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BULLETIN 


DE LA 


DE FRANCE 


OCIÉTÉ MYCOLOGIQUE 


PBUBEETFTIN 


SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE 
DE FRANCE 


FONDÉ EN 1885. 


ES 


VrONE, x: 


Année 1894 


PARIS 


PAU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 
84, Rue de Grenelle, 84. 


1894 


TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES 


Espèces nouvelles décrites dans le Tome X. 


RRDLPPPPNNAINNS 


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À TOUS GRO OUI PO RONE ERP APR PEER 130 
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TABLE ALPHABÉTIQUE 


DES 
Auteurs des Notes et Mémoires publiés dans le. 


TOME .:.X 


DU 


BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE 


Em. Boudier. — Champignons nouveaux de France............ 99 
EmrBoudiers:—(Notice sur MOPRiIChon AE  RNne 68 


Em. Bourquelot. — Présence d’un ferment analogue à l’émulsine 
dans les champignons et en particulier sur ceux qui sont para- : 
ROLE Q STD 0 49 


sites des arbres ou vivent sur les bois 
Em. Bourquelot. — Présence du chlorure de potassium dans quel- 

queslespecesderchampienonst PAPE. CCE CRE MERE 88 
Em. Bourquelot. — Remarques à propos de l’empoisonnement 

par les champignons de Plancher-lez-Mines............... 90 
Em. Bourquelot. — Les Hydrates de carbone chez les champi- 

ARCS NPA PRE MERS Aa Se EAN NE EE AN Le PA 131 
J. Gostantin. — Le Tyroglyphus mycophagus, acarien nuisible au 

CHAMPION NGOUC NE SN: US PENSE NAT ARE Ne er 101 
J. Gostantin. — Sur la culture du Polyporus squamosus et sur son 

LDC 0 DB 2e 0 DORE UE AR AREA CEE IA 102 7 
V. Dupain. — Sur un cas d’empoisonnement par l’Amanita panthe- 

PO ADN SE RER A REA EG LP AS RE RE 97 


J. Guillemot. — Note sur les Trameles hispida Bagl. et Trogii Bk. 73 


A. de Jaczewski. — Essai de classification naturelle des Pyréno- 
mycètes 


MAUR hu rie, NÉ RES Et (ve 5 pp. A AR 
; où 


IV TABLE DES MATIÈRES. 


L. Marchand. — Synopsis des familles qui composent la elasse des 
Mycophytes (Champignons et Lichens)..................... 


L. Marchand. — Tableau synoptique des familles de Mycophytes. 
N. Patouillard. — Le genre Phlebophora Lév 


Serres. 


N. Patouillard. — Espèces critiques d'Hyménomycètes 


N. Patouillard.-— Asferodon, nouveau genre de la famiile des 
Hydracés 


sense r eee serres eseseresesesree.ee se 


N. Patouillard. — Les conidies de l'Hydnum Erinaceus Bull 


Georg. Poirault. — Les communications intercellulaires chez les 
Lichens 


ere. ee eesres ere. 


Prillieux et Delacroix. — Travaux du Laboratoire de Pathologie 
végétale : Glæosporium Thumenii (von Thümen) Sacc. — Glæo- 


sporium Nanoti nov. sp.— Pestalozzia brevipes nov. sp.— Dis-. 


cocolla pirina nov. sp 


ns sense unes sms 


Prillieux et Delacroix. — Sur quelques champignons nouveaux 
où peu connus parasites des plantes cultivées : Septoria Petro- 
selini var. Apii.— Colletotrichum oligochætum. — Macrophoma 
vestita nov. sp. — Fusarium sarcochroum Desm 


sense 


E. Roze. — La perennité du mycélium 
Pexiza Juñgermanniæ Nees 


nn mess 


Verissimo d'Almeida et Joao da Motta Prego. — Les mala- 
dies de la vigne en Portugal pendant l’année 1894 


0... 


Paul Vuillemin. — Les Puccinies des Thesium 


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82 


161 


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LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES 

a DE LA 

_ SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE 
DE FRANCE 

* Les noms des membres fondateurs sont suivis de la lettre F : 


ceux des Membres honoraires de la lettre H ; et ceux des Membres 
à vie, précédés d’un astérisque * 


MEMBRES TITULAIRES 


MM. 
ANDLER, Paul, étudiant, 70, rue Balagny, Paris. 
ANGBousT, 46, rue du Bac, Paris. 
ARrNOULD, Léon, pharmacien à Ham (Somme). 
_ Baner, Georges, pharmacien, adjoint au maire du 20° arrondisse- 
ment, 44, rue de Belleville, Paris. 
Bapy, . en médecine, 76, rue Boursault, Paris. 
BarLa, directeur du musée die cle de Nice, 6, Place 
| do Nice (Alpes-Maritimes). F, 
Base, 15, rue de Bellefond, Paris. 
BEL, Jules, professeur de botanique à St-Sulpice (Tarn). 
BerGevi (De), Ernest, 38 bis, boulevard d’Argenson, à Neuilly-sur- 
Seine (Seine). 
 BERLÈSE, professeur, Avellino (Italie). 
BERNARD, Em., pharmacien à Beaucourt (Haut-Rhin). 
BerNanrD, J., pharmacien principal de 2° classe, 160, rue de l’Uni- 
_ versité, Paris. FE 
ce J., pharmacien, Grande- Rue, à à Pontarlier (Doubs). 


hAnnA 


2 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 
MM. 

BERTHOUD, pharmacien en chef à l'Hospice de la Vieillesse, à Bicêtre- 
Gentilly (Seine). 

BerTranp, docteur en médecine, pharmacien de 1" classe, Vagney 
(Vosges). 

BEssox, pharmacien, 27; rue de la Villette, Paris. 

BEUFFEUIL, pharmacien à Saujon (Charente-Inférieure). 

BEURNIER, docteur en médecine, maire de Montbéliard (Doubs). F. 

BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG (Alsace). 

Bicear», inslituteur à Mouthier-en-Bresse, par Bellevesvre (Saône- 
et-Loire). 

* Bcaxcrarp, Raphaël, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 
32, rue du Luxembourg, Paris. 

BLanQUIER, Raoul, étudiant en pharmacie, 2, rue des Fossés LE 
Jacques, Paris. 

Boirac, professeur de philosophie au Lycée Condorcet, 7, rue de 
Berne, Paris. 

BouuEr (Madame), 19, rue des Petits-Carmes, Bruxelles (Belgique). 

Boxaoure, E., rédacteur de la Lanterne, 2, rue Chaptal, Paris, 

* Boxxier, Gaston, professeur de botanique à la Faculté des sciences 
de Paris, 7, rue Amvyot, Paris. 

Borner, membre de l’Institut, 27, quai de la Touruelle, Paris. 

BoupiEer, président honoraire de la Société Mycologique, 29, rue de 
Grétry, Montmorency (Seine-et-Oise). 

BouLaxcer, Emile, licencié ès-sciences naturelles, 21, quai Bourbon, 
Paris. 

Bowrpor, professeur à l'externat St-Michel, Moulins (Allier). 

BourQuELoT, Em., professeur agrégé à l'Ecole de Pharmacie, 
pharmacien en chef de l'hôpital Laënnec, 42, rue de Sèvres, 
Paris. 

Bouver, A., pharmacien de {re classe, Autun (Saône-et-Loire). 

Boxer, président du tribunal civil, à Besançon (Doubs). 

BRÉSsSY, pharmacien à Asniènes (Seine), 11, rue de la Station. 

BResapoca (Abate G.), Piazzetta dietro il Duomo, 12, Trento 
(Tyrol). F 

BRETEGNIER-QuÉLET, Alphonse, industriel à Ronchamp (Haute- 
Saône). F. 

BrianD, major en retraite, 7 bis, rue Grosley, Troyes (Aube). F 


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LISTÉ DE MMBRES. 3 

MM. 

Briosr, Giovanni, direzione del R. Instituto botanico dell Universita 
di Pavia (ftalie). 

BrunauD, Paul, avoué-licencié, juge suppléant au tribunal civil, 
4er adjoint au maire, officier d'académie, 71, Cours National, 
Saintes (Charente-Inférieure). F. 

CALLEY, pharmacien honoraire, au Chesne (Ardennes). 

Camus, docteur, 1, Avenue des Gobelins, Paris. 

Camus, Paul, 21, Avenue Carnot, Paris. 

CHEVALIER, docteur en médecine, 35 bis, rue de Seine, à Allort- 
ville (Seine). “ 

CHevaLiER, Raphaël, pharmacien, 20, rue de l'Etoile, le Mans 
(Sarthe). 

CHevreuz, Théodule, pharmacien, 4, boulevard Agrault, Angers 
(Maine-et-Loire). 

Cinrracr, 208, boulevard Saint-Germain, Paris. 

Mme veuve CLAUDEL, Félix, propriétaire à Docelles (Vosges). 

CLAUDEL, Henri, à Docelles (Vosges). F. 

Craupez, Victor, industriel à Docelles (Vosges). F. 

CLÉMENT, propriétaire, Grande-Rue Chauchieu à Autun (Saône-et- 
Loire). 

Maurice pu COLOMBIER, 55, rue des Murlins, Orléans. 

CoMaR, ancien pharmacien, 28, rue Saint-Claude, Paris. F. 

ConpamY, étudiant en médecine, 59, rue Cardinal-Lemoine, Paris. 

Cooke, rédacteur du Grevillea, 146, jonclion Road, London, Angle- 
terre. 

* Copxeau, Charles, juge au tribunal de Doullens (Somme). 

Cornu, Maxime, professeur administrateur au Muséum, rue Cuvier, 
21, Paris. H. 

CosTANTIN, Julien, maître de conférences à l'Ecole normale supé- 
rieure, 45, rue d'Ulm, Paris. 

Courtois, L., docteur en médecine, 40, rue de Flandre, Paris. 

CousrTon, Emile, pharmacien, 5, rue de l’Eperon, Vienne (Isère). 

CuisiN, dessinateur-lithographe, 39, rue de la Sablière, Paris. 

DAuNEAU, pharmacien à Saint-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire). 

DECLUME, imprimeur, 5, rue Lafayette, Lons-le-Saunier (Jura). 

Derurnes, O., chef d’escadron d'artillerie en retraite, 19, rue 
Beauveau, Versailles. 


4 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 
MM. 

DELAcoUR, 4, quai de la Mégisserie, Paris. TP 

DELacroix, Georges, docteur en médecine, 50, rue Hallé, Paris. 

DELCOMINETTE, professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie de 
Nancy, 23, rue des Deux-Ponts, Nancy. : 

DEMANGEON, Gustave, percepteur à St-Genest-Matifaux (Loire). 

DEuzuiN, Auguste, 41, boulevard Diderot, Paris. 

Douteau, pharmacien à Dinchin, par Chantonnay (Vendée). 

Dugsois, L., pharmacien à Autun (Saône-et-Loire). 

Ducaaurour, inspecteur des forêts, 10, rue Lément, Chambéry ; 
(Savoie). e. 

Durour, Jean, professeur de botanique à l Université et à l’Institut 
agricole de Lausanne (Suisse). 

Durour, Léon, préparateur de botanique à la Sorbonne, Paris. 

* DumÉe, pharmacien, place de la Cathédrale, Meaux (Seine-et- 
Marne). 

Dupaix, Victor, pharmacien de {re classe, à la Mothe-Saint-Héray 
(Deux-Sèvres). 

DuPEyroUx, interne en pharmacie à l’hôpital Lariboisière, Paris. 

DüporRiEUXx, propriétaire, 9, Square Lamartine, Paris-Passy. 

Duporrt, Denver Rectory Downham, Comté de Northfolk (Angle- 
terre). 

Duran», $., professeur à l'Ecole nationale d’agriculture, 18, bou- 
levard de la Comédie, Montpellier (Hérault). 

DuTERTRE, rue de la Croix d'Or, à Vitry-le-Français (Marne). 

Duveroy, docteur en médecine, à Audincourt (Doubs). 

Eïssex, industriel à Valentigney (Doubs). 

* Errera, professeur, 1, place Stéphanie, Bruxelles. 

FACULTÉ DES SCIENCES DE BORDEAUX, laboratoire de botan. (Gironde). 

FACULTÉ DES SCIENCES DE LY0N, laboratoire de botanique de M. le 
professeur Gérard. 

FauQuerT, pharmacien à Montmorency ‘Seine-et-Oise). 

Ferry, René, docteur en droit, docteur en médecine, avocat à 
St-Dié (Vosges). F. 

DE FERRY DE LA BELLONE, docteur en médecine à Apt (Vaucluse). 

FeuizLEAuBoIs, 1, rue des Bons-Enfants, à Fontainebleau (Seine-et- 
Marne). F. 

Finance, Juslin, pharmacien, 5, boulevard Rochechouart, Paris. 


LISTE DES MEMBRES. Me) 
MM. 

FrAGeoLer (l'abbé), curé de Rigny-sur-Arroux (Saône-et-Loire). 

Franaur, Ch., professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. 

Fricug, professeur d'histoire naturelle à l’Ecole forestière, rue 
St-Dizier, Nancy (Meurthe-et-Moselle). F. 

Four, propriétaire à Trignières (Loiret). 

Fournier, docteur en médecine, président de la section d’Epinal du 
Club alpin Français, à Rambervilliers (Vosges). K. 

Fournier, Henri, docteur en médecine, 60, rue Miromesnil, Paris. 

GABRIEL, commissaire de surveillance administrative des chemins 
de fer, à Chartres. 

GApEAU DE KERVILLE, homme de sciences à Rouen (Seine-Inférieure). 

GAILLARD, Albert, pharmacien, lauréat de l’Institut, 11, rue Gay- 
Lussac, Paris. 

GARDIEN, Félix, pharmacien, Le Lude (Sarthe). 

GeorGer, Ernest, étudiant en pharmacie, 38, rue des Lices, Angers 
(Maine-et-Loire). 


… Géramn, Cl.-A., conservateur des hypothèques à Baume-les-Dames 


(Doubs). F. 

GÉRARD, professeur agrégé à la Faculté de médecine et de phar- 
macie de Toulouse, 4, Grande Allée (Hte-Garonne). 

GILLET, vétérinaire principal en retraite, 31, rue’ du Pont-Neuf, 
Alençon (Orne). F. 

Gizcor, F.-X., docteur en médecine, 5, rue du Faubourg Saint- 
Andoche, Autun (Saône-et-Loire). F, 

GLEYRoSE, chef du matériel au Ministère des Finances, Paris. 

GoprriN, professeur à l'Ecole de pharmacie, Nancy. 

Gouonr, 21, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris. 

GoussERY, pharmacien, place du Pélican à Angers (Maine-et-Loire). 

GRAZIANI, pharmacien de {re classe, 63, rue de Rambuteau, Paris. 

Gromier, docteur en médecine à Delle (territoire de Belfort). 

Guépon, propriétaire à Meaux (Seine-et-Oise). 

GuicHARD, pharmacien, 1, rue Blin de Bourdon, Amiens. 

GuienarD, Léon, professeur de botanique à l'Ecole de Pharmacie, 
1, rue des Feuillantines, Paris. 

GuizLemor, Jules, sous-agent administratif de la marine, 42, rue de 
Lucet à Tourlaville, près Cherbourg (Manche). 

GuiLLon, J., pharmacien à Frévent (Pas-de-Calais). 


G SOCIÉTÉ MYCOLOG!QUE DE FRANCE. 

GuiLLor, industriel, 6, rue de la Préfecture, Angers (Maine-et-Loire). 

GURLIE, L., pharmacien à Neuville-aux-Bois (Loiret). 

Guxox, docteur en médecine à Remiremont (Vosges). 

HarioT, Paul, attaché à l'Herbier du Museum d'Histoire naturelle 
de Paris, 63, rue de Buffon, Paris. 

Harzay, Victor, 41, Place Ducale à Charleville (Ardennes). 

Haszzsinski, Fr., professeur, membre de l’Académie Hongroise, à 
Eperjes (Hongrie). F. 

Heim, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 13, rue de 
Rivoli, Paris. : 

Herwary, lieutenant-colonel d’artillerie, Calais. 

Hvuxor, propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne (Seine-et-M.) 

Hy (l'abbé), professeur à la Faculté libre d'Angers. 

LES INTERNES EN PHARMACIE de l'Hôpital Laënnec, A, rue de Sévres, 
Paris. 

Jaczewski (Arthur de), membre de la Société Vaudoise des Sciences 
naturelles, à Montreux (Suisse). 

JacQuoT, pharmacien à Pontarlier (Doubs). 

JEANMAIRE, pasteur, au Magny d'Avignon, par Ronchamp (Haute- 
Saône). 

JarEac, Hippolyte, horticulteur à Angers (Maine-et-Loire), Place 
des Halles. 

Jo40, Da Morts Preco, Guimaräes (Portugal). 

JozLy, pharmacien, 64, rue du Faubourg Poissonnière, Paris. 

JouvANCE, pharmacien, rue St-Lazare, à Angers (Maine-et-Loire). 

JuiarD, Georges, négociant, rue de la Lourière, Epinal (Vosges).F. 

JULLIEN, député de Loir-et-Cher, 8, rue du Belloy, Paris. 

KArsTEN, P.-A., docteur en médecine à Mustiala (Finlande). F. 

Kzein, docteur, professeur à la Technische Hochschule, Karlsruhe 
(Allemagne). 

KLINCKSIECE, libraire, 52, rue des Ecoles, Paris. 

LaBesse, Paul, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de 
Pharmacie, rue des Lices, 38, Angers (Maine-et-Loire). 

LABORATOIRE D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE (Prof. Van 
Tieghem), 63, rue de Buffon, Paris. 

LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE, à l'Ecole de Pharmacie 
de Paris, 4, avenue de l'Observatoire. 


LISTE DES MEMBRES. 1 
MM. 

LanG, Emile, industriel à Epinal (Vosges). F. 

LAPicQuE, Augustin, vétérinaire, 5, rue de la Bourse, à Epinal 
(Vosges). 

Lapicque, Louis, étudiant en médecine, 7, rue Michelet, Paris. F. 

* De LapLaNce, Maurice, propriétaire au chäteau de Laplanche, 
près Luzy (Nièvre). 

* LEBRETON, André, boulevard Cauchoise, 43, Rouen (Seine-Inférre). 

LECŒUR, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). 

Lecras, K., 88, boulevard Beauvoisine,à Rouen (Seine-Inférieure). 

* LecrEzLE, A., docteur es-lettres, 14, rue Neuve, Versailles. 

* LeGuÉ, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). 

Le Monnier, professeur à la Faculté des sciences, 7, rue de la 
Pépinière, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). F. 

LEMONNIER, avoué de {re instance, 12, rue Guénégaud, Paris. 

Leverzcé, Albert, archiviste-bibliothécaire de la Société entomolo- 
gique de France, 42, rue St-Placide, Paris. 

Linpau (Docteur G.), Grunewaldstr. 6/1, Botanisches Museum, 
Berlin (Allemagne). 

Lionxer, Jean, 14 bis, rue St-Louis, Fontainebleau (Seine-et-Marne). 

Lougrieu, G., docteur en médecine, 50, rue de Rivoli, Paris. 

Luca», L., capitaine en retraite, 5, rue Boutellier, Autun (Saône- 
et-Loire). F. 

LupwiG, gymnasial oberlehrer Greiz, principauté de Reuss (Alle- 
magne). 

Luron, pharmacien à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). 

Macnin, professeur à la Faculté des sciences de Besançon (Doubs). 

Macnus, professeur extraordinaire de botanique à l’Université de 
Berlin, Blumer-Hoff, 15, Berlin (Prusse). 

MAINGAUD, Ed., pharmacien à Villefagnan (Charente). F. 

* Mazmnvaun, 8, rue Linné, Paris. 

* ManTIN, G., botaniste-orchidophile, 54, Quai de Billy, Paris et 
Château de Bel-Air, Olivet (Loiret). 

* Marçais (M. l'Abbé), 19, rue Ninau, Toulouse (Haute-Garonne). 

MarcHanp, professeur de botanique cryptogamique à l'Ecole 
supérieure de Paris, à Thiais par Choisy-le-Rui (Seine). 

MARIE, pharmacien, rue Chaperon-Rouge, à Avignon. 

MaRSAULT, pharmacien, à Blois (Loir-et-Cher). 


8 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 

MM. : 

MarrTauD, pharmacien-major à l'Hôpital militaire, à Toulouse 
(Haute-Garonne). 

Masse, Léon, pharmacien, à Vendôme (Loir-et-Cher). 

MarTaiEu, inspecteur des chemins de fer de l'Est, à Remiremont 
(Vosges). F. 

MarrucnoT, agrégé préparateur à l'Ecole normale supérieure, 
45, rue d'Ulm, Paris. 

MauGerer, chef di Service des Dépêches officielles à la Direction 
générale des Postes et Télégraphes, 102, rue du Cherche-Midi, 
Paris. 

MÉNIER, professeur à l'Ecole de médecine, 12, rue Voltaire, Nantes. 

MEsner, pharmacien, à Thouars (Deux-Sèvres). 

Micuer, Auguste, à Garrières-sous-Bois, par Maisons-Laffite (Seine- 
et-Oise). 

Mir, Eugène, député, 35, Faubourg Saint-Honoré, Paris. 

Mono», conseiller à la Cour de Cassation, 39, rue Jacques Delud, 
Neuilly-sur-Seine (Seine). 

Moranp, vétérinaire; à Bourbon-l Archambault (Allier). 

Moror, docteur ès-sciences, 9, rue du Regard, Paris. 

MouLrAnE, pharmacien de je classe à l'hôpital nie rue du 
Dey, Alger, F. 

Mousnier, pharmacien, à Sceaux (Seine), K 

Moyen (M. l’Abbé), professeur d'histoire naturelle au séminaire de 
philosophie d’Alix, par Anse (Rhône). 

MuzLer, propriétaire à Cloyes, (Eure-et-Loire). 

K. K. Naturhistoriches Hofmuseum Botanische Abtheïlung, Wien 
(Autriche). 

NavrancourT, Marcel, pharmacien à Ruffec, (Charente). 

* Nrez, Eugène, 28, rue Herbière, à Rouen (Seine-Inférieure), F 

Nrepce Sr-VicToR, rue de la Fédération, 99, Montreuil-s-Bois (Sénie)| 

Noez, E., Moyenmouthier (Vosges). 

OGIER, Paul, vérificateur de la culture des tabacs, à à 
(Dordogne). | 

Oupemans, professeur à l’Université d'Amsterdam (Hollande). 

Ozanon, Charles, propriétaire, à St-Emiland, par Couches-les-Mines 
(Saône-et-Loire). 

PANEAU, Ch., fabricant de lingerie, à Verdun (Meuse). 


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LISTE DES MEMBRES. 9 
MM. 

PARENT, à Barlin, par Hersigny-Coupigny (Pas-de-Calais). 

Parisor, F., capitaine en retraite, 57, rue Dalayrac, à Fontenay- 
sous-Bois (Seine). 

Pasquier (le Chanoine), doyen de la Faculté libre des lettres, 
place Marguerite d'Anjou, à Angers (Maine-et-Loire). 

PATouILLARD, N., pharmacien de 1'° classe, 11, rue Gay-Lussac, 
Paris..F. 

Pazscake, docteur, Heinrichstrasse, 20, Leipzig (Allemagne). 

* P£LTEREAU, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher), F 

PÉQUIN, pharmacien de 1° classe, 50, rue Victor-Hugo, Niort 
(Deux-Sèvres). 

PERRIN, ancien magistrat, 14, rue aux Fées, Langres. , 

PErRoT, Emile, pharmacien de la Maison de retraite des Ménages, 
Issy (Seine). 

PETEAUX, professeur à l'Ecole vétérinaire, Lyon (Rhône). F. 

Free William, Canonbury, Schr a. (Angleterre). 

* PLancHoN, Louis, docteur en médecine, 5, rue Nazareth, 
Montpellier Hérault). 

PLowricar (Charles-Bagge), 7, King-Street King’sLinn (Angleterre). 

PorrauLT, Georges, 16, boulevard St-Germain, Paris. 

Pornin, 162, boulevard Magenta, Paris. 

PorrTier, Arthur, 41, boulevard Blossac, Châtellerault (Vienne). 

PRizLiEux, 14, rue Cambacérès, Paris. 

QuéLer, Président honoraire de la Société mycologique, docteur en 
médecine à Hérimoncourt (Doubs). H., et F. 

Quincy, Ch., instituteur au Creusot (Saône-et-Loire). 

Rarzcer, professeur à l'Ecole d’Alfort (Seine). 

RalMBaULT (M. l'Abbé), vicaire à St-Germain-le-Guillaume, par 
Andouillé (Mayenne). 

* RaouLr, Charles, docteur en médecine, Raon-l’Etape (Vosges). 

RacaPpé, Maurice, préparateur de géologie, 24, rue du Clos, à 
Besançon (Doubs). 

Rex, docteur en médecine à Ratisbonne (Bavière). 

Risso (Le chevalier Antoine), avocat, place de Garibaldi, 4, Nice 
(Alpes-Maritimes). 

RorranD, Léon, 80,rue Charles Laffite, Neuilly-sur-Seine (Seine), F. 


10 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 

MM. 

Roze, chef de bureau au Ministère des Finances, 2, route de 
Carrières, à Chatou (Seine-el-Oise). 

SACCARDO, P.-A., docteur, professeur de botanique à l’Université de 
Padou (Italie). F. 

SAUVAGEAU, Camille, maître deconférences à la Faculté des Sciences 
de Lyon (Rhône). 

SÉJOURNÉ (l’Abbé), professeur d'histoire ee au pelit sémi- 
naire de Blois (Loir-et-Cher). F. 

SEYNES (De), professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue de 
Chanaleilles, 15, Paris. 

SIRODOT, licencié ès-sciences, 12, rue Lagrange, Paris. 

Société p’Hisroire NATURELLE de Loir-et-Cher, Blois. 

TAUPIN, étudiant en pharmacie, 35, rue Royale, Versailles (Seine- 
et- Die) 

TERQUEM, libraire of U. S. Département of Agriculture, 31 bis, 
boulevard Haussmann, Paris. 

Tère, Nicolas, étudiant, 25, rue Poissonnière, Paris. 

THERET, notaire, 24, le St-Denis, Paris. 

THÉZÉE, te eo suppléant d° be naturelle à l'Ecole de 
médecine et de pharmacie d'Angers, 11, place Ste-Croix (Maine- 
et-Loire). 

Taomas, Ernest, professeur à l'Ecole d'Agriculture de la Brosse, 
près Auxerre (Yonne). 

THomas, docteur en médecine à Tanzies, près Gaillac (Tarn). K. 

THomiÈèREs, avocat, 9, rue Lamartine, Paris. 

Turco-Lazzar: (Mme la baronne), à Trente (Tyrol). 

VAQUER, rue de Chartres, Neuilly-sur Seine. 

ViaraA, professeur à l’Ecole nationale d’agriculture à Montpellier. 

VILLEMIN, docteur en médecine, Epinal (Vosges). 

Virow, docteur en médecine, pharmacien en chef de l’Hospice de la 
Salpétrière, boulevard de Hôpital, 47, Paris. 

* VuiILLEMIN, docteur en médecine, 9, rue des Ponts, à Nancy. 

WaurLicu, à l’Institut botanique de l’Académie de médecine 
militaire, Saint-Pétersbourg. 


LISTE DES MEMBRES. 11 


MEMBRES CORRESPONDANTS 


BELAT, principal clerc de notaire, rue du Collège, à Lons-le- 
Saunier (Jura). 

BERNARD, Paul, quincailler, à Montbéliard (Doubs). 

BERNARD, vérificateur des poids et mesures, Montbéliard (Doubs). 

BRoussiLLoN, juge de paix à Argueil (Seine-Inférieure). 

Camus, Paul (Mme), 21, avenue Carnot, Paris. 

CHEVALIER (Mme), 35 bis, rue de Seine, Alfortville (Seine). 

ConTauT, directeur de l'enregistrement, à Périgueux (Dordogne). 

DuezziN (Mme), 47, boulevard Diderot, Paris. 

Duranp, pharmacien à Eysines, près Bordeaux (Gironde). 

FERRAND, manufacturier, à Charmont-du-Bois, par Montbéliard 
(Doubs). 

GAUTHIER, Charles, avoué à Lons-le-Saunier (Jura). 

GAUTHIER, Jérôme, avoué à Lons-le-Saunier (Jura). 

Küss, pharmacien à Lons-le-Saunier (Jura). 

MarTez (Le comte de), ancien conservateur des forêts, 38, rue 
Napoléon, les Sables d'Olonne (Vendée). 

PERDRIZET, J.-F., pasteur à Vaudoncourt, par Audincourt (Doubs). 

PERRIN, inspecteur des forêts, à Bruyères (Vosges). 

Vaucier, Armand, chef de division à la Préfecture du Jura, 
Lons-le-Saunier. 


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Essai de classification naturelle des Pyrénomycètes. 


Par M. A. DE JACZEWSKI. 


Une bonne classification ne doit pas seulement servir à retrouver 
plus ou moins rapidement le nom d’une espèce que l’on ne connaît 
pas ; elle a un but plus élevé, plus philosophique, pour ainsi dire, 
c’est de donner un aperçu général de la branche scientifique que 
l'on étudie et de montrer la connexion intime qui existe entre les 
différentes espèces , les genres, les familles du groupe. Dans les 
temps anciens, le manque de connaissance spéciale des lois natu- 
relles ne permettait pas d'envisager la question à ce double point 
de vue et une classification ne servait guère que de tableau indica- 
teur ; aussi les systèmes arüficiels étaient-ils à l’ordre du jour et 
celui de Linné est resté comme le prototype des œuvres de ce 
genre. Mais déjà Linné lui-même avait senti insuffisance de ces sys- 
tèmes conventionnels et avait indiqué qu’une classification naturelle 
basée sur l'examen rigoureux de l’ensemble des caractères était 
seule possible. Il est presque inutile de rappeler ici les noms des 
Tournefort, des Jussieu, des Brown et des De Candolle, qui, par 
leurs travaux admirables, ont permis d'établir une classification na- 
turelle des plantes Phanérogames, qui, si elle n’est pas parfaite, se 
rapproche du moins beaucoup de la perfection. Dans la cryptogamie 
et plus particulièrement dans le groupe des champignons, on ne 
peut malheureusement pas en dire autant et la classification aétuel- 
lement en usage laisse encore beaucoup à désirer. Tout d’abord, le 
groupe entier élait encore mal défini et jusqu’à ces derniers temps 
fort peu connu relativement au développement morphologique. De 
nombreuses espèces n'étaient que des formes, des stades de trans- 
formations d’un même individu ; enfin la nature de’certains organes 


était totalement inconnue. Les remarquables travaux de Brefeld et 


de ses collaborateurs, au premier rang desquels il convient de pla- 
cer M. le Docteur de Tavel, de Zurich, ont ouvert aux mycologues 
de nouveaux horizons. De nombreuses cultures et de patientes re- 
cherches ont permis à ce savant d'établir une classification des 
champignons aussi simple que naturelle. L'enchaînement des diffé- 


14 A. DE JACZEWSKI. 


rentes classes et des ordres y est très clairement indiqué et est en 
quelque sorte imposé à l'esprit par la logique des déductions résul- 


tant des expériences. D’un autre côté, Brefeld a non moins nette- 


ment indiqué la connexion qui existe entre les champignons et les 
autres embranchements du règne végétal. Grâce à lui, le lien qui 
attache les champignons aux algues a élé clairement démontré et dès 
lors ce groupe ne peut plus être présenté comme un caprice de la 
Nature, une production spontanée et chaolique sans attache avec 
les autres végétaux. Ce n’est pas ieï le lieu d’exposer la théorie de 
Brefeld, ce qui nous entrainerait trop loin ; nous voulons seule- 
ment dire à ce sujet que si les travaux de Brefeld donnent une 
connaissance exacte du groupe tout entier et permeltent d'établir 
des classes et des ordres naturels, on peut maintenant s'occuper de 
ces ordres séparément et essayer de les classer à leur tour. Si quel- 
ques groupes présentent à ce sujet une cerlaine facilité, comme par 
exemple les Urédinées, les Ustilaginées, les Phycomycètes, il en 
est d’autres au contraire, comme les Ascomycètes et les Basidiomy- 
cètes, qui désespèrent souvent le mycologue. Dans ce dernier 
groupe, les Hyménomycèles ont été étudié au point de vue de Ja 
classification par le docteur Quélet et par M. Patouillard; chez les 
Ascomycètes, M. Boudier a proposé une très heureuse classification 
des Pezizées ; nous voudrions présenter ici une classification natu- 
relle des Pyrénomycètes. Dans son Summa Vegelabilium, publié en 
1846, Fries avait déjà proposé une classification des Pyrénomycètes, 
vraiment remarquable, surtout si l’on se souvient qu'à cette époque 
le microscope n'était pas comme maintenant linstrument sine qua 
non pour toute élude mycologique. Cette classification, toute arti- 
ficielle, contenait cependant beaucoup d'idées qui ont été adoptées 
plus tard par les autres savants, il est même assez curieux de re- 
marquer à ce sujet comme les hommes de génie pressentent les vé- 
rités qu'ils ne peuvent constater matériellement et établissent 
ainsi d'instinct des théories et des principes qui se trouvent confir- 
més plus tard. 

Après Fries, il convient de ciler le système des Pyrénomycètes de 
Cesati et de Notaris (Schema di classificazione degli sporiacei ita- 
lici ascigeri), mais lout cela n’étail encore que des ébauches ; on a 
la plus grande difficulté à s'orienter dans les ouvrages relatifs aux 
Pyrénomycètes qui datent de celte époque; sous le nom générique 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 15 


de Sphæria, on décrit, en ne tenant compte que des caractères 


-microscopiques, les espèces les plus diverses, tandis que d’autres 


genres, lels que Xyloma, par éxemple, comprennent aussi bien des 
Pyrénomycèles que des Discomycèles et des Sphæropsidées. C'est 
sans contredit les frères Tulasne qui, dans leur Carpologia Fungo- 
rum, ont posé les principes sur lesquels doit être‘basée une classi- 
fication naturelle des Pyrénomycètes. Le premieriessai en a été fait 
par Nitschke en 1869 (Verhandlungen des Naturhistorichen Ve- 
reins, Bonn, 26 Juni 1869, page 70 et suivantes). Il est regrettable 
que l’auteur n’ait pas pu continuer l’application de son système dans 
son ouvrage Pyrénomicetes Germanici (Breslau; 1867-1870) trop 
tôt interrompu. Toutes les classifications naturelles proposées plus 
tard ne sont en somme que des modifications de celle de Nitschke. 
Parmi celles-ci, il faut citer celle de Winter, la plus généralement 
connue et en somme la meilleure (Rabenhorsts Cryptogamen 
Flora, 2*édition), celle de Luerssen (Handbuch für Pflanzensammler 
von D' Udo Dammer, Stuttgard, 1891) et celle du D' Frank. 

. Enfin parini les systèmes récents, il faut citer celui de Saccardo 
utiisé dans le Sylloge Fungorum (volumes [ et IT), système très in- 
génieux basé sur l'aspect des spores et très commode à employer 
pour les recherches systématiques, mais ne procurant aucune 
donnée sur les rapports entre les genres et les familles. 

Une classification naturelle, nous l'avons dit, doit considérer tous 
les caractères des espèces données et, en se basant là-dessus, dé- 
montrer les liens qui existent entre ces espèces ; il ressort de là 
qu'une classification pareille ne peut guère conserver la stabilité ; 
elle varie et se modifie sans cesse à mesure que se dévoilent de 
nouveaux faits et le remaniement continuel de la classification est 
indispensable. Ce n’est qu’à cette condition qu'une classification 
peut rendre des services, nous ne voulons pas dire par cela qu’elle 
puisse être parfaite, car la perfection ne peut pas exister 1c1 pour 
deux raisons: d’abord, par la force des choses, en établissant une 
classification, nous sommes forcés d'admettre que les productions de 
la Nature représentent comme les anneaux d’une chaîne et nous ne 
pouvons considérer que les rapports qui réunissent chaque anneau 
à celui qui, le précède et à celui qui le suit; en réalité, la con- 
nexion est beaucoup plus compliquée ; chaque individu à des ca- 
ractères commun avec un grand nombre d’autres et si l’on voulait 


46 A. DE JACZEWSKI. 


exprimer graphiquement cette idée, il faudrait représenter chaque 
espèce comme un point émetlant des rayons de tous côtés par les- 
quels il se relierait à d’autres points. La Nature n’est pas une 
chaine, mais un réseau à mailles innombrables. D’un autre côté, 
par le seul fait de l'établissement d’une classification, nous dénatu- 
rons la Nature. Le principe émis par Linné, Natura non facit 
salltus, est un axiome indéniable ; il n’y a pas d'interruption entre 
les différentes espèces, les genres, les familles, il y a des transi- 
tions insensibles, et én présence de ce fait une classification quelle 
qu’elle soit, sera toujours arbitraire, et les divisions que nous éta- 
blirons ne seront que conventionnelles et par conséquent sujettes à 
varier suivant les conSidératioas du moment. 

Il n’est pas aussi facile qu'on le croit au premier abord de classer 
un Pyrénomycète. Chez les Phanérogames, on peut considérer toute 
la plante, — il y a les racines, les tiges, les feuilles, les fleurs et 
les fruits qui tous apportent leur contingent. Chez les champignons 
et plus particulièrement chez les Pyrénomycètes, le corps végétatif 
ou mycélium ne peut fournir, dans la plupart des cas, aucune indi- 
eation : ou bien il est invisible, ou bien il ne présente que rarement 
des caractères propres à servir pour la distinction spécifique. Le 
mycologue n’a pour s'orienter que les fructifications et encore lors- 
qu’elles sont mûres, car dans le jeune âge leurs caractères ne pré- 
sentent pas encore la stabilité désirable. 

Il nous faut tout d’abord établir la conception du terme Pyréno- 
mycète et déterminer la limite du groupe ainsi que ses rapports 
avec les autres ordres. 

Nous entendons sous le mot de Pyrénomycèle des végétaux sapro- 
phytes ou parasites, dépourvus de chlorophylle à corps végétatif 
composé d'un mycélium cloisonné lequel donne naissance à des 
spores libres (conidies) ou à des conceptacles globuleux ou oblongs 
et presque linéaires tout à fait clos ou munis d’une ouverture au 
sommet. Ces conceptables sont tapissés à l’intérieur par un hyme- 
nium qui donne soit des conidies (pyenides), soit des asques dans 
- lesquels se développent les spores. Les deux premières formes de 
fructification (conidies et pycnides) sont adventives, la dernière est 
la forme dominante et caractérislique. 

Par la latitude donnée à la définition d’un Pyrénomycète, on voit 
que j'y fais rentrer tous les champignons à réceplable recouvrant 


PART « 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 11 


entièrement l’hyméuium, sans distinguer si ce réceptacle est muni 
ou non d’une ouverture ou si cette ouverture est un pore ou une 
fente. J’estime en effet que les Périsporiacées et les Hystériacées se 
rattachent trop intimement aux Pyrénomycètes proprement dits pour 
qu’on puisse en faire des ordres séparés. L’ordre des Perisporia- 
cées tel que le comprend Winter et après lui les autres auteurs est 
tout à fait artificiel et comprend les espèces les plus hétérogènes 
ayant pour caractère commun unique l'absence d'ouverture au som- 
met du périthèce. Au contraire, la plupart des espèces qui le com- 
posent peuvent être réparties entre les différentes familles avec les- 
quelles elles présentent des affinités incontestables. Une certaine 
quantité d’espèces constituera donc la famille des Erisyphées, tandis 
que Lasiobotrys, par exemple, trouvera sa place parmi les Cucurbi- 
tarié.s, Penicillium et Aspergillus, au contraire chez les Dothidea- 
cées établissent la transition avec la famille des Tubéracées. Du 
reste les auteurs reconnaissaient tacitement le peu de valeur à ac- 
corder à la présence ou à l'absence d’un pore au sommet du péri- 
thèce, puisque, dans certains genres, Sphærella et Carlia, par 
exemple, ils admettaient des espèces à périthèces entièrement elos 
et qui, cependant, vu l'existence de l’ordre des Périsporiacées, au- 
raient dû être rapportées à ce dernier groupe. 

Les Hystériacées ont été regardées tantôt comme un groupe à 
part, tantôt comme faisant partie des Discomycèles. Je pense, me 
basant du reste sur l'autorité de Duby et de Saccardo, qu'il vaut 
mieux les placer parmi les Pyrénomycètes auxquels elles se ratta- 
chent très intimement par les Lophiostomées ; les Lophiostomées 
ont un petit prolongement en forme de bec au sommet du périthèce. 
C’est ce que l’on appelle l'Ostiolum chez les Pyrénomycètes. En gé- 
néral lostiolum: est percé d’un trou rond, mais chez les Lophiosto 
mées l'ouverture est en forme de fente plus ou moins allongée. Or, 
chez les Ayslériacées, il y a aussi une fente, mais l’Ostiolum n’étant 
pas prolongé en bec, cette fente se trouve au sommet du périthèce 
directement. Il y a entre les Lophiostomées etles Hystériacées à peu 
près la même différence qu'entre les Céraloslomées à ostiolum pro- 
longé en bec et les Trichosphæriées à ostiolum nul et à périthèce 
percé d’un simple pore au sommet. Quant à cette autre différence 
que l’on à voulu établir entre les Pyrénomycètes et les Hystériacées 
et qui consiste dans l’absence de périphyses chez ces derniers, elle 

2 


18 A. DE JACZEWSKI. 


ne peut guère être invoquée, les périphyses manquant également 
chez quelques formes types de Pyrénomycètes, notamment chez les 
Erisyphées. 

D’après les théories de Brefeld actuellement en vigueur la rangée 
des Ascomycètes provient des Zygomycètes ; elle commence d’abord 
par des formes instables constituant la classe des Hemiasci dans 
laquelle on distingue deux groupes ; le premier à hymenium nu 
(Ascoïdées, Protomyeètes) provient des Choenophorées et donne 
naissance aux Exouscées qui sont des Ascomycètes à formes stables 
et à asques nus ; le second groupe (Thelebolées) provenant des 
Mortierellies donne naissance à la série des Ascomycètes stables 
entourés d’une enveloppe fructifère ; cette série commence par les 
Gymnoascées et se sépare de là en deux branches ; la première 
commence au genre Gymnouscus et se contiue dans les Pyrénomy- 
cètes, la seconde commence au genre Ascodesmis etse continue 
dans les Discomycètes. Outre ce point départ commun dans l’ordre 
des Gymnoascées, les Pyrénomycètes et les Discomycètes se trouvent 
encore en contact par la famille des Hystériacées d’une part et celle 
des Phacidiacées d'autre part. 

Maintenant que nous connaissons la délimitation du groupe des 
Pyrénomycèles, il nous faut examiner quels sont les caractères sur 
lesquels on puisse se baser pour la délimitation des familles et des 
genres. | 

Winter et la plupart des autres, se basant sur la couleur des 
périthèces et du stroma et aussi sur leur consistance, distinguèrent 
d’abord les Hypocréacées à périthèces et à stroma charnu et plus ou 
moins colorés, et les Pyrénomycèles proprement dits ou Sphæriacées 
à périthèces et à stroma durs, cassants, membraneux ou carbonacés 
et toujours de couleur brûne ou noire ; ils fondèrent encore un 
troisième sous-ordre dont nous parlerons tout à l'heure. Le système 
ne me semble pas fondé, car ni la couleur ni la consistance ne four- 
nissent des caractères assez stables pour autoriser la création de 
de divisions aussi importantes qu’un sous-ordre. Ce sont en quelque 
sorte des moyens empiriques bons pour la distinction des genres 
mais n'ayant pas la précision nécessaire pour une définition scienti- 
fique rigoureuse. Monsieur Müller d’Argovie (Principes de classif- 
calion des Lichens 1862) va même plus loin. — La couleur des 
apothécies, dit-il, n’est pas un caractère générique — Ce qui est 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 19 


vrai pour les lichens l’est aussi pour les champignons. Du reste on 
remarquera que les périthèces des Nectria d’un rouge sang au com- 
mencement deviennent bruns et même noirâtres avec l’âge, Les 
Claviceps et Cordyceps sont en somme tout à fait noirs à la matu- 
rité, les Gibberella ne sont bleus que par transparence, et d'un 
autre côté les Hypoxylon sont souvent d'un beau rouge sang et 
passent par les mêmes variations de couleur que les Mectrias. 
Indépendamment de la couleur et de la consistance des périthèces, 
les genres composant le sous-ordre des Hypocréacées sont très 
hétérogènes et peuvent être répartis avec beaucoup plus de raison 
entre différentes familles auxquelles les unissent des affinités beau- 
coup plus stables; ainsi les Nectriées trouveront naturellement leur 
place parmi les Cucurbitariées, les Melanospora parmi les Ceratos- 
tomées, les Polystigma, Cordiceps, Claviceps, Selinia, Oomyces, Epi- 
chloë, et Hypocrea parmi les Dothidéacées auxquelles les réunisseut 
un caractère important dont nous parlerons tout à l'heure. Il est une 
circonstance qui avait attiré l'attention de tous les Mycologues et sur 
laquelle Fries s'était basé pour le groupement des familles ; c’est la 
présence ou l'absence de s/roma. Les périthèces peuvent être en 
effet libres (simples) dans ou sur le substratum, épars ou réunis 
en masses, ou bien ils sont englobés dans une substance particulière 
dont on ne peut les séparer et qui constitue ce que l’on appelle le 
stroma. La définition du stroma est encore très vague ; c’est tantôt 
un tissu floconneux ou charnu ou même carbonacé et résistant, 
composé exclusivement d’hyphes, ou bien c’est une substance com- 
posée d’hyphes mycéliennes et de la substance même du substratum 
plus ou moins modifié ; d'autrefois encore le stroma ne semble 
composé que du substratum seul qui n’est presque pas modifié et 
sa présence n’est manifestée que par une ligne noire qui englobe la 
masse des périthèces réunis. D'autre fois le stroma est de nature 
sclérotioïide, c’est-à-dire présente une enveloppe cutinisée et à l’inté- 
rieur une sorte de moëlle composée d’un mycélium floconneux. 
On comprend qu’il existe toutes les transitions possibles entre les 
pyrénomycèles à stroma ou composés comme on les appelle et les 
pyrénomycètes sans stroma ou simples. Ces derniers sont souvent 


entourés d’un tissu noirci (clypeus) qui les englobe en une sorte de 
: stroma qu’il est cependant facile de distinguer à ce fait qu’il n’y a 


pas de groupement des périthèces el que chaque clypeus n’en 


20 A, DE JACZEWSKI. 


recouvre qu’un seul. Malgré quelques difficultés, dans certains cas, 
il sera cependant toujours possible de se rendre compte s’il y a un 
stroma ou si l’espèce qu’on examine en est dépourvue, et si d'un 
autre côté l’on considère que la présence d’un stroma constitue 
dans la plupart des cas une prérogative physiologique importante, le 
stroma préservant les périthèces de la grande sécheresse d’abord en 
leur offrantun abri plus solide, on comprendra que ce caractère 
puisse servir de base à une classification. Les points de rapport entre 
les espèces simples et les espèces composées sont nombreux évidem- 
ment,mais ils ne s’opposent pas à ce groupement. Il y a évidemment 
un lien entre certains Hypoxylon et les Rosellinia, entre Diaporthe 
et Gnomonia qui font supposer que les premiers sont des modifica- 
tions des seconds, motivés par un changement d’existence, un plus 
grand besoin de préservation contre les dangers extérieurs. 

En admettant donc la présence ou l'absence du stroma comme un 
bon caractère de classification nous aurons deux groupes ou sons- 
ordres bien distincts. 


I. Simples (sans stroma), 
[T. Composés (avec stroma). 


Il nous faudra maintenant considérer à part ces deux groupes et 
chercher à trouver d’autres caractères propres à la distinction des 
familles. Nous dirons tout de suite que dans l’un comme dans l’autre 
la forme et la couleur des spores,la présence ou l'absence des para- 
physes ne sont pas à eux seuls suffisants pour établir des familles ; 
ces distinctions très bonnes pour les espèces et même les genres, 
n’offrent cependant pas les garanties suffisantes, car dans une même 
espèce les spores peuvent être d’abord unicellulaires et se cloison- 
ner ensuile et après avoir été hyalines ne se colorer que plus tard. 
Dans ces circonstances 1l faut chercher des caractères plus constants. 
Nous les trouverons parfailement déterminés dans le rapport des 
périthèces au substratum ; en effet les périthèces d’une espèce don- 
née se développent dans une position déterminée toujours la même : 
ou bien ils sont tout à fait à la superficie du substratum {supères) 
comme c’est le cas pour les Erisyphées et les Trichosphæriées, ou 
bien ils sont d’abord inclus dans le substratum (immerses) mais 
s’en dégagent bientôt plus ou moins par l'effet même de leur crois- 


bés D. 12 


CLASSIFICATIOM DES PYRÉNOMYCÈTES. 21 


sance, enfin il arrive qu'ils restent constamment et jusqu'à la fin 
englobés dans le substratum (infères) et s’ils s’en dégagent c’est 
seulement par suite de la destruction des couches superficielles du 
substratum qui la recouvrent, comme c’est le cas pour les Pleos- 
pora et les Leptosphaeria. Ces caractères sont tellement tranchés 
qu’on peut s’habituer très vite à distinguer sans le secours du mi- 
croscope certaines familles dans le sens où nous les comprenons 
ici. Ainsi, par exemple, on pourra aisément reconnaître parmi 
les parasites sur les espèces vivantes un Coleroa, un Sphaerella ou 
un Stigmatea et cela rien qu'avec les caractères macroscopiques. 
De même un Leptospora ou un Rosellinia ne pourra pas être con- 
fondu avec un Pleospora ou un Ophiobolus. En se basant sur ce 
fait, on arrive à une ébauche de classification des Pyrénomycètes 
simples fort satisfaisante et qu'il ne reste plus qu'à compléter à 
l’aide de données sur la présence ou l’absence d’un mycélium, sur 
l'apparition des appendices à la surface des périthèces ; à l'instar 
de Nitschke et de Winter j'ai dû invoquer également comme carac- 
tère distinctif des familles le plus ou moins de longueur de l’ostio- 
lum et constituer à côté des Sphaeriacées munies d’un simple pore 
ou sans ouverlure, les Céraiostomées et les Gnomoniées à ostiolum 
en forme de bec plus ou moins allongé. S’il ne s'était agi que de ce 
seul caractère, il n’aurait peut-être pas suffi à établir la distinction 
mais uni à d’autres, tels que la présence ou l'absence totale des 
paraphyses et la forme tout à fait caractéristique des asques, il 
acquiert une certaine valeur. D’ailleurs la distinction entre les 
Lophiostomacées et les Hystériacées une fois admise, il n’y avait pas 
de raison à rejeter la séparation entre les Sphaeriactes d’une part 
et les Cératostomées et Gnomoniées d'autre part. 

Ce que nous avons dit ici nous semble suffisant pour expliquer la 
marche du groupement des familles dans le sous-ordre des Pyréno- 
mycèles simples et nous n’insisterons plus là dessus; il nous semble 
cependant utile d'expliquer encore quelques unes des modifications 
que nous avons fait subir aux familles elles-mêmes. La famille des 
Erisyphées a été considérablement augmentée par l'addition de 
quelques genres de l’ancienne famille des Périsporiacées ; il v a là 
le genre Magnusia avec appendices au périthèce et les genres 
Dimerosporium, Asterina, Apiosporium, etc... sans appendices aux 
périthèces et qui se rattachent aux Erisyphées proprement dites par 


19 
19 


A, DE JACZEWSKI. 


Erisyphella et Saccardia, deux genres américains également privés 
d’appendices. Le caractère de la famille selon moï n’est pas dans 
la présence des appendices, mais dans le mycélium abondant et 
plus ou moins persistant qui se trouve à la surface du substratum. 

La famille des Capnodiées caractérisée par des périthèces parti- 
culiers pourrait être considérée comme un embranchement latéral 
des Erisyphées. 

Les Chætomiées sont prises dans le sens de Winter en n’y compre- 
prenant qu’un seul genre Chælomium avec deux sous genres basés 
sur la présence ou l'absence de l’ostiolum. En revanche la famille des 
Sordariées de Winter se rapproche trop des Rosellinia pour qu'on 
puisse la conserver ; elle doit être fondue avec les Melanommées. 
La diversité d'habitat n’établit pas une différence assez appréciable 
pour permettre la formation de deux familles. 

Les Trischosphaeriées, Melanommées et Amphisphaeriées restent 
à peu prés telles que Winter les a diagnostiquées ; nous y faisons 
seulement rentrer quelques genres des anciens Perisporiacés et 
Hypocréacés comme on le verra. Winleria et Caryospora se rappro- 
chent beaucoup plus des Wélanommées par leurs périthèces supères; 
Strickeria est un genre douteux, car souvent les périthèces sont 
supères dès le commencement. Le genre Tremalosphaeria est pris 
dans le sens de Winter. 

Dans la famille des Sphæriacées qui comprend la plus grande 
partie des Pyrénomycètes à périthèces infères, nous appellerons l’at- 
tention sur le genre Didymosphæria. Tel que nous le comprenons 
ici il contient les vraies Didymosphæria, les Didymella de Saccardo 
et enfin les espèces du genre Venturia Ces. et de Not. Les péri- 
thèces de Venturia ne diffèrent des Didymosphærta typiques que 
par la présence de soies autour de l’ostiolum. Ce n'est certes pas 
un caractère suflisant pour établir deux genres, puisque nous voyons 
dans Pleospora des espèces avec ou sans sokes autour de l’ostiolum 
et aussi la même chose chez Chætomium. Le genre Leptosphæria a 
aussi une plus grande extension. Rebentischia, Heptameria, Saccar- 
doëlla et Clypeosphæria sont considérées comme des sections de ce 
genre. Il va de soi que Metasphæria de Saccardo y est aussi réuni ; 
des divisions fondées exclusivement sur la couleur des spores ne 
nous semblent pas légitimées si l’on veut en faire des caractères 
génériques. Nous faisons également rentrer dans le genre Pleospora- 


L 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 93 


Delacourea qui ne s’en distingue que par ses spores munies d’ap- 
pendices. Le troisième groupe de la famille des Sphæriacées est 
constitué par le genre Thielavia dont les périthèces infères nécessi- 
tent la classification près des Pleospora et Sphærella. 

La famille des Massariées reste dans le cadre que lui a donné 
Winter; celle des Clypeosphæriées, de l’aveu même de Winter, n’a 
pas de raison d’être et ses différents genres ont été rapportés à la 
famille des Sphæriacées dont ils ne se séparent pas suffisamment par 
la présence du Clypeus, et aussi en partie à la famille des Gno- 
moniées. 

Le genre Calosphæria a nécessité la création d’une famille spé- 
ciale, celle des Calosphæriées. Le genre était placé par Winter 
parmi les Pyrénomycètes composés notamment dans la famille des 
Diatrypées; à vrai dire, il n’y avait guère que la forme des spores qui 
pût justifier ce rapprochement, car Calosphæria n’a pas de stroma, 
ses périthèces sont absolument libres et groupés en cercles. Il con- 
venait donc de le retirer des Composées, mais en même temps sa 
classification dans telle ou telle famille des Simples n'aurait pas été 
suffisamment légitimée. L’ostiolum plus ou moins prolongé chez la 
plupart des espèces ainsi que la position infére des périthèces le 
rapprochait des Gnomoniées, mais les asques et la présence des, 
paraphyses ne permettait pas de le mettre dans cette famille. Nous 
proposons donc d’en faire une famille distincte à la suite des Gno- 
moniées et en y ajoutant les genres Robergea et Passerinula. 

Si maintenant nous passons aux Pyrénomycètes composés, nous 
verrons que lapplication des principes que nous avons suivis jus- 
qu'ici peut être encore continuée dans une certaine mesure. Il y a 
en effet tout un groupe de champignons dont les périthèces sont 
fixés sur le stroma, lequel peut être de consistance charnue, carbo- 
nacée ou floconneuse et se réduit même dans certains cas à un 


feutre mycélien, établissant ainsi le passage entre ces formes com- 


posées et la famille des Trichosphæriées. Les genres à périthèces 
supères sur le stroma formeront une famille très naturelle, celle des 
Cucurbitariées à laquelle on réunit ici un certain nombre de formes 
très voisines qui étaient placées dans le groupe des Hypocréacées à 
cause de Ja coloration du stroma. De même que nous l'avons fait 
remarquer plus haut à propos des Æypoxylon et des Diaporthe, la 


distinction entre les espèces à stroma et celles qui en sont privées 


24 . A. DE JACZEWSKI. 


n’est pas nettement tranchée ; ainsi, par exemple, dans le genre 
Nectria, le plus grand nombre des espèces est muni d'un stroma 
apparent, mais chez d’autres le stroma s’efface peu à peu et finit 
même par disparaître tout à fait. Il y a plus, les périthèces ne sont 
plus aggrégés en grand nombre, ils sont épars et donnent l’impres- 
sion d’appartenir à une famille de Pyrénomycètes simples. Malgré 
cela, on ne se croit pas autorisé à démembrer ce genre, car, même 
chez les espèces à périthèces simples, les autres caractères concor- 
dent tellement avec les Mectria typiques, qu'une séparation serait 
impossible. : 

Chez les autres Composées, les périthèces sont plus ou moins 
infères dans un stroma et ne ressortent généralement que par leur 
ostiolum. Pour la distinction en famille, la première idée qui s’im- 
pose, c’est de classer d’après les caractères du stroma qui, comme 
nous l’avons dit,est très varié. Cette idée est cependant inapplicable 
parce que des espèces très voisines faisant manifestement partie 
d'un même genre ont souvent des stromas fort différents. On dis- 
tingue généralement deux sortes de stroma : valsiforme quand il 
est nettement circonscrit, et de peu d’étendue, hémisphérique ou 
en forme de pelote, et diatrypiforme quand il s’étend sur le subs- 
tratum à de grandes distances et n’a pas de forme déterminée. 
Ceci sont les deux formes principales, mais à côté de cela 1l y a de 
nombreuses modifications qu’il est pour ainsi dire impossible de 
diviser en catégorie. [1 y a d’un côté les stromas compliqués, s’é- 
levant verticalement en forme de branches des Xylariées et d'un 
autre côté les stromas à peine indiqués formés de la substance à 
peine modifiée du substratum, tels qu’on les rencontre chez certains 
Diaporthe. En présence de ces variations qui se produisent, comme 
nous l'avons dit, dans un même genre, il est impossible de trouver 
dans le stroma des caraclères assez stables pour servir à la délimi- 
talion des familles et même des genres. En revanche nous avons ici 
d’autres caractères. 

