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Full text of "Précis élémentaire de physique expérimentale"

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PB.Ë€IS  ÉLÉMENTAIRE 

DE  PHYSIQUE 

ËXPERIMiffTALË. 
avéc  douze  planches  en  taille-douce* 


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DE  L'IMP&IMERIE  DE  Ai  BELiN. 


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/  ® 

/     PRÉCIS  ÉLÉMENTAIRE 


DE  PHYSIQUE 


EXPERIMENTALE, 

De  FAcadémib  àm  ScianoM,  des  Société»  roy»lei  de  Londret» 
d'Édimbonrg ,  dflt  Antîqaairw  d'ÉcoMe»  de  la  Soeiété  Philo* 
MMthique  ,  dit  Aoadétatet  de  Turin,  de  Manieh  et  de  Wilna», 


Qni  tract  i^erunt  *fienliaii  ,  «ut  cmpirici  mt  (î  n"Ti'''i^i 
fucrunL  £mpirici,  formic*  more,  cangeriutt  Untum  «t 

A|nt  ir«r&  ratio  oedU  Mt,  9m  natamani  «x  lloribv»  horli 

Pi  3pri  du  il,  MdtHMBMA»  profliâ  luillUI*,  TSitift 

te  digerit. 

Bacov,  /fMr.  Or^  I«b.  I.  XCIT. 


OUVRÂOB  OBSTINÉ  A  I/BNSBIONBMBNT  FUBLIC, 
|»arAtTéûd«kComau5«oadtriiutrucùanpii]>li^ue|  tndacedaaa^«Y*^  i8>74 


TOME  I. 


A  PARIS, 

Cnz  DETERVILLE,  ubuike  \  vn  BivnraoïLLs; 


18170 


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9  >. 


y  » 


^   :  /  ^  J  Ci 


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AVANT-PROPOS. 


CfE  Précis  élémentaire  est  le  texte  des  leçons  publiques  qu« 
j'ai  données  à  la  Faculté  des  Sciencet  defiam  en  1817  et 
181 6«  dans  te  cours  de  physique  que  je  partage  avec  mon  ami 
M.  Ga  j-Lussac*  pw  en  grande  partie  l'extrait  du  Traité  gé- 
néral de  pbysîqueque  j'ai  pubUéilj  a  quelques  moU,am$oette 
différence  que  les  faits  y  sont  exposés  d'une  manière  pure- 

ïnent  e.v}}c  ri  mentale ,  et  leurs  conséquences  déduites  d'uno 
manière  purement  rationnelle  9  sans  aucun  emploi  quel- 
conque du  calcul  alg^irique,  modifications  qui  devenaieni 
nécttsaires  pour  mettre  les  élémens  de  la  science  à  la 
portée  de  la  plupart  des  jeunes  gens,  qui  cherchent  seu- 
lement à  acquérir  des  notions  générales*  comme  unepré- 
parKtion  utile  pour  d^aûtm  étndds»  telles  quels  médecine  ou 
l'hisloîre  naturelle,  ou  même  comme  un  simple  complément 
de  leur  éducation- Dans  cette  vue ,  )*ai  ajouté  à  mon  travail 
un  premier  livre  quicoatient  les  lois  générales  de  l'équilibre 
et  du  mouvement ,  avec  leurs  applications  les  plus  usuelles; 
fai  Rmi\  iuiercalé  dans  l'optique  l:i  description  et  l'usage 
des  lunettes ,  des  télescopes*  des  microscopes  et  des  autres 
appareils  dont  je  n'avais  pas  parlé  dans  mon  Traité  >  les 
réservant  pour  un  autre  ouvrage  spécialement  consacré  A 
l'optique  analeptique.  Ce  Précis,  ainsi  complété  «  embrasse 
donc  toute  la  physique  expérimentale  :  d'ailleurs  «  l'ordre 
des  matières  y  est  le  même  que  dans  mon  Traité;  c'est- 
àdire»  quaprèd  les  principes  abstraits  de  l'équilibre  et  du 
moovement  qui  règlent  tous  les  phénomènes >  j'expose  suc- 
cessivement les  procédés  généraux  d'observation-  et  de 
mesure  qui  seîrvent  à  toutes  les  sciénœs  d'expérience*  et 
j'en  développe  ensuite  les  applications  aux  diverses  branches 
de  U  pbjfsique»  telles  que  l'acoustique»  Télectricité»  le 


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magnétisme»  la  lumière  et  la  chaleur.  L'expërieiioe  m'a 
de  plus  en  plus  convaiuou  que  cette  marche  est  la  meil* 

leure  pour Tex position  des  matières;  j'oserais  presque  dire 
que  c'est  la  seule  qui  amène  les  résultais  dans  Tordre  na- 
turel et  nécessaire  de  leur  déduction. 

Ce  n'es!  pas  toutefois  sans  quelques  regrets  que  je  me  suis 
résolu  à  présenter  aux  L'U  vea  un  uii\  rage  où  la  phvsi((uc 
est  dé|K>Uillée  de  ce  qia  tait  sa  principale  utilité  et  sa 
certiiudOj  \é  veux  dira  les  expressions  et  les  méthodes 
matbémaiiques.  J'eursts  vivement  désiré  que  Tétat  de  l*iiis« 
trucliuu  clemenlaire  dans  les  écoles  publiques  m'eût  per- 
mis de  m'en  tenir  à  mon  premier  Traité.  Je  sois  aussi  con- 
vaincu que  personne  dn  tort  que  font  en  général  aux  progrès 
réels  d'une  science ,  les  ouvmges  qui  i'abrc nt  en  la  muti- 
lant, et  duut  la  siiupiicilc  apparente  ne  provient  que  do 
romission  des  détails  qui  constituent  la  solidité  des  résullala 
et  les  rendent  susceptibles  d'application.  Je  partage  entière- 
iiiVui  li  i  el  éijard  roplnion  d'un  sjvnnt  Anglais,  qui  ,  eu 
readunt  compte  de  mon  Traité  avec  une  bienveillance  dont 
je  dois  le  remercier,  comlMit  i'im^  oè  l'on  est  en  An|i;^e- 
terre ,  d'offrir  au  public  coque  l'on  appelle  des  traités  po- 
pulaires ,  qui  ne  sont,  à  proprement  parler,  que  des  espèces 
de  tables  ou  d'index^  au  moyen  desquels  un  lecteur  super- 
ficiel parvient  seulement  à  savoir  en  gros  que  telle  ou 

telle  classe  do  phénomènes  lait  parlie  d'une  science,  et 
qu'ily  a  tel  ou  tel  résultat  qui  s'en  conclut)  sans  connaître 
jamais  préciséottent  comment  ces  phénomènes  ont  été  ob- 
servés, ni  par  quelles  déductions  Ws  résultats  ont  été  tirés  , 
ni  avec  quel  degré  de  cerlilude  on  peut  les  admettre, 
»  Si  Télève ,  dit  notre  critique»  ne  sait  rien  de  tout  cela ,  et 
s'il  a  une  fois  habitué  son  esprit  à  se  contenter  de  la  pure 
nomenclature  de  la  science,  on  peut  le  rendre  aussi  savant 
que  Ion  voudra  dans  ce  genre,  il  n'en  sera  guère  plus 
avancé,  y»  J'ajoute  qoe  ce  qu'on  négligé  de  lui  enseigner 
est  fostemeot  ce  qu'il  lui  est  sartout  nécessaire  de  savoir. 
Car^lor^c^ue  vuas  expost^e^  Jesanl  lux  i'électriulé  |  uu  le 


^ly  u^L-u  L-y  Google 


AVANT- PROPOS.  vij 

vaguétisoMb  ou  idle  autre  fMirlie  de  la  physique  »  ce  qui 
lui  iroporle  le  plus  »  ce  n'est  pas  de  retenir  ta  maltitode  des 

faits  qu'il  pourra  toujours  retrouver  dans  >C8  livres;  c'est 
de  bien  comprendre  la  méthode  d*expérieiice  et  d'otisem* 
tion  qui  a  servi  à  les  découvrir;  de  se  ia  rendre  fotoilière 
et  usuelle;en  un  mot,  d'aquérirla  pliilcsopliir^  des  sciences, 
qui  kû  servira  à  quoi  qu'il  s'applique,  et  dont  la  connais* 
saooe  iotime»  elt  si  je  l'ose  dire*  Httibibitien  profonde  » 
donnera  à  son  esprit-de  la  tenue,  de  h  force  >  de  fa  f nstesse  t 
lui  inspirera  un  vif  amour  de  la  vérité,  un  insurmontable 
dégoût  pour  les  explications  systématiques^  et  le  rendra 
ainsi  capable  d'observer  et  d'étudier  la  natitte,  quel  que 
soil  le  genre  de  recherches  auquel  il  veuille  s'appliquer. 

Mais ,  dira-t-on  »  si  vous  sentez  si  bien  Tinconvénient 
de  ces  sortes  d'ouvrages  qne  l'on  app^e  popotainss  t  com* 
meni  voas  ètes^vous  décidé  à  en  oonsposotr  en  ?  C^eat  parce 
que  j'ai  eu  Tespoir  d'éviter  leur  principal  défaut.  C'est  qu'en 
renonçant  aux  secours  du  langage  algébrique ,  en  aban- 
donnant avec  lui  ies  conséquences  les  plus  éloignées  dee 
théories,  et  leurs  vérîficatioits  les  plus  sûres ,  j*ai  cru  qu'on 
pouvait  ne  rien  omettre  c^es  laits  qui  servent  à  ies  fonder 
d'une  manière  stable^  ni  des  ini03^ns  par  lesquels  on  observe 
ces  ûiitSt  toiées  oonsidéindons  philosophiques  par  lesquelles 
oti  les  enchaîne.  De  cette  manière,  j*ai  espéré  pou  voir  pré- 
senter^ en  langage  vulgaire  «  la  substance  même  de  la 
science,  non  pas  sa  surface  ou  son  sqaelette*  J'ai  éprouvé 
cette  marche  dins  le  cours  de  la  faculté  des  Sciences  4 
sur  un  grand  concours  d'auditeurs,  dont  la  plupart  s^econ» 
naissant  pas  la  langue  des  mathémâliqnes ,  m'ont  paru  ac< 
cueillir  avec  plaisir,  sous  cette  forme  ratîonelle«  des  vérités 
qui  autrement  ne  leur  eussent  pas  été  accessibles.  Je  l'ai 
appliquée  devant  eux  à  toutes  les  expériences  im|x>riantes 
dont  la  isctenoe  se  compose,  à  tous  les  appareils  variés  que  la 
dotation  libérale  de  la  Commission  de  rinstructîon  publique 
nous  a  mis  en  état  de  présenter  aux  étudiant  ;  j'ai  cru  voir 
i|Q*elb  atteignait  aussi  loin  et  aussi  profondément  que  le 


permettait  l'état  actuel  de  Téducaiiou  élémentaire  pour  les 
sciences  plijsiques;  et  celte  convictioD ,  jointe  aux  sollicita* 
fions  d'un  grand  nombre  de  personnes,  m'a  décidé  à  publier 
cet  ai)régé  de  mon  Traité,  que  je  n'avais  d'abord  rédigé 
que  pour  me  servir  de  guide  dans  mes  leçons* 

On  j  trouvera,  dans  Toptique,  plusieurs  choses  nouvelles  t 
f>armi  lesquelles  on  remarquera  sans  doute  un  procédé  aussi 
simple  qu'ingénieux  que  M.  Arago  m'a  communiqué  pour 
mesurer  les  grossissemens  de  tous  les  instrumens  d'optique. 
Parmi  ces instrumens ,  le  plus  parfait,  le  plus  admirable, 
c'est  l'organe  de  la  vision  :  j'ai  tâché  d'en  décrire  la  cens* 
trucUûu  et  les  usages  avec  autant  de  soin  que  j'en  avais  mis» 
dans  mon  Traité,  à  la  description  des  organes  de  l'orne  et 
de  la  voiif.  J*aî  trouvé  pour  cela  les  plus  utiles  sec  ours  dans 
les  conuiiunicatioiis  luenveillantes  de  MM.  Mageodie  et  de 
Blainville;  et  surtout  dans  la  complaisance  extrême  avec 
laquelle  M.  Cuvier  a  bien  voulu  m'expliquer  lui-même  les 
belles  préparatioiià  de  sa  iij.Tj^niriqiie  collection  d'anato* 
mie,  et  m'éclâirer  par  sa  conversation,  autant  que  par 
ses  ouvrages,  sur  les  détails  précis  dont  j'avais  besoin.  Je 
suis  persuadé  que  les  instrumens  fie  la  physique  et  les  opé- 
rations de  la  chimie  pourraient  recevoir  plusieurs  perfuc- 
tiooncmens  très-importans  de  l^étnde  approfondie  de  la 
construction  des  êtres  organisés  et  des  combinaisons  si 

variées  qui  s'opèrent  en  eux.  C'est  la  conservai  ion  des 
couleurs  des  objets  dans  la  vision  qui  a  fait  deviner  à 
£uler  la  possibilité  des  lunettes  achromatiques.  On  verra  t 
dans  ce  Précis ,  que  l'œil  de  l'homme  n'est  pas  moins  bien 
pourvu  sous  le  raj  pori  de  l'aberration  de  sphéricité;  car  la 
situation  de  la  pupille  dans  l'intérieur  du  premier  milieu 
réfringent  est  parfaitement  appropriée  à  cet  usager  telle** 
ment  que  si  l'on  eût  fait  attention  aux  conséquences  de 
cette  disposition ,  on  aurait  été  conduit  directement  à  cette 
constructiop  de  loupes  qne  Tingénieux  M.  Wollaston  a 
imaginées ,  et  qu'il  a  si  justement  appelées  périscopiques , 
à  cause  de  la  graude  eleudue  de  champ  qu  elles  pçrmeiieut 


d'embrasser.  Les  modifications  si  multipliées  de  l'œil  dans 
les  aninoatix»  et  «es  particuiarités  dans  l'homme même^  ne 
peimnUeUes  pas>  étant  plus  étudiées ,  donner  de  même 
un  jour  des  indications  importantes  pour  agrandir  le  champ 
de  nos  télescopes  t  ou  compenser  plus  habilement  leurs 
aberrations  de  sphéricité?  L'admirable  construction  du  k« 
byrinibe  de  Toreille ,  le  mécanisme  inexpliqué  des  osselets» 
n'aurait-il  rien  à  nous  apprendre  sur  la  manière  de  pro- 
pager et  de  recueillir  les  sons  ?  Jja  construclion  si  délicate 
de  la  trachée  des  oiseaux  chanteurs ,  la  forme  si  soignée 
de  leur  glotte  et  de  leur  double  larinx,  ne  ren  ferme- t-elle 
pas  le  modèle  inaperçu  de  quelques  instrumens  barmo- 
nteax?  L'oigpme  électrique  de  la  torpiliev  si  semblable  aux 
appareils  voltàïques,  ne  peut-il  pas  nous  révéler  quelque 
moyen  nouveau  pour  augmenter  ia  Turce  de  ces  instrument 
àé)à  si  énergiques ,  et  dont  l'action  décomposante  est  si 
utUe  à  la  chimie? Enfin f  les  combinaisons  si  variées qtî 
s'opèrent  sons  Phkfluencede  la  vie,  n'offrent-elles  pas  à  nos 
recherches  les  corps  vivans  comme  autant  d'appareils  chi- 
miques admirablement  disposés  pour  réaliser  tous  les 
modes  faction  dont  les  molécules  matérielles  qont  suscep- 
libLes  ?  Et  quel  avantage  n'y  a-l-il  pas  à  les  étudier  sous 
ce  point  de  vue,  à  présent^  surtout  »  que  les  combinaisons 
stables  étant  vraisemblablement  pour  la  plupart  réalisées  * 
la  chimie  s*étudîe  à  former  »  entre  les  substances ,  ces  al* 
liances  passagères,  qui ,  par  leur  mobilité  même,  semblent 
les  plus  propres  à  dévoiler  les  caractères  les  plus  délicats» 
las  plos  secrets  des  affinités.  Certes  t  si  de  telles  applications 
sont  possibles 9  elles  ouvrent  un  vaste  champ  aux  travaux  des 
chimistes,  des  physiciens,  desanatomisles,  des  zoologistes, 
des  pbysîologpstes  et  des  médecins»  Mais  pour  que  ce  champ 
devienne  fertile^  il  faut  qu^l  soit  cultivé  en  commun  ;  il  faut 
que  les  procédés  exacts  de  la  chimie,  de  la  physique ,  et 
leur  philosophie  sévère,  déjà  introduites  par  des  esprits  su« 
péiîeuie  dans  une  grande  partie  de  l'histoire  nafur^ lie  de 
îwatoiBie  cQiDparée  et  de  û  phjsÎQlogîe ,  soient  accueillies 


X  AVANT-PROPOS* 

et  pratiquées  par  les  peraonnes  auxquelles  leur  ëlat  mine 
douuc  des  occasions  contiouelles  d'observer  les  diverses 
foiroes  ol  les  e^Ceta  variés  4e  Iji  via.  L'ouvragB  que  î'oUre 
ioi  aux  étmliani  remplira  toutes  mes  uspérftncaSf  s'il  peut 

contribuer  à  cet  heureux  résultat. 


Vjutms  indiêpensablêê  à  ^enigtr. 

il^  f  ijovikm  tar  U  iif  «0  d«  iif  1  vu  point  au  niîl|«a  de  du^vs 
«ifaoe ,  inor  Bar«|ue»  If  s  aiîlîeus  des  vibnlions  du  sou  itf  a* 


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PRÉCIS  ÉLÉMENTAIRE  " 

DE 

LIVRE  PREMIER. 

GONSIDéftÀTIONS  GÉNÉRALES 

t 

Sur  la  Matérialité,  TEquilibre  et  le  Mouvement. 

« 

CHAPITRE  PREMIER. 

Examen  des  propriétés  par  lesquelles  les  corps  nous 

deviennent  sensibles* 

Les  métaphysiciens  ont  donné  àes  dëÂnttionft  très-diYenai 
de  la  maairs  ;  quelques** nus  même  ont  dontë  <{ae  nous  pus* 
sions  àvotr  la  certihide  morale  de  son  existence.  Le  physicien 
n  entre  pas  dans  ces  diâcuS9ions%  S'appuyant  uniqueinent  £^r 
l'eapéiience  |  il  appelle  corps  maUrisU  toat  ce  qui  produit 
sur  nos  organes  un  certain  ensemble  de  sensations  détermi^ 
nées  'j  et  la  faculté  d'exciter  en  nous  ces  diverses  ^nsations, 
«onsittuey  pour  lui ,  autant  de  propriétés  par  lesquelles  il  rc« 
connaît  la  présence  des  corps>  Mais ,  parmi  ces  propriétés ,  dehx 
Seulement  sont  essentiellement  indispensables,  pour  que  nous 
avoDs  la  sensation  de  la  matière  :  ce  sont  VetmdUg  ïim^^ 
pénéiFobiiUé  y  dont  la  vue  et  le  toucher  sont  les  premimy 
inges.  » 

Le  caractère  ^irc  de  l'étendue  est  évident  de  îui-mciue. 
LorMj[ue  nous  voyons  ou  que  nous  touchons  un  corps ,  ce 
corps,  wLfii  roa?Yeuty  la  faculté  qt^ii  a  d'agir  sur  no9S| 
TomèL  1 


PHYSIQUE. 


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2.     '  .COKtlDSaATIOHt  G£5XEAX,ttf 

rôsïde  dans  certaines  parties  de  l'eipace ,  non  pas  dans 
d'autres.  Le  lieu  où  elle  réside  est  dènc  déterminé  ;  par  cela 
m  Ame  il  est  étendu.  '  " 

Lorsque  nous  suivons  les  contours  d'un  corps  par  le  iêict^ 
nous  sentons  que  la  matière  qui  lecompose  re'side  hors  denout. 
En  général ,  deu:&  portions  de  matière  distinctes  ne  peuvent 
jaiTiais  sMdentifier  Tune  dans  l'autre  ,  de  façon  qiw  les  mêmes 
points  physiques  de  Tespactîiiuusiioooeat  à  la  lois  la  sensation 
de  toutes  deux.  Cest  en  cela  que  consiste  l'impénétrabilité. 

Pour  faire  comprendre  comment  la  réunion  de  cette  qua« 
lité  avec  l'étendue  est  nécessaire  à  l'état  de  corps,  je  rap- 
porterai un  exemple  oîi  cçs  propriétés  peuvent  ^observer 
séparément*  « 

Lorsqu'on  place  un  petit  objet  au  devant  d'un  miroir  con- 
cave de  métal  poli ,  dont  la  surface  est  spbérique,  il  se  forme i 
à  quelque  distance  du  miroir,  une  image  fort  ressemblante 
de  l'objet ,  que  Ton  peut  Toir  avec  la  plus  grande  netteté , 
en  se  plaçant  à  une  distance  convenable.  Cette  image  ,  dis- 
tincte des  parties  de  Fespacc  qui  i'avoisiaent ,  est  étendue  ^ 
maïs  non  pas  impénétrable.  Vous  (Kmvez  j  plonger  la  main 
sans  éprouver  la  moindre  résistance  ,  et  les  parties  que  no  us 
touciiejs  ne  se  déplacent  pas  ,  mais  «  évanouissent  à  mesure. 
Assurément  vous  ne  pénétreriei  pat  ainsi  un  meroeau  de 
bois  ou  de  pierre,  ou  tont  autre  corps  de  ceux  qu'on  appelle 
solides.  Vous  pourrez  même  ,  eu  playaut  convenabiemeul  uu 
second  miroir ,  fiure  coïncider  dans  le, lieu  de  cette  mime 
image ,  l'image  d'un  autre  objet ,  sans  que  la  première  se 
déplace  ou  en  soit  nullement  de'rangée.  Vous  pourre»  opérer 
la  même  comcidcnce  pour  l'image  d'uu  tjoisieme  objet,  d'uA 
quatrième ,  et  d'autant  qne  yoos  voadres.  Tcmtas  ces  images 
aeiit  étendues ,  maïs  non  impénétrables.  Ce  sont  des /bifiiea ,  et 
non  de  la  maiiire  stnsihls;  ce  mol  est  nécessaire  ,  car  on  verra 
tard  qne  àa  lumsinr^  qui  déternune  ces  images  y  est  eila<» 
iméme  composée  de  petites  molécules  matérielles  d'une  tcr 
àuité  insensible  ,  qui  se  meuvent  avec  une  vitesse  extrême  , 
et  ue  foui  la  que  passer  les  unes  parmi  les  autres  dans  les 
immenats  intmrvallea  par  ies^ials  elles  sent  sépiMr^« 

4 

•m  • 


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Ici ,  il  devient  nécessaire  de  rapporter  qotlques  piieno-» 
wuèu»  Util  âkttf^ ,  qai  iamblent  |  au  premier  conp-d'oeii  y 
contredira  l^iliipéiiélnliilité  de  k  matière ,  mais  qni ,  ei»» 
minés  de  plus  pi^s  ,  ne  font ,  au  contraire  ,  que  la  confirmer, 

liOriqu'on  laisse  tomber  un  corpt  solide ,  une  masse  d'or^ 
per  exemple  »  dam  «m  flnide  tel  qne  l'eati,  elle  sTj  enfonce 
et  semble  le  pénétrer  $  mail  elle  n'a  Ait  follement  que  le 
séparer  et  déplacer  ses  parties }  car  si  le  vase  qui  reofenpe 
l'eau  se  termine  yers  le  haut  par  nn  col  étroit ,  on  toit  le 
ntrean  t'âever  dent  ce  eol  à  memne  que  Ton  augmente lero^ 

îume  du  corps  immergé.  Il  y  a  donc  ici  division  et  séparation, 
znaî»  non  pénétration  intime,  il  en  est  de  même  lorsque  nous 
enfençene  mi  don  dans  mie  plandie  ^  on  que  noos  léndons 
dn  VoM  arec  mie  hache  ^  seulement  les  parties  de  cet  corps  sa 
leisseut  plus  difficilement  séparer  que  celles  de  l'eau.  Il  en 
est  de  même  «mcore  ,  si  Ton  enfonce  le  clou  dans  une  masse 
«  de  terre  glaise>  on  de  piomti,  on  d'or^  dans  laquelle  il  ne  fait 
absolument  que  sa  place.  A  la  ;rMté ,  la  masse  ainsi  percée 
ne  se  désunit  pas  entièrement,  mais  ses  parties  n'en  sont  pas 
mqtna  presséss  et  refoulées  les  unes  sur  les  antres;  et  si  Ton 
esOrait  eellcs  qui  environnent  le  trou  que  le  ebni  s*e«t  Un t  » 
en  y  trouvera  des  traces  sensibles  de  cette  pression.  Le  clou , 
à  son  tour ,  peut  être  percé  de  même  par  Taeier  |  et  celui-ci 
paat  être  fuyé  par  d'autre*  corp*. 

Ceci  nous  apprend  que  les  corps ,  même  liss  ptU9  durs  et  les 
plus  solides  ,  ne  sont  pas  composés  de  matière  absolument 
continue  »  mais  de  parties  agrégées  les  unes  aux  autres,  et 
pi^cétM  k  des  distances  qui  ^  sous  rinflueneedes  causes  etté^ 
fieufiee ,  penir^t  devenir  plus  gnmOes  on  moindres.  Cela  e«~ 
plique  comment  la  même  masse  de  matière  peut  augmenter 

de  Tolnme  par  l'e&t  de  la  chaleur ,  et  se  contracter  par  le 
mfiroidisMOieBti  commeoft  les  m^écilles  dei  sels  peuvent , 

en  sm  désunissant ,  se  disséminer  ,  et ,  pour  ainsi  dire ,  se  perdre 
parmi  les  molécules  de  reau;  comment  le  mercure  peut  s'at- 
tAciier  k  l'or  que  tm  y  ]rfoage  >  et  s'insinuer  jusque  dans 
riafttfrieur  de  m  mane  |  comment  enfin  ces  mélanges ,  ces 

idiâ^olulious  peuvent  qu|;i(^u^IoiS  s'opérer  sans  uue  augmcuta<- 


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4  CQN^IDÉ&AXXOUS  GS£I£AAL£S 

lion  appareTite  du  volame  total  ,  ce  volume  né  se  me«nrant 
^iie  sur  la  forme  extérie^r^  corps ,  bi^uB  lemr  compte  des 
vides  sensibles  ou  insensibles  à. nos  regards ,  ^i  peuvent  se 
trouver  edtre  leurs  parties.  Il  n'y  a  dans  tout  cela  que  sëpa-> 
ration  et  nu  lau^rf^  ,  sans  pcnëlralion  des  parii<  ^  uialcrielles. 

Cet  le  diâcouùiiuité  de  la  matière  dans  les  corps  se  4ési^e 
généralement  pas»  le  nom  dè  porosité  ,  et  Ton  appelle  pon$ 
les  interstices  qui  séparent  leurs  fiarticules.  La  porosiié  paraît 
être  une  propriété  générale  et  comuiune  à  tous  les  corps  que 
l|i  nature  nous  présente  »  quoiqu'elle  ne  soit  pas  inhérente  à 
Fessence  de  la  matière ,  puisque  nous  pourrions  concevoir  des 
corps  sensibles  ou  elle  n'existerait  pas. 

£n  s'accordant  à  regarder  ainsi  les  masses  des  cprps  natu- 
rels conune  composés  de  parties  plus  petites  qui  constituent 
leur  essence,  on  peut  le. demander  quelle  est  la  forme  et  la 
Çrosseiir  de  ces  parties.  11  pai  aiL  que  cette  grosseur  est  ex- 
trêiuciuent  petite.  Quelque  division  que  Ton  fasse  Subir  à  « 
l'or ,  par  exemple  i  en  le  tirapt  ^  le  filant ,  le  laminant ,  les 
pins  pétites  parcelles  conservent  toujours  toutes  les  propriétés 
que  présentait  la^masse  entière.  Les  corps  cristallises  ,  ré- 
duits en  poussière  presque  impalpable ,  étant  regardés  au 
microscope ,  montrent  encore  les  mêmes  formes  et  les  mêmes 
angles  qui  caractérisaient  la  niasse  totale  du  cristal.  On  a 
des  exemples  d'une  divisiou  plus  grande  encore  dans  les 
odeurs ,  qui  ne.  sont  que  des  sensations  produites  par  les  par- 
ticules invisibles  impalpables  ^des  corps  odorans.  Tout 
nous  prouve  qu'un  corps  ,  sans  changer  de  nature,  sans  ces- 
«er  d'être  identique  avec  les  plus  groisses  masses  ^  peut  é|.re 
ainsi  divisé  en  parties«dont  la  petitesse  éq^ppa4  sens  et 
presque  à  notre  imagination.  * 

Les  juctaphysiQens  et  les  pliy^ciens  même  ont  beaucoup 
discuté  autre  eus»,  ^i  çj^te  di^^isib^Uté  de  la.m^tiêœ  était  ou 
n'était  pas  possible  ,à  l'infiniv  Cest  fiqe  pure  question  de  mots. 
Si  Ton  veut  parler  d'une  divisibilité  abistraite  et  géométrique, 
il  n'y  a  aucun  doute,  qu'ellç  ne.^'étepde  ipdé^nifucnt  ;  car  , 
quelque  infini^lent  ^ûte.fqiie  l'on  suppose  une  .particule, 
par  <e)a  seul  qu,'^«  Hin  ^M4Ra  |.Pn  pourra  toujoiv»  «•«u»^ 


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èûa  LA  matSaiaiit^.  5 

Voir  son  étendue  divisée  en  deux  moitiés  ^  chacune  de  celle-ci 
ira  deux  autres  y  et  ainsi  de  suite  à  l'infini  :  mais  si  Ton  yent 
parler  d'une  divisibilité  réelle  et  physique,  nous  ne  pouvons 
^en  prononcer  d^absolu.  Il  parait  néanmoins,  par  les  résultats, 
que  ,  sur  notre  globe  »  les  molécules  matérielles  ne  se  brisent 
point ,  ni  ne  s'altèrent ,  ni  no  sejtransmutent  les  unes  dans  les 
aulrrs.  Car,  quelque  ojîL'raliori  chimique  qu*on  leur  f.isse 
subir  f  quelles  que  soient  les  combinaisons  oîi  ou  les  engage ^ 
et  les  assimilations  qn'on  leur  fasse  éprouver  de  la  part 
des  corps  vivans  j  elles  en  sortent  toujours  avec  leurs  pro» 
priétés  originelles.  La  variété  infinie  d'actions  de  ce  genre 
qui  ont  agi  sur  elles  depuis  que  le  monde  existe ,  parait  n'a-« 
voir  prodoit  aucune  altération  dans  ces  propriétés. 

Mais  comment  un  pareil  système  de  particulf»s  pcut-il 
exister  agrégé  eu  foruie.  de  masses  solides  et  résistantes , 
comme  nous  voyons  que  le  sont  un  grand  nombre  de  corps , 
et  tous  même,  quand  ils  sont  convenablement  éprouvés? 
ou  veua  ,  dans  cet  ouvrage,  que  cet  état  est  produit  et 
maintenu  par  des  forces  naturelles  dont  toutes  les  particules 
des  corps  sont  animées ,  et  qui  les  font  tendre  mutuellement 
les  unes  vers  les  antres ,  comme  par  attraction.  Mais  si  ces 
forces  existaient  seules,  les  particules  s'approcheraient  jus- 
qu'au contact»  c'est-À-diré  y  jusqu'à  ce  qu'elles  fussent  air<* 
rêtées  par  Pimpénétrabilité  de  leurs  parties;  ce  qui  est  con- 
traire à  cette  possihilili'  d'éloignement  et  de  rapiirotheinent 
qu'elles  conservent  dans  les  corps.  Aussi  trouverons-nous 
qn*il  existe  une  cause  générale  de  répulsion  intérieure ,  par 
laquelle  toutes*  les  forces" attractives  sont  continuellement 
liiilancées.  G^tte  cause,  qui  réside  dans  tous  les  corps  de  la 
nature ,  parait  être  produite  par  le  principe  de  la  cbaleur^ 
Les  particules  de  cbaque  corps ,  sollicitées  à  la  fois  par  ces 
deux  genres  de  forces  contraires,  se  mettent  naturellement 
dans  Tétat  d'équilibre  qui  résulte  de  leurs  énergies  compen* 
aées,  et  se  râpprocbent  ou  s'écartent ,  selon  que  les  forceér^ 
extérieures  aux  (quelles  on  les  expose,  ïivorisent  l'attraction 
ou  la  répulsion.  C'est  ainsi  que  les  astres  qui  composent  notre 
ijrstème  planétaire  ^  se  meuvent  et  oscillent  continuellement 

XOVK  h  * 


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6  CONSXB£laATl096  gIn^RALES 

(Uns  ies  ellipticitës  Yâriables  de  leurs  orbites  |  sans  ^e  le 
sjtcme  se  détruise ,  et  que  l'équilibre  général  soit  rompu. 

De  ces  divers  c'tats  dVquilibrc  des  corps,  résultent  ,  comme 
nous  le  verrons  par  ia  suile  ,  toutes  les  propriétés  secondaires 
et  variables,  telles  que  i'état  aériforme,  la  liquidité ^  laêoli^ 
diié ,  la  enêtaUieaiion ,  la  dureié ,  fila$iîeiU  ^  etc. 

Dans  tous  ces  phénomènes  ,  les  molécules  matérielles  se 
comportent  comme  autant  de  masses  absolument  inertes  ^ 
c*e8t-à<-dire  dépourvues  de  toute  espèce  de  spontanéité.  Elles 
peuvent  être  mues,  déplacées,  arrêtées,  par  des  causes  exté- 
rieures étrangères  à  elies-uicmes ,  mais  jamais ,  nous  n'j 
"  pouvons  découvrir  aucune  trace  d'une  volonté  propre 
et  libre.  Si  la  bille  qui  roule  sur  le  tapis  d*un  billard ,  en 
vertu  de  runpulsion  qu'on  lui  a  duanée  ,  rallentit  peu  à 
peu  la  vitesse  de  son  mouvement  et  enfin  s'arrête,  c'est  uni- 
quement l'elFet  de  la  continuelle  résistance  que  lui  opposent 
les  aspérités  du  drap  sur  lequel^elle  frotte  ,  et  les  molécules 
de  l'air  à  travers  lequel  elJe  se  meut.  Rendez  le  drap  plus 
doux  t  la  même  impulsion  fera  mouvoir  plus  longtemps  la 

^  bille  ;  substituez-y  un  plan  de  marbre  poli ,  et  des  bandes 
formées  par  d<'S  fils  métalliques  tendus  dont  l'éla^îicilé  soit 
plus  pariaite,  la  durée  du  mouvement  deviendra  incom- 
parablement plus  grande  »  ce  qui  indique  qu'elle  serait  indé- 
finie ,  si  les  obstacles  étaient  tout- à-fait  6tés.  La  pierre  que 
nous  lançons  du  haut  d'une  tour,  et  qui,  sollicitée  en  même 
temps  par  cette  impulsion ,  et  par  la  pesanteur ,  va  tomber 
k  une  certaine  distance ,  use  de  même  progressivement  sa  vi- 
tesse horizontale  en  la  partageant  avec  les  molécules  d*air 
qu'elle  choque  ,  et  les  r^ioulant  les  unes  sur  les  autres  ;  mais 
concevez  que  cet  air  n'existât  point ,  et  que  la  force  de  l'im- 
pulston  fût  assez  énergique  pour  éloigner  la  pierre  de  ta  terre 
par  son  mouveiueiii  lani:* ntn  I  .Mitant  (jue  la  pesanteur  tend 

^  à  la  faire  descendre  à  chaque  instant ,  la  pierre  alors  ,  décri- 
rait un  cercle  autour  de  la  terre  ^  et  conune  rien  ne  Tarr^ 
terait  dans  son  cours ,  elle  circulerait  ainsi  éternellement. 
C*est  là  eu  ellet  ce  qui  arrive  à  la  lune  ,  que  nous  savons  se 

mouvoir  dans  le  vide  autour  de  la  terre  ^  et  nous  vojoas  cga- 


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4 


VUE  LA  MATËRlÀLITi^.  ^ 

lement  se  .perpétuer  les  mottveineiis  des  autres  corps  plané-* 
taires  qui  parcourent  de  même  un  espace  dépouryu  de  toute 

matière  résistante.  Tont  nous  porte  donc  à  croire  que  la  ma- 
tière nepeut  par  elle-même  se  donner  m  s'ùter  le  mouvement 
ou  le  repos  »  et  qu'une  fois  dans  l'un  on  Tautre  de  ces  états  , 
elle  y  persévérerait  éternellement ,  si  aucune  cause  étrangère 
ne  venait  agir  sur  elle.  Cette  indifTe'rence  ,  ce  défaut  de  spon- 
tanéité, a  reçu  le  nom  à*ineriie.  Une  seule  classe  decorps  semble 
j  faire  exception ,  ce  sont  cens  des  êtres  que  Top  appelle  ani«* 
més ,  qiiîse  meuvent  ou  s'arrelcnt  j)ar  TeCTet  d'une  volonté  in- 
térieure ^  mais  dans  ceux-là  encore  |  les  molécules  matérielles 
qui  composent  leurs  parties ,  et  leurs  parties  mêmes  sont  abio- 
Iinnent  inertes.  Cest  leur  ensemble  qui  possède  la  qualité 
d*être  anime  j  séparées  ^  elles  ne  vivent  plus  ,  et  rentrent  dans 
les  lois  ordinaires  de  tous  les  autres  corps.  Nous  sommes  dans 
use  obscurité  absolue  sur  la  cause  de  cette  différence ,  et  nous 
ignorons  complcttenicnt  ce  (jui  détermine  Tétat  de  vie  j 
mais  voyant  dans  toutes  les  autres  circoastauces  la  matière 
dépourvue  de  spontanéité ,  et  reconnaissant  que ,  même  dans 
les  êtres  vivans  ,  elle  perd  encore  cette  faculté  par  la  mort  et 
par  le  sommeil ,  nous  sommes  conduits  à  la  regarder  comme 
étrangère  à  son  essence,  et  ramenant  ce  cas  aux  lois  ordi- 
naires ,  nous  concevons  la  volonté  des  êtres  animés  comme 
l'acte  d'un  principe  intérieur  et  immatériel  qui  résidera  eux. 
A  la  vérité ,  nous  ne  pouvons  pas  dire  dans^  quelle  de  leurs 
parties  ce  principe  réside  »  ni  en'  qum  il  oopsisie  »  encore 
moins  comment,  immatériel ,  il  peut  agir  sur  la  matîèxe;  mats 
pour  peu  que  nous  ayons  réfléchi  sur  nous-mêmes,  .et  que 
nousajons  observé  avec  quelque  atteutiuu  le<  œuvres  de  la 
nature  y  ces  obscurités  malheureusement  trop,  ordinaires  ok 
nous  laisse  Tira  perfection  de  nos  connaissancea  ne  doivent 
jamais  être  pour  nous  le  fondement  d'une  ol^jeclipn  contre 
Tessence  des  choses  que  nous  sommes  toujoura  réduÂts  k  igno* 
x*er.  Ainsi  nous  agissons  philosophiquement  dans  cette  cii^ 
constance  comme  dans  toute  autre,  en  noii>  rapprochant  des 
analogies ,  et  en  faisant  dépendre  le  mouvement  des  corps 
Tome  L  * 


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; 

8  COlfSIDjfHATIOVS  GÉN^aAtZS 

animés  d*une  cause  étrangère  à  leur  matière  |  puisque  nous 
trouvons  U  maoîère  ii^erte  dans  tous  les  autres  cas  oit  nons 
pouvons  r^rourer.  On  apporte  encore ,  dans  les  écoles  de 
philosophie  ,  une  autre  raison  pour  attribuer  la  spontanéité 
à  un  principe  immatériel  t  c'est  que  la  volonté ,  par  ia  na- 
ture même  de  ses  actes ,  ne  peut  ëmaner  ^e  d'un  être 
simple ,  et  par  conséquent ,  ne  peut  pas  appartenir  à  un 
être  essentiellement  composé  ou  au  moins  divisible  et  décom- 
posable  comme  la  matière;  mais  ce  motif  métapbjsique 
sortant  de  nos  considérations  ordinaires ,  nous  nous  bornerons 
à  l'énoncer^  pour  toutes  les  recherches  erpérimen laies  ,  il 
nous  suivra  d'admettre  Timmatérialitc  du  principe  de  la  vo- 
lonté comme  une  distinction  fondée  sur  l'analogie ,  et  Cimrik 
de  la  matière  comme  une  propriété  générale  dans  l'état  actuel 
de  rumvers. 

L'expérience  fait  découvrir  encore  dans  la  matière  plusieurs 
auti^es  propriétés  également  accidentelles ,  c'est-à-dire  t  qui 
aemblent^n'être  pas  absolument  indispensables  pour  que  les 
corps  matériels  se  manifestent  à  nos  sens ,  mais  dont  cepen- 
dant la  simultanéité  avec  les  conditions  primitives  de  la  ma- 
térialité est  très-importante  à  connaître  «  parce  qu'elle  supplée 
à  celle--ci  dans  un  grand  nombte  de  circonstances  où  elles 
deviennent  impossibles  à  observer.  Telle  est,  par  exemple ,  la 
pëêonieur*  Parmi  les  corps  naturels ,  que  Ton  peut  voir  et 
toucher ,  on  n'en  trouve  a\>solument  aucun  qui  ne  soit  pesant, 
c'est-à-dire  ,  qui  ne  tende  à  tomber  vers  le  centre  de  la  terre, 
quand  on  l'abandonne  à  lui-même.  Puis  doncque  ces  propriétés 
s'accompagnent  toujours ,  laprésence  de  Tune  nous  su/Et  pour 
juger  par  induction  que  les  autres  existent.  Ainsi ,  quoique 
«nous  ne  puissions  ni  voir  ni  toucher  Tair ,  comme  nous  voyons 
et  touchons  les  autres  corps ,  cependant  nous  jugeons  que  c'est 
une  substance  matérielle  ,  parce  qu'il  est  pesant,  coercible 
daus  des  vase>  ,  et  qu'il  prodiiil  hraucoup  d'autres  phénomè- 
nes, tous  pareils  à  ceux  quun  fluide  pesant  doit  produire. 
L'eiamen  approfondi  de  ces  propriétés  nous  apprend  ensuite 
qu'il  esîsteil^  airs  dVspèces  tres^verseS|  qui  sont  tous  au*- 


SUR  LA  vATiftf Atrri;  9 

taiil  àe  iiilMiances  MentwUesieiit  distinctes  les  unes  des  an- 
tres par  1«s  actiom'qu'ili  font  tfpronirer  éWL  «ntres  corps ,  et' 

par  celles  que  ceux-ci  exercent  sur  eux. 

UaUractim  est  encore  une  de  ces  propriétés  contingente! 
^  sappl^  mnK  tteoignâgee  tnunédîitts  des  sens.  J*ai  dit  pins 
haut  que  les  particules  de  tons  les  corps  coftnns  agissaient  les 
unes  sur  les  autres  par  des  forces  attractives  et  répulsives; 
lécipvoqiicnieBt ,  qmind  <m  pent  dénoentrer  Feiistence  ou 
Vaelîen  àt  cttfofees  dans  un  principe  mconnn ,  on  en  conclnt 
que  ce  principe  est  matériel.  Ainsi  ,  lu  lumière  n'est  pas  (an— 
^j^le  -y  on  ne  peut  y  reconnaître  l'étendue  j  eiie  n'est  point 
pondérable ,  du  mains  à  nos  balancts  ;  elle  est  si  sublile 
qu^elle  ^Iiappe  à  tons  lee  moyens  par  lesquels  nos  sens  ponr-  ' 
raient  la  saisir.  Mais  en  lui  faisant  traverser  iics  corps  trans- 
pams  )  aoQS  troarons  .qu'elle  se  plie  et  se  courbe  dans  son  ' 
trajet  4  travers  ces  corps  ,  précisément  conme  si  elle  Aatt 
repoijsséc  par  nne  force  émanée  de  !enr  surface  ,  et  attirée , 
au  contraire  ,  dans  leur  intérieur  par  les  molécules  qui  les 
composent.  Nous  saTons  aussi  qu'dle  emploie  un' certain 
temps  ,  très-petit ,  mais  mesurable  ,  à  se  transmettre  des 
corps  lumineux  jusqu'à  nous.  Eniin ,  eii  soumettant  ses  rayons 
k  certaines  épreores ,  nous  trouvons  que  les  corps  transpa-»  '  • 
rens  les  attirent  et  les  repoussent  antrement  par  certains  cÀtéi 
qwe  par  d'autres.  Cet  ensemblede  propriétés  nous  porte  à  con- 
clure que  la  lumière  est  une  substance  matérielle  ,  composée  ' 
de  partâenles  eatrémement  petites',  dont  la  (bAre  est  symê* 
trique  par  certaines  fnrps  qui  sorit  susceptibles  d'attraction 
et  de  aépulsions  ])articuUères  ,  et  enfin  qui  se  meuvent  dans 
le  rida  on  dans,  les  corps  transparens  avec  nne  vitesse  donnée 
et  d^terminable. 

Il  est  encore  d'autres  principes  qui  agissent  sur  les  Corps 
matmek  \  sans  être  ni  visibles  ni  tangible^ ,  ni  pondérables 
i  aoena Mance ,  qui  même,  jusqu'à  prisent,  n*6ffirent  pas, 
à  beaucoup  près  ,  autant  de  caractères  matériels  que  la  lu- 
mière ,  et  que  I  on  a  cependant  lieé  de  croire  aussi  des  corps.  ' 
Tebsont  les  principes  inconnus  des  deux  éleetricitéê  que  Ton 
•FpeUe  réiiaease  et  vitrée.  Ilien  jusqu'ici  d'absolument  ma- 


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10  CO»8KI>éSATIOKi  •ÉNtfKAUf 

teriel  n'a  été  déirtontré  dans  ces  principi»§ ,  rien  do  ihoînl 
ne  soit  explicaUe  Mua  matérialité.  A  la  T^ité,  ili  4'ailiml 
et  se  repoussent  mutneUemeiit ,  mais  c'ett  entie  ens^ililiiMt 
uniquement  que  cette  action  s*eserce  :  les  antres  corps  n'e- 
xercent 5ur  eux  aucune  espèce  de  force  ,  ni  attractive^  ni* 
répulsive.  Néanmoins  dans  leur  distribution  s«r  cet  corps  ^ 
et  dans  iciirt  irruptions  de  Fan  à  Tantre  à  travers  lea  ohstacVsa 
qui  les  séparent  ,  ces  principes  »e  comportent  d'une  manière 

11  exactement  couibriue  aux  lois  urcUnaireâ  de  la  mécanique 
des  fluides ,  qu'on  peut  ^  en  les  Jeor  cpplîqfaaiit  «  cakukr 
d'avance ,  avec  la  demi^  précision  ^  les  moindres  délaîla 
des  phénomènes.  De  ia  li  devient  tr軫-vraisemblable  qu'ils 
coiuifitent  réellement  dans  de  pareiU  ibtides  ,  et  qu'iU  sont 
par  conséquent  malërîtls.  Les  mèom  probabâitës  s*iqH»^* 
pli({uent  aussi  aux  deux  principal  magmiHquea^  que  l'on  pcnt 
développer  dans  divers  métaux. 

On  a  moins  de  données  eticoie  m  I*  matérialité  dv  pei»«. 
cipe  de  la  ekalêtir.  NosMenleneni  il  siasique,  eentiie  le». 

précédens ,  des  propriétés  seûsibles  qui  caraelériseiit  la  mn*' 
ticre  y  mais  encore  les  lois  de  son  mouvement ,  de  «on  éqni^ 
libre  n'étant  point  coaplètemeot  coMine»,  en  me  |^irit  poA 
m^me  lui  appliquer  de  semUaMes  probabîliléa*  En  le  siÙTaiit 
par  les  expériences ,  on  le  voit  se  répandre  dans^  les  corps  » 
passer  de  Tun  à  Tay tre ,  a*j^  fixer ,  s'en  dé^gar  t  modèfier  Im 
disposition ,  les  dislancea ,  les  propriété  attractivel  de  lonvt 
particules.  Mais  rien  de  tout  cela  ne  démontre  invincible^ 
ment  que  ce  principe  soit  iai-iuéme  un  corps.  Le  plus  fort 
indice  que  nons  en  ajrona  peutr-étre ,  coAsiste  daM  j^lf  ae» 
analogies  récemment  déconTerlet  sntre  les  propsidlés  rmjom^ 
nantes  de  la  chaleur  et  de  la  lumière  ,  qui  tendent  à  faire 
croire  que  i'iw  de  ces  principes  penigrad«ellem«ftt  se  ck4m->. 
ger  dans  Fantret  c*eft4-4iro ,  acquécîr  ois  pieffdve  iMnlSk-r 
vemcnt  les  modifications  avec  lesquelles  ils  prodâîtOttt  en 
ngus  la  sensation  de  la  vision  ou  de  ia  chaleur.  Le  déveli>pr- 
pemeat  de  osi.  analogies  esl^  m»  dijet  de  feabercbe  des  pks». 
importans.  '  ; 

Ce  so&t  là  les  scui»  principes  actii»  qui.  nous  paraissent  dé-* 


I 

SUA  LA  MATiAlALlTi.  tt 

lermiaer  les  piiëaomësies  naturels;  mais  il  est  fort  poMÎble 
qa'il  en  existe  beaucoup  d'autres  dont  la  subtilité  échappe  à 
nos  procédés  actuels  d*expérience.  Cet t  en  perfiectionnant  ces 
procédés  ,  en  leur  donnant  plus  de  précision  ,  en  cherchaot 
«t  inventant  des  indicateurs  plus  sensibles ,  ^ue  nous  par^ 
viendrons  à  étendre  notre  pouvoir  sur  les  ageos  naturels ,  ou 
à  découvrir  ceux  qui  ^nous  ont  pu  Atrt  jusqu'à  présent 
cachés. 

JL'objet  principal  de  la  physique  est  de  cc^tater  par  de» 
expériences  exactes ,  et  de  représenter  par  des  lois  générales  « 

Itb  m  odi  fi  caftions  accidentelles  et  passagères  qui  peuvent 
être  produites  dans  les  corps  matériels  par  les  divers  priib* 
dpes  que  nous  venons  de  désigner;  car  ces  modifications  p 
sans  dénaturer  les  corps  qu'elles  affectent ,  *  changeant  néaa* 
moins  presque  toujours  les  actions  qu'ils  peuvent  exercer 
entre  eux  et  sur  les  autres  substances ,  il  faut  nécessairement 
les  déterminer  et  les  mesurer  avant  de  porter  ses  regards  sur 
les  phénomènes  de  composition  et  de  décomposition  auxquels 
Tactii^n  réciproque  des  corps  peut  donner  lieu.  C'est  ainsi  que 
l'étude  de  la  physique  est  utile  à  la  chimie  »  à  la  médecine,  à 
la  physiologie,  soit  végétale |  soit  animale |  et  doit  nécessai* 
remeut  les  précéder. 

« 

■-   ■ 

CHAPITRE  IL 

Jfctions /ofukunentales  :  espace,  repos,  mouvement, 

force* 

Oif  vient  de  voie  dans  le  précédent  chapitre  que  tous  it;^ 
corps  d*nne  étendue  sensible»  dont  la  matériahté  peut  être 
immédiatement  constatée  ^  consistent  dans  le  groupement 
d'une  mulutude  de  particules  matérielles  extrêmement  pe- 
tites, «dont  le  seul  mode  d'agrégation  divers,  fait  que  le 
corps  est  sohde ,  liquide ,  ou  gâteux.  Nous  avons  aussi  exposé 
les  motift  qui  doivent  nous  faire  considérer  ces  particules 
cc^uuus  d«s  masses  mortes ^  iacapui>les  de  »e  uiodilier  ^ponta- 


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la  ^OTIONS  FONDAMENTALES 

nément  e!l<>$-méaic9 ,  et  susceptibles  seulement  ^obèlr  Auk 
causes  extcrienres  fpî  petnrent  les  solliciter;  soit  qu'en  effet, 
eomnie  les  observations  l'indiquent,  le  défaut  «le  volonté  et  de 
«potttanéitë  forme  uii  caractère  général  et  essentiel  de  la  ma- 
tière ,  wnt  que  par  Une' abstraction  de  notre  esprit ,  nous  lui 
étions  ces  j^ropriétésM  quelqnefois  elles  ioiiL  unies  avec  elles  , 
pour  considérer  isolément  i  ensemble  de  celles  qui  lui  restent 
après  qu'elle  en  est  dépouillée.  Or ,  les  molécules  matérielles 
étant  ainsi  envisagées  dans  Tétat  inerte ,  il  en  résulte  dans  les 
phénomènes  que  leur  agrégation  présente  ,  certaines  condi-^ 
tions  nét:essaireff  qui  s'appliquent  à  tous  les  corps  ,  indépen^ 
damment  de  la  natnre  chimique  de  leurs  parties  constituantes, 
comme  étant  de  simples  conséquences  de  leur  matérialité. 
Telles  sont  le.s  loi»  générales  de  l*èquiiibre  et  du  mout^emeni 
que  Ton  déduit  en  effet  mathématiquement  de  la  seule  pro- 
priété de  ririertte.  Quoique  cette  déduction  ne  puisse  ^tre  dé-> 
montrée  ici ,  étant  rondée  tonte  entière  sur  le  calcul  ,  nous 
devons  néanmoins  en  énoncer  les  résultats  principaux.  Car  «  * 
d'après  ce  qui  vient  d'être  dit ,  on  sent  qu'ils  doivent  être 
d'une  applicatidn  constante  et  universelle  dans  l'étude  des  ^ 
phénomènes  naturels. 

Mais  pour  cet  énoncé ,  si  simple  qu'il  puisse  être ,  il  aous  faut 
arrêter  avec  précision  certaines  idées  fondamentales  telles  que 
celles  de  repos  ,  mouvement ,  force  j  nous  avons  à  la  vérité 
déjà  employé  ces  expressions ,  comme  faisant  partie  de  l'usage 
ordinaire ,  il  devient  à  présent  nécessaire  de  leur  donner  pour 
toujours  nn  sen^fixe  et  assuré.  Commençons  par  définir  le  lieu 
oii  les  phénomènes  se  produisent.  Pour  cela  ,  concevons  un 
espace  sans  bornes  |  immatériel  f  immuable ,  et  dont  toutes 
les  parties  semblables  entre  elles ,  soient  librement  pénétra^ 
bles  à  la  matière.  Qu'il  existe  on  tum  dans  la  nature  un  pareil 
espace ,  peu  nous  importe  ^  il  ligure  seulement  pour  nous 
rétendne  abstraite.  PlaçonS-j  les  molécules ,  élémens  maté- 
riels des  corps ,  et  considérons  d^abord  en  ellès  le  seul  fait  dè 
leur  existence.  Ce  simple  fait  sera  susceptible  de  deux  niodi- 
fications  distinctes  )  il  se  pourra  que  la  même  molécule  per-^ 
sisteinyiiriablementdiuis  son  lieu  actuel,  ou  que ,  par  Tin^ 


a 

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sua  LX  AEFOS  Kt  LS  MOUVEMENT.  l3 

loence  cle  causes  nléneures,  elle  le  quitte  pour  passer  dans 

4|ueli|ue  nuire  partie  de  l'espace.  Le  premier  de  ces  deux. 
éUïs  cou^titue  le  repas  absolu  ,  le  second,  le  mouvemeni^ 

Mais  nous  pouvons  concevoir  «hcor^  que  deux  ou  plustears 
molécules  soient  déplacé  simultantoent  d'un  mouvement 
commun,  en  gardant  Tnoe  h.  Tégard  de  Tautre,  leurs  positions 
respectives.  Alors,  si  on  les  considère  dans  leurs  rapports  avec 
l'espace  immuabfe,  elles  seront  réellement  en  mouvement 
absolu  ;.mais  si  on  les  considère  uniquement  dans  leurs  raj;* 
ports  mutuels ,  ceux-ci  resterouL  ic:>mâmesque  éile  gronppe 
entier  était  demeuré  en  repos;  et  s'il  estait  sur  une  d'elles 
un  être  intelligent  qui  observât  toutes  les  autres ,  il  ne  pour- 
rait, d'aprcscettcol»erv.'ition  seule,  décider  si  le  i»^ai.èiue  total 
te  meut  ou  ne  se  meut  pas.  Cette  permanence  de  relations  au 
milieu  d'un  mouvement  commun  y  s'exprime  par  la  dénomi- 
nation de  repos  reiaiif.Tel  tertài  le  cas  de  plusieurs  corps  que 
FOn  concevrait  posés  dans  un  bateau  abandonne  au  cours 
d*ane  rivière  tranquille.  Tel  est  encore  le  cas  de  tous  les  corps 
terrettrés  lorsqu'ils  restent  invariablement  fixés  au  même 
pomt  du  sol.  Us  sont  en  repos  entre  eux;  luaus  ia  terre,  qui 
tourne  journellement  sur  elle-même,  leur  imprime  une  ro- 
tation commune  ,  et  en  même  temps ,  elle  les  emporte  tous 
en^<^njble  dans  son  orbite  autour  du  soleil  ,  lequel  peut-être 
emporte  à  son^tour  la  terre  et  tout  le  cortège  des  planistes 
vers  quelque  constellation  éloignée.  Le  repos  relatif  est  done 
Traisemblablement  le  seul  qui  existe  en  efFet  dans  ce  système. 
Cest  du  moia^  le  seul  que  nous  puisons  cire  assures  d'j  ob- 
server. 

Ced  nous  conduit  k  faire  une  spécification  analogue  pour 

le  mouvement,  et  à  flislirijijuer  les  moupemens  absolim  dei 
corps,  considérés rel a li Y ement  à  l'espace  immuable^  d'avec  if^s 
dumgemens  de  position  relative  qui  peuvent  survenir  entre 
eux.  Ces  derniers  se  nommeront  donc  des  moupemens  relatifs  ; 
soit  que  celui  des  corps  du  système  auquel  on  les  rapporte  se 
trouve  lui<-même  en  mouvement  ou  en  repos.  Par  exemple 
les  variations  de  position  des  astres  telles  que  nous  les  aper- 
ccvotis  iic  la  suriate  t^rreslrtr,  ce  ^ont  pas.des  mouvemoiiS 


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4 


l4  NOTIONS  FONDAMENTALES 

abtolaSy  mais  relatifs,  parce  fne  la  terre  à  laquelle  nous  les 
rapportons  comme  à  un  centre  fiie  ;  a  rfcUement  un  mon- 

veinent  de  rotation  diurne  ,  et  un  mouvement  annuel  de  cir-  ' 
cniatioa  autour  éu  foletl.  Même  lorsque  par  le  calcul ,  nous 
«roni  conclu  de  ces  obserrattons  les  mouremens  r^ls  des 
astres  tels  qu'on  les  verrait  du  centre  du  soleil ,  nous  ne  sau- 
rions encore  affirmer  que  ce  soient  là  les  mouvemens  absolus  » 
parce  qu'il  se  peut  que  le  soleil  et  tout  notre  système  plané* 
taire  se  déplacent  ensemble  dans  Tespace.  * 

Diaprés  l'idée  que  rexpériencc  nous  a  donnée  de  l'inertie, 
nous  devons  envisager  l'état  de  mouvement  et  celui  de  repos 
eonune  de  simples  acddens  de  la  matière ,  qu'elle  ne  peut  passe 
donner  à  eUe-^néme,  et  qu'elle  ne  peut  pas  changer  une  fois 
qu'elle  les  a  reçus.  Conséquemment ,  lorsque  nous  la  voyons 
passer  d'un  de  ces  états  k  l'autre ,  nous  devons  concevoir  ce 
diangement  comme  produit  et  déterminé  par  l'action  decanses 
extérieures.  Ces  causes,  quel  les  qu'elles  puissent  être  ,  se  dési- 
gnent généralement  par  le  nom  de  Jbites.  La  nature  nous  en 
offire  une  în6nité  qui  sont ,  au  moins  en  apparence ,  de  diffé^ 
rentes  espèces*  Telles  sont  tes  forces  produites  par  les  muscles 
et  les  organes  des  animaux  vivans,  dont  l'exercice  dépend, 
pour  la  plupart,  uniquement  de  leur  volonté.  Telles  sonten^ 
core  celles  que  produisent  les  agens  physiques,  comme  l*expan« 
sion  des  corps  par  la  chaleur,  leur  condensation  par  le  refroi- 
dissement ,  etc.  Il  y  en  a  d'autres  qui  semblent  inhérentes  k 
certains  corps ,  telles  que  Fattraction  de  l'aimant  pour  le  fer  et 
celle  qui  s'rterce  entre  les  corps  électriiés.  Cé  sont  encore  des 
forces  du  même  genre  qui  produisent  la  chûte  des  corps  \  ers 
le  centre  de  la  terre  ,  les  atfinités  chimiques  et  la  circuiatiou 
des  planètes  autour  du  soleil.  On  ignore  absolument  la  nature 
intime  de  ce  genre  de  forces  ,  et  l'on  ne  saurait  décider  si  elles 
sont  étrangères  à  la  matière  ou  propres  et  attachées  à  son 
essence  }  néanmoins  il  est  jutile  et  philosophique  de  les  en  sé- 
parer par  la  pensée ,  afin  de  n'avoir  plus  à  considérer  dans  la 
nature  physique  que  des  masses  inertes  sollicitées  par  des  cau-* 
sa  de  mouvemens. 

0n  caractérise  et  on  déficit  chaque  force  d'après  les  circons* 


i^iy  u^LU  Ly  Google 


SUR  LK  aCPOS  ET  Ll  HOUTXMKMT.  i5 

lânces  particulières  à  sou  mode  d'action.  II  faut  d'abord  ass>- 
^D«r  le  poiot  matériel  auqvel  ellee»!  appliquée,  et  Ja  dùw^ion 
•ttivaat  laquelle  elle  t'exerce.  Il  faut  ensuite  ftire  connattre 
son  ëneri^ie,  ou  suivant  Tex-presidon  technique  ,  son  inlensilè, 
A  cet  eiïct,  on  choisit  arbitrairement  une  certaine  force  dont 
on  prend  rintensilë  pour  unité ,  et  on  exprime  par  i  celle  de 
de  toute  force  égaie  k  celle-là ^  c'est-à-dire,  qm  ,  étant  appli- 
quée eo  sens  contraire  au  mciac  point  matériel,  détruirait 
exactement  TeCTort  de  la  première.  On  confit  ensuite  deux 
ou  plusîenrsforces  pareilles  agissant  ensen^Ie  et  dans  un  même 
sens  sur  un  même  point  matériel ,  et  Ton  dit  que  la  ioice 
composée  qui  eu  résulte  a  une  intensité  double,  triple,  qua« 
dniple  ou,  en  général ,  multiple  de  la  première ,  selon  le  nom* 
lire  de  ces  forces  dont  elle  est  formée,  de  sorteque  les 
tensités  se  trouvent  exprimées  par  ce  nombre;  ou  si  l'on 
v|pt,  on  peut  aussi  les  représenter  par  desli^es  droites  de 
divenesLgrandeurSi  sniTunt  les  rapports  que  les  nombres  in« 
diluent.  Il  est  vrai  que  pour  réaliser  ces  comparaisons ,  il  faut 
savoir  déterminer,  pourcbaque  force,  le  rapport  de  son  inten* 
fité  uTec  l'énergie  des  monyemens  qu'elle  est  capable  d'tm* 
^primer  à  un  même  corps.  Nous  considérerons  plus  tard  cette 
nouvelle'  question  ;  mais  en  attendant  ,  la  seule  définition  du 
rapport  des  forces  et  de  leurs  intensités  relatives ,  su£t  pour 
fixer  plusieurs  lois  générales  qui^'ohservént  tonstamment 
dans  leur  concours* 

£atiu ,  pour  acbever  de  définir  une  force  ,  il  faut  faire 
OTonaitre  si  son  action  est  subite  et  instantanée  comme  un 
simple  cEoc  qui  ne*  se  répète  point ,  ou  si  elle  est  réitérée  et 
durable  conune  la  p<.'santeur  qui,  ainsi  qu'on  le  vrrra  par  la 
suite,  continue  d'agir  sur  le  corps  qui  tombe  avec  autant 
d'énergie  que  lorsqufil  commence  à  se  monvoir.  Ce  second 
mode  d'action  peut  évidemmont  m  ramener  au  premier ,  en 
Kibstituant  à  la  continuité  de  la  force  une  succession  d'ac- 
tions séparées  les  unes  des  autres  par  des  intervalles  de  temps 
insensibles,  et' toutes  égdes  entn  elles  ^  si  l'énergie  de  la 
force  qu'il  faut  représenter  est  constante  ,  ou  progrewive- 
juent  variable  d'mtenùté ,  fi  çtUe  de  cette  iorce  varie.  Par 


lû  coMrofliTiov  BIS  roftOBi : 

cet  artifijce  ,  qui  n'ule  iicn  à  la  rigueur  des  coilséquences  ,  on 
n\  plus  à  considérer  que  reflet  d'impulsioiis  subites  impri** 
mëef  à  dct  molécules  maténeUes  abioluneiit  inertci  p  soit 

eu  repos  ,  soit  en  mouvement. 


CHAPITRE  IIL 

De  équilibre  produit  par  ta  composition  de  plusieurt 

forces  appliquées  à  un  même  point  matériel, 

LoRSQtj.'cifB  senle  force  est  appliquée  k  un  point  malArid 
libre ,  il  est  évident  que  ce  point ,  en  vertu  de  son  ineflie , 
4oit  se  mouvoir  suivant  la  direction  de  la  force  et  sur  son 
lurolongement.  Mais  lorsque  plusieun  forces  agiront  simnl* 
tanément  sur  un  incnie  point  matériel  ,  ou  sur  un  système 
de  pareils  pouits  ,  il  se  présente  deux  cas  qu  il  est  nécessaire 
àe  distinguer.  U  est  ]MWtble'qnc  ^ensemble  des  forces  agis^ 
Mutes  y  communique  des  mouvemena  au  système ,  mais  il 
peut  arriver  aus^i  que  leurs  eft'orts  s'ontrodétruiscnt ,  et  alors 
ie  système  restera  en  repos.  Le  repos  produit  ainsi  par  la 
compensatloii  da  plusieurs  forces  actives ,  se  désigne  par  la 
nom  ^équilibre  ,  pour  le  distinguer  do  repos  inerte  produit 
par  Tabseuce  de  toute  iorce  motrice  ,  quoique  l'un  et  Tautro 
ne  difièrent  en  rien  quan^  aux  apparences. 

Le  cas  le  plus  simple  de  Tcquilibre  est  celui  de  deux  forces 
égales  et  appliquées  dans  des  directions  opposées  à  un  même 
point  matériel.  Ce  poiut  se  trouvant  ainsi  poussé  avec  une 
éoergie  égale  en  deux  sens  contraires ,  restera  évidemment 
eu  repos.  Mais  si  les  deux  forces  sont  inégales  en  intensité , 
il  se  mouvra  dans  le  sens  de  la  j)lus  énergique,  coiujiie  a  ij 
était  uniquement  sollicité  par  leur  différence. 
'  Le  <:as  de  Topposition  directe  est  le  seul  oii  deux  forces , 
même  égales  ,  puissent  se  faire  mutuellement  équilibre.  Dès 
que  leurs  directiouâ  iont  entre  elles  uu  certain  angle  ,  leurs 
efiorts  conspirent  en  partie  r  ^  point  matériel  qu  elle» 
sollicitent  se  met  en  mouvement  dans  un  certain  sens  qu'il 
s'agit  de  déternainer.  Pour  cela,  cgiiimcn^ouspar  le  cas  simple 


croMPOSiTioir  Dts  ? orcks.  17 

<Du  les  deux  force";  roiabia4^$  auraient  de&  mten&iu's  égales. 
SupfOMûB  q«e  Mjfig.  i ,  représente  le  point  sur  lequel  elles 
agissent ,  et  que  les  droites  indéfinies  M  A ,  M  B ,  désignent 
leurs  directions,  de  M  vers  A  et  de  M  vers  B.  Prenons  sur  ces 
droites  deux  portions  égales  MFyMF%  pour  représenter 
les  intensités  des  deux  forces  |  conformément  au  mode  d*é" 
valuation  expliqué  plus  haut.  Il  est  évident  que  leur  effort 
commun  tendra  à  tirer  le  poiut  M  suivant  une  direction  MC, 
moyenne  et  intermédiaire  entre  elles  ;  car  puisqu'elles  agis- 
sent syméirtquemeqt  et  avec  une  énergie  égale  de  part  et 
d'autre  de  cette  ligne,  il  n'y  a  aucune  raison  pour  (ju  ^  lies 
écartent  ic  point  de  l'un  ou  de  l'autre  côté.  Il  reste  maintenant 
à  saToir  quelle  sera  l'énergie  de  cet  effort  résultant  de  l'action 
«ihnltanée  des  deux  forcés.  Voici  k  cet  égard  la  règle  que  le 
calcul  démontre,  l-.ir  rextrémilé  F,  F'  de  cha(]ue  force, 
€*esl-À-dirc  de  la  portion  de  droite  qui  la  représente  ,  menée 
nue  ligne  droite  parallèle  k  l'autre.  Ces  deux  lignes  coupe- 
ront  M C  en  un  même  point  R,  et  la  longueur  MR  représen- 
tera la  rtëahani<i  des  deux  forces  MF,  MF';  c'est-à-dire  que 
leur  action  simultanée  sur  le^ point  M  sera  exactement  égale 
à  celle  que  produirait  une  seule  force  MR  dirigée  suivant 
MC  Censéquemment  si ^  sur  le  prolongement  de  M€ ,  on  ap- 
plique une  tiouvelle  force  MR'  égale  et  opposée  à  cette  ré- 
sultante, l'action  de  celle-ci  sera  détruite  ,  et  le  point  M  sera 
tenu  en  é^iilibre  entre  l'action  simultanée  des  trois  forces 
MF,  MF\  MR'  ainsi  déterminées. 

Dans  le  cas  général  oii  deux  forçes  inhales  agissent  sur 
un  même  point  matériel ,  la  direction  et  la  grandeur  de  leur 
tésnltantes'obtientencore  delà  même  manière.  Soient,  comme 
tout-à-l'hcure,  MA  ,  M  B,^?^.  2 ,  les  directions  de  ces  forces , 
ei  M  le  point  qu'elles  sollicitent.  Prenons,  sur  l'une  et  sur 
l'autre p  dei  portions  de  droite  MF,  MF'  proportionnelles  k 
leurs  intensités  -,  et  qui ,  par  conséquent  ,  seront  inégales 
comme  elles.  Par  les  extrémités  F,  F',  de  chaque  Ibrce  ,meTions 
nue  droite  parallèle  à  l'autre}  prolongeons  ces  droites  jusqu'à 
ce  qu'elles  se  coupent  en  un  point  R  ;  M  R  sera  la  longueur  et 
.  la  direction  de  la  résultante  clicrclice ;  et  &i  on  la  porte  sur  le 


iS  '  COMPOSITION  DES  iOAC£S* 

prolongement  de  MC  en  sens  coiitriife ,  eUê  Hsra  eqvilikeli 

l'action  simultanée  des  deux  forces  MF ,  MF'.  Cette  construc- 
tion est  connue  en  statique  sous  ie  nom  de peo'aUéiogrammê 
deê  forc€B ,  et  elle  est  |  dan»  la  phjifupte ,  d*on  uNge  eonliniiel. 

De  même  que  Ton  peut,  par  cette  T«gle,  eompoa«i>  demi 
forces  en  une  résultante  unique,  on  peut  aussi,  en  consi- 
dérant une  force  donnée  comme  résultante  ,  la  décomposer 
en  deux  antres  ^  dont  les  directions  soient  assignées ,  c*eBli4- 
dire  trouver  deux  antres  forces  qui,  agkssmt  ensemUesm» 
Tant  ces  directions,  pi  oduisent  un  effet  égal.  Car  soil jfig.  3, 
MA  la  direction  de  la  force  donnée  ,  appliqnée  an  point  If  i 
et  dont  rintensité  soit  représentée  par  la  lottgÉenr  M  tmal 
M  G ,  MD  les  deux  directions'snrrant  leSqiMll^  on  demande 
de  la  décomposer  :  vous  n'avez  qu'à  mener  par  le  point  F  les 
droites  F/,  F/' ,  parallèles  à  ces  directtoos  »  et  lei  longuet» 
M/y  M/'  représenteront  les  intensités  des  composâmes  de» 

mandées.  ' 

Si  nous  appliquons  cette  construction  k  chacune  des  deux 
forces  M  F ,  M  F  '  de  la  fig.  2 ,  en  prenant  ponr  dsrectÎMU  dfli 
nouvelles  composantes  celle  de  la  résultante  M  R  èt  d'nse 
ligne  perpendiculaire,  comme  le  représente  la  tig.  4,  on  trouve 
d'abord ,  suivant  MR,  les  deux  forces  M/,  M  <p ,  qui,  agissant 
dans  le  même  sens ,  s'ajoutent  en  une  sente  égale  à  MR,  et  Ton 
m  ensuite  dans  l'autre  sens  les  deux  forces  M/,  M  ^ ,  qui  s^entr^ 
détruisent  comme  étant  égales  et  dirigées  en  sens  opposés.  11 
n'en  résulte  donc  aucun  effort  pour  déranger  le  point  M 
de  la  direction  MR ,  et  voilà  pourqiioi  cette  difectiott  §€ 
trouve  être  la  résultante  des  deux  forces  MF,  MF'. 

Quel  que  soit  le  nombre  et  la  direction  des  forces  qui  agi»* 
«ent  sur  un  point  matérie!  »  on  pourra  »  ai^  moyen  de  la 
précédente ,  les  composer  toujours  en  nue  seule  résaltante , 

dont  on  trouvera  la  direclion  el  l'intensité.  Car  d'abord  ,  deux 
des  composantes  données  étant  considérées  à  part ,  pourront 
être  composées  en  une  résultante  nmqiie  |  cette  résultante  ,  k 
son  tour ,  pourra  être  composée  de  même  avec  une  des  forces 
restantes,  et  ainsi  de  suite,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  reste  plus  i\e 
forces  à  composer.  Alors  la  dernière  résultante  à  laquelle  on 
parviendra  sera  celle  dé  toutes  les  forces  proposées  |  et.  ep 


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eOMPOMTIOIl  DXS  V9&C£S*  I9 

Tappliquâiit  an  point  matériel  dans  un  sens  contraire  à  cehn 

que  la  construction  lui  as^i^ne  ,  elle  fera  équilibre  à  toutes 
ces  forces.  Këciproquemenl ,  une  force  étant  donnée  ,  on. 
jpovnra  la  oofistdérer  comme  la  résultante  d^autant  d^  forci» 
que  Pon  voudra ,  dirigées  dans  des  seils  donnés  ;  et  en  re^ 
prenant  U  construction  en  sens  inverse  ,  on  la  (iecom|>osera 
amTWit  toutes  ces  directions* 

La  résultante  de  deux  forces  qaiconconTtQt}ouit  d'une  |>ro« 
priété  qu'il  importe  de  connaître,  parce  qu'elle  a  desapplica* 
tions  extrêmement  fécondes.  Si  d'un  point  quelconque  G, 
fig.  5,  prir  partout  où  Ton  voudra  «[ir  sa  directio& ,  Fou  mène 
dêi  lignes  GP  GP ,  perpendiculaires  aux  directioiM  des  deux 
forces  composantes,  les  longuens  de  ces  perpendiculaires 
tout  toujours  en  raison  inverse  de  i'intensilé  des  forces  n  er>» 
lesi|nelles  elles  se  dirigent.  Cest-*à-dîra       si  U  Sarce  MF 
par  exemple ,  a  une  intensilé  représentée  par  9,  et  que  èelle 
de  MF'  soit  représentée  par  5 ,  CP  sera  à  CP'  comme  5  est  à 
^  étant  moindre  du  cÀté  de  la  plus  grande  force*  Ceci  se  dé-« 
montre  aisémept  par  la  géométrie  ^  et  c'est  une  conséquencn 
de  la  construction  du  parallélogramme  par  lequel  la  direction!^ 
de  la  résultante  se  détermine.  11  résulte  de  ce  rapport ,  que  si 
Ton  multiplie  l'expression  numérique  de  chaque  force  par  la 
longueur  de  la  perpendiculaire  qui  lui  correspond  «  exprimgfe 
en  parties  rie  l'unité  linéaire  ,  ces  deux  ])roduit;>  iont  les  mê- 
mes pour  les  deux  forces.  Par  exemple  »  dans  la  figure  Ô  où 
Ton  a  supposé  la  plus  grande  force  Mf*  représentée  par  g, 
et  la  plus  petite  MF'  par  5 ,  la  longueur  GFest  de  5  milli- 
mètres et  celle  de  CP'  est  de  9;  de  sorte  qu'en  multipliant  MF 
par  CP,  on  a  pour  produit  4^  ,  de  même  (ju'cn  multipliant 

MF' par  G  F.  £n  général ,  le  produit  d'une  force  MF  par  la 
longueur  de  la  perpendiculaire  dMÔssée  d'un  point  quel* 

conque  C  sur  sa  direction  ,  s'appelle  le  monuni  alatiqm  de  la 
force  y  par  rapport  à  ce  poiut«U.  On  verra  plus  tard  que  ce 
produit  eipriae  Ténergie  avec  laquelle  la  force  lendraiC  II 
Haire  tourner  autour  du  point ,  supposé  fixe ,  une  verge  ri^do 
C  P  perpendiculaire  à  sa  direction.  Cest  pour  cela  que  l'éva* 
luatioa  des  Momnt  a  une  si  grande  importance. 


M  l'equilikki 


CHAPITRE  IV. 

De  VéquiUbre  produit  par  la  composition  de  plusieun 
forces  appliquées  à  divers  points  matérieb  Uis  entre 
eux  i/iyariablcnient» 

'  Tous  les  corps  que  4a  nature  nous  présente  étant  composés 
de  parties  d'une  Rendue  sensible,  nous  ne  pouvons  pas  y  rè* 

rifi**r  par  line  application  iinTu;  «hâte ,  les  lois  (juc  nous  venons 
de  découvrir  pour  un  seul  point  nintrriel ,  qui  serait  isolé  dans 
l'espace.  Mais  il  était  indispensable  de  passer  par  cette  àbs^ 
traction  ^  avant' d'arriver  aux  phénomènes  plus  composés  que 
présentent  plusieurs  points  liés  entre  eux  par  une  dépendance 
mutuelle^  tels  que  ceux  qui  composent  réellement  les  corps. 
'   ]>ans  ce  cas  I  les  forces  appliquées  à  cbacim  des  points  du 
•jstémene  bornent  pas  leur  action  h  ce  point.  Elles  la  trans- 
mettent à  toute  la  masse  ,  en  vertu  des  conditions  qui  ren- 
>dent  ses  parties  dépendantes  les  unes  des  antres  »  dans  les  po« 
militions  qu'elles  peuvent  prendre  et  les  déplacenaens  quVlles 
peuvent  tpiouvci.  Par  exemple,  s*agil-il  d'un  corps  solide? 
le  caractère  mathématique  d'un  pareil  corps  sera  que  toutes 
ies  parties  soient  liées  invariablement  les  unes  aux  autres,  dè 
ttianiëre  li  ne  jamais  se  désunir;  et  quoique,  à  la  rigueur ,  îl 
n'existe  probablement  aucun  corpsnatui  »  ]  (jui  jouisse  de  cette 
iavariabilitc  dans  un  degré  tout-'à-fait  mvincibie ,  on  peut 
néanmoins  les  considérer  comme  tels,  lorsque  leur  con  texture 
résiste  k  Toction  des  forces  auxqnelles  on  les  soumet.  Or  ,  la 
rigidité  qui  caractérise  un  pareil  système  exigera  evitlem- 
ment  que  ses  parties  se  transmettent  mutuellement  l'im-- 
-pression  des  forces  qui  ^licitent  quelques -unes  d'entre 
«lies,  puisqu'une  quelconque  étant  pôussée  entraîne  toutes 
les  autres  dans  sou  mouvement,  S*agit— il  d'un  corps  li- 
quide? alors  y  l'impénétrabilité  des  diverses  parties  ^ui  se 
totichent^  est  la  seule  condition  qui  gène  leurs  mouvemens, 
et  qui  règle  la  répartition  des  forces  appliquées  k  chaque 
poii\t  de  ia  masse  eotièrç.  En  général ,  toutes  le^  couuiuou^ 

1 


DU  COMTS  SOI10C8.  »f 

d«  liaison  iuiaginables  cotre  les  parties  d'un  système  ma*- 
lériei  «e  réduiront  toujours  k  ce  quelques-uns  de  ses 
points  seront  contraints  de  rester  sur  des  surfaces  ou  sur  des 
]i^es  données ,  ou  dépendront  les  uns  des  autres  dans  leurs 
xuouvemens,  de  manière  qu'une  des  parties  ne  pourra 
ckan^r  de  position  suivant  un  sens,  sans  qu'une  on  plusieurs 
autres  n'éprouvent  aussitôt  des  déplacemens  qui  y  corres* 
pondent.  Tout  cela  pourrait  s'inuter  arti(îciellemeut ,  si' 
i  on  considérait  le  système  comme  composé  de  points  ma-« 
térids  primitivement  isolés  et  libres  ,  puis  secondairement 
liés  entre  eux  par  des  cordons  plus  ou  moins  extensibles  et 
flexibles,  conformément  à  la  nalure  des  i]ii»uvcniens  qni  leur 
sont  permis.  Alors,  la  kaisoa  qui  les  rend  dépendants  se  ré- 
duira toujours  à  de»  pressions  oik  des.  tractions  exercées  suivant 
cescordons-lÀ;  dès>1ors,le  mouvement  ou  l'équilibre  de  chaque 
point  du  système  se  déterminera  exactement  commit 
était  libre  y  mais  sollicité  par  Tensemble  de  toutes  ces  forces^ 
et  la  condition  g^rale  de  l'équilibre  on  dn  mouvement  du 
Système  entier  consistera  en  ce  que  toutes  ces  conditions  in^. 
dividuelies  puiâéeat  être  remplies  simultanément  ^ans  con?* 
tradiction. 

Appliquons  ced  ,  par  exemple  ,  à  l'équilibse -d'un  système 
rigoureusement  solide  ,  cVst-à-dire  dont  toutes  les  parties 
seraient  lices  invariablement  ^et  pour  nous  borner  à  uu  cas 
simple  p  considérons  celui  oti-  un  pareil  système  se  trouverait 
soUÎQté  seulement  par  deux  forces ,  êitnée»  dans  un  même 
plan  et  appliquées  à  deux  de  ses  points  ;  désignons  ceux-ci  par 
fig*  &»  «t  représentons*  par  mF,  m^F' ,  l^f  directions 
et  les  grandeurs  des  deux  forces  proposées.  Il  est  clair  que 
la  question  serait  résolue  ,  si  nous  pouvions  les  ramener  à 
avoir  un  laèuie  point  d*application  »  car  alors,  leur  comr- 
position  s'e^{ectuerait  par  notre  règle  générale  du  parallé-^ 
logramme  des  forces.  Or ,  nons  arriverons  là  en  considérant 
que  le  point  d'application  d'une  force  peut  se  transporter 
arbitrairement  en  un  point  quelconque  de  sa  direction  ,  pour<^ 
Vtt  qu'on  suppose  ce.nouveau.  point  lié  an  premier  par  uno 
verge  rigide  et  inflexible  qui  transmette  l'impression  de  la 


force  de  l'un  à  l'autre  ,  m  vertu  cle  rîmpéne'trabiîité  de  se$ 
particules,  âelott  ce  principe,  prolongr^oi^s  les  directions  des 
dent  ibroes ,  m  F,  W  F' ,  jusqu'à  ce  qu'elles  se  rencoiitreiit 
en  un  méinelfoint  M ,  cfe  qui  nrîven  toujôurs ,  )nrisqne  nom 
les  avons  supposées  comprises  dans  un  même  plan  -,  puissup- 
|K>ssint  le  point  M  lié  fixement  au  t^st^me,  trauqportons-j 
nos  deux  forces  M  F,  M  F'  et  «clievons  le  paraUâogranune  : 
la  diagonale  M  R  sefa  la  grandenr  et  la  direction  de  la 
sultante  clicrchëc.  Prolongeons  celle-ci  à  sou  tour  à  travers 
le  torps  solide ,  et  celui-ci  sera  sollicité' exactemeotcoiiinien 
elle  lui  était  appliquée  feule  »  en  un  quelconque 'des  points 

situés  sur  sa  direction. 

Un  cassèmble  échapper  à  notre  solution  ^  c'est  celui  oii  les 
directions  des  deux  forces  m  F ,  m' F'  seraient  exactement  pa* 
rallMes  ^ftg  7.  Mais  comme  la  r^^e  qui  nous 'a  servi  est  en^ 
^ore  légitimement  aj>pljcable  à  tous  les  degrés  de  petitesse 
de  l'angle  des  deux  forces ,  pourvu  qu'on  ne  le  suppose  pas 
absolument  nul ,  il  s'ensuit  »  d'après  ta  loi  ordinaire  de  con^ 
tînuité  des  déterminations  mathématiques  ,  qu'elle  subsiste 
encore  à  cette  limite  »  et  qu'il  faut  seulement ,  parmi  ses  ré^ 
résultats ,  choisir  ceux  qtd ,  dans  ce  cas  même  ne  s'éva« 
monissent  point.  Or  ^  en  Reprenant  Tes  forces  qui  concourent  1 

nous  avons  dit  plus  haut  que  si,  d'un  point  quelconque  C, 
^g,  8  f  pris  sur  la  direction  de  ta  résultante  CR  ,  on  mène 
des  perpendiculaires  GP,  GP'  sur  les  directions  des  deift 
composantes  ,  les  longueurs  de  ces  perpendicutaires  sodt 
inverses  de  celles  de  la  force  vers  laquelle  elles  se  dirigent) 
de  sorte  que  si  la  force  MF'  par  exemple,  r5t  représentée 
par  9 ,  tandis  que  M  F'  sera  représentée  par  5 ,  G  P  âera  è  CF' 
conuue  5  est  à  9.  Maintenant ,  ce  résultat  est  indépendant  <de 
l'angle  plus  ou  moins  aigu  que  forment  les  directions  dés 
deux  forces.  Ainsi  ^  on  peut  l'appliquer  au  cas  même  oti  elles 
seraient  parallèles.  Il  détermine  la  position  d'mi  point  quel* 
conque  C  ^fig,  7  ,  de  leur  résultante  ,  puisqne  les  distancés 
CP,  CP'  de  celte  ligne  aux  deux  forces ,  doivent  être  réci- 
proques à  leurs  intensités.  En  outre  ,  la  grandeur  ou  Finten* 
site  de  la  rdsaUante  est  égale  i  la  fomme  dés  dent  forces 


«omposanlM  MF,  MF' ,  ooiniii*  oo  pouTui  le  prévoir  par  la 
cooâtruetioa  dont  nous  avons  fait  ji^^e  4^us         4>  pu>^ 

wttàÊmàeàÊL  ntultaiite  «uni  W  mHes  «dbi^lmiieiil. 

Connaissant  ainsi ,  fig,  7  ,  le  point  d'application  C  de  la 
yéwitUnte  ,  sa  direction  parai tèiff  mutl  iQFpe#  ,cp)fipg«antes , 
«t  m  fftÊBéfMt  égàh  k  ûmm  aomB»,il4i'yA.QH*à)pliicer  au 
nésie  |ioHit  nne  lorceC'B'  ^9ale<aC  dirigée  en  sen^  con* 
traire  ;  cette  force  anéantira  l'effort  de  la  résultante. CE  |  par 
'  «ana^quant,  de  détniiaa  iCaiw  dci'diHp;  pomfPl^tj^s  dont 
«He^M^,  at      «aiwtiandfa  k  icdîde  M  équilSyra  Gû|itre 

4eur  effort  combiné. 

Noos  avons  sopposë  dans  la  figure  7  9  qae  les  deM^  forces 
MF'  j  agiaiaient  dam  de  jnliiia  Êêm*  .M^if  il.^  i^Hrrait 
qa*ellaa:liiiia«l  dîrigdat  ^daaa  das  saaia  contraires,  oomme  le 

représente  la  figurée).  Alors  la  résultante  C  R  devieiTl  t-^alo.  à 
'la  différence  des  deui.  forces  propoaaas  9  elle  agit, dans  le  sens 
de  la-f  Ifta-daarigiqiiet  at  aile  a  ion  point  d*/ii^G|tMmi  C  du 
<fM  ée  -eeCle  fevce  ^'hors-dé  Teepace  que  tes  dewx  eompoiantes 
corupreniient ,  de  manièie  que  la  loi  générale  des  perpendi- 
culaires OP,  CP'ySoit  tonjefora .obiecvée.  Ce^rcisulMt  eUit 
"ftcile  4  pidvoir.  En  effet ,  ayant  mta£  arbîlmiramnt  ui|e 
droite  PP'  ,  perpendiculaire  aux  directions  des  deux  forces  , 
€onsidéroi\s-les  conune  appliquées  aux.poiots  P,  oii  cette 
dreile  lat  weoconUp  ,.ce  qni  ne  <^nge  irien  k  leur  effet }  puis 
éérignone  pour  abréger  leurs  întensildt  mP,  Bt'F%  par  lea 
lettres  F  F'.  Cela  posé,  si  la  première  F,  par  exemple  ,  esL  la 
plus  énergique ,  décomposons-4à  en  deux  autres  agissant 
dans  le  -i^éaie^sens,  doot  Tune  appliquée  au  point  P'  soit 
égalai  F  '  ,  et  dont  Tautie  égale  k  k  diffimnoeF^F ^ 
sera  nécessai retient  placée  quelque  part  de  l'autre  coté  du 
pwntP.  La  première  de  ces  composantes  détruira  complette- 
ment  l'eflSst  de^F'  «t  il  ne  restera  en  définitif  que  TacUon  de 
"la  seconde  F^F',  qui  sera  par  conséquent  la' résultante* 
eliercliée.  En  l'opposant  en  sens  contraire  aux  deux  forces 
pr^^oséas  F ,  F' ,  elle  détruira  legr  elfet ,  et  déterminera  ainsi 
i'é^^ibre  du  système. 


^4  '   X>K  L*£QUILIBIIE 

Cette  Traitante,  tonjonra  ëgale  à  la  èiSéttnce  des  deinc 
forces ,  s'éloigne  de  plus  en  plus  de  P  k  mesure  que  sa  râleur 

devient  moindre.'  Enfin  ,  lorsque  les  deux  forces  sont  abso« 
iiiment  égales ,  elle  devient  nulle  et  s'éloigne  à  rinfini. 
Comme  il  serait  imposable  de  réaliser  cette  conditioa ,  il  en 
faut  conclure  que ,  dans  ce  cas,  il  n'y  a  pas  de  résultante  j  c'est 
'  aussi  ce  que  la  seule  considération  de  syuiëlne  indique  j  car 
si  les  deux  forces  sont  rîgonreusement  égales  et  opposées^ 
comme  la^.  lo  le  représente  j  il  n'y  a  aucune  raison  pour 
f|ue  la  résultante  soit  dirigée  dans  le  sens  de  l'une  plutôJ. 
(|ue  dans  le  sens  de  l'autre ,  et  comme  elle  ne  peut  pourtant 
Tétre  dans  les  deux  à  la  fois ,  il  s'ensuit  qu'elle  n'existent 
point.  On  ne  pourra  donc  plus  alors  tenir  le  système  en 
é(|uiiibre  avec  une  seule  force,  et  il  faudra  détruire  séparé-^ 
ment  4'ef£et  de  chacune  des  composantes^ ,  par  l'opposition 
directe  d'une  force  égale.  Une  nécessité  pareille  aurait  lieu 
si  l^on  appliquait  à  un  corps  solide  deux  forces  dont  les  di-» 
rcctions  ne  seraieut  pas  comprises  dans  un  même  piau  :  car 
alors  ces  directions ,  quelque  Imn  qu'on  les  prolonge ,  ne 
pouyant  famais  concourir,  on  ne  pourrait  pas  réunir  lea 
deux  points  d'application  en  «n  seul ,  ni  par  conséquent 
composer  les  deux  forces  eu  une  résultante  uaïque  j  et  il  fau-^ 
drait  pour  l'équilibre  détruire  individuellement  leurs  efforts.. 

Sadiant  composer  ensemble  deux  forces  appliquées  k  deux 
points  <lil!Vrrni  d  un  cur|>5  àohde  ,  lorsque  celle  operatioft 
est  praticable  ,  nous  pouvons  en  composer  de  même  une  ior^ 
finité)  il  suffit  d'opérer  progressivement  la  composition  dea 
résultantes  snccessires  avec  les-  A>rces  qui  restent ,  comme 
notis  l'avons  expliqué  dans  le  cas  d'un  seul  point.  Par 
exemple  si  toutes  les  forces  proposées  sont  parallèles  entre 
elles  et  dirigées  dana  un  même  sena ,  on  parviendra  ainsi 
à  une  résultante  définitive ,  égale  à  la  somme  de  ces  forces , 
parallèle  à  leur  direction  commune ,  et  qui  traversera  le 
corps ,  suivant  une  certaine  ligne  droite,  que  la  construc-^ 
lion  déterminera.  Mais  si  les  forces,  quoique  parallèles,  agi^ 
«ont  les  une» dans  un  sens,  et  les  autres  dans  le  sens  opposé  » 
•il  ciicrchcra  la  rcsultaatc  parliculicFC  de  cbaque  ^vou^e  et 


SIS  CO&PS  SOLIDXS*  25 

son  point  d'application;  puis  ,  tout  étant  réduit  à  ces  deux 
multuites,  on  examinera  si  elles  tombent  dans  le  cas  d'ex- 
ception remarqué  pins  liant;  c'est-4i«dire  ,  si  elles  sont  exao* 

tcinent  égales  entre  elles.  Alors  il  ne  sera  pas  possible  d*en 
déduire  une  résultante  commune  5  et  il  faudra  ,  pour  te- 
nir le  corps  en  ëqailâMre  »  détruire  séparément  reffort  de 
chacnne  d^eUes  par  l'appltcation  immédiate  d'une  force  égale 
et  opposée.  Mais  si  cette  égalité  parfaite  n'a  pas  lieu,  on 
pourra  composer  les  denx  résultantes  en  nne  seule ,  égale  à 
leur  difierence ,  et  dont  le  point  d'application  se  calculera  par 
la  règle  générale  que  nous  avons  explii[iié(^  plus  haut.  Alor*^ 
on  pourra  maintenir  le  système  en  équilibre  à  l'aide  d'une 
seule  force ,  égale ,  et  directeme^^  contraire  |  à  cette  résul» 
tante  universelle. 
Bornons  nous  à  ce  cas;  et  la  résultante  étant  connue,  con- 

« 

cerons  que  toutes  les  forces  composantes ,  sans  changer  de 
grandeur  y  et  restant  toujours  parallèles  entre  elles,  viennent 

k  prendre  simultanément  une  autre  direction  ,  fig.  1 1 . 
files  auront  encore  une  résultante  qui  conservera  la  même 
grandeur  que  dans  la  disposition  précédente  |  seulement 
sa  direction  dans  l'espace  sera  diangée ,  puisqu'elle  doit  ton« 
jours  être  parallèle  arix  con: [)osantes ;  et  ainsi  elle  traversera 
le  corps  I  suivant  une  autre  droite  que  précédemment.  Or  , 
par  une  propriété  que  le  calcul  démontre,  toutes  les  droites 
'  ainsi  déterminées  concourent  en  un  seol  et  même  point  M , 
que  l'on  nomiae  par  cette  raison ,  le  <:enlre  des  forces  pa^ 
rallèles.  Ce  centre  étant  commun  à  toutes  les  résultantes, 
lorsque  les  forces  composantes  restent  les  mêmes ,  et  ap* 
pticfudes  aux  mêmes  points ,  on  voit  que  si  on  le  fixe ,  l'efiet 
de  ces  forces  sera  toujours  détruit  par  sa  résistance  dans 
quelque  sens  qu'on  tourne  le  corps  relativement  à  leur  di* 
Tcctioii.  Biais  si  Ton  ne  donne  au  corps  qu'une  seule  position , 
il  ne  sera  pas  même  nécessaii^  que  le  centre  des  forces  soit 
fixé  pour  qu'il  y  ait  équilibre  ,  il  suffira  qu'il  soit,  soutenu  . 
dans  la  direction  actuelle  de  la  résultante. 

Ces  résultats  sont  vrais ,  quelque  soit  le  nombre  des  forces 
parallèles  ap])li<^uées  aux  divers  ^uuiU  à  un  corps  sylide.  Us 


4 


W6  M  hiqUlf.lBRM 

sub«îst^raient  clone  dans  le  cas  incnie  où  ce  nombre  serait 
inâni.  Ceci  nous  coudiul  à  une  application  importante. 

On  sait  Um  to  corpi  fgai  m  Irasventaor  la  terre  loiit 
peêCÊns ,  c'eft-è-dÎM  qu^abandeiHiés  10iraii«iit  k  evoMatmeêf 
ils  tombent  aussitôt  vers  iasuriace  terrestre^  et  même  lors- 
qu'^a  toBt  «eatenvi  par.^pdque  dMftanle  ÛM0f  leor  tendance 
à  tomber  te  fik  ienlîr  «boom  fiar  la  pretnon  qaUb  exercent 

contre  cet  obstacle  ,  et  que  ri])])elle  leur  poids.  La  />c?— 
sanUur  qui  ks  tire  ainsi  vers  la  terre  est  une  £orce  qui  pé- 
nètre le«r  mette,  et  tollkite  lem  moindees  papticnks.  £ii 
<cflêt ,  chacune  de  cet  partîcnleeY  si  petite -qii!on  Ja  suppose, 
ëtant  d^tedu^  ,  et  abandonnée  librement  à  cHe-mémc  dans 
le  vide  »  tombe  eommA^  corps  .entier,,  et  TelTort  qu'elle 
hit  pour  cèla  est  CKactement  le  même  qa'eile  iuiait  arant 
d^être  détaché  ;  car  des  ezpërieiices  journalières  prou- 
vent que  le  poids  d'un  corps  ne  change  pas  ,  apr^  qu'op 
l'a  divisé. 

La  direction  fuîvaat  laquelle  la  pesanteur  sVsefce.ail  indî» 

I     quée  par  ct  lle  de  la  chute  libre  des  corps.  En  chaque  Heu <}e 
la  terre  ,  elle  est  perpendiculaire  à.  Ia3i»r£ace.des  cAia  tran- 
fuilles  ;  et  comme  celle  eutlnce  «ait  partout  la  concavité  dn 
globe  y  il  s^ensuit  que  la  direetton  de  le  pesanteur ,  s'încUnant 
avec  elle,  doit  être  diâerente  d'un  lieu  à  un  autre.  Mais,,pi|r 
cela  même  ,  on  conçoit  que  son  changement  œ  doit  devenir 
■■ensftle  qu'à  de  grandes  distances,  -qui  surpassent  .incompi^ 
reblement  les  dimensions  de  tous  les  corps  que  nous  pouvons 
avoir  besoin  de  considérer  ;  ainsi  ,>pottr  chaque  jcerps-en^pan» 
ticulier,  la  pemnteur  quisoUiate^seadivenas.|iarties  |#ttt4ti|« 
censée  agir  sniranl  des  direetiens  paraUèksenlre/eUes ,  et  s^ea» 
ticùles  ,  c'est-a-dire  normales  à  la  surface  plane  d«»  eaux  dans 
le  heu  de  l'observation.  D'après .  cela  nous  .pouvons  a^l^ 
qner  à  ce  cas  tont  ce  que-nens  avons  MÎmtié  j»bu.hant  mpt 
général  9  relativenient  4  i'applioatton  des  forces  parallèles. 
Les  efforts  partiels  de  la  pesanteur  sur  divers  ^points  d'ua 
même  corps  se composeront-efrmM-résultante'Untquei.qui.sera 
son  poids ,  et  dentela  direction  passera  louîcuaf-par^un  cei^ 
tam  même  point  dé  sa  masse  dans  quelque  «sens  quon  Je 


I 


DIS  COMM  tOlIBfeS.  ^7 

tourne  relativement  à  la  verticale.  Ce  point  ou  centre  des 
lofcet  fvenà  alors  le  nem  4e  eeiurt  de  grapiié  »  et  «m  peut 
lediteniiiiier  par  les  reflet  de  le  géomiSlrie^  .en  partant  des 
principes  expliqués  plus  haut. 

Supposons-le  connu.  Si  on  le  fixe  d'une  manière  inTariable, 
eo  pourra  tourner  le  corps  comme  on  Tondra  antonr  de  Ini , 
il  mtera  en  équilibre  dans  toutes  les  positions  oii  on  le 
placera.  Si  ce  n'est  pas  le  centre  de  gravité  qui  est  fixé , 
mais  un  autre  point  fusant  partie  du  corps  sdide ,  alors  il 
est  nécessaire  *et  fl  suffit  pouf  Téquilibre,  que  la  droite  qui 
joint  ce  point  et  le  centre  de  gravité  soit  verticale ,  ce  centre  ' 
pouvant  d'ailleurs  se  trouver  au-dessus  du  point  ou  au-des^ 
soos.  Car  le  poids  du  corps  étant  une  force  Tertieale ,  don^  la 
direction  passe  par  ion  centre  de  gravité ,  et  peut  loi  être 
censée  appliquée,  cette  direction,  dans  le  cas  suppose,  pas- 
sera aussi  par  le  point  fii^e,  et  son  effort ,  transmis  par  les 
molécules  rigides  du  corpa  jusqu'à  ce  point,  sera  détruit^r 
sa  résistance.  Si  le  centre  de  ^avité  est  pins  bant  que  le 
point  û]Le,  le  corps  sera  supporté^  s'il  est  plus  bas  il  sera 
mjMisdb. 

Par  la  mêmeratsonf  si  Pou'consM^e  mn'corps  soltde  pesant^ 

M  t  fig'  12,  suspendu  par  un  de  ses  points  à  l'une  des  ex- 
trémités d'un  fil  CMydont  l'autre  soit  attachée  à  un  point 
'fi«e  €»  il  est  évident  que ,  dans  le  cas  de  l'équilibre ,  le  fil  sera 
^vertical,  et  que  son  prolongement  passera  par  le  centre  de 
gravité  du  corps  M,  Car  il  n'y  a  que  cette  position  unique  , 
oii  la  f^soltante ,  qui  forme  le  poids  du  corps,  puisse  se  trans- 
mettre 'à  travers  le  fil  jusqu'au  point  fixe,  et  être  détruite  - 
par  sa  résistance.  Un  semblable  appareil  se  nomme  un  fil 
à^plomb ,  et  il  sert  pour  reconnaître  en  chaque  lieu  la  di- 
rection de  la  verticale  ,  cè  qui  est  nécessaire  ponr  une  in- 
faà\é  d'usages.  On  peut  remployer  aussi  pour  déterminer 
la  position  du  centre  de  gravité  d'un  corps  ,  en  suspendant 
successivement  celui-ci  par  deux,  de  ses  points ,  et  traçant 
dans  cbaque  cas  ,  effectivement  on  idéalement,  la  prolon- 
gation  du  fil  de  suspension  à  travers  le  corps ,  lorsque  l'éqni-  | 
libre  est  parfaitemeat  établi^  car  ces  deux -directions  se  cou— 


jjrnl  nécessairement  en  nn  point,  qui  est  le  centre  gravités 
La  ppâiiioQ  de  ce  centre ,  daoi  chaque  corps ,  ne  dé^nd 
pas  seulcmenl  de  m  fi^re ,  mais  encore  de  la  manière  dent 

'  la  matière  pesante  s^y  trouTe  répartie.  Il  y  a  des  corps  ob 
c<j!te  distribution  est  pai  touL  uniforme  ;  ce  sont  ceux  que  l'on 
noiriunc  Iwmogènes ,  c* est-à-dire ,  dont  toutes  les  parties  sont 
identiqnement  semblables.  Alors  il  suffit  deconnaitre  la  forme 
dn  corps  pour  déterminer  la  position  de  son  centre  de  gravité  ; 
et  si  on  le  divisf  en  portions  diverses  formes,  le  poids 
de  ce»  portions  sera  toujours  le  même  y  à  volume  égal.  Mais 
no  peut  concevoir ,  et  il  existe  en  effet  des  corps  dans  le»» 
qnels  lamatièren'est  pas  répartie  nnîformement ,  desorte<|n'il 
^  en  a  plus  dans  certaines  parties  ,  et  inoins  dans  d'autres. 
Alors  ces  diverses  parties,  considérées  à  «gai  volume,  n'ont  pas 
les  mêmes  poids»  Les  corps  dont  il  s'agit  sont  appelés  hétéro 
gènêê  par  opposition  aux  autres.  La  détermination  de  leur 
centre  de  gravité  exjge  que  l'on  connaisse  la  manière  dont 

.  la  matière  pesante  y  est  répartie.  De  là  naît  la  nécessité  d'un 
nouveau  çarectère  que  Ton  nomme  la  densUé ,  appelant  plm 
i  denses  les  corps,  ou  les  parties  des  corps  ,  qui  con tiennent 

plus  de  matière  pesante  sous  le  même  volume ,  et  moins  denses 
ceux  api  en  contiennent  moins.  Lorsque  les  corps  que  Toa 
veut  ainsi  comparer  sont  de  même  nature,  il  est  évident  qu« 
leurs  densités  sont  entre  elles  comme  leui>  |)oi(U  a  vo!unie 
égal  3  car  le  poids  d'un  corps  n'est  que  l'eilort  total  qu'il  tait 
pour  tomber  vers  la  terrecn  vertu  de  la  pesanteur  qui  sollicite 
toutes  ses  parties  ^  et  ^  dans  ceux  que  l'on  suppose  être  de  même 

,    itaLure,  cet  effort  doit  être  proportionnel  au  nombre  total  des 
particules  qu'ils  contiennent ,  lesquelles  pour  être  plus  ou  moins 
rapprochées  les  unes  des  autres^  n'en  sont  pas-moins  spllicitéee 
égniement  par  la  pesanteur.  Ainsi  ,  quand  on  saura  apprécier 
«'xaclementles  poids  des  corps  ^ on  poui  ra  ventier  la  constauce 
de  la  densité  dana  un  corps  homogène  en  le  divisant  en  par- 
celles plus  petites ,  dont  on  déterminera  séparément  les  dea-* 
iiilé^  propres  ^  tL  le  mcuie  procrdr  ,  applique  aux  corps hété— 
rogcnes  fera  comiaitre  les  variations  de  la  deasile  dans  leurs 
diverses  parties  »  d'où  L'on  pourra  déduire  ensuite  |  ^par  le 
calcul  y  la  situation  de  leur  centre  de  gravité. 


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SES  CORPS  SOLIDES.  fi<| 

'  Xhi  M  éîenèn  eemode  àe  comparaison  aux  corps  ni^mesdont 

la  nature  chimi(|ye  est  différente ,  el  Ton  suppose  aussi  leurs 
densités  proportionnelles  k  leurs  poids  à  Tolmae  égal.  Cepen- 
dant on  ne  saurait  dire  à  pricn  si  les  portions  de  ces  diflei^ni 

corps  qui  pèsent  également,  renferment  réellement  la  même 
quantité  de  matière  iuerle;  mais  heui^eusement  celle  tncertt- 

* 

tnde  n'a  ancun  inconTenient  ponr  les  expériences,  parce 
-qne  diaque  substance  se  comporte  toujours  de  la  m^e  ma- 

uiLTe  sous  rinflucnce  tle  tontes  les  forces  motrices  qu'on  peut 
lui  appliquer.  Ainsi  quand  on  aura  comparé  les  énergies  de  ' 
ienrs  efforts  sous  l'influence  d*nne  même  force ,  telle  ^e  la 
pesanteur ,  le  rapport  de  ces  énergies  sera  encore  le  même 
-sous  ritîfluence  de  toute  autre  force,  qui,  coiuine  elle, péné- 
trerait toutes  leurs  parties.  Les  opérations  pratiques  par  les- 
pelles  les  poids  et  les  densités  s'obtiennent,  sont  éndem* 
nent  dn  ressort  de  la  physique  expérimentale ,  etrnons  ^er* 
cberons  plus  tard  les  moyens  les  plus  précis  de  les  effectuer | 
mats  les  considérations  abstraites  qui  les  font  naître ,  et 
fixation  des  termes  qui  les  espriment ,  appartiennent  à  la 
Physique  rationnelle.  Cest  pourquoi  nous  avons  dù  éia- 
blir  des  à  présent. 

La  dooirine  des  centres  de  gravité  est  d^une  applicatioi^ 
continuelle  dans  les  recbercbes  expérimentales ,  et  même  dans 
"tontes  les  actions  de  la  vie  physique.  Nous  allons  en  indiquer 
ici  quelques-unes  des  conséquences  les  plus  évidentes. 

Lorsqu'un  corps  solide  est  posé  sur  un  plan  faorisontal , 
^*il  toucbe  en  nn  certain  nombre  de  points,  il  ne  pent  être 
eontenu  à  in^ins  que  tout  son  pouls  ne  soit  détruit  par  la 
résistance  du  plan  ;  et  comme  son  poids  agît  snix^nt  la  ver- 
ttcale  qui  passe  par  son  centre  de  gravité,  il  faut  que  cette 
verticale  se  Irouvedirigéc  de  manière  à  rencontrer  le  j)lan 
dans  un  des  points  par  lesquels  le  corps  pose,  ou  dans  l'espace 
qne  ces  points  comprennent.  Ainsi  une  table  est  soutenue 
quand  bi  verticale  menée  par  son  centre  de  gravité  passe 
entre  ses  quatre  pieds.  I,e  corps  d'un  homme  qui  se  tient 
di  oit  ,  ne  peut  se  soutenir  si  la  verticale  analogue  sort  de 
l'espace  qnadrangulaire  ccimpris  ^tre  les  CQotours  exté* 


3é  DK  L*£QVILIBaE 

rieurs  de  ses  deux  pieds.  Or,  en  liii^upposaatles  bras  pesdani 
et  les  jambes  parallèles ,  son  o^tre  cle  gravité  se  trouye 
k  peu  prêt  entre  les  deux  haiicoes  :  la  conditîoB  d^éqoîlibre 
est  donc  iioii-btulcment  satisfaite  dans  cette  position ,  mais 
elle  le  serak  encore  dans  une  infinité  d'autres  qui  s'écarle* 
raient  notablement  de  celMà.  Aussi  estpella  la  plus  assurée 
oïl  le  corps  puisse  se  placer.  La  stabilit<^  serait  beaucoup 
znoindre  si  les  jambes  étaient  placées  non  à  coté ,  mais  l'une 
derrière  l'autre  »  ayec  les  pîeds  bout  à  bout  sur  une  même 
ligne  :  aussi  est«îl  difficOe  de  se  tenir  en  ëciniHbre  dans  cetto 

situation  j  et  au  contraire  (piand  on  veut  î  aircrmir  sur  ses 
pieds,  on  les  écarte  parallèlement  l'un  à  l'autre  pour  agran** 
dir  l'espaoe  ^'ils  embrassent.  De  là  dépendent  aussi  tons 
les  mouvamens  qpm  Ton  fait  poar  se  redresser  quand  on  est 
prêt  à  tomber  }  ils  tendent  toujours  à  ramener  la  verticale 
du  centre  de  gpravi^é ,  dans  l'espace  oii  l'équilibre  peut  avoir 
lieu.  L'art  përillenz  des  danseurs  de  corde  se  rapporte  encore 
k  la  mime  tlitforie. 


CHAPITRE  V. 
De  téquiUbre  dans  les  machines  simples. 

La»  prtncipai  que  npus  venons  d'eiyoser  sur  la  composi- 
tion des  forces,  suffisent  pour  expliquer  et  pour  calculer 

l'usage  de  plusieurs  inacliincs  employées  à  chaq^ue  instant 
dans  les  arts  et  dans  les  recherches  d'expérience.  Dîous  ne 
considérereiis  ici  que  les  plus  simples,  dont  toutes  Im  autres  ne 

sont  que  des  combinaisons. 

Du  Levier. 

On  appelle  en  général  levier^  une  barre  inilexible,  droite 
ou  courbe  )  telle  que  m  ntffig,  1 3  »  dont  un  des  points  C  est  fixe 
et  offire  un  poini  tPappui,  autour  duquel  le  levier  peut  toup- 
ncr  librement.  On  conçoit  que  des  forces  m  F ,  mf',  appli- 
quées aux  deux  extrémités  opposées  du  levier ,  peuvent  réagir 
l'une  snr  Feutre  par  le  moyen  de  sa  rigidité  |  et  se  combattre 


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DANS  ttS  MACHINES  SIMPLES.  3s 

mutuellement  en  Tappuyant  contre  le  point  d'appui.  Lors- 
que le  levier  est  droit, 14  »  et  que  les  directtonsdes  Ibrcet 
lui  sont  perpendicnlsires ,  les  distance!  Cm,  Cnf ,  eomprîtts 
entre  le  point  d'appui  et  le  point  crapplication  de  chaque 
force ,  se  nomment  le  bras  de  ievicr  de  cette  force^là.  D«nsl« 
levier,  et  en  général  dans  toute  machine ,  on  a  ponr  obf et 
d'employer  une  certaine  force  dont  on  dispose,  et  que  Ton 
appelle,  parcette  raison  ,  la  puissance  y  pour  équilibrer  ou  pour 
vaincre  une  autre  force  dont  on  n'est  pas  le  maître ,  et  qn4 
Pan  nomme  la  ris Itlance*  On  fait  agir  ces  dea<  forces  Tn^e 
Sot  Tantre  par  les  corps  intermédiaires  dont  la  machine  se 
compose ,  et  le  calcul  de  celle-ci  consiste  à  déterminer  le 
rapport  qu'il  faut  établir  entre  la  puissance  et  la  réiistattc#| 
pour  qu'elles  s'équiHbrent  mutuellement.  L'avantage  consista 
à  pouvoir  obtenir  ainsi  l'équilibre  avec  une  puissance  infé» 
lieure  à  la  résistance  qu'on  doit  vaincre,  en  disposant  les 
choses  de  manière  que  la  résultante  de  ces  deus;  ftpites ,  sans 
éfte  nulle  y  vienne  se  diriger  et  s'anésntir  contre  les  pontts 
ûxes  de  l'appareil. 

£n  appliquant  cette  considératioti  à  Uifig*  i3  qui  repr^ 
sente  le  cas  le  plus  général  du  levier ,  on  voit  tout  de  suite 
que  l'équilibre  ne  pourra  jamais  avoir  lieu  entre  la  puis^ 
sance  m  F  et  la  résistance  m!  F' ,  si  les  actions  de  ces  deux 
forces  ne  sont  pas  dirigées  dans  un  même  plan;  car  peur 
qu'elles  paissent  avoir  une  résultante  unique  y  il  faut  iiéoGS^ 
lairement  qu'elles  concourent  ,  ce  qui  n'aura  pas  heu  si  elles 
sont  dans  des  plans  différens.  Dans  ce  cas,  le  levier  sollicité  par 
l'action  des deuE  forces,  tournera  aulôur  de  son  point  d'afK 
puiC. 

Maintenaiit  si  les  deux  forces  sont  dans  un  m^me  plan  , 
prolonges  leurs  directions  jusqu'à  ce  qu'elles  se  rencontrent 
ms  un  point  M.  Alors  leur  résultante  partira  nécessairement 
de  ce  point  j  il  ne  restera  plus  pour  l'équilibre  qu'à  faire 
en  sorte  qu'elle  passe  par  le  point  d'appui  C.  Donc  si  Ton  mène 
àt  ce  point  sue  directions  des  forces  des  perpendiculaires  CP, 
CF  ,il  fondra  quelesloogueursde  ces  perpendiculaires  aient  eu- 
treelles  le  rapport  que  uousaYODsr^couiiu  page  igipourcarac- 


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^  1>K  ViqviLint 

ivi  iaCi  la  résultanledc  deuxforces,  c*cst-a-dirr  quVlles  Jt'vront 
être  en  raison  iover&e  de  ces  forces  luémes^  et  ainsi  cliaque 
force  iniiltipliée  par  la  perpendiculaire  menée  sur  sa  direc* 
lion ,  devra  donner  le  même  produit.  Cette  condition,  jotnle 
à  celle  du  concours  des  forces  dans  un  même  pian  «  suilira 
donc  pour  que  le  levier  soit  en  équilibre. 

Lorsque  les  deux  forces  sont  parallèles  entre  elles ,  comme 
dans  la  fig,  14 }  la  condition  du  plan  est  remplie  d*e11e- 
même:  si  de  plus  le  levier  est  droit,  la  seconde  se  réduit  k 
ce  que  les  grandeurs  des  forces  soient  en  raison  inyerse  de 
leurs  bras  de  levier }  ou,  ce  qui  revient  au  même  ,  que  le 
produit  de  chaque  force  par  son  bras  de  levier ,  soit  cons- 
tant, ^ous  avons  déjà  dit  plus  haut  que  coproduit  se  nomme 
le  momeni  êiaUque  de  la  force.  C'est  donc  sa  valeur  qui  dé- 
termine réquilibre;  et  comme  on  peut  Taccroltre  indéfini- 
ment  en  augmentant  la  longueur  ilu  bras  de  hnier  qui  est  un 
de  ses  facteurs ,  on  voit  comment  une  petite  force  ,  agissant 
«insi  au  bout  d*un  bras  plus  long ,  peut  faire  équilibre  à 
une  résistance  beaucoup  plus  grande  ^'elle.  * 

Dans  les  deux  figures,  nous  avons  supposé  le  point  d'appui 
placé  entre  les  deux  forces  ;  mais  il  pourrait  tomber  au 
dehors  de  Tespace  qu*elles  embrassent  comme 'dans  les  fig,  i5 
et  i6.  Alors  il  faut  encore  pour  IVquilibre  ,  que  les  mo- 
mens  statiques  des  deux  forces  relativement  au  point  d'appui 
C  soient  égaux  entre  eux. 

On  appelle  quelquefois  levier  du  premier  genre ,  celui  dam 
lequel  le  point  d^appui  tombe  entre  les  deux  forces  comn^ 
•daj^s  les  Jîg.  i3  et  14  >  levier  du  second  genre  ,  celui  de  la 
fig.  i5  oîi  le  point  d'appui  tombe  bors  de  la  direction  des 
deux  forces ,  en  su]) posant  la  puissance  plus  éloignée  du  point 
d'appui  que  la  résistance;  et  enfin  levier  îin  troisième  genre ^ 
la  même  disposition  de  point  d'appui  ^fig,  16, ,  en  supposant 
la  résistance  plus  dbtante  que  la  puissance.  Il  est  évident 
que  celui-ci  n'est  d'aucun  avantage,  puisque  Tcffet  de  la 
puissance  s'y  affaiblit  par  son  rapprochement  du  poiut  d'ap- 
•  pui.  Ces  dénominations  sont  maintenant  peu  usitées. 


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MNS  LIS  X4CHIIfES  SIMPLES* 

De  la  Poulie. 

La  poulie  est  un  Cercle  solide,  oiTlinaîrêment  de  Imms  ou 
ie  métal ,  Jig,  ly ,  creusé  en  gorge  sur  sa  circonférence,  et 
traversé  k  som  centre  C  par  un  axe  perpendiculaire  an  plan 
de  ses  surfaces.  Si  cet  àice  est  fixe ,  la  poulie  ne  peut  que 
tourner  autour  de  lui ,  et  elle  prend  le  nom  de  pouli» 
fism^  Mais  il  y  a  aussi  des  cas  oii  Taxe  n'est  point  âxé  ^  alors  ^ 
la  p0ufie  peut  le  mouvoir  dans  l^space  en  même  temps 
qu'elle  lociTBe  autour  ide  son  «xe ,  et  on  là  nomme  pouUm 

mobiJe.  Coniinençoiis  par  le  j>reraicr  cas  :  supposons  qu'une 
corde  par£iitement  tlexibie  soit  passée  dans  ia  gor|;e  de  la 
pooKe  ,  et  s'enroule  «ntoar*  de  sa  circonférence  $  tirons 
dTun  c6té  cette  corde  par  nne  puissance  MF  ,  de  Tautre 
par  la  résistance  M'  F^.  il  est  clair  que  cette  machine  n'est 
autre  chose  ^'un  leviery  dont  les  bras  sont  les  EaTons  CM^ 
CAf,  menés  du  centre  du.  eecde  mnx  pointe  de  tcngenoe  des 
deux  cordons.  Ces  bras  étant  égaux ,  il  faut ,  pour  l'équi-*  . 
iihre ,  que  la  puî&sauce  et  la  résistance  soient  égales*  Alors  ^ 
la  résultante  commune  de  ces  deux  forces  passe  par 
entre  de  la  poulie ,  et  est  détruite  par  la  résistance  de  Taxe  ; 
"Conséqueminent  si  ces  forces  sont  parallèles, ^î^.  i8,  l'axe  a 
leur  somme  à  supporter.  ' 

Omsidérom  maintenant,j!ISsr«  une  poulie  GMBi^  enliê* 
lement  libre ,  autour  de  kiqudie  soit  enroulé'  un  cOrdon 
C  M' MF ,  ayant  sa  première  extrémité  fixée  en  C,  à  un  ol^s- 
tade  mvîneible ,  et  Tautre  F  tirée  par  une  pniiaanoe  M  F» 
Si  Ton  attache  à  Taxe  C  delà  poulie  un  poids  ^  on  en  général 
une  rc.Mstarice  dirigée  suivant  CR,  ii  es l  clair  que  cette  ré- 
sistance pourra  être  équilibrée  par  l'action  combinée  de  la 
force  MF  et  de.la  résistance  dn  point  fixe*  Pour  éralneri^les 
•lièls  de  cette  eombiaaison  ,  il  faut  concevoir  que  la  traction 
exercée  sur  le  cordon  par  la  force  MF,  se  transmettant  jus- 
qu'au point  fixe  qui  lui  Qssistei  fera  que  tout  le  cordon  s^r« 
taïkdniégàleDSent  afec  tme  force  diiuble  »  précisément  çommf 

m  TobstacleC'  était  remplacé  par  une  force  égale  à  M  F.  Cette 
dispositLon  sera  donc  ahftgiunaatpareiUe  à, celle  de  i^Jig.  17^ 


33  ; 


34  2>s  l*£qdilibre 

51  ce  n'est  que  tout  sera  renversé }  et  comme  alors  la  résul- 
tante des  deux  tractions  exercées  sur  les  cordons  était  sup- 
portée par  la  résistance  de  l'axe  fixe ,  de  même, ici  elle  le  sera 
par  la  résistance  GR.  Si  celle-ci  est  verticale  ainsi  que  la 
force  MF  y  fig-  20  ,  le  cokIoti  M'  (/  deviendra  aussi  vertical, 
et  dans  le  cas  de  l'équilibre  la  traction  suiyant  MF  devra 
être  moitié  du  poids  G  R.  Si  elle  est  plus  énergique  elle  mon* 
fera  ce  poids  ,  en  supposant  toutefois  la  torde  parfaitement 
flexible  ,  et  qu'il  n'y  ait  d'ailleurs  dans  Tappareil  aucun 
autre  obstacle  physique  qui  s^oppose  an  mouvement. 

En  combinant  ainsi  les  unes  au^essus  des  autres  plustèniv 
poulies  ,  dont  cbacuiie  est  successivement  considérée  comme 
le  support  &xe  de  celle  qui  lui  est  immédiateiiient  inférieure, 
on  ferme  des  appareils  que  Tou  nomme  moujleê ,  et  qui  sont 
très-utiles  pour  soulever  de  grands  fardeaux  avec  de  très- 
petites  forces.  On  en  voit  un  à  six  ])OuHes  dans  la fig.  21.  Ces 
appareils  permettraient  même  d  atténuer  indéfiniment  la 
puissance ,  si  la  roideur  des  cordes  et  le  frottement  qu'elle» 
éprouvent  dans  les  gorges  des  poulies  n'apportaient  de  nou- 
veaux obstacles  au  mou  veulent. 

Le  treuil  représenté ,  fig,  2a ,  et  ^  sert  aussi  à  élever 
de  lourds  fardeaux  ,  peut  être  xonsidéré  comme  une  ma» 
chine  formée  de  deux  poulies  d'inégale  grandeur  ,  montées 
sur  un  axe  commun  ,  dont  la  plus  grande  sert  pour  faire  agir 
la  puissance  ,  et  la  plus  petite  la  résistanoe  qu'on  lui  donne 
à  surmonter.  Il  faut  donc  pour  l'équilibre  que  ces  deux  forces 
soient  entre  elles  iuversemeiU  comme  les  rayons  des  poulies 
par  lesquelles  elles  agissent,  puisque  ces  rayons  sont  leucs  bras 
de  levier. 

JOuPlanwdwé. 

Lorqu'nn  corps  pesant  libre  doit  être  soutenu  tout  entier 
par  une  force,  il  &ut  qu'elle  iioit  égale  à  son  j^ids.  Mata  ai 

le  corps  peut  déposer  une  partie  de  ce  poids  sur  un  obstacle 
fixe,  il  est  clair  qu'on  peut  achever  de  le  soutenir  avec  imm 
force  moindre.  Tel-  est  Tefiet  du  plan  incliné  ,  nfréBeoÈé 

^oil  AD  ce  plan  ^  incliné  eu  effet  à  rborison  ,  de  ia^oa 


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DANS  LtS  MACHinSS  SIUP^IS*  35 

ipjc  AB  soit  sa  base  et  BD  sa  hauteur.  Supposez  qu'on  ait 
placé  dessus  un  corps  solide  abcd^  qui  ,  reposant  ainsi  sur 
sa  base  ah  ,  poisse  encore  glisser  librement  le  long  du  plan 
piir  Teffi^t  de  sa  pesanteur.  Si  rons  vonles  calculer  la  force 
nécessaire  pour  le  retenir ,  menez,  par  son  centre  de  gravité 
G  9  ane  ligne  verticale  GK ,  pour  représenter  tout  l'effort  de 
la  pesantenr ,  qui  peut  être  considéré  comme  appliqué  à  ce 
point.  Pon  ^  an  moyen  du  parallélogramme  des  forces ,  dé^ 
composez  cette  résultante  en  déox  coiu|)osantes,  Tune  ^ 
perpendicnlaire  au  plan  fixe  ,  l'autre  GF'  parallèle  à  sa  sur^ 
Ine.  Il  est  tisîble  '  que  la  première  sera  entièrement  d^ 
truite  par  la  rc'sistance  que  cette  surface  lui  oppose.  Le 
corps  ne  tendra  donc  à  glisser,  qu'en  vertu  de  la  force  G  F', 
etconséqnemment,  il  sul&ra  de  faire  équilibre  à  cette  force , 
pour  le  retenir.  Ainsi  la  puissance  qu^il  faudra  appliquer, 
sera  an  poids  total  du  corps,  comme  le  côtéGF' ,  est  à  la 
diagonale  GR,  ou  comme  la  hauteur  du  pian  est  à  sa  lon^ 
goenr;  elle  sera  donc  d'autant  moindre,  que  la  pente  du 
plan  sera  plus  douce. 

Ceci  fournît  un  moyen  d'élever  nn  poids  à  une  hauteur 
quelconque 9  à  l'âide  d'une  force  moindre  que  lui,  en  le  lais- 
sant monter  )usqn*à  tette  bantenr,  le  long  d*nn  plan  incliné  ^ 
et  pour  que  ,  dans  ce  mouvement,  le  poids  ne  s'écarte  pas 
horisontaiement ,  à  une  distance  considérable,  il  n'y  a  qu'à 
iiire  tourner  le  plan  autour  d'un  axe  Tertîcal ,  comme  les 
qui  s^élèrent  en  serpentant  sur  les  montagnes.  Telle 
«t  précisément  la  construction  de  îa  vis  ^  qui  n'est  qu'un  plan 
incliné,  taillé  dans  un  cjlindre  vertical, 24*  Pour  s'en 
■arir,  on  eonsCriiit  m  conduit  £Ë,  que  l'on  nomme  un 
énrotf,  lequd  est  esactemeut  taillé  sur  Un  Ameusîons  de  la 
vis,  avec  cette ditférence qu'il  a  en  creux  tout  cequ'ellc  porte 
m  saillie.  Ou  adapte  cet  écr^m  k  un  obstacle  fixe;  et,  en 
tournant  Ikt  vâ  ^  ta  mvfeii  d'un  leriar  qui  la  tMirerse  pei^« 
pendîculairement  à  son  axe ,  on  produit  dans  le  sens  Ion— 
^tudmai  de  cet  axe ,  de  trè^-grands  eilets.  On  peut  ainsi  . 
pomser  ou  tirer  avec  beaucoup  de  force.  On  emjilote  eu^ 
CBvt  cet  -appanii  pour  smer  eUtsemble  très-fortement  dea 


36  BB  Vi^VîLtM 

pièces  s(fparée$9  25.  Alors  on  fait  dans  Tune  des  pièces 
AB  un  trou  asaei  large ,  pour  que  le  corps  de  la  vis  j  passe 
librement ,  mais  trop  petit  pour  y  laisser  passer  sa  téte^  que 
l'on  a  élargie  a  dt'isciM.  L*autre  pièce  A'Ji'  cài  pcrci'c  <riiii 
écrou,  dans  lequel  ou  lait  marcher  la  vis.  Lorsque  sa  téte  a 
atteint  la  première  pièce  ,  elle  la  pousse  devant  elle»  et  la 
serre  contre  Técrou  avec  toute  la  force  que  Ton  emploie  à 
la  faire  tourner.  Il  semble  que  ce  serrage  ne  devrait  subsister 
qu'autant  que  Ton  continue  à  presser  sur  la  vis  ;  mais  si 
l'écrou  est  très-juste,  ce  que  l'on  a  toujours  soin  de  faire  « 
le  contact  de  ses  surfaces  intérieures  rfvec  celles  des  filets 
de  la  vis,  établit  unfrotteineut  et  une  adhérence  qui  ne  per-^ 
mettent  plus  le  retour  de  la  vis  sur  elle-même,  même  quand 
on  la  reverse ,  et  qui  enipèchent  ainsi  les  pièces  réumea 
de  se  relâcher.  , 

£n  général  toutes  le$  conditions  d'équilibre  que  nous  ve- 
nons d'établir  I  sont  calculées  dans  la  supposition  mathéma^ 
tique ,  que  la  transmission  de  la  force  se  fait  librement  à  tra^ 
▼ers  toutes  les  pièces  dont  chaque  niaciiine  est  composée , 
sans  avoir  À  vaincre  aucune  autre  résistance,  que  celle  que 
'*  nons  avons  considérée  spécialement.  Mais  quand  on  en  vient 
à  vouloir  appliquer  pratiquement  ces  résmltats ,  on  rencontre 
divers  obstacles  qui  tiennent  à  la  constitution  pliy^ique  des 
corps  dont  on  fait  usage ,  et  qui  introduisent  dans  les  condi- 
tions du  mouvement  et  de  l'équilibre  des  élémens  toouveany* 
Ainsi  lescordesque  nous  supposions  parfaitement  flexi]>Ie$,  ac- 
quièrent de  la  roideur,  et  ne  se  plient  plus  avec  une  parfaite  li«- 
berté|  lesvergesqne  pous  avons  Supposées  parAâtement  rigidcf 
fléchissent  plus' ou  moins;  les  surfaces  qui  «e  tondMnt,  et 
que  nous  supposions  glisser  sans  obstacle  les  unes  sur  les  au- 
tres ,  contractent  une  certaine  adhérence  ,  qu'il  faut  vaincre 
avant  qu'elles  se  désunissenb,et  lorsque  le  mouvement  est 
dtU^li ,  il  se  développe  entre  elles  un  frottement  plus  où 
moins  énergique,  qui  le  ralientit  ou  même  l'ëteiot.  Alors 
les  leviers  ne  toument  plus  tout-à-fait  librement  autour  de 
leur  point  d'appui ,  ni  les  cordes  dans  les  gorges  des  poulies  , 
xû  1^6  yi4  d«4^^  leurs  ççrou^  j  ei  pour  obtenir  le^  coucUiions 


s 


DES  LIQDIDKS  TNCOMPRCàSIBLES.  3j 

mlici dtt  mouTemtat  onde  Téquilibre,  îl  fant  «voir  ^gard  à 

toutes  ces  causes.  Mais  comme  elles  tiennent  à  la  constitii* 
tioQ  physique  des  corps ,  et  non  pas  à  la  mécanique  abstraite , 
c'est  à  reipeiience  k  les  étudier ,  et  à  fownir  révaination 
de  leur  influence,  pour  qu'on  puisieles  faire  entrereit  considé- 
ration  dans  le  calcuL  Ce  sont  donc  là  autant  de  points  qui 
devront  occuper  uos  recherches  dans  le  cours  de  cet  ouTrage. 


CHAPITRE  VL 

De  T équilibre  des  lùfuides  ineompressiitei* 

De  même  que  pour  içiiter  les  corps  solides  que  la  nature 

nom  présente ,  nous  ayons  imaginé  der  systèmes  matériels 
compo^s  de  molécules  invariablement  liéeé  les  unes  aux 
antres»  de  même  pour  figurer  les  corps  liquides  nous  con- 
cevrons des  systèmes  dont  les  molécules  seront  parfaitement 
libres  et  mobiles  entre  elles,  sans  pouvoir  être  conJensées 
par  aucune  pression.  Cette  mobilité  est  en  effet  le  caractère 
le  plus  évident  ipie  nous  oflrent  les  liquides  naturels  non  vis- 
qneoi ,  tels  qne  l*eau ,  Talcoèl ,  le  mercure ,  etc.  Quant  à  leur 
incoiupressibililé,  quou[u'eiie  ne  soit  peut-être  pas  tout-à-fait 
absolue  I  elle  est  cependant  telle  ^  qu'aucune  pression  connae 
ne  peut  les  réduire  sensiblement  dans  un  plus  petit  espace* 
Ainsi,  en  développant  riufiuencc  que  ces  propriétés  doivent 
avoir  sur  l'équilibre  de  pareils  systèmes ,  nous  préparerons 
Mas  doute  des  lois  que  rexpériencè  devra  confirmer 

Lt  première,  qui  dérive  immédiatement  de  cet  énoncé 
même ,  c'est  qu'une  laolccule  liquide,  placée  à  la  surface  on 
àam  rintérieur  de  la  masse  entière ,  doit  céder  à  la  plus  petite 
force  qiH  la  lôllicite  et  se  mouvoir  suivant  sa  direction,  à 
noms  qu'elle  ne  soiè  arrêtée  par  une  force  contraire  ou  par 
an  obstacle  invincible  ?  De  là  il  ne  faut  pas  conclure  qu'un 
liqinde  ne  puisse  être  en  équilibre  à  moins  que  la  résultante 
à»  forces  qui  sollicitent  ses  diverses  parties  ne  soit  indivi- 
duelîenapnt  nulle  pour  ciiacuiic  d'elles.  Car  si  le  liquide  ost 
renfermé  dans  uu  v^se  dont  les  parois  soient  solides ,  les 
mUcnles  ,  s'appuyant  les  unes  sur  les.  autres ,  peuvent 


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38  BE  l'Équilibre 

tn  T€rlu  de  lettr  impénêtrabtlil^  et  de  leor  ineompressibîlîf^ 

naturelles,  transmettre  jusqu'à  Crs  parois  les  forces  qui  les 
sollicitent,  et  demeurer  ainsi  en  équilibre  en  vertu  de  leur 
rémlaiice.  Si  eu  contraire  le  liquide  e$l  Jibre  de  toutes  peits» 
Gomnie  le  ferait  nue  plen^te  fluide  i iol^  dans  l'espèce ,  Té- 
quiiibre  peut  encore  être  produit  par  des  pressions  et  de»  at- 
tractions exercées  de  dehors  en  dedans  sur  les  molécules  de 
la  surface,  lesquelles  se  transnettant  de  même  ana  particules 
de  l'intérieur  iront  détruire  les  forces  qui  les  sollicitent.  Au 
reste  ,  quel  que  soit  le  mode  en  vertu  duquel  Téquilibre 
existe  dans  une  masse  liquide ,  si  nons  considérons  une  quel— 
conque  des  molécules  qui  la^composent ,  Téquilibre  de  cette 
pailK  iile  ne  sera  point  troublé  si  l'on  siib^fituc  à  une  ou 
plusieurs  de  celles  qui  l'environnent  autant  de  points  so- 
lides soutenus  fisment  dans  le  liquide  ,  et  contre  lesquels 
les  pressions  que  la  première  molécule  éprouve  viendront 
de  même  &  anéantir,  ii  .^erait  egaieiucnt  indifiereut  que  ces 
points  fixes  ^fussent  indépendans  les  uns  des  autres  ou  liés 
entre  eux  d'une  manière  quelconque  ;  et  leur  sul^stitution 
peut  être  introduUe  à  volonté  dans  toutes  les  parties  du 
liquide.  De  là  résulte  cette  conséquence  importante  :  iors^ 
^*nne  masse  liquide  est  en  équilibre  ,  si  l'on  conçoit  dans 
aon  intérieur  un  canal  de  figure  quelconque,  limité  par  des 
parois  solides  ,  et  fermé  à  ses  extrémités  ,  ou  rentrant  sur  lui- 
même,  les  molécules  liquides  contenues  danscecanal  devront 
être  aussi  en  équilibre  à  part ,  en  vertu  des  forces  qui  agissent 
snr  elles  et  des  réactions  qu'elles  éprouvent  de  la  part  de  ses 
parois.  Si  la  masse  fluide  en  équilibre  e»t  limitée  en  quelque 
endroit  par  une  surface  nue ,  on  devra  supposer  le  canal  idéal 
percé  aux  endroits  oii  il  aboutit  à  cette  surface  ,  putsqu^il 
n'y  a  plus  au-delà  d'elles  aucune  résistance  à  représenter  : 
ce  princ' pr  ,  fondé  ,  comme  on  voit,  sur  la  seule  considé- 
ration de  l'indépendance  des  parties  constituantes  des  ^li«-> 
quides ,  a  l'avantage  de  réduire  la  recherche  des  conditions 
de  l'équilibre  d'une,  ruasse  entière,  au  cas  plus  sauple  d© 
l'équilibre  d'un  filet  liquide,  contenp  dans  un  canal  infiniment 
étroit. 


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MS  LIQUIDAS  IDiCOMF&KSSIBLES.  39 

01«  pos^v  cherdioiit  à  déterminer  ces  conditions  pour  un 
filet  pareil ,  suppose  pe&ant  ,  iiomogëne,  et  contenu  daui  ua 
tube  c^liadfiqoe  ABCD ,  fig*  a6 ,  dont  ia  branche  tnfê* 
rîeiure  BC  ferait  horisontale  ,  les  deux  autres ,  B  A ,  CD, 
étant  Loutci  deux  verticales  ,  et  ouvertes  à  leurs  extrémités 
lupérieujres.  il  est  évident ,  par  la  seule  raison  de  symëtrief 
^e  dana  cet  état  de  cbotes  il  faudra  pour  V^^lilv^  ^« 
le  li«{«ide  se  tienne  dans  ke  denx  brandies  k  d'égales  hau-^ 
leurs.  Mais  on  peut  en  outre  concevoir  comment  l'équilibre 
fétnlte  de  cette  égalité ,  si  Ton  cooaidère  qne  lors^'elle  « 
lien ,  la  portion  horisontale  BC  da  liquide  est  pressée  à-set 
(ieux  bouts  par  deux  forces  égales  ,  qui  sont  les  poids  des 
deux  colonnes  liquides  d'égale  hauteur  ,  de  sorte  qu  elle  ne 
tend  À  prendre  aucun  mouvement  ni  à  droite  ni  à  ganche. 
n  n*ett  serait  pins  de  même  si  Fou  versait  de  nouveau  li— 
q  ii  ie  dans  l'une  des  deux  branches  j  car  alors  la  pression  de 
ce  côté  devenant  prépondérante  ^  la  portion  de  liquide  pré-» 
cédemment  homeoUle  serait  poussée  du  c6té  opposé  ,  et 
Ton  pourrait  s'apercevoir  de  ce  mouvement  si  elle  était 
d'une  nature  diûerente  du  reste  du  liquide  et  non  suscep- 
libie  d'être  mêlée  «avec  lui ,  par  eienqple,  de  mercure  ^  |i  le» 
colonnes  verticales  étoient  d'eau.  Mais  en  revenant  au  cas 
(le  {  équilibre  produit  par  l'égalité  de  pression  des  deux  co^ 
ionneâ  de  meiue  nature  ,  on  pourrait  suppléer  à  Tune  de  ces 
pressions ,  en  substituant  4  la  colonne  liquide  qui  Texerce  t 
la  ràistance  d'un  fond  solide  ,  vertical ,  ou  incliné  ,  qui  ter^ 
minerait  le  tube  en  h-^Jig,  27  et  28.  Alors  la  pression  de 
l'antre  colonne  se  transmettrait  toute  entière  jusqu'à  ce  fond, 
par  l'intermédiaire  des  molécules  liquides  ,  et  en  vertu  de 
leur  impénétrabilité  :  de  sorte  que  ,  s'il  était  vertical ,  il 
supporterait  tout  le  poids  de  cette  colonne  CD,  comnie  si 
elle  était  placée  imméd^ement  au-dessus  de  lui  j  et  s'il 
avoit  toute  antre  direction  inclinée  à  Thorison  d'une  ma- 
nière quelconque  ,  la  pression  (pi  il  éprouverait  serait  égale 
au  poids  d'une  colonne  liquide  qui  aurait  sa  surface  pour 
base  et  CD  pour  faaateur.  Cette  transmission  de  la  pression, 
et  son  intensité  ponr  chaque  obliquité  du  fond  B ,  peuvent 

» 


uiyiii^Cû  ùy  LiOOQie 


4o  DE  L'ÉQUlLlBRfi 

•e  YMfier  par  Fespénence  en  âubstitAftiit  &  ee  itmà  m  pis* 

ton  mobile,  et  mesurant  !a  force  nécessaire  pour  l'empêcher 
d'être  diassë  au  deiiors.  Mais  la  loi  qui  en  résulte  n'a  paf 
Uea  seulement  pour  le  poids  de  la  colonne  C  D|  elle  s'étend 
à  tonte  antre  force  eomprîmante  qne  Ton  voudrait  «opposer 
appliquée  perpciiJicuiau  ement  en  D  ,  sur  \^  surface  libre  de 
la  colonne.  La  preMÏon  produite  par  cette  force  se  trans* 
mettrait  de  même  /sans  altération  ^par  Fintermédiaîre  dea 
molécules  fluides  k  'toutes  les  surfaces  sdtdes  ^nî  limitent 
cette  masse  3  et  si  chaque  centiinctre  carré  de  la  surface  libre 
était  pressé ,  par  exemple ,  par  un  poids  d'un  kilogramme  ^ 
chaque  centimètre  ôarré  du  fond  B  et  des  parois  du  canal  ^ 
éprouverait  aussi  une  pression  d'un  kilograiinne  perpendi-* 
culairemcnt  à  sa  superficie    c'est  en  cela  que  consiste  le 
principe  général  d'iiydrostat΀|tte  connu  sons  le  nom  d'é^ 
galUé  d&  preêêion  ;  et  il  peut  se  irériBér ,  comme  BOn# 
Favoris  dit  tout-à-l'lirure  ,  p.ii  «les  expériences  certaines.  On 
eu  a  même  fait  une  application  ingénieuse  à  la  constntctioi» 
d'une  machiné  fort  usitée  en  Angleterre  >  et  dana  hMpinlIe 
}a  pression  exercée  par  le  moyen  d'un  fevier  sur  la  surface 
supérieure  d'un  fiikt  Huide  ,  se  transmet  avec  toute  son 
énergie  à  tous  les  points  d-nne  large  surface.  £0  joignant  ce 
principe  à  celui  que  nous  avons  tiré  d'abord  de  Findépen- 
dance  des  moléciiirs  clans  les  liquides,  on  peul  découvrir 
tout(  .s  les  conditious  de  l'équilibre  de  leur  masse^ 

Considérons  par  exemple  les  parties  de  cette  masse  qni  sont 
limitées  par  une  surface  libre  et  sans  parois.  Isolons-les  dn 
toutes  les  autres  par  un  canal  iuiinimeat  mtuce  Ai>  X!W  ^ 
Jpg.  29,  qui  suive  les  contours  de  la  surface  libre  ^  et  se  ter^ 
mine  par  deux  fonds  solides  AA',  BB^  L'équilibre  devra 
exister  dans  ce  canal  commq  dans  tout  autre.  Mais  la  nudité 
de  la  surface  exige  que  la  paroi  extérieure  A  B  ne  supporte 
aucune  pression  de  dedans  en  dehors.  U  faudra  doue  que  Ira 
points  de  la  surface  libre,  ou  ne  soient  pas  pressés  du  tout, 
ou  le  soient  seulement  de  del>ui;>  en  (leJaiis,  et  tous  avec 
une  énergie  égale.  1)  iaudra,  eu  outre,  que  la  résultante  do 
toutes  les  forces  qui  sollicitent  les  particules  liquidea  à  cett« 


ras  UQUIOSS  INCOMPaSSSIBtSS.  4< 

turface,  soit  dirigée  de  manière  à  ne  pas  les  faire  glisser 
dans  le  sens  éê  la  longueur  èu  canal  »  et  cette  condition  ne 
pent  4tre  remplie  généralement ,  qu^leqoe  soit  <a  longueur^ 
à  moins  que  la  résultaafc  flont  il  s'agit  ne  soit  perpendiculaire 
à  la  surface  libre.  Par  exemple  ^  si  le  liquide  est  uniquement 
lollicît^  par  une  force  de  pesanteur  tendante  vers  un  centre  , 
et  également  intense  de  tous  les  cètés  de  Fespace ,  la  surface 
libre  devra  prendre  ia  forme  d'une  sphère  concentrique  à  ce 
point.  Ce  serait  le  cas  de  la  mer,  en  siqipesaat  que  la  terré 
qu'elle  recouvre  ne  tournât  point  sur  elle-même  ^  mais  si  le 
esntre  de  pesanteur  est  assez  éloigné  coiji})aratiN  onirnt  à 
retendue  de  la  surface  libre,  pour  que  les  directions  de  ia  pc^ 
SBBteur  à  set  divers  points  puissent  étr^  censées  parallèles  ,  la 
ferme  de  la  surface  sera  un  plan  perpendiculaire  à  cette  com-» 
mune  Jirection.  C'est  le  cas  des  liquides  pesaus ,  contenus  dans 
ies  vases  limités;  et  Ton  observe ,  en  efiet,  que  la  portion  libre 
de  leur  sur&ce  est  |dane  et  horîsontale.  En  outre  s^îls  sont 
placés  dans  le  vide ,  la  pression  k  cette  surface  est  nulle ,  car  les 
particulesqui  y  sont  situées  n'ayant  rien  au-dessus  d'elles,  ne 
sont  sollicitées  que  par  leur  propre  pesanteur ,  qui  est  égale 
pour  toutes.  Mais  si  le  liquide  est  placé  dans  ^atmosphère  ^  le- 
masse  dair  s\tuf'c  annifisus  <le  Un  étant  pesante,  romnic 
nous  le  verrons  par  la  suite ,  la  surface  libre  du  Huide  eu. 
supporte  tout  le  poids.  Alors  quand  cette  surface  est  bon» 
lontale,  la  pression  j^est  constante  et  Téquilibre  a  encore 
lieu. 

Pour  plus  desimplicité  reprenons  le  cas  du  vide,  ou  le  fluide 
a*est  selHcité  que  par  sa  pesanteur  propre ,  et  supposant  qu'il 
soit  contenu  par  les  parois  solulr-.  (Vun  vase  ,  pénétrons  dans 
son  mténeur.  Alors  si  l'on  isole  une  quelconque  des  pfirtl- 
Cttksqui  j  sont  situées,  par  exempte  M  ^fig*  3o,  il  est  évident' 
que  cette  particule  peut  être  considérée  comme  située  au 
fond  d'un  canal  vertical  ,  aboutissant  à  la  surface  libre;  elle 
supporte  donc  tout  le  poids  de  la  colonne  située  ainsi  au- 
desBul  d'elle,  et  elle  transmet  cette  pression  dans  tons  lee 
sens  ft  tontes  les  particules  qui  l'entourent ,  lesquelles  lui  ré- 
fistent  avec  une  force  égale  en  vertu  de  la  réaction  des  parois. 


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« 

4a  D£  L*£QUILIBfi£  « 

LVgâlîi^de  preuion  en  totu  fcnt  ie  trouTe  tintî  satisfaite^ 

mais  rinlciiî^ite  absoJuo  de  la  pression  augmente  proportîon- 
neliemeot  k  la  profondeur.  II  en  est  de  même  de  celle  qui 
•^exerce  sur  les  parois  dtt  vase.  Pour  nous  en  former  une  idée 
précise  choi^îssoiis  un  petit  élément  BB  de  leur  surface , 
situé  à  uuc  cerlaïae  prolondeur.  iNous  pouvons  par  ce  point 
mener  nn  petit  canal  horisontal  BC  ,  qui  se  rccour]>aat  en* 
suite' verticalement ,  vienne  aboutir  en  D  à  la  surface  libre. 
Alors  rtlcmcnt  F)  B  ,  considuré  coiunic  le  fond  de  ce  canal, 
supportera  une  pression  normale  égale  au  poids  d'une  colonne 
d*eau  qui  aurait  sa  surface  BB  pour  base  et  CD  pour  htm^ 
leur ,  et  9'il  ne  peut  pas  résister  à  une  pareille  force,  if  crèvera. 

Si  la  direciion  de  la  surface  en  BB  u'est  pas  absolument 
borisontale ,  la  pression  normale  étant  décomposée  boriaon* 
talement  donnera  naissance  k  une  force  qui  tendra  à  impri-* 
mer  au  vase  un  niouvenient  de  translation  dans  le  sens  CB. 
Cependant  aucun  mouvement  pareil  ne  se  manifeste  dans 
les  vases  en  partie  remplis  de  liquide  et  librement  suspen** 
dus*  Cest  qu'il  y  a  toujours  un  élément  opposé  B'B^, 
sitné  à  la  nicnic  hauteur  que  15 1$  ,  et  qui  éprouve  une  (*i^ale 
tendance  en  sens  contraire,  de  sorte  que  tous  ces  eilbrta 
opposés  dans  le  contour  du  vase ,  se  compensent  mutuelle^ 
ment.  Mais  si  Ton  perçait  la  paroi  en  un  de  ses  points  y  tel 
que  BB  ou  B'B',  alors  la  pression  en  ce  point  n'étant  plus 
supportée  par  les  parois  du  vase^  la  pression  opposée  à 
celle-là  agirait  seule»  et  par  son  effort  pousserait  le  vase  et  la 
liquide  dans  le  sens  <[ui  lui  est  propre.  C'est  aussi  ce  que 
Texpérience  confirme,  et  Daniel  BernouUi  avait  même  pro- 
posé ce  moyen  pour  faire  avancer  des  bateaux. 

Si  des  parois  latérales  du  vase  nous  arrivons  k  son  Umà  « 
la  pression  qui  s'y  exerce  s'évaluera  de  la  même  manière, 
et ,  pour  cbaque  point,  elle  dépendra  uniquement  de  sa  pro* 
Codeur  «(U-^dessous  de  la  snr&ce  libre.  Donc  si  le  fond  est 
borizoTital ,  tous  ses  points  seront  pressés  également,  et  la 
presàion  totale  qu'il  supportera  sera  égale  au  poids  d'une 
colonne  liquide ,  ayant  pour  base  sa  superficie  et  pour 
bautenr  sa  distance  à  la  surface  libre.  La  configuration  dea- 


uiyiiiz.ed  by 


DES  LIQU;PRS  INCOVPaESSZBLES.  43 

parois  1at4ral«ft  n'entre  |M>nr  rien  dans  cette  évalnation  ,  et 

aiiibi  file  est  laïuème  ,  suit  que  le  vase  soit  cylindrique,  comme 
le^représente  ia^.  3o ,  ou  évasé  par  le  haut  comme  dans  la 
fig,  3iy  ou  enfin  rétréci  comme  dans  la^.  3a.  Dans  tous  ces 
cas  st  l'étendue  du  fond ,  et  la  hauteur  ainsi  que  la  nature 
di^  liquide  :»ouL  les  m^meSi  la  pcession  totale  sur  le  fond 
<er«  la  même  aussi. 

Delà  résulte  cette  oonséi^nenceen  apparence  tres-parudoxalCf 
que,  dans  un  vase  rétréci  par  le  haut ,  la  pression  swr  le  fond 
aurpasse  touiour&le  poids  total  duEwide.quele  vase  renferme ^ 
et  peut  même  le  surpasser  dans  une  proportion  énonkie  >  en 
élevant  sur  une  large  base  un  simple  filet  fluide ,  comme  le 
représente  la  fig.  33.  Cependant  ^  si  Ton  pèse  uu  pareil  vase, 
avec  le  liquide  qu'il  renferme  «  le  foids  de  l'un  et  d^  l'autre 
est  la  -seule  ckose  qui  se  fasse  sentir;  et  la  pression  éprouvée 
])ar  le  fond  ,  quelque  graiule  qu'elle  puisse  être ,  n'y  ajoute 
absolument  rien.  C'est  qu'elle  e$t  en  partie  coutreltalancée  % 
dans  le  sjstème  total  ^  par  les  pressions  exercées  en  sens  con* 
traire  snr  d'autres  portions  des  parois.  .Par  exemple ,  dans 
le  vase  A  CD,  ftg,  34  >         va  en  «'élargissant  horizon- 
talement vers  le  bas,  considérons  deux  élémeos  des  pa- 
rois tels  que      0^'  0'*  situés  sur  .,une  même  verticale, 
égaux  en  sdrface ,  et  se  regardant  mutuellement.  Puis 
menons  à  partir  de  chacun  d'eux  un  petit  canal  qui ,  d'a- 
bord horiaontal'  ^  se,  recourbe  ensuite  verticalement  jusqu'à 
le  surface  libre  du  h'qjuide»  Chacun  de  ces  élémens  éprouvera 
taule  la  prLî.Hion  exercée  par  la  colonne  liquide  contenue 
daifts  la  branche  verticale  du  petit  cauaif.mais ,  en  vertu  de. 
leur  disposition  contraire  >  l'un  B  ofi  sera  poussé  de  haut  ett* 
lias ,  et  Fanire  B'en  sera  soulevé  de  baf  en  haut.  11  ne  restera 
donc  pour  mouvoir  le  vase,  que  la  diilërence  de  ces  deux  ef"** 
forts  ,  c'est-à-dire  le  poids  de  la  colpnne  liquide  ^  B' ,  .com-» 
prise  entre  les  deux  élémens ,  et  qnelîon  retrouve  en  eflet  en. 
pesant  le  syslème.  Pour  plu^  ûe  simplicité  ,  nous  avons  con- 
sidéré ici  des  parois  planes  et  directcmcul  oppoât'es  l'une  à 
Fnatr^,  mais  la  même  compensation  s!opj^erait  pour  des  par 
roie  oonr]>eS|  ainsi  que  le  calcul  le  fait  voir  5  et  cela  est  toutr 


44  DE  LÉQUIUBRV 

à-fait  analogue  k  la  destractiaii  mntiteUe  de»  pretrîont  hori« 

lontales.  Cette  démonstration  explique ,  comme  on  voit,  tout 
ce  qu'il  y  avait  de  singulier  au  premier  coup~d*cml ,  dans 
cette  disproportîoD  entre  le  poids  des  liquides  et  la  pression 
qu'ils  exercent  snr  le  fimà  des  vases  oU  ikr'sont  renfermes. 
C'est  que  cette  pression  et  le  poids  absolu  sont  des  choses  très— 
différentes.  On  s*est  servi  de  cette  propriété  dans  quelques 
machines  ponr  presser  égâtement  et  fortement  de  grande» 
surfaces ,  par  la  simple  élévation  d*un  filet  liquide* 

Il  importe  de  remarquer  que  celte  pression  variable  avec  la 
profondeur,  dépend  ici  de  la  pesanteur  qni  agit  sUr  les  cou- 
ches liquides  ;  et  généralement ,  dans  un  liquide  dont  tontes 
les  molécules  sont  solHcilcos  par  des  forces  motrices  quelcon- 
ques ,  il  ny  a  de  pression  variable  qne  celle  qui  provient  de 
ces  forées.  Car  s'il  existe  en  outre  des  pressions  imprimées  à 
quelques  parties  de  la  tnrfocr  libre  du  liquide,  celles-ci  se- 
transmettent  égaiemeut  à  tous  les  points  de  l'intérieur  et  des 
parois,  de  sorte  qne  la  pression  totale  se  compose  de  cette 
portion 'constante  et  de  la  première  qui  est  Tiiriable.  Tel  est, 
par  exemple,  le  moded*é(juilibred\me  masse  fluide  qui,  outre 
»a  pesanteur  propre ,  est  pressée  par  le  poids  de  l'atmosphère. 

Nous  avons  jusqu'ici  supposé  qne  toùtès  lies  parties  de  U 
masse  liquide  en  équilibre  arvaient  des  densités  égales.  Main'* 
tenant ,  &i  nous  voulons  considérer  divers  liquider  renfermés 
dans  des  vases  qui  se  .communiquent,  ti  d'ailleurs  de  nature 
à  ne  point  se  m^er,  il  n'y  anra  qu'à  donner  anx'colonnes  ver* 
ticalesqui  devrontse  faire  équilibre  des  longueurs  réciproques 
aux  densités  ,  et  toutes  les  conditions  de  1  équilibre  seront  en— 
eoresatisfaites,  c^mmedans  le  cas  d'un  sèul  fluide.  U  suit  de  là , 
per  exemple,  que  si  deux  liquides  se  font  ainsi  équilibre  dans 
les  deuTc  branches  d'un  syphon  recourbé  tel  que  A  B  C  D  , 
S5  les  hauteurs  yerticalies  des  deux  colonne»  suivront  le 
Fippert  que  nous  venons  d*assigner. 

D»ns  toutes  «es  applications ,  nou^  avons  considéré  les 
molécules  liquides  comme  uniquement  sollicitées  par  la 
pesanteur.  Mais  si  d'autres  forces  venaient  se  joindre  à  cel  le-là 
pour'agir  snr  elles,  il  est  évident  qne  les  phénomènes  ckan- 

t 


DES  LIQUIDES  INCOMPBB98IBLB9.  45 

géraient ,  et  qu'il  y  aurait  de  nouvelles  conditions  d  équilibre 
appropriées  k  ces  nouvelles  suppositions  ;  cela  a  lieu  eu  effet 
ainsi  près  des  paroisdes  vases ,  à  cause  de  l'affinité  que  les  ma- 
tières q«i  les  coîiipuseot  exercent  souvent  sur  les  molécules  du 
iiquide,et  toujours  à  cause  de  celle  que  ces  molécules  elles-mé" 
mes  exercent  les  unes  sur  les  antres.  Telle  est  y  comme  nous  le 
verrons  plus  tard ,  la  cause  du  défaut  d'horizontalité  des  sur- 
faces liquides  près  de  leurs  bords,  leur  ascension  et  leur  dé- 
pression hors  du  niveau  dans  des  tubes  très-fins;  et  beaucoup 
d'autres  phénomènes  analogues  auxquels  on  a  donné  le  nom 
de  capillaires.  Nous  exposerons  plus  tard  ce  que  rexpérienco 
et  le  calcul  réunis  ont  fait  connaître  de  leurs  lois  générales. 


CHAPITRE  VIL 

De  r équilibre  desjluides  aénformes* 

Les  fluides  aériformes,  tels  que  Pair  et  les  autres  gaz  que 

h  nature  nous  présente ,  différent  des  liquides  par  deux  carac- 
tères, i'expansibihté  et  lacompressibilité.  iissont  expansibles  ^ 
c'est^-dire  qu'ils  tendent  sans  cesse  à  s'étendre  dans  les  es- 
paces libres  ou  limités  oii  ils  se  trouvent ,  comme  s'il  existait 
entre  leurs  parties  un  principe  répulsif  qui  les  ik'terminat  à 
se  fuir  mutuellement;  ils  sont  compressibles,  c'est-à-dire  que 
la  même  masse  peut ,  sans  cesser  d'étregaieuse  j  être  condensée 
en  nn  volume  moindre,  au  moyen  de  pressions  extérieures, 
suffisantes  pour  surmonter  sa  tendance  actuelle  à  Fexpansion , 
tendance  qui ,  pour  le  même  gax ,  change  avec  sa  densité , 
ainsi  qu'avec  les  degrés  de  froid  ou  de  chaud  qu'il  éprouve 
et  (jue  Ton  appelle  .va  ttuipérature.  La  possibilité  de  ce  rap- 
procliement  n'est  sans  doute  pas  indéfinie ,  car  elle  ces- 
serait nécessairement,  lorsque  les  particules  gaseuses  seraient 
rapprochées  jusqu'au  contact^  mais  Fexpérience  prouve  que 
les  pressions  que  nous. pouvons  produire,  sont  loin  de  pou- 
voir amener  les  cboses  jusqu'à  ce  terme  }  il  n'existe  pas 
même  de  gat  que  nous  puissions  ainsi  réduire  par  la  pres- 
sion à  rélàt  liquide,  état  dans  lequel  les  molécules  sont 

vraisemblablement  encore  fort  é  w^ée$.  Outre  le»  particula- 


tfi  DE  L'ÉQUILIBIIE  des  FLUIDES 

rites  précédentes,  les  ga£  comme  toutes  les  autres  substances 
matérielles  sont  soumis  à  la  pesanteur.  Il  faut  donc ,  dans  la 

la  recherche  des  lois  de  leur  ci^uiiibre,  avoir  égard  à  toutes 
ces  propriétés. 

Cela  posé,  considérons  une  masse  gazeuse  ainsi  constituée ^ 

contonue  de  toutes  paris  dans  un  vase  à  parois  solides,  et 
abandonnée  en  repos  à  ses  propres  cfTorts.  Ils  est  évident  d'a- 
bord qu'elle  s'étendra  de  tous  c6tés  dans  ce  vase,  le  remplir» 
entièrement ,  et  pressera  les  parois  de  dedans  en  dehors,  avec 
la  force  d'expansion  (|ui  convient  à  son  v  ^hune  ,  à  sa  cleosîté 
et  en  générai  à  son.  état  actuel.  Eu  outre  les  couches  infé- 
rieures supportant  le  poids  des  supérieures  se  comprimeront 
tons  leur  pression ,  et  il  s'établira  ainsi  un  décroissement  de 
'  densité  de  bas  en  haut  .dans  toute  la  hauteur  du  vase^  ce  qui 
fera  varier  la  pression  contre  ses  parois  y  tant  celle  qui  pro« 
vient  de  la  pesanteur  du  gax ,  que  celle  qui  dépend  de  son 
ressort  ,  puisque  le  ressort  varie  avec  la  deirsité. 

Néanuioius  dans  une  petite  masse  de  gaz,  cette  variation 
de  la  pression  sera  trës-faible,  et  ordinairement  insensible,  k 
cause  de  la  petitesse  du  poids  comparativement  4  la  force 
d'expansibilité.  Alors  si  l'on  perce  les  parois  .1  un  rinlroit 
quelconque,  e.t  qu'on  applique  à  l'ouverture  un  piston  mo- 
bile ,  une  soupape  ou  telle  autre  mécanique  propre  à  mesurer 
la  pression  de  dedans  en  dehors ,  on  trouvera  qu'elle  est  sen- 
siblement la  même  dans  toute  Tétendue  des  parois,  c'est-à- 
dire,  que  chaque  unité  de  surface,  chaque  millimètre  carré 
l^ar  exemple,  en  éprouvé  un  effort  égal  3  de  pluft  si  Tob 
dispose  ainsi  plusieurs  ])istoiis  t^ui ,  en  pénétrant  dans  la 
masse  gaxeuse  la  compriment  avec  une  certaine  force  ,  la 
pression  produite  ainsi  par  l*un  quelconque  d'entre  eux  se 
transmettra  sans  altération  à  tous  les  antres  par  Tinter^ 
médiairc  de  la  substance  gazeuse  ,  comme  nous  avons  vu  que 
cela  se  faisait  dans  les  liquides ,  de  sorte  que  cette  propriété 
<juî  constitue  le  principe  de  Tégalité  de  pression  |  a  lieu  aussi 
dans  les  gaz. 

Maintenant  si  nous  revenons  à  considérer  en  général  l'é- 
quilibre d'une  masse  gazeuse ,  eipannbte  9  comfyresdble  ef 


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▲KRIFORMBS*  4? 

pesante ,  nous  pouvons  apporter  à  cette  recheifche  la  même 
simplification  qui  nous  a  servi  pour  les  liquides,  c'est-à-dire , 
fûredépendre  Péquilibre  de  la  masse  entière  de  celui  d*an  ca« 
nal  de  forme  quelconque  ,  rentrant  surlui-mcme  ou  fermé  k 
ses  extrémités.  Car  la  résistance  qu'oJSirait  alors  Tiucompres-^ 
libilité  du  liquide,  est  ici  remplacée  par  la  reaction  élastique 
des  particules ,  et  Pou  peut  sans  troubler  Féquilibre  substi- 
tuer, à  l'une  comme  à  l'autre  ,  la  résistance  de  points  fixes  ou 
de  parois  solides,  que  Ton  devra  de  même  supposer  saus 
anx  endroits  oii  la  masse  gaseuse  sera  limitée  par 
une  surface  libre.  De  là  on  déduira  que,  dans  l'équilibre  des 
gaz  comme  dans  celui  des  liquides,  la  pres:)iun  à  la  surface 
Hbre  dmt  être  nulle  ou  constante  et  dirigée  de  l'extériettr  à 
fialériear;  et.qn*en  outre  la  forme  de  cette  surface  doit  être 
partout  normale  à  la  résultante  des  forces  qui  sollicitent  les 
particules  qui  y  sont  situées.  La  première  condition  ne  pour- 
rait être  remplie  dans  les  substances  gazeuses  que  nous  offire 
la  nature  t  n  les  lois  de  leur  expansîbilité  indéfinie  étaient 
rigoureusement  et  invariablement  telles  qu'elles  s'oilrent  à 
BOUS  dams  les  limites  de  condensation ,  de  raréfaction  et  de 
températures  auxquelles  nos  expériences  peuvent  s'étendre* 
Car  nous  trouvons  ainsi ,  que  le  ressort  d'un  gax  ne  devient 
jamais  absolument  nul ,  quelque  faible  qu'on  suppose  sa  den-* 
Site.  Mais  il  faut  pourtant  qu'il  y  ait  des  circonstances  incon- 
nues par  lesquelles  cette  expansibilité  indéfinie  puisse  être 
restreinte,  puisque  ratmospUère  terrestre,  par  exemple, 
quoique  isolée  dans  le  vide  des  cieux ,  ne  se  dissipe  pas ,  et 
accompagne  la  terre  dans  son  cours  en  partageant  tons  set 
monvemens.  Peat-être  le  froid  excessif  qui  existe,  comma 
nous  le  verrons  plus  tard  dans  les  hautes  régions  de  ratmos- 
pbère,  cbange<-t-il  assea  la  constitution  de  ses  dernières  cou-* 
ahes  ponr  aBéantir  leur  tendance  à  Texpansion  7  car  si  la  gra* 
Tité  senle  retenait  les  dernières  particules  atmosphériques  , 
#o  fsisant  éqiuiii>re  à  leur  ressort  simplement  afiaibli ,  elles 
Navraient  se  mon;? oir  antoar  de  la  terre  comme  autant  de  sa- 
tellites ,  au  lien  de  temcr  avec  «lit ,  en  ^4  btnrei ,  comjne 
iiu  étant  adhérentes. 


48  PI  L'iQUILIB&S 

Si  delà  surface ,  libre  ou  non  \ihi\' ,  iu)ii>  passonsaux  coucliêf 
intérieures,  les  conditions  de  leur  équililire  seroiil  les  mêmes 
que  celles  d'une  simple  colonne  gaiense,  qui  s'étendrait  de 
haut  en  bas  dsns  toute  la  masse.  Si  pour  plus  de  simplicité 
nous  âuppoâous  ce  canal  bouclié  k  son.  extrémité  inférieure  ^ 
les  couches  superposées  |  se  comprimeront  comme  nous  le 
disions  tout«à-riieure,  en  vertu  de  leur  propre  poids;  et  la 
variation  de  leur  di  ri^ilt*  dépendra  de  la  manière  dont  leur 
ressort  croît  à  mesure  qu'elles  se  compriment.  11  iaudra  en 
outre  avoir  égard  à  toutes  les,  causes  qui  peuvent  modifier 
l'énergie  de  ce  ressort ,  comme  le  froid ,  la  chaleur  et  la 
nature  des  vapeurs  qui  peuvent  y  être  mêlées.  La  complica- 
tion de  tant  de  causes  ,  dont  nous  ne  pouvons  même  pas  bien 
connaître  toujours  l'influence  précise,  fait  que  les  conditiona  ' 
réelles  de  l'équilibre  des  couches  atmosphériques  sont  tres- 
dÎJÛiciles  à  fixer,  et  qu'on  ne  peut  les  obteuir  qu'approxima- 
tivement ,  en  supposant  des  modes  de  constitutions  suffisan»- 
mens  réguliers  pour  être  soumis  an  calcul ,  et  suffisamment 
approchés  de  la  réalité  pour  que  lettrs  conséquences,  dans  les 
parties  que  nous  en  pouvons  vérifier,  soient  conformes  aux 
observations.  Cest  à  quoi  Ton  parvient ,  surtout  par  les  in- 
dications des  deux  instrumens  précieux  appelés  le  baromètre 
et  le  thermomètre.  Nous  les  ferous  cunnaitre  plus  tard. 


•   CHAPITRE  VIII 

ConditiQns  de  f  équilibre  des  ^orps  soUdes  plongés 

dans  des  Jluides  pesons. 

'  LoBSQU'ifNCorps  solideplonge ,  en  tout  on  en  partie ,  dans  ua 
liquide  on  dans  un  gaz  pesant ,  la  portion  plongée  de  sa  sar^ 
face  doit  être  considérée  comme  une  paroi  par  laquelle  le 
fluide  est  limité  f  et  qui,  coniéquemment,  supporte  les  mé<*  * 
mes  pressions  que  supportaient  auparavant  les  molécules  H* 
qnides  dont  elle  occupe  la  place.  Or,  ces  pressions  réunieste- 
naient  alors  en  équilibre  la  masse  fluide  actuellement  tem^ 
placée  par  le  corps  j^ongé.  Elles  avaient  donc,  et  elles  onC 
encore  y  une  résultante  égale  aupoidd  de  celte  luabâc^  pas-* 


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1>SS  COAPS  PLÛNoit. 

feinl  par  son  centre  de  i^vus  ilé  ,  et  clirii^cc  de  bas  en  l.aut.  Lft 
|K>id6  du  corps  plongé  est  aus6i  une  force  égale  au  poids  de  ce 
corps ,  appUf|[iiée  à  soo  centre  de  gravité  et  dirigée  de  bant 
en  bas.  Pour  réquilibrto ,  il  fant  que  ces  deux  forces  soient 
égales  et  opposées  en  direction.  De  là  découlent  généralement 
tontes  les  lois  de  l'équilibre  des  corps  solides ,  plongés  dans 
des  milieax  fttiîdes,  ou  flottans  à  leur  snrface  ;  niais  ici  nons 
nous  borneront  à  considérer  les  milieux  d'une  densité  uni-  , 
forme,  ce  qui  comprend  les  liquides  incompressibles ,  et  peut 
néme  être  appliqué  anx  masses  gaseiises  contennes  dans  des 
vties  de  peu  d*étendtte. 

Si  le  corps  solide  est  entihremenl:  j>longé  ,  et  qu'il  soit 
d'ailleurs  bomogène  ,  son  centre  de  i^ravité  coïncide  nécessai** 
resoeat  avec  celai  de  la  niasse  fluide  dont  il  occupe  la  place. 
Lt  condition  de  Top^osition  des  forces  est  donc  satisfaite^  il 
ne  faut  plus  pour  l'équilibre ,  que  leur  égalité.  Si  le  corps  , 
pèie  autant  que  le  fluide ,  il  s*y  maintiendra  partout  en  équi- 
libre.  S'il  est  plus  lonrd,  il  tombera  au  fond  en  vertu  de  son 
excès  de  poids  ;  enfin  s'il  est  moins  lourd  ,  il  remontera  à  fa 
surface  supérieure ,  et  si  elle  est  libre  ,  il  sortira  en  partie. 
Dans  tons  les  cas ,  il  perdra  une  portion  de  son  poids  égale  k 
<:e!oi  dn  voinme  de  fluide  qu'il  remplace.  ' 

Si  le  corps  n'est  pas  homo«^ëne,  son  centre  de  gravité  ne 
coïncidera  pas  en  général  avec  célui  de  la  masse  fluide  : 
alon  la  condition  dt  l'opposition  des  forces  exigera  que  ces 
deux  centres  soient  situés  dans  la  même  verticale  ;  et  ainsi , 
ii  faiidra  ,  pour  rL'(|uilibre,  que  le  corps  plongé  soit  placé  de 
façon  à  y  satisfaire.  Dans  toute  autre  position,  ce  corps  cul- 
butera nécessairement ,  son  centre  de  gravité  n'étant  pas 
sontenn. 

Si  le  corps  solide  n'est  qu'en  partie  plongé,  il  n  est  toujours 
soulevé  que  par  le  poids  de  la  quantité  de  fluide  qu'il  déplace, 
il  l'est  donc  moins  q'ue  s*i1  plongeait  entièrement.  Pour 
^n  il  se  tienne  en  éqin!il>rc,  ii  faudra  <^uc  ce  poids  boit  c^al^ 
au  sien  ,  et  que  le  centre  de  gravité  de  la  masse  fluide  dé- 
pincée  soit  sitné  dans  la  même  verticale^ne  le  centre  de  gra« 
▼ité  dn  corps  entier .^el  est  k  cas  des  corps  qui  flottent  Ih»  , 


Digiiizeci  by  LiOO^lc 


$0  LOIS  OU  MouvmvT 

brement  sur  un  Hquide.  Lorsqu'on  les  j  jette^  iU  s*arraa§eiU 
naturellemeiit  de  manière  que  ces  conditions  soient  remplies^ 

mais  il 6  oscillent  d'abord  pendant  uîi  ccrlain  tems,  jus(£u'à 
ce  qu'ils  soient  arrivés  à  cet.  état ,  ei  ({irils  aient  pu  s'y  fixer» 
La  perte  de  poids  qae  les  corps  font  dans  les  liquides  oh  ib 
plongent ,  peut  aisément  se  yërifier  en  comparant  les  efforts 
qu'il  faut  faire  pour  soutenir  un  même  corps  lorsqu'il  est 
plongé  dans  Teau  et  lorsqu'il  en  est  retiré^  car  bien  que  ce 
corps  perde  encore,  dans  l'air ,  une  partie  de  son  poids,  égale 
an  volume  de  ce  fluide  qu'il  déplace ,  cela  devient  à  peine 
sensible  k  cause  du  peu  de  densité  de  l'air.  L'expeneiicc  se 
fait  arec  plus  de  rigueur  en  mesurant  le  poids  effectif  des 
corps  dan»  ces  diflerenscas,  comme  nous  apprendrons  par  la 
suite  à  le  fait  e.  Aluii  ou  peut  apprtcicr  la  perle  de  poids, 
même  dans  l'au-. 

 f  

CHAPITRE  IX. 

ifotioHS  généralef  sur  les  dwerses  espèces  dcmouve^ 

mens,  sur  le  terns,  la  vitesse  et  la  niasse. 

Nous  avons  appelé  nwui'ement  le  traiispurt  des  poiuts  ma- 
tériels d'un  licu  à  Tauirc  de  l'espace.  Concevons  deuK  de 
ces  points,  MM'  yfig*       qui ^ d'abord  immobiles,  partent 
pour  se  mouvoir  dans  des  directions  exactement  parallèles, 
et  perpeudiculaires  a  la  ligne  droite  qui  unissait  leurs  di- 
tections  primitives.  Il  se  pourra  que  leur  départ  soit  simnW 
fané  *y  il  se  pourra  qu'il  soit  successif.  Dans  ce  dernier  caa, 
l'un  des  deux  points, M,  par  exemple,  j)artira  ai>ant  l'autre  , 
et  celui-ci  partira  aprea  le  premier.  Ces  plicaomënes  iïat^oiU 
et  à'npms  déterminent  ainsi  en  nous  l'idée  abstraite  du  Ume^ 
résultante  de  la  comparaison  de  Tétat  sucessif  à  Fétat  d« 
co-exislence.  Quant  au  senluiicnt  de  ces  deux,  clals ,  c'est  la. 
mémoire  qui  nous  le  donne  ^  en  retra^nt  à  notre  esprit 
l'ordre  et  la  succession  des  impressions  physiques  et  morale* 
que  nous  ayons  éprouvées  ,  long-temps  après  que  les  ovéne— 
j(&eoâ  qui  les  avaient  produites  ont  ccssé^  d'être. 


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UNIFORBIB  ET  TARlé»  5c 

ftjËTeoons  main  tenant  à  considérer  nos  deux  points  ma« 

tcrîds  ,  et  supposons  qu'ils  pai  fmt  Miuulianément ^  il  pourra 
'  arriver  deux  choses  :  ou  ces  deux  points  co-existeront  toa« 
jours  k  des  distances  égales  de  leur  point  de  départ ,  fig.  37  » 
ou  ils  parviendront  simnltanément  à  des  distances  différentes^ 
et  i'nn  précédera  l'autre  ,  Jig,  38.  Dans  le  premier  cas  ils 
«itnmt  des  mouTemens  éganz ,  dans  le  second  ils  ^n  auront 
d'înéganx.  Celui  qui  précédera  Fautre  sera  plus  rapuie  ,  ce- 
lui  qui  demeurera  en  arru-re  sera  plus  lent.  Il  y  a  donc  sous 
ce  rapport  des  degrés  de  plus  et  de  moins  qui  peuvent  étra 
compurés.  C'est  en  cela  que  consiste  la  <a#stft« 

Pour  faire  cette  comparaison  avec  exactitude  ,  concevons 
un  mouvement  d'une  telle  nature  que  nous  puissions  à  vo^ 
lonté  le  reproduire  identiquement ,  et  qu'il  en  résulte  une 
séiie  de  phénomènes  qui  ait  un  commencement  et  une  fin 
hien  déterminés  ;  alors  les  vitesses  pourront  être  comparées 
entre  elles  d'après  les  espaces  parcourus  pendant  que  cette 
térie  de  phénomènes  s'accomplit.  Une  pareille  série  s*ob^ 
tiendrait ,  par  exemple ,  et  même  avec  beaucoup  d'exactitude , 

au  iJîo  ven  îVnu  vase  Jonblenient  conique  ABCD ,  /îg.  39,  que 

Ton  rempiiroit  d'eau  ou  de  mercure  par  son  sommet  A,  et 
^'<m  laisserait  ensuite  se  vider  par  un  petit  trou  C  percé  k  son- 
Ibod.  Car  Féconlement  total  de  cette  eau  on  de  ce  mercure 
serait  un  phénouiène  qui  se  reproduirait  identiquement  le 
mdme  toutes  les  fois  qu'on  ferait  l'expérience  j  et  ainsi  son 
«ocomplissement^  occuperait  une  portion  fixe  de  tems.  Plu» 
sienrs  vases  pareils  se  vidant  ainsi  les  uns  après  les  autres , 
reproduiroient  autant  de  ces  périodes  ,  toutes  égales  entre 
elles  ;  et  leur  succession  plus  éu,  moins  nombreuse  compo* 
serait  des  intervalles  de  tems  d^une  durée  de  plus  en  plu» 
grande.  Cette  période  fondamentale  pourrait  se  subdiviser 
de  même  en  intervalles  d'une  durée  moindre ,  à  l'aide  de 
▼ates  semblables  d'une  plus  petite  dimension  ;  et  quand  on 
^serait  ainsi  parvenu  à  fixer  les  moindres  iàtervalles  dont 
Tobscrration  fùtt  possible  ,  il  est  évident  qu'on  pourrait  de- 
signer tous  les  intervaUes  de  tems  imaginables  an  mojen  de 
ce»  mith  et  de  leurs  subdivisions  }  on  aurait  donc  ainsi 


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5s  L'OIS  DU  aiOUV£A£KT 

une  meêure  exaetê  du  iems  ,  dont  on  pourrait  se  servir  pour 

comparer  les  vitesses. 

.  Ce  moyen  chronom^tique  a  été  longtemps  le  seul  dont  on  . 
fit  usag^.  Pour  éviter  de  multiplier  les  vases  coniques ,  on  es 

avait  deux,  à  fond  fermé,  l'un  au-dessous  de  l'autre ,  couimu- 
oiquaut  par  un  trou  commun  et  fort  petit  ,,/^.  40-  On  rem- 
plissait un  de  ces  c6nes  d'eau  ou  de  s^le ,  et  lorsqu'il  s'était 
vidé  dans  l'autre ,  on  retonmoit  rapidement  celui^ ,  dans  un 
intervallcUc  tt  iiij)^  t^ue  Ton  regardait  comiijc  insensible;  puis 
pn  le  laissait  s'écouler  de  nouveau,  après  quoi  ou  le  retournait 
encore.  Ces  înstrumens  se  nommaient  des  cUpêydteê.  Au* 
jourd^hui  nous  mesurons  le  temps  par  des  procédés  incom- 
parablement plus  exacts  ,  et  dont  les  résultats  se  uoteui 
fd^eux-mémes  sans  exiger  la  présence  continuelle  d'un  ob- 
aervateur  :  ce  sont  les  montres  à  ressort  et  les  horloges  i 
pendule.  Nous  donnerons  plus  tard  une  idée  de  leur  méca- 
nisme. Ici ,  il  nous  suflira  de  dire  (|u  ils  cousisteut,  comme 
les  clepsydres ,  dans  la  répétition  d'un  mouvement  pério- 
dique toujours  le  même ,  de  #orte  que  le  mode  par  lequel 
ils  mesurent  le  temps  ej>t  le  même  aussi.  Dans  riisap;e  U 
plus  ordinaire  ,  la  plus  petite  fraction  de  temps  emj^loyce 
s'appelle  une  seconde.  La  succession  de  soixante  secondes 
forme  une  minute ,  soixante  minutes  forment  une  Aemv  , 
et  vingt-quatre  heures,  ou  B6400  secondes,  égalent  liu- 
lervalle  de  temps  qui  s'écoule  entre  deux  retours  consécutifs 
du  soleil  au  méridien.  Comme  le  mouvement  diurne  du 
soleil  est  inégal  dans  les  diverses  époques  de  Tannée  ,  l'inter- 
valle de  ses  retours  au  méridien  varie ,  et  ainsi  la  seconde  ^  quv 
en  dérive  par  une  subdivision  fixe,  varie  de  même; mais  cette 
altération  peut  être  m-gligée  dans  les  usages  habitueb  de  la 
vie,  parce  quille  est  fort  petite  et  qu'elle  oscilU^  tantôt  en 
plus  tantôt  eu  moins  dans  des  limites  fort  étroites.  INéao- 
moins  les  astronomes  la  corrigent ,  parce  qu'ils  ont  besoin, 
d'une  précbion  beaucoup  plus  grande^ et  ils  règlent  leurs 
secondes  ,  leurs  minutes   et  leurs  heures  sur  la  marche 
constant^  d'uj)  soleil  fictif  ^  dont  le  mfniix^m^t  serait  une 


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rNIFORUC  ET  VARIÉ.  53 

m 

noTCone  entre  U  marclief  tantèt  plus  len te ,  et  tantôt  plus 
rapide  du  vrai  soleil. 

La  mesure  du  temps  nons  fournit  le  moyen  de  comparer 
non-seulement  la  vitesse  des  divers  mouvemens,  mais  encore 
leur  nature,  déterminée  par  le  mode  suivant  lequel  ils  s*ac-' 
complissent.  Le  plus  simple  des  mouvemens  est  celui  que 
l'on  appelle  uniforme,  parce  que  le  mobile  s'y  trouve  k 
chaque  instant  dans  le  même  état  qu'au  moment  de  son 
départ.  Tel  est ,  par  exemple ,  celui  qui  résulterait ,  dans  le 
vide ,  de  Timpiilsion  subite  produite  par  une  force  instan- 
tanée. Car  le  mobile  qui  aurait  reçu  cette  impulsiou  ,  ne 
pouvant  qu'y  obéir  en  vertu  de  son  inertie ,  persisterait  k 
cbaqne  instant  dans  le  mouvement  qu^il  en  aurait  reçu 
•     abord.  Il  parcourrait  donc  ,  en  temps  égaux  ,  des  espaces 
égaux,  quel  que  fût  le  temps  écoulé  depuis  son  départ;  et  eu 
conséquence  les  espaces  entiers  parcourus  depuis  cette  époque 
feraient  proportionnels  auie  temps,  employés  à  les  parcourir . 
Tel  est  le  caractère  expérimental  auquel  on  reconnaît  les 
mouvemens  uniformes.  La  vitesse  de  ces  mouvemens  s'évalue 
d'après  l'espace  qu'ils  font  parcourir  au  même  mobile,  dan^ 
«n  temps  donné  ,  par  exemple  dans  une  seconde  ,  en  caracté- 
risant chaque  vitesse  par  le  nombre  de  mètres  parcourus. 

Mais  il  y  a  d'autres  mobvemens  dans  lesquels  le  mobile 
est  sollicité  sans  cesse  par  l'impression  de  la  force  motrice  ^ 
fjui  conlmuc  d'agir  sur  lui  après  son  départ.  Alors  le  mode  et. 
la  rapidité  de  la  translation  parie  sans  cesse ,  et  c'est  pourquoi 
ce  genre  de  mouvement  a  reçu  la  dénomination  de  tforié*  II 
peut  rétre  de  deux  manières ,  accéléré ,  ou  retardé  ,  selon  que 
Faction  continue  de  la  force,  ou  des  forces  ,  qui  sollicitent  le 
mobile  tend  à  l'accélérer  ou  à  le  ralentir.  Nous  ayons  un 
exemple  vulgaire  du  mouvement  accéléré ,  dans  la  cbute  des 
corps  pesans  (pii  tombent  librement  de  haut  en  bas  j  et  du 
mouvement  retardé  dans  Tasceusioa  des  mêmes  corps  ^  lors* 
qu'ils  sont  lancés  de  bas  en  haut  par  une  impulsion  primitive. 

Lorsqu'on  corps  éprouve  ainsi  un  mouvement  varié  ,  pro- 
duit par  Faction  continuée  d'une  force  accéiérafrice ,  si  cette 
force  cessait  lout*à'»coiip  de  le  solliciter ,  il  est  évident  qu'il 


54  l'Ois  DU  MOCy£MfiNT 

contîntieraît  h  se  mouvoir  uniquement  en  vertu  âen  impres- 
sions qu'il  en  aurait  reçues  précëdemiDent,  et  de  m^aie  que 
t'il  se  trouvait  actuellement  lano^  par  la  sommé  de  toutei 
ces  impulsions  :  son  mouvement  deviendrait  doncnniforme. 
Or  ,  la  vitesse  plus  ou  moins  grande  de  ce  iriom  eiiiciit  \  ii  tuel 
exprime  précisément  1\  tat  où  se  trouve  le  mobile  à  l'époque 
oii  il  est  disposé  à  s'établir  »  et  ainsi  son  évaluation  est  très* 
propre  à  fixer  nettement  toutes  les  phases  que  racceléra- 
tion  ou  le  retardement  peuvent  parcourir.  On  l'obtient  par 
le  calcul  y  quand  on  connaît  1%  loi  du  mouvement  que  Von 
considère ,  c'est-à-dire ,  la  relation  générale  des  tems  aux 
espaces  parcourus  pour  une  époque  quelconque  ;  et  Ton 
s'en  sert  en  eliet  pour  comparer  les  diverses  phases  d'ua 
même  mouvement  à  diverses  époques ,  ou  les  phases  mn* 
blables  de  plusieurs  monvemens  différens.  C'est  ce  que  l'on 
nomme  le^r  tuie^se.  Il  est  évident  que  cette  dénomination 
ainsi  généralisée  ,  s'applique  aussi  au  mouvement  uniibrme* 
Toute  la  di^rence  de  ce  mouvement  aux  autres ,  c'est  que 
la  vitesse  j  est  constante ,  au  lieu  que  dans  ceux-ci  elle  est 
variable  à  des  époques  diverses  :  mais  la  constance  est  un 
cas  particulier  de  la  variabilité  »  puisque  c'est  celui  où  l'éi- 
tendue  de  la  variation  est  nulle. 

L'exemple  le  plus  simple  de  Taction  des  forces  accéléra*» 
trices&'otiie  à  nous  dans  la  chute  libre  des  corps.  Quoique  ^ 
à  la  rigueur ,  on  découvre  que  la  pesanteur  diminue  à  me- 
sure que  l'on  s'éloigne  de  la  terre  ,  néanmoins  ^  dans  le 
très- grand  nombic  des  expériences  ,  cette  variation  peut 
être  négligée  ,  car  ce  n'est  qu'avec  des  appareils  d'une  déli- 
catesse extrême  qu'elle  devient  appréciable  »  dans  les  petites 
hauteurs  oiinous  pouvons  nous  élever  au-dessus  jàe  la  sur- 
face terrestre  j  et  ,  à  cela  près,  on  trouve  que  ,  dans  chaque 
iieu.,^  les  corps  tombent  toujours  également  vite  ,  soit  qu'iU 
partent  d'un  peu  plus  baut  ou  d'un  peu  plus  bas.  Ia  pesan^ 
tenr  agît  donc  alors  constamment  sur  chaque  corps  pendant 
sa  chute  ,  et,  à  chaque  instant,  avec  une  énergie  sensible* 
ment  égale,  qui  redouble  les  premières  impressions  qu'elle 
avait  exercées.  Ce  mdde  d'action  étant  défini ,  le  calcul  dé« 


virifaHm  xt  ràMii.  55 

teriiimc  Tcspcce  particulière  de  mouvement  qui  en  resuite , 
en  supposant  le  mobile  partant  du  repos  et  «bandotinë 
librement  à  lui-méiiie.  La  aolatioa  de  ee  problème  décon- 
Tre  les  lots  suWantes. 

L0' espace  loial  parcom  u  par  le  corps  qui  tombe  ^  est  propor" 
tionmel  au  carré  du  êtmê  évouU  depuU  l'imiani  dê  son  départ. 
Cest^Hlire  qoe,  iicet  espace  est  représenté  gënéralement  par 
1  après  la  i^*  seconde,  il  sera  4  •'Jprès  la  2'  ,  q  après  la  3', 
16  après  la  4' y  ainsi  de  suite  ,  en  multipliant  toujours  le 
nombre  de  secondes  par  lui-même.  Cette  longueur  1  est  de 
4"",  9044  k  la  latitude  de  Paris. 

Sif  à  une  époque  quelconque  de  la  chute ,  on  conçoit  l^Qction 
de  ia  peêoniêm  9mpênduë,  le  corps  continuera  à  tomber  dun 
wtmvemen  t  a  nffhrme  letea  inteeee ,  deiwme  aÊore  conetante^ 
eera  telle  que  ,  dane  un  terne  é^l  à  celui  qui  est  déjà  écoulé 
depuis  sa  chute ,  il  parcourra  un  espace  double  de  celui  qu*if 
mtwi  d'abord  pareouru.  Cette  loi  est  une  .conséquence  de  la 
précédente.  En  effet ,  lorsque  le  mobile  est  tombé  pendant 
deux  secondes  ,  l'espace  total  c^u  il  a  décrit ,  se  compose  , 
i"".  des  4°" ,9044  parcourusdans  la  1"  seconde  y  en  vertu  de  la 
ienle  action  de  la  pesanteur;  2*.  d'un  espace  égal  décrit  en 
Yertn  de  la  même  action  renouvellée  pendant  la  seconde 
suivante  ;  3*.  enfin  de  Teflet  inconnu  que  la  vilease  acquise 
à  la  fin  de  la  première  seconde  a  dd  produire  dans  la  seconde 
satvante.  Il  faudra  donc  qne  cet  effet  ^ale  deux  fois  4"t9o44  * 
ou  9^%8o88,  pui?<jne  l'espace  total  décrit  à  la  fin  de  la  2* 
seconde  doit  êlrc  quadruple  de  4" ,9094.  De  même  après  deux 
secondes  de  chute ,  le  corps  étant  tombé  de  19*961 76,  devien- 
dra capable  de  décrire  le  doîible  de  cet  espace  en  2  secondes, 
par  le  seul  effort  de  sa  vitesse  acquise  ,  et  conséqueinmrnt 
en  I  "  cet  espace  lui-^ême  ,  c'est-à-dire ,  le  double  de 
9*,8o88.  En  calculant  ainsi  la  suite  des  vitesses  acquises 
après  1,2,3,4,  secondes  de  chute ,  et  réduisant  leurs  effets 
à  ce  qu'ils  seraient  en  i'^,  onlestrouve  exprimées  par  a,4 ,0,8, 
I  représentant  toujours  l'espace  fondamental  parcouru  pen- 
dant la  '  premiëra  seconde  de  la  chute  libre.  Ce§  pitessee 
croi^:»ent  donc  proporiiunnellenisnt  au  tenu. 


$6  tOlS  PU  WLOVVMMËKt 

Nous  avons  suppose  le  mobile  partant  du  repos  ,  ïnai?  il 
$e  pourrait  qu'à  San  dppart ,  il  fut  lancé  par  une  impulsion 
primitive.  Sapposoiu  cette  impuliion  vetticale  :  fi  elle  a^if^ 
sait  seule  et  dans  le  vide,  elle  donnerait  au  mobile  un  monv^ 
jiH'jil  Uniterme  et  une  vitesse  constante,  roiiibinée  avec  la 
pesanteur,  sapuisfance  est  encore  la  même.  Maii  l'effet  total 
est  différent.  JUa  vitesse  variable  produite  par  lapesantear  se 
joint  à  celle  de  rîmpulsion  primitive  et  la  modifie.  Elle  s'y 
ajoute ,  SI  cette  impulsion  e^t  dirigée  de  haut  en  bas  ,  et  s*cq 
retranche  ^si  elle  est  dirigée  de  bas  en  haut.  Dans  ce  dernier 
cas,  la  vitesse  croissante ,  due  à  la  continuité  de  la  pesanteur» 
détruit  peu  à  peu  la  vitesse  limitée  que  Tinipulsion  avait  pro* 
duite;  et  lorsqu'elle  racoiuplêlement  anéanti^  dlle  entraine, 
le  mobile  dans  le  sens  qui  lui  est  propre.  Cett  ce^qu'on  ob^ 
serve  en  effet  dans  les  corps  pesans  lancés  verticiiemeDt  do 
bas  en  hautj  ils  montent  d'abord  avec  un  mouvement  rc-^ 
tardé  jusqu'à  une  certaine  élévation  à  laquelle  ils  deviennent 
un  moment  stationnaires ,  «ptès  quoi  ils  retombent  en  chute 
libre.  D'après  la  manière  dont  la  vitesse  constante  et  la  vi^ 
\esse  variablebe  combattent  dans  cette  circon^itance,  il  devient 
évident  que  ^pour  lancêr  iin  eoipa  à  unskauUurdonuèf  ^  dan* 
U  uide ,  a  faut  lui  imprimer  uns  tnUwé  tPimpuiëion  eamctê^ 
ment  égale  à  celle  qu'il  acquerrail  en  tondant  librement  ds 
cetto  hauteur,  , 

Galilée  ,  qui,  le  premier ,  découvrit  les  loi»  précédentes  do 
mouvement  des  gravés,  les  confirma  par  Tespérience,  en, 
faisant  tomber  des  corps  d*une  gran(îc  hauteur,  et  observant 
les  diverse^  circonstances  de  leur  mouvement.  Mais  ce  mode, 
d'expérience  e^l  sujet,  à  quelques  incorrections  à  cause  de  la. 
résistance  que  l'air  oppose  au  mouvement  des  corps,  résistance 
qui  provient,  i".  de  l'inertie  de  se*  particules,  laquelle  leur  f«it 
prendre  une  partie  de  la  fqrcedu  corps  qui  les  choque  ,2".  de 
leur  réaction  élastique ,  qui  fait  qu'elles  résistent  à  la  coip-^ 
pression  qu'il  exerce  sur  elle»,  en  lespnn>>.uit  les  unes  sui  les^ 
autres.  Aussi  Galilée  eut-il  soin  d'attcnuer  Tmilueuce  de  ces 
cfiuses  en  choisissant  des  corps  qui  eussent  beaucoup  de  masse 
sous  peti  de  yolame^  tels  que  des  boules  de  plomb  et  d'4iutre« 


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UNIFORME  XT  YAKlt.  Sj 

métaux  j  car  la  résistance  de  l'airdéperidant  de  l'étendue  de  la 
surface  choquée ,  et  la  somme  des  forces  motrices  dépendant 
de  la  quantité  de  matière  pesante ,  cette  disposition  était  évi- 
deaunent  la  plus  fayorable  pour  atténuer  la  diminution  de  vî  • 
|e£se  due  à  la  résistance  de  Tair.  Aujourd'iiui  uous  pouvons 
ittp|Nrimer  cet  obstacle  en  faisant  tomber  les  corpsdans  des  tubes 
vides  d*air ,  et  en  effet ,  on  observe  alors  que  les  plus  rares  et 
les  plus  di^nses,  la  plume  et  le  plomb  par  exemple  ,  tombent 
4vec  d'égales  vitesses  ;  mais  la  parfaite  égalité  du  temsde  leur 
cbttte  est  la  seule  chose  que  Ton  puisse  observer  par  ce  pro** 
cédë,  car  les  tubes  dont  on  peut  faire  usage  sont  toujourt 
beaucoup  trop  courts  pour  qu'on  puisse  y  reconnaître,  encore 
moins  j  mesurer,  Faccélération  du  mouvement.  Mais  on  peut 
arriver  au  même  but  à  l'aide  d'un  appareil  ingénieux  ima^ 
giné  par  Atwood« 

Pour  en  comprendre  l'esprit ,  il  faut  d'abord  savoir  que  la 
résistance  des  milieux  aériformes  croit  plus  rapidement  que  - 
la  vitesse  des  corps  qui  s'y  meuvent.  Elle  est  presque  exacte- 
mont  tjuadruplt!  pour  une  vitesse  double,  noini])le  pour  une 
triple  ,  et  ainsi  de  suite ,  selon  la  loi  des  carrés.  11  suit  de  là 
que, si  l'on  pouvait  observer  la  chute  des  corps  avec  une  pe-» 
santeur  beaucoup  moindre  qtie  la  véritable ,  l'influence  de  la 
résistance  de  Fair  pourrait  devenir  assez  faible  pour  être  né- 
gligée,  sans  qu'il  y  eut  d'ailleurs  rien  de  changé  aux  lois  de 
l'accélération ,  si  ce  n'est  qu'elle  serait  moins  rapide ,  et  qu'en 
conséquence  ,  on  pourrait  très-bien  la  reconnaître  et  la  me-  • 
surer  avec  des  hauteurs  de  chute  fort  petites.  Ce  sont  pré- 
cisément tous  ces  avantages  que  procure  l'appareil  d'Atwood. 
Pour  le  réduire  à  son  plus  and  degré  de  simplicité ,  conce<-^ 
yciune  poulie  dont  Taxe  soit  fixe,  et  sur  laquelle  passe  un  fil 
de  soie  trè&-iin  y  tiré  à  ses  deux  bouts  par  deux  poids  parfaite- 
ment égaux  entre  eux ,  et  assez  gros,  tels  par  exemple  qu'un 
demi  ou  un  quart  de  kilogramme.  Je  supposerai  d'abord  que- 
le  m  n'a  aucun  poids  sensible,  et  que  sou  mouvement  sur  la 
poulie  y  ainsi  que  la  rotation  de  celle-K:i  autour  de  son  axe  sont 
l^aHaitement  libres  et  exempts  de  tout  frottement  :  cela  posé^ 
il  est  clair  que  le*  deux  poids  se  feront  parfaitement  équilibre 


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58  LOIf  D0  VOUVKHBIIT 

dans  quelque  position  qu'on  les  place ,  Teffort  de  la  pesanteur 
fur  l'un  et  sur  l'autre  étant  exactement  \e  même.  De  plus,  k 
canae  de  la  parfaite  liberté  de  la  poulie  et  du  fil ,  la  plus  pe- 
tite impulsion  imprimée  Terticalement  à  Fnn  des  poids  ou  à 
Fautre  sutlira  pour  les  mettre  en  mouvement;  et  puisque 
toute  Faction  de  la  ^avité  est  compensée  par  leur  réaction 
mutuelle ,  ce  mouvement  sera  uniforme ,  c'est-à-dire  que  des 
hauteurs  égales  seront  parcourues  par  chacun  des  poids  en 
texups  ëgau\.  Ce  premier  résultat  est  facile  à  vérifier  en  pl4^ 
fant  une  horloge  tout  près  de  l'appareil  j  et  mesurant  avec 
evactitude  les  battemens  écoulés  pendant  que  chaque  poids 
arrive  ainsi  a  tlts  marques  fixes  tracées  sur  une  cchelle  ver- 
ticale à  diverses  hauteurs,  comme  le  représente  la  Jig,  ^2. 

Maintenant  )e suppose  que  Ton  ajoute  9  sur  une  des  masses 
égales ,  une  petite  rondelle  métallique  très-mince  équivalente 
k  une  très-petite  fraction  de  son  poids ,  par  ei^emple ,  à  Ce 
petit  corps  y  s'il  était  libre  et  abandonné  à  lui-même ,  tom- 
berait naturellement  vers  la  terre  en  vertu  de  sa  pesanteur, 
et  avec  Taccélération  ordinaire  impriméepar  celte  force.  Mais 
lorsqu'il  est  dans  Tappareil ,  lié  avec  l'une  et  l'autre  masse  , 
il  ne  peut  descendre  sans  que  celles-ci  participent  à  son 
mouvement  ^  il  est  donc  obligé  de  partager  avec  elles  la 
force  que  la  pesanteur  lui  imprime  ,  et  il  en  résulte  le  même 
effet  que  si  cette  force  était  uniformément  répartie  entre  tou« 
tes  les  parcelles  de  matière  qui  composent  le  système  total  de 
trois  masses ,  ce  qui  atténue  l'énergie  de  son  action  indivi- 
duelle suivant  la  même  proportion.  P^r  exemple  ,  si  les  deux 
grosses  masses  pèsent  ensemble  499  grammes ,  et  que  la  petite 
en  pèse  i  ,  l'effort  ordinaire  de  la  pesanteur  sur  ce  gramme 
se  distribuera  égalenienl  entre  les  5oo  qui  composent  le  sys- 
tème :  et  ainsi  tous  leseffetsde  l'accélération  seront  réduits  dans 
.  le  même  rapport ,  c*esV-è-dire  >  à     de  leur  valeur  naturelle. 
On  pourra  donc  les  observer  dans  l'air  aussi  bien  que  dans 
le  vide ,  à  cause  du  peu  de  résistance  qu'ils  exciteront  ^  et  une 
hauteur  de  deux  mètres  suffira  pour  en  mettre  en  évidence 
toutes  les  particularités.  Si  Ton  emploie  successivement  des 
masses  addilionnelles  dont  ic6  poidb  soient  di\  ei3,  ou  verra 


uiyuiz.ed  by 


VMIYOaMB  KT  TAftli*  59 

Allés  valeursaLsoluesdesrésultaf  s  croissent  dans  le  rapport  que 
la  répartition  des  forces  indique ,  et  en  elTct  celte  reiatiou  $ô 
Térifie  avec  d'aatant  plus  d'exactitude,  qa'on  atténue 
davantage  les  causes  acddeotelles  qui  s^opposent  à  la  simpli* 
cité  et  à  la  régularilë  des  mouvemens. 

H  fera  également  facile  de  vérifier  la  progression  d'inten- 
*  aité  des  vitesses  acquises  à  diverses  époques  de  la  chute.  Pour 
cela,  il  n'y  a  qu'à  donner  alamasseaddîtionnellelaformed'une 
lame  oblongueLL^  y^.  ^  qui  se  posesur  les  grosses  masses, 
en  les  débordant  un  peu  de  tous  cotés  :  puis,  ayant  disposé 
un  anneau  mobile  le  Ion  g  des  montans  de  l'appareil ,  on  pla- 
cera cet  anneau  à  telle  distance  que  Ton  voudra  du  point  de 
départ  oii  le  mouvement  commence.  Lorsque  la  masse  addi** 
tionnelle  sera  descendue  au  niveau  de  l'anneau,  elle  sera  ar- 
rêtée par  lui  et  demeurera  posée  dessus.  Une  restera  donc  plus 
çueles  grosses  masses ,  qui ,  se  faisantmutuellement équilibre, 
et  étant  par  conséquent  comme  insensibles  à  l'action  de  la 
gravité ,  ne  continueront  k  se  mouvoir  qu'en  vertu  de  la  vi«- 
tesjc  précédemment  acquise.  On  pourra  donc  connaître  par- 
là  SI  celte  vitesse  suit  réellement ,  pour  diverses  hauteurs  de 
chute,  les  proportions  que  nous  lui  avons  assignées.  Or, 'Fex.- 
pérîence  ainsi  faite  confirme  exactement  ces  rapports. 

Pour  plus  de  smiplicité ,  j'ai  supposé  uu  fil  absolument  sans 
pesanteur  etune  poulie  tout4-fait  sans  frottement  .On  approche 
autant  qu'on  le  peut  de.ces  conditions  idéales,  en  employant 
un  fil  três-fin ,  très-flexible ,  et  suspendant  l'axe  de  la  pouliesur 
d'autres  poulies  qui  sont  ellesrmémes  tres-mobiies ,  comme  le 
représente  la  fig,  4^ ,  où  Pappareil  est  complettement  dessiné. 
Malgré  ton  tes  ces  précautions,  il  restetoujours  quelques  traces 
àeb  mouvemens  que  l'on  voulu  t  (-v  iîer;  mais  ils  sont  tellement 
aâaiblis,  que  leur  elict  peut  être  regarde  comme  inseosible, 
et  ne  met  plus  d'obstacle  notable  à  l'observation  des  grandes 
lois  de  nftonvemens  que  l'on  se  proposait  de  constater. 

En  étudiant  les  conditions  de  réquilibre  ,  nous  avons 
remarqué  que  lorsqu'un  corps  solide  pesant  est  posé  sur  un 
plan  incliné,  ^effort  que  la  pesanteur  exerce  sur  lui  est  en 
partie  détruit  par  la  résistance  du  plan;  de  sorte  qu'en  vertu 
Tojitïfi  h  .         ♦  . 


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£o  LOIS  X>V  HOUVBlIKirT 

de  cette  résistance ,  il  se  trouve  sollicité >  dans  le  sens  du  plan, 
par  une  force  moindre  que  la  pesanteur  réelle.  Ceci  fournit 
donc  un  nouveau  moyen  d'atténuer  l'énergie  de  la  pesanteur, 
et  de  la  rendre  assez  faible  pour  l^uc  l'on  puisse  observer,  sur 
des  hauteurs  médiocres ,  les  lois  d'accélération  qui  en  résultent. 
Ce  moyen  a  été  en  effet  employé  avec  succès  par  Galilée 
avec  toutes  les  précautions  imaginables  pour  y  atténuer  les 
éfTetS  du  frottement ,  qui  sont  beaucoup  plus  sensibles  que 
dans  la  machine  d'Atwood.  On  obtient  ainsi  les  résultats 
sutvans  qui  sont  à^un  grand  intérêt ,  en  ce  qu'ils  serrent  k  dé^ 
couvrir  les  rapports  qui  existent  entre  les  diverses  inlentitéi 
des  forces  y  et  les  viteiise^  qu^elles  produisent. 

Lorsqu'un  corps  pesant  est  parvenu  en  chute  oblique  k 
Textréroité  inférieure  d*un  plan  incliné ,  il  a  précisément  la 
menu?  vitei-se  t^u'il  aurait  acquise  s'il  fut  tombe  verticalement 
de  toute  la  hauteur  de  ce  plan  :  d'où  il  suit  que ,  si  plusieurs 
mobiles  partant  ensemble  d'un  même  point  Af/tg.  4  3 ,  par- 
cou  rent  autant  de  plavis  diversement  inclines  ,  mais  d'égale 
hauteur  A  B  ^  AB\  A 13" ,  ils  se  trouveront ,  à  la  fin  de  leur 
chute  9  avoir  acquis  des  vitesses  égales.  En  outre ,  dans  un 
cercle  A  BD,  7?^.  44  >  toutes  les  cordes  telles  que  AB,  AB', 

AB",  AD,  pailaut  de  l'extrémité  A,  d  un  mèuie  diaïuetre^ 
et  terminées  à  la  circonférence  du  cercle  1  sont  parcourues  en 
temps  égaux. 

Ces  résultats  étant  analysés  par  le  calcul ,  prouvent  que  » 

sur  le  plan  incliné  ,  les  effets  de  l'accélération  s'ailaibiissent 
dans  ta  même  proportion  que  la  pesanteur  qui  les  produit^ 
£n  sorte  qn^une  pesanteur  réduite  à  moitié  de  son  intensité 

clonne ,  en  temps  pgal  ,  une  vitesse  moitié  moindre  ,  et  ainsi 
du  reste.  Ceci  ne  pouvait  se  découvrir  que  par  l'expérience. 
En  effet,  lorsque  nous  ajoutons  plusieurs  forces  ensemble» 
ou  que  nous  diminuons  une  même  force  en  la  réduisant  k  la 
moitié  ,  au  tiers  ou  au  quart  de  son  intensité  ,  rien  neprouve  , 
à  priori  y  que  la  vitesse  qui  en  résultera  sera  réduite  dans  le 
même  rapport  j  il  se  pourrait  que  la  chose  fût  aatrement  » 
par  exemple  ,  que  la  vitesse  variât  comme  le  carré  de  la  force , 
ou  comme  toute  autre  j>uisâance.  Mais  le»  f^ts  (j^ue  nous  X^-^ 


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UMFOR^iL  £T   VARIÉ.  6x 

nous  de  cîteryprouYaitqu'ilii'eoest  pas  «inci  dfta)  Tordre  deU 

nature ,  et  que  la  vîtessey  est  proportîcniielle  à  la  force.  C'est 
une  grande. loi  y  que  ia  mccanique  est  obligée  d'eiuprimler  à 
Texp^rience  y  mais  ce  principe  et  celui  de  Tiuertie  sont  les  sei»** 
les  vMt^  oonditioiliielles  sur  lesquellee  cette  science  soit 

appuyée. 

li  faut  encore  remarquer  dans  l'usage  de  la  machine  d'At** 
«ood  9  la  répartition  de  l'effort  du-poids  additionel  entre  tour- 
tes les  parties  mobiles  de  l'appareil.  Cest  une  conséquence  de 
l'inertie.  En  général ,  cette  propriété  fait  que  la  même  force 
produit  d'inégales  vitesses  aelon  les  quantité  de  matière  aux* 
quelles  on  l'applique.  Si  une  certaine  forcf  imprime  à  une 
particule  matérielle  un  certain  mouvement ,  pour  donner  ce 
mcme  mouvement  à  deux  ou  à  trois  particules  semblables,  il 
faudra  doubler  ou  tripler  la  force,  et  en  général,  Taccroitre 
proportionnellement  à  leur  nombre.  Si  ensuite  on  réunit  . 
toutes  ces  particules  en  un  seul  gi  ou])c,  elles  formeront  un 
corps  sensible  ,^dont  le  mouvement  sera  encore  le  même 
que  celui  de  cbacune  d'elles ,  quoiqu'il  y  ait  une  plus  grande 
somme  de  forces  employée  à  le^  produire.  On  voit  donc  que  , 
pour  établir  les  rapports  du  mouvemieut  et  de  la  force  mo- 
trice ,  il  faut  tenir  compte  de  la  quan  tité  de  matière  mue.  Cette 
-quantité  aiiui  considérée  se  nomme  la  masse  des  corps  ;  elle 
devient  sensible  pour  nous  par  le  résultat  même  que  nous  ve* 
nous  d  énoncer  tout  à  Theure  j  si  nous  essayons  de  mouvoir 
difierens  corps  de  même  nature ,  mais  de  volumes  inégaux , 
]>oséa  sur  un  même  plan  horisontal ,  le  plus  uni  qu'il  soit  pos- 
sible,  nous  sentons  bien  lot  cjn'il  faut  exercer  sur  eux  des  ef- 
forts inégaux  pour  leur  imprimer  les  mêmes  mouvemens. 

D'après  cela,  pour  reconnaître  l'égalité  de  masses  entre  de 
pareils  corps ,  toujours  supposés  de  même  nature,  il  faudrait 
appliquer  il  toutes  leurs  particules  des  forces  ou  des  Vitesses 
égaies ,  et  opposer  leurs  efforts.pour  voir  s'ils  s'équilibrent 
mutuellement.  On  y  par  viendrait ,  par  exemple,  en  suspens 
dant  ces  deux  corps  aux  deux  extjrémit^  s  d'ua  levier  inflexible 
4out  les  bras  seraient  identiquement  égaux.  Dans  ce  cas  la 
pesanteur  serait  U  force  conitaate  cjui  solUcileratt  également 


62  LOIS  DU  MOUTEMCNT 

ch^caoe  de  leurs  particules  et  tendrait  k  leur  imprimer  ité^ 
gales  yitesses.  Cest  ce  que  Ton  fiiit  à  Taide  des  instromeiis 

appelas  balances  ,  quand  on  s*en  sert  pour  peter  Un  cqrp» 
avec  des  poids  de  même  nature  que  lui.. 

Mais ,  en  sapposant  l'ëquilibre  ainsi  établi  entre  des  corps 
de  nature  différente  ,  peut-on  en  conclure  Tégalîté  de  leurs 
masses?  Pour  rr-la  il  faudrait  savoir  si  la  même  force  ap- 
pliquée à  des  quantités  -de  matière  égales  ^  mais  de  difié» 
rente  nature ,  leur  imprimerait  les  mêmes  mouTcmens.  Cest 
ce  que  nous  ne  pouTons  affirmer  à  prittti}  mais,  dans  toutes 
les  expériences  que  nous  j>ouvoDS  taire  ,  cette  question  uous 
est  absolument  indiliéreate ,  car  il  n'y  a  qu'à  tonjonra  em* 
ployer ,  sinon  comme  égales,  dn  moins  comme  équÎTalentes^ 
k'S  masses  qui,  animées  de  vitesses  égales,  se  tout  mutucllL^ 
menl  équilibre  quaud  ou  oppose  leurs  mouTemeas.  Alors 
cette  équivalence  pourra  ,  pour  tous  ces  corps ,  se  mesurer 
de  mime  par  l'égalité  des  poids  ,  puisque  la  pesanteur  im« 
prime  à  tous  les  corps  d'égales  vitesses  dan^  le  vide  ;  et  gé- 
néralement ,  les  poids  seront  proportionnels  aux  mines  ,  de 
sorte  qu'ils  pourront  senrir  à  les  comparer.  Cela  rtYient  à 
faire  abstraetion,  dans  î Aiécanique ,  de  la  différente  nature 
des  corps,  et  à  n'y  considérer  que  des  quantités  diverses  de 
matière  inerte ,  également  susceptibles  d'être  mises  enmowre* 
ment.  Cette  remarque  explique  et  confirme  la  règle  donnée 
page  29  pour  évaluer  les  densités  des  corps  d'après  Tolh- 
servation  de  leurs  poids ,  sous  des  volumes  égaux. 

Ayant  démontré  par  les  eapériences  précédentes  que  lea 
lorces  sont  proportionnelles  aux  vitesses ,  nous  pouvons  ,  en 
général ,  mesurer  les  unes  par  les  autres ,  composer  les  vi--v 
testes  comme  nous  avons  appris  à  composer  les  forces ,  et  ' 
mesurer  les  intensités  comparatives ,  tant  des  impulsions 
que  des  forces  accélératrices  constantes  ,  d'après  les  vi- 
tesses qu'elles  impriment  en  un  temps  donné  à  des  masses 
égales  y  ou  équivalentes  abandonnées  librement  à  leur  |CtioD. 

On  peut  méflke  ^  eoasme  '%»us  Tavoiis  fait  dans  la  machine 
d'  Atwootl,  se  (1i?])enser  de  cette  égalité,  pourvu  qu'on  tienne 
compte  du  rapport  des  masses  sur  AesquolAes  4ms  fait  agir  le# 


foroet.  En  cflfot,  prenons  pour  nntia  1*  maiM  d'an  ceruin 

corps ,  par  exemple  ,  celle  du  ^amme  d'eau  distillée  :  si 
Ton  a  observé,  et  mesure  en  mètres,  les  vitesses  imprimées 
par  oerUines  forces  à  d'autres  masses  dilGérentes  de  ceile-4à  » 
îl  n*j  aura  qu'à  multiplier  ces  vitesses  par  le  nombi«  de 
grainmes  que  contiennent  les  masses  ,  et  le  produù  expri— 
mera ,  aussi  en  mètrçiL»  les  vitesses  ^ue  la  même  force  ou 
lanaémeaomme  deforcesanrait  imprimées  è  un  seul  gramme* 
En  g^éral ,  le  produit  de  la  masse  mue  par  la  vitesse  im*^ 
pniuee  s'appelle  la  quaiUilé  de  nwuvttn^iU  ,  el  d  après  ce  qud 
noua  venons  de  dire,  on  voit  que  ce  produit  est  U  véritaUt 
mesure  des  forces  motrices. 

Les  forces  accéle'ratrices  constantes  sont  celles  que  l'on  a 
k  plus  souvent  occasiou  d'observer  dans  la  nature  5  mais  ou 
peut  aussi  concevoir  des  forces  dont  les  impressions  succe»» 
sives  auraient  des  intensités  variables  à  diverses  époques* 
Pour  avoir  une  mesure  comparable  Ue  ieur  mlensité ,  ou 
considère  que  leur  variation  <[uelle  qu'elle  puisse  ét^e,  si  elle 
était  subitement  interrono^e,  les  transformerait  en  forces 
accélérât  rides  constantes  ,  dont  l'intensité  serait  varisibie  à  di<- 
verses  époques  des  mouvemens.  Or ,  quand  ou  connaît  la  rela«- 
tion  générale  des  espaces  anx  temps,  daiu  un  mouvement 
donné  9  on  peut  en  déduire  par  le  calcul  cette  valeur  idéale 

de  la  force  accélf^ralnee  constante  qui  s'eUtblu ait  ainsi  à 
chaque  époque  ^  et  on  se  sert  de  ce  résultat^  soit  pour  dëiimr 
les  forces  accélératrices,  soit  pour  les  comparer  entre  elles  , 
comme  on  compare  les  mouvemens  varié»  d'après  la  vitesse 
uuiiornie  qui  s'établirait  si  la  variation  qui  produit  la  contî* 
nuité  d'action  de  la  force,  cessait  tout-àrcoup  d'avoir  lieu. 

CHAPITRE  X. 

Ai  mtmvemmi  curviligne:  farces  cciUmies:  force 

centrifuge. 

Lorsqu'on  point  matériel  Ubre  a  reçu  l'impulsion  d'une 
force  instantanée  |  nous  avoni  rn.  qn'en  yertu  de  son  iner- 


64  KOUVEMENT  CURVILIGNE: 

lie  y  il  doit  te  mouvoir  invariablement  sur  la  direction 

rectiligne  ou  cette  force  l'a  lancé.  Concevons  luaintenanl 
qu'aprèt  avoir  ainsi  parcouru  un  certain  espace  ,  il  vienne  à 
éprouver  une  nouvelle  impulsion  dans  une  direction  dilfô* 
rente  :  il  est  Aident  que  son  mouvement  changera  de  direc- 
tion et  de  vitesse^  mais  eu  ^uoi  coui»islera  ce  changement, 
et  ^el  sera  le  nouveau  mouvement  qui  s'établira  ?  Voilà  la 
première  question  qu'il  nous  faut  résoudre  pour  arrivei^ 

aux  luouvemnis  curv  ilici;nes. 

La  solution  en  est  £aciic,  d'après  le  principe  que  les  forces 
•ottt  proportionnelles  aux  vitesses*  En  effet ,  soit  F  VLyfig.  éfi , 
le  sens  de  la  première  impulsion  ,  F'  M  celtd  de  la  seconde 
qui  atteint  le  point  matériel  en  M  :  prolongez  ces  directions; 
et  y  surcbacune  d'elles  ^  prenez  une  longueur  égale  à  l'espace 
que  décrirait  le  point  matériel  dans  l'unité  de  temp*  s'il*  était 
sollicité  uniquement  par  chacune  des  è^x  forces  ainsi  di- 
rigées :  cela  fait,  composez  ces  vitesses  '  (utmie  vous  corapo- 
leries  des  forces  en  achevant  le  parallélogramme  M  F  F' A 
dont  elles  sont  les  cÀtés  ;  et  la  diagonale  MR  de  ce  parallé* 
logramme  exprimera  la  f^randeur  et  la  tlireclion  de  la  vi- 
tesse résultante;  de  sorte  que  le  point  matériel  df-c  rira  réelle- 
ment cette  diagonale  et  se  trouvera  arrivé  en  R  à  la  fin  de 
l'nnité  de  temps. 

Le  résultat  de  celte  construction  est  absolument  le  même 
que  si  le  corps  continuait  à  se  mouvoir  seulement  avec  la 
première  force  i  dans  un  canal  rectiligne  MF  q«e  Ton 
transporterait  dans  l'unité  de  temps  de  MF  en  F'R,  paral- 
lèlement à  lui-même.  Ainsi ,  dans  le  mouvement  compose  , 
chacun  des  mouvemens  partiels  s'exécute  comme  s'il  était 
seul.  Ce  mode  de  composition  est  vérifié  par  une  infinité 
d'expériences  journalières.  Placez  une  montre  dans  un 
bateau  abandonné  au  courant  paisible  d'une  rivière  ,  elle 
marchera  exactement  comme  si  elle  était  k  terre ,  et  les 
mouvemens  si  variés  des  pièces  qui  la  composent  ne  seront 
millement  dérangés  par  ce  inuuvetnent  commun.  C'est  en- 
core pour  cela  que  nous  ne  sentons  point  le  mouvement  de 
la  terre  y  qui  nous  entraîne  pourtunt  dansFespace  ayeo  une 


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rOECtS  G£NrRAtE$.  65 

pvi  j«  rapidité  ;  et  U  manière  égale  doni  il  se  compose  avec, 
tons  ceux  que  nous  pouvons  produire  >  fait  que  nous  ne  l'a«> 

percevons  point. 

De  même  que  nous  venons  4^  trouver  le.mouven^nt  ré-* 
snitnnt  de  deux  impulsions  successives ,  nous  pouvons  cal* 

culer  celui  qui  résalte  d'nn  plus  grand  nombre,  imprimées  à 
des  époques  et  dans  des  diroctions  quelconques.  Or ,  à  moins 
que  ces  impulsions  nouvelles  ne  coïncident  toutes  en  direc- 
tton  9  Je  point  matériel  qui  les  éprouvera  sera  successive- 
uient  dévié,  de  manière  a  décrire  un  polygone  rectiligne. 
Eapprochea  les  (>p^([ues  de  ces  impulsions  successives  ,  elles 
repr^nteront  Tefiet  continu  d'une  ou  de  plusieurs  forces 
iccélératfîces  *,  et  le  polygone  se  changera  en  une  courbe , 
qui  sera  la  trajectoire  curvUigne  du  mobile  soumis  à  ces 
fiofccs-là. 

L'etcmple  le  plus  simple  dW  pareil  mouvement  est  celui 

^Dn  corps  pesant ,  sollicité  ,  à  la  fois  ,  par  la  pesanteur  et  par 
une  impulsion  primitive  oblique  à  la  verticale  )  et  ou  en 
peut  trouver  les  résultats  de  la  même  manière.  Au  point 
Myjig,  46 ,  oii  je  suppose  que  ce  corps  se  trouve  au  moment 
de  son  départ,  mené/  une  lip^ne  verticale  A  Z  ,  sur  laquelle 
vous  prendrez  d'abord  la  longueur  M 1 ,  égale  à  celle  que 
les  corps  ^saus  parcourent  Ubrenfct  dans  la  première  se- 
conde de  leur  chute,  lorsqu'ils  partent  du  repos.  Pois,  sur  la 
même  verticale  AZ,  marquez  de  même  les  2)oints  4  >  9  »  » 
2lS)  oii  le  même  coips  arriverait  à  la  fin  de  la  2*" ,  3* ,  4*^  >  i 
seconde,  et  ainsi  de  suite.  PareîUement;  sur  la  ligne  MF, 
direction  de  l'impulsion  primitive^  prenez  des  distances 
Al',  i'  a',  toutes  égales  entre  elles  et  k  l'espace  que 
cette  impulsion,  agissant  seule,  serait  capable  de  faire 
parcourir  au  mobile  en  l'unité  de  temps.  Les  points  i', 
2',  3',  seront  ceux  oii  le  mobile  se  trouverait  réellement  à 
la  fin  de  chaque  seconde ,  si  cette  impulsion  agissait  seule  sur 
lui.  Maintenant ,  pour  avoir  Teflet  simultané  des  deux  forcei^, 
achevez  ,  pour  chaque  époque  ,  le  parallélogramme  des  vî- 
tes^; et  vous  auri  z  aulaiit  de  points  M ,  M' ,  M",  oii  le 
mobile  se  trouvera  successivement  aux  inst^ns  prescrits,  La 

Tome  L  5 


Google 


M  MOUVSMEKT  CUMmiONS  : 

cuite  de  ces,  points  fonne  une  ligne  Courbe  ^  qui  i  dans  le  ]«]^-' 
gage  (les  géomètres  ^  s^eppelle  une  perebole.  Qn  e  vn  eiemple 

de  ce  mouvement  les  bombes  et  les  autres  projectiles 

lances  par  la  force  explosive  ^e  la  poudre.  Cette  force  est  alors 
rîmpulsioa  primitive.  Le  point  leplusëlerë  S ,  de  la  perakolei 
fig.  47 ,  s*appelle  1*  hentenr  du  jet ,  et  U  distance  MN ,  à  la* 
quelle  \c  projectile  revient  au  niveau  de  son  point  de  départ , 
s'appelle  Tamplitude  du  jet.  C'est,  toutefois,  seulement  par  une 
approximation  trie-4mparlûle  que  le  mouvement  rM  det 
projectiles  peut  être  consîdM  comme  parabolique  f  car  la 
résistance  de  Tair,  dont  nous  n'avons  pas  tenu  compte ,  le 
change  considérablement. 

L'exemple  que  nons  venons  de  rapporter ,  suffit  pour  faire 
comprendre  que  tout  mouvement  cm  vi ligne exic^e  ,  au  moins, 
la  combinaison  de  deuit  forces,  agissant  simultanément  sui- 
vant des  directions  diverses;  et  qu'en  variant ,  d'une  manière 
convenable  y  la  direction  et  le  mode  d'action  de  ces  forces  •  cm 
peut  faire  décrire  à  un  point  raatt  riel  toutes  sortes  de  courbes 
quelconques ,  avec  telle  espèce  de  vitesse  qne  J'on  voudra. 
Panni  cette  diversité  infinie  de  monvemens ,  il  en  est  un 
qui  mérite  une  consîdA^tîon  particulière.  C'est  celui  dans 
lequel  une  des  deux  forces  est  constamment  dirigée  vers  un 
centre  fixe ,  l'autre  ëtanf  une  simple  impnlêion  instantanée. 
Ce  cas  est  celui  des  corps  célestes ,  et  il  offre  en  outre  des 

résultats  ap])licablos  dans  une  infinité  d'expériences. 

Supposons  d'abord  le  corps  en  M  ^fig-  ifi<,  au  moment  desoa 
départ.  Soit  O ,  le  centre  fixe  vers  lequel  il  est  attiré.  Dans  les 
monvemens  célestes ,  cette  attraction  est  récijimque  an  carré 
de  la  distance  ,  c'est-à-dire  qu'en  représentant  son  énergie 
par  I ,  à  la  distance  i  ,  elle  n'est  plus  que  ^  à  la  distuice  3,^4 
la  distance  3,      à  la  distance  4»  reste.  Mûs 

ici ,  oU  nous  voulons  considérer  la  chose  en  général ,  nous 
ne  fixerons  aucune  loi  en  particulier ,  et  nous  supposerona 
seulement  qu'il  existe  une  force  centrale  quelconque,  dont 
le  mode  d'action  devra  être  censé  connu.  Cela  posé,  si  le  mo— ^ 
Lile  M  ,  que  je  supposerai  ici  être  un  simple  point  matériel  , 
était  uniquement  sollicité  par  laction  de  cette  force  y  il  est 


L)igiiizeci  by  LiOO^lc 


FDECSS  CENTRALES*  07 

clair  5^  rnettrail  tlircctcmciil  en  mouvement  vers  le  ccu- 
IreOy  fiuivantU  droite  MO ,  et  qu'il  y  ptr viendrait  avec  une 
certaine  «ccélératîoii,dépendaiite  de  FiDleiuité  de  la  force^à  di* 
verses  distances  de  ce  centre.  Mais  au  lieu  de  cela ,  concevez 
^u'àrinstaDtde&on  déparlil  ait  rrymineimpulsion  instantanée» 
4irigée  dans  un  sens  diUiéreat  de  MO  y  par  exemple,  suivant 
MF  ;  il  est  clair  qn*il  prendra  un  mouTement  intermédiaire 
entre  les  directions  des  deux  forces  qui  le  sollicitent ,  et  nous 
pourrons  déterminer  sa  route  par  le  principe  de  la  compo- 
*sîtion  des  vitesses.  Mais  commcL  la  force  centrale ,  par  sa  na- 
ture ,  varie  sans  cesse  de  direction  à  mesure  que  le  mobile 

tourne  autour  du  centre,  et  change  d'intensité  à  mesure  qu'il 
s*en  rapproche  ou  s'en  éloigne  ,  on  voit  qu'il  faudra  répéter 
la  composition  des  vitesses  à  des  intervalles  de  temps  extrâ^ 
mement  rapprochés ,  que  nous  nommerons  instans  ,  et  qui 
soient  assez  courts  ,  pour  que,  pendant  chacun  d'eux ,  la  force 
centrale  puisse  être  considérée  sensiblement  comme  cous-* 
tante.  Concevons  donc  que ,  pendant  le  premier  de  ces  ins-« 
tans  y  elle  put  par  son  action  propre  amener  le  mobile  de 
M  en  C ,  si  elle  agissait  seule  sur  lui  durant  ce  temps-là  }  et 
soit  MF  l'espace  rectili^e  que  l'impulsion  latérale  lui  fe* 
rait  pareillement  décrire  dans  le  même  instant ,  si  elle  était 

m 

aussi  seule  à  leMjlliciter.  La  vraie  route  décrite  par  le  inoLile 

« 

a' obtiendra  en  construisant  le  parallélogramme  MCFM'  sur 
ces  deaa  vitesses  ;  et ,  à  la  fin  de  l'instaiit  supposé  »  il  se  trou*» 
vera  en  M^  Alors ,  si  la  force  centrale  cessait  lout4ir«oapd6 
le  solliciter,  il  continuerait  à  se  mouvoir  {»eulement  enverta 
de  la  vitesse  composée  qu'il  aurait  acquise ,  et  la  direction  de 
ce  moavement  serait  le  prolongement  du  petit  arc  MM' , 
qui  y  ht  cause  de  sa  petitesse ,  peut  être  considéré  comme 
aensiblement  rectiligue  et  comme  une  portion  de  la  tangente 
anoiée  oaMM^  à  la  trajectoire  curviligne  rigooreuse.  Gmsé-» 
^pumment' ,  rien  ne  nous  Mpêche  de  recommencer  en  M' la 
composition  des  nouvelles  vitesses;  car  d'abord  il  n'y  aqu*à 
prendre  sur  k  prolongement  de  MAI' ,  une  longueur  M'F',  égale 
À  «eile  que  la  vitesse acqnise^ii  la  findeMM',fieroit  décrire  seule 
«us  BK^Mle  dans  k  second  instant  î  et  prendre  sur  M'O  la  lon« 


68  movvkment  cveviu&ne  : 

gueur  M'Oy  égale  à  celle  que  la  force  ceutialc  seule  (eroit 
dfécrire ,  laquelle  pS>urra  et  devra  en  général  être  difierente 
de  MC  9  à  moins  que  les  distances  MO  «  M'O ,  ne  soient  éga- 
les. En  composant  ces  nouvelles  vitesses  par  le  mo^en  du 
parallélogramme  hi'CF'M"  ,  on  aura  la  direction  M'M"  du 
mobile  pendant  le  second  instant  ^  et  sa  position  M''  à  la  fin 
de  cet  instant^là.  En  répétant  la  même  construction  pour  tous 
les  autres  instans  suiv  a^is  ,  on  di  if^mnnera  de  même  tous  les 
points  successifs  où  le  mobile  arrivera.  La  suite  de  ces  points 
formera  un  polygone,  qui  approchera  d*aatant  plus  de  se  cou* 
fondre  avec  la  route  curviligne  véritable ,  que  la  composition 
des  vitesses  aura  été  faite  à  des  insians  plus  rapprochés  les 
,uns  des  autres  )  et  la  différence  disparaîtra  tout-à-fait  si 
Ton  opère  cette  composition,  non  plus  par  une  construction 
gra|iln(|ne  toujours  sensible  et  grossière,  mais  parle  calcul 
qui  pénètre  jusqu'aux  limites  des  iufinimens  petits. 

