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Full text of "Bulletin de la Société d'Études scientifiques d'Angers"

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NOUVELLE  SÉRIE  - XIXe  ANNÉE  - 1889 


ANGERS 

IMPRIM ERIE-LI  BRAIRI  E GERMAIN  & G.  GRASSIN 

RUE  SAINT-LAUD 


1890 


Les  Membres  de  la  Société  d’Études  Scientifiques  d’Angers  qui 
désireraient  compléter  la  collection  des  Bulletins  , sont  prévenus 
qu’il  reste  encore  quelques  exemplaires  des  volumes  ci-après , aux 
prix  réduits  de  : 


Première  Série. 

1871  (lre  année). 1 » 

1872. ..  2 » 

1874-75  2 » 

1876-1877  (deux  fascicules)  3 50 

1878-79  2 50 

1880  (deux  fascicules). . ...  3 50 

1881-82.. 5 » 


1883 3 » 

1881 6 » 

Supplément  de  1881 1 50 

Deuxième  Série. 

1885  4 » 

1886  . / . . . 4 » 

1887  6 » 

1888  4 » 


La  collection  complète  des  Bulletins  (1871  à 1888  inclus)  , sauf  le 
volume  de  1873,  épuisé,  pourra  être  fournie  aux  nouveaux  socié- 
taires au  prix  réduit  de  45  francs. 


BULLETI N 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  D’ÉTUDES  SCIENTIFIQUES 


D'ANGERS 


NOUVELLE  SÉRIE  — XIXe  ANNÉE  — 1889 


BULLETIN 

DE  LA  SOCIÉTÉ 

D’ÉTUDES  SCIENTIFIQUES 

D'ANGERS 


7190 


ANGERS 

IMPRIMERIE-LIBRAIRIE  GERMAIN  & G,  GRASSIN 

RUE  SAINT— LAUR 


189() 


LISTE  DES  MEMBRES 

au  1er  octobre  1890 


MEMBRES  FONDATEURS 


MM,  BOUVET, 
HUTTEMIN, 
MARE  AU, 


MM.  MILLET. 

PRÉAUBERT. 

VERRIER, 


MEMBRES  HONORAIRES 

MM, 

ASSIOT,  Louis,  préfet  honoraire  du  département  de  Vau- 
cluse, à Avignon. 

BARDON,  Charles,  préfet  du  département  du  Puy-de-Dôme. 

BÉCHADE,  Abdon,  îfc,  trésorier-payeur  général,  à Nantes. 

COTTEAU,  membre  de  la  Société  géologique  de  France,  boule- 
vard Saint-Germain,  17,  Paris. 

DECHARME,  ancien  professeur  de  l’Université,  docteur  ès- 
sciences,  rue  Laurendeau,  82,  Amiens. 

FAIRMAIRE,  L.,  entomologiste,  ex-président  de  la  Société  ento- 
mologique  de  France,  rue  du  Bac,  94,  Paris. 

LIGIER,  Herman,  préfet  de  Maine-et-Loire. 

MAILLÉ,  Alexis,  i&,  rue  des  Luisettes,  17. 

MARSEUL  (l’abbé  de),  directeur  de  Y Abeille,  journal  d’entomo- 
logie, boulevard  Pereire,  271,  à Paris. 

^MEUNIER,  Stanislas,  professeur  au  Muséum  d’histoire  naturelle, 
boulevard  Saint-Germain,  7,  Paris. 

MQURIN,  Ernest,  #,  recteur  de  l’Académie  de  Nancy, 


— VI 


NELSON-CHÏERICO , directeur  de  la  Banque  Algérienne, 
Alger. 

POISSON,  J.,  aide-naturaliste  au  Muséum  de  Paris,  répétiteur 
à l’Ecole  des  Hautes  Études,  rue  de  Buffon. 

PREUD’HOMME  DE  BORRE,  A.,  conservateur  au  Musée  Royal 
d’histoire  naturelle  de  Bruxelles,  rue  Seutin,  11,  Schaerbeck, 
Bruxelles. 

PUCHERAN,  docteur-médecin,  à Bouillousse,  par  le  Port-Sainte- 
Marie  (Lot-et-Garonne). 

SGHNERB,  O.  î&,  conseiller  d’État,  Paris. 

VERLOT,  directeur  du  jardin  botanique  de  Grenoble. 

MEMBRES  TITULAIRES 

MM. 

AIVAS,  ingénieur,  architecte  de  la  Ville  d’Angers,  rue  du 
Bellay,  52,  Angers. 

ALLARD,  Gaston,  naturaliste,  route  des  Ponts  - de -Cé,  à la 
Maulévrie,  près  Angers. 

ALLIN,  Louis-Émile,  naturaliste,  à Bonnétable  (Sarthe). 

ANGIBAULT,  juge  de  paix,  à Bais  (Mayenne). 

AUBERT,  juge  de  paix,  rue  Franklin,  35,  Angers. 

AUDRA,  Eugène  (le  pasteur),  rue  de  Paris,  85,  Angers. 

AVRILLEAU,  Eugène,  banquier,  boulevard  des  Pommiers,  3, 
Angers. 

BAHUÂUD,  A.  ||,  docteur-médecin,  professeur  à l’École  de 
Médecine  d’Angers,  rue  Lenepveu,  34. 

BARON , Alexandre , industriel , place  de  l’École  nationale  des 
Arts-et-Métiers,  2,  Angers. 

BATTUT,  négociant,  rue  Saint-Georges,  9,  Angers. 

BEDEL,  Jules,  conducteur  des  Ponts-et-Chaussées , 4,  rue  des 
Récollets,  à Nantes  (Loire-Inférieure). 

BELLIARD,  Gustave- André,  directeur  d’assurances,  rue  de  l’Asile- 
Saint-Joseph,  4,  Angers. 

BERTHAULT,  Fernand,  photographe,  rue  d’Alsace,  1,  Angers. 


VII 


BESSONNEAU,  0.  #,  manufacturier,  avenue  du  Mail,  Angers. 

BICHON,  Auguste,  A.  ||,  médecin-pharmacien,  rue  Beaure- 
paire,  31,  Angers. 

BIGEARD,  directeur  de  l’Usine  à gaz,  Angers. 

BLEUNABD,  Albert,  A.  ||,  professeur  de  physique  et  de  chimie 
au  Lycée  d’Angers,  Petite  rue  Volney,  13,  Angers. 

BOUIC,  A.  ||,  professeur  au  Lycée  David  d’Angers,  rue  Saint- 
Léonard,  21,  Angers. 

BOUTRÉ,  Adolphe,  entrepreneur,  faubourg  Bressigny,  109, 
Angers. 

BOUVET,  Georges,  A.  ||,  pharmacien,  rue  Lenepveu,  32,  Angers. 

BURDIN,  André-François,  I.  ||,  imprimeur,  rue  Garnier,  11, 
Angers. 

CHAILLOU,  Pierre,  expert-comptable,  rue  du  Mail,  31,  Angers. 

CHARRIER,  Charles,  docteur-médecin,  chef  des  travaux  anato- 
miques à l’École  de  Médecine  d’Angers,  rue  des  Lices,  31, 
Angers. 

CHEUX,  Alfred,  président  de  la  Commission  météorologique  de 
Maine-et-Loire,  rue  Delaâge,  47,  Angers. 

COULBAULT,  A.  ||,  imprimeur,  à Châteaubriant  (Loire-Infér.). 

DAVID,  Henri-Ferdinand,  pharmacien  de  lre  classe,  rue  de  la 
Gare,  11,  Angers. 

DECUILLÉ,  Charles,  botaniste,  rue  Appert,  11,  Angers. 

DESÊTRES,  Gaston,  avocat,  rue  du  Canal,  3,  Angers. 

DOUET,  A.  ||,  docteur-médecin,  professeur  à l’École  de  Méde- 
cine d’Angers,  rue  Corneille,  9. 

DOUET,  Victor,  notaire,  à Beaufort-en-Vallée  (Maine-et-Loire). 

DREUX,  Alfred-Alexandre,  opticien  oculiste,  rue  Voltaire,  Angers. 

DUSSAUZfî,  Jules,  architecte,  rue  Ménage,  19,  Angers. 

DUVAL,  Auguste,  étudiant  en  pharmacie,  rue  du  Mail,  32,  Angers. 

FEBVRE,  Hyacinthe,  droguiste,  rue  de  la  Roë,  7,  Angers. 

FROUIN,  Bertrand,  I.  ||,  directeur  de  l’École  primaire  supé- 
rieure, Angers,  rue  du  Grand-Talon,  9-11. 

II 


— VIII 


GALLOIS,  Joseph,  A.  C|,  inspecteur  du  service  des  enfants 
assistés  du  département  de  Maine-et-Loire,  rue  du  Canal,  16, 
Angers. 

GAUDIN,  Joseph,  pharmacien,  professeur  suppléant  à l’Ecole  de 
Pharmacie,  rue  du  Mail,  64,  Angers. 

GENNEVRAYE,  Paul,  conseiller  honoraire  à la  Cour  d’Angers, 
conseiller  général  de  Maine-et-Loire,  rue  Ménage,  6,  Angers. 

GLÉTRON,  Jacques-Louis,  A.  CI,  négociant,  place  Ayrault,  3, 
Angers. 

GOBLOT,  Edmond,  professeur  de  philosophie  au  Lycée  David 
d’Angers,  rue  Bressigny,  113,  à Angers. 

GOBLOT , René , architecte , ancien  élève  médaillé  de  lre  classe 
de  l’Ecole  des  Beaux-Arts,  rue  Béclard,  31,  Angers. 

GONTARD  DE  LAUNAY,  Léonce,  membre  de  la  Société  archéolo- 
gique de  France  et  de  la  Société  d’horticulture  nantaise  j à 
Noëllet,  par  Pouancé  (Maine-et-Loire). 

GRASSIN,  Georges,  imprimeur,  rue  Montauban,  5,  Angers. 

GROLLEAU,  Prosper,  géologue,  à Misengrain,  par  Segré  (Maine- 
' et-Loire). 

GUITTET,  Maurice,  vétérinaire,  boulevard  des  Pommiers,  20, 
Angers. 

HUCHELQUP,  Auguste,  banquier,  rue  Chevreul,  16,  Angers. 

HUTTEMIN,  Henri,  industriel,  rue  La  Réveillère,  23,  Angers. 

IGHON,  ingénieur  des  mines,  rue  du  Pré-Pigeon,  Angers. 

JEANVROT,  Victor,  conseiller  à la  Cour  d’appel  d’Angers,  rue 
Rabelais,  16,  Angers. 

JÉGU,  Alfred-Urbain,  propriétaire,  rue  de  Paris,  45,  Angers. 

LABORIE,  Edmond,  greffier  du  Conseil  de  préfecture,  42,  rue 
Volney,  Angers.  . 

LÂCOUR,  Édouard,  étudiant,  boulevard  de  Saumur,  9,  Angers. 

LAMOTTE-PRÉVOST,  Henri -Simon- Joseph  , pharmacien,  à 
Chantelle-le-Château  (Allier). 

LAVENNIER,  ancien  notaire,  rue  Volney,  à Angers. 

LESTANG,  François-Clovis-Emmanuel,  A.  f|,  directeur  de  l’Ecole 
normale  d’instituteurs,  rue  de  la  Juiverie,  16,  Angers. 

LUGHINI,  Joseph,  artiste  statuaire,  rue  Toussaint,  51,  Angers. 


ÎX 


MAÏLLARD,  Auguste-Alfred,  architecte,  rue  du  Mail,  75,  Angers. 

MAREAU,  Gustave,  A.  ||,  docteur  en  médecine,  professeur  à 
l’École  de  Médecine  d’Angers,  rue  du  Commerce,  2. 

MAXWELL,  substitut  du  Procureur  de  la  République,  à Saumur. 

MELEUX,  Augustin,  I.  ||,  docteur-médecin,  directeur  de  l’École 
de  Médecine,  boulevard  du  Roi-René,  47,  Angers. 

MILLET , Stanislas , secrétaire  de  la  Société  d’horticulture 
d’Angers,  rue  Proust,  23. 

MITREAU,  Adrien,  clerc  de  notaire,  à Bourgueil  (Indre-et-Loireh 

MONPROFIT,  Ambroise,  docteur-médecin,  professeur  à l’École  de 
Médecine,  rue  de  la  Préfecture,  5,  Angers. 

MORANCÉ,  Lucien-Maurice,  A.  ||,  directeur  de  l’École  annexée 
à l’École  normale  d’Angers,  rue  Lebas. 

PASTEAU,  Léon,  médecin,  à Parcé  (Sarthe). 

PERAGCÂ , Marius-Hyacinthe , (le  comte) , docteur  ès-sciences 
naturelles,  rue  Saint-Anselmo,  6,  Turin  (Italie). 

PERRAUDIÈRE  (René  de  la),  entomologiste,  propriétaire,  château 
de  la  Perraudière,  commune  de  Lué,  par  Jarzé  (Maine-et- 
Loire). 

PIETTE,  Éd.,  A.  ||,  juge  au  Tribunal  civil  d’Angers,  rue  de  la 
Préfecture,  18. 

POULAIN,  à la  Saulaie,  commune  de  Martigné-Briand  (Maine- 
et-Loire). 

PRÉ  AUBERT,  Ernest,  A.  f|,  professeur  de  physique  au  Lycée, 
rue  Proust,  13,  Angers. 

PRIEUR,  Albert,  A.  ||,  négociant,  président  du  Tribunal  de 
commerce,  boulevard  des  Pommiers,  6,  Angers. 

QUÉLIN,  Jules,  A.  ||,  58,  rue  de  Bel-Air,  Angers. 

RADIGOIS,  Léon,  garde-mines,  rue  de  Saumur,  22,  à la  Roche- 
sur-Yon  (Vendée). 

RICHÉ,  Jean-Baptiste,  paléontologue,  employé,  rue  de  l’Asile- 
Saint- Joseph,  Angers. 

ROUSSEAU,  Henri,  pharmacien,  boulevard  Ayrault,  54,  Angers. 

SURRAULT,  Théodore,  A.  ||,  professeur  à l’École  normale,  rue 
de  la  Madeleine,  91,  Angers. 

TRÉDILLE,  Prosper,  pharmacien,  rue  Voltaire,  6,  Angers. 

VÊLÉ,  Alexandre,  architecte,  rue  du  Quinconce,  Angers, 


X 


MEMBRES  CORRESPONDANTS 

MM. 

ANDRÉ,  Jacques-Ernest,  notaire,  entomologiste,  rue  des  Prome- 
nades, 17,  à Gray  (Haute-Saône). 

BARBIN,  Henri-Charles,  pharmacien  de  lrc  classe,  au  Lion- 
d’Angers  (Maine-et-Loire). 

BARROIS,  Charles,  préparateur  du  cours  de  géologie,  maître  de 
Conférences  à la  Faculté  des  sciences  de  Lille,  rue  de  Solfé- 
rino,  185,  à Lille  'Nord). 

BAYLES,  Antoine-Émile,  A.  f|,  directeur  de  l’École  normale  de 
Dax  (Landes). 

BAZANTAY,  Lucien,  propriétaire,  à Faveraye-Machelles , par 
Thouarcé  Maine-et-Loire). 

BELLANGER,  Francis,  instituteur,  cour  des  Cordeliers,  Angers. 

BELLIARD,  A.  f|,  docteur -médecin,  à Montjean  (Maine-et- 
Loire). 

BERTHEAU,  A.  f|,  docteur-médecin,  à Pouancé  (Maine-et-Loire). 

BÉTHUNE,  Albert,  naturaliste,  notaire,  à Tours-sur-Marne 
(Marne). 

BÉZIERS , inspecteur  de  l’enseignement  primaire , à Rennes 
(Ille-et-Vilaine). 

BOELL,  Édouard  (le  docteur),  A.  ff , médecin  de  l’hôpital  civil 
de  Baugé,  membre  du  Conseil  d’hygiène  et  de  salubrité  de 
l’arrondissement  de  Baugé,  à Baugé  (Maine-et-Loire),  - 

BOISSELIER,  A.  f|,  instituteur  à l’école  des  Récollets,  à Saumur 
(Maine-et-Loire). 

BRÉHÉRET,  professeur  d’agriculture  du  département  de  la 
Drôme,  à Valence. 

BRUN  (l’abbé),  naturaliste,  Grande-Rue,  76,  Nogent-sur-Marne 
(Seine). 

BUREAU,  docteur-médecin,  directeur  du  Muséum  d’histoire 
naturelle  de  Nantes,  à Nantes  (Loire-Inférieure). 

CARRET  (l’abbé),  professeur  à l’institution  des  Chartreux,  à 
Lyon  (Rhône). 


XI  — 


CESPRÉ,  Théodore-René,  docteur-médecin  à Saint-Georges-sur- 
Loire  (Maine-et-Loire). 

CHABRUN,  Émile,  docteur-médecin  à Andouillé  (Mayenne). 

CHAILLOU,  Charles,  Port-Navalo,  par  Arzon  (Morbihan). 

CHELOT,  Émile,  licencié  ès  sciences,  82,  rue  Monge,  Paris. 

COSSON,  E.  (le  docteur)  O.  îfc,  membre  de  l’Académie  des 
sciences,  rue  de  la  Boëtie,  7,  Paris  (Seine). 

CRIÉ,  A.  professeur  à la  Faculté  des  sciences  de  Rennes 
(Ille-et-Vilaine). 

DANIEL,  Lucien  - Louis , professeur  au  collège  de  Château- 
Gontier  (Mayenne). 

DAVY,  Louis-Paul,  ingénieur  civil,  directeur  des  mines  de  Châ- 
teaubriant  (Loire-Inférieure). 

DELALANDE,  Julien-Charles,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  Brest,  rue  du  Château,  62. 

DESMAZIÈRES,  percepteur  à Blaison  (Maine-et-Loire). 

DEVAUX,  Alphonse-Pierre,  chef  de  section  du  chemin  de  fer  de 
l’Etat,  à Melle  (Deux-Sèvres). 

DOLLFUS,  Adrien,  directeur  de  la  Feuille  des  Jeunes  Natura- 
listes, rue  Pierre-Charron,  55,  Paris. 

DOLLFUS,  Gustave,  géologue,  rue  de  Chabrol,  45,  Paris. 

DOUGLASS-HOGG,  Walter,  docteur  en  médecine,  pharmacien 
de  lre  classe,  avenue  des  Champs-Elysées,  62,  Paris. 

DUMAS,  Auguste-Marie,  inspecteur  à la  Compagnie  des  Che- 
mins de  fer  d’Orléans,  rue  Sully,  6,  à Nantes  (Loire-Infé- 
rieure). 

DURANCEAU,  Alexandre,  percepteur  à Saint-Mathurin  (Maine- 
et-Loire). 

EMÉRIAU,  Alphonse,  instituteur-adjoint,  école  des  Justices, 
Angers. 

FARDEAU,  Louis-Pierre,  instituteur  à Varennes-sous-Montso- 
reau  (Maine-et-Loire). 

FOURCAULT,  Victor,  gérant  de  la  Commission  des  ardoisières 
de  Renazé,  à Renazé  (Mayenne). 

FOURNIER,  Alphonse-Gabriel,  conservateur  du  Musée  d’histoire 
naturelle  de  Niort,  58,  rue  de  Trianon,  à Niort  (Deux-Sèvres). 


XII 


FRIDRICI,  Edmond,  chimiste,  directeur  du  Musée  d’histoire 
naturelle  de  Metz,  rue  Haute-Pierre,  8-10  (Lorraine). 

GADEAU  DE  KERVILLE,  Henri,  A.  f|,  homme  de  science,  rue 
Dupont,  7,  à Rouen  (Seine-Inférieure). 

GALISSIER,  Augustin,  A.  professeur  à l’École  normale  de 
Foix  (Ariège). 

GASNAULT,  botaniste,  ex-instituteur,  Beaufort  (Maine-et-Loire). 

GAULTIER,  Jules,  percepteur  à Tiercé  (Maine-et-Loire). 

GEORGES,  Jean-Marie,  pharmacien  à Longué  (Maine-et-Loire). 

GIR  AUDI  AS,  Louis,  receveur  de  l’enregistrement,  à Foix  (Ariège). 

GIRAUX,  Louis,  naturaliste,  rue  Saint-Biaise,  22,  Paris. 

GRANDIR,  Théophile,  A.  f|,  professeur  au  Lycée  de  Tours,  rue 
de  Jérusalem,  6,  à Tours  (Indre-et-Loire). 

GROSSOUVRE  (de),  Marie-Félix- Albert-Durand,  ingénieur  en 

chef  des  mines,  à Bourges  (Cher). 

GUÉRARD,  médécin-dentiste,  rue  Nationale,  39,  à Tours  (Indre- 
et-Loire). 

HÉRON-ROYER,  A.  Q,  entomologiste  et  herpétologiste,  10,  rue 
de  l’Ile,  à Amboise  (Indre-et-Loire). 

HOULBERT,  Constant-Vincent,  professeur  de  l’enseignement 
spécial  au  collège  d’Évron  (Mayenne). 

HUET,  Clair,  médecin,  rue  du  Calvaire,  32,  Nantes  (Loire- 
Inférieure)  . 

JOULAIN  fils,  aîné,  horticulteur,  rue  de  Foix,  47,  à Blois  (Loir- 
et-Cher). 

JULLIEN-CROSNIER,  botaniste,  rue  d’Illiers,  54  bis,  à Orléans 
(Loiret). 

LABBÉ,  Alphonse,  étudiant,  rue  Madame,  61,  Paris,  ou  rue  des 
Serruriers,  à Laval  (Mayenne). 

LAGÂRDE,  Cyrille,  médecin  à la  Membrolle  (Maine-et-Loire). 

LANGLAIS,  Henri-Louis,  pharmacien,  à la  Ferté-Bernard,  rue 
Bourgneuf  (Sarthe). 

LAUMONIER,  Arthur,  docteur-médecin,  à Vernoil,  par  Ver- 
nantes  (Maine-et-Loire). 

LE  BEUF,  Pierre-Charles-Laurent,  archéologue,  à Amiens. 


XIII  - 


LEBLANC,  Charles-Ernest,  ingénieur  des  chemins  de  fer  de 
l’État,  rue  Giraudeau,  19,  Tours  (Indre-et-Loire). 

LEBRETON , Julien , instituteur  à Fontaine-Guérin  (Maine-et- 
Loire). 

LE  JARIEL,  Gabriel,  entomologiste,  à Jublains  (Mayenne). 

LEMAITRE,  Valentin,  instituteur-adjoint  à l’École  des  Justices, 
Angers. 

LEMÀRIÉ,  Eugène,  conservateur  du  Musée  d’histoire  naturelle 
de  Royan  (Charente-Inférieure). 

LOCHARD,  Gustave,  docteur-médecin,  à Villevêque,  par  PeL 
louailles  (Maine-et-Loire). 

MALM,  A. -H.,  docteur  en  philosophie,  intendant  des  pêcheries 
maritimes  suédoises,  à Gothembourg  (Suède). 

MARCESCHE,  Émile,  instituteur,  maître-adjoint  à l’École  pri- 
maire supérieure  d’Angers,  rue  du  Grand-Talon,  9,  Angers. 

MARQUET,  chimiste  à la  Compagnie  des  chemins  de  fer  de 
l’État,  Paris. 

MARY,  Victor,  docteur-médecin  à Vihiers  (Maine-et-Loire). 

MICHEL,  Alphonse,  docteur-médecin  à Gonnord  (Maine-et-Loire). 

MICHEL,  Auguste,  à Carrières-sous-Bois,  par  Maisons-Laffite, 
(Seine-et-Oise). 

MIGNEN,  Gustave,  docteur-médecin  à Montaigu  (Vendée). 

MONTANDQN,  Arnold,  naturaliste,  à Bucarest,  filarete  Strada 
viilar  (Roumanie). 

MOUGEL  Jean-Baptiste,  ornithologiste,  propriétaire  à Vagney 
(Vosges). 

NEUMANN,  Louis-Georges,  professeur  d’histoire  naturelle  à 
l’École  vétérinaire  de  Toulouse  (Haute-Garonne). 

NOËL,  Paul,  chimiste  au  Bois-Guillaume,  15,  rue  d’Anguy, 
près  Rouen  (Seine-Inférieure). 