La paroi d’un périthèce est formée d’un tissu de pseudo-paren- 
chyme dans lequel on distingue deux couches : l’externe formé de 
cellules polygonales assez grandes à membrane cutinisée et par 
conséquent fortement colorée, et l’interne formée de cellules à 
parois minces, hyalines el non cutinisées. Dans certaines espèces à 
stroma les périthèces quoique enfermés dans le stroma ont cepen- 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 95 


dant ces deux couches bien nettement délimitées et complètement 
indépendantes du stroma. C’est le cas chez les Diatrype, Valsa, 
Melogramma, Xylaria et les genres voisins. Dans d’autres cas, au 
contraire, la couche externe cutlinisée n’existe plus, comme par 
exemple chez les Claviceps, enfin chez d’autres la différenciation 
entre le tissu du périthèce et du stroma s’atténue encore plus et les 
asques sont simplement contenus dans des loges creusées dans la 
substance du stroma. 

On avait fondé sur ce dernier caractère la famille des Dofhidéacées 
en y faisant rentrer cependant un certain nombre d’espèces chez 
lesquelles pouvait s’observer une différenciation des parois du péri- 
thèce. La famille n’était donc pas naturelle, il nous semble qu’en 
donnant aux Dothidéacées une autre extension, c’est-à-dire en y fai- 
sant rentrer toutes les formes dont les périthèces ne possèdent pas 
de membrane cutinisée, le cadre de la famille est nettement déli- 
mité et elle devient naturelle, en se séparant clairement des autres 
familles des Composées dont les périlhèces possèdent des membranes 
culinisées. Le lien entre la famille des Dothidéacées et celle des 
Valsées sera établi par le genre Botryosphæria. Remarquons que 
dans cette délimitation la substance du stroma ne joue aucun rôle, 
elle peut être charnue, floconneuse, de nature sclérotioide, ou 
même être un véritable sclérote, et de cette façon on peut faire 
rentrer dans les Dothidéacées un certain nombre de formes comme 
Cordyceps, Polystigma, Epichloë, Oomyces, Penicillium, etc., 
dont la place était très incertaine. La famille des Tubéracées se rat- 
tacherait étroitement par les Penicillium aux Dothidéacées et n’en 
différerait que par l’habitat. 

Jusqu’à présent nous avons été obligé de laisser de côté les appa- 
reils conidifères ; si cela peut étonner quelqu'un à une époque ou 
les états conidifères ont acquis une telle importance grâce aux tra- 
vaux de Brefeld, nous rappellerons que les conidies très intéres- 
santes au point de vue de l’évolution ne pouvaient nous être d’aucun 
secours pour la systématique, attendu que des appareils identiques 
se montrent souvent dans des groupes fort différents. C’est ainsi par 
exemple que l’on observe les mêmes conidies chez Nectria inaurata 
et chez Tympanis (Discomycètes), chez Podospora et chez Sclero- 
tinia, chez Sphaerulina et Dothiora, etc. Chez les espèces à stroma 
il semble cependant que les formes conidiennes puissent servir de 


26 A. DE JACZEWSKI. 


base à une classification — un certain nombre d’espèces, en effet, 
possède toujours entre les périthèces ascophorés des pyenides con- 
tenant des macro — ou microstylospores. D’autres, au contraire, 
n'ont jamais de pycnides, mais à leur place un stroma charnu 
émellant à la surface des conidies. Ces formes conidiennes appar- 
tiennent au groupe des Melanconiées, tandis que les pycnides sont 
du groupe des champignons imparfaits connus sous le nom de 
Sphæropsidés. I] y a là une délimitation assez nette et qui est légi- 
timée encore par d’autres caractères secondaires tirés de la nature 
du stroma. On pourra donc distinguer d’après les appareils coni- 
diens la Famille des Valsées munie toujours de pycnides et la 
famille des Diatrypées à conidies du genre des Melanconiées. Nous 
faisons également rentrer dans les Valsées certains genres consi- 
dérés par Winter comme formant une famille à part, celle des Hélo- 
grammées. Ces espèces ne possèdent pas à la vérité de pycnides, 
mais leurs conidies se développent à l’intérieur du stroma dans des 
loges spéciales rappelant un peu celles des Dothidéacées. [1 y a là 
une parenté évidente avec cette dernière famille, et d’un autre côté 
ces espèces établissent un lien entre les Valsées et les Diatrypées 
chez lesquelles les conidies se forment franchement à l’extérieur 
du stroma. 

Nous considérons les vraies Diatrypées et les genres de l’ancien 
groupe des Mélanconidés (à l'exception de Æercospora qui rentre 
dans les Valsées et de Fenestella qui trouve sa place comme sous 
genre de Cucurbitaria) comme constituant une seule famille. Enfin 
une famille parfaitement caractérisée par le développement de son 
stroma est celle des Xylariées qui forme, pour ainsi dire, le point 
culminant des Pyrénomycètes. On se demandera peut-être pourquoi 
dans cet exposé nous n’avons pas fait entrer en ligne de compte les 
phénomènes de développement; c’est que les caractères tirés du 
mode de développement n’ont aucune valeur pour la systématique, 
car on observe souvent sous ce rapport des différences marquées 
entre les espèces d'un même genre, et au contraire des analogies 
entre des espèces de familles très éloignées. 

Pour terminer cet aperçu des raisons qui nous ont déterminé 
à disposer de cette manière la classification des Pyrénomycètes, 
nous présentons ici un tableau qui permettra de saisir les rapports 
des familles entre elles : 


CLASSITICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 94 


Erisyphées. Capnodiées. 

Chætomiées 

Trichosphæriées. 

Mélanommées. Amphisphæriées Sphæriacées.. Massariees. 
MDernnlOslomees. nue Ris … Gnomonices. … Calosphæriées. 

Lophiostomées. Dothidéacées. Valsées.  :  Cucurbilariées. 

Hystériacées.  Tubéracées. Diatrypées. 

Xylariées. 
ASCOMYCÈTES . 


I. Exoasci (asques libres). 


Famille des Exouscées. 


Il. Carpoasci (asques enfermés dans une enveloppe fructifère). 


À. Angiocarpés. 
Gymnoascés. 
Pyrénomycèles. 


B. Hemiangiocarpés. 
Discomycèles. 


ORDRE DES PYRÉNOMYCÈTES 


I. Sous ordre Pyrénomycètes simples (sans stroma). 


Are Famille. — Erisyphées. 


Mycelium supère fugace ou, plus souvent, persistant, cellulosi- 
que ou cutinisé, portant des conidies libres, en chapelet ou soli- 
taires. Périthèces supères indépendants du substratum, dans la 
plupart des cas sans ostiolum, généralement munis d’appendices de 
forme variée. Pas de paraphyses, asques peu nombreux, quelquefois 
réduits à un seul. 

A. Périthèces pedicellés, d’un jaune clair ou brunâtre, globuleux, 
membraneux, mycelium très abondant donnant, dans la plupart 


28  * A; DE JACZEWSKI. 


des cas, uniquement l'appareil conidifère connu sous le nom d’As- 
pergillus, tandis que les périthèces se développent rarement. 
Asques peu nombreux, disséminés dans la substance du périthèce. 
Spores au nombre de huit, hyalines, simples, lenticulaires ou glo- 
bulenses . Rest BP UN UNS COOPER 

L'espèce principale, Eurotium herbariorum Wigg, se montre 
très souvent sous sa forme conidienne (Aspergillus glaucus Lk) sur 
les fruits en décomposition, le bois, les plantes humides en her- 
bier, etc. Les autres espèces ne sont probablement que des variétés 
de celle-ci. 

B. Périthèces toujours bruns ou noirs à la malurité. 


1. Périthèces munis d'appendices variables. 


a. Appendices grêles, longs, courbés en spirale, par 2-6 aux 
pôles du périthèce qui est ovoïde ou triangulaire; asques pyrifor- 
mes, fugaces ; spores elliptiques brunes........ Magnusia Sacc. 

Une seule espèce H. nitida Sacc., sur le fumier, le bois. 

b. Appendices répartis sur toute la surface du réceptacle ; cham- 
pignons épiphylles à mycelium aranéeux très abondant, fugace ou 
persistant; conidies en chainettes, hyalines, ovoïdes ou cylindri- 
ques (Oïdium). Un ou plusieurs asques dans chaque périthèce avec 
2-8 spores ovoïdes, hyalines. 


Appendices simples filamenteux, hyalins ou culunisés, analogues 
aux hyphes. 


#. Un seul asque dans chaque périthèce.... Sphærotheca Léx. 

Espèce type Sphærotheca Castagnei Léx. 

8. Plusieurs asques dans chaque périthèce ... Erisyphe Hedw. 

Espèces nombreuses se divisant en plusieurs sections. 

Appendices simples ou rameux toujours distincts du mycehum. 

z. Appendices simples en forme d’épine très allongée et à base 
renflée en boule....... ee RME LT Phyllactinia Lév. 

Une seule espèce bien caractérisée (P. Suffulta Rebent). 

8. Appendices simples non renflés à la base, mais recourbés au 
sommet en forme de crochet, rarement dichotomes Uncinula Lév. 

Espèce type U. salicis De. 

7. Appendices ramifiés en dichotomie, un seul asque. 

Podosphæra Kze. 


Rd SR a de À en di cd Se ds de de és © 


Les 


Lit d'in 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 39 


Espèce type P. Oxryacantha Dec. 
d. Appendices ramifiés en dichotomie, plusieurs asques. 


Microsphæra Lév. 
Espèce type #. Alni De. 


c. Appendices ou soies réparties sur toute la surface du récepta- 
cle, mycelium cutinisé, s'étendant radicalement en forme de tache; 
périthèces membraneux ; asques à 2-8 spores brunes, 2-5 seplées 
où Simples :....\. Dire Ne ds done Sal TES .. Meliola Fr. 

Genre à espèces He UeS et aubelois mal délimilées, se rat- 
tachant aux Aslerina et aux Dimerosporium. (Voir à ce sujet les 
remarquables travaux de M. Gaillard qui en a donné une monogra- 
phie complète et telle qu’elle serait désirable pour les autres 
genres). 

d. Appendices ramifiés, situés seulement à Ja base des périthé- 
ces; ceux-ci sont pelits, asques linéaires, spores ellipsoïdes, sim- 
Dlésbrunes. 4... Reis CU CR Ascotricha Beck. 

Une seule espèce À. Chartarum Beck. sur le papier moisi. 


2. Pas d’appendices aux périlhèces. 


a. Espèces monoasques, périthèces petits, globuleux ou pyrifor- 
mes, membraneux ou carbonacés, entourés d’un mycelium culinisé, 
toruloïde, très abondant ; spores hyalines, globuleuses ou ovoïdes, 
unicelulaires. 1200... ni MN ue ....  Apiosporium Kze. 


Genre mal défini; espèces dis ou saprophytes au nombre 
d’une vingtaine. 


b. Espèces polyasques. 
«. Mycelium hyalin, arachnoïde, espèces in 


Spores hyalines, ovoïdes, unicellulaires....  Erisyphella Beck. 
Une seule espèce américaine. ; 
Spores cloisonnées, muriformes....... .... Saccardia Cooke. 


Deux espèces américaines. 

B. Mycelium brun formant un subiculum dans lequel sont en- 
globés les périthèces. 

Périthèces globuleux, membraneux-carbonacés, entourés d’un 
mycellum brun très abondant; spores bicellulaires, hyalines ou 
brunes, espèces épiphytes,..... ........ Dimerosporium Fckl. 
: Périthèces aplatis à bords frangés, mycelium s’étendant radicale- 


30 A. DE JACZEWSKI. 


ment; asques ovoides ou globuleux, spores brunes ou hyalines, 
unicellulaires ou septées ............. NET AO . Asterina Lév. 
. (Grand genre se divisant en plusieurs sections, beaucoup d’es- 
pèces incertaines.) 

Périthèces en forme de bouclier, lenticulaires, frangés au bord, 
munis ou non d’un ostiolum, spores de forme variée. 


MicrothyriumDesmaz. 
2e Famille. — Capnodiées. 


Périthèces oblongs, verticaux, souvent ramifiés, s’ouvrant au 
sommet par des valves irrégulières ; asques ovoïdes ou oblongs ; 
spores jaunâtres ou brunes, müriformes. Mycelium très abondant 
formant à la surface des feuilles un enduit couleur de suie. Un seul 
DANTOMER PÉE eL à Sn 8 SNS AP .. Capnodium.: Mont. 


3e Famille. — Chætomiées. 


Mycelium brun fixé au substratum par des rhizoïdes ; périthèces 
plus ou moins globuleux munies de soies sur toute leur surface ;’ 
ostiolum en forme de pore entouré de longs poils incrustés. L’ostio- 
lum et les poils qui l’entourent manquent dans une espèce (Ch. 
fimeti Fckl). Les soies et les poils sont rigides, bruns, épais. As- 
ques cylindriques ouen massue, fugaces ; pas de paraphyses, spores 
brunes, unicellulaires, globuleuses ou ovoides, apiculées; espèces 
saprophytes. Un seul genre ................. Chælomium Kze. 


4e Famille. — Tricosphæriées. 


Périthèces superficiels isolés ou réunis en groupes plus ou moins 
compacts, membraneux ou cloisonnés, assis sur un mycelium flo- 
conneux, munis de soies ou d’épines qui portent les conidies. Os- 
tiolum nul ou en forme de pore. Le plus souvent des paraphyses. 

A. Perithèces sans osliolum ni paraphyses. 

-a. Périthèces carbonacés, cassants, globuleux, entourés de poils 
ou d’une villosité floconneuse qui disparaît à la maturité ; asques 
globuleux pédicellés sur des hyphes rameuses. Spores unicellulaires, 
brunes,opaques; espèces saprophytes......... CephalothecaFck. 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 31 


b. Périthèces globuleux, membraneux ou plus ou moins carbona- 
cés, composés d’un cerlain nombre de plaques en écusson qui se 
désagrègent par la pression, entourés de longs poils ; spores 
bicellulaires, brunes, munies d’un appendice hyalin cylindrique ; 
espèces coprophiles et saprophytes..........41 Zopfiella Winter. 

B. Périthèces loujours munis d'un Ostiolum etgénéralement de 
paraphyses. 

a. Périthèces membraneux, couverts de soies, asque à mem- 
brane épaissie au sommet, paraphyses le plus souvent, spores 
hyalines, bicellulaires cslindriques, fusiformes, saprophytes. 

Niesslia Auers. 

Espèce type Niesslia exœilis Alb.et Schw. 

b. Périthèces globuleux couverts de soies nombreuses,asques non 
épaissis au sommet, entourés de paraphyses ; spores bicellulaires, 
 verdâtres ou jaunâtres; espèces parasites. .......... Coleroa Rbh. 

Espèce type Coleroa Chaetomium Kze. 

_ c. Périthèces globuleux, membraneux, très petits, garnis de soies 
espacées ; spores dia en eos, étranglées aux cloisons ; 
paraphyses manquant dort saprophytes. Acanthostigma D.N. 

d. Périthèces globuleux ou ovoïdes, pelits, membraneux ou de 
consistance lignéuse, hérissés dé soies; paraphyses nombreux ; 
spores unicellulaires ou à une cloison, hyalines ou faiblement colo- 
rées ; espèces saprophytes......... .. Trichosphaeria Fckl. 

e. Périthèces globuleux ou hémisphériques, durs, subéreux ou 
carbonacés, entourés de longs poils plus ou moins enroulés ; para- 
physes nombreux ; spores à une cloison ou pluricellulaires, Faite 
ou colorées ; do fusiformes, étranglées au milieu ; 
saprophytes........ US CAE - CuLIeh DOUCE CKIe 

f. Périthèces bleus ou bts assez gros, membraneux ou 
carbonacés, d’abord soyeux puis devenant glabres, souvent assis sur 
des hyphes brunes, floconneuses, épars ou réunis en groupe compact, 
spores cylindriques, uniformes, courtes, hyalines ou verdâtres, 
SHMHPIESOUSEDIÈES Re LT. .. Lasiosphaeria Ces. et de Not. 

Comprend aussi le genre Leplospora de Fuckel. 

g. Périthèces globuleux ou pyriformes, carbonacés, réunis en 
_ groupes sur des hyphes brunes floconneuses, spores cylindriques 
à 4 cellules dont les deux extrêmes sont hyalines, les deux internes 
brunes ; paraphyses filarnenteux ; espèces saprophytes. : 

| Chælosphaeria Tul. 


32 A. DE JACZEWSKI. 


5e Famille. — Melanommées. 


Périthèces supères globuleux ou pyriformes, astome ou avec un 
ostiolum en forme de pore, de papille ou de bec conique plus ou 
moins long formant comme le prolongement du périthèce. Celui-ci 
est glabre le plus souvent, quelquefois hérissé de soies courtes peu 
nombreuses portant des conidies; asques oblongs généralement pédi- 
cellés, entourés dans la plupart des cas de paraphyses ; spores de 
formes variées, souvent munies d’appendices ou d’une enveloppe 
hyaline mucilagineuse. 
© A. Périthèces suns osliolum. 

a. Périthèces cassants, hémisphériques ou globuleux, aplatis, 
glabres ou un peu velus à la base, asques cylindriques munis de 
paraphyses ; spores globuleuses ou ellipsoïdes, unicellulaires, jau- 
nâtres, espèces saprophytes”..2%2,02 0. CR0c 0 A TPCURIRRE 

Espèce type A. Spadicea Fekl. 

b. Périthèces très gros, ovoïdes, entourés de filaments ; asques 
en forme de sac avec paraphyses filamenteux, spores très grosses 
d’un beau noir, opaques, ovoïdes oblongues,apiculées, bicellulaires, 
étranglées..4 7 Mie css eee DDR DIT 

Espèce type Z. rhizophla Rbh. 

c. Périthèces petits, globuleux ou aplatis, complètement glabres, 
carbonacés-membraneux ; asques longuement pédicellés, spores 


d’un brun noir, oblongues cylindriques, à 4 cellules, étranglées aux 


cloisons, pas de paraphyses ; saprophytes à conidies toruloïdes. 
Perisporium Fr. 

Espèce type P. Vulgare Cda. genre, très voisin de Sporormia. 

B. Périhèces munis d’un Ostiolum. 

a. Périthèces colorés plus ou moins vivement. 

1. Périthèces charnus-cornés, d’un vert jaunâtre, un peu trans- 
parents, pyriformes ; asques cylindriques contenant 8 spores fili- 
formes, hyalines, parallèles. . .....,............. "Barga Fck}: 

Une seule espèce parasile Barya parasilica Fckl. 

2, Périthèces en groupes, oblongs, pyriformes, transparents, 
jaunâtres, asques cylindriques, sessiles ; spores hyalines, unicellu- 
laires, ellipsoides, munies d’un appendice grêle, filiforme aux deux 
pôles ....................... ..... .. ÆEleutheromyces Fckl. 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 33 


Une seule espèce Æ. Subulatus Tod, sur les Hyménomycètes en 
décomposition. | 

3. Périthèces vivement colorés en jaune ou en rouge, quelquefois 
villeux, en groupe sur un mycélium floconneux ou solitaires, para- 
physes ; spores bi-ou pluriseptées, oblongues ou fusiformes ; 
ÉRHÉLEMSApTROphyEes ON Lee ... Calonectria D. Not. 

4. Périthèces très petits, épars, globuleux, nous, bruns ; asques 
oblongs courtement pédicellés et munis de paraphyses ; spores 
bicellulaires, brunes, oblongues, ovoïdes...... Lelendraea Sace. 

Deux espèces saprophytes qui probablement ne sont que des 
variétés. | 

b. Périthèces toujours noirs à la maturité. 

«. Espèces parasites sur les feuilles vivantes, * périthèces hémis- 
phériques à ostiolum en forme de pore, AIRES ; asques en forme 
de sac, sessiles à parois très épaissies au sommet, paraphyses; spores 
bicellulaires, hyalines ou verdätres. ............  Sligmalea Fr. 

Espèce type Sé. Robertiani Fr. 

B. Espèces saprophytes sur le bois, le fumier, etc. 

* Espèces à spores appendiculées ou entourées d’une enveloppe 
_mucilagineuse hyaline. 


I. Champignons venant en groupe sur le bois mort ; périthèces 
pyriformes, gros, de subsiance coriace, d’abord ant puis noirs ; 
ostiolum en forme de pore ; asques cylindriques longuement pédi- 
cellés ; spores d’abord cylindriques, hyalines, puis se composant 
d’un corps brun ovoïde et d’un long appendice hyalin, vermiforme. 

Bombardia Fr. 


IT. Espèces coprophiles éparses à périthèces munis d’un ostiolum 
conique plus ou moins allongé. | 

Périthèces libres et supères ou plus ou moins immerses par leur 
partie inférieure, glabres ou garnis de soies ; asques pédicellés 
avec paraphyses, spores ellipsoïdes, brunes, munies d’un appendice 
HANObIOne ARE NSP CS Sordarid Cestetde N: 

Périthèces comme dans le genre précédent, spores ovoides ou 
ellipsoides, brunes, sans appendice mais entourées d’un couche de 


IHUCHASE AVANT. 00 eee de NH UDOCODIALE CL, 
Périthèces comme précédemment, spores brunes, bicellulaires à 
enveloppe mucilagineuse, ..::,4.4,, 4.0.1, Delitschia Auersw. 


8 


34 A. DE JACZEWSKI. 


« 


Périthèces comme précédemment, spores brunes à plusieurs 
CHOISONS SRE PE T0 LR EEE Sporormia de Not. 
Pérthésee comme une spores brunes muriformes. 
Pleophragmia Fck]. 

"* Espèces généralement sans appendice ni mucilage. Périthèces 
globuleux, ostiolum en forme de pore. 

1. Spores unicellulaires, brunes, quelquefois appendiculées ou 
entourées de mucilage ; asques pédicellés, paraphyses filamenteux, 
périthèces de grandeur variable, glabres ou velus, rugueux ou lisses, 
cassants, carbonacés ou mous, membraneux ; ostiolum papilliforme 
ou en forme de pore. Périthèces épais ou réunis sur un subiculum 
feutré… On à 2 RE AE ....  Rosellinia Ces. et de Not. 

2. Périthèces Res géneralement petits, asques sessiles ou 
courtement pédicellés, paraphyses, spores ellipsoïdes ou fusiformes, 
bicellulaires, hyalines ou colorées ...... Melanopsamma Niessl. 
- 3. Périthèces très gros, carbonacés, asques en forme de sac ; 
spores oblongues, très grosses, apiculées, composées de deux 
grandes cellules brunes avec étranglement à la cloison et de plu- 
sieurs cellules terminales plus petites ,presque hyalines.Les asques 
contiennent 2-8 spores ....:....:.. .......  Caryospora de Not. 

4. Périthèces groupés, irréguliers, rugueux, glabres ; asques 
pédicellés avec paraphyses, spores oblongues, fusiformes, bicellu- 
laires, hyalines "MAS AE RCE ES Bertia de Not. 

ÿ. Fonliuee le is See dures. quelquefois épars, petits, 
glabres, carbonacés, globuleux ; asques cylindriques ; spores 


oblongues ou fusiformes à 4 cellules, verdàtres ou brünes. 
Melanomma Fekl. 
6. Périthèces d’un En verdàtre, lisses, membraneux, de consis- 
tance molle, avec un ostiolum en nie de pores, asques cylindri- 
ques, sessiles, spores muriformes ovoiïdes, oblongues, hyalines. 
Winteria Rehm. 
1. Périthèces assez gros, hémisphériques, rugueux, durs, carbo- 
nacés ; asques cylindriques, sessiles ; spores colorées, brunes, 
muriformes, étranglées au milieu.........  Crotonocarpia Fckl. 
Une seule espèce C. moriforme Fckl. sur les branches mortes de 


Rubus. 
Périthèces épars ou groupés, tuberculeux, carbonacés, durs ; 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. AIS 


asques cylindriques, courtement pédicellés, spores fusiformes à 
5 cloisons, grandes, les deux cellules internes brunes-ferrugineuses, 
les externes hyalines ........... ÉTIENNE PS ture EYE: 

. Une seule espèce (St. formosa H. Fabr.) sur les rameaux du 


Quercus Ilex. 


6° Famille. — Cératostomées. 


Périthèces globuleux supères ou d’abord immerses mais devenant 
superficiels ; ostiolum prolongé en un bec plus ou moins long, 
souvent filiforme ; asques avec paraphyses et à membrane forte- 
ment épaissie au sommet. 

A. Périthèces entourés d’un feutrage assez dense, de couleur 
jaunâtre, rougeâtre ou brune, globuleux, transparents, mous ; 
asques pédicellés en massue ; spores elliptiques, unicellulaires, 
brunes ou noires; espèces saprophytes ou parasites. Melanospora Cda. 

B. Périthèces de consistance dure, toujours noirs et sans feutrage, 
saprophytes. 

1. Spores brunes ou hyalines, oblongues, elliptiques ou cylindri- 
ques ; périthèces d’abord immerses, superficiels à la maturité, 
SONO AIO ERNNE CEE RE ce ACER ... Ceratostoma Fr. 

- 2. Spores bicellulaires hyalines, paraphyses rameux, périthèces 
d’abord immerses puis superficiciels, membraneux ; ostiolum en 
Decnius oInmoIns lonpe PILE EME Lentomila Niessl. 

3. Spores pluriseptées, courbes, hyalines ou brunes,périthèces de 

consistance molle, d’abord immerses puis superficiels. 
Ceratosphaeria Niessl. 

4. Spores muriformes entourées de mucilage, paraphyses septés, 
périthèces comme dans legenre précédent...  Ramphoria Niess]. 

Une seule espèce À. délicatula Niessl., sur le bois pourri. 

5. Spores filiformes, septées, hyalines, périthèces immerses 
ADO en AR AR 1.1, OphiocenasiSacc: 


7: Famille, — Amphisphaeriées. 
Périthèces d’abord immerses puis émergeant du substratum ét 


devenant superficiels, de consistance ligneuse ou carbonacée. 
- Ostiolum papilliforme, asques entourés de paraphyses. 


36 A. DE JACZEWSKI. 


1. Spores bicellulaires colorées ; asques cylindriques sessiles ou 
courtement pédicellés, périthèces glabres de dimensions variables, 
durs, d’abord infères, devenant ensuite tout à fait superficiels. 

Amphisphaeria Ces. et de Not. 

2. Périthèces comme chez le précédent ; spores hyalines colorées, 
pluriseptées, asques cylindriques........  Trematosphaeria Fckl. 

3.Périthèces comme chez le précédent,quelquefois supères dès le 
commencement, spores muriformes ......... Strickeria Korbe. 

4, Périthèces d’abord immerses puis superficiels, spores muri- 
formes-réticulées, grandes; asques contenant seulement une ou 
deux spores. 2 ne SERRE Eee 


8: Famille. — Lophiostomacées. 


Périthèces de consistance variable, d’abord immerses puis émer 
geant ou devenant superficiels par la destruction de la partie du 
substratum qui les recouvrait. Ostiolum plus ou moins allongé en 
bec, conique, aplati latéralement et s’ouvrant au sommet par une 
fente en boutonnière. Spores fusiformes ou oblongues, plus rare- 
ment ovoides, simples ou cloisonnées et même muriformes, hya- 
lines ou plus ou moins colorées ; asques oblongs entourés de pa- 
raphyses. 

Un seul genre qui se subdivise en un certain nombre de sections. 

Lophiostoma Cés. et de N. 


9e Famille, — Hystériacées. 


Périthèces oblongs ou linéaires, membraneux, concassés ou car- 
bonacés, de couleur noire, d’abord plus ou moins immerses, émer- 
geant ensuite et s’ouvrant par une longue fente longitudinale. 
Asques entourés de paraphyses ; spores au nombre de 4 à 8 de for- 
me variable. 

Cette famille se divise en trois tribus. 

4. Périthèces oblongs, linéaires, émergeant du substratum ou 
bien s’élevant verticalement en forme de coquille. 

Hystérinées Rehm. 

2. Périthèces elliptiques ou linéaires, oblongs, soudés à l’épider- 


Loreea 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÊTES. oi 


me el ressortant du substratum seulement par leur face supé- 
FRET ANNE Rene AE Hypodermiées Rehm. 
3. Périthèces Halo inclus puis émergeants, oblongs ou arron- 

dis, perçant l’épiderme qui se déchire en valves. 
Dichænacées Rehm. 


40° Famille. — Sphæriacées. 


Périthèces infères, restant toujours immerses et ne ressortant 
que par leur ostiolum qui est soit un simple pore, soit en forme de 
papille ou en bec conique. Il arrive cependant qu’à la fin de la 
croissance les périthèces deviennent supères par la destruction . 
parties superficielles du substratum. Trois tribus. 


I. Tribu Sphærellées.— Périthèces toujours infères, percés d’un 
simple pore; pas de paraphyses, asques fortement épaissis au 
sommet. 

A. Périthèces infères dans les couches péridermiques ou dans 
l’épiderme sous la cuticule, fixés sur un mycelium toruloïde, ra- 
meux constituant un subiculum, spores simples ou bicellulaires, 
Ji ENT RSA ENS SOI OR ee CAISCOSDONQ ANT: 

B. Pas de mycelium D uloides 

. Espèces parasites sur les Lichens exclusivement. 

1. Périthèces petits, paraphyses nuls ou fondus en une masse 
gélatineuse, spores hyalines à 1 ou 3 cloisons.. Pharcidia Kœrbe. 

2. Spores brunes unicellulaires, asques contenant beaucoup de 


EjNOES RE LEE PR ane Sat ..… Mullerella Hepp. 
3. Spores brunes à 2-4 ue ME Tichothecium Flotow. 
B. Espèces saprophytes ou parasites sur les Phanérogames et les 

Cryptogames. 

1. Spores hyalines unicellulaires . ...... ose NOT Kze. 


2. Spores bicellulaires hyalines ou faiblement colorées. 
Sphærella Ces. et de Not. 
3. Spores à 3 ou plusieurs cloisons (ransversales et quelquefois 
munies d’une cloison longitudinale. ......... Sphærulina Sacc. 
IT. Tribu Pleosporées. — Périthèces d’abord infères, mais ressor- 
tant souvent par la destruction des couches superficielles du subs- 
tratum. Ostiolum papilliforme ou en bec conique ; paraphyses tou- 


33. A. DE JACZEWSKI, 


jours présents. Espèces saprophytes rarement parasites du moins 
dans leur phase ascosporée. | 
1. Spores ovoïdes unicellulaires, hyalines ou subhyalines. 
Physalospora Niessl. 
2. Spores brunes, elliptiques ou oblongues, quelquefois entou- 
rées d’un mucilage, avec ou sans appendice ; la surface du substra- 
tum est noircie autour de l’ostiolum et forme ce que l’on appelle un 
CREUSE RP, ue .... Anthostomella Sacc. 
3. Spores bicellulaires, hyalines ou colorées, périthèces infêres, 
substratum- noirci en forme de clypeus ou intact; ostiolum glabre 
ou muni de soies rigides à sa circonférence. Didymosphæria Fch]. 
4. Spores pluriseptées, hyalines ou plus ou moins colorées, mu- 
nies ou non d'appendices, périthèces infères, ressortant quelquefois; 
paraphyses nombreux ; substratum noirci ou intact. 
Lepiosphæria Ges. et de Not. 
Plusieurs sous-genres. 
a. Spores à 4-6 cellules, colorées avec un appendice conique. 
Rebentischio Karst. 
b. Spores pluriseptées, hyalines ou colorées, sans appendice ni 
ciyneus Er USER HSE Eu. Leptosphæria. 
e. dre Maine Fees la cellule médiane ventrue et 
colorée, les autres hyalines...... ...  Heplameria Rehm. et Th. 
d. Suores fusiformes à 20-30 cloisons, hyalines ou brunätres et 
avec un appendice en forme de soie rigide...  Saccardoella Speg. 
e. Spores brunes à 4 cellules, oblongues, sans appendice, clypeus 
trés développé eee. ….........  Clypeosphæria Fckl. 
5. Spores muriformes, généralement colorées, rarement hyalines, 
quelquefois entourées d’une enveloppe mucilagineuse ou munies 
d’un appendice. Périthèces ressortant ensuite, glabres ou à ostio- 
Jum garni desotes 72, . ..:. SR CRE Phase Rbh. 
6. Spores filiformes ou cnrs très longues. 
Ophiobolus Riess. 
1. Spores fusiformes, munies aux deux bouts d’un appendice 
hyalin et pluriseptées ; espèces graminicoles .....  Dilophia Sacc. 
8. Spores fusiformes, hyalines, simples, munies aux deux bouts 
d’un appendice hyalin....... ....…..  Therrya Sacc.-et Pen: 
Une seule espèce Th. gallica S. et P. sur l'écorce de pin im- 
mergée dans l’eau. 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 99 


IT. Tribu Thielaviées. — Périthèces très petits formés sur le 
parcours d’un mycelium abondant qui produit aussi des conidies. 
Les périthèces sont astomes et prennent généralement naissance 
dans les cellules du substratum. Asques nombreux, ovoïdes, fuga- 
ces, sans paraphyses ; spores brunes unicellulaires ; un seul genre. 

; Thielavia Lopf. 

Avec une seule espèce Th. basicola Zopf, dans les racines du 

Senecio elegans. 


11° Famille. — Massariées. 


Périthèces infères nichés dans le périderme et ne ressortant gé- 
néralement que par leur ostiolum papilliforme, quelquefois grou- 
pés, le Plus souvent épars et en grand nombre sur le substratum. 
Asques oblongs, avec paraphyses ; spores le plus souvent entourées 
de mucilage. 

4. Périthèces groupés, velus, longtemps recouverts par le péri- 
derme, asques pédicellés, cylindriques ; spores cylindriques, cour - 
bées simples hyalines oubrunes "460700. Enchnoa Fr. 

2. Périthèces épars ou groupés, recouverts par le périderme bour- 
souflé; spores oblongues, brunes, bicellulaires, généralement en- 
taurées de mucrilage! "7.10... ee MusSsaielSpes 

3. Spores hyalines ou brunes à plusieurs cloisons transversales. 

Massaria de Not. 

4. Spores brunes muriformes........... Pleomassaria Speg. 


12° Famille. — Gnomoniées. 


Périthèces infères en bec plus ou moins allongé souvent filifor- 
me, pas de paraphyses, asques épaissis au sommet et munis d’un 
pore. 

À. Espèces sans clypeus. 

1. Spores hyalines unicellulaires........ Phomatospora Sacc. 

2. Spores fusiformes unicellulaires ou à une cloison, hyalines. 

Diüopella de Not. 

3. Spores bicellulaires, hyalines ou faiblement colorées, munies 
d’un appendice filiforme à chaque bout ...... Ceriospora Niess]. 

4. Spores hyalines à 1-3 cloisons, périthèces munis d’un bec très 
long, filiforme, courbé, saprophytes sur les feuilles mortes. 

Gnomonia Ces et de Not. 


40 A: DE JACZEWSKI. 


o. Spores fusiformes, hyalines, filiformes ; périthèces couchés de 
sorte que le rostre semble sortir par le côté; saprophytes sur feuil- 
les mortes. LA A 20000: CTUPIOlERIS AUERNE 

6. Péritécee pyriformes à ne conique recourbé, recouverts 
d’un duvet jaunâtre, asques cylindriques, spores pyriformes, para- 
physes peu nombreux ee ….. Camptosphæria Fckl. 

B. Espèces recouver 1 us clypeus ou entourées de toute part 
d’une ligue noire constituée par le substratum modifié ; saprophy- 
tes sur feuilles mortes. 

1. Spores oblongues, hyalines à 1-3 cloisons... Hypospilu Fr. 

2. Spores filiformes très longues, hyalines ou jaunâtre, . 
Linospora Fehl]. 


Î 


13° Famille. — Calosphæriées. 


Périthèces immerses agrégés ou épars, à ostiolum cylindrique 
ou conique, le plus souvent très long ; asques entourés de para- 
physes. | 

1. Périthèces recouverts par le périderme et généralement agré- 
gés en groupe circulaire, plus rarement solitaires, munis d’un os- 
tiolum en forme de bec très long ou papilliforme; asques pédicel- 
lés en massue élargie, contenant 8 spores ou un plus grand nombre; 
celles-ci sont cylindriques, hyalines, petites et courbées ; paraphy- 
ses nombreux 1 00 AT Er NN 

Se divise en deux sous-genres : 

a. Calosphæria à ostiolum allongé ; 

b. Coronophora à ostiolum papilliforme. 

2. Périthèces infères couchés, émettant latéralement un long os- 
tiolum qui se montre à la surface du substratum en forme de dis- 
ques. Asques cylindriques épaissis au sommet, paraphyses nom- 
breux, spores filiformes hyalines............  Robergea Desmaz. 

3. Périthèces de consistance molle, membraneux, infères, inclus 
dans le stroma des Pyrénomycètes composés (Valsa et Diatrype); 
ostiolum très long cylindrique ; asques cylindriques entourés de 
nombreux parasites; spores ovoides oblongues, brunâtres à une 
PGison,. RAS RER. à desure ss e I PASSE InUlR SAC 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES, 41 


IL. Sous ordre. Pyrénomycètes composés (avec stroma). 
14° Famille, — Cucurbitariées. 


Périthèces groupés à la surface d'un stroma qui est souvent peu 
développé et se réduit dans certains cas à un feutrage abondant. 
Rarement les périthèces sont tout à fait libres et solitaires. Ils sont 
noirs cornés ou carbonacés ou bien vivement colorés; le stroma 
aussi est tantôt noir, tantôt vivement coloré. 

A. Stroma floconneux feutré, périthèces supères ou plus ou moins 
enfoncés dans le stroma, à ostiolum papilliforme ou en bec court. 
Asques cylindriques ou ovoides contenant de 2 à 8 spores lancéolées 
ou oblongues -lancéolées, bicellulaires, hyalines ou faiblement 
colorées, quelquefois munies d’un appendice. Pas de paraphyses. 
Espèces parasites sur les autres champignons. . Hypomyces Fr. 

Ce groupe est aussi caractérisé par ses conidies et ses chlamy- 
dospores qui se développent plus fréquemment que les périthèces. 

B. Stroma de consistance charnue ou dure. 

a. Stroma et périthèce colorés. | 

1. Périthèces de couleur bleue vus par transparence ; asques 
sans paraphyses généralement ou bien ceux-ci sont peu nom- 
breux. Spores ovoïdes fusiformes à 1-3 cloisons, hyalines ou rou- 


DOAPRE SN UN SN Rte ARR.) 'Gt0Denelid Sace: 
2. Perithèces et stroma rouge plus ou moins foncé, de couleur 
Énnne A AnTa tte US ARR St EU NGC ia Pre 


Plusieurs sections. 

Conidies sur un stroma pedicellé en massue, spores bicellulaires, 
peu ou pas de paraphyses . . . Sous genre Sphærostilbe Tul. 

Conidies sur un stroma sessile, en coussin ; spores bicellulaires, 
hyalines, peu ou pas de paraphyses Sous genre Nectria Fr. 


Spores unicellulaires hyalines . Sous genre Mectriella Sacc. 
Spores murlformes . . . . Sous genre Pleonectria Sacc. 
Spores filiformes . . . . . Sous genre Ophionectria Sacc. 


b. Slroma el périlhèces noirs. 
&. Périthèces très petits, astomes, groupés en cercle à la surface 
d’un stroma assez petit, arrondi et imitant radialement des soies 


49: A. DE JACZEWSKI. 


rigides étalées en forme de rayons entre lesquels se groupent les 
périthèces ; asques cylindriques, sans paraphyses, spores ovoïdes- 
oblongues bicellulaires olivâtres........ …....  Lasiobotrys Kze. 

6. Périthèces plus grands munis d’un ostiolum. 

1. Stroma en forme de croûte, manquant quelquefois, périthèces 
nombreux, paraphyses, spores hyalines, cylindriques, courbes, par 
8 ou en grand nombre dans chaque asque....... Nitschkia Ofth. 
(en comprenant ici le genre Nütschkia OUh.et Fracchiaéa de Sacce. 

2. Spores bicellulaires. 

* Périthèces pédicellés sur des hyphes brunes, pyriformes, asques 
cylindriques,spores oblongues fusiformes,brunâtres. Lizonia de Not. 

Une seule espèce sur les feuilles de mousses. 

** Périthèces glabres, carbonacés, asques cylindriques avec para- 


AAÊE, spores brunes........ de are 2e DOMINER 
* Stroma peu den déni carbonacés, velus, spores 
brunes, paraphyses nombreux ........... Pb c Gibbera Fr. 


3. Spores à plusieurs cloisons transversales. 

* Périthèces plus ou moins enfoncés dans un stroma en forme de 
croûte, spores à 4 cellules se séparant en deux parties dans l’asque; 
annees pere Re ne DE ECC ..  Ohleria Fckl. 

** Périthèces te sur un siroma peu apparent, asques 
pédicellés, oblongs, spores fusiformes, ovoïdes, pluriseptées. 

Gibberidea Fekl. 

4. Spores muriformes, perithèces agglomérés à la surface d’un 
stroma feutré ou en forme de croûte, ou bien plus ou moins 
immerses dans un stroma peu apparent, arrondi; paraphyses. 

ie Gray. 


45° Famille. — Valsées. 


Stroma valsiforme ou diatrypiforme très variable, tantôt régulier, 
arrondi, nettement délimité, tantôt recouvrant des branches en- 
tières et s'étendant horizontalement, irrégulièrement, souvent peu 
distinct et se confondant avec la substance du substratum et quel- 
quefois si intimement que sa présence n’est manifestée que par 
l'existence d’une ligne noire qui entoure les agglomérations de péri- 
thèces. Périthèces toujours immerses, à ostiolum papilliforme ou en 
bec plus ou moins long ; appareils conidiens quand ils existent, en 


ei 8 na sde SUR 


ie és 4 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 43 


forme de pycnides, c’est-à-dire produisant des conidies dans des 
périthèces simples ou cloisonnés ou dans des loges du stroma. Ces 
pycnides appartiennent au groupe des champignons imparfaits 
eonnus sous le nom de Sphæropsidées. 

A. Spores unicellulaires. 

«. Espôces munies de paraphyses. 

Espèces phyllogènes, périthèces groupés en cercle dans un stroma 
noir, arrondi en forme de croûte ; spores elliptiques oblongues, uni- 
cellulaires, hsalines ou faiblement colorées. Trabutia Sacc. et Roum. 

Espèces xylogènes. 

* Périthèces infères ou ressortant plus ou moins du stroma, 
lequel est très apparent, valsiforme, arrondi; spores hyalines, 
oblongues, ovoïdes ou rhombiques..  Botryosphæria Ges. et de N. 

“ Stroma diffus ou valsiforme, le plus souvent peu apparent, 
spores elliptiques ou oblongues, brunes ou noires. Anthostoma Nke. 

B. Espèces sans paraphyses. 

4. Champignons phyllogènes, stroma petit,noir,contenant 1-3 péri- 
thèces munis d’un long bec filiforme courbé ; spores hyalines ovoides 
quelquefois cloisonnées vers l’un des bouts. Mamiania Ces. et de Not. 

2. Champignons xylogènes, à stroma extrêmement varié, souvent 
presque nul ou peu apparent ; asques sessiles ou longuement pedi- 
cellés, contenant 8 ou un grand nombre de spores cylindriques, 
hyalines ou faiblement colorées, courbes. ........... Valsu Fr. 

B. Spores bicellulaires. 

«. Espèces munies de paraphyses. 

1. Stroma bien défini valsiforme, contenant un petit nombre de 


périthèces à long col, spores hyalines..........  Hercospora Tul. 
2. Stroma de forme variable, le plus souvent valsiforme, spores 
brunes elliptiques oblongues ..........  Valsaria Ces. et de Not. 


3. Stroma diffus, colorant seulement la surface du substratum 
en gris ou en brun, souvent nul; périthèces à ostiolum en bec ; 
spores bicellulaires, ellipsoïdes ou oblongues, entourées d’une 
enveloppe mucilagineuse, munies à un bout d’un appendice hyalin. 

Rhynchostomu Karst. 

B. Espèces sans paraphyses. 

4. Stroma {rès variable, valsiforme ou diffus, manquant quelque- 
fois et ne se manifestant que par une ligne noire à l’intérieur du 
_substratum qui n’est pas autrement modifié; périthèces à ostiolum 


44 A. DE JACZEWSKI. 


papilliforme ou en bec plus ou moins allongés ; spores oblongues, 
hyalines, bicellulaires à 2 ou 4 gouttelettes, quelquefois même à 8 
cloisons, munies quelquefois as hyalins grèles, difficiles 
à distinguer Mau IS RME A ER .... Diaporthe Nke. 
2. Stroma ralBifortte de bre nn périthèces inclus en forme 
de Poutele à long col; spores ellipsoïdes hyalines. Endothia Fr. 
C. Spores à plus d'une cloison. 
1. Stroma valsiforme ou diffus et modifiant peu le substratum. 
Périthèces inclus ressortant plus ou moins par leur ostiolum 
en bec. Spores oblongues ou fusiformes brunes ; paraphyses. 
Kalmusia Niess]. 
2. Stroma valsiforme distinct de la substance du substratum, pé- 
rithèces à long col ressorlant du stroma; spores cylindriques- 
fusiformes ou filiformes, hyalines ou colorées; paraphyses. 
Melogramma Fr. 


16° Famille. — Diatrypées. 


Stroma {rès varié, diffus et s'étendant sur des branches entières 
ou en masse arrondie, valsiforme, dans la plupart des cas très dis- 
tinct de la substance du substratum; asques avec ou sans para- 
physes. Les conidies se développent à la surface d’un’stroma charnu 
libre ou recouvert par l’épiderme et généralement coloré. Ces 
appareils conidifères constituent le groupe des champignons impar - 
faits connu sous le nom de Mélanconiées. 

A. Spores unicellulaires. 

* Spores assez grandes, oblongues-cylindriques, fusiformes ou 
ellipsoïdes ; asques sans paraphyses ; stroma valsiforme recouvert 
par le périderme boursouflé, périthèces à ostiolum oblongs conver- 
Sens, Re RAA Ur AMRE : es PE COUDRE 

* Spores pelites Edique ons 

1. Spores nombreuses dans chaque asque, paraphyses nombreux, 
stroma valsiforme ou diffus, diatrypiforme.. Diatrypella Ces.et de Not. 

2. 8 spores dans chaque asques, jamais de paraphyses. 

a. Stroma valsiforme peu distinct de la substance du substratum, 
réuni en masses qui recouvrent régulièrement des branches entiè- 

s; périthèces peu nombreux dans chaque slroma, disposés en cer- 
cle à ostiolums convergents, spores brunâtres..  Quaternaria Tul. 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES . 45 


b. Stroma valsiforme, périthèces sans ordre dans le stroma qui 
n’est que peu distinct du substratum. Ostiolums proéminents plus 
ou moins allongés ; asques pédicellés, en massue ; spores brunâtres. 
Dans le jeune âge le stroma est recouvert par un hyÿmenium conidi- 
fère composé de conidiophores simples divergents en pinceau ou 
rayonnants horizontalement. ............... .. Scoplria Nke. 

c. Stroma valsiforme ou s’étendant horizontalement sur une grande 
surface, mais toujours absolument distinct du substratum ; asques 
longuement pédicellés; spores brunâtres plus où moins courbées en 
arc de cercles HS un ondn  0 Didtrype Fr: 

B. Spores cloisonnées. 

1. Stroma valsiforme, conique, souvent peu apparent, périthèces 
à longs cols convergents, asques entourés de paraphyses; spores 
oblongues-ovoïdes, bicellulaires, hyalines ou ‘colorées quelquefois, 
HWeAdDpeNdLes. M0... ..  Mélanconis Tul. 

2. Stroma valsiforme,conique ou arrondi, périthèces à longs cols; 
asques entourés de paraphyses et contenant de 2 à 8 spores hyalines 
ou brunes, pluriseptées, oblongues..  Pseudovalsa Ces. et de Not. 


17e Famille, — Xylariées. 


Stroma le plus souvent très développé, horizontal, en masse 
arrondie ou de forme indéterminée ou bien s’élevant verticalement 
et alors simple, filiforme ou rameux : asques cylindriques plus ou 
moins pédicellés ; spores brunes unicellulaires, ovoïdes, à côtés 
souvent inégaux. L'appareil conidifère se développe à la surface du 
jeune stroma. 

A. Stroma horizontal. 

1. Stroma en forme de disque ou de cupule, ou en masse arron- 
die, rarement s'étendant irrégulièrement ; conidies couvertes d’abord 
par une couche de tissus charnus : asques cylindriques, spores 
ovoïdes ou globuleuses, opaques......,...... Nummularia Tul. 

2. Stroma arrondi ou de forme irrégulière, quelquefois très réduit; 
périthèces plus ou moins immerses, ostiolum papilliforme ou en 
bec. Stroma d’un rouge vif souvent, brun ou noir avec 
DA RE ne Hunonuion bull. 

3. Stroma très étendu, épais, arrondi et ondulé, d’abord mou puis 


46 PET A. DE JACZEWSKI. 


dur et cassant ; périthèces très gros, immerses ; spores fusi- 
Game SE. Li. He De: He Ustulina Tul. 
. B. Stroma vertical ou pédicellé. 

1. Stroma pédicellé, formant à la maturité une sorte de cupule 
blanche ponctuée de noir par les ostiolums qui affleurent. Asques 
cylindriques, spores ovoïdes noires, entourées d’une couche de 
mucilage, espèces funicoles ............. ..-.. Poronia Willd. 

2. Siroma vertical simple ou rameux, pédicellé, quelquefois fila- 
meux, noir à l'extérieur, blanchäire au dedans, de consistance 
molle élastique, souvent velu à la base ; périthèces immerses ou 
émergeants plus ou moins, avec un ostiolum papilliforme ; spores 
ellipsoïides ou fusiformgs......... PRIS ere Xylaria Hill. 


18: Famille.— Dothideacées. 


. Stroma de forme et de consistance variable, toujours distinct, 
formé directement sur le subsiratum ou par l'intermédiaire d'un 
sclérote ; souvent le sclérote lui-mème remplit l'office de stroma. 
Les périthèces n'existent pas du tout et sont remplacés par des 
loges tapissées de parois spéciales, ou, s'ils existent, leur paroi 
n’est pas cutinisée et se compose simplement d’hyphes oblongues. 
À. Stroma venant directement à la surface du substratum. 
I. Stroma floconneux jaune ou brun à la maturité ; spores fila- 
menteuses...... seen e sets sa 10028 Ce COTE 
II. Sitroma charnu oblong ou arrondi. 
« Stroma homogène ou de structure sclérotioïde,noir à l'extérieur, 
blanc à l’intérieur. 
a. Spores ovoïdes ou oblongues, hyalines, unicellulaires. 
1. Stroma oblong ou lancéolé-linéaire, souvent rugueux, 
Phyllachora Nke. 
2. Stroma d’abord immerse, de forme ovale puis ressortant. 
Mazzantia Mont. 
b. Spores ovoïdes ou oblongues,bicellulaires hyalises, ou colorées. 
1. Stroma linéaire ou en groupes parallèles. .. Scirrhia Nke. 
2. Stroma arrondi, noir, petit plus, ou moins rugueux. 
Dothidella Speg. 
3. Stroma arronüi, aplati, rugueux ou lisse; spores étranglées. 
Dothidea Fr, 


CLASSIFICATION DES PYRÉNOMYCÈTES. 41 


c. Spores à 3 cloisons, hyalines, stroma oblong ou linéaire. 
Monographus Fckl. 

d. Spores fusiformes à 3 ou 5 cloisons, colorées, stroma linéaire 
ou oblong, homogène... RUN Rhopographus Nke. 
e. Sréta infère ane se Fe noire externe et de filaments 
entremêlés, bruns à l’intérieur ; spores oblongues, cloisonnées, 


hyalines ou colorées. : ....:...:: RATES LOT: Homostegia Fekl. 
_f. Stroma is ou hémisphérique, spores oblongues, muri- 
OMEGA an AURA LATE PU | . .… Curreya Sacc. 


B Stroma rs ou moins Re . coloré. 

Spores unicellulaires. 

4. Stroma vertical petit ou ne contenant qu'un petit nombre de 
poches à asques, oblong, pyriforme ; spores filiformes hyalines. 

Oomyces Berk.et Br. 

2. Stroma charnu arrondi, phyllogène, rouge ou jaune, spores 
VOIES DYAUNES EC RENR NUL LN LA Ro MPolUSiqaDe 

3. Stroma arrondi, charnu, petit, rouge ou couleur de rouille, 
spores ellipsoïdes, hyalines ; espèces coprophiles .  Selinia Karst. 

Spores bicellulaires. 

Stroma charnu en masse arrondie, ou plus ou moins diffus, quel- 
quefois floconneux ou très réduit ; asques cylindriques ; spores se 
divisant dans l’asque, de sorte que celui-ci semble contenir 
DORSDOPES ARNAUD RE CE HyDocred KT, 

B. Stroma pédicellé DR naissance dans le sclérote. 

1. Sclérote se développant dans l'ovaire des graminées. 


Claviceps Tul. 
2. Sclérote se développant dans les larves, les insectes on sur les 
champignons. ....... ee nn Die CON UGEDSIET. 


C. Stroma remplacé par un sclérote dans lequel se développent 
les asques. 

1. Appareil conidien simple en tête renflée sur laquelle se forment 
des chaïinettes de conidies, sclérote noir ou jaune-brun, globuleux, 
blanc à l’intérieur, constitué par un no Re lacuneux, 
SnobeselipSnides ee ER LU NE A Sner giltus Micheli. 

2. Appareil conidien en Kane de ramifications terminales ; sclé- 
rote jaunâtre, globuleux, analogue à celui du genre précédent ; 
asques ovoides ou pyriformes ; spores oblongues, hyalines. 

Penicillium Lk. 


48 A. DE JACZEWSKI. 


19e Famille. — Tubéracées. 


Réceptacles souterrains tuberculeux, gros, de nature sclérotioïde. 
Ce tubercule se compose de cordons ondulés, anastomosés, formés 
d’hyphes stériles, séparant des lacunes irrégulières remplies d’as- 
ques. Quelquefois il n’y a qu’une lacune centrale. Asques ovoiïde 
ou globuleux. : 

Genres principaux Tuber, Terfezia, Elaphomyces, Genabea. 


Montreux, le 25 août 1895. 


Al 


Présence d'un ferment analogue à l'émulsine dans les 
Champignons et en particulier dans ceux qui sont para- 
sites des arbres ou vivent sur le bois ; 


Par M. Em. BOURQUELOT. 


On sait que l’on divise les Champignons en deux catégories, sui- 
vant qu'ils se développent sur des êtres vivants ou sur des matières 
organisées mortes. Aux premiers on donne le nom de parasites et 
aux seconds celui de saprophyles. 

Malgré de nombreuses recherches, on n’a pas encore, jusqu'ici, 
résolu la question de savoir comment ces végétaux, qu'ils soient 
parasites ou saprophytes,"arrivent à rendre assimilables et à utiliser 
les substances qui entrent dans la composition des milieux sur les- 
quels ils croissent. 

L'opinion la plus répandue est qu’ils élaborent des ferments so- 
lubles agissant à la façon des ferments digestifs. Mais cette opinion 
ést basée uniquement sur des analogies : les phénomènes de dis- 
solution et de digestion qu’elle suppose n’ayant pu être reproduits 
dans les laboraloires. Il n’était donc pas inutile d’essayer de la sou- 
mettre à l'épreuve expérimentale. 

Les champignons qui ont surlout attiré mon attention sont d’une 
part, ceux qui vivent en parasites sur les arbres et, d’autre part, 
ceux qui se développent en saprophytes sur le bois mort. Les espè- 
ces rentrant dans ces deux catégories trouvent dans le substratum 
les mêmes principes immédiats, lels que : celluloses, matières amy- 
lacées, glucosides, malières azotées; la seule différence consiste en 
ce que, pour les parasites, la plupart de ces substances, en tant 
qu’elles sont consommées, peuvent se renouveler puisque la plante 
nourricièré en élabore durant tout le temps qu’elle reste vivante. 

Aussi le mode de végétation de ces derniers présente-t-il des ca- 
ractères particuliers. C’est ce que l’on peut constater, par exemple, 
pour le Polyporus sulfureus. Ce polypore est un des parasites les 
plus répandus, lequel s’installe sur de nombreuses espèces d’ar- 
bres. Je l’ai rencontré sur le saule, le robinier, le marronnier, le 


% 


20 EM. BOURQUELOT, 


frêne, le chène et le peuplier, etil est donné comme vivant égale- 
ment sur l’aune, le nover, le poirier, le châtaignier et même sur le 


mélèze. Il s’ensemence par les blessures du tronc ou des branches, 


et ses filaments mycéliens pénétrent à l’intérieur des tissus. Chaque 
année, là où les lésions permettent au mycélium de se répandre au 
dehors et le plus souvent dès le printemps, si les conditions exté- 
rieures de tempéralure et d'humidité sont favorables, il se développe 
un groupe de fructificalions d’un jaune soufre en dessous et d'un 
jaune rouge en dessus. Ces fructfcations se désagrègent ou tombent 
au bout d’un temps plus ou moins long pour reparaître l’année sui- 
vante au même endroit. Il y a donc une certaine relation entre le 
développement de la partie fructifère de ce champignon et la pé- 
riode d'activité végétative de l’arbre. 

L'extension si générale de ce polypore et l'indifférence avec la- 
quelle il s’'accommode des hôtes les plus divers, m'ont engagé à le 
prendre tout d’abord comme objet de mes recherches ; mais, parla 
suite, je les ai étendues aux principaux champignons parasites et 
lignicoles. , 

Ces recherches établissent que la plupart de ces végétaux produi- 
sent un ferment soluble possédant la propriété de dédoubler di- 
vers glucosides (amygdaline, salicine, coniférine, esculine). Il est 
difficile de dire si ce ferment est identique à l’émulsine des aman- 
des; dans tous les cas, il agit de la même façon et sur les mêmes 
corps que cette dernière. 


Pour rechercher ce ferment, j'ai eu recours à deux procédés qui. 


m'ont également réussi. Dans l’un, le champignon frais, récemment 
récollé était exprimé ou placé dans une atmosphère saturée de va- 
peurs d’éther ou de chloroforme, ce qui amène, comme on sait (1), 
une exsudation abondante de liquide. Le liquide d'expression ou 
celui d’exsudation élaient filtrés et mis directement en contact 
pendant vingt-quatre à quarante-huit heures, avec une solution de 


glucoside ; ou bien encore ils servaient à préparer, par précipitation 


à l’aide de l'alcool, un produit dont on faisait une dissolution 
aqueuse pouvant être utilisée comme les liquides eux-mêmes. 


Dans le second, le champignon était trituré avec du sable et 


(4) Sur la présence et la disparition du tréhalose dans l’Agaric poivré 
(Bullet. de la Société mycologique de France, VIII, 1891, p. 8). 


[SE-T 


FERMENT ANALOGUE A L'ÉMULSINE DANS LES CHAMPIGNONS. o1 


transformé en pâte que l’on délayait dans de l’eau distillée. On je- 
tait sur un filtre et le liquide filtré était employé comme dans le 
premier procédé. 