Ôn  conçoit  par  ce  qui  précède ,  comment  la  trajectoire^  ainsi 
décrite ,  peut  varier  selon  l'action  de  la  ftirce  centrale,  et  su»* 
vaut  son  rapport  avec  la  clireclion  et  Fiiitensîté  de  Tin-pulsion 
primitive.  Dans  le  uiouveiucnt  des  corps  célestes  ,  la  force 
centrale  est  une  attraction  réciproque  qui  sollicite  hes  corps 
les  uns  vers  les  autres,  avec  une  intensité  proportionnelle  à 
leur  masse  et  nciiu o^uy  au  carré  de  leur  distant  mutuelle. 
£n  introduisant  cette  loi  dans  le  calcul ,  et  con^déraut  sett«» 
lement  le  mouvement  de  deux  corps  qui  s'attirent  ainsi ,  on 
trouve  que  ce  mouvement  ne  peut  être  qu'une  des  courbes  qae 
les  géomètres  ont  appelées  sections  coniques  ,  parce  qu'on  les 
obtient  toutes  en  coup'ant  dans  difiërens-sens  un  cône  à  ba.»e 
circulaire.  Ces  courbes  se  divisent  en  ciTi<|  <  pcces  ,  qui  sont 
Tellipse,  le    cercle,  la  parabole,  l'hyperbole  et  la  ligne 
droite.  L'ellipse  est  la  courbe  que  décrivent  les  planètes.  Le 
cercle  \  qui  n'en  est  qu'une  modification  légère ,  paraît  être 
décrit  par  quelques  satellites  autour  d*e  la  planète  à  laquelle 
lis  appai  Lieiiiienl,  et  qui  devient  alors  le  centre  de  leurs  mou— 
vemens.  La  parabole  est  Torbite  que  parcourent  ia  très- 
grande  partie  des  comètes  jusqu'à  présent  observées.  I>asi« 
X9m  les  cas  ^  le  corps  qui  sert  de  centre ,  est  placé  au  poîsfet 


FORCES  CENTRALES.  69 

•  i|ae  Ton  nomme  U  fiyér  de  la  section  coni4|ne.  Llijrperboie 
et  la  ligne  droite,  ne  paniÎMeiU  pas  jusqu'ici  s*étre  présent 

tés  dans  it\s  observations  •  niais  ces  deux  genres  de  mouve~ 
ment  y  ajant  la  propriété  cVéloigner  mus  retour  les  corps  qui 
les  éprouvent,  «'il  existe  dans  le  système  solaire  des  corps  do 
ce  genre,  il  est  possible  qu'ils  aient  passé  à  leur  périhélie  ou 
ÎU  nous  sopt  visibles,  avant  lc&cpo<|ues  trc^récentes oii  i  on 
a  commencé  k  observer  sur  la  terre  ;  et  alors  on  ne  devrait 
pas  s'étonner  de  n'en  pins  voir  aujourd'hui. 

D'après  la  manière  dont  se  couiposent  les  vitesses  qui  pro- 
dui»ent  le  mouvement  curviligne  ,  nous  avons  reconnu  que 
le  mobile  »  à  chaque  point  de  sa  course ,  tend  à  s'échapper 
miTsnt  la  droite  qui  touche  en  ce  point  la  courbe  qu'il  dé- 
crit ;  et  en. effet,  il  continuerait  à  suivre  cette  tangente  si 
raclÎQn  de  la  force  centrale  ne  le  ramenait  vers  le  centre 
«iitmir  duquel  il  se  meut.  Ainsi ,  tandis  que  le  mobile  se- 
rrait arrivé  de  IM  en  F,  /îV.  48,  en  vertu  de  sa  \'itc.ssc  acquise  ^ 
U  force  centrale  le  rappelle  de  F  en  M'  avec  une  accéieratign 
9m,  a  cause  de  la  petitesse  de  F  M',  peut  être  censée  constante^ 
de  sorte  que  la  tendance  du  mobile  à  s'éloigner  du  centre  du 
mouvement ,  peut  être  exprimée  et  mesurée ,  par  la  longueur 
«le  FM',  ponr  des  instans  égaux.  Cette  tendance  t'appelle  la 
firtê  cmirifuge.  On  voit  que,  dans  le  mouvement  curviligne 
libre,  pro  Unt  }  >ar  une  force  cenLiilc  ,  elle  esta  chaque  instant 
égale  à  Tactiou  de  cette  force  et  lui  est  directement  opposée. 

Lorsque  la  trajectoire  ain«t  décrite  est  on  cercle  49  9 
qae  le  mouvement  de  circulation  est  uniforme ,  la  ligne  FM%  '  • 
tfui  mesure  la  force  centrifuge  à  chaque  instant  iurmiuiCiit 
f  esl  proportionnelle  au  earré  de  Tare  M  divisé  par 
le  double  du  rayon  DM''  du  cerde.  Ainsi,  en  comparant  sa  lon- 
gueur ik  celle  qu'une  autre  force  accélératrice  donstante ,  la 
pesanteur ,  par  exemple ,  ferait  décrire  au  mobile  daus  le 
même  temps ,  le  rapport  de  ce$  deux  longueurs  eiprimera  le 
rapport  des  deux  forces. 

'  Ce  résultat  ne  s'applique  pas  seulement  aux  mouvemens 
circulaires  libres ,  il  a  lieu  aussi  dans  le  cas  oii  la  forme  cir* 
cataire  résulterait  d'une  condition  forcée ,  'telle  ^ue  Texistenco 


» 


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70  UOUTIlICItT  CVByilIGNK: 

d'an  canal  solide  dam  lequel  le  mobile  serait  contraint  de  st 
mouvoir  ,  ou  k  traction  d'un  k\  ine«tcmîbie  qui  le  retien-» 
drait  à  une  diff  ance  fixe  Sn  centre  de  son  monvement.  Alors 
la  force  centrifuge  se  produirait  encore  à  chaque  point  da 
cercle  décrit  9  et ,  en  mi)|>osant  le  mottYenont  de  drcnlalion 
nnîfbrme ,  elle  aurait  encore  la  même  nerare  qne  nous  Ini 
avons  assignée  ;  mais  elle  serait  détruite  par  la  rq#istance des 
parois  solides  da  canal ,  on  par  celle  f  ne  le  fil  oppostrast  à 
son  extension.  Ces  résistances  tiendraient  alors  lieu  de  foice 
centrale.  C'est  ainâ  que  les  cordes  d'une  fronde  se  t^dent 
lors<pi'on  la  fait  tourner }  et  Ton  sent  en  e&t  qu'elles  se  ten- 
dent d'autant  phis  fortement ,  qne  Ton  rend  In  circnlntioa 
plus  rapide;  si  ou  a])andonne  une  d'entre  elles  ,  ce  qui  rend 
le  mobile  libre  »  il  s'échappe  par  la  tangente  Qt  va  décrire 
une  parabole  en  vertu  de  la  combinaison  de  cette  impulsion 
avec  la  pesantenr  ;  mais  si  on  retient  les  cordes  de  la  fronde 
en  accélérant  tbujoursle  mouvement,  la  force  centrifuge  peut 
devenir  assts  énergique  pour  les  rompre  par  sa  tension  ;  el 
alors  le  mobile  s'^happe  de  même ,  par  la  tangente  au  point 
de  son  orbite  oii  il  se  trouve  à  l'instant  oii  la  rupture  a  licu^ 
Une  force  pareille  ft  produit  également  k  la  surface  et 
dans  cbaqne  point  de  rintérieur  d'un  corps  solide ,  que  Ton 
force  de  tourner  autour  d'un  a%e.  Les  molécules  matérielles 
qui  composent  ce  corps ,  sont  alora  comme  autant  de  mo^ 
biles  qui  ont  kor  Ibrce  centrtfbge  particulière  9  dépendante 
de  la  grandeur  du  cercle  qu'elles  décrivent  et  de  la  vitesse 
de  Içur  circulation.  Or,  en  vertu  de  la  solidité  qui  les  unit , 
files  sont  obligées  de  drcnler  toutes  en  temps  égal ,  d«  aortn 
que  leurs  vitesses  sont  comme  leur  distance  à  Taxe  de  rota- 
tion y  ou  comme  les  rayons  des  cercles  décrits.  Donc  ,  si  le 
mouvement  de  circulation  est  uniforme  ,  leurs  ibmea  cen« 
trîinges  ' seront  proportionnelles  à  ces  rayons  mêmes.  Ainsi 
les  molécules  feront  plus  d'effort  pour  s'éloigner  de  Taxe  k 
mesure  que,  par  leur  position  dans  le  corps,  elles  s'en  trou* 
veront  plus  distantes.  Tous  ces  efforts  doivent  être  soutenue  et 
contrebalancés  par  la  cohésion  des  particules  pouf  que  le 
corps  ne  se  divise  point  ;  mais  si  le  mouvemont  de  rotation 


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pour  C[u'il  la  surmonté  ,  les  particules 
qui  composent  ce  corps  s'en  sépareront ,  s'échapperont  par 
la  tangente  et  se  dissémîneroiit  dans  Tespace. 

La  terre  tonmant  sur  elle-mlme  dans  l'intervalle  d'un 
jour  iidcral ,  dont  la  durée  est  de  86164  secondes  moyennes, 
toutes  ses  parties  doÎYant  éprouver  ainsi  desforces  centrifoget 
résultantes  de  cè  monyement  ;  et  les  corps  une  fois  déUchés 
de  sa  masse  devraient  ,  s'ils  n'étaient  sollicités  par  aucune 
autre  £>rce ,  s'échapper  par  la  tangente  ;  mais  la  pesanteur 
ptr  son  ënergîe  prépondérante  les  rappelle  à  la  surfsce  ci 
les  ferait  tomber  jusqu'au  centre  malgré  la  force  centrifuge  9 
il  rimpénétrabilité  du  reste  de  la  masse  ne  s'j  opposait.  A 
réquatenr ,  par  exemple ,  le  rayon  de  la  terre  est  de  6876466 
nètreSydontl^double  i^t'ï^qHoi»  étantinultiplieparT^Y,  rap- 
]M>rt  de  la  circonférence  au  diamètre ,  donne  un  contour 
«gai  à  40064521  :  nn  corps  placé  sur  ce  cercle  t  la  décrit 
«D  on  )onr  compose  de  86164  secondes,  ce  qui  fait  pat 
seconde  une  vitesse  de  465  mètres.  Le  carre  de  ce  nombre 
est  ai6235;  en  le  divisant  par  i^ySagSa,  nombre  de  m^ 
tws  contenus  dans  le  double  du  rayon  de  la  terre ,  le  quo- 
tient o'*,oir»95  sera  la  valeur  de  la  force  eenlriiàige  à  la 
surface  de  Téquateur,  exprimée  en  mètres,  c'est-À-dire  la 
longueur  que  cette  force  y  fait  décrire  aux  corps  en  une  se- 
conde de  tem])s.  Or,  dans  ce  même  temps ,  l'excès  de  la  gravité 
sur  la  force  centrifuge  ,  y  fait  tomber  les  corpa  de  4%  Sq  |  d'eii 
il  sait  qu'en  vertu  de  la  gravité  seule,  ils  tomberaient  de  4»  ,89 
+o",oi695,  ou  4"*>  <)o695.»Ce  nombre  divisé  par  o"", 01695, 
donnepour  quotient  289,  Doncaréquateur  laforce  centrifuge 
est  delà  gravité.  Ce  rapportsei^approcberaîtderonitésila 
Wta6on  de  la  terre  s'acctilerait  ^  et  il  croît  rail  connue  le  carré 
de  la  vitesse.  Donc  ,  puisque  2B9  est  le  carré  de  17 ,  on  voit 
que  li  la  vitesse  de  circulation  devenoit  dis^eept  fois  plua 
rapide ,  la  force  centrifuge  k  l'équateur  égalerait  la  gravité  , 
et  les  corps  placés  en  cette  partie  de  la  terre  cesseraient  de 
peMT  snr  sa  surface.  La  iorte  centrifuge  combat  ainsi  lu 
pesanteur  dans  tous  les  autres  points  de  la  surface  de  la  terre  , 
inais  moins  pourtant  qu'à  i'équateur  ^  d'abord  parce  que  le* 


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7^  MOUVEMENT  CURYILXGNX: 

autres  parallèles ,  ^tant  moins  éloignés  de  Taxe  de  rotation  , 

]a  force  centrifuge  v  est  moindre  j  rt ,  en  second  lieu  ,  parce 
que  la  direction  de  cette, force  se  trouve  alors  oblique  à  la 
yerticale  ,  suivant  laquelle  la  pesanteur  est  toujours  dirigée. 
En  supposant  que  les  corps  célestes  aient  été  priniitiA  e: iienl 
fluides,  comme  un  grand  uombre  de  phénomènes  portent  à 
le  supposer ,  Fattraction  mutuelle  de  leurs  parties  leur  aurait 
fait  prendre  une  forme  absolument  sphérique  ,  §i  aucune 
autre  force  eut  agi  sur  eux.  Mais,  coinine  ils  sont  tous  doués 
d*un  moavement  de  rotation  autour  d'un  axe ,  la  force  cen- 
trifuge  de  ce  mouvement  a  dA  rendre  les  parties  situées  près 
de  l*équateur  moms  pesaules^cc  qui  a  dù  déterminer,  en  cet 
endroit ,  une  plus  grande  accumulation  de  matière  ;  aussi 
obserye*t«-on  que  tous  les  corps  célestes  sont* renflés  k  leur 
équateur  ,  et  applatis  à  leurs  pôles  de  rotation.  Eu  gênerai, 
dans  tout  mouvement  curviligne ,  il  se  produit  toujours  une 
force  centrifuge,  puîsqu*en  cbaque  point  de  la  trajectoire 
drrrito  ,  le  mobile  tend  toujours  à  sVclinj^ppr  par-  la  tan- 
gente 'y  et,  tant  qu'il  continue  à  suivre  la  courbe ,  cette  force 
centrifuge  est  détruite  par  les  autres  forces  qui  y  ramènent 
le  mobi^  ,  soit  que  l'action  de  ces  dernières  se  diric^e  vers  un 
centre  fixe  ou  non.  Alors  l'intensité  de  la  force  centrifuge 
devient ,  en  général ,  variable  dans  les  différens  points  de  la 
trajectoire  j  mais  on  peut"  encore  l'évaluer  par  les  mémet 
principes,  en  considérant  le  mouvement  comme  se  faisant ,  à 
cbaque  instant  y-sur  une  circonférence  de  cercle ,  qui  aurait 
avêc  la  trajectoire  trois  élémens  communs.  Ce  cercle  que  Von 
appelle  osculaieur  ,  devra  ,  généralement  ,  «"Ire  variable  de 
rayon  selon  les  points  que  Ton  cousidëre  ,  mai^n  peut  tou'- 
jours  déterminer  la  longueur  de  son  rayon  par  le  cakul.  On 
peut  évaluer  de  même  la  vitesse  actuelle  du  mobile  aux 
points  de  la  trajectoire  auxquels  il  r(  ])ond  y  alors  la  force 
centrifuge  en  ces  points,  peut  être  considérée  comme  com^ 
mune  aux  mouvemèns  qui  auraient  lieu  en  vertu  de  cette 
vitesse  daus  le  cercle  ou  sur  la  courbe,  ce  qui  permet  d a 
dévaluer  par  la  règle  rapportée  plus  liaut^ 


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■ 

* 

CHAPITRE  XI. 

Oscillations  du  pendule. 

Il  y  a  encore  un  aiRre  cas  de  mouvement  curviligne  qu*îl 
nous  £iut  particulièrement  considérer,  à  cause  de  ses  appli- 
cations pratîfjues.  C'est  celui  d'un  corps  soliJc  |i<  sant  , 
iospendu  par  un  axe  ti&e ,  et  qui ,  tant  soit  peu  écarté  de  la 
verticale,  et  abandonné  ensuite  à  Im-méoie,  va  et  revient 
de  part  et  d^au^nc  decelte  îigne,  par  un  monvement  que  Ton 
appelle  o^illatoire.Toiii  le  mou^e  sait  que  ce  sont  des  verges 
lolides  mues  de  cette  manière  «  et  que  Ton  appelle  des  pen«-' 
Mes ,  qui  règlent  le  mouvement  des  horloges  par  lesquelles 
oa  mesure  si  exactement  le  temps.  X^ela  suflU  pour  nous  incli- 
ner Tutilité  qu'il  y  a  à  s'en  occuper.  Le  cas  le  plus  simple 
é'on  pareil  mouvement ,  celui  p^r  conséquent  qfii  doit  nous 
occuper  ti  abord  ,  s*obliendr§  en  considv  i  aiil  un  Miaple  point 
matériel  pesant  tel  que  M ,  fig.  So^siispeudu  ù  Textrémité  d'uu 
lil  O  M  ,  inextensible ,  inflexibU  j  sanâ  masse  ^ef  attaché  par 
son  extrémité  siiperieurr  (  )  à  un  obstacle  fixe.  D'abord ,  si  Ton 
suppose  le  fil  vertical  et  le  poiut  matériel  en  repos,  il  per- 
listera  invariablement  dans  cet  état ,  k  moins  qu'on  ne  l'en 
retire  par  quelque  impression  latérale  ;  car  tout  l'effort  de  la 
pesanteur  pour  ie  faire  tomber  est  détruit  par  la  résistauo» 
dn  fih  Mais  supposes  qu'on  écarte  ce  point  de  la  verti— 
cale  9  en  détournant  aussi  le  fil  qui  le  porte  ,  et  qu'on  Taban» 
donne  ensuite  à  lui-même  ^  il  est  évident  que  la  pesanteur 
tendra  à  le  faire  revenir  à  sa  première  position  j  car  la  direc- 
tion du  fil  lui  étant  dévenue  oblique ,  elle  ne  sera  plus  com«- 
plèîcment  détruite  par  sa  résistance.  Pour  voir  ceci  de  plus 
près  ^  supposons  que ,  paria  nouvelle  position  M'  du  mobile^ 
on  mène  une  verticale  M' Z  ^  sur  laquelle  on  prenne  tine 
IcMigneur  arbitraire  M'  G  pour  repn-seuter  l'intensité  absolue 
de  la  pesanteur.  .Meuous  ensuite  par  i  extrémité  G  deux 
iignes  G  P  )  G  F ,  Tune  perpendiculaire  ,  l'autre  parallèle  à 
la  direction  actuelle  du  fil.  Il  est  clair  que  la  force  M'  G 


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OSCILLATIONS 

yarra  être  comMcrot  cogime  w  résnlUatedoiitlei  oa»-< 

posantes  seraient  M'?,  et  BiPF,  de  sorte  qu'on  peut  loi  snbili-* 
tuer  ccllos'ci  sans  rien  changer  à  Tétat  de  la  question.  Or  la 
première  M' P,  se  trouTan t  dirigée  dans  le  prolongement  da  fii« 
est  détruite  par  sa  résistance  ;  aftiUl  ne  reste  d'actif  que  la 
force  M'F,  qui,  lui  étant  perpendiculaire,  n'en  e»t  nullement 
combattae.  Ainsi  le  moliile  tend  à  tomber  en  vertu  da  cette 
tenle  finrce  ;  et  comme  rten  ne  s*oppose  à  ce  qu'il  -lui  obéisM, 
Use  mettra  en  effet  en  mouvement  suivant  sa  direction  ,  qui 
est  celle  de  la  tangente  au  cercle  qu  il  peut  décrire.  £n  ré- 
pétant la  même  construction  en  différens  points  de  l'arc  Mil  ^ 
et  représentant  toujours  la  pesanteur  par  des  longueurs 
égales,  on  voit  que  la  composai! le  active  M^F  diminue  k 
Biesore  qne  le  molnle  se  rapproche  du  point  le  pins  bat  da 
cercle  ,  et  qu'enfin  elle  détient  nulle  en  ce  p<nnt  mémey  on 
]a  résistance  du  iîi  détruit  i  eiibrt  total  de  la  gravité.  Ainsi 
le  moavem€iit  sera  aceéléré,  puisque  le  mobile  est  sollicité 
par  une  force  continnellement  i0live ,  mais  il  ne  soÎTra  pas 
les  lois  de  la  chute  libre  p  puisque  i'mtea&ité  de  cette  force 
varie  et  dinufama  sans  cesse  >  diepaii  le  ]Hns  haut  point  de  sa 
•ourse  jusqtt*an  point  le  ploabas. 

Arrivé  à  ce  point ,  le  mobile,  entièrement  soutenu  par  le  fil, 
se  trouvera  un  instant  soustrait  à  l'action  de  la  pesanteur.  Mais, 
en  vertu  de  son  inertie  ,  il  centinnera  à  se  mouvoir  en  vertu 
de  la  vi(esse  qu'il  a  précédemment  acquise  ;  et,  comme  il 
est  forcé  de  décrire  un  cercle ,  il  s*ékvera  de  l'autre  càté  de 
la  verticale.  Dès-lors  ,  la  pesanteur  n*étant  pins  tont-à-fiût 
détruite,  agira  sur  lui  pour  \r  i\nvc  redescend le  ;  Pt  l'inten- 
sité de  son  action  croîtra  a  mesure  qu  il  montera  davantage 
dans  l'arc  qn'il  décrit.  Le  mobile  ae  tnmvera  donc  dans  ïm 
cas  ordinaire  d'un  corps  pesant  lancé  de  bas  en  haut  par  une 
impulsion  instantanée ,  avec  cette  diâerence  que  la  pesan— 
ttor  qni  le  sollicite  ne  sera  pas  constante ,  mais  ira  conti-» 
•  nnellement  en  croissant  d'intensité  avec  le  temps.  Il  arri- 
vera donc  y  de  même,  une  époque  oii  la  vit^e  delà  première 
impulsion  sera  complètement  détruite  $  et  cela  aura  évidem* 
ment  lieu  quaadle  mobile,  que  nous  supposons  dans  le  vide. 


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■ 


te  liim  éler^  èe  ce  eàU  4«  la  yerticele  »  maad  haut  qne  le 

point  S  j  d'oii  il  a  commette^  à  kenber  de  l'antre  c6té.  Arrivé 
à  ce  terme  ,  il  recouimeocera  de  nouveau  k  tomber  vers  la 
Ttrticaie ,  en  partant  do.  repee  comme  la  première  Ibîi»  Il 
AMtera  de  même  de  Tautre  cM ,  redesoeadra  entuile  pour 
remonter  de  mcmc^  et  les  oscUiaiions  se  continueront  aiiMÏ 
indéfiniment  dans  Tare  SMS,  ponm  qu'ancmn  olMtaciei 
•netin  frottement,  anetme  ràiftance ,  .ne  viemie  les  ralentir 
oa  les  arrêler.  Ces  allées  et  ces  retours  étant  toujours  déter- 
minés par  des  causes  identiquement  les  mêmes,  il  est  évident 
qee  leur  dftrée  sera  la  même  aussi  ;  c'est-oSk-dire  que  les  os* 
cillaiioijs  successives  seront  isochrones  entre  elles. 

La  simpiicîlé  de  ce  cas  idéal  est  altérée  dans  la  pratique  par 
dÎTeraes  causes  inévitables*  D'abofd  on  ne  peut  pas  réaliser 
k  disposition  supposée  d'un  simple  point  matériel  suspendu 
à  un  1^1  sans  masse  :  il  faut  nécessairement  employer  des 
corps  solides  d'une  dimension  .et  d'un  poids  sensibles.  Mais 
sa  supplée  à  cette  nécessite,  par4e  calcul ,  quand  on  connaît 
ia  forme  de  ces  corps ,  et  la  densHé  de  toutes  leurs  parties.  Les 
giéoatêtros  ont  des  métbodes  pour  déduire  de  ces  données  la 
longueur  du  pendule  simple  idéal  ,  qui  lerait  ses  oscillations 
dans  le  même  temps  que  le  corps  solide  dont  on.  s'est  servi. 

Un  a|ipareil  de  ce  genre  se  nonme  un  ^m<<fi/s  *«om/iM 
•I  on  peut  lui  donner  diTorses  formes ,  diverses  lonf  uemrs , 
selon  les  usages  auxquels  ou  l'applique.  Celle  qui  sert  ordi- 
nairement pour  les  karioges  consiste  à$m  ime  rerge ,  ou  un 
sjBlême  de  yerges  métalliques  C'kyfig.  5i ,  au  bas  desquels 
on  fixe  une  lenlillcL,  également  métalbquc  ,  que  Von  fait 
fort  mince  sur  ses  bords,  et  trës-pesante,  pour  fendre  mieux 
Tatr  et  en  éproinrer  moins  de  résistance.  Le  bant  de  la  Terge 
est  traversé  par  un  couteau  J  acier  fort  poli  qui  y  est  invaria- 
blement fixe,  et  qui  pose  sur  un  plan  ou  dans  une  rataure 
d^acier,  poli  aussi  avec  beaucoup  de  soin.  Quand  on  veut 
Mettre  le  pendule  en  oscillation  ,  on  Fécarte  un  peu  de  la 
Tcrtîcale  et  ou  le  laisse  retomber  eu  vertu  de  son  poids* 

Pour  adapter  cet  appareil  à  la  mestee  du  temps  ,  on  dis^ 
poee  une  suite  de  ^^xt»  dentées  qui  s'engrènent  les  unes  dans 


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76  OSCILLATIOIIS 

les  autfieti  d«  OMmcre  911e  toatet  marcheol  qoaad  mie  mk 
est  mise  en  mouvement.  On  douie  aux  nombres  de  dcBli 

de  ces  roues  les  rapports  qu'ont  entre  eux  les  diverses  divi- 
sions adopèées  dans  la  mesure  da  temps  ,  c'est-à-dire  »  Ws 
beores  f  les  mînntes ,  les  secondes ,  et  on  adapte  k  leurs  aies 

des  aiguilles  qui  ,  en  se  mouvanl  sm  un  cadran  ,  indiquent 
chaque  pas  qu'elles  fout*  On  enroule  ensuite  autour  d'an  de 
ces  axes  une  corde  flexible  an  bas  de  laquelle  on  suspend  na 
poids  qui  tend  à  faire  tourner  toutes  les  roues  ,  et  qui  même 
les  forcerait  à  tourner  précipitamment  &i  on  lui  permettait 
d'agir  librement.  Mtis ,  pour  modérer  sa  chute  9  on  adi^tts 
è  Tappareil  un  pendule  AL  ,  fg.  5a ,  dont  le  haut  de  Is 
verge  porte  une  espèce  d'ancre  £  E  ,  qui  s'engrène  dans  les 
dents  d'une  des  roitts  que  le  poids  tire  :  cette  ancre  te 
nAmme  réchappement.  Elle  est  disposée  de  telle  sorte  qus 
lorsque  le  pendule  est  dirigé  suivant  ia  verticale  ,  et  eu  re^ 
pos  ,  sans  être  sollicite  par  aucune  vitesse ,  les  deax  extré- 
mités ££  s'interposent  entr#  le|  dents  de  la  roue  et  arrêtât 
tout  mouvement.  Mais  si  l'on  écarte  un  j)ew  le  pendule  de 
part  ou  d'autre  de  la  verticale,  la  roue  devient, libre  de 
tourner ,  et  elle  tourne  en  effet  par  Taction  du  poids  qui 
Tentratne  ,  jusqu'à  ce  que  le  pendule,  en  tombant ,  Tarrête 
par  rioterpositioa  de  son  échappement.  Si  tout  est  Lien  dis- 
posé ,  cela  arrive  quand  il  se  troïiTe  an  point  le  plus  bst 
4e  son  oscillation.  Mais  alors  il  passe  de  Tautre  côté  de  la 
verticale  ,  en  vertu  de  sa  vitesse  acqu^c  ,  et  de  celle  que  le 
cboc  de  la  roué  en  monvement  lui  communique  }  il  échappa 
donc  dê  nouveau,  entre  les  dents  de  cette  roue ,  et  la  laisse 
tourner  do  nouveau.  Puis  il  vient  de  nouveau  l'arrêter,  et 
ainsi  de  suite ,  aussi  loug-temps  qi^e  le  poids  qui  soliic&tc  les 
roues  continue  son  action. 

Dans  les  expériences  de  pl)  vsiquc  où.  l'on  ne  veut  qu'obser- 
ver  les  oscillations  du  pendule ,  %^ns  en  faire  un  régulateur, 
on  cherche  a  se  rapprocher  le  plus  qu'il  est  possible  de  la 
•  disposition  du  pendule  simple  ,  /Iff.  53.  On  emploie  alors  une 
boulçde  platine  trcs«-laurde^  suspcudue  à  un  fil  de  cuivre  qui 
est  seulement  assea  gros  pour  la  soutenir ^ans  s'allonger  ^  la 


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tient  àmiepctite  «doUe 4ê  cuivre  triTiiUéeafir  le  mime 

diaiaètre  que  la  boule  ,  et  qui  ëtant  posé  sur  elle  avec  Tin- 
teimêde  de  qaelcpte  «obstaoce  grasse  ,  «y  a4hëre  avec  une 
têmat  «niBsaiite  pour  iftfe  la  bonle^ne  tombe  point.  Un  cou- 
teau très-poli  est  attaché  à  rextrémité  supérieure  du  fil  ,  et 
pose  sur  des  plans  d*agatbe  bien  polis ,  aâa  que  sou  mouve- 
ment d'oicilkrtMm  ^|ifOttye  le  moins  d'obitacle  possible  de  la 

part  du  frottement. 

Lorsqu'un  pareil  pendule  est  mis  en  mouvement,  on  s'a* 
perpoit  bientôt  que  l'amplitude  des  arcs  qu'il  dfi^crît  dimi- 

nue  ppu  ii  peu  ;  et  il  finit  par  s'arrêter  toiit-à— fait.  Ce  ralcn- 
tissement  progres^f  est  causé,  en  partie ,  par  le  frottement 
qai  e'opèiie  au  point  de  suspension  ;  mais  il  Testlbeancoup 
plus  encore  par  la  résistance  que  Pair  oppose  au  mouvement 
de  la  boule.  Cette  résistance  ,  toujours  contraire  à  sa  vitesse, 
aUenge  la  durée  de  la  demi-oscillation  descendante  |  et 
sbrége  celle  de  la  d«ait->oedllation  mentante ,  à  peu  près 
de  la  même  quantité ,  de  sorte  que  la  somme  de  ces  deu& 
mcûitiës  reste  sensiblement  la  même  que  si  le  mouvement 
avait  eu  lieu  dans  le  vide.  Mais  les  excursions  du  mobile  en 
sont  successivement  diminuées  dans  leur  amplitude.  Or , 
l'isocbromsme  des  oscillations  circulaires  n'a  Iseu  k  la  rigueur 
que  lorsqu'elles  sont  d'une  étendue  constante;  on  voit  donc 
tpie  ,  sous  ce  point  de  vue,  la  résistance  de  l'air  doit  les 
altérer.  Heureusement ,  cette  altération  est  trës->peu  sensible 
lonqne  les  arcs  sont  petits  f  et  il  devient  alors  facile  d'en 
déterminer  l  influence  par  le  calcul.  EUi  l'appliquant ,  coinuio 
mie  correction,  aux  oscillations  observées,  ou  les  réduit  toutes 
au  cas  idéal  d'une  amplitude  infiniment  petite^  ce  qui  les 
rend  toutes  exactement  isochrones. 

Mamtenant  si ,  après  avoir  fait  cette  observation ,  on 
mesure  aussi  la  longueur  du  pendule  dont  on  s'est  servi ,  et 
qu'on  lerédnise  par  le  calcul  an  cas  idéal  du  pendule  simple  , 
on  peut ,  en  comparant  les  durées  des  oscillations  et  les  loiw 
fiueurs,  déterminer  plusieurs  résultais,  importans* 

premier  est  rinfensité  absolue  de  la  pesanteur.  Eit 


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78  OSCILLATIONS 

elbt  y  les  oscillatîoiii  ëtont  prôdmtet  ptr  Mil  âctiom ,  eU<» 

dcn^^nt  Ih-e  plus  on  «oiti»  r<|[Mdes ,  selmi  <|îit  Mm  {ntemité' 
est  plus  ou  moins  forte.  On  conçoit  donc  que  cette  intensité 
doit  pouvoir  se  d^uire  àa  iiombm  d'oscMktiofis  flûtes  es  on 
temps  donné,  par  im'pendnie  d'nne  longnenr  connue, 
deux  ëlémens  ,  le  nombre  et  îa  longueur  ,  peuvent  se  déter- 
miner avec  une  exactitude  extrême.  Ils  offrent  donc  on  ex- 
cellent moyen  de  calculer  rintensité  de  la  pesanteur.  CTest  * 
ainsi  qu'on  a  trouvé,  qu'à  la  latitude  de  Paris,  les  corps 
décrivent  ^^^go^^t  première  seconde  de  leur  chute  | 

lâ  longueur  du  pendule  simple  qdi  ferait  fooooo  osdllsrlians 
dans  un  jour  moven  ,  y  est  de  o", 74^883  à  roh5er\  aloire. 

On  trouve  encore,  conformément  aux  calculs,  ^ue,  pour 
divers  pendules  simplies',  de  longueurs  Inégales ,  atomes  par 

une  m<?me  pesanteur,  les  durccs  des  05cillalions  sont  propor- 
tioanelles  aux  racines  carrées  des  longueurs;  de  sorte  ,  qu'à 
mesiire  ^u'na  pendule  ^  s'allonge  tes  oscillations  deviennent 
pinsleftttes  selon  ce  rilpport.  Ce  résultat  sert  pour  calculer  la 
longueur  qu'il  faut  donnera  un  pendule  pour  en  obtenir  des 
oscillations  d'iiliè  durée  déterminée.  A  la  vérité  eetto  diiréo 
varié  par  l^mpresilbn  qhe  le  lï*oid  et  le'cbàud  font  snr  la  vérge 
du  pendule  ,  qu'elles  racourcissent  ou  allongent  ;  mais  on  a  ' 
trouvé  le  môyen  de  remédier  4  ces  vnriattons ,  comme  noas  la 
dirons  plus  tard. 

Enfin  on  démontre,  par  le  calcul  ,  que  les  durées  des  oscil- 
lations d'un  même  pendule^  soumis  successivement  à  dea 
pesanteurs  différentes,  varient  réciproquement  Attt  racines 
carrées  de  leurs  intensités.  Cette  propriété  permet  donc  de 
comparer  les  intensités  de  la  pesanteur  terrestre  â^d&âereatea 
latitudes.  L'on  a  ainsi  découvert  qu'elles  croissent  en  allsnit 
de  réquateur  aux  poles  |  cc  qui  est  une  con&equence  de  l'apla-» 
tissement  de  la  terre. 

On  observe  dans  la  nature  un  grand  nombrè  de  monve^ 

mens,  qui ,  sans  suivre  les  mêmes  lois  que  ceilx  du  pendule  , 
s'en  rapprochent  cependant  par  ce  caractère,  qu'ils  sont ,  de 
même ,  altematife  de  part  et  d'autre  d'un  état  de  repos.  Xel 
est ,  par  exemple  ,  celui  d'une  corde  mctalli^ue  tendue  ^ue 


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DU  PENDULE*  y9 

fmi  Tetire  de  aa  poMtioii  nfttarelle  d'^^oUlbre,  et  qu'on 
âl>aiidooae  ensuite  à  elle^néme.  Ce  mouyement  et  tous  ceun 
de  oe  genre)  qm  ioat  ordinairemeiit  fort  rapideS)  ont  reçu 
k  non  de  WÂrnlwfie.  Nons  «nroni  plui  lard  l'oocaiîon  d'en 

étudier  quelques-uns  par  l'exjjérience. 

Eaâa»  pour  achever  de  réunir  ici  les  résultats  les  plus  nfoelf 
dcf  nonvenieni  f  nom  dirons  nn  mot  de  celui  que  peat 
prendre  un  corps  solide  libre,  lance  par  une  impulsion  primi- 
tive. Si  cette  impulsion  paââe  par  le  centre  de  gravité  da 
CDipo,  et  si  elle  est  la  senle  eanse  de  moAremeat  qnl  agisse 
sur  Inî,  il  prend  senleinent  nn  monrement  de  translation 
suivant  la  direction  que  cette  impulsion  lui  imprime ,  et 
Isvtne  ses  parties  semenrent  nnifermément  dans  ce  sens» 
paralleleaneal les  nnes  ans  antres,  arec nneyitcsseconminnei 
niaii  si  l'impulsion  ne  passe  pas  par  le  centre  de  gravité 
dacsrps,  il  prend  un  nsenrcnient  composé ,  i*.  d'un  monre* 
Mit  de  translation  uniforme  commun  à  tontes  ses  parties-^ 
a*,  d'un  mouvement  de  rotation  également  umlorme  autour 
ifon  axe  passant  par  son  centre  de  gravité,  mais  dont  la 
direction ,  dansTintérienr  de  sa  masse,  peut  Atre  variable  ou 
constante.  Dans  tous  les  corps  solides  on  peut  mener  trois 
droites  rectangulaires  entre  elles,  qui  sont  autant  d'axes 
de  lotatian  pentummê;  c^est-à-dire  que,  si  la  rotation  n 
commencé  k  se  faire  autour  d'un  de  ces  axes ,  elle  continuera 
toujours  autour  de  lui, pourvu  toutefois  que  le  corps  n'éprouve 
ni  résistance,  ni  choc,  qui  vimUS  troubler  la  liberté  que 
nous  avons  supposée  k  ses  monveniens.  Tons  ces  résoltats  se* 
démontrent  pai'  la  mécanique  mathématique. 

-Il         ■  '  II.  ■  —         I  ^ 

CHAPITRE  XII. 

Du  choc  des  corps. 

Jusqu'ici  »  pour  imiter  la  constitution  des  corps  solides , 
nous  avons  imaginé  des'  systèmes  de  points  matériels  liés 
•otrc  eux  invariablement  ;  mais  cette  ri|2jiJitc  absolue  ne  se 
rcacontre  point  dans  la  nature.  Xous  les  corps  qu  elle  nous 


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8o  PU  CHOC  DES  CpRPS. 

Q&re^  et  que  itoui  appelons  solides  »  peuvent  être,  jusqu'à 
un  certain  point,  comprimés  sans  se  d^nntr,  ni  changer  de 

constitution.  Ils  ne  font  que  céder  momentanément  sous 
l'effort  qui  les  presse;  et,  quand  cet  effort  cesse,  ils  reviennent 
&  leur  figure  primitive,  ou  au  m'oins  ils  s'en  rapprochent  à 
des  degrés  divers.  Cette  tendance  se  désigne  par  la  dcuoua- 
nation  à*éiaëlicilé>  Lu  corps  qui ,  aprt  s  la  compression, repren* 
drait  exactement  sa  figure  primitive,  serhit  paifaiUmmU 
élaatique  ;  il  ne  l'est  <\vl* imparfaitement  s'il  ne  revient  qu'im- 
parfaitement à  soit^piemier  état,  f^ous  examinerons  plus  tard, 
par  ^expérience ,  le  rang  que ,  sous  ce  rapport ,  il  faut  donner 
aux  diverses  classes  de  corps  naturels ,  et  la  cause  présnmahie 
deleurréactioa  élastique;  mais ,  pour  le  moment,  fidèles  à  la 
méthode  qne  nous  avons  adoptée  dans  ce  livre ,  nous  ne  vou- 
lons que  préparer  ici  des  notions  abstraites  sur  les  divers 
modes  possibles  de  constitution  que  les  sy  stèmes  malérieU 
peuvent  recevoir ,  afin  d'en  tirer  toutes  les  lois  générales  qui 
sont  de  ifcnples  conséquences  de  Tinertie,  et  ipii,  comme 
telles,  devront  se  réaliser  aussi  dau"*  les  corps  naturels,  (^uclie 
que  soit  la  complication  de  leurs  propriétés  accidentelles. 

L'absence  ou  l'existence  de  Télasticité ,  et  les  divers  degrés 
oii  elle  pt  u  t  exister  dans  un  svstèmc  malcriel ,  ont  une  gi  autle 
inHuence  sur  la  manière  dont  ce  système  reçoit  le  mouve* 
ment  ou  le  communique ,  quand  il  choque  d'autres  sj^stëmcs 
semblables,  ou  quand  il  est  choqué  par  eux.  Nous  allons  eia— 
luiuer  ici  les  cas  ex.trémcs  de  mollesse  ou  de  ressort  qui  corn» 
prennent  tous  les  autres.  Seulement ,  pour  plus  de  simplicité , 
nous  supposerons  que  les  systèmes  choqués  sont  des  sphères  ho« 
mogèojesdont  les  centres  se  meuvent  uniformément  sur  une 
même  ligne  droite ,  et  dont  tous  les  points  sont  nimplement 
trans'portés  parallèlement  à  cette  droite,  sans  aucun  mouve-  ' 
menldc  rotaliun.  Quelles  que  soient  lesvitesses  et  les  massesde 
deuxsphères  pareilles ,  elles  se  choqueront  néce&saireTueut,  &ur 
la  droite  même  ,  d'une  manière  symétrique  relativement  à 
toutes  les  parties  de  leur  masse  j  et  ainsi ,  il  ne  pourra  résulter 
de  leur  rencontre  qu'un  changement  dans  leur  meuvement  de 
translation ,  changement  qui  les  fera  avancer  ou  reculer  avec 


PU  CHOC  DES  CORPS*  8l 

unt  certaine  Yttesse;  c'est  là  le  seul  élément  que  npns  avons 
a  déterminer. 

Supposons  ù'aboïd  nos  deux  sphères  compressibles,  mai> 
ab&olament  dénuées  d'éla$ticité,et lancées  comme  nous  venons 
de  le  dire.  Alors ,  quand  elles  viendront  4  se.  joindre,  le  pre-« 
mier  effet  de  leur  clioc  muluel  sera  de  los  comprinier  Fuiie 
contre  l'autre,  jusqu'à  ce  qi^e  ^'uiipuUion  qu^^aumiait  ^ficune 
d^elles  se  soit  répartie  uniformément  d^ns  tout  TensemUle 
desdeu\  masses  j  et ,  quand  cela  aura  lieu  ,  la  compression 
I arrêtera.  Dcs-lors,  il  s'étabUra  une  vitesse  coiumuuc, -qui 
s'obtiendra  en  divisant  le  somme  des.qttan1ités  dç,  jçnouvement 
des  deux  corps,  avantle  choc,  par  la  sommede leurs  masses. 

Supposom,  par  exemple ,  qu  cp.preq^ipt  de  ^erl^ii^cs. quan- 
tités connues  pour  unités  de  vitesse  et  de-  mas^,  notre  pre- 
mière sphère  ait  3  parties  de  masse  et  S  de  vitesse ,  ce  qui  fait 
use  quantité  mouvement  exprimée  j>ar  24  ;  tandis  que  la 
seconde  aura,  seulemeni  1  JMUCtie  de  masse  .et  <4  àe  vitesse, 
ce  qui  donne  4  pour  la  qnantité  de  mouvement.  Çela  posé« 
si  ces  vitesses  suuL  dirigées  dans  un  laciiiC  sens  ,  la  sojume 
des  quantités  de  mouvement  ^ra  2Ôj  et  4  sera  la  &omme  des 
masses.  Ainsi  la  vitesse  commune  ,apr^s  le  choç'^ra  r}-  Pu  7. 
Ce  serait  seulement  ou  5,  si. les  vitesses  eussent  cié  dirigée* 
en  sens  contraire ,  parce  qu'il  jurait  iaiiu  employer  les  quan- 
tités de  monvement  comme  opposées. 

Les résiiltats  seraient  encore  les  mêmes,  si  les  deux  sphères, 
au  ILeude^e  mouvoir  eu  ligne  droite  ,  décrivaient  Tune  et 
Tautre ,  la  circonférence  d[un  même  cercle.  Ceci  fournit  le 
moyen  devérifier,  par  l'expérience,  les  indications  de  lathéo* 
rie,  en  suspendant  des  sphères  compressibles  à  dc^  iiis  trcs- 
iciag^  attachés  à  un  même  point  fixe  f  comme  des  pendules , 
et  les  écartant  plus  ou  moins  de  la  verticale  dans  un  même 
plaa^  puis  les  Liii^aut  rcLoiuber  enscijiblc ,  de  manière  qu'elles 
se  rencontrent  au  point  le  plus ba3  de  leur  course,  et  me&urant 
ia  nauteur  911  elles  remontent  ,1  après  le  choc>  de  l'autre  côte 
àe  la  verticale.  Car ,  ces  hauteurs  une  fois  connues ,  la 
théorie  du  mouvement  pendulaire  donnera  la  vitesse  de  pro- 
jection qu'elles  exi^t)  et  de  mêmê^  d'après  l'écart  primitif 
ToMEl.     "         '    ,  6 


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£^  DU  CHOC  D£a  LOEPS» 

donné  9m  deuY  maMOf ,  on  connattrft  les  vitesses  iaHni- 

m 

duelies  que  chacune  d'elles  avait  en  arrivant  au  point  le  plus 
bas  de  sa  course ,  par  conséquent  à  l'instant  ou  le  choc  a  eu 
lieu.  €es  hauteurs  se  mesurent  par  le  moyeu  d'une  diTiM 
circulaire  parallèle  au  plan  dans  lequel  on  opëre  les  mon- 
vemens.  D'nc  reste  plus  qu'à  choisir  des  corps  qui  se  rappro- 
chent M  plus  poisible  de  Tétai  purement  compressible  et  noa 
élastique  que  nous  avons  supposé.  On  emploie  ordinairement 
pour  cela  des  boules  de  terre  glaise  humectées  et  bien  pétrin 
qui  répondent  en  effet  asses  à  ces  conditions.  On  p»r- 
rail  de  même  y  employer,  et  peut-^tre  avec  plus  d*avanta^, 
des  boulèl  de  farine  hunude  etmalaiée,  qui  sont  pre&^ue 
totalement  dénuées  de  réssort*  * 

Dans  ces  exemples,  la  communication  du  mouvement,  et 
ta  répartition  égale  dans  la  masse  totale,  exigera  un  certaia 
tertips,  ler^uel  sera  d'autant  moindre  que  las  corps  seront 
Hioiiis  compres&iLlfS  ,  cVsl-k-dire  phas  di$tÊ.  On  peul  conoe<- 
voir,  comme  limite  ,  un  degré  de  coiupressibilité  si  faible 
què  ce  phénomène  s'opérerait  dans  un  temps  inappréciable. 
Ce  serait  le  cas  des  corps  que  f  on  pourrait  appeler  parfaùt' 
mené  dun  ei  non  élastiques.  La  supposition  d'une  incom- 
pressibilité absolue  non-sculttttent  n'est  point  réalisée  dans 
la  nature  ,  mais  n'offrirait  aucun  moyen  de  concevoir  la 
communication  du  mouvement. 

Donnons  mainteilant  k  nos  dèuit  sphères  une  compressibir 
lité  et  une  élasticité  parfaite;  supposons  d'abord  qi/cUes  se 
choquent  muluellemeut  en  sens  contraire  avec  des  masses  et 
des  vitesses  égales.  Dans  ce  cas,  dès  qu'elles  se  toucheront , 
elles  s  arrêteront  l'une  Tautre ,  puisque  tout  est  égal  -,  le  point 
de  leur  premier  contact  sera  la  limite  de  leur  course,  et  elles 
emploieront  leur  force  à  se  comprimer  mutuellement  jusqu'à 
ce  qu'elle  soit  tout-à-fait  éteinte.  Cet  efibrl  raccourcira  leufs 
diamèfreMlaiis  le  sens  du  choc  et  allongera  les  diamètres  pcr^ 
pendiculaires  ,  de  manière  è  changer  les  deux  sphères  en  deux 
'  ellipsoïdes  applatis  au  point  de  contact;  maïs  une  fois  tonte  la 
force  du  choc  ainsi  usée ,  chacun  de  ces  ellipsoïdes  élastiques  ne 
débandera  pour  reprendre  la  forme  de  sphère ,  en  reprodku- 


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Iftût  exactement  les  iiuèmes  etforts  qui  l'av  aient  comprima-; 
etffDit  que  Toa  eavÎMge  cette  rcstilulioncomiiie  opérant siu* 
]e  point  de  contact  suppoté  &ze ,  on  craune  ae  transmettant 
d'une  des  sphères  à  l'autre  ,  il  est  visible  qu'après  la  restiluliou 
Hia'^wi*  ^hère  &era  repoussée  en  sens  contraire  de  son  mouve- 
ttmt  «(Tant  le  choc»  et  avec  nue  vîteM  ëgale  à  celle  qu'elle 
avait  en  s'y  présentant.  Maintenant,  si,  an  Ken  de  supposer 
kl  deaxc<»pi  choqiftéi  égaux,  on  leur  suppose  des  masses  et 
dM  irîteiiee  qodcoBqucs,  il  est  clair  qu'ilsne  se  comprime* 
font  mntvMlemcnt  que  jusqu'à  ee  qu'ils  soient  arrivés  k  une 
égale  répartition  de  vitesse  ,  comme  cela  avait  lieu  dans  les 
eorpe  âmpleiiwnt  coflaipressiUes)  d'oà  il  suit,  que  chaque 
«erpa  n'osera  dans  ta  compression  qné  l'excës  de  sa  vitesse 
^noàitive  sur  la  vitesse  commune  qui  :»Vi;ii>iii  ait  dans  Tétat 
fccoBpressihilité;  après  quoi  sa  réaction  élastique  hn  rendra 
Is  même  diiifrence ,  en  sens  contraire.  Ainsi  il  ne  loi  restera, 
endéfintlii' ,  que  Texcès  de  la  vitesse  commune  iur  cette  por- 
tion de  vitesse  perdue  et  restitaée. 
Fe«r  appliquer  ce  résnhat  reprenons Fesemple  numérique 

que  nou>  avons  calciTle  plus  haut  pour  les  corps  compressibles, 
et  supposons  les  deux  vitesses  dirigées  dans  le  même  sens. 
Dins  ce  cas  nons  avws  va  que  la  vitesse  commune  aprè» 
le  choc  est  7;  donc,  si  nos  sphères  sont  âaftiques,  la  première, 
qui  avait  pour  vitesse  usera  dans  la  compression  8 — 7  ou 
I  de  vitesse)  et  le  reprenant  en  sens  contraire  après  lechoc, 
il  ne  hii  rtstem  que  6.  Galcolant  de  mdme  ponr  Tautre  sphëre 
qui  avait  seulement  4  de  vitesse,  elle  usera  dans  la  compres- 
mon  4 — 7  on  I|  et  les  repran^nleniuileen  sens  contraire , 
file  se  tronvata  snroir  ponr  vitesse  définitive  ^4*3  on  lo.  De 

sorte  fjuc  I('sdeu¥  sphères  se  mouvront  encore  dans  le  même 
sens  après  lechoc,  mais  l'une  plusleatemeutet  i^autreplus  vite 
qn'eapamvant.  Le»iémevaisonneaMntftitveieqae,itlesdeax 
corps étaienteganic  en  masse,  et  l'un  d'eux  en  repos,  l'autre  en 
mouvement ,  celufCi  sérail  ramené  au  repos  après  le  choc  et 
i*autre  prendrait  an  vitesse  tont  entière.  On  peut  vérifier  cet 
idsnitats ,  an  moios  par  approximation  ,  en  substituant  , 
dans  l'appareil  pendulaire  p  avx  houles  de  tsrra  glaise  des 


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84  BtJ  CHOC  DES  CORP$. 

boules  d'ÎTotre  bien  •pbtfriquês  et  bomgenet ,  ckast  Tâti ti* 

cité ,  sans  être  parfaite  ,  est  au  moins  trës-çrande.  Si  plu- 
sieurs boules  pareilles  sont  suspendues  âiaai  en  contact  sur 
une  même  file ,  et  qu'ayant  écarté  la  pcemière  de  la  Terti* 

cale  ,  on  la  laisse  retoiiihcr  sur  les  autres  ,  la  dernière  seule 
part  y  et  iouLc^  les  in  ter  luecUair es  restent  eu  repos  «  ^mmtt 
rindique  encore  la  théorie.  ^ 

De  même  que  nous  avons  considéré  le  choc  de  deux 
sphèrcii,  ou  pourrait  considérer  celui  de  deux  corps  de  ibrme 
quelconque;  les  principes  seraient  les  mêmes ,  maie  la  coo-^ 
plication  du  problème  serait  beaucoup  pins  grande  parce  qu'il 
faudrait  uetiTaujier  les  poiuts  de  rencontre  des  corpj»  et  la 
direction  de  leur  compression.  Le  senlemnpie  qne  nous  nous 
bornerons  k  donner,  danscefsttre»  est qelui d'une spbm 

qui  tombe  sur  nn  plan. 

D'abord ,  sill  on  suppose  le  plan  bori«ontal  et  Télasticité 
des  deux  corps  parfaite  »  il  est  évident  que  la  spbèse  recevra. 

par  la  réaction  après  le  choc  une  vitesse  égale  à  celle  411  tiie 
avaxt^à  Finstant  oii  elle  a  toiicbé  le  plan  ;  et  ainsi  cette  réac- 
ti<»n  devrait  la  £aùre  rentonter^daiis  le  vid«,à  la  bauteur  piécisa 
d'où  elle  a  commencé  à  tomber.  Toutefois ,  quelles  que  soient 
les  substances  employées  à  Tcxpérience,  le  . retour  u'aUemt 
jamais  ce  terme,  tant  à  cause  de  Ujréiist^ace  de  i'air,  qu'à 
cause  de  rîmparfaite  élasticité.  Maintenant  ,  si,  an  lieu  de 
supposer  le  plan  horizontal,  ou  le  tiuppose  incliné,  la  spkere 

doit  évidemment,  après  sa  réaction  t-^)**^^'^  en  iSaisant  avec 
le  plan  le  même  angle  qu'avant  sa  ebute,  et  t'est  en  effet 

ce  qu  uii  observe  dans  le  premier  moment  ^  car  bientôt  la 
pesanteur  a^fissant  sur  le  mttbile.,  ie  ramène  graduellement 
vers  la  terre  en  lui  faisant  décrire^une  parabole.  Ceci  fournît 
même  \m  moven  fort  élégant  pour  démontrer  aux  yeux  les 
lois  du  uiouvcmeut  des  projectiles,  eu  laissant  ainsi  tomber 
nne  bille  d'ivoire  sur  un  petit  tambour  de  ptfrcb'emin  hiea 
égBlj  fortement  tendu  et  incliné  diversement  sur  rborisoR. 
Car,  en  suspendant  sur  la  route.de  la  bille  ,  une  suite  d'an- 
neaux à  travers  lesquels  son  mouvement  la  conduise ,  laaé- 
rie  de  ces  «onesuix  rendra  la  parabole  sensible  aux  yeux^ 


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Du  CHOC  DES  cArPS.  85 

« 

La  loi  de  commoaicatton  de  moavemeat  que  nous  avons 
développée  dans  ce  chapitre  est  trës-génërale  ^elle  ne  s'ap^ 

pliï£ue  pas  seulement  au  choc  des  corp^,  iuais  à  la  repar— 
titioii  de  toutes  les  forces  imagiaabies,. entre  les  masses  sur 
laeiiaellet  on  les  fait  agir.  Ainsi ,  tont  corps  qui  en  tire  ou  en 
presse  un  autre,  est  pareillejnent  tiré  ou  pressé  par  lui.  Si 
l'on  presse  une  pierre  av  ec  le  doigt ,  le  doigt  est  pressé  aussi  par 
Ift  |iieiTe  ;  èi  le  cheval  qui  tice  un  fardeau  par  le  moyen  d'une 
corde,  est  tiré  également  par  lui,  puisque  la  corde  qui  les 
îomt  est  également  tendue  dans  un  sens  et  dans  Tautre  ,  et 
tend  également  à  les  rapprocher  par  sa  force  de  traction.  De 
même  ici ,  dans  le  choc  des  corps ,  un  d'eux  ne  peut  commu-> 
niquer  le  mouvcmeut  à  Tauti  c  >aus  en  perdre  lui-iuèuie^  re- 
change n'est  pas  efitre  les  vitesses ,  mais  entre  les  quantités 
de  mouvement.  La  même  réciprocité  a  lien,  en  général,  dans 
toute:»  lc5  actions  <j  LU' nous  ]:>:■(  >ente  la  nature.  L'auaaut  cjui 
attire  le  fer,  est  attiré  par  iui ^  ia  terre  attire  la  lune  et  est 
attirée  par  elle.  La  pierre  qui  tombe  ^st  attirée  et  déplacée 
par  la  terre  qu'elle  attire  et  déplace  à  son  tour ,  quoique 
d  une  quantité  si  petite ,  à  cause  de  son  peu  de  mas6e^  qu'qn 
ne  peut  l'apercevoir.  C'est  ce  résultat  universel  que  Newton 
.  m  énoncé  comme  une  loi  générale  de  la  nature,  en  disant  que 
ia  réaciion  eU  tau^our^  égale  et  contraire  à  Vaction, 

CHAPITRE  XUI. 

Dm  mouvemens  dès  liquides  incompressibles. 

Les  molccuirs  matérielles  qui  composent  les  liquides  étant 
considérées  isolément  les  unes  des  autres ,  sont  soumises  aux 
^  mêmes  lois  de  mouvement  qui  régissent  les  simples  points 
matériels.  Mais ,  lorsqu'une  masse  liquide  est  limitée,  en  cer- 
taines parties ,  par  les  parois  d'un  vase  susceptâ>le  de  rési^ 
taoce,  les  mouvemens  des  particules  sont  gênés  par  cette 
résistance  qui  les  empècUe  de  passer  outre  ;  et  il  en  ré- 
aalte  plusieurs  conditions'  générales  de  mouvement  qui 
appartiennent  à  toute  la  masse.  Néanmoins, dans  ce  casménie, 
la  iiiobiUlé  dei>  particnlcô  le^  uues  parmi  les  autres,  leur 


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86  dIs  MovviciitifS 

permet  de  prendre  une  infinité  fie  mon^emeiis  propre^ ,  qui, 
pont^ant  éifé  occaiionn^s  par  des  catuei,  même  très-lé^res, 

donnent  an  caîetil  général  de  ces  phénomènes  une  compli- 
cation ine&tricable.  AoMi  les  quettionf  qne  fon  a  jnsqn'i 
présent  réflôlaes  Tont  été,  pour  la  plupart,  à  Taîde  de  con^ 
«îderationsparticalières  ,  qui  en  liînif  aient  l'énoncé  de  telle 
aorte  qu'on  ait  pu  les  attaquer  directement.  Nous  alloua  in- 
diquer ici  ,  en  abrégé ,  quelques-uns  dea  rëtultatâ  que  Ton  eti 

parvenu  ainsi  à  dérouvrir. 

Jues  plus  importans ,  par  leur  utilité,  rapportent  an 
monyement  d'nn  liquide  pesant  qui  s'écoule  d'un  vase  solide 
par  un  orifice  d*une  fémé  et  d'une  grandeur  donnée ,  pereé 
au  ibnd  du  vase  ou  dans  ses  parois.  Pour  analyser  la  manière 
dont  ce  mouvement  s'opère,  isolnw  par  la  pensée  «ne  tnacke 
liorisonta1elrès**mînce ,  située  à  une  hauteur  quelconque  dans 
la  masse  liquide,  et  considérons  les  forces  qui  agissent  sur  elle. 
D'abord  elle  est  sollicitée  de  haut  en  bas  par  son  propre  poids; 
et ,  si  la  forme  du  vase  était  eiaictemenl  cylindrique  ,  et  que 

son  fond  fut  entièrement  ouvert,  elle  tomberait  librement, 
en  vertu  de  cette  seule  iorce,  sans  être  aucunement  inÛaen» 
cée,  dans  sa  cfaute^par  les  concbes  supérieures  ou  infi^rievres , 
qui  partant  du  repos,  en  même  temps  qu'elle  ,  et  étant  éga- 
lement soUicitces  par  la  pesanteur ,  auraient  à  chaque  instant 
des  vitesses  exactemeiit  é^iales  ^  la  sienne*  Biaisa  lorsque  l'o'n— 
verture  pratiquée  dans  le  vase  n'est  que  partielle,  ce  qui  est 
le  cas  ordinaire ,  cette  indépendance  de  mouvemens  n'a  plus 
lieu  y  parce  que  ks  molécules  liquides  qui  composant  chaque 
couche  horitontale,  étant  une  fois  descendues  jusqu'au  ni-> 
veau  de  rorificcy  ne  peuvent  pas  s'ccouicr  stmultancmeut,  ni 
Aussitôt  qu'elles  y  arrivent  5  et  ce  retardement  réagit  sur  le 
mouvement  des  couches  supérieures.  Alors  chacunede  celles- 
ci ,  outre  sa  tendance  propre  k  descendre,  est  sollicitée  par  la 
*  diâërence  desforces  motricesqu'exercent^sur  ses  deoji  surfaces, 
las  portions  inférieures  et  supérieures  du  reste  de  la  masse  en, 

Dnouvement  ;  et  c'est  la  combinaison  de  toutes  ces  forces  qui 
détermine  iemouvement  réel  qu'elle  peut  prendre.  £a  outre, 
si  le  vas^  n'est  pas  cylindrique  dans  toute  sa  hauteur,  il 


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DIS  UQUIPKS  HrCOHPECSSIBlKS.  87 

faat  qae  du^e  tnuich«  hori«onUle ,  conftdérëe  dan»  l'en* 
foublé  de  ses  particules ,  se  moule ,  pour  ainsi  dire  ^  sur  cha-> 

Clin»  des  sections  du  va«e  qu'elle  traverse  ,  et  qu'ainsi ,  étant 
incompressible,  son  épaisseur  verticale  diminue  ou  augmente 
à  mcsare  que  le  rase  s'élargit  ou  se  rétrécit»  Cela  ne  peut  ^as 
se  faire  :»ans  que  quelques-unes  des  particules  n'éprouvent  des 
déplacemens  dans  le  sens  horizontal.  £niin» elles  en  éprouvent 
séccssatrement  de  tels  q«and  ^lles  arrivent  près  de  l'orifice , 
stfon  peut  les  rendre  sensibles  dans  un  vase  transparent , 
en  mêlant  à  Teau  qui  s'écoule,  quelques  petits  cprps  opaques, 
à  pm  près  de  mêpie  densité  qu'elle  ^  par  exemple  ^  des  glo- 
bales de  rÀîne  ou  de  cire  à  cacbeter  pilées  |  car  ces  globules , 
à  cause  de  l'égalité  de  densité,  nageant  panai  les  uioitcules 
de  l'eau ,  presque  avec  autant  de  liberté  que  ces  molécules 
ellciHDiémes  /  les  mouvfmens  qu'ils  prennent ,  et  les  direc* 
tinns  qu'ils  suivent,  iiiiîifjuenl  à  Tii-il  le  sens  dos  cnuians  qui 
se  forment  ,  et  par  lesquels  ils  sont  entraînés.  Or  ,  on 
voit  ainsi  qae  de  tels  courans  existent  en  effet  près  de  l'ori* 
fice  d'écoulement  ;  et  même  si  l'orîfîce  est  formé  par  un  aju- 
tage rentrant  ,  comme  le  montre  la  fig.  54  >  on  voit  les 
globules  indicateurs  remonter  aussi  du  fond  du  vase  pour 
rstonmer  au  point  de  sortie.  En  général ,  même  lorsque  l'on- 
fice  est  percé  dans  une  paroi  mmce ,  les  molécules  qui  s'en  ap* 
procbent  convergent  vers  lui  )  de  manière  que  la  veine  fluide , 
après  sa  sortie ,  va  se  rétrécissant  jusqu'à  une  certaine  dis» 
l^nce  du  vase  ,  Jig.  55  ,  ce  qui ,  vu  l'inconipressibilité  des  ^ 
particules  y  ne  peut  avoir  lieu ,  sans  que  celles  d'une  mênie 
trancbe,  ne  se  quittent.  Mais  lorsque  la  (brme  du  vase'est  k  peu 
près  cylindrique,  ou  lorsque  la  hauteur  de  Tcau  est  Ucs-grande, 
comparativement  à  la  diiTérence  de  largeur  des  tranches  bon- 
tantales,  ce  qui  accroît  la  force  comprimante ^  les  vitesses 
borixontales  des  jiarticules  lu^uides,  deviennent  très-petites, 
comparativement  à  leurs  vitesses  verticales;  et  ces  dernières 
sont ,  à  tres-peu  de  cbose  près ,  égaies  entr'elles  pour  toutes 
les  molécules  d'une  même  tranche  j  de  sorte  que  le  cas  idéal 
d'une  égalité  tout-à-fait  conipictc ,  doit  être  comme  la  li- 
mile  de  ceux  ^ ue  l'expérience  réalise  ^  et  doit  consequem-» 


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83  .  DES  MOUVEMENS 

ment ,  dans  les  circonstances  que  nons  avons  admises ,  don* 

ner  des  résultats  peu  cloigiic^  la  veritt*.  Cette  considération 
particulière,  introduite  dans  le  calcul,  le*siixipliiie assez  pur 
qu'on  puisse  en  développer  toutes  les  conséquences  ;  et  de  là 
se  dcdiiisrnt  Its  lois  suivante»,  que,  pour  siiuplifier  ,  nons 
nous  bornerons  à  énoncer  pour  le  cas^  ordinaire  oii  Torifice 
d'écoulement  peut  êtrp  considéré  comme  très-petit ,  compa- 
rativement atiiE  dimensions  de  la  masse  d^eau. 

Lorsque  Téau  ou  un  autre  liquide  parfait  s'écoule  d'un 
vase  par  un  très-petit  orifice,  en  Vertu  de  son  poids  seul ,  et 
sans  qu*aucune  pression  étrangère  soit  appliquée  sur  sa  sur- 
face ,  la  vitesse  du  liquide ,  à  sa  sortie  ,  est  îa  iiitme  que  celle 
d'un  corps  pesant  qui  serait  tombé,  en  chute  libre,  depuis  la 
surface  supérieure  )usqu*au  niveau  de  Torifice.  Ce  résultat , 
découvert  par  Torricelli  ,  est  vrai  encore  ,  lorsque  la  surlace 
supérieure  et  la  surface  de  Torifice  éprouvent  des  pressions 
étrangères  égales  entrMles. 

Pendant  l'écoulf^ment ,  rîiaqur  point  de  la  masse  fluide  e(  des 
parois  du  vase  éprouve  une  pression  sensiblement  égale  au 
poids  de  la  colonne  fluide  située  au-dessus  de  son  niveau,  plus 
IVxcès  des  forces  ctran gères  qui  peuvent  être  appliquées  à  îa 
surface  supérieure.  Cette  pression  se  trouve  ain&i  à  chaque 
*  instant  la  même  que  si  le  liquide  n'était  pas  en  mouvement. 
C'est  elle  qtii  imprime  aux  particules  effluentes  leér  vitesse  ^ 
mais  elle  ne  la  leur  donne  toute  entière  que  lorsquVlle  a  pu 
agir  sur  elles  pendant  un  certain  temps  ;  car  il  faudrait  que 
son  énergie  fî&t  infinie  ,  pour  produire  une  vitesse  finie ,  par 
une  action  absolument  inslanianée.  Aussi  le  mouv* m  ni  c 
projection  des  molécules  qui  sortent  par  Torifice  est-il  d*abord 
insensible  et  comme  nul ,      il  n'acquiert  sa  vitesse  corn- 
plette  (ju'apri'S  un  teiiaui  leinj^s  très-court,  il  est  vrai  ,  mais 
'  pourtant  appréciable.  C'est  ce  dont  on  peut  aîsemciît  s'as- 
surer en  observant  l'écoulement  de  l'eau  par  un  orifice  dont 
la  direction  ne  soit  pas  absolument  rerticale  ,  Jig.  56.  Car 
alors  les  molécules  ,  après  leur  sortie  ,  étant  sollicitées ,  à  h 
fois  par  la  pesanteur  et  par  la  vitesse  de  projection  qu'elles 
ont  reçue  k  leur  émergence ,  doivent  décrire  dans  le  yli^ 


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DES  LIQUIDES  INCOMPRESSIBLES*  89 

une  parabole  et  dans  Tair  une  courbe  balistique  ordiuaire  \ 
dont  Vampliittdë  de  jet  variera  avec  la  vitesse  de  projection  ; 
tellement  que  l'on  peut  juger  de  Tune  par  rautre.  Or  ,  en  | 
effet ,  lorsqu'on  répète  rexpérience  *  on  voit  Famplitude  ^ 
d'abord  insensible,  augmenter  pen  à  ^>eu  jusqu'à  un  maxi- 
mum qu'elle  n'atteint  qu'après  quelques  instans.  ^ 
Les  Jois  précédentes  s'appliquent  également  au  cas  ou  le 
Tase  se  vide  graduellement  à  mesure  que  feau  s'écoule,  et  au 
€as  oii  l'on  entretient  le  niveau  à  une  hauteur  bonstante  par 
Paddition  continuelle  de  nouveau  liquide.  II  est  bien  facile 
de  les  vérifier  par  l'expérience ,  surtout  dans  ce  dernier  cas* 
Car  la  pression  exercée  sur  l'orifice-  étant  alors  constante , 
la  vitesse  d'écoulement  le  devient  aussi  5  cette  vitesse  est 
donnée  d'après  la  hauteur  de  l'eau  au-dessus  de  l'orifice , 
on  sait  donc  combien  de  pieds,  ou  de  mëtres%  elle  fait  par- 
courir par  seconde.  En  miilliplianl  ce  nombre  par  la  surface 
de  l'orifice ,  on  connaîtra  le  volume  du  cylindre  d  eau  qui 
sort  ainsi ,  en  une  seconde  de  temps  ;  et  on  aura  de  même  le 
volume  qui  s'écoulera  ,  en  un  temps  quelconque  donné.  Il  n'y 
a  donc  qu'à  mesurer  la  quantité  réellement  écoulée  dans  le 
même  temps ,  et  comparer  ces  deux  résultats  entre  eux.  Or , 
on  trouve  constamment  que  ce  dernier  est  le  plus  foible. 
La  différence  tient  à  la  contraction  de  èa  veine  Jluide.  Si  l'on 
considère  le  filet  qui  part  du  centre  de  l'orifice  conimç  un 
axe  curviligne  et  central  de  la  veine  ,  les  sections  faites  dans 
la  veine  per])cndiculaircmcnt  à  cet  axe  vont  d'abord  en  dimi- 
nuant de  grandeur  depuis  l'orifice  même  jusqu'à  un  certain 
terme  que  Ton  appelle  la  section  contractée  ,  après  quoi  la 
forme  de  la  veine  rcslr  quelque  temps  permanente  j  et  enfin 
elle  s'élargit  en  gerbe  en  se  mêlant  à  l'air.  Or ,  le  liquide  étant 
incompressible ,  l'inégalité  des  sections  suppose  nécessaire- 
ment une  inégalité  de  vitesse  entre  les  diverses  particules 
qui  coniposeut  chacune  d'elles  ,  puisque  le  système  général 
de  ces  particules  ne  pourrait  jamais  se  rétrécir  simultané- 
ment ,  an  lieu  qu*tl  le  peut  successivement ,  l'accélération 
des  vitesses  faisant  passer  dans  un  temps  donné  une  égale 
quantité  dc  liquide  daos  un  plub  petit  espace.  £n  efièt , 


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t 

90  DBS  MOVTVMBlfi 

c'est  ainsi  le  fMaamene  s'opère.  Les  molécules  qni 
puient  des  bords  de  l'orifice  ont  d'abord  une  Titesie 

moindre  que  celle  du  centre.  Leur  jtiou vcnuMit  s'accélërc  à 
mesure  elles  s'approchent  de  la  section  contractée  ;  enfin 
à  cette  section  y  la  vitesse  de  tous  les  points  depuis  la  snriace 
jusqu'à  l'axe ,  est  partout  la  même  et  sensiblement  conforme 
à  celle  qui  se  conclut  par  le  calcul  d's|irës  la  iiauteur  , 
ainsi  que  M.  Hachette  l'a  soigneusement  constaté.  On  voit 
donc  que ,  dans  les  applications ,  la  section  contractée  est  le 
véritable  oriiice  auquel  on  peut  appliquer  avec  plus  cle  réa- 
lité les  lois  obtenues  par  la  considération  du  parallélisme  des 
tranches.  Cest  aussi  ce  que  Ton  fait  dans  les  expériences  ,  et 
Tusage  en  peut  être  légitimé  par  une  épreuve  directe;  car  si 
l'on  adapte  au  vase  un  ajutage  exactement  égal  en  gran- 
deur et  en  forme  à  la  portion  de  la  veine  fluide ,  comprise 
entre  l'orifice  et  la  section  contractée ,  le  produit  d'écoule- 
ment ne  change  pas  »  non  plus  que  la  contraction  ,  quoique 
la  section  contractée  soit  réellement  devenue  l'orifice.  Cet 

accord  prrinot  de  déterminer  la  contraction  de  la  veine 
indirectement,  mais  toutefois  avec  plus  d*eiuctitude  que 
par  la  mesure  immédiate  de  la  section  contractée.  Car  il  n'j 
a  qu'à  mesurer  la  quantité  absolue  de  l'écoulement  obtenu 
en  un  temps  donné | par  chaque  orifice,  sous  une  pression 
constante,  et  la  comparer  à  celle  que  la  loi  de  Torricelli  de-» 
vrait  donner  d'apr^  la  hauteur  du  liquide ,  et*  l'aire  de  l'o- 
rifice employé.  Si  1  on  divise  le  premier  de  ces  résultats  par 
le  second  I  on  aura  une  fraction  qui  exprimera  la  propor- 
tion  de  l'aire  de  la  section  contractée  relativement  à  1  aire 
de  l'orifice;  ou  ce  que  l'on  nomme  ,  pour  abréger  ,  la  cor?- 
iracUon,  L'exactitude  de  cette  méthode  vient  de  ce  qu'elle 
substitue  à  la  mesure  immédiate  des  dimensions  de  la  veine , 
celles  du  temps  et  du  produit  de  récoulcuiriir  qui  peuvent 
s'obtenir  avec  une  précision  indéâoie  en  prolongeant  les 
observations. 

L'appareil  le  plus  commode  pour  ce  genre  d'e^pénenccf 
est  une  grande  cuve ,  dans  les  parois  de  laquelle  on 
adapte  des  plaques  métalliques  très-*minces ,  percées  de 


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DES  LIQUIDES  INCOMPRESSIBLES.  ÇI 

trovu  de  diverses  figare»  et  de  difftérentet  grandeurs , 

s'ouvrent  et  se  ferment  îiistaxitanément ,  par  le  mouvement 
d'une  plaque  >  glissant  dans  une^  coulùse  sur  la  paroi 
même.  On  remplit  celte  caye  d'ean ,  on  ,  en  général ,  du 
liquide  que  Ton  vent  observer  ;  puis  afin  de  maintenir  la 
constance  du  niveau,  on  fait  arriver  horizontalement  à  !a 
hauteui'  fixée  nn  courant  continuel ,  et  Ton  fait  de  l'autre 
c6té  de  la  cuve  à  la  même  liantenr ,  ime  large  onvertnre 
qui  donne  au  liquide  une  libre  issue  dès  qu^il  tend  à  dépasser 
le  point  auquel  on  veut  le  maintenir.  Afin  d'obtenir  de  I41 
régularité  dans  les  phénomènes ,  il  faut  employer  des  quan» 
tiivi»  de  liquides  assez  cousidérablcs  pour  que  l'uniformité 
de  l'écoulement  puisse  s'établir  et  se  maintenir  avec  stabi- 
lité. Alors ,  dit  Hachette  9  qui  a  fait^  sur  ce  snjet,  un 
grand  nombre  d'expériences  ,  si  le  liquide  qui  s'écoule  ,  est 
diaphane,  si  c'est  de  l'eau ,  par  exemple  ,  la  portion  de  la 
veine  qui  n^est  pas  encore  désunie  par  le  mélange  de  l'air  » 
offi-e  absolument  l'apparence  d'un  cristal  bien  pur.,  dont  les 
formes  géométriques  peuvr'oi  être  défiuies  et  mesurées  avec  la 
netteté  la  pins  par£ute.  Quoique  les  molécules  liquides  se 
succèdent  rapidement ,  comme  elles  sont  continues  et  homo- 
gènes ,  elles  paraissent  dans  un  repos  absolu.  Quelle  que  soit 
la  forme  de  Torifice  ,  la'courbe  décrite  par  le  filet  central , 
est  toujours  la  même  et  ne  diffère  pas  sensiblement  de  la  pa^ 
rabole  due  à  la  différence  de  niveau.  Mais  tous  les  autres  élé- 
mens  de  la  section  contractée  ^  vmrient  avec  les  ciramstances 
particulièires  de  l'expérience ,  telles  que  la  forme  de  l'orifice , 
sa  f;raii(JcLir  ,  la  iiauteur  du  liquide  ,  etc.  Ou  est  loin  de  $a\  oir 
embrasser  ces  modifications  dans  des  lois  générales  ^  toutefois 
l'influence  de  chacune  d'elles  a  été  étudiée  par  M.  Hachette  t 
et  l'ou  en  peut  voir  le  détail  dans  son  Mémoire. 

On  sait  que  certams  corps  plongés  dans  un  liquide  s'y 
mouillent ,  tandis  que  d'autres  ne  s'j  mouillent  potnt.  Le 
premier  cas  indique  une  adhésion  entre  les  particules  du 
liquide  et  du  corps  qu'il  mouille.  C'est  donc  là  une  nouvelle 
force  qui  peut  infiuer  sur  les  phénomènes  de  l'éconlement  ^ 
tjels  que  les  calcule  la  théorie.  Aussi  ^  noua  dirons  plus  loin  > 


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q%  D£S  MOirVKMBlfS  , 

im  mot  èe  ces  effets ,  quand  nous  ne  considérerons  plus  In 

corps  d'une  manière  abstraite  et  mccann^ue ,  mais  avec 
toutes  les  propriétés  dont  ils  sont  doués  dans  la  nature« 

Est-*ce  à  cette  cause  ou  k  de  simples  réactions  mécamques , 
ou  tout  à  la  fois  à  ces  deux  circonstances  (|ue  sont  dues  les 
variations  considérables  que  Ton  observe  dans  la  quantité 
de  l'écoulement  par  des  ajutages  de  diverses  formes»?  Ayant 
percé  un  orifice  plan  dans  une  portion  de  paroi  mince  et 
plane  ,  Jlg.  5j  ,  et  observé  la  dépense  en  un  temp  donué, 
courbes  cette  paroi  et  replaces-la  :  si  elle  est  devenue  concave 
vers  le  liquide ,  fig.  58 ,  le  produit  sera  plus  grand  ;  si  elle  est 
convexe, Jlg.  5^^  il  sera iaûiudre.  Il  suffit  même,  pour  pro- 
duire deschangemeq;  considérables  y  que  les  bords  de  l'orifice 
soient  un  peu  redressés  hors  de  son  plan  60,  de  manière 
à  lormer  une  sortede  tuyau  pyramidal  très-court  ABCD ,  dout 
la  base  AB  s'adapte  exactement  à  une  ouverture  percée  dans 
la  paroi  plane/Si  d'abord  on  pUce  cet  ajutage  de  manière  que 
ses  lèvres  soient  saillantes  au  dehors  du  liquida  ,  la  dépense  en 
un  temps  donné,  sera,  je  suppose  ,  comme  loo  ;  mais  si  on  fe 
retourne  sur  sa  base ,  de  manière  que  la  saillie  soit  en  de- 
dans ,  la  dépense  sera  réduite  k  71;  et  la  réduction  peut 
devenir  plus  forte  encore  ,  en  employant  ainsi  des  tubes 
cylindriques  d'un  calibre  tres-étroit.  M.  Hachette  a  fait  surce 
sujet  beaucoup  de  recherches  intéressantes  et  instructives. 

Nous  avons  vu  plus  haut ,  que  la  veine  liuide  qui  sort 
d'un  orifice  quelconque  ,  décrit  dans  Tatr  une  parabole  dé* 
«terminée  par  la  direction  et  l'ensemble  de  la  pression  qui  la 
projette.  Cette  parabole  devient  une  ligne  droite  ,  si  i'urifice 
est  horisontal  ^  et  le  liquide  descend  ou  monte  selon  que  la 
pression  «'y  trouve  dirigée  de  haut  en  bas,  ou  de  bas  en 
liant.  Pour  réaliser  ce  dernier  cas  ,  concevez  un  vase  verti- 
cal ABCiy ,  fig,  61 ,  communiquant  par  sa  base  à  uu  canal 
horisoiktal  BC,  percé  à  sa  surface  supérieure  d'un  petit  trou  O 
'de  forme  quelconque.  Si  l'on  remplit  d'eau  le  vase  et  le  ca- 
nal, et  que  Ton  débouche  ensuite  ronlice  O,  le  liquide 
jaillira  verticalement ,  et  l'on  aura  le  phénomène  ^i  connu -des 
jâis  d*eau,  La  force  d'impulsion  en  O  sera  égale  à^la  vitesse 


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DES  LIQUIDES  IVCOHPAISSXBLSS.  93 

qu'un  corps  p€i»ant  acquerrait  en  chute  libre  s  il  loruLait  de- 
puis la  surface  supérieure  AD  du  liquide ,  jusqu'à  la  hauteur  * 
de  l'onfice ,  ou  plus  exacteiuent  jusqu'à  celle  de  la  section 
contractée.  Cette  force  est  précisément  celle  ijuii  faut  pour  • 
faire  remonter  les  molécules  liquides  jusqu'au  niveau  de  la  ' 
turfacé  supérieure.  Telle  serait  donc  la  hauteur  iu  |et  ilads 
le  Vi  :c  •  r.j.'iis  sa  hauteur  réelle  clans  Tair  ,  est  beaucoup 
moindre  à  cause  de  la  résistance  que  ce  oppose  au  ' 

mouvement.  Selon  Mariotte  ^  un  jet  vertical  de  5  pieds  de 
hauteur  exige  une  Tiauteur  de  réservoir  de  5  pieds  i  pouce  ;  ' 
et  pour  toute  autre  bauteui*  de  jet ,  Texcès  d^éiëvation  du 
féservoir  croit  à  très^pen  de  chose  près  comme  les  carrés  de  ' 
celte  hauteur.  Par  exemple  sî  1è  jet  doit  être  de  loo  pieds , 
compie  1 00  contient  5,  vingt  fois ,  la  différence  en  pouces  sera 
le  carré  de  20 ,  ou  400  pouces ,  qui  font  33  pieds  4  pouces  ^ 
ainsi  la  hauteur  du  réservoir ,  d'après  cette  règle ,  devrn^ 
être  1 33  pieds  4  pouces. 

Ce  calcul  suppose  que  les  ouvertures  des  orifices  sont  suflW' 
santés  pour  que  le  frottement  du  liquide  j  contre  leurs 
bords  ,  ne  retarde  pas  sensiblement  la  vitesse.  Cela  exige  que 
l'on  fasse  Torilice  plus  large  à  mesure  que  Ton  emploie  de 
plus  grandes  vitesses.  Mariotte  a  domié  dès  règles  ,  pour  cet 
objet ,  dans  son  Traité  du  mouvement  des  eaux.  Il  faut  aussi , 
pour  obtenir  toute  la  hauteur  du  jet,  ne  pas  lui  donner  une 
direction  rigoureusement  verticale,  parce  que  si  les  molécules 
après  être  parvenues  au  sommetdela  gerbe ,  retombaient  dans 
le  jet  même  ,  elles  choqueraient  les  particules  ascendantes  et 
diminueraient  leur  vitesse.  On  place  quelquefois  ainsi ,  par 
amusement ,  des  corps  légers  dans' le  jet ,  par  exemple  dés 
oeufs  vide^,  et  Fimpulsiou  continuelle  qu'ils  reçoivent  les  sou- 
tient en  les  faisant  tourner  «ur  eux-mên^es' avec  rapidité.* 
Cette  destruction  dé  vitesse  parle  cboc,  s'opère  même 
bai  ea  haut  ,  lorsqu'on  place  des  obstacles  solides  dans  un 
jet  vertical  descendant ,  comme  M.  Hachette  Ta  observé  ; 
car  la  dépense  en  est'  diminuée  d^iin'e  manière  notaUe  et 
d'auiaiil  plus,  que  Tobslacle  est  placé  plus  près  de'l'orifîce^ 

pTobabiement  parce  que  la  continuité  plus  exacte  des 

I 


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D£S  MOUVEMENS 

parliculei  y  rend  plui  parfaite  kt  commcmîcatioii  da  choc. 

Cette  force  d'impulsion  des  jets  est  employée  dans  les  pré- 
parations anatomiques ,  pour  introduire  dans  les  plus  petiU 
Taiiseaax ,  des  liquides  coiorës  qui  les  readent  Iwnsibles  ea  les 
diiteiidant.  La  meilleure  disposition  de  l'appaj-eil  me  seuible 
être  celle  qut'  M.  Dmneni  a  indiquée  ,  et  qui  est  représentée 
fig.  6%,  A  A  fiB|  est  un  tube  de  verre  vertical  de  deux  oo  trois 
centimètres  de  diamètre  intérieur,  destiné  à  servir  de  rc^cr- 
Voir.  il  est  ouvert  par  le  iiautet  ieime  eu  bas  par  un  bouchoA 
de  bois  qui  y  esl  luté  avec  de  la  cire.  Ce  bouchon  est  percé  à  soa 
centre  pour  recevoir  à  frottement  on  second  tube  plus  petit , 
ayant  seulement  doux  ou  trois  millimètres  de  diamètre  mté- 
rieor  et  une  loii|itenr  de  denx  on  trois  centimètres.  A  Textré» 
jnité  de  ce  tube  on  adapte  une  tige  fleiible  de  gomme  élasti- 
que, d'une  longueur  à  peu  prêt»  double  et  d'une  grosseur 
égale  f  que  Ton  ajuste  d'abord  par  le  seul  frottement  et  qu'on 
âcheve.de  fizersnr  le  tube,  en  Tenveloppant  par  plusieurs  re^ 
plis  d'un  fil  très-^erré^  enfin  à  Tautre  exlremiie  de  cette  lige 
liexibie  f  on  adapte  de  méuie  un  Jernier  tube  de  verre  très* 
court  I  dont  le  bout  libre  est  elfilé  k  la  laiftpe ,  en  forme  de 
bec  très-fin.  Cela*  posé ,  si  Von  fixe  verticalement  le  grand 
tube  et  son  appendice ,  et  qu  ou  le  rempii^se  d'un  liquide 
quelconque  I  ce  liquide  sortira  du  bec  ouvert  |  avec  une  force 
d'impulsion  déterminée  par  la  hauteur  de  la  colonne  ^  et ,  en 
tenant  à  la  maiu  la  tige  flexible  ,  on  donnera  au  jet  telle  di- 
iiection  que  Ton  youdra.  £n  outre  on  pourra  déterminer  ,  k 
volonté  ,  l'instant  de  son  départ  en  serrant  entre  les  doigts  la 
tige  flexible,  el  la  relâchant  quand  un  \oudrâ  que  l'tcoule- 
ment  ait  lieu.  On  pourra  donc  ainsi  chercher  avec  toute  li« 
berté ,  les  petits  vaisseaux  que  l'on  veut  injecter ,  y  întro» 
duire  le  bec  capillaire  avec  toutes  les  précaution^  que  leur 
délicatesse  exige ,  et  lâcher  le  jet  ou  le  retenir  y  ou  modérer 
sa  masie  selon  que  le^  circonstances  l'exigeront. 

La  mesure  de  Técoulement  par  divers  orifices  et  sous  des 
pressious^iverses ,  est  un  élément  sans  cesse  nécessaire  pour 
la  conduite  et  la  distribution  des  eaux.  £n  conséquence  je  rap« 
porterai  ici  les  règles  usitées  dans  cel  opérations. 


DIS  LIQUIDES  iNOOMPmmiBLBS.  9S 

L'espèce  d'unité  qu'on  y  emploie  s'appelle  le  pouce  d*Hm. 
C'est  k  quantité  d'eoa  qui  conle  en  nneminnte  par  un  orîilco 

circulaire, yï^.  63,  d'un  pouce  de  diamètre,  percé  dans  uuo 
|MU^  verticale  trèsr-mince ,  sous  nne  pression  de  sept  lignes 
d'eau  comptée  du  centre  de  l'ouverture ,  ce  qui  exige  que 
l*cau  se  tienne  à  huit  lignes  au-dessus  de  ce  centre  dans  les 
parties  de  la  surface  les  plus  éloignées  de  i'eudroit  de  l'écou* 
lement ,  parce  qu'il  se  fait  en  cet  endroit  un  abaissement  local , 
qui  peut  être  évalué  à  une  ligne,  dans  lescircoaitaiicfs  assignées. 
Ces  conditions  posées ,  la  quantité  d'eau  qui  coule  par  Torilice 
d'où  pouce  en  une  minute  est  aS  livres  d'eau  on  14  pintes  an- 
ciennes mefores  de  Parts ,  ce  qui  équivaut  à  un  cylindre  d'eau 
qui  aurait  un  pouce  de  diamètre  et  pouces  de  longueur. 
'  Cette  première  mesure  se  subdivise  en  parties  plus  'petites 
tonune  un  demi-pouce,  un  quart  de  pouce,  etc.  qui  correspond 
deat  aux  quantités  d'eau  écoulées  ainsi  pendant  une  minute, 
par  des  orifices  circulaires  en  paroi  mince',  ajant  leùrceiitre 
à  7  lignesan-dessousde  la  surface  de  l'eau  à  l'endroit  de  Fécoule- 
ment,  et  ayaiilpour  diamètre,  laïuoilic,  le  quart  ou  lelleautre  ' 
fraction  du  pouce*  JLa  vitesse  d'écoulement  dans  ces  diflereui 
Cas  étant  la  même ,  à  cause  de  l'égalité  de  pression ,  les  volifr* 

mes  d'eau  obtenus ,  en  t(?iiipi  égal  ,  sont  proportionnels  aux 
aires  des  oriâceâ  circulaires,  par  conséquent  aux,  <!arrës 
de  lenrs  diamètres.  Ainsi  le  demi*poucè  d'eau  donne  le  quart 
do  volume. du  pouce  d'eau  ,  ou  7  livres  par  nrinute;  lé  quar^ 
de  pouce,  donne  le  seizième  du  pouce  ou  i  livre  |,  et  ainsi  du 
Teste.  On  em]^loiè  aussi  pour  mesuré  lés  ligUês  d'eau  qui 
donnent  dnvolnme  do  ponce,  parce  que  le  pouce  linéaire 
contient  douze  lignes.  La  forme  de  l'ouverture  est  toujours 
Circulaire ,  ce  qui  facilite  les  comparaisons.  D'après  cela  si 
Ton  veut  évaluer  le  produit  'd'un  ruisseau  ou  d'une  fentainè 
eo  pouces  ou  lignes  d'eau,  il  n'y  aura  qu'à  recevoir  et  mesurer 
.  Téau  qu'il  donne  en  une  minute.  Autant,  de  fois  il  y  en  aura 
iA  livres ,  autant  il  y  aura  de  pôuçes  d'enu.  Pçur  rendre  le 
résuhat  plus  exact  il  faut  prolonger  l'expérience  pendant 
plusieurs  minutes,  et  diviser  le  produit  par  leur  nombre. 
On  peut  aussi  avoiir  besoin  de  celte  évaluation  dans  des  cas 


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i 

SES  MC>UV£M£NS 

oii  il  serait  difficile  et  quelquefois  impossible  de  recevoir  et 

jauger  immédiat cmcnl  Tcau  ccoulce.  Alors  on  y  siip|>lucra 
par  Tobservation  de  sa  viiosse.  Ou  jettera  sur  la  suriace  du 
courant  une  petite  boule  de  cire  qu'on  lestera  d^  manière 
qu'elle  s'y  enfonce  presque  en  totalité;  ce  qui  formera  un 
ijstème  presque  de  même  densité  que  Tcau.  Puis  on  obàer- 
Ter^avec  une  montre  à  secondes^  combien  cette  boule  pai^ 
court  de  pouces  par  minute';  on  divisera  ce  nombre  par  880^ 
et  it?  quotient  exprimera  le  nombre  de  pouces  d'eau  que 
donnerait  une  sectipn  circulaire  d'un  pouce  de  diamètre  faite 
à  l'endroit  du  courant  oii  l'on  a  observé.  Cette  réduction  est 
nécessaire;  car  Tobscrv lition  prouve  ijuc  la  vitesse  d'une  eau 
un  peu  profonde  n'est  pas  tout-à-Fait  la  même  dans  rinté» 
rieur  et  à  la  surface.  Toutes  les  évaluations  précédentes  da 
pouce  d'eau  et  de  ses  subdivisions  sont  prisCjS,  en  supposant 
l'écoulement  soumis  à  une  preai»ion  de  7  lignes  d'eau  comptées 
depuis  le  centre  de  l'ouverture  circulaire.  Maissi  cette  hauteor 
devait  être  différente,  on  j^ourrait  calculer  le  produit  d'a- 
vance d'après  la  r^Ie  de  'iorricelii  ,  proportionnellement 
aux  racines  carrées  des  hauteurs.  Cest- à-dire,  par  exempléi 
que  28  lignes  de  pression  au. lieu  de  7  donneraient  un  produit 
double,  63  eu  douncraient  un  triple ^et  ainsi  du  reste. 

degiiëre  question  aue  nous  consi4érerons  ici  relativement 
nu  mouvement  des  liquides  est  celle  delà  propagation  des  ondçs. 
Lorsqu'on  choque  un  punit  de  la  burîacL' d'une  eau  tranquille | 
ou  lorsque  après  jr  4^voir  plongé  l'extrémité  d'un  corps  solide  ^ 
on  retire  subitement  ce  corps  ,  tout  le  monde  sait  qu'il  s^ 
furuie  autour  du  centre  de  l'ebranlenit  iil  de  'petites  vagues, 
qui  se  r^andeut  rapidement  de  toutes  parts.  11  e&t  clair  que 
•cette  transmission  du  mouvement  imprimé  eii  un  poiot^ 
doit  pouvoir  se  déduire 'mécaniquement  dé  la  constitutioa 
physique  des  liquides;  c'est  ce  qu'a  fait  M.  Pui>:!on,  pour 
le  cas  oïL  l'ébraplfment,  est  produit  par  le  soulî^vcment 
d'un  corps  plongé  ;  et  il  est  ])ârvena  <tnx  conséquences 
suiyauies.  Il  y  a  toujours  deux  sortes  d'ondes  qui  se 
forment  autour  du  centre  d'ébranlement. .  Les  unes  sont 
indépendantes  de  son  étendue*  ElUS'  naissent  au  mêmè 


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DES  LIQUIDES  IffCOMPRCSSIBLES.  97 

totUnt  en  nombi^  infini  ,  et  se  propagent  également  dans 

tous  les  sens  avec  des  vitesses  uniformémenl  accélérées  comme 
celles  des  corps  graves  ;  seuleuieul  le^  iuleiisilé;>  de  cet»  vitesses 
sont  inégales  pour  les  di0erentes  ondes  ;  et  les  plus  rapides 
sont  aussi  les  plus  prolubératites.  Maïs  cette  protubérance 
s'ailail>iit,  eo  s  élargissautfùuiesurcqu'eilcssV  tendent;  et,  tant 
par  cette  circonstance  y  que  par  la  rapidité  de  leurs  vitesses , 
il  est  vraisemblable  que  les  ondes  de  cette  eipoce  ne  sont 
jamaisaperçues.  Mao»  lUe  loi  ne  .lussi^cu  inoiiieteiap5,d  autres 
ondes  plus  lentes  qui  dépendent  de  l'ébranlement  primitif  ^ 
etqni  deviennent  appréciables  parce  qu'elles  suivent  d'autres 
ioix.  Celles-ci  sont  pamllement  en  nombre  in Hiii;  et  naissent 
ensemble  au  centre  de  F  ébranlement,  d'oii  elles  se  propagent 
avec  des  vitesses  inégales ,  de  sorte  que  les  plus  protubérantes 

lOTit  aas>i  les  plus  rapides  ;  mais  «llesdiircrent  des  premières, 
eace  que  leurs  vitesses  sont  constantes,  et  leur  propagatioa 
aaiforaie^en  outre  leur  protubérance  décroit  tellement  avec 
lear  rapidité  que  les  premières  d'entre  elles  peuvent  être  seules 
iendiiiies  à  1  observation.  La  dégradation  des  vitesses  suit  la 
même  loi  dans  toutes  les  séries  d'ondes,  mais  leur  rapidité 
absolue  dépend  de  l'étendue  de  l'ébranlement  primitif,  par 
exemple  de  la  section  à  ileind  eau  du  corps  plongé;  et,  si  cette 
section  est  circulaire ,  elle  est  réciproque  à  la  racine  carrée  de 
sa  laideur.  Dans  le  monvement  d'une  même  onde,  sa  hauteur 

diminua  ,i  mesure  c[u\  lie  s'rloignc  du  centre  de  rébranlcinent 
primitit;  et  ce  décroissement  suit  la  raison  inverse  du  temps 
si  le  floide  est  libre  ou  sa  racine  carrée  s'il^est  resserré  dans  ua 
canal.  Parl'effet  de  l'inégalité  des  vitesses,  les  ondes  s'écartent 
gradueliemeut  les  unes  des  autres,  et  l'espace  qui  les  sépare 
aagnMnte  aussi  de  plus  en  plus,  pendant  lent*  mouvement.  Mais 
en  outre  chaque  onde  est  elle->méme  dentelée ,  en  forme  de 
courbcserpeutante  dont  les  sommets  conservent  entre  eus.  des 
distances  invariables  qui  sont  toujours  très-otites ,  et  propor- 
tionnelles  à  la  largeur  de  l'ébranlement  primitif.  Cette*  cir- 
constance  rend  les  ondes  plus  saillantes  en  apparence,  et 
facilite  l'observation  de  leurs  moavemens.  Telle  est  la  netteté 
desiodicadonsdimnfesparl'ânal^seiiMUUiiiati^ue ,  lorsqu'elln 

ÏOM£  I,  7 


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98  MOUVEUSNS  DES  COftPS  toilt)C8 

est  habilement  diri^^t'e.  La  dépendance  nMlîquée  par  M.  Pob- 
ion  entre  la ^itessede  la  propagation  et  Tétendoe  de  la  sacti<Ni 
à  fleur  d'eau  ,  sVtait  pré*ent^e  k  mot  il  y  a  longtemps,  dam 
«ne  suite  d'expt'jrieuces  faites  avec  des  solides  de  rëvpiution 
de  diverses  formes,  que  je  plongeais  dans  Tean  à  diverseï 
profondeurs trës-petites^et  que  je  retirais  suHtement.Or  quand 
CCS  solides  ,  soit  eones  ,  sphères ,  ellipsoïdes  ou  paraboloides, 
étaient  plongés  à  des  profoodeors  telles  qne  leur  section  à 
flenr  d'ean  devint  la  même ,  le  temps  de  la  propagation  de  la 
première  onde  sensible  était  le  même  aussi  ;  au  lien  qu'il 
variait  si  la  section  à  âeur  d'eao  était  diùérente.  Il  serait  in- 
téressant de  vérifier  de  mime  par  rexpérience  les  autM  in- 
di<;atiou:>  Je  la  théorie. 


CHAPITRE  XIV. 

Sur  les  moupmens  des  corps  solides  dans  les  milieux 

résistons* 

Un  corps  solide  qui  se  meut  dans  un  fluide  matériel,  ponsse 
devant  luileamoléculesqui  se  rencontrent  sur  sa  route  ^  ilnse 
ainsi  une  partie  de  son  mouvement  j  car  en  vertu  de  l'inertie 
de  la  matière ,  la  vitesse  produite  par  une  force  déterminée 
diminue  proportionnellement  à  la  quantité  de  matière  qu'on 
lui  donne  à  mouvoir.  Ainsi ,  dans  le  cas  actnel ,  si  Ton  mul- 
tiplie chaque  mokcule  du  corps  et  du  lit^uide,  par  sa  vitesse 
actuelle  ^  la  somme  jde  ces  produits  devra  être  constante  à 
toutes  les  époquee  des  mouvemens;  et  ainsi,  en  supposant  que 

le  corps  solide  eut  seulement  reçu  une  impulsion  primitive 
de  nature  k  n'être  point  renouvelée ,  il  la  perdrait  peu  à 
peu  de  cette  tBemkre*  Ce  partage  de  HMUvorntfnt  coastîtiie 
.ce  que  Vf>n  appelle  la  résistance  des  Kqnideé  incompressibles 
La  loi  en  serait  bien  facile  à  connaître,  si  les  molécule> 
liquides  cbo^ées  s'éloignaieiit  mwsitêft  da  corpa  dioqnmt, 
en  empottant  sa  vitesse,  easn  revenir  circuler  autour  de  Itii , 
,ct  sans  exciter  dans  les  molécules  voisines  aucune  agitation 
%  • 


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DANS  L8S  aiIUKUX  &£SISTANS»  99 

npi  pAt  influer  sar  son  mouvement.  En  êfict ,  d«ns  cette 

suppositiou  ,  coHMiJerons  le  mobile  .1  ini  pouil  qaclcont^ue  de 
M  coar«e  où  il  a  une  vitesse  déterminée  y  et  partageons  le 
temps  en  intervalles  mes  petits  ponr  qoe ,  pendant  ichAcan 
il  eux,  il  ne  perde  qu'une  quantité  infiniment  pelite  de  sa 
TÎtesie.  Alors,  pendant  le  premier  instant  qui  suivra  l'époque 
que  nous  considérons  »  le  mobile  choquera  un  oertsin  nombrs 
de  particules  du  milieu  résistant,  atirquelles  il  communi- 
quera une  certaine  vitesse^  et  puisqu  elles  sont  supposées  s'a- 
néantir peur  loi,  sussitôt  après  qu'il  lésa  clioquées,  il  est  évi- 
'dent  que,  s'il  avait  à  oeStemlfiie  époque  nue  vitesse  double,  il 
en  choquerait  dans  le  même  temps  un  nombre  double  à  cha-« 
*aine  desqueiles'il  communiquerait  aussi  une  double  vitesse , 
du  moins  en  faisant  abstraction  de  la  quantité  infinimmit 
petite  dont  la  sienne  est  diminuée  par  leur  choc^  de  sorte  que 
la  quantité  totale  de  mouvement  communiqué  serait  qjtu^ 
dnqile;  et  le  mime  raisonnement  montre  qu'en  général- 
cette  quantité  serait  proportionnelle  au  carré  de  la  vitesse 
du  corps.  Or,  les  particules  du  milieu  ne  peuvent  Tacquerir 
sans  que  le  corps  luinoiéme  la  perde ,  et  c'est  là  ee  qui  eon*- 
■  titue  la  résbtance  du  milieu  :  cette  résistance  serait  donc 
aussi  proportionnelle  au  carré  de  la  vitesse  du  corps  y  et  ii  * 
faudrait  la  &ire  entrer  dans  le  calcul  des  phénomènes , 
'Comme  une  force  retardatrice  ^qnî  agirait  suivairt  cette  loi» 
-C'est  aussi  ce  que  Texpéneace  confirme  dans  les  circonstances 
^pi  f  par  leur  simplicité ,  ^  rapprochent  de  iMitra  siqiposi- 
tsoQ  9  c*est-à-H]ire ,  dans  lesquelles  ks  molécules  choquées 
ne  réagissent  plus  sensiblement,  en  aucune  manière  ,  sur 
'  le  mouvement  du  mobile  }  mats  en  général  ,  quelle  que 
Mit  la  cempliéatiott  de  ces  circonstances  ^  en  peift  toujours 
employer  la  résistance  proportionnelle  au  carré  de  la  vitesse, 
comme  une  approaimation  qui  renferme  Télém^  principal 
des  résultats. 

1*our  montrer  par  un  exemple  comment  l'introduction  de 
cette  force  modifie  les  phénomènes ,  considérons  son  action 
*Mr1a  chut»  des  "corps.  t^Mi  un  «M^pessitt  tombe  libra* 
aamt  dites  le  vide,  la  pesanteur  qui  le  sollicite  toujonyrs  uyéc 


JOO  MOUTKMENS  DES  COnpS  SOIIDLS 

la  même  énergie ,  a  jouteàchaqueinsUntiiii  petit  accroÎMemeit 
égal  à  la  vîteue  qu'il  a  déjà  acquise  }  et  de  là  résulte  le  progrès 
de  sou  accéléralipo.  Mais  si  le  corps  tombe  dans  un  liuide  ré- 
sistant y  l'action  que  la  pesanteur  exerce  sur  lui  est ,  k  chaque 
instant ,  combattue  et  diminuée  d'une  petite  quantité  qoe 
nous  pouvons  ^ii|)poser  proportiounelie  au  carré  de  sa  vitesse 
acquise.  Si  le  corps  part  du  repos,  cette  force  retardatrice  «t 
d'abord  nulle ,  et  ainsi  le  mouvement  doit  commencer  psr 
s'accélérer  ;  nnn^  Lit n tôt  se  développant  avec  la  vitesse  ,  elle 
rallentii  l'accélcration.  Enfin,  fti  le  mouvement  se  poursuit 
asses  long^temps ,  il  arrive  un  terme  oii  l'énergie  retardatrice 
cîc  la  résistance  égale  reffort  total  de  la  p;ravité  méaie  :  dès-lors 
le  corps  continue  à  se  mouvoir,  seulement  en  vertu  desa  vi* 
tesse  acquise,  et  comme  s'il  n'avait  absolument  aucun  poids. 
Son  mouvement  devient  donc  uniforme  et  sa  vitesse  constante. 
C'est  ce  que  Ton  observe  eu  eilet  sur  tous  les  corps,  qui  toinbent 
dans  un  liquide  assea  profond  pour  pouvoir  parvenir  à  cette 
'      imiformité.  La  vitesse  constante  est  proportionnelle  k  la 
cine carrée  de  la  deuMlé  du  corps,  et  réciproque  à  la  racine 
carrée  de  la  densité  du  milieu  résistant  ;  d'oîi  il  résulte  que, 
dans  le  même  milieu ,  les  corps  les  plus  denses  doivent  tom- 
^ber  ave«:  une  plus  grande  vitesse.  Un  corps  plus  léger  que  le 
.liquide  oîi  il  plonge ,  se  comporte  eiactement  de  la  même  i 
manière ,  en  s'v  élevant.  Son  mouvement  est  d'abord  accé- 
léré ^  mais  après  un  certain  temps  ,  sa  vitesse  se  fixe  ,  et  dès- 
lors  il  coutume  à  s'élever  uniformément  jusqu'à  ce  qu'il 
arrive  à  la  surface  libre.  Les  liquides  produisent  encore  une  an- 
tre sorte  de  résistance  qui  provient  de  l'adhérencede  leurs  par» 
ticules,  entre  elles,  et  avec  les  corps  qui  s'y  meuvent.  Cette 
résistance  analogue  au  frottement,  est  constante  pour  chaque 
\         liquide  et  indépendante  de  la  vitesse.  L'expérience  seule  peut 
la  detcrmnier,  et  nous  dooucrons  plus  tard  les  moyens  de 
l'évaluer  ainsi.  | 
Lorsque  les  corps  qui  nagent  à  la  surface  des  liquides  sont  | 
f;i:it  soit  peu  c'cartés  de  Icia  position  natuiLile  d'é(|iii!ibre, 
ils  osciiicnt  pcriodiqueiueut  de  part  et  d'autre  de  cette  posi- 
tion ;  pendant  un  certain  temp§  dépendait  de  leur  denfiié  ^ 


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DAKS  LIS  MILIEUX  RÉSISrANS-  I0£ 

•t  èe  réctrt  qu'on  leur  a  donné.  Tel  est  le  cas  d'un  navire 
quiyd'abord  ioimobile,cst  dérangé  de  cet  état  par  une  buiUlee 
de  rent,  ou  par  l'impulsion  d'une  vague.  Ces  mouvcmens  sont 
dé terminables  par  le  calcul ,  et  leur  théorie  indique  règles 
qu'il  faut  suivre  pour  assurer  la  stabilité  des  vaisseaux. 


CHAPITRE  XV. 
Des  mouvcmens  des  Jlaides  aériformesi 

Nous  avons  appelé  flt\ides  aériformes  compressibles ,  ceux 
dont  les  particules  sont  écartées  les  unes  des  autres  à  d'asses 
grandes  distances ,  et  par  un  pouvoir  répulsif  asses  éner— 
gic^ue  ,  pour  que  ,  sans  violer  les. lois  de  l'impénétrabilité,  et 
mcTtie  sans  iiiodificr  en  rien  lci:r  ronslitiidon  f^azeuse,  nous 
puission  s  leur  faire  subir  de  trcs-graude&condeosatious.Comme 
tons  les  fluides  de  ce  genre  réagissent  contre  les  forces  qui 
les  compriment ,  il  en  résnltp  i\nc  le  moindre  ébranlement 
e&cité  dans  un  seul  point  de  leur  masse,  se  propage  de  pcocbe 
en  proche  à  la  masse  entière.  Nous  verrons  par  la  suite  que 
ce  sont  des  ébranlemens ainsi  propagés  dans  l'air ,  qui,  venant 
choquer  notre  oreille  ,  excitent  en  nous  la  stusatiou  du  son. 
Mais  cette  belle  application  des  lois  des  mouvemens  ne  peut 
être  solidement  établie  qn*aprcs  que  l'on  a  déterminé  ,  par' 
l'cxpérieuce ,  les  propriétés  piijsiques  de  Tair  et  des»  autres 
•obstlinces  gâteuses ,  ainsi  que  le  mode  suivant  lequel  ces 
fnbetances  résistent  à  la  compression. 

Les  fluides  aéniorraes  opposent  aussi  au  mouvf ment  des 
corps  une  résistance  qni  nait  de  leur  inertie  y  de  leur  réaction 
élastique  et  de  leur  viscosité  qui,  pour  petite  qu'elle  soit, 
n'est  peut-être  pas  absolumctiL  nulle.  C'est  ])ourquoi  les  corps 
pesans  qui  y  tombent  ou  qui  s'y  élèvent ,  acquièrent  après  un 
certain  temps  une  vitesse  constante.  Onenvoit  l'exemple  dans 
la  descente  lente  et  paisible  des  personnes  qui  se  laissent  tom* 
ber  CD  paracbute  |  d'une  graude  hauteur. 


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103 


LIVRE  IL 

Ejposé  des  phénomènes  généraux  et  des  moyens 
d'obsermtions  communs  à  toutes  les  sciences  , 
inexpérience. 

Daios  les  cbapîtres  qu'on  orient  dt  lir«  novt  «vcmi  é&bUlef 

couditicns  abstraites  de  Te^uilibrc  et  du  mouvement ,  pour 
des  systèmes  4e  fwrticules  matéiieUes  inertes ,  assujetties  ans 
divers  modes  d'aggrégation  qui  distinguant  les  corps  soHdeSt 

liquides,  aérîioruies.  Nous  allons  maîntonaiit  sortir  de  ces 
abstractions  pour  considérer  ces  corps  eui-mémes,  tels  qu'ils 
existent  réellement  dans  la  nature,  avec  toutes  les  proprietésf 
soît  générales,  soit  particulières,  dont  ils  sont  doues.  Nous 
chercherons  à  déterminer  y  par  observation ,  Tespèce  et  Tao 
tion  des  forces  dfoii  ces  propriétés  résultent;  et,  leur  applî» 
<juant  les  lois  abstraites  que  noiis  avons  généralement  établies, 
nous  nous  efforcerons  d'en  conclure  les  phénomènes  qui  en 
devrolht  résulter.  Cette  déduction,  lorsqu'elle  sera  possible, 
nous  fera  pénétrer  dans  l'essence  même  des  phénom^es, 
dont  elle  développera  tous  les  rapports^  et , quand  imo  (  oii>- 
plication  excessive  de  données  la  rendra  incomplète,  Tea- 
chaînement  qu'elle  établira ,  quoique  partiel  et  interrompu 
en  divers  pointj>,  oiïrira  encore  à  l'esprit  un  secours  extrême- 
ment utile,  en  fixant  un  petit  nombre  de  faits  principaux ,  au* 
tour  desquels  tons  les  autres  devront  se  grouper.  Telle  est  la 
marche  de  la  vraie  physique,  de  la  seule  qui  soit  solide  et 
durable.  L'observation  et  Texpérience  lui  fournissent  ses  ma- 
tériaux ,  le  raisonnement  les  ordonne ,  et  le  calcul  tes  com- 
bine. Ne  pouvant  iairc  ic:  un  u^agc  direct  de  ce  puissant 
instrument ,  nous  en  cousulteruns  du  moins  les  résultats 
comme  les  indications  d'un  guide  fidèle;  et,  en  les  adaptant 
à  nos  observations ,  nous  pourrons  suivre  encore  l'enchaîna 
ment  des  conséquences  (jui  en  dérivent ,  aussi  loin  que  peut 
aller  notre  faible  intelligence  ,  quand  elle  n'â  pu  le  secours 
des  signes  pour  fiicîliter  ses  opérations* 


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io3 


CHAPITRE  PREMIER. 

Des  procédés  qui  servent  à  mesurer  t étendue. 

Il  ii*e$t  point  science  d'observation  on  Von  n'ait  besoin 
perpétueilement  de  mesurer  des  longueurs ,  des  largçurs,  des 
épasiseiirs,  et  de  diviser  des  lignes  droites  ou  drculairet  en 
parties  égales.  Il  faut  donc  avant  tout  nous  instruire  des  pro- 
cédés pratiques  au  moyen  desquels  ou  peut  excoLiter  ces 
diverses  opérations. 

Les  deax  instmmens  les  plus  simples  qui  servent  à  cet 
usage  sont  le  compas  et  la  rôpjle,  représentés  fig,  i.  La  re^'e 
sert  pour  tracer  des  lignes  droites,  le  compas  pour  tracer  des 
cercles;  et  pour  diviser  leur  contour,  et  celuides  lignes  droites  # 
en  parties  égales.  Avant  donné  aux  branches  du  compas  une 
ouverture  détermiDee ,  si  Ton  porte  cette  ouverture  sur  les 
parties  consécutives 'd'une  Hgne  droite  ou  circulaire,  en  pla- 
çant successivement  chaque  pointe  au  point  qn'occnpaît 
Vautre  dans  Topération  précédente,  la  ligne  ainsi  parcourue 
se  trouvera  divisée  en  parties  égales ,  dçnt  la  grandeuv  dé- 
pendra de  l'ouverture  arbitraire  que  l'on  aura  établie  entre  ' 
les  deux  branches. 

Use  première  échelle  de  parties  égales  étant  ainsi  tracée  , 
OD  peut,  à  l'aide  d^ine  opération  pareille,  la  subdiviser  en 

parties  pliis  petites  dans  un  rapport  donné,  c'est-à-dire ,  qui' 
soient,  par  exemple,  la  moitié,  le  dixième  ou  le  vingtiëoio 
des  précédentes  ;  mais  il  faut  alors  donner  au  compas  une  ou- 
verture qui  soit  aussi  la  même  fraction  de  celle  que  l'on  a 
employée  d'abord.  C'est  à  quoi  Vou  parvient  par  quelques 
essais,  en  cboisissant^successivement  des  ouvertures  diverses^ 
puis  les  portant,  le  nombre  de  (bis  convenu  ,  sur  la  division 
que  i  on  veut  réduire^  et  observaut  si,  après  cette  répétition 
le  dernier  pas  de  Finstrument  le  porte  en  avant  on  en  arrière 
de  la  limite  prescrite.  Suivant  que  l'un  ou  Vautre  de  ces  cas 
a  lieu,  on  resserre  ou  on  ouvre  les  branches  du  compas  un 
pftu  davantage ,  et  Von  se  fixe  enfin  à  l'ouverture  qui  parait 
donner  le  plus  exactement  la  coïncidence. 


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I04  PC8  VTiOcil>is  ÇUI  SKftVfiKT 

Mais  il  eiisle  ini  proccJé  in|^iiiieii\       à  un  géomètre 
français  noiiimë  Vernier,  au  uio^en  duquel  une  ccbelle  de 
parties  égales  peut ,  sans  aucun  tracé  nouveau ,  être  facile- 
mont  subtlivisc-e  en  parties  plus  petites  et  nioiiie  d'iiiie  pcii- 
XcsRr  indéHnie.  <  e  précédé  consiste  à  appliquer  contre  U 
division  proposée,  une  autre  division  dont  les  parties  ont  avec 
les  siennes  un  rapport  connu;  et  le  défaut  de  coïncidence  des 
traits  qui  iiuiitent  les  divisious  correspondantes  ludique  la 
fraction  dont  elles  se  dépassent  muluellemeni.  Un  eiemple 
rendra  ceci  sensible.  Soit  Lihj  fig.      une  règle  divisée  en 
parties  égales,  oi  ,  la,  a3.  Si  Ton  veut  se  servir  de  cette 
règle  pour  mesurer  une  longueur  donnée  plus  petite  qu'elle, 
la  ligne  AB ,  par  exemple ,  on  verra  bien  ,  par  la  siiuple 
snperpu^îiioii  ,  que  cette  ligne  contient  neuf  divisions  en- 
tières de  la  règle  ,  plus  une  petite  fraction  représentée  par 
rintervalle     ,  dont  le  point  B  excède  la  €f  division  de  la 
rrgle  j  mais  la  grandeur  absolue  de  cette  fraction  et  io:i  rap- 
port à  une  division  entière  ,  resteront  inconnus.  Pour  le  dé- 
terminer, construisez  uneautre  règle  \yfig»  S,  divisée  aussi  en 
parties  égales  ,  mais  en  parties  plus  petites  que  les  premières  , 
dans  une  propurliou  connue  ^  tellement,  par  exemple  ,  que 
9  divisions  de  la  grande  règle  en  valent  lo  de  la  petite  règle 
ou  du  t^mirr.  Si  vous  poses  le  venrier  le  long  de  la  règle  , 
coiiiuie  le  représente  la  ligure  ,  la  première  de  ses  divisions, 
qui  est  marquée  o ,  coïncidera  avec  la  première  de  la  règle , 
qui  est  aussi  marquée  o  ;  et  la  division  to  du  vemier  ooïii* 
cidera  aussi  avec  l/i  division  9  de  la  règle;  mais  les  divisions 
intermédiaires  ne  coïncideront  pas.  hst  seconde  divisipn  du 
vernter  sera  en  arrière  de  la  seconde  de  la  règle  d'une  quan* 
tite  cgab'  à  la  dilfcrence  des  deux  divisions,  c'est-k-dire  , 
de  ^  D  ,  en  roprrscniant  par  la  lettre  D,  Tetcnduc  quel- 
conque d'une  division  de  la  grande  règle.  De  même  la  troi* 
sième  division  du  vemier  sera  de     D  en  arrière  de  sa  cor- 
rcipundaute  j  et  ainsi  succesi>ivcaicat ,  Tticart  des  suivaiitcs 
sera  exprimée  par  X  d,     D,  J-  D ,     D,  ^  D.  JL  D,  D, 
enfin  ||  D ,  ou  D.  Cette  dernière  dillerence  doit  en  elTet  être 
égale  à.  uuc^  ùiyiMou  entière  D ,  puisque ,  par  construction , 


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A  UESURKa  L*£T£NBUE.  106 

li  II*,  inil  ân  vernier  coïncide  avec  le  lo*  de  la  règle. 

Concevons  main teDaut  que  Von  pousse  doucement  le  ver— 
nier  le  long  de  la  règle  ^Jig,  4>  de  manière  f  ue  la  coïncid/ence  se 
bue  sur  k  second  trait ,  marqué  par  le  cbiftre  i  :  il  est  yi- 
silile  que,  dans  ce  mouvement,  le  second  trait  du  vcrnicr 
s'est  avancé  d'une  quantité  égale  à  ^  D ,  puisque  c'était 
la  l'expression  de  sa  distance  à  la  première  division ,  dans  la 
position  précédente.  Chacune  des  autres  diviMuns  du  vernier 
s'est  donc  avancée  aussi  d'une  égale  quantité  ,  puisqu'elles 
K  tiennent  toutes  à  des  distances  invariables  ;  ainsi  leura 
écarts  sont  désormais  expiiniés  par  —  TâD» 
èD,J;D,^D,J5D,  ^D,^îD,il;D,et  enfin  ^Dj 
d'oà  l'on  voit  que  la  division  i  est  maintenant  la  seule  qui 
coïncide  avec  les  divisions  de  la  règle.  ^ 

Si, dans  cette  position,  le  point  fi  tombait  précisément  à 

Tcilremité  de  la  lo*  division  du  vernier  ,  ou  sur*  le  onaième 

« 

trait,  on  conclurait  avec  certitude  que  la  petite  fraction  bU 
égale  à     D,  de  sorte  que  la  longueur  totale  de  la  ligne 
A6 serait  9  divisions  de  la  grande  règle,  et 

-Maii,  bi  celte  coïncidence  n'a  pa'>  lieu,  il  u  y  a  qu'à  pousser 
loemier  d*une  division  déplus,  c'estr-à-dire ,  de  manière 
qoesasecondedivisioncoïncideaveccellede la  règle  Jig.  5.  Par 
w  mouveiucnt  ,  chaque  trait  aura  encore  marché  d^lne 
Douvelle  quanti^  égale  à  ,  de  sorte  que  leurs  écarts  au* 
tournes  divisions  correspondantes  de  la  règle  jeront***  D, 
-rz  D,o,  +  ^D,  V5l>,7^D,  ^D,  J5D,XD,iD, 
enfin^  D  pour  le  onxième.  Si  donc,  dans  cette  nouvelle  po- 
fAumj  le  point  extrême  B  répond  exaclenoient  à  la  ûn  de  la  1  o* 
division  du  vernier,  ou  au  unziènie  Irait,  on  en  conclura  quM 
<icpasse  la  9*  division  de  la  règle, d'une  quantité  égal<^  à  7;  D, 
Cttt-àf-dire ,  aux  deux  dixièmes  d'une  division }  ainsi  la  lon-> 
^eur  de  la  ligne  ^/B  contiendra  9  divisions  de  la  règle  et 

Si,  dans  cette  seconde  position ,  la  lo*"  div^iion  du  vernier 
n  avait  pas  atteint  le  point  extrême  B ,  on  pousserait  le  veiw 
•ïï^r  d'une  division  déplus.  Si  ,  cette  troisième  fois,  le  trait 
atteignait  le  point  B,la  longueur  Z^B  serait  9  div.  H-  > 
«ÎDsi  de  suite*  Par  conspuent  »  si  l'excès  du  point  sur  la  9*  dit 


106  BE8  naduis  ÇUI  SSRVBifT 

vision  de  la  règle  est  une  des  fractions  77 
^  D ,  ^  D ,  ^  D , -i^  D , D ,  1^  D ,  on  réraluera  exacte 

ment  j)âr  cette  mf  i  Ikh^c. 

Mais  y  si  elle  tombe  entre  deux  quelconques  de  ces  valeunf 
on  ne  Fanra  pas  tont«4*fait  exactement.  Par  exemple ,  si 
l'excès  bB  est  pins  grand  que  -j^^  D,  et  moindre  que     D  ,  on 
trouvera  que  le  point  B  n*est  pas  encore  atteint  en  faisant 
coïncider  la  6*.  division  du  vernier ,  et  qn*il  est  dépassé  en 
faisant  coïncider  la  7*.  5  on  évaluera  donc  la  différence  par 
estime  »  en  voyant  si  la  coïncidence  est  plus  approchée  pour 
l'ane  qne,  pour  Tantre  ;  et  Ton  ajoutera  la  différence  pré- 
sumée k-^D ,  où  on  la  retranchera  de  ^  D.  Alors  ,  à  parler 
à  la  rigueur  ,  la  mesure  ainsi  obtenue  pour  bh  ne  sera  pas 
absoloment  exacte ,  mais  l'erreor  sera  certainement  motndre 
que     D ,  puisque  la  valeur  exacte  est  comprise  entre 
deux  expressions  qui  ne  diiTcrcnt  que  de  cette  quantité.  Il 
est  évident  que  Ton  pousserait  plus  loin  l'exactitude  ,  si  le 
vemter  embrassait  un  plus  grand  nombre  de  divisions  de  fa 
rigle,  puisqu'alors  les  differeuces  de  ses  divisions  à  celles  de 
la  règle  deviendraient  moindres;  et  ,  par  conséquent  ,  sa 
marche  d'une  coïncidence  à  une  autre  serait  plus  petite; 
mais  il  y  a  une  kmite  à  cette  précision  dans  la  difficulté 
d  observer  exactement  sur  quelles  divisions  se  fait  la  coiu~ 
cidence,  difficulté  qui  augmente  à  mesure  que  les  diffé- 
rences des  parties  du  vernier  et  de  la  règle' sont  pins  petites. 

Nous  venons  de  considérer  le  yernicr  appliqué  à  une  di- 
vision rectiligne.  On  l'applique  également  anx^  divisâovis 
circulaires ,  comme  sont  celles  des  Hmbes  des  cercles  nné^ 
talliques  qui  servent  à  observer  les  angles.  Alors  on  fait  les 
vorniers  circulaires  aussi ,  et  concentriques  à  la  division  de 
l'instrument.  Voyez ,  fi^.  6.  Il  est  évident  que  leur  propriété 
n'est  point  changée  par  cette  modification  ;  aussi  on  s' m 
sert  de  la  même  manière  ,  et  on  évalue  leurs  indications 
comme  pour  les  divisions  rectiUgnes. 

IDans  touff  les  cas  ,  pour  que  ces  indications  soient  exactes  , 
il  est  ludispeusablement  nécessaire  que  le  bord  rectiligne  ou 
circulaire  du  vmîer  s'applique  exactement  sur  la  division 


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A  lfK90R£R  L£7ENDU£.  IO7 

« 

tel  3  doit  ftietioiuier  !«•  parCits  |  e*etl  pomnifiioî  ôn  Ta» 
fuiteisr  des  pièces  qui  règlent  sa  marche  conformément  à 
ccUeconditiim.  Il  laat,  de  plut,  qoa  cou  moaTtment  «cil  kat 
et  gradue  ai^ec  *mm  de  d^Ucatetie,  poor  que  Fon  puisse  Ta*  . 

mener  exactement  à  ses  diverses  coïncidence^  en  censé— 
fie&ce  on  le  ùâi  mouvoir  par  le  mojraa  d'une  .-via  disposée 
fteime  le  représente  1*  JSg',  7.  La  tige  de  cette  vis  n^est 
ttraudée  que  sur  une  certaine  longueur  :  dans  un  de»  poinfs 
de  sa  partie  unie ,  elle  porte  un  petit  renilemeut  K  par 
lequl  on  la  relient  dans  on  collet  GC,  fixé  ann  parttce . 
immobiles  de  l'appareil ,  de  sorte  qu'elle  ne  peut  plus  que 
tourner  sur  son  axe  sans  aller  en  avant  ni  en  arrière.  Son 
taire  entrémité  ,  qui  est  tarandée  |  s'ea^age  dans  nn  écron 
«tIacU  k  la  pièce  Y  Y  sur  laquelle  le  vemier  est  tracé  ;  et 
cette  pièce  elle-même  peut  avancer  et  reculer ,  dans  une 
ceaKiie  parallèle  à  Taxe  de  la  vis.  Alors,  en  prenant  la  vis 
par  sa  téte  TT  ,  tt  la  fiûsant  tourner  sur  son  axe ,  on  conçoit 
qu'elle  s*enionce  dans  son  ccrou  ,  ou  qu'elle  s'en  dégage, 
qu'ainsi  elle  l'attire  ou  le  repousse ,  et  qu'elle  fait ,  par  col"» 
iéqnent,  arancer  on  recaler  le  vemier  auquel  il  est  attachée 
Ici,  la  VIS  n'est  employée  que  comme  produisant  un  mou— » 
vcoient  lent  et  gradué  à  volonté.  Mais  »  en  supposant  se& 
.  filets  espacée  aveç  une  régularité  perlaite  »  ce  que  Tart  per-^ 
met  d'atteindre  ,  son  mouvement  rérolutif  peut  Ini-mtoe 
servir  de  mojren  de  subdivi&ion.Car,  en  conservant  la  même 
dispetilion  qne  tont^è^'lienre^  si  le  c<rflet      relient  la  tige 
Tenveleppe  avec  exaetitpde,  et  si  l'écron  attaché  à  la  pièce 
V  Y,  quil  faut  mouvoir  ,  est  travaillé  avec  justesse  ,  il  est 
clair  qnOf  pour  ckaque  tonr  entier  de  la  vis»  cette  pièce  avan« 
cera  00  reenfem  de-  TinlervaHe  }uste  que  le»  fitrts  de  la  via 
comprennent  entre  eux  ;  et ,  pour  chaque  moitié  ou  chaque 
^nart  de  tour ,  elle  marchera  de  la  moitié  ou  du  quart  de  cet 
inlarvulle.  On  pourra  donc  déterminer  à  volonté  ces  bne- 
tions ,  en  traçant  sur  la  tête  de  la  v  is  une  Uivisiou  circulaire 
de  parties  égalei  >  et  rapportant  sa  marche  à  un  index  fixe 
FF^lîé  nnx  parties  kumobiles  dorappareil,/^.  8.Car»si  ladtvi-^ 
«■on  est ,  par  exemple ,  de  1 000  parties ,  en  tournant  la  visd'une 

\ 


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Ï08  -  DES  PRCCi^DKS  QUI  SERVE. NT 

seule  «  on  fera  aTancer  la  pièce  qu'elle  conduit  de  7^  d*onde 
«es  pas.  'De  sorte  qu'en  supposant  le  pa§  d'un  millimètre  ,  le 
déplacement  serait  de  la  millième  partie  de  cette  quantité. 
Ce  procédé  est  employé  fréquemment  dans  les  recherches 
de  physique  et  d'astronomie.  Il  exige  seulement,  dans  le  tra^ 
vail  des  vis  ,  une  grande  exactitude  que  Ton  ohiieiil  par 
l'opération  appelée /s  rodaga  ^laquelle  consiste  à  faire  tourner 
long-temps ,  sur  un  tour^  la  yîs  dans  l'écrou  qu'on  vent  loi 
donner  ;  en  inter}>osant  entre  deux  de  l'emen  jvuir  que  h  s 
surfaces  eu  contact  s'usent  mutuellement ,  et  devieuneulamsi 
parfaitement  convenantes  entre  elles.  Pour  cela  on  compose 
l'écrou  de  deux  pièces ,  qui  d'abord  n'embrassent  pas  tout 
le  contour  de  la  vis,  mais  que  Von  ^rre  de  plus  eu  plus 
contre  elle ,  par  des  vis  latérales ,  à  mesure  que  le  corps  de  la 
TÎs  s'ose  et  s'amincit  par  le  frottement  continuel. 

La  vis  ainsi  perfectionnée  peut  être encor^ap^liquée  avec 
un  grand  succès  à  la  wsnre  des  épais^urs  de^Uhnes  ;  tel  est 
le  but  de  Tappareil  ^représenté  fig.  Cet  appareil ,  d'abord 
imaginé  par  M.  Cauchoîx,  pour  mesurer  la  coiiiburc  des 
verres  sphériques  ,  a  été  nommii  pna  iuMuphétumÙÉim^  Il  est 
essentiellement  composé  de  trois  branches  d'acier  horiaontàles 

formant  riitre  elles  des  aiigîes  de  120''.  Aux  c\ti ciiiites  de 
ces  trois  branches,  et  perpendiculairement  à  leur  direction, 
se  tronvent  trois  tiges  d'acier  ^  dont  les  bouts  amincis  en  cy- 
lindre et  tournes  avec  une  précision  extrême  ,  sont  terniiiiés 
par  trois  plans  d'une  fort  petite  étendue.  Au  centre  des  trois 
branches  est  une  vis  parfaitement  travaillée ,  dont  la  tèu 
porte  un  cadran  divisé.  On  conçoit  comment  on  peut  vérifier 
régalité  de  courbure  des  verres  avec  un  pareil  instrument  : 
car  si,  ayant  posé  les  pointes  sur  le  verre ,  on  tourne  la  vit 
jusqu'au  contact,  le  moindre  changement  de  courbure  de» 
viendra  sensible,  dès  que  la  vis  ou  les  pointes  ne  toucheront 
plus.  Dans  le  premier  cas,  la  rotation  de  l'instrument  pro*- 
dnira  un  frottement  rude,  et  nn  son  trës-*différent  de  ceint 
qu'il  rendait  d'abord  ;  et  l'instrument  n'étant  plus  soutenu 
que  par  son  centre,  ballottera  sur  ses  trots  pieds ,  d'une  façcm 
que  l'on  ne  pourra  méconnaître.  La  précision  de  ces  deux 


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A  MESURER  L  ETSNDVI« 

iodicet  est  yériublenient  incroyable }  «acun  antre  procédé 
connn  des  arts  ne  peut  lui  être  comparé.  Pour  s'en  con- 
vaincre, il  n'y  a  qu'à  poser  le  sphëroiuctre  sur  nn  verre  plan, 
pois  amener  la  vis  à  un  contact  exact  sur  sa  surface ,  et  en- 
«lite  la  tonmer  un  peu  k  droite  ou  à  gauche ,  jusqu'à  ce  c[ne 

le  défaut  de  contact  devienne  sensible  par  la  rudca:5e  du  frot- 
tement ,  ou  ie  bruit  du  balioUage:  alors,  en  lisant  sur  l'index 
de  Ja  division  le  pen  de  marche  que  ce  désaccord  suppose  > 
on  en  sera  certainement  étonné. 

D'après  cela  on  peut  aiâëment  vérifier  si  la  surface  d'un 
verre  supposé  plan  est,  réellement  plane;  car ,  lorsque  la  vis  du 
sphëromètre  a  été  amenée  jusqu^au  contact  sur  une  partie  de 
cette  surface,  il  ny  a  qu^ârjm>men€r  l'instrument  sur  les 
autres  parties  du  verre  sans  toucher  la  vis ,  et  voir  si  le  contact 
nbsiste  encore  avec  la  même  précision. 

Supposons  cette  condifion  satisfaite.  Si  Ton  vient  à  glisser 
entre  le  plan  de  verre  et  la  pointe  de  la  vis  une  lame  à  âices 
pirallèlesy  quelque  mince  qu'on  la  suppose,  il  est  clair  que 
Jesphéromètre ballottera.  La  quantité dontil  faudra  détourner 
la  vis,  pour  retrouver  le  contact,  déterminera  Tcpaisseur  de  la  ' 
lame  interposée.  Mais  cette  opération  pourrait  briser  la  lame  ^ 
tt  elle  était  tres-mince ,  et*^  général  Faltérer  si  elle  était 
ftusceptible  d'être  i^ayée  ;  c'est  pourquoi  il  ue  faut  pas  1  insérer  \ 
directement  sons  la  vis.  Il  faut  d'abord  poser  celle-ci  sur  un 
morceau  de  verre  plan,  à  faces  parallèles,  dont  Tégalité  à*é^ 
pûiiseur  se  vérifiera  préalablement  par  le  sphérometre.  Ce 
morceau  étant  placé  sur  le  grand  verre  plan ,  on  amènera  la 
vis  au  contact  exact  sur  sa  surface  supérieure ,  les  trois  autres 
pointes  |)(>>ant  sur  l^gt  aiid  verre  ;  puis  on  introduira  ,  ctitre 
ceiui-ci  et  le  verre  supérieur,  la  lame  que  Ton  voudra  mesu-* 
ver.  Après  cette  interposition  le  sphéromètre  ballottera ,  on 
le  ramènera  au  contact  parfait  en  tournant  la  vis  ;  et  la 
marche  de  celle-ci,  marquée  par  sou  index  ,  indiquera  Té- 
'{Museeur  cherchée  sans  que  la  lame  ait  couru  le  moindre  ris^  ^ 
qne  ,  quelle  que  soit  sa  fragilité  et  sa  mîaeetHr. 

£nfin ,  il  arrive  souvent  dans  les  expériences ,  que  Ton  a 

hcsoin  de  comparer  exactement  les  loogneors  des  deiu  règles 


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IIO  DBS  PROCÈDES  QUI  SSAVSNT 

qui  (doivent  servir  de  mesure  y  ou  eu  général  les  diraen&ioDS 
.homologuât  de  deux  corps ,  soit  poor  s'assurer  qu'elles  sost 
,ëga]es,  soit  poar  mesurer  emctoiiMit  leur  diffihrence,  sîellei 

en  ont  une.  11  existe pourccla  un  instrument  très^ulilequer<m 
«ppelle  U  comparateur^  fig.  lo.  Il  est  essentiellement  compoié 
jd'une  reglemételhqueT  qui  doit  être  bien  droite  etassetforls 
]>oiir  ne  point  se  fléchir  sensiblement.  Cette  règle ,  à  l'une  de  ses 
eitrémilésy  porte  un  talon  iixe  T,  qui  sert  à  appuyer  uu  des 
bouts  des  mesures  que  l'on  compare.  Un  châssis  mobile 
parcourt  la  surface  delà  règle ,  etpeutse  fixer  à  volonté  sur  un 
quelcuu(£uc  de  ses  poiuti|  au  mojen  de  deux  fortcsyisde  pre»- 
,  sion.  Ce  châssis  forme  la  partie  eisentielle  du  comparateur.  H 
'porte  un  tourillon  fixe  «  autour  duquel  tourne  le  lerier  coudé 
hcb\  dont  les  deux  branches  bcy  b'c  ont  deo  longueurs  iné- 
gales, qui  sont  entre  elles ,  par  exemple ,  comme  i  4  lo.  H 
suit  de  là  que  si  l'on  pousse  le  sommet  h  dn  petit  bras  d*aDe 
quantité  qiu  iconquc  fort  petite,  le  bout  du  grand  bras  h 
décrit,  autour  du  centre  commun  c,  un  arc  dix  fois  plus  consir 
dérable.  Pour  mesttrer  ce  mouvement  ^  on  applique  sur  le 
châssis  nn  arc  circulaire  D  I  ) ,  div  isé,  parexcmplp,  en  cinquiè- 
mes demilUmctref  y  et  l'ou  tixe  à  Textrémité  du  grand  bras  6' 
nnvemierqui  permet  d'évaluer  lesdixièmesdecette  diviiiont 
par  conséquent  les  cinquantièmes  de  millimètre.  Comme  les 
mouvemeos  du  point  sont  décuples  de  ceux  du  pomt  b ,  on 
voit  que  chaque  partie  indiquée  par  le  ventter  répondà  de 
mîllimHreoa 

Maintenant,  qua^d  on  veut  comparer  avec  cet  instrument 
les  longnenn  de  deu«  règles  B ,  B'  très-peu  dittrentes  Tune 
de  l'autre  /on  place  l'une  d'ellesB ,  pcrrenemple ,  sur  le  coatH< 
parateur,  de  manière  qu  elle  repose  librement  sur  sa  surtacSi 
et  que  l'une  de  ses  extrémités  sait  appuyée  contre  le  talen 
QT  j  puis  on  atnène  le  châssis  vers  l'autre  Mrefiiité  de  B ,  et  en 
ie  pre«se contre  cette  extrémité  jusqu'à  ce  que  levernierW 
s^potide  à'pen  prèssm  aailieudela  diviskm.  Alors  on  serrsies 
visdepressiondncfamîsetl'oanote«xacteaaeittki  division  pré* 
cise  à  laquelle  répond  l'index  du  vernier.  Cela  iait ,  sans  tou- 

6ii«pdavautage  au  châssis ,  on  enlève  la  première  rè^  B|  on 


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A  KBSVR£a  L'iTBMDVt.  1 1 1 

lui  suij!>tiiue  la  secoude  règle  B'^  le  peULbra^  ù  pousse  par  ua 
ressort  r,  vient  de  neuvecn  8*appUq«er  euctemeiit  coBtre 
•Ue%  Alors  od  lit  la  divinon  on  le  vemier  ê'«rrét«.  Si  les  lon- 
gueurs des  deax  règles  sout  exactement  égales,  eetie  division 
sera  la  même  ^ue  dans  l'opération  préoéd^te  i  mais  si  elles 
sont  inégales,  elle  sera  diflBrente ,  et  le  déplacement  de  Tindei 

iiiciiquera de  combien  1  une  surpasse  l'autre. 
Cette  expérience )  pour  être  exacte,  exige  une  précantion 

^  indispensable  f  et  à  laquelle  on  nepeut  donner  trop  d'attention 
à  cause  dos  erreurs  graves  auxquelles  on  s  exposerait ,  en  la 
négligeant.  Tout  le  monde  sait  que  les  dimensions  des  corps, 
varient  avec  les  divers  degrés  de  froid  et  de  chand  qu'ils 
éprouvent,  rsous  chercherons  bientôt  la  cause  et  la  mesure 
de  ce  phénomène  ^  mais  ici  nous  Tadmettonsseulement  comme 
nn  fait  dont  les  preuves  sont  à  chaque  instant  sons  nos  yeux* 
iyaprèscela,nneméme  barre  métalliqne,par  exemple ,  n'a  pas 
tont-à-fait  la  même  lougueur  dans  les  dillêrentes  saisons  de 
Tannée ,  ni  dans  les  diverses  alternatives  de  firoid  et  de  chaud , 
oh  on  Ta  placée.  Ainsi ,  quand  on  veut  la  comparer  à  une  autre, 
il  faut  fixer  avec  soin  les  circoustances  particulières  oii  elle 
se  trouve  dans  le  molnent  de  l'observation  }  car  ces  cir- 

'consCanctes  déterminent  sa  longueiir  actuelle.  Nous  découvri- 
rons bientôt  les  procèdes  ne'cessaîres  pour  cette  fixation^  mais 
en  attendant,  {e  puis  dire  que  Ton  doit  prendre  toutes  les 

'  précautions  possibles  afin  de  rendre  ces  circonstances  égales 
pour  les  deux  règles  comparées.  C*est  pourquoi  il  convient 
d'opérer  dans  une  chambre  assez  vaste  pour  que  la  présence 
de  robsérvateur  ne  la  réchauffe  pas  sensiblement.  Il  faut  que 
cette  chambre  ne  soit  pas  exposée  à  la  chaleur  immédiate  des 
rayons  solaires,  ou  du  moins  qu'elU  en  soit  abritée  par  des 
volets  ^  il  faut  laisser  les  règles  pendant  plusieurs  heures  avant 

'  de  commencer  à  les  comparer ,  afin  qu'elles  se  mettent  au 
ton  général  des  corps  euvironnans  et  du  comparateur  lui- 
même.  Enfin  il  faut  à  chaque  comparaison  lais^r  quelque 
temps  sur  le  comparateur  la  règle  que  Ton  y  a  placée ,  pour 
qu'elle  perde  l'excès  de  chaleur  qu'on  a  pu  lui  communiquer 

en  la  touchant.  Avec  ces  précaution»  on  peut  être  assuré  que 


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11%       '  n  LA  BALAUCB 

les  circonstances  sensibles  de  chaleur  et  de  froid  sont  lu 
mêmes  pour  les  deu«  règles  qoe  Ton  compare  ;  il  fie  resté  donc 
plus  qu'à  finer  exactement  rinclicatîon  de  ces  circonstances, 
et  de  leur  état  commun;  c'eàtà  quoi  sert  un  instrument  ap- 
pelé le  thermomèlrf ,  et  que  noits  expliquerons  plus  tard. 
Le  comparateur  ne  peut  s'appliquer  qu'à  des  règles  termî** 
uëes  ;  mais  ou  peut  aussi  avoir  besoin  de  comp^^rer  des 
longueurs  comprises  entre  deux  traits  tracés  sur  une  surface 
plane.  On  y  parvient  par  un  procédé  que  nous  expliquerons 
quand  nous  aurons  fait  connaître  les  inslruiuens  d'optu^ue 
que  Ton  appelle  microscopes. 

CHAPITRE  IL 
Dû  la  balance  et  de  la  manière  de  s'en  servin 

Apr#s  la  liicnirc  des  dimensions  des  corps,  ce  qui  est  le 
plus  nécessaire  au  phjsicicu,  c'est  de  savoir  dclermincr  les 
rapports  de  leurs  masses;  car  il  faut  qu'il  en  tienne  compte 
pour  apprécier  les  intensités  des  forces,  par  lesquelles  les 
phéoomèoes  sont  produits.  Nous  ayons  découvert ,  page  6%f 
commentées  rapports  peuvent  se  conclure  de  la  comparaison 
des  poids  ;  enfin  nous  avons  vu  que  IVgalité  de  deux  poids 
se  constate  aisément ,  en  les  suspendant  aux  deux  exUémités 
d*un  levier  dont  le  centre  est  fixe  et  les  bras  égaux.  Telle  est 
la  disposition  générale  des  instrumens  appelés  balances.  Je 
ne  parleiai  ici  que  deceux  dont  la  disposition  et  la  construc- 
tion sont  assez  parfaites  pour  servir  aux  physiciens  et  aux 
chimistes. 

Le  levier  de  ces  balances  ,  on  ce  qu'on  appelle  commune— 
lucnt  le  Jléaiife&iiine  barre  d'acier  trempe  LL',  ii ,  à  la* 
quelle  on  donne  une  grande  force ,  afin  qu'elle  n'éprouve 
point  de  flexion  sensible  par  les  poids  qu'on  veut  lui  faire 
supporter.  Soit  G  son  ceulre  de  (gravité  ;  on  s'efforce  de  faire 
en  sorte  que  les  deux  parties  GjL  GL'  du  fléau ,  situées  de 
part  et  d'autre  de  ce  point  |  aient  des  longueurs  et  des  figures 


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bE  LA  BALANCE.  1 l3 

pareilles  f  on  les  nomme  lès  broê  de  la  kalence.  Aux  d«û< 

extrémités  LL'  de  ces  bras  ,  on  attache  des  cordons  égAux  en. 
loo^ueur  et  en  poids  »  destinés  k  v>uteiiir  des  plateaux  AA' 
qm  sont  aussi  ëgaux  entre  eux*  Poulr  rendre  sensibles  lee 
moindres  mouvemens  du  fl&u ,  on  y  adapte  une  aiguille 
SO  perpendiculaire  à  LL%  et  dirigée  dans  la  verticale  du 
centre  de  gravité  G  \  au-dessus  ou  au-dessous  de  ce, points 
Tont  Tappareil  est  soutenu  en  nb  point  C ,  situé  aussi  dans 
cette  même  verticale.  Pour  que  sa  mobilité  soit  plus  parfaite, 
et  qu'il  ne  soit  soutenu^  pour  ainsi  dire  >  que  dans  ce  seul 
point,  on  donne,  à  la  pièce  de  suspension  G ,  k  forme  d'un 
couteau  que  l'on  fait  en  acier  trës-dur  ,  et  dont  le  tranchant 
vil  pose  sur  un  plan  honsontal  d'acier 
Blaintenant  il  est  clair  que  si       ayait  réussi  à 


que  SI  l'on  ayait  réussi  à  établir  uné 

égalité  parfaite  entre  toutes  les  parties  de  Tappareil  situées 
des  deux  cotés  du  point  G ,  l'équilibre  aurait  lieu  naturel» 
kment  lorsquè  la  banns  UJ  se  tiendrait  dans  une  situation 
liorizontale  ;  car  le  centre  de  gravité  du  sjstème  serait  alors 
iittté  dans  la  verticale  du  point  par .  conséquent  pour 
connaître  quand  deux  poidaseraieat  égaux^  il  suffirait  de  les 
placer  dans  les  deux  plateaux  de  la  Lalance  ,  et  de  voir  si 
f équilibre  ne  serait  point  troublé,  c'est-Mire,  si  le  iléauLL' 
vemnl  à  une  situation  horizontale  comme  auparavant. 

Mais  pour  que  cette  observation  soit  possible,  il  y  a  dans 
b  construction  de  la  balance  ^  une  condition  esssentielle  à 
eherver  5  c'est  que  le  point  de  suspension  C  se  trouve  un 
pStt  au-desstis  du  centre  de  gravité  G.  Car,  si  cette  condition 
remplie  ^  lorsque  le  fléau  aura  été  tant  soit  peu  écarté 
ée  l'horiaontalité ,  il  tendra  à  y  revenir  par  une  suite  d'os^ 
eillatiens^  mais  si  le  contraire  avait  lieu  ,  et  si  Je  centre  do 
i,fa\iié  G  se  trouvait  au-dessus  du  point  de  suspension  ^  une 
fois  qu'il  serait  dérangé  le  moins  du  monde  de  la  verticale 
^u  prât  C ,  fiett  nè  pourrait  plus  Vy  ramener  ,  et  le  fléau 
tomberait  indéfiniment  du  côté  oii  l'emporterait  la  pesan- 
teur. Or,  cette  mobilité  indéfinie  empêcherait  d'obtenir  jar 
mais  Téquilibre;  car  on  ne  peut  espérer  d'établir  l'égalité 
ies  poids  d'une  niauièrc  tout-à-fait  rigoureuse  ,  mais  seuU- 
ÏOME  L  8 


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Xl4  ]>C  BALANCE/ 

ment  approché ,  et  telle  que  lei  erreuf»  kfoâ  penyent  y  res- 
ter soient  assez  petites  pour  pouvoir  être  coasidérées  comme 
nulles  dans  U  comparaison  des  poids  ^'on  yeat  étab^,  t% 
dans  les  conséquences  qu'on  en  peut  tirer. 

£a  s'astrcignant  donc  à  la  condition  précédente,  et  sup- 
posant d'ailleurs  nne  ëgalitë  parftûte  entre  toutes  les  parlict 
de  la  balance  situées  de  part  et  d'autre  du  centre  de  suspen-' 

sien  ,  on  aurait  une  balance  parfaite.  Mais  cette  égalité  est 
I   une  chimère.  Quelque  soin  que  Ton  prenne  pour  l'ëtaMip 
dans  la  construction  de  la  balance,  on  ne  l'obtiendra  jamais r 

il  faut  donc  savoir  s'en  passer,  et  heureusement  on  petit, 
sans  nuire  en  rien  à  l'exactitude  ,  y  suppléer  par  la  méthode 
que  nous  allons  ex]^ser. 

Peser  un  cnrj)s ,  c'est  déterminer  combien  de  fois -le  poids 
de  ce  corps  contient  une  autre  espèce  de  poids  connue  ,  par 

■ 

exemple ,  de  grammes  et  de  fractions  de  grammes.  Pour  le 

savoir,  commences  par  placer  ce  corps  que  j'appellerai  M , 
dans  un  des  plateaux  de  la  balance  ,  par  exemple ,  dans  le 
plateau  A }  puis  faite»-lni  équilibre,  en  plaçant  dans  Paotre» 
plateau  A'  des  corps  pesans  quelconques  ;  par  exemple ,  de» 
morceaux  de  cuivre  ,  des  grains  de  plomb  |  et  enfin  de»  pe- 
tites feuilles  de  cuivre  battu  on  de  petits  morceaux  de  papier 
que  vons  ajouterez  par  parcelles,  jusqu'il  ce  que  l'aiguille 
soit  parfaitement  verticale,  et  vous  indique  ainsi  Thonzonta- 
lité  du  fléau  LL'.  Cela  fait ,  ôtéa  doucement  le  poids  M ,  et 
substitues  II  sa  place  des  grammes  et  des  fractions  de  grammes^ 
jusqu'à  ce  t]ue  l'aiguille  SO  soit  redevenue  verticale  :  la  quan- 
tité qu'il  faudra  mettre  de  ces  poi^s  exprimera  pr^ds^nent» 
le  poids  du  corps  M  -,  puisque  ces  nouTeaun  poidi^  plsK 
cés  dans  les  mêmes  circonstances  tjue  le  corps  M  ,  font  de 
même  que  lui,  équilibre  au  plateau  A' ,  cbargé  deteorpa  q|u# 
TOUS  j  avec  placés. 

On  voit  que  cette  méthode  est  indcpenclanlr  de  la  longueur 
des  bra6  de  levier  ,  CL»  CL\> ainsi  que  de  l'in^alitéde  poids- 
qui  peut  exister  entre  eux.  Pour  être  parfaitement  «acte  ^ 
elle  exige  seulement  deux  conditions. 

La  première  |  c'est  que  le$  points  de  Htfpensioa  LL'  ioion^ 


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n  LA  BAtAIVÇS*  Il5 

Ken  ngooreofement  les  mêmes  dans  les  deux  opérations.  En 
éSet ,  la  puîssance  d'un  mtme  poids  ,  pour  faire  tourner  le 
iléau,  eit  inégale  suivant  qu'on  le  place  k  des  distances  di- 
Tersèt  dv  centre  de  suspension  ;  si  donc  le  point  de  suspen- 
sion dû  pkteau  A  pouTalt  varier  dans  tes  deux  pesées  consé- 
cutives, il  s'ensuit  que  ,  dans  la  secondo  ,  11  faudra  employer 
réellement  un  poids  diluèrent  de  celui  du  coq)s  M,  pour  faire 
équilibre  êxk  plateau      et  aux  poids  dont  on  Ta  chargé  ;  et 
comme  aucun  indice  ne  vous  avertirait  de  celte  nu-^alilé  ,  \ 
û  s'ensuivrait  que  1  on  pourrait  ainsi  tomber  dans  de  graves 
erreurs.  ' Aussi  Tartiste  doit»il  employer  tous  ses  soins  pour 
établir  et  assarer  ta  constance  des  points  de  suspension  LL'. 
Lie  nteiiieur  moyen  d'y  parvenir ,  c'est  que  cette  suspension 
se  &8se  aussi  par  des  couteaux  d^acîet  croisés ,  à  tranchant 
TÎf  ,eoitme^te^représente  la^^.  12;  car  alors  les  points  LL' 
étant  déterminés  par  le  croisement  de  deux  de  ces  couteaux 
suspendu*  l'un  à  l'autre  sur  leur  tranchant ,  ils  sont  aussi 
Axes ,  aussi  invariables  que  Voit  puisse  le  désirer ,  surtout 
quand  ou  ramène  toujours  Iç  ilcau  à  la  position  horizon- 
tale }  c'est  ainsi  que  sont  disposées  les  excellentes  balances  de 

£.a  seconde  condition  à  remplir  ,  c'est  que  la  balance  soit 
trèi^nsible  ,  c'est-à-dire,  que  lorsqu'elle  est  en  équilibre  et 
chargée,  le  moindre  petit  poids  mis  dans  un  des  plateaux  on 
dans  Tautrc  suffise  pour  déraiiejer  cet  équilibre  et  faire  mou- 
voir i'aiguiiie  SO.  Cette  sensibilité  dépend  uniquement  de  la 
suspension  € }  elle  sera  d'autant  plus  parfaite ,  quUl  y  aura 
moins  de  frottement  dans  ce  point,  entre  le  couteau  C  et  le 
pian  qui  le  porte  :  car  le  frottement  qui  résulte  de  la  super— 
poeitîonr  de  deux  corps  est  une  force  qui  s'exerce  dans  la 
direction  de  leurs  surfaces ,  et  qui  s'oppose  aux  autres  fbrces 
qui  tendraient  à  détacher  ces  surfaces  l'une  <ie  l'autre  ^  ainsi 
le  frottement  du  couteau  C ,  sur  son  support  ^  doit  s'opposer 
h  ce  que  le  fléau  LU  tourne  autour  du  point  C.  £n  effet , 
cette  rotation  ne  peut  avoir  lieu  sans  détacher  Tune  de 
l'autre  les  parties  du  couteau  et  du  support  qui  se  touchent*, 
îl  fiant  une  force  pour  détruire  leur  adhésion ,  et  par  consé- 


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2l6         '  SI  lA  BALANCf. 

«jiient  VaiguîHe  ne  deviendra  mobile  que  lorsque  l'oil  ivHt 
«jouté  dans  ïun  des  plateauK  ou  dans  l'autre ,  i  excès  d« 
poids  nécessaire  pour  la  surmonter* 

€*est  afin  de  diminuer  cette  inertie  que  Ton  fait  le  couteau 
à  tranchant  vif,  et  qu'on  lui  donne,  ainsi  qu'au  plan  qui  le 
porte,  le  poli  le  plus  parfait*  Pour  que  ces  pièces  ne  s'altèrent 
point  en  pressant  continuellement  Tune  sur  Tautre  ,  on  dis- 
pose sous  les  bras  du  fléau  deux  fourchettes  FF',  qui,  dans 
les  intervalles  des  expériences ,  le  saisissent  et  le  soutiennent 
dans  une  position  horisontale ,  sans  le  soulever.  Ces  fonr* 
chettcs  sont  mobiles  au  raojen  d'une  manivelle.  Ouand  on 
veut  se  servir  de  la  balance,  on  les; abaisse }  le  Uéaa  devient 
libre ,  et  les  branches  se  mettent  en  mouTeme&l  ;  cesse-4-oa 
d*observer ,  on  relève  les  fourchettes  ,  le  fléau  LL'  est  ra- 
mené à  i'horisontalité  et  an  repos.  Enfin,  pour  éviter  les 
mouvemens  accidentels  produits  par  les  agitationa  de  l'air, 
on  enferme  tout  Tinst^ment  dans, une  cage  vitrée ,  oli  Ton 
pratique  seulement  ies  ouvertures  nécessaires  pour  placer 
'  les  poids  et  les  corps  que  l'on  veut  peser  ^  il  est  utile  de 
placer  dans  cette  caisse  une  capsule  remplie  de  chaus  vive , 
de  inunate  de  chaux  ,  ou  de  quelque  autre  sorte  de  sel  propre 
k  attirer  l'humidité  de  l'air ,  et  que  Ton  a  soin  de  renouveler 
de  temps  en  temps  ;  par  ce  moyen ,  l'intérieur  de  l*instra-»  ; 
ment  est  toujours  sec  ,  et  les  pièces  d'acier  qui  ic  composeut  | 
ne  se  rouillent  pas. 

On  voit  aussi  que  pour  diminuer  son  volomf  <  î)  convient  i 
que  l'aiguille  soit  dirig(''C  de  haut  en  bas  ,  comme  dans  la 
Jig,  i3  ,  ou  Ton  a  représcotë  tout  l'appareil.  Cette  diaposition 
M  encore  l'avantage  de  rendre  l'observation -de  ses  moave- 
mens  plus  facile.  Pour  les  apprécier  exactement ,  on  trac^• 
sur  le,  pied  de  i  iustruiuent ,  et  perpendiculairemeut  à  ia 
colontîe  qui  le  porte ,  une  division  horiaontale  de  parties 
égalés  y  au-dessus  de  laquelle  l'extrémité  inférieure  de  rai* 
guille  oscille  quand  elic  est  prête  à  se  mettre  en  équilibre  ^ 
car  cet  équilibre  ne  s'établit  ^'après  une  longue  suite  d*o^ 
dilations  très-lentet.  Le  zéro  de  la  division  est  placé  dans 
la  verlicaie  du  point  C,  et  Ton  juge  que  la  balance  e>l  ça 


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Dt  LA  BAIAKCV*  II7 

équilibre  ou  ?a  arriver  à  l'équilibre  lorsque  les  oscillations  . 
de  FAigtûlle  sont  extrêmement  petites ,  et  s'étendent  de  part 
et  d'antre ,  k  distances  égales  du  céro  de  la  division*  Il  n^est 
pas  même  nécessaire  alors  d'attendre  que  le  mouvement 
d'oscillation  de  U  lialance  ait  cessé  entièrement  ;  il  Suffit 
dtos  la  seconde  pesée  de  ramener  Tosciflation  entre  les 
mêmes  termes.  Il  faut  aussi  prendre  une  précaution  toute 
ptrticolière  pour  ne  pas  donner  de  secousse  à  l'instrument , 
<|naiid  on  4te  le  corps  M  de  son  plateau  ,  pour  le  remplacer 
par  des  poids  et|uiva]tMs;  car  une  pareille  secousse  pounait 
changer  le  mode  de  contact  du  couteau  C  sur  son  support , 
€C  par  conséquent  aussi  le  frottement  des  deux  pièces  l'une 
fur  l'autre  ,  d'où  résulterait  un  changement  dans  les  excès 
de  poids  nécessaires  pour  vaincre  le  frottement  ;  au  lieu  que 
s'il  reste  le  même  dans  les  deux  pesées  successives ,  son  effet 
n'empêdie  pas  ces  deux  pesées  d^étre  exactement  compa* 
tMei  ,  et  par  conséquent  la  masse  des  poids  qui  remplace 
k  corps  M  est  eneore  exactement  égals  à  là  masse  même  de' 
ce  corps. 

Pour  passer  ainsi  avec  sûreté  d'une  pesée  à  l'autre  ,  il 
faut ,  lorsque  la  première  pesée  est  hïie ,  élever  doucement 
les  deux  fourchettes  afin  de  ramener  le  fléau  à  son  repos 
îan>  le  décharger  ;  puis  avant  d'ùter  le  corps  M  ,  on  ajoute 
dans  le  plateau  oii  il  se  trouve ,  ou  mieux  encore  dans  un 
second  plateau  auxiliaire  d;  un  autre  corps  quelconque  dont 

le  poids  soit  à  peu  près  la  nioitic  du  sien.  Cela  fait,  on  ote  le 
corps  M)  OU  le  remplace  approximativement  par  le  nombre 
de  grammes  que  Ton  firésuilie  devoir  lui  être  à  peu  près 
^gal  ;  on  ôte  alors  le  corps  étranger  que  l'on  avait  ajouté  et 
^ui  avait  seulement  servi  pour  maintenir  le  méiue  contact 
da  couteau  sur  son  suppoH  èt  conserver  l'inertie  du  fléau. 
Alors  on  abaisse  les  fourchettes  ,  le  fléau  redevient  libre 
avec  le  même  d^ré  de  mobilité  que  la  première  fois  ;  et 
toutes  les  ciroonstaaces  étant  redevenues  semblables  à  celles 
de  la  dernière  pesée;  on  achève  ^équilibre  de  la  même 

iuanière. 

L'artiste  qui  construit  la  balance  a  soin  que  le  séro  de  l4 


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Il8  X>C  lA  BALAKCC. 

division  ptrcoaroe  par  l'aiguille  se  trouve  exactement  dui 

la  verticale  du  centre  de  suspenûon  |  il  fant  donc  rendre  de 
nouveau  ceite  Jigne  verticale  lorsque  Ton  monte  la  balance , 
ou, ce  qui  revient  au  xn^mei  tl  &at  rendre  horiaontalela 
plaque  sur  laquelle  la  division  est  tracée.  Pour  cela  on  se  lert 
d*ui|  niveau  à  bulle  d'air  que  Tou  pose  sur  cette  division  ,  el 
l'on  cale  la  table  qui  porte  la  balance  jusqu'à  ce  que  os 'ni- 
veau indique  rhorizontalité.  H  faut  même  qne  rhorison* 
talité  ait  lieu  dans  tous  les  sens  ,  afin  que  le  plan  qui  porte 
)e  couteau  oe  se  renverse  point  en  avant  ou  en  arrière ,  niais 
soit  aussi  horizontal.  Quand  ces  ceoditions  sont  remplies , 
la  balance  a  toute  sa  sensihililé  ^  elle  est  en  état  d'agir  ^  el, 
chaque  fois  qu'on  atteint  Téquilibre ,  les  oscillati<ms  de  l'ai- 
guille sont  lentes,  régulières  ,  et  s'étendent  à  des  ampKtndes 
égales  de  part  et  d'autre  du  léro  de  la  division.  Les  bal.iiK  e* 
de  ce  genre ,  constriiites  par  Fortin  f  sont  tellement  sea* 
sibles ,  que ,  chargées^  dans  chaque  pUteau  f  de  mille  gram- 
mes ,  un  sful  niilligramnic  buflit  pour  les  faire  trébucher. 

J'ai  dà  eni  I  (  r  dans  tous  ces  détails  i  parce  que  la  déterau- 
nation  précise *df  s  poids  est^un  des  élémens  les  plus  imper- 
tans  de  toute  la  physique  ,  et  qu'on  est  sans  cesse  obligé  d'j 
l'ecoprir.  La  mcihodc  des  doubles  pesées  que  je  vieus  d'ex- 
poser est  due  à  Borda,  i^le  est  facile  et  sûre  ;  c'eat  la  senle 
qui  dans  la  pratique  soit  réellement  indépendante  de  Tiné» 
galitc  d^s  bras  de  la  hal<^uce  let  de  l'efiet  du  frottement.. £n 
J'emplojant  avec  Ifs  ppécaotions  qqe  poi^  avons  «xpUqnaes  t 
on  obtiendra  eqssi  eiactement  qu'il  est  jKMsible  les  poids  des 
corps  au  moment  oli  on  les  aura  soumis  à  cette  opération. 
Mais  en  répétant  Tei^périence  sur  le  même  corps  h  diûe- 
rentes  époques  »  on  j  trouvera  quelques  difHrencet ,  sur-tout 
si  sou  volume  est  considérable  et  son  poids  faible.  Cela  vient 
de  ce  que  les  pesées  sont  faites  4ep#  l'eir  f  qui  est  un  Ûnide 
pesant ,  comme  nous  le  pronverons,l|ient6t.  fiTous  avons  ne* 

connu  dans  le  i".  livre  que  le*  corps  plongts  dan»  ua  II  inde  y 
perdent  une  partie  de  leur  ppids  ég^le  à  celui  du  volui|te  de; 
fluide  qu'ils  déplacent.  Ainsi  lorsque  nous  pesons  des  corpt 
^ans  l'air ,  ce  n*est  rticlituicut  pjtà  km  poidà  a]>*oJu  que  nous 


.     ^  .d  by  GoogI 


1>S  LA  BALA1ICC.  XI9 

obiservons ,  mais  l'ex.ces  de  leur  paiiis  sur  celui  d^un  parei^ 
Tolume  d'air.  Or  ^  nous  prouverons  également  |Mur  l'expe- 
rience  que  Tair  pris  k  la  sarfece  de  la  terre  n'a  pas  toujours 
h  même  poids  sous  le  même  volume  ,  parce  qu'une  infinité 
de  causes  acddentelles  le  dilatent  ou  le  condensent.  Ces  va- 
riatîolis  doivent  dooe  changer  la  perte  de  poids  des  corps 
fie  Fou  y  pèse  5  par  conséquent ,  pour  avoir  les  vrais  poids 
de  ees  corps  I  il  lant  y  ajouter  le  ji^^  variable  du  volume 
d'air  ^*Sls  déplacent ,  et  les  réduire  ,  en  un  mot ,  an  même 
Cfesquesi  on  les  eût  pesés  dans  un  espace  enticremeut  vide 
d'air  et  de  tonte  autre  matière  pesante.  C'est  en  efièt  ce  que 
nous  ferons  par  la  suite  f  mais  pour  y  parv<|pir  il  nous  faut 
acquérir  un  assez  grand  nombre  de  connaissances  expérimen- 
tales qui  nous  manquent  encore.  J'ai  voulu  seuleuieut  m- 
diquer  ici ,  d'après  F^ipérience  ,  là  nécessité  de  ces  réduc- 
tions pour  avoir  les  poids  coustans  ct  absolus  des  corps; 
aous  apprendrons  plus  loin ,  et  toujours  par  rexpérience  ^ 
eeminelit  on  pient  les  effectuer. 

CHAPITRE  llh 

De  ia  construction  du  Tlwrmomètre,  et  de  lu  manière 

de  s'en  servir* 

Dès  que  Ton  commence  à  porter  son  attention  sur  l'en- 

sembie  des  phénomènes  physiques  et  chimiques ,  ou  voit  que 
récent  le  plus  puissant ,  le  plus  actif  et  le  plus  généralement 
employé  dans  la  nature  et  dans  les  arts,  c'est  le  feu.  Nous 
sentons  à  chaque  instant  les  eilels  qu'il  produit  sur  nos  orga- 
nes,  soit  lorsqu'il  les  brûle  par  une  trop  grande  ai  l*  ur,  soit 
lorsqu'il  les^  réchauffe  doucement  dans  les  rigueurs  de  l'hiver, 
il  échauffe  toutes  les  substances  ;  et,  s'il  ne  les  embrase,  il 
les  fond  )  les  rend  liquides ,  les  fait  rougir,  bouillir,  et  les 
convertit  en  vapeurs.  Même  lorsqu'il  semble  agir  avec  moins 
d'énergie,  il  étend  les  dimensions  des  corps,  il  change  leuT 

Yolume  et  ÏQê  modi&e  s^os  ççsse,4&ns  leurs  propriétés  les  plus 


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190  '  BU  THEEVOlliTBB» 

cachées.  Pour  pouvoir  observer  ces  propriétés  d'une  manière 
comparable  dans  diâiérens  corpf  ^  ou  dans  le  mémê  cotps  à 
des  époques  difEBrentes,  il  fàut  non»  piémimir  oontro  cette 

cause  perpt'tuelle  de  variation  ^  et,  puisque  nous  ne  pouvons 
l'empécbcr  d'agir,  il  faut  au  moins  trouver  quelque  nuaiere 
de  fixer  l'état  précis  oh  ^Ue  met  dhâ^^  corps  à  l^tunt  ois 
nous  l'observons. 

Mais  d'abord ,  réduisons  cette  cause  à  son  expression  la  plus 
abstraite*  Quoique  le  mot  de  feu  entraine  arec  lui  l'idée  de 
flamme  et  de  lumi^ ,  cependant  il  n'est  pas  difficile  de  voir 
que  tous  les  phénomènes  que  nous  venons  de  décrire  peuvent 
être  produits  sans  le  concours  de  eesdeux  circonstascet  f  car  ss 
j  ai  fait  fondre  du  plomb  dans  un  rasade  fer  par  le  moven  du 
feu  ,  ce  plomb,  qui  ne  sera  point  enflammé  et  qui  ne  jetcra 
pas  de  lumière  y  deviendra  capable  à  sou  tour  d'tkhaufiier  d'an- 
tres corps;  il  fera  fondre  k  glace,  la  soufre  at  Pistaia;  i^en-^ 
ilammera  la  cire  ,  il  fera  bouillir  l'eau  et  tous  les  autres 
liquides ,  il  les  convertira  en  vapeur.  Puisqu'il  agit  aiusi  sur 
ces  corps  sans  flamme  ni  lumière ,  nous  pouvons  par  la  pensée 

&c])arcr  ces  deux  modifications  du  ])rincipc,  quel  qu'il  soit, 
qui  produit  tous  ces  effets;  et,  pour  fixer  iavariablement  cette 
séparation ,  pour  désigner  isolément  ce  principe ,  nous  lu^ 
donnerons  un  nom  particulirr  ,  nous  Fappeleron*  \e  calorique. 
Celte  distinction  simpk  et  naturelle  nous  conduit  à  voir 
que  le  mot  chaleur^  dans  lequel  on  eltitrme  ordinairement 
Fidée  vague  d'une  cause ,  n'ei^prtme  réellement  qne  la  sensa- 
tion que  le  calorique  produit  sur  nos  organes;  et,  par  exten--. 
siont  celle  qu'il-  produit  sur  des  organes  plus  résistans,  ou 
même  sur  des  corps  non  organisés.  Désormais  nous  emploierons 
toujours,  le  mot  chaleur  dans  cette  seule  acception ,  pour 
exprimer  généralement  le  mode  d'action  particulier  au  calo- 
inique. 

Mais  la  sensation  de  la  chaleur,  lorsque  nous  Tt-prouvons  , 
n'a  pas  toujours  la  même  énergie^  il  J  a  des  degrés  entre  la 
douce  chajeur  qne  nous  éprouvons  dans  un  bain  et  celle  qui' 

nous  brûle  lorsque  nous  touchons  un  fer  ronp;^.  La  chaleur 
qu  excite  un  seul  charbon  embrasé  suiEt  pour  enflammer  le 


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DU   TiiEEMOMt  TRE.  131 

tooflre;  elle  ne  safBt  plus  pour  fondre  le  cuivre  ou  Targent^ 

Afin  de  définir  les  différentes  énerpes  du  calorique  dcins  cet 
diverses  circonstances ,  nous  leur  donnerons  le  nom  de  lem* 
pêraUtf€ê;  et  nous  appellerons  températures  plus  6n  moins 
chaudes  celles  qui  produiront  ou  qui  seront  capables  de  prc^ 
duire,  sur  nous  ou  sur  les  autres  corps^ des  sensations  plus  ou 
moins  vives  de  cl||lenr.  Nous  ne  voulons  par-là  qu*exprimer 
Tin  égalité  de  ces  seiAitfons  et  de  fenrs  effiefts,  non  la  mesurer 
ni  !a  fixer:  encore  moins  prétendons-nous  en  tirer  quelque 
indoclion  sur  la  manière  dont  elles  dépendent  du  calorique 
qui  les  produit.  Tonte»  ces  choses  ne  peuvent  se  déterminer 
sûrement  (^uc  par  des  mesures  précises  que  nous  chercherons 
plus  tard  ;  mais  aoparav^t  U  fallait  «u  moins  sentir  lebesoia 
de  les  chercher. 

Il  arrivesouvent  dans  les  sciences  que  ceux  qui  introduisent 
nue  expression  nouvelle  pour  exprimer  la  cause  inconnue 
d'un  phénomène  y  se  laissent  ensuite  entraîner  à  détourner 
cette  définition  de  son  sens  abstrait  pour  la  réaliser  et  lui 
donner  un  corps^  cela  est  arrivé,  par  exemple,  pour  le  calo«^ 
rique.  La  plus  grande  partie  des  physiciens  et  des  chimistes 
rpirardcnt  le  calorrqne  comme  wv.p  luafière  à  lacjuclle  ils  at-J 
tnbuent  plusieurs  propriétés  analogues  à  celles  que  les  autres 
substances  matérielles  possèdent ,  telles  que  Télasticité ,  In 
compressibiKté  et  la  faculté  d'entrer  eh  combinaison  avec 
d^autres  corps.  Ces  propriétés  matérielles  ils  les  lui  supposent 
par  analogie;  car,  comme  on  ne  peut  voir  le  calorique  ni  le 
peser,  ils  sont  obligés ,  tout  en  le  regardant  comme  une  ma* 
tière ,  de  le  dépouiller,  au  moins  pour  nos  sens ,  des  propriétés 
les  plus  apparentes  par  lesquelles  nous  puissions  nous  assurer 
de  l'existence  matérielle  des  corps  •  je  veux  dire  l*impénétra-* 
Lilité  et  la  pesanteur.  D'autres  physiciens ,  eu  plus  petit  nom- 
bre ,  ont  regardé  le  calorique  non  comme  une  matière  ,  mai» 
comme  un  principe  de  mouvement  qui  excite  dans  les  partie 
cules  do3  corps  certaines  vibrations  très-j>ctitcs ,  d'oii  résul-» 
teraient  pour  nous  la  sensation  et  lesphénomènes  de  la  chaleur. 
£nfin ,  un  très-petit  nombre  de  phjsiciens-géomètres ,  ne 
l'attachant  ni  à  Tune  ni  à  Taulrc  de  ces  opinions ,  se  sont. 


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W  PU  .THE&liOlliTRS. 

bonis  à  admettre  les  principes  qui  leur  étaient  communs.. 
^ou&  eiaminerons  plus  tard ,  par  l'expérAeuce ,  les  probabilité! 
de/cef  diyeises  hypothèses;  boqs  pinserons  dana  chacimt 
d'elles  les  analogies  sur  lesquelles  elles  se  fondent  ^  et ,  après 
les  avoir  établies  par  re^ériencc,  nous  en  tirerons  des  lois 
gëoéralei  et  certaines  par  lesqoeUci  les  phénomèiief  qa'eUee 
embrassent  se  trouveront  liés.  Mais  jusqu'à^ette  époque,  et  à 
cette  époque  uicnjc ,  nous  tiendrons  scrupul emcm ent  au  sens 
abstrait  des  déAfiminatÎMis  qoe  nous  aTons  adaptées.  Jje  calo- 
rique ne  sera  pour  nous  que  la  canse  inconnue  de  la  sensation 
de  la  cbaieur,  et  le  mot  de  température  n'exprimera  ^ue  les 
diverses  éiorgias  de  son  action. 

Nous  Boos  trouvons  ainsi  arrêtés  toutes  les  fois  que  nous 
voulons  remonter  aux  causes  premières  des  phénomènes^  la 
fin  de  notre  science  est  de  reculer  le  doute  t  et  de  le  faire  porter 
sur  les  seuls  objets  que  notre  raison  ne  peut ,  ou  n*a  pas  encore 
pu,  atteindre.  L'ai  L  des  expériences  consiste  à  découvrir  dans 
les  phénomènes  ceux  qui  soat  les  plus  généraux  ^  les  plus 
inflnens.  Ces  futs  bien  constatés,  exactement  reconnus  i  scp- 
vent  ensuite  de  principes  pour  arriver  aux  autres  faits  conmie 
conséquences.  Alors  nos  incertitudes  ne  portent  plus  sur  les 
phénomènes  généraux  ni  sur  leur  combinaison  »  les  senhs 
«^oses  qui  nous  soient  réellement  utiles;  elles  portent  uni* 
quement  sur  la  cause  première  d'un  petit  nombre  de  faits  ^ 
et,  si  elles  sont  inévitables ,  elles  sont  du  moins  réduites  à 
léùTê  justes  bornes.  Nous  voyons  les  phénomènes  se  succéder^ 
comme  les  générations  des  hommes ,  dans  un  ordre  que  nous 
observons,  mais  sans  pouvoir  dire  ou  même  concevoir  com- 
ment il  a  commencé.  Nous  suivons  les  anneaux  d'une  chaîne 
iufinie ^  nous  pouvons»  bien ,  en  ne  la  quittant  pas,  remonter 
d'un  anneau  à  un  autre;  mais  le  point  où  la  chaîne  est  sus- 
pendue n'est  pas  a  la  portée  de  nos  laibles  mains. 

Pour  découvrir  et  fixer  les  rapports  naturels  des  phénomènes 
entre  eux,  il  ne  suffît  pas  de  les  observer  vaguement ,  et  de 
les  envelopper  dans  des  hypothèses  toujours  vacillantes  et 
incertaines  ;  il  faut  déterminer  d'une  mauiei  e  précise  la  nature 
fi  l'étendue  de  leurs  ellets,  afin  de  n'avoir  k  ccmbmer  dao^ 


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4 


Da  TutEHOMkns.  128 

UÛ5  f  aisonnemens  que  des  données  rigoureuses^  en,  un  mot ,  il 
iêul  les  jnefmrer.  Metarer  et  peaer  »  voilà  lea  den  gmnd^ 
fecrets  U  cliimieet  de  la  physique  ^  ceaont  làleteaiiietcle 
toutes  les  déoûuvertes  qu'elles  ont  Dûtes  dans  ces  derniers 
temps.  ^ 

Or,  pour  fimer  |Mur  des  mesures  précises  les  diTCVs  degrés 
d'action  du  calorique,  clioi^irODS-uous  les  effets  dévorans  et 
destructiTs  qu'il  exercesur  pret^pietous  les  corps  de  la  nature? 
Km,  sans  doute,  puisque  Taltératioii  mime  ^ai  en  résnlte 

dans  la  constitution  de  ces  corps  exclurait  toute  idée  de  com- 
paraison. Trouverons-nous  des  termes  plus  fixes  dans  les 
seneatigns  variables  de  clialeur  et  de  froid  qne  nous  éprouvons? 
Pas  davantage.  Il  ne  faut  pas  avoir  beaucoup  réfléchi  sur  la 
nature  de  nos  sensations,  pour  s'apercevoir  que  les  indications 
qu'elles  BOUS  donnent  sont  purement  relatives.  La  lumière  ^ 
qui  suffit  pour  nous  faire  discerner  les  objets  dans  une  salle 
de  spectacle  oii  nous  sommes  restés  quelque  temps ,  nous 
semble  nne  obscurité  complète  qoand  nos  yeux  viennent  de. 
recevotrU  vive  lumière  du  jonr.  Le  mime  temps  de  dégel , 
qui  nous  paraît  d'une  douceur  extraordinaire  lorsqu'il  sur- 
vient tout  k  coap  au.  milieu  des  rigueurs  de  l'hiver,  nous 
semblerait  nn  froid  insupportable  si  nous  réprouvions  subî^ 
temeut  au  milieu  des  grandes  chaleurs  de  Tété.  C'est  par  celle 
raison  que  la  tempérfkture  des  souteniains  nous  semble  froide 
en  dté et  chende  en  hiver ,  quoique,  densla  réalité ,  elle  reste 

constamment  la  même, connue  nous  le  pi ouveronspar  la  suite. 
On  conçoit  donc,  par  ces  exemples,  que  les  divers  degrés 
d'intensité  de  nés  sensations  ne  peuvent  nous  fournir  une 

mesure  constante  des  causes  qui  les  produisent,  puisque 
l'Mke  qu'elles  nous  donnent  n'est  jamais  que  relative  et  com- 
furée. 

Nous  sommes  ainsi  conduits  à  chercher  parmi  les  phéno- 
mènes ,  dont  le  calorique  est  la  cause  ,  ceux,  qui ,  s  exeryaut^ 
sur  des  substances  inoi^ganiques ,  les  modifient  momentané 
snent  d'nne  manière  reconnaissable  ,  sans  néanmoins  altérer 

i«ur  nature  ni  leur  constitution  intime  )  de  sorte  que  la 

Quse  éftent  6tée  1  les  œrps  r«|>remient  eiactement  leur  pren 


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DO  THBRMOMBTaB. 

mier  état  ^  quel  que  soit  le  nombre  de  cei  variations  passa* 
gères  auxqnellea  oe  Im  ait  exposés*  Or ,  il  esisfe  m  phén»* 
mène  dont  le  calorique  est  la  cause  principale  ,  et  qui  remplit 
parfaitement  toutes  ces  conditioBS ,  c'est  c^ui  ^ue  Ton 
Appelle  la  dilatation  et  la  contraction  des  corps. 

C'est  VR  fait  général  et  facile  k  constater  y  que  tous  les 
coq>s  que  Ton  rëchauiTe  ^  sans  cbauger  leur  constitution  » 
s'étendent  dans  tous  les  sens,^  de  manière  à  occuper  un  to- 
liime  pins  ceesidérable  qne  celai  qn^iU  occupaient  d*abord. 
Cette  modiûcation  des  corps  se  iioimne  dilatation  ;  et  lors-» 
qu'un  corps  Tépronvoi  oa  dit  ^u'il  se  diimU,  Tous  les  corps» 
t  qudle  que  soit  leur  nature ,  sont  susceptibles  d'^prouTor  cet 
effet. 

La  dilatation  des  corps  solides»  particulièrement  des  mé^ 
taux ,  est  fort  petite  tant  qu'ils  sont  encore  éloignés  de  Tétat 

©il  ils  fie  foinient  ^  cependant  les  effets  en  deviennent  sen- 
sibles dans  une  infinité  d'expérienees  jonmalières.  Dans  les 
grandes  conduites  d'eau,  ou  Pon  emploie  des  tuyaux  de  fonte 
xnétalliqne  attachés  ensemble  par  des  vis  de  fer  ,  la  diffé- 
rence de  la  chaleur  de  l'hiver  à  Tété  fait  tellement  varier  les 
dimensions,  de  cette  longue  barre  métallique,  que  Ton  est 
obligé  de  placer  de  distnnco  en  distance,  des  tuyaux  cons- 
truits de  manière  à  pouvoir  glisser  les  uns  dans  les  autres , 
ponr  se  prêter  aux  efiets  de  ces  dilatations  et  contractiona 
alternatives ,  sans  quoi  la  colonne  se  romprait  infaillible* 
uient.  Les  appareils  de  ce  genre  se  noinmeut  des  compen— 
satears.  On  est  aussi  obligé  d'en  mettre  dans  les  constructions 
des  ponts  en  fer^  Cest  encore  la  dilatation  des  métaux  qui 
fait  K^we  les  verges  des  pendules  s'allongent  dans  Tété  et  se 
raccourcissent  dans  l'hiver  ,  de  manière  à  faire  tantôt  re- 
farder, tantôt  avancer  leur  mouvement ,  que  l'on  est  obli-r 
j^c ,  par  celte  raison  ,  de  corrip;rr  dans  ces  deux  extrêmes  ,  à 
moins  qu'on  n'ait  prévenu  Teffet  de  ces  variations  par  un 
procédé  que  nous  ferons  connaître  plus  loin* 

Les  dilatations  des  liquides  sont  beaucoup  plus  CO«sîdé* 
Fables  que  celles  des  corps  solides ,  dans  les  méiues  circons- 
tances. Un  vase,  £àt^ de  bronze ,  étmt  rempli  d'eau  et  bien» 


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9V  THEEMOBlàTAB.  ttS 

omiehé ,  ^  M  exposé  enénite  k  mie  forte  cbàlenr ,  de  ma^ 
sière  que  Teau  ne  puisse  s'en  échapper  par  aucun  iuter^ùce, 
crevert  iofaiiliblement  avec  une  grande  «zpl«iiîo&  :  ce  qm. 
|»rottTe  que  I^eaa  renfetmëe  te  dilate  plos  que  la  matière  da 
vase.  Mais  pour  observer  ces  effets  d'une  manière  plus  facile 
et  moÎM  dangereuse ,  prenez  une  fiole  de  verre  liuiice ,  doal 
le  eorps  soit  large  et  le  col  étroit  :  remplîssea-la  entièrement 
ou  ])[csque  ontièrement  d*cau  ,  ou  de  tout  autre  liquide^ 
puis  approchez-la  gradueilement  du  feu  c  vous  venea  bien- 
tdt  la  liqueur  se  dilater»  8*ëlevei'  dans  le  col  dn  flacon  ,  le 
remplir  entièrement  ,  et  se  rcnverier  ]>ar-<.]cssiis  le^  borJs 
long-temps  avant  de  boiiiliir.  Plus  le  col  e&t  étroit  par  rap- 
port à  la  capacité  de  la  fiole  ^  plnB  rezpériesce  ètt  prompta 
et  l'effet  sensible  ;  aassi  rien  ne  convient  mieux  ,  pour  ces 
expériences,  qu'une  boule  de  verre  y  souillée  k  rextrémité 
d'un  tnl»e ,  dont  rinlériear  est  très^^troit»  Alors ,  qnamd  on 
observe  avec  attention  ,  on  remarque  avec  surprise  que 
dans  le  premier  moment  de  Faction  du  calorique  ,  la  liqueur 
descend  dans  le  tube  au  lien  de  moikteri  Cela  vient  de  ce  qne 
la  substance  dn  vferre  y.  prouvant  la  première  la  ebaleur,  se 
dilate  aussi  la  première  ^  et  avant  que  le  liquide  ait  encore 
éprouvé  la  même  influence  ;  mats  la  cbaknr  continuant  de 
pénétrer  tout  Tappareil ,  le  liquide  commence  bientôt  à  se 
dilater  ,  et  ne  tarde  pas  à  Teuiporter  sur  le  verre  ,  par  Tt^cès* 
de  Sa  dilatation* 

On  peut  rendre  également  sensibles  tes  eflfets  de  la  dilata- 
tion et  lie  la  conlraction  ,  dans  les  substances  aériformcs  , 
c'est-à-dire  ^  dont  la  constitution  est  analogue  à  celle  de  i  air 
et  des  vapeurs.  Par  exemple  »  c'est  l|i  force  élastique  de  la 
vapeur  de  l'eau  qui  soulève  les  pistons  des  pompe»  à  fen. 
Mais,  pour  nous  borner  à  des  expériences  usuelles  ,  tout^ie, 
mcvide  a  éprouvé  combien  il  est  quelquefois  difficile  d'intro*» 
duire  un  liquide  dans  un  flacon  dont  le  col  est  extrêmement 
étroit ,  comme  le  sout ,  par  exemple  ,  ceux  des  iiaconb  a 
essence  :  cela  vient  de  la  résistance  de  Tair  intérieur  qui  y 
trouvant  Toriflce  étroit' du  tube  bouché  par  la  petite  colonne 
de  liquide  qu'eu  j  a  introduite  ,  s'oppose  iavincibleiucnt  à 


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f l6  BU  TUAMOMiTBX. 

son  passage.  Mais  voulez-vous  eliulcr  cet  ol)stacle  ?  chauffez 
le  âacon  }  l'air  qu'il  contient ,  en  »  écbudfant  aussi  ,  se  di- 
later» plue  ifaé  k  Terre  ;  le  Tbl«me  àm  flacon  ne  suffira 
plus  pour  le  contenir  :  il  en  sortira  donc  une  partie  ;  alors 
renversez  le  ûacon  dans  le  liquide  (£ue  vous  voulez  y  iiitro« 
dnûre  »  et  attendes  qnelfnfs  inslâns  ;  l'air  resté  ëaa»  le  Aneon 
se  refroidira ,  se  contractera ,  et  fera  place  an  IkpiTée  ffai 
s'y  introduira  pour  occuper  la  piace  vide ,  obéissant  en  cela 
k  la  pression  qpit  Tair  eitérienr  eierctf  tat  tons  les  c6ips , 
comme  nons  le  yerrons  bientôt. 

£n  mesurant  avec  soin  les  dimensions  des  corps  y  après  les 
«voir  exposés  à  diverses  températures ,  en  troave  générale» 
ment  qne  sî  le  fen  n'a  point  altéré  lear  constitution  ou  lenr 
naturel  ils  reviennent  exactement  aux  mêmes  dimensions 
qn'ils  ayaîent  d'abord,  quel  qne  soit  le  nombre  de  fois  qn'on 
les  ezposeà  ces  cfaangemena  alternatif  Cette  propriété  s'ob* 
serve,  parexeraple,  daus  les  métaux,  quand  on  ne  IcscchaufTe 
pas  jusqu'à  les  tondre;  dans  les  liquides,  quand  on  ne, les 
édianffe  pas  jnsqn'à  les  fisire  bouillir  (i).  On  tronTe,  à  la 
vérité,  qne  l'argile  et  quelques  autres  substances  semblent, 
au  contraire ,  se  contracter  quand  on  les  expose  au  feu  après 
les  avoir  imbibées  d'ean  s  mais  alors,  elles  ne  reviennent  plus 
à  leurs  premières  iisie  niions }  ee  qfut  montre  que  leur contrac* 
tîon  est  l'effet  dn  dessèchement  qu'elles  éprouvent ,  ou  d'une 
combinaison  plus  intime  de  leurs  élémens,  et  non  pas  un  effet 
passager  de  la  chrieur.  Ce  phénomène  se  nomme  le  retrait; 
on  est  obligé  d'j  avoir  égard  dans  la  construction  des  vases' 
de  terre  et  de  porcelaine»  sans  quoi  ils  n'auraient  pas,  en 


(i)  Fourreconnatlre  cette  propriété  dans  les  liquides ,  il  fiiut  les 
observer  dans  des  tubes  fermés  de  tontes  paru ,  afin  que  la  obaleor 
n'enlève  pas  tine  porlion  de  leur  substance  en  la  réduisant  en  va- 
peur. Avec  cette  précaution,  on  trouve  que  s'ils  ne  cliaugciit  pna 
de  eomposition  intense,  c^cst-â-dire ,  s'ils  ceotinoent  de  furmer 
la  mteesobstaaee  qu'ils  formaient  d^abord,  ils  reviennent  ekaele* 
asent  mn%  méoMS  dimensions  quand'  Sa  ttmpécatore  raderient  k 
inéme. 


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DU  XllERMQAliTRS.  IZ^ 

•  smtAnt  ân  fonrneait,  la  forme  qa'oa  yeat  léar  dmittèr;  nat» 

on  voit,  d'après  sa  cause,  qu'il  ne  fait  point  une  exception 
«as  lois  gënërales  de  la  dilatation  des  corps. 

Cette  propriM  j  que  tons  les  corps  possèdent,  de  se  dilater 
par  Teffetde  la  chaleur,  et  de  revenir  aux  mêmes  dimensions 
^nand  on  les  ramène  aux  mêmes  circonstances  ^  oAe  mi 
moyen  trës-«mple  et  très^^uct  ponr  mesurer  des  degrà 
égaux  et  inégaux  de  chaleur.  On  Fa  employée  de  la  manière 
la  plus  heureuse  dans  la  construction  des  instromens  qoe  Fou 
appelle  des  thermomètres,  c*est-à-dire ,  mêsmmtn  êê  taehif^ 
leur.  Tout  le  monde  les  connaît  et  en  fait  usage)  mais  on 
ne  connaît  pas  aussi  généralement  les  principes  sur  lesqnela 
ils  sont  fondés  y  et  qui  garantissent  ht  certitude  de  leurs  indi- 
cations. 

A  la  rigueur,  tous  les  corps  pourraient  être  employés  à  cet 
usage,  puisque  tous,  comme  nous  yenons  de  le  voir,  sont 

sensibles  aux  vni  îaUonsde  la  chaleur^  mais  pour  rendre  l'ins- 
trument exact  et  commode,  il  y  a  un  choix  à  faire  entre  eux.  . 
Si  nous  employons  un  corps  solide,  par  exemple,  une  barre 
métallique  ,  ses  dilatations  et  ses  contractions  seront  trop 
petites  pour  pouvoir  être  facilement  observées.  Si  nous  Tou- 
Ions  les  apercevoir,  il  faudra  léS  agrandir  par  des  rouages 
et  des  lévîers  qui  en  rendront  l'observation  trës-mînntieuse , 
et  même  souvent  inexacte.  Si  au  contraire  nous  employons  , 
pour  construire  notre  thermomètre ,  une  substance  aériConne, 
par  exemple,  Tairou  quelque  autre  gaz,  les  dilatations  et 
les  contractions  seront  tellement  considérables,  qu'il  devien- 
dra très^incommode  de  les  mesurer ,  quand  les  variations  de 
la  chaleur  auront  quelque  étendue.  Les  variations  de  volume 
des  liquides,  plus  grandes  que  celles  des  corps  solides,  et 
moindres  qu#  celles  des  gas,  ofifirent  un  moyen  terme  exempt 
de  ces  inconvéniens  opposés ,  et  par  conséquent  itous  sonunef 
conduits  à  chercher  notre  thermomètre  dan»  cette  classe  m-^ 
termédiaire  de  corps*  * 
n  en  est  un  parmi  eux  que  ses  qualités  physiques  .et  chi* 
iniques  rendent  éminemment  propre  à  cet  usage  ^  c'est  celui 
que  l'on  nomme  mercure  ou  vif  argent,  parce  qu'en  eûèt  il 


228  tHÛ  THSAltOJlIKTRt. 

jcfl&emble  k  d«  Targent  qui  serai i  rendu  coulant  par  la  cha- 
leur. Le  mercure  supporte,  aymut  de  bouillir  et  de  se  réduire 
en  vapeur ,  plus  de  chaleur  que  tous  les  autres  fluides , 
excepté  certaines  huiles  ^  et  Ton  peut  aussi ,  sans  il  se 
gèle  f  Texpoier  à  des  degrés  de  froid  qui  solidifieraient  tons 
les  antres  liquides ,  èxeepté  certaines  liqueurs  spiritueuses , 
comme  l*esprit-cle-viu  ou  IVikcr.  Eu  outre  ,  le  mercure  a 
l'avantage  d'être  plus  sensible  que  tout  autre  liquide  k  Tac» 
lion  de  la  chaleur }  et  enfin  les  variations  de  son  volume , 
dans  rëtendue  dcb  phénomènes  qu'il  est  le  plus  ordinaire 
d'ol»server ,  sont ,  comme  nom  le  verrons  par  la  suite ,  par- 
faitement régulières  et  proportionnelles  à  celles  que  les  so* 
lides  et  les  gaz  éprouvent  dans  des  circonstances  semblables. 
Toutes  ces  propriétés  doivent  nous  porter  à  nous  servir  du 
mercure  dans  la  construction  de  nos  thermomètres ,  préfé- 
xablemenl  à  tout  autre  corps» 

Maiâpour  que  tous  les  thermomètres  à  mercure  aieut  une 
marche  semblable  ^  et  soient  comparables  les  uns  aux  autres  f 
dans  tons  les  pays  du  monde  ,  on  conçoit  qu'il  faut  que  la 
substance  employée  soit  constamment  la  nicinc,  et  qu*eUe  * 
«it  des  propriétés  constamment  semblables.  On  y  parvient 
en  employant  le  mercure  dans  son  phis  grand  état  de  pu- 
reté. Le  mercure  pur  est  un  véritable  métal  liquide,  qui 
pèse  environ  treize  fois  et  demi  autant  que  l'eau  à  volume 
égal.  On  ne  le  trouve  presque  jamais  à  cet  état  de  pureté 
dans  le  commerce  j  il  tient  ordinairement  en  dissolulion 
quelques  parties  d'argent ^  de  plomb ,  d'étain  ,  ou  de  cuivre» 
métaux  avec  lesquels  il  se  combine  facilement.  Pour  le  purî«* 
fier  ,  il  iaut  d'abord  dégager  de  la  terre  ,  des  pierres  et  des 
autres  saletés  qui  peuvent  s'y  trouver  grossièrement  mêlées* 
Pour  cela»  il  suilit  de  le  renfermer  dans  un  mo|peatt  de  peau 

■ 

de  chamois  ,  d'en  former  pour  ainsi  dire  un  nouet ,  et  de  le 
serrer  fortement  entre  les  doigts.  Le  mercure  pressé  s'échappe 
à  travers  les  pores  imperceptibles  de  la  peau  »  et  se  tamise  en 
une  fine  pluie  argentée  ,  a}>andonnant  dans  cette  opération 
tout  ce  qui  Q*était  que  méiangé. ,  et  aou  pas  combiné  avec 
sa  substi^ce. 


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DV  TRIEtfOlliTRI»  ^  I29 

Pour  séparer  maintenant  les  mëtan^  qui  peavent  étré 
allîéi  avec  lui ,  on  profite  de  ce  que  ces  mëtaox  sont  à  poine 
vaponsablcs  par  les  plus  grands  feux  que  nous  puissions  pro- 
duire }  tandis  que  le  mercure  bout  at  se  réduit  en  vapeurs  ^ 
à  un  demré  de  chaleur  qui  n*est  pas  trH-^otasidérable.  On 
cbiafTe  Tailiage  dans  des  vasrs  formes ,  disposés  de  manière 
il  pouvoir  condenser  par  k  reiroidisseuient  les  vapeurs  qui 
s*y  forment ,  et  à  recueillir  le  liquide  qui  en  résulte.  La  cha*» 

leur  \olalilise  le  mcrciiro,  sans  pouvoir  vaporiser  les  me-* 
taux  qui  étaient  couilùoés  avec  lui  :^  il  se  iait  donc  une  sépa* 
ration  »  les  métau  resteps^t  fixés  an  ted  de  Tappareil  ^  et  le 

mercure  pur  se  retrouve  dans  le  réfrigérant. 

Lorsqu'on  veut  appliquer  ce  procédé  à  de  petites  quantités, 
tell^  qu'on  en  a  ordinairement  besoin  dans  les  usages  de  la 
chimie  et  de  la  physique ,  on  place  le  mercure  impur  dans 
une  petite  cornue  de  verre  ou  de  porcelaine  ,  et  l'on  reçoit 
les  vapeurs  dans  un  ballnn  de  verre  que  Tqu  iait  communi-^ 
qner  k  la  cornue  y  au  moyen  d'un'  tuyau  de  verre  que  Toii 
appelle  une  allonge.  On  liile  (i)  ce  tuyau  au  col  de  la  cor- 
nue par  un  bout  ^  4  celui  du  ballon  par  Fautre  ^  et  Tai^r 
rcil  se  trouve  complètement  £mië.  On  allume  sous  la  cor» 

nue  un  feu  de  charbon  d'abord  très— faible  ,  dvul  on  accroît 
graduellement  Tactivité  ,  et  Ton  plouge ,  au  contraire  ,  1# 
ballon  dans  de  Teau  froide  on  d^s  d/^  la  glace  pUée  »  afin  de 
condenser,  par  le  refroidissement,  les  vapeurs  qui  se  forment. 
On  conçoit  que  l'allonge  est  ntce^aire  pour  eloiguer  la  con- 
nue que  Top  cb^ufie  t  d^  ballo^  qu^  Ton  refroidit.  11  eijt  bon 
qu'elle  soit  en  verre  on  en  porcelaine ,  substances  qui  traits-* 
i'i^^iUiii  iliiUcilemeat  l§  chaleur^  et  de  plus,  il  est  utile  que 
u  dûrectioi^  a'ob^iw  ^  ^ant  de  la  cornue  ^  ballon»  afig 


(i)  On  appelle  tttt^  en  chiiBi«|iin6  composition  pfltenteqni  l'ap* 
plrijue  Miv:  on^'erlures  des  appareils  pour  les  bouclier.  Il  y  en  a  de 
«diverses  es^rèccs  appropriées  aux  iliilércules  circonstances  de  froid, 
4e  ikaleiiT  oo  d'Immidtté  c|na  lté  appaieit»  doivent  «ubtr.  létuw 
«NiyortUoD  9t  lear  «plot  iont  expliqués  dios  la  qnalvîèou  toIobui 
«lo  Tnité  de  Chîmîn  de  If.  Tlwnsrd» 

Tju£  I.  9 


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l30     è    "  THERMOMÈTRE.' 

que  les  vapeurs  qui  s'y  coadensent  poissent  s^ecottlef  plm 

facilement  ,  sans  retumbcr  dans  la  curuue,  oii  ii  iaudraitlei 
vaporiser  de  aouvcau.  * 

Lorsqu'on  a  ainsi  obtenu  ie  mercure  bien  pnr  ^vil  faut  ren- 
fermer dans  un  appareil  qui  rende  ses  dilatations  et  ses  con- 
tractions seusiWes,  et  (]ui  permette  de  les  observer  facile- 
ment. Pour  cela  on  souifle  à  la  {ampe  d'^aiUeur  une  boule 
de  verre  creuse  à  reztrëknitë  d'un  tube  de  verre  trës^n.  On 
remplit  de  mercure  la  boule  et  une  partie  du  tube,  paroa 
procédé  que  j'indiquerai  tout  à  Theure.  Comme  ,  d'aprcs 
cette  disposition  ^  •  la  capacité  de  la  boule  est  trës-considé- 
rable,  relativement  au  diamètre  intérieur  du  tube,  on  con- 
çoit qu'une  très-petite  dilatation ,  dans  Ir  vohune  du  mer- 
cure qu'elle  renferme ,  se  manifeste  dans  le  tube  pat  on 
allongcmciiL  considciable  de  la  colonne  iluide.  On  peut  ainsi 
rendre  sensibles  de  très-petites  variations  de  chaleur^  iaai& 
Teiécution  de  cette  idée  très-simple  exi^  diverses  atteft* 
tious. 

D'abord  il  faut  souiller  la  boule  :  pour  cela  on  fond  l  ei- 
trémité  du  tube  à  la  lampe  d'émailleur ,  on  l'arrondit  en 
bouton  en  la  pétrissant ,  avec  l'extrémité  d*une  petite  tige 
de  cuivre  ou  de  fer^  après  quoi,  en  souillant  avec  la  bouche 
parTextrémité  ouverte  du  tube,  on  étend  en  boule  spbériqaa 
icette  partie  fondue.  Mais  la  dernière  partie  de  l'opération' a 
r inconvénient  d'introduire  dans  le  tube  de  Thumidité  qu*oa 
a  ensuite  bien  de  la  peine  à  en  faire  sortir.  D'ailleurs  il  serait 
très-difficile  de  souffler  ainsi  une  boule  à  Textrémîté  d'un 
tube  trcs-etroit.  Au  Reu  de  cela  ,  mlrodiaiez  Textrémité  ou- 
verte du  tube  dans  le  col  d'une  petite  bouteille  de  caoutchouc 
ou' gomme  élastique,  et  lies  bien  ce  col  autour  d'elle ,  de 
manière  qu'il  renvcIo])pe  et  la  serre  exactcnjient.  Puis  ,  quand 
Tautre  extrémité  du  tube  sera  fondue  ,  et  son  bouton  formé 

■ 

et  bien  arrondi  »  redresses  le  tube  verticalement ,  la  partie 
froide  restant  en  haut ,  et  pressez  avec  la  main  la  boutctUa 
lie  caoutchouc.  L'air  sec  qu'elle  contient  fera  Teilet  du  ^ouBMp 
il  forcera  le  bouton  de  s'étendre^  eWarrondira  en  boulie  fans 
aucun  des  inconvéniens  dont  nous  avons  parlé. 


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m  THB&MOHàTECii  i3t 

l^îamtenaut,  pour  que  le  tliermomètre  soit  toujours  sem»^ 
)blâble  à  Im-méme  et  constant  dans  ses  indications ,  il  faut  qutf 
le  tabe  soit  d'un  calibre  é^al  dans  toute  sa  longueur  ,  afin  qué 
tleà  tiilaiaUons.  égaler  dao6  le  mti  cuie  de  la  boule  soieut  mar- 
quées par  des  accroissemens  égaux  dans  la  hauteur  de  la  • 
eoloime.  Quand  on  veut  avoir  un  bon  thermomètre  y  on  choisit 
parmi  un  prand  nonibi  e  de  tubes  de  verre  ceux  qui  aj^pro— 
clieut  le  plus  de  cette  égalité.  Pour  les  éprouver,  ou  y  intro-* 
dnilnne  ^outtede  mercure  qui s'ailongé  en  un  cylindre»  dont 
on  mesilre  lé  longueur.  On  promène  ce  cylindre  dans  ies 
différentes  parties  du  tube,  et  son  volume  restant  toujours  W 
même ,  il  doit  >  si  le  tube  est  partout  d'égal  diamètre  »  occuper 
partout  une  égale  longueur.  Comme  on  ne  trouvé  pas  aisé-' 
meut  des  tubes  qui  satisfassent  à  cette  condition  ,  et  qu'il  est 
teéme  presque  impossible  qu'ils  la  remplissant  avec  toute 
rigueul'  y  il  faut  lorsqu'on  aspire  à  la  dernière  exactitude , 
corriger  les  petites  ini'galilés  qu'ils  peuvent  offrir,  en  les  divi— 
ftaaten  portions  d^égal  volume.  Cela  se  fait  par  un  procédé  ima* 
gbéparM.  Gay-Lussac,  et  que  j'ai  eiposédansle  traitégéhérali  * 
Il  y  a  aussi  quelques  précautions  à  prendre  pour  faire  entrer 
le  mercure  dans  la  boule  du  thermomètre.  Comme  le  tube 
par  lequel  on  doit  l'y  introduire  ést  ordinairement  très-étrôit  | 
on  éprouve  ici  l'espèce  de  difficulté  dont  j'ai  parlé  préccdeiu-» 
lueut,  et  qui  est  causée  pat  la  résistance  de  i'air  intérieur  ; 
mais  on  l'évite  par  lè  moyen  qne  )'ai  indiqué.  On  chauffe  la 
boule  de  verre;  l'air  quelle  contient  se  dilate,  s'échappe; 
on  profite  de  cet  instant  pour  plonger  Toi  liice  ouvert  du  tube 
dans  le  mercure  qu'on  veut  j  introduire,  et  ensuité  lorsque 
la  boule  se  refroidit,  la  pression  de  Tair  extérieur  l'y  fait 
monter.  Il  est  bon  de  chauffer  aussi  très-lortement  le  tube 
tvant  d'y  in|Toduire  le  merçnre»  afin  de  vaporiser  l'eau  qu'on 
a  pu  y  introduire  en  souiBant  la  boule  «  si  on  la  fait  'avec  la 
bouche ,  et  aussi  pourchasser  la  petite  couche  d'air  et  d'Iiunii-» 
dite  qui  s'attache  toujours  au  verre  dans  Tétat  ordinaire  de 
l'air.  Mtoe,  dans  cette  opération,  il  faut  commetacer  par 
chaufferie  tubes»  ni ,  et  non  la  boule  5  puis,  quand  il  esttrès-« 
chsud  on  le  redresse ,  on  chauile  «ubitemeat  la  boule  à  son 


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Dû  TH£aMOM£TAr« 

tour ,  el  Taîr  qu'elle  renferme  se  dilatant  avec  rapidité ,  chaise 
devant  lui  toutes  les  peUies  impuretés  que  le  tube  pourrait 
contenir ,  et  qui  aaraieot  gêné  le  mouvemeat  du  mercare  le 
long  de  ses  parois. 

£n  opérant  comme  nous  venons  de  le  dire,  il  arrive  parfoii 
que  Ton  ne  fait  paa  entrer  du  premier  coup  dana  rappaieil 
autant  de  mercure  qu*it  en  £iut  pour  remplir  la  boule  et  une 
partie  du  tube.  Alors  on  recommence  l'o^KTation  ,  en  chaul- 
finnt  de  nouveau  la  boule  et  le  mercure  qu'elle  contieot. 
Quand  elle  est  fortement  À;bauffi^ ,  on  plonge  de  mène  daat 
tin  bain  de  mercure  l'orifice  du  tiil)e  qui  est  reste  ouvert  ,  et 
répétant  cette  manœuvre  un  petit  nombre  de  fois,  on  par- 
vient à  foire  entrer  dana  la  boule  el  dani  le  tube  entant  de 
mercure  que  l'on  veut. 

Mais  quelle  est  la  quantité  qu'il  faudra  ainsi  y  introduire? 
Cela  dépend  de  Tusage  auquel  le  tbermomètre  eat  destiné. 
Si  vous  voules  qu'il  puisse  servir  depuis  la  tempéralare  de 
Feau  bouiliante  jiu>qu  aux  plus  grands  froids  que  Ton  puisse 
éprouver  dans  nos  climats ,  il  faut  qu'il  y  ait  entre  la  capacité 
de  la  boule  et  la  longueur  dn  tube,  certaines  proportions 
qup  Tciipciience  apprend  afsement  à  reconnaître.  Si  Ton  a 
4;nis  trop  de  mercure ,  oujsi  le  tube  n*6st  point  d'une  longueur 
aoffisante,  il  arrivera  qu*à  la  température  de  l'eau  bontllante 
le  mercure  remplira  tout  le  thermomètre,  et  s'écoulera  par 
orifice  s'il  est  ouvert;  ou  s'il  est  fermé,  ira  frapper  le 
sommet  du  tube,  et  le  brisera.  Si ,  au  contraire,  on  n'a  pas 
mis  assez  de  mercure,  il  arrivera  dans  les  plus  grands  froids, 
qu'il  rentrera  tout  entier  danâ  la  boule,  et  que  Too  oe  pourra 
plus  observer  ses  contractions.  Quand  on  essaie^  gour  k  pre- 
mière fois ,  de  faire  un  thermomètre,  ce  n'est  que  par  expé- 
rience ,  par  exemple,  en  mettant  tour  k  tour  i  appareil  dans 
l'eau  bouillante  et  danslagbce,  que  l'en  apprend  à  recon- 
naître à  peu  près  les  quantités  de  mercure  qu'il  faut  admettre^ 
mais  quand  ou  connaît  les  lois  de  la  iliîaiaiion  <Ju  mercure, 
le  cal<ml  donne  des  moyens  directs  et  sûrs  pour  éviter 
4sea  inconréniens.  C'est  ^  que  Ton  peut  voir  dans  le  traité 


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DU  THEAMOM&T&S.  l3S 

général.  Ici  je  me  bornerai  à  supposer  (£u'oa  ait  réussi ,  comme 
je  viens  de  le  dire ,  par  des  essais. 

Ce  n'est  pss  tout  encore  :  quand  le  mercure  est  introduit 
dans  le  tube  et  dans  la  boule,  il  faut  chasser  toules  les  petites 
bulles  d'air  qui  ont  pu  s'entremêler  aveciui^  car  leurs  dila- 
tations >  différentes  de  celle  du  mercure  et  leur  compressibi- 
lité,  altéreraient  la  régularité  des  mouvemens  observés.  Le 
seul  moyen  de  les  ex.clure  complètement  et  avec  certitude  , 
c'est  de  chauffer  la  boule  jusqu'à  faire  bouillir  le  mercure  avant 
que  le  tube  soit  fermé.  Par  ce  moyen  on  chasse  infailliblement 
tout  Fair,  Mais  cette  opération  chasserait  aussi  du  tube  une 
partie  du  mercure  que  Ton  y  a  fait  entrer  et  qui  est  nécessaire 
pour  remplir  la  boule  à  des  degrés  de  chaleur  moindre.  Pour 
éviter  cet  inconvénient,  il  faut  que  Textrc  lUiLt-  ouverte  du 
tube  soit  gottllce  en  forme  de  petit  ballon  »  comme  le  montre 
la  Jig.  i4î  de  sorte  que  le  mercure  f  en  se  dilatant  et  sortant 
du  tube  par  son  expansion  ,  ne  s'élance  point  au  dehors,  mais- 
ne  fasse  que  se  répandre  dans  ce  réservoir.  Quand  Fébullitioa 
aura  cessé ,  et  que  le  mercure  se  contractera  sur  lui-même  ^ 
la  pression  de  l'air  extérieur  suilira  seule  pour  faire  rentrer 
dans  le  tube  tout  ce  qui  en  était  sorti. 

Cette  opération  faite  ^  si  l'on  croit  avoir  introduit  assez  de 
mercure  pour  les  extrêmes  de  chaleur  et  de  froid  auxquels  on 
veut  exposer  le  tliermoraétre  ,  il  faut  le  fermer  hermétique- 
ment ,  car  il  ne  serait  plus  comparable  à  lui-même  si  une  por^ 
tion  de  mercure  venait  à  s*en  échapper.  H  faut  même  ,  en  le 
fermant ,  tâcher  d'exclure  tout  l'air  qui  pourrait  rester  dans 
le  tube  au-dessus  de  la  colonne  y  non  que  cet  air  puisse  s'op-- 
poser  à  la  dilatation  du  mercure  qui  se  fait  avec  une. force 
irrésistible,  mnis  de  peur  qu'en  agitant  le  tliermomi  tre  quel- 
ques petites  bulles  d'air  ne  s'introduisent  dans  la  colonne  et 
n'en  interrompent  la  continuité  ;  car  alors  tl  serait  fort  diffi-^ 
cîle  de  les  faire  partir ,  surtout  si  le  tube  était  très-étroit.  Pour 
€:hasser  entièrenieiit  cet  air,  voici  comment  on  opère.  Ou 
commence  par  effiler  à  . la  lampe  Textrémité  ouverte  du  tube 
que  l'on  avait  précédemment  goiiQjée  en  réservoir  ;  on  chaufi#' 


|3{  BU  TBERUOMèTRS* 

ensuite  la  boule  du  Iherinooiètre  jusqu  à  ce  que  le  mercure 
dilaté  par  la  chaleur  arrire  presi{ue  à  cette  extrémité;  quand 
îl  y  est  parvenu ,  on  fond  brusquement  le  bout  du  tube  à  la 
flamme  d*UTi^»  bon.'iip,  qnr  Ton  nlîongr  en  un  tr.nU  de  (en  eu 
Ja  soufHant  avec  uo  chalumeau.  Ce  t  uhv  se  trouve  aiu&i  fermé^ 
et  Tair  n'y  peut  plus  rentrer ,  quand  le  mercure  se  contracte 
de  nouvraiî  en  refroidissant.  Alors  ou  arrondit  h  la  laïupe 
Je  bout  que  i  ou  vient  de  sceller,  de  peur  <^u  il  uc  se  bjriie 
trop  facilement^ 

On  peut  aisément  reconnaître  sî  un  therraomMre  a  été  fait 
avec  cettr  précaution  :il  .«ufTit  de  le  renverser  de  manière  que; 
la  boule  vienne  en  haut.  S'il  est  purgé  d'air  »  et  si  Tintéheur 
du  tube  n*est  point  d'unje  finesse  extrême ,  le  mercure ,  que 
rieu  ne  soutient,  loiubc  libccraent  et  remplit  tout  le  lubej 
mais  si  tout  Tair  i|*a  pas  été  cb^ssé^  la  colonne  ne  tombe 
point  jusqu'au  fond  du  tube,  parce  que  IVr  qui  sV  trouve 
rcVîste  en  vertu  de  sa  (orrr  élastique  et  reinpt  che  d\  arris  er. 

Quai^d  cm  pointe  jdes  thermomètres  en  voyage,  il  arrive 
fouvent  que  la  colonne  de  mercure  se  .sépare  ainsi  en  plusieurs 
parties,  et  pour  peu  qu'il  reste  do  l'air  dans  le  tube  ,  rcs  di- 
verses parties  ne  se  rejoignent  pas  Cacilement.  Il  f^ut  alors 
attacher  le  sommet  du  tt^be  à  une  corde  longue  deun  ou  deux 
mètres,  et  le  faire  tourner  .nin^i  nu  bout  de  cette  corde, 
comme  uTie  f  m  tu  le,  au. "^«^i  rapidement  qu'il  est  possible.  La 
force  centrifuge  s'excrçant  avec  plus  d'énergie  sur  le  mercure 
que  sur  l'atr,  k  cause  de  Pexci^sdc  sa  masse ,  suffit  ordinaire- 
încnt  pour  réunir  les  colonnes  séparées.  Il  serait  mieux  «î«î 
pratiquer  un  petit  renflement  au  haut  du  tube;  et  quand  il 
y  aurait  quelque  séparation  dans  la  colonne,  on  cbaufTerait 
fortement  la  boule  du  thermoiuctrc  jusqu'à  f;iire  mouler  le 
mercure  dans  ce  renflement;  après  quoi,  le  laissant  refroidir 
avec  lenteur ,  il  rentrerait  dans  le  tube  en  une  seule  masse  cod^ 
tiniie.  J«'  n  coniniaude  cette  précaution  aux  jjrahciens. 

Voilà  donc  notre  thermomètre  fait;  il  faut  maintenant 
l'employer  aux  expériences. 

Supposons  d'abord  que  nous  le  plongions  dans  un  vase 
plein  de  neige  ou  de  glace  fondante  ,  qou$  verrons  aussitj^t  le 


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BU  THEAMOMETRS.  iB'Jt 

mercareda  tabe  descendre  et  s^arréter  à  un  certain  terme 
fixe,  après  lequel  il  ne  variera  plus,  da  moins  tant  que  la 
neige  ou  la  glace  ne  sera  pas  fondue  eulièrement.  Cependant, 
si  Tair  extérieur  est  plus  chaud  que  l'eau  qui  résulte  de  cette 
fusion ,  il  est  clair qnHI  communique  continuellement  à  ce11e<i 
de  la  chaleur.  Puisque  le  mercure  du  thermomi  Ue  n'indique 
point  cette  communication ,  c'est  une  preuve  que  cette  cha- 
leur, ne  lui  parvient  pas.  Slle  est  donc  employée  toute  entière 
â  fondre  la  glace  ou  la  neige  que  Teau  contient;  et  la  dispa- 
rition de  la  chaleur  a  lieu  ainsi  jusqu'à  ce  que  le  mélaoge 
renfermé  dans  le  vase  soit  entièrement  liquide^  Alor^s,  et 
tenlement  alors ,  la  chaleur  communiquée  |i  l'eau  se  transmet 
au  thermomètre  ,  et  le  mercure  ^fommence  à  monter  dans 
le  tuhe.  ,^  ^  r 

Nous  voyons  par-là  que  la  glace  ou  la  neige  qui  fondent , 
amènent  le  volume  du  merçure  à  un  état  constant  el  deter- 
miné;  autant  de  foi^^on  répétera,  l'expérience autant  de 
fois  le  mercure  reviendra  à  ce  volupie  ^  .ejt  l'extrémité  de  ta 
colonne  comprise  dans  le  tube  s'arrêtera  au  lucinc  point» 
Marquons  donc, ce  point,  iixe  tuhe  de  notre  tiiernio* 

vaetre^  il  nous  indiquera  la^ /mpémiiff a,, cCs,^^  gfac^fonm 
dante,  ,  i 

Si  nous  plongeons  de  ipême  notre  thermopiçtrc  ^dâna 
d'autres  substances  plus  ou  moins  chaudes  le  mercure  qu'il 
renferme  prendra  des  volumes  différens,  et  nous  verrons  la 
colonne  comprise  dans  le  tube  s'arrêtera  autant  de  points 
qui  seront  pour  nous  la  marque  d'autant  de  températures 
diverses.  Nous  fixerons'  pour  nous  Tidée  de  chacune  de  ces 
iempecâtures  y  en  marquant  sur  notre  tube  je  pç»ul  (jui  îui 
cofTcspond. 

1*69  distances  .de  ces  points  entre  eux  seront  en  -général 

diilereiites  pour  chaque  thermomètre  que  Wm  consti\iaa. 
Leur  position  dépendra  des  rapports  de  capacité  de  la  boule 
et  du  tube  ^  aiosi  que  de  la  quantité  plus  ou  moins  grande 
de  mercure  qu'on  y  aura  inhoduile.  Par  conséquent,  si  l'on 
ae borne  à  ce. que  nous  avons  fait  jusqu'à  présent,  chaque  - 
4]b8erY4teur,ne  pourra  retrouver  Its  mcmei  température^ 


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|36  DU  TIlERItfOBfiïTaC. 

<|a*en  sê  servant  du  même  thermomètre  qtii  les  loi  aora  une 

fois  indiquées.  S'il  le  brise  ,  toutes  ses  expériences  sont  per— 
dues  j  il  ne  pourra  jamais  iixcr ,  pour  les  autres  observateurs^ 
Jes- termes  ^ont  il  a  voulu  parler.  Afin  d'éviter  cet  inconvé^ 
nient ,  on  cherche  dans  les  expériences  mêmes  nn  autre  point 
de  température  constante  différent  de  la  g]ace  fondante)  on 
regarde  l'intervalle  qui  Sépare  ceà  denz  térmes  comme  une 
Unité  comniune  aux  observateurs  de  tous  lès  pays  ;  on  la  di-^ 
vise  ensuite  én  un  certain  nombre  couvenude  parties  égales 
on  de  degrés  î^âux  ;  et  alors  les  valeurs  de^ces  degrés  de* 
^ierti^ënt ,  coniHie  lie  calcul  le  pfôuve  ,  lout-À^fiiit  indépen-^ 
Aànlrs  des  uiiurnsîons  du  tlicniHjjuctre.  Ce  sérond  point 
fixe  ,  adopté  généralement ,  est  la  température  de  Teau  di^ 
f  iîlée  bouillante. 

En  cfTet ,  lorsqu'on  p]nn:;c  le  tliermoniHre  dans  im  vase 
rempli  d'eau  bouillante,  le  mercure  monte  rapidement  i us- 
qu*à  un  certain  tei'iiiei  et  s'y  iixe.  "Quelque  chaleur  que  Von 
Applique  ensuite  Àu  vàse ,  et  à  i][ttélque  fén  ipk*on le  polisse^ 
tûnt  que  toute  Teau  ne  ^era  pas  va]>ori';(i'c  ,  le  tliermomelre 
ne  varierà  plus  ^  ici  donc  „  toute  la  chaiettr  introduite  dans 
feau  est  eiuployée  k'ïk  Vaporiser,'  de  même  que  dons  notre 
]^»remiëre  expérience  sur  la  giace  fondante,  toute  la  chaleur 
introduite  était  employée  à  fondre  la  ghce.  Ce  phéno- 
ttiëne  est  gén*éràl  dans  la  théorie  de  )à  chahenr  ;  tous  )es 
1  fermes  de  fusion  et  de  vaporisation  des  corps  sont  fixes  pour 
chacun  d'eux,  quoique  dîfférens  pour  les  différentes  subs^ 
tances.  Le  thermomètre  le  pî'ouve  pàfr  Son  inïmobilité  qnanl 
on  le  plonge  dans  ces  corps,  luiiqu'ilî  changeiiL  ainsi  d  état. 
Puisque  nous  convenons  da  choisir  poar  second  point  lixe 
la  chaleur  de  Teau  bouillante,  marquons  ce  point  vur  le  tube. 
De  là  ,  jusqu'au  point  de  la  glace  foiulante,  il  y  a  sar  chaque 
tUcrmomètre  un  certain  intervalle^  divisons  cet  iniervaiieen 
un  certain  nombre  de  parties  égales  ,  par  eretaple  j  en  cent 
parties  ,  que  nous  nommons  degrés  ;  et  maV*quôns-les  Sttr  le 
tube  ,  en  écrivant  o  à  coté  du  terme  de  ia  glace  fondante  » 
et  loo*  à  c6Xé  du  terme  de  Teau  bouillante  :  cette  conventioil 
Coiff.  faite tous  les  thenuoiùètres ,  constmita  sur  la  mêoae 


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£ymon  ,  seront  exactement  comparables,  c*est*4-dîre ,  qu'é* 
tamtexposiis  aux  mêmes  températures,  Textrcmitc  de  laco^ 
lonne'de  mercore  s^arrétera  au  même  nombre  de  degrés. 

CefI  ce  que  prouve  l^ekpërtence ,  et  Ton  peut  démontrer 
par  le  calcril  qu'il  en  doit  être  ainsi.  D'après  cela,  lorsqu'un 
physîcieii  de  Paris ,  jiar  exemple ,  ëcrira  qu'il  a  observé  tel 
phénomène  à  mie  température  de  dix  degrés  centésimaux 
au-dessus  de  o**  ou  du  terme  de  la  glace  foudaute,  le  phy- 
sicien de  Londres  ou  de  Fétersboarg  saura  précisément  de- 
quelle  température  il  veut  parler,  et  pourra  la  reprbduîre 
èans  son  laboratoire,  s'il  veut  rcpctcr  !c>  mêmes  expériences. 
On  prolonge  ordinairement  la  division  au-dessous  ctu  terme 
de  ia  glace  fondante ,  car  le  mercure  ne  se  géle  que  fort  an* 

de<«ous  de  ce  terme;  et  Ton  peut  aussi  la  prolong'^r  aiwlessuf 
du  terme  de  l'ébullitiou  de  Tcau ,  car  le  mercure  est  encore 
bien  loin  de  bouillir  à  cette  limite.  11  (knt  seulement ,  quand 
on  désigne  une  température  en  de^és  du  thermomètre , 
avoir  soin  dédire  si  ces  degrés  sont  comptés  au-dessus  ou  au- 
dessous  du  terme  de  la  glace  fondante ,  qui  est  toujours  re^ 
présenté  par  o. 

Ce  qui  rend  en  gémirai  comparables  tous  les  thermomctres 
eonstrûits  avec  la  même  division  et  le  même  fluide ,  c'est  Té- 
galité  absolue  de»  dilatations  qui  t^y  prodtiiseut  quand  on  les 
expose  à  la  m^me  température.  Mais  cet  accord  n'aurait  plus 
lien  en  gënérareatre  deux  tUcrmomètres  qui  seraient  cous* 
traits  avec  des  fluides  dilEerens ,  à  ttioîns  que  les  dilatations 

de  ces  deux  fluides  pour  chaque  de^rt;  ne  fusscut  propor- 
tionneUes  Tuue  à  l'autre.  ^ 
Comme  la  division  centésimale  est  la  phts  commode  pour 
•  le  calcul ,  nous  en  avons  patlé  d'abord  ^  rependatet  elle  n'est 
pas  la  seule  qui  «oit  usitée.  On  a  employé  pendant  long- 
temps, et  beaucoup  de  pibysiciens  empiloient  encore,  mJt 
division  en  80  parties  ,  que  Ton  appelle  de  Béanmur ,  pat^ 
qu'un  suppose  que  ce  savant  célèbre  l'a  le  premier  adoptée. 
D'après  ce  que  nous  mvtfns  démoiftré  en  général  sur  les  rap-^ 
poi'ts  des  tbermomètres,  6n  conçoit  que  lecboix  de  la  dîvî^ 
ûoa  ne  les  empccke  pas  d'être  comparables  entre  êu\  et  aveQ 


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j38  bu  THKRKOlISTmB. 

les  thermomètres  ceuiésimaux.  Il  sufEt  de  rappeler  que  80* 
de  R^aiimiur  valent  100*  de  l'échelle  centésimale  ^  on  ^  ^ 

revient  au  même,  que  chacun  des  premiers  vaut  Jps  autres. 
Alors  y  pour  traduire  un  nombre  de  degrés  de  Heaumur  ê?  n$ 
le  nombre  correspondant  de  degrés  centésimaux,  il  su&t  de 
■le  rauUij)lier  par  ^5  re'ciproquement  un  nombre  de  degrés 
centésimaux  étant  donné  ,  si  on  le  multiplie  par  ^  y  on  le 
convertira  en  degrés  de  Réaumnr. 

Les  Anglais  se  servent  d'une  antre  division ,  imaginée  et 
employée  d'abord  par  Farenheit ,  pkj^sicien  de  Dant^ig,  qui 
a  beaucoup  contribué  au  perfectionnement  des  thermpmètres. 
Dans  cette  division ,  le  terme  de  la  glace  fondante  est  maiv 
qné  3-;».,  le  tcriui:  de  i'tau  bouillante  2125  l'iulcrvalle  de  ces 
deux  termes  se  trouve  donc  divisé  en  i^q  parties ,  au  lieu  de 
100  que  Ton  emploie  dans  notre  échelle  centésimale.  Ainsi , 
r]i;i(jur  dogré  du  lliernicuni  trc  de  J'arenheit  vaut  ou  |  de 
degré  centésimal ,  et  il  vaut  ou  |  de  degrés  de  Kéaumur. 
Cela  su£it  pour  comparer  les  indications  données  par  l'un  on 
l'autre  do  ces  instrumcns.  On  conr-oit ,  d'ailleurs ,  que  le  com- 
mencement des  divisions ,  adopté  dans  ces  diliéreus systèmes» 
est  tout^à-fait  arbitraire  :  il  suffit  qu'il  soit  convenu ,  et  q»* 
la  division  toute  entière  soit  réglée  d'après  deux  termes  fixes. 

La  première  invent^ou  des  LiieJ  momëtre^  date  de  la  fin  du 
seixiëme  siècle.  Les  uns  l'attribuent  à  Sanctorins,  d'autres  à 
Galilée,  d'autres  à  un  paysan  hollandais,  nommé  Drebbel. 
L'idée  de  inaniiester  amsi  les  changemens  de  température  par 
ia  dilatation  des-corps  est  sans  doute  ingénieuse  ^  mais  pour 
qu'elle  devtnlQitile  à  la  physique ,  il  fallait  en  tirer  i|ne  me- 
sure précise  et  comparable  ,  telle  que  la  donne  le  chois,  d'un 
échelle  composée  d'un  nombre  déterminé  de  degrés ,  et  coœ* 
prise  entre  deux  températures  fixes.  Cette  modification  nor 
portante  qui ,  seule  ,  constitue  réellement  le  thermomètre  , 
me  parait  due  k  fîewton.  Ce  grand  homme  ne  pouvait  tou- 
cher à  un  sujet  d'expériences  sans  y  porter  l'exactitude  qui 
lui  était  propre  ,  et  qui  était  un  de  ses  principaux  moyens  de 
découvertes.  Il  avni  Inen  senti  la  nécessité  d'un  int«  rvallc 
fixe,  et  des  1 701 ,  il  avait  pris  pour  températures  fixes  ia  gl^ce 


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DU  THERMOMETRE.  lo^ 

Ibodanle  et  raao  bouillante  «  comme  noua  le  faÎMiis  encore 

oo)oiird'bitî.  n  emplloyait  pou  r  liquide,  Thuile  de  lin.  Le  £erei 
de  sa  division  était  ia  glace  iaaUaute ,  et  au  terme  de  Teaa 
fouillante ,  il  marquait  34*  :  aiuii  34*  du  thermomètre  de 
Newton  ,  en  valent  loo  de  Féchelle  centésimala ,  de  sorte  que 
chacun  de  ses  degrt->  réduits  aux  nôtres ,  vaut  -Ç^.  Newton 
oUcrva ,  arec  «on  thermomètre ,  les  degrés  de  fusion  d'un 
fraud  ttombre  de  substances;  et  il  reconnut  que  toutes  ces 
tfmpf  ratures  étaient  constantes];  ce  qui  était  un  (ml  capital 
pour  la  tlicorie  de  la  chaleur. 

Plusieurs  physiciens  ont  aussi  employé  des  thermomètres 
construits  avec  d'aulrcs  substances.  On  se  sert  encore  fré- 
queninienl  de  thermomètres  à  alcool.  Mai^  comme  ce  liquide 
àTair  libre,  bout  à  une  température  mmndre  que  100* ,  on 
«e  fait  pas  aller  l'échelle  jusqu'à  ce  ll»rme,  et  on  la  règle  par 
comparaison  avec  quelque  thermomètre  à  mercure ,  déjà  con-i 
struil  préoedenuDoent*  C'est  une  très^mauTaîse méthode^  rien 
n'est  si  aisé  que  de  faire  aller  les  thermomètres  d^akool  Jus- 
qu'à Ja  température  de  Teau  bouillante  et  au-delà.  Il  ne  faut 
que  les  ferme»  ^vec  les  mêmes  précautions 'que  nous  avons 
prescrites  pour  le  thermomètre  4  mercure ,  c'est-b^re ,  de 
manière  qu'il  ne  reste  point  du  tout  d'air  dans  Tin U  rieur  du 
tube j  car  alors ,  fMtr  une  propriété  que  nous  ferons  plus  tard 
connaître  ,  la  seule  vapeur  d'alcool  qui  se  développera  nattt-> 
relleiuenl  par  IVfTet  de  1  accroissement  de  la  chaleur  ,  empê- 
chera Taicool,  encore  liquide,  d'entrer  en  cbuUition  ;  et  l'ac- 
croissement de  sa  température  n'étant  plus  limité  par  ce  phé- 
nomène, il  continuera  de  se  dilater  indéfiniment.  C'est  pour^ 
quoi ,  en  construisant  un  pareil  thermuonaètre ,  il  faudra  lais- 
ser an-dessus  du  liquide  un  espace  asses  considérable  destfné 
h  cette  dilatation.  Pour  en  exclure  l'air,  il  suffira  de  hire 
bouillir  torteruent  l'alcool  dans  la  houle  et  dans  le  tube ,  et 
de  fermer,  celui-ci  subitement  par  pn  trait  de  feu  du  chalu"* 
loieau  pendant  l'ébullition;  car  les  vapeurs  de  l'alcool  déve- 
loppées dans  le  tube,  et  qui  en  sortiront  avec  violence  ,  au- 
ront y  en  peu  d'instans ,  entraîné  tout  l'air  qui  s'y  trouvait, 
iparche  d'an  pareil  thermomètre  »  comparée  à  cellç  dn. 