ŒHLERT,  Daniel,  A.  ||,  géologue,  paléontologiste,  bibliothé- 
caire de  la  ville  de  Laval,  rue  de  Bretagne,  à Laval  (Mayenne). 

OLIVIER,  Ernest,  botaniste,  aux  Ramillons,  près  Moulins  (Allier). 

PARROT,  ingénieur  des  Arts  et  Manufactures,  imprimeur  litho- 
graphe, rue  du  Delta,  12,  Paris. 


XIV 


PERREAU,  Maurice,  docteur-médecin,  rue  Bodin,  8,  à Saumur 
(Maine-et-Loire) . 

PERRIER,  dooteur-médecin,  à Nantes,  rue  de  l’Ermitage  (Loire- 
Inférieure). 

PÉTON,  A.  ||,  docteur-médecin,  à Saumur  (Maine-et-Loire). 

PINGUET,  Joseph,  économe  au  Lycée  d’Alençon  (Orne). 

PLANCHENAULT,  Louis,  numismate,  sous-économe  à l’asile  de 
Sainte-Gemmes-sur-Loire  (Maine-et-Loire). 

POMARAT,  Jean-Marcellin  (l’abbé),  naturaliste,  professeur  au 
Séminaire  de  Pléaux  (Cantal). 

POUGNET,  Joseph-Eugène,  ingénieur  des  mines  d’or  de  la  Cor- 
tada  de  San  Antonio,  par  Puerto-Perrio  et  Pavas,  départe- 
ment d’Antioquia  (Colombie). 

R AB  JE  AU,  Emile,  docteur-médecin,  à Ingrandes-sur-Loire  (Maine- 
et-Loire). 

RAFFRAY,  Achille,  vice-consul  de  France  à Singapour  (Inde). 

RAGUSA,  Enrico,  naturaliste,  directeur  du  Naturaliste  sicilien, 
à Palerme  (Sicile). 

RAVENEAU,  Paul,  fabricant  de  chaux  hydraulique  à Doué-la- 
Fontaine  (Maine-et-Loire). 

REBOUL,  Marie-Robert,  A.  ||,  juge  de  paix  à Châteauneuf-sur- 
Sarthe  (Maine-et-Loire). 

REGEL,  E.,  directeur  du  jardin  impérial  de  botanique  de  Saint- 
Pétersbourg  (Russie). 

REGNIER,  Eugène- Adolphe,  instituteur  à Beausse  (Maine-et- 
Loire). 

RENOU,  Jacques,  conducteur  des  travaux  aux  mines  de  Désert, 
ancien  élève  de  l’école  des  maîtres-ouvriers  mineurs  d’Alais 
(Gard),  à Chalonnes-sur-Loire  (Maine-et-Loire). 

RENOU,  Jules,  médecin  à Châtelais  (Maine-et-Loire). 

REVERCHON  (le  docteur),  médecin  en  chef  de  l’asile  des  aliénés 
Saint-Luc,  à Pau  (Basses-Pyrénées). 

RICHAULT,  Félix,  chef  de  section  principal,  attaché  à la  cons- 
truction des  chemins  de  fer  de  l’État,  petite  rue  Yolney,  18, 
Angers. 

RISTON,  Victor,  naturaliste,  à Malzéville,  près  Nancy  Meurthe- 
et-Moselle). 


XV 


ROUCHY  (l’abbé), naturaliste,  vicaire  à Chastel-sur-Murat  (Cantal). 

ROSERAY,  Alfred,  professeur  d’agriculture  du  département  de 
la  Manche,  chevalier  du  Mérite  agricole,  à Saint-Lô. 

RUAIS,  docteur-médecin  à Martigné-Briand  (Maine-et-Loire). 

SAHUT,  Félix,  naturaliste,  avenue  Pont-Juvénal,  à Montpellier 
(Hérault). 

SIMON,  François,  instituteur,  entomologiste,  à Drain  (Maine- 
et-Loire). 

SOYE,  ex-contrôleur  des  chemins  de  fer  de  l’Ouest,  à Bou- 
logne-sur-Seine,  Grande-Rue,  91. 

SUPIOT,  ex-instituteur  à Sainte-Gemmes-sur-Loire  (Maine-et- 
Loire). 

TARDIF,  Edmond,  étudiant  en  médecine,  boulevard  Ayrault,  39, 
Angers. 

TIRIAT,  Xavier,  géologue,  naturaliste,  à Kichompré,  par  Gérad- 
mer  (Vosges). 

TRILLON,  cultivateur  au  Petit-Coudray,  commune  d’Andouillé 
(Mayenne). 

TROUESSART,  Édouard-Louis,  docteur  en  médecine,  I.  ||, 
avenue  Victor-Hugo,  Paris. 

TROUPEAU,  Paul,  pharmacien  de  lre  classe,  à Mouy  (Oise). 

VIGNAIS,  Joseph,  percepteur  au  Puy-Notre-Dame  (Maine-et- 
Loire). 

Nota.  — Les  Membres  dont  les  adresses  et  dénominations 

seraient  inexactes  sont  priés  de  les  faire  rectifier  et  d’adresser 

leurs  réclamations  au  Vice-Secrétaire-Trésorier  de  la  Société. 


MEMBRES  DÉCÉDÉS 

MM. 

MARSEUL  (l’abbé  de),  décédé  à Paris  le  16  avril  1890. 

COSSON,  décédé  à Paris  le  31  décembre  1889. 

MELEUX,  Augustin,  décédé  à Angers  le  31  décembre  1889. 
REGNIER,  Eugène,  instituteur  à Beausse,  décédé  le  26  février  1890. 
GALISSIER,  Augustin,  à Foix,  décédé  le  6 août  1890. 

RENOU,  Jules,  médecin  à Châtelais,  décédé  le  12  août  1890. 


LISTE  DES  SOCIÉTÉS  CORRESPONDANTES 

Au  30  septembre  1890 


1°  SOCIÉTÉS  FRANÇAISES 

Alger.  — Société  des  sciences  physiques  naturelles  et  climato- 
logiques. 

Amiens.  — Société  linéenne  du  Nord  de  la  France. 

— Société  industrielle  d’Amiens. 

Angers.  — Société  d’horticulture  de  Maine-et-Loire. 

— Société  industrielle  et  agricole. 

— Société  de  médecine. 

— ■ Société  académique  de  Maine-et-Loire. 

— Société  d’agriculture,  sciences  et  arts  d’Angers. 

Auxerre.  — Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de 
l’Yonne. 

Besançon.  — Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
Béziers.  — Société  d’Études  des  Sciences  naturelles. 

Blois.  — Société  d’histoire  naturelle  du  Loir-et-Cher. 

Bordeaux.  — Société  linéenne. 

— Société  des  Sciences  physiques  et  naturelles. 

Boulogne-sur-Mer.  — Société  académique. 

Caen.  — Société  linéenne  de  Normandie. 

Châlons-sur-Marne.  — Société  d’ Agriculture,  de  Commerce,  de 
Sciences  et  d’Arts  de  la  Marne. 

Châlons-sur-Saône.  — Société  des  Sciences  naturelles  de  Saône- 
et-Loire. 

Chambéry.  — Société  d’histoire  naturelle  de  Savoie. 

Cherbourg.  — Société  nationale  des  Sciences  naturelles  et  de 
mathématiques. 

Cholet.  — Société  des  Sciences,  Lettres  et  Beaux-Arts. 


XVIII 


Dax.  — Société  de  Borda. 

Dijon.  — Académie  des  Sciences. 

Draguignan.  — Société  d’Études  Scientifiques  et  Archéologiques. 
Elbeuf.  — Société  d’Etude  des  Sciences  naturelles. 

Le  Havre.  — Société  géologique  de  Normandie. 

— Société  des  Sciences  et  arts,  agricole  et  horticole 
du  Havre. 

Lille.  — Société  géologique  du  Nord. 

— Académie  des  Sciences  de  Lille. 

Lyon.  — Société  linéenne  de  Lyon. 

— Société  botanique  de  Lyon. 

Le  Mans.  — Société  d’Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  la  Sarthe. 
Marseille.  — Société  d’Étude  des  Sciences  naturelles. 

— Société  botanique  et  horticole  de  Provence. 

— Société  scientifique  Flammarion. 

Montpellier.  — Société  d’horticulture  et  d’histoire  naturelle  de 
l’Hérault. 

Morlaix.  — Société  d’Études  scientifiques  du  Finistère. 

Nancy.  — Société  des  Sciences. 

— Société  industrielle. 

Nantes.  — Société  académique. 

Nîmes.  — Société  d’Études  des  Sciences  naturelles. 

— ■ Société  d’Études  scientifiques. 

Paris.  — Société  d’anthropologie. 

— Société  philomatique. 

— • Société  philotechnique. 

— Société  botanique  de  France. 

— Société  d’Études  scientifiques. 

— Société  entomologique  de  France. 

— Société  de  géographie. 

— Société  zoologique  de  France. 

— Société  nationale  d’acclimatation  de  France. 

— Société  d’astronomie. 

Perpignan.  — Société  agricole,  scientifique  et  littéraire  des 
Pyrénées-Orientales. 

Poitiers.  — Société  d’agriculture,  belles-lettres,  sciences  et  arts. 
Reims.  — Société  d’histoire  naturelle. 

La  Rochelle.  — Société  des  sciences  naturelles  de  la  Charente- 
Inférieure. 

Rouen.  — Société  des  Amis  des  Sciences  naturelles. 


XIX  — 


Royan.  — Société  linéenne  de  la  Charente-Inférieure. 

Toulouse.  — Société  académique  Franco-Hispano-Portugaise. 

— Société  d’Histoire  naturelle. 

— Société  des  Sciences  physiques  et  naturelles. 

Tours.  — Société  médicale  du  département  d’Indre-et-Loire. 

— Société  de  géographie. 

Villefranche  (Rhône).  — Union  philomatique. 

Vitry-le-Français.  — Société  des  Sciences  et  Arts. 

2°  SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES 

Europe 

A Isace- Lorraine 

Colmar.  — Société  d’Histoire  naturelle. 

Metz.  — Société  d’histoire  naturelle. 

Strasbourg.  — Société  des  Sciences,  Agriculture  et  Arts  de  la 
Basse- Alsace. 

A Uemagne 

Berlin.  — Académie  royale  des  Sciences  (Sjtzunberitche  der 
K.  prussichen  akademie  der  Wissenschaften). 

— Société  de  Géologie  (Deutsch.  Geolog.  Gesselch). 

— Société  de  Géographie. 

Brême.  — Société  des  Sciences  naturelles  ( Abhandlungen 
herausgegeben  vom  naturvischench.  Yerein  zü 
Bremen). 

Dresde.  — Société  d’Histoire  naturelle  (Jahresb.  der  Yereins  für 
Erd-Kunde  zü  Dresden). 

Halle.  — Académie  impériale  des  curieux  de  la  nature  (Bericht 
über  die  Sitzungen  der  Naturforschenden  Gessels- 
chaft  zü  Halle). 

— Société  Léopoldina. 

Lsipzig.  — Société  des  Sciences  naturelles  (Sitzunsberitche  der 

Naturforforschenden  Gesselschaft) . 

Munich.  — Académie  royale  des  sciences  (Sitzunberitche  der 
Akademie  der  Wissenchaftj. 

Miinster.  — Société  provinciale  Westphalienne  des  Sciences  et 
Arts  (Jahresb.  des  Westfaliohen  Provinziale-Yereins). 

Regensburg.  — Société  d’Histoire  naturelle. 


XX 


Autriche 

Prague.  — Société  impériale  des  sciences  naturelles. 

— Société  d’histoire  naturelle  (Lotos). 

Vienne.  — Société  impériale  et  royale  de  géologie  (Verhand 
lungen  der  K.  K.  Geologischen  Reichanstalt). 

— Société  de  géologie  et  de  botanique  (Verhand  lungen 

Gesselch). 

— Club  Scientifique  ( Jahresberichte  und  monash- 

blatter  des  Wissenschaftlichen  Club). 

— Section  für  naturkende  osterreichischen  Touristen 

club  (Burgung  7). 

L’Ornis,  société  d’ornithologie. 

Zagreb.  — Société  Croate  d’Histoire  naturelle. 

Belgique 

Bruxelles.  — Société  belge  de  microscopie. 

— - Société  royale  malacologique  de  Bruxelles. 

— Société  entomologique  de  Belgique. 

— Société  royale  de  botanique  de  Belgique. 

— Cercle  scientifique  et  pédagogique. 

Liège.  — Société  géologique  de  Belgique. 

Italie 

Gênes.  — Annales  du  Musée  civique  de  Gênes. 

Padoue.  — Société  Veneto-Trentina  des  sciences  naturelles. 
Pise.  — Société  des  sciences  naturelles  de  Toscane. 

Rome.  — Comité  royal  géologique  d’Italie. 

Turin.  — Académie  royale  des  Sciences. 

— Observatoire  de  l’Université  royale. 

Espagne 

Barcelone.  - Société  catalaniste  d’excursions  scientifiques. 
Pays-Bas 

Leyde.  — Société  Néerlandaise  de  zoologie  (Tijdshrift  der 
nederlansche  Dierkundige  Vereenining). 

Rotterdam.  — Société  batave  de  philosophie  expérimentale. 

Portugal 

Lisbonne.  — Académie  des  Sciences. 

Porto.  — Société  d’instruction  (Revista  da  Societade  de  instrucao 
do  Porto). 


4"  ■ 


— XXI  — 

Russie 

Saint-Pétersbourg.  — Société  impériale  de  botanique. 

— Comité  géologique. 

Kiew.  — Société  des  naturalistes. 

Moscou.  — Société  impériale  des  naturalistes. 

Suède 

Helsingfort.  — Société  pour  l’étude  de  la  faune  et  de  la  flore 
de  Finlande  (Meddelanden  af  societas  pro  fauna  et 
flora  Fennica. 

Stockolm.  — Société  entomologique  (Entomologisk  tidskrift). 

— - Académie  royale  suédoise. 

Suisse 

Bâle.  — Société  des  Sciences  naturelles. 

Genève.  — Société  de  physique  et  d’histoire  naturelle. 
Lausanne.  — Société  vaudoise  des  Sciences  naturelles. 
Neufchâtel.  — Société  des  Sciences  naturelles. 

Zurich.  — Société  des  naturalistes. 

Amérique  du  Nord 

Boston.  — Société  d’Histoire  naturelle  (Proceedings  jnatural 
history  society). 

Cambridge.  — Musée  de  zoologie  comparée  (Bulletin  of  the 
muséum  of  comparative  zoology  at  Harvard  college). 
Davenport.  — Académie  des  Sciences  naturelles. 

New-York.  — Société  de  microscopie. 

— Société  de  Géographie,  n°  1 29  west  29  th  Street. 

Philadelphie.  — Académie  des  Sciences  naturelles  (Proceedings 
of  the  academy  of  natural  Sciences). 

— - Institut  des  Sciences. 

Raleigh,  — Société  scientifique  (Elisha  Mitchell). 

San  Francisco.  — Académie  des  Sciences. 

Saint-Louis.  — Académie  des  Sciences  (Transactions  of  the 
academy  of  Sciences!. 

Trenton.  — Société  d’Histoire  naturelle. 

Washington.  — Institution  Smithsonienne. 

Amérique  du  Sud 

Buenos- Ayres.  — Société  scientifique  Argentine  (Annales  de  la 
societad  cientifica  Argentina). 

— Institut  Géographique  Argentin, 


XXII 


Cordoba.  — Académie  nationale  des  Sciences. 

Costa-Rica.  Annales  du  Musée  national. 

Rio  de  Janeiro.  — Archives  du  Musée  national. 

A ustralie 

Adélaïde.  — Société  royale  des  Sciences  naturelles. 

Sydney.  — Société  linéenne. 

Nouvelle-Zélande 

Wellington.  — Institut  de  la  Nouvelle-Zélande. 

Indes  Anglaises 

Calcutta.  — Société  asiatique  du  Bengale  (Proceedings  asiatic 
Society  of  Bengal). 

3°  PUBLICATIONS  PÉRIODIQUES 

Angers.  — Revue  de  l’Anjou. 

Paris.  — Revue  des  travaux  scientifiques  (publication  du  Minis- 
tère de  l’Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts). 

— Feuille  des  jeunes  naturalistes. 

— Brebissonia,  revue  mensuelle  de  botanique  cryptoga- 

mique. 

Lyon.  — L’Échange. 

Reims.  — Union  médicale  et  scientifique  du  Nord-Est. 
Toulouse.  — Revue  médicale  et  scientifique  d’hydrologie  et  de 
climatologie  pyrénéennes. 

Palerme.  — Il  naturalista  Siciliano. 

Venise.  — Notarisia,  revue  consacrée  à l’étude  des  algues. 
Lisbonne.  — Journal  des  Sciences  mathématiques,  physiques 
et  naturelles. 

Nouvelle-Zélande.  — The  New-Zealand  journal  of  Sciences. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  POUR  1890 

Président M.  GALLOIS,  à Angers. 

Vice-Président M.  BLEUNARD,  à Angers. 

Secrétaire M.  PRÉAUBERT,  à Angers. 

Vice-Secrétaire M.  QUELIN,  à Angers. 

Trésorier M.  BARON,  à Angers. 

Conservateur-archiviste M.  SURRAULT,  à Angers. 


BULLETIN 

DE  LA 

SOCIÉTÉ  D'ÉTUDES  SCIENTIFIQUES 

D’ANGERS 


Séance  du  10  janvier  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

La  séance  est  ouverte  par  le  Président,  M.  Gallois. 
Avant  qu’il  soit  donné  lecture  du  procès-verbal,  le 
Secrétaire,  M.  Préaubert,  prend  la  parole  et  dit  qu’il 
se  croit  suffisamment  autorisé  comme  membre  fonda- 
teur de  la  Société  à exprimer  au  nom  de  la  collecti- 
vité des  membres  toute  la  satisfaction  et  tout  l’hon- 
neur que  la  Société  a ressentis  dans  les  distinctions 
honorifiques  si  bien  méritées  dont  deux  de  nos 
collègues  ont  été  l’objet,  à l’occasion  du  jour  de  l’An. 

M.  Gallois,  notre  président,  a reçu  les  palmes  d’offi- 
cier d’Académie.  Nous  avons  toujours  présent  à la 
mémoire  son  dévouement  qui  ne  s’est  jamais  ralenti 
pendant  les  17  ans  de  ses  fonctions  de  Secrétaire, 

1 


— 2 — 

et  alors  que  la  Société  naissante  avait  des  jours 
pénibles  à traverser. 

Actuellement  au  fauteuil  de  la  présidence , son 
activité  et  sa  sollicitude  continuent  à être  acquises  à 
notre  œuvre  commune. 

L’Assemblée  s’associe  à ces  félicitations  qui  sont 
aussi  l’expression  de  ses  sentiments  pour  son  prési- 
dent. 

M.  Gallois  adresse  ses  remerciements  à l’Assemblée 
et  lui  affirme  la  conviction  qu’avec  l’aide  du  bureau 
qui  vient  d’être  nommé  il  maintiendra  la  Société  dans 
la  bonne  voie  où  elle  est  définitivement  entrée  depuis 
quelques  années. 

M.  Préaubert  dit  qu’il  est  heureux  de  pouvoir  féli- 
citer ensuite  directement  M.  Ichon,  ingénieur  des 
mines,  présent  à la  séance,  de  sa  nomination  dans  les 
rangs  de  la  Légion  d’honneur. 

Nous  connaissons  tous  la  science  profonde  de  notre 
collègue,  sa  complaisante  amabilité,  et  son  dévoue- 
ment au-dessus  de  tout  éloge  dans  les  catastrophes 
dont  l’industrie  minière  n’est  malheureusement  point 
exempte.  Pareille  distinction  n’était  mieux  méritée. 

L’Assemblée  s’associe  également  aux  paroles  de 
félicitations  adressées  à M.  Ichon  par  M.  Préaubert. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
précédente  séance,  qui  est  adopté. 

Le  Président  fait  connaître  la  liste  des  ouvrages 
reçus  et  la  correspondance.  Notamment  plusieurs 
lettres  de  félicitations  ont  été  envoyées  au  sujet  de 
notre  dernier  bulletin  dont  les  travaux  et  les  illus- 
trations ont  été  généralement  très  goûtés. 


— 3 — 


M.  Giraudias,  membre  correspondant,  receveur  de 
l’enregistrement  à Foix,  vient  d’envoyer  une  première 
partie  de  son  travail  intitulé  : « Notes  critiques  sur  la 
flore  de  V Ariège.  » Le  Président  donne  connaissance 
de  l’avant-propos  où  l’auteur  expose  les  principes  des 
diverses  écoles  qui  partagent  les  botanistes  descrip- 
teurs, et  ses  opinions  personnelles.  Suit  une  première 
partie  des  observations  consignées.  La  seconde  partie 
du  manuscrit  sera  envoyée  ultérieurement. 

Le  Trésorier  expose  ensuite  la  situation  financière 
au  31  décembre  1888,  qui  se  résume  en  dernière 


analyse  comme  suit  : 

En  caisse  au  31  décembre  1887 . . 67.13 

Recettes  de  1888 1 . 423 . 70 

Total 1.490.85 

Les  dépenses  en  1888  se  sont  élevées  à.  1.371.60 
Reste  en  caisse  au  31  décembre  1888  . . . 119.25 


Après  constatation  de  l’état  financier  le  Président 
et  le  Secrétaire  apposent  leur  visa,  puis  le  Président 
adresse  ses  félicitations  à M.  Baron  pour  le  zèle  et 
l’exactitude  de  sa  gestion  qui  ne  se  sont  jamais  ralen- 
tis et  qui  sont  une  des  causes  de  la  vitalité  de  notre 
Société. 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  les  communications 
diverses. 

MM.  Gallois  et  Préaubert  rendent  compte  d’une 
excursion  à Fontaine- Guérin  (arrondissement  de 
Bauge);  Déjà  plusieurs  objets  naturels  (fossiles)  ont 
été  envoyés  à notre  Musée  géologique  par  un  petit 
groupe  d’habitants  de  cette  localité,  La  Société  d'É - 


- 4 — 


tudes  scientifiques  ne  s’est  point  tenue  étrangère  à 
cette  initiative  éclairée  d’hommes  dévoués  aux  intérêts 
scientifiques.  Et  nos  deux  collègues  précités  se  sont 
rendus  dans  la  localité  même,  à la  fois  pour  remercier 
les  donateurs,  parmi  lesquels  il  est  juste  de  citer  le 
maire,  M.  Pillet,  l’instituteur  M.  Lebreton,  M.  Riche, 
M.  Alusse,  et  plusieurs  autres,  dont  le  nom  ne  nous 
est  plus  présent,  et  de  les  encourager  dans  leurs 
recherches  ; d’autre  part  pour  explorer  les  points  qui 
semblent  devoir  fournir  les  plus  amples  trouvailles. 
En  particulier  la  découverte  d’un  crâne  intéressant, 
dolichocéphale  (indice  74,6)  à occciput  fort  développé, 
donné  au  musée  paléontologique,  a attiré  spéciale- 
ment notre  attention  ; malheureusement  l’endroit 
d’exhumation  qui  n’est  autre  qu’une  tranchée  faite 
pour  l’exploitation  de  la  tuffe  se  trouvait  à une  trop 
grande  distance  pour  que  l’on  pût  s’y  rendre  avant 
la  nuit.  Une  nouvelle  excursion  est  nécessaire  pour 
tout  examen  sérieux  du  gisement. 

Les  autres  branches  de  l’histoire  naturelle  peuvent 
également  trouver  leur  profit  à l’exploration  de  la 
région,  qui,  en  outre,  ne  manque  pas  de  pittoresque, 
avec  sa  fertile  plaine  d’alluvions  anciennes,  ses  buttes 
isolées  et  boisées,  derniers  lambeaux  du  terrain  cré- 
tacé, érodé  partout  ailleurs,  ses  nombreuses  fontaines 
et  sa  petite  rivière,  le  Couësnon.  Outre  quelques 
mousses  intéressantes  recueillies  sur  les  grès  tertiaires 
qui  recouvrent  les  tertres  crétacés , M.  Préaubert 
signale  deux  lycoperdacées  curieuses  dont  il  fait  cir- 
culer des  exemplaires,  Geaster  hygrometricus  et  Scie - 
rangium  polyrhizon . 