Pour chaque essai, je faisais agir, sur 0 gr. 20 de glucoside, une 
quantité de liquide correspondant à quelques grammes de champi- 
gnons frais. Le liquide total était toujours additionné d’eau de fa- 
çon à occuper un volume de 20 centimètres cubes. 

Dans quelques cas, l’action du ferment a été favorisée en main- 
tenant le mélange pendant tfois ou quatre heures à une tempéra- 
ture comprise entre 35 et 45°. La proportion de glucoside dédoublée 
a été déterminée par un dosage de glucose à l’aide de la liqueur 
cupro-potassique. Comme le suc de quelques espèces examinées 
renfermait du glucose, celui-ci a toujours été dosé préalablement 
dans ce même suc abandonné à lui-même, dans les mêmes condi- 
tions de température et durant le même temps que l'essai. La diffé- 
rence des deux résultats représentait le glucose provenant du dé- 
doublement du glucoside. 


Voici, comme exemples,quelques essais effectués avec des cham- 
pignons noloïrement connus comme parasites. 


Polyporus sulfureus (Bull.). L’échantillon qui m'a servi était 
jeune ; il a été récolté sur le tronc d’un saule vivant. On a soumis 
ce champignon à la presse et on en a retiré un liquide que l’on a 
filtré et précipité par l’alcool à 90°. Après dessication du précipité 
sur l’acide sulfurique on en a prélevé 0 gr. 20, dont on a fait une 
solution aqueuse à laquelle on a ajouté 0 gr. 20 d’amygdaline. 
L’odeur d'essence d'amandes amères s’est fait senlir rapidement. 
Au bout de quarante-huit heures, la température étant de 20 à 22°, 
il y avait O gr. 064 de glucose formé. L’amygdaline ne pouvant 
en fournir que 0 gr. 14, on voit que 45,7 p. 100 de ce glucoside 
étaient dédoublés. 

Auricularia sambucina Martius; espèce vivant surtout sur les 
branches de sureau. Le champignon a été traité d’après le second 
procédé et le liquide obtenu a été directement additionné de 0 gr. 
90 de coniférine. Au bout de trois jours de contact à la température 
ordinaire, il y avait O0 gr. 0958 de glucose formé, ce qui correspond 
à un dédoublement compleL. 

_ Un essai analogue a été fait avec ce champignon sur l’amygdaline ; 


52 EM. BOURQUELOT.- 


mais les liquides étaient analysés au bout de 24 heures. 24 p. 100 
de glucoside étaient dédoublés. 

Polyporus fomentarius (L.). Polypore amadouvier, espèce vivant 
en parasile sur le tronc et les branches de divers arbres, mais sur- 
fout du hêtre. L’échanfillon examiné était jeune; 1l à été traité 
comme le P. sulfureus : Seulement la solution de ferment a été ad- 
tionnée de 0 gr. 20 de salicine et maintenue à la température de 
40° pendant trois heures, puis abandonnée à la température ordi- 
naire pendant trente-six heures. Au bout de ce temps, il y avait 
0 gr. 043 de glucose formé, correspondant à un dédoublement de 
35,8 p. 100 de salicine. 

Un deuxième essai a’été fait en ajoutant directement à une solu- 
tion d’amygdaline, le-suc provenant de lexpression de la partie in- 
terne granuleuse d’un jeune spécimen de cette espèce. La durée du 
contact et la température ont été les mêmes que dans l'essai précé- 
dent. La proportion de glucose formé a été trouvée égale à 0 gr. 
149. Le dédoublement était donc complet. 

Ce résultat tendrait à faire supposer que l’amygdaline est plus fa- 
cile à dédoubler que la salicine ou encore que la précipitation du 
ferment par l'alcool affaiblit son activité, comme cela arrive pour la 
plupart des ferments solubles connus. Toutefois, comme je n'ai 
pas fait de recherches comparatives sur ce point, il serait prématuré 
d’en tirer une conclusion ferme. 

Collybia velutipes Curt. Cette espèce est signalée comme vivant 
en touffes sur les vieux troncs de saule, frêne, etc. Je lai trouvée 
couvrant, sur un côlé, le tronc d’un vieil orme encore vivant depuis 
le sol jusqu’à une hauteur de 2 mètres environ. Les exemplaires 
examinés élaient jeunes; ils ont été traités comme l’Auricularia 
sambucina. Le liquide obtenu a servi à faire deux essais : l’un sur 
0 gr. 20 d’amygdaline, l’autre sur 0 gr. 20 d’esculine. Les mélan- 
ges cnt été abandonnés 48 heures à la température du laboratoire, 
puis maintenus pendant deux heures à la température de 40°. 
Dans le premier cas, il y a eu 0 gr. 088 de glucose formé, corres- 
pondant à un dédoublement de 62,8 p. 100 d’amygdaline; dans le 
second la quantité de glucose formé était de 0 gr. 051 correspon- 
dant à un dédoublement de 48,5 p. {00 d’esculine. 

Armillaria mellea Flora dan. Cette espèce, que l’on appelle 
vulgairement Téte de Méduse, est un des parasites les plus répandus 


} G 
LP 2 


ed | WI 


Cl n c 
TE AR VUE 


FERMENT ANALOGUE A L'ÉMULSINE DANS LES CIIAMPIGNONS. 53 


et les plus nuisibles. Il attaque toutes les conifères d'Europe ainsi 
que la plupart des autres arbres. Il vitégalement en saprophyte sur 
les racines mortes et les souches de tous les arbres feuillus et rési- 
neux. Les exemplaires examinés étaient jeunes; ils ont été traités 
comme l’Aur. sambucina. Le liquide obtenu à été additionné de 
0 gr. 20 d’amygdaline. Au bout de quarante-huit heures de contact 
à la température de 14 à 15°, il y avait 0 gr. 075 de glucose formé, 
ce qui correspond à un dédoublement de 953,5 p. 100 du gluco- 
side. À #9") 

Comme il w'ya pas intérêt à multiplier ces exemples, je donne 
simplement ci-dessous un tableau des principales espèces dans 
lesquelles j'ai pu caractériser la présence du ferment (1). Le plus 
souvent l'expérience a été faite en mettant en contact le suc ex- 
primé et filtré du champignon avec de l’amygdaline et j’ajouterai 
que dans certains cas l'odeur développée sous l’influence du fer- 
ment était celle de l'acide cyanhydrique et non celle de l’aldéhyde 
benzoïque. Les chiffres placés entre parenthèses indiquent la pro- 
portion en centièmes de l’amygdaline dédoublée au cours de l'essai: 


Nom des espèces : EAN A Habitat.: 
Auricularia sambucina Martius......,, Sureau. 
Hydnum cirrhatum Pers.......... +... Troncs de hêtres, 
Trametes gibbosa (Pers.) .....,......, , .… Vieux troncs de peupliers. 
Polyporus applanatus (Pers.) .....,... .. Troncs de peupliers et de saules. 

— biennis (Bull.) ......... .-.. Douches enterrées. 

— incanus Quélet..,.......... Troncs de peupliers. 

— frondosus (Flora dan.) ....... Parasite au pied des chênes. 

— squamosus (Huds.)......... —  dunoyer. 

— betulinus (Bull.) ........... — du bouleau. 

— lactews Fr, (47,8) ........... Bois de hêtre pourrissant. 
Polyporus sulfureus (Bull.) (45,7)... ., Parasite de la plupart des arbres. 
Fistulina hepatica (Huds.) (100) ...... . Parasite du chêne. 

Boletus parasilicus Bull. ............. Parasite des Scleroderma. 
Lentinus ursinus Fr. (77,8)............ Trones pourrissant. 

— LUOMITUS (BU) PME eee Souches de peupliers et de chênes 
Lactarius controversus Pers. ......... Au pied des peupliers. 
Psalliota siluicolaNitt.........54...... À terre dans les bois. 


(1) Quelques-unes des espèces mentionnées ont été, sur ma demande, 
examinées par mon collècue et ami, M. L. Arnould, qui m'a déjà prêté 
son concours dans diverses circonstances. Je lui renouvelle ici mes remer- 
ciements. 


re OPRPTANEE EM. BOURQUELOT. 


f 
Hypholoma fasciculare (Huds.)........ Vieilles souches. 
Flammula alnicola Fr. (23,5) .......... Vieilles souches. 
Pholiota ægerila Fr. (49,1)............ Parasite du peuplier. 
ARR. da RC SE Racines de chêne. 
—  rutabilis Schæff. (14,3) ...... Vieilles souches. 
Claudopus variabilis Pers. .....,... ... Troncs morts. 
Pleurotus ulmarius Bull. (34,2)........ Parasite de l'orme. 
Mycena galericulata Scop........,.... Vieilles souches. 
Collybia fusipes Bull. (47,5) ........... Au pied des troncs d'arbres. 
— velutipes Curt. (62,8) ........ Sur troncs d'ormes. 
— radicata Relh. (28,1) ........ Souches enterrées. 
Armillaria mellea Flora dan. (53,5).... Parasite et saprophyte. 
— mucida Schrad......,..... Troncs d’orme pourrissant. 
Phallus impudicus Lin..,...,......... A terre (?). 
Hypozylon coccineum Bull.(77,1) ...... Branches mortes de hêtre. 
Xylaria polymorpha (Pers.) ........... Vieux troncs d'arbres. 
Fuligo varians (Somm.)............... Sciure de peuplier. 


Dans les espèces suivantes, au contraire, il ne m'a pas élé possi- 
ble de déceler trace de ferment: 


Nom des espèces : Habitat: 

Lactarius vellereus Fr, ....,.,........ A terre. 
Russula cyanoxantha (Schæff.) ........ Id. 

—  delica(Vaill.)..... Pense rente; Id. 
Nyctalis asterophora Fr. .,..,.......... Parasite de Russules. 
Amanita vaginata Bull. ...,......:... À terre. 
Scleroderma verrucosum (Bull.)........ Terrains sablonneux. 
Aleuria vesiculosa Bull................ - Fumiers, jardins. 
Peziza aurantia (F1. dan.)............. - Terre humide. 
Tuber-æsthioum(Nitt} 2... tue () 


On voit, à l'examen de ces deux tableaux, que le ferment des 
glucosides se trouve surtout dans les champignons parasites des ar- 
bres ou vivant sur le vieux bois.- Or, c’est un fait connu que parmi 
les principes immédiats que renferme l’écorce, le cambium et même 
la partie ligneuse des arbres se trouvent des glucosides. C’est ainsi 
que dans les peupliers et les saules si souvent attaqués par les 
champignons, on rencontre de la salicine et de la populine ; dans 
les pomniers, de la phlorizine ; dans les pins, de la coniférine. 

Il est donc permis de supposer que, grâce au ferment qu'ils sé- 
crètent, tous les champignons parasites de ces arbres peuvent en 
“TM les glucosides qui, sous son influence, donnent, entre autres 
composés, du glucose c’est-à-dire un sucre directement assimilable. 


} 


. Le Genre « PHLEBOPHOBA » Liv. 


Par M. N. PATOUILLARD. 


- Tous les mycologues parisiens savent que lé type du genre Phle- 
bophora (1) Lev., le Phl. campanulala, est une déformation 
parasitaire de Tricholoma resplendens Fr., aussi notre intention 
n’est pas de revenir sur cette espèce. Mais:il est un deuxième cham- 
pignon, beaucoup moins connu, que Leveillé a placé également 
dans son genre Phlebophora. Ayant eu la bonne fortune de pouvoir 
examiner cette dernière plante, nous pensons qu’il n’est pas sans 
intérêt d’en entretenir la Société mycologique. 

Cette deuxième espèce est le Ph. rugulosa Lev., récolté par 
Zollinger et distribué sous le n° 1522 des Plantæ Javanicæ de cet 
auteur. Sa classification a laissé des doutes à tous ceux qui ont eu 
à s’en occuper; en effet l’étiquette originale de Zollinger est ainsi 
hbellée : 

1522. PEZIZA ? 
É Ad terram in sylvis 
M. Prabakti + 2500 
81 V 1848. 


Plus tard Leveillé y inscrivit sa détermination : Phlebophora ru- 
gulosa Lev. 

, Si on consulte l’énumération des plantes recueillies par Zol- 
linger (2),on voit, page 12, que le nom de genre est suivi d’un point 
de doute : 
25. PHLEBOPHORA ? (5) 


- 4. P. rugulosa Lev. H Z 1522. Ad terram, etc. 
Mais si on se reporte à la note 5, page 17, on y trouve la descrip- 
tion pure et simple de l’espèce, sans aucun commentaire. 


(1) Phlebophora Lev. Annales Sc. Nat. 1841, XVI p. 238, t. 14 f. 5. 

(2) Zollinger : Systemalisches verzeichniss der im indischen Archipel in 
den Jahren 1842-1852 gesammelten sowie der aus Japan empfangenem 
pflanzen. Heft I. Zurich 1854. 


56 N. PATOUILLARB. 


Récemment, M. Saccardo a placé ce champignon dans le vol. VI 
du Sylloge p. 685, sous le nom de Cyphella ? rugulosu. 

La figure ci-jointe montre de suite qu'il ne saurait être question 
d’une Cyphelle pour notre espèce. 

Toute la plante est d’une consistance coriace membraneuse ; les 

= hyphes du stipe 

CTRNVZESS sont  allongées 
verticalement, 
septéeset larges, 
elles donnent 
naissance au 
chapeau en s’é- 
panouissantsans 
changer  d’as- 
pect; ce stipe 


est creux dans loule sa longueur et le centre du chapeau se trouve 


par ce fait même percé d’un trou. La face supérieure est couverte de 
rides rayonnantes formées des mêmes hyphes simplement plus co- 
lorées ; la face inférieure hyménifère est plus pâle et a une consti- 
tution analogue, sa surface porte des veines fines, flexueuses, peu 
saillantes, partant du sommet du pied et atteignant à peine les bords 
du chapeau qui sont sensiblement nus. 

Si avec ces données nous cherchons à rapprocher cette plante 
d’un genre connu, nous voyons qu’elle a les plus grandes analogies 
avec plusieurs espèces du genre de Craterellus ; même consistance, 
même tissu mince, même stipe tubuleux étalé en un chapeau percé 


d’un trou en son milieu ; l’hymenium veiné ou ridé au voisinage de 


la partie stiptiforme se retrouve également dans diverses espèces 
de ce genre. Bien que nous n’ayons pu trouver les spores sur les 
vieux échantillons de Zollinger, nous n’hésitons pas à faire ce rap- 


prochement et à inscrire la plante sous la dénomination de Crate- 


rellus rugulosus. 
I suit de là que le genre Phlebophora Lev., sur l’autonomie du- 


quel on pouvait encore conserver quelques doutes à cause de cette 
espèce, doit être définitivement abandonné. 


a 


Sur un cas d'empoisonnement par l'Amanita pan- 
therina D. C., survenu à Bois-Güérin. 


Par M. V. Dupain, pharmacien à la Mothe-St-Héray (Deux-Sèvres) 


Le dimanche 15 octobre 1893, le domestique du sieur Senelier, 
cultivateur à Bois-Guérin, propriété située près de la Mothe-Saint- 
Héray, était allé récolter des champignons dans la garenne attenant 
à la ferme. Sa récolte se composait en grande partie de Lepiola 
procera, appelés vulgairement Clouzeaux et d’un certain nombre 
d'une autre espèce nommée par lui chapeau de chinois et qui en 
réalité était l’Amanita pantherina; ce dernier, lui avait-on dit, était 
le meilleur de tous les champignons. À son arrivée à la maison, la 
fermière qui connaissait parfaitement les clouzeaux, mais qui n’avait 
qu'une médiocre confiance dans les chapeaux de chinois, malgré 
l'affirmation de son domestique, rejeta presque toutes les amanites 
n’en conservant que quatre ou cinq pieds qu’elle mélangea avec les 
lépiotes ramassées, une vingtaine environ. Le lendemain elle prépara 
ces champignons pour le repas de midi et les fit frire directement 
dans du beurre sans les faire préalablement bouillir dans l’eau 
ainsi que l’on a habitude de le faire dans le pays. 

Six personnes mangèrent de ce plat et le trouvèrent excellent. 
Une heure et demie environ après le repas, les domestiques partis 
dans les champs et les personnes restées à la maison furent prises 
‘en même temps de vomissements et de diarrhée. Les matières 
vomies étaient verdàtres et contenaient les champignons à peu près 
intacts. Ils prirent du lait en assez grande quantité, mais les coliques, 
les évacuations alvines et les vomissements se continuant sans inter- 
ruption toute l’après-midi, ils se décidèrent à aller consulter le 
médecin dans la soirée, sur les sept heures environ. Le D" P... 
ordonna à chacun de prendre trois granules dosimétriques de sulfate 
dé strychnine à 1/2 milligramme dans du café noir. Peu de temps 
après le malaise cessa et la nuit fut assez calme, 1l n’y eut qu’une 
des domestiques qui fut encore pris le lendemain de coliques et de 
vomissements ; les autres se trouvèrent mieux mais éprouvèrent 


5 


58 V. DUPAIN. 


pendant deux ou trois jours une faiblesse sensible et un manque 
à peu près complet d’appétit. La diarrhée persista pendant ce 
même laps de temps. 

Sitôt que j'eus connaissance de l’accident, je me fis apporter le 
fameux chapeau de chinois que je reconnus être l’Amunila pan- 
therina ; pour être plus certain de l’espèce que j'avais entre les 
mains, je l’envoyai à notre honorable vice-président Monsieur Em. 
Bourquelot qui confirma ma détermination. 

Un chose curieuse dans le présent accident, c’est que les effets 
toxiques se sont fait ressentir peu de temps après l’ingestion des 
champignons, attendu qu'avec les amanites vénéneuses, Amanila 
phalloides et Amanila muscaria, les premiers symptômes de lPem- 
poisonnement se manifestent assez tardivement, parfois même 
douze heures après. | 

L’'Amanita pantherina ou fausse golmotte est très commune. dans 
nos bois. 

Voici ses caractères. — Pied à moëlle soyeuse devenant fistuleux 
à la fin, blanc, à bulbe globuleux entouré d’un double rebord, le 
supérieur parfois oblique, squammeux à la partie inférieure au- 
dessus du double bourelet, anneau mince, strié et blanc. 

Chapeau d’abord convexe puis plan, de 0,08 à 0,10 centimètres, 
visqueux, gris bistré, roux, fuligineux plus foncé au centre, parsemé 
de ffocons farineux blancs,serrés, surtout au centre, marge striée 
fortement. 

Chair mince, blanche, insipide, odeur vireuse. Lamelles larges, 
arrondies, inégales,les plus courtes coupées plus ou moins oblique- 
ment, découvertes par un filet qui forme strie au haut du pied; spo- 
res blanches, ovoïdes, présentant un gros noyau. : 


Nouvelles espèces de Champignons de France 


Par M. BOUDIER. 


Les espèces qui font le sujet de cette note m'ont paru intéressan- 
tes et j'ai cru devoir en donner la description et le dessin. Toutes 
ont été trouvées en France. Pour trois d’entre elles les caractères 
distinctifs seront peut-être considérés comme de peu de valeur, 
mais comme ces caractères sont importants et constants, ils m'ont 
paru suffisants pour la distinction des espèces, pensant qu'il est 
toujours utile de connaître les diverses formes qu’on rencontre dans 
la nature et de les spécifier. Jai pris soin de faire remarquer les 
rapports et les différences qui existent entre ces espèces affines et 
les types dont elles se rapprochent. On pourra donc les considérer 


comme espèces ou sous-espèces suivant qu’on le jugera conve- 
nable. 


I. Lepiora MEDIOrLAVA Boud. PI. I, fig. I. 


Gracilis, 4-7 c. m. alta, alba, pileo striato, umbone flavescente 
bene limitato, pediculo ad basim incrassato et flavescente. 

Pileus explanatus 2-8 c.m. latus, longe striatus, niveus, minutis- 
sime tomentoso-sericeus, centro depressus, sed umbone promi- 
nente bene limitato flavescente. Lamellæ albæ, liberæ, confertæ, 
sub rotundatæ ; Pediculus fistulosus, albus, supra annulum me- 
dium reflexum minute furfuraceus, infra tomentosus et ad basim 
 incrassatam sæpe flavescens. Sporæ albæ, æqui laterales, ovatæ, 

obtusæ, sæpius guttulà unicà et parvà repletæ, 5-64 long. 3 
Crassæ. 

Ad terram humosam, in Caldariis. Junio. 

Cette espèce assez grêle, ressemble à beaucoup d’espèces de ce 
genre, mais elle s’en distingue par sa couleur blanche avec mame- 
lon jaune-ocracé pâle et non fauve; par son chapeau strié très fi- 
nement tomenteux , par ses spores équilatérales, ovales, obtuses, à 
petite guttule interne et plus petites que celles du L. cæpæslipes 
dont elle est voisine, surtout des formes blanches. Elle croissait 
en nombre sur la terre d’une serre de multiplication. 


LODN PRE a UN 


60 EM. BOUDIER. 


2. CuirocÿBE ArNoLDI Boud. PI. I, 6g. I. 


Media, 4-7 c. m. alta, 2-4 lata, tota ochraceo-lateritia, lamellis 
albidis,pileo sericeo tomentoso, pediculo apice punctato scabro,con- 
colore. 

Pileus depressus, tenuis, disco non umbonato, depresso dein 
infundibuliformis, undulatus, subtomentosus, minutissime squamu- 
losus, ochraceo-lateritius, lamellis albidis subconfertis, angustis 
2-3 m. m. latis, vix flavescentibus. Pediculus lateritius 3-4 c. m. 
longus, æqualis aut ad apicem paululum incrassalus et punctis-con- 
coloribus scaber, deorsum fibrillosus, intus farctus ; caro albida 
aut leviter fuscescens. Sporæ hyalinæ, intus granulosæ, 9414 X 
5-6. 

Ad terram ad latera viarum legit D. Arnould, Octobre 1892. 
Ham (Somme). 

Cette jolie espèce ressemble tout à fait à C. sinopica, dont elle a 
la couleur et dont elle n’e$t peut-être qu’une variété. Elle s’en dis- 
tingue cependant par ses lames un peu plus écartées, ses spores un 
peu plus grandes et surtout par son pied dont la partie supérieure 
est couverte de granulations très visibles analogues à celles de cer- 
tains Hygrophores et non squamuleuses, comme elles le seraient 
si elles provenaient d’une altération des fibrilles du pied. Dans tous 
les échantillons que j'ai vus, les lames sont restées blanches, à 
peine jaunâtres à leur base. 

J'ai dédié cette espèce à notre zélé confrère, M. Arnould, de 
Ham, qui s'occupe avec beaucoup d’ardeur de mycologie et a dé- 
couvert dans ses environs un nombre déjà grand d’espèces rares, 
dont plusieurs n’avaient pas encore été signalées en France. 


3. Russua xantaopHæaA Boud. PI. I, fig. III. 


Media, olida, 4 X 5 ec. m. lata et totidem alta, pileo fusco-ba- 
dio ad marginem pallidiorem tuberculoso-pectinato, lamellis læte 
ochraceis, pediculo albido. 

Pileus centro depressus ad marginem pectinato-sulcatus et tuber- 
culosus, bruneofulvus ant badiofulvus, margine ochraceo-fulvente. 
Lamellæ adfixæ , non decurrentes, latæ, venoso-connexæ, læte 


NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMOIGNONS. 61 


ochraceæ ; Pediculus albidus, non puberulus, irregulariter striatu- 
lus, intus farctus dein cavus, sub æqualis. Sporæ ochraceæ, ovatæ, 
crebre et minute verruculosæ intus guttulà oleosà crassà repletæ, 
10-134 X 8-10 caro albida; odor Russulæ pectinatæ sed debilior, 
sapor mitis aut vix piperita. 

Ad terram in sabulatis argillosis sylvæ. Montmorency, Augusto 
1891. 

Cette espèce très reconnaissable a exactement l’aspect du R. pec- 
linala, mais ses lames sont d’un beau jaune d’ocre et sa saveur est 
douce ou c’est à peine si l’on distingue un léger goût d’acreté. Elle 
ressemble aussi à R. ranida, mais sa marge si visiblement pectinée 
et tuberculeuse me fait l'en éloigner. Les spores sont plus visible- 
ment ovales que celles de la plupart des Russules et leurs verrues 
plus petites et plus serrées. 


4. Marasmius MenteRI Boud. PI. [, tig. [V. 


Minutissimus 1-3 mm. latus, fulvus, subtus pallidior, pediculo 
excentrico, incurvato saturatiore minutissime puberulo. 

Pileus excentricus, tenuis, non striatus, supra sub lente punctis 
brunneis tectus, late sub umbonatus, fulvus centro vix obscurior, 
subtus pallidus aut pallidè fulvus, plicis lamellæformibus paucis, 
ramosis acie concoloribus et aliquoties carentibus tunc hymenio læve 

_aut undulato. Pediculus gracilis mm. ad 1 mm. 50 longus, 0 mm. 25 
ad 0 mm. 50 crassus, curvatus, fulvus ad basim insititiam niger, 
minutissime puberulus, pilis curtis sub lente composità hyalinis, 
cylindricis, continuis, apice rotundato-capitatis. Sporæ hyalinæ, 
sub undulato fusiformes 18-254 X 9-7. Intus minutissime granu- 
losæ aut guttulà oleosà crassà repletæ ; caro tenuis alba, ad hyme- 
nium subgelatinosa. 

Ad culmas et folia putrida Typharum, in paludosis. Nantes. 
Legit profr Menier. 

Cette petite espèce est peu visible, mince et de couleur fauve 
avec le dessous plus pâle et Le pied plus foncé. Ce pied est courbé 
et supporte un chapeau un peu omboné à lendroit du stipe et un 
peu ondulé; il n’est pas attaché par des fibrilles, mais bien par un 
petit tubercule noir très peu visible. Il est couvert dans toute son 
étendue de petits poils incolores peu visibles à la loupe, mais se 


62 EM. BOUDIER. 


montrant sous le microscope à peu près cylindriques et terminés 
par un petit bouton arrondi souvent rugueux. Ces poils se retrou- 
vent sur la marge du chapeau. Celui-ci est couvert de petits points 
bruns que le microscope nous montre comme formés de cellules 
claviformes de 20 à 30y de longueur sur 10 à 15 de largeur. Ces 
cellules sont colorées en fauve un peu rougeàtre, lisses et non ver- 
ruqueuses conme celles des Rotulæ. La chair est blanche avec une 
fine zone gélatineuse sous l’hymenium formée de filaments très 
tenus. Les spores ont bien la forme de celles des Marasmius. 

Cette espèce m’a été envoyée de Nantes par notre confrère et ami 
M. Ch. Menier à qui je suis heureux de la dédier. 

Elle me paraît voisine d'habitat, d’aspect.et même de rapports 
avec le Calathinus roseolus du D: Quelet, mais elle me paraît être 
un Marasmius, son chapeau n’est pas strié, sa couleur n’est pas 
rosée, ses lames n’ont pas leur arête plus foncée et surtout ses 


spores l’en éloignent puisque leur forme et leur taille sont bien 
différentes. J’ai cru devoir la distinguer. 


o. BocetTus LEGuEr Boud. PI. IL, fig. I. 


Medius, 6-8 c. m. latus et totidem altus, pileo brunneo fulvo, 
sicco, villoso-tomentosn, poris luteis compositis adnatis ; pediculo 
albido ochraceo, ad medium rufescente, superne reticulo flocculoso 
crasso, rufo-granuloso ornato. 

Pileus pulvinatus, dein expansus, villoso-tomentosus, absolute 
siccus, fulvo-brunneus, tubulis adnatis 4 c. m. longis, luteis, irre- 
gularibus ; pediculus sat brevis, albido-flavidus, deorsum sub atte- 
nuatus, medio rufescente-pruinatus, dimidià parte superà reticulo 
laxo, spisso, flocculoso, luteo, punctis rufescentibus granuloso ele- 
ganter ornato. Caro albida, vix lutescens infra cutem et ad tubulos, 
non cærulescens. Sporæ oblongo-fusiformes, luteo-olivascentes, 
intus guttulosæ et granulosæ 14-15y X 5-6. 

Le Mans, novembre 1893, a Dom. Legué reperta. 

Cette jolie espèce de la section des Sublomentosi n’en a cepen- 
dant pas le port. Elle se rapproche plutôt sous ce rapport des 
B. granulalus et voisins, mais son chapeau n’est pas visqueux et 
toujours absolument sec par son tomentum analogue à celui de sub- 
tomentosus. Sa couleur est moins olivätre que celle de ce dernier, 


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NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS. 63 


les pores sont semblables, mais le pied est remarquable par sa 
partie supérieure ornée jusqu’à la moitié d’un large et beau réseau 
floconneux jaune souvent teinté de rouge ou de fauve, formant des 
alvéoles assez profondes tomenteuses en dedans. Au dessous ce 
réseau dégénère en lignes anastomosées qui se perdent dans la 
punctation rougeâtre de la partie médiane du pied. Celui-ci cylin- 
driqué ou un peu atténué est blanchâtre à la base et ni strié ni radi- 
cant. L’odeur et la saveur ne sont pas désagréables. 

Cette belle espèce que je ne vois décrite nulle part, m'a été 
adressée par notre collègue et ami, M. Legué, qui l’a récoltée dans 
les endroits sablonneux parmi des Polytrichum, aux environs du 
Mans, avec d’autres espèces rares, c’est avec plaisir que je la lui 
dédie en souvenir de nos bonnes relations. 


6. Meruzius Guizremori Boud. PI. IL, fig. I]. 


Effuso-reflexus, pileis albis, dimidiatis, imbricatis, sæpè coalitis 
9-6 c. m. latis, 10 15 c. m. longis et ultra subtus hymenio gyroso 
luteo-aurantiaco, sporis pulverulento. 

Primitus resupinatus, dein pileos dimidiatos glabros, medio 
depressos 1-2 c. m. spissos formans. Primo parte superà lævi, 
albida, molli, gossipina dein cinerascente aut squalida et sporis de- 
lapsis frequenter ferruginosa, margine obtusà, albida. Caro cinereo 
albida, subviolascens, eximiè divaricato-fibrosa,zonis tenuibus fuscis 
aut nigro-fuseis notata. Hymenium gyrosum, subgelatinosum, dein 
gyroso-plicatum, primo luteum, dein luteo-aurantiacum aut auran- 
tio-fulvum, sporis pulverulentum. Sporæ oblongo-ovatæ, luteo fer- 
rugineæ, intus granulis et guttulis repletæ, 12-134 X 5-6. Odor 
fortis. 

Cherbourg, ad ligna fabrefacta in cellà. 

Cette espèce qui m’a été envoyée de Cherbourg par notre collègue, 
M. Guillemot, auquel je me fais un plaisir de la dédier, paraît bien 
voisine du Herulius lacrymans dont on pourrait la prendre pour une 
forme plus complète. Mais non seulement elle forme de véritables 
chapeaux dimidiés à chair plus épaisse puisqu'elle atteint et dépasse 
même 2 centimètres en épaisseur, mais encore les spores sont 
constamment plus grandes "du double et même plus, puisqu'elles 
atteignaient 12 et 13u,tandis que chezle Merulius lacrymans typique 


64 EM. BOUDIER. 


je les ai toujours vues ne dépassant pas 5-6y comme d’ailleurs Pin- 
diquent tous les auteurs et n'ayant généralement qu’une seule 
gouttelette médiane.Ces différences m'ont paru suffisantes pour spé- 
cifier cette forme déjà différenciée à première vue par sa croissance 


en chapeaux dimidiés et imbriqués, très analogue à celle de certains - 


Polypores de la section. des Tephroleuci (Chionoporus Q.) 

Il est probable que cette espèce a déjà été observée, maïs non 
différenciée. Fries dans-ses Sveriges atliga swampas, figure un Me- 
rulius lacrymans qui lui ressemble (Vide fig. inférieures.) Mais la 
grandeur des spores n’étant pas indiquée, 1l reste des doutes, parce 
que le Merulius lacrymans lypique a été trouvé avec une épaisseur 
semblable, mais avec des, spores de 5-62 seulement. Le Merulius de 
Cherbourg serait-il une forme maritime ? Je ne saurais le dire, mais 
j'ai tenu à le signaler parce que je suis convaincu que quelque déve- 
loppement que prenne un champignon, les spores sont toujours de 
même taille, et je vois là une différence capitale. 


7. ALEURIA REPERTA Boud. PI. IL., fig: III. 


Spissa, olivacea, stipitata 1-1/2 c. m. lata, disco planiusculo sporis 
delapsis atro-virente. 

Receptaculum marginatum, stipitatum, undulatum, olivaceum, 
aëre sicco ochraceo-olivaceum,extus pruinosum, stipite crasso minu- 
tissime villoso, aliquoties sulcato, concolore, supra parum excavalum, 
hymenio etiam cocolore sed sporis delapsis atro-virente ; thecis non 
prominentibus. {Paraphyses numerosæ, tenues, cylindricæ vel ad 
apicem insensibiliter incrassatæ, ad basim septatæ, intus minutissime 
granulosæ, 4 u crassæ. Thecæ ceylindricæ, ad basim paululum 
attenuatæ, octosporæ, operculatæ, olivaceæ, circiter 250 » longæ 
43 crassæ. Sporæ oblongæ, apicibus acuminatæ, extus verrucis mi- 
nutissimis exasperatæ, sub lente composità olivaceæ sed aggregatæ 
intensius coloratæ. Long. 26-28 cum apiculo, sine 22-23 y æquan- 
tes, crassitudine 9-11. Rarius acumina desunt. 

Ad lignum putridum Populi nigræ, sub corticibus reperi septem- 
br. 1868, in humidis sylvæ. Montmorency. 

Cette intéressante espèce entièrement d’une belle couleur olive, 
a son hyménium plus foncé par les spores projetées et tachant les 
doigts en noir verdätre. Par cette raison elle a une certaine ressem- 


hduab at" dires. 1268 


NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS. 65 


blance avec les Bulgaria, mais elle ne doit pas être placée dans ce 
dernier genre. D'abord sa texture n’est pas gélatineuse mais bien 
céracée, par conséquent ses cellules intérieures n’ont pas cette 
ténuité extrême des tissus gélatineux, elles sont au contraire grosses 
et plus ou moins arrondies comme celle des Aleuriées. Ensuite les 
thèques sont operculées comme chez ces dernières, elles ne sont ni 
amples ni saillantes comme chez les Ascobolés avec lesquelles elle 
ne peut être réunie. Les spores sont cependant colorées, mais leur 
couleur n’a rien de violacé et est au contraire olivätre comme on le 
voit souvent chez nombre d’Aleuria ou de Galaclinia, elle est seu- 
lement un peu plus accentuée. Les spores ressemblent beaucoup à 
celles de Peziza apiculata de Cooke comme taille et comme forme, 
mais cette dernière espèce est brune et sessile et tout-à-fait diffé- 
rente. À 

Je n'ai pas noté l’action de l’iode sur les thèques, je ne puis donc 
dire si elles bleuissent. 

Cette espèce paraît très rare, je ne l’ai pas retrouvée depuis 1868 
et si je ne l’ai pas fait connaître plus tôt, c’est qu’elle se trouvait sur 
un album qui m’a été pris avec plusieurs autres pendant la guerre 
de 1870. Par une circonstance bien rare, j'ai retrouvé celui qui la 
contenait, de là le nom que je lui ai donné. 


8. CicarriA (Trichophæa) PALuDOSA Boud. PI. IL. fig. IV. 


Minutissima À m. m. ad 1mm 50 lata, hemisphærica, extus pallidè 
fusca sed brunneo-hirta, disco pallide glauco-cœrulescente. 

Receptaculum marginatum, extus pallide fuseum pilis brunneis 
sparsis aut fasciculatis rigidis,ad apicem sæpè pallidiorem atlenuatis, 
continuis rarius septatis, 300-4504 longis, 10-12 crassis, vestitum ; 
hymenio plano, pallidè glauco-cœrulescente ; paraphyses graciles 
sed ad apicem pyriformiter capitatæ, hyalinæ,septatæ, clavulis 10-11 x 
crassis. Thecæ amplæ, cylindricæ, operculatæ, octosporæ, 800 x 
longæ, 25 crassæ. Sporæ regulariter ovatæ, majores, hyalinæ, extus 
grossè verrucosæ, intus uni-biguttulatæ, 23-25 x longæ, 11-19 
crassæ, juniores læves intus granulosæ. 

Gregaria ad terram argillaceam in umbrosis humidis sylvæ. 
Octobre 1867. Montmorency. 

Cette petite espèce se distingue de toutes ses voisines de mon 


66 EM. BOUDIER, 


groupe des Tricophæa par ses spores plus grosses et revêtues de 
grosses verrues arrondies. Sa taille est aussi plus petite. Ses poils 
non cloisonnés ne sont pas renflés à la base comme ceux du 
T. Wolloppeïa, mais mêlés à d’autres bien plus pelits qui sont plutôt 
de simples cellules allongées de couleur brune et mesurant seule- 
ment 50 à 60 w. La couleur de l’hyménium n’est pas d’un blanc 
sale mais bleuâtre ; les cellules intérieures du receptacle sont 
arrondies et blanchâtres. 

Je l’ai trouvée sur la terre humide au pied des aulnes dans un 
marais boisé, elle était en assez grand nombre. Comme la précé- 
dente elle faisait partie, des espèces figurées dans l'album que jai 
retrouvé en Prusse 23 ans après. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 
PLANCHE I. 


Fig. I. — LEP1oTA mepiorLava. Boud. 


a. Champignon de grandeur naturelle. 
b. Le même vu en dessous. 

c. Echantillon jeune. 

d. Coupe d’un spécimen adulte. 

e. Spores grossies 820 fois. 


Fig. IT. — Cuirocyse ArNozpi Boud. 


a. Champignons entiers, grandeur naturelle. 
b. Coupe d’un autre. 
c. Spores grossies 820 fois. 


Fig. IT. — Russuza xANTHoPHÆA Boud. 


a. Champignon de grandeur naturelle. 
b. Coupe du même. 
c. Spores. 


Fig. IV. — Marasmivs MENIERI Boud. 


. Morceau de Typha avec quelques spécimens de grandeur naturelle. 

c. d. e. Echantillons grossis 6 fois. 

Coupe d’un spécimen au même grossissement. 

. Spores grossies 820 fois. 

. Poils du pédicule grossis 475 fois. 

. Cellules claviformes du chapeau à 475 diamètres. 

. Une parcelle de la marge du chapeau, montrant les poils et les cellules 
claviformes colorées grossies 225 fois. 


RS SOS TOER 


NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS. 


PLANCHE II. 


Fig. I. — Bozerus LeGuetr Boud. 


a. Champignon entier grandeur naturelle. 
b, Coupe d'unautre. 
c. Spores à 820 diamètres. 


Fig. I. — Mervuius Guizzemori Boud, 


a. Champignon 1/2 grandeur naturelle. 


67 


b. Portion d’un autre vu en dessous, également 1/2 grandeur naturelle. 


c. Coupe de grandeur naturelle montrant le tissu zoné et fibreux. 


d, Spores grossies 820 fois. 


Fig. II. — AreuRiA REPERTA Boud. 


a, Plusieurs spécimens grandeur naturelle. 
b. Coupe d’un réceptacle un peu grossie. 
c. Spores grossies 820 fois. 

d. Thèques et paraphyses grossies 225 fois. 


Fig. IV. — Cizarta (Trichophæa) PALuDosA Boud. 


a. Aspect de grandeur naturelle. 

b. 3 cupules grossies 6 fois. 

c. Thèques et paraphyses grossies 225 fois. 
d. Spores à 820 diamètres. 

e. Groupe le poils extérieurs grossis 225 fois. 


Notice nécrologique sur M. RICHON 


Par M. Em. BOUDIER. 


La Société mycologique de France vient de faire une perte bien 
sensible, celle de M.Charles Richon, l’un de ses membres fondateurs 
et l’un des plus connus, décédé à la suite d’une longue et cruelle 
maladie le 5 décembre 1893 dans sa 73° année, à St-Amand-sur- 
Fion, dans le département de la Marne, où il exerçait la médecine 
depuis 46 ans. 

Habitant la province, M. Richon consacrait tous les loisirs que lui 
laissait sa clientèle médicale à l'étude des sciences naturelles qu’il 
embrassait dans son ensemble, tout en s'étant surlout spécialisé 
dans celle de la botanique et principalement dans celle des cham- 
pignons qu’il cultivait avec passion, et dans laquelle il s’est acquis 
une place distinguée. Guidé dans ses premiers pas dans cette bran- 
che difficile par le Dr Leveillé auquel il venait apporter ses récoltes 
et ses dessins toutes les fois qu’il venait à Paris et d’où datent nos 
relations qui se sont conservées intactes jusqu’à sa mort, M. Richon 
a commencé à publier en 1886 un premier mémoire sur une Pezize 
qu'il croyait nouvelle, le P. Schizostoma. Puis une dizaine d'années 
après, d’autres mémoires qui se sont succédés dans le bulletin de 
la Société de Botanique de France, dans ceux de la Société des 
Sciences et des Arts de Vitry-le-François dont il était Fun des mem- 
bres les plus distingués, dans celui de la Société mycologique de 
France et quelques autres publications. 

Actif, intelligent et travailleur infatigable, il consacrait tous ses 
loisirs à l’étude des champignons qu’il pouvait rencontrer ou que 
lui adressaient ses amis, mais c'était surtout à celle des petites 
espèces à laquelle il s’intéressail tout particulièrement. Dessinant 
avec une rare facilité, artiste même, il a laissé un nombre considé- 
rable d’aquarelles d’où il a liré les planches de son grand atlas des 
champignons comestibles et vénéneux fait en collaboratinn avec 
M. Roze et un nombre plus considérable encore de dessins annotés, 
représentant des petites espèces surtout de sphériacées ou de leurs 


VIN NS ET PT 7 


RÉ à 


NOTICE NÉCROLOGIQUE. 69 


premiers états. Le nombre de ces aquarelles: et dessins dépasse 
plusieurs milliers et renferme quantité d'espèces intéressantes. 

M. Richon quoiqu’éloigné de Paris n’a jamais manqué de paraitre 
aux réunions de nos sessions mycologiques, depuis celles si réussies 
organisées par la Société de botanique de France sous la direction 
de MM. Roze et Cornu avec lesquels il est toujours resté en relations 
d'amitié jusqu’à celles de la Société mycologique de France, tou- 
jours apportant avec son savoir son bon concours, présentant ses 
beaux dessins que nous avons tous admirés, et je le dirai aussi sa 
bonne gaité, car nul plus que lui ne savait animer une réunion, et 
il a fallu la terrible maladie qui la frappé pour l'empêcher d’y 
paraître les dernières années; mais il y laissait un vide bien sensible 
pour tous ceux qui l’ont connu, comme de son côté il ne cessait de 
_ s'intéresser aux récoltes faites et était vraiment heureux quand ses 
amis pouvaient lui faire parvenir les espèces intéressantes trouvées. 

Sa robusie santé semblait défier la maladie; couché sur son lit de 
douleur, frappé dans ses plus chères affections de famille, Charles 
Richon travaillait encore; il a donné à la science quelques mémoi- 
res de plus eta terminé son catalogue des champignons de la Marne, 
son plus important travail, dans lequel il résume les récoltes de sa 
vie entière et décrit ou signale une centaine d'espèces nouvelles. 
Toujours couché, le temps lui semblait long avec son activité; aussi, 
indépendamment de ses études de prédilection qu’il continuait en 
compagnie de M. Dutertre, son élève et son ami, qui venait passer 
tous ses dimanches avec lui, employait-il son talent d’artiste à faire 
un nombre considérable de tableaux, retraçant par le pinceau tous 
les paysages dont il avait pris des croquis pendant ses excursions 
scientifiques ou médicales. 

Avec sa bonté, son existence de dévouement, d'honneur et de 
travail, M. Richon n’a laissé que des amis. C'était un bienfaiteur 
pour son pays, aussi a-t-on vu la population toute entière de 
St-Amand et de ses environs l’accompagner à sa dernière demeure. 

M. Richon, savant modeste, estimé de tous, n’a pas vu son exis- 
tence couronnée par une récompense que lui faisait espérer une vie 
consacrée toute à la science et au bien de son pays. Eloigné des 
grands centres, il lui est arrivé ce qui arrive si souvent dans ce cas, 
rien n’est venu et cependant il était méritant entre tous. 

Cet excellent collègue était membre des Sociétés de botanique et 


10 


EM:-BOUDIER. 


mycologique de France et de nombre de Sociétés locales. Il était 
médecin inspecteur à divers titres des enfants de son département, 
membre puis président de la délégation cantonale, membre du con- 
seil municipal,etc. Il a laissé malgré ses si nombreuses occupations, 
outre son catalogue de champignons de la Marne et son atlas des 
champignons comestibles et vénéneux cités plus haut, un certain 
nombre de mémoires concernant surtout les champignons ou l’agri- 
culture dont voici la liste : 


12 


O1 


10. 


1886 


. 1874 


. 1880 


. 1881 


. 1881 


. 1881 


1881 


1881 


Note sur le Peziza schizostoma. Soc. sciences et arts de Vitry- 
le-François, 1886. 


Note sur une nouvelle espèce de Dendryphium. Soc. bot. de 
Fr., 26 juin 1874. 


Note sur 3 espèces de champignons, Corticium amorphum, 
Pilacre poricola et Ptychogaster albus. Soc. bot. Fr., 1877. 


Description de quelques cryptogames nouvelles ou extrême- 
ment rares, avec 3 planches coloriéés. Soc. sciences et arts 
de Vitry-le-François, 1879. 


Enumération des travaux botaniques entrepris jusqu’à ce jour 
dans le département de la Marne et descriptions sommaires 
de nouvelles espèces de champignons. Assoc. pour avance. 
des sciences, 1880. 


Note sur l'Hydnum erinaceum et sur quelques espèces de Mec- 
tria avec 2? planches. Soc. bot. de France, 1881. 


Etude sur le Vibrissea hypogæa et son état conidial, avec 
4 planche. Compte-rendu du Comité de vigilance contre le 
phylloxera pour le département de la Marne, 18 août et 
décembre 1831. 


Note sur le Torula compniacensis, avec M. Petit, Brebissonia, 
févr. 1881. 


Rapport sur les maladies de la vigne causées par les parasites 
végétaux, avec 1 planche. Compt. rend. com. vigil. phyl- 
loxera, 1881. 


Renseignements donnés aux viticulteurs sur les parasites végé- 
taux nuisibles à la vigne, observés dans le département de 
la Marne. Compt. rend. com. vigil. phylloxera, 1881. 


al, 


42. 


13. 


Ur 


15. 


16. 


21. 


1882 


1882 


1885 
1887 


1887 


1888 


. 1889 


. 1889 


"24892 


. 189 


NOTICE NÉCROLOGIQUE. 71 


Note sur le Dilophospora graminis. Soc: sc. et aris. Vitry-le- 
François, 1882, avec 1 planche: 


Notice sur quelques espèces de champignons, Godronia Muk- 
lenbackei, Solenosporium Carnis, Sporidesmium Cratægi, 
Melanospora Salicis et Coniothecium fasciculatum. Soc. sc. 
et arts de Vitry-le-François, 1882, avec 2 planches. 


Notice sur quelques sphériacées nouvelles, notamment sur une 
espèce fossile. Soc. bot. de France, 1885, avec 2 planches. 


Note sur la découverte d’un Hymenagaster et de Capronia juni- 
peri. Soc. bot. Fr., 1887, avec L planche. 


Note sur quelques espèces nouvelles récoltées pendant la ses- 


sion mycologique. Soc. bot. de France, 1887, avec 2 plan- 
ches. 


Atlas des champignons comestibles et vénéneux de la France et 
des pays voisins avec 72 planches en couleurs, en collabo- 
ration avec M. Roze. Les planches sont de M. Richon, le 
texte de M. Roze, 1888. 


Catalogue raisonné des champignons qui croissent dans le 
département de la Marne. Soc. sciences et arts de Vitry-le- 
François, 1889. 


Description de deux nouvelles espèces de Cephalotheca, avec 2 
planches, Soc. mycol. de France, 1889. 


Notice sur le Cephalosporium Dutertri. Bulletin Soc. mycol. de 
France, 1892, avec l planche. 


Reproduction dans la Revue mycologique des figures de 
spores de chaque genre de champignons déjà donnée dans 
le catalogue des champignons de la Marne. 


En plus les milliers de planches et dessins inédits qui sont 
actuellement la propriété de Mme Richon et qui représen- 
tent au moins 30 années de travail. 


PERS 
Fe 


NOTE 


SUR LES 
Trametes hispida Bac. et Trogii Br: 


Pâr M. J. GUILLEMOT. 


Les Trametes hispida Bagl. et Trogii Bk., que certains auteurs, 
entre autres M. le Dr Quélet, dans sa Flore mycologique de France, 
p. 312, réunissent sous une même dénomination spécifique, me 
semblent, au contraire, ainsi que je l’ai dit ailleurs (1) « Champi- 
gnons observés aux environs de Cherbourg » former deux espèces 
distinctes, bien différentes l’une de l’autre par plusieurs caractères 
qui seront énumérés plus loin. 

Cest aussi l’avis de M. Gillet, le savant mycologue que tous con- 
naissent, lequel, dans la 7e série (suites) des planches supplémen- 
tares de son Album des Hyménomycèles de France, parue en 
novembre 1893, les a représentés séparément, d’après des échan- 
tillons en bon état que je lui avais communiqués en octobre 1892. 

Trametes hispida, que j'avais trouvé en janvier 1891, à Toulon, 
sur de vieilles traverses de chemin de fer déposées dans le port 
militaire, avait été déterminé par la Société mycologique dans sa 
séance du 12 février de la même année. 

Trametes Trogii, recueilli en août 1892, à Gasny (Eure), sur des 
peupliers aux bords de l’Epte, par M. Corbière, professeur au lycée 
de Cherbourg, fut soumis à l’examen de M. Boudier, notre aimable 
président honoraire, qui me répondit en ces termes : « Je regarde 
« cette espèce comme Trameles Trogii qui ne se distingue d’his- 
€ pida que par sa chair plus pàle. Le D" Quélet réunit ces deux 
« espèces sous le nom d’hispida ». 

Les deux planches de M. Gillet qui reproduisent on ne peut plus 
fidèlement, au double point de vue du dessin et du coloris, les spé- 
cimens de T. hispida et Trogii qu'il a eus sous les yeux, spécimens 
déterminés, comme je viens de le dire, par la Société mycologique 


(1) Bulletin de la Socièté des sciences naturelles de l'Ouest, 1893, p. 172. 
6 


74 J. GUILLEMOT. 


et M. Boudier, suffiraient seules à démontrer que ces deux espèces 
ne doivent pas être confondues, si la description que j’en donne ci- 
après ne venait encore à l’appui. 

* Avant, je tiens à déclarer que je ne connais nullement ni les 
échantillons types des deux auteurs, ni leurs diagnoses. 


Trametes Trogii Bk. — Chapeau zoné, blanchàâtre, hérissé de 
soies longues, peu serrées, presque couchées et dirigées vers le bord, 
fauves, à pointe ordinairement blanchàâtre et recourbée en dessus ; 
chair fibreuse, jaune blanchälre (ochroleucus, Tab. 11, n° 28 de la 
Chromotaxie de M. le pr Saccardo) ; tubes à peu près de la couleur 
de la chair; pores (orifice des tubes) de couleur un peu plus foncée, 
polygonaux ; spores ellipsoïdes-cylindriques ? 


Trametes hispidu Bagl. — Chapeau légèrement zoné, à zones 
moins apparentes que daus Trogü, gris, gris de souris ou sombre 
(Tab. 1, n°s 2-3-4 de la Ch. du p' Sacc.), paraissant moins hérissé 
que tomenteux ; soies ou poils courls, très serrés, de la couleur du 
chapeau, non recourbés en dessus; chair moins fibreuse que dans 
l'espèce précédente, plutôt cotonneuse, d’un brun pâle (Tab. 1, 
n°5 149 de la Cl. du prof. Sacc.); tubes et pores grisätres, ces der- 
niers polygonaux ; spores ellipsoïdes ? | 

On remarquera, comme l’a bien figuré M. Gillet, que dans 
T. Trogii la couleur des tubes est la même ou à peu près que celle 
de la chair, alors que dans T. hispida elle est bien différente. 

Le facies de ces deux espèces les différencie également et je ne 
puis croire que l’une d’elles puisse être considérée comme l’état 
avancé de l’autre. 

Enfin les spores m'ont paru plus allongées dans Trogüi que dans 
hispida, mais je n’ose rien affirmer, mes observations ne m’ayant 
pas donné une certitude absolue à ce sujet. 

Quoi qu’il en soit,j'attire l'attention de mes collègues de la Société 
mycologique sur ces deux Trameles que M. Gillet a jugé à propos, 
et avec raison suivant moi, de représenter distinctement sous deux 
noms différents. 


Décembre 1893. 


ÉRNESE Ù ”: 


Vi 


Espèces critiques d'Hyménomycètes 
PAR 


M. N. PATOUILLARD. 


Porothelium rugosum Berk. in Hook. Journ. 1856, 
t. IX., f. 2. — Spruce, n° 44. 

Le port, la nature de la trame, ainsi que la présence d’une croûte 
à la surface du chapeau et du stipe, rattachent celte espèce au genre 
Ganoderma. Cette manière de voir est confirmée par l’examen des 
spores : elles sont d’une teinte jaune pâle, ont des parois épaisses 
et ponctuées-verruqueuses, sont ovoides avec la base tronquée 
(8-10 X 6 - 7 ) et ressemblent à celles de G. lucidum (Leyss). Le 
caractère tiré des tubes qui sont plus ou moins libres vers leur 
extrémité et qui ont des parois épaisses, n'est que l’exagération de 
ce qu'on observe dans G. malosporum (Lev.).Pour ces raisons nous 
désignerons la plante de Spruce sousle nom de Gunoderma Sprucei, 
la dénomination de « rugosum » étant déjà utilisée pour une 
espèce congénère. 


Hydnum niveum Lév. in Zollinger, Java, n° 1078 A 
(non Pers.). 

La plante désignée sous ce nom dans le catalogue de Zollinger et 
publiée en nature sous le n° 1078 À, diffère au premier aspect de 
l’'Hydnum niveum Pers., par ses pointes extrêmement courtes, 
cylindriques et régulièrement espacées, aiusi que par son aspect 
tomenteux ou pulvérulent. L'examen microscopique conduit non 
seulement à retirer cette plante du genre Hydnum, mais encore à la 
placer dans une famille différente. 

En eïfet, ses basides éparses sont pourvues d'une ou de deux 
cloisons verticales disposées en croix : c’est donc une hétérobasidiée ; 
la présence de soies stériles, composées de filaments parallèles 
accolés, indique qu'elle se rapporte au genre Helerochaete, dans 
lequel elle prendra place sous le nom d’AHeteroch.'Leveillei. 

On peut la caractériser comme il suit : 


TEE N. PATOUILLARD. 


H. Leveillei alba vel albida, membranacea, resupinata, longitu- 
dinaliter effusa, 142 cm. longa, 2 mm. lata, mm. crassa, plus 


minus rimosa ; margine villoso, sinuato-repando ; contextu hyphis 
hyalinis, ramosis, crassiusculè tunicatis, non gelatinosis, 3-4 y 
latis composito ; setulis sparsis, distantibus, rigidis, cylindraceis 
(460-200 X 50-60 L), apice fimbriatis, albis ; interstitiis aleuriatis, 
levibus ; eystidiis nullis ; basidiis hyalinis, RES 1-2 cru- 
ciatim septalis (12 X 16 ) ; Sporis non visis. 

Hab. ad ramos dejectos. Tjikoya in Java (Zollinger) 


Hydnum tenuiculum Lev. loc. cit. n° 1078. 

Comme l'espèce précédente, l’Hydnum tenuiculum doit être rap- 
porté au genre Heterochæle, à cause de ses soies filamenteuses et de 
ses basides septécs par deux cloisons en croix (20 X 10-14 y). 
L'observation de ces organes est assez délicate : pour se rendre un 
compte exact de leur forme, il est nécessaire de gonfler les coupes 
minces de la plante dans l'acide lactique chaud, puis de les teinter 
à l’aide d'un colorant acide, la picronigrosine, par exemple. 

Le champignon que nous avons décrit dans le Bulletin de la Soc. 


Myc., 1892, p. 48, sous le nom de Bonia papyrina, doit être consi- 


déré comme une simple forme de l'Heterochæle tenuicula (Lev.) 
Pat.; nous avons pu récemment en observer les basides et reconnaître 
que nous n'avions pas à faire à une théléphorée. La dénomination 
générique de Boniu, modifiée en celle de HMycobonia pour éviter un 
double emploi avec un groupe de phanérogames, ne devra donc 
s'appliquer qu'aux théléphorés analogues à l’ÆHydnum flavum Berk. 
théléphorés dont nous allons nous occuper. 

Le genre Heterochæle qui est très répandu dans la région andine 
de l'Amérique du Sud, paraît avoir également de nombreux repré- 
sentants asiatiques (1. dons H. Tonkiniana, H. Leveillei, H. 
lenuicula). 


Hydnum flavum Berkeley, Ann. Nat. Hist., vol. X., 
p. 380. 

Cette curieuse espèce qui croît dans l’Amérique chaude, du 
Mexique à la République Argentine, est généralement indiquée 
comme Æydnum. Cependant Spegazzini fait observer que ses affi- 


nités la rapprocheraient plutôt d'Hymenochæle. 


ESPÈCES CRITIQUES D'HYMÉNOMYCÈTES. y 


Elle se présente sous la forme d’un chapeau membraneux, pen - 
dant, inséré par le dos d'une manière excentrique. Sa face supérieure 
est glabre et l'hymenium infère est parsemé de pointes très courtes, 
cylindriques et régulièrement espacées. 

Le tissu du chapeau, homogène dans toute son épaisseur, est 
constitué par des hyphes serrées, contournées dans tous les sens, 
formant une trame dense dépourvue de pellicule spécialisée. Les 
sétulosités hyméniennes sont stériles et formées par des filaments 
parallèles accolés, exactement comme les émergences des Helero- 
chæle. 

La couche sporifère, qui s'étend entre les émergences, est läche, 
peu serrée, a un aspect villeux et est constituée par des basides 
allongées, claviformes, sans cloisons et surmontées par quatre sté- 
rigmates subulés ; entre ces basides s'élèvent de nombreux fila- 
ments grèles, cylindriques et de même longueur qu’elles. Les 
spores sont incolores et ovoiïdes. 

Par la localisation de l'hymenium, cette plante doit rentrer dans 
les théléphorés, mais elle s'éloigne d’Hymenochæle par la nature 
des soies : nous la placerons dans un groupe spécial et la désigne- 
-rons sous le nom de Mycobonia flava. | 


Veluticeps Berkeleyi Cooke Grevillea NII, p. 149. — 
Hymenochaæte veluticeps Berk. Cuban fungi n° 415. 