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i|a  m  TanvoiiàTmc. 

B^fll  pis  ooifonne  dans  ks  tcmpé» 
fatum  élevées }  mais  elle  le  devient  gradaellement  de'plni  en 

plus ,  à  niesare  que  Talcooi     refroidit ,  eteutin  elle  i'est  tout* 
k4ùt  éêm  les  températures  très-basses. 

Les  températitresde  la  glace  fimilaBte  et  de  Peau  bomllaiile 
étant  les  fonderaens  de  nos  therraoniètres,  il  est  extrêmement 
important  d'examiner  avec  soin  si  eiles  sont  parâsitementoon* 
étantes,  oo  si  quelques  causes  accidentsUes  peuvaul  las  £ttft 
Tarier. 

D'abord  ,  en  commençant  par  la  température  de  la  giaca 
eu  de  la  ueige  fondante ,  fe  ferai  remarquer  qu'il  ne  faut  pas 
la  confondre  avec  celle  de  IVau  qui  commence  à  se  çeler;  car 
on  verra  plus  loin  que  Tcau,  dans  certaines  circonstances , 
peut  derenîr  trës-sensibNnaent  plus  firoide  qva  la  glace  Ibtr» 
dante  ,  et  alianser  le  th^momëtre  an-^essous  de  séro ,  saiiS 
cesser  d*étre  liquide  ;  par  conséquent  la  température  à  la-» 
quelle  elle  se  gèle  ne  peut  pas  être  regardée  comme 

Il  n*en  est  pas  amsi  de  la  température  k  laquelle  ta  glacf  et 
la  neii^e  sefondeul^  celle-ci  est  constami tient  lara^me,  pourvu 
que  Tean  qui  a  donné  cette  neige  ou  cette  glace  soit  pore  ;  car 
Feau  elMrgée  de  sels  se  gèle  k  des  températures  bfeaucoup  plus 

Basses,  et  par  conséquent  elle  devient  liquide  à  des  degr^ 
difiërens.  L'eau  de  pluie  gelée  ,  ou  la  neige  non  souillée  d'im* 
punlés  f  donneront ,  eu  se  fondant ,  le  ternie  isMnmu  de 
notre  édielle  thennométrique ,  sans  qu'on  ait  à  y  redouter  an* 
«une  erreur. 

11  y  a  beaucoup  plus  de  variations  dans  le  terme  de  Tébul* 
litiori  de  Peau.  D'abord  il  faut  teaclare  IVan  cbargée  de  aels  ^ 

car  elle  bout  à  des  températures  diilërentes  de  Teau  pure  y  et 
eommunénomt  plus  hautes;  maismtème  ense  servant  de  calte* 
cif  on  n'obtient  pas  TébulUtion  an  naémepoîni  du  thermo- 
mètre à  diilérens  jours  et  dans  ditlerens  lieus.  Nons  verrons 
dans  le  chapitre  suivant  ^  que  ces  variations  qui ,  dans  nui 
même  lien ,  peuvent  aller  au  plus  à  i  on  a* ,  sont  dues  *n% 
thanç;emens  de  Ja  pression  cxercéeparratrnosphèresur  în  sur- 
face de  l'eau  chaude ,  comme  sur  celle  de  tous  les  autres  corps. 
Vwf  ijpt  Teau bouille ^ii  faut  quehforee  élastique  de  sa  va:-^ 


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HV  TliKRMOMÈTRE.  t \t 

penr  famonte  cette  pression ,  et  aîaâ  le  degré  de  réballîtion 
doit  Tirier  quand  la  pressien  varie;  maif  la  cause  de  ces  inè» 
|;aiités  étant  connue  par  rexpérience,  nous  donnerons  le 
inojen  de  les  éwêkm ,  et  de  raaener  toulea  lea  ^bsenratioiia 
à  la  presdoa  moyenne  ifui  a  lieu  au  nivean  des  mers,  terme* 
adopté  généralement  pour  fixer  la  température  de  ioo°.  On 
pourrait  j  suf^^éer  dèa  à  présent ,  en  réglant  le  term^  le  plue 
éle^d  dtt  thermometRe  snr  la  fiasion  de  ipielque  corps  ;  pai^ 
exemple  ,  d  uu  alliage  de  deux  parties  de  plomb  ,  trois  d'étain 
et  cinq  de  bismuth^  cap^i)iewtoa  a  reconnu  qur'un  pareil  alliage 
ae  fond  à  la  lempéraMue  de  loo*  ;  mais  il  eet  plus  simple  et 

plus  commode  d'observer  la  température  de  Teau  bouillante  , 
etd'jr  iau-eyselon  les  circonstances  oà  Ton  opère ,  Iji  petite 
correction  néeessaire  pour  la  ramener  préc^ément  k  ioù\ 

U  j  a  anssi  quelques  différences  dans  le  degr^  de  l'ébullitîon 
selon  la  nature  des  vases  que  1  on  emploie  »  et  selon  celle  des 
enbatancet  qui  se  trouTent  mMées  à  Tean,  ipAme  quand  elle 
ne  peut  les  dissoudre.  Ce  phénomène  a  été  remarqué  par  . 
M.  Gay  Lu:>sac.  La  même  eau^  qui  ,  mise  dans  un  vase 
de  métal ,  imutà  loo?  un  thermomètre  donné,  ne  bout  qu'à 
lot  7  dans  un  vase  de  verre ,  et  elle  revient  à  loo*  dans  un 
pareil  xasc  si  Ton.  y  jette  une  jjiiicee  de  limaille  do  Ccr.  D'à* 
près  cela  on  voit  que»  pour  assigner  à  la  température  de  Te- 
iwllition  des  circonatances  parfaitement  fixes,  il  faut  définir 
Ja  nature  du  vase  oii  elle  a  lieu.  C'est  pourquoi  nous  adopte» 
liOAS  poujr  ceUc  tempe-rature  ,  celle  qui  s'obtient  quand  1  eaia 
liattt  dans  nn  vase  de  méui. 

Ce  n'est  pas  tout  d'avoir  déterminé  des  températures  pan* 
fintement  lixes ,  il  faut  encore  les  bien  observer  ;  or,  il  y  a 
peur  eela  deux,  conditions  essentieUes  |.  et  qui  ont  été  négli- 
gées trop  eonvent. 

La  première  est  commune  à  l'observation  de  la  glace  fon- 
dante et  il  celle  de  l'eau  bouillante.  U  faut  que  le  tbermo* 
mètre  y  soit  entièrement  plongé  dapi  toute  U  partie  de  sa 
«opacité  qui  cofi tient  du  mercure^  car  si  Ton  se  borne  ,  par 
wm^le ,  à  j  plonger  \a  boule  seule,  comme  on  le  fait  trop 
e^dînairementy  on  conçoit  qne  le  cjlindff»  de  mercure  qui 


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J^'A  '  DU  TllERMOMÈTRE. 

se  trouve  Aeyé  dans  le  tube  au<-dessus  de  cette  boule  He  pttûi 
pas  k  même  tempihrature  ;  et  par  const'queat  il  ne  prend 

pas  non  plus  le  volume  qu'il  aurait  s'il  y  était  aussi  plonge*' 
A  la  Yëntë ,  on  peut  remédier  à  cette  erreur  par  le  calcul  | 
quand  on  connaît  les  lois  de  la  dilatation  dn  mercure ,  la  loin 
gueur  de  la  partie  non  plougcc  et  température.  Mais 
comme  cette  température  u'est  jamais  bien  connue»  et  ^u'on 
èst  rëdtait  à  la  supposer  égale  k  celle  de  l'air  enirîro&ilailty 
ce  qui  peut  ne  pas  être  tout-à-fait  exsLCt ,  on  voit  qu'il  sera 
toujours  plus  avantageux  d'éviter  une  pareille  incertitude  ^ 
en  plongeant  entièrement  lé  mercure  dans  la  température  à 
laquelle  on  veut  l'assujettir. 

11  y  a  de  plus  une  autre  attention  à  avoir  dans  la  manière 
d'observer  la  température  de  l'eau  bouillante.  Si  le  rase  dont 
on  se  sert  est  profond  de  quelques  décimètres,  on  s'apercerra 
aiséuicut ,  par  la  dilatation  du  mercure  ,  que^  pendant  ïé^ 
bnllilion ,  l'eau  est  un  peu  plus  chaude  au  fond  qu'à  la  sor^ 
face.  Cela  vient  de  ce  que  la  vapeur  aqueuse,  lorsqu^on  Vem* 
pi'che  de  s'échapper  ,  peut  acquérir  une  température  beau- 
coup plus  élevée  que  celle  de  l'eau  bouillante,  et  c'est  ce 
dont  on  a  la  preuve ,  en  faisant  bouillir  de  l'eau  dans  un 
appareil  fermé  de  toutes  juarts,  que  Ton  nomme  dij^<*steur  de 
Pnpin  ,  du  nom  du  physicien  qui  l'a  imagmé.  Dans  cet  appar' 
reil  y  la  vapeur  aqueuse  et  l'eau  lAéme  acquièrent  une  tem*> 
pérature  énorme.  Bédnisons  maintenant  ce  résnltat  aux  ctr-' 
constances  de  notre  expérience.  Ou  voit  que  la  vapeur 
aqueuse ,  qui  se  forme  au  fond  du  vase ,  sera  moins  libre  que  . 
celle  de  la  surface  ,  puisqu'elle  sera  pressée  par  le  poids  de 
la  colonne  il  eau  qui  est  au-dessus  d'elle  :  elle  devra  donc 
s'échaufifer  davantage,  avant  de  s'échapper.  £lle  devra  même 
communiquer  à  l'eau  cet  excès  de  chaleur ,  et  par  cette 
double  cause  ,  la  partie  du  thermomètre  plongée  dans  les 
couches  inférieures,  sera  plus  échaullee  qu'à  la  surface. 

Mais',  d'un  autre  cAté ,  nous  avons  vu  que  le  thermomètre 
doit  être  plongé  eut u  renient  dans  la  teuipcrature  que  l'on 
veut  lui  donner;  par  conséquent ,  si  nous  voulons  le  luellre 

k  la  température  de  rébnUition  de  la  surface ,  il  faudra  Vf 


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r  .  . 

'  DV  THEftUOBl&TÛ.  1^3 

Cbucher  homont&lement ,  ce  qui  aagmenle  becucoup  la  dif^ 
ficnlt^  de  l'observation. 

Heureusement  ou  a  trouvé  le  uio^en  d'y  suppléer  d'après 
une  remarque  bien  facile  à  faire ,  c'est  que  la  tempëratura 
ide  Fean  bouillante  à  la  surface  est  exi^ctement  la  même  que 
celle  de  la  vapeur  qui  s'en  échappe.  Pour  vérifier  ce  fait  , 
prenez  un  vase  métallique  dont  le  col  sottiong  et  étroit,  tel 
que  le  représente  la^.  i5;  Terses  dans^cerase  de  l'eau  j as-* 
qu'à  une  hauteur  connue ,  par  exemple ,  en  HH  ;  puis  faites 
«haufTer  cette  eau  en  mettant  le  vase  sur  le  feu;  èt,  lors«* 
qu'elle  sera  en  ébuilition  complète  i  plonges-jr  un  thermo- 
mètre  MB  k  une  très-petite  profondeur,  et  observez  lé  point  M 
oii  le  mercure  s'arrête  dans  le  tube.  L'cbullitiou  continuant 
toujours,  je  suppose  que  vous  ayea  employé  une 'quantité 
d*câ;fîtelle  que  le  point  M  vienne  justement  tout  auprès  de 
l'orifice  GG.  Alors  sortez  un  peu  votre  thermomètre  de 
Teau  HU ,  de  manière  que  sa  boule  et  son  tube  se  trouvent, 
uniquement  plongés  dans  la  vapeur  ;  voflS  n'y  apercevrez  pas 
la  plub  Iç'gère  différence,  et  leniercLue  se  tiendra  précisément 
au  même  point  qu'auparavant.  11  est  donc  uidiite^ut  que  la 
boule  soit  plongée  dans  l'eau ,  à  une  profondeur  très-petite , 
■ou  dans  la  vapeur ,  et  par  conséquent  les  températures  de  cette 
eau  et  de  la  va[>eur  qui  s'eu^éciiappe  sont  les  mêmes  aussi. 

Ceci  nous  donne  un  moyen  très-«imple  de  régler  nos  tber« 
niomètres ,  mais  on  peut  encore  le  perfectionner.  Il  ne  faut 
.  pajj  que  la  vapeur  aqueuse  sorte  par  le  même  orifice  qui  seri 
k  introduire  le  thermomètre ,  car  elle  empêcherait  de  voir 
"  exactement  le  point  oii  la  colonne  de  mercure  se  termine.  11 
ne  iaut  pas  cependant  que  cette  vapeur  soit  enfermée,  car 
elle  s'échaufferait  auniessus  du  terme  de  l'ébullition  }  ainsi 
nous  devons  lui  laisser  un  libre  passage  pour  s'échapper  dans 
Fair.  On  remplit  touîes  ces  conditKJii^  au  iiiojcii  d  uu  va^e  ix 
^ux  ouvertures ,  tel  que  le  représente  la Jig.  i6 ^  l'une  M, 
Ssrmée  par  un  bouchon  de  liège  bb  »  sert  k  introduire  les 
thermomètres  que  Ton  veut  régler  ^  et  Tanlrc  oo  tout-à-fait 
ouverte  ,  sert  pour  laisser  échapper  la  vapeur.  On  fait  mon- 
«t^r  «t  descendre  à  volonté  les  tubes  à  travers  le  bouchofi  bb^ 


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1^4  TU£ft3l01l£TRS«' 
selon  leur  longueur.  (^îuaiul  on  vent  observer  l'cxlrtiiuile  M 
de  la  colonne  de  mercure,  pour  y  inar<4uer  le  point  de  i'e* 
buUîtîon,  Ton  ne  fiûl  que  les  tirer  nu  moment  jn«i{a*à  ce 

poiul  ,  et  on  le  umi  4^1^'  au^iaLût  avec  de  l'encre  de  Chine 
ou  quelque  autre  *ul>«Uace.  Cela  fait,  on  k&  redescend  peu» 
dânt  quelqueft  instani,  et  on  le»  retire  de  nouveau  pour  ré- 
péter Texperienf** ,  et  voir  si  rextrt^niilé  ue  la  colonne  de 
mercure  reate  biemiumcoiâ  point.  De  ce^t^  uuiuiiue  ou  peut 
tëglerplttsieart  tbenaometrei  k  la  Ibii  en  peu  de  tempe  et 
avec  uijc  cxtrriuc  précision. 

J'ai  supposé  que  !«•  tube&  de  tous  les  tlicrmomètres  étaient 
•aactemeat  cyUninqo^f  on  qa^o^  avait  suppléé  à  leur* pe- 
tites irrcgulariU'Scny  traçant  des  divisions  d'égal  volume,  par 
le  procédé  de  M.  Gûj*Lu£S^.  Voici  pour  le6  gros  tubes  un 
autre  procédé  fort  simple  et  aeeee  usuel  pour  qu'il  soit  ates- 

«aire  d  t u  |  ar]<  r  ili.  On  sou/île  à  la  lampe  une  anipome  de 
verre  AA^  Jlg,  17,  dontla  capacité  soit  asscj:  petite  pour  servir 
d*unité  de  volume  ^mt  doniles  extrémiMs  AA  soient amiodcf 
fin  tube  d'un  petit  diamètre.  En  plonç;cant  cette  ampoule  dans 
uubaiu  da mercure  ,  elle  sa  remplit^  et  si  ou  la  retire  en  bou- 
chant ses  deux  extrémités  avec  les  doigts ,  elle  contiendra 

toujours  le  même  volume  de  mercure  ^  pourvu  cjuc  la  tem» 
pératuf^  soit  eonstaute.  Ou  versera  ce  volume  daas  le  tube 
on  dans  laa  vases  qne  Toit  vent  graduer  »  ejt  Fon  marquera 

fur  leur  surface  le  point  oii  le  mercure  se  terminera  à  chaque 
quantité  que  l'on  verse,  il  iaut  «euiemcnt  avLoir  soia  que 
toute  F^^ration  soit  faite  k  t|ne  température  parCsitament 
constante  ,  pour  que  Tauiponle  ait  toujours  exactement  la 
méu^a  c^ipauitéy  et  que  les  quantités  successives  de  mercure 
que  Ton  verse ,  dans  le  tube  on  dans  le  vase  que  Ton  gradue, 
conserveul  aussi  le  même  volume  qu  cîk»  avaient  eu  j  axii* 

Un  appateil  asses  volnminem  poot  être  Sut  de  oelle  ma^ 

fiîcro  :nirail  nc'crssaiii  jijenl  moins  de  scnsiLilUc  qu'un  polit 
tii^ipomètrc  f  c'est-à-dir^  qn'à  cause  de  sa  masse  il  serai! 
SMpjps  rapidement  afiecté  par  les  variations  de  U  chaleur  f 
m^is^ii  seraiit  trè&«aoiSi#XM>de  pQur  dét,eriui«n€r  la  t^uau^iîc  ab^ 


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soltic  dont  le  mercure  se  dilate  ea  passant  de  la  température 
4e  la  j^lace fondante  à  celle  de  Teau  bouillante;  ce  qtiî  %uiï^ 

rait  ensuite  j>our  prc'voir  les  loii^innii  s  (pTil  t'audrait  doinier 
aux  tubes  de  thermomètres  lorsque  la  capacité  de  leur  boule 
ftraiteottntterCar  supposez  qne  l'on  suive  comparativement 
Il  marche  du  mercure  dans  le  gros  tube  et  dans  ini  thermo- 
mètre centésimal  ordinaire,  en  les  exposant  tous  deux  à  la 
mfaie  température ,  par  exemple ,  en  les  plongeant  tous  deux 
àmh  même  eau.  On  verra  ainsi  de  combien  de  parties  le 
rohme  du  mercure  se  dilate  pour  cbaque  de§pré.  A  In  vérité 
ce  ràolCat  ne  sera  pas  tout-à->fait  exact ,  parce  que  le  verre 
w dilate  aussi  en  même  temps  que  le  mercure  qu'il  renferme  ; 
Hqu'âiii&i  ia  dilatation  obserN'ée  pour  ce  liquide  ne  ^era  réel- 
lement que  Fexcès  de  sa  dilatation  véritable  sur  celle  du  verrej 
in»it*est  précisément  cette  différence  de  dilatation  qu'il  nous 
<'>t  nécessaire  de  connaître  pour  prévoir  avec  sûreté  les  lop- 
gQeort  que  nous  devrons  donner  aux  tubes  de  nos  thermo-- 
ihtlTes,  selon  les  capacités  de  leur  boule ,  et 'selon  les  inter- 
ïdljes  de  températures  au^quel^  nous  voudrons  les  faire 
«nrvir. 

Ca  opérant  de  cette  manière ,  on  trouve  que  la  dilatation 

apparente  du  mercure  ,  depuis  it  ici  me  de  la  glace  fondante 
jusqu'à  celui  de  Teau  bouillante,  est  exactement  ^  du  vo-* 
Ituse  qu'il  occupe  k  la  première  de  ces  deux  températures  ; 

l'on  trouve  de  plus  (pu-  la  juarche  de  cette  dilatalion  est 
exultante  pour  chaque  degré  du  thermomètre  compris  dans 

intervalle  ^  c'est^-dire  qu'elle  est  de  77*5^  par  chaque  de- 
Rrp  (le  la  division  en  100  parties.  Ceci  est  une  conséquence  de 

que  les  deux  thermomètres  sont  faits  avec  le  même  li- 
quide. 

Cest  là  ,  comme  nous  l'avons  dit,  la  dilatation  apparente; 
^  qaand  nous  aurons  mesuré  directement  la  dilalaliou  du 
Verre,  et  qne  nous  pourrons  en  tenir  jcompte  dans  cette  expé-» 
'•ience,  nous  trouverons  que  la  dilatation  vraie  du  mercure 
^utre  les  termes  de  la  glace  fondante  et  de  i  eau  bouillante 
^rih  àe^êmi  volume  à  o« ,  ce  qui  Hait  t^tî  P*''  chaque  de- 
^rédu  thermomètre  centéwmal.  Elle  est  plus  forte  que  la  di-» 

Ï032S  L  19 


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DU  TlfEBMOJdfiTEB. 

lataiion  apparente ,  totan  c  (  cLidolt  ctrc  ,  puisque  œllc-ci 
ii*esl  réellement  que  i'oLcès  delà  diiaUUon  propre  du  mercure 

•ur  celle  du  verre. 

Il  est  Irès-împorlant  de  remarquer  que  les  îndîcatîooê  da 
thermomètre  sont  tout-à-fail  indépendantes  de  la  quanUlé  al^ 
tolue  de  celte dilaUtion  ;  »i  elle  était  ,par  exemple,  double  ou. 
trij)lc  de  ce  que  nous  venons  de  rapporter,  pourvu  qu'elle 
wivit  la  même  propaitiou  dans  lonrcs  les  températures,  les 
nombres  de  degrés  indiqués  par  le  tkermomèlre  seraient  en- 
core les  luêines  dans  les  mêmes  circonstances;  seulement  avec 
les  munies  duucuaons  iiiiliaîcs  tlans  la  lempcratare  delà  glace 
fondante,  les  dilatations  jusqu'à  l'eau  bouillauic  seraient 
doubles  ou  triples  ;  et  les  degrés,  qui  sont  la  centième  partie 
de  cet  intervalle ,  st  i  aient  au^si  deux  ou  trois  fois  plus  grands. 
CelU  remarque  prouve  que  les  diUércnlcs  espèces  de  vcnc 
dont  on  peut  se  servir  pour  fabriquer  les  thermomètres,  ne 
les  empcclicul  nullement  d*être  coniparables;  car  nous  proa- 
verons  plus  loin,  par  Texpcricnce,  que,  dans  LuuLe  rélcnJue 
ieréchellc  thermomolrique,  c  csA-^-dire  de  o  à  ioo%  lesdi- 
lataiions  du  mercure  sont  exactement  proportionnelles  k  celles 
du  verre  cl  de  tous  lesaulio  corps  solides  qui  ne  fondent 
qu'à  de  hautes  températures  >  d'oii  il  suit  que  1  inégale  di- 
latabîlîeé  des  différentes  espèces  de  verre  altère  proportion- 
nellement les  longueurs  absolues  de   l'intervalle  fonda- 
mental et  celles  de  tous  les  degrés  ;  de  sorte  que  ces  de^rc * 
correspondent  encore  exactement  aux  mêmes  températures  t 
quoique  dans  les  diiïirens  thermomètres  ils  puissent  être 
inégaux  en  longueur.  U  »y  a  de  changé  que  la  valeur  ab- 
solue de  Isk  dilatation  apparente  do  mei-cure ,  et  ce  change- 
ment n'cmpêcLe  pas  les  thermomètres  d'être  comparables; 
de  même  qu'ils  le  seraient  encore  si  ou  les  con^ruisait  avec 
aiffereas  liquides  ,  dont  les  dilatations ,  quoique  tres-mé- 
gales ,  seraient  consUmment  proportionnelles  entre  elksd^s 
tout  l  uacrvaile  oii  l'on  voudrait  le:»  employer. 

Lêê  thermomètres  à  liquide  ,  U>rsque  leur  tube  est  lùen 
purgé  d'air ,  peuvent ,  comme  je  l'ai  déjà  annoncé ,  dtre 
pJojCi  À  de»  Lcmperalurcs  qui  depa^scni.  beaucoup  le  ter 


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DU  TU8aMOiI£TAE.  ,  ^  l47 

de  rcbuUition  ii  Tair  libre  de  la  substance  qu'il^  renferment. 
Avec  €6tte  prëcaatioo ,  It ur  usage  s'étend  fort  au-delà. de  ce 
que  Ton  suppose  comaïunémeat.  Toutefois  »  pour  des  tem«* 
peraturcs  très-élevées  ,  telles  que  celle  où  le  fer  devient 
ronge  ,  et  celles  oii  la  plupart  des  métauiL  Ibudest ,  ii  faut 
«  aécessairemeot  recourir  à  d'autres  procédés  que  {e  ferai 
c  Jiiimitrr  (juarid  nous  ciudierouâ  spcciulciiiout  icj  propriétés 
et  les  loi&  du  calorique» 

Par  tout  ce  qui  vient  d'être  dit  dans  ce  chapitre ,  on  rbit 
i\\\v\\\  grand  nombre  de  physiciens  dislinguëi  ont  travailhi 
depuis  long-Leoipspour  donner  au  thermomètre  toute  re&ac- 
titnde  et  toute  la  sensibilité  dont  il  est  susceptiblie.  Tant  de 
reclierches  employées  à  fabriquer  un  petit  instrument  de 
verre  peuvcat  paraître  miimUeuses  ,  si  Ton  vî %  voit  qu'un 
objet  de  pure  curiosité  \  elles  sont  de  la  plus  haut^e  impor* 
tance ,  si  l'on  fait  attention  aux  conséquences  qui  en  dé« 
nveot ,  et  aux  coniiai^bauces  que  nous  eu  tirons  sur  les  phé^ 
nomeaes  de  la  natwç.  Les  applications  du  tbermemëtre  dans 
la  physique,  la  chimie  et  les  autres  sciences  «aturalles  sont 
iunouibrables.  Les  indications  qu*il  nous  donne  sont  la  base 
de  tonte  la  théorie  de  la  chaleur  j  il  est  le  i:égulateur  de 
toutes  les  opérations  chimiques  \  Fastrbnome  le  consulte  à 

chaqne  instant  dans  ses  observations  ,  pour  calculer  les  di^- 
viatioos  que  les  rayons-  lumineux  émanés  des  astres  éprôu- 
▼cnt  en  truTéDant  Fatmosphëre  «  qui  les  brise  et  les  tourbe 
plus  on  moins  ,  selon  sa  température.  C'est  encore  a»  ther- 
Mmètre  que  nous  devons  toutes  ies  connaissances  que  uous 
•▼ons  sor  la  ckakur  animale  y  prodnite  et  entretenue  par  la 
rcspiratîofié  C'est  lui  qui  fixe  dans  chaque  Ken  1»  tempéras- 
tu  re  moyenne  de  la  terre  et  du  climat^  qui  nous  montre  la 
cîàaleur  terrestre  ceostante  dans  chaque  lien ,  mais^  dimt*' 
Rsant  d'ittteimté  depuia  Téquateur ,  jusqu'aux  p61es  eons». 
t^iiiiiieut  glacés  ;  c'est  encore  lui  qui  nous  apprend  que  la 
^lialesr  décroît  à  meanre  que  Ton  s'élève  dans  Tatmosphère  > 
w«  !•  région  de»  M^es  ^tcnrnelles ,  on  qu'on  s'enfonce  dana 

les  abiuies  des  mers  ,  d'oîi  résultent  les  cliangeniens  pro- 
^Kasaifii  de  la  végétation  à  diverses  hauteurs.  Lorsqu'on  vcàt 


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fiXAXIOIi  ET  1}LGAG£M&^X 

tant  de  résultats  obtenus  par  le  seul  secours  d'uu  peu  cl<? 
mercure  enibrmé  dans  un  tube  de  verre  ,  et  qu'an  sooge 
qu*iiii  petit  morceau  de  fer  ^  suipendu  sur  un  pivot ,  a  fait 
découvrir  le  Nouveau-Monde ,  on  conçoit  que  rien  de  ce  qui 
peut  agrandir  et  peri'ecUonner  les  sens  de  riiouime  ,  ne  doit 
être  d'une  légère  considération  ;  et  ce  motif  me  servira  d'ex- 
cuse à  mjoi-mème  pour  la  multiplicité  des  détails  dans  tes* 
quels  je  viens  d^entrer.  • 


CHAPITRE  IV. 

Sur  les  destructions  et  les  reproductions  de  chaleur 

qui  s  obsciveai  pendant  le  t/uin^cmcnt  d  ulai  dc$ 

corps* 

Le  thermomètre  nous  a  fait  découvrir  que  la  tempéralnre 

de  chaque  cor})S  reste  constante  , 'pendant  (jue  ce  corps  se 
fond  ou  se  vaporise.  6i  on  continue  à  le  chauifer  pendant  la 
durée  de  ces  phénomènes ,  toute  la  ckaleur  que  l'on  produit 
se  dclruit  j  elle  n'a  (Vautres  eflets  que  de  continuer  à  fondis 
le  corps  ou  à  le  vaporiser. 

Cette  destruction  de  chaleur  est  un  faitn  remarquable  qu'il 
nous  faut  y  insister  particulièrement. 

Ou  eu  peut  observer  les  eiTets  dans  une  inhuité  de  circoos- 
tancBS  y  autrement  que  par  l'immobilité  du  thermomètre.  Frê- 
nes une  certaine  quantité  d'eau,  par  exemple,  un  poids  de 
dix  kilu^^rajuiues,  et  chauffez-la  jusqu'à  la  tempéraluie  de  7^ 
degrés  centésimaux.  Alors  méles-y  10  kilogrammes  d'eau 
liquide,  à  la  température  de  la  glace  ISradante,  et  provenant 
de  la  luMuii  delà  glace^  vous  aurez  ainsi  20  kilugraniuies  d'eau 
à  une  température  d'environ  Sy^S»  c*e0t*^à-dijre ,  exactement 
ou  presque  exactement  intermédiaire  entre  celle  des  muiief 
égales  que  vous  avez  mêlées.  Mais  si  au  lieu  de  ces  îo  lilo* 
grammes d*eau froide  encore  liquide,  vou6emplojex  10  kilo- 
grammes de  neige  ou  de  glace  fondante  »  par  conséquent  à 
la  même  température,  avec  cet  te  seule  différence  dctrc  encore 


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m  CALORIQTTS.  I  [9 

soiide»  la  température  du  mélange ,  après  la  fusion  de  cette 
glace  'OU  de  celte  neige ,  sera  jirëcÎBëment  de  o  degrés  |  ainsi , 

Veau  liqiiideà  zéro  ,  en  se  int*lant  avec  l'eau  chaude ,  la  refroidit 
beaucoup  moins  que  ne  fait  le  même  poids  de  glace  ou  (]o 
à  la  même  température ,  qui  s'y  réciiaufie  et  s'y  fond 
toat  k  la  fois. 

Cette  destruction  de  chaleur  paraît  une  condition  nécessaire 
de  la  liquéfaction;  car  elle  a  lieu  également  k  tonte  antre 
tenqiératnre  chaque  fois  qifte  la  liquéfaction  a  K^.  Ein  voici 
des  exemples.  Il  existe  des  acides  qui  sont  si  avides  d'eau  , 
qu'ils  dissolvent  même  la  neige  et  la  glace,  c'est-à-dire,  qu'ils 
la  rendent  liquide  comme  eux  pour  la  combiner  avec  lenr 
propre  substance.  11  existe  aussi  des  sels  qui  ,  lorscjii  un  les 
mêle  a?ec  la  neige  ou  la  glace  pilée  ,  se  combinent  pareille— 
ment  ayec  elles  et  forment  nn  toat  liquide.  Ponr  que  ces 
combinaisons  se  fassent,  il  n'est  pas  nécessaire  que  la  tem- 
pérature de  ces  substances  soit  plus  élevée  que  celle  de  la 
nage;  car  elles  exercent  encore  leur  ^nvoir  dissolvant  à  la 
température  de  la  neige  fondante ,  et  même  bien  an-dessons. 
Alors  la  destruction  de  chaleur  qui  doit  avoir  lieu  pour  que  ^ 
ia  neige  on  la  glace  deviennent  liquides,  se  produit  encore  ; 
suis  se  produit  anx  dépens  de  la  température  même  du  mé- 
lange, de  sorte  que  celle-ci  s'abaisse  considérablement.  C'est 
ce  qai  arrive ,  par  exemple ,  quand  on  mêle  des  poids  égaux 
^  neige  et  de  muriate  de  sonde  solide }  si  eu  substances  sont 
a  la  température  de  la  4i,lace  fondante,  et  si  le  mélange  est 
fait  d'une  manière  rapide ,  la  température  descend  jusqu'à  id 
<kgr^ân-»des6ous  de  o.  Si  Ton  fait  refroidir  séparément ,  dans 
C€tte  température,  deux  parties  de  muriate  de  chaux  et  une 
^  neige  y  ci  qu'on  les  mêle  ensuite,  la  température  du  mé- 
^Mge  descendra  jusqu'à.  54  degrés  au-dessoas  de  o;  enfin , 
  Ton  fait  refroidir  encore  dans  cette  dernière  température 
quatre  parties  déneige  et  cinq  d'acide suiiurique étendu  d'eau, 
«'t  qu'oi^  les  mêle  ensuite,  la  température  ^'abaissera  jusqu'à 
68  degrés  nu<-dessoua  de  séro.  Tous  ces  phénomènes  nous 
prouvent  <jue  la  destruction  de  chaleur  indiquée  parle  (lier- 
Oiomètrc ,  dau»  la  fusiou  de  la  gUve  et  des.auires  corps  solides. 


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l5o  FIXATIOir  D^.OAGfiMSKT 

se  fondent  à  des  températures  plus  éievécâ,  ne  tient  pa» 
à  l'élffvation  de  ces  tempéreturés.  C'est  un  phëiiemèBe.9éiié-^ 
râl ,  lie  à  l*Bcte  même  de  la  U4|ii^ctieii  ^  et  U  prenre-  évidente 
que  cet  acte  est  la  véritable  cause  de  l'abaissement  de  tcm- 
péralure,  c*e»t  qoe  si  les  substances  que  l'on  mêle  sont  prée^ 
lablement  refroidies  au-dessous  de  la  température  ,  que  peot 
soutenir  le  liquide  qui  en  résulte,  c'est-à-dire  ,  de  manière  à 
pouToir  geler  ce  liquide ,  le  mélange  ne  produit  plus  aacnn 
refiroidissementl 

Voici  maintenant  un  autre  phénomène  qui  est  pour  aiou 
dire  l'inverse  de  ceux  que  nous  Tenons  d'examiner.  Toate 
cette  chaleur  que  les  corps  avaient  détruite  en  se  fondant  on 
50  vaporisant  ,  se  reproduit ,  et  rej>ai  ait  f|uaiid  ils  repassent 
par  des  étals  contraires,  c'est-à-dire  quand  ils «e  transfor* 
ment  de  vapeur  eu  liquides ,  ou  de  liquides  en  solides.  Si  voes 
mêlez  10  kilo^^rammes  d'eau  bouillante  avec  lo  kilogrammes 
d  eau  liquide  à  o  degrés  ,  vous  aurez  kilogrammes  d'eau  à 
une  température  exactement  ou  presque  exactement  inter- 
médfaire ,  c'est-*à«dire ,  de  5o  degrés.  Mais  si ,  au  Heu  d'eax 
bouillante,  vous  employez  lo  kilogrammes  de  vapeur  à  Is 
même  température ,  la  chaleur  qui  en  résultera  sera  bien  plus 
conndérable,  car  elle  sufira  pour  faire  bouillir,  non  plus  to, 
mais  5j  kiloi^rainiues  d'eau  à  o".  Ainsi  cette  vapeur,  en  se 
condensant  et  redevenant  liquide,  reproduit  et  restitue  la 
chaleur  qu'elle  avait  détruite  en  se  formant. 

Nous  chercherons  plus  loin  à  mesurer  ces  effets  avec  exac- 
titude^ avant  de  le  t<niier,  li  faut  que  nous  nous  formions  beau^ 
coup  de  moyens  d'observation  qui  nous  manquent,  et  q«e 
nous  acquérions  pins  de  connaissance  sur  la  constitution  des 
corps^  mais  ii  était  des  à  présent  nécessaire  d'msister  sur  ces 
phénomènes  remarquables ,  ponrpouvt»ir  y  rapporter  pinsiears 
autres  faits  analogues  qni  se  présenteront  bientét  è  nous  ^ns 
il  cours  des  expériences,  et  dont,  sanscela,rubj>ervaliou  directe 
MOUS  aurait  entîëmnent  échappé. 

Ces  disparitions  et  ces  réapparitions  de  chaleur  ont  servi  de 
base  ail  système  des  cliiujistcs  (jui  regardent  le  calorique  comme 
ujjc  manière.  Ils  en  out  conclu  que  le  calorique  pouvait  exister 


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Dtr  CALOBIQOC.  iSl 

êtcnê  cleax  éUCs  difFmns ,  ou  combiné  ou  libre.  Combiné  avec 
la  substance  des  corps,  il  disparaît  à  nos  sens,  et«*agtt  plus 

sur  le  theriiionictre j  ils  l'appellent  alors  chaleur  latente ^ 
c'est-à-dire  cacbée.  Dégage  de  cette  combinaison ,  ils  lui  doo» 
nent  le  nom  de  chaleur  iibre;  alors  il  agit  sur  le  tbermomëtre 
rt  sur  nos  organes,  il  dilalc  les  corps ,  1rs  fond  ,  les  vaporise, 
et  produit  tous  les  pUéoomènos  sensibles.  On  voit  que  ce  sys- 
tème est  parfaitement  approprié  aux  circonstances  qtii  s'ob- 
servent quand  les  corps  changent  d'état.  I!  est ,  pour  ainsi  dire, 
moulé  sur  eux^  mais  satisfait-il  également  aux  autres  faits 
qui  ne  lui  ont  pas  servi  de  base ,  par  eirmple ,  à  la  propaga- 
tion de  la  cbaleur  dans  Fair  et  à  travers  les  corps?  Ce  sont 
des  questions  que  nous  examinerons  par  rexpérience,  <|uaad 
vous  étudierons  spécialement  les  propriétés  du  calorique* 

Att  contraire,  les  physiciens,  qui  regardent  la  chaleur 
comme  Teffèt  d'un  mouvement  de  vibration  excite  dans  les 
particules  des  corps ,  assimilent  les  eAets  que  uous  venons 
d'examiner  k  la  loi  connue  en  mécanique  sous  le  nom  de  con-* 
scrvation  des  forces  vives.  On  appelle  ainsi,  dans  un  système 
de  corps,  la  somme  des  produits  de  leurs  masses  par  les  carrés 
de  lears  viteeses ,  et  Ton  démontre  que  cette  somme  est  conf- 
tante  lorsque  le  mouvement  du  système  n'est  dA  qu'aux  at- 
tractions réciproques  des  corps  qui  le  composent.  Ainsi,  en 
regardant  la  chaleur  comme  un  effet  produit  par  la  force  vive 
des  corps ,  résultante  du  mouvement  de  vibration  de  leurs 
particules ,  on  voit  que  sa  quantité  totale  doit  rester  constante 
dans  tous  las  différons  états  par  lesquels  ils  peuvent  passer; 
et  Ton  conçoit  alors  pourquoi  après  s'être  augmentée ,  par 
exemple,  dans  le  corps  qui  se  vaporisi'  aux  d('poiis  de  celui 
qui  réchauffe,  elle  y  diminue  de  nouveau  ,  et  est  restituée 
quand  ce  corps  revient  à  Tétat  de  liquidité.  Mais  on  voit  aussi 
tjue  cette  hvpolhî  s»»  est,  de  m'*me  que  la  précédente,  spécia- 
lement établie  sur  les  phénomènes  qui  se  passent  dans  les 
changemens  d'état  des  corps ,  et  par  conséquent  il  faudra  la 
•oumettre  encore  à  d'antres  épreuves  indépendantes  de  ces 
premiers  principes  ,  pour  pouvoir  apprécier  sa  probabilité  par 
l'étendue  de  ses  applications. 


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t 

IJ2      FITATIOV  ET  DEGAGEMENT  DU  CALORIQUE. 

Le&  parlisaus  de  la  matérialité  du  calorique  se  sont  beau- 
coup occupé»  de  sayoir  û  les  degrés  du  thermomètre  éf  aiciit 
ou  non  proportionnels  aux  quantités  de  calorique  intro- 
duites dans  les  corps.  Mai^  en  réduisant,  comaie  nous  TaYonf 
•fait ,  ridée  de  température  à  sa  signiiication  véritable ,  qui 
n'eipiime  qu'un  état  apparent  et  sensible ,  oii  les  corps  m 
tron\<  ut  aiiit  nés  par  raclioii  que  le  calorique  exerce  sur 
eux,  ou  voit  que  le  thermoiuclre ,  pour  indiquer  cet  état, 
n*a  pas  besoin  d'avoir  une  marche  proportionnelle  à  Tintea* 
site  d'action  que  le  calorique  exerce  sur  lui  ;  il  suffit  qaesci 
iudicaUous  soient  tojijours  semblables  et  con&tantes^  c'est-à* 
dire  ,  que,  quand  l'action  sensible  du  calorique  redevient  la 
même,  le  degré  de  température  indiqué  parle  thermomètre 
soit  le  mtiiie  au^si.  Or  ,  cette  constance  se  vérifie  parfaite- 
ment toutes  les  fois  qu'on  en  réitère  l'épreuve ,  en  exposant 
le  thermomètre  k  de»  circonstances  semblables,  par  exemple, 
quand  on  le  plonge  dans  un  inéiiie  corps  échaufté  jusqu'au 
degré  de  fusion.  Seulement  pour  que  cette  observation  soit 
exacte  et  comparable  à  elle-même ,  quoique  faite  avec  difie» 
rens  tlit'rniomètres,  il  faut  que  leur  mlliience  propre  sur  la 
température  dc<;  corps  oii  ils  sont  pWngés  puisse  être  regar- 
dée comme  nulle  ,  afin  que  leur  introduction  dan»  ce  corps 
ne  la  change  pas  sensiblement.  Voîlè  è  quoi  se  réduit  l'indi- 
cation du  thermomètre  :  vouloir  proportionner  Sa  marche  à 
Ja  quantité  ou  à  l'intensité  du  calorique' qui  agit  sur  les 
Corps ,  c*est  vouloir  Uér  une  hypothèse  à  un  fait  certain ,  et 
compliquer  un  instrument  simple  par  une  application  qui 
lui  est  étrangère.  Pour  nous  ,  fidèles  à  nos  déâQition&,  nous 
continuerons  de  regarder  le  calorique  comme  an  principe 
dont  nous  ignorous  la  nature.  La  chaleur  sera  pour  nous 
l'eftet  de  ce  principe  sur  nos  organes  et  sur  les  corp&  ,  et  la 
.température  sera  Tcnergie  plus  ou  moins  vive  de  ces  eifets. 
Le  thermomètre  ,^  en  fixant  les  températures  par  ses  indicsH 
tions  ,  apprend  qi^e  Taction  sensible  du  calo&ique  a^i  pitif 
grande ,  ou  égale  ou  moindre  ;  il  nous  indique  donc  des  dif« 
férences  et  non  des  rapports* . 


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DU  BAROMBTRK.  lS3 

CHAPITRE  V. 

De  la  pression  atmosphérique  et  du  Baromètre. 

■ 

kvkWT  que  la  physique  fit  devenue  une  ^science  d'expé- 
rience, c'est-à-dire  ,  jusqu'au  temps  de  Galilée,  on  s'iiua- 
giDtît  qu'aucune  partie  de  l'espace  ne  pouvait  être  vide  de 
matière ,  et  Ton  exprimait  cette  impossibilité  en  disant  que 
)«  nature  a  horreur  du  vide.  Ainsi ,  lorsqu'on  voyait  l'eau 
moBter  dans  des  pompes  à  l'instant  oii  on  élevait  le  piston , 
sn  disait  que  le  piston  en  sVlevant  tendait  à  faire  un  vide 
dans  les  tuyaux  de  la  pompe  ^  mais  que  la  naUnt* ,  qui  avait 
lioireur  du  vide ,  s* empressai  i  d'y  faire  monter  l'eau  pour  le 
remplir.  Personne  ne  s'avisait  de  demander  comment  la  na- 
ture, qui  n'est  i\ue  rensemble  des  phénomènes,  pouvait  ainsi 
se  personnitier  et  se  trau^lormer  en  un  cLre  susceptible  de 
pSKÎons.  A  cette  époque  le  doute  n'était  pas  inventé.  Un 
joitr  des  fonténiers  de  Florence  ayant  construit  une  pompe 
tri's-lougue  dans  le  desseiu  d'élever  de  Tcau  à  une  hauteur 
plus  grande  qu'ils  n'avaient  coutume  de  faire, ils  trouvèrent 
qu'elle  montait  dans  le  corps  de  pompe  jusqu'à  trente-deux 
pieds  environ  ,  mais  qu'elle  ne  vua/rt// pas  absoimnent  mon- 
ter plas  haut  ,  quoique  l'on  continuât  de  faire  marcher  le 
piston.  Fort  étonnés  de  cet  accident ,  ils  allèrent  consulter 
Caiilée  ,  qui  leur  dit,  en  se  moqi.nnt  d'cuv  ,  qu'appamn- 
lueat  la  nature  u'ayail  horreur  du  vide  que  jusqu'à  la  hau— 
tenr  de  trente-deux  pieds.  Déjà  ce  philosophe  avait  entrevu 
«pe  ce  phénomène ,  et  d'autres  semblables,  étaient  de  simples 
résul  tatb  mécaniques  produits  par  la  pesanteur  de  l'air  -,  mais 
il  n'avait  probablement  pas  arrêté  ses  idées  sur  un  sujet  si 
nouveau  ;  et  il  atma  mieux  donner  aux'  fonténiers  cette  dé- 
bite que  d€  hasarder  son  secret.  Il  mourut  sans  l'avoir  fait 
connaître  ^  et  ce  fut  Torricelli  »  son  disciple ,  qui ,  par  une 
expérience  extrêmement  frappante. et  ingénieuse  ,  mit  cette 
découverte  dan.s  tout  soa  jum  .  Il  renipiiL  ue  mercure  un 
iuhe  de  verre  long  de  trois  pieds ,  et  fermé  par  un  de  ses 


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BARoaièTaE. 

lK»tttt  ;  puis ,  bonchant  Fautre  bout  avec  le  <3oîgt  ,  t1  ren- 
versa le  tube  et  le  plongea  par  cette  cxtréniité  dans  un  vase 
ouvert  où  il  y  avait  aussi  du  mercure  3  alors,  retirant  le 
doigt,  il  cciSA  de  «otttenir  U  colonne  de  mercnre  contniiie 
dans  le  tube.  Aussitôt  on  la  vit  tomber  ,  laissant  \c  haut  du 
tube  vide  ,  mais  elle  s'arrêta  bicutôt  *  et ,  après  plusieurs 
ofcillations ,  elle  resta  siupendae  en  équilibre ,  n'ayant  plu 
qu'environ  vingt-bnit  ponces  de  longueur,  ce  qui ,  dans noi 
divisions  métriques  ,  repond  à  peu  près  à  o^j^ô. 

D'après  cela ,  il  était  évident  que  si ,  dans  les  pompes ,  It 
natnre  n'avait  borreurdu  vide  que  jusqu'à  trente^enx  pieds, 
elle  non  avait  horreur,  dans  les  tubes  pleins  de  mercure, 
^ue  jos4|n'à  la  bauteur  de  vingt4iuit  pouces.  Cette  conclo- 
siott  était  si  ridtcnle,  qu'il  fallut  bien  enfin  douter  du  prin- 
cipe, et  renoncer  à  ce  ^l  and  axiome  :  non  datur  tr'acuum  in 
rerum  naturà . 

La  cause  réelle  de  ces  phénomènes  est  simple  et  facile  à 

découvrir;  mais  il  faut  la  déduire  des  propriétés  méca- 
niques de  i'air  ,  c'est-à-dire  qu'après  avoir  établi  les  proprié- 
tés de  ce  fluide,  telles  que  l'expérience  nous  les  fait  connaître» 
il  faut  montrer  que  les  phénomènes  dont  nous  venons  dt 
parler  en  sont  des  couscqueuces  inévitables.  Voilà  la  marche 
delà  bonne  physique. 

Le  fluide  rare  et  transparent  qnî  nous  environne  de  toutes 
parts,  et  que  nous  nommons  l'air,  est  un  corpî»  t^ui  jouit , 
comme  tous  les  antres ,  des  propriétés  générales  de  la  ma- 
tière ;  il  )(st  résistant ,  il  est  pesant  ;  sa  résistance  se  fiiit  sen* 
tir  lorsque  nous  le  pressons  dans  un  espace  fermé  ,  daua  une 
vessie ,  par  exemple.  11  est  si'bien  un  corps  ,  que  son  choc 
mécanique  met  en  mouvement  une  infinité  de  machines  t 
c'est  lui  qui  pousse  les  .liles  des  moulins  et  qui  gonfle  les 
voiles  des  vaisseaux.  On  peut  même  s'assurer  de  son  poids 
en  le  pesant  à  la  balance  ;  car  si  on  l'extrait  de  l'intérieur 
d'un  ballon  de  verre,  comme  on  peut  le  faire  par  un  procédé 
que  nous  ferons  bientôt  connaître ,  ce  ballon  fermé  ensuite 
.  et  pesé  se  trouve  plus  léger  qu'auparavant.  D'après  cela  , 
quand  la  snrface  d'un  liq[uide ,  tel  qœ  l'eau  ou  le  mercnre  > 


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M  trouve  librement  exposée  à  lair ,  elle  est  réellement  près-* 
êét  p«r  tout  le  poids  de  la  colonne  d'air  qui  repose  sur  elle, 
Conime  celte  pression  est  vi;.i\c  sur  tous  les  points  de  la  sur- 
face liquide 9  elle  u  j  produit  aucun  iiiouvenient;  mais  ,  sup« 
poses  qu*ayant  plongé  dans  le  liquide  l*extrénûlé  inlerieurt 
ci'un  tuyau  de  pompe  ,  on  vienne  à  tirer  en  haut  le  piston, 
ou,  pour  prendre  un  eiiemple  eucore  plus  simple  ,  supposes 
qa'ajaat  plongé  ainsi  le  boni  ioférienr  d'un  chalmnean  de 
paille ,  on  aspire  par  Tautre  bout  Tair  qu'il  contient  :  dans 
l'un  et  l'autre  cas  les  molécules  de  la  surface  liquide ,  qui  se 
trouvent  dans  Tintérieur  du  tube,  tonk  évidemment  décbar^^ 
^tes  d'une  partie  du  poids  de  l'air  qui  pesait  sar  elles,  tan* 
dis  que  les  parties  de  la  surface  qui  sont  hors, du  tube  sont 
encore  pressées  aussi  fort  qu'auparavant  |  alors  le  liquide 
doit  tiécessairement  céder  par  le  c6té  ob  la  pression  est 
luuiuihe,  c'est-à-dire  qu'il  doit  mouler  dans  le  tube  jusqu'à 
ce  que  le  poids  de  la  colonne  de  liquide  élevée,  joint  à  Télas» 
tîcité  de  l'air  qui  y  était  resté ,  forme  une  pression  égale  à 
colle  de  l'air  extérieur.  (^)uand  cette  ('galîté  a  lieu  ,  tous  les 
points  situés  à  la  surface  du  liquide  sont  pressés  également; 
il  n'y  a  pas  de  raison  pour  qu'ils  se  mettent  en  moifvement 
d'un  coté  ou  d'un  autre,  et ,  par  conséquent ,  l'équilibre  doit 
subsister. 

On  v»it  donc  que  s'il  était  possible  d'6ter  tout  l'air  con- 
tenu dans  l'intérieur  d'un  tnbe  ,  le  liquide  monterait  jusqu'à 

ce  que  son  poids  seul  fît  équilibre  avec  le  poids  de  l'aliuos- 
pbëre.  C'est  le  cas  de  l'eau  dans  les  pompes ,  c'est  le  cas  de 
Texpérience  de  Torricelli. 

Quoique  cette  conclusion- soit  de  toute  évidence,  nous 
avons  un. moyen  de  la  vérifier  ,  et  il  ne  faut  pas  le  négliger; 
car  c'est  en  marchant  ainsi  des  faits  à  leurs  conséquences ,  et 
des  cons(*(jueuccs  à  do  nouveaux  fails  ,  que  Ton  avance  avec 
sûreté  dans  l'étude  de  la  nature.  Je  dis  donc  que  si  l'ascen- 
iîon  de  l'eau  et  du  mercure  est  réellement  déterminée  par  la 
pression  de  l'air,  il  faut  que  le  poids  de  la  colonne  d'eau  de 
treiite-deuiL  pieds  ,  élevée  dans  les  pompes  ,  «oit  égal  à  celui 
Celui  de  la  colonne  da  iserciire  de  Ttngt«^uit  ponces ,  qui  se 


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l56  DU  BAROMtTBE. 

soutient  dans  le  tqbe  de  Torricelli ,  en  supposant  tontefoîs 

que  les  hiiH's  de  ces  deux  colonnes  soient  égales.  Or  ,  il  r-t 
bien  aisé  de  voir  si  cela  est  vrai  ou  non.  £n  eûet ,  en  pesant, 
dans  des  balances  tret-ezactes  ,  des  volumes  éganx  d'ean  et 
fie  Hierrnre  ,  à  des  températures  égales  ,  par  exemple  ,  des 
ballons  de  verre  remplis  successivement  de  ces  deux  liquides, 
on  tronve  que  le  mercure  pesé ,  k  fort  peu  de  chose  près , 
treize  fois  et  demi  autant  que  l'eau.  Ainsi,  selon  notre  rai- 
sonnement ,  la  colonne  de  mercure  ,  eicvec  dans  le  tube  de 
Torricelli ,  doit  être  treixe  fois  et  demi  moins  longue  que  la 
colonne  dVau  des  fonteniers.  Or ,  celle^t  était  de  trente- 
deux  pieds,  quj  iont  trois  cent  quatre-vingt-quatre  pouces; 
ai  TOUS  «iivisea  ce  nombre  par  treiie  et  demi ,  vous  trouve- 
rez pour  quotient  vingt-huit  pouces  :  c*est  en  effet  la  lon- 
gueur qu'a  réellement  la  colonne  de  mercure  dans  l'expe- 
rience  de  Torricelli  ;  et  l'accord  est  si  juste  «  qu'on  aurait 
pu  prévoir  cette  Ionien  r  ,  par  notre  calcul ,  tout  aussi 
exactement  qu  on  la  tleiermine  par  rexpérience  même.  Cette 
possibilité  de  prédire  les  phénomènes  est  le  caractère  de  la 
certitude.  Admettons  donc  que  l'air  est  pesant ,  et  que  la 
pression  de  l'atmosphère  ciL  la  véritable  cause  des  pkeoo- 
mènes  que  nous  venons  d'eiaminer  ;  mais  cherchons  à  sou- 
mettre encore  notre  conclusion  k  d'autres  épreuves }  ext- 
jinnoiis  luu.s  \cs  autres  effets  que  cette  pression  peut  produire, 
et  vojons  si  l'expérience  les  confirme. 

La  pression  de  l'air  ,  comme  celle  de  tous  les  autres 
lluàtles  pesans,  ne  doit  pas  s'exercer  seulement  de  liaat  en 
bas  ;  elle  doit  comprimer  dans  tous  les  sens  les  surfaces  des 
corps  que  l'air  touche.  Cest  ainsi ,  par  exemple ,  qu'on 
navire  qui  flotte  sur  l'eau  est  soutenu  et  soulevé  <le  bas  en 
haut  par  la  pression  de  Teau  qui  Tenvironne.  De  là,  il 
résulte  que ,  lorsqu'un  corps  est  exposé  à  l'air ,  chaque  point 
de  sa  surface  est  pressé  par  t  et  air  ,  comme  il  le  serait  par  le 
poids  d'une  CQlonne  d'eau  qui  aurait  trente-deux  pieds  de 
hauteur,  ou  par  une  colonne  de  mercure  haute  de  vingt* 
huit  pouces.  O^i  a  calculé  à  quoi  pouvait  monter  la  totalité 
de  cette  pression  sur  toute  la  surface  du  corps  d'un  honuue 


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DO  BAROM£TR£<  ,  iSj 

de  moyenne  grandeur  ,  et  on  a  trouvé  qu'elle  surpassait 
treote-trois  milliers  de  livres  ^  ou  euviroa  seize  mille  kilo- 
^ramines* 

On  trouvera  pent^tre  ce  r^nltat  bien  incroyable,  et  Ton 
pensera  qu'une  pression  bi  considérable  devrait  gêner  beau- 
coup ,  ou  même  empêcher  tout-à-fait  nos  mouvement  j  mais 
en  gMéral,  dans  les  sciences  il  faut  raisonner  avant  de  ju« 
grr,  et  ne  ponil  se  hâter  de  rejeter  un  résultat  comme  ab- 
surde, uniquement  parce  qu'il  nous  étonne*  Voici  un  autre 
eiemple  bien  plus  fort.  Il  y  a  dans  la  mer  des  poissons  qui 
vivent  habituellement  à  de  très-grandes  profondeurs.  Les 
pccheurs  eu  prennent  queupiofois  à  deux  ou  trois  mille  pieds 
tu-dessous  de  la  surface  de  Teau.  Ces  poisscms  se  trouvent 
donc  chargés  pendant  tonte  leur  vie,  du  poids  d'une  colonne 
d'eau  (le  deux  ou  trois  mille  pieds,  c'est-ii-dire ,  soixante-  ' 
dix-huit  ou  quatre-vingts  fois  plus  lourde  que  le  poids  de 
l'atmosphère  ;  cependant  ils  ne  sont  point  écras^^s  par  cet 
énorme  poidd.  ÏNua-seulcment  ils  vivent ,  mais  ils  se  meuvent 
en  tous  sens  avec  la  plus  grande  agiUté.  Cela  est  encore  bien 
plus  extraordinaire  qne  de  nous  voir  supporter  si  aisément 
la  pression  de  l'air.  Mais  tout  le  merveilleux  disparait  si  l'on 
fait  attention  que  les  poissons  dont  nous  venons  de  parler  , 
sont  intérieurement  remplis  et  pénétrés  de  liquides  qui  ré- 
sistent à  la  pression  de  Feau  extérieure ,  en  vertu  de  leur 
impénétrabilité  ^  de  sorte  que  les  membranes  de  Tanîmal 
n'en  sont  pas  plus  altérées  que  ne  le  serait  la  pellicule  la 
pins  mince  ,  que  l'on  «descendrait  à  nne  pareille  profondeur. 
(^>uaut  a  ^la  facihté  des  mouvemens ,  eile  tient  à  ce  que  le 
corps  du  poisson  est  également  pressé  painlessus  et  pai^-de»* 
sous  y  k  droite  et  k  gauche ,  de  sorte  que  la  pression  se  contre* 
balance  d'eile-mèiue  ;  et  ainsi  il  lui  est  aussi  aisé  dv.  se  dépla- 
cer que  s'il  nageait  à  la  surface  même  de  Teau.  Semblable* 
suent ,  pour  nous  qui  supportons  le  poids  de  l'atmosphère , 
l'intérieur  de  notre  corps  et  nos  os  mêmes  sont  remplis  ,  ou 
de  liquides  incompressibles ,  capables  de  supporter  toutes  les 
ptessions ,  ou  d'air  aussi  élastique  que  l'air  du  dehors ,  et 
fui  contre-balance  son  poids  ;  voiU  pourquoi  nous  n'en 


sommes  pas  incommodés  ;  et  bous  n^epronvons  non       f  im 

cune  diilicuUé  à  nous  mouvoir,  parce  que  la  presMou  de  Tair 
•e  contre-balance  de  toutes  parts  snr  les  diverses  parties  di 
notre  corps  ,  comme  celle  de  Feao  for  le  corps  des  poissons. 
Nous  ue  puni  rions  être  écrasés  par  Tair  cxicrieur  ,  que  si  on 
détruisait  en  nous  Tair  intérieur  qui  lui  fait  équilibre  ^  et  au 
contraire  noaâ  ioaflnrions  beaucoup  si  Ton  taous  déchol^esit 
tout  à  coup  d<'  cette  pression  ,  eh  nous  plaçant  dans  le  vide; 
car  alors  l'air  intérieur  n'ayant  plus  nca  qui  hii  résistât,  se 
dilaterait,  nous  gonflerait  et  nous  ferait  périr  infaillible* 
ment.  Cela  arrive  à  un  grand  nombre  de  poi<içons,  quand  on 
les  retire  du  fond  des  abiiues  de  U  mer  ,  et  même  seulement 
d'une  profoudeur  de  vingt  ou  trente  mètres.  La  ^Inpsrt 
d'entre  emt  ont  ^  dans  Tînténenr  de  leur  corps  ,  une  vessie 
rempile  d^air,  non  pasdVir  atmoifphérique  »  mais  d'une  es- 
pèce particulière  de  gas  qui  se  trouve  produite  et  sécrétée 
par  ui^  résultat  leur  organtsatîon.  Tant  que  ces  anîmaui 
restent  à  la  pfoiondcui  oii  ils  vivent  d'ordinaire,  Tair  cun- 
tenu  dans  leur  vessie  a  le  degré  de  compression  et  d'élasticité 
nécessaire  pour  supporter  le  poids  de  Fean  qui  pèse  snr  eui; 
mais  si  tout  à  coup  on  les  tire  hors  de  l'c^iu ,  comme  ili  n  'eut 
pas  tous  des  conduits  assex  larges  pour  cbasser  promptement 
te  superflu  de  cet  air ,  et  comme  quelquefr-uns  même  n'en 
ont  pas  du  font ,  il  arrive  que  leur  ve^^ie  se  sjonfle ,  se  crève, 
etTair  qn'cîîc  contenait ,  occupant  un  volume  quatre-vingts 
ou  cent  fois  plus  considérable  ^  remplit  leur  corps  ,  renverse 
leur  estomac  en  dehors ,  le  force  même  à  sortir  par  la  ç^uenle 
el  les  fait  périr.  Alori  on  peut  les  laisser  sur  l'ei^i ,  ils  ne 
vont  pat  k  fond  »  leur  corpi  flotte  sur  la  surface ,  soutenu 
par  cet  estomac  rempli  d'air  ,  comnte  par  un  ballon. 

En  général  la  roîinai>sance  de  la  pression  de  l'air  donne  la 
clef  d'une  foule  de  résultats  phjsiques  qui  se  répètent  sans 
cesse  sons  nos  yeni.  L'emploi  de  cette  pression  comme  mo* 
teurs'appîi(jue  à  une  infinité  d'usages.  L'un  des  plus  .simple» 
et  des  plus  utiles  aux  physiciens,  c^est  l'usage  qu'on  en  fait 
pour  prodtûre  des  courant  contlans  d'eau ,  d'air  Ou  d^  iii3\;- 


'        ©C  DAROMÈTRE, 

ms  ga<  dans  les  appareils  appelés  gammèireê.  Voy.  le  Tnité 

général. 

Uappareil  de  lorricelU  a  reçu  des  physiciens  le  nom  de&o* 
fùmèût^  qui  signifie  mesure  de  U  pesanteur,  parce  qu'en  effet 
îl  mesure  la  pression  exercée  par  ratmosphêre  dans  le  lieu  où 
il  est  placé.  Son  usage  est  indispensable  daos  une  infinité 
d'npëriences;  «t  Fun  peut  aisément  prévoir  cette  nécessité. 
Ctr  la  pression  exercée  par  ratmosphère  étant  une  force 
compi  imauic  qui  se  combine  presque  tou^urs  avec  les  autres 
forces  dont  nous  pouvons  disposer ,  on  conçoit  qu'il  faut  y 
aroir  é^ard  pour  obtenir  des  résultats  exacts.  Je  dois  donc, 
avant  d'aller  plus  loin  ,  expliquer  en  dt'laii  toutes  les  précau- 
lions  qu  il  faut  prendre  pour  rendre  W  baromètre  aussi  parfait^ 
ta»i  exact  qu'on  puisse  le  désirer. 

La  prennicre  condition  pour  y  réussir,  c'est  d'exclure  exac- 
tement r  air  de  l'intérieur  du  tube  de  verre  oîi  le  mercure  doit 
rester  suspendu.  Or  ^  c'est  une  chose  qui  demande  quelques 
i  recautions.  Pour  exposer  le  procédé  dans  5a  j>Ius  grande 
Simplicité,  je  me  suis  d'abord  contente  de  supposer  que  Ton 
versait  du  mercure  dans  le  tube,  et  qu'on,  le  renversait  ensuite 
«1  posant  le  doigt  sur  l'extrémité  ouverte ,  pour  empêcher  le 
Dicrcure  uc  tomber^  mais  si i'ou  bornait  la  ses  soins,  on  n'aur 
rail  jamais  qu'un  baromètre  fort  imparfait.  D'abord  le  mer- 
cure, comme  tous  les  autres  liquides ,  absorbe  de  Fair,  s^ea 
pénètre,  le  mêle,  le  combine  avec  sa  propre  substance.  Cet 
air  s'y  trouve  donc  engagé  par  deux  causes  ;  l'attraction  du 
^B^fcure  pour  lui ,  ét  la  pression  de  Tatmospliëre  qui  s'opposa 
an  développciuciil  de  son  élasticité  ;  mais  une  fois  placé  dans 
le  vide  barométrique,  la  pression  de i'atmospbère  étant  sup** 
primée,  il  fait  les  plus  grands  efforts  pour  se  dégager,  et  il 
s'échappe  en  effet  en  biilles  qui  traversent  le  mercure  et 
^ennent  crcver  àsa  surface.  Alors,  se  répandant  àTiotérieur 
/du  tube  barométrique ,  il  s'oppose  i  la  pression  exercée  par 
l'air  du  dehors,  la  contre-balance  en  partie,  en  vertu  de  sa 
propre  éRistîcîté,  et  par  conséquent  oblige  la  colonne  de 
mercure  k  descendre  plus  bas  ^u'ell^  ne  descendrait  si  l'inté^ 


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l6o  BU  BAROMÈTRE.  / 

1  leur  (lu  tuLe  rlall  parfaiJeiiient  vide  j  de  sorte  fjtie  la  Iiauleiir 
observée  de  cette  colonne  n'exprime  plus  la  véritable  pre&sioti 
êe  Fatmosphère ,  mais  seulement  l'excès  de  ia  pression  du 
dehors  sur  celle  du  dedans.  On  voit  donc  qne,  pour  connnîtré 
la  prebîiiou  véritable,  il  faut  commencer  par  chasser  tout  Tair 
qui  est  ainsi  engagé  entre  les  particules  du  mercure  ;  on  j 
parvient  «n  cbanffant  le  mercure  jusqu'à  le  faim  bouillir;  la 
chaleur,  déterœinaiit  une  augmentation  d'élasticité  Je  Tair 
combiné»  le  force  à  se  séparer,  et  une  fois  dégagé  des  Ucns 
de  Talfinité  qui  le  retenaient,  il  s'écbappe  en  bulles  à  travers 
le  liquide;  on  ferme  alors  avec  soin  le  vase  qui  contient 
celui-ci^  on  le  laisiie  refroidir ,  et  on  le  garde  pour  s^enaervir 
on  besoin. 

Ce  a'cst  p.'is  tout ,  l'expérience  prouve  que  les  molécules  de  > 
Teau  et  de  l'air  adhèrent  ti  i  s-lorteiucnt  à  la  surface  du  verrc) 
et  connue  il  y  a  toujours  de  l'eau  en  vapeur  répandue  dans 
Falmosphère ,  il  arrive  qu'une  petite  coucbed'eau  et  d'aîr  s'at- 
taclie  aux  parois  intérieures  des  tubes  de  verre,  et  y  adiicie 
très^fortement.  Si  donc  on'emploie  un  pareil  tube  sans  pré^ 
paration  pour  faire  un  baromètre,  etqn'on  y  verse  du  mer« 
cure,  lorsqu'on  aura  rempli  le  tube,  qu*on  l  ama  renversé, 
et  que  la  colonne  de  mercure  sera  descendue  comme  à  l'or- 
dinaire, ia  petite  coucbe  d'eau  et  d'air  qui  adhérait  aux  parois 
du  tube  ne  se  trouvera  plus  comprimée  par  ratmosphère  qui 
pesait  auparavant  sur  elle.  Il  lui  arrivera  donc  la  inénie  chose 
qu'aux  particules  d'air  qui  étaient  combinéés  avec  le  mercure 
avant  qu'on  l'eût  fait  bouillir;  c'est-à-dire  qu'une  portion 
de  cette  couche  échappera  U  Tattraction  du  verre,  se  réduira 
m  vapeur  élastique  dtfns  l'intérieur  du  tube,  et  contre-ba-» 
lancera ,  en  partie ,  par  son  élasticité ,  la  pression  extérieure 
de  l'atmosphère^  de  sorte  que,  par  l'aclion  de  cette  seconde 
cause,  la  colonhé  de  mercure  du  baromètre  se  tiendra  encore 
trop  bas.  La  senle  ressource  que  l'on  ait  pour  cbasser  cette 

petite  couche  (riiimiidité  ,  c'e^t  de  cliaullei  m  lurteiiicnt  le 
tube  ,  qu'on  l'oblige  à  se  dégager^  et  même  il  faut  que  cette 
opération  se  fasse  après  que  le  mercure  a  été  introduit  dans  le 
tube;  car,  sanscela,  Teau  et  l'air  y  rentreraient  pendant 


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DU  BAROMàTBt.  l6l 

fi'on  s'occuperait  deie  remplir  »  ets'atlacberaieatdenoaveaa 
i  MS  ptroif.  Le  metlleur  moyen ,  le  plat  eAr  pomr  dissiper 

toutes  ces  causes  d'erreur ,  c*est  de  venser  peaàpea  le  mercure 
dms  le  tube  ^  et  de  chaufier  »  à  ckaqne  Ibis ,  celaî«^i  asset 
IbrCement  pour  Vy  Ikire  bouîQir. 

il  est  vrai  que  cette  opération  paraît  très-diHicile  au  premier 
ifcord;  ear  le  verre  étant  une  substance  si  fragile ,  qui  se  casse 
li  TÎte  par  Teffist  sabîl  de  la  chalettr,  ondoil  oraindre  que  lai 
tubes  ne  se  brisent  dans  cette  tentattre ,  et  qu'il  n'arrive  per^ 
pétuellement  des  accideas  :  cependant  la  chose  devient  très** 
freile  en  s'y  fveneDt  aVCNCi  pfdesmtien ,  et  sortent  en  se  coin- 
daisant  d'aprës  lee  remerquesque  «oas  avons  déjà  faites  sur 
U  dilatation.  Quand  un  corps  que  l'on  chauiVe  se  brise,  sa 
mptm  n'e^  pae  oécaiieaée  per  Tactieii  lenle  de  la  chaleur  $ 
ear  eelte  action  devrait  Ibiidre  le  corps ,  et  non  le  briser.  Sa 
rupture  ne  vient  que  de  l'action  inégale  de  la  chaleur  qui, 
l'eierçant  diiéreauneiit  sar  ses  diverses  partiee,-  les  dflate 
siasî  d'ane  manière  inégale.  Si  la  dilatation  est  lente  et  grai> 
doelle,  lecorps,  cédaut  peu  à  peu  ,  éprouve  l'cfleL  du  feu  sans  se 
bnser;  mais  lorsque  des  parties  voisines  sont  subitement  diiar 
téesdani  desproportioaatrès-^iSérenteS)  elles  Bcpenvent  plus 
I  obéir  ensemble  à  des  forces  aussi  inégales;  sî  Feilôrt  qn'ellesfont 
devient  assez  énergique  pour  vainçre la  force  de  cohésion  qui  les 
relsiiatt  unies  les  uaes  aux  autres  «  elles  se  séparent  et  le  oorps 
se  brise  :  ainsi,  pour  dviter  sa  rupture,  il  ne  laut  que  )e 
chaufler  graduellement;  c'est  ce  que  l'expérience  confirme. 
£a  s'j  prenant  avec  précaution  et  d'une  manièreconvenable, 
01  peut  foire  aisément  bousiltr  de  Yeau  et  du  mercure  dans 
dis  vaisseaux  de  verre  ;  la  chose  est  même  d'autant  plus  facik", 
^ae  ces  vaisseaux  sont  plus  minces  ,  parce  qu'alors  la  chaleur 
propege  plus  sasémalt,  et«pënètre  toute  leur  masse  avec 
plus  de  iacîKtd.  * 

Cela  posé,  voici  comment  ou  opère  :  ou  prend  un  petit 
fouffueuade  terre,  dcbimcrd  par  un  bord;  en*  j  met  duchar* 
Inm  aUumé ,  que  l'on  dispose  cependant  de  mamëce  à  ne  pas 
former  de  flamme,  car  la  flamme  briserait  iniaiiiibiemeat  le 

tube  si  elle  le  tencbait  imrgédiatMneiit.  Pqis  ou  présente  je 
ToMS  L  it 


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tube  vide  sur  ce  feu ,  de  loin  d'abord ,  puis  d'un  peu  |liif 
près ,  poiadepl»  près  encore ,  jmqa'àce  qu'enfin «n  récluHii» 
•très-fortement.  En  même  temps  on  le  fait  tourner  sur  lai- 
jnémç,  entre  les  doigta,  pour  qu'il  s'échauffe  de  tous  le$  cotés, 
et  on  le  promëne  tur  le  fen  dan»  toute  m  longueur.  Cdta 
première  opération,  a  pour  objet  de  cbasser  les  petites  gouttes 
d^eau  qui  pourraient  se  trouver  par  hasard  dans  le  tube^  car 
ai  On  attendait  ponr  cela  qu'on  eAt  rené  le  mercure ,  la  vt- 
•penr  qu'elles  pi  oduîràientle  cliaaterait  dehors  par  son  expan-  • 
sion  ;  ou  du  luoins  elle  occasionei  ait  des  secousses  qui  pour* 
raient  briser  l'appareil.  Le  tube  étant  ainâ  bien  iéchâ^aaj 
verte  du  mercure  déjà  bouilli ,  non  pas  asses  pour  le  reinplir 

tout  entier  ,  inaib  seulenierilassez  pour  y  occuper  une  1  oiii^iu'ur 
de  cinq  ou  six.  .centimètres  ^  puis  on  présente  de  nouveau  le 
tube  sur  le  feu  f  mais  encore  avec  plus  de  précaution  qu'aup»-  | 
rayant:  on  le  chauffe  graduellement ,  de  plus  en  plus ,  jusqu'à 
ce  que  le  mercure  se  mette  à  bouillir.  Après  quelques  instant 
d'ébullition ,  l'on  retire  le  tube  ,  on  le  ferme  avec  un  bouchon, 
de  peur  que  l'humidité  ne  s*j  introduise ,  et  on  le  laÎM  re- 
froidir. Cette  opération  doit  se  faire  dans  une  chambre  dont  | 
•les  fenêtres  soient  ouvertes ,  ou  du  moins  dont  l'étendue  sOit 
asses  grande  pour  que  lesvapeurs ,  qui  s*esbalent  dumuercnie 
•bouillant,  n'incoiuiiioUent pas  celui  qui  opère.  Quaudietub^  1 
•est  refroidi,  ou  le  reprend^  on  y  verse  une  nouvelle  quantité  '! 
ifi  mercure  à  peu  près  égale  à  la  première  ;  on  l'y  lait  de  no»- 

veau  bouilhr,  et  l'on  ii'*pète  ainsi  l'expe-neiico  jusqu'à  ce  (jwt  ' 
•le  tube  soit  presque  tout  plein.  On  ajoute  alors  la  petite  por^  ! 
'  tton  de  mercure  qui  manque^  mais  on  ne  la  fait  pas  boaiUir 
dans  le  tube ,  parce  que  l'ébalHtion  la  chasserait  dehors;  <  eU 
fait|  on  pose  le  doigt  sur  Torifice  ouvert  du  tube,  en  preAJOLt 
-bien  garde  de  ne  pas  laisser  d'air  entre  deoi;  on  le  renverse  « 
et  on  le  plonge  danssa  cuvettecommeàl'ordinatFe:laco1fmiie 
s'abaisse  j  et,  comme  il  n  j  a  pas  du  tout  d'air  ni  de  vapeur 

•  élastique  au-dessus  d'elle,  sa  longueur  mesure  eiactenmtt  la 

*  pression  de  l'atmosphère. 

Il  me  reste  à  parler  des  moyens  que  l'on  emploie  -pour 

' coonaUre  avec  précisiou  la  loogueuc  de  .cette  colonne.  \jtm 


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D9  BAEOMÈTAB.  |63  * 

àti  dispositions  les  plus  commodes  <j>t  celle  qui  est  rej)ré- 
sentee  dans  la  fig,  lô.  Gcstla  coaâtructioa  desbaromètreâ  de 
Fortin.  Le  tube  de  Terre  est  enfermé  «lens  un  tabe  de  cuirre 
qui  le  protège,  et  qui  est  fendu  dans  sa  longueur,  afin  que  Ton 
poisse  apercevoir  la  colonne  de  mercure.  Ce  système  e^iattar  - 
ehé,  par  le  haut ,  k  une  suspen^on  mobile  dans  deux  sens 
rectangulaires ,  de  sorte  qu'il  se  tient  toujours  vertical  par 
i  elietde  son  propre  poids.  La  cuvetU»  daus  laquelle  le  tube 
ptooge»  a  un  fond  mobile  qui  s'élève  et  s'abaisse  à  volonté  » 
IMir  !e  moyen  d'une  vis  Y ,  ce  qui  fait  monter  ou  descendre  le 
niveau  intérieur  du  mercure  dans  la  cuvette.  Quaad  on  veut 
afaserver  la  hauteur  du  baromètre ,  on  se  sert  de  ce  mouve- 
ment pour  amener  la  surface  du  mercure  de  la  cuvette  parfaî- 
teu^ot  eu  contact  avec  1  extréinitc:  d'une  pointe  d'ivoire  très- 
liDePy  qui  est  fixée  verticalement  dans  Tintérieurde  Tappareil. 
Le  tube  de  cuivre  porte  des  divisions,  dont  l'origine  répond 

très-f \actemcnt  à  Textremité  inférieure  de  cette  pointe.  Il  ne 
reste  donc  plus  qu'à  voir  à  quel  pomt  de  ces  divisions  répond 
reiÊrémité  supérieure  de  la  colonne  de  mercure.  Pour  que 
cette  observation  puisse  se  faire  avec  plus  d'exactitude ,  le 
tube  de  cuivre  porte  un  curseur  C  ,  muni  d'un  vernier  ,  qui 
permet  d'apprécier  jusques  aux  dixièmes  de  millimètres: 
On  y  adapte  inférieurement  deux  petits  plans  de  cuivre  ver- 
ticaux y  dont  les  extrémités  déterminent  un  plan  de  mire 
parfaitement  perpendiculaire  à  la  longueur  du  tube.  Quand 
on  veut  faire  l'observation  ,  l'on  fait  mouvoir  le  vernier 
jusqu'à  ce  que  le  plan  de  mire  devienne  exactement  tangent 
à  la  convexité  supérieure  du  mercure.  Alors  la  division 
tnwée  sur  le  tube  vous  indique  précisément  la  distance 
comprise,  entre  le  plan  de  mire  du  curseur ,  et  l'extrémité 
inférieure  P  de  la  pomte  d'ivoire.  Cette  distance  est  la  lou-* 
gufur  de  la  colonne  barométrique ,  élevée  au-dessus  doi 
niveau  intérieur  de  la  cuvette.  C'est  par  conséquent  cette 
longueur  qui  mesure  la  pressiou  de  1  atmosphère  au  moment 
oh  Ton  a  observé.  Il  est  presque  inutile  de  dire  que,  pendant 
toute  l'opération ,  l'instrument  doit  être  maintenu  dans  ui^e 
^tuation  pariaitcmeo'r  vertiçaje. 


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4 


t6\  Bit  BAftOHkTRf. 

Pour  rendre  toutes  les  observations  de  ce  genre  comp»> 
rables  entre  elles,  il  est  nécesnîre  Ae  déterminer  la  tempe* 

ratuiL  lia  iiicrcure  qui  compose  la  colonne  barnniétrique j 
car  le  mercure I  comme  tous  les  autres  corps  ,  se  dilate  pir 
la  chaleur f  et  nous  avons  même  déjà  annoncé  que  pour 
cliaquc  degré  du  thermomètre  centésimal ,  la  dilatation  de 
son  volume  est  égale  à         du  volume  primitif,  que  ii 
même  masse  occupait  k  o*.  Il  suit  de  lii  qu'une  même  masse 
de  mercûre,  moulée  en  un  cylindre  d*un  rayon  constant , occu- 
pera plus  de  iougueur^  à  mesure  que  sa  température  s'éle^ 
Terà  dayaûtage;  et  son  allongement  sera  proportionnel  à  la 
dilatation  de  son  volume.  Conséquemment  pour  juger  delà 
masse  par  la  longueur,  il  faudra  ramener  toutes  les  observations 
à  une  même  température ,  par  exemple  à  celle  de  o*«  #  qui 
se  fera,  en  retranchant  delà  colonne  oKservée  ~—  de  sa  lon- 
gueur si  îa  température  est  élevée  de  i°  au-dessus  de  o*, 
j^*—  Si  elle  est  élevée  de  a" ,  j^*—  si  elle  est  élevée  de  3* ,  et 
ainsi  de  suite. 

Pour  connaître  exactement  la  température  de  la  colonne  ' 
barométrique  ,  ou  enchâsse  un  petit  thermomètre  très- 
sensible  dans  la  monture  même  de  Tinstrument,  et  on  noie 
le  degré  que  ce  thermomètre  indique.  ïl  est  visible,  en  effet, 
que  la  température  de  i'a])j»areil  ne  peut  pas  changer  sau» 
que  le  thermomètre,  qui  fait  corps  avec  lui ,  ne  se  ressente 
de  ces  variations.  Cette  température  peut  être  assez  dîfle- 
rente  de  celle  de  Tair  extérieur,  non-seukment  quand  U 
baromètre  est  placé  dans  un  appartement  fermé ,  mais  même  | 
quand  il  est  exposé  à  Taîr  libre.  Car  les  variations  de  la  tem* 

péraluie  ^ilTeclent  bien  plub  rapidement  un  fluide  rare  ft 
léger  comme  Tair ,  qu'une  masse  solide ,  comme  celle  du 
mercure  et  du  cuivre  y  dont  le  baromètre  est  formé. 

Cependant  on  doit  aussi  observer  la  température  de  rtîr. 
Cela  se  fait  avec  un  thermomètre  fort  sensible  ,  exposé  à 

'  J'air  libre  et  à  Tombre ,  mais  loin  des  murailles  et  de  tous  le* 
autres  corps  qui  pourraient  lui  rentojer  de  la  chaleur.  La 

'  cOnnaisbauce  dé  cette  température  est  utile  pour  détermint^r 
complètement  les  circonstances  dan»  lesquelles  l'atmosphère 


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DU  BAROMÈTRE.  jBS 

I 

le  trooYe  «a  momeot  de  Tobservation.  C'est  une  donnée 

nécessaire  pour  le  calcul  des  réfractions  astronomiques  ot 
pour  la  détermination  des  différeiîces  de  niveau,  par  le  moyen 
'  dei  alxervfttîon*  barométriqnes,  application  importante  dont 
JUHU  parlerons  pins  loin.     '  * 

Lorsque  l'on  veut  transporter  ie  baromètre  que  novs  ve- 
Doni  de  décrire ,  on  tourne  la  vis  inférieure  qui  élève  le  nw 
▼eau  de.Ia  cuvette  9  de  manière  que  sa  capacité  diminuant ,  . 
le  mercure  la  remplisse  en  tutalité,  et  remonte  ensuite  ,  par 
son  excès  de  volume ,  jusqu'au  sommet  du  tube.  Alors  on 
renverse  rinstrument  oii  Fair  ne  peut  plus  rentrer  ;  on  le 

• 

raet  dans  un  étui  convenablement  préparé  ,  et  on  le  trans- 
porte. Lorsqu^on  veut  observer  de  nouveau ,  on  commence 
par  remettre  Tappareil  dans  une  situation  verticale^  on 
aKattse  le  fond  mobile  ,  le  mercure  descend  ,  et  on  le  laisse 
ainsi  descendre  jusqu'à  ce  que  son  niveau  dans  la  cuvette 
aiBewra  Textrémité  infénenfe  de  la  tige  d'ivoire  }  puis  oa 
achève  l'observation  comme  nous  Tavons  dit  plus  baut. 

La  longueur  de  la  colonne  barométrique  ainsi  observée, 
au  même  instant ,  dalis  le  même  lieu  ^  avec  des  baromètres 
également  purgés  d*air  et  construits  avec  une  perfection 
égale,  n'est  pas  exactement  la  même.  Elle  est  d'autant 
moindre  ,  que  les  tubes  sont  plus  étroits  ^  et  la  preuve  que 
cette  variété  du  diamètre  intérieur  est  la  seule  cause  qui 
la  modifie  ,  c'est  i^ae  la  diflércnce  ce^se  cVêtre  sensible  au- 
delà  d'une  certaipe largeur  du  tube,  que  Ton  pourrait  ûxer  » 
par  exemple ,  à  deux  centimètres.  Nous  ferons  connaître  plus 
loin  la  cause  physique  de  ce  phénomène.  Pour  le  moment , 
il  nous  suffira  de  dire  que  c*esi  la  xuéme  qui  fait  que  Teau 
s'élève  aïKdessus  de  spn  niveau ,  et  que  le  mercure  s'abaisëe 
ao-dessont ,  dads  les  tubes  extrêmement  étroits ,  que  Von 
appelle  capiidaires^j^airçe  que  leur  diamètre  intérieur  approche 
de  la  finesse  d'un  cbeven.  On  conçoit,  sans  autre  explica- 
tion ,  qu'un  effet  analogue  doit  avoir  lieu  dans  nos  tubes  ba« 
rometriques  ;  mais  la  connaissance  de  la  cause  qui  le  pro- 
duit jpermet  de  calculer  les  corrections  qu'il  exige ,  et  on  les 
trouvera  daps  le  Traité  général. 


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1^6  DV  BA&OMXTAS. 

On  évite  complètement  reflet  que  nous  venons  d*expU<{uer| 
an  opposant  à  eJle-méme  la  cause  qui  le  produit ,  comme  <« 
le  voit  dans  Tappareil  représenté  fig.  19,  et  que  Ton  nomme 

le  baionièlre  à  siphon.  Ce  baronictrc  u'a  ])as  de  cuvette,  ou 
plutôt  le  tube  lui-même  en  sert,  il  est  recourbé  par  le  bas, 
comme  lé  montre  la  figure  ,  et  forme  par  conséquent  dm 
brandies  parallèles  CS  et  CN.  On  a  d*abord  introduit  le 
mercure  dans  la  grande  branche  CS  ,  qui  alors  était  droite. 
On  l'y  a  lait  bouillir  comme  à  l'ordinaire  y  pour  en  chaMr 
l'ait}  après  quoi  on  a  recourbé  1h  la  lampe  la  branche  CN, 
puis  on  a  redressé  verticalement  la  branche  CS.  La  colonne 
deœercare,  qui  remplissait  cette  branche ,  étant  plus  longue 
que  la  colonne  barométrique  ordinaire ,  et  par  conséquent 
plus  pesante  que  la  pression  atmosphérique  ,  est  tombée  par 
l'excès  de  4011  poids,  et  a  passé  en  partie  dans  la  branche  U 
plus  courte  CN.  Cela  posé»  si     point  K  est  le  sommet  de  la 
convexité  du  mci  cuie  dans  la  branche  la  plus  courte  ,  et 
que  le  point  S  soit  le.  sommet  de  sa  convexité  dans  la  branche 
la  plus  longue ,  il  est  évident  que  la  différence  de  niyeaa  de 
ces  doux  points  est  précisément  la  longueur  de  ]a  colonue  de 
mercure  »  qui  est  sont  mue  par  la  pression  que  l'atmosphère 
exerce  sut  la  surface  N  de  la  branche  la  plus  courte ,  dam 
laquelle  l'air  pénètre  librement;  et,  pour  que  cette  différence 
de  niveau  soit  indépendante  de  TeHet  de  la  capillarité  que 
nous  avons  reconnue  dans  les  tubes  simples ,  il  suffit  que  les 
deux  branches  du  tube ,  vers  les  deux  extrémités  N  et  S  de  la 
colonne ,  aient  des  diamètres  intérieurs  à  peu  près  égaux  ;  car 
alors  les  tendances  à  la  dépression  étant  égales  de  part  et 
d'autre ,  se  contre-balanceront  mutuellement. 

Il  ne  reste  donc  plus  qu'à  mesurer  la  dillci  ence  de  niveau 
des  deux  points  N  et  S  ;  pour  cela  on  trace  une  division  AH  > 
verticale  et  parallèle  aux  branches  du  tube.  Un  curseur  h»* 
risontal  H  S  ,  pareil  à  celui  des  baromètres  simples  ,  se  meut 
parallèlement  à  lui-mémp  le  long  de  cette  division.  On  rend 
d'abord  le  plan  de  mire  tangent  à  une  des  extrémités  de  1a 
colonne ,  par  exemple ,  au  sommet  de  la  convexité  sapo^ 
neure  S  >  et  Ton  note  le  point  correspondant  de  la  divi**®**  > 


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DV  BAROMÈTRE.  iBj 

^  sera  par  eiemple  H.  Puis  on  descend  le  corseor  anr 

Fautre  extrémité  de  la  colonne  en  N  ,  et  Ton  y  répète  la 
même  observation.  Supposons  ^ue  le  point  correspondant 
de  k  division  soit  h  y  la  distance  HA,  que  la  ^division  indt* 
que,  sera  la  dilTéi  tMice  de  niveau  des  deux  points  N  et  S ,  et 
par  conséquent  la  lon^peur  de  la  colonne  barométrique. 

On  rend  Tobservation  pins  exacte  encore ,  en  adaptant  aa 
curseur  une  petite  lunette  dans  l'intérieur  de  laquelle  on  a 
tendu  horizontalement  un  iil  trës-ûn.  On  observe  alors , 
arec  la  plus  grande  précision  »  l'instant  oit  ce  fil  vient 
aiRenrer  la  surface  du  mercure  dans  chacune  des  deux  extré' 
mités  de  la  colonne. 

M.  Gaj-Lussat  a  fnt  au  baromMre  à  siphon  une  modifi-^ 
cation  qui  le  rend  portatif  et  d'un  usage  infiniment  com- 
mode pour  les  voyageurs.  Lorsque  le  baromètre  est  fait ,  on 
ferme  à  la  lampe  d'émaiUeur  l'extrémité  de  la  branche  la  plus 
courte,  dMgn^  par  Ty^.  30.  Dans  cet  état,  lebaromHre, 
complètement  fermé  ,  serait  inaccessible  à  Tair  extérieur  ,  et 
conséquenmient  ne  pourrait  pas  indiquer  les  chaugemens  de 
pression  que  cet  air  éprofuve;  mais,  pour' rétablir  la  commu-*  ' 
nication  ,  on  pratique  intérieurement ,  vers  le  milieu  de  la 
branche  Y ,  une  petite  saiJlie  ,  terminée  par  un  trou  extrê- 
mement fin  et  capillaire  T.  €e  trou  permet  bien  à  l'air 
d'entrer  dans'  la  branche  €  Y  ;  mais  tl  ne  peftnet  pas  au 
mercure  d'en  sortir ,  à  cause  de  îa  force  avec  laquelle  il  le 
repousse ,  en  vertu  de  sa  capillarité.  Ainsi ,  quand  on  a 
observé  la  différence  de  niveau  des  deux  extrémité     N  , 
de  la  colonne  ,  si  l'on  renverse  doucement  le  tube  ,  une 
partie  du  mercure  rentre  dans  sa  longue  branche  CKf 
comme  le  montre  la^.  st ,  et  achève  de  la  remplir;  le 
reste  tombe  dans  la  branclic  la  plus  courte  C  Y,  mais  ne  peut 
s'échapper  à  cause  de  la  petitesse  du  trou  latéral  T.  On  peut 
donc  transporter  l'appareil  dans  cette  position }  il  sera  toa«* 
jours  ouvert  pour  l'air  et  fermé  pour  le  mercure.  Seulement 
il  faut  que  le  tube  soit  rétréci  en  C  9  à  son  coude,  aûn  que 
l'eifort  de  la  capillarité  maintienne  ce  coude  tonjouia 
Tcmpli ,  mime  après  le  renversement. 


168  BU  BrAaOMilTllI^ 

'  Pour  rendre*  l'appareil  transj^ortable ,  on  entoure  le  tube 
é'uoe  enveloppe  solide  dam  iat^ueile  j^n  le  laie.  Oa  peut 
méote ,  et  ceci  est  tm  trëa-^tnd  «yaiiUge ,  enrelopper  en« 
licremcml  la  plus  longue  branche  ,  et  se  borner  à  observer 
les  variations  du  mercure  dans  la  plus  courte.  11  sulEl  pour 
cela  qae  lesdiametref  de  ceideus  branchessoient  exactement 
les  mêmes  dans  les  parties  N  et  5  9  que  les  eutn^ttës  des 
ieux  colonnes  pourront  parcourir.  Car  alors  |  si  la  pression 
atmosphérique  vievtà  varier    le  mercore  baissera  autant 
danji  une  des  branches  qn*il  s'âëyera  dans  Fautre }  iinn  pour 
connaître  la  variation  totale  que  la  longueur  de  la  coloime 
barométrique  ëpronve,  il  suiEra  de  mesurar  son  changement 
dâiis  une  des  brapches ,  pareiemple,  dans  la  plus  courte,  et 
d'en  prendre  le  double.  Afin  d'obtenir  cette  égalité,  on 
choisit  un  tube  de  verre  qui  soit,  à  peu  de  chose  près ,  cjlin-» 
driqne  ^  on  le  compe  en  deua  parties  enTiron  ait  milieu  de  sa 
longueur,  et  l'on  se  sert  de  ces  deux  moitiés  pour  former  les 
deux  extrémités  de  la  colonne ,  en  les  soudant  à  d'autres 
tubes  de  verra  d'un  diamètre  quelconque.  On  pent  cncofo 
atteindre  le  même  bat  arec  nn  tnbe  qui  ne  serait  pas  d'un 
égal  diamètre  dans  toute  sa  longueur.  U  faudrait  alors  le 
diviser  en  parties  de  capaoté  égales ,  par  le  procédé  qoe  nous 
avons  enseigné  ,  en  parlant  de  la  construction  des  therm<H 
mètres.  Connaissant  ainsi  le  rapport  de  capacité  des  deux 
branches ,  on  pourrait  calculer  l'élévation  du  mercnro  dans 
Tune,  d'après  son  abaiss^ent  obsenré  dans  Tautre;  mast 
cela  serait  moins   commode  que  Tégalité  de  capacité  dt$ 
(deiix  branches ,  4  laquelle  il  est  iacile  d'arriver. 
.  Le  baromètre-portatif  qne  nous  venons  de  décrire ,  d'après 
M.  Cay-Lussac ,  peut  être  enfermé  dans  une  canne ,  et  trans- 
porté  partout  avec  la  plus  grande  facilité.  On  y  adapte  , 
conune  aux  autres ,  un  petit  thermomètre  enchâssé  dan%  la 
monture  même ,  «t  qui  ser^  à,  mesurer  la  température  du 
mercure.  Enfin  ,  pour  que  les  mouvemens  brusques  que  la 
colonne  de  mercure  peut  recevoir  en  voya|(e  ne  la  portent 
pas  avec  trop  de  force  contre  les  extrémités  du  tube  ^e  verre  , 
ce  qui  pourrait  le  briser ,  on  goue  ces  mouvciiicas  en  eiElaa^ 


.  iy,..^  _d  by  Gon 


« 


DU  BAROUETRE.  •  169 

h  uàiè  toat  près  de  têt  extrémités  X     de  manibe  ^ne  son 

(Jiainclre  intérieur  dans  ces  points  soit  beaucoup  moindre. 

Par  ce  moyen  9  lorsque  la  «olooiie  de  mercure  est  chassée 
ïïftc  forée  xtm  «a  des  eommett  du  tnhe ,  son  moayeineiit  se 
niktatît  nécessairement  en  passant  par  cet  orifice  étroit ,  et 
elle  arrive  à  rextrémitë  iiième  ,  avec  une  trop  petite  vitesse 
ponr  pouvoir  la  briser.  U  fi«at  prendre  le  tube  asses  long  et 
fiûre  le  rétrécissement  «asea  près  de  ses  boats ,  pour  que  le 
sommet  S  de  la  colonne  ne  s'élève  jamais  jusque-là  dans  les 
obienrattotis  ;  car  si  cela  arrivait ,  le  tobe  devenant  très-^ 
étroit  dans  ces  points ,  la  dépression  produite  pat  la  ca«» 

pillante  deviendrait  très-considérable,  et  pourrait  occa-* 
lioner  de  grandes  erreurs  dans  les  hauteurs  observées.  Ca 
rétrécitsesient  dn  Cube ,  à  son  extrémité^  est  une  préoau*^. 
Uon  que  l'on  a  soin  d  cmj^loycr  dans  tous  les  baromètres 
destines  à  être  portés  en  vojage.  • 

En  employant  detf  instrumens  tels  que  ceux  que  je  viens  do 
éécrire ,  et  s*en  servant  avec  toutes  les  précautions  que  j'ai 
recommandées  ,  ou  fera  des  observations  barométriques  qui 
ne  laisseront  rien  à  désirer  du  c4té  de  Tesactitude.  J'ai  di^ 
entrer  dans  tonS  ces  détails  ,  en  parlant  é%a  insirument  qnt 
est  d^un  nsage  conluiuel  dans  la  physique  ,  la  chimie,  Tas^ 
trouMuie  et  la  géographie.  Ou  verra  la  preuve  de  oetto 
grande  utilité  dans  les  expériences  délicates  pour  lesquelles 

il  va  bientôt  nous  <ervu- •  niais  auparavant  ,  je  crois  devoir 
faire  connaître  quelques-unes  de  ses  applications  générales.  - 
£n  observait  pendant  long-ten^  dans  un  môme  lieu  in 
lengi^ur  de  la  colonne  barométrique  ,  ou  ce  qu'on  appelle 
ordiiiairemeut  la  hauteur  du  baromètre ,  on  s'aperçoit 
fu'elle  ne  reste  pas  conatamment  la  mtee.  Dans  les  pre* 
aiors  temps  qui  sni virent  Fînvention  dn  «baromètre,  on 
croyait  que  le  mercure  se  tieut  plus  haut  quand  le  temps  est 
^  la  pliûe  9  et  qO'aU' contraire  il  baiise  parle  beau  temps  (i)  ^ 


(  t  )  C  écail  l'opinion  de  Pascal.  Voyes  m  Tnilé  de  l*éqnUibre  des 
iiqucura. 


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-  lyO  BU  BAROMStRS* 

•t  Ton  trourait  même  des  rusonnemeni  pour  wppajw  teUi 

prétendue  observation.  Car  }  disait-^on  ,  lorsqu'il  doit  pleu- 
voir ,  l'air  est  chargé  d'eau  ^  par  conséquent  le  poids  de  l'ai- 
moqiliëre  est  plus  considérable  |  et  au  ooutraireby  ee  poids 
doit  être  moindre  dans  les  beaux  temps,  parce  qu'alors 
Fa tmospliëre  s'est  déchargée  de  i'humiditë  qu'elle  contenait. 
JUalheurensement  pour  ce  système  ,  on  a  trouvé,  depuis , 
que  la  quantité  d'eau  que  l'air  peut  contenir  augmente  à 
mesure  qu'on  l'échaufie  ,  de  sorte  qu'en  été  ,  par  exemple , 
il  contient  généralement  beaucoup  plus  d'eau  qu'en  hiver , 

'  quoique  'cependant  il  âisse  moins  beau  en  hiver  qu'en  été  ? 
on  a  trouve  aussi  que  la  vapeur  d*eau  est  plus  légère  que  Tair 
à  volume  égal  »  lorsqu'elle  devient  capable  d'exercer  la  même 
force  élastique;  c'est-à^re,  par  exemple,  qne,  si  l'os 
remplaçait  un  centimètre  cube  d'air  pris  à  une  certaine  ban* 
teur  dans  Tatmosphcre  par  uu  centimètre  cube  de  vapeor 
d'eau  à  la  même  température  et  ayant  la  même  élasticité  | 
cette  vapeur  pèserait  moins  que  le  volume  d'air  qu'elle 
remplacerait ,  et  par  conséquent  elle  produirait  sur  le  ba- 
romètre une  moindre  pression  :  de  là  on  a  conclu  le  con- 
traire de  ce  qn'(M  avait  pensé  d'abord ,  c'est-^^-dire  que  « 
lorsque  le  baromètre  s'élève,  il  doit  faire  beau  temps,  et 
qu'au  contraire  lorsqu'il  s'abaisse ,  il  doit  pleuvoir.  C'est  en 
effet  ce  que  l'expérience  indique  dans  les  cas  les  plus  ordi- 
naires 5  mais  ,  à  dire  vrai  ,  la  raison  que  Ton  en  donne  ne 
vaut  guère  mieux  que  celle  que  l'on  a  abandonnée  :  j'iodi- 
qnerai  nne  cause  qui  me  ]^aratt  plus  vraisemblable ,  lorsque 
nous  aurons  étudié  le  mode  suivant  lequel  les  v||>ettrs 
aqueuses  exiiitent  dans  l'air  ^  en  attendant ,  bornons— nous 

\à  considérer  ces  variations  accidentelles  comme  liées  d'une 
maniëre  quelconque  à  l'état  de  PaUiiospbëre,  et  observons^ 
en  les  détails. 

Leur  étendue  n'est  pas  partout  égale  ;  elles  sont  presque 
nulles  sur  les  hautes  montagnes ,  et  entre  les  tropiques  ^  dans 

les  cônes  tempérées  inéine ,  elles  ne  sont  jamais  très-considé- 
rables par  les  temps  calmes;  mais  presque  toujours  le  ba- 
romètre descend  rapidement  avant  les  tempêtes  |  et  £1 


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BAAOHÏni.  I7Î 

ëproirve  de  grmdes  osdlUtioiis  en  ^ei^ies  heures ,  ^ând 
elles  ont  Heu }  ce  qni  en  fait  nn  instrument  trës-ûtile ,  à  la 

mer,  pour  les  navigateurs  instruits.  La  hauteur  moyenne  du 
mercure  dans  le  baromètre,  au  niveau  des  mers,  est  partout, 
k  fort  peu  ]ilès,  la  même  :  cependant  on  croit  avoir  reconnu 

qu^elle  est  un  peu  luoiudre  dans  l'hémisphcrc  austral.  Au 
niveau  de  TOcéan  ,  cette  hauteur  moyenne  est  de  o^^j6^ 
(28  pouces  a  1.  la  température  Aant  à  12*96  du  tkemo-» 
mètre  centigrade  ^  k  Paris ,  au  niveau  de  la  Seine  ,  elle  est 
de  o"*,76  (  28  p.  o  1.  1^  ) ,  et  suivant  les  observations  de 
Kohault ,  continuas  pendant  qninse  années  consécutives , 
elle  varie  ,  dans  cette  ville,  entre  o^'jyôGgSi  (28  p.  4  1.  )  et 
G", 7496 10  (  26  p.  7  1.  ) ,  la  température  moyenne  y  est 
de  la". 

Le  tracé  graphique  est  la  manière  la  plus  commode  pour 

rassembler  comparativement  de  longues  suites  d'observations 
harométriques.  On  se  ^ert  pour  cela  d'une  longue  bande  de 
papier,  au  milieu  de  laquelle  on  trace  une  ligne  droite  qui  la 
traverse  d'un  bout  k  l'autre  ;  cette  ligne  est  destinée  à  représen- 
ter la  hauteur  moyenne  du  baromètre  dans  le  lieu  de  l'obser- 
vation.  On  la  divise  en  un  certain  nombre  de  parties  égales , 
qui  sont  destinées  à  représenter  des  jour^;  puis  ,  parallèlement 
à  cette  ligne ,  et  tant  au-dessus  d'elle  qu'au-dessous ,  on  en 
trace  plusieurs  autres  à  des  distances  égales,  comme,  par 
nemple  ,  d*un  millimètre  :  cela  fait ,  lorsqu'on  a  observé  le 
baromètre  un  tel  jour,  si  la  hauteur  est  la  moyenne  ,  on 
marque  à*ua  trait  le  point  de  la  ligne  principale  qni  corres- 
pond k  ce  jour-là  p  s'il  est  plus  haut  d'un  millimètre ,  on 
porte  robservation  sur  la  première  parallèle  ,  au-dessus  de 
la  ligne  moyei^ne  ;  s'il  est  plus  bas  ,  on  porte  l'observation 
an-dessous  de  la  ligne  ,  sur  la  parallèle  qui  lui  correspond  : 
on  porte  ainsi  successivement  les  observations  de  tous  les 
jours,  chacune  au  rang  et  à  la  hauteur  qui  leur  convient; 
on  peut  même ,  et  cela  est  plus  exact,  répéter  les  observations 
plusieurs  fois  par  jour ,  et  les  porter  de  même  chacune  à 
leur  place  ,  en  divisant  en  parties  égales  Kintervalle  qui  cor- 
respond k  un  jour;  et  si ,  par  tous  les  points  ainsi  détemû- 


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17a  DU  BABOMàTnX. 

néf  j  on  iêii  passer  une  ligne  qui  lei  uniaie  »  et  ({lû  en  suive 
fontes  les  irrégularités ,  cette  h'gne ,  par  ses  ondulations ,  re- 
présentera fidèlement  IVlat  du  baromètre  dans  les  époques 
successives  ou  Ton  aura  observé.  Or ,  à  riu^pection  .d*nn  par 
reil  tableau,  on  voit  que ,  dans  le  plus  grand  noiq^re  des  cas , 
lorsque  le  baromètre  abaissé,  il  est  tombé  de  la  pluie  ;  et  au 
contraire,  lorsqu'il  s'est  élevé  ,  le  teuips  est  devenu  screm. 
On  aperçoit,  par  intervalles,  des  exceptions  àcette  règle,  mais 
elles  sont  beaucoup  moins  nombreuses  que  les  cas  dans  le»* 
quels  elle  se  vérité. 

£n  comparant  ainsi  la  série  des  hauteurs  du  bafometre  o^ 
servées  dans  deux  lieux  différons ,  même  aussi  éloignés  l'un 
de  Tautre  que  Paris  et  Clermont ,  ou  Londres  et  Genève ,  on 
découvre  dans  les  variations  de  la  colonne  de  mercurf  nwt 
correspondance  remarquable  ,  qui  suppose ,  dans  le  mouve-* 
nivni  des  coucbes  atmosphériques,  une  sorte  de  simultanéité 
•qu'on  aurait  eu  peine  à  soupçonner. 

.   En  comparant  aussi  entre  elles  une  longue  suite  d'obser* 

.vations  laites  dans  un  miiiir  heu  ,  on  s'aperçoit  qu'à  travers 
«toutes  les  irrégularités  accidentelles  de  leur  marche,  elles 
,oat  cependant  une  tendance  générale  qui  les  fait  périodi* 
quement  monter  ou  descendre  à  différentes  heures  du 
jour.  Par  une  longue  suite  d  observations  de  ce  genre  , 
M»  Eamond  a  reconnu ,  qu*en  France  ,  le  baromètre  a  son 
:  maximum  de  hauteur  vers  if^nif  heures  du  matin  ;  après  quoi 
il  descend  jusque  vers  quatre  heures  du  soir  ,  oii  il  atteint; 
.  son  minimum  i  de  là  il  monte  de  nouveau  Jusqu'à  once  heures 
du  soir ,  ou  il  atteint  de  nouveau  son  maximum  ^  après  quoi 
il  redescend  jusque  vers  quatre  heures  du  matin  ,  pour  re- 
venir à  son  maximum  vers  neuf  heures.  Celte  marche  est 
souvent  dérangée  dans  nos  climats  d'Ëuroptf  ,  oii  l'état  de 
Tatmosplière  est  si  Nanable  ;  mais  sous  les  tropiques,  les 
causes  qui  agissent  sur  l'atmosphère  sont  plus  constant  >  .  la 
période  l'est  aussi ,  et  à.  un  tel  degré  que  ,  suivant  M.  de 
Ilumboldt ,  on  parviendrait  presque  à  prédire  l'heure  k 
chaque  instant  du  jour  et  de  la  nuit ,  d*^rès  la  seule  ol  >  s, 
yation  de  la  hauteur  du  baromètre  ^  et  ^  ce  qui  est  e&trè^ 


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DU  BAHOUkTaS*  I73 

mement  remar^able ,  comme  Ta  également  constaté  le 
même  voyageur  ,  c^est  qu'aucune  circonstance  atmospké-^ 

rii{ue  ,  ui  la  pluie  ,  ni  le  ht  au  temps,  ni  le  vent  ,  ni  les  tem- 
pêtes ,  n'altèrent  la  partaite  régularité  de  cette  oscillation , 
qui  se  maintient  la  même  en  tout  temps  et  'dans  toutes  les 

maisons. 

£n  transportant  un  même  baromètre  à  diverses  hauteurs 
•u-desstts  du  niveau  des  mers ,  on  voit  le  mercure  s'abais- 
ser dans  le  tube  à  mesure  qu'on  s'élève.  Ainsi ,  la  longueur 
moyenne  de  la  colonne  barométrique ,  que  nous  avons  vù 
être  de  76  centimètres ,  ou  de  38  pouces  au  niveau  de  la 
mer ,  n'est  plus  guère  que  de  38  centimètres  |  ou  14  ponces  ', 
mu  sommet  du  Grand-Saint-Bemard  :  elle  est  plus  petite  au 
sommet  du  Mont-Blanc  »  parce  qu'il  est  plus  élevé ,  et  on 
l'observe  moindre  encore  quand  on  s'élève  h  des  hauteurs 
plus  grandes  dans  les  voyaj^es  aériens.  Cela  vient  de  ce  que, 
à  mesure  qu'on  s'élève  ,  le  baromètre  se  trouve  déchargé  du 
poids  des  couches  d'air  inférieures.  La  surface  libre  du  mer- 
cure de  la  cuvette  ,  ne  supportant  plus  que  le  poids  des 
couches  d'air  qm  sont  au-dessus  d'elle  ^  trouve  moins  pres- 
sée* qu'auparavant  ;  par  conséquent  le.  mercure  qui  contre^ 
balance  cette  pression  dans  le  tube  vide  du  baromètre ,  doit 
s*y  élever  à  une  moindre  hauteur.  Si  la  densité  de  l'air  était 
la  même  à  toutes  les  élévations ,  c'es^-à-dire  9  si  l'air  conte- 
nait toujours ,  sous  ie  même  volume  ,  la  même  quantité  de 
matière  pesante  ,  il  serait  facilé  de  calculer  la  loi  suivant 
laquelle  la  colonne  de  mercure  devrait  diminuer  à  mesure 
qu'on  s'élève.  Car  lorsque  le  baromètre  est  à  o^^^6o ,  et  la 
température  de  l'air  à      ,  on  trouve  par  expérience  qu'il 
faut  s'élever  de  io™,5  pour  laire  baisber  le  mercure  de  i  mil- 
limètre; de  sorte  que,  dans  ces  circonstances ,  un  cylindre 
de  mercure  d'un  millimètre  de  hauteur  pèse  autant  qu'un 
cylindre  d'air  de  même  base  ,  et  dont  la  hauteur  serait  10°", 5 
ou  loSoo  millimètres;  c'est  en  efiet  ce  que  l'on  confiime  en 
pesant  comparativement  des  volumes  égaux  d'air  et  de  mer- 
cure ,  çomme  nous  le  verrous  plus  loin.  Par  conséquent ,  si 
les  mèmc$  circonstances  régnaient  dans  Tatmosphère  à  to'utea 


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.M. 


jrj^  DU  BAROMàTAC. 

lté  éiéraûcmj  cbaque  millimètre,  couteau  dans  la  colonae 

barométrique  o"*,76o,répo?j<]rait  à  une  hauteur  d'air  de  io"*,5j 
et  la  hauteur  totale  de  latmospkère  serait  égale  à  760 foi» 
10*^5  ou  7980*  t  environ  4000  toises-;  mais  cette  ëlératioa 

est  fort  au-dessous  de  la  réalité.  Car  il  y  a  sur  la  terre  des 
montagnes  presque  aussi  hautes  que  cette  limite, par  exempie, 
le  Chimboraço  en  Amérique ,  et  il  s'en  faut  bien  qu'elles  at* 
leigueiii  les  confins  de  l'atmosphère  ,  puisque  Ton  yoît  sou- 
vent des  nuages  et  même  des  oiseaux  s'élever  bien  au-des&us 
de  leurs  sommets.  L'erreur  de  notre  calcul  vient  de  ce  que 
nous  n'avons  pas  eu  égard  à  une  des  propriétés  physiques  de 
rair,qui  est  sa  compressibilité.  L'air  est  compressible,  c'est- 
à-dire,  ^'en  pressant  une  masse  d'air ,  on  lui  £ut  occuper 
des  espaces  successivement  moindres  ;  de  plus  ,  il  est  éla^ 
tique,  c'est-à-dire,  qu'il  tend  a  reprendre  son  volume  primi- 
tif lorsqu'il  a  été  comprimé.  La  constitution  de  i'atnuMphère 
est  nn  résultât  nécessaire  de  ces  propriétés  physiques ,  et  il 
eiït  aibé  de  l'en  conclure.  Puisque  l'air  est  pesant ,  les  couches 
inférieures  sont  plus  comprimées  que  les  supérieures  dont 
elles  supportent  le  yîds.  Mais,  «  en  vertu  de  leur  élasticitét 
elles  doivent  résister  à  cette  pression ,  et  (aire  effort  poar 
s'étendre.  De  là  il  résulte  que  la  densité  des  couches  mie- 
rieures  de  l'atmosphère  doit  surpasser  de  beaucoup  celle  des 
couches  supérieures.  Cela  devient  sensible  sur  les  hantes 
liioiitagnes ,  et  lorsqu'on  s'élève  en  aérostat  à  de  grandes 
hauteurs  ^  Tair  devient  si  rare,  que  Ton  a  beaucoup  de  peine 
à  respirer.  Aussi ,  pour  faire  baissé  le  mercure  d*un  milU» 
mètre  ,  il  ne  suffit  plus  alors  de  s'éle\<  r  de  10", 5  ;  il  faut 
une  difTérence  de  niveau  bien  plus  considérable ,  parce  qu  un 
cylindre  d'air  de  cette  hauteur  a  réellement  alors  beaucoi^ 
moins  de  masse  qu'il  n'en  anrait  pris  de  la  surface  de  la  terre. 
On  a  d'abord  employé  Tob^ervation  directe  pour  reconnaître 
la  loi  suivant  laquelle  s'opérait  cette  variation  de  poids.  £a 
portant  successivemeut  un  même  baromètre  à  des  élévations 
coiiïitïes  ,  on  a  pu  en  tirer  une.  règle  assez  sûre  pour  con- 
clure ,  d'après  les  seules  observations  du  baromètre  et  du 
thermomètre ,  la  différence  de  niveau  de  deux  stations.  Mû 


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W  BA&OMàTAS.  IjS 

ce  résultat  ,  très-utile  à  la  géograpUie  et  à  i' histoire  iialu- 
teUe  y  nsL  pu  être  établi  avec  certitude  que  lorsqu'on  a  connu 
par  Teipmence  toulei  les  caïues  phyiiques  qui  peuvent  m-^ 
fluer  sur  la  pression  de  Faîr  à  diverses  hauteurs,  et  qu'on  a 
pu  les  soumettre  a^  calcul.  Cest  ce  que  M.  Laplace  a  fait^  et 
l'im  peut  voir ,  dans  le  Traité  général ,  la  formule  à  laquella 
.  il  est  paryenn. 


CHAPITRE  VL 
Mapports  du  Baromèire  et  du  Thermomètre. 

Jb  -^ena  de  fam  connAttre  kf  deux  imtrnmeiift  les  plu« 
«files  de  la  physique  et  di  le  chimie.  4*ei  expliqué  leur  cons' 
traction ,  leur  usage  et  leurs  applications  immédiates ,  c  est- 
è-dire  les  indications  ^'ils  nous  donnent  sur  la  tempéraCkire 
€t  sor  la  pression  de  Fair ,  soit  dans  nn  même  lieu  à  des  ha»- 
teurs  diverses ,  soit  à  une  même  hauteur  daus  les  différens 
clioiats.  Nous  allons  maintenant  les  faire  servir  à  Texameii  ' 
rigoureux,  et  à  la  mesure  précise  de  plusieurs  phénomènes 

remarquables  que  nous  n^avons  lait  cjuV  fitrevoir. 

J'ai  dit  qu'en  plongeant  un  thermomètre  dans  un  vase 
rempli  d'eau  pure  «  et  faisant  bouillir  cette  enu  par  le  moyen 
du  feu ,  le  mercure  du  thermomètre  se  tenait  toujours  au 
même  degré  pendant  tout  le  temps  de  i'ébuliilioa.  11  est  ftcile 
/l'en  faire  l'épreuve  »  et  ce  phénomène  nous  «  donné  un  terme 
-  fiie  de  notre  édwUe  thermômétrique.  Mais  si  Pon  répète 
rexpénence  à  différens  jours,  lorsque  le  baromètre  indique 
des  pressions  de  Tair  sensiblement  diffirentes^  on  trouve  que 
ce  terme  n'est  pas  tont-èf-fatt  le  même;  il  estplushaut  quand 
la  pression  atmosphérique  LSt  plus  forte,  et  plus  bas  quand 
elle  est  plus  faible.  D'après- cela,  on  doit  s'attendre  que,  la 
•pfessîoii  diminuait  davantage ,  le  degré  de  Tébullition  baissè» 
rait  aussi  de  plus  en  plus.  On  peut  vérifier  cette  induction  en 
•'élevant  sur  des  montagnes  «  et  y  faisant  bouillir  de  1  eau  à 
diverses  hauteurs;  car  nous  avons  vu  que  le  baromètre  baisse 
à  mesure  queFon  s'élève  ainsi  :  or ,  en  faisant  cet  te  expérience, 
on  trouve  qiielachos^sepasieréeiiçmeut  comuie  nous  l'aviou^ 


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Iji  BAPPOATê  DO  BAEOMÀT&S 

pr^vû.  Si  nous  avons  marqué  par  le  nombre  loo,  le  terme  de 
VtM  bouillante  k  la  «lurface  de  la  terre  i  dam  tm  moment  oii 
le  baromètre  marquait  0*^,76 ,  ce  qui  eit  la  pression  moyenat 

de  TalmosphL  I  e  au  niveau  des  mers ,  lorsqu'ensuite  nou*  noui 
leroDS  assez  élevés  pour  que  le  baromètre  ne  marque  plusqui 
j5  centimètres,  Tean commencera  à  boniilir  qoand  le  thermo* 
mètre  marquera  moins  de  100  degr^,  et  généralement  il  y 
aura  une  correspondance  constante  entre  l'abaissement  de  ce 
degré  et  l'indication  di^  beromètre.  On  p^t  déterminer  le 
rapport  de  ces  denx  pbénomènes ,  par  des  expériences  faites 
ainsi  à  diverses  hauteurs;  et  alors  on  prédit  le  degré  de  Teau 
bouillante  d'après  Félération  du  baromètre f  on  récijtoo^e» 
ment  TélératioaLdn  lifromètre  d'après  le  dcçré  oit  se  &st]^ 
btiHitiun  de  l'eau.  Un  arrive  à  des  résultats  plus  précis  euLuu , 
et  beaucoup  pins  généraux ,  par  un  autre  procédé  que  f  indi» 
-qocfai  bientôt ,  et  qui  n'exige  ancun  déplacement.  Ponr  le  | 

jnoment  ,  je  me  bornerai  à  doiiiior  un  rt^ultat ,  que  l'on  |>eut  1 
*  ngarder  comme  fondé  uniquement  sur  rexpérience,  et  que 
•ron  peut  yériHer  par  elle,  mais  qui  suffit  pour  régler  complé* 
tenient  tous  les  thermomètres  dans  les  lieux  qui  ne  sont  pas 
élevés  de  plus  de  quatre  cents  mètres  (2ço  toises)  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer.  Ce  résultat  consiste  en  ce  que ,  quand  la 
pression  barométrique  ne  diffère  pas  beaoconpde^poucss 
de  rancieoue  division ,  ou  de  o^^^yôde  la  di?ision  métrique, 
une  augmentatim  on  une  diminution  d'un  ponce  dans  cetts 
pression,  répond  exactement  à  do  la  division  œntàimale 
dans  la  température  de  rébuiiiiion  de  Teau  ;  c'est-à-dire ,  par 
exemple,  que  si  la  pression ,  au  lieu  d'être  de  ai8  ponces,  e^  de 
37,  le  terme  de  l'ébuUition ,  au  lieu  d'être  à  too* ,  répondrt 
à  f^y-y  de  manière  que  si  l'on  veut  régler  un  thermomètre 
dans  cette  circonstance,  et  qu'on  j  ait  marqué  le  ]>oint  d« 
rébnUition,  ainsi  que  celui  de  la  glace  fondante,  si  fandrs 
diviser  Tintervalle  en  99  partie»  ponr  avoir  des  degrés  centé- 
simaux, ou  pour  que  le  tbermomètre  marque  100'  dans  1  eau 
bouillante ,  quand  le  baromètre  sera  à  a8  ponces.  Le  contraire 
arriverait  si  le  baromètre  était  à  29  pouces;  alors  le  terme  de 
i'ébullitiou  seraità  101*)  il  iaudrail  done  diviser.ep  loi  parUe 

4 


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KT  DV  tHEftttOHiTAï*  i^-J 

l^intervalle  compris  entre  ce  point  et  le  terme  de  ia  glacd 
fondante. 

On  ne  pent  trop  rappeler  que  ,  pour  faire  ces  expériences 
avec  exactitude^  il  hiui  fie  servir  d'eau  distillée  ou  d'eau  de 
pluie  y  on  d'eau  de  neige,  parfaitement  pures  |  car  presse 
toutes  les  eaux  de  rivière  ou  de  fontaine  contiennent  en  disso- 
lution des  sels  ^ui,  par  leur  combinaison  avec  elles ,  retardent 
leor  ébuilition. 

Quand  on  fait  bouillir  de  1  eau  stlr  les  montagnes ,  il  sé 
passe  encore  un  autre  plicuomcne  dont  il  e&t  bon  d'être  pré- 
Tenu;  c'est  que,  à  mesure  que  Ton  s'élève  ,  il  devient  plut 
difficUe  de  faire  bouillir  Peau ,  quoiqu*elle  bouille  cependant 
à  des  dej^rés  du  thermomètre  plus  bas  qu'a  la  surface  de  la 
terre  :  cela  tient  k  la  diil&cullé  qu'il  y  a  d'entretenir  le  feu  qui 
sert  à  la  fiûre  bouillir.  L^air  mesure  qu'on  s'ëlëve ,  devient 
plus  rare  /  c'est-à-dire  ,  qu'il  a  moins  de  masse  sous  le  même 
volume.  Or,  un  des  principes  constituans  de  l'air  que  Ton 
Voxfgine ,  est  l'aliment  unique  et  essentiel  de  la  com« 
bnstion ,  on  plutôt  le  phénomène  que  nous  appelons  combus^ 
iion^  n'est  autre  chose  que  la  combinaison  qui  se  fait  de  ca 
principe  avec  les  corps  combustibles;  c'est  ce  que  les  chimistes 
prouvent  d'une  manière  non  douteuse.  Lorsque  nous  soufflons 
le  feu,  nous  ne  faisons  autre  chose  que  diriger,  sur  les  corps 
combustibles,  une  plus  grande  masse  de  cet  oxygène  contenu 
dans  l'air.  YifionA  maintenant  à  l'application  :  puisqu'en  s'é-^ 
levant  dans  l'atmosphère  ,  l'air  devient  de  plus  en  plus  rare, 
il  faut  en  souiller,  en  amener  im  plus  grand  volume  sur  le 
même  point,  pour  qu'il  y  ait  réellement  la  inème  masse 
d'oxygène  ;  par  conséquent ,  à  volume  égal ,  il  doit  fournir  au 
feu  un  aliment  moins  actif,  et  la  dii&culté  de  l'entretenir 'doit 
augmenter  avec  la  hantenr» 

D'après  ce  que  nOus  venons  dédire  snr  la  variabilité  de  la 
température  nécessaire  à  l'ébullition  de  l'eau,  on  pourrait, 
par  analogie,  penser  que  le  terme  de  la  glace  fondante,  qui 
ibrme  l'antft  extrémité  del'échelle ,  doit  paretllenient  changer 
avec  la  pression  barométrique;  mais  1rs  cvpt'riences  les  plus 
précises  n'y  fout  pas  apercevoir  la  plus  légère  variation ,  même 
Tous  L  J% 


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x6o  ^ORCK  itAmqvz  des  CAt. 

ioverseinent  proportionnel  au  poids  dont  il  est  chargé.  Ainsi 
en  partant  de  son  volume  initial ,  ^and  il  ne  supporte  que 
le  poids  de  l^atmosphëre  marqué  par  la  hauteur  actuelle  da 
mercure  dans  le  baromètre ,  on  pourra  prévoir  d'avance  a 
quoi  ce  volume  devra  se  réduire  pour  toute  autre  pression 
donnée  y  qnî  sera  mesurée  de  même  par  la  somme  totale  des 

C(»l<jniu  s  de  mercure  corii[)riniantcs. 

On  doit  maintenant  sentir  pourquoi  nous  avons  recom- 
mandé que  la  branche  C£  fàt  cylindrique.  Célait  afin  qnedcs 
longueurs  égales ,  comptées  sur  cette  branche ,  répondissent 
à  des  volumes  d'air  égaux  entre  eux,  ce  qui  rend  la  loi  pius 
^  évidente  et  Texpérienee  plus  facile  à  exposer.  Mais  comme  il 
est  difficile  de  trouver  des  tubes  qui  satisfassent  exactement 
à  cette  condition,  il  faut  savoir  y  suppléer.  On  y  parvieul 
en  divisant  d'abord  la  branche  C  E ,  en  parties  de  capacité 
égales ,  selon  la  méthode  qui  a  été  expliquée  pag.  144.  Alors 
on  trace  ,  sur  le  tube  même,  des  divisions  correspondantes 
à  ces  capacités ,  et  l'on  évalue  le  volume  de  Tair  dans  toutes 
les  périodes  de  Texpérience,  d'après  le  nombre  qu^il  occupe 
de  ces  divisions.  Il  est  inutile  de  faire  la  même  chose  pour  la 
longue  brauciic,  et  il  n'est  pas  méiue  nécessaire  de  chercher 
à  ce  qu'elle  soit  cylindrique ,  parce  que  la  pression  verticale 
d'un  fluide  pesant  ne  dépend  pas  de  la  largeur  du  vase 
qui  le  renferme ,  mais  seulement  de  la  hauLcur  verticale 
de  la  colonne  fluide.  Ainsi,  après  avoir  divisé  CE  en  parties 
de  capacités  égales,  on  n'a  plus  besoin  que  d'appliquer  k  Tap^ 
pareil  une  division  verticale ,  qui  permette  de  mesurer  exac- 
tement la  difTéreuce  de  niveau  du  mercure  dans  ses  deux 
branches.  Pour  cela,  rien  n'est  plus  simple  que  d'attacher  le 
tube  recourbé  ABC  sur  une  plandie  divisée  en  millimètres» 
ét  munie  d'un  curseur  vertical. 

Afin  que  l'expérience  soit  tout-à-fait  rigourense  ,  et  que 
la  réciprocité  des  volumes  aux  pressions  soit  exactement  telle 
que  nous  lavons  annoncée,  il  faut  encore  observer  unft 
condition  essentielle  ;  c'est  que  l'air  renfermé  dans  C£  sott 
par&itément  sec ,  et  que  le  tube  CE  loi-même  soit  exacte- 
meut  desséché*  Car  la  vapeur  aqueuse ^  qui  pounait  ic  trou* 


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V 

TORCS  iLASTIQUfi  D£S  6AZ.  iBC 

ver  mêlée  à  col  air,  ou  qm  sVxlialcrait  des  paioi>  du  tube, 
se  comprime  pas  par  la  pre$«ioa  suivant  les  même  lois 
i|ue  l'air ,  comme  nous  le  verroos  par  la  suite  ;  et  par  cou- 
séquent  son  mélange  altérerait  Fexactitude  des  effets  qui 
conviennent  à  l'air  seuL  Afin  d'exclure  cette  cause  d'erreur, 
il  faut  d'abord  chau&r  fortement  le  tube  pour  Je  dessécher; 
puis  on  le  fera  communiquer ,  pendant  plusieurs  jours  , 
comme  le  représente  la ^2^.  23,  avec  l'intérieur  d*un  réci- 
pient EE que  l'on  posera  sur  du  mercure  bien  sec ,  et  sous 
lequel  on  mettra  du  muriate  de  cbaiix  on  d'autres  sels  sus* 
feplibles  d'attirer  l'humidité.  Quand  on  pensera  que  Tair 
contenu  dans  1^  récipient,  et  le,  tube  est  sullisamment  dessé- 
ché «  on  Mtirera  ces.  sels  I  on  fermera  l'orifice  inférieur  du 
récipient  avec  une  plaque  de  verre  plane  et  dépolie  ,  que  l'on 
glissera  sous  le  mercure  ;  puis  en  retournant  l'appareil ,  le 
.peu  de  mercure  qui  sera  resté  sous  la  cloche  tombera  dans 
Je  tube  ,  et  empêchera  toute  conununîcation  entre  les  deux 
l>ranclies  AD,  C£y  de  sorte  que  «l'air  sec  contenu  dans  la 
plus  courte  ne  pourra  plus  s*humecter.  Cela  fait ,  on  sépa^»* 
rera  letubedelaclocbe.  On  mesurera  la  différence  primitive  dn 
.  mercure  dans  les  deux  branches,  et  on  continuera  l'expérience 
comme  précëdenunent.  Avec  ces  précautions ,  l'on  trouvera 
que  la  loi  énoncée  par  Mariotte  est  rigoureusement  exacte. 

En  introduisant  ainsi  le  mercure,  il  pourra  se  trouver 
quelquefois  un  peu  plus  haut  dans  la  longue  branciie  que 
dans  la  plus  courte ,  par  exemple  »  en  dans  la  première , 
et  en  E*  dans  la  seconde  ,  fi^.  94.  Alors  on  mènera  la  ligne 
horizontale  E'd' ,  et  on  mesurera  la  différence  de  niveau 
ouceqnirevientauméme,onla  lira  sur  la  division  de  l'ins^ 
trument.  Ajoutes  cette  différence  àla hauteur  actuelle  dnmer- 
cure  dans  le  baromètre ,  -la  so:aiiie  cxpi  iiiuMii  la  pression 
totale  que  supporte  l'air  enfermé  en  CE'.  Ainsi,  on  pourra 
conclure  le  volume  que  ce  même  air  aurait  ild  occuper  sous 
la  pression  atmosphérique  seule,  en  augmentant  OE'pro— 
portionnelLemeiit  au  rapport  des  deux  pressions.  Ce  volume 
initial  une  fois  connu-,  l'expérience  pour  tous  les  autres 
W  s^achevera  comme  précédemment.. 


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l8%  rOECS  iLASTIQVB  DX8  GAZ. 

Le  uiêine  appareil  servirait  également  pour  éprouver  tous 
les  aatres  gax  ;  il  subirait  de  remplir  le  rëdptent  avec  m 
gas ,  au  lieu  de  le  rempKr  d'air  (t).  A  la  vérité ,  Pair  atnoi- 
phéricjue,  qr.i  resterait  enrorr  fl.iiis  fe  tube,  se  mêlerait  arec 
le  ^az  ;  mai&  oa  en  affaiblira  iinlluence  en  emplojant  UB 
récipient  dont  le  volume  aoit  considérable  relativement  i 
celui  du  tube  ^  et  même  ,  sans  cette  précaution  ,  il  ii  en 
résultera  absolument  aucuue  erreur  j  car  en  faisant  l'eipé- 
rience ,  on  trouvera  que  le  mélange  d'air  et  d'un  gax  tec  m 
condense,  par  la  pression ,  absolument  comme  Taîr  seul  ;  es 
qui  prouve  incontestablement  que  la  loi  observée  n^est  pas  p«r- 
ticnliëre  à  l'air,  mais  qu'elle  est  la  même  pour  tons  les  gaz  secs. 

L'eipérience  précédente  ne  nous  fait  connaître  cette  loi 
que  pour  des  pressions  plus  fortes  que  celles  de  Tatiuosphère} 
mais  subsisterait-^lle  encore  pour  des  pressions  moindrei? 
Afin  de  l'éprouver ,  prenes  un  tube  de  verre  dont  le  dit- 
inctre  uVxcède  pas  deux  millimblrf  s  ;  et  ,  après  l'avoir  divise 
eu  parties  de  capacités  égaies  ,  introduisea«j  une  petite  co- 
lonne de  mercure.  Cette  colonne ,  à  cause  du  peu  de  largeur 
du  tube ,  ne  se  séparera  pas  pour  laisser  échapper  Tair  ren- 
fermé ,  et  Si  vous  relevez  verticalement  le  tube^  de  lua- 


(i)  Le  procédé  qa«  l'on  «niiiloia  pour  rtmplir  ou  récipMnt  é« 

gaz,  est  connu  de  touëceux  tiui  oui  vu  lai  Liboia  iuui.  (ic  clintùe.  L'oO 
remplit  d'abord  ie.réoipieiii  d'eau  ou  de  mercure.  Il  (auI  (^ue  ce  to\i 
demmure  quiuid  on  ▼eut  que  le  gas  soit  seo.  Cela  fait»  on  bouche 
Mm  orifice  I  on  le  renvene  cumme  nn  lube  de  baromètre }  et  en  le 
plonge  par  cet  orlfioe  dans  une  enve  mnplie  du  même  liquide*  Im 
pression  de  l'.ui  t.xlt'ricui  8oiui(  ni  le  liquide  introduit  dans  le  réci- 
|)leal^  comme  elle  souliciil  le  niercuie  dan»  le  barouùlre;  et  il  ne 
•'y  lait  pas  de  vide,  quand  le  récipient  n'a  pas  plus  de  76  oeotimèlcei 
de  hauteur*  Oa  prend  alurs  on  flacon  rempli  ^e  gpSt  on  leploofs 
dana  le  meroQretTantde  l'ouvrir  1  on  l'ouvre  en  tenant  son  orifice  en 
bas.  On  approche  cet  OLiûce  sous  celui  du  récipient  oà  l'on  TCut  i»- 
tioduire  le  g42j  on  incline  le  flacon,  cl  le  gaa  s'élevanf  <  ii  avers  le 
liquide,  va  remplacer  celui  dont  le  récipient  était  rempli.  C'e*l| 
romme  on  voit ,  une  application  de  l'eJipérience  de  Torriceiii* 


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FORCE  ÉLASTIQUE  DES  GAZ.  l83 

iiihre  qn'elk  se  trouve  au-dessus  de  cet  air ,  elle  le  compri- 
mera par  son  poids.  Au  contraire  ,  si  vous  renversez  le  tube  , 
en  tenant  eu  bas  la  partie  ouverte ,  la  colonne  de  mercure 
descendra  ;  mats  si  vons  Taire»  bien  proportionnée  »  elle  né 
sortira  pas  du  tube  /  et  elle  s'arrêtera  k  un  certain  terme. 
Par-là  ,  vous  verrez  que  Tair  intérieur  a  perdu  de  son  rcs- 
•ort  en  se  dilatant  ^  car  j^uisque  la  colonne  de  mercure  s'ar- 
rête dans  sa  chute,  c'est  que  son  poids ,  plus  le  ressort  de 
Tair  intérieur  ,  font  alors  équilibre  au  poids  de  l'atinos- 
|»hère.  Vous  pourrez  donc  ainsi  évaluer  ce  ressort  ^  en  ob- 
aerrant  les  divisions  ok  la  colonne  de  mercore  s'arrête  dans 

le:»  deux  positions  opposées  dn  tube  ,  lorstju'cîle  pèse  sur 
l'atmosphère  ou  sur  l'air  intérieur  jf  et  vous  verrez  ainsi  que 
le  volome  de  Tair,  contenu  dans  le  petit  tnbe ,  est  toujours 
réciproquement  proportionnel  aux  poids  dont  il  est  chargé  5  - 
de  même  que  nous  l'avions  trouvé  pour  les  pressions  plus 
fortes  que  le  poids  de  l'atmosphère. 

Si  Von  voulait  comparer  ces  volumes  à  celui  que  la  même 
masse  d*air  occuperait ,  en  la  supposant  pressée  par  le  seul 
poids  de  l'atmosphère ,  la  chose  serait  bien  facile;  il  suffirait 
pour  cela  de  mettre  le  tube  dans  une  situation  horizontale. 
Alors  la  colonne  de  mercure  qu'on  y  aurait  introduite  se- 
rait uniquement  supportée  par  les  parois  du  tube  }  eiie  11  e 
|>eserait  plus  ni  sur  Tair  intérieur  ni  sur  l'atmosphère  ;  ainsi, 
la  pression  atmosphérique  Mule  ,  déterminerait  le  volume  de 
l'air  mtérieur.  Eu  réduisant  ce  volume  proportionnellement  • , 
aux  pressions ,  pour  les  deux  pren^iers  cas  dans  lesquels  la 
petite  colonne  de  mercure  pèse  en  dedans  on  eU  dehors  y  on 
retrouverait  les  espaces  occupés  par  Tair  intérieur  dans  ces  deux 
aiippositions.  Cette  manière  simple  de  faire  l'expérience  sur  Tair 
dilaté  est  de  M.  Dalton.  Pour  que  la  loi  à  laquelle  elle  conduit 
-  s'observe  avec  n^ucnr,  il  faut  ici ,  comme  dans  les  premières 
expéiieucesy  que  le  tube  et  l'air  iatérieur  soient Tun  et  T'autre 
parfaitement  desséchés*  On  peut  imaginer  pouf  cela  divers 
moyens  analogues  à  relui  que  nous  venons  d'indiquer  tout  à 
l'heure,  et  nous  eu  exposerons  bientôt  au  très-simple  en  trai- 
tant de  ki.diUtatios  des  gaz.  J'insiste  sur  cette  précaution  y 


i 


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l84  VORCK  iLÀSTIQVS  DBS  OAt« 

parce  qu'il  faut  se  faire  une  loi  de  ne  négliger  jamais  aucune 
des  circonstances  qui  peuvent  rendre  les  expériences  plui 
précises  $  car  si  l'on  répétait  celles  que  nous  venons  de  décrire, 
avec  de  Tair  ordinaire, sans  aucune  préparation  ,  on  n'y  trou- 
verait que  des  erreurs  qui  paraîtraient  sans  doute  peu  consi* 
dérables,  et  que  l'on  serait  tenté  d'attribuler  aux  incertitudef 

nirnics  (1rs  observations;  c'est  ce  qui  est  arrivé  à  Bojle  ei  k 
ManottÇy  qui  firent  les  premiers  cûs  expériences^  etlesdiiie^ 
renées  occasionées  par  rhumidité  de  Tair ,  qoi  dùrent  tiéccf* 
saîrement  se  présenter  à  eux ,  ne  les  empeckerent  pas  de  re« 
connaître  la  loi  générale  qui  unissait  les  résultats.  Cependant 
ils  se  seraient  aperçus  de  quelques  écarts  dans  cette  loi,  s'ili 
eussent  opéré  d*une  miiniere  pins  exacte;  et  ces  écarts  dispa^ 
raissent  pour  nous  qui  les  connaissons ,  parce  que  nous  en 
connaissons  aussi  la  cause ,  et  que  nous  savons  les  corriger. 

Pour  ne  rien  omettre,  {e  dots  dire  encore  que  les  cxpérien* 
ces  sur  la  compression  et  la  dilatation  de  l'air  ne  seraient  pas 
tout-à-fait  exactes  si  on  les  faisait  sucçéder  les  un  es  aux  autres 
avec  une  gr^de  rapidité;  par,  en  comprimant  Tair ,  il  se  dé». 
veloppe  de  la  chaleur^  en  le  dilatant  il  se  produit  du  froid j  et 
cette  chaleur  ou  ce  froid  augmente  ou  diminue  sou  volume 
sous  la  mime  pression*  Ces  causes  accidentelles  influeraient 
donc  sur  le  volome  de  Fair  d'une  manière  étrangère  aux[Aé-i 
nomèncs  que  Ton  considère,  si  ou  ue  leur  laissait  pas  le  temps 
de  se  dissiper;  et  il  siii&t  pour  cela  de  quelques  instans* 

On  peut  encore  rendre  sensible  la  loi  de  Mariolte  sur  Tair 
dilaté,  au  moyen  de  l'expérience  suivante,  qui  est  due  à  ce 
physicien,  et  dont  les  résultats  sont  d'une  ^pphcation  trf s-, 
fréquente.  Planez  nn  tube  de  baromètre ,  divisé  eu  parties  de 
capacités  égales  j  rempîisscz-Ic ,  daus  une  certaine  portion  de 
sa  longueur,  de  mercure  que  vomi  y  icrei  houilUr  comme  H 
vous  vonlies  faire  un  baromètre  ;  puis  redressea-le  verticale», 
ment ,  le  bout  fermé  en  bas ,  et  observes  combien  Tair  qui 
reste  au-dessus  du  mercure  occupe  de  divisions.  Observez  ea 
même  temps  la  hauteur  du  baromètre ,  qui  indiquç  la  pressioA 
de  l'atmosphère.  Alors  bouches  votre  tube  avec  le  doigt  ou 
^ivcc  lili  \erredépoli;  renveri»ez-le  et  jjlougez-le  par  le  hov\\ 


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FORCE  ÉLASTIQUE  D£9  GAZ.  l8S 

DQYert  êwai  un  Tase  rempli  de  mercure.  Dsiitice  moiiTemeiit, 

Tair  montera  au  sommet  du  tube,  et  lor<;qiie  vousôtercz  le 
doigt  qui  s'opposait  à  son  ressort ,  il  se  dilatera  et  abaissera  la 
colonne  de  mercure  intérieure,  aunlessons  de  ce  qu'elle  serait 
dans  un  tube  bâi  oiHetru|iie  dont  le  sommet  serait  vide  d'air. 
Enfin  f  après  plusieurs  oscillations,  la  colonne  intérieure  s*ar- 
rétera,  et  s'arrêtera  en  un  point  tel  que  le  ressort  de  l'air 

intérieur,  allaibli  par  sa  dilatation,  plus  le  poids  de  la  colonne 
de  mercure  qui  reste  encore  dans  le  tube,  fassent  équilibre 
ma  poids  de  l'atmosphère.  D'après  cette  condition,  et  la  loi  de 
Marîotte ,  (1  est  facile  de  calculer  la  hauteur  à  laquelle  la 
colonne  de  mercure  doit  s  arrêter ,  et  i  observation  j  est 
tout-à-fait  conforme. 

Aujourd'hui  que  là  loi  de  Mariotte  est  bien  prouvée  par  .  . 
l'expérience  ,  on  n'a  plus  besoin  de  la  vérifier  ainsi,  et  on  rem- 
ploie comme  un  fait ,  soit  pour  calculer  les  volumes  que  doit 
prendre  une  même  masse  d'air,  successivement  exposée  &  des 

pression»  diverses,  soit  pour  r<<îuire  à  une  pressum  coiislanle 
des  volumes  d'air  observés  sous  diverses  pressions.  Ces  réduc* 
tîons  sont  nécessaires  dans  une  infinité  d'expériences.  Si  l'on 
a,  par  exemple,  recueilli  sous  un  tube  barométrique  uncer* 
tain  volume  CH  d'un  gaz  ,  Jig,  25 ,  oti  n'*  peut  pas  se  borner 
à  dire  que  cegas  occupait  le  volume  CH;  il  faut  encore  dire 
à  quelle  pression  il  était  alors  soumis.  Cela  se  peut  faire  d'à* 
bord  le  plus  souvent  par  l'expérieiK*  ,  et  il  suffit  pour  cela 
d'enfoncer  le  tube  dans  le  mercure  ,  jusqu'à  ce  que  le  niveau 
intérieur  H  égale  le  niveau  extérieur  AB.  Alors  l'air  intérieur 
ne  se  trouve  plus  comprime  que  par  la  pression  extérieure  de 
l'atmosphère  ^  et  le  volume  qu'il  occupe  dans  le  tube,  sera  exac- 
tement défini»  pourvu  que  Ton  indique  en  même  temps  sa  tenip 
pérature ,  et  la  hauteur  BP  du  mercure  dans  le  baromètre  au 
même  instant^  ou  bien  encore  on  pourra  le  réduire,par  le  cali> 
cul ,  l  une  pression  constante  »  par  exemple,  à  celle  de  o"",  76, 
en  le  multipliant  par  le  rapport  de  la  pression  atmosphé^ 
riqui'  actuelle  à  o*",  ^6.  Cette  réduction  servira  pour  ramener 
Il  des  circonstances  pareilles  tous  les  volumes  observés. 
Mais  il  peut  se  présenter  des  cas  ou  il  est  impossible  de 

1 


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x86  vomci  iLASTiQoïc  des  oaz. 

ramener  ainsi,  par  expérience^le  volume  inUrienrjoi^Vii  eu 
de  Végtâitède  niveav.  Cela  aura  lieu,  par  exemple ,  si  la  cote 
dans  laquelle  le  tuLe  plonge  n'est  pas  suffisamment  profonde. 
Dana  ce  cas,  le  calcul  vient  à  notre  aide;  car  alors  on  peut 
observer  Tespace  CH  occupe  par  le  gaz  ^,  le  hauteur  AH  da 
mercure  intérieur  an-dussus  tlu  niveau  <le  la  (  uvette,  et  enfin 
la  pression  atmosphérique  actuelle ,  mesurée  par  la  hauteur 
BP  du  mercure  dans  le  baromètre.  Retranchant  AH  de  cette 
hauteur ,  la  diflTprence  BP  -  A  H  exprime  la  pression  véritaMe, 
àlaquelle  Tair  aUéneur  fait  réciieuieut  équilibre.  Aiasi^ajaut 
snesurë  son  volume  actuel  CU ,  on  pourra  le  ramener  ,  par  le 
Calcul,  à  toute  autre  pression ,  par  exemple ,  k  la  pression  cons- 
taute  de  o'" ,  76  »  ce  qui  rendra  toutes  les  observatious  de  ce 
genrecomparables.  Remarquonsbien  que»  dans  ces  expériences, 
il  n*est  nullement  nécessaire  que  le  tube  G  H  soit  cyiindriqns, 
il  suffit  qu'il  soit  divisé  sur  sa  longucnrcn  parties  de  capacités 
égales  et  que  Ton  mesure  la  hauteur  AU,  avec  une  règle  di- 
visée,  on  mieux  encore  par  une  échelle  de  parties  é^lef 
tracée  sur  ses  parois  extérieures. 

Ce  que  nous  venons  de  dire,  pour  le  mercure ,  s*appiique  ega- 
lementà  rean^maiscommereau  esienviron  treixefoisetdemte 
moinspesante  que  le  mercure,  il  faut  dtviserla  hauteur  AHpar 
iSyS  y  pour  la  comparer  àia  colonne  barouictnque. 
nairement  quand  on  opère  sur  une  cuve  pleine  d'ean  ,  on  peut 
établir  le  niveau  par  expérience,  et  cela  évite  tonte  réduction. 

Dans  tous  les  calculs  que  nous  venons  de  faire  siirlesdirers 
volumes  que  peut  prendre  une  même  masse  d'air  ou  degast 
Bons  avons  supposé  qu'elle  restait  toujours  à  la  même  tempé- 
rature. Cette  condition  était  nécessaire  j  car  la  seule  variation 
■  de  température  d'un  gax  fait  varier  son  volume,  la  pre^ioa 
restant  constante.  Nous  examinerons  plus  tard ,  par  Teipé- 
rience ,  les  lois  de  la  dilatation  dues  aux  seules  variations  de 
la  température,  et  en  les  combinant  avec  les  résulLat^  qi  1? 
nous  venons  d'obtenir ,  nous  en  conclurons  ce  qui  doit  ar  n  v  er 
quand  la  pression  e|  la  température  varient  à  la  fois  ;  mais  il 
nous  manque  encore  beaucoup  de  données  avant  de  pouvoir 
tenter  la  solution  de  ce  problème.  Ici  nous  nous  bornerons  à 


T 


roacE  iLASTiQuft  des  gaz.  187 

^ire  (\ne  ^  quelle  que  soit  la  température,  pourvu  quelle  soit 
constante  ,  si  i  on  soumet  une  même  masse  d'air  ou  de  gaz  secs 
à  dê9  preêtionê  diperêêê  êi  nieeê§ÊipÊ9f  Uê  uoiume$  ^u*êU» 
ùecupe  mmi  tottfoun  réeiproqmê  h  ces  prmëionê.  Ce  reiultAt 

est  d'un  continuel  usage  en  physique  et  ea  ckimie. 

C#APITaE  VIII. 

Des  Pompes  à  liquides  et  à  gaz* 

Quoique  le  calcul  des  pompes  appartienne  à  la  mécanique, 
cependant  comme  lears  propriété»  dépendent  do  ressort  de 
Faîr ,  et  sont  d'un  fréquent  usage ,  je  vais  en  donner  ici  une 
idée  succincte. 

L'fqièce  de  pompe,  que  l'on  appelle  aspirante ,  est  composée 
d*iui  petit  canal  hMyfig*  26,  joint  k  un  antre  canal  plus 
gros  appelé  corps  de  pompe ,  et  représt  n  f  v  par  A  B.  Au-dedans 
de  celui-ci ,  par  le  moyen  de  la  verge  M  Y  t  on  fait  monter  et 
deecendre  un  pbton'  P  ,  quî  est  ordinairement  un  cylindre  de 

bois  arrondi  'l'onr,  revéhi  d'étoupes  ,  et  qui  remplit  exac- 
temeat  ia  capacité  intérieure  du  coi*ps  de  pompe  AB.  H  y  a 
une  soupape  S  à  la  jonction  des  deus  tuyaux  AB,  AH,  et 
une  autre  S  dans  le  piston  P.  La  disposition  de  ces  soupapes 
est  telle  que  celle  qui  est  marquée  .de  ia  lettre  S  s'ouvre  na- 
torellesnent  et  facilement  pour  donner  passage  à  tout  ce  qui 
tend  à  entrer  dans  le  corps  de  pompe  AB;  mais  du  moment 
oti  elle  cesse  d'iitre  amsi  «oulevée ,  elle  retombe  par  son  pro- 
pre poids  et  se  ferme  exactement  \  de  sorte  que  si  quelque 
^oce  tend  à  sortir  du  corps  de  pompe ,  elle  lui  bouclie  ahso-' 
Jument  ie  passage.  L'autre  soupape  qui  est  marquée  de  la 
lettre  S'  s'ouvre  dans  le  même  sens  et  de  la  même  manière 
que  la  précédente ,  pour  donner  passage  à  tout  ce  qu'il  y  a 
dans  le  corps  de  pompe  sous  le  pi!(ton  P ,  et  qui  tend  à  passer 
on^essns^  maiscette  même  soupape  se  referme  si  exactement 
d*ello-nilme  par  son  poids ,  qu'elle  bouche  absolument  le  pas- 
sage à  tout  ce  qu'il  y  a  d^ns  le  corps  de  p^mpe  au-dessus  du 
piston  P,  et  qui  tendrait  a  revcnic  au-dessous. 

Concevons  maintenant  qu'ayant  abaissé  le  piston  P  jusqu'au 


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l83  DES  POBIPES  A  LIQUIDES  ET  A  GAZ. 

fond  da  corps  de  pompe  A  B ,  os  enfonce  dani  IVan  Upirtiff 
inférieure  du  tuyau  AH.  Alors ,  si  l'on  Ahre  le  piston  dans  U 
corps  de  pompe  ,  par  exemple ,  jus^u  en  B  ,  il  se  fera  un  YÏde 
•ous  ce  piston.  L'air  intérieur  au  tujraû  AU  se  dilatera  pour 
le  remplir  ,  et  sa  force  élastique  diminuée  par  cette  dilatstion, 
se  trouvant  moindre  quclapi  essiunextérienrederatmosplière, 
celle-ci  fera  monter  dans  le  tuyau  AH ,  j|t  peut-être  même 
dans  le  corps  de  pompe ,  une  colonne  d'eau  dont  le  poids  com- 
pensera cet  airaiblisscinent.  Supposons  que  ce  dernier  ca?  ail 
lieu,  et  quii  entre  réellement  une  certaine  quantité  d'aa 
dans  le  tuyau  A  B.  Cette  eau ,  une  fois  entrée ,  n*en  pourra  plu 
sortir;  car  la  soupape  S  lui  interdira  le  retour,  en  se  lermant 
par  son  propre  poids.  Donc ,  si  Ton  redescend  le  piston  P 
jusque  dans  cette  eau ,  elle  sonlevera  la  soupape  S' ,  et  pasiert 
att-<!essus  du  piston  ;  mais  nne  fois  arrivée  là,  elle  neponnt 
plus  redescendre»  parce  que  la  soupape  S' ,  en  se  fermant ,  lui 
interdira  le  passage.  Si  donc  on  élève  le  piston  de  nopveso , 
on  soulèvera  cette  eau  qui  a  passé  au-dessus  de  lui }  mais  m 
même  temps  il  se  fera  de  nouveau  un  vide  au-dessou:».  tnc 
nouvelle  quantité  d'eau  montera  donc  dans  le  corps  de  pompe 
AB ,  et  s*y  trouvera  de  même  renfermée  par  le  jeu  de  la  soo'* 
pape  S.  Cette  quantité  d'eau  s'elevera  ensuite  au-dessus  da 
piston  P  quand  celui-ci  sera  abaissé;  et,  par  TefTet  de  ce  jes 
alternatif,  la  quantité  d'eau  ainsi  élevée  auniessus  du  pistoo 
augmentant  toujours,  finira  par  arriver  jusqu'à  l'orifice  0, 
percé  latéralement  dans  le  corps  de  pompe  ,  par  lequel  elle 
•^écoulera. 

■ 

On  conçoit  que ,  dans  ces  sortes  de  pompes ,  il  ne  faut  pas 

que  la  hauteur  de  la  soupape  S  au-dessus  du  niveau  de  IV.vi 
qui  entoure  le  tuyau  AH ,  surpasse  ko*,4f  aviron  3a  pieds î 
car  au-delà  de  cette  limite,  on  aurait  beau  faire  le  vide 
en  S  dans  le  corps  de  pompe  ,  en  élevant  le  piston  ,  l'eau  re 
pourrait  Jamais  arriver  jusque-là  ,  puisque  la  pression  ordi- 
naire de  l'atmosphère  ne  peut  Félever  que  jusqu^à  io*i4t 
environ  3?.  picilîKle  Lauleur.  Mais  ce  cas  excepte,  si  nn« 
fois  l'eau  arrive  au-dessus  de  la  soupape  S  ,  et  passe  par- 
dessus le  piston  P,  en  queiqué  petite  quantité  que  Qe  poitfe 


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©ES  POMPES  A  LIQUIDES  ET  A  GAZ.  IfÇ 

£tre  f  on  pourra  ensuite  la  faire  monter  à  telle  hauteur  que 
l'on  Youdra  en  élevant  le  piston  qui  la  porte.  * 

La  pompe  que  l'on  appelle  foulante ,  est  composée  d'un 
tajau  ou  corps  de  pompe  AB^fig»  27,  percé  de  plnsieura 
petits  trous  dans  sa  partie  inféHeure.  Ce  tuyau  communique 
avec  le  canal  ACS',  au  dedans  duquel  se  trouve  une  sou- 
pape S' f  qui  s'ouvre  pour  donner  passage  à  tout  ce  qui  tend 
k  sortir  du  corps  de  pompe  A  B ,  mais  qui ,  lorsqu^ellv 
cesse  d'être  soulevée,  se  forme  très-exactemeiit  par  son  poids, 
et  ferme  le  passage  à  tout  ce  qui  tend  à  sortir  du  tuyau  0S\ 
pour  rentrer  dans  le  cot|is  de  pompe.  La  l»ase  AA  de  ce 
dernier  est  toujours  plongée  dans  Peau,  à  une  certaine  profon- 
deur. C'est  pourquoi ,  quand  on  tire  le  piston  P  qui  remplit 
exactement  la  capacité  intérieure  de  cette  base,  l'eau  s'j  in- 
troduit par  les  petits  trons  t  ;  mais  en  abaissant  le  piston  et 
pressant  cette  eau,  plus  vite  qu'elle  ne  peut  fuir,  elle  est  con- 
trainte de  monter  en  partie  dans  le  canal  ACS',  en  soulevant 
la  soupape  S',  laquelle,  se  refermant  aussitôt ,  Temple  en- 
suite de  redescendre  dans  le  corps  de  pompe  Ai);  ainsi,  k 
force  d'élever  et  d'abaisser  le  piston ,  il  entre  toujours  de  nou- 
velle eau  dans  le  corps  de  pompe ,  et  il  en  monte  toujours  de 

nouvelle  dans  le  canal  ACS' j  de  sorte  qu'enfin  l'eau  se  trouve 
assez  élevée  pour  s  écouler  par  l'oritice  G  pratiqué  dans  ce 
canal  9  à  telle  hauteur  que  Von  voudra. 

La  troisième  espèce  de  pompe  est  composée  d'un  petit 
tUjan  AH,  fig,  28,  joint  au  corps  de  pompe  AU.  Celui-ci 
coDunonique  avec  le  canal  DS'O ,  an  dedans  duquel  il  y  « 
une  soupape  S' ,  qui  s*ouvre  pour  donner  passage  à  tout  ce 
qui  tend  à  sortir  du  tujau  AB,  et  se  ferme  pour  boucher  le 
passage  à  tout  ce  qui  tend  à  y  rentrer,  il  y  a  encore  une  autre 
•oiipage  S ,  à  la  jonction  du  petit  tuyau  AH  avec  le  corps 
de  pompe  5  celle-ci  b'ouvi  e  pour  donner  passage  à  tout  ce 
qui  tend  k  entrer  dans  le  corps  de  pompe ,  et  se  ferme  pour 
boucher  le  passago  à  tout  ce  qui  tend  à  en  sortir. 

Cette  troisième  espèce  de  pompe  est  appelée  composée, 
parce  qu'elle  réunit  les  eilets  des  deux  précédentes.  Lors*, 
^*on  élève  le  piston     il  se  fait  un  vide  ait^sows  it  lui, 


igO  Bit  FOMPIS  A  LIQUIDES  IT  A  GAZ* 

comme  dans  ia  pompe  aspirante  j  ei  l'eau  elTair  du  tuyau  AU 
entrent  dans  le  corps  de  pompe  AB ,  en  soulevant  la  war 
~  pape  S  ;  mais  dès  que  Ton  cesse  d'élever  le  piston ,  cette  ion- 
pape  se  ferme  et  empêche  IVau  de  redescendre  dans  le  tuyau 
AU.  Alors,  si  r<(n  abaisse  le  piston,  et  qu'on  le  presie  sur  celte 
eau ,  comme  dnns  la  pompe  fonlante,  il  la  contraint  de  montcft 
toute  entière,  dans  le  canal  DS'O,  on  soulevant  la  soupape 
celle-ci ,  bieat6t  après ,  &e  fermant  par  son  propre  poidSi 
quand  la  Ibrce  qui  pressait  le  piston  s'arrête ,  empêche  l'eait 
ëlevée  au-dessus  de  S'  de  rentrer  dans  le  corps  de  pompe  AB. 
Alors  ,  eu  élevant  de  nouveau  le  pifiton ,  une  nouvelle  quan- 
tité d'ean  entre  dans  le  corps  de  ponape ,  pois  passe  dans  It 
canal  DS'O,  eSs'â^  a»dessns  de     quand  on  abaisse  Is 
piston  ^  de  sorte  qu'eu  continuant  ce  jeu  alternatif ,  on  peat 
enfin  élerer  Fean ,  dénsr  oe  canal ,  jusqu'à  la  hauteur  de  l'ori* 
fiée  O ,  par  lequel  elle  doit  s'écouler. 

liCs  idées  que  nous  venons  d'exposer  fci  aiU  aisément  con- 
cevoir ce  que  nous  avons  à  dire  sur  le  mécanisme  des  pompei 
à  air ,  que  l'on  neaune  moeAiBar  ymêumaUgues.  Pour  fiûie 
monter  Tcaii  dans  les  corps  de  ])orape  ,  nous  avons  employé 
une  force  extérieure  ,  qui  était  la  pression  de  Tatmosphère^ 
pour  &ire  sortir  Tair  d'nn  récipient  fermé  de  tontes  parts  > 
notM  nous  servirons  de  la  Ibrce  intérieure  par  laquelle  cet 
air  «lui-même  tend  à  se  dilater  ,  lorsqu'on  lui  ouvre  une  coin- 
mmication  avec  mi  espace  vide. 

Supposons  que  le  récipient  B ,  Jlg.  09,  dooit  not»  voitloos 
épuiser  l'air  ou  tout  autre  gaz,  soit  muni  d'un  robinet R» 
qui  puisse  s'oa? rir  et  se  leraser  à  volonté  ^  de  manière  à 
permettre  on  à  empêcher  la  communicatioo  de  l'air  extérievr 

avec  l'intérieur  du  r^bipîent.  Vissons  celui-ci  a  un  cylindre 
AB«  qui  sera  un  véritable  corps  de  pompe  ,  dans  lequel  un 
piston  très-f  Qste  P  ponm  Mttter  et  déscendra  an  moyen  de 
la  fi^oT.  A  l'extrémité  de  ce  corps  de  pompe,  qui  com- 
munique au  récipient ,  ajustons  un  second  robinet  ,  pareil 
nnpreinie» ,  travailM  aveic-le  même  soin,  et  qui  puisse  éfff 
mevit ,  selon  qn^Vonvrooit  Se  fierme  ,  permettre  on  empê- 
cher la  communication  de  l'is tarie ur  du  corps  de  pompa 

V 


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DtS  POlIPBt  A  LK^QIDCS  8T  A  GAZ.  XÇC 

avec  l'air  extérieur.  Les  chctôes  éUuit  ainsi  disposées  ,  et  1« 
robinet  R  ëtani  fermé ,  oiittoos  le  raluaet  K'  ^  et  abaissons 
le  piston  P  jusqu'en  AB.  L'air  contenu  dans  la  capacité  de 
ce  cylindre  sortira  par  le  robinet  R'  -,  fermons  a1or<;  ce  ro- 
binet et  onTrons  au  contraire  celui  da  récipient.  Mainte- 
nant ,  si  Bons  élevons  de  nouveau  le  piston  il  te  formera 
un  vide  au-dessous  de  lui ,  puisque  tout  accès  est  iuterdit  k 
Tiir  eiLténeur.  Par  conséquent  le  ,  contenu  dans  le  bal- 
bn  B  y  se  dilatera  pour  remplir  ce  vide ,  et  passera  en  partie 
dans  le  corps  de  pompe  :  alors  fermons  le  robinet  R.  Cette  por  : 
tion  de  gas  ne  pourra  plus  rentrer  dans  k  ballon.  Pour  la 
cbasser  aussi  du  corps  de  pompe  »  nous  n'avons  qu'à  de  non* 

veau  ouvrir  le  robinet  R',  et  abaisser  le  piston  jusqu'en  AB. 
t>la  fait,  nous  fermerons  iV  de  nouveau ,  etnous  nous  trouve-* 
roas  précisément  dans  les  suémes  cottditioas  qu'au  commen-* 
cément  de  l'expérience  ,  avec  cette  di£R»rence  unîqne ,  mais 
importante ,  que  le  récipient  B  aura  déjà  été  vidé  d'une  partie 
dn  gas  qu'il  contenait.  £n  opérant  donc  use  seconde  Ibis  de 
la  même  manière ,  on  estrasra  une  nouvelle  portion  de  ce 
;  et  en  réitérant  de  nouveau  la  même  manœuvre  un  grand 
nombre  de  fois  ,  on  devra  Tépuiser  presque  entièrement. 

La  néceasilé  de  fermer^  d'ouvrir  successivement  les  deux 
robinets  RR'  rendrait  cette  opération  assee  pénible  ;  mais  le 
principe  étant  amsi  trouvé  9  U  est  bien  lacile  de  le  perfeç-^ 
tionner.  IXabocd ,  nous  pouvons  remplacer  le  robinet  K'  par 
une  sonpape  S  y  placée  dans  l'intérieur  du  piston  P  lui-* 
même  ,  et  teliem^t  a|iistée  qu  elle  s'ouvre  lorsque  l'air  in- 
térieur lu  soulève  pour  sortir  du  corps  de  pompe ,  et  qu'elle 
se  fepmo  par  son  propre  poids ,  ou  par  l'action  d'un  petit 
ressort  que  cet  air  cesse  de  la  soulever  ^  fig.  3o.  Cela  fait , 
^umd  on  voudra  commencer  l!eipérience  >  le  robinet  & 
élantlenné,  ou  oommenoera  par  abaisser  le  pîslon  dans  lu 

esrps  de  pompe  j  l'air  intérieur,  comprimé  par  lui ,  soulèvera 
la  soupape  S,  et  il  sera  exclu  enlièrcmeBit  quand  le  piston 
Mi  descend» îosqn'en  ABw  Alom,  si  Ton  ouvre  W  robinet  R| 
€t  ^'on  soulève  le  piston  ,  il  se  fera  un  vide  au-dessous  de 
ki  I  coifime  dans  l'ej^périence  précédente  f  etie  §9M  couteMi 


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192  DES  POMPES  A  IXQUIDIS  ET  A 

dans  le  récipient  B  se  dilatera  pnm  le  remplir.  Mais  ce  gaz 
ne  pQurra  SQulerer  la  soupape  5  ,  parce  que,  étant  dilate , 
Ml  force  ëUsIîqae  est  moindre  que  la  pression  exténeore  de 
^atmosphère  qui  pèse  sur  cette  même  soupape  de  dehors  en 
dedans.  Ainsi ,  en  fermant  le  robiuet  R ,  et  abaissant  di 
nonvean  le  piston  jusque  en  AB,  on  chassera  tout  lé  gti 
qui  s'était  répandu  dans  le  corps  de  pompe  ;  et  par  une  suite 
d'opérations  semblables  ,  ou  finira  par  épuiser  presque  entiè- 
rement le  gas  que  le  récipient  renfermait. 

Il  faut  maintenant  nous  exempter  dn  robinet  R  :  on  emploie 
pour  cela  di\  ers  moyens;  mais  en  voici  un  imaginé  par  For- 
tin, et  qui  est  aujourd'hui  le  plus  généralement  adopté.  Il  est 
représenté  Si  :  le  piston  est  traversé  par  une  tige  ds 
cuivre  H*,  le  long  de  laquelle  il  monte  et  descend,  avec  un  fret* 
tement  assez  ferme  pour  ne  pas  laisser  de  passage  à  Tair. 
Lorsque  le  piston  descend  vers  A  fi,  cette  tige  descend  dV 
bord  avec  lui,  et  elle  porte  k  son  extrémité  inférieure  an  ben- 

chon  qu'elle  va  jiLsh  jnenL  appliquer  a  1  oiiliceo  ,  paf  le- 
quel le  corps  de  pompe  communique  avec  le  récipient.  Ar- 
rivée à  ce  point ,  elle  s'arrête  par  la  résistance  du  plan  A  B , 
et  le  piston  surmontant  le  frottement  qu'elle  lui  oppose  ,  con- 
tinue à  descendre  comme  k  Tordinaire.  Maintenant ,  quand 
on  relève  le  piston  9  il  enlève  aussi  la  tige     et  le  bouchon 

'^t  il  Féleverait  ainsi  avec  lui  indéfiniment  ;  mais  après  qull 
Ta  déplace  seulement  de  la  quantité  nécessaire  pour  débou- 
cher l'orifice  o,  l'autre  bout  de  la  tige  if  rencontre  la  partie 
supérieure  A'B'  du  corps  de  pompe  ,  et  par  conséquent  s'ar» 

,  réte  :  alors  le  piston  continue  à  monter  à  frottement  le  long 
de  la  tige  »  et  le  bouchon  b  reste  toujoura  trèsiprès  de  l'ori- 
fice    comme  nous  l'avions  supposé  d'abord.  Au  moyen  do 

ccLle  (iHj)OMtion  ,  on  peut  laisser  le  robinet  R  du  récipient 
constamment  ouvert ,  aussi  long-temps  que  l'on  fait  jouer  la 
pompe;  l'orifice  p  sera  tonjoors  ouvert  quand  on  élever*  la 
piston  dans  le  corps  de  pompe  ,  ce  qui  y  fera  le  vide  ^  et  il  se 
trouvera  constamment  fermé  quaadle piston s^abaissera.  C^est 
précisément  Tefiet  alternatif  que  nous  obtenions  en  fennani 
•i  ouvrant  successivement  le  robinet  Jl  du  récipient  qui  cou- 


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DBS  POMPES  A  LIQUIDES  £X  ▲  OAZ.  IqJ 

tient  l€  Uc(pér9Lïim  terminée ,  on  fermera  ce  robinet , 
et  ou  ealevera  le  récipient.  Je  profite  <ie  cette  occasion  pour 
fiôre  remarquer  que ,  dans  toutes  les  machines ,  de  quelque 
nature  qu'elles  puissent  être ,  il  faut  toujours  faire  en  sorte 
que  tous  les  mouvemens  secondaires  »  qui  se  répètent  sou- 
Tcnt  I  soient  ainsi  conduits  et  dirigés  par  le  moteur  prin* 

Nous  avons  supposé  jusqu'ici  que  le' récipient  oiinousvou* 
bons  faire  le  yide  avoit  un  col  très-étroit;  mais  il  arrive  sou« 
Tent  que  Ton  a  besoin  d'eflectuer  le  ride  dans  un  espace  asses 

large  y  pour  que  Ton  puisse  y  introduire  commodémeut  diffé- 
rens  corps.  A  cet  eliet,  on  adapte  au  corps  de  pompe  un 
tuyau  recousbé  €  jflg,  Sa ,  terminé  par  un  plan  de  glace  ho» 
riiontal  GG ,  dressé  avec  beaucoup  desoin^  on  pose  sur  cette 
glace  une  cloche  R  ,  dont  les  bords  ont  été  usés  à  i'émeri.  Si 
im  glace  a  été  bien  dressée ,  et  si  elle  est  dépolie ,  un  peu 
d'haile  ou  quelque  autre  corps  gras  ,  inséré  entre  elle  et  les 
bords  de  la  cloche ,  suffira  pour  maintenir  le  contact ,  de  ma* 
niere  qu'en  faisant  jouer  le  piston  P  y  on  fera  le  vide  dans  la 
capncîté  R.  Toutefois  il  est  bon  de  tenir  la  cloche  pressée 
contre  la  glace  pendant  les  premiers  instans  de  l'opération  i 
maîa  après  quelques  coups  de  piston  cette  pression  devienj 
inntile ,  parce  que  celle  de  Tatmosphère  y  supplée,  n'étant 
plus  contre-balancée  comme  auparavant  par  le  ressort  de 
i'aîr  intérieur.  Lorsqu'on  veut  éprouver  l'efiét  du  vide  sur 
certaines  substances ,  on  commence  par  les  placer  surleplai-* 
teau  de  glace  GG,  on  les  recouvre  avec  la  cloche  R,  et  on 
£ait  le  vide.  Cependant ,  comme  on  peut  aussi  avoir  besoin 
de  fiaire  le  TÎde  dans  des  récipiens  à  col  étroit,  on  termine  le 
tujraii  €  par  une  tîs  Y  qui  s'élève  un  peu  au-dessus  du  pla- 
teau de  glace  9  et  Ton  y  visse  les  ballons  dans  lesquels  on 
veut  faire  leyide,  au  lieu  de  les  appliquer  immédiatement  à 
Pot-ifiee  o  ,  comme  nous  l'avions  d'abord  supposé. 

On  peut  remarquer  qu'à  mesure  qre  l'air  intérieur  au  récî- 
paene  se  raréfie,  on  doit  avoir  plus  de  peine  à  soulever  le 
pistMi  P ,  puisque  cet  air  raréfié  le  presse  parnlessous  beau- 
coup  moins  fortemeul  que  1  air  extérieur  ne  le  presse  p 


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194  POMPB8  LIQUIOXS  £T  A  GAZ/ 

dessus  :  c'est  en  effet  ce  qui  a  lieu.  Mais,  par  la  même  raisoT^., 
lorsqu'on  fait  descendre  ce  piston ,  pour  chasser  Tair  dilaU 
qui  a  pasié  dans  le  corps  de  pompe ,  il  n'y  faut  employer  aop 
cune  force;  et  le  poids  de  Tatmosphère ,  qui  pèse  sur  lui, 
su&t  pour  cela.  On  a  iieureusement  imagine  d'emplojercetk 
seconde  puissance  pour  aider  l'autre ,  et  Ton  y  est  pmena 
en  faisant  mouvoir  à  la  fois,  par  une  même  roue  dentée, lef 
tiges  parâlièles  de  deux  pistons  ^  dont  l'un  m onte|  tandis  que 
l'antre  descend  ^Jig,  3S.  Ces  deus  pistons  appartiennent  dit- 
cun  à  un  corps  de  pompe  particulier ,  qui  communique  anf^ 
cipient  où  Ton  fait  le  vide.  Ainsi ,  lorsqu'on  tourne  la  maiii- 
velle  M  M  pour  faire  monter  l'un  d'eux ,  le  poids  de  Fatmos- 
phère ,  qui  tend  à  faire  descendre  l'autre ,  vous  aide ,  et  toi» 
aide  avec  une  puissance  justement  égale  à  celle  qu'elle  voni 
oppose  sur  le»premier  piston  ;  de  sorte  que ,  par  cette  dispo^ 
sition,  quelque  loin  que  vous  poussiea  le  vtde^  vous  n'afcs 
jamais  d'cfl'ort  à  faire  que  ce  qu'il  en  faut  pour  surmonter  1« 
frottemens  des  pistons  dans  les  corps  de  pompe  oii  ib  soaten 
mouvement. 

Ce  n'est  pas  tout  que  d'avoir  ainsi  un  moyen  de  dimîim*' 
considérablement  la  densité  de  l'air  dans  un  récipient ^  ^^^^^ 
encore  savoir  jusqu'à  quel  point  va  cette  raréfaction.  P<mv 
*le  connottre  ,  on  adapte  à  la  macbine  un  tube  barométrique 
vide  H  H  ^fig.  34 ,  qui ,  par  sa  partie  supérieure ,  cominuBi' 
^e  au  rfcipieut  oii  l'on  lait  le  vide ,  et,  par  aa  partie  ini^ 
rieure,  plonge  dans  un  vase  rempli  de  mercure*  Amcmt 
que  Ton  fait  le  vide  dans  le  récipient,  le  mercure  s'élèvedanJ  ■ 
le  tube  H  H.  Une  division  verticale  permet  de  juger  à  cha- 
que instant  de  combien  il  s'est  ainsi  ^ëlevë  aa-desans  de  so0 
niveau  ,  et  ]iar  conséquent  permet  d'évaluer  le  «legré  de  dh- 
latatiou  de  l'air  que  le  récipient  contient  encore.  £o  eiTeti 
la  force  élastique  actuelle  de  cet  air  a  pour  mesure  l'excès  de 
la  pression  barométrique  totale  sur  celle  qu'indique  le baio* 
mètre  de  La  machine^  ainsi  la  pression  totale  divisée  par  cet 
excès  donnera  le  rapport  des  forces  élastiques  ,  par  cooM*  ; 
qnent  celui  des  4ilftlfttions  Par  exemple  si  le  Itaromëtrt  ei- 1 
térieur marque o^'yjôo  et  celui  delamaclui^e  o'^y^SS  ,  \a  d&tlê^ 


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DES  POMPES  A  I.IQUIBES  ET  A  GAZ.  IgS 

met  sera      }  et  U  dilatation  de  Tair  intérieur  sera  exprimée 

pr^-ou  38o;  c'est-à-dire  que  la  quantité  d'air  qui  remplit 
msmtaïaiit  toutle  récipient ,  si  elle  était  soumise  à  la  pression 
tottle  0*9760 ,  occuperait  un  volume  38o  fois  moindre  ;  et 

parcouiequeut  ne  remplirait  que  tt7<1^  récipient  eutier. 

Quelquefois,  au  lieu  de  Tappareil  que  nous  venons  de  dé* 
erire,  on  se  contente  de  celui  qui  est  représenté  fig.  35,  et 

que  Ton  nomme  une  éprouvette.  C'est  un  lube  recourbé  ABC, 
rempli  eu  partie  de  mercure  que  i  on  y  a  fait  bouillir  ^  une 
deiesbranchesBA,  estfermée)  l'autre BC est  ouverte;  et  tout 
l'appareil  se  place  dans  Ptntériear  du  récipient  oii  Ton  fait  le 
vide.  Tant  qae  la  force  de  ressort  de  l'air  restant  est  plus 
que  suffisante  pour  soutenir  une  colonne  de  mercure  égale  k 
la dillerence de  niveau  AH,  la  branche  AB  reste  pleine.  Mats 
si  cet  air  devient  plus  rare,  le  mercure  de  cette  branciie  s'a-> 
Ikatsse  ;  et  l'excès  de  son  niveau  sur  celui  de  l'autre  branche , 
indiqué  par  une  double  division  tracée  sur  Fappareil ,  donne 
la  mesure  de  la  pression  que  i'air  intérieur  soutient  encore. 
Un  pareil  instrument  est  donc  un  véritable  baromètre ,  mais 
€fai  ne  peut  servir  que  pour  une  atmosphère  très«dilatée«. 
Quand  on  a  ainsi  observé  la  différence  de  niveau  du  mer- 
cure dans  les  deux  branches  de  Téprouvette  ,  on  peut  faci- 
lement en  conclure  le  degré  de  dilatation  de  l'air  intérieur. 
Car  cette  dilGhrence  exprime  immédiatement  la  valeur  dé  sa 
force  élastique.  Ainsi ,  eu  cherchant  combien  de  fois  elle  est 
contenue  dans  la  pression  bacométriqne  totale  »  on  aura  le 
rapport  des  dilatations.  Par  exemple  ,  si  la  pression  baromé- 
trique est  o"*,76o  et  que  l'éprouvette  marque  seulement  2™", 
la  dilatation  de  l'air  sous  le  récipient  sera  ^  ou  3do, 
comme  dans  l'exemple  précédent. 

La  pompe  à  air,  perfectionnée  comme  nous  venons  de  le 
dire  y  est  généralement  <^signee  sous  le  nom  de  nuic/ùne pneu" 
wtuuique*  On  a  cherché  à  calculer  suivant  quelle  proportion 
elle  épuise  l'air.  A  considérer  la  chose  d'une  manière  ab- 
straite y  ce  calcul  est  très-facile  :  car,  si  au  premier  coup  de 
jHSton  elle  enlève  -^de  l'air  contenu  dans  le  récipient,  elle 
y  iaiMera  par  conséquent    ;  ^  second  coup  elle  enlèvera 


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196  DIS  TOMPSS  A  LIQUIDES  £T  A  GAZ. 

encore  r:      ce»  in;     îlî»      elle^y  laissera      —  tIî  «» 
m  troiftièiiie  coup  elle  enlèvera  encore  -7%  de  ces  ^  on 
-11^;  et  elle  y  laissera       —  7^-7-  ou  f^'^;  d'oli  l'on  voit  qu'en 
général  les  restes  seront  exprimés  paries  puissances  successiva 
de  la  fraction  primitive     Ces  restes  diminuant  ainsi  coo- 
tiiiuelleinent ,  il  semble  que  l'on  devrait  enfin  parvenir  iiùuè 
un  vide  tel  <}ue  ia  pression  indiquée  par  i'éprouvette  fàt  tout- 
à-£ût  insensible,  et  c'est  cependant  ce  qui  n'arriye  jamais, 
iiitiiicavec  les  machines  les  mieux  exécutées.  Cela  tient  à  plu- 
sieurs causes  phjrsiques  dont  nous  n'avons  pas  tenu  comptedaii 
notre  calcul.  En  premier  lieu  ,il  faut  mettre  les  vapeurs  aqueu- 
ses <^ui  se  développent  dans  1  appareil  même,  et  qui  émanent 
des  parois  du  récipient  e|  des  corps  de  pompe  à  mesure  que 
Ton  y  raréfie  Pair.  U  faut  y  ajouter  le  frottement  des  soapa* 
peSy  l'effort  qu'il  faut  que  l'air  dilaté  fasse  pour  les  soule>'er, 
leur  jonction  qui  ne  peut  pas  être  parfaite.  Toutes  ces  ctoMi 
sont  autant  d'obstaclesqttilîmitentrefietdelamachine,lor8i|ve 

I  élasticité  dcTair  intérieur  n'est  plus  suliisante  pour  les  sur- 
monter. Heureusement  un  vide  parfait  n'est  jamais  nécessaire. 

II  suffit  que  la  machine  raréfie  Tair  à  un  haut  degré  ;  le  haro- 
mètre  qu'elle  porte  vous  indique  la  quantité  d'air  qn  elle  ne 
peut  extraire ,  et  vous  achevés  de  la  rendre  par&ite  en  cor- 
rigeant ,  j)ar  le  calcul,  l'erreur  qui  pourrait  en  résulter. 

Ou  peut ,  d'une  mamère  fort  simple ,  prouver  par  l'expé- 
rience ce  que  nous  venons  ^e  dire  sur  le  développement  des 

vapeurs  aqueuses  qui  s'exlialent  des  parois  du  récipient  et  des 
corps  de  pompe,  à  mesure  que  Ton  eu  extrait  l'air.  Il  iaui 
pour  cela  employer ,  conmieréciptent,  un  ballon  k  col  étroit, 
susceptible  d'être  vissé  sur  ia  platine  de  la  macliitie  pncu- 
matiqiie,  et  muni  d'un  robinet  bien  travaillé ,  qui  puiâ&e  à 
volonté  se  fermer  et  s'ouvrir.  On  extrait  l'air  de  ce  ballon 
aussi  exactement  qu'il  est  possible^  et ,  pour  rendre  cette  ex- 
traction plus  parfaite  »  v^rs  la  fin  de  l'opération  ,  l'on  mul- 
tiplie les  coups  de  piston  avec  rapidité.  On  observe  alors  la 
tension  intérieure.  Si  la  pompe  est  en  bon  état ,  elle  doit  être 
fort  petite ,  par  exemple ,  de  un  ou  deux  millimètres.  FerxiMSft 
alors  le  robinet  de  voUe  ballon ,  de  manière  i  intercepter 

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DES  POMPES  A  LIQUIDES  ET  A  OkZ,  I97 

toute  communication  entre  sa  capacité  intérieure  et  celle 
des  corps  de  pompe.  Laisses  l'appareil  dans  cet  état  pendant 
queiqiH  temps,  par  exemple  ,  pendant  une  iieure^  puis  faites 
le  vide  de  nouveau  dans  les  corps  cfe  pompe ,  ce  qui  n'eiû* 
géra  que  quelques  coups  de  piston  j  et  lorsque  vous  verrez, 
par  le  tube  barométrique  ,  que  la  pression  intérieure  est  re- 
devenue  presque  nulle ,  ouvres  lé  robinet  de  votre  ballon  , 
pour  réUilila-  la  comniunicatioii  entre  sa  capacité  intérieure 
et  celle  des  corps  de  pompe.  Yous  verrez  aussi  t6t  le  mercure 
dtt  tube  barométrique  baisser  d'une  quantité  très-notable , 
pourra  aller,  par  exemple  ,  à  douze  ou  quinze  millimè- 
tres, si  la  température  est  de  16  ou  17  degrés.  Cependant 
votre  baHon ,  étant  resté  vissé  sur  la  macbine  pneumatique , 
oe  peut  pas  avoir  repris  d'air.  II  faut  donc  qu'il  se  soit  déve- 
loppé dans  son  întérieuir  une  nouvelle  quantité  de  fluide  élaf* 
ti^ue  qui  n'y  existait  point  dans  le  premier  moment  oti  l'on 
Tioaitd'j  faire  ie  vidé;  ce  fluide  n'est  autre  chose  que  la  va- 
peur aqueuse  qui  s'est  exhalée  des  parois  du  ballon  pendant 
le  temps  qu'il  est  resté  fermé  ^  et  si  l'effet  i^en  était  pas  sen- 
sible pendant  que  l'on  faisait  le  vide^  c'est  qu'on  la  pompait 
plus  vite  qu'elle  ne  se  développait.  La^  preuve  la  plus  sàro 
que  ce  fluide  élastique  est  rééllement  de  la  vapeur  aqueuse  , 
c'est  qu'il  ne  se  formera  point,  si  vous  mettez  dans  le  ballon 
quelque  sec  dessiccatif ,  comme  du  mnriatai  de  chaux ,  de 
Falkali  caustique,  etc.  ;  ou  ,  pour  parler  plus  exactement ,  il 
se  fondra  encore ,  mais  ces  sels  l'absorberont  ;  et  de  celte 
manière ,  votre  récipient ,  ouvert  sur  la  machine  pneuma- 
ti(jue  au  bout  trim  temps  quelconque  ,  par  exemple,  après 
une  année  entière  ,  vous  donnera  précisément  la  même  ten- 
lion  que  vous  avies  observée  au  premier  instant ,  comme  |e 
l'éi  moi-même  éprouvé  par  expérience.  Mais,  pour  que  le 
réàpient  garde  si  long-temps  le  vide ,  il  faut  que  les  robmets 
loient  parfaitement  travaillés;  et  comme  cette  perfection  est 

une  nécessité  indispensable  dans  une  infmîtc  d'expériences, . 
je  vais  entrer  dans  quelque  détail  sur  leur  construction. 

Je  ne  puis  pas  donner  une  idée  plus  juste  de  ces  pièces  et 
<le  leur  usage  ,  qu  en  disaut  que  ce  sont  des  cùnes  solides  qui 


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J98  BBS  POMPXi  A  LIQUIDES  ET  ▲  QAZ. 

pénètrent  à  angles  droits  an  autre  cône  creui.  d'cfgal  diaroctm 
Soit  jfig.  36,  TT  on  cylindre  métâUiqtie  solide,  latéktiw 
métiqnenient  an  col  du  récipient  R.  Ce  cylindre  est  ptreé 
dans  toute  sa  longueur  par  un  canal  étroit  qui  permet  d  in- 
troduire, dansle  récipient,  de  Tair ,  -det  gas  ou  dcsliquidci.  Il 
s'agit  d^intercepter  à  volonté  cette  communication  »  poar 
cela  on  perce  dans  la  masse  du  cjiinch  c  TT ,  perpendiculai- 
rement à  sa  longueur ,  un  cAne  creux  AB  A'fi',  et  l'on  rem- 
plit cet  espace  par  un  cAne  solide  semblable  R'R' ,  ùit  é*m 
autre  pièce  de  même  métal.  On  conçoit  que,  d'abord ,  cesdeux 
cônes  ne  peuvent  être  taillés  qu*approxîmaftîvement  Taii  sor 
l'autre ,  et  qu'ainsi  ils  ne  joignent  pas  parfaitement  dans tmn 
•leurs  points.  Mais,  pour  rendre  cette  jonction  parfaite,  on 
use  le  c6ne  solide  h!K'  dans  le  ctee  areuE ,  en  l'y  fSustat 
tourner  rapidement  un  and  nombre  de  fins ,  au  moyen  de 
la  machine  que  les  ouvriers  appellent  un  tour;  et  pour  rendre 
cette  opération  plus  facile,  on  met  entre  les  deuE  pièces  «pe 
Ton  frotte  ainsi  Tune  sur  l'autre  ,  une  poussière  tr^^dore^ 
que  Ton  nomme^  du  tripoli ,  et  que  l'on  choisit  de  plus  en 
plus  fine  à  mesure  que  le  travail  avance.  On  j  met  aosside 

l'imilc  pour  faciliter  le  mouvement  de  rotation  ;  et  en  inémt 
temps  on  presse  la  partie  épaisM  du  cone  E'B.'  vers  la  partie 
la  plus  étroite  du  cône  creuE ,  comme  si  on  voulait  l'y  fiûre 

entrer.  Par  cetje  opération  ,  qui  s'appelle  Jau:»  les  arts  un 
rodage^  on  finit  par  user  et  mouler  les  deux  pièces  Tune  dans 
l'autre ,  avec  une  telle  justesse ,  qu'elles  adhèrent  eosemble 
comme  si  elles  ne  lorfiiaient  qu'un  seul  corps  continu;  «t 
L'on  peut  ensuite  faire  tourner  le  cône  solide  K'R'  sur  lai* 
même  autour  de  son  ase ,  sans  que  ,  ni  liquides  ,  ni  gas , 
quelque  subtils  qu'ils  soient ,  puissent  sVchapper  du  rêci- 
pîetn  R ,  ou  7  rentrer.  Alors  on  retire  le  cône  R'R' ,  on  p^ce 
un  petit  canal  00  dans  son  milieu ,  et  perpepdicnlairement  à  sa 
longueur  ,  puis  on  le  remet  en  place.  Quand  on  tourne  en- 
suite ce  cône  sur  lui-même ,  tantôt  le  petit  canal  00  coïn- 
cide avec  le  canal  intérieur  du  grand  cylindre  TT ,  et  alors 
la  coninninication  de  Tinténeur  du  récipient  à  l'extérieur  est 
libres  tantôt  le  petit  canal  00  se  tronre  p^rpondicitlaire  à 


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W  POMP»  A  LIQUIDES  ST  A  ÛAt.  I99 

celui  du  grand  c^liadre  ,  et  alors  ccUc  communication  est 
par  les  parties  solides  da  cène  R'iB.'.  Tel  est  le  jeu  de 
cet  appareil  qui  est ,  dans  les  expériences  de  physique ,  d*un 
usage  contmuel.  On  fait  de  pareils  robinet», mcme  en  verre; 
et  céla  est  nécessaire  quand  on  veut  renfermer  dans  les  ap- 
pareils des  substances  qui  9  par  elles-mêmes  on  par  les  Ta- 
peurs qu'elles  exhalent ,  pourraient  corroder  les  uiélaui  ou 
M  combiner  avec  les  luts. 

J'ai  expliqué  plus  haut ,  fiff.  3i ,  comment  on  parvient  à 
ouvrir  et  à  fermer  tour  à  tour  la  communication  du  1 1  cipient 
avec  les  corps  de  pompe  ^  au  moyea  du  boucbon  6,  que  le 
piiton  lni-4néxne  pose  et  enlève  dans  son  mouvement.  Mais 
cette  méthode  ,  quoique  très-bonne ,  n'est  pas  encore  la  plus 
sûre  que  l'on  puisse  empfoyer^  car  le  peu  de  largeur  du 
bonchon  est  un  obstacle  à  ce  qu'il  ferme  l'orifice  o  ,  avec  la 
dernière  justesse  ;  et  le  plus  léger  défaut ,  à  cet  égard ,  de^ 
viendra  surtout  sensible  quand  le  vide  étant  presque  fait  sous 
,  le  récipient ,  Tair  comprimé  dans  les  corps  de  pompe  fera  ef** 
fort  pour  s'y  introduire.  Cest  pourquoi ,  dans  les  machines  oii- 
Ton  recherche  une  perfection  extrême  ,  M.  1  orlin  emploie  un 
autre  mccanisme  que  j'ai  décrit  dans  le  Traité  général. 

Après  avoir  expliqué  en  détail  la  construction  et  l'usage  de  ' 
la  machine  pneumatique,  on  comprendra  facilement  le  mé- 
canisme d'une  autre  rspèce  de  pompe,  qui  sert  pour  coiiden-  ^ 
ier  l'air.  Soit  R ,  fig,  37  ,  le  récipient  dans  lequel  il  s'agit 
d'opérer  cette  condensation.  Pour  cela,  on  le  visse  à  na 
corps  de  pompe  AB ,  dans  lequel  marche  le  piston  P  qui  est 
entièrement  solide  ^  et  qui  doit  être  construit  avec  beau- 
eonp  de  f ustesse  ^  la  communication  du  récipient ,  au  corpa 
de  pompe ,  se  fait  par  le  canal  SO ,  terminé  en  S  par  une 
aoapape  tellement  ajustée  qu'elle  se  lèf  e  dans  le  sens  SO , 
poor  laisser  passer  ce  qui  tend  k  entrer  dans  le  récipient  ; 
mais  ({u*elle  ferme  le  passage  à  tout  ce  qui  voudrait  en  sor- 
tir i  au, contraire  ,  il  y  a  en  S'  une  autre  soupape  qui,  étant 
aoolevée,  permet  à  l'air  extérieur  d'entrer  dans  le  corps  de 
pompe  ,  mais  qui  ne  lui  permet  pas  d'en  sortir.  Cela   posé  ,  ' 

concevGou  le  pi&toa  P  abaissé  sur  le  fond  AB  de  la  pompe. 


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aoO  DIS  POÙFSS  ▲  LIQUIDES  £T  ▲  GAZ. 

»Si  on  vient  à  IVlever  ,  il  5e  formera  un  vide  au-dessous  Je  • 
lui  Tair  contenu  dans  le  récipient  ne  peut  pas  en  sortir 
pour  venir  remplir  te  vide  ^  parce  que  la  soupape  S  l'en  eiA- 
pèche  j  mais  Tair  extérieur  le  remplira  ,  parce  que  la  soupape 
S'  lui  permet  d^entrer  dans  le  corps  de  pompe.  Maintenant 
abaissons  de  nouveau  le  piston  »  cet  air  se  trouvera  comprimé, 
n  ne  pourra  pas  sortir  par  la  soupape  S'  qui  lui  ferme  le  pts- 
sagej  mais  il  entrera  dans  le  récipient  en  formant  la  soupape 
S  qui,  bientôt  après  se  fermant  d'elle-même ,  quand  le  piston 
sera  descendu  en  AB,  retiendra  cet  air  ét  s*opposera  k  son 
retour.  Alors ,  en  élevant  de  nouveau  ic  piston ,  oniulroduira 
de  nouveau  dans  le  corps  de  pompe  une  quantité  d'air  égale 
à  la  première  ;  de  là  elle  passera  dans  le  récipient  ^  et  par  une 
suite  d'alternatives  semblables  ,  ou  finira  par  introduire  dans 
ce  dernier  autant  de  volumes  d'air  égaux  entre  eux,  qu'on 
aura  de  fois  répété  ce  mouvement. 

Pour  rendre  cet  appareil  plus  coniniode,  et  pouvoir  sou- 
mettre diiicrcDS  corps  à  la  pression  de  l'air,  on  le  dispose 
comme*datts  la^«  38.  Alors  le  récipient  est  un  cjlindre  de 
verre  très- épais,  fermé  à  ses  deux  bouts  par  deux  plans 
de  cuivre  MMGG  qui  j  sont  scellés,  et  qui  sont  attachés 
FunàTautrepar des tringlesmétalliques, serrées  avec defortes 
vis ,  pour  que  la  compression  intérieure  ne  les  sépare  pas.  Le 
récipient  comiiiiuii(|ue  au  çorps  de  pompe  par  un  canal  C. 
11  est  muni  ed  R  d'un  robinet  qui  sert  à  le  fermer  quand 
on  y  a  condensé  Taîr  f  et  enfin ,  il  est  enveloppé  d'un  grillage 
en  fer,  pour  prévenir  les  accidens  qui  pourraient  arriver  s'il 
venait  k  éclater  par  l'effist  de  la  condensation.  On  emploie 
ordinairement  deux  corps  de  pompe ,  mais  c'est  uniquement 
pour  rendre  le  jeu  de  la  machine  continu;  car  les  pressions 
exercées  sur  les  deux  pistons  ne  peuvent  plus  se  contre-ba»  | 
lancer  ici  comme  dans  la  macbine  pneumatique ,  et  il  faut  une 
force  extérieure  pour  faire  entrer  l'air  dans  le  récipient.  Maïs 
on  rend  l'effort  moins  pénible,  jen  donnant  aux  corps  de 
pompes  de  très-petits  diamètres. 

Pour  juger  du  degré  de  la  condensation  ,  on  pl.ice  dans  le  i 
récipient  une  éprouvette  représentée 39,  Jbile  est  com- 


SIS  VOlfPSS  A  tTQtlIDKS  ST  A  6A7.  SOI 

fotée  d'ua  ta}>e  de  verre  recourbé  ABC»  dont  Tune  des 
branche»  AB  est  fçrmée  en  A ,  tandis  «{ne  Fantre  est  ouverte 

en  C.  Le  sommet  de  la  première  est  occupé  par  un  certain  vo- 
lume d'air  sec ,  leq^uel  s'jr  trouve  emprisonné  par  une  colonne 
èe  mercnreHB&,  qui  se  recourbe  dans  Tantre  branche.  A  me- 
sure que  Ton  condense  Tair  dans  le  récipient ,  cet  air  qui  presse 
»ur  la  surface  du  mercure  en      tend  à  faire  monter  le  li- 
quide dans  l'autre  branche  B  A;  mais  l'air  contenu  dans  cette 
dernière  résiste  à  cet  effort  par  son  clasticiti'-  et,  à  mesure 
que  ia  condensation  augmente  y  il  résiste  davantage  en  se 
contractant  toujours^  de  manière  que  son  volume  soit,  d'à* 
pr^  la  loi  de  Mariette ,  réciproquement  proportionnel  au 
poids  dont  il  est  chargé.  Ainsi ,  en  comparant  ce  volume  à 
loî-méme ,  an  commencement  de  l'expérience ,  et  après  qu'on 
a  donné  un  certain  nombre  de  coups  de  piston ,  on  peut  fa- 
cilement calculer  dans  quel  rapport  on  a  condensé  l'air  dont 
le  récipient  est  rempli. 

Avec  les  appareils  qne  nous  venons  de  décrire  «  on  peut 
£ure  une  inlinité  d'expériences  instructives.  Par  exemple,  en 
mettant  des  animaux  vivans  sous  le  récipi^t  de  la  machine 
pneumatique,  et  y  faisant  le  vide,  on  les  voithaleter  etbieA^ 
lot  mourir;  ce  qui  prouve  que  l'air  qu'ils  respirent  est  né- 
cessaire à  leur  existence.  Il  se  produit  encore  en  eux  un  autre 
cAèt  :  toutes  les  substances  aériformes  renfermées  dans  l'in— 
térieur  de  leur  corps,  et  doni  le  ressort  était  contre-balancé 
par  la  pression  de  l'air  extérieur,  se  trouvant  déchargées  de 
cette  pression ,  se  dilatent  et  brisent  les  vaisseaux  qui  les 
renfermaient.  Cette  dilatation  excessive  rend  même  sensible 
aux  yeux  la  petite  couche  d'air  qui  adhère  coiume  une  en- 
veloppe à  la  surface  de  presque  tous  les  corps;  car  si  Ton 
met  y  dans  nn  vase  plein  d'eau ,  des  morceaux  de  verre  ou  de 
métal  y  du  sable  I  des  plumes  ou  des  poussières  ^  et  qu'après 
aroir  placé  ce  vase  sous  le  récipient  de  la  machine  pneuma^ 
ti^jne  9  on  commence  k  pomper  Taîr  qui  presse  la  surface  de 
i'eau  p  on  voit  aussitôt  les  surfaces  de  tous  les  corps  plongés 
dans    çe  liquide  se  couvrir  d'une  infinité  de  petites  bulles 
d'air  qrû  s'en  détachent  à  mesure  que  Ton  fait  le  vide^  et  qui 


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aOA  BEI  POUPES  A  IIQUIDE^L  BT  A  GÂt. 

» 

viennent  crever  à  la  surface.  L'eau  rlle-niéme  laisse  ëcUâj>- 
per  de  pareilles  bulies  proveiuuit  d'une^certaîne  quantité 
d'atr  qu'elle  peut  absorber,  et  qtti  devient  invisible  pour  noti» 
tant  qu'il  est  combine  avec  sa  substance ,  uiais  qu'on  peut  lui 
enlever,  comme  nous  venons  de  ie  dire,  en  la  délivraot  da 
poids  de  l'air  efktérieur,  de  même  que  l'on  y  parvient  encore 
en  augmentant  sa  force  élastique  par  la  chaleur.  De  plus,  fi 
l'eau  que  Ton  place  ainsi  sous  le  récipient  de  la  macluae 
pneunutique  a  été  préalablement  chauffée  jusqu'à  20  on  3o 
dej^rés,  on  la  voit  bientôt  bouillir  dès  que  Ton  a  donné  quel- 
ques coups  de  piston,  quoique  cette  température  soit  bien 
au-dessous  de  celle  qui  détermine  Tébullition  sous  la  préscion 
ordinaire  de  ratmo«plière.  Cela  s*accorde  avec  ce  que  noW 
avons  vu  précédeuiiueiit  que  la  température  de  rébnUition 
de  r«au  s*abaisse  à  mesure  que  la  pression  atmosphérique  dîf- 
minue }  mais  nous  ne  faisons  que  montrer  ici  ce  phénomène 
dont  nous  expliquerons  plus  tard  les  lois. 

Lorsque  les  substances  que  l'on  place  ainsi  dans  le  vi^ 

produisent  des  vapeurs,  il  faut  prend  ro  garde  que  ces  vapeur» 
ne  soient  pas  de  nature  ii  altérer  les  pistons  de  la  pompe ,  en 
corrodant  les  matières  dont  ils  sont  formés.  Si  Ton  veot 

introduire  tic  pareilles  substances  dans  le  vide,  il  faut  em- 
ployer un  instrument  que  Ton  appelle  un  manomètre ,  et 
que  nous  décrirons  plus  loin* 

On  peut  aussi  se  servir  de  la  machine  pneumatique  pour 
prouver  l'égalité  de  chute  de  tous  les  corps  dans  le  vide , 
comme  nous  l'avons  indiqué  page  57. 

Enfin  ,  on  produit  encore  plusieurs  antres  phénomène! 
curieux ,  en  disposant  l'air  dans  des  appareils  fermés  ,  de  ma- 
nière à  augmenter  son  ressort  par  sa  condensation  ,  ou  par  la 
diminution  de  la  pression  extérieure.  On  emploie  cm.  ressort 
pour  élever  l'eau  dans  des  tubes ,  ou  la  lancer  en  jets  d'ean 
dans  Tair.  Ce  sont  la  des  jeux  de  plivsiquc  que  l'on  comprendra 
sans  peine  au  moyen  de  ce  qui  précède ,  dès  que  l'on  aura  vu 
les  appareils. 

IVlaiâ  ime  des  applications  les  plus  utiici  de  la  machine 


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DES  POUPES  A  LIQUIDES  ET  A  GAZ.  ao3 

pneumatique ,  c'est  la  faculté  qu'elle  nous  donne  de  peter  l'air  • 
et  les  gaz.  Je  ne  parierai  ici  que  de  Tair  atmospheriijue.  Sup- 
posons que  roa  prenne  un  ballon  de  yenre  muni  d^I1l  robinet  . 
travaillé  comme  nous  l'avons  dit ,  pag.  198,  et  que  Ton  pèse 
d'abord  ce  ballon  ouvert  et  dans  Tair  libre.  Le  poids  que 
Fan  trouyera ,  sera  égal  an  poids  de  l'enTeloppe  de  verre , 
moins  le  poids  de  l'air  que  cette  enveloppe  déplace.  Faites  le 
vide  dans  ce  ballon ,  fermez*le^  et ,  dans  cet  clat ,  pesez-le  de  . 
ioaveau«  Son  poids  P'  sera  alors  é|^al  à  celui  de  l'enveloppe 
deverre,  moins  le  poids  dn  volume  total  d'rur  qu'il  déplace, 
et  qui  est  plus  graud  que  la  première  fois  d'une  quantité 
égale  k  toute  la  capacité  inlérie^e.  Par  conséquent ,  si  le 
température  et  la  pression  atmosphérique  sont  restées  exacte— 
lement  les  mêmes  dans  les  deux  expcrnences ,  si  ,  de  plus  , 
Toos  aves  fait  parfaitement  le  vide  ,  vous  n'aurez  qu'à  r^ 
trancher ,  du  premier  poids  P,  le  poids  plus  petit  P',  et  la  dif- 
ierencc  P— P  sera  le  poids  de  Tair  que  votre  ballon  coute- 
aaitf  dans  les  circonstances  ou  vons  avez  opéré.  On  trouve 
ainsi,  qu'à  la  température  de  la  glace  fondante ,  et  sous  la 
pression  de  o°',76 ,  uu  litre  d'air  atmosphérique  sec  pèse 
1^^,300  ;  mais  quoique  ce  résultat  soit  trèMxaet  ^comnie  oa 
le  verra  par  la  auile,  je  ne  le  donne  ici  que  comiae  une  appro- 
umaùoQ  telle  qu  on  pourrait  se  la  procurer  par  le  procédé 
que  je  viens  de  décrire  ;  car  il  arrivera  bien  rarement  que 
l'on  puisse  opérer  précisément  dans  les  circonstances  que  j*ai 
indiquées.  11  arrivera plusrarement  encoreque  la  température  . 
et  la  pression  restent  tout-à-fait  constantes  pendant  le  cours 
àe$  expériences  ^  enfin  ,  la  vapeur  aqueuse  qui  est  toujours 
aiélée.àTair ,  en  quantité  plusou  moins  considérable  9  fait  en-* 
core  varier  son  poids.  Il  faut  savoir  calculer  l'influence  de  . 
toutes  ces  causes ,  et  en^corriger  Teâet ,  pour  pouvoir  réduire 
toutes  les  pesées  à  un  même  terme  9  tel  que  celui  que  je  - 
rinu  de  donner }  mais  quoiqu'il  nous  reste  encore  beaucoup 
connaiâsauces  à  acquérir  avant  d*arriver  jusques-là ,  j'ai 
jagé  utile  de  donner ,  des  k  présent,  l'approximation  précé* 
liante  pour  le  poids  de  l'air,  parce  que  cette  connaissance  . 
approchée  nous  âuiiira  pour  donner  (out     âuite  la  dernière  . 


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fto4  MESURE  DE  LA  DILATATION 

pr^cîiion  à  plusieurs  résultats  importaos  que  nous  dlcourri- 

rons  bientôt. 

CHAPITRE  IX. 

Mesure  de  la  dilatation  des  corps  solides» 

Maitte^ant  que  nous  avons  complètement  rrgle  la  marche 
du  tbermoiuclrc ,  que  nous  avons  donné  à  cet  instrument 
tonte  fa  prédsiott  nécessaire  pour  qu'il  fdt  par&itement  com- 
parable à  lui-même  dans  toutes  ses  indications ,  il  Tant  nous 
en  Servir  pour  fixer  avec  exactitude  Tétendue  des  mouve- 
mens  que  les  variations  de  la  chaleur  peuvent  produire  dani 

m 

les  corps  ;  car,  puisque  nous  avons  reconnu  que  tons  Ici 
corps  se  dilatent  quand  la  température  s'ëlëve  9  et  se  con- 
densent quand  elle  s'abaisse  »  il  est  évident  que  ces  cfaan^ 
mens  de  dimension  doivent  faire  varier  leur  masse,  et  psr 
suite  leur  poids ^  sous  un  volume  donné  ;  or,  dans  presque 
toutes  les  e&périences  physiques  oa  chimiques  anxqneliss 
nous  sonm^tons  les  corps ,  la  proportion  de  leur  mette, 
sous  un  volume  donne  ,  est  un  des  élémens  qu'il  nous  im- 
porte le  plus  de  connaître ,  et  par  conséquent  il  nous  faut 
mesurer  les  variations  dpj>.irentes  que  la  chaleur  y  pait 
produire,  a\ant  de  chercher  à  étudier  l'influence  des  au  Lres 
causes  qui  pourraient  agir  sur  eux. 

Nous  nous  occuperons  d'abord  de  la  dilatation  des  corps 
solides  ;  il  est  naturel  de  commencer  par  eux  ,  car  ils  for- 
ment la  matière  de  tous  les  vases  et  de  la  plupart  des  ins- 
tihmiens  que  nous  employons.  Il  semble  au  premier  coup 
d'œil  que  cette  détermination  n'offre  aucune  difficulté.  For- 
mer une  barre  d'une  longueur  connue ,  avec  le  corps  solide 
que  Ton  veut  prouver  |  exposer  snccessÎTement  cette  barre 
k  deux  températures  connnes  et  différentes  Fnne  de  l'antre; 
puis  mesurer  sa  longueur  dans  les  deux  états  :  voilà  à  quoi 
se  réduit  toute  la  recherche  de  sa  dilatation  ;  mais  celte 
opération ,  qui  parait  si  simple ,  est  beaucoup  plus  difficile 


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OSS  CORPS  SOLIDES.  flo5 

à  exécuter  avec  exactitude  |      elle  ue  le  parait  au  premier 
coop  d'œil. 

Les  dilatations  des  corps  solides  sont  gÀi^ralement  très- 
petites  'f  il  faut  donc  employer  des  mojeiis  très-précis  pour 
les  mesarer  ayec  exactitude.  Le  premier  qui  se  présente  à 
Tesprit  y  c'est  d'agrandir  les  effets  de  la  dilatation  par  des 
leviers  et  par  des  roues  deotees  qui  agissent  les  unes  sur  les 
antres.  Il  est  tre»*Tr«i  qae ,  mathématiquement  pailant  f  • 
les  plus  petits  cbangemens  de  longueur  penTeat  être  mnlti^ 
plies ,  par  ce  procédé ,  dans  une  proportion  indéiiaie ,  de 
manière  à  devenir  sensibles  ans  observations  les  plus  grossie* 
res;  mais  s*il  est  facile  dé  prouver  ainsi  qne  les  corps  se» 
dilateiil  par  ics  différences  de  tempe  ratures  qu'on  leur  fait 
éprouver ,  il  est  beaucoup  moins  facile  de  mesurer  exacte* 
ment  Fétendae  de  cette  dilatation  ;  et  les  causes  d'errears 

au^rro^ntent  à  mesure  que  l'on  inulliplie  le  nombre  des  le- 
viers et  des  rouages  qui  réagissent  les  uns  sur  les  autres^ 
car  f  aTec  quelque  perfection  que  toutes  ces  pièces  soient 
construites  et  ajustées  ensemble  ,  la  machine  qu'elles  compo- 
sent sera  d'autant  plus  exposée  à  être  irrégulière  qu'elle  sera 
plas  compliquée.  £n  outre  9  et  ceci  est  nn  des  pins  grands 
obstacles  qne  l'on  ait  à  yaincre ,  il  sera  très-difficile  qne  les 
pièces  qui  doivent  être  en  communication  ,  et  même  en 
contact I  avec  ia  bam  qne  l'on  échauff» ,  ne  participent  pas 
p)as  ou  moins  k  ses  variations  de  température.  Voilà  donc 
une  nouvelle  cause  de  varialiua  dans  le  jeu  des  rouages  -,  la 
négliger»  ce  serait  s'exposer  à  de  grandes  erreurs,  et  en 
apprécier  Telfet  est  une  chose  presqu'impossible  «  pour  pea 
que  Ja  iiiacliiiic  soit  coiapliquée.  Aussi,  tous  les  appareils 
de  ce  genre  que  l'on  voù  dans  les  cabmets  de  physique  y  et 
que  l'on  nomme  des  pyromèiftê  »  ne  sont  propres  qu*à  prou» 
ver  la  dilatation  des  corps  solides  par  la  chaleur,  mais  ne 
peuvent  servir  à  la  mesurer  ^  or  ,  c'est  là  réellement  la  ques- 
tion  importante  t  car  les  efietsde  la  dilatation  se  manitetent 
journellement  à  nos  yeux  par  nn  si  grand  nombre  de  phéno* 
xuènes,  qu'on  n'a  pas  besoin  de  construire  ime  machine 
particnliere  pour  en  démontrer  rexistence. 


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2o6  MESURE  DE  LA  DItATATION 

Supposons  donc  que  l'on  to  borne  4  la  fonne  d'apptrd 

(jui  semble  la  plus  simple.  La  barre  métallique  BB',  /^.4o, 
t'appuiera  par  une  de  extrémités  sur  un  ob^ttatie  iixeFF^ 
par  Tantre  bout  elle  poussera  Textrémité  L  d'un  levier 
coudé  LGL',  mobile  autour  du  centre  fixe  C ,  et  dont 
la  branche  C  L'  sera  beaucoup  plus  lougue  que  CL  ^  par 
exemple,  dans  le  rapport  de  loo  k  i.  Nous  placerons , 
k  Textrémité  du  bras  CL',  une  division  circulaire  DD.  Alofs, 
si  la  barre  se  dilate  d'une  certaine  quantité  ,  par  exemple, 
d'un  millimètre ,  elle  fera  marcher  de  cette  quantité  le  bout 
du  levier  L^  et ,  par  suite,  l'extrémité  de  l'aiguille  X'  ptr* 

courra  lOO  millimètres  ou  un  décimètre  5ur  la  division;  en 
général  le  mouvei^ent  de  la  barre  transporté  à  rextrémité 
de  l'aiguille  U  sera  centuplé  ;  par  conséquent  si  l'on  admet 
que  Ton  puisse  apprécier^,  sur  la  division ,  un  déplacement  de 
l'aiguiiie  égal  à  un  demi-millimètre,  ce  qui  est  extrêmement 
lii^le ,  cette  quantité  transportée  à  l'extrémité  de  la  piaf 
petite  branche  L  deviendra  t|s-  de  millimètre ,  ou  ^  de 
ligne  ;  on  pourra  donc  répondre  sur  le  mouvement  de  It 
barre  de  cette  quantité. 

Tels  sont  à  peu  près  les  pjromëtres  que  M.  Bron'gnitrt 
emploie  à  la  manuiacture  de  porcelaine  de  Sèvres ,  pour 
déterminer  des  termes  fixes  dans  les  hautes  températures  de 
•et  fourneaux.  En  e£fet  il  est  évident  que  si  le  même  pyromètre 
est  exposé  à  la  chaleur  delà  même  manière,  et  au 
degré  de  cbaieur ,  l'aiguille  L'  reviendra  toujours  à  U 
même  division  ,  pourvu  toutefois  que  la  dilatabilité  de  la 
barre  métallique  BB  reste  la  même  ,  et  que  la  couitruction 
'  de  l'appareil  ne  s'altère  paSé 

Mais  si  cette  machine ,  employée  conime  nous  venons  de 
le  dire ,  est  propre  à  indiquer  des  termes  constans  de  tem- 
pérature, elle  ne  peut  pas,  au  moins  sans  être  modifiée, 
mesurer  les  dilatations  absolues  des  corps.  £n  efiet ,  pour 
que  Textrémité  de  Faiguille  L'  indique  réellement  la  dila- 
tation absolue  de  la  b^inc  liii',  il  iaut  que  le  point  Cet 
Tobstacle  F  soient  parfaitement  fixes,  ou  du  moins  que  leurs 

distances  soient  rigoureasement  invariables  parmi  tous  las 


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DBS  COapS  SOUDES*    '  SL<yj 

cliaDgeniêns  de  température  qne  la  barre  doit  éprouver.  Or, 
comment  satisfaire  à  cette  condiiioa?5i  le  point  C  et  Tobs- 
tâde  F  font  partie  d'on  même  support ,  quelle  que  soit  la 
matière  dont  ce  support  soit  composé  ,  s'il  peut  parlicipf»r  k 
U  température  de  la  barre  ,  il  se  dilatera  et  se  contractera 
en  mtme  temps  qu'elle ,  quoique  dans  des  proportions  diffé-* 
renies,  et  par  conséquent  la  dilatation  indiquée  par  1  ai- 
guille L'  ue  sera  pas  celle  de  la  barre  BB\  mais  seulement 
Texcès  de  la  dilatation  de  cette  barre  sur  celle  du  support. 

Le  moyen  le  plus  simple  ,  le  seul  mcnie  qui  semble  se  pre- 
leater  pour  éviter  cet  inconvénient ,  c'est  de  faire  en  sorte 
<pie  les  variations  de  teiupcrature,  si  elles  agissent  sur  le 
point  C  et  sur  l'obstacle  F,  ne  puissent  pas  les  ccartcr  l'un 
de  l'autre  dans  le  sens  CF,  d'une  quantité  sensible.  On  y 
parviendrvt,  par  exemple  ,  si  Tobstacle  F  était  un  plan  de 
verre  bien  dressé  ,  perpendiculaire  à  la  longueur  de  la 
Wre  BB'y  et  que  le  point  C  fût,  de  même ,  déterminé  par  un 
long  cylindre  également  perpendiculaire  à  cette  barre  ^  te 
ajoutant  de  plus  à  cette  condition  ,  que  le  plan  et  le  cylindre 
fassent  soutenus  par  des  supports  assez  éloignés  de  la  barre , 
et  en  même  temps  asses  massifs  pour  ne  participer  nulle- 
ment au^changemens  de  température  qu'elle  pourrait  éprou- 
Ter«  Telle  est  à  peu  près  la  condition  fondamentale  de  l'ap* 
psieO  employé  par  MM.  Lavoisier  et  Laplace.  Leur  barre 
^^\fig*  4^  .1  était  horizontale ,  et  soutenue  dans  cette  posi- 
tion par  des  rouleaux  de  verre  sur  lesquels  elle  pouvait 
librement  glisser  ;  Tobstacle  FF  était  aussi  une  règle  de  verre 
verticale  ,  fixée  perpendiculairement  à  une  autre  règle  hori- 
tontale  TT,  dont  les  extrémités  étaient  scellées  dans  deux 
énormes  piliers  de  pierre  ,  enfoncés  dans  le  sol  à  une  grande 
distance  de  la  barre  échauffée^  le  pelit  bras  CL  du  levier 
était  également  vertical;  et  Taxe  de  rotation  C,  appuyé  de 
mime  sur  deux  antres  piliers  de  pierre ,  ne  pouvait  pas  non 
plus  être  afiecté  par  les  ciiangemens  de  température  que  l'on 
liisaît  subir  à  la  barre  ;  mais  l'extrémité  du  long  bras  CL', 
au  lieu  de  décrire  une  dr^sion  ,  faisait  mouToir  une  lunette 
dirigée  sur  une  ncure  placée  à  une  grande  distance.  Ou  voit 


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<    ^i,}^  HESURE  DE  LA  DILATATIOIT 

que  cet  appftreii  est  iout-à--£ût  eiempt  des  emort  occa- 

sionées  par  le  déplacement  des  poinU  ^ue  Ton  suppose  Aies 
dans  les  autre»  pjromètres. 

Ce  n'est  pas  tout  encore  :  pour  qae  ce*  observations  soient 
exactes ,  il  faut  que  la  barre  soumise  k  TexpérieDce  ait  une 
température  connue  et  uniforme ,  dans  toute  sa  longueur. 
Le  seul  moyen  d'y  parvenir ,  est  de  la  plonger  dans  on  flnidt 
dont  toutes  les  parties  se  trouvent  k  cette  température, 
lilais  pour  cela  ,  il  est  absolument  nécessaire  que  la  barre 
soit  horizontale  ^  car  en  plongeant  des  thermomètres  »  à  di- 
verses profondeurs  ,dansun  vase  rempli  de  liquide,  et  chauiBi 
un  certaiu  degré  au-dessus  de  la  température  de  l'air,  on  trouve 
que  ses  différentes  couches  sont  inégalement  chaudes ,  et 
BO.^  verrons  bientôt  que  ,  d'après  la  constitution  même 
des  liquides  ,  il  n'en  saurait  être  autrement.  De  là  ii 
résulte  qu'une  barre  solide ,  plongée  verticalement  dans  ta 
0uide  échauftë,  a, dans  ses  différens  points,  une  température 
iiitg.iic,  ce  qui  rciid  1  t  \  aluation  de  sa  tempérât urcmovennc 
^très-di^iiciie.  On  évite  cet  inconvénient  en  plongeant  la 
barre  horiiontalement  ,  parce  que  ,  dans  un  liquide 
n'est  punit  agité  ,  la  lenipérature  est  constante  dans  toute 
rétendue  d'une  même  couche  horizontale.  Kniin  ,  pourvue 
les  thermomètres  placés  près  de  la  barre  indiquent  im- 
médiatement sa  température,  il  faut  ,  comme  nous  Tt» 
vons  vu  en  pariant  du  thermomètre ,  qu'ils  soient  environ- 
nés de  liquide  dans  toute  Tétendne  occupée  par  la  colonne  de 
mercure;  pour  cela  il  faut  qu'ils  soient  couchés  horizoutt* 
lement,  ou  presque  horizontalement  le  long  de  la  barre. 
Cependant  on  pourrait  encore  les  tenir  dans  une  situatioa 
verticale  en  ayant  égard ,  par  le  calcul  »  à  la  différence  de 
dilatation  de  la  partie  de  la  colonne  qui  serait  située  hors 
du  liquide  mais  cela  serait  moins  commode ,  et  peut-être 
moins  exact.  Au  moyen  de  ces  procédés ,  MM.  Lavoisier  et 
Laplace  ont  ubleuu  les  ré^sultats  contenus  dans  le  table&<^ 
suivant. 


DES  COEFS  SOUD&S. 

■  1 


DÉNOMINATIONS 
des 

SVBSTAIIGBS 

par  ordre  til^habcUtj^ue. 


Acier  non  trempé 

Acier  trempé  jaune  »  reçoit  à 

65  degrés  

Argent  de  coupelle  

Argeot  au  titre  de  Paris  

Cuivre..  ••••   

Cui\ Té  jaune  ou  laiton  

Étain  des  Indes  ou  de  Mëlac. .  • . 

Etatn  dé  Falmouth  

Fer  doux,  forgé  

Fer  rond  pwé  à  la  âlière .  •  •  •  • 

Fltnt-glass  anglais  

Mercure  ». 

Or  de  départ  

Or  au  titre  de  Paris ,  non  recuit. 
Or  au  titre  de  Paris ,  recuit.  •  • . 

Platine  (selon  Borda)  «... 

Plomb  

Verre  de  France  avec  plomb  *  • . 
Verre  sans  plomb  (en  tubej. . . , 
Verre  de  St.-Gobin  (glace). . .  • 


DILAi  AiiON 

Pour  aneRig]«  dont  la  Ion  f^Ti»ur 
est  1,  4  U  températuiv  de  la 
gUc«  fondant». 

De  «•  à  loo"  tow  i^een. 


0,00107915 

0,0012)956 

0,00190974 

0,00171735- 

o,uo 187821 

0,00193765 
0,00217298 

0,00 1  ?.?.o45 
0,00 I 235o4 
o,ooodii66 
0,006 1 59  T  5 
O,ooi4^ôob 
o,ooi55i55 
o,oot5i36i 
o,ooo856j5 
o/>oa84836 
0,00087199 
0,00087572 
0,00089089 


_  i 

TITK 


«Il 

t 


é44f  » 

 ^  I   

1 xéf4l 
I 

TTÎST 
t 

  ! 

I  14 I 9  î 

I 


JSjcauLén  du  dwerses  questions  dépendantes  de  la 
dilaiation  des  corps  solides*  * 


connaissance  de  la  dilatation  des  çorps  solides,  parti<^ 

culiërement  des  métaux.,  extrêmement  utile  dans  une 
infinité  de  circonstances  qui  mtére&sent  les  sciences  et  les  arts. 
Noos  avons  indigné  déjà  quelques-unes  de  ces  de^ières, 
parce  qu'elle  frappent  plus  aisément  les  ^eux;  maii  maintii- 


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110  UEsUmS  DE  £A  DICATATIOW 

nant  que  nous  sommes  arrivés  à  des  rësaluts  pluspréctf, 
nous  pouvoiis  entrer  dans  des  applications  pins  fines  et  plus 

délicates. 

Par  exemple  ,  tout^^s  les  fois  que  le  physicien  veut  soumet- 
tre  k  ses  expériences  des  liquides  ou  des  gas ,  il  se  sert,  poor 
les  contenir ,  de  vaisseaiix  de  verre  ou  de  métal  ;  mais  â  ces  I 
vases  sont  succef^ivçuient  expoiii-^  à  cie»  températures  diverses i 
la  matière  dont  ils  sont  fomés  s*alionge  m  se  desserre ,  war 
formémant  aux  Intst  de  sa  dilatation  ;  et  comme  ces  change* 
luens  se  font  à  la  lots  dans  les  troia  diiAensions  de  cette  ma- 
tière |ilen  réaaite  que  le  volume  du  vaaaaugptiente  oudinmiue^ 
tn  sorte  qu'it  faut  d'abord  avoir  égard  à  oesefiêts,  etlei 
corriger  par  ic  calcul,  pour  pouvoir  juger  isolémeat  de  ce 
qu'a  épitiuvé  le  liquide  ou  legaxeoatemi  dans  rappareil.  C'est 
ce  qui  est  très4acîle  quand connaît  la  dântatîen.  du  tm , 
suivaîit  une  seule  de  sesdimensioos.  Car  on.  prouve  à  Kaidedo 
calcul  que  ia  dilatation  cubiçi40ifiaimf¥^Me  ^êà^ift peùU»^^ 
irlpU  dé  ia  diimt0iion  UvUain ,  pour  Um.  as^Msea  variaUM  df 
température}  c'est-à-dire  que ,  si  une  simple  règle  s'allonge  ofl 
^se  raccourcit,  par  exemple,  de  ^yç^  de  sa  longueur,  le  volume 
de  cette  règle  on  de  tout  autre  ceeps  cem|NMé  de  la  mêmi 
substance  ,  variera  dans  les  mêmes  circonstances  de  ,7:^ 
peut  voir  la  démoustraliofi  de  ce  théorème  dans  le  traitégiiiH  ral 

Dans-les  corpa  soKdea,  tant  que  la  tempërskjliir^  est  ceiB* 
prise  entre  la  glace  fendante  et  Teen  benittsmte ,  la  dîlatalira 
linéaire  parait  être  proportionnelle  au  nombre  des  degrés  3u 
Ihermomëtife ,  cmnptét  depuia  séro.  U  en  «er*  donc  da  mèaat 
pour  Ja  dilatation  du  volume.  D'après  cela ,  si  Ton  connaît  ; 
le  volume  d'un  corps  à  o',  et  que  1  on  coiuiaisse  aussi  la^il*" 
tation  cubique  de  la  substance  qui  le  compose  ^  cm  trouvera  . 
facilement  le* volttM  Ae  ce  eorps  à  toute  mUra  températnre  ) 

ou^rcciproqueuicutjëlant  donne  le  volume  à  une  tempérstor» 
quelconquci  on  en  déduira  celui  qui  convient  k  la  tempéra- 
ture de  o".  Par  exemple ,  la  dilatation  cubîque  du  mercure 
pour  1**  estj^,.  Donc  un  volume  de  mercure  qui  serait'deS 
centimètres  cubes  à  o',  deviendrait  à  i*,  3-|-j^^j  à  2'» 
'3«{-7~;  à  3*|34*  Ht»  )  ^  ^^^^     snii^t        m  nombre  dt 


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-      OIS  COArS  SOLIDKS-  Zll 

> 

degrés  quelconque  I  taut  que  la  dilatation  peut  être  censée 
cooitaute. 

lift  maiare  de  la  âilaUlion  des  nwtaaK  devient  très^ttle  ^ 
pour  ëvcJuer,  dMS  cerUins  ees  j  les  chengenieiis  de^dimen- 
•ion  qu  éprouvent  les  instrumeos  d'astronomie  ^  ou  s'en  sert 
ftossî  p«|Mr  ranieiier  à  même  température  les  rafles  de 
méul  qai  serrent  à  mesnrer  les  basfes  des  op^ations  géodesio 
^pes.  ËaÂB  on  remploie  pour  corriger  les  varia  Uous  de  km*' 
gnenti  qaepmrraient  prendre  les  verges  des  horloges  à  ped- 
4ola  ^  comme  eette  demiëre  applicsitMm  est  trfas-wpertanle 

je  i'eipliquerai  avec  qûeitiuc  dctail. 

Dans  oes  instriunens  le  mouvement  est  imprimé  et  réglé 
par  tm  pendule  composé  d'nae  tîge  métalU^na ,  terminée 
inférieuremcnt  par  une  lentille  très-pesante ,  construite  pa- 
reillement en  métal.  Cet  appareil ,  suspendu  par  l'extrémité 
hbm  de  la  verge,  oscille  antonr  de  la  verticale,  et  hit  mar- 
cher  d'nn  pas  raigoiUe  de  l'horloge  ,  à  chacnne  de  ses  oscîl- 
latioBS.  Quelles  que  soient  sa  iorme  et  les  matières  dont  il 
•si  composé ,  os  peut  toojours  sisimîter  son  monvement 
à  ceini  d'un  point  matériel  pesant ,  qui  serait  suspendn  an 
2>aa  d'un  tii  inHe&ible  et  sans  masse.  Cet  appareil  idéal  se 
«MBme  un  pendnle  simple  |  chaque  pendule  réel  et  composé 
«  aittsi  son  pendok  simple  auquel  il  se  rapporte  ,  qui  mai^ 
cherail  exactement  comme  lui  ^  et  leS  durées  des  oscillations 
de  divers- pendules  composés,  quelles  que  soient  leurs  for^ 
mM,  sont  proportionnelles  ai»  rsnines  carrées  des  longnenre 

leurs  pendules  simples.  Si  donc,  Sur  chacun  d'eu&  ,à 
partir  de  $oa  axe  de  suspension  ,  Ton  prend  une  distance 
4gnlo  à' cette  lottguenr^  l'eirtvémîté  de  cette  distance  mai^ 
qtxera  la  position  du  point  pesalit  qui  pourrait  être  substitué 
à.  toute  la  masse  du  pendule  composé  j  c'est  ce  que  l'on 
atmn»*  le  çmtm  d^omikiêim.  D'après  cela ,  il  est  facile  de . 
otfieœvoif  que  les  variations  de'la  températnie,  en  altérant  - 
Xm.  configuration  et  la  longueur  du  pendule  composé  doivent 
cÉMStmger  aussi  la  position  de  ce  centre,  et  par  conséquent 
|9S  dnrëes  des  escîllatîons;  £et  eflrt ,  si  elle  s'élève ,  la  verge 
j^^t^Iique    allouée ,1e  centre  commun  d' oscilla tiou  do^ceUe 


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21 A  HBSUHE  1>I  tJL  OILATATIOIT 

verge  et  delà  lentille  descend.  Le  pendule  simple  correqp<KH 
dant  devient  donc  plus  long ,  etlesoscillationssontpluiketesi 
Au  contraire ,  si  la  température  s'abaisse ,  le  centre  d'oscillation 
se  rapproclie  du  point  de  suspension  ,  et  les  oscillations  s'accé- 
lèrent; De  là  nattreient ,  dans  la  marche  de  Tliorloge  ,  dsi 
yanations  continnelles,  si  .ron:n*aYait  troiiTë  le  mojen  de 
corriger  cet  inctovénient.  C^est  à  quoi  1  on  réunit  par  di- 
vers mécanîsines  que  Ton  applique  à  la  verge  du  pendnHi 
ét  qui  se  réduisent  tous ,  èn  dernière  analyse ,  a  reporter  'eii 
haut  une  partie  du  poid:>  du  bj  steiue  ,  lorsque  la  verge  s  ai- 
longe  >  et  à  la  reporter  en  bas  lorsqu'elle  se  raccourcit  »  de 
'  telle  sôrte  et  en  telle  proportion  ,  que  ces  effets  contrairM 
se  compensent  exactement.  Ces  appareils  se  nomment  des 
eonipemaUurs* 

^Le  plus  usité  est  représenté/if .      ABCD  est  un  diâtas 

de  fer ,  suspendu  par  une  tige  de  fer  au  point  S;  la  ver^e 
de  1  horloge,  dtsignée  p^  TL  ,  est  aussi  en  fer;  mais  elle 
n'est  pas  immédiatement  attadiée  à  ce  châssis;  elle  eit 
âxée  au  point  T,  èi  nn  châssis  plus  petit  abcd^  formé  par  des 
tringles  de  cuivre  qui  reposent  en  cd  sur  le  grand  châssis , 
et  y  sont  fixéèl  en  ces  points.  Pour  concevoirle  jeu  de.  cet  ap- 
pareil ,  il  faut  toujours  se  rappeler  qne  le  cuivre  se  dilate 
plus  que  le  fer ,  par  les  mêmes  changemens  de  température, 
et  les  quantités  de  leur  dilatation ,  pour  des  longueurs  égales^ 
sont  k  peu  près  entre  elles  comme  5  à  3.  Cela  posé, -.si  la 
teni])L'i  ature  s'élève  ,  ic  cl^âî^:'!-'  <lc  Icr  ABCD  et  la  lige  de 
fer  6  F  vont  s'allonger ,  ainsi  que  la  verge  de  fer       qui  porte 
la  lentille  ;  maiis  en  même  temps  les  règles  acM^  du  châssis 
de  cuivre  intérieur  vont  aussi  se  dilater,  et  d'une  quantité 
plus  grande  que  les  tiges  deierACBD.  £u  vertu  decetex'* 
cès  4e  dilatation  5  elles  remonteront  le  point  de  suspension 
T ,  plus  que  la  dilatation  dn  châssis  de  fier  ne  l'a  fait  descen- 
dre, et  elles  compenseront  donc  ainsi ,  en  tout  uu  eu  partie  i 
rallongement  total  des  pièces  de  fer  de  l'appaoeil. 