O 


Il  communique  également  deux  photographies 
qu’il  a prises  au  cours  de  l’excursion,  la  première  est 
celle  du  Dolmen  situé  sur  le  sommet  du  grand  tertre 
allongé  à l’ouest  duquel  est  situé  Fontaine-Guérin  et 
dans  le  voisinage  duquel  plusieurs  haches  polies  ont 
été  recueillies  ; la  seconde  celle  des  ruines  du  château 
du  Pin.  Son  propriétaire,  M.  Le  Bault  de  la  Morinière 
reçoit  fort  aimablement  les  excursionnistes  et  leur 
promet  son  concours  pour  la  recherche  des  antiquités 
préhistoriques  qu’ils  pourraient  se  proposer  de  faire 
ultérieurement.  Nous  l’en  remercions  et,  de  retour  à 
Fontaine-Guérin,  nous  prenons  congé  de  nos  aimables 
correspondants  non  sans  promesse  de  retour  dans 
une  saison  plus  favorable. 

M.  Quélin  expose  ensuite  l’ensemble  d’un  tableau 
divisé  par  trimestre  et  donnant  le  résumé  de  la 
marche  du  thermomètre  et  de  la  nébulosité  pendant 
l’année  1888  comparativement  à l’année  1889.  La 
Société  pense  qu’il  serait  bon  de  joindre  à ce  tableau 
les  autres  données  météorologiques  correspondantes 
et  prie  M.  Quélin  de  s’entendre  avec  M.  Surrault  qui 
pourra  lui  fournir  des  résultats  constatés  à l’École 
Normale  de  façon  à constituer  un  tableau  d’ensemble 
qui  figurerait  avec  avantage  dans  notre  prochain 
bulletin. 

M.  Gallois  fait  connaître  que  la  collection  d’un 
amateur  d’antiquités,  M.  Le  Beuf,  anciennement 
commissaire  de  police  à Baugé,  et  actuellement  à 
Angers,  vient  d’être  acquise  par  un  de  nos  membres 
titulaires,  M.  Bessonneau.  Cette  collection  renferme, 
outre  une  grande  quantité  d’objets  du  moyen  âge,  un 


— 6 — 

certain  nombre  de  spécimens  intéressants  du  pré- 
historique. 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  la  présentation  de 
candidats. 

M.  Duval,  Auguste,  étudiant  en  pharmacie,  à 
Angers,  rue  du  Mail,  32,  est  présenté  comme  membre 
titulaire  par  MM.  Baron  et  Bouvet  ; 

M.  Dumas,  inspecteur  des  bâtiments  du  chemin  de 
fer  d’Orléans,  à Nantes,  comme  membre  correspon- 
dant, par  MM.  Gallois  et  Bureau; 

Enfin,  M.  Olivier,  Ernest,  naturaliste,  propose 
d’échanger  son  titre  de  membre  correspondant  par 
l’envoi  du  bulletin  « Revue  scientifique  du  centre  de  la 
France  » qu’il  publie  depuis  le  1er  janvier  1888. 

Cette  proposition  est  acceptée. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire  : E.  Préaubert. 


Séance  du  7 février  1839 

Présidence  de  M.  Gallois 

Le  Président,  M.  Gallois,  occupe  le  fauteuil. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  séance  est  lu  et 
adopté. 

Le  Président  donne  le  détail  des  ouvrages  reçus  et 
de  la  correspondance.  Il  y a lieu  de  mentionner  spé- 
cialement une  note  d’un  de  nos  membres  honoraires, 
M.  Preud’iiomme  de  Borre,  intitulée  : Note  sur  le  Bembi- 
dium  biguttatum  et  les  formes  voisines. 


— 7 — 


D’autre  part,  M.  Giraudias,  membre  correspondant, 
vient  d’envoyer  la  fin  de  son  travail  de  botanique, 
dont  il  a été  fait  mention  au  dernier  procès-verbal  et 
qui  est  destiné  à notre  prochain  bulletin. 

Une  Société  de  nouvelle  formation  et  intitulée  Société 
des  sciences  naturelles  et  physiques  de  Montpellier,  pro- 
pose l’échange  de  bulletin  avec  la  Société.  L’Assem- 
blée consultée  accède  à la  proposition  et  décide 
d’ajouter  cette  Société  au  nombre  de  celles  avec  les- 
quelles nous  correspondons. 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  l’exposé  des  com- 
munications diverses. 

M.  Gallois  présente  à l’Assemblée  deux  remar- 
quables spécimens  de  voûtes  crâniennes  appartenant 
au  genre  Halithérium  et  provenant  de  Maine-et-Loire. 
Ces  lamentins  tertiaires  vivaient  en  troupes  nom- 
breuses dans  les  mers  faluniennes  qui  recouvraient 
une  partie  de  notre  région  ; les  débris  de  leurs  sque- 
lettes se  rencontrent  parfois  en  masse  énorme,  mais 
la  boîte  crânienne  est  rarement  bien  conservée.  Il  est 
vraisemblable  que  plusieurs  espèces  cohabitaient,  à 
en  juger  par  les  objets  en  question  ; l’un  vient  de 
Noyant-la-Gravoyère,  exploitation  de  Fosse,  l’autre 
du  Champ,  falunière  de  la  Bouguerie.  Ce  dernier  spé- 
cimen présente  des  crêtes  saillantes  très  singulières 
qui  lui  impriment  un  caractère  des  plus  tranchés. 
M.  Gallois  se  propose  de  soumettre  ces  intéressants 
échantillons  à un  savant  spécialiste,  M.  Gaudry. 

L’Assemblée  prend  un  vif  intérêt  à l’examen  de  ces 
curieux  restes  fossiles  d’espèces  éteintes  et  remercie 
M.  Gallois  de  ses  communications. 


- 8 - 

M.  Préaubert  fait  ensuite  passer  sous  les  yeux  des 
assistants  des  épreuves  photographiques  du  gisement 
basaltique  de  Murat  (Cantal),  d’où  il  a fait  détacher 
des  spécimens  de  prismes  figurant  actuellement  au 
Musée  géologique.  Le  gisement  de  Murat  est  un  des 
plus  remarquables  par  la  pureté  de  ligne  des  prismes 
et  par  leur  assemblage  qui  fait  ressembler  de  loin  le 
rocher  de  Bonnevie  à une  gigantesque  gerbe  de  blé 
solidifiée.  Les  photographies,  destinées  au  Musée 
géologique,  seront  placées  dans  le  voisinage  des 
blocs  extraits. 

Le  même  membre  fait  ensuite  circuler  des  rondelles 
détachées  d’un  tronc  de  glycine  âgée  d’une  quinzaine 
d’années  et  fait  remarquer  les  particularités  intéres- 
santes de  la  structure  de  cette  tige.  Sous  une  écorce 
commune  il  se  produit  une  fasciation  circulaire  de 
cinq  tiges  secondaires  faisant  cercle  autour  de  la  tige 
centrale;  ce  qui  se  traduit  à l’extérieur  par  un  aspect 
cannelé,  inégal.  Mais  plus  tard,  ces  tiges  secondaires 
se  fusionnent  en  un  anneau  entourant  complètement 
la  tige  primitive.  Le  phénomène  se  répétant  périodi- 
quement, on  voit  sur  certaines  coupes  jusqu’à  trois 
de  ces  anneaux  concentriques  de  bois  avec  liber. 

La  Société  examine  avec  intérêt  les  diverses  coupes 
montrant  les  transformations  de  structure  de  cette 
singulière  tige  et  remercie  M.  Préaubert  de  sa  com- 
munication. 

M.  Quélin  présente  ensuite  un  intéressant  résumé 
des  observations  météorologiques  faites  à l’observa- 
toire du  Jardin  des  plantes  d’Angers  pendant  le  mois 
de  janvier.  11  propose  en  outre  à la  Société  de  venir 


— 9 


visiter  l’observatoire  qui  actuellement  est  suffisam- 
ment installé,  au  moins  pour  les  observations  les 
plus  importantes. 

L’Assemblée,  qui  a toujours  témoigné  de  son  inté- 
rêt pour  les  études  météorologiques,  accepte  la  pro- 
position de  M.  Quélin  ; et  il  est  décidé  que  les  membres 
qui  voudront  bien  répondre  à l’invitation  devront  se 
trouver  réunis  le  mardi  16  courant,  à quatre  heures 
et  demie,  à l’observatoire,  au  Jardin  des  plantes, 
butte  des  Amandiers.  M.  Surrault  est  chargé  du  rap- 
port de  la  visite. 

L’ordre  du  jour  appelle  la  question  du  recrutement 
des  membres  de  la  Société. 

Est  présenté  comme  titulaire,  M.  le  Dr  Charrier, 
chef  des  travaux  anatomiques  à l’École  de  Médecine, 
parrains^  MM.  Gallois  et  Bouvet. 

Comme  membres  correspondants,  sont  présentés  : 

1°  M.  le  Dr  Laumonier,  de  Vernoil,  mêmes  parrains; 

2°  M.  Bellanger,  instituteur  à Angers,  école  des 
Cordeliers,  parrains,  MM.  Surrault  et  Bouvet  ; 

3°  M.  Marcesche,  professeur  à l’École  primaire  supé- 
rieure d’Angers,  mêmes  parrains  ; 

4°  M.  Galissier,  professeur  à l’École  normale  de 
Foix,  parrains,  MM.  Giraudias  et  Gallois. 

La  Société  vote  ensuite  sur  l’acceptation  des  can- 
didats proposés  à la  dernière  séance  ; MM.  Duval  et 
Dumas  sont  admis  unanimement. 

Il  y a lieu  de  consigner  avec  regret  deux  démis- 
sions : celle  de  M.  Perrin,  anciennement  professeur  à 
l’École  normale  d’Angers,  appelé  à des  fonctions  ana- 
logues à l’École  normale  d’Évreux,  où  il  avait  con- 


— 10  — 


serve  le  tilre  de  membre  correspondant  ; en  second 
lieu,  celle  de  M.  le  Dr  Laulaigne,  médecin  à Rochefort, 
membre  correspondant. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire , E.  Préaubert. 


Séance  du  7 mars  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

Le  président,  M.  Gallois,  ouvre  la  séance. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  du  dernier  procès- 
verbal  qui  est  adopté. 

Le  Président  donne  connaissance  de  la  correspon- 
dance. 

Le  Ministère  de  l’Instruction  publique  a envoyé  une 
circulaire  relative  à une  enquête  sur  l’habitat  en 
France;  plusieurs  exemplaires  du  questionnaire  à 
remplir  sont  remis  à divers  membres  qui  veulent 
bien  se  charger  de  consigner  leurs  observations  sur 
ce  sujet. 

Une  seconde  circulaire  est  relative  à la  centralisa- 
tion des  observations  météorologiques,  antérieures  à 
1870.  Il  s’agit  surtout  de  faire  connaître  les  sources 
de  renseignements  que  l’on  pourrait  consulter  à un 
moment  donné. 

Deux  de  nos  collègues  ont  été  déjà  avisés  directe- 
ment de  cette  circulaire  et  y ont  répondu  pour  leur 
compte  personnel.  M.  Surrault,  chargé  des  observa- 
tions météorologiques  à l’École  Normale,  a envoyé 


— 11 


l’indication  des  recueils  où  sont  consignées  les  obser- 
vations de  M.  Raimbault,  à Thouarcé,  de  1839  à 1889; 
de  M.  Letessier,  au  Plessis-Grammoire,  de  1850  à 
1886;  de  M.  Ménière,  à Angers,  de  1840  à 1865. 

De  son  côté  M.  Quélin,  directeur  de  la  station  météo- 
rologique d’Angers  a pu  indiquer  des  relevés  d’ob- 
servations du  courant  du  xvme  siècle,  et  notamment  a 
retrouvé  des  documents  pouvant  combler  des  lacunes 
de  1700  à 1790.  Il  a également  rencontré  des  maté- 
riaux intéressants  pour  le  commencement  du  siècle 
actuel:  bulletins  de  sociétés  savantes,  almanachs,  etc. 

La  Société  estime  qu’il  ne  saurait  être  donné  meil- 
leure satisfaction  au  vœu  du  Ministre  et  qu’il  n’y  a 
pas  lieu  de  provoquer  de  nouvelles  recherches. 

Deux  sociétés  étrangères  demandent  à entrer  en 
correspondance  avec  nous  et  à bénéficier  de  l’échange 
des  bulletins  : 

1°  La  Société  géographique  de  Berlin,  fondée  en 
1829  par  de  Humboldt  et  Ritter; 

2°  Les  Sociétés  des  Sciences  physiques  et  géogra- 
phiques de  Locse  (Hongrie). 

L’assemblée  accepte  ces  propositions. 

Le  Président  donne  ensuite  la  nomenclature  des 
ouvrages  reçus;  il  signale  en  particulier  les  ouvrages 
qui  suivent  : 

M.  Mougel,  membre  correspondant,  fait  don  à la 
bibliothèque  d’un  exemplaire  du  Catalogue  zoologique 
du  département  des  Vosges.  Cet  ouvrage  fait  partie 
d’un  ensemble  de  publications  relatives  à l’étude  de 
ce  département,  par  MM.  Berher,  Pierrat  et  Mougel. 
Ce  dernier  s’est  chargé  de  la  partie  zoologique. 


12  — 


La  Société  vote  des  remerciements  à M.  Mougel  et 
charge  le  Secrétaire  de  les  lui  transmettre. 

M.  Sahut,  membre  correspondant  de  Montpellier, 
envoie  un  exemplaire  du  discours  qu’il  a prononcé 
aux  obsèques  de  M.  Planchon,  le  3 avril  1888. 

L’ordre  du  jour  appelle  les  communications  di- 
verses. 

M.  Quéein  donne  un  aperçu  général  des  moyennes 
météorologiques  du  mois  de  février. 

A ce  sujet,  M.  Audra  signale  l’opinion  générale  qui 
veut  que  depuis  quatre  ans  la  température  moyenne 
se  soit  abaissée  d’une  façon  sensible.  M.  Quélin  par- 
tage cette  façon  de  voir,  et  signale  plusieurs  sources 
d’observations  d’après  lesquelles  cet  abaissement  pro- 
gressif remonterait  à plus  de  soixante-quatre  ans  ; le 
résultat  le  plus  sensible  serait  le  retard  des  récoltes 
et  des  vendanges. 

M.  Bleunard  fait  passer  sous  les  yeux  de  l’Assem- 
blée des  tableaux  des  roses  météorologiques  cons- 
truites avec  les  nombres  obtenus  à l’observatoire 
d’Angers  pour  les  premiers  mois  de  l’année.  Sur  les 
différentes  directions  de  chaque  rose  on  prend  des 
longueurs  proportionnelles  à la  grandeur  de  la  quan- 
tité observée  pendant  le  temps  que  le  vent  a soufflé 
dans  cette  direction.  Cette  méthode  d’interprétation 
des  phénomènes  météorologiques  fait  souvent  appa- 
raître des  conclusions  d’une  grande  valeur. 

L’Assemblée  remercie  ces  Messieurs  de  leurs  très 
intéressantes  communications . 

M.  Gallois  présente  deux  blocs  degrés  éocènes  pro- 
venant de  Saint-Saturnin,  au  sud  d’Angers;  sur  l’un 


- 13 


on  voit  une  très  belle  empreinte  de  fougère  (. Asplé- 
nium cenomanense  Crié);  sur  l’autre  l’empreinte  et  le 
massif  central  d’un  fruit  inconnu. 

L’Assemblée  remercie  M.  Gallois  dont  elle  connaît 
le  zèle  infatigable  pour  la  recherche  des  raretés  géo- 
logiques de  notre  sol. 

M.  Préaubert  présente  l’atlas  du  Traité  de  botanique 
paléontologique  de  Schimper,  tout  récemment  acquis 
pour  le  Musée  d’IIistoire  naturelle.  Cet  ouvrage  sera 
d’un  grand  secours  pour  l’étude  de  la  paléobotanique 
de  notre  région. 

M.  Surrault  donne  ensuite  lecture  de  son  rapport 
sur  la  visite  faite  par  une  délégation  de  la  Société  à 
l’observatoire  météorologique  du  Jardin  des  Plantes. 

L’Assemblée  remercie  notre  collègue  et  décide  que 
ce  rapport  sera  inséré  dans  le  prochain  Bulletin. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire , E.  Préaubert. 


Séance  du  4 avril  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

Le  Président,  M.  Gallois,  ouvre  la  séance  et  donne 
la  parole  au  Secrétaire. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  séance  est  lu  et 
adopté. 

Le  Président  fait  connaître  la  correspondance  : 

L’Académie  royale  de  Turin  envoie  une  feuille  de 
souscription  pour  l’érection  d’une  statue  au  profes- 


14  - 


seur  de  calcul  infinitésimal  A-ngelo  Genocchi,  de  l’Uni- 
versité  de  cette  ville. 

La  Société,  sans  aucune  intention  de  critique  à l’en- 
droit du  savant  Italien,  pense  que  cette  question  sort 
de  ses  attributions. 

Le  Président  donne  ensuite  la  liste  des  ouvrages 
reçus. 

Sur  la  proposition  du  Dr  Trouessart,  des  avances 
d’échange  de  bulletins  ont  été  faites  et  acceptées  avec 
deux  Sociétés  d’histoire  naturelle  de  Prague  : le  Lotos 
et  la  Société  impériale  et  royale  de  Botanique. 

L’assemblée  donne  son  approbation. 

L’ordre  du  jour  appelle  les  communications  diverses. 

M.  Battut,  empêché,- a chargé  M.  Bouvet  d’entrete- 
nir l’Assemblée  de  recherches  auxquelles  il  s’est  livré 
sur  la  fromentine.  Dans  les  procédés  actuels  de  mou- 
ture du  blé  à l’aide  de  cylindres,  le  grain  subit  plu- 
sieurs opérations  préalables,  parmi  lesquelles  il  en 
est  une  où,  par  des  dispositifs  ingénieux,  il  est  brisé 
en  deux  suivant  la  fente  naturelle  qu’il  présente  sur 
une  de  ses  faces.  Dans  ce  traitement,  l’embryon  ou 
germe,  qui  ne  fait  guère  que  1/30  du  grain,  est  arra- 
ché et  peut  être  séparé  à l’aide  du  sas.  La  farine  ulté- 
rieure ne  s’en  comporte  que  mieux,  parce  que  les  élé- 
ments chimiques  des  germes  tendent,  paraît-il,  même 
après  pulvérisation,  à produire  une  poussée,  sorte  de 
fermentation  nuisible. 

On  a tenté  d’utiliser,  et  avec  raison,  les  germes 
isolés  sous  le  nom  de  fromentine,  en  vue  de  l’alimen- 
tation. Ce  produit  renfermerait  une  très  forte  propor- 
tion de  gluten  et  des  matières  grasses,  ainsi  que 


15  — 


l’ont  reconnu  divers  expérimentateurs,  et  en  parti- 
culier M.  Battut. 

L’Assemblée,  regrettant  de  ne  pouvoir  entendre  de 
la  bouche  môme  de  notre  collègue  des  renseigne- 
ments précis  à cet  égard,  demande  à M.  Bleunard, 
dont  la  compétence  en  cette  matière  est  toute  indi- 
quée, s’il  lui  conviendrait  de  poursuivre  avec  M.  Battut 
l’étude  de  cet  intéressant  sujet. 

M.  Bleunard  accepte  la  proposition  de  la  Société. 

M.  le  comte  Peracca^,  membre  correspondant  de 
Turin,  a ensuite  la  parole.  Notre  collègue  d’Italie, 
dont  les  connaissances  très  étendues  en  zoologie,  et 
notamment  en  herpétologie,  viennent  se  joindre  à 
une  amabilité  charmante,  que  nous  avons  pu  appré- 
cier pendant  les  quelques  jours  qu’il  a passés  au  milieu 
de  nous,  est  venu  pour  la  seconde  fois  à Angers  dans 
le  but  spécial  d’étudier  et  de  recueillir  en  nombre 
plusieurs  espèces  de  tritons  de  nos  environs,  et  parti- 
culièrement le  Triton  Blasii. 

Cette  espèce,  qui  a été  décrite  pour  la  première  fois 
par  M.  Arthur  de  I’Isle,  en  1862,  comme  se  trouvant 
dans  les  environs  de  Nantes,  a été  soupçonnée  d’être 
un  hybride  entre  le  Triton  marbré  et  le  Triton  crêté. 

Mais  la  rareté  de  l’espèce,  le  manque  de  précision 
de  sa  description  et  la  très  grande  difficulté  d’obtenir 
expérimentalement  des  produits  hybrides  chez  les 
batraciens  urodèles,  ont  laissé  planer  des  doutes  sur 
sa  vraie  nature. 

Dans  un  travail  descriptif  sur  ce  Triton,  M.  Peracca 
conclut  à sa  nature  hybride,  et  pour  confirmer  par 
l’expérience  son  appréciation,  il  n’a  pas  hésité  à venir 


16  -- 


dans  notre  région  recueillir  un  nombre  considérable 
des  deux  procréateurs,  afin  de  pouvoir  étudier  sur 
place,  en  Italie,  les  produits  hybrides  qui  peuvent 
apparaître  parmi  de  nombreux  individus  dont  les 
unions  croisées  sont  toujours  rares. 

L’Assemblée  remercie  vivement  l’intrépide  natura- 
liste de  cette  exposition  et  du  récit  de  ses  explora- 
tions et  s’associe  à son  espoir  de  voir  l’entreprise 
arriver  à bonne  fin. 

M.  Peracca  nous  promet  en  outre,  pour  notre  Musée 
d’histoire  naturelle,  une  collection  complète  des  rep- 
tiles et  batraciens  d’Europe. 

C’est  avec  empressement  que  nous  acceptons  cette 
offre,  tout  prêts,  à charge  de  revanche,  à procurer  à 
notre  généreux  collègue  les  spécimens  de  notre  faune 
herpétologique  qui  lui  feraient  défaut. 

M.  Bouvet  entretient  ensuite  la  Société  de  Y intro- 
duction d'éléments  étrangers  dans  notre  flore  locale. 
Cette  intrusion,  qui  a commencé  par  le  fait  même  de 
l’habitat  de  l'homme  depuis  les  temps  préhistoriques, 
s’est  toujours  poursuivie  jusqu’à  nos  jours  à un  tel 
point  que  plus  d’un  tiers  de  la  flore  phanérogamique 
actuelle  de  l’Anjou  est  d’introduction. 

L’attention  de  notre  collègue  se  porte  aujourd’hui 
sur  la  diffusion  dans  nos  campagnes  de  diverses 
espèces  de  Narcisses,  et  notamment  du  Narcissus 
pseudo-narcissus.  Ce  végétal,  spontané  dans  certaines 
régions  de  notre  sol,  a été  propagé  un  peu  partout 
par  les  jardins  des  campagnes  et  repasse  souvent  à 
l’état  sauvage,  en  gardant  toutefois  certaines  particu- 
larités culturales. 


— 17  — 


La  Société  remercie  M.  Bouvet  de  cette  intéressante 
communication  et  l’engageàpoursuivre  ces  recherches 
de  l’histoire  de  la  botanique  descriptive. 

M.  Quélin  présente  un  résumé  des  observations 
météorologiques  du  mois  de  mars,  recueillies  à l’ob- 
servatoire du  jardin  des  plantes. 

M.  Gallois  donne  ensuite  connaissance  de  la  conti- 
nua lion  de  son  Catalogue  des  Coléoptères  de  Maine- 
et-Loire.  Ce  fragment  renferme  les  groupes  suivants  : 
Staphylinides,  Pselaphides  et  Clavicornes. 

La  Société  remercie  M.  Gallois  de  sa  communication 
et  renvoie  ce  travail  au  Comité  de  publication  pour 
être  inséré  dans  le  prochain  bulletin. 

Il  est  ensuite  passé  à la  présentation  de  membres 
nouveaux.  Ce  sont  : 

Comme  membre  titulaire  : 

M.  David,  pharmacien  à Angers,  rue  de  la  Gare, 
parrains,  MM.  Bouvet  et  Vêlé. 

Et  comme  membres  correspondants  : 

M.  Le  Beuf,  ancien  commissaire  de  police,  rue 
Chèvre,  s’occupant  particulièrement  de  préhistorique, 
parrains,  MM.  Gallois  et  Préaubert. 