D'abord décrite par Berkeley comme Hymenochæte, cette espèce 
a été retirée de ce groupe par Cooke, qui en a fait le type du genre 
Veluliceps, caractérisé par des soles flexueuses ou fasciculées. 
M. Saccardo, dans le Sylloge, tout en admettant une section Veluti- 
ceps dans Hymenochæte, place notre plante dans les espèces privées 
de soies et à affinités douteuses. Nous l’avons examiné à notre tour 
et voici les caractères que nous avons observés : 

C’est un champignon dimidié, coriace, dur et cassant, velu en 
dessus, plan et couvert en dessous de pointes coniques très-cour- 
tes ; son Lissu est brun. 

Une coupe longitudinale montre qu'il y a près de la face supé- 
rieure une couche étroite très dense, de couleur foncée, dans 
laquelle les hyphes ont une direction à peu près horizontale : ces 
hyphes sont allongées, brunes, rarement cloisonnées et ont des 
parois épaisses. De cette portion de la trame, s’élèvent obliquement 


18 N. PATOUILLARD. 


un grand nombre de filaments simples qui deviennent rapidement 
libres sur une grande partie de leur longueur et constituent la wil- 
losité de la face supérieure. Par la vétusté, ces filaments se cassent, 
tombent et le chapeau parait glabre, la portion serrée de la trame 
formant alors une croûte à éléments parallèles et horizontaux. 


De cette même zone serrée, d’autres hyphes se dirigent vers la 


partie inférieure par inflexion brusque, en conservant leur colora- 
tion et leur épaisseur. Au voisinage de leur partie terminale, elles 
amincissent leur paroi, deviennent hyalines, en même temps qu’elles 
s’élargissent régulièrement ; enfin leur sommet produit quatre sté- 
rigmates subulés portant chacun une spore ovoïde et incolore. Ainsi 
donc les hyphes de la trame se terminent directement en baside, 
sans cloisonnement, ramification ou production de sous-hyménium. 

Les pointes sont stériles et composées de ces mêmes hyphes sim- 
plement plus longues que les autres. [I n’y a pas de cystides. 

Le peu de cohérence des filaments entre eux est cause de la fragi- 
lité de la plante. 

Il ressort des caractères que nous venons d’énoncer que le genre 
Veluticeps est bien distinct d’Hymenochæte et qu'il doit prendre 
place dans les théléphorés à côté de Mycobonia, avec Us il a les 
mêmes relations que Stereum avec Corlicium. 


Thelephora tabacina var. australis, Montagne Prodr. 
FI. Juan Fernandez. Ann. Sc. Nat. 1035. — Bertero ne 1731. 

Ce champignon doit être séparé spécifiquement de Th. (Hymeno- 
chæle) tabacina et se rapproche plutôt d'Hymenochæte fuliginosa ; 
voici sa description : 

Hymenochæle Berteroi Pat. — H. resupinata, orbicularis, 3-6 em. 
diam., crassiuscula (1-2 mm.), adnata, fuligineo-spadicea, margine 


adpresse tomentoso-sericeo, 5-8 mm. lato, fulvo-spadiceo ; cystidüis 


acutis, rectis, fusco-rubris, longissimis (100 X 12 »), numerosis ; 
hyphis marginalibus fulvis, ramosis, nonnulis setis (cystidiis) 
immixtis. 

Hab. in truncis arborum emortuis, insulæ Juan Fernandez. 

Leg. Bertero, april. 1830, sub. n° 1731. 


Hymenochaete pallida Cooke et Massee. 
Cetle espèce, récoltée au Mexique (Cordova) par M.Sallé et distri- 


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ESPÈCES CRITIQUES D'HYMÉNOMYCÈTES . 79 


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buée sous le n° 257 par ce collecteur, ne diffère en rien des formes 
dimidiées de Stereum (Peniophora) papyrinum Montagne avec 
lesquelles nous l’avons comparée. 


 Hymenochaete tomentosa Berk. et Curt. Cuban 
fungi, n° 430. 

N’appartient pas aux hyménomycètes, mais doit être placé dans 
les hyphomycètes du genre Trichosporium : 

Trichosporium tomentosum, effususum, fuscum, velutinum ; 
hyphis decumbentibus, laxe contextis, simplicibus vel parce 
ramosis, fuscis, 8-10 x crassis, septatis ; conidiis acro-pleurogenis, 
ovatis, fuscis, levibus, 15-20 X 10-12 x. 


Hymenochaete frustulosa B.etC.Cubun fungi,n° 428. 

Espèce fort remarquable appartenant au genre Septobasidium. Elle 
se présente sous l’aspect d’une membrane molle, largement étalée, 
jaune ou rousse, dont la surface est entièrement divisée en petits 
fragments sinueux. 

La trame floconneuse est composée d’hyphes grêles (2-3 y de 
diam.}), jaunes, rameuses, cloisonnées et dressées ; vers la face 
supérieure, elle est plus dense et forme une sorte de pellicule, les 
ramifications des filaments deviennent de plus en plus nombreuses, 
plus grèles, presque hyalines, dichotomes et très-régulièrement 
arquées : celte disposition est caractéristique. Les basides sont 
éparses sur ces parties courbées.Au début, leur forme est subglobu- 
leuse; bientôt elles s’allongent, s’incurvent, présentent une,puis trois 
cloisons transversales et mesurent alors 20-25 x 7-8 : ; les stérig- 
males sont grêles, subulés, longs et naissent sur la face dorsale au 
sommet de chacune des cellules des basides. Très rarement les 
basides restent droites et ressemblent alors à celles des Auricularia. 

Le Seplobasidium frustulosum croit dans les Antilles, les Guyanes 
et Equateur. | 

Thelephora reliculala B. et CG. paraît également être un Seploba- 
sidium, mais jusqu'ici nous n'avons pu voir les sporophores. 


8 février 1894. 


80 N. PATOUILLARD. 


Corticium crinitum Fr. Epicr. p. 551. 
Comme le Corticium hydnatinum Berk., cette espèce appartient au 
genre Dictyonema. 


Stereum disciforme Fr. Epicr. p. 551. — Thelephora 
D. C. — Peniophora Cooke. 

Les caractères extérieurs et l’étude microscopique conduisent à 
placer cette espèce dans le genre Aleurodiscus, à côté de À. amor- 
phus. 

En effet, sa surface fructifère a un aspect farineux pulvérulent 
spécial, son réceptacle cupuliforme est couvert extérieurement 
d’une villosité fine et couchée ; lorsque plusieurs cupules croissent 
côte à côte, elles se soudent pour former des plaques étalées et à 
bords relevés : c’est-à-dire qu’elles se conduisentexactement comme 
Ie fait l’Aleur. amorphus dans les mêmes conditions. 

Les poils externes sont produits par des hyphes simples, grêles, 
cylindracées, incolores, lisses et couchées,qui se sont détachées de 
la trame. L’hymenium présente des basides longues et larges 
(65-85X12-15z) surmon- 
tées de quatre stérigmates 


des spores ovoïdes, lisses, 
incolores et de grandes 
dimensions (15 - 18 X 
12-14u) : ces caractères 
sont également propres au 
genre Aleurodiscus. 
Entre les basides se 
dressent des poils grêles, 
incolores et lisses qui s’é- 
lèvent à la même hauteur 


Aleurodiscus disciformis. ou les dépassent à peine, 
Poils marginaux et hyméniens ; baside, CE sont de véritables basi- 
conidiophores, spore et conidie. des stérilisées et non des 


cystides qui manquent 
dans cette espèce comme dans toutes celles du même genre. 
Enfin un dernier caractère est concluant et justifie à lui seul le 


robustes et aigus, portant 


pu à Nr NÉ L ju rt TE 


Le ni ne 


ESPÈCES CRITIQUES D'HYMÉNOMYCÈTES. 81 


rapprochement que nous proposons. On sait que les 4. amorphus 
et ÀA.Oukesii entre autres, ont des conidies hyméniennes naissant en 
chapelets à l'extrémité de filaments dressés entre les basides; or, les 
mêmes organes se retrouvent dans l’hyménium de Sfereum disci- 
forme : une cellule un peu plus large que les poils stériles, mais 
plus étroite que les basides, porte à son sommet une conidie isolée 
ou deux conidies superposées séparées par un étranglement : elles 
sont hyalines, globuleuses, lisses et mesurent de 4 à 7 de diamètre. 

Les cellules conidifères sont distribuées sur toute la surface de 
l’hyménium; on les rencontre même à la périphérie, mélangées aux 
filaments marginaux stériles. 

En résumé, il y a analogie complète entre les caractères de VAI. 
amorphus et ceux de VAI. disciformis. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE III. 


Veluticeps Berkeleyi : 1, coupe longitudinale peu grossie ; 1 a, disposition 
générale des éléments ; 1 b, basides et spores. 


Mycobonia flava : 2, coupe longitudinale gr. nat. ; 2 &, disposition générale 
des éléments et spores ; 2b, basides. 


Trichosporium tomentosum : 3, filaments et conidies. 


Septobasidium. frustulosum : 4, portion grossie de la surface de la plante ; 
4a, hyphes de la trame et de la partie superficielle ; 4 b, basides à 
différents états de développement. 


8 mars 1894. 


TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 


Par MM. PRILLIEUX & DELACROIX. 


Glœæœosporium Thumenii (von Thümen), Sacc (PL.IV, fig a). 


Des feuilles d’Anthurium leuconeurum, provenant des serres de 
l'Ecole nationale d'horticulture de Versailles et qui avaient été re- 
cueiïllies dans ces serres en janvier 1894 PE oRes un développe- 
ment remarquable de cette espèce. 

Le Glœæosporium Thumenii a été décrit par von Thümen (1) sur 
des feuilles d'une Aroïdée, l’Alocasia cucullata, cultivée dans des 
serres en Istrie. Von Thümen, à cause de la disposition concentri- 
que des périthèces sur la tache désigna ce Glæosporium sous le nom 
spécifique de G. concentricum, attribué antérieurement par Berkeley 


et Broome (2) à un Glæosporium décrit par Gréville (3) sous le nom 


de Cylindrosporium concentricum. Saccardo, pour éviter la confu- 
sion, a dénommé cette espèce G Thumenii (4). 

Dans les serres de l'Ecole de Versailles, où de nombreuses espèces 
d’Anthuriums se trouvent en culture, seul l’Anthurium leuconeurum 
est afteint par le parasite. Celui-ci attaque les feuilles, et, sous son 
influence, elles présentent bientôt des macules d'un fauve grisätre 
clair, pouvant atieindre plusieurs centimètres de diamètre ; elles 
sont bordées d’une étroite ligne plus colorée en brunâtre que le reste 
de la macule. Bientôt ces macules se couvrent de petites ponctua- 
tions noires disposées assez régulièrement sur des circonférences 
concentriques. À la loupe, les points noirs apparaissent comme de 
petits cercles d’un blane grisàtre entourés d’une zone noire. 

Des coupes faites dans la macule montrent un lissu entièrement 


(1) Contribuzioni allo studio dei Funghi del Litorale austriaco, con 
speciale riguardo a quelli che vegetanno sulle piante utili (Bollet. della 
Soc. Adriat. di Sc. nat. in Trieste, IX, n° 258). 

(2) Annals and Magazine Natural History for june 1850. 

(3) The Scottish cryptogamic Flora, t. 27. 

(4) Sylloge Fungorum, III, p, 721. 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 83 


mort; les parois des cellules sont amincies, flasques, le plasma et 
la chlorophylle de la cellule coagulés et relégués dans un com de 
l'élément ; vers les bords, la zone de cellules parenchymateuses qui 
limitent la macule prolifére, produisant une masse de cellules 
qui forment tout autour une demi-couronne d'éléments à parois plus 
colorées en brunàtre et qui paraissent subérisées. Ges cellules se 
colorent en brun plus intense par l’action de l'iodochlorure de zinc, 
et d’un autre côté, elles résistent plus longtemps que les autres 
éléments tant du parenchyme vivant que de la macule, à l’action de 
l'acide chromique : ce sont là les réactions du liège. 

Le mycélium blanc, formé de tubes sinueux, grêles, peu cloi- 
sonnés, injecte les éléments de la macule, pénétrant les cellules 
qu’il a tuées. De place en place, ce mycélium s’agrège en récepta- 
cles étalés, un peu onduleux, brunâtres, à mailles assez distinctes 
et d'une épaisseur d'environ 402. Ces fructifications d’abord recou- 
verles d’épiderme, ne tardent pas à le déchirer par les progrès de 
leur développement et à devenir tout à fait superficielles. 

La surface hyméniale est couverte de basides cylindriques, hya - 
lines, étroitement serrées, de 10-12 X 3y, portant à leur extrémité 
des spores ovales, parfois atténuées au sommet, à plasma granuleux, 
avec une ou plus souvent deux gouttelettes assez grosses. La dimen- 
sion de ces spores varie de 14-16 X 5-6u. 

Cette espèce ne cause pas de très grands dommages, en ce sens 
qu’elle n’attaque que partiellement les feuilles ; mais elle retire aux 
plantes atteintes la plus grande partie de leur valeur marchande. 


Glœosporium Nanoti nov. sp.,parasite sur ie Caryola urens. 
(DANS Ho D) 


Dans les mêmes serres de l'Ecole d’horticulture, un pied de Ca- 
ryota urens, d'une hauteur de 3 à 4 mètres, est dépérissant et gra- 
vement attaqué par un champignon parasite non décrit. La tige et 
plus spécialement les rachis des feuilles portent des macules bru- 
nes étendues dans le sens longitudinal ; ces macules sont assez 
fortement colorées, les portions marginales d’une façon plus intense 
que le centre ; si la macule occupe toute la périphérie d’un rachis 
les feuilles situées au-dessus jaunissent et se dessèchent complète- 
tement, et quand la macule siège à la base, toutes les feuilles pé- 


84 PRILLIEUX ET DELACROIX. 


rissent entièrement ; lorsqu'une portion latérale seulement est 
envahie, ua nombre variable de feuilles est détruit. 

Sur les macules déjà un peu vieilles, et qui, dés lors, pâlissent 
un peu et deviennent grisâtres, on voit apparaître de petits concep- 
tacles d’un fauve noirâtre, discoïdes, à bords paraissant un peu plus 
colorés à la coupe, alors que la partie intérieure prend un ton 
jaune grisâtre. 

Ces fructificationsapparaissentsous le microscope comme celles d’un 
Glœæosporium à basides septées, longues, hyalines. Les spores al- 
longées, un peu arquées, atténuées aux deux bouts, parfois piri- 
formes, atténuées à la partie inférieure sont remplies d’un plasma 
granuleux ; leur dimension moyenne est de 15 X 9 u. 

La lésion amenée par le mycélium est celle que produisent le 
plus souvent les espèces maculicoles ; plasma cellulaire, tué, coa- 
gulé et coloré en brun, parois cellulaires rétractées et colorées de 
même ; ce mycélium pénètre les éléments qu’il détruit. 

Nous avons dédié cette espèce à M. Nanot, directeur de l'Ecole 
nationale d’horticulture de Versailles. 

En voici la diagnose : 

Glæosporium Nanoti nov. sp. — Maculis fulvis in caulibus ra- 
chidibusque foliorum latè expansis, acervulis griseis, nigrocinctis, 
1/2 mill diametro circiter ; basidiis hyalinis, pluriseptatis, 10-100 x 
4 5u: sporulis hyalinis, granulalo-guttulatis, paulüm arcuatis, 
irregularibus, cylindraceis vel utrinque attenuatis, iuterdüm subpi- 
riformibus, 15 X 5 p. 

In calidariis, ad folia Caryotæ urentis, Versailles Galliæ. 


Pestalozzia brevipes nov. sp., parasile sur les feuilles de 
palmiers (PI. IV, fig. £). 


Les mêmes serres où se rencontrent de nombreux exemplaires 
d'espèces variées de palmiers, renfermaient un certain nombre de 
ces plantes où les feuilles sont atteintes par un parasite du genre 
Pestalozzia. 

Ces feuilles portent des macules jaunâtres à contours un peu 
vagues, sans limites franchement arrêtées. 

Les taches portent de nombreuses ponctuations brunes, un peu 
proéminantes, qui deviennent parfois confluentes et paraissent alors 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 85 


sensiblement plus étendues. Ce sont les fructifications d’un Pesta- 
lozzia, non décrit, assez voisin du P. Palmaruin, mais qui néan- 
moins en diffère nettement par plusieurs caractères. 

Les spores se produisent sur un mycélium condensé en un stroma 
mince, jaunâtre, assez peu différencié des débris cellulaires qui 
l’enveloppent ; ces spores d'abord enfermées sous l’épiderme, ne 
tardent pas à s’épancher au dehors, lorsque celui-ci est rompu par 
augmentation de leur volume, et, se répandant sur la surface de 
la feuille, elles paraissent, à l'œil nu et vues en masse, augmenter 
notablement l'étendue des conceptacles ; ces spores ont quatre cloi- 
sons, les deux extrêmes hyalines et portent en général trois cils à 
l'extrémité supérieure, quelquefois deux seulement. L'article inter- 
médiaire est toujours plus coloré que ses deux voisins et la dimen- 
sion du pédicelle de la spore est très réduite (3-4 u). 

Le mycélium, hyalin, est grêle, peu abondant au milieu des cel- 
lules qu'il a détruites. 

Un certain nombre d’espèces (Kentia, Chamærops) souffrent des 
ravages de ce parasile, mais nous l'avons trouvé plus spécialement 
fréquent sur le Corypha australis. Les macules produites sur les 
feuilles ne sont jamais très étendues, mais la teinte noirâtre 
qu’elles prennent quand le parasite fructifie rend les plantes atta- 
quées invendables. 

L’enlèvement des feuilles tachées avant la production des spores 
nous paraît la seule précaution à prendre pour empêcher l’exten- 
sion de la maladie. 

Voici la diagnose de ce champignon : 

Pestalozzia brevipes nov.sp.— Maculis ochraceis,indeterminatis ; 
pseudo-peritheciis luteolis stromate parco constitutis ; sporulis bi- 
vel triciliatis, 4-septatis, 20-24X7-8 » ; articulis extremis hyalinis ; 
medio fusco, saturatiüs colorato; pedicello brevi, 3-4 2 circiter ; 
setis 19 X 1 y. 

Ad folia Palmarum : Kentia, Chamærops, præsertim Corypha 
australis, in calidarüs, Versailles Galliæ. 


Discocolla pirina n00. gen. nov. sp., champignon parasite 
sur les poires müres. (PI. IV, fig. d). 


Quelques poires provenant des environs de Mondoubleau (Loir-et- 


86 PRILLIEUX ET DELACROIX. \ 


Cher) nous ont présenté cette année une lésion assez singulière et 
qui à notre connaissance n’a pas encore été décrite. Les fruits at- 
teints montrent à leur partie moyenne une tache de plusieurs 
centimètres de diamètre, déprimée, colorée en fauve,de consistance 
molle sur laquelle on voit naître au bout de quelque temps, surtout 
si les fruits envahis sont placés à l'humidité, de petites protubé- 
rances. Ces dernières s’ouvrent et donnent passage à une masse 
d’un blanc grisètre qui apparaît à la loupe comme formée de petits 
filaments. 

Lorsqu'on examine cette production au microscope, on voit au- 
dessus des cellules. de la pulpe du fruit, dissociées et pénétrées 
d’un fin mycélium hyalin, un stroma très lâche, englobant souvent. 
des cellules pierreuses du fruit ; à sa périphérie, il produit des ba- 
sides hyalines, septées, terminées par des conidies allongées, cylin- 
driques, quelquefois un peu atténuées à l’extrémité et portent une, 
deux et assez rarement trois cloisons, lorsqu'elles sont encore atta- 
chées au pédicelle. Si le bourgeonnement est intense, on peut voir 
un court chapelet de deux conidies. 

Cette forme conidienne a l'apparence d’un Ramularia, quant à sa 
fructification ; mais à bien considérer, elle en diffère par plusieurs 
caractères et présente au point de vue de sa manière d’être et de 
- son développement des affinités évidentes avec les Mucédinées à 
mycélium agrégé du groupe des Fusarium. D’un autre côté, les 
Ramularia sont tous dépourvus d’un stroma véritable qui est dans 
cette espèce très développé et ils sont tous parasites sur les 
feuilles. 

Ces considérations nous ont décidé à créer pour cette espèce un 
genre nouveau d’hyphomycètes, de la section des Tuberculariées, 
assez peu éloigné des Fusarium. 

En voici la diagnose : 

DiscozLaA nov. gen. — Sporodochia pulvinata ; sporophoris hva- 
linis, septatis, simplicibus vel palmato-ramosis,conidiis cylindraceis, 
2-3 septalis, hyalinis, interdüm parcè catemulatis. 

Discocolla pirina nov. sp.— Grisea, erumpens ; sporophoris ple- 
rumque simplicibus, septatis, 80-100 y longis ; conidis hyalinis, 
granulatis, 1-2-3 septatis, 13-18 X 3-4 p. 

In maculà fulvà, depressà fructüs Piri communis, Mondoubleau, 


Galliæ,. 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 81 


Les conidies germent facilement. La germination est précédée 
d’un cloisonnement plus considérable de la spore, le nombre des 
cloisons peut atteindre 5. En même temps, les articles s’arrondis- 
sent, de manière que la conidie prend un aspect moniliforme. En- 
suile un des articles, quelquefois plusieurs, poussent des filaments 
germinalfs hyalins, grêles,qui ne tardent pas à se cloisonner et à se 
ramilier et peuvent s’anastomoser entre eux ou avec des filaments 
issus de la germination des conidies voisines. Dans quelques cas 
assez rares, nous avons vu un arücie donner deux filaments ger- 
minatifs. En cullivant la conidie sur un liquide nutritif, tel que le 
jus de pruneaux, on peut suivre le développement complet de la 
plante jasqu'à la formation des conidies. 

Des inoculations faites sur des fruits parfaitement indemnes avec 
une aiguille stérilisée chargée de spores ont infecté ces poires et 
la tache est apparue moins d’une semaine après. Déposées sur le 
tégument non blessé, les conidies n’ont pas développé la maladie ; 
d’ailleurs, sur les fruits spontanément infectés que nous avons eus 
entre les mains, nous avons dans tous les cas trouvé une lésion du 
tégument qui paraissait être une piqüre d’insecte. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. 


a.— 1. Glæosporium Thumenii, coupe du périthèce. — 2. Détail de l’hymé- 
nium, grossissement plus fort. — 3. Spores (obj. 9, ch. claire). 


b.— 1. Glæosporium Nanoli,coupe du périthèce. — 2. Spores (obj. 9, ch. 
claire). 

c.— 1. Pestalozzia brevipes, coupe du périthèce. — 2. Spores (obj. 9, ch. 
claire). 


d.— 1. Discocolla pirind.— Stroma, basides, conidies.— 2. basides, conidie: 
— 3. Les mêmes, état plus jeune.--— 4. Conidies isolées.— 5, 6, 7,8, 
Germinations de conidies à différents états de développement. 


8 février 1894. 


Présence du chlorure de potassium dans quelques espèces de champignons 


Par M. Em. BOURQUELOT. 


Le chlorure de potassium a été signalé en 1866 par M. Boudier 
dans l’Am. phalloides, l’'Am. muscaria et le B. edulis (1). — Plus 
récemment M Réné Ferry l’a rencontré dans l Am. virosa Fr., l’Am. 
junquillea, V Am. valida et l'Am. spissa (2). 

Au cours de mes recherches sur les sucres des champignons, j'ai 
dû, pour mettre en évidence de petites quantités de tréhalose, faire 
des préparations microscopiques avec l'extrait alcoolique de la plu- 
part des espèces que j'ai analysées, conformément au mode opéra- 
toire que j’ai publié en 1891 (3).0r, à côté des cristaux de tréhalose 
ou de mannite, il m'est arrivé fréquemment de constater la présence 
du chlorure de potassium et il m’a semblé qu’il y avait quelque in- 
térêt à rassembler mes observations sur ce sujet. 

L’Am. phalloides Fr. et le Bol. cyanescens Bull. sont les deux 
espèces qui m'ont paru renfermer le plus de chlorure de potassium. 
La première en renferme une si grande quantité que l'extrait al- 
coolique se prend tout d’abord, en totalité, en une masse cristalline 
exclusivement formée par ce sel. En le délayant dans un peu d’al- 
cool,en essorant le mélange à la trompe et calcinant légèrement, j'ai pu 
obtenir du chlorure pur, blanc, précipitant par l’azotate d'argent en 
présence de l’acide azotique ainsi que par l'acide tartrique. Avec 
160 gr. de champignon frais, j’en ai ainsi obtenu 0 gr, 80, ce qui 
représente au moins 5 gr. par kilogramme, car il en restait encore 
une certaine proportion dans les eaux-mères. 

Voici d’ailleurs la liste des espèces dans lesquelles j'ai constaté 
microscopiquement la présence du chlorure de potassium : | 


(1) Em. Boudier : Des Champignons au point de vue de leurs caractères 
usuels, etc. Paris, 1866. 

(2) Revue mycologique, n° 47. Juillet 1890. 

(3) Sur un artifice facilitant la recherche du tréhalose dans les champignons. 
Bull. dela Soc. myc. VII, p. 208, 1891. 


CHLORURE DE POTASSIUM DANS LES CHAMPIGNONS. 89 


Parmi les Basidiomycèles : 


Hydnum repandum Linn. 
Boletus lanatus Rostk. 
B. cyanescens Bull. 

C. cibarius Fr. | 
Str. æruginosa Curt. 
Ent. sinuatum Er. 

Gl, inversa Scop. 

Tr. nudum Bull. 

— personatum Fr. 

Lep. rhacodes Vitt. 
Amañita vaginata Bull. 
A. nitida Fr. 

A. rubescens Fr. 

A. strobiliformis Nitt. 
A. pantherina D. C. 
A. muscaria Linn. 

A. phalloides Fr. 


Parmi les Ascomycèles : 
Leotia lubrica Pers. 
Bulgaria inquinans Fr. 
Elaphomyces asperulus Vitt. 
variegatus Nitt. 
granulatus Nitt. 


Je n’en ai trouvé ni dans les Laclarius, ni dans les Russula, ni 
dans les Cortinarius, du moins dans aucune des espèces de ces 
genres que j'ai examinées. Si l'on rapproche ces observations de 
celles de M. R. Ferry, on remarquera que le chlorure de potassium 
se rencontre dans presque toutes les espèces appartenant au sous- 
genre Amanila. D'autre part, on sera également frappé de la pré- 
sence de ce sel dans la plupart des Elaphomyces des environs de 
Paris. 

Si l’on réfléchit que ces derniers, ainsi que le B. cyanescens, se 
développent dans des terrains sablonneux (riches en potasse), on 
devra, semble-t-1l, en conclure que si les affinités botaniques jouent 


un certain rôle dans cette question, il en est de même de la na- 
ture du sol. 


8 mars 1894. 


REMARQUES 
à propos de l'empoisonnement par les Champignons 
de Plancher-lez-Mines. 


Par M Em BOURQUELOT. 


M. le Docteur V. Poulet, de Plancher-lez-Mines (Haute-Saône), a 
publié récemment une note très intéressante (1) sur un empoison- 
nement par les champignons qui s’est produit, au mois d'août der- 
nier, dans sa circonscription. De cette note nous extrayons ce qui suit: 


« Le 4 août 1893, la fille d’un cultivateur ayant mangé une demi-douzaine 
de champignons pris pour l'espèce comestible appelée dans le pays « Colom- 
belle » (Agaricus procerus), fut prise de symptômes d’empoisonnement : 
malaises, vertiges, douleurs à l’épigastre, délire violent. Le D' Poulet, appelé 
en toute hâte, administra un vomitif composé d’émétique et d’ipécacuanha. Le 
vomitif fit rejeter une certaine quantité de champignons incomplètement 
digérés, mais n’enraya nullement les accidents cérébraux. Les champignons 
ingérés étaient de la variété viridis de l'Agaricus bulbosus, laquelle, dans ce 
pays à Le chapeau grisâtre et non vert olive et que le peuple confond souvent 
avec l’Agaric élevé. 

« Fixé sur les causes des accidents et dans la crainte qu'il ne restât dans le 
ventricule une portion de champignons ingérés, on fit passer dans l'estomac 
de la malade, au moyen d’un tube Faucher, six litres d’eau tiède. Au septième 
litre, l'estomac se révolta et rendit à flots, avec le tube, le liquide dans lequel 
se trouvait encore quelques parcelles de l’Agaric. Cependant, comme l’absorp- 
tion du poison avait été très rapide, que le pouls marquait 115, que les extré- 
mités étaient froides, la face pâle et que le délire s’aggravait, le Dr Poulet fit 
transporter la malade dans son lit, l'entoura de cruchons pleins d’eau chaude, 
lui administra du thé au rhum et lui fit une injection hypodermique de 1 mil- 
ligramme de sulfate d'atropine. La forme du délire est à noter : non seulement 
elle tenait des propos incohérents ; mais elle répétait toutes les paroles dites 
autour d'elle. Le lendemain de l'accident, la malade était complètement 
rétablie. » 


Comparant les symptômes de cet empoisonnement et de deux 
autres empoisonnements observés par lui antérieurement dans la 
même région, avec les symptômes, tels qu’on les a décrits,des em- 
poisonnements dus aux mêmes espèces dans d’autres pays, le Dr 
Poulet insiste sur la différence profonde qui les sépare. 


(1) Bulletin médical d'après Journal des connaissances médicales, 1894, p.6. 


EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 91 


Dans tous les empoisonnements qu’il a observés, dit-il, les acci- 
dents les plus formidables se sont développés presque immédiate - 
ment et ont consisté surtout en phénomènes cérébraux ; le tube 
digestif a montré une tolérance complète et l’on n’a pas constaté de 
gastro-entérite. La guérison est survenue du jour au lendemain. 

Dans les autres au contraire : silence complet des organes diges- 
tifs pendant un bon nombre d'heures après le repas de champignons, 
quelquefois dix, douze heures et même davantage ; aspect du ma- 
lade rappelant le choléra asiatique ; pas de délire ou délire fugace ; 
terminaison souvent fatale le troisiènie ou le quatrième jour. En un 
mot, prédominance absolue des phénomènes cérébraux dans les 
empoisonnements dus aux champignons des Vosges ; prédominance 
de la gastro-entérite dans les autres. 

L'auteur, pour expliquer ces différences, suppose que l’Ag. bul- 
bosus des Vosges, se développant sur un terrain exclusivement gra- 
pitique, a une composition chimique différente de celle des cham- 
pignons de même espèce qui se sont développés sur d’autres terrains. 
Il pense, en particulier, que si l’on soumettait à l’analyse-chimique 
la muscarine retirée de l’Ag. bulbosus de diverses provenances, ce 
principe fournirait probablement des quantités légèrement difté- 
rentes d'oxygène. 

Il est certain que la nature du sol exerce une influence marquée 
sur la composition chimique des plantes et, pour rester dans le 
domaine physiologique, le fait est admis depuis longtemps par exem- 
ple pour l’aconit, pour certaines solanées et ombellifères. Mais jus- 
qu'ici les influences que l’on a constatées avee certitude portent sur 
les proportions en substances actives et non sur leur nature. Aussi 
l'observation du docteur Poulet serait-elle extrêmement importante si 
elle était reconnue exacte dans tous ses détails. 

Je dois dire que la lecture de sa note ne ma pas convaincu ; je 
crains que la détermination du champignon qui à causé l’empoi- 
sonnement de Plancher-lez-Mines n’ait pas été rigoureusement faite. 


Voici quelques remarques sur ce point : 

Le nom d’Ag. bulbosus a été primitivement donné à une douzaine 
d'espèces différentes et,en raison des confusions qu'il en est résulté, 
on l’a supprimé dans la plupart des flores récentes où on l'indique 
seulement comme synonyme, À laquelle de ces espèces se rapporte 


99 EM. BOURQUELOT. 


le champignon du docteur Poulet ? C’est ce que nous allons essayer 
d'établir. 

Tout d’abord, ce champignon étant toxique, il n'ya pas lieu de 
se préoccuper des espèces comestibles ou indifférentes qui ont été 
désignées sous le nom de bulbosus. Celles-ci éliminées, il en reste 
trois, de la section des Amaniles, toutes les trois d'ailleurs extrê- 
mement toxiques : 

lo Ag. bulbosus Bull. (Champ. pl. 577, fig. G. H. M.). Cette 
espèce, désignée aussi sous le nom d’Ag. bulbosus dans Schaeffer 
(pl. 241), est très commune en automne aux environs de Paris. 
Fries l'a appelée Amanila Mappa (Epicris. p. 6), et c’est sous ce 
nom qu'on la désigne aujourd’hui. 

2° Ag.bulbosus vernus Bull.(Champ. pl.108). Assez rare aux envi- 
rons de Paris,au printemps. On l'appelle simplement Amanita verna. 

3° Ag. bulbosus Bull. (Champ. pl. 2). Cette espèce, qui a été sou- 
vent confondue avec l’Am. Mappa, a été appelée définitivement par 
Fries : Am. phalloides (Systema I. p. 13). 

On remarquera et cela n’a pas peu contribué à établir la confu- 
sion que je signalais tout à l'heure, que la désignation spécifique 
bulbosus est, dans tous les cas, de Bulliard qui l’appliquait à trois 
espèces diflérentes. 

Le docteur Poulet nous dit que, dans l’empoisonnement de 
Plancher-lez-Mines, l'espèce était la variété viridis de l’Ag. bulbo- 
sus.Or, les auteurs ne citent qu’une amanite à laquelle ait été donnée 
cette qualification de viridis, e'est l’Am. viridis de Persoon (Dispo- 
sit. p. 67.), laquelle n’est autre que l’espèce même, désignée sous 
le nom d’Am. phalloides par Fries. 

L’espèce du docteur Poulet serait donc,si l’on s’en rapporte à ses 
premières indications l’Am. phalloides ; mais 1l ajoute que cette 
espèce a le chapeau grisâtre et cela seul suffit pour rendre la déter- 
mination douteuse. Cette couleur, en effet, n’est signalée à ma 
connaissance pour aucune des variétés de l'Amanite en question. 

On en arrive ainsi à se demander si l’espèce toxique de Plancher- 
lez-Mines n’était pas plutôt l’Am. pantherina D. GC. On s’expliquerait 
par là, sans recourir aux suppositions du D' Poulet, tous les symptô- 
mes de l’empoisonnement qu'il a observés. 

Les phénomènes d’intoxication par l’Am. pantherina ont déjà été 
signalés à deux reprises à la Société mycologique : la première fois par 


EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. ‘93 


le Dr Villemin d'Epinal (1)et la seconde par M. Dupain (2). D’après 
le premier de ces auteurs : ils consistent en vertiges, vomissements, 
évacuations alvines, délire, perte de mémoire. Ils débutent assez 
rapidement après l’ingestion des aliments (une heure et demie après 
tout au plus). Enfin dans les deux cas que je viens de rappeler tous 
les malades ont guéri. 

Dans les cas d’empoisonnement par lAm. Mappa Fr. ou par 
l’Am. phalloides Fr., les phénomènes d'intoxication sont tout diffé- 
rents (3). Ils rappellent le choléra à ce point que,dans l’empoison- 
nement de Jurançon,on avait d’abord cru avoir affaire à cette mala- 
die. Ils débutent seulement 12, 15 et quelquefois 24 heures après 
l’ingestion. Enfin la guérison est rare, puisque, dans l’empoisonne- 
ment décrit par le D' L. Planchon, la mortalité a été de 4 personnes 
sur 6; dans celui de Nantes (Ch. Ménier), de 1 sur 2 et dans celui 
de Jurançon de 5 sur 5. 

Comme on le voit, s’il fallait conclure d’après la symptomatologie 
seulement, on n'hésiterait pas à attribuer l'empoisonnement de 
Plancher-lez-Mines à l’Am. pantherina. Les différences sur lesquel- 
les insiste le D' Poulet s’expliqueraient par une question d’espèce et 
non par une question de terrain. Ajoutons que le principe toxique 
de l’Am. phalloides (Ag. bulbosus. Bull. pl. 2) n’est pas la musca- 
rine, comme semble le penser l’auteur, mais une toxalbumine très 
active : la phalline et que la muscarine se rencontre précisément 
dans l’'Am. pantherina et l'Am. muscaria. 

De ces remarques, il ressort que l’on ne saurait trop recomman- . 
der aux médecins à qui il arrivera d’être consulté pour des empoi- 
sonnements par les champignons, de déterminer ou de faire déter- 
miner avec la plus grande rigueur, les espèces qui les auront pro- 
voqués. C’est seulement ainsi qu'on parviendra à apporter un peu 
de clarté dans cette question si confuse encore aujourd’hui. 


(1) Bull. dela Soc. Myc. IV,, 1888, p. XXXVI. 

(2) Bull. de la Soc. Myc., p. 57, 1894. 

(3) Sur un cas d’empoisonnement par l’Am. citrina Pers. (Am. Mappa) : 
Dr Louis Planchon. Bull. dela Soc. Myc., VIL., 1891, p. 54.— Ch. Ménier: 
Deux cas d’empoisonnement par les champignons dans l'Ouest de la France, 
Bull. de la Soc. Myc. VIIL., p. 71. — Em. Bourquelot : Nofe sur un em- 
poisonnement par les champignons, survenu à Jurançon, le 16 septembre 1892. 
Bull. de la Soc. Myc. VIIL., p. 162. — Em. Boudier: Des champignons au 
point de vue de leurs caractères usuels,chimiques et toxicologiques. Paris,1866. 


La Perennité du Mycélium 
Par E. ROZE. 


Je venais de récolter, le 14 février dernier, dans la forêt de 
St-Germain, deux échantillons de Peziza coccineu Jacq., lorsque je 
fus surpris d’en voir un bel échantillon dans le jardin de notre ai- 
mable confrère, M. Aug. Michel. Cette Pezize s'était développée, au 
niveau du sol, sur une branche implantée en terre qui avait déjà 
produit le même champignon l’année précédente dans la forêt. 
Nous avons estimé, M. Michel et moi, que cette production nouvelle 
devait être due à un mycélium perennant qui s'était maintenu vi- 
vant dans le substratum. 

Cette expérience, heureuse dans ses résultats, me fit songer à 
Taire quelques recherches dans nos ouvrages descriptifs pour trou. 
ver des renseignements sur ce qu'ils pourraient m'apprendre rela- 
tivement à la perennité du mycélium. J’ai dû constater que neus 
savions peu de chose sur cette question,et que nous ne sommes pas 
‘encore près de voir nos diagnoses de Champignons, dans nos flores 
mycologiques, suivies comme celles de nos flores phanérogamiques, 
des signes conventionnels expliquant que telle espèce se développe 
sur un mycélium annuel, bisannuel ou vivace. 

Avant d'exposer ici les résultats de mes recherches sur les indi- 
cations fournies par les auteurs relativement à la durée du mycé- 
lium chez les Basidiomycètes, je m'empresserai de dire que la grande 
majorité de. ces Champignons me paraissent avoir un mycélium 
annuel, surtout lorsqu'ils vivent en saprophytes sur un substratum 
fugace, comme des feuilles ou des herbes mortes, des brindilles, 
des morceaux de bois mort, etc. 

Il peut n’en pas être de même lorsque le substratum est plus 
résistant, lorsqu'il s’agit de grosses souches, de troncs d’arbres : 
alors, le mycélium a des facilités pour y devenir perennant si, tou- 
tefois, il est doué de cette faculté, et s’il n’est pas lui-même obligé 
de céder sa place à un mycélium d’une autre espèce plus favorisée 
à ce point de vue. Il appartiendra à l'observation directe, sinon à 
l'expérience, de permettre d'affirmer la persistance de la vie du 
mycélium. Puis, il faudra tenir compte d’un autre fait, c'est que le 
Champignon lui-même se reproduit parfois sur quelques-unes des 


ee Fe 


PERENNITÉ DU MYCÉLIUM. 95 


parties qui constituent, par exemple, la base du stipe chez le Col- 
lybia fusipes, d'après Léveillé, le chapeau chez nombre de Polypo- 
rées,ce qui peut-être n'empêche en rien dans ce cas la perennité du 
mycélium. 
Il m'a paru qu'il y avait là une importante question à signaler à 
l'attention de nos savants confrères. Aussi, dans l'espoir de provo- 
quer leur observations, je leur demande la permission de leur faire 
connaître quelques faits qui me semblent à ce propos avoir un cer- 
tain intérêt. Je parlerai d’abord des espèces non troncicoles. Le 
mycélium de l'Oronge doit être probablement bisannuel ou peren- 
nant, M. Chatin l'ayant récolté deux années de suite à la même 
place dans son bois des Essarts-le-Roi ; celui du Mousseron 
(Tricholoma Georgii) doit l'être également, car cette espèce a des 
stations où elle se perpétue chaque année. Mais le mycélium du 
Champignon de couche (Psalliola campestris) doit-il être consi- 
déré comme vivace, puisqu'on le reproduit par la culture ? Je crois 
nonobstant qu'on ne doit le considérer que comme annuel parce 
que, la récolte effectuée, il devient improductif. Quant au Faux- 
Mousseron (Marasmius oreades), 11 possède certainement un my- 
celium perennant, Commensal et parasite de certaines graminées 
qui profitent de son parasitisme, car je l'ai vu quelquefois se déve- 
lopper en grands cercles sur des gazons où sa place se faisait re- 
marquer par une herbe plus touffue et plus verte que celle où ne 
vit pas le Champignon. Enfin le mycélium du Phallus impudicus est 
certainement vivace, car j'ai vu, deux ans de suite, ce Champignon 
naître pour ainsi dire au même endroit. Je citerai encore le Cla- 
varia formosa que j'ai vu, dans une des excursions si instructives 
dirigées par M. Boudier, former de très grands cercles dans la fo- 
rêt de Carnelle. 

D'un autre côté,je signalerai, comme espèces troncicoles ayant un 
mycélium perennant, d'abord le Polyporus squamosus quise montre 
depuis trois ans, dans mon jardin, au printemps et à l’automne, sur 
un vieux tronc de sureau, mais toujours sur des points différents du 
tronc ; puis le Dædalea biennis que j'ai récolté trois années de suite, 
dans les bois de Chaville, à la même place, sur une souche ou ra- 
cine souterraine. Je pourrai ajouter à ces deux espèces les sui- 
vantes: Armillaria mellea et mucida, Tricholoma rutilans, Pleu- 
rotus cornucopioides, Pluleus' cervinus, Pholiota adiposa, Hypho- 


96 E. ROZE. 


loma fasciculare et sublateritium, Coprinus atramentarius, que j'ai 
revues sur les mêmes souches ou sur les mêmes arbres. 

Mais voyons ce qu'en disent Fries et M. Quélet dans leurs ou- 
vrages respectifs. Dans ses Zymenomycetes europæi, Kries ne s’ex- 


plique à ce propos qu'au sujet du Marasmius oreades qu'il qualifie 


de «in campis et versuris per annum ubique, circinatim 1. seriatim 
nascens ». Îl ne parle pas toutefois ‘du mycélium, mais du Champi- 
gnon. Il en est de même pour lui des Polypores : « Polyporei, dit- 
il, successive et indéfinite excrescentes ». Maisil ne pouvait oublier 
le Polyporus tuberaster, le Champignon célèbre de la Pietra fun- 
gaia : aussi entre-t-il dans quelques détails. « Mycelium terram in 
massam lapidarem conglobat, dit-il, quo aliorsum translalo (etiam 
in Sueciam) propagatur etin usum culinarem in Europa australi 
passim colitur (4) ». Fries paraît établir, du reste, une distinction 
pour les Polypores charnus comme faisant exception à la règle de 
la persistance. Dans son groupe des Apus, les Lenti seraient, d’après 
lui, bisannuels (in sequens ver persistentes » ; mais les Spongiosi 
seraient annuels « firmi, sed annui » ; les Suberosi seraient bi- 
sannuels « in sequente annum subpersistentes, sed numquam stra- 
tosi reviviscentes » ; les Fomentari seraient d’une certaine façon 
perennants « vere perennes quot annis nova strata addentes » ; 
les Lignosi seraient eux véritablement perennants « perennantes,sed 
non stratosi ». Tout son groupe d'Inodermei se composerait d’es- 
pèces annuelles ou bisannuelles « annui 1. biennes non revivis- 
centes ». Parmi les Trameles qui sont qualifiés de « non stratosi », 
il signale les T. Pini et odorala chacun comme perennant « peren- 
nis ». Il cite de même son Dædelea Inzengæ, mais comme étant 
perennant d’autre sorte : « perennis quoque videtur, nova strata ad- 
dens », et son D. cinerea comme «perennis, stratosa ». Enfin le 
genre Hexagona se composerait d'espèces vraiment perennantes : 


(1) Micheli, dans son Nova Plantarum Genera s'explique ainsi sur le 
mycélium de ce Polypore qu'il considère comme une racine : « Allucinan- 
tur, qui credunt radicem hujus plantæ esse genuinum lapidem; nam nil 
differt a radice aliarum plantarum ejusdem generis, sed est ampla, pe- 
rennis, et instar spongiæ, valde perforata, quæ, dum successive crescit, 
amplectitur, ac tenaciter implicat præter terram, fragmenta lapidum, la- 
terum, lignorum, carbonis et quæcumque in ipsa terra sparsa repe- 


riuntur. » 


PERENNITÉ DU MYCÉLIUM. 91 
Li 
« Fungi persistentes, sed non stratose reviviscentes », et le genre 


Fuvolus, d'espèces annuelles « annui ». 

J'ai relevé dans la Flore mycologique de M. Quélet, à qui Pon 
doit des observations si précises sur beaucoup d’espèces, des indi- 
cations nouvelles relatives au mode de développement en cercles 
d’un certain nombre de Basidiomycètes, ce qui me semble impli- 
quer la perennité du mycélium. J'en donne la liste ci-après : Cra- 
terellus cornucopioides et clavalus, Drosophylla (Hypholoma Fr.) 
casca, Pratella (Psalliota Fr.) arvensis et cretacea, Hylophila (Nau- 
coria Fr.) hilaris, Hylophila (Hebeloma Fr.) crustuliniformis, Sina- 
pizans et circinans ; Paxillus emarellus (Clilopilus popinalis Fr.), 
Paxillus inornatus (Clitocybe polia Fr.), Paxillus involutus, Cor- 
linarius variicolor, glaucopus, lurbinatus, salurninus, uraceus, 
torvus, argentatus ; Rhodophytlus (Entoloma Fr.) clypeatus, lividus, 
erophilus, rhodopolius ; Mycena umbellifera (M. ælites Fr.), vulga- 
ris ; Collybia nitellina, extuberans, bulyracea ; Omphalia (Clito- 
cybe Fr.) geotropa, splendens, flaccida, phyllophila, dealbata, Tuba, 
nebularis ; Omphalia (Armillaria Fr.) imperialis ; Hygrophorus 
penarius, Russula, olivaceo-albus ; Gyrophila (Tricholoma Fr.) 
grammopodia, enisla, irina, amelhystinu, nuda, sordida, verru- 
cipes, saponacea, ligrina, amara, impolila, imbricata, vaccina, ori- 
rubens, Columbetla, porlentosa, Colossus, acerba, aurantiu, stricla 
(T. albo-brunneum Fr.),pessundata ; Gyrophila (Panæolus Fr.) nim- 
bata, Marasmius oreades ; Russula fælens, depallens, delica; Lac- 
tarius deliciosus, zonarius, hysqinus ; Sistotrema confluens ; 
Ixocomus (Boletus Fr.) bovinus, granulalus ; Thelephora intyba- 
cea ; Calodon floriforme (Hydnum ferrugineum Fr.); Calodon 
(Hydnum Fr.) suaveolens, zonatum, cæruleum, amicum ; Sarcodon 
(Hydnum Fr.) repandum. 

Telles sont les indications assez sommaires que j'ai pu rassem- 
bler pour donner un aperçu de l’état où se trouve celte question 
de la perennité du mycélium chez les Basidiomycètes. Je souhaite 
que nos savants confrères apportent également à la Société mycolo - 
gique le contingent de leurs observations, ce qui nous permettra de 
nous rendre mieux compte du rôle que joue dans la nature le dé- 
veloppement végétatif des Champignons. 

S mars 1894. 


98 E. ROZE. 


Peziza Jungermanniæ Nges. (P. bryophila Pers. 
Ascobolus Jungermanniæ Gillet), [in silva Montmorenci prope 
Parisios legit CI. Millardet — 1860.] — Montagne. Ann. Sc. nat. 
LOUNES te 

À 

Montagne ne le signale que sur le Jungermannia bicuspidata. Je 
l'ai trouvé, le 25 février dernier, dans la forêt de Marly, sur le 
Jungermannia (Calypogeia) Trichomanes. 

Fries (Systema mycologicum) le signale sur les Jungermannia 
byssucea, scalaris, etc., mais non sur les mousses (nec in museis 
frondosis'. 

M. Gillet signale cette Pezize comme étant « solilaire sur les Jun- 
germannes en décomposition ». Je crois, au contraire, que cette 
espèce vit en parasite sur les Jungermannes,ainsi qu’on peut le voir 
sur l’échantillon ci-joint, qui montre ces Jungermannes en parfait 
état de développement. 

E. ROZE. 
8 mars 1894. 


Omissa et Corrigenda 


se rapportant au tome IX (année 1893) du Bulletin 
de la Société Mycologique. 


Page 177, au bas de la page, au lieu de: «(3) Nouvelles 
études sur le Lachnidium Acridiorum, grand champignon parasite 


etc. », lire: « (3) Nouvelles études sur le Lachnidium Acridiorum 
Giard, champignon parasite, etc. » 


Page 205, 25° ligne, au lieu de « dans cet hyphomycète pure- 
ment saprophyte, semble-t-il, qu'il appelle Lachnidium Acridiorum 
et qui se rapporte ainsi que etc... », lire : «dans cet hyphomycète 
rencontré sur les criquets d'Algérie, qu’il appelle LZachnidium A cri- 
diorum, et qui est incontestablement très voisin de l’hyphomycète 
purement saprophyte, semble-t-il, qu'il a dénommé Polyrhizium 
Leplophyei, et qui se rapporte, ainsi que etc... ». 


Dans la fin du compte rendu des séances de 1893 parue dans le 
premier fascicule de 1894 (tome X), quelques omissions Ou erreurs 
ont été faites et qu’il est à réparer : 


1° Dans la séance du 12 octobre (1) on doit signaler les espèces 
qui ont été envoyées par notre collègue M. Harlay, parmi lesquelles 
se trouvaient une très belle Amanite, ayant exactement la grandeur 
et l’aspect de l’Amanita Vittadinii, telle que Moretti la représente, 
mais avec les lames entièrement blanches,sans aucune nuance ver- 
dâtre. C’est une espèce à revoir n’ayant pu être étudiée suffisam- 
ment ; pus l’Hygrophorus spadiceus en beaux échantillons, ainsi que 
plusieurs autres espèces. 


2° Parmi les membres qui ont pris part aux excursions de la 


(1) Bull. Soc. Mycol., tome X., page XXX, 


100 OMISSA ET CORRIGENDA. 


Société à Compiègne (2), les noms de MM. Finance et Harlay ont été 
omis par erreur. Ce dernier surtout, arrivé le premier au rendez- 
vous, a suivi toutes les excursions et nous a été de la plus grande 
utilité en inscrivant le nom de toutes les espèces trouvées, ce qui 
nous a permis d'en donner la nomenciature à peu près complète. 

3° Dans la liste des espèces envoyées par M. Feuilleaubois à la 
séance du 9 novembre, il faut lire (3) : Lepiota proceru, au lieu de 
rachodes : ajouter au Polyporus son nom de Schweinitzii ; rempla- 
cer l’Hygrophorus protractus qui n'existe pas par celui de pudo- 
rinus ; le Lenzites echinata, par Lycoperdon echinatum, le Pholiota 
radicata par radicosa; et ajouter à la liste : Clavaria formosa, 
Radulum quercinum, Cortinarius cinnamomeus et Hygrophorus 
penarius. 

4° Dans la liste des espèces récoltées à Compiègne, remplacer la 
quatrième espèce des Cortinaires par C. {talus au lieu de salor, mis 
par erreur, et ajouter aux Polypores le P. pubescens. 


Page 60, avant-dernière ligne, lisez brunneo-fulous au lieu de 
bruneo fulous. 

Page 61, Ge ligne, lisez Sabulelis au lieu de Sabulatis. 

Page 61, 29 ligne, lisez culmos au lieu de culmas. 

Page 63, 20° ligne, lisez gossypina au lieu de gossipina. 
Page G4, 8° ligne, lisez Swampar au lieu de Swampas. 
Page 23, 3 ligne, lisez concolore au lieu de cocolore. 

Page 65, n° 5, lisez Ciliaria au lieu de Cilairia. 
Page 67, fig. IV, lisez Ciliaria au lieu de Cilaria. 


(2) Bull. Soc. Mycol., tome X., page XXXV. 


Le Tyroglyphus mycophagus, acarien nuisible 
au Champignon de couche, 


Par M. J. COSTANTIN. 


RRAPRPERRRNRIES 


Le Gamasus fungorum est l’acarien le plus redoutable pour les 
cultures du champignon de couche aux environs de Paris. Il n’est 
malheureusement pas le seul animal de ce groupe dont les champi- 
gnonnistes aient à redouter l'extension. 

A la fin de l'année dernière, j'ai visité une cave à Montrouge con- 
tenant uu grand nombre de champignons malades présentant les 
symptômes suivants. Les Agarics étaient normalement conformés, 
ils possédaient un chapeau et un pied, mais ils restaient petits; 
leur surface couverte d’une teinte brune les faisait tout de suite 
reconnaitre à l’œil. Cette coloration brunâtre était quelquefois totale 
et s’étendait sur le chapeau et le pied; fréquemment elle n’était que 
partielle, les champignons gardant leur teinte blanche normale sur 
une partie de leur surface. 

À la loupe, je découvris des milliers d’acariens qui ont été 
reconnus par M. Mégnin comme les larves hypopiales d’une espèce 
créée et étudiée par lui, le Tyroglyphus mycophagus (1). Ces petits 
animaux étaient, au début, seulement superficiels; en rongeant la 
peau de l’Agarie, ils produisaient ces taches brunâtres s'étendant 
bientôt sur tout le champignon. 

Le parasite précédent ne paraît pas très commun. Mais il peut, 
dans certains cas, beaucoup nuire aux cultures. 

Il ne semble pas que sa destruction doive être très aisée, car 
M. Mégnin l’a vu résister à une immersion d’une demi-heure dans 
l'essence de térébenthine. 

D’après sa localisation dans la cave où je l'ai observé et d’après 
l'opinion exprimée par le praticien qui me faisait constater les dé- 
gts dus à cet animal, le mal a été importé dans la cave par le blanc 


(1) Mégnin. Mémoire sur les Hypopus (J. de l’Anat. et de la physiol. 
1874, t. 10, p. 241). 


102 J. COSTANTIN. 


de champignon. En employant du blanc impur, les champignon- 
nistes ne s’exposent pas seulement à introduire dans leurs meules 
des moisissures telles que le vert de gris (Hyceliophthora lutea), le 
plâtre (Moniia fimicola), mais aussi des pontes d’insectes ou 
d’acariens. 

L'emploi de blanc pur et vierge (2) aurait permis d’éviter l’inva- 
sion de l’acarien précédent. 

10 mai 1894. 


Sur la culture du Polyporus squamosus et sur 
son Hypomyces, , 


Par M. Julien: COSTANTIN. 


On sait que les Japonais cultivent depuis un temps immémorial 
cerlaines Agaricinées sur des vieux morceaux de bois (des Armil- 
laria, dit-on); cette culture se fait en grand et les champignons pro- 
duits sont l’objet d’un commerce important d'exportation en Chine. 
En Europe, le champignon de couche et la Truffe sont seuls cultivés, 
on peut donc se demander s’il n’y aurait pas lieu d'essayer la cul- 
ture des espèces lignicoles (1). 

J'ai fait quelques observations qui peuvent donner quelques ren- 
seignements utiles dans la recherche de l'important problème qui 


(2) Cost. et Matruchot (Comptes-rendus de l’Acad. des sc. 3 juillet 1893). 

(1) Les anciens et les Chinois connaissaient des procédés de culture de 
certaines espèces de champignons lignicoles.— Malheureusement les docu- 
ments que nous possédons sur ces questions nous éclairent bien peu. — 
Desvaux, en 1840,a obtenu des Pholiota æyerita en frottant les feuillets de 
cet Agaric sur des rondelles de Peuplier, de façon à y déposer des spores. 
C'est là une expérience isolée qui n’a guère servi, à ma connaissance, à 
faire progresser la science culturale des champignons, car je ne crois pas 
que beaucoup de personnes l’aient répétée. 


dl 


POLYPORUS SQUAMOSUS. 103 


vient d’être posé et qui sera résolu, il faut l’espérer, un jour ou 
l’autre. 

J'avais remarqué, depuis plusieurs années, sur une vieille souche 
d’un arbre abattu autrefois dans le jardin de l'Ecole normale (un 
Sycomore, m'a-t-on dit), fréquemment des ébauches de champi- 
onons. Je fis arracher cette souche, ce qui exigea un travail consi- 
dérable devant lequel l'administration avait autrefois reculé. Les 
racines furent ensuite sciées, puis je fis enterrer le billot de vieux 
bois ainsi obtenu dans le jardin de mon laboratoire à l’ombre d’un 
grand arbre. Des arrosages réguliers favorisèrent le développement 
du champignon et en mai 1892 j’obtins une première récolte de 
Polyporus squamosus magnifiques, aussi gros que les plus beaux que 


l’on peut trouver dans la nature. Au mois de septembre de la même 


année, toujours en prodiguant à la souche les mêmes soins, une 
récolte aussi abondante a été obtenue. En 1893, j'ai obtenu deux 
récoltes nouvelles. Enfin, en ce moment, j'ai une cinquième poussée 


de champignons. Voici, à l’heure actuelle, quelle est la composition 
de la volée de Polypores. 


Il y a 7 champignons adultes, 
4 petits, mais à chapeaux différenciés, 
3 très petits, à chapeaux non différenciés. 
Les 7 champignons adultes pèsent 1 k. 500. 
Le plus gros de ces champignons a un chapeau de 25 c. de dia- 


mètre, un pied de 9 c. de haut et de 6 c. de diamètre, 1l pèse 510 gr. 


L'espèce de Polypore étudiée dans le cas actuel n’est pas regardée 
comme comestible. Peut-être, si on la mangeait jeune, ne serait-elle 
pas mauvaise. En tous cas, les champignons lignicoles comestibles 
ne sont pas rares et on pourrait essayer de leur appliquer la mé- 
thode précédente. 