En  soumettant  cet  arrangement  au  calcul  on  trouve  qtt*o» 
ne  pt^ut  j>a-i  obtenir  la  compensatiûa  avec  uu  seul  assemblage 
de  deux,  chà^^  et  cela  .tient)  à  ce  quil  p  y  a  Siàk&^.àù 


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VIS  C0RV9  SOLIDES.  2f3 

AfGéreace  entre  le&  dilatations  des  deux  métàux  employés. 
Mais  on  peut  y  parvenir  en' multipliant  ces  assemblages ,  et- 
ïes  (  (Mubiiiaiit  de  manière  que  leurs  effets  s'ajoutent.  Pour 
cela,  supposons  que  le  cliA«sis  de  cuivre  abcd  ne  porte  pas 

la  verge  Tiâ  de  Thorloge»  mais  soutienne 
9eii)ement  un  autre  châssis  A'B'C'D',  Jig.  43  ?  composé 
comme  ABCD,  c'est-à-dire  dont  les  deux  montans  A'U , 
B'iy  soient  en  fer,  et  dont  la  traverse  inférieure 'porte  nn 
châssis  a^b^tf,  doi^t  les  deux  montans  soient  de  cuivre.  Atta- 
chons la  verge  XL  à  ce  second  châssis  intérieur,  et  calculous 
4a  distance  du  point  G  an  centre  de  suspension  S.  Il  est  évi«> 
•dent  que  lesmonvemensde  compensaîtion  qui  agiront  snr  ce 
centre  deviendront  plus  cousidérabies.  Aussi  troure-t— on  que 
jon  iramohiUtë  devient  ponible  ^  et  il  sufiit  pour  l'obtenir  cfue 
in  sommede  tontes  les  tringles  de  cuivre  employées  dansTap* 
-pareil  soit  triplerlr  la  distancedu centre  fie  "^ravitede  lalentille 
^  Taxe  de  suspension  S.  On  peut  donc,  au  moyen  de  cette  règle 
JrëMÎmple^  varier  à  volonté  les  longueurs  des  règles  et  leur 
•nombre  de  la  manière  qui  semble  la  plus  éléganteK>u  la  pîus 
Commode.  Ordinairement  les  horlogers  se  bornent  a  t^mployer 
qn«[tre  dilssis^  comme  noas  l'avons  supposé  danrla  figure. 

J'ai  vu  rni  horloger ,  nommé  Martin ,  employer  avec  snccës  , 
pour  le$  horloges  à  pendule,  un  compensateur  plus  simple 
encore;  et  je  l'expliquerai  d'autant  pins  volontiers ,  qne  c'^t 
|irédaémeiit  le  même  appareil  qui  sert  pour  la  codkpensa- 
^ion  des  mou  1res  ^ui  doivciil  marcher  avec  une  régularité 
^rfnite,  et  qne  l'on  nomme  par  cette  raison  chfwumiireê'om 
*giaardê ^têfnps.  '  Conoeret  deux  Itanes  métalliques  ABCD, 
^fig.  44,  d'égale  longueur,!' une  de  fer, l'autre  de  cuivre;  sn|>- 
-jpoêes  qu  on  les  place  Tune  sur  l'autre,  et  qu'on  les  fixe  ainsi 
înTariabJement  au  moyen  d'un  grand  nombre  de  petites  vis 
^ui  les  traverseront  toutes  deux  en  autant  de  points  de  leur 
longueur.  Admettons  que  Topération  soit  iaite  à  la  tempéra* 
.  tore  de  dix  degrés  :1e  système  des  deux  lames  sera  alors 
'Veetiligne  ;  mais  si  la  température  change  ,  cette  rectitude 
.cessera.  Si  elle  s'élève,  les  deux  lames  se  diiateront ,  et  se 

«-dikteronl  inégalement  y  U  lame  de  cuivre  plus  qne  la  lai»^ 


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.   »l4  MBSDBl  M  Uk  DILATATIOV 

de  1er)  alors  le  système  se  courbera  dans  la  forme  que  repré^ 
tente  U  ûgare^i ,  de  manière  qnela  lame  de  fer  ioiten  dedam 
de  la  eencaTÎt^ ,  et  celle  de  cnÎTi^  en  Mmts  ,  poar  compeitm 
ainsif  par  l'augmentation  de  son  amplitude,  l'excès  de  sa  dda-» 
latîon.  Le  contraire  aitÎYera  ii  la  tempëratnie  a'abnhit  an* 
demoua-du  terme  de  dit  degréi ,  que  «ons  arons'prie  poar  * 
jpoiut  de  départ)  le  système  se  courbera  encore ,  mais  en  sens 
eppoië  }  le  enivre,  pins  centracté ,  te  tfonirera  en  dednnt  dt 
la  concavité ,  le  fer  en  delbort  ,  fig,  /fi.  Ponr  appliquer  ceci 
à  la  compensation  d'une  horloge  ,^7/^.  47«  fix.ons,  en  un  point 
quelconque  O  4e  sa  verge  SL ,  denx  systèmes  de  lames  sem^p 
blaUet,  furpendicnlaiies  k  sa  dtrtction,  et  Icnoinds  à  lents 
extrcmites  par  des  masses  M  M,  suîx  oplibies  d'être  rapprochée! 
on  éUàffàâe*  de  la  verge  SXa  en  se  viliittt  sur  deua  vis  V  V. 
<Snp|Mife»s  maintenant  qne  ces  kmes  ioieni  Tnae  «i  rantit 
rcctilignes  à  une  certaine  température ,  à  dis  degrés ,  pir 
exemple  ^  elles  ieront  alors  partie  du  pendttW  composé  ^ui 
cendnît  ^horloge.  Mais  si  la  tensfiératwBe  change  »  cUas  se 
ceiurberon^  et  pemontei' ont  en  descendront  Iss  masses  ells^ 
xuèmes.  i^ar  exemple  ,  si  la  température  s'élève ,  la  tige  SL 
va  s'allonger  y  et  le  point  L  va  descendre ,  ainsi  que  le  point 
O }  mais  en  mÂme  tempe  les  denx  s^pstènus-  de  lames  vent  se 
courber^  et  si  Ton  a  mis  leb  lames  de  fer  en  dessus ,  elles  se 
courberont,  oemme  le  représente  la  Jig*  4^»  dej^anièreà 
repertér  en  haut  les  denx  masses  MU,  eeqnicesnboMinrsftt 

que  la  diiatatma  de  la  verge  avait  produit  sur  le  sy^lejne.  Au 
contraire  ^  si  la  température  s'abaisse  au-dessous  du  terme 
pris  pour  pesnt  de  départ,  la  verge  SL  se  conisncteraet 
remontera  la  lentille  ainsi  que  le  point  O;  mais  en  même 
temps  les  faunes  ,  se  courbant ,  conu&e  dans  la  Jig.  49  >  repor- 
teront en  bas  les  masses  MM,  et  ces  efiU  se  combattront 
■ciHJore.  D'après  la  dilatation  connue  des  métaux,  on  peot 
calculer  ks  dunen&ioos  des  diverst^s  parties  de  Tapparâl}  de 
nsanièM  qne  la  compensalion  soit  à  pen  près  exactie  ;  puis  on 
achève  de  la  rendre  telle  en  comparant  la  marche  delà  pen- 
dule à  celle  des  étoiles,  et  approchant  oucioignant  les  masses 
MM  de  la  verge  S  L  jusqu'à  ce  qne  les  vanatioas  de  U  tem- 


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SES  CORPS  SOLIDES.  Al5 

pératore  n'altèreiil  plus  lemouvemeul.  Pour  faire  en  peu  de 
temps  celle  ^reuTe^  dé  U  manière  la  plus  sûre ,  on  échauOe 
rintérieur  de  la  caisse  de  Thorloge  avec  da  charbon  allume, 
et  on  règle  les  masses  de  manière  que  Tliorloge  marche  te 
milme  à  ces  températures  élevées  et  ait  degré  de  chaleur  que 
se  trouve  alors  avoir  Fatmosphëre.  C'est  eussi  de  cette  ma- 
nière ^e  l'on  acl^ève  de  i^éghsr  parfaitement  les  autres  corn- 
pensâteors.  Celui  quoje  viens  dedécnrearavantege  de  pouvoir 
/appliquer ,  presque  sans  Irais ,  k  toutes  les  horloges  k  pen-p 
dule,  et  je  puis  assurer  par  expéneuce  qu'il  est  très-cxact. 

C'est  y  conune  Je  l'ai  40tti^l'heum>  un  compensateur 
àê  ce  gMwe  fue  Ton  apipiique  aua  |^arde-temp^  }K>ur  les 

rendre  inscnsil)l<?s  aux  changetuens  Je  la  tempérai  urc.  il  n'est 
persoone  4|ui  pe  siushe  que  la  régulateur,  du  mouvement  ^ 
à»m  les  iMAtnes^  féoernl,  oit  w  habikier  BC,  fig-  5o , 

mu  par  un  ressort  spiral  S  qui  ,  en  se  resserrait  et  se  débaf;- 
dant  toiv  ^  tour,  .losce  le  balancier  à. tourner  alternative- 
iMit  eur  luiÀéiiie^^o  qui  produit  les  hotteaens  de  ta 
aaoatre.  Mais  si  la  température  vient 'à  varier,  lesdimen*- 
aioB^  ^  haUncier  çt  du  spiral  varieront ,  aussi  bien  que  la 
iom  4e  iresior) ,  et  far  suite  la  durée  des  vibration^.  Pour 
détr«iro  cet  ittoouvénieiit ,  ou  fike  an  halaucier  des  lames 
compen^U'ices  CMy  CMy  coostruites  eu  cuivre  et  en  fer, 
comme  nous  l'avons  dit  |out<^<4'heiire ,  mais  primitive** 
mmt  arcpiées»  afin  de  ne  pp»  a^mmdir  démesurément  la 

place  que  le  balancier  occupe  dans  la  boite.  Les  extrémités 

libres  de  cas  laoEies ,  sont  de  même  terminées  par  de  petites 
▼ii,  et  portent  de  petites  masses  d'or  que  l'on  peut  ainsi 

approclier  ou  éloigner  du  })oiuL  d'atlaclie  C.  iMaintenant  , 
ai  la  température  change  «  ja  courbure  des  lames  compen<^- 
triœs  nhangw  anttt  y  el  eUes  poeteronl  hrpetiies  messes  MM 
plus  loin  ou  plus  près  du  centre  O  de  rotation.  Dftos  le  pre^ 
mter  cas  ,  ies  masses  agissant  sur  le  centime  O  par  un  levier 
iplne ceattC  «  il  finidra  moinS'ife  Ibroe  dans  le  spiral  pour  les 
Cmee  Sonener*  Au  contraire ,  quand  ettcs  s'éloigneront  du 
fkoint  O ,  eUes  agiront  sur  lui  par  un  levier  plus  long,  et 
leior  rotation  y  pour  être  la  même ,  eiigera  un  plus  grand . 


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St6  HBSVâC  DE  tA  DIUrATIOlT 

effort  de  la  part  du  spiral.  On  pourra  donc  disposer  Ici 
lames  de  manière  i|ae  les  variations  de  ces  forcée  corres* 

pondent  à  celles  que  le  spiral  ('prouve  par  l'effet  tics  cli.m- 
.geinens  de  température  ^  alors  la  marche  de  la  montre  ea 
déviendra  plus  re^liëre;  et  on  Ir  rendra  tont-44ail  régnp 
lîère  âi  force  dVssaÎA  ,  la  plaçant  tnccessirement  dans  d€S 
températures  artificielles  voisines  de  la  glace  et  de  i'eaa 
bouillante ,  et  approchant  ou  ^loignaflt  les  petites  masses 
d'or  des  lames  compensatrices  jusqu'à  ce  que  la  marclie  de 
l'horloge  ,  comparée  aux  étoiles  ou  à  une  excellente  pen** 
dule  I  n'ëprouTe  plus  du  tout  de  irariattoos. 
M.  Bregnet  /est  servi  des  lavu»  compensatrices  pour 

foriurr  des  thermomètres  d'une  sensibilité  prodi^euse.  11  les 
compose  de  troîsicouchesi  argent ,  or,  platine ,  unies  ensemble 
par  pression ,  à  une  haute  temp^tbrs ,  et  rédnîtes ,  par  Is 

laminage  ,  à  une  épaisseur  de        de  ligne.  O  système  est 
ensuite  roulé  eu  spire  ,  et  tixé  dans  cet  état  par  un  recuit 
modéré.  Alors  on  le  suspend  par  le  hant  à  un  support  €ie, 
et  l'on  attache  au  bas  uAe  aiguille  métallique  horisoutals 
pour  servir  d'index  ,  fig.   5i.    Si  cet  appareil  est  placé 
dans  un  air  d'une  température  constante  »  il  prendra  le 
degré  d'allongement  et  de.  courbure  ^ui  convient  alors  aux 
îames  superposées^  mais,  pour  peu  qut*  la  température  vienneà 
varier ,  les  spires  se  tordront  davantage  au  se  détordront)  et 
aussitôt  rindex  marchera.  Si  l'on  compare  ces  mouyemeas 
n^x  variations  de  foui]M*rature  observées  avec  un  bon  ther- 
momètre, on  eu  déduira  la  marche  de  rinstrument.  Quand 
'  il  sera  ainsi  réglé ,  sa  grandcT  inrface  et  son  pe»  do  mtiw 
le  rendront  propre  à  indiquer  subitement  les  plus  petites  va* 
riatious  de  température.  Par  exemple,  si  on  le  met  sousua 
récipient  de  machine  pneumatique ,  et  qu'on  &ssa  le  vide  un 
peu  rapidement ,  ou  le  verra  marcher  aussitM  au  froid ,  tt 
indiquer  un  abaissement  de  température  de  quinze  ou  vioflt 
degrés.  Bientôt  l'équilibre  de  température  se  rétablissant,  d 
reviendra  a  son  ëtat  primitif.  Alors  rendes  l'air,  et  le  m» 
vement  de  l'index  indiquera   une  élévation  de  lempéra^- 
ture  aussi  subite  et  aussi  grande  que  l'avait  été  Tj^aiisemeat* 


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DES  CORFS  SOLIDES.  Zl'J 

Cette  chaleur  est  dcgagée  par  le  gas  raréfié  resté  dans  Tinté- 
TÎenr  du  récipient  ,  et  qui  est  d'abord  condensé  par  celui  du 
dehors  qni  t'y  précipite.  .  <  ■ 

ApT€$  aToir  parlé  de  tontes  les  esp^s  de  compensations  V 
je  ne  dois  pas  négliger  de  dire  que  Ton  peut  assez  bien  y  sup- 
pléer ,  pour  les  pendules,  en  formant  leur  tige  de  bois  séché  - 
an  four,  bouilli  dans  Fhuile  et  verni.  Il  paralt^'alors  les 
dilatations  causées  par  les  yariations  de  température  sont 
presque  insensibles. 


CHAPITRE  X. 

ff 

Mesure  de  la  dilatation  des  Gaz  par  la  chaleur» 

Lbs  etpérienees  de  MM.  Lavoister  et  Laplaee ,  snr  la  di la- 

tation  des  corps  solides  ,  nous  ont  appris  qu'entre  les  termes 
de  la  glace  fondante  et  de  Teau  bouillante ,  la  dilatation  des 
métaux  solides  est  sensiblement  proportionnelle  à  celle  du- 
njerciire.  La  mt-ine  propni  t lonnalitc  su])si.ste  encore  ,  dans 
ces  lixmtes  ,  entre  les  dilatations  du  mercure  et  celles  desgaa* 
aee».  Ce  résultat  important  a  été  par&itement  établi  par 
M.  Gajr-l4mac. 

Pour  mesurer  exactenient  la  dilatation  des  substances  ga- 
sevset  y  il  laut  d'abord  les  introduire ,  'en  quantité  cdnnue  ; 
dans  des  tubes  exactement  gradné»  en  parties  de  capacités 
^ales  ,  et  terminés  par  une  boule  dont  le  volume  ^oit  con- 
fid^ble  comparathrement  à  leur  diamètre.  11  faut  ensdite 
lea  j  oontanir  soui  une  pression  connue  ,  les  -eïiposer  à  des 
températures  diverses,  et  observer  les  quantités  dout  ils  se 
dilatent  ou  sè  condensent  dans  ces  divers  changemens;  en  nu 
mot ,  il  fimt  former  un  yéritable  thermomètre  à  gax.  Mais 
celle  opération  ,  pour  être  exacte,  exige  plusieurs  précau- 
tions indispensables.     *     .  ' 

£>'abond  pour  graduer  les  tubes  on  se  sert'dhm  procédé 
i ma ipné  par  M.  GaT«-Lnssac  ,  et  que  j*ai  décrit  dans  le  traité 
général ,  en  parlant  des  tiiermomctres.  Pour  connaître  la  ca- 
pacité de  la  boule  et  celle  du  tube ,  on  les  remplit  sacces«* 


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tl8  MKSUtl  DE  lA  DIIATATIO!r 

•iTcmeiit  de  mercure ,  et  on  détermine  par  la  beUnce  l'eacet 
de  poids  qu'ils  acquièrent ,  car  on  fait  qu'on  millimètre  cube 

cîe  mercure  à  o"  pèse,  en  milligrammes  ,  ï 3,59719,  coiiuuc 
nous  le  verron»  plus  iom.  il  faut  ensuite  que  les  ttti»es« 
avant  d'y  renfomer  les  gaf  »  soient  parfaitement  dst- 

sèches  -  car  nous  avons  déjà  dit  que  les  tuhes  de  verre  (ini 
sont  restés  ouverts  et  exposé  ratmospiicre  ,  se  couvreul 
inlénenrement  d'nne  petite  conche  d'ean  in^erceptibie, 
que  la  dialeur  en  d^ache  en  la  réduisant  en  vapeur. 
Si  l'on  ne  couunence  pas  par  enlever  cette  petite  coudie 
dVan»  la  Tapeur  qui  s'en  exhalera,  dans  les  températnrss 
diverseSySe  mêlera  an  gas  mtrodnit  dans  le  tube,  et 
tara  son  volume  ;  et ,  comme  la  quantité  de  yapeurs  lio&i 
formée ,  croîtra  avec  la  tempérât  nre,  jnsqu'àce  que  la  petite 
coudie  d'eau  seit  comptètemant  épuisée ,  eu  vost  que  oetls 
cause  étrangère  augmentera  couiumellement  la  dilalalion 
propre  du  gaa  à  mesure  que  la  température  sera  phsaélevee: 
telle  est  TeiTeurdans  laquellesonttombésplusîenrsphyaicîeBS. 

Le  .spul  moyen  créviler  cft  inconvénient,  c'est  de  chasser 
d'abord  cette  petUe couche  d  eau,  en  chaulTant  le  tube  jusqu'à 
la  réduire  en  vapenrs  ;  maiSy  afin  que  Vmy  ne  l'y  réiatrodniss 
plti9f  par  son  contact,  il  fautreroplir  le  tnbe  avecdu  mercare, 
que  i  on  y  fera  bouillir  comme  dans  un  Ikermomctre  ;  et,  ce 
qu'il  est  est  important  deremarquer ,  soît  que  cette  ébuliilisa 
enlève  en  non  toute  la  cowiche  d'eau  adhérente  au  .verre ,  de 
nioms  il  ne  pourra  plus  s*en  rien  ^xboler  quand  le  lube 
sent  eipoeé  à  des  twupéritmres  nmisidres  que  eellas  oh  le 
mercure  peiitibauillir  s  tdle  est  la  première  précaution  qnt 
M,  Gay-XtUSisac  a  prise. 

'  £nsusley  pouir  n'tnirodflûiw  dans  MS  tubes  que  de  l'air  ou  dci 
gas  seoi  y  il  hiÉe  à  laur  cKirduAld  ouverte  ,  nn.antre  tahe 

plus  larçe  TT^fig.  52,  que  i  on  peut  regarder  comme  aee 
sorte  de  récipient  destiné  à  contenir  le  gax.  4je  tube  est  rem- 
pli e»  partie  de  Iragmeas  de  muriate  de  chaux  ^  «u  de  tous 
autres  sels  %usceplibles  d'absorber  riiumidité.  On  peut  uiême 
supposer  que  Tony  fait  le  vide  ,  aûn  d'y  introduire  le  gas 
tant  qtt'il  te  mélo  avec  l'air.  Maintenant»  pour  eu  feîre 


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PAR  LA  CHALEUR.  92^ 

ter  «M  oirtaine  quantité  dans  le  tube  TG,  M.  G«j-L«aêae 

emploie  un  petit  ùl  de  fer  trës^fin  prealablemeot  introduit 
4a»»  oe  âibei  il  ÎMlisecaliii^a  oiilerettTme  Tiartioik»^ 
il  il  fait  aortir  aintl  «m  grande  partia  4n  metenre  qu'il  eau*» 
lient ,  lequel  est  remplacé  par  un  certain  vol  mue  de  §a«  re<» 
ffcieBia  par  GG ,  Jig.  53.  Avac  qnal<|MW  fr^antion» ,  oa 
ptrvient  à  Wm^mr  plut  dans  le  tube  qu'une  petite  criomie  da 
mercure  M ,  ^ui  sert  de  pi*>toD  ;  et  tout  VMfêCù  GG ,  depuis 
eepaîiit  jmqa'àla  Inialeda  toba,  est  «ociEqptfpar  bgas  Me 
^a'en  y  mirodmt.  5*il  s'agit  dUr  aUaetpUfiqiiat  w  n'a  pas 
besoin  de  i^re  le  vide  dans  le  récipient  XT ,  il  ne  faut  que 
ImmÊT  l'air  y  séfonnitr  qaalqae  temps  sur  ks  séb  »  aprte  quoi 
sa  l\atr«diiit  dans  le  tnbe  T  G ,  comme  oeos  l'avant  dit. 

Le  gaz  étant  introduit ,  ii  ne  reste  plus  qu'a  liu  ïeue  épreifr- 
fcr  sBoosssiTemeiit  diverses  tasipéraliii«SjQ<mBUA»|  peur  cala, 
M.  Gaj^ussac  emploie  os  rase  mAallique  AB,  J^.  53,  eu 
fonne  de  paraUéiipipède ,  dont  le  tond  est  placé  sur  un  four- 
MHide  même  grandeur.  QuiV^ene  de  r«au  dans  «t  T4|6a,  et 
an  l'édianfie  k  divers  degrés.  Un  thermomètre  Y,  f^ongé  rer- 
iicakment  dans  celte  eau»  et  d^u  le  tige  fti^rt  atti>des6^s  du 
eenvercle  du  vase ,  sert  pour  indiquer  k  peu  près  sa  lempéra- 
tnre ,  et  pour  montrer  s'il  est  nécessaire  d'a.agmenter  ou  de  * 
dunÎQuer  le  ieu. 

Mais  il  ne  fiml  pas  que  le  tube  TG,  qui  «nattent  le  gaa, 

soit  plongé  dans  l'eau  Je  cette  laanicre  ;  car  nous  arons  déjà 
kii  remarquer ,  par  l'expérience  ,  que  les  diverses  coucher 
beffiaoaiaka d^wi bqnîde qu'an  «cbnnfle  persan  lond^  n'ont 

pai  les  mêmes  dti^rei»  de  température.  Ainsi,  pour  pouvoir 
coonailre  aaacâemenit  ceUe  jqui  egi^  Mr  le  gaa,  il  faut  placer 
It  tube  qui  la  cantient,  dans  une  siluatton  horisontale, 
comme  le  représente  la^gurej  aloics  sa  température  pourr  a 
être  pMi£^ment  iudiqnâe'par  un  excellent  thermomètre  U 
placé  vispèHfia  di#  Ins  dans  k  même  ooncbe,  et  disposé  aussi 
borizontakmen  t. 

Mniaiionstaana Squale  vase  était  mëlalliqne;  conuoent 
donc  abaar^ar  à  trams  ses  parob  les  degrés  du  tkermooniëtre 
tt,  et  le  pomt  variable  G  du  tube  gradué  auq^iei  s'arrcte  à 


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1!M  DB  LA  BfLATATIOir  01^»  OAt 

chaque  in&tant  le  volume  du  gaz  ?  On  ne  peut  pat  tenir  et 
point  G  et  1a  tige  #du  thermomètre  continuellement  hmà^ 
bain  d*eau  chaude  ;  car  alors  cps  diverses  parties  nVunlplu»- 
à  la  température  du  bain,  jeteraient  de  Terreur  sur  lesolK 
•ervitions.  Mais  on  peut  y  sans  inconvénient,  sortir  ainsi  là 
tnbes  de  temps  en  temps ,  pendant  le  court  intervalle  néces- 
saire pour  les  observer  j  c'est  ce  que  fait  M.  Gaj-Lussac  d  ose 
masiièrefort  simple.  Les  orifices  oo't  par  lesquels  les  tnbes  ei^ 
trent  dans  le  vase  y  sont  ferm^  avec  des'  bouchons  de  héfi 
perc^  à  leurs  centres  d'un  trou  ,  dans  lec^uel  chaque  tube 
peut  gHsser  à  frotlement.  Yent-on  observer  Tétat  dugtf 
GG?  On  fait  sortir  le  tube'TG  jusqu'à  ce  que  TextremiléM 
de  la  petite  colonne  de  mercure  vienne  se  montrer  à  l'ori- 
fice o.  On  voit  alors  à  quelle  division  du  tube  elle  répond, 
et  l'oii  connaît  ainsi  le  Volume  du  gac  k  cet  instant.  Vesl- 
on  observer  de  m^me  le  thermomètre  ?  On  fait  également 
sortir  sa  tige  eu  dehors  jusqu'à  ce  que  i  extrémités  ùr  la  ro- 
lonnede  mercure  vienne  se  montrer  à  rorificeo'^  et  la  divinos 
dù  thermomHre  auquel  elle  répond  ^  indique  ,  an  même  tnh 
tant,  la  température  de  la  couche  horizon  taie  oii  le  gaz  M 
trouve  placé. 

On  connaît  donc,  4  chaque  instant,  deia  manière  la  phii 

exacte,  la  température  de  ce  gaz.  Ainsi  ,  en  mettant  d'à* 
bord  dans  le  vase  de  leau  à  aëro  ;  puis  élevaint  successivement 
la  tempëratnre  de  Te^n  jusqu'à  Tébullition,  ou  réciproque' 
ment  la  ramenant  depuis  î*cbullif ion  jusqu'au  terme  de  la 
glace  tondante ,  on  pourra  comparer  avec  précision,  la  mar* 
che  dn  gâs  et  ceUe  du  thehnomètre  ;  c'est<-àHiire,  que  Tee 
connaîtra  ,  à  chacjue  instant  ,  par  les  (divisions  tracées  sur  kf 
deux  tubes I  le  volume  apparent  du  mercure  et  le  volume 
apparent  du  gax.  En  retranchant  de  ces  résuluts  les  tflets  da« 
à  la  dilatation  du  verre  dont  sont  fak  les  tubes ,  on  tara  fos 
volumes  absolus  ^  enha  si  la  pression  atmosphérique  a  varie 
dans  le  cours  des  expériences  ,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  or- 
dinaire ,  on  oorrigera  Teffi»!  de  ces  variations  d'acres  ia  loi  de 
Mariotte.  On  connaîtra  donc  ainsi  très-exactement  les  vo- 
lumes qn^  la  même  masse  de  gess  aurait  occupés  4  des  teift- 


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p^itores  diverses  ,  eu  la  supposant  toujguis  exposée  à  uue 
même  presdon  barom^rique ,  par  esampk,  à  0*^76.  Gela 
pos^  1]  ne  restera  plus  qu'à  comparer  ces  volumes  entre 
euX)  |)OL2r  savoir  si  la  dilatation  est  umiorme  ou  variable^ 
tar  f  si  elle  est  uniforme ,  les  accrotssemeas  successif  du  méma 
volume  ,  seront  proportionnels  aux  accroissemen s  des  tcmpe- 
latores  auxquelles  le  ^az  aura  été  soumis  ,  mais  si  la  dilata- 
tion est  croissante  ou  d^rôissante,  cette  proportionnalité 
Il  aura  plus  Heu.  En  faisant  1  <  \])crience  de  cette  maïuere  | 
avec  toutes  les  précautions  que  nous  avons  décrites,  en  ia  ré- 
pétant un  grand  nombre  de  fois ,  soîl  pour  l'air  atmosphë«- 
ri(|ue,soit  pour  les  diftérens  gaz  à  Tétat  de  dessiccation  par^ 
iaite,  M.  Gaj*Lnssac  est  parvenu  aux  résultats  snivans. 
'  Tons  les  gaz  permanens ,  eiposés  à  des  températures  égales  ^ 
sous  la  même  pression  ,  se  dilatent  exactement  de  la  même 
quantité.  L'étendue  de  leur  dilatation  commune,  depuis  la 
température  de  la  glace 'fondante  jusqu'à  celle  de  100  degrés 
du  théi  iaoïiieti  ecentésimal ,  est  égale  à  OjSyS  de  leur  volume 
.  primitif  à  o**,  la  pression  étant  supposée  constante.  £ntre  ces 
deux  limites  Y  la  dilatation  des  gaz  est  exaetement  proportion* 
«elle  à  la  dilatation dumercufe;  d'oii  il  résulte  que,  jjoUr  cha- 
qae  degré  du  thermomètre  centésimal ,  et  sous^  une  même 
pretiioTi ,  tous  les  gas  se  dilatent  d'une  quantité  égale  à-  OjOoZjS 
du  volume  qu  lU  occupaient  à  la  température  de  ia  glace 
fondante. 

Ces  résultats  avaient' été  obtenus  presque  en  même  temps 

par  M.  Dalton,  habile  physicien  de  Mancliester  3  ils  ont 
encore  été  récemment  confirmés  par  de  nouvelles  expé- 
rieaces  que  MM.  Dnlong  et  Petit ,  ont  faites  avec  un 
appareil  semblable  à  celui  de  IVl.  Gay-Lussac.  Seulement  ces 
pikysicien#,  ayant  employé  un  bain  d*huiie  fixe  au  lieu  d'eau, 
pour  élever  les  températures  ^  ils  ont  pu  étendre  plus  loin  les 
comparaisons  des  dilatations  ^  ils  ont  trouvé  ainsi  qu'au  dessus 
<le  loo^y  le  mercure  se  dilate  plus  rapidement  que  les  gaa ,  et 
é'antant  plus,  qu'il  s'approcbe  davantage  du  terme  de  son 
^uilition^  résttljtat  qui  lui  est  çomoiuii  aveç  tous  les  autr^es 
^aideS|Conuae  ou  le  verra  plus  loin.  Ils  ont  reconnu  égalç^ 

/ 


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«ai  DE  L4  DlLATÀTiON  MS  GAZ 

ment  que  le  Terre ,  «  eut¥r« ,  |e  pHtitit  et  l'*  fer  soÎTefit^à 
€e6  degrés  éhtvéê^  une  uarcUeck  dilatation  croissante  |  relati* 
temeol  ans  gaa|  et  mtew^  rtiaUveMnl  «a  lAmMomèi^à 
merciire  |  faret  qvt  ladiiataUôii  de  Tetotéloppe  de  venr«  croit 
dans  une  proportion  telle,  qu*elle  dissimule  en  partie  Tacce- 
Uratiea  dê  eeUe  du  niarcure ,  et  produit  ainsi  une  dilatatka 
êffÊ/tÊtktèf  plut  rapproché  de  runiformité. 

M.  Gay-Lussac  ^'est  également  assuré  i^uc  les  sul>slance$ 
aerifonues,  produites  par  la  vaporisation  des  iiqmdes,  se  dn 
kteat  alMoimneDl  conma  les  gaa  »  tant  qu'elles  ne  reprennent 
point  la  liquidité.  Pour  s'en  assurer ,  il  a  ôté  les  sels  dessicci- 
ti£l  du  récipient  XT  ;  il  a  introduit  dans  le  tube  TG  des  ga£ 
non  desséchés  i  et  par  eenséquent  chargés  de  Thumidsté  qoi 
peut  s'y  yapoiiser  nattureUement  |  humidité  ^ne  les  seb 
caustiques  enlèvent  en  augoieutant  de  poiUs.  Par  ce  moj^en^ 
Fespaoe  GG  s'est  trouvé  rempli  d'on  mélange  de  gat  et  de 
Tapeurs  aqueusts  ;  et  oe  mélange ,  porté  suocesifyement  è  di- 
verses teuipc ratures  plus  clevées  y  s'est  diiatë  absolumeul 
comme  aurait  fai4  un  égal  volume  de  gaa  sec.  Mais  il  ne  fan* 
drait  pas  eheroher  la  même  loi  en  abaissant  la  température 

aii-dossous  du  degrti  ou  clic  se  trouvait  qii;incl  le  gaza  été  in- 
troduit! nous  prouverons  pLus  lom^par  rexpénencsy 
qu*un  mâae  Tolome  de  gaa ,  à  une  température  d^née,  ne 
pent  contenir  qu'une  certaine  quantité  limitée  d'eau  en  rt^ 
,  peurs  )  d'oii  il  suit  que ,  s'il  est  ainsi  saturé  de  vapeurs  aqueu- 
ses à  ttn  certain  degré  du  themomitrei  et  que  la  tèmpéia- 
ture  vienne  à  s'abaisser ,  une  partie  de  cette  vapeur  se  pré- 
cipitera à  rétat  liquide.  Cette  portion  ,  qui  se  liquéiie ,  oc- 
cupant «n  volume  beaucoup  moindre,  dimiatttra  le  volam» 
absolu  du  gac  ,  changera  sa  force  élastique,  et ,  par  Teflit 
de  cette  double  cause ,  fera  varier  les  lois  de  m  diiaUUua 
apparente. 

M.  GajT'^Lttssac  a  également  essayé  k  dilatation  de  la  va* 

peur  de  IVlLer  ^  il  Va  trouvée  la  même  que  celle  des  gaf  » 
ce  qui  porte  à  croire  que  le  résultai  «si  général  pour  toutes 
les  espèces  de  vapeurs ,  tant  qu'elles  leslenft  deaa  l'état  aér»- 
fonne«  • 


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,  l?AR  LA  CI1AL£UE.  2^3 

Au  mo\cn  des  résultats  que  nous  venons  d'exposer,  on  peut 
résoudre  ei.acteiiient  toales  le§  questioni  phjrsiques ,  que  Toa 
peut  se  proposer  sur  les  volumes  d'une  même  messe  de  ges , 
exposée  sucœssiTement  à  diverses  pressions  et  à  diverses  tem- 

ptiratures. 

Supposons  per  exemple  y  qu'à  le  tempéretore  de  le  glace 
fondenfe  et  sous  le  pression  de^  0^,76 ,  le  volume  de  cette 

mas6e  soit  exactement  d'un  litre.  On  demande  ce  qu'il  de*- 
viendra  à  la  température  de  io%  la  pression  restant  la  même. 
Pour  cela  ,  il  n'y  a  qu'à  Taugmenter  de  dix  fbis  0,00875,  qui 
représente  la  dilatation  pour  un  degré  relativement  à  un  vo- 
lame  primitif  exprimé  par  1  :  cela  lui  à|outera  0^,0^7$;  ainsi 
le  volume  dilatij  sera  1  So375,  à  la  nouvelle  tempé^éture. 

Voulons-nous  maintenant  faire  varier  aussi  la  pression,  et 
lu  rendre, par  exemple,  égale  à  o°*,3d  aulieu  de  o^'^jô^  ilfau- 
dru,  d'après  la  loi  de  Mariette,  diviser  notre  volume  i*,o375 
par  la  nouvel  répression  o*,38  ,  à  laquelle  on  veut  le  soumet- 
tre, el  le  multiplier  par  la  mcme  pression  0^,76  qu'il  était 
censé  supporter  d'abord ^  car,  à  température  égale,  les  vo» 
lidnes  d*nne  mime  masse  de  gis  sont  réciproques  aux  pres- 
fîons.  L'opération  revient  à  multiplier  notre  volume  par  le 

rapport  ^-^^  lequel  estégal  à  s.  IjC  volume  cherchéseradône 

2^,0750,  double  de  ce  qu'il  était  avant  <^a'on  eut  fait  changer 
la  pression. 

Réciproquement  si  ce  volume  3^07^0  était  donné ,  avec  la 

pression  o",38  et  la  température  10* ,  on  le  ramènerait  aisé- 
ment au  volume  primitif  qu'il  doit  occuper  à  o**  de  tempé- 
rature ,  et  sous  la  pression  o*,76.  L'opération  serait  précisé- 
ment inv^se  de  la  précédente.  Car  d'abord,  eu  le  multipliant 

F*^  ^j^,ce  qui  donnerait  1^0375,  ouler»neae»aitàlanou«> 

-velte pression  0^,76^  et  ensuite,  en  le  divisant  par  1,0875 

expression  J\m  volume  dilaté,  de  o  à  lo*  on  aurait  pour 
c[uotient  1^,  qui  exprimerait  son  volume  primitif  à  o^  et  sous 
la  pression  de  0^76.  Ce  mode  de  réd^on  s'appliquerait  de 
même  k  tout  autre  exemple  ,  et  il  sert  à  cbaque  instant  pour 
remédie c  les  expériences  à  des  circonstances  comparabki. 


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DILATATION  DES  LIQUIDES 

w 

CHAPITRE  XL 

■ 

De  la  dilatation  des  Liquides  par  ta  chaleur» 

£fi  étudiaot  les  dilatations  des  gaz  et  des  corps  solides ,  et 
lei  comparant  y  soit  entre  elles ,  soit  à  celles  da  mercure,  de- 
pois  le  terme  de  la  glace  fondante  îutqn'à  celui  de  T^allitioa 
de  l'eau  I  nous  avoni»  vu  que  toutes  ces  dilatations  suivaient 
une  marche  uniforme  »  c'est-à-dirt,  que  les  volumes  de  ces 
divers  corps ,  mesurés  a  divers  degrà  du  tHermomètre  com- 
pris dans  cet  intervalle  ,  étaient  toujours  proportionnels 
entre  eux.  Cette  uniformité  n*4  plus  lieu  dans  les  dilatations 
des  liquides ,  surtout  lorsqu'ils  approchent  du  point  de  Tébiil- 
lition  ou  de  la  congélation  ;  et  Tanalogie  porte  à  penser  que 
des  inégalités  semblables  se  montreraient  aussi  dans  les  dila* 
tattons  des  corps  solides»  si  on  les  échau&it  jusqu'à  les  fou» 
dre,  et  dans  celles  des  gaz  ,  si  on  pouvait  les  refroidir  jusqu'à 
les  liquéfier.  Ces  curieuses  propriétés ,  qui  semblent  teuir  à 
la  constitution  même  des  corps  et  4  la  disposition  des  par- 
ticules qni  le^  composent  »  méritent  d'être  étudiées  avec  k 
plus  grand  soin. 

Pour  les  liquides  on  peut  y  parvenir  de  diverses  manierti< 
La  plus  simple  est  celle  que  nous  avons  employée  pour  les 
gaz.  Elle  conbiîle  à  se  servir  d'un  tube  de  verre  exactemeat 
calibré ,  et  terminé  par  une  boule  dont  la  capacité  soit  cou* 
sidérable  par  rapport  à  celle  du  tube.  On  mesure  cette  capa* 
cité  ,  en  la  remplissant  Jl*  iiicrcure,  cojiirac  nous  ra\  oii3  ex- 
pliqué I  page  21Ô ,  et  Ton  divise  aussi  le  tube  en  parties  de  la 
même  mesure  ^  par  le  même  procédé  ;  enfin  on  remplit  la 
boule  et  une  partie  du  tube  avec  le  liquide  que  Ton  veutétn* 
dier;  on  Ty  fait  bouillir  pour  le  purger  d'air ^  et  lorsqu'il 
s'est  dilaté  jusqu'à  remplir  le  tube ,  on  scelle  celui-ci  à  la 
lampe  y  en  un  mot  on  en  fait  un  véritable  thermomètre.  En- 
suite ou  place  cet  appareil  dans  un  bain  liquide ,  que  Ton 
porte  successivement  à  diverses  températures ,  avec  toutes 
losprécautionsque  nôusavonscxpliquéespour  le^gas.  En  obser- 


I 


I 
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L4  CHALEUR.  925 

Tant|  à  dia^ue  foia,  les  divisionsdu  tube  auxquelles  la  coloane 
i^anrête ,  on  comtait  esactement  le  Tolume  fa'eUe  occupe ,  et 
Vmk  peut  mmrerta  dilatation.  Quand  on  la  connatt ,  on  rt* 
commence,  ou  on  continue  Texpérience  pour  uu  iuleryalle 
double ,  triple  ^  et  en  comparant  lea  diverses  valeurs  de  la- 
dilatation  entre  elles  j  on  sait  si  sa  marche ,  comparée  à  celle 

du  mercure,  est  uniforme  ou  variable.  Si  elle  est  uniforme, 
les  accroissemeus  «uccessifls  seront  proportionnels  aux  diJSé-^ 
rences  de  température^  mais  si  la  dilatation  est  croissante  ou 
décroissante ,  cette  proportionnalité  n'aura  plus  Heu. 

Deluca  construit  ainsi  un  grand' nombre  de  thermomètres 
UTec  lesqueb  il  u  hit  des  expériences  trè»-exaetes  sur  les 
dilatations  des  liquides.  On  en  peut  voir  le  tableau  dans  le 
traité  général.  11  employait  toujours  des  liquides  purgés 
d'air  »  et  c^tie  préparation  leur  donnait  la  faculté  de  siqn 
porter  ,  sans  bouillir ,  %des  températures  bien  supérieures 
à  celles  de  leur  ébullition  à  Tair  libre.  C'est  ainsi ,  par  exena- 
ple  y  que  Talcool  très-rectiûé ,  quiboutàrair  libre.àune tempé< 
ratnred'euTiitmSi^cent.  ott65*R,étaBtpurgéd'airetenfiefiné 

dans  le  vide  ,  soutient ,  sans  bouillir^  la  température  de  loo", 
tout  en  ci>ntinttanl  de  s'écbauiler  et  de  se  dilater  par  la  dudedr. 
Mous  oounaltrons  la  cause  de  ce  pbénoiaène  quand  nous 
aurons  établi  la  tbéoiie  de  la  fermation  des  vapeurs  dans  le 
TÎde  et  dans  les  gas. 

On  peut  encore  déterauner  la  dilatation  des  liquidei  en 
y  pcaant  èdirenes  témpÀ'atnres  un  mémo  corps  métaUique 
dont  ou  connaît  la  dilatation.  Cette  méthode  a  été  employée 
dsuis  la  détermination  du  gramme,  comme  nous  le  verrons 
pliia  loin* 

jDe  tous  les  liquides  connus,  l'eau  est  celui  dont  on  a  le 
pisia  étudié  les  dilataUons.  £n  lui  appliquant  successivement 
lea  diveiees  méthodes  que  nous  venons  d^eiposer,  on  arrive 
également  à  ce  résultat  remarquable ,  savoir  que  Teau ,  en  se 
.  jnaâraidissant ,  ne  se  contracte  pasd'une  manière  constante.  5a 
«ontractm  diminue ,  pour  chaque  degré',,  à  mesure  que  la 
tempAratuve  descend  vers  le  4*  degré  du  thermomètre  cen- 
létimsà,  Au-de^  do  ceito  iunilt  |  si  la  température  baisse 


davantage  ,  le  volume  de  Teeu  reste  quelque  temps  cons- 
tant-y  apri^s  quoi  Use  dilate  au  lieu  de  &e  contracter.  Il  j  a 
donc  un  point  «vquel  le  volume  de  Teau  est  pluspelU 
loute  autre  températarej  c'est  elors  que  sa  detuiUeêi  la  plus 
grande,  c  e&i-à-dire  qu'elle  a  le  plus  de  masse  sous  le  lueme 
Jirolume.  L*enaein|>le  des  eiqpériences  que  Ton  a  £utes  sur  la 
détenninatiott  de  ce  maximum  le  place  entre  +  3*,43et 
H-4**>447  raccroissement  du  volume  deiFcau  pour  des  tempé- 
ratures inférieures  k  ce  terme ,  s'éten4  même  au  delà  de  «M'. 
Car ,  suivant  une  remarque  de  M.  Blagden  4  Tean  maintenue 
tranquille  et  abritée  dutoutacttie  Tair,  peut  se  reiVoidir  con- 
stdërablement  au-dessous  de  la  température  de  la  glace  fee* 
*  dante  sans  prendre  Tétat  solidet  quoiqu'elle  se  gèle  tonl-à- 
coup  i«i  oii  l'agite,  ou  si  on  y  jette  un  petit  cristal  de  glace. 
Ce  pbêiioiuèue  parait  tenir  à  ce  que  les  molécules  d^  ïm 
minû  refroidies  avec  lenteur,  se  tournent  gradaeikme&t  \et 
unes  vers  les  autres,  dans  les  positions  où  leur  attraction 
mutuelle  est  la  plus  énergique»  et  par  conséquent  la  plus 
favorable  à  l'état  de  solidité.  Lorsqu'oo  y  pl<mg«  un  cnstii 
dëjà  ainiidîsposë,les  moléculis  qui  le  compMent  ne  font  pour 
ainsi  dire 'qu  appeler  à  cette  posiliou  les  molécules «ii^uuks« 
l»'agifaiion  produit  le  m^âme  effet,  lorsqu'elle  amena  m 
nombre  suffisant  de  particules  dans  lee  circonstances  ama» 
logues.  Seluri  cette  manière  de  voir ,  rexpan^ion  éprouver 
alors  par  le  système  serait  un  jdiénomene  seQ>ndaire ,  d^ficn* 
dant  de  la  oonttitntioa  individuelle  des  particules. 

Le  point  (lu  inaximuai  de  condensation  de  l'eau  est  celui 
que  les  savaos  français  ont  adopté  pour  établir  TuiHté  de 
poids  dans'le  système  des  mesures  métriques  ;  cette  unité  de 
poids ,  que  Ton  nomme  frramme  ,  est  égale  au  poids  d'wti 
centimètre  cube  d'eau  distillée  amenée  à  la  température  du 
maximum  de  condensation.  • 

Il  suit  de  là  que ,  û  IWeonnatt  le  ^sombre  decântimitini 
Cubes  que  contient  le  volume  d  uu  vase ,  ou  saura  ,  par 
mâme ,  le  nombue  de  granmet  dfeasi|  qu'il  contiendiaut  à  k 
4empénitare  du  maaimuni  dé  oondsosation.^  •  tm ,  rdcljptor 
i^uemeut ,  si  Tou  détermii^  pan  la  iiaiauce  ^  k  poids  de  l'eau 


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contenac  dans  le  vase  à  cette  méiae  température ,  on  aiirn 
tout  de  «vite  acA  ▼oiiimeeii  CMptant  ckâi^tte  gk-anme  pontf^ 
tm  centimètre  cnhe,  U  n'est  pas  iiième  néceMaire  que  la 
pes€e  soit  faite  précisément  à  la  température  du  maximum 
ét  condensation  ^  ponrra  qu'on  Vj  ramené  d'après  les  lois 
lie  la  dilatation  de  ce  liquide  que  j'ai  exposées  dans  le  Traité 

général. 

En  étudiant  les  dilatations  des  entrés  liquides  prctdes  pmnts 
deleorcongélatiottetdeleur  Aullition,  Foo  y  décduwe  des 

singutarités  analogue*  à  celle  que  Teau  vient  de  uous  oilnr. 
Il  j  a  des  substances  qui  se  dilatent  en  se'gelant  comme  l'eau ^  e 
tels  sont  le  fer  fondu  y  le  bismuth,  l'antimoine  et  le  soulTe% 

D'jutres  ,  au  contraire,  se  contractent  subitement  lorsqu'elles 
se  gèlent  9  et  le  mercure  est  dans  ce  cas  ;  sa  contraction  est 
même  trè»K:onsidérable.  11  se  gèle  vers  3g|  au^essons  de  o« 
Ce9  phénomènes  peuvent  nous  donner  quelqees  indications 
sur  rarrangetuent  que  les  particules  des  corps  prennent  en 
pansant  de  Tétat  liquide  à  Tétat  solide  ou  à  Itétat  aérifonne  « 
H  par  suite ,  snr  les  conditîoiiê  physiques  ([ui  constituent  ces 
états  divers.  Mais  peur  pouvoir  nous  livrer  à  ces  considéra** 
ttons  y  il  faut  d'abord  réduire  les  phénomènes  de  rezpanaion 
des  liquides  à  des  lois  générales  qui  permettent  de  les  embras* 
ser  dans  leur  ensemble.  C'est  ce  que  j'ai  fait  dans  le  traité  gé-» 
néral.  Ici  je  me  bornerai  à  dire  que  la  dilatation  absolue  de 
renn  déterminée  de  cette  manière  depuis  eP  jusqu'à  loo*,  «st 

O;,o.j66o,  c*cs t-à-d i rc  environ  ^G6  dix  millièmes  Je  son  volume 
primitif  à  o°.  Celle  de  l'alcool  bien  rectifié  est,  entre  les  mêmes 
Umittif  o,i2548;elle  varie  aTecsénde^derectiftcBtien«  En* 
£n  celledtfmercureest-^^^d'aprèsMM.LaveisîeretLaplece». 

L.A  manière  dont  les  corp^  propageât  lâ  chaleur,  selou 
qu'ils  sont  gasens  ou  solides»  ou  liquides  »  est  eifttore  une 
conséquence  de  leur  eonsttteAkhi  dlins  ces  trois  états*  SI  le 
corps  est  solide,  les  particules, qui  sont  les  premières  échauf- 
féé»  ,  ne  pouvant  se  déplacer,  èimimuniqiidnt  leur'ekeèsde 
tempdrature  à  celles  qui  les  ènvtf^oÉiteiit^  KtVest  seulement 
de  cette  manière,  et  de  proche  en  proche,  que  l*excèsde leur 
tefDjp^rature  se  transmet  aux  molécule»  ^us  éloignées»  Oa 


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SaS  DILATATICm  Dit  LIQUI01S 

^    jieut  en  avoir  U*preuye ,  en  plongeant  rext'rémitë  d'une iMunjl 
mëtaUi^e  dans  one  source  de  chaleur  comttDte;  par  eteni* 
pie ,  dans  dtt  plomb  fondant ,  que  l'on  entretientconsCanmisat 
an  degré  de  fusion.  Car  si  Von  applique  à  cette  barre,  en 
plusieurs  points ,  des  thermomètres  dont  les  boules  smeat 
logées  dans  sa  substance,  et  environnées  de  mercure  pour 
rendre  le  contact  plus  intime  ,  on  voit  ces  thermomètres 
monter  successivement,  et  d'autant  plus  tôt  qu'ils  sont  plus 
près  de  Textrémité  échaufiëe  de  la  barre*  Dans  les  gas ,  an 
contraire,  dont  les  particules  sont  si  éloignées  les  unes  des 
»     autres,  que  leur  action  réciproque  n'est  pas  sensible,  ceilei 
qui  sont  les  premières  échauffées  se  dilatent  tout-4-conpy  et 
devenues  ainsi  plus  légères  que  le  reste  du  fluide  dans  lequel 
elles  nagent,  elles  s'envolent  par  Texcès  de  leur  légèreté.  On 
a  une  preure  se^^le  de  cfet  elfet  dans  les  chambres,  très* 
échaulfiies  ;  car  des  thermomètres ,  placés  à  diverses  hantenn» 
y  montrent  des  températures  successivement  croissantes,  et 
quelquefois  tellement  différentes ,  que  des  animaux  peuvent 
vivre  dans  la  partie  infibienre  «  qui  mourraient  dans  In  partie 
supérieure  de  cette  atmosphère.  On  en  peut  encore  avoir  un 
exemple  frappant,  pendant  l'hiver ,  dans  nos  appartemens 
échaul^ésj  car  si  Ton  ouvre  une  porte  donnant  sur  le  dehors, 
raèr  plus  lîroid ,  qui  entre  par  le  bas  de  Touverture,  et  Tsâr 
plus  échauffé  ,  qui  sort  par  le  haut ,  forment  deux  courani 
contraires,  dont  la  direction  devient  sensible,  lorsqu'on  y 
expose  la  flamme  d'une  bougie.  Enfin  le  courant  asccndnnt , 

qui  se  produit  le  long  des  tuyaux  des  poêles,  et  en  général 
des  surfaces  ëchauffîées  et  verticales ,  est  encore  un  effîet  du 
mime  genres  il  peut  aller  quelquefob  jusqu'à  enlever  de 
petits  corps  légers  qu'on  expose  sur  sa  direction. 

X<es  molécules  des  liquides  étant  indépendantes  les  unes  des 
nnt^»  comme  celles  fles  §aa,  on  conçoit  que  la  cbadenr 
doit  j  produire  des  mouvemens  du  même  genre.  Mais  nuan  , 
comme  elles  sont  beaucoup  pii^  rapprochées  les  unes  des 
noires^  nne  partie  de  la  chaleur  pourrait  s'y  propager  immé- 
diatement de  molécule  à  molécule,  atnn  que  dans  les  eorpe 
i^ûlided.  Sif  morne ,  ve  (knùer  «ffçt  éUit  beaucoup  |>luâ  r^^iu^ 


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É 


PAR  LA  CHALEUR.  '  âOÇ 

que  r.iulre,  il  pourrait  le  (k-tniirc  en  partie  nu  en  totalité. 
Comme  nous  ne  pouvons  pas  prévoir  à  priori  lequel  de  tes 
deux  cas  a  lieu,  ^est  à  Texpérience  à  en  dfcider.  Or,  ellt 
prouve  que ,  dans  tous  les  liquides  jusqu'à  présent  connus ,  U 
propagation  de  la  chaleur,  par  communication  immédiate, 
est  extrêmement  faible,  et  comme  insensible,  comparative* 
suent  à  la  conmiunicatîon  par  les  courans  ascendans. 

Pour  mettre  ce  résultat  en  évidence,  il  faut  faire  en  sorte 
d'isoler  ces  deux  modes  de  communication.  C'est  à  fuoi  Ton 
panrient  en  Chauffant  nne  masse  liquide  par  sa  partie  supé- 
rieure, ou  en  la  refroidissant  par  sa  partie  inférieure.  Dans 
Je  premier  cas ,  les  particules  que  i  on  échauffe,  devenant  plus 
légères,  ne  peuvent  pas  descendre';  dans  Tautre ,  les  particu- 
les refroidies  ,  devenant  plus  lourdes,  ne  peuvent  pas  monter. 
Pour  mettre  ces  phénomènes  en  évidence  »  il  faut  prendre  un  é 
Tsue  de  verre,  ou  de  toute  autre  matière ,  qui  propage  lente- 
ment la  chaleur.  Assujettisses  un  tkermomëtrê  de  manière  que 
sa  boule  réponde  au  fond  du  vase  ,  et  disposez  de  même  un 
antre  thermomètre  qui  réponde  à  la  partie  supérieure;  'oa  - 
mieux  encore ,  que  le  vase  soit  perce  latéralement  de  deux 
trous  ,  pour  laisser  passer  les  deux  instnimcns,^^.  54-  Verse» 
alors  un  liquide  froid ,  de  l'eau ,  par  exemple ,  dans  la  partie 
snfirienre  du  vase,  de  manière  que  la  boule  du  tbermomètfé» 

qvn  s'y  trouve,  soit  entièrement  recoii  verte  *  puis  ,  faisant 
ilotter  sur  cette  eau  quelques  corps  légers  d'une  large  surface, 
par  exemple,  nne  petite  plaque  de  bois  très-mince,  versex-y 
doucement  de  IVau  boniliante,  que  vous  y  feree  descendre 
sans  mouvement  brusque ,  par  le  moyeu  d'un  siphon  :  vous 
anrea  ainsi  deux  couches  fluides  superposées,  et  de  tempéra- 
tures très-inégales.  Cependant  le  thermomètre  Mj^îenr  ne 
s^échaufDera  pas  sensiblement,  au  moms  dans  les  premiers 
inatans  de  i'expérience;  réciproquement ,  si  vous  assujétissea  ^ 
au  fond  du  vase  un  plateau  de  glace ,  et  que  vous  versîec  de 
Feau  par-dessus,  cette  glace  ne  refroidira  pas  l'eau  ,  ni  l'eau 
ne  fondra  la  glace  ,  si  ce  n'est  très-lentement.  £n  variant  les 
applications  de  ce  procédé^  on  produit  une  foule  de  phéno- 
mènes curieux  ^ue  confirment  hê  Ion  de  U  dilatation  des 


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tSo  DES  VAPEURS  DAÎÎS  LE  VIDE. 

liquides  9  et  foe  l'on  a  particulièrement  employas  à  la  déter» 
mÎMlimi  du  maximum  de  denail^  de  Feau.  On  peut  le»  voir 

daiiâ  le  Traité  g^éral. 

CHAPITRE  XII. 

Des  /  upf  iirs  rn  f^ênt^ral ,  et  d* abord  de  leur  formation 
et  de  leur  force  élastuiue  dans  le  vide. 

*  *  * 

Hovê  avons  déjà  eu  plusieurs  fois  Toccasion  de  voir  que 
las  liquides ,  lorsqu'ils  sont  écliauffés  jusqu^au  point  de  Té- 

buUiliuii,  dans  un  \  ase  ouvim  I        oxposr  à  l'air  libre,  st 
coQveriissent  en  vapeurs  qui  se  dtssipçut  dau&  ^atmosphère. 
Nous  avons  remarqué  que  oet  eflet  n*a  pas  seulement  lieu  à 
4  la  température  de  l'ébullition  ,  puisqu'il  s'exbale  aussi  des 
vapeurs  aqueuses  â(  s  parois  kumides  d  uu  ballon  de  verre 
dans  lequel  jon  iait  le  vide  ^  et  nous  avons  pu  observer  que 
ces  vapeisrs  ont  une  force  de  ressort  comme  les  gaz  ,  puis- 
qu'elles dcpriment  le  mercure  dans  Je  tube  barométrique , 
adapté  à  la  machine  pneumatique.  Ce  n^est  pas  uniquement 
dans  le  vide  que  ces  vapeurs  se  développent  ainsi  à  tontes 
températures  ,  il  est  seulenipiit  plu^  aisé  de  les  y  remar- 
quer. Mai«  pour,  en  avpu*  l'eti^i  dans  1  air  même,  prenex  un 
ballon  dfi  verre ,  dans  lequel  vous  mettre*  une  épronrette 
AR,  JSg.  55  ,  pareille  à  celle  de  la  pompe  à  condenser  ;  puis 
après  avoir  momilé  le»  parois  miarieuros  de  ce  balkm  ,  en  le 
laissant  «Munaniquer  librement  avec  Kalmo6pfaère,iennes* 
]e>  et  observei  la  tension  intérieure  que  l'éprouvet te  indiqua» 
Cela  fait ,  ploogç^  ce  ballon  dans  de  Teau  chaude  ,  à  une 
tempér^pt  cosmue  ;  Tair  intérieur  se  dilatera  et  fera  mon- 
ter réprwr^tte  'f  mais  la  pression  qu'il  exercera  ainsi ,  sera 
plus  forte  quelle  ne  devrait  Tétre,  d'après  la  loi  de  la  dilata- 
tion des  gas  secs*  Il  se  forme  donc ,  dans  ce  cas ,  des  vapeurs 
aqueuses  élastiques  qui  se  mêlent  à  Tair ,  et  augmentent  sa 
force  de  ressort.  • 

Ces  phénomènes  ont  également' lieu,  dans  tous  les  autres 
gas  ^  par  conséquent  il  nous  devient  nécessaire  de  les  étu? 


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ÔXd  TAPEimS  DANS  LB  VIDE,  23  U 

Aet  ÊfédMhment  ponr  poavoir  connaître  avec  exactitude  ce 
qui  tient  k  réhÉiitiiéâa  gaz  ,  ce  qui  tient  à  Péîa^icîte  <le  la 
vapeur  j  et  comme  nous  avons  déjà  completementdcterminé  ce 
qnî  concerne  les  gàz  sec^,  on  voit  qu'il  nous  faut  maintenant 
ezamrâer  par  Fexpei^iénce  les  propriétés  de  la  vapeur  prise 
isolément.  Pour  ccîa  ,  il  nous  su/Hra  de  suivre  pas  à  pas  un 
tràvail  excellent  donné  sur  cetté  matière  par  M.  Dalton , 
dans  les  MémOii^s  de  Msinchéster ,  pour  f  annéé  i8o5. 

Cet  liabile  physicien  comiiu  iice  par  oludier  les  efTrls  des 
vapeurs  dans  le  vide.  Le  procédé  qu'il  emploie  pour  cela  est 
extréniemenft  simple.  On  prend  un  tûbe  de  baromètre  y  di«^ 
vis^  sur  sa  longueur  en  parties  égales  ,  gradué  par  exemple 
en  centimètres  et  millimètres  ;  ensuite  on  y  verse  du  mer*- 
cure  récemtÀent  botiilii  ,  de  manière  à  lé  remplir  presque 
entièrement ,  et  on  achève  diè  le  remplii^  tout-^'-faïf ,  eA 
recouvrant  le  mercure  avec  une  très-petite  couclie  d'eau ,  ou 
du  liquide*,  quel  qu'il  soit ,  dont  on  veut  essayer  les  vapeurs» 
Alors  bouchant  ce  tube  avec  fe  doigt ,  on  le  renverse  ,  et 
Ton  promène  h  plusieurs  reprises  le  liquide  dans  toute  sa 
lenteur ,  afin  de  détacher  les  petite/  bulles  d'air  adhé- 
rentes à  ses  parois.  On  redresse  de  nouveau  le  tube ,  en  te* 

nant  son  ouverture  en  Iiaut.  On  6te  le  doigt  ;  Fexcédant  du, 
liquide,  qui  n'est  point  resté  attaché  aux  parois  du  lube, 
monte  vers  l'ouveVtui'e ,  entraînant  avec  lui  (](Uelques  bulles 
d'air.  On  laisse  dégager*  cet  air  ,  et  on  achève  de  remplir  le 
tiiLe  avec  du  mercure  ,  puis  oa^le  bouche  de  nouveau  avec 
le  doigt  y  et  on  le  renversé  dans  une  cuvette  remplie  de  ce 
même  métal ,  cdmiiie  on  ferait  pour  avoir  un  baroraiètre  or- 
diaaire.  C'est  même  réellement  un  baromiiLre ,  dont  les  pa- 
rois intérieures  sont  mouillées  avec  le  liquide  dont  on  a  fait 
usage  ;  mais  lé  mercure  sVbaisse  dans  ce  baromètre  à  Ii«- 
quide  ,  plus  qu^il  ue  le  fait  au  même  iustaut  daus  un  baro- 
OMitre  ou  Ton  a  fait  bouillir  le  mercur^,  parce  que  les 
vapeurs'qui  s'exhalent  des  parois  humectées  du  tube  ,  exer* 
cent  intérieurement  une  force  élastu^ue  qui  déprime  la  co- 
lonne de  mercure.  Pour  observer  complètement  ces  eifets,  il 
Ibut  attendre  quelques  tnstans,y  afin  que  la  couche  humidjfr 


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S3a  DIS  TAPKVIS  DAKft  IB  TIDS» 

qui  mouille  les  parois  du  tube  ait  eu  le  temps  de  s'en  âéiir 
cher  peu  à  peu ,  et  de  Tenir  se  réunir  i  ma  moins  en  partie , 
à  la  sorùce  du  mercure  oii  elle  forme  nne  petite  couche  de 

I  ou  2  miliiinclrcs  d'cpaisscur.  Alors  ,  en  comparant  la  hau- 
teur de  la  colonue  de  mercure  élevée  daus  le  tube»  à  celle 
que  le  poids  de  retmosphëre  élère  an  même  instant  dans  un 
baromètre  purgé  d'air  ,  l'excès  de  la  seconde  sur  la  pre- 
mière ,  fait  connaître  la  force  élastique  de  la  vapeur ,  ou  ce 
qne  Ton  nomme  sa  tension.  Par  exemple ,  si  la  température 
est  de  18*", 75  ,  et  que  le  liquide  employé  soit  de  Teau  bien 
put  e  j  le  mercure  dans  le  baromètre  à  liquide  se  tiendra  ploi 
bas  d'environ  14  millimètres  que  dans  le  baromètre  pwgé 
d'air.  Si  le  liquide  est  de  Téther,  et  que  les  circonstances 
soient  les  mêmes  ,  la  force  élastique  de  la  vapeur,  ou  sa  ten- 
sion >  sera  beaucoup  plus  grande. 

Ayant  d'aller  plus  loin ,  il  faut  examiner  diverses  pro- 
priétés qui  distinguent  essentiellement  les  vapeurs  d'avec  les 
gaz.  L'élasticité  d'un  ga£ ,  ou  sa  force  de  ressort ,  augmente 
quand  on  diminue  l'espace  où  il  est  renfermé  ;  le  gas  alors 
se  comprime  sur  lu»>méme  en  résistant  toujours  davantage  , 
et  sa  force  de  ressort  est  inversement  proportionnelle  à  Tefr- 
pace  qu'on  lui  fait  occuper.. lUen  de  tout  cela  n'arrive  avec 
les  vapeurs ,  du  moins  quand  l'espace  oh  elles  se  trouvent 
en  contient  toute  la  quantité  qui  s'y  élève  naturellement  k 
la  température  oii  l'on  opère.  Alors  »  si  Ton  plonge  le  tube 
qui  les  renferme  dans  un  vase  cylindrique  «  .profond  et 
rempli  de  mercure  ,  fig.  56  ,  à  mesure  que  Ton  y  descend 
le  tube  ,  on  voit  l'espace  CH  occupé  par  la  vapeur  ,  dimi- 
nuer de  plus  en  plus  ,  sans  que  la  longueur  AH  de  la  co- 
lonne de^  mercure  intérieure  éprouve  la  plus  légère  varia- 
tion. Donc ,  à  mesure  que  vous  resserrez  l'espace  ou  ia 
vapeur  existe  y  une  portion  de  cette  vapeur  perd  son  élasti- 
cité et  repasse  k  l*état  liquide.  Eu  enfonçant  ainsi  le  tube 
dans  le  mercure  ,  on  peut  liquéfier  toule  la  vapeur  ;  et  cela 
arrive  quand  la  portion  G  A  du  tube ,  élevée  au-dessus  du 
niveau  extérieur  du  mercure  *  égale  la  hauteur  AH  de  la  co* 
lonne  intérieure ,  plus  rcpaiôîgm  que  lî^petitecouclie liquide  > 


DES  VAPEUAft  DANS  tE  VIDE*'  a33 

* 

et  la  Ttpear  réduite  aussi  en  liquide  ,  penrent  occiiper. 

Une#  autre  diiierence  entre  les  vapeurs  et  les  gas ,  qui 
peut  être  regïïtàie  comme  une  e<miéqaenc€  de  1«  prfc^ 
dente ,  c'est  qoe  si  vous  augmentes  d«iii  nu  espace  éoomé , 
laquanttté  de  matière  gazeuse,  ou  la  quantité  de  matière  sus* 
œptible  d'y  développer  uu  gas ,  vous  augmentes  en  même 
temps  la  force  Mastique  que  ce  gax  exerce  ^  mais  en  angmen" 

tant ,  dans  un  espace  donné  ,  la  quantité  de  liquide  non  vapo- 
risée 9  VOUS  n'y  changea  nuUenaent  la  tension  de  la  vapeur. 
Ainsi  cettetensîon  serala  même  dans  4e  tnbe  barométrique  de 
Fei^érience  précédente ,  quelle  qnesoît  Tépaissear  de  la  cou*- 
che  liquide  amassée  au-dessus  de  la  colonne  de  mercure  >  pourvu 
toutefois  qne ,  dans  le  calcul ,  on  ait  égard  au  poids  de 
cette  petite  couche ,  qui  fait  partie  de  la  colonne  élevée  in* 
terieurement. 

Le  caractère  essentiel  des  vapeurs  est  donc  qne ,  pour 
daque  température ,  il  n'en  peut  exister  qu'une  quantité 

limitée  dans  un  espace  donne  ,  de  sorte  c^u'en  diuiuiuant 
graduel  lemeat  l'espace ,  tout  l'excès  se  réduit  par  la  pres- 
Aoa,  sans  que  la  force  élastique  augmente;  tandis  que  les 
§Sf,  résistant  à  la  pression  ,  peuvent  être  condense's  indéfinie 
ment ,  sans  se  réduire  à  l'état  de  liquide  par  aucune  pres- 
sion eonnae.  C'est  pourquoi  on  donne  souvent  à  ces  derniers 
Je  nom  de  g€Bm  pêrmanenê^  afin  de  lesliistînguer  des  pap&un. 

L'accroissement  de  la  force  élastique  par  la  chaleur  est 
«atti  très-différent  dans  ces  deniç  espèces  de  fluides  aéri* 
fermes ,  dn  moins  lorsque  Ton  fournit  à'Fespace  toute  la 
'Quantité  de  vapeurs  qu'il  peut  contenir.  Les  force»  élas^ 
>  ùqaes  des  gas  secs  à  la  température  de  Teau  bouillante  et  à 
celle  de  la  glace  fondante ,  sont  entre  elles  comme  i^S^S  à  t  : 
celles  de  la  vapeur  aqueuse  entre  les  mêmes  termes,  dans 
<iaos  un  espace  saturé  ,  sont  entre  elles  couune  lÔo  à  i. 

Après  ayoir  ainsi  cooftaté  les  propriétés  caractéristiques 
des  vapeurs,  le  premier  objet  de  nos  recherches  tloit  être 
de  mesurer  leurs  forces  élastiques  à  diverses  températures. 
L'appareil  qae  nous  avons  employé  «  d'après  M.  Dalton ,  est 
encore  extrêmement  propre  pour  cet  objet  ;  il  ne  faut 


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234  DES  VAPEURS  DANS  LE  VIDE.  | 

qn'eotoarêr  notve  tab«  par  m  antre  plus  Urge  j  fermé  k 

sa  base  avec  un  long  bouchon  de  liégc  que  le  premier  tube 
traver&e , ,/^.  67.  £11  remplissant  ImtervaHe  des  deux  tubef 
«▼•c  dé  Tcau  porUe  saccessÎTemeiit  à  diTerset  tempért- 
turps ,  f»n  coniuiuuu|U('  cette   trnipéralure  à  la  vapcurj 
ensuite  pour  connaître  exactement  sa  force  élastique,  oa 
menue  la  hanleur  de  la  çolonne  de  mercure  AH  foi 
trouye  soutenue  dans  le  tube  au<«de$sus  du  niveaof  tt, 
après  l'avoir  réduite  à  la  température  extérieure  de  l'at- 
mosphère y  on  la  retrancha  de  celle  que  Voa  observe  aa 
même  instant  dans  un  baromètre  purgé  d'air  par  VAéf* 
lition.  Seulement  pour  que  rexpérience  soit  exacte,  il  faot  j 
snentrer  la  température  de  Tenveloppe  d'ean  chaude  avec  ua 
thermomètre  à  réservoir  cylindrique  qui  sVtende  dans  tonte 
sa  longueur,  aûn  d'avoir  la  température  mojeuue  de  tout» 
ses  couches. 

Le  plus  que  Ton  puisse  laire  descendre  le  mercure  Jssi 

le  tube,  par  le  procédé  que  nous  venons  de  décrire,  c'est 
de  l'amener  jusqu'au  niveau  j  car  on  ne  pourrait  plus  oh- 
^  server  le  point  oh  la  vapeur  s*arrétê  y  si  elle  faisait  defcsndre 
le  mercure  au-dessous  de  ce  terme ,  et  par  conséquent  Is  I 
pius  grande  force  élastique  que  l'on  puisse  observer  avec 
cet  appareil ,  est  égale  à  la  pression  de  l'atmosphère.  Pmm' 
aller  plus  loin  ,  M.  Dflton  s'est  servi  d'un  tube  recourbé  es 
forme  de  siphon  ,  fig.  58.  Il  le  remplissait  en  partie  de 
mercure  avec  les  précautions  que  nous  avons  d'abord  dé- 
crîtes,  et  il  faisait  passer  ensuite  dans  la  branche  4a  fhtf 
courte  le  liquide  qu'il  voulait  vaporiser.  La  longueur  àe 
cette  branche  était  telle  que  l'espace  occupé. par  la  vapeur 
j  fat  nul  on  peii  considérable  k  la  temparntnre  ordinsire 
de  r.ituiosphcre.  La  redressant  l'appareil,  on  obserrait  Si 
la  vaporisation  avait  lieu  ^  et, dans  tous  les  cas,  on  marquait 
sur  la  hmgue branche, la  hauteur  du  mercure  dans  la  petite, 
ce  qui  fixait  la  différence  de  niveau.  Alors ,  pour  élever  Is 
température  du  liquide  ,  M.  Dalton  employait  deux  enve- 
loppes  de  métal ,  ^Undrtques  et  concentriques  l*ane  à  Vautre  > 
Jfg»  Sg^  dont  rintérieure  s'ajustait  avec  des  bouchons  aa** 


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D£5  VAPBUES  DANS  Lfi  YIDE.  a3S 

lourde  la  branche  du  tube  qui  contenait  le  liquide.  Ensuite 
on  versait  ,  entre  les  deux  enveloppes,  de  Teau  à  une  tem-* 
pérature  déterminée  f  ausn  chAude  qu*on  le  désindti  Lft  força 
élastique  de  la  vapeur  ,  augmentant  par  la  chaleur,  abaissait 
le  mercure  dans  la  branche  la  plus  courte ,  et  l'elevait  dans 
h  branche  la  pins  longue  t  ea  mesnràiit  cette  élévation  |  U' 
doublant  9  et  ajoutant  ta  différence  pnmitive  de  niVeau  , 
Ton  avait  la  hauteur  totale  de  la  colonne  de  mercure  élevée 
daoa  la  longue  brancbe  au-dessui  du  Aiveau  de  ce  liqaide 
dans  la  plus  petite  ,  niveau  cpie  l'enveloppe  métallique  em-» 
péchait  d'apercevoir.  Ajoutant  donc  cette  hauteur  à  celle 
fue  la  pression  aloaiospliénqae  soutenait  aa  même  instant , 
dans  un  baromètre  purgé  d'air,  la  somme  exprimait  la 
pression  totale  que  la  vapeur  soulevait  à  cette  température  : 
c'était  par  conséquent  la  mesure  de  sa  force  élastique. 
Conjointement*avec  les  méthodes  précédentes,  M.  Dallon- 

en  a  employé  une  autre  pour  connalUe  ou  plutôt  pour  vé- 
riiier  la  tcusion  de  la  vapeur  aqueuse  entre  les  températures 
de  o  et  de  loo  degrés*  U  y  emploie  ce  principe  simple  :  lors- 
qu'un liquide  bout  sous  une  certaine  pression  de  l'atmos^ 
phure  ,  sa  force  élastique  est  égale  à  la  pre&ftiou  que  cette 
alOM^hère  exoros  sur  sa  surface.  Or ,  pour  exposer  ainsi  un 
Hqttîde  à  des  pressions  atmosphériques  différentes  et  moindre^ 
que  la  pres^ou  ordinaire  de  l'atmosphère ,  il  n'y  a  qu'à  le 
mettre  sons  le  récipient  d'une  machine  pneumatique ,  à* 
Taicle  de  laquelle  on  raréfiera  Pair  lentement  et  par  degl^s. 
L»e  .harouiètre  adapté  à  la  machine  s'élfve  pendant  cette 
Opéra tioa  j  et  sa  hautiUr ,  retranchée  de  celle  qui  s'obser^  e 
an  xBiéme  instant  dans  le  baromètre  extérieur  ^  donn^  la 
mesure  de  la  pi  r^sion  exercée  par  Tair  contenu  dans  le  ré— 
cipéeiit.  Si  donc  l'eau  que  vous  y  placez  se  trouve  échauilee 
h  «m  degré  tel  qu'elle  commence  à  bonillir  sons  cet1%  pres*- 
f  lOTi  ,  vous  connaîtrez  par  cela  même  que  sa  force  élastique 
cai  égaie  à  oeUe  de  Tair  reuiermé  y  et  par  conséquent  vous 
poarres  Fexprimer  par  la  longueur  de  la  colonne  de  mer* 
core  que  cet  air  soutient.  Ainsi  tout 'se  réduit  à  mettre  d^a«- 
vaxiQC  un  thermomètre  dans  cette  eau  pour  connaître  sa 


1^ 


%36  2>£S  VAPKU&S  DANS  LE  VlDC* 

température  an  ntomênt  Ofh  elle  commeiice  k  bontlUr.  Cette 
seconde  méthode  employée  par  M.  Dtlton  lui  a  donné  des 
rétalUU  qui  s'accordaient  trëi-bîeii  ayec  lat  obienrattoot 
frite»  dans  des  tnbes  TÎdes  d*air. 

On  verra  plus  loin  que  la  vapeur ,  en  se  mélanl  à  Fair  dans 
on  espace  fermé ,  ajoute  sa  force  élasti({ae  à  «elle  que  cet  air 
avait  déjà.  D'aprte  cela ,  oo  potarrait  penser  qae ,  dansTei- 
péricnce  précédente  ,  la  force  élastique  de  l'eau  ,  qui  entre 
en  ébuUilion ,  devrait  s'ajouter  à  celle  de  Tair  contenu  dans 
le  féqpient ,  et  par  conséquent  la  doubler  }  ce  qni  est  toat« 
à-fait  contraire  à  l'eipénènce  ,  car  lorsque  l'ébnUitîon  a 
lieu,  réprouvette  n'en  est  nullement  a fiecUe.  Mais  il  laut 
faire  attention  que  la  masie  d'eau  liquide  possède  seule  cette 
température  élevée  qni  la  fait  bouillir.  L'air  renfermé  dus 
le  récipieut  se  trouve  à  une  température  toute  diilérente ,  et 
il  la  conserve  par  le  contact  des  parois  du  ilécipient  mtoe  et 
du  plateau  de  glace  de  la  macbine  ,  qui  lont  à  la  même  tem- 
pérature  que  lui.  Or  ,  laiiL  que  la  Unipérature  reste  la  même 
dans  cet  espace ,  il  ne  peut  admettre  qu'une  certaine  qnaih 
tité  déterminée  de  vapeur.  Cette  quantité  se  forme  dès  qos 

le  vase  qui  conlii  ni  le  liquide  est  placé  sous  le  récipient; 
ainsi  y  quand  Teau  vient  à  bouillir  ,  les  vapeurs  qui  s'en  ex- 
halent avec  plus  de  rapidité  ne  font  que  compenser  celles  qd 
se  condensent  au  m^e  instant  sur  les  parois  du  récipient , 
et  dans  Tair  lui-iiiéuie  ,  sans  qu'il  en  résulte  le  moindre  ac« 
.  croîssement  dans  la  force  élastique  commune  du  mélange 
d'eau  et  de  vapeurs  ^  conune  le  prouve  en  effet  l'observatioa. 
L'exacte  vérité  de  ces  con&ideraLions  ^ra  parfaitement  sen- 
tie quand  nous  aurons  eiaminé  les  phénomènes  qui  résultent 
du  mélange  des  vapeurs  et  des  gaz  ;  nous  nous  bomoae  ici  à 

les  uiilitjurr. 

En  employant  les  divers  procédés  que  je  viens  d'exposer» 
M.  Dalton  a  d'abord  mesuré  les  forces  élastiqnies  de  la  vapeur 
aqueuse  pour  diverses  températures  coinprises«entre  o  et  ïoo 
degrés  du  thermomètre  ceutésimal ,  et  en  interpolant  ses 
résultats ,  feu  ai  déduit  la  table  suivante  qui  exprime  la  force 
élastique  de  la  vapeur  en  millimètres ,  depuis  2o«  au'dessons 


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àe  léro  jusqu'à  iSo"  au-dessus.  Ou  peut  aisément  vérilier 
i'tprët  cette  teble,  U  règle  que  nous  avons  énoncée  pag.  176. 


1 

Itiifion.  1 

1 

mwioii*  j 

1 

1 

1 

degréi 

1    #         a  i^^HI 

—20 

1,533 

18 

i5,553 

36 

1 19,39 

f 

9^ 

611, 18 

— IQ 

,  r 

1  .  >.M 

ï9 

16,288 

5n 

1 25,5 1 

9^ 

63 1,27 

—  f8 

17,5»  4 

58 

i3i,5o 

96 

638,03 

—  1 7 

21 

i8,3i7 

i37,9* 

97 

68j,39 

1,733 

22 

19,417 

6t» 

1 4», 6  6 

98 

7<7,65 

1,879 

23 

20,577 
ai,8o5 

6i 

161,70 

b3 

733,  ... 

— 14 

2,01 1 
a»t5a 

24 

63 

108,96 

100 

71^0, ao 

— 13 

95 

35,090 

65 

i66,56 

101 

787,27 

—  la 

a,3o2 

a6 

24,452 

64 

17  M? 

1 02 

8i5,jt 

—  II 

2,461 

27 

ftâ,8âi 

63 

i8a,7i 

8i3,98 

a,63i 

a8 

27,3(}0 

66 

1 91  z?" 

875,44 

-  9 

29 

29,045 

67 

2CM>,  l  8 

90.^,04 

—  8 

5,0' 

3o 

ao,643 

68 

209,4  > 

954,81 

—  7 

3,2  i  u 

5z 

32,4 10 

y* 

^19, 06 

107 

966,31 

—  6 

3,4i8 

52 

34,261 

70 

329,07 

to8 

99^^79 

—  5 

5,$6o 

53 

iri,t88 

7» 

259,45 

ioS3,o4 

1066,06 

3,907 

54 

58,a64 

a  5  0,33 

110 

—  3 

4,170 

35 

4o,4o4 

73 

261.45 

1 1  ] 

1 100,87 

—  3 

4,448 

36 

42,743 

74 

J75,o5 

1 12 

1  1  '^■',43 

—  1 

4,7'^5 

57 

45,o58 

75 

285,07 

1 1 3 

1 172,78 

0 

6,039 

38 

47,579 

76 

297,57 

114 

1209  90 

1 

5o,i47 

77 

3 10,49 

1 15 

1247,81 

2 

5,74a 

4o 

52,998 

7« 

5^5,89 

1 16 

1286,51 

3 

6, 1^5 

4i 

65,772 

79 

337,76 

117 

1625,98 

4 

6,6a3 

42 

80 

Sâ3,o8 

■  ^ 

t56o,aa 

5 

6,9^7 

43 

61,938 

81 

367,00 

1 4o7,u''4 

6 

7^396 

44 

65,627 

82 

382,38 

J  ?n 

i448,H3 

7 

7'^7» 

45 

68,751 

83 

398,28 

I2i 

1491,58 

u 

0 

46 

72,3y3 

0 

4  •■♦,76 

12  2 

) D34,o9 

4*7 

76,to5 

83 

4+9,26 

125 

1 578.06 

'  lo 

9.47^ 

48 

80,1 95 

86 

1  34 

1635,0  . 

11 

10,074 

84,370 

87 

467,38 

125 

1669, 3i 

11 

10,707 
11^ 

5o 

88,74a 

88 

486,09 

1  26 

1716,68 

i3 

5i 

93.3oi 

89 

5o5,58 

127 

1 7rf2,56 

14 

12,087 
12,837 

32 

98,075 

9^ 

5:*j,28 

128 

1810,23 

55 

io5,o6 

9» 

543,80 

129 

i858,65 

Wr  14 

i3,63a 

54 

i 

92 

566,95 

i3o 

1907,67 

El 

53 

116,71 

y3 

388,7* 

: 

1 

La  force  élastique  xie  la  vapeur  étant  ainsi  connue  pour 
tontes  lea  températures  oh  l'on  peut  avoir  occasion  de  Tob* 

ierver  ,  M.  Daiton  a  cherché  à  déterminer  de  la  même  ma- 
mcr«  ceUe  des  vapeurs  des  autres  Uc^uides;  et  1  par  des  ex.«k 


4' 


.  Kj  ^  .d  by  Google 


238  vns  vAPsuAS  OAirs  lc  viob* 

pc'rionres  ain<i  f^itTS  sur  IV'thcr  sulfurique,  l'alcool  ,  Ta m- 
nioniac  li^piide  ,  une  dissolution  de  muriate  de  chaux,  l'a- 
cide folfurique  et  le  mercure ,  il  a  découvert  cette  loi  geB«* 

raie  :  que  la  variation  de  la  force  élastique  de  la  sapeur, 
pour  im  même  nombre  n  de  degrés  du  thermomètre ,  est 
exactement  la  même  pour  tous  les  liquides ,  en  partant  de 
la  température  oii  les  forces  élastiques  sont  égales.  Ainsi ,  en 
supposant,  par  exemple  ,  de  Teau  et  de  l'ethcr  liquides,  sou- 
mis Tun  et  Tautre  k  une  même  pressiom  de  o*,76,  on  trouTCi 
parexpéritace,  que  Teaa  bout  à  100  degrés  du  thefmo» 
mètre  ,  taudis  qiip  Téther  bout  à  3cf.  A  ces  températures, 
les  fotces  élastiques  des  deux  Tapeurs  sont  par  conséquent 
égales  entre  elles ,  et  soutiennent  également  une  pression  de 
o",76.  Maintenant,  si  l'on  diminue  chaque  Irnipéi  ature  de 
10  degrés,  ce  qui  amènera  celle  de  Teau  à  90  ,  et  celle  de 
Féther  à  29 ,  on  trouve  qae  les  forces  élastiques  des  deux  Ta- 
peurs sont  encore  égales ,  et  qu'elles  sont  Tune  et  fautre 
dimiuuees  de  o", 28472  }  c'est-à-dire  ,  qu'elles  ne  soutiennent 
plus  que  o* ,53528 ,  ainsi  que  notre  table  l'indique  pour  la 
vapenr  d'eau  ,  i  o*  au-dtssous  de  son  ébuUition. 

Autre  exemple.  L'éther ,  dont  se  servait  M.  Dalton  , 
bouillait  à  38^,088  sons  une  pression  barométrique  ^ale  à 
o*,75565.  n  mouilla,  avec  cet  éther ,  un  tube  barométrique 
rempli  de  mercure,  en  prenant  toutes  le»  précautions  dccritcs 
plus  h^ut.  L*ajrant  ensuite  renversé ,  et  placé  dan|  la  cuvette, 
une  petite  coucbe  d'éther  s'éleva  en  peu  de  minutes  sur  le 
jommct  de  la  colonne  de  mercure  ,  et  la  hauteur  tir  cette 
colonne  devint  entin  statiotinaire  â  o"',4^i^*  température 
de  Tair  de  là  cbambre  était  alors  à  i6*,666 ,  et  le  baromètre, 
ail  même  iuitant ,  marquait  0°, 75565.  On  avait  donc  pour 
cetélher: 

Tempéralore.  Forée  élastique.  ' 

Expérience  «•  58°,888.  u"»^75a6j. 

3«.  Expérience   16,666     o~,7656Ô  —  Q",4$i8«BO>5a3dS. 

•  * 

,Diffé€,  de»  tempéff^tvrei.  2a>aaa» 

Pour  comparer  ces  résultats  à  c«ux  que  donne  la  ygpenr 


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• 


ilfiS  VAP&UES  DANS  LK  VXDI,  £3^ 

ftqnme ,  il  faut  d'abord  cbercher  la  température  àiaque!k 
celie-d  soutient  o, 75565^  et  d^'après  notre  table ,  on  trouve 
que  cela  a  Ueit  à  la  température  de  Ainsi  ^  k  cette 

température  ,  la  force  élastique  de  la  yapesr  aqueuse  tg<i- 
lait  celle  de  Tétlier  dans  la  première  expérience.  La  seconde 
expérience  est  faite  à  une  température  plus  basse  de  9St*aaa  $ 
abaissons  donc  aussi  de  cette  quantité  la  température  99,83^, 
nous  aurons  77,614*      1^  vraie,  la  force  cla^iic^ucdcs 

deux  vapeurs,  k  cette  deruière  température  ,  est  escort 
égale.  En  effet  y  d'après  notre  table ,  celle  de  la  vapeur 
aqueuse  cstalors  exactement  de  o'^Jibyi  au  li<  u      o"', 32385 
que  l'observation  de  Téthera  donnés.  L'erreur  e^ldeji>"',tOo$j4» 
ML  Dalton  eslaja  de  m|me  cette  loi  pour  diverses  autres 
températures ,  soit  au-dessous  de  Tébullition ,  soit  au-dessus , 
et  il  la  trou \  a  toujours  exacte.  Mais  ,  comme  )a  iorce  élas- 
tique de  rétber  devient  très  tfensidérable  à  de  bautes  tem- 
pératures ,  paiM  qu'elle  est  ddfà  très-forte  k  -des  tempéra* 
tures  basses,  on  conçoit  qu  il  fut  obligé  d'employer  uu  l>a~ 
rwnètre  à  siphoà  yjig.  69.  Celft  lui  dUMa  mime  Tavantagf 
de  pouvoir  vérHIer  la  loi  des  farces  élastiques  de  la  vapeur 
ai^iif^use  à  des  températures  plus  élevées  qu*il  n  avait  pu  le 
£aÀre  par  l'expérience  directe.  Par  exemple ,  en  essayant  ainsi 
la  vapeur  de  l'éther  à  la  température  de  ôS^'ySSS ,  il  trouva  * 
qu'elfe  soutenait  une  colonne deniercure  t  gale  à  o'  ,8b<^,ouUe 
la  pression  atmosphérique  qui  était  alors  de  o",7556S  5  la 
iarcm  élastique  de  cette  vapeur  était  donc  alors  lâii^'^'fCS. 
Pour  la  comparer  à  celle  de  la  vapeur  aqueuse  ,  il  faut  partir 
du  la  températufe  oii  cette  dernière  égaie  o'°)75565  ^  c'esit 
9g^,ôd6  y  comme  nous  l'aTons  vu  tont-M'benre.  11  faut  y 
ftfouter  Taugmentation  de  température  éproifvée  par  la  va-* 
peur  de  réllicr  depuis rebuliiliou,c'est-à-dire63i* ,888 — 35'5b8 
on  aS*^;  ce  qui  donne  ia4«,d36^  cbercbant  donc ,  dans  notre 
table ,  la  feroe  élastique  de  la  Tapeur  de  l'eau  pour  cette 
t^iuprrature  ,  on  la  trouve  égale  k  ï(k)i""",B2;  au  lieu  de  - 
iti44»»',65  que  donne  Tobservation  da  Tétben  La  différence 
rfesf  que  de  17*»,  17  ;  et  elle  paraîtra  bien  petite  comp* 
parativement  à  la  graude  mleiisué  de  la  force  abi<»ig^ 


t 

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aJ^o  x>KS  vAP£uas  djlns  le  nos. 

li  Ton  tonge  à  tontes  let  aonrcês  d'errenrs  <iae  compoitai 

nécessairement  de  pareilles  observations.  Les  expériences  quf 
fit  M.  DaltOQ  sur  Talcool ,  Fammoaiac  et  la  dk&oiuUoQ 
de  mnriete  de  cliaiix ,  ^getemeiit  U  loi  pc^ 

cédeute.  Comme  la  méthode  ett  la  même  ,  il  est  înatRi 
d'entrer  à  cet  égard  dans  aucun  détail. 

De  là,  ti  rémdtê  que  les  ltqiitdet|  qui  bouillent  à  detrèi* 
hantes  températores ,  dohrent  donner  des  rapenrs  dont  li 
force  élastique  est  excessivement  petite  dans  les  température» 
ordmnirés.  Pirenons  pour  eiemple  de  l'acide  salfnrifiitt 
qm  soit  tel ,  que  soos  nne  pression  de  0*^76  il  boniUe  à  Is 
température  de  3oo  degrés.  Si  l'on  élève  sa  température  ( 
jusqu'à  aoo  degrés,  c'est*-à-dire  i  100  degrés  au-dessous  de 
lott  Anllition ,  sa  vapeur  aura  la  nAne  tensioii'qne  cdle  àt 
l'eau  à  zéro ,  c'est-à-dire  qu'elle  sera  de  5  millimètres.  Mais 
si  Ton  ne  porte  cet  acide  qu'à  la  température  de  100  degrés,  | 
la  tension  de  -  sa  yapeur  sera  la  même  que  aille  de  la  Ttpenr 
aqueuse  à  100  degrés  au^essous  de  o  ,  c'est-à-dire  qu  elle  sert 
absolument  mappréeiable.  Les  mêmes  considérations  s'appli- 
quent également  aux  vapeufs  du  mercnre  qui  ne  bout  qa'à 
la  température  de  349  ^^E^^^y  résulte  que  la  tensîoa 

de  ces  vapeurs ,  dans  les  températures  ordinaires ,  doit  aus^i 
.         être  excessivement  petite.  £lles  ne  peuvent  donc  preduiit 
I  I         dans  le  videdes  tubes  barométriques  aucune  élsisticité  seiisibk 
\  ni  par  conséquent  aucune  dépression  dont  il  faille  tenir  compte» 

Les  corps  solides ,  qui  ne  se  fondent,  et  qm  nebouiUent  | 
qu'à  des  températures  excessivement  élevées ,  doivent  par  Is  | 
même  raison  ne  point  produire  de  vapeur% sensibles  dani  I 
vide  barométrique  ^  aussi  n'y  exercent-ils  aucane  dépreisioa. 
.  'Cependant  quelques-mns  de  oei  corps,  par  exemple, i'étaioi 
le  plomb  et  le  cuivre,  exhalent  des  odeurs  qui  sont  sensibiss 
pour  nos  organes.  Le  camphre  exhale  aussi  une  odeixr  excès»- 
vement  pénétrante  j  cependant  il  ne  produit  qu'une  teasioa 
insensible  dans  le  vide  à  la  température  ordinaire.  Mais  si  oa 
le  chauflé  en  approchant  du  tube  un  charbon  ardent,  ou 
'vironnant  d'une  enveloppe  de  tèle  échauffitoy  sa  vaponsatioa 
devient  sensible ,  et  Ut  colonne  d^  m^rçur^  a'ubaisse  d'une 


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BK6  TÀPBVftS  DANS  LS  VIDE..  2^^ 

quantité  très-notable.  Dès  que  Ton  retire  lacâuse^liaufrar^e, 
on  Yoit  presque  aus&itdt  le  mercure  remonter  dans  le  tube; 
•llftvttpetirdo  camphre,  reprenant  Tëtat  folide,  se  dépose  sur 
ks  parois  îatérienrtsda  tube  tous  la  ferme  d'une  fine  poussière 
blancke. 

Les  affinités  que  les  solides  exercent  sur  certains  lîcpiides , 
se  manifestent  dans  le  vide  en  diminuant  la  tension  de  leurs 

Tapeurs.  Par  exemple  ,  Teau  dans  laquelle  on  a  tait  dissoudre 
de  la  sonde  on  de  la  potasse,  bout  à  une  température  plus 
AeWe  que  Feau  pnre.  Ainsi  ^  la  vapeur  de  cette  dissolution 

doit  avoir  dans  le  vide  uoe  tension  moindre  (|uc  celle  de  Feau 
comiiume,  k  température  égale  î  c'est  aussi  ce  qui  a  lieu« 
Mais  cette  diminution  de  tension  se  fait  même  sentir  sur  la 
vapeur  déjà  formée.  Lorsque  Ton  a  introduit  de  l'eau  pure 
sottd  un  tube  barométrique,  et  que  Ton  a  bien  exactement  ' 
obserrë  sa  tension ,  si  l'on  y  fait  passer  un  petit  morceau  de 
•onde,  qui  s'âëve  dans  le  mercure  par  sa  seule  légèreté  ,  et 
va  gagner  la  petite  couche  liquide  dans  laquelle  il  reste  plongé 
entièrement ,  on  Toit  presque  aussitôt  la  tension  de  la  vapeur 
déeroltre;  et,  au  bout  de  quelques  instans,el1e  se  trouye  réduite 
âu  degré  qui  convient  à  une  eau  chargée  de  soude.  Cependant, 
il  n*j  a  pas  un  atomç  de  cette  soude  qui  entre  dans  la  vapeur; 
et  les  molécules  de  vapeurs  lélevées  dans  le  haut  du  tube  ne 
sont  pas  en  contact  avec  elle  directement.  Quelle  espèce  de 
pEodibcation  peuvent-elles  donc  éprouver  ^  qui  puisse  dimi- 
miier  ainsi  leur  force  élastiqnel 

On  peut  faire  une  réflexion  senibla<)le  sur  toutes  les  dîsso* 
lutions  salines.  Presque  toutes  cés  dissolutions  bouiileiU  à  de« 
tempdcmtnres  plus  élevées  que  Feau  pare;  aussi,  à  température 
égmie^  la  force  élastique  de  leurs  vapeurs  est-elle  moindre 
€|ue  celle  de  l'eau.  Néaunjoms,  dans  un  cas  comme  dans 
i  nsttre»  U  vapeur  qui  s'élève  n'est  réellement  que  de  la  vapeur 
a^ense ,  sans  aticun  atome  de  sels.  Car  si  Fon  poussait  la 

\  iâporisation  de   ces  disioiutious  jusqu'à  faire  enîUTement 
évaporer  le  liquide,  les  vapeurs  se  condenseraient  toutes  en 
MU  ^  distillée ,  et  tout  le  poids  du  sel  se  retrouverait  dans,  le 
xesidii  soKde.  Coiiimeîil  donc  cette  vapeur  aqueuse,  étant  lou-» 


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::/|2  Di:S  VAPEUAS  DANS  tC  ViDi. 

jours  la  même ,  peut-elle ,  à  U  même  tem^ératurQ»  atôîr 

Il  faut  néceMiremettl  que  eetle^îoafilftte  titmie  k  It 
rence  même  des  liquides  sur  lesquî^lielle  repose ,  et  4  Tafiatlé 

inégale  qu'ils  exercent  sur  cllc^  car  ces  circonstances  sont  les 
seules  qui  ne  soient  pas  les  mêmes  dans  les  difiérens  câ&  que 
nous  examinons.  Ceci  nous  conduit  donc  à  regaider  les  difi»- 

ifnlcs  (  ouclifs  (jui  composent  la  va]>cur  ,  comme  s'appnyaiit 
liiutuellement  les  unes  sur  les  autres»  en  vertu  de  leur  eiâsU- 
cité,  îusqu'à  la  dernière,  quilrepose  inunêdiatenientsvk 
liquide.  Celle-ci  a  nécessairement  pour  force  élastique  ttfle 
avec  ia<jii<  lie  le  liquide  tend  à  émettre  des  vapeurs ,  quelle  ' 
soît-d'ailleurs  la  cttuse  qui  luidottnc  cette  tendance  et  cette  | 
faculté.  Si  donc  ce  liquide  est  d'ahord  d«  l'eau  pure  ,  et  qu il 
vienne  à  changer  dans  sa  conatitution ,  de  luauière  que  sa  ten- 
non  s'affaiblisse,  alors  las  couclies  dn  vapeurs  qui  reposent  im- 
médiatement sur  sa  snriace,  ou  tout  prèedecettetnrfot^sivoat 
plus  couipriimcs  par  l'élasticité  des  couclies  Mipcneures, 
q&'elles  ne  seront  soutenues  par  la  temmi  du  Mquide.  LUt^  | 
«devront  donc  se  précipiter  dans  calnî^Hci ,  qui  les  réduira  aoni  ( 
eu  liquide  par  bon  aiiliuté.  11  en  sera  de  même  ensuite  des  | 
couches  qui  «eront  au-dessus  des  pr^uèrea,  lorsqu'ellea  vien-  ^ 
dront  à  leur  tour  se  mettre  en  contact  avec  le  lîqmdt ,  jusqn*'  , 
ce  qu'enfin  rélasticilé  de  la  vapeur  raréfiée  soit  devenue  I 
ciséinuul  é^ale  à  la  ft  nnwa  du  liquide ,  c'est^— à  la  iot%^  j 
avec  laquelle  il  tend  à  émettre  des  vapeurs* 

Ces  consîdératîontf  'expliquent  Tefiet  d'un  appareil  trè»-  j 
ingénieux,  imagine  par  M.  Gay**Lu8sac»  pour  mesurer 
tension  de  la  yàpeur  a^ense  à  des  tcmpëmturet  trê»  baii»< 
,  et  même  fort  inférieures  au  degré  de  la  congélation.  M  ^ 
compose  d  uu  tube  barométiiijue,  dont  rcxtrémite  supériei)^ 
est  recourbée  un  peu  at»-4esaous  de  rhorisonfale ,  coam* 
on  le  voit  fig.  60.  Une  petite  qnantitéd'ean  ,  întrodifHeattnt  ' 
de  renverser  ce  tube,  se  vaporise  en  partie  quand  il  est  re- 
dressé; et  abaisse  le  mercurr  d'une  •quantité  déterminée  p&r 
sa  tension  à  la  température  ésctérieûre.  Il  laiit'mainteoant  i 
amener  celle  yapeur  aui.  teiitpératurcs  assignées.  Pour  cel^) 


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DES  YAPEUaS  DANS  LE  VIDE.  2^^ 

U.  G«j^-4LMmcinUr(rfttûr«jLtré«Litë supérieure C  âa  lobe  dans 

uneallonge remplie d'ann^iangercfrigéranf)  au  centre  duquel 
têt  un  thermomètre  I  et  il  abaisse  aiusi  ia  température 
£0lte  imiie.  La  vapeur  qui  e'y  trouve  perd  de  sa  force  élea-> 

•  tique,  se  prtcipite,  est  aui^sitôt  rciuplacoe  pai  une  autre 
portion  de  vapeur  qui  se  précipite  .de  xuémc ,  et  aiasi  de  suiite 
^aufo'Ik  ce  que  toute  Teau,  qui  était  restée  liquide  en  H,  se 
«oit  vaporisée  complètement,  cl  soit  venue  se  déposer  en  C. 
Alotrs  ia  portion  qui  conaerre  Tétat  de  vapeur  n'a  plus  que  Le 
degré  de  tesaion  qui  convient  à  la  température  de  C  ;  et  en 
appliquant  ici  le  raisonnement  dont  nou^  faiâioiid  loul»à- 
llienre  uaege  ,  on  voit  qu'en  générait  dans  un  tube  ainsi 
éduinffi»  înéfalement  ^  le  degré  de  tension  ««quel  la  vapeur 
peut  se  soutenir  est  déterminé  par  la  température  la  plus 
iaible.  11  ne  reste  donc  plus  qu'à  observer  cetjle  tension  ^  en 
comparant  la  hanteur  dn  mercnre ,  dans  le  tube  qui  contient 
la  vapeur,  avec  sa  iiauteur  au  lueiue  instant  dau9  un  i>aro«- 
inètre  pnrCaitement  |Hxrgé  d^air.  Pour  qne  ces  mesures  aoieojt 
plosovactce,  M.  GojMiussac  emploie  lyie  petite  limette  bpri- 
aïontale,  mobile  verticalement ,  comme  un  cufscur^  sur  |me 
échelle  graduée  i  et  mnnie  intérieurement  d'un  micromètre^ 
dont  il  rend  les  fils  tangens  à  la  surfaoeda  mercure  dans  les  \ 
deux  tubeS|  fig.  bi.  11  a  trouve  ainsi  qu'à  —  i^>5g  du  ther- 
aomêtro  centésimai  la  tentioa  de.  ia  vapeur  aqueuse  est  eor 
core  t  ■*,353.  Or ,  en  la  calculant  par  notre  tbble ,  on  la  trouve 
égale  à  i'"'",3723 ,  c'est-à-dire,  presque  exaclemeni  i.i  m'  aie; 
d'on  l'on  voit  qte  la  loi  condue  ilea  expériences  de  M.  Dalton 
aur  Tean  à*  Fétat  liquide  «  s'applique  encore ,  même  à  «des 
températures  beaucoup  plus  basses  que  celles  de  la  congela^  \ 
tion  ;  et  Ainsi  la  solidification  de  l'eau  »'a  absolument  aucuaa  I 
influence  sor  la  tension  de  sa  vapeur  ^  phénomène  remarqua- 
ble ,  et  qui  n'est  pas  une  des  moindres  découveries  4?  i'iugé- 
nicnxphjsicieu  que  )'ai  toat«à-l'heure  cité. 

J'indiquerai  encore  une  antre-  disposition  d'appareil  très- 
élégante  et  très»»  commode ,  que  M.  Gaj-Lussaca  pareillement 
in^gittée»  pour  observer  comparativement  les  tensions  de 
difiierens  liquides  à  des  températures  parfaitement  égales. Cet 


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244  '  VAF£UBS  DANS  LE  VIDE. 

appareil  est  repréfcnté  fig.        il  eit  composé  d'ua  cnliig 

nombre  Je  luhrs  barométriques  ,  élevés  sur  la  même  cuvettei 
et  rangés  circulairement  autour  d'un  même  axe  veriicAl*  Ikt 
colonne  divisée  en  nillimëtres,-el  munie  d*im  corsenr  C» 

s'élève  parallèlement  à  leur  direction.  Un  de  ces  tubes  est  un  • 
baromètre  purgé  d'air.  Dans  chacun  deâ  autres  on  inlxoduii 
une  petite  iinantitë  de  liquides  de  nature  différente ,  dont 
les  tensions  diverses  abaissent  les  colonnes  de  mercure  à  dî* 
verses  hauteurs.  En  faisant  tourner  ces  tubes  autour  de  ia 
colonne  verticale',  on  les  amène  snccessÎTement  devant  Jt 
division  ;  et ,  au  moyen  du  curseur ,  on  fixe  la  bantenr  de  la 
colonne  cie  mercure  qui  s'y  trouve  reniermçe.  En  faisantla 
même  opération  pour  le  tube  vide  d'air,  on  connaît  la  preisipn 
de  l'atmospkëre  au  même  instant  ;  et  Ifexo^  de  la  seconde 
mesure  sur  la  première  exprime  la  force  élastique  du  liquide.  ^ 
'  La  tension  des  vapeurs  peut  encore  s'ob&erver  commode-  i 
ment  à  toutes  les  températures,  au  moyen  de  l'appareil  re* 
présenté G3.  (  "'est  un  ballon  de  verre  ,dont  le  col  est  fermé 
par  une  plaque  munie  d'un  ou  de  plusieurs  robinets ,  et  tra* 
versée  par  le  tube  d'un  baromètre  à  syphon ,  dont  la  branche 
ouverte  se  trouve  ainsi  exposée  à  la  tension  de  l'air  ou  du  gat 
intérieur.  On  commence  par  faire  le  vide  dans  ce  ballon  , 
aussi  bien  qu*il  est  possible  f  et  l'on  note  la  pelit#  lemion 
d'un  ou  deux  millimètres ,  exeroée  sur  le  baromètre  par  l'air 
^*on  ne  peut  enlever}  puis  on  ferme  la  communication  avec 
la  machine ,  en  tournant  le  robinet  T,  et  l'on  introduit  le 
liquide;  Pour  cela,  on  se  sert  d'un  double  robinet  désigné  par 
EK'  dans  la  figure.  On  ouvre  d'abord  R',  R  étant  fermé: on 
verse  lë  liquide  dans  l'espace  RR' }  puis  on  ferme  E' ,  et  on 
ouvre  R.  Aiorsle  liquide  se  précipite  dans  le  vide,  et  y  produit 
irislantanément  la  quantité  de  vapeurs  qui  convient  à  la  tcni- 
pcxature  actuelle.  La  force  élastique  de  cette  vapeur  $e  me- 
sure ,  par  rélévation  qu'elle  produit  dans  le  baromètre  inlé- 
iieur  ,  et  elle  peul  t-tre  varier  a  volonlc  ,  en  plongeant  le 
ballon  dans  un  baiu  kquide  piu  ou  moins  échauffé. 

Cet  appareil  se  nomme  un  mmnamèifê.  Ou  y  emploie  quel- 
quefois des  ballons  d'au  voluoic  a^ic/.  conwdcraLic ,  pour  pQU* 


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nê  VAPEUES  DA9S  U  TlOt.  ^45 

tcnr  y  introduis;  des  animaux,  des  plantes ,  ou  en  général 
kl  substances  dont  on  veut  observer  les  modificatioiift  et 
recnaîllir  les  produits.  L'Aevation  ou  la  dépression  du  ba- 
romètre intérieur  indique  si  les  gaz  contenus  dans  l'ap^ 
pareil  ont  augmenté  on  diminue  d'élasticité.  Mais  si  outre 
cela  ,t  vous  vonlef  connaître  leur  nature,  tous  n*aveE  cpi^à 
remplacer  le  robinet  R'  par  un  autre  K'\  semblable ,  mais 
snnnonté  d'un  tube  T|  que  l'on  remplit  entièrement  de 
mercure  9  en  le  renversant  d^abord.  On  visse  ce  tube  sur  le 
robinet  B. ,  après  avoir  rempli  de  mercure  rinlervallc  (jui 
Iss  sépare.  Cela  fait  ^  on  ouvre  E";  le  mercure  tombe  par  son 
poids  dans  le  manomètre;  il  est  remplacé  par«nne  ijàantilé 
é^zlc  du  mélange  gazeux  intérieur  ;  il  ne  reste  plus  (ju  a  i'er- 
mer  K",  et  à  enlever,  le  tube  T,  pour  pouvou:  soumettre  ce 
mélange  à  toutes  les  expériences  chimiques  et  physiques  que 
l'oD  voudra  se  proposer. 

La  théorie  de  la  formation  cl  du  ressort  des  vapeurs  est  y 
dans  Les  arts  »  d*ane  application  très-fréquente ,  et  Ton  en 
peut  von  des  exemples  dans  le  Traité  général.  Elle  est,  pour 
les  recherches  physiques ,  d*un  usage  continuel. 

CHAPITRE  XIII. 

Maure  du  poids  des  f'  apeurs  sous  un  volume  donné 
à  une  pression  et  une  température  déterminées* 

En  faisant  les  expériences  rapportées  dans  le  précédent 
chapitre,  on  peut  aisément  s'apercevoir  qu'une  très-petite 
quantité  de  liquide  suffit  pour  donner  un  volume  considérft- 
We  de  vapeur.  Une  foule  de  recherches  de  physique  et  de  chi- 
mie demandaient  que  Ton  connût  la  mesure  de  cette  expan- 
sion; c'est-à-dire,  par  exemple,  que  Ton  sût  déterminer  le 
volume  de  la  vapeur  qui  pouvait  étreproduite  par  nn  poids  ou 
par  un  voiume  donné  de  cluque  liquide.  Mais  cette  déter- 
mination semblait  assez  diihcile,  parce  qae  Texpansion  de  la 
vapeur  étant  fort  considérable  y  il  n>st  guère  poiiîble  de  réu* 


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BiKsoas  kt  toim  ras  vkvtvû. 

nir  exactement  en  mie  seule  masse  le  liqiude  qui  a  servi  à 
.  la  former.  M.  Gay-Lussac  a  hearéttsement  ihiàé  c«tte  dif- 
ficiiîtpcn  !a  renversant  ,'c*e«t-à-dîr€,  en  d^ierminanl  levo- 

■ 

lume  de  vapeur  qui  peut  être  produit  par  un  volume  donne 
de  liquide. 

Pour  connaître  d^abbrd ,  d*one  manière  parfaftm^**  eer-* 

laine  ,  la  quanlité  du  liquide  employé  ,  ce  qui  constitue  réel- 
tcment  la  difficulté  du  problème  »  M.  Gay^Lussac  souffle  à  la 
lampe  de  petites  bulles  de  verre  qui  sont  représenté  par 
]>B;y?^.  G3.  I  Uo  sont  presque  sphérique*;  mais,  par  un  de 
leurs  côtés  ,  elles  s*al longent  en  un  bec  très-^Bn.  On  coin» 
mence  par  p^ser  une  de  ces  petites  balles  lorsqu'elle  n^est 
remplie  que  d'air;  ensui;»^  on  y  introduit  le  liquide  ,  comme 
on  ferait  dans  un  tube  de  thermomètre ,  en  la  plongeant  dam 
ce  liquide  après  Fa  voir  cbauffée  pour  en  cbasser  en  partie  Fair. 
Qu.iiicl  la  petite  bulle  est  presque  lolalouicnt  remplie ,  on  scelle 
le  bec  à  la  flamme  d'une  bougie  »  que  l'on  dirige  dessus  au 
moyen  d'un  cbalnmeau.  Cette  opération  n*6te  Hen  an  ^rerre 
dont  în  bulle  était  faite  ;  elle  lui  donne  seulcnient  une  autre 
forme.  Alors  on  p«se  de  nouveau  la  bulle  ainsi  remplie;  et 
retrancbant  de  son  poids  celui  de  l'enveloppe ^  trouvé  par  la 
pesée  précédente,  on  a  le  poids  du  li({uicle  qu'elle  contient. 
Nous  verrons  bientôt  comment  on  eu  peut  déduire  son  vo* 
lunie.  Pour  réduire  maintenant  toute  cette  «pian ti té  de  U-> 
ijuidc  en  vapeur ,  M.  Gay-liussac  se  sert  d'un  appareil  ana- 
logue à  celui  dont  M«  Daltou  a  fait  usage  pour  t^bà^ryer  la 
tension  des  vapeurs  dans  le  vide.  11  emploie  une  clocbe  de 
verre  ldiigùe''ét  étroite  W  ^fig.  64 ,  dîvîséè  en  péft^i^s  d#ca- 
pacitcs  égales,  et  dont  la  capacité  totale  est  d'environ  un  litre 
et  demi.  Il  la  remplit  de  mercnre ,  et  la  fenverse  dahs  nn  bain 
de  même  métal  ,  après  quoi  il  y  introduit  là  petite  btille 
verre  B,  remplie  de  liquide.  Celle-ci  gagne  le  haut  du  tube  , 
et  y  porte  avec  elle  tout  le  liquide  qu'elle  contient;  il  ne  reste 
plus  qu'à  vaporiser  celui-ci.  Pour  cela,  M.  Gay-Lossac enve- 
loppe sa  cloche  avec  un  manchon  de  verre  MM  plus  long 
qu'elle  f  et  qui  plonge  dans  le  mercure  par  sa  partie  inférieure. 
Il  remplît'd'eaù  te  cylindrf,  et  la  cloche  s'en  trouve  co«— 


MIUUaE  ET  POIDS  DES  VAPEURS*  2,^^ 

itrie  j  puis  il  pl4c#  tout  l'appareil  sur  un  fourneau  FF ,  ou 
IW  allume  du  feu.  L'eau  et  le  mercure,  en  s  ccîiaufTant , 
écluafient  fiuMi  le  lî^ut^fa  eouUuu  dan6  Ui  petite  bulle  de 
Celui-^  te  dilate  ,  l>rice  aen  enveloppe  ,  se  rl^nd  an 

sommet  de  la  ilocUe  ,      bierUùi  s'y  reJuU  en  va  peur  ,  dunl 

on  élève  la  4fUpp«ri|tu^)uiqa!à  ce  que  Teau  du  cylindre  soit 
eetoée  en  ébuUiiion.  Alor*     uaesuM  la  bauleiu;  de  U  «doloime 

de  mercure  41a  reste  dans  la  clbche  au-dessus  du  iiiv<  aii  ex<^ 
téneur.  Pour  lo  faire  avecceriiUids  »  voici  «osnneBi  M,  Gaj 
Lmiac  opêro.  Le»  boroU  ^  vnaio  db  fonte  pi^,  qui  iertde  €u-« 
vette,  sont  bieu  liressés,  et  plac/.s  horizontalement  au  moyen 
d'an  niveau  1  il  pose  sur  coa  hov^â  une  règle  de  cuivre  CCy 
Vtverlëe'pur  nile  tige  vetlicéla^aduée  TT^jtermintfâén  bas 

par  uno  pointe?  que  Ton  fait  descendre  jusqu^à  ta  qu'elle  aC-» 
ileure  la  «lU'face  cxiéncurc  dujaercuro.  L'n  cur&cur  11^  ^ui 
monte  el  4<!«cc«d  le  leiig.de  oeffte  tige  yèi;iieale ,  est  amené 
par  un  mouvciiienl  de  vis  jusqu'à  la  hautettr-oU  lé  mefCUTC 
reste  dans  la  olocle  ,  et  alors  k  distaiato;  de  çe  curseur  à.  TesL- 
trémitd  klféirîeiife  de  Ja>  tige,  mesurée  per  me*divi^ioii  mr  la 
t  ige  mgine ,  indique  la  hauteur  de  4a  colonne  éé  mercure  qui  * 
V  trouve  élevée  daoôla  «loobe  au-dessue  du  uiveau  ci-icj^i  iciir. 
On  Kinmcfae  cette  haateur  de  celle  du  mercure  4a»s  le  i>a-* 
romëtrc  an  meraé  ins4aiîl>  après  bs  evAir  réduîies  Ttfne  et 
l'autre  à  la  nuême  tonipérature ,  et  l'excès  de  la  seconde  sur 
la  première  eipnme  préoisémeOi  lA  forjoe  élastique  de  la  va* 
peureonteone  dUns  la  clocbe,  c'es^à-dire ,  la  pression  qu'elle 
soutient.  On  connaît  d'ailleurs  le  volume  de  cette  vapeur  par 
le  nombre  de  divisions  qn elle  occupe  dans  la  cloche^  avec 
ces  données  )  on  peulcakuler  les  rapport»  des  volumes  du 
liquide  et  de  la  vapeur  a.  une  tojuperalurc  cl  sous  uue  pression 
déterminées*  ' 

Mais  eventd'entrer  dassce  calcul  y  il  dut  prévenir  une  dif* 
ficulté  qui  puai  rai t  se  préscaler  à  Tesprit  ;  on  pourrait  se  de- 
mander si  l'on  est  bien  sur  que  tout  le  liquide  introduit  sous 
le  mercure  a  été  réellement  vaporisé.  lin  e^fet,  s'il  ne  Tétait 
pas,  on  coninkciiraii  de  friandes  erreurs^  el cela  pourrait  ar*- 
river  ai  Ton  introduisait  dans  les  petites  bulles  de  verre  plus 


M8VEE  ET  POIBS  BSS  TAntmi* 

de  liquide  qu^il  nVn  faut  pour  être  \'aporisë  <lans  la  cîochp  â 
Ja  température  où  on  Texpose.  Mais  il  j  atoujours  un  moyca 
facile  et  «ûr  de  savoir  ti  ces  ciffeaaataneet  ont  lieu*  £ii  effet , 
les  tensiofis  des  Hquidessnr  lesquels  on  opère  sont  connues  par 
|es  expérience*:  fin  chapitre  précédent;  et  l'on  peut  calculer , 
parla  loi  de  M.  Dalton ,  ipielie  doit  être,  pour  chacnil  d'eus , 
la  force  élastique  totale  dc^  vapeur  à  la  température  de  yoo 
degrés.  S'il  reste  un  erces  de  liquide  sous  la  clociie ,  la  pres- 
sion exercée  intérieurement  par  la  vapeur  devra  être  égale  à 
cette  limite.  Il  suffit  donc  de  la  mesurer ,  comme  nous  l'avons 
expliqué  tout-à-l*heure  ,  diaprés  la  hauteur  de  la  colonne  de 
mercvre  qui  reste  élevée  dans  la  cloehe  au-dessus  du  niveau. 
Si  on  la  trouvée  égale  k  la  force  élastique  totale  que  le  liquide 
peut  avoir  à  la  température  de  loo  degrés,  on  pourra  crain- 
dra que  tout  le  liquide  introduit  n'ait  pas  été  vaporisé ,  et 
alors  il  faudra  employer  des  bulles  qui  en  contiennent  des  vo- 

luincs  moindres.  Mais  du  moment  oii ,  h  force  de  diminuer  ce 
volujne ,  on  arrivera  à  avoir  une  foret  élastique  moindre  que 
la  force  élastique  totale,  on  aura  la  certitude  que  le  liquide 
introduit  a  été  vaporisé  complètement  ;  car  alors  ce  liquide 
n'aura  pas  même  suffi  pour  développer  sous  la  eloche  toute  la 
vapeur  qui  convenait  k  cette  température  ;  de  sorte  que  celle 
qui  sV  trouve  est  réeUement  une  vapeur  dilatée ,  dilatée  à  la 
manière  des  gaz  ,  et  qui ,  tant  qu'elle  n'aura  pas  atteint  sa 
fbrce  élastique  totale  ^  se  condenserait  comme  eux ,  sans  se  li- 
quéfier, si  Ton  diminuait  l'espace  qu'elle  occupe  en  enibn* 
caut  davantage  la  cloche  dans  le  bam  du  mercure  oii  elle 
plonge.  Cette  dernière  réAeiion  nous  apprend  qu'il  ^ut  ré- 
duire tous  les  résultats  à  une  même  pression ,  pour  qu'ils  de- 
vieuuent  comparables  entre  eux  ^  elle  nous  indique  ce  qui 
nous  reste  k  faire  pour  y  parvenir  :  mais  au  lieu  d'efiectuer 
cette  correction  mécaniquemeut  et  par  l'expérience ,  il  est 
incomparableuii ni  plus  commode  et  plus  simple  de  la  faire 
par  le  calcul ,  d'après  les  lois  connues  de  la  condensation  des 
substances  aériformes  sous  diverses  pressions  :  cette  opération 
0Ç  trouve  expliquée  en  détail  dans  le  l'i  nitc  général. 

En  opérant  ainsi  M,  Gay-Lusâac  a  trouvé  qu'un  gramme 


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JIESQAB  ET  MISS  X)£S  VAPEUAS.  24<|L' 

j|*eaa  distillé  liquide  donne  un  volume  de  vapeur  égal  à 
I  '96964  )  cette  vapeur  étant  mesurée  à  la  température  de  1  oo** 
el  «ous  la  presaîon  0*^76.  Or^  on  gramme  d'eau,  pris  à  la 
température  àn  maximum  de  condensation ,  occupe  précisé- 
ment on  centimètre  cube  ,  dont  le  litre  contient  mille.  Ainsi 
le  centimètre  cube  d'eau ,  partant  de  cette  température ,  et 
redoît  eu  vapeur  dans  les  circonstances  précédente»,  rbnplit 
un  espace  égal  à  i6g6,4  centimètres  cubes.  11  en  résulte  aussi 
que  ^000  centimètres  cubes,  ou  un  litre ,  de  cette  vapeur 

pèse  en  grammes ,  -^7-7; 

On  verra  dans  ua  des  chapitres  suivans,  qu'un  litre  d'air 
atmosphérique  sec ,  pris  aussi  à  la  température  de  loo"*,  et  sous 

ia:pre£A  o  jo"',76,pèse  -  (,5^^^  Ainsi,  dans  ces  circonstancessenH 

i>labies,  le  poids  de  la  vapeur  aqueuse  est  à  celui  de  l'air  ,  k 
Tolume  égal  >  comme  10577  est  à  169649       comme  1000  à 

1604,  c'est'^-dire  à  très-jieu  dé  chose  près,  comme  loà  16. 

Diaprés  l'égalité  de  dilatation  des  vapeurs  et  des  ^an ,  ccmcuie 

rapport  de  ^    subsistera  toujours  lorsque  V air  et  la  .vapeu^ 

uqueose  seront  Tan  et  Tautre  soumis  à- -une  mime  tempéra- 
ture et  à  une  même  pression  quelconque. 

Par  une  expérience  semblable  faite  sur  Téther  sulfurique , 
M.  Gaj-Lussac  a  trouvé- ^'un 'gramme  de  eet  étiter,  réduit 
en  vapeurs,  occupait  o',44^'^*  c'est-à-dire  environ  le  quart 
de  Tespace  qu'occupe  un  gramme  de  vapeur  aqueuse  ^  d'oit 
l'on  voit ,  qu'à  force  élastique  et  à  tempéralàre  égale ,  la  va- 
peur  d'éther  sutfnrique  est  beaucoup  pliîs  lourde  que  la  va-^ 
peur  d'eau.  D'après  ce  résultat ,  on  pourrait  être  tenté  de 
croire  que  les  liquides  qui  sont  les  plus  évaporablessout  aussi 
ceux  qui  ont  les  vapeurs  les  plus  lourdes.  L'alcool  favorise* 
rait  celte  conjecture  ^  car  son  degré  d'ébullition  est  plus  élevé 
«^ue  celui  de  l'éther,  et  moindre  que  celui  de  Teau  )  et  aussi 
set  vapeurs  sont  plus  pesantes  que  celles  de  Feau ,  et  plus  lé- 
gères que  celles  de  Tétber.  Mais  M.  Gaj-Lussac  s'est  assure 
«yie  celte  loi  n'est  pas  générale  j(  car  le  carbure  de  soufre  bout 


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à  use  pios  haute  température  queTélker,  et  pwUnt  ses 
TiptoTi  sont  pluf  pesanfct.  M.  G«y-L«Mme  m  «m  miiW 
W  poids  det  T^peorf  formées  par  de»  m^miges  d'eta  et  dW- 

€OûJ  à  diverses  proportioDs  ;  i  I  ri  f  rouye  qti'à  la  Icropéralttre 
de  loo^ ,  «il  il  «pénitl  ee  poids  «  était  eiftcteuMiit  le  «iltt€  fof 
•t  !os  vapetirs  de  chacun  des  deux  liquides  «ts««il  été  îioUtf. 
Ur  elles  le  sont  en  eflet  dans  ces  expénrn rr*;  ,  car  M.  Gaj- 
Luaïae  s'est  assulré  qaé  la  eomlniiaîsoa  ae  défiiit  yar  laYipa- 
ftsatton.  La  même  loi  s'applique  :iux  mélanges  d'aktol^ 
d'éther  ,  et  probablement  à  toutes  les  combinaisuos  as^ei 
bles  pour  se  désunir  k  la  température  de  loo*.  Serail-<eU 
nif^mc  chose  dans  des  températures  plus  Lasses?  il  >€riitîiB* 
portant  de  s'en  assurer.  On  saurait  alors  si  la  séparation  àe> 
âmx  liquides,  dans  da  tallet  circonataiioaa ,  tient  à  l'élm* 
tion  de  température  ou  u  Taclc  nu'mc  de  la  vaporisation. 

Connaissant  le  volume  qu'occupe  un  poids  donné  de  va- 
peur li  la  température  de  loo* ,  etsous  la  pression  de  o*,76}0S 
peut  en  Jt  dmre  le  volume  que  celte  mcuie  masse  occuperail 
sous  une  autre  pression  èt  sous  une  antre  température  quel- 
conque, n  ne  faut  qne  condenser  on  dilater  |Mir  le  caM  ^ 
Yoluiiie  prixnilify  jclon  ics  nu  mes  lois  que  celui  d'un  pi^^' 
inanent.  Car  nous  avons  dit  plus  bant»  que  les  YapeorSit^^ 
qu'elles  persistent ,  se  dilatent  et  se  contractant  ^ooauatks 
gaz.  AIai&|M)ur*  que  ic  reéuitat  ab&lrait,  obtenu  par  celle  ré- 
duction, puisse  effoctÎYeaient  se  réaliser ,  il  fiiudia  eocore 
que  la  vapeur  à  laquelle  il  s'applique,  puisse  physiqueifctt 
suWster  ;i  rcUtaérirorute  »  duos  les  circou^tances  auxquelles 
la  oaicul  la  suppoie  ramenée. 


CHAPITRE  XIV. 

Vu  mélange  des  tapeurs  mec  les  Gaz.  • 

C'est  encore  M.  Da^on  qui  va  nous  servir  de  guide  àâPi 
«etta  matière;  wais  avant  de  faire  connaltr»  set  eapérieiice» 

et  ieà  iois  auxquelles  cUes  ^ouiluiseut  ,  il  est  utile  de  ra|>pelef 
ce  qui  se  passe.dan^  le  inéUoge  des  gaz  secs  eutre  eus.  1^" 
examinant  la  loi  des  condensations  de  l'air ,  et  des  ga*  sfcs 


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AV£G  LES  GAZ.  jt3l 

ions  des  pressions  diverses,  la  tenipéraf iirc  restant  la  même  , 
nous  avons  vu  que  la  force  élastique  d'uo  même  gas  est  ré- 
ctprocpe  aa  volume  qu'il  occupé';  en'sbrté  , "par  exemple  ,  que 
îi  i'ou  a  2  décimètres  cubes  cPair  qui  soutiennent  ensemble 
une  pression  de  0^,76 ,  et  qu'on  réduise  ces  deui  décimètres 
en  un  seul ,  ils  soutiendront  alofs  une  pression  double ,  cVst- 
â-dire  de  Or,  qu'avons— nous  fait  dans  celte  opéra- 

tion f  sinon  de  forcer  les  deux  gas  à  se  mêler  dans  un  espace 
lionne?  Nous  voyons  donc  qu'en  se  mêlant,  leurs  forces 
tlailiques  s'ajoutent ,  précisément  comme  cela  arriveraît'si 
chacun  des  volumeà  pris  à  part  poutaît  se  répandre  libre- 
ment, et  tout  entier  dans  l'espace  ou  on  le  force  d'entrer. 
Cette  règle  est  générale  dans  le  mélange  des  gaz  secs^  car  elle 
Q^est,  comme  on  voit,  qu'un  résultat  de  libloi  de  Mariotte. 
Maïs  de  plus  elle  s*étend  aussi  aux  mélanges  des  vapeuirs  ,  soit 
cûtre  elles ,  soit  avec  les  gaz  secs ,  comi^ie  on  le  verra  tout  à 
Ileurepar  Texpérience  :  en  sorte  que,  de  là,  résulte  cette  loi 
générale  ,  pour  le  met  ange  des  fluides  éîâstîqnes  de  nature 
<|ueltonque  :  étant  donné  un  nombre  quelconque  de  fluides 
élastiques  qui  soutiennent  les  pressions  p  p"\.,  et  qui  ne 
sont  pas  de  nature  à  se  combiner  les  uns  avec  les  autres  à 
la  lempéralure  oii  Ton  opère,  si  l'on  prend  un  même  vo- 
lume V  de  chacun  de  ces  fluides,  et  qu'on  rédiu'se  tons' ces 
volumes  à  un  seul,  qui  soit  aussi  égal  a  Y,  la  force  élastique 
^  mélange  sera  égale  à  la  somme  des  forces  élastiques  par- 
tielles,  c'est-k-d  ire  à  />  -f 7/  +  /)"...  Cette  loi  est  déjà  prou- 
pour  les  gaz  secs  ,  il  ne  reste  plus  q\i  à  la  déaionuci  ooiir 
mélange  avec  les  vapeurs. ,  ' 
Pour  le  faire  avcé  riguenr  dans  les  température»  ordi- 
naires ,  rieu  n'est  pins  commode ,  que  Tannareil  suivant, 
oniplt^yé  par.  M.  Gaj-Lussac  jans  ses  cours  de  pbysîf|ue , 
fig*6S,  On  prend  untuW  de  verre  cylindrique  ABj'divîsc 
en  parties  de  capacités  éj^alcs  ,  et  muni  à  ses  dçu\  extré-unles 
deux  robinets  en  fer  RJ^^  Un  pcu.au-cfessus  du  robinet 
inf<^rieur  ,  on  aîSfapte  un  autre  lu*bc  de  verr^  recourbe  Tf, 
^  plus  petit  diamètre  que  le  cylitidre  AB  ,  et  qui  coinniu- 
ûique  à  son  intérieur  en  T.  On  scché  bien  tout  cet  appareil 


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25a  DV  uihAMÈ  »ti  rÂfËVU 

en  le  chauflant  ;  après  quoi  ,  ouvrant  le  robinet  R.',  on 
verse  du  mercure  bien  6ec  et  bouilli  dans  le  cylindre ,  de 
nianière  à  le  remplir  en  totalité.  En  mime  temps  le  mercure 
monte  dans  le  petit  tube,  et  s*y  met  au  même  niveau.  Cela 
fait ,  ou  visse  en  K'  un  ballon  piem  du  gaz  que  Ton  veut 
éprouver ,  «t  qne  nous  supposons  amené  à  un  état  complet 
de  dessiccation.  En  ouvrant*le  robinet  rdu  ballon  et  le  hh 
binet  K'f  la  coojiuunication  se  trouve  établie  entre  Tinté* 
rieur  du  cylindre  AB  et  la  capacité  da  ballon.  Mais  si  le  gai 
contenu  dans  ce  dernier  a  été  introduit  k  la  pression  oréi- 
naire  de  ratmospbère  ,  comme  cela  arrive  ord  mai  rement ,  il 
ne  déprimerait  pas  le  mercure  dans  le  cylindre  AB ,  pois* 
qu*il  faudrait  pour  cela  qu*il  Télevit  an-dessns  du  nivean 
dans  le  tube  TT'.  C'est  ici  que  le  robinet  inférieur  R  (de- 
vient utile  ;  car  en  Touvrant ,  le  mercure  s'écoule  par  son 
poids  9  et  fait  place  au  gaz  qui  se  répand  du  ballon  dans  le 
cvliîiflrc  AB.  Quand  on  croit  en  avoir  introduit  une  quan- 
tité suilisantey  on  ferme  le  robinet  et  l'expansion  du  gaz 
^arrête  ;  on  ferme  aussi  R' ,  et  lejfas  sec  ^  introduit  dans  le 

cylindre  AB,  ne  peut  plus  désonuais  s'en  échapper. 
^  U  faut  remarquer  que  ce  gas  est  un  gaz  dilaté  ^  dont  la 
force  élastique  est  moindre  que  celle  de  l'atmosphère  ;  par 
Consé([ue!it ,  lorsque  le  mercure  s'est  écouir  jiai  le  robinet  R, 
il  a  dà  arriver  que  le  niveau  intérieur,  que  je  suppose  H, 
s*est  moins  abaissé  que  le  niveau  intérieur  du  petit  tubeTT^ 
Admettons  que  celui-ci  soit  descendu  en  /*.  Alors  on  verse 
du  mercure  dans  ce  petit  tube  ^  jusqu'à  ce  que  le  niveau  ^ 
dans  les  deux  brancbes ,  soit  remonté  anmtme  point,  Quand 
cette  égalité  a  lieu  ,  on  est  sâr  que  le  gaz  introduit  dans  le 
cyliudie  se  trouve  précisément  à  la  pression  extérieure  de 
ratmosphèra.  On  connaît  cette  pression ,  en  observait  la 
-  fcantenr  dn  mercure  dans  le  baromètre  |  et  Ton  connaît 
aussi  le  volume  du  gax ,  en  observant  le  nombre  de  divisiuu^ 
qu'il  occupe  dans  le  cylindre  gradué, 

Staintenant  pour  introduire  dans  ce  gas  le  liquide  qne 
l'on  veut  réduire  en  vapeur  ,  ou  met  sur  le  robinet  II'  un 
autre  robiuet  R''|  surmonté  d'un  trës-petit  vase  métallique  Y, 


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ATBC  US  0AZ.  aS3 

dans  lequel,  on  place  le  liquide.  Le  robinet  n'est  pat 
percé  àiim centre  d'un  caïud  çyliadriqaeeomme  les  robmeU 
ordinaires  ;  il  y  a  seulement  rarltsurfiice  du  cèoeîntmeur, 
une  très-petite  ëcliancrure  hémisphérique  O,  qui  peut  con^ 
tenir  senlement  une  gontle  de  liquide.  Quand  le  cène 
est  fammë  de  manière  qne  cette  ^hancnare  réponde  an 
fiond  da  vase  Y,  elle  se  remplit  de  liquide.  Si  ensuite  ou 
tonme  le  cdne  E"0  d'un  demi-tour,  cette  goutte  est  amenée 
dans  rintérienr  de  Tappareil  AB.  On  peut  donc  ainsi ,  en 
tournant  le  robinet à  plui>ieurs  reprises,  amener  autaat 
de  gouttes  que  Ton  veut  dans  l'appareil ,  et  observer  Tefièt 
graduel  de  leur  vaporisatiott  sur  le  volume  du  gaa  ;  maie 
avant  de  commencer  à  introduire  ainsi  le  liquide,  il  faut, 
après  avoir  vissé  H'^  sur  B.%  ouvrir  celui-ci ,  afin  d'établir  la 
communication  entre  le  petit  eipace  E"  K*  et  le  ges  contenu 
dans  AB. 

La  première  goutte  de  liquide  introduite  dans  le  gaz  see 
nngmenle  saibrce  âastiqae  et  £ût  monter  le  mercure  dans 
le  tube  latéral  TT'.  Cet  e§et  est  prompt ,  mais  non  pas  ins- 
tantané ,  couime  il  le  serait  si  le  liquide  était  introduit  dans 
le  vide;  d'où  l'on  voit  déjà  que  la  pression  dn  gas  >  sur  le 
liquide ,  oppose  une  résistanee  à  la  vaporisation.  Si  une 
seule  goutte  de  liquide  ne  suffît  pas  pour  former  toute  la 
-  quantité  de  vapeurs  nécessaire  à  cet  espace  et  à  la  tempéra- 
ture oii  Ton  opère  9  on  s'en  aperçoit ,  parce  que  rintroduc» 
.  tion  d'une  seconde  goutte  augmente  encore  la  force  élastique 
du  gas.  Mais  enfin ,  après  l'introduction  d'un  certain  nombre 
de  gouttes ,  l'addition  d'une  quantité  plus  grande  ne  produit 
plus  aucun  efiet|  et  l'eicës  du  liquide  icstc  au-dessus  de  la 
aorlace  du  mercure  sans  se  vaporiser.  Je  suppose  que  Ton  en 
ait  ainsi  introduit  quelques  gouttes  en  eicës..  Selon  ce  que 

nous  venons  de  dire  ,  la  tension  du  ^az  s'est  accrue  par  Tefler. 
de  la  vapeur  ,  et  Ton  pourrait  calculer  cette  augmentation 
d'aprêe  la  diffiéreaoe  de  niveau  du  mercure  dans  les  deux 
branches  j  mais  l'appareil  lui-même  fournit  un  moyen  Lieu 
plus  simple  de  la  mesurer.  Car,  il  n'y  a  qu'à  ouvrir  le  ro- 
binet inférieur  & ,  et  laisser  coul^  le  mercure  jusqu'à  ce 


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qu'il  M  retrouve  au  même  niveau  dans  ies  deux  branches (r^ 
Fermons  alors  le  rofaimt  K ,  et  iDCiitroBs  le  nosibie  de  d»» 
yiikms  du  tttbe  oooopéet  (fur  le  mélange  du  gae  et  de  It 
•vapeur.  La  force  élastique  du  mélaQge  &e  trouve  maint»* 
taant  égale  à  la  pretsion  de  ratmoeplwre  oomme  an  oobum^ 
cemoat  de  Feapérieuce }  mais  alon  le  §ae4»eciipait  un  antrt 
nombre  de  divisions.  Ainsi  ,  sa  force  élastique  pro]>re  a 
changé  enraimi  iaverae  det  espaces anila'est étendu ^  de  aorte 
qm*on  peut  \  d'aprte  cette  prèportîon  coonve  y  déterminer 

son  intensité  actuelle.  On  sait  aussi  f|iicîle  serait  la  forco  élas» 
tique  de  ia  vapeur  employée  ,  ù  l'an  opérait  dans  ie  vide 
à  1«  température  de  Teipériaiice.  Si  donc  cette  force  elt 
encore  la  mhno  dans  le  nielançe  ,  il  n'y  a  qu'à  l'ajouter  k 
celle  du  gas  que  nous  venons  de  calculer  ;  et  la  somme  de 
cet  deait  foorces  devra  se  trouver  4gftl«  4  la  prenon  actneile 
de  l'atmosphère  ,  telle  que  la  mesure  la  colonne  barométri- 
que. C'est  en  câfet  ce  que  l'on  trouve  très^iactement.  Par 
•conséquent ,  la  veapenr  y  en  ee  mêlant  ait  gas  ,  coneenre  la 
'teaeieii  qm  loi  est  propre  ;  et  ainsi  se  confirme  la  loi  énoncée 
précédemment  ^  savoir  que  ^  dans  le  simple  meiauge  des  gae 
avec  les  ^Mpenrs,  ckacnne  des  parties  da  nélange  conserve 
-la  force  élastîqne  «fut  convknt  à  sa  température  actaelie 
et  au  volume  qu'on  lui  Uit  occuper. 

'  Cette  lot  étant  coi|ntte  et  constatée,  on  peut  s'en  servir 
'pour  prévoir  d'avance  le  «ombre  de  divisions  que  devm 

occuper  le  mélange  ,  sous  la  pression  acUiclle  de  Tatmo;'- 
phëre ,  en  supposant  que  le  gaa  sec  ait,préalablement  occupé 
nn  nombre  comiu  de  diviséons  sons  cette  mime  pressioii. 

Car  il  n'y  a  qu'à  calculer  le  voluiue  de  ce  gaz  comme 
étartt  déchargé  4'uoe  portion  de  la  pression  égale  à  la  Ibrce 
élastique  de  la  vnpeur.  Par  ememple  ;  supposons  eelle^ 

égale  à  u"^,ixi4^7  ,  telle  qu'eiie  est  en  ciVet  pour  la  \apeur 


(i)  Je  suppose  que  Von  ail  introduit  un  excès  de  liquide  suffîsAtil 
'  ptmr  foortiir  fexcèsde  vspenresi^é  par  raugmeaialiondcreftpaoe^sfii» 
que  la  fonse  élastique  de  cette  vapeur  reste  censtaote*  j 


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V 


AVEC  LES  GAZ.        '  '  ftSS 

lufaeiise  à  la  tempArâture  à%  95*.  Sappiisoni  aussi  la  pression 

«atmosphérique  égale  à  o"*,76oo  ;  alors,  après  rintrutluclion 
4e  la  vapeur  «  la  gaz  intériear  sa  trouvera  déchargé  de  . 
jo*,63427,  c^est^i^-'dife,  qv'll  n^anra  plus  à  supporter  que 

o™,76oo  —  o™,63  ^27  ou  o"',i  ?573;  et  ainsi,  <?'aprè9  la  loi  Je 
Marioite  >  il  se  dilatera claos  le  rapport  de  o^ffjiîoo  à  o"',i257y 
-Ott  presque  de6  à  1  ;  c'es^-à^ire  qtte  lorsqu'on  aura  r^abîi 
le  niveau  dans  les  deux  brandies,  en  ouvrant  le  robinet  W  , 
le  volume  du  gas  sera  sextuplé.  On  voit  par  cette  manière 
d^'^rer ,  que  ce  volume  deviendrwt  tout--à-fait  illimité  si 
la  force  élastique  de  la  vapeur  était  cxa^femeat  égale  à  la  près* 
MU  de  l'atmosphère^  el  eu  ellet  h  cela  avait  lieu  ,  Tair  mêlé 
avec  la  vapeur  neaupporlerail  plus  aticuue  pression }  il  devrait 
donc  se  dilater  librement  comme  il  le  ferait  dans  le  vide , 
pourvu  toutefois  qu  a  mesure  qu  il  se  dilate  ^  Ja  vapeur  con-  « 
SâBue  à  se  former  el  4  se  répandre  avSc  lût. 

Dans  toutes  les  eip^riences  pr^édentes ,  nous  avons  sup- 
|K>sé  que  Ton  introduisait  d'as.sez  grandes  quatités  de  ii(|uide 
penr  fournir  toute  la  quantité  de  vapeur  admissible  dans^ 
Tespaoe  occupé  pnr  le  gas  ;  si  Ton  en  introduit  moins ,  eMe 
«  étend  dans  tout  cet  espace  à  la  inauièro  des  gaz,  et  sa  force 
élastique  diminue  dans  la  même  proportion. 

Ces  lois  s'observent  entîore  à  de  hantes  températures ,  el 
elles  peuvent  se  vérifier  en  chaullant  les  appareils  qui  con- 
tiennent le  mélange  de  la  vapeur  et  du  gaz.  Toutefois  pour 
^'elles  subsistent,  il  faut  que  les  gaz  ne  se  combinent  pas 
avec  les  vapeurs  auxquelles  un  les  mêle.  Cette  exceplion  est 
nécessaire^  car,  a  toute  température,  il  y  acerlaiusgaz  qui  ont 
pour  i!eau  une  affinité  telle  qu'ils  s'emparent  des  vapeurs 
aqueuses  ,  et  les  amènent  à  IVfat  liquide  ou  à  Tetat  solide. 
Tels  sont ,  par  exemple  ,  le  gaz  ammoniac  et  le  gaz  hydro- 
chlorique  5  mais  il  est  évident  qu'on  ne  peut  pas  se  proposer 
de  déterminer  le  volume  d'un  pareil  mélange ,  puisqu'il  ne 
peut  pas  subsister  à  Tétat  aériforme.  Cependant  on  peut 
•encore  vériBer  la  loi  de  M.  Dalton ,  dans  ces  gaz  mêmes ,  en 
les  mêlant  avec  des  vapetirs  pour  lesquelles  ils  n*ont  pas  une 
pareille  aiiîuitc.  Xellcs  seraient ,  par  exemple  ,  pour  le  gas 


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256  DU  MÉLANGE  D£9  YAVMVM 

ammofliae ,  kf  vapenrs  dVther  j  et  sHl  eiitUit  un  gas  qt/ 
réduisit ,  au  cootraire  ,  les  vapeurs  d'éther  à  Tëtat  liquide  f 
jf QS  produire  le  même  effet  sur  les  vapeurs  aqueuses  y  à 
fiindrait  observer  la  loi  avec  les  dernières ,  et  ne  pas  la  Am^ 
cher  avec  les  autres. 

On  ne  trouve  pas  jusqA'ici  de  milieu  entre  ces  deux  es» 
trimes.  Ou  le  gas  et  la  vapeur  i|(ue  Ton  mile  perdent  tout* 
à-fait  Tetat  aérifoi me  ,  ou  ils  le  gardent  sans  aucune  con- 
traction ni  dilatation  particulière  qui  dépendent  de  leur 
natoi« ,  et  alors  les  lois  précédentes  sont  observées.  Dans 

ce  cleraicr  i  as ,  la  cjuantilc  de  vajiours  (jiii  peut  subsister 
à  rëtat  aénibrme ,  dans  un  volume  dr  gaz  ,  est  toujouri 
•xaclement  la  même  qu'elle  serait  dans  le  vide  à  temper** 
ture  égale.  Si  Ton  dilate  le  mélange  ,  ou  si  on  le  com* 
prime^  la  température  restant  constante ,  la  force  élastique 
du  gac  varie  selon  la  loi  de  Mariette  ,  réciproquement 
nu  volume  qu'on  lui  £ait  occuper  ^'mais  celle  de  la  vapeur 
demeure  constante  quel  que  soit  1  espace,  tant  quil  reste 
du  liquide  k  vaporiser  ;  et  alors  elle  est  la  même  que  dnns 
1^  vide.  Si  la  vaporisation  n'est  pas  cnmplette ,  la  force 
élastique  de  la  vapeur  augmente  avec  la  pression  comiue 
celle  d*un  gax  ,  jusqu'à  ce  que  la  vapeur  soit  asses  condensée 
pour  que  la  liquéfaction  ait  lieu.  Dans  tons  les  cas,  les 
forces  élastiques  de  la  vapeur  et  du  gaz  s'ajoutent  pour 
former  la  force  élastique  totale  du  mélange.  Ces  plieuo* 
mènes  sont  les  mêmes  pour  tous  les  gas ,  et  aussi  ils.  se  passent 
exactement  comme  s'il  n'y  avait  aucune  aifinité  sensible 
entre  les  gaz  et  les  vapeurs  qui  constituent  un  mélange  aérir 
forme.  L'unique  effet  qui  résulte  de  Tinterposition  du  gas 
parmi  les  molécules  de  vapeur  ^  c'est  de  les  empêcher  de 
céder  à  la  prci^iou  extérieure ,  et  de  se  réunir  en  gouttes 
liquides  comme  elles  feraient  si  elles  étaient  soumises  seules 
k  la  même  pression. 

La  tiiioiie  de  M.  Dalton,  que  nous  venons  d'exposer, 
permet  de  résoudre  d'une  manière  certaine  ^  et  par  des  lois 
fondées  sur  rcxpértence ,  tous  les  problèmes  que  Ton  peut  se 
proposer  rcUuvcmcut  aux  vapeurs  enlérmécs  dans  uu  cspuci^ 


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I 


Vide ,  ou  rempli  d*iui  gaz  quelconque ,  qui  permette  k  la  va« 
peur  de  cooserrercpn  eut  a^rtfom^e.  Par  eiempteyfm.peuly» 
Taide  de  ces  principes  ,  analyser  tous  les  ph^omënes  qui  te 
passent  dans  un  manomètre  oii  la  pression  et  la  température 
TÎemiefit  k  changer  k  la  foi^*.  Comme  cette  question  est  d'une 
applîcatîon  l^é^uenle  dans  les  recharchesda  cHin^û  at  de  ph  v* 
siqueij'ea  ai  donne  la  solution  dans  le  traite  général.  J'ajuu^ 
terai  seulmept  que  Deliic;aie  parail  âtre  le  premier  physi* 
cien  qui  le  foit  foroM  ima  idée  nette  de  la  formation  d^ 
vapeurret  de  leur  constitution  ,  dansTctat  d'isolement  ou  de 
mël«B§6.  De  Sauasure  agirait  aus&i  prouvé ,  avant.M.  Dalton^ 
qne  le  mwrimiHn  àp  vapeur  qui  peut  s'élever  d«os  un  espace 
donne  ne  dépend  que  de  la  température  ,  et  est  le  même 
d*m  l'air  que  dans  le  vide».^  température  égaiQ« 


•  4 

CHAPITRE  XV. 

De  P Évaporation. 

LoMQo'im  liquide  est  eipoeë  k  Fatr  libres  il  ^  dissipe  gret* 
^neHement ,  et  cet  eftt  se  nomme  Yéîfopamtion. 

Un  assez  grand  nombre  de  physiciens  ont  supposé  que  ce 
phàiomène  était  produit  par  une  affinité  chimique  de  l'air 
|Mmr  l'eau.  Mais  les  expériences  de  Saussure,  de  Del  oc  et  de 

M.  Oalton,  permettent  de  représenter  tous  les  résultats  sans 
recourir  à  cette  aHinité ^  et  par  conséquent ,  ii  u'j  %  aucune 
raison  de  l*adittettre«  piusqu^il  n'y  a  rien  dans  le5  expériences 

qui  l'annonce.  Nous  avons  vu  qu*ua  lu[nide  introduit  dans 
un  espace  vide  ,  ou  rempli  d'air  sec ,  j  produit  également 
des  Tapearsdottt  la  qnantité,  dans  cet  espace»  tia  dépend 
absolument  que  de  la  température.  Si  l'air  renfermé  contient 
d^à  des  vapeurs  pareilles  »  mais  en  quantité  moindre  que  le 
mAsitnam  qui  convient  à  cette  température ,  le  liquide  intriH 
doit  no  fait  que  compléter  la  quantité  de  vapeur  nécessaire 
pour  que  ce  maximum  s'établisse,  Dtms  tout  cela ,  il  n'y  a  de 
dîffihreiica  entre  Pairetietide,quepar  ta  rapiditéde  la  vaporisa*- 
tion  ,  qui  seftit  instanianémentdans  le  vide ,  et  lent  ement  dans 
Tome  1.  17 


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£56  M  i4rAPORATtoir. 

tKir  OQ  daat  1<I  gas)  comme  tî  letparifailet  de  om  gas  s%)p 
poMienlmëcâmquement^et  par  leur  ia^e,  àladifiisiaBdtf 
rapeiin. 

En  appliqnani  cei  lok  à  Tatmosphère 
naître  tout  les  pkénomènes  de  réraporatîoB.  Dana  ce  cai, 

l'étendue  de  ratmospliëre  elle-même  peut  être  considérée 
comme  la  maise  d'air  enfermée  dans  le  manomètre ,  et 
le  liquide  qn*on  expoie  à  l'air  libre  dans  un  Taee,  cet  la 

goutte  d'eau  que  l'on  y  fait  vaporiser.  Supposons  d'abord 
la  température  uniforme  dazis  toute  cette  étendue.  S'il 
e'j  trouve  déjà  tonte  la  quantité  de  vapeur  qui  connritBl 
à  cette  température ,  l'eau  du  vase  ne  se  vaponrisera  pa».  Mais 
pour  peu  que  la  quantité  de  vapeur  loit  au-dessous  de  ce 
maximum ,  la  vaporisation  aura  lien ,  et  la  vaie  n'étant  qi^oa 
point  relativement  à  l'étendue  de  TatmoipUrey  toute  Teau 
qu'il  contient  6e  dissipera  entièrement|  sans  y  accroître  sensi- 
blement la  tendon  de  la  vapenr.  La  Quantité  de  vaponn» 
préalablement  eaittante ,  n'aura  d'autre  effet  que  de  ralentor 
plus  ou  moins  révaporation  ,  qui  sera  d^autaut  plus  rapide 
^e  l'air  lera  plue  prêt  de  la  sécbereMe  extrême. 

.Établiiiona maintenant,  dans  les  couohes  deTatmoeptoe, 
nne  inégalité  de  température  quelconque.  Alors  ces  diilë- 
4*entes  couches  pourront  admettre  au  même  instant  de^ 
^loantitds  de  vapenr  aqueuse  trës^différentes ,  qn^elles  sereal 
peut— être  Irès-loîn  de  posséder  ■  et  cette  lut  c;a!ité  devra 
même  quelquefois  se  mamtemr  plus  long -temps  que  la 
différence  de  température ,  à  canso^  la  résistanœ  que  l'air 
oppose  au  mouvement  et  au  partage  dei  vapeurs.  De  la  il 
résultera  encore  que  Teau se  vaporisera  plus  ou  moins  vite 
dans  ces  divers  espaces»  selon  qu'ils  seront  plus  près  de 
l'extrême  sécheresse. 

Ainsi,  le  problème  le  plus  général  que  l'on  puisse ^ss 
proposer ,  relativement  à  Tévaporation ,  c'est  de  déterminsr 
la  rapidité  avec  laquelle  elle  se  fait  dans  chaque  couche  d'air 
supposée  infinie,  lorsque  Ton  connail  la  quantité  de  vapeur 
•  .qui  se  trouve  déjà  dans  cette  couche,  et  la  quantité  totak 
qu'elle  en  peut  admettre  d'apr^  sa  températnre* 


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DE  L'kVAPO&AXIO».  mS^ 

H  Dâltofi  a  riioinee  problème  avec  la  mcme  sagacité  qu  il 
a  apportée  dans  le  reste  de  son  travail  sur  les  vapeurs.  11  m 
tthord  cherché  k  metnrér  la  TÎtesie  da  IVvaporation  de 
Fste  dtm  une  atnHMfMre  cahne  et  sècli  l  ,  l i  i  1  a  troavéqu'eiie 
était  proportionnelle  à  ialorce  élasti^  de  la  vapeur'qai  sa 
ferme.  D'après  cdarëvaporatioitd'an  mime  Uquides'aceëlère 
àfflcsnre  que  sa  température  devient  plu^  haute;  et ,  à  tempe- 
ftture  égale,  elle  est  plus  rapide  pour  les  liquides  dont  la  ten- 
Ml  est  la  plus  grande.  Cette  loi  de  proportionoalîté  se  sou^ 
tientmlme dans  une  atmosphère  où  il  existe  déjà  des  vapeurs 
de  même  nature  que  celles  qu  ou  f  élève  ;  seulement  il  Sku% 
ctkder  la  Titasse  de  réraporetion  avec  la  dî^^ 
Astiqaes.-€et'  résultats  de  M.  Dalton  rendent  raison  d'une 
foule  de  phénomènes  qui  auparavant,  étaient  inexplicahlesw 
Od  j  vostdatremen^  par  eiemple»  pourquoi  Dekc,  en  chas-  ^ 
isnttoiit  Faîr  de  l'intérieur  de  ^cs  thermomètre»  k  liquides >  * 
a  pu  en  former  avec  l'eau  et  l'alcool  ^  dont  les  indications  sa 
ioulanaient  joéqu'à  ioo«et  àa.deUi?Cest  que  céS  liquides,  se 
trâvrant  ainsi  dans  le  vide ,  émettaient  librement  et  inslan* 
tanément  par  iejirs  surfiaces ,  c'est-à-dire ,  par  l'extrémité  da 
U  coltaie  élavée  daiUle  tube,  toute  la  quantité  de  vapeur 
qoe  pouvait  admettre  l'espace  ouvoi  t  au-dessus  d'eux;  et 
comme  la  vapeur  pouvait  s'exhaler  de  cette  surface  sans  aucui| 
tfctt ,  paiiqit'elle  se  répandaitdans  le  vide  ou  dans  la  vapeur 
eHsUnte,  il  n'y  avait  pas  de  raison  pour  qu'il  sedéve-» 
loppàt  aussi  de  la  Tapeur  dans  l'intérieur  même  du  liquide. 
CelaÎH»  pouvait  donc  continuer  à  s^échauffer  et  à  se  dilater  ^ 
•im  agitation. 

Rom  aTons  déjà  remarqué  dans  les  premiers  chapitres  da 
«t  ouvrée,  que  lorsqu'une  substance  liquide  passe  à  l'état  de 
^p«ur  par  Tébullition ,  toute  la  chaleur  qu'on  ii^  conmiuni-^  ^ 
que  se  détruit ,  et  reparait  de  nouTem  quand  la  vapeur,  re^ 
Piweài'élat  liquide.  Maintenant  les  expériences  viennent  de 
nous  apprendre  que  la  vapeur  se  forme  àtoute  tempétature,  et 
Hue  ia teiiif»aratttre ,  fi^oidc  onplo^chande,  changes^u^ 
tanenlle  degré  de  son  élasticité.  Diaprés  cette  analogie ,  nous 
^tYous  préroir  qu'il  se  jera  aossi  |  à  toute  température  f  une 


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SlGo  ©«  L'iVAPORAf ION. 

destractioD.  de  chaleur  lorsque  la  Tapeur  le  fermera)  c'esToe 
^ue  confirme  t'obtenratioii. 

Pours  en, assurer,  il  faut  isoler  la  masse  liquide  sur  laquelle 
en  opère,  afin  qu'élàe  «oit  obligée  dt  tirer  d'cile-oiéme»  tnoala 
îolalilc,  (lu  moins  la  plusgrandepartiede  la  chaleur  queTeva- 
poralion  doit  lui  oter  |Ce  qui  produira  nécessairement  "ni^lw* 
sèment  de  sa  teittperatnre.  Tel  est  prëctséoMttt  Tcffet  des  Taies 

«poiii^ieux  ,  appelés  alcarazas ,  et  qui  sont  en  usage  dans  TO* 
i^ent  pour  rairaickir  i  eau  destinée  aux  repas.  On  remplit  cet 
rases  d'eam ,  et  en  lessuspend  dans  on  etadrest  mkVmt  Éak  qa*!! 
se  fait  un  courantd'air  ;  par  exemple ,  entre  deux  portes  ouver- 
tes* La  nature  spongieuse  du  vase  permet  à  la  masse  d'eam  qirï 
renISennede  le  v  a  poriser  par  loiislespointsdtsa  sarface.GéIcfel 
est  encore  tavurit>e  par  le  courant  d'air,  qui  enlève  la  va|ieur  à 
memre  qu'elle  seforme.  De  làrésidte  mék  vaporisation  aiien» 
datite  qui  exige  une  destmctien  comspbadute  de  duJear; 
mais  le  vase  étant  isolé ,  cette  destruction  nepcut  se  faire  qu'aux 
dépens  de  l'eau  elleHSième,  déduction  faito  dé  bo  qwr«ir 
ambiant  lui  conmnnîqne*  Anssi  sa  tempëi%tara'  sTifciMW^p 
elle  de  plusieurs  degrés.  • 

On  péut  prodairé  nn  efifet  pareil  en  plongeant  la  konled'tm 
thermomètre  daiM  nne éponge  mouillée,  queToA  expo^t  en«^ 
suite  au  soleil;  car  si  l'on  observe  le  degré  que  ce  thermo* 
mètre  y  ainsi  enveloppé  ,  marque,  quand  il  est  piaot  à  I'obi^ 
brc  ,  lorsqu'on  IVipose  enwiitv  av*§oteil,  on  le  voit  considé- 
rablepa«nt  s'abaisser.  Les  liquides  qui  s'évaporent  le  plus  ra- 
pidement ,  sont  ceux  dont  Ttraporatioa  produit  lo  refroidis» 
sèment  le  plus  sensible;  et  l'on  conçoit  que  cela  doit  être ,  puu- 
que  cette  rapidité  les  force  de  se  prendre  à  eua-mémes  plus 
de  chaleur  dans  un  trmpinlnnn<^_  ftiurflrThmintinitTiffi  Tiaiias 
t-il  de  plusieurs  degrés  dans  l'éther,  lorsque  ce  liquide  s  éva- 
pore ;  et  de  ià  vient  également  la  vive  impression  die  £roid  que 
Ton  éprouve  lorsquW  en  verve  qàelquesgonttiè      Éiie  pni«- 
tic  découverte  du  corps.  I/efTét  devient  plus  rapide  ^ous  U 
réapieut  de  la  maciiine  pneumatique  |  en  pompant  rapide» 
'  ment  les  vapeurs  à  mesure  qu'elles  se  forment;  «I  «i  t'expé- 
rieace  se  fait  sur  uue  petite  boule  de  thermomètre  euveloppée 


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fan»  éponge  mouillée  de  carbure  #  souffire,  «ub*Unce  trèi 
•vapoimUe,  le  mercure  gèle  en  peu  j'ÎMfcans.  On  peut  fup« 

plécr  ail  jeu  des  pompes,  en  plaçaul  8ous  le  récipient  une 
iubs  tance  capable  d  abiorlier  la  vapeur  à  mesure  qu'elle  ae  dé-* 
Tdoprpe  ;  par  eiemple ,  en  j  mettant  k  o6lé  d'un  vase  rempli 

d'eau  liquide  ,une  large  capsule  remplit'  d'acide  sulfuriqno 
conceutre.  Alors,  en  eilet,  du  moment  où  ion  a  extrait  l'air 
pwr  que  réipa]foration  ioît  libre ,  Ws  vapeurs  aqueuses  aont 
absorbées  aussitôt  que  formées^  el  cctle  absorption  leurdoa- 
nant  lieu  de  se  renouveler  sans  cesse,  l'eau  de  laquelle  elles 
•'exilaient»  se  gèle  en  quelques  instaas.  Cette  curieuse eii« 
fiàrieiice  est  de  M.  Letlîe. 

,     CHAPiTllE  XVI. 

De  l'ffygroméuie. 
•It  ést  très  iottvent  nécessaire ,  dans  les  expériences  de 

cUimie  et  de  physique  ,  de  connaître  ex.aclemciil  la  quan- 
tité d'eau  qui  se  trouve  actuellement  vaporisée  dans  l'air 
.  atmoqpbériqne  on  dansuâ  gas«  Si  Tan  était  sAr  que  cette- 
quantité  fût  portée  jusqu'au  point  de  saturation  ,  il  serait 
alors  bien  facile  de  l'évaluer,  puisquè  ,  la  tempéra  U^re  étant 
éamubt ,  on  calculerait  sa  force  élastique  par  la  tbéorio  de 
Bf.  Dalton ,  et  son  poid«  par  les  expérieuees  de  M.  Gaj«-* 
Lussac.  Mais,  quand  ou  i^^joore  dau«  quçl  état  «a  trouve 
l'atmosplière  w  le  gaa  que  Ton  emploie ,  cm  «st  obligé  ^de 
ciiercber  d'autres  rageas  pour  évaluer  la  quantité  d'eau 
qui  s*jr  trouve  eu  vapeur.  Tel  est  le  l>ut  de  1^  partie  de  la. 
\  pfajsîqtttt  que  l'oii  noni&f  rt^yea^lw/  la  quantité  plus 
«n  iWMiis  grande  des  vapeurs  aqueuses  que  les  gas  con^ 
tiennent,  constitue  ce  qu'où  appelle  leur  état  hygromctnqm ; 
et  las  appareils  propres  èfatire  coi^naitre  cet  éiaty  s'app«llent 
dice  hygrêmk^  ou  des  hygr^êcopéê, 

Pres<^ue  tous  les  hygromètres  sp^t  fondés  sur  les  varia- 
tions de  volume  que  les  sabttances  organiques  épronyeat 
par  rintrodoction  ou  le  f('g«Kgeinent  des  vapeurs.  Tout  la 


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s5a  »i  L*aT«ao]iiTixe. 

monde  connaît  ]a  diilwrence  d'élasticité  qui  exista  entr9 
un  morceau  de  parcheiniii  àumide ,  el  on  morcMa  iê 
parcbemin  lec^  les  cordes  à  bojaax  employJetrdam  lii 
instnimens  de  musiqur^  rhangent  de  tensiou  et  de  ton, 
suivant  l'iiuinidité.  qui  s  y  iatroduit.  iiÀie$  se  dtteniait 
«t  deriemieiit  plue  courtes ,  parce  fn'eilei  augnealent  de 
jçrosseiir.  Les  barbe»  de  plusieurs  plantes  éprouvent  cet  ellcl 
d'une  manière  si  marquée,  que  si  Tou  fixe  luie  d'elles  per- 
pendiculairement à  tm  morceau  de  oaftott  par  sa  baae^  et 
S[ne-Foii  colle  perpendicnlairment  à  son  auM'e  extrémité  « 
une  petite  boude  de  papier  perpendiculaire  à  sa  longueur,  la 
(orston  que  la  petite  barbe  ëproure  »  par  lei  variatîoBs  d*haÊr 
midîté  et  de  sÀ^beresse,  est  asses  consid^bTe  pour  imn 
décrire  à  Taiguilie  de  papier  de  très-^ands  arcs.  C'est  sur  ce 
principe ,  appliqué  aux  cordes  k  bojaux ,  que  sont  foadéea  les 
constmctiotts  de  ces  petites  figures  qui  indiquent  y  par  lenif 
inouvemens ,  la  sécheresse  et  ia  pluie. 

Parmi  les  substances  qui  jouissent  de  oet  propridtéa  bygro* 
métriques ,  il  n*jr  en  a  point  de  plus  sensible,  do  plus  cons- 
tante dans  SCS  propriétés,  que  les  cheveux  lessivés  dans  une 
faible  dissolution  de  potasse ,  qui  leur  enlève  la  graisse  dont 
ib  sont  ondùits  dans  l'état  natniel.  Le  dterea ,  après  octie 

préparation  ,  se  racourcit  par  la  sécheresse  et  s'allonj^e  par 
l'humidité  ,  ce  qui  ue  l'empédie  pas  de  s'aliooger  aussi  par  la 
'chaleur  et  de  se  raccourcir  par  le  r^fradiesêment  comme  tous 

■Jc5  autres  corps ,  mais  dans  uneproportion  beaucoup  moindre. 

'De  Saussure  s'est  servi  du  cheveu  ainsi  préparé ,  pour  cens-- 
trtiire  l^yf^romtere  qni  porto  son  nom,  et  qni  a  introduit 
dans  les  recherches  de  ce  genre  une  exactitude  îusqu'akw» 
inconnue.  Cet  hygromètre  est  représenté 66  :  Tcxtré- 

*milé  supérieure  du  ékmea  est  fixée  en  S  par  une  psaœ  qai 
le  retient  ;  le  bout  îtiAfrieor  est  attaché  do  la  mime  maflûèie 
à  ia  circontérence  d'une  poulie  très-mobile,  qui  est  tirée  de 
bas  en  haut  par  le  cheveu ,  et  de  haut  en  bas  par  un  petit 

'  poids  'y  quand  )e  cbeyeu  se  rocoonrcîl il  fait  tourner  la 
poulie  dan!)  uu  hcnb*,  s'il    allonge  ,  le  petit  poids  la  fait 

'  tourner  dans  \t  sens  opposé.  La  poulie  k  son  tour  fait 


* 


os  L*BY(ULOItKTUS.  $63 

cher  une  longue  aiguille  »  qui,  par  ses  mouvemtB*  Mir  Mn  are 
ie  cefde  pêàaif  iadicpe  kt  racconrasteinéiit  ou  IfS  allon- 
prmmÈ»  qœ  le  dieren  subit  ptr  ioîte  de*  TmrifttioBff  d'humi- 
dité de  1  air  qui  l^envtronne. 

Si  l'on  enfenae  h/gramtoe  dm  un^vumoniètre  rem- 
pli d'air  ou  d*tin  gaz  queloosque ,  et  dont  les  parois  «ont 
mouillées  d'eau,  on  voit  bieatèt  l'aiguille  marcher  sur  la  di* 
yision  ,  de  manière  à  annoncer  on  allongement  du  cheyea| 
eniu  f  elle  i^arréle  k  m  eertein  tenne.*  Alors-st  Toii  transporte 

^instrument  dans  nu  autre  manomètre,  oii  l'air  est  enfermé 
depuis  quelques  jours  avec  des  substances  dessiccattres ,  on 
Toit  bientôt  Tmigmlle  rétrograder  ^  comme  le  suppose  an  rae» 

courcissement  progressif  du  cheveu  j  après  quoi  elle  s  arrête 
encore.  Quelle  que  soit  la  température  k  laquelle  on  opère , 
fomrva  ifne  k  metomètre  soit  satnré  de  vapeurs  aqueuses  , 
on  qa*il  en  sott  complètement  privé  par  la  dessiccation  ^  ces 
points  extrlmesoù.  s'arrête  Taiguille ,  sont  toujours  les  mêmes* 
De  Saussure  appelle  l'un  d'eux,  le  terme  de  la  sécheresse 
eztnême ,  et  il  le  marque  par  o;  il  somme  Fautre  le  lèrme 
de  l'humidité  extrême  ,  et  il  le  marque  par  le  nombre' 
teo  t  puis  dMMm^  Vwtù  qu'ib  cempmnent ,  sur  le  limbe 
en  too  parties  égales,  chacune  de  ces  pertaei.  lui  Aarml  rnsb^ 
tant  de  degrés  intermédiaires  d'hamidité. 

Jusqu'ici  cet  instrument  s'est  qu'un  indicateur  cmnmede 
•t  sensible.  Si  l'o»  se  rappelle  ce-  que  nous  avons  dit  en  par» 
lant  du  thermomètre ,  on  verra  facilement  que ,  pour  que 
rhygroÉnètre-  devienne  aussi  ua  instrument  eomparable ,  il 
Un  fmot  eneere  d'autres  qualités.  Il  fiMit,  H.  qu'il  sett  ceiis^ 
tant  dans  ses  indications;  2'.  qu'étant  toujours  construit  sur 
les  mêmes  principes ,  mai»  avec  des  cheveux  différons ,  îâ 
doua*  toujours  les  mimee  résultats^  dans  deseîmôiistànoes 

pareilles.  £nfîn  ,  arec  ces  qualités  mêmes  ,  il  ne  ferait  encore 
que  ûxer  l'état  hygrométrique  d'une-  mianière  reconnais-» 
sable  i  sans  mesurer  la  qnau^  abeolued'eaa  oontennedans 
l'air  ;  de  même  que  le  thermomètre  fixe  et  détermine  la 
température  |  mais  ne  fait  pas  connaître  rintensité  absolue 
du  caloriqnç  q|ti  la  produit.  Doncii  pour  qpie  lliygreacièua^ 


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à64  oc 'L*KYMOKiTtIX. 

fournisse  au  physicien  tantes  données  qu'il  a  besmn  de 
connftitre ,  il  f«iit  encore  d^lemiiaer ,  par  empMencè  oa  pir 
iliéom ,  les  rapports  de  ses  degrés  avec  les  qntiititlB  tbiiH 
lues  de  vapeur  qui  existent  réellement  daas  l'air.  DeSau»* 
iore  a  paifeiteaient  rétolu  les  deux  premiefes  qneitîmii;  ii 
a  protiW^  par  des  esp^itenees  d^mfes ,  que  les  indiettkNtt 
du  cheveu  sont  promptes  ,  sûres ,  et  constamment  conipa- 
rables  entre  elles,  lorsqu'il  est  con^eoeMement  préparé,  lit 
▼n  que  certains  ehereiM  ^taietit  quelqiiefeis  irré^iiiltfi*» 
et  il  a  donné  le  moyen  de  les  reconnaître  pour  les  exclure. 
U  a  diercbë  les  pntparatiens  qu'il  fallait  faire  subir  aux 
antres  pourqv^ils  ettisetit  desnarcbes  comparables; eniîtt  il 
a  delenninê  ces  préparations  ^  dont  pn  peut  voir  les  déti8l 
dans  son  ouvrage  ;  mais  ii  a  été  ihoins  keureuz  dans  U.re- 
cbercbe  des  rapports  de  Thygremètre  uvee  les  qaantidi 

absolues  d'eau  vaporisées  dans  l'air  ,  et  la  théorie  des  Tl- 
peurs  n'était  pas  alors  asses  avAucée  pour  qu'il  put  iei  ob- 
tniir. 

Sachant  aujourd'hui  ,  comment  et  sous  quelles  con^lioill* 
les  vapeurs  existent ,  cherchons  à  nous  faire  uneidéedersction 

du  cfaeteu  sur  elles.  Mais  pour  simplifier  le  proMéuie,  ^ 

♦  _ 

pouvons  imaginer  que  le  cheveu  agit  dans  le  vide ,  car  tewi* 
dications  pour  des  tensions  de  ^nponrs  égales,  y  soutins 
■itees  que  dans  rair.  Avec  la  «eule  diiierettce  qu'elles  s* jétt- 
MsmtiBStantautfmeiit.Cela  posé,  Tact  ion  du  ctieveararld 
vapeurs  est  tont-Wait  semblable  à  celle  des  substances dessic- 
ottivca  qns  fan  introduit  daus  le  vide."  Gomme  dlsf« 
absorbe  «es  vapeurs  fnsrfa'à  ce  que  son  mflnâ^é  eene  ^ 
pouvoir  les  précipiter.  Mais  si  ;dans  un  manomètre  qui  con- 
licudnûtnn  loètrecube  d'airlmfllide,  OuîutreduiMit  nn  miili- 
gramme  de  pofasseoo  de  murvate  de  «haut ,  cè  petk  ceff^i 
en  se  saturant  d'humidité  ,  absorberait  une  quantité  àt 
vapeur  si  faible que  Ui  son  poids  uè  èeratt  sensâ>le  à  Is 
balMoe  )  ni  le'  vide  peeditil  par  aa  coudensatieu  ue  psra^ 
trait  sensible  au  baromètre.  Tel  est  précisément  le  cas  àn 
ckeveu ,  à  cause  du  peu  d'eau  doutil  se  charge  ,  de  sorte 
qu'on  peut  aussi  le  considérer  comme  ne  prodqisaut  aucune 


lUC  l'hygrométrie.  d6à 

* 

dl^tîcpii  Mmible  duu  ViUt  hygromAy^ot  jUr.l'ifr  y  m 

lequel  il  agit.  * 

£tadtoiis  mâmtenaat  1m  difirest  degiÀ  j'abeqtption  que 
Hm  «fimtrf  opère  i  d'abord,  fi  Toq  ^dace  l'hygromètre  d«M 

on  espace  complètement  satarë  de  vapeurs  9  quelle  que 
ioit  d'aillcfiii  la  teaii jérmtort ,  on  obierre  ^«e  l'aiguilla 
i^brrlte  tm^onrs  aa  même  point  f^e.  Atnti ,  le  obeven 
•^allonge  de  la  même  quantité  dans  ces  diverôei  eircoos- 
tancct ,  et*  par  comrfqtieBt  il  abeorbe  la  mine  quanlila 
d'eau.  Cependant  la  masse  des  vapeurs  existantes  dans 
l'espace  saturé ,  est  irèt-difierenle  seioa  la  température  ^ 
nais  elles  ont  toajcars  aela  de  comnmn  »  qu'à  ce  foi*!  dft 
saturation  ,  la  plus  petite  force  suffit  pour  les  réduire  es 
tan.  L'aâiailé  du  cheveu  pour  elles  est  une  forée  de  ce 
geare  ,  qm  produit  par  conséqaenf  ses. c&t  accovtiumé'^ 
et  comnie  Tabsorplion  qui  en  résulte  est  si  petite  qu'elle 
n'abaisse  paa  sensiblement  la  tension  de  la  vapeur  qm  reste 
ian^  Tappareil ,  il  s'easoit  que  le  cbereii  doit  eontiinvr  à 
précipiter  de  cette  vapeur  tant  (|uc  sou  affinité  pour  Feau, 
D'est  pas^  complètement  et  entièrement  satisfaite;  ce  qui 
fait  voir  pourquoi  il  doit  toujours  en  absorber  la  aime 
cfuantfîé  dans  tout  espacé  saturé  ,  quelle  que  soit  la  tem-» 
pâture,  en  faisant  toutelbis  abstraciiou  des  change*» 
Biens  que  la  chaleur  peut  prcSnire  dans  son  afioité  poar 
l'^au  y  changeinens  qui  ,  d'après  l'es.|>érience  ,  paraissent 
tout-à-fait  inseasibies ,  dans  TéteiSilue  de  l'échalk  tbemo^ 
métrique;  moins,  tout  que  la  riuwliÉsition  mtmd  du 
cheveu  n'est  point  altérée. 

Maintenant  plaçons  rhygrenetre  dans  un  aspaoe-qat  ne 
Mit  pas  complèteowat  sataré  d'eau  ;  aloks  uam  forée  infini<^ 
ment  petite  ne  suilira  plus  pour  précipiter  les  vapeurs  éle- 
vées dans  cet  espace^car  «Ues  rdsislent  k  un  certain  degré 
's  pression ,  èt  ft  un*  certain  degrd  de  refiroidisMalent.  Par 
^séquent ,  l'effet  du  cheveu  sur  elles  s'arrêtera  avant  qu'il 
^  soit  Complètement  sa(nre;'oare'est  nae  loi  générale  dama 
I^s  pliénomènes  èhmîqnei  ,  que  Faffinîté  d'uèto  substance^ 
pour  une  autre  augmente  à  mesure  qu'où  l'en  prive  1  et  di- 


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iMfiue  kmÊÊàfê  qwtw  fcn  falart*  Lonqne  le  ëMvw.iMu 
faitement  wc  est  introdaît  dans  le  mraonièCroy  û  eiertt 

d*abord  sur  les  vapeurs  aqueuses  une  aiHnitë  trop  paissante 
pomr  fa'ellat  j  rtnfttat.  Une  partie  d'eslre  elles  m  pcédfkm 
donc  à  l'état  liquide ,  et  est  idMerb^  |w  le  ^urren  qu'eEe 
sllong('  ^  mais  cette  absorption  mime  diminue avidité; 

a  ^ 

et  enûn  il  arrive  on  terme  oii  l'action  fa'il. exerce  sur  ka 
Tapeurs  est  justement  égale  ,  pour  Te&t ,  an  degré  de  près* 

sion  ou  de  froid  qu'elles  peuvent  subir  sans  devenir  liquides  j 
alors  elles  résistent  à  son  action  ,  et  l'allongement  du  cheven 
s'arrête.  U  indique  ainsi  le  degré  de  saturation  de  Feapace , 
d'après  le  terme  variable  auquel  son  affinité  pour  les  va- 
peurs cesse  de  pouvoir  les  précipiter.  Cette  limite  dépend 
deoc  de«ia  loi  suivant  laqnelie  Talfinité  dn  .chevea  peur 
Tean  dtmînne  i  mesure*qn'on  le  sature.  Voilà  ce  qn*il  fau- 
drait connaître  pour  pouvoir  déterminer  théoriquemeut  le 
support  de  son  aUongenmt  «!vae  ka  quantités  d'eau  réelle» 
ipient  yapomées.  Mais  comme  on  n'a  ancmne  notion  sur 
eette  loi  de  décroissement  »  non  plus  que  sur  celle  d'aucune 
mtre  affinité  chimique  t  on  est  réduit  à  recourir  sor  ce  point 
à  rexpérieuce ,  c'est-è^re ,  à  multiplier  les  observations  de 
rhjgromëtre  ^ans  des  circonstances  connues  ,  pour  en  dé- 
duire empiriquement  la  loi  de  ses  indications*  C'est  à  quoi 
M.  Gaj-Lussac  est  parvenu  par  un  procédé  aussi  simple  qne 

siVr  et  ingénieux.  S*étant  procuré  un  hygromètre  dont  la 
marche  aoit  bien  constante  ,  c'est4r-dire  qui ,  placé  dans  le* 
fliAmes  circonstaness ,  revienne  toujours  mn  mime  degyd 

de  son  écbelle  ,  il  le  suspend  dans  un  grand  vase  de  >err<;i 
en  partie  rempli  d'eau  ou  d'une  diisoluiion  saUne  connue, 
et  dont  il  u  préalablement  mesuré  la  tension ,  dans  le  vide 
à  une  température  donnée.  La  suspension  de  Thygrometre 
s'opère  en  l'attachant  intérieurement  au  couvercle  même  du. 
Tase  I  qui  est  un  disque  de  verre  plan*  On  Inte  hermétique* 
ment  ce  disque  aux  bord»  du  vase ,  et  on  laisse  rexperience 
se  continuer  pendant  quelque  temps.  Le  liquide  répandu  sur 
tontes  les  pirois  dn  vase ,  ne  tmde^  pas  à  saturer.  Tespace 
intérieur  de  vapeurs  aqueuses  f  jusqu'au  terme  que  sa  j^opra 


Uigiiizea  by  Googl( 


tension  comporte  et  l'hygromètre  ,  après  s'être  mis  en 
ëqniiibre  arec  elles  ^  finit  pâr  s'arrêter  à  nn  cerlaîn  degré  d« 
sa  propre  division.  Onnpprcnddont  ainsi  quecedegré  corres- 
pond à  la  tension  observée  du  liquide }  et  en  répétant  sa 
même  êpreuTê  à  la  même  temperatmv  ,  pour  diverses  ten^  . 
sioae  connues,  comprises  entre  la  sécheresse  extrême  et  la 
saturation  complète  de  IVspace  par  les  Tapeurs  émanées  de 
fean  pore ,  on  pent  obtenir  aatent  de  termes  de  cette  coxw 
reepondance  »  aasn  rapprodiês  qne  Ton  Tondra. 

Ce  procédé  peut ,  comme  on  voit ,  s'appliquer  ,  aTOC  un 
êigal  sncoes ,  à  tontes  aortes  dHiygromèttes  |  il  offre  par  con-* 
séquent  un  excellent  moyen  de  les  comparer.  Maïs  M.  Gaj- 
Lussac  ne  l'a  ju&qu'içi  appliqué  qu'à  l'hygromètre  à  cheyeu, 
qui ,  en  effet ,  étant  le  ^us  sensible ,  et  peut-*être  le  plos 
exact ,  da  moins  si  Von  s*en  rapporte  à  Topinion  de^  De 

Saussure  ,  mentait  d'être  le  premier  objet  de  ses  dëteriui-» 
nations.  £d  l'étudiant  ainsi  à  la  température  de  dix  degrés 
de  la  dÎTisîon  centésimale ,  il  a  obtenu  mie  série  de  résultats 
qui ,  étant  interpolés  ,  m'ont  donné  les  tables  suivantes,  ou 
les  tensions  de  la  Tapeur  aqueuse  inférieures  au  maximuiu 
aoaC  exprimées  en  centièmes  de  la  tension  totale.  On  peut 
même ,  sans  mie  grande  erreur,  étendre  Fusage  de  ces  tables 
à  toute  autre  température  y  depuis  o  jiisqu'àioo%en  prenant 
pour  tension  totale  celle  qui  confient  à  chacune  de  ces  tem* 
pérjitures.  Cependant  le  résultat  de  cette  proportionnalité 
indiquera  une  quantité  de  vapeurs  un  peu  trop  faible  au- 
dessus  de  la  température  de  lo* ,  et  un  peu  trop  forte  au- 
dessous. 


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▼tptar. 


o 
t 

3 

5 
4 
5 
6 

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lo 

1 1 

12 

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16 

17 
iS 

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22 
23 
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35 

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97 

28 

39 
3o 

3i 

32 

53 
S4 
S6 

56 

57 
58 

39 

4o 


rhjgi«mè|re| 
&  chcvta.  1  tapear. 


d«  la 


0,CM> 

2,19 

4,57 

6,66 
8,75 
10,94 

12,<|3 

16,93 
18^1 

20,91 

23,81 
24,71 
26,61 

3o,  i  1 
33,08 
M  76 
35  45 

37,11 

38,78 

4o  '27 

41,76 

45,26 

44,75 

46,24 

47,56 

4836 

5o,t8 

5 1,49 

5a,8i 

55,1 1 

66,27 

5-,42 

68,58 

5t),6i 

6o,64 

6 1,66 

62,69 

63,7a 


4i 

42 

45 
44 
45 
46 

II 

*9 

5o 

5i 

52 
ÙÙ 

6i 
65 
56 

59 
60 
61 
62 
63 
64 
65 
66 
67 
68 
69 
70 

7» 
7» 

7^ 
75 
76 

ir 
78 

79 
80 

81 


k  ehereit. 


64,63 
65,53 

66.  *3 

67,  ^» 
68,24 

69,03 
69,83 
70,62 

7>«*» 

72,21 

72.9* 
73,68 
74,41 

7^,14 

75,87 
76,54 

77i^» 
77,88 

78^6 

79ta2 

79>8* 
80,46 

81,08 
81,70. 
82,32 
83,90 

85,4^ 

84,o6 

84,64 

85,22 

«5.77 

86,86 
87,41 

87,95 
88,47 

88,99 

89,51 
90,o3 

f|(),55 
91,00 


I 


Tapeur. 


82 
83 
84 
85 
86 

«7 
88 

89 

9* 

91 

9» 
93 
94 
95 

97 
98 

99 
100 


B«aa  £1 
à  cbcvf tt. 


91,55 

92, o5 

92.54 
93,04 
93,5a 
94,00 
94.48 

9*»95 
95^ 
9§,9o 

96,35 
96^2 
97, -^n 
97. "5 

9«>2" 
9^*69 

99»»<> 
99,56 


I 


Celte  uMe  e«t  cqo^ 
trusta  pnordonnfr  ]f  d*- 
g!<'-  de  rii\groin.  à  che- 
veu, c^uan<i  on  conoaillt 
tMkiioB  da  la  tapv 
aqueuse  actuellement 
existante  Aan$  Vfi\r.  La 
icoaioQ  de  ia  vapeur  a* 
queuse,  pour  l*étal  d«1a 
•atoradM  compta ,  7| 
est  représentée  p*r  1-] 
nombte  100,  et  les  autrei 
tenaîoiispluf  petites  soot 
«xfn-îmèeaea  parties  cea- 
t<  vimalaada  cette  oh!?^ 

Ij.  Tir  roniAq  i?^r!  f .  ^  on 
le*  suppose  observe* 
sous  une  autre  forme,  par 
exemple  es  nilliniètres, 
il  faudra  les  mti'îiplifr 
pnr  î 00  ,  et  les  J iTiJer 
par9a»B,47^«  qui  expri- 
me la  teoaîon  totale  delà 
Tapeur  en  millimètres  a 
la  température  de  lO* 
ceolèsimaux. 


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269 


ASC  R  SI 

d« 


o 
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16 

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18 

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11 

25 
26 
37 

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S\ 
35 
3G 

37 
3d 

3, 

4o 


de  I« 


1 


O1O0 
0,45 

0,90 
1,55 
1,80 

2,71 

3,i8 
3,64 
4,to 

4.67 

5,0  5 
5,5j 
6)Uo 
6.48 

6tQ6 

8, 46 

9,43 

9t97 
10,49 

1  f  ,0 1 

1 1,53 

.12,59 

i3;i4 

14,25 
14,78 

15,94 
17,10 

18,01 
19,54 
20,16 
20,78 


&«]imii. 


4i 

42 

43 
44 
45 

46 

47 
48 

52 

53 
64 

65 
56 
57 
58 
5  9 

63 

G3 
64 
65 
66 

67 

68 

69 
70 

75 

76 

77 
78 

79 

80 

81 


tÊMÊtOMê 

de  la 


21.45' 

22, 79 
23,46 
a4,i3 

24,81) 

25,59 
«6,32 

27,06 

37.79. 
98,68 

29,3.8 

50,17 
50,97 
31,76 

3j,6G 
53,57 

55,37 
36,28 
37,31 

38,54 
59,5^ 
40^3^ 
4 1,42. 
4?.,58 
43,73 
i  *,«9 
46,o4 

47,19 

48,5 1 

49,8^ 
5i»i4 
52,45 

58;7« 

56,74,. 


8a 
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64,57 
66,^4 

67,02 

69.89 

7»»'*9 

73,39 

"  5 .  ?  9 
7-,ig 

79»09 
81 ,09 

63,08 

85,q8. 

87,07 

89,«e^ 

91,25 

93,44 

96,63 
97'Si 


C^tle  esl  con- 
struite pour  donner 
\vs  tensions  âe  î;i  va- 
jivur  cofrespondiiiiles 
^MK  deiyc's  de  l'hy- 
gt  oiTièlre.  Ces  lensiuus 
y  sont,  cotoilBè  dinsla 
lable  préeédtnie,  ««ii^  ^ 
pi-im<'e5  en  partie»  ^ 
cfnt^sinialeii   de  la 


Digai.-ca  by  Google 


%'jù  i      M  l'uyorom£tbik. 

Lorsqae  Ton  porte  un  mime  hygromètre  taeeenivemciit 
dans  les  direnef  coachet  âtmosph^riquet ,  comme  on  peut  le 
leireen  s'élevant  en  aérostat,  ou  le  voir  marcher  succesMve- 
ment  m  sec  à  menure  qu'on  f'élotgne  àû  1«  terre;  et  ai  Toii 
Ta  jusqu'il  de  trct-^andes  keuteiirt ,  comme  Te  Adt  BT  Gmj-* 
Lus&ac  y  la  aécheresse  devient  telle  qu'elle  tord  et  déforme 
leMst  le  parchemin  et  tout  les  corps  [qm  renferment  le 
moindre  Testigedlinmidit^.  Ce  phénomène  est  d'mntant  pins 
digue  de  remarque  ,  que  la  température  va  aussi  en  dmii-* 
nuant  à  mesure  qu'on  s'élève  ,  de  sorte  qu'elle  devient  trëf- 
basse  dans  lesheiites  régions  de  l'air,  et  qu'ainsi  la  qnantité 

de  vapeurs  que  l'espace  y  peut  adnieltre  est  fort  petite  On 
comprend  assesbieu  ledécroi&sement  de  la  température  quand 
on  conaidireqae  Tairen  se  dilatant  absorbe  de  In  cbalenr^ 
de  sorte  qu'une  même  masse  d'air  transportée  des  couche* 
inférieures  dans  les  supérieures,  se  réfroidit  nécessairement, 
en  se  prenant  àelle-m4me  le  calorique  cacjbé  qui  est  nëoessairt 
à  son  ^t  croîssant  de  dilatation;  et  Von  verra  plus  tard, 
en  traitant  de  la  rosée ,  que  l'aspect  même  du  ciel  serein  doit 
nnsô  contiibner  pnissimtmient  k  refroidir  les  couches  élevées 
de  ratmosphbv  ;  maïs  le  décroissement  rapide  de  Thumidité 
hygrométrique  parait  beaucoup  iiioitis  facile  à  concevoir. 

Toutefois,  en  admettant  ce  décroissement  oomiiie  un  hit , 
il  me  semble  expliquer  d'une  manttipe  assez  plausible  pour-  ' 
quoi  ordinaircmeiit  ,  Jans  nos  climats  d'Europe  ,  le  temps 
devient  beau  quand  le  baromètre  monte.  C'est  qu'alnrs  les 
nuages  qui  auraient  pu  se  tésoudm  en  pluie ,  sont  portés 

daub  des  régions  plus  hautes  ,  où  la  sécheresse  est  plus 

grande  ,  et  oîi  par  conséquent  ils  peuvait  se  dissiper  avec 
plus  de  fiidlité.  An  Oontiaire ,     le  baromètre  baisse ,  les 

iiunpes  baissent  aussi  ;  et  ,cu  se  ra])prochant  de  la  terre  ,  ils  arri- 
vent à  des  hauteurs  oîi  l'espace  est  moms  éloigné  du  degré  de 
saturation  ,ce  qui  doit  y  rendre  la  précipitation  des  rapenrSi 
plus  facile.  Suivant  cette  manière  de  voir ,  la  descente  du 
baromètre  doit  être  un  pronostic  plus  sûr  que  son  mouve- 
ment de  hausse;  car  ce  mouvement  et  l'ascension  corres- 
pondante 4es  nuages ,  ne  contribueront  point  à  les  vaporiser 


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%i ,  par  l'effet  d'ua  vent  ëleyé,  continu  et  humide  ^  Tespac^ 
Cft  rempli  de  vapeur  aquenae  à  um  grtade  hautenr.  il  arri* 
T«ra  donc  «lors  que  le  liaromètre  poonra  monter  sans  que  le 
temps  cesse  d*êlre  à  la  pluie  ^  c'est  en  efiet  ce  qui  arrive  queU 
quefoit  dans  nos  climats  ;  et  c'est  encore  ainsi  que  sous  les 
tropiques ,  quand  la  saison  des  plnies  est  arrivé ,  il  peut 

conlinuelîejuent  pleuvoir  sans  que  le  baromètre  indique  ua 
abaissement  permanent  aurdessous  de  son  de^é  mojen. 

  ■    r        I  II  I  !■  ■  !■  I  1    I  I 

CHAPITRE  XVilL  ' 

4 

De  la  PesanLeur  spécifique  des  Corps ^ 

îïous  avons  eu  déjà  plusieurs  fois  besoin ,  dans  nos  expe«» 
irienees  »  de  connaître  le  poids  do  cerlaini  coips  sons  tm  y»* 
lume  donné  ;  par  exemple  ,  le  poids  d'un  litre  d'air  on  le 
poids  d'un  centimètre  cube  de  mercure.  L'utilité  de  ces  ré— 
enltats,  et  leur  fréquente  application  dans  la  chimie  et  dane 
la  physique ,  exigent  que  nous  nous  fassiona  des  méthodes 
l^énérales  et  précises  pour  les  déterminer. 

Le  moyen  le  plus  simple  d'y  parrenir  ^  -^est  do  ntesnrtr 
comparativement  le  poids  d'un  volnme  qnelconqoo,  mats 
^•1 9  d'eau  et  de  la  substance  donnée.  £n  effet ,  supposons 
'él'niiord  ces  deux  péages  faîtes  l'une  et  Fantre  k  la  teot^éiOf^ 
tafodn  maiimnm  de  condensation  de  Fean,  On  sanra  qi|'a<» 
lor»  la  substance  employée  est  deux  fois  ou  trois  fois  ,  ou  n 
fois  aussi  pesante  que  l'ciiu  à  éga^  volume.  Or ,  d'après  in 
éMSnîtion  des  mesnns  métriques»  chaque  gramme  d'ean, 

à  cette  tcm])eralure  ,  a  poar  volume  un  centimètre  cubicjuc» 
l^ar  conséquent  I  on  saura  que  chaque  centimètre  cubique 
de  la  snlistance  donnée  pèse  denx  grammes  ou  trois  grant^ei; 
ou  n  grammes,  ce  qui  est  précisément  la  chose  que  l'on  vou« 
lait  savoir.  Il  nVst  pas  même  nécessaire  que  les  pesées  soiei^ 
ikites  à  la  température' précise  du  maiimum  de  çondensatioii 
^  Teau  'y  mais  alors  il  faut  avw  égard  aux  dilatations  de 
^  liquide  et  de  la  substance  qu'on  lui  compare.  C'est  pour*» 

^«loi  nooi  ne  ponnons  painoM  occuper  de  cotte  cechecche 


Mrj%  PJESAHXSIUtfl  iPiCZFIQUSS. 

d'une  manière  générale  avant  d'avoir  mesuré  ^  6t  réduit  ea 
fomlules ,  les  dilatau«m  det  cocps. 

Cê  tidiubri  n  ^  ^  «iprime  oomU^  da  £oê$  Im  sabiltM 
donnée  pèse  attlaint  qae  Teaii  à  YokuDe  égal ,  s'appelle  Im 
pe&anleur  spécifique ,  ou  plus  exactement  le  poidà  spécifique 
du  eojjpf*  Ko«i  le  iMppotteroiii  ^énénlemait  »  comme  neiii 
vanouf  de  It  faire,  àila  température àn.  maitmnm  deoeiii* 
densation  de  Te  au  ^  et  alors  ie  nombre  n  ,  qui  exprimera  le 
yeida  spécifique £vm  corps  «.exptimera  aussi  le  nombre  de 
grammes  que  pèse  iip  centimètre  cobe  de  ce  corps. 

Lorsque  nôus  avôns  établi  dans  ie  premièr  Kvre  les  prm- 
cîpas  de  l'équilibre  et  du  mouyement ,  nous  ayons  appelé 
«tsneslé  d'un  corps,  la  quantité  relative  de  matière  inerte 
qu'il  renfermait  eous  un  volume  ilonué,  et  nous  avous  vu 
q[ue  cette  qa«Uité  pouvaU.,  pour  ioutfê  /es  appUûaiionê  dé 
màMUttçmf  s'évaln^  proporlioaneUement  an  poids  ;  ett 
-sorte qu'un  corps  doit  être  dit  deux  fois  ou  trois  fois,  ou 
n  lois  plus  dense  qu'un  autre  »  selon  qu'il  pèse  deux^  ou  trois, 
on  H'  Ans  smtant  ^  à  volume  égal ,  que  celui  auqud  on  l'a 
compare'.  Ainsi,  en  prenant  la  densité  du  premier  rorya 
pour  Tunité  des  densités I  celle  du  second  et  de  tout  autre 
cofps-tfera  aussi  représentée  par  lé  nombre  m.  Dana  notre 
système  démesures,  Tunité  3e  densité  la  plus  convenable 
est  celle  de  1  eau  à  la  température  du  maximum  de  coude%- 
«iliqn»  XlmrêiadmuUé  tUiouimiirwco9pêë9iégaU  àêape^ 
êOMnit  ^àéyiqtm^  Nous  adopterons  généralement,  cette  coo» 
Vention.  ^ , 

€onc#rene  maintenant  meemaism  d^e«u  qui  «  rédnste  àsom 
nfaxfasuhn  4e  eondensation  >  renferme  «n  nembre  Y  de  cen- 
timètres cubiques.  V  exprimera  aussi. son  poids  en  grammes» 
Maii  «cette  eip^ssiion  ne  sera  rigonreasmuoif  eiacto  q«e  pour 
le  parallèle  terrestre  relativement  auquel  le  gramme  est  dé- 
terminé. Car  rénergie  de  la  pesanteur  etaut  inégale  à  diverses 
latitsiées  I  la  mâme  masse  d'ean  prise  successivement  f«r 
aifRN^s  peralMee  5  a  des  poids  absolus  dWhrens;  et^  si  IW 
Teut  toujour»  rapporter  ces  poids  au  gramme  primitif,  consi- 
déré commeinvariabijSy  leur  eïpres4ion<2nnBera  proportion» 


lïçllwTîent  Àux  intensités  de  la  gravité  dans  les  deux  lieux. 
Eeprésentons  dooc  par  i  cette  intensité  dans  le  lieu  ou  Ton  a 
déterminé  le  gramme,  à  Paris,  par  exemple:  sa  valeur  pouf 
tout  antre  point  <ie  la  terre  ée  trouvera  exprimée  par  uit 
autre  nombre  plus  grand  ou  moindre,  que  les  ob^eryatious  du 
peadnle  ^  font  connaître,  comme  nons  Tavons  expliqué  dans 
le  premier  livre ,  et  dont  j^ai  donné  TexpresHon  analy  tique 
dans  le  Traité  général.  Multipliant  le  volume  primitif  Y 
jpar  ce  nombre  ^  le  produit  exprimera  le  poids  4e  la  même 
mane  d*ean  en  grammes  à  une  latitude  quelconque  ,  le  . 
poids  de  chai|ue  gramme  étant  toujours  identiquement  con<* 
forme  à  la  première  déterminationv 

Si  Ton  vent  exprimer  de  ratoe  le  poids  P  d*tin  égii  vo-^ 
Inme  de  tout  autre  corps,  il  laut  multiplier  le  poids  précé^ 
dent  àe  la  masse  d'eau  par  la  pesanteur  spécifique  de  ce 
corps.  Dans  ce  sens,  on  dit  que  le  poids  d*un  eorpê  esi  égal 
au  proiluU  de  6a  densité  et  d^t  son  volume  par  la  pesanteur  >• 
mais  il  ne  faut  pas  oublier  que ,  dans  cet  énoncé ,  le  poids  ^ 
la  pesanteur ,  le  volume  et  la  densité  n'expriment  pas  des 
quautiles  absolues.  Ce  sont  des  uoiubrcâ  abaLraiU  rapportés 
dsacuii  à  leur  unité  propre^ 

Ces  principes  généraux  étant  établis ,  nons  allons  entrer 
dans  le  détail  drs  expériences  propres  à  détermuiCi  le  noiubro 

la  dans  les  divers  états  des  corps» 

—  -   -  ■■    —  t  . .  ^  ■ .  ^ 

CHAPITRE  XVIII. 

Sur  ta  manière  d^obtenir  la  Pesanteur  spécifique 

des  Gaz» 

f^ES  densités  des  substances  gazeuses  étant  tontes  fort  pe-* 
tites  ,  il  convient  pour  rendre  leurs  dilTerences  plus  sensibles , 
de  les  rapporter  d'abord  à  quelqu'une  d'entre  elles  |  n6us 
cltoisirons  pour  cela  l'air  atmospbéfique  ,  qui  ,  d'après  Tob-^ 
nervation  générale  des  physiciens  et  des  chimistes,  est  de 
m^ane  nature  dans  tous  les  climats  de  la  terre  et  dans  toutes 
sadsons. 

l 'our  mesurer  le  poids  d  un  m«m€  volume  d'air  et  de  ga^, 

'Xoum  h  iS  ' 


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S74  FEt^ANTEua  afkciriQux 

on  pttmà  tsn  ballon  de  vtrre  6ont  U  ca^pâcîtt  doit  étr^  n 

moins  de  cinq  à  six  litres ,  afin  que  les  errsurâ  des  pesées 
n'aient  pa»  trop  d*iaiiuence  sur  les  résuliaU;  ce  <|ai  arme* 
raît  si  Ton  •pérait  sur  de  trop  pelité  velumee.  Ce  balha 

doit  être  fermé  pai  un  robinet  ««.sez  bien  U  availlt*  pour  in- 
tercepter toute  coinmuuicatioii  entre  i'iatérieur  du  bailao 
et  l'air  estériettr*  On  tient  d'abord  le  rçbînet  ouvert ,  et 
après  .èvoir  vissé  le  ballon  sur  le  plateau  (i'nue  boinu'  ma- 
ciaiiie  pneumatique  ,  on  y  fait  le  vide  auMi  eaactemeitl  qud 
est  possible.  Pour  plus  de  simplicité ,  snpposiNis  d'abord  %n 
ce  vide  soit  tout— à-fait  exact ,  en  sorte  que  tout  Tair  ait  été 
extjair  fie  1  in((  i  icur  du  iiaiitrii*  Un  feruue  aiors  lerobmet» 
on  déviise  le  bâllou  »  et  on  le  pësa  dans  cet  jélal  aTttc  des 
balancos  très-exactes  (i);  soit  P. son  poids  ainsi  observé. 

Uette  opération  iaite  *  on  oiivre  doucement  le  robilieti 
ïam  détacher  le  baUoa  de  la  balance.  L'air  eaaérîenr  y 
rentre ,  ie  remplît.  Alors  on  le  pesé  de  nouvean  ,  le  robinet 
restant  ouvert:  on  trouve  cuti^tainiue ni  qu'il  pèse  davan-* 
lage.  ^it  P"  ion  poids  dans  cotte  nouyelle  circonat—cg. 

Il  est  évident  que  Taugmentation  de  jnMë  dé  ballon  est 
due  a  Tair  qui  iy'y  est  introduit  ^  el  est  précàiiéitteiit  é^aie  m 
^ds  da-cèl  air.  Ainsi  l!exaès  de  la  •ecénde  pesée  sur  la  pre- 
mière ,  ou  P"  —  P  ,  exprijuera  le  poids  dn  relome  d*air  ai* 
Ui05pbérique  que  le  baliou  uuuUebt  |  dans  ie^  cir^^u^itaucei 
0U,  ion  a  opère. 

On  s'y  prentl  prêciséilient  de  la  mémi^  jttitiftre  pour  cou* 
naître  le  poids  du  même  vuluiiie  de  tout  autre  gaz.  Qn  iMni- 
mence  de  même  par  peser  le  ballon  vide.  Soit  jrson  poids, 
qui  peut  être  différent  de  *P  à*  cause  du  changement  de  den- 

•      •     •  • 


(i)  Çour  iairc  cette  opt  ratu>u,|  l'un  ne  pose  paa  ic^  balluu  dans  iti 
plateaux  de  la  balance ,  ceifai  serait  trèa-inca;mmotie,  p9^4|a^il 
faudrait  leur  .donnée de  irèa- grandes  dimenêiona.  Maïs  o»  accrocha 
le  ballon  i  U  balaoee  par     moyrD  dVin  fil  de  cuivre ,  doot  les  es* 

tréiinh  .s  «.ont  conlournécs  en  auncuiix.  I/uiic  se  fixe  a  la  partie  inir- 
rienic  d Un  iifs  plateaux  de  la  balance,  et  l'autre  2>*a(ltpt«  h  un  cro- 

ahet  qui  termine  la  partie  SQpérienie  du  robinsi  du  baUoa.  Fîg»  67. 


DES  GA2.  SfjS 
\ 

àti  it  l'air  qtiHl  dip1«ce«  Cette  observation  faite ,  on  le 
rempfit  «nssitAt  de  gaz  que  ,  Ton  y  introduit  avec  toute* 
leê  précautions  nécessaires  pour  en  assurer  la  pureté.  Puis 
on  le  ferme  |  on  le  pèse  de  nouveau ,  et  on  le  trouve  plus 
loord  qu'auparavant.  Soit  nT  son  poids  ainsi  observé. 
11  est  évideut  (^ue  la  diiiereoce      —  ^  est  le  poids  du  gas 

que  Ton  y  a  introduit ^  et  le  rapport  pT^fp  est  la  pe;>aiUeur 

de  ce  gae ,  comparée  à  celle  de  Tair  atmosphérique  ,  dans  les 
circonstances  oii  Texpérience  a  été  faite. 

■ 

Hais ,  en  opérant  ainsi  à  diiFéretis  jours  sur  le  m^me  air, 
tur  le  même  gaz,  avec  le  même  ballon,  la  mciue  uiacliine 
paeamattque  et  les  mêmes  balances  ,  on  trouve  des  résultats 
CQiitinnel{^ineAt  dilTérens  ;  ce  qui  prouve  que  ces  observa- 
tions ,  quoique  exactes  ,  ne  sont  point  comparables  entro 
elles  y  et  doivent  )  pour  le  devenir,  subir  plusieurs  correc- 
tions que  nous  allons  «pposer. 

D'aLord  uous  savons  que  la  pression  atmosphérique  n*cst 
pfts  constmm ment  la  même.  Or  elle  agit  sur  Tair  atmosphé^ 
rique contenu  dans  le  ballon  ,  quand  on  le  pèse  plein  et  ou- 
vert^ Kl  fîen  site  de  cet  air  variera  donc  ainsi  que  son  poids, 
Kloaque  la  j>ressiou  sera  plus  ou  moins  considérable.  Voilà 
w  pren^tëra  cause  de  variations  qu'il  nous  faudra  corriger* 

La  température  produit  aussi  un  effet  pareil;  car,  soit 
qu'elle  s'élève  ou  qu'elle  s'abaisse ,  elle  dilate  Fair  ou  le 
coadenie  ^  la  pressîofi  restant  la  même.  Il  faudra  donc  pa<^ 
fcîllement  l'observer  et  en  tenir  compte  dans  les  résultats. 

Ces  mêmes  causes  inilueront  également  sur  les  poids  de  tous 
lesaatrca  gas»  lorsqu'on  les  introduira  dans  le  ballon  après  j 
avoir  firft  le  vide.  U  faudra  donc  aussi  tenir  compte  delà  pres- 
sion et  de  la  température  à  laquelle  on  les  introduit. 
^  Le  ballon  lui^mdme  n'a  pas  toujours  une  égale  capacité^ 
Mir  le  verre  dont  il  est  formé  se  dilate  et  se  resserre,  selon 
f|iie  la  température  s'élève  ou  s'abai.ve  ,  et  alors  son  volume 
sagmante  ou  diminue  5  il  faudra  donc  aussi  avoir  égard  à 
ktocbangemens. 

Luku  ,  uoud  ayou^  vu  que  TaHr  et  tous  les  autres  gaxpeu- 


1»BSA^T£UR  SPECIFIQUE 

veut  conteuir  une  certaine  quantité  de  vapeurs  aqoeusM  f 

qui  vaut'  avec  la  température  et  avec  le  dessèchement  ]^09 
ou  moins  considérable  que  le  gas  a  éprouvé.  Ainsi ,  us 
même  volume  d'un  même  gaz  aura  des  poids  differens,  se- 
lon (ju'il  coiitieiiflra  une cjtiantité  plus  ou  moius  grande  de 
celte  vapeur  «  qui  se  trouve  substituée  k  une  certaine  por* 
lion  de  sa  masse.  Il  faudra  donc ,  pour  rendre  les  résultats 
coinparal)les ,  connaîlrc  la  (juanhîc  dr  va])enrs  aqueuses  qui 
entrent  dans  les  gaz  ,  ainsi  que  dans  l'air  atmosphérique  que 
Ton  pèse ,  et  en  tenir  compte  dans  les  résultats,  ou  bien  3 
faudra  la  détruire  en  l'absorbant  par  drs  alcalis. 

Toutes  les  causes  que  nous  venons  d'examiner  milueront 
encore  sur  les  expériences  d'une  autre  manière  ^  en  modi^ 
fiant  la  densité  de  l'air  atmosphérique  extérieur  au  ballon, 
«  et  dans  lequel  celui-ci  ei>t  plonge  lorsqu'on  le  pèse.  Car  un 
corps  plongé  dans  un  iluide  pesant ,  y  perd  tonjours.  une 
partie  de  son  poids ,  é^ale  k  celui  du  volume  de  fluide  qu'à 
déplace.  La  perte  de  poids  du  ballon  soit  plein,  soit  vide, 
lorsqu'on  le  pèsera  dans  Tair,  variera  donc  avec  le  volume 
du  ballon  ,  avec  la  pression  atmosphérique ,  la  températors 
et  Tétai  hygrométrique  de  Tair  extérieur. 

Nous  avons  supposé  que  la  machine  pneumatique  qae  Ton 
emploie  pouvait  opérer  un  vide  parfait.  Mais  cela  n'est  fa- 
maiâ  ainsi }  et  quelque  soin  que  Ton  prenne  pour  épuiser  l'air 
dans  l'intérieur  du  ballon,  il  y  reste  tonjouraune  petite  quan* 
tité  de  fluides  élastiques  dont  l'eustence  se  manifeste  par 
la  pression  qu'ils  exercent  sur  le  baromètre  qui  communique 
à  l'intérieur  de  la  machine  pneumatique.  Il  faudra  doac 
mesurer  cette  pression ,  et  savoir  si  elle  est  produite  par  an 
petit  reste  d'air  ou  de  vapeurs  aqueuses,  ou  par  uu  lviUllm 
mélange  de  ces  deux  substances* 

Avec  ces  diverses  données ,  on  pent  calculer  les  poids  d'air 
atmosphérique  et  de  ga/,  qui  seraient  conteiiu:^  daui  le  ballon 
.à  La  température  de  la  glace  fondante  et  sous  la  pressioQ  de 
o",76  ;  l'air  et  le  gaa  étant  parfeltement  privés  de  vapes» 
aqueuses,  ^•i  de  plus  le  volume  du  ballon  est  connu  ,  en  litres 

et  par  lies  du  litrci  ou  pourrâ^  ^n  conclure  ce  ^ue  pesé  uu  litre 


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DES  GAZ.     .  277^ 

de  chaque  gâz.  On  trouvera  dans  le  Traité  général  toutes  les 
formalei  nfcessaires  pour  effectuèr  complètement  ces  réduo- 
tîoni,  ainsi  que  Fradîcationde  tons  les  procédés  qui  peuvent 
rendre  les  expériences  précises.  Ne  pouvant  expo&er  ici  ces 
détails  9  \e  me  bornerai  à  en  rapporter ,  comme  conséquence, 
one  règle  trea-simple  et  très^ezacte ,  dont  les  résultats  sont 
même  indépendans  de  Tétat  hygrométrique  de  Tair  exté- 
riear.  Seulement  elle  exige  que  |  dans  les  diverses  pesées  du 
iride,  del^air  et  du  gaz ,  le  ballon  dont  on  fait  nsage  soit  séché 
ioleneurcment  par  coiuuiuuication  avec  des  sels  alkalins. 

Dans  cette  supposition ,  observes  la  petite  tension  0  que 
marque  Péprouvette  de  votre  machine  pneumatique ,  lors- 
que vous  faites  le  vide  sec  le  plus  exact  qu'il  vous  est  pos- 
«ble  dans  votre  ballon»  Pesea-le  ensuite  dans  cet  état  ;  appe^ 
Jh  P  son  poids  apparent.  Cela'fait  9  introduisez- y  le  gaz ,  et 
observez  la  pression  inténenrr y/  au  rnoraent  oii  vous  tournez 
le  robinet  du  ballon  pour  le  reuiermer.  — ê  sera  la  portion 
de  cette  pression  que  le  gaz  supporte  réellement.  Soit  l'  m 
tempérai ure.  Observez  rie  nouveau  le  poids  apparent  P"  du 
ballon  ainsi  rempli^  puis  iaites-y  de  nouveau  le  vide  sec 
jusqu'à  la  même  tension  I  que  vous  j  aves  laissée  précé- 
demment ,  et  prenex  de  nonvean  son  poids  P"';  cela  posé, 
F — j  ')  sera  ie  poida  exacl  du  gaz  sec,  dans  les  cir- 

constances de  son  intrpduction ,  c'esl-à<^ire  à  la  tempéra- 
ture t\  sous  la  pression  ê  ,  et  pour  le  volume  actuel  de 
Totre  bail  on  j  il  ne  restera  plus,  pour  rendre  les  résultats 
comparables ,  que  de  les  réduire  à  une  pression  et  une  tem- 
pérature constante;  par  exeniple ,  à  o"  et  à  o",76 ,  comme 
nous  l'avons  expliqué  page  niZ,  Mais  si  l'on  veut  atteindre 
la  dernière  rigueur,  il  faudra  encore  réduire  le  volume  ac- 
tuel dn  ballon  ii  un  terme  fiie ,  en  tenant  compte  de  la  dil»- 
talion  du  verre.  C'est  au  mojen  d'opéraiious  semblablcà  ou 

équivalentes  qne  la  table  suivante  a  été  formée  : 


uiyiii^ca  Ly  CjOOqIc 


^8  PES  kNTEDR  SPECIFIQUE 

Table AV  de  la  pâêontmr  «pécifi^ué  dêê  ga*  •i  de  ^uêîquH  vaptmt , 

comparér^  à  celle  de  L'a  '.r^priae pour  unité. 


f  aB6TANGE8. 


PB  N • rrit 

dfMcrni in» 
par  re>p(Tieuce« 


Air  almospbériq. 

Gaz  a/o  e  'o,|  Txj  i5. 

Gaz  hydrog-fïp. . .  o^oySîi.  ^BioT  et  Abaoo. 
G.1%  acide  Cal  lioYi .      '  " 
Gasanimoui;<qui-. 
Gazhyjrocliloriq. 


Chlore 

GaBoxîdl«d«carb. 

Piotoxidc  d'azole. 

Gnz  liydrogèn.  snl. 
Ga<t  acide  snlfiir. 

Gaz  oicfiant  

Tras  fltioboriquc. . 
(':iz  fluèsilicique. 
GâX  chlaroearbon. 

Gaz  euchlorloe.. , 
Gas  hydriodique. 


o,5.j66().  I .  ,  . 

1,24740./ 


2,470.  GaycIïh^nabd, 

0,9569.     CRriXSItANKs.*.  . 


DKNtlTit 

calculées  d'après  la  proport^^s 
dci  élément  et  It  coolnctioD 
du  tokme* 


c  y»o  f  Shyd.cl  iai.contr . 


d*i 


d'alcool  ab- 



d*élhcr  atil. 

IVtrîqtie. . . 

d'ciher  by* 
driodique. 
d'essence  de 
térébculh . 
do  carbure 
de  soufre. 

d'iode  

d'élher  liy- 
drocblor*  « 


i,5ao4.  Colin.  

j,o58S.  BiaA»  

1,1012.    )_  _ 


4,445  04T, 


Siipp.  que  1  cW 
2,4ai.    {  I  <i'f'v<i.  faut 


(I I  ()v  11  Inf. 


iStipp.  que  i  àlià 
carb..inoin!i>i.,fc'' 
1  de  ce  ga2. 

'  5656.  Cootr.aolle. 


4,4288, 


I 


0,62549. 


(  Snp|».que3(i'M  • 
o,63i.    1 1  d'ox.  doopeal  1 


S,6ig6. 


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■ 


KS  GAZ.  279 

Je  Joins  ici  le  taUeâtt  èe$  poids  absolus  de  qmlqiics-iiiis  do 

•es  gaz  àLipposcs  complètement  d€880clià« 


NATÙRK  D9S  GAZ. 

• 

BoiDs    d*«n    renlîmcfrc  cube  en 

pranirrifs,   îi  la  tt'ii)|i<  ral  ur.   i\r  la 
gliice  rnutHiite  fl  ions  la  ptCH^ion 
0<^76,  ub»crv  r(>  èt  la  iuiilUlie  ilr  «i^". 

'  Air  aimosphc  rique»»*  •  •  • 

Cas  acUle  corbfMiiqoe. . . . 

Gr/.  Il  v(l  i  ochlorir|U««  •  •  •  • 
CiHT  ammoni«(}ue« •  ** » . • 

0^,001299075 

0,  ooi45553o  « 

9j  OO1A58079 

•1  000095I06S 

c»,  00197 'to8S 
0,  ooi6i9Qé5 
O9  0007 761 45 
000810149 

Si  1  on  voulait  avoir  le  poids  d'un  iilre  de  ces  mêmes  gaz  , 
il  faudrait  mujtiplier  par  1000  le  nombre  qui  lui  correspond , 
puisque  le  litre  contient  1000  centimètres  cnbes.  Le  poids  do 
b  vapeur  aqueuse  rapporté  dans  ce  tableau  rcfpond  à  une  cir- 
ooDStance  mathëmatiqae ,  puisque  cette  vapeur  ne  pourrait 
pas  subsister  à  l'ëtat  a^rifonue ,  k  la  température  de  la  glaco 
ibadanlc ,  et  sous  la  pression  0^76;  mais  cette  donnée  est  utile 
pour  les  calculs  ^  |>arce  qu'on  peut  partir  de  \k  comme  d*un 
terme  fixe  pour  calculer  le  poids  d'un  centimètre  cube  de  cette 
▼apeur  a  toute  autre  température  et  sous  toute  antre  pres- 
sion donnée,  etjrëellement  observée.  Le  calcul  est  absolument 
le  même  que  pour  un  ^as  sec  ,  conune  nous  Favons^déjà  fait 
reraarqnrr  pages  121  ,  260  ,  264. 

Les  tableaux  ci-dessus  montrent  que  beaucoup  de  sobs-* 
tances  aériformes  sont  moins  pesantes  que  l'air  atmosphé- 
rique à  volume  égal.  Si  Ton  imaj^ine  un  volume  donné  d'une 
ces  substances,  par  exemple,  de  gaz  hydrogène,  enfermé 
dans  une  enveloppe  sans  pcsantonr,  etabandonné  à  lui-même 
dans  l'ialmospld're  ,  il  Icm^ra  à  descend!  c  ]\ir  son  propre 
poids  j  mais     sera  poussé  eu  haut  par  uue  force  égale  ;;u 


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I 


98o  FESABTEUR  SPjtciPtQUK 

poid^  du  volome  d'air  qu^ii  déplace.  Ainsi  ce  volume  de 
9>éïertrtL  dans  Fair  )iuqu*à-  ce  qu'il  arrive  dana  des  cauchct 
dont  la  densitë  soit  moindre  que  la  sienne.  On  pourra  même, 
en  lui  donnant  de  grandes  dimensions ,  rendre  sa  force 
censionnelle  asses  grande  pour  enl^er  une  enveloppe  pesante, 
et  même  une  nacelle  et  des  hommes,  t'el  est  le  .principe  des 
ballons atrostatii^ucs,  dont  rinventum  ,  Tune  des  plus  belles 
du  dix-huitiëme  siècle ,  est  due  à  Montgolfier. 

Le  premier  ballon  fat  lancé  par  Montgolfier  el  son  frère , 
à  AnnoD^j  ,  en  17Ô2.  Il  était  sphérique ,  et  avait  1 10  pieds  de 
circonférence.  L'enveloppe  était  de  papier  »  et  la  substance 
^ériforme  employée  était  Tair  atmosphérique  Im-méme  , 
lait'  |iai  ht  ciialtMir  d'un  fourneau  placé  sous  l  orifice  inférieur 
du  ballon.  ils*élevaàla  hauteur  de  mille  toises. 

Bientôt  Teiqkérience  Ait  répétée  à  Paris;  des  hommes  hardis 
osèrent  monter  clans  une  frêle  nacelle,  et  entrctoiiir  eux- 
mêmes  le  feu  qui  servait  à  les  élever.  Jusque-4à le  ballon  était 
retenu  par  des  cordes.  Enfin  Pilatre  Desrosiers  et  Darlandes 

parlii  ent  à  ballon  perdu  ,  el  parcoururent  en dil-sept  minutes 
une  distance  de  quatre  mille  toiles. 
Ce  genre  de  ballon ,  appelé  Montgolfière  »  du  nom  de  m 

inventeur,  étaitfl'iin  maniement  clani^;ereux  et  difficile;  dan- 
gereux,  parce  que  le  feu  (  Il  1  retenu  dau$  la  nacelle  pouvait  se 
cosnmvniqner  à  la  nacelle  eUe«-méme,  on  aux  parois  du  baU 
Ion;  difficile,  par  la  nécessité  d'augmenter  le  feu  quand  on 
voulait  s'élever  y  de  le  dimiuuer  quand  on  voulait  descendre^ 
opérations  qui ,  par  leur  n:\ture ,  ne  peuvent  pas  être  r^lées 
eiactement. 

M.  Charles  eut  rheureuse  idée  d'employer  pour  substance 
aériforme  le  gaz  hydrogène ,  dont  la  densité  ,  n'étant  qu'en^ 
viron  celle  de  l'air  atmosphérique ,  devait  donner  une 
force  ascensionnelle  considérable,  et  toujours  cons  tan  te,  saus 
qu'il  fut  besoin  d'aucun  travail  pour  l'entretenir.  La  difficulté 
était  de  trouver  une  enveloppe  qui  £ftt  peu  pesante  ,  ri  pou^ 
tarnt  imperméable  à  ce  gaz.  Après  diverses  cxpcrieaces , 
]d.  Charles  choisit  le  tailetas  enduit  d'un  vernis  fait  avec  la 
(omme  élastique  dissonte  à  ck9»à  dans  l'huile  de  térâl>eii^ 


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DIS  6ikz«  aftr 

thine.  Ce  procédé  réussit  parfaitement  ;  MM.  Charles  et  Ro- 
2>ert  s'élevèrent  ainsi  les  premiers  aux  Tuileries  dans  un  aéros- 
tat  de  vingt-sîx  pieds  de  diamètre,  et  percoararent  en  péa 
de  minutes  un  espace  de  neuf  lieues.  Alors  Robert  descendît, 
et  M.  Charles,  resté  seul  dans  la  nacelle  ,  s'éleva  de  nouveau 
dans  les  airs  avec  la  rapidité  d'une  âëche ,  jns^'à  la  hauteur 
de  dix-sept  cent  cinquante  toises. 

Dans  les  ballons  à  gaz  hydrogène,  le  voyageur  modère  t 
son  gré  sa  liautenr.  Pour  cela,  il  emporte  avec  loi  quelques 
lacs  remplis  de  sable.  Veut-il  s'élever ,  il  jette  une  partie  de 
ce  saUe  ,  et  devient  plus  léger.  Yeut-il  descendre,  il  laisse 
échapper  une)>e tite  quantité  du  gas  que  son  aérostat  renferme  , 
et  il  devient  pins  lourd.  Pour  fiiciliter  cette  manœuvre  ,  le 
sommet  du  ballon  est  muni  d'une  soupape  qui  s'ouvre  par  le 
moyen  d'une  corde ,  dont  Textrémité  pend  dans  la  nacelle. 
Cette  corde  est  le  salut  du  voyageur  j  car  sUl  ne  pouvait  on<» 
vnr  sa  souyjape  ,  il  serait  le  JoiicL  de  son  ballon  ,  et  courrait 
le  danger  de  le  voir,  s'élever  à  des  hauteurs  ou  ii  crèverait 
par  la  dilatation  dn  gas.  Il  faut  donc  s'assurer  soi-même  que* 
cette  corde  est  forle,  bien  attachée  à  la  soupape  ,  et  qu'elle- 
l'ouvre  et  la  ferme  facilement.  11  est  mcme  prudent ,  pour  plus  ' 
ék  sAreté ,  d'avoir  deux  cordes  pareilles  j  attachées  àia  même 
soupape. 

De  plus,  à  quelque  hauteur  que  l'on  désire  s'élever,  il  ne 
fiant  jamais  se  défaire  de  tout  son  lest^  car  lorsqu'on  a  ouvert 
la  soupape  pour  redescehdre  ,  le  ballon ,  devenu  plus  lourd 
descend  eu  etfet  par  Texcès  de  son  poid& ,  et  descend  comme 
tm  corps  pesant.  Il  n'est  retardé  dans  sa  chute  que  par  la  ré**» 
sistance  de  l'air.  Si  on  l'abandonne  à  lui-même,  il. acquiert 
ainsi  une  vitesse  qui  deviout  très-dangereuse  quand  ou  arme 
k  heurter  la  terre.  C'est  ce  choc  qu'il  faut  prévenir  en  jetant 
d'avance  et  peu  à  peu  le  lest  que  Fou  a  conservé.  La  dimi^* 
nution  successive  de  poids  compense  alors  en  partie  l'accélé- 
jpattott  delà  pesanteur,  et  vous  amené  doucement  vers  la  terre , 
ou  même  vous  permet  de  vous  arrêter  à  une  petite  distance 
cLe  sasuriace ,  si  le  lieu  ou  1  aéroi^t  desceud  vous  semble  oi&ir 
quelque  danger. 


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a8s  P£SANTSU&  fiFftClfIQU£ 

Au  moment  où  l'on  part,  il  e»t  iiiatile  et  même  dangereux 
d'enfler  enlièremenl  reéroiUt  ^  cer  4  newre  f«e  Tm  %*ëkfê 
dan*  retouMphêrev  on  arrive  dMt  de» eonchei  d'air  m  la  prei* 
fîoneit  moiudre  qu'à  la  surface  de  ia  terre  En  cc^nséqtieace, 
le  gas  cooleno  daot  Taéroitat  ae  diiate  ^  et  «i  le  ballott  ea  était 
^ouflé  d'abord ,  il  sertil  nécessaire  de  le  faire  sortir.  Au  lieu 
de  cela,  supposez  que  le  ballon ,  à  U  surface  de  la  terre ,  at 
•Oit  qa'à  moitié  rempli ,  et  qoe  eepeadant  il  ait  mie  Ibree  as- 
cension ro'!r  siiflisantc  pour  vous  enlever  avec  votre  naccilf 
et  tout  ce  qu'elle  coatieat.  A  mesure  que  vous  vousélevereiy 
le  gas  inténear  se  dilatera  poor  se  mettre  à  la  même  preiiioa 
que  l*air  extérieur.  Celui-ci  devient  k  la  vérité  tnoiiiâ  lourd  ; 
mais  le  volume  de  votre  ballon  augmente  précisément  dam 
le  mime  rapport ,  et  eompente  ainsi  cette  dtmînntion  ;  par 
conséqueoi  votre  force  a&ceosioTineile  dans  cet  air  rarclic  eit 
encore  la  même  qu'à  rinstant  du  départ.  £lle  ne  sera  ]ias  aea 
plus  altérée  par  la  diminution  de  température  qnt  se  fisit  m* 
tir  à  mesure  qu  ou  s'élève,  puisque  tous  les  gaz  se  dilatent 
également ,  et  qu'ainsi  TeHet  sera  le  même  sur  le  gas  conteim 
dans  le  ballon  et  sur  Pair  atmosphérique  qui  renvîronne ,  ea 
supposant  leur  tetupt'ratuie  la  mêtue. 

Cette  remarque ,  sur  l'inutilité  de  gonfler  les  ballons  m 
partant,  a  été  faite  pour  la  première  fois  par  M.  Charles,  et 
nous  en  avons  protité  daos  le  voyage  aérostatique  que  nous 
avons  fait»  M.  Gay-Lnssac  et  moi ,  pour  des  recherches  de 

physique  dont  je  j>ai  Ici  a»  phis  tard.  ISotrc  force  a^ensioa* 
aelle^aa  moment  du  départ ,  était  très^ible^  seulcnmt 
celle  qu'il  fiiUait  pour  nous  enlever  avec  nos  instrumens.  On 
la  meâturail  par  le  uiojeu  d'une  ruMiaïue  plact  e  sous  la  ua- 
celle,  et  attachée  à  terre.  Nous  primes  du  lest  ce  qu'il  en  fal- 
lait pdur  l'amener  d'abord  au  degré  que  nous  avions  projeté , 
et  qui  était ,  \e  crois  ,  d*uu  kilogramme.  Alors  nous  nous 
nbandomiAmes  à  cette  force  qui  nous  éleva  lentement  jus* 
qu'à  4000  mètres  de  hauteur.  Une  seconde  ascension ,  faite 
avec  le  même  ballon  ,  par  M.  Gaj-Lussac  seul,  l'eievaâ  la 
hauteur  de  7000  mètrct ,  laplni  grande  i  UqueUe  Vhmna^ 
soit  jamais  parvenu. 


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Ml  OAS.  s83 

L'a«rofUt  à  gai  hydrogène  efft  àsjimrd'hiii  k  seul  m  usage, 
^elquet  modîficatmifi  que  Vtm  a  eita]f4  d'j  foire  y  n'ont 

pas^té  heureuses.  Pilatre  Desrosiers  voulut ,  on  ne  sait  poni^ 
qwoi ,  combiner  ce  mo jen  avec  celai  de  Tair  dilaté  pêt  le  feu. 

li  employait  deux  ballons  places  l'un  au-dessus  de  l'autre  , 
àoui  le  supérieur  était  rempli  de  gaz  hydrogène  ,  et  i'iufé^ 
riear  d'air  atmosphérique  écliatiffi.  C'était  établir  un  foar^ 
Deausous  un  magasin  à  poudre.  Pilaire  Desrosiers  a  péri  vic- 
time de  son  inveotioa.  Un  autre  physicien  italien  ,  Zambec- 
cari^  est  mort  aussi  après  plnsîeu»  tentatives  constamment 
mallieureuses.  Malgré  ces  funestes  exemples,  on  peut  être 
asioré  qu'en  observant  soigneusement  le  petit  nombre  de 
précautions  que  j*ai  tont-^-J'heure  expliquées  j  les  voyages 
•érostaliques  n'ollrent  plus  absolument  aucun  danger  aujour-^ 
dliai. 


C  H  A  P  rx  R  E  XIX. 

Mesure  de  la  Pesanteur  spécifique  des  Liquides» 

Poua  déterminer  le  poids  spécifique  des  liquides,  de  même 
que  celui  de  tous  les  autres  corps  ,  il  faut  peser  deux  v(^ 

lûmes  égaux  d'eau  et  de  liquide  ,  réduire  ces  poids^  au  vide, 
à  la  température  dn  maximum  de  condensation  de  Teau ,  et 
les  diviser  l'un  par  Tautre. 

Pour  obtenir  l'égalité  des  volumes  ,  on  se  sert  d'un  flacon 
bouché  à  l'émeri ,  et  on  le  remplit  successivement  d'eau*  et 
de  liquide.  On  commence  par  déterminer  exactement  le 
poids  du  flacon  vide  ,  par  la  méthode  des  doubles  pesées. 
Ënauitey  on  le  pèse  de  même  plein  d'eau  distillée,  prise  k  une 
température  connue  ;  et ,  retrrtîirhant  le  premier  poids  du 
second  ,  on  a  le  poids.apj)arcnl  ïl  de  l'eau  que  ic  liacon  con- 
tient k  cette  température.  Alors  on  le  remplit  du  liquide 
que  Ton  veut  examiner,  et  dont  on  observe  aussi  exnctenient 
la  température.  On  détermine  de  la  même  manière  le  poids 
tppareot  L  du  volume  de  ce  li<{uide  qai  est  l'enfermé  dans 
le  flacon.  Avec  ces  données  et  les  lois  de' la  dilatation  du  li- 
quide observé ,  on  peut  calculer  son  poids  spécifique. 