M.  de  Grossouvre,  ingénieur  en  chef  des  mines  à 
Bourges,  membre  de  la  Société  géologique  de  France, 
parrain,  M.  Gallois. 

M.  Tardif,  étudiant  en  médecine  à Angers,  parrain, 
M.  Préaubert. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire , E.  Préaubert. 


2 


— 18  — 


Séance  du  2 mai  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

Le  fauteuil  est  occupé  par  le  président,  M.  Gallois* 

Le  Secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal,  qui 
est  adopté. 

Le  Président  prend  la  parole  et  exprime  la  part  de 
deuil  que  la  Société  a prise  à la  perte  de  son  véné- 
rable président  honoraire,  M.  Chevreul.  Elle  ne  pou- 
vait rester  indifférente  dans  ce  deuil  du  inonde  scien- 
tifique, et  son  Président  a pensé  qu’une  couronne 
devait  être  déposée,  au  nom  de  l’Association,  sur  la 
tombe  de  l’éminent  chimiste. 

M.  le  Dr  Trouessart,  membre  correspondant,  a repré- 
senté la  Société  aux  obsèques. 

M.  Gallois  donne  ensuite  lecture  d’une  note  insérée 
dans  le  Naturaliste  et  due  à la  plume  de  M.  Charles 
Brongniart.  Cette  note  retrace  avec  un  grand  senti- 
ment de  vérité  la  vie  à la  fois  simple  et  illustre  du 
grand  savant,  et  donne  une  idée  exacte  de  cette  exis- 
tence toute  dévouée  à la  science  et  aux  progrès  de 
l’humanité. 

La  Société  remercie  son  Président  de  cette  commu- 
nication et  approuve  les  dépenses  relatives  à l’achat 
de  la  couronne. 

Le  Président  donne  ensuite  connaissance  de  la  cor- 
respondance. 

il  signale  particulièrement  un  prochain  Congrès  de 
botanique  devant  se  tenir  au  mois  d’août  à Paris,  à 
l’occasion  de  l’Exposition.  Vers  la  même  époque  un 


— 19  — 


Congrès  international  de  zoologie  se  réunira  égale- 
ment. Les  circulaires  touchant  les  conditions  d’adhé- 
sion sont  mises  à la  disposition  des  membres  de  la 
Société. 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  les  communications 
diverses. 

M.  Quélin  présente  un  intéressant  tableau  des  obser- 
vations météorologiques  de  la  station  d’Angers  pen- 
dant le  premier  trimestre  de  l’année. 

Notre  collègue  nous  montre  en  outre  un  question- 
naire rempli,  relatif  à la  commune  des  Ponts-de-Cé. 
On  se  souvient  que  le  Ministre  de  l’Instruction  publique 
fit  distribuer  dernièrement  de  ces  questionnaires  ayant 
trait  à l’habitat  en  France.  Cette  feuille  sera  retournée 
à la  section  des  travaux  historiques.  Les  remarques 
consignées  par  M.  Quélin  sont  empreintes  d’un  réel 
intérêt  local.  La  Société  remercie  pour  ces  deux  inté- 
ressantes communications  M.  Quélin  dont  elle  connaît 
le  zèle  infatigable. 

M.  Bouvet  annonce  qu’il  a reçu  des  nouvelles  de 
M.  Peracca.  Notre  collègue  d’Italie  remercie  la  Société 
du  bon  accueil  qu’elle  lui  a fait. et  des  facilités  qui  ont 
été  mises  à sa  disposition  pour  ses  recherches. 

11  est  très  satisfait  de  son  entreprise,  n’ayant  eu  à 
constater  qu’un  seul  décès  sur  les  700  tritons  qu’il  a 
expédiés  d’Angers  à Turin.  11  demande  à la  Société  s’il 
lui  plairait  d’accepter,  pour  son  Bulletin,  quelques 
pages  concernant  le  récit  de  ses  pêches  en  Anjou. 

La  Société  accepte  d’avance  et  prie  M.  Bouvet  de 
transmettre  à notre  collègue  son  désir  d’avoir  une 
note  de  lui  sur  ses  travaux  de  prédilection. 


— 20  — 


L’ordre  du  jour  amène  ensuite  le  vote  sur  les  pré- 
sentations de  la  dernière  séance.  Sont  admis  comme 
membre  titulaire  M.  David  ; comme  membres  corres- 
pondants MM.  Le  Beuf,  Tardif  et  de  Grossouvre. 

De  nouveaux  membres  sont  présentés  à l’admission 
de  la  Société.  Ce  sont  comme  membres  titulaires  : 

M.  Jeanvrot,  conseiller  à la  Cour,  rue  Rabelais,  par- 
rains MM.  Gallois  et  Bouvet  ; 

M.  Lestang,  directeur  de  l’École  normale  primaire, 
parrains  MM.  Gallois  et  Préaubert  ; 

M.  Riche,  agent  d’assurances,  rue  de  l’Asile-Saint- 
Joseph,  mêmes  parrains. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire , E Préaubert. 


Séance  du  6 juin  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

Le  fauteuil  est  occupé  par  le  président,  M.  Gallois. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal,  qui 
est  adopté. 

Le  Président  donne  connaissance  de  la  correspon- 
dance. 

M.  QEhlert,  notre  savant  membre  correspondant  de 
Laval,  promet  pour  notre  Bulletin  un  résumé  de  son 
important  travail  sur  les  fossiles  dévoniens  de  Saint- 
Malô,  près  Angers. 

La  Société  accepte  avec  empressement  cette  offre 


- 21  - 

qui  intéresse  au  plus  haut  point  la  géologie  locale, 
et  charge  M.  Gallois  de  remercier  M.  Oëhlert. 

M.  Bureau,  de  Nantes,  propose  un  travail  sur  les 
trilobites  du  silurien.  La  Société  accepte  avec  le  même 
empressement  cette  étude  de  la  forme  paléontolo- 
gique  primaire,  qui  est  vastement  représentée  en 
Anjou,  et  vote  des  remerciements  à M.  Bureau. 

Il  est  ensuite  donné  connaissance  de  la  liste  des 
ouvrages  reçus.  Notons,  en  passant,  un  très  beau 
volume  des  Archives  du  Musée  national  de  Rio  de 
Janeiro. 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  les  communications 
diverses. 

M.  Quélin  présente  un  résumé  des  observations 
météorologiques  de  l’observatoire  du  Jardin  des 
Plantes  d’Angers,  pour  le  mois  de  mai. 

L’Assemblée  remercie  M.  Quélin,  et  cette  note  sera 
adjointe  aux  précédentes  dans  le  résumé  annuel. 

La  parole  est  ensuite  donnée  à M.  Bouvet,  qui  pré- 
sente à la  Société  son  travail  sur  le  genre  Rubus 
(ronces)  de  l’Anjou.  Ce  genre  est  un  de  ceux  qui  ont 
le  plus  exercé  la  sagacité  des  botanistes  modernes 
qui  se  sont  efforcés  de  trouver  des  caractères  de 
coordination  dans  un  dédale  presque  inextricable  de 
formes,  se  fondant  les  unes  dans  les  autres.  Aussi 
est-ce  une  sorte  de  véritable  dévouement  de  la  part 
de  ceux  que  cette  tâche  ardue  ne  rebute  pas.  11  faut 
entasser  des  accumulations  énormes  de  matériaux, 
et  parfois,  quand  même,  une  arrière  pensée  de  doute 
vous  assiège. 

Après  plus  de  trois  ans  d’un  travail  sans  relâche 


et  aidé  de  collections  considérables,  M.  Bouvet  peut 
actuellement  résumer  d’une  façon  qui  le  satisfait 
suffisamment  le  bilan  pathologique  de  la  flore  ange- 
vine. 

M.  Prêaubert  se  fait  l’interprète  des  botanistes  de 
notre  pays,  pour  remercier  M.  Bouvet  de  son  conscien- 
cieux travail  qui  sera  si  utile  pour  ceux  que  l’étude 
de  notre  flore  intéresse  même  dans  ses  genres  diffi- 
ciles. La  Société  s’associe  aux  paroles  d’éloges  de  son 
Sécrétaire,  et  considère  d’ores  et  déjà  le  travail  de 
M.  Bouvet,  comme  une  bonne  fortune  pour  son  pro- 
chain Bulletin. 

M.  Prêaubert  relate  ensuite  quelques  observations 
intéressantes  de  ses  dernières  excursions  botaniques. 
11  a notamment  retrouvé  une  riche  station  de  Scilix 
undulata  mas  au  petit  port  Giraud,  à Chalonnes-sur- 
Loire;  ce  saule,  réputé  autrefois  introuvable,  est  sans 
doute  plus  répandu  qu’on  ne  le  croit,  de  Nantes  à 
Angers;  et,  comme  le  fait  observer  M.  Lloyd,  ce  serait 
sa  précocité  et  son  peu  de  durée  de  flearaison  qui 
l’auraient  fait  méconnaître. 

M.  Prêaubert  donne  encore  quelques  détails  sur  les 
étranges  jeux  de  lumière  que  fournit  le  protonema 
du  curieux  Schislotega  osmundacea , mousse  qui  croit 
en  abondance  dans  les  excavations  des  rochers  de 
Mûrs. 

La  Société  remercie  M.  Prêaubert  de  ses  communi- 
cations. 

M.  Gallois  présente  un  spécimen  de  Lagopède 
d’Écosse  ( Lagopus  saliceti).  M.  Bureau,  dans  un  voyage 
à Angers,  en  acquit  plusieurs  spécimens  d’un  mar- 


— 23  — 

chand  de  gibier  de  notre  ville.  Il  a eu  la  délicate 
attention  d’en  réserver  un  pour  notre  musée  ornitho- 
logique. La  Société  adresse  ses  vifs  remercîments  à 
M.  Bureau. 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  le  vote  sur  les  per- 
sonnes présentées  à la  dernière  séance. 

Sont  admis  comme  membres  titulaires  : 

MM.  Jeanvrot,  Lestang  et  Riche. 

D’autre  part  sont  présentés  comme  membres  titu- 
tulaires  : 

M.  Borne,  professeur  au  Lycée,  rue  Saint-Léonard, 
parrains  MM.  Gallois  et  Préaubert. 

M.  Gaudin,  pharmacien,  rue  du  Mail,  mêmes  par- 
rains. 

Comme  membre  correspondant  : 

M.  Duranceau,  percepteur  à Saint-Ma thurin  (M.-et-L), 
parrain  M.  Gallois. 

La  Société  a le  regret  d’enregistrer  la  démission  de 
M.  le  Dr  Duhourcau,  médecin  consultant  à Cauteretz. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire,  E.  Préaubert. 


Séance  du  4 juillet  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

Le  fauteuil  est  occupé  par  le  Président,  M.  Gallois. 
Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et 
adopté. 

Le  Président  donne  lecture  de  la  correspondance  : 


Une  circulaire  de  Y Association  française  pour  V avan- 
cement des  Sciences  invite  la  Société  à envoyer  un  de 
ses  membres  à sa  prochaine  session  à Paris.  Une  cir- 
culaire analogue  est  également  envoyée  par  les  orga- 
nisateurs du  prochain  Congrès  d’Anthropologie  et 
d’ Archéologie  préhistorique. 

Le  Président  passe  ensuite  à l’énumération  des 
ouvrages  reçus.  11  signale,  en  particulier,  une  série 
d’opuscules  envoyés  par  M.  Héron-Royer,  membre 
correspondant,  sur  les  batraciens. 

La  Société,  qui  apprécie  l’intérêt  de  ces  travaux, 
prie  M.  Gallois  d’en  remercier  l’auteur  et  de  le  féli- 
citer en  même  temps  de  sa  récente  nomination  d’offi- 
cier d’Académie. 

Il  est  ensuite  passé  aux  communications  diverses. 

M.  Préaubert  présente,  au  nom  de  M.  Quélin,  le 
tableau  des  observations  météorologiques  du  mois  de 
juin. 

M.  Gallois  donne  lecture  d’une  note  de  M.  Œiilert, 
de  Laval,  publiée  dans  les  annales  de  la  Société  géo- 
logique de  France  et  relative  à la  faune  dévonienne 
des  environs  d'Angers.  Les  fossiles  qui  en  font  l’objet 
ont  été  recueillis  aux  Fourneaux  et  à la  carrière  de 
Saint-Malô. 

Malgré  certaines  affinités  siluriennes,  cette  faune 
appartiendrait  bien  au  dévonien  inférieur. 

La  Société  ne  saurait  qu’applaudir  à des  études  de 
ce  genre,  tendant  à jeter  une  lumière  nouvelle  sur 
cette  question  encore  obscure  de  nos  terrains  pri- 
maires. 

M.  Gallois  fait  ensuite  circuler  des  photographies 


— 25  — 


exécutées  par  notre  collègue,  M.  Bertiiault,  dont  on 
connaît  le  talent  de  photographe.  Les  sujets  sont  des 
spécimens  de  la  flore  fossile  des  grès  de  Saint- 
Saturnin. 

La  Société  vote  des  remerciements  à M.  Berthault, 
pour  ses  belles  épreuves,  dont  il  fait  gracieusement 
cadeau  à la  Société. 

M.  Le  Beuf  fait  passer  sous  les  yeux  de  l’Assemblée 
un  très  bel  album  dessiné  et  colorié  par  lui,  et  relatif 
à l’archéologie  préhistorique  et  des  premiers  âges  de 
l’histoire  de  la  Gaule  indépendante,  époques  gallo- 
romaine  et  mérovingienne.  Les  objets  figurés  ont 
été  recueillis  par  lui,  principalement  dans  la  Marne, 
la  Meuse  et  le  Maine-et-Loire  ; ce  sont  surtout  des 
pièces  en  bronze  et  en  fer,  ayant  servi  à l’armement, 
au  vêtement,  à la  parure,  ou  aux  usages  domestiques. 

Nous  signalerons  particulièrement  la  représenta- 
tion d’objets  divers,  trouvés  sur  notre  territoire,  à la 
ferme  de  la  Ségourie,  dépendant  du  Fief-Sauvin,  can- 
ton de  Beaupréau.  C’est  l’ancienne  station  de  la 
Segora,  dont  il  est  question  dans  la  Guerre  des  Gaules 
de  César , au  livre  VL 

L’Assemblée  remercie  vivement  notre  nouveau  col- 
lègue, M.  Le  Beuf,  de  la  communication  de  son  très 
intéressant  album  et  des  explications  qu’il  nous  a 
fournies  sur  les  dessins  qu’il  renferme  et  l’engage  à 
lui  continuer  ses  communications,  s’il  vient  à faire  de 
nouvelles  trouvailles. 

Sont  ensuite  élus  comme  membres  titulaires , 
MM.  Borne  et  Gaudin,  et  comme  membre  correspon- 
dant M.  Duranceau. 


26  — 


Puis  MM.  Gallois  et  Préaubert  présentent  comme 
membre  titulaire,  M.  Gennevraye,  Paul,  conseiller 
honoraire  à la  Cour  d’appel  d’Angers,  conseiller  géné- 
ral, rue  Ménage,  6. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire , E.  Préaubert. 


Séance  du  10  octobre  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

La  séance  est  ouverte  par  la  lecture  du  procès- 
verbal  de  la  précédente  Assemblée,  qui  est  adopté. 

Le  Président  fait  ensuite  connaître  la  correspon- 
dance. 

Une  lettre  circulaire  a été  adressée  par  M.  le  Prési- 
dent du  Conseil  d’arrondissement  d’Angers.  A cette 
lettre  est  joint  un  extrait  du  procès-verbal  du  Conseil 
de  la  session  de  1889,  deuxième  partie.  Sur  la  propo- 
sition de  M.  Deperrière,  le  Conseil,  à l’unanimité,  a 
émis  le  vœu  que  M.  le  Ministre  de  l’Agriculture  voulût 
bien  envoyer  en  mission  en  Anjou,  dans  le  but  d’étu- 
dier la  question  du  phylloxéra,  un  savant  spécialiste, 
M.  Vlala,  qui  s’est  fait  un  nom  dans  la  science  par  ses 
recherches  et  observations  sur  les  vignes  américaines 
entreprises  aux  États-Unis  même  et  consignées  dans 
un  remarquable  travail  qu’il  vient  de  publier. 

Le  Président  du  Conseil  d’arrondissement  désire 
pouvoir  appuyer  ce  vœu  de  l’avis  conforme  des 
Sociétés  savantes  de  l’Anjou  et  leur  demande  en 


— 27  — 


outre,  s’il  se  peut,  de  prêter  un  concours  pécuniaire 
en  participant  à une  souscription  destinée  à couvrir 
les  frais  de  la  mission  demandée. 

L’Assemblée  déclare  qu’elle  prend  un  vif  intérêt  à 
tout  ce  qui  touche  à la  défense  ou  à la  reconstitution 
des  vignobles  de  l’Anjou  et  approuve  pleinement  la 
détermination  du  Conseil  d’arrondissement  ; mais , 
en  même  temps,,  elle  regrette  de  ne  pouvoir  disposer 
d’aucun  fonds  pour  cet  objet. 

Elle  décide  en  outre  que  communication  sera  faite 
de  la  délibération  à M.  le  Président  du  Conseil. 

Suivent  des  envois  du  Ministre  de  l’Instruction 
publique  : une  circulaire  relative  à l’organisation  du 
congrès  des  Sociétés  savantes  en  1890  ; une  brochure 
contenant  les  discours  prononcés  à la  séance  générale 
du  congrès  de  1889  par  M.  le  Ministre  et  M.  Renan. 

Le  Président  donne  en  second  lieu  la  liste  des 
ouvrages  reçus.  Outre  les  publications  périodiques  et 
les  bulletins  des  sociétés  correspondantes,  il  con- 
vient de  signaler  les  envois  des  membres  correspon- 
dants : 

M.  Gadeau  de  Kerville  adresse  deux  fascicules  rela- 
tifs à la  zoologie  ; 

M.  Preud’iiomme  de  Borre,  un  travail  intitulé  : 
« Matériaux  pour  la  faune  entomologique  du 
Hainault  ; » 

M.  Decharme,  une  brochure  traitant  des  « Nouveaux 
galvanomètres  » ; 

M.  le  docteur  Saint-Lager,  un  opuscule  intitulé  : 
« Vicissitudes  onomastiques  de  la  globulaire  vulgaire.  * 

M.  Dollfus  envoie,  pour  être  distribués  en  séance, 


28  — 


dix  exemplaires  de  la  Feuille  des  jeunes  naturalistes 
contenant  un  article  de  l’auteur  sur  « V Histoire  natu- 
relle à V Exposition  universelle  ». 

L’Assemblée  adresse  à ses  Messieurs  ses  vifs 
remerciements. 

11  est  ensuite  passé  à l’exposition  des  communi- 
cations diverses. 

M.  Quélin  présente  les  tableaux  résumant  les  obser- 
vations météorologiques  relevées  au  jardindes  plantes 
dans  les  mois  de  juillet,  août  et  septembre. 

M.  Préaubert  fait  passer  sous  les  yeux  de  l’Assem- 
blée un  bloc  de  grès  présentant  des  empreintes  de 
feuilles.  11  l’a  rapporté  deBornel,  dans  l’Oise;  et  bien 
que  n’ayant  pu  relever  exactement  son  niveau  géolo- 
gique, il  pense  qu’il  se  rapporte  aux  sables  moyens 
ou  de  Beauchamps  de  l’éocène  parisien.  Ce  grès  et  ces 
empreintes  offrent  les  plus  grandes  analogies  avec 
les  objets  similaires  provenant  des  couches  éocènes 
de  nos  environs.  11  serait  à désirer  qu’une  étude 
comparative  fût  faite.  M.  Préaubert  espère  pouvoir  se 
procurer  d’autres  échantillons  de  la  flore  fossile  pari- 
sienne. 

La  Société  engage  M.  Préaubert  à poursuivre  ces 
recherches . 

Il  est  ensuite  procédé-  au  vote  sur  la  personne  de 
M.  Gènnevraye,  présenté  à la  précédente  séance,  et  qui 
est  déclaré  admis  membre  titulaire. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  et  levée. 


Le  Secrétaire , J.  Préaubert. 


— 29  — 


Séance  du  7 novembre  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

Le  fauteuil  est  occupé  par  le  président,  M.  Gallois. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la 
séance  précédente,  qui  est  adopté. 

Le  Président  fait  connaître  la  correspondance. 
M.  Héron-Royer,  membre  correspondant  bien  connu 
par  ses  travaux  sur  les  batraciens,  nous  propose  un 
travail  sur  ces  animaux. 

La  Société  accepte  en  principe  ces  intéressantes 
recherches,  mais  décide  d’informer  M.  Héron-Royer 
que  le  travail  ne  pourra  désormais  figurer  que  dans 
le  Bulletin  de  l’année  prochaine. 

Vient  ensuite  l’énumération  des  ouvrages  reçus  des 
Sociétés  correspondantes  et  des  membres  correspon- 
dants. M.  Cadeau  de  Kerville  envoie  un  volume  inti- 
tulé : Les  animaux  et  les  végétaux  lumineux.  Des 
remerciements  sont  votés  au  donateur.  L’ordre  du 
jour  appelle  ensuite  les  communications  diverses. 

M.  Gallois,  au  nom  de  M.  Bureau,  de  Nantes,  donne 
lecture  d’un  intéressant  travail  sur  deux  nouvelles 
espèces  de  trilobites  du  silurien  moyen  de  l’Anjou, 
Dalmanites  Edwarsi  et  D.  Lapeyrei.  La  Société  décide 
que  ce  travail  figurera  dans  le  Bulletin  en  cours  de 
publication. 

M.  Quélin  fait  connaître  le  résumé  météorologique 
du  mois  d’octobre. 

M.  Gallois  donne  un  aperçu  des  travaux  présen- 
tés au  récent  Congrès  international  de  zoologie  ; il 
donne  en  particulier  lecture  d’une  note  de  M.  Albert- 
Gaudry  sur  les  dimensions  gigantesques  des  mammi - 


30  — 


fèves  fossiles , suivie  d’une  autre  note  sur  la  restau- 
ration du  Dinoceras  des  montagnes  rocheuses. 

La  Société  remercie  M.  Gallois  de  cette  communi- 
cation intéressante. 

M.  Préaubert  fait  passer  sous  les  yeux  des  membres 
présents  plusieurs  espèces  de  champignons  d’arrière- 
saison,  notamment  deux  espèces  de  forme  bizarre  et 
assez  répandues  dans  les  éboulis  schisteux  des  ardoi- 
sières abandonnées:  Sclerangium  polyrhizonei  Poly- 
saccum  crassipes. 

M.  Bleunard  entretient  l’assemblée  de  remarquables 
expériences  d’hypnotisme  opérées  par  M.  de  Casti,  de 
passage  à Angers,  sur  son  sujet,  par  l’intermédiaire 
du  téléphone.  La  conclusion  à en  déduire,  c’est  que  la 
personne  en  état  d’hypnotisme  entend  par  le  télé- 
phone des  bruits  et  des  ordres  qui  sont  absolument 
insaisissables  pour  les  personnes  ordinaires. 

M.  Gallois  rappelle  qu’un  de  nos  membres  titu- 
laires, M.  Bessonneau,  grand  manufacturier  de  notre 
ville,  vient  d’être  élevé  au  grade  d’officier  de  la  Légion 
d’honneur. 

Il  donne  ensuite  lecture  des  notices  nécrologiques 
des  membres  décédés  dans  l’année  : MM.  Ciievreul, 
Lucante  et  Ledantec.  Cette  notice  figurera  dans  le 
prochain  Bulletin. 

Il  est  ensuite  passé  à la  présentation  de  membres 
nouveaux  : M.  Préaubert  propose  comme  membre 
correspondant  M.  Delalande,  professeur  de  physique 
au  lycée  de  Brest,  rue  du  Château,  62. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 


Le  Secrétaire , E.  Préaubert, 


Séance  du  12  décembre  1889 

Présidence  de  M.  Gallois 

La  séance  est  ouverte  sous  la  présidence  de 
M.  Gallois. 

Le  Secrétaire  lit  le  procès-verbal  de  la  dernière 
séance,  qui  est  adopté. 

Le  Président  fait  connaître  la  correspondance. 