Il faudrait se procurer des souches fongifères telles que la pré- 
cédente, les enterrer à l’ombre, les arroser régulièrement pour 
récolter des champignons au moins deux fois lan. 

Si, au lieu de placer les troncs à Agaricinées ou à Polyporées 
dans un jardin, on les disposait dans une serre ou dans une cave à 
température à peu près constante, on arriverait vraisemblablement à 
multiplier les récoltes. 


La difficulté principale serait de se procurer des souches conte- 


104 J. COSTANTIN. 


nant un mycélium déterminé. S'il fallait constamment avoir recours 
aux troncs que l’on rencontre dans la nature, la méthode serait évi- 
demment peu pratique. Mais on pourrait enterrer au voisinage du 
bois mycélifère des portions d'arbres intacts dans lesquels le mycé- 
lium se propagerait au contact peu à peu. On pourrait même dans 
une souche encore dépourvue de mycélium et suffisamment pourrie, 
larder des petits fragments de bois d’un tronc rempli du blanc du 
champignon à cultiver. L’expérience réussirait vraisemblablement 
souvent. On sait que M. Hartig est arrivé, en employant ce procédé 
de lardage, à inoculer le mycélium d’un parasite à des arbres sains. 
C’est le procédé qu’il a suivi, par exemple, pour l’inoculation du 
mycélium du Trametes Pini et c’est ainsi qu'il a constaté que la 
maladie ne s’étendait dans l'arbre que s'il avait plus de 30 ou 40 
ans ; dans ce cas, au bout d’un an, le mycélium s'était déjà étendu à 
1 décimètre du point de lardage. 

De nombreux essais seraient à faire, je crois, dans cette voie. 

Malheureusement tous les champignons ont des ennemis nom- 
breux et si plus tard on arrive à créer des cultures de champignons 
lignicoles, on aura à compter avec eux. Il n’est donc pas inutile de 
signaler un de ces ennemis. 


Parasite du Polyporus squamosus. 


Dans l’essai que je viens de rapporter sur le Polyporus squa- 
mosus, j'ai vu apparaitre, la seconde année, un parasite redoutable 
qui a singulièrement réduit la récolte. 

C’est encore un de ces champignons microscopiques analogue au 
Mycogone perniciosa qui produit la môle sur le Psalliola campestris. 
Ce parasite doit être l’Hypomyces aurantius qui a été observé sur de 
nombreux Polyporus, entre autres sur le P. squamosus. Jusqu'ici 
on ne connaissait que deux formes reproductrices de cet Aypomyces : 
les périthèces et la forme conidieune que l’on rapproche du Diplo- 
cladium minus (Sacc.SyIL.IT, p 470). J’ai rencontré la forme à chla- 
mydospores : ce sont des chlamydospores très semblables à celles 
de l'Hypomyces ochraceus et à plusieurs cloisons transversales. En 
général, il y a 3 ou 4 cellules prenant en vieillissant une très légère 
teinte jaunâtre. 


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; 
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20) 


POLYPORUS SQUAMOSUS. 105 


En culture sur différents milieux, je n’ai jamais observé la forme 
à périthèces, j'ai par contre toujours obtenu associés les conidies et 
les chlamydospores, 

Mon observation complète donc utilement celles des différents 
mycologues qui ont étudié cette plante, Plowright, en particulier, 
qui n’a signalé que les périthèces et les conidies. 

L'étude du parasite précédent m’a conduit, en outre, à élucider 
un autre problème que j'ai posé autrefois, en 1888 (1), et qui, à ma 
connaissance, n’a été résolu jusqu'ici par personne. 


Comparaison avec l’Hypomyces de la Morille. 


J’ai à cette époque étudié et cultivé un parasite qui se développait 
sur la Morille. Il me parait d'autant plus intéressant de revenir sur 
son histoire qu’il y a lieu de penser que cet ennemi de cette plante 
comestible, si recherchée, deviendra très important le jour prochain, 
espérons-le, où une méthode scientifique de culture du Horchella 
esculenta sera trouvée. 

Eu cultivant ce dernier Hypomyces, que l’on pourrait appeler 
Hypomyces Morchellæ nob., je n’ai obtenu que deux appareils de 
reproduction ou de multiplication : 


40 Un Diplocladium ; 
20 Des bulbilles sclérotioides. 


À la suite de cette étude, je me posais les questions suivantes : 


« Trois solutions se présentent relativement à cette plante : 

« 1° C'est une espèce nouvelle d’Hypomyces caractérisée par des 
sclérotes bulbiformes et un Diplocladium ; 

€ 20 C'est l’'Hypomyces aurantius étudié par Plowright dont j'ai 
trouvé les sclérotes ; 

€ 9° Cest l’Aypomyces ochraceus de Tulasne qui ne fait qu'un 
avec l’Ayp. aurantius. » 


On sait que l’Æypumyces ochraceus est caractérisé par le Verticil- 
hum agaricinum (forme conidienne) et par des bulbilles scléro- 


(1) Cost. Rech. sur un Diplocladium (B. de la Soc. bot. de France, 1888, 
p. 291). 


106 J. COSTANTIN. 


tioïdes. Je crois, jusqu’à nouvel ordre, que cette dernière hypothèse 
est à rejeter et que l'Hypomyces Morchellæ est distinct de l'Ayp. 
auranlius à cause de la différence de l’appareil conidial. 

Voici quels sont les caractères de ces deux espèces : 


Hyp. Morchellæ. H. aurantius. 


Couleur de la culture sur diffé- Couleur de la culture, restant 
rents milieux : d’abord blan- indéfiniment blanche. 
che, puis tachetée d’une mul- 
titude de petits points roses. 

Forme conidienne : Diplocla- Forme conidienne : Diplocla- 


dium majus (?) dont les spores dium minus — D. penicil- 
mesurent en moyenne 29u hoides dont les spores mesu- 
sur 10. rent en moyenne {6x sur 8. 
Bulbilles sclérotioïdes. Chlamydospores à plusieurs cloi- 
sons parallèles. 
Périthèces inconnus. Périthèces connus. 


Le premier Hypomyces parait exister sur les Ascomycètes, je lai 
reçu de M. Boudier sur le Peziza macropus. Le second est commun 
sur les Polypores. Depuis plusieurs années, j’avais en culture dans 
mon laboratoire ce champignon que j'avais récolté sur le Polyporus 
varius qui, sauf de très légères différences, est identique à celui du 
P. squamosus. 

10 mai 1894. 


Les Puccinies des Thesium, 


Par M. Paul VUILLEMIN. 


Les flores mycologiques les plus récentes (Winter, Schræter, 
Plowright, Saccardo, etc.) mentionnent sur divers Thesium un 
Champignon possédant à la fois des écidies, des écidioles, des uré- 
dos, des téleutospores. Les quatre types de fructification sont rap- 
portés à une seule et même espèce, le Puccimia Thesi. 

Schræter a trouvé sur des Thesium italiens des téleutospores qui 
se distinguent de la forme connue, par la caducité précoce, le pé- 
dicelle court, les verrues hémisphériques de lépispore. Iles a con- 
sidérées comme dénuées de rapportavec les écidies écidioles, urédos 
et téleutospores antérieurement décrits et en a fait une espèce 
nouvelle, sous le nom de Puccinia Passerinti (1). Dans le 
Kryplogamen-Flora von Schlesien de Ferd. Cohn, Schræter rap- 
porte, comme les auteurs plus anciens, le Puccinia Thesii à l’Æci- 
dium Thesii Desv. 

Il y a bien deux espèces de Puccinia parasites des Thesium ; 
mais à celle que Schræter croit nouvelle appartient précisément la 
plus ancienne forme connue, l’Æcidium Thesii Desv. ; et, contrai- 
rement à l'opinion courante, ce dernier n’a rien de commun avec 
le Puccinia Thesii de Chaillet, de Duby et des auteurs modernes. 


HISTORIQUE. 


La plus ancienne mention d’une Puccinie parasite des Thesium 
est celle de Desvaux (2), qui découvrit, dans le haut Poitou, la 
forme écidienne sur le Thesium linophyllum et lanomma Æcidium 
Thesii. 

Des urédospores et des téleutospores furent décrites simultané- 
ment et comme espèces distinctes dans le Botanicon gallicum.Duby 


(2) Berichte der Schles, Gesellschaft. 1876, p. 37. 
(2) Journal de Botanique ; t. II. Paris. 1809, p. 311. 


108 P. VUILLEMIN. 


avait lui-même rencontré les urédos sur le Thesium linophyllum, 
sur les feuilles chargées de l’Æcidium Thesii Desv. Il en fit l’'Uredo 
Thesii (3). Les téleutospores provenaient du Jura. La diagnose de 
Duby est donnée d’après un échantillon recueilli par Chaillet et con- 
servé dans l’herbier de Candolle sous le nom de Puccinia Thesit. 
Comme l’Æcidium et l'Uredo, le Puccinia Thesii habitait le The- 
sium linophyllum ; mais il n’est pas dit qu'il coexistait avec ces 
derniers sur un même individu. 

L’exemplaire de Chaillet étant le premier Champignon que l’on 
ait nommé Puccinia Thesii, il était important de savoir si ses té- 
leutospores sont bien celles que l’on a décrites depuis sous le même 
nom, s’il appartient à la même espèce que l’Æcidium Thesii Desv. 
et l’Uredo Thesii Duby, et si l’on peut, conformément à lopinion 
générale, attribuer à Desvaux la première découverte du Puccinia 
Thesii. | Fo 

M. Casimir de Candolle a eu l’extrême obligeance de m'envoyer 
en communication le Puccinia Thesii conservé dans son herbier. 
Comme me le fait remarquer le savant botaniste genevois, l’échan- 
tillon de Chaïllet « a malheureusement perdu de son authenticité, 
du moins en apparence, par suite de son passage chez Léveillé, qui 
a eu le grand tort de changer l'étiquette ». 

M. R. Buser, conservateur de l’herbier de Candolle, a bien voulu 
me fournir à ce sujet la remarque suivante : « Il n’y a que cet 
échantillon unique qui existe dans la chemise du Puccinia Thesii de 
l’herbier D.C. Il porte la signature « herb. Léveillé », de la main 
de Léveillé lui-même, mais ajoutée évidemment plus tard que le 
reste de l'inscription. Îl n’est pas improbable que ce soit là l’échan- 
tillon authentique de Chaillet, car Léveillé, dans une révision des 
Champignons de l’herbier a eu la mauvaise idée, tout en fixant les 
échantillons à sa manière à la cire à cacheter rouge, de co- 
pier les étiquettes en bas du papier support et de détruire les éti- 
quettes authentiques. Mais il se pourrait aussi qu'à l’occasion de 
cette revue, l’échantillon authentique soit resté dans les mains de 
Léveillé qui l'aurait remplacé par un autre de sa récolte à lui ». 


(3) Bot. gall., p. 899. 
(4) Bot. gall., p. 889. 


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PUCCINIES DES THESIUM. 109 


Je penche plutôt vers la première alternative. L'inscription ainsi 
conçue : « Puccinia Thesii — in fol. Thesii linophylli (herb. Lé- 
veillé) », caractérise insuffisamment l'échantillon, car les puccinies 
sont bien moins abondantes sur les feuilles, seul organe où elles sont 
mentionnées par Léveillé, que sur les tiges. Au contraire, la des- 
cription donnée par Duby dans le Botanicon gallicum convient de 
tous points au spécimen de l’herbier D. C. Duby mentionne en pre- 
mière ligne la situation caulinaire du Puccinia Thesii : « caulina bi- 
fronsque ». Il parle de petits coussinets épars ou agrégés. Ces der- 
niers existent sur la lige seulement, sous forme d’amas irréguliers 
de spores. 

Cet exemplaire mesure environ 0 m. 17. La tige n’a pas été con- 
servée jusqu'au collet. À O m. 02 de la section, elle porte un petit 
rameau stérile el, aux nœuds suivants, des rameaux florifères. La 
tige est couverte de conceptacles extrèmement nombreux, souvent 
confluents en masse, compacts, surtout au voisinage des nœuds. À 
part les très jeunes fructifications, tous les coussinets sont dénudés, 
par suite de la rupture de l’épiderme et se montrent comme des 
masses noirätres, circonscrites par un lambeau épidermique. Le 
rameau stérile inférieur est également chargé de téleutospores, 
tandis que la plupart des rameaux florifères en sont dépourvus ou 
n’en portent qu’un ou deux. Seul, le septième rameau fertile est 
complètement enveloppé par les téleutospores. Les coussinets sont 


_ isolés sur les feuilles du rameau inférieur et sur la grande bractée 


de beaucoup des rameaux qui suivent. Ce sont de petites corbeilles 
elliptiques, ne dépassant pas un tiers de millimètre, montrant en 
général les téleutospores à travers l’épiderme rompu. Presque toutes 
s'ouvrent à la face dorsale, quelques-unes à la face ventrale de la 
feuille. 

Le Puccinia Thesii de l’herbier D. C. porte aussi des urédos sur 
les feuilles inférieures, notamment sur celles du rameau stérile de 
la base. Ces urédos sont des conceptacles distincts des corbeilles à 
téleutospores. Les deux sortes de spores ne sont pas mélangées 
dans les mêmes organes. 

L’échantillon de Chaillet ne porte pas d’écidies ni d’écidioles. 

Fuckel, ayant étudié un Thesium pratense attaqué par une Puc- 
cininée, provenant d’une récolte de de Bary aux environs de Fri- 


410 P. VUILLEMIN. 


bourg en Brisgau, décrit (1) des urédos sur les feuilles, des téleuto- 
spores sur les tiges. Il rattache le € Fungus teleulosporiferus » au 
Puccinia Thesii Chaïllet, le « Fungus slylosporiferus » à l’Uredo 
Thesii Duby. Il n'hésite pas à ranger dans la même espèce l'Æci- 
dium Thesii Desv.; toutefois il déclare n’avoir pas encore trouvé ce 
« Fungus hymeniiferus ». 

D’autres auteurs ont rencontré les téleutospores à l'exclusion de 
toute autre forme. Cooke (2) n’a rien vu de plus, sur le Thesium 
kumifusum, en octobre. Johannes Kunze a publié, dans les Fungi 
Europæi de Rabenhorst (n° 1.784) un Champignon récollé au com- 
mencement de septembre 1813, sur les feuilles et les tiges du 
Thesium intermedium Schrad., près d’Eisleben, en Saxe. Un échan- 
tillon de cette collection, conservé dans l’herbier de la Faculté des 
sciences de Nancy (3), ne m'a offert que des téleutospores. M. An- 
toine Magnin m'a communiqué un bel échantillon de Thesium di- 
varicatum, recueilli à Beynost (Ain) et couvert de Puccinia, unique- 
ment à l’état de téleutospores. Il me faisait observer que, sur les 
côteaux du Lyonnais, il n’a jamais rencontré d’écidie. 

Aux environs de Nancy, les Thesium alpinum et humifusum sont 
fréquemment couverts d’écidies, plus rarement d’écidioles. À une 
période assez précoce, on distingue des conceptacles remplis de té- 
leutospores. 

Deux spécimens de Thesium ebracleatum des environs de Berlin, 
chargés de parasites, sont publiés dans le HMycotheca marchica de 
P. Sidow. J’ai étudié ces échantillons dans les collections de l’Ecole 
supérieure de pharmacie de Nancy (4). Un premier exemplaire (n° 
2.918) étiqueté « Puccinia Thesii (Desv.) » portait, sur les feuilles 
inférieures, des téleutospores,;mélangées d’urédospores dans les plus 
jeunes conceptacles, sur les feuilles supérieures quelques écidioles 
vidées, presque imperceptibles. Un second exemplaire (n° 3.122) 
étiqueté « Puccinia Thesii (Desv.) Spermogonien » portait, outre les 
écidioles mentionnées par l’auteur, un certain nombre de jeunes 
écidies. 


1) Symbolæ mycologicæ. 1869 ; p. 57. 

(2) Handbook of British Fungi. 1871 ; p. 495. 

(3) Je le dois à l’obligeance de M. le professeur Le Monnier. 

(4) Ils m'ont été gracieusement communiqués par M. le professeur 
Godfrin. 


PUCCINIES DES THESIUM. 411 


Ces quatre sortes de fructifications, observées sur le Thesium 
ebracteatum, sont identiques à celles des Thesium alpinum et hu- 
mifusum lorrains. Elles appartiennent évidemment à une seule et 
même espèce. Les téleutospores diffèrent de celles que j’ai étudiées 
sur les exemplaires de Chaillet, de Kunze, de Magnin et de celles 
qu'ont décrites Duby, Fuckel, Cooke, Plowright, Winter, pour se 
rapprocher du Puccinia Passerinii Schræter. 

Les urédos répondent, pour la taille et là couleur, aux diagnoses 
des divers auteurs ; mais les urédospores de l’exemplaire de Sydow 
diffèrent des urédospores de l’exemplaire de Chaillet par la couleur 
et l’ornementation de la membrane, aussi bien que par leur mélange 
aux téleutospores dans des conceptacles communs. 

Le Puccinia Thesii décrit par Duby d’après Chaillet ne présente, 
du moins sur les Thesium, que deux sortes de fructüifications : des 
urédos et des corbeilles à téleutospores. Celles-ci ont été mention- 
nées par l’auteur de l’espèce ; les urédos existent aussi sur lexem- 
plaire de Chaillet, bien qu’elles n'y aient pas été remarquées jus- 
qu'ici. Elles sont signalées pour la première fois par Fuckel. Si 
cette espèce n’est pas hétéroïque et ne forme pas d’écidies sur une 
autre plante (rien, jusqu’à présent, n’appuie une telle supposition), 
le Puccinia Thesi n’est pas, comme on l’adinet généralement, un 
Autleupuccinia, mais bien un Hemipuccinia. 

La seconde espèce est un Auteupuccinia. Ses écidies sont la pre- 
mière forme de Puccininée découverte sur les Thesium: c'est 
l’'Æcidiuwn Thesii Desv. ‘ 


NOMENCLATURE. 


Ici se pose une délicate question de nomenclature. Lorsque l’on 
découvre les téleutospores d’une Puccininée primitivement nommée 
d’après une forme transitoire comme l’écidie, il est d'usage de lui 
conserver le nom spécifique attribué à celle-ci et de reconnaître la 
priorité de l’auteur de ce nom. Conformément à cette règle, beau- 
coup d’auteurs,attribuant à l’Æcidium Thesii Desv. les téleutospores 
de l’'Hémipuccinie, en ont fait le Puccinia Thesii (Desv.) L'erreur 
est manifeste : l’espèce de ces auteurs était inconnue à Desvaux. 

D'autre part, Duby a publié le Puccinia Thesii, d’après l’exem- 


112 P. VUILLEMIN. 


plaire de Chaillet, à une époque où l’usage qui vient d’être men- 
tionné n’était pas applicable, car on n’avait aucune raison pour 
soupçonner la parenté d’un Puccinia avec un Æcidium quelconque. 
La création du nom de Puccinia Thesii était parfaitement légitime. 
Seuls, les auteurs récents ont eu lort en y ajoutant la signature de 
Desvaux. On n’écrira plus Puccinia Thesii (Desv.). Il faut dire Puc- 
cinia Thesi Chaillet in Duby, ou plutôt Puccinia Thesii Duby, puis- 
que Duby est le premier qui en ait publié la description. En se re- 
portant au Bolanicon gallicum, indiqué par cette signature, on ap- 
prend que le Champignon a été décrit d’après une étiquette manus- 
crite de Chaïllet. Ge manuscrit, malheureusement détruit, n’est pas 
une source à laquelle on puisse renvoyer le lecteur. 

Le nom spécifique de l’Æcidium Thesii, malgré son antériorité, 
doit être changé, puisque l’espèce passe aujourd'hui du groupe 
Æcidium, considéré comme genre par son auteur, dans un genre 
différent, dont une espèce porte légitimement le même nom. Cette 
plante a été déjà nommée d’après ses téleutospores. Mais, en créant 
le Puccinia Passerinii, Schrœter croyait, à tort, qu'il s'agissait d’un 


Champignon nouveau. Ce nom consacrait l'attribution erronée de 


l'Æcidium Thesii Desv. au Puccinia Thesii Duby. S'il avait su que 
son espèce était la même que celle de Desvaux, Schræter lui aurait, 
dans l'impossibilité de l’appeler Puccinia Thesii (Desv.), attribué 
le nom du botaniste qui l’a décrit le premier. Le nom qui lui con- 
vient est Puccinia Desvauxii. | 


Puccinia (Auteupuccinia) Desvauxii. 


SYNONYMES : Æcidium Thesii Desv. — Uredo Thesii Duby, non Fuckel. — 
Puccinia Thesii Sydow, non Chaillet, nec Duby, nec Fuckel, nec Kunze, 
nec Cooke, nec Winter, etc. — Puccinia Passerinii Schræter. 


Ecipte. — Les écidies sont abondantes sur les feuilles, surtout à 
la face inférieure, comme l’a déjà signalé Desvaux, et sur les tiges. 
Je les ai également rencontrées sur les bractées, sur le périanthe, 
sur l'ovaire infère.Cetle dernière localisation est rare, parce que, le 
plus souvent, les rameaux envahis sont frappés par la castration 
parasitaire et ne donnent pas d’inflorescences. 


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d 


1 
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PUCCINIES DES THESIUM. 113 


Péridium blanc, ne dépassant pas Omm 75, à bord irrégulièrement 
frangé. Ses cellules mesurent 12-25 = 9-17:. Leur membrane com- 
prend une couche interne homogène de 0 y 9 d'épaisseur, une cou- 
che plus extérieure, épaisse de 1 & 66, striée par suite d’une alter- 
nance de substances de réfringence inégale. Les lignes réfringentes 
font une légère saillie et rendent la surface granuleuse. La surface 
extérieure est revêtue d’une mince pellicule de pectates insolubles, 


. qui s'étend sans interruption d’une cellule à l’autre, de manière à 


former, sur tout le pourtour de l’écidie, une sorte de cuticule d’une 
extrême délicatesse. Quand on parvient à détacher cette cuticule, la 
surface qui était appliquée aux cellules présente de petites dépres- 
sions correspondant à la saillie des bâtonnets ; la surface extérieure 
est ornée de stries sinueuses rayonnant à partir d’un réseau central, 
se bifurquant successivement de manière à conserver un écartement 
de 0 » 89 à 1 y. Les dernières ramifications se continuent avec celles 
des cellules voisines. Cette pellicule pectique, que j'ai retrouvée 


constamment sur les écidies d'espèces variées (1) correspond à ce 


que M. Dietel (2) considère comme lexospore dans les téleutossores. 

Les spores écidiennes sont polygonales ; elles mesurent en 
moyenne 17 # de diagonale. Winter indique, comme limites extrêé- 
mes, 11-26 = 12-17 . La couche externe finement bacillaire, orne 
la surtace de ponctuations délicates et serrées. Le contenu est coloré 
en orangé. 


Ecipioze. — Les écidioles sont très abondantes sur les feuilles et 
sur l’enveloppe florale du Thesium ebractealum aux environs de 
Berlin (spécimens de Sydow). Elles sont relativement rares sur les 
Thesium alpinum et intermedium près de Nanev. L'importance de 
ces formations est en raison inverse de celle des écidies. Dans les 
exemplaires lorrains, les feuilles disparaissaient le plus souvent sous 
les taches orangées, tandis que, sur le Thesium ebracteatum, les 
écidies sont si clarsemées que Sydow ne les mentionne pas sur les 
étiquettes de ses exsiccata. 

Située sous l’épiderme des deux faces de la feuille, l’écidiole est 


(1) Recherches sur les Rouilles des Pins. (Bulletin de la Soc. des 
sciences de Nancy. {°° mars 1894). 
(2) Untersuchungen über Rostpilze. (Flora, T. 74, 1891 ; p. 140-159). 


414 = P. VUILLEMIN. 


arrondie, presque sphérique, mesure de 190 à 220 y. L’orifice cir- 
culaire, large de 40 x, est tapissé de filaments étranglés en articles 
elliptiques. Les filaments rayonnant à l’intérieur de la cavité se ter- 
minent par des chapelets de spores elliptiques de 4 » sur 1 p 2. 


Urépospores. — Les urédospores et les téleutospores se forment 
dans les mêmes conceptacles. Les premières sont rares et ne s’ob- 
servent qu’au début. Les coussinets apparaissent sur les tiges et sur 
les feuilles, d’abord à la base des feuilles inférieures, entre les écidies, 
plus souvent au-dessous d'elles. Quelques échantillons en portent 
sur toute la surface des feuilles insérées à diverses hauteurs. Long- 
temps recouverts par l’épiderme, ils apparaissent comme de petites 
pustules de couleur plombée, hémisphériques ou elliptiques, rare- 
ment linéaires. Les plus grands atteignent Onm 5 sur Omm 3 ; d’autres 
sont des points à peine distincts. Les conceptacles sont rarement 
assez rapprochés pour devenir confluents. Une fente linéaire met les 
spores à nu. C’est seulement à la mort des feuilles que la poussière. 
reproductrice est entièrement visible au dehors. 

Portée sur un pédicelle incolore, long de 10 y et presque aussi 
large au sommet, l’urédospore comprend une seule cellule, sensi- 
blement sphérique, mesurant 25 sur 24 y. Elle présente quatre pores 
cerminatifs situés un peu au-dessus'du milieu de la hauteur dans un 
plan transversal, et un pore terminal moins apparent. La membrane 
est d’un brun pâle, tirant sur le jaune ; elle comprend trois couches: 
une couche interne, homogène, lisse, de 0 x 6 d’épaisseur, une 
couche moyenne, de 1,3 à 1 #5, ornée de fines stries rayonnantes, 
légèrement saillantes au dehors, une seule couche externe de 0 y 4, 
moulée sur les reliefs de la précédente. Les Stries se voient, de face, 
comme de très fines ponctuations, distantes d'environ 1 p 5. 


TÉLEUTOSPORES. — Les téleutospores sont portées sur un pied 
caduc et très fragile. Cette disposition assure leur dissémination, 
malgré le faible écartement de la fissure épidermique. Le pédicelle, 
incolore, cylindrique, étroit, ne dépasse pas la longueur de la spore. 
Il mesure de 21 à 32y. Il se brise tout près de la spore, même à 
un état très jeune. Parle râclage, on n’oblient qu'une poussière de 
spores détachées. 

La caducité précoce, que ces téleutospores partagent avec beaucoup 


PUCCINIES DES THESIUM. 115 


d’autres Puccinies, a son origine dans la structure de la membrane 
du pédicelle. Dans l’organe très jeune, déjà cloisonné, mais encore 
incolore, la paroi du support paraît homogène. Bientôt la couche 
externe, correspondant à la pellicule verruqueuse des cellules repro- 
ductrices, devient distincte sous la forme d’une gaine dont la ténuité 
défie les mensurations. La couche interne, beaucoup plus épaisse 
(0 5), appliquée directement à cette dernière, au sommet, se 
rétracte dans le reste du pédicelle, de manière à réduire la cavité à 
un canal filiforme. Le protoplasma est refoulé dans un entonnoir 
court, contigu à la spore et se prolonge, comme une fine traînée 
cranuleuse, jusqu'à l’insertion du pédicelle. La zone moyenne de la 
membrane, fortement gonflée, se liquéfie et disparaît. Le pédicelle, 
réduit aux couches interne et externe, est désormais impuissant à 
soutenir le poids de la spore ; il se brise au moindre attouchement. 

La spore, mesurant 30-38,5 = 22-30 y, est un peu allongée. 
Elle est parfois unicellulaire, avec un pore germinatif situé au som- 
met. D'habitude elle est bicellulaire. La cloison est constamment 
oblique, et la cellule supérieure, au lieu d’être superposée à l’autre 
et au pédicelle, est fortement déjetée de côté. 

L’inclinaison de la cloison est de 30 à 40°. On l’observe toujours, 
à condition que la spore soit tournée dans le sens de la pente. Quand 
elle est dans la situation perpendiculaire au plan d’inclinaison, la 
cloison paraît transversale ; mais, en variant la mise au point, on 
constate une différence de niveau entre l'insertion antérieure et 
l'insertion postérieure. Il existe un moyen sûr de constater que la 
spore est tournée de façon à présenter à l’œil le maximum d’incli- 
naison. Dans ce cas, en effet, les deux pores germinatifs se montrent 
sur le bord auquel aboutit le point Le plus élevé de la cloison. Faute 
de prendre garde à ces aspects différents d’une même spore suivant 
la façon dont elle est tournée, on pourrait croire à un mélange de 
spores à cloison transversale et de spores à cloison oblique. 

Les pores germinatifs ont une situation caractérisque. Celui de la 
cellule Supérieure est dans le prolongement du pédicelle, sauf dans 
le cas où la spore prend un allongement excessif. Il garde la même 
situation que dans la majorité des spores à cloison transversale. Le 
pore de la cellule inférieure n’est pas contigu à la cloison, comme 
chez les Puccinia ordinaires. Il en est distant de 10 à 14x. Bien au- 
dessus du niveau le plus élevé de la cloison, il est d'habitude au- 


116 P. VUILLEMIN. 


dessus de son niveau inférieur ; il avoisine le plan transversal de la 
téleutospore. Par conséquent, si la position des pores, relativement 
à la cloison, est insolite, leur position absolue, dans la téleutospore, 
est conforme au cas habituel chez les Puccinia ; la situation des 
pores est donc indépendante de linclinaison de la membrane. Ce 
fait s'explique par leur apparition précoce ; j'ai distingué l’ébauche 
des deux pores germinatifs, sur des spores jeunes, encore indivises 
et incolores. 

La cellule inférieure se prolonge en bec au niveau du pore ger- 
minatif. On remarquera que la lèvre supérieure du bec devrait 
appartenir à la cellule supérieure, si la cloison n’avait pas été déviée 
de sa position primitive. La cellule supérieure est bombée, ou 
même anguleuse, au point diamétralement opposé. De cette façon, 
la spore est tronquée obliquement ; les deux pores germinalifs occu- 
pent les extrémités de cette troncature, de part et d’autre de l’ex- 
trémité supérieure de la cloison. La face où se trouvent réunis les 
deux pores est plus étroite que la face opposée. Celle-ci offre la 
base de sustentation la plus stable aux spores détachées, qui, une 
fois dispersées, tendront toujours à présenter leurs pores germina- 
tifs vers le haut et à émettre verticalement les protobasides. 

Contrairement au pédicelle, qui est incolore, la spore présente 
une teinte foncée, uniforme, d’un brun marron. Les amas de spores. 
semblent noirs, à l’œil nu. 

La membrane est formée de trois assises. La couche externe, 
épaisse de 0 x 7, présente des boursouflures hémisphériques, sur 
lesquelles elle garde son épaisseur. Ces saillies forment, à la sur- 
face, des verrucosités d'environ 0 w 7 de diamètre. En face des 
pores germinatifs, la couche externe se gonfle légèrement et se 
décolore. L’assise moyenne mesure à la maturilé 1,5-2z. Elle 
semble alors homogène et uniformément colorée en brun. Il en est 
autrement sur les exemplaires jeunes. Sur des téleutospores en- 
core indivises, ou récemment cloisonnées, mais encore incolores, 
la couche moyenne présente une stratification surtout visible dans 
la cellule supérieure et des stries rayonnantes, plus accusées, don- 
nant à la coupe une apparence bacillaire ; les lignes réfringentes ne 
dépassent pas le niveau des espaces ternes, et la surface de la spore 
reste lisse. Néanmoins les premières se voient de face comme de 
fines ponctuations très rapprochées. Le nombre et l'extrême petitesse 


PUCCINIES DES THESIUM. A1 


de ces points ne permeltent pas de les confondre avec les verrues 
de la spore adulte. Celles-ci sont dues aux inégalités de la couche 
externe et se montrent à une période plus tardive. A l’état jeune, la 
membrane ponctuée de la téleutospore à la plus grande ressem- 
blance avec celle de l’urédospore adulte, Cette concordance confirme 
la théorie suivant laquelle les urédospores et les téleutospores déri- 
vént d'un même type diversement modifié pour s'adapter à des condi- 
tions différentes. L’assise interne atteint 1 z et disparaît au niveau 
des pores. Ces solutions de continuité proviennent d’une destruction 
précédée d’un gonflement. Sur les spores encore incolores et indi- 
vises l’assise externe est continue et présente, aux points où la ger- 
mination s'effectuera, des bourrelets irréguliers, qui font saillie en 
dedans. | 

Vers l'insertion de la cloison, les deux assises externes se replient 
pour former une membrane propre à chaque cellule. La couche 
externe, ne suivant pas ce mouvement, limite, avec les couches 
moyennes des deux cellules, un espace annulaire rempli d’une 
substance peu ou point colorée. Cet espace présente un aspect dil- 
férent, selon que la coupe longitudinale passe par les pores germi- 
natifs ou dans le plan perpendiculaire. Dans le premier cas, la sur- 
face offre, de chaque côté, un léger retrait, sur lequel s’appuie une 
lamelle moyenne prolongeant la couche périphérique de la mem- 
brane extérieure. Cette lamelle divisée en deux par un trait fin et 
net, traverse l’espace annulaire en se dilatant de dehors en dedans. 
Dans le deuxième cas, la paroi externe ne présente aucune dépres- 
sion au niveau de la cloison, et la substance qui comble l’espace 
annulaire est homogène. La cloison primitive s’est résorbée de 
bonne heure dans les régions latérales. 

La lamelle lenticulaire s’observe dans tout le pourtour, chez des 
Puccinia primitifs, à cloison transversale. Elle manque totalement 
chez des types plus évolués comme les Phragmidium, et aussi chez 
les Diorchidium, si j'en juge d’après la figure du D. Tracyi, donnée 
par P. Dietel (1). 


AFFINITÉS. — Les écidies, les écidioles, les urédospores répondent 


(1) Zur Beurtheïlung der Gattung Diorchidium (Berichte der deut.botan. 
Gesellschaft, Bd. X.,1892). 


9 


118 P. VUILLEMIN. 


à un type répandu dans divers genres de Puccininées. Les téleuto- 
spores seules présentent des caractères critiques. La direction obli- 
que de la cloison est intermédiaire à celle que l’on observe chez 
les Puccinia ordinaires, à cloison transversale, et les Diorchidium, 
à cloison longitudinale. Des formes de 1iransition ont été signalées 
déjà entre les deux genres. Chez le Diorchidium læve Sacc. et Bizz., 
le pied, d'ordinaire continu avec la cloison, en est assez souvent 
distant. Dans ce cas, ainsi que le fait observer M. G. Lagerheïm (1), 
la téleutospore se rapproche des Puccinia. P. Magnus va plus 
loin (2), car il fait rentrer l'espèce en question dans le genre 
Puccinia et considère les spores à cloison longitudinale comme 
exceptionnelles. Inversement, Ludwig (3) a trouvé, chez le Puccinia 
heterospora B. et C., des téleutospores dont la cloison continue le 
pied. Le Puccinia lateripes Berk. et Rav., qui, d’après Lagerheim 
(loc. cit.), présente aussi les deux dispositions, rentrerait, pour 
P. Magnus (loc. cit.), dans le genre Diorchidium. 

On trouve des cloisons accidentellement obliques chez d’autres 
Puccinia. Chez un Puccinia Rubigo-vera, parasite des tiges d’avoine, 
une téleutospore est terminée par un large plateau, faiblement con- 
vexe, sous lequel s'ouvre, latéralement, le pore de la cellule supé- 
rieure. Dans un fort épaississement de la membrane débouche le 
pore de la cellule inférieure, séparé du précédent par le point le 
plus élevé de la cloison. Celle-ci est inclinée de plus de 450. Cette 
anomalie réalise une disposition différant sensiblement de celle du 
Puccinia Desvauxii. C’est ici le déplacement du pore germinatif, 
qui entraîne la déviation de la cloison. La membrane externe s’est 
considérablement accrue, au point destiné à émettre la protobaside. 
Cette hypertrophie se manifeste par un allongement au-dessous du 
pore, par un épaississement immédiatement au-dessus de lui. L’al- 
longement a entrainé vers le haut l'insertion de la cloison superposée 
au pore, tandis que l'insertion opposée restait en place. Le Puccinia 
Rubigo-vera, ainsi modifié, diffère des téleutospores normales, 


(1) Uber einige neue oder bemerkenswerthe Uredineen. (Hedwigia 1889, 
Hfi. 2; p. 103). 

(2) Ein Beitrag zur Beleuchtung der Gattung Diorchidium. (Berichte 
der deut. botan. Gesellschaft., Bd.IX., 1891). 

(3) Ueber einige merkwürdige Rostpilze. (Humboldt. Aug. 1883). 


PUCCINIES DES THESIUM. 119 


comme les protobasides des Trémellinées diffèrent des protobasides 
des Auricularinées (4), puisque, dans Les deux cas,c’est le pore ger- 
minatif qui commande la transformation. 

Le Puccinia Desvauxii diffère des espèces précédentes, parce 
qu’au lieu de varier, tantôt dans le sens des Puccinia typiques, tan- 
tôt dans le sens des Diorchidium, il est fixé dans un état qui tient à 
la fois des deux genres. Si la position des pores germinatifs semble, 
à première vue, s'éloigner de celle des Puccinia, cela tient précisé- 
ment à ce qu’elle n’a pas suivi la modification de la cloison. Chez 
les Diorchidium authentiques, tels que le Diorchidium Tracyi, les 
deux pores sont latéraux,également distants du pédicelle,du sommet 
de la spore et de la cloison. Chez le Puccinia Desvauxtii, les deux 
pores sont à des distances inégales du sommet de la spore et du pé- 
dicelle, comme chez les autres Puccinia. Tous deux sont éloignés 
de la cloison ; bien que la distance soit plus considérable pour le 
pore supérieur que pour l’inférieur, cette disposition rappelle plu- 
tôt les Diorchidium que les Puccinia. La ressemblance s’accentue 
quand la spore, entraînée par le vent, retombe sur sa plus large 
base ; la cloison devient sensiblement verticale, et les deux pores 
se tournent vers le haut, au moment de la germination. Au point 
de vue physiologique comme au point de vue morphologique, notre 
espèce tend à s'écarter des Puccinia pour réaliser la disposition des 
Diorchidium. Ce dernier genre n’en diffère que par une exagéra- 
tion de caractères semblables, réalisés d’une façon plus complète et 
à une période plus précoce. Nous avons un Puccinia, dont les ca- 
ractères se sont fixés dans un degré de transformation, appartenant 
à la voie qui conduit aux Diorchidium. 

Grâce à ce jalon, nous comprenons comment le type Diorchidium 
dérive du type Puccinia. Mais comme, au point de vue morphologi- 
que, l’altération porte exclusivement sur la situation de la cloison 


(1) Ueber einige neue oder bermerkenswerthe Uredineen. (Hedwigia. 
1889, Hft. 2 ; p. 103). 

(2) Ein Beitrag zur Beleuchtung der Gattung Diorchidium (Berichte 
der deut. botan. Gesellschaft. Bd. IX, 1891). 

(3) Ueber einige merkwürdige Rostpiize. (Humboldt. Aug. 1888). 

(4) L'insertion des spores et la direction des cloisons dans les proto- 
basides. (Comptes-rendus de l’Acad. des sciences. 8 janvier 1894). 


190 P. VUILLEMIN. 


sans retentir encore sur celle des pores, nous devons comprendre le 
parasite des Thesium dans le genre Puccinia. La diagnose du genre 
reposera sur les téleutospores bicellulaires, non gélifiées, et sur 
l'insertion des deux pores germinatifs à des hauteurs différentes. La 
direction, transversale ou oblique, de la cloison n’a qu'une impor- 
tance accessoire, puisqu'elle reste sans influence sur le point d’é- 
mergence des protobasides. 

Nous concluons que le genre Puccinia est la souche du genre 
Diorchidium et que le Puccinia Desvauxii représente une forme de 
passage du genre primitif vers le genre dérivé. 


HaBirar.— Le Puccinia Desvauxii croît dans les stations variées, 
habitées par les Thesium divers qui lui servent de support. Il 
abonde sur les coteaux arides de la Lorraine, Sydow l’a récolté 
dans les prairies aux environs de Berlin ; c’est sur les dunes mari- 
times qu’A. P. de Candolle (1) l'avait observé, près des Sables 
d'Olonne. M. de Wildeman, de Bruxelles, m’a procuré un spécimen 
recueilli dans les mêmes conditions, par M. Nypels, à Nieuport. 

La nature chimique du sol lui est aussi indifférente. ‘On le trouve 
également sur les terres calcaires et compactes des environs de 
Nancy, et sur les sables siliceux du grès des Vosges, près de Bit- 
che. De cette localité proviennent les exemplaires parasites du The- 
sium intermedium, publiés par Schultz (2). 

L’espèce a été découverte par Desvaux sur le Thesium linophyl- 
lum. Elle a été signalée depuis sur les Thesium humifusum (A. P. 
de Candolle), alpinum (Godron), intermedium (Schultz), ebractea- 
tum (Sydow). J’ai vérifié tous ces habitats. Il faudra réviser les 
données des auteurs qui parlent d’écidies, tout en décrivant les té- 
leutospores du Puccinia Thesii. 

Les espèces de Thesium sujettes à l’invasion du Puccinia Des- 
vauxii ne sont pas à l’abri des attaques du Puccinia Thesü. Ce 
dernier a été trouvé sur le Thesium intermedium (J. Kunze), pro- 
bablement sur le Thesium humifusum (Cooke). Le Thesium lino- 
phyllum a fourni le premier Puccinia Thesi comme le premier 


(1) Flore française, T.. V.; p. 89. 
(2) Flora Galliæ et Germaniæ exsiccata ; n° 1.600. 


AR en TR 5 à he 5 


PUCCINIES DES THESIUM. 121 


Æcidium Thesii. Cette coïncidence a pu contribuer à la confusion 
dont les deux espèces ont été l’objet. 

L’aire de répartition du Puccinia Desvauxt est très vaste dans 
les contrées tempérées de l’Europe. Les stations extrêmes aujour- 
d’hui connues (Les Sables d'Olonne et Berlin) ont une différence de 
longitude de 15°, une différence de latitude de 6°, une distance de 
plus de 1.250 kilomètres. Ces limites seront de beaucoup reculées, 
quand l'espèce, mieux connue, sera recherchée attentivement. 


INFLUENCE DU SUPPORT SUR LE PARASITE.— Comme tous les pa- 
rasites, le Puccinia Desvauxt est influencé dans son développement 
par les tissus qu’il envahit pour y puiser sa nourriture. Les filaments 
cheminent entre les cellules et introduisent, à travers les parois, des 
suçoirs qui plongent dans le protoplasma. Le suçoir présente deux 
aspects différents, suivant qu'il reste loin du noyau, ou qu’il arrive 
à proximité de cet organe. Dans le premier cas, c’est un boyau de 
diamètre uniforme, arrondi au sommet, étranglé à la base, tantôt 
droit, tantôt et plus souvent sinueux ou fortement contourné. Dans 
le second cas, le suçoir émet des bourgeons arrondis, petits et nom- 
breux au voisinage du noyau ; il conserve sa forme cylindrique à la 
base ou la reprend vers l'extrémité, suivant que le contact avec le 
noyau s’est établi près du point d’entrée ou en un point plus éloi- 
gné. Dans les deux cas, le suçoir contient un seul noyau, quelque- 
fois deux ; les bourgeons en sont dépourvus. 

Si le Puccinia Desvauxii apparaît sur des Thesium variés, il ne se 
développe pas de la même façon sur chaque espèce. La nature spé- 
cifique du support et le milieu dans lequel il vit favorisent le déve- 
loppement de certains types de fructifications de préférence à d’au- 
tres. Les écidies sont la seule forme très commune sur les Thesium 
humifusum et alpinum des coteaux arides et calcaires de la Lor- 
raine. Sur le Thesium ebracteatum, dans les prairies des environs 
de Berlin, les écidioles prédominent de beaucoup. 

Les téleutospores ne seront pas considérées comme absolument 
rares, pour cette seule raison qu’elles n’ont pas été décrites. Elles 
ont été méconnues par des auteurs qui les ont vues, mais qui les 
ont confondues’avec le Puccinia Thesii: tel est le cas de Sydow. 
Dans d’autres circonstances, les téleutospores ont échappé à l’atten- 
tion des botanistes à cause du petit nombre et de la faible taille des 


422 P. VUILLEMIN. 


» 
conceplacles qui les renferment. Ainsi j'ai trouvé, dans l’herbier de 
la Faculté des sciences de Nancy, un Thesium alpinum, récolté en 
1838 par Godron à Maron, près de Toul. L’étiquette porte « Ætci- 
dium Thesii Desv. ». Les écidies attirent d’emblée le regard, tandis 
que les téleutospores, réduites à quelques taches noires à la base 
des feuilles, n’ont pas été remarquées. 

Cependant les téleutospores sont rares aux environs de Nancy. La 
collection que je viens de citer renferme un autre exemplaire de 
Godron, des spécimens recueillis par Soyer-Willemet, Vincent, 
Schultz. Tous sont couverts d’écidies et privés de téleutospores. A 
diverses reprises, j'ai vainement cherché, dans la campagne, les 
coussinets noirs sur des Thesium chargés d’écidies. A d’autres 
époques, j'ai trouvé les téleutospores abondantes, mais toujours 
mélangées aux écidies sur les Thesium alpinum et humifusum. 
Ces bonnes récoltes se faisaient dans les années marquées par une 
sécheresse prématurée. Les téleutospores mürissaient dès la fin de 
mai. | 

De toutes les fructifications, les urédospores sont les plus diff- 
ciles à observer. Elles n’ont pas de conceptacles propres qui tra- 
hissent leur présence au dehors. Elles existent seulement dans les 
jeunes corbeïlles à téleutospores ; beaucoup de ces corbeilles n’en 
contiennent sans doute jamais. Duby paraît avoir observé l’état dans 
lequel les urédospores sont seules développées, chez le Thesium 
linophyllum. Chez le Thesium ebracteatum, on les rencontre assez 
abondamment parmi les téleutospores. Ce fait est à rapprocher de 
la prédominance des écidioles sur les écidies. Dans la série des 
fructifications tardives, comme dans la série des frucüifications pré- 
coces, le Thesium ebractealum porte plus volontiers que ses con- 
génères les formes les plus légères et les moins parfaites. 


INFLUENCE DU PARASITE SUR LE SUPPORT.— Loin de compro- 
mettre l'existence de son support, le Champignon détermine une 
nutrition plus active des cellules irritées par la présence de ses su- 
çoirs. Tout l’appareil végétatif manifeste une vigueur insolite. En 
revanche, les fleurs font défaut, surtout chez les espèces où l’hyper- 
trophie des tiges et des feuilles atteint son maximum, notamment 
chez le Thesium humifusum. 

Cette castration est liée à la présence du parasite. Les pieds atta- 
qués sont seuls stérilesau milieu de touffes couvertes de fleurs. Sur 


PUCCINIES DES THESIUM. 193 


des individus partiellement envahis, les branches indemnes portent 
des fleurs à l'exclusion des branches chargées d’écidies. 

La castration, toutefois, n’est pas provoquée directement par le 
Champignon. Elle à pour cause immédiate l'excès de vitalité du sys- 
tème nourricier et la rupture d'équilibre produite entre les fonctions 
trophiques et la formation des fleurs. Ce qui le prouve, c’est que la 
fertilité est rendue au Thesium par des agents capables de ralentir 
la vitalité de la plante et de compenser ainsi l'influence excitante du 
parasite. Jai vu les fleurs apparaître sur les Thesium envahis par 
le Puccinia Desvauxii, dans deux circonstances très différentes : 
d’une part sous l’influence de la sécheresse, d’autre part sous l’ac- 
tion d’un nouveau parasite. 

A la suite d’un printemps très chaud et sec, nombre de Thesium 
humifusum portaient des boutons, malgré l'abondance des écidies. 
Quelques fleurs, épanouies, avaient des écidies sur les bractées, sur 
le périanthe, sur l'ovaire. Ces fleurs avaient une dimension supé- 
rieure à la moyenne. Quand elles parviennent à se développer, les 
fleurs subissent la même hypertrophie que les tiges et les feuilles. 
Dans ces exemplaires, la production des écidies avait été entravée, 
dans une certaine mesure, par la sécheresse. En revanche les té- 
leutospores se montraient avec une abondance et une précocité inac- 
coutumées. J'insiste sur cette fertilité en présence des téleutospores, 
balançant l'influence stérilisante des écidies. 

J’emprunte le second exemple à un Thesium humifusum, récolté 
à Nieuport par M. Nypels. Cet exemplaire, que je dois à l’obli- 
geance de M. de Wildeman, était couvert de boutons. Les écidies 
étaient en partie envahies et déformées par le Tuberculina persi- 
cina (Ditm.) Sacc., dont le mycélium, enchevêtré à celui de la 
Puccinie, épuisait à la fois l'appareil végétatif du Champignon et 
celui du Thesium. 

Les altérations de l’appareil végétatif ont été, depuis longtemps, 
signalées par Reissek (1), sur le Thesium intermedium. Elles étaient 
de nature à faire méconnaitre l’espèce. Cette observation a été rele- 
vée par divers auteurs, notamment Ch. Darwin (2) et Hieronymus (3). 


(1) Linnæa. T. XVII. 1843 ; p. 641. 

(2) De la variation. Trad. fr. 1868 ; t. II ; p. 303. 

(3) Einige Bemerkungen über die Blüthe von Euphorbia und zur Deu- 
tung axiler Antheren (Botan. Zeitung, T. XXX. 1872; p. 203). 


124 P VUILLEMIN. 


Les transformations les plus frappantes sont offertes par le Thesium 
humifusum. Je les ai déjà mentionnées (1). Au lieu de s’étaler en 
roselte à la surface du sol, les branches chargées d’écidies se dres- 
sent dès la base, portent des feuilles deux ou trois fois plus larges, 
un peu plus charnues qu’à l’état normal, légèrement jaunâtres. Par- 
fois elles présentent des nervures supplémentaires. Jointes àl a sté- 
rilité, ces déformations rendent la détermination spécifique labo- 
rieuse. C’est peut-être pour ce motif que Godron signale l_Æcidium 
Thesii sur le Thesium alpinum seulement, bien que, dans la ré- 
gion qu'il explorait, ce Champignon fût encore plus commun sur le 
Thesium humifusum. Dans les pieds largement envahis, les bran- 
ches parasitées dressent leurs feuilles élargies et ne portent pas de 
boutons : les branches épargnées rampent sur le sol et fleurissent 
copieusement. 

A côté des espèces profondément modifiées par le parasite, il en 
est d’autres qui n’en trahissent la présence que par l’éruption des 
appareils sporifères. Tel est le cas du Thesium ebracteatum. Les 
exemplaires du HMycotheca murchica, de Sydow, ont le port normal; 
le développement des fleurs n’est pas entravé. Cette différence est 
en rapport avec la rareté des écidies. La présence exclusive ou pré- 
dominante des écidioles pendant la période de développement de la 
plante indique une moindre énergie du parasite, une résistance 
plus parfaite du support à l'influence étrangère. 

On voit par là combien la constitution du sujet peut modifier l’é- 
volution d’un parasite apte à l’envahir, et réciproquement combien 
les effets du parasitisme varient sur divers sujets prédisposés à 
subir les attaques d’un même Champignon. 


Puccinia (Hemipuccinia) Thesïi Duby. 


SYNONYMES : Uredo Thesii Fuckel, non Duby. — Puccinia Thesii Chaillet, 
Cooke, J. Kunze, non Sydow.— Puccinia Thesii (exclusis æcidüs) Fuckel, 
Winter, Plowright, Schræter, etc. 


Le Puccinia Thesii est connu seulement à l’état d’urédospores et 
de téleutospores, développées dans des conceptacles distincts. 


(4) Sur l’action biologique des Champignons parasites (Bulletin des 
séances de la Société des sciences de Nancy, 16 mars 1894). 


PUCCINIES DES THESIUM. 195 


Urépo. — Les urédos sont signalés par Fuckel sur les feuilles 
du Thesium pratense. Je ne sais si Winter a vu les urédos de cette 
espèce, car il ne les distingue pas, pour la forme et la confluence, 
des coussinets de téleutospores. Je les décrirai d’après l'échantillon 
de Chaillet, conservé dans l’herbier de Candolle. 

Les urédos sont de petites cupules circulaires, à bords saillants, à 
peine visibles à l’œil nu, mesurant environ Omm 2 de diamètre. Leur 
couleur est pâle. 

Les urédospores sont sphériques, avec un diamètre de 20, 5 à 
24 x. J'en ai vu aussi d’elliptiques, mesurant 25 u sur 19, 5. Elles 
sont d’un brun assez foncé. Les pores germinatifs sont peu apparents; 
ils ont la situation habituelle : quatre pores sont disposés sur l'é- 
quateur, le cinquième au sommet. La membrane est épaisse de 2,75 
à 3. Elle comprend trois couches, dont la moyenne est de beau- 
coup la plus épaisse ; sur quelques spores, linterne forme, çà et 
là, des bourrelets irréguliers dans la cavité ; l’externe est très mince 
et présente de nombreuses boursouflures, qui donnent à la surface 
une apparence granuleuse. Les ponctuations sont deux fois plus 
grosses et deux fois plus écartées que chez le Puccinia Desvauxü. 
Sur certaines spores, il y a des espaces lisses, de forme et de silua- 
tion indéterminées. 


TÉLEUTOSPORES.— Les conceptacles à téleutospores sont ronds ou 
allongés, souvent confluents. De bonne heure ils sont mis à nu. Les 
spores, formant un amas noir et velouté, resteut longtemps adhérentes 
à leur support. Les débris de l’épiderme les étreignent à la base. 

Les spores peuvent être enlevées en masse avec la pointe d’un 
scalpel et déposées sur un porte-objet dans une goutte d’eau sans se 
désagréger. Elles répondent ainsi à la diagnose des Leptopuccinia, 
qui ne diffèrent de la section Hemipuccinia que par l'absence d’uré- 
dospores. Le pédicelle se brise assez loin de la spore sur les exem- 
plaires secs. Il atteint la longueur considérable de 80% IL est très 
large et coloré en brun. 

La structure du pédicelle répond au même type que dans l’espèce 
précédente ; mais la zone externe, presque aussi puissante que la 
pellicule qui recouvre les cellules reproductrices,continue avec cette 
dernière, prend une cotoration d’un brun clair. La couche interne, 
épaisse d'environ 0 & 8, se colore fortement en brun et donne au 
pédicelle la teinte décrite par les auteurs. Elle est aussi riche en 


126 P. VUILLEMIN. 


matière colorante que la paroi des deux cellules de la spore. Si le 
pédicelle paraît plus clair que la spore, cela tient uniquement à la 
différence d'épaisseur de la couche colorée dans les deux régions. 
Certains exemplaires ont le pédicelle plus pâle : tel est le cas de 
ceux que J'ai observés sur le spécimen de Chaillet. La décoloration 
n’est pas complète comme chez le Puccinia Desvauxii. La couche 
interne reste intimement soudée à la couche externe par une couche 
moyenne délicate. Rarement elle s’en décolle et c’est alors que l’on 
apprécie le mieux la coloration propre à chaque zone. L’épaisseur 
de la membrane, l’adhérence de ses diverses couches, son affermis- 
sement par des malières colorantes qui la pénètrent expliquent pour- 
quoi le pédicelle ne se détache pas chez cette espèce comme chez 
la précédente. 

Les dimensions normales des spores sont 43-48 & 17-19 y, non 
compris le pédicelle. Ce sont des corps allongés, à l'inverse des 
spores de l’espèce précédente. Il est exceptionnel d’en rencontrer 
de plus trapues, mesurant par exemple 34 sur 22 y. On trouve des 
spores unicellulaires, aussi allongées que les éléments normaux 
(41 sur 18 »). La cloison est sensiblement transversale. La spore 
_est ovale et atténuée à la base. Parfois la cellule inférieure est 
légèrement bombée d’un côté, la cellule supérieure bombée du côté 
opposé. Le pore germinatif est au sommet de la cellule terminale, 
immédiatement placé sous la cloison dans la cellule basilaire. 
L’étranglement de la spore est faible au niveau de la cloison, mais 
égal sur tout le pourtour. La spore est d’un brun marron, plus 
sombre que le pédicellè. Cette teinte ne s’aflaiblit pas au niveau du 
pore terminal, sauf quand un gonflement excessif annonce une pro 
chaine germination. 

La membrane est très fortement épaissie au sommet. La couche 
moyenne, qui réalise à elle seule cette augmentation de masse,alteint 
en ce point 4 à 625, en même temps que sa structure devient 
stralifiée. Dans le reste de son étendue, elle est homogène et épaisse 
de 2 u. Les couches interne et externe ont la même épaisseur que 
chez le Puccinia Desvauxii ; mais la couche externe est lisse ; au 
lieu de se gonfler et de se décolorer au sommet, elle se désagrège et 
disparaît parfois en face de la couche moyenne épaissie. 

Au niveau de la cloison, la couche interne forme le revêtement 
propre de chaque cellule; la couche moyenne la suit en s’amincissant 


PUCCINIES DES THESIUM. 197 


au milieu et en laissant tout autour un espace annulaire rempli 
d'une substance claire. La couche superficielle donne insertion à 
une lamelle moyenne, qui présente un aspect uniforme, quelle que 
soit la position de la spore. Cette lamelle est une lentille biconvexe, 
évidée dans la partie centrale, et séparée en deux par un trait fin 
et net. Au niveau de ce trait, les deux cellules se décollent parfois 
sur une faible étendue. 


HaBiTar. — Comme le Puccinia Desvauxii, le Puccinia Thesii 
vient dans des stations variées. M. Ant. Magnin (in lüteris) l’a 
observé sur des coteaux très chauds du Lyonnais. Fuckel l’a récolté 
sur le Thesium pralense, qui croit dans les localités fraîches, humi- 
des, jusque dans les prairies tourbeuses. Les espèces où il a été 
observé sont les Thesium linophyllum (Chaillet), intermedium 
(Kunze), pratense (Fuckel), intermedium (Cooke), dirvaricatum 
(Magnin). Aucune espèce de Puccininée n’avait encore été signalée 
sur cette dernière plante. Ses localités sont le Jura (Chaillet), 
Beynost, près de Lyon (Magnin), Fribourg en Brisgau (Fuckel), 
Eisleben en Saxe (Kunze), l'Angleterre (Cooke). Les urédos n’ont 
été observés que sur les feuilles du Thesium pratense (Fuckel) et 
du Thesium linophyllum (exemplaire de Chaïllet) ; les téleutospo- 
res sur les feuilles des Thesium linophyllum et intermedium, sur 
les tiges de toutes les espèces mentionnées. 