D'abord  rien  ne  serait  p\u6  facile  à  faire,  si  l'on  ▼•iifcît 
négliger  toutes  les  réductions;  c'est-à-dire,  si  Ton  voulait 
employer  directement  lee  deux  peséet ,  comme  si  elles  étaient 
faites  dans  le  vide  et  à  la  température  du  maiimom  de  coii« 

deusatioD  ;  car  alors  le  rapport  g- serait  la  pesanteur  spéci- 
fique. Ain^i  en  supposant ,  par  exemple ,  que  le  liquide  oh^ 
servë  fût  de  l'éther  ,  et  que  le  flacon  en  contint  39g,  184 1 
tandis  qu'il  contiendrait  5o9,3  d'eau,  la  pesanteur  spécî* 

fique  de  cet  ëther  serait         ou  0,779.  Cest  ce  que  Ton  (ait 

ordinairement.  Mais  il  est  évident  ([uc  cette  maniëre  dO* 
«pérer  n'est  qu*unc  approximation,  qui  ne  saurait  être  em- 
ployée dans  des  recherches  délicates. 

Pour  parvenir  à  la  véritable  pesanteur  spécifique,  par  lâ 
voie  la  plus  simple  et  la  plus  directe  ,  il  faut  regarder  U 
pesée  de  l'ean ,  faite  dans  le  flacon ,  comme  servant  unique- 
ment Il  calculer  sa  capacité^^  après  quoi  la  seconde  pelée' 
donnera  le  poids  d'un  centimètre  cube  du  liquide  pour  uue 
températnrequelconque.  Si  Ton  reuten  coBcIure  sa  pesanteur 
spécifique,  iln*yaura  qu*li  réduire  ce  poids,  par  le  calcul,  1* 
température  dumaxiuium  de  condensation  deTeau.  J'ai  donne 
dans  le  Traité  général  toutes  les  formules  nécessaires  pour 
CM  réductions.  £n  les  appliquant  à  des  pesées  trës-exactei 
de  l'eau  ,  du  mercure  et  de  l'air  atnios[)lit.rique  ,  j'en  si 
déduit  les  résultats  suivans  qui  sont  d*uae  application  fré* 
quente. 

Poids  d'un  centimètre  cube  de  mercure  à  o*»  .  ,  136,59719^ 
Eapport  des  poids  du  mercure  et  de  l'eau  à 
volun&e  é^ ,  et  à  la  température  de  o*.  .  •  •  iS,5g|Bso7 

Iia])port  du  poids  du  mercure  à  celui  de  l'air 
atmosphérique  sec,  sous  la  pression  de  o"',7G  et 

à  la  température  de  o*   104^^ 

Si  l'ou  voulait  obtenir  les  poids  d'un  crnlimctre  cube  d** 
mêmes  substances  pour  une  autre  température  que  0% 
faudrait  réduire  ces  évaluations  proportionnellement  aux 
dilatations  de  chaque  substance.  Nous  avons  déjà  donné 
telles  d£  i  air  et  du  mercure  qui  sont  semiblemcnt  cous- 


.  Kj  ^  .d  by  GoogI 


BKS  LIQUIDES.  ^85 

tantes  dans  retiidc  de  Téchelle  thermoméirique.  Celle  de  l'eau 
qui  est  très-fiensiblemeni  variable  »  se  IrouTera  dam  la  tabla 
luivanle,  oU  les  temperatturet  saut  indiquées ,  en  degrés  de 
Réauxnur»  * 


Tempé- 
rature 
de  Teau 


1 
% 

a,756 

3 

4 

5 

6 


Toiiirifcs. 


jmtmÉÊÊ, 


l,oooo<  >UÛO 

o,  99995523 
o,<j(j993o58 
0,99992621 

0.  9999  =»»'>89 

1,00002990 
1 ,000 1 o34o 
1  ,ooui  r,6o4 
î  ,ooo3'7»  6 
1 ,00043809 
1,000587 18 
1,00075476 
1,00094067 
1^114474 

1,00160674 
1,00186455 

1,00215946 
1 ,0034  3 1 94 
1,00274 11 6 

1,  ()o3o682f) 
1,<)(;3  ♦  1 1 85 
1,00377212 
1  ,oo4  i'*8y5 
i,oo4542i 1 
1,004951 5:2 
1,00537698 
i|Oo68i832 
1,00637540 
1,00674805 
1,00723610 
1,00773939 
i,oo8i5777 
2,00879106 
1 ,009539 1 o 
1,009901 74 
1,01047881 
1,01 107014 
1,01167558 


1 ,0000000 

1  ,OCK>0  4*7 

1,0000694 
1,0000746 
1,0000739 
1>OOo<i5q3 
lyOoooaii 

o»999^966 

0,9098a  il 
0,9996')  j5 

C,9r)q56iO 

0,9994 i3i 

0,9992*67 

0,9990600 
0,9^88564 
0,9986350 
0,9983938 
0,9981590 
0,9978650 
0,9976739 
0,9973665 

0,9r»(uv'*  l  1 
0,<Ji  )'  )  5')'}'^ 
(>,9yGi-à  19 

o,9q547b3 
0,9960739 

0,99*6517 
o*9943i54 
0,9937657 

0*9932970 
0,9928169 

0,9913200 
0,9918098 
0,9912866 
0,9907473 
0,9901962 
0,9896298 
0,9890613 
0,988459  a 


rature 
de  l'eau. 


4o 
4i 

42 

43 
44 
46 
46 

49 

5o 
5i 
5a 
55 
54 
55 
56 

67 
68 

59 
60 

61 

62 

63 

64 
65 
66 

67 
68 

69 
70 

71 

7^ 

75 

74 
75 
76 

77 
78 

II 


01 229496 
01 J928 
01557490 
oi4235i4 
01490866 
015I9531 
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03463853 
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03949373 
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0426075.) 
oi35i856 
o446574o 
04669557 
,01665760 


0,9878544 

0,9666060 

o,9S5m6  i  ; 

o,98>»5iu5 

0,984644 1 

o,983y665 

0,9833771 

0,9826766 

0,9818648 

0,981 1425 

0,9804094 

0,9796660 

0,9789124 

0,9781433 

0,9773754 

0,9766925 

0,9768003 

0,9749982 

0,9741877 

0,9733683 

o,97954o3 

0,9717040 

0,9708696 

0,9-0007 1 

0,9091467 

0,9682788 

0,9674036 

o,96G6ji2 

0,9656517 

O19647365 

o,96385â6 

0,9639253 

0,9630076 

0,9610860 

0,9601686 

0,9692266 

0,9682872 

0,9673433 

0,9663945 

0,9554406 


Digilizeû  by 


tU6 


PESAHXXUa  SV£GirXQ0B 


D€  VAréométrU. 

■ 

Lorsqu'on  n'a  pas  hf»soiri  d'une  précision  cxtiomt,  on  pcat 
déterminer  la  pe^auteur  $pëciiic[ue  des  li (guides  par  le  mojes 
d'an  inUroment  ams  commode  »  inventé  par  Farenhtit ,  qoi 
lui  a  donnë  le  nom  à* aréomètre  ;  îlest  représenté  Z/^.  68.  Cet 
instrument  est  construit  en  verre  ;  il  est  renlJe  par  le  bas, 
et  au  contraire  effilé  par  le  hant,  en  un  tube  cyliadri^iao 
d'an  petit  diamètre.  Une  petite  qoantité  de  mercure  enfer« 
méc  dans  la  boule  B  ,  fait  ^ue  le  centre  de  gravite  de  Vmk» 
ImoMt  eit  aittté  beaucoup  pbii  baa  que  celui  de  ion  to« 
lume  }  d'ob  0  résulte  que ,  !or8qa*il  est  plongé  dans  un  fluide 
|>esantf  il  s*y  tient  debout  dans  un  équilibre  stable  ,  «ans 
jamais  se  renverser.  Un  trait  eatrémement  fin  T  est  marqué 
sur  le  col  ce,  précisément  an  point  ou  rinstrum«nt  s'en** 
fonce  dans  le  plus  Ir^cr  di  s  lu|uidcs  dont  on  veut  éprouver 
la  pesanteur,  par  cxeiuple ,  dan&  Tétlier.  Alors  si  on  le  plonge 
dans  un  liquide  plus  lourd ^  <lans  IVan,  par  exemple,  il  ne 

%y  euluiiccia  pas  juMju'au  (rail  Tj  cl,  pout  ramcuer  à  tc 
point,  ce  que  Ton  appelle  Vajleurery  il  laudra  ajouter  des 
poids  fur  le  chapeau  F.  Or ,  quand  rinetrument  flotte  ainsi , 
la  force  qui  le  soutient  e*t  d*aprë5  les  premières  lois  de  l'hj- 
droitatique,  égaie  au.  poids  du  volume  de  li<|uide  qu'il  dé-* 
place.  Ce  volume  est  constant  dans  toutes  les  expériences, 
puisque  la  tige  est  toujours  enfoncée  jusqu'au  trait  T  ^  mais 
le  poids  en  est  variable  ,  ^elou  le  nature  du  liquide,  et  il  e>t 
égfal  au  poids  propre  de  l'instrument  que  l'on  est  censé  con- 
naître  ,  plus  les  poids  additionnels  dont  il  a  fallu  le  charger 
pour  Taffleurer.  On  a  donc  ,  par  cette  observation  ,  les 
poids  d'un  même  volume  des  difierens  ii<piides  sur  lesquels 
on  opère ,  et  on  en  déduit  leurs  pesanteurs  spécifiqui  s ,  en  les 
divisant  par  le  poidb  aussi  observé  du  uiénie  volume  d  eau. 

Pour  rendre  ces  comparaisons  tont^à-fait  rigoureuses ,  il 
faut  que  les  eipériences  soient  iaites  précisment  è  la  tem^ 
pératurc  du  maximuin  de  densité  de  l'eau,  ou  qu'oïi  les  y 
ait  ramenées  par  le  calcul  d'après  les  dilatations  connues  de» 


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liquides  observés.  J'ai  douaé  dans  le  Traité  général  toutes 
les  fbttnale*  nécciaairef  pour  cet  ùhyet^ 

Au  Heu  de  fiure  enftmcer  l'ar^metre  jusqu'à  une  marque 
fixe  T  y  à  1  aidQ  de  poids  additionnels ,  ou  peut  conclure  les 
dcnntésdes  liquades  par  robsenration  des  volumes  fariables 
qiÊt*i\  déplace  dans  chacaii  d'eim  ,  qnaud  on  le  laisse  s'en* 
foncer  uniquement  par  son  propre  poids.  Car  y  connaissant 
ie  poids  et  le  veltttue  de  la  partie  plongée ,  on  en  conelura 
«naslt^t ,  par  «ne  simple  proportion  ,  le  poids  d'un  mime 
volume  fixe.  Par  exemple  ,  si  le  volume  ainsi  submergé 
esi,  dans  on  li^de  i  %  centimètres  eubiqties,  et  dans  un  autre 
Si*  V  0  est  clair  que  3»  centimètrés  cobeo  de  oelui<^  pèâent 
autant  (|uc  iG  de  l'autre.  En  général ,  dans  cette  manièred'opé- 
rèr  jMw  dêmpfddB  égaux  »  les  densités  seront  rédproqnement 
firoportîonindlesïanvolnmes  déplacés  parParéomètre.  Reste 
donc  à  le  graduer  de  manu  i  e  qu'on  j)uLsse  comiaiire'ces  vo- 
iusues.  Pàur  cela  doaiie»4ai  une  tige  bien  cylindrique  , 
pMs^le,  et  asarquev  exactemeiit  le  peint  T  de  la  tige  àuqnel 

il  s'alUeiiio  ipiand  il  s'enfonce  par  son  propre  poids  dan* 
Tenu  ^>  à  la  t^uperature  du  maximum  de  condensation. 
Aknrseen  poids  exprimé  en  grammes  voue  donnera  le  yolumé 
de  la  partie  plont^ée  etprimée  en  centimètres  cubiques.  Cela 
£ftit ,  ajoutes, des  poids  sur  le  chapeau  OÀ  sur  le  haut  de  la 
tige,  de  solrte  que  TiiistiwiMmt  enH^nce  âa^rantageet  s'aMeurtt 

k  un  autre  point  que  vous  marquerez  également.  Le  poids 
additionnel  ajouté  au  poids  propre  de  Tinstrument  vous 
Sonnera  encore  le  volume  do>  la  partie  plongée ,  dans  cette 
nouvelle drconstaifce;  et , <^  leretraoehaatdu  premier,  vous 

connaîtrez  le  volume  de  la  portion  de  la  tige  comprise  entre 

les  deux  points  d^affleurement.  Conséquémment,  si  èUe  peut 
être  censée  cylindrique  ,  vous  n'aurez  qu'à  diviser  cet  in» 
tervalle  eu  un  nombre  quelconque  de  parties  égales  qui  ré-> 
|Nmdront  à  autant  de  portions  d'égale  volume  dont  vous 
éonmattrec  la  proportion  au  Yolumeprinutir pris  pour  point  de 
départ.  Supposons,  par  exemple,  que  chaque  division  eu 
soit  7^  ;  alors  si  vous  représentes  par  i  ooo  le  volume  de  la  par- 
tie qui  plonge  quand' Pnisttiiinnït  l'enfonce  ^  par  son  propre 


290  PESANTEUR  SrÉCIfXQUE 

se  décomposer.  Pour  ceax-<î ,  la  question  de  la  recWcbe  ^ti 
pojds  spécifique  présente  une  espèce  d'équivoque,  \eut-on 
contiaîlre  le  poids  spécifique  d*an  grès ,  par  evmple,  en  bSh 
s.mt  abstraction  des  interstices  qui  s'y  trouvent  ,  et  en 
exauuuaul  seulement  quel  serifîi  le  poids  spécifique  dtm 
corps  qui  aurait  un  même  volume  extérieur  et  un  même 
poidi»  ([lie  ce 'grès,  mais  qui  serait  sans  interstices  ?  ou  bien, 
veut-on  conu^iilre  le  poids  spécifique  de  la  matière  imper- 
méable que  ce  corps  contient  7  Dans  les  deux  cas  ^  on  ]^ut 
trouver  le  poids  spécifique  de  la  iiianicre  suivante.  Ou  dé- 
termine d'abord ,  comme  précédemment ,  le  poids  du  corps 
sec  dans  Fair.  Supposqiis  qu'il  pesé  1000  grammes;  ensuite 
on  Ie«  plonge  dans  Te^^u  iusqu*à  ce  qu*il  soit  paj-taitement 
imbibé  f  alors  on  voit  combien  son  poids  s'est  augmenté. 
Adnnettons  que  cette  augmentation  soit  de  5o  grammes ,  00 
iiiU  oduit  alors  le  coqps  dans  le  flacon  ,  et  l'on  voit  combien 
il  déplace  d'eau.  Supposons  que  ce  soit  240  grammes.  Main- 
tenant ,  si  l'on  veut  déterminer  le  poids  spécifique  du  corps , 
sous  son  volume  extérieur ,  il  iaut  regarder  lesâo grammes d'e^u  { 
'qu'ila  absorbés  comme  employés uniqaeiilent  à  boucher  scsiii*  j 

terslices.  Alors  le  volume  exlc'rieur  du  corps  a  roellciiienl  ; 

déplacé  240  grammes  d'eau.  Ou  divise  donc  1000  par  240,  1 

'et  le  poids  spécifique  apparent  est  49167.  ' 

Si"  l'on  veut  ,  au  contraire  ,  savoir  le  poids  spéci<ii(ue  de  : 
la  matière  imperméable  du  corps,  on  doit  considérer  que 

«etle  Aiàtiëié  n'«  fm  ^déplacé  ^40  grammes  d'ean,  mais  ! 
240— 5oou  1^0  grammes  ]  sou  poida  spécifique  est  doue  -^^^ou 

Quand  on  vent  savoir  le  poids  spécifique  d'un  sel  ou  éTon 

corps  quelconque ,  qui  se  disi»out  daus  l'eau ,  on  choisit  un  1 
antre  liquide,  comme  l'alcool ,  ou  quelque  huile,  oiiil  ne  se 
dissolve  pas.  On  détermine  d'sftord  le  poids  spécifique  ée  ce 
liquide ,  relativement  à  Teau ,  selon  la  méthode  eusei^née 
dans  le  précédent  chapitre.  Supposons  qu'il  soit  de  o,88& 
On  évalue  ensuite  le  poids  spécifique  du  corps  proposé  ,  reU- 
tivemcQt  à  ce  liquide ,  comiue  ou  le  ferait  relativeuieni  a 
l'eau.  Supposons  qu'on  le  trouve  de  3)3^8  ;  on  multiplie 


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leu  morceau  :  il  peut  même  être  ea  poussière  fine.  Lt  ma- 
nière la  |AuB  nmple  de  faire  rexpérieoce  est  la  suivante. 

On  commence  par  déterminer  ezaclement  le  poids  appa» 
rent  S  du  corps  dans  Tair;  et,  au  moment  de  la  pesëc^  on  note  le 
baromètre  et  le  thermoml^^re  ;  ensnite  on  remplit  le  flacon 
on  le  vase,  dVau  distillée  prise  k  une  température  connue. 
On  place  le  corps  avec  le  flacon  ainsi  rempli  dans  un  des 
plateaux  de  la  balance ,  et  on  tare  le  tout,  en  mettant*  dans 
Fantre  plateau  les  poids  nécessaires  pour  établir  Téquilibre.  * 
Cela  fait ,  on  ouvre  le  flacon  ,  on  y  inlroduil  le  corps  qui 
chasse  une  partie  de  reau  ;  on  le  ferme  ensuite ,  en  ayant 
sein  de  ne  pas  laisser  de'  bulles  d'air  dans  son  intérieur.  On 
Tessuie  exactement,  et  on  le  replacé  dans  le  même  plateau 
de  la  balance  ^  alors  ce  plateau  se  trouve  plus  léger  dé  tout 
le  poids  de  Teaa  châtiée  par  le  corps.  On  y  ajoute  les  poids 
nécessaires  pour  établir  Féquilibre ,  et  Ton  connaît  ainsi  le 
poids  £  de  cette  eau  ^  on  connaît  aussi  le  poids  apparent  S  du 
corps.  Avec  ces  données  et  tes  lois  de  la  dilatation  ie  cm 
çorps  ,  on  peut  calculer  son  poids  spécifique. 

D'abord  ici ,  comme  pour  les  liquides  ^  le  résultat  se  pré- 
fente  de  lui-mênie  quand  on  consent  k  négliger  toutes  lee 
réductions  ,  c'est-4i-dire  lorsqu'on  emploie  directement  les  « 
deux  pesées  comme  si  elles  étaient  faites  dans  le  vide  et  à 
la  température  du  maumum  de  condensation  de  l'eau.  Car 

alors  S  et  £  étant  les  poids  du  corps  et  de  l'eau  à  volume 

S 

égal  ,  ô  sera  le  poids  spécifique.  P«r  exemple ,  si  le  corps 
pète  dans  Pair  5a3  grammes ,  etTeau  déplacée  84  gramàtes , 

le  poids  spécifique  du  corps  ainsi  calculé  sera        ou  6,226. 

On  peut  encore  déterminer  £  en  suspendant  le  corps  k  un 
.crin  trës*fin  »  attaché  d'avmnce  an  plateau  de  la  balance,  et 
pesant  successivement  ce  corps  ainsi  attaché  ,  d'abord  dans 
l'air  9  ensuite  dans  l'eau.  La  première  opération  donnera  le 
poids  S  ^  la  seconde  fera  connaître  le  poids  du  corps  dans 
l'eaiB«  En  le  retranchant  de  S ,  on  connaîtra  la  perte  df 
poids  que  cé  corps  fait  dan^  Teau  :  ce  sera  £. 

il  y  a  det  corpt  qui  s'imbibeiit  d'ftttsaas  se  dissoudre  ni 
T«iUL  19 


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l'cM,  k  volfine  égal ,  il  fera  enfoncer  rarfamètre, 
d'une  quantité  moindre  que  quand  il  était  dans  Tair. 
Alors  il  faudra  ajouter  «ur  le  chapeau  plua  de  n  grammes  ^ 
■po«r  que  l'tBitraiiient 't'enfonce  jusqu'au  trait  T,  Soit  et 
îionabre       dans  ce  cas,  26 — n'  sera  le  poids  du  corps éwi 
l'eau^  Si  Ton  retranche  ce  ]»ida  de  celui  du  corps  dans  Tair  « 
•on  aura  le  poidi  apparent,  dans  l'air,  d'nn  Tohune  d*eaaég4 
à  celui  Ju  corps.  Le  résultat  sera  donc  la  différence  despoiil 
additionnels)  ou  is'— 1>.  £a  divisant;26^n  par  ce  nombre, 
le  quotient  exprimera  la  pesanteur  spécifique  dn  corps  nlir 
livement  à  Teau ,  dans  les  circonstances  ou  l'on  a  opéré. 

Par  etomple ,  dans  Var^miit$''halaneê  dê  Jtf.  ChmUif 
la  valeur  exacte  du  poids  constant  additionnel  est  afi^^ao^^ 

q^uand  la  température  est  12",  5.  Supposons  qu'à  cetle  tem- 
pérature,  ayant  placé  isolément  sur  le  chapeau  le  corps  qoe 
l'on  yeut  pesé»,  on  trouve  qn'il  faut  y  ajouter  14^,100  potf 
faire  enfoncer  l'instrument  jusqu'il  la  marque.  Alors  le  poids 
du  corps  dans  l'air  sera  26^,2oo«*- 14^,100,  ou  i;sS|ioo.  Oa 
tralisporte  ce  corps  dans  le  seau  d'argent  :  supposons  qu'sleit 
iilailJe  ajouter  sur  le  chapeau  4^',5oo  aux  146,100  quis*y  trou- 
Talent  déjà ,  ce  qui  fera  en  tout  i8€ytioo.  Ces  4gy5oo  ajoutés 
seront  la  pertede  poids  que  le  corps  laitdans  l'eau  ;  ce  sera  donc 
aussi  le  poids  du  volume  d'eau  qu'il  déplace.  Conséquenuntil^ 

sa  pesanteur  spécifique  apparente  sera  ou  2i,6889> 


S  le  corps  était  plus  léger  que  l'eau,  et  qu'on  le  mtt  ixs^ 

Je  seau  d'argent,  il  ne  pèserait  pas  sur  lui,  et  par  conséq«€ot 
ropératioa  ne  pourrait  pas  avoir  lieu.  Dans  ce  eue,  M.Charlc* 
lenverse  le  sean  comme  le  représente  U  figiire  70 ,  et  leoovp' 

placé  au-dessous  soulèv  c  l'aréomètre.  IMais  comme  déjaî'in»- 
trament  seul  exige  Taddition  d'un  certain  poids  pour  s  eu' 
fonoer  jusqu'à  la  marque»  il  lant  employer  ici  un  poids  pis* 
grand;  toutefois  si  l'on  compte,  comme  tout-à-r heure, 
qu'il  iaui  ajouter  au  premier  poids  additioimèl  pcnir  l'afilea- 
reri  cette  différence  exprimera  encore  la  perte  de  poids  <pt 
le  corps  lait  dans  l'eau.  Ain  en  divisant  son  poids  dans  l'air , 
par  cette  perte,  qui  est  le  poids  du  volume  d'eaa     si  déplaît 


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DE$  CORPS  SOtIDES. 

le  qai^tient  Mfi  encore  m  pesanteur  spécifiée  i  comme  dane^ 

le  cas  précèdent. 

■         '  '  ■■         ■  ■   '  <  ■  ' 

CHAPITRE  XXI. 

Dei  Phénomènes  eapittaires. 

Nous  avons  déjà  plusieurs  fois  remarquë  que  les  phAo- 
aulnes  le«  plus  curieux  de  la  phjsique  ,  sont  ceux  qui  nous 
doonent  quelques  lumières  sur  la  constitution  même  des  corps 
et  sur  les  actions  réciproques  de  leurs  particules.  Nous  allons 
considérer  uoe  classe  entière  de  phénomènes  de  ce  genre  très- 
Aeadne  et  tre»-»Tariée,  et  qu'il  est  d^autant  pins  important 
de  connaître,  qu'elle  offre  le  grand  avautage de  pouvoir  être 
losyiise  à  un  calcul  rigoureux» 

fi  Ton  suspend  horisontalement  des  plaques  de  verre  »  de 
2narbre ,  de  métal ,  etc.,  à  Tun  des  plateaux  d'une  balance^  et 
.  «après  les  avoir  mises  en  équilibre  avec  des  poids ,  si  on  les  fiait 
londier  à  la  surface  d'un  liquide ,  on  voit  quVlM  y  adhèrent 
tyec  une  certaine  force;  car  ell^  ne  peuvent  plus  eu  être  wi» 
parées  qu'en  ajoutant  de  nouveauE  poids  dans  Tautre  platean. 
Cette  adhésion  n^est  pa^  produite  par  la  pression  de  Taîr ,  car 
elle  a  lieu  de  même  dans  le  vide.  On  voit  donc  qu'ici  ce  sont 
les  molécules  même  du  corps  solide  qui  Rattachent  aux  par* 
licttles  du  liquide  ,  en  vertu  d'une  force  infinité.  Mais,  ce 
^u'il  y  a  de  bien  remarquable ,  il  en  résulte  aussi  qu'il  s'exerce 
une  action  de  ce  genre  entre  les  particules  du  liquide  lui- 
même.  En  effet,  lorsque  le  disque  est  susceptible  d*être 
mouillé  par  le  liquide  9  comme  cela  a  lieu,  par  exemple,  dans 
le  cas  d'un  disque  de  verre  posé  snr  l'eau  ou  sur  Talcool ,  ce 
disque  ,  lorsqu'on  le  retire ,  emporte  avec  lui  une  petite  cou- 
che liquide  qui  y  reste  adhcreute.  Ce  n'est  donc  pas  alors  , 
^  proprement  parler,  le  corps  solide  qui  s'est  détaché  du  li- 
quide, c'est  celle  petite  couche  qui  s'estsépnrc'e  des  molécules 
liquides  qui  étjùent  au-dessous  d'elle.  Or ,  la  force  qu'il  faut 
employer  pour  l'eu  détacher  ainsi,  est  incomparablement 
plus  considérable  que  son  propre  poids,  et  par  consécpicnt  cet 
€xces  de  force  prouve  nécessairement  l'existence  d'une  adké- 


304  PnÉ.N'OMàNES  CAPILLAIREf. 

âîon  interienre  au  hqitMie  y  <|ui  j-ctenaît  la  petite  condie  mue 

/LU  reste  de  la  masse  liquide,  indépendamment  delà  pesanteur. 

D'apilîs  les  QoUoQS  ^ue  nous  avons  déjà  acquises  suries  at- 
tradionf  rédproqfiet  des  moléculei  des  corps ,  nous  deyons 
pressentir  que  la  force  qniVexerGe  ici  est  de  même  nature  que 
ces  attractions,  et  qu'elle  n'aura  d'effet  sensible  qu*à  des  dis* 
tanies  très-petites*  C'est  aussi  ce  que  Texpérieiice  démontre. 
Quelque ^aisseur  que  Ton  donne  â  la  matière  du  disque,  si  la 
nature  et  le  contour  de  sa  surface  est  la  même  ,  la  force  qu  il 
faudra  employer  povAr  le  détacher  d'un  liquide  donné  sera  la 
même  aussi.  Par  conséquent,  une  fois  que  le  disque  a  une  cer- 
taine épaisseur,  probablement  plus  petite  que  toutes  celles  que 
l'art  pourrait  lui  donner ,  les  noavelles  oouclies  matérielles 
qa*on  j  a}onten*exercent  plnssttrIeltqnided*action  apprédaUe. 
D^obl'on  voit  que  celte  action  n'est  capable  de  produire'des 
effets  sensibles  que  dans  les  distances  très-petites.  Mais,  ce  qui 
le  pronye  mienx  encore ,  c'est  que  tous  les  disques  de  même 
largeur,  quelle  que  soit  leur  nature,  lorstju  ils  sont  siisceptib%'5 
d*0tre  mouillés  par  le  liquide ,  exigent  absolument  la  même 
force  pour  en  être  détachés.  Ainsi ,  dans  ce  cas ,  la  petite 

couche  d'eau  infiniment  mince  <(ui  s'attache  à  leur  surface  , 
met  entre  eux  et  le  reste  du  liquide  une  distance  asse£  grande, 
quoique  si  petite ,  pour  que  ceiui^i  n'enéprouve  aucuneaction 
sensible;  et  alors  la  force  qu*il  faut  employer  pour  détacber 
tous  les  disques  de  méiue  largeur  est  égale  ,  parce  que  c'est 
celle  qui  est  nécessaire  pour  détacber  le  liquide  de  lui-même. 

Des  phénomènes  produits  par  la  même  cause  ,  mais  difle^ 
rens  ep  apparence,  s'observent  encore  quand  on  plonge  dans  • 
nn  liquide  des  tubes  crepx  dont  le  calibre  intérieur  est  fort 
petit.  Alors,  si  le  liquide  est  de  nature  à  mouiller  le  tube ,  on 
le  vû;t  s  élancer  dans  sou  intérieur,  et  s'j  maintenir  élevé  au- 
dessns  du  niveau  naturel,  d'autant  plus  que  le  tube  est  plus 
étroit.  Cet!  ce  qui  a  lieu ,  par  exemple ,  quand  on  plonge  des 
tubes  de  verre  dans  l'eau  on  dans  Talcool.  Dans  ce  cas , 
i>x.«rémité  supérieure  delà  colonne  est  terminée  jgi^x  un  mé- 
nisque concave  vers  l'air.  Mais  si  le  li  |  nde  n'est  pas  de  na- 
ture à  mouiller  le  tube,  comme  cela  a  lieu  ,  par  exemple j 


Digitizea  by  LiOU^lJ 


]>£S  PHENOMENES  CAPILLAIRES.   .  OqS 

rjtiand  on  plonge  des  tuLes  de  verre  humules  dans  du  mer- 
cure ,  ou  des  tubes  graissés  daus  Teau ,  on  voil  le  liquide 
s'abaissikr  au-dessous  di^  niveau  >  aa  lieu  de  s'élever  ;  et  alars 
rextrcmite  supérieure  de  la  colonne  se  termine  par  un  uic— 
nisque  convexe.  Dans  tous  les  cas,  raëvatiou  ou  rabaisse- 
ment sont  d'antant  pins  considérables ,      le  tube  est  plus 

étroit.  Tels  sont  les  phénomènes  que  les  physiciens  ont  appe- 
*  lés  capillaires  ^  pour  exprimer  c^ue  le  diamètre  des  ti|bes 
qui  servaient  à  les  produire ,  devait  app|0(;ber  de  la  finesse  # 
des  cheveux. 

Ces  eûéts  sont  les  mêmes  dans  le  vide  que  dans  Tair  ;  ils  ne 
,  tiennent  donc  pas  à  la  pression  de  ce  fluide.  Mais  ils  «^pen- 
dent, comme  les  précédens,  des  attractions  k  petites*  distances 
eiercées  par  le  tube  sur  le  liquide,  et  par  le  liquide  sur  lui« 
même.  Aussi  lorsqu'on  failt  varier  l'épaisseur  du  yerre  dont 
sont  formés  les  tubes,  sans  changer  leur  diamètre  intérieur , 
les  éleva tious  oiî  les  abaissemens  du  liquide  y  demeurent  ab- 
solument les  mêmes  qp'auparavant,  ce  qui  prouv4{  qu'au- 
àûk  d'une  certaine  limite  d'épaisseur ,  probablement  trop 
petite  pour  que  nous  pussions  l'atteindre  ,  toutes  les  couches 
que  Ton  peut  ajouter  à  la  matière  du  tube  ne  produisent  plus 
d'efiets  appréciables.  Par  une  conséquence  de  cette  loi ,  lorsr 
que  des  tubes  de  uiême  dunnî'trc  sont  raouillci  complètement 
pas  le  liquida ,  toute  leur  étendue»  v^n  élévation e^t  1^ 
même  dans  tous,  quelle  que  soit  leur  nature;  ce  qui  prouva 

que  déjii  la  pctiLc  couche  qui  s'attache  à  leur  surface  inté—  * 
rieure  éloigu^ssez  leurs  particule^  du  reste  des  colonnes  H-^ 
quides ,  pour  qu#  leur  attraction  sur  elles  devienne  ins^psi- 
ble.  Alors  Tascension  est  égale  dans  tous  les  tubes ,  parce 
qu'elle  est  éga^e  à  ce  qu'elle  serait  dans  un  tube  d'égal  dia-^r 
mètre  formé  par  le  liquide  lui-même.  Cette  ^i^aUté  tient  i 
comme  on  voit ,  à  une  cause  pareille  à  celle  que  nous,  ayons 
observée  dans  Tadhésion  des  disques  sur  un  liquide  qui  les 
mouillait.  Mais  pour  qu'elle  s'observe  dansjes  tubes»  il  faut 
qu'ils  soient  complètement  mouillés  ;  car  sant  cela  le  frotte- 
ment du  liquide  contre  leurs  parois  sèches,  faisant  varier  la 
direction  des  premierj»  élémens  da.  la  surface  libre,  la  cour* 


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Tufi  DIS  PQliNOMi;ifES  CAPILIAIUS. 

bure  de  toute  celle  surface  change ,  ainsi  ^ue  la  différence 
cle  niveau.  # 

En  général ,  le  earactère  le  plut  frapptnt  i»  ces^pliàio» 
menés,  c'est  la  liaison  constante  qui  existe  entre  rélévttion 
oa  rabaisiement  de  la  colonne  Ûuide  ,  et  la  forme  concave 
0o  convexe  k  TeEtérieiir  ^par  laipieUe  elle  se  tronvetemio^. 
C'est  au  S5i  dansée  rapproclinncnt  que  Ton  trouve  le  tecift^ 
dtt  phénomène ,  comme  M.  Lapiace  l'a  fait  voir. 

Lorsqu'on  liquiAs  en  repos  prend  naturellement  une  sur- 
face îion/ontale  ,  on  doit  concevoir  que  ce  liquide  eiefCS 
sur  liu*n:iéme  une  action  propre  ,  indépendante  de  la  pe- 
santeiir  terrestre  »  action  qui  tend  à  Ûdrç  entrer  les  molé- 
cules de  la  surface  dans  Fintérieur  du  fluide ,  et  qui  pn^" 
dttirait  réellement  cet  eâet  ^  sans  la  résistance  qui  résulte  de 
Fimpénëtrabilité.  Maintenant  si ,  par  une  cause  quelconque , 
cette  surface  devient  concave  ou  convexe ,  comme  cela  a  lisa 
dans  les  tubes  capillaires ,  le  calcul  montre  que  rattraction 
propre  du  fluide  sur  lui-même  »  est  dilfiéreate  de  ce  qu'elle 
était  dans  ViiwX  plan  |  elle  est  plus  forte  si^  surface  devient 
convexe  à  Texténeur  ;  plus  faible  si  elle  devient  coucate. 
Ijc  premier  cas  est  celui  du  mercnre  qui  s'abaisse  daas  des 
tubes  de  verre,  le  second  convient  à  Teau  qui  s'y  élève.  Vvot 
une  colonne  circulaire  contenue  dans  un  tube  très-fin  ,  1* 

r  • 

Tariation  de  la  force  attractive  est  presque  "exactexuent  rea- 
proque  au  diamètre  intérieur  du  tube  ;  el  son  expression 

analytique  se  réduit  juste  à  moitié  ,  sî  le  tube  se  change 
en  deux  plans  parallèles  dont  l'intervalle  ^it  le  mtmt 
que  son  diamètre  intérieur.  * 

En  partant  de  ces  données  matliéraatiques,  rien'n'est  plo* 
facile  que  dVxpliquer  la  raison  physique  qui  déteroune 
l'élévation  ou  rabaissement  des  liquides  dans  les  tubes  a- 
•pillaircs.  En  efîet ,  commençant  par  le  premier  cas,  ^ 
suppose  un  xnéuisque  concave  jjÇ^.  71  ,  imaginons  un  cau^l 
infiniment  étroit  et  de  figure  quelconque  ,  qui  »  partant  da 
point  te  plus  bas  S  du  ménisque  ,  traverse  le  tube  et  se  fS* 
plxe  par-ilessous ,  de  manière  à  venir  se  teiminer  en  H  t 
la  surface  libre  du  fluide.  Pour  que  celui«-ci  soit  en  éqift^ 


Digitizcd  hv  Cloogl 


r 


libre ^  il  faut  ^u'ii  j  ait  équihbre  dans  ie  petit  canal.  Or, 
ce  imifr  esi  pretsë  à  ses  cleax  orifices  S  et  H  par  deux 
forces  inégales f  l'une,  en  H ,  est  Taction  d'un  corps  ter- 
miné par  une  suriace  plane  ^  l'autre  en  6y  dans  rîntëriear 
in  tiAe  capillaire ,  est  celle  du  même  corps  terminé  par 
ime  surface  concave  :  cette  demiëre  est  par  conséquent  plus 
faible.  Il  est  donc  impossible  ^ue  l'équilibre  subsiste  dans 
eti  état  I  et  il  faut  nécessairement ,  pour  qu'il  ait  lieu ,  que 
kKqoide  s^élWe  dans  le  tube  capillaire  ,  jusqu'à  ce  que  le 
poids  de  la  petite  colonne  soulevée  compense  ce  qui  manque 
à  faction  attractive  par  Teflet  de  la  concarité  de  la  surface. 
La  différence  de  ces  actions  est  en  raison  inverse  dn  dia- 
mètre du  tube  I  la  hauteur  de  la  petite  colonne  suivra  donc 
anssi  le  même  rapport,  ce  qnt  est  conforme  à  Tobservatioa. 

Si  Festrémité  de  1»  colonne  liquide  était  convese  au  lieu 
d'être  concave  ,  les  résultats  seraient  contraires.  Dans  ce 
cas ,  l'action  qu'eUe  exercerait  sur  sa  propre  surface ,  serait 
phu  ferle  que  celle  du  plan,  toujours  dans  le  rapport 
inverse  du    diamètre  du   lube.   Par   conséquent  ,  si  l'on 
suppose  qu'un  liquide  aâecte  cette  forme  dans  un  tube 
capillaire,  en  reprenant  tous  les  raisonnemens  que  nous 
Venons    de    faire  ,  avec    cette    seule  modification  ,  on 
verrait  que  le  petit  canal  curviligne  est  encore  pressé  à 
les  deos  orifices  d^une  manière  inégale ,  plus  fortement  du 
cAté  de  la  surface  convexe  ,  que  du  c6té  de  la  surface  bort- 
lontaie.  I>'oii  il  suit  que,  pour  l'équilibre,  le  fluide  devra 
s'abaisser  dnns  le  tube  où  l'action  est  la  plus  forte ,  afin  que 
cette  dépression  produise  une  différence  de  niveau  qui 
puisse  compenser  la  faiblesse  die  la  force  opposée.  Uabaisse- 
nent  do  flnide  sera  donc  comme  la  diiférence  des  denu 
forces,  c^est -»à<-dire,  réciproque  an  diamètre  du  tube, 
c'est  ce  qui  arrive  ,  en  effet ,  lorsque  le  fluide  ne  peut  pas 
mouiller  le  tube  et  s'attacher  à  ses  piirois. 

Le  caractère  distinctif  de  cette  théorie,  c*est  de  faire 
font  dépendre  de  la  ionue  de  la  j^urface.  La  naturê  du 
corps  aolide  et  celle  du  floide  ne  font  que  déterminer  la  di- 
rection des  x»^'^^^'*  élémeas,  de  oenx  oh  le  Inide  touche 


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'MJÔ  DES  PHENOMLrsES  CAPILLAIRES. 

le  corps  tolide  ;  car  c*M  là  seulement  que  Veierce  ttAfi- 

blnuciil  loiir  mutuelle  affinité.  Ces  directions  une  fois  don- 
nées |  Saut  toujours  les  méiaes  pour  le  nirinc  Uuideet  pour 
la  même  matière  solide  »  quelle  que  soit  la  figure  des  corps 
qui  en  sont  faits,  par  exemple  ,  pour  des  tubes  et  poiir 
plaus  i  mais  au-delà  de  ces  premiers  éieruens  ,  et  hors  de  U 
sphère  d'activité  sensible  du  corps  solide ,  la  direction  des 
autres  élémens  et  la  forme  de  la  surface  sont  uniqaessttt 
déterminées  par  Tactioa  du  iluide  sur  lui-mc/ue. 

Toutes  les  causes  qui ,  en  agissant  sur  la  sur^ce  intérieure 
du  tube  ,  peuvent-  changer  la  direction  des  premiers 
mens,  doivent  donc  aussi  changer  la  courbure  de  la  suriacc 
liquide  ,  et  par  suite  Télévation  du  fluide*  Ceci  esplupt 
rabaissement  de  Fean  dans  les  tubes  enduits  de  graisM  k 
l'intérieur,  rék'vatioa  du  inci cure  dans  les  tubes  secs,  et 
son  abaissement  dans  les  tubes  humides.  Le  frottement  peut 
aussi  produire  des  effets  analogues ,  et  M[.  Lnptace  en  ôte 
des  exemples  :  ces  elTets  se  conçoivent  très— bien  d'aprè*  « 
théorie  ;  et ,  au  lieu  d'être  irréguliers  et  bizarres  comme 
paraissent  d'abord ,  ils  sont  au  contraire  assa^ettis  à  éci 

■ 

lois  cerlainrs  ,  et  peuvent  se  prévoir  exacte  mon  t. 

Celle  théorie  expUque  également  ^  et  avec  la  même 
plicité  f  tous  les  antres  phé^i|p:ièi|^  capillaires  sans  excep- 
tion. Ainsi  l'ascension  de  Teau  Ans  des  cylindres  conccnlï*" 
queS|  ou  dans  les  tubes  coniques,  ou  entre  des  pians > 
courbure  qu'elle  ktàcte  lorsqu'elle  adhère  à  nn  plan  ^ 
verre  ^  la  forme  sphérique  que  prennent  naturellement  lei 
gouttes  de  liquides ,  la  marche  d*une  goutte  de  fluide  entre 
deux  glaces  pen  inclinées  «  la  fofce  qoi  pouise  les  uns  y«f* 
les  autres  les  corps  flottans  sur  la  snr&ce  des  liquides  « 
l'adhésion  des  disques  pians  avec  cette  n^ênae  surface, 
adhésion  quelquefois  si  larte  ,  qu'il  faut  un  poids  iri^ 
notable  pour  les  détacher,  etc.  j  tous  ces  effeta  ai  varies 
déduisent  de  la  même  fonuule,  non  d'une  manière  vagu^ 
«et  conjecturale,  mais  calculés  avec  leurs  yalenrs  numériqas't 
et  .ils  acquièrent  ainsi  des  rapports  qu'on  n'y  sanpçonoaît 
]»as.  On  peut  voir  dans^  le  liai  U  général  l'e^^posiiion  éten* 


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OXS  PHiNOViNSS  CAPIILAniSS.  iÇf 

due  de  ces  réfullals.  On  y  trouvera  aui>st  le  détail  des  pro* 
céàéi  extrêmement  prëcis ,  par  lesquels  M.  Oay-Lussac  est 
panremt  à  mesurer  toutes  les  particularités  des  phénomènes» 
f  t  à  oili  ir  aillai  à  la  théorie  analjU^^ue  toujs  les  élémens  pos- 
sibiel  de  yénfication.  - 

Cette  farce  attractÎTe    sensible  seulement  à  de  petites 
tlialautes ,  et  d'oîi  dérivent  les  ph^ncmënes  cajjillaires,  est 
Ja  véritable  source  des  alUnités  ^chimi(}aes.  Seulement  y*  dans 
les  phénomènes  capillaires ,  eHe  ne  se  montre  point  dans 
toute  son  étendue ,  elle  n'y  paraît  que  par  ses  difTc renées  ,  et 
en  raison  des  Yariatious  que  produit  sur  elle  la  difierente 
courbure  des  surfaces  par  lesquell^  les  corps  sont  terminés  $ 
^    au  lieu  que  dans  les  affinités  chimiques,  c'est  Tatlraction 
propre,  et  en  quelque  sorte  individuelle  des  molécules  ,  qui 
agit  pleinement  avec  tonte  son  énergie.  Les  phénomènes  ca-> 
pillaîres  peuvent  donc  nous  donner  des  lumières  importantes, 
sinon  sur  Tinteusité  absolue  de  cette  attraction,  au  moins 
sur  ses  caractères*  Déjà  les  Tariations  4{u*ils  éprouTCnt  à 
diverses  températures  paraissent  indiquer  que  Tintensité 
de  Tactiou  exercée  par  un  même  système  de  particules  maté- 
rieUes ,  ne  croit  pas  prorportionneilement  h  sa  condensation  , 
mais  dans  un  rapport  moindre  ,  ce  qnî  mt  d'une  grande  con* 
^quence  relativement  à  l'act^jl^des  corps  sur  la  lumière ,  oii 
celte  diminution  a'obsenre  anssi. 

CHAPITRE  XXIL 

4 

t  Élasticité. 

I*£S  expériencesque  nous  avons  jusqu^  présent  faites ,  nous 
ont  mmtré  les  corps  conune  des  assemblages  de  molécules 

jj  lijiU  riellcs  extrêmement  petites,  7n;nntcnues  cii  ('fjnililjre 
entre  deux  forces  ,  savoir  une  aflinilé  mutuelle  qui  tend  aies 
réunir j  et  nn  principe  répulsif,  qui  est  probablement  le  même 
£uc  celui  de  la  chaleur,  et  f|ui  îciul  à  les  ccarl^r.  Quoique 
molécules  soient  si  petites  que  nous^c  puissions  absolu- 


SûO  M  L*ilASTICIT£. 

nênt  pâs  obfeirerlêiir  forme 

veist  qu'étant  placées  à  de  certaines  distances  les  unes  dei 
AQtreti  elles  exercent  des  attractiom  divenes  tàm  letcètéi 
par  Ictqoeb  elles  se  présenleiii.  Cet  dltfêrences  sont  sottout 
devenues  sensibles  lorsque  les  corps  liquides  s' approchaient 
de  l'ëtet  solide ,  et  on  vf^it  mnMÛ  Teliet  dene  les  cristm 
oii  les  molécules  s'arrai^gént  et  ^adaptent  les  nues  an  entra 
d'une  manière  particulière ,  toujours  constante  pour  chaque 
•nbstance ,  lorsque  kttr  rappiMliement  s^est  opéré  librotat 
et  avec  lenteur.  Comme  nous  avions  d'ailleurs  remarque  que 
les  forces  attractives ,  qui  produisent  Fai^mté,  ne  sont  sen- 
eiblce  qu'à  des  distances  trët-petitet,  circonstance  que  la  théo- 
rie des  phénomènes  capillaires  a  mise  dans  réyidence  la  plnt  » 
jMurfiûte  Y  nons  avons  été  conduits  »  en  généralisant  ces  idées , 
à  considérer  les  divers  états  d'nn  même  corps  comme  à» 
passages  successifs  ,  déterminés  par  les  rapports  qui  existent 
entre  l'intensité  du  principe  répulsif  qfd  écarte  ses  particukif 
et  celle  de  Taffinit^qm  les  retient.  Si  les  molécales  dueorff 
se  trouvent  placées  à  des  distances  telles  que  l'affinité  réci- 
proque des  particules  soit  inseniii>le ,  le  prinâpe  répulsif  s(fi 
seul  sans  être  contre-balancé.  Alors  les  molécules  fontei^t 
pour  se  fuir  ies  unes  les  autres.  Elles  se  fuient  en  effet  q\UQ<i 
elles  ne  sont  pas  retenues  par  des  obstacles  extSrienrs;  ea» 

si  elles  sont  retenues  par  de  pareils  obstacles  ,  elles  font  effort 
pour  les  repousser.  C'est  le  cas  des  substances  aériformes. 
Maintenant  rapprochons  ces  particules  à  des  dislancef 
beaucoup  plus  petites  les  unes  des  autres,  à  des  distance* 
telles  qne  Taffinité  qui  les  attire  soit  en  équilibre  avec 
principe  répulsif  qui  les  écarte ,  nous  aurons  un  antre  état 
des  corps.  Cet  état  peut  être  tel  que  Taffinité  des  parti- 
cules s'exerce  sans  que  les  modifications  de  cette  affinité  t 
qui  dépendent  de  la  figure  des  particules ,  soient  encore 
sensibles ^  car  nous  ayons  dit  que  quelle  que  soit  la 
de  l'affinité ,  l'effet  de  ces  modifications  doit  s'affaiblir  avec 
la  distance  beaucoup  plus  rapidement  que  la  force  prindpale. 
Alors  les  molécules  s'attireront  de  la  même  niamère ,  quelle 
que  soit  lenr  posttioh  relative  autour  de  leur  centre  de  gra- 


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Yîtë.  Lei  amctèm  permanea»  de  œi  état  doivent  donc  être 
une  mobilité  parfaite  des  particnles,  rétnltante  de  leurs  at- 
tractions toujours  semblables ,  et  une  grande  résistance  à  la 
cemprenioi^Y^rodiiilepar  l'effort  daprindpe  vépukifi  devenu 
^nconp  plu«  considÂiable  ^pe  "dans  les  gas.'  Cett  le  casdei 
corps  liquides.  £nfin ,  si  l'on  conçoit  les  particules  amenées  k 
des  distances  pins  petites  encore  |  .|iaiir«ealement  leur  force 
principale  .d'affinité ,  mais  encore  les  modifications  de  cette 
force,  dépendantes  de  leur  figure ,  pourront  devenir  scnsiblec. 
Alors ,  si  les  molécules  sont  amenées  gradveliement  à  ces 
distances ,  en  conservant  la  liberté  de  se  mouvoir ,  elles  se 
tourneront,  et  se  disposeront  de  manière  à  se  joindre,  ou 
plutôt  à  s'approcker  les  unes  des  autres  par  les  cotés  oii  elles 
s'attirent  davantage,  du  moins  lors^'elle»  auront  de  pareib 
cotés j  et  par  cette  disposition  générale  et  régulière,  elles 
formeront  un  corps  solide  cnslallisé.  Mais  ces  positions  d'é» 
^piilibre  poniront  n'être  pas  les  seules  qui  constitueront  la 
soKdité.  Car  si  des  circonstances  étrangères ,  p^r  exemple , 
Tagitatioa  des  particules  ou  un  refroidissement  rapide ,  les 
"eo^ièdient  de  prendre  exactement  les  dispositions  favorables 
an  iM^yn^m  de  leur  attraction ,  elles  seront  fbncées^de  s'a]^ 
procber  par  d'autres  cdtés ,  de  se  présenter  les  unes  aux  autres . 
dans  Entres  situations     Tinfluence  de  leur  figure  poom 
encore  être  sensible,  quoique  dilMiente  de  ce  qu'elle  était 
dans  le  cas  d'un  arrangement  libre  et  spontané^  ce  sera  donc 
Tétat  des  ai^Mtances  solides  non  cristallisées. 
*    Mais»  par  une  conséquence  de  cet  arran  gement ,  et  par  cela 
même  que  la  disposition  des  particules  qui  peut  produire  un 
pareil  éfuîlibre  n'est  pas  «nique ,  il  s'ensuit  qu'en  soumettant 
le  eorpe  aolSde  à  dèe  forces  mécaniques  telles  que  des  pres- 
sion s  ,  des  chocs  brusques ,  on  pourra ,  du  raoius  dans  certaines 
substnaceOt  foroer  les  particules  à  se  présenter  les  unes  aux 
autrea  pnr  des  cêtés  dièérens»  sans  détruire  pour  cela  leur 
état  de  solidité.  On  peut  même  concevoir  cette  action  exté- 
rieure tellement  irrégulière,  qu'elle  agisse  diversement  sur  les 
pariîcoloa  diverses  d'un  même  corps ,  qu'elle  les  tourne  dans 
des  sena  différent ,  et  queilé  aille  eaiiu  jusqu'à  réparer  tout« 


3oi  t'itAStrcii*lr. 

à*-f«t  ^elqu es-unes  d'entre  elles,  «aas déplacer  sensiblement 
ies  antres.  Tel  est  le  câi  det  corps  ^solides  que  Von  frappe, 

que  i  on  brise  avec  un  uiarUan,  ou  que  l'on  broie  avec  un 

pilon.  Mais  si  les  forces  qui  agissent  de  cette  manière  sont 
conduites  «tec  intelligence  ^  èt  si  la  nature  de  la  substance 

|jermi'l  à  ses  particules  divers  états  d'équilibre  solide,  la 
,  corps  pourra  acquérir  ainsi  des  formes  et  des  propriétés  noit- 
Telles  'y  il  pounra  s'étendre  en  lames»  se  tirercn  fila,  s'arrondir 
en  vase.  11  pourra  acffnérir  à  sa  surface  plus  de  dureté.  Tel 
est  le  cas  de  certains  métaux  qui  peuvent  s'aplatir  au  iamiuoir^ 
s'allonger  à  la  filière,  se  modeler  ou  se  dnrcîr  sons  le  martata 
Dans  ces  cas  divers ,  on  sent  que  pour  forcer  les  particules  k 
changer  leurs  positions d  équilibre ,  il  faut  nécessairement  une 
certaine  force.  Les  expériences  montrent  que  ceti»  foice  » 
pour  produire  tm  effet. sensMe  et  permanent,  doH  eneédcr 
pour  chaque  substance  y  etpourciiaque  état  de  cette  substance, 
une  limite  déterminée;  en  sorte  que  si  la  force  éirmoiadie 
que  cette  |jmite ,  la  particule  sur  laquelle  elle  agit  ne  diange 
pas  sa  position  d'équilibre.  Elle  s'en  ecarle  seulement  un  peu , 
tandis  que  la  force  agit  sur  elle  ;  mais  dès  qu'elle  est  absiH 
donnée  à  ell^méme ,  elle  revient  à  son  premier  4Uit  d'éqaî- 
libre  et  à  sa  position  primitive,  par  une  suite  d'oscillations. 
Cette  propriété  constitue  ce  que  l'on  appelle  VéiaHioUé  du 
cofpk.  Elle  serait  parfaite  dans'un  corpt  dont  les  particaks 

résisteraient  ainsi  au  déplacement ,  quelle  que  fut  la  force  qui 
agit  sur  elles ,  et  reviendraient  toujours  4  leur  première  poi>t* 
tion  d'équilibre ,  après  en  avoir  été  écartées  mnmentanéoieiit? 
C'est  le  ca?  d'une  lame  de  verre  qui,  aprt^  avoir  étépbce, 
revient  absolument  sur  cile-ménie  jusqu'à  un  certaia  degré 
de  courbure  ou  elle  se  rompt.  Ainsi*,  tant  qu'on  ne  va  f ss 
jusqu'à  lui  donner  cette  courbure,  les  particules  qui  la  eo»- 
posent  ne  changent  pas  leurs  points  d'adhésion,  et  l'élasticité 
est  parfoite.  Mais  l'élasticité  sera  imparfaite ,  si  lespaiticttrcit 
en  mêmetemps  qu'elles  osmUenf^nesontpasramenêesparlaors 
oscillations,  précisémcntà  lam^me  position  d'équilibre qtt*ell«  > 
avaieut  d'abord«  C'est  le  cas  d'une  latee  de  fer  qui ,  apmavoir 
été  courbée  ^  ne  revient  |>as  tottt-à-4aif  à  la  m&ne  directioii  « 


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DE  L'iLASTICITS.  3o3 

llnfiii ,  reîasticîlé sera  nulle  ou  inseasible,  si  les  molécules, dë— 
placées  par  la  plus  petite  force ,  ne  montreut  aucune  tendance 
pdur  revenir  à  leur  première  position;  c'est  le  cas  d'une  lame 
mince  de  plomb,  qui ,  e'tantpliée ,  restedansla position  qu'on 
lui  donne.  Dans  tous  les  cas  ,  on  voit  que  rëlasticiie  doit  cire 
ftbsoloment  distinguée  de  la  cohésion ,  puisque  celle-ci  est  la 
Ibrce  absohié  avec  laquelle  les  particules  adhèrent  les  unes 
aux  autres,  au  lieu  que  rélasliciu-  est  la  tendance  qu'elles 
ont ,  dans  certains  cas ,  pour  revenir  à  leur  position  primitive, 
lorsqu'une  impulsion  extérieure  et  passagère  les  en  a  momen- 
tanément écartées  d'une  quantité  extrêmement  petite,  et 
'  moindre  que  la  distance  h.  laquelle  leur  figure  aurait  une  in- 
fluence diffêrente  sur  le  mode  ou  l'intensité,  de  leur  agré- 
gation. • 

Ces  considérations  indiquées  par  l'ensemble  des  observations 
que  nous  avons  déjà  faites,  peuvent  se  vérifier  par  l'expé- 
rience, en  tirant  des  fils  métalliques  par  des  poids  connus,  et 
les  laissant  revenir  sur  eui-mémes ,  ou  «n  les  tordant  d'un 
certain  nombre  de  tours  et  les  laissant  se  détordre  librement. 
Car  ces  retours  à  l'état  primitif  se  font  toujours  par  une  série  . 
d'oscillations  d'égales  durées ,  et  la  force  qui  ramène  le  corpa 
est  toujours  proportionnelle  à  l'écart  qu'on  lui  a  donné. 
Ainsi,  dans  les  lils  tendus,  la  furce  de  rétraction  est  pro- 
portionnelle à  la  quantité  dont  ils  ont  été  momentanément 
allongés.  Et  dans  les  fils  tordus  la  réaction  de  torsion  est 
exactement  proportionnelle  à  Tangle  de  torsion.  On  peut 
voir  dans  le  Traité  général  les  preuves  de  c  e  résultat  tirées 
de  deux  belles  suites  de  recherches ,  l'une  faite  par  sXïrrave*- 

sandc  et  l*autre  par  Coulomb. 

L'élasticité  qui  ramène  les  particules  à  leurs  positions  pri- 
iDÎtives,  lorsqu'elles  en  ont  été  tant  soit  peu  écartées,  exista 
non-seulement  dans  les  métaux,  mais  dans  tous  les  corps  de 
la  nature ,  lorsqu'ils  ^oni  rciluits  eu  fibres  très-'hiinccs.  Elle 
existe  même  dans  les  fils  d'une  finesse  extrême  qui  sortent  du 
corTpsdu  ver  à  soie,  et  on  l'y  rend  sensible  en  les  réunissant  en 
^and  nombre.  La  toile  de  Tarair^née  ,  plus  fine  encore  ,  est 
encore  élastique ,  puisqu'elle  cède  à  la  pression  sans  se 


3o4  V  L*£LASTICITié  '  t 

rompre ,  et  qu'elle  revient  sur  eUe-méme  quand  la  bid 

qui  lâ  tire  est  ânpfirmi^. 

Ea  YOjaat  que  plusieurs  propriétés  physiques  des  corpt  t 
tellef  que  rëlatticitë ,  la  dureté ,  etc. ,  aont  modifiée!  si  poÎH 
temment  par  Topération  de  récrouîssage ,  do  reçoit  et  èt 
kl  trempe  I  il  e^t  naturel  de  chercher  à  dtcouyiir  en  quoi 
cette  influence  consiste  »  et  comment  elle  apt.  I^aboid ,  il  | 
paraît  que  Pécrouissage  ,  en  rapprocbant  par  force  les  pii^ 
ticules,  donne  au  métal  une  augmentatiou  de  densile  ,  et  que 
le  recuit  la  lui  àte.  Cela  suiUt  pour  concevoir  ces  deu  opé* 
ratioiis.  Quant  k  celui  de  la  trempe ,  il  est  beaucoup  UMmn 
facile  à  expliquer.  Pour  s'en  faire  une  idée,  il  faut  partir 
d'un  Élit  général  ^  c'est  que  l'acier ,  après  avoir  été  trempé , 
ne  rerient  pas  aux  mêmes  dimensioni  qu'il  avait  aopii*- 
vant.  A  égalité  de  température,  il  occupe  toujours  un 
lume  plus  considérable  ^  de  sorte  que  la  trempe  le  tient  en  | 
qnelque  sorte  dans  un  état  forcé  de  dilatation.  On  en  t  It 
preuve  dans  une  foule  de  procédés  des  arts.  Si  des  coiai  j 
Cylindriques  d'acier  sont  rodés  exactement  de  manière  à 
entrer  justes  dans  un  cylindre  creux  de  même  diamètre ,  <t  j 
qu'on  les  trempe  sans  tremper  le  cylindre  ,  ils  ne  peutsat  | 
plus  y  entrer  ensuite.  Si  on  les  trempe  en  place  ,  et  que  It  \ 
matière  du  cylindre  ne  soit  paa  iusceptible  de  trempe  ^  ce 
sorte  qu'après  le  refroidissement  elle  revienne  seule  à  ici 
dimensions  primitives,  les  coins,  en  se  dilatant ,  la  retuu-  | 
lent  de  tous  cdtés  sur  elle-même,  comme  si  on  leseàtchaii^ 
violemment  dans  un  trou  beaucoup  moindre  que  leur  dia- 
'  mètre  ;  et  ils  sont  ainsi  retenus  dans  le  trou  sans  autre  ap* 
pareil  avec  une  force  inexprimable.  M.  Fortin  ^  qui  a  ûùt  . 
ce  sujet  diverses  expériences ,  a  trouvé  que  la  dilatatioa 
par  la  trempe  est  incontestable,  mais  »uu  étendue  a  yane 
selon  les  dimensions  des  pièces  trempées  ,  quoiqu'ellei 
fussent  toutes  du  même  ader ,  et  qu'on  les  «àt  exposées  à 
des  températures  exactement  pareilles.  Tou Le loiï  ,  le  seul 
fait  de  cette  dilatation  jette  quelque  jour  sur  le  phénomène 
de  la  trempe.  Il  parait  qu'à  l'instant  oti  Tacier  fortement 
échaufie  e«t  précipité  »ubiimenL  Jaus  une  tcuiperaluit 


i^jui^L^o  i.y  Google 


L*i£A8TICIT£  3oS 

trb-^asse ,  le  refroidissement  qui  saisit  les  couches  exli^ 
rieares  cle  la  masse  plus  aisément  que  le  centre ,  les  force  de 
se  mouler  pour  ainsi  dire  sur  ce  centre  échauffé  et  dOaté  | 
ce  qni  leur  fait  prendre  des  dimensions  plus  grandes qit'ellee 
n'auraient  eues  si  elles  avaient  été  abandonnées  gi  adncUe-» 
ment  à  elles-mêmes.  Bientôt  les  molécules  placées  plus  prl-s 
du  centre  se  refroidissent  à  kur  tour  5  mais  les  couches 
extérieures ,  déjà  panrenues  ^in  état  fixe  »  les  retiennent 
par  leur  attraction  ,  délerminent  le  volume  qu'elles  doivent 
remplir  ,  et  les  empêchent  ainsi  de  se  rapprocher  autant 
qu'elles  Tauraient  pu  faire  si  elles  eussent  été  abandonnées 
librement  à  un  refroidissement  graduel. 

lyaprës  celte  manière  de  voir  ,  Tétat  de  trempe  de  Tacier 
est  un  état  forcé  »  oii  les  particules  sont  di^osées  autrement 
qu'elles  ne  le  seraient  si  elles  eussent  été  librement  aban- 
données au  seul  effet  de  leurs  attractions  mutuelles,  il  ne 
&nt  donc  pas  s'étonner  si  la  dureté ,  Télaiticité  f  et  les  aU"* 
très  propriétés  physiques  qui  dépendent  de  l'arrangement 
des  particules ,  eu  sont  modifiées  si  fortement.  Mais  pour« 
^oi  la  promptitude  du  refroidissement  produitrelle  ces  efSetB 
sur  l'acier,  tandis  qu'elle  n'occasionne  aucun  changement  sen*- 
.  sible  dans  i*or ,  Tétain ,  le  cuivre  et  les  autres  métaux  simples  ? 
Poorqàm  cette  même  canseproduit^lle  des  résultats  inverset 
nur  l'alliage  qui  sert  à'  faire  les  tamtama  et  les  cymbale  » 
comme  M.  Darcet  Ta  observé  ,  et  comme  je  l  ai  vérifié 
d'après  lui  ?  Car  cet  alliage ,  composé  de  78  parties  de 
enivre  et  as  d'étain ,  est  xasaant  et  non  maliédble  y  lors** 

qu'après  l'avoir  chauffé  jusi^u'au  rouge  ,  on  le  laisse  refroidir 
lentement  dans  Tair  ;  tandis  qu'au  contraire  il  est  ûexibie 
«t  malléable,  quand  après  l'avolk'  ainâ  chaufié ,  on  le  plonjgo 
subitement  dans  Teau  froide.  Dans  le  premier  cas,  son  grain 
est  d'un  blanc  bniiant  comme  Tétain  ^  dans  le  second  ,  il 
est  îaune»  de  la  couleur  du  cuivre.  Nous  ayons  vu  plus 
liant  que  ces  opérations  déterminent  aussi  dans  le  gr^n  de 
Tacier  des  di^rences  considérables.  11  est  diâicile  de  ne  pas 
soupçonner  dans  ces  phénomènes  un  changement  de  combi« 
saison  entre  les  particules  de  nature  différente  t  dont  l'acier 

TOMS  L  2^  ' 


m 


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etTailiage  sont  composes.  Nëaiwoios  celte  compoiiiiaii  of 
parait  pas  être  tme  coodiUim  eiseiitielle  pour  que  TtUt 
d'agrégation  <i  une  substance  puisse  être  changé  d'une  ma- 
wdm  durable.  Le  1er  et  le  cuivre  »  expoieé  pendant  qael-o 
qjBuiê  mîmittf  à  un  courant  de  gaa  ammoniac  ^  y  devieanenl 
cassanscl  fi  lables  ,  sans  rien  absorber  de  sensible  à  la  balance) 
et  en  même  temps  ils  décomposent  oçjeaplèteoieot  çe  gas  j 
êomme  M.  Thëoard  l'a  le  pr&LiVr  olieervé.  Suivant  le  v^èm 
chimiste  ,  le  phosphore  pur,  étant  chauilé  jav(ju'a  (3o  centési- 
maux) et  refroidi  ieutttneul  dans  l'air  »  e&t  biafic  ei  ^anapa* 
rent  ;  tuidîs  cpie,  «î  on  k  refooidit  brvsfiieaieMy  en  le  îetant 
dans  l'eau  froide  ,  il  devient  noir  et  opaque  comme  tiu 
charbon  ;  e^  on  peut  le  faijre  passer  à  volonté  ^uiant  de  fois 
qu'on  yent ,  é^vm  de  ces  éuts  à  l'antre.  Tons  cci  effets  à 
variés ,  produits  par  le  mode  de  refroidissement ,  sont  im- 
possibles à  prévoir  autrement  que  par  l'expérience.  Ce  sont 
autant  ^ëtata  d'équilibres  possililas  entie  tontes  les  foras 
dont  les  particules  sont  animées  ;  mais  ces  forces  sont  trop 
iocoouues  et  trop  nombreuses  pour  que  Ton  puisse  caicoler 
d^avauce  le  résultat  de  leur  oiwnhmatsott ,  d'après  les  di^ 
cuub  tances  oii  on  les  pJaee. 

Le  verre  trempe  se  durcit  comme  l'acier  ^  et  devieaiexcev> 
sivement  fragile*  On  peut  répromer,  en  laissant  t/Hohtr 
dtfns  Peau  froide  de  petites  kenaes  de:  vnm  en  fusion.  Par 
reilet  de  ce  refroidissemcQt  snhîCf  elles  prennent  w  étni 
d'agrégatii>n  ooaveaa;et,  sim  brîae  la  moindi»  partie  do 
Tespèce  de  voète  qu'elles  forment  ^  toutes  les  partknles  ae 
séparent  en  une  fine  poussière.  C'est  ainsi  que  soni  iî»ii^  ces 
larmes  bataviques  dont  les  oi^anas''an^nsant  »  et  qui  peurmt 
servir  également  aux  médîtâtions  des  physiciens.  Les  efiete 
quelles  produisent)  indiquent  évidemment  un.  état  forcé  d«i 
particules ,  et  un  mode  d^agrégatioo  détermine  ^  dépendu^ 
de  la  cause  de  refroidissement  qui  a  agi  snr  dIeSb  Mais  ce  ^ni 
le  prouve  encore  avec  plus  d  évidence,  c*est  qu'un  kur  6te 
ces  propriétés  en  les  chauffiint  de  nonTOm  jusqu'à  rougir  ,  et 
les  laissant  refroidir  avec  iesteur. 


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PB  L*itASTiCIT£.  3o7 

De  la  Balance  de  torsion» 


Après  avoir  analysé  avec  un  grand  Aoin  les  efTeU  d«  la  tor*- 
ttoii  d€f  ê\$  mëtalN^M ,  CoulMib  en  a  fait  une  appltcatÎM 
très-heureuse  k  la  construction  d'un  instrument  qiu  peut 
servir  à  mesurer  en  général  toutes  les  petites  forces.  Cet 
ÎQsIniflteiit  est  essenlieltemeilt  ttmoé  é'nn  6i  aiétélHqué 
vertical  ,  dont  le  bout  supérie«T  ett  tfttaebé  à  tm  point  fixe , 
et  dont  le  Lnut  inférieur,  tendu  par  m  petit  poids,  porte 
nue  aiguille  homoBttle.  QteMod  e»  rent  erpprécier  érttk»»' 
petites  forces  ,  on  les  fitk  agir  eui*  fe«trfcm«f  de  cette  ai-^ 
guiile ,  et  Ton  mesure  leur  intensité  par  l'angle  dont  elles 
rëcarlettt  de  seii  poiot  de  repos/  Eu.  m  mot ,  on  baiamsê  ce» 
forces  par  îa  torsion ,  et  e*êst  pourquoi  Coulomb  •  donné  le 
nom  de  balance  Se  torsion  à  cet  appareil. 

Ponr  que  Tagilation  de  Tair  n'iiUeré  pas  fe'  mewremst 
de  fa^inille ,  etle  est  renfermée»  âgnw  une  cage  cylimfc'wpiie 
de  verre  ^  ef  le  fil  est  aussi  enfermé  dans  un  cylindre  dis 
Terre  cretfx ,  au  bout  dufjuel  on  iidapte  «a  oadram  éimér, 
qui  peur  fdHiiMr  à  (MMttteHt^  dur  aoteiwr  du  c^rlindre;  La 

pince  qui  retient  le  lîl  porte  une  aigu: lie  horizontale  qui 
mardie  sur  ce  cadran,  et  qui  sert  d'iadicatcur,  quaiid  on 
Tenf  tordre  fie  Hi  d^un  nombre  de  demsdëte 
division  circuîàire  appliquée  horirontalement  autour  de  la 
cagie-de  verre ,  mesure  la  marche  de  Taiguille  :  tout  i'appar 
reîl  €iC  repiésenfté/^.  79. 

On  donne  au  fil  et  à  Faî^îlle  de«  Inn  teneurs  et  des  gros«- 
seurs  diver^s,  selon  Tobjet  que  l'ou  a  e&  vue.  Si  l'enà/veut 
éprociTer  de^  trèiHpetites  forces  ^-el  donner  une  grande  smx*^ 
etl>iKté  il  fapparetl*,  il  hxtt  employer  des  <lls  longs  et  fins  ; 
car  la  force  de  torsion  est  inversement  proportionnelle  auK 
longueurs  des-ftlr,  et  directement  proportîonneQt  «tx  qna^ 
trièntes'  pmssanêeà'  dè  leur»  épaisseur*.  Les  longs  âls  ont 
encore  cet  avantage  qu'on  peut  les  tordre  d'un'  plus  graud 
nombre  degréli  »  sans  que  leur  élasticité  soit  altérée*  11 
latit  «tt  outre  employer  les  matières  dont  Pélaelicité  ett 
la  moins  imparfaite.  A  cet  égard  ,  on  peut  consulter,  dans 
le  Traité  général  |  les  indications  données  par  Coulamb. 


3o8  BE  L*££ASTICITi. 

La  balance  de  torsion  peut  servir  pour  rendre  sensible  Ft^ 
traction  que  tous  les  corps  de  ia  nature  eiLercent  les  uns  sur 
Im  aiitref ,  proportioiuielleineiità  leur  masse  et  r^proqoe- 
jnent  au  carre  de  leor  distance;  attractton  qui,  poorU 
masse  de  la  terre,  produit  la  pesanteur  en  vertu  de  laquelle 
tous  leè  corps  tendent  vei^s  son  centre.  Concevons  en  efiet, 
que  le  ûk  étant  an  point  de  repos ,  on  descende  verticalement 
devant  les  extrcniites  de  Tai^uille  et  en  sens  opposes,  deux 
apkères  d'une  matière  quelconque.  Si  eUes  exercent  réellement 
une  attractton  à  distance  snr  les  molécoleide  l'aigniU^  ^ 

pendue,  et  si  elles  sont  à  leur  tour  attirées  par  elle,  raigullle 
doit  se  déranger  de  sa  position  naturelle,  et  s'avancer  vert 
les  sphères  qui  l'attirent  ^  jns^'à  ce  fne  la  force  detonion» 
augmentée  par  ce  déplacement ,  fasse  équilibre  k  Tattrictioii. 
Même,  à  cet  instant  d'équilibre ,  l'aiguille  marckera  encore» 
non  paS|  à  ia  vérité ,  en  verla  dt  Tattractioii  tenle ,  puisque  k 
force  de  torsion  remporte  alors  enr  elle ,  mais  èn  verta  de  n 
vitesse  précédemment  acquise.  Elle  &  avancera  ainsi  ^usqu  àce 
<qn'enfin.ia  force  de  torsion  tonîonrtcroiseaiile  ayant  détnit 
cette  vitesse ,  c6nunence  à  ramener  Taigttille  vers  ton  poiatdf 
repos  y  le  lui  fasse  même  dépasser  jusqu'à  une  certaine  àu' 
tance ,  d'oia  elle  recommencera  de  nonvetn  à  te  me^m 
vert  les^hëres,  et  ainsi  de  snite,  en  faisant  nné  série  d'eidl- 
latàoris.  Un  pourra  même  rendre  TefTet  plus  sensible  en  p<^'' 
tant  nne  pins  grande  partie  de  la  massé  de  i'aigaille  veit  m 
ntrémilés*  ce  <jm  se.  fiera  en  la  rendant  trae-mincty  et  Is 
terminant  à  ses  bouts  par  deux  sphères.  Gela  aura  encort 
Tavantage  de  faciliter  le  calcul  de  l'expérience^  car,  daas  U 
loi  de  l'attraction  proportionnelle  an  carré  das  distances 
démontre  qu*nn€  spbëre  attire  nn  point  extérieur,  comme  a 
touta  sa  masse  était  réunie  à  son  centre^  et  quoique  iamasie 
de  Taignille  ne  pnisse  jamais  Atre  rendue  tout^ê-frit  nnBe  i 
on  conçoit  que ,  ai  elle  est  fort  petite  comparativement  i  l« 
masse  des  spiieres ,  elle  n'aura  sur  les  oscillations  qu'une  in^ 
flnence  pareillement  trè»-fail»le ,  dont  il  aern  facile  de  teDir 
compte  parle  calcnl;  onsanra  donc  ainsi  quelles  masses  do*- 
veol  av ûir  le»  deux  sphères,  pour  faire  osciUer  le  brasde  l« 


Bl  L'iCASTICtT^.  309 

Mance  «vec  cette  TÎtesse.  En  emparant  la  durée  de  ces 
oscillations  à  celle  d'un  pendole  ordinaire  de  même  longueur, 
mais  que  la  pesanteur  terrestre  ferait  seule  mouvoir  ,  on. 
connaîtra  le  rapport  de  cette  force  à  celle  ^e  les  sphères 
exercent.  De  Ui  on  dMnit  par  le  calcul  le  rapport  des  masses 
des  sphères  à  la  masse  de  la  terre  ;  et  comme  les  volumes  de 
CCS  corps  sont  anâsi  connus,  on  en  tire  les  rappo^  de  leurs 
denshës.  Carendish ,  qui  a  faitcette  belle  erperience^  a  trouve 
ainsi  que  la  densité  moyenne  de  la  terre  est  égale  à  5,5  y  celle 
de  Tean  étant  i. 

Conlomba  aussi  employé!»  balance  de  torsion  pour  mesurer 
les  inteosités  des  forces  électriques  et  magnétiques  ,  comme 
nous  Texpliquerons  plus  loin.  Il  s'en  e^^  servi  pour  appré* 
der  Fadhérettce  des  fluides  sur  ens->mémes ,  diaprés  les 
oscillations  d'un  disque  plan  et  horizontal  qu'U  mettait  eu 
mouvement  par  la  tonion, 

CHAPITRE  XXIV. 

Du  FrotiemenU 

Lorsque  deux  corps  sont  posés  Fun  sur  l'autre  par  des  i  aces 
planes ,  il  naît  de  leur  contact  une  force  qui  les  retient  e»* 
eemble  avec  une  certaÎBe  énergie  ^  et  quis'oppose  à  ce  qu*ib 

puiSbenl  glisser  hbrenicut  sur  les  surfaces  ^mh  IcSi^uelles  ils  se 
touchent  ^  cette  force  se  uomuuB  J^roiUmenl^ 

Ce  phénomène  semble  an  premier  col^^  d'edl  devoir  être 
produit  par  Tentrelacement  des  aspérités  des  deux  corps  ^ 
mais  en  y  réfléchissant ,  on  trouve  qu'il  est  diiUcUu  de  Tattri- 
buer  k  celle  seule  canse^  Le  frottement  est  à  la  vérité  très- 
dnergique  pour  les  corps  rudes ,  mais  il  existe  même  pour  les 
oorpi  les  mieux  polis ,  oîi  il  est  di^iicile  de  croire  que  les  aspé- 
jrlléese  pénètrenC,  En  entre  enWaperçoitpasftt'ÂlseCaiieysair 
ees  corps,  aucnnedestmction  desparties  de  leurs  surfaces  lor»- 
qu  on  les  torce  è  glisser  ,  ce  qui  devrait  pourtant  arriver ,  du 
moins  k  ce  qu'il  sonble,  si  leu)»  aspérités  s!entredéchiraiei^ 
en  se  séparant.  Atfreste  le  vrai  moyen  de  décider  cette  ques- 
ûon  ,  si  elle  peut  Tétre»  c'est  d'étudier  le  fcoi^em^i.pai'  i'exr» 


3io  W  #I10TT«MKT. 

p^rience.  On  y  pcrviest  en  ehoiftiint,  four «b  dcitorpi,ini 

plan  incliné  auquel  on  puisse  donner  successivement  plusieurs 
inclinaifoiifl  graduelles  et  mesurables  par  ie  mojen  d'sa 
mouvement  drculairiB  divisé  fig,  73.  Oa  pâte  mr  c«  fhi 
un  des  corps  que  Fon  veut  éprouver  et  auquel  on  a  fait 
préalablement  une  anriace  plane.  Pais  ma  ^lëve  ce  pUnjai- 
qn'â  ce  que  le  corps  se  dAache  dn  plan  indin^  par  le  Mil 
effort  de  la  pesanteur.  Il  est  ('\  ident  qu'un  instant  avant  que 
cela  l'énergie  da  frottement  est  égale  an  poids  ^ 

corps  décomposé  parallèlement  an  plan  incKné ,  e'esMhdif» 
multiplié  par  le  sinus  de  l'angle  que  le  pian  fait  avec  1  hori- 
son.  On  aura  donc  ainsi  une  mesnre  da  frottemmit  «uetie  <t 
comparable.  • 

'  Par  des  expériences  de  ce  genre  on  trouve  les  résuhaU  sui- 
vans  :  tontes  choses  égales  d'ailleurs  >  le  ûnottement  dirnims 

à  inrsine  que  les  surfaces  sont  raienu  polies;  il  est  plo» 
grand  entre  des  corps  de  même  matière  qu'entre  des  corp 
de  matière  difirente.  U  n'atteint  pas  s«i  maainanmd'éasrgi» 
au  moment  du  contact  ,  luais  après  un  certam  temps,  pen- 
dant lequel  il  s'accrott  de  plus  en  plus,  jnsqn'à  nn  certsin 
terme  qu'il  ne  dépasse  point.  Enfin  son  énergia  est  propor- 
tinniicUc  à  la  pression,  indépendamment  de  l'étentiue  ifi 
surfaces }  de  sorte  ,  par  eiamplei  qa^an  poljèdre  dent  ks 
faces  sont  également  polies,  frotOe  également ,  quelle  que  soit 
celle  de  ses  surfaces  sur  laquelle  on  le  pose.  Ceci  sei&bî^ 
bien  contraire  à  l'idée  d'ano  pénétration  da  partiss.  Ob 
observe  antst  que  le  frottement  est  plus  grand  quenl  ki 
mêmes  parties  d'un  des  corps  parcourent  successivement  ks 
diverses  parties  de  l'antrrt  comme  dans  la  cbttta  snr  is 
plan  incliné ,  qu'il  ne  Test  lorsque  les  diverses  parties  é« 
premier  corps  touckeut  sucessivement  les  diverses  parties  <ie 
4'autM,  eonune  Idrsqa^uae  bille  ronlosnr  le  tapis  d'anU** 
lard.  On  dé  îigne  le  premier  de  ces  frottemous  par  le  nfn 
frottement  de  Iwpr^mière  mpècê,  et  l'autre  s'appelle/it^ 
Ornent  de  ia  èêcondt-eêpècêk  Celui-ci  ne  soreitHU  pas  ^ 
•faibl*  que  1  autre ,  parce  que  les  particules  seraient  jiioÏDi 
de  temps  ai  contact  ? 


« 


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3ii 

•  ■ 

LIVRE  III. 

De  V Acoustique. 

» 

CHAPITRE  PREMIER. 

♦ 

De  la  production  et  de  la  propagation  du  Son» 

■ 

Vous  av<>nl  nt  dans  lés  éhâpftre^pr^eMénf  (faé  1«9pftrtt<^ 
cules  des  corps  élastiques  ,  lorsqu'elles  étaient  tirées  momen- 
litt^niétit  d«  l^iA-  poâittoft  natnf étte  ^  y  fêt^aienl  f>ar  une 
îaite  d'oscillatiofii  îsocliroires.  Ces  vibrations  se  conimiiTii4Qant 
àFair,  qui  est  aussi  nti  corps  compressible  et  élastique,  j 
prodoisent  des  condefisatioits  et  dea  dilatationa  âlténratiTea 
qui  sont  d'abord  excitées  dans  les  conches  de  cé  flaide  les  plus 
voisines  des  corps  mis  en  mouvement ,  mais  qui  de  là  se  pro--. 
]wgAit  aa  loin  dans  tonte  là  masse  de  Fair  ^^de  même  qne  leS 

ondes  formées  sur  une  eau  tmiiquillc  pnr  une  pierre  qne  Fon 
7  jette,  se  propagent  circnlairement  tout  autour  du  centre  de 
FArsàleiileiit.  Quand      dilatations  et  côntracUons  se  suc* 

tèdent  arec  assez  de  rapidité  ,  elles  excitent  dans  l'org^dne  dé 
i  ouïe  la  sensation  de  ce  qu'on  appelle  un  son ,  et  la  rapidité 
plus  on  moins  grande  de  lear  snccêssiovi  fonoUe  toute  la  difll^ 
rence  des  tons  aigus  ou  graves  par  lesquels  les  sons  se  dis- 
tinguent les  DBS  des  antres.  Conformément  à  lA  marche  qué 
nous  avons  toujours  suivie  dans  le  cours  de  bet  ouvrage  , 
nous  allons  établir  d'une  manière  expérimentale  lès  diflc- 
rentes  propriétés  que  nons  venons  d'énoncer,  ^ôiqu'à'dire 
le  vrai  ^  la  plupart  d'entre  elles  sdent  déjà  des  «Tonséquences 
nécessaires  de  ce  que  nous  avons  trouvé,  par  l'expérience  , 
sur  les  iribratiotts  des  corps  élastiques  et  sur  la  natui^e  pbj<* 
siqnè  de  l'air. 

ly abord  ,  il  est  bien  facile  de  prouver  qu'en  effet  les  corps 
saUdes  >  lorsqu'ils  sont  ébranlés  de  manière  à  produire  mi  son 


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3l%  PKOOUCTION  CT  PflOFAOATIOlT 

disimct ,  Tibrent  avec  beaucoup  de  rapidité  ;  car  u  on  ks 
toodie  alm  I^ërement  aT€C  le  doigt  on  avec  le  tnaduBt 
d'une  petite  lame  mcLallique  ,  on  sent  trës-distînctemeot  im€ 
nmltitade  de  pulsations  ou  de  battemens  qui  te  tocoèdcat 
arec  une  extrême  rapidité.  Par  exemple ,  Ton  peut  ùméth 
ment  cette  épreuve  sur  une  cloclie  que  l'on  TÎeat  de  frapper, 
oa  sur  ime  corde  métallique  tendue  que  Ton  a  pmoéc  de 
manière  k  produire  m  son. 

Pour  prouver  que  le  son  est  réellement  l'effet  de  ces  vibrâ- 
tiont  portées  k  un  certain  degré  de  rapidité ,  il  ii'jr  a  ^'à 
d*abord  les  rendre  très-lentes ,  comme  on  pent  le  Cûrt  a 
tendant  la  corde  p^r  un  poids  tres-£aible  ;  on  pourra  aku» 
compter  ses  excarsions ,  mais  elle  ne  proènira  pas  de  wi 
sensible.  Pour  qu'elle  en  produise  ,  il  faudra  augmenter  suc- 
cessivement le  poids  tendant^  et^  plus  il  sera  fort|lalo&- 
gnenr  restant  la  même ,  plus  les  sons  seront  aigus:  en  nône 
temps  le  nombre  des  vibrations  de  la  corde  s'accroîtra  m 
point  qu'elles  ne  pourront  plus  être  suivies  par  TeBil*  Mii» 
le  calciil  y  suppléera;  car  il  détermine  cette  rapidité  «puai 
on  connaît  la  longueur  de  la  corde,  son  poids,  et  le  pÂh 
qui  la  tend.  On  trouve  ainsi  que  les  sons  ripidos  par  la  oonl« 
cessent  d*étre  distinctement  appréciables,  même  pour 
la  plus  délicate ,  lorsqu'elle  exécute  moins  de  32  vibraUons 
]iarsecondei  anqoelcas  elle  fait  entendre  le  même  son  qn^sa 
tuyau  d'orgue  ouvert  à  son  extrémité  ,  et  de  la  longueur  àt 
3a  pieds.  Cette  limite  des  sons  appréciables,  c'est-àrdurc 
susceptibles  d'être  musicalement  comparés  les  une  auxaiiftie<i 
n*est  au  reste  qu'une  iudicdtioa  approcUée  qui  ueitpoiftt 
susceptible  de  rigueur»  . 

Après  avoir  prouvé  que  le  son  est  excité  par  let  vibntioai 
rapides  des  corps  élastiques,  il  faut  prouver  que  sa  trans-  | 
mission  se  fait  par  le  moyen  de  l'air  ,  du  moins  lorsqu  il  ny 
a  que  ce  fluide  entre  le  corps  sonore  et  l'organe  de  reoîr.  , 
Or,  cela  est  très-facile  :  il  sufUt  de  suspendre  une  petite  cloche 
dans  un  récipient  de  verre  ,  au  moyen  de  quelques  ûb  àc 
chanvre  non  tordus.  TaAt  que  le  ballon  est  rempli  d'air,»» 
le  secoue ,  ou  eiileud  iç  sonde  U  ciocbe^  nws  si  on  ôle  i'^ir» 


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DV  soir.'  3i3 

moyen  de  la  machine  pneumati4|ue  ,  on  a  beau  secoaer  le 
btUoD  f  et  faire  vibrer  la  cloche ,  on  n'eiiteiid  plus  rien  ;  au 
Jieu  que  le  sou  jenaît  dès  cju'on  laisse  rentrer  un  peu  d'air  : 
il  est  d'abord  très-faible  ,  et  augmente  progressivement  d'in** 
tcnsité  k  mesure  que  Tair  rentre.  Tous  les  autres  fluides  élas- 
tiques peuvent  servir  k  propager  le  son  aussi  bien  que  Fair, 
comme  on  peut  s'en  assurer  en  les  introduisant  tour  à  tour' 
dans  le  ballon  après  j  avoir  fait  le  vide.  JLes  vapeurs  mêmes, 
d'ean ,  d'éther  ,  d*alcool ,  transmetteut  le  son  ,  comme  je 
m'en  suis  assuré  en  introduisant  dans  le  ballon  les  liquides 
propres  à  les  produire  )  ce  .qui  se  faisait  aisément  par  le  moyen 
•  d'un  double  robinet  adapté  au  ballon ,  comme  la  fi  g.  i  le 
représente.  C'est  pourquoi  lorsqu'on  veut  prouver  avec 
rifiienr  que  le  son  ne  se  produit  point  dans  le  vide ,  il  faut 
mettre  dans  le  ballon  quelques  morceaus  de  potasse  caus- 
tique ,  afin  d'absorber  les  vapeurs  aqueuses  qui  pourraient  y 
rester ,  et  qui  transmettraient  encore  le  son  d'une  manière  > 
percé]i|ib]e ,  quoique  très  -  faible  ^  k  cause  de  leur  peu  de 
densité. 

ftjes  fluides  élastiques  ne  sont  pas  les  seuls  corps  qui  trans- 
mettent le  son  ;  il  se  propage  aussi  par  le  moyen  des  corps 

fluides.  Car  si  l'on  choque  deux  pierres  ensemble  sous  l'eau  , 
«dans  un  étang  ,  on  entend  le  bruit  de  ce  choc ,  même  à  de 
grandes  distances  »  lorsqn^on  a  la  téte  plongée  dans  Feau. 

Ou  moins,  Franklin  assnro  avoir  ainsi  euLeadu  le  sou  sous 
I*eati  à  la  distance  d'un  demi-imlie. 

£afln  le  son  se  transmet  aussi  à  travers' les  corps  solides.  Le 
mineur ,  en  creusant  sa  galerie ,  entend  les  coups  du  mineur 
qu'on  loi  oppose ,  et  juge  ainsi  de  sa  direction*  Si  Ton  se  place 
k  l'une  des  OEtrémités  d'une  longue  file  de  ti^aux  métalliques , 
Mvnme  on  peut  le  faire  dans  les  aqueducs ,  on  entend  très-> 
distinctement  les  coups  de  marteau  frappes  à  i  autre  c\tré~ 
mité  J  et  méine  on  entend  ainsi  distinctement  deux  sons ,  Fun 
plus  rapide ,  transmis  par  le  métal ,  Fantre^plus  lent ,  trans-' 
mis  par  Tair.  Nous  comparerons  plus  loin  les  vitesses  de  ces 
deux  sortes  de  propagations. 

Maintenant  il  nous  faut  çonaidérer  de  plus  près  comment 


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Sf4  PROUVOTXOV  n  PAOrAOATtOir 

kt  Artalemeiis ,  produits  par  les  vibrations  des  corps  so- 
mvrts  dïïoê  Im  molécules  d'air  qui  les  aToiiinent ,  peotttt 
être  propages  de  là  progressivement  jusqu'à  l'organe  (!• 
Vmïe  f  et,  puisque  U  continuité  des  vibrations  ne  iait  attire 
cime  que  reste  cette  tranlmiimn  ooBtbmeUt  et  de* 
rab!** ,  on  voit  que  pour -considérer  le  phénomène  dus  M 
plus  grande  simplicité  ^  il  faut  examiner  d'abord  comment 
se  propage  un  ébraolemeat  iustantané  |  par  esemple  ^  l'A* 
plosion  subite  d'un  cànon  OU  d'uli  pistolet.  ' 

Pour  lixer  les  idées  »  supposons  c^ue  l'explosion  se  fasse 
dans  une  masse  tpliMque  d'air.  An  moment  ou  elle  aara 
Heu  ,  les  molécules  comprises  dans  cette  sphère  seront  clas- 
sées et  pous&ées  fortement  sur  celles  ^ui  les  avoisioent.  Mstf 
celles^  leur  opposant  une  résiatanoe  qu'il  faut  vaincre  /  il 
s'ensuit  que  les  premières  se  compriment  en  mêaie  ttmyi 
qu'elles  se  déplacent.  Celles  qui  les  environnent ,  cédant  en 
partie  à  leur  eifort  r  m  déplacent  aussi  et  se  cempriment , 
mais  dans  une  proportion  moindre  ,  jusqu'à  ce  qu'eifie  1* 
compression  et  le  mouvement  deviennent  insensibles  k  une 
eertaiue  distanoe  dn  centre  de  l'eiploeicm.  Voiià  ce  ^ 
lion  an  premier  instant  ;  mais  la  came  de  l'explosion  ajittt 
cessé ,  les  molécules  (jui  avaient  été  comprimées  se  dilatent 
en- tous  sens  par  Vdbl  de  leur  élasticité  naiitrelle ,  et  re- 
poussent de  tentes  parts  les  obstacléà  qui  s'opposent  à  ce 
iuouvcmenl.  Elles  repoussent  donc  aussi  les  molécules  vSh 
aines ,  qui  n'avaient  pas>  été  ébranlées  dans  le  premier  ins- 
tant, et  les  cmipriment  à  leur  toor.  L'eAt  devient  alen 

le  même  pour  C(*lles-ci  qu'il  avait  été  d'abord  pour  l<*s  pi** 
TTiières  ;  et,  par  ces  Condensations  et  dilatations  aitcrnativcs , 
l'ondulation  se  propage  snceessiycment  dans  tonte  f  éttadae 

de  la  masse  d'air,  comme  un  choc  instantané  k  travéfSeil^ 
itie  de  billes  élastiques  en  contact  les  unes  avec  les  autres. 

P6ur  détermiiier  avtric  egÉaCtitude  lot  diverse»  particolart' 
tes  de  cette  propagation  ,  il  faut  exciter ,  en  wA  point  de 
ratmosy)licre  ,  une  explosion  subite  ,  et  mesurer  les  inlef 
valles  de  temps  après  lesquels  le  bruit  en  parvient  à  diverses 
distances  dans,  une  mtme  couche  horizonisde.  Ma  fera  ft* 


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DU  SON.  3lS 

ciie  m  FeiplMOD  prûdKÎt  en  mtoM  tmf$  «ne  Inmtëre 

soit  visible  du  lipii  oii  l  ubservateur  est  placé  3  car  la 
IraniminioB  de  la  seoiatioa  que  iei  corps  lumineux  excitent 
dlane  nnft  organes  est  n  rapide ,  qne ,  dans  tontes  les  distance» 
oii  nous  pouvons  op('rcr  sur  la  terre,  elle  parait  absoluineut 
mstaiitanëe.  Ainsi  ^  Tinstant  physique  oii  Mtous  verrons  la  t 
lanière ,  pourra  être  pris  pour  celni  anipiel  f  exploshm  a  eu  ^ 
lieu.  11  ne  restera  plus  qu'à  mesurer,  avec  une  inontir  ;« 
secondes  ,  l'intervalle  de  temps  écoulé  entre  i  apparition  de 
la  luiniëre  et  le  moment  ou  Ton  entend  le  son» 

C'est  ainsi  qn'en  1738,  les  membres  de  rAcadcmie  de» 
scieDces  détermijicreQt  la  vitesse  de  la  propagation  du  son^ 
entre  Montlhérj  et  Montmartre ,  snr  nne  loognenr  d'envi- 
.roii  29000**.  l«e  signal  se  faisait  par  des  conps  de  canon.  Ils 
trouvèrent  ainsi  que  la  vitesse  de  propagation  était  uDiforine. 
La  yalenr  absolue  de  cette  iritesse,  conclue  d'nn  grand 
•ombre  d'expériences,  se  trouva  de  337™,  18  par  seconde* 
liile  était  sensibleuieot  la  même,  sait  que  le  temps  iùt  cou- 
vert on  serein  y  clair  ou  brumeux  ^  pourra  que  Tair  fàt 
tranquille.'  Mais  si'il  était  agité  par  le  vent ,  la  vitesse  du 
vent ,  décomposée  suivant  la  direction  de  la  ligne  sonore  ^ 
SHigmentait  ou  dimintMÛt  de  tonte  sa  valeur  la  vitesse  de 
propagation  du  ion^  selon  qu'elle  lui  é^it  larorable  on 
contraire. 

JS'après  cette  anaiyee  pbjâqne  du  phénomène ,  en  voit 
que  le  monvement  et  les  condensations  qnienstent  à  chaque 

instant  daus  lu  masse  d'air,  ne  sont  réellement  que  la  réper- 
cussion du  mouvement  et  des  condensations  impi^mées  aux 
premières  particules  eor  lesquelles  l'explosion  a  agi  direote<- 

ment  j  ci  comme  ,  dans  un  air  bbi  c  ,  a  mesure  que  l'ondula- 
tion s'étend ,  elle  se  communique  à  la  fois  à  un  plus  grand 
«ombre  de  particules ,  il  fant  qu'alors  les  agitation»  et  les 
changemens  momentanés  de  densité  aillent  toujours  en 
s'affaibhssant  k  mesure  que  l'on  s'éloigne  du  centre  de  i'ex- 
ploston.  C'est  aussi  ce  que  l'on  observe  dans  l'atmosphère  » 
car  le  son  paraît  d'autant  pins  faible  qu'on  est  plus  éloigne 
du  lieu  oii  il  s'est  produit.  Mais  si  14  ma^se  d'air .  dans  laquelle 


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3i6  PRODUCTION  £T  PROPAGATION 

fe  moaTcment  «le  propage.,  était  cylindrique ,  on  ne  ▼wl 

pas  que  la  force  du  ton  éét  t'aflaiblir  avec  la  distance  ,  si  ce 
u'e&t  peut*éirc  par  le  iroitejxient  de  Fair  contre  les  parois 
des  tuyaux.  C'est  aussi  ce  que  j'ai  éprouvé,  par  eipMcaoe, 
dans  les  tuyaux  des  aqueducs  de  Paris,  sur  une  colonne  é'sir 
cylindrique  de  95 1  mètres  de  longueur.  La  voix  laplui  basse 
était  entendue  à  cette  distance ,  de  manière  k  distinguer  psr- 
fiûtement  les^paroles,  et  à  établir  une  convenatiott  smTis.  ' 
Je  voulus  déterminer  le  ton  auquel  la  voix  cessait  d*ètre 
sensible,  je  ne  pus  y  parvenir.  Les  moto  dits  aussi  bas  que 
quand  on  parle  à  l'oreille ,  étaient  reçus  et  appr^iéi  ^  de 
sorte  que,  pour  ne  pas  s'euleudre ,  il  n'y  aurait  eu  absoiu- 
nuent  qu'un  moyen  ,  celui  de  ne  pas  parler  du  toot.  Entre 
une  demande  et  une  réponse  faite  de  cette  m^piere ,  il  s'é- 
coulait 5", 58  se%.  ;  c'était  donc  là  le  temps  que  le  son  met- 
tait k  parcourir  deux  fois  la  longueur  de  la  colonne  d'air  r 
c*est-è^ire  190a  mètres*  Pour  savoir  si  les  sons  graves  se 

aigus,  forts  ou  faiblrs,  se  propageaient  avec  une  égals  Vi- 
tesse, ou  s'il  y  avait  entre  eux,  sous  ce  rapport ,  quel^que 
différence,  |e  fis  jouer  des  airs  de  flàte  à  une  des  Vxtrémitii 
do»  tuyau.  On  sait  qu'en  général  un  chant  musical  est  sua* 
jetti  à  une  certaine  mesure  qui  régla  trëâ-exaclement  Vin-* 
tervalle  des  sons^uccessifs.  Par  conséquent  si  qndqnssHUii  j 
des  sons  s'étaient  propagés  plus  rapidement  ou  plus  leate- 
ment  que  les  autres,  lorsqu'ils  seraient  parvenus  à  fton 
oreille ,  ils  se  aéraient  trouvés  confondus  avec  ceux  qui  ^ 
précédaient  ou  qui  les  suivaient  dans  Tordre  du  cbant,  et 
le  chant ^ainsi  entendu  aurait  paru   tout-à-fait  altère.  ^ 
Au  lieu  de  cela,  il  était  parfaitement  régulier,  «l  con- 
lbrm«  à  sa  mesure  naturelle  ;  d*oh  il  résulte  que  tous  Is* 
sons  se  propagent  avec  une  vitesse  égale.  Cette  r(Miiarque 
avait  déjà  été  faite  en  173a  par  les  membres  de  r Académie 
des  sciences }  j'ignore  an  moyen  de  quel  procédé.  Pour  £ni* 
avec  succès  les  expériences  que  je  viens  de  rapporter  ,  il  sit 
absolument  nécessaire  de  choisir  les  instans  de  la  nuit  le* 
plus  calmes ,  comme  de  une  beure  à  deux  beoret  du  matia- 
Dans  le  jour,  milW  Lruûj»  cumu^  agiieut  l'air  extérie^'f 


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DV  SON.  S17 

fontrésonnêr  Us  tuyaux,  et  empêchent  de  distinguer,  ou^ 
même  détruisent  les  faibles  ëbraitlemeiis  produits  par  une 
basse  à  l'extrémité  de  la  colonne  d*air.  Aussi ,  dans  ces 
circonstances  |  les  cris  les  plus  forts  ne  sont  quelquefois  pas 
entendus. 

Enfin  ,  on  peut  aisffmpnt  rendre  sensible  dans  les  tuvaiix 
le  double  eifet  des  vitesses  et  des  condensations  transmises 

* 

•s  mèm  temps  aux  particules  d'air,  &  mesure  que  Tondu-- 

Idlioii  sonore  les  alleint.  Dans  la  colonne  cviindrique  sur 
laquelle  je  faisais  mea  expériences ,  des  coups  de  pistolet  tirée 
à  une  des  extrémités ,  occasionaient  escere  à  Taulre  une 
explosion  consideVable ,  lorsqne  Tébranlement  y  arrivait. 
L'air  était  chassé  du  dernier  tuyau  avec  assea  de  force  pour 
produire  sur  la  main  un  vent  impétueux  ,  pour  lancer  à  plus 
d'un  demi— mètre  de  distance  des  corps  légers  que  l'on  plaçait 
snr  sa  direction  ,  et  pour  éteindre  des  bougies  allumées  ; 
quoique  l'on  fi\t  k  gSi  mètres  de  distance  du  lieu  oii  le  coup 
einit  parti  deux  secondes  et  demie  auparavant. 

Tous  ces  }$héBomënes  étant  de  simples  conséquences  des 
proprif  les  pliysiques  de  Tair  ,  on  conçoit  qu'ils  doivent  pou- 
voir se  calculer  et  se  prédire  rigoureusement  d'après  les  lois 
de  la  mécanique*  Cest  aussi  ce  qui  a  lieu.  Four  les  en  dé- 
duire, il  faut  d'abord  définir  le  milieu  oii  ils  se  produisent. 
On  (îoUçait  donc  uo  fluide  àériforme  homogène ,  d'une  den- 
sité et  d'une  température  constante ,  dont  la  forée  de  ressort 
ftt  connue  et  mesurée  par  ia  pression  d  une  colonne  de 
mercure  d'une  bauieur  déterminée.  Puis  on  suppose  qu'une 
f^etitè  porttOTf  de  ce  flliîde ,  pour  ainsi  dire  une  seule  parti-* 
<^ule,  aoit  subitement  ébranlée  d'une  manière  quelconque  , 
ptr  exemjrfe  «  soit  poussée ,  pressée ,  ou  dilatée ,  ou  reçoive  à 
k  fois  toutes  ces  modifications ,  et  l'on  demande  au  calcul 
comment  cet  ébranlement  doit  se  répandre  dans  toute  la 
messe.  On  -trouve  ainsi  qu'il  s'y  propage  snccessivement , 

cest-i*&-dire  qu'il  n'atteint  chaque  particule  qu'à  une  époque 
déterimnée  selon  sa  distance ,  qu'il  Tagite  un  instant ,  et  l'a- 
^ndonne  ensnité  à  son  état  priaûtif  de  repos.  La  vitesse  de 
tttle  propagation  e&l  uniforme.  Son  expression  analytique 
Tome  h  * 


I 


3l8  PRODUCTION  ET  PROPAGATION' 

montre  que  sobcarr^  est  proportionnel  à  k  (ortSé  ié  ressort  ia 

railieu  niiule,  et  réciproque  àsadcusite  ;  d'ob  il  suit  que , pour 
un  même  gaz,  eiie  est  constante  y  quelque  compres&iOQ  oa 
quelque  dilatAtîoÉ  qu'on  loi  fasse  subir ,  pourvo  que  satenn 
pérature  ne  rliaiigo  pag  ;  car,  d'après  la  loi  de  Mariette,  I# 
ressort  d'ungaz  ,  qui  ne  s'échaulTeninc  se  refroidit,  varie  pro- 
portionnellement à  la  densité  qu'on  lui  donuo.  Par  cette  raison' 
hk  vitesse  du  son,  dans  une  couche  horizontale  de  l'atmosphère, 
serait  la  même  à  toute  hauteur ,  si  la  température  n*allaitpasen 
diminuant  à  mesure  qu*on  s'élève  ;  mais  le  refiroidissemeot 
des  re'gions  supérieures  fait  que  le  son  s'y  propage  pluslenU- 
luenti  Son  int^silé  y  est  aussi  plus  faible  pour  un  ébranle- 
ment égal ,  parce  que  le  nombre  des  molécules  ébranlées  est 
moindre  dans  un  m^e  rayon.  On  conçoit  de  même  qu'an 
bruit  cxcilc  dans  les  hautes  régions  de  l'atmosphère,  doit 
s'aflaiblir  et  s'éteindre  en  se  propageant  vers  les  coacbesinft- 
rieures,  plus  rapidement  que  dans  la  transmission  borifoif 
taie  ;  parce  que  ces  couches  étant  plus  denses^  le  mouvement 
primitif  s'y  répartit  entre  un  plus  grand  MiAre  de  partie 
cules ,  au  lieu  que  l'affiûbltssement  doit  être  moindre  à  dis« 
lances  égales  ,  si  le  son  primitivement  excité  dans  les  pat  lies 
inférieures  deratmospbëre,  se  propage  dans  les  hautes  régions. 
'  D'après  ces  calculs,  la  vitesse  absolue  du  so9  dans  i'str 
aliiHxspfiérique  à  la  température  de  la  glace  fondante  ,  devrait 
lui  faire  parcourir  par  seconde  279*^,29  ;  et ,  à  la  température 
âe  six  degrés  ok  les  académiciens  français  ont  fait  leurs  expé- 
riences, elle  devrait  être  282"*, 42.  L'observation  a  donné 
337'"yi8,  résultat  plus  fort  de  ^  Cette  diâéreace,  couuae 
1^  remarqué  M.  Laplace  ,  vient  de  ce  que  ,   «laos  le 

calcul  de  l'élasticité  de  l'air,  on  ne  tient  pas  compte  de 
la  chaleur  qui  se  dégage  et  qui  s'absorbe  dans,  les  contrac- 
tions et  les  dilatations  successives  par  lesquelles  le  sou  est 
produit.  Ces  variation*;,  quoique  jiioiucntanées ,  produisent 
des  alternatives  correspondantes  dans  la  température 
môlécides  d'air  ébranlées ,  et  il  en  résulte  qiie  leur  ressort 
Tarie  plus  rapidement  que  ne  le  supposerait  la  loi  de  Mariotté 
poiir  une  température  constaute.  Ou  conçoit  donc  q[ue  cett^ 


wm  éoit  «fiçéiérer  U  vitesse  du  son  çonforméiaeot  k  rexpé-* 
fîeDce  f  et ,  en  la  tonmetlaiit  au  cdcnl,  on  en  4Muît  la  yëri- 
Ud>ie  vitesse  en  touction  de  rôlevatiuu  de  température  qu'uae 
Maait  à*nt  peut  $e  «ommuniquer  à  eUe-méme  pat  le  dég»* 
geitfMt  Jeea  propre  chaleur ,  quand  elle  est  subîteinent  com-* 
jpnmée  dans  un  rapport  cotiuu.  Malheureusement  cet  élément 
{larak  hian  difficile  k  déteminer  avec  emactitude  par  expé^ 
ftaiice  1  à  aaiiae  de  la  proportion  enora&e  de  chaleur  qa'ab- 
sorhent  les  vases  dans  lesquels  nous  âouaues  obligé»  d'enfer- 
ver  l'air  peur  agir  enr  lai*  C'est  pourqafoi  on  renverse  le 
prriiiènie  ^  et ,  partaal  de  la  vitesse  ^  son  déterminée  par 
expérieoce ,  on  en  cludiut  la  quantiU-  de  cliaknir  dégagée. 
OïL  troaveainsi  ^-uae  j»asse  d'aur,  çompyiméç  de  xf^  de  son 
fàkagatdj  peut  élever  sa  pîMipre  température  de  ceatésûnaL 
La  réalité  de  celte  explication  peut  ^e  prouver  par  une 
MuuDipie  déctstfa,  e'asi  ^ue  le  son  se  produis  et  se  Iraasmet 
•èmoê  lee  vapeurs  aasei  bien  que  dans  les  gas  permanens.  Or, 

d'après  la  conslilutiou  des  vapeurs  ,  cula  ne  saurait  absolu- 
ment avoir  lieu  ,  sile^  condensations  et  les  expansions  alter- 
ttativee  pvoduiees.  par  les  vibratione  ,dn  corpft  sonore  «  n'jr 
detorminaienf  des  dégagemens  instantanés  de  cbalcurcapables 
de  mfimteiur  1  clastioiié  dn fluide  en  élevant  sa  température» 
puisque^  saneoela ,  ïm  parties  compriams  par  ces  eicarmni^ 
ne  feraient  que  céder  à  la  force  comprimante  ,  et  se  condenr 
seraient  en  liquide  ,  sans  ppopager  Tébraniement  à  d'autm 
particiilce  plus  ëlaigaéea;  iOt.qoi  est  préciséoiant  le  mode  es«- 
aentiel ,  par  leqnel  fai  son  est  formé  et  transnûl. 

Jusqu'ici  nous  n'avons  considéré  qu'un  iieul  centre  d'ébrai)- 
iemenS  psûnitif  rédoit  à  un  point  mathéniatiquA  :  mais- s'il  y  ' 
«o  a  pliisievri^  oeepâ  est  le  cas  le  plos  ordinaire ,  il  faudra 
Considérer  chacun  d  euK  comme  le  centre  4'une  o^duiatiou 

é 

qui  te  v^paiadrasphért^emeRt  deas  Tespaoe.;  e^&iles  vitesse 
mt  las  vsfttalion^  da  deasité  initiales  imprimées  aux  particules 

aériennes  sont  toutes  fort  petites,  coiaaie  on  le  suppose  pour 
«mplifier  le  calcul  du  p^éanmcae  i  les  moiéculos  éloignées  dp 
Tespaco  oh  naissent  les  agttalioas  primitives ,  auront  an 

mouvement  composé  de  la  somme  des  agitations  produit^ 


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3lO  MODUCTIOK  XT  VftOPAGAtXOir 

par  les  centres  partiels.  La  durée  de  ce  mou?emciit  dépendît 
du  tempf  que  les  agitations  emploieront  à  se  succéder  seloa  la 
distance  des  points  d'oii  elles  partent.  Par  exemple ,  si  U 
masse  d'air  primitivcaient  ébi  anlée  est  une  sphère  d'im  rayon 
CA^  fig,'^  9  et  que  Ton  considère  noe  particule  ëloignéetdle 
qneM,cetteparticnlecommencenià  être  agitée  quand elb  leœ* 
vra  roiidulalioii partie dupoint  le  plus  yoisiu  A  de  ia  sphère, 
et  elle  cessera  de  Tétre  quand  elle  recevra  Tondul^on  partie 
du  centre  C  ;  de  sorte  que  son  monyement  durera  autant 
tems  que  le  son  en  niet  a  parcourir  le  rajonC  A  de  lasplicre. 
Les  molécules ,  placée^au^-delà  du  centre  G  y  ne  produisent 
pointen  M  d'agitation  sensible ,  étant  contrariées  par  lesmoih 
vemeiis  contraires ,  émanées  de  C  A  ^  mais  elles  en  produi- 
raient sur  une  molécule  M',  situées  de  l'autre  côté  dels 
sphère  ;  c'est  un  r^ultat  important  que  l'analyse  démontre. 

Juà<|u'ici  nous  avons  considéré  la  propagation  du  son  dssi 
une  masse  d'air  homogène  et  ludéiinie.  Apposons  mainte- 
nant cette  masse  terminée  par  une  surface  de  position  iîsef 
alors  il  faudra  qne  les  molécules  d*air,  immédiatement  adjt- 

• 

centes  à  cette  surface,  ne  pm^seut  pas  s'en  détacher  ^  car,  h 
cela  arrivait^  il  se  produirait  nn  vida  snr  la  sarlace,  stlei 
molécules  d'air  qui  Tauraîent  un  instant  quittée  sefiifli^ 
aussitôt  forcées  d'y  revenir.  i:.lles  ne  pomront  donc  que  glisser 
dans  le  sens  du  plan  tangent.  D'ailleurs ,  jasqu*^  ce  qneïoo* 
dnlation  sonore  soît  parvenue  à  la  surface  fixe,  elle  doitit 
propager  comme  dans  i'air  libre,  puisque  pendant  tout  ce 
trajet  la  densité  de  l'air  est  la  même  que  si  l'obstade  u'eu^  ! 
lait  pas.  Ces  conditions ,  introduites  dans  les  formules  anslf-  | 
tiques,  montrent,  lorsqu'on  sait  y  satisfaire,  conmientron- 
dulation  sonore  doit  se  continuer.  On  proaye  de  cette  manière 
qu*À  la  rencontre  d'une  surface  plane  le  son  doit  se  réflédiir 
comme  lalumière,  en  faisant  Tangle  de  réflexion  égal  àTangls 
d'incidence;  et  si  l'on  suppose  que  l'ondulation  directe  ésuAnt 
d'un  seul  point  ébranlé ,  l'ondulation  réfléchie  sera  aoiû 
la  même  que  si  elle  émanait  d'im  point  situé  à  même  dis- 
tance de  l'autre  côté  du  plan  réflecteur.  Ces  résultats  ex- 
pliquent le  phénomène  de  l'écho.  Si  In  suffire  de  Tobstade 


DD  SON.  321 

«t  itB  elUpioîdley  et  que  le  centre  de  l'ondnlatton  directe  soît 
piace  à  un  des  foyers ,  le  son  se  réiléchira  par  une  autre  onde 
ibérique,  doat  lè  centré  aéra  à  Tanlre foyer;  et  son  intensité 
croîtra,  après  la rëAexiett,  à  mesure  qu'elle  se  concentrera  et 

convLTgtM-a  vers  ce  point.  Tels  sont ,  jusqu'à  présent,  les  seuls  . 
cas  de  reiieuon  du  son  que  Ton  ait  su  tirer  de  la  théorie  f  eu 
ayant  égard  aux  trois  dimensions  de  la  masse  d'air. 

En  remplissant  un  même  ballon  avec  différens  fluidei 
aefitormes,  ou  même  avec  des  vapeurs,  on  peut  mesurer 
l'intensité  du  son  qui  s'y  produit ,  d'après  la  distance  à  laquelle 
il  est  entendu  ;  mais  il  faut  alors  employer  ,  dans  l'intérieur 
du  ballon,  uu  corps  sonore  dont  les  vibrations  se  fassent 
toajours  avec  nne  force  égale  , tel  que  serait,  par  exemple , 
nn  petit  timbre  d*hor1ogerie.  En  opérant  de  cette  manière, 
on  trouve  que  l'intensité  du  son  croit  avec  la  densité  du 
ilotde  aérifbrme  que  le  ballon  renferme. 

JLn  TÎtesse  de  la  transmission  du  son  à'trarers  les  corps 
solides ,  se  calcule  comme  a  travers  i*air  ,  d'après  la  réaction 
éiastiqne  du  milîen.  M.  Lagrange'en  a  donné,  la  formule 
pour  le  cas  de  la  propagation  suivant  une  fibre  solide ,  et 

3f.  i-.aplace  a  calculé  la  roaclion  d'une  pareille  fibrr\,  d'après 
rallongement ,  ou  la  contraction  qu'elle  éprouve  sous  Tin* 
flnence  d'une  forée  donnée,  il  a  trouvé  ainsi  qu'en  appelant  t 
la  vitesse  de  transmission  du  son  dans  Tair,  cette  vitesse 
devenait  dans  le  laiton  iO£,  dans  l'eau  de  pluie  4î  »  dans 
VetaoL  de  mer      »  tontes  beanoonp  plus  rapides  que  par  l'air. 
Ces  résultats  peuvent  se  vérifier  dans  un  genre  d'expériences 
^ae  nous  expliquerons  bientôt.  On  pourrait  les  confirmer 
astnci  directement  sur  de  longues  colonnes.  J'ai  foit  moî^ 
même  des  observations  de  ce  genre  sur  un  assemblage  de  376 
tuyaux  de  fonte  qui  formait  une  longueur  de  9^1  mètres^. 
Oia  aidnptait  à  l'un  des  orifices  de  ce  canal,  nn  anneau  de  1er 
de  même  diamètre  que  lui ,  portant  à  son  centre  un  timbre , 
at  un  marteau  que  l'on  pouvait  laisser  tomber  volonté. 
immrt^u ,  en  frappant  sur  le  timbre ,  frappait  aussi  le  tuyau , 
ÈTwmc  lequel  il  était  en  communication  parle  contact  de  ran-- 
lé^AtM  de  fer.  Ain»i,  eu  se  plaçant  à  l'autce  extrémité  de  ia 
70M£  L  'Al 


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Saa       rBODicTion  rr  i»eopagation  dv  soif. 

li^ne,  on  d«Tatt  entendre  deniL  fons^  Tan  tranmis  par  le 
lueUl  <iu  tu^au»  l'autre  par  Tair.  En  eilei,  on  les  eoteodait 
IbrI  dûUnct«inent  en  appli4|ii«&t  Toifetlk  contre  les  tajat,- 
et  même  sans  l'}'  appliquer.  Le  premier  scm,  plus  rapide, 
était  transmis  par  le  corps  de^  tuyaux  ^  le  second  par  l'air. 
De»  coups  de  marteau  firây|iés  fur  le  damer  tttjnpreèoMMI 
aussi  cotte  double  transmission.  On  observait  soigneHSfaieiit, 
avec  des  càronomètrei  à  demi-secondes ,  ruttervalle  de  dm 
ionfl  tranamii.  J'ai  trouve  par  cet  ei|)drienoea  ^e  k  itɫ 
transmeltail  lo  iuib  ^  aussi  vite  par  le  nictai  (£ue  par  Tair. 


CHAPITRE  II. 

De  la  perception  et  de  ta  comparaison  des  Sons 

continués^ 

Maintena.m  c^ue  nous  i»av  on  s  comment  uneag^itation&ubitt\ 
produite  dana  ^oelquea  points  d'nn  fluide  ëlaalâ^pM  «  m 
page  à  tout*  sa  masse ,  il  nous  sera  bien  fiieile  ée  cwpreaJw 
comment  les  vibrations  des  corps  peuvent  être  transmiàti 
par  l'air  jusqu'à  l'organe  de  l'euie ,  et  j  faire  enlendie  is 
son  continu.  Car,  à  atiesare  «(«e  les  pactîeules  d'un  corps 
vibrant  vont  et  reviennent  dans  leurs  es^cursio us  aitemative» 
«lies  agissent  anécaniqueBMit  sur  les  molëcvles  d'wrqÂk 
environnent  ;  et  si ,  en  allant ,  elles  les  poussent  et  les  vom* 
priment ,  en  revenant  elles  leur  ouvrent  un  vide  où  éla 
peuvent  se  d&Uter.  Cest  ponr^noi  les  pnrtÎQnles  d'nir  mH^* 

au  corps  sonore  iront  aussi,  et  reviendront  tour  à  tour, 
comme  lui ,  par  des  vibrations  pareilles  f  elles  agiteront  demi 
à  leur  tour  ka  mokcnles  d'atr  ^nî  les  uToîiînnt,  ctlki  ci  es 
agiteront  d'autres,  et  atuiïi  de  suite  à  Finfini. 

Pour  nous  faire  «ne  idée  nette  de  cette  tranamiiainn  ^  cow 
sidArons-la  d'abord  dans  une  colonne  d'âîr  cjliadriqae«  It 
densité  umiorme  et  isoléé  de  toutes  pnrta  ^  teUe  ^ue  AO  ^ 
Jig^  3.  Supposons  que  le  corps  aonore  soit  «w  antfiicepls»* 
qui  yibre  perpendîcukiranent  à  cMe  cokmo ,  es  soHeiq*^ 
ce.)  C*C* ,  représentent  les  limites  de  ses  excursions^  et  dés^- 
gnons  .par  T  k  Itmps  lr>Konrt  yt'tik  met  à  f  ttser  nnc  <ic 


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PCRG&PiriON  ET  COMPARAISON  DES  SONS.  3l3 

ces  positions  à  l'autre.  Pour  ramener  l'effet  de  ces  vibrations 
k  celui  des  â>rftiilemeDS  insUataoï^s ,  ^me  nous  «tous  tniîà 
û^àhfsrd  ,''dÎTÎsmi8  par  Ie  pensée  Um  étendue  totale  A  A'  en 
ttne  iriiitiilé  de  petites  laïue»  d  air  qUe  nous  supposerons  être 
ébrtnlées  les  nues  après  les  autres ,  mais  chacuiteeii  un  instaui 
nilintmeat  petit.  Alors ,  la  surface  vibrante  partant  do  poîat 
A,  le  premier  cbraDlement  sera  produit  en  A;  et,  si  elle  s'ar-^ 
fétati  tout  cenrt  après  ce  premier  choc,  il  ea  résulterait  uoa 
endesonore  d'une  longueur  insemible  ^  qui  se  propagerait  dans 
toute  la  masse  d'air  avec  la  \  i  te^ic  ordinaire  dusoo.  iùa.  outre, 
à  cause  de  la  petitesse  de  ia  lasM  d'air  primitiTeMiit  souanse 
k  Ptmpalêîon  du  corps  sonore  ,  l'ébranlciuent  propagé  ne 
r^nrerait,  en  chaque  point,  c^uua  instant  intinimeat  petit. 
Main  tenant*,  avant  de  transporter  la  surface  ribrante  à  une 
seconde  lame  d'air,  il  faut  admettre  ,  ce  qui  sera  prouvé  dans 
peu  par  l'expérience ,  que ,  dans  tous  les  sous  appréciaMes 
par  ror^ne  de  fonle ,  la  vitessa  i^bsolue  du  eorpe  sonera  est 

toujours  très-petite  comparativement  à  la  vitesse  de  Irans- 
mission  du  son.  D'après  cela,  quand  la  surface  vibrante  at- 
tondra  la  seconde  lame  d*air ,  Fagitation  eicitée  en  elle  par 
ia  première  onde  sonore  sera  déjà  passée  ,  et  elle  se  trouvera 
revenue  à  l'état  de  ifipon,  La  surface  Tébranlera  donc  par 
son  cboe,  comme  elle  avait  ébranlé  la  première  lame ,  ce  qui 
j  roduira  une  seconde  ondulation  qui  se  propagera  dans  toute 
la  li^^ne  d'air ,  à  la  suite  de  la  première.  £nfin ,  lorsqu'après 
le  temps  total  T,  la  surface  vibrante  sera  arrivée  en  A' ,  li- 
mite de  son  excursion  dans  ce  sens,  la  dernière  ondulation 
partira  de  ce  point.  U  y  aura  ainsi ,  à  chaque  instant,  sur  la 
U||ne  d'air  une  suite  de  points  consécutilè  qui  seront  simnlta^ 
nemeni  agttés  par  Tune  de  ces  ondulations  successivemenJt 
parties  de  l'intervalle  A  A' ,  et  l'ensemble- de  ces  points  for- 
mera l'onde  sonore  ,  laquelle  sera  constamment  comprise 
entre  les  ondulations  extrêmes  parties  de  A  et  de  A'.  L>a  ipu^ 
^aieiir  ifo  MiSs  oisdb  eera  donc  éîinle  à  k  distenoe  des  peiat 

départ  des  deux  ondulations,  c'est-à-dire  à  l'amplitude  tutaie 
dei'excnrsion  du  corps  sonore,  pins  à  l'espace  que  la  première 
ondolation  ad&parcourirpendontletempsT|dtat  sondépant 


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S^  P£BC£FTIOII  ET  COMrAEAJSOH 

à  précédé  départ  delà  dernière.  Dans  tous  les  son5  rti^^u- 
liers  etapprt^c'iablc's  à  nos  organci ,  cette  dernière  portioii  de 
1«  longnear  de  Vonéc  est  U  seule  dont  il  ûûlle  tenir  compte, 
parce  que  l'ctendue  des  "excursions  du  corps  sonore  est  asj-ei 
petite  .pour  pouvoir  être  négligée  comparativement  à  elk; 
ainsi ,  pour  ee  cas ,  le  seul  qui  nous  intéresse,  ia  iongumr  dts 
ondes  sonores  est  sensiblement  égale  à  ^ espace  gue  le  son  peut 
parcounr^ pendant  U  temps  X  que  durent  des  eKCursÏDnê  dm  corps 
vibrant  y  par  itfuei  le  won-eei  produit. 

D'après  cela ,  si  ie  corps  ioisail  une  vibration  par  seconde  | 
la  température  .étant  supposée  celle  de  la  glace  fondante , 
Tonde  sonore  qui  en  résulterait,  aurait  une  longueur  égale  à 
133" ou  loa61*i4  SL^  l'espace  que  ie  son  parcourt , 
dans  ces  droonstflonces ,  en  une  seconde  de  temps;  et,  peor 
toute  autre  durée  supposée  de  vibration,  la  longueur  de  Tonde 
varierait  proportionuellenient  à  cette  durée.  De  là  nous  dé- 
duirons le  tableau  suivant  qui  nous  sera  fréqiieauneat  ntik. 

KMBbre  te  vtbnitoat 
infinîmeat  ptticc*  dn  corpa  Longaaur 

aoBore  en  tin^»  Mcoftéa  àtn  oodet  aonorff 

*]<?  te  II)  p  s,  qui  enrêsultfnf  (r). 


I 

a 
4 

leas^itéasioat 
•pjpféctaUtt  •  Sa 

64 
ia$ 

a56 

5ia 

loa4 

ao4S 
4096 

Fiateieatappréciab.  St9a 


ioa4  pîedt» 
5ia 

ase 

Sa 

9 

4 
a 

•  I  deax  bovtt,  ce 

6poacet.  |I«    longueur  srrmit 

S  pOOCCS.  «  crll^  de 


Les  sont  raaAprî* 
I entra  let  lÎM**  ^««» 
'Taccolade  emhf  ia», 

vont  ]'  1:  mrmet  qw* 
rendrait    un  tot^q 
/il  orgue  ouvert  À  •«■« 


(1)  Je  donne  ici  ces  mesures  en  pieds,  parce  qne  leur  |>riticip«W 
application  a  pour  objet  les  tayaua4*orsue  daot  lea  loogoaura  mmt 
calanUea  an  pîedai  poooes  el  ligpHfa  •nslannes;  pour  é^WÊ  lea  frac-^- 
tîona«  î'ai  pria  la  Titane  du  aon  paraaeoode  ^gale  à  ioa4  pMa,  «m 

lieu  de  1026,  parce  que  1034  étant  une  j^uiaMOce  aaaclo  de  «4u 
préte^  MUS.  r«tè?^à  la  «(ivuioo  aoudouitle. 


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DCS^SÔNS.  325 

Nous  TerroQS  par  la  saite  <{ue  rexpéiience  confirme  cet 
r^Itatsde  U  manière  la  plus  eiuicle. 

Nous  n'avons  encore  considéré  qu*ttne  seule  des  vibrations 
du  corpi  sonore ,  de  A  en  A'.  QMnd  il  reviendra  de  A^  en  A, 
il  évitera  une  autre  série  d*ondalationa  pareilles,  dont  fen- 
semble  formera  une  onde  totale  qui  aura  encore  la  même 
loogaear.  Celle-dsttivra  immédiatement  la  première ,  comme 
<e  iiii?ent1esmouYemens  du  corps  sonore  qui  les  éicite.  Mais, 
ai  l'one  a  poussé  les  particules  d'air  dans  le  sens  A  A',  en  les 
coadensant,  la  seconde  les  attirera  dans  le  sens  A' A ,  en  les 
raréBant;  déporte  que,  si  leur  densité  initiale  D  est  devenue 
iuccessivement  D,  D  -f.d/,  D,  par  rollet  de  la  première  onde, 
elle  deviendra  D— D,  par  Teffet  de  la  deuxième.  Ton* 
tes  les  particules  aériennes  successivement  t. l>ranlecs  éprou- 
veront graduellement  ces  états /iivers)  et,  dans  le  passagé 
d'oae  onde  à  la  suivante ,  elles  se  retroaveront  dans  leur  état 
iniiial  de  situation  et  de  densité.  Car  les  positionsCC,  C C\ 
étaat  supposées  les  limites  des  vibrations  naturelles  du  corps 
•ooore ,  limites  fixées  par  la  seule  élasticité  de  ses  partieir , 
son  mouvement  ne  doit  pas  y  cesser  brusquement,  niais  il 
doit  devenir  graduellement  insensible  à  mesure  qu'il  s'en 
approche  ^  de  sorte  que  les  dernières  impulsions  qu*il  produit 
alors,  sur  l'air,  sont  très-faibles  et  finissent  par  être  nulles,  ce 
.911  permet  an<  molécules  ébranlées  de  rev^r  gvadueUement 
s  leur  premier  état.  Cela  aura  lien  ainsi  indéfiniment,  quel 
soit  le  nombre  des  ondes  alternatives  qui  se  succèdent^ 
it  mie  qu'après  un  nombre  is  de  vibrations  du  corps  sonore, 
il  y  aura  sur  la  ligne  d'air  un  nombre  n  d'ondes  égales,  COtt-* 
raat  à  la  suite  les  unes  des  au  très,  4>4^  occuperont 
Memble  nne  longueur  totale  égale  à  lenr  somme.  Si  donc  il 
existe  sui  la  ligne  d'air  un  organe  propre  h  être  ébranlé  par 
ces  ondulations ,  l'observateur  qui  en  serà  doué  aura  la  sen- 
iition  dn  son  produit  par  nn  corpe  sonore.  La  périodicité ^es 
•ndes,  leur  durée,  leur  force  ,  seront  autant  de  circonstances 
qui  lui  serviront  à  apprécier  la  qualité  des  sons,  et  à  les  dis* 
tÎDgner  les  uns  des  autres.  Nous  avons  déjà  remarqué  que 
l'acuité  plus  ou  moins  grande  du  son  e^t  Uce  avec  la  rapidité 


uiyui^L-Li  Ly  google 


326  PEBCEPTXOV  KT  COVPAEAIfOlT 

4c&  vibrations  ^  rinimbité  dépendra  de  Téterdue  des  excur- 
sions des  particules  succeisivement  agitées ,  de  i^énergié  dci 
condensations  et  des  dilatations  passagères qne  chaque  onde 
produira  en  elles  î  entîn  du  nombre  plus  ou  motiu  grand 
do  celles  qui  éprouYt ront  cet  effets  et  las  transmettront  à 
Toiigane  auditif. 

IVaprës  ces  considérât Uons  ,  on  conçoit  que  le  commeacé- 
ment  et  la  fin  des  ondes  sonores  doivent  produira  peu  d'impn^ 
sion  sur  Forgane ,  puisqu^alors  les  dëpUceaaiens  des  particnlsi 

et  leurs  vnnalîons  de  densité  sont  très-faibles.  Néaninuirii  , 
comme  les  sensatioos  durent  et  subsistent  toujoars  un  certain 
temps ,  mémo  après  que  la  cause  qui  les  produisait*  cassé ,  il 
doit  arriver  et  il  arrive eli  effet ,  quand  les  vibrations  sont  fort 
rapides,  que  1  iaipreâj>ion  causée  par  le'4nilieu  des  ondes  so- 
Aoresconyry  la  faiblesse  delenn  tstrémités,  etp^odnit  uat 
sensation  cotitinne.  Mats,  si  leur  succession  devientasses  Unie 
pour  que  roreiilepui&se  y  saisir  des  périodes  d'iotensite,  etdi&" 
tinguer  leurs  intenralles»  on  doit,  au  lieu  d'un  son  contint} 
entendre  une  suite  de  bruits  ou  de  battemena  périodiqnemeot 
réglés.  C'est  aussi  ce  que  l'eipérience  confirme ,  et  nous 
aurons  bieutôt  des  preuves  multipliées. 

--   -     __         1  I  _ 

■ 

CHAPITRE  IIX. 

Vibrations  des  Cordes  élastiques. 

^  MAiKT£Màx<T  que  nou&  avons  analyse  las  Circonstances 
physiques  dont  rensemble  caractérise  chaque  son ,  il  naos 
laut  chercher  quelque  moyen  facile  et  sùr  pour  produire  une 
série  continue  de  sons  dont  le  nombre  de  vibrations  par  se- 
conde puisse  être  à  chaque  instant  comiu.  Car  alors  ^  nn  soa 
quelconque  étant  entendu ,  si  nous  le  rapportons,  dans  la  série, 
à  sou  unisson  f  c'est*-â-dire ,  à  celui  qui  nous  donne  exacte- 
ment la  mémo  sensation  d'aigu  on  de  grave  »  nous  aauvons  » 
par  cela  même,  quel  est  le  nombre  de  vibrations  par  seconde 
nécessaire  pour  le  produire j  et,  il  se  trouvera  conséqueiumcnt 
défini  par  ce  nombre  avec  d'autant  plus  d'eiactitnde  que  Vo^ 


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reiLie  lorsqu'elle  €61  exercée ,  est  ,  comme  l'expérience 
frûuvt  y  un  juge  e^cceasivement  délicai  de  cett^  comparaison. 
Ptrmi  1e§  diveri  corps  sonores  dont  les  vibrations  penvent 
ainsi  nous  fournir  un  type  universellement  comparable,  il 
n'en  est  point  de  plus  commode  que  les  cordes  élastiques  ten* 
dues  fortement ,  principalement  lorsqu'elles  consistent  en  un 
simple  (il  de  mi^tal  tiré  à  la  filière.  La  lorme  exacteruent  cy- 
lindrique d'un  pareil  fil,  son  homogénéité,  Tégale  élasticité 
de  toutes  ses  parties  9  enfin  la  facilité  qu'on'  a  pour  le  repro- 
duire exactement  le  même,  quand  on  connaît  sa  grossonr  la 
nature  de  sa  substance ,  sont  autant  de  qualités  qui  le  rrn(1<  nt 
^nemment  propre  k  des  expériences  toujours  comparables. 
Pour  en  tirer  des  vibrations  sonores  ,  il  faut  le  tendre  fort(C- 
meut  entre  deux  poîots  fixes  comme  les  cordes  des  in  s  t  rumens 
de  musique ,  on  rattacher  fixement  par  un  seul  bout  et  le 
tendre  verticalement  par  un  poids,  comme  le  représente  la 
fig»  5;  ou  bien  encore  on  peut  le  diriger  horizontalement,  en 
le  faisant  passer  sur  prie  poulie  placfëe  à  la  hauteur  du  point  . 
fixe,  comme  le  représente  la  fig.  6.  Bans  ces  deux  derniers 
cas,  pour  isoler  la  portion  du  fil  que  l'on. veut  faire  vibrrr, 
il  liaut,  après  la  tension  établie,  la  limiter  en  serrant  le  fil 
par  des  pinces  y  ou  des  ehêvaleês^  qui  empêchent  les  points 
extrêmes  de  so  déplacer  penuriiit  le  moUTement.  Les  appa- 
reils de  ce  genre  sont  appelés  monocordes  ou  sonomètres. 
Le  sonomètre  vertical  fig.  5  est  de  beaucoup  plus  exact  et 
plus  parfait  que  Thorizontal ,  parce  que,  dans  ce  dernier, 
la  tension  que  le  jpoids  devrait  produire  est  toujours  mo-  . 
difiée  plus  ou  moins  par  le  frottement  que  la  poulie  éprouve 
autour  de  son  axe,  firlsttement  d'ftitànt  plus  rude  qu'elle  se 
trouve  pressée  sur  cet  axe  par  l'action  du  poids  j  et  cela  lait 
qu'avec  le  même  poids,  appliqué  ad  même  fil,  on  n'a  pas  tou- 
jours la  même  tension.  Par  ce  motif  il  faut  employer  le  sono- 
niLtre  vertical  pour  les  recherches  précises ,  et  réserver  l'autre 
pour  un  petit  nombre  d'expériences  oii  l'horisontalité  e&t  né- 
cessaire ,  comme  on  le  ve^a  plus  tard. Enfin,  conoune  les  sons 
d'une  simple  corde,  isolée  do  toul  autre  corps,  seraient  très— 
laibics  et  à  peine  durables  ^  on  a  soin^  dans  la  pratique,  d'at- 


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3zH  TIB&ATIOTTS 

tacher  tous  les  points  fixef  des  sonomètres  k  troe  etîise  vîdc 
dont  les  parois  font  faites  de  planchettes  de  bois,  sèches,  élasti- 
ques et  mincHf  come  celles  qui  forment  Fâmê  des  noleni , 
des  basses  et  Jts^aatfee  instrumens  de  mnsique.  L'exj>^rîenci 
prouve  que  ces  planches ,  partageant  le  mouvement  vibratoire 
de  la  dMrde ,  résonnent  comme  elles^  et  renforcent  le  son  qa'ellt 
produit,  sans  Taltërer  enaucone manière. Nonsessaiecons plus 
loin  d  étudier  comment  s'opère  cette  correspondance  de 
monvemens.  Povr  le  moment  nous  l'emploierons  conune  un 
fait.  Lorsqu'nne  corde  mét«lUqae  ainsi  tendne  par  un  poids 
ronstant,  est  écartée  tant  soit  peu  de  sa  direction  rectiligne, 
et  ensuite  abandonnée ,  la  force  de  traction,  qui  ten4  ^  ^' 
mener,  lui  lait  faire  de  part  et  d'autre  an  grand  nonibrt 
4'osrillations  que  Ton  peut  apercevoir  à  la  vue  simple, 
quoiqu  elles  scient  orclmaîremeut  trop  rapides  pour  pouvoir 
être  compté.  L'étendue  de  ces  oscillations  Ta.  continueUe-* 
nient  en  diminuant;  mais,  si  elles  sont  fort  petites,  la  Tarît- 
tion  de  leur  amplitude  »  n'altérant  pas  sensiblement  la  tension 
prtmitiT6 ,  ne  change  pas  non  pins  le  ton  du  son  qui  en  rtsaltC/ 
cVsMt^dire  l'espèce  de  sensation  d'aign  on  de  graTC  qu'il  (ait 
éprouver  j  et  »  par  une  conséquence  du  même  principe ,  ce  son 
demeure  anssî  le  mime  de  quelque  façon  que  la  corde  soit 
écartée  de  son  état  d*éqailîbre ,  soit  qu*on  la  pince  on  qa'oa 
la  fasse  vibrer  avec  un  archet.  Dans  ce  phénomène ,  on  peut 
considérer  chaque  élément  infinimcfnt  petit  de  la  corde  comiae 
une  petite  masse  dont  la  tension  est  le  motenr  ;  de  façon  qat 
si  Ton  connaît  la  longueur  de  la  Corde,  son  poids  cl  la  foret 
de  tension  qui  la  tire ,  ce  doit  être  un  simp&  problème  de  mé- 
canique que  de  détermtne#  la  durée  de  ses  osdllatioas  iafinH 
jiicnt  petites   Iji  c1T<  t  ,  en  parlant  deceâ^eules  données,!* 
calcul  démontre  les  résultats  suivana. 

Lorsque  deux  cordes  de  même  grosseur  et  de  même  au* 
tîëre,  sont  tendues  ég.ilcment»,  et  différent  seulement  park 
longueur ,  les  nombres  de  vibrations  dans  un  temps  dono^ 
sont  réciproques  aux  longueurs. 

Mais  si ,  la  nature  de  la  corde  et  sa  longueur  restant  Iss 
mêmes ,  on  fait  varier  seulement  le  poids  ^ui  la  tend  ,  Ic^ 


r 


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.    .  DKS  COBDES  £LASTIQU£S.  3^9 

nombres  des  oscillations  m  un  temp? donné  ,  sont  directe- 
meut  proportionnels  aux  racines  carrées  de  ces  poids.  Oa 
peot  aisément  épmaTer  êmr  le  monoeorda  Ueffet  de  ces  deux 

genrw  de  variation. 

D'abord  y  pour  faire  varier  la  longueur  toute  seule,  on 
peat  employer  iin  petit  chevalet  moliile ,  de  ferme  triangn^* 
Uire ,  que  Ton  place  sous  la  corde  en  tel  point  de  sa  lon- 
gueur que  Ton  veut.  Ce  chevalet,  représenté  par  H,y^.  7 , 
doit  avoir  use  hauteur  telle ,  qu'étant  placé  entre  la  ta- 
blette delà  caisse  et  la  corde  elle-raémey  celle-ci  pressa 
«lestas  assea  fortement  pour  être  fixée  en  ce  peint.  On 
peat  encore,  avec  plus  de  sAreté  et  d'exactitude ,  serrer  le 
corde  entre  les  lèvres  d'une  pince  métallique  P,  fig,  5, 
portée  par  uit  cnrseur  qui  s'ajuste  aux  cètés  de  la  caisse ,  et 
psrcourt  une  division  de  parties  égales,  tracée  sur  ses  cdtés , 

sorte  qu'on  peut  l'amener  et  le  iixer  à  tel  point  de  la  ion- 
Soenr  létale  que  l'on  vent  choisir. 

Tout  étant  ainsi  disposé ,  supposons  d*abord  que  l'on  re- 
lâche la  pince ,  ou  que  roii  oie  le  chevalet  afin  de  faire 
^*«bord  vibrer  la  corde  entière.  Le  nombre  de  ses  oscillations 
P*r  seconde  sera  déterminé  et  pourra  calculer  par  les 
formules  de  la  mécanique ,  d'après  le  poids  de  la  corde  ,  sa 
I^Migiiear  et  le  poids  tendant  (i).  Quel  <[ne  sôit  ce  nombre , 
pwir  le  désigner  d'une  manière  abrégée,  représentons-le  par 
^lettre  ».  Puis,  afinde  fixer  la  sensation  du  son  qui  en  résulte, 
^enronsHioas  d'un  orgue ,  d'un  piano ,  on  de  tout  antre  ins- 
trument à  sons  fixes,  que  nous  aurons  à  noire  disposition, 
n  cherchons,  sur  ses  diverses  tondies,  le  son  qni  nousparattra 
identique  pour  le  degré  d'aigu  ou  de  grave ,  à  celui  que  le 


(0  Pour  que  le  «on ,  ainsi  oblenn  ,  soit  por  et  d'une  întemité 

•«ttibleinpnt  égale  dans  les  expériences  successives ,  il  fant  que  le 
tuotic  ^ébranlement  soit  constant,  instanUiné,  et  de  nature  à  ne 
1^  en  rien  la  liberté  des  vibrations.  4lien  ne  lemplît  mieux  ces 
^vaditîoDs  que  de  tirer  n»  pen  la  corde  de  son  état  d'équilibre ,  non 
•'•cle  doigt ,  mais  avec  une  pelile  liiogtietlc  dc  pcau  de  buJile ,  et  tlo 
l«bftndonuer  ensuite  à  cilc-mcmr»  • 


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^339  YlfiEATiO^S 

fononiètre  nous  a  donne.  Si  cet  unisson  ne  *e  rencontre  p.i« 
jiv/ec  UM^te  l'exACiiiiMie  que  Tareilie  e«jge  i  arrêtonMoiM  au 
f#s  !•  plu»  vmiiit  Jel  a^difim  J«  ftepsiMi  d«  i«  tfiidn  eu 
]a  longueur  da  ttijau  qui  le  donae ,  jusqu'à  ce  que  wm 
Miycpiofii  k  obtenir  ruabMii  iout-à-£9Àt  ngourpuiL.  Alors, 
m  flr«|Pf«At  U  touçbi  «ûui  aceor^,  iwf  f^"!»  tismw  4e 
reproduire  identiquement ,  et  à  yeleaté  ,  le  seo  produit  par 
Ja  Vibration  de  la  corde  entière  d^i  &onpiiietre  ^  ce  son  6€r| 
douc  aioM  fixë  pour  toujoufs. 

Meittlenent ,  teoi  changer  le  poidi  tei^d^t  du  lonometre , 
plaçons  le  chevalet  ou  la  pince  préci:»éoieot  ai^  miiieu  de  la 
fsorde  entière ,  fig^  9 1  et  Cueen^  vibrer  Mparëment  ekacuee 
de  tes  moitié  Elles  ieroat  k  rnniiton  entre  ettet  y  ai  la 
corde  est  bien  égale  et  homogène  dans  toute  longueur; 
mais  le  een  de  cbeque  siCMtië  différera  du  premier  &qa.  ren4a 
par  la  cerde  totale  :  il  en  sera  »  ce  que  Ton  appelle  en  nui- 
sique  Vucfîne  aiguë  ;  et  comme  ce  iaj>|iort  se  \érv(^ie  tou- 
jours, quelle  que  soit  la  iooguenr ,  I4  groMeur  et  la  tensioa 
de  le  eerde  q»e  l'on  divùe ,  il  finit  en  eonçlure  que  lors* 

qu'un  son  est  roclave  aigue  d'un  autre  ,  il  repond  à  un 
nombre  de  vibcation^  deu>  loiâ  piutf  rapides  ;  de  sorte  que 
8Î  l'on  veut  dhtgf9âr  «haqqe  soa  par  le  ni>nU»i«  de  YÎbra* 
lions  qui  lui  appartient ,  le  premier  sera  1  et  le  second  3  .'H 
Si  l'on  veut  appeler  le  sou  fondamental  ut  g  et  mn  octave  1^3 1 
cenformonent  ans  den^ninetîen»  ueitéei  an  France,  es 
aura  ' 

Ije  son  fondamental .  •  •  /•  •  •  u/i  =  i 

L^octave  aiguë  ut^  «  3. 

Néanmoins,  eu  faisant  usage  de  ces  expressions ,  il  iauJi^. 
toujours  se  souvenir  qu'elles  désignêni  seulement  les  sons, 
les  doêMeni  d'après  un  de  leurs  caractères  essentiels }  mata 

qu'elles  ne  çiesurentninexprimenliei>st'n^alioniiUièiO€S^I}tA 

ces  sons  excitent  en  noUa. 
Plaçons  maintenant  .le  chevalet  onde  pince  dusonemètr» 

an  tiers  de  la  corde,  comaie  le  repr<!scnte  la  fig.  i) ,  et  Wi— 
sons  vibrer  sa  plus  petite  partie^  alors,  d  aprcs  la  tkeone, 


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DES  GOftDES  iLAiTIQVXS.  ddl 

nombre  de  vibrations  de  cette  partie  sera  triple  de  celui 
j^m  convient  à  te  OQfdb'Mtière  ^  c'eft^à^lire  égài  k  Bn} 
MMÎ  le  ton  qn'dlt  jpr^âum  «era  btasooup  plus  aign  que  le  son 
fondamental  ^i/,.  Pour  rapprocher  le  nouveau  son  de  ce  type 
primitif  y  prenons  son  octave  grave ,  qui  eert  donnée  par  les 
4eax  antres  tiers  de  la  eorde ,  çgaunm  les  «Kpmencet  ff4^ 
cédentes  le  prouvent ,  ci  comme  robservation  directe  le 
montre  aussi.  Le  nombre  4^6  vibrations  de  cette  partie  sera 
alors  deux  fois  moindre  ^  ou  ^  j»  t  c'est-è^dire  ipi*il  sêfa  {  4m 

nombre  de  vibrations  donné  par  la  corde  entière;  et  le  sou 
qui  eu  proviendra  âera  par  rapport  au  premu  r  iJé  ,  ce  que 
Ton  appelle  en  mosique  sa  çimSs  aiguë  i  laquelle  s'expeime 
en  français  pàr  soL  Ainsi ,  connne  nons  avons  désigné  m/,  , 
pari^  nous  auron;^  âejon  la  même  no  La  lion  «o/,  0=7^  par  oon* 
séquent  roctaveaiguè  de  sol  1 ,  qui  était  d'aboiddennée  par 
le  tiers  de  la  corde,  devraétre  exprimé  par «0/2  ,  et  Misau«<» 
rons  de  même  so/^  '  ^ 

Continuant  tonlours  à  subdiviser .  U  €<orde  de  notre  smio^ 
noiëtre ,  plaçons  le  chevalet  au  quart  de  sa  longueur,  -fif^.  i 
et  fai^an^viUrer  ce  quart  isolément.  Le  nombre  de  ses  vibrai 
t ions  sera  quadniple  de  celui  de  la  cordée  entière  |  le  «m  qni 
en  résultera  sera  donc  l^oc^las>e  de  tU^  ou  la  douhh  oHmv9  de 
ui^  que  nous  désignerons  par^^j^et,  puisque  ,  selon  notre  no» 
tation  précédente  «  «i^f  est  1 ,  nooii  aurons  m/j  »  4>  L'antre 
portion  de  la  <:ordc ,  qui  comprend  les  ^  de  sa  lonfnenrt 
étant  intse  aussi  en  vibration  à  son  tour  fera  }>ar  seconde 
ua  Bomdm  de  vibrations  é^  aux  ^  do/  ui^  ;  le  son  qui  en 
résultera  sera  par  rapport  à       ,  ce  que  Ton  appelle  en 

inu:-,:(|ue  la  quw  ie  ai^uë  ,  que  Ton  expruiie  par  yb  :  nOUS 
aarans  donc  encore  scion  notre  notation  fa\  s=  j. 

£n  continuant  à  subdiviser  ainsi  la  corde  en  un  nombre 
croiîisant  de  parties  égales,  on  pourra  trouver  successive-*- 
ment  tous  les  sous  employés  dans  la  musique.  Mais,  eu  nous 
bornant  ici  à  ceux  qui  composent  la  série  des  sons  que 
l'on  nomme  la  gamme ,  on  aura  les  valeurs  suivantes  dans 
iesi^uelles  on  a  pris  pour  unité  le  nombre  de  vibrations  qui 
appartient  au  son  fondamental  ii^t- 


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S3%  TIBaATIOHS 

Désignation  de»  soni  en  allemand  et 

en»ii^U(i)   C   D   E   F    G    A   B  C. 

Nomi  fimn^iw  •  «•  ui  ré  mi  fa  sol  la   si  uK 

Ncaftb«ilf«Tibr.d»ti0iiiini4aieteiiia. 

Longueur  def  cordes  qui  les  doBMDt.    i  | 

Si  Ton  assemble ,  à  e6té  les  unes  des  antres,  sur  nne  même 

table  sonore,  luiit  cordes  de  même  nature,  demême  grosseur, 
lendaes  par  des  poids  égaux ,  et  dont  les  longueurs  soient 
en  faisons  renyersees  des  nombres  d'oscHlations  qni  appar- 
tiennent à  chaque  son ,  ces  cordes*,  lorsqu'on  les  fera 
brer  ,  rendront  les  sept  sons  de  la  gamme  ,  comme  on  peut 
aisëment  le  t^rifier  par  Texpérience  ;  et ,  si  Ton  emploie  an 
pins  frand  nombre  de  cordes ,  dont  les  longueurs  soient 
sucessivement  doubles  ,  quadruples  ,  octuples  des  précé- 
dentes, on  aura  autant  de  nonvelles  gammes,  dont  les 
sons  «iront  Foctave  on  la  double  octare  ,  ou  la  triple  octavs 
de  la  premiers.  Dans  les  instrumens  de  musique  ,  tels  que 
le  piano  et  le  clavecin  ,  on  ébranle  les  cordes  des  diversci 
octave»  par  des  marteaux  qui  sont  mis  en  mouTemeat 
an  moyen  de  petits  leviers  de  l>ois  sur  lesquels  on  pose  let 
doigts,  et  que  Ton  nomme /oiicA^f.  Les  touches  qui  appar- 
tiennant  k  une  même  gamme ,  sont  placées  à  cèle  les  unes  des 
antres.  Ainsi  la  touche  qui  donne  r^,  esl  la  secfonde  après  i//,, 
celle  qui  donne  m/'i  est  la  troisième ,  celle  qui  donne  Ja^  est  h 
quatrième ,  celle  qui  donne  so/f  est  la  cinquième;  et  ainsi  de 
suite.  On  a  prî^de  là  Tusage  de  désic^ner  lès  notes  d'après  le 
rang  oii  elles  se  trouvent  placées  à  la  suite  d'ut.  Ainsi  on  dit 
que  mit  est  la  tierce  d'si^f  ;  fa, ,  la  qqart%  ;  éoit ,  la  qaînte  5 

(1)  Las  indications  j^ir  ktlteasont  csUas  qui  aentamplofé«daBa 
les  orgaes,  et  que  l'on  toforit  tor  les  tujsos.  Poar  sa  rappeler  aùé- 

ment  leur  cori  espoiidancr  avec  la  nolaliou  française  ,  il  suffit  de  te 
Ruiivenir  que  le  LA,  dont  le  uom  ûuit  par  uu  Â,  est  dtsigué  aus&i  par 
celte  lettre ,  après  quoi  les  soos  ,  énonoéa  dan»  l'ordre  de  la  fgmmc  ^ 
sniveat  la  série  des  lettre»  conséou  tires  de  ralpbabet ,  comas  es  1« 
Toit  Ici  : 

>  ta  êi  nf  fé  nM  /b  mI« 

A   B    C    O    £    F  Q. 


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DES  CORDEi  ELASTIQUES.  333 

iag^  la  tizte  }  m'i,  la  laptiame,  et  ainsi  de  suite  ^  de  sorte  que  si 

l'onënonce,  par  exemple  ,  la  dix-septitnir  majeure  au-dessus 
deuil  cela  veut  dire  la  dix- septième  touche  en  partant  de 
ir/t  ;  ce  ^  r^ond  par  conséquent  k  la  double  octare  de  mit 

Jus^u  ici  nous  n'avons  fait  varier  que  la  longueur  de  la 
corde I  mais»  en  faisant  varier  la  tension  seule,  qui  est 
leprjsentëè  par  le  poids  P ,  nous  pourrons  aussi  doubler  et 
tripler  le  nombre  des  vibrations,  ou  en  général  le  multiplier 
dans  tel  rapport  qu'il  nous  plaira.  Alors,  quand  le  calcul 
nous  indiquera  quelqu'un  des  Aombres  d'oscillations  donnés 
par  les  expériences  précédentes  nous  devrons  aussi  retrouver 
le  même  son ,  s*il  est  vrai  que  pour  la  même  espèce  de  corde , 
le  son  ne  dépende  que  du  nombre  de  vibrations.  Cest  en 

effet  CP  qui  -sc  vérifie  avec  cxactifutle.  Si  la  corde  tendue  par 
le  poids  P  donna  le  son  uig ,  tendue  par  le  poids  4^  clic  don* 
sera  u/, ,  tendue  par  le  poids  |  P  elle  donnera  ëolt  ,  avec  le 
poids  P  elle  donnera  mit  ,  et  ainsi  de  suite.  En  général  les 
nombres  de  vibrations ,  à  longueur  égale,  sont  comme  les  ca- 
ducs carrées  des  poids. 

Jusqu'ici  nous  n'avons  considéré  que  le  son  principal  donné 
par  chaque  corde,  selon  sa  longueur  et  le  poids  qui  la  tend. 
Mais ,  en  écoutant  avec  attention  le  son  produit  par  une 
corde  métallique  ,  on  peut  facilement  y  reeonnahre  le  mé- 
langé de  plusieurs  autres  sons  plus  aigus  que  le  son  fonda- 
mental; par  exen^le,»  celuî-d  est  représenté  par  iii,,on  en- 
tend très-distinctement ,  par  exemple,  aolx  et  mi^ ,  o*est«à-dire 
l'octave  de  sa  quinte ,  et  la  double  octave  de  sa  tierce  ,  les* 
quellft  sont  respectivement  représentées  par  les  nombres  3  et 
5 ,  le  son  fondamental  étant  i .  Une  oreille  exercée  apprécie 
encore  Toctave  de  u£i ,  qui  est  reprébenltc  par  le  son  2  ,  et  la 
double  ocUve  dont  laValetir  est  4.  £u  sorte  qu'en  générali* 
aattt  ce  résultat ,  on  conçoit  que  la  même  corde  fait  entendre 
'  k  la  fois,  mai*  avec  une  intensité  continuellement  dccrois- 
aante,  les  sons  i,  2,  3,4,  5.. ..etc.,  c*est^-dire  tous  ceux 
qu'elle  peut  donner  en  se  subdivisant  iêns  un  nombre  entier 
départies.  Cela  a  fait  douner  àce*§on5  U nom  à' harmoniques ^ 


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334  TIBRATIONS 

|Mrc«  qùt  le  mot  d'harmoDie  désigne  U  rjsonnéftoeMiiMilUii^ 
de  pluMeurs  sons  domt  reiisenibl»  flAtte  roTeîl]e,et  qwHl  ti*eii 
èsl  point  de  plus  iialteusç  pour  elle,  que  celle  des  sons  qui 

fonoMiit  la  tëm  d«t  nombrei  nniurels  i ,  s,  S  »  4  »  5  

Afin  que  leur  co«d«tence  Smn9  la  corde  vibrante  foît  filvi 
liictie  k  reconnaître,  il  faut  laire  rexpériencc  avec  une  corde 
atlcÀ  grotèe  et  aiae»  longue  pour  que  ie  ion  {Miacîpal  H^t  «oit. 

«I  MiieiMe.  Oft  nhtisit  trè»-bteft  avec  les  grostet  coréei 
d'une  basse.  Lorsqu'on  ébranle  forteineot  utte  pareille  corde 
pêt  ttn  cottp  d*arcket  bien  tontenii  et  qu'on  TabandoBBe 
etifaîte  à  elle^éne ,  l'oreille  la  moina  exercé  entend  dit- 
tinctement  les  premiers  termes  de  la  série  des  harmoniques; 
tnaia  qnand  on  le  sera  babttnë  à  dtstingner  ainsi  les  aons  sh 
tttuhanésy  îb  detîendrt>fit  ensuite  sensftles  avec  tontes  lei 

cordes  des  instruinens  de  musique. 

Dans  tons  ces  cas  la  tension  étant  constante,  la  production 
ainrtiltande  de  tons  ces  sons  ne  peut  avoir  lien  que  par  oee 

division  .spunlanee  de  la  corde  qui  s'arranp^e  de  manière  à  1?$ 
donner  tous  k  la  fois.  Cest  en  ef&t  ce  qui  a  lieu^  et  ces  soas 
ne  se  troublent  point  les  uns  les  antres  f  parce  que  c  6St  un 
principe  généra!  dr  mécanique  que  Vaiv,  Ifau  ,  et  en  général 
un  fiuide  matériel  quelconque ,  peut  recevoir  a  la  fois  piu- 
•ieurs  monvemens  trë»^petits ,  sans  que  leurs  effets  se  con- 
fondent. C'est  ce  que  l'on  nomme  le  principe  de  la  co-exis- 
tence  des  petites  osailations.  Quant  au  détail  de  son  ap* 
pUcation  au  cas  actuel,  irojpet  ie  Traité  générai. 

Cette  ca-eitstenee  de  monvemens  dans  une  m^ne  eorde  « 
peut  se  rendre  sensible  par  1  expérience.  Par  e&emple,  si  on 
«reut  produire  une  simple  division  en  deux  partîet,  jl^  1 1 ,  il 
n'y  a  qu'à  placer  en  N,  an  milieu  de  la  eorde,  un  eibstade  lé» 
ger,  tel  que  le  contact  du  doigt,  ou  un  chevalet  de  carton,  qui 
^  empêche  ce  point  de  s'écarter  de  l'aie,  sans  toutefois  arrêter 
la  transmission  du  mouvement  d'une  des  moitiés  à  fautte. 
Alors,  si  l'on  passe  un  archet  sur  la  première  moitié  A  de 
tnanière  k  la  faire  vibrer  toute  entière,  elle  rendm  le  soa 
qui  convient  à  sa  longueur  ;  ce  sera  par  conséquent  recense 
niguë  du  son  ioudamental  que  donnerait  touU  la  corde. 


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OSS  COABSS  BtASTIQlîM.  333 

Mais  en  même  temps  Tautre  moitié  se  mettra  aussi  en  mon-* 
vemciit  par  commnnîcatiâii ,  et  oscillera  de  la  mêmenumièro' 

que  la  première.  Pour  i  crulre  ce  mouvement  visible  ,  il 
sul&ra  de  poser ,  sur  cette  seconde  partie- ,  de  très-petits moiw 
ceauit  de  papier  pHés',  €pâ  soient  comme  t  chèral-sur  elle^ 
car,  aussitôt  que  la  première  moitié  de  la  corde  entrera  eu 
vibration  par  i'agitatioa  qu'on  lui  imprime  immédiatement , 
les  petits  mefrceâuz  de  papier,  posés  sur  l'autre  partie ,  s'agît 
feront  vivement  et  pourront  même  être  lancés  au  loin.  On 
peut  répéter  cette  épreuve  en  divisant  ia  corde  en  un  nombre 
quelconque  de  parties  égales  ^JSg,  12 ,  et  plaint  des  papiers 
de  déux  couleurs  ',  les  uns  aux  -  milieux  des  parties  vibrantes  , 
lès  autres  à  leurs  limites.  L'ébranlement  propagé  fait  tomber 
les  premiers'seulement  ^  et  les  autres  restent.  Cette  jolie  expé« 
rîence  est  de  Sauveur*  Elle  réussit  surtout  très-bien  avec  lea 
cordes  à  boyau  que  Ton  appelle  /liées,  parce  qu'on  a  enroulé 
ai^our  un  fil  de  métal  très-fin  pour  leur  donner  plus  de  masse* 
'  On  peut  encore  exciter  la  division  d'une  cosde ,  en  faisant 

vibrer  près  dVlîeune  autre  corde  dont  la  vitesse  de  viljration 
soit  à  la  sienne  dans  le  rapport  de  l'unité  jk  un  nombre  eniier* 

M 

Si  y  par  exemple,  eette  ttômde  corde  donne  mit  9  et  la  pre- 
mière w/,  ,  lorsqu'on  lui  fera  résonner  m/j,  l'autre  se  mettra 
aussi  en  mouvement  et  se  divisera  naturellement  en  deux 
parties  ëgales  ,  Séparées  par  un  nomd  de  vibratiou.  C'est  c« 
que  Ton  pourra  reconnaître ,  soit  en  écoutant  avec  attenlipa 
le  son  de  cette  corde ,  soit  en  ia  touchant  et  la  sentant  frémir  ^ 
•oit  enfin  en  posant  de  petits  morceaux  de  papier  sur  kft 
ventres  qui  doivent  së  mouvoir,  et  sur  le  noeud  qui  >  doit 
rester  immobile.  Ici  la  transmission  du  mouvement  se  fait 
vfiisefoblablemettt  par  Fintermède  de  Fair  ^i»  agité  pan 
la  première  corde,  'agite  l'autre  à  son  %our ,  et  lui  commu-» 
nique  l'espèce  de  vibrations  qu'il  exécute  lui-même.  Ce  plié- 
nomène  se  présente  sans  eesie  dans  la  momjpio.  Lorsçp&'oa 
passe  un  archet  sur  la  corde  uij  d'une  liasse,  laquelle  £ût 
entendre  en  même  tems  ses  harmoniques  lU^  et  sol^ ,  la  corde 
so/,  de  cet  instrument  se  divise  visiblement  en  deux  parties 
égales ,  dont  cIiÉcime  'vibi«  à  Tuiiisson  de  ce  Moh*  Vm 

T0AX£  I,  • 


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336  "  TIBAATIOlIt 

verge  âactiqut  qui  vibre ,  fait  vibrer  aosA  les  corda 
métalliques  lendnee  qui  lonC  à  Faniiioa  avec  elle*  Un 

violon  dont  on  joue  juate  ,  fait  ^vibrer  les  cordes  analo- 
gues d'une  guitare  :  une  flâle  le  faii  égaleoieat  »  mémt 
lorsque  la  guilar»  cet  |K»ée  tue  mt  corps  mou*  Dans  toai 
ces  cas ,  le  son  se  transmet  par  l'air.  Mats  ,  pour  (jiril  s  éta- 
blisse un  mouvement  sensible  pajr  i'eâjet  d'ouduli^^iis  si 
fublet  t  il  fiivt  què  les  ébranleiMMSocceiiifr  q«e  U  seconda 
corde  éprouve  conspirent  tous  à  la  faire  mouvoir.  Il  faut 
doac  qu'elle  puisse  prendre  un  mouveuieut  de  vibration  qui 
s'accorde  périodiquement  avec  le. retour  des  ondaUlious  de 
l'air  qui  la  frappe.  Cest  ce  qui  a  lieu  lorsque  sa  longueur  est 
un  multiple  exact  de  la  premicrc  corde  iQise  eu  vibration.  j 
Mais  la  condition  seMt  encore  satisCiiile  «  elle  en  ^laît  un 
ioUi-iuuUiple ,  cVstHà«<lire     f  »  Alors  le  son  de  la 

première  corde  étant  exprimé  par  uii  ^  1%  celui  de  la  se- 
conde corde  serait  toujours  un  de  ses  kennoniiiQes  a,  j|  4i 
S». .  ;  et  connue  tous  ces  barmoniquesféaonaeut  k  la  &Ms4&a 
hi  preiuièrc  corde  ,  chacuu  d'eux  doit  Bietire  pix  n»0(iveiuen( 
kl  corde  isolée  qtû  lui  correspoml* 

'  Mais  on  peut  aussi  «scîter  «  et  pour  ainsi  dise  ^éar  de  | 

nouveaux  sons  par  le  seul  concours  de  plusieurs  autres  ,  sans 
snicune  comn&umca  tion  de  lUQu  veineui  ^iielpapqi^  |  etn^ejnet  | 
e»  qui  pavattrn  plus  exiraordinwe  »  Un»  «nipl^rtr  nacan  j 
corps  qui  donne  iramédiatenient  ces  sons.  Pour  vérifier  cette 
e^ëce  de  paradoxe,  il  £aut  se  forvier  Tidée  la  plus  éteiidue 

cequî  oenstitae  |»Mir  nous  le  Hfk»  £ii  ga9frfU ,  |oa^  lea 
fois  que  rôreille  reçoit  Kiro pression  soutenue  d'âne  suite  de 
batteniens  sufii^amment  rapidfâ,  eii^  fpro.^ve  la  seii^tiondi^  ! 
lîsiçte  d'un  ra» ,  -et  elle.  déMfpinq  Iq  n^re  4e  çt  «on  d'mpès  ; 
lu  rapidité  avnc  laqudb  ses  vibrations  se  succèdent.  Çnppo^ 
soue  maiBtenaut  j  que  Toq  fas^  résonner  à.  la  fois  par 
àmkx  mrdes  pincées  fires  fuue  de  Tnuliief  lef  deiix.  acm 
tUt  et  so/j  dTiine  même  oct^e»  Las  uoiulvres  des  inbmtioiiade 
ces  sons  dans  un  xacnae  temps  .sont  a  et  ^  >  il  ^  aura  4ouc  des  , 
^qufs  ou  elles  nnivenant  enaembk  à.l'effaill^  t  ^^à'ëutn^ 

elleey  nntvvroni téparéei.  Ponr  les  4i»ii»{i)«r ,  rtpféfca* 

i 
I 


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DES  CORDES  éLÀSTIQUHâ.  337 

iMii  kf  iaïUiii^  répondent  anx  milieax  des 

j^ài  des  points  également  espacés  sur  une  même  ligne. 

■ 

I  I  111 

■fa     .  •  »  •  • 

r      ,  '  '  '  •  » 

Coinculenoea     •  «  •  •  • 


Les  époqœs  dit  coinddenctfi  sont  évidentes;  les  interralles 

qui  les  séparent  sont  doilbles  de  ceux  qui  sépareat  les  vibra- 
tions do  aU^.  L'oreille  sera  donc  affi»ciée  par  lenr  retour  pé- 
riodique, comme  elle  le  serait  par  nn  son  itf , ,  pins  grave 

d'une  octave  que  ut^.  C'est  en  eflet  ce  qui  arrive ,  et  la  décou** 
verte  de  ce  beau  phénomène  est  attribuée  au  célèbre  musicien 
Tartim.  Pour  Fobserver  il  font  que  lesdenz  sons  soient  par* 
faitement  justes  ,  et  soutenus  quelque  temps  sans  aucune 
altération.  Autrement ,  le  retour  de  leurs  coïncidences  n'étant 
plus  régulier,  ne  pourrait  pins  produire  l'eibt  d'un  son  ap- 
préciable. Cette  expérience  s'exécute  avec  la  phis  grande 
^Kilité  sur  Torgue,  dont  les  sous  joignent  à  une  justesse  mé- 
canique  Tavantage  de  pouvoir  être  prolongé  indéfiniment. 
Elleoffire  mAme  nue  épreuve  sàre ,  et  depuis  long^temps usitée , 
pour  reconnaître  si  cet  instrument  est  exactement  d'accord. 
En  efiet  on  peut,  par  un  calcul  fort  simple,  déterminer  dans 
tiNSt  les  cas  quel  doit  être  le  son  résultant,  lorsque  les  deux 

MOUS  composans  sont  dornies.  Cette  production  de  sons  resul- 

A  de  nombreuses  applications, dans  les  e&ts  de  i'bar-« 


Lorsque  les  deux  sons ,  que  l'on  produit  ainsi  ensemble, 
sont,  asses  rapprockës  l^'un  de  lautre  pour  que  les  rtfncontres 
de  Icms  vâftrations  soient  fort  rares  ,  ou  lonqne ,  quoique  ' 
distams ,  ils  sont  pris  dans  des  ototaves  si  graves  que  leur  ren- 
^oxi tre  ait  lieu  moins  de  trente-deux  fois  par  seconde,  le  son 
i^niiltsnf  se  change  en  battemens  distincts  séparés  par  des 
f^ûmwwâlÏÊÈ  sensibles.  Cest  ce  que  l'on  peut  aisément  éprouver 

l'orgue,  letrochléon,  et  en  générai  sur  tous  lesinstru'-* 
à  sons  âxes.  Dans  l'orgue,  par  exemple,  si  l'on  choisit 
de»  ^umchei  corregnindantcs  eux  octevci  les  plus  graves,  la 


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1 


TIBEATIOlfi 

série  des  bat temenf  refsexnble  aux  rouleraens  d'on  tambour^ 
dont  les  «oop  sont  plot  -on  aïoîiis  prëci)ttté8«  Ce  rmhtt 
confirme  bien  ce  que  nom  avons  déjà  dit  M  commencement 
de  ceJivre ,  t{u'un  son  soutenu  et  uniforme  u'est  autre  cho«>e 
qu'une  suite  dé  battennens,  qui  se  succèdent  4  intervtUd 
égauX)  aveà  une  suffisantè  rapidité. 

Jii«qu*ici  notis  n'avoai  considéré  que  les  vibrations  trans- 
Yerwles  des  corde^  élastiques;  mais  une  pareille  corde  ptut 
encore  YÎbrlvdSfiiie  iititi«  Hmniëre  ;  Wroirf  en  s'éCendaiit  sc 

se  contractant  tour  à  tour  dans  le  sens  de  sa  longueur.  Car» 
eu  traitant  de  Téiasticité  des  cordes  tirées  par  des  potds ,  uoas 
«T0ttSTn«{ti'eiieattndatttèrrevMirsnreUes«tme8,  étque  llfr^ 
que  la  force  qui  les  ttralt  «st  affiiiblîe  ou  snppriiriée ,  elles 
reviennent  en  eilet  à  leurs  dimensions  primitives  par  une 
smted'osciilationB.  On:peatdottG^KNMevolr4iiié,  siupecoide, 
déjà  tendue  |Mir  mtim  iétte  quekotÉqMe-ènt^  Ifoctx'pmfft'frtei, 
est  frottée  dans  le  sens  de  sa  lottguelir  ,  on  devra  y  exciter  de 

ambiabks  yibraliotts.  'Le  mode  le  plus  simple  de  ces  moit- 
vemens^  céhn  qde  veprrfaelite  la  ^g.  tS.  La  corde  entftre 

a  uu  inouvemeut  alterualif  vers  Tune  et  l'autre  extrémité. 
Quand  elle  va  de  A  vers  B,elte  se  Contracte  en  B et  s'allonge 
eu  A;  c*Mt  le  contraire, "qiNtfidiélle  revient  <leB  vers  A  dam 

Toscillation  suivante.  Dans  l'un  et  l'autre  cas  ,  le  milieu  delà 
corde  n'éprouve  ui  condensations,  ni  dilatations^  mais  c'est 
làqMk'moùveniéBl  detruisIâtMNi  ées  particiiles  est  le  plus 
parptde. 'Au^eesftimre ,  de  aMitty'evMiifeSt^iiVd^MtirîlélR  ^iti^ 
mités  tixes.  Le  second  mode  de  vibrations  longitudinales  est 
cehn  que  si^sèiite  la  Jlg,  'i^.^La  -torde  se  ^Mle  M^ièux 
parties  é^ksi  et^eoattonnàntes  entre ê]les,  t|ux  eiltiAee^o«- 

vemens  altematif;& ,  con^amment  opposés  en  direction  ,  et 
sépnrëa|taur un-^ttiid  de  vibration  N  qttt  resté imiiHHbilc.'&afin . 
•n  peu^colM#toir  d^mlM-filodès  -deMftMtictos^k  Att  eofde 

se  partagerait  en  trois  parties ,  cmnnie  dans  la /y^.  r5  ,  ou  en 
Hi^plus  grand  nombre  ..Pour  produire  ces  sons,  il  fart  t  trotter 
.  la  corde 'iongiifcidiâalemeiit,*'avee  lAt-arèltèt^de  «vîoioioi  t**»- 
flncUAtf  smrJa  direction^ de  éa  fonceur,  et  q^e  l\nr*<i p|îlîqtte 
sur  des  parties;qui  doivent  se  mettre  eu  mouv^xieiit }  bittt 


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•ft  ptot  l|i  IfiOtter  «râti  iiyc^  le  doigt ,  ou  avec  quel<|ae  autre 

corps  flexible  enduit'de  poudre  de  colophane.  Pour  produire 
kft  diviiûmis  en  partL^  fLUquotet,  il  ia^t  loaoher  ea  même 
tempi un  nœod de  vibration.  Les  sontobtemuidecettemanière 

oot  entre  eux  les  mêmes  rapports  tjue  ceux  des  vibrations 
XjTMiAyersales  ^  c!<^t*à-:^e  ^yie ,  pour  des  cordes  de  même 
nature  »  également  tendues,  ib  sont  réciproquement  propor- 
tionnels nux  longueurs  des  parties  vibrantes ,  et  par  consé- 
qucpt  gi  tla  cc^de  se  divise  ^ucce^sivemeat  en  i ,  2,  3. . .  » 
parties ,  }ls  ioivcfit  laiërie^es  i^jDmbresjiatiiiiBb  1 ,  a  »  3  •  «  •  n. 
Bfais  ils  sont  excessivepefit plus  aigus  quaeena  dei  oscillation^ 
transversales,  parce  que  Télasticité  propre  de  la  matière , 
^  te|id:à  ^anmier  ;lcp  {larticttl^  à  leur  jposifion  primitive 
^Vquilibre ,  est  beaficoup  plus  puissante  que  ne  Test ,  dans 
les  vibraUoas  transversales,  la  lensiou  produite  par  un  poids. 
Cest  pourquoi  il  faut  employer  des  cordes,  très-longues,  pour 
fdMÔsser  les  sons  à  un  degrë  degra;nt|i  tel,qu!on  puisse  lés  ap« 
précicr  exacicinent. 

Ces  vibrations  loagitadiuaies  des  cordes  ont  une  analogie 
évidente  avec  les  contractions  et  dilatations  alternatives  dont 
nous  avons  reconnu  l'existence  dans  les  ondes  aériennes  par 
lesquelles  le  son  est  transmis^  et,  comme  nous  le  verrons 
JnentAt)  elles  o£Br^nt|iiie  représentation  exacte  de  la  manière 
suivant  ^quelle  les.colpnnM  d!air  vibrent  dans  les  iostrumens 
;à  vent« 

Ce  jpeQne  de  vibi^ations  n'a , Je  crois,  encore  été  étudié  que 
par  Chla^oi;  il  y  a  emp|<^^  des  cordes  |}ui  avaient  jusqu'à 

^pprommadans  usitées  en  musique  pour  êstfmmmrJm 
intervalles  des  sons.  Nécessité  d'altérer  la  justesse 
de  ces  intervalles  dans  les  instruniens  à  sens  fhces^ 
règles  de  ce  ten}péra(nentm 

ItfSS  l^esoias^e  la  musique  ontiait  inséfvr  jentre  les  înter- 
^aliea  4e  la  ^a^mie  ua^^i^m  poml^ce  de  diviiioAS  j^ius 


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S4o  DtS  OlisSlS  t  OtS  lilf 018  • 

titesi  qa'il  «si  nëcesiam  àn  phjticiftii  de  amnAttre^  ptife 
que  tans  cela,  il  ne  pourrait  ni  évalmerni  énoncer  d'une  ma- 
nière intelligible  îes  diverses  espèces  de  sont  très-mulùphee« 

m 

qjoke  prëtentent  les  vibrations  des  Corps. 
Rappelons  d'abord  'les  sons  qui  composent  la  gamme,  et. 

joignoiis-y  leiir^  valeurs  eupiuuées  par  les  nombres  de  vibra- 
tions qui  les  donnent. 


Nont  des  tont.  ........  uf  t 

Longueurs     de&  cordes 
qtii  let  donnent.   i 

Nombre  de  Icms  \  ibra- 
liotiJ  en   ftujps  rgal. .  .  i 

Valeur  des  mcmes  i^om<- 
bref  en  décimales*  •  •  •  i 


i,ia5 


mil 


« 


4 

T 


1,333 


soli 


t 


Ut 


f 

» 

7 


9*t 


■ 

»s 


Les  sept  sons  d^une  même  gamme  étant  ainai  définis^  ti  Toa 

multiplie,  ou  si  l'on  divise, successivement  par  2,4*8, 16,  etc. 
les  nombres  de  vibrations  qui  les  donnent ,  on  défimra  de 
knéme  les  sous  de  toutes  les  autres  gammes  comprises  dans 

les  octaves  plus  aiguës  ou  j^Ilis  graves.  On  aura  ainsi  une  sene 
indéfinie  y  dans  laquelle  ou  pourra  se  proposer  de  placer  tout 
iosi  quelconque  «  dont  le  nombre  de  vibrations  sera  donné.' 

Soit  par  exemple  le  son  18,  c'est-à-dire  celui  dont  la  corde 
fait  18  vibrations  pendant  que  ut  g  en  fait  uae^  comme  ce 
nombre  est  plus  grand  que  a ,  il  appartient  à  quelqu'une  des 
octaves  supérieures  ;  je  le  divise  donc  successivement  par  9  y 
autant  de  fois  qu'il  le  faut  pour  qu  il  rentre  dans  la  prenûèrè 
octave»  c'est-à^ire»  pour  qu'il  s'abaisse  entre  i  eta;  une 
prèniière  division  le  réduit  ainsi  à  9 ,  une  secoade  à  | ,  unie 

troisième  à  J,  qui  est  encore  plus  grand  que  2,  enfin  une  qua- 
trième l'amène  à|  qui  est  compris  entre  i  et  a,  et  se  trouve 
jnftementégml  à  rt  ;  j'en  eoncloa  que  le  son  t8  est  égal  ^ 
multiplié  par  la  quatrième  puissance  de  2  et  qu'ainsi  il  est  le 
rê  de  la  quatrième  octave  au-dessus  de  celle  que  nous  pr«» 
|I0B#  pour  point  de  départ  ^  c'est-è-direMi. 

Si  le  nombre  donné  de  vibrations  était  moindre  que  i  ,  il 
répondrait  à  un  son  compris  dans  les  octaves  plus  graves  cju^e 
la  première 5  et,  pour  le  ramener  à  cdle-d  par  le  cakal  ,  i| 
faudrait  lis  multiplier  par  a  une  ou  plusieurs  fois  de  suite  ^ 


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îtuqa^à  ce  qu'il  revint  entre  i  et  a.  Prénom  poor  exemple  le 
•on  dont  le  nombre  de  vibrations  est  ^  multipi  ié  par  a,  une 

foisy  il  devient  deux  fois  il  devient  une  Uoisiëme  il  dev  ieut 
f  y  qui  est  encore  au  [dessous  de  i  ^  enfin  multiplie  une  que* 
triëme  foi»  il  devient  | ,  qui  est  justement  égal  à  fa  ;  j'en 
conclus  que  le  son  proposé  est  le  fa  de  la  quatrième  octave 
grave  au-dessous  de  celle  que  nous  prenons  pour  terme  de 
départ,  et  en  conséquence  nous  le  représenterons  par/a^^. 

Mais  il  n'arrivera  pas  toujours  que  le  nombre  proposé 
tombe  ainsi  eractemeat  sur  quelqu'un  des  termes  de  la  série. 
Alors  le  ton  qu'il  désigne  sera  intermédiaire  entre  les  dent 
termes  dont  il  approcbe  le  plus.  Considérons,  par  exemple , 
le  sou  dont  le  nombre  de  vibra tion&  serait |  ou  i,  a.  Ce  nombre 
étant  oomprif  entre  i  et  a ,  on  voit  qu'il  est  compris  dans  la 
première  octave ^mab  il  ne  coïncide  rigoureusement  avec 
aucun  des  sons  de  la  gamme;  seulement  sa  valeur  exprimée 
CD  décimales  montre  qu'il  est  un  peu  plus  grave  que  mit* 

La  sraltiplicité  des  cas  semblables  a  Cait  insérer^  entre  les 

sons  primitifs  île  la  gamme,  des  subdivisions, sinon  suffisantes 
pour  représenter  en  rigueur  tous  les  sons  possible;,  ce  qui 
exigenit  qu'elles  fussent  infiniment  multipliées,  du  moins, 
assea  rapprocbées  pour  qne  les  ions  intercalés  entre  elles ,  ne 
s*en  écartent  plus  que  d'un  intervalle  assez  petit  pour  pouvoir 
être, en  général, négligé  dans  la  pratique  ordinaire.  Ces  snb* 
divistoms  se  nomment  des  dsAsee  et  des  hèmoh. 

On  dit  qu'une  note  est  dièsie  quand  sa  valeur  primitive 
4«tta  la  gamme  est  malti|diée  par  4^,  ce  qui  la  rend  nu  pea 
pins  aiguë;  et  Fon  dit  qu'elle  est  Mno/stée,  quand  elle  est 
rendue  plus  prave  dans  la  même  proportion,  au  moven  du 
lacteur  inverse^.  Par  exemple,  lUi  étant  exprimé  par  i, 
ac#f  dièse  sera  l^î  ^  bémol  sera  ^.  De  même ,  ms,  écant 
exprimé  par  4,  mii  dièse  sera  et  mi,  bémol  sera  f~  ou  ^; 
c'est  précisément  le  son  que  nous  nous  étions  proposé  de 
placer  dans  notre  dernier  exemple,  et  que  sa  valenr  i,a 
réduite  en  décimales  indiquait  être  un  peu  plus  grave  que  m/*, 
On  indique  le  dièse  par  le  signe     et  le  bémol  par  le  signe  ^. 

X>aDi  les  mofcean  de  mnsiqu»  ces  signes  le  placent  sur  la 


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34l  \  D£S^DI£$£S|  DES  B^MOLSf 

ligne  oh  sVcrit  la  note  k  laqnèlle  3si*appliqtteiit.  Mais,  Ion- 
<{u'on  les  emploj'e  en  physiijuc  pour  modifier  des  notes  isolées, 
ootcfi  pUce  4  la  âroile delà  nou,  etim  peu  an-deim  dTcHe, 
comme  un  exposant.  Aitnf  oti  : 

«^.•=H;  «^^=ïl;  m/.i^=f. 

Si  Fon  veut  rëâlûer  lés  sons  émi  inéâqaii ,  0  hnàn, 

comihe  nous  l'avons  fait  pour  les  notes  naturelles,  prendre 
sur  la  corde  sonore  des  longueurs  réciproques  aux  nombres 
iê  leurs  vibrations.  Ainsi,  cette  longuénr  étscht  soppoifct 
pour  le  son  ut^  elle  sera  7^  ou  0,96  pour  ut^y  |  ou  0.8333 
pour  mi^f  et  Ainsi  du  reste.  La  tension  et  lanitiire  de  la  conk 
Sont  toujours  éens^  constantes  dâns  les  €oitipa<*aisons. 

Le  tableau  suivant  ofifre  l'indication  de  tous  les  sooi^ai 
composent  une  même  gamme  aiiist  snbdilrisëe  t 

PÉNOMTNATÎOKS  rSITilS 

pour  désigner  le  rappert 

de  cb»%ue  fou 
avec  bjpremiera^  af. 


KOMBRE 

des  vibrât ioni 


REDUCTIONS 

de  ces  o ombres 


temps  ^f. 


■ 

1  f 00000 

ttS-^sS  «nîMn. 

=  H 

1,04166 

ut-ut»  8emi-*tou  mineur. 

ré^ 

1  yoSooo 

iU  re^  seaurton  majeur. 

ré 

fl 

ifinSoo 

tu  ré  seconde  auiieure. 

ré» 

:? 

If «7 «87 
i,aoooo 

ut      seconde  supèrflué. 
ut      tierce  mânenré. 

mi 

i,25ooo 

ut  mi  tierce  majeure. 

mi* 

1 ,3o2o8 

—  11  » 

t  ,a8ooo 

tU'fh^  ftiàrtn  4ltti]lÉée; 

t,S3333 

ut  fa»  quarte  taperiris. 

/a» 

  i« 

1 ,44000 

ut  sol^  qninte  diuuauée. 

mU 

•  i,5oooo 

ut  sol  quinte. 

«H 

i;5625o 

ut  sol»  quinte  supcrAoe. 
ui  jJ^  sixtenriiîéure. 

ta^ 

— ï 

1,60000 

la 

—  i 

—  1 

1,66667 

ut  là  siite  ma'jeure. 

la» 

—  7%. 

•  1, «7361 1 

uf  ia»  siite  superflue. 

s> 

1 ,80000 

ut  si^  septième  mineure. 

H 

8,87500 

mi  m  KplièaM  nnAjonS. 

êm 

1 ,953i3 

êUé»» 

1 ,93000 

ut  ut^  octave  diminuée. 

«S 

a,ooooo 

'  uti'Ut^  octave.* 

I 

I 

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1^9  t^UBiAAUESiX*     '  $43 

Au  moyeu  de  ces  ÎDlercaliations,  un  son  quelconque,  dont 
le  nombre  de  vU^r^Uoiifi  sera  èfmaé  felattveoieiit  à  «<r, 
pour»  être  plm;^,  ml  4«iitl  V^9¥é  prtmitm,  foitdaos 
qiul^u  uTic  des  octaves  pliLS  aif^ués  ou  plus  ^aves,  avec  une 
«cr^ur  toujours  moîadre  qUe  i'ioiervaUe  compris  ^  entre  un 
die  eont  yriMÎpiiM^dt  la  gnoMae,  et  ion  dite  <meoB  bemal. 

PoHT  donner  un  exemple  de  ce  classement ,  imaginons  que 
1»  fou  prerpoië  eoit  celai  dont  le  nombre  de  vibration  est  , 
ou  4*166667  ;  en  comparant  ce  nombre  aux  termes  de  la 
série  ^9  4*  ^»  169  32,  64"*<  «  qui  exprime  la  suite  des 
Mft'y.iiPi ,  Vi ,  des  diverse»  oetaves ,  nous  voyons  ^'il  tombe 
«fitvoS9et64)  P*^  eonséqiient  dans  H  sini^cr:  Pour  le  rap- 
porter à  Vui  àe  celte  oetave,  il  faut  le  diviser  par  32  ,  ce 
^vk  domief  'p^ar  ^ôtient  i,3o2io8.  £n  comparant  ce  résultat 
è  notre  fabiaaii ,  nous  v6joni  qfn^  est  prÀnsément  égal  k  nd 
^ièse  :  ainsi  le  son  proposé  est  le  miàwse  de  la  sixième  octave 
an*dèimsde  »ri,  c^-est-ià-'^e  ms^K.&i  nous  avions  trouvé  un 
qnottènt  m  peu  pAis  fbrl  oU  un  peu  plus  faible  \  ûîais  néan- 
moins trop  peu  différent  de  m/*,  pour  pouvoir  ^tfe  ramené  , 
arree  phis d'exactitude  y  k  la  division  subséquente ,  nous  au- 
rions  pQ  indiquer  encore  cdtte  'ctreonstancé'  pav  le  moyen 
du  sî^ne-f-  ou  du  ttgne^,  placé  k  cAlé  de  tAi^  ,  de  cette 
mamère,  mi*^^-^;  mi^^ — .  Cette  indication  est  souvent  néces- 
saire dans  tes  recherelies  d'acoustiqae* 

■ 

Réciproquement 00  voit  q«*ifn  son  énoncé dë  cette  manî^re 
peut  aisémeui  se  traduire  en  nombres^  car,  si  l'on  nous  don  ne 
par  eseÉiple  éï^  noini  ^yo/ons  d^abord  pai^  le  signe  âi^ qne 
le  nombf¥  des  vtbrationadé  ce  son  estf  relativement  à  Vui  de 
Fo^ve  dont  il  tait  partie.  Ensuite,  Tindice  infeVieure  — 3 
moiAre'qtte'Cettê  octavcfeUla  troisième  au  dessous  de  ujt 
pour  hMélfé  ui.  âsf .     nombre  de  vibrations  dn  son  pro* 

pos^  séra  doQÇ 

A^-anl  aifiaà  iiKC,  dans  la  série  indéfinie  des  s o;is,  v:çi certain 
nombre  de  termes  entre  lesquels  nous  pouvons  classer  par 
intercallation  tous  les  sons  p^sibies,  il  nons  &nt  examiner  à 
quoi  Us  iaUl  vùlicd  de  ces  termes  répondent  daus  la  série  4* 


344  i>ss  Diksxit  Dit  Bimt»  « 

nos  sessaiions.  Ceci  nous  conduit  à  explii^uer  ce  que  ïon 
appelle  en  gcnérmï  les  mêêfpatUê  mmieawt. 

Nous  avons  dit  plus  haat ,  que  lorsqu'un  son,  «o/,  par 
«Lemple ,  biêêii  {  vibrations  pendant  ^'im  antre  en 
faÎMtt  une  lenlé ,  aa/|  t'appelait  la  ^nêmiê  è^gtÊë  de  «#t  9  3 
.  a  là  qu'une  définition  ^  et  un  énoncé  de  caractère  précis,  . 
mais  saBf  aacan  rapport  arec  la  stnêatioa  mimM  q«e  cei 
tons  eidtent.Néaiimoûit  on  conçoit  qve  cette  seniatm  n*iit 
pas  identique  dans  les  deun  cas ,  puisque  nous  distinguons  let  « 
deoz  sont.  La  différence  que  nous  trouTom  entre  enx«  et 
que  frovLve  Tacte  même  qnHl  nous  faut  fijre  ponr  panar 
de  l'un  à  Tautre  ,  constitue  ce  que  Ton  pourrait  appeler 
VigUtTfHdU  êÊÊuibU  des  deux  soai  |  et  il  ett  évideouMit 
plus  grand  du  moindre  ,  selon  que  le  rapport  des  «omihni 
de  vibrations  qui  les  donnent  s'éloigne  plus  on  moins  èt 
réalité.  Ausfti ,  lorsque  ces  nombrafr  sont  égÊVOL  fonr  dH 

sons  ,  quelle  que  soit  d'ailleurs  la  rapidité  absolue  des  vibrâp- 
tions  qui  les  produisent  y  notre  oreille  reconnaît  i'iuiiiMa 
exact.  Si ,  au  lieu  ^'étre  égaux^  ces  deux  nombres  eomtdaii 
le  rapport  de  2  à  i  ,  nous  avons  la  sensation  de  Foctave^ 
si  leur  rapport  astde|;ài^  oude^âa,  nous  AToasla  ses- 
saticode  la  quinte;  etcda  quelleqnesoit  racoiltf  anla  §féM 
absolue  de  Toctave  où  i  on  prend  les  deux  sons»  Ces  expé- 
riences prouvent  que  VinUfvM^  êmuibk  des  sons,  àifmA 
mniqmmmi  du  rappcH  des  nombres  de  vibralioaa  q«  ks 
donnent.  Ainsi  on  peut,  sinon  le  mesura ^  du  moios  k 
définir  fBT  et  rapport ,  avec  la  certitude  que  locsf^  celui-ci 
se  trouvera  le  mène ,  rintervalle  aeiidble  aerm  le  mise 
aussi. 

J*ai  indiqué  de  cette  manifare  »  dans  le  tableau  de  la  page 

j  les  intervalles  compris  entre  les  sons  successifs  de  la 
gamme  et  ie  premier  son  iUf.  Voici  maintenant  la  valeur  et 
les  dénominations  des  intervalles  consécutifr  que  ces  SMi 
forment  entre  eux. 


* 


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DU  TXMPiEAMIirT* 

ÎNTSIIVALLES  k 

com^rU  entre  Uê  soni» 
éù  U  guim  cogiptréi 
cooaéoati?eiiiool*  i_ 


qai  les 
caractériient. 


34$ 


Leurs 

AiNOMlNATlON* 

;  jksitéet. 


ré 
fa  mi 
•ol  fa 
ia  êpt 

si  ia 


I 


}  ton  majeur* 

y  ton  mineur* 

semi-ton  majeur^ 
ton  majenr. 
ton  minenr. 
ton  majeur, 
lemi-toa  a^ajenr* 

LeedénomiDatmsrftjqioitteiciy  domine  qne  celles  qôe 
lieu  OfTow  ÛMUqiite  ptue  hevt  ponr  les  autres  raterraUes , 

ne  doivent  pas  être  considérées  comme  exprimant  des  rap« 
fêwHàm  sensations,  nuis  eenlement  des  dilfiirences  indte»- 
tires  de  pins  grand  et  de  moindre.  Ainsi  l'intervalle  ré  ui 
étant  caractérisé  par  \  tandis  qne  VmtenraUe  mi  ré  Test 
qni  est  ne  tmoAm  tmm  diffiécente  de  i,  onpent  dire, 
avec  certitml?  ,  que  le  premier  est  plus  grand  que  l'autre , 
ce  qui  justifie  les  dénominations  de  ton  ma^tur  et  ion  minêur 
f  a*on  lenr  a  donn^.  Mais  il  m  font  fêê  An  toat  conelnre 

de  là,  que  le  rapport  de  ces  intervalles  soit  égal  au  rapport 
d^o  fractions  qui  les  expriiamt ,  car  il  n'y  a  rien  dans  les 
eooMsdëratiotts  prMdentea  qui  nous  antotise  à  tirer  cette 
conclusion  -,  et  nous  ne  tarderons  pas  à  voir  qu'elle  serait 
nmacle.  Pareilkment ,  de  ce  qne  le  nqpfiert fa  mion^  est 
appM  en  miMiqno  on  semi-ton  aulenr ,  nous  n'en  devons 
pas  conclure  qu'il  est  pkjsiquèment  la  mcHtié  de  l'intervalle 
réut^  ce  qni  serait  ifgatement  £iaz«  Nons  voyons  seulement, 
por  son  éxpressîoo  numérique ,  qull  est  moindre  ^e  la  to- 
talité de  cet  intervalle.  Mais  ceci  nous  conduit  naturelle- 
sieot  à  chercher  s'il  ne  semit  pas  fomhlt  d'efieclner  OTec 
jriguMr  cette  comparaison. 

On  peut  d'abotrd  former  et  assigner  des  interralles  sen- 
aiblee  qui  soient  eiictetient  doubles,  triples ^  ou  en  général 
xnultiples  d'un  premier  intervalle  donné.  U  suifit,  à  cet  effet, 


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316  PBi  BllsES,  DES  BEMOLS, 

de  multiplier  nne ,  deux  ^  ou  plusteurs  fok  par  l«i-ftéme  , 
le  rapport  numérique  par  lequel  cet  îutenralle  est  défini. 

Par  exeiuple,  nous  savons  que  le  son  soli  est  désigné  par 
quand  ii^,  l'est  par  i  ;  et  il  est  en  même  teàtps  la  quinte  d'itf  4» 
Si  Ton  veut  doubler  cet  interyalle ,  il  n'y  a  qu'à  former  la 
quinte  de  W,  ,  qui  sera  {  de  4  »      J  ;  et  ce  produit  carac- 
térisera le  double  intervalle  cherché*  Cet  intervalle  est  ré«<* 
lisé  dans  la  série  des  sons  par  ait     réx  ,  puisque  utt  étant 

I  ,  réj,  est  J. 

Si  Ton  voulait  obtenir  un  triple  intervalle  de  quinte  ,  il 
faudrait  multiplier  encore  une  fois  J  par  } ,  ce  qui  donne» 
rait  ^  ou -îf .  Ce  résultat  est  presque  égal  à  Fintervalle 
atfi  ia^  dont  la  vakur  est  -^j^.  II.  est  loutelbis  pliis  grand  ,  k 
causa  da  lactanr  qui  surpm»  Tunilé ,  maïs  la  ditfCiaaœ 
est  petite  perce  qne  ^  difiere  três^peu  de  i.  Ce  Éicteurfj  s'ap- 
pelle en  musique  un  cvnima  mtfmur i  et  i'on  dit  qu'une  note 
est  liaosséa  M  baiméa  d'ui|  tal  oovma ,  quand  la  valtur  du 
son  primitif  qu'olfe  caprimt  est  maltipiîae  au  dMsée  par  ff. 

Sachant  aimi  opérer  la  répétition  des  uitervaiies  égaux  , 
pair  la  nmltipiioatÎDaf  sfcctssive  des  fradiims  4|ui  les  aqpi»- 
mtnt,  conctvottsmi  îuearvalla  tel  ^  qo^dlM*  répéld  dôûat  Ms 
de  suite  ,  il  embrasse  eaactement  roctave  entière.  Cela  eû- 
gara  qaa  la  fractien  casacténstiqae  da  oal  iotarviille^  ét«it 
MMihiplîée  douae  Ms'de  aaite  par  ilb  nAnct  daaaa  l*mr 
sultat  2,  valeur  de  l'intervalle  d'octave  ,  et  soit  ,  par  consé— 
queaty  la  racine  douzième  dea.Un  tel  intawalle  donneraydam 
IWavOy  antaot  daspilMiivisiansqfuapQi^  att'amploit  danalann 

6i(jue  pratique,  OÙ  l'on  compte  chaque  ton  majeur  on  mineur 
comme  valant  deux  setni-lons  de  son  <espèee  1  ce  qui  compose 
i'oetave  da  domiewai^tont  taat  miifem^  ^«MimeomyC^canr 
séqiiemmentiné^ux  rutre  eux.  Mail  toute  Cette  indf|^alil^dia- 
para  îtra  dans  notre  subdivision  nottveUey  où  le  douzième  <l'oc- 
tav%  ISanÉiara  «n  mi  ^iemi^ton  mûye»  ^  dont  la  répdtîtsan 
successive,  comparée  aux  intervalles  vraw  de 'la  gviinHias 
nous  indiquera  leurs  inégalités.  Le  calcul  de  ce  semi-ton 
.  s'c^oe  aisément  à  i'aide  des  taMea  4a  lègariUunes  y  en 
partant  de  la  condltkm  daoficde  tM»44!h8iii«9  «  ^m»^ 


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trouve  exprimé  par  le  uoiubre  i^oS^G^;  c'cst-4L-idire  que 
le  son  jqui  le  donne  feit  t  vibration  et  tBHI?  pendant  qne  ' 
lesoTi  uti  en  fait  une  ;  d'où  il  suit  que,  «i  cè  son  uli  est  donné 
par  une  corde  d'une  longueur  i ,  notre  doutième  d'octave  le 

sera  par  une  longueur  égaie  à  i^^j^^t^  o>94^^74> 

raicoB  invena  da  notnWé  absolu  des  vibrations  en  temps 
égal  y  ce  gui  montre  comment  le  son  correspou^nt  a  cet 
ialinraUe  peut  étra  éfectÎTeiiieBl  réàimé*  On  peot  évahier 

de  même,  par  les  logarithmes  ,  U  s  valeurs  successives  de  ses 
diveraes  puissances,  cocraspondantes  «nat  aiUervailes  doublés, 
trif^ef^réfiillealdetaréiiélilîon^etraii  pouffa  égalameni 

en  déduire  les  longueurs  des  cordes  qui  donnei  uieiit  les  di— 

« 

vers  «ans  que  deaigneai  ces  iittervaUes  râtelés,  GeaumH  tes 
wimâUH  sont  Scé^tkenmômi  applie^Iès  >  je  1m  ai  eap^^ia  ' 
dans  le  tableau  suivant,  - 


ftimM  nfts  tnia*tioiis 
4a»  dliffSreBs  hoin  i|nf  eoaiptassut 

la  ^minc  moyenne  y 


lift  s 
11/*  ou  ré^  = 

ré*  ou  = 


sol  = 

la^  ou  s 1,781796 

Miàz  '  1,^7745 

tf^s  2,6oboo6 


lyOOOOOO 

1  ,o59x^(>3 

1,189107 

1,12599a 

1 ,49^^06 
i,%4oo 


f 

K.#2«aoBVM  ses  caaj»ss 
«jui  dodnehitéotwi  aotts. 

T  9OOOOOO 

0,9438- i 
0,890899 
0,840896 
0,793701 
o>749i54 
0,707107 
0,667420 

0,594604 

o,56i  23o 
6,529736 
o,S6oooo 


£a  comparant  les  valeurs  des  intervalles  naojcns  conteA^s 
4aii0  ce  tableau  et  celles  des  intervalles  correspondans  rap- 
portés dans  le  tableau  de  la  page  34^»  on  découvre  aussitôt 
les  diflerences  qui  les  distinguent.  Par  ezenoiple ,  on  trouve 


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o4U  DES  DlksZSf  D£3  BEIkiOLS  t 

biett  que  rintenralle  vrai  v/|  rit  »  esprîmi  par  ^  on  i^iSf 

excède  Tintervalle  moyen  uli  réf,  exprimé  par  i ,  t^s,  tandif 
qu'au  contraire  la  quarte  yrajie  ut^  fai  =  i  ,3333  est  un  peu 
moindre  qoê  la  quarte mojeime itfi  fa^  »  i,33484.  Maise'eit 
à  ce  plus  ou  à  ce  moins ,  que  te  borue  la  comparaison  que 
nous  pouvons  établir  d'après  ces  nombres.  Pour  aller  plus  loin, 
il  £isdrail  savoir  déterminer  comlûen  chaque  iOterraile  vrai , 
contient  précisânent  d'intervalles  moyens  |  ou ,  plus  gêné» 

raleraent  ,  étant  donné  le  rapport  de  vibrations  ({ui  caracié- 
rîsent  un  intervalle  quelconque  »  il  faut  apprendre  à  l  ar 
primer  en  intervalios  moyens.  Ce  problème  peut  se  réiondrt 
en  toute  rigueur  dans  le  cas  où  rintervallé  proposé  est  ont 
répétition  exacte  de  Ttatervalle  mojen  y  car  alors  le  nombre 
qni  Teaprime  doit  être  une  poiamnco  eiacte  de  i,o5g463; 
tel  est  par  exemple  l'octave  2  ,  qni  en  est  en  elfet  la  dea« 
siàme  puissance  ^  mais ,  hors  ce  cas  nécessairement  trèi- 
particulier ,  la  quastion  ne  pent  être  résolne  que  par  sp* 
proifimation  (i);  ce  calcul  s'eflbctoo  ancoro  très^aiséoisat 
au  mojen  des  tables  de  logarithme  ,  et  c'est  ainsi  que  i-oid 
obtenus  ks  résultats  contenus  dans  le  tableau  suirant,  oâ 
las  intervalles  des  sons  de  la  gamme  sont  'exprimés  par  fts 
nombres  de  semi-tons  moyens  qu'ils  contiennent. 


(1)  Ce  problème  revient  en  général  A  ceei  l'eonDaitnuit  tenonilK* 

qui  exprime  nn  intervalle  musical  donné  ,  trouver  la  puissance  par* 
faile  ou  inipai faite  à  Jnquelle  il  faut  élever  1,069465  jjonr  produif* 
ce  nombre.  L'indice  de  la  puisiance  exprimera  le  nombre  de  semi* 
Ions  moyens  qne  eonlient  rinlenralle  propgié*  Pour  l'obtenir  >  il^^^ 
diviaer  le  Jogar ilbme  da  rapport  qui  ekfriae  eeS  fniervalla  |tf  1* 
Jogarillime  de  1,059^63  ,  lequel  est  égal  à  O|025o858  ,  dans  IcsUbki 
ordinaires. 

Bxenpie  z  U  Talevr  de  la  quarte  iil/s  est  î  1  le  logarithme  ^'^  î 
est  0^1249387  ;  dWimnt  ee  logarithme  par  o«oa6o868  ««le  qiioii«»^ 
sen  4,980456.  Ceii  le  aambse  de  semMons  moyens  oonlenus  dam  1 

la  quarle  vraie  ui  fa. 


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laUrntllM  âeiemt-ioiii 

Ynûi,  qu'ils 

conUennent 

lattrvillcA 

■ 

do  teinUtonf  moyens 

tl*  VWilUCllllVllI* 

ui  ré 

l«8l4oS7  toa  minpiir 

mi  mi 

3,863i45 

/a  mi 

I.ii73l5  deini* ton  mai 

mi  fa 

sol  fa 

2,039100  ionmajear. 

mi  Mût 

7,019550 

la  «al 

iy8Htô7  ton  mlnoiir. 

mi  la 

8,843637 

M  la 

A»o99ioo  too  oujonr* 

mi  «• 

10,882710 

1/1 17313  demi-ton  loaj* 

Utt  ut  2, 

ia,uooouo 

Somine  total» 

1S,000000  • 

hvaioi  ut  ut^  —0,706724 

SiToD  forme  une  gamme  complettei  ayant  outre  ses  notes 
natnrelles,  leurs  dièM  et'  leurs  btfmob ,  et  que  cette  gamme 

se  trouve  répétée  toute  entière  dans  plusieurs  octaves  consé—  * 
cutives  plus  aiguës  et  plus  graves ,  on  aura  sans  doute  une 
série  nombreuse,  et  dont  les  termes  seront  aaiea  rapprocM 
pour  qu'on  puisse  trouver  à  y  placer  beaucoup  de  sons  ; 
néanmoins,  dans  le  moindre  morceau  de  musique ,  la  suc- 
cession des  intervalles  par  lesquels  le  chant  passe»  la  conduira 
IHresqne  toujours  à  des  sons  qui  ne  pourront  ni  être  eiae- 
temeut  placés  dans  la  série ,  ui  être  rapportés  ^  aucun  de  ces 
termes  d'asies  près  pour  que  rerreor  puisse  être  tolérée.  Cet 
inconvénient  devient  inévitable  si  Ton  vent  rapporter  k  la 
mêiue  série  les  sons  contenus  dans  des  morceaux  de  musique 
difiGérenSy  qui  partent  de  notes  fondamentales  différentes. 
Dans  ce  cas,  si  l'on  ne  veut  pas  multiplier  à  l'infini  les  subdi- 
visions de  la  série  à  laquelle  ou  veut  rapporter  tous  les  sons, 
il  iaut  au  moms  en*  espacer  les  termes  de  manière  qu'un 
Êon  quiconque ,  amené  par  la  mélodie  f  s'y  place  avec 
une  erreur  aussi  faible  que  possible.  Pour  <;e1a  le  parti  le 
plus  simple ,  c'est  d'accorder  toute  la  série  par  semi-tous 
moyens ,  conformément  aux  rapports  que  nous  avons  as- 
signés plus  baut  et  de  rapporter  chaque  son  proposé  k  celui 
de  çes  s€au-toa$  qui  diffère  le  moms  de  sa  valeur.  C'est  «us^ 


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35o    DES  DIESES*  DES  EiVOtS ,  DU  TSȃEAlIEirT. 

ce  que  Ton  fait  dans  tous  les  inslrumeus  àson&âxeSy  tels  q/nB 
le  piano,  l'orgue,  la  harpe.  Ces  ÎDStramens  n'ont  d'ordinaire 
que  douze  touches  par  octave,  dont  sept  résonnent  ie.^  notes 
priacipales  de  la  gamme,  et  les  cinq  autres,  distribuées 

•  entre  celles  de  ces  notes  qui  difii^^t  d^un  ton  entier,  pro- 
duisent une  sorte  de  semi«»ton  neutre  qui  sert  de  diëse  a 
celle  ^ui i>re^cde , ,et  de  bémol  à^elle  qui  &uit.  Or,  quand 
ces  instriunens  >ont  accordés  pi^.les  «me^leurs  accordeurs, 
d'après  les  seules  lumières  que  içnne  la  firatique  journa- 
lière, et  le  beîiom  d'obtenir  une  exécution  à-peu— près  to- 
lér^ble  pour  tous  les  JUorceansL  que  Ton  peiit  jouer,  ai  l'oa 
compare  un  \  un  leurs  sons  a^ec  le  ^miMiooorde  mrtical  à 
poids  constant ,  on  trouve  que  la  bviie  de  leurs. sons  est  pré- 
cisément espacée  par  semi-tons  moyens,  et  cela  arec  une 

-justeise  dont  on  croirait    peine  .qu'un  sinqile  orgaaedes 

sens    jnussr  être   capable.    Cette   répartition   d'erreur  se 
nomme  eu  u^isi^ue  le  leinpàrqmeni.  11  ^  a  diverses  manières 
de  l'opter  qui  ont  toutes  loties  partisaps  s  mais  Texpénence 
que  je  viens  de  rapporter  prouve  que  le  tempérament  égal 
est  celui  qui  couYieot  le  mieux  à  dos  inslrumem  que  i  on 
T«ut  difposer  pour  pouvoir  jouer indifiér^mmenttottttf  sortes 
de  morceaux  t  on  voit  aussi  par  ce  qui  précède  que  le  tempé- 
rament eU  propre  aux  inftrumej^.qui  n^p^it  qu'un  uombrje 
iinûtédeiK^n^  car  pour  oeoxqn^,  c|>9iBie,2e  ?iolon  et  la  vois» 
en  penvent  réunir  «ne  infinité ,  ils  peuvent  .toujouss  repro- 
duire ex^actemenl  ks  iion^  bau;»  les  altérer, et  amsi  ils  n'ont  pas 
besoin  de  tempérer-locsqu'ils  jouent  seuls  ou  avec  des  iastm- 
onns  de  même  nature  qu'eux.  Mais  il  n'ep  est  pins  de.mèn^e 
lor&qu'ils  accompagnent  des  in^tl  umen$  à  sons  fixes, .et  alors 
peur  ne  pas  :|iitffe  par  leur  justesse        4isq(Mniai|çe  .déaa* 
iQrénble ,  ils  sont  obligé  de  parler  cqumefitpi. 

.  -CHALIT JiE  V. 

f  ib rations  des  verges  élastiques ,  droites  ou  courbes, 

iLrs  verges  eia^l^ues paçezieiqple  les  ti^^s  d'acier 
au  de  vsrre,  .pieHYf  at  vibrer  commr les  cordes  |jcaiisvqrsa-> 


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VIBRATIONS  DBS  VBBOCS  £laST1QVB$.  35t 

lemênt  et  iongitudinalement  ;  mais  les  lois  de  leurs  vibrations 
diShrmt  beMConpdecellei  des  cerées,  parce  qat  dansces  der- 
sAfea^lB  tensien  ii*«gî%  «pedansle  sens  delà  lon^enr^tandts^- 
q»e,daiis  les  lames  élastiques  ,  et  en  général  dans  les  surfaces 
ékfliifQes  ligides,  la  force  ressort  agit  mr  la  ooarbure 
wèmi.^Êk  oiftiv^eetle'forteMifisant  kî  ponrtemr  la  lame  ten*  . 
<lue,  il  n'est  plus  nécessaire  qu'elle  5oit  fixée  invariablement  à 
wes^eux  boat^.  L'an  de  ces  boots  peutétrelixé^t  Taatre  libre, 
M  hien  l^ni  peut  être  «tmpletaevt  appuyé  filtre  un  plan 
•olîde,  l^a«tf^'étafiKfiité^'til»i^,«lc.  Totrtes  ces  combinaisons 
de  cif constances  que  l'on  est  maitrede  iaire  varier  à  volonté^ 
donvietet  ^len  -à  aiitant  ^  forfees~diirenes  de  nottyenient ,  ^ne 
r«MèfiMiIcale«t  quinrant  parfaitemeiit  réalisés  par  Tobser* 

vation. 

¥9mt  ifiûre  'les  expérianeesi  il  faut  te  aervtr  de  verges 
dffoileB  9  Mryltndriqnes  en  «planea ,  -man  iiomoghies  et  nnifor-^ 
mément  épaisses.  Quand  un  des  bouts  doit  être  fixé ,  on  le 
«err€  mtve  les  m&ciunf^  d'nn  étau.  S'il  doit  être  simplement 
appuyé  coiltni  nn  -ëbstaele ,  on  le  presse  contre  un  plan 

solide.  Pour  niettro  la  verge  en  vibration  ,  on  la  IVolte  trans- 
versalement avec  un  archet  légèrement  enduit  de  colophane  : 
•t  «  'Fon  ^vêot  «jr  protiaîlre  des^nerafds  de  TÎbrations  comme 
datis  les  coudes ,  on  les  détermine  en  pressant  légèrement  avec 
he  cioâgt^un  des  pomts  que  l'on  veut  réduire  à  Timmobilité. 

Ghacmie^  ditpesitioRS  précédentes  pent,  comme  dans 
les'  cordes  vibrailtes ,  donner  lien  li  pkisienrs  espaces  de  vibra- 
tions, selon  que  la  lameneforme  qu'uue  seule  courbure  vers 
Bwii  I  ocSi^^Beyonjc  conpeenplnMettrspohïts,;/^^  16-20.  Mais 
fce  rapport  des  sons^irvee  le  nond>re  des  conrbnres  est  autre 
qae  dans  les  cordes  vibrantes,  à  cause  de  Faction  di^érente  de 
la  force  ékisttipie  et  les  sons  liauasent  beaucoup  plus  rapide- 
jtttntfà  suesore  que  la*f^rge  se  subdivise.  La  théorie  déter«> 
mine  ces  rapports,  <H  l'expérience  s'y  accorde  exactement. 
Uo  peut  voir  le- détail  de  cette  comparaison  dans  le  Traité 
§éaùnlj  je  ^e  bornerai  ici  à  énoncer' le»  résultats  prin- 
cipaux. 'Lorsque  Ton  compare  entre  elles  des  verges  de 
anéme  matière  et  dont  l'épaisseur  seule  et  la  longueur 


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35s  ViBAATlONd 

soient  différentes ,  1«  oooibre  ÛM  yibffttiottf»  dam  im  molel 
semblables  y  est  proportionnel  ans  épaisseurs  des  lames  et  . 
rédproqne  aax  carrés  de  ieura  longuaurs.  Si  las  loo^piaifri 
sont  égales,  la  proporliml  de  rëpakseur  reste  seule,  et  0  an 
résulte  que  les  lames  les  plus  épaisses  rendent  les  sous  les  plus 
aigus  I  ce  qniest  tout  simple^  puisque  plus  elles  sout  épaisses, 
plus  anssi  leur  force  de  ressort  agit  arec  énergie  pour  les 
redresser;  ce  qui  doit  accélérer  leurs  vibrations.  Dans  les 
verges  de  matiè^  et  de  figure  semblables ,  Tépaisseur  et  la 
loognenr  étant  dans  le  même  rapport,  les  soni  seront  an 
raison  renversée  des  dimensionf  homologaes }  par  conséquent 
eu  raison  renversée  des  racines  cubiques  des  poids ,  car  alors 
les  poids  sont  comme  les  cnbat  dat  dimensions.  Enfin  qnand 
les  lames  sont  mises  en  Ttbration  transTersalement  comme 
nous  Tavons  supposé ,  et  par  les  procédés  que  nous  avons 
décrits ,  ienr  largenr  n'inflnepas  lor  le  son  qa'eliat  rendent 
Les  Terges  élastiques  dniUs  peuvent  encore  ,  comme  ks 
cordes,  vibrer  dans  le  sens  de  leur  longueur  ;  elles  peu  veut  de 
même,  ou  avoir  un  mouvement  général,  dirigé  alternative- 
ment vers  lenrt  denz  extrémités ,  on  se  diviser  en  plusieori 

parUes  ,  animées  par  des  muuvciiiciis  contraires  ,  et  séparces 
les  unes  des  autres  par  des  uœuds  de  vibrations  immobiles. 
Les  figures  que  noiu  avons  données  pour  les  vibmtîosu  ion* 
gitudinales  des  cordes,  serviront  encore  ici  toutes  les  fois  que 
la  verge  aura  une  épaisseur  égale  dans  toute  sa  longueur^  Car 
alors  se  grosienr  absolue  n'aura  aucune  influence  sur  ce  gave 
de  vibrations ,  puisqu'on  peut  considérer  de  pareilles  verge* 
cojume  des  assemblages  de  cylindres  de  même  nature  et  de 
même  longueur ,  disposés  parallèlement  à  cêlé  les  uns  des 
antres ,  et  dont  les  couches  transversales  vibtent  d'un  nran- 
vement  simultané.  Pour  produire  ce  genre  de  vibrations, 
lorsque  la  verge  est  de  bois  ou  de  métal ,  il  fant  la  frotter 
dans  sa  longueur  avec  un  petit  morœan  de  drap  anr  lequel 
on  a  mis  Je  la  poudre  de  colophane  ;  màis  si  c'est  un  tube  de 
verre,  il  vaut  mieux  mouiller  le  drap  eL  étendre  sur  sa  sur^sce 
un  peu  de  sable  trèa-fin ,  ou  de  poudre  de  pierre  ponce.  Pour 
produira  Ici  diYÎsioQ^  qu  partie  aliquotes  |  il  faut ,  commue 


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DBS  y|SIL6M  ilUktriQUKS.  '  3Si 

'  tdans  toutes  les  expériences  précédentes  ,  toucher  un  ou 
liliifieim  uoduÀs ,  et  inettre  ea  luouvemeAt  une  é»  parties 
•qu'on  yent  laîre  Tibrer.  Les  vdeitrs  des  sons  ^  de  même  que 

pour  les  cordes  ,  ^out  réciproquement  proporliounelles  aux 
}<logttettrs,  et  excessivement  ai^u^s,  lorsqu W  les  oompare  à 
celles  que  prodwsenl  les  vîbretiiMis  transTeneles*  Cest  pour- 
quoi il  faut  employer  des  verges  très-longues  pour  pouvoir 
les  appréciée^  Du  reste,  les  circonstances  du  mouvement 
initial  peuvent  être  variées  de  la  même  manière.  Le  SUm  Iouf^ 
damental  le  plus  grave ,  s'obtient  en  fixant  la  verge  dans  un 
etau  par  une  de  ses  extrémités ,  et  la  frottant  dans  toute  sa 
longoenr  pour  j  produire  le  plus  simple  des  monvemens  de 
vibratii^n.  Ce  mouvement  et  tons  les  autres  sont  ^mNCtement 
pareils  à  ceux  des  cordes  ^ue  nous  ivons  décrits  plus  haut , 
page  339.  . 

L'analogie  de  ces  vibrations  lêes  verges  cylindriques  ayee 

celles  des*  colonnes  cylindriques  d'air  contenues  dans  les 
tttjaux  des  instroraens  à  vent  a  permis  de  déduire  des  sons 
qu'elles  rendent  la  vitesse  que  le  son  emploie  k  se  propager 

cla.ii&  toute  leur  longueur  à  travers  la  substance  dont  elles 
aoat  iormées.  M.  Ckladm  a  déterminé  ainsi  la  vitesse  du 
non  dans  un  grànd  nombre  de  substances  solides.  Ses  résul-» 
t.iis  ionl  tu ul -à-fait  conformes  à  ceux  que  M.  Laplace  a  tirés 
iie  ia  tiicone.  Cet  accord  prouve  que  dans  la  composition  des 
corps  solides,  il  se  dégage  bêauconp  moins  de  chaleur»  k 
znasse  égale ,  que  dans  la  comj^resnon  de  l'air.  « 

£niÀn  les  verges  <^ru^tf  sont  encore  susceptibles  d*un  autre 
mode  de  vib^tions  ,  que  Cbladni  a  nommées  lonmanlef* 
LfOrsqne  nous  avons  exposé  les  effi»ts  de  la  torsion  sur  les  fils 
«lasti^ues,  nous  avons  vu  que  si  1  on  tord  un  pareil  hl  d'uu 
ontain  nombre  de  degrés»  il  tend  à  revenir  à  sa  position 
primitive ,  et  qu'il  y  revient  an  effi^t  par  une  suiie dioscilla^ 
^ons,  dès  qu'un  l'abandonne  a  lui-mémç.  De  pluB  ,  nous 
mirons  trouvé  que  |  pour  des  tension»  et  des  longueurs  égales  » 
vitesses  des  oscillations  croiaamt  comme  lies  carrés  des 
diiiiuètrçs  des  fils.  Si  donc,  au  lieu  d'un  fil tre»>4ttince ,  nous 
px-^^nons  une  verge  cylindrique  asscx  grosse  et  assez  roide  pour 
ToHi  L 


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^4        *  VIB&ATlOfrS 

ic  soutenir  d'allMiAme  «pitnd  elle  sera  ttrrMe  per  itil  de 

SCS  points ,  les  oscillations  résultautes  de  la  torsion  pourront 
devenir  esses  rapides  pour  produire  an  son.  C'est  ainsi  qne 
se  prodoîsent  les  Tibretions  drcolairee  des  Tergee. 

Nous  n  avons  jusqu'ici  considéré  que  les  verges  élastiques 
droites.  Mais  si  l'on  veut  en  emplojer  de  courbes  9  on  conçoit 
queleur  forme inflaerainr  la  nature  des mmiTemens dont elki 
sont  susceptibles ,  et  par  suite  sur  les  sons  qu'elles  feront 
entendre.  Cest  aussi  ce  que  l'on  peut  voir  dans  le  Traité 
général.  Je  me  bornerai  ici  à  vn  seul  exemple ,  celui  des 
verges  courbes ,  nomméet  diaptiêom ,  qui  serrent  à  régler  le 
ton  des  instruuieus  de  musique.  On  f  n  voit  la  forme  Jig.  21. 
Les  deo«  brancbes  AC^BC,  sont  un  peuplus  écartée»,  à  leur 
base  C  y  (|u'e)1es  ne  le  sont  k  leurs  extrémités  À  et  B.  On  intro- 
duit entre  elles  un  cylindre  métallique  FF  ,  qui  peut  entrer 
librement  en  C ,  mais  qui  ne'|>eut  sortir  en  A  fi  qu'en  forçant 
les  deiix  extrémités  libres  de  la  fourcbcàs'écarterrunede  l'an- 
tre. Lorsqu'il  est  sorti ,  elles  reviennent  sur  elles-mêmes  avec 
vitesse  et  se  mettent  ainsi  en  vibration  sonore*  Quand  on  les 
ébranle  toujours  de  la  même  mam^  ^  le  son  qu'elles  rendent 
est  le  nic*nie  aussi  ,  et  fournit  par  conséquent  un  type  iriva- 
rable  sur  lequel  on  peut  régler  ie  ton  d'un  instrument  quel- 
conque j  en  accordant  à  non,  unisson  celle  des  touches  un  des 
notes  de^l'itistrument  qui  doit  tenir  la  même  place  dans  les 
octaves.  Les  fourches  destinées  il  cet  usage  ont  à  leur  ba»eun 
prolongenamt  M  qui  forme  |jne  soi^e  de  pied  sur  lequel  elles 
peuvent  se  tenir  droites ,  et  cela  permet  lorsqu'on  les  a  mise^ 
en  vibration ,  de  les  poser  sur  la  caisse  de  Tinitrument ,  ou  en 
général  sut  une  table  sonore  q^i  en  renforce  le  son  pur  ses 
TÎbrations  corresjpondantes.  Dans  ce  cas,  lorsque  le  pied  de 
la  fourche  est  un  peu  large ,  on  la  voit  sautiller  sur  la  table 
sonore  par  la  réaction  de  ses  mouvemens  ^  et  lorsque  ces 
^  chocs  réitérés  s^succëdent  avec  aslea  de  vitesse,  ce  qui  dépend 
du  ton  que  le  diapason  exprime,  il  en  résulte  un  son  :^econ- 
daire  appréciable ,  toujours  plus  grave  que  ie  sou  principai. 
,  Le  diapason  simple  ne  plut  donner  qu'une  note  ,  mais  ou 
loi^be  des  diapasons  composé»  de  plusieurs  fourches  mout«;f» 


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'  àcité  les  iwef  des  autres  sur  uneméine  table  sonore,  et  graduées 
de  manière  à  donner  les  doue  demi  tons  qui  doÎTent  compo- 

sant  une  octave  entière,  scion  le  systctiie  de  tempérament 
dont  on  veat  faire  choix.  Alors  ^and  on  veut  accorder  un 
iastnimeni  ^  on  comnieaoe  par  mettre  à  Tanisson  dudiapasan 

tons  les  sons  de  l'oclave  qui  doit  y  correspoudre  ,  après  quoi, 
toutes  les  autres  notes  se  dérivent  de  celles  lâ  par  Taccord 
d'octave  qui  est  estrêmement  fodle  k  saisir.  De  cette  ma- 
nière, on  évite  toute  la  peine  qu'il  faudrait  prendre  pour 
réaliser  immédiatement  le  tempérament  sur  Tinstrument 
^'on  vent  accorder.  U  est  frai  qne  cette  peine  est  bien  ré^ 
duite  lorsqu'on  «irent  se  servir  d'm  monocorde  vertical ,  où 
Ton  peut  prendre  de  mcme  chaque  ton  exactement  d'après 
«M  échelle  jfradaée-;  mais  les  simateurs  de  musique  ne  sont 
pas  tons  en  état  de  calcnler  les  nombres  de  cette  échelle  pour 
chaque  système  de  tempérament,  au  lieu  que  rien  ne  leur  est 
si  ^Miie  qne  de  répéter  les  sons  donnés  par  le  diapason.  U  est 
digne  de  remarque  qite  ces  appareik,  lorsqu'ils  sont  construits 

par  les  accordeurs  les  plus  habiles ,  sont  lexactenicn  t  réglés 
sor  ie  tempérament  égal  y  comme  on  peut  s'en  assurer  par 
le  monocorde.  £n  les  employant ,  il  faut  avoir  soin  de  faire 
vibrer  chaque  fourche  isolément ,  et  d'arrêter  «s  vibrations 
en  la  louchant  quand  on  a  accordé  la  note  qu  elle  représente; 
€SLr  les  vibradoDS  simoltanées  de  plusieurs  notes  ^voisines 
produiraknt  d'horribles  discordances,  et  oocasionneratent 
des  l>attcmens  par  leur  coïncidence  accidentelle,  comme  nous 
Fmwam  expliqué  page  Le  diepasen  c^Aiposé  ofBre  même 
ma  moyen  très^mple  de  vérifier  ce  phénomène. 

On  ^  lait  un  bel  usage  de  la  vibration  des  verges  élastiques 
pour  la  construction  d'un  instrument  de  musique  appelé  le 
le  Xrecbléon.  Je  l'ai  décrit  en  détail  dans  le  Traité  ^érai; 
et  il  ^t  d'autant  plus  Intéressant  qu'il  réunit  l'application  la 

plm^  complète  de  tous  les  résultats  reiati£i  à  ce  genre  de 
-ribntioni.  •  ' 


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356 


VIIîRAriOS   iDt.S  CORI'S 


CHAPITRE  VI. 

Vibrations  des  corps  rigides  ou  flexibles^  agites  dam 

toutes  leurs  dimensions^ 

Lc^  Tibrationf  des  cordei  et  des  jrerget  droite!  mit  ki 
Mules ,  permî  cdlet  det  corfie  rigides ,  que  l'en  ait  pc 

jusqu'à  présent  soumettre  au  calcul,  de  iiianiere  à  en  tirer 
le§  ipis  dei  xnouvenieos  et  les  rapports  des  sons  ^  c^ett  pour* 
quoi  tfous  les  avons  expliquées  eo  détail.  Pour  les  antres  cas 
où  les  corps  doivent  être  considérés  avec  toutes  leurs  dimeu* 
mou:»,  i't&perience  seule  peut  oous  guider,  et  elle  a  fait 
connaître  nn  petit  nombre  de  résultats  générann  qnn  nons 
allons  rapporter  ici. 

GeDëralement ,  lorsqu'un  corps  vibre ,  il  se  partage  en 
un  certain  nombre  de  parties  qni  exécutent  leurs  vibraliens 
séparément ,  sans  sVmpIclier  les  unes  les  antres ,  et  qni  sent 
iluucc  à  ciiaque  irisLaui  de  iiiouvemeus  aiteraaliis  :  de  là  il 
résulte  que  4es  points  par  lesquels  œs  pftrties^  joignent ,  ne 
participent  ni  au  mouvement  de  Tune  ni  an  monvement  de 
i'aulre,  et  restent  par  conséquent  iraniobiles  •  ce  que  1  ou 
peut  rendre  sensible  pour  les  ««urfaces  borisontalcs  »  es&  j 
versant  du  sable  très-fin  et  sne ,  qui  s'accumule  dans  les 

Ugnefi  nuddlea.  Ce  moyen  fort  itîi^cun  nx  a  v[c  iniaginé  par 
Galilée  y  ^comme  on  le  peut  voir  dans  la  première  joamée 
4e  ses  dialoguea  sur  le  monvment,  et  M.  Chla^i  ^  m 
beaucoup  varié  les  applications.  La  possibilité  de  ce  partage 
et  de  cette  alternative  de  mou  y  émeus ,  parait  être  lacond^ 
tion  essentielle  de  laquelle  dépendent  toutes  le»  mnisyres 
de  vibre^'qne  chaque  corps  peut  admettre  ,  selon  les  cirecni&« 
tances  imliales  où  on  le  place  ^  et ,  si  ou  ne  p«ut  les  prèFoir 
4*avance»  du  moins  Ionqn*osi  les  a  une  fois  produites  ,  on 
peuples  reproduire  encore  en  plaçaA  des  obstacles  legera 
sur  les  lignes  nodales  ,  et  passant  un  archet  sur  uo^  des 
parties  qui  doivent  entrer  en  vibration.  Mais  ,  mal|^  ces 
précautions ,  on  est  quelquefois  trompé  dans  son  attente^, 
parce  que  les  nirmes  portions  de  lignes  nodaieï.  eut 
appartenir  à  plusieurs  modes  de  vâ^rations  dificreon  ^  do 


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1 


DANS  TOUTES  LES  DîME.Niloys.  3r>7 

tortê  qne ,  pour  obtenir  pérlicttlièrement  celui  qa*on  d^ire , 
il  Aut  rtfidre  êcfn  tndîefttton  pins  complète  en  multipliant 
la  désigoatioa  des  points  qui  doivent  restér  en  repos*  Pour 
bien  opérer,  il  faut  d'abord  seprocarer  des  plikqtm  dé  rerre 
de  dnrerm  form^ ,  et  autaivt  i|iie  possible  dVgale  épattseitp. 
Par  cette  raison  k  verre  de  vitre  est  préférable  aux  plaques 
de  glace  qui  |  étant  pltis  épaisses ,  addkettent  dé  plus  grandes 
inégalités  de  suasse ,  ji  moins  quVlles  n'aient  éle  exacte- 
ment travaillées  de  mauRie  à  avoir  leurs  surfaces  bien 
parallèles.  On  pince  ces  lames  entre  les  doigts  dans  un  des 
BOBuds  de  yibraticni ,  on  on  les  serre  entre  les  mâchoires  d*an 
petit  et  au  de  bois,  représenté^rt".  9/?. ,  et  on  les  inel  en.  mou- 
vement en  les  frottant  avec  un  arcliet  sur  leurs  bords  qui, 
'par  conséquent ,  doivent  être  adoucis  et  usés  à  Fémeri. 
Pour  rendre  les  «lignes  nodales  sensibles  on  répand  sur  la 
plaque  du  sable  fin  et  sec  ,  coumir  je  Tai  dit  plus  haut. 

Dans  les,.ptaqaes  cartes ,  |a^.  aS  est  cette  qui  donne  le  > 
•on  le  plus  grave  ;  on  Fobtîent  en  serrant  la  lame  au  centre 
et  la  mettaut  en  mouvement  près  d'un  angle.  Les  rayons  de 
cette  figure  peuvent  quelquefois  se  changer  en  quatre  courbes 
qui  joignent  les  milieux  des  cAtés  de  la  plaque. 