Il  donne  ensuite  la  liste  des  publications  reçues  des 
Sociétés  correspondantes. 

L’ordre  du  jour  amène  les  communications  diverses. 

M.  Gallois  dit  que  M.  Héron-Royer  vient  d’envoyer 
à la  Société  une  notice  annoncée  dans  une  précédente 
séance  sur  les  mœurs  des  batraciens.  Il  donne  lecture 
de  quelques  passages  marquants  renfermant  des 
détails  jusqu’alors  mal  connus  de  la  vie  de  ces  ani- 
maux. 

La  Société  décide  l’insertion  de  cet  intéressant 
mémoire  dans  son  prochain  bulletin. 

M.  Gallois  présente  ensuite  plusieurs  belles  plaques 
cristallines,  constituées  par  une  épaisse  couche  filo- 
nienne  de  pyrite  de  fer  de  couleur  jaune-blanchâtre, 
cristallisée  et  fortement  irisée  à la  surface  ; de  dis- 
tance en  distance  émergent  d’une  zone  plus  profonde 
de  gros  cristaux  de  calcite  cristallisée  en  scalénoèdres. 
Ces  échantillons  proviennnent  des  ardoisières  de 
Saint-Léonard  et  ont  été  recueillis  à grande  profon- 
deur. 

M.  Riche  présente  également,  provenant  des  ardoi- 
sières de  Trélazé,  un  bloc  d’hématite  brune,  concré- 
tionnée  également  d’origine  filonienne  et  dont  la 


32  - 


contexture  rappelle  celle  d’un  tronc  d’arbre  à couches 
concentriques  ; en  outre,  plusieurs  polypiers  des 
faluns  de  Noyant,  près  Baugé. 

Tous  ces  échantillons  sont  destinés  au  Musée  d’his- 
toire naturelle  de  la  Ville. 

La  Société  remercie  ces  Messieurs  de  leur  très  inté- 
ressante exposition. 

M.  Quélin  fait  connaître  le  résumé  météorologique 
du  mois  de  novembre.  A ce  sujet,  M.  Bleunard  entre 
dans  quelques  détails  au  sujet  de  la  perturbation 
du  11  décembre  caractérisée  par  une  dépression  baro- 
métrique subite  de  20mm  et  une  réascension  très 
rapide.  Dans  les  environs  d’Angers,  il  y a eu  de  la 
grêle  et  on  a entendu  le  tonnerre.  Cette  perturbation 
a eu  tous  les  caractères  d’un  orage  malgré  la  saison 
avancée. 

M.  Ichon,  ingénieur  des  Mines,  décrit,  d’après  ses 
propres  observations  pendant  un  récent  voyage  en 
Allemagne,  la  méthode  employée  pour  obtenir  l’alu- 
minium à un  grand  état  de  pureté. 

Ce  métal  est  obtenu  par  le  traitement  du  fluorure 
d’Aluminium  par  le  Sodium.  Quant  au  premier  pro- 
duit, il  est  obtenu  par  des  manipulations  diverses  en 
parlant  du  sulfate  d’Alumine  et  du  Spath-fluor. 

Le  prix  du  métal  se  trouve  énormément  abaissé 
par  ce  procédé;  il  revient  même  moins  cher  qu’obtenu 
par  l’électricité. 

L’introduction  de  l’Aluminium  dans  la  pratique 
métallurgique,  soit  libre,  soit  à l’état  d’alliage,  est 
de  nature  à produire  des  résultats  très  importants. 

Le  Président  remercie  vivement,  au  nom  de  la 
Société,  M.  Ichon,  de  sa  communication  pleine  d’in- 


— 33  — 


térêt,  et  lui  fait  promettre  une  note  à ce  sujet  pour  le 
prochain  bulletin. 

M.  Gallois  fait  savoir  que,  la  sous-commission  exé- 
cutive départementale  de  météorologie  qui  vient  d’être 
constituée  se  trouvant  sans  local  spécial  pour  ses 
réunions,  il  a cru  pouvoir  prendre  sur  lui  de  prêter 
temporairement  la  salle  des  séances  de  la  Société 
d’Études  scientifiques,  où  est  née,  du  reste,  l’idée 
même  de  l’institution  météorologique  en  question. 

La  Société  ratifie  unanimement  la  décision  de  son 
Président. 

Il  est  ensuite  procédé  au  vote  d’admission  de 
M.  Delalande,  membre  correspondant,  présenté  à la 
dernière  séance.  M.  Delalande  est  admis. 

Est  présenté  comme  membre  correspondant,  M.  Émé- 
riau,  instituteur  adjoint  à l’École  primaire  des  Justices, 
parrain,  M.  Surrault. 

L’ordre  du  jour  appelle  ensuite  l’élection  du  Bureau 
pour  1890. 

Sont  élus  à la  majorité  des  membres  présents  : 

Président,  M Gallois  ; 

Vice-Président,  M.  Bleunard  ; 

Secrétaire,  M.  Préaubert  ; 

Vice-Secrétaire,  M.  Quélin  ; 

Trésorier,  M.  Baron  ; 

Archiviste,  M.  Surrault. 

L’ancien  Bureau,  entièrement  réélu,  remercie  l’As- 
semblée de  la  marque  de  confiance  qu’elle  vient  de 
lui  témoigner. 

L’ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Le  Secrétaire , E.  Préaubert. 


3 


3STOTH1 


SUR 

QUELQUES  CRUSTACÉS 

ROTATEURS  ET  ANNÉLIDES 

DU  DÉPARTEMENT  DE  LA  MAYENNE 

PAR 

A.  Labbé 


La  présente  liste  est  le  résultat  de  pêches  faites  aux 
environs  de  Laval,  dans  un  rayon  d’environ  trois 
lieues,  aux  mois  d’octobre  1888  et  août-septembre  1889. 

Cette  liste  est  certainement  très  incomplète,  surtout 
en  ce  qui  concerne  les  Rotateurs  et  les  Annélides, 
mais  nous  espérons  que  des  travaux  ultérieurs  vien- 
dront combler  ces  lacunes. 

L’intérêt  que  présente  la  détermination  des  espèces 
de  crustacés  d’eau  douce,  le  peu  de  documents  que 
nous  possédons  en  France  sur  leur  distribution  géo- 
graphique, l’importance  que  peut  avoir  cette  détermi- 
nation et  cette  localisation  des  espèces,  au  point  de 
vue  même  de  leur  étude  anatomique,  la  facilité  enfin 
avec  laquelle  on  se  procure  de  nombreux  individus^ 


— 36 


tout  devrait  contribuer  à diriger  de  ce  côté  les  études 
des  naturalistes.  MM.  R.  Moniez,  J,  Richard,  Dollfus 
et  plusieurs  autres  ont  ouvert  la  voie.  Acquérir  le 
plus  possible  de  matériaux  et  de  documents,  déter- 
miner soigneusement  les  espèces  et  leur  lieu  d’ha- 
bitat, tels  sont  les  moyens  de  parvenir  à quelques 
données  véritablement  scientifiques  sur  ces  questions, 
données  pour  lesquelles  cette  liste,  quelque  impar- 
faite qu’elle  soit,  ne  sera  peut-être  pas  inutile. 

Je  manquerais  à la  reconnaissance  si  je  ne  remer- 
ciais ici  M.  CEhlert,  bibliothécaire  à Laval,  pour  l’ama- 
bilité avec  laquelle  il  a mis  à ma  disposition  les  res- 
sources de  sa  bibliothèque,  et  M.  R.  Mohiez,  professeur 
à la  Faculté  de  Médecine  de  Lille,  qui  a bien  voulu  me 
donner  de  précieux  renseignements  sur  la  Daphnia 
Sarsi. 


Au  milieu  de  cette  terrible  synonymie  qui  encombre 
la  carcinologie,  du  moins  pour  les  espèces  inférieures, 
nous  avons  pris  la  qualification  spécifique  correspon- 
dant à la  fois  à la  description  la  plus  exacte  et  la  plus 
ancienne,  à l’exemple  de  M.  Moniez. 


ABRÉVIATIONS  DE  NOMS  D’AUTEURS 


Lin.,  Linné. 

Cuv .,  Cuvier. 

Lam.,  Lamarck. 

Sav .,  Savigny. 

Ehbg.,  Ehrenberg. 

O.  Fr.  Müll.,  O.  Fr.  Müller. 
Desrn.,  Desmarets. 

Jur.t  Jurine. 


Str.,  Strauss-Dartcheim. 
Mün.  Edw.,  Milne-  Edwards. 
Leyd .,  Leydig. 

Brd Baird. 

Fisch Fischer. 

Cls .,  Claus. 

Moq.  T and .,  Moquin  Tandon. 
Hoffm .,  Hoffmann. 


— 37  - 


CRUSTACÉS 

GOPÉPODES 

Argulus  foliaceus  Lin.  Très  fréquent  sur  les  carpes  ; 
quelquefois  dans  les  mares,  vivant  soit  à l’état  libre, 
soit  en  parasite  sur  les  têtards  de  Batraciens. 

Cyclops  coronatus  Gis. 

— CANTHOCARPOÏDES  FiSCÎl. 

— TENUICORNIS  ClS. 

— BREVICORNIS  ClS. 

— BREVICAUDATUS  Gis. 

Toutes  ces  espèces  sont  partout  très  communes. 

Cyclops  serrulatus  Fisch.  Moins  commun  que  les 
précédents. 

Cyclops  elongatus?  Cls.  Détermination  douteuse 
sur  un  seul  individu  trouvé  avec  G.  coronatus  et 
E.  tenuicornis.  Étang  de  Barbé. 

Cyclops  prasinus  ? Fisch.  « Antennis  anticis  12- 
articulatis,  prasinus,  corpore  ovalis,  rostro  sat  obtuso, 
oculo  grandi,  pigmento  purpureo,  et  processu  hujus 
supero  cinnaberino , segmento  corporis  quinto  ad 
latera  piloso,  furca  sat  brevi,  sacculis  oviferis  ad  seg- 
menta caudalia  appressis  (1).  » Détermination  dou- 
teuse. 

Canthocamptus  staphylinus  Jur.  Très  commun. 
— minutus  Cls.  Avec  G.  tenuicornis, 

peu  commun. 


(1)  Cité  par  Claus.  Die  freilebenden  Copepoden. 


- 38  - 


Diaptomus  castor.  Très  commun  partout.  La  pré- 
sence de  D.  castor  dans  une  mare  semble  sinon 
exclure  tout  à fait,  du  moins  chasser  en  grande  partie 
les  espèces  de  Cyclops.  Il  n’en  est  pas  de  même  de 
Canthocamptus  staphylinus  qui  se  rencontre  très  sou- 
vent avec  D.  castor. 

OSTRAGODES 

Notodromas  monachus  O*  Fr.  Müll.  Très  fréquent 
surtout  aux  environs  de  Changé,  Grenoux,  Les  Landes. 

Candona  candida  O.  Fr.  Müll.  Même  habitat. 

Cypridopsis  vidua  O.  Fr.  Müll.  Asssez  rare.  Car- 
rières route  de  Montjean. 

Gypris  fusca  Strauss.  Très  commune. 

— fuscata  Jur.  Assez  commune. 

— compressa  Brd.  Commune. 

— aurantia  Desrn.  Mare  de  l’Épine  Avesnières. 

— ovijm  Jur.  Assez  commune. 

— virens  Jur.  Mare  de  Rouesæ. 

— pubera  Str. 

— piCTA?Str. 

GLADOGÈRES 

Daphnia  pulex  De  Geer.  Pas  très  commune.  Mares 
entre  Laval  et  Changé. 

Daphnia  magna  Str.  Pas  commune. 

— longispina  Leyd.  Extrêmement  commune. 

— — ■ var.  Sarsi  R.  Moniez.  Nous 
avons  trouvé  cette  curieuse  espèce  dans  une  mare, 
sur  la  route  d’Évron  à Sainte-Suzanne.  Les  deux  seuls 


- 39  - 


individus  que  nous  ayons  rencontré,  et  dont  nous 
devons  la  détermination  à M.  Moniez,  sont  des  jeunes 
et  portent  sur  le  haut  de  la  tête  une  crête  composée 
d’un  certain  nombre  de  dents,  particularité  que  nous 
signale  aussi  M.  Moniez  chez  D.  Schœdlerh 

Daphnia  sima  Jur.  Pas  commune.  Mares  entre 
Saint-Pierre-lez-Laval  et  Entramme. 

Daphnia  quadrangula  Leyd.  Assez  rare.  Étang  de 
Barbé. 

Geriodaphnia  reticulata  Jur.  Assez  commune. 

— rotunda  Str.  Commune.  Avec  la 

précédente.  Environs  de  Changé. 

Simocephalus  vetulus  Str.  Commune  dans  tous 
les  fossés,  étangs,  etc.  Variété?  de  grande  taille  : 
l’étang  de  Barbé. 

Moïna  brachiata  Jur.  Assez  rare.  Mare  sur  la  route 
de  Changé  à Louverné. 

Macrothrix  rosea  Jur.  Commune. 

Ilyocryptus  (sordidus?)  Liévin.  Rencontré  par 
M.  Moniez,  à Lille,  et  M.  Richard,  aux  environs  de 
Tulle  (1).  Je  n’ai  trouvé  qu’un  seul  exemplaire  de  ce 
rare  et  remarquable  Cladocère,  exemplaire  du  reste 
très  incomplet,  qui,  tout  en  ne  me  laissant  aucun  doute 
sur  le  genre,  ne  m’a  pas  permis  de  déterminer  l’es- 
pèce. Cependant  le  dessin  que  je  possède,  quelque 
rudimentaire  qu’il  soit,  me  porte  à croire  que  cet 
lliocryptus  est  l’L  sordidus.  Sars  Liévin. 


(1)  W.  Kurz.  Ueber  limicole  Cladoceren.  Z.  f.  W.  Z.  1879.  Supplém. 
R.  Moniez.  Bulletin  de  la  Soc.  zool.  de  France,  1887. 

— Revue  biolog.  du  Nord  de  la  France,  1888-89,  t.  1er. 


— 40  - 


Eurycercus  lamellatus  O.  Fr.  Müll.  Très  commun 
partout. 

Gamptocsrcus  rectirostris  O.  Fr.  Müll.  Assez 
commun.  Étang  de  Barbé. 

Âcroperus  leucocephalus  Koch.  Pas  commun.  Avec 
le  précédent. 

Alona  quadrangularis  O.  Fr.  Müll. 

— RETICULATA  O.  Fr.  Müll. 

Pleuroxus  trigonellùs  O.  Fr.  Müll. 

Peracantha  truncata  Brd.  Assez  commune.  Moins 
commune  que  les  trois  espèces  précédentes  qu’elle 
accompagne.  Étang  de  Barbé. 

Chydorus  sphæricus.  Extrêmement  commun. 

— globosus  Brd.  Commun. 

PHYLLOPODES 

Branchipus  stagnalis  Lam.  Assez  fréquent  après 
les  pluies  d’orage.  Je  l’ai  rencontré  souvent  aux  envi- 
rons de  Laval  et  M.  Houlbert  me  l’a  également  signalé 
aux  environs  d’Évron.  Mais,  malgré  mes  recherches,  je 
n’ai  pu  découvrir  les  autres  Phyllopodes  qui  accom- 
pagnent volontiers  cette  espèce  : B.  diaphanus  L , 
Apus  cancriformis  L.  et  Lepidurus  apus  Leach. 

ISOPODES 

Asellus  aquaticus  Lin.  Dans  tous  les  fossés,  mares, 
ruisseaux. 

Oniscus  murarius  Cuv.  Partout  sous  les  pierres, 
les  mousses. 

Porcellio  scaber  Latr.  Même  habitat. 

— brevis  Latr.  Même  habitat. 


1 


— 41 


Trichoniscus  pusillus  Brandt.  Même  habitat. 

Platyarthrus  hoffman  seggii  Brandt.  Assez  com- 
mune dans  les  fourmilières  de  Formica  flava,  rufa, 
nigra  (bois  de  l’Huisserie). 

Armadillo  vulgaris  Latr.  Commun  partout. 

AMPHIPODES 

Gammarus  pulex  Lin.  Très  commun. 

— FLuviATiLis  Ros.  Ces  deux  espèces, 

peu  différenciées,  se  trouvent  dans  tous  les  ruisseaux, 
sous  les  pierres. 

DÉCAPODES 

Je  ne  fais  que  mentionner  Astacus  fluviatilis, 
commune  dans  tous  nos  ruisseaux. 

Je  n’ai  pu  retrouver  la  Garidina  desmarestii  Mill., 
cette  curieuse  Salicoque  d’eau  douce  que  Millet  a 
découverte  dans  la  Mayenne  et  la  Sarthe  ; des  pêches 
plus  sérieuses  pourront  sans  doute  ultérieurement 
combler  cette  lacune. 

Cette  liste  ne  comprend  guère  qu’une  soixantaine 
d’espèces.  La  première  liste  que  donne  M.  Gadeau 
de  Kerville  des  Crustacés  de  Normandie  (1)  com- 
prend environ  soixante-dix  espèces  ; celle  que  donne 
M.  Moniez  des  Crustacés  des  environs  de  Lille  (2)  en 
comprend  près  d’une  centaine  ; et  comme  ces  deux 


(1)  Bulletin  de  la  Société  des  Amis  des  Sciences  naturelles  de 
Rouen , année  1888,  premier  semestre. 

(2)  Bulletin  de  la  Société  zoologique  de  France , 1887. 


— 42  — 


auteurs  considèrent  leurs  travaux  comme  très  incom- 
plets, il  en  résulte  que  la  faune  carcinologique  de  la 
Mayenne,  qui  n’est  certes  pas  inférieure  à celles  de 
Normandie  ou  du  nord  de  la  France,  sous  le  rapport 
du  nombre  des  espèces,  devra  exiger  de  nouvelles 
recherches,  qui,  j’en  suis  convaincu,  récompense- 
raient amplement  celui  qui  s’y  adonnerait. 


ROTATEURS 

Je  donne  ici  la  liste  de  quelques  Rotateurs  trouvés 
et  déterminés  en  même  temps  que  les  Crustacés  dont 
les  noms  précèdent,  et  le  peu  de  difficultés  que  j’ai 
éprouvées  à me  les  procurer  montrent  quelles  recher- 
ches fructueuses  il  y aurait  encore  à faire  de  ce  côté. 

FLOSCULARIDES 
Melicerta  ringens  Lin. 

PHILODINIDES 
Rotifer  vulgaris  O tien, 

Actinurus  ! neptunius?  Ehbg. 

BRACHIONIDES 
Brachionus  urceolaris  Ehbg. 

Noteus  QUADRl cornis  Ehbg. 

Anurea  squamula  C.  Fr.  Müll. 

Euchlanis ? Ehbg. 

Pterodina  patina  C . Fr.  Müll. 

— ELL1PTICA  Ehbg. 


— 43 


Colurus  unginatus  Ehbg. 
Monura  dulcis  Ehbg. 
Lepadella  ovalis  Ehbg. 
Monostyla  cornuta  O.  Fr.  Müll. 
Metopidia  lepadella  Ehbg. 

HYDATINIDES 

Hydatina  senta  O.  F.  Müll. 
Notommata  brachionus  Ehbg. 


ANNÉLIDES 

HIRUDINÉES 

Aulastomum  gulo  Moq.  Tand. 

Nephelis  vulgaris  Moq.  Tand.  Ces  deux  espèces 
communes  dans  les  mares,  et  pas  toujours  distinguées 
l’une  de  l’autre  ; au  milieu  des  herbes. 

Glepsine  complanata  Sav. 

— BIOCULATA  Sav. 

— MARGINATA  O.  Fr.  Müll. 

Ces  trois  espèces  se  trouvent  communément  dans 
les  ruisseaux,  sous  les  pierres. 

CHÉTOPODES  OLIGOCHÈTES 

Lumbricus  agricola  Hoffm. 

— foetidus  Hoffm . 

— communis  Hoffm. 

— olidus  Hoffm, 


— 44 


Naïs  proboscidea  O.  Fr.  Mülh 
— SERPENTINA  O.  Fr.  MÜll. 

Fréquentes  dans  les  mares,  attachées  aux  racines 
des  Lemna. 

Tubifex  rivulorcm  Lam.  Extrêmement  commun, 
formant  des  plaques  rouges  au  bord  des  mares. 

Lumbriculus  variegatus  O.  Fr.  Müll.  Plusieurs 
exemplaires.  Mare  entre  route  de  Grenoux  et  route 
de  Changé. 

Dero  digitataO.  Fr.  Müll.  Assez  commun.  Dans 
les  herbes  des  mares. 

Chœtogaster  yermicularis  O.  Fr.  Müll.  Assez  rare. 

Æolosoma  ! quaternarium  ? Elibg. 

Cette  liste  est  certainement  loin  d’être  complète. 


ADDITIONS 

Daphnia  schæfferi  Brd.  Peu  commune. 

Gyclops  elongatus  Cls.  Nous  avons  retrouvé  deux 
exemplaires  de  cette  espèce  avec  C.  tenuicornis.  Il 
est  digne  de  remarque  que  ce  copépode,  certainement 
rare  aussi  bien  dans  l’ouest  que  dans  le  nord  de  la 
France,  est  au  contraire  extrêmement  commun  en 
Pologne.  Ce  fait  nous  a été  signalé  par  M.  Urba- 
nossicz,  qui  s’est  servi  de  C.  elongatus  pour  son 
remarquable  travail  sur  l’embryologie  des  Cyclopes. 


PLANCHE  I 


EXPLICATION  DES  FIGURES 

1.  — Daplmia  longis  pina,  var.  Sarsi  R.  Moniez. 
la  — Un  individu  jeune  d’après  nature. 

1b  — Crête  présentée  par  un  autre  individu. 

2.  — llyocryptus  sordidus  Sars. 

2a  — Tête  vue  de  face. 

« — Antennes  postérieures.  : 

« — Antennes  antérieures, 
w ~ Œil;  «'  tache  oculaire, 

2b—  Soies  composées  de  la  carapace. 

2c  — Antenne  postérieure,  très  grossie. 

Ces  trois  figures  en  partie  empruntées  à W.  Kur 
Ueber  limicole  Cladoceren,  loc.  cit. 


. ' ' . 1 - 


NOTICES 


SUR  LES 

MŒURS  DES  BATRACIENS 

PAR 

HÉRON-ROYER 

Membre  correspondant 


Les  Batraciens  dont  nous  allons  nous  occuper  sont 
assez  différents  de  ceux  qui  ont  fait  l’objet  des  précé- 
dentes notices  pour  former  une  division  dans  l’ordre 
des  Anoures. 

L’axe  rachidien  de  ces  Amphibiens  est  composé  de 
vertèbres  dont  la  concavité  articulaire  est  tournée  en 
arrière  : cette  forme  vertébrale  les  rapproche  des 
Batraciens  urodèles  et  cette  organisation  rappelle 
aussi,  à un  certain  degré,  celle  d’animaux  préhisto- 
riques. Ce  caractère  ostéologique  a donc  son  impor- 
tance : il  concorde  avec  d’autres  caractères  embryo- 
logiques que  nous  aurons  à examiner  et  qui  four- 
nissent une  preuve  évidente  de  la  nécessité  de  séparer 
les  Batraciens  anoures  en  deux  groupes  distincts , 
comme  nous  l’avons  déjà  signalé  à l’attention  des 
zoologistes  dans  un  autre  mémoire  (1).  L’ensemble  de 


(I)  Note  sur  les  amours , la  ponte  et  le  développement  du  Disco - 
glosse.  Bull,  de  la  Soc.  zool.  de  France,  X,  1885. 


nos  recherches  a eu  pour  résultat  de  conduire  à une 
classification  un  peu  différente  de  celle  qui  est  adoptée 
par  la  plupart  des  auteurs.  Le  Dr  Raphaël  Blanchard  (1) 
a résumé  clairement  cette  classification  nouvelle,  en 
réunissant  d’une  part  les  Grenouilles,  les  Rainettes, 
les  Pélobates  et  les  Crapauds , dans  un  groupe 
d’Anoures  procœliens,  et  d’autre  part  les  Discoglosses, 
les  Sonpeurs  et  les  Alytes,  dans  un  groupe  d’Anoures 
opisthocœliens.  Ce  dernier  groupe  comprend  les  trois 
familles  des  Discoglossidés,  des  Bombinatoridés  et  des 
Alytidés. 