PARASITISME. — Les individus envahis parle Puccinia Thesii ne 
souffrent pas de sa présence.Les Thesium linophyllum, intermedium, 
divaricatum, où je l'ai étudié, avaient fleuri. Le port de la plante 
n’était pas modifié. M. Magnin, qui a bien voulu, sur ma demande, 
examiner dans leur station les Thesium divaricalum envahis,a tou- 
Jours trouvé au moins quelques rameaux fleuris. Les rameaux 
paraissaient seulement moins divariqués, un peu plus redressés que 
dans les exemplaires indemnes. Même à cet égard, la différence 
était incertaine, imputable à l’àge des spécimens comparés. L'absence 
d’écidies dans cette espèce confirme les remarques suggérées par 
les caractères des Thesium ebracteatum attaqués par le Puccinia 
Desvauxii. Le développement du Champignon reste obscur et son 
action restreinte pendant la principale période de croissance du sup- 
port, puisqu'il ne forme de fructilications qu'à l’époque où le 
Thesium est déjà sur son déclin. 


128 P. VUILLEMIN . 


CONCLUSIONS. 


A. — On trouve sur les Thesium deux espèces de Pusccinia. Le 
Puccinia (Auteupuccinia) Desvauxii diffère du Puccinia (Hemipuc- 
cinia) Thesu : : 

1° Par l’association d’écidies et d’écidioles aux deux autres sortes 
de spores ; 

2° Par l'absence d’urédos arrondis, distincts des amas de téleu- 
tospores ; 

3° Par les coussinets à téleulospores, petits, circonserits, long- 
temps couverts par l’épiderme, à contenu pulvérulent ; 

4° Par les urédospores pâles, à ponctuations fines et serrées, à 
pores germinatifs apparents ; 

9° Par les caractères des téleutospores : le pédicelle est court, 
étroit, incolore, caduc ; la spore est courte, large, excentrique, 
dépourvue de dépression sur les côtés ; la cloison est très oblique ; 
la lamelle moyenne se détruit latéralement ; le sommet est faible- 
ment épaissi, et décoloré ; la membrane est verruqueuse ; le pore 
germinatif de la cellule inférieure est loin de la cloison ; 

6° Par les caractères biologiques. Le développement très puissant 
du parasite à la première période, la formation d'abondantes éci- 
dies altérent la forme de la plante hospitalière, du moins chez les 
Thesium alpinum, intermedium, surtout chez le Thesium humifu- 
sum et entravent secondairement les fonctions reproductrices. 

B. — Le Puccinia Desvauxii ne rentre dans les Puccinia que si 
l’on embrasse dans la diagnose du genre les espèces dont les téleu- 
tospores ont une cloison oblique et un pore germinatif inférieur 
éloigné de la cloison. 

C.—T] indique le passage du genre Puccinia au genre Diorchidium. 

D.— La production des divers types de fruclifications des Pucci- 
ninées est déterminée, non seulement par les saisons, mais par la 
nature du support. 

E. — Un même parasite provoque des modifications différentes 
chez les diverses espèces qui l'hébergent. 

F. — La castration parasitaire ne résulte pas de l'action directe 
du parasite, mais du trouble jeté dans les fouctions de nutriuon. 
L'action stérilisante du parasite est annulée par les agents qui pro- 
duisent un trouble inverse. | 10 mai 1894. 


ASTERODON, nouveau genre de la famille 
des Hydnacés, 


Par M. N. PATOUILLARD. 


En étudiant les échantillons d’Æydnum ferruginosum Fr de 
l’herbier du Muséum de Paris, j'ai rencontré un spécimen possédant 
une constitution toute particulière, permettant de le considérer 
comme le type d’un nouveau genre que je désignerai sous le nom 
d’Asterodon, pour rappeler son principal caractère. 

L’Asterodon ferruginosum croît en Finlande sur de vieilles 
écorces ; il se présente sous la forme de plaques étalées, rousses ou 
 ochracées, molles, presque floconneuses, très facilement séparables 
du support, portant sur la surface libre un nombre considérable 
d’aiguillons cylindracés, aigus, serrés et de même couleur que le 
réceptacle. 

L'étude microscopique montre que la trame de ce réceptacle est 
composée d’hyphes lächement contextées, très allongées, grêles 
(2 à 4u), à parois épaisses, d’une coloration jaunâtre pâle, qui sont 
mélangées à de nombreux cystides stromatiques étoilés,absolument 
identiques à ceux qu'on observe dans le genre Asterostroma. 

Ces cystides épars dans la trame, terminent toujours les hyphes 
ou leurs ramifications ; au début ils sont peu colorés, à peu près 
hyalins et de petites dimensions, mais peu à peu, ils épaississent 
leurs parois, allongent leurs branches et prennent une coloration 
rousse très foncée. 

Sensiblement réguliers et en forme d'étoiles dans la portion hori= 
zontale de la plante, les cystides stromatiques, en prenant naissance 
dans les aiguillons, s’allongent verticalement; leurs branches laté- 
rales s’insèrent à des hauteurs différentes et sont très variables 
comme forme et comme dimensions. Quelquefois ces branches laté- 
rales avortent tout à fait, l’axe central persiste seul et les cystides 
ressemblent alors à ceux du genre Hymenochæte. 

L’hyménium est distribué sur toute la surface des aiguillons ; il 


130 P. PATOUILLARD, 


« 


est formé par des basides cylindracées à quatre stérigmates ; les 
spores sont ovoides, lisses, hyalines ou à peine jaunâtres. 

Asterodon dans la famille des Hydnacés et Asierostroma dans 
celle des Théléphoracés, sont deux genres exactement parallèles : 
même trame farcie de cystides étoilés à coloration plus vive, même 
hyménium, même consistance, la seule différence réside dans l’as- 
pect de la surface hyménifère qui est couverte d’aiguillons dans le 
premier cas et nue dans le second. 


Diag. -— ASTERODON Pat. nov. gen. — Resupinatum, effusum, 
membranaceo-floccosum, aridum, cystidis stellatis, brunneis farc- 
tum ; hymenio infero, aculeato ; aculeis subulatis. Sporæ oblongæ, 
subhyalinæ. 


Descr. — Asierodon ferruginosum Pat. n. sp. — Irregulariter 
effusum; subiculo tenui,fulvo-ochraceo; aculeis brevibus (1-1 2 mm.) 
stipatis, acutis ; basidiis subteretibus (20-25 X 6-84) ; sporis levibus 
(6 X 4u); radiis hypharum stellatarum 30-100 longis, simplicibus. 

Hab. ad ligna putrida in Fennia. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE V. 


Asterodon ferruginosum. 


a, b. Port et coupe grand. nat. 

c. Coupe longitudinale grossie. 

d. Disposition des cystides dans la trame et dans les aiguillons. 
e,f. Basides et spores. 

g. Cystides de la trame. 

h. Cystides des aiguillons. 


14 juin 1894. 


Les communications intercellulaires chez les Lichens, 


Par M. Georges POIRAULT. 


Pendant longtemps, on a cru que la membrane des cellules 
végétales séparait complètement les contenus et que les corps proto- 
plasmiques étaient entièrement isolés les uns des autres. 

Des recherches plus approfondies ont amené la réforme de cette 
manière de voir et l’on doit admettre aujourd’hui que chez les plan- 
tes vasculaires, les seules qui aient été l’objet de travaux un peu 
étendus à cet égard (1), il existe dans les membranes de très nom- 
breux et très fins canalicules permettant la communication entre 
deux cellules voisines. 

J'ai eu récemment (2) l’occasion de décrire ces communica- 
tions dans les Cryptogames vasculaires où elles sont fort belles ; la 
présente note a pour objet de signaler leur existence chez les 
Lichens,dans le thalle et les apothécies desquels elles sont relative- 
ment faciles à voir. 

Contrairement à ce qu’on observe chez les Phanérogames où il 
est souvent nécessaire de fixer le protoplasma avant de procéder à 
la recherche de ces communications, chez les Lichens l’examen peut 
être fait sans fixation préalable. Les matériaux frais ne sont pas in- 
dispensables et peuvent être remplacés par des matériaux secs. Ce 
qui, étant données la nature de ces végétaux et leurs conditions 
d’existence qui les exposent souvent à une dessication prolongée, 
n’a pas lieu de nous surprendre. 

Un des exemples les plus démonstratifs de ces communications 


(2) Kien1TZ GERLOFF, Die Protoplasmaverbindungen zwischen benachbarten 
Gewebeselementen in der Pflanze (Bot. Zeit., p.1 ; 1891). On y trouve l’in- 
dication des travaux antérieurs. Pour les Algues (et les Mousses), voir 
F.-G. Ko, Protoplasmaverbindungen bei Algen. Berichte der deutschen 
botan. Ges. 

(2) GeonGEs PorrauLT, Recherches anatomiques sur les Cryptogames vas- 
culaires (Ann. Sc. Nat. Botanique, T° série, t.X VIIT, p. 210). 


132 G. POIRAULT. 


est l’Usnea barbata. Les cellules de la couche médullaire du thalle 
qui ont été décrites el figurées par M. Schwendener (1) et où cet 
illustre botaniste n’a pu voir le passage du protoplasma d’un tube à 
l’autre présentent, à n’en pas douter, cette particularité de struc- 
ture. Les communications existent non seulement entre cellules 
superposées, mais même entre éléments assez éloignés. On sait, en 
effet, que ces tubes courts à membrane épaisse, qui constituent dans 
les Usnéesune forte colonne axile, émettent de distance en distance 
des ramifications grêles qui vont s'unir soit au corps d’une cellule 
voisine, soil à un rameau de celle-ci. Presque toujours la mem- 
. brane se perfore au point de réunion etles protoplasmes communi- 
quent. Le cordon médullaire des Usnées présente fréquemment des 
cellules dirigées transversalement ou obliquement par rapport à l'axe. 
Comme elles émettent plusieurs ramifications, elles peuvent entrer 
en communication avec différentes cellules parfois assez éloignées 
les unes des autres. Dans les cellules du thalle des Lichens, les cloi- 
sons terminales donnent passage d'ordinaire à plusieurs filaments 
protoplasmiques. Dans les paraphyses multiseptées des apothécies, 
je n’ai jamais vu qu'un seul canal de communication. Quant aux 
gonidies, je n’ai, jusqu’à présent, pu voir aucune connexion proto- 
plasmique entre elles et les hyphes qui les entourent. 

Je me propose de figurer ces particularités de structure dans 
une prochaine note. Aujourd’hui j'ai voulu seulement signaler ces 
faits dont la constatation est dans quelques cas,(Usnea barbata, Cla- 
doniarangiferina, Peltigera canina, Calcium chrysocephalum, etc.) 
beaucoup plus facile que ne l’est parfois celles des faits similaires 
dans les cellules de Phanérogames. 


(1) S. SCHWENDENER, Unlersuchungen über den Flechtenthallus in NÆGELI, 
Beitrage . wiss. Botanik. Heft. IT, p. 120, PI. IL, fig. 22. 


14 juin 1894. 


Les Hydrates de Carbone chez les Champignons, 


Par M. Em. BOURQUELOT. 


II. — Hydrates de carbone non sucrés. 


HISTORIQUE. 


Les hydrates de carbone non sucrés entrant dans la composition 
des champignons ont été moins étudiés que les matières sucrées. 
Cependant ils ont fait l’objet de quelques travaux importants que je 
crois intéressant de rappeler brièvement avant d'exposer mes pro- 
pres recherches sur ce sujet. Pour mettre un peu d'ordre dans cet 
exposé historique, je passerai en revue successivement les hydrates 
de carbone non sucrés solubles dans l’eau et ceux qui sont inso- 


lubles. 


Hydrates de carbone solubles non sucrés. — On n’a étudié jusqu’à 
présent, d’une façon précise, dans les champignons que deux corps 
pouvant se ranger dans ce groupe : l’un qui a été désigné par 
H.Ludwig sous le nom de mycoïnuline,l'autre,le glycogène qui a été 
isolé il y a quelques années par Léo Errera. 

La mycoïnuline a été tout d’abord signalée sous le nom d’inuline 
par H. Bultz (1) dans ses recherches sur les Elaphomyces. Le travail 
de Biltz est déjà ancien et l’on ne s’étonnera pas si les caractères 
que cet observateur prête au composé qu'il a isolé paraissent 
aujourd’hui insuffisants pour justifier le nom qu’il lui a donné. 


(1) H. Bictz. Chemische Untersuchung der Hirschbrunst. Trommsdorff’s 
Journal, XI, 2e partie, p. 3, 1825. La description que l’auteur donne des 
Elaphomyces étudiés par lui permet de penser qu’il s’agissait,au moins pour 
la plus grande partie, de l'E. granulatus Fr. Quelques-uns des caractères 
qu'il leur attribue (grosseur, couleur de la coupe du péridium), laissent 
supposer pourtant qu’il a traité en même temps quelques El. asperulus Vitt ; 
ce qui n’a rien d'étonnant, les espèces du genre n'étant pas encore limitées 
en 1825. 

10 


134 ÉM. BOURQUELOT. 


« C’est, dit-il, une substance finement granuleuse, blanche, sans 
saveur ni odeur. Elle est soluble dans 240 parties d’eau froide, dans 
9 parties d’eau bouillante sans donner d'empois et se sépare peu à 
peu de la solution chaude par refroidissement. Traitée à l’ébulli- 
tion par l'acide sulfurique dilué, elle se transforme en sucre ». 

Ce sont là, en effet, les propriétés que l’on attribuait alors à l'inu- 
line. 

L'étude du corps découvert par Billz a été reprise en 1869 (1) par 
H. Ludwig qui l’a retiré, comme ce dernier, de la masse de spores 
qu’on trouve à l’intérieur de l’Elaphomyces granulatus. Ces spores 
préalablement épuisées par l’éther puis par l'alcool chaud, cèdent à 
l'eau bouillante cette matière qui se précipite ensuite par refroidis- 
sement. Ludwig l'a étudiée un peu plus en détail que n'avait fait 
Biltz. Il a trouvé que sa composition centésimale répondait à la 
formule CH20%1-LH20, que sa solution était dextrogyre et que 
son pouvoir rotatoire était « j — + 315°. Considérant que ce corps 
paraît remplacer chez l'Elaphomyces l’inuline des végétaux supé- 
rieurs, il lui donna le nom de mycoïnuline.On sait que les inulines 
sont des corps lévogyres ; le nom de mycodextrine eut donc été plus 
rationnel. 

Le glycogène a été signalé pour la première fois en 1868 dans un 
champignon, l'Æthalium septicum (Fr.) par Kühne (2). Bien anté- 
rieurement (1851), Tulasne avait observé que le contenu des asques 
des truftes se colorent à certains moments de la végétation en brun- 
rouge foncé sous l'influence de l’iode, et de Bary, en 1863, avait 
confirmé, en la précisant, l’observation de Tulasne. De Bary avait 
constaté, en effet, que c’est la portion proloplasmique qui reste 
après l’apparilion des spores dans l’asque et sert à nourrir ces spores 
(épiplasme) qui présente la propriété de se colorer en brun violacé 
par l’iode. 

Guidé par ces dernières observations, Léo Errera (3) soupçonna 


(1) H. Lunwic et A. BussEe. Ueber einige Bestandtheile der Hirschtrüffel . 
Arch. d. Pharm. t. 189, p. 24, 1869. 

(2) Ces détails sont empruntés aux mémoires de Léo Errera. 

(3) Léo ErRERA. — L'épiplasme des Ascomycèles, Bruxelles, 1882,— Sur 
le glycogène chez les Basidiomycètes, Bruxelles, 1885. 


HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 135 


que le corps qui se colore par l’iode devait être da glycogène. Il le 
rechercha non seulement dans les ascomycètes, mais dans des 
espèces appartenant à toutes les familles de champignons, et il crût 
pouvoir affirmer, comme conclusion de ses travaux, que cet hydrate 
de carbone existe dans la plupart de ces végétaux. Ge glycogène 
présentait toutes les propriétés du glycogène animal : opalescence 
de la solution aqueuse, coloration en brun par l’iode, saccharifica- 
tion par l'acide sulfurique étendu bouillant et par la salive ; on n’a 
pu toutefois préparer une quantité suffisante de ce corps pour en 
déterminer le pouvoir rotatoire. 

Léo Errera termine son très intéressant travail par une hypothèse 
sur le rôle du glycogène chez les champignons. Après avoir rappelé 
que la mannite a été trouvée dans un grand nombre d’entre eux, il 
émet l'opinion que le glycogène est la forme sous laquelle les 
hydrates de carbone des champignons s'accumulent en un point el 
que la mannite est la forme sous laquelle ils voyagent d'un point à 
un autre. Gette hypothèse implique la transformation du glycogène 
en mannile. 

Or, nous savons aujourd’hui qu'il y a une matière sucrée, le 
tréhalose, dont la présence est au moins aussi générale chez les 
champignons que la mannite; nous savons aussi que le tréhalose 
apparaît et disparait dans les végétaux à des périodes bien déter- 
minées de leur développement tout comme le font les matières de 
réserve les mieux connues dans les plantes supérieures, et que sa 
disparition coïncide avec la formation d’une certaine proportion de 
glucose. Il ne paraît donc plus possible d'admettre l'hypothèse de 
Léo Errera, du moins telle qu’elle a été formulée. 


Hydrates de carbone insolubles. — L’attention a été attirée dès le 
commencement du siècle sur la matière qui constitue, à proprement 
parler, la membrane cellulaire des champignons. C’est à cette ma- 
tière que Braconnot a donné,en 1811,1e nom de fungine(1). Ge savant 
la considérait comme un composé particulier à ces végétaux ; mais 
on ne trouve pas dans son mémoire de données qui justifient sa 


(1) BRACONNOT. -— Recherches analytiques sur la nature des champignons. 
Ann. de Chimie, LXXIX, 265, 1811, 


136 EM. BOURQUELOT. 


manière de voir. Braconnot s’est contenté d'essayer l’action de quel- 
ques réactifs : potasse, acides sulfurique et azotique sur un produit 
très imparfaitement purifié. [l faut en retenir toutefois qu'il a 
observé la production d'acide oxalique dans le traitement de la fun- 
gine par l'acide azotique. À 

Vauquelin (4813) tendait au contraire à regarder la fungine 
comme analogue « au principe ligneux ordinaire » (1). 

On ne pouvait évidemment se prononcer sur ce point sans ana- 
lyse élémentaire du produit pur, et c’est vraisemblablement en rai- 
son des difficultés que présente sa purification qu’il faut aller jus- 
qu’en 1840 pour rencontrer un travail dans lequel il soit question 
d'analyses de la fungine. 

Payen (2),à qui on les doit,a fait subir à cette fungine une puri- 
fication des plus compliquées. En voici le résumé : lavage du cham- 
pignon à l’eau froide, expression ; dessication ; pulvérisation ; 
épuisements successifs de la poudre par l’éther, l’alcool, l’ammo- 
niaque étendu chaud, l'acide chlorhydrique étendu, solution faible de 
potasse ; traitement par le chlore, lavage à l'acide chlorhydrique 
étendu et enfin lavage à l’éther. 

Le tissu du champignon de couche et celui du Polyporus fomen- 
tarius (Fr.) ainsi traités, puis séchés dans le vide.à 180° ont pré- 
senté à l’analyse élémentaire la composition des autres membranes 
cellulosiques. Payen en conclut que la fungine n'existe pas comme 
principe immédiat particulier et qu’elle est identique avec la cellu- 
lose, c’est-à-dire avec ce qu’on appelait ainsi chez les végétaux supé- 
rieurs. 

Cette conclusion ne s’impose nullement comme la conséquence des 
résultats trouvés par Payen, car on connaît et on connaissait déjà 
en 1840 des corps possédant la même composition centésimale et 
pourtant différents les uns des autres. Quoiqu'il en soit, dans les 
années suivantes, les chimistes qui s’occupent de la fungine se con- 
tentent d’abord de répéter les analyses de Payen sans chercher si 


(4) Vauquecin. Expériences sur les champignons Ann. de Chimie, 
LXXXV, p. 5. 

(2) Paye. Complément d'un mémoire sur la composition chimique du tissu 
propre des végélaux phanérogames. Ann. des sciences nat. [2] XIV. 73,1840. 
— Mém. sur les développements des végélaux.-- Mémoires présentés à l’Aca- 
démie des sciences IX. 1846, p, i. 


HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 137 


les propriétés connues de la cellulose se retrouvent dans le tissu des 
champignons. 

Les données de Payen ont été ainsi confirmées successivement 
par Fromberg (1) (1843) qui analyse la fungine de l’Agaricus albus 
(Polyporus officinalis Fr.?) ; par Schlossberger et O. Dœpping (2) 
qui analyse celle du Polyporus fomentarius (Fr.) et celle du Dædulea 
quercina L. (1814), par Gobley (1856) (3) et Lefort (1856) (4) qui 
répètent l'analyse de Payen sur le champignon de couche. 

Dans cette période, on s’occupait beaucoup de la composition chi- 
mique de la levüre de bière et on trouve, dans un très bon travail 
de Schlossberger sur ce sujet, une observation intéressante relative 
à la membrane de la levüre (5). Ce chimiste mentionne que, lors- 
qu'on traite celle-ci pendant plusieurs jours par de lacide sulfu- 
rique dilué à l’ébullition, on la dissout partiellement avec formation - 
d’un sucre réducteur et fermentescible. C’estce que constate à son 
tour, en 1859, Pasteur (6) qui réussit à transformer ainsi en sucre 
fermentescible plus de 20 p. 0/0 du poids de la levûre (prise à l’état 
sec). | 

Quelques années plus tard (1866),Boudier (1) fait une observation 
analogue sur la cellulose de l’Amanita Mappa Fr. 

Comme on le sait, ce qu’on appelle cellulose peut être également 
transformé en sucre par les acides et, bien que cette transforma- 
tion soit plus difficile à déterminer, les observations précédentes 


(1) FromBEerG.Ueber Cellulose.— Ann.der Chem. und Pharm.XL VIII 
1843, p. 353. 

(2) J. ScuzossBerGEr et O.DæœpPpinG@. Chemische Beit. zur Kenniniss der 
Schwæmme. Aun. d. Ch. und. Ph. LII., 1844, p. 106. 

(3) GoBzex. Recherches chimiques sur les champignons vénéneux. J. de 
Pharm. et de Chim. [3] p. 81, 1856, XXIX. 

(4) LerorT. Efudes chimiques du champignon comestible. J. de Pharm, et 
de Chim. [3], XXIX, p. 199, 1856. 

(5) J. ScxLossBERGER. Ueber die Natur der Hefe. Ann. d. Chem. und. 
Pharm. LI., 1844. p. 208. 

(6) Pasteur. Nouveaux faits concernant la fermentation alcoolique. 
Comptes rendus XLVIIL., 1859, p. 640. 

(7) Em. Bounier. Des Champignons au point de vue de leurs caractères 
usuels chimiques et loxicolugiques. Paris, 1866, 


138 EM. BOURQUELOT. 


apporteraient plutôt un argument en faveur de l'identité des deux 
produits. 1l n’en est pas de même des faits suivants : 

On ne connaît qu'un seul dissolvant de la cellulose, c’est l'oxyde 
de cuivre ammoniacal de Schweizer ; or divers savants ont constaté 
que le tissu fungique n’est pas soluble dans ce réactif : Liebig pour 
la membrane de la levüre (1}, Frémy pour le tissu fungique en gé- 
néral (2) et Fleury pour le Polyporus officinalis Fr. (3). 

Enfin à l'inverse de ce qui se passe avec le papier, le coton etc, 
Boudier a trouvé que la cellulose de l'Amnanita Mappa, puriñée, 
ne bleuit pas par l’iode après avoir été humectée par l'acide sulfu- 
rique conceniré. 

Ces faits suffiraient, semble-t-1l,pour justifier l'opinion de Frémy 
qui voit dant le tissu fungique un produit différent de celui qui 
constitue la membrane des végétaux supérieurs. Il est vrai que 
Richter (4) a géussi plus tard à déterminer la coloration bleue 
avec l’iode sur le tissu des champignons; mais il n’y arrive qu'après 
les avoir fait macérer pendant un long temps (six semaines et plus) 
dans de la lessive de potasse etc., c’est-à-dire en changeant peut- 
être, sous l'influence de ces réactifs énergiques, la nature du pro- 
duit traité. 

D'ailleurs, des découvertes récentes ont modifié profondément 
nos idées sur la nature chimique de la membrane cellulaire 
des végétaux supérieurs. Celle-cine doit plus être considérée comme 
constituée par un seul composé.Toutes les fois,ea effet,que la ques- 
tion a été étudiée avec soin, on a trouvé dans celte membrane, inti- 
nement unis entre eux, plusieurs hydrates de carbone différents. 

A la vérité, ces hydrates de carbone n’ont pu être séparés les uns 
des autres ; mais ils ont été caractérisés par l'espèce de glucose 


(1) D'après Dcczaux, Micrôbiologie, p. 319. 

(2) Frémr. Recherches chimiques sur la composition des cellules végétales. 
Comptes rendus XLVIII, 1859, p. 202. 

(3) G. Fieurv. Recherches sur l'Agaric blanc. J. de Pharm. et de 
Chim. [4], XXI, p. 279. 

(4). K Riceter. Beilræge zur Kenuiniss der chemischen Beschaffenheit 
der Zellmembranen bei den Pilzen (Sitz. d. K. Akad. Wiss., Wien, 
4881). Botan. Centralblatt. ViIl. 1881, IV Quartal, p.163. 


HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 139 


qu’ils donnent lorsqu'on les hydrate en les traitant par les acides 
minéraux étendus bouillants. 

Pour fixer les idées, prenons comme exemple la membrane cel- 
lulaire des semences de lupin (Lupinus luteus) qui ont été étudiées, 
surtout par Schulze (1). Ces semences, préalablement débarrassées 
es matières solubles dans divers dissolvants, traitées par l'acide sul- 
furique étendu dans des conditions sur lesquelles 1l est inutile d’in- 
sister, ont donné trois glucoses différents : du galactose, de larabi- 
nose et du dextrose. Ces trois glucoses ne peuvent provenir que de 
leurs trois anhydrides respectifs, hydrates de carbone qui se trou- 
veut ainsi constituer ensemble la membrane cellulaire en question. 
A ces hydrales de carbone on donne les noms de galactane, arabane 
et dextrane, de même qu'on appelle mannane et xylane des hy- 
drates de carbone fournissant du mannose et du xylose par hydrolyse. 

Ces quelques détails nous montrent que la comparaison de la 
membrane cellulaire des végétaux supérieurs avec celle des champi- 
gnons ne peut plus être comprise comme la comprenaient les an- 
ciens chimistes. Ge ne sont plus, comme on le supposait, deux prin- 
cipes immédiats : cellulose et fungine qu'il s’agit de comparer en- 
tre eux, mais des groupes d’hydrates de carbone qu’on commence à 
connaître chez les premiers, et qu’il y a intérêt à étudier aujour- 
d’hui chez les seconds. 

Déjà, quelques tentatives ont été faites dans cette voie par Voswin- 
kel. Cet expérimentateur a éludié en effet tout récemment, pour 
quelques champignons, la partie de la membrane soluble dans la 
lessive de soude étendue. Il a trouvé qu’elle était surtout compo- 
sée de æxylane, c’est-à-dire d’ur bydrate de carbone fournissant du 
xylose à l’hydrolyse, dans les champignons suivants (2) : 


Cantharellus cibarius. 
Hydnum repandum, 


(1) Zur Chemie der pfanzlichen Zellmembranen. — Zeïtschr. f. phys. 
Chemie, XVI, p. 387, 1892. La question a été résumée dans divers arti- 
cles que j'ai publiés dans le Journal de Pharmacie et de Chimie : XVI, p. 
112,et 314, 1890 ; XX VIII, p. 178, 1893. 

(2) Ueber das Vorkommen von Xylose lieferndem qummi.— Pharm. 
Centralhalle, XII, p. 505, 1891. 


140 EM. BOURQUELOT. 


Clavaria flava. 
Clavaria Botrytis. 
Psalliola campestris. 
Boletus edulis et granulatus. 
et de mannane dans l’ergot de seigle (3). 


Les recherches qui font l’objet de la note suivante se rapportent 
également à la partie de la membrane soluble dans la lessive de 
soude étendue ; j'en ai donné à la Société mycologique un court 
résumé en 1891. 


Hydrates de carbone insolubles du Lactarius 
piperatus Scop.— L'espèce qui a d'abord attiré mon attention est le 
Lactaire poivré (Lactarius piperatus Scop.). J'ai utilisé dans mes 
opérations les champignons que j'avais traités soit par l’eau, soit 
par l'alcool, pour l'extraction des sucres. Ces champignons ont été 
d’abord épuisés successivement par l’ammoniaque étendu, par 
l'acide chlorhydrique étendu et finalement par l’eau distillée. 

Le tissu ainsi débarrassé de tous les matériaux solubles dans ces 
divers liquides a été mis à macérer dans de la lessive de soude à 5 
pour 100. Après quarante-huit heures de contact, le liquide a été 
retiré par expression, puis acidulé par l'acide chlorhydrique et ad- 
ditionné d’alcool. 

On à obtenu ainsi un précipité blanc, volumineux, qui, après la- 
vage complet à l'alcool, a été desséché sous une cloche à acide sul 
furique. 

Durant la dessication, il s’est aggloméré en une masse dure, lé- 
gèrement brune, réductible en une poudre grisätre, incomplète- 
ment soluble dans l’eau, même bouillante. Pour savoir si cette ma- 
tière renfermait de la xylane, je l’ai soumise à la distillation en pré 
sence de l’acide chlorhydrique. On sait que, dans ces conditions, la 
xylane donne un produit qui porte le nom de furfurol, lequel est 
caractérisé par la propriété qu’il possède de donner une coloration 
rouge-cramoisi avec l’acétate d’aniline. 

On a mis 7 grammes de matière pulvérisée dans une cornue tu- 


(3) Ueber die gegenwart von Mannan in Secale cornutum. Pharm. Cen- 
tralhalle, XII, p. 531, 1891. 


HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 141 


bulée, puis ajouté 120 centimètres cubes d’acide chlorhydrique de 
densité 1,06. On a chauffé à feu nu et recueilli le liquide passant à la 
distillation dans un ballon refroidi. A ce liquide on a ajouté dela soude 
jusqu’à neutralisation, puis un peu d’acide acétique et finalement 
de l’acétate d’aniline. La coloration rouge ei-dessus signalée ne 
s’est produite, et encore à un faible degré, que dans les premiers 
centimètres cubes distillés. [1 faut conclure de là que la matière 
en question ne peut renfermer que des traces de xylane. 

Une deuxième portion de la matière (10 gr.) a été chauffée au 
bain-marie avec 120 centimètres cubes d’acide azotique de densité 
1,15 en suivant les indications qui ont été données par Kent et 
Tollens (1). Il ne s’est pas fait d’acide mucique, donc elle ne ren- 
fermait pas de galactane ; celle-ci donnant toujours de l'acide 
mucique dans ces conditions. 

Ces premiers faits établis, et sans chercher à purifier la matière 
davantage, je l’ai soumise dans l’autoclave à 110 degrés à l’action de 
l'acide sulfurique étendue à 2 pour 100 pendant deux heures envi- 
ron. 

Après refroidissement, le liquide a été neutralisé avec le carbo- 
nate de chaux, filtré, concentré au bain-marie et précipité par l’al- 
cool. 

Le liquide alcoolique, qui renfermait les matières sucrées en dis- 
solution, a été évaporé en consistance sirupeuse et le sirop épuisé par 
l'alcool à 95 degrés bouillant. La solution n'ayant donné lieu à au- 
cune cristallisation, même après deux mois, on a retiré l'alcool par 
distillation, versé le résidu dans une capsule et placé celle-ci sous 
une cloche à dessécher. Ge procédé n’a pas mieux réussi et au bout 
de quelques semaines la masse s'était durcie sans cristalliser. 

Alors la capsule à été placée simplement sous une cloche ordi- 
naire. Le produit s’est ramolli peu à peu et au bout de deux mois 
il s'était pris en une masse de cristaux réunis par une mélasse su- 
cRée 

On a alors humecté avec un peu d’alcool à 80 degrés et, dès que 
cela a été possible, essoré vivement à la trompe, en sorte qu’on a 
finalement obtenu un liquide alcoolique sucré etune masse de cris- 
laux. Liquide et cristaux ont été l’objet d'une analyse séparée. 


(1) Ann. d. Ch. und. Phärm. CCXX VII. p. 223. 


142 EM. BOURQUELOT. 


Le liquide a été concentré au bain-marie jusqu’à élimination 
complète de l’alcool, puis repris par l’eau froide, filtré et addi- 
tionné à froid, conformément aux indications de E. Fischer, de 
phénylhydrazine et d'acide acétique. 

Des cristaux jaunes ont commené à se former au bout de trois 
quarts d'heure. Après douze heures, ils ontété jetés sur un filtre, 
lavés à l’eau froide, puis traités par l’eau bouillante qui les a dissous 
presque en totalité. Ces cristaux se sont reproduits par refroidis- 
sement. 

Or un seul sucre donne à froid avec la phénylhydrazine une com- 
binaison cristallisée (hydrazone), laquelle est en outre soluble dans 
l’eau bouillante ; c'est le mannose. Donc le liquide renfermait du 
mannose. 

Les cristaux ont été dissous dans l'alcool à 97 degrés bouillant. 
Après quelques jours de repos, la solution alcoolique a été versée 
dans un vase à large ouverture et celui-ci placé ouvert sous une 
cloche à dessication. Il s’est produit ainsi des cristaux entièrement 
blancs, donnant une solution aqueuse, incolore, en sorte que le 
pouvoir roltatoire du sucre a pu être déterminé exactement. 

Les observations ont été faites à la lumière du sodium avec un 
tube de 2 décimètres, sur un échantillon desséché à 100 degrés. 

p—= 0 gr. 3652: 
V=——= 29 centre 
A — LL 10920M0 HSE 
D'où 2h + PE 
2 X 0,3692 

Ces cristaux étaient donc des cristaux de dextrose, celui-ci ayant 

pour pouvoir rotaloire : &« D — + 529,8. 


Il résulte donc des faits précédents que les hydrates de carbone 
enlevés par la lessive de soude au tissu du lactaire possèdent la pro- 
priété de donner par hydrolyse du dextrose et du mannose, et l’on 
peut dire, en se conformant à la nomenclature que j'ai exposée 
précédemment, qu'ils sont constitués par de la dextrane, de la man- 
nane et vraisemblablement par une très faible quantité de xylane. 


14 juin 1894. 


SYNOPSIS 


DES 


familles qui composent la classe des Mycophytes 


(Champignons et Lichens) 


Par M. Léon MARCHAND, 


Professeur à l'École de Pharmacie de Paris 


En 1890 (1) nous avons indiqué les raisons qui nous paraissaient 
autoriser la division du Règne végétal en deux SOUS-RÈGNES, 
celui des PHANÉROGAMES et celui des CRYPTOGAMES, et, à la même 
époque, nous donnions un tableau qui résumait les caractères des 
principales coupures admises dans le dernier sous-règne. C’est ainsi 
qu'après avoir séparé sous le nom d’embranchements : 1° les cryp- 
togames sans chlorophylle, cryptogames-achlorophyllés (dont quel- 
ques-uns ont fait par élision Cryptachlorophyllés) et 2° les ceryptoga- 
mes colorés par la chlorophylle, cryptogames-chloropkhyllés (qui sont 
devenus pour certains les Cryptochlorophyllés), nous avons reconnu 
quatre classes : #ycophytes, Phycophytes, Bryophytes, Piéridophytes, 
dont la première, celle des Mycophytes, représente à elle seule le 
premier des embranchements, pendant que les trois autres, se par- 
gent le second dans des proportions au reste bien inégales. 

La classe des Mycophytes est de toutes la plus nombreuse. Elle 
réunit tous les cryptogames dont le protoplasma PROPRE ne renferme 
pas de chlorophylle, caractère qui permet d’y faire rentrer les 
Lichens qui, s'ils possèdent cette matière colorante, ne la portent 
que médialement et, parce qu'ils sont habités par des associés chlo- 
rophyllés, d’où le nom de Hycophycophytes que nous leur avons donné, 
en Popposant à celui de Mycomycophytes attribué aux Mycophytes, 
dans lesquels 1l n’entre que des filaments fongiques. Ainsi composée 
cette classe comprend, d’après les relevés récents, plus de 50.000 
espèces ou mieux formes différentes, chiffre qu'atteignent à peine 
les trois autres classes réunies, malgré le nombre considérable de 
types nouveaux que les spécialistes créent tous les jours. 


(1) L.MarcHann, Le Sous-Règne de la Cryptogamie in Journ.de Microg. 
Pelletan,1891,p.30. Voir aussi Leçon d'ouverture du cours de Cryptoga- 
mie année 1890,même journal année 1890, p.167 et 333 et tirages à part. 


144 L. MARCHAND. 


Ce n’est pas à dire,toutefois,que ce nombre de 50.000,ne soit pas 
réductible. Certains mycologues n’en comptent que la moitié et 
même le tiers ; car dans celte classe, autour d’une espèce dite 
parfaite évolue une série variable de formes ou d'états de tissus 
fongiques de même nature, sans doute, mais qui, tout en obéissant 
à l'impulsion héréditaire de leur protoplasma, se laissent façonner 
dans leurs détails par l'impulsion des agents extérieurs. On com- 
prend que si, dans ces cas, on ne compte, comme vrais, que les 
élats parfaits, on arrive à un chiffre de beaucoup inférieur à celui 
que donne | addition de toutes les formes annexes dues au polymor- 
phisme. 

Pour notre part, nous partageons l'opinion de ceux qui pensent 
que l’on ne fait qu’une besogne incomplète lorqu’on ne tient compte 
que des formes dites parfaites En effet, les formes imparfaites simu- 
lent, la plupart du temps, une autonomie telle que, si l’on n’est pas 
prévenu, si, en d’autres termes, on ne les connaît à l’avance, 
on se voit amené à les considérer comme étant parfaites. Or, dans 
ces cas, et il ne faut pas oublier qu'ils sont nombreux, puisque ces 
formes annexes entrent, comme nous le disions plus haut, pour les 
deux tiers dans le chiffre total des mycophytes, le chercheur ne trou- 
vera pas à classer l'échantillon recueilli en se servant d'ouvrages qui 
ne tiennent compte que des formes parfaites, ne parlant qu'inci- 
demment des formes annexes qui se trouvent ainsi dispersées dans 
les milieux les plus disparates. 

C’est en conformité de ces idées et d’accord avec Boudier et 
Fückel, aussi bien qu'avec Costantin, de Seynes et Patouillard que 
nous avons admis ces formes annexes à figurer dans notre classifi- 
cation. Sous le nom d'AsPoRoMYCÉS, elles forment, pour nous, une 
division qui correspond à ce que l’on a appelé imperfecti, impar- 
faits ou incomplets, et que nous opposons aux SPOROMYCÉS qui 
répondent aux perfecli, parfaits ou complets des mêmes auteurs. 

Dans l’une et l’autre de ces divisions nous avons conservé aux 
genres une valeur égale, car si on a actuellement la preuve 
que beaucoup d’entre eux ont, depuis les découvertes de Tulasne, 
perdu leur cohésion, tous les j jours nous assistons à des débats qui 
nous prouvent que Ta d’autres beaucoup plus récemment créés, 
sont aussi discutés ou discutables. Néanmoins nous reconnais- 
sons que les genres des ASPOROMYCÉS ne sont pas réunis par des 
caractères de parenté tels qu'ils permettent d’en faire des familles, 


MYCOPHYTES. 145 


D 
comme cela arrive pour ceux qui se groupent dans les SPOROMYCÉS 
et c’est ce qui nous a fait remplacer, pour les premiers, le nom de 
famille par celui de série. Ge sont les mêmes raisons qui nous ont 
amené à préférer chez les premiers le nom de cohorte à la qualifi- 
cation d'alliance employée chez les seconds. De même aussi les 
coupures des familles seront des {ribus pendant que celles des sé- 
ries seront des sections. 

En résumé, donc, dans le travail que nous présentons ici, nous 
avons essayé de faire ressortir les traits d'union qui pouvaient réunir 
les uns avec les autres les différents groupes de Mycophytes. Après 
avoir composé la classe avec les Champignons et les Lichens, nous 
avons pensé que, jusqu'à plus amples informations, on pouvait 
admettre deux sous-classes : la première celle des Mycomycophytes 
correspondant aux Champignons des auteurs ; la seconde, celle des 
Mycophycophytes répondant à ce que l’on nomme encore Lichens. 

Dans la sous-classse des Mycomycophytes, le polymorphisme nous 
a conduit à admettre deux divisions : 1° celle des Asporomycés et 
2 celle des Sporomycés. Pour les Asporomycés, les subdivisions 
sont : cohorte, série et plus tard section : pour les Sporomycés, nous 
avons alliance, ordre, famille et enfin tribu, dénomination que nous 
conservons pour les Mycophycophytes ou Lichens. 

C’est cette classification que nous suivons dans nos cours à l'Ecole 
supérieure de Pharmacie de Paris. Nous sommes arrivé à la formu- 
ler en dressant les tableaux synoptiques et dichotomiques compre- 
nant tous les genres de chacune des familles ; ces tableaux seront 
publiés lorsque nous aurons reçu sur Île travail d'ensemble que nous 
soumettons aujourd’hui à l’appréciation des savants, les observations 
qu'il ne peut manquer de provoquer et que nous sollicitons vive- 
ment. Ces observations formulées nous permettront de perfection- 
ner et de réformer sans doute certains points douteux. 

Les mycologues ne s’étonneront pas quand nous leur dirons que 
nous n'avons pu arriver seul à parfaire cette œuvre, qui reste 
certainement imparfaite et incomplète, malgré l’aide qu'ont bien 
voulu nous donner Ë. Boudier et N. Patouillard pour les mycomy- 
cophytes et À. E. Hue pour les Mycophycophytes. Les difficultés du 
sujet ne nous ont pas toujours permis d'utiliser comme nous l’eus- 
sions désiré les lumières que fournissaient ces savants et les rensei- 
gnements que nous puisions dans le Sylloge de Saccardo et le Xryp- 
togamen-Flor a de Rabenhorst. 


L.iMARCHAND. 


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Penicillium 
Hspergillus 
Chetostromæ 
Tubercularia 
Stilbum 


Uredo 

Excipula 
Ceriomyces 
Ptychogaster 
Ollula 
Lepiostroma 
Sphar opsis 
Zulhla 

Æcidium 
Melanconium 
protodermiaces. 
Spumariacés 
Licegce: 
Reliculariacés 
Hycosératiacés 
Grasiacès 
Piasmodiophoracés: 


Chulridiaces 
oracés 
haridaces. 
Saprolegnigces 
Peronosponacés 
Entomophtoraces. 


Glycozymacés 
Taphrinacés 
Gymnogscés 
Laboulbéniacés 
Onygénacès 
mens 
uberaces 
Erysiphaces 
Muriangiaces 
Pseudo Verrusanacés 2. 
‘Asténinacés 
Nectriaces 
Dothidéaces: 
Sphériaces 
Corynel iaces| 
Lophiostomaces 
Hysteriaces 
Hemi-Hystériacés 
Ocellariaces 
Phacidiaces 


ermaféacés 
Hlotiacés: 
Calloriaces 
Liotiacès 
Ascobolacés 
Humariacès 
Pézizacés 
Rhizinacés: 
Heltellacès 
Morchellacés 


Ustlaginacés 
Bxobasidiacés 
Ecchynaces 
Hymanogosféraces. 
Lycoperdacés 
Nidulariaces 
Botfaréacos 
Phalloïdaces 
Pucciniacés 
uriculaniacés 
Mremellacés 
Calocéracés 
Clauariaces 
IThelèphoraces/4 
Hydnacés 
Polyporacés 
Agaricacés. 


Verrucariacés 2: 
Normandinacés 


Spherophoracés! 
Graphisiacés 2: 
Lecanoracés 
Pormeliaces 
Cladoniacés 
Collmacés 
Ephèbacés 


. Tableau Synoptique des familles de Mycophytes 


Par M. L. MARCHAND. 


Le Synopsis des familles composant la Classe des Mycophytes 
paru dans le précédent numéro du Bulletin de la Société sera, ce 
nous semble, plus facilement compris dans le Tableau synoptique 
que nous publions aujourd’hui. Ce tableau permettra aux lecteurs 
de saisir, en un seul coup d'œil, l’ensemble des coupes que nous 
avons reconnues dans le premier embranchement du Sous-règne des 
Cryptogames. 

Ce classement (nous avons peut-être eu tort d'écrire Classifica- 
lion) a été formulé d’après des tableaux synoptiques et dichotomi- 
ques des genres composant chacune des familles. Nous avons dit 
les raisons qui nous font hésiter à en entreprendre, dès ce jour, la 
publication. Les avis. qui nous viendront, il n’en faut pas douter, 
des gens autorisés, nous éclaireront sur certains points et amène- 

. ront quelques changements sans doute. Mais pour que ces avis puis- 
sent être donnés en connaissance de cause,nous publierons sous peu 

une Enumération méthodique et ruisonnée des genres qui doivent 
rentrer dans chacune des familles indiquées au Synopsis et au 
Tableau synoptique. 

Nous appelons les critiques et nous sommes d’avance assuré de 
la bienveillance de celles qui nous viendront des Mycologues pro- 
prement dits qui comprendront les difficultés de l’œuvre que nous 
livrons à la publicité. 


Les conidies de l'Hydnum Erinaceus Buzz. 


Par M. N. PATOUILLARD. 


Dans une notice publiée dans le Bulletin de la Société Mycologi- 
que, vol. VIT, p.76, M. de Seynes signale la présence de deux sortes 
de conidies chez l’Æydnum coralloides Scop.: des microconidies ex- 
clusivement hyméniennes et des macroconidies mélangées aux pré- 
cédentes ou dispersées dans le tissu des dents. J'ai rencontré égale- 
ment ces deux sortes d'organes chez l’Æydnum Erinaceus Bull., 
espèce très-voisine de l’H. coralloides et je ne serais pas revenu sur 
ce sujet, s’il ne m'avait semblé intéressant de signaler quelques 
particularités dans la forme et dans la localisation des macroco- 
nidies. 

Rappelons d’abord la constitution du réceptacle de Æ. Erinaceus. 
Il comprend: 4° une portion basilaire stipitiforme, homogène,plus ou 
moins allongée, souvent réduite à un simple tubercule qui émerge 
du support et qui est composé d’hyphes cylindriques, à parois 
épaisses, d’un diamètre sensiblement égal sur toute leur longueur, 
très-larges dans les parties profondes et de plus en plus grêles à 
mesure qu’on se rapproche de la périphérie. 

20 Cette partie homogène se continue par une masse caverneuse, 
formée de bandes rayonnantes de pseudo-parenchyme qui s’incurvent 
peu à peu et viennent se terminer en aiguillons pendants tout à fait 
libres ; ces bandes, plus ou moins soudées les unes aux autres, 
laissent entre elles des cavités divergentes et irrégulières et sont 
composées d'hyphes analogues à celles de la partie homogène de la 
base.A la périphérie de ces bandes se rencontrent des « hyphes vascu- 
laires » plus grèles, jaunâtres, simples ou rameuses,ainsi qu’un revé- 
tement mucédinéen, sous forme d’une villosité très courte, à élé- 
ments délicats, hyalins, très-grêles et à parois minces. 

Cetie portion caverneuse peut être considérée comme constituée 
par les aiguillons irrégulièrement soudés entre eux sur une grande 
partie de leur longueur, aiguillons qui ne deviennent hyménifères 
qu’à leur extrémité libre. 

Comme dans H. coralloides, l'eau iodée provoque directement un 


HYDNUM ERINACEUS. 159 


bleuissement intense de tous les éléments du pseudo-parenchyme, 
sauf des hyphes vasculaires, de l'hymenium et des filaments qui 
sont en relation directe avec l'atmosphère. 

Ici également les microconidies sont exclusivement hyméniennes, 
c’est-à-dire qu’elles ne se rencontrent que dans les parties libres des 
aiguillons ; leur aspect est identique à celui indiqué par M. de Seynes 
pour ces organes chez VA. coralloides. Elles sont portées sur des 
filaments dressés, rapprochés les uns des autres, qui semblent être 
de simples modifications des basides. 

Leur formation est nettement endocellulaire : une cellule, élargie 
en son milieu, s’étire plus ou moins en un bec arrondi et renflé à 
l’extrémilé ; dans ce renflement on voit distinctement une conidie 
indépendante de la cellule mère. On les rencontre également dispo- 
sées en files de 3-4 superposées et alors le conidiophore a une paroi 
toruleuse : chaque étranglement correspondant à l'intervalle qui 
sépare deux conidies voisines. 

Des basides tétraspores normalement développées se rencontrent 
mélangées aux cellules conidipares. 

Les spores el les microconidies sont sensiblement de mêmes di- 
mensions (6-74) et de même forme : subglobuleuses, incolores et 
lisses. 

L’analogie entre ces microconidies hyméniennes et celles qui s’ob- 
servent si abondamment dans les pores du Polyporus biennis a été 
indiquée par M. de Seynes ; elles sont également du même ordre 
que celles croissant entre les basides des Aleurodicus amorphus, A. 
Oakesii et À. disciformis et du Plerula mulhfida. 

En envisageant les bandes du tissu à lacunes,comme des aiguillons 
soudés et par suite soustraits aux conditions normales du dévelop- 
pement, il était naturel de se demander si les parties périphériques 
de ces bandes ne seraient pas le siège d’une production de corps 
reproducteurs spéciaux : c’est là en effet que se rencontrent les 
macroconidies, elles sont localisées exclusivement sur la villosité 
qui tapisse les cavités de la trame et qui paraît correspondre à l’hym- 
nium normal des parties libres des aiguillons. Je n’ai pu réussir à 
les voir dans l'épaisseur des tissus ou avec les microconidies, comme 
l'indique M. de Seynes pour l’A. coralloides. 

Leur forme est ovoïde,allongée, plus ou moins irrégulière; elles sont 
incolores, lisses et contiennent des granulations dans leur intérieur ; 


160 M. PATOUILLARD. 


leurs dimensions sont bien supérieures à celles des microconidies et 
sont très-variables, les plus petites mesurent 12 X 8u, mais il n’est 
pas rare d’en rencontrer qui atteignent 24% 10u. Leur fréquence 
est assez grande. 


Les filaments qui supportent les macroconidies sont incolores, 


orèles (2-3u), septés en travers, avec ou sans boucles aux cloisons, 
simples ou fourchus, dressés ; à leur extrémité naît une macro- 
conidie unique qui se sépare par une cloison et peut se détacher à 
la maturité. 

Quelquefois on observe ces macroconidies dans la longueur du 
filament générateur, à une distance variable du sommet. 

Ainsi donc s’il y a identité entre les microcomdies des A. coralloi- 


des et H.Erinaceus, les macroconidies de ces deux espèces semblent. 


avoir des lieux d'élection différents. 

Si nous cherchons, dans la série des Hyménomycètes conidifères, 
des productions analogues aux macroconidies de l'Hyd. Erinaceus, 
nous les trouvons chez certains polyporés tels que Ganoderma 
Obockense et Polyporus fomentarius. La trame du chapeau de ces 
derniers est parcourue par des canaux partant du sommet du stipe 
ou du point d'insertion du chapeau, pour aboutir aux tubes hymé- 
niens normaux : ces canaux, véritables tubes fructifères développés 
en dehors des conditions habituelles, sont exactement comparables 
aux aiguillons internes de l’H. Erinaceus et, comme ces derniers, 
sont le siège d’une production de macroconidies. 

Enfin je ferai remarquer que, sur aucun des spécimens de 
H. Erinaceus que j'ai examinés, je n’ai observé les conidies si 
spéciales indiquées dans cette espèce par Richon. 


TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 


MM. PRILLIEUX ET DELACROIX 


Sur quelques champignons nouveaux ou peu connus 
parasites sur les plantes cultivées. 


SEPTORIA PETROSELINI var. Apu, parasite sur les feuilles de Céleri. 
(PLAN Mis. A) 


Cette espèce décrite par Desmazières (4) sous le nom de Depazea 
Pelroselini et figurée dans son Exsiccatum des Pluntes eryplogames 
de France sous le nom de Septoria Petroselini (ne 1.174, 1° éd.; 
614, 2e éd.), est assez répandue en Europe et dans l’Amérique du 
Sud. Elle est parasite sur les feuilles de Persil (Petroselinum sati-- 
vam) et y produit des macules d’un blanc jaunâtre, irrégulières, 
bordées d’une marge plus colorée en jaune ochracé, très faiblement 
proéminente, qui ne lardent pas à se couvrir d’une quantité de petits 
points noirs semblant presque confluents quand on les observe à l’œil 
nu. ; 

Dans la portion décolorée de la feuille, le contenu des cellules a 
disparu ou à peu près, le tissu est infiltré d’un mycélium hyalin 
cloisonné, ramifié, dont la largeur des hyphes varie entre 1,5 et 4. 
Les périthèces enfoncés dans l'épaisseur de la feuille percent l'épi- 
derme pour apparaître indistinetement sur l’une ou l’autre face de 
la feuille. Leur diamètre ne dépasse pas 140 p. 

Les spores filiformes (1,5 & environ) sont la plupart du temps 
courbées ; quelques-unes se montrent cloisonnées à un très fort 
grossissemeut, le plus souvent on n’y voit que quelques fines gout- 
telettes. 3 

Sur le Céleri (Apium graveolens), ce parasite a commis des 
dégâts sensibles dans quelques régions en France, cette année. 
L’apparence extérieure de la maladie est un peu différente. Des 


(1) Desmazières, Annales des Sciences naturelles, Botanique, 1840,page 10. 


162 PRILLIEUX ET DELACROIX. 


portions considérables de la feuille se décolorent ; et dans ces por- 
tions blanchies se dessinent des aréoles jaunâtres où apparaissent 
les périthèces ; c’est surtout dans ces macules qu'on rencontre les 
filaments mycéliens. 

Les caractères de fructification sont d’ailleurs identiques sur le 
céleri etle persil; c’est pourquoi nous avons rattaché la Septoria du 
céleri à celui qui attaque les feuilles de persil. 

Sur le persil, les cellules de la marge de la macule se montrent 
colorées en brun, disposées en courte série radiale ; elles ont les 
réactions du liège: ce sont des cellules subéreuses, dont le rôle est, 
on est en droit de le supposer, d'empêcher l'extension du mycélium 
parasite, car on n’en trouve pas au delà. 

L'importance de cette marge subérifiée est très réduite sur les 
feuilles de céleri parasitées, c’est pour cette raison que l’aire déco- 
rorée de la feuille y est beaucoup plus étendue. 


COLLETOTRICHUM OLIGOCHAETUM Cav., parasite sur les Melons. 
(PI. VI, fig. B). 


Dans les environs de Rambouillet, certaines cultures de melons 
furent attaquées par un parasite qui n’élait pas encore signalé en 
France sur cette plante, le Collelotrichum oligochæztum Cavara. 

Cette espèce a été signalée par le Dr Cavara (1) sur les jeunes 
feuilles et tiges de la courge. Depuis, il l’a observée (2) sur Îles 
cotylédons, les feuilles, les rameaux et les fruits de diverses Cucur- 
bitacées, cultivées dans les jardins de Pavie. 

Lorsque les plantes sont attaquées très jeunes, elles sont rapide- 
ment détruites. Adultes, elles résistent plus longtemps ; mais, pour 
ce qui est des melons particuliérement, la plus grande partie des 
fruits sont envahis et ne parviennent pas à muürir, ils sont entère- 
ment détériorés bien avant le moment de la récolte. 

Extérieurement les plantes malades présentent des macules d’appa- 
rence et de forme variées suivant les portions de la plantes où elles 


{1) Dr Cavara, de l'Institut botanique de Pavie, Matériaux de Mycologie 
lombarde, in Revue mycologique, 1889, page 191. 

(2) Du même, Contribuzione alla micologia lombarda, in Atti del l'Istituto 
botanico de l’Università di Pavia, Ile série, vel. 2, page 270. 


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TRAVAUX DU LABORATOIRE. 163 


siègent. Sur les tiges, elles sont allongées, jaunâtres, mal déli- 
mitées , de même sur les feuilles où le ton est plus accentué. Les 
fruits sont alteints d’une façon plus intense : les taches s'étendent 
surtout en profondeur, constituant un amas blanc-jaunâtre où tous 
les tissus sont entièrement décomposés, car l’action des bactéries 
vulgaires de décomposition des végétaux vient y terminer le proces- 
sus de destruction commencé par le champignon parasite. 

Sur les macules, dans les portions où le tissu est tué apparaissent 
les fructifications, constituées par de petites masses d’un rouge 
carné qui ne dépassent pas 1/3 ou 1/4 de millimètre de diamètre. 

Extérieurement, la lésion produite par ce parasite présente de 
grandes ressemblances avec celles dues aux Glæosporium lagena- 
rium et Scolecolrichum melophlhorum et on peut en pratique appli- 
quer la même dénomination de Nuile à la maladie qu'ils amènent. 

D'ailleurs, le Colletotrichum oligochaetum et le Glæosporium lage- 
narium constituent deux formes voisines lune de l’autre dans 
la classification des formes imparfaites d’Ascomycètes la plus 
généralement acceptée aujourd'hui, celle de Saccardo. Et même la 
première fois que nous observämes le Col'etotrichum dont nous 
nous occupons, nous avions pensé à première vue que ce n'était peut- 
être qu’une forme spéciale du Glæosporium lagenarium. M.Saccardo, 
à qui nous avons soumis nos échantillons, considère qu'il s’agit 
bien en réalité du Colletolrichum oligochaetum. Cette dernière es- 
pèce se différencie d’ailleurs de la précédente, en dehors de carac 
tères moins apparents, dans les stérigmates et les spores par la 
présence de soies noires de 60 à 80u de long sur 4,5 à 62 de large, 
portant quelques cloisons lransversales, dressées, un peu tortueuses 
parfois, obtuses au sommet, un peu renflées et presque hyalines à 
leur insertion sur le stroma. Le mycélium hyalin, cloisonné, ra- 
mifé, tortueux, très fourni de gouttelettes, dont les hyphes les plus 
larges atteignent de 7 à 8 de diamètre, pénètre les éléments ana- 
tomiques,ou bien les dissocie en détruisant la matière intercellulaire 
et se substituant à elle. À 

En certains points, dans les vaisseaux et quelques méats inter- 
cellulaires s’accumule une matière jaune, granuleuse, presque 
opaque, qui dans quelques cas remplit entièrement la cavité, tandis 
que dans d’autres elle n’y forme qu’un revêtement sur les parois, et 
celles-ci, dans ces conditions, prernent fréquemment une coloration 


164 PRILLIEUX ET DELACROIX. 


jaune, mais moins intense et seulement dans la partie la plus 
interne de la membrane. La matière, d'apparence gommeuse, qui 
obstrue les éléments se colore en rose pourpre par le rouge de 
ruthénium, après fixation par la solution de sous-acétate de plomb, 
d’après le procédé indiqué par M. Mangin (1); mais, en même 
temps, les intervalles pectiques intercellulaires, bien qu'ils soient 
nettement apparents et intacts dans les régions où le mycélium n’a 
pas encore envahi les éléments, ne prennent aucune coloration, et 
c’est la portion la plus interne de la membrane qui esten rapport 
immédiat avec la cavité qui seule se teinte légèrement en rose. Ce 
fait semble bien prouver que l’action de l’oxychlorure ammoniacal 
de ruthénium sur les composés pectiques n'offre pas le caractère de 
généralité que M. Mangin paraît lui accorder. 