Le  son  le  plus  grave  ,  après  le  précédant ,  est  donné  par 
la  fig.  24  f  alors  les  lignes  nodales  passent  par  les  diagonales. 
Pour  Tobtenfr ,  il  faut  serrer  la  plaque  à  son  centre  y  et  ap<> 
pliquer  rarcliet  au  luilieîi  d'nn  des  côtés.  De  cette  manière  ,  il 
est  impossible  qu'il  se  fasse  en  ce  milieu  une  ligne  de  repos  ^ 
Comme  dans  la  figure  précédente^  et  cette  ligne  va  s'établir 

aux  angle«,  symétriquement,  de  part  et  d'au^  du  point 
ébranlé.  Le  son  ainsi  obtenu  est  la  quinte  aiguedu  premier. 

En  variant  les  points  d'application  de  l'archet  1  et  la  Tonne 
des  plaques  ,  on  obtient  beaucoup  d'autres  figures ,  par 
exeoipie  droites  parallèles,  y?^^.  25,  et  aussi  des  cercles  et  des 
hyperboles.  Mais  ce  qui  précède  suffit  pour  £iire  comprendre 
la  possibilité  de  ces  résultats.  Si  l'on  désire  plus  de  détails, 
on  les  trouvera  dans  le  Traité  général. 

On  a  aussi  fait  quelques  recherches  sur  les  sons  qui  peuvent 
Itre  produits  par  des  membranes  extensibles,  tendues  dans 


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dS8.  TXB&iTIOIlS  DIS  CO&fS*  STC. 

un  plan  connue  celles  qui  iormeut  les  tambours  de  toute 
e«pëce.  MaU  on  a  jusqu'ici  obtenu  peu  de  ràulUts  eertaini 
sur  cvt  objet.  La  difficulté  est  de  mesurer  eiactemeut  la 
tension  ,  de  la.  rendre  égale  dans  tous  les  sens»  et  d'ébranler 
h  membrane  ^  la  m^e  manière.  Il  fiiut  remarquer  qu'alors 
IVIasticité  agit,  sur  les  fibres  de  la  membrane,  par  estennl»- 
hiv  et  non  par  r>essort,  c*est*-à--dire  qu'elle  agil  dans  le  sens 
.  de  la.  sttiiaoe  pour  la  contracter  ou  l'étendre ,  et  non  dansk 
sens  de  sa  courbure  pour  la  redresser  oa  rinflécbir. 

^Si  l'on  n'a  pas  encore  été  plus  loin  dans  la  théorie  des  vi- 
brations des  surXaces  planes,  on  conçoit  qu'à  j^us  forte  rai- 
son ».  on  ne  sait  point  déterminer  théoriquement  le*  Tilinr 
tions  des  corps  élastiques  de  forme  plus  composée.  Tout  ce 
que  Ton  conaail  jusqu'à  présent  sur  cet  objet ,  se  réduit  ans 
conditions  de  sjranétrie  que  nous  ayons  établies  au  oom» 
mencement  de  ce  chapitre.  Dans  cette  multitude  de  pb»e- 
mènes  au&&i  divers  que  le  sont  les  formes  des  cor^s  qui  les 
produisent,  on  peut  distingueir  les  vibrations  des  vases  dont 
lés  surfaces  inférieures  et  extérieurea  sont  de  révolution  an- 
tour  d'un  même  axe,  parce  que  ce  genre  de  vibration  est 
employé  dans  les  cloches  et  dans  l'instrument  de  musique 
nommé  harmonie^  J*ai  esposé  les  détails  de  ce  dernier, 

dans  le  Traité  général. 

Tous  les  corps  vibrans  font  entendre  k  la  fois ,  outre  leun 
sons  fbndamentaux ,  nne  série  înfinie*de  sons  d'une  inten- 
sité graduelleint  îit  décrçussantc.  Ce  phénomène  est  pareil  à 
celui  des  sons  harmoniques  des  cordes ,  mais  l  a  loi  de  la  série 
des  harmAfeqnei  est  différente  pour  les  difiiorentet  formes 
de  corps.  Ne  serait-ce  pas  cette  différence  qui  produirait 
ie  caractère  particulier  du  son  produit  par  chaque  forme  de 
«orps  y  ce  que  Ton  appelle  le  timbre  i  et  qui  fait ,  par 
exemple ,  que  le  son  d'tme  corde  et  celui  d'un  vase  ne  pro- 
duisent pas  en  nous  la  même  sensation?  Ne  serait-ce  pas  la 
dégradation  d'intensité  des  hanùooniqnes  de  chaque  série ,  qui 
nous  y  ferait  trouver  agréables  des  accords  que  nous  ne  sup- 
porterions pas  s'ils  étaient  produits  par  des  sons  égaux  ;  et 
le  timbre  particulier  de  chaque  substance  du  bois  et  du  xaé- 


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BJIS  ZVST&VKENS  A  V£NT«  â>g 

i9t\  ,  par  eiemple  ,  ne  vîendrait«îl  pas  de  l'excès  d'intensité 
donoé  à  tel  ou  tel  ^armoni<^ue? 


CHAPITRE  VII. 

Des  Inst  rumens  à  vent» 

Lis  inftirumens  à  yent  aont  généralement  composés  de 

tuyaux  droits  ou  courbes  dans  lesquels  i'ai^  est  mis  eu  vi- 
bration I  soÎTftnt  le  sens  de  leur  longnenr ,  par  divers  pro- 
cédés^  Ces  vibrations  transmises  à  l'air  extérienr  y  produisent 

un  sou  qui  devient  appréciable  lorsqu'elles  sont  assez  rapides. 
Ainsi  I  dans  les  instmmens  à  vent ,  ce  n'est  pas  le  tuysiti  Itii^ 
même ,  mais  la  colonne  d'air  renfermée ,  qui  est  le  corps 

sonore,  et  leur  théorie  est  tout-à-fait  pareille  à  celles  des. 
vibrations  longitudinales  des  cordes  dont  nous  avons  parlé 
page  338. 

Pour  ébranler  la  colonne  d'air  renfermée  dans  un  tuvau  , 
de  manière  à  lui  faire  produire  un  son  ^  il  ne  faut  pas  la 
pousser  ou  la  presser  tonte  entière  ^  .ce  qui  nè-lèrait  que  la 
transporter  parallèlement  à  elle-même ,  ou  la  condenser 
dans  un  plus  petit  espace  ;  il  faut  exciter  en  un  de  ses  points^ 
Jk  nne  de  ses  extrémités,  par  exemple ,  une  succession  rapide 
de  condensations  et  de  dilatations  alternatives ,  telles  que 
celles  qui  résulteraient  des  allées  jet  venues  d'un  corps  solide 
mis  an  vibration.  Ces  monvemens  alternatifs  transmis  à 
tonte  la  colonne  d'air ,  la  détermineitt  à  osciller  dans  le  sens 
de  sa  longueur  >  et  ^  excitent  des  ondes  sonores  ,  pareilles  à 
«elles  que  nous  avons  décrites  en  traitant  de  la  propagation 
da  fôn. 

Le  moyen  le  plus  simple  de  produire  cet  ébratiiemcnt 
conaiste  à  souffler  dans  le  tuyau ,  de  manière  à  ce  qu'une 
lame  vince  d'afl^^  mise  en  mouvement  avec  rapidité» 

vienne  se  briser  cou  Ire  le  h  aiichant  de  ses  bords  ;  c'est 
ainsi ,  par  exemple  ,  que  Fou  silUe  dans  une  clef  forée.  £n 
général  t  ce  que  l'on  appelle  nn  siffle}  ^  n'est  qu'on  tuyau 
cylindrique  ^  fig.  7.G  ,  taillé  en  biseau  k  son  orifice,  au-de- 
vant duquel  est  placé  un  caaal  étroit  qui  s«rt  à  soulHer  de 


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3^»0  D£9  inSTAUUKUrS  A  VENT. 

Tair  cmitre  le  taillant  de  ce  biseau.  A  mefore  que  U  tnyav 

est  plus^long  ,  le  son  ainsi  produit  devient  plus  grave.  Oa 
emploie  une  dispositioti  aualogue  dans  las  tuyaux  d'orgut, 
que  Ton  appelle  tujaux  à  bouche ,  et  qui  sont  représêatm 
fig.  27  :  ils  sont  composes  d*un  cor/>«  cylindrique  BBRH, 
ouvert  ou  iVi  un  par  un  bout  IIH.  A  Tau tre  bout  est  une 
ouverture  latérale  LLL,  que  Ton  appelle  la  iotioibf  paies 
que  c'est  elle  qui,  fait  parler  le  tuyau.  La  partie  V  L' des 
panns  qui  est  au-dessous  de  cette  ouverture  &X  aplatie  et 
rentrée  en  dedans  ,  de  manière  k  former      cagle  d'enviM 
aa»  iavec  Taxe  du  système.  On  la  «onune  Ulèimmfhken. 
La  partie. opposée  BL,  située  au-dessus  de  la  bouche,  est 
rentrée  de  même  >  on  la  nomme  la  Uvre  eupérieure.  Cest 
contre  elle  que  vient  se  briser  la  kn^  d'air  qui  met  la  oh 
lonne  en  vibration.  Pour  cela  on  adapte  fixement,  a  Vori- 
gme  du  tuyau,  un  c6ue  creux  bùc  ^  que  Ton  nomme  le 
j)ied ,  parce  qu'il  serf  dé  pied  an  tvyau  quand  il  est  placé 
verticalement.  Ce  c^  est  ouvert     sa  pointe  c  pour  rece- 
voir le  vent  des  souilîet» ,  et  il  est  fermé  à  sa  base  par 
une  lame  mëtaiiiqne  66  »  qui  laisse  seulement  près  de  la 
lèvre  infëiiaure  ui»  petit  intervalle  longitudinal  FF, que 
Ton  appelle  la  lumière,  et  qui  sert  au  passage  de  l'air.  Le 
bor  d  de  Ja  lame  qui  aboutit  k  cet  intervelle,  est  taillé  à 
tranchant  vif ,  et  a  reçn ,  par  cette  raison ,  le  nom  de  U»Ha^ 
L'appareU  eWt  arrangé  ,  on  souflle  de  Tair  dans  le  pied  èi 
tu  vdu  ;  cet  air  s  ecbappe  par  la  lumière  F  F  en  formant uBt 
Jamc  mince  q«i  va  se  briser  contre  k  lèvre  anpihnenTt  BL. 
Si  la  direction  de  cette  lèvre  est  conveuablement  disposée  par 
rapport  à  la  Jamc  d*air,  l'air  du  tuvau  se  met  en  vibratioa 
sonore;  mais  si  elle  trop  rantrdé  eii*^edant  ou  trop  ratiréeen- 
dehors,  le  tn^rau  parle  mal,  ou  ne  parle  pas  du  tout.  On 
modifie  donc  peu  k  peu  i  incliuaisoa  de  la  Ifevre  ,  lasfb'à  ce 
le  tuyau  rende  un  aoK  net  et  pur.  LWertmre  plusoe 
»oins  grande  de  la  bouche  est  aussi  un  élément  essentiel  a 
considérer.  Si  le  Las  de  la  lèvre  BL  est  trop  éloignée  delà 
J  uiiu.  re  ,  la  bouciie  sera  trop  large  polir  la  quanUté  d'air  que 
les  soulileta  donnent ,  et  le  tuyeu  parkra  mal ,  ou  uiéme  «e 


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DES  I27STRUAIENS  A  VENT.  '  36l 

parI«rA  pas  Au  tout.  Si ,  aa  contraire ,  4a  leyre  BL  descend 

trop  bas ,  rouverture  de  la  bouche  sera  trop  étroite  et  le 
tXLymxoctapi0ra ,  c'est-à-dire  qu'il  ne  rendra  pas  le  son  fonda^ 
làental  qui  conrîent  âsa  Ibngneur,  et  qui  est  toujours  lé  plus 
plein  de  ceux  qu'il  peut  rendre^  mais  il  en  fera  entendre  quel- 
que autre  plus  ëlerë.  On  conçoit  qu'il  est  plus  facile  de  remë» 
dier  à  cet  incouYénient  tpk*k  l'antre ,  puisqu'il  suffit  de  re^ 

Jiausser  la  lèvre  supt^rirurc  pour  Tamener  au  (^op^rë  conve—  - 
nable.  Aus^  commence^t-on  toujours  par  la  i'aine  plus  basse 
^'elle  ne  doit  être ,  et  on  le  coupe  peu  à  peu  jusqu'à  ce 
cpie  le  tuyau,  mis  en  place,  ^nne  le  son  fondamental 
^u  on  en  attend.  L'ouverture  de  la  bouche  ,  colle  de  la  lu- 
nùëre  et  la  longueur  des  lèvres  sont  assujetties  à  des  propor- 
tions q«e  l'expérience  a  fait  connaître ,  et  qui  influeiit  sur 
là.  beautë  des  sons.  Il  y  a  aussi  des  rapports  à  observer  entre 
lai  longnenr  et  la  grosseur  des*  tnjaûx ,  pour  qu'ils  parlent 
I#  mieux  possible.  En  général ,  la  lamé  mince  d'air  dirigée 
psirallélement  à  la  colonne  contenue  dans  le  tuyau  ,  semble 
produire  sur  elle  le  méme-eifet  que  te  frottement  dans  les 
Tibraticms  fongitildinales  des  cordes.  Pour  qu'elle  détermine 
des  vibralioifs  régulièrement  continuées ,  il   faut  qu'elle 
irmpfe  la  lèvre  supérieure  avec  un  certain  degré  de  force  * 
|Mroportîonné   la  masse  d'air  qu'elle  doit  ébranler  ,  et  d'au** 
f.^nt   plus  considérable,  que  le  tuyau  est  plus  large.  Le 
^eul  souille  de  la  poitrine  suilit  pour  les  petits  tuyaux.  C'est 
ainitit  par  exemple ,  que  l'on  joue  de  la  flÀte  tray^ière? 
1  ians  cet  instrument ,  c'esNRvcc  les  lèvres  que  Ton  dirige  le 
«ot&iHe  y  de  m^ibre  qu  il  aille  frapper  obliquement  le  bord 
traYi^ant  d'un  trou  circulaire  que  l'on  appelle  Vembou^ 
chtire  ;  aussi  ne  réussit-on  h  faire  résonner  une  flAt*  qu*aprèi 
être  quelque  temps  exercé.  Mais  ou  y  parviendrait  à 
oovtp  sÀr  en  dirigeant  convenablement  la  lame  d'air  par 
<f^^  moyens  mécaniques  ;  'et  cela  se  trottait  réalisé  dans^ 
le     iiùteur  automate  de  Yaucanson.  C'est  aussi  \h  l'ob* 
jê^    de  la  configuration'  particulière  que  l'on  donne  k  la 
1m>«x<:1i«  ^^s  tuyaux  d'orgue.  Us  tirent  le  vent  d'une  caisse 
jb^x-,piétiquciucia  fermce  ,  oii  l'air   est  condensé  par  des 


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36a  DBS  XlfSTAUMKKS  ▲  VfiXIT. 

5t»urncls,  et  qui  couiuiuniqiir  à  cli.icjuo  luvaii  pnr  une  sonpapf 
^ue  fait  oavnr  la  ioucJie  à  laquelle  ce  tuyau  corre&pond.  Cet 
Appareil  se  oomme  une  BouJffleHê^  et  le  système  des  sonpi^ 
et  de  la  caisse,  sur  laquelle  les  tuyaux  s'ajustent,  se  nomme  im 
êomnUer,  Quand  on  veut  étudier  à  fond  la  théorie  des  iostro- 
mens  à  rent ,  et  analyser  par  des  expériences  exactei  Ui 
cnrîenY  phénomènes  qu'ils  présentent ,  il  fautnécessaîremciit 
le  procurer  un  semblable  appareil  construit  sur  de  petitei 
dimensions,  v^l,  par  exemple,  ^'on  les  emploie  danalesorgoei 
portatifs*  Il  faut  y  joindre  nn  assortiment  de  tuyaux  de  di* 
luensions  et  de  longueurs  diverses  faits  en  bois  ,  en  métal  ^oa 
même  en  simple  carton ,  arec  quelques  piêdê  en  bois  sur  le»* 
quels  ils  puissent  s'ajuster  successivement ,  comme  on  le  voit 
^/j".  28.  Alors  on  pourra  étudier  les  effets  isolés  de  ces  t^yaui 
et  leurs  rapports ,  en  les  plaçant  sur  le  sommier  tantét  isolé- 
ment, tantôt  plusieurs  à  la  fois.  A  mesure  que  Ton  aura  tiré 

lin  son  (le  l'un  d'eux  ,  on  le  fixer  a  en  cherchant  son  unisson 
sur  uu  petit  oi^uc  portatif  ou  sur  un  monocorde  bien  exact > 
et  Fou  pourra  ainsi  fort  aisément  suivre  toute  la  série  àa 
résultats.  L'orgue  est  surtout  avantageux  pour  cet  objet 
à  cause  de  la  permanence  de  ses  sons  qui  en  Irend  la  com- 
paraison plus  sàre  ,  et  qui  permet  d'en  observer 
longtemps  les  caractères.  Pour  pouvoir  gra^wer  à  volonté  la 
force  du  vexil  que  Ton  empioie  à  faire  parler  chaque  tuv^u, 
on  peut  soulever  la  (euiWe  supérieure  du  souifletpar  un  conUc* 
p^ids  que  Ton  augmente  et  diminue  à  volonté,  soit  en  y 
ajoulairt,  de  nouveaux  poids  ou  ^n  pressant  dessus  avecU 
main  ou  en  le  soulevant  par  un  mouvement  de  bascuk. 
La  y?^.  28  j*eprésenle  la  disposition  la  plns^^imple  d^ 
li'^iilatcur. 

Outre  les  tuyaux  à  bouche  que  nous  venons  de  décrire,  0» 
en  emploie  aussi  dans  les  orgues  qui  n'ont  aucune  ouverture 

latérale.  Mais  alnrs  il  y  a  dans  l'intérieur  à  rextrémité  du 
portevent^un  appareil  vibratoire  quçi' ou  appelle;  une  anche 
et  qui  est  mise  immédiatement  en  vibration  sonore  par  le 
courant  d'air.  Ces  tuyaux  ,  dont  nous  étudierons  plus  tard  W 
mccaniâmci  sont  uéccâsairmeat  ouverts  à  leur  extrémité  pour 


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\ 


Des  iNSTavicsirs  a  vcxt*  36S 

laisser  échapper  Tair;  mais  celte  coodition  n'est  pas  nécessaire 
ponr  le&  tuyaux  à  inmche.  Us  peuvent  être  ouverts  ou  fermés, 
âeulenlent  ces  deux  dispositions  donnent  des  sons  diffère  as 
dans  la  méiue  longueur.  * 

Il  est  facile  de  prouver  c(ue,  dans  ces  tuyaux»  c'est  bien 
réellement  Fair  qui  est  le  corps  sonore.  Pour  cela ,  il  faut  èn 
construire  plusieurs,  égaux  en  longueur  et  en  diamètre,  mais 
di%rens  quant  k  la  matière  dcjeurs  parois }  piiis  on  les  ajuste 
anccessivement  sur  un  même  pied  qui  porte  avec  lui  sa  bouche 
et  sa  lumière,  et  qui  iic  sert  absolument  que  pour  pouvoir 
^troduire  la  lame  d'air  (}ui  détermine  les  vibrations.  Alors, 
en  soufflant  par  le  trou  c ,  on  obtient  toujours  le  même  son  et 
la  même  série  de  sons,  quelle  que  soit  la  matière  du  tu>au  , 
qu'il  soit  de  bois,  ou  de  cuivre ,  ou  de  ]>lomh ,  ou  de  papier^ 
pourvu  que  ses  parois  résistent  )  mais  il  faut  avoir  soin  que  , 
dans  tous  les  cas,  la  distance  de  la  himière  k  l'extrémité 
du  tuyai^,  soit  parfaitemq^t  la  méme>  sans  quoi  la  colonne 
d'air  aurait  des  longueurs  inégales,  et  les  sons  seraient  dift^ 
rens.  Je  ne  parle  ici  que  du  ton  des  sons ,  qui ,  en  efTet , 
ne  dépend  pas  de  la  nature  du  tujau^  car  pour  cette  autre 
qualité  physique ,  dont  nous  avons  parlé  plus  haut ,  et  que 
l'on  nomme  le  timbre,  elle  en  dépend  sans  aucun  doute.  C'est 
par  elle  que  le  son  d'un  tuyau  de  verre  se  distingue  parfait**- 
xnent  de  ceint  que  rend  un  tuyau  de  plomb  ou  de  bois.  11  est* 
-tres-difBcile  dVn  assigner  la  cause  ;  mats  il  est  cependant 
probable  qu'elle  tient  au  frulh  nicnt  de  Tair  sur  la  MuTace 
intérieure  du  tuyau,  ou  peut-être  à  une  faible  vibratiou  du 
-tuyau  lui-même,  qui  modifie  les  variations  de  la  densité 
dans  les  diiTércntes  parties  de  chaque  onde  sonore. 

^prës  avoir  montré  coninieui  on  peut  tirer  des  sons  des 
fit j'aux  k  bouche  ;  après  avoir  prouvé  que ,  dans  ces  expé* 
riences ,  c'est  réellement  Fair  qui  vibre  et  qui  rend  des  sons, 
ai  nous  reste  à  examinerla  manière  doutées  vibrations  peuven^ 
^'opérer  d'après  la  nattée  et  les  propriétés  physiques  de  l'air. 

Ck>nsidérons  d'abord  un  tuyau  cylindrique  ÀB  yfis^.  29 ,  en 
p;^  r  lie  t>uvQjrt  à  son  cinbuucUurc  A,  et  fcrmii  à  son  cxUcuiîfé 
liZ^.  Un  tel  tuyau,  dans  le  jeu  des  orgues ,  se  nomme  un 


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364  I>'^S  IHSTRUMEN5  A  VENT.  I 

bourdon.  Lorsqu'on  y  mettra  l'air  .en  vibration  sonore , 

coiiiuip  nous  v<*noTis  de  Texpliquer  toiil-à-rheure,  la  lame 
miace  d'air  qui  imprime  Je  mouvemeot  ea  A  agitera  sans  i 
doute  lès  premières  couches  aériennes  suivant  des  lois  com- 
pliquées ;  mais  nous  verrons  btenlét ,  par  des  expMences  tref-  i 
précises  ,  que  cette  complication  ne  s'ëteud  qu^à  une  petite 
distance  de  Tembouchure  /  après  laqutlle  les  mouvemenidet 
difTérentes  couches  a^riennef  deviennent  parfaitement  r^o- 
licrs  et  semblables  j  du  moins  lorsque  le  son  qui  en  résuUe  \ 
est  lui-même  constant  et  uniforme.  Cest  pourquoi  y  afia  de  j 
simplifier  le  problème,  nous  consîdéc^ons  d'abord  le  coih 
ranl  d'air  qui  «iert  de  moteur,  comme  agissant  uniquement 
sur  une  première  couche  infiniment  mince  y  au-delà  de  laquelle 
le  mouvement  se  communique  avec  régularité  jusqu'à  l'o- 
tn'inité  du  tuyau.  Nous  admettrons  en  outre  que  ce  coursiit 
se  renouvelle  sans  cesse  eu  A  avec  une  vitesse  et  une  densité 
invariables  ;  circonstance  qui ,  d'après  l'observatioii  «  est  ae- 
ciSsaire  pour  obtenir  un  son  soutenu  et  uniforme.  Amsi, 
dans  tous  les  modes  d'oscillations  que  pourra  prendre  lâ 
colonne  d'air  vibralite  «  la  lame  mince  d'air  ^i  affieore  son 
orifice,  et  que  l'on  peut  considérer  comme  sa  première  cou* 
che,  ne  fera  qu'entrer  un  peu  dans  le  tuyau  ,  et  en  sortir  tour 
.  k  tour ,  sans  éprouver  ni  condensation  ni  dilatation*  ' 

Des  ébranlemens  pareils  ,  répètes  périodiquement  avec 
une  succession  trèfr-rapide,  devront,  comme  les  vibrations 
d'un  corps  sonore ,  exciter  dans  la  colonne'd'air  des  ondulationJ 
d'une  longueur  constante  « ,  mais  alternativement  condea- 
sautes  et  rai  clianU  s^  qui ,  partant  de  rgrillcc  ,  se  propageront 
vérifie  fond  du  tujau  avec  la  vitesse  ordinaire  du  son.  Arri- 
vées à  l'extrémité  B ,  elles  se  réfléchiront  sur  elles-mèinti 
dans  le  sens  BA,  et  coalinueront  à  ^e  propacrer  dans  cette 
nouvelle  direction  ,  exactement  comme  elles  l'auraient  fait 
■i  la  colonne  d'air  se  fiVt  continuée  au^^elà  du  fond  B«  ^ 
plus,  ces  deux  séries  d'oydulations^directes  et  rétrogpaâe*» 
n'excitant  daus  Ja  colonne  d'air  que  des  agita  lions  très-jgetitei» 
leurs  influences  se  superposeront  sans  se  confondre ,  et  Té^K 
des  coucbes  d'air  sera  le  même  que  si  elles  dtaîent  sollidtfss 


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BSS  ZNST&UMSNS  A  VCNT«    ^  365 

à  chaque  instant  par  la  somme  de  ces  deux  impulsions.  Pour 
'  en  suivre  les  effets ,  comidéroos  d'ab6rd  le  retour  de  U  pr^ 
mière  onde,  ijue  nous  supposons  produite  par  condensation  , 
et  saisissons-là  au  moment  où  son  milieu  atteint  préciséipeal 
Je  Cond  du  tuyau.  Alors  le  commencement  O  de  cette  onde^  ^ 
fg,  3or,  déjà  ramené  par  la  réflexion ,  coïncide  en  Bf  avec  sa 
Hn  O,  ;  et  si ,  pour  plus  de  simplicÎLt: ,  nous  supposons  d'abord, 
ses  deux  moitiés  exactement  symétriques ,  le«  condeD&aiipns 
des  couches  d'air  M      ,  dans  lesquelles  elles  se  superposent, 
se  trouvent  partout  exactement  doublées.  Ainsi  leur  intensilé 
est  nulle  eu  M  aux  extrt-mitës  de  Tonde,  et  de  là  elle  va  ea 
eogmentant  jusqu'au  foûd  du  tuyau*  Mais  il'n'en  est  pas  de 
même  des  vitesses  de  translation.  Celles-ci  étant  égales ,  et 
rendues  contraires  par  la  réûeuon  ,  dans  les  deux  moitiés  de 
Tonde ,  se  détruisent  exactement  sur  toute  TétendueB  JH  Cet 
tftat  d'équilibre  ne  dure  qu'un  instant  |  la  deuiième  onde 
directe  0|Oa,  et  l'onde  réfléchie  OBO,  ,  continuant  leur 
marche  »  la  couche  aérienne  M ,  située  k  la  distance  7  «i  da 
fond  B ,  éprouve  à  la  fois  les  dilatations  apportées  par  Tune, 
et  les  condensations  ramenées  par  l'autre.  Ces  influences 
sont  égales  si  toutes  les  ondes  sont  pareilles ,  comme  cela 
aemble  résulter  de  la  constance  de  l'impulsion  primittTe  et 
de  la  permanence  du  son  5  alors  leurs  effets  opposés  se  détrui- 
^ut  exactement ,  de  sorte  que  la  couche  dont  il  s'agit  re^te 
dans  son  état  de  densité  naturel.  En  suivapt  de  même  les  " 
progrësluccessifs  des  différentes  ondes,  supposées  toutes  d'une 
longueur  constante  «i ,  et  alternativement  condensantes  et 
raréfiantes ,  on  verra  que  la  couche  aérteni|e  M  conserve 
toujours  cet  état  invariable  de  densité.  Mais  pour  cela  elle  ne 
reste  pas  immobile  ^  car  Faction  directe      l'onde  raréfiante 
OiOi  rentrainera  dans  le  même  sens  que  l'action  réfléchie 
de  .l'onde  condensante  Od  ;  et  il  ën  sera  toujours  de  même 
par  la  suite.  Ces  doux  lorc66  étant  toujours  égales  et  couspi— 
f^tes ,  le  seul  instant  d'immobilité  de  la  couche  sera  celui 
m  elles  sont  nulles;  c*est^-dîre  celui  oii  les  extrémités  des 
des  deux  ondes  coïncideront.  Et  ceîaai  i  ivcra  pcrioda^ueiiieul 
^  des  époques  séparées  le$i  unes  des  autres  par  les  iaterralies 


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•366  *    TBS  TNSTRUMEN8  A  VENT. 

{gain  T ,  2  T  ;  3  T ,  T  étant  le  temps  néc€SMire|MmrUipm' 

pagation  entière  d'ane  onde  de  la  longueur  «. 

ConsidcroQS  maintenant  une  autre  couche  aenenne  ^,  dont 
la  distance  an  fond  B  aoit  m ,  c'est<«4-dife  égaie  à  la  loogaeur 
I  totale  des  ondes.  Cette  couche  sera  d'abord  ébranlée  ptr  It 
première  onde  condensante  directe  00|  ^  puis  elle  le  sert 
par  la  deuxièi^e  onde  raréfiante  OiO|  t  qni  agira  encore  lor 
elle  isolément ,  car  elle  est  traversée  par  la  demiM  estrénntj 
O2  de  cette  onde  lorsqu'elle  comnience  à  ressentir  la  réflexion 
de  la  première.  A  cet  instant  la  couche  Nt  se  trouvera  dans 
M  position  primitive  d'équilibre,  et  dans  son  état  de  densité 
iTiiii.il.  Or  y  je  (lis  ({u'à  compter  de  celle  epocjne  ,  >i  les  ondef 
qui  se  succèdent  ont  toujours  une  longueur  constante  |  It 
concba  Ni  n'éprouvera  jamais  plus  lucnn  déplacement;  car 
elle  subira  toujours  k  la  fois  Faction  opposée  de  deux  ondei 
de  même  nature ,  condensantes  ou  raréfiantes,  mais  ciout 
Tnne  sera  directe  et  l'autre  sera  réfléchie.  Elle  restera  dose 
immobile  entre  les  deux  forces  de  translation  de  ces  on^ei , 
mais  elle  subira  la  somme  des  condensations  ou  des  raréfio* 
tions  qu'elles  apportent.  Il  en  sera  de  même  des  couches 
aériennes  N 2  N , . . . .  situées  aux  distances  3  «  «  3 «... .  dn  fond 
B;  et  cela  aura  lieu  aussi  pour  la  couche  d'aîr  contiguëàcc 
fond  lui-^éme ,  parce  que  le  mouvement  de  translation^  pro- 
duit par  chaque  point  de  l'onde  directe ,  s'j  détroit  inunédia- 
teincnt  par  la  réflexion. 

£n  étendant  successivement  ces  considérations  à  toutes  le& 
parties  de  la  colonne  d'air  comprises  entre  le  tond  dn  tuvsn 
et  son  orifice ,  rn  verra  que ,  lorsque  la  superposition  des 
deux  systèmes  d  ondes  directes  et  réfléchies  sera  complète , 
cette  colonne  se  trouvera  constamment  partagée  en  on  cér* 
tain  nombre  de  parties  Vibrantes ,  d'une  longueur  m ,  dont 
les  extrémités  seront  fixes,  et  les  directions  de  mouvrmrns 
alternativement  contraires.  G  est  ee  que  repiISsente  l^fy^i^i 
oh  les  monvemens  des  couches  successives  sont  désignés  par 
des  (Kclîcs  placée^  au-dessous  :  en  gorle  y  aura  ,  par 

exemple,  à  une  même  époque,  condensation  en  B,  raréfao 
tion  en  Ni ,  condensation  en  lis ,  raréfaction  en  N) ,  et  ainsi 


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2)£S  XN9X&UMENS  A  VXNT.  .  3ùf 

de  faite  dans  toute  retendue  de  la  colonne  d'air  mise  en 
vibration.  Sur  quoi  il  faudra  bien  se  rappeler  que  les  condea- 
saiions  ne  doivent  pas  être  uniquement  limitées  aux  points 
BN2N4....  ni  les  raréfactions  aux  points N,  N^....  ;  mais  que 
le  passage  d'un  de  ces  etali  à  rautre  sera  progressif,  en  sorte 
qu'entre  œs  extrêmes  euMt  M^Mi ,  par  exemple ,  il  ^  trou^ 
Tera  des  pai^ules  qui  ne  seront  ni  raréfiées  ni  condensées  ; 
et  ce  seront  la  Ks  endroits  oii  le  mouvement  de  translation 
alternatif  en  avant  et  en  arrière  sera  le  plus  considérable,  - 

Or,  d'après  ce  que  nous  ayons  déjà  remarqué,  ce  dernier  état 
doit  cire  précisément  celui  de  la  mince  lame  d'air  qui  impriiiie 
-  le  mouvement  à  toute  la  colonne ,  en  affleurant  Torilice  du 
tuyau.  Il  fauttra  donc  que  la  longueur  des  ondulations  soit 
proportionnée  de  manière  à  ne  point  faire  varier  la  densité  de 
cette  lame  ;  alors  ses  mouvemens  seront  tels  que  T  exige  son  rang 
parmi  les  autys  couches ,  et  elle  ne  troublera  poini  leur  con« 
tinnité.  Elle  ne  fera ,  pour  ainsi  dire ,  que  répercuter  contre  . 
Fair  extérieur  toutes  les  vibrations  que  -la  colonne  exécute 
dans  le  tuyau.  De  là  naîtront,  dans  l'air  environnant,  de  nou- 
velle ondes  sonores  de  la  même  longueur  « ,  qui ,  se  propa-> 
géant  au  dehors  du  tuyau  ,  transporteront  partout  avec  elles 
la  sensation  ia  son  correspondant  à  leur  longueur. 

IVapres  cette  théorie ,  les  divers  modes  de  vibrations  i  égu-* 
lières ,  que  ia  colonne  d'air  contenne  dans  le  tuyau  pourra 
prendre ,  seront  toujours  assujettis  À  deux  conditions  uniques: 
savoir ,  que  le  fond  bouché  dki  tuyau  soit  un  nœud  de  vibra--» 

lioîi-j  ou  les  parUculci»  aériennes  restent  imniobiles  et  cjue 
i'ontice  ouvert  devienne  le  milieu  d'une  onde  oii  4  ne  se  lasse 
point  de  variations  de  densité.  Ces  deux  conditions,  dérivées 
du  principe  unique  de  la  constance  des  ond*es  ,  peuvent  être 
remplies  d'une  infinité  de  manières,  d'oii  résultent  autant  de 
siodes  de  vibrations  que  la  théorie  indique,  et  que  l'expérience 
confirme  avec  la  plus  parfaite  précision. 

LsC  plus  simple  de  ces  modes  est  celuji  dans  lequel  l'étendue 
^LeM  ondes  est  double  de  celle  du  tuyau  ;  en  sorte  que  la  moitié 
d'une  onde  occupe  toute  sa  longueur,  32.  Alors  la  colonne 
4d'air  oscille  saiis>6e  diyi^r  de  A  vers  B  ^  et  de  B  vers  A  :  la  ^ 


368  l>ftft  12f8TRtJMEN$  A  VXKf. 

densité  en  A  est  constante  couune  elle  doit  letre ,  maudeii 
jusqu'au  fondB  les^cotitractioiif  on  les  dilatations  vont  cooti* 
nuellement  en  croissant;  les  premières  ayant  lieu  quand  la 
colonne  s'avance  de  A  vers  et  les  autres  quand  elle  revient 
de  B  vers  A.  Si  f  au  contraire  ^  on  considère  le  monvemcatdc 
translation  desparticules,  on  devra  concevoir  quHlesttoajoui 
nui  en  h  au  fond  bouché  du  tuyau,  oii  elles  soat  arréléef 
par  sa  résistance  «  et  que  de  là  Tétendue  des  ei/cSùrsions  vt  sf 
aa(B^entant  jusqu'à  IWifice  ouvert  A ,  dans  lequel  unepelils 
portion  inj>eiiMl)lr  du  courant  d'air  qui  fait  vibrer  lacoioane 
entre  et  sort  alternativement. 

Il  ne  reste  donc  qu'à  détemûtaer  la  durée  de  ce  génie  fi 
vibrations;  et  c'est  ce  qui  est  bien  facile.  Car,  lorsqu'une  onde 
sonore  se  propage  dans  une  colonne  d'air  cjlindnque ,  et 
ébranle  successivement  chacune  de  ses  couches ,  nous  avgei 

\ii  (jue  sa  niaiclie  est  ci^actemeiit  vt^nic  a  la  vitesse  du  SOB. 
Donc  y  dans  nos  tuyaux,  si  l'allée  etie  retourtormaient  une  j 
longueur  totale  de  1024  pieds.  Tonde  sonore  égale  à  cette 
longueur  mettrait  précisément  une  seconde  à  s'y  propager ,  | 
et  ainsi  il  n y  passerait,  en  une  seconde,  qu'une  seule  onde  \ 
pareille.  Il  en  passerait  a  si  le  double  du  tuyau  n'était  qat  ée 
5iapieds,moitiéde  1024  ;  et  en  général  s'il  avai^uneloognnir 
quelconque  /  il  en  passerait  un  nombre  égal  à  ioa4  divi>c  par 
le  double  ûel^cé  que  nous  représenteroni  par  Texprettios 
fractionnaire 

|oa4 
ai 

Quand  la  longueur  du  tu  ynusera  donnée ,  il  ne  faudra  que  11 
substituer  #u  lieu  de  eteûectuer la  division.  Le  quotient  ex- 
primera le  nombre  de  vibrations  eiécntées  en  une  seconde  de 

temps  par  la  colonne  aerun ne,  pour  le  mode  de  vibratioiis^l"^ 
nous  ^ons  oonsidéré  ,  et  dans  lec^uel  la  longueur  des  ondes 
sonoresest  aALeson  qui  en  provienne,  est,  comme  on  va  bico* 
tôt  le  voir,  le  plus  grave  de  tous  ceux  que  le  tuyau  peut  reediv» 

Apres  ce  mode  de  mouvement  oii  il  n'y  a  pas  de  nceutli 
plus  simple  est  celui  qui  produirait  dans  le  tuyau  un 
nœud  immobile  N,  N,  ,  fig.  33 ,  outre  celui  qui  doit  tooje»'* 
exister  au  tond  B.  Dans  ce  cas^  bii^      égal  à  JaioDgiitur 


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teé  iNSTUtfMCKS  A  VSITT»  35 

totale  des  ondes  sonores  ^et  AN,  est  la  moitié  d« cette  W 
gueur.  La  somme  de  ces  deux  quantité  doit  donc  former  la 
longnenr  toUle  da  tnyan  /;  ainsi  l'onde  BN,  est  les  deux 
iiers  de  cette  longueur  ou|/j  et  conséquemment  le  nombre 
de  ces  ondes  qui  se  mcedent  en  une  seconde  est  égal  à  ,0^ 
divisé  par  f  /  ou 


8«ioa4 


Les  vibrations  produites  par  ce  mode  de  mouvement  sont 
comme  on  voit,  trois  fois  plus  rapides  que  les  premières.  Si 
te  premier  son  est  exprimé  par  i  et  désigné  par     ,  le  second 
«m  expnmé  par  3  ,  ce  sera  donc  1  ocUve  delà  quinte  du  son 
ioQdamentai,  ou  «o/^. 

Supposons  maintenant  ,>9;^.  34 ,  deax  nœuds  de  vibrations 
NtN,,  i\,N,,  oii  les  particules  aériennes  soient  immobiles«. 
Bans  ce  cas,  les  disUncesBN.  ,N.  N  devront  être  égales 
€tttre  elles  et  à  la  longnenrdes  oncjes;  ia  dermere  division 
ver»  ronlice  devra  comme  précédemment  être  la  moitié  de 
cette  longueur  j  il  fiiudra  donc  qoe  la  somme  de  ces  quan* 
titéi,  composées  de  cinq  denu^des,ibrme  la  longueur  totale 
étt  tuyau  /;  ainsi  la  longueur  de  cbaque  onde  sera  ^  et  con-» 
iequemmeat  le  nombre  de  ces  ondes  qni  se  succèdent  en  une 
•wonde,  sera  1014  divisé  par  f /,  ou 

*  5»ioa4 

a/ 

Us  vibrations  qui  en  résultent  sont  donc'cinq  fois  plus 
Rapides  que  les  premières.  Si  le  son  fondamenUl  donné  par 
le  premier  mode  est  toujours  exprimé  par  «s  i  ^  celui-ci 
^  exprimé  par  5 ,  et  répondra  à  ttm  , . 

En  continuant  cette  manière  de  raisonner,on  tronveraque, 
»i  ie  ^  fondamental  donné  par  le  premier  mode  de  vibra-^ 
^onestreprésenté  par  î,  tous  les  autres  sous  que  le  tuyau  peut 
'endre ,  formeront  ia  suite  des  nombres  impairs 

•  1 1  3,  5^  7,  • . .  «  etc* 

d'après  la  manière  dont  nous  les  avons  sucGessiyamant 
TourL  ^ 


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370  BBS  IKSTRUM£5rs  ▲  VEUT. 

«Luieiu-s,  on  voit  qu'il  n^y  aura  entre  eux  aucun  intermédiaire 

Si  Ton  veut  substituer  aux  rapports  des  nombres  de  vibra- 
tions ità  expressions  musicales  gui  leur  correspondent,  il  n'y 
m  qa'à  repréif  nter  le  premier  son  par  ui ,  et  alors  tous  oeux 
que  peut  rendre  un  tuyau  ouvert  par  un  hàai  et  fcnoi 
l'autre  formeront  la  série  suivante. 


* 


I  =  11/, 
3=#o/, 

Ilass/h4»— 

etc. 


■ 


Cette  euccemon  peut  te  vëiifier  per  f  expérience ,  et  t\h  se 
vMiie  eo  effet  avec  ttae  gmnde  euicfittfde.  Pour  cela  il 

faut  placer  un  pareil  luj  au  sur  le  sommier  portatif  decnl 
pe^t  36a ,  et  cbercher  le»  divers  sons  qu'il  peut  rendre,  en 
iMEf  attt  ^radneUeiMiit  le  veut  qn'oti  loidovitte,  poor  oUiger 

colonne  d'air  à     subdiviser  en  un  nombre  de  parties  de  pîfl* 
en  pius.comiderable.  On  peut  aussi  attemdre  le  même  but 
en  soufflant  directement  dans  le  pied  du  tujan  , 
une  énergie  progressivement  graduée.  Lorsqu'on  Ht 
venu  ainsi  &  en  tirer  un  sou  soutenu  il  faut  le  couip^^^'^  ' 
jpcr  nmssoo ,  à  Tune  des  touches  d'un  orgue  bien  accor- 
dé, on  ehercKer  eet  unisson  sur  un  monocorde  divise, 
ce  qui  déternuiie  également  le  nombre  de  vibrations  auqu^^ 
il  répond.  Quel  que  soit  le  procédé  que  Ton  adopte  on  uour 
tera  tonjours  que  tolis  les  sons  que  Ton  peut  tirer  4  tuyai 
sont  représentés  par  des  termes  de  la  série  des  nombre* 
impairs,  comme  l'indique  la  théorie.  Mais  ,  pour  pousser  oa 
peu  loin  cette  épreuve,  il  ne  frnt  pes«  employer  4^  ti^*'' 
réellement  destinés  u.  des  or  iiucs  ou  coTi  si  ru  it  î>  sur  les  ^ 
portions  de  grosseurs  et  de  longueurs  généralement  adopté 


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BIS  XNST&USISNS  A  TENT.  87 C 

pour  cet  instrument.  Car ,  de  tels  tujaux  u 'étant  destinés 
que  poor  rendre  chacun  an  seul  son  »  qui  est  lé  plus  guyfi  dé 
feux  qui  conviennent  à  four  longueur^  lésstrtistes  qui  les  fabri« 
^uent  choisissent  lés  dimensionsquel'expmence  fait  connaitré 
comme  les  plus  convenables  pour  que  ce  son-là  soit  plein  et 
ftatblé ,  et  qne  le  tujéu  puiàe  trës-difficil^ent  s'en  édartér. 
Aussi a^t^Ti  bëaticoupde  peineà obtenir  d'un  pareil  i uyau  ses 
différens  sons ,  etce  n'est  qu'en  forçant  beaucoup  le  vent,  que 
l'on  contraint  la  <iolonne  d'air  qu'il  renférnie  à  se  subdiviseï* 
dans  ses  Vibrations.  Cest  pourquoi,  lorsqu'on  veut  rendre  la 
série  des  sons  successifs  bien  sensible  et  prolongée >  il  faiit 
innplojer  des  tuyaux  béàucodp  plns^  grêles  que  ceux  dont  les 
organistes  font  usagé.  Ti  est  vréî  qu'alors  il  devient  plus  diffi- 
ciled'obtenir  le  son  fondamental  de  chacun  de  ces  tuyaux , 
la  colonne  d'air  qu'ils  contiennent  ayant  mé  grande  facK 
lite  à  se  rompre  à  cause  de  sa  grande  longueur  comparatif 
vement  à  sa  largeur  j  mais  on  y  parvient  en  modérant 
extrêmement  la  force  du  souffle,  soit  en  soutenant  lé  souf- 
flet si  Ton  emploie  une  soufflerie  f  soit  en  modérant  soi— mAmè 
l'impulsion  si  Ton  souffle  avec  la  poitrine.   Dans  tous  les 
cas  ,  éi  Ton  n'obtient  pas  toujours  lé  son  le  plus  grave  de 
tous  ceux  que  le  tuyau  peut  rendre ,  on  obtiendra  au  moins 
nn  des  plus  graves^  et,  en  tirant  successivement  ceux  qui 
le  suivent ,  et  les  hxant  sur  un  orgue  ou  sur  le  monocorde, 
pois  comparant  leurs  valeurs  ,  on  verra  qu'en  effet  ils 
suivent  la  iériê  des  nombres  impairs  ;  et  Ton  pourra ,  par 
cette  série  même ,  recônnattirë  si  Ton  a  eftectivenieot  tiré 
le  son  fondanaîental ,  ou  si  l'on  a  commencé  par  un  dkà  termes 
plus  âev<$s  de  la  s^rie. 

Je  me  suis  aussi  servi  ,  avec  succôS  ,  des  tuyaux  du  même 
csdibre  que  ceux  des  orgues ,  en  modifiant  seulement  la  gran- 
deur de  leur  embouchure  ^  atî  moyen  d'une  petite  lamè  de 
cuivre  très-mince  et  plane  que  je  fais  avancer  par  une 
coalîase  4sns  le  pian  et  sur  le  prolongement  de  leur  lèvre 
supérieure,^.  35.  Je  commence  par  faire  parler  ce  tuyau  dans 
son  etal  naturel,  la  laïue  étant  tout-à-Fait  retirée  en  arrière^ 

piân  la  toui&erie  agissant  toujours  avec  la  mimç  forcé,  jefais 


m 

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saillir  un  peu  la  lame  en  avant;  alors  le  tnyan  commenoe  h 
pkTÏeT  plus  mal ,  pois  il  cesse  de  parler  tont-à-fait  ;  mais,  eu 
coatinnanl  d'avâncer  peu  à  peu  la  lame ,  on  trouve  un  poînl 
oi|  il  recommence  à  parler  de  nouveau  tres-^stinctement , 
et  le  son  qu'il  rend  alors  est  exactement  représeutt  par  le 
i[iombre  3  file  premier  Test  par  i.  Eu  couliuuaut  d'avancer 
la  lame ,  le  ion  3  devient  sans  ^clat ,  puis  nul  »  et  Ton  entend 
enfin  partir  le  son  5.  On  peut  continuer  ainsi  tant  qn^il  reste 
une  ouverture  de  bouche  suffisante  pour  que  le  tuyau  parle. 
A  la  vérité  la  saillie  de  la  lame ,  en  rétrécissant  sa  bouclift 
augmente  datant  la  longueur  de  la  eolonne  d'air  renfermée 
(laus  le  tuyau^  mais  ^  à  moins  qu'on  ne  s'élève  à  des  subdivi— 
lions  très-nombreuses  y  cet  allongement  sera  trës-pen  de 
cbose  comparativement  li  la  longueur  individuelle  des  sob* 
<livi^>ions  coiîjpris(s  entre  deux  nœuds  consécutifs,  surtout 
ai  Ton  emploie  des  tuyaux  d'une  longueur  suiEsaute,  comme 
de  trois  ou  quatre  pieds. 

Nous  n'avons  parlé  jusqu'ici  que  de  la  comparaison  des 
sons  succcssiis  qu'un  même  tuyau  peut  rendre;  mais  le  ton 
absolu  de  cbacun  de  ces  sons  est  aussi  exactement  déterminé 
par  notre  théorie,  d'après  la  longueur  du  tuyau  et  le  mode  de 
Vibration;  de  sorte  qu'on  peut  le  réaliser  d'. avance  sur  le 
IDicftiocorde ,  et  voir  si  en  eifet  chaque  t^au  s  y  conforme 
selon  sa  longueur.  En  faisant  cette  comparaison  on  trouve 
que  le  son  dn  tuyau  est  toujours  un  peu  plus  grave  que  la 
théorie  ne  l'indique.  La  difTérence  tient  au  mode  d*eiubou«* 
cbnre,  comme  nous  le  verrons  plus  loin.* 

Dans  tous  les  modes  d'oscillations  que  nous  venons  de  dé- 
crire, il  existe  entre  les  nœuds  de  vibrations  NjN^  d'autre* 
points  MM|  jfg.  36,  oh  les  variations  de  densité  sont  tont^ 
jk-fait  nulles  ^  les  couches  aériennes  qui  s'y  trouvent  ne  fat-> 
iant  qu  aller  et  venir  eu  avant  et  en  arrière.  Supposons  donc 
qu'en  un  de  ces  points  tel  que  M ,  on  perce  un  trou  latéral 
qui  permette  à  l'air  du  tuyau  de  communiquer  librement 
avec  l'atmosphère;  cette  communication  ne  portera  aucun 
obstacle  aux  oscillations  de  la  colonne  mténeure  eu  avaiàt  et 
en  arrière  I  puisque  la  densité  en  M  est  constammeat  êgnle 


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« 


OtS  INSTRtJMKNS  A  VEHT.'  S?^ 

à  celle  de  l'air  du  dehors.  On  pourra  donc  aUernativement* 
ouvrir  et  boucher  cette  ouverture ,  sans  que  le  son  en  soit 
nullement  altéré.  C'est  en  effet  ce  que  Texpérience  conBrme, 
et  elle  runutre  aussi  que  cotle  propriété  est  particulière  aux 
poînU  MM, . . .,  comme  il  était  facile  de  le  prévoir. 

n  y  a  plus ,  ce  phénomène  est  indépendant  de  la  grândeur? 
de  IWertureM.  On  ponn  ut  1  étendre  à  tout  le  contour- 
dutujau,et  séparer  entièrement  la  partie  MB,  depuis  le 
point  M  jusqu'au  ù>ni  solide,  le  son  n*en  serait  nullement 
altéré  j  mais  alors  la  première  partie  A  M  comprise  depuis- 
la  couche  M  jusqu'à  Fembouchure  ,  formerait  un  tviyau en- 
tièrement ouvert  à  ses  deux  extrémités.  Cette  expérience 
nous  apprend  donc  comment  l'air  vibre  dans  un  pareil 
tuyau  ,  fig,  37    elle  nous  montre  que  les  ondulations  par- 
venue» k  son  extrémité  M  la  plus  éloignée  de  Tembouchure  , 
sont  répercutées  par  Vair  extérieur ,  non  plus  comme  elles  le 
seraient  par  un  fond  solide ,  mais  de  manière  que  cet  air  ne 
fasse  qu'entrer  et  sortir  en  M  k  une  petite  profondeur  ,  sans 
éprouver  aucune  variation  de  densité.  Ces  liUées  et  venues 
successives  forment  d*4nc,  au  bout  ouvert  M  ,  une  sorte  de 
Gontre-courant ,  dont  les  baLlemens  répondent  à  ceux  de  la 
lame  d'air  que  Ton  souifle  en  A.  Les  ondulations  excitées 
par  Fune  et  par  l'autre  cause  ,  se  propagent  de  même ,  et  sé 
fiuperposent  dans  toutes  les  couches  d'aîr  întermédiairei 
entré  A  et  M.  La  seule  condition  nécessaire  pour  la  conti- 
nuité du  mouvement  de  la  colonne  AM,  sera  donc  que  cet 
deux  séries  d'ondulations  nient  égales  en  longueur ,  comme 
le  sont  les  ondes  directes  et  rétrogrades  daivs  un  tuyau 
bouché  à  son  fond  j  m  qu'en  outre ,  par  l'effet  de  leur  su- 
perposition ,  la  densité  puisse  *tre  constante  à  cbaque 
orifice. 

lyaprt»  cela ,  dans  un  pareil  tuyau ,  le  mode  de  vi- 
brât ion  le  plus  simple  sera  celui  oh  les  deux  orifices  seront 

i&parëspar  un  seul  nœud  de  vibratioa  Ni  ,  fig-  38,  dans 
leqûel  les  molécules  d'^r  seront  immobilest  Alors  les 
mouvemens  de  translation  en  A  et  en  M  devront  toUr* 
jours  SO  liire  au  xaéine  iastaul  dans  dtà  directions  con- 


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374  INSTftOHEXS  A  rillT. 

traires  ,  et  produira  des  poduiations  d'une  longueur  égale 
à  celle  du  tnymi.  GnuidéroQS  d'abord  les  deux  presMêm  de 
ces  ondulations^  et ,  pour  fixçr  les  idées  ^  supposons-les  cnn- 
deusaotes.  En  se  propageant  de  part  et  d'autre  yen  i'oniice 
«yppoeé ,  «lies  se  rcDContreronl  au  milieu  do  tujau  eo  NgN,} 
e|  la  couche  située  eu  ce  point ,  les  recerant  tonfours  tontes 
.deux  au  mèui^  instant ,  restera  constai^Jïi^nt  un  mobile  ^ 
ipais  ^le  ëprouverii  k  If  fpîs  1#  somm^  des  condensations 
ou  des  dilatations  qu'ellei  apportent.  Cliaque  ondulation 
continuant  à  se  propager  f  celle  qui  est  partie  de  A  attein- 
dra Torifice  M  au  inonienl  ok  celle  qui  est  partie  de  M  at<* 
teindra  rorifice  A.  A  cet  instant ,  lf>s  variations  de  densité 
seront  nulles  dans  les  couches  A  et  M ,  correspondantes  aux 
extrémités  de  cbaqae  onde  »  c^  de  là  elles  iront  en  croissant 
vers  le  milieu  du  tuyau  oit  tUes  seront  les  plus  grandes  pos- 
sibles ,  piii-Sfjue  ce  point  répondra  alors  au  milieu  des  deux 
ondes.  A  partir  de  cette  époqu^,  les  deux  ondulations  con- 
tinuant à  se  propager ,  la  condensation  diminatra  ^  N«  N,  ; 
en  même  temps  les  couches  extrêmes  A  et  M ,  qui  e'taient 
entrées  dans  le  tnynu  à  une  petite  profondeur ,  reculeront 
en  arrière,  par  Teff^t  4^  l?<ur  monvement  oscilla toirf(. 
retour  fera  nattra  près  de  chaque  ort6ce  nne  nouvelle  ondn«* 
iation  raréliante  qm  suivra  la  première,  qi^i  en'  était  émanée. 
Ainsi  le  commencaoï^t  de    t^  noqv.^Ile  onde  atteiiidra 
milieu  du  tujau  quand  1#  fin  d^  la  première  ondt  la  quît*? 
tcra.  Par  l'effet  de  cette  superposition  il  arrivera  qu'à  cet 

instant  »  les  cqndmsati^QS  çt  les  rii^f^  5ero.nt  anlie^  dan^ 
toute  Pétandue  dn  tuyau ,  après  quoi  l^n^e  r^ réfiiinte  cou* 

tiiiuant  à  se  propager  fera  surcudcr  Iqs  dilatations  aux  con- 
densations. Ceiie«Ci  sera  suivie  d'upç  troisième  ondulation 
qui  sera  de  nouveau  condensante  »  et  ainsi  indéfinimeiU  ttç^% 
que  Ton  continuera  d'entretenir  en  A  le  çoufa^t  d'ai^  CQO* 
tinu  qui  imprime  le  premier  ébraulçiQe])t. 

n  est  bien  Uçjih  da  Irouyei;  Ist  t<|n  qui  rffaltarf  ^ 
mode  de  vikation  ;  car ,  puisque  la  longnenr  des  ondes 
égale  à  celle  du  tu^u  q^e  U9u$  ^y^.9|  A^^ig^ée  |^  ^s  ^ 
nombre  des  vibrations  par  sccoqA^ 


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ivsTaimiNft  a  vmt.  37S 
1034 

On  Toit  qa'il  est  FocUice  aiguë  de  «lai  que  nous  STont 
troav^  tout  à  l'IieaTê  pour  on  toyau  bouclië,  d'une  longueur 
égale.  Car  il  répond  à  uu  nooibrc  double  de  vibrations.  Ce» 
•erm  là  la  ioa  le  plui  §raTe  que  le  tuyau  pourra  fe«ëi<>e» 
avec  ses  deun  orifices  ouTerts* 

Cett  eu  elk^  ce  que  rexpénemee  eonfinkie,  du  moins 
lorsque  Ton  opère  sur  des  tuyauu  asset  longs  pour  que  Ton 

puisse  y  n(gli;2;or  la  petite  irrégularité  du  luouvemrnt  dps 
premières  couches  d'au*  situées  eu  A ,  lesi^ueiies ,  au  lieu 
d'être  ébranlées  pleinement  sur  toute  Tétendue  d^  cet  orifice» 
ne  le  sont  que  par  une  petite  ouverture.  Cet  effet  même 
peut  se  corriger  par  le  calcul  ;  mais  il  devient  inasnsible  au^ 
delà  d'une  certaine  longueur  des  tuyaux. 

Apres  le  mode  de  vibrations  que  no»s  venoons  de  consi- 
dérer ,  le  plus  simple  sera  celui  dans  lequel  il  existe  »  entre 
les  orifices ,  dena  nesuds  de  vibrations  N|  ,  Jig.  ,  dans 
lesquels  les  particules  aériennes  sont  immobiles.  L'intervalle 
de  ces  deux  nœuds  est  évidemineut  égal  à  la  longueur  to^ 
taie  d'une  onde ,  et  de  plus  ils  devront  être  cigakmeot  éloi- 
gnés  des  deux  orifices  y  puisque  les  ondes  émanées  de  ces 
points  sont  égales  }  alors  î^iNi  étant  égale  à  la  longueur 
d'une  onde  entière ,  MN,  et  AN,  en  occupent  eliacun  une 
moitié.  La  somme  totale ,  égale  k  deux  onde»  enlîenes,  devra 
donc  former  la  longueur  entière  du  tuyau  /  ;  auui  b  loi>s 
gnenr  de  chaque  ond^  sera  et  il  s'en  succédera  par  se?* 
conde  un  noipbre  qui  aura  pour  expression 


Le  son  qui  en  résultera  sera  donc  TocUVe  aiguë  dn  son  Ibn- 
damentat,  de  soHe  que  si  celui-ci  eiit  j^ris  pour  unité ,  e^xpn- . 

mé  par        l'autre ,  qui  a  pour  valeur  a,  le  sera  par  tUx. 

En  continuant  ce  raisonnement ,  ponv  le  cas  de  trois 
noeuds  y  quatre  uœiud,^,  et  ainsi  ^e  s,uûe  ;  ou  trouve  que  ia 


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BIS  IKSTHHKFS  A  rUIT. 

série  def  «ou*  qui  en  résulte ,  le  ^Mnemier  éUiit  ftii  pev 
unité ,  comprend  la  térie  indéliiiie  dei  sonbfcs  aatoicli 

I   a  3  4  5  

Ce  seront  donc  là  tous  les  sons  que  peut  rendre  un  tuvât 
.euTcripar  les  deux  bouU;  car,  d'après  k nuabèfesucmiite 
dootiHNMlef  «Tont  fait  natCre,  il  est  évident  qii*0  ae  nmit 
exister  d'intermédiaire  entre  eux  ^  si  Ton  veut  les  expriiûer 
par  iears  déoomiuations  musicales  |  en  appelant  le  pccmicf 
ir/t  9  U  tradnction  de  la  fene  donncfa  • 


ISS 

19  =  l7«j«>— 

nosaifs 

aia==/bj* — ► 

a5 = *o/j* 

3*— «tftf 

ei  ainsi  du  reàte.  Cette  ^érie  de  sons  peut  se  rcrifîer  par  Fer 
pékienoe,  comme  noos  i*avons  fait  pour  les  boordonSf  et 
elle  se  réalise  ayec  la  plus  grande  fidélité.  Elle  s'appfiqae 
aussi  généralement  à  tous  les  iustrumeas  à  tuyaux  cylin- 
driques, droits  ou  courbes,  dont  les  deux  bouts  sont  on* 
Terts  ,  par  exemple  ,  au  cor ,  à  la  trompette ,  et  même 
au  serpent  et  ^ux  ûùtes ,  en  supposant  que  l'on  boudie 
les  trous  latéraux  de  cH  deux  derniers  instrumens ^ 

îl  y  a  une  remarque  curieuse  à  faire  pour  le  son  expfiiaé 
par  7 ,  c'est  que  la  plupart  des  personnes  qui  sonnent  cia 
fO(  ou  de  la  trompette  I  i^e  savent  |las  le  donner.' Csti 


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DBS  XNSTRUHBNa  A  YBNT/ 

après  avoir  obtenu  le  son  le  plus  grave  uig    ils  en  tirent 
aisément  les  sons  iifj  =3,  ao/2=3y  ui^^^^mij^S j  et 
êoi^  ss:  6,  après  qnoi  rinstniment  santé ,  comme  par  force 
la  triple  octave  exprimée  par  8,  sans  qu'ils  puissent  en  tirer 
le  son  intermédiaire  7.  Daniel  Bemou^î  prétend  que  cela 
tient  à  la  difficulté  de  dÎTiser  urte  quantité  en  sept  parties  * 
égales  ,  mais  alors  il  devrait  être  encore  lnen  plus  diflicile 
d'obtenir  le  son  correspondant  au  nombre  1:^ ,  lequel  cepeu— • 
dant  s'obtient  sans  peine.  Je  partage  bien  plutôt  l'opinion 
de  ce  célèbre  physicien,  quand  il  dit  que  cètte  difficulté 
tient  aussi  au  défaut  d'exercice  du  musicien ,  qui  n'a  jamnis' 
besmn  de  tirer  de  son  instrument  le  son  exprimé  .)Mir  7 , 
parce  qu'il  n*est  pas  usité  dans  la  musique ,  étant  intermé* 
diaire  entre  lai^  et  sii^^  et  la  preuve  que  cette  habitude  est 
nécessaire  pour  obtenir  à  volonté  tel  son  on  tel  autre  ^  c'est 
qu'elle  l'est  même  pour  les  sons  les  plus  faciles  4  produire 
tels,  par  exemple,  que  ut^  ut-. ,  «o/j  ,  ut^  et  mi^.  C'est  ce 
dont  on  peut  se  convaincre  aisément  en  adaptant  une  em— 
boncbure  à. un  tuyau  de  verre ,  ou  de  carton ,  et  essayant  de 

souffler  avec  la  bouclte  dans  le  pied  du  tuvau  ,  pour  en  tirer 
des  sons.  Car  d'abord ,  on  les  entendra  passer  brusquement 
d*mi  terme  k  un  autre,  en  sautant  par  ««dessus  plusieurs^ 
intermédiaires,  selon  le  plus  ou  moins  de  force  avec  la- 
quelle on  souffle.  Mais,  quand  on  se  sera  aperçu  de  cet  effet  ^ 
«m  acquerra  bientôt  IHnpénence  nécessaire  pour  monter  ou 
deseefidre  d'un  ton  à  un  autre  graduellement  ;  et ,  lorsqu'on  • 
sera  dans  un  de  ces  tons,  on  aura,  pour  ainsi  dire,  le 
Mitixiient  du  degré  de  force  qu'il  faut  donner  pour  passer 
à  ûn  antre  immédiatement  supérieur  on  inférieur ,  comme 
je  m'en  suis  assuré  moi-même. | II  est  doncpfobable  c^u  avec 
bemicoup  d'exercice ,  et  en  se  faisant  donner  assidûment  le 
son  7  psr  un  monocorde,  ou  par  un  tuyau,  on  parviendrait  à 
Ff^b tenir  également  ,   et  à  donner  avec  précision  la  quantité 
4e  vent  qa'4  e^ûge^  car  il  y  a  pour  cela  des  conditions  indis- 
pensables ,  que  l'eapérience  seule  apprend  à  remplir  sans 
qu'on  y  fasse  attention.  Le  musicien  a  très-bien  le  senti— 
jncnt  ,  de  ces  dégrés  pour  les  tons  6  et  8 1  qu'il  emploie,  à 


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«^B  IhSTROMENS  ^  VENT. 

chaqtM  îastiùiit  dans  la  musique ,  comme  étant  la  quinte  et 
Toclave  du  &on  ai  il  est  loul  simple  qu'il  ioiube ,  comme 
par  précipke ,  <Uiiâ  i'ua  ou  dan»  l'autre ,  jfuand  ii  essaie 
par  hasard  de  produire  le  son  7,  auquel  il  n^cst  point  evefcé. 
On  aura  plu&  de  facilité,  pour  l'obtenir,  si,  au  lieu  de 
$ouMtr  dans  le  tu/au  avec  la  bouche  »  on  la  place  sur  nu 
sommier  portatif ,  auquel  communique  une  soufflerie  dont  ' 
on  puisse  modérer  la  force.  Dans  une  expérience  de  ce 
§eare  que  j'ai  faite  avec  M.  Haïuel^jiMS  sommes  par- 
venus k  ohteiiir  le  sou  7  bien  disMnct  et  soutenu.  Mais  ii 
nous  a  fallu  nous  aider  encore  d'un  autre  artifice  ,  qui 
était  d'approcher  plus  ou  moins  le  4oi|;t  de  la  bouche 
tujan ,  quand  nous  avions  produit  les  sons  6  on  8 ,  de 
niëre  à  régler  ,  pour  ainsi  dire ,  la  direction  de  la  lame 
d'kir  qui  sortait  de  la  lumière,  et  k  le  faire  reutrer  dans  le 
lujrnu.  Alors ,  après  ^dques  inslana  de  houidomieiDeint  el 
«omme  d'incertitude ,  on  entendait  sertir  avec  éclat  le  son 
7  ,  qui  nous  était  bien  fiuïik  à  recoonaître,  parce  que  mu 
unisson  sur  un  orgue  qui  nous  asrTatt  de  eomparateur, 
répondait  à  un  fa^ ,  dont  nous  avions  soin  de  faite  parie» 
de  temps  en  temps  la  touche,  pour  acquérir  le  sentiment 
du  mode  de  vibration  que  nous  vopliona  e&tcuter. 

En  général ,  la  taUe  précédente  montre  que  les  tn^^ani^ 
dont  les  (]e\ix  bonis  sont  ouveiLs  ,  ne  peuvent,  dans  leurs 
octaves  les  plus  grave&y  donner  que  de&  sons  très-éloi* 
gnés  les  uns  dés  antres  ;  par  exemple  ^  ks  deux  premiers 
uij  lét^  diffèrent  entre  eux  d'une  oclavc  entière.  Mais,  à  me- 
sure que  le  ton  s'élève ,  c'est-à-dire  à  mesure  que  la  co- 
lonne d'air  se  divise  en  nn  plus  grand  nombre  de  parlîcft» 
les  sons  que  \%n  peut  obtenir  sont  plus  rapprochée.  £tt 
s' élevant  encore  davantage  f  on  commence  à  trouver  luém^ 
des  intervalles  diromattques  tels  que  lea  dièses  9%  ite  bémols» 
Enfin  ,  dans  les  sons  pltis  éMgnés  du  son  fondannsntal ,  esn 
intercaHations  luémes  ne  su^iiseut  plus  pour  Représentées 
toue  les  1^  de  ISnitvnment.  On  oomprend  ainsi  eomm^ 
k  musreien  qm  donne  du  cor  ne^peut  tirer  nataurellemcnt. 
que  des  tous  at>âolus  parmi  les  sons  graves  ^  quoiqu'il  puiAse 


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1 


DES  INSTRUMZNS  A  VENT.      '  379 

«nsuile  o&oduler  des  desii^tODS  pwnû  les  sons  ékytfs.  Il  peut 
mcine  modifier  âssez  Jcs  clïcts  de  son  insti4ijuent ,  par  lea 
variations  d'embouchurfi  ,  pour  abaisser  le  7  i|m6ataa<p 
dettuf  da/^i*  jusqu'à  leffire  accorder  avec  la  vrêîe  valeur 
decette  note  dans  Ja  gamme.  Il  opcre  de  plus  graruls  chan- 
gemens  encore  en  bouchant  ea  part^  av^c  la  rn^u  i'onâce 
ouvert  du  tttjau.  Cut  amtt ,  par  axomple ,  que  l*tm  Fuaêue 
let  fous  TT  et  i3  à  leurs  valeurs  usk^s.  Enfin ,  en  unissani 
cet  artiiice  au  mouvement  des  lèvres  et  à  U  grtudeur  de 
Fembooclinra ,  on  va  joa^'à  ncàrtr  asire  les  eon«  ualnrela 
des  prenitèrct  octaves ,  des  îutervallea  chromattqves ,  el  à 
faire  entendre  ,  même  dans  la  première,  les  tons  que  rins- 
tiiiment  seul  refuserait.  Mais  cet  grandes  modificetions  de^ 
mandent  beaucoup  d'halMleié  et  d'cverdce  peur  4tre  pro- 
duites avec  justesse,  et  elles,  n'apparlictinent  pas  4U  commun 
des  musiciens. 

Ici.  comme  dans  les  cardes  vibrantes  ^  plusieurs  vibra^ 

Hons  différentes  pf  lu  ent  coexister  ensemble  ,  et  se  super- 
poser pour  ainsi  dire  dans  la  même  colonne  d^r  p  car  , 
lorsqu'on  produit  «m  son  quelconque  représenté  par  n ,  otk 

Mtend  résonner  avec  lui  tous  les  sons  plus  graves  qui  réponr 
dent  à  des  nombres  moindres  que  n.  Cela  devient  ^Mrtou^ 

sensible  dans  les  passages  d'un  mode  de  vibration  à  un  entre, 

lorsqu'on  les  produit  graduellmeiit  per  des  onyei'tnres  de 

bouche  variables,  comme  4ans  la  page  373. 
Ici,  comme  pour  les  tuyaux  beucbés  per  un  bout,  le^ 

expressions  théoriques  ne  déterminent  pa$  seuleaseni  lei 

rapports  des  nombres  de  Vibrations  successifs.  Files  donnent 
les.  valeurs  absolues  de  ces  nombres  pour  chaque  longueur 
ék  tnyan  assignée  ;  et  Ton  peut  de  même  les 'vériAer  per  l'ex*^ 

périence,  en  chercliaTit  l'unisson  du  tuyau  sur  un  monocorde 
vertical  charge'  d'un  poids  constant  et  connue  cer>  connaissant 
ce  poids,  celui  de  la  corde ,  et  sa  longueur  lorsqu'elle  vibre  k 
funisson  dn  tuyau  «  on  peut  calculer  par  les  lois  de  la  méea— 
oique  le  nombre  de  vibrations  qu'elle,  exécute  par  seconde  ^ 
et  par  conséquent  aussi  celle  du  tuyen<  or,  en  epéftanl  aim  » 
Ml  fronve  que  le  son  du  tuyaa  est  toujours  un  peu  plus  grave 
qne  la  théorie  ne  le  donnerait  d'après  sa  longueur. 


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38o  DES  IlfSTmUllB!fS  A  VINT. 

Daniel  Bernonlti  a  prouvé  que  cette  dj^érence  Tenait  àe 
ce  que  la  théorie  suppose  la  colonne  aérienne  ébranlée  à 

plein  orifice  ,  tandis  qu'avec  la  disposition  de  bouche  qu'on 
pratique  dans  les  tnyanx  d'orgues  |  l'ébranlement  n'est  qae 
partiel.  11  a  prouvé  que ,  lorsque  la  colonne  d*air  contenue 
dan5  lin  pareil  tuyau,  se  divise  en  ]>lnsieur$  parties  cunso- 
nantcs  ,  scparces  par  de&  nœuds  de  vibrations  immobiles,  la 
portion  la  plus  voisine  de  l'embouchure  partielle  est  plus 
courte  que  les  autres  quoique  vibrant  en  même  temps;  et  ces 
deruiëres ,  qui  se  trouveot  seules  ébranlées  dans  toute  ia 
surface  de  leur  section  transversale ,  sont  aussi  les  seules  qni 
suivent  les  rapports  indiqués  par  la  théorie.  On  peut  v^ 
les  preuves  de  ce  fait  dans  le  Traité  générai.  ' 

Je  me  suis  assuré  que  cette  influence  des  embouchures  pai^ 
tielle  est  inégale  dans  les  dtffi^ren^  gas  sous  la  même  pression. 
Dans  le  gaz  hydrogène  ^  par  exemple ,  elle  est  considérable- 
ment plus  forte  que  pour  Fair  atmosphérique  ,  ce  qni  rend 
la  première  division  vers  Temboochure  partielle  excessive* 
ment  plus  courte;  d'oii  il  suit  que,  lorsqu'on  fait  parler  un 
même  tujau  successivement  avec  les  deu^  gaz  y  les  colonnes 
vibrantes tt*ont  réellement  pasia  ménie  longueur  dans  les  deuxr 
cas.  Il  faut  avoir  <^gard  à  cette  circonstance,  quand  on  vent 
comparer  les  sons  rendus  par  diûërens  gaz.  Selon  lathéonCi 
ces  sons  »  k  longueurs  égales ,  doivent  être  réciproques  aux 
racines  carrées  des  densités  des  gaz  sous  d'égales  pressions^ 
Mais  on  ne  trouve  pas  ce  résultat  en  faisant  parler  un 
même  tuyau  dWgue  avec  âUSérenM  gai ,  par  la  raison  qnn 
nons  venons  d'indiquer.  Par  exemple  ,  pour  le  gaa  hydro- 
gène vibrant  dans  lai  tuvau  ouvert,  Febranlenient  juirtiel 

est  si  considérable  qu'il  en  résulte  un  abaissement  de  ton  de 
près  d'une  septième  mineure. 

Des  Tuymx  à  diamètre  inégal. 

'  *  Les  tuyaux  cylindriques  offrent  le  cas  le  plus  simple  dm 

la  propagation  des  ondes  sonores  ,  mais  on  peut  aussi  Inv^ 
mer  ces  ondes  dans  des  tuyaux  de  diamètre  variable  ,  pax 
«xtfmj^ey  coniques  on  hyperboliques ,  an  y  adaplani  des 


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.  BBS  iNITaVMEirS'  A  VtKT.  38x  # 

fmbouchures  partielles ,  analogues  à  celiez  dout  nouâ  avojis 
lait  Qsage  pour  les  tuyaux  cylindriques.  Alors ,  la  colonaa 
aérienne  se  divise  encore  en  parties  consonantes  entre  elles , 
réparées  par  des  couches  immobiles  ,  et  dont  la  situation  est 
déterminée  par  Popposition  des  mouyemens  des  parties 
contiguês.  Mais  il  y  a  cette  différence ,  avec  les  tuyaux  cy- 
lindriques, que  les  longueurs  de  ces  divisions  ne  sont  pius 
iiëcessairelnent  égales ,  maÉr  dépendent  de  la  forme  du 
tnyau.  On  peut  déterminer,  dans  chaque  cas  ,  les  propor- 
tious  de  ces  longueurs  par  Texpérieuce ,  comme  nous  Ta  vous 
fait  pour  les  tuyaux  cylindriques ,  ou  par  le  calcul ,  en 
partant  des  lois  des  mouveraens  de  l'air  ,  et  les  résultats 
de  ces  deux  méthodes  sont  parfaitement  d'accord.  J'ai  ex- 
posé ces  détails  dans  le  Traité  général. 

On  emploie ^aussi  dans  l'orgue  une  espèce  particulière  de 
tuyaux  à  bouche  que  l*on  nomme  tuyaux  à  cheminée  ^fig,  40. 
n»  sont  composés  d'un  tuyau  de  bourdon  ,  au  fond  duquel  * 
on  a  percé  une  petite  ouverture  circulaire  à  laquelle  s'adapte 
un  tuyau  A  B  de  même  diamètre ,  ouvert  à  ses  deux  bouts  , 
et  trës><ourt  comparativemènt  au  premier.  Le  ton  de  ces 
tajaux  composés  est  intermédiaire  entre  celui  des  tuyaux 
tout-iefait  bouchés  et  tout-à-fait  ouverts  ,  mais  leur  timbra 
est  un  peu  différent  ;  et  on  les  emploie  à  cause  de  cette 
qualité  ,  afin  de  jeter  plus -de  variété  dans  les  jeux. 

Les  personnes  qui  ont  Touie  dure  emploient  aussi ,  pour 
Biieux  entendre ,  le  secours  d'un  tuyau  c6nique  dont  elles 
jplacent  le  sommet  dans  le  trou  de  leur  çreille  afin  d'y  reunir 
par  la  réilexion  plus  d  ondes  sonores  qu'il  n'y  en  arrive- 
rait naturellement.  Ces  instrumens  ,  qui  se  nomment  des 
cornets  acoustiques  ,  n'ont  d'autre  effet  que  de  concentrer 
ainsi  les  ondulations  aériennes. 

^^es  FUkUfs  et  instrumens  à  vent  percés  de  trous 

latéraux. 

JusquHcî  nous  n'avons  considéré  que  des  tuyaux  de  di- 
verses longueurs  ouverts  ou  bouchés ,  mkis  dont  les  paroii 
étoieat  continues.  On  fait  aussi  des  instrumens  très-barmo- 


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nieux  avec  des  tuyaux  cyiindrit^ues  percés  de  trous  kté- 
rsax,  àBÈê  ka^fltels  on  souffie  p«r  une  enàboucliare  ;  ot  «ot 
^  T^rîf âèlei  hkyciui  d*orçue  oit  ]«  botiche  dn  nraaicîeii  lert 
de  soufBet.  Comme  je  ne  dois  les  considérer  que  sous  le 
rapport  théori^ei  tm  tètii  d'entr«  eu&  m  aenrîra  d'exeoH 
pie,  et  >l^  dioiiîrér  k  itère  trmtenfiërjf,  parce  qu'elle  est 
plus  connue. 

Cette  flAté ,  représentée  fig^^i  9  eftt  composée  d'un  cj- 

lindie  creux  de  bois  ,  d*ivoire  ou  de  cristal  ,  entièrement 
ouvert  par  une  de  ses  extrémités ,  et  percé  seulement  ii 
Feutre  d'un  trou  latércl  qui  sert  d'embouchure.  Les  bords 
de  ce  trou  sont  taillés  en  biseau  j  et  en  les  plaçant  contre  la 
bouche  et  serrant  les  lèvres  ,  on  souille  obliquement  «ne 
lame  d'air  contre  leur  tranchant  Par  ce  moy^  ,  la  colonoè 
d*air  contenue  dantf  le  tujau ,  le  met*  en  vibration  sonore. 
Si  l'on  boucbe  d'abord  avec  les  doigts  tous  les  autres  troui 
percés  dans  les  parois  du  tnjau  |  il  rentrera  dans  le  cas  des 
tujaux  cylindriques  ouverts  des  ^eux  cdtes.  L'on  en  tirera 
donc  d'abord  un  6on  ioudaïueutai  ,  le  plus  grave  de  tous, 
et  ensuite  en  soufflant  plus  fort ,  ou  eii  variant  la  manière 
de  souffler ,  on  obtiendra  une  suite  d'autres  sons  de  plus  en 
pliJi  aigus  ,  4U1  ,  en  ])rcnaru  le  premier  pour  unité  y  for- 
meront la  série  des  nombres  naturels 

r  2   1  4 

Mais  on  en  tirera  encore  d'autres  sons  interincdiaires  ,  eu 
découvrant  successif  ement  un  ou  plusieurs  des  trous  I»- 
téraux  que  nous  supposions  tout  à  l'iieure  fermés  \  car  eKa« 
cun  d'eux  étant  ouvert  ,  élève  le  sou  fondamental  d'une 
quantité  relative  à  sa  grandeur  et  à  sa  distance  dé  rend* 
bouchure ,  coname  on  peut  s'en  assurer  par  Texpérienoe'  >  en 
agrandissant  successivement  leurs  dimensions. 

Il  j  a  des  instrumeus  à  veni ,  tels  que  le  serpent  et  le 
cor  y  qui  sont  formés  de  tuyaux  courbas.  Mais  cette  cour^ 
bure  n'influe  en  rien  sur  lé  son  qu'on  en  tire.  Elle  ne  sert 
que  pour  replier  le  tuyau  sur  lui-même  et  ha  donner  beau- 
coup de  longiiettr  sons  peu  lie  volomt*  Du  roile  ^  ta'  série 


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BIS  INSTRUAtENS  ▲  VENT.  383 

des  sons  est  absolument  la  même  que  pour  des  tujaux 
rectiligiies  de  formé  et  de  longueur  pareiHet. 
*De  la  manière  (Taccorder  les  tuyaux  à  bùucHe.  Procé^ 

dés  pour  les  mettre  en  ton. 
Lorsqu'on  a  construit  les  tuyaux  d'orgue  sur  les  dimen- 
sions iuJii|UL*t:^  par  la  théorie  et  l*expérieiîce  ,  il  c^t  ])resque 
impossible  qu'ils  se  trouvent  du  premier  coup  rigoureuse-* 
ment  au  ton  juste  qu'on  Veut  leur  donner.  H  faut  donc  les 
y  amener  par  quelque  procédé  correctif  :  nous  allons  ex- 
pliquer ceux  qui  sont  en  usage  ,  et  qui  sout  fondés  sur  les 
modifications  que  le  son  acquiert  quand  on  change  la  lon- 
gueur ou  la  ferme  des  tuyaux.  Ces  procédés  différent  selon 
ta  nature  du  tuyau  et  la  matière  dont  il  est  fait.  Supposons- 
le  d'abord  de  bois ,  de  carton ,  ou  de  toute  autre  matiëfe 
^ni  ne  se  prite  point  à  l'extension  s  alors ,  si  te  fond  doit 
être  fermé  connue  dans  les  bourdons  jfig^  4^  ,  on  y  met  un 
bouchon  de  bois  cylindrique ,  bien  juste ,  revêtu  de  peau 
dont  la  plucbe^est  en  dehors  9  et  on  l'enfonce  ou  en  le 
relire  graduellement   jusqu'à    ce  qu'il  se  trouve  au  Ion 
demandé.  Si  le  tuyau  doit  être  ouvert  à  son  extréjuité  , 
43 ,  on  y  ajuste  une  petite  lame  de  plomb  inclinée  k 
son  axe  ,  et  que  l'on  abaisse  ou  que  Ton  relève  plus  ou 
moins  jusqu'à  ce  que  Ton  ait  atteint  Taccord.  Cette  lame 
modifie  le  son ,  parce  qu'elle  bouche  en  partie  le  tuyau. 
Car  si  elle  étoit  tout-l»-fait  abaissée  et  capable  de  couvrir 
toute  sa  surface ,  elle  le  changerait  évidemment  en  un 
boardon  ^  ce  qui  abaisseroit  son  ton  d'une  ottave  entière. 

Venon*  maintenant  aux  tuyaux  faits  dé  plomb  ou  d^étain. 
Pour  teui-là  ,  s'ils  doivent  être  ouverts  ,  fig.  44  ,  on  les 
rêg^e  au  moyen  d'un  cone  de  métal  que  l'on  enfonce  dans 
leur  intérieur ,  pour  les  élargir  s'ils  sont  trop  graves  ,  et 
avec  lequel  on  les  resserre  s'ils  sont  trop  aigus.  Il  est  vir 
aible  »  en  eilet ,  que  le  rétrécissement  de  leur  orifice  les  rap-v 
proche  des  bourdons et  que  l'évasement  les  en  éloigne. 
Quant  aux  bourdons  eux-ml'mes ,  on  ne  peut  pas  leur  ap» 
piâc|uer  ce  procède  ;  on  ne  peut  pas  non  plus  rendre 
leur  fondnaobile,  puisquUl  est  soudé  à  l'extnkaité  de  leur 


«  284  ZN$T&UM£NS  A  VJSlfT. 

€oq)9.*  C'est  pourquoi  on  y  aupplée  par  un  astrt  n^eil 

d'autant  plus,  curieux   à   connaître  ,    que  rexpeaence 
•eule  «  pu  y  /xmduire.  A  la  surface  extérieure  du  tuyau, 
«t  à  cdté  de  la  lëvne  sur  laquelle  *le  yent  frappe  ,  on  adapte 
deux  lames  de  plomb  Lhjfi^»  4^,  qui  s'ouvrent  en  deKort 
et  qui  ressemblent  à  deux  ortUleu  :  aussi  les  appelie-t-oa 
4e  ce  nom.  £n  les  tenant  tout-à-*fait  ouvertes  en  ddion 
et  touchées  sur  la  surface  du  tuyau  ,  on  a  le  son  naturel 
que  ce  tuyau  doit  rendre  suivant  sa  longueur  ^  mais  en  les 
rapprochant  peu  à  peu.,  le  son  baisse  progressîvemeat 
d'une  quantité  quelquefois  fort  considérable.  On  voit  qvt 
ce  phénomène  tient  à  Finfluence  des  embouchures)  mau 
il  ne  serait  pas  facile  de  le  calculer.  On  emploie  le  rnéot 
appareil  pour  les  tuyaux  à  cheminée  ,  auxquels  les  aatm 
procédés  de  correction  ne  sont  pas  non  plus  applicables  ; 
car  la  petitesse  de  la  cheminée  ne  permettrait  pas  de 
songer  k  les  accorder  en  l'élargissant. 

En  général  ,  tout  ce  (|ui  peut  arrêter  ou  retarder  d'une 
manière  quelconque  les  vibrations  de  l'air  ,  «oit  dans  ViaU- 
rieur  des  tuyaux  ,  soit  au  dehors ,  modifie  le  son  qu'on  sa 
tire.  Ainsi  les  tuyaux  sont  influencés  par  leur  voisinage 
xnéme  ^  car  si ,  dans  un  orgue  bien  accordé  on  en  isole 
quelques-uns ,  en  enlevant  ceux  qui  les  avotsinent ,  Isor 
ton  change  et  ils  ne  gardent  plus  Taccord. 

Des  instrumens^à  jinehes* 

L'anche,  représentée  jiSSf.  46 ,  est  un  appareil  ribn^ 

toire  qui  se  met  en  mouvement  par  un  courar\i  d'air  ,  et  qm 
excite  ainsi  dans  ce  fluide  des  sons  dont  on  accroît  beaucoop 
la  forcé  en  faisant  vibrer  Tanche  dans  un  tuyau  d*une  gros- 
seur et  d'une  longneur  convenable.  Cet  appareil  est  esse»- 
lieiieiiieat  compose  d  une  languette  A  JL  ^  formée  d'une 
feuille  mince  de  laiton ,  fixée  en  A  sur  une  pièce  cjiiar 
drique  AR  de.  bois  ou  de  métal  j  creusée  en  rigole  suivanC 
AR.  On  introduit  ce  système  par  le  bout  A  dans  un  trou 
^demi-circulaire  d'un  diamètre  égal ,  percë  au  centre  d'ua 
T  qui'ferme  exactement  le  tuystu  SYT.  Alors 


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tes  iif^rauutus  ▲  rkvt.  385 

l^on  sotti&e  par  Torifice  S  ,  qui  est  rétréci  à  dessein  pour  cet 
objit,  le  counuit  d'air  e»!  forcé  d'^&kr  la  rigole  pour 
•'edMppcr»  Mxa  comme  la  rigole  est  fort  petite ,  compara*» 
livement  au  tiiamètre  du  Luj^^au  SVT,  il  arrive,  si  ion 
aoiifie  aisea  fort  »  ^pie  Tatr  ,  en  le  prewaat  pour entrer , 
poMM  ja  la«if|aetle  AL  contre  la  rigole ,  et  la  ferme.  Mail 

l'élasticité  de  la  fnu guette  réagissant  presque  aussitôt  ,  elle 
se  relevé,  l'air  paA&e  de  nouveau  y  presae  la  languette  »  et  ce 
îeu  alternatif  ee  continue  aussi  long-4»ipe  que  fou  îatro-^ 
doit  dt  nouvel  air  par  l'orifice  S  avec  assec  de  vitesse.  Si 
l'on  met  cet  orifice  «ur  le  canal  d'un  souâlet  d'orgue ,  le# 
alierna^vet  daviennent  assem  rapides  poUr  produire  un  son , 
ordinairement  ramène  et  assez  désagréable ,  dU  moins  quand 
la  disposition  lie  l'appareil  est  réduite  à  cedegré  de  simplicité. 

Le  ton  plus  au  moins  élevé  de  ce  son  dépend  spécialement 
de  la  longaenr  de  la  languette ,  depuis  le  point  ok  elle  est 
attaciiéc.  ii  dépend  aussi  de  son  élasticité ,  de  son  poids  , 
et  de  sa  courbure  plus  ou  moins  concave  en  dehors.  Car 
lotis  ces  élémeps  étant  ebangés ,  changent  le  ton  diuis  le-* 

quel  l'anche  résonnait. 

ii  iiaporte  4^  remarquer  que  ce  u'est  pas  la  languette  elle*' 
miêgnmj  qui)  par  ses  vibrations ,  fermé  et  ouvre  tour  k  tour  la 
rigole  ,  c'est  Pair  qui  l'y  pousse ,  et  c'est  elle  ifUi  revient^  le 
aou  dépend  de  ces  chocs  et  de  cqs  retours  plus  ou  moine 
impidas.  Si  le  pemt  d'attache  est  fixe ,  ainsi  que  la  longueur 
de  iaiengnette^  V  air  aura  besom  d'une  force  d'autant  plus 
graude  pour  1  amener  contre  la  rigole ,  qu'elle  eu  sera  plus 
dloignéa*  Ainsi ,  l'augmenutioa  de  net  étoignemeni  devra 
FMdxe  les  battemens  plds  rares,  et  par  conséquent  rendre 
plus  grave  le  son  qui  en  résulte,  (/esl  en  eliet  ce  que  l'on 
olMerve  constaoïment.  Au  contre  ne,  on  rendra  le  son  plus 
aigu  ,  es  y»  raocvufcit  la^rtie  libre  de  la  langipetiè,  toutes 
les»  autres  choses  restau i  les  mcuifs  ,  parce  que  son  extrémité 
MMMwm,  mpias  de  cheiAin  à  Éaire  pour  s'approcher  de  la  rigole , 
aaostiaàfem  aussi  en  s'en  éleignant.  Ces  variatîonsde  Ion* 

f  iieur  s'opèrent  au  ninvcii  d'une  t  ir^je  de  fil  de  fer  recourbée  Fff 
^aa  est  adaptée  à  la  languette ,  et  qui  la  serre  contre  la  rigole 

Tome  L  a5 


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386  DES  i»NSiauii£Ns  a  vent. 

par  son  rMort*  En,  iiranft  ou  eofonçtnt  c«tle  pièce  que  Toit 
appelle  umfRmêêUê  ,  on  met  le  fniint  d'attaehede  la  languette 
|>iu&  près  ou  piiiâ  loia  de  son  ex^lrémitc  libre ,  et  le  son  ^oute 
Ott  cle«cea4.>  vsiêu  non  pai  dans  la  proportion  da  carré  ta 
longueurs,  comme  je  m*eii  «ois  «Moré  par  rexpériencef  09 
qui  atliève  de  pr«niver  que  le  jeu  de  Tlinche  ne  duil  pas  être 
awimiié  4  celui  deslamea  élaftiques  lilnres  par  un  boot ,  £iéef 
par  Tautrei  et  TÎl^raiit  apontjuiàiie'nt*  Du  reito,  le  too  dt 

]  àiiclw*  est  tcllciueuL  deterniiué  par  la  x  .'ij)Ldjté  des  balle- 
me^s  dont  eiie  est  susceptible  »  qgi'il  reste  le  même  quel  que 
que  soit  la  Ikature  du  §ac  par  laquelle  on  la  iait'parler. 

Le  coturani  dfair  qui  fait  vibrer  les  ancbes  n'agit  pas  ,  sur 
elles  t  ^ulet^en^ , quand  il  enfile  la  n^^ole^  jd  oiudiiîe  encore 
leurs  moiivemen^  par  la  rapidité  plue  ou  moins  grande  aTac 
laquelle  il  s'écmle  <A  fait  place  à  de  nouvel  air.  Par  une  suite 
nécessaire  de  ce  lie  réaction  réciproque,  il  ai  nvc  (jue  lacoaiigur 
ration  des  tuyaux  qu'on  ajuete  iw  Am  ancbes  inilue  eaUvtae» 
ment  sur  Ja  qiialite  des  sons  qu'on  en  tire.  Ceux  qui  rendent 
its  sous  les  pluséclalaus,  sont  les  tuyaux  conit^ui's  qui  vaut  en 
s'évasaut  vers  Tair  extérieur  ^Jlg,  47 .  Si  la  cône  est  renversé^ 
fig,  48,  lesoadevientioai^l»  Mais  si  deux  cônee  pareils,  oppo* 
bés  baie  à  base,  sont  ajustéi»  à  rexlréuiité  d  ua  long  tuvau  co- 
nique,^» 49  9  ce  système  donne  au  son  de  la  roudeur  et  de  la 
force.  En  gêuérai  pour  que  les  vibrations  de  lîanclie  aoieni 
régulières  et  harmonieuses ,  il  faut  qu'elles  puissent  convenir 
avec  le  mouvement  de  Tair  dan&lc  tujrau  oii  i'ancbe  parle.  La 
nécessitide  catte^ionditioa  estsmrUMiisenaibb»  dane  les  t«jnii& 
longs  et  minces,  comme  ceux  des  hautbois  et  de  la  clarinette. 
Aussi  ces  inslruuieussont*iis^rces  de  trous  latéraux  qui,  uni^ 
au  pincemeni  des  lèvres  penneHeni  an  musâcâen  d'élalslir 
l'accord  dont  il  s*agit. 

.  Les  au tfiit's  telles  que  je  viens  de  ies  décrire  out  toujours  un 
son  rauque  ^  criard^dont  ràpreté  ait  due  au  battcn&etti  delà 
languette  contre  la  matière  solide  de  la  rigole  \  mais^  fMur  une 

modification  aussi  simple  qu'uigeuieusc  ,  .M.  Greuié  ,  habile, 
amateur  de  musique,  estparve^uà  leur  ôtcr  tous  ces  dd^kiita» 
at  a  leur  donner  en  échange  dei  qualités  qu'elles  n'avaient  pas. 


.  Kj  ^  .d  by  Google 


Pemrcela  iffaît  la  rigole  AR  ^jig,  âo,  en  beisoa  en  cuivre^ 
mA  è  ifétes  ▼tites  et  €m  Foraie  de  fiarall^lipede.  La  langnetté 

est  une  lame  de  laiton  pat  laitement  plane  ,  et  coupée  eu 
fi>nne  de  ractangLe  de  manière  à  remplir  exactement ,  oti 
pitttétpreiqna  eiuietementia  face  éridée  de  la  rigole.  Une  ra- 

sette  extriMuemcnt  fcrjuc  et  solide  r  r  arrrte  cette  langurtte  ;i  l;i 
longueur  convenable,  et  fixe  invariabiemcntle  point  à  partir 
doqnel  elk doia-TÎt^rer*  Maintenant,  lorsque  cette  aiicfae  est 
montée  sur  le  porte-reat'BCS,  n  l^>n  sottfBe  par  le  trou  S , 
l'air  coiqpjuiié  ne  trottvunt  pas ,  ou  presque  pas  d'issue  entre 
la-langaêttt  ^  let  flhraf  de*  la  rigole,  pmisse^la  langoelte 
et  IV-  entrer.  Apres  quHl  a pais^  mofieiîte  qaatrAti»  d*aîr, 
leiasticUe  Daturelle  de  la  laogueiie  la  ramène  à  sa  posiUoa 
pctsaitîfe;  de  aorte  qa'elle  lerme  de  nonVeati  \e  pàssage  à' 
IW  I  MM  1»  vheste^iift'^lle'  a  4icqulsa  '-aA-  f^eTeiiant  ainsi? 

sur  elle-niL'ine ,  Un  fait  aussitôt  dépasser  ce  point ,  et  elle 
s'éoarla  dan»  le  sens  opposé,  en  poussant  T air  i^ant  elle 
jusqa'à«oa  qtha  la  resîilaiiiw'qnleHe^éproii^yfoînte  à  Tefibr^ 
de  l'élasticité  ,  l'arrête  et  la  ramène  de  nonvean  à  sa  position 
primitive,  d'où  l'air  lapousse  une  seconde  fHis  dans  le  tuyau* 
Voilà  le  mode<dc  momrtaeftPléfflat  genërsîl  que  Ton  pntssr 
mmem^nt  \  et  |f  •  '-Orénî^  m  \Am  votrlu'  me  l<Mrt*nir  roccasîon 
dale  vcriÉier  par  rexpénetioe  en  disposant  nne  de  ses  anches 
daaa  u  forte*>uent  de-penfe:^  cb^mamère  qu*éii  pouvait  la 
Tatr  ^bfier»  On'Comprendv^wIdefauwilletoicîiJatîoiiê',  t<0r»* 
qu'idles  .deviennent  sullisûiixjaicnt  rapides,  doivent  produire 
ua  âofi  >  de  même  quexiaa^  battemeos  des  anches  ordinaires , 
amc  la  dilfiMmoaêiiipOflinlai^qtiè  le  son  anra  an  tinfbre  ni'» 
comparableinent  plus- doux ,  plus  harmonieux,  plus  égal, 
puisque  lai^e  de  cuivra^  an*  liei&4e  battre  contre  du  bois, 
èa  civvro^ .  M. dé  la  paa« ,  dont  la  rëeistance  est  toujours 
l>rtMC|ttè  e€  irrëgniîëre,  fre  lait  ici.  qoe  refouler  sur-  hi(-nf4me 
un  Âuide  pariaitement  homogène  ,  compressible  et  élastique  , 
iei  ifour  IVÔTi  Aussi  lesancliet  4^  «M*  Grenië  n'ont  plus  rien  de' 
ca  tém  nidai-etcnard  qm  lliil»  U^désagremant  des  anches 
ordinairee,  et  qui  ne  disparaît  pas  même  tout-à-fait  dans  les 
iasliyiiMOiobrandieesi  a^odîÂée  parle  jeu  desi^vres.  Leur 


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DJKS  iJfSTBVUfijll  ▲   Y  tut* 

jtuij,  dans  les  octave»  les  plus  aignës,  coome  les  plus  grave! , 
ausM  doux.,        pur  que  celui  d^f  tujraux.  à  boueiie^  eti'fio 
voit  bifln  fw c^U  doit  étrêt  d-Après  ia  imièrt  êm%  Vtkj 
mi  mis  en  vibratm. 

Un  autre  pouU  luiportani  de  ia  ÇQmtriKUon  de  M.Greoié, 

qoell^f  elles  tout  retétiuei»  Lu  Ibm  de  AÊtfm  hm^m^ 
t;ouii>inë«  #yeç  la  largeur  de  U  rigole  qu'elle  couvre,  de 
ipjimèie  91e  U  cmmxk^  d! w  .qui  U  pf ew  ne  point  jaiBAtf 
hii  doniier  plviieuH  îaflexîeiift  eutnurd*  ie«  eie|et,cMnat 

la  fixité  de  la  rasette  rend  sa  longueur  invariable ,  il  en 
résulte  qtW»  quelle      spit  la  forc^  du  veut  quâ  iA|ir«iie)eik 
ne  peut  jjMnpi»  cfapgtr     l<w;t*,t/ttfcroîiwoKiH  dtt  veut  >^ 
donc  d'autre  fffet  que  de  rendre  les  emcursions  de  W  W»* 
guette  pli^ft  gffind^y  de  rentier  ainat  le  «on  ^  et  le  mn^cm  I 
rèf^le  k  SjOR  frv^  ^œmnfleibetti  m  jniqren  id'uae  péiWe  fê  | 
fait  mouvfir  un lonHei  è  reMoct.  De  eet4eiiHmiëref  oofeit  , 
é  volonté  prgdwre  des  «^ons  loris  jou  iAibkâ,  ei passer 
de  m  e^tn^ipei  è  Tuplr^ .pur  nt'^imiidii  aAnLfMfnbsr,  | 
aussi  soutenu  que  celui  de  4e'¥(dR  .«i^  disa  lortingiens  àm  | 
lesquels  le  son  est  iiàodiilc  p^r  le  jeu  des  lèvres. 

i.'air  qui  ai^t  vil>rer  iç#^9çbe&  »'4ebe{ipe  p«f  des  tajaox  ^ 
onverts  f  evale^-f»  otee  ei  lernoéi  m  éami  1  epMiie , 

Çe  ren/lemeut,  comme  je  Ta  1  d*?j.t  aiinoiicc  ,  doîiiic  an  ««a 
de  le  rondeur  et  de  la  lur^e.  Lajon^qujr  4e  chaque  tujaa 
tonîonM  dgffle  à  celle  *de.k>  iaagnHte.  I/cifdmflss 

fait  connaître  cette  proportion. ,  ccun me  elle  e  indiqué  ^ 
ix>rjuie  ia  plus  favoral^ie  du  iu/anb*  Jl.'i«rraaién.  co&âlrait  sut 
ce  nsedèle  d^s  tujenz  i^tmhfs.       seniieiit  Je  eatiiini»* 
^mvert  ,  airee  «ne  netteté,  nné^feeceet  une  l  éf^idanléf^ 
ritaLblemeut  reAiarquablcs.  Daus^ce  cas,  1a  iangneltc  e^t  ti«( 
«i^.do^nim,  dont  kf  longnaornit  o^^n^a,  hiia§»t 
o^'.o^S  ,  répaîlsènr  o^,oetB.  fitSTibtntîeitSMntei  dnerçiqae** 
qu  elles  font  frémir  le  tuyau  qui  lui  sert  de  prolongemeul . 
le  poviMrent  anr  kqnel  elle  est  montée  ,  U  plsnéke»  nès^  * 
ft  tons  les  ee^  éhMticiaas-  qnt  sont  dent  ln«iroisîna^. 
Sachant  y  d'après  cette  tkéor i^i  que  I«   «on  dk«  iu^m^ 


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ses  ivsTmoMSNf  a  vtdsT*  3Sçi 

d'anches  est  immédiatement  excité  par  les  battemeDS  de 
leurs  laftgMtlcs ,  «t  k  rapidité  de  cm  battemenft  étant  réglée 
par  les  dimeenetft  des  lameft  qtii  les  exécutent  ^  on  voit  que 
le  ton  du  son  qui  en  résulte  est  complettemeat  déterminé 
fer  «es  ctroonstaneet,  mdépendaounent  de  k  nature  da 
niKen  en  ranehe  vîbrtf  et  qa'amsi  il  doit  être  le  même 
dans  tous  les  gaz.  Cést  en  effet  ce  que  Texpérience  con lu  me. 
Pour  tt'cii  «»nrer,  vtlié  le  p^te-vent  d'nae  ancke  libre 
à  nn  reAioet  à  krge  omat ,  adapté  an  sommet  d'une  docbe 

de  verre  y  et  j';H  enveloppé  le  Inyau  de  sortie  Avec  une  vessié 
«nouiiiée  que  j'avais  compruaéc  pour  en  chasser  l'air.  Puis» 
«fsÉtpkeé  k  doebe  Inr  Me  eatè  pMne  d'eeu ,  flg,  »  }« 
l'ai  ekifi^eéef^dnelleïOentpOur  que  l^atr  passât  paf  le  robinet 
dans  le  tu^u  de  Tanche  ,  et  Ja  fit  parler.  J'ai  observé  le  ton 
^'ette  Tendait  dans  cettecéhmilanoe  |f«ift  a^ant  été  k  téssie 
|pe«r  ikiiiBf  éiAapper  t»nt  Fàtr  qui  y  était  fmé ,  je  Tai  t«-^ 

•  placée  après  l'aroir  pressée  de  nouveau ,  et  j'ai  rempli  de 
iionveM  k  ekcke  iren  dn  gu  h^rogëne ,  qui  »  de  eette 
naantère^  ne  te  iranairdit  mêU  qn'ivec  k  ti%s-p«tite  portion 

d'air  almospliériijue  que  le  tuyau  de  l'anclie  cotitenaif. 
jUor»!  plongeant  de  nauT^an  k  cloche  dans  Ve^tu,  j'ai  fait 
y«ti*  l'nnblie  srret  k  (f^it  hjdregki^  $  «dais  k  len  du  sén  . 

•'est  trouve  cxrK'tertierit  le  tn^mp  qu'auparavant.  Pôur  bien 
£âre  cette  expérience,  il  f^ut  employer  une  anche  libre,  telle 
^qM  eekki  die  M.  Orenié^  fia^eé  ifue  té  «ènt  te»  seules  dont 
]a  conttmetîèn  toit  ét»ek  pavfaitè  f^nr  eon«erv«r  k  tmt^ 
taMe  de  leur  tou,  quelle  qae  soit  k  rapidité  du  courant  d'air 

tjea     tIttVIff st* 

\ 

■      CHAPITRE  VI. 

Sur  lu  ilés^r\nancc  des  cprm^  '  , 

En  rassemblant  et  ^^néralisnnt  Im  MtH  qué  bons  ktom 
^posés  dans  les  iiftapiires  qui  précèdent ,  on  doit  concevou- 
^«e •  tons  les  «Difi^  qnelk  que  «ni  ieur  nntiM,ta'ils  sont 
^M^vnabkment  ébranlés ,  pènvent  prendrb  éks  onlaTninena 

die  til>rations  doixt  k  rapidiiéi  la  ^r^e  et  la^  permanenoe- 


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3go  ên  LA  aisoHirAvci 

dépendront  du  mode  d'agrégation  qui  unit  les  particules  da 
corps  TÎbrant ,  de  son  élasticité  pliu  ou  moins  per£ûte ,  et 
enfin  àe  se  forme ,  qui  établit  des  relations  miemqm 
entre  les  mouvemrns  possibles  de  ses  diverses  parties.  Aussi, 
en  ciaminaat  les  instrumens  de  musique  des  diverses  na- 
tions du  monde ,  on  voit  qne  presque  toutes  les  mutièns 
connues  ont  été  employées  k  leur  construction. 

NoD-seuiemeat  cet  état  vibratoire ,   qui  produit  dam 
l'air  des  ondes  sonofes ,  peut  être  imprimé  à  tons  lee  corps 
par  l'effirt  d'un  ébranlement  immédiat ,  mais  on  pcvt  en* 
coreTj  exciter  par  communication  ,  en  les  mettant  en  con- 
tàct  avec  de»  corps  vibrans  qui  leur  fassent  partager  leurs 
oscillations.  €*ett  ainsi  que  la  botte  de.  bois  sec  et  élaadqae 
qui  forme  le  corps  du  violon  ,  du  j>iuiu>,  de  la«  harpe,  de 
la  basse  ,  frémit  et  résonne  sous  1  laûtteace  luirmonii|ne  des 
cordes  de  ces  instrumens  ^'et^  selon  que  «a  contextnre  la  md 
plus  ou  moins  docile  à  cette  inflnence ,  elle  renforce  avec 
plus  ou  moins  djénergie ,  de  plénitude  et  de  justesse ,  le 
faible  son  que  les  coites  seules  avaient  primitivement  escité. 
Ponr  rendre  ce  ^énomène  bien  sensible ,  il  faut  prendrs 
un  diapason  de  fer  ,  tel  que  celui  qui  est  représenté  Jl^.  %tf 
et  qui  sert  à  fiaer  le  toU  sur  «kqiiel  les  pianos  doivent  étce 
accordé  j  puis  f  après  l'avoir  fait,  vibrer  plusienrt  Ibis  îso* 
Jëiiœnt  ,  t'L  avoir  reconnu  te  degré  d'intensité  du  son  qu  li 
excite ,  poses*>le;y  eu  i  appuyant,  sur  la  caisse  du  piuno  <iaos 
laquelle  toji^s  les  cordes  métalliques  sont  ionferaiées» 
Aussitôt  le  son  éclatera    daps  le  même  ton  juste  ,  mats 
avec  une  force  qu'il  était  loin  d'avoir.  Si  voua,  voulez  rendre 
l'augmentation  |^lus  frappante  encore ,  ne  poses  le  diapason 
sur  la  lame  qu'après  qne  sa  jéfounEanoe  propre  s^est  albibKe 
presque  jusqu'à  n'être  plus  sensible  isolément  ;  aussitôt  vous 
Tentendres  de  netiveau  y  et  plus  fort  qu'il  n'avait  jamaiecté. 
Il  est  évident  qu'atos  le  mouvement  vibratoti*  ds  dkpancm 
se  comniunique  ,  par  l'air  et  par  la  matière  solide  de  Ja 
caisse  »  à  totiU^  celles  deS'  cordes  métalliques  ^  peuvent 
Tadmetire  da*s  leur  lovgueur  totale  on  dans  lemra  dsvisaeeift^ 
comme,  .aussi  il  doii  5e  tiau^miilUt*  au&.  coidt:^  ou  iibreè 


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DES  COUPS.  â9l 

ligneuses  àe  la  caisse  ,  qui  sont  en  état  Je  le  partager  ^  et 
c'est  pour  cela  sans  doute  qu'on  la  sent  frémir.  On  conçoit 
alors  combien  le  choix  d'un  bois  à  fibres  mobile*  et  facile- 
ment  excitables  doit  avoir  d'iiiQuencc  sur  la  bonté  des  ins- 
trumeas  j'mais  on  ne  peut  s'assurer  de  ces  qualités  que  par 
J'espérience.  Il  faut  en  général  employer  des  bois  sonores  ^ 
secs  ,  élastiques,  à  fibres  bien  égales,  et  essayèr,  par  des 
épreuves  pareilles  à  celles  que  nous  venons  de  décrire,  s*iU 
sont  également  SQaores  dans  toutes  leurs  parties.  Encore  ^ 
après  tout  céla ,  il  faut  qne  les  cordes  dont  on  fait  nsage  y 
soient  convenablement  appropriées^  telle  corde  résonne  mai 
sur  un  violon  ,  qui  résonnera  bien  sur  un  autre.  11  parait 
aiusi  que  le  temps  contribue  k  peifectionner  les  tables  so- 
nores, et  cjuc  km  s  libres  deviennent  plus  promptes  à  s'é- 
mouvoir quand  elles  Tont  été  souvent.  Ces  diilérences  sont 
lellament  sensibles  ponr  des  oreillet  exercées ,  qû'un  babile 
)<Mienr  de  yiolon  peut ,  les  yenx  fermés  ,  distinguer  eeox  de 
ces  instrumem  qui  viennent  d'un  lutter  célèbre  ,  comme 
Amati  ou  Guamerins ,  oniquement  d'après  )a  qualité  du  se» 
^ils  readen  t  ^  et  vaineasent  '  essaieraît«m«i  de  1er  imiter ,  st 
Ton  n'a  pas  à  sa  dispusuion  des  matériaux  aussi  parfaits.  Un 
jémaii-feut  être  dcmonté  vingt  fois  sans  rien  perdre  de  son 
Bsérîte  ;  si ,  après  l'avoir  mis.  dans  cet  étet^  on  en  copîn 
toutes  les  pièces  avec  la  fidélité  la  plus  scrupuleuse  ,  oU 
pourra  obtenir  un  instrument  d'une  forme  eiaclemeint  pa^ 
rtfîlia  }  maïs  si  on  les  -remonta  Tim  et  l?a«tfe  ,  et  /qu'on  iar 
ëproiîve  ,  le  premier  sera»  toujours  un  excellent  violon  ,  et  \é 
nouveau  pourra  être  foct  médiocre  ,  ou  m^e  fort  mauvais J 
On  a  mie  grande  preave  de  Tefiet  de.oes  vibfialîODS  com^ 
mmuqnéer,  même  à  travers  les  substaAoas  les  pliU  rigidéi , 
dans  le  bruit  prodigieux  de  l'instrument  chinois  connu  sou& 
le  nom  de  iamiam ,  et^qui  est  a;u|oard'liitt  employé-dans  noa 
^rcfaestMi;  Cest  eue  aorte  de  grande  cymbale  y»  qui  se  êtkêmr. 
pend  librement  à  une  corde  par  un  de  ses  bords.  Elle  est 
feite  avec  un  alliage,  àp.  o^oo  d'étain  ^  et  0,78  de  cuivre^ 
^ni  >  d'après  nse  décomrerâa  très-cnrifuse  de-M.  Deroat  ^ 
lorsqu'il  est  irciopé  ,  -est  doctile  et  malléable  ,  de  mauièro 


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ô^Z  SUR  L4  R^SONNANCC 

k  pouvoir  éire  tr^e^mllé  aUëmeat mais  qui  dovienl  dir» 
élastique  et  cassant  ,  lorsqa*OD  le  Iaiss«  refroidir  lentemevt 
dans  l'air.  Oa  travailla  d'aj»ord  le  meial  dans  le  premier  de 
cet  imn.  itêMê^  p»»»  quand  l'înatrumtiit  a  la  kftm  ^ 
quisc ,  on  hii  donne  la  dureté  et  Télasttcité.  Pour  le  ftâre 
vibrer  y  ou  le  frappe  sur  les  bords»  non  pas  avec  uu  corpi 
d«r ,  ce  qui  le  brieerait  commit  du  yèrre  »  «moi  avec  w 
gros  tavpoat  de  peau  Mmshé  au  hont  d'un  Mtou.  Le  saa 
n'est  pas  d'abord  trë»-iatense  ;  il  parait  que  les  aDueaai  » 
âur  iMquels  on  frappe ,  entrent  les  pmuînra  en  vibratioa) 
lîentAt  le  mouvefnent  se  eeuMMuiique  k  tout  le  reile  de  U 
masse  ,  et  il  en  résulte  un  bruit  épouvantable, 

L'air  lni«4ttèBe  t  mn^é  ton  peu  de  naaaie ,  devient  oh 
pable  de  ooaamunttfu^r  aînaî  tes  propres  vibratiom  >  leiH 
qu'il  est  en  contact  avec  des  corps  susceptibles  de  les  jd-« 
mettre  et  de  les  exécuter  avec  lui.  Nous  avons  rap^iorté  à  ce 
genre  de  connnnnicatîonf  le  Iréantsement  den  coidea  tm^ 
dues  ,  près  desquelles  on  féit  vibrer  une  autre  corèe  dfwt 
elles  puissent  suivre  les  osciiktiooa  y  soit  en  vilnnant  tout 
èntièrae  ».  soit  en  ae  divisant  d'ellM  mèmei  «n  pnrttet  MiqniH 
tte^  L'orgue  pvnduît  «qui  des  efieta  pnretls  ,  mâia  bien  plol 
intenses  ,  snr  les  cor|)s  élastiques  qui  offrent  de  iar^*^ 
£feces  auu  aonduklîona  de  Tair*  Sa  Ton  place  im  'dé  ces  ias^ 
trnmena  dans  une  eUandtrt  ^  il  Arrive*  presqnn  l^ujeiiitqatf 
quel(^ucs-un.'5  de  ses  tuvauii.  àonl  en  harmonie  avec  une  on 
plusieurs  vdres  des  fenêtres ,  ou  radme^  pnr  loîa^ 
iÊaétte  eÉftîèr»«  Ak«».ln  ienéiré  ferfnnft  et  rdMann  db 
fait  parler  eès-  luyftuii*-lri  j  et  le  son  propagé  <jiii  en  résttlte 
est  souv^i  beaucoup  plus  inlanso  que  le  sua  principal. 
.  On  peut  tirer  parti  de  cas  pnpeidtës  pmur  nngnmt«r 
Feiet  dee  oreketfiree  dane  te»  aallts  -de  spectacle ,  cette 
précaution,  au  rapport  de  J.*J.  Uousseau  ,  n'e^t  pas  né* 
gligée  d«M  Jea  ibéétes  d'italiç^  bon  un      nîalsicMfts  Mt 
pbcés  est  «ki  ^eèqu»  façon  InÎFim^ffi  un  gf^tid  înstrnnànl. 
Le  plancher  est  en  communication ,  par  le  plus  petit  nombre 
de  points  possible,  nvcc  1&  mm»  ^Wri  ée  ï'ééiêmf  qn'i^ 
serait  trop  diffîcife  da  liiife  Vibrér  |.  il  là  touche  atuleosent 


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DES  CORPS. 

ptr  des  bAtiâ  légers ,  qui  le  tiennent  suspendhi  en  l?eîr.  An-^. 
dessous  de  ce  plancher  ,  il  y  a  une  voûte  creuse  ,  de  mcnie 
ëteadue  horizontale  ,  qui  re&te  coDSlamment  vide.  L'air  qtie 
cette  caYtté  renferme  est  mis  en  vibration  per  les  instrn*. 
mens  de  l'orchestre  ,  et ,  comme  un  grand  porle-voix  ,  rcn-n 
voie  leurs  ^ons  eu  k&  reudant  plu»  £orts*et  plus  noinbreux.. 
Gemme  U  7  a  trës-peu  de  distance  entre  chaîne  point  d'dii 
le  son  se  réfléchit  dans  la  cavité ,  et  celai  4omt  îX  émane ,  il' 
arrive  que  les  ondes  réilechies  et  les  ondes  directes  parvien-^ 
nent  ans  auditeurs  k  des  instans  si  peu  diâeretts  f  ^'iU. 
n*jr  aperçoivent  point  d'intervalle  sensible^  mais,  s^n  ^ue 
la  cavilc  rcsounautc  est  plus  ou  moins  proioniie  ,  et  d'une 
Xorme  plus  ou  moins  bien  appropriée  à  ia  coofiguratiett  de 
la  saU« ,  celle^  en  4^vient  plus  ou  moins  sonore.  An  reste  « 
de  tous  les  défauts  qui  peuvent  assourdir  une  «aile  de  spec-' 
tacle  y  ou  en  général  un  <;diûce  destiné  à  des  assemblées  pu- 
Uiqnei»  le  pur»  9  ot  lusnrément  t»  4es  moins  wbH»^  o'ost 
Texislence  de  gr^gides  cavités  pratiquées  ma]  à  propos  dans 
sctt  parois ,  et  oii  ie»  oudes  Minores  vont  s'eilgoufirer  sane 
praveir  se  diatvibuer  an  rMe  des  ailditemri  1  si  Oe  n*e«t  par 
dea  éebos  tardifs  el  îneoiftmodee^  qnî  nt  foM  ^'aCtibUf 
encore  davantage  les  aons  directs.  • 

U  parail  ^oe  ie»  efnciens  avaient ,  pesr  reaiferOer  et  ré« 
pMidre  les  sons ,  dee  précédée  qu'ils  tenaient  de  rempéHenoe 
et  de  la  nécessité  oii  ils  étaient  d'avoir  recours  à  de  seuibla<-> 
Mm  nrtificft  fomt  Mie  éntendre  lemrs  aeteiérs  émm  des  théà» 
tPfimalfcSiistsel  entMr^^MtdéeovtevlSb  11  f  avait ,  dit*^  « 
de  grands  vases  d'airain  ,  placés  dans  diverses  parties  de 
rencei^y  et  dont  la  résonnance  fortifiait  le  son  au  point  de 
]«  vendre  partout  sensible  et  distinct.  Vitruve  atteste  ce  fait^ 
et  explique  la  inanicTe  dont  les  vases  étaient  placés.  Mais  il 
est  impossible  de  concevoir  comment  il  en  pouii^it  rësuUer 
nn  psueil  effet*  £n  général ,  nos  connaissances  sont  très-pe« 
avancées  pour  tout  ce  t|ut  coïkceme  l'inteoftité  des  sons  ;  et 
ii  eât  tort  à  désirer  que  celle  partie  ,  eàCofe  toute  neuve  do 
]#  yli|rsi^  9  ioit  étudiée  «t  dévoteppée  -par  qnelipM  ki^iiid 
cxpériipçntnl^ttr.  '      .  • 


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S94  AÉS0NKA9CX  MB  COlPS. 

Il  y  a  rncore  une  autre  espèce  <1e  résonnance  qui  liCnt  en 
quelque  sorte  à  la  nature  de  oDlre  organe  ,  et  qui  consuli 
dsns  la  rondeur  et  Fëclat  qu'an  son  acquiert  lorsqu'il  e»t 
soutenu  par  son  octave  ou  sa  (jinnir.  Je  ne  veux  pas  parler 
ici  du  son  résultant  qui  se  produit  toujours  dans  ou  pareil 
concours  de  deux  sons ,  et  qui  naturellement  doit  contriboer 
k  les  Élire  mieux  sentir;  il  s'agît  de  phénorarnes  d'une  toute 
autre  nature.  Par  ex.einple  ,  si  Ton  a,  dans  un  tuyau  con- 
venable f  une  anelie  libre  qui  sonne  le  seiie-^ieds  oBTert,  et 
qu^ott  la  lassé  TÎbfer  seule ,  on  entendra  nn  son  ^a^,  msif 
souitl ,  qui  fonuera  presque  rextrcnie  de  ceux  que  noii^poa- 
Tons  apprécier  t  mais  mettes  à  cèté  de  cette  anche  Foctave 
«a*dessns  qui  a  cependant  elleHoilme  m.  ton  encore  trct- 
Ijravn  ,  et  faites-les  résonner  ensembfe  ,  vous  oblipA^lret, 
avec  la  même  gravité,  une  force,  une  rondeur  et  uo  eciat 
qui  vous  tnrprendront.  Aussi,  dans  les  jeux  d'orgue,  ces 
tnyann  si  graves  ,  comme  le  seise-pîeds  et  le  trent^4eni 
pieds,  ne  s'emploient  jamais  seuls;  car  à  f  eine  on  pourrait 
les  entendre.  Ils  y  sent  toujours  accompagnés  de  leurs  acconli 
supérieurs.  €ecî  peut  tenir ,  an  moins  en  partie ,  àun  fait  <(at 
M.  iianiel  a  découvert,  et  dont  il  m'a  rendu  téoioin  ;  cV«^ 
que  9  lorsque  pluâenrs  sons  vibrent  en  même  temps ,  otlrc 
le  son  résnhajit  grave  qui  peut  se  calcnler  par  latb^ont,  sa 
entend  encore  d'autres  sons  plus  élevés  ,  qui  forment  aveclM 
premiers  une  série  ascendante  ;  -de  sorte  qu'ils  sont  surtout 
sensibles  dans  les  basais,  on  les  prefWfS  se  perdent,  et  fii% 
se  perdent  dans  les  tons  élevés,  oirles. première  acquiliwstl* 
plus  d'énergie. 


CHAPITRE  VII. 

Organes  de  TOuïe  et  de  la  P^oix. 

ï^r&Ou'a  force  de  comliiuaisons  et  d'expériences  ,  nouJ 
sommes.parrenns  à  découvrir  les  Ms  comminiet  â'^ine  clas^ 
de  phénomènes  naUirels,  s'il  eYisle  dans  les  étresT^M^î*^ 

quelques  appareiU  destiner  a  rcadrc  ces  piicuomi2ne:»sei2siW^'> 


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4 


4 


OtOAntS  DS  L*O0IB  ET  0B  LA  TOIX.  SçfS 

il  est  d'un  intérêt  extrême  d*en  étudier  le  mécanisine ,  et  d% 
h  comparer  à  notre  théorie;  car^  pour  savante  qu'elle  soi t^ 
noui  trouvons  toufonrs  t[ue  la  nature  en  savah  davantage  ; 
cl  robscrvation  de  ses  ouvrages,  a])rès  avoir  confirmé  ce  qnc^ 
nous  avions  découvert  de  véritable,  nous  laisse  encore  bien 
des  énigmes  instmctives  k  deviner.  Cette  considération ,  très* 
propre  à  frapper  des  esprits  philosophiques,  m'a  en;;a^éà 
insérer  ici  quelques  détails  sur  les  organes  de  l'ouie  et  de  la 
Toii.  Je  les  extrais  principalement  du  Traité  élémentaire  de 
M.  Magendîe  sur  là  physiologie. 

Tous  les  appareils  des  sens  sont  en  général  composés  d'un 
système  extérieur  d'organes  qui  reeueillè  les  impressions 
extérienres,  et  d'un  nerf  piacé  derrière ,  qui  parait  destiné  à 
fiousen  (lonnerle  sentiment  inlinie.  rcUedisposition s'observe 
dans  les  appareils  de  la  vision^  de  Todorat  ^  du  toucher }  om 
la  retrouve  également  dans  rorgase  de  l'ouïe» 

Cet  organe  offre  d'abord  k  l'extérieur  vne  sorte  de  paviUm 
évasé  par  dehors  ,  commfe  cehii  du  cornet  acoustique  ;  car  , 
ainsi  que. je  viens  de  le  faire  entendre,  nos  iustrumens  les 
plus  parfaits  ne  sont  d'ordinaire  que  des  imitations  plus  ou 
moins  heureuses  des  procédés  de  la  nature.  Ci  pavillon  se 
rétrécit  peu  à  peu  en  un  conduit,  revêtu  intérieurement  de 
poils  et  d'une  matière  visqueuse  9  qui  en  défendent  Taccè» 
aux  corps  étrangtrsw  Enfin  le  fond  an  estcottiplhtement  férmé 
par  une  membrane  sèclio  et  tendue  ,  que  la  peau,  devenue 
plus  mince  ,  recouvre  eu  dehors  ,  et  que  Ton  nomme  la 
jMmbrane  du  tympan.  Les  ondulations  sonoM  de  Fair  exté~ 
wieut  ne  pouvant  pas  al  1er  plus  loin  que  cette  raemlwrane,  flest 
vraisemblable  qu  elle  est  destiuée  à  les.  recuciUu  cl  â  le» 
transmettre  à  l'intéHeor  ,  fcmction  k  laquelle  sastniotnto 
^iasttqnê  la  rend  parTattement  propre.  Néanmoins  la  propa-- 
£^atioti  (lu  son  se  fait  aussi  par  les  parties  solides  qui  Te^vi- 
rcnmentf  car  eUe  peut  être  déchirée  «  ou  même  entièrement 
^étroite,  sans  que  Ja  facnllé  d'entendre  soitv  dil^n ,  sensible** 
xucnt  altérée.  Demëreciley  il  j  auue  cavité  qui  est  nom naé» 


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S96  ^  OROAHSS  DX  X/aOXS 

la  caisse  du  tympan  ,  laquelle  communique  âvec  lé  gosîef 
par  un  petit  conduit ,  qui  permet  à  Tair  de  rarrière-bouche 
d'j  «ntrtr  et  d*«i  êortiiv  Cette  condition  parait  même  «mh 
tîelle  k  le  communicatîim  des  sons  ;  car  et  le  eettdnît  fatMr^ 
•e  bouche,  on  prétend  que  la  surdité  s'ensuit.  Mais  ce  que  la 
eaiiie  du  tympaa  reafenne  de  plus  lûifliUer  ^  eè  aont  qàatn 
petits  corpt  osseoa ,  appel^tf  lee  oêséleéÊ^  qui  lûrnlca^aM 
chaîne  continue  attachée  d'une  part  à  ia  membrane,  ei  Je 
Tatitra  à  an  appaireil  solide  «  trèe-eontpoetf ,  '^PP*^  lè^T 
mi/Ae,  dont  une  partie  ^  contalinléèe»  epîMe^  «^léBefliiiiél 
limaçon.  Le  labyrinthe  est  rempli  d'un  liquuîe,  clans  ItCtu  l 
le  nerf  acoustique  piongê.  Ainsi  ^  Ton  aanf  oit  que  les  oodu* 
lations  sonores  ,  agissant  d'abord  )Mr  leur  choc  tmmédiàC  IH 

la  meiubr  ane  du  tympan,  sont  t rnnsniisrs  ,  par  Fsir 4* 
caisse  et  par  la  chaîne  des  osselets ,  aux  parois  du  labjrniitbe  « 
et  de  là,  par  rintermédiatre  du  Uqtfâdnt  w  nerf  acoostifit* 
Mais  voilà  à  peu  près  tout  ce  dont  on  peut  se  rendre  rsia»» 
A  quoi  sert  la  chaîne  des  osselets?  On  l'ignore.  Lorsque U 
mèmbrané  du  tympan  a  éxé  dëimite ,  cette  chatne  n'est  plo» 
tendue,  et  ne  peut  pins  serrir.  Les  tmb  oseelets  sîtoci 3e lOi 
c6té  tombent et  le  quatrième  seul  reste  d'ordinaire  attacht 
à  l'orifice  du  labyrinthe ,  et  à  la  teeé&bmm  ^i  le  ferme,  de 
leçon  ^te  IfTquîde  kitérienr  nek'éDonle|iàs.  Alors  Faaétist 
a  encore  lieu  comme  auparavant  ,  quoK[ue  probableiiittt 
atec  moias  de  perlîection*  Il  serait  important  d'examiner 
lasettlibtlitéde  Torguie,  et  sa  ftienltédè  pet ceToir  ^  de co»* 

parer  !es  sons ,  n'èst  point  affaiblie.  Au  reste,  tantquffVcn^ 
aiéouatique  est  environné  de  liquide ,  on  comprend  queK^ 
sàntiMnVeni  trts^bten  loi  étrè  traasihis  par  ka  parties  soli^ 
de  Forgane;  mais  lâ  transmission  cesserait  d*êtrc  posnWe»* 
ce néri  était  isolé.  Aussi,  lorsque,  par  sujte  de  maladie  Js 
BmmbfMo  du  tympàn  est  détruite ,  et  la'  ehalne  ^  osseleu 
tondWe  ,  si  le  ^natHimie  osselet  ifai  bencim  le  laiiyTiat^ 
tombe  aussi,  et  si  la  membrane  qui  ferme  le  labyrietlt 
ae  rompt,  de  §Êu§m  que  ie  luptide  renfcnné  dans  cette  cante 
s'éconle ,  la  aurdité  é'eàeuît  tonî^urlu  Mais  à  qnoi  Mrl  ^ 
merveilleux  Uavaii  du  iahjrriuthe'?  On  Tigaore  absolu 


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M  BS  lA  voit»  ^97' 

PE  LA  VOIX. 


Le  inécaoisaie  4e  ToFgane  vocal  ebi  mieax  copnu  que  celui 
de  l'oDÏe  I  quoi^ju'oa  soit  anoove  him  loia  de  pouvoir  à'eKpl»^ 
qner  ^aits  tout  ses  d^ile.  Il  est ,  je  ne  ^irai  pas  seaiUeUe  » 
oia^  analogue  aux.  mslrumens  k  anches  libres. 
•  D«B8  i'koHmie,  l'air ,  4'abord  BMfiré  daoe  le  pomon,  et 
eonteiitt  datte  la  poitrine ,  en  est  cltéMé  par  la  cotttraelîoii  de 
ees  cavités  ,  lat^uelle  s'opère  par  un  appareil  jnuâculaire 
tr<>f-patsiaiil,  que  Ton  nodinae  Uê  muscUf  de  ff^xpkaiSm^^ 
De  Jà  il  est  condmc  datisnn  eanal  cylindrique  que  l'on 
la irachéit-artère  ^  et  qui  est  coxuposéd'anneauxcartiiagiueux^ 
alternés  avec  des  amieanx  membraneux  flexibles,  ce  qui  Icd 
permet  de  s'allonger  et  de  se  raccourcir,  quoîqu'àla  vérité 
éaas  des  iioutes  trë^-peu. étendues.  Au  boùi  de  ce  canal  sont 
deux  tamee  membraneuses  rectatignlaires ,  placées  parâllële-i 
ment  l'une  à  l'autre  è  fme  trës-qiet(te  distance  ,  de  manière 
que  leur  iptervalie  offre  une  fente  étroite  i  dans  laquelle 
Fair,  chassé  de  la  peitriM,'  est  forcé  de  passer  avant  de 
s'échapper  par  la  bouche.  L'organisation  de  ces  deux  lames 
tst  irës-compoâée }  mais  ce  qu'il  nous  importe  le  plus  de 
lemaffttsir ,  if  est  qu'elles  peuvent*  vibrer  trè»-rapidemeiît 
par  leur  côté  libre  ,  et  qu'elles  vibrent  en  effet  lorsque  la, 
voix  se  produit  d'une  manière  continue ,  comme  M.  Ma^ 
.  gni^  ^en  est  alisiiré  sàr  des  diiens  vivans.  Cet  appareil , 

analojTue  à  uîie  anche  ,  mais  W  une  anche  dont  les  lames 
seraient  contractiles  et  élastiques,  se  nomme  lagloile^eé 
FenèM^it  de  lA  tracbée  oil^  il  est  placé ,  ainsi  que  les  piècei 

qui  racçompaçiir'Ti^ ,  s'.ij)pellent /ff  larynx.  Au^cssus  de  la 
glotte^  ou  trouve  une  meiubraue  plate ,  élastique  y  à  pcii 
prh  semblable  i  tifiè  îan^e  qut ,  fixée  seulement  )iar  ssî 

base  ,  peut  prendre  dans  în  trachée  diverses  inclinations 
i'éUvant  et  s'abaissant  sur  la  glotte  de  manière  à  modifier  la  ' 
vapidilé  du  k:ourattt  d'air  qui  en  sort.  Cette  meimbrane  a  reçu 
le  nom  êpigluLle  ,  qui  exprime  seulement  sa  place.  Nous 
verrous,  tout-à-rheure  à  ^oi  elle  peut  servir.  Pour  le  mo^ 
«tnt  »  je  ma  bârtteritr  ir  tbe ,  d'après  lit.  Magendîe  ,  qu'eH«' 


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•998  OBeAirtS  OK  L*OVII 

entre  en  vibration  aussh-bien  que  1rs  lèvres  de  la  flotte ,  dam 
les  sonifontenns*  Après  aToir  dépassé  cette  membrane  «  Tair 
ne  rencontre  pie»  ^'obstacle;  il  se  répand  dans  la  gosier  y  dans 
ia  boucbe»  el  j>ort  enfin  au-dehors.  . 

D'après*  cette  description  sommaire  >  on  reconnaît  am 
évidence  que  Torf^ane  de  la  vpîx  ne  peut  être  comparé  qa*4 
un  iustrumeiil  à  aiulie  libre,  ou  lapoitri-ie  àtit  de  SDuiilet, 
la  iracbée  de  porte-vent,  la  glotte  tranche  »  et  la  boocbsT 
.de  tuyau,  pour  récoulement  de  Tair.  Tontes  les  épreuTss 
e^pcnn^^"*^^*'**  H"^  l'on  peut  faire  confirment  cette  analogie. 

Et  d'jàbord  ,  ii  e&t  iiupo&i»ible  d'y  voir  avec  quciquci 
auteurs  un  instrument  k  cordes,  i^u'j  a^t-il  en  effet  daqs 
la  •  glotte  qui  ressemble  à  une  corde  vibrante  ?  Où  Iron- 
verait-on  ia  place  ucccs&aire  pour  duujuer  k  cette  corde  \k 
longueur  qu'çiugant  les  sons  les*  plus  graves  ?  Commeat 
pourrOit^n  en  tirer  {amaîs  des  sonsd*un  volume  comparable 
à  ceux,  que  riiojniuc  produit  ?  Les  plus  simples  notions  d'à- 
caustique  suûl^i^i  pour  faire  rejeter  cette  étrange  i>pinioo. 
.  C^est  donc  un  instrument  à  vent  ;  iufiis.eet  instrument  ait 

tel ,  4^^!     pt'ul  donner  dos  sons  fi  è-s-g raves  avec  uue  I0B* 

gneur  de  lujau  très-peu  cixnHilôr^le  ,  et  que  Le-m^ma 
tuyau  >  presque  saos  cbanger  de  longueur  »  suffit  |iOttr  pter 

du  ire,  non-seuleoient  une  certaine  série  de  *  ])ro- 
gression  Uarmqi^iqme  ,  mai»  tou^  ie&  Mn^  îjuagmables  et 
tontes  les  nuances  de  ces  sons ,  dans  1  étendu»  de  Vëcbelia 
musicale  que  cbaque.  voix  peut  erabrassw.  Ces  effets  sont 
iuij^o^sibU'à  avec  le  jeu  des  tuyaux  de  ilùtes^  mais  ils  c<ui* 
vienuent  parfaitement  aux  tuyaux,  d'aides  ^  car  ffIoi9..1lk 
longueur  du  porte-vent  étant  supposée  fita,  ainsi  que'Celle 
du»,  tuyau  vocal  placé  au-<lclà  do  l'anche  ,  ce'.lr-ci  ,  j>ar  le 
seul  allongement  ou  raccourcij^eoiçsiL  çle  pcs  ièvuss^^j  peut 
modiCicr  le  courant  d'air  de  manière  à  obtenir  tous  les  sopa 
et  toutes  1rs  nuances  possibles  do  sr>ns  coinpri>  entre  Jes 
limites  exlrèincs  qu'elle  comporte.  En  e^et ,  eu  ob$firv^|^ 
la.  glotte  des  pliiens  pendant  la  prîoduçtioo  soutevn^etde  la 
YoîXjM.  Ma^i  udica  vu  que ,  dans  l^s  sons  les  plus  graves, 
les  Içvxoft  de  la  glotte  yibraient        tfiulQ  .fepr  (pugue^r^ 


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RT  M  LA  VOIX. 

mais  qu'à  mesure  que  \ti  ioa  s'élevait ,  elles  se  joigoaient  et 
se  serraient  Tune  contre  Fantre  dans  une  étendue  de  plus 

en  plus  considcrabie  ,  de  manicre  a  Uiuiiimer  de  plus  en  plus 
la  longueur  de  la  portion  vibrante  \  de  sorte  que  y.  dan* 
l'extréoie  limite  des  sons  aigus  ,  la  glotte  n^ofTrait  plus  . 
qu'une  petite  fente  ti;^'j>-ctroUe  et  très-courte ,  par  lacjueiic 
tout  Tair  expiré  de  la  .poitrine  est  contraint  de  passer.  Ce 
)ea  est  parfaitement  analogue  à  celui  de  nos  anckes ,  dont 
il  faut  ausi>i  raccourcir  la  languette  à  mesure  c^uc  i  ou  veut 
(aire  monter  le  ton.  Mais  dans  cellesH:i)  même  lorsquellea 
sont  parfaitement  libres  v  le  ^on  cJUange  toujours  un  peu 
quand  la  force  du  vent  éprouve  des  vanalioos  très-grandes 
4'inteosité  \  et  M.  Gneoié  a  trouvé  qu'on  pouvait  corriger 
ce  défaut  en  mettant  au--dessus  des  ancbes  ,  dans  le  tuyau 
vocal ,  de  petites  iaïucilcÀ  de  papier  ,  tiiLes  seuleiueut  par 
leur  base  ,  et  qui  ,  s*élevant  quand  le  courant  s'accélère, 
s*aliais$ant  quand  il  se  ralentît ,  peuvent ,  par  ces  positjiont 
diver^tci»  ,  modifier  les  oadulations  de  manière  que  le  toa  i 
reste  constant  »  avec  une  intensité  de  son  différente.  Oa 
peut  conjecturer  que  Tépiglotte ,  placée  de.  la  même  ma-v 
vii^re»  et  d'uue  forme  à  peu  près,  pareille,  ei>t  destinée, 
eolre  autres  choses ,  k  prpduifie  un  pareil  eftet ,  et  qu'elki 
nous  donne  ainsi  la  Tacnlté  dont  nous  jouissons^  de  renfler 
It'sso^  à  volou te. sans  les  altérer.  . 

Lorsque  noua  avons  étudié  le  son  ^s  aaclMS  t  nous  avouc' 
remarque  que  le  tuyau  vocal  ,  sans  déterminer  nécessaire— 
nient  1rs  sons  ,  avait  de  Tiailueuce  sur  leur  timbre  et  sur  ia 
la  facilité  plus  ou  moins  .grande  de  ka  produire.  Tel  ser» 
oonc ,  dans  rhoii^rae  ,  Teffet  de  laP  bouche  et  du  conduit 
guttural.  Ainsi  ,  un  trou  percé  dans  cette  partie  du  canal 
n'empécbera  pas  la  voix  de  se  produirie ,  et.en  changera.seu*-' 
lement  le  timbre  \  c'est  aussi  ce  que  Ton  observe  sur  les 
iiidiviilus  auxquels  il  a  été  failuatureUecueiit ,  ou  artificiel-^ 
lement ,  quelque  euverture  au^^defisiut  du  larynm.  Même  on 
peut ,  sans  aucune  opération  ,  en  avoir  une  preuve  frap*. 
paute  En  effet,  il  existe  au  fond  de  la  bouche  uu  trou  pa- 
rpil  qin^  communique  dans  les  fosses  nasales  i  de  là  à  Tair, 


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|00  OtBAtffcS  M  L*0dlÉ 

extérieur ,  et  qui  peut  être  ouvert  ou  fermé  à  rolonté  pâf 
tine  soupape  Btembrmense  ,  que  Ton  appelle  le  voil»  in 
juiiitis.  Dans  la  production  habituelle  de  la  voix,  cette  sou- 
pape s'applique  «ur  le  trou ,  et  le  terme  ^  de  sorte  que  l'iiif 
sort  i6«ltiiieiit  par  la  bancli».  Mais  ,  en  fSiiiaiit  no  léger 
•flbrt  pottr  pousser  Pair  dans  les  fosses^  nasales ,  on  empédM 
l'appiicatwn  de  la  membraue  ,  le  trou  reste  ouvert,  et  le 
MB  «ort  par  la  met  et  par  la  bouelie  4  la  fois*  Ceit  ce  tf» 
ton  appelle  paHsr  du  ne».  Or ,  toat  le  monde  sait  que,  duu 
ce  cas,  la  \  oix  aci^uiert  un  timbr**  particulier,  et  entière- 
w^l  4î£6kmt  de  son  timbre  ordinaire. 

* 

Att  contraire ,  si  tous  failes  on  trou  dans  le  porte^vsÉt 

d'une  ancîie  ,  le  vent  sortira  par  ce  trou  ;  et  en  le  supposant 
aullisaiumeut  large  ,  Tanche  ne  parlera  pas.  Cest  aussi  ce 
^ni  arriva  an  personnes  cliea  lesquelles  il  sunrieat ,  ee» 
dêséouê  du  larynx  ,  une  ouTerture  tistuleuse.  Oies  ne  pa- 
vent parler  qu'après  avoir  bouché  ce  trou.  M.  Magcadic  a 
an  sons  les  yeom  un  individu  qui  se  tmmrait  dans  ce  cas, 
qui  était  contraint  de  porter  babitnellement  autour  du  col 
nne  cravalte  serrée  pour  pouvoir  parler. 

L*allonfesnent  et  le  raooourcissement  dont  la  trachée- 
artère  est  susceptible  peuvent ,  quoiijue  tres^ittiités,  «trfir 
aussi  à  vaiier  les  tous,  surtout  dans  les  cas  extrèmrt  sil 
l'iuiluence  de  1  epiglutte  ne  serait  peut-être  plus  suffîtaote; 
car  y  dans  les  ancbas ,  14  Grenié  a  recannu  que  la  longeesr 
du  portCr-vcnt  avait  œie  influence  analogue.  ReraarqaoBi 
tpulefnif  que  cette  iofluence  et  celle  de  Tcpigiotie  ,  comme 
Minbrane  oanspnnsalnca ,  «a  sont  paa  des  élémeas  ensD- 
tftals  À  la  production  ml&é  dn  son  ;  de  sorte  ,  par  eienipk  » 
que  l  épiglotte  pourrait  vraisemblablement  être  détruite 
sane  iqne  la  voix  cessât  de  se  former*  Mais  leur  absence  ou 
lawr  pféseooa  doit  se  fWra  sentir  dans  le  c4iant,  eb  les 
mêxQes  sons  doivent  être  souvent  produits  avec  d'inégalf* 
intensités ,  et  qoalqoelbis  avec  une  intensité  variable t  le  toa 
restant  ia  mémo. 

L'étendue  des  di\ erses  voix  humaines,  depuis  î^s  p'"^ 
graves  jusqu'aux  plus  ai^és ,  ambrasse  environ  trois  oC' 


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ET  VE  LA  VOIX.  ^Ot 
lam.  Les  voix  les  plus  étendîtes  ne  ]>assent  guère  deux  oc- 
taves eu  sous  bien  pleins  et  bieu  justes.  Les  voix  d'hommes  , 
les  plus  graves ,  vont  commanëment  de  soit  k  fa^ ,  en  ap« 
pelant  utt  Tu/ du  violoncelle  ,  ou  le  son  lonclanicntal  fFim 
tuyau  de  quatre  pieds  bouché.  Les  voix  de  femmes  ,  les 
plus  hautes ,  vont  communément  de       à       En  général  » 
les  voix  des  enfans  et  des  femmes  sont  plus  ai^ncs  (juf  celles 
des  hommes  faits  ,  parce  que  les  lames  de  leur  glotte  sont 
proportionnellement  beanconp  plus  courtes.  Elles  aug« 
mentent  dans  Thommé  vers  quinze  ou  seîse  ans ,  et  acqu  ièreu  t 
I  en  pea  de  temps  une  longueur  presque  double  de  celle 
qu'elles  avaient  d'abord  ;  c'est  ce  qui  fait  le  changement 
qu'on  observe  Ji  cette  époque  dans  le  son  de  la  voix ,  et  qui 
la  rend  plus  grave,  ^iiaut  à  son  volume  absolu  ,  il  dépend 
dans  chaque  individu  de  Tépaisseur  des  lèvres  de  Tanche  » 
et  de  la  force  d'expiration  que  les  poumons  peuvent  exercer. 

Après  ces  explicatioiif  ,  il  sera  très-facile  de  coiiipreadre 
les  modifications  essentielles  que  l'organe  de  la  voix  pré* 
sente  dans  les  difiérens  animaux.  J'emprunte  ces  détails 

dans  l^^s  leçons  d'ariatomie  de  M.  Cuvier. 

Les  aauuaux  à  poumons  «  c'est— à<-dire  les  mammifères  , 
les  oiseaux  et  les  reptiles ,  sont  les  seuls  qui  aient  une  vé- 
ritable voix.  La  nature  de  l'organe  vocal  est ,  dans  tous  , 
essenticUeuieut  la  même.  C'est  un  instrument  à  anche  libre  , 
qoc  l'air  expiré  des  poumons  fait  parler.  Mais  il  y  a  de 
^andes  différences  dans  la  disposition  de  ce  mécanisme. 

JLes  mammifères  et  les  reptiles  n'ont,  comme  rhoninie  | 
qu'âne  seule  glotte  |  ou  anche ,  placée  à  l'endroit  oii  la  tra- 
clié^^-artère  vient  se  terminer  dans  la  bouche.  Leur  voix  se 
jïrociuit  donc  absolument  de  la  môme  jnainère.  iVlais  riioninje 
#etil ,  par  la  flexibilité  de  ses  lèvres  »  par  la  mobilité  de  sa 
Jaingue  ,  et  les  autres  modifications  de  la  bouche;  est  sus- 
ceptible d'une  variété  d'articulations  qu'une  orgaaisatiuu 
plias  imparfaite  interdit  aux  animaux. 

Ha  classe  des  oiseaux  y  qui  renferme  des  chanteurs  si  mé-« 

[«>cîicux,  ofTre  ,  dans  la  conslriicl ion  de  l'organe  vocal,  di— 
ve^r&ei  particularités  dont  on  seutira  iaciieiueut  iioiiueoçe 
ToMB  I.  226 


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4q3  oboanes  l'ouïe 

5iir  la  variété  des  tons.  La  jAnê  remarqoable,  c'est  que !t 
glotte  et  les  lames  vibrantes  y  sont  placées  pres(£u'à  la  sortie 
des  poumons ,  et  àTorigine  de  la  trachée-artère*  Da  reste, 
quoique  cette  tracb^  soit  proportionnellement  pins  longos 
et  plus  extensible  que  celle  des  mammifères ,  elle  est  encoie 
beaucoup  trop  courte  pour  que  les  sons  graves  qui  en  sor- 
tent y  soient  produits  comme  dans  un  tnjau  de  flûte.  Cela 
suliit  pour  prouver  que ,  dans  cette  classe,  comme  chei  le) 
mammifères,  Tinstrument  vocal  est  une  anche;  etlapreuTt 
que  Tanche  y  est  placée  au  bas  de  la  trachée,  c^est  que, fi 
l'on  coujiif  le  cou  à  un  oiseau  criard  ,  même  très— loin  de  li 
téte  y  conm&eBI.  Cuvier  en  a  fait  Texpénence ,  il  crie  comme 
auparavant  ;  parce  que  l'instrument  qui  produit  chet  lui  h 
son  existe  encore ,  au  moins  dans  sa  partie  la  plus  eiaeuUel- 
lement  nécessaire  à  la  formation  de  la  voix. 

J'ai  dit  que  la  trachée  des  oiseaux  était  plus  contractile 
tque  celle  des  mammifères.  Elle  offre  encore  une  autre  par- 
ticularité^ c'est  que  son  extrémité  supérieure  peut  se  resser- 
rer et  s'élargir  de  manière  k  laisser  un  passage  plus  on  moùu 
libre  au  courant  d'air.  Les  variations  de  la  longueur  et  de 
Touverture  sont  donc  deux  moyens  doul  Toiseau  peut  dis^ 
poser  pour  varier  les  tons  de  sa  voix  et  les  intensités  de  cei 
tons,  de  même  que  la  forme  des  tuyaux  qu'on  met  au-dessai 
des  anches  ordinaires  réagit  sur  les  tons  qu'elles  produisent) 
pour  une  longueur  donnée  des  lames  vibrantes.  Mais  pnn 
bablement  ce  moyen  auxiliaire  ne  sert  qu'à  former  lei 
nuances  les  plus  délicates;  car  nous  avons  vu  qur  le  seul 
changement  de  longueur  des  lèvres  de  Tanche  est  toujouis 
la  première  et  la  principale  cause  du  changemieiit  de  toB« 

Nous  avons  vu  aussi  que  la  forme  du  tuyau  vocal  adapté 
'  aux  anches  ordinaires ,  modifie  la  qualité  du  sou  qu'elles 
produisent,  et  le  rend  jdus  ou  moins  semblable  k  celui  de 
divers  instrumens.  Des  variétés  analogues  se  produisent 
dans  les  oiseaux  par  une  cause  pareille ,  c*est-4i-dire  par  U 
forme  de  leur  trachée^rtère.  Ceux  qui  ont  une  tradiée  co- 
nique évasée  vers  la  bouche  ont  la  voix  éclatante,  cotniat 
les  jeux  de  trompe  LUS  daus  les  orgues.  D'aaVrç»  ont ,  dai^ 


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IT  DS  LA  voit.  4^ 

CirtaiQ|  endroits  de  leur  trachée  ^  des  reutleiuens  (^ui  doivent 
j  moflker  la  qualité  du  son  ;  de  même  qa*U  arrire  dans  les 
orgues  par  Tefiet  des  tayaux  à  cheminée.  Mais  les  oiseans 
chanteurs  ont  une  tracKi  o  uyliudrii^uc  toute  composée  d'an- 
Beaux  aussi  fins  qne  des  âis.  On  conçoit  que  ia  qualité  da 
MU  peut  être  modifiée  par  la  construction  plus  ou  moins 
délicate  de  la  trachée,  et  par  la  oature  plus  ou  moins  ela:»- 
tîqne  de  la  substance  qui  la  compose.  £Ue  doit  Tétre  encort 
par  la  constitution  de  Tanche  ,  qui  peut  être  plus  ou  moins 
criarde ,  comme  nous  observons  que  cela  arrive  dans  nos 
anches  ordinaires.  Mais  ces  détails ,  dont  la  variété  se  sup- 
pose aisément,  n'appartiennent  pas  d'asses  près  à  notre 
sujet  pour  que  nous  devions  les  parcourir ,  et  U  nous  suffira 
é'avoir  montré  le  poipt  de  vue  véritable  sous  lequel  on  doit 
les  envisager. 


LIVRE  IV. 

nerÉlêctricM. 

CUAPITRS  f&EMXER. 

Phénomènes  généraux  des  Attractions  et  Répulsions 

électriques  j  distinctions  de  deux  sortes  d'électri" 
cités* 

Jo8Qv'ici  toutes  les  propriétés  que  nous  avons  découvertes 
dans  les  corps ,  leur  étaient  constamment  inhérentes,  et  sem- 

ijiaient  essentieilemeut  attachées  à  la  matièi-e  qui  les  com- 
pose. C'est  ainsi  que  les  corps  pesans  ne  peuvent  pas  être 
dépouillés  de  la  pesanteur ,  ni  leurs  molécules  de  la  pro« 
priété  de  s'aiUrer  mutuellement. 

.Noua  allons  examiner  maintenant  d'autres  genres  de  mo- 
difications qn*on  peut  imprimer  passagèrement  aux  corps , 
et  qui  sont  d'autant  plus  singulières  que  ,  sans  ai  u*cr  ni 

èter  à  leurs  particules  aucun  priuçipe  tangible  et  poudéra- 


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4o4  ATTRACTIONS  ST  ftipULSIOKS 

ble  f  «Hes  y  développent  néamnoiiifi  des  forces  ffî^^piiii* 
santés  ,  dont  Tinfluence  mécanique  peut  ensuite  meHre  en 
luoiiveuieat  des  corps  lualériels. 

Par  exemple  ,  si  Ton  prend  un  hàtoa  jàe  cire  d'Espigne 
ou  un  tube  de  verre,  on  uamorceaa  d'ambre  qui  n'ait  pa« 
été  louche  depuis  long-temps  t  et  qu'où  les  approche  <ie 
quelques  petites  parcelles  de  papier  ^  de  paille  ou  d'antrti 
petits  corps  légers,  ceux-ci  n'eu  éprouveront  aucune  im- 
pression $  mais  si  ^  avant  de  faire  cette  épreuve  y  on  hoUt  , 
légèrement  et  vivement  le  tube  de  verre ,  le  bâton  de  cire  | 
ou  le  morceau  «.i  ainbrr  ,  as  ce  liuc  étoffe  de  laiue  ou  une 
peau  de  chat  bien  sèche ,  lorsqu'on  les  aj^roche  eosaile 
des  petits  corps  légers,  dont  nous  parlions  tout-À-l'heaif , 
ou  voit  ceux-ci  â'euvoler  vers  eux.  Voilà  donc  une  nouvelle 
propriété  ^  une  faculté  nouvelle  que  le  firottement  a  dére- 
loppce  dans  des  corps  qui  ne  la  possédaient  pas  auparavant. 
Cette  propi'iété  a  été  appelée  éiectrUilé  du  uiot  grec  itAu7(«f  <  | 
qui  signifie  ambre  ^  parce  qu^en  e&t  c'est  dans  cette  résine  I 
quVlle  a  été  remarquée  le  plus  anciennement. 

On  en  était  resté  peudaut  des  siècles  à  cette  première  ol^ 
nervation  j  mais  depuis  environ  soixante  ans  ces  pbénomcaei 
mieux  étudiés  ont  fait  découvrir  une  multitude  de  résultats 
iniportans  ,  dont  rensemble  iorme  aujourd'hui  une  des  plus 
belles  parties  do  la  physique. 

Le  premier  pas  â  faire  ,  ce  doit  être  de  bien  étudier  le 
phcaomèiie  fondamental  que  nous  avons  d'abord  décrit ,  et 
d'en  bien  définir  les  diverses  circonstances.  Pour  le  rendre 
pins  sensible,  il  faut  soumettre  au  frottement  des  tubes ^ 
verre ,  de  soufre  ou  de  cire  d'l:^pague  ,  d'un  volume  un  peu 
considérable  }  par  exemple ,  de  deux  ceatimëtres  de  dia^ 
mètre,  et  de  trois  ou  quatre  décimètres  de  longueur.  Alors 
les  attractions  sur  les  corps  légers  sont  beaucoup  plus  vives 
on  les  voit  s'élancer  avec  rapidité  vers  le  tube  électrisé. 
(^)url(|ucs- uns  y  adhèrent;  d'autres,  après  l'avoir  touché, 
sont  repoussés  rapidement.  ^  1  on  approche  le  tube  de  It 
maii|  ou  du  visage  ^  on  éprouve  à  une  certaine  distance  une 
sensation  pareille  à  celle  t^ue  ^l  uduiiaicul  dco  toiles  d'arai-» 


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iLECTIKTQUKf.  4o5 

giiées)  et  si  on  le  touche  avec  le  doigt  ou  avec  une  bonlc  de 
métal  f  on  entend  le  pétillement  d'ane  étincelle  qui  s'élance 
lar  le  corps  qu'on  loi  présente.  Cette  étincelle  devient  vt- 
•ible  lorsque  l'on  fait  rexpérience  dans  robscurité  ,  et  Toi^ 
▼oit  aussi  une  lueur  bleuâtre  suivre  constamment  le  frot« 
toir  à  mesure  qu'on  le  promène  sur  le  tube.  On  pent  en- 
core agrandir  les  effets  en  substituant  au  tube  un  gros  globe 
de  verre  ou  de  résine  ,  ou  un  cylindre  i  ou  un  plateau  de 
verre  que  Ton  serre  entre  des  coussins  fixes  ^  et  que  l'on  fait 
tourner  circiilauement  par  le  moyen  d'une  inauivelle.  Cet 
appareil  se  nomme  une  machine  électrique  .*  on  y  ajoute 
ordinairement  plusieurs  autres  dispositions  de  détail  qui  en 
rendent  les  effels  plus  surs  et  plus  intenses.  Nous  en  parle- 
rons plus  loin  f  quand  nous  aurons  acquis  les  couuoissauces 
théoriques  sur  lesquelles  ces  dispositions  sont  fondées.  En 
attendant ,  l'appareil  tel  que  nous  venons  de  le  décrire,  suffit 
pour  mettre  dans  une  entière  évidence  les  pii^uomënes  fon- 
damentaux que  nous  avons  annoncés. 

Quelle  est  la  nature  du  principe  qui  produit  tous  ces  phé- 
nomènes? comment  existe-t-il  dans  les  corps  ?  comment  son 
action  est-elle^éveloppée  par  le  frottement  ?  Nous  l'igno^ 
rons  ^  mais ,  quel  qu'il  soit ,  nous  le  définirons ,  pour  abré-* 
^er  ,  ])ar  le  nom  à* électricité .  C'est  ainsi  que  nous  avons 
nommé  calorique  le  principe  inconnu  de  la  chaleur. 

Toutes  les  substances  vitrées  et  résineuses  produisent  ces 
phénomènes  à  des  degrés  dners.  On  les  obtient  aussi  avec 
des  étoâes  de  soie  ^  mais  ils  ne  réussissent  pas  du  tout  avec 
les  métaux.  Si  Ton  prend  un  tube  de  métal  d'une  main^  et 
'qa*on  le  frotte  de  l'antre  avec  une  peau  de  chat  ou  une 
étofie  de  laine  ,  il  ne  donnera  pas  de  traces  lumineuses ,  il 
ii*excîtera  aucune  sensation  dans  les  organes ,  et  il  n'attirera 
point  les  corps  légers. 

Mais  si,  au  lieu  de  tenir  le  tube  métallique  à  la  main, 
voos  l'attachez  à  un  tube  de  verre  ou  de  résine  bien  sec  qui 
lui  serve  seulement  de  support ,  et  qu'ensuite  vous  le  frot'^ 
liez  comme  tout-à-riieurc ,  sans  le  toucher  autrement  que 
par  le  frottoir  ^  il  acquerra  toutes  les  propriétés  électriquesu 

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4&6  ATTRACTIONS  KT  m^PULflOITl 

La  mèm^  chose  arrivera,  si  vous  le  frappez  avec  un  peau 
de  chat  après  l'avoir  «uspendu  6ur  des  cordons  de  soie  mt 
si  9  pour  le  tenir ,  vont  enveloppes  votre  main  avecqael- 
gués  doubles  d'une  étoffe  soveuse.  Ces  propriétés  ne  subsis- 
teront qu'autant  que  le  tulie  métallique  sera  exempt  de 
toute  autre  communication }  car  fi  vous  le  tonchet  avec  le 
doi^t  ou  avec  un  autre  morceau  de  métal ,  il  les  perdn  à 
l'instant. 

11  est  clair  ^  d'après  ces  expériences ,  que  si  le  métal  n'i«* 
qnérait  pat  d'alMurd  let  propriétéf  électriques  par  le  frotte- 
ment ,  ce  n'était  pas  qu'il  fût  inhabile  à  les  recevoir  y  mais 
il  rétait  à  les  conserver  »  puisque ,  lorsqu'il  les  posccde ,  ofl 
let  lui  6%e  en  le  touchant  avec  le  doigt ,  ou  avec  nn  antre 
morceau  de  métal.  Ainsi  ,  quand  on  le  tenait  a  la  maui  pour 
le  frotter  ,  Télectricité  qui  s' j  développait  devait  se  perdre 
k  mesure.  Il  ne  faut  donc  pas  s^étonner  si  elle  ne  proddsiit 
pas  d'effet.  Mais  elle  est  devenue  sensible  ,  quand  le  méttU 
été  suspendu  dans  l'air  par  des  supports  de  verre ,  de  soie 
•u  de  résine }  c*est  donc  une  preuve  que  cee  diverses  rabs- 
tances  résistaient  à  l'écoulement  de  rélectricité  ;  et  en  eftt» 
rélectricité  ne  se  répand  pas  rapidement  d  uu  bout  à  fautre 
d'un  ruban  de  soie ,  d'us  tube  de  verre  »  on^un  bâton  de 
résine  ;  car  lorsque  ces  corps  sont  électrisés  par  le  frotte* 
ment ,  si  on  les  touche  dans  une  partie  ,  on  dépouille  bien 
cette  partie  des  propriétés  électriques  »  mais  elles  sobsistect 
encore  dans  tout  le  reste.  C'est  pour  cela  qu'on  peut  électrn 
ser  ces  corps  par  le  frottement }  en  les  tenant  à  ia  mam  psf 
nne  de  leurs  extrémités. 

Ceci  nous  conduit  donc  k  distinguer  les  corps  natnreb  ee 
deux  ^n  aî ides  classes,  selon  qu'ils  t r  .nisinetlent  ou  ne  trS!i«* 
mettent  pas  UkremmU  l'électricité,  ^ous  les  nommerons  j  en 
conséquence ,  eondueieun  et  nan^ndtieimrM  /  on  appelle 
aussi  ces  derniers  corps  isolana  ,  parce  que  ,  lorsqo'oa  1<* 
emploie  comme  supports ,  ils  servent  à  isoier  les  autres  de 
toute  communication  avec  des  conducteurs  qui  ponrraieat 
leur  enlever  rélectricité  ( i  ). 

(i)  Aairofeit  on  donnait  aux  corps  non^ndncteoni  1» 


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iLECTAIQUES*  4^7 

U*air  atmospbérîqtte  est  évidemment  ie  la  classe  des  corps 

noQ-conducleurs  ^  car  s'il  livrait  un  libre  passage  à  l'élec- 
tricité, aucan  corps  qui  y  serait  plonge  ne  pourrait  produire 
"des  phénomènes  électriques  durables.  Or ,  nn  tube  de  yerre 

ou  de  résiné  frotté  ,  conserve  ses  propriétés  électriques 
pendant  un  temps  même  considérable ,  quoiqu'il  soit  en* 
Tironné  d*air. 

Au  contraire  ,  Tean  est  un  corps  conducteur  ;  car  si  l'on 
mouille  avec  ce  liquide  ,  ou  seulement  avec  sa  vapeur  ,  un 
tube  de  verre  on  de  résine  éleclrisé  par  frottement ,  il  perd  , 
k  l'instant  tonte  sa  vertu.  Aussi  la  valeur  aqueuse  suspendue 
dans  l'air  aitcre-t-elle  les  propriétés  isolantes  de  ce  fluide  j 
et  c'est  pour  cela  que  les  expériences  électriques  ne  réus- 
.  sissent  jamais  mieux  que  dans  les  temps  froids  et  secs ,  oU  il 
y  a  très-peu  de  vapeur  aqueuse  suspendue  dans  Tair. 

Cette  faculté  diverse  des  corps  pour  retenir  rëlectricitë  ou 
youT  la  transmettre ,  a  été  découverte  par  Grey*  Il  en  dut 
l'observation  au  làai»ard  ,  maU  k  un  hasard  dout  il  sut  ha- 
bilement profiter. 

Il  n'y  a  aucune  relation  constante  entre  l'état  des  corps 
et  leur  faculté  conductrice.  Parmi  les  corps  solides  ,  les  mé- 
taux transmettent  parfaitement  l'électricité;  mais  les  gom- 
mes et  les  résines  sèches  ne  les  transmettent  pas.  Presque 
tous  les  liquides  sont  de  bons  conducteurs;  cependant  Thuile 
est  un  conducteur  fort  imparfait.  La  cire  froide  et  le  suif 
conduisent  mal  l'électricité  }  fondus  ,  ils  conduisent  bien. 
La  faculté  conductrice  s^bbserve  dans  les  états  les  plus 
opposés  'y  par  exemple  ,  dans  la  fLumne  de  l'alcool  et  dans 
la  glace.  La  température  des  corps  parait  n'avoir  aucune 

« 

d*idê4héle€triqu9êf  cVit-à-direj  électriques  far  eux^méaiesi  et  l'on 
appelait  lea  corps  candaetean  ,  anSUdriques ,  c'ant-A-dire  ,  non 

cltrclriques  ,  parce  qn*on  croyait  que  les  premier»  seuls  pouvaiÊnt 
être  éleclriaéa  |»ar  froUe^jieaU  C'est  une  erreur.  Tnus  les  corps  s'élec» 
trîient  quand  on  les  frotte ,  mais  tous  n*ont  paa  la  facnlté  de  relenir 
l'électricité  qu'onydévdp^pei  et,  pour  qu'elle  y  reste,  il  fkut  Ira 
isoler.  / 


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4o8^  ATTHAGTIOlffl  CT  RÉpULSIOFS 

iiiiiuencc  seiisiMc  sur  les  t'luict.'l!€s  électriques  qui  en  éma- 
nent. Celles  qui  sortent  de  la  glace  ne  sont  pas  fraides, 
et  celles  qui  sortent  d'un  fer  rouge  ne  semblent  pas  pins 

brûlantes. 

L'air  et  les  gaz  secs ,  outre  la  propriété  isolante  qu'ils, 
possèdent ,  paraissent  encore  avoir  la  faculté  de  retenir  Telec^ 

tricitê  à  la  surface  des  corps  par  leur  force  de  pression.  Car  si 
l'on  place  sous  le  récipient  de  la  machine  pneumatique  ua 
corps  conducteur  électrisé ,  et  isolé  sur  des  supports  de 
verre  ou  de  résine,  ce  corps,  à  un  certain  dcgrc  de  raré- 
faction de  Tair ,  perd  toute  son  électricité ,  qui  s  élance 
avec  nne  lueur  bleuâtre  sur  les  autres  corps  condocteofs 
par  lesquels  elle  peut  communiquer  au  sol.  Si  Ton  p1ac« 
dans  les  mêmes  circonstances  un  cyrps  non-conducteur,  par 
exemple  »  un  bâton  de  cire  d'£spagne  électrisé  par  le  frotte- 
ment ,  l'électricité  l'abandonne  aussi  lorsqu'on  a  fâil  le 
vide;  niaus  elle  s'en  sépare  plus  lentement  ^  et  il  faut  un  io- 
tervalle  de  temps  fort  sensible  pour  que  le  corps  eu  soit 
tout-â-faît  dépouillé.  Ces  phénomènes  semblent  donc  iodi* 
quer  que  l'électricité  n'est  retenue  à  la  surface  des  corps 
conducteurs  que  par  la  pression  de  l'air;  et ,  qu'à  la  surface 
des  corps  non-conducteurs ,  comme  le  verre  sec  et  la  résine» 
ellr  <'st  retenue  par  cette  pression  ,  jointe  ii  ia  diiliculle 
qu'elle  éprouve  à  se  dégager  de  leurs  particules. 

La  propriété  conductrice  des  métaux  s'emploie  utilement 
pour  faciliter  les  usi^jes  de  la  machine  électrique.  On  suspend 
à  des  coffîons  de  soie  ou  sur  des  cjrliudres  de  verre,  une 
barre  métallique  dont  l'une  des  extrémités  est  placée  très* 
près  du  globe  ou  du  plateau  qui  est  electri>e  par  frottement. 
Alors,  à  mesure  que  l'électricité  se  développe,  elle  pa^e 
dans  ce  conducteur  métallique  isolé ,  et  s'y  conservr.  Si  Ton 
touche  ce  premier  conducfeur  avec  une  autre  barre  métalli- 
que isolée  de  même  ,  et  que  Ton  lienue  par  la  substance 
isolante,  cette  seconde  barre  devient  électrique  à  ^on  tour, 
et  Ton  peut  ainsi  transporter  oii  l'on  veut  rélectricité.  P*» 
importe  à  quel  point  un  t<^uche  le  premier  cciiiducleur  ,  il 
douuera  partout  de  1  électricité.  Si  on  y  attache  un  lil  aie- 


Electriques*  4^ 

Uliiqiie  â'une  longueur  quclcoiu^ue  ,  lùt-ce  de  mille  mètres , 
ce  fil  deviendra  de  même  instantanément  électrique  dans 
toute  son  étendue  ,  pourvu  qu'il  soit  pareillement  isolé.  On 
pourra  continuer  aussi  la  communication  a  travers  des  masses 
d'eau  liquide  contenue  et  isolée  dans  des  vases  de  verre.  Ce 
sont  là  des  conséquences  et  des  preuves  du  libre  passage  que 
les  corps  conducteurs  offrent  à  réiectricilé. 

Pour  que  les  expériences  réussissent ,  il  faut  que  les  cor-» 
dons  de  soie  ou  les  tubes  de  verre  qui  servent  à  isoler  les 
conducteurs,  soient  parfaitement  secs ^  autrement  les  pro- 
priétés électriques  s*afiaiblissent ,  et  cessent  en  très-peu  de 
temps.  Les  fils  de  soie  trës-fins  et  bien  secs  forment  d'excel* 

îens  isoloirs  pour  1rs  corps  Ict^ors.  Si  l'on  suspend  à  un  pareil 
ûï  une  petite  bouîe  de  moelle  de  sureau  ,  substance  fort  lé— 
gère  et  éminemment  conductrice  ^  on  a  sans  aucun  frais  un 
des  appareils  les  plus  utiles  pour  étudier  la  théorie  de  l'élec- 
tricité. 11  faut ,  pour  la  commodité  des  expériences ,  atta- 
cher ce  petit  pendule  à  une  tige  solide  recourbée ,  portée 
sur  un  pied  mobile ,  comme  le  montre  la  fig.  i . 

Si  Ton  fait  touciier  la  petite  boule  à  un  tube  de  verre  ou 
de  résine  électrisé  par  frottement  ^  et  qu'ensuite  on  l'en  sé- 
pare sans  la  toucher  ,  elle  aura  acquis  les  propriétés  éleo- 
triques.  Elle  attirera  des  pailles,  des  poussières  et  d'autres 
petits  corps  légers  qu'on  lui  présentera.  Si  ,on  avance  la 
main  vers  elle,  on  la  verra  s'en  approcher  ;  en  un  mot,  elle 
aura  été  électrisée  par  commn  nient  ion. 

Ces  propriétés  subsisteront  pendant  un  temps  assez  consi- 
dérable, surtout  si  l'air  est  sec,  pourvu  que  l'on  ne  touche 
point  la  petite  boule  ;  mais ,  si  on  la  touche ,  elle  rentrera 
aus:>itôt  dans  son  état  naturel^  elle  aura  perdu  5on  élec- 
tricité. 

Ici  ,  de  même  que  dans  le  cas  du  conducteur  électrisé  que 

l*on  touche,  on  peut  demander  oii  l'électricitL*  sVa  vu  ^  lL 
pourquoi  elle  ne  produit  plus  aucun  effet.  On  le  verra  par 
J 'expérience  suivante. 

Au  lieu  de  toucher  la  boule  avec  le  doigt ,  toucUez-la  avec  ^ 
i4Xie  autre  boule  f  suspendue  de  mcme^  à  un  iil  de  ^oie  qm 


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4ia  ATTBACTXOKS  £T  EBPULSXOVS 

rîsole ,  THAÏS  dont  le  yolume  soit  qnatr^vingts  on  cent  foif 
plus  considérable  ^ue  celui  de  la  première.  Alors ,  <'^pres  \t 
contact ,  vous  trouvères  que  celle-ci  a  perdu  sa  yertu  élec- 
triqun  presque  aiissi  Complètement  que  si  on  Vayait  tonckce 
avec  le  doigt.  Voiii  comprendrez  ainsi  <juune  (|uaiiU le  don- 
née d'électricité  perd  de  son  intensité  en  se  distribuant  à 
nne  plus  grande  surface  f  car  Fintérieur  des  boules  n*j  îvt 
rien ,  et ,  qu'elles  soient  vides  ou  pleines,  le  pliciiomène  le 
passe  de  même.  D'après  cela  on  conçoit  que  la  peUle  boule 
perd  sa  vertu  électrique  lorsqu^on  la  touche ,  parce  qa*eiî« 
la  partage  avec  le  corps  humairi  et  la  masse  immense  deU 
terre ,  qui  sont  des  corp^  conducteurs ,  avec  lesqueb  elle 
se  trouve  alors  en  communication.  Cest  pour  cel^qn^,^ 
les  expériences  électriques,  on  appelle  souvent  la  terre 
ré&ervoir  commande  rélectricitë. 

£iaminons  maintenant  de  plus  près  ce  qui  se  passe  lor»(jut 
Ton  approche ,  pour  la  première  fois,  le  tube  lîrotté  de  la  petite 
boule  pour  Télectriser.  D'abord  elle  s'en  approche  ,  se  porte 
sur  lui  et  s'attache  à  sa  sur£ace  ;  mais ,  après  qu'elle  Ta  touché 
pendant  un  instant  très-court  »  qui  sulBt  pour  lui  faire  psr* 
ta^er   l'électricité  du  lube,  elle  est   repousst'e  par  lai  et 
semble  le  fuir  tant  qu'elle  conserve  ses  propriétés  électriques. 
A  la  vérité,  en  approchant  très-brusquement  le  tube,  oa 
parvient  quelquefoi.^  à  fairc^  revenir  la  petite  boule  et  à  cbin* 
ger  ainsi  la  répulsion  en  attraction  ;  ceci  est  un  phenomeoe 
composé  dont  nous  démêlerons  plus  loin  la  cause  ;  mais ,  ea 
nous  bornant  à  ce  qui  se  passe  lorsqu'on  présente  de  lo» 
le  tube  à  la  petite  boule ,  comme  pour  pressentir  ses  ujouve- 
mens  après  qu'elle  en  a  partagé  Télectricité  ,  on  voit  qa  eUe 
conomence  toujours  par  le  fuir.  De  là  nous  tirerons  cette 
conséquence  importante  ,  qu'à  l'exception   de  certains  cas 
particuliers  dont  il  faudra  chercher  plus  tard  la  cause , 

corps  électrisés  par  partage  se  repoussent  entre  eux. 

.  '  .  .1' 

A  la  vérité  ,  il  semble  ,  au  premier  coup  d'œil ,  que  > 

pëhence  précédente  ne  nous  autorise  pas  tout^-à-fait  à  tirrr 

cette  conclusion.  En  eflèt ,  on  voit  bien  que  la  petite  boni' 

fait  le  tube  dont  elle  a  partagé  l'élecliicilé ,  mais  on  ne 


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iLECTRIQVSS.  fît 

pas  que  le  tube  fuie  la  boule.  Cela  vient  UDi(|uement  de  ce 
qu'il  est  trop  lourd.  La  boule  se  déplace  seule  ne  pouyant 
le  déplacer;  maïs ,  voulex-vons  rendre  les  choses  pareilles  , 
prenez  deux  petites  boules  égales ,  attachez-les  aux  deux 
extrémités  d'un  fil  de  lin  qui  est  un  corps  conducteur  de 
rélectricité }  puis  suspendez  ce  fil  par  son  milieu  à  un  fil  de 
soie,  coaime  le  montre  la  figure  2;  alors  les  deux  petites 
boules  communiqueront  ensemble  par  le  fil  de  lin  ,  et  leur 
système  sera  cependant  isolé  dans  Tair  par  le  fil  de  soie. 
Touchez  les  deux  boules  ,  ou  seulement  l'une  d'elles,  avec 
un  tube  ëlectrisë  -,  non-seulement  vous  verrez  qu'elles  fuiront 
le  tube  »  après  qu'elles  auront  partagé  son  électricité)  mais 
elles  se  fuiront  entre  elles ,  et  les  deux  moitiés  du  fil  de  lin 
s'écarteront  comme  le  représente  la  figure  3. 

La  répulsion  de  la  petite  boule  électrisée  y  fig.  i ,  a  lien 
également ,  quelle  que  soit  la  nature  du  tube  que  l'on  em- 
ploie, pour  lui  communiquer  rélectricité,  pourvu  que  ce 
soit  toujours  le  même  tube  qu'on  lui  présente  ensuite.  Mais 
ai ,  après  lui  aToir  communiqué  rélectricité  d'un  tube  de 
verre  frotté  avec  de  la  laine,  on  en  approche  un  tube  de 
résine  ou  de  soufre ,  frotté  de  la  même  manière ,  bien  loin 
de  fuir  ce  nouveau  tube  ,  elle  s'en  approchera  et  se  ^portera 
vers  lui  avec  plus  d'avidité  encore  qu'elle  ne  ferait  si  elle 
n'avait  pas  été  électrisée  préalablement.  La  même  chose  a 
lieu  si  l'on  commence  'par  électriser  la  petite  boule  avec  le 
tube  résineux  ,  et  qu'on  en  approche  ensuite  le  tube  de 
verre  \  dans  un  cas  comme  dans  l'autre ,  il  y  a  toujours 
attraction. 

Nous  voyons  donc  que,  lorsqu'un  corp?  a  été  préalablement 
électrisé  et  isolé  comme  notre  petit  pendule  ,  les  autres  corps 
ëlectrisÀ  qui  en  approchent  n'agissent  pas  tous  sur  lui  de  la 
atnème  manière  ,  puisque  les  uns  le  repoussent  et  les  autres 
l'attirent.  Cela  nous  oblige  désonuais  à  distinguer  deux  sortes 
d'électricités ,  l'une  analogue  à  celle  que  développe  le  verre 
frotté  par  une  étoffe  de  laine  ;  nous  la  nommerons  iUlêciri" 
£:ité  vitrée  ;  l'atilie ,  semblable  à  celle  qu'exerce  la  résine, 
pareiliemeut  frottée  avec  une  étoife  de  laine  ;  nous  la  nom- 


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4lA  ATT&ACTIOKS  ET  A£PULSIONS 

mcron^  rélectncîU  résinetue*  Cette  belle  découverte  e&t  due 
i  Diifay. 

Alors  tous  les  phénomènes  d'attractions  et  de  répulsioni 
que  nous  avons  jusqu'à  présent  observés  ,  pourront  sViprî* 

mer  par  celte  loi  très-simple  :  les  vorpn  chargés  delectriciU 
de  même  nature  se  repoueseni  mutueUemenê;  de  ruUure  dif* 
f trente ,  iU  e^atiireni» 

Quoique  celte  proposilioii  semble  être  pnieiuent  rénoncé 
des  phénooiènes ,  il  ne  faut  pas  cependant  j  attacher  une 
idée  de  réalité  absolue;  car,  des  mouvemens  absolnmeat 
pareils  à  ceux  (^uc  les  corps  electrisés  nous  présealeut ,  peu- 
vent être  produits  sans  aucune  attraction  ou  répulsion  véri- 
table des  particules  matérielles  les  unes  par  les  antres.  Poor 
en  donner  un  exemple,  concevons  un  verre  A  B ,  /?^.  /j , 
reuipii  d'un  fluide  pesant,  tel  que  l'eau  ou  le  mercure  ,  et 
suspendu  verticalement  par  un  cordon  k  m  point  fiie  S.  Si 
on  ne  touche  point  à  ce  vase  ,  il  restera  immobile  en  vertn 
des  îoi.H  de  l'équilibre,  et  le  fluide  pesant  qu'il  renferme  ne 
lui  fera  prendre  aucun  'mouvement  horicontal  ,  parce  que 
les  pressions  latérales,  exercées  à  une  même  profondeur  dans 
les  sens  oppuîses  AB  ,  BA  ,  sont  égales  entre  elles.  Mais  sup- 
posons ,  qu'au  mojren  d'un  miroir  ardent  M ,  on  dirige  un 
cône  de  lumière  sur  le  point  A ,  et  qu'on  fasse  ainsi  un  petit 
trou  dans  la  paroi  en  ce  point  :  alors  le  fluide  s'ecouianl 
librement  par  ce  trou,  la  pression  dans  le  sens  BA  j  de- 
viendra nulle  ;  et  la  pression  AB  qui  reste  constante  nVtant 
plus  alors  conlre-balancee  ,  le  vase  s'éloignera  du  liuroir 
comme  •»M  était  repoussé  par  lui.  Au  contraire,  si  le  fojrer 
du  cône  lumineux  était  dirigé  au  point  B  à  travers  la  ma- 
tière du  vase  et  du  fluide  supposée  transparente ,  le  vase 
s'approcherait  du  miroir  comme  s'il  en  était  attiré.  Cepen- 
dant ii  n'j  a  là  aucune  attraction  ni  répulsion  véritable  ^  ce 
n'est  qu'un  simple  effet  dé  pression  hydrostatique  entière- 
ment propre  au  fluide  contenu  dans  le  vase  AB.  Or,  non- 
seulement  ceci  doit  nous  mettre  en  garde  contre  l'idée  d'une 
attraction  ou  d'une  répulsion  réelle  exercée  entre  les  parti- 
cules matérielles  des  corps  électrisé*^  mais  on  verra  plu* 


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ilICTBIQUIt.  4l3 

lard  que  les  mouvemcns  de  ces  corps  se  produisent  exacte- 
œenl  par  un  semblable  mécanisme;  car  leurs  particules 
matérielles,  quoique  électrisées  ,  n'acquièrent  aucune  in- 
fluence reell^  It's  unes  sur  les  autres;  tout  se  passe  entre 
les  électricités  vitrées  et  résineuses  qui  les  recouvrent,  et  dont 
J'action  réciproque  se  borne  à  augmenter  ou  à  diminuer,  - 
sur  certaines  parties  de  leurs  surfaces  ,  la  pression  que  rélec- 
tncité  j  exerce  contre  l'air  envirounant  qui  la  retient ,  ou 
en  général  contre  les  obstacles  qui  s'opposent  à  son  dép]a«- 

Lciiicut.  r)'aj)rcs  ces  considérations,  si  nous  conl muons 
d'employer  les  mots  d'attraclion  et  de  répulsion  pour  ei— 
primer  les  mouvemens  des  corps  électrisés,  il  faudra  ne  les 
entendre  que  comme  un  moyen  commode  d'énoncer  les  cir- 
constances de  ces  mouvejuens ,  et  nullement  comme  une  • 
indication  réelle  de  leur  véritable  cause. 

Ces  attractions  et  ces  répulsions  ne  s'exercent  pas  seule- 
ment à  travers  Tair  ;  elles  se  font  sentir  aussi  à  travers  les 
antres  corps  non  conducteurs ,  comme  le  verre  et  la  résine. 
Si  l'on  suspend  au  centre  d'un  matras  de  verre  un  tube  de 
cire  d'Espagne  frotté  et  électrisé,  il  attire  les  corps  légers 
situés  bors  du  matras ,  comme  il  faisait  avant  l'interposition 
des  parois  de  verre.  Cette  transmission  d'action  s'opère 
aussi  à  travers  les  corps  conducteurs;  mais  elle  est  iuas<^uce 
par  un  autre  phénomène  dont  nous  parlerons  plus  loin. 

Pour  savoir  si  une  substance  donnée ,  étant  frottée  d'une 
certaine  manière,  acquiert  l'clectricité  vilrc«*  ou  réleclricité 
résineuse ,  il  faut  essayer  Teflet  qu'elle  produit  sur  le  pendule 
électrique  déjà  chargé  d'une  électricité  connue.  Par  exemple , 
on  touche  ce  pendule  avec  un  tube  de  verre  frotté  par  une 
étoffe  de  lame  j  li  prend  rélectricité  vitrée.  On  frotté  de 
même  la  substance  que  Ton  veut  éprouver ,  et  on  l'approche 
du  petit  pendule.  Si  elle  le  repousse,  elle  a  l'électricité  vi- 
trée^ si  elle  l'attire,  elle  possède  rélectricité  résineuse.  On 
peut 9  si  l'on  vent,  répéter  Téprenve  inverse  en  donnant 
d'abord  au  petit  pendule  l'électricité  d'un  tube  de  résine. 
Comme  les  signes  d'électricité  donnés  par  les  diverses  subs- 
tances sont  quelquefois  assez  faibles  ^  il  est  bon  de  savoir 


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4l4  ATTRACTIOVS  ET  Ei)?ULSIONS 

augmenter  la  seiisibiiitc  de  Tappareil.  On  y  parvient  en  di** 
minuant  le  diamètre  de  la  petite  boole  de  mtmn^  et  en  b 
fospendani  à  un  61  de  soie  plus  fin-.  Si  Ton  se  iert,  par 
exemple,  d'un  de  ce»  fils  tels  qu'Us  sortent^u  cocon,  et 
qu'on  lui  donne  trois  ou  quatre  décimètres  de  iMiguear, 
une  électricité  même  trè»-ûiible  lulBra  pour  le  mettre  en 
mouvement.  -Nouà  apprendrons  plus  tard  à  construire  des 
appareils  encore  plus  sensibles,  lorsque  nous  nous  serons 
formé  une  théorie  exacte  des  phénomènes ,  qui  nous  per* 

mettra  d'apprécier  toute  la  délicatesse  de  leurs  lapporls; 
tnais  celui  que  nous  venons  de  décrire  y  suHira  dès  k  présent 
dans  le  plus  grand  nombre  des  cas. 

En  soumettant  à  cette  éprenye  Féleclricité  développée  par 
le  frottement  d'un  grand  nombre  de  substances ,  on  voit 
que  la  nature  de  cette  électricité  n'a  rien  d'absolu,  eC 
quVUe  dépend  de  Tespèce  du  corps  frottant  tout  tati&t 
que  de  celle  du  corps  frotté.  Par  exemple,  le  verre  poli  frotté 
avec  une  étoffe  de  laine  ,  prend i  comme  nous  l'ayons  dit, 
l'électricité  vitrée  ;  frotté  avec  une  peau  de  chat ,  il  acquiert 
rélectricité  résineuse.  La  soie  frottée  a\  cc  la  résine  preod 
rélectricité  résmcu&e)  frottée  avec  le  verre  poli|  elle  prend 
l'électricité  Titrée. 

Voici  une  table  de  plusieurs  substances  qui  acquièrent 
rélectricité  vitrée  ,  quand  on  les  frotte  avec  celles  qui 
suivent  dans  la  liste  ;  et  rélectricité  résineuse  i  quand  on 
les  frotte  avec  celles  qui  les  précèdent. 

La  peau  du  chat.  Le  papier  ^ 

Le  verre  poli ,  La  soie , 

L'étoflTe  de  laine  |  La  gonune-laque , 

Les  plumes  y  Le  verre  dépoli. 

Le  bois , . 

On  voit  assez ,  par  cette  table ,  qu'il  n'y  a  aucun  rappert 

apparent  entre  la  nature  ou  la  constitution  des  substance! 
et  l'espèce  d'électricité  qu'elles  développent  ,  étant  irottce» 
les  unes  avec  les  autres. 

La  seule  loi  générale  que  Ton  ait  trouvée  dans  ces  pbe* 
nomcnes,  c'est  que  U  corps  froUanf  a  1$  corps  fivUé  a<- 


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futènni  àa^ùurê  des  éUctrieiié»  diimêê ,  Pune  rhmêuwe  f 
Vautre  vitrée. 

Pour  mettre  ce  résultat  en  ëvidencti  il  faut  ûoler  [et 
deux  corps  <pie  Fon  veat  frotter  Titii  contre  Faiitre.  S'il* 
sont  solides ,  on  leur  adapte  des  manches  de  Terre  ou  de  ré« 
sine ,  par  lesquels  on  les  tient.  11  est  bon  ,  quand  on  le  peut , 
de  donner  aux  substances  irotlées  la  forme  de  plaques ,  pour 
que  la  friction  s'opère  sur  une  plus  grande  surface.  On  peut 
isoler  et  éprouver  de  même  nn  corps  solide  el  une  étoffe  ou 
deux  morceaux  d'étoffes ,  deux  peaux  d'animaux,  etc.  Lors* 
qu'on  a  opéré  le  frottement  pendant  quelques  mstans ,  on 
sépare  les  deux  corps;  et ,  les  tenant  toujours  par  le  manche 
isolant  I  on  les  présente  tour  à  tour  à  un  pendule  ëlectriquo 
iûen  sensible }  chargé  d'une  espèce  d'électri^^  connue. 
Alors  on  trouve  constamment  qu'an  d'eux  l'attire  ,  et  qn# 
l'antre  le  repousse  :  leurs  électricités  $ont  donc  diverses.  On 
a  fait  nn  nombre  infini  d'expériênces  pour  savoir  qoellet 
étaient  les  circonstances  qui  déterminent  chacun  des  corps  à 
prendre  Tespèce  particulière  d'électricité  qu'il  acc^uiert; 
mais  on  n'a  rien  découvert  à  cet  égard  de  bien  décisif.  Lee 
plus  légères  circonstances  semblent  quelquefois  déterminer 

ce  phénomène  ;  par  exemple,  lorsque  l'on  frotte  une  plaque 
de  verre  poli  contre  une  plaque  de  verre  dépoli ,  Iq  pre- 
mière prend  l'électricité  vitrée ,  la  seconde  la  résineuse,  sans 
que  Ton  puisse  dire  pourquoi  le  poli  de  la  surface  a  cette 
iniiueuce,  deux  rubans  de  soie  blancs ,  pris  dans  la  même 
pièce ,  sont  frottés  en  croix  l'un  contre  l'antre  f  celui  qui 
est  frotté  transversalement  prend  l'électricité  résineuse , 
celui  qui  est  frotté  longitudinalenient  prend  Vélecthcité  vi-» 
trée.  On  ne  sait  pas  davantage  comment  ^yens  du  frotte-* 
'  ment  agit.  Enfin  ,  quelquefois  l'effet  est  variable  avec  les 
mêmes  corps.  OEpinus  assure  avoir  observé  ce  fait  en  Trot- 
tant nue  plaque  de  cuivre  contre  une  de  soufre ,  et  aussi  en 
frottant  deux  carreaux  de  verre  l'un  contre  l'autre  s  il  les 
retirait  toujours  dans  des  états  d'électricité  contraire  j  mau 
la  même  espèce  d'électricité  appartenait  tantôt  à  l'une  des 
plaques  )  tantôt  à  l'autre. 


a 


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4l6  ATTRACTIONS  RT  REPULSIONS 

On  tire  de  ces  phcnouàèiieî»  uue  expérience  assez  pi- 
quante. Deux  personnes  montent  sur  des  tabourets  dont  les 
pieds  sont  formés  par  dîrô  tubes  solides  de  verre  on  par 
toute  autre  sub>larîce  isolante  :  ces  tabourets  se  nomuient 
des  Uoloin.  Une  des  deux  personnes  tient  à  la  main  une 
peau  de  cbat  bien  sèche ,  et  en  frappe  les  habits  de  Tantre. 
J^a  première  prend  rélectricité  vitrée,  la  seconde  la  rési- 
neuse ,  comme  on  peut  le  vérifier  en  leur  faisant  approcher 
tonr  k  tonr  la  main  d'un  petit  pendule  chargé  d*une  éleo« 
trîcité  connue.  Si  une  personne  non  isolée  les  touche  tonr  à 
tour  ,  elle  tirera  de  chacune  Une  étincelle.  11  est  clair  ^ae 
ces  phénomènes  n'ont  lieu  qu'autant  que  les  personnes  élec- 
trisées  restent  sur  le  plateau  isolant }  car,  si  elles  en  desoen* 
dent ,  elles  ]|)erdent  aussitôt  leur  électricité  en  la  partageant 
avec  la  masse  immense  de  la  terre»  Cest  pourquoi,  lorsqu'on 
if  oie  seulement  une.  des  dèux  personnes,  soit  celle  qni 

iiappe  ,  soit  celle  qui  est  frappée  ,  celle-là  seule  qui  est  isolée 
donne  des  signes  d'électricité  ;  et ,  si  elles  ne  le  sont  ni  Tune 
ni  Pautre,  il  ne  s'en  produit  4ur  aucune  des  deux.  H  est 

sensible  d'ailleurs  qu'elles  ne  doivent  jamais  se  toucher  ni 
communiquer  l'une  à  l'autre  autrement  que  par  ie  frottoir. 

La  peau  de  chat  est  trës<ommode  pour  cette  expérience 
et  pour  beaucoup  d'antres  analogues,  parce  qu'elle  s*élec» 
/  *  trise  avec  beaucoup  de  facilité.  Cest  pour  cela  qu'en  passât 
ia  main  ,  dans  un  temps  sec ,  sur  le  dos  d'un  chat  vivant , 
on  voit  ses  poils  se  hérisser  et  être  attirés  par  la  maîn^ 
quelquefois  même  on  les  entend  pétiller  et  on  en  tire  des 
étincelles.  Cela  n'arrive  qne  dans  des  temps  froids  où  l'air 
isole  très^bien.  Les  cheveux ,  lorsqu'ils  ne  sont  point  grais- 
sés,  ij'électrisent^ aussi  avec  facilité  par  le  frottement,  sur- 
tout s'ils  sont  lins  et  souples ,  comme  le  sont  ordinairement 
les  cheveux  blonds. 

Le  frottement  des  liquides  contre  les  corps  solides  déve- 
loppe aussi  de  rélectricité.  Pour  le  prouver ,  on  adapte  à  la 
machine  pneumatique  an  récipient  cylindrique  de  verre  » 
dont  l'extrémité  supérieure  est  hermétiquement  fermée  par 
une  capsule  de  haiê  où  l'on  verse  du  mercure.  Ou  fait  le 


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iLBCTRIQUES*  ^IJ 

vide  dans  le  récipient  j  le  mercure ,  pressé  par  Vair  exté- 
rieur, filtre  à  travers  les  pores  du  bois,  et  tombe  en  une  ( 
pluie  fine  qui  frappe  les  parois  du  cylindre  de  verre.  Alors , 
en  «pprocliaat  ua  petit  peudule  éicctrit^ue  que  1  on  tient 
suspendu  par  son  fil  de  soie ,  on  voit  que  ce  cylindre  est 
Ini^méme  ëlectrisé.  Pour  que  Texpérience  réussisse ,  il  faut 
avoir  soin  de  faire  bien  sécher  le  cylindre,  afin  qu'il  ne 
perde  pas  rélectricité ,  toujours  assex  faible  ,  que  lui  donne 
le  frottement  du  mercure  contre  sa  surface. 

Ceci  explique  un  phénomène  que  Ton  observe  dans  les 
baromètres  bien  purgés  d'air.  Lorsqu'on  penche  ces  baro->  * 
mètres,  de  manière  que  la  colonne  de  mercue  remplisse 
rapidement  toute  la  partie  vide  du  tube  ,  si  rexpéricnco  est        /  ^ 
faite  dans  Tobscurité  ,  ou  voit  se  dévopper  instantanemeat    ^  -  « 
une  lueur  phosphonque  semblable  que  produit  dans 

le  TÎde  un  courant  continu  d'électricité. 

On  peut  aussi  exciter  rélectricité  par  le  froltemenl  d'au  \^ 
gàz  contre  un  corps  solide.  Si  Ton  dirige  un  courant  d'air 
atmosj^érique  contre  la  surface  d'un  carreau  de  verre  ,  aa 
moyen  d'un  souiilct ,  le  carreau  prend  rélectricité  vitrée. 
Un  mouchoir  de  soie,  bien  sec,  étant  secoué  dans  Tair, 
s'électrise  aussi  ^  mais  réstneusement. 

L.c  frottement  ire!»t  pas  Fujik^ul'  uiaiiière  de  develojjper 
rélectricité,  quoique  ce  soit  la  pins  commune.  11  s  en  dé* 
yeloppe,  par  exemple,  dans  la  Âision  des  corps.  Si  l'on 
verse  du  soufre  fondu  dans  un  vase  de  métal  isolé,  le  soufre*, 
ea  se  refroidissant,  preud  rélectricité  vitrée,  et  le  métal, 
la  résineuse  ;  quelquefois  le  phénomène  est  inverse  ;  mais 
toujours  les  deux  électricités  sont  produites  à  la  fois. 

Plusieurs  substances  luiiicraies  cristallisées  ,  de  nature  ^ 
vitreuse ,  ont  aussi  la  propriété  de  devenir  électriques , 
qtiand  on  les  échauffe  k  un  certain  degré.  Alors  une  des 
t réniitt'b  du  cristal  prend  rélectricité  vitrée,  l'autre  la 
résineuse;  de  sorte  que  les  parties  oii  elles  régnent  sont  sé- 
parées ,  mais  elles  sont  encore  produites  simultanémetit. 

Enfin  ,  il  se  développe  aus^i  <le  l'électricité  dans  plu- 
sieurs combmoisous  chimiques  |  et  même  dans  le  seul  con- 


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4l8         LOIS  J>i.S  ATTRACTIONS  ET  REPOtSIONS 

tact  de  toitt»s  les  substances  hétérogènes  ;  mais  ces  pliëoo» 
mènes  ,  pour  être  étudies  ,  et  iiiènie  pour  être  aperçus, 
•xîgent  des  appareils  beaucoup  plos  composés  et  plus  sensi* 
Mes  que  ceniique  nous  avons  pu  former  jusqu'à  présent; 

c*est  pourquoi  nous  nous  en  occuperuiiâ  plu&  tard. 


CHAPITRE  IL 

Des  lois  que  suivera  les  Attractions  et  les  Aépulsums 

apparentes  des  corps  éiectrisés. 

Après  avoir  reconnu  le  phénomène  des  attractions  et  des 
répulsions  électriques,  la  première  chose  qu'il  faut  faire 
c'est  de  déterminer  les  lois  suivant  lesquelles  elles  s*eier* 
cent  à  diverses  distances.  Oti  y  réussit  aisément  an 

de  la  balance  de  torsion  que  nous  avons  décrite  page  307  ^  et 
cette  découverte ,  due  à  G>ulomb ,  est  une  des  plus  bellei 
applications  qu'il  ait  faites  de  son  ingénieux  instrument. 

Nous  avons  vu  alors  que  cet  instrument  est  essentiellement 
formé  d'un  fil  métallique  vertical  dont  le  bout  supérieur  est 
attaché  à  un  point  fiie,  et  dont  l'inférieur  porte  une  asguiile 
horizoi)la!(\  Quand  on  veut  apprécier  de  très-petites  forces, 
OU  les  fait  agir  sur  rexLrémité  de  cette  aiguille  ^  et  Ton  me- 
sure leur  intensité  par  l'angle  dont  elles  l'écnrtent  de  son 
point  de  repos.  En  un  mot ,  on  balance  ces  Ibrces  par  la 
force  de  torsion,  qui  est  toujours  proportionnelle  a  Tangle 
de  torsion ,  ainsi  que  nous  l'avons  annoncé  page  3o3y  d'apfcs 
l'expérience. 

Pour  appliquer  cet  appareil  à  la  mesure  des  attraclion>  ei 
des  répulsions  électriques ,  on  fait  l'aiguille  en  gomme  la- 
que ,  qui  est  une  substance  très*isolante  ,  et  Ton  fixe  à  l'une 

de  ses  extrémités  une  petite  boule  de  moelle  de  sureau  6,  1 
fig^S*  Puis,  ayant  placé Tindexdu  micromètre  de  torsion  M  sur 
le  sérode  sa  division ,  on  to\ime  le  tambour  entier  qui  le  |K>rte 

jusqu'à  ce  que  la  petite  Ixnile  Z»  vienne  aussi  se  placer  Jovanl 
le  z(  I  o  de  la  division  tracée  sur  les  parois  de  l'appareil  (i>- 

(0  Ou  iam  oaita  dinssoii  sur  une  baude  èm  papier  qns  l'on  oalk 


y  i^L^o  i.y  Google 


itSCTRIQUSS.  4ig 

On  ft^aperçoit  que  cette  condilioD  est  remplie ,  lorsqu'en 
ivgardant  du  cdté  opposé  de  la  cage  de  verre ,  dans  le  plan 
vertical  (jui  contient  le  fil  de  suspension  et  Taiguille  |  OU 
voit  celle-ci  dirigée  vers  le  j^oiat  de  zéro. 

Cela  faifcf  on  fixe  nne  seconde  boule  a,  à  l'exlrénulé 
d'un  cylindre  très-mince  de  gomme  laque ,  dont  la  lon- 
gueur soil  telle  I  qu'étant  introduit  verticalement  dans  i'in- 
térienr  de  la  cage  de  verre  ,  il  descende  celte  boule  au 
niveau  de  la  pn^dente;  et  on  le  place  de  manière  que 
cette  seconde  boule  réponde  aussi  au  zéro  de  la  division^la* 
térale  ce  que  Ton  vérifie  comme  précédemment.  Alors  la 
première  boule  se  trouve  écartée  de  ce  point  d'un  are  égal 
h.  la  somme  des  rayons  des  deux  Loules  ,  et  la  petite  tor** 
sion  qui  en  résulte  la  maintient  en  contact  avec  Tautre. 

Maintenant  il  est  clair  que ,  si  Ton  touche  un  instant  ces 

boules ,  ou  seulement  une  d'entre  elles  ,  avec  un  corps  déjà 
électrisé  et  isolé  >  elles  s'éiectn&cront  aussi  par  coiumumca* 
tion ,  et  toutes  déu:^  de  la  même  manière  ;  elles  devront 
donc  se  repousser  mutuellement  :  mais  comme  la  première 
&eule  est  mobile  ,  Taiguille  qui  la  porte  tournera  d'une 
certaine  quantité }  et ,  après  quelques  oscillalions  ^  elle 
a*arrétêra  à  un  certain  point  d'équilibre  que  Ton  pourra 
reconnaître  sur  la  division  latérale.  Alors  le  degré  de  tor- 
sion qui  existera  dans  le -fil  fera  équilibre  à  la  force  répul* 
lîve  des  deux  boules  et  pourra  servir  à  la  mesurer. 


dans  nne  dirttotien  heriimUale  ioui  aoloitr  de  la  ca^e  de  verre.  St  . 
oelle^  est  cireulaîre ,  on  fiût  la  division  en  degrés.  Mais  qatod  ou 
tneat  iotrodoire  dans  la  balance  des  corps  d'an  Tolame  un  peu  consi- 
dérable, on  ne  trouve  plus  de  cylindres  de  verre  assez  grands  {hjul- 
former  le»  parois  de  i  appareil,  cl  ou  les  construit  avec  quatre  glace» 
TerticaUst  dont  rassemblage  forme  on  carré.  Alors  une  bande  de 
papier  collée  lioriaonUlement  sur  ces  glaces ,  k  la  haulenr  de  l'ai- 
guille ,  devient  tangente  ao  cercle  qu'elle  décrit.  On  marqae  donc  la 
zéro  de  la  division  sur  le  point  où  la  clireclion  de  l'aiguille  e$l  per- 
l^udiculaire  u  cbaque  face  ,  cl  ou  porte  ,  de  part  et  d'autre  de  ce 
point,  des  divisions  inégales^  qoi  représentent  les  tau^ntes  des 
nrc»  de       a*,  5*^  etc. 


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4^0  LOIS  D£S  ATTRACTIONS  £T  E^PULSIOr^S 

C'est  en  eflèt  ainsi  que  Ton  o'phre  ;  maïs  comme  il  ne 
faut  (|u  une  exlréiiieuient  pelite  torce  pour  tordre  uo  Ui  | 
de  métal  d'un  grand  aogle ,  on  conçoit  qn'ii  ne  faut  com- 
muniquer aux'  boules  que  de  Ires-petites  charges  d'éîeclri- 
cité.  Pour  y  parveoir,  on  les  touche  seulement  avec  une  i 
grosse  téte  d'épingle  dont  la  tige  est  cachée  dam  m  bâton  { 
de  cire  d'Espagne  ;  onélectrise  cette  téte  d*épingle  par  com- 
juunicatioa,  soit  en  la  mettant  un  instant  en  contact  avec 
le  premier  conducteur,  d'une  macliine  électrique,  soit  eala 
touchant  avec  un  tube  de  verre  ou  de  résine  frotté.  On  Tin- 
trocluit  dans  la  cage  de  verre  par  une  petite  ouverture  con- 
venablement pratiquée  pour  cet  objet ,  en  la  tenant  par  le 
bâton  de  cire  qui  l'isole^  et,  quand  elle  a  touché  la  boole 
iixe  on  la  retire  aussitôt. 

En  opérant  de  cette  manière ,  Gonlomb ,  dans  nae  de 
ses  expériences,  trouva  qu'après  le  contact  l'aiguille  aviit  ! 
décrit  un  angle  de  36".  Alors  il  tordit  le  fiLde  suspension  eo  , 
iens  contraire  de  cette  répulsion  y  de  manière  à  rapprocher  j 
l'aiguille  in<»qu'à  i8°  de  la  boule  fixe,  et  il  fallut  pour  cela 
tourner  l'iadex  du  micromètre  de  laô**.  ' 

Enfin  il  rapprocha  l'aiguille  jusqu'à  ce  que  son  écart  nefôt  ^ 
plus  que  do  8'  {  ;  lorscju'il  y  fiil  parvenu  ,  la  iiiarche* totale 
de  l'index  du  micromètre  ,  rf)mptë  depuis  le  zéro  de  ia<ii-  , 
yision  y  se  trouva  être  de  567*.  * 

IViH^aul  CCS  e\p('rleiices  les  boules  ne  perdirent  pas  sen- 
siblement d'électricité.  Car  ^  par  des  es6ais  préiiautt^reSY 
Coulomb  s'était  assuré  que,  ce  four^y  les  balles  électnsées* 
repousséos  à  Bo' de  distance  l'une  de  1  autre,  se  rappro- 
chaient seulement  d'un  degré  en  trois  minutes;  et,  comme  il 

■ 

n'avait  employé  que  deux  minutes  à  faire  les  trois  expé*  ; 
rience^  t^at  riuu^  avons  rapportées  ,  il  b  ensuit  que  l'on  pou- 
vait bien  négliger  ,  comme  insensible  ^  la  diminution  qu'^  ' 
prouvait  l'électricité  des  boules  y  tant  par  le  conUct  de  Fitr  ' 
que  par  la,  dépeniilion  ic  long  des  supports.  Cela  tenait  , 
comme  on  le  verra  par  la  suite ,  à  la  sécheresbo  de  l'air  k  1 
jour  de  cette  expérience  ,  et  à  TeiceUeut  choix  des  supports 
isolans. 


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/ 

Pour  découvrir  les  conséquences  de  ces  expériences ,  re-» 
présentons  par  ahd,  fig.  6 ,  la  circonférence  décrite  par1« 

boule  liiubile  h  ;  soit  c  le  centre  de  cette  circonférence ,  et 
prenons  d*abord  l'arc  ah  de  36** ,  comme  on  l'a  trouvé 
après  la  première  répulsion.  Il  s'ensuit  qu'alors  la  force  ré-* 
pulsive  des  deux  boules  était  conlrc-balancec  par  une  torsion 
de  36*  exercée  dans  le  sens  a  h;  car,  par  les  di:>puâi lions  prises 
en  commençant  Texpérience,  la  torsion  est  nulle  quand 
Faiguille  se  trouve  au  point  a. 

Dans  le  second  essai  on  tord  le  fil  de  126"  suivant  le  sens 
ha.  Si  raiguille  était  libre,  cette  torsion  l'amènerait  en  d*,  à 
laG*  au-delà  du  point  a  ;  mais ,  au  contraire  ,  la  force  répul* 
sive  la  retient  en  y  à  i8**  ea-de^u  de  ce  point.  Donc,  à  cette 
distance ,  la  force  répulsive  des  deux  boules  faisait  équilibre 
à  une  torsion  de  126^+18^  ou  i44*- 

Enfin,  dans  la  troisième  épreuve  ,  la  torsion  indiquée  ])ar 
le  micromclre  a  été. de  667° ,  toujours  dans  le  sens  ba  mais 
au  lieu  d'aller  à  667*  au-iielà  du  point  a ,  l'aiguille  est  restée 
à  en  deçà  de  ce  point  ;  ainsi  la  force  répulsive  qui  la 
mainteuait  à  celte  distance  faisait  alors  équilibre  à  une  tor- 
sion de  567»+8«    ou  575" 

Nous  avons  donc  ce  tableau  comparatif^  entre  les  torsions  ' 
et  les  distances. 


Aao  dedistaneedm  deux  bauk». 

1 

MuvM  de  U  feroe  réoublvo 

> 

par  Ift  torsion. 

se» 

144* 

57^"  î 

Déjà  on  y  découvre  une  loi  remarquable.  Les  arcs  de  dis- 
'tance  contenus  dans  la  première  colonne  sont ,  à  très-peu 
près  entre  eux ,  comme  les  nombres  1 9  7  f  ^  »  tandis  que  les 
torsions  correspondanles  ,  qui  mesurent  les  effets  des  forces 
répulsives  sur  Taiguillc,  sont  entre  elles  comme  les  nombres 
I  ,  4 ,  16  j  c'eH-ài-dire  inversement  proportionnelles  aux 


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422  LOIS  DES  ATTRACTIONS  ET  EXPULSIONS 

carrés  des  précédens.  Ces  rapports  prouvent  donc  que  les 

forces  élrctriqiîrs  suivrnt ,  comme  rattracUoxi  céleste ,  la 
raison  invrrse  du  carré  des  distances. 

A  la  vérité ,  la  dûtance  rectiligne  des  deux  boules  est 
mesurée  par  la  corde  qui  les  joint ,  et  non  par  l'arc  circu- 
laire que  sou  s- tend  cette  corde.  Secondement,  la  force  ré- 
pulsive qu'elles  exercent  Tune  sur  Tautre  agît  obliquement 
sur  ]*aigiii1le ,  et  par  conséquent  ne  contribue  pas  tonte 
entière  à  la  faire  tourner.  Maiî«  cette  obliquité  est  fort  petite 
dans  nos  expériences  »  h  cause  du  peu  d'étendue  des  arcs  ^  et 
la  même  raison  fait  aussi  qa'il  y  a  très-peu  de  différence 
entre  eux  et  leurs  corflcs.  Ces  circonstances  légitiment  donc 
la  conaéquence  que  nous  avous  tirée  de  nos  observa tioos. 
Mais  m»  peut  achever  de  la  mettre  tout^à-fait  hors  de  doute 
en  eflfectuant  le  calcul  d'une  manière  ripfonreuse.  Car  on 
trouve  ainsi  que,  lorsque  les  arcs  derépuisiou  n'exccdcnt  pas 
36**,  les  rapports  conclus  des  arcs  ,  et  ceux  qu'on  déduit  des 
distances  ne  dîlIVrent  pas  dans  des  quantités  senmbles  aux 
observations.  £u  nous  tenant  donc  en  dedans  de  ces  limites , 
noms  pourrons  appliquer  la  loi  du  carré  des  distances  anx 
«rcs  mêmes ,  ce  qui  simplifiera  beaucoup  les  calculs. 

Le  iîl  employé  par  Coulomb  dans  ces  eipériences  était 
d'argent  j  et,  par  sa  finesse ,  il  avait  une  extrême  sensibilité 
de  torsion.  Coulomb  imagina  des  appareils  plus  sensibles  en-r 
core,  destinés  h  indiquer  les  plus  petites  quantités  d'électricité, 
j^.  7.  Ces  appareils ,  que  nous  nommerons  des  électro» 
seop^Sf  sont  de  véritables  balances  électriques  dans  lesquelles 
le  fil  de  métal  est  remplacé  par  un  simple  fil  de  soie,  tel 
qu'il  sort  du  cocon ,  et  de  4  pouces  de  longueur.  L'aiguille 
est  un  petit  fil  de  gomme-laque  long  de  la  lignes  ^  terminé 
à  une  de  ses  extrémités  par  un  petit  cercle  de  clinquant  très- 
léger  (i).  Dans  un  de  ces  appareils  dont  Coulomb  a  fait 


fi)  On  forme  aiftémeot  ces  fils,  en  cbaufiant  à  la  flamme  d'une 
bougie  le  milieu  d'un  petit  bâton  de  gomme-laque,  que  Ton  tient 
paries  deux  extrémités.  Lorsque  celte  résine  commence  i  se  fondre 
on  écarte  rapidement  les  deux  extfémités ,  et  la  matière  ionàm 


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ÉLECTRIQUES.  \  ^2^ 

usage  ^'aiguille  et  le  clinquant  pesaient  ensemble  >  de  grain. 

Le  lll  i\c:  soie  a,  sous  cette  longueur,  une  flexibilité  telle 
qu'en  agissant  sur  lui  avec  nn  bras  de  levier  d'un  pouce  | 
il  ne  faut  qu^un  poids  d'un  soixante  millième  de  grain  pour 
If  tordre  de  3(>o''.  Pour  communiquer  l'éleclricit*'  au  clin- 
quant ,  on  fait  passer,  à  travers  uu  bâton  de  cire  d'Espagne, 
un  fil  de  cuivre  terminé  d'une  part  par  une  petite  baNe  de 
sureau  donc,  et  de  Taulre  par  une  boule  métallique, 
ou  par  un  crochet  dont  la  pointe  rentre  dans  la  cire.  On 
introduit  ce  bAton  ainsi  armé  dans  l'intérieur  de  la  cage 
de  verre  ,  Je  crochet  en  dehors,  et  on  le  fixe  de  manière  que 
le  centre  de  la  boule  dorée  ,  vue  par  le  fil  de  suspension , 
réponde  aa  téro  de  la  division  sur  les  parois  de  la  cage. 
Quand  Taiguillc  est  cn  repos  ,  on  tourne  doucement  l'index 
du  micromètre  de  torsion  jusqu'à  ce  que  le  clinquant  vienne 
s'appll({uer  contre  la  boule  dorée  ;  alors  l'appareil  est  prêt 
à  agir.  Si  Ton  communique  de  l'électricité  au  crochet  de 
cuivre  par  un  moyen  quelconque  ,  elle  se  propage  dans  la 
boule  et  élans  le  clinquant  qui  est  repoussé  aussitôt.  La 
sensibilité  de  ces  ëlcctroscopes  est  telle  que  si  ,  après  avoir 
électrisé  par  frottement  un  bâton  de  cire  d'£spagne  »  on  le 
préfente  au  crochet  extérieur ,  même  de  loin  ,  et  en  le  tenant 
à  trois  pieils  de  dislance  ,  Taiguille  est  chassée  à  plus  de  go». 
Nous  Terrons  plus  loin  comment  l'électricité  peut  se  dévo'-* 
Icpper  ainsi  k  distance ,  et  sans  ancun  contact.  Pour  le  mo- 
ment ,  nous  ne  donnons  ce  résultat  que  comme  une  preuve 
de  Textrlme  sensibilité  de  l'appareil.  Au  moyen  de  cet  élec- 
tro9cope ,  il  est  bien  facile  de  répéter  toutes  les  expériences 
indiquées  dans  le  préreMent  chapitre  sur  la  nature  de  Télec- 
tricité  excitée  dans  difierens  corps  par  leur  frottement  ma-< 
taeL 


ae  lire  communément  en  un  fil  très-fin  qui  adhère ,  départ  rt 
iVantre,  aux  deux  bouts  solidei,  Oo  lire  de  le  néme  manière  des  fiU 
de  cire  dfEtpagne ,  et  même  des  fils  de  verre  ;  mais,  pour  ces  derniers , 
A  moina  dVmployer  no  tube  éî-jh  très-fin  ,  la  chaleur  dWe  boogto^ 
aeiuffil  pas I  et  il  faut  y  employer  U  lampe  d'éuiaiiicur. 


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4^4  LOrS  DES  ATTRACTIONS  ET  REPULSIONS 

Apres  avoir  déterminé  les  lois  de  U  répulsion  électrique  « 

il  était  naturel  de  cherrlicr  celles  de  Tattraction  qui  s'exerce 
entre  des  corps  cliargés  d  électricités  de  diiféreale  nature  ; 
c'est  aussi  ce  que  Coulomb  a  fait  par  les  mêmes  procédés» 
Mats  alors  il  ne  faut  plus  que  les  boules  se  touchent  dans 
leur  position  initiale  avant  d'clre  élcctrisées  ;  il  faut  au  con- 
traire qu'elles  soient  séparées  ,  et  que  la  torsion  les  empêche 
de  se  réunir.  Pour  cela ,  on  commencera  par  enlever  la  boule 
fixe  <7,  ft^.  8  ;  ot,  par  le  moyen  de  la  tête  d'éj)ingle  isolét' ,  on 
donnera  à  la  boule  mobile  une  électricité  d'unecertaine  na* 
tifre  y  par  exemple ,  résineuse.  Cela  fait ,  on  tournera  l'index 
du  niicroraètre  d'un  certain  angle  connu  c  ;  le  fil  étant  libre, 
suivra  ce  inouvementj et,  après  quelques  oscillationSy  Tt-'itré- 
mité  de  Taiguille  s'arrêtera  devant  un  antre  point  h  de  la 
division  circulaire',  lequel  sera  éloi^é  de  c  degrés  de  celui 
oii  elle  était  d'abord.  Cette  opération  aura  donc  transporté  Je 
xéro  de  torsion  de  la  quantité  connue  c ,  dans  le  sens  a 

Alors  y  on  replacera  la  boule  fixe  <r ,  et  on  lui  donnera  une 
électricité  «liiicieate  de  la  première  ;  ce  sera  dans  notre 
exemple  de  Télectricité  vitrée.  Les  deux  boules  s'attirant , 
Taiguille  marchera  vers  la  boule  fixe  a,  et  si  V équilibré 
êsl  pu'i.siij/e  ,  elle  s'arrêtera  quelque   part   en  un  eerUm 
point  que  je  désignerai  par  b\  Ou  observera  ce  point  sur  la 
division  »  puis  on  tournera  ou  détournera  le  micromètre  de 
quantités  connues  pour  varier  la  torsion  ,  et  Ton  observera 
de  nirnie  ,  dans  (  haque  cas  ,  les  nouvelles  positions  oii  Tai- 
gniUe  s'arrête.  Comparant  les  torsions  et  les  distances  | 
comme  nous  l'avons  fait  en  étudiant  les  répulsions  ,  on 
trouvera  qu'elles  suivent  une  loi  pareille  ^  et  l'on  en  coa- 
clura  que  les  forces  d'attraction  produites  par  les  élecUr>- 
cités  de  natuf«  diverse  sont,  comme  les  forces  répulsives t 
réciproquement  proportionnelles  au  carré  de  la  di> tance. 

11  faut  y  dans  ces  expériences,  observer  une  précaution  sans 
laquelle  on  ne  réussirait  point.  Lorsque  la  force  attractive 
^  des  deux  boules  les  détermine  à  .^e  rapprocher  ,  rnilen>ilé 
de  leur  attraction  augmente  à  mesure  que  leur  distance 
devient  moindre^  et ,  si  cette  cause  existait  seule ,  elles  finî- 


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.     £L£CTAIQC£S.  *  J^zS 

raient  par  se  joindre.  Mais  la  torsion  s'oppose  à  leur  r.ip- 
prochement }  et  la  résistance  augmente  k  mesure  que  Tai— 
gaille  s'éloigne  de  son  point  de  départ  6  pour  aller  vers  Fautre 
Boole.  Or ,  an-delà  d'une  certaine  distance ,  cette  résbtance 
ne  croit  plus  assez  vite  pour  vaincre  l'accroissement  de  la 
force  d'attraction  ;  de  sorte  que  l'équilibre  devenant  iœpos- 
iible ,  les  boules  arrivées  à  ce  point  se  précipitent  l'une  vers 
l'autre,  rt  finissrnt  tonjonii  par  se  joindre.  tJn  calcul  très- 
simple  peut  me  lire  ceci  en  évidence  et  déterminer  les  limites 
d'écart  ou  il  faut  s'arrêter. 
II  arrive  même  qu'elles  se  joignent  encore  dans  des  cas  oii 

♦ 

Tt  4111  libre  est  possible  d'après  le  calcul.  Cela  vient  de  ce  que 
la  ilexibiiité  de  la  suspension  permet  à  raigntile  d'osciller 
quelque  temps  autour  du  point  d'équilibre  oh  elle  doit  enfin 
se  fixer.  Si  les  ampiitudei  de  ces  oscillations  ameuent  la  boule 
mobile  asse»  près  de  la  boule  fixe  pour  que  l'attraction 
croisse  plus  rapidement  que  la  torsion  ,  celle-ci  ne  suffit 
plus  pour  ramener  l'aiguille ,  et  la  boule  mobile  est  en- 
traînée jusqu'au  contact. 

-  Cosloukb  a  encore  déterminé  la  loi  des  attracttous  élee-' 

li  iques  par  un  «mtrc  procédé  que  je  rapporterai  ici  ,  parce 
qu'il  oâre  une  vérification  du  précédent,  et  qu'il  nous  servira 
encore  dans  la  théorie  du  magnétisme.  Il  consiste  à  suspendre 
horisontaleroent,  par  un  fil  de  cocon,  une  aiguille  de  goranie^ 
laque ,  dont  rcxlreiuilé  porte  un  disque  de  clinquant  que  Ton 
électrisê.  Devant  cette  aiguille ,  à  quelque  distance  y  on  place 
un  globe  chargé  d'une  électricité  diffiSrente,  qui  l'attire  et  la 
fait  osciller  en  vertu  de  son  action.  On  détermine  ensuite 
'par  le  calcul  la  force  attractive  ,  à  diverses  distances,  pour 
divers  éloignemens  du  globe  électrisê ,  d'après  le  nombre  des 

oscillations  exécutées  par  l'aiguille  en  uu  temps  donné*  de 
même  que  l'on  détermine  la  force  de  la  pesanteur  terrestre 
d'après  les  oscillations  du  pendule  ordinaire.  Les  résultats 
ainsi  obtenus  confirment  la  loi  du  carré  des  distances  que  la 
balance  de  torsion  nous  avait  fait  découvrir. 

La  même  méthode  servirait  encore  à  déterminer  la  loi  des 
répulsions^  car  ^  çn  communiquant  au  globe  et  au  disque  des 


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LOIS  DES  AtTRACTIONS  ET  sipULSIONJ 

électricités  de  même  natiirt ,  le  dtique  aeim  repo<iMé|  U 

direction  de  l'aip^uillc  s'intervertira,  et  elle  oscillera  en  vertu 
'  de  cette  répulsion  dans  une  position  diamétraleiueut  oppo- 
sée à  U  prmierei  mais,  k  resceptiea  d^  ce  retoitrneaie&t 
qni  influera  sur  la  distance  du  disque  au  globe  ,  les  obsêr* 
vations  et  les  calcu,ls  se  feront  comme  auparavant. 

A  l'aide  des  résultats  auxquels  uous  .venons  de  parvenir, 
on  peut  calculer  pour  toutes  les  distances  possibles  l'énergie 

de  raltraction  ou  de  la  répulsion  de  deux  boules  electrisée?! , 
lorsqu'on  a  observé  cette  énergie  pour  une  seule  distance 
cannne. 

Mais  ceci  ne  donne  encore  que  la  mesure  de  l'effet  total  r  ' 
on  ne  voit  pas  dans  quelle  proportion  chacune  des  boule»  y 
contribue.  Cependant ,  à  moins  qu'elles  ne  soient  parfaite*' 
ment  égales  et  également  éleélrisées ,  gêl  conçoit  qu'elles 
doivent  y  contribuer  megaiement.  Il  nous  reste  donc  à  dé- 
couvrir cette  proportion. 

On  y  parviendrait  aisément ,  si  Ton  pouvait  donner  ou 
enlever  à  l'une  des  boules  une  portion  d'électricité  cpii  eût 
un  rapport  connu  avec  ce  qu'elle  possède  déjà.  Car,  en  me- 
surant la  nouvelle  torsion  qui  fait  équilibra  à  ce  nouvel  état, 

et  la  comparant  avec  celle  qui  avait  lieu  d'abord  à  la  même  - 
distance  ,  on  saurait  comment  l'électricité  propre  de  chaque 
boule  influe  sur  leur  elTort  total*  Or ,  il  est  très-facila  d'en- 
lever ainsi  à  chaque  boule  une  quantité  d'électricité  qui 
soit  justement  la  moiué  de  celle  qu'elle  possède.  H  tie  faut 
pour  cala  que  la  faire  toucher  un  seul  instant  par  uaa  avisa 
bonle  de  mémo  natuM  ,  d'égal  diamètre ,  et  isolée  avec  une 
égale  perfection ^  car,  tout  étant  symétrique  j>our  les  deux., 
boules ,  il  est  évident  qua  l'électricité  de?ra  se  partager 
également  entre  elles  |  de  sorte ,  qu'après  le  contact ,  Tactioii 
propre  de  la  boule  touchée  sera  moitié  luoiiulre.  Or  en  opé- 
rant ainsi ,  on  trouve  que  la  force  totale  d'attraction  ou  de 
répulsion,  qui  s'eierçait  primîtivemaat  entra  cette  boule  et 
la  boule  fiie  de  la  balance  Cil ,  après  le  contact  ,  eaac- 
temeot  réduite  à  moitié. 

Cette  réduction  n'a  pas  seulement  liaa  pomr  des  l»oaks  9 


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inrâ  pour  in  eêrcks ,  et  probablement  pour  tous  let  corpt 
doat  la  forme  ,  ou  la  distance  entre  eus  ,  est  telle  qu'on 
peat>  dans  le  calcul  de  leur  aitraclkm  ,  lei  coniidérei: 
comme  dee  points.  Gonlomb  a  subtiitaé  à  la  boule  fi«e 
de  la  balance  un  cerele  de  fer  de  lo  lignes  de  diamètre , 
en  laissant  t<Hi)Onrs  une  boule  de  sureao  à  rexirémile  de 
l'aigmlle.  Il  a  ëlectrisé  ces  deux  corps  simultanément  per 

le  nioven  de  la  têfc  d'épingle,  la  repulMOii  a  cba>^e  l'ai^ 
guliie  ^  et,  lorsqu'on  Ta  eu  ramenée  à  une  distance  de  So"  > 
le  micromètre  mi^rquait  iio  ;  la  force  répulsive  était  donc 
de  i/fO".  Alors  il  a  fait  toucher  un  instant  le  petit  cercle 
de  fer  par  un  autre  de  même  matière  et  d'un  diamètre 
égal  ;  aussitôt  Taiguille  s'est  reprochée  »  et  pour  la  ramener 
comme  dans  le  premier  cas  à  3o^  de  distance  ,  il  a  fallu  dé- 
tordre le  fil  jusqu'à  ce  que  l'index  du  micromètre  fut  re- 
venu à  40** }  en  sorte  que  la  force  répulsive  était  réduite  à 
40*  +  3o*  Au  70*  f  moitié  de  140*' ,  qui  était  son  intensité 

pïuialive. 

Ces  expériences  présentent  en  outre  une  particularité  re-»  \f 
-marquable^  c'est  que  le  partage  se  fait  exactement  delà 
même  manière  ,  quelle  que  soit  la  nature  des  corps  coiuluc- 
teurs  mis  en  contact ,  pourvu  que  leurs  dimensions  soient  iqs 
XBdmes.  Coulomb  a  £sit  toucher  la  boule  de  sureau  fixé  par 
des  boules  égales  de  cuivre  et  de  plusieurs  autres  substances; 
il  a  fait  toucher  le  cercle  de  iér  par  un  cercle  de  papier  d'up  ^ 
diamètre' égal  ;  toujours  le  partage  s'est  €ait  également. 

Ces  observations  nons  conduisent  à  devx  conséquences 
importantes.  La  première ,  c'est  que  la  force  totale  d  attrac- 
tion on  de  répulsion  variant  pour  chaque  distance  dans  le 
méine  rapport  que  les  quantités  d*électricités  propres  k  cha^ 
cun  des  deux  corps  qui  réagissent  ^  il  faut  nécessairement  que 
J'expression  de  sou  énetf^e  ioît  proportionnelle  an  produit 
de  ces  deux  quintltés.  Alors  diaqoe  boule  ou  chaque  cercle 
coHtribue  à  relTort  total  qui  les  attire  ou  les  écarte ,  selon  la 
valeur  du  facteur  qu^l  y  introduit.  Nous  nommerons  dé- 
sormais ce  facteur  la  réaeiian  éUctriqièt  de  la  boule  ou  du 
cercle  ,  dont  il  mesure  i'«icliun  ,  et  nous  étendrons  par  ana- 


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LOIS  DES  ATTaACTIOIfS  ET  EEPULSIONS»  ETC 

lo^ie  la  même  dénomination  à  tous  les  corps  de  forme  qucl- 
coïK^ue»  ior»<|uon  observera  leur  action  €lectri<]ue  à  une 
distance  asses  grande  pour  qu'ils  puissent  être  considérés 
'comme  de  simples  points. 

La  seconde  conséquence ,  c*est  que  le  partage  de  l' élec- 
tricité entre  des  corps  conducteurs  de  même  figure  et  de 
même  voliiinc  ,  se  faisant  toujours  dans  des  proportions 
égaies ,  quelle  que  soit  la  nature  de  leur  substance,  il  ea 
résulte  que  ces  corps  n^agissent  point  sur  rëlectricité  par  une 

afïînité  chimique  dépendante  de  la  nature  et  de  l'arrange- 
ment de  leurs  particules  matérielles ,  et  ne  &ont  pour  elle 
que  des  vases  ou  elle  se  distribue  mécaniquement ,  selon  ses 

propres  lois. 


CHAPITRE  III. 

•  • 

Des  lois  r'tli^apÊê  lesquelles  Téleetricité  se  d^sipr  par 
le  contact  de  l'air  et  par  les  supports  qui  la  reticiinciU 
imparfaitement* 

hk  loi  générale  des  attractions  et  des  répulsions  électri» 
ques  est  bien  connue  par  ce  qui  précède  ;  mais ,  pour  en 

vérifier  les  conséquences  avec  exactitude,  et  suivre  le  prin- 
cipe électrique  dans  le  détail  de  ses  effets  les  plus  inttmet , 
il  faut  s'assurer  de  la  constance  de  son  énergie ,  on  au 
moins  defcrminer  les  lois  suivant  lesquelles  cette  énergie 
s'affiftiblit  par  le  contact  de  Tair  et  par  l'imperfection  des 
supports  isolans.  Tel  est  l'objet  de  ce  cbapitre,  dont  les 
élémens  sont  encore  tires  des  travaux  de  Coulomb. 

iiOrsqu'un  corps  conducteur  électrisé  est  soutenu  par  des 
supports  isolateurs  ,  l'expérience  apprend  que  l'électricité  de 
ce  corps  décroit  et  s'anéantit  assez  rapidement.  Plusieurs 
causes  paraissent  concourir  à  prodilire  cet  effet.  D'abord  »  il 
n*e«iste  probablement  pas,  dans  la  natnm,  de  substance 
parfaitement  isolante^  car  on  n'en  connaît  aucune  qui  ue 
propage ,  au  moins  sur  sa  surface  i^ne  forte  électricité  :  le 
verre ,  la  cire  d'Espagne ,  la  gomme-laque  elle-même ,  la 
transmettent  de  cette  manière ,  diiliciiexueut  k  la  mérité  , 


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pfPSRDITXON  LENTE  DE  l'ÉLECTRICITÉ. 

maïs  sensiblement*  On  peut  s*en  assurer  en  formant  des 
cjiHiclrc's  de  ces  diverses  substances ,  et  les  tenant  quel^u€ 
temps  en  ^contact  par  une  de  lenrs  extrémités  seulement , 
avec  le  premier  conducteur  d'une  machine  électrique.  Car 
après  les  avoir  retires,  si  l'on  prcdente  cette  extrémité  à 
raiguille  de  l'électroscope ,  on  voit  qu'elle  s'est  imprégnée 
de  rélectricité  dn  conducteur  ;  et  même  ,  en  coupant  le 
i)out  du  petit  cylindre ,  on  trouve  (£ue  l'électricité  ^'est 
aussi  propagée  sur  le  reste  de  sa  surfiice  dans  une  certaine 
longueur ,  avec  nne  intensité  décroissante. 