VIII 

FAMILLE  DES  DISCOGLOSSIDJES 

Les  Anoures  qui  composent  cette  famille  sont  peu 
nombreux  : ils  paraissent  restreints  à deux  espèces, 
occupant  la  région  méditerranéenne  : Europe,  Afrique 
et  la  plupart  des  îles. 

Les  Discoglosses  ont  des  formes  élégantes  qui  se 
rapprochent  beaucoup  de  celles  des  Grenouilles,  aussi 
les  a-t-on,  tout  d’abord,  confondus  avec  celles-ci.  Les 
auteurs  modernes  sont  peu  d’accord  sur  la  valeur  des 
nombreuses  variétés  qui  ont  été  décrites  et  ne  veulent 
y voir  qu’une  seule  espèce  : 

LE  DISCOGLOSSE  PEINT. 

Ce  joli  Batracien  est  d’une  coloration  extrêmement 
variable  : on  trouve  des  individus  de  toutes  les 

(1)  Remarques  sur  la  classification  des  Batraciens  anoures . 
Bull,  de  la  Soc.  sool.  de  France,  X,  1885,, 


47 


nuances,,  allant  du  brun  au  marron  clair,  du  marron 
au  roux,  du  roux  au  rouge  brique,  du  jaune  foncé  au 
jaune  bistré  le  plus  clair,  et  tous  ou  presque  tous  ont 
une  ornementation  différente.  Quelques-uns  sont  mar- 
qués de  dessins  symétriques,  composés  de  taches  ou 
de  bandes  ; celles-ci  sont  agrémentées  elles-mêmes  de 
nuances  foncées,  qui  leur  donnent  un  relief  agréable. 
Au  milieu  d’elles  sont  encore  épars  des  tubercules 
plus  ou  moins  gros  qui,  vus  de  profil,  rendent  la  peau 
verruqueuse  comme  celle  des  Crapauds,  bien  qu’elle 
reste  toujours  douce  et  onctueuse  au  toucher. 

A cette  coloration  agréable  au  regardaient  s’ajouter 
une  forme  élancée  : tête  fine,  mais  aplatie;  tronc 
allant  en  s’élargissant  un  peu  plus  que  chez  les  Gre- 
nouilles ; jambes  relativement  grêles  chez  le  jeune, 
plus  épaisses  chez  l’adulte  ; bras  gros  et  fortement 
musclés  chez  le  mâle,  plus  minces,  quoique  dodus, 
chez  la  femelle,  ce  qui  donne  à celle-ci  plus  d’élé- 
gance. Ajoutons  à cela  des  yeux  brillants , plutôt 
petits  que  gros  et  bien  saillants,  et  nous  aurons  le 
portrait  du  Discoglosse  que  Cetti,  en  1877,  fit  con- 
naître sous  le  nom  de  Rana  acquajuola . 

Comme  on  le  voit,  ce  Batracien,  au  début  de  son 
histoire,  est  confondu  avec  les  Grenouilles,  il  porte 
tantôt  le  nom  de  Rana  aquatica , tantôt  celui  de  Rana 
temporaria , et  cela  malgré  les  différences  si  remar- 
quables de  son  squelette.  C’est  seulement  en  1837  que 
l’autonomie  de  ce  Batracien  fut  reconnue  par  Otth, 
qui  lui  donna  le  nom  de  pictus.  Tschudi,  d’après  l’his- 
torique qu’en  a donné  M.  Lataste  dans  son  Étude  sur 


— 48  — 


le  Discoglosse  (1),  annexa  au  mémoire  d’Otth  un  sup- 
plément dans  lequel  il  distingue  la  forme  sarde  sous 
le  nom  de  Discoglossus  sardus , d’après  les  échan- 
tillons recueillis  en  Sardaigne  par  Géné  et  étiquetés 
par  cet  auteur  Rana  sarda.  En  1839,  Géné  rapporte  le 
Discoglosse  de  Sardaigne  au  genre  Pseudis  et  le  dé- 
signe du  nom  spécifique  de  Sardoa.  En  1841,  Schlegel, 
pour  des  échantillons  d’Algérie,  adopte  la  dénomina- 
tion de  Rana  picta  ; en  même  temps,  Y Erpétologie 
générale  de  Duméril  et  Bibron  (1841)  affirmait  qu’il 
n’y  a qu’un  seul  Discoglosse,  le  D.  pictus , nom  qui  a 
prévalu.  Cependant  Bonaparte  (1841),  Bosca  (1877), 
puis  Camerano  se  sont  servi  du  nom  de  Sardus  pour 
désigner  tantôt  la  forme,  tantôt  la  provenance  de  ce 
Batracien. 

Enfin,  en  1878,  Camerano  rencontra  le  Discoglosse 
au  Maroc.  De  retour  à Turin,  il  examina  des  Disco- 
glosses  de  différentes  provenances  et  conclut  à l’exis- 
tence de  trois  formes  : D.  pictus  Otth,  D.  sardus  Géné 
ou  Tschudi  et  B.  scovazzi  Camerano  (2),  cette  der- 
nière appartenant  au  Maroc.  Mais  ces  trois  formes,  dif- 
ficiles à distinguer,  furent  rejetées  par  M.  Lataste  (3), 
qui  ramena  la  question  au  point  où  l’avait  laissée 
Y Erpétologie  générale. 

Les  longues  recherches  que  nous  avons  faites  sur 
les  Discoglosses  nous  ont  amené  à diviser  le  genre 
Discoglossus  en  deux  espèces  et  à séparer  le  type 


(1)  Actes  de  la  Soc.  Linnéenne  de  Bordeaux,  XXXIII,  1879. 

(2)  Osservazioni  inlerno  agli  anfibi  anuri  del  Marocco.  Atti 
del.  real.  Acc.  dell.  sc.  di  Torino,  vol.  XIII. 

(3)  Étude  sur  le  Discoglosse , loc.  cit. 


îïivoyer  ad.  nat.  del. 


lmp.  Edouard  Bry, Pans. 


A.  M illot  lith. 


49  — 


européen  du  type  africain,  conservant  la  dénomina- 
tion de  D.  pictus  au  premier  et  donnant  au  second  le 
nom  démonstratif  de  D.  auritus.  C’est  donc  du  pre- 
mier seulement  que  nous  nous  occuperons  ici.  * 

Le  Discoglossus  pictus  est  répandu  sur  une  partie 
du  littoral  méditerranéen  : en  Sardaigne,  en  Corse, 
dans  l’ile  d’Elbe,  aux  Baléares,  en  Espagne  et  en  Por- 
tugal. Mais  il  n’est  pas  encore  établi  qu’il  se  trouve  en 
Grèce  et  en  Turquie. 

Nous  n’insisterons  pas  sur  la  coloration  si  variable 
de  ce  Batracien  : il  nous  aura  suffi  d’indiquer  que 
tous  les  individus  peuvent  être  différents  sous  ce  rap- 
port et  constituer  ainsi  autant  de  variétés  qui  peuvent 
se  reproduire  dans  les  divers  pays  qu’habite  l’espèce. 

Les  auteurs  qui  se  sont  occupé  des  Discoglosses 
ont  méconnu  deux  caractères  importants,  qui  tiennent 
l’un  à la  forme  de  la  tache  temporale,  l’autre  à la  lon- 
gueur des  membres  postérieurs  chez  l’adulte. 

Avec  une  tête  un  peu  plus  longue,  un  museau  un 
peu  plus  aigu,  des  narines  un  peu  plus  rapprochées, 
le  Discoglossus  pictus  montre,  comme  son  congénère, 
un  œil  saillant  de  taille  moyenne , dont  la  pupille 
arrondie  et  terminée  en  bas  par  une  pointe,  est  enca- 
drée d’un  fin  filet  doré.  En  haut  de  l’œil  se  voit  une 
bande  horizontale  large  et  brillante,  plus  ou  moins 
colorée,  suivant  l’animal;  en  arrière  de  l’œil,  à la 
commissure  des  paupières,  deux  bourrelets  se  réu- 
nissent en  un  angle  aigu  et  ménagent  entre  eux  un 
espace  étroit  et  brun  foncé.  C’est  sous  cet  espace,  que 
l’on  nomme  communément  la  tempe , qu’est  dissimulé 
le  tympan.  Le  bourrelet  supérieur  se  continue  sur  le 

4 


— 50 


flanc  : c’est  le  bourrelet  glanduleux  ou  latéral,  il  est 
épais  et  saillant.  Le  bourrelet  inférieur  est  de  peu 
d’importance  : il  est  indiqué  par  un  liséré  jaune  clair 
très  net,  il  descend  obliquement  et  en  ligne  droite,  de 
l’angle  postérieur  de  l’œil  à l’épaule.  Du  rapproche- 
ment de  ces  deux  bourrelets  résulte  une  sorte  de  cor- 
net acoustique,  qui  doit  parer  en  partie  à l’épaisseur 
de  la  peau  qui,  en  cet  endroit,  cache  absolument 
l’oreille,  contrairement  à ce  qui  s’observe  chez  le  type 
africain,  Discoglossus  auritus. 

Chez  Discoglossus  pictus , le  corps  est  court  et  trapu  ; 
la  tête  se  confond  avec  le  tronc  presque  autant  chez  le 
mâle  que  chez  la  femelle.  Les  membres  pelviens  sont 
un  peu  plus  épais  et  plus  courts  que  chez  D.  auritus ; le 
tubercule  métatarsien  est  très  développé.  Sur  le  sque- 
lette, le  crâne  est  très  épais  en  arrière,  le  fémur  est 
fortement  cambré  en  S,  l’humérus  et  le  grand  doigt 
sont  un  peu  plus  courts  que  chez  l’espèce  africaine. 

Indépendamment  de  ces  caractères , les  mœurs 
et  surtout  le  développement  embryonnaire  de  ces 
Anoures  nous  fournissent  encore  d’autres  preuves  à 
l’appui  de  notre  opinion  sur  la  séparation  spécifique 
de  ces  deux  formes. 

Ma  note  sur  les  Amours , la  ponte  et  le  développe- 
ment du  Discloglosse,  parue  en  1885  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  zoologique  de  France , ne  se  rapporte 
qu’à  des  observations  faites  exclusivement  sur  des 
sujets  provenant  d’Algérie.  Depuis  cette  époque,  j’ai 
pu,  grâce  à l’obligeance  de  M.  Victor  Lopez  Seoane, 
étudier  de  même,  dans  son  développement,  le  Disco- 
glosse  d’Espagne.  Voilà  trois  années  que  j’observe 


— 51  — 


jour  par  jour  les  deux  espèces  : je  puis  dire  qu’aucun 
de  leurs  mouvements  ou  de  leurs  gestes,  qu’aucune 
de  leurs  impressions  ne  m’a  échappé  ; je  les  connais 
si  bien,  que  je  pourrais  presque  dire  que  j’arrive  à les 
comprendre.  Grâce  à cette  sorte  d’intimité,  j’ai  pu 
constater  entre  les  deux  espèces  d’intéressantes  diffé- 
rences de  mœurs. 

Durant  l’hiver  et  malgré  que  la  température  de 
l’appartement  où  ils  sont  installés  reste  tiède  et  varie 
entre  5 et  10°  c.,  les  Discoglosses  d’Europe  se  terrent 
profondément,  puis. restent  immobiles  des  semaines 
entières-  Cependant,  les  Discoglosses  algériens  sont 
presque  toujours  en  mouvement,  tantôt  à l’eau,  tantôt 
à terre,,  se  repaissant  sans  cesse  et  même  sans  besoin. 
Dans  le  cours  de  la  belle  saison,  quand  les  amours  et 
la  ponte  sont  achevés,  les  mâles  de  l’espèce  d’Europe 
prennent  un  long  repos  et  restent  enfouis  ou  blottis 
sous  les  pierres  ou  sous  la  mousse;  en  d’autres  temps, 
ils  séjournent  moins  dans  l’eau  que  l’espèce  africaine  : 
en  résumé,  ils  sont  plus  sobres  et  moins  turbulents. 

il  m’a  été  possible,  du  printemps  de  1886  au  milieu 
de  l’année  1888,  d’observer  de  nombreuses  pontes. 
La  première  eut  lieu  le  9 mai  1886.  C’est  cette  pre- 
mière ponte  qui,  de  prime  abord,  arrêta  mon  atten- 
tion comme  on  va  le  voir.  A son  arrivée  de  la  Corogne, 
un  couple  de  ces  Batraciens  fut  logé  dans  un  aqua- 
rium spécial.  Les  deux  époux  ne  parurent  point  trop 
dépaysés  ; je  les  surveillais  durant  le  jour,  et  le  soir 
j’écoutais,  convaincu  d’avance  par  les  observations 
faites  sur  mes  Discoglosses  algériens,  en  1885,  que  le 
premier  chant  serait  le  prélude  de  leurs  ébats.  J’avais 


— 52 


toujours  écouté  vainement,  quand,  le  matin  du  9 mai, 
je  vis  un  lot  d’œufs  assez  considérable,  mais  compa- 
rativement moindre  que  celui  que  donnaient  les  Disco- 
glosses  d’Alger. 

Ces  œufs  frappèrent  mon  attention  par  leur  grosse 
taille  et  leur  distribution  moins  correcte.  Leur  cou- 
leur est  noire  ; à la  loupe,  leur  surface  semble  forte- 
ment irisée  et  reflète  les  objets  à la  façon  de  la 
lentille  d’une  chambre  noire.  Quant  au  reste,  ils  ne 
diffèrent  pas  des  œufs  du  Discoglosse  algérien  : ils 
présentent  un  chorion,  une  capsule  interne  et  une 
couche  muqueuse  dont  l’épaisseur  correspond  à celle 
du  diamètre  de  l’œuf. 

Le  lendemain  de  la  ponte,  la  réfringence  s’atténue, 
en  même  temps  qu’apparaît  la  première  ébauche  em- 
bryonnaire. Au  troisième  jour,  l'embryon  est  oblong 
et  de  couleur  noire  ; à la  loupe,  il  semble  très  granu- 
leux ; le  chorion  est  étiré  et  ses  plis  sont  réfringents  : 
on  dirait  à ce  moment  que  la  larve  est  entourée  d’une 
gaze  argentine.  Le  soir  du  même  jour,  le  chorion  se 
déchire  et  tombe  dans  la  capsule  interne,  comme  un 
chiffon  désormais  inutile.  La  tête  de  la  larve  est  alors 
bien  distincte  du  corps  ; la  vésicule  cérébrale  est  sur- 
montée d'une  petite  crête  étroite  et  très  noire,  qui  se 
bifurque  et  va  rejoindre  les  trous  olfactifs.  Au  qua- 
trième jour,  fait  suite  à la  crête  dorsale  un  petit  appen- 
dice caudal  de  peu  d’importance  ; le  soir,  les  saillies 
oculaires,  vicérales  et  branchiales  sont  nettement  indi- 
quées. La  jeune  larve  sort  alors  des  enveloppes  mu- 
queuses et  le  premier  bourgeon  branchial  apparaît. 
Quelques  heures  plus  tard , la  branchie  se  divise , 


s’écarte  en  éventail  et  montre  cinq  petits  bourgeons 
épais,  qui  vont  s’allonger  très  promptement.  Ces  bran- 
chies sont  moins  latérales  que  chez  les  Grenouilles  : 
elles  naissent  plus  en  avant  et  très  proche  du  museau. 

Au  cinquième  jour,  la  jeune  larve  a ses  branchies 
composées  de  deux  branches  visibles,  dont  chacune 
porte  cinq  à six  rames  plus  claires  que  le  corps  ; la 
queue  est  alors  moitié  aussi  longue  que  celui-ci.  La 
vésicule  cérébrale  antérieure  est  fort  saillante;  le 
museau  s’est  un  peu  relevé,  il  fait,  avec  le  retrait  que 
présente  l’ouverture  de  la  bouche  en  formation,  un 
angle  interne  très  obtus;  le  bout  du  museau,  dont 
les  lèvres  sont  serties  en  arrière,  a l’aspect  d’un  bou- 
toir, plus  foncé  que  le  corps.  Ce  boutoir  n’est  qu’une 
réduction  de  la  fossette  sous -buccale  de  l’embryon, 
qui  laisse  échapper  une  liqueur  gluante  et  filante 
grâce  à laquelle  le  petit  animal  se  fixe  aux  corps  flot- 
tants ou  aux  végétaux.  Il  est  à remarquer  que  cet 
appareil  se  ferme  par  une  petite  languette  terminée 
en  pointe  et  dont  la  base  est  relativement  large  ; ici, 
cette  languette  présente  une  pointe  obtuse  ; mais  chez 
D.  auritus , elle  est  plus  triangulaire,  c’est-à-dire  que 
sa  base  est  plus  large  et  sa  pointe  terminale  presque 
aiguë. 

Au  sixième  jour,  le  corps  est  encore  de  couleur  brun 
noir  : on  dirait  des  larves  de  Bufo  ; le  ventre  est  un 
peu  plus  clair  et  les  branchies  sont  assez  transpa- 
rentes pour  qu’on  y puisse  observer  la  circulation  des 
globules  du  sang.  Quand  la  petite  larve  reste  en  place, 
ses  branchies  sont  agitées  de  mouvements  pulsatiles 
très  apparents.  La  queue  a atteint  la  longueur  du 
corps. 


- U - 


Au  huitième  jour,  mes  élèves,  toujours  brun  noir, 
sont  plus  gros  ; leur  corps  est  devenu  globuleux  et 
paraît  proportionnellement  plus  court  ; la  queue  a 
environ  une  fois  et  demie  la  longueur  du  corps  ; le 
ventre  est  un  peu  plus  clair,  les  branchies  persistent  ; 
elles  sont  en  mouvement  constant,  ainsi  que  la  lèvre 
inférieure  de  la  bouche.  Le  boutoir  commence  à se 
résorber  ; l’œil  apparaît  sous  la  peau.  Examinée  à 
30  diamètres,  la  peau  est  très  granuleuse,  elle  est 
marbrée  sur  le  ventre  et  les  flancs  ; sur  le  dos,  elle 
présente  un  piqueté  de  brun  et  de  blanchâtre. 

Au  neuvième  jour,  les  branchies,  si  visibles  la  veille, 
sont  déjà  cachées  sous  les  opercules  : ceux-ci  se 
fusionnent  avec  la  peau  de  l’abdomen  et  contribuent 
ainsi  à la  formation  du  spiraculum. 

Au  dixième  jour,  le  spiraculum  est  définitivement 
établi  ; le  ventre  est  rebondi,  tandis  que  chez  l’autre 
espèce  il  est  à peu  près  plan. 

Au  douzième  jour,  la  couleur  d’ensemble  est  tou- 
jours brune,  comme  chez  les  Crapauds  ; la  queue  a sa 
membrane  dorsale  plus  haute  et  enfumée.  Le  corps 
est  proportionnellement  plus  court  et  plus  large  que 
chez  les  têtards  algériens,  au  même  stade  de  leur 
développement. 

On  a déjà  saisi  les  différences  qui  distinguent  l’œuf, 
l’embryon  et  le  têtard,  jusqu’à  la  deuxième  période 
du  développement  larvaire.  A la  forme,  à la  coloration, 
vient  encore  s’ajouter  un  caractère  distinctif  qui  ne 
peut  nous  échapper  : c’est  la  taille  relativement  consi- 
dérable des  larves  de  Discoglossus  pictus , qui  sur- 
passent de  deux  à trois  fois  celles  de  Discoglossus 


— 55  — 


auritus , pour  parvenir  à ce  même  stade  du  dévelop- 
pement. 

C’est  là  une  remarque  vraiment  intéressante  et 
qu’il  était  utile  de  contrôler  sur  de  nouvelles  pontes. 
Aussi  ai-je  tenu  à reprendre  ces  observations  avant 
de  les  faire  connaître.  Malheureusement  la  femelle 
qui  nous  avait  fourni  les  œufs  dont  nous  venons  de 
suivre  le  développement,  mourut  à la  suite  de  sa 
ponte,  en  sorte  qu’il  me  fallut  attendre  l’année  sui- 
vante pour  renouveler  mes  recherches. 

11  me  restait  une  jeune  femelle.  Vers  le  milieu  de 
juin  1887,  voyant  qu’elle  avait  le  ventre  bien  rebondi, 
je  l’installai  avec  un  mâle  dans  un  aquarium,  où  un 
petit  îlot  était  disposé  sur  le  côté  recevant  le  soleil, 
afin  de  laisser  à ces  Batraciens  toute  liberté  d’aller  à 
l’eau  et  d’en  sortir  à volonté. 

Le  temps  était  propice  et  j’observai  ce  qui  suit  : 
Le  mâle  se  mit  à l’eau  et  parut  s’y  plaire  ; la  femelle, 
au  contraire,  vint  sur  l’îlot  et  s’y  enfouit.  Elle  ne  se 
montra  qu’après  deux  jours,  vint  manger  les  vers  mis 
à sa  disposition,  et  se  cacha  de  nouveau  ; elle  reparut 
le  lendemain,  stationnant  d’un  air  paisible  près  du 
bord  de  l’îlot.  Le  mâle,  de  son  côté,  allait  à l’eau  et 
remontait  souvent  près  de  la  femelle  : ses  flancs  bat- 
taient avec  une  activité  fiévreuse,  par  suite  du  gon- 
flement et  du  dégonflement  alternatif  de  ses  poumons  ; 
il  regardait  sa  compagne  avec  intérêt^  puis  il  faisait 
jouer  ses  poumons  alternativement  à droite  et  à 
gauche,  tout  comme  s’il  ressentait  une  légère  souf- 
france, mais  aucune  plainte  ne  se  faisait  entendre. 
Tantôt  il  se  jetait  à l’eau  après  avoir  touché  la  femelle 


— 56  — 


du  bout  de  son  museau,  comme  pour  lui  dire  de  le 
suivre  : il  nageait  quelques  instants  et  revenait  bientôt 
poser  ses  mains  sur  le  bord  de  l’ilot,  puis  recommen- 
çait à faire  fonctionner  ses  poumons,  comme  il  vient 
d’être  dit,  en  accompagnant  cette  mimique  de  quelques 
contorsions  fébriles;  il  se  remettait  alors  à nager, 
faisait  quelques  tours,  puis  remontait  près  de  sa 
compagne.  L’impassibilité  de  celle-ci,  en  présence  de  ' 
ces  avances  galantes,  faisait  un  curieux  contraste  avec 
l’agitation  du  mâle. 

Enfin,  la  femelle  avance  vers  le  bord  : le  mâle  la 
suit  et,  de  temps  en  temps,  la  pousse  du  bout  de  son 
museau.  Bientôt  les  deux  époux  plongent  dans  le 
liquide  : le  mâle  saisit  alors  la  femelle  au-dessous  des 
aisselles  et  fait  promptement  glisser  ses  mains  jus- 
qu’aux lombes.  A peine  ce  mouvement  est-il  achevé, 
que  les  œufs  sont  chassés  violemment,  d’un  seul 
coup  : ils  tombent  au  fond  et  se  rassemblent  comme 
en  vertu  d’une  sorte  d’attraction.  Ils  forment  ainsi  un 
petit  tapis  de  perles  uniformément  étendues  ; ce  tapis 
est  d’autant  plus  coquet  que  l’eau  est  plus  limpide  ; 
autrement,  les  impuretés  se  fixent  à la  glaire  de  l’œuf 
et  la  dissimulent. 

Les  œufs  sont  expulsés  si  promptement  qu’il  est 
impossible  de  voir  la  ponte  s’accomplir,  si  l’on  ne  se 
tient  pas  en  observation.  C’est  au  moment  où  le  mâle 
fait  glisser  ses  mains,  du  haut  des  flancs  aux  aines 
de  sa  compagne,  qu’il  lance  sa  liqueur  fécondante. 