Les conceptacles sont constitués par un stroma à filaments très 
grêles, finement anastomosés et qui dérivent des ramifications 
ultimes du mycélium. La couleur générale du stroma est d’un rose 
carné clair. Sur le stroma s’insèrent des basides serrées, très grêles, 
de 424 environ de longueur, qui portent à leur sommet des conidies 
hyalines, continues, ovales ou cylindriques, parfois arquées ou un 
peu polygonales-allongées, à contenu pourvu de granulations très 
fines, de 42-15 X 4-5», de dimensions. 

Ces spores germent facilement dans l’eau pure et en plaçant ces 
germinations sur l’épiderme d’une jeune plante de melon parfaite- 
ment saine, la macule âpparaissait au bout de quelques jours et les 
fructifications étaient mûres trois semaines plus tard. 

Des essais de traitement à la fleur de soufre et avec des liquides 
cupriques variés : bouillie bordelaise à 3 pour cent de sulfate de 
cuivre, et 2 pour cent de chaux, bouillie sucrée, n’ont pas arrêté 
notablement l'extension de la maladie. Il y a lieu, pour en éviter le 
retour l’année prochaine, de conseiller la désinfection des châssis à 
couche avec une solution de sulfate de cuivre assez concentrée, 
40 pour cent environ, la culture du melon sur une terre qui n'ait 
pas encore servi à cet usage et enfin la pulvérisation préventive des 
jeunes plants à la bouillie bordelaise. 


(1) L. ManGiNn.— Comptes-rendus de l’Académie des Sciences : 1893, 
t. I, p. 653 ; 1894, t. II, p. 514. 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 165 


MACROPHOMA VESTITA #00. sp. parasite sur les racines du Cacaoyer. 
(BEMES ee) 


M.J. Dybowski nous a transmis cet été au Laboratoire un pied 
de Cacaoyer (Theobroma Cacao) atteint d'une maladie qui commet 
des dégâts importants dans un certain nombre de plantations de 
l'Amérique équatoriale et au sujet de laquelle nous ne possédons, 
d’ailleurs, que des renseignemeuts fort incomplets. 

Les cacaoyers meurent par places presque brusquement, à la 
suite d’une inondation, et c’est seulement dans les bas-fonds où 
l’eau est stagnante que la maladie se manifeste. Quand linondation 
est terminée, les feuilles jaunissent très rapidement et tombent ainsi 
que les fruits, la plante se dessèche sur pied et périt. Get accident 
ne se produit en général que lorsque les plantes ont atteint l'âge 
de trois ou quatre ans. 

Dans les racines des plantes mortes, on trouve l’écorce desséchée 
se détachant facilement de la partie ligneuse centrale. Cette dernière 
est colorée en gris de fer d’un ton uniforme. L’écorce montre à 
l'œil nu des quantités de petites touffes noires d'apparence filamen- 
teuse qui sortent au dehors à travers de petits pertuis creusés dans 
l'épaisseur de la couche subéreuse extérieure. 

Si l'on fait une coupe transversale passant par une de ces touffes 
de poils, on constate qu’ils s’insérent-sur la partie supérieure d’un 
_ périthèce immergé dans l'écorce. Ce périthèce hémisphérique, 

aplati sur sa base, mesure environ 300z, dans ses deux dimensions. 
Il paraît astome et son enveloppe épaisse possède une texture assez 
largement celluleuse, hoire. Les spores ovoides sont hyalines, à 
contenu fortement granuleux, à épispore épais de 2,5z environ; 
leur dimension moyenne est de 30 X 15. Les spores sont portées 
sur des basides filiformes, grêles, hyalines, de 304 de long environ. 
Les périthèces présentent une particularité que nous avons déjà 
observée sur d’autres espèces (1). Lorsque les spores sont déta- 
chées, sur la partie basilaire du périthèce, on voit apparaître, au 
milieu des stérigmates qui persistent, des sortes de paraphyses 


(1) G. Decacroix. — Observations sur quelques espèces peu connues in 
Bulletin de la Société mycologique, tome VIF, p. 111. 


166 PRILLIEUX ET DELACROIX. 


hyalines, aussi grêles qu’elles ; les plus longues ont 70 à 80u; d’au- 
tres, plus courtes, présentent tous les intermédiaires entre ces 
dimensions et celles des stérigmates. Il est logique de supposer que 
ces pseudo-paraphyses sont produites par le retour d’un certain 
nombre de stérigmates à l'état végétatif. 

La touffe brune qui couvre la partie supérieure du périthèce et 
fait issue au dehors est constituée par des hyphes qui sortent en 
rayonnant du pertuis de l'écorce, droites ou un peu tortueuses, 
cloisonnées, présentant de temps en temps une varicosité latérale, 
obtuses à l'extrémité, de 200 X 5u, comme dimensions moyennes. 
On trouve parfois au milieu de ces filaments quelques conidies 
brunes, uniseptées, de 25-28 X 13u. Une seule fois nous en avons 
vu une attachée latéralement près de l’extrémite de l’hyphe. Ce 
serait donc une forme Srolecotrichurn. Il paraît certain que l’évolu- 
tion de cette forme conidienne précède le développement du péri- 
thèce. D'ailleurs, ces conidies, non plus que les stylospores de la 
pycnide, n'ont pas germé. 

La présence de ce revêtement conidifère sur le périthèce et l’ab- 
sence d’ostiole éloignent un peu cette espèce du type des Macro- 
phoma, mais les caractères tirés de la forme du périthèce, de son 
siège, de l’insertion et de la forme des spores ne permettent pas de 
le classer ailleurs, à moins d'en faire un genre nouveau. 

Les cellules de l'écorce sont imprégnées d’un mycélium brun, 
dont les grosses ramifications, de 7 à 8x de large, très cloisonnées, 
ont une apparence toruleuse. Ce même mycélium noir se rencon{re 
aussi dans les tissus de la partie centrale de la racine, les rayons 
médullaires surtout. Dans toute cette région, les éléments sont 
tués ; le contenu plasmatique et amylifère du parenchyme médul- 
laire a totalement disparu dans les cellules où se trouvent les fila- 
ments mycéliens. Dans d’autres, on trouve une matière brunâtre 
fortement granuleuse, remplissant entièrement la cavité el qui 
résulte de la transformation du contenu cellulaire sous l'influence 
des zymases secrétées par le parasite. Ces produits de décomposition 
sont à peu près inertes vis-à-vis des réactifs colorés et rentrent dans 
la série des composés ulmiques dont la nature chimique est loin 
d'être élucidée. 

Pour expliquer les phénomènes pathologiques extérieurs pré- 
sentés par le cacaoyer et que nous connaissons très peu, on pour- 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 167 


rait invoquer une cause insuffisamment étudiée d’ailleurs, l’asphyxie 
des racines en présence d’un excès d'humidité. Mais la présence de 
périthèces dans l’écorce et d’un mycélium identique, aussi bien 
dans la partie superficielle que dans les portions les plus profondes 
de la racine, constitue une forte présomption en faveur du parasi- 
tisme de l’espèce dont nous avons parlé. 

En voici la diagnose : 

Macrophoma veslita nov. sp. Prillieux et Delacroix. — Perithecia 
hemisphærico-applanata, nigra, astoma, contextu celluloso ; hyphis 
nigris, septatis, 200 X 54 circiter, rectis vel paulum flexuosis ves- 
tita. Sporæ hyalinæ, ovoideæ, episporio 2,94 circiter, gultulato- 
granulosæ, 30 X 15u, basidiis filiformibus, 304 long. suffultæ. 

In radicibus Theobromæ Cacao, in Americà equinoxiali, 


FUSARIUM SARCOCHROUM Desm. parasile sur les rameaux 
de l’Ailante (PI.VI, fig. D). 


Par l'intermédiaire de M. Griffon, professeur à l'Ecole d’agricul- 
ture de Clion (Indre) et notre collègue à la Société mycologique, 
nous avons reçu au mois d'août dernier des branches d’ailante atta- 
quées par un parasite et qui provenaient des pépinières du bois de 
Vincennes. 

La maladie s’est montrée sur des ailantes ayant 10 ou 12 ans de 
plantation, nous l'avons constatée surtout sur les branches de deux 
ans. Les rameaux atteints sont, pour la plupart, privés de feuilles, 
quelques-uns qui en avaient produit au printemps les ont perdues 
prématurément pendant l'été avec tous les signes de la caducité. 

A la coupe transversale de la branche, on constate que le bois 
d’un an est tué sur une grande étendue de la section et prend une 
coloration jaune plus intense. La portion malade peut s'étendre sur 
une longueur assez considérable de la branche ; l’écorce est dessé- 
chée, la couche subéreuse externe papyracée, cassante, se détache 
facilement, et, par sa couleur fauve elle tranche sur le ton gris-ver- 
dâtre de l’écorce dans les parties saines. Le bois malade ne tarde 
pas à périr et comme il a cessé de se développer, toute la partie 
envahie est délimitée extérieurement par les bords d’une excava- 
tion, orientée dans le sens de l’axe de la branche, et encore accen- 


168 PRILLIEUX ET DELACROIX. 


tuée par ce fait que le cambium resté indemne produit un bour- 
relet cicatriciel saillant, assez souvent envahi à son tour. 

Sur les parties desséchées de l'écorce, les petites lenticelles don- 
nent passage à un fin coussinet coloré en rouge carné clair, légère- 
ment allongé dans le sens longitudinal, selon la forme de la lenti- 
celle. 

Ces coussinets sont les stromas d’un Fusarium, que nous n’avons 
pu séparer de l'espèce décrile par Desmazières sous le nom de 
Selenosporium sarcochroum (1), classée par Saccardo comme Fusa- 
rium (2) et figurée dans les Fungi îtalici (PI. 1214). 

Cette espèce paraît assez indifférente quant à son support. Sac- 
cardo la signale sur citronnier, oranger, laurier-rose, lilas, pêcher, 
érable, genêt, Cytisus Laburnum, Fraxinus Ornus, Ephedra, 
Maclura. P. Brunaud (3) l’a trouvée sur des branches mortes du 
Pistacia Terebinthus. Elle figure dans l’exsiccatum de C. Roume- 
guère (4) sous le n° 1374, récoltée à Lyon par Therry, sur l'écorce 
de Platanus orientalis. Dans ce dernier échantillon pourtant, son 
état immalure laisse quelque place au doute. 

En tout cas, le parasitisme n’est pas noté dans ces auteurs. 

A l'examen microscopique, on voit le stroma du Fusarium inséré 
sur le parenchyme cortical et faisant issue à l’extérieur au travers 
des assises de la couche subéreuse au lieu et place d’une lenticelle. 
L’épaisseur du stroma rouge très clair ne dépasse pas 1/2 millimètre 
d'épaisseur. Les hyphes fructifères qui se dégagent du stroma sont 
ramifiées, leur épaisseur est de 54 au plus, 

Les conidies, hyalines, présentent une teinte d’un rouge rosé 
pâle quand elles sont vues en masse. Elles out sur l’ailante 18-20: 


au maximum sur 3,9. Le mycélium pénètre profondément dans le 


bois, comme le montre la figure D. 

Les éléments attaqués sont entièrement vides et leurs parois res- 
tent hyalines. Seuls, un cerlain nombre de vaisseaux présentent un 
contenu jaune très clair, presque transparent, ponctué de très fines 


(1) Annales des Sciences naturelles, 1850, p. 111. 

(2) Michelia, V, p. 534. 

(3) Herborisations mycologiques aux environs de Saintes (Charente- 
Inférieure), 1886-1887. 

(4) C. RouMEGuËRE, Fungi gallici exsiccati, centurie XIV. 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 169 


granulations, qui tantôt remplit la lumière du vaisseau, tantôt forme 
seulement un anneau sur le pourtour interne. Gette substance, d’ap- 
parence gommeuse est insoluble dans l’eau et ne réagit pas au 
rouge de ruthénium qui en accentue simplement un peu la teinte 
jaune. 


: L'examen des branches malades montre que la pénétration du 


parasite se fait par les blessures qui existent à la surface de l’é- 
corce. 


Le seul traitement à conseiller est l’élagage et l’incinération des 
branches atteintes. Il serait avantageux aussi de recouvrir les plaies 
faites par la taille avec un enduit protecteur, tel que le coaltar, 
pour empêcher la pénétration du mycélium provenant de la germi- 
nation des conidies. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VI. 


À. — Septoria Petroselini, var. Apii. — 1, Coupe d’une feuille avec un péri- 
thèce. — 2, Spores. 

B. — (olletotrichum oligochætum.— 1, Coupe d'un conceptacle.— 2, Spores. 

CG. — Macrophoma vestita. — 1, Coupe d’un périthèce ; en K, une conidie 
développée sur les hyphes qui couronnent le périthèce ; 2, portion 
d'hyménium âgé : les pseudo-paraphyses commencent à se déve- 
lopper ; 3, stylospores, 4, portion terminale d’une hyphe extérieure 
(obj. 9 à sec) ; 3, coupe longitudinale tangentielle dans la partie pro- 
fonde du cylindre ligneux de la racine ; une cellule de parenchyme 
lisneux, /, et une cellule de rayon médullaire, », sont remplies d’un 
amas brun opaque ; le mycélium, s, dissocie et infiltre les éléments. 

D. — Fusarium sarcochroum.— 1, Coupe d’une fructilication, 2, conidies: 
3, Sporophore et conidies jeunes ; 4, coupe transversale dans le bois, 
montrant le mycélium.. 


Les Maladies de la Vigne en Portugal 
PENDANT L'ANNÉE 1894 


Par MM. VERISSIMO D'ALMEIDA 


Professeur de Pathologie Végélale à l’Institut Agronomique de Lisbonne 


Et JOAO DA MOTTA PREGO 


Répéliteur à l’Institut Agronomique de Lisbonne, Directeur du Laboratoire de fermentations. 


L'année 1894 n’a été marquée par la découverte d'aucune nou- 
velle espèce mycologique attaquant la vigne, ni par l'intensité de 
l'invasion de ses parasites déjà connus. 

Si donc quelques-uns d’entre eux, isolément, n’ont pas exercé 
une action funeste sur la récolte viticole en Portugal, leur action 
simultanée a causé du moins quelques dégâts à la viticulture portu- 
gaise. 

Dans cette note, nous désirons seulement présenter une idée 
générale des effets de l’action pathologique des champignons qui 
ont été observés dans les vignes de notre pays et que nous avons 
spécialement étudiés dans le laboratoire de pathologie végétale de 
l'Institut agronomique de Lisbonne. 


Chronologiquement l’anthracnose est la maladie observée depuis 
le pius longtemps dans les vignes portugaises. Cette maladie a revêtu 
parfois un caractère de sérieuse gravité. Les pampres présentent les 
ulcérations habituelles dans les mérithalles, dans le pétiole et aussi 
dans la nervure de la feuille, n’épargnant même pas le parenchyme 
qui se déchire quand le Sphaceloma ampelinum se trouve en pré- 
sence de feuilles encore incomplètement développées, ce qui 
arrive fréquemment. Dans ces conditions, les feuilles se dessèchent, 
les pousses cessent de croître, les mérithalles restent courts, se dé- 
forment, et le pampre finit par se dessécher. Si l’anthracnose ac- 
centue ses ravages au début de la végétation de la vigne, comme 
c’est souvent le cas dans notre pays, il arrive que l'élévation succes- 
sive de la température, naturelle en cette saison, arrête l'invasion 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 171 


et il n’est pas rare de voir de nouvelles pousses remplacer les 
premières détruites, la vigne continuant ainsi à végéter normale- 
ment et donnant une production peu inférieure à la moyenne des 
vignobles non attaqués. C'est probablement à cette particularité 
qu’est due la dénomination de perneira, sous laquelle cette maladie 
est connue généralement en Portugal. 

Cest seulement dans les années humides, à printemps relative- 
ment froid, que l’anthracnose cause parfois des pertes très sen- 
sibles. Elle apparaît toujours plus ou moins, mais peu envahissante 
et la végétation ne semble pas trop se ressentir de l'existence des 
ulcérations qui creusent les sarments dans quelques endroits. 

Les viticulteurs soigneux emploient maintenant la solution de 
sulfate de fer pour le traitement préventif de l’anthracnose. Le prin- 
temps de l’année 1894 a été pluvieux, non par la quantité totale 
de pluie tombée qui n’a pas été supérieure à la normale, mais par 
sa distribution sur un plus grand nombre de jours, de sorte que 
l'atmosphère a été suffisamment humide pour déterminer la préci- 
pitation de rosées abondantes qu’une température peu élevée n’aidait 
pas à dissiper. 

C’est pour cette raison qu'il s’est produit quelques manifestations 
plus prononcées de l’anthracnose qui ont résisté à la première 
application du mélange de chaux et de soufre. La maladie céda 
enfin, mais nous devons constater que la chaleur de la saison a col- 
laboré très efficacement à ce résultat, et ce qui le démontre, c’est 
que, dans la plus grande partie des vignobles où l’on n’a pas em- 
ployé cette méthode curative, la maladie n’a pas progressé et s’est 
limitée aux ulcérations habituelles qui diminuent peu les récoltes. 


Ce fut en 1852 que l’oïdium apparut en Portugal, sans qu’au 
début il se soit présenté avec une grande gravité. Sa dissémination 
a été lente et dans quelques régions la mangra ou mal des vignes 
n’est apparue qu’assez tard. 

La viticulture a passé par de dures épreuves, mais ce fut dans 
l'ile de Madère que la crise se fit le plus cruellement sentir par 
la destruction des vignobles qui produisent le vin connu sous le 
nom de madère. 

Depuis que les viticulteurs ont enrayé le mal par l’emploi du 
soufre, la viticulture s’est rétablie, reconquérant son ancienne pros- 
périté. Aujourd’hui le mal des vignobles a perdu son importance et 


172 VERISSIMO D’ALMEIDA ET DA MOTTA PREGO. 


les viticulteurs pensent simplement à l’oïdium à l’occasion du sou- 
frage des vignes. Il y a eu des années où le mal s’est aggravé, pro- 
bablement à cause de conditions météorologiques plus favorables au 
développement du champignon, ou parce que les viticulteurs, trop 
confiants dans les bons effets du soufrage, avaient négligé son appli- 
cation. C’est ce qui est arrivé cette année où loïdium a résisté aux 
premiers soufrages, mais a cédé à des traitements répétés. 

Ceite aggravation de la maladie causée par l’Oïdium pendant 
l’année présente a ceci de particulier qu’elle coïncide avec une inva- 
sion plus intense des céréales par un autre Erysiphe jusqu'ici 
peu répandu dans notre pays. Nous voulons parler de l'Erysiphe 
Graminis D. G. qui, en 4894, s’est montré sur plusieurs points du 
Portugal avec une intensité extraordinaire. Les fewulles se cou- 
vraient de petits amas (acervos) d'apparence cotonneuse de l’Oidium 
monilioides Link, d’une couleur blanche ou ferrugineuse sur les- 
quels plus tard on voyait sans l’aide de Ia loupe les périthèces 
noirs de l’Erysiphe. À partir de la fin du mois de mai, la dissémi- 
nation du parasite parut arrêtée par la diminution des pluies prin- 
tanières devenues de plus en plus rares et par Pélévation de tem- 
pérature. 

La découverte des périthèces de l'oïdium dans les vignes de 
France, réalisée par M.Couderc en 1892, est venue justifier les pré- 
visions de de Bary et dernièrement celles de M.Viala sur l'identité 
des deux espèces d’oïdium observées l’une en Amérique et l’autre 
en Europe. 

L'Uncinula spiralis Berk. et Curt. est, par conséquent, l'espèce 
unique qui attaque la vigne. En Portugal, on n’en a pas trouvé les 
périthèces, ce qui n’a rien d'étonnant étant donné le manque d’ob- 
servaieurs et probablement aussi l’absence des conditions climatéri- 
ques indispensables à l’organisation de la forme ascophore. 

D’après M. Viala, pour que cette forme apparaisse, il faut qu'à 
des températures élevées succèdent brusquement des températures 


basses. En Portugal,les fortes chaleurs ne manquent pas pendant les . 


mois de juillet et d'août, mais ce qui est réellement très rare, c’est 
l’'abaissement rapide du thermomètre. 

M. Viala n’a pas établi le degré thermométrique approximatif 
auquel doit descendre la température pour que les périthèces de 
U. spiralis s'organisent ; 1l présente en tout cas des abaissements 


1 ne. 
F 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. AT 


considérables dans les Etats-Unis du Nord de l'Amérique qui n’ont 
jamais lieu en Portugal. Il suffira de dire que les températures 
inférieures à zéro ne se produisent qu’en hiver ou à des allitudes où 
la culture de la vigne n’est plus possible. | 
Si le climat portugais ne permet pas l’organisation de la forme 
périthéciale de l’'U.spiralis, explication de la transmission du mal 
des vignes d’une année à l’autre reste incertaine. Ce qui est mal- 
heureusement vrai, c’est que cette transmission s’etfectue et que la 
maladie acquiert parfois une gravité préjudiciable aux récoltes. 


Les ravages dus au phylloxéra ont commencé en Portugal en 
1863, mais, dans la complète ignorance de la nature du mal, les 
viticulteurs lont attribué à des causes multiples et ils se satisfai- 
saient avec une explication quelconque. 

Le mal est apparu tout d’abord dans la commune de Armamar, 
district de Villa-Réal, qui comprend les vignobles si connus du 
Douro, lesquels produisent le vin de Porto. En 1868, les ravages ont 
continué, mais sans acquérir une intensité remarquable, en se propa- 
geant dans la direction de la vallée du Douro. C’est seulement en 
1878 qu’en France on a bien établi la nature de la maladie et qu’on 
a élucidé presque complètement la biologie de l’insecte. A celte 
époque, le gouvernement portugais alarmé et connaissant déjà les 
tentatives faites en France, a nommé la première commission 
chargée d'étudier les moyens d'arrêter l'invasion du parasite dans 
les aulres régions du pays. 

Aujourd’hui, l’ancienne province d’Algarve, qui constitue le dis- 
trict de Faro, est la seule où l’on ne trouve pas le mal, du moins à 
l'état apparent. La montagne d’Algarve, qui suit la direction Est- 
Ouest isole la province du reste du pays, et c’est là probablement la 
cause de celte immunité qui n’existerait plus si les viticulteurs de 
ce pays, suivant en cela des exemples antérieurs, avaient été cher- 
cher des plants dans les régions phylloxérées. 


En 1881, on a découvert le mildiou dans un vignoble du sud du 
pays. L’invasion phylloxérique était encore bornée aux communes 
des régions de Douro et à quelques autres des districts de Guarda 
et Coïmbra ; en tout 26 communes. La découverte du nouveau para- 
site n’a pas, en général, impressionné les viticulteurs ; le mal phyl- 
loxérique absorbait leur attention. 

13 


1720 VERISSIMO D'ALMEIDA ET DA MOTTA PREGO. 


En 1882, le mildiou s’est généralisé et a produit quelques dom- 
mages. L'année suivante, l'invasion a éié moindre et a passé pres- 
que inaperçue. 

En 1884, le Peronospora vilicola semblait avoir totalement dis- 
paru. Les années suivantes,il s’est présenté dans quelques localités 
où le cryptogame faisait une apparition passagère, mais sans laisser 
derrière lui des signes très évidents de son existence. 

On a alors été d'avis, comme l’indiquait un des auteurs de cette 
étude, que le climat portugais, à cause de la sécheresse habituelle 
de ses printemps et de ses étés, était peu favorable à la vie et sur- 
tout à la propagation du Peronospora vilicola. En tout cas, la cryp- 
togame continua à apparaitre sans revêtir un caractère envahissant 
très prononcé jusqu’en 1892, année où le mildiou se présenta avec 
une certaine gravité qui éveilla l'attention des viticulteurs. Plusieurs 
d’entre eux soignaient déjà leurs vignobles avec la bouillie cuprique, 
spécialement la bouillie bordelaise, l'efficacité de son application 
étant dès lors reconnue. 

L’invasion de 1893 a laissé un bien triste souvenir. Les récoltes 
des viticulteurs prévoyants ont presque seules été sauvées. Dans 
tous les autres vignobles, la production est descendue à moins de 
96 pour cent de la récolte qu’on attendait. Plusieurs viticulteurs se 
sont empressés d'appliquer les traitements; ceux-ci, bien qu’un peu 
tardifs, ont donné cependant quelques résultats favorables. 

Le climat portugais se prête réellement à une défense facile du 
vignoble dans la plupart de ses régions. Si d’un côté nous avons 


l'inconvénient de voir le mildiou apparaître au mois d'avril, d’un 


autre côlé les pluies ne sont pas très abondantes habituellement et 
la température déjà élevée, si elle aide la germination des conidies, 
détermine aussi l’évaporation de l’eau de pluie ou de rosée déposée 
sur les organes de la vigne. 

En mai, la température étant plus élevée et les pluies moins fré- 
quentes, le milieu se prête moins à la facile germination des spores 
et à la dissémination du mal, Les mois d'été sont habituellement 
secs et c’est seulement en octobre et en décembre, avec des tempé- 
ratures encore élevées et les pluies de l’automne qui viennent prin- 
cipalement en octobre,que l'invasion des vignes par la Peronospora 
vilicola devient probable ou du moins facile. A cetle époque, toute- 
fois, le parasite ne peut plus endommager la récolte et à peine la 


a ds ré Lila A nd Sn à 


| 
| 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. + 175 


lignificalion du sarment peut-elle être influencée par la destruction 
des feuilles atteintes par le mildiou 

Pendant l’année courante, l’invasion du P. vilicola n’a pas été 
intense. En avril et mai,les pluies fines et répétées n’ont pas manqué, 
ce qui aurait facilité le développement de la maladie, si les tem- 
pératures, par exception, n'avaient été relativement basses. A 
l'exception de la province la plus méridionale du pays(Algarve), les 
moyennes n'ont pas excédé 13 degrés et les températures maxima 
ont atteint, au plus, 18 degrés. La germination des conidies ne pou- 
vait pas être rapide, en supposant qu’elle ait eu un commencement 
de réalisation : les pluies cessaient au bout de deux ou trois jours et 
il suffisait de quelques heures de soleil pour sécher les vignes. Les 
vignes présentaient une végétation luxuriante, au point que celles 
non soignées avec les sels de cuivre, n'offraient presque pas de dif- 
férence, dans leur vigueur végétative avec celles qui n'avaient pas 
reçu la bouillie bordelaise appliquée en fine poussière à l’aide des 
pulvérisateurs. 

Dans le nord du Portugal il existe une province qui, par ses con- 
ditions orographiques et hydrographiques, offre un climat humide, 
même dans les mois d’été. C’est la province de Minho. 

Séparée de la province de Tras os Montes, à l’est, par des monta- 
gnes élevées qui condensent l'humidité apportée par les vents de la 
mer qui la baigne au couchant, sillonnée par des rivières et des ruis- 
seaux nombreux, le Minho est de tout le pays la région la plus plu- 
vieuse. En juillet et août de cette année, des pluies sont tombées 
qui, sans être très abondantes, l’ont été toutefois suffisamment pour 
produire une nouvelle invasion du mildiou, surtout au nord de la 
province et dans les vignobles qui occupent les rives des cours 
d’eau. La récolte de cette année, qui donnait au début de si belles 
espérances, s’est trouvée très compromise par suite de cette appa- 
rilion tardive du parasite. Celui-ci attaquait profondément les 
grappes causant ainsi d’une façon visible l'affection connue sous le 
nom de rot brun. 

Tous ces faits prouvent qu’en réalité le climat du Portugal n’est 
pas très favorable au mildiou dans les années normales, mais que, 
chaque fois qu’il se présente des pluies continues en juillet et août, 
la maladie prend une telle gravité que ses effets sont véritablement 
désastreux. 


476 VERISSIMO D’ALMEIDA ET DA MOTTA PREGO. 


En dehors de l’anthracnose maculée dont nous avons déjà parlé, 
nous avons encore à nous occuper d'une autre ou plutôt d’autres 
espèces de Melanconiées qui se rapprochent beaucoup par leurs 
caractères du Glæosporium ampelophagum. Ge ne sont pas des es- 
pèces nouvelles, mais elles sont observées pour la première fois en 
Portugal. 

Sur quelques feuilles de vignes envoyées de la province de Minho 
au Laboratoire de pathologie végétale, dans le pétiole et dans sa par- 
tie supérieure, tout près de l'insertion du bord de la feuille,on voyait 
de petites dilatations régulièrement arrondies et légèrement rosées. 
Ces petites tubérosités suivaient le contour du pétiole sans affecter 
de disposition régulière ; elles étaient inégalement espacées et se 
trouvaient en nombre assez élevé dans chaque pétiole. L'examen 
au microscope de coupes tangentielles et transversales nous a 
permis de constater la présence d’un Glæosporium ayant les mêmes 
caractères que le champignon de l’anthracnose. De minces filaments 
conidifères émergeaient presque parallèlement dans un stroma mal 
défini dans sa structure. A l’extrémité des conidiophores, quelques- 
unes des spores développées dénonçaient encore le mode de for- 
mation par l’étranglement de la base, elles ne possédaient pas 
encore de cloison constituées. Les conidies étaient presque cylin- 
driques, généralement droites et arrondies aux extrémités; quel- 
ques-unes, assez rares, étaient moins régulières dans la forme : 
elles étaient hyalines et avaient deux ou trois ponctuations réfrin- 
gentes, elles mesuraient 14-16 + 4,5-6. 

Ces caractères correspondent à l’espèce observée dans les vignes 
d'Australie par MM. Cooke et Massee, le Glæosporium pestiferum. 
Comme le fait remarquer M. Saccardo, dans le Sylloge, le G. pesti- 
ferum diffère à peine du G. ampelophagum Sacc., (Sphaceloma am- 
peiinum Bz.) par la plus grande dimension des spores et par la 
forme de l'éruption déchirant l’épiderme et formant des petites 
masses tuberculiformes; c’est la meilleure diagnose qu’on puisse 
faire du Glæosporium pestiferum. 

N'ayant pas trouvé d’autres indications au sujet de ce champignon 
nous pensons néanmoins qu'il est peu probable que jusqu’à présent 
il ait échappé à l’observation des mycologues distingués qui se sont 
spécialement occupés des champignons parasites de la vigne. Nous 
avons donc persisté dans nos recherches sags que de l’examen de 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 177 


différentes préparations nouvelles nous ayons pu tirer des conclu- 
sions autres que les premières établies. Dans une coupe, en tout 
cas, nous avons trouvé partant du stroma des filaments foncés d’une 
couleur grisätre,sans cloisons,rigides et stériles. L’aspect du stroma, 
des conidiophores, des conidies, était le même que celui observé 
jusqu'alors dans le G. pestiferum. C'était donc dans le genre Colle- 
totrichum que nous devions classer le parasite de la vigne ; ses ca- 
ractères et les dimensions des conidies le rattachaient au C. ampe- 
linum Cavr. 

Il est incontestable que nous avons trouvé le stroma et les fructi- 
fications conidiales sans les filaments bruns et stériles ; il est de 
même également certain que dans d’autres préparations faites au 
même point du pétiole nous avons trouvé les filaments foncés et ri- 
gides du Collelotrichum. En comparant les deux diagnoses, on peut 
dire que la différence consiste uniquement dans l’existence ou 
l’absence des filaments stériles et foncés. De là, la supposition que 
le G. pestiferum pourrait constituer la forme moins avancée de 
l’évolution du champignon, lequel produit plus tard des soies 
stériles dans son complet état d'organisation, nous ne dirons pas de 
maturation, puisqu'on admet que l’état de maturation d’un champi- 
gnon est atteint seulement à l’époque où ses speres germent.La forme 
G. pesliferum était arrivée à maturité, car les conidies ont germé 
en quelques heures dans une goutte d'eau et dans une chambre 
humide à la température du Laboratoire, qui ne descendait pas 
au-dessous de 20 degrés pendant la nuit. 

Les tentatives de reproduction du cryptogame par l’inoculation 
n’ont pas donné de résultats favorables. 

Nous ne pouvons, pour cette raison, présenter comme un fait 
acquis, l'identité des deux espèces bien que nous ne considérions 
pas comme un caractère spécifique différentiel l'existence d’hyphes 
stériles et colorées dans l’un des conceptacles observés. Si, jusqu’à 
présent, l'on n’a pas encore, que nous sachions, trouvé de diffé- 
rences de cette nature dans les Mélanconiées, on en a toutefois 
rencontré dans d’autres ordres. Tel le fait qui s’observe dans les 
périthèces ou mieux les pycnides du Yeliola Penzigi, dont les uns 
ont des filaments hérissés et d’autres des filaments inermes sans 
qu'il y ait différence dans les caractères des sporules. 

Sans vouloir donner à ce cas une plus grande importance qu’il ne 


178 VERISSIMO D’ALMEIDA ET DA MOTTA PREGO. 


mérile, nous signalons ici seulement notre façon de voir pour que 
des observations nouvelles et mieux conduites puissent décider sur 
ce point encore obscur. 

Il n’y a pas de doute que ce Colletotrichum soit un parasite de la 
vigne. M. le Dceteur Cavara l’a trouvé sur des feuilles de vigne du 
jardin botanique de Pavie. Nous l’avons rencontré aussi dans les 
pétioles vivants et mortifiés au point d'insertion de la feuille, par 
l'effet de l’action du parasite. Les difficultés qui en et deu la 
nutrition de la feuille se manifestaient par l'aspect maladif de celle- 
ci, dont les lobes se trouvaient profondément découpés. 


Nous avons observé très fréquemment dans les feuilles l'Exoba- 
sidium Vilis Prill.et Delac., dont les caractères ont été nettement 
décrits dans la communication faite à l’Académie des sciences par les 
deux savants mycologues de l’Institut National agronomique de 
Paris. Il est probable qu’il existait également dans les fruits et les 
branches de la vigne, mais comme nous avons seulement examiné 
des feuilles envoyées au laboratoire de pathologie végétale, nous 
n'avons pu constater dans d’autres parties de la plante l'existence 
de ce champignon, observé pour la première fois dans les raisins 
par MM. Viala et Boyer qui ont créé pour lui un nouveau genre, le 
genre Aurcobasidium. Les dimensions des spores sont égales à 
celles indiquées par MM. P. et D. et partout plus grandes que celles 
observées dans le fruit par M. Viala. 

Au sujet de la germination, ce que nous avons constalé s'éloigne 
peu des observations de ces deux savants. Les feuilles d’où nous 
avons retiré les spores, élaient au laboratoire depuis plus d’un mois 
et par conséquent se trouvaient desséchés. Nous avons trouvé quel- 
ques conidies avec une cloison transversale sans être encore ger- 
mées, d’autres avec de petits utricules déjà formés dans les pôles de 
la conidie. Il y en avait aussi quelques-unes avec deux germes à la 
même extrémité. 

Les fructifications de l’Exobasidium Vilis formaient à la face 
supérieure des feuilles des taches de couleur brune qui occupaient 
parfois les espaces compris entre les nervures principales de la 
feuille. 

Ces taches étaient pourvues d'une zone violacée, indice certain 
qu'avant la couleur brune les feuilles présentaient une couleur vio- 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 179 


lacée de différentes nuances. C’est, en effet, ainsi que le mal com- 
mence : de là l’hypothèse que l’Exobasidium Vitis est la cause de la 
brûlure attribuée aussi par M. Ravaz au Botrylis cinerea, que nous 
avons observé seulement une fois dans les feuilles colorées en rouge 
ou en violet avec des nuances variées. 

Les feuilles présentant les taches de bordure et les zones diffé- 
remment colorées se rencontrent communément, jamais les viticul- 
teurs ne se sont préoccupés de telles manifestations isolées qu'ils 
attribuent généralement à l’action des chaleurs de l’été. 

Cette année, cependant, ces manifestations se sont multipliées et 
ont pris une gravité exceptionnelle. Les feuilles sont tombées en lais- 
lani les raisins à découvert, exposés aux fortes insolations des mois 
de juillet et d'août. Le raisin arrêté dans son développement a séché; 
les pertes ont été réellement considérables. C’est dans la province 
de Minho, la plus fraiche et la plus humide des provinces du Por- 
tugal que les pertes ont été le plus accentuées, avec cette circons- 
tance que les pertes ont élé plus prononcées dans les vignobles des 
terrains pauvres et secs. Ce n’était pas la brûlure occasionnée par 
les Botrylis cinerea ; ce n’était pas la maladie rouge provoquée par 
le Tetranychus telarius qui ont apparu en réalité et apparaissent 
plus ou moins tous les ans, mais sans effets désastreux sensibles ; 
ce w’était pas non plus l’altération due à l'Alternaria Vilis Cavr. 
très bénigne dans ses effets et plus tardive dans son apparition ; 
d'autre part, le Cercospora viticola est rare et produit de petites 
taches bien définies. Serait-ce la maladie pectique de MM. Sauva- 
geau et Perraud ? 

Le microscope ne révélait pas l'existence de champignons dans le 
parenchyme de la feuille ni dans son pétiole ; il est possible que la 
coloralion observée résultàt d’une anomalie quelconque dans lali- 
mentation ou encore dans le mouvement de la sève, la cause exis- 
tant dans un organe de la vigne autre que la feuille.Cette coloration, 
plutôt violacée que rouge, ne s'accorde guère avec la description 
faite de la maladie pectique, moins encore elle ressemble à celle 
d’une chromolithographie qui accompagne la note de MM.Sauvageau 
et Perraud publiée dans la Revue nationale de viticulture et d'Œno- 
logie, n° 7, 1894. Ce qui est toutefois certain, d’après des renseigne- 
ments reçus du Minho, c’est que les feuilles de la base du pampre 
élaient les premières attaquées ; la tache s’élendait ensuite de la 


180 VERISSIMO D’ALMEIDA ET DA MOTTA PREGO. 


base vers l'extrémité du rameau, sans que dans celui-ci se formas- 
sent de nouvelles feuilles, comme il est arrivé dans le Beaujolais. 
Cependant le renouvellemeut des feuilles s’est produit dans des vi- 
gnobles du district de Santarem (province d’Estremadura), mais 
dans des conditions différentes de végétation. Le viticulteur, voyant 
tomber les feuilles a songé à effeuiller les pampres dont les feuilles 
colorées commençaient à tomber. Le sol de la vigne était profond 
et bien engraissé, la fraicheur n’y manquait pas, La destruction 
anticipée du feuillage a permis un nouveau bourgeonnement du ra- 
meau, ce qui prouve que le mal existait dans les feuilles et non dans 
le cep et ses ramifications qui continuaient à végéter avec assez de 
vigueur pour renouveler leur système foliacé. 


Laissant de eôté les maladies physiologiques, désignation très 
vague et qui semble se rapporter uniquement aux affections de 
de cause ignorée, maladies qui n’entrent pas dans le cadre de cette 
communication, nous parlerons encore d’une espèce de Phoma que 
nous avons trouvée dans la variété de vigne nommée Ferral, variété 
disposée en treille et productrice du raisin de table. C’est dans les 
grains au début de la véraison que nous avons trouvé les pycnides du 
champignon: les grains étaient fendus depuis l'insertion du pédoncule 
jusqu’au sommet ; quelquefois les pépins restaient à découvert. Cet 
effet aurait pu être attribué à l’oidium si réellement la grappe n’avait 
pas été exempte de ce cryptogame.Les bords des fentes étaient secs, 
mais la zone immédiatement voisine commençait à prendre une 
couleur violacée un peu fondue encore, les autres parties conser- 
vant la couleur verte. La couleur du raisin mür était noire-violacée 
et cette coloration indiquait un commencement de maturation. Dans 
cette partie colorée on découvrait à l'œil nu des ponctuations fon- 
cées, arrondies et peu saillantes : ce sont les pycnides du Phoma. 
Un mycélium hyalin cloisonné parcourait la pulpe du raisin dans la 
partie colorée de violet pâle ; les filaments près du conceptacle 
avaient une couleur foncée moins intense que les parois de la 
pycnide. Le diamètre de celle-ci était de 240-300 & ; un large 
ostiole donnait issue aux sporules hyalines pleines de protoplasma 
granuleux et homogène supportées par des stérigmates qui sem- 
blaient plus étroits que les spores; la forme de ces spores est 
variable, elliptique ou cylindroïde, parfois elles sont sinueuses ou 


TRAVAUX DU LABORATOIRE. 181 


droites, arrondies également aux deux extrémités ou s’atténuant 
davantage sur une d'elles. Les dimensions étaient 21-27 = 4,5-6. 

Ces caractères nous conduisent à identifier cette espèce avec le 
Phoma reniformis Viala(Macrophoma reniformis Cav.), malgré les 
plus grandes dimensions des sporules et le plus petit diamètre de 
la pycnide, qui est 360 & dans le Macrophoma reniformis. 

La nature parasitaire de ce champignon ne nous semble pas dou- 
teuse ; son mycélium occupait le tissu vivant du raisin et celui-ci 
se fendait, parce que la partie superficielle envahie ne pouvait pas 
suivre le développement du péricarpe encore sain. Cependant, 
d’après MM. Viala et Cavara, ce champignon est saprophyte, ce qui 
nous porterait à admeltre que nous étions en présence d’une espèce 
nouvelle, si réellement les caractères n’en étaient pas si accentués. 
Du reste, son action n’est pas très désastreuse : sur chaque grappe 
à peine une demi-douzaine de raisins se trouvaient attaqués. 


Nous n’avons jamais reçu, au Laboratoire de Pathologie végétale, 
d'échantillons de raisins attaqués par le black-rot ; l'existence de 
cette maladie a été cependant signalée plus d’une fois dans divers 
Journaux comme cas accidentel et particulier, ce qui n’est pas d’ac- 
cord avec son caractère parasitaire et conséquemment contagieux. 
Bien que le Lœstadia Bidwellii (Guignardia Bidwellii Viala et 
Ravaz) soit moins rapide dans sa propagation que le P. viticola, il 
serait étrange que sa présence, signalée depuis trois ou quatre ans 
dans différentes régions du pays soit demeurée hypothétique jusqu'à 
ce jour, étant données les conditions météorologiques des années 
1892 et 1893 favorables à l'expansion de la maladie. 

N'ayant pas observé de feuilles ou de fruits de vigne infectés de 
black-rot, nous ne pouvons ni affirmer ni nier son existence en 
Portugal. En tout cas, si réellement il existe, ses effets habituels ne 
se sont pas fait sentir. 


Ainsi que pour le black-rot, nous pouvons dire que nous avons 
entendu, 1l y a quatre ans, attribuer à l'existence du Coniothyrium 
Diplodiella la chute anticipée de raisins encore verts qui jonchaient 
le sol sous les ceps atteints. Nous ne sommes pas arrivés toutefois, 
malgré des demandes réitérées, à obtenir des échantillons de raisins 
portant le rot blanc. Depuis cette époque,on n’a plus parlé du Conio- 


182 VERISSIMO D’ALMEIDA ET DA MOTTA PREGO. 


thyrium Diplodiella ; son existence en Portugal est probable mais 
non certaine. 

Au sujet du Coniothyrium Diplodiella, nous ne pouvons pas 
omettre de rappeler le dernier travail du mycologue français qui 
s’est le plus occupé des maladies de la vigne, M. P. Viala. 

La découverte de la forme périthéciale du C Diplodiella est venue 
diminuer le nombre des champignons dits improprement impar faits, 
puisque en réalité l'imperfection existe seulement dans nos connais- 
sances et dans les moyens de recherche dont nous disposons. 

La Dematophora necatrir Hart. doit exister dans les vignobles du 
Portugal et nous avons vu plus d’une fois dans les journaux d’agri- 
culture, attribuer à l’action de ce champignon le dépérissement de 
quelques vignes. 


Au laboratoire, c'est seulement l’année dernière, qu'un élève de 
l'Institut nous a remis deux racines de vignes provenant de l'ile 
St-Miguel (Açores), toutes deux attaquées par les filaments rhizomor- 
phiques du Dematophora. La dilatation piriforme limitée aux cloi- 
sons, observée dans les filaments du champignon, ne laissait pas le 
moindre doute sur sa nature spécifique. 

Il est plus que probable que la D. Necalrix a produit quelques 
dégâts dans les vignobles, car ce fléau se confondant avec le phyl- 
loxéra, ils se réunissent souvent pour altaquer les vignes. 

Indépendamment des déductions à tirer de l'examen des exem- 
plaires de racines de vigne venues des Açores,on peut presque affir- 
mer que le pourridié existe dans les vignobles du Portugal, bien 
qu’au laboratoire nous n’ayons reçu aucun spécimen de cette mala- 
die provenant de vignes du continent portugais. 


Telles sont les principales maladies de la vigne causées par les 
champignons parasites, qui ont sévi en Portugal pendant l’année 1894 
et qu'il nous a été donné d'étudier au Laboratoire de pathologie 
végétale de l’Institut agronomique de Lisbonne. 


PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES. XXIX 


Séance du 14 septembre 1893. 


_ Présidence de M. Bourquelot, vice-président. 


La séance est ouverte à une heure et demie. 


La correspondance imprimée comprend : 

1° Liste des champignons recueillis à Montreux et dans les envi- 
rons en 1891 et 1892, par M. A. de Jaczewki. 

2° Revue Mycologique n° 59, juillet 1895. 

3° Revue de Botanique, bulletin mensuel de la Société française 
de botanique, T. XI, n°s 27, 28 et 29, 

Lo Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la 
France, T. IIT, n°2. 


M. Delacroix fait une communication sur l’Oospora destructor, 
champignon produisant sur les insectes la muscardine verle et pré- 
sente quelques espèces parasites nouvelles : le Phyllosticta Cycla- 
minis qui attaque les cultures du Cyelamen persicum, le Phyllos- 
licta glaucispora, parasite sur les feuilles du Nerium oleander, un 
Eurotium voisin de l’Eurolium herbariorum, mais à spores de 
dimensions doubles ; un Fracchiæa sur racines de vigne : les échan- 
tillons étaient accompagnés de pycnides appartenant au genre 
Sphæropsis. 

En collaboration avec M. l’abbé Flageolet, M. Delacroix présente 
quelques espèces nouvelles : un Diaporthe sur Tamarix, un Pleos- 
pora, accompagné par un Sphæropsis. 


M. Boudier signale la découverte à Montmorency du Peronospora 
Rubi, espèce nouvelle pour la France. 


M. Bourquelot fait une communication sur la présence dans les 
champignons d’un ferment identique à l’'émulsine qui dédouble les 
glucosides. | 

Les membres de la Société présents à la séance discutent la date 
et le lieu de réunion de session générale de 1893. Il est décidé 
que l’on se rendra à Compiègne du 14 au 19 octobre. La Société 
examine ensuite les champignons envoyés à la séance : 


XXX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


Par M. Feuilleaubois, de Fontainebleau : 


Dœdaïea biennis. Cronartium asclepiadeum. 
Fomes applanatus. Cystopus Blit. 
Merisma imbricatum. Erysiphe communis. 
—  sulfureum. Microsphæra Astragali. 

Polyporus cuticularis. _ Dubyi. 

— hispidus. Mycogone resea. 

— fomentarius. Phyllosticta Sorbi. 

— fraxineus. Uredo Menthe. 

— trabeus. : Usfilago carbo. 

— squamosus. Puccinia Glechomæatis. 

— IgnaTUS. —  Malvacearum. 


Sistotrema pachyodon. 
Coleosporium Tussilaginis. 


Par M. Boudier, de Montmorency : 


Naucoria escharoïdes. Lactarius subdulcis. 
Coprinus atramentarius. Hydnum amicum. 
Lactarius torminosus. Diatrype Dulcamaræ. 
— coniroversus. Uredo Muelleri. 
— piperaius. 


Sont présentés comme membres litulaires : 

M. l'abbé Flageolet, curé de Rigny-sur-Arroux (Saône-et-Loire), 
par MM. G. Delacroix et A. Gaillard. 

M. Sirodot, licencié ès-sciences, 12, rue Lagrange, Paris, par 
MM. G. Delacroix et À. Gaillard. 

M. E. Dupeyroux, interne en pharmacie à l'hôpital Lariboisière, 
par MM. Finance et Bourquelot. 


Séance du 12 octobre 1895. 


Présidence de M. Bourquelot, vice-président. 


La séance est ouverte à une heure et demie. 

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 

La correspondance imprimée comprend : 

1° Anuales de la Société d’émulation des Vosges (1893). 

2° Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie (4 série, 
12 volume). 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXXI 


30 Bulletin de la Société des Sciences Naturelles de . Ouest de 
la France (Tome III. n° 3). 


M. Gaillard, présente au nom de M. Patouillard, une note sur le 
genre Phlebophora, dans laquelle l’auteur conclut par la suppres- 
sion de ce genre, 


M. Bourquelot indique un moyen pralique pour distinguer le 
Boletus pachypus du B. satanas : il suffit d’en faire une section et 
d’y verser une goutte d’eau iodée : le B. pachypus, qui renferme 
un principe analogue à l’amidon bleuit instantanément, le B. satanas 
au contraire ne produit pas cette réaction. 


La Société examine ensuite les champignons envoyés à la séance : 


Par M. Feuilleaubois, de Fontainebleau : 


Lepiota clypeolaria. Trametes gibbosa. 

— naucina, Dœdalea quercina.: 
Armillaria bulbigera. —  unicolor. 
Tricholoma rutilans. Stereum ferrugineum. 

— ustale, Macropodia vulgaris. 
Gollybia longipes. Geaster fimbriatus. 
Cortinarius cyanites. Rœstelia cancellata. 
Gomphidius glutinosus. Coleosporium Sonchi. 
Hygrophorus Cossus. Erysiphe communis. 
Pleurotus dryinus. — . lamprocarpa. 
Boletus flavus. — Montagnei. 

—  viscidus. Puccinia Artemisiæ. 
Polyporus annosus. —  Bardanæ. 

— applanatus. — Menthæ. 

—  betulinus. — umbelliferarum, forme Peu- 

—  fraxineus. cedani. 

—  ibis. 

Par M. Dupain, de la Mothe St-Héray (Deux-Sèvres). 
Clitocybe aquosus. Boletus luteus. 

Amanita vaginata. Cortinarius subpurpurascens. 
Paxillus involutus. Amanita ampla. 

Collybia platyphylla. —  phalloides. 
Crucibulum vulgare. Cantharellus aurantiacus. 
Mycena epipterygia. Cortinarius brunneus. 
Bulgaria sarcoides. Hygrophorus pratensis. 
Bolbitius hydrophilus. Flammula carbonaria. 
Clavaria similis. Tricholoma arcuatum. 


Marasmius ramealis. 


XXXII __ SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


Par M. Péquin : 


Tricholoma sulfureum. Entoloma sinuatum. 
Costinarius bivelus. Polyporus squamosus. 
Boletus pachypus. Amanita ovoidea. 

—  Satanas. Lepiota naucina. 
Psalliotasylvicola. 


Par M. Lucand, d’Autun : 


Hydnum cirratum. 


Par M. Michel : 


Tricholoma acerbum. 


M. l'abbé Flageolet, MM. Dupeyroux et Sirodot, présentés dans 
la dernière séance, sont reçus membres ütulaires à l'unanimité. 


Séance du 9 novembre 1898. 


Présidence de M. BouRQUELOT, vice-président. 


La séance est ouverte à À heure et demie. 
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. 


La correspondance imprimée comprend : 

4° La Revue mycologique de C. Roumeguère, octobre 1893, 
numéro 0(, Toulouse. ve 

2 Bulletin de la Socièlé des Amis des sciences naturelles de Rouen, 
28° année, 1er et 2° semestre 1893. 


M. le Docteur Raphael Blanchard fait hommage à la Société des 
deux brochures suivantes : 1° Deuxième rapport sur la nomencla- 
ture des élres organisés, 8° Paris, 1893. 2° Supplément à la notice 
sur les litres et travaux scientifiques de M. le D' R. Blanchard, 
in-4°, 54 figures dans le texte, Paris, 1890-95. 


M. le D: R. Blanchard présente le résumé de ses recherches sur 
une maladie d’origine fongique qu'il a observée chez le lézard vert. 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXXIIL 


Le champignon détermine dans les téguments de ce saurien des tu- 
meurs brunâtres qui contiennent en même temps que des hyphes des 
spores conidiennes multiseptées. Obligé d'abandonner momentané- 
ment ses premières observations, M.le D' Blanchard se propose de 
reprendre cette étude sur un lézard vert atteint de la même maladie, 
mais encore vivant, et aussi sur un caméléen, contaminé par ce 
lézard, mais déjà mort et qu’il présente à la Société. 

M. Bourquelot communique une note de M. V. Dupain, pharma- 
cien à la Mothe-Saint-Héray, sur un empoisonnement par l’Amanita 
pantherina qui est survenu dans une petite localité voisine de la 
Mothe.Six personnes ont été sérieusement incommodées. Les symp- 
tûmes de l’empoisonnement se sont produits une heure et demie 
environ après l’ingestion (vomissements, diarrhée). Le rétablisse- 
ment n’a été complet qu'au bout de trois ou quatre jours. Cette 
espèce prétendue comestible par un habitant de la localité avait été 
récoltée en même temps que des Coulemelles (Lepiota procera). 
Heureusement que la personne chargée d’accommoder les champi- 
gnons en avait éliminé la majeure partie. 


La société examine ensuite les champignons envoyés à la séance: 


Par M. Feuilleaubois, de Fontainebleau : 


Tricholoma ustale. Russula ochroleuca. 
Lepiota rhacodes. Hygrophorus protractus. 
Otidex onotica. — melizeus. 
Pholiota caperata. ; Russula azurea. 
Cortinarius eyanescens. Merulius tremellosus. 
Lactarius pyrogalus. Amanita pantherina. 
Pholiota radicata. Tremellodon gelatinosum. 
Cortinarius mucosus. Clavaria aurea. 
Amanita junquillea. Stropharia squamosa. 
Cordyceps militaris. Xylaria Hypoxylon. 
Lepiota clypeolaria. Stereum purpureum. 

—  Friesii. Tricholoma sulfureum. 
Polyporus ; Lenzites flaccida. 
Boletus badius. — echinata. 
Clavaria stricta. Geaster hygrometricus. 
Cortinarius collinitus. Tricholoma Russula. 
Thelephora terrestris. Cortinarius torvus. 


Panus stipticus. 


. La Société remercie vivement M. Feuilleaubois de tous les envois 


XXXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


qu'il fait régulièrement à chaque séance, et surtout de cette der- 


nière récolte qui est particulièrement intéressante. 


Par M. Niel : 


Dœdalea biennis. Lycoperdon echinatum. : 


Par M. Péquin, pharmacien à Niort : 


Lentinus tigrinus. Tricholoma personatum. Bolbitius hydrophilus. 


Par M. Boudier : 


Armillaria causetta (M. Barla, de Nice). 


— caligata (M. Barla de Nice). 


Clitocybe inversa. 
Collybia platyphylla. 
Inocybe geophila. 
Marasmius Bulliardi. 
Cortinarius turmalis. 


Par M. Perrin, de Langres : 


Hygrophorus discoideus. 
Clavaria rufescens. 
Lactarius subdulcis. 
Mycena polygramma. 
Pleurotus dryinus. 
Cortinarius erythrinus. 
Entoloma clypeatum. 
Clhitocybe gilva. 
Cortinarius torvus. 

— stillatitius. 
Clitocybe cyathiformis. 
Tricholoma portentosum. 
Clavaria pistillaris. 
Russula lutea. 
Cortinarius glaucopus. 
Entoloma rhodopolium. 
Lactarius serifluus. 
Polyporus versicolor. 


Cortinarius delibutus. 
— cotoneus. 
— flexipes. 

Lactarius glyciosmus. 


Tricholoma equestre. 

— albo-brunneum. 
Collybia maculata. 
Marasmius amadelphus. 
Hebeloma crustuliniformis. 
Claudopus sphærosporus. 
Tricholoma saponaceum. 
Clhitocybe infundibuliformis. 
Lactarius pallidus. 
Tricholoma acerbum. 
Armillaria mellea. 
Tricholoma cinerascens. 

— personatum. 
Lactarius mitissimus. 
Marasmius porreus. 
Cortinarius hinnuleus. 
Inocybe geophila. 

Russula fragilis. 


RAPPORT 


sur les excursions faites par la Société Mycologique 
de France 


PENDANT LA SESSION DE 1893 
Pàr M. BOUDIER. 


En présence de la sécheresse extraordinaire de cette année 1893, 
qui avait arrêté toute végétation fongique, la Société, dont la pre- 
mière idée avait été de tenir sa session au Mans, a cru devoir rem- 
placer cette localité par une série d’excursions dans la forêt de 
Compiègne. Par sa position entre les rivières de Aisne et de l'Oise 
et son sol généralement peu élevé, cette forêt offrait des garanties 
d'humidité qu’on ne rencontre pas toujours dans beaucoup d’autres 
forêts des environs de Paris. De plus, les excursions déjà faites Les 
années précédentes dans cette contrée, nous en avaient déjà fait 
connaître la richesse. L’on était done en droit d'espérer d’abon- 
dantes récoltes. On verra, en effet, par l’exposé de la liste générale 
des espèces trouvées, qui dépasse quatre cents espèces, que lat- 
tente n’a pas été trompée. 

En conséquence, la Société représentée par une douzaine de ses 
membres s’est rendue suivant le programme adopté à Compiègne, 
le samedi 14 octobre, pour commencer dès le lendemain ses excur- 
sions en forêt. 

Les membres qui y ont pris part étaient : M. Arnould, M. et 
Mme Bernard, M. Boudier, M. Bourquelot, M. et Mme Camus, 
M. Cuisin, M. Gomont, M. Legrelle, M. Menier, M. Peltereau, et 
M. Rolland, auxquels se sont joints M. Poivre, inspecteur général des 
forêts, M. Riche et M. de Roucy, qui très obligeamment ont mis à 
notre disposition leur connaissance approfondie de la forêt. 


Excursion du dimanche 15 octobre aux Garreîfours du Puits-, 
du-Roi, de Bourgogne, du Falis-Drouet et du Grand-Marais. 