Tous  les  supports  dont  on  se  sert  pour  isoler  les  corps 
électrisés  ,  doivent  donc  produire  sur  eux  une  absorption 
analogue  }  et ,  s'ils  sont  assee  courts  pour  pouvoir  être  ainsi 
électrisés  dans  toute  leur  longueur,  ils  produiront  un  écou-* 
lement  lent  «  mais  continuel ,  de  l'électricité  ;  de  sorte 
qu  en  vertn  de  cette  seule  cause  ,  la  réaction  électriq^ue  du 
corps  isolé  devra^progressivemeat  s'ailaiblii^^  * 

Secondiement,  les  corps  électrisés  sont  tonfonis'enveloppés 
et  touchés,  dans  tous  les  points  de  leur  surface,  par  Tair 
atmosphérique ,  lequel  transmet  aussi  l'électricité  avec  une 
facilité  plus  ou  moins  grande ,  selon  la  quantité  de  vapeur 
aqueuse  <|ui  s*y  trouve  ,  et  peut-être  selon  les  modiiications 
que  la  cbaleur  ou  d'autres  circonstances  apportent  dans  les 
propriétés  mêmes  de  ses  élémens  cbimiques  ^  de  sorte  que 
l'on  doit  généraleruent  le  regarder  comme  composé  d'une 
infinité  d'atomes  plus  ou  moins  conducteurs.  D'après  cela , 
chaque  molécule  d'air  qui  touche  un  corps  élecrisë ,  doit 
prendre  une  partie  de  son  électricité.  Mais  dès  qu'elle  s'en 
est  imprégnée  dans  la  proportion  qui  convient  à  sa  grosseur 
et  à  sa  faculté  conductrice,  elle  est  reponssée  aussitôt ,  et 
remplacée  par  une  autre  qui  s'éleclrise  conuae  elle  ,  et  est 
chassée  à  son  tour  ^  de  sorte  que,  parle  setil  eifetde  ces  contacts 
successifs ,  continuellement  renouvelés ,   l'électricité  des 
corps  doit  encore  d'affaiblir  ,  suivant  une  pTOgr^ion  dépen*» 
pendante  de  la  faculté  conductrice  de  l'air. 

Enfin  les  vapeurs  aqueuses  suspendues  dans  l'air  conti^ 
bueut  encore  k  Cettç  déperdiUou  d'une  autre  manière  ^  car 


43o  DiPERDlTION  lENTX 

elles  s'attachent  à  la  surface  des  supports  eu  plus  ou  moins 
grande  quantité ,  selon  qu'elles  sont  ahondanles  cm  rirci, 
et  scion  que  la  matière  du  support  a  plus  ou  moins  d*affi« 
nité  pour  Teau.  Celles  de  ces  particules  ^ui  sont  les  |)ius 
Toîsines  du  corps  électrisë ,  en  reçoivent  immédiatemciit 
IVlectricité  ;  et ,  si  la  force  avec  laquelle  il  les  repousse  en- 
suite e&t  moindre  que  radhérence  qui  les  attache  ausupport| 
elles  doivent  transmettre  en  partie  cette  électricité  a«t 
molécules  qui  les  avoisinent ,  et  celles-ci  de  même  aux  soi* 
vantes,  de  sorte  que  toutes  ces  particules ,  éuimcmmenl 
conductrices  I  fonnenl  comme  une  chaîne  snr  laquelle  ,  à  la 
vérité,  rintensité  de  Télectricité  doit  aller  en  décrastsat 
depuis  le  corps  conducteur  ,  mais  qui  pourtant ,  lorsque  le  | 
•npport  n'a  pas  une  longueur  suffisante  f  pent  enfin  la  coa- 
dnire  jusque  dans  le  sol.  Si  Its  partiras  qui  forment  cette 
chaîne  sont  plus  i  a])prochees  lea  mies  des  autres  qu'elles  ne 
le  sont  dans  Tair  lui-même  ,  ce  qui  doit  souvent  arriver, 
réiectricité  se  perdra  plus  rapidement  le  long  du  support 
que  par  le  contact  de  l'air  j  et  c'est  ce  qui  a  Ueu  fréqucio- 
jiicnt ,  comme  on  le  verra  bientôt* 

Qnelqne  difficulté  qu'il  paraisse  j  «voir  à  éluder  cette 
démise  cause  ,  on  sent  qu'il  est  indispensable  de  le  fsifS 
ponr  connaître  le  dccroi6sement  d'électricité  produit  par  ie 
seul  contact  de  l'air ,  et  pouvoir  ensoîte  en  tenir  compte 
dans  les  observations  c<mipMées  ou  il  se  mêle  à  la  perle  | 
produite  par  les  supports.  Le  seul  moyen  d'y  parvenir  i 
c'est  de  choisir,  pour  rapports  «  kaaubetaBoes  les  pins  iio- 
lantes  ,  et  d'atténuer  assec  leurs  dimensiona  pour  que  leur 
surface  contienne  propoi  tioaiielleroent  moins  de  molécules  ' 
d'eau  et  d'autres  particules  conductrices  ,  qu'il  ne  peut  i  eu 
trouver  4anf  Tair  environnant  ;  car  alora  le  «npport  isolert 

au  moins  aussi  bien  que  l'air,  et  le  peu  d'étendue  de  seo 
contact  avec  le  corps  ëlectnsé  permettra,  de  négliger  tout* 
à*fiût  la  diilërence. 

Par  divers  essaia  faits  dans  celte  vue  ,  Coulomb  IroBVa 
que ,  lursque  Tintensité  de  rélecthcité  n'était  pas  très- 
forte  f  un  petit  cylindre  d^  cire  i'Ei^Bgat  oa  de  goaus^* 


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DE  L'i£ICTKICITi«  43( 

Uque  9  d'ime  demi-ligne  de  diamètre  et  de  lÔ  ou  20  ii-    /  • 
gués  de  longueur ,  8uffi$ait  presque  toujours  pour  isoler 
parfaitement  une  Italie  de  sureau  de  cinq  ou  six.  lignes  de     J  ; 
diamètre.  Car  ,  en  soutenant  la  boule  par  plusieurs  de  ces  ^ 
cylindres  9  au  lieu  d'un  seul  »  rélectricité  ne  s'afiaîblissail  pas 
plus  rapidt  i non t  ,  qiiuu[uo  la  facilite  de  la  déperdition  fût 
multipliée  avec  le  nombre  des  points  de  contact.  11  s'assura 
de  même  que ,  lorsque  Tair  était  sec ,  un  fil  de  soie  trës-fin  » 
pas&é  dans  la  cire  d'I:lspagne  bouillante  ,  et  ne  formant  en«»  ' 
suite  qu'un  petit  cylindre  tout  au  plus  d'un  quart  de  ligne 
dt  diamètre, -remplissait  le  même  objet,  pourm  que  Ton 
donnât  à  ce  fil  une  longueur  de  cinq  à  six  pouces.  Un  fil  de  ' 
Terre  tiré  à  la  lampe  d'émaillenr  |  de  cinq  ou  n  pouces  de 
longueur ,  n'isole  la  balle  que  dans  les  jours  très-secs ,  et 
lorsqu'elle  est  chargée  d'une  trës-faible  électricité  ^  il  en  est 
de  même  d'un  cheveu  ou  d'un  fil  de  soie ,  k  moins  qu'ils  ne 
soient  enduits  de  cire  d'Espagne  ,  ou ,  ce  qui  vaut  encore 
mieux ,  de  gomme  -laque  pure. 

Guidé  par  ces  observations  prélinûnaires ,  Coulomb  souda 
la  boule  fixe  de  sa  balance  à  Textrémité  d'un  fil  de  gomme-* 
laque  pure^  de  20  lignes  de  longueur,  et  il  termina  la  sus- 
pension par  un  fil  de  soie  très-fin  ,  enduit  de  cire  d'Espagne, 
en  sorte  qu'il  pouvait  considérer  cette  boule  comme  parfai- 
ment  isolée.  La  boule  mobile  Téiait  également  ,  puisque 
l'aiguille  qui  la  porte  est  aussi  un  cylindre  très«fin  de  gomme-^ 
laque.  Coulomb  choisit  d'abord  ces  deux  boules  d'égal  dia- 
'  mètre,  et  il  employa  une  balance  assez  sensible  pour  que  la 
torsion  d'une  circonférence  entière  répondît  sur  l'extrémité 
de  l^aîguille  à  une  force  de  ~  de  grain .  Le  zéro  de  torsion  du 
fil  étant  amené  au  centre  de  la  boule  fixe  ,  et  les  deux  boules 
an  contact,  on  les  touche  toutes  deux  avec  la  téte  d'épingle 
'électrisee  décrite  dans  nos  premières  expériences  )  la  répul- 
sion chasse  l'aiguille  mobile  »  qui ,  aprèi  quelques  oscillations , 
>a  fixe  à  une  certaine  distance^  son  point  de  départ ,  par 
«temple  à  4o\ 

Alors  on  tord  le  fil  de  suspension  ,  de  manière  à  la  rame- 
ner à  une  di^ance  aaoindrç  ^  par  exemple  à  ao*.  Pour  cela , 


1 


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432  DEPEEDITION  LXNTE 

U  faut  tourner  l'index  du  mîcromëlre  de  140*.  Ainsi  la  force 

de  torsion  ,  «îgale  à  la  répaUiou  de^  deux  bailes  ^  est  140* 
'   «4-  20  ou  160^. 

On-  observe  ,  aTee  une  montre  à  secondes  ,  Tinstant 
précis  où  la  balle  mobile  s  cil  arrêtée  ju:>U:mcut  à  cette 
distance  ;  il  est  6  heures  5o'. 

Comme  rélectricitë  se  perd  par  le  contact  de  l'air  ^  la 
force  répulsive  des  balles  diminue  f^radutllLinent j  el  ,  après 
quelques  minutes  ,  elles  sont  plus  près  l'iine  de  l'autre  que  20*. 
Pour  les  ramener  à  cette  distance ,  on  détord  le  fil  d'un* 
quantité  connue  ,  par  exemple ,  de  3o*.  Sa  force  de  torsion 
étant  diuimuëe  de  cette  quantité  ,  la  balle  mobile  est  chassée 
plus  loin  que  ao*.  On  attend  que  la  perte  de  1  électricité  Vy 
ramène  ,  et  on  obserre  ce  second  instant.  Cela  arrive  à  ^6  h. 
53',  par  conséquent  trois  minutes  après  la  première  obser- 
vation }  alors  la  force  de  torsion  égale  à  la  répulsion  des  deux 

boulei  I  est  ^ 

i4o*-;— 3o*-|-2o*  ou  i3o*. 

La  diiiiinution  de  la  force  répulsive ,  entre  les  deux  expé- 
riences )  est  donc  égale  à  160**  —  i3o*  ou  do"* ,  c'est-à-dire  à  la 
quantité  dont  on  a  détordu  le  fil  pour  ramener  les  bonles  à 

Ja  luciiie  distance.  Cet  eflct  sV^st  produit  en  3'  j  et  comme  , 
dans  de  petits  intervalles ,  ou  trouve  qu  il  e$t  proportionnel 
au  temps ,  il  s'ensuit  que  la  perte  est  de  10*  par  minQte« 
^jD*ailleurs  la  force  répulsive  moyenne  entre  les  deux  essaiî 

est  ^^Q'i-^^Q.  1||£  comparant  la  diminution  ob- 

servée ^  on  voit  que  la  force  électrique  des  deux  balles  di- 
minuait ce  jour-là  de  ~^  par  minute ,  par  le  seul  contact 
de  l'air. 

Coulomb  trouva  constamment}  par  des  expériences  de  ce 
genre  ,  que  pour  un  même  jour  et  un  même  état  de  l'air  « 
l'afiaiblissement  de  l'électricité  ,  dans  un  temps  très-conrtt 

est  proportionnel  à  son  iutenâité,  en  sorte  que  le  rappoi  t 
de  ces  deux  élémens  ^st  invariable.  Mais  il  change  avec 
l'indication  de  Thygromètre,  et  par  conséquent  avec  U 

quantité  de  vapeurs  at^ucuses  iuspcudu^s  daai  Tair. 


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-_       -  -  4 


U  ferait  trë»*intére$saiit  de  taire  sur  ce  sujet  ua  plut 
gnnd  nombre  d'expérieoees  ^  pour  découvrir  le  »  rapport  qui 

doit  Ciister  entre  la  quantité  des  vapeurs  aqueuses  et  la 
lisperditioa  plus  ou  moins  rapide  ifi  i'electricilé.  On  saurait 
encofe  pM^lii  fi  ces  Tapeur»  Aeoles  produisent  tout  le  pbëno^ 
mène  ,  ou*  û  la  pi^ession  et  la  température  des  molécules 
mêmes  de  Tair.  ne  contribuent  plts  aussi  à  le  modiôer»  Si 
Ton  était  pnrr«iu  à  mesurer  ces  tnâuene^  divarles,  on 
trouverait  peut-étr^  dans  la  balance  électrique  le  plus  exact 
et  le  plus  sensible  des  b^grpmètres.  Du  moins ,  d'après  la 
leule  indication  des  instmmene  météorologîqnet  »  on  pour* 
ndt  assigner  quelle  devrait  être  la  proportion  d'affidblisie» 

ment  de  l'elccLricité.  Faute  de  ces  connaissances  ,  on  est 
obligé  de  délenuiuer  directement  cette  proportion  par 
l'eiqpéneiice  pour  cbaque  |onr  ou  on  a  besoia  de  la  Connaître, 
c'est-à-dire  toutes  tes  fois  que  Ton  a  des  redtercbes  pactes  à 
faire  sur  I  intensité  des  forces  éiectriques.  •.   .  ' 

ii  est  fort  beureax  pour  lee  observations  »  qne  la  loi  de  ce 
décroissementysoit  aussi  simple  $  car  puisque  ,  dans  un  méma 
état  de  Tair  ,  il  est  proportionnel  k  Tintensité  absolue  de  la 
ferce  répulsive ,  ii  suilit  de  le  déterminer  à  cbaque  fois  f 
jfMT  une  seule  expérîenoe  f  pour  pouvoir  le  faire  ensuite 
jPervir  à  corriger  toutes  les  autres.  11  y  a  plus,  la  loi  que 

jious  venons  ,de  trouver  permet  de  calculer  rinten&ité  des 
Ibrces  électriques  pour  une  époque  quelconque  ,  quand  on 
l'a  une  fois  observée  et  que  Ton  connaît  la  loi  du  décroisse- 
ment  pour  ce  jour-là.  J'ai  expliqué  le  détail  de  ce  calcul 
dans  le  Traité  général.  Ici  \e  ne  puis  que  l'indiquer.  £n  dis* 
thitant  les  résultats  qu'il  donne,  on  est  conduit  à  voir 
que  la  même  loi  de  décroissement  doit  s'étendre  au  cas 
4tk,  les  deux  corps  réagissent  l'un  sur  l'autre»  sont  inégaux  en 
Volâmes  et  sont  chargés  d'inégales  quantités  d'électricité. 
C'est  en  effet  ce  que  l'expérience  confirme.  Quel  que  soit  le 
Tolome  de  la  boule  fixe  par  rapport  à  la  boule  mobile, 
quelle  que  soit  la  quantité  initiale  d'électricité  qu'on  lenr 

donne,  qu'elles  aient  été  électnsces  simultanément  ou  TunO 

#prês  l'autre  9  dans  des  proportions  quelconques  ^  le  décrois;  % 


■ 


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,Jo4  DÉPERDITION  LE-Nfil 

'Mmeot  irfsbmtâBë  de  leur  force  r^jntlsÎTe  totale  ,  mesurée 

à  une  même  distance ,  est  toujours  dans  une  même  propor* 
tion  avec  son  inten&ité  ;  en  sorte  que  toutes  les  observ  ations 
iOQt  égâiemeilt  propres  à  trouver  ce  rapport  c6irttaiit.  Bien 
plot,  ce  rapport  est  encore  le  tnlme ,  quand  on  emploie  d«i 
^  boules  de  diverses  matières.  La  nature  de  lé-sal>ltance  dont 
elles  lont  faites  n'a  absolilnietft  aiuteé  liiflutate  sur  la  dë- 
perdlttoa  de  Mectneité  fkr  te  eofitaêt  de  IW ,  «a  mon» 

8Wr  la  porUort  de  cette  éiectricitë  qui  agît  à  dislance  ]>ar  at- 

traction  et  par  répulsion  )  et  cela  confirme  bien  l'obeervatioa 
i}ue  «otts  atOtti  déjà  fiùte  qtie  les  cofps  tttatëHeU  lie  parais*^ 

i>eiiL  iiulleiiient  retenir  le  principe  électrique  par  une  aftinilé 
propre  ,  tuais  par  le  seul  eitët  de  la  résistance  que  lui  offre 
f  air  environnant.  Par  eiémpU  /nn  jiMir  oû  Téleclncité  dé* 
croissait  de  par  minute  powt  drtucnwe  des  bonlés  <8é  sureaa 
de  la  balance.  Coulomb  trouva  qu'elle  était  atissi  de  ^  quand 
il  remplaçait  une  dé  cei  béulei^  par  une  boulé  de  eiifirre  ; 
ce  qui  partrttin  pluseitrabfdinaire ,  élIeKèlràttssî  de  peor 
une  Lalle  dr  cire  d'Espagne  que  l'on  avait  chargée  d'électri- 
cité en  la  iiisant  toucher  à  un  corps  fortement  électhité;  de 
sorte  que ,  dans' ce  cas  mkm^  teéflece  de  dSittculté  que  la 

surfil  ce  d'un  pareil  corps  oppose  à  la  transmission  du  prin- 
cipe électnque ,  n'avait  aucune.  îniluence  pour  retenir  la 
portion  dèce  principe  qui  ,  dereune  liUrelt  si  ftirfcb^, 
manifestait  par  sa  réaction. 

Jusqu'ici  nons  n*âvon<i  considéré  que  des  boules^  mau 
quelle  que  soit  la  figure  du  èorps  électrisé,  qti^ne  que  soit 
sa  grosseur  et  la  distribntioif  de  sa  fbrée  ré|>u]sîve,  si  Faîr  est 
très-sec  et  que  le  degré  d'électricité  imprimé  aux  corps  ne 
soit  pas  très-considérable  ^  le  déeroiséettènt  instantané  de 
la  force  répulsive  est  toujours  le  iaêmt,  et  conserve  le  mémé 
rapport  avec  son  intensité.  Coulomb  a  fait  cette  épreuve 
avec  un  glbbe  d'un  pied  de  diamètre ,  avec  ies  cylindres 
de  tontes  les  grosseurtr  tt'  de  t<tetes  lés  longueurs.  II  a 
substitué  ftux  boules  de  sa  balance  des  cercles  de  papier 
Ou  de  m(  lal  ;  il  a  même  armé  une  fois  Tune  d'entre  elles 
#  d^in  pelât  fil  de  cuivre  de  lo  Kgnes  de  longueur,  et  d'an 


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ipAïl  it  ligne  de  diamètre  |  el  il  a  trouvé  qae  le  joar  oii  il 
disait  ces  eipëriences,  la  force  répulsive  de  tous  ces  corps 
SI  différens  de  forme ,  décroissait  également  de  ~  par  mi-* 
Viate.  Mais  il  faut  remarquer  que  cette  égalité  de  décroisse- 
ment  pour  les  corps  de  différentes  figures  n'a  lieu  que  lorsque 
Fintensilé  de  leur  électricité  est  déjà  rt'duile  à  un  degré 
assea  faible ,  et  d'autant  plus  faible  que  l'air  est  plus  humide. 
Car  tous  les  corps  de'  forme  anguleuse  ,    lorsqu'on  leur 
communique  une  électricité  trës-Forte  »  perdent  d'abord  cet 
excès  suivant  des  lois  de  décroissement  beaucoup  plus  ra<* 
pides  ,  que  nous  délemiîncrons  plus   tard  rn  traitant  de 
l'électricité  des  pointes  j  jusqu'à  ce  qu'enfin  leur  force  élec- 
trique soit  affaiblie  dans  les  limites  oii  la  déperdition  est 
constante.  On  peut  même  ,  sans  le  secours  de  la  balance, 
rendre  ce  phénomène  sensible  aux  yeux^  en  faisant  commu-> 
niquer  le  premier  conducteur  de  la  .macbine  électrique  à 
une  barre  mëtaîli<|ue  anguleuse  on  garnie  de  pointes  ;  car 
il  l'on  tonrne  le  plateau  do  la  machine  ,  et  que  i  expérience 
soit  faite  dans  l'obscurité ,  l'électricité  communiquée  k  cette 
barre  produit  ,  en  t'échappant  par  le»  pointes  ,  des  ai- 
grettes lumineuses  qui  forment  un  très-beau  spectacle.  Je 
ne  veui:  pas  dire  que  ce  feu  soit  l'électricité ,  car  c'est  là 
une  question  que  nous  cîevrons  examiner  par  la  suite;  mais 
comme  il  accompagne  toujours  sa  déperdition  rapide,  il  est 
au  moins  un  signe  et  une  annonce  de  cette  déperdition.  11 
était  intéressant  d'examiner  si  ,  dans  le  même  état  de  l'air, 
la  déperdition  des  deux  électricités  était  également  rapide. 
J*en  ai  fait  Tépreuve  et  f  ai  trouvé  cette  égalité  parfaite. 

L.a  loi  Jl-  la  déperdition  «^^raJuclle  de  l'électricité,  par  le 
seul  contact  de  l'air  |  étant  ainsi  connue ,  Coulomb  a  pro** 
cédé ,  par  la  même  méthode ,  à  la  détermination  de  la  perte 
opérée  par  lessuppurU  qui  produisent  un  isolement  impar- 
fait. 

La  première  idée  qui  se  présente  ,  c'est  de  choisir  les 
supports,  de  manière  que  la  perle  qu'ils  produisent  soit 
trè^oDsidérable  comparativement  à  celle  qui  s'opère  par  ^ 
le  seul  contact  de  Tair.  Hais  cette  déperdition  trèsHrapidt 


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436  DÉPERDITION  LKNTÏ 

aurait  nn^  inconvénient  grave.  En  efièt  chaque  fois  que  l'on 
touche  à  rappareîl ,  soit  pour  donner  aux  boules  leur  élee^ 

tricitc  initiale,  suit  pour  changer  la  torsion  par  le  moyeu 
du  micromètre ,  Taiguille  ne  revient  à  une  position  stable 
f]  u\'iprès  que  I(]  il  es  oscillations.  Il  faut  donc  que  Tisolcment 
^il  encon*  assez  parfait  ,  pour  que  Tintensité  de  l'électricilé 
n'éprouve  pas  de  très-grandes  variations  dans  cet  intervalle  , 
et  pour .  que  l'on  puisse  fàirt  consécutivement  plusienrt 
observations  de  ce  genre  ,  sans  donner  aux  boules  de  nou- 
velle élfctricité.  D'après  ces  remarques.  Coulomb  a  sua» 
pendu  la  boule  fiie  de  la  balance ,  non  plus  par  un  petit 
^lindre  de  gomme-laque  isolant  parfaitement ,  mais  p^r 
un  simple  fil  de  soie  d'un  seul  brin ,  tel  qu'il  sort  du  cocon. 
Ce  fil  avait  quinae  pouces  de  longueur.  La  boule  mobile  de 
PaigutHe  était  toujours  parfaitement  isolée  et  égale  en  vo* 
lume  à  l'autre.  Coulomb  a  mesuré  ,  de  iiuiue  que  précé- 
demment, la  force  répulsive  de  ces  deux  boules,  à  diverse 
époques ,  et  il  a  calculé  le  décroissement  qui  en  résultait.  Il 
a  trouvé  ainsi  que  le  décroissement  de  l'c-lcctricité  ,  d'abord 
beaucoup  plus  rapide  que  par  Tair  seul,  lorsque  l'intensité 
de  la  force  ,  répulsive  est  considérable  ,  se  ralentit  graduel- 
lement à  mesure  que  cette  intensité  diminue  }  en  sorte  qa*il 
arrive  un  terme  oîi  la  balle  soutenue  par  le  til  de  soie  ,  perd 
précisément  autant  que  lorsqu'elle  était  isolée  d'une  manière 
parfaite  ;  et  une  fois  ce  terme  atteint ,  la  même  constance 
se  soutient  pour  tous  les  degrés  d'intensité  plus  faibles.  Ceci 
nous  apprend. donc  qu'a  cette  limite,  le  fil  commen<:e  k 
isoler  parfaitement. 

Dans  ces  expériences  ,  la  boule  mobile  ne  perd  son  électri- 
cité que  par  le  seul  contact  de  l'air.  On  peut  donc  calculer  , 
pour  un  instant  quelconque ,  Tétat  de  sa  réaction  électrique  y 
d'après  la  loi  de  décroissement  que  nous  avons  plus  keut 
établie  ;  et  comme  Tobservation  de  la  force  répulsive  totale, 
à  cet  instant ,  fait  connaître  le  produit  des  deux  réactioiia 
électriques  des  deux  boules ,  on  peut  en  déduire  pour  le  même 
instant  ,  la  réaction  électrique  de  la  boule  tixe  :  ce  calcul 

fait  donc  connaître  l'influence  de  l'isolement  imparfeit..  £ii 


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SE  l*£LEctricit£  4*^7 
rappliquant  nn%  observations  que  nous  avons  citées  , 
Coulomb  a  pu  déterminer  le  degré  de  réaction  électrique 
«aqael  chacun  des  tapports  dont  il  avait  fait  usage  cornai- 
ménçaît  à  isoler  parfaitement  ;  et  îl  a  trouvé  que  l'intensité 
de  cette  réaction  était  proportionnelle  à  la  racine  carrée  de 
leur  loQgueur  ;  c'est>-4-dire  que  dans  le  même  état  de  Tair , 
un  support  d'une  longueur  quadruple  isole  parfaitement  une 
quantité  double  d'électricité.  Bien  entendu  <jtie  rrlle  pro—  ^ 
portion natite  n'a  lieu  qu'entre  les  supports  cylindriques  trës^  \ 
fins  dont  la  longueur  seule  est  inégale -i  mais  dont  la  nature 
et  la  grosseur  sont  les  mêmes.  Quand  l'une  ou  Feutre  de 
ces  circonstances  est  changée  ,  il  faut  déduire  le  rapport  de 
la  formule  même.  En  ealculant  ainsi ,  par  exemple ,  d'après 
robservatton  j  l'intensité  de  la  réaction  électrique  à  laquelle 
l'isolement'  parlait  commence  ,  pour  des  fils  de  gomme- 
laque  et  de  soie  d'égale  longueur  et  de  même  diamètre , 
Cooknnb  a  trouvé  que  sa  valeur  est  dix  fois  plus  forte  pour 
la  première  substance  que  pour  la  seconde.  Par  des  calculs 
analogues,  ou  peut  comparer  entre  elles  la  perméabilité  de 
tontes  les  substances  qui  transmettent  imparfaitement  rélec» 
tricité. 

Poar  qu'on  puisse  comparer  ainsi  une  matière  avec  une 
autre,  il  n'est  pas  du  tout  nécessaire  ijpie  les  boules  de  la 
Balance  aient  été  observées  à  une  même  distance  dans  les 
deux  séries  d'expériences  ;  il  suiBt  que  cette  distance  ait  été 
maintenue  constante  dans  chaque  série ,  et  qu'on  en  subs^ 
titue  à  cliaquc  fois  la  valeur  dans  la  formule.  Il  est  égale- 
ment indifférent  que  Ton  ait  donné  tel  ou  tel  degré  d'électri^ 
cité  aux  boules.  Mais  il  faut  toujours  qu'elles  soient  égales  et 
électrisces  simultanément  ;  il  faut  aussi  qu'elfes  soient  les 
mêmes  dans  toutes  les  expériences  ;  aussi  bien  que  le  fil  de 
torsion  dont  on  fait  usage.  Sans  cela  »  le  rapport  des  torsions 
aux  forces  répulsives^ne  serait  pas  le  même  dans  les  diverses  * 
séries  ;  ce  qui  rendrait  leur  comparaison  plus  diilicilc  et 
moins  immédiate.  Ce  sont  là  les  seules  précautions  auxquelles 
il  soit  nécessaire  de  s^astreindre» 


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43» 


BtsposiTiow  DE  h'éhtenteni 


CHAPITRE  IV. 
Disposition  de  fÊhetrieité  en  équiUbre  dans  tes  corps 

* 

conducteurs  isolés. 

Maintenant  que  nous  savons ,  au  moyen  du  calcul  .  fa- 
meBer  la  réaction  électrique  des  corpf  k  m  ëUt  comtenl 
malgré  la  déperdition  continitelle  qui  s'opère  par  Fair  et  par 
les  supports  ,  nous  pouvons  nous  propose  r  d'examiner  la 
manière  dont  réiectricité  se  distribue  entre  les  divers  par- 
ties d'un  même  corps ,  tant  dans  son  intérieur  qu'à  sa  sar&œ. 

Or ,  d'aprî*!  ce  que  l'expérience  nous  a  déjà  fait  connattro 
»ur  cet  objcl  ,  il  est  extrtimement  vraisemblable  que  Téiec-- 
tricite  se  porte  toute  entière  à  la  sur£ace  des  corps  condnc- 
teurs ,  sans  que  leurs  particules  intérieures  la  retiennait  en 
«iucune  manier*^.  Car,  autrement,  on  ne  concevrait  pas 
comment  la  seule  conformité  de  U  surface  de  deux  corps  qui 
se  touchent ,  établirait  entre  eux  un  partage  égal  d'électri- 
cité, quelle  que  soit  d'ail U  nrs  la  subj^tancc  (jui  les  compose; 
ni  comment  cette  égalité  peut  avoir  encore  lieu  y  quand  Tua 
dfs  corps  est  solide  et  plein  de  matière ,  tandis  que  Tantra 
est  creux  ,  et  n'offre  presque  qu'une  simple  surface  ;  au  lieu 
que  toutes  ces  choses  deviennert  naturelles  et  simples»  si 
l'électricité  en  équilibre  se  répand  seulement  aur  la  sorûice 
des  corps  ,  sans  pénétrer  dans  leur  intérieur. 

Cette  propriété  y  à  laquelle  l'analogie  nous  mène,  est  d'une, 
si  grande  tniportaoce ,  qu'il  faut  chercher  à  la  vérifier  di-' 
rectement. 

On  peut  d'abord  la  rendre  sensible  par  l'expérience  sui- 
vante :  prenea  un  corps  conducteur  de  forme  sphëroidaie, 
tel  queS^^i^.  g;  formes  deux  calottes  très-minces  ££  de 
substance  pareillement  conductrice  ,  de  papier  dore  ,  par 
exemple  ,  et  donnez-leur  des  courbures  telles  qu'en  se  joi- 
gnant elles  enveloppent  complètement  le  corps  ajustée 
par  dehors  à  ces  calottes  des  tubes  de  gomme-laque  EMpar 
lesqut'U  on  puj:»&e  les  manier  i^au:»  leur  enlever  1  électricité. 
Cela  fait ,  posez  le  corps  â  sur  un  support  isolant ,  ou  sus« 


.  Kj  ^  .d  by  GoogI 


DANS  L*1^TAT  D'if^UlLIBaE.  ^Ji^ 

k 

piD^M-le  avec  no  fil  d«  aoi«  lrè»-fia  pam-  à  la  gomme- 
laque,  et  communiquez-lui  un  degré  quelconque  d'électri- 
cilë  fort  ou  iîuhie.  fuis,  aprë«  avoir  toucUé  les  deux  calottes 
]Kiiir.  VQOi  «àsDW  qa'dici  ne  font  point  ^Itctrûëcf ,  «nve- 
loppeMtt  le  sphéroïde  5 ,  en  les  tenant  par  les  extrémités  • 
de  leora  mandids  isokns  ;  retirez*-le8  aussitôt  de  la  même 
manière,  et  prétentei-'let  k  m  pen4ule  électrtipte:  rone 
tromperez  qn*eiie»  owl  py'n  l'électricité  dît  sphéroïde,  et  qn*el!es 
Tout  prise  tonte  entière.  La  réaciioR  élecliiquc  de  celui-ci,- 
•ssajëe  à  rélechroscope  le  plus  sensible  ,est  absolemenl  puUe.  • 
On  peat  encore  vérifier  cette  propriété  d*irae  antre  ma*- 
nière  qui  smublc  plu-»  g(  iirrale  ,  parce  que  le  corps  ^♦onIm^  à 
l'épreave  peut  avoir  une  forme  quelcooq[ue  ,  et  que  Texpé^ 
rience  wt  ùàt  lani  Ini  6ter-  rien  de  ton  électricité*  On  *pra- , 
tique  seulement  snr  la  surface  de  ce  corps  un  on  plun'eurs 
petits  trous  e^imdriques  de  (|ttotre  ou  cinq  lignes  de  dia-  '  ^     /  ^ 
mètre f  et  d'nne  proiSsttdear  arbitraire;  on  tire  ensinte  vn' 
fil  àe  femme4ftqne  de  quelques  pouces  de  Um^nem ,  ft  Tes-» 
trifinité  ^duquel  on  adapte  un  petit  cercliî  de  papier  doré 
pareil  à  celui     t'aignille  da  l'éleetroscope  »  et  dont  le  dia- 
mètre ioit  le  tiers  on  le  qnart  de  la  largeur  dee  trons.  Cela 
fait  ,  on  isole  le  corps  S  j  0n  l'électrise  fortement  par  quel- 
que» étincelles  tirées,  dn  premier  condactenr  de  la  machine 
on  de  tonte  antre  manière^  pnis  ^  tenantle  cylindre  dégomme^ 

laque  par  son  extrémité  IHire  ,  on  iîitrofîini  adroitement  le 
cercle  de  papier  doré  qu'il  porte  dans  les  caviies  du  corps  S  , 
an  prenant  bien  garde  de  ne  pat  toncher  les  bords'de  lenr 
ouverture.  Ce  cercle ,  retiré  des  cavités,  n'en  rapporte  pas  nn" 
atome  d'électricité  j  présenté  à  Taiguillc  de  réiectrDSCopc 
défà  chargée  dTnne  électricité'  pareille  à  celle  da  corps ,  il 
n'opèt»  snr  elle  *ancnne  vépiklsion.  Mais  epi^s  avoir  inutile- 
ment réitéré  cette  épreuve  ,  si  on  lui  l^ait  toucher  un  instant* 
le  ^rface  eitérieufe  dn  corps  S ,  ou  seolement  la  bord  d'nne^* 
dee  câvitéi  qu'en  y  a-pMrtitpiéèt ,  il  chane  vivement  raigoill» 
de  IVlectroscope.  Toute  l'électricité  du  corps  S  rc.Udc  donc 
k  cette  «uciace  }  il^n'y^  e  point  dam  ton  intéiienr*. 


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44o  DISPOSITION  DE  L'ÉlECTBTCIt£ 

Ce  rétiiitat  et t  général  pour  tous  les  corps ,  quelle  4pi# 

soit  leur  forme  ;  mais  en  répétant  Tcipérience  ,  on  trouvera 
quelquefois  que  le  petit  cercle  de  papier  doré  ,  retiré  dt$ 
cavités  y  présente  de  faU»les  signes  d'une  électricité  dm  naturm 
eonirairê  k  celle  du  corps  S ,  et  qui  ne  disparaît  même  pae 
lorsqu'on  a  tooché  le  petit  cercle  pour  le  décharger.  Cette 
permanence  pronye  ^e  Télectrieité  dont  il  s*àgit  ne  las 
est  pas  propre  ^  mais  Inî  est.  commnmqaée  par  la  goamie» 

l.Kjne  mémo  ,  qui  la  lui  rend  à  mesure  qu'on  ia  lui  oie  ^  en 
sorte  qu'il  n'en  résulte  aucune  indication  sur  Teustence  de 
rélectridté  dans,  Tintérieur  dn  corps  S.  Maintenant,  coon- 
ment  le  cylindre  de  gorame-^laque ,  qui  porte  le  petit  cercle, 
peut-il  ,  sans  toucher  les  bords  des  ouvertures  et  par  la 
seule,  proiîmit^t  prendre  ainsi  une  électricité  eoruraira  à 
celle  dn  corps  S  ?  Cest  un  phénoiMne  qui  s'expliquera  bieii!<- 
tôt ,  quand  nous  traiterons  du  développement  de  Télectri* 
cité  à  djîstance.  Ici ,  je  me  Ornerai  à  dire  que  cet  eiet ,  pu- 
rement accidentel ,  est  presque  tonfonrs  tnsensiUe  ^nand  la 

gomme-laque  est  pure  ,  l'air  sec  ,  et  qu'on  ne  laisse  pas  le 
petit  cyl^idre  séiourner  iong-temps  da&a  les  cavités. 

Nous  polirons  donc ,  d^aprb  ce  qui  précède  »  être  awi^i 
que  le  principe  Aectriqne,  quel  qù'il  soit  y  ne  réside  point 
dans  Tintérieur  des  corps  cond^teiirSy  mats  se  porte  eit- 
'  tièrement  à  leur  surface.  Nous  savons  d'ailleurs  par  d'nvtrea 
espériences ,  que  Tair  le  relient  à  cette  surboe  ^  et  est  le  seul 
obstacle  qui  l'empêche  de  sortir  du  corps.  Ainsi ,  en  rap-* 
prochant-cas  deux  indications  ^  a^us  vojons  qfut  le  princip* 
électrique  «  quelle  que  soit  sa  natmn^  »  se  dispose  toujours  aar 

les  corps  conducteurs  vn  une  couche  très-miiicc  dont  la  sur— 
fjkce  extérieure ,  contig^  à  i'air  ,  et  Umi^  pac  la  presstûn 
«  ,de  ce  fltiide ,  est  la  mémo  quis.pellA  du  corps  ^Asctrisé ,  taa^ 
dis  que  la  surface  intérieure ,  nécessairement  peu  différente 
•de  l'autre  j  puisque  la  couche  est  trèsoipince ,  doit  être  dé- 
terminée d'après  d'antres  lois  qu'il  noos  ûiudrativei'  de  To^ 
SenratioB*'    ;^  .  ^  ' 
Par  çxfmpl^p  lorsque  le  carps^ékctnsé  est  une  sphère  ^ 


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»A9i  l*f TAT  Tfiqfoitmt.  iit 

h  traie  raisoB  de  symétrie  exige  qae  la  sor&ce  intMectre 
loit  pareillement  tpbériqoe  et  eencentriqQe  à  la  surface  ex* 

térieure;  car  elle  doit  être  comme  elle  symétrique  dans 
tons  les  sent  autour  du  centre*  Lorsque  ron  accumule  suc« 
cesaiYement  daas  mie  sphère  des  quantités  d'électricité  de 

plus  en  plus  grandes  ,  on  peut  concevoir  ,  ou  qtie  les  nou- 
velles quantités  ajoutées  se  disposent  sphériquement  sous 
lea  premières ,  et  augmentent  Tépaisseur  de  la  couche ,  ov 
bien  que  Tépaissenr  restant  la  même ,  la  densité  de  l*é1ec« 
tricité  augmente  en  chaque  point.  Il  est  indiiierent ,  pour 
les  expériences ,  d'adopter  Tune  on  Tantre  manière  de  iroir  f 
car  répaissenr  de  la  couche  étailt  toujours  très -petite  , 
toutes  les  molécules  électriques  accumulées  sous  chaque 
petit^élémeat  superficiel ,  doivent  agir  par  attraction  ou  par 
répulsion  snr  les  corps  eiaérieurs ,  comme  si  elles  étaient 
toutes  réunies  en  un  seul  point,  et  par  conséquent  comme 
si  elles  étaient  infiniment  condensées.  Ainsi  leur  action  sera 
iMjours  proportionnelle  k  leur  nombre ,  de  quelque  ma- 
nière qu'on  Uévalne.  Mais ,  à  considérer  la  chose  physique* 
ment ,  Tidëe  d'une  épaisseur  essentiellement  limitée  parait 
peu  nctnrçlle  ^  car  il  n'existe  dans  l'intérieur  des  corps  con<* 
ducteors  aucun  obstacle  qui  empêche  Télectricité  de  s*y 
répandre  ^  si  elle  ne  s'y  répand  pas  ,  ce  ne  peut  être  que  par 
vu  résultat  des  lois  de  son  équilibre  ;  et ,  par  cela  même  il 
devient  très^Traisemblable  que  pour  chaque  quantité  d'é* 
Itfctricité  donnée  ,  l'épaisseur  de  la  couche  électrique  est 
anaai  une  conséquence  de  ces  lois. 

La  méthode  que  neoe  Tenons  d'exposer  pour  éprouver 
relectricité  d'un  corps  conducteur  ,  en  le  touchant  par  nn 
jpetil  cercle  de  papier  doré  ,  isolé  à  l'extrémité  d'un  iil  de 
0O«isnie-4aque ,  est  applicable  dans  mie  infinité  de  circons* 
tances.  Elle  peut  mimè  laire  reconnaître  ,  non-«eu1ement 
l'existence  et  la  nature  de  cette  électricité  ,  mais  la  quan« 
tité  absolue  qui*  s'én  tronve  accumulée  sur  chaque  élément* 
mpérfioiel.  Pour  cela ,  au  lion  de  présenter  le  petit  plan  à 
rëlectrosçope  |  comme  dan&.  l'expérience  qui  précède  i  oa 


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41%  DÎS90«ITI0ir  BB  Ir^iLBCniClT^ 

•ub&tituc  à  la  boule  âxc  de  la  baiauce  ,  et  Toa  observe  son  ac« 
ttoQ  nir  la  boule  ou  sur  le  cercle  mobile  que  l'on  a  préalable^ 
mont  chargé  d*une  électricité  de  même  nature.  Le  peu  de 
volumede  ces  divers  corps  permettant  de  lc$.  considérer  comme 
des  points ,  on  roît  que  la  réacUon  électrique  da  petit  pUa 
sera  proportionnelle  à  la  quantité  d'électricité  doDt  il  t'est 
couvert  ^  et>  Si  on  l'introduit  toujours  dans  la  même  balance 
fans  rien  6ter  au  cercle ,  ou  4  la  boule  mobile^  de  la  première 
charge  qu'on  jeur  a  domiée ,  les  tomioas  nécessaires  pour  kt 
rmiieiier  à  la  même  distance  douneroiil  l^s  rapport»  de  ces 
diâorentes  charges.  Or  »  comme  on  très^peût  plan  appliqué 
sur  nn  corps  se  confimd  avec  un  élément  de  sa  anrfaoe  ,  on 
doit  présuujci  que  ces  charges  seront  aussi  proportionnelles  à 
celle  du  point  de  la» surface  oii  le  petit  plan  a  touché.  De  sorte 
que  l'on  pourra  atnst  espe'rer  decennattrejcmttment  U  qnati<-' 
tité  de  réiectricité ,  ou  ,  ce  qui  revient  au  même  ,  comment 
répaisseur  de  la  (  liche  électrique  varie  sur  les  divers  points 
d'un  corps  où  rélectricité  ne  serait  pas  dtsiribaée  onifor- 
piément.  , 

Pour  vérifier  cette  idée  ,  prenez  un  corps  conducteur  fîe 
figure  quelconque ,  placez^e  sur  nn  isoloir  ;  et ,  apna  lui 
avoir  donné  un  degré  arbitraire  d'électricilé  ,  tonebec-lo 
avec  le  petit  plan  d  épreuve  en  un  point  a  ,  que  vous  pourrez 
exactement  rjeconnattre  ;  portes  ce  petit  plan  dans  la  ba^^ 
lance,  préalablement  chargée  d'une  .électrîcîté  de  même 
nature  ,  et  observez  la  torsion  nécessa  rr  ])oiir  Ixtlaucei  Ijl 
ré])ulsion  à  une  distance  fixe  D  ^  soit  cette  torsion  A. 

Retires  alors  le.  petit  pian ,  et  fa«tef-4us  toucher  de  non- 
veau  le  corps  conducteur  dans  un  autre  point  «'  ,  digèrent 
du  premier  »  mats  que  vous  pouicres  ^alemept  reconnaître; 
portes»le  enanitjs  dans  la  .balance  ,  et  mesures  la  torsion  né- 
cessaire ponr  ramener  Taiguille  à  la  diitaiioe  D ,  coama' 
ditns  la  première  eiiperience.  Soit  cette  torsion  /i  A^en  sorte 
que  #on  rapport  avec  la  première  sott  eisprimé  par  ». 

Si ,  après  un  Intenralle  de  quel4ues  miaules ,  iniits  répètes* 
1<^  mêmes  épreuves^  en  portant  toujours  le  petit  plau  sur 


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DAKS  L*^TAT  o'£QUZLIfiEX.  44^ 

)ei  mêmes  points  a,  a'^  vous  ne  trouvères  plus  les  mêmes 
torsions  absolues ,  parce  que  le  corps  isolé  aura  perdu  une 

parlie  de  son  eloclriciie  par  In  contact  de  Tair  ^  mais  le  rap— , 
port  de  ces  lorsious  demeurera  le  même.  Si  la  première  est 
devenue  A'  y  la  seconde  sera  is  A'.  Pour  que  la  comparaison 
soit  tout— à— fait  exacte  ,  il  faudra  mettre  entre  les  deux  con- 
tacts successifs  de  a  et  de  a'  le  même  intervalle  qne  dans  la 
,  première  expérience ,  afin  ^ue  la  perte  par  Tair  soit  propor^ 
|ionnelïement  la  même. 

Le  résultat  de  cette  épreuve  se  reproduira  aindi  autant 
de  fois  qu'on  voudra  la  répéter  ;  et  la  proportionnalité  des 
torsions  se  maintiendra  tant  qn*il  restera  une  quantité  d'é- 
lectricité appréciable  sur  la  surface  du  corps  isolé.  Si  de  plus 
on  a  noté  les  époques  auxquelles  les  observations  successives 
ont  été  faites  f  on  verra  que  le  décroissement  absolu  des 
torsions  est  exactement  tel  qu'il  doit  résulter  du  seul  cnn1a»  L 
de  Tair;  ou  en  d'autres  termes,  la  répulsion  mutuelle  du. 
petit  plan  et  du  cercle  mobile  ^  à  une  époque  quelconque , 
est  exactement  ta  même  que  si  on  avait  laissé  constamment 
le  petit  plan  dans  la  balance  avec  la  charge  primitive  d*é» 
lectrscité  qu'il  avait  prise  sur  le  point  a  ou  aff  dans  le  pre- 
mier contact.  Par  conséquent ,  la  quantité  absolue  d'élec- 
tricité qu'il  prend  à  chaque  contact ,  est •proportioun elle  à  la 
somnae  actuelle  et  totale  de  l'éiectncité  du  corps. 

Cette  proportionnalité  peut  tout  de  suite  être  mise  en  évi- 
dence  par  Texpérience  suivante. 

Donnes  au  corps  isolé  la  forme  d*un  cylindre  ou  d'un  pa-* 
rallélipipède  rectangle ,  dont  la  longueur  surpasse  beaucoup 
la  grosseur  y  électrisez-le  ,  et  faites  toucher  le  petit  plan  , 
d'abord  au  milieu  de  sa  longueur  ,  puis  à  l'une  de  ses  extré- 
mités »  il  aura  dans  ces  deux  cas  des  réactions  bien  diAë~ 
restes.  Maintenant  faites  toucher  le  corps  électrisé  par  un 
«atre  »  de  forme  et  de  dimensions  exactement  pareilles  ,  qui. 
•era  aussi  isolé  ,  et  que  vous  présenterex  au  premier  symé*- 
tnquement,  c'esl-à-dîre  de  manière  que  les  c6tés  pareils 
touchent  dans  toute  leur  étendue.  L'eicc^icité  se  parta-. 


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444  BISPOSmON  DE  L*iLSCTAICITiè 

■ 

g^ra  certain^meTit  d'une  manière  rgale  entre  les  deuit  corps.' 
Aussi  ^  quand  vous  les  aurez  séparés  ,  si  vous  recommencev 
l'épreuve  du  petit  plan ,  en  touchant  toujours  aux  inémef 
points  que  la  première  (àiê ,  vous  trouveree  qne  ses  réao 
tiens  électriques  sont  réduites,  pour  tous  les  points ,  exacte- 
ment à  la  moitié  de  ce  qu'elles  étaient  d'abord* 

Ainsi ,  en  résumant  ces  expériences ,  les  quantités  ab«* 
solues  d'i'Icch  icilés  ,  snccessivement  prises  parle  plan  c/'é- 
preuifé  en  un  même  point  de  la  surface  d'un  corps  condao« 
tenr',  sont  constamment  proportionnelles  à  la  somme  totale 
d'électricité  répatidue  sur  la  surface  de  ce  corps  à  Tinstant 
du  contact  ^  et ,  (pirlle  que  soit  cotte  somme ,  les  quantités 
prises  au  même  instant  sur  différens  élémens  superficiels 
conservent  toujours  entre  elles  des  rapports  invariables. 
De  là  ou  doit  tirer  deux  coiiséc^ueuces  ;  la  première  ,  c'est 
que  dans  chaque  corps  conducteur ,  Taccumulation  d'ane 
quantité  double  ,  triple  d'électricité  ,  donne  à  chaque  elé- 
^  ment  superficiel  une  quantité  d'électricité  double  ,  triple  on 
en  général  proportionnelle ^  la  seconde,  c'est  que  le  petit 
plan  d'épreuve ,  considéré  comme  infiniment  petit  par  rm^^ 

port  à  la  surface  totale  du  corps  conducteur  ,  prend  toujours 
en  chaque  pouit  de  cette  surface  une  quantité  d'électricité 

# 

'  /   proportionnelle  à  celle  de  l'élément  qu'il  a  touché. 

En  opérant  ainsi  ,  cbaqne  contact  dn  plan  diminue  un 
peu  la  quantité  absolue  d  électricité  du  corps  qu'il  touche  , 
et  par  conséquent ,  à  parler  k  la  rigueur  ,  il  faudrait  tenir 
compte  de  cette  diminution  pour  rendre  les  observations  . 
successives  exatleuient  comparables  ^  mais  on  rend  ce  soin 
inutile  en  faisant  le  plan  si  petit  ,  que  la  quantité  d'électri- 
cité qu'il  enlève 'Soit  infiniment  petite  et  comme  nulle  com« 
paraliveiiK  !i t  à  celle  de  la  surf  ace  totale  du  corps.  Si  ,  mal- 
gré cette  précadtion ,  on  voulait  encore  affaiblir  Terreur  , 
il  n'y  aurait  qu'à  reporter  le  petit  plan  sur  la  surface  du 
corps  sans  le  décharger.  Il  faut  aussi  avoir  soiu  d'emplover, 
pour  soutenir  les  petits  plans  ,  des  lils  de  gomiue-laque  bieaa 

pore  I  dont  la  force  isolante  soit  la  plus  parfaite  possible. 


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DANS  L*iTAT  D'EQUILISaX.  44^ 

Comme  ces  observations  demandent  toujours  d*etrp  plu- 
sieurs fois  répétées  ,  il  faat  ,  en  les  comparant  les  unes  aux  . 
autres ,  avoir  égard  par  le  calcul  à  la  perte  d'électricité  ré* 
ittîtante  ân  contact  de  Tair.  C'est  ce  que  l'on  peut  faire ,  d'a- 
près les  lois  de  cette  déperdition  que  nous  avons  données 
plus  haut  ;  mais  on  peut  ençore  suppléer  à  cette  correction  f 
en  combinant  lès  expériences  de  manière  qu'elles  se  recti* 
fient  d'elles-mêmes.  Pour  cela  ,  s'il  s'agît  de  comparer  les 
réactions  électriques  de  deux  points  ael  b  ^  ou  fera  d'abord 
touclier  a  par  le  petit  plan  ;  puis  on  observera  la  réaction 
proportionnelle  qtii  en  résulte  dans  celui-ci.  Ensuite  on  le 
fera  toucher  de  même  k  ù  ,  et  on  observera  pareillement  la 
réaction  correspondante.  Alors  si  entre  la  première  obser* 
vation  et  la  seconde ,  il  s'est  écoulé  un  certain  temps ,  par 
exemple  y  trois  miautes  ,  on  répétera  de  nouveau  le  contact  ^ 
'  de  a  »  trois  minutes  après  la  seconde  observation ,  et  Ton 
prendra  une  moyenne  arithmétique  entre  ce  résultat  et  le 
premier  que  l'on  a  obtenu.  On  aura  ainsi  la  même  chose 
que  si  les  deux  contacts  de,  a  et  de  b  eussent  été  faits  eiao- 
tement  k  la  même  époque.  Ce  mode  de  correction  qui  s'o-« 
père  par  des  observations  correspondantes,  est  toujours  le 
uieiileur  qu'on  puisse  employej^.  il  corrige  même  reilet  de 
la  déperdition  par  les  supports ,  pourvu  qu'elle  soit  peu 
considérable  ,  ainsi  que  cela  arrive  toujours  quand  ils  sout 
bien  choisis  et  bien  préparés. 

Pour  donner  une  application  de  la  méthode  des  contacts 
alternatifs  ,  je  choisirai  l'expérience  suivante ,  que  je  trouva 
dans  les  manuscrits  de  Coulomb. 

Il  s'était  proposé  de  chercher  comn^ent  l'électricité  se 
dispose  sur  une  lame  mince  et  isolée.  Pour  le  découvrir ,  3 
isola  une  lame  d'acier  de  ii  pouces  de  long,  i  pouce  <\q 
large. et  i  ligne  d'épaisseur.  Pour  pouvoir  la  toucher  dans 
toute  aa  lar^ur ,  il  donna  au  plan  d'épreuve  un  pouce  4f 
long  sur  trois  lignes  de  large.  11  appliqua  d'abord  ce  plan  au 
centre  de  la  lame  en  C  ,  fig.  i  o  ,  puis  à  i  pouce  de  d^tauca 
de  Vexirémité  i  et  il  obtiot  les  résultats  soivans  : 


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,44^  BÎSPOSITZaN  BK  L'kLE€TETCIt£ 


> 

1 

VOMIOM 

incyyrnnes 
au  milieu. 

tnoj.  a  1  p0« 

«M  forsiODs 

Touché  ati  tu i lieu*  • 

à  iP^dei'cxIrémilé. 

44o 

55o 

56o 

4i7,6 

à  iP<^derextréi9Îlé. 

5^ 

536 

395 

3ao 

C'€9t-à-^ire  que  ,  sur  des  espaces  é^9Xi%  ,  pris  dans  tonte  la 
largeur  de  la  lame ,  au  centre  et  4  un  pouce  de  set  entrée 

mités  ,  les  quantités  J  électricités  sont  ealre  eiiea  comiae 
I  à  1,2,  par  cooséquetii  presque  égales.. 

Coulomb  a  recommencé  reipérience  en  posant  le  petit 
plan  tont-à-fait  à  rcxtrémité,  mais  ioujçurs  tout  entier  sur 
la  surface ,  et  il  a  trouvé  les  résultats  suivans  ; 


TOHSrO?»t 

-1  oH&ioxs 
moyennes 
•a  milieu. 

moyenoet 

IL&PFOKT 

d«t  toni<nu 
niOj«aii«>*. 

Toochéà  l'cxlrém. 

4oo 

195 

igS 

3^01 

590  • 

190 

390 

2,o5 

i85 

185 

370 

à  l  e \  1  rf  III  i  1  p. .  , ,  , 

35o 

Moyenne  •  a^os 

Ici  te  rapport  èH  qOantitÀ  d'ëlectrîcites  est  bea  UCOlll> 
plus  loi  L  <jue  tout  à  l'heure.  Ainsi  ,  après  avoir  été  pres- 
que consUnte  depuis  le  centre  jusqu'à  i  pouce  des  extre- 
"  mit^s  èé  la  famé ,  raèciricitë  aù^tiiente  rapidement  près 

de  CCS  extréiuités. 

Coulouib  a  fait  encore  une  dernière  4$preàve»  en  mettant 
le  petit  plan  9  non  plus  sur  la  surface  mime  de  la  lamo  , 

-maisdans  le  proIongcrnriiL  tic  cette  surface  en  D  ,  de  ma- 
nière à  toucher  i  épaisseur  de  la  lame  par  son  tranchant  j 
'et  alors  il  a  eu  les  résultats  que  voici  : 


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9 Airs  l-'ÉTÂT  d'équilibrr. 


Dbtervéc*. 

TORSIONS 

moyenne* 

moyen,  «u- 
jMàdiibord 

VIS 

RAPPORT 

de*  tonioos 

mcf^tU  da  bord**  * . 

»  1178 

'  «si- 

1175 

985 

!i85 

it56 

iî57 

Moyenne ....... 

4,01 

Ainsi ,  le  plan  d'épreuve  place  dans  le  prolongement 
Urne ,  y  preud  une  électricité  jtistement  double  de  celle 

même  qu'il  preonît  à  eètU  Jsttt^iaM  »  iq[ûffiid  il  rie  tôacl&aii 

qu'une  senle  «urface.      ,       •        -  *  ' 

L/elpëi:ience  répétée  avec  urie  lame  de  22  pouces  de  Ion-  ■/ 

%tie«it  ,  ''t!'eat-à-;dite  double  dé  Itt  pfëeédenté  ;  et  de  mêmes 

%Hiîf  toriMoivs  dtiiw  tout  lé  reste  i  ft  deiibé  eitatteihent  les  mêmes 

rapports  entre  le  milieu  et  les  extrémités. 

'  Dé  là  Coalomb  cotitjiit  »  V,  que»  dans  le  contact, snr  les.  ^  ^ 
anrlhcés.dè  la  lame  ,  leplâti  d'êpircfttVé  tie  participe  cfti'à  rë^ 
iectricité  d'une  de  ses  deux  faces  ,  qui  est  celle  sur  laquelle 
il  est  appliqué;  qii'au-delà  d'une  certaine  longueur  de  lâ  « 
laaie  i  SttfiSàAte'|)tfulr'  que  rêlectricitë  8<^it  presque  uniforme 
dans  njie  grande  partie  de  sa  surface  j  un  nouvel  accroisse- 
ment de  longueur  u'a  pliis  d'iniiuence  sensible  sur  le  rapport 
dei  quatitités  d'ëléctricittés  accumulées  eitréenitês  et  au 
itiîlién  ,  la  prewïîèrë' elatft  toujours '^biible  dé  la  seconde.  - 

JPour  sentir  les  conséquences  de  cette  remarque  ,  soit  tjig* 
11 1  AB  une  lamé  dont  la  longuéut  surpassé  la  limité  qua 
nous  venons  d*iAdl(]uétf'.  Supposons  que  nous  ayons  observé 
l'état  électrique  des  divers  points  de  sa  surface  ,  et  élevons  en 
«liacnn  de  ces  points  des  ordonnées  G£ ,  PM ,  QN,  A  A',  B  B' 
proportiotiuenes'aux  quantités  d'électricité  qui  s*y  trouvent 
accurnul^M^s.  Ces  ordonnées  soi  ont  sensiblement  égales  entre 
elles  ,  depuis  le  centre  C  jusqu'il  un  pouce  des  extrémités  de 
la  lame ,  Éprës  qu4>i  elles  iront  en  croissant  rapidement  |us« 
qw*à  ces  extrémités  ,  de  manière  în  former  la  courbe  A'  M  ou 
Or  I  puisque  le  rapport  de  A  A'  à  PM  ou  à  C£  est  le 


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448  DtSFosiTioir  D8  L'itccr&ictT^ 

même  dans  toutes  les  lames  dont  la  longueur  est  tres-grtndè 
comparatiTement  à  leur  largeur ,  et  que  la  même  constance 

§c  soutient  pour  les  ordoiinées  intermédiaires  ,  il  s'ensuit 

que  la  courbe  A'  M ,  B'  N  conserve  la  mjême  forme  dans  toutes 
ces  lames  et  ne  &it  que  se  superposer  à  lenrs  deox  exlré- 

iJiit<-5  sur  la  couche  uniforme,  dont  IVpaisscur  est  CE;  de 
sorte  que  i'oa  peut  ainsi  prévoir  complètement  l'état  élec- 
trique de  toutes  ces  lames  i  quand  on  â  observé  rintenaité 
de  l'électricité  à  leur  centre. 

Cette  augmentation  rapide  de  rélectricité  vers  les  ejctre- 
mités  des  lames  ne  leur  est  pat  partiouiière  ;  il  parait  qu'elle 
a  lieu  en  général  dans  tous  les  corps  prismatiques  ou  cjrlîa* 
jdriques  très-allongés  j  et  elle  est  d'auUnl  plus  rapide  qu'ils 
iont  plus  minccsu  Cest  ce  que  prouvent  plusieurs  aatres 
cspénencce  de  Gmlomb ,  que  )'ai  rapportées  tt  catealëei 
dans  le  Traité  général. 

La  tendance  de  l'eiectricité  pour  se  porter  à  la  surface  des 
i5orps  conducteur^,  et  la  manière  dont  elle  se  répand  aor 
cette  surface ,  peuvent  se  rendre  sensibles  par  une  exp»> 
neace  assez  curieuse.  AJ^^Jlg.  la  »  est  un  cylindre  isolé  ^ 
meinte  autour  d'un  aite  lioriaontal  |  et  que  Vim  peut  .iiaiste 
tourner  an  moyen  de  la  manivelle  Jl  composée  de  plusienre 
tiges  de  verre.  Sor  le  cylindre  est  enroulé  un  ruban  métal- 
lique R ,  dont  reatrémilé'  est  terminiée  en  demi«<cercle  et 
attachée  à  un  cordon  de  soie  F.  On  fiut  communiquer  ott 
appareil  à  un  électroscope  compcisc^  de  deux  ûh  de  lin  y/*, 
garnis  de  boules  de  moelle  de  sureau ,  et  on  rélectrise*  Aiys»» 
t6t  les  fils  jy  divergent.  Alors  on  déroule  peu  à  peu  le  mban 
ïiiéullique  en  le  tirant  par  le  fil  isolant  F  ,  et  le  soutenant 
fuspendu  en  l'air.  A  mesure  qu'il  s  étend  ,  ou  voit  les  tils  de 
lin  se  rapprocher  et  indiquer  Taifaiblisseâ^at  progressif  de 
leur  réaction.  Si  le  ruban  est  suffisamment  long  ,  compara- 
tivement à  la  charge  électrique  donnée  à  1  appareil  ,  leur 
^art  peut  diminuer  jusqu'à  devenir  presque  insensible  | 
mais  Û  se  reproduit  de  nouveau  si  ,  faisant  toamer  la  ma* 
ttivelle  M}04  çuronie  de  nouveau  le  ruli<iu  iut^l«LlU<^u.e  iur 


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•on  cjrlindre  ^  et  alors  ia  réaction  des  fiU  redevient  la  même 
qu'an  commencement  de  l'expérience  »  sauf  la  pertè  ooca- 

çioQQce  par  le  cuulacl  de  Taîr. 


CHAPITRE  V. 

ÈhctricUés  combinées  f  et  de  leur  séparation 
par  les  actions  à  distance. 

'  Jusqu'ici  nous  avons  considéré  des  corps  électrisés  par 
frottement  ou  la  communication.  Nous  allons  niauilcuant 
voir  des  phénomènes  où  Tétat  électrique  est  développé  sans 
contact  ;  par  la  seule  influence  à  distance  d'un  corps  éleo- 

trisé. 

On  prend  un  conducteur  cylindn<|ue  £  ,  fig,  tS  ,  isolé 
horizontal  ^  dont  les  deux  extrémités  sont  arrondies  en  demi- 
sphères.  On  y  attache  de  distance  en  distance  des  fils  tic  lui  , 
auxquels  peudeot  de  petites  houles  faites  en  moelle  de  su^ 
reau.  Après  avoir  touché  ce  conducteur,  pour  s'assurer  qu'il 
n'est  point*  chargé  d'électricité ,  on  l'approche  d'un  corps 
clectrisé  A  ,  en  le  tenant  par  ses  s^ipports  isolateurs  ^  et  le 
plaçant  toutefois  asseï  loin  de  A  »  pour  qu'il  n'en  puiise  pas 
recevoir  directement  l'électricité  p#.r  eitplosion.  On  observa 
alors  les  pheitouiénes  suivans  : 

1*.  Les  fils  placés  anx  extrémités  du  c/lindre  B  divergent 
et  naniliestent  ainsi  qn*il  est  électrisé. 

a**.  On  observe  que  cette  divergence  va  en  diminuant 
vers  le  milieu  du  cyUndre  ,  ou  il  se  trouve  un  pomt  dans 
leqwl  il  ne  se  fait  aucune  répulsion. 

3*.  Ce  point ,  c(ui  n'est  point  électrisé ,  varie  de  position 
sur  le  cylindre ,  à  mesure  t^u'on  éloigne  ou  qu'on  approche 
celai-ci  du  corps  électrisé* 

/;  .  Si  l'on  promène  le  long  du  cylindre  une  bpnle  de  su« 
reau  non  éiectrisée  et  suspendue  à  un  fil  d^  soie  qui  l'isole , 
die  est  attirée  partout ,  excepté tUtns  la  partie  intermédiaire^ 
<iont  nous  venons  de  parler. 

5".  Mais  si  cette  houle  est  ëleclri^ée  ,  elle  est  attirée  par 


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* 

une  des  extrémités  éu,'  cjlÎDdre  et  repoussée  par  Tautre,  ce 
^ui  annonce  qu'elles  sont  chargées  d'électricités  différentes. 

6".  lia  effet ,  si  on  tuuche  successivement  ces  deux  extré- 
jmités  avec  un  petit  corps  cooducteu^solé ,  et  qu'on  éprouve 
rëleetricité  qui  en  résuite ,  on  trouve  que  ,  dans  Textrémilé 
<[ui  avoliine  le  corps  électrisé  ,  elle  est  d'une  nature  oppoçéé 
à  la  sieune  ;  et  au  contraii;e  ,  elle  est  de  même  nature  dans 
sa  "partie  la  plus  poignée. 

Les  signes d*électricîté cessent,  si  Ton  retire  le  cylindre 
pâr  ses  supports  isolans  ,  et  qu'on  Téloigne  à  une  grande 
distance  du  corps  électrisé  A,  ou  si  Von  enleye  par  on  contact 
rélectridté  de  ce  corps. 

8".  A  IVxcepiion  de  ce  dernier  cas  ,  le  corps  primitif^ 
ment  électrisé  ne  perd  rien  par  Tinfluence  qu'il  exerce.  Au- 
eune  partie  de  son  électricité  ne  se  transmet  au  cylindre  f 
car  si  Ton  mesure  sa  reacliou  électrique  par  le  plan  d'épreuve 
avant  qu'on  lui  présente  le  cylindre  ^  et  après  qu'on  l'a  re- 
tiré f  on  trouve  qu'elle  n'a  éprouvé  aucune  diminution ,  à 
ce  n'est  celle  qui  doit  naturellement  se  produire  ^ar  le  seul 
contact  de  l'air. 

Cette  constance  ne  subsiste  que  hors  de  la  présence 
du  cylindre  Isolé.  Car  ,  pendant  qu'il  est  dans  le  voisinage 
du  corps  électrisé,  si  celui-ci  est  conducteur,  la  réaction 
sur  sa  surface  est  difierente ,  comme  on  peut  s'en  assurer 
par  le  plan  d*épreuve. 

lo**.  Si,  sans  toucher  au  corps  électrisé,  on  enlève,  et 
l'on  remet  le  cylindre  en  sa  présence  à  plusieurs  reprises, 
les  méimes  phénomènes  cessent  |  et  se  reproduisent  à  chai|ae 
fois  sans  aucun  cliaagement.  * 

Le  seul  énoncé  de  ces  résultats  en  montre  les  conséquen- 
ces': i*.  puisque  le  cylindre  ne  prend  rien  au  corps  éieciriaé, 
il  faut  qu'il  possède  en  lui-même  les  principes  des  deux 
ëlectricilés  qui  se  développent  en  lui  par  Tiniluence  de  ce 
corps  }  2*.  puisque  ces  deiix  électricités  disparaissent  qu&nd 
rinfluence'  du  corps  étranger  cesse ,  quoiqu'elles  ne  puissent 
s'échapper  <ians  le  sol  ,  à  cause  de  Tisolenient  du  cyluidre  , 

il  faut  que  leurs  proportions  soient  telles  f  qu'étant  aketn- 


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d<mli^9  à  eUesHOfilmes ,  elles  puissent  se  nentralîser  mu-« 
tiielleinent.  3*".  £uiiu,  ii  faut  que  cette  ueutralisatioas'opère 
sanales  détruire  ^  puisqu'elles  reparaissent  de  nouveau  tout 
entières  chaque  fois  que  Ton  soumet  Je  cylindre  k  rînflnence  - 
du  corps  étranger. 

Nous  sommes  ainsi  conduits  à  reconnaître  que  les  prin- 
cipes des  deux  électricités  existent  naturellement  dans  tous 
les  corps  conducteurs  ,  dans  un  état  de  combinaisou  qui 
les  neutralise.  C'est  ce  que  nous  nommerons  désormais  i'éUU 
naiurél  earpê'.  Nous  voyons  que  le  frottement ,  qui  nous 
semblait  un  moyen  de  les  faire  naître  ,  sert  seuleiaent  à  les 
déga|;er  de  cette  combmaiâon  ,  et  à  rendre  l'une  d'elles  sen^ 
s^le  en  absorbiint  Tautre.  Voilà  pourquoi  i  sâns  doute , 
nous  observions  constamment  que  le  corps  frottant  et  le 
corps  frotté  manifestaient  des  électricités  contraires.  EnBn , 
puisque  la  se4le' infltfence  d'un  corps  électrisé  présenté  à 
distance ,  force  ces  deux  électricités  à  se  séparer  et  à  se  dis- 
tribuer  de  maïuëre  que  celles  de  nature  diiîc rente  soient 
les  plus  voisines  Tune  de  l'autre  ,  et  celles  de  même  nature 
les  plus  éloignées  y  il  faut ,  pour  énoncer  ce  fait ,  admettre 

que  les  principes  électriques  de  nom  difprt'nt  s'ailireut  ^  et  de 
même  nom  se  rtfiouaasrUy  selon  des  lois  que  Texpéfiience  nous 
-apprendra  peut-être  à  déterminer. 

Alors  tous  les  phénomènes  que  nous  avons  décrits  plus 
liaut  deviennent  des  conséquences  simples,   nécessaires , 
évidentes  de  cette  propriété  générale.  Un  seul  d'entre  eux , 
peut-4tre ,  semble  demander  qnelque  attention  pour  y  être  ^ 
rapporté.  C'est  cette  variation  passagère  qu'éprouve  la  réac- 
tion électrique  du  corps  A,  pendant  qu'on  lui  présente  le 
cylindre*  Mais ,  puisque  Félectrictté  libre  sur  la  surface  d'un 
corps  agit  à  distance  sur  celles  des  autres  corps  ,  et  détruit , 
aux  moins  en  partie ,  leur  combinaison  ,  il  est  évident  que 
celles-ci»  une  fols  devenues  libres,  doivent  à  leur  tour  agir 
9<ir  le  corps  qui  les  a  mises  en  liberté  ,  et  changer  la  réaction 
électrique  des  points  de  sa  surface  ,  soit  en  contraignant 
1  Vleotrieité  libre  qni  s'y  trouva  de  se  distribuer  autrement , 
jt^Â^         ajoulaut  à  cette  électricité  cçik  <^utî  le  corps  peut 


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45a  DiVKLOPPEJUlKT  1>B  t*iLECT&ICITi 

louruir  parla  dë^cpmposxUoa  de  son  électricité  naturelle f 
ml  epfin  en  agîmiit  de  cet  deuiL  façons  à  la  fois. 

Ces  observaiîmis  nous  condaîsent  à  me  avtre  conséquence 
impartante  i  dans  iio^  premières  recherches,  nous  avions 
remarqué  qùe  les  corps  .électrisét  atUrant  ou  semblest 
attirer  tons  lès  corps  légers  qu'on  leur  présente ,  sans  qu'il 
soit  besoin  pour  cela  de  développer  eu  ceux-ci  la  faculté 
électrique  par  le  frottement  ou  la  communication*  Mais 
maintenant  nous  devons  coaca^aîr  quo  ce  dévetoppemeni 

s'y  opère  de  lui— m^me  ,  par  la  seule  influence  à  diîlaiice  du 
corps  éiectrisé  sur  les  électricités  ciMOàbinées  des  petits  corps  ' 
qu'on  lui  présente.  De  sorta  quo^  dana  ce  éas  même ,  Tattrao- 
tien  soit   réelle  ,  soit  apparente  ,  que  Ton  obi»erve  ,  u  a 
réellement  lieu  qu'entre  des  corps  électrisés. 

11  j  a  plus  1  le  développemant  des  éleciricitét  comlMnées,- 
dans  cette  circonstance,  est  indispensable  pour  que  Ta  (trac- 
tion s*opère  ;  car  ellee^t  d  aulaut  moius  Vive  qu'il  e^t  luoins 
facile  }  et ,  s'il  est  impossible' ,  elle  cesse  entiëretoiant.  Pour 
vous  en  convaincre  ,  prenes  deua  fils  de  soie  dcrue  très-fins 
et  dVgale  longueur.  Suspendez-y  deux   petites  boules  de 
dimensions  égales  ^  mais  dont  Tune  soit  de  gomm^laqne  - 
pure ,  et  l'autre  aussi  de  gomme-^aque ,  mais  dorée  sur  sa 
surface  ,  ou  revêtue  d'une  mince  feuille  dVtain.  -Alors  le&  * 
deux  pendules  étant  placés  l'un  à  càté  de  iautre  à  une  pa-» 
tite  distançât  approches^  un  tube  de  verre  on  de  cire 
(VEspa«5'ne  frotté  et  électrisé  :  vous  verrez  que  la  boule  cou»  • 
verte  de  mutai ,  et  sur  la  surface  de  laquelle  la  décompoai<* 
tion  des  électricités  combinées  peut  facilement  se  faire ,  aer% 
bien  plus  aisément  et  plos  vivement  attirée  que  l'autre . 
(!elle-ci  ne  commence  à  1  être  qu'après  ua  certain  temps  , 
lorsque  la  décomposition  s'est  enfin  opérée  sar  sa  snr&ce  ^ 
et  alors  son  état  électrique  subsiste  même  après  qu'on  en  a 
éloigné  le  corps  électrisé.  La  première  boule  ,  quoique  <io^ 
rée ,  contracte  aussi  de  cette  manière  une  éiectrîcicé  pernue- 
nente,  parce  que  la  résine  qui  la  compose  s*imprègne  de 
celle  qui  est  dévelopjjLe  à  sa  surface  ;  et  l'une  et  Tautre  sont 
favorisées  ^  cela  par  i«  contMt  d«  ïm ,  qui ,  siA  Vim^ 


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PAR  INFLURNCB*  4^3 

Inence  du  corps  éUcUisé  ,  tend  snrtaut  à  leur  enlever  celle 
.  de  leurs  électricités  combinées ,  qui  est  repoimée  par  ce 
•     corps  ,  tandis  qi^il  a  moins  de  prise  sur  celle  dont  la  force 
répulsive  propre  est  (lissmiulée  par  l'attraction.  Aussi  re— 
<  jnarque-t<-oa  en  générai  que  les  corps  isolés  i{ui  ont  été 
.  quelque  temps  sômnîs  k  Titi^uence  d'un  corps  électrisé, 
finissent  par  avoir  im  excès  d'électricité  de  nature  contraire 
k  la  sienne ,  et  dont  ies  effets  se  maniiestent  quand  on  les 
Soustrait  k  l'influence  de  ce  corps* 

Comme  les  résultats  ativqnels  nous  venons  dé  panrenfr , 
001^  seront  par  la  suite  d'un  usage  continuel ,  il  faut  les 
réduire  en  nné  sorte  de  théorème  que  nous  énoncerons  de  ia 
manière  saîvanle. 

Lorsqu'un  corps  conducteur  et  isolé  B  ,  qui  est  dans  l'état 
-naturel ,  est  mis  en  présence  d'un  autre  corps  A  électrisé  et 
.isolé ,  rélectricité  distribnée  sur  U  surface  de  A  agit  par 
inilunicp  sur  les  deuit  élecfricités  coiiibinéerf  de  B  ,  on  dé^ 
com|M>se  une  quantité  proportionnelle  à  l'intensité  d^  son 
action  I  et  la  résout  dnnS  ses  deux  principes  constituans.  De 
res  deu'X  électricités  devetines  libres  ,  elle  repousse  celle  de 
xpéine  nom  qu'elle,  et  attire  relie  de  nom  difîérent.  La 
]»remière  se  porte  sar  )a  partie  de  la  surface  de  B ,  qui  est 
la  plus  éloignée  de  A;  la  seconde  sur  celle  qui  en  est  la  plus 
'Voisine.  Ces  deux  électricités  ,  devenues  libres ,  agissent  à 
leur  tour  sur  l'électricité  libre  de  A,  et  même  sur  ses  deux 
«lectridtés  combinées  ,  dont  une  partie  se  décompose  par 
, cette  réaction  et  se  sépare  ,  si  le  corps  A  est  aussi  coiiduc— 
.  teiir.  Cette  nouvelle  séparation  entraîne  une  nourelle  dé» 
composition  de  Félectricité  combinée  de  B,  et  ainai  de  suite 
îusqu'à  ce  que  les  quantités  de  chaque  principe  ,  dt  venues 
Jîbres  sur  les  deux  corps  »  soient  eo  équilibre  par  le  balan- 
cement de  toutes  les  forces  attraetÎTOs  et  répulsives  qu'elles 
exercent  les  unes  sur  les  autres  ,  en  vertu  de  leur  nature 
différente  ou  semblable. 

Nous  examinerons  pins  tard  par  quelles  conditions  cet 
équilibre  est  déterminé.  En  ce  moment ,  supposon84e  éta- 
bli ^  et  pour  continuer  à  observer  le  déveioppemeut  des 


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I>£vJKI.OPPXlIKNT  DE  l'£LECT&ICIT£ 

phénomènes  qui  en  résultent ,  reprenons  la  même  dîsposî* 
tion  d'appareil  qui  nous  a  servi  d'abord  ,  et  qui  est  repré- 
weaXét  fig*  14*  De  plnSi  afin  d'abréger  ll^noBcé  des  faîlfi  * 
supposons  qne  l'éîectrîdtë  ,  prunitiTtment  donnée  à  A ,  eit 
vitrée.  Alors  y  si  le  conducteur  B  est  cylindrique ,  ce  que 
nous  supposons  pour  que  la  léparation  des  électricités 
combinées  j  éoil  plus  manifeste ,  sa  partie  K ,  la  pins  voi- 
sine de  A  ,  est  à  l'état  résineux  ^  sa  partie  la  plu^  éloiguée  V 
est  à  rétat  vitré. 
Les  choses  étant  ainsi ,  on  touebe  cêtte  partie  V  avec  nit 

troisième  conducteur  C  ,  pareillement  isolé  ,  cl  dans  Tetat 
naturel,  on  le  retire  et  on  le  trouve  chargé  d'électricité 
vitrée*  £n  même  temps ,  les  fils  de  lin  placés  en  Y  sur  la 
condiicteurA  se  rapprochent,  et  la  divergence  de  ceux  qui  sont 
placéâ  en  H  augmente.  Mais  si,  après  ce  contact,  Ton  retire  Bde 
la  pl^sence  de  A  ^  ou  qu'on  tondie  A  pour  lui  àter  son  éleo> 
tridté,  on  trouve  B  uniquement  chargé  dVIectricité  résineuse» 
V  Ceci  est  une  conséquence  fort  simple  de  Faction  à  diis* 
tance.  Avant  le  contact ,  l'électricité  vitrée  de  B  »  refoulée 
en  V,  repoussait  l'électricité  vitrée  de  A ,  et  attirait  Tâeo^ 
tricité  résineuse  développée  en       elle  alTaiblissait  donc  ainsi 
l'action  de  A  sur  E.  Par  le  contact  du  troisième  conducteur, 
en  enlève  une  portion  de  cette  électricité  V  ;  alors  Tsclmi 
de  A  sur  R  devient  plus  forte,  parce  qu'elle  est  moins 
contre^balancée.  £n  vertu  de  son  accroissement  d'énergie  ,  - 
il  se  fait  dans  le  conducteur  B  une  nouvelle  décotnpoaitioit 
d'clectricilé  combinée  ,  dont  la  partie  vitrée  se  porte  de 
nouveau  en  Y,  et  la  résineàse  en  R?  Alors  la  quantité  totale 
accumulée  en  H  se  trouve  nécessairement  phis  consîdérsLbIe 
que  l'autre,  puisque  cette  dernière  seule 'a  été  afâibUe  par 
le  contact  de  C.  Aussi ,  lorsque  vous  soustrayez  B  à  riu— > 
flnence  de  A ,  cette  électricité  vitrée  V  redevenne  libre  ,  me 
suffit  plus  pour  neutraliser  complètement  R ,  et  Ton  trouve 
le  conducteur  B  chargé  d'un  excès  d'électricité  résmeu&e. 
Cette  même  inégalité  fait  que ,  sous  l'influence  de  A,  ie  di- 
vergence des  fils  doit  être  plus  faible  en  Y  qu'en  B  ,  con^ 
formément  à  l'observation. 


Digitizc^'  '  '^'ooc^lc 


Voulez-vous  porter  cette  différence  à  l'extrême  ?  Au  lieu 
de  toucher  le  conducteur  B  avec  un  corps  isole,  qui  ne 
frenà  jamais  ^'une  portion  de  l'électricité  touchez-le 
avec  un  corps  non-isolé ,  et  iaîtes-le  ainsi  communiquer  un 
instant  avec  le  sol.  Alors  toute  réleclricité  refoulée  en  V 
s'écluippera.  Les  fils  snspendos  en  ce  point  se  rapprocheront  . 
tout--a-fait ,  et  n'en  donneront  plus  le  moindre  signe  ;  mais 
les  fils  placés  en  R  divergeront  encore  plus  que  dans  le  cas 
précédent ,  et  vous  ne  diminuerez  point  Jenr  divergence  y  en 
touchant  de  nouveau  l'extrémité  V.  Mais  ^  s\  vous  soustrayes 
le  conducteur  Ij  h  l'influence  de  A  ,  celle  divergence  devien- 
dra beaucoup  plus  iorte. 

Ceci  est  encore  trcs^facile  à  comprendre  :  lorsque  vous 
mettez  V  en  communication  avec  le  sol ,  toute  l'électricité 
vitrée  accumulée  à  cette  extrémité  ne  partage  avec  la  masse 
immense  de  la  terre  >  et  ,sa  réaction  électrique  devient  in- 
sensible ^  ou  ^  si  l'on  .veift  9  elle  décompose  l'électricité  com- 
binée de  la  terre  ,  attire  Télectricité  résineuse  avec  la- 
quelle elle  se  neutralise ,  et  repousse  la  vitrée  qui  ^e  die*- 
trîbue  sur  toute  la  surface  du  globe  terrestre.  De  quelque 
manière  que  l'on  conçoive  la  chose,  il  n'y  a  plus  du  tout 
d'électricité  vitrée  libre  eu  Y.  Alors  réieetriaté  vitrée 
de  A ,  dégagée  de  cette  résistance ,  exerce  une  plus  forte 
attraction  sur  R.  Cela  nécessite  une  nouvelle  décomposition 
de  l'électricilc  combinée  de  B ,  dout  la  partie  vitjée  se 
dissipe  de  même  dans  le  sol  1  tiédis  que  la  résineuse  s'acci^ 
mule  en  R  ;  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  que  l'attractioii 
de  A  pour  B.  soit  complètement  satisfaite.  Mais  ces  décom^ 
pôsitiens,  que  dans  notre  raisonnement  nous  avons  sup- 
posées successives  pour  bien  en  comprendre  le  mécanisme  , 
s'opèrent  instantanément  dans  les  corps  métalliquc:>  dont 
.la  conductibilité  peut  être  regardée  comme  parfaite^  et 
«vovlii  pourquoi  un  seul  contact  sufit  pour  l'établir  complu 
teuient.  D'après  ce  qui  vient  d*élre  dit ,  on  conçoit  pour- 
quoi B,  soustrait  à.  l'influence  de  A,  manilo^te  un  excès 
d^'électridté  résineuse ,  et  pourquoi  cet  excès  est  plu»  foKl 
encore  ^uc  dauii  le  cas  prcccdent. 


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456  Div£L0FP11ltNT  Bt  l'ilSCTAICITi 

Jusqu'ici  nous  nous  sommes  bornés  à  rendre  seoÂÎble  par 
rexpëritnce  r«ction  de  A  sur  B  ;  mais  nous  ponTOiis  de 
même  rendre  sensible  la  réaction  de  B  sur  A ,  soît  en  ton» 
chanl  celui-ci  en  divers  points  de  sa  surface  aT'ec  le  plan 
d'épreuve  ,  ce  qui  serait  le  procédé  le  pins  exact  ;  #oit  en 
se  bornant  k  suspendre,  k  l'extrémité  de  A  la  plus  éloignée 
de  B,  des  fils  de  lin  garnis  de  petites  boulrs  dp  moelle  de  su- 
reau. On  observe  d'abord  la  divergence  de  ces  boules  , 
quand  le  corps  A  est  isolé  et  solitaire.  Puis  à  mesure  qu'on 
approrbe  le  conducteur  et  qu'il  se  fait  dans  celui-ci  une 
decompodilion  de  son  électricité  combinée,  on  roit  ies  iiis 
de  lin  de  A  se  rapprocher  peu  à  peu,  parce  que  rélectricité 
Titrée  qui  réside  en  cette  partie  de  A  ,  Tabandonne  pour 
be  porter  vers  B.  Si  elle  y  passe  toute  entière,  on  voit  les^s 
de  lin  redevenir  tout-à-fait  verticaux ,  comme  si  le  corps  A 
était  dans  Tétat  naturel  ^  et  enfin  sMl  se  développe  en  cette 
extrémité  de  Télectricité  résineuse",  par  l'etiet  de  l'action 
toujours  croissante  de  R ,  on  voit  les  fils  diverger  de  noo- 
veau ,  mais  par  uné  électricité  diUR^rente. 

Cette  succession  de  divergences  produites  par  des  électri- 
cités contraires,  et  séparées  par  ^n  état  naturel ,  s'observera 
encore  avec  plus  de  Ikcilité  sur  le  conducteur  B ,  st ,  au  Keu 

de  le  présenter  à  A  dans  l'étal  naturel  ,  on  lui  couiTuuni(|ue 
d'abord  une  faibie  électricité  résineuse  j  c&r  lorsqu'il  est  d'a- 
bord éloigné  de  f  inflneifce'  de  A ,  touÀ  les  fils  de  lin  qui  j 
seront  snspendn^  divergeront  en  vertu  de  cette  électricité. 
Mais,  a  mesure  que  B  s'approchera  de  A,  et  que  l'action  de 
celui-ci  attirera  cètte  électricité  résineuse  dans  l'estrémîté 
fpri  ravoisifié  ,  bn  Verra  les  fîls  de  Kn  de  l'autre  extrémité 
'Sc  rapprocher  graduellement,  puis  se  toucher,  puis  eulîn 
éliveq^er  de  nouveau  eh  vertu  de  Télectricité  vitrée  que 
Taction  de  A  foil  sol*tîr  de  la  combinaison  ou  elle  était  enga- 
gée daus  rétat  naturel ,  et  qui  se  trouve  repoussée  en  celle 
partie  du  conduttenr  B. 

Pour  fixer  les  idées ,  nous  avons  supposé  que  le  corps  A 

était  charp^é  dVIectricité  vitrr'e.  Mais  si  on  le  (  lîar  i;eait  d*fr- 
lectricite  résineuse ,  tous  les  phénomènes  seraient  encore 


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ÎAR  INFLUENCE.  4^7 

mctement  pareîk,  avec  la  seule  différence  qu'il  faudrait 
partout ,  dans  leur  énonce ,  changer  les  déoominations  des 

deux  électricités. 

Après  avoir  ainsi  reconnu  généralement  les  propriétés 
attractives  et  répulsives  propres  aux  deua  électricité  vitrée 
et  résineuse  ,  après  avoir  reconnu  leur  état  naturel  de  com- 
binaison dans  les  corps  I  leur  séparation  par  Tinlluence  à 
distance ,  et  les  conséquences  générâtes  qui  rÀultent  de  ces 
nouvelles  propriétés  ,  il  faut ,  conformément  à  la  méthode 
que  nous  avons  adoptée  dans  le  cours  de  cet  ouvrage  «  cher* 
cher  à  les  soumetti^  an  calcul  de  mahiëre  à  fixer  exac- 
tement les  détails  des  faits  ,  rt  à  prévoir,  par  exemple,  pour 
chacun  des  corps  soumis  à  leur  iniiuence  mutuelle  ,  quelle 
est|  sur  an  point  quelconque  de  sa  surface ,  la  quantité  et  la 
sature  de  Félectricité. 

Mais  comme  nous  avons  reconnu  que  les  effets  de  ces  in- 
Haences  réciproques»  tels  que  nous  venons  de  les  observer  » 
s'exercent  sur  les  principes  électriquès  enx*mémes  «  on  con* 
çoil  que  nous  ne  pourrons  les  atteindre  dans  leur  cause  qu'eu  • 
dëtenmaant  la  nature  et  le  mode  d'action  de  ces  principes  ; 
<m ,  ce  qui  revient  ponr  nous  au  même ,  en  imaginant , 
d'après  les  pliénomènes  observés  ,  quelque  mode  d'action 
calculable  qui  représente  exactement  les  phénomènes,  et 
qui  puisse  être  vérifié ,  sinon  immédiatement  dans  son  exis<^ 
tence  physique,  du  moins  indirectement,  uiaii  sûrement 
ciana  ses  conséquences. 

Or»  si  l'on  coosidei# Textréme  facilité  avec  laquelle  les 
deux  électricités  vitrée  et  résineuse  se  répandent  dans  les 
corps  conducteurs»  et  se  portent  à  leur  surlace  oii  elles 
Mtit  retenues  par  la  pression  de  l'air  }  si  Ton  considère  !• 
mobilité  parfaite  avec  laquelle  ces  deux  principes  se  rap- 
prochent ou  s'éloignent  y  se  réunissent  ou  se  sép%reat  ,  sans 
Wen  perdre  de  leurs  Acuités  originelles  »  on  verra  que  Vidée 
la  plus  vraisemblable  qu*on  puisse  avoir  de  leur  nature, 
cVst  de  les  regarder  comme  des  iiuides  d'une  (hiidiié  par- 
£ftiie  9  dont  les  molécules  sont  douées  de  facultés  attractives 
et  répulsives  ^  et  qui ,  dans  les  corps  oh  ils  peuvent  Ubre- 


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458  siVKLOPPEHENT  DX  L*iLCCmCITl 

znent  se  mouvoir ,  se  disposent  de  manière  à  être  en  équi- 
libre en  vertu  de  toutes  les  forces  iniérieures  et  exteneorei 
^ui  agissent  sur  eux. 

Il  est  facile  de  voir  que  chacun  de  ces  Ûuides  doit  possé- 
der en  lui-même  une  cause  de  répulsion  qui  tende  à  écarter 
ses  particules  les  nnes  des  autres  ;  car  si  Von  suppose  une 
certaine  quantité  d'électricité  vitrée  ou  résineuse ,  intro- 
duite dans  une  sphère  métallique  oii  ses  monvemens  sont 
libres  ^  nous  savons  qu'elle  se  portera  toute  entière  h  la 
surface  ,  et  y  formera  une  couche  très-peu  épaisse.  Si  l'on 
augmente  le  diamètre  de  la  sphère ,  la  couche  électrique 
s'éloignera  toujours  de  plus  en  plus  de  son  centre ,  en  dimi- 
jiuaiil  tonjouri  d  épaisseur  ^  enfin  ,  si  Ton  supprime  tout-a- 
fait  la  pression  de  Tair ,  l'électricité  se  dissipe  complète- 
ment. Ces  effets  indiquent  certaînemient  une  action  répul- 
sive exerce'e  entre  les  particules  électriques  de  m^me  nature; 
et  tous  les  phénomènes  dans  lesquels  les  deux  électricités 
combinées  sont  séparées  Tune  de  l'autre  par  ^'influence  à 
distance  ,  confirment  parfaitement  ce  résultat ,  de  même  ' 
qu'ils  démontrent  aussi  l'existence  d'une  attraction  réci*- 
proque  entre  les  électricités  de  nature  difierente. 

Nous  voyons  encore ,  par  les  mémés  phénomènes ,  que  ces 
attractions  et  ces  répulsions  s'alfaiblissent  à  mesure  que  ia 
distance  augmente  }  mais  suivant  quelle  loi  ?  Pamû  toutes 
celles  que  Ton  peut  essayer  ,  il  en  est  une  qui  représente  et 
reproduit  parlailement  tous  les  phénomènes  j  c'est  le  rap- 
port inverse  du  carré  de  la  distante.  En  Tadoptant  ,  les 
constitutions  des  deux  prîrïcijtt^s  électriques  soot  com- 
prises dans  l'éaoncé  suivajU  :  Chacun  des  d^ux  principtÊ 
4fectriques  eaù  un  Jluidê  dont  Us  parttcuics  y  parfmtement 
mohiUê ,  se  reponageni  mnfuêliem$ni ,  ei  atâmU  œileê 
Vantrê  principe  avec  des  forets  réciproques  carré  de  U$ 
diuance,  De  plus,  à  distance  égaie  ,  le  poiwoir  (Utractifeit 
égml  au  pouvoir  rèpuiêif^  cette  égalité  est  nécessaire  pour 
que  dans  un  corps  à  l'état  naturel  ,  les  deux  électricités 
combinées  n'exercent  aucune  action  à  distance. 

Ou  peut  même  eu  donner  la  preuve  par  rexpéncnce  ^ 


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TAn  mtvtnct.  ^Sg 

ayez  deux  disques  de  verre  mince  AB ,  A'B' ,  Jlg.  i5 ,  dont 
les  surface  soient  bien  planes,  et  qni  aient  environ  nn  déci- 
mètre de  diamètre  ;  le  yerre  k  miroir  est  très-bon  pour  cet 
objet.  Fixez  à  cliacun'  d'eux  un  manche  CM  de  verre  ou  de 
cfre  d'Espagne^  ou  de  toute  autre  snbstance  isolante f  puis 
ayant  dispose  un  petit  pendule  très-sensible ,  formé  d'une 
boule  de  sureau  de  la  grosseur  d'une  lentille  ,  suspendue  à 
un  fil  de  soie  tel  qu'il  sort  du  cocon  ^  frottei  les  disipies 
Fun  contre  l'autre  ,  en  les  tenant  par  les  manches  îsolans  ; 
et,  san«  les  séparer,  préseate^ies  ensemble  au  petit  pendule  : 
Toos'  Terres  qu'ils  n'exercent  sur  lui  aucune  attraction  ; 
mais  séparez-les  ,  et  présentez-les  lui  tour  à  tour ,  ils  Tatti— 
feront  tous  les  deux.  Us  se  sont  donc  mutuellement  éicctri-' 
lés  par  le  frottement;  et  même  l'un  a  pris  l'électricité  vi- 
trée ,  Tautre  la  résineuse  ,  comme  vous  pourrez  le  vérifier 
en  les  présentant  tour  à  tour  à  un  second  pendule  très-sen« 
siUe ,  .chargé  d'une  électricité  connue.  Mais  ces  électricités 
nç  se  manifestent  pas,  quand  les  discjues  sont  en  contact, 
parce  que,  résidant  sur  les  deux  surfaces  qui  se  touchent ,  la 
distance  de  tous  leurs  points  au  pendule  est  absolument  la 
même  ,  et  ainsi  les  actions  opposées  qu'elles  exercent  pour 
séparer  les  électricités  combinées  de  la  petite  boule  sont 
égales  ;  Se  sorte  que  leur  résultante  totale  est  nnile.  On  peut 
même  luodificr  l'expérience  de  manière  que  cette  compen— 
Mtioa  soil  progressive.  Pour  cela  ,  après  avoir  séparé  les 
disques ,  on  présente  la  surface  frottée  de  l'un  d'eux  au  petit 
pendule  ,  et  on  laisse  approtlier  celui-ci  jusqu'au  contact. 
Dès  qu'il  a  pris  sur  cette  surface  la  très-petite  quantité 
d'électricité  qui  convient  à  son  volume  ,  il  est  repoussé  et 
s'éloigne.  Tenez-le  dans  cet  étal  de  répulsion  ,  en  lui  pré- 
sentant l'autre  face  du  disque,  comme  le  représente  la 
fig-  i6  ;  car  Félectricité  agira  aussi  bien  sur  lui  à  travers 
l'épaisseur  du  verre.  Puis,  approchez  peu  à  peu  le  second 
<iisque  du  premier ,  comme  pour  les  remettre  de  nouveau 
en  contact  par  leurs  faces  électrisées.  A  mesure  que  la  dis- 
tance de  ces  faces  deviendra  moindre,  vous  venez  la  ré- 
pulsion diminuer  et  le  petit  pendule  s^abais^er  de  plu«  eu 


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46o  DivrtOPPEMENT  01  L'iLKCTRia'?  . 

plus  rm  la  .verticale  }  enfin ,  quand  elles  se  tondiermit ,  U 

É 

système  des  deux  di^qnes  n'agira  pas  plus  sur  le  petit  peu* 
duie  (£ue  tout  autre  corps  à  Tétat  naturel  ^  mais  vous  le  fem 
de  nouveaa  remonter  »  en  les  séparant.  Ces  deux  électrich 
ié9y  ainsi  neutralisé  par  lenr  contact ,  nous  rêpr^MoMR 
au  nalurcl  l'elat  îles  électricités  combiuées  ,  avec  la  seule 
difierence  que  celles-ci ,  dans  les  corps  conducteurs ,  os  lost 
unies  Tune  à  Fautre  que  par  leur  force  de  combinaifon ,  et 
pi»nvrnt  être  séparées  par  l'action  à  distance  d'une  eleclrv- 
cité  deTenue  libre  ^  au  lieu  que^  dans  nos  disques,  cliscune 
d'elles  est  retenue  par  la  résistance  que  la  nature  aon-cse* 
duclrice  du  verre  oppose  k  la  liberté  de  ses  monveassi. 
C'est  pourquoi  Texpérience  que  nous  venons  de  décrire 
réussirait  également  bien  avec  des  disques  de  gomme-Uqitt 
ou  de  cire  d'Espagne  ,  ou  même  avec  un  disque  de  c««iiib»* 
tances. et  un  disque  métallique;  mais  elle  ne  pourrait  plu^ 
se  faire  avec  dêus  disques  métalliques,  on  formel,  e& 
général  ,  de  corps  conducteurs  ,  parce  qu'alors  aocsat 
résistance  ne  s'opposant  au  mouvement  des  électricités 
que  le  frottement  dégage ,  elles  •  se  réuniraient  et  se  re- 
combineraient de  Bonveaa  à  mesure  que  le  frottsacet 
Jes  dégagerait. 

Ajant  ainsi  défini  bien  nettement  les  caractères  et  le  moiie 
d'action  des  denxfluides,  il  faut  exposer  les  conséqueooet»^ 
thématiques  de  cette  définition  pour  les  comparer  aux  pbet<^ 
Qiènes,  et  voir  si  elles  jsont  exactement  conformes.  li  ^a"^ 
surtout  chercher  celles  'qui ,  étant  susceptibles  d'une  éft* 
luati on  précise  et  numérique,  comportent  plus  de  riguW 
dans  leur  vérification.  Mais  ces  déductions  ne  peuvcut  .^'ob- 
tenir que  perdes  calcills  très^evés  ,  pour  lesquels. on  sis* 
ploie  tontes  les  ressources  de  l'analyse  ;  et  même ,  âV«  l*»* 
ces  secours,  on  n'est  parvenu  à  Jes  établir  d'imc  manierf 
générale  et  exacte  que  depuis  peu  de  temps|  c'est  k  M. 
son  qu'est  due  cette  belle  déeonrerte.  Nous  puîseron»  éo"^ 
dans  son  travail  les  résultats  précis  que  le  calcul  Ini  a  ft*^ 
coanaitre  ;  nous  les  emprunterons  comme  des  dédacuon» 


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^  PAR  INFLO£NCE.  i|6| 

figooreiises  de  bo«  définitions  preqdères  ^  et  il  ne  nous  restera 
plas  qu'à  yérifier  si  elles  s<mt  d'accord  avec  les  faits. 

Commençons  par  considérer  un  seul  corps  conducteur 
isolé  y  chargé  d'un  eicës  d'électiicité  Titrée  on  résineuse ,  et 
soustrait  à  toute  influence  étAngère. 

LiO  calcul  annonce  que  le  fluide  introduit  dans  ce  corps 
ss  portera  tout  entier  à  sa  sarfisce  ^  e|  y  formera  une  couche 
eatrAmement  mince.  Ceci  est  confirmé  par  les  obsenrations 
les  plus  minutieusement  exactes. 

JLe  calcul  détermine  encore  la  surface  intérieure  de  cette 
couche  et  son  épeisienr.  La  snrfiMïe  extérieure ,  bornée  par 
l'air  ,  est  la  même  que  celle  du  corps.  L'air  est  dans  ce  cas  ^ 
pour  réiectricitë  libre ,  comme  un  vase  uiipermcable  ^  de 
forme  donnée  »  qui  la  contient  dans  sa  capacité  intérieure, 
et  résiste  par  sa  pression  à  la  tendance  quVIIe  a  pour  s'é- 
tendre. La  surface  intérieur^  est  toujours  très-peu  difle- 
rente  de  la  première,  puisque  la  couche  électrique  est  très- 
miaoe.  Mais ,  pour  que  le  corps  demeure  dans  un  état  élee» 
trique  permanent ,  la  forme  de  cette  surface  doit  être  telle 
que  la  couche  entière  n'exerce  ni  attraction  ni  répulsion  sur 
Jeo  points  qui  Sont  compris  dans  sa  cavité  ;  car,  d  ces  actions 
n'étaient  pas  nulles,  (lies  s'exerceraient  sur  les  électriciltfs 
comJbinées  du  corps ,  en  décomposeraient  une  partie  ,  et  par 
eona^uent  l'état  électrtqne  du  corps  Changerait.  La.  condi* 
tion   analytique  qui  étàblit  cette  propriété  détermine  la 
iowMM  et  l'épaisseur  de  la  couche ,  laquelle  peut  et  doit 
mène  en  général  éire  inégale  sur  les  dîrerses  parties  de  la 
surface  du  corps  électrisé.  Par  exemple ,  si  ce  corps  a  la 
Ibriue  d'une  sphère,  les  deux  surfaces  de  la  couche  électrique 
gérant  sphériques  ,  et.  auront  leur  centre  au  centre  de  la 
apkère.  L'épaisseur  de  la  couche  se^a  donc  partout  cons- 
tante et  égale  à  la  diilereuce  de  leurs  raj  ous.  Eu  effet  ,  on 
d^Siimtre.quei  dansia  loi  du  carré  des  distances ,  une  pareille 
cmche  n'exerce  aucune  action  sur  lctf)puints  qui  lui  sont 
intérieurs. 

.  Si  le-  sphéroïde  proposé  est  un  ellipsoïde  ^  la  surface  inté-* 


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46:i  Div£LOPP£aiXNT  DE  l'ëLECTRICITE 

d€  U  coaclie  électrique  sera  aussi  on  ellipsoïde  ce»» 

ceiitnque  et  semblable,  car  oa  démontre  qu'une  couche 
elliptique  dont  ks  surikc^  sont  ainsi  couceo triques  et  sem» 
blables  o'exérce  aucune  action  sur  un  point  situé  dans  son 
intérieur.  L'épaisseur  de  la  citache  en  chacun  de  ses  points 
se  trouve  généralement  déterminée  par  cette  construction  ^ 
il  en  résulte  que  cette  épaisseur  est  la  plus  grande  ait  som* 
met  du  plus  grand  ane,  et  la  moindre  au  sommet  du  pins 
petit^  et  les  épaisseurs  qui  répondent  à  deux  sommets  ditié- 
rens  »  sont  entre  elles  comme  les  longueurs  de  ces  aies. 

Dans  tous  les  cas ,  la  surface  extérieure  de  la  con^ 
fluide  est  donnée  par  la  surface  méiue  du  corps  ,  et  tuut  >e 
réduit  k  trouver  pour  la  8ar£sce  intérieure  ime  forme  trè»- 
peu  dilTérente ,  qui  rende  nulle  Faction  totale  de  la  coucbe 

sur  tous  les  points  compris  dans  sa  cavité. 

Ces  divers  résultats  ne  sont  pas  susceptibles  d'être  immé- 
diatement soumis  à  Texpérience ,  mais  ils  sont  liés  à  d'antrei 
qui  se  prêtent  à  cette  vérification ,  et  que  nous  découvrirons 
bientôt. 

'  La  couche  électrique ,  disposée  comme  nous  venons  de  le 

dire ,  a^it  par  attraction  et  par  répulsion  sur  les  autres  tto* 
lécules  électriques  situées  hors  de  sa  surface  extérieure ,  ou 
*  k  cette  surface  mémo.  £Ue  les  attire  si  elles  sont  de  nature 
différente  de  la  stenn^,  et  si  elles  sont  de  même  nature,  elle 
les  repousse.  Ce  dernier  cas  est  celui  des  molécules  élec- 
triques qui  forment  la  surface  extérieare  de  la  conclie; 
chacune  d'elle  est  repoussée  de  dedans  en  Munrs  ayec  une 
force  proportionnelle  à  l't  paisseur  de  la  couche  en  ce  point. 
Les  molécules  situées  au-dessous  de  la  surface  ,  dans  l'épais^ 
seur  de  la  couche  mémo  «  éprouvent  ume  répulsion  pareille  j 
mais  moindre ,  parce  qnVîle  est  seulement  proportionnelle 
à  l'épaisseur  qui  les  répare  dC'  la  couche  intérieure  ,  et  que 
les  molécules  qui  les  enveloppent  dueàté  de  la  sntâice  esté*  i 
rienre  n'exercent  siÉi«!les  aucune  action.  Toutes  œs  lôroet 
répulsives  graduellement  décroissantes  ,  étant  combattues 
dans  leur  effet  par  Vmir  extérieur  qui  s'Q|ipose  an  départ  des  j 
particules  électrique  ^  on  conçoit  qu'il  en  doit  résulter  niia  I 


kjui^-.o  i.y  Google 


PAR  INFLUENCE.  4^3 

preision  totale  exercée  contre  cet  aîr ,  et  tendante  k  le  sou« 

lever.  Cette  pression  est  en  raison  coiuposee  de  la  force  -m 
repnUÎTe  exercée  à  la  sorface  et  de.  L'épaisseur  de  la  couche  ;  j 
et  comme  nn  de  ces  éUmens  est  toujours  proportionnel  ii  v 
i  autre  ,  on  peut  dire  qu'elle  est ,  en  chaque  point ,  propor- 
tionnelle au  carré  de  l'épaisseur  ^  elle  doit  donc  être  en  gé^ 
néral  variable  sur  la  sur&ce  des  corps  éiectrîsés.  Si  cette 
pression  est  partout  moindre  que  la  résistauce  que  Tair 
oppose ,  rélectricité  est  retenue  dans  le  Vase  d'air,  et  ne  peut  ' 
s'échapper.  Mais  si  la  pression,  en  certains  points  de  la  sur*- 
face ,  vieut  à  remporter  sur  la  résistance  de  Tair  ,  pour  lorg 
ie  yase  crève  et  le  fluide  électrique  s'échappe  comme  par 
une  ouverture.  C'est  ce  qui  arrive  à  l'extrémité  des  pointes 
et  sur  les  arêtes  vives  des  corps  anguleux  ^  car  on  peut  dé- 
montrer qu/aa  sommet  d'un  e^ne ,  par  exemple ,  la  pression 
dn  fluide  électrique  deviendrait  infime ,  si  l'électricité  pou«* 
vait  s'y  accumuler.  A  la  surface  d'un  ellipsoïde  allongé  ,  et 
de  révolution  ,  la  pression  ne  devient  infinie  en  aucun 
point;  mais  elle  sera  d'autant  plus  considérable  aux  deux 
pôles,  que  l'axe  qui  les  joint  sera  plus  grand  par  rapport  au 
diamètre  de  l'équateur*  D'après  les  théorèmes  que  je  viens 
de  citer ,  cette  pression  sera  k  celle  qui  a  lieu  k  l'équateur 
du  même  corps,  comme  ie  carré  de  l'axe  des  pôles  e^t  au 
carré  da  diamètre  de  l'équateur;  de  manière  que  si  l'ellip* 
soldé  est  trè»-allongé ,  la  pression  électrique  pourra  être 
très-faible  à  l'équateur ,  tandis  qu'aux  pôles  elle  surpassera 
ia  résistance  de  l'air.  Aussi  »  lorsqu'on  électrise  une  barre 
mét^lique  qui  a  la  fomie  d'un  ellipsoïde  très-allongé,  le 
fluide  électrique  se  porte  principalemeut  vers  ses  extrémités  , 
et  il  s'échappe  par  ces  deux  points ,  en  vertu  de  son  excès 
de  pression  sur  la  résistance  que  l'air  lui  oppose.  En  géné* 
ral  y  raccroissemeut  ludeiiui  de  la  pression  électrique ,  en 
certoina  points  des  eorps  électrisés,  fournit  une  explication 
naturelle  et  précise  de  la  faculté  qu'ont  les  pentes  de  dis»» 
fliper  rapidement  dans  Tair  uou-*couducteur  le  fluide  élec** 
trique  dont  elles  sont  chargées. 

6i  la  nalui'G  du  corps  électrisé  était  telle  que  l'électricité 


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4^1  DiTILOFPEMINT  Dl  t'iLKftTRICIT^ 

ne  pùt  pas  »  y  mouvoir  librement ,  i'excët  de  preiii<m  dosl 
nous  venons  de  parler ,  t'exeroerut  contre  les  partiailci 
mêmes  du  corps  qui  envelopperaient  la  couciie  elecintiur; 
ou,  en  général  i  contre  celles  qui  ,  soit  par  leur  ailiailc, 
ioit  par  tout  autre  mode  de  résistance  ^nelcon^ ,  s'ap« 
poseraient  k  sa  dissipation. 

Ayant  deieriuiuè ,  d'après  la  théorie ,  la  manière  dont 
rélectrictté  se  dispose  dans  nn  seul  corps  conducteur  iiolé 
et  soustrait  à  toute  influence  étrangère ,  passons  sa  eu 
plus  composé  oii  plusieurs  curps  electrisés  et  couaucteun 
s'influencent  mutuellement  ^  et ,  comme  il  laut  choiiir  ém 
corps  dont  la  forme  rende  les  ph^omenes  acceniblci  « 
calcul  ,  comiiit-rous  deux  sphères  de  matière  condactricei 
tontes  deux  ëlectrisées  et  miass  en  préseiice  Tune  de  TsmUs 
k  une  distance  quelconque. 

La  dis]>osition  de  rclcctricitë  dans  celle  circonstance  et 
dans  toutes  celles  oii  plusieurs  corps  electrisés  sout  fourni» 
à  lenr  influence  mutuelle,  est  assnîettie  à  un  principe  gé- 
néral ,  évident  de  lui-même,  et  qui  a  le  précieux  avantage 
de  ramener  immédiatement  toutes  ces  questions  4  unie  coa- 
dition  mathématique*  En  voici  l'énonoé  gue  nous  tifosi 
encore  du  beau  travail  de  M.  Poisson. 

«  Si  plusieurs  corps  conducteurs  éiectri^és  sout  en 
»  présence  les  uns  des  antres,  et  fulla  parviannoii  s  ^ 
»  état  électrique  permanent,  il  faudra  ,  dans  cet  étst,  fss 
»»  la  résuhante  des  actions  des  couches  électriques  qui  les 
»  recouvreat ,  sur  un  point  quelconque  pris  dans  l'intérieur 
»  d'un  de  ces  corps ,  soit  nuUe.  Car  si  oetle  résultante  a'éuit 

»  pas  nulle,  releclricité  combintL'  qui  réside  au  point  que 
»  Ton  considère  »  serait  décomposée  ^  et  l'état  électrique 
M  Changerait ,  contre  la  supposition  qne  Ton  a  faite  de  ss 
n  permanence.  » 

Ce  prmcipe  y  traduit  eu  calcul ,  fournit  immédiatemc^^ 
autant  d'équations  que  l'on  considère  de  corps ,  et  qae  k 
problème  présente  d'inconnues  ;  mais  leur  résolution  lar* 
passe  souvent  les  forces  de  l'analyse.  Cependant  M.  Pois^oo, 

qui  avait  sî  heureusement  découvert  la  clef  ^j^aénk 


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ceUe  théorie ,  est  parvenu  à  lever  toutes  les  difficultés  ana* 
Ijtiques  ,  pour  le  cas  des  deuT  sphères  mises  en  contact  ou 
en  présence  Tune  de  l'autre ,  cl  chargées  primitivement  de 
quantités  quelconques  d'électricités.  Les  formules  auxquelles 
il  est  parvenu  offrent  un  grand  nombre  de  résultats  que  l'on 
peut  vérifier  p  jr  rex})ci k  ricc  ,  et  qui  sont  autant  d'épreuve» 
sévères  de  la  théorie.  On  peut  lire  les  détails  de  celte  coin-* 
paraison  dans  le  Traité  général  ;  je  me  bornerai  ici  à  citer 
un  seul  de  ces  phéijoraènes  dont  les  parlicularîtés  sont  ex- 
trêmement remarquables.  11  a  •  lieu  lorsque  deux,  sphères 
d*înégal  diamètre ,  après  avoir  été  mises  en  contact  et  élec^ 
frisées  simultanément,  sont  écartées  graduellement  Tune  de 
l'autre  à  des  distances  diverses,  en  restant  toujours  isolées. 
Alors  leur  état  électrique  éprouve  tes  plus  singulières  varia- 
tions. D*abord ,  au  moment  du  contact,  l'électricitéi  étudiée 
pa;*  le  plan  d'êpreure,  se  trouve  de  même  nature  sur  les 
deux  sphères ,  conune  .on  devait  s'j  attendre^  mais  ^  de  plus^ 
elle  est  nulle  au  point  du  contact.  Maintenant ,  si  Ton  sépare 
les  deux  sphères  ,  et  que  leurs  dimensions ,  comme  nous 
r.ivons  supposé  ,  soient  inégales  ,  cette  nullité  n'a  plus  lieu. 
Li'électricité  naturelle  de  la  petite  sphère  se  décompose ,  tJL 
celle  qui  est  de  nature  contraire  à  celle  de  la  grande  sphère  , 
se  porte  vers  le  point  oii  le  contact  a  eu  lieu.  Cet  effet  dimi- 
nue à  mesure  qu'on  écarte  les  deux  sphères ,  et  devient  nul 
h  une  certaine  distance,  qui  dépend  du  rapport  de  lenra 
diamètres.  Alors  le  point  de  la  petite  sphère  ,  sur  lequel 
s*est  fait  le  contact ,  se  retrouve  dans  l'état  naturel  ;  enfin  à 
ttne  distance  plus  grande  encore ,  ce  point  se  recouvre  de  la 
Tïiéme  électricité  que  le  reste  de  la  sphère  dont  il  fait  partie» 
X^'existence  de  ces  singulières  alternatives  |  la  distance 
«slles  ont  lieu ,  leur  apparition  constante  sur  la  plus  petite 
c3es  deux,  sphères,  tout  cela  peut  se  détermuicr  avec  le  plaa 
d épreuve ,  et  tout  cela  aussi  peut  se  prédire  avec  la  même 
rëcision  par  les  formules  que  M.  Poisson  a  données. 
We  pouvant  entrer  ici  dans  des  vérifications  plus  détaillées, 
s^ous  les  supposerons  faites  ^  et  nous  tirerons  de  la  th<;oriç  la 
Tome  1,  '         3o  ' 


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466  DivBLôPPEMKTsr  DE  CitwtKicri 

aéfinilicm  prëcife  de  pluMCurs  éleiueu^  de  l'aclioa  cletUic^uc 
que  Ton  confond  très-souvent. 

La  première  chose  à  considérer  dans  des  expériences  d'é- 
lectricité ,  c'est  la  nature  de  celle  c^ui  réside  a  la  surface 
des  corps  soumis  aux  eitpériences  »  et  en  chacun  des  pomU 
de  celte  surface  j  on  la  détermine  en  touchant  avec  le  plan 
d'épreuve ,  et  prc:»eutauL  celui-ci  à  l'aiguille  de  réiectros- 
cope  déjà  chargée  d'une  électricité  connue* 

La  seconde  chose  est  la  quantité  de  cette  électricité  accu- 
mulée en  chaque  point,  ou,  ce  qui'  revuiit  au  même, 
l'épaisseur  de  la  couche  électrique.  On  la  mesure  encore , 
en  touchant  avec  le  plan  d'épreuve ,  et  présentant  ce  plan  à 
l'aiguille  de  la  balance  préalablement  chargée  d'nne  électri- 
cité de  même  nature.  La  force  de  toxaon  nécessaire  pour 
balancer  la  réaction  électrique  du  plan  ,  est ,  à  distances 
égales,  proporliuniicllu  a  la  quantité  d'électricité  qu'il  poi- 
•ëde ,  ou,  ce  qui  revient  au  même ,  à  1  épaisseur  de  la  cauck 
électrique  sur  l'élément  qu'il  a  touché. 

La  troisième  chose  que  l'on  peut  considérer  théorique- 
ment, c'est  l'mliueuce  exercée  par  chaque  élément  de  la 
couche  électrique  sur  une  molécule  de  âuide  située  à  sa  sur- 
face extérieure  ou  hors  de  cette  surface.  L'attraction  on  la 
répulsion  ainsi  considérée ,  est  directement  propurUonnelle 
à  l'épaisseur  de  la  couche  électrique  sur  rélém^nt  superâael 
qui  attire  ou  qui  repousse ,  et  elle  est  inversement  propor- 
tionnelle au  carré  de  la  distance  qui  sépare  cet  élément  da 
point  attiré  ou  repoussé. 

Enfin  ,  la  demiëre  chose  qu'il  fsiut  considérer ,  c'cs^  U 
pression  que  rclcclncitc  exerce  contre  l'air  extérieur  eo 
chaque  point  de  la  surface  du  corps  électrisé.  L  lulensite  (3e 
cette  pression  est  proportionnelle  au  carré  de  répaisseur 

la  couche  électrique. 

Eu  restant  hdele  à  ces  dénominations,  on  ne  risquer* 
point  de  s'égarer  par  des  considérations  vannas  ;  et  si  ïou  J 
joint  le  souvenir  du  développement  de  l'électricité  pnr  vir 

'fluence  à  distance  ,  on  n'aura  aucune  peine  a  se  rcndï* 

compte  de  presque  Wu»  les  fkéawaamm  élecUriques. 


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k 


PAE  XlfVLVXNCC.  4^7 

Ia  plupart  de  ces  |»ltérlOliièiie^  ,  quand  on  se  borne  à 
leurs  circonstances  les  plus  générales ,  peuvent  se  représen»- 
1er  en  supposant  l*ezîstence  d'uu  seul  fluide  électrique  dont 
une  certaine  quantité  est  répandue  dans  tons  les  corps ,  et 
formelenr  état  naturel.  C'est  ainsi  qjae  Franklin ,  et  après 
lui^pinu5,  les  ont  envisagés.  Uexces  de  ce  fluide  dans  les 
corps  produit  ce  que  nous  avons  appelé  réleclncitc  vitrée  , 
et  le  défaut,  ce  que  nous  arons  appelé  l'électricité  rési- 
neuse }  d'où  résultent  denx  états  des  corps ,  que  les  partisans 
de  ce  système  désignent  par  les  dénomioations  de  positif  et 
de  négatif.  Ils  admettent  aussi  que  les  molécules  du  fluid«  ' 
électrique  se  repoussent  mutuellement.  Mais  de  plus  , 
comme  l'espérience  montre  que  les  corps  dans  l'état  naturel 
tt*esercent  aucune  action  électrique  les  mis  sur  les  autres , 
ils  sont  contraints  de  supposer  que  les  molécules  électriques 
aont  attirées  par  la  matière  propre  des  corps  ,  supposition 
dément  l'égalité  avec  laquelle  l'électncttë  se  pifirtage  par 
coiUact ,  entre  des  sphères  de  même  volume  et  de  nature 
quelconque.  Knân,  une  discussion  approfondie  et  calculée 
prevre  que  cette  supposition  ne  suivrait  pas  pour  l'équilibre, 
et   qu'il  faut  encore  admettre  que  les  molécules  des  corps 
exercent  les  unes  sur  les  autres  une  action  répulsive  sensible 
k  de  grandes  distances comme  les  influences  électriques 
elki-ineriies.  Cette  multiplicité  d'hypothèses  contraires  aux 
analogies  les  plus  vraisemblables,  a  fait  aujourd'hui  aban- 
dooiier  ces  idées  ^  mais  elles  ont  été  cependant  utiles  par 

l'usage  ingénieux  que  leurs  auteurs  en  ont  fait  pour  réunir 
en  un  seul  corps  les  phénomènes  qui  étaient  jusqu  aiors  ëpars. 


CHAPITRE  VL 

Théorie  des  mous^emcns  excités  dans  les  corps  par  les 
aUraetions  et  les  répulsions  électriques» 

D&s  les  premières  recherches  que  nous  avons  faites  sur 
les  pliénomèttes  électriques ,  nous  avons  découvert  que  deux 

corps  électrisés  ,  mis  en  présence  l'un  Av  l'autre,  sembleut 
/attirer  ou  se  repousser*  Nou^  avons  depnis  observé  que 


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/|66  THl^ORIE  DKS 'uOL'VEMJL.Nâ 

l'aUraclMm  el  la  r^pulfioa  t'cxemnC  uniquement  entre  ks 
particnlet  àm  ânidet  ëlectriquet ,  mus  que  la  nibfttiice  ma* 

térieile  des  corps  j  particip^par  aacuxie  ai&oité  particulière. 
11  daricnt  donc  n^cwiiaire  d'eiaminer  conunenl ,  et  ftr 
quai  mieanîtme ,  les  efku  de  cet  forces  peayeiit  le  train** 

mettre  aux  particules  des  corps ,  et  produire  eu  eu&  les  muu- 
▼emcni  que  noua  obterronf . 
Poaf  fUnê  de  simplicité  ,  bomoM-aoos  d'abord  à  eooii- 

dérer  deux  sphères  éleclnsJci  A  et  B  ,  rime  A  fixe  ,  l'auUeB 
mobile  ^  il  |>ourra  se  présentar  trois  cas  ^u^il  §suii  discntcf 
séparéminit. 

I*.  A  et  B  non-conducteurs  ; 

a".  A  nou-coDiiucteur ,  B  conducteur  ^ 

3*.  Aconducteiir,  etBcoudiBcla&r.^ 
Dans  le  premier  cas,  las  particules  électriques  tout  fiiMi 
sur  les  cor{)s  A  et  Bpar  ia  iorce  incQunMe  qui  produit  la  non- 
oonductibiJliië.  Ne  ponvaul  quitter  cas  corps ,  elles  fM^rtag^ 
avec  eux  las  mouTOmens  que  leur  action  réciproque  tend  ii 
leur  iiuprimer. 

Alors  les  forces  qui  peuvent  opérer  le  mouvement  loat, 
I*.  l'attraction  ou  la  répulsion  mutuelle  du  fluide  de  A  sur 

le  fliiM^e       ij  ;     '  la  rdpul^utn  du  fluide  de  ii  sur  lui-mêmcj 

mais  les  répuliions  des  parties  d'un  «^stema  ne  pouvant  un- 
primer  iiucun  mouvement  à  son  centre  de  gravita ,  les  eftti 
de  cette  action  propre  s^entre-détruisent  sur  cli  a  que  sphère, 
et  il  n'eu  peut  résulter  aucun  mouvemeut  de  Tun^  Y^r» 
l'antre.      premier  genre  de  force  est  donc  le  seul  auquel 
il  faille  avoir  égard. .  Si  la  distribolion  de  rélectrîeité  eit 
uniforme  sur  chaque  sphère  ,  cbacnne  d'elle  attire  ou  re- 
pousse  Tautre  comme  si-  toute  sa  masse  électriqqe  était 
concentrée  k  son  centre ,  et  la  Torce  totale  d^attraction  oa 
de  répulsion  est  proportioaucile  au  produit  des  quanlite* 
totales  d'électricité  qu'elles  possèdent.  Cette  force  se  trans- 
met à  la  matière  pondérable  des  deux  aplièrea  A  at  B ,  n 
vertu  df  l'.jdliésion  par  laquelle  elles  reUeniient  les  parti- 
cules électriques  j  at ,  à  cause  des  deux  facteurs  dont  son  ei- 
pression  se  conspoae^  on  voit  qu'elle  devitadrail  i&dUe  «i  Vua» 


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'  BE6  COaPS  LLEGTRXdKS.  "469 

t>u  Tautre  des  deu\  spliorfS  rtVtalt  j^uini  priinitivemeul  char- 
gée d'une  ëiectricilë  ctrangère.  Pendant  le  mouvement ,  eil» 
n'éprouvé  de  Tanatîotl  que  celle  qui  provient  de  la  distance , 
parce  que  les  deux  sphères  étant  supposées  faites  de  subs- 
tances rigoureusement  non  conductrices  ,  leur  action  réci- 
proque q'j  produit  ancan  nouveau  développement  d'éleo- 
tricite. 

Dans  le  second*  ca9  >  la  sphère  U  ,  supposée  de  matière 
conductrice ,  éprouve  une  décomposition  de  ses  électricitéi 
vaturélles  parTinfInencede  A.  Les  électricité»  opposées  <\m 
résultent  de  cette  décomposition  se  joignent  à  la  (|uaataé 
^angëre  qne  l'on  y  a  tirtroduite ,  et  se  disposent  ensemble 
conformémeuf  aux  loi»  de  réqtttlibre  électrique  ^  alors  It 
mouveinent  de  B  vers  A  peut  s'envisager  de  deux  manières. 

Supposons  d'abord  que ,  sans  troubler  l'état  électrique  de 
B  j  on  étende  «ar  sa  surface  une  couche  isolaïrie ,  solide , 
sans  pesanteur,  et  qui  v  reste  in\ annblcmenl  adhérente. 
I^'eiectricitë  de  B  ne  pouvant  plus  s'échapper  ,  s'appuiera 
pour  ainsi  dire  sur  celle  coucbé ,  et  transmettra  par  sou 
moyen  aux  particules  du  corps  les  forces  qui  la  sollicitent. 
Alors  les  forces  qui  agissent  sur  le  système  seront,  i*.  Tat- 
traction  mutuelle  ou  la  répulsion  du  fluide  de  A  sur  le  Auidé 
de  B  ;  2,^,  la  n^pulsion  propre  du  ^\fride  de  B  sur  luî-^méme  : 
mais  celte  répulsion  ne  peut  produire  aucun  mouvement 
sur  le  centre  de  gravité  de  B  ;  la  pression  du  âuide  de  B 
iur  Tenveloppe  isolante  t  mais  cette  pression  est  exactement 
contrebalancée  par  la  réaction  de  Tenveloppe  ,  et  il  n'en 
résulte  encore  aucun  mouvement.  La  première  force  est 
dmic  encore  la  seule  k  laquelle  il  faille  avoir  égard. 

Lorsque  la  distance  D  des  deux  sphères  est  très- grande 
comparativement  aux  rayons  de  leurs  surfaces ,  ies  eiectri« 
cités  décomposées  de  B  sont,  d'après  le  calcul ,  comme 
d'après  l'expérience  ,  distribuées  à  peu  près  également  snr 
les  deux  hémisphères  situés  du  coté  de  A  et  du  côté  opposé. 
Alors  les  actions  qu'elles  éprouvent  de  la  part  de  A  sont  k 
peu  près  égales  et  s'entre-détruisent.  Toute  la  force  effective 
provient  doue  des  quantités  d  éiectricitë  étrangère  mtruJuiies 


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47^  TU£0R1E  D£S  MOUVEIICKS 

dant  les  AtvûL  sphères ,  et  son  tntensité  est  proportiomidlê  t« 

produit  de  ces  quantités.  Tant  que  les  deux  sphères  sont 
tres-eloignëes  Tune  de  l'autre  )  ce  produit  ^  et  la  force  attrac- 
tive ou  répujsive  ne  Tarie  qu'en  vertu  du  ckangement  de 
la  (Jislance.  Mais  ceci  n'est  qu'une  approximation.  Car  I 
con&uierer  la  ciiose  dans  la  rigueur  ,  l'état  électrique  de  la 
sphère  conductrice  B  varie  k  mesure  qu'elle  s'approche  de 
A ,  à  cause  de  la  séparation  fjue  celle-^n  produit  dsM  m» 
ëlectriuleâ  naturelles.  Par  coui>equent  l'action  rccipruque 
des  deux  sphères  doit  varier  aussi  d'une  manière  fort  com* 
pliquée. 

La  supposition  d'une  enveloppe  isolante  ^  sans  pesanteur, 
ne  sert  ici  que  pour  lier  le  fluide  électrique  avec  les  parti- 
cules matérielles  du  corps  B.  On  peut  toujours  regarder 
connue  telle  la  petite  couche  d'air  qui  enveloppe  ordinaire- 
ment les  corps  et  qui  est  adhérente  à  leur  snriace.  Mais  oa 
peut  encore  arriver  au  même  résultat sans  le  secourt  de 
cet  intermédiaire^  alors  il  faut  considérer  les  pression»  prs* 
duites  sur  l'air  par  les  électricités  qui  expient  dans  B  k  l'état 
de  liberté.  £n  etttt ,  ces  électricités  »  tant  celles  qu'on  j  s 
introduites  que  celles  qui  s'y  décomposent ,  se  portent  veit 
la  surface  de      où  l'air  les  arrête  par  sa  pression  et  les  em- 
pêche de  sortir.  Elles  se  disposent  donc  sont  cette  surface 
comme  Teuga  leur  action  sitr  elles-mêmes  et  l'infloenoe  da 
corps  A  ;  eu  s'appujant ,  pour  cela,  contre  i'air  qui  les  em- 
pêche de  s'étendre.  Mais  réciproquement  elles  pressent  cet 
air  de  dedans  en  dehors  ,  «t  tendent  à  le  soulever  arec  ane 
force  proportionnelle  au  carré  de  l'épaisseur  de  la  couche 
électrique  en  chaque  point.  Décomposes  toutes  ces  preisisos 
suivant  trois  axes  rectangulaires  des  coordonnées  sy  z  ^  dont 
Fnne  s  soit  dirigée  vers  le  centre  de  la  sphère  A,  et  faites-en 
les  sommes  partielles ,  vous  trouvères  que  ,  suivant  les  s  et 
les  y ,  ellesisont  nulles  ;  de  sorte  qu'il  ne  reste  en  définitif 
qu'une  seule  résultante  dirigée  vers  le  centre  de  la  sphère  A. 
Lorsque  les  sphères  sont  très-«Ioignées  l'una^e  l'autre  corn- 
parattvement  aux  rajons.de  leurs  norhuceB^  les  ékctiicitéi 
♦ 


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DES  COaPS  KLECTRIâLi. 

décomposas  âe  B  pressent  Valr  extérieur  en  sens'  contraire 

avec  une  intensité  à  peu  près  égale ,  et  leurs  effets  s'entre- 
détruisent  ^presque  exactement.  Il  ne  reste  donc  que  Fef&t 
des  quantités  étrangères  introduites  dans  les  deux  sphères , 
et  il  en  résulte  un  excès  de  pression  dirigé  suivant  la  ligne 
des  centres  et  proportionnel  au  produit  de  ces  quantités  y 
c*est«-À«dire  exactement  le  même  que  l'autre  méthode  l'avait 
donné.  11  est  évident  d'ailleurs  que  cette  expression  est  su- 
jette aux.  mêmes  limitations  ,  puisque  les  pressions  produites 
par  la  couche  électrique  contre  l'air  extérieur  doivent  va- 
rier avec  la  quantité  d'électricité  naturelle  décomposée  dans 
B  par  1  mûuence  de  A  à  mesure  que,  les  deux  spUères  se 
raffprochent. 

Le  troisième  cas  ,  oU  A  et  B  sont  tous  deux  conducteurs 

se  résout  exactement  par  les  mêmes  principes  ,  soit  en  ima- 
ginant  les  deux  surfaces  électrisées  couvertes  d'une  enve- 
loppe isolante  ,  et  calculant  les  actions  réciproques  des 
deux  fluides  qui  se  transmettent  par  le  moyen  de  cette  en- 
veloppe aux  particules  matérielles,  soit  en  considérant  lee 
pressions  produites  sur  l'air  extérieur  par  les  deux  couches 
électriques,  et  calculant  l'excès  de  ces  pressions  suivant  la 
ligne  qui  joint  les  deux  centres.  Seulement ,  dans  ce  cas  ^ 
la  force  attractive  ou  répulsive  des  deux  sphères  variera  à 
mesure  qu'elles  s'approcheront  l'une  de  l'autre ,  non-seu- 
lement par  la  différence  qui  en  résultera  dans  Tintensité  de 
Faction  électrique ,  mais  encore  par  la  décomposition  pro- 
gressive des  électricités  naturelles  qui  s'opérera  dans  les 
deux  corps  conducteurs  A  et  B. 

Les  résultats  que  nous  venons  d'ohtenir  subsisteraient  en- 
core si  les  sphères  A  et  B  étaient  toutes  les  deux  libres  de 
se  BioLu  uir  l'une  vers  l'auti  e;  car  ,  sans  troubler  leur  action  ^ 
réciproque  y  on  peut  toujours  imprimer  à  Tune  et  à  Tautre 
le  mouvement  d'une  d'elles  en  sens  contraire  ;  ce  qui  rédui- 
rait celle-ci  à  l'état  de  repos ,  et  ramènerait  le  problème 
au  cas  que  nous  avons  considéré.  £nfln  ,  si  nous  avons  cUoisi 
des  corps  de  forme  sphérique  »  c'est  nniquement  pour  pou«* 


'  "  DigitizedbyGo  ^v,i^ 


THEORIE  DCS  MOUTEnNS 

voir  enfectiirr  les  caicuii»  i^ui  dunuent,  dans  cka^ue  cas,  lef 
valeurs  des  atlractioos.  Car  les  mêmes  ratsonnemens  s*ap- 
pliquetit  également  à  tous  les  cas  composés. 

Cousidërons  ,  par  exemple,  de  cette  luaniîre  les  pheDO- 
mènes  (|ue  présente  un  pendule  électrique  dévié  de  la  ver- 
ticale par  l'action  d'un  tube  électrisé.  Pour  fiser  les  idées , 
concevons  ce  p«'ndiile  formé  pai  une  petite  boule  de  moelle 
de  sureau  suspendue  à  un  iil  de  soie  CS  fji^'  ^7  chargée 
d'électricité  vitrée.  Tant  que  la  boule  sera  soustraite  à  toute 
influence  étrangère ,  l'électricité  se  disposera  sur  sa  surface 
en  une  couclie  ^phéit^ue  trcs-mince  «  d^uue  épai4»&eur  partout 
égale  j  et,  en  conséquence,  la  pression  qn'rileeverctraaar  l'air 
•vtérieur  sera  partout  égale  aussi ,  puisqu'elle  est  toujours, 
CQ  cbat^ue  poiut ,  jnoporUouuelle  au  carré  de  Tépaisseur  de 
la  couche.  La  petite  boule  sera  donc  moins  pressée  par  Tair 
eitérieur  que  s'il  n'y  avait  point  d'éleclncîté  libre  à  sa  sur- 
face mais  elle  lésera  cntore  également ,  et  par  conséquent' 
elle  ne  prendra  de  mouvement  dans  aucun  sens* 

Supposons  maintenant  qu'à  quelque  distance  de  sa  sur» 
face,  on  approche  un  liâtoo  de  ^uamu -laijuc  ou  de  eue 
d'Espagne  électrisé  ràsinmuêement  ^  aus&itôt  une  portion  des 
électricités  naturelles  de  la  petite  boule  sera  décompcsée  par 
influence.  La  partie  résineuse  fuira  le  tnbe  ,  la  partie  vitrée 
se  portera  vers  lui.  Ce  dernier  mouvemeui  sera  partagé  par 
l'électricité  vitrée  qu'on  avait  précédemment  répandue  sur 
la  surface  de  la  boule.  La  pression  sur  l'air ,  toujours  pro- 
portionnelle au  carré  de  l'épaisseur  de  la  couche  électrique  > 
deviendra  donc  plus  forte  du  côté  du  tube,  j  et  réciproque» 
ment  la  pression  atmospbérique ,  primitivement  égale  sur 
toute  la  surface  ,  deviendra  plus  forte  sur  la  lare  opposée. 
Cet  excès  de  pression  poussera  donc  la  boule  vers  le  tube 
résineux ,  de  sorte  que  si  on  veut  la  retenir  avec  un  antre 
fil  de  soie  CS'  dirige  en  sens  conliaue  de  la  tendaiiLC  qu'elle 
éprouve ,  ce  ûl  soi^tiendra  tout  Tellort  produit  par  la  dillé- 
rence  de  pression. 

Supposons  maintenant  que  Ton  coupe  ce  fil  :  la  boule  cé- 
dera à  IVtforl  qui  Tentraîne  ,  et  le  lil  isolant       qui  lasou- 


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SES  COUPS  iîMTKUiâ.  ; 

tient  sVcarlera  de  la  vc  i  iicale.  Mais  cet  ccarl  aura  nue 
limite  ;  car  le  poids  de  ia.  boule  qui  y  dans  La  poràttoo  iuilialc^ 
était  supportée  par  le  point  de  suspension  S,  ne  l'est  plut 
qu'en  partie  dans  la  position  oblK|ue  SC  ,  fig.  18.  En  effet  | 
si  on  représente  i'eAbrt  de  ce  poids  par  la  ligne  verticale  C  Pf 
on  pourra  le  décomposer  en  deux  autres  forces  ^  l'une  €'  Q 
dirigt'e  dans  le  prolongeiuent  du  fil  et  dt'truile  par  sa 
résistance^  Tâutrc  C'R  perpendiculaire  au  Hi,  et  tendant  k 
ramener  la  boule  au  point  le  plus  bas.  Of ,  cette  seconde- 
force  croîtra  évidemment  avec  Tangle  C  S  C' ,  et  en  consé- 
quence elle  tendra  d'autant  plus  à  faire  descendre  la  boule 
^e  celle-ci  sera  plus  écartée  de  ia  verticale*  Par  coosé^ 
qoent ,  dans  chaque  position  du  tube  »  Técarl  du  fil  sera  tel. 
i^ue  Texcès  de  pression  atmosphérique,  qui  tend  à  soulever 
la  boule  ^  soit  égal  à  la  pesanteur  décomposée  qui  tend  k 
la  faire  descendre. 

Nous  avons  suppose  le  tube  et  la  boule  chargés  d'électri- 
cités de  nature  diverse  :  s'ils  1  el^^ient  d'électricités  de  xaèmM 

m 

nature  ,  ces  électricités  se  repouaserainnt  au  lieu  de  s'attirer, 

L^A  pression  de  rélectriciU  de  la  boule  contre  Tair  exté- 
rieur deviendrait  prépondérante  sur  sa  (ace  ia  plus  éloignée, 
du  tube  I  et  elle  ferait  effort  pour  s'éloigner  de  lui. 

Voilà  ce  qui  a  lieu  en  général  :  mais ,  dans  certains  ca<t , 
on  observe  un  phénomène  qui  semble  au  premier  coup 
d'oeil  démentir  tout-è-fatt  ce  raisonnenient.  £n  approchant, 
l'un  de  Paulre  deux  corps  électrisës  de  la  même  manière , 
on  voit  la  répulsion  s'atloiblir  ;  et ,  en  diminuant  toujours 
leur  distance  mutuelle ,  elle  finit  par  se  changer  ea  attrac- 
tion. Cela  arrive  ordinairement  quand  un  des  corpa  est 
furt  petit  par  rapport  à  l'autre  ,  et  est  faiblement  électris(î  ; 
-pmr  exemple  »  dans  le  cas  oh  la  petite  boule  de  moelle  de 
sureau  du  pendule  électrique  est  chargée  d'une  faible  élco- 
ILricité  résineuse  ,  eî  (|u'on  en  approche  de  pins  en  plui*  un 
^roa  tube  de  cire  d'Espagne  électrisé,  comme  elle  résineuse- 
laient.  Mais  bien  loin  que  ce  phénomène  soit  contraire  à 
-notre  théorie  ,  il  en  est  une  conséquence.  A  mesure^  que  le 
%  ube  eu  s'approchant  de  la  boule  repousse  l'électricité  rési- 


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474  <  tb£oeib  des  houvsmeks 

neiise  qu'on  loi  a  primitivement  donnée ,  îl  décompose 
une  partie  plus  considérable  de  ses  électricités  combiuées.  Il 
rapousae  la  résineoae  qui  va  se  joindre  à  l'autre ,  et  attire  la 
TÎtr^  qui  se  porte  vers  lin.  Si  ces  deux  électricités  décom- 
posées eiistaient  seules  à  la  surface  de  la  boule,  il  ny  a 
nul  doute  qu'elle  serait  attirée  vers  le  tube  :  eUe  le  , 
serait  d'autant  plus  éoergiqnement ,  qu'il  s'approckerait 
d'elle  davantage,  et  qu'il  serait  plus  fortement  élettrisé  j 
sans  que  l'on  pùt  concevoir  de  bornes  à  cette  attraction. 
Maîa  il  n'en  est  pas  ainaî  de  la  répulsion  due  à  la  quantité 

frite  crélrctricité  résineuse  primitivement  donnée  li  la  boule» 
Celle-ci  ne  peut  croître  uniquement  que  par  la  diminution 
delà  distance.  Si  donc,  à  une  certaine  distance  ^  son  énergie 

est  moindre  (jue  l'iittraction  <lur  au  (lévelopj^emont  pro- 
gressif des  électricités  combinées,  xctle  dernu  rc  force  rem-^ 
portera  et  la  boule  se  rapprochera  du  tube.  Ou  conçoit 
ainsi  que  la  possibilité  du  phénomène  dépend  des  propor- 
tions qui  ont  lieu  entre  les  quantités  d'électricité  primitive- 
ment existantes  sur  le  tube  et  sur  la  boule  }  et ,  sans  pouvoir 
assî^er  ces  proportiotis ,  on  voit  que  l'inversion  se  produira 
d'autant  plus  facilement  et  à  une  distance  d*autant  plus 
grande  que  le  tabe  aura  plus  d'électricité ,  et  que  la  boule 
en  aura  motns.^  De  sorte  que.  si  la  distance  est  fixe  ,  la  ré- 
pulsion ou  rattraction  dépendront  unic^uemeul  du  rapport 
qui  existera  entre  les  quantités  d'électricité. 
On  peut  rendre  ce  résultat  sensible  par  l'expérience  sui- 

vantp  ^  ddiil  la  disposition  est  reprc>eiitt'e  iq.  On  a  an 
cjlindre  métaihque  isolé  que  l'on  met  en  communication 
arec  le  premier  conducteur  de  la  machine  électrique.  A  cèté 
de  ce  cylindre,  une  petite  boule  de  moelle  de  sureau  est 
suspendue  par  un  iil  de  soie  ;  et  un  autre  iil  de  soie  attaché 
au  cylindre,  l'empécfae  de  s'éloigner  att-del|  d'une  certaine 
distance.  On  électrise  d*abord  le  cyKndre  faiblement.  La 
boule  est  attirée  ,  le  touche  et  est  ensuite  repoussée.  On  con- 
tinue d'éleçjiiser ,  elle  est  de  nouveau  attirée  ;  et  ainsi  de 
suite ,  attirée  et  repoussée ,  conformément  k  notre  théorie. 
Pour  donner  un  autre  exemple  de  ces  considciatious  t 


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oBi  CORPS  iLtmni^.*  4?^ 

•ppU^oaâ-fos  aux  mouvemens  ân  petit  cercle  de  papier 
àmè  y  porté  par  TaiguîHe  de  Télectrotcope  ou  de  la  Kalance. 

Concevons  que  ce  p(»tit  cercle  ayant  été  d*al>ord  charf^é 
d'électricité  d*ane  certaine  nature ,  on  lui  présente  à  queit^ue 
distance,  presse 'parallèlement  à  sa  surfitce ,  nn  autre  petit 
cercle  électrisé  et  fixe ,  que  je  supposerai  d'abord  formé  d'une 
matière  non  conductrice  ^  afin  que  rélectncité  distribuée  sur 
sa  sur&ce  ne  se  déplace  pas. 

Lorscfiie  le  cercle  mobile  iest  seul  dans  la  balance ,  l'éleo-» 
tricité  se  distribue  sur  ses  deux  faces  de  la  même  manière  et 
en  proportion  pareille ,  à  cause  de  leur  symétrie.  Les  près* 
rions  latérales  contre  Tair  extérieur  sont  par  conséquent 
égales ,  et  il  n'en  résulte  aucun  mouvement.  Mais  dès  que 
eette  électricité  est  soumise  à  Finâuence  du*  cercle  fixe , 
elle  est  attirée  ou  repoiissée  par  la  sienne ,  et  la  pression 
qu'elle  exerce  contre  l'air  devient  inrgalc  sur  les  doux  fac*»?. 
Si  elle  est  attirée ,  elle  presse  davantage  Tair  du  coté  qui 
regarde  le  cercle  fixe }  si  elle  est  repoossée ,  elle  le  presse 
davantage  du  cété  opposé.  Ainsi  dans  le  premier  eas , 
l'excès  de  la  pression  atmosphérique  poussera  le  cercle  mo- 
bile irers  le  cercle  fixe  ^  danrle  second^  il  l'en  éloignera. 

Jusqu'ici  nous  avons  considéré  des  fonnes  de  snrfiices 
telles,  que  rclcctncilé,  abandonnée  à  elle-même  ,  devait 
évidemment  s'y  distribuer  d'une  manière  symétrique,  et 
INrodnire  des  pressions  égales  sur  les  pîarties  opposées.  Alors 

le   corps  éleclrisé  doit  évidenunent  rester  nnuiabile,  s'il 
xi'est  soumis  à  aucune  influent  étrangère.  Mais  quoique 
«ette  compensation  soit  pins  difficile  à  reconnaître  dans  les 
corps  dont  la  forme  est  plus  composée ,  il  n'en  est  pas 
noms  certain  qu'elle  existe  5  car  on  démontre  en  mécanique^ 
que  les  actions  réciproques  des  parties  d'an  système  libre  ne 
-peuvent  pas  lui  imprimer  de  mouvement  de  translation  ni 
rotation  autour  de  son  centre  de  gravité, 
il  n'en  serait  phis  de  même  dans  le*cas  on  le  £aide  élec- 
trique pourrait  s'échapper  par  quelque  endroit  du  corps. 
I^ar  exemple  ,  on  forme  ,  avec  un  gros  fil  de  laitoîi  ou  de 
ngieM'  f  une  aiguille  AA ,  fig.  ao ,  dont  les  deux  bouu  sont 


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4?^  TIIBOilI£  DES  H0DV£M£f(5 

rpcourhi'R  en  sens  opposé  ,  perpendiculairemént  à  sa  îotï- 
gueur ,  et  aiguÏR'b  eu  pointe.  Oa  y  fait  au  centre  uo  petit 
trau  y  et  l'on  j  ajuste  mt  olupe  colique  que  Vm  pose  tm 
jin  pivot  CM ,  autoar  doqQel  Faîgmlfe  penf  tonrner  Imhî- 
zontaienieiit.  Le  pied  du  pivot  P  se  visse  9ur  reitrëmité  du 
i^onducteur  d'uaie  naolune  électrique.  Tant  qa'oo  n'eidle 
^oint  dVUctricîté ,  Taigutlle  demeure  immobtle  dam  la 
sition  qu'on  lui  a  donnée;  mais  si  i  on  met  la  inachioe  éleo 
trique  eo  action  ,  i'ai^Ue  cominence  auuitèt  à  toarner , 
et  tourna  da  fdui  au  ploft  avec  rapidité  comme  ai  elle 
.poussait  l'air  par  ses  pointes. 

Pour  concevoir  nettement  ce  phëncmène ,  imaginons  que 
J'aiguille  ,  apr^  avoir  été  électneéa  ^  «ôit  recouverte  d'une 
petite  couché  isolante  sans  pesanteur  ,  qui  l'enveloppe  de 
toutes  parts ,  et  supposons  c^u'on  la  su^ipeade  libremest 
dans  la  vida  à  un  61  da  foia  qui  Im  permette  de  tomca 
'librament  autour  de  son  centra.  Dail»  ce  cas .  les  pFetsieas 
produites  à  la  surtace  de  la  couche  électrique  s'exerceront 
.GOAtre  l'anveloppa  isolante  ;  mais ,  d'après  le  tkéorénate  de 
juécanique  que  nous  avons  rapporté  tont-à4']ieure ,  elles  ne 
pourront  faire  prendre  au  système  aucun  mou\ement  de 
-routiao  aor  lut^^nlma,  da  sorte  que  toutes  les  presnoos, 
décomposées  dans  uo  sens  quelconque,  s*entre-^étrniront 
sur  les  faces  opposées.  Maïutenant  supposons  que ,  sur  une 
.certaine  partie  de  l'aigutlla ,  je  sa  dis  pas  à  restrémité  de 
la  poiuta  y  mais  dans  un  endroit  quelconque ,  on  anlëva  ras- 

veloppe  isolante  de  manière  que  l'électricité  puisse  s*éc happer 
par  cette  ouverture  *^  alors ,  la  pression  en  cet  endroit  de* 
Ycnaiii  milla  y  la  piassion  opposée  agira  saule ,  et  par  ca»- 
«èqiient  elle  fera  tourner  l'aiguille  ,  dans  le  sans  aairant 
lequel  elle  agit. 

Ca  résultat  ne  pourrait  gnfere  s'observer  daaa  le  vide 
absolu,  parce  que  l'électricité  de  l'aiguille  sV  diasiperait 
instantanément ,  lorsqu'on  crèverait  la  couche  isolante  ; 
mats  on  peut  la  produira  dans  l'air  libre  t  saulement  ik 
•faut  aiguiser  asses  tes  pointes  de  l'aiguille  pour  que  l*é* 
lectricité  ^'accumule  à  leur   extrémité  à  un  degré  tel 


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DÎLà  CORPS  £LECXEi5£S.  477 

qu'elle  somumte  la  preMion  atmosphérique.  Alors  Fair 

iui-iiiéine  sert  d'enveloppe  isolante,  et  Touverture  se  fait 
par  Teâbrt  de  réieclricilé  même  }  au  lieu  que  dans  notre 
première  hypolbëse  f  nous  supposions  qa  on  la  prati* 

tjuail  arLiilcit  llement.  Le  phenorncne  est  absolument  pareil 
à  ce  qui  arriverait,  si  raiguilie,  au  heu  d'être  éiectrisée^ 
était  un  rase  creux  rempli  d'eau  ou  de  mereure  j  et  que  les 

exlrémitcs,  recourbées  en  pointes,  lussent  drus.  pctiU  ca- 
naux dont  les  oriiices  auraient  été  crevés  par  la  pression 
dn  fluide.  Alors ,  la  pression  devenant  nulle  à  ces  orifices , 
celle  qui  s^excrccrail  sur  rëlémeuL  upposë  de  la  suri'^ce  m— 
lérieure  pousserait  l'aiguille  en  sens  contraire  ,  et  la  ferait 
tourner  ainsi  autour  de  fon  centre.  Nous  avons  reconnu  la 
possibilité  de  pareils  mouvemens  dans  le  premier  livre  , 
pa(pr4a. 

Dans  ce  cas ,  si  TonAat  le  produit  des  masses  par  les  vi- 
tesses de  toutes  Icj»  molécules  liquides  qui  s'échappent ,  ce 
produit  sera  constamment  égal  k  la  somme  des  produits  des 
masses  par  les  vitesses  des  autres  points  de  rai^ille  ,  et  du 
liquide  qm  tourne  avec  elle  en  sens  opposé.  La  mcine  éga- 
lité devra  tucore  avoir  lien  dans  le  mouvement  de  l'aiguille 
électrisde  ;  or,  comme  la  masse  des  molécules  âectrtques  qui 
r  échappent  est  absolument  inappréciable  ,  puisque  les  corps 
lea  plus  â>rtement  ëlectrisës  n'acquièrent  aucun  accroisse* 
ment  sensible  de  poids  anx  balances  les  plus  précises ,  il 
£aut  que  ,  par  compensation  ,  la  vitesse  des  particules  élec- 
triques soit  tnittiment  considérable  ,  et  aucun  exemple 
peut-être  n^est  plus  propre  à  donner  une  idée  juste  de  leur 
rapidité. 

Avant  qne  l'on  eonnftt  lei  véritables  loii  de  l'équilibre 
de  rëlectricité,  on  ignorait  comment  les  attractions  et  les 
répuisioos,  qui  uoni  réellement  lieu  qu'entre  les  parti- 
cules électriques  ,  pouvaient  se  transmettre  aux  particules 

matérielles  des  corps  j  et  l'on  désignait  cet  effet  par  le  mot 
vague  de  Umion  ^  qui  représentait  l'électricité  a  peu  près 
Gomma  un  reksort  piacé  entre  les  corps  dleetrisés  ,  et  ton- 

daut  à  les  rapprocher  ou  û  les  écailer.  Les  détails  dans 


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478  GONST&UCXIOir 

le*>i|ii('ls  nous  venons  d'entrer  montrent  comment  celle 
transmusion  de  iorces'oj)èrey  par  rinU  i  tnédiaire  de  iapres^ 
•ion  que  rëiectricité  exerce  contre  r«iinosplière  enriroA- 
nante  ,  ou  en  général  contre  le»  obstacles  qui  s'opposent  a 
ta  diââipalioo. 


CHAPITR]!:  VII. 

De  la  meilleure  disposition  à  donner  aux  Macliint 
électriques,  et  aux  Conducteurs  qui  en  font  partie. 

Dis  nos  premières  recUercUes  i»ur  les  phéaomenes  éicctri- 
ques^  nous  avons  compris  qne,  pour  les  Agrandir ,  il  fitUtit 
opérer  le  frottement  sur  de  grandes  surfaces.  Kons  ayons 
donc  employé  ua  plateau  ou  un  cylindre  de  verre  que  uous 
avons  fait  tourner  entre  des  frottoirs  fixes ,  par  le  mojea 
dWe  manivelle  ;  et  nous  avons  plac4  près  de  sa  surface  un 
corps  métallique  i^olc  qui  se  charge  de  réleclrîcité  à  mesure 
qu'elle  se  développe ,  pour  la  transmettre  à  d'autres  cenduo- 
teurs  également  isolés  qui  la  conduisent  partout  ok  ks 
expériences  rexigcnt.  Mais  maintenant  ,  que  nous  savons 
que  plusieurs  corps  ainsi  éiectrisés  réagissent  toujonTS  les 
uns  sur  les  autres ,  nous  devons  nous  demander  quelle  est  la 
meilleure  disposition  à  donner  à  toutes  les  parties  de  Tappa- 
'  pareil?  quelle  doit  être  la  nature  des  Irotlgirs  pour  dé?e- 
lopper  le  mieux  Télectricité  ?  la  .forme  du 
teur  pour  qu'il  la  soutire  rapidement?  celle  des  conducteurs 
secondaires  pour  qu'elle  s  y  accumule  eu  abondance  ?  eofin 
celle  des  supports  isolans  pour  qu'elle  se  conserve  d'une 
manière  pins  durable  ?  Ce  sont  là  autant  de  questions  impof^ 
tautes  dont  on  peut  voir  la  discussion  dans  le  Traité  gênerai: 
ici  je  me  bornerai  à  en  donner  les  résultats. 

Trois  choses  sont  à  considérer  dans  cette  recherche  :  le 
plateau  ,  le  frottoir  et  les  conducteurs. 

Considérons  d'abord  le  frottoir  i  quelle  que  soit  sa  natuie» 
il  faut,  pour  rendre  le  frottement  étendu  et  durable  ,  qu'il 
s'applique  exactement  sur  la  surface  du  plateau  ou  du  cy 
lindie  de  verre  ^  et  qu  il  la  presse  ca.  ua  grand  nombre  de 


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DIS  MAcamcs  iLscTRiQvn.  479 

yoioU.  Bi€n  de  pliu  avantageux  pour  cet  objet ,  que  dei 
cotumf  rembourrés  avec  du  crin  ,  couverts  en  cuir  iouple , 
et  pressés  par  un  ressort  contre  la  surface  du  verre.  Le  cuir 
leni ,  frottant  ainai  contre  le  verre ,  développe  peu  d'élec«* 
tricit^.  Maia^  on  en  obtient  inaomparablement  davantage , 
çn  recouvrant  sa  surface  d  un  amaïgame  sec  de  mercure  et 
de  sine  triturés  ea&^oible  >  alors  cet  amalgame  est  réellement 
le  corps  frottant,  et  le  verre  le  corps  frotté.  Si  Ton  isole  les 
coussins  pendant  le  frottement,  et  qu'on  examine  la  nature 
de  l'électricité  acquise  par  le  verre ,  on  voit  qu'elle  est  vitrée  ^ 
et  pir  conséquent  les  ooussûi^prenneAt  l'électricité  contraire  i 

^^est-à^re  la  résineuse. 

Mais  dans  Tu&age  ordinaire  de  la  machine  »  il  faut  bien  se 
garder  d'isoler  les  conssîns  ;  il  faut  au  contraire  les  fairo 
conanuniquer  au  sol  par  nne  communication  métallique  ^ 
caf  on  obtient  ainsi  beaucoup  plus  d'électricité.  11  est  aisé 

*  de  concevoir  la  raisoi^de  ce  phénomène.  Supposons  qne^ 
dans  Fétat  d'isolement,  la  surface  du  verre  ainsi  frottée 
acquière  la  quantité  -+-«  d'électricité  vitrée^  alors  le  iroUoir 
^aura  une  quantité  égale  — •  e  d'électricité  résineuse.  Je  donne 
'  à  celle-ci  le  signe  négatif  pour  indiquer  qn'ajontée  à  l'autre , 
elle  la  ncuLralise.  Sans  doute,  çest  la  nature  des  deux  sur-» 
faces  qui  exige  cette  prop9rtî^||^ntre  les  espèces  et  les 
quantités  d'électricités  qui  s'y  attachent  |  mais  quelle  qu'en 
.soit  la  cause  ,  il  est  sàr  que  l'électricité  résineuse  — >  a,  qui 
réside  sur  le  frottoir,  tend  toujours  à  se  combiner  avec 
i'électricité  +  f  que  retient  le  verre,  et  cette  attraction  doit^ 
nécessairement  dinûnuer  la  quantité  dont  l^Terre  seul  pour<- 
ratt  ualureilemeot  se  charger.  Les  choses  étant  dans  cet 
état  y  supposons 'que  l'en  commimique,  au  système  des  denz 
corps ,  une  quantité  -H  ^  e  d'électricité  vitrée.  Une  partie  -f.  e 
de  cette  quantité  se  combinera  avec  l'électricité  résineuse 
edu  frottoir,  et  neutralisera  son  attraction  pour  l'élec* 
tricîté  vitrée  du  plateau.  Far  conséquent  le  reste  ^-e  pourra  , 
s.'iTis  que  rien  l'en  empêche  ,  se  joindre  à  cette  électricité; 
et  alors ,  le  frottoir  restant  dans  l'étal  naturel ,  je  plateau 

se  trout«ra  avoir  oa  tout    2  e ,  c'est^HUre .  on^  charge 

i 


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^r»0  CONSTRUCTION 

m 

double  ce  qu'il  «Tait  -^êbàwi,  Voîlà  jnitcmefit  qtie 
ikit  ia  coiiuaunicalioii  libre  du  frottoir  avec  le  sol ,  réservoir 
commun  de  toate  i'éleclricilé  de  Im  terre.  Elle  permet  à 
rélectricit^  réfluieaie  développa  tar  le  tarfiice  coodoctrîce 
du  IrottuiTi  de  se  combiner  avec  rélectncilé  vitrée  du  $oi 
BéœMaire  po«r  la  talureri  el  elle  transmet  eînsi  en  ▼erre 
tout  r  d*âectnoitd  TÎtide  m  t  qnî  peni  erîster  rar  se 
iuri'ace,  pendent  qu'il  est  frotte  par  l'amaigame  mélaik^e  , 
maintenit  dan»  Tdtat  nntnrel. 

L'oiEce  du  prcffiier  eondnGteitr  cpie  Ton  place  font  prèf 
dii  plateau  ou  du  cjia^dre  de  verre,  est  précisément  d'en- 
lever cet  excès  à  mesure  qu'il  te  déreleppe;  car  restait 
adhérent  à  la  fnrface  du  rerre,  cette  surface  ,  en  passant 
de  nouveau  sur  Àe  trottoir,  ne  pourrait  plus  rien  acguénr  ^ 
au  lieu  qu'étant  préalablement  déchargéepar  le  eondnctenr , 
c!le  prend  de  nouveau  sur  le  frottoir  Tetcè*  2 ^ »  lor^quVlle 
se  retrouve  en.  contact  avec  lui.  Toutes  ces  quantités  d'élec- 
tricité vitrée  ,  successiTement  absorbées  par  le  premier 

conductt'Qr  ,  passent  de  là  dans  les  conducteurs  secoudaires, 
et  s'y  distribuent  conforméxnent  aux  lois  de  i'éqmbbre' 
électrique.  L'aecumnlatiott  ne  oesse  que  lorsqne  leur  force 

répulsive  totale  ne  permet  plus  l'inlroduction  d'iànc  nouvelle 
quantité  d'eiectricitc  du  plateau/ Alors  celui-ci  n*étafit  plus 
successivement  déchargé  ,  cesse  aussi  de  prendre  de  nouvelle 
électricité  au  froUoii  ,  et  Ton  a  beau  iairc  tourner  la  ma- 
cbiae  »  son  efiet  n'augmente  plus  ;  ou  du  moins  elle  n'acquiert 
que  ce  qu^tl  fisnt  pour  remplacer  la  déperdition  opérée  par 
le  coniact  de  i*aii^ur  toutes  les  surfaces  électrisées  du  plateau 
et  des  conducteurs. 

Cette  analyse  exacte  des  pbdnomèncs  nous  indique  plusieurs 
coniiiltons  utiles  au  periectionaeuieut  de  l'appareil. 

1*.  Il  faut  que  les  parties  de  la  surface  du  verre,  qni  sont 
succeêsiuement  frottées ,  arrivent  devant  le  premier  condnc* 
teur  sau&  avoir  perdu  ,  que  le  luoius  possible  ,  de  rélectricîlé 
qu'elles  ont  acquise.  Pour  cela,  on  attache  an  frottoir  des 
morceaux.de  taffetas  gommés  qui  s'étendent  snr  la  surfiee 
au  verre  dau^  le  sens  du  niauveiaent  de  rotation.  Dès  qut 


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BSS  MACHIHEi  étSCTftlQUKS.  /{Si 

k  verre  t'éUçtri&e,  ces  UiteUs  adhèrent  à  sa  surface ,  et  Ja 
pi^rveat  dtt  contact  de  Tair  jusque  dan^  le  -voisiQage  du 

conducteur. 

2*.  il  faut  que  le  premier  conducteur  ait  autant  de  bran-» 
èhes  qu'il  y  a  de  frottoirs,  afin  que  les  mêmes  parties  du 

verre  n'entrent  jauiais  sons  un  i»  olloir  saus  être  déchargées* 
On  emploie  ordinairement  deux  frottoirs  y  et  Ton  donne 
deux  branches  au  condueteur,  comme  on  le  ^ott  dans  la 
J^.  âi.  Ces  .deux  brancUes  sont  armées  de  pointes  dans  leur 
extrëmsté  qui  regarde  le  plaleau.  L'autre  e&trémitë  est  au 
contraire  arrondie  en  spbëre  pour  rendre  la  déperdition 
plus  lente.  Mais  un  conducteur  aussi  borné ,  se  chargerait 
bientôt  à  saturation  avec  une  médiocre  quantité  d'électri* 
cité.  Cest  pourquoi  on  le  &it  eonunnniqner  ayec  un  systënie 
de,  conducteurs  isolés,  iormcsde  cjhudres,  l  >n:^$  et  nunces, 
SBtpeudus  parallèlement  les  uns  aux  antres  ,      2a.  L'expé- 
rience et  la  théorie  s'foeordent  k  faire  voir  que  lorsque  les 
iougueurs  et  les  diamètres  de  ces  cylindres  sont  bicu  pro- 
portionnées, cette  ditpoiitîon  est  la  plus  liavorable  pour 
obtenir  de  fortes  charges  avec  de  -faibles  tensions.  Cette 
Ji^puailiona  même  Tavaulage  que  lorsqu  ou  cesse  de  tourner 
ie  plateau  ou  le  cylindre  de  verre,  on  peut  supprimer  lu 
communication  entre  les  conducteurs  secondaires  et  le  prc- 
xmer  conducteur  ^  car,  par  ce  moyen  ,  ou  prévient  l'écoulé- 
ment  de  Télectncité  accumulée  qui  s'échapperait  rapidement 
]:)ar  les  pointes  du  premier  conducteur,  quand  celle  du  plateau  ^ 
^ui  ne  serait  plus  renouvelée  cesserait  de  la  refouler  par  sa 
répulsion. 

Il  est  clair  que  ces  changemens  de  communication  ne 
dioivent  pas  se  faire  par  le  contact  direct  d'un  observateur 
conuauniqunnt .au  sol ,  mais  par  l'intermédiaire  de  tiges 
inetalliques  attachées  à  des  manches  isolans  que  l'on  tient  a 
2a  main.  Quaud  il  ne  s'agit  que  d'une  commuuicatiou  mo^ 
lomtanée,  on  donne  ondHnairement  à  ces  tiges  ta  ferme  de 
deuY  arcs  circulaires  AC,  A'C,  fig.  23,  tournant  à  char- 
ci  iôre  autour  d'un  centre  commun  Cy  et  munies  chacune 
d'un  manche  isolant  M,  qui  est  ordinairement  une  tige  de 
ToMfi  L  *      *  3i 


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482  CONSTRUCTION 

Ttnre  enduite  de  §[on(iiiie*|«qae.  On  preâd  aae  de  oei  Ugê» 
«tee  la  rnein  droite  ,  Tantre  evec  la  main  gaaehc  ;  puit 
ouvrant  ou  fermant  T^ngle  qu^eiles  forment ,  ou  peut  k 
volonté  aogmente/  ou  diminiiet  la  dtstaoce  A  A'  d«  deux 
extrémités  de  Tare ,  et  la  proponionner  à  rtatemlle  de» 

condiicU  urs  <jno  Von  veiit  faire  cominuii i<jnor.  Cet  instru- 
Vient  s'appelle  un  t  xcitatmêr ,  parce  qu'en  eliet  il  sert  m 
exciter  des  étincelles  d'na  eoiidiielear  m»  «il  autre.  On  mt^ 
ploie  aussi ,  comme  moyen  de  Communication  ,  des  chaînée 
et  dei  cordons  métalliques  qu'on  laisse  pendre  d  un  ce»* 
dncteur  iiir  tm  autre  ,  et  ijn'on  etilëtv  aîséiBetftt  areo 
des  tubes  de  verre  ,  quand  eft  Teut  détraire  la  eonmuMw 
cation. 

Après  avoir  déterminé  les  formes  lesphit  euttrenablet  pour 
t0Qles  les  parties  d*««e  «aeliiiie  électrique ,  il  ne  ne  reet« 

qu'à  dire  un  mot  de  l'isoiemcnt.  On  conçoit  que  celui  du  pr^ 
mier  conducteur  et  des  condactenrt  seeolidaires  doit  ^tre  le 
plus  parfait  possible ,  afin  qn*ils  conservent  long^temps  Fâcc* 
Incité  qu'on  leur  communique.  Pour  cela ,  il  faut  autant  qu*il 
est  possible  que  les  supports  soient  longs  et  minces.  Ceui.  dtr 
premier  condnotenr  sont  oi'dnMdremeiit  des  colonnes  ^e 
verre.  Il  faut  (|ii*el!es  soient  vernies  en  çonime-laquo  ,  parce 
que  cette  substance  isole  beaucoup  mieux  que  le  verre  ,  et  se 
diarge  moms  d'humidité.  Les  conducfears  secoodairea  ae 
Mispendent  avec  des  cordons  de  soie  an  plafond  ;  il  ne  serait 
pas  inutile  que  la  partie  snpérteure  de  ces  cordons  tut  ter- 
minée par  n»  cylindre  de  gomme^laqoe.  0n  reste^  on  ii*c 
qu'à  appliquer  ici  les  principes  exposés  dans  le  chapitre  IH. 

Jusqu'ici  nous  avpns  supposé  que  les  frottoirs  communi- 
quaient mm.  sol  ,et<|ae  les  conducteurs  étaient  isdién.  Alws 
réiectrieité  ac^fmaskpar  les  conducteurs  est-  vitrée;  mais  on 
peut  aussi  leur  donner  réiectrieité  résineuse.  Pour  cela  ,  il 
ÎÊSàL  rendre  ka  branchée  dn  premier  condoctenr  mobiles  «»• 
lonr  de  son  axe*  Yènt-on  danger  la  natnre  de  IVkctrfcîtd  ? 

on  les  tourne  ,  et  ou  le^^  fait  toucher  aux  frottoirs  ,  fi^.  :?~4- 
JËn  même  temps  on  supprime  la  communîcatibnentre  les  froi— 

le»  et  le  soi.  Alors  rëlecthcité  viti^  acqidse  par  le  pUtcm 


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DES  MACHINES  ËLECXaiQUES*  .  483 

ne  lai  etk  pfns  fonrnîe  que  par  les  frottoirs  mèmeB  ,  et  par 
le  système  de  conducteurs  auquel  ils  communiquent  ;  de 
'forte  que  ceax-d  perdant  cette  portion  de  leurs  électricités 
leonklnnéeft ,  se  troarent  €li«rgésod*on  eiees  d^éleetrîcité 
résineuse.  Dans  cette  expn  imce  ,  il  faut  ôter  les  pointes 
dont  les  branches  du  premier  conducteur  sont  armées ,  oa 
bien  il  lent  qu'eUee  soient  disposées     manière  k  se  trouver 
alors  en  contact  avec  les  frottoirs;  cas,  sans  cela,  elles 
détermineraient  récouleinent  de  rélectricité  des  conducteurs 
k  mesure  qu'elle  se  dérelopiierait.  En  outre,  fmrr  feroriser 
la  eoimsfnnîcation  de*  conducteurs  aux  coussins  dans  cette 
circonstance,  on  garnit  le  fond  de  ceux-ci  d  une  plaque  mé-^. 
taliique  j  màis  les  supports  qui  les  soutienttent ,  et  qui 
s'attaelient  ordinamment  k  l*a«e  de  la  machine ,  doÎTent 
être  faits  avec  des  substances  isolantes,  et  disposés  de  ma-* 
tlière  à  produire  ^isolement  le  plus  paer&it.  £aûn ,  on  doit  f 
jNNir  ce  cas,  pouvoir  ameuer  devant  le  platean  de  verru 
deux  branches  métalliques  garnies  de  pointes  ,  el  commu- 
niquant au  sol  y  afin  de  neutraliser  toute  rélectricité  vitrée 
dont  sa  surface  est  couverte  quand  il  sort  du  contact  des 
frottoirs;  car  s'il  gardait  cette élcetricité  ,  il  ne  s*en  dévelo|>« 
peratt  plus  de  nouvelle  lorsqu'il  passerait^  une  seconde  fois 
tatre  les  coussins. 

CHAPITRE  VIIL 

■ 

Des  Êlectroscûpes, 

Les  Mlectroscopes  sont,  comme  leur  nom  l'indique,  des 
inetnunsns  destinés  à  découvrir  les  plus  petites  quantités 
a*étuctrietté.  Noon  avons  dé^à  parlé  »  page  ^sft ,  de  celui  de 
Coulom'b  ,  qui  est  une  vi  ritabie  balance  électrique  dont  la 
M^CMnm  est  formée  par  un  ^  de  soie  ,  tel  qu'il  sort  du 
IWus  les  autres  électrescopes  sont  Ibndés  de  mémi^ 
sur  le  principe  général  de  la  répulsion  qui  s*excrce  entre 
corpa  olwtf'gés  d'électricités  pareilles,  et  leur  sensibilité 
plant  M  mw  griari«  déf«Bidi9  U  lésuité  et  de  le  Uberté 


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484  1>£S  ELECTEOSCOPES. 

des  corps  que  Ton  emploie  pour  manifester  cette  lépalftoo. 

Ce  sont  ordinairement  Jeux  longs  brins  de  paille  ,  ou  dem 
mince)  lames  d'or  battu ,  LL'  ^fig»  &5  i  suspendues  ptnllè- 
lement ,  et  très-^rës  l'upe  de  Tautre  ,  par  de  petits  iili  dt 
métal  dont  l'extrémité  supcjieure  ,  recourbée  en  boucle, 
t'accroche  à  deux  anneaux,  a  a',  pMiiqués  dans  nue  U^e 
commune,  pareillement  mAalUque.  Cette  suipensioii ooo* 
servant  une  extrême  mobilité,  le  moindre  degré  d'électri- 
cité communiqué  à  la  tige  X  passe  auxÂls  de  métal ,  et  de  lÀ  \ 
aux  pailles  et  aux  lames ,  qui  la  manifestent  aussitôt  sa 
s'écartant  Tune  de  l'autre.  Pour  éviter  les  mouvcmeM  de 
l'air  et  les  accideui»  ([ui  pourraient  briser  les  pilles  ,  ou 
ênferme  tdut  Tappareil  dans  nn  flacon  de  verre  carré,/;.  a6f 
dlont  on  vemît  le  col  à  la  gomme-laque ,  afin  que  Fisoleiimt 
soit  plus  parfait.  Le  sommet  de  la  tige  seul  sort  du  llatua  , 
et  on  la  tourne  da  manière  qne  l'écartement  des  pailles  le 
fasse  parallèlemenl  à  une  des  £sees  sur  laquelle  on  tnce 
une  petite  division  circulaire  pour  mesurer  ram|)litudc  de 
Pécartement.  11  est  évident  qu'une  plus  grande  ou  une  mois- 
dre  amplitude  indiquera  nn  degr^  d'électricité  pl^s  ou  moiai 
faible;  mais,  comme  l'action  de  la  pesanteur  ]iour  raineoff 
les  pailles  à  la  ver^caite,  augmente  a  mesure  quelles  devien- 
nent pins  obliques ,  on  concevra  facilement  qne  la  fofcs 
répulsive  qui  les  soutient  n'estpas  simplement  proportionneKe 
à  leur  écart ,  et  suit  d'autres  lois  plus  composées,  dépendautei 
4u  poids  des  pailles  et  de  leur  figure;  de  sorte  que  les  partie 
de  la  divbîon  supposées  égales  entre  elles ,  ne  représentait 
jamais  des  degrés  égaux  d'électricité.  Ainsi,  lorsqu'il  s'agira 
de  mesurer  ces  degrés,  il  faudra  recourir  à  la  balance  de 
Coulomb  on  à  son  électroscope ,  qui ,  seul ,  r^nit  ledoable 
avantage  d'indiquer  les  plus  petites  forces  électriques ,  eld* 
les  mesurer  tout  à  la  foisf 

On  peut  conununiquer  k  toutes  les  espèces  d'âectrosoop) 
Pélectricité  viti*ée  ou  résineuse  ,  vn  touchant  le  bout*** 
exténeur  de  leur  tige  avec  un  conducteur  isolé  cbargé  <le 
cette^natucé  d'électricité.  Maïs  on  j  parvient  également  p*^ 
'Un  autre  moyen  qu'il  est  très-utiiç  de  connaître,  parce  que, 


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■ 

0£S  ELECTAOSCOCES.  4^ 
po«r  le  mHtre  éti  pratique  ,  il  suffit  d'avoir  un  iuho  de 
verre  ou  de  cire  d'£$pagDe  ,  ou  tout  autre  corps  qui ,  iVotté 
vftc  quelque  étoffe  ,  développe  une  espèce  d'électricité, 
connue.  * 

Supposons,  par  exemple,  que  Ton  se  serve  d'un  batoii  de- 
cire  d'£spagae,  et  que  l'on  opère  sur  l'électroscope  de  Cou- 
lomb ,  représenté  Jiff,  7.  Le  cercle  de  clinquant  étant  en 
contact  avec  la  boule  fixe,  on  frotte  le  bàtoii  de  cire  d\Ls- 
pagne  arec  une  peau  de  chat ,  et  on  le  présente  de  loin  au 
bouton  extérieur  B  de  la  tige  métallique  ,*fussit6t  Taiguille 
Cil  cliasi»ée.  La  répulsion  subsiste  aussi  long-tentps  que  le 
bâton  est  tenu  en  présence.  Si  on  l'approche  davantage  du 
bouton  9  TaigutHe  e»t  repoussée  plus  loiiï  ^  si  on  Téloigne, 
clic  se  rapproche  de  la  boule  fixe;  si  Qn  Vote  tout-à-fait, 
elle  revient  toucher  cette  boule ,  et  reste  en  contact  avec  elle 
i  son  point  de  repos. 

Tous  ces  pbënonii  ues  sont  des  résultats  de  l'influence  à 
distance.  L'électricité  dn  bâton  de  cire  d'Espagne  est  rési- 
neuse. Elle  décompose  les  électricités  combinées  de  la  tige 
et  de  la  houle  fixe,  attire  la  vitrée  dans  le  bouton  extérieur  , 
et  repousse  la  résineuse  dans  la  boule  fixe  ,  et  dans  le  cercle 
de  clinquant  qui  la  touche.  Celui-ci  s'éloigne  donc  de  la 
boule  ,  comme  étant  électrisé  de  la  même  manière.  Appro- 
che-t-on  le  bâton  davantage  ,  la  décomposition  dcsélectricités 
combinées  augmente  }  l'électricité  résineuse  de  la  boule 
fixe  devient  plus  forte,  le  clinquant  est  donc  repoussé  plus 
loin.  Le  contraire  arrive,  si  i  on  éloigne  ie  bàtou  de  cire 
d'£spagne.  L'enlève«t-^n  tout-à-fait ,  alors  la  tige  et  la 
boule  fixe  soint  abandonnées  à  leurs  propres  forcés ,  et  leurs 
électricités  décomposées  se  recomposent.  Mais  elles  ne  peu—  , 
vent  pins  se  neutraliser  complètement,  et  l'électricité  rési- 
neuse est  trop  faible  de  tOUt  ce  que  le  clinquant  a  emporté. 
La  tige  et  la  boule  fixe  demeurent  donc  chargées  d'un  petit 
excès  d'électriotté  vitrée  ,  correspondant  à  l'électricité 
résineuse  du  clinquant.  Alors  il  doit  y  amr  attraction  ^ 
et  c'est  seulement  à  l'époque  du  contact  que  la  saturation 
s'achève* 


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486  DES  ÉLECTROSCOPKS. 

,  Ceci  bien  •ntendu ,  rien  n'et t  ploi  fecile  qoe  de  cosnmn^ 
quer  au  clinquant  et  à  In  boule  fixe  an  état  dVlectridté  Titrée 
permanent.  •  • 

Four  cela ,  louches  le  bouton  extérieur  de  la  tige  avec  le 
doigt,  présentes  k  distance  le  bâton  de  dre  d*Es pagne;  puis 
retirez  le  doigt  d'abord ,  et  ensuite  le  bâton.  PeoJaut  le  con- 
tact t  rinflnenoe  du  bâton  de  cire  d'Espagne  décompose  une 
portion  des  éleetridtéi  naturelles  du  doigt  et  de  la  tige.  Cette 
influence  chasse  rëlectricité  résineuse  dans  lo  sol  jiar  la  roule 
libre  que  le  doigt  lui  présente  ^  et  elle  relient  la  vitrée , 
qu'elle  attire  dans  la  partie,  la  pins  roiiine  du  tubof  de 

sorte  que,  si  la  tl;;<*  est  assez  longue,  le  clinquant  place  à 
Tautre  bout  ne  part  point.  Qnand  vous  retires  votre  doigt  9 
cette  électricité  vitrée  nepentplns  s'échapper,  et  Inrsqne 
vous  enlevez  ensuite  le  bAton  ,  elle  se  trouve  rester  en  excès 
sur  la  surface  de  la  tige  et  de  la  boule  âxe ,  alors  le  clin-- 
qnant  part.  On  conçoit  qu'il  est  essentiel  de  retirer  le  doigt 
avant  le  bâton  de  cire;  car  si  l'on  enlevait  celni-d  d'abord  , 
l'excès  d'électricité  vitrée  s  enfuirait  dans  le  sol,  ou ,  ce  qni 
revient  an  même ,  elle  se  neutraliserait  anx  dépens  dn  sol , 
et  tout  rentrerait  dans  Fétat  naturel* 

Voulez-vous  avoir  ia  preuve  que  cette  électricité  excédante 
est  réellement  vitrée  ?  <4>serves  le  mouvement  du  clinquant* 
Comme ,  d'aprët  les  dispositiotts  que  none  av<ws  supposées, 
Î1  n'est  parti  qu'au  moment  oii  Ton  a  retiré  le  bâton  de  cire 
d'Espagne ,  il  a  la  même  électricité  q«e  la  boule  fixa. 
proches  de  nonvean  la  rire  d'Espagne  4n  boulon  extérienr* 

plus  que  vous  ne  Taviez  faïf  dans  la  première  expérience  ,  elle 
y  fera  revenir  réiectricité  vitrée ^  et ,  produisant  de  ptus  une 
décomposition  d'électricités  naturelles,  aUe  repônssera  la  ré» 
sinense  dans  la  boule  fixe  ^  aussitôt  vous  verre»  le  clinquant 
revenir  vers  cette  boule ,  et  ti  vons  ne  vou<  bâtes  deloigner 
la  cire  d'Espagne ,  il  arrivnm  fusqn'aa  nontact.  Ce  rappr^ 
chement,  sens  l'infinence  de  la  cire  d'Espagne ,  eH  le  signe 
auquel  on  reconnaît  tous^Ies  cas  oii  le  clinquant  et  la  boule 
fixe  sont  Tun  et  l'autre  clmigésd'éieetricifcé  vitrée*  £a  ope« 
rant  de'mcme  avec  nn  tube  de  verre  frotté  par  une  peau  d«6. 


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DBS  SLBGTR06C0PKS.  ♦  4^7 

fkat  M  uçe  éioSk  de  laine ,  vous  commuiiiqaeresau  clinquant 
d'à  iâ  b<^ule  fisA  l'électncitë  résineuse. 

Mais  on  peut  aussi  produire  le  ménie  effet  avecla  cire  d*Els-* 
pagne.  Pour  cela,  ayez  uu  petit  tube  de  verre  ^  à  rexirémité 
da<|ttelVout  altacherec  avec  de  la  cire  moUe  un  fil  de  mëtal 
de  deux  ou  trois  décimètres  de  longueur.  Touchez  le  bouton 
extérieur  de  Télectroscope  avec  le  fil  isolé ,  en  le  plaçant  de 
Butniera  qn'il  devieniiat  pour  ainsi  dire ,  le  prolongement  de 
la  tige,  Jig.  27.  Présentes  alors ,  à  quelque  distance ,  le  bâton 
de  cire  d*£spagne ,  retirez  le  fil  auxiliaire  »  et  ensuite  le 
bàlon  s  la  tige  et  la  boule  fixa  se  trouveront  chargées  d'un 
excès  d'électricité  réstnense.  Car ,  par  la  dîspotitton  de  l'expé* 
rience ,  l'électricité  vitrée  qui  s'est  décomposée  dans  le  sys- 
tème, a  été  presque  toute  ailirée  dans  le  âl  auxiliaire  »  qui 
était  le  plus  voisin  de  la  cire  d'Espagne.  Aussi  ce  fil ,  quandb 
ou  l'enlève  ,  possède  un  excès  d'électricité  vitrée  ;  d'oii  il  suit 
^  que  ,  par  compensation  ,  la  tige  et  la  boule  fixe  de  Télectros- 
cepe  ,  qui  «ommnniqnaieut  avec  lut ,  possèdent  un  excèe 
d'électricité  résineuse. 

CfSt  eu  eâet  ce  que  l'on  peut  aisément  vérifier  d'après  les 
inottvemens  du  clinquant.  €ar  ici ,  quand  on  a  enlevé  le  bâton 
de  cire  d'Espagne,  il  ne  revient  pas  de  lui-même  vers  la 
boule  fixe  ^  comme  dans  l'expérience  précédente  ;  au  cou- 
traira»  il  en  demenre  éloigné ,  malgré  la  force  de  la  torsion 
qui  tendrait  à  Vj  faire  revenir ,  et  il  s'éloignera  encore 
davantage ,  &i  vous  présente»  de  loin  le  bàten  de  cire  d'Es-* 
pegna  au  bonton  extérieur  de  1  electroscope ,  parce  que 
rinflneeoe  de  la  cire  augmente  la  quantité  d'électricité 
résineuse  accumulée  dans  la  boule  fixe.  Cet  écartement , 
aona  l'inUuence  da  la  cire  d'Espagne,  est  le  signe  auquel 
on  reconnais  tous  les  cas  ou  le  clinquant  et  la  boule  fixe 
sont  charges  Tun  et  l'autre  d'électricité  résineuse.  I^n  opé- 
rant de  iu«me  avec  un  tube  de  verre  frotté  par  une  étoffe 
de  laine ,  on  communiquerait  à  Télectroscope  l'électricité 
vitrée. 

^    Ou  doi^  maintenant  concevoir  pourquoi  il  convient  de 
donner  au  fil  auxiliaire  une  longueur  d'im  ou  deux  déci* 


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488         J         BIS  ifEctRoscomi 

mètres  ;  c*eU  pour  fa  cil  iter^  dans  celte  Iongnear|'iaâépArAiM»ti' 
des  électricités  cambinées  ,  et  -enlever  Fane  on  Fà^tre  plus 
aisément;  par  la  iiieino  raison,  il  est  utile  de  donner  une 
longueur  k  peu  près  pareille  à  la  tige  de  rëlectroscope* 

Les  mojreos  que  îe  viens  d'expliquer  pour  cammamqner  ^ 
k  yoîonté  l'électricité  vitrée  on  rélectricité  résineuse,  sont 
applicables  à  toutes  les  espèces  d'électrosqopes.  iout  ce  que 
nous  ayoïis  dit  ponr  le  clinqaant  et  1*  boole  fime  y  peut  se 
dire  des  pailles  on  des  laSDes-  que  la  force  répulsive  écarte  : 
cVst  de  même  par  inlluence  qu'on  y  développe  1  uue  ou 
l'autre  électncité;  et  si  elles  sont  déjà  chargées,  c*est  anx- 
loémes  si(i^es  qu^on.  reconnaît  la  nature  de  rélectricité  qui 
produit  la  divergence.  Mais  cette  épreuve  y  deinaude  une 
précaution  de  plus  que  dans  l'électroscope  de  Coulomb:  c'est 
de  n'approcber  le  corps  électrisé  qne  lentement  et  de  loin 

d'iiljord  ,  comme  si  Ton  voulait  en  quelque  sorte  presst  iiUi 
Ja  nature  de  i'éiectricité.  Car  si  les  pailles  ou  les  lames  di- 
vergent, par  exemple,  par  une  électricité  vitrée ,  etqn'on 
approche  de  la  tige  de  l'électroscope  un  bâton  de  cire  d'El»- 
pagne ,  outre  l'action  de  cette  cire  pour  attirer  k  elle  l'excès 
d'électricité  vitrée  répandu  sur  la  tige  et- les  pailles,  il  s'o- 
pérera encore  nne  décomposition  d'électricités  comlmées;  et 
3'electricité  de  luéme  nom  que  celle  de  la  cire  d'iLspagne, 
c'est-à-dire  la  résineuse ,  sera  refoulée  dans  les  pailles.  S'il  - 
arrive  qu'elle  soit  plus  que  sulfisante  pour  saturer  le  peu' 
d'électricité  vitrée  qui  leur  reste  encore,  elles  divergeront 
de  nouveau ,  mais  résineusement ,  et  l'alternative  des  deux 
répulsions  pourra  •  être  quelquefois  si  rapide ,  qu*on  n'apei^ 
revra  pas  le  passage  de  l'une  à  l  aiitre.  Alors  on  croira  que 
ia  divergence  primitive  était  due  à  uue  électricité  résiaeusc  ; 
ce  qui  serait  une  erreur.  Cela  n*arrivera  pas ,«  si  l'oh  ap^ 
proche  lentement  le  bàtoa  de  cire  d'Espagne,  et  l'on  aur.i 
«  le  temps  d'observer  d'abord  rafiaiblissement  de  ia  première 
répulsion. 

De  tons  les  électroscopes  três-sensiMes  ,  celui  de  Coulomb 
est  le  plus  aise  à  construire.  Cet  habile  physicien  s'en  était  servi 
pour  déterminer  les  drcoottances  qui ,  dans  ie  frottetneot* 


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J 

DES  £L£CTB1C1X£S  OXS^ttlULEES.  4^ 

>  Je  deux  corps  déterminent  Tespcce  d'éleclricît»  dont  cliAcnn 
ci  eux.  6e  charge}  il  a  découvert  ainsi  un  grand  nombre  do 
faits  cttiieuL  que  l'on  peut  voir  dans  le  Traité  général. 


CHAPITRE  IX. 

i 

Des  Électricités  dissimulées. 

MàfNTEiTAfrr  que  nous  noas  sommes  formé  nne  théorie 
complète  et  si\i e  de  laction  de r^ectridlé,  nons  compren- 
drons avec  facilité  le  jeu  de  quelques  instrumens  qm  !a  ren- 
dent plus  énergique  et  pins  durable  j  soit  en  attirant  dans 
un  seul  point  tonte  r^ectricîté  d'on  système  de  conduc* 
tcnrs,  par  Tinfluence  d'une  électricité  de  naiure  contraire  , 
soit  en  employant  Finfluence  permanente  d'une  même  quan- 
tité d'éîectricîté ,  pour  déterminer  successivement  la  sépa- 
ration des  électricités  combinées  de  divers  conducteurs 
présentés  à  distance.  Nous  n'aurons  ,  pour  ainsi  dire ,  qu'à 
faire  la  description  de  ces  appareils ,  leur  théorie  se  préwn-  " 
tera  d'elle-même. 

LE  CONDENSATEUR. 

Lorsqu'un  condticteur  A  ,  isolé  et  dans  Tétat  naturel ,  est 
mis  en  contact  avec  un  système      conducteurs  élerinsps , 
on  avec  une  source  permanente  d'électricité  ,  il  acquiert 
une  charge  électrique  déterminée  ;  mais  si  Ton  approche  de 
loi  un  autre  corps  B,  dans  Félat  naturel  et  commun iquant 
libr^ement  avec  le  sol ,  la  présence  de  ce  corps  le  fait  se 
charger  boauconp  plus  fortement/ £n  eflfct,  Télectrioité 
dont  A  s'est  d'abord  couvert ,  agit  sur  les  électricités  com- 
innées  de  B,  à  mesure  qu'on  l'approche  }  elle  refoule  l'élec- 
trici  té  de  même  nom  dans  le  sol ,  et  attire  celle  de  nom  con- 
traire» qui  se  tixesur  la  surface  dv.  i>  la  pins  voi«;ine  de  A» 
Mais  par  cette  attraction  même  ,  Téquilibre  est  rompu  dans 
le  système  de  conducteort  auquel  A  communique.  Une  noa- 
relie  quantité  de  Uuidc  iibre  se  répand*  donc  sur  A,  d'oîi 
r^lte  une  nweUe  décomposition  de  iiuide  D,  et  ainsi  de 


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490  BIS  iLtenxciTis  mnnmutitê* 

suita  «  jusqa'à  cê  qae  le  Euide  accimmié  sur  A  ae  irour«  m 
iqnililire  entre  U  r^ultton  qu'il  >ezerc%  enr  lui-même  et 

l'attraction  du  fluide  de  B  pour  le  i  eletiir.  ^ 

Tous  ces  phénomènes ,  que  la  théorie  indique ,  sont  par- 
faitement confirmés  par  reipérienoe. 

On  communique  aux  grands  conducteur!  de  la  machine 
une  faible  électricité  ^  après  quoi  prenant  un  plateau  mé- 
tallique A  f  fig,  28  V  que  l*on  tient  isolé  et  luspendu  par  son 
crochet  C ,  an  moyen  él*on  tnhe  de  yerre  M ,  on  fiiit  tondier 
ce  crochet  aux  conducteurs.  Le  plateau  prend  auisi  i^ie  peUi^ 
quantité  d'électricité  qni  «  lonqu*op  Ta  éloigné  du  condoo* 
leur,  peut  donner  nn  certain  degré  de  dÎTergenoe  au«  boules 
de  sureau  d'un  électroscope  isolé  ,  formé  par  deux.  Els  de  ïïm. 
fuependns  à  une  tige  de  cntTre. 
Après  cette  opération,  les  condttctenTt  ont  perdu  nn€  ai 

petite  qfi.nititc  (1  c  Icctricite  ,  qu'on  peut  les  regarder  coinuie 
presque  ausëi  chargés  qu'auparavant  ^  on  recommence  à  les 
toucher  de  la  même  manière ,  mais  en  tenant  an-dessons  dm 
plateau  isolé  A  un  autre  plateau  B  communiquant  au  réser- 
voir commun^ Jig,  29.  On  maintient  la  présence  de  B  ju^^^u'à 
ce  que  le  premier  platean  A  soit  séparé  des  conducteurs  ;  de 
cette  manière,  il  prend  une  électricité  beaucoup  plus  conndé- 
rabie  que  la  première  fois ,  couuue  on  peut  s'en  assurer  en 
le  présentant  de  nouveau  à  l'électrosoope.  U  est  évident  qpu*il 
faut  retirer  A  du  contact  sous  rinflnence  de  B  $  car  si  IVmi  * 
retirait  B  d'abord  ,  le  iiuide  accumulé  dans  A  retouruermit 
anssitét  dans  le  système  descondudsiirs,  oonfarmémmt  aux 
lois  de  son  premier  équilibre. 

Si  vous  répétez  cette  expérience  en  tenant  d'abord  le  plateau 
B  très-éloigtté  de  A,  ensuite  un  peuplas  près  ^  et  enfin  très-iruâ» 
sin,  vous  trouverez  que  la  charge  de  A  augmente  de  plue  mm. 

plus.  Cela  est  en  efTet  conforme  à  la  théorie  j  car  l^iltraclioa 
réciproque  de  l'électricité  de  B  et  de  A  dmt  augmenter  à  me* 
sure  quêteur  distance  devient  moindre  f  le  mnûnum  de  ciLUf^e 
corresjiondrait  donc  au  cas  oii  la  dislance  des  deux  plateaux 
serait  tout-à-fait  nulle.  Mais,  comme  on  ne  pourrait  arriver  k 
cette  distance  sans  exciter  une  étincelle  à  tmM  l'air  qui  les 


« 

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U  CONDKH$AT£U&. 

sépare  ,  on  intarpoM  «ntre  em  nii  corps  f  i)^ttiiiiC6  S't  âijflft^ 
ciie ment  perméable  à  rélectricitéy  par  exemple ,  uaepla^uf, 
4e  verre  ,  m  morceea  de  tafietos  Terni  on  «ne  mmce  couche 
de  résine.  Avec  oetle  précaution  Ton  peut  diminuer  presi|ae 
à  volonté  la  distance  des  deux  plateaux.  Les  instrumens  con- 
iiruits  de  cette  maniéré  s'appellent  des  condêtuaieurs^ 

Le  condensateur  à  fAacfiie  de  Terre  est  sujet  k  se  charger, 
d'huinifiilo  ,  qui  adhère  facilement  au  verre  et  détruit  la 
perfection  de  T isolement.  Le  condensateur  de  tafiletai  n*est 
pas  comparable  à  lui-^aéme ,  parce  que  la  pression  plus  on 

moins  forte  des  plateaux  sur  le  taffetas  peut  faire  varier  leur 
distance ,  et  par  suite  l'intensité  de  la  coodensatum.  Le 
meilleur  de  tons  est  celui  oh  la  séparation  se  lait  par  une 
simple  couche  de  vernis  résineux  appliquée  séparément  sur 
chaque  plateau.  Il  faut  seulement  avoir  TattenUon  de  poser 
les  plateaux  Fun  sur  raotre  sans  les  Irotter  $  car  le  |votte« 
ment  développerait  dans  la  couche  de  résine  de  l'électricité 
qui  y  adiiérerait  très-fortement  ,  et  qui  pourrait  ensuite 
occasionner  des  erreurs  dans  les  expériences  délicaMi  Pour 
rendre  l'usage  de  ces  instrumens  commode ,  on  donne  an 
plateau  B  un  pied  solide  en  métal ,  et  Ton  adapte  sur  la 
surface  supérieure  de  A  un  manche  isolant  M,  de  verre 
Terni.  Tout  l'appareil  est  représenté  fig.  3o.  Quand  on  vent 
sVn  servir,  on  pose  les  plateaux  l'un  sur  Fautre  j  on  touche 
rinférieur  li  pour  le  faire  communiquer  avec  le  sol  f*puis 
on  touche,  les  corps  électrisés  avec  le  bouton  a  d'un  fil  mé- 
tallique attaché  fixement  au  plateau  supérieur  A ,  que  l'on 
noiumc  le  plateau  collecteur ,  parce  qu'en  effet  c'est  lui  qui 
prend  Télectricité  des  corps  auxquels  on  l'applii|tte.  Après 
le  contact ,  on  pose  le  pied  du  condensateur  sur  une  table 
solide }  et ,  tandis  qu'on  l'y  retient  fixement  pressé ,  on  en- 
lève le  plateau  collecteur  par  le  manche  iscjant  M ,  et  Ton 
éprouve  Télectricité  dcilit  il  s'est  chargé;  Il  faut     oir  soin 
de  séparer  ainsi  les  plateaux  parall^lemerU  à  eux-mêmes  ^ 
car  si  on  les  séparait  obliquement  t  Télectricité  du  plateau 
collecteur  se  porterait  dans  la  partie  de  ce  plateau  la  pins, 
voisine  de       et  sou  accumulatioa  pourrait  j  juroduiic  une 


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DES  £L£CTEIC1T£S  DISSIMULEES. 

«tînecité  qui  percerait  la  coticbe  de  Ternis  et  d^liargeraïf* 

subitement  le  condensateur.  C^est  pour  cela  que  le  pied  de 
riastmmentdoit  être  maintena  bien  fixe  pendant  qu'on  enlève 
le  plateau  collecteur  }  car  Tadh^rence  des  deux  plateaux 

tend  à  les  faire  glisser  l'un  sur  Taiilre  obliqueaient.  II  faat 
encoro  ne  pas  charger  ces  instrumens  d'électricité  au-delà  du 
degréj  de  résistance  que^pent  offirir  la  double  couche  isolante 
qui  sépare  leurs  plateaux  ;  car  si  cette  résistance  peut  être 
vaincue,  les  deux,  électricités  accumulées  percent  ta  couche 
et  se  rejoignent  par  explosion  ,  comme  elles  feraient  à  travers 
Pair.  C^est  ce  qui  arrive  très-eiiément  au  condensateur  à  pla- 
teaux vernis,  et  par  cette  raison  ,  il  faut  le  réserver  pour 
les  quantités  d'électricités  très-faibles.  Quand  la  charge  doit 
itre  f&Tie ,  il  faut  employer  le  condensateur  à  lame  nie  verre. 
Mais  alors  ,  si  les  plateaux  ne  sont  pas  vernis  ,  la  plu^  grande 
partie  de  rélecthcit^  accumulée  se  répand  sur  le  verre  et  s'j 
attache ,  de  sorte  qu'elle  ne  suit  pins  le  plateau  collecteur 
quand  on  ^eMl^'^  c. 

Lorsqu'un  pareil  condensateur  communique  avec  une 
machine  électrique  par  une  de  ses  faces  métalliques ,  Tautre 
communiquant  an  sol  ,  celle-ri       trouve  réellement  dans  le 
même  éta^  que  si  on  eut  pu  l'approcher  ,  sans  explosion  y 
extrêmement  près  d'un  conducteur  très-fortement  charge  : 
la  réunion   de  ces  circonstances*  est  donc  éminemment 
propre  à  produire  une  déciiarge  énergique.  Aussi  lorsque 
l'on  prend  d'une  main  le  pied  du  condensateur,  ce  qui  fait 
que  Ton  partage  son  état  électrique  ,  et  que  de  l'atftre  on 
touche  le  plateau  collecteur ,  les  électricités  accumulées  se 
déchargent  et  se  rejoignent  avec  beaucoup  de  force  k  tr»^ 
vers  le  corps,  ce  qui  produit  dans  tons  les  organes  use 
secousse  d'autant  plus  énergique  ,  que  le  condensateur  est 
plus  grand  ,  sa  charge  plus  forte  et  ses  plateaux  plus  rap- 
prochés. *  Cette  commotion  se  transmet  en  s'afikiblissaat  à 
travers  une  chaîne  formée  j)nr  plusieurs  personnes  qui  se 
tiennent  par  la  maiu  ^  et   son  aiiaiblissenicut    tient  sans 
doute  k  là  résistance  qu^opposent  au  passage  des  fluide*  éleo* 
friques  ces  corps  qui  ne  sont  pas  dç§  coi^duclcuis  parfaits.' 


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U  CONPPNSATXUR.  49^ 

Tout  le  jeu  des  coudeusateurs  peut  se  calculer  ^^ai  le 
principe  suivant ,  ^ui  iiid^<]^ue  à  la  fuis  le  mode  et  les  bornes 
de  r«£cumulaUon  qu'ils  produisent.  L'éJectriotë  A  intro^ 
duite  dans  le  plateau  collecteur,  neutralise  à  distance  une 
portion  —  B  d'éleciricite  contraire  sur  le  plateau  inférieur 
qui  communique  au  sol ,  et  elle  Tempéche  de  s'échapper* 
Celle-ci  à  sou  tour  fix.e  de  même  une  portion  A'  de  rélectri— 
cité  du  plateau  collecteur  »  et  lui  été  sa  force  expansive.  Le 
plateau  collecteur  se  trouve  donc  exactement  dans  le  même 
jcas  que  s'il  avait  seulement  A  —  A'  d'électricité  libre  ;  en 
conséquence  il  doit  continuer  à  se  charger  ,  jusqu'à  ce  que 
cette  quantité  égale  celle  qu'il  aurait  prise  aux  conducteurs 
auxquels  il  communique ,  s'il  eût  été  mis  seul  en  contact 
a\ec  eux,  sans  l'influence  dn  plateaa  inférieur. ^Le  ra]>port 
de  A  à  —  B  et  de  —  B  à  A'  dépend  de  la  distance  plus  ou 
moins  considérable  qui  existe  entre  les  plateaux.  Mais  dans 
tous  les  cas  —  li  doit  être  plus  faible  que  A,  abstraction 
faite  du  ugne,  en  sorte  que  si  A  est  vitrée  et  B  résiueuse  ^ 
ces  deux  quantités  mises  en  contact  devront  donner  un  ré* 
sidn  vitré.  CarTattraction  des  molécules  de  «f*  A  sur — B  doit 
être  moindre  ,  à  distance  ,  qu'elle  ne  serait  au  contact  ;  puis 
donc  qu'à  travers  la  couche  isolante  elles  neutralisent — ^B  etiui 
otent  sa  force  ex pansive  naturelle ,  il  faut  qu'elles  compensent 
par  leur  nombre  l'ailaiblisscment  de  leur  action.  En  couse* 
'  iquence  nous  devons  toujours  nous  représenter  B  comme  une 
fraction  de  A.  Pour  fixer  les  idées  y  supposons*le ,  par 
exemple,  ~5  de  Aj  et  suivons  leàcuaic(^ucucei  de  cette  déter- 
mination. 

De  même  que  h-  A  neutralise  »  B  à  travers  Fépaisseur  de 

la  couche  isolante ,  de  même  il  y  a  dans  A  la  portion  A'  (jue 
— —  B  neutralise  ;  et  le  mode  d'action  étant  exactement  le 
inémei  la  proportion  de  saturation  devra  être  la  même 
tussî ,  c*est-à-dire  Ainsi  A' sera  de  B ,  et  comme  B  lui- 
même  est  7V5  de  A;il  s  ensuit  que  A'  sera  /^ç.  -^-^  de  A  ou  —h 
A.  L'excès  de  A  sur  A'  qui  exprime  la  portion  d'électricité  qui 
reste  libre  sur  le  plateau  collecteur  sera  donc  A  —  iVjV:A. 
jiih      fraction  presque  exactement  égale  k  7^  A^  ainsi 


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494  ÉLSCTaiCIT£6  DISSIllOtisS* 

ce  plateaa  devra  contintier  à  acquérir  de  IVkciricité  jusqu'à 
ce  que  le  cinquantième  de  M  charge  égaie  la  quantité  qu'A 
lirendrait  natarelleiiient  aux  méntcf  condiictears ,  li  on  le 
lear  présentait  seul ,  et  mm  VinÛûvùet  én  plateaa  inférieur. 
Sa  charge,  sous  cette  iiilluence,  sera  donc  cioquante  fois 
plus  grande  que  dans  fêtât  de  aéparation. 

Le  mode  de  raisonnement  dont  nout  Tenons  de  'Iaire 
usa^i^e  ,  montre,  qu'en  général,  la  force  condensante  de  l'i»*- 
trument  dépend  de  la  fraction  qni  exprime  le  rapport  de 
•atnration  à  distance  entre  ses  deut  snilkces.  Phu  cette  frao* 
tîott  approchera  de  Tunilé  ,  pins  lét  qualités  d'électricité  qui 
peuvent  se  neutraliser  à  travers  la  couche  i^lapte  appro- 
cheront d'être  égales  entre  elles,  etmoiiidreserai'exeesd'élco» 
trictté  qui  reste  libre  sur  le'plateati  cotlecteor.  Le  rapport 
de  cet  extcs  à  la  chai  ;:;e  totale ,  pourra  tnuioitrs  se  calcuier 
comme  dans  l'exemple  précèdent ,  et  en  le  renTcrsant ,  on 
'  aura  la  mesure  de  la  condensation. 

Ceci  suppose  que  Ton  connaft  la  Talenr  de  la  fraction  qui 
exprime  le  rapport  de  saturation  à  distance  entre  les  deux 
plateaux.  Cest  à  quoi  Ton  peut  parvenir  par  l'expérienee. 
Pour  cela  on  isolera  Tinstrumen^  et  on  chargera  son  plateatt 
collecteur  d'une  quantité'  d'électricité  quelconque ,  le  pla- 
teau inférieur  communiquant  au  sol.  Cela  fait ,  on  rompra 
cette  communication  ;  et ,  les  deux  pfateavx  étânt  rcdevenot 
isolés,  on  les  séparera  bien  parallèlement  l'un  à  l'autre  avec 
leurs  couches  isolantes  ,  en  les  tenant  parleurs  manches  de 
verre.  Puis  on  portera  le  ptan  dVprenve  sur  chacnn  feux 
en  un  point  semblahlement  situé,  par  exemple,  sur  leotr 
circonlerencc  ;  et  Ton  mesurera  4  la  balance  de  torsioit  les 
charges  qu'il  aura  acquiils  dans  l'un  et  l'autre  cas.  £Uea 
seront  proportionnelles  avft  épaisseurs  de*  couchex  &9C^^i^ 

ques  dans  les  points  de  contact  ,  et  par  conséquent  aux 
quantités  totales  d'électricité  des  deux  plateaux  ^  puisque 
ceuMi  sont  éganxen  grandeur  et  que  les  points  deeontact  sont 
semblahlement  sitnés.  Ainsi,  k charge  prise  par  le  plan 
d'épreuve  sur  le  plateau  collecteur  représeulant  A,  celle 
qu'il  tiu-a  prise  sur  le  plateau  inleriewr  représeaUr^  ~  9  s 


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£S  C09DINSATSVR.  ^gS 

et  le  rapport  de  ceiie->ci  à  la  première  sera  la  fraction  qui 
eiprtme  la  proporlio  de  saturation  d'un  plateau  à  l'autre  ; 
d'où  Ton  pourra  ensuite  ,  par  le  calcul ,  conclure  la  mesure 
de  la  force  condensante.  Cette  méthode  est  plus  sûre  que  de 
chercher  à  déterminer  directement  la  proportion  de  conden- 
sation, comme  il  semble  qn'on  pourrait  lefaire  en  comparant  » 
par  le  plan  d'épreuve ,  la  charge  que  le  plateau  collecteur  re- 
j^oit  d'nn  même  système  de  conducteurs  lorsqu'il  estseole  t  lors-^ 
qu'il  est  sous  Tinfluencede  l'antre  plateau.  Car,  pour  qué  cetto 
comparaison  fût  exacte  ,  il  faudrait  (|^ue ,  dans  les  deux  cas,  les 
conducteurs  fussent  chargés  exactement  au  même  degré  j  et 
cetto  égalité  est  une  chose  dont 'on  né  peut  jamaii  répondis. 

La  force  condensante  étant  déterminée ,  Veikt  absolu  d*UH 
condensateur  dépend  encore  de  la  quantité  absolue  d'élec- 
tricité que  le  plateau  collecteur  prendrait  âuz  conducteurs 
électrisés  qui  le  chargent ,  s'il  était  mis  seul  en  contact  aveé 
eux.  Or,  toutes  choses  d'ailleurs  égales,  cette  quantité  doit 
augmenter  avec  la  surface  du  plateau  collecteur.  Ainsi  les 
condensateurs  d'un  grand  diamètre  accumuleront  plus  d'élec- 
tricité que  ceux  d'un  diamètre  moindre,  et  devront,  par  leui^ 
décharge ,  donner  de  plu»  grands  chocs  ^  c'est  ce  que  1  expé- 
rience confirme. 

Ces  neutralisations  léciproques ,  dont'  nous  venons  do 
faire  usa  ère  pour  établir  nos  calculs  ,  peuvent  être  rendues 
sensibles  par  l'expérience  suivante.  Après  avoir  chargé  un 
condensateur  à  lames  de  yem  »  le  plateau  inférieur  commu- 
11  i quant  au  sol ,  isolée  tont  l'appareil ,  et  touches  d*abord  le 
plateau  inférieur  :  vous  n'en  tirerez  pas  dV'Iectricité  ;  par 
conséquept  toute  celle  qui  j  existe  pst  dissimulée.  Touchet 
alors  le  plateau  supérieur /il  vous  donnera  une  étincelle  | 
mai î»  pour  cela  ,  toute  son  électricité  ne  partira  pas.  Il  en 
conservera  encore  une  portion  considérable.  Cette  portion 
était  donc  aussi  dissimulée  à  son  tour*  Pour  la  rendre  sen*^ 
sibic  ,  touche/  «le  nouveau  le  plateau  inférieur.  Cette  fois 
il  vous  donnera  une  étiucelie  ^  car  son  électricité  n'est  plus 
tonte  entière  dissimulée ,  depuis  que  vous  avec  enlevé  une 
partie  de  celle  qui  la  retenait  à  distaiioe.  liais,  par  ce  nou^^ 


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DIS  iLicxaiciT£S  mismuLiss. 

veau  contact ,  une  nouvelle  portion  de  celle-ci  est  devenue 
libre  5  le  plateau  collecteur  vou:>  doutera  donc  encore  une 
étincelle ,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  ce  que  les  deux  pUtean 
soient  complèteraent  déchargés.  Il  est  facile  de  déterminer 
la  loi  de  cette  progression  par  k*  calcul ,  d'aprè»  la  proportion 
constante  de  saturation  à  distance  d'un  plateau  à  l'autre.  On 
trouve  ainsi  que  le  premier  contact  enlève  plus  d'électricité 
que  le  second  }  celui-ci  plus  que  le  troisième  ,  et  aioii  de 
suite  ;  de  telle  sorte  que  les  quantités  ainsi  enlevées  suivent 
une  progression  géométri^^ue  décroissante  1  dont  la  raison  est 
le  rapporl  de  saturation. 

Lorsqu'cyi  touche  à  la  fois  les  deux  plateaux  ,  toutes  les 
quantités  •  d'électricités  qui  se  seraient  échappées  de  Tiuie 
et  l'autre  face  dans  les  contacts  successiii»,  se  traa^meUeat 
simultanémenl  à  travers  les  organes,  et  ce  seul  coup  dé* 
charge  complètement  le  condensateur. 

.  J*ai annonce  pluj>  iiautque,  dans  le  condensateur  à  lame 
de  verre  y  la  plus  grande  partie  des  électricités  accumulées 
ii*est  nullement  adhérante  aux  plateaux  métalliques ,  mais 
s'atlaclie  aux  deux  faces  opposées  de  la  lame.  Alors  it?» 
deux  plateaux  ii'oni  proprement  d'autre  eûèt  que  d'établir 
une  communication  libre  entre  les  différens  points  de  chacune 
de  ses  doux  faces,  afin  que  l'électricité  puisse  facilenieiil 
s'y  étendre,  et  s'échapper  de  même,  au  moment  de  U 
décharge ,  de  tous  leurs  points  à  la  fois.  Ce  résultat  peut 
être  aisément  vérifié  'par  Texpérience  j  pour  cela  ,  après 
avoir  chargé  un  condensateur  à  lame  de  verre  ,  placex-le 
•ur  un  isoloir  ;  puis ,  enlevex  avec  la  main  le  plateau  sn- 
périeur  par  son  manche  isolant,  et  touchei^le  :  vous  n'en 
recevrez  qu'une  petite  étincelle,  et  la  force  expaùsive pa- 
sera  du  côté  de  l'autre  plateau.  Cela  fait ,  enlevés  aussi  U 
lame  de  verre ,  en  la  prenant  par  un  de  ses  angles ,  et 
touchez  ie  plateau  inférieur;  il  vous  donnera  à  sou  tour  mic 
étincelle ,  mais  pareillement  fort  petite.  Il  faut  donc  qoe 
les  électricités  accumulées  soient  restées  attachées  aux  deas 

s 

faces  de  la  plaque  de  verre  ;  et  en  effet ,  si  vous  la  replacez 
de  nouveau  entre  les  deux  plateaux  isolés  ,  sans  leur  com^ 


I 


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LE  CONDENàATJCtJR.  fyfl 

iRimiiiaftri  non  plus  qn'à  elle ,  «ucnne  quantité  d'électrw 
cité  ttooTelle ,  le  condentatear  se  trouvera  rechar!^<^  de  lui- 
même  pre6<^ue  aussi  fortement  (£ue  la  première  lois.  Ou  bieiï 
•acore  «  sans  remettre  la  lame  de  verre  entre  les  dens  pla<« 
teanx  ,  appliques  directement  vos  mains  sur  ses  deux 
faces ,  de  manière  à  les  toucher  à  la  fois  l'une  et  l'autre 
par  un  grand  nombre  de  points  ;  vous  éprouveres  nnn 
décharge ,  cooune  si  la  lanke  avait  été  reconverte  de  ses* 
plateaux ,  parce  que  Fétendue  èa  contact  dé  vos  mains 
permet  à  un  grand  nombre  de  points  des  deux  surfaces  de 
se  décliai|;er  à  la  fois.  Mais  si ,  an  lien  de  toocker  les  fiicetf 
de  la  lame  avec  les  mains  étendues ,  vous  vous  bornes  à  y 

promener  l'cxtreiniLé  des  doigts  ,  vous  sentirez  seulement 
nn  pétillement  et  une  décharge  locale  dans  les  points  que 
vous  touclieres  }  mats  il  ne  s'opérera  pas  de  décharge  gé>« 
nérale ,  el  ainsi  vous  se  aères  pas  exposé  à  de  fortes  com-» 

motions. 

^pinns  I  à  qui  Ton  doit  réellement  l'invention  dn  eon-* 
densateur ,  a  fiiit  une  expérienoe  en  quelque  sorte  inverso 

de  la  précédente,  et  qui  montre,  de  la  manière  la  plus  sen- 
sible 9  quel  est  précisément  l'emploi  de  la  couche  ^isolante 
interposée  entre  les  dens  piateans.  Il  a  employé  pour  pla- 
tennx  deuv  grande»  plaques  cirenlaires  de  bois  revêtues  de 
feuilles  d'étain ,  et  les  ayant  approchées  parallèlement  l'une 
dn  l'autre  sans  autre  intermédiaire  que  la  couche  d'air  qui 
les  séparait ,  il  a  ftât  commnnsqner  le  platean  supérieur  ans 

conducteurs  d  une  machine  électrique  ,  rinférieur  commu- 
niquant avec  le  sol.  Cet  appareil  était  y  conmie  on  voit,  un 
"vdiitaUe  condensateur  à  lame  d'air;  aussi  s'est-it  chargé 
comme  un  oondensatettr  se  charge  ,  et  a-141  donné  de  mémo  ' 
la  commotion  ,  lorsque  louchant  d'une  main  le  plateau  in-* 
^Menr ,  on  a  tonohé  de  Fantre  le  plateau  supérieuf.  Pour 
obtenir  de  grands  elbts  de  cet  al|ipareil ,  it  fknt  einployer  do 

larges  pLiqucs^  car  ,  comme  on  est  obligé  de  les  tenir  à  une 
«use2  grande  distance  pour  qu'il  ne  s-échappe  pas  directe** 
vmnt  d'dlincnUe  entre  elles  à  travers  l'air ,  il  faut  qu# 
l*«tondue  de  lents  surfaces  eonq>ense  la  fiiiblfsse  de  la  forer 


1 


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DES  BtlCTltCITf s  DISSTMULlfff. 

condensatrice.  D'ailleurs  cette  largeur  paraît  être  amsi  mê 
cause  qui  retarde  l'étincelle,  quand  les  plateaux  tout  a]H 

proches  l'un  de  l'autre  parallcleuient.  C'est  en  quelque 
sorte  le  contraire  de  reflet  des  poiates.  La  seule  diierence 
qu'U  y  ait  entre  cet  appareil  et  le  condensateur  ordinaiie, 
c'est  (jue  le«  surfaces  de  la  couche  isolante  n'ont  d'existence 
rét'ik'  que  lorsque  les  deux  plateaux  soot  en  présence ,  puis- 
qu'elles ne  sont  antre  chose  qoe  les  limitas  aériennes  des  sar> 
laces  par  lesquelles  les  plateaux  se  regardent. 

Quoique  JBpious  eut ,  amsi  que  uou:>  l'ayous  dit ,  réelle- 
ment déconrert  le  condensateur ,  et  qu'il  en  eût  donné  k 
véritable  théorie ,  comme  on  peut  le  Toîr  dans  son  ouvrai^, 
on  doit  à  Volta  d'en  avoir  pour  ainsi  dire  crée  l'utiiite,  ea. 
le  joignant  à  l'électroscope ,  pour  découvrir  et  rendre  m* 
aibles  les  causes  dVlectricité  les  pins  faibles. 

£n  eilet,  dans  les  re(  lierclies  de  physique,  on  rencontre 
sonrent  des  causes  d'électricité  qui  ne  peuvent  piodniie 
iftt'nne  force  répulsive  très-bible,  et  qui  s'arrêtent  lors- 
qu'elles ont  atteint  cette  limite,  mais  qui,  lor.squ'on  a  détruit 
l'électricité  qu'elles  ont  produite  »  la  développent  de  non» 
vean.  Telle  est,  par  exemple  ,  rélectrictté  qui  se  développe 
clari;^  la  plupart  des  coiubinaisons  chimnjijrs^  01  nous  en  ver- 
rons bientôt  beaucoup  d  autres  exemples.  Or  ,  supposons 
qn*on  fa«e  communiquer  ces  sources  constuntes  avec  le 
plateau  collecteur  d'un  condensateur  dont  la  couche  is-o- 
lante  soit  excessivement  mince ,  telle,  par  exemple  ,  qu'une 
simple  couche  de  vernis  résineux.  Il  est  clair  que  l'électnieité 
de  la  source  ira  s'accumuler  dans  le  condensateur  jus^'à  ce 
que  la  quantité  non  dissimulée  soit  égale  à  celle  que  le  piar 
teau  collecteur  recevrait .  directement  de  la  source  mime 
Désignons  cette  quantité  par  E.  Quand  on  aura  atteint  cette 
limite,. si  l'on  sépare  le  condensateur  de  la  source,  et  qu'oa 
enlève  son  plateau  collecteur,  lâchai^  se  trouvera  égale  à  k 
quantité  £  multipliée  par  la  force  condensante.  EUe  poom 
donc  devenir  sensible,  quelle  que  soit  Ja  faiblesse  de  E, 
si  le  rapport  de  saturation  est  une  fraction  très^peu  difl&> 
rente  de  l'anité  ^  c'est^i-dire  si  la  distance  des  plaleuos  dn 


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X.E  CONDENâÂTEtJa.  499 

tondematear  esl  extrêmement  petite ,  conditiofi  que  ]«  ' 
cooche  de  vernis  résineux  remplit  parfaitement. 

Pour  unir  les  indications  de  cet  instrument  à  celles  de 
rélectroscope  de  paille  dont  Yolta  Se  sert  communément 
comme  plus  portatif  et  plus  commode,  on  dévisse  le  bouton 
supérieur  de  la  tige,  et  on  le  l  om place  par  le  plateau  inie- 
rienr  du  condensateur 3i.  Ce  plateau  se  trouve  alors 
isolé  par  les  parob  de  verre  de  Pëlectroscope.  On  le  fait 
communiquer  directement  par  un  fil  métallique  à  la  source 
constante  d'électricité  ,  et  Von  touche  seulement  le  plateau 
supérieur  pour  le  faire  communiquer  an  sol.  Dans  cette  dis- 
position, c^est  le  plateau  inférieur  qui  accumule  rélectricité. 
<Juand  on  pense  qu'il  est  chargé  suffisamment,  on  le. sépare 
de  la  source  constante  sans  le  toucher  «  puis  on  enlève  le 
plateau  supérieur  par  son  manche  isolant ,  et  Télectricité  du 
plateau  inférieur  devenant  libre  ,  manifeste  sa  force  répul- 
sive par  la  divergence  qu'elle  doone  aux  pailles;  il  est  facile 
ensuite  de  déterminer  sa  nature  par  les  épreuves  ordinaires, 
n  est  quelquefois  plus  commode  de  faire  communiquer  la 
source  constante  avec  le  plati^au  supérieur  du  condensateur  5 
mlors  on  touche  celui  qui  communique  aux  pailles.  Lorsque 
l'appareil  est  chargé  on  cesse  de  le  toucher;  on  le  sépare  de 
la  source ,  et  Ton  enlëve  le  plateau  supérieur  qui  emporte^ 
l'éiectncité  qu'il  avait  acquise.  Alors  le  plateau  inleneur  qui 
se  trouve  isolé ,  garde  l'électricité  contraire,  et  la  manifeste 
ûmn»  les  pailles.  Sa  charge  est  ainsi  un  peu  moindre  que 
celle  du  plateau  collecteur,  dans  la  première  méthode, 
puisque  le  rapport  de  saturation  à  distance  est  toujours 
fimctiimnaire.  Mais  la  différence,  sera  insensible ^  si,  comme 
nous  le  supposons*,  la  couche  isotante  est  très-mince  ;  parce 
q[ue  ce  rapport  doit  être  alors  excessivement  peu  différent 
de  Tunité.  11  faut  seulement  ne  pas  oublier  que  cette 
^lectrioté  est  de  nature  opposée  à  celle  de  la  source. 

Il  est  clair  que  l'on  poui  l  ait  également  appliquer  le  con- 
densateur à  rélectroscope  de  Coulomb  ^  comme  la  méthode 

est  exactement  la  mène  j  il  est  inutile  dç  noo^  j  «rréter. 


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5oQ         DBS  iiMcmmiê  piismvtiis» 


DE  L'ÉLECTROPHO&E. 

* 

Lonqn'iui  corpt  Mt  ékctrité  et  uM^  ù  Ton  approche  de 

lui  un  autre  corps  non  isole,  celui-ci  prendra  rëlectridlé 
contraire  y  et  si  on  Tisole  subitement,  on  le  trouvera  diar|pa 
de  cette  ëleetndté.  Çeci  e  été  proa^tf  pliuîeiirt  foi»,  el  penC 
rte«  encore  4e  dîyeines  meiiièrei. 

On  charge  les  conducteurs  de  le  machine  d'une  certaine 
quantité  d'électricité ,  et  l'on  en  approche  à  distance  wi 
Risque  métalliqni^  sontenu  par  quai  tl§a  As  yme.  Si  Fea 

retire  ce  disque  ^ans  Tavoir  touché  y  on  le  trouvera  dan* 
Tétat  naturel.  Mau  si  on  le  touche ,  tandis  qu'il  est  en  pré* 
sence  des  condoctenis  y  et  qn'cn  le  retineeqsnite ,  aprte  areir 
cessë  de  le  tondier ,  on  le  trooTera  chaigé  d^vae  âeotndy 
contraire  à  celle  du  conducteur. 

On  prend  m -diiqiMi  ii|étalliqne  portd  sur  on pîed,  en 
risole  et  en.  loi  donne-  «ne  dtîooeUe  y  après  qnoi  oa  iTen 
sert  comme  Jûïîs  Texpérience  précédente,  pour  charger  uu 
autre  disque  métallique  que  Ton  en  approche  à  distance  » 
en  le  toachant  d'abovd  et  Fiiolaiit  après»  Ce  pkanomène  sa. 
renoardle  anisi  lopg^temps  que  r^leolricîté  du  disque  iaalé 
n*a  pas  été  ^tièrement  enleyée  par  le  contact  de  l'air. 

Pour  savoir  ce  que  l'électricité  de  œ  disque  épram 
pendant  qu'elle  agit  aînii  par  infasace  f  il  n*j  a  qu*à 

communiquer  sa  surface  inférieure  avec  un  éleclroscope  a 
fils  ,  isolé  comme  luj^  à  Tinstant  les  fils  divergent.  Maia,  à 
mesure  qu'on  approclir  It  dis^e  Mé  »  knr  div/eq^anœ 
diminue.  Enfin  elle  devient  senfiblement  nulle ,  et  Félectr»* 
cité  qui  les  auuuait  parait  Jctruitc.  Mais  elle  n'est  reelloiiicuî 
que  dissimulée I  car,  dès  qu'on  élni^ive  disque  qui  comr 
munique  avec  le  soi ,  les  fila  recomneneept  à  diverger  de 

liouvcau  aussi  fortement  que  la  première  fois. 

La  décooiposiUou  du  iiu)ç|e  naturel  du  corps  que  Ton 
approche,  par  eensëquent  la.quantilé.  d'ëleetricité  dont  il 
se  charge  ,  augmente  à  mesure  que  sa  distance  an  corps  élse- 

trisé  diminue j  elle  serait  au  plus  haut  degré  d'iuteiisité ,  si 
^ette  distance  était  nulle.  Mais  on  ne  pourrait  pas  la.  dmùr- 


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I 


bS  L'£L£CTAOPUORe.  5oi 

noer  indéfinSmeiit  tans  déterminer  une  étincelle  entre  les 

deux  corps.  C'est  pourquoi  on  interpose  entre  eux  une  laine 
mince  formée  de  quelque  substance  imperméable  à  Félectri* 
cilé;  par  exemple ,  nue  plaqne  de  mre  ou  une  codche  de 
v&me* 

Pour  montrer  Tapplicalion  <îe  cette  méthode ,  on  isole  un 
duque  métallique  tel  que  le  plateau  inférieur  d*nn  conden* 
Mtenr  ;  on  le  vtcùûrré  d*ane  lame  de  verre  ,  et  on  lui  donne 
une  étincelle.  On  pose  ensuite  sur  cette  plaque  l'autre  pla- 
teau qui  est  muni  d'une  tige  isolante  ^  on  le  touche  à  sa  sur» 
lace  tniffrienref  et  Ventevnnt  ensuite  par  sa  tige^  on  le  trouve 
eliargé  d*ttne  électHcité  tcOntraire  i  celle  du  disque  isolé.  On 
peut  répéter  celte  expérience  autant  de  fois  que  Ton  vou- 
dra ;  c'est  pourquoi  les  appareils  de  ce  genre  ont  reçu  le  nom 
^àiêcirophûteê ,  qui  V«nt  diM  porteur  d^électricité. 

On  voit  que  le  condensateur  et  l'électrophore  sont  fondés 
tous  deux  sur  l'action  électrique  exercée  à  distance.  Mais , 
dans  le  condelisiatenr,  on  emploie  la  présence  d'nn  torps  non 
isolé  ponranfnnltnitefr la  ifibélrge  d'un  corps  isolé  •  au  Ken  que 
dans  rdectrophore  ,  c'est  le  corps  isolé  et  électrisé  qui  déter- 
mine cette  aeenmulalion. 

'   On  peét  ttmstroire  des  élH:tro)»bflres dans  lesquels  Tépai»* 

seur  de  la  couche  isolante  soit  tout-à-fait  insensible.  Pour 
cela ,  il  n'jf  a  qu'à  employer  comme  plateau  inférieur  une 
lanse  de  verrte  on  titte  couche  de  résine  électrisée  par  le 
frottement.  Ces  suiisfaTices  retenant  fbrteiiient  Télectrîdté  , 
on  peut  poser  le  dist^ue  supérieur  immédiatement  sur  leur 
•arface  f  sans  qu'elles  lui  en  abandonnent  une  quantité  no^ 
table }  tandis  que  leur  influence ,  pour  décomposér  les  élec- 
tricités  naturelles  de  ce  disque  ,  s'exercera  encore  trës-éner- 
giquement.  Aussi  les  électropbores  les  plus  usités  sont  cons- 
tmiu  de  cette  manière  ^avec  nn  gâteau  de  résine  coulé  daaa 
une  enveloppe  de  métal ,  J^g.  Sa.  On  électriSe  la  surface  de 
ce  gâteau  en  le  frappant   avec  une  peau  de   chat  bien 
sèche.  Alors  il  prend  l'électricité  résineuse^  et  son  înAuence 
fixe  dans  leplatean  supérieur  l'électricité  vitrée.  Cet  appareil 
est  d'une  application  fréquente  dwles  recherchas  de  chimie 


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5o2  DES  St£CTRICITÉS  DISSIMULÉES. 

oii  l'on  a  lottyent  besoin  d'électricité.  On  peut  tnin  et 

tirer  plusi<»urs  confirmations  frappantes  de  la  théorie  (jue 
j'ai  exposée  dans  le  Traité  général. 

Lorsque  le  plateau  supérieur  est  chargé  et  posé  sur  larésiiie, 
réiectricité  vitrée  qui  réside'  sur  sa  surface  infêrisuret^ 
l'électricité  contraire  développée  sur  la  résine,  senciira- 
lisent  mutuellement ,  et  n'ont  ni  Tune  ni  l'autre  aucune 
tendance  à  s'échapper.  £llesne  peuvent  donc  pas  être  cnleréei 
^ar  le  contact  de  Fair  ,  qui  d'ailleurs  éprouye  de  la  difficulté 
à  ^'insinuer  entre  les  surlaceâ  ou  eiies  reposent.  Un  appareil 
ainsi  chargé  doit  donc  conserver  trës^ong'-tenipf  tes  deu 
électricités  ;  aussi  durent-elles  des  mois  entiers,  si  rëiectrs- 
phoTc  n'est  pas  placé  dans  un  lien  humide. 

Cependant  i*attra(;tion  permanente  des  deux  électriaUs 
opposées  doit  peu  i  peu  vaincre  la  résistance  que  la  rénse 
oppose  an  dégagement  du  fluide  résineux  qu'elle  poM^f 
et  à  l'introduction  du  fluide  vitré  du  plateau.  Ce&t  proba- 
blement là  Tunique  cause  qui  fait  qu'après  nn  temps  piiu 
on  moins  long ,  les  électrophores  se  trouvent  enfin  décbl^ 
^és  et  leurs  diverses  parties  ramenées  à  l'état  naturel. 

On  peut  accélérer  les  eiïel«  de  cette  attractipn  reciproi^i  e 
en  augmentant  beaucoup  son  énergie.  Pour  cela,  lorsque 
l'électrophore  est  chargé  ,  enleyea  le  plateau  métallique  et 
posez-le  de  nouveau  sur  la  résine,  non  phis  parallelcmett 
et  selon  sa  sur£ice  plane ,  mais  obliquement  et  par  sa  cir* 
conférence.  Alors  son  électricité  vitrée  s'accumnlânt  toale 
i  ntiÎTc  dans  la  partie  qui  louche  la  résine  prendra  une ÉWCS 
beaucoup  plus  grande.  Elle  sortira  du  plateau  ,  neutraliser* 
complètement  Télectricité  résineuse  des  endroits  verslesqueU 
elle  s'élance,  et  après  quelques  contacts  ainsi  répètes  saf 
chversci  jjartiei  du  gâteau  de  réaiue  ,  celui-ci  se  trouver* 
tout-à-fait  déchargé. 

De  là  on  peut  déduire  une  expérience  asses  curiease.  At 
lieu  de  reporter  sur  la  résine  l'électricité  vîlrée  qu'elle  a 
d»  vtloppée  par  sou  inllnence  ,  portez-là  de  même  sur  ss 
autre  gâteau  ^  qui  soit  daos  l'état  naturel.  Elle  s'atUclieri 
pareUlemeut  k  la  surface  de  cette  résine ,  qui  se  Iroaven 


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DB  i/itECTkonoKn»  S63 

tiecinsëe  vitreusenient ,  et  deviendra  capable  à  son  lourde 
développer  par  son  influeace  l'électficité  résineuse.  Lorsque 
le  lecoTid  gàtean  sera  ainsi  chargé ,  posée  nn  plateau  métal- 
lique sur  sa  surface  ;  vous  aures  un  ëlectrophore  contraire 
au  premier.  Vous  tous  senrires  de  celui-ci  pour  charger  de 
même  la  surface  d'un  troisième  gâteau  f|i]î  j^rendra  rélectri- 
cîlé  re^itu'use.  Enfin  vous  étendrez  ces  altcrnalives  à  un 
nombre  quelconque  de  gâteaux  qui  se  trouveraient  tour-à** 
tour  éiectrisés  vitrenscment  et  résineusemeut. 