Le  mâle,  comme  je  l’ai  déjà  dit  dans  ma  note  sur 
les  amours  du  Discoglosse,  possède  des  glandes  géni- 
tales extrêmement  volumineuses,  plus  grosses  que 


chez  aucun  autre  Anoure  d’Europe.  Il  est  donc  pro- 
bable que  beaucoup  de  spermatozoïdes  sont  perdus 
dans  ce  mode  d’accouplement  axillo-inguinal,  qui  dure 
à peine  un  instant.  J’ai  voulu  me  rendre  un  compte 
très  exact  de  ce  fait  : en  conséquence,  au  lieu  de 
mettre  mes  animaux  dans  un  vaste  aquarium,  je  les 
ai  placés,  cette  année,  dans  un  cristallisoir  large  de 
0m25,  et  haut  de  0m10.  Ce  vase  bien  transparent  fut 
placé  dans  une  cage  vitrée,  très  propre;  il  était 
entouré  de  tablettes  arrivant  au  niveau  du  bord; 
chaque  fois  que  l’eau  était  troublée  par  quelque  impu- 
reté, j’avais  soin  de  la  changer.  J’obtins  ainsi  une 
ponte  qui  combla  tous  mes  désirs,  et  même  au-delà, 
puisqu’elle  me  permit  d’élucider  un  mystère. 

C’était  le  26  mai,  au  matin.  Dès  qu’un  premier  lot 
d’œufs  fut  pondu  (car  ces  Batraciens  émettent  le  plus 
souvent  leurs  œufs  en  plusieurs  fois),  j’enlevai  le  vase 
avec  son  contenu,  pour  l’examiner  à une  vive  lumière. 
Je  vis  alors  avec  surprise,  çà  et  là,  de  petits  amas 
blancs  comme  des  faisceaux  de  filaments  extrême- 
ment fins,  et  je  constatai  que  ces  petits  amas  n’étaient 
autre  chose  que  des  groupes  de  spermatozoïdes  ayant 
un  peu  l’aspect  des  spermatophores  des  Urodèles. 

Est-ce  là  un  fait  anormal?  J’ai  vu  un  très  grand 
nombre  de  pontes  d’Anoures,  depuis  dix  à douze 
années,  et  les  Discoglosses , tant  espagnols  qu’algé- 
riens, pour  ne  parler  que  d’eux,  m’ont  donné  seize 
pontes  l’an  dernier  ; mais  jamais  je  n’avais  rien  vu  de 
semblable. 

Il  est  probable,  d’après  cette  observation,  que  la 
rapidité  avec  laquelle  les  œufs  sont  expulsés  de  l’uté- 


- 58  — 


rus  ne  permet  pas  au  mâle  de  les  féconder  tous  du 
même  coup,  qu’alors  les  spermatozoïdes  en  suspen- 
sion dans  le  liquide  viennent  y suppléer,  et  qu’ensuite 
le  surplus  se  groupe  en  forme  de  spermatophore.  La 
position  que  prennent  les  œufs  permet  d’ailleurs  cette 
supposition,  puisqu’ils  se  présentent  tous  sur  le  même 
plan,  la  fossette  germinative  en  haut. 

Quand  la  femelle  a fait  une  première  ponte,  elle 
regagne  le  bord,  sort  de  l’eau  et  se  repose  quelques 
instants  : elle  reste  là  sans  mouvements,  sa  gorge 
blanche  fonctionne  seule  avec  activité,  par  le  va  et 
vient  continu  que  lui  imprime  l’inspiration  et  la  déglu- 
tition de  l’air  ; un  quart  d’heure,  une  demi-heure 
s’écoule  ainsi  jusqu’à  la  seconde  évacuation.  Les 
mêmes  manœuvres  précèdent  généralement  les  rap- 
prochements sexuels  qui  se  répètent  trois  à quatre 
fois,  suivant  la  quantité  d’œufs  mûrs.  Les  dernières 
émissions  sont  plus  distancées  ; elles  sont  quelquefois 
remises  au  lendemain. 

Le  soir  semble  plus  propice  à la  ponte,  peut-être 
par  suite  de  l’abaissement  de  la  température,  mais 
cet  acte  s’accomplit  aussi  quelquefois  au  milieu  du 
jour  ; j’ai  pu  l'observer  le  22  juin  1887,  de  onze  heures 
du  matin  à quatre  heures  du  soir. 

Il  ne  faudrait  pas  croire  que,  comme  les  Grenouilles 
ou  les  Crapauds,  les  Discoglosses  ne  produisent 
qu’une  fois  l’an  ; bien  au  contraire,  une  deuxième,  et 
parfois  même  une  troisième  ponte  a lieu  dans  le  cours 
de  l’année.  En  1888,  la  dernière  ponte  eut  lieu  le 
16  août,  et  en  1889,  le  3 septembre. 

Comme  on  l’a  vu  plus  haut,  le  développement  de 


i’œuf  est  assez  prompt,  mais  le  têtard  peut  tarder  à 
atteindre  l’état  parfait,  s’il  n’est  pas  tenu  dans  un 
milieu  chaud,  et  s’il  n’est  pas  suffisamment  pourvu 
de  nourriture.  Normalement,  deux  mois  suffisent 
amplement  au  développement  complet  de  l’œuf  pour 
arriver  à l’état  d’Anoure.  J’ai  tenu  à avoir  quelques 
données  précises  sur  le  temps  le  plus  court,  comme 
aussi  le  plus  long  que  ce  Batracien  peut  passer  à 
l’état. larvaire,  et  j’ai  pu  obtenir  de  jeunes  Anoures 
en  quarante-cinq  jours.  Peut-être  qu’en  liberté,  sous 
leur  climat  naturel,  le  passage  vers  l’état  parfait  serait 
encore  un  peu  plus  rapide.  Pour  prolonger  l’état 
transitoire  du  têtard,  je  maintenais  des  larves  du 
Discoglosse  africain  dans  un  milieu  couvert,  mais 
pourtant  bien  éclairé,  je  leur  donnais  d’ailleurs  une 
nourriture  autant  végétale  qu’animale.  Ainsi  disposées 
et  logées  dans  l’appartement,  près  d’une  fenêtre,  mes 
larves  restèrent  stationnaires  et  passèrent  l’hiver  sans 
qu’une  seule  mourût  ; elles  se  transformèrent  toutes 
de  mai  à fin  juin,  soit  après  l’âge  d’une  année.  Déjà, 
pour  affirmer  les  premiers  résultats  obtenus  en  1886, 
j’avais  fait  présent  à la  ménagerie  des  Reptiles  du 
Muséum,  d’une  cinquantaine  de  ces  larves,  que  le 
public  a pu  voir  durant  l’hiver,  et  que  les  soins  de 
M.  Desguez  ont  parfaitement  réussi  à amener  à l’état 
parfait. 

On  pourrait  croire  que  la  prolongation  de  l’état 
larvaire  influe  défavorablement  sur  la  santé  de  ces 
petits  animaux.  Mais  il  n’en  est  rien  ; ils  sont  même 
plus  gros  et  plus  vigoureux  après  la  métamorphose  : 
leur  temps  n’a  d’ailleurs  pas  été  entièrement  perdu, 


— 60  - 


car  leurs  organes  internes  se  sont  développés  quand 
même  ; aussi  arrivent-ils  plus  promptement  à l’état 
adulte.  C’est  là  un  fait  déjà  constaté  et  acquis  à la 
science,  que  j’ai  exposé  dans  un  de  mes  précédents 
mémoires  (1). 

En  décrivant  très  sommairement  l’évolution  lar- 
vaire, nous  avons  vu  que,  quand  le  petit  animal  arrive 
au  déclin  de  la  période  branchiale,  les  opercules  pro- 
gressent et  arrivent  peu  à peu  à recouvrir  entièrement 
les  branchies,  puis  s’appliquent  sur  la  peau  du  ventre 
et  s’unissent  si  intimement  à celle-ci,  que  la  fusion 
devient  promptement  manifeste  ; bientôt  on  n’aperçoit 
plus  des  opercules  que  deux  petites  ouvertures  qui 
s’avancent  l’une  vers  l’autre  en  descendant  vers  la 
ligne  médiane  de  l’abdomen.  Là  elles  se  réunissent 
pour  ne  former  qu’une  ouverture  apparente  ; mais 

cette  ouverture  impaire,  de  forme  arquée,  dissimule 

> 

les  deux  orifices  operculaires  qui  appartiennent  aux 
conduits  latéraux  de  la  chambre  branchiale  et  qui, 
sous  le  nom  de  spiraculum , servent  à rejeter  au 
dehors  l’eau  ayant  servi  à la  respiration. 

11  existe  donc  deux  spiraculuins  simplement  cachés 
par  une  petite  voûte  membraneuse.  Cette  organisa- 
tion est  particulière  aux  larves  des  trois  familles  de 
Batraciens  anoures  d’Europe  ayant  les  vertèbres  opis- 
thocæliennes.  Ces  trois  familles  (Discoglossidés,  Bom- 
binatoridés  et  Alytidés),  se  rapprochent  ainsi  des 
Dactylèthres  et  des  Pipas,  dont  le  têtard  possède  un 


(1)  Cas  tératologiques , etc.  Bulletin  de  la  Société  zool.  de 
France,  IX,  1884. 


— 61  — 


appareil  latéral  et  symétrique,  et  dont  l’adulte  fait 
aussi  partie  du  groupe  opisthocælien. 

En  1878,  M.  Lataste  avait  divisé  les  larves  des  Batra- 
ciens anoures  d’Europe  en  Lévogvrinidés  et  Médiogy- 
rinidés  (1);  en  1885,  le  Dr  Raphaël  Blanchard  proposa 
de  donner  le  nom  d’Amphigyrinidés  aux  Aglosses  (2). 
Or,  il  résulte  de  mes  recherches  sur  le  développement 
du  Bombinator  (3)  que  les  Médiogyrinidés  ne  sont 
qu’une  simple  variété  des  Amphigyrinidés,  les  deux 
conduits  symétriques  étant  forts  longs  chez  eux  et  se 
prolongeant  jusqu’à  la  ligne  médiane  de  la  face  ven- 
trale. 

Le  spiraculum  joue,  chez  le  têtard,  le  même  rôle 
que  l’ouïe  du  poisson  : c’est  un  organe  provisoire,  qui 
disparait  durant  la  quatrième  période  larvaire,  lorsque 
les  poumons  sont  bien  constitués  et  que  le  petit  être 
se  sent  assez  fort  pour  quitter  l'eau.  Cependant  les 
têtards  savent  utiliser  leurs  sacs  pulmonaires,  dès 
que  ceux-ci  sont  formés,  et  contribuent  à en  accroître 
le  développement  par  l’usage  qu’ils  en  font.  Par 
exemple , quand  les  mares  se  dessèchent , l’eau  y 
devient  ordinairement  sordide  et  les  têtards  n’y  pour- 
raient vivre,  si  leurs  poumons  ne  leur  permettaient  de 
venir  s’approvisionner  d’air  à la  surface.  La  preuve 
en  est  dans  l’expérience  qu’on  peut  faire,  en  plaçant 
de  jeunes  larves  possédant  encore  leurs  branchies 
externes  dans  des  eaux  corrompues  : elles  y meurent 


(1)  Revue  internationale  des  sciences,  II,  p.  490.  Paris,  1878. 

(2)  Bull,  de  la  Soc.  zool.  de  France,  X,  1885. 

(3)  Bull,  de  la  Soc.  zool.  de  France,  XII,  1887,  pl.  XII,  fig.  11 
et  11  bis. 


— 62  — 


en  peu  de  temps,  alors  que  d’autres  plus  âgées  peuvent 
y vivre,  en  attendant  que  l’eau  du  ciel  vienne  leur 
apporter  son  appoint  d’oxygène. 

Fernand  Lataste  (1)  explique  ainsi  ce  fait,  qu’il 
a observé  chez  le  têtard  de  YAlytes  obstetricans  : 
« Ruscani  a cherché  à démontrer  que  les  larves  des 
Batraciens  ne  pouvaient  pas  respirer  à la  fois  par  les 
branchies  et  par  les  poumons.  Je  puis  affirmer  que 
cela  n’est  pas  exact,  du  moins  pour  les  têtards  d’Alyte. 
Mes  élèves  viennent  souvent  à la  surface  de  l’eau,  sur- 
tout quand  celle-ci  est  corrompue  par  les  cadavres 
d’animaux  que  je  leur  donne  à dépouiller.  C’est  même 
un  joli  spectacle  que  de  les  voir  quitter  brusquement 
leur  besogne,  remonter  verticalement  et  replonger  de 
même,  en  toute  hâte,  dès  qu’ils  ont  renouvelé  leur 
provision  d’air.  On  les  voit  dégager  une  bulle  de  gaz, 
et  toutes  ces  bulles,  quand  l’eau  est  épaisse,  forment 
une  écume  à la  surface  de  l’aquarium.  Évidemment, 
il  ne  s’agit  pas  là  d’une  simple  sécrétion  gazeuse  des 
parois  de  leurs  poumons,  car  ils  pourraient  s’en  débar- 
rasser sur  place,  sans  remonter  à la  surface  de  l’eau, 
et  c’est  ce  qu’ils  ne  font  jamais.  » 

« Et  cependant  leurs  branchies  fonctionnent  très 
bien,  et  il  suffit  d’observer  avec  attention,  à l’œil  nu 
ou  à la  loupe,  ceux  de  ces  petits  animaux  qui  sont 
les  plus  rapprochés  des  parois  du  vase,  pour  se  rendre 
parfaitement  compte  du  mécanisme  de  leur  respiration 
branchiale...  » 

11  est  donc  bien  certain  que  les  têtards  se  servent 


(1)  Bull,  de  la  Soc.  zool  de  France}  II,  1877» 


— 63  — 


de  leurs  poumons  longtemps  avant  d’avoir  atteint 
leur  état  parfait.  Mais,  au  moment  où  la  queue  de  ces 
larves  se  résorbe,  il  arrive  souvent  qu’elles  se  noient  : 
c’est  qu’alors  elles  n’ont  pu  quitter  l’eau  au  moment 
voulu,  comme  elles  le  font  d’ordinaire.  Cet  accident 
est  dû  au  besoin  qu’elles  éprouvent  d’ouvrir  large- 
ment la  bouche  pour  distendre  la  peau  qui  retient 
encore  leur  mâchoire  : l’eau  pénètre  alors  dans  leur 
bouche  et  les  asphyxie.  Plus  tard,  quand  ils  ont  déjà 
vécu  de  la  vie  terrestre,  les  jeunes  Anoures  peuvent, 
sans  trop  de  crainte,  séjourner  quelque  temps  sous 
l’eau,  sans  renouveler  l’air  de  leurs  poumons,  ils  res- 
pirent alors  par  la  peau.  Celle-ci  est  extrêmement 
vasculaire  et  les  échanges  gazeux  se  font  presque 
aussi  aisément  entre  ses  vaisseaux  et  l’eau  ambiante, 
qu’entre  celle-ci  et  les  branchies  ; cette  respiration 
cutanée  n’est  pourtant  pas  suffisamment  active , 
puisque  l’animal  vient  respirer  l’air  en  nature  dès  que 
sa  provision  est  épuisée. 

La  métamorphose  achevée,  les  jeunes  Discoglosses 
sortent  des  eaux  et  se  répandent  dans  les  lieux  frais 
et  ombragés;  d’autres  restent  au  voisinage  des  mares 
ou  des  ruisseaux.  Leur  taille  est  des  plus  médiocres 
et  dépasse  rarement  celle  du  Calamite  à pareil  âge  ; 
quelques-uns  sont  si  petits,  qu’ils  ne  semblent  pas 
plus  gros  qu’une  mouche  domestique.  On  peut  s’ima- 
giner, d’après  cela,  combien  ils  doivent  consommer 
de  nourriture  pour  arriver,  en  deux  ou  trois  années 
au  plus,  à leur  taille  définitive  et  à l’état  d’adultes. 
Aussi  sont-ils  très  voraces  et  ne  cessent-ils  de  chasser, 
le  jour  comme  la  nuit  : ils  attaquent  sans  distinction 


— 64  — 


les  insectes  de  tout  ordre  et  à tous  les  états  ; les 
petits  Crustacés,  les  Vers  et  les  Mollusques.  Mais, 
quoi  qu’on  en  dise,  je  ne  les  ai  jamais  vu  attaquer 
les  Arachnides. 

A leur  voracité  vient  s’adjoindre  une  humeur  ba- 
tailleuse qui  ne  laisse  pas  d’être  parfois  fort  curieuse 
à observer.  Quand  on  leur  jette  quelques  Vers  de  vase 
(larves  de  Tipules),  le  premier  qui  les  aperçoit  se 
lance  sur  son  camarade  le  plus  proche,  le  mord  et  le 
pourchasse,  afin  de  conquérir  le  butin  et  de  l’englou- 
tir tout  à l’aise.  Trois  à quatre  d’entre  eux  voient-ils 
tomber  la  proie  : au  lieu  de  la  saisir,  ils  se  rejettent 
en  arrière,  se  pourchassent  l’un  l’autre,  dans  le  but 
de  rester  maîtres  de  la  place  ; mais,  dès  que  le  vain- 
queur gobe  la  première  larve,  le  vaincu  s’avance  sour- 
noisement pour  prendre  part  au  festin.  Il  s’ensuit 
quelques  nouveaux  combats,  puis  peu  à peu  la  paix 
s’établit,  vainqueurs  et  vaincus  dînent  sans  rancune, 
prenant  avec  leurs  lèvres  et  leurs  dents  larves  ou 
insectes,  sans  lancer  leurs  langues  en  avant  comme 
font  les  Grenouilles  et  les  Crapauds. 

Mais  si,  au  lieu  de  larves  ou  de  gros  insectes,  tels 
que  Blattes,  Grillons  et  Sauterelles,  on  leur  donne  des 
Mouches,  on  peut  observer  qu’ils  se  placent  près  des 
parois  vitrées  de  la  cage  et  qu’ils  lancent  leur  langue 
sur  chaque  Mouche  qui  passe  à leur  portée.  Malgré  le 
peu  d’extensibilité  de  leur  langue,  les  Discoglosses  se 
servent  donc  de  cet  organe  à la  façon  des  Grenouilles, 
quand  le  besoin  s’en  fait  sentir.  J’ai  pu  faire  cette 
même  observation  chez  les  Sonneurs,  les  Alytes  et  le 
Pélodyte,  qui  tous  ont  également  la  langue  fort  courte. 


Héron  Royer  ad.nat.del.  Imp.  Edouard  Bry, Paris. 


§ PL. IL 

12 


Soc,  d'études . scientif.  d'Angers. 


A.Millot  lith. 


— 65  — 


Malgré  leur  abord  sauvage,  les  Discoglosses  sont 
susceptibles  de  sociabilité  ; en  leur  présentant  des 
larves  dans  la  main,  j’ai  vu  maintes  fois  le  plus  affamé 
se  pendre  à mon  doigt  comme  pour  l’avaler;  n’est-ce 
pas  là  de  la  familiarité?  D’ailleurs,  une  fois  qu’ils  sont 
habitués  aux  soins  qu’on  leur  donne,  ils  s’avancent 
vers  la  vitre  de  leur  cage  dès  qu’ils  vous  voient  appro- 
cher. Ils  refusent  pourtant  de  se  laisser  prendre  à la 
main  et  cherchent  à fuir,  dès  qu’on  veut  les  saisir, 
tandis  qu’ils  ne  semblent  pas  trop  s’inquiéter  des 
soins  quotidiens  de  propreté  que  nécessite  leur  entre- 
tien, pourvu  que  l’on  évite  les  mouvements  brusques. 

Sans  parvenir  à l’apprivoiser  comme  le  Crapaud,  on 
arrive  à faire  prendre  au  Discoglosse  les  insectes 
qu’on  lui  offre  à la  main  ; on  peut  aussi  le  toucher  du 
bout  du  doigt  et  le  caresser  légèrement  sur  le  dos, 
sans  qu’il  se  déplace.  Quant  à le  prendre  dans  la 
main,  il  ne  faut  guère  y songer,  car  immédiatement 
il  laisse  échapper  des  pores  de  sa  peau  un  liquide 
onctueux  qui  facilite  son  glissement  : il  devient  alors 
presque  impossible  de  le  retenir;  il  y a pourtant  un 
moyen  de  le  maintenir  : c’est  de  lui  faire  obstacle  au 
bout  du  museau. 

LE  DISCOGLOSSE  A OBEILLES 

Comme  on  le  sait  déjà,  j’ai  nommé  Discoglossus 
auritus  le  Discoglosse  qui  habite  le  nord  de  l’Afrique, 
dénomination  suffisamment  démonstrative,  vu  la 
grande  étendue  de  la  tache  temporale  et  la  présence 
du  tympan  de  l’oreille  qui  s’y  montre  assez  nettement 
pour  empêcher  la  confusion  avec  l’espèce  précédente, 

5 


— 66  — 


On  connaît  aussi  les  différences  que  nous  avons 
signalées  sur  l’œuf  et  l’embryon  ; on  verra  bientôt 
que  le  squelette  fournit  aussi  de  bons  caractères  à 
l’appui  de  la  validité  de  cette  espèce,  confondue  jus- 
qu’ici avec  la  précédente. 

C’est  grâce  aux  nombreux  échantillons  vivants  que 
j’ai  reçus  d’Algérie  depuis  1879,  et  que  je  dois  à l’obli- 
geance de  plusieurs  de  mes  collègues,  notamment  à 
mon  savant  ami,  le  Dr  Raphaël  Blanchard,  que  j’ai  pu 
étudier  avec  soin  cette  forme  et  reconnaître  la  cons- 
tance de  ses  caractères  distinctifs  (1). 

Tous  les  sujets  recueillis  depuis  dix  ans  dans  les 
trois  départements  de  notre  grande  colonie  africaine, 
présentent  sans  exception  une  large  tempe  et  une 
oreille  visible,  presque  circulaire,  mesurant  environ 
les  deux  tiers  du  diamètre  de  l’œil,  des  membres  pos- 
térieurs plus  longs  et  plus  grêles  que  chez  l’espèce 
européenne.  Les  mâles  surtout  ont  le  corps  allongé, 
peu  renflé  à sa  base,  et  rappellent  les  formes  de  la 
Grenouille  rousse,  Rana  fusca;  jeunes,  entre  deux  et 
quatre  ans , ils  sont  fluets  et  la  gracilité  de  leurs 
membres  les  rapproche  de  la  forme  élégante  de  Rana 
agilis.  Ces  différences  si  sensibles  à l’œil,  suivant 
l’âge,  ne  sont  peut-être  pas  étrangères  aux  causes 
qui  ont  amené  les  auteurs  à distinguer  plusieurs 
variétés. 

Un  Discoglosse  âgé  d’une  à deux  années  conserve 
jusque-là  l’élégance  grassouillette  des  femelles  ; le 


(1)  Héron-Royer,  A propos  du  Discoglossus  aurilus * Bülh  de  la 
$oc,  zooh  de  France.  XIII,  p.  2*20,  1888. 


— 67  — 


tubercule  palmaire  principal,  qui  figure  si  bien  un 
cinquième  doigt  chez  le  mâle  adulte , est  encore 
mousse,  arrondi  et  non  dégagé.  C’est  seulement  vers 
la  troisième  année  que  la  forme  de  l’animal  s’allonge 
et  que  le  tubercule  devient  très  saillant.  Il  commence 
alors  à se  couvrir,  sur  la  face  externe,  de  légères  rugo- 
sités brunâtres,  ainsi  que  le  premier  doigt  ; ce  n’est 
qu’un  peu  plus  tard  que  ces  signes  de  l’état  nubile  se 
montrent  à la  face  interne  du  doigt  suivant.  Mais  le 
bras  reste  encore  relativement  grêle,  si  on  le  compare 
à celui  des  autres  mâles  plus  âgés.  C’est  encore  le 
bras  dodu  d’une  femelle,  et  la  certitude  du  sexe  n’est 
bien  indiquée  que  par  les  premières  rugosités  copula- 
trices  dont  nous  venons  de  parler. 

Le  pied  ressemble  aussi  à celui  des  femelles  par  ses 
courtes  palmures.  C’est  seulement  quand  le  Batracien 
est  arrivé  en  pleine  virilité,  que  les  membres  anté- 
rieurs et  postérieurs  sont  absolument  distincts  de 
ceux  de  l’autre  sexe.  Alors  la  main  est  considérable- 
ment plus  large  ; le  tubercule  palmaire  est  devenu 
très  proéminent,  le  premier  doigt,  qu’on  nomme  ordi- 
nairement le  pouce,  s’est  tellement  élargi  que  sa  lar- 
geur dépasse  celle  du  précédent,  dit  tubercule  pal- 
maire principal;  les  trois  autres  doigts  ont  aussi  gagné 
en  largeur  et  non  en  longueur,  en  sorte  qu’ils  sont 
ramassés  et  semblent  s’être  raccourcis.. 

Le  bras  et  l’avant-bras  suivent  les  proportions  de  la 
main  ; ils  sont  donc  plus  gros  et  extraordinairement 
musclés  chez  le  mâle  adulte  en  raison  de  la  force  que 
celui-ci  doit  déployer  pour  provoquer  l’évacuation  des 
œufs  mûrs. 


68  — 


Chez  la  femelle,  le  bras  garde  les  proportions  du 
jeune  âge,  et  la  main  reste  proportionnée  au  membre. 

Chez  le  jeune  mâle  de  deux  à trois  ans,  le  pied  est 
maigre  et  les  membranes  interdigitales  sont  peu 
épaisses  ; leur  étendue  ne  dépasse  pas  la  troisième 
phalange  aux  trois  plus  grands  orteils,  ni  la  deuxième 
aux  deux  autres.  L’année  suivante,  le  pied  s’élargit  et 
les  orteils,  plus  forts  et  plus  épais,  ne  paraissent  pas 
s’être  allongés , tant  la  palmure  a progressé.  Chez 
quelques  sujets,  elle  a progressé  d’une  phalange  seu- 
lement ; chez  d’autres,  elle  s’est  avancée  jusqu’à  la 
moitié  des  premières  phalanges,  sauf  au  grand  orteil 
dont  les  deux  premières  phalanges  restent  presque 
toujours  libres. 

Un  an  plus  tard,  la  palmure  envahit  jusqu’à  l’extré- 
mité de  chaque  orteil,  sauf  la  première  phalange  du 
médius.  Le  tubercule  métatarsien , qui  a la  forme 
allongée  d’un  sixième  orteil,  possède  aussi  sa  pal- 
mure : elle  s’étend  de  son  extrémité  à celle  du  doigt 
voisin.  A l’âge  adulte,  la  tranche  de  ces  palmures  se 
couvre  de  rugosités  brunes,  semblables  à celles  des 
doigts  de  la  main  ; puis,  dans  l’âge  mûr,  lorsque  les 
palmures  arrivent  à l’extrémité  des  trois  orteils 
internes,  ou  même  la  débordent,  les  rugosités  copu- 
latrices  se  montrent  plus  abondantes  et  s’étendent 
sur  le  côté  externe  du  pied  jusqu’à  la  hauteur  de  la 
cheville. 

La  main  et  le  pied  du  Discoglosse  diffèrent  donc 
dans  leurs  formes  comme  dans  leurs  proportions,  au 
fur  et  à mesure  que  l’animal  avance  en  âge,  à un  tel 
point  que,  si  l’on  n’en  lient  pas  un  compte  rigoureux, 


on  arrive  forcément  à des  erreurs.  C’est  ainsi  que 
l’auteur  de  Y Etude  sur  le  Discoglosse,  en  décrivant  la 
forme  du  pied  de  cet  Anoure,  a indiqué  les  palmures 
semblables  chez  les  deux  sexes.  Cela  n’a  rien  de  sur- 
prenant, car  le  pied  d’un  mâle  récemment  arrivé  à 
l’état  adulte  est  assez  différent  de  celui  d’un  autre 
mâle  âgé  de  cinq  ans,  pour  faire  croire  à une  variété 
de  l’espèce.  De  semblables  mécomptes  ne  peuvent 
être  commis  par  quiconque,  en  élevant  des  Batraciens, 
tiendra  compte  des  changements  qui  marquent  leurs 
différents  âges. 

Examinons  maintenant  le  squelette.  La  tête  du 
Discoglossus  aurilus  est  un  peu  plus  petite  que  celle 
du  Discoglossus  pictus.  Le  museau  est  un  peu  plus 
large  et  un  peu  plus  arrondi  chez  le  mâle  que  chez  la 
femelle  ; il  est  ordinairement  sub-aigu  chez  la  femelle 
et  le  jeune,  mais  s’émousse  avec  l’âge  dans  les  deux 
sexes,  beaucoup  plus  tôt  chez  le  mâle  que  chez  la 
femelle.  Il  est  encore  déprimé  du  sommet  à la  base, 
mais  moins  que  chez  le  Discoglossus  pictus  ; en  partant 
du  vertex,  la  ligne  du  profil  descend  suivant  une 
pente  douce  et  correcte  jusqu’à  l’ethmoïde  ; elle  pré- 
sente alors  une  légère  déclivité,  puis,  en  passant  sur 
les  préfrontaux,  devient  un  peu  convexe,  pour  s’abais- 
ser ensuite.  Chez  Discoglossus  pictus,  la  ligne  faciale 
est  plus  oblique  et  sans  sinuosité  aussi  sensible. 

Le  crâne  de  D . auritus  est  donc  moins  épais  en 
arrière  ; ses  préfrontaux  sont  plus  larges  et  font  en 
avant  une  pointe  plus  obtuse  ; en  arrière,  deux 
lamelles  leur  font  suite,  qui  protègent  l’ethmoïde, 
tout  en  ménageant  entre  elles  et  les  pointes  des 


— 70  — 


pariétaux,  une  petite  fontanelle.  Si  le  crâne  de  D.pictus 
est  plus  épais  en  arrière,  par  contre  il  l’est  moins  en 
avant  que  chez  notre  nouvelle  espèce  ; les  préfrontaux 
sont  plus  plats  et  moins  larges,  et  leur  pointe  anté- 
rieure est  plus  étroite  et  plus  longue  : par  conséquent 
les  trous  nasaux  sont  plus  rapprochés  l’un  de  l’autre  ; 
les  lamelles  éthmoïdales  sont  ici  intimement  soudées 
aux  fronto-nasaux,  et  paraissent  être  un  prolonge- 
ment de  ces  os. 

Chez  D.  auritus,  les  maxillo-jugaux  sont  légèrement 
cintrés  ; ils  suivent  une  direction  en  ellipse  peu  sen- 
sible ; chez  D.pictus,  ces  mêmes  os  sont  droits  et  ont 
une  direction  parabolique  plus  nette. 

Les  os  du  bassin  sont  un  peu  plus  allongés  ; les 
membres  pelviens,  surtout,  marquent  une  différence 
de  taille  notable  entre  les  deux  espèces.  Chez  deux 
vieux  sujets  d’origine  algérienne,  âgés  d’un  peu  plus 
de  six  ans  et  élevés  par  moi,  tués  pour  établir  une 
comparaison,  on  relève  une  différence  de  quatorze 
millimètres  en  faveur  de  ces  derniers,  malgré  l’âge 
plus  avancé  et  la  forte  ossature  du  Disêoglosse  peint 
mis  en  comparaison. 

Je  constate  aussi  sur  les  os  de  D.  auritus  une  cou- 
leur ambrée,  comme  huileuse,  qui  indique  qu’ils  sont 
moins  chargés  de  sels  calcaires. 

On  constate  encore  cette  différence  que  le  sixième 
doigt  ou  tubercule  métatarsien  est  beaucoup  moins 
gros  et  moins  saillant  que  chez  D . pictus  : chez  les 
jeunes  mâles  de  cette  dernière  espèce,  ce  tubercule 
atteint  déjà  la  dimension  que  nous  trouvons  chez  les 
vieux  D.  auritus. 


— 71  — 


Les  proportions  du  Discoglosse  à oreilles  se  rap- 
prochent assez  de  celles  de  la  Grenouille  verte,  Ranci 
esculenta  : le  corps  a la  même  longueur  ; il  en  est  de 
même  pour  les  membres  pelviens,  si  ce  n’est  que  le 
pied  est  plus  court,  mais  la  compensation  s’établit  par 
la  longueur  du  tibia-péroné.  Sur  le  membre  antérieur, 
l’humérus  mesure  2mm  5 de  plus  ; le  cubito-radius  3mm  3, 
mais  la  main  est  plus  courte  de  3mm.  Je  dois  ajouter 
que  les  os  de  ce  membre  sont  beaucoup  plus  forts  que 
chez  Rana  esculenta. 

Par  son  corps  élancé  et  la  puissance  de  ses  membres, 
le  Discoglosse  à oreilles  peut  donc  faire  des  bonds 
aussi  étendus  que  ceux  de  la  Grenouille  verte;  son 
allure  dégagée  l’a  d’ailleurs  fait  prendre  maintes  fois 
pour  une  Grenouille.  C’est  ainsi  que  Schlegel,  en  1838, 
le  rencontrant  dans  son  voyage  en  Algérie,  le  désigna 
sous  le  nom  de  Rana  picta.  Dix  ans  après,  Eichwal 
fut  également  trompé  par  l’apparence  et  le  prit  pour 
une  Rana  temporaria. 

Voici , évaluées  en  millimètres , les  dimensions 
comparatives  des  deux  plus  grands  et  plus  vieux 
squelettes  de  ma  collection  : 

D.  AURITUS  D.  PICTUS 


Largeur  de  la  tête 24  24 

Longueur  de  la  tête  et  du  rachis... 70,5  70 

Longueur  de  la  tête  seule 20  20,5 

Longueur  des  os  du  bassin 35  30,5 

Longueur  du  fémur 30,5  26,5 

Longueur  du  tibia-péroné 35  31 

Longueur  du  pied  entier 50  48 

Longueur  du  grand  orteil 30,5  29,5 

Longueur  du  tubercule  métatarsien 02  04,5 

Longueur  de  l’humérus 21  20,5 

Longueur  de  l’avant-bras  et  de  la  main.  30  25,5 


„ 72  — 


Comme  on  le  voit,  les  différences  sont  assez  consi- 
dérables, surtout  en  ce  qui  concerne  la  proportion 
des  membres. 

La  peau  du  Discoglosse  à oreilles  est  plus  fine  et 
moins  tuberculeuse  que  celle  de  son  congénère.  Si  on 
lui  frotte  le  dos  avec  le  bout  du  doigt,  on  voit  tout  de 
suite  apparaître  une  mousse  blanchâtre  et  savonneuse 
à l’endroit  touché,  en  même  temps  que  tout  le  dessus 
du  corps  de  l’animal  se  couvre  d’une  fine  transpira- 
tion. C’est  que  le  Batracien,  appréhendant  quelque 
surprise,  fait  suinter  des  pores  de  sa  peau  un  liquide 
onctueux  et  incolore,  lui  permettant  de  glisser  des 
mains  de  quiconque  voudrait  le  saisir. 

Ce  que  nous  venons  de  voir  se  produire  lentement, 
s’opère  très  rapidement,  dès  qu’on  l’effraye;  il  se 
précipite  alors,  la  tête  la  première,  entre  les  moindres 
obstacles  à sa  portée,  tirant  des  mains,  poussant  des 
pieds  et  s’aplatissant  à l’extrême  ; il  glisse  ainsi  sans 
bruit,  en  laissant  derrière  les  menus  objets  qui  se 
sont  collés  à sa  peau  gluante.  Souvent  même,  on 
remarque  des  fragments  de  son  épiderme,  car  c’est 
ainsi,  le  plus  souvent,  que  cet  Anoure  opère  son  chan- 
gement de  peau,  en  sorte  que,  lorsqu’il  s’est  blotti 
précipitamment,  il  sort  de  sa  cachette  avec  une  robe 
neuve  et  brillante. 

Cela  se  passe  de  même  chez  le  Discoglosse  peint, 
seulement  la  peau  chez  ce  dernier  est  moins  impres- 
sionnable et  l’on  peut  lui  frictionner  le  dos  sans  qu’il 
devienne  mousseux.  Lorsqu’on  le  saisit,  sa  peau  de- 
vient onctueuse  et  glissante,  mais  elle  mouille  moins 


— 73  — 

la  main;  on  dirait  plutôt  qu’une  matière  grasse  comme 
le  beurre  permet  à ce  Batracien  de  nous  échapper. 

Les  mœurs  du  Discoglossus  auritus  sont  à peu  près 
semblables  à celles  de  son  congénère.  Cependant  on 
remarque  que  ses  amours  sont  plus  batailleuses  et 
qu’elles  se  prolongent,  chez  le  mâle  surtout,  toute  la 
belle  saison.  Il  se  tient  en  éveil,  épiant  les  femelles 
prêtes  à pondre.  J’ai  pu  constater  cette  année  qu’un 
mâle  de  cette  espèce,  laissé  seul  avec  quatre  femelles, 
à pu  féconder  toutes  leurs  pontes.  C’est  là  un  fait 
digne  de  remarque , qui  prouve  la  vigueur  de  cet 
Anoure  et  de  plus  confirme  la  possibilité  de  l’accli- 
mater en  France.  Je  puis  assurer,  en  effet,  que  la 
reproduction  de  cet  utile  animal  s’est  poursuivie  dans 
des  conditions  les  plus  favorables,  tant  entre  les  jeunes 
obtenus  chaque  année  depuis  six  ans,  qu’entre  les 
vieux  sujets  provenant  directement  d’Algérie  (1). 

Chaque  femelle  fait  deux  à quatre  pontes  dans 
l’année  suivant  qu’elle  commence  plus  ou  moins  tôt. 
Chaque  ponte  donne  environ  un  millier  d’œufs,  d’où 
sortent  des  jeunes,  en  quarante  à cinquante  jours. 
Les  têtards,  fort  robustes,  passent  l’hiver,  quand  ils 
sont  nés  en  arrière  saison.  Les  jeunes  transformés 
sont  très  petits,  souvent  plus  petits  que  ceux  de  nos 
Crapauds.  Ces  milliers  d’êtres,  qui  engloutissent  des 
myriades  de  petites  larves  et  d’insectes  minuscules, 
durant  les  premiers  mois  de  son  existence,  peuvent 
rendre  de  réels  services.  L’agriculture  aurait  en  eux 
un  auxiliaire  qui  ne  serait  point  à dédaigner. 


(1)  Nouvelles  observations  sur  V acclimatation  du  Discoglossus 
auritus . Bull,  de  la  Soc.  zool.  de  France,  XV,  1890. 


— 74  — 


Nous  venons  de  voir  que  le  Discoglosse  à oreilles 
prolonge  son  état  de  rut  pendant  toute  la  belle  saison; 
on  se  rappelle  au  contraire  que  le  Discoglosse  peint 
reste  enfoui  plus  d’un  mois  après  la  première  période 
de  rut  et  qu’un  enfouissement  de  même  durée  peut 
se  renouveler  après  chaque  accouplement.  Une  autre 
différence,  non  moins  importante,  consiste  dans  le 
chant  : nul  ou  sans  bruit  perceptible  à l’ouïe  chez 
D.  pictus , il  est  presque  bruyant  chez  D.  auritus. 

En  janvier  1885,  un  de  mes  collègues  de  la  Société 
zoologique  de  France,  M.  Édouard  Chevreux,  bien 
connu  par  ses  travaux  sur  les  Amphipodes,  était  en 
villégiature  à Cherchell,  près  d’Alger.  Il  me  fît  parve- 
nir bon  nombre  de  Discoglosses,  les  uns  pris  dans  de 
petits  ruisseaux,  d’autres  dans  des  marais  saumâtres, 
d’autres  encore  trouvés,  çà  et  là,  sous  des  pierres.  Je 
fis  choix  des  adultes  et  les  installai  dans  un  grand 
aquarium  placé  sur  une  fenêtre  et  disposé  de  façon  à 
ce  qu’ils  aient  toute  liberté  d’aller  à terre  ou  de  rester 
à l’eau  suivant  leur  gré. 

Les  beaux  jours  étaient  arrivés.  Un  soir,  j’entendis 
un  bruit  singulier,  une  sorte  de  musique  qui  m’était 
inconnue  et  ressemblant  au  va-et-vient  d’une  lime  sur 
une  pièce  de  fer;  d’autres  fois,  on  eût  dit  le  bruit  d’un 
rouet,  avec  de  fréquentes  interruptions  ; mais  tou- 
jours ce  bruit  semblait  venir  de  loin.  Ayant  pensé  un 
instant  que  ce  bruit  ne  pouvait  être  que  celui  d’un 
tour  que  possédait  un  de  mes  voisins,  je  ne  m’arrêtai 
pas  à l’idée  qu’il  pût  venir  de  mes  Batraciens.  La  soirée 
étant  très  avancée,  je  me  mis  au  lit,  et  bientôt  le  ra-a, 
ra-a,  recommença  de  plus  belle.  Je  me  levai  et  m’aper- 


çus  alors  que  ce  bruit  était  produit  par  mes  Disco- 
glosses  d’Algérie.  Figurez-vous  un  chant  de  ventri- 
loque , qui  ne  ressemble  en  rien  au  chant  de  nos 
Anoures,  mais  rappelle  plutôt  le  bruit  de  la  crécelle. 
Ce  bruit  peut  s’exprimer  ainsi  : ra-a , ra-a , ra-a , ra-a, 
par  la  répétition  assez  rapide,  à sept  ou  huit  reprises, 
d’une  note  haute  suivie  d’une  note  un  peu  plus  basse  ; 
après  une  pause,  le  chant  recommence  plus  ou  moins 
fort.  Tel  est  le  chant  d’amour  de  notre  nouveau  Disco- 
glosse  (1). 

Dès  le  lendemain,  je  me  tins  en  observation  et  je 
pus  voir  le  mâle  tapageur  plonger  et  venir  appuyer 
son  museau  sur  le  bord;  ses  flancs  battaient,  par 
suite  du  jeu  de  ses  poumons,  tandis  qu’il  émettait 
son  chant.  Faible  d’abord,,  celui-ci  s’accentue  progres- 
sivement à mesure  que  l’animal  s’excite,  il  est  surtout 
plus  fort  dans  le  silence  du  soir. 

Ce  chant  qu’accompagne  une  certaine  mimique , 
semble  ri’être  qu’un  discours  galant  fait  pour  attirer 
les  femelles.  L’une  d’elles  vient  à l’eau  ; le  mâle 
s’avance  et  l’embrasse  de  ses  bras  musclés,  mais  la 
femelle  échappe  vivement  à son  étreinte  en  jetant  un 
cri  assez  semblable  à celui  d’un  archet  de  violon  que 
l’on  passe  sur  la  colophane.  Elle  remonte  alors  à terre 


(1)  En  Algérie,  c’est  en  janvier  et  février  que  ces  animaux 
commencent  leurs  ébats  ; dans  ces  deux  mois,  M.  Chevreux  eut 
l’obligeance  de  me  faire  parvenir  les  premiers  têtards  de  l’année. 
Depuis,  les  adultes,  comme  aussi  les  jeunes  que  j’obtins  de  ces 
larves,  s’acclimatèrent,  mais  en  conformant  l’époque  de  leur 
ponte  à la  température  de  Paris.  Chaque  année  je  constatai  ce 
changement,  en  sorte  que  les  pontes  n’ont  plus  lieu  qu’à  partir 
d’avril. 


- 76  — 


et  laisse  le  galant  continuer  sa  sérénade;  elle  l’écoule 
presque  indifférente,  comme  si  ce  chant  n’était  point 
l’expression  d’un  sentiment  sincère.  Mais  lui,  con- 
vaincu de  l’attraction  qu’il  exerce  sur  sa  compagne, 
redouble  d’énergie  en  roulant  ses  notes  discrètes;  par 
instants,  un  frémissement  agite  tout  son  corps,  sa 
gorge  et  ses  poumons  se  meuvent  en  même  temps  et 
le  ra-a,  ra-a , ra-a9  se  module  sur  des  tons  doux  et 
vigoureux  dont  l’expression  se  devine. 

Jusqu’en  1885,  époque  à laquelle  j’ai  publié  ma  pre- 
mière note  sur  le  Discoglosse,  on  supposait  que  ce 
Batracien  était  muet  ; il  est  vrai  qu’alors  on  ne  connais- 
sait qu’une  espèce  de  ce  genre.  En  parcourant  Y Étude 
sur  le  Discoglosse , par  Fernand  Lataste,  à la  24e  page, 
on  lit  ceci  : « à défaut  de  chant  d’amour,  le  Disco- 

glosse a un  cri  de  détresse.  » M.  Bosca  me  signalait 
ce  cri,  m’invitant  à l’observer  moi-même  sur  de  jeunes 
individus  dont  la  lettre  m’annonçait  l’envoi.  Et  je  lis  à 
la  date  du  14  mars  dans  mon  journal  : « Quand  on  le 
tourmente,  le  Discoglosse,  surtout  le  jeune,  crie 
comme  un  jeune  chat.  Ce  cri  diffère  de  celui  des  Pélo- 
bates,  lequel  rappelle  plutôt  le  miaulement  de  fureur 
d’un  chat  adulte.  » Et,  à la  date  du  21  mai  : « Tandis 
que  le  jeune  Discoglosse  qu’on  tourmente  pousse  un 
cri  semblable  au  miaulement  d’un  jeune  chat,  l’adulte 
émet  un  son  qui  rappelle  le  petit  cri  délicat  et  dentelé 
des  souris  en  rut.  » Puis  au  bas  de  la  page,  en  note, 
on  lit  encore  : « Le  8 avril  1879.,  examinant,  sans  les 
toucher,  dans  un  crislallisoir  où  je  les  avais  réunis, 
six  beaux  Discoglosses  mâles  que  je  venais  de  rece- 
voir de  M.  Maupas*  sous-bibliothécaire  et  archiviste 


do  la  ville  d’Alger,  je  les  entendis  émettre  un  son  très 
faible  (on  ne  l’entendrait  pas  à trois  mètres  de  dis- 
tance, même  dans  le  silence  de  la  nuit),  qui  rappelle, 
quoique  un  peu  fondu  et  moins  aigu,  le  bruit  que  pro- 
duisent certains  Longicornes  en  frottant  l’une  contre 
l’autre  deux  pièces  de  leur  tégument.  » 

On  se  demande,  après  avoir  lu  ces  lignes,  si  le  petit 
cri , semblable  à celui  des  souris  en  rut,  entendu  par 
M.  Bosca,  ne  serait  pas  le  son  très  faible  indiqué 
par  M.  Lataste?  Malgré  la  différence  du  bruit  perçu 
par  ces  deux  observateurs,  je  puis  affirmer,  pour  ma 
part,  que  je  n’ai  vu  jusqu’ici  le  Discoglosse  d’Espagne 
pousser  le  moindre  cri  ou  chant  de  rut,  comme  du 
reste  je  l’ai  dit  au  chapitre  précédent.  Quant  au  Disco- 
glosse d’Algérie,  on  peut  croire  qu’il  s’agissait  du 
chant  au  début  du  rut,  chez  des  animaux  fatigués  ou 
ne  se  trouvant  pas  dans  un  milieu  convenable. 

Pour  en  finir  avec  cette  question,  je  dirai  que  la 
captivité  peut,  dans  une  certaine  mesure,  diminuer 
l’intensité  du  chant  chez  tous  les  Anoures  et  amener 
la  suppression  complète  du  rut  aux  époques  de  la 
reproduction.  J’ai  remarqué  que  le  Bufo  pantherinus 
cesse  de  chanter  l’année  qui  suit  sa  captivité  ; que  le 
Bufo  calamita  ne  chante  pas  en  cage;  que  YAlytes 
obstetricans  captif  ne  chante  que  quelques  semaines 
seulement  ; que  tous  les  mâles  des  diverses  espèces 
de  Grenouilles  chantent  au  retour  du  rut,  quelquefois 
même  après  deux  années  de  captivité.  Au  contraire, 
la  plupart  des  Batraciens  élevés  dans  des  cages , 
depuis  le  passage  à l’état  parfait,  chantent  et  se  repro- 
duisent chaque  année  ; mais,  chez  quelques-uns,  le 


— 78  — 


chant  est  beaucoup  moins  énergique,  ce  qui  tient  bien 
certainement  au  manque  d’exercice  et  à une  nourri- 
ture souvent  trop  uniforme. 

Le  Discoglossus  auritus  saisit  aussi  sa  compagne  à 
bras  le  corps,  comme  il  peut,  et  où  il  peut,  lui  sautant 
sur  le  dos  si  elle  est  la  première  à l’eau,  et  l’embras- 
sant au  milieu  des  flancs,  ou  même  aux  aisselles. 
Puis  plus  promptement  qu’on  ne  pourrait  le  dire,  ses 
mains  glissent  jusqu