Partis vers onze heures du matin de l'hôtel de Flandre où nous 
étions descendus, après un déjeuner suffisant et avoir déjà examiné 
plusieurs espèces que des collègues plus matineux avaient déjà 
récoltées dans le parc du château,parmi lesquelles nous remarquons 


XXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


surtout le Pluteus cyanopus Q. et le Pholiola erebia d'une ressem- 
blance frappante avec l'Armillaria denigrata figurée par Fries dans 
ses Icones; mais nous constatons la couleur fauve des spores qui ne 
laisse aucun doute sur le genre. Nous montons dans une voiture 
retenue à l'avance qui noùs conduit au carrefour du Puits-du-Roï, 
dont nous explorons lé$' ‘environs. Plusieurs espèces intéressantes 
sont récoltées dans un bois de pins; telles sont les Tricholoma im- 
bricatum et rutilans, le Flammula sapinea plus spécial aux régions 
des montagnes et dont la ‘belle couleur jaune aitirait les regards. 
Les Boletus badius et Collybia radicata abondaïent partout, et çà et 
là l’Hydnum auriscalpium. Nous allons jusqu’au carrefour Bour- 
gogne, et sur les bords d’une allée assez humide, nous récoltons 
Lycoperdon cælatum,un seul exemplaire, puis en abondance le Cor- 
linarius salurninus à tous les états de développement. Nous arri- 
vons au Palis-Drouet,dans les environs immédiats duquel nous visi- 
tons une futaie séculaire de hêtres, où nous trouvons sur de vieux 
débris de troncs pourris mis en tas, le Lentinus ursinus, rare espèce 
déjà vue l’année dernière, le Stereum insignitum Q. trouvé dans 
les précédentes sessions à Fontainebleau, le Polyporus lacteus, puis 
à terre, parmi les feuilles mortes, le Stropharia squamosa. M. Camus 
nous apporte un magnifique échantillon du rare Æydnum cirratum, 
déjà récolté dans cette même localité par MM. Bourquelotet Arnould, 
Poursuivant nos recherches, nous trouvons de nombreux Polyporus 
fomentarius remarquables par leur grosseur, l’Armillaria mucida, 
les Pleurotus ostreatus et Pometi, les Pholiota adiposa et squarrosa 
var. Mulleri, sur de vieux troncs renversés couverts d’Hypoxylon 
coccineum et de Nummularia Bulliardi. Puis sur une grosse branche 
tombée un exemplaire du rare Polyporus Weinmanni remarquable 
par sa couleur blane rosé et son chapeau rugueux. C’est peut-être 
la première fois qu’il est signalé en France. Sa couleur blanche 
teintée de rose disparaît assez vite pour prendre une teinte fauve 
rougeâtre surtout par le frottement. 

Sortis de cette futaie dont les arbres antiques, mais clairsemés, 
nous avaient offert quelques raretés, nous arrivons par un chemin 
humide à une magnifique futaie de pins Weimouth remarquables 
par leur hauteur et la rectitude de leurs troncs. Nous l’avions déjà 
vue l’année dernière sans grand résultat et nous espérions être plus 
heureux celte année. Il n’en a rien été et sauf le Mycena metata qui 


SESSION DE 1893. , XXXVII 


tapissait littéralement le sol, le Psulliola sylvalica et le Polyporus 
abielinus, nous n’y avons vu que des espèces très vulgaires. La 
journée S’avançait, nous nous dirigeons vers Compiègne, tout en ré- 
coltant le long du chemin quelques espèces intéressantes, parmi les- 
quelles le Pleurotus geogenius et le Geasler rufescens, et pour les 
amateurs de nombreux Boletus edulis dans toute la fraicheur de 
la jeunesse, qui ont été fort goûlés de tous. En somme, nous 
sommes rentrés les boîtes et filets pleins, contents de notre journée 
et possesseurs d’une récolte fort intéressante. 


Excursion du lundi 16 octobre dans la Torer de Laïigue et retour 
par la partie nord de celle de Gompiègne. 


À peu près à la même heure que la veille, nous prenons le 
chemin de fer pour la station de Thourotlte, où nous arrivons moins 
d’un quart d'heure après. Aussitôt descendus, nous traversons les 
champs et prairies qui séparent la station du village dont nous 
apercévons sur la droite la curieuse église située en plein champ; 
nous longeons une rue et le mur du parc, puis nous entrons en 
forêt. D’abord, des bois taillis qui nous offrent un assez grand 
nombre d'espèces plus ou moins vulgaires, puis le long d’un mur 
Volvaria speciosa, plus loin quelques Bolelus elegans qu'il a suffi 
de la présence de deux ou trois mélèzes pour faire pousser, mon- 
trant une fois de plus la nécessité de certains arbres verts pour ré- 
colter certaines espèces. Puis, toujours dirigés par notre infatigable 
guide, M. Riche, nous abordons les futaies qui nous offrent de suite 
plusieurs espèces intéressantes, les Mycena palianthina et lineala, 
le Pluteus leoninus, les Hygrophorus cossus et discoïdeus, plusieurs 
Cortinaires, malheureusement nous arrivons en pleine chasse et un 
garde vient nous prier de ne pas avancer crainte d'accidents. Mais, 
intéressé par nos recherches, il nous accompagne une bonne partie 
de la forêt, sous prétexte de nous mettre en bon chemin, puis nous 
laisse non loin de Franc-Port, où nous nous dirigions. 

Pendant ce trajet, nous récoltons les Peziza onolica et leporina 
très peu abondantes, l’Helvella lacunosa qui était rare aussi, l'Aga- 
ricus cartilagineus de Bulliard, les Cortinarius scutulalus, evernius 
et vibralilis, le Torrubia militaris,et plus loin, le long d’un chemin 
sablonneux, les jolis Cortinarius millinus et cinnumomeus var. 
semisanguineus. Mais ce qui nous a surtout frappés dans cette excur- 


XXXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


sion, c’est l'abondance extrême du Bolelus edulis qui dépassait tout 
ce que nous avions vu en ce genre depuis de longues années. On 
les trouvait à chaque pas et l’on voyait leurs cercles immenses 
s'étaler sous bois aussi loin que la vue pouvait s'étendre. L’année 
était propice, il est vrai,pour cette espèce, comme on a pu le voir par 
son abondance extrême sur les marchés. Les Boletus luridus, ery- 
thropus et autres étaient bien moins répandus. Quelques ÆElapho- 
myces variegatus sont encore récoltés et nous arrivons à Franc-Port, 
où nous passons l'Aisne sur le pont de cette localité, nous dirigeant 
vers la forêt de Compiègne dont nous devons traverser en biais la 
partie nord et que nous ne tardons pas à attemdre. 

En arrivant au carrefour de Rethondes, nous trouvons sous bois 
une foule d'espèces, de Cortinaires surtout, principalement de la 
section des scauri, mais la journée s’avançait et nous ne pouvons 
que prendre un aperçu de cette localité qui nous paraît si riche, 
que nous décidons unanimement d’y revenir le lendemain pour 
l’explorer plus à fond. Il fallait penser au retour, ce que nous fai- 
sons par la belle route qui conduit du carrefour à Compiègne, où 
nous arrivons à la tombée du jour, après avoir encore récolté le 
long du chemin quelques champignons, dont un surtout est à noter, 
c’est le Tricholoma irinum de Fries. Il était en assez grand nombre 
non loin de la route sous une futaie de chênes. Un peu avant nous 
avions récolté sur les talus secs de la route une algue intéressante 
qui recouvrait les mousses d’un enduit noir, c'était le Symploca 
muscorum que M. Gomont, le savant monographe de cette famille, 
a bien voulu nous nommer. 

En somme, encore une bonne journée passée, comme la pre- 
mière, sans pluie et avec le temps le plus agréable. 


Excursion du mardi 17 octobre au Carrefour de Rethondes. 


Le mardi matin, après avoir examiné nos récoltes et déjeuné, 
nous partons par le chemin de fer pour moins perdre de temps et 
nous descendons quelques minutes après à la station de Rethondes, 
située en pleine forêt, sur la ligne de Compiègne à Pierrefonds, et 
non loin du carrefour où nous nous rendions. Aussitôt arrivés, nous 
nous dirigeons à travers bois vers ce carrefour, situé à quelques 
centaines de mètres de la station, et chemin faisant, dans les belles 
futaies qui l’environnent nous trouvons de nombreuses espèces, 


DR 


SESSION DE 1893. XXXIX 


parmi lesquelles Pleurotus ulmarius et corhcalus, puis Armillaria 
mucidu Sur branches tombées de hêtre et aussi sur érable cham- 
pêtre, station qui n’a peut-être pas encore été indiquée. Les cham- 
pignons abondent, mais nous ne sommes pas encore à la localité 
des Cortinaires vus la veille, nous en approchons cependant. Avant 
d’yarriver,nous récoltons Marasmius fœtidus,puis parmi les feuilles, 
sous un hêtre, le Marasmius globularis Q. et sa variété Winnei, 
Cortinarius glaucopus, scululaitus et anomalus, Amanila panthe- 
rina, Tricholoma terreum en cercles nombreux. Les Cortinaires se 
montrent de plus en plus : ici c’est le C.cyanescens, là le fulmineus, 
plus loin, le rufo-olivaceus et des cercles entiers d'espèces de ce 
beau genre se croisent, se confondent et se trouvent pêle-mêle avec 
d’autres cercles tout aussi étendus d’Hebeloma crustuliniformis et 
sinapizans. Gà et là le Siropharia squamosa se dresse élégamment 
parrni les feuilles ; et toujours des Cortinaires, multiformis,fulgens, 
calochrous, infractus, purpurascens et beaucoup plus rarement 
prasinus, salor et turbinalus ; puis quelques traînées de GC. firmus 
et d’émpennis, pour ne signaler que les plus voyants. Nous trouvons 
quelques bolets vulgaires et une seconde fois l’Armillaria mucida 
encore sur Acer campestre. 

Nous traversons le carrefour, et dans les futaies qui font face à 
celles que nous quittions, nous trouvons les mêmes espèces, mais 
moins abondantes, | Amanita echinocephala, puis un certain nombre 
d'exemplaires du Cortinarius Bulliardi, si remarquable par son 
pied et son mycélium d’un rouge vermillon. Nous revenons sur nos 
pas et toujours à peu près dans les mêmes parages, toujours tra- 
versant des traînées immenses de ces beaux champignons en retard 
cette année d’un mois, que nous foulons maintenant aux pieds sans 
nous y arrêter, nous trouvons encore de petites colonies de Collybia 
mephilica avec leurs pieds bien garnis de petits points squamuleux 
blancs, puis de Tubaria crobulus en échantillons de la plus grande 
fraicheur. Mais la journée s’est avancée pendant que nous étions à 
nos recherches, il faut songer au relour, et nous nous dirigeons à 
travers la futaie vers la station, toujours conduits par nos aimables 
guides, MM. Poivre et Riche,et nous cueillons encore un bel exem- 
plaire du Polyporus cæsius poussé sur un énorme tronc de coudrier, 
contemporain certainement des futaies qui l’entourent. Nous arri- 
vons enfin à la gare, d’où nous partons pour Compiègne, la tête 


XL SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


pleine encore de ce que nous avions vu, et où nous arrivons bien 
décidés à faire honneur au diner avant de nous mettre à examiner 
les espèces incertaines de détermination, examen que nous conti- 
nuons le lendemain avant de partir faire notre dernière excursion, 


Excursion du mercredi 48 octobre au Carrefour des Marlettes 


Partis comme d'habitude dans une voiture que nous avions retenue 
à cet effet, nous nous dirigeons vers le carrefour des Marlettes que 
nous pensions, par ses grandes futaies, devoir être une localité 
intéressante pour les mycologues. Arrivés à cet endroit, nous ré- 
coltons le long d’une allée de la forêt Entoloma ardosiacum, et un 
petit Lepiota blanc indéterminé, puis, dans un bois herbeux, Poly- 
porus fomentarius, celte fois sur bouleau, de beaux exemplaires de 
Cortinarius violaceus, les Tricholoma flavo-brunneum, Entoloma 
nidorosum et quelques autres espèces, puis nous entrons dans une 
futaie de hètres séculaires malheureusement trop bien portants 
pour les mycologues. Nous trouvons peu sous leur ombrage, quel- 
ques Boletus, quelques Psalliota et quelques exemplaires peu déve- 
loppés du joh Mycena pterigena à la base de touffes d'Aspidium 
fœlix fimina. Pour surcroit de malechance, le temps qui depuis 
quelque temps menaçait, nous amène une ondée violente qui nous 
force à nous réfugier à l'abri des vieux hêtres, le dos appuyé contre 
le tronc et le parapluie en main, attendant plus ou moins patiem- 
ment la fin, qui arrive cependant. Mais le temps gâté nous force au 
retour, décidés cependant à profiter des éclaircies pour récolter ce 
que nous pourrons en route. L’une d'elles nous permet de visiter 
un bois de pins ; le sol moussu nous paraît propice et nous y récol- 
tons, en effet, avec les espèces vulgaires de ces stations, un certain 
nombre d’autres plus intéressantes : nous y trouvons Tricholoma 
rulilans et imbricatum, Flammula sapinea que nous avions déjà 
rencontrés le premier jour, Clavaria flaccida, Russulu fallax et 
Queletii, Geaster fimbriatus et sur une souche de pin une johe 
variété päle et grêle du Cantharellus aurantiacus, à chapeau blan- 
châtre, à lames citrines, et à pied brunâtre, puis, un peu plus loin, 
un exemplaire de Phallus caninus. Nous gagnons une allée sablon- 
neuse où nous trouvons Clitopilus prunuloides, Tricholoma acerbum, 
Inocybe plumosa et plus loin encore une variété de Collybia radicata 
à lames bordées de noir. Ces diverses récolles faites, nous nous 


SESSION DE 4893. XLI 


dirigeons vers Compiègne, satisfaits malgré tout de notre course 
malheureusement contrariée par la pluie, nous contentant d’ad- 
mirer de notre voiture les nombreuses touffes d’Armillaria mellea 
qui abondaient partout et que nous n’avions cessé de voir tous les 
jours et dans tous les bois. 

Rentrés à l'hôtel, un dernier diner nous réunit pour un dernier 
adieu, et nous quittons le lendemain Compiègne, pressés de tirer le 
plus de parti possible de nos récoltes et contents de nos excursions 
malgré la saison qui avait semblé si défavorable. On verra par la 
liste générale qui suit combien encore il a été récolté d'espèces. 
Certes, on était loin de s'attendre à ce chiffre et les forêts sablon- 
neuses des environs de Paris, dépourvues à cette époque de végéta- 
tion fongique ne nous auraient certainement presque absolument 
rien offert. 

. Avant de terminer ces différents rapports, je tiens à remercier ici 
nos aimables guides, MM. Poivre, Riche et de Roucy, d'avoir 
bien voulu nous accompagner et diriger nos excursions ; ils 
nous ont évité bien des pas inutiles et nous tenons à leur en témoi- 
gner toute notre gratitude. 

Il me reste encore à dire quelques mots sur la végétation fongi- 
que de la forêt de Compiègne. Déjà depuis plusieurs années, la 
Société Mycologique y avait fait quelques apparitions. Tous nos 
collègues se rappellent la brillante excursion faite à Pierrefonds en 
1888, où nous avions trouvé près de 390 espèces dans une seule 
journée et dans une année pauvre comme celle-ci. L’année suivante 
n'avait pas été aussi profitable et cependant on allait à la même 
localité. L'année dernière, dans d’autres parties de la forêt nous 
avons trouvé nombre de belles espèces et cette année la liste géné- 
rale suivante en contient plus de 400 et montrera que les récoltes 
ont été bonnes. Il ressortira encore de cette liste et de l’examen des 
listes antérieures, que la forêt de Compiègne doit être considérée 
comme une localité froide donnant un certain nombre d'espèces qui 
sont plus particulières aux régions montagneuses telles que Mycena 
pierigena, Flammula sapinea, Lentinus ursinus, Hydnum cirratum 
et plusieurs autres que l’on ne rencontre pas habituellement aux 
environs de Paris. Et ce qui vient encore à l’appui de cette observa- 
tion, c’est la présence dans cette forêt de certaines plantes subalpines 
telles que le Rubus saxalilis, Anemone ranunculoïdes et autres, 


XLH SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


On trouverait encore chez les insectes des exemples aussi appa- 
renis. 

Bien que les différentes listes de champignons récoltés dans cette 
forêt et réunies donnent déjà un nombre fort respectable d’espèces, 
je suis persuadé qu’elles, sont encore loin de représenter, pour les 
champignons supérieurs seulement, la somme de celles qu’on peut 
y rencontrer, mais telle qu’elle est néanmoins,elle peut déjà donner. 
un aperçu suffisant de la flore mycologique de cette région, ce qui 
peut ne pas être sans utilité. 


Liste générale des espèces récoltées pendant la session de 
1893 dans les diverses excursions de la forêt de Com- 
piègne (1). 

Amanita phalloides, mappa, mappa var. blanche, muscaria, pantherina, 
rubens, echinocephala, vaginata. 
Lepiota procera, rhacodes, gracilenta, mastoidea, clypeolaria, cristata, 

castanea Q., naucina, amianthina, semi-nuda. 

Armillaria mucida, mellea. 

Tricholoma albo-brunneum, ustale, flavo-brunneum, rutilans, imbricatum, 
terreum, argyraceum, murinaceum, saponaceum, pessundatum, melaleu- 
cum, grammopodium, nudum, nudum var. glaucoconum,irinum, acerbum, 
album, sulfureum, brevipes, cartilagineum, sordidum. 

Clitocybe nebularis, odora, geotropa, decastes,cerussatum, infundibuliformis, 
inversa, suaveolens, cyathiformis, laccata, proxima Boud. 

Collybia radicata, radicata var. nigromarginata, fusipes, maculata, platyphylla, 
butyracea, dryophila, hariolorum, semitalis, rancida, mephitica, conigena, 
velutipes, atrata, tuberosa, cirrhata. 

Mycena pura, pelianthina, sanguinolenta, collariata, lineata, galericulata, 
alcalina, metata, filopus, galopus, epipterygia, pterigena, polygramma, 
gypsea, capillaris, hilobates, corticalis. 

Omphalia fibula, setipes. 

Pleurotus ulmarius, corticatus, corticatus var. dryinus, pometi, ostreatus, 
geogenius, acerosuns, applicatus. 

Volvaria volvacea, speciosa, 

Pluteus cervinus, umbrosus, cyanopus, chrysophœus, nanus, leoninus. 

Clitopilus orcella. 

Entoloma nidorosum, lividum, prunuloides, ardosiacum, sericeum, sericellum 

Nolaneu pascua, mammosa. 

Leptonia chalybea, æthiops. 

Eccilia undata, 

Claudopus variabilis, sphærosporus. 


(1) Gette liste a été rédigée suivantla nomenclature de Fries généralemen 
la plus employée, 


SESSION DE 4893. ! XLIII 


Pholiota caperata, destruens, marginata, togularis, mutabilis, squarrosa, 
squarrosa var. Mulleri, adiposa, unicolor, erebia, radicosa, muricata Q, 
sphaleromorpha. 

Inocybe plumosa, dulcamara, lanuginosa ; fibrosa, asterospora, corydalina, 
lucifuga, geophila, geophila var. lilacina. 

Hebeloma sinapizans,crustuluniformis, longicaudumi, versipelle, mesophœum, 
petiginosum. 

Flammula sapinea, gummosa, carbonaria, conissans. 

Naœucoria eucumis, escharoïdes, carpophila, pediades. 

 Tubaria furfuracea, crobulus. 

Galera tenera, hypnorum. 

Bolbitius vitellinus, hydrophilus. 

Crepidotus mollis. 

Psalliota campestris, xanthoderma, sylvicola, sylvatica, hœmorrhoïdaria. 

Stropharia æruginosa, squamosa, semiglobata. 

Hypholoma sublateritium, fasciculare, capnoïdes, lacrymabundus, appendi= 
culare, tephroleucum. 

Psiiocybe spadicea. 

Psatyrella gracilis, hiascens, disseminata. 

Coprinus atramentarius, comatus, picaceus, lagopus, micaceus, plicatilis, 
hemerobius. 

Cortinarius glaucopus, turbinatus, multiformis, salor, calechrous, fulgens, 
fulmineus, cyanescens, rufoolivaceus, prasinus, purpurascens, collinitus, 
mucosus, elatior, infractus, violaceus, alboviolaceus, delibitus, vibratilis, 
cristallinus, impennis, sublanatus, scutulatus, bivelus, hinnuleus, satur- 
ninus, castaneus, erythrinus, evernius, miltinus, orellanus, azureus, 
Bulliardi, cinnamomeus, cinnamomeus var. semisanguineus, firmus, 
damascenus, croceo-cæruleus, anomalus, cotoneus, pholideus, hemitrichus, 
brunneus. 

Hygrophorus discoïdeus, eburneus, cossus, virgineus, conicus, coccineus. 

Lactarius torminosus, turpis, vellereus, controversus, piperatus, zonarius, 
pyrogalus, uvidus, flavidus, rufus, mitissimus, obnubilus, subdulcis, 
lilacinus, blennius, quietus, deliciosus, theiogalus, serifleus. 

Kussula Queletii, cyanoxantha, intesgra, fallax, fragilis, violascens, rubra, 
rosea, alutacea, graminicolor, pectinata, ochroleuca, lutea, adusta, nigricans, 
delica. 

Paxillus involutus. 

Panus stypticus. 

Cantharellus aurantiacus, cibarius, aurantiacus var., carbonicola, tubæformis, 

Craterellus cornucopioïdes. 

Marasmius peronatus, oreades, globularis, globularis var. Wynnei, fætidus, 
rotula, epiphyllus, pinicola, Bulliardi. 

Lentinus ursinus, 

Lenziles flaccida, tricolor, 

Gomphidius glutinosus, viscidus, 

Boletus luteus, elegans, flavus, granulatus, bovinus, variegatus, badius, 


XLIV- SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


.chrysentheron, subtomentosus, versicolor, luridus, ep. dE edulis, 


aurantiacus, versipellis rugosus, Satanas, œreus. 
Fistulina hepatica. 


Polyporus perennis, Prune betulinus, tephroleucus, Weinmanni, fragilis - 


lacteus, cœsius, adustus, stypticus, radiatus, cuticularis, applanatus, 
fomentarius, nigricans, abietinus,stereoïdes, versicolor, a er 

Trametes gibbosa, rufescens. 

Daædalea quercina, biennis. 

Merulius tremellosus, rufus, corium. 

Phlebia merismoïdes. 

Hydnum cirratum, amicum, auriscalpium, fusco-atrum. 

Thelephora caryophyllea, terrestris, palmata, cϾsia. 

Stereum hirsutum, purpureum, insigne Q., albidum. 

Tomentella Menieri. 

Corticium quercinum, calceum, cinereum. 

Clavaria rugosa, similis,"cristata, cinerea, pistillaris, ct Fe 

Tremella albida, mesenterica. 

Dacrymyces stillatus. 

Geaster fimbriatus, rufescens, hy grometricus. 

Lycoperdon cœlatum, gemmatum, excipuliforme, pratense, furfuraceum, 
piriforme, velatum, perlatum, 

Scleroderma verrucosum, vulgare. 

Phallus impudicus, caninus. 

Cyathus striatus, Crucibulum. 

Elaphomyces variegatus, granulatus. 

Helvella crispa, sulcata, lacunosa. 

Ofidea onotica, leporina, umbrina. 

Bulgaria inquinans. 

Coryne sarcoïdes. 

Calycella citrina. 

Dasyscypha virginea. 

Torrubia militaris, ophioglossoïdes. 

Xslaria Hypoxylon. 

Hyfozylon ‘useum, coccineurn. 

Nummularia Bulliardi. 

Ceratiuwm hydnoides. 

Lycogala epidendron. 

Isaria arachnophila. 

Anthina flaramea. 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. . XLV 


Séance du 144 Décembre 1898. 


La séance est ouverte à une heure et demie sous la présidence de 
M. Prillieux, président. 


La correspondance imprimée comporte : 


Les Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, vol. XVII, 
2e et 3e fasc. 


Note sur le Lasiobotrys Loniceræ Kze, par M. A. de Jaczewski. 
Funghi della Scioa e della colonia Eritrea par M. G. Bresadola. 


Di due specie interessanti di funghr della flora macologica ita- 
hiana (Hydrophorus Marzuolus Fr.) Bres. — Odontia Pirotlæ Bres. 
nov. Sp.), du même auteur. 


Mycetes australienses novi el emendenda ad floram m ane 
Ausiroæ, du même auteur. 


Fungi aliquot saxonici nov lecli a cl. W. Krieger, également du 
. même auteur. 


Les espèces suivantes de champignons examinées et déterminées, 
par les membres présents avaient été envoyées à la Société par 
M. Dupain, de la Motte-Saint-Héray (Deux Sèvres) : 


Collybia Polyporus dryadeus. 
Tremella albida. — versicolor. 
Clitocybe brumalis. Tricholoma Russula. 
Galera hypnorum. Hydnum répandum, 
Panus stipticus. —,  rufescens. 
Hypholoma sublateritius. Exidia glandulosa. 
Lentinus ursinus. Naucoria cerodes. 
Dædelea quercina. Radulum orbiculare. 
Mycena polygramma. Marasmius rotula. 
Hydnum. — ramealis. 
Xylaria Hypoxylon. — epiphyllus. 
Stereum cristulatum. Bulgaria inquinans. 
Stereum hirsutum. Lenzites flaccida. 
Stereum. Polyporus adustus. 


CGladopus variabilis. Hygrophorus arbustivus. 


XLVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


De M. Feuilleaubois,de Fontainebleau : 


Stereum insignitum Quél. 


De M. de Bergevin, de Rouen : 


Pleurotus ostreatus, sur Sophora japonica. 


De M. Dumée, de Meaux : 


Diplocladium minus Bon., sur Tricholoma terreum. 
Hypomuyces lateritius Fr., sur Lactarius deliciosus. 
Arthrinum sporophleum, sur Carex riparia. 


Sont présentés comme membres titulaires : 


M. Morand, vétérinaire à Bourbon l’Archambaull (Allier), pré- 
senté par MM. Delacroix et Gaillard. 

M. Beuchon (Gabriel), capitaine d’artillerie, professeur à l’Ecole 
d'application de l'artillerie et du génie, 97, rue de France, Fontai- 
nebleau (Seine-et-Marne , présenté par MM. Feuilleaubois et Ma- 
truchot. 

M. l’abbé Sarrazin, curé de Montmort (Marne), présenté par 
MM. Hariot et Gaillard. 

M. Griffon, ingénieur agronome, 6, rue Victor-Cousin, Paris, 
présenté par MM. Prillieux et Delacroix. 


Séance du 8 Février 1894. 


La séance est ouverte à une heure et demie sous la présidence 
de M. Prillieux, président. 

La correspondance écrite comprend : 

Une letire de M. le Ministre de l’agriculture, annonçant la con- 
tinuation de l’abonnement à 35 exemplaires du Bulletin. 

La correspondance imprimée : 

Revue mycologique de Janvier 1894. 

Bulletin de la Sociélé des Sciences naturelles de l'Ouest de la 
France. 

Annalen des X. K. Nalurhistorischen Hofmuseuins von Doktor 
Franz Fütter von Hauer, VIII, Wien 1893. 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XLVII 


Informations et renseignements du Ministère de l'Agricullure 
n°s 1-9, 


M. Patouillard remet à la société par l'entremise de M. Delacroix 
une communicalion sur quelques espèces critiques d'hyménomy- 
cètes exotiques. 


M. Delacroix, au nom de M. Prillieux et au sien, présente une 
note sur quelques espèces nouvelles, parasites des végétaux cul- 
tivés : 

Glæosporium Thumenti (Thüm.) Sacc., parasite sur les feuilles 
d’Anthurium leuconeurum ; Glæosporium Nanoli nov. sp., parasite 
du Caryota urens ; Pestulozzia brevipes nov. sp., parasite sur quel- 
ques palmiers : Phœnix et Corypha australis; Discocolla pirina nov. 
gen. nov. sp., sur les poires müres. 


M. Boudier avait apporté à la séance les espèces suivantes : 


Eluphomyces Leveillei. Polyporus Ribis. 
— cyanosporus. — versicolor. 
— echinatus. 


MM. Morand, Beuchon, Sarrazin, Griffon, présentés dans la 
séance précédente, sont élus membres titulaires. 


Séance du 8 Mars 1894. 


La séance est ouverte à une heure et demie sous la présidence 
de M. Prillieux, président. 


La correspondance écrile comprend : 


Une leitre de M. À. de Jaczewski, de Montreux (Suisse). Le 
soussigné annonce à la Société qu’il a l'intention de commencer cet 
été une série d’exsiccata de champignons de Russie, sous le titre 
« Fungi Rossiæ exsiccati ». Ces champignons paraîtront en fasci- 
cules de 250 espèces, appartenant aux différents ordres, et plus 
particulièrement aux Mucédinées, aux Pyrénomycètes et aux Hymé- 
nomycètes, ces derniers préparés d’après la méthode de Hupell. 
Chaque espèce sera enfermée dans une enveloppe avec une étiquette 


XLVIIL SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


donnant le nom, la synonymie, une courte diagnose et l'indication 
de la localité. 

Le prix du fascicule ne peut être encore fixé, mais dans tous les 
cas, 1] ne dépassera pas dix francs. Les personnes demeurant en 
Russie, en Pologne, en Finlande ou dans les provinces baltiques: 
recevront gratuitement un fascicule contre sit espèces de cham- 
pignons fournis en nombre suffisant pour être distribuées en exsic- 
cata. 

Les personnes qui désireraient souscrire à cette série sont priées 
de s'inscrire dès à présent chez le soussigné, afin qu'il puisse se 
rendre compte approximativement du nombre d'exemplaires à 
préparer. ; 


Une lettre de M. le D' Bertrand, de Jargeau (Loiret). M. le Dr 
Bertrand offre à un collègue mycologue l’échange de champignons 
du Loiret déterminés contre des champignons d’autres régions. 


La correspondance imprimée comprend les n° 19 et 41 des 
Informations et renseignements du Ministère de l'Agriculture. 


M. Patouillard fait une communication au sujet du Stereum dis- 
ciforme D. C., qu’il range dans le genre Aleurodiscus, où les basides 
avaient été considérées comme des thèques immatures. | 

Dans ce même genre Aleurodiscus, se placent d’autres espèces : 
À. amorphus (Stereum a.), A. Hoakesïi, ete. Ces espèces sont ca- 
ractérisées par la présence de conidies en chapelets dans l’hyme- 
nium, côte à côte avec les basides. 

Certaines espèces y présentent aussi des productions spéciales 
portant des aspérités, qu'on doit considérer comme des poils. Quel- 
ques basides, et, normalement, elles sont toujours lisses, montrent, 
au-dessous de la portion extrême qui porte les stérigmates un 
étranglement, au-dessous duquel la baside devient échinulée. On 
doit considérer ces organes comme des basides ayant fait retour à 
l'état végétatif. 

M. Bourquelot communique à la Société ses observations sur la 
présence du chlorure de potassium dans les champignons. Il est 
très fréquent dans les Amanites, quelques espèces d’Elaphomyces, 
toutes espèces silicicoles. La présence du chlorure de potassium 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XLIX 


pourrait s'expliquer par la désintégration des feldspaths potassiques 
contenus dans nombre de terrains sableux. 

M. Boudier pense que c’est au chlorure de potassium qu'il est 
logique d’attribuer la difficulté qu’on éprouve à dessécher certaines 
espèces qui restent plus ou moins molles et hygroscopiques. 


M. Bourquelot fait ensuite quelques restrictions sur la relation 
d’un empoisonnement par les champignons survenus à Plancher- 
lez-Mines, qui a été reproduite par plusieurs journaux. 

La personne qui avait rédigé la note attribuait l’'empoisonnement. 
à l’Agaricus bulbosus, var. viridis, (à chapeau grisàtre. » La note 
déclare de plus que les accidents ont débuté presque aussitôt après 
lingestion des champignons, et qu'ils étaient surtout caractérisés 
par un délire intense. L'auteur tirait cette déduction, que les symp- 
tômes de l’empoisonnement par une même espèce peuvent différer 
suivant la région où s’est développé le champignon incriminé. 

Il s’agit très vraisemblablement de l’Amanitu pantherina, et l’ar- 
gument précité tombe de lui-même. 


M. Boudier, à ce propos, considère qu'on ne peut attribuer de 
crédit à une observation de celte nature que si le champignon, 
cause des accidents, a été vu par une personne d'une compétence 
reconnue. Îl est certain que, dans le cas actuel, un champignon à 
chapeau grisâtre, produisant des accidents presque immédiats ne 
peut être, comme le pense M. Bourquelot, que l'Amanilu panthe- 
rina, et non, comme le ferait supposer la note en question, les 
Amanita mappa ou phalloides, qui ne produisent d'accidents que de 
douze à vingt heures après qu’ils ont été consommés. 

M. Dumée, de Meaux, présente des feuilles d'oignons attaquées 
par le Pleospora Allii. M. Dumée a récolté ces feuilles sur des tas 
de débris végétaux destinés à être utilisés ultérieurement, par un 
maraicher des environs de Meaux, à la confection de composts. 

M. Prillieux rappelle la communication qu’il a faite sur le même 
sujet l’année précédente. Des cultures d'ail ont été fortement 
endommagées dans le Gers, par une forme Macrosporium qui a 
donné plus tard le Pleospora dont M. Dumée vient d'entretenir la 
Sociélé. Il y aurait intérêt à suivre à nouveau le développement de 
cette maladie, et voir si la forme conidiale est identique avec celle 
qu'il a décrite. [l est certain que,parmi ces Hyphomycètes noirs qui 


L SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


attaquent les végétaux, dans certaines circonstances, il y a des 
espèces qui ont été confondues, et qu'il serait utile de différencier 
d'une façon certaine. 


M. Roze communique un certain nombre d'observations intéres- 
santes sur la perennité des mycéliums. Son attention a élé appelée 
sur ce sujet par l'observation qu'il fit de la persistance des fructifi- 
cations du Peziza coccinea sur une même brindille de bois deux 
années de suite. . 

Le mycélium est également perennant dans bon nombre d'’es- 
pèces : Amanita cæsarea, Psalliota campestris, Marasmius oreades, 
Phallus 1mpudicus, etc.; le Polyporus squamosus est un type de 
mycélium perennant pour une espèce troncicole 


M. Boudier déclare à ce sujet, que, pour le Tricholoma flavo- 
brunneum, il a constaté que les cercles s’agrandissent de 0 m. 50 c. 
par année, suivant le diamètre : ce qui représente par conséquent 
l'allongement du mycélium en une année. 


M. Roze considère que la perennité de certaines espèces est par- 
fois difficile à caractériser. Ainsi, on voit facilement la persistance 
du Marasmius oreades, dont le mycélium semble parasite sur le 
gazon, par la présence de ses cercles grandissants en diamètre, 
tandis que pour les Tricholoma, qui sont des saprophytes des feui les 
mortes, le fait est plus délicat à constater, étant donnée la mobilité 
du support. 

M. Boudier pense que la reproduction sur place d’une année à 
l’autre à l’aide des spores qui tombent sur le sol est le plus souvent 
entravée par l’action de petits insectes qui dévorent la presque 
totalité de la quantité énorme des spores produites. En première 
ligne, il faut citer les nombreuses espèces de Podures qui abondent 
partout, même en hiver el qui sont très friandes de ces spores, puis 
une foule de petits coléoptères des genres Gryptophagus, Corlinaria, 
Atomaria et voisins, Aspidiphorus, elc., qui s’en nourrissent éga- 
lement. 

M. Palouillard a observé que les morilles dans le bois de Vin - 
cennes se retrouvent toujours exactement à la même localité. Il y a 
des années où elles ne poussent pas, mais on les retrouve une autre 
année. Le fait est d’ailleurs connu de beaucoup de personnes, 


TA IE ST fi IS Te PLU TR CRI IS PRES SA, DOS PPS RES OP SRI TRES 


| 
à 


PROCÈÉS-VERBAUX DES SÉANCES, LI 


M. Boudier considère le mycélium des morilles comme peren- 
nant. 


M. Roze présente ensuite une note sur le Peziza Jungermanniæ 
parasile sur une Jungermanne. 

A ce sujet, M. Boudier communique les observations suivantes : 

Cette espèce est fréquente au premier printemps, non seulement 
sur la Jungermanne indiquée par M. Roze, mais surtout sur albi- 
cans, scalaris, bicuspidata. Elle vient aussi sur quelques autres 
- petites espèces. On la rencontre surtout sur les talus des chemins 
sablonneux dans les endroits bien exposés au jour. 

Elle a tour à tour été rangée, d’abord par les premiers mycolo- 
gues dans leur grand genre Pezize, puis ensuite dans les Ascoboles, 
dans les Humaria, genres dans lesquels elle ne peut être placée, ses 
thèques n'étant pas operculées, puis dans les Calloria dont elle est 
plus voisine, quoique cependant bien distincte par ses caractères 
microscopiques, ce qui a forcé M. Boudier d’en faire un genre spé- 
cial sous le nom de Mniæciu. Elle est bien parasite des Junger- 
mannes,mais son mycélium s'étend à leur surface sans les pénétrer. 
Elle ne nuit donc pas à leur développement et cela d'autant plus 
qu’il est assez lâchement enchevêtré. 

On trouve souvent avec elle, quand ces petites Hépatiques sont 
envahies par certaines algues inférieures mucilagineuses comme les 
Glæocapsa, une autre petite espèce blanchâtre bien différente nom- 
mée par M. Boudier Epiglia Glæocapsæ. Celle-ci est parasite de 
ces algues et est moins abondante que la précédente. 


M. Dupain, de la Motte-Saint-Héray (Deux-Sèvres), avait envoyé 
pour la séance les espèces suivantes : 


Pluteus nanus, Polyporus pomaceus. 
Polyporus Ribis, Auricularia mesenterica. 


M. Boudier apporte les espèces suivantes : 
Polyporus Izengæ sur peuplier, 


Auriculariaæ mesenterica. 


M, Bouvier, docteur ës sciences naturelles, professeur agrégé à 
l'Ecole de pharmacie, est présenté comme membre titulaire par 
MM. Patouillard et Delacroix. 


PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES. XLIX 


Séance du 12 avril 1894 


La séance est ouverte à { heure et demie sous la présidence de 
M. BouniEr, président honoraire. 


La correspondance imprimée comprend : 1° Informations el ren- 
seignements publiés par le Ministre de l’agriculture. 2° Note sur le 
Puccinia Peckiana, par M. A. de Jaczewski. 


M. Boudier fait une communication sur les poils mycéloïdes se- 
condaires qui naissent sur les cupules de certaines Pézizes. Il a 
observé que la forme de ces poils variait avec la compacité du ter- 
rain et que dans les terrains sablonneux ils se transformaient en 
véritables vrilles à tours de spire plus ou moins resserrés comme on 
en voit chez les phanérogames. 


M. Costantin présente quelques observations : 1° sur le Tyrogly- 
phus mycophagus, acarien, parasite des champignons cultivés ; 
20 Sur la culture du Polyporus squamosus. En arrosant une vieille 
souche sur laquelle s’était développé ce champignon il a pu récolter 
pendant trois années et deux fois par an du Polyporus squamosus. 
en assez grande quantité. [l fait remarquer que ce procédé de cul- 
ture est employé couramment au Japon pour l'obtention des cham- 
pignons comestibles et qu’on pourrait l’appliquer pour certaines 
espèces consommées en France. 

Les premières récoltes étaient restées saines, mais à la 4° récolte 
il a observé que le Polyporus squamosus était attaqué par un para- 

site mycélien analogue à ceux du champigon de couche et de la Mo- 
rille. Le parasite du Polyporus squamosus se présente sous deux 
formes reproductrices : 1° Verticilles de rameaux à conidies bicellu- 
laires. 2° Chlamydospores allongées et multiseptées. Il a beaucoup 
d’analogie avec un Diplocladium observé par M. Costantin sur divers 
champignons. Après quelques observations échangées entre MM.Bou- 


É SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


dier, Bernard et Costantin sur la production par la culture des cham- 
pignons comestibles, la Société passe à l'examen des champignons 
apportés à la séance et envoyés de Fontainebleau par M. Feuilleau- 
bois. 

Ce sont : 


Heterosporium echinulatum. 
Leptosphæria Rusci. 
Melanconium stromaticum. 
Phoma Visci. 

Ramularia Hellebori. 
Septoria Chelidonii. 


M. Broussillon, juge de paix à Ourville, adresse sa démission. 


Séance du 10 mai 1894 


Lä séance est ouverte à 1 heure 1/2, sous la présidence de 
M. PRILLIEUX, président. 


La correspondance éerite comprend une lettre de #. Costantin 
qui envoie de beaux échantillons de Polyporus squamosus, qu’il 
observe depuis plusieurs années sur un tronc en expérience. 


« Les champignons sont normaux, l’un d'eux a 25 centimètres de 
« diamètre et pèse plus d’une livre. Il en pousse en ce moment 
« d’autres. 

« Il est à remarquer que la moisissure de l’an dernier n’a pas 
« encore fait son apparition. » 


A cette lettre est jointe une communication sur le Tyroglyphus 
mycophagus, acarien nuisible au champignon de couche et sur la 
culture du Polyporus squamosus et de son Hypomyces,qui sera insé- 
rée dans le Bulletin. 


M. Vuillemin, de Nancy, envoie une communication sur les 
Puccinies des Thesium, également destinée au Bulletin. 


La correspondance imprimée comprend : 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. LI 


Informations et renseignements du ministère de l’agricullure 
d'avril 1894 et commencement de mai. 

Revue mycologique, avril 1894. 

Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la 
France, tome IV, 1°r trimestre 1894. 


M. Prillieux émet l'opinion qu'il pourrait être utile de consulter 
dès maintenant la Société sur la région où se tiendra la session 
d'automne. 


Les localité suivantes sont proposées par les membres présents : 


Jo Environs de Paris (Forêt de Rambouillet — Vallée de l’Ourcq). 
20 Environs du Mans. 

3° Environs d'Alençon. 

4o Embouchure de la Gironde (Bois de la Coudre, elc.). 

9° Ardennes. — (Environs de Charleville). 

6° Auvergne. — (Massif du Mont-Dore). 


Le secrétaire est chargé de transmettre aux membres de la Société 
une circulaire dans ce sens. 


Les champignons présentés à la séance du 10 mai comprennent 
un envoi de M. Feuilleaubois, de Fontainebleau : 


. Gymnosporangium juniperinum, Fr. 

. Peridermium Pini, Wallr. (form. corticola). 

. Peronospora leptosperma, de By. 

. Phyllactinia suffulta, Sace. Var. Coryli. 

— — Var. Fraxsni. 

. Puccinia Berkeleyi, Pass. 

—  Liliacearum, Duby (sur Ornithogalum umbellatum). 
— — (sur Scilla bifolia). 
. Sphærella brassicicola, de Nat. 

40. Tulostoma mammosum, Er. 

11. Uredo Rosæ, Pers. Var. bullatum Kick. 


© & 1 o QE wo à 


M. Harlay, de Charleville : 


Pholiota mutabilis. 
—  præcox. 
CGollybia dryophila. 
Inocybe dulcamara, 


LIL SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 
M. Huyot. 


Polyporus brumalis. 


M. Michel : 


Peziza coronaria, récoltée dans la forêt de Saint-Germain, prés la porte 
Royale. 


Séance\ du 14 juin 1894. 


La séance est ouverte à 1 heure 1, 2, sous la présidence de 
M. BourQuELoT, vice-président. 


La correspondance imprimée comprend : 


1° Les Urédinées et leurs plantes nourricières, par M.G. Poirault. 

20 Maladies des müriers, par MM. Prillieux et Delacroix, grand 
in-8° et 4 planches. 

3° Notice sur M. Richon, par M. Roze. 

4 Contribution à la Mycologie Lombarde, par M. F. Cavara, 

9° Morphologie et Biologie d'une nouvelle espèce d’Hymenogaster, 
par M. F. Cavara. 

6° Revue Botanique, (Société française de Botanique de Toulouse) 
n° 130-136. 

T° Informations et renseignements adressés par le ministre de 
l’agriculture,année 1894, n° du 12 mai au 2 juin. 


La correspondance écrite comprend un certain nombre de lettres 
reçues par M. Delacroix, secrétaire, en réponse à la circulaire 
envoyée aux membres titulaires le mois précédent. 

La majorité des membres qui ont écrit choisissent Paris comme 
lieu de réunion pour la session de la Société à l’automne. C'est 
aussi l'opinion de la plus grande partie des membres présents. En 
conséquence, il est décidé que la session se tiendra à Paris. La 
date fixée est celle du 18 au 24 octobre, et il a été admis, en-prin- 
cipe, qu'il y aurait une exposition. 

Une circulaire sera envoyée ultérieurement aux membres titulai- 
res à ce sujet. 


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PROCÈS - VERBAUX LES SÉANCES. LILI 


M. Marchand, par l'entremise de M. Patouillard, dépose un mé- 
moire intitulé : Synopsis des familles qui composent la classe des 
Mycophytes (Champignons et Lichens). 


M. Patouillard annonce que M. Poirault, membre titulaire de la 
Société, a trouvé à Montmorency le Vaccinium Myrtillus fortement 
attaqué par l’Exobasidium Vaccini. C’est la première fois qu’on 
observe, à sa connaissance,cette espèce dans les environs de Paris. 
Il est à remarquer que sur l’Airelle-Myrtille le parasite produit seu- 
lement un certain degré d'épaisissement des feuilles, tandis que 
dans les autres espèces du genre Vaccinium, il amène sur les orga- 
nes foliaires des épaisissements galliformes. 


M. Roze rappelle à ce sujet que l'Exobasidium Vaccinii a déjà 
été observé l’année dernière dans les environs de Beauvais sur une 
plante très rare dans notre région, le Vaccinium Vitis-Idæa, par un 
botaniste parisien, M. Edouard Jeanpert, membre de la Société 
botanique. 


M. Patouillard communique ses observations sur un genre nou- 
veau quise rapproche des Hydnum, le genre Asterodon, dont les 
hyphes du réceptacle sont entremélées de cystides étoilées, qui 
pénètrent également dans les aiguillons. 


M. de Seynes demande si ces productions ne pourraient être con- 
sidérées comme des poils. 


M. Palowllard répond qu’il regarde ces productions comme de 
véritables cystides. 


M. Poirault communique les observations qu’il a faites de com- 
municalion entre les éléments cellulaires dans le thalle et les apo- 
thécies des Lichens. . 


M. de Seynes rappelle qu'il a observé des faits analogues dans la 
trame du Polyporus fomentarius. 


M. Poirauli recufie la détermination faite par M. Hariot sur une 
Urédinée, le Cæoma Anthurii. Cette espèce est une forme uredo, 


LIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


les urédospores ne sont pas en réalité disposées en chapelet. Le 
champignon doit donc s'appeler Uredo Anthuri (Hariot) Poirault. 


M. Bourquelot remet une communication sur les Hydrates de car- 
bone chez les Champignons destinée à être insérée dans le Bulletin. 


Les champignons suivants ont été présentés à la séance : 


Par M. Boudier : 


Inocybe scabella. Helotium rhizophilum. 
Russula cyanoxantha. Stictis cinerascens. 
Amanita lepiotoïdes, envoyé de Nice Thecophora Cirsi. 
par M. Barla. Endophyllum Euphorbiæ sylvaticæ. 
Exobasidium Vaceinii. Geaster hygrometricus. 
Peziza (Pustularia) ochracea. Æthalium septicum. 


Peziza(Ciliaria) scutellata. 


De M. Huyot, de Lagny-sur-Marne : 


Amanta rubescens. Pholiota prœcox. 
— ampla. Pluteus leoninus 
—  spissa. : Boletus granulatus. 
Russula lutea. Clavaria cristata. 

—  cyanoxantha. Tremella mesenterica. 
Lactarius subdulcis. Helvella atra. 
Cortinarius bolaris. Inocybe ? 

— elatior. Polyporus perenms. 


Pholiota mutabilis 


De M. Dupain, de la Motte-Saint-Héray : 


Amañnita strangulata. Lactarius piperatus. 
Collybia fusipes. Russula ochroleuca. 
Mycena galericulata. —  lutea. 
Clitocybe laccata (var. amethystina). —  cyanoxantha. 
Pholiota mutabilis. — integra. 
Inocybe lucifuga. Lenrzites tricolor. 
—  scabella. Lycoperdon gemmatum. 
—  asterospora. Peziza scutellata. 
Psathyra spadiceogrisea. Epichloë typhina (forme conidienne, 


Psilocybe cinereospadiceus. Sphacelia typhina). 


PROCÉS-VERBAUX DÉS SÉANCES. LV 


De M. Harlay, de Charleville : 


Amanita rubescens. Russula fœtens. 
—  Spissa. Boletus pinicola. - 
—  vaginata (var. spadicea). —  erythropus. 
Collybia platyphylla. — piperatus. 
—  radicata. =  pachypus. 
Pholiota praecox. Stereum hirsutum. 
—  mutabilis. Bovista plumbea. 
Hypholoma fasciculare. Lycoperdon pratense. 
£ortinarius cinnamomeus. Peziza scutellata. 
Russula ochroleuca. Lycogala epidendrurm. 
—  sororia. 


De M. Feuilleaubois, de Fontainebleau. 


Æcidum Ari. 
— punciatum. 
—  Tragopogonis. 
Botrytis cinerea. 
Gystopus candidus. 
Gymnosporangium juniperinum. 
Heterosporium echinulatum. 
Inocybe Trinii. 
Peronospora arborescens. 
— leptospermu. 
Puccinia Liliacearum (sur Ornithogalum umbellatum). 
—- ? (sur Scilla bifolia). 
Uredo Rosæ var. bullatum. 
Uromyces Colchici. 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. LVII 


Séance du 13 Septembre 189%. 


Présidence de M. PRILLIEUX, président. 


La séance est ouverte à 1 h. 1/2. 
Le procès-verbal de la précédente séance est adopté. 
La correspondance écrite comprend : 


1° Une lettre de M. le professeur A.-N. Berlèse, d’Avellino, qui 
offre de publier dans le Bulletin de la Société Mycologique un tra- 
vail sur le Polymorphisme du Cladosporium herbarum ef des Dema- 
tium. Ce mémoire comporte six planches gravées, dont plusieurs en 
couleur. Le prix de ces planches serait assez élevé et atteindrait 
90 francs. 

La Société consultée est d'avis que ses ressources actuelles ne 
permettent pas la confection de planches d’un prix aussi élevé. Elle 
acceplerait volontiers le texle avec des planches, mais d’un prix 
beaucoup moins élevé, comme celles que l’on donne habituel- 
lement. 


20 Une lettre de M. Jaczewski, de Montreux, offrant la publication 
dans le Bulletin, d’un Manuel pralique de Mycologie avec des plan- 
ches. La Société décide que la nature de son Bulletin ne comporte 
pas un ouvrage de celte nature. 


30 Une lettre de M. Joao da Motta Prego, de Lisbonne, accom- 
pagnée d’un mémoire destiné au bullelin : 

Les maladies de la vigne en Portugal pendant l'année 1894, par 
MM. Verissimo d'Almeida et Jouo da Motta Prego. 


La correspondance imprimée comprend : 


Informations du Ministère de l'agriculture. 

Revue Mycologique n° de juillet 1894. 

Bulletin de la Sociélé des Sciences naturelles de l’ouest de la 
France, 2 trimestre, tome 1V, 1894. 


LVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 


Bulletin de la Sociélé des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 
er et 2e semestres 1893. 

Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 3° et 4° fasc., 
1893. 

Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie, XVIII vol., 
Aer fasc., Caen 1894. 

Bulletin de la Sociélé royale de botanique de Belgique, dernier 
fasc. de 1893. 

Emile Marchal. —- Sur quelques champignons nouveaux du Congo. 
Extrait du Bulletin de la Sociélé belge de microscopie, tome XX, 
Bruxelles 1894. 


A. Le Breton et E. Niel.— Champignons nouveaux ou peu connus, 


récollés en Normandie, 5° liste. Extrait du Bulletin de la Sociélé des 
Amis des Sciences naturelles de Rouen, 1894. 


M. Prillieux, président, consulte la Société sur l’organisation 
de la session annuelle de la Société Mycologique. 


Il est décidé : 


Que la session aura lieu du 20 au 25 octobre, à Paris. 

La séance d'ouverture se fera le samedi 20 octobre, à 2 heures, 
dans la salle des séances de la Société, 84, rue de Grenelle. 

Une exposition publique de champignons sera. organisée avec les 
premiers envois des membres de la Société, et alimentée par les 
récoltes des herborisations ultérieures. Elle sera ouverte le dimanche 
21 octobre jusqu’au jeudi 25, de 9 heures à 5 heures. 

Les herborisations, dont le programme sera affiché au siège de la 
Société, après la séance d'ouverture, auront lieu à Rambouillet, 
Marly, l’Isle-Adam, Fontainebleau (Barbizon). 

Une circulaire sera envoyée aux membres de la Société pour les 
aviser de ces décisions. 


M. Delacroix, au nom de M. Prillieux et au sien, présente une 
note sur quelques maladies des plantes, produites par des champi- 
gnons parasites : 


Septoria Petroselini Desm., qui attaque les feuilles de céleri qu'il 
jaunit et dessèche. | 


PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES. LIX 


Macrophoma vestila nov. sp., parasite sur les racines du Cacaoyer, 
en Amérique. 

Fusarium sarcochroum Desm., qui attaque les branches de l’Aï- 
Jante (Ailantus glaudulosa) sur lesquelles il tue le bois dans une 
certaine étendue. 

Une maladie des melons, produite par le Collelotrichum oligo- 
chætum et dont les lésions, graves d’ailleurs, ressemblent beaucoup 


à celles produites par le Glæosporium lagenarium et le Scolecotri- 
chum melophihorum . 


” M. Roze présente des échantillons de Typhula variabilis qui se 
sont développés sur’ des sclérotes récoltés sur tiges mortes d’as- 
perges en avril dernier par notre collègue M. Dumay. 

Ces sclérotes sont restés depuis ce moment sur des Sphagnums 
humides et présentent, depuis quelque temps, les Typhula qui sont 
actuellement bien développés. 

Quelques clavules de ce Typhula se sont ramifiées et les ramifica- 
tions sont demeurées stériles. La ramification qui est la règle chez 
les Clavaires est rare chez les Typhules. 


M. Boudier a vu que lorsque la massue est ployée chez les Cla- 
vaires le stipe se ramifie. Tel est aussi le cas chez l’Hydnum auris- 
calpium. M. Boudier a, de plus, rencontré le Typhula erylhropus 
ramifié. 


Sont proposés comme membres titulaires : 


M. VerissiMo D’ALMEIDA, professeur de pathologie végétale à 
l’Institut agronomique de Lisbonne. 

M. ManuEz DE PAUL, calle de Alfonso XIT, Sevilla (Espagne). 

M. Charles Amior, 20, rue de Condé, Paris, présentés par 
MM. Prillieux et Delacroix. 


Les champignons suivants ont été apportés ou envoyés à la séance : 


Par M. Boudier : 


Amanita virosa. 
Tricholoma vaccinum. 
Inocybe Hystrix. 
_Cortinarius crassus. 
Hygrophorus pustulatus, 


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Lentinus cochleatus et Tricholoma flavo-brunneum, albo-bruaneum. que 
lui a envoyés M. Harlay, de Charlexille. + 
Clitocube infundibuliformis. 
Inocybe geophylla, piriodora. 
Cortinarius triumphans, delibutus, elatior, pholideus, miltinus. cinnamo- 
meus, birelus, scutulatus, impennis. 
Marasmius ersthropus. 
Lactarius vietus. 
Boletus æreus, parasiticus. + 
Merulius tremellosus. 
Polyporus nidulans. 
Hydnum zonatum, amicum, squamosum. 
Thelephora laciniata. 

Récoltés par lui à Montmorency. . 


M. Huyot : 


 Amanita solitaria, cæsarea. 
Clitocybe suaveolens. 
Tricholomna saponaceum. 
Collybia tabescens. 
Pazxillus involutus. 
Hygrophorus nemoreus. 
Cortinarius armeniacus. 
Lactarius fuliginosus, chrysorrheus. 
Russula lepida. 
Clavaria Krombholzii. 


M. Dupain, de la Motte-Si-Héray (Deux-Sèvres) : 


Collybia dryorhila, infundibuliformis, longipes. 
Clavaria fastigiata, cristata, formosa. 
Nyctalis asterophora. 

Hydnum wmelilotinum. 

Inocybe lucifa, scabella. 
Cortinarius raphanoïdes. 

Boletus chrysenteron. 

Craterellus cornucopioïdes. 

Hydnum zonatum, pusillum. 
Mycena galericulata. 

Bulgaria inquinans. 

Fistulina hepatica. 

Cantharellus infundibuliformis. 
Russula fragilis, Queletii. 
Psathyrella disseminatà. 
Hypholoma fasciculare. 


PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. 


Pholiota caperata. 

Marasnrius urens. 
Ganoderma applanatum. 
Lactarius obnubilus, vellereus. 
Tricholoma acerbum. 
Scleroderma vulgare. 


M. Patouillard : 


Polysaccum crassipes, du Mans. 


M. Niel, de Rouen : 


Clitocybe flaccida. 

Marasmius urens. 

Russula fætens, fragilis. 
Lactarius pyrogalus, vellereus. 
Psalliota silvicola. 

Hydnum repandum. 


Lycoperdon gemmatum, piriforme. 


M. Harlay, de Charleville : 


Cortinarius armillatus. 
Lactarius turpis. 
Cortinarius albo-violaceus. 
Clitocybe brumalis. 
Boletus parasiticus. 
Cortinarius crassus. 
Russula lepida. 

Inocybe piriodora. 
Lactarius cimicarius. 
Clitocybe rivulosa. 
Craterellus sinmuosus. 
Hydnum repandum. 
Clavaria rugosa. 
Cortinarius triumphans. 
Boletus granulatus. 
Clavaria cristata. 


Cortinarius bolaris. 


Lactarius vietus. 
Pholiota spectabilis. 
Boletus strobilaceus. 
Mycena galericulata. 
Boletus pachypus. 
Tricholoma sulfureum. 
Clavaria pistillaris. 


LXI 


Collybia fusipes. ge 
Tricholoma album, vaccinum. 


 Cortinarius impennis. Cut D At 
ASE Tricholoma saponaceum. | RETEUE 
Cortinarius cinnabarinus. ir ES RUES 
Lepiota Kriesii. > Re VEN RARES 
Gomphidius viscidus. ÿ EN 5 RE 
Boletus cyanescens. | l'A ES 
Geaster fimbriatus. $ | 
Hydnum amarescens, 
Helvella crispa. 
Hydnum amicum. ; 
Hygrophorus agathosmus. 
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I. LEPIOTA MEDIOFLAVA Boud. 
IT. RUSSULA XANTHOPHÆA Boud. 


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IL. CLITOCYBE ARNOLDI. Boud. 
IV. MARASMIUS MENIERI Boud. 


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Mycobouia flava. — III. Trichos 


IV. Septobasidium frustulosum. 


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a, Glæosporium Thumenii. —- b, Glæosporium Nanoti. — ce, Pestalozzia brevipes. 
d, Discocolla pirina. 


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A. — Septoria Petroselini var. Apii. — B. Colletotrichum oligochætum. — C. Macrophoma 


vestita. — D. Fusarium sarcochrown. 


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