On  peut  même ,  par  ce  procédé ,  électriser  chaque  surface» 
uniquemenLen  certaines  parties.  Pour  cela  ,  il  suflit  d'adapter 
au  plateau  qui  apporte  Félectricité ,  une  tige  et  un  boulon 
métallique  pareils  à  celui  du  plateau  coUecteor'dtt  Condensa- 
teur. Alors  si  on  touche  la  résine  avec  ce  boulon  ,  réleclri- 
cîté  se  portera  toute  entière  au  point  de  contact.  On  peut , 
en  choisissant  ces  points  à  la  suite  les  uns  des  autreft  |  tracer 
ainsi  des  contours  déterminés. 

Si  l'on  veut  rendre  ces  contours  visibles  ,  il  n*y  a  qu*â 
répandre  sur  la  surface  de  1%  résine  quelque  poudre  légère 
formée  d'une  substance  non  conductrice ,  par  esemple  y  dé 
la  poussière  de  résine  ou  de  soufre.  Les  petites  particules  qui 
composent  ces  poussières  s'attachent  uniquement  aux  en-  ^ 
droits  électrisési  de  sorte  qu'en  renversant  le  gâteau  ,  toutes 
celles  qui  ne  répondent  pas  à  ces  parties  tombent  par  ^mr 

propre  poids,  et  il  neresU'tjiie  ce  ([iii  s'ést  attaché  aux  contour» 
électrises.  On  remarque  que  ies  petites  particules  de  pous- 
aiêre  affectent  des  arrangemens  réguliers  et  diliérens  ^  sui« 
Tant  la  nature  de  l'éleotricité  qui  les  attache  ;  de  sorte  qu'en 
fonnanl  des  traces  avec  les  deux  électricités  sur  diverses 
partica  du  même  gâteau ,  on  obtient  k  la.  fois  les  deux,  sortes 
éle  figures  qui  en  résultent.  Cette  curieuse  observation  est 
due  à  L.ichtcnberg ,  physicien  allemand;  aussi  les  figures 
tracées  de  cette  manière  s'appeiient-elies  des  figures  de 
Xichtenberg. 

Pour  rendre  ces  phénomènes  plus  sensibles ,  on  emploie 

un  mélange  de  souire  et  de  minium  triturés  ensemble. 
I>e  frottement  |  produit  par  la  tjriturattODi  clectrise  le  soofr^ 


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5o4  BKS  ijiSCTRieiTis  DISftXHVlilS* 

TÎtreusenient ,  et  le  miniuni  résioeusement.  On  met  celle 
pondre  dansone  espèce  de  loufilet  qui  tert  k  k  projeter  nr 
le  gâteau  de  rime  âectris^*  Alors  ^  en  s'y  ettaduait,  les 
ilcux  substances  se  séparent  vt  se  distinguent  a  la  fois  par 
leur  arrangement  et  par  àeur  couleur^  le  souire  eitjaanei 
et  le  minium  est  i^ugew 

Dans  les  premiers  temps  de  celte  d^nrerte ,  il  y  eut  isi 
physiciens  allemands  qui  remarquèrent  que  la  pondre  de 
r^ine ,  ainsi  répandue  sur  un  gâteau  electrisé ,  éproaTsit 
peu  k  pen  des  mouTemeos  gradueUenient  progressifiit  ^ 
n'avaient  toutefois  rien  de  régulier.  Ou  se  liatadc  bâtir  sur 
cela  un  système.  Mais  des  obserratenre  plus  aiientifâ  recon- 
nurent que  cta  mouTÉmeDsétaient  pnidnitspar  de  très-peliti 
insectes  que  Ton  appelle  des  Aewrm ,  qui  se  tronTsient  dsM 
la  poudre  de  résine  et  qui  se  promenaient  sur  la  »uriace 
électrisée. 

LA  BÛUT£1LL£  DE  L£YD£. 

9 

Dans  les  deux  paragrapkesgfirécédens ,  nous  avons  eia- 
ininé  les  phénoBièpcs  que  produiaent  les  deux  électnôtéi 
vitrée  et  réfineuse ,  lorsqu'elles  sont  dissimnlées  l'âne 
l'autre  t  en  vertu  de  leur  action  à  distance,  ^ous  avons  va 
que,  lorsqu'elles  sont  dans  cet  état,  si  on  leur  présente ési 
«orps  conducteurs  qui  communiquent  de  Tune  à  raatr», 
elles       pr€ci])it m t  ;^vec  force,  se  rcjuiguent  et  retournent 

ainsi  à  leur  état  naturel  de  combinaison. 

Les  expériences  que  nous  allona  parcourir  tieaiient  eocsif 
m  mime  faction ,  et  sVupliquent  ecactement  pir  m 
mémçs  principes  \  mais  elles  tout  mtéressantes  à  eiaminer , 
parce  qu'elles  fournissent  des  moyens  puissans  d^accuBiiiler 
la  force  électrique ,  et  qu'elles  donnent  naissance  k 
de  phénomènes  qui  exigent  cette  accumulation. 

On  tient  à  la  main  un  vase  de  verre  en  partie  rempli  d'eaa. 
On  y  plonge  un  conducteur  métallique  communiquant  à  Is 
machine.  Après  quelques  tours  de  plateau,  si  on  es^ye  d'âler 
le  conducteur  d'une  main  en  tenant  toujours  le  vase  de 
Vuil^re ,  on  reçoit  une  commotion  4'*utant  plus  ^oitstfp^ 


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lA  BOirrBILLK  DI  LBTOC.  5o5 

que  le  vase  est  plus  grand,  la  machine  plus  forte  |  et  qu'on 
k  fait  agir  plus  loBg-temp8« 

Cette  expérience,'  bien  antérieure  an  condensateur,  à 
rélectrophore  ,  et  à  toute  théorie  de  l'électricité,  est  due 
au  hasard ,  mais  à  un  hu^ardobaenfi.  Elle  tvtt  faite  d'abord 
k  Leyde ,  par  Cun^us  et  MuschenbroedL.  Le  résaltat  fut  pour 
eux  un  sujet  de  surprise,  et  même  (l'épouvante.  Tous  les 
physiciens  la  répétèrent  j  et,  bientôt,  familiarisés  avec  le 
phénomène  qui  les  avait  efirayés  d'abord ,  ils  cherchèrent 
les  conditions  d'apparett  les  plus  propres  à  Tés  reproduire, 
ils  reconnurent  d'abord  la  nécessité  d'une  substance  con* 
dnctrice  telle  que  Teau  ,  le  mercure  ,  ou  des  plaques  métaU 
liqnes  appliquées  sur  les  parois  intérieures  du  vase  |  ils  virent 
aussi  qu'il  fallait  une  enveloppe  extérieure  és^aîcment  con- 
ductrice, et  que  la  main  n^eu  faisait  Foilice  que  d'une  ma- 
nière imparfaite.  £ufin  ils  trouvèrent  qu41  était  essentiel 
d*Âter  è  réfectricîté  tonte  communication  directe  de  finté- 
rieur  du  vase  à  l'extérieur  ,  excepté  à  l'instant  de  l'explosion. 

Pour  remplir  cet  conditions  ^  il  ne  se  trouve  rien  de  plus 
commode  que  dVmployer  une  bouteille  ou  un  flacon  de  verre 
nrdinaire  ,  è  l'extérieur  duquel  on  colle  une  mince  enveloppe 
de  métal ,  et  dont  Tinténeur  est  rempli  de  pareilles  feuilles 
•nssi  coiléet  ou  simplement  disséminées.  Une  tige  métal- 
lique terminée  an  dehors  par  une  boule  passe  dans  le  bouchon 
de  la  bouteille  ,  et  sert  à  porter  l'électricité  dans  l'intérieur. 
On  vernit  extérieurement  le  bouchon  et  une  partie  du  col. 
Cet  appareil^  représentée^.  33,  reçut  généralement  le  nom 
de  bouUillê  de  Leyde^  du  nom, de  la  ville  oh  ses  propriétés 
avaient  été  observées  pour  la  première  fois. 

La  théorie  de  cet  appareil  est  si  exactement  conforme  h 
belle  du  condensateur ,  que  les  mêmes  expressions  s'y  appli- 
quent presque  littéralement. 

L'électricité  que  Von  introduit  daiu  l'intérieur  de  la  bou- 
teille, et  que  nous  supposerons  être  de  Félectricité  vitrée  , 
ciécompose  par  influence  les  électricités  naturelles  de  la  face 
extérieure,  chasse  la  vitrée  ,  fixe  la  résineuse,  qui,  par  son 
«ittractîpn  réaiproquey  la  fixe  aussi  en  partie  k  son  tour; 


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5o6  DBS 'iLXCTRIClTés  DlHlUVhizS. 

la  bouteille  forme  atiiti  un  vt^ritable  condensateur.  Lors- 
qu'on fail  communiquer  ses  deux  faces ,  les  deux  éleclrn 
cités  qui  y  sont  acciunalées  se  précipitent  Tune  sur  Tantre 
avec  nue  grande  vitesse  ,  et  ,  traversant  rapidement  \h 
organes,  y  jirodmsent  une  Yive  commotion^  oUyCe^iu 
revient  an  même ,  le  corps  qui  établit  ainsi  la  commuDt- 
cation  éprouve  une  décomposition  brusque  de  ses  électridlM 
naturelles  ,  dont  chacune  6e  porte  sur  la  £ace  de  labouieilU 
oii  réside  l'électricité  opposée. 
Cette  explication  pent  être  yériiiée  dans  tons  ses  détails 

par  des  expériences  pareilles  a  celles  que  nous  avons  eift* 
pLoyëes  pour  le  condensateur.  En  général ,  la  bouteille  de 
Lejde  n'est  qn'nn  condensateur  dont  la  lame  isolanit  eit 
courbe ,  et  qui  a  pour  armure ,  à  l'extérienr,  la  feuille  m»- 
lalln|uedout  on  recouvre  la  surface  de  la  bouteille j  àlui- 
téheur ,  les  corps  conducteurs  dont  la  bouteille  est  remplie 

Lorsqu'une  bouteille  de  Leyde  électrîsée  est  mpeoèM 
dans  l'air  ,  l'action  absorbante  de  ce  fluide  ne  pent  agirqss 
sur  la  portion  d'électricité  qui  se  trouve  libre  sur  l'une  et 
l'autre  face  de  la  lame  |  et  ainsi  l'attraction  réciproque  i» 
deux  électricités  dissimulées  sert  à  les  protéger  l'uns  et 
l'autre.  C'est  aussi  ce  que  l'observalion  confirme  de  la  ms- 
nière  la  plus  évidente  ,  par  le  temps  considérable  que  dei 
bouteilles  de  Leyde  d'un  «verre  mince  mettent  à  se  dsdls^ 
ger  complètement ,  lorsqu^on  les  isole  ,  et  que  lagcoomunu* 
cation  directe  de  leurs  deux  surfaces  est  empêchée  par  uuc 
conche  de  gômme^laqœ  de  bonne  qualité. 

Néanmoins ,  si ,  après  nn  certain  temps ,  on  touche  le* 
deux.  surTiices  avec  le  plan  d'épreuve ,  ou  trouve  qu'il  s'y  fit 
développé  des  quantités  d'électricités  libres ,  de  nature  cod* 
traire  ,  et  sensiblement  égales  ;  ce  dont  le  calcul  rend  aauf^ 
trcs-exactenient.  Si  donc  ,  à  cette  époque  ,  on  répandait  ssr 
les  deux  faces  de  la  lame  ou  de  la  bouteille  quelque  poudre 
formée  de  substance  non  conductrice ,  elle  j  adhérerait  ps^ 
l'attraction  des  électricités  libres  ;  et  si  de  pins  ces  électti- 
cites  n 'étaient  pas  assez  fortes  pour  chasser  les  particoirt 

de  la  poudre ,  elles  se  trouveraient  einsi  présenrées  du  con' 


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tact  de  l'air  ^  de  sorte  que  leur  déperdition  étant  nulle , 
Tappareil  pourrait  rester  chargé  indéfiniment*  Cest  ce  qu'on 
observe ,  en  effet  ,  avec  les  James  de  verre  minces  ,  lorsqu'à- 
près  avoir  chargé  leurs  deux  faces  9  on  y  répand  le  inélauge 
de  soufre  et  de  .minium  dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Si 
l'on  suspend  ces  lames  par  un  cordon  le  long  d'une  muraille 
sèche,  elles  conservent  leur  ëlectricitépendantdesmois  entiers. 

£n  général  9  quand  on  s'occupe  de  phénomènes  électriques, 
il  ne  faut  jamais  perdre  de  vue  l'influence  que  le  contact  de 
Tair  peut  avoir  sur  eux.  Sans  cela  ,  par  exemple  ,  on  croi- 
rait, d'après  rexpéricnce,  qu'une  houteille  de  Lejde ,  ou 
tout  appareil  de  ce  genre ,  peut  se  charger  en  recevant  sea« 
lement  l'électricité  de  la  machine  sur  une  de  ses  faces ,  sans 
communiquer  par  Fautre  avec  le  sol.  Car,  dans  le  fait  , 
une  bouteille  ainsi  isolée  se  charge  peu  à  peu,  surtout  si 
on  rélectrise  long-temps.  Mais  c'est  que  l'électricité  de  sa 
seconde  surface ,  que  l'influettce  à  distance  repousse  et  rend 
lihre  ,  se  trouve  alors  exposée  à  Taction  absorbante  de  Tair 
.qui  la  diminue  peu  à  peu  ;  ce  qui  permet  Taccumulation 
d'une  certaine  quantité  d'électricité  snr  la  surface  qui  corn- 
inuiumie  directement  aux  conducteurs.  Pour  pousser  celte 
déperdition  à  Textréme}  il  n'y  a  qu'à  armer  la  surface 
extérieure  de  quelques  pointes;  alors  la  bouteille  ,  quoique 
isolée  dans  l'air ,  se  charge  presqu'aussi  fortement  que  si 
la  face  armée  de  pointes  communiquait  avec  le  sol. 

■ 

DES  BATTERIES  ÉLECTRIQUES. 

Quand  ou  veut  accumuler  beaucoup  d'électricité ,  on  formo 
des  bauteilles  de  Leyde  avec  de  grandes  jarres  de  verre 
que  Ton  revêt  de  feuilles  métalliques  sur  leurs  deux  sur» 

face*; ,  et  Ton  fait  communiquer  toutes  les  tigcc»  de  <  i  >  bou- 
teilles à  un  même  conducteur .métaHique  qui  détermine» 
quand  on  le  touche  9  leur  décharge  simultanée.  Cet  appareil 
s'appelle  une  batterie  électrique  5  il  est  représenté  Ji^,  3;,  : 
on  l'établit  ordinairement  sur  un  support  isolant  qui  com- 
munique au  sol  par  un  conducteur  métallique  que  Ton  peut 
hier  ou  mettre  à  volonté* 


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568  DSt  ilBCTKIClTés  DISSIIIVtiBS. 

Plot  une  batterie  contient  de  sofface  de  verre  armé ,  plof 
elle  accumule  dVIectricité  k  force  répnlnTe  égale  ;  mais  aasii 

plus  il  faut  de  temps  pour  la  charger  avec  une  machine 
donnée,  iîn  gênerai,  qoand  on  emploie  de  très-grandes  bat- 
teries ,  il  est  utile  de  les  séparer  en  plusieurs  divisions ,  pour 
pouvoir  proportionner  ta  tfuantîté  d'électricité  aux  eflfets 
qu'on  veut  produire.  Cela  offre  encore  l'avantage  de  pouvoir 
charger  les  batteries  plus  vite  avec  la  même  macbine  ;  c'est 
ce  que  je  vais  expliquer. 

Je  suppose  un  nombre  quelconque  de  bouteilles  de  Lejde, 
OU  en  général  de  surfaces  de  verre  armées  ,  suspendues  les 
nnes  sons  les  antres  perdes  conducteurs  métalliques,  comme 
le  représente  la  ^g.  35.  Attachons  la  première  à  un  cordon 
de  soie  5 ,  et  faisons  communiquer  la  dernière  avec  le  sol. 
Conduisons  ensuite  sur  la  fiice  supérieure  At  Af  réiec^tridlé 
de  la  machine  que  je  supposerai  vitrée  ;  il  est  évident  que 
toutes  le.^  lames  intiViciires  se  chargeront  en  même  temps  que 
la  première  ,  par  les  répulsions  successives  de  réleciricité  de 
Tune  dans  Tautre.  Hais  le  raisonnement  et  reipérience 
•^accordent  à  montrer  que,  dans  cette  manière  de  charger 
.  par  cascadé  ,  la  décomposition  des  électricités  naturelles 
s'affaiblit  avec  uneextrême  rapiditéà  mesure  que  l'on  s'éloigpe 
du  premier  conducteur  ;  de  sorte  que  ,  pour  peu  que  Fon 
jiiultiphe  le  ijoinhre  des  bouteilles,  les  dernières  ne  se  char- 
gent presque  pas.  En  outre,  si  l'on  fait  communiquer  le  pre- 
mier anneau  et  le  dernier  de  la  chaîne  par  leurs  surfaces 
opposées  ,  on  n'obtient  que  la  décharge  des  quantités  dVlec- 
tricité  qu'ils  ont  individuellement  acquises;  et  celles  des 
termes  intermédiaires  se  recomposent  d'elles-mêmes  sans 
produire  aucun  effet  ;  an  lieu  qn*on  en  profiterait  également 
si,  après  avoir  chargé  le  s^  stèmc  par  cascade  ,  on  en  desunis- 
fait  les  parties  successives  pour  faire  communiquer  ensemble 
les  faces  chargées  d'électricités  de  même  nature,  et  les  dé- 
charger simultanément.    On  applltjnr  avec  succès  celle  itié»- 
thode  à  la  charge  des  grandes  batteries.  Pour  cela  il  faut  le 
séparer  en  plusieurs  divisions  établies  sur  des  pieds  isolana  ^ 
comme  le  représente  la  fig,  36.  Quand  on  veut  les  char^ 


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X»SS   BATTERIES  itSCTRIQUCS.  $09 

toutes»  ou  seulement  quelques-unes  d'entre  elles»  on  établii 
d'abord  U  commiuiicstion  enlre  Iss  lacss  saccesctyet  Bi  , 
Bs  A|.... ,  M  moyen  de  rerges  métalliques  Ct  C^,  que  l'oa 
dans  des  anneaux  disposés  pour  cet  usage  ;  et  Ton  faii 
communiquer  avec  le  sol  la  dernière  face  At.  Puis»  lorsqu'on 
croît  la  charge  sufiisaiKte ,  on  dltmit  la  communication  ié 

la  face  Bn,  avec  le  sol.  Alors  ,  on  peut  impunément  enlever 
les  unes  après  les  autres  les  tiges  métalliques  C|  C^*».  Car  ^ 
lorsqu'on  6tm  C,  f  pat  exemple ,  fl  ne  peut  se  bàre  aucune 
décharge,  puisque  réiectrîcifé  Bt  est  retenue  par  Ai  et  ré* 
lectricité  par  B,.  Cela  fait ,  et  les  batteries  partielles  étant 
ainsi  séparées  ,  on  établit  des  communications  entre  leurs 
•uriaces  Af.  Pour  cela  on  y  JMê^  je  ne  diapason  y  pose,  car 
on  s'exposerait  à  une  décharge  ,  on  y  jette  ,  dis-je ,  les  mêmes 
tiges  métalliques  C|  Ci,  qui,  rencontrant  les  conducteurs 
par  lesquels  les  parties  de  chaque  batterie  sont  liées ,  les  met- 
tent naturellement  en  communication.  Chaque  fois  que  la 
tige  tombe  sur  deux  batteries  consécutives ,  elfe  excile  entre 
elles  une  étincelle  »  ce  qui  vient  de  l'inégalité  des  charges 
qu'elles  avaient  acquises  dans  la  première  disposition»  Quand 
tontes  les  batteries  sont  réunies,  on  peut  les  décharger  toutes 
d'un  seul  coup ,  en  faisant  communiquer  ensemble  une  partie 
qjuelçonque  des  faces  extrêmes  A,  et  fi^  >  ou  si  Ton  vent ,  on 
eotttinne  de  faire  encore  tourner  la  machiiie  pour  acheTtr 
de  le»  charger  complètement. 

Dans  ces  <q)érations ,  il  importe  d'avoir  un  régulateur  qui 
vous  indique  k  chaque  instant  l'état  de  la  batterie.  Car,  à  un 
certain  degré  de  charge ,  la  portion  d'électricité  des  fhces  A 
qui  jouit  de  sa  force  répulsive,  peut  surmonter  la  résistance 
de  Tair  9  et  se  porter  per  explorioir  vers  nae  fiice  B»  ce  qni 
décharferait  brusquement  la.  batterie^  et  ■eavent  avec  mp* 
ture  ci  une  partie  des  jarres  ,  parce  que  toufe  la  force  du 
choc  se  porte  alors  en  un  seul  point  Je  leur  garniture  métal-* 
liqne.  Pour  éviter  œt  accident ,  an  visse  à  demeure  »  sur  les 
cendilktears  des  faces  A,  un  petit  pendnle  formé  par  une  tige 
aBiétallique  TT,  fig,  87*,  et  par  4ine  légère  tige  d^ivoire  , 
portant  à  son  extrémité  une  boule  de  sureau  b.  Le  ftuide  libre 


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5  10  DES  étECTRICITÉS  DISSIBIU LEES. 

des  f«te9  A  exerçant  sa  force  répulsive  sur  ce  petit  pendole  , 
le  fait  s'éloigner  de  sa  tige  ;  et  ses  écarts  sont  marqaés  par 

une  division  Iracce  sur  le  cadran  ce.  Il  est  clair  que  cet  îns- 
trament  ne  donne  aucune  mesure  absolue  ;  mais  il  offire  aa 
moins  une  indication  constante  sur  laquelle  ou  peut  se  régler, 
lorsqu'on  a,  «ne  fois  pour  toute»,  déterminé  par  expérience  le 
degré  de  répulsion  auquel  une  décharge  spontanée  pourrait  * 
devenir  à  craindre.  • 

Pour  décharger  les  l>allaries ,  on  se  sert  de  ^excitateur  & 
deux  branches  décrit  page  482.  On  pose  Tune  d'elles  sur  une 
£tce  A ,  l'autre  sur  une  face  B ,  et  la  décharge  s'opère  à  travers 
leur  substance.  Généralement ,  quand  on  opère  avec  de  fortes 
batteries,  on  doit  bien  se  garder  de  s'exposer  à  en  recevoir  la 
décharge^  car  on  pourrait  eu  éprouver  les  accideuâ  les  plus 
graves,  et  même  la  mort* 

^  I     I .  ■  1 1 1  I  I  I  I     Ml     11      I  m^M  I   m    II  I 

CHAPITRE  X. 

Des  Piles  électrupies ,  et  des  Phénomènes  que  pré^ 

sentent  les  cristaux  électrisés  par  la  chaleur. 

J'iiOOTBaAi  encore  9  anr  la  charge  par  cascade ,  quelques 
développemens  qui  nous  deviendront  utiles  dans  la  théorie 

du  g.'iK  :u  11  sine  rt  du  inagnétisuie.  lU  auront  d'ailleurs  l'a— 
vaniage  actuel  d'offrir  de  nouveaux  exemples  du  jeu  des 
électricités  dissimulées. 

Cooeeves  une  suite  de  plaques  de  verre,  armées  de  métal 
sur  leurs  deux  surfaces ,  et  disposées  parallèlemeut  le^  unes 
aux  autres  |  comme  le  représentela  fig,  4?^  en  sorte  que  la  face 
B|  de  la  première  conununique  par  un  fil  métallique  k  la 
face  Al  de  la  seconde  ,  de  même  la  face  B,  de  celle-ci  à  la 
face  Aj  de  la  iroiâièuie  ,  cl  ainsi  de  suite  jusqu'à  la  dernière 
dont  la  face  postérieure  commuuique  avec  le  sol.  Sup- 
posons que  tout  cet  appareil  étant  isolé  ,  on  hmse  communia 
qnerla  ]Mrniirrc  iace  A,  au  premier  conducteur  d'une  forte 
machme  ,  et  qu'après  l'avoir  ainsi  ëlectriié  par  cascade  peu-» 


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tes  Fîtes  ÉLECTRIQUES.  S/H 

àênt  quelque  temps ,  on  rompe  les  communications  avec 
]«  conducteur  et  avec  le  sol  au  moyen  de  tiges  isolantes. 
On  demande  quel  sera  Vélat  électrique  de  toutes  les  parties 

de  l'appareil  après  un  certain  temps. 

Pour  le  prévoir ,  il  faut  considérer  qu'au  moment,  de  la 
rufitare  des  communications ,  la  première  fiice  A|  contient 

une  certaine  charge  électrique,  en  partie  libre,  et  en  partie 
dissimulée  par  l'électricUe  de  nature  contraire  qu'elle  a  elle- 
in^me  attirée  et  fixée,  sur  la  seconde  face  Bg  )  il  en  est  de 
même  de  la  face  A 2  par  rapport  à  ,  de  A|  par  rapport 
à  Bj  ,  et  aiiàsi  de  suite  pour  toutes  1rs  autres.  De  toutes  ces 
quantités ,  il  ny  a  que  la  charge  de  A|  qui  soit  étrangère  à 
l'appareil ,  tontes  les  antres  proviennent  de  simples  décom- 
positions des  électricités  naturelles  ^  Pintensîté  absolue  de 
ce  devcioppemcnt  décroît  1  avidement  d'un  élément  à  Tautrej 
mais  tout  ce  qui  est  développé  sur  chacun  d'eux  n*est  pas 
sensible  ;  il  n*j  a  de  sensible  que  les  portions  d'électricités 
libres  ,  qui  sont  toutes  de  même  nature  que  celU  qui  est 
£xee  sur  A  i . 

Cela  posé^  si  l'appareil  était  exposé  dans  un  milieu  par« 
laitement  isolant ,  il  est  clair  que  cet  état  d'équilibre  s'y 

jnaiiîuendrait  sans  cesse;  mais  s*il  est  entouré  d'un  milieu 
absorbant ,  tel  que  l'air  »  il  perdra  graduellement  son  élec- . 
trictté.  Pour  savoir  comment  cela  arrivera ,  il  faut  se  rap«> 
peler  que,  dans  un  même  état  de  Tair,  et  pour  une  même 
forme  de  surface  ,  cette  déperdition  est  proportionnelle  à 
la  quantité  totale  d'électricité  libre  qui  j  réside.  Ainsi ,  dans 
les  premiers  înstans ,  elle  sera  plus  forte  pour  la  première' 
face  A|  que  pour  la  seconde  Aj  ,  puisque  celle-ci  a  moins 
d'électricité  libre ,  et  de  même  elle  sera  plus  forte  pour  A  2 
que  pour.  A} ,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  la  dernière  face  B» , 
oii  elle  sera  nulle  tout-à-fait  ,  puisqu'il  ne  se  trouve  point 
alors  d'électricité  libre  sur  cette  face.  Mais  ,  par  suite  de  ces 
déperditions  inégales, il  s'y  en  développera.  Car  l'équilibre 
préeéderameAt  établi,  n'avait  pas  lien  entre  les  portions 
dV'lecLnciLe  libres  des  dilTérentes  faces  ,  mais  entre  leurs 
charges  absolues^  et^  puisque  la  première  Ai  se  trouve 

1 


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0k%  DBS  PILCS  iLKCHIQUXA. 

ailaiblie  y  elle  ne  peut  j>lus  ncutralisersurBi  et  qu'elle  y  neu* 
tralÎMit  aupcravant }  il  en  est  «le  même  poar  raciioB  de 
As  «or      ,  et  de  même  eocore  en  contiiiaeiit  ju§qu*à  U 

dcrintrr  Ince  D„  ,  alors  relcctricité  de  cette  face  n'étant  plus 
complètement  neutraliiée ,  une  portion  devient  libre ,  et 
cette  porUoo»  d'abord  trèe-petite ,  augmente  grediieUemeiit. 
Car, bien  ^e  des  rinslantoii  elle  parait  elle  aè  trouve  pour 
toujours  exposée  k  Factiun  absorbante  de  l'air ,  cependant  , 
à  cauf  e  de  «a  £iiblesie  «  elle  perd  d'abord  aoiai  ^ae  lei- 
portions  libres  dei  antres'faces ,  de  sorte  que  le  cbangement 

dV'quilibre  continue  à  s*opérer  de  la  mêjiie  manière  ,  la 
perte  d'eiectriatë  libre  dimmuant  de  plus  en  glus  sur  la 
première  fiice  «  et  augmentant  s«r  la  dernière ,  et  les  ëkS^ 
men8  înterm^iaires  éprouvant  des  changemens  moyeas 
entre  ces  deux-là.  11  ne  peut  donc  y  avoir  de  limite  à  ce< 
variations  que  dans  l'égalité  des  quantités  d'électricité  libre 
evistantes  inr  let  deux  faces  estrlmes  de  rapparetl ,  ce  qui 
réduira  aussi  leur  cliarç^e  à  IVi^^jUtc^  alor^  la  disposition  de 
Telectriuté  sera  en  général  symétrique  k  partir  de  ces  deux 
£ices ,  en  allant- des  extrémités  an  centre  de  la  colouBe;  les 
-quantités  d'électrieitéi  libres  seront  de  nature  contraire  de 
part  et  d'autre  de  ce  centre  et  graduellement  décroissantes 
k  mesure  qu'on  s'en  approdie ,  de  sorte  qu'au  centre  même 
elles  seront  tont-4-&it  nulles  et  Ton  poorra  toocber  împv 

nément  la  ])laqi]e  qui  V  sera  jilacec.  -Mais  sien  rompt  la  pile 
en  cet  endroit  ou  en  tout  autre  ,  et  qu'on  isole  les  tragmens, 
il  se  développera  peu  k  peu  »  k  l'estrémité  rompue  »  une  cer» 
taine  quantité  liW^  de  nature  oentraire  à  cdle  du  p6le  e»* 
tréme  que  Ton  a  laissé  intact. 

\oilà  ce  que  h  ratsonnemcttt  indique  9  et  ce  que  le  cet* 
cul  démontre  en  détail*  L'eipérienee  y  est  aussi  parfidte-* 
menl  conforuie  conirue  je  m'tn  suis  assuré. 

Les  piiénonÙDes  que  présentent  1rs  minéraux  susceptibles 
de  s'électriser  par  la  cbaleuri  sont  lellemcnt  conformes  k 
ceux  que  je  viens  de  décrire,  qu'on  ne  pent  donter  que  la 
nature  n*y  ait  réalisé  un  appareil  semblable  ,  c'est-à-dire 
une  pile  éleahque  composée  d'un  nombre  infini  de  plaquée  ^ 


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DES  VÎLES  KLECTBrntîES.  5l3  ^ 

{MraHèles.  Le  sèal  exposé  des  faits  «nifira  pour  établir  celte 

vérité. 

prendrai  pour  exemple  la  variété  de  la  tourmaline  que 
M.  HaikjF  nomme  isogone;  elle  a  la  forme  d'un  prisme  à  neuf 
pans ,  terminé  d'an  cMé  par  un  sommet  à  trois  faces,  et  de 
1  autre  par  un  sommet  à  six  faces.  Quand  on  expose  cette  - 
pierre  à  une  température  moindre  que  .34**  de  Eéaumur  , 
elle  n'olfre  aucun  signe  d'électricité  ;  mais  plonges-Ia  pen* 
dantquelques  minutes  dans  Teau  bouillante^ et,  après  l'avoir 
retirée  eu  la  tenant  avec  de  petites  pinces  par  le  milieu  du 
prisme ,  présentez-la  au  disque  de  Téiectroscope ,  ou  It  un 
petit  pendule  déjà  chargé  d'une  électricité  connue ,  vous 
verrez  qu'elle  l'attire  par  un  de  ses  bouts,  et  le  repousse 
par  l'autre.  Le  sommet  à  trois  faces  possède  réiectricitc 
résineuse  ^  et  le  sommet  à  m  faces  l'électricité  vitrée;  £a 
rendant  l'électroscope  extrêmement  sensible ,  on  trouve  que 
chaque  esj>èce  d'électricité  wa.  en  décroissant  rapidement 
depuis  le  sommet  olx  elle  réside ,  qu'elle  devient  très-faible 
à  une  petite  distance  de  chaque  extrémité  du  prisme  ,  et  que 
de  là  jusqu'au  centre  ,  tout  le  reste  c]u  minéral  semWe  dans 
rétat  naturel j  en  un  mot,  les  eflets  sont  absolument  les 
même»  que.  dans  la  pile  électrique  isolée  dont  j'ai  décrit 
plus  haut  la  construction.  Le  mode  seul  d'exciter  l'électri- 
cité est  dillérent.  On  peut  voir  dans  le  Traité  général  dif- 
férentes manières  de  vaiier  ces  eKpériei|[|ces. 

On  a  reconnu  depuis  des  phénomènes  analogues  dans  beau- 
coup d'autres  cristaux.  Plusieurs  incme  sont  beaucoup  plus 
«eosiblesàcet  égard  que  la  tourmaline,  car  il  suûït  d'élever  un 
peu  leur  température,  pour  les  électriser,  M.  Hauy,  qui 
ji  fait  sur  cet  objet  beaucoup  de  recherches  curieuses ,  « 
remarqué  que  celte  faculté  existe  seulement  dhus  des  cristaux 
dont  les  formes  ne  sont  point  symétriques ,  et  que  les  partte.s 
oit  résident  les  pAles  électriques  opposés  dérogent  toujours 
h  la  symétrie,  comme  les  deux  extrémités  du  prisme  de  la 
•  ourmaliue. 

Liorsqne  l'on  fond  dn  soufre  dans  un  bassin  de  fer ,  et  qu'on 
l*jf  lÉÀsse  réfiroidir  après  l'avoir  isolé  f  on  trente  qu'il  acquiert 
ToMfi  L  33 


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5i4  ,  srrxTS  vicANiQirss 

l'clcctricité  résineuse  ,  et  le  fer  l'éleclricilé  vitrée.  Ce  fait 
semble  nous  indiquer  ce  qui  se  passe  dans  chaque  élémenl 
de  la  tduroialiBe  et  des  aoim  ciiHaux  qui  derieimcfil  élec- 
triques par  la  clialeur.  Une  suite  d'élémens  pareils ,  mis  en 
contact  les  uns  avec  les  autres  ,  doit  former  une  véritable  pile 
électrîquei  dans  laquelle  rifolement  el  la  •éparation  àeê  pU- 
qnes  son]  prodttiti  par  la  non^coadaciibilité  de  la  ralistaiice 
du  cristal. 


CHAPITRE  XL 

Effets  mécaniques  produits  par  la  force  répulsi%f>e  des 

Électricités  accutmilces. 

Kors  avons  déjà  plusieurs  fois  remarqué  que  rélectricilé 
répandue  sur  la  surlace  des  corps  conducteurs*  exerce  une 
conlre^resiion  sur  Tair  atmoqpl^ique  qui  la  contient  k  ceitt 
aorface  par  ton  poids.  Nous  avons  vu  que  cette  réaction , 
toujours  proporlionnclie  au  carré  cle  Téjiaiséeur  de  la  couche 
électrique  ,  peut  devenir  aisea  grande  pnnr  vaincre  In  résiU 
tance  que  l*aM:  lui  oppose*  Alors  rëlectricité  s'échappe  par 
cxplubioT)  ,  cri  écartant  les  particules  de  l'air.  D'après  cela  ou 
doit  présumer  qu'a  des  degrés  plus  grands  d'accumulation  i 
rëlectricité  deviendra  capable  de  Caire  ei;jplosion  k  travers  des 
substances  beaucoup  plus  denses  que  Pair,  et  poucra  de  même 
té|>arer  leurs  parliculcs.C'est  aussi  ce  que  rexpérieucecontîrnie. 

La  décharge  d'une  batterie  électrique  peut,  lorsqu'elle 
est  suffisamment  farte ,  briser,  des  cylindres  de  bois  qu>n  lu 

lui^  traverser  j  elle  tue  les  animaux  vivans  lorsqu'on  la  fait 
passer  à  travers  leurs  corps ,  et  leurs  cadavres  se  putréfient 
avec  la  même  promptitude  «pie  oeni.  des  animaux  foudroyés. 
Ella  brise  de  même  et  traverse  des  lames  de  verre  dans  le 
sens  de  leur  longueur,  pourvu  que  leurs  surfaces  soient  po- 
lies ;  car  sans  cela  le  verre  devenant  conducteur ,  la  déchaige 
pourrait  passer  sans  le  briser.  Transmise  à  travera  des  fil^élt 
fer,  d'argent  ou  de  cuivre,  elle  les  fond  en  petits  f^lobules. 
Euùu ,  avec  ua  degré  d'iuccuinuiation  plus  grand  encore,  ces 


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toSS  8XFLOSIOXS  BLECTAIQjVIS.  5lS 

et  des  lames  d'or  mêmes  6ont  subileuieaL  volatilisées» 
Oo  petti  voir  dans  le  Traité  général  4a  ^xaoière  la  plus  coiHv 
.  mode  de  faire  chacmie  de  ces  expériences ,  et  l^s  pr^cantionf 
faut  observci  puur  les  exécuter  sans  danger. 
On  conçoit  donc  qu'une  telle  force  pom^ra,  par  UAie  aciion 
•emblabley  produire  dans  les  suBstancet  liquidas  oa  gaieoses 
tous  les  phénomènes  qui  résulteraient  naturelJeiuent  d'une 
forte  cojiipressAOQ  ou  d'unie  «ubiLe  elévalîou  de  température; 
ç*eit  en  efliel  ce  qui  «  lien.  Ainsi  la  4écl»ax||çaleclniiiie  » 
même  celle  d'nne  simple  bouteille  de  Lajde,  enflamme -^es 
gaz  hydro^cne  et  oxigène)  lorsqu'ils  sout  liièiés^  ensemble  à 
peu  près  dans  la  proportion  de  deux  parties  d'hjdrpgèiiecon^ 
tre  une  d'oxigëae  en  volume  ;  et  le  résidu  ett.de  i'aan  liquide^ 
L*appareil  le  plus  convenable  pour  cette  expérience  est  rç— 
présente  Jig,  3g.  C'est  uu.tube  ih  verre  ferj«bé.{far  le  haut 
avec  un  boi^bon  métallique  »  qui  y  est  fortomewt  hitéy  et 
qui  a  un  petit  bouton  saillant  en  dedana  dn  tube  :  une  tige 
métallique  ilexibie  monte  à  ^ressort  dans  le  même  tube,  et 
peut  sîapproçber  du  bouton  à  une  petite  distance^  Alors  Id 
tube  étant  plongé  dans  i|n^  cnye  pleine. d'ean  9. on  IcTemplii 
de  gaz  comme  un  récipient  ordinaire,  et  IVjant  sorti  et 
e^u^é  f  oa  donne  au  chapeau  métalUque  une  étinceiie  ;  elle 
M  propage  dans  1^.  nféUflge  gaseuic  »  et  l'enflamme  en  le 
faisant  détonneci»  Au  resta  la  simple  eompressidn  mécani^ne 
produit  le  même  effet ,  conmie  je  l'a^  montré  par  i  expérienc^t 
et  une  élévation  de  tempéraiure  sui&t  également  ponr.k  dé- 
terminer. 

La  déchargé  électrique  enflamme  anssi^es corps  facilement 
eombusLibics  ,  cojAnie  le  pbospkère ,  l'éther  et  Jss  autres 
liquide»  spiritueux  »  c'est-4«dire  qu'elle  datecmineieur  cqm-« 
bioaisen  avec  rasigène  de  l'air.  Mais  une  simple  éLoration  de 

t«in|>érature  a  des  résultats  pareils;  et  uiciue  pour  que  l  in-* 
ilacniiiation  réussisse  bien  avec  réloctricité^  iL.ast  bonquf^ 
lea  liquides  aicsit  ëté.cfaaufié4L|iEéalabteiiient«  Il  n'y-^aitieu 
dans  tout  cela  qui  indique- un  pdSndpa  agissant  par  des  afll«* 
xiités  électives  ,  et  susceptible  de  s'unir  aux  corps  par  des 
cemUinaisons.  ï<wt  ce  qu'on  j  peut  voir,  c'est  une  forée 


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5lS      BFFVTft  MiCAKIQUfit(  DES  BXPIOSTOKS»  Ef& 

répulsive  considérable  ijui ,  ccartaul  les  molécules  Je>  Curpï 
et  les  refoulant  le»  «nés  9ur  les  aalre»  ,  afin  de  s'ouvrir  un 
passage  ,  les  force ,  par  cette  pres&ion  mécaniqiie ,  k  dére- 
loppcr  de  la  chaleur  qu'elles  tenaient  auparavant  combisée. 

Mais  aussi  nous  devons  par-là  concevoir  la  plus  haute  idée 
de  l'éaergîe  de  celte  force  ét  de  l'énorme  vitesse  que  doit 
posêMer  fa  matiëre  électrique ,  pour  que  ,  sans  aname  mim 
apprcciabie  aux  balances  les  plus  sensibles,  elle  puisse  impri- 
mer à  des  corps  pesanset  solides  des  quantités  de  moavemeu 
n  toiisidéraMes«  On  sait ,  en  effet  »  qne,  quand  on  corpi  met 
on  autre  coqi*«  en  mouvement  par  son  choc  ,  la  ^ommedei 
produits  des  masses  par  les  vitesses  est  la  même  avant  et  après 
îe  cboc»  Qoelle  vitesse     faut-il  pas  supposer  à  Tsiec^té, 
pour  ipM  cette  loi  rigoureuse  de  la  mécanique  loit  ebccrm 
daus  k'b  phtriomënes  que  nous  avons  décrits  ?  Le  diamètre 
même  de  la  terre  entière  serait  peal-étre  trop  petit  pour  en 
rendre  la'  transmission  sensible.  •  * 

m 

De  intime  que  Ton  détermijio  la  formation  de  I*eau  pf 
retincelic  électrique  ,  ou  e&t  parvenu  aussi  à  la  décoiupoier. 
On  s'est  d'abord  servi,  pour  cel«|  de  violentes  décharges 
tmAsmiios  à  travers  ce  liquide,  et  qni  y  produisaient  det 
explosiuiu  accompagnées  ci  c  Li ocelles.  Mais  rbabilc  et  inj?^ 
nieuz  physicien,  M.  WoUaston,  est  parvenu  àproduutie 
même  effiet  d'une  manière  infiniment  plus  marquée,  plus  ^ 
et pltti  facile,  en  conduisait  le  courant  électrique  dansfc^^ 
par  des  iiis  de  platiue  ti  cs-iins  ,-teruitues  eu  pointes  aigu^^ 
isolées  dans  des  tubes  de  verre,  de  manière  à  ne  pouvoir 
perdre  leur  électriché  que  par  la  dernière  ettthmté  de 

pointe.  On  conçoit  déjà  qu'une  électricité,  même  faible  ,  p^"^ 
acqpénr ,  4«xis  de  semblables  circonstances,  une  inteuiite^i' 
tréma  qui  se  porta  au  sommet  de  la  pointe  ,  ét  dontréetf^ 
s*etaree  toute  entière  contre  la  seule  molécule  d*eiit  avccb'  i 
quelle  la  poiule  est  en  contact.  I 

On  petit  voir  dans  le  Traité  général ,  les  détails  de  cf 
cufîenso  expérience  ijuvec     conséquencea  importiatc^f^ 
en  dérivent. 


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CHAPITRE   XI  L  ' 

De  V Électricité  atmosphéiique  et  des  PaiatonneriBCS* 

Dès  que  Ton  eut  découvert  la  bouteille  de  Lejde  et  les 
batteries  ëlectriqites ,  les  effets  de  Télectricitë  accumulée  par 
ces  appareils  se  trouvèrent  si  ressemblans  à  ceux  de  la 
foudre ,  qu  on  ne  put  s  empêcher  de  soupçonner  cette  ana- 
logie. Cependant  Franklin  fut  le  premier  qui ,  ayant  re- 
connu le  pouvoir  des  pointes  pour  déckarger  à  distance  les 
corps  électrisés ,  conçut  la  possibilité  d'employer  ce  moyea 
pour  rendre  sensibles  jes  efietsdc  l'clrctricité  atmosphérique , 
et  se  préserver  de  ses  explosions.  Mais  n'ayant  pas,  en  Amé- 
rique ,  les  moyens  sufBsans  ponr  ces  expériences,  il  engagea 
les  ph)  siciens  d'Europe  à  les  ^^bî^erver.  Le  premier  qui  ré- 
pondit à  cet  appel  fut  Dalibard  ,  physicien  .français,  qui  fit 
constrùire  à  Mar1y-la«Ville  une  cabane  au-dessus  de  laquelle 
était  fixée  une  barre  de  for  de  (^uaraute  pieds  de  lonçurur  , 
isolée  dans  sa  partie  inférieure.  .Un  nuage  orageux,  étant 
venu  k  passer  vers  le  sénith  de  cette  barre ,  elle  donna  des 
étincelles  à  l'approche  dn  doigt ,  et  présenta  tous  les  autres 
effets  qu'oiirent  les  conducteurs  éiecirisés  par  nos  machines 
ordinaires. 

» 

Ces  appareils  se  multiplièrent  ;  miâ*  ils  avaient  tous  un 

Jcfaut  commun  ,  (jui  consistait  dans  le  défaut  d'isolement 
de  leur  base ,  laquelle  se  trouvait  exposée,  à  être  mouillée 
par  la  pluie ,  et  à  laisser  dissiper  ainsi  l'électricité*  Canton 
imagina  de  reiliédier  à  ce  défaut  en  plaçant  ,  k  l'extrémité 
iuférieuix  de  la  barre  iuétallit|ue ,  un  ciiapeau  en  métal 
qui  recouvrait  le  support  isolant  »  et  le  mettait  à  Tabri  de 
la  pluie.  Au  moyen  de  cet  appareil  perfectionné ,  il  trouva 
que  certains  nuages  sont  cliargés  d*éleclricîtc  vitrée,  d'au- 
tres d'électricité  résineuse  ;  eu  sorte  que  l'électricité  de  Tap- 
pareil  changeait  souvent  cinq  ou  six  fois  en  une  demi* 
lieure.  La  pluie  et  la  neige  en  tombant  l'élecA-isaient  aussi , 
et  ccsphcnouièncâ  avaient  lieu  TLiver  comme  l'été.  Poui  ne 


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«I 


5f8  I)K  L*ÉrFdTRICITE  ATMOSPHERIQUE 

pas  Atre  obligé  d'aller  le  visiter  sans  cesse ,  et  souvent  sans 
utilité  I  Canton  imaipna  d'y  adapter  un  petit  appareil  ei^ 

tr^mcuicnt  iogéiiieux  ,  reprt'àenté  ftg.  40.  Ce  sont  trois  tjm— 
Inras  T  T|  saspendus  à  une  même  tige  métal  li<{iie,  celui  d» 
milieu  par  un  fil  de  soie ,  les  deux  autres  par  une  cliatae 
métallique.  De  plus,  le  timbre  T  communique  au  sol  par 
une  autre  chaîne  attachée  sous  sa  partie  infcrieure  \  cuire 
ces  timbres  pendent  de  petites  sphères  métalliques  h  W  sua* 
pendues  à  des  fils  de  soie.  Diaprés  cela,  il  est  clair  que,  sî  la 
tige  AB  est  mise  eu  commuiiicatu.ii  avec  le  conducleur  ver- 
licaj  qui  reçoit  l'électricité  de.  l'atmosplière  y  cette  clectri- 
eité  se  transmettra  d'abord  aux  deux  timbres  extrêmes  T,Ts 
par  le  moven  des  chaîne»  roétalfiquet  qui  les  suspendent. 
Alors  petits  globules  hV  seront  attires  vers  les  timbres  , 
et  tiendront  le  toucher;  mais  aussitôt,  après,  ib  en  seront 
repoussés ,  et  ils  seront  au  contraire  attirés  par  le  timbre  T 
comu\unifiriarit  au  sol  5  ifs  se  porteront  donc  vers  lui,  se 
déchârp^eront  ,  et  iront  se  récharger  de  nouveau  par  le  con-> 
fact  des  timbres  extréiKés.  Ces  oscillations  éontinuelles  des 
petits  globules  feront  sonnèr  les  timbres ,  et  Ton  sera  aîna 
averti  de  la  présence  de  relectricitcf.  Cet  appareil  se  nomme 
un  carilton  éUàingue^ 

Cependant  Franklin  ,  èif  Anférique,  avait  continué  de 
suivre  ses  id<'OS  qni  devaient  en  efTet  lui  ofint  nu  ^la:*.! 
attrait.  A  défaut  d'eiiilices  d'inic  grande  hauteur  ,  il  imagina 
de  faire  descendre  félectricité  des  nuages  sur  fa  terre ,  le 
long  delà  corde  d*un  cerf-volant  ;  et,  depuis  les  belles  exp^ 
henccs  de  iSewton  sur  les  couleurs  développées  par  les  bulles 
d*eàn  sayonnense  ,  ce  fut  la  seconde  fois  que  des  jeux  dVn- 
fans  devinrent  pour  la  physique  les  instrumens  des  plus 
belles  découvertes.  Mais  Fran\lin  ne  prévoyait  j^ïs  lui-intMne 
1'ex.trême  danger  auquel  il  s'exposait.  Son  cerf-volant  était 
^levé>  et  il  en  tenait  la  cordé 'à  la  main  ;  mais  elle  ne 
donnait  encore  aucun  signe  d'électricité,  quoiqué  le  cerf- 
volant  fût  voisin  d*un  nuage  qui  paraissait  porteur  de  la 
fondre.  Déjà  Franklin  craignait  de  ç'étre  trompé  dans  sas 
eonjectures  ,  ]orsqu*enfin  tinc  petite  pluie  étant  yenat 

s  . 


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Tnf»nîner  la  cordo  ,  Pt  ancfînenter  sa  facult<>  conductrire  , 
I  raiikiin  rénssit  à  en  lirer  quelques  élincelles  ^  et  il  faut 
l'entendre  lat'^méiiie  raconter  la  joie  qn'îl  reêsentiC  à 'l'aspect 
de  ce  pfaAi<mi^e  cfu'it  «irait  -prétn,  Ce|»eiidant ,  si  ta  corde  ' 
tàt  été  plu»  mouillée  ou  d'une  nature  plus  couJuctricei  fl 
est  probable  ^ae  cet  homme  cél^re  edt  payé  de  sk  vie  ta 
t^mMté  ,  et  nous  enaiiont  M  privÀ  de  toat  ce  ^'U  a  fait 
depuis  (\e  grand  et»d'iitî!e  pour  les  sciences,  la  philosophie 
et  ta  liberté.  £fi  France  y  M.  de  Romas  lit  cette  même  ei-* 
perience  d^nne  manière  beancoirp  plus  parfeite  ,  soit  qu*îl 
l'eût  conçue  de  lui-ni«^nie  ,  soit  qu'il  y  eût  été  conduit  par 
la  tetatative  de  Franklin.  11  imagina  d'entrelacer  on  fil  de 
tfT  trèa^fin  arec  la  corde  da  cerf^vdlant       et  poQr.qite 
FobservatPur  ne  fût  pas  exposé  à  des  décharges  imprévues  , 
l'extrémité  inférieure  de  là  corde  se  terminait  par  un  cordon 
de  soie  de  huit  on  àin  pfeds  de  longueur,  an  moyen  duquel  le 
cerf-volant  et  le  fil  étaient  isolés.  De  plus  ,  an  lieu  d'on  tirer 
des  étincelles  avec  \r  doigt,  ce  qui  fait  que  1  observateur 
reçoit  lui-même  la  décharge ,  Roma<  imagina  dè"  les  tirer  à 
l'aide  d'un  conducteur  méfallique  communiquant  au  sol  par 
une  chaîne  ,   et  tenu  à  la  main  par  l'inlermediaire  d'un 
manche  ièoiant  ;  c'était  proprement  noire  eicitatenr  actuel. 
Ajmt  doitné  amsi  k  cet  appareil  toute  la  perfection  qne 
suggérait  une  prudence  éclairée  ,  Kouias  n  hésita  point  à  le 
lancer  dans  lés  nuages  lea  pins  orageux  ;  et  dans  une  de  cea 
expériences ,  pendant  un  orage  rfuî  ne  fut  remarquable  ni  par 
les  éclats  de  la  foudre ,  ni  par  une  pluie  abondante ,  il  en  fît 
jaillir  pendlaut  des  heures  entières  des  jets  de  feu  de  plus  de 
dix  pieds  de  lotigueur.  «  fmagîneb-vons ,  écriyait-il  k  If  ollet , 
imaginez-vous  de  voir  des  lames  de  feu  de  neuf  ou  dix  pieds 
die  lojtgueur  et  d'un  ponce  de  grosseur,  qui  faisaient  au-> 
taint  on  pïu9  de  bruit  que  des  coups  de  pistolet.  En  moins 
d'ur.e  hc.:rc  ,  j'eus  certainement  trente  lames  de  cette  diuien- 
sion ,  sans  compter  jmille  autres  de  sept  pieds  et  au-dessous. 


(i)  Il  vaut  rnianx  employer ,  comme  le  fait  M»  Charles,  on^ 
cord«  métalliqae  filée» 


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520  DS  L*£L£CTaiCIT£  ATMOSPHERIQUE 

M 

Mail  ce  ^ai  me  èqmiM  le  plni  de  setulectioadaQS  œ  oomMS 

gpectacle ,  c'est  <Jue  les  pl«s  grandes  lames  furent  spontanées, 
et  que ,  maigre  Taboadance  da  ieu  qui  ie«  formait ,  ellet 
tombèmnt  coneUmmeiit  m  le  corpi  coadncteiir  le  pi» 
voisin.  Cette  constance  me  donna  tant  de  sédurtté,  que  je 
ne  craignais  pas  d'exciter  ce  ieu  avec  mon  excitateur  »  dans 
le  tempe  même  que  Torage  étmt  asm  animé;  et^lonipie  lei 
branches  de  verre  de  cet  înatmment  enneat  seulement  deux 
pieds  de  longueur  ,  je  coQduii>is.  où  je  voulus  ,  sans  sentir  à 
ma  main  )a  plus  petite  commotion  ,  de#  lames  de  feu  de 
six  on  sept  pieds ,  avec  la  même  facilite  que  je  condaisais  des 
lames  qui  u  avaient  que  sept  4  huit  pouces,  m  Celle  &euk 
desçrîption  suffit  pour  montrer  qtm  de  semlilablcs  e^^ 
riences  ne  doivent  être  tentées  qn'avec  d*extrêmes  précso* 
tioDS.  Ou  jieul  voir  dans  le  Trailc  gLucrai  celles  t[ue  la  théo- 
rie suggère,  et  au  mojen  desquelles  elles  n'olireat  plusqu'ua 
spectacle  admirable  sans  aucun  daager. 

Une  fois  qu'il  est  bien  constaU-  que  la  loudrc  est  ii'  c 
explosion  électrique ,  on  ne  peut  douter  que  réiectnute 
d'un  nnage  orageux  ne  puisse ,  comme  celle  de  nbs  machi- 
nes,  être  considérablement  afTaiblie  par  Taction  des  poinies. 
Cette  conséquence  ,  comme  nous  l'avons  dit  y  n'échappa 
point  à  Franklin  ;  et  celui  qui ,  le  pcemier,  aTa^t  docosrcrt 
les  pointes ,  imagina  les  paraionnerreÊ. 

On  appelle  ainsi  des  verges  métalliques  pointues  que  Xm 
élève  sor  la  sommet  des  édifices,  sur  le  hant  des  soàts  des 
navires  ,  etc*...\  Une  de  leurs  extrémités  plonge  dans  Tat- 
mospbcre ,  Tautre  çommumque  avec  le  sol.  L^'efTet  de  c«s 
appareils  est  de  recevoir  ou  de  neutraliser  l'électricité  des 
nuages  ,  et  de  la  conduire  sans  explosion  Jusque  dans  rin»  ^ 
téi^eur  do  la  terre.  Depuis  euvirou  cinquante  ans  qu  ih  ont 
commencé  à  être  en  usage ,  un  grand  nombre  d'exemples  en 
a  prouvé  Futilité  j  elle  est  en  effet  évidente  par  la  tàéorie. 
Lorsqu'un  nuage  clectrisë  passe  a  une  proximité  icWn  4ue 
son  influence  puisse  être  sensible ,  il  décompose  les  électri- 
cités naturelles  de  la  barre,  repousse  celle  de  même  nom* 
dans  le  sol ,  et  attire  celle  de  nom  contraire,  qui     porte  à 


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BT  DES  PAaATOIiN£&aE^  &Zt 

l'eitrémité  tmpéneure  de  la  pointe ,  et  y  acquiart  nne  inte»» 

site  d'autant  plus  grande  que  l'action  du  nuage  est  plus 
forte.  De  là  il  résulte  %u,e  le»  particule^  d'air  humide»  titaé^ 
entre  le  nuage  et  le  paratonnerre  ,  doivent  te  piMpiter 
vers  celui-ci  avec  une  grande  rapidité ,  y  perdre  l'électricité 
que  leur  avait  donnée  le  nuage ,  en  prendre  une  autre  trè^;» 
forte  de  nature  contraire  f  puis ,  "fayant  alors  la  pointe  qni 
les  reponne ,  se  porter  vers  le  nuage ,  et  neutraliser  Télec- 
tricilé  de  toutes  celles  de  ses  particules  qui  se  rencontrent  sur 
leur  passage,  jusqu'à  ce  ^ue  ce  mouTement  alternatif  l'ai^ 
complètement  déchargé.  Il  doil  donc  '  arriver ,  èn  général , 
C[ue  cette  décharge  s'opérera  sans  explosion  ,  et  que  tous  les 
corps  conducteurs  qui  se  trouveront  au-dessous  du  paraton* 
'  nerre  à  peu  de  distance,  seront  Réservés  par  luit  Mais  enfin 
ai dans  un  cas  extraordinaire ,  ce  rajiide  écoulement  de 
l'électricité  ne  suftit  pa.s  encore  ,  et  qu'une  explosion  se  pro- 
duise   c'est  iufailliblenieiit  sur  la  pointe  qu'elle  doit  se  ^ 
porter  ,  puisque  c'est  là  que  f attraction .  réciproque  des 
deuk  électricités  contraires  est  incomparablement  la  plus 
forte  j^ussi,  en  ce  point,!  expérience  a-t-el  le  confirmé  pleine- 
ment la  théorie»  Dans  les  premiers  temps  ^ne  cette  inven-; 
tion  fut  mise  en  usage,  on  présente  à  l'Aofidémie  des  sciences 
une  pointe  de  paratonnerre  qui  avait  ainsi  reçu  une  eiplo— 
sion  si  forte  qu'elle  en  avait  été  fondue,  comme  les  fils 
de  fer  que  nous  fondons  par  nos  hatteries.-  Cependant  cette 
explosion  si  terrible,  qui  aOrait  causé  infaîllibleinent  les 
plus  grands  inaliieurs  sur  la  maison  oit  elle  était  tombée  ,  ne 
fit  pas  même  éprouver  la  commotion  la  plus, légère,  et 
ne  fut  aperçue  que  par  reffroyahie  bri^it  qu'elle  ei^cita.  \ 

On  peut,parune  expérience  très-simple,  donner  uneiiàage 
seo^ihic  de  rclTet  des  paratonnerres.sur  les  nuages  élec(ris|és^ 
On  suspend  aux  conducteurs  d^une  machine  électrique  un 
fil  de  lin  ,  au  bas  duquel  on  a  attaché  un  petit  lambeau  de 
coton  cardé  qui  peut  assez  bien  nous  représenter  un  «uage." 
'On  électrise  le  tout,  et  Ton  présente  au  coton  ,  non  pas  une 
pointe ,  mais  un  corps  sphérique  ;  ansijjitot  il  est  attiré  j  et 
il  se  produit  une  ctincclle  entre  ces  deux  corps.  Mais  si  |  au 


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522  DE  L'iLECTAlCITi  ATMOSPUERIQUC 

)tea^  â*inté  vphhre ,  oii  présente  an  coton  une  pointe  que 
Von  tient  à  une  grande  dislance  ,  il  se  décharge  d'abord  in- 
▼isiblement  de  son  Aectriciië  »  après  quoi  il  retourne  vers 
les  conducteurs 'pour  sé  récbargcr^  et  ît  revient  vers  la 
pointe  pour  se  décharger  de  nouveau,  ôn  peut  suspendre 
ginrsi  plusieurs  Jambealx  de  cotod  à  des  fils  de  difTereales 
longueun ,  et  on  les  Voit  sfc  replier  successivement  les  uns 
9nt  les  autres.  C'est  exactement  ainsi  que  les  lambeaux 
inférieurs  d'un  nuage  ,  qui  ont  été  déchargés  par  Tiniluence 
d*un  paratonnerre ,  doivent^se  replier  vers  les  parties  sapé- 
rienres  du  nuage  qui  sont  encore  électri$ées. 

L'effet  et  l'uliiité  des  paratonnerres  étant  incontestables, 
ilimportede  décider  (|iiellg  est  la  construction  la  plusavan* 
tageuse  qu'on  puisse  leur  donner.  Deux  conditions  surtout 
paraissent  indispensablenieht  nécessaires  ;  la  première  ,  c'est 
que  la  communication  soit  bien  établie  avec  le  sol,  et  entre 
les  diverses  barres  niétalii<|yes  dont  l'appareil  est  composé. 
Oii  peut  voir  dans  le  Traité  général  les  précautions  les  plus 
SAres  pour  bien  remplir  ces  deux  coiuli Lions.  • 

Si  ces  conditions  sont  remplies  avec  exactitude ,  la  théorie 
comnt^  "expérience  s'accordent  à  montrer  que  le.  voisin  âge, 
le  Contact  même  d*un  paratonnerre,  n'est  nullement  dan- 
gereux, la  décharge  élcctriuue  choisissant  toujours  les  meil^ 
leurs  conducteurs.  Ainsi ,  quand  on  a  fait  traverser  un  pa« 
quet  de  poudre  a  canon  avec  un  iil  de  for,  on  peutimpa-> 
iiémeut  transmettre  par  ce  fil  toutes  les  décharges  élec- 
triques qui  ne  sont  pas  capables  de  le  foudre.  De  même , 
sus^ndez  fin  oiseau  à  Fun  des  conducteurs  de  la  machine , 
cliargez  la  hatterie  et  déchargrz-là ,  l'oiseau  n'en  ressentira 
aucun  effet  j  crpeudaut  il  se  trouve  alors  sur  le  passade  de 
félectricité.  £nfin  ,  en  s'envéloppA^i  corps*  d'un  cordon 
métallique  dont  on  tient  dans  les  mains  tes  extrémités ,  on 
peut,  sans  aucun  danger,  décharger  par,  ces  cordons  ]c< 
plus  fortes  batteries ,  en  s'isolant  comme  Toisean  dans  i'arc 
de  communication. 

Dans  ces  expériences ,  on  éproute  quelquefois  une  petite 
commotion  instantanée  y  mais  incomparablement  plus  faîbie 


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« 


BT  DIS  PA%AT0Nf(KaA£5.     *  523  * 

la  ct^cliarge  de  la  batterié.  Cette  commolion  vient  de  ce 
que  ISIlectHcilé  àèçuuuilëe  dans  la  b^teriè  n*opère  pas  ul 
décharge  en  un  seul  instant  indivisible ,  quelque  bon  con— 
ductPur  qujou  iiu  présente.  Pendant  son  passage  y  elle  agit 
par  influence  sur  Jes  électricités  naturelles  des  corps  qui 
touchent  ce  conducteur,  et  y  produit  une  séparation  qui  ne 
dure  qu  un  moment^  l'équilibre  se  recompose  auâÀitot»  mais 
Talleftiative  subite  de  ces  deux,  états  produit  une  conuhotion 
dans  les  organes  q  ii  réprouvent.  On  voit  par  cela  même 
que  cet  eCfet  doit  être  extrêmement  faible  car  il  est  uni- 
quement  prod^t  par  TinAuence  de  cette  portion  d'électricité 
qui  reste  libre  sur  un és%des  ftces  de  la  batterie  ^  et  dont  te 
force  répulsive,  quoique  très-a liai b lie  [)ar  son  extension  sur 
le  conducteur  qu'on  lui  présente,  n^est  cependant  pas 
anéantié  entièrement. 

Pour  iuetUe  ces  résultais  en  évidence,  on  isole  un  conduc- 
teur cylindrique  ,  et  on  le  fait  toucher  à  la  face  d'une  bat- 
terie (juî  communique  avec  le  sol.  Vis-à-yis  une  des  ex- 
frémi  tés  de  ce  conducteur ,  *on  en  place  un  autre  aussi 
isolé ,  mais  séparé  du  premier  par  un  petit  intervalle , 
fig.  41 9  au  moment  de  la  décharge,  il  s'échappe  une  étincelle 
du  premier  conducteur  au  second,  et  un  éleclroscope  place 
sur  ce  .dernier  s'érige  et^  s',abaisse  en  un  instant.  Si  l'on 
veut  terminer  ce  second  conducteur  par  un  pistolet  de 
Volta  ,  dont  Tautrc  extrémité  coimauiuqnc  avec  le  sol, 
Ja  décharge  latérale  enflammera  le  gaz  tonnant. 

Le  seié  danger  que  pourraient  otfrir  les  paratonnerres 
viendrait  donc  uniqunuont  de  ce  cTioc  laféi  al ,  (\iie  Ton  peut 
pomr  ainsi  dire  atténuer  à  volonté  en  augmentant  les  dimen- 
sions et  la  faculté  conductrice  du  corps  par  lequel  on  fait 
écouler  l'électricité.  La  théorie  et  rexpérience  viennent  de 
nous  montrer  que  ce  choc  est  mcomparablement  moindre  que 
Isi  décharge,  directe;  et  ,.si  jamais  il  devenait  sensible  dans 
un  éclat  de  foudre ,  qu'aurait  donc  été  la  décharge  elle- 
méuie,  s'il  ne  s*élaitpas  trouvé  là  .de  conducteur  métallique 
pour  la  transmettre  au  sol  ? 

On  a»  vu  quelquefois  ^  dans  des  momens  d*orage,  des  ani- 


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4^  M  L*iLXGTRICITi  ATMOSPIliaXQDK 

luaux  cl  tics  hommes  tomber  morts  suLiteuiCul  au  moment 
d'une  explosion,  quoique  la  foudre  eût  éclaté  à  uue  graude 
distance  du  liêa  où  ils  se^  trouTaîent.  Ce  phénomène  peul 
être  facilement  expliqué  par  les  considérations  que  nous 
venons  d'établir. 

Concevons  un  nnage- fortement  éiectrisé  et  dont  les  deni 
extrémités  soient  pendantes  vers  la  terre  i  elles  y  refouleront 
rélectricitc  de  même  nature  que  celle  dont  elle»  sont  .char- 
gées 9  et  attireront  électricité  contraire.  Si ,  par  une  circons- 
tance quelconque  »  la  décharge  s'opère  à  une  des  extrémité! 
du  nuage ,  Féquilibre  se  rétablira  aussitèt  dans  le  point  de 
la  terre  qui  ^c  trouve  sous  l'autre  extrémité  j  et  cCrétablià- 
sèment  d'équilibre  pourra  'occasionner  la  mort  des  animaux 
ou  des  hommes  qui  y  serodt  soumis,  surtout  si  l'électricité 
est  forte*  C'est  re  que  l'on  appelle  le  choc  par  retour. 

Ou  peut  eu  donner  une  idée  par  l'expérience  diuvaute  : 

5|ispeordes  par  un  cordon  de  soie  une  grenouille  vivante, 
à  quelque  distance  du  conducteur  d^une  machine  électrique , 
comme  le  représente  la ^g,       attachez  à  l'une  de  ses  jambes 
un  cordon  métallique  très-léger  et  flexible,  qui  la  fasse 
communiquer  avec  le  sol  ;  puis  faites  agir  la  machine ,  et  à 
iiitaure  (jiic  rélcctrlcilé  se  développe  ,  lirez  de  temps  en 
temp^   des  étincelles   du  premier   conducteur  ,    eu  lui 
présentant  une  tige  de  ^  métal  terminée  en  demi-sphère. 
A  chaque  explosion  ,  vous  verres  la  grenouille  tressaillir , 
quoiqu'elle  ne  soit  pas  dans  l'arc  de  communication;  ses 
électricités  naturelles ,  que  Tinfluénce  du  conducteur  éiec- 
trisé sépare,  3e rejoignent  subitement  chaque  fois  que  cette 
influence  est  détruite ,  et  excitent  une  commotion  dans  les 
organes  de  l'animal. 

Ces  efiets  se  produisent  encore  après  la  mort  :  pour  les 
observer  alors  dans  toute  leur  énergie  ,  il  faut  tuer  subite» 
ment  la  grenouille  en  lui  coupant  le  corps  en  travers  ;  après 
quoi  on  la  dépouille  et  on  la  prépare  comme  le  représente 
lA*fig.  43.  Alors  l'irritabilité  est  telle  que  les  contractions 
musculaires  se  produisent  encore  par  TinEuence  dVne  forte 
machiue  à  la  distance  de  dix  ou  dovize  mètre».  Ce  pheoo- 


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t 


ET  DES  PARATONNEREES.  SzS 

Komèoe  »  simple  en  liii-*même ,  montre  qae  les  Organes  mus- 
Ciilaires  des  grenouilles  sont  des  électroscopes  d'une  sen^ibi- 
Ktc  extrême.  On  verra  ,  dans  uu  des  chapitres  qui  vont 
«uivre ,  que  cette  susceptibilité  a  été  la  cause  acctdentelle 
.  d'une  des  plus  belles  dléconvertes  qu'on  ait  faites  dans  là 
physique.  *  '  •  ■ 

'  Jusqu'ici  nous  n'avons  étudié  TélectricUé  atmosphérique 
que  dans  Téta^  TÎolent  et  passager  où  elle  se  trouve>pendant 
léS  oragesi  mais ,  en  augmentailt  la  sensthiltté  de  rap))areil 
qui  sert  à  la  manifester,  on  peut  espérer  de  la  rendre  sen- 
iible,  lorsqu'elle  paraîtrait  nulle  avec  des  instrumens  plul 
grossiers.  Pour  cela ,  on  a  imaginé  d^armer  Félectroscopè  à 
paiUes  on  à  lames  d'or  d'une  verge  métallique  pointue ,  que 
l'on  visse  par  son  «bout  intérieur  sur  Textrëmite  de  sa  tige. 
Oif  donne  ordinairement  à  cette  Terge  an  mètre  dé  lon- 
gueur ,  et  on  1a^  compose'  de  plusieurs  pièces  emboîtées  lei 
uneà  dans  les  autres  ,  pour  que  sa  îongtieiir  jMiisse  être  variée 
à  volonté.  A  l'aide  de  cet  instrument ,  représentéySJjr,  ^4 ,  on 
reconnaît  que  l'atmosplière ,  lorsqu'elle  est  pa(e ,  est  dans  ml 
état  babituel  d'électricité  vitrée  ;  maïs  les  moindres  nua^^es  , 
les  moindres  brouillards  modifieal  cet  état.' 

L'intensité  de  cette  électricité  habituelle  croit  k  mesuré 
que  l'on  s'élève  dans  Fatmosphèrei  aussi ,  pour  la  rendre 
plus  sensible  ,  de  Saussure  a  imaginé  de  jclrr  en  l'air  une 
boule  pesante  attachée  à  lin  fil  de  métal  trcâ-tin  ,  dont  l'ex- 
trémité inférieare  »  bouclée  autour  de  la  tige  de  l'électro* 
scope,  adhère  à  cette  tige  par  la  légère  pression  de  son  propre 
ressort.  Quand  le  (il  est  déplojé  par  le  luouvement  de  la 
boule  y  il  donne  à  i'électroscope  la  même  espèce  d'électricité 
que  possède  la  couche  la  plus  haute  ou  cette  boule  s'élève. 

IVTais  ,  p.ii  la  toiiUnuation  nirnie  de  ce  mouveuicut  ,  le  fil 
.se  détache  de  la  tige  de  Téiectroscope ,  et  celleH;i  reste 
isolée  avec  l'électricité  qu'elle  a  acquise. 

En  général ,  les  expériences  que  l'on  peut  tenter  sur  l'élec- 
tricité atmosphérique  ,  présentent  la  singulière  circonstance 
d'un  milieu  indéfini,  qui  est  l'air,  dont  toutes  les  molécules 
sont  individnellement  chargées  d'un  excès  d'électricité  de. 


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5a6        Dl  L*<tRCTltICITi  ATXQSPBjfjtXQDS ,  XTC 

même  nature,  ailhtrculc  à  leur  surface;  de  sorte  que  U 
masse  entière  du  milieu  >*en  trouve  pénétrée  dans  une  pro- 
portion variable  avec  les  hauteurs.  Alors  les  diverses  par- 
ticules de  ce  milieu  ne  peuvent  être  en  repos  que^r  la  mu- 
tiielle  compensation  de  leors  forçai  répubives  combînéci 
nyec  leur  pesanteur  ;  et  la  même  condition  s'applique  aussi 
aux  corpb  conducteurs  qui  s'y  trouvent  plonî^cs.  Ainsi  , 
pour  tous  ces  corps,  rtuiuiiibre  éle€^n<|u^  (l'aura  pas  lieu 
fuand  kun  fieptrici^P' naturelles  serein  t  com^ètement 
neutralisées ,  mais  lorsqu'ils  posséderont  Fescës  de  Tune  ou 
#n  de  l'autre  électricité  gui  convient  à  la  couciie  ou  ih»  ie 
trouvent ,  ei^oës  gqi  est  vitré  dans  J'^itmosphèce ,  lofsqu'elle 
Cit.  pure.  S^ils  possèdent  un  plus  grand  excès  de  cette  même 

électricité,  iU  jcjiront  umi^ucuicaL  en  yciLu  dt-  cet  excès 
les  uns  sur  les  au^es ,  et  sur  toutes  les  molécules  dair 
eOfvîronnanti;^  :  ils  devront  donc  se  repousser  mutuelle* 
ment.  Si ,  contio^re ,  Vexcës  d'électricité  qu'ils  possèdent,  est 
moindre  que  celui  qu'ils  prendraieut  naturellement  dans  la 
^ttche.oti  onles  place  ^  la  masse  du  milieu  agira  sur  cha- 
cun d'eux  en  vertu  de  cette  difiérence ,  et  lenrs  électricités 
naturelles  seront  diconiposécs  autant  qu'il  le  faut  pour 
compléter  ce  qui  leur  manque  de  réicctricité  du  nulieu  :  eu 
vertu  de  cette  addition^»  ils  repousseront  le  milieu  autant 
que  le  milieu  les  repousse  ,  et  n'en  éprouveront  plus 
aucuue  action.  Mais  ils  agiront  les  uns  sUr  les*  autre»  avec 
l'excb  qu'ils  ont  fçquis  de  l'électricité  opposée  ;  et ,  si  le 
milieu  est  un  fluide  indéfini  composé  de  ])articules  susccp* 
tibles  de  s'cleclriscr  jiar  le  coiilacl,  cet  excès  se  dissipera 
peu  à  peu  dans  l'espace.  11  y  aurait  beaucoup  d'expériences 
curieuses  à  faire  pour  .constater. les. |ois  de  l'équilibre  élec-* 
trique  dans  des  circonstances  aussi  diHerentes  de  celles  que 
Ton  a  .génerdlex|iept  cQMl^uàje  de  cQosider^r. 


•  1  • 


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•     .      CHAPITRE  5CHL 

j9e  /a  Lumière  électrique* 

La  lumière  qui  se  développe  dans  les  explosions  électriques 
a  passe  loog-lemps  ans  yeux  dee^hysiciens  poor  une  modifia 
cation  de  l'électridlé  méme^  qui  jouissait  àélk  iàealiéée- 

devenir  iuiiuueuse  a  un  certaui  degré  d'accumulatioîi.  Mais 
depuis  quelques  années  Tobservation  de  la  lumière  qui  se 
dégage  de  l'aîr  par  une  prefsion  mécaaiqae,  m'a  fait  penser' 
que  la  Inmîëre  électrique  pourrait  avoir  une  semblable  cause, 
et  être  purement  TelTet  de  ia  compression  opérée  sur  Tair* 
par  Texpiosion  d€réle€tricité(i).  C'est  ce  qn^ne  disonsnovi*  ^ 
approlbadî^  des  eapérîcnces  ,  rend  extrêmement  probable/ 

comme  on  le  peut  \'oir  dans  le  IVaîtë  gênerai.  Sun  atit  que 
J*air  que  le  choc  électrique  comprime  estplus  ou  moins  dense  y* 
ou  sdon  line  la  dédia^  électrique  qoVm  y  transmet  est 
plus  ou  moins  énergique ,  elle  paoduît  des  lueurs  Tariées 
depuis  le  violet  le  plus  tendre  jusqu'au  blanc  l^pliis éclatant. 
Cet  eifet  se  produit  dau3  le  vide  de  nos  machines  pnenma- 
tiques,  et  même  dans  le  vide  de  nos  baromètres.  Mais  qn*est- 
ce  qu'un  tel  vide  sinon  un  espace  ou  il  y  a  des  vapeurs  d'eau 
ou  de  luercure  quipeuvent^  comme  les  autres,  dégager  de  ia 
chaleur  quand  elles  sont  suffisamment  comprimées. 

L'électricité  développée  produit  encore  deux  autres  effets , 
que  l'on  a  voulu  regarder  comme  deux  de  ses  caractères  phy- 
siques. Le  premier  est  cette  sensation  pareille  au  contact  d'une 
toile  d'araignée  que  les  corps  électrisés  produisent  .quand  on 
les  approche  d'une  partie  quelconque  de  la  peau  nue.  Le 
second,  c'est  l'odeur  de  phosphore  trèç-sensible  et  très-dis- 
tincte que  produisent  les  pointes  électrisées  lorsqu'on  les  pré- 
sente vers  les  organes  de  Fodorat.  Mais  les  commotions 
données  par  la  huuleille  de  Leyde  cl  les  batteries  électriques  , 
proavent  que  l'électricité  en  mouvement  secoue  violemment 

les  organes ,  et  y  etcite  des  contractions  musculaires  très- 

-  *  " 

Âuoalcs  de  Chiinie  y  toute  65,  ^ag.  iSo^* 


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fttft  BS  LA  ttrmiAK  XLeCTAIQUC. 

énergiques.  Oo  verra  plus  lard  encore  d'autres  exemples  de 
€ttU  faculté.  Maintenaiity  lorsqu'un  conducteur  électrisé  se 
préieate  devant  une  partie  quelconque  de  notre  corpa,  il  te 
fait  en  celle  partie  une  décomposition  de  nos  électricités 
naturellaSy  et  celle  qui  est  de  nom  opposé  à  celle  du  couduc- 
ttpr»  le  condanfe  à  remtréoiité  qui  en  est  la  plus  voistaei  ce 
aaoïmment  intMeur  ^  le  départ  de  cette  électricité ,  ou  l'in- 
troduction  de  celle  qui  vient  du  dehors  ,  ne  doivent-iis  pas  ' 
produire  en  nonsquelque  sensation  ?  et  la  seul  contact  de  Tair 
qui  se  renouvelle  et  s'ékctrise  sur  les  parties  de  notre  peau 
où  rélectricité  est  devenue  libre ,  ne  doit-il  pas  y  exciter 
aussi  quelque  fréuus&ement  ?  Or ,  si  cela  doit  être  ainsi ,  il 
n'y  a  aocnne  raieen  d'aller  inia^er  des  causes  particulières, 
ponr  produire  ces  efiets  ^  et  il  n'y  a  par  conséquent  aucune 
-vraisemblance  à  en  faire  des  propriétés  physiques  attachées  4 
la^aature  de  rélednciië,  . 

£n  vafÎABl  k  wardie  et  les  scintillations  de  la  lumière 
électrique  ,  on  Ta  employée  à  plusieurs  jenx  de  physique  in* 
téressans ,  que  j'ai  décrits  dans  le  Traité  général* 

CHAPITRE  XIV. 

JDu  dé^etoppemefU  de  fÉlectnciîé  par  le  smpte 

corOact. 

*  Nous  allons  maintenant  nous  occuper  du  développement 

de  rélectricité  par  le  simple  contact.  Cette  partie  de  la  phy- 
sique f  créée  depuis  peu  d'années ,  nous  o£Drira  le  contraste 
d'une  grande  découverte  due  au  hasard  t  et  d'une  découverte 

plus  grande  encore  obtenue  directement  ,  et  conduite  à  son 
dernier  terme  par  les  expériences  et  les  inductions  les  plus 
rigoureuses. 

Ce  fut  vers  1 789  que  les  premims  observations  de  ce  genrs 

se  présentèrent.  Galvaui,  professeur  de  physique  à  Bologne, 
faisait  des  recherches  sur  rexcitabilitédes  organes  musculaires 
par  rélectricité.  Il  employait  k  ces  épreuves  ^s  grenouilles  . 

tuées  et  écorchées  ,  dout  il     ait  mi&  À  nu  les  nerfs  lombaires , 


a 


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'tbmoÈie  k  repréMote  la  fig.  4^*  En  outre ,  poar  pouvoir  les 
manier  fadleraent ,  il  avait  pa«së  dans  la  portion  restante  £ 
de  Li  colonne  dorsale  ,  un  fil  de  cuivre  recourbé  en  crochet. 
Il  arriva  par  hasard     un  jour  il  suspendit  plusieurs  cadavres 
de  grenouilles ,  par  ces  crodiet»  de  cuivre,  au  balcon  de- fer 
d'une  terrasse }  à  l'instant  leurs  pieds  et  leurs  jambes,  qui  po^- 
saient  aussi  en  partie  sur  ce  fer ,  entrèrent  en  convulsion 
qpontanée  }  et  le  phénomène  se  répéta  autant  de  fois  qu'on 
jéitéra  le  contact.  Galvani  saisit  habilement  l'importance  de 
ce  phénomène  ,  et  s'attacha  àen  déterminer  les  circonstances  • 
eisentielies.  Il  vit  d'abord  qu'au  lieu  de  tenir  la  grenouille  à 
la  main ,  on  pouvait  la  poser  sur  une  plaque  de  fier  ,  et  qn-en 
appliquant  sur  ce  fer  le  crochet  de  cuivre  9  les  convulsions 
se  manifestaient  encore.  Il  reconnut  ensuite  que  tout  se  ré- 
duisait à  établir  entre  les  muscles  et  les  nerfs  de  la  grenouiHe* 

*  vue  communication  par  un  arc  métallique.  Il  observa  que 
les  convulsions  s'excitaient  encore  quand  cet  arc  était  d'un 
seul  métal ,  mais  qu'elles  étaient  alors  très-rares  et  très-fat- 
]>les  ;  et  que ,  pour  les  rendre  fortes  et  durables ,  il  fallait' 
employer  le  contact  de  deux  métaux  dilfihrens.  Cètte  cfl»hditîon 
remplie,  on  pouvait  compléter  la  communication  par  des 
aubs tances  quelconques ,  pourvu  qu'elles  fussent  conductrices 
de  l'électricité.  11  fit  entrer  dans  la  chaîne  de  commuuicatiou 

d'autros  parties  aniiiiaies ,  et  même  d(*s  personnes  vivantes 
qui  se  tenaient  par  la  main  ^  les  convulsions  se  manifestèrent 
encore.  Galvani  crut  voir  dans  ces  faits  le  développement  du 
ce  qu'il  appelait  une  éi0&irtûiié  <m/méri<r  existante  dans  les  mus* 
clcs  et  dans  les  nerfs,  et  dont  la  circirlation  s'opérait  quand 
oa  mettait  ces  parties  en  communication  Jpar  un  arc  mé-' 
ialliqne ,  ou  en  généra)  par  de  boni  conducteurs  de  l'éleo* 
tricité.  »  '         ,      .     ►  . 

Liorsque  ces  nouveaux  phénomènes  furent  connusenltalie^ 
île  y  excitèrent  une  admiration  généirale ,  et  téus  les  esprité. 
me  port^i«nt  vers  les  yues  de  Galvani.  Mais  Yotf  é  né  les  eut 
pas  plus  tôt  répétés,  qu'il  y  reconnut  des  indications  toutes 
différentes.  Voyant  que  les  convulsions  ne  i^obtenéient  que 
tirés  rafenwpt  avec  Ma  arc  composé  d'un  hoI  métèl^  etse»^ 


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530  M  L'ELS^TRICITS  Il£V&I.OPP£fi 

encore 

<|u*on  les  reproduisait  a  coup  sûr,  et  beaucoup  plus  long- 
leiBpi«  «vec  un  arc  composé  de  roétaux  U«léro|^oe»,  il  en 
oonclnl  %nt  1«  principe  d'escitniion  rendait  dans  les  métaux } 
et ,  comme  ce  principe  devait  être  nécessairement  de  nature 
électrique  ,  pui&que  sa  tratisinis&ioo  était  arrêtée  par  toutes 
leesnbttancet  isoUmlct,  il  en  vint  k  penser  que  le  aenl  contact 
des  métaux  hétérog^es  devait  produife  une  électricité  faîblet 
qui ,  de  11  aiiisiiiLtlaut  à  travers  les  organe  s  de  la  greiiouille , 
lorsqu'on  complétait  la  cliaîae  t  déterminait  daa$  cesorgaues 
émineamant  irritabias  les  convulsion  qnn  Galvaai  avait 
olMervées. 

fin  ei«ajrant  l'application  de  <]  i  vers  métaux  »  Vol  ta  reconiiut 
qno  W  meîllettr  encstotear  était  le  aine  nus  en  contact  avec 
IWgent  on  le  enivre,  cpiotqu'on  pùt  produim  ans«  lei 

pheiioinènes  avec  uu  atx  kétérogè&e  composé  de  deux  métaux 
.  quelconques. 

D'après  rensamUe  de  ces  obserrotions»  la  maillenrie  prépa- 
ration ponr  répéter  Texpérienee  de  Galvani ,  e^t  la  suivante  : 
prenez  une  grenomiie ,  et  après  avoir  coupe  son  corps  traos-> 
versaleBient  an^^eaiomdes  bras ,  déponillea  icsjambei  el  m 
cnisies  de  la  peau  qoi  les  recouvre  ;  retnmchec  ensuit*  tontes 
les  chaiiâ  et  toutes  les  parties  qui  recouvrent  les  nerfs  lon*^ 
iMÙres  désignés  par  dans  la  fiff.  4^  pilis»  coupea  la  colenao 
donale  de  maniera  qae  les)ambes>  et  les  «nisses  restent  sos-> 
pendues  uniqueaseart  par  ces  nerfr.  Alors  ^veloppez-^es 
d'une  petite  feuille  4^  enivre  de  sine  ^  poses  la  greaoujilis 
ainsi  préparée  snr  n»  siq>port  i#o)#nl  ^  pir  eaemple ,  sur  une 
plaque  de  vem  ^  et ,  prenant  un  morceau  de  tont  autaro mêlai 
recourbé  en  forme  d'arc  ,  posez  une  des  extrémités  sur  l'ar- 
mature des  nerfs  ,  et  l'autre  extrémité  sur  les  muscles  des 
cuiises}  amsilAt  vons  vorrea  las  coavnkioQS  a»  manîftiler  » 
non-seulentent  dans  la  cuisse  et  la  jambe  que  votis  aures 
touciiée  f  maas  encore  dans  l'autre.  Ces  convulsions  ce^nt 
quelque  tempv  après  la  mort ,  et  eiles  cenent  d'antjant  pins 
vite  ,  qu'elles  ont  été  pins  oscilées.  Mnîst  dans  lo  premier 
niomeni  4«  ieur^^ftiiblisiemePt  >  on  peut  les  raoimi^r 


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PAR  LL  QQ2i  lACT*  53t 

Vjpp)ic«lîoii  dt  tous  les  eiciuns  qai  exaltent  riiritabîUté 
anmale.  Il  en  est  de  même  ^  eu  teste ,  des  eonvnlsioni^ 

qu6  1  on  produit  sur  les  organes  des  grenouilles  par  Tia- 
âtteact  à  dktaoM  de  Télectrieité  ordinaire  ;  et  il  en  résulta 
•enlenenl  que  cee  flnrganei ,  lorsqoe  leur  irritabilité  sabsîste 

eneore ,  sont  des  lodicaUurs  seusililes  au  plus  pelil  degré 
d'éiect  ncué.  '  - 

•  Valtaiît  tmwtm  anm  une  antre  expérience  qne  Vcn  trowe 
da»  m-  aneian  ouvrage'  intitnlé  TkéçHê  dm  piaùit^  et  ffd 
est  extrêmement  propre  à  montrer  l'influence  du  contact  des 
métanx  liétérogoies  snr  las  organes  animant  On  prend  dens 
pièces  de  métann  diflEnreriH  ;  le  nuMa  est  qne  Fnne  soit  d^ar-» 

^ent  ou  de  cuivre,  et  l'autre  dè  zinc.  Ou  pose  une  de  ces 
pièces  au-dessus  ,  l'aotre  ati-dasious  de  la  langue ,  de  manière 
f  n'eUas  la  débordant  na?  pan  an  avant.  Tant  que  lee  pièces 
ne  te  toneWat  point ,  èd-  n'en  reçoit  anoana  sensation  par-* 
ticuliëre.  Mais  lorsqu'on  let  met  en  contact,  il  s'oKCite  uue 
sarear  toutr>à-^fait  analogue  à  celle  du  sulfate  do  £er.  Ici  , 
diaprés  Yolta ,  l'ékctndlé^eet  développée  par  la  oantaet  des 
deuiL  pièces 5  et  c'est  la  surface  de  la  langue,  couverte  de 
papijlin  nerveuses  extra  ordinairement  sensibles  |  qoi  lui  sert 
de  candoeteinr*  Qaelqaelois  enoora  Tencttatian  ee  tranSAet  k 
d'antres  nerft^  et,  si  l'on  est  dans  l'obscurité,  l'on  TOit  une 
sorte  d'éclair  passer  subitement  dans  les  yeux. 
«Galvaai  oherdia  à  sonteinr  aan  opinioird'nne  éiecirieité 
afiniaia  contée  le  profcsienr  de  ?a?îe|  il  Ini  obfœla  les  aon«* 

valsions  ex.citées  par  un  arc  d'un  seul  mctal  ,  et  il  s  attacha  à 
an  varier  les  circonelanees.  Par  exemple ,  après  avoir  preinp- 
toaaent  prépard  une  grenooiUe  »  conuna  none  raroos  dit 
tont-^-^'benm ,  si  on  la  jette  anssitdt  sar  nn  Mo  4è  mercure 
bien  uetlpyé ,  de  manière  quVUe  le  touche  par  ses  nerfs  e| 
par  seenMsales^l  se  manifeste  ordinairement  det  convulsions . 
Volta  -répandit  qne  ^  daae  «ette  drepastanee  mémè  ;  11  pon^ 

vait  V  avoir  quelque  hétérogénéité  entre  les  diverses  parties 
de  Tare  conducteur ,  soit  sur  la  surface  du  merciire  même  i 

« 

aoit  par  le  contact  des  métann  dont  on  s'est*  eél¥i  pour  pré- 
fm»  l^enimal.  En  effet ,  les  plus  petites  diffihmcéa  dans  Ici 


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9 


532  DE  l'£L£GTRICIT£  OEVStOPPft^ 


exciter  des  coDVui&ioni,  qui  ayant  ne  se  produisaient  pas, 
Par  exemple  ,  si  I'od  arme  les  nerft  de  la  ^nouille  avec  oae 
lame  de  plomb  impur  ,  tel  que  celui  dont  les  vitrieit  ae  ter- 
vent,  et  ^ue  Ton  achève  la  communication  par  un  arc  du 

même  métal  pris  dans  la  même  £euiUe ,  et  par  con«é^pieat 
d'une  nature  exactement  pareille  ^  on  produit  rarement  dca 
effets.  Mais  si  on  rétablit  avec  du  plomb  purifié ,  tel  que 
celui  dont  les  essayeurs  se  servent ,  Tarmature  restant  la 
même  ,  les  convulsions  se  manifestent  anssitét  ;  et  mine  il 
suilit  de  frotter  Tare  d*un  seul  métal  contre  un  entremêlai 
pour  lui  douucr  une  hétërogëDéité  suffisante,  comme  M. 
Halle  Ta  fait  voir,  Néanmoins  Galvani  seieieBditpaaemra 
à  ers  remarques;  il  poussa  la  précaution  jusqu'à  préparer  ks 
organes  de  la  grenouille  avec  des  lames  de  yerre  effilées  en 
couteau.  U  obtint  encore  des  oonToIsmia  par  im  arc  d'nn  seià 
métal  y  mais  seulement  dans  les  cas  que  nous  avons  sîgnaUs , 
c'est'-à-dire  ou  rirnlabiiilé  est  extrêmement  vive.  Eufin , 
après  avoir  préparé4a  grenouille  avec  tontes  ces  précaution 
il  réussît  à  produire  les  contractions  par  le  senl  contact  des 
muscles  et  des  nerisde  l'animal  même,  sans  avoir  besoin d'em* 
ployer  aucune  atttre]!substance  quelconque  pour  cosiqpléter 
l'arc  conducteur.  Mais  si,  comme  le  dit  Volta,  et  cunnue 
nous  le  prouverons  tout-à-rhenre ,  il  se  développe  de  1  tle*^- 
tricité  par  le  seul  contact  mutuel  de  deux  métaux ,  il  est  égir 
lement  possible  qu'il  s'en  développe  par  le  contact  de  deax 
substances  hcUi  ogènes  quelconque  ,  comme  les  muscles  et  les 
nerfs.  Seulement ,  si  cette  action  est  beaucoup  plus  ièibU 
t}ue  celle  d'un  métal  sur  un  métal  ^  il  faudra,  pour  la  maai* 
fester ,  employer  un  électroscope  d'une  susceptibilité  encore 
plus  vive ,  et  tel  que  les  orgaues  de  la  grenouille  paraissent 
l'être  dans  les  prem^^  instans  qui  suivent  la  mort^ 
nouveau  fait  observé  par  Galvani ,  quoiqu'extrémemeat 
remarquable ,  ne  conduit  donc  qu'à  une  généraksatiou  dt 
l'idée  de  VoUa,  bien  loin  de  la  renvener. 

11  s'agît  maintenant  d'établir  cette  idée  par  TexpérieBce. 
Pour  cela  y  yolia  emploie  deust,  di;>^ue6  wétaJiiques  }  I  ua 


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»AR  LE  CONTACT*  533 

it  zittc  ,  Tantre  de  cuirre  »  de  cinq  ou  six  centimètres  de 
largeur ,  bien  plans ,  non  Yeitiis  y  et  a jant  à  leur  centre  des 
tiges  isolantes  perpendiculaires  à  leurs  sarfkces  ,  par  le 

moyen  desquelles  on  peut  les  mettre  en  contact  sans  les  tou- 
cher immédiatement.  On  approche  ainsi  ces  disques  Tun  de 
Fantre ,  jusqu'à  ce  quSls  se  touchent ,  Jig,  47  ;  pnis^  on  les 
sépare,  en  les  retirant  parallèlement.  Mais  ,  comme  Tel  ce— 
trîcité  qui  s'y  développe  par  un  seul  contact  est  toujours  . 
extrêmement  fàihle  ^  on  ne  l'essaie  pas  immédiatement  à 
Félectroscope  ;  on  amie  celui-ci  de  son  petit  condensateur  , 
dans  lequel  on  accumule  l'électricité  de  plusieurs  contacts , 
rnn  faisant  conimuniquer  son  plateau  supérieur  avecle  sol| 
et  tonéhant  le  plateau  inférieur  qui  communique  aux 
pailles ,  avec  le  disque  m<»talliq«e  dont  on  veut  éprouver 
rélectricité.  Cela  Cait,  on  retire  ce  disque^  on  le  touche 
ninsi  que  l'antre  ponr'  les  remettre  tons  deux  dans  Tétat 
tiatnrel  ;  on  les  replace  de  nouveau  isolés  et  en  contact  ;  on 
les  s^are  ,  et*  l'on  reporte  au  coiulensateiir  celui  que  l'on 
veut  éprouver.  Après  sept  ou  huit  contacts  de  ce  genre,  si 
Ton  enlève  le  plateau  supérieur  du  condensateur,  les  pailles 
Avergent  tf%s-lbrtemcnt  en  vertn  de  l'électricité  déposée 
4ans  le  plateau  inférieur  par  les  contacts  successifii  du  disque 
métallique  ;  on  peut  ainsi  éprouver  et  reconnaître  la  nature 
4e  cette  électricité. 

Par  exemple,  supposons  les  deux  disques  de  cnîvre  et  de 
zinc.  Si  c*est  le  disque  de  cuivre  qui  a  touché  le  plateau 
inférieur  de  i'électroscope ,  l'électricité  qut  fait  diverger  les 
*pailles  est  résineuse  ;  s?  1*on  a  touché  avec  le  fine  ,  elte  est 
vitrée.  Amsi  ces  deux  métaux  ,  isoles  et  dans  Télat  naturel, 
ae  mettent ,  par  leur  simple  contact ,  dans  des  états  élec» 
triques  difféirens  :  le  zinc  acquiert  un  excès  d'électricité  vi- 
trée ,  et  le  cuivre  Texcès  corn piémen taire  d^élecincité  ré- 
sineuse. 

On  peut  encore  répéter  l'expérience  d^cine  autre  manière. 
Ve  faites  communiquer  ancun  des  plateaux  du  condenf^a- 
teur  avec  le  sol  ^  laissez-les  isolés  sur  I'électroscope  j  niais 
^rfiaque  fois  que  vous  sépares  les  deiix  disques  du  contact  „ 


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534  L'i^jkCxaiciiÀ  dsvilopfxjb  * 

touchez  en  même  temps  chacun  des  plateaux  avec  an  dei 
disques ,  et  toujoturs  avec  le  même,  Conume  1^  electridtei 
libret  qu'ili  fomàtat  lOQt  if  nature  coolraîte  f  elict  «^at- 
fireroal  nutiieUeiiiaiit  et  ae  fixcrofit  fur  lei  ioiiaeet  ooa* 

tiques  des  platraux.  Après  quelques  contacts  de  ce  geore , 
séparez  les  piateaum,  et  chacun  d'en  ae  t^tmvera  chargé 
de  l'espèce  d'électndt<(  qui  convient  au  diaque  yar  lequel 

on  l'a  touchë*  ,  .       .  ,  . 

On  pourrait  croire  que  l'électricité  qui  &e  déreloppe^  daol 
cette  circ«ii9tance  tient  à  une  sorte  de  compreanoa  dee  pli^ 
teaux.  rop.  contre  Tantre  ,  ûomn»  celle  qni  ae  ddreioppe 
lorsqu'on  presse  des  taffetas  gommés  avec  un  disque  mé- 
tallique» ainsi  qne  M.  Libes  l'a  obserré.  Mais  il  ettiicile 
de  prouver  qne  Taction  développée  an  contact  des  nétans 
est  d'une  tonte  autre  espèce  ,  et  est  excitée  par  une  influence 
réciproque  qui  dccompo&c  leurs  électricités  natureUaa.  Peur 
^Ublir  ce  fait  capital,  Yolta.fait  l'expérieBca  suivante, 
n  forme  nue, lame  métallique  avec  demi  màrceaox  C,  Z, 
fig.  48  ,  l'un  de  zinc  ,  l'autre  de  cuivre  ,  soudés  bout  k 
bout.  Puis  ,  prenant  entre  les  doigta  l'extrémité  de  la  lame 
qui  est  de  sine  »  il  touche,  avec  Fantre  extrémité  qui  est  de 

cuivre  ,  le  plateau  supérieur  d'un  coruleiisatcur  qui  e^t  iius%i 
de  cuivre  et  dont  le  plateau  inférieur  comuium(|ue  av  ec  le 
soi.  Après  le  contact  |  si  Ton  enlève  le  platëau  touché,  en 
le  trouve  électrisé  résinensement.  Ceci  n*a  rien  que  d«  con- 
forme aux  cuperiencps  précédentes  ;  seulement  l'on  n*a  plus 
à  craindre  l'eliet  d'une  pretsion  ou  d'une  séparation  entra 
les  molécules  du  sine  et  celles  du  cuivre ,  puisque  leur  jnxt^ 
position  est  établie  d'une  manière  permanente  ,  et  que  le 
contact  sur  le  condensateur  s'opère  entre  cuivre  et  cuivre  ; 
ce  qui  ne  pent  développer  aucune  nonvelle  électricité, 
pour  que  Télectricité  ,  ainsi  produite  par  un  aenl  contact , 
soit  très-marrjnee ,  il  faut  que  le  condensateur  soit  beau- 
coup plus  large  que  celui  de  Télectroscope ,  et  queaa^Mrce 
condensante  soit  considérable^ 

On  obtient  encore  des  effets  pareils  ,  sans  toucher  la  lame 
de  zinc  avec  les  doigts ^  et  en  ia  tenant  seulement  par  dea 


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PAB  Ll  COKTAGT.  535 

tiges  de  verre  ou  d'autre  aub:»tance  isolante.  Mais  alors , 
ccanme  cette  lame  ne  communique  phis  au  soi  ,  il  faut  la 
mettre  en  contact  avec  quelque  corps  d'une  ^antîe  capa- 
cité ,  dont  elle  puisse  tirer  i  électricité  qu'elle  doit  fournir 
mu  plateau  coHecteur  du  condensateur'.  (Test  à  quoi  l'on 
parvient,  soit  en  donnant  beaucoup  de  surface  à  la  lame  de 
zinc ,  soit  ,  ce  qui  vaut  mieux  encore  ,  en  lui  faisant  toucher 
l'intérieuir  d'une  grande  bouteille  de  Lejde  armée  en  dedans 
par  une  fcuiO^de  aine  »  et  dont  la  surface  eitérieure ,  ar* 
mce  aussi  d'un  métal  quelconque  ,  est  mise  en  communica- 
lion  avec  le  sol  •  ^ 

Cette  épreuve  faîte ,  on  la  répète  en  sens  inverse.  On 
prend  entre  les  doigts  l'extrémité  de  ia  lame  qui  est  de 
cuivre  ^  et  Fon  louche  avec  l'antre  extrémité  qui  est  de 
aine  9  le  plateau  supérieur  du  condensateur  qui  est  aussi 
de  cuivre  ,  49-  Lorsqu'on  détruit  le  coulact  et  qu'on 
enlëve  le  plateau  louché  «  il  n'a  point  acquis  d'électricité , 
quoique  le  plateau  infihîeur  communique  au  résenrohr 
commun.  Pourtant,  dans  cette  expérience,  le  cuivre  et  le 
sine  communiquent  encore  ensemble  et  se  touchent  encore 
,  comme  dans  la  première.  La  seule  diifêrence ,  c'est  qu*albrt 

les  deux  morceaux  de  cuivre  qui  ccmirauni([iuiirnt  au  zinc 
étaient  situés  bout  à  bout ,  tandis  que  ,  dans  la  seconde  ex-* 
pértence  ,  ifs  sont  situés  des  deux  c6tés  du  sine.  La  cause , 
quelle  c^u'ellc  soit  ,  qui  développe  l'électricité  ,  agit  donc 
comme  une  force  attractive  ou  répulsive  qui  s'exercerait 
du  line  sur  1^  cnirre  ,  et  du  cuivre  sur  le  aine.  Dans  la 
première  expérience  oii  les  deux  pièces  de  cuivre  sont  d'un 
même  côté  du  zinc  ,  cette  force  peut  s'exercer  ,  et  l'élec- 
tricité qu'elle  développe  se  répand  sur  le  plateau  de  cuivre 
du  condensatenr.  Maïs  ,  dans  la  seconde  expérience  oh  le 
sine  se  trouve  entre  deux  cuivres ,  l'action  électromotrice , 
qoelle  qne  soit  sa  nature,  s'exerce  également  des  deux  côtéa 
du  sine }  il  ne  doit  donc  pas  se  développer  d*électrîcité. 

Les  métaux  et  un  grand  nombre  de  substances  non  mé- 
talliques agissent  ainsi  sur  leurs  électricités  naturelles  ^ 
^«nd  ou  les  met  en  contact  les  unes  ayec  les  autresi  et  il 


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536  PB  l'ÉXECTA^GITÉ  DivYLOPFÉE 

t$t  tstrémemMit  vrabemblahle  que  cette  propriM  i^éUmi 

■V^c  d PS  degrés  divers  k  iouB  les  corps  de  !a  nature.  Parmi 
toutes  les  coin])iiiaison«  que  1  ni  ea  peut  faire  ,  il  y  en  aura 
donc  ou  U  déreloppemetit  de  i'électriciië  foru  le  plus  éner- 
(B^que ,  et  d'autres  ou  il  sert  plut  faible ,  on  même  insen-» 
êïblc,  Daas  la  preuiière  classe  sont  les  métaux  hétérogènes  y 
lorsqu'on  les  met  en  contact  les  uns  avec  les  antres  ^  dans 
Ja  dernîôre  ,  se  trouvent  Feau  pure ,  les  dissolutions  salines  , 
et  même  les  liqueurs  acides  mises  en  contai  ,  soit  entre 
elles  y  soit  avec  des  métaux. 

Pour  vérifier  cette  propriété ,  prenons  nn  tube  de  verr^ 
ouvert  à  sel  deui  extrémités  ,  fermons  Pnne  d*eUet  avec  un 
bouchon  de  cuivre  termine  inférieu rement  par  une  tige 
même  métal  qui  se  prolonge  au  dehors  »  comme  le  repré-^ 
tonte  la  fg.$c.  Puis,  remplissons  le  tube  avec  un  des  Kquîdep 

dont  nous  veuuiis  de  p:irlcr  ,  ]).ir  exemple  ,  avec  de  l'eau 
ou  des  fii&soiutions  salines  ,  ou  même  un  acide  j  nous  aurons 
ainsi  un  assemblage  exactement  pareil  à  celui  des  lames  de 
zinc  et  de  cuivre  soudées  au  bout  Tune  de  l'autre.  Mais  la 
propriété  électromôtrice  sera  incomparablement  plus  faible. 
Car^  si  nous  réprouvons  de  la  même  manière  t  en  touchant 
fvec  le  doigt  le  liquid%du  tube ,  et  portant  la  tige  de  cuivre 

sur  le  plateau  du  contlensateur  ,  ce  qui  est  précisément  le 
même  q;io(le  que  dfms  la  première  expérience  y  nous  aurons 
J>eau  répéter  le  contact ,  le  plateaii  touché  ne  prendra  ja?- 
mais  une  quantité  appréciable  d'électricité  ;  «t  cela  arrivera 
ainsi  même  quand  le  liquide  contenu  dans  le  tube  agirait 
ehimiqnement  sur  le  bouchon  de  enivre  avec  une  grande 
ébergie ,  k  moins  que  l'on  n'employât  de  très-bandes  masses 

de  liquide  et  de  métal  âgi>oaîit  violeiiimenl  l'une  sur  l'autre. 
Car  alors  ou  :>ait  que  la  comlunaison  chimique  de  deux  sub- 
stances développe  de  réleclricité  ^  comme  MM.  Lsivoisier  et 
Laplace  l'ont  observé  en  faisant  dissoudre  quelques  kilo- 
grammes de  limaille  de  fer  dans  Facide  suHuritjue.  .Mais  il  ^ 
est  évident  que  1  électricité  développée  dans  celle  circons- 
tance est  totalement  différente  du  phénomène  produit  par 
le  contact  des  métaux  ,  ou  eu  gcaerul  des  substances  h^ii^ 


PAft  IX  COIfTACT*  537 

rogèues ,  puisqu'alors  les  plus  petites  quantités  de  ces  sub»- 
tancessoudée»  ensemble ,  et  qui  ne  proânbent  roue  iiir  Faatre 
taciine  altératioii  sensible ,  exercent  entant  de  pouTotr  qne 
les  plus  grandes  niasses.  En  lin,  ce  qui  de'termine  une  distinc- 
tion bien  déçi&ive  »  si  l'on  rép^e  la  même  expérience  avee 
dci  masses  dn  même  ordre ,  an  moyen  du  petit  appareil  qué 
jiotts  Tenons  de  décrire ,  on  trouvera  que  le  contact  immé- 
diat des  métaux  et  des  liquides  conducteurs  n'exerce  qu'une 
force  ëlectromotrîce  absoUimest  inappréciable* 

Mais,  par  cela  méme^  ces.  liquides  peuvent  servir  ponrtrani- 
mctire  Faction  réciproque  du  cuivre  et  du  zinc,  sans  l'alTai- 
biir  par  leur  contact.  Ainsi  ^  par  exemple  ,  en  reprenant  la 
jeconde  expérience,^.  49 «  le  sine  était  entre  deux 
enivres ,  nou  avons  vu  qû*alors  les  fercei  étectromotricef 
exercées  sur  le  zinc  étant  égales  et  contraires,  le  développe- 
ment de  l'électricité  était  nul  et  le  condensatenr  ne  se  cbe^* 
^ait  point.  Mais  il  se  cbargera  si ,  entre  le  sine  et  le  ]^atèâit 

collecteur  ,  qui  est  de  cuivre  ,  on  interpose  une  courbe  d'un 
liquide  conducteur ,  tel ,  par  exemple  ,  qu'une  goutte  d'eau 
ou  nu  papier  humecté  de  quelque  dissolution  saline.  Ce 
corps  intermédiaire  suffit  alors  pour  empédier  l'action  élec- 
troiuotrice  du  plateau  sur  le  zinc,  qui  ne  se  manifeste  que 
dans  le  contact  ^  en  onftro,  H  ne  peut  pas  remplacer  cette  ac-  ' 
tion ,  parce  que  sa  propre  force  électrômotrice  est  très* 

faible  et  insf  îiï>i})îp  ;  niais  en  ^rtu  de  sa  faculté  coiKhictrice  , 
il  peut  ti  au&mettre  l'électricité  du  zinc  si  celui-ci  en  acquiert 
M-4elà  de  sa  quantité  naturelle.  Or  le  sine  se  trouve  ici  > 
dans  «ne  condition  éminemment  propre  k  ce  développe- 
juent|  car  il  se  trouve  interposé  entre  deux  corps  qui  le 
touchent,  et  dont  Tun ,  qui  est  le  cuivre,  exerce  sur  lui 
une  action  électromotrice  sensible ,  tandis  que  Tautre ,  qui^ 
est  le  îitjiuJi^ ,  n'en  exerce  qu'une  infiniment  faible,  hc  dé- 
veloppement d'électricité  pourra  donc  s'opérer  aussi  bien 
que  si  le  sine  était  isolé  dans  Tair  ;  et  de  plus ,  par  le  moyen 
du  conducteur  humide ,  il  faudra  qne  ce  conducteur  et  le 
plateau  du  condensateur  auquel  il  communique,  partagent 
tous  deux  l'excès  d'électricité  du  sioc  >  jusqu'à  ce  qu'ik 


DB  Vitzcmctri  DériLorvis  9ar  u  covtact. 

acquièrent  une  force  répulsive  égaie  à  la  sienne.  C'est  en 
tfSet  et  qne  Pexpérima»  eonfirm*  {mrfailement. 

Par  eofis^queiit,  ii  Tén  Sdnde  eoflemble  deux  plaques  cir- 
culaire.*» ,  l  uoe  de  tinc  ,  Taiitre  de  cuivre ,  et  si  ,  après  avoir 
p99é  cette  pièce  mut  la  main  par  le  côté  cuivre  ,  on  recouvre 
ae  face  sine  eTee  un  coadoctear  faamide  dont  la  force  élec* 
tromotrice  soit  insensible  ,  par  exemple  ,  flTec  une  rondelle 
de  drap  imbibée  d'eau  ou  de  ciisêolntion  saline ,  tous  les 
corps  conducteurs  «|ne  Fon  mettra  au-nleisns  de  ce  système  « 
partageront  Teacès  d'^lectrieit^  vitrëe  de  là  face  aine  et  du 
corps  luiiiiide  qui  la  recouvre.  Si  donc,  sur  ce  premier  svs- 
lème  ,  on  en  pose  un  autre  pareil  ,  de  manière  que  sa  face 
cuivre  pesé  sur  la  rondelle  humide,  ce  second  système 
partagera  d*abord ,  comme  corps  conducteur ,  IVtcès  d'éfec* 
tricité  vitrée  de  la  prenuere  face  zinc;  et  en  outre,  la  se- 
conde pièce  de  line  prendra  un  nouvel  evcès  d'électricité  , 
également  vitrée  «  produit  par  la  force  électromotrîoe  dn 
cuiv  re  avec  lequel  elle  est  soudée.  En  ajoutant  ainsi  ï^urces- 
sivement  plusieurs  systèmes  semblables  les  uns  sur  les  aut^e$| 
on  aura  nn  appareil  dans  lequel  l'état  électrique  des  pièces 
successives  ira  en  angmentaut  de  bas  en  bant ,  avec  le 
nombre  des  couples  superposés. 

Tel  est  l'admirable  insimmeni  nnirenellement  connu 
an}ottfd*hni  aoua  le  nom  de  piU  v^ikïùiwf^  et  dont  la  phy« 
sique  et  la  cluiiiir  ont  obtem;  de  si  étonnans  résnUri^s. 
pour  bien  concevoir  ses  cUéts  ,  li  faut  avoir  analysé  d'une 
manière  précise  l'état  électrique  dans  lequel  se  mettent  ki 
diverses  pièces  qui  le  composent,  ainsi  qno  les  cban^meut 
.  qui  peuvent  y  survenir  lorsqu'on  met  quelqnes-4ines  d'entre 
elles  en  communication  arec  le  sol  on  avec  nn  condenaateor. 

CHAPITRE  XV. 

Tliéorie  de  l'appareil  électromoteur ,  en  jr  supposas^ 

la  eonductibilUé  pâffmke. 

GoNSioi^aoïvs  d'abord  une  seule  pièce  formée  d*ime  |^aqui 
de  aine  sondée  avec  «me  plaque  de  cnifre  de  dmmiMm 


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TBiORIS  DB  L'AP^ABIII,  i|.ECTBOK0T«IR  «  ETC.  53^ 

égales,  et  mettons  la  face  enivre  en  communicaf  ion  aN  ec 
le  «ol.  Cette  face  sec« aiors dans  Tétat  naturel;  mais  la  face 
siac  le  coumra  d!iiBecinicbe  d'thctgkàié  ritrée  libre»  ëcmt 
je  représenterai  par  + 1  la  quantité  totale*  La Telenr  de  eelle 
KliiU  dépendra  del  ^ieiulue  Jea  deux  pla4|ueS|  et  sera  propor- 
tîonpelle  k  leor  sarface. 

La  face  cuivre  commiimqiiant  toafours  ati  sol ,  on  pose  sur 
la  face  «inc  une  rondelle  de  drap  imbibée  d'eau  salée  ,  on  de 
tout  autre  liquide  conducteur  ,  dont  raction  ëlectromotrice 
est'insenaible.  Alors  l'électricité  libre  de  la  £ace  une  «e 
répandra  sur  la  surface  de  ce  conducteur  ^  mata  comme  il 
faut  toujours  que  le  sine  possède  l'excès  d^électricîté  vitrée 
qUe  sem* contact  ayec*  le  tttirfe  exige,  il  le  reprendra  an 
cQÎVfe'v-et  eehii<-c{  an  sol/  Tout  ceei  est  rai  sîmflle  résufmé 
des  expériences  rapportées  dans  le  chapitre  pr<^cr(lent, 

heê  cbosea  restant  dani  cet  étal  y  on  prend  une  nouYclle 
jtikoè  CBivte  et  bIoc  pareille  è-la  première;  et,  après'>«vair 
touché  sa  face  cuivre  ,  on  Tisole;  puis  on  pose  cette  face  snr  la 
rondelle  humide  ,  comme  le  représente  la  Jlg,  ôi.  Alors  , 
Belon  YoUa ,  il  s^opère  devx  actiaBS  t  r «  la  fine  sine  de  cette 
BeoondB  pièce  tmi$ètw€  Tescèe  d'éleetVicM  vithnée  i  qu'elle 
tient  de  son  contact  avec  le  cuivre  j  a*,  le  système  entier  de 
la  pièce  parta^  .rélecSricité  libre  de  la  rendelle  »  comme 
ferait  tomt  antre  Torps  ooBdncleiir»  Lb<  rondelle  reprend 
«ette  électricité  au  sine  inférieur,  celui-<:i  au  cuivre,  «t  îe 
enivre  au.  sol)  de  sorte  qu'après  un  temps  qm  doit  être 
ÎBfiniBMii  petiftvtt  ^  coBdti^tibiiîtéesl  paiMte,  il  s  établit 
M  étnt  dleelriipm  stribie,  dsBs  lequel  les  f|iiaBtflié»  d'élee^ 
tricitë  libres  sont  telles  que  le  représenta  le  tableau  suivant  : 

ifkcè  zinc  a,  sandre  kô^  -I-  b' 
face  cuivre  Cj  communiquant  à  la 
rondelle  humide  ••••  -f-i 

&ce  sine     sondée  avec    ........ .  4-  1 

face  cuivre  c,  communiquant  au  sol*  o 

Sur  ce  s^'Stème  ,  posez  une  seconde  rondelle ,  puis  une 
troisième  pièce  cuivre  et  «ac  de  U  SDéoie  manière  5b. 


Pièce  inférîeBre| 


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54o     vaioftiB  M  £*iipPARttt  itscnouùTwn.  ' 

La  face  zinc  de  cette  pièce  conservera  Tencès  d'électrické 
vitrée  -4-  i  qu'elle  lient  de  i<m  cealact  «tcc  le  curre  ;  mm 
en  entre  elle  partagera,  comme  corps  conAnctenr,  F^kctri- 
cit^  lAre  de«  pièces  inférieures  qui  se  réparera  aux  dépens 
du  fol;  et,  quand  Tétat  électriq<^e«era  devenu  stable,  on  aura 


iface sine     loudée  à  +3 
face  cuivre  Cj  communiquant  à  la  rondelle 
humide   •«  •••••••••  +  a 

Iface  ïinc     soudée  àc^  4-2 
face  cuivre     communiquant  à  la  rondelle 
humide  ri«i^««..«  4-i 

•  I  face  *inc     soudée  à  ci  +  i 


{  face  cuivre    commaniquaut  au  sol         «  9 

En  continuant  toujours  la  superposition  des  couples  de  it 
mène  manière  ,  les  quantités  d'électricité  vitrée  libre  cioU 
Imt  de  bai  en  hmt»  snivaal  orne  progreaiieB  «ritlaDé» 
tique. 

Cette  théorie  6u|^se  que  la  transmission  de  l'électricité 
1^  opère  k  travmies  fonéelks  humides  saut  ancns  afiaihlif* 
eement.  0mï  le  cas  d'une  condnctibîUlé|Nnrfiâte.  On  j  ad* 

jnet  eu  outre  c^ue  les  liquides  interposés  entre  les  élément 
'métalliques  n'eaercent  sur  eux  qu'one, action  électromotiiot 
AuUet  ou  asiea  pelhè  pour  poamir  être  tn^Ugée.  Ekifis, 
'pour  passer  d'un  élément  à  nn  autre,  on  introduit  une  troî* 
tième  donnée^  c'est  que  Texcès  d'eiectncité  4-  i  que  le  &inc 
prend  au  cnivve  eti  «HHislant  ponr>  cés  deux  métam^  toit 
se  tronvent  dais  l*état  nalarel  on  non.  Cette  dernicre 
supposition  est  la  plus  simple  que  l'on  ptiisse  faire ^  mais 
toutefois  ce  n'est  qu  une  supposition  dont  les  expériences 
fondamentales  rapportées  plus  haut  ne  fournissent  aucane 
preuve.  J*aî  ouï  dire  à  Coulomb,  qu'il  avait  vérifié  cette 
loi ,  et  qu'elle  lui  avait  paru  exacte.  11  est  clair  qu'on  ne 
peut  l'établir  avec  exactitude  qu'à  l'aide  de  la  balance 
électrique ,  et  en  mesurant  les  quantités  d'électricités  libres 
aux  diverses  hauteurs  d'une  pilej  mais  cette  observation  est 
ioUuencée  par  la  conductibilité  toujours  imparfaite  dei 


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AXZC  UNE  CONDCCTIBILITÉ  PARfAITI.  '  5(t 

xoaiaeUim  humides  ^  et  par  plnsîears  «uiret  causes  ffom 

nous  examinerons  dans  un  des  chapitres  suivans.  Quoi  qu'il 
en  soit  y  admettons  d*abord  réquidiûérence  dont  il  s'agit  p 
comme  la  plus  simple  des  lois  imaginables ,  et  cherchons  k 
tn  d^elopper^les  conséquences  par  le  calent. 

D'abord  ,  si  l'on  ^touche  d'une  main  la  base  de  la  pile  ,  et 
que  Ton  porte  i'aolre  main  à  son  sonunet,  tous  les  e&cës 

d'électricitë  4.  i ,     a ,  4. 3  des  différentes  pièces  se  àé^ 

chargeront  à  travers  les  organes  daus  le  rt'^ervoir  com- 
mun. £n  supposant  la  transmission  de  l'électricité  dans 
l'intérieur  de  la  pile  par£silement  libre ,  on  seulement  trës« 
inpîde  comparatÎTemtnt  à  sa  transmission  par  les  organes  « 

cette  décharge  devra  produire  une  commotion  comme 
celle  de  la  bouteille  de  JUejde ,  mais  avec  cette  dil[erence 
ramarfuable  que  la  sensation  en  paraîtra  continne.  Gar^ 
lu  pile  se  rechargent  ans  dépens  du  sol  beaucoup  plus  vite 
4|ue  les  organes  ne  peuvent  la  décharger,  la  pièce  supé- 
rieure se  retrouvera  toujours  presque  aussi  char^  qu'avant 
le  contact.  L'espérience  confirme  parfaitement  ces  indica^- 
tions.  L'on  peut  aussi  reproduire  de  la  même  manière ,  mais 
Avec  une  intensité  iniîuiment  plus  considérable ,  tous  les  phé* 
nomênes  de  saveur  et  de  lumière  qu'un  seul  couple  de  piècap 
BOUS  a  présentés. 

Si  Von  veut  connaître  dans  ce  cas  la  quantité  d'électricité 
^ni  forme  la  décharge  à  chaque  contact ,  il  n'y  a  qu'à  faire 
la  somme  des  quantités  d'électricité  qui ,  d'après  les  détermî" 
nations  précédentes  existent  à  l'état  de  liberté  dans  les  di- 
verses parties  de  l'appareil.  Mais  pour  suupiiiier  cette  éva* 
Inution  on  peut  supposer  les  rondelles  humides  infinimeiil 
minces  et  négliger  la  quantité  dVlectricité  qui  se  porte  à 
leur  contour  extérieur;  i|lors  les  quantités  précédentes  re^ 
pendues  sur  les  surfaces  du  cuivre  et  du  rinc  seront  les  seules 
iqu'il  s'agira  de  sommer.  On  trouve  alors  que  cette  somme  est 
proportioïmclle  au  carré  du  nombre  des  couples.  On  verra 
plus  iom  que  ce  résultat  est  extrémemeut  affaibli  par  Tini!^ 
perfection  des  conducteurs  humides. 

^ous  avons  supposé  la  pile  montée  de  cette  manières 


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TuioRIE  DE  L^APPARCIL  XLECTROMOTEU& 

CttÎTre  I  line  hitmiile,  enivre ,  Pte.  »  le  premier  eitt¥re  commiu 
aiqoenl  au  tel.  Meit  eli  poarrail  aiifii  le  nmter  en  mi 
ceatraire^  cinc,  cuirre  Luiuicie  ,  zinc,  eu  établissaat  la  com- 
manicetioa  du  sol  evec  le  premier  nnp.  Daas  œ  ces ,  le 
théorie  ferait  abiolmneat  la  mime ,  airec  cette  seule  difierence 

que  noire  unité -4-  î  deviendrait  négative ,  c*est-a-d n  e  que 
les  quantités  d'électricité  libre  seraient  de  nature  résineuse. 

Aa  lieu  de  poser  les  plaqaee  mtflalliqftet  lef  onee  ear  ke 
autres  en  colonne  verticale ,  on  pedt  les  placer  de  champ , 
et  parallèlement  les  unes  aux  autres  sur  des  supports  isolanS| 
par  exemple ,  sur  des  tiges  de  verre  vemiet.  Alors  am  lîta 
d'interposer  entre  elles  des  romleUes^de  drap  qui  sa  lîeft* 

draient  difficilement  verticales,  on  établit  de  l'une  à  l'autre 
des  espèces  de  petites  auges  dont  elles  ùmt  les  parois  extrê- 
mes y  et  Pou  vene  dcne  ces  angee  les  liquides  qui  daiveiit 
servir  de  conducteurs  ;  c^est  ce  qu'on  nomme  Vappareil  à 
auges  ,  fig.  53.  On  peut  aussi  souder  ensemble ,  et  bout  à 
bout  y  des  lames  de  cuivre  et  de  aine  que  l'on  recourbe  à  leor 
point  de  soudure ,  de  manière  que  cbaque  m^af  pmsie  plos« 
gcr  dans  un  vase  de  verre  ou  de  j)orcelaine,  rempli  en  partie 
d'un  liquide  conducteur.  Une  snite  de  vases  semblables  for* 
ment  une  chaîne  électromotriee  dont  les  nitéinitih  peuvent 
être  ramenées  circnlairement  Fune  auprès  de  l'antre  pour  a 
commodité  des  expériences  ;  c'est  ce  que  Volta  nomme  ïap» 
panii  de  ItSf  ses  à  eoarwme  ^  fig,  54.  De  quelque  ntcnièie 
que  soient  disposé  ces  appareils ,  leur  mode  d'actiofi  est 
exactement  le  luème  ,  et  la  théorie  que  nous  venons  d*expo- 
ser  leur  convient  également  sans  aucnae  restriction. 

Appliquons  maintenant  à  la  partie  jupérienfe  de  la  pfle, 
ou  en  général  à  la  dernière  plaque  de  l'appareil  ,  un  conden- 
sateur dont  le  plateau  miéneur  communique  avec  le  sol. 
Avant  le  contact ,  cette  plaque  que  fe  suppose  toiiqoui* 
sine ,  avait  l^électricit^  yitrée  libre ,  qui  convenait  à  ssi 
rang  dans  la  pile.  Le  condensateur  lui  en  enlève  une  partie 
qu'elle  reprind  aussitôt  à  la  pièce  ia^eure ,  oelle<t  à  11 
suivante,  et  ainsi  de  suite  jusqu'il  la  dernière^  qui  repreaf 
tout  au  sol.  Ce  mouvement  àoxl  dune  se  continuer  jusuu'dce 


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▲yiC  VVE  COUDUCTIBUIxi  PAKf  AITE.  $43 

C{ue  la  pièce  supérieure  ait  repris  la  même  quantité  d'éieo- 
incité  libre  qu*elle  possédait  d'abord  ,  et  qui  convient  à  m 
position.  Ainsi  le  condensateur  se  char<?era  Jusqn*.!  ce  que 
•on  plateau  collecteur  aiila.méme  tension  que  cette  plaque. 

Si  la  pile  était  mototée  èn  sens  contraire  ^  le  aine  commu» 
aiquant  au  sol,  rélectrictté  libre  àson  sommet  serait  résineuse, 
et  la  charge  du  condensateur  serait  égaie  à  la  précédente, 
nais  résineuse  au^si. 

De  même  que  Félectricité  de  la  colenne  sVceumiiIe  dans 
]e  coiuk'Tsate.ir  ,  elle  s'accumulera  dans  l'intérieur  d'une 
liouteiiie  de  Lejde  ou  d'une  batterie  électrique ,  dont  Fexté^ 
ncar  communiquera  au  réservoir  commun  ;  et  comme ,  à 
mesure  que  la  pile  sedécbarge,  elle  se  recharge  aux  dépens 
de  ce  même  réservoir  ,  la  batterie  se  chargera  également  , 
quelle  que  soit  sa  capacité ,  jusqu'à  ce  que  la  force  répulsive 
de  son  électricité  libre  fasse  équilibre  &  celle  qui  existe  au 
sommet  de  la  pile.  Si  l'on  retire  alors  la  batterie,  elle  don- 
nera la  commotion  correspondante  à  ce  degré  de  force  ré^ 
pnlsive  ;  et  c'est  ce  que  Teapérience  confirme. 

Pour  que  l'action  du  condensateur  sur  la  pile  soit  ré^- 
iiëre,  constante  et  aussi  énergique  qu'elle  peut  l'être,  il  faut 
avoir  le  plus  grand  soin  d'établir  entre  ses  plateaux  et  les 
filles  de  la  pile  des  communications  parfaites.  Car  les  quan- 
tit(.'s  d'clt'ctricité  liLircs  étant  excessivement  petites  ,  le 
moindre  obstacle  suiht  pour  les  arrêter  ou  pour  ralentir 
conaidérablement  leur  propagation  ;  et  alors  le  condensateor 
prend  beaucoup  moins  d'électricité  qu'il  ne  fimit ,  si  lei 
communications  étaient  libres.  C'est  bien  pis  encore  ,  si  lé 
mode  de  communication  est  lui-même  variable ,  cosbnie 
lorsqu'on  tient  le  oondensalenr  à  la  main ,  et  qu'on  se  co»» 

tente  de  poser  sur  le  sommet  de  la  pile  le  bouton  de  sou 
plateau  collecteur.  Dans  ce  cas  ^  si  on  l'applique  plusieurs 
fois  de  suite  4  ia  même  pile ,  les  quantités  d'électricité  dont 
il  se  charge  penvfnt  varier  en  un  instant  én  simple  au  triple 
ou  au  quadruple^ au  lieu  qu'avec  un  mode  de  communica- 
tion pins  nniibrme  »  on  y  trouverait  nne  parfaite  égalité.  Or 
c'est  là  ce  qu'il  est  abeolument  kéce^aire  d'obtenir  pour  po«« 


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B44       TnéoBlS  Dl  L'APPAIktIL  ÉLtCfMUOmttL 

voir  connaître  et  metarer  l'état  ëlectriqiie  de  ia  pile  tvat 
inaniëre  exacte.  i 

Après  bien  des  tentative»,  voici  la  disposition  d'appareil 
qui  m'a  paru  la  plus  commode  :  sur  une  tablo  solide  je  ûie 
par  des  vis  un  paralJëpipëde  de  boit  AB,  fig.  55,  re?éta 
d'une  feuille  dVtain.  L'extrémité  A  de  ce  parai  lépipède  porte 
un  cône  de  métal  tronque  par  le  haut  et  bien  poli  y  sur  le- 
quel on  pose  la  pile  ^  Tautrc  extrémité  B  porte  uoe  tige 
tnëtalliqne  verticale  et  mobile  TT  terminée  par  un  plataia 
mdtalHqne  auquel  on  fixe  solidement  le  pied  du  condeos** 
teur  par  une  vu  de  métal.  On  peut  ainsi  amener  cetinstru- 
meut  à  la  hauteur  de  la  pile  aoumise  à  Texpérieuce,  moi 
altérer  l'exactitude  des  communications*  Les  disques  deot  je 
fais  usage  sont  tous  de  dimensions  égales,  et  chai^uc  dtsi^ue 
de  aine  est  serré  de  force ,  mais  non  soudé  contre  le  (lisque 
de  cuivre  correspondant.  De  cette  manière ,  le  contscl  cit 
toujours  parfaitement  établi  entre  eux.  On  n'a  que  deseoiK 
pies  à  disposer  les  uns  sur  les  autres  ,  et  ces  couples  peuvent  i 
être  supposé  identiques ,  lorsque  les  plaques  sont  neatcf. 
Comme  elles  sont  d'aillenrs  bien  dressées ,  il  suffit  pour  At* 
blir  la  pile  de  les  poser  les  uiips  sur  les  autres  sans  supporte  i 
latéraux  ^  ce  qui  évite  encore  l'espèce  de  commuaicatioD<|itf 
s'établit  entre  les  pôles  de  la  pile  par  l'isolement  imptiftit 
de  ces  supports  ,  au  grand  détriment  de  rappareti. 

Enfin,  pour  établir  constamment,  et  de  ia  même  mi- 
nière f  le  contact  du  condensateur  avec  le  sommet  de  la  pile  i 
je  pose  sur  celle-ci.  un  petit  vase  de  fer  rempli  demerciirei 
et  bien  nettoyé  par  ^essous  ;  le  bouton  du  condensatearft  ' 
rexlremilé  de  &a  tige  Eexible  soat  aussi  en  1er.  De  cette  mt- 
niere  ,  lorsque  l'instrument  est  amené  à  la  bantenr  de  la  pilct 
il  suffit  d'abaisser  «on  bouton  dans  le  mercure  à  l'aide  é'ss 
tube  de  verre  verni  j  après  quui  abandonnant  ia  tige  à  « 
propre  élasticité  |  on  est  certain  d'ayoir  nrf  contact 
«égal  et  aussi  instantané  qu'il  est  possible.  On  peut  eomitCi 
jî  l'on  veut,  le  prolonger  plus  long-temps  pour  voir  si 

temps  mtiue  sur  la  charge  du  condensateur.  Lorsque  la  tig« 

.est  sortie  du  mcrcnre  |  oii  ei^^e  le  phtean  collecleur  h»^ 


AV£C  UNE  CONDUCTIBILITE  PARFAITE*  S4S 

pèrallMement  à  loi-inéme ,  et  on  le  touche  avec  la  sphère 
iUeet  isolée  de  la  balaiioe  électncjue.  On  reinel  celle-ci  dans 
sa  cage  de  verre }  le  disque  mobile  que  je  suppose  dans  Tétat 
naturel  vient  la  toucher ,  et  est  repoussé  aussitôt  à  une  cerf- 
laine  distance  que  l'on  observe,  ou  bien  encore ,  si  l'on  veut, 
OA  tord  le  iîl  de  suspension  jusqu'à  ce  que  le  disque  soit  ra- 
^  mené  à  une  distance  fixe  de  la  spliëre.  Quel  que  soit  celui  de 
ces  moyens  qn*on  adopte ,  comme  le  disque  s*électrîsera  par 
le  contact  et  aux.  dépens  de  la  boule ,  Taogle  de  torsion 
mesurera  le  carré  de  la  quantité  d  électricité  communiquée 
à  la  sphër€  par  le  condensateur ,  et  à  ce  dernier  par  la  pile. 
On  pourra  donc  ainsi  évaluer  cette  quantité  fort  exactement. 
Je  me  suis  assuré  qu'en  faisant  usage  de  cette  méthode  ,  on 
obtenait  d'une  suite  d'expériences  consécutives  des  résultats 
parfaitement  comparables  ;  ce  qui  est  loin  d'avoir  lieu  quand 
on  néglige  les  précautions  qui  assurent  la  perfection  et  ridcn- 
tité  du  contact  du  condensateur. 

En  comparant  ainsi  les  charges  obtenues  avec  des  piles  du 
jnéine  nombre  d'étage  montées  avec  des  conducteurs  liu- 
rnides  de  nature  diverse  ,  on  trouve  que  l'eau,  les  acides 
affaiblis ,  la  plupart  des  dissolutions  salines  »  en  général 
les  substances  dont  la  conductibilité  est  énergique ,  donnent 
sensiblement  les  nièiiies  quautes  d'électricité  libre,  et  la 
donnent  par  un  contact  sensiblement  instantané.  Même,  pour 
la  plupart  de  ces  conducteurs ,  on  peut  accroître  ou  dimi* 
nuer  extrêmement  l'élendue  de  leur  surface  sans  qu'il  en 
résuite  aucune  variation  appréciable  dans  la  charge,  sans  doute 
k  cause  de  la  facilité  presque  infinie  que  leur  surface  offre  k 
la  transmission  des  courans  électriques  ;  mais  cela  suffit  tou- 
jours pour  prouver  ,  conformément  à  l'ojiiaion  de  Volta, 
qu'ils  ne  jouent  absolument  que  le  r61e  de  conducteurs ,  et 
que  leur  contact,  ou  leur  action  chimique,  n'est  pas  la  cause 
«léterminante  du  développement  de  l'électricité.  Néanmoins 
on  trouve  aus%i  des  liquides  avec  lesquels  les  charges  sont 
inégales,  à  même  nombre  d'étages ,  soit  qu'iU  atiaiblissent 
trop  la  eondttctibilîté  par  leur  interposition ,  comme  nous 
l'expliquerons  par  la  suite,  soit  quiU  enerceni  une  aciiuu 


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546        TUKOHIE  DE  L'aPPARCIL  iLECTaOHOTEUH 

électroiuotrice  propre  par  em^mèiKM  ou  pur  les  combbiti- 
sous  <|u  ils  i'orinent  avec  les  autres  parties  de  l'appareil. 
Toutes  ces  variétés  s«  soot  présentées  dans  les  oombreaMS 
expériences  tentées  parles  physiciens  dans  les  premiers  temps 
de  la  découverte. 

Dans  les  considérations  précédentes  »  nous  avons  tonjonn 
supposé  qne  Tappareil  électroaotenr  commnniqnait  par  sa 
base  au  sol  dui^uel  il  pouvait  tirer  toutes  les  quant  îles  dVlec- 
tricité  libre  nécessaires  à  rëqoiiibre  de  ses  parti€».  Mais  à 
l'on  concevait  que  toutes  les  pièces  qui  le  composent  fiisseat 
placées  ongiuaircment  sur  un  isoloir  ,  et  que  la  colonne 
même,  et  robservateur  qui  la  forment,  fussent  isolés  pendant 
qn'on  la  monte ,  alors  les  quantités  d'électricité  libre  néce»* 
saires  à  ro(|nilibre  ne  pouvant  se  tirer  du  sol  ,  la  pile  se  les 
prendrai tiâclle-^méme  par  la  décomposition  des  éleciridlésaa- 
turelles  de  ses  pî  n  ques.  Lep^le  aine  aurait  donc  un  excesd'élec- 
tricité  vitrée  libre  ,  compensé  par  un  égal  excès  (rélcclricilc 
résineuse  au  pète  cuivre^  et  à  partir  de  là,  les  quantités  d'élec- 
tricité libreiraient  en  décroissant  jusqu'au  milieu  de  la  colonne 
qui  serait  dans  l'état  neutre.  Il  est  visible ,  en  effet,  quedecetlf 
manière  »  les  conditions  d'cquubilureuce  d'une  pièce  à  l'autre 
seraient  satisfaites ,  et  conserveraient  le  rang  que  nous  leur 
avons  assigné  dans  Tappareil  non  isolé.  Ces  considération» 
sont  confirmées  par  Texperience,  au  momsdans  leurs  résul- 
tats généraux  ;  car  toute*  les  piles ,  même  mprhs  avoir  été 
montées  en  communication  avec  le  soî ,  se  mettent  d'elies- 
uiêmes  dans  l'état  que  nous  venons  de  décrire  lorsqu*ou  la 
place  pendant  quelquis  temps  sur  un  isoloir  ;  parce  que  Tair 
qui  les  touche  leur  enlevant  graduellement  leur  électridtë 
libre,  elles  ne  peuvent  que  se  recharger  aux  dépens  delle$- 
mémes,  et  les  résuluts  de  cette  décomposition  sont  les  seab 
qui  subsistent  quand  les  quantités  d'électtîrité  qu'elles 
avaient  pris  au  sol  ont  été  épuisées  avec  le  tempÂ.  Dan»  cet 
état  I  les  s%nes  électroscopiqnes  aux  deux  p^s  de  la  pîle 
sont  trës-fisibles,  et  les  condensateurs^même  les  plus  forts,  ne 
s'y  chargent  pas  sensibleinent.  Ce  phénomène  est  d'autasl 
plus  digne  de  remarque,  qu'il  ne  s'accorde  pas  avec  la  théo<* 


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AVEC  UNE  CONDUCTIBILITÉ    PARFAITE.  5^7 

rie  âe  F^quilibrc  par  équiclifférence.  Celte  théorie  indice 
bien  que  la  ckarge  du  condensateur  dans  la  pile  isolée  doit 
être  moindre  que  daus  la  pile  non  isolée;  mais  la.  propor- 
tion qu*elie  indique  e«t  bien  ëioigiiee  ^  l'estrâme  faiblesse 
que  l'expérience  démontre. 

En  reliée  lu ssaul  à  celte  ditcordauce,  j'ai  été  couduii  a  peti^er 
que  Taction  électrique  de  lappareil  olectromoteiir  pourrait 
bien  ne  pas  être  due  aûnpleiaeiit  aux  quantités  d'électricité 
libres  qui  paraissent  sur  ses  élémcns ,  comme  Yolta  le  sup- 
posait }  mais  qu'il  pourrait  y  eiister  en  même  témps  une 
tres^grande  quantité  d'éiectrîicilé  diBsimulce  ;  et  comme 
celte  considération  changerait  beaucoup  la  uianière  dont 
Taclion  de  la  pile  devrait  être  envisagée ,  je  vais  Texpciser  ici. 

Reprenons  d'abord  les  expériences  fondamentales  de  Yolta 
sur  le  développement  de  Téleclricilé  par  le  simple  contact 
de  deux  métaux  isolés  ;  que  nous  mQutreaL-eiles  i  Qu'il  $e 
^manifieste  alors  sur  cbacua  d'eux  une  certaine  quanjlite 
d*éleclricité  libre  et  de  nature  oppo«;ée.  Mais  s'eo  suit -il 
pour  cela  que  ces  quanlilés  soicuL  les  seule:»  qui  se  déve- 
loppent réellement  ?  Non  sans  doute  ;  et  la  décomposition 
des  électricités  naturelles  des  deux  plaques  ,  pendant  le 
contact  9  pourrait  être  énorme  sans  produire  d'autres  in- 
dices extérieurs  que  cenx  que  nous  avons  observés.  C'est 
ainsi  que  les  deux  faces  d'un  carreau  de  verre  armé  de  métal 
peuvent  être  chargées  de  quantités  d*électricité  fort  con- 
sidérables y  quoique  les  portions  de  ces  électricités  qui  joui^ 
sent  de  leur  force  répulsive  siur  l'une  et  Tailtrç  f^ce  soieut 
ué;iiimoins  très-petites. 

Dans  cette  manière  de  voir ,  deux.disques  de  sine  et 
cuivre  mis  en  contact  ressemblerinent  exactement  k  un 
pareil  carreau  ,  après  qu'on  Pa  isolé  ,  et  lorsque  l'actiou 
absorbante  de  l'air  a  égalisé  les  forces  répulsives  de  ses  deux 
faces.  Seulement  la  lame  isolante  de  verre  serait  remplacée 
par  les  forces  électroniotrices ,  qui  retiendraient  les  deux 
électricités  de  part  et  d'autre  de  la  surface  du  contact. 
Alors  rélectroscope  et  la  balance  ne  rendraient  sensibles 
que  les  poi  lions  ^'électricité  qui  .seraient  libres  d<;s  deux 


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^48    THÉORIE  0£  L*APPAllKlt  éLBCTROIIOTBVa  «  ETC. 

c4ytés  de  celte  surface  ^  et  les  quantités  totales  d'élcctricitei 
dissimulées  ne  se  manifesteraient  qu'à  Tinstasl  oti  l'on  ëtt- 
blirait  une  communication  directe  entre  les  disques,  de 
même  que  dans  la  bouteille  de  Lejrde  ou  le  carreau  electrisé. 

L'appareil  ëlectromoteur  deviendrait  ainsi  toat«-è-fait 
analogue  aux  piles  électriques  que  nous  avons  considérées 
dans  le  cliapître  X.  La  disposition  de  rélcctricité  y  serait 
exactement  pareille  ,  et  la  même  théorie  ,  les  mémct  ioi^ 
mules  s'y  appliqueraient.  On  peut ,  en  efiet ,  remarquer  qae 
les  résultats  auxquels  nous  sommes  parvenus  en  considé- 
rant ces  piles  ,  oflireat  une  repi  r-seutalian  exacte  des  piieuo" 
menés  électriques  que  produit  Tappareil  électromotenr  j  sok 
quaùd  un  de  ses  pâles  communique  au  sol ,  soit  dans  l'état 
d'isolenicîit.  (!etle  inaïuire  de  l'envisager  aiderait  à  con- 
cevoir comment  il  peut  exciter  de  si  fortes  commotions, 
et  surtout.des  phénomènes  chimiques  que  nous  ne  ponvoai 
produire  qu'en  licf^umnlant  des  quantités  considérables  d*é^ 
leclricité  ,  soit  par  des  batteries,  soit  au  mojen  de  pointes 
d'une  fineâse  extrême.  C'est  qu'en  ellêt  il  y  aurait  aussi  une 
trësH^rande  quantité  d^électricité  développée  dans  Taction 
chimique  de  l'appareil  ëlectromoteur.  Liilin  ,  on  concevrai 
aussi  pourquoi  les  piles ,  même  les  plus  énergiques  ,  ior»* 
qu'elles  sont  isolées  par  leur  base ,  ne  communiquent  presque 
pas  d'électricité  sensible  au  condensateur  ,  tandis  qu'elles 
donnent  des  charges  considérables  ,  et  jusqu'à  des  étincelles, 
si  l'on  fait  communiquer  instantanément  un  de  leurs  pèles 
avec  le  sol.  Car  les  charges  indiquées  par  le  calcul ,  pour 
CCS  deux  circonstances  ,  aiuaient  en  effet  entre  elles  une  dis- 
proportion extrême  ,  ce  qui  n'avait  pas  lieu  dans  la  pre- 
mière manière  de  voir. 


CHAPITRE  XVI. 

Effets  chuniques  de  F  Appareil  électromoteur. 

Ariits  la  continuité  des  commotions  électriques  ,  le  pre- 
mier phénomène  <ïiiimiqua  que  Ton  opéra  avec  la  pile  fat  ia 


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EFFETS  CHIMIQUES  DE  L*APPA11EI£  «  ETC.  5^9 

décomposition  de  Teau.  Cette  découverte  est  due  h  MM. 
Carliàle  et  Nicholson.  Si  Ton  adapte  aux  p61es  de  Tappareil 
électromoteur  des  fils  de  platine  qui  se  rendent  dans  un 
'  même  yase  de  verre  en  partie  rempli  d'eau ,  on  voit  un 
courant  continuel  de  gnz  oxigènc  se  dégager  du  fil  qui  com- 
munique au  pôle  vitré ,  et  en  même  temps  un  courant  de 
ga»  hydrogène  se  dégage  de  Tantre  fil  qui  communique  au 
pèle  résineux.  Si ,  au  lieu  de  platine  ,  on  emploie  des  fils  de 
cuivre  ,  d'argent  ou  de  tout  autre  métal  susceptible  d'être 
laciiement  oxtdé  y  Toxigène  ne  se  dégage  point  sons  forme 
de  gas ,  il  se  combine  avec  le  fil  vitré  et  l'oxide.  Il  M  in- 
di/Térent  que  la  pile  soit  isolée  ou  non  isolée. 

Pour  savoir  si  les  deux  gaz  qui  se  dégagent  sont  réellement 
dans  la  proportion  qui  fait  Tean  ,  il  faut  les  recueillir  et  les 
mesurer.  L'appareil  le  plus  propre  k  cet  usage  est  celui  qui 
est  représenté  ,Jlg*  56  ;  il  a  été  indiqué  par  MM.  Gay-Lussac 
et  Thenard ,  dans  un  ouvrage  dont  \e  tirerai  une  grande 
parlie  des  phénomènes  que  je  rapporterai  sur  Taclion  chi- 
mique de  la  pile.  E£  est  un  entonnoir  de  verre  dont  le  bec 
B  est  fermé  par  un  bouchon  revêtu  de  cire  d'flspagne  ,  k 
travers  lequel  on  a  fait  passer  deux  fils  de  platine  parai*- 
leles  y  distans  entre  eux  d'environ  un  centimètre  y  et  qui 
s'élèvent  dans  l'intérieur  de  l'entonnoir  jusqu'à  quatre  ou 
cinq  centimètres  au-dessus  de  son  fond.  On  verse  de  l'eau 
dans  Fentonnoir  ,  et  on  recouvre  chaque  fil  par  une  petite 
cloche  de  verre  pareil irmcnt  remplie  d'eau.  Ensuite  on 
fait  communiquer  les  bouts  e^wtérieurs  des  fils,  chacun  $ivec 
un  pàle  de  la  pile ,  et  l'appareil  est  disposé.  On  le-  laisse  agir 
pendant  quelque  temps  ,  après  quoi  on  Farréte  et  on  mesure 
le  voluDic  des  gaz  dégagés  sous  (;lia(|np  cloclie.  On  y  trouve 
deux  fiais  autant  d'hydrogène  que  d'oxigène,  en  volume. 
Ce  sont  en  efiet  les  proportions  qui  constituent  Teau  }  car 
en  rétablissant  la  combinaison  par  «ne  étincelle  électrique 
il  ne  reste  aucun  résidu  gazeux.  Ailu  «de  ne  rien  perdre 
de  l'action  de  la  pile ,  il  faut  que  la  cemnuuiioation  des 
fils  avec  les  élémens  extrêmes  soit  parfaitement  établie. 
Pom  cela  ,  ncn  de  plus  commode  que  de  les  plouger  daus 


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S5o  KFFBTS  CiiimqVEê 

«n  petit  ▼•«e  verre  rempli  de  mercure ,  <>u  plongent 
au!^!>i  deux  gros  fils  de  fer  scellés  aux  plaques  exlrémes  de 
rappareîi  élMiromotenr. 

At6C  m  appareil ,  MM.  Gay^ntsac  et  Tlmard  ont  ob- 
servé (\uc  la  cjuantilé  de  ga/  tlt^L^a^co  dans  un  trmps  dorint- 
par  une  même  pile  ,  &oit  à  rondelles  ,  soit  à  auges  t  variait 
•  C0ii0idérableinent  selon  U  nature  des  subftancei  iKssoates 
dans  Fean  délit  Fenlonnmr  ^tait  rempli.  Les  dîssofaitioBS 
5riîines  concentrées  ,  lesmeïançrs  d'eau  et  d'acide  ont  donfié 
les  degageméns  les  plus  aboodans,  lés  plus  rspides.  Ce 
phénom^^ne  a  diminué  à  mesure  que  les  proportions  de  id 
ou  d'acide  sont  tlcvrnucs  moindres  j  Pt  pnfn»  ,  lorMjuc  len- 
tonnoir  n'a  plus  contenu  que  de  1  t  au  bouillie  et  parfaite- 
menl  pure ,  il  ne  s*est  preaque  plus  déga^  de  pm*  Ainsi  Teta 
pnre  ,  qui  transmet  une  électricité  forte ,  telle  qne  ceHe  que 
nous  oxcitous  par  nos  machines  ordniaires,  devient  prcdc^ue 
isolante  pour  les  faibles  forces  répulsives  que  fournit  l'ap- 
pareil électromoteor.  On  peut  donc  appliquer  ici  la  Isi 
générale  f(nc  nous  avons  trouvée  relativement  aux  subs- 
tances imparfaitem^t  conductrices^  c'est-à-dire  que, pour 
une  distanee  donnée  des  fils  ,  risolement  ne  doit  être  p>i^ 
fait  que  jusqu'à  un  certain  degré  de  force  répulsive ,  ^ 
terminé  j>ar  le  nombre  des  plaques  de  Tapparcil  ;  et  de 
même  que  ,  pour  chaque,  support,  le  degré  de  force  répol- 
siire  9  oit  l'isolement  pai^it  commence ,  est  réciproque  ais 
racines  carrées  dès  longiu  urs  des  .supports  ,  de  mena  .  posr 
ciiaquc  appareil  ciectromoleur  ,  li  doU  j  avoir  une  cer- 
taine distance  des  fila  à  lafqnèUe  la  communication  sera  (ost* 
in^lait  interronkpne.  On  devra  j  retrouver  de  même  Vis* 
Huence  i^u'cxcrcc  sur  1  isoleiuent  le  contact  plus  ou  moins 
étendu  du  support  avec  le  corps  îaole.  Anaii  MM*  Gaj- 
Lnssac  ei  Thenard  on i-ils- remarqué  qu*ëù  raccouKUiast 

les  fils  au-tlela  cl  nn  (  (  lUan  it  i me  ,  If^i»  ijuanîilé$  de  gai 
dégagées  dans  un  même  liquide  ont  conMdéirabiement  t^i' 
mbiué;  mais- elles  ont  'angni0ntë  de  nenveau  em  subitituast 
dans  Kentonnoîr  im  licfiride  plns-èotidnctenr.  Ce  définit  é* 

couduciiiulite  de  l'eau  peut  ètie  tout  de  suite  i"«udu  sen- 


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BS  L*ÂPPAftIIL  SLECTROBtOTfiUB.  53 1 

sîble  par  une  expérience  fort  simple  :  ayant  isolé  une  pile 
et  place  det  fils  conducteurs  à  ses  deux  pâles  «  plongez  ces 
fils  dans  un  vase  de  verre  rempli  en  partie  d*eau  commune  ; 
aussitôt  les  gaz  se  dégageront  en  abondance.  Si  vous  relirez 
de  l'eau  un  de  ces  fils,  et  que  le  prenant  d'une  maiu  i  vous 
plongtea  l'autre  main  dans  Tenu  du  vase  ,  vous  ^prouveres 
la  commotion  comme  à  Tordinaire.  Mais  au  Heu  de  cela , 
établissez  la  communication  par  une  colonne  d'eau  de  4  ou 
5  millimètres  de  diamètre ,  et  de  3  ou  4  centimètres  de  lor*"-' 
gnenr  ;  ce  que  tous  ponves  faire  en  aspirant  Teau  du  vase 
avec  un  tube  de  ces  dimension que  vous  tiendrez  à  la 
bouche.  Alors ,  quoique  vos  organes  les  plus  sensibles  se 
Cronvent  dans  l'arc  de  <:omnmnication ,  vous  éprouverez  à 
peine  une  légère  saveur ,  mais  non  pas  le  pins  léger  frémis* 
»ement.  J'ai  disposé  aïoâi  une  pile  de  6ë  couples  ,  dont  les 
pèles  communiquaient  par  des  tubes  non  capillaires  remplis 
d'eau  distillée,  et  d'environ  i  mètre  de  longueur.  L'ap- 
pareil est  resté  monté  peudaut  24  hcure§ ,  sans  qu'il  se  soit 
dégagé  un  at6me  de  gac  ;  et  en  essayant  de  communiquer 
d*un  pèle  de  la  pile  k  l'autre  par  le  nivovrti  des  colonnes 
d'eau  contenues  dans  les  tubes,  ou  n\*prouv;dt  npn  ])ÎU5 
aucune  des  sensations  que  l'appareil  électromoieur  produit 
ordinairement.  En  un  mot ,  tout  se  passait  comme  si  un 
corps  isolant  eût  été  interposé  entre  les  deux  pèles  i  mais 
tous  les  effets  reparaissaient  des  que  I  on  couiuiuniquait  îm- 
xnédiatement  par  la  surface  libre  de  l'eau  (1).  C'est  pour- 
quoi il  aurait  été  k  désirer  que,  dans  les  expériences  de  MM. 
Gav-Lussac  et  ïhcuart!,  en  tût  essayé  d'étendre  les  111s  sur 
là  surface  de  l'eau  mémc^  car  je  pea^c  que,  dans  ce  cas^bà 
communication  des  deux  pôles  de  la  pâle  s'établirait, 

MM.  Gav-Lussac  et  Thenard  ont  cherché  s'ils  pourraient 
iJécouvrir  quoique  rapport  entre  les  quantités  de  gaz  dégagés 
par  une  pile ,  et  les  quantités  de  sel  mises  dans  Tean  de  l'en- 
tonnoir^ mais  ils  n'ont  trouvé  de  relation  simple  que  pour  le 
eulfste  de  soude,  I^es  quantités  de  gaz  dégagées  dans  un  temps 

(t)  Jvornal  de  Thysique  |  an  9  (ttioo). 


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âj2  EFFETS  CHlMIQOSf 

donné  sont  k  trcs-peii  de  cho<e  près  proportionnelles  anx 
racines  cuLh|ucs  des  quantités  de  ce  sel ,  contenues  dans  Teaa 
dont  la  d^omposition  s'opère.  L«  dÎMolatiom  de  iiitre  a 
présenté  un  effet  contraire |  tttarée  de  tel,  elle  a  predvit 
moins  de  gaxque  non  saturée.  Il  parait  qu'il  i'aut  ici  oco^t- 
dérer  deux  choses ,  la  décomposition  que  Teau  éprouve , 
et  celle  que  le  sel  éprouve  aussi  dans  ses  élémens  ;  le  phé- 
Tîomcnc  étant  composé,  il  est  clair  que  le  résultat  doit  1  cire 
aussi. 

On  a  beaucoup  cherché  comment  s'opérait  la  décomposi- 
tion de  Teau  dans  les  circonstances  que  nous  venons  de  dé* 

crire  ;  cnr  on  ne  peut  douter  que  l'eau  ne  soit  décomposée  , 
puisque  les  proportions  des  gas  qui  se  dégagent  sont  toujours 
dans  le  tap])nrt  de  ses  principes  constituans.  H  ne  s*est  élevé 
à  cet  égard  qu'une  opinion  qui  niL  soutenu  les  regards  de 
rexpérience.  C'est  que  les  molécules  de  Tenti  situées  entre 
les  deux  fils,  étant  influencées  par  les  électricités  opposées 
qui  en  émanent ,  sè  disposent  et  s'arrangent  les  unes  à  la 
suite  des  autres  , «comme  nue  file  de  condensateurs  dans  cUa* 
cnn  desquels  il  y  a  un  p61e  vitré  et  un  pÀle  résineux  ;  de 
manière  que  chaque  p61e  résineux  touche  k  un  p61e  vitré  « 
et  qu'aux  eiitrémités  de  la  chaîne,  le  fil  inétallifjiie  qui  est 
vitré  comuiuuique  au  pôle  résineux  d'une  particule  ,  et  réci^ 
proquement.  Supposons  que  «  dans  cette  polarisation ,  Toxi- 
gènedeFeau  possède  rélectridté  résineuse,  et  l'hydrogène 
réiectridté  vitrée  j  alors,  si  la  force  attraçtive  de  la  pile  est 
assez  forte  pour  que  la  première  molécule  d'eau  se  décom* 
pose ,  cela  asflàra  pour  toute  la  chaîne.  L'oxigène  de  cette 
molécule  devenant  libre  ,  se  d(  ^  i^^era  sous  forme  de  gas, 
se  combinera  avec  le  iil  vilré  et  l  oxidera.  Alor&  Thydrogeue 
de  la  même  particule  deviendra  libre  aussi;  mais  comme  il 
possède  l'électricité  vitrée ,  il  sera  attiré  et  retenu  par  l'oxi* 
^t'iie  de  la  moîéculesuîvante  qui  jjossède  IV iectricité résineuse. 
11  déterminera  à  son  tour  la  décomposition  de  cette  particule  , 
se  combinera  avec  son  oxigène,  et  fermera  une  nouvelle 
molécule  d'eau.  Cette  combinaison  rendra  libre  l'hydrogène 
de  la  seconde  particule  qui  agira      même  sur  la  particule 


Diqiti?Ad  bv  Go.  ■^v.i^ 


t*AVPARSTL  <L8CTftOMOTSira.  553 

miTantei  jusqu'à  ce  qu'eniia  la  dëoompoaiUoa  se  transmette 
à  la  particule  d*eau  qui  est  immédiatement  en  contact  avec 

le  fil  résineux.  Ici  l'action  électrujiie  des  moléoules  les  unes 
sur  les  antres  ne  se  prolonge  pas  davantage  ;  l'hjdrogèoe 
de  la  dernière  particale  ne  trouvera  plus  d'oxigene  électrisé 
avec  lequel  il  puisse  se  combiner  :  par  con&é<^uent  il  se  déga- 
gera sur  ce  fil  y  ou  se  combinera  avec  lui. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  pour  l'eau  peut  s'appliquer  a 
toute  autre  substance  que  l'appareil  électromoteur  dccom- 
.  pose.  Alors  la  possibilité  de  la  décomposition  dépendra  en 
général  de  trois  élémens  :  i*.  de  la  disposition  plus  on  moins 
forte  qu'auront  les  principes  de  cette  substance  à  prendre 
dans  chaque  particule  des  états  électriques  opposés  ^  ^t".  de 
l'énergie  pins  on  moins  grande  de  cet^  opposition  ;  3*.  enfin 
du  rapport  de  cette  énergie  avec  l'aIBnité  clitmique  que  les 
principes  de  la  substance  ont  entre  eux.  Par  exemple  ,  si  Ton 
Opère  sur  un  corps  dont  les  principes  se  mettent  facilement 
dans  un  état  électrique  três-^pposé ,  il  pourra  se  faire  que  la 
pile  décompose  ce  corps ,  quoique  railinité  chimique  qui 
rénntt  ses  principes  soit  très-^uistante.  Si  j  au  contraire , 
l'a/Bnité  est  très-faible ,  mais  qu'en  même  temps  les  principes 
eonstituans  de  la  substance  aient  trèiy-peu  de  tendance  à  se 
niettre  dans  des  états  électriques  opposés ,  il  sera  fort  possible 
que  la  décomposition  ne  s'opère  pas.  Enfin ,  de  même  qne 
dat»>  le  flottement  des  corps  les  uns  contre  1rs  antres,  il  yen 
a  qui  prennent  tantôt  Télectricité  vitrée  ,  tantôt  l'électricité 
résineuse,  selon  la  nature  du  frottoir  auquel  on  les  applique  , 

de  même  il  pourra  .nriver  qu*nn  mèiiic  })rii.cij)e  chimique 
prenne  tantôt  Tétat  vitré,  tantôt  Tétat  résineux,  selon  les 
combinaisons  oii  il  entrera  ;  et  quoique ,  en  général ,  chaque 
principe  doive  porter  dans  toutes  les  combinaisons  les  mêmes 
dispositions  naturelles,  néanmoms  le  résultat  déiiuiut  dépen- 
dra encore  des  dispositions  analogues  ou  différentes  des 
principes  avec  lesquels  il  sera  uni.  Dans  toutes  les  expériences 
que  l'on  a  faites  jusqu'à  présent  avec  l'appareil  électromo- 
ieor  f  l'oxigène  a  paru  conserver  cette  disposition  à  l'état 
résineux  que  nou$  lui  avons  reconnue  dans  Teau ,  et  que 


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554  ZFFETft  CUIJUIQÛXS 

l'on  remarqiM  «iiwi  daaêlet  expérieveesltûtei  ATec  Vélectndlé 

ordmaire,  où  l'o&igène  de  Fair  se  porte  toujours  vers  ici 
surfaces  éiecirisées  vitrensement.  Même  9  lorsi|ae  les  carpi 
se  sont  tronvÀ  composés  de  pltisîeiirs  principes ,  dent  queW 

qiies-uns  ;n  .iK  nt  i\e  fortes  affinités  pour  Toxigèue  ,  celui-ci 
leur  a  comiiiuuiqué  sa  disposition  résineuse  ,  et  les  a  entraiori 
Tcrs  le  p61e  vitré  ^  tandis  qu'an  cantraire  les  autres  prindpci 
ont  alors  pris  Fétat  vitré ,  et  se  sont  portés       le  p^eiài^ 
neux.  £n  vertu  de  celle  loi  ,  tous     oxides  et  tous  lestddei 
qnt  contiennent  de  i'oùgène  ont  été  décomposé  psr  Tap- 
pareil  électromotenr,  et  le  principe  qui  était  uni  k  l'oiigoM 
a  ri é  transportéaupôlerésineuxj  tandis  que  Toxicjène suivant  sa 
disposition  constante  est  venu  se  rendre  au  pôle  vitré.  Cci 
belles  observations  ont  été  d*abord  faites  par  MM,  Uiicsgtt 
et  Berzeiins.  M.  Hnmphry  Davy  ,  en  les  variant ,  ea  kl 
étendant»  lut  conduit  a  essaj^er  Faction  de  Tappareil  eiectro- 
motcnr  sur  les  alcalis,  que  Ton  avait  jnsqiw-là  regardes 
coninio  des  corps  simples.  Il  vit  alors ,  el  ce  fut  depuis  félsS" 
nnuent  de  il  uropc  savante,  il  vit  des  bulles  d'oxigènest 
dégager  au  }>ôle  vitré  ^  tandis  qu'au  poie  résineux  s'assem- 
blaient des  subetnnces  brillantes  d'un  aspect  ntétalHqvc  tt 
pourtant  tres-^légëres ,  brûlant  dans  Tair  a veo  énergie t  ^ 
même  jouissant  de  la  singulière  propriété  de  seaUaaimer 
dans  Teau.  CéUîent  doMC  les  basas  métallique  de  la  soude 
et  de  la  potasse ,  appelées  depuis  ioA*iiiu  et  poimêimm.  Maû 
ces  propriétt's  inênies  Taisaient  qu  ou  ne  pouvait  extraire  <|ue 
des  atome»  de  ces  substances ,  qui  se  détruisaieot  dam  1  sir 
k  mmm  qu'ils  étaient  fiarmés.  Il  fisUui  donc  cbercbsr  ua 
moyen  de  les  préserver  du  contact  de  Fatrquî  lesdcforiit. 
Le  docteur  Seebeckiuiagina  pour  cela  un  procédé  fort  simple, 
qui  coosisin  à  combiner  le  sodium  ou  lo  potassium  avec  U 
Yoercure  à  mceure  qu'il  se  dé(B[age.  On  creuse  dans  un  fidit 
fragment  de  soude  ou  de  potasse,  uuc  cavité  que  1  on  reii" 
plit  de  mercure  |  00  pose  ce  fragment  sur  une  plaque  me* 
lalUque,  et  l'on  plonge  dans  le  mercure  le  fil  résineux  d'00 
appareil  élecUouioteur ,  qui  doit  contenir  au  moins  àff^ 


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DE  l'appareil  élegtrouotcur*  555 

feiU.>  couples  de  plaques.  On  fait  commiuiiquer  Taulre  fil 
avec  le  support  de  métal  ^  aiors  la  soude  ou  la  potasse  est 
décomposée,  âinsi  que  Teau  qu'elle  céntieiit.  L'oii^ne  de  Tun 
et  de  Fantre  9e  rendent  au  p^levitrë  ,  oii  leur  état  électrique 
ifs  ealraîiic.  L  iijUrogène  et  le  sociiuui  on  le  potassium  (ju  ils 
abandonnent  j  se  rendent ,  au  contraire ,  an  pèle  résineux. 
Là  9  l'hydrogène  se  dégage  sous  forme  de  gaz,  et  le  potassium 
ou  le  sodium  se  mmbinent  avec  le  mercure  ,  qui  les  préserve 
du  contact  de  Tair.  De  temps  en  temps ,  on  verse  l'amalgame 
dans  de  Thuile  de  naphte ,  et  on  renonvelle  le  mercure* 
Lorsqu'on  a  recueilli  une  certaine  quantité  d'amalgame  ,  on 
le  dislille  dans  une  cornue,  avec  le  moins  d'air  posî^ible. 
L'kuile  se  vaporise  d'abord,  ensuite  le  mercure  -,  et  enfin  le 
sodium,  on  le  potassium  reste  libre.  Pour  que  la  décomposition 
de  la  potasse  ou  de  la  soude  s'opère  par  le  procédé  que  nous 
venons  de  décrire,  il  faut  que  ces  alcalis»  contiennent  asset 
d'eau  pour  tranamettre  Télectricité  de  la  pile ,  mais  non 
pas  cependant  une  quantité  asses  grande  pour  que  la  décom* 
position  de  cette  eau  exi^e  tout  l'emploi  de  réleclricité  trans- 
mise, car  alors  la  potasse  et  la  soude  ne  se  décomposeraient 
pas.  M«  Dayy  et  M.  Seebeck  ,  par  des  procédés  de  ce  genre  , 
sont  parvenus  k  rec^mnattre  dans  les  autres  alcalis  des  signes 
non  douteux  de  «décomposition.  Mais  plus  de  détails  sur 
cet  objet  ne  conviendraient  pas  à  nn  traité  tel  que  celni-<f» 
J'ajouterai  seuknent  qu'en  partant  de  la  |fremière  décou^ 
verte  de  M-  Davy  sur  la  composition  de  l.i  potasse  et  de 
la  soude  ,  MM.  Gay-Lussac  etTbeoard  ont  réussi  à  enlever 
l^'oiigèoe  à  ces  substances  ,  par  le  leol  effort  des  affinités 
chimiques. 

-  Jus4^u'ici  nous  n'ayons  considéré  qu6  l'action  de  la  pi'e 
pour  décomposer  les  corps  ;  elle  a- encore  d'antres  efiets  très^ 
remarquables.  Par  exeui  pie,  si  Ton  établit  la  communication 

des  deux  pùies  par  des  fils  nu  l.illiques  tfês-fins ,  et  qu'on 
les  a p]i roche  doucement  l'un  de  l'autre  jusqu'au  contact,  il 
s'établit  entre  eux  une  attraction  q,ui  les  retient  unis  malgré 
la  force  de  leur  ressort }  si  ces  fils  sont  de  fer ,  il  s*exctte 

entre  eux.  une  étincelle  visible  (jui ,  comme  nous  le  verrons 


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556  EFFETS  CHIMIQUES*  ETC. 

toot-«-rheure ,  produit  une  véritable  combustion  àa  kf. 

Ce  phénomène  réussit  plus  sureiupnt  ,  lorsqu'on  arme  1  ex- 
trémité d'uu  des  iàis  de  ier  avec  une  légère  feuille  d'or  btUa. 
Cetto  feuillo  est  consumée  à  readroit  où  PétinceUe  s'élance. 
On  peut  enflemmer  du  gu  tonnant  avec  cette  édaedle, 
et  in^me  du  pliosphore  et  du  soufre  ,  conune  avec  celiei 
que  donnent  nos  machines  électriques  ordinaires. 

Nous  ne  parlons  ici  que  des  effets  produits  avec  dss  |iUcs 
les  plus  communes  ,  dofiL  les  disques  oui  a  peu  pri^s  la  lar- 
geur d'une  pièce  de  5  francs.  INIais  ou  conçoit  quiU  doivent 
devenir  beaucoup  plus  considérables ,  si  l'cm  emploie  des 
plaques  qui  aient  plus  de  snrface ,  et  qui  soient  assemblées 
en  luèaïc  nombre.  Car  dans  des  piles  oii  le  nombre  dtt 
élémens  et  la  nature  des  conducteurs  humides  sont  les  me* 
mes,  répaisseur  de  la  couche  électrique  libre  sur  chacpe 

plaque  de  rang  égal  ,  est  aussi  la  uieuie  ,  comme  la  théorie 
rindique,  et  comme  l'expérience  nous  Ta  montré  plus  haati 
d'oii  il  suit  que  les  quantités  totales  d'électricités  que  ces 
piles  possèdent  dans  Tétat  dVquilibre ,  ou  qu'elles  donnent 
dans  l'état  de  mouvement ,  sont  exactement  et  constainmont 
proportionnelles  aux  surfaces  des  plaques ,  quelles  que  soieut 
d'ailleurs  les  modifications  qui  puissent  j  survenir  dans  le 
cours  de  rexpéricncc  ,  par  suite  (1(*  l'action, de  la  pile  même. 
/Lussi  MM.  Ga^-Lussac  et  Xiieuard  ont-ils  trouvé  que 
quantités  de  gaa  dégagées  en  un  temps  donné  »  sont  propoi^ 
tionnelles  aux  surfaces  des  plaques  que  l'on  compare,  o«, 
ce  qui  revient  au  même  ,  aux  q^uautiles  totales  d'électricilc. 
Le  même  accroissement  s'observe  dans  tous  les  autres  efieti 
chimiques.  Une  pile  à  larges  plaques ,  même  composée  d'us 
petit  nombre  de  couples,  peut  enflammer  plusieurs  centi- 
mètres  de  tii  de  fer  ^  et  si ,  à  la  largeur  des  plaquer  &e  joint 
aussi  l'augmentation  de  force  qui  résulte  de  leur  nombre  « 
alors  l'énergie  devient  extrême.  Ces  phénomènes  ont  ets 
oh^rvés  pour  la  première  lois  par  MM.  Hachette  et  Thcoard. 


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ftiAcnoN  OB  l'appakeii.  ÉLECTAOUOTSOH.-  &Sf 


CHAPITRE  XVIL  . 

Examen  des  altérations  qui  s'opèrent  dans  r Appareil 
électromoteur  par  sa  réaction  sur  lui-même.  Modi-* 
ficaUons  qui  en  résultent  dans  son  éttu  électrique. 

L^ACTtoif  chimique  de  la  colonne  électrique  ne  s'exerce  pas 

sealeinent  à  rextréinilé  des  fils  par  lesquels  on  établit  la 
communication  entre  ses  deux  pèles }  elle  a  lieu  de  même 
entre  ses  ëlémens  métalliques  ,  le  conducteur  humide  qui  les 
sépare  tenant  lieu  du  liqnide  dans  lequel  on  plonge  les  ûh: 
De  là  résultent  dans  ruiterieur  juéme  de  l'appareil  des  ckau- 
gemens  considérables  qui  modifient  son  état  électrique ,  soit 
en  influant  sur  Faction  électromotrice  des  élémens  qui  It 
composent,  soit  en  y  altérant  la  conductibilitc. 

JLe  premier  etVet  de  cette  action  ,  c'est  une  absorption 
rapide  de  l'oxigène  de  Tair  qui  environne  Tappareil.  On  peut 
s*en  assurer  d^nne  manière  très-simple ,  en  plaçant  nne  pîle 
verticale  sur  un  support  entouré  d'eau ,  et  la  recouvrant 
d'une  cloche  cylindrique  de  verre  qui  plonge  aussi  dans 
Feau  par  sa  hase  y  flg.  67.  En  peu  d'tnstans ,  on  voit  s'élever 
l'eau  dans  Tinlérienr  de  la  cloche,  surtout  si  i  on  établit  la 
communication  entre  les  deux  poics  de  la  pile  par  des  fils  de 
métal  9  de  manière  à  j  déterminer  la  circulation  de  Télec^ 
tricité.  Quand  il  n'y  a  point  de  communication  établie, 
Tabsorption  s'opère  encore ,  mais  avec  beaucoup  plus  de 
lenteur.  Dans  tous  les  cas ,  après  un  temps  plus  ou  moins 
long ,  selon  le  volume  de  la  pile'  et  la  quantité  d'air  qni 
l'environne,  l'absorbtion  cesse  cl  l'air  resté  sous  la  cloche  ne 
présente  plus  dr  traces  d'oxigcue.  Ce  phénomène  a  été  dé- 
couvert paf  M.  Frédéric  Cuvier  et  moi ,  dans  les  premiers 
temps  oa  l'appareil  électromoteur  fnt  connn  en  France. 
Aujourd'hui  nous  pouvons  aller  plus  iom  et  en  pénétrer  la 
cause;  elle  réside  sans  doute  dans  TaflinttéderoxigëDe  pour 
les  surfaces  électrisées  vitreusement ,  comme  le  sont  les  élé- 
mens zinc  de  la  pile;  et ,  en  effet,  ce  sont  ces  clémens  qni 
Ae  trouvent  oxidés*  L'eliet  e«t  surtout  énergique  et  durable 


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ÔS8      aiACTIOlf  DE  X.' APPAREIL  il.£CT&01f 

quand  la  pile  csl  tenue  ainsi  »ous  une  cloche  uniquemcTit 
rciuplic  de  gaz  oxigène  pur.'  Alors  son  eflet  se  prolonge 
l>eaucoap  au-delà  du  temps  qu'il  aurait  duré  dans  l'air 
ordinaire  j  et,  lors  même  que  la  pile  plongée  dans  une  atmos- 
phère d'azote  parait  toul-à-fait  éteinte,  la  restitution  d  une 
petite  quantité  d'oiigëne  suftit  pour  la  ramener. 

Lorsque  Too  dëmoote  les-  piles  qui  ont  été  alofî  lennes 
en  action  pendant  jilusîeurs  heures  ou  niêuif  pendant  plu- 
sieurs jours  y  sous  une-  cioche  qui  empêche  lo  rcnouvellemeat 
de  l'air  atmosphérique ,  avec  une  commauicalion  constant 
ment  établie  entre  leurs  pèles,  on  trouye  <]ue  les  disques 
métalliques  qui  les  composent  adhèrent  entre  eux  et  aux 
rondelles  de  drap  întermédiaires  avec  une  si  grande  forœ 
qu'il  est  tres-di&cile  de  les  séparer.  Quand  ou  y  est  |Mrvenn , 
on  voit  que  l'action  chimique  de  la  pile  a  réa^i  sur  tlie- 
méiiie  ,  et  produit  des  altérations  reiuarquahles  sur  ses  pro- 
pres «lémens.  Si  la  pile  a  été  montée  de  cette  maoière ,  sine, 
bumide  ,  cuivre  y  sine  ,  etc. ,  fig.  58  ,  et  qu'on  Tait  po- 
sée sur  sa  hase  zinc  ,  on  voit  cou^taniuienL  que  des  molécules 
du  aine  inférieur  s'en  sont  détachées  et  se  sont  portées  sur 
le  cuivre  supérieur  »  tandis  que  des  molécules  du  cuivre  se 

Sont  portées  sur  le  zinc  supérieur  ,  et  ainsi  de  suite  du  La> 
^  haut  de  la  colonne.  Si  ia  siluaiiou  de  l.i  pile  est  inverse  , 
cuivre  ^  humide }  ^nc ,  cuivre..»,  elc.  y/ig.  5g ,  le  cuivre  des- 
.cend  aur  le  sine  inférieur ,  le  aine  sur  le  cuivre  du  haut  en 
bas  Uc  1^  colonne.  La  direction. du  êranuporl  est  inverse  par 
jrapport  k  la  verticale  j  mais  elle  reste  la  meaie  relative^ 
jonent  k  Tordre  des  élémens  dont  l'appareil  estcoaqiosé. 

D  aj/rès  cette  disposition  ,  le  zinc  est  obligé  ,  pour  se  porter 
-sur  le  cuivre  »  de  traverser  le  morceau  de  drap  humide  qi  i 
les  sépmre.  Dans  les  piks  ou  la  communicatiosi  n'a  point  été 
établie,  cette  transmission  n'a  point  lieu,  lia  surface  du  enivre 
est  ïxààGi  et  celle  du  ziac  qui  lui  est  opposée  est  seulement 
couverte  de  petits  filets  noirs  qui  suivent  la  direction  des  fils 
du  drap.  Lorsque  la  eommunîca tien  est  établie  depuis  nn  peu 
de  temps  ,  quelques  particules  d  oxide  commencent  à  passer, 
et  se  portent  sur  ie  cuivre  5  enfin ,  si  Taction  est  lorte ,  ki 


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S0A  IUI«A1£MS.  55(^ 

surface  de  ce  dernier  finît  par  en  être  recouverte  entiëre- 
ment.  Alors  Tac  lion  chum<^ue  ei  physiologique  de  la  pile 
ceeae  y  «oit  que  foxide  de  lioc  déposé  sur  le  cuÎTre  exerco 
sur  lut  une  action  ëlectromotrice  qui  balance  celle  du  einç 
Inélailique  qui  le  touciic  par  5011  autre  Tace  ,  $oit  que  Tin- 
terpositieik  de  cette  cooche  d'oxide  offre  un  trop  grand  ob»- 
tacW  à  la  transmissioii  de  rélectricîtë,  soit  enfin ,  ce  qui  jeit 
le  plus  probable ,  que  les  deux  elfeis  se  proUuucut  à  la  t'oiji. 

Quelquefois  Toxide  de  sine,  après  avoir  traversé  le  mor* 
cean  de  drap  ,  se  revivifie  sur  le  cuivre  à  l*élat  métallique,. 
Alors  réléâuent  sur  lequel  cette  précipitation  s'o]>ère  perd 
tottta  sa  for»  ébctromotriq^ ,  puisque  le  cuivre  s  y  trouve  en 
contact  entre  deux  aines. 

Le  mouvement  de  transport  étant  dirigé  du  zinc  au  cuivre 
k  traven  les  conducteurs  humides ,  lorsque  le  cuivre  se  porte 
eur  le  sine ,  c'est  tonjoars  par  les  faces  oii  ils  së  toocbent 

iiiniuciialt'iueut .  Alors  if  cuivre  arllière  au  zinc  ,  ii  garde 
aoa  brillant  métallique  ^  quelquefois  il  5e  forme  du  laitoi^ 
Ces  revivifications  n'ont  |»as  lieu  quand  la  «ommnntcation 
nVsl  pas  étahlic  entre  les  extrémités  île  la  pile.  11  faut  en- 
core,  pour  qu'elles  puissent  s'opérer,  que  les  disques -dte 
drap  ne  soient  pas  trop  épais  ,  ni  d*on  ttssn  trop  serré. 

Ce  sont  là  ,  je  crois  ,  les  premiers  phénomènes  (]e  trans- 
port qui  aieut  été  observés  avec  Tappareil  eiectromoteurT 
*Nott8  les  avons  annoncés ,  M.  F.  Covier  et  moi ,  dans  le  tra^ 
vail  dont  j'ai  parle  plus  haut.  Us  sont  surtout  sensible^  dai:^ 
les  piles  composées  de  plaques  d'un  trës^petit  duàmetre.  La 
.  Yéaction  de  ces  piles  sar  ellesHmémes  est  incomparablement 
plus  forte  et  plus  prompte  que  celle  des  piles  à  larges 
disques. 

Tons  ces  changemens  tntériears  étant  bien  constatés ,  il 
fant  examiner  quelle  influence  ils  peuvent  avoir  sur  Télat 
électrique  ,  et  ,  par  suite ,  sur  la  permanence  chimique  de 
IVippareil  électromotoor. 

Commençons  par  l'absorption  de  l'oxigcnc  ,  au  moyen  de 
laquelle  l'éuergie  chimique  de  la  pile  est  augmentée.  Il  est 
clair  que  cet  accroissement  n^aurait  pas  livu  ^  si  la  condn^ 


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56o      BÉ^CTION  DE  l'aPPAREIL  SLfiCTROIIOTfillB. 

tibilité  était  parfaite  f  car  alors  chaque  Hémeot  niéulli^iit 

«le  la  pile  tirerait  instantanéiuent  du  sol ,  par  tran^niiÂ^ioB 
directe  i  la  quantité  d'électricité  qui  lui  eit  nécessaire,  selon 
le  rang  qu'il  occupe.  Mais  les  expériences  contenues  daot  le 
prrccdcnt  cliapifre  nous  ont  appris  que  ce  cas  est  toul-i-fait 
idéal  j  et,  quoiqu'il  ait  vié  utile  de  le  considérer  d  abord  pour 
coneevoir  nettement  raccroissement  de  rélecthcité  par  It 
superposition  des  couples  métalliques,  D  faut  nécesseirement 
modifier  ces  abstractious  par  la  circonstauce  d'une  condnc- 
tibilité  imparfaite  ,  pour  avoir  une  idée  complète  de  la  pile, 
telle  qu'on  peut  la  former  réellement. 

Selon  les  idées  de  Volta,  Toxigène  ne  pourrait  agirqu'« 
établissant  une  communication  plus  intime  entre  les  eieuieoi 
métalliques  de  la  pile,  en  les  serrant  pour  ainsi  dire  ptf 
To^idation  les  uns  contre  les  autres ,  et  contre  les  rondelles 
imparl'aitement  conductrices  qui  les  séparent.  Il  est  en  elTct 
vraisemblable  que  cette  adbérenœ  contribue  à  augmenter  It 
conductibilité ,  surtout  dans  les  commencemens  de  Tactimi* 
Mais  lorsqu'elle  est  devenue  assezj  forte  pour  que  la  piletoot 
entière  ne  iorme  pius  pour  ainsi  dire  qu  une  masse  &oiitle,  , 
lorsque  les  rondeUe&  humides  interposées  entre  les  disques  le 
sont  desséchées ,  que  tout  Foztgëne  qui  Tenvironnait  s  été 
absorbé ,  et  que  l'action  chimique  semble  tout-à-fait  eleuiU, 
quel  nouveau  degré  d'adhérence  peut  subitement  produire 
l'introduction  d'une  nouvelle  quantité  d'otigène  ?  Ne  sem- 
Lle-t-il  pas  plutôt  que  cet  oxigëne  ranime  la  pile  en  s'in»* 
nuaut  entre  les  rondelles ,  et  portant  k  chaque  disque  <)e 
sine  avec  lequel  il  se  combine,  la  quantité  d'électricité  àoai. 
ce  disque  a  besoin  pour  se  recharger  autant  que  l'eit^  h 
rang  qu'il  occupe^  Alors  l'état  électrique  des  disques  ledc- 
vient  le  même  que  s'ils  eussent  tiré  kur  électricité  du  sol , 
et  ils  réparent  leurs  pertes  avec  la  même  ra]ndité.  L'actiea 
chimique  de  la  pile  recommence  donc  aussi  à  s'eiercefi 
comme  elle  le  faisait  avant  le  dessèchement  des  conducteurs 
humides.  - 

Mais  si  c'est  l'ongëne  qui  rend  l'électricité  au  line,  ^ 

prcnd-il  cette  électricité?  Se  dégage-t*-clle  dans  sa  combittai- 


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8U&  LVI-M^UE.  56£ 

IbH  avec  le  sine  «  et ,  en  général ,  les  phénombies  diîmiques 

qui  se  passent  dans  rintérieur  de  la  pile ,  developpenl-ils 
l'électricité  dont  elle  a  beeoin  ?  Des  expériences  délicates  faitci 
avec  la  iMilance  électrique  m'ont  prouvé  que  la  propoitîon 
il'électricité  qui  pouvait  se  développer  de  cL-lte  manière 
était  incomparablement  plus  petite  que  celle  qui  circula 
réellement  dans  Tappareil  l'ainsi  Tosigène .  environnant  na 
peut  prolonger  Faction  d'nite  pile  qu'en  servant  Itti*-ménke 
de  conducteur  entre  les  élemens  métalliques  qui  la  compo» 
sent ,  et  voici  comment  on  peut  concevoir  cette  communia  ' 
cation. 

Imaginons  une  pile  montée  de  celte  manière,  cuivre, 
zinC|  humide  ,  et  faisons-la  communiquer  au  sol  par  sa  base 
enivre.  Dans  Tétat  d'équilibre ,  tontes  les  pièces  de  cette  pile 
auront  un  excës  ^électricité  vitrée  dépendant  du  rang 
qu'elles  occupent.  Si  Ton  touche  la  pièce  supérieure  ,  l'excès 
qu'elle  possède  s'éçoulera  dans  le  sol ,  et  elle  tendra  ii  lé 
reprendre  aux  pièces  inférieures  4  travers  les  conducteurs 
humides.  Mais  ces  coiulucteurs  n'étant  pas  parfaits,  il  faudra 
pour  cela  un.  certain  temps  ;  et ,  si  l'on  réitère  la  décharge 
avant  que  la  communication  ait  pu  se  faire ,  la  pièce  supé* 
rienre  prendra  de  Télectrici^  vitrée  à  la  pièce  de  cuivre 
qu'elle  touche  immétlialeraent  ,  de  sorte  que  celle— ci 
acquerra  un  excès  d'électricité  résineuse  ^  et  la  même  chose 
arrivera  plus  on  moins  à  tous  les  couples  nkétalliqnes  qnji 
composent  la  pile. 

Cela  posé ,  introduisons  autour  des  disques  une  atmosphère 
d'oxigène.  Cet  ôxigène  se  trouvera  attiré  par  toutes  les  piècei 
de  sine  qui  sont  à  Fétat  vitré  pt  se  combinera  donc  avec 
leur  substance  en  vertu  de  l'aflinilé  qu'il  a  pour  elle,  et  de 
l'influence  électrique  qui  l'jr  détermine.  Mais  Toxide  de  zinc 
qui  en  résultera  sera  k  son  tour  attiré  vers  la  surface  de  la 
pièce  de  cuivre  supérieure ,  que  rimperfectîon  des  conduc-^ 
teurs  laisse  à  Tétat  résineux.  Il  portera  donc  à  cette  pièce 
l'électricité  vitrée  du  zinc  métallique  qu'il  abandonne  i  et  ce 
mouvement  de  traiisport,  continué  du  bas  en  haut  de  la  pile  ^ 
rétablira  la  traasmis^iuu  dç  rélectncité.  La  méiue  choira 

'Xoju  L  d6 


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56l      BIACTIOH  DB  i^ÂPPA^EtL  iLICnoilOTS91 

ârrtYerait  eocore  dans  une  pile  qui  communiquerait  tu  mI 
par  «on  tomiiiet  fine ,  parce  que  TeUt  imparfait  des  e«Mi> 
ducteurs  permettra  ie  même  au  âëmeos  métalliques  de  se 
mettre  dans  des  états  opposes. 

Cette  explication ,  qui  est  dae  k  M.  Davj,  s'applique  ég^ 
iemenl  à  toutes  les  autres  décompositions  diimiqiiei  qu 
8*opèrent  dans  l'inlcrieur  de  la  pile.  Les  produits  qui  en  ré- 
sultent,  attirés  vers  les  surfaces  diversement  électniéci, 
transportent  avec  eux  Télectricité  de  ces  surfaces  ^  et  pro- 
duisent directement  le  même  résultat  qui  naîtrait  d*ttoe 
parfaite  conductibilité. 

On  doit  donc  s*attendre  que  toutes  les  modificatiest  npi 
surviennent  dans  Tétat  cUmîque  des  conducteurs  liiunidei, 

influercnit  sur  l'aclKni  de  la  pile  ,  et  même  sur  la  quaahlf 
d'électricité  quVlie  coruii]uni(|uera  au  condensateur  par  un 
simple  contact.  De  lii  les  différences  que  présentent  les  in^ 
mes  piles  k  des  époqoes  diverses  de  !eur  action ,  et  cela  M 
influer  aussi  sur  la  progression  deleur  énergie  avec  lenomWe 
des  étages. 

L'affaiblissement  progressif  et  inévitable  des  tpp«i^ 

électronioîen  rs  luonlci  avec  deà  cuiiducteurs  huiiiiJes,  à 
fai^  faire  aux  phjrsiciens  une  infinité  de  tentatives  pour 
découvrir  une  constructiou  de  pile  qui  n'employât  que  dto 
conducteurs  parfaitement  secs.  Jnsqu^ici  leurs  efcrts  ont 
été  vains  -,  ou  du  moins  les  piles  aiusi  construites  n'ont  psi 
possédé  une  conductibilité  asseï  grande  pour  produire  kl 
décompositions  cbimiquâ  ;  objet  'principal  pour  leqoel  ot  ' 
peut  désirer  un  appareil  permanent. 

A  cet  égard ,  Volta  a  découvert  cotre  les  substances  métal- 
liques une  relation  très-»remarquable ,  qui  rend  imposnUl 
la  construction  d'une  pile  avec  ces  seules  substance*.  Je  vsii 
l'exposer  d'aptes  lui  ^  mais  je  n'ai  pas  eu  l'occasion  de  b 
Consfalcr. 

Si  l'on  range  les  métaux  dàns  fordre  suivant,  atgttttf 
enivre  y  fer,  étain,  plomb  ,  sine  ,  chacun  d'eux  devicnilt 
vitré  parle  contact  avec  celui  qui  le  précède,  et  résincst 

avec  ceiiii  qui  le  suit.  L'électricité  vitrée  passera  donc  ée 


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SUR  LUI-MEME.  563 

IVgmt  M  cnttrt  f     c^im  aa  ier ,  4«  If r  i  V4Um  >  #1 4111» 

de  suite. 

'  .^Dteoant  la  propriété  dont  U  s'agit  consiste  en  ce  que  ia- 
lem  électnmHfiee  4k  l'argent;  «ca  «oa  M  ^ab  k  la  «omma 
dei  fevot».  ^ledranotncai  âm  n^laiti;  <pU  .Mt  c^Mptia 
entre  eux  dans  U  »ërie  :  d*aii  il  iuit  qu*ea  lés  mettant  an 
aoataoiydaiiacai  orér^^  oadUnf  ti^l  aaM  qiia  i'aa  vaailni 
clMÎitr«  laenélam  Mtrtmm^  earoat  toii|otin4ati«JamtflM 
éut  <ju€  s  ils  se  touchaient  unmediatetnent.  Par  couseqncnt  , 
m  Ton  $uppoi«  ua  noial»ce  quelconque  d  éiéman*  ainsi  di»- 
poi<i,  doiH  Wi  aatr^BÛtat  imiant  t  «Mipla  »  argt«t  c( 
MC,  on'aiirak  la  mêwnB  r^ltal  qua  fi  lai  ^meni  étaimit 
.sealement  formés  de  ce»  dfiii%  métaux  ;  c'est-à-dire  qu'il  w^j 
aura  pa»  d*e({al ,  a«  qu'il  aara  le  arfrae  qva  calot  qu'aurait 
prodak  M  «tul  aUmast* 

Il  parait  jusqu'à  présent  que  la  propriété  précédente  s'étend 
k  tous  las  corps  solides  qui  soat  de  très-<bons  coudacteurs  ^ 
maie  alla *ag  sëbsisla  pas i«tvée«a  elles  liquidés. .Cas! pour 
eela  que  Faiirëttssil  à  laaaasimctiail  âa  la  pîle  par  Tintar- 
mede  de  ces  derniers.  De  là  résulte  la  division  que  iiiit  Voila 
dal  canduclettfft  au  dans  classti  )  la  premifeve  camprenaB^ 
les  oarps  salidaii  la  eeeeuda  ^ Ks liquides.  Oii  n'a  po  cèik»« 

truire  encore  Tappareril  à  colonne  que  par  nn  mélange  con— 
Teaable  da  ces  deux  classes  p  il  devient  imposstble  avec  la 
pramièra  ssnlemeiit ,  et  l'aa  n%  canoaH  pas  0i|care  assea 
axacleinaut  l'aetîoa  mtaelle  âes  corps  qui  composent  la 
seconde  ,  «pour  prononcer  s*il  en  est  de  iuéme  à  leur  égard. 
Ctpmdaut  y  il  parait  que  cela  ne  datt  pasétvef  carUnatpuna 
u  rduKsrfda^ëritaMtspilssà  liquidas  dans  les  appataili  âactrt« 
ques  de  certaines  espèces  de  poissons  ^particulière lu^înt  de  la 
torpilla.  Ces  appareils,  situés  près  de  Teitomac  de  l'auimal, 
«oat  cviupasÀ  d'uua  mnltituda  da  tubes  rangifa  à  côté  las 
uns  éles  autres  al  remplis  d'un  liqoide  particulier.  Il  paratt 
^ue  ranimai  peut  mettre  à  volonté  cette  pile  en  action,  et 
aImu  il  peut  caiumumquer  de  vraies  sacoaisss  ^actriqucs 
utiit  corps  animës  arec  lesquels  il  est  m  eantaot. 

Si  Ton  n'a  pas  pu  réussir  à  former  des  appareilf  Yoitai^uiîs 


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564      BSACTIOK  D£  t*APPAEBlL  iLECTBOMOÏKU& 

alisoltinient^sect  et  indfcompoMbles ,  on  est  pnrrenti  k 

oblcnir  dont  Taction,  à  la  vérité  très-faible,  est  du  moiot 
de  longue  dftrëe.  Telle  est  la  pile  qoe  M.  Uâchette  &  cm>* 
traite  airec  dés  couples  m^Iliquei  Êipêwès  par  ont  mple 
couche  de  colle  de  farine  ,  mêlée  de  sel  marin.  Lorsque  cette 
couche  est  sechëe  ,    i'humidité  qu'elle  tire  de  ratmos- 
phère ,  U  rend  Asies  eondnctnce  pour  permettre  le  téîMk' 
•émeut  de  l*4qnilibre^lectriqQe  entre  les  ëlëmens'm^llîques, 
dans  un  temps  inappréciable;  aussi  elle  charge  le  condeQ&a* 
leur  par  un  simple  contact  seniiblement  instantané ,  et  elle 
conserve  cette  propriété  pendant  des  mois  et  des  années  ea<- 
lîères ,  ce  qui  en        un  vrrit.'iblo  ('lectrophore ;  mais  fîle  ne 
donne  ni  commotion ,  m  saveur,  ni  action  chimique. 
Zamboni  a*  eonstmit  aussi  une  pile  dont  i'elbt  éIcctnqH 
parait  trës-dnrable;  il  la  compose  avec  des  disques  de  fM- 
pier ,  doré  ou  argenté  sur  une  de  ses  faces ,  et  recouvert 
iur  l'antre  d'ane  couche  d'omide  de  manganèse  palrtriié. 
Alors,  dans  la  superposition  de  ots  disqnes,  lis  cemplei  vé» 
talli([iH  S  se  trouvent  formes  d'argent  ou  cTor,  en  contact 
avec  Toxide  de  manganèse ^  et  le  papier  interposé  sert  àe 
condnctenr.  De  là  résulte  une  transmisiion  d'électricité  très» 
faîMe  :  aussi  obtient-on  senlement  daa  fli^^es  eiectnqnss  j  ec 
liième  qu'avec  ia  pile  à  la  coUé  f  mais  point  d'acuon  chi' 
mique ,  ni  de  commotion  «  ni  même  de  saTenr.  Cette  dernière 
classe  de  phénmnënes  esi^e  donc  un  rétablissement  d'éqsi-' 
libre  électrique  plus  rapide.  Pour  mettre  en  évidence  !<• 
efièts  extrêmes  dt  ce  retard  ,  j'ai  construit  des  piies  ou  î*: 
corps  humide  était  suppléé  par  des  disquée  de  nitraleée 
potasse  ,  fondus  an  feu  ^  alors  la  conductibilité  était  si  ùitk 
que  le  condrusateur  mettait  un  temps  sensible  à  se  charger» 
et  se  chargeait  de  plus  en  plus,  avec  le  temps,  jusqua  uoe 
certaine  limite  »  qui  était  la  même  qu'arec  les  piles  leipltf 
énergiques  ,  pour  un  nombre  d'étages  pareil.  D'après  la  ^ 
de  ces  charges ,  j'ai  pu  conclure  que  la  quantité  inilitl* 
d'électricité,  donnée  par  une  pareille  pile  an  condensateur, 
dans  un  inlinintent  petit ,  était  incomparablement  moiaàn 
qu*£iYÇc  les  pile;»  ur(iia<Eiires  ;  et  comme  ce  sont  ces  ciiarg«i 


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ivB  Lot-nimn*  565 

'  initiales  qui  produisent  le$  drcouipositions  cbifiaiqties ,  quand 
la  cofBinimicalioii  «$t  établie  eotre  les  deux  pôles ,  on  voit 
pourquoi  ces  pSes ,  ou  la  eonductibilitë  est  Irës-faible ,  ne 
produx&eat  point  ces  pbenumènes,  et  ne  donneot  m  action 
cUmiqiiei  >iî  saveur  ^  ni  conunotioa. 

CHAPITRE  XVIII. 

1 

Des  Piles  secondaires* 

Tanois  que  l'on  épnisait  toutes  les  combinailofis  pour 
former  un  appareil  ëlectfomoteur  uniquement  composé  4^  - 
substances  sèches  ,  et  par  conséquent  inaltérables  ,  Ritter  en 
déconvrmit  un  qui ,  sans  pouvoir  développer  d'électricité  par 
.  son  action  propre ,  est  cependant  susceptible  d'être*  cbargé 

par  la  |>ile  voltaujuc  ,  de  mauière  à  en  acquérir  passagère- 
ment toutes  les  propriétés.  C'est  çe  que  Ton  nomme  les 
piles  secondaires  de  Ritter. 

Ponr  s'en  former  une  idée  juste  et  précise,  il  faut  connaître 
une  observation  faite  antérieurement  par  M.  £rmana  de 
Berlin ,  sur  Fimparfaîte  conductibilité  dessnbstanceapvégétaks 
imbibées  d'eau. 

Si  Ton  isole  une  colonne  électrique ,  dout  le  pôle  supérieur 
foit  vitré ,  et  le  pôle  inférieur  résineux ,  que  Toii  fasse  com- 
muniquer ces  deux  pôles  par  un  conducteur  imparfait , 
comme  serait  par  exemple  ,  pour  ces  petites  quantités  d'elec* 
incités  9  une  bande  de  papier  mouillée  d'eau'  pitre  ,  chaque 
moitié  de  celte  bande  prendra  ^électricité  du  poUraveb  lequel 
'  elle  communique.  La  partie  supérieure  sera  vitrée ,  et  i'tnfé- 
rieure  résineuse.  Ce  phénomène  est  une  conséquence  évidente 
des  lois  que  soit  félectricilé,  tôrsqu'elle  se  distribue  sur  des 
corps  qui  la  transmettent  iœparfaitemeut.  '  '  ' 
•  Concevons  maintenant  que  Ton  enlève  ce  conducteur  im- 
-  parMt  avec  un  corps  isolant ,  comme  uné  baguette  de  verre  ; 

l'équilibre  ne  se  rétablira  pas  instantanément  rnlre  ses  deux. 
eix.tréniilés  ,  et  eiles^  resteront  pendant  quelque  temps  vitrées 
'  «t'résinedses  ,  ic<Mpme  lorsqu'elles  comuniqnaîent  am  deux 
pôles  de  la  pile.      '  »      '  ' 


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566  DES  PILES  S£G05DAiaJ«. 

Cts  difilrfeMtè  diaûiiiiârmit  peu  à  pea ,  à  mmuê  ^ln 

actions  neutraliiccs  deviendront  tout-»à<»&it  inseasd^let. 

Ceftt  à  cela  précisément  que  se  rapporte  l'espéritMe  Aa- 
damentale  de  M.  Ritter.  Seulement  it  remplice  le  faka 

humide  par  une  colonne  composée  de  dÎMjues  de  cuivre  et  de 
cartons  iiumidei  entreméiés  C^lte  colonne  est  incapable  par 
ellennlme  de  mettre  rélectricité  en  mooyement ,  du  laaiaa 
ii  l'on  suppose  les  êiéméns  de  chaque  espèce  homogknci 
antre  eux  j  mais  elle  se  charge  par  la  communicatum  arec  li 
pile  •  comme  U  Wnde  do  popier  hamido  dont  nous  afseï 
parlé.  Yoicî  tonteMe  vnodiiGIronoe  esmotiolle  dans  Issdnx 
résultats.  II  paraît  que  rélectricîté  ,  lorsqu'elle  est  faible, 
éproave  quelque  dificiilté  à  passer  d'une  sarUace  à  une  autre. 
Geln  semUe  d«  nmine  fdiniter  desoipéneMes  de  M.  Biliar, 
et  peut-être  cette  résistance  es^-elle  produite  par  U  coaefce 
imperceptible  d'air  non  conducteur  qoi  adkëre  aui.  surtacti 
de  te«s  les  corps.  L'éinetrkîtë  mtrodnîlo  dnns  lo  coisntà 
m  seni  métol ,  épronve  donc  nno  diftenltd  poseille  li  pamr 
du  métal  au  carton  humide;  et  cet  obstacle  s' accroît  à  mesuré 
que  les  altematiYes  sont  plus  nombreosos.  Atnâ  cette  pila t 
tme  fois  fiiargée^  doit  perdre  aon  élotiUkild  hôe  lenlenit, 
lorsqu^il  n'y  a  pas  de  communication  directe  entre  ses  tax 
pôles.  Mais  si  l'on  établit  cette  commuiucaticm  par  un  bsa 
eondoeeenr^  réconlcoMnt  dot  donn  dlootticiris ol  lenr can- 
binaison  s  y  fetmnt  oifoe  witosso,  déterminene  mmt  déAtilp 
qui  s'opérera  comme  dans  la  bouteille  de  Leyde  ,  p^r  âne 
caSkunotioajLnstvileiioe.  A  cet  eflWteuccédara  un  nouvel éut 
d'dqniiann,  dm»  loqnol  ks  Imes  idpnlmToe4ei  4iSliÊmm 
plaques  seront  dimînnées  en  reiscm  de  la  i^i4itîldd*éiedlsidlt 
qui  s'est  neutraliiéc  instantanément.  I4es  décharges  doiveot 
donc  se  répéter  on  s'elfiûbliMant  à  nuwwm  ^ne  Toa  rateic  in 
eonIncU)  nmîs  elles  œasent  Jiienl4ft  d'tee  sensîMos  pivnai 
suite  même  de  Tégalitc  de  charge  qu'elles  tendent  à  rétabb" 
ontjre  tontes  ks  partie»  d«  l'appareil.       nn  mol»  ^}*^ 
de  cette  cnloMAo^innl  à  ce  ^'eÛo  deipyn». inssmii^i"""^ 
plus  on  moins  bon  conducteur ,  selon  que  M  àun  ilti<^ 


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DSS  ?ILCS  SSCONDAtASS*  567 

mi\Àh  communiquent  ou  ne  communiquent  pas  entre  elles. 

Quant  à  la  mamër*  dont  l'ëlactricitë  doit  s'y  diippser ,  elle 
doit  être  telle  que  U  force  répulsive  de  l'électricité  à  la  surface 
de  chaque  plaque,  combinée  avec  la  résistance  des  surfaces 
Uroistiiee,  &iie  é^libre  ans  actions  réunies  de  toutes  les 
autres.  Par  conséquent ,  si  Ton  supposele  nombre  des  élémens 
impairs  et  tout  l'appareil  isolé  ^  les  quantités  d'électricité  iront 
eu  diminuant  depuis  les  deux  eiitrémitës  oit  elles  seront  ëj^a-* 
les  et  de  8i§;ne  contraire ,  comme  dans  la  pile  primitive , 
jusqu'au  centre  oii  elles  seront  nulles  \  mais ,  si  l'appareil 
communiq[ue  avec  le  sol  par  sa  base,  rëlectricité  ira  en  crois- 
sant dans  tonte  Tëtendue  de  la  colonne ,  depuis  cette  base  oit 
elle  sera  nulle  jusqu'au  sommet  ou  elle  sera  égale  à  celle  de 
)a  pile  primitive* 

L'appaieO  que  nous  venons  de  décrire  reproduit  avec  une 
moindre  intensité  les  commotions  ,  les  décompositions  de 
Teau  et  les  autres  effets  physiologiques  ou  chimiques  que  l'on 
obtient  de  la  pile  ordinaire.  En  y  variant  les  nombres  et 
l'ordre  des  dis(|ues  de  cartons  et  de  cuivre,  M.  Ritter  a  ob- 
tenu plusieurs  résultats  intéressans.  Ainsi  il  a  observé  que  ^ 
de  toutes  les  manières  dont  on  peut  disposer  un  certain  nom- 
bre  de  conducteurs  hétérogènes,  l'arrangement  ou  il  y  a  le 
moins  d'alternatives  est  le  plus  favorable  à  la  transmission 
de  rélectricitë.  Par  exemple ,  si  Fou  construit  une  pile  avec 
soixante-quatre  disques  de  cuivre  et  soixante-quatre  disques 
de  cartons  mouillés,  disposés  en  trois  masses ,  de  sorte  que 
tous  les  cartons  lassent  un  assemblage  continu,  terminé  de 
part  et  d'autre  par  trente-deux  plaques  métalliques  ,  cette 
pile  c(>uduira  très-bien  l'électricité  de  la  colonne  de  Yolta  , 
et  se  chargera  par  copsëquent  très-peu ,  ou  point  du  tout , 
d'une  manière  permanente.  Si  l'on  interrompt  les  conducteurs 
humides  par  une  plaque  de  cuivre  ,  la  faculté  conductrice 
diminue  déjà.  Des  interruptions  plus  frëquentes  l^aifaiblissenl 
encore  davantage  ^  et,  en  multipliant  ainsi  les  interruptions , 
l'on  parvient  à  des  systèmes  dans  lesquels  la  conductibilité 
est  à  peine  sensible.  Ce  sont  ces  phénomènes  4^111  ont  fait 
connaître  à  VL  Bitter  la  rëiîstançe  qu'éprouve  nue  faible 


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568  BIS  91LB8  SICONDAIRSt* 

électricité  pour  passer  d'une  surface  à  une  autre,  résisUnee 
qui  n'a  d'effet  que  daaft  cet  état  de  faibleue  ;  car,  par  one 
propriété  itngaliëre  ,  une  électricité  assez  forte  pour  la 

vaincre  s'ouvre  touL-k-faiL  un  libre  passage  et  l'écottle 
entièrement. 

On  yîeni  de  voir  qu'en  changeant  la  distnbation  d€9 
élément  dans  une  pile  tecondaire ,  on  peut  changer  à  to- 

lonté  sa  faculté  conductrice.  Il  était  naturel  dépenser  que  ce$ 
modifications  influeraient  diversement  sur  Ica  effets  chimiques 
et  physiologiques.  Pour  en  suivre  Feffiït  progressif,  IL 
Bitler  a  varié  Tai  rangement  d*uii  nombre  donné  de  con- 
ducteurs humides  et  solides  ,  depuis  la  séparation  en  deux 
groupes  jusqu'aux  alternatives  les  plus  nombreuses.  Yoid 
les  résultats  qu'il  9  obtenus.  * 

Un  très-petit  nombre  d  alternatives  se  laisse  facilement 
traverser  par  le  courant  ëlecrique  de  la  pile  primitive ,  sup* 
posée  suffisamment  forte.  L'appareil  né  se  charge  donc  point 
d'une  manière  permanente  j  les  effets  chimiques  et  physio» 
logiques  sont  nuls.  multipliant  davantage  les  aiterQa«< 
tiv«s ,  la  pile  primitive  restant  la  même  ^  la  pile  secoadaii* 
commence  k  se  charger.  Elle  communique  de  Télectncité  k 
l'éleclroscope  j  elle  dégage  de  l'eau  quelques  bulles  de  ga^» 
mais  elle  ne  donne  point  de  commotions  dans  les  organes. 
Le  nombre  des  ahematives  s'accroissent  encore ,  la  cbarp 
électrique  augmente;  on  obtient  la  décomposition  del'eso» 
la  saveur ,  la  commotion.  Mais ,  à  une  certaine  limite  d'al- 
ternatives f  les  effets  chimiques  et  physiologiques  cessent 
de  croître ,  quoique  la  charge  électrique  totale  reste  coaf- 
tantr  ,  ou  même  continue  d'augmenter.  Passé  ce  terme, 
cette  charge  se  sontien^ toujours  ,  mais  les  autres  etîets  s'af- 
laiblissent.  Le  dégagement  des  bulles  cesse  d'abord ,  ensuite 
la  commotion.  On  se  retrouve  donc  alors  arrivé  à  l'antre 
extrême  d'une  conductibilité  trop  imparfaite,  cl  la  pro- 
gression avec  laquelle  ces  phénomhies  s'éteignent  »  la  charge 
électrique  restant  constante ,  achWe  de  mettre  dans  nue 
entière  évidence  ce  que  nous  avons  d'il  plui  haut  sur  Is 
m^nièrç  dont  ils  dépendent  de  la  vitesse  de  transmission. 


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DES  P1LF.S  SECONDAIRES.  bo^ 

On  voit^  d'après  lè$  mêmes  principes ,  pourquoi  Tapparoil 
de  M.  Ritter  est  plus  propre  qu'aocun  autre  à  mettre 
léparément  eu  évideuce  ces  deux  genres  d'action.  Dans  la 
pile  ovdinaire,  la  quantité  d'electricilé  libre  croit  avec  le 
nombre  des  étages  »  et  balance  la  résistance  qui  résulte  des 
alternatives;  au  lien  que,  dans  la  pilc  seconHairo  ,  îa  force 
r^ulsive  de  rélectncité  aux  deux  pàies  ne  peut  jamais 
surpasser  celle  de  la  pile  primitive;  et  la  résistance  que 
les  alternatives  fournissent  est  employée  toute  entière  à 
modifier  l'écoulement  d'une  nit  iue  quantité  d'électricité. 

£nfin  f  si  la  colonne  de  Yolta  peut  charger  ainsi  la  pile 
secondaire  de  Ritter,  elle  doit  cette  faculté  k  ce  que  la  . 
force  répulsive  do  rcJcch  )citc  à  ses  pôles  est  evlremement 
faible,  et  pour  ainsi  dure  imperceptible.  Une  électricité 
plus  forte,  telle,  par  exemple,  que  celle  des  machines  élec- 
triques ordinaires  ,  traverserait  entièrement  le  système  des 
corps  conducteurs  qui  forment  la  pile  secondaire,  et  par 
conséquent  ne  pourrait  produire  aucun  des  eâetsqui  résul- 
tent de  son  accumulation. 

Les  différences  qui  oxistont  dans  les  actions  chimiques  des 
piles  ordinaires,  à  raison  de  la  grandeur  de  leurs  plaques, 
se  retrouvent  aussi  dans  les  piles  secondaires.  La  nature  des 
cartons ,  leur  épaisseur,  ta  nature  de  la  dissolution  dont  ils 
font  humectés,  enfin  Tordre  dans  lequel  on  les  entremêle, 
et  nue  foule  d'autres  petites  drcoustances  modifient  ces  effiets 
de  mille  manières ,  qull- serait  aussi  utile  que  curieux  d^exa- 
miner. 

La  pile  secondaire  étant,  comme  nous  l'avons  dit  plus 
baut  ,Àrniée  avec  un  seul  métal  et  une  substance  bumide^ 
il  semble,  au  premier  coup-d'ceil ,  qu'elle  ne  doit  pas  avoir 
d'électricité  par  elle-même;  et  enefièt,  son  action  propre, 
avant  qu'on  l'ait  chargée,  est  à  peine  appréciable.  Mais  on 
peut  cejpendant  la  rendre  sensible  en  mettant  les  mnsclea.et 
les  nerfs  d'une  grenouille  en  communication  avec  ses  deux 
extrémités.* 


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CHAPITRE  XIX. 

Sur  la  résistance  inégale  que  las  deux  ÈlùCêficMê 
épfnmvam  an  tmuanoM  à^érans  corps  ^  quand  Mes 
sont  fort  affaiblies* 

Jui  étudiant  la  roanière  doat  l'électricité  «e  décharge  à 
travers  des  corps  de  diffiriotâ  nature ,  lumi  avocu  teoonoft 
que  ceux  mlmet  ijut  lemhienl  le  mieux  la  eeniKiîre, 
posent  cepcadant  à  son  passage  uae  rc^staiice  appréciable. 
£n  rapprochant  cet  réMiluta  de  «eus  .qua  nous  avaient  ffi* 
tentée  les  eupporte  imparfaiteoMt  ieolani ,  noue  aTon»  àà 
€n' coTîclure  que  rimperfcctiua  de  la  conductibilité  devien- 
drait de  plus  eu  plus  sensible ,  à  mesure  que  ïoa  diminue^ 
tait  la  force  répuleîve  de  l'électncilé  traumufe;  de  aorte 
qu*è  un  certaîu  de^pré  d'affaîblitttment ,  déterminé  pour 
chaque  corps,  tous  les  corps  ,  et  les  métaux  mèoies,  produi- 
raient un  iiolement  parfait.  L'appareil  électro»oteur  lenv» 
niiiant  une  lonrce  d*électrioîté  inépuisable  «  avec  nae  £Mce 

vrpulsi\e  très -faible,  réunissait  le»  conditions  les  plus 
propres  à  ce  genre  d'épreuve  ;  aussi  noos  a^il  fsat  décou* 
Tiir,  dans  les  propriétés  oendoctricet  des  liqjnides,  des 
différences  et  des  imperfections  que  nos  machines  électriques 
ordinaires  ne  nous  auraient  pas  fait  apercevoir^ 

£a  s'eppliquant  k  des  recherchée  de  ce  feaipe,  IL  Enaaam 
a  fait  cette  observation  curieuse  »  que  la  £scnlté  conductrioe 
de  certains  corps  pour  les  deux  électricités  est  inégale ,  de 
sorte  qu'en  atténuant  de  plus  en  plus  la  force  répnlsîfe  ,  en 
tfonve  nn  len^e  eu  le  corps  devient  isolant  pour  Tune  i 

tandis  qu'il  est  encore  conducteur  pour  1  auire  j  c'est  ce  que 
prouvent  les  expériences  que  nous  alloas  rapfMurter. 

M.  £man  isefe  un  apinieil  éledromotenr^  inonié  am 
m  liquide  bon  condactenr  ,  tel ,  par  exensple  ,  que  la  disse* 
lution  de  niunate  de  soude.  Il  fait  communiquer  ciiacua 
de  ses  p61es  k  un  électroscope  à  feuilles  d*or  trcs^scrniriblft  i 
pareillement  isolé.  Bientôt  chaque  électroscope  a  a<;fnis  le 


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SIS  uuz  ELccTRiaTis.  571 

«egré  dxfû9genoB  jUtermiaé  p*r  le  Mmlm  det  plâi{aef , 
•t  le  bAt»  électrique  te  treuTeeu  aulieii  de  rep]^rtîL 

Cela  fait,  il  prend  un  prisme  àe  layon  alkaim  bien  sec» 
•t  il  intère,  dbai  w  de  ses  beats,  vm  fil  loëtellîqiie  qui 
oeoumtasqiie  mi  eid.  S41  tenehe  par  r««tre  boni  Vm  ^neU 

coaijue  de^  pôles  de  la  pile,  ce  pôle  est  aussitôt  décharge  , 
la  divergence  de  réiectroscape  y  devient  nuile^  et,  au  con-* 
iffiiîre,  l'éleclreicaipe  de  rautre  pdle  diverga  davaatafe. 
Tant  se  passe  comne  sî  le  p6le  touclié  par  le  prisme  edt 

communiqué  avec  le  sol,  et  le  savon  semble  faire  alors 
Foflke  de  coaductenr  peor  l^ime  ou  l'autre  électricité  i»^ 
difiëfWMiiettl* 

•  Maintenattt  la  pile  festant  tdujours  isolée ,  et  les  farces 
répulsives  de  ses  pèles  étant  rclabltes,  faites  coaununiquer 
ca»  pÂles  eMamble  par  riateniiédiaire  du  mène  savoa,  en 
iaiéMat ,  dans  les  deox  boste  du  prismt ,  des  fils  nétallîqttee 
r|ui  se  rendent  à  chaque  pôle.  Malgré  cette  communication, 
ks  deux  âecireeoapes  coatiaoeront  k  diverger  comme  anpie 
raTamt ,  de  sorla  «{ua  le  savan  senble  alars  faire  Taffioe  d*aa 
corps  non  conducteur. 

Mais,  lorsqiue  cet  isolement  est  bien  reconnu,  touches  ua 
iaflant  le  Haran  aivae  «ua  fil  da  Biétal  fui  coMuauqua  m 
aal;  amsiUt  la  p61e  résiaeiia  sera  iientralisé ,  et  la  fonae  ré- 
pulsive du  pôle  vitré  atteindra  son  maximum.  Ainsi  le  savou 
reprend  de  nouveau  sa  faculté  condualrice,  vais  seulenant 
peur  laisser  écailler  réledaîcité  réiinauia,  et  a*ast  iaujaiira 
celle  -  ci  qu'il  transmet  de  préférence,  même  quand  on  le 
touche  tout  auprès  du  fil  qui  se  rend  au  peie  vitré  de  la 
plie.  Ce  p6le  m'en  reste  paa  moins  isolé. 

La  lamme  de  Takool  présenta  à  M.  Erasann  des  effirts 
pareils ,  mais  la  disposiliou  conductrice  était  en  faveur  de 
l'électricité  vitrée.  Tout  ceci  doit  s'entendre  seulement  des 
degrés  dVIectridt^  tres-faibles,  tels  que  les  donne  Tappareil 
électromotenr.  Car  la  flamme  de  l'alcool  et  le  savon  con- 
dmraient  imparfaitement  à  la  vérité  ,  mais  d'une  manière 
eenssblement  égale ,  des  électricités  plus  énergiques. 

En  répétant  ces  expériences  |  Téther  sulfurique  m'a  pré- 


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INiCiAUS  TRANSMISSION  t  ETC. 

MBté  une  propri^t^  qui  compUte  celle»  qa*«  èêcoiaveriiê 

M.  Knnann.  Ce  li(juitle  ,  interposé  entre  les  deux  pôles  de  U 
pile,&emi»le  icê  isoler  comme  ie  savoaei  Talcooi.  81  Ton  place 
âvxM  le  cercle  un  appareil  pour  laiiecompMtiaa  de  l'eao,  il  ne 
•e  dégage  point  de  Mlei;  enfin  tons  les  signes  de  rîsoleraent 
des  deun  pôles  sont  complets.  Alais  si  on  touche  un  setd 
initant  Véthêr  avec  nn  fil  métallique  ^  pour  le  faire  commu- 
niquer avec  le  sol ,  en  appliquant  en  même  temps  un  con- 
(](  iM,if»nir  à  l'un  t|ueiconquc  des  pôles  de  la  piîe,  ce  cooden- 
Mteur  se  charge  complètement  ,  comme  si  l'éther  était 
devenu  tout  à  coup  conducteur  de  l'espèce  d'électricité  qui 
appartient  au  pôle  ou  le  condensateur  est  appliqué.  En 
rendant  compte  de  ces  expériences,  j'ai  dit  que  le  deux  pôles 
de  la  pile  ëewMaiêni  isolés  par  l'interposition  d'un  prisme 
de  savon  alcalin.  Cest  qu'en  elTet  Tisolement  n'est  que  par** 
ticl.  Le  mouvement  de  l'électricité,  ûans  le  prisme  de  savon, 
n'est  pas  absolument  nul^.U  est  seulement  beaucoup  pl» 
lent  que  dans  la  pile  même ,  ce  qui  permet  à  celle-ci  de  se 
recharger  sensiblement ,  et  d'acquérir  une  tension  k  ses  pôles 
pendant  que  le  savon  la  décharge.  La  preuve  en  est  «[ue  le 
même  prisme  de  savon  conduit  absolument  toute  l'électricité 
d'une  pile  moins  condocCrice,  telle  que  la  pile  à  la  colle; 
car  il  Aie  absolinu«Mit  toute  tension  k  ses  pôles ,  de  sorte  que 
Je  condensateur  ne  se  charge  plus  du  tout  en  les  touchant. 
La  flamme  d'alcool  interposée  entre  les  pèles  de  cette  même 
pile ,  ne  la  décharge  pas  si  complètement.  Elle  laisse  subsister 
une  ten&ion  ,  et  Ton  peut  y  repeter  les  expériences  de  M. 
Ermann.  Cette  flamme  conduit  donc  l'électricité  moins  bien 
que  le  savon  alcalin.  J'ai  donné  le  détail  de  ces  eipériencos 
dans  le  liulletin  des  Sciences,  pour  1816 ,  page  io3. 

♦ 

rXN  DU  TOHB  PftSHISa« 


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573 


TABLE 

DES  LIVRES  ET  DES  CHAPITRES 

,     .  .  CONTENUS  DANS  CE  VOLUME.  .  . 


LIVRE  PREMIER 

Cor^idéralions  générales  sur  la  Matérialité ,  l* Équilibré, 
 .  .,.  et  le  Mouvement,  .       l  - 


vJllAPiTBJg  FRBMIBB.  Examen  des  propriétés  par  leigoeHei  le» 

corps  noiiâ  devicppeiit  sensibles..  ,*  •  »  *  ^^8^ 

Chap.  il  Notions  foudameulal&s  :  espace,  repos,  mouvement, 

force.»*  Il 

Chap.  IIL  De  réquijibre  produit  parla  composition  de  plusieurs 

forces  appliquées  à  un  méime  point  matériel  •  iG 

Chap.  IV.  De  l'équilibre  produit  parla  composition  de  plnsieui* 
forces  appliquées  à  divers  points  matériels  liés  entre  eux  in- 
variablement  •  20 

Chai*.  V.  De  réqi.ilibre  dans  les  machines  simples   5o 

Du  Levi^^r  é,  ,  *».».■!.  t  .  '  Ib* 

De  la  Poulie   55 

Du  Plan  incliné   34 

Chap.  VL  De  Téquilibre  des  li(|uidea  incompressibles. .......  57 

Chap.  VIL  De  l'équilibre  des  fluides  aériformes. ..  •   45 

ChaP.  VUL  Conditions  de  réqnilibre  des  corps  solides  plongés 

dans  des  fluides  pesa ns.   48 

Chap.  IX,  Notions  générales  sur  les  diverses  e^ipèces  de  mouye* 

mens,  sur  le  temps ,  la  vitesse  e^  la  niasse   5» 

Chap.  X.  Du  mouvement  curviligiie  :  forces  centrales  •■  force 

centrifuge  ,   «   65 

Chap.  XL  Oscillations  du  pendule.    ^.  ».    75 

Chap.  XIL  Du  choc  des  corps   79 

Ch\p.  XIIL  ï)es  mou vemens  des  liquides  incompressibles   85 

Chap.  XfV.  Sur  les  mouvemens  des  corps  solides  dans  les  mi- 
lieux résiatans. ... .  ,   9S 

Ckap.  XV.  Des  mouvemens  des  fluides  aériformes   101 


TABLK. 

LIVRE  II. 
Expoêé  deê  phénomènês  généraux  êi  des  moyêfu  ctohtervor' 


iions  communs  à  toutes  Us  sciences ,  (T expérience, 

CiiAriTRE  PKKMiER.  Dfs  procédât  qoî  ffr^èfit  à  mcaarer  réten* 

due:  le  verniert  le  tphéromètre  ,  le  comparatenr   ic»5 

Chap.  h.  De  la  Bolauce  et  dê  la  maniire  de  f'en  eerrir  1 12 

Chaf.  111.  De  U  coDttractioD  du  Tbermomètre  ,  et  de  la  ma- 
nière de  s'tn  servir  •  •   \i§ 

Chap.  IV.  Sur  les  deitmclious  et  les  reproduclions  de  chaleur 

qui  s'observent  pendant  le  chaagement  d'état  des  corps   i4S 

CbaP.  V.  De  la  pression  airaosphcriquc et  du  Baromètre.  •••••  i55 

Chap.  VI.  Rapports  du-  Baromètre  et  du  Thermomètre  17S 

Cbap.  VII.  Lois  de  la  condensation  et  de  la  dilatation  de  TAir 
et  des  bas,  ioqs  les  |>ress2oos  dtTerses  y  à  tine  même  tempé-^ 

rature  »...  17S 

Chap.  Vlll.  Des  Pompes  à  liquides  et   gaz   182 

Chap.  IX.  Meiurt  de  la  dilatation  des  corps  solides  par  la  chaleur.  3o4 

CuaP.  X.  Mesure  de  la  dilatation  des  Cas  par  la  chaleur  rij 

Chap.  Xf.  Mesure  de  la  dilatation  des  Liquides  par  la  chaleur,  xi^ 
CbaIp.  Xn.  Des  Vapenrsen  g/'iiéral,  et  d'abord  de  leur  forma- 
tion et  de  leur  Force  élastique  dans  le  vide   23o 

Chap.  XllI.  Memr^  du  pdid»  des  Vapeurs  sous  un  volume 
donné ,  à  uné  pression  et  une  température  déterminées. . ....  s^S 

OfiAP.  XIV.  On  mélange  des  Vapeuta  at «0  les  Gaz  a5o 

Chap.  XV.  De  réfapdfatidn  3S7 

Chap.  XVI,  De  l'Hygtomcirie   afii 

Chap.  XVII.  De  la  Pesanteur  spéciBqne  des  Corps  

Cbap.  XVIII.  Mesure  de  la  pesanteur  spécifique  des  Gaz.  2jl 

Chap.  XIX.  Mesure  de  la  Pesanteur  spécifique  des  Liquidea. ..  38S 

De  l^Aréométrie  2&S 

Chap.  XX.  Mesure  de  la  pesanteur  spécifique  des  Corps  solides.  2SS 

Chap.  XXI.  Des  Phénomènes  capillaires  agS 

Chap.  XXII.  De  PÉlasticilé  299 

Chaf.  XXIII.  Du  Frottement  •   5o% 

LIVRE  III. 

*  • 

De  l'Acoustique, 

CHAPiTTts  PAEMiBR.  De  \^  productiou  et  de  la  propagation  du 
Son  ,  5ii 


Chaf.  IL  t)cH  perception  ^'de  Ift  cM^^tMiioii  des  Sont  eon* 

tiauéf   Si3 

Cbaf;  in.  Vibration5  des  Cordes  élastiques  52â 

OmATm  IV«  Aff|nroximaitaiif  uhées  dausU  musique  pour expri- 

tfier iM  'mterTatIt*  dw  font.  Néoetatté  ^altérer  It  jtttteiie 
'  «M*  latmmlfet  ûna  Iw  intttrôiiieD»  à  midb  fises  ;  règles  de  ce 

tempérament  3Sgf 

Chap.  V.  Vibrations  lie»  r»»rges  rlaslîqncs  ,  droilf'5  un  courbes.  35o 
Chap,  VI»  Vibraiious  des  corps  rigides  ou  flexibles^  agiles  dans 

toatai hnn  dim^îtoaiodi •  «  •«•••  356 

CaAr.  Tll.  Dea  tnitraiBeiia  i  itnu   ;  •   359 

flea  Fl Ates  et  IflitrumMi  à  T«tit  jtetèéê  dé  frool  BÎté^ 

raux  38t 

'  De  la  manière  d'accordé r  les  lufâùx  à  bouche  ,  seloû 
leur  ferme  et  ia  nature  rigide  on  flexible  de  leurs 

*         -  •  '  pktùia*  Précédé»  pour  lei  ûiettreeD  tota  985 

 DealOiiromèii*iAdehea  984 

Cm  AT.  VITT.  Sur  la  R^^nliÉnce  dea  corpi  •  589 

CxiAP.  IX.  Organf  SLlc  l  'Ouie  et  de  la  Voix.. . .  •   Sgé 

'  Afix'O0iE;.   595 

'   jMjJk^Vbxt  397 


;LXVE£  lY. 

 De  TEUclncité. 

CBAmM  VAiiim.  Pbénomèaee  généraax  dea  ACtnctiona  et 
RépalaioDa ékeclriqiiea: dialioctiooadedeaxaDrtcad'éleelricitia»  4#9 


Chap.  If.  Des  lois  que  suivent  les  Attnotiona  et  les  Répulatona 

apparenles  d«  s  eu  I     clectrisés   4x6 

Cbap.  IIF.  Des  lois  suivant lesqaeilea  rKleetricité  se  dissipe  par 
le  cootacl  de  l'aAr  et  par  lea  aapporla  qni  la  relienneut  iin-  ' 
par&itement  •   •  •••••••».«•«••••  4s8 

CuAr.  IV*  Djapoaîtion  de  l'Éleolrieilé  en  éqoîlibre  dana  lea 
corps  coudocteara  isolés   438 

Chap.  V.  Des  Électricités  combinées  ,  et  de  leur  s»'paialion  par 
les  aolioosà  distance.  Rapports  de  leur  équilibre  avec  celui  des 
Fluidea  •  •  449 

Cbap*  VI«  Théorie  det  nonTemeoa  ezoiléa  dana  le»  corpa  par  lea 
nitnetiona  et  lea  répulaioaa  éleoiriqaea.  467 

Gbaf,  vit.  De  la  meilleore  dispoattion  i  donner  aux  Machines 
électriques  j  cl  aux  CoadttÇleurs  qui  eo  fout  partie.*   4/8 

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57*  ÏAM* 

CuAV.  Vri(.  D.»  Llectroscopet  ..t..!..  48i 

Cmap.  IX»  Des  ÉleclricU^»  dÏMiffiukef.,^* •••••••  48^ 

CoNDIMATXCJk*   

X.*Ét4MCTftOPMOIlB  •  •  4  •^{•««•••••««••(i..  5lM 

LlA.  BouTsiiiV*  ^<  Lbtbb.  M 

uu  Battbuibi  ALamwB9«.*   Sof 

CiiAP.  X.  De»  Pilf»  rlft  liiqiiei  ,  et  det  Flirnomcucâ  tjae  pré- 

si'nUnl  icM  cristaux  éleclrisi  s  par  la  chaleur  .  «....••.  Sl9 

Cba? .  XI.  ££kli  niféMjiiqQ^  produit»  par  la  Soroù  répubivedet 

Électrictléa  aocomul^  5t4 

CiiAP.  XII.  D<- r£tvciricitéalaioapliénqiie«ttl«aPànitoaiiecM.  5i) 

Chap.  Xlîf.  De  la  Lumière  ^l^lriqna».»   Sr, 

CiiAf.  MV.  Du  dt;\clo|»pement  de  TÉlectricité  par  le  fiiuple 

 5sf 

Chaf.  XV.  Tbéorla  dr l'appareil eleçtroiiKXAur, en  jaoppamH 

la  condnctibiliié.  uarbile.  •*«<•....«...  SSê 

Gaar.  XVI.  Efièit  cliimic^iica  de  l'appareil  ^c«UotDoteBr«....  M 
Chap.  XVf I.  Etomcn  det  altératioiu qai  t'opmnt  dana  PAppn  , 
it  il  riedfoiMoU  ui  ]^  :ir  sa  rt  aclioii  sni  I ii  i-ujcuie.  Mudiûcaliuaft 
{|ui  en  résiilleiil  dans  ^oii  étai  électrique  •••«.••••••«•••..•  SSf 

Cbap.  XVIII.  Des  Plies  Moondairea........  564 

.  -        ■        ■  •  •   • . 

Chap.  XIX.  Sur  la  réfiaiaace  inégale  que  lea  deux  Éleetricttra  | 
^pronvenieo  iraveraant  dUSéfenaoor^î  qaaadalleaaûotftrt  ^ 

aJiatbIiea.*..,  ff4\ 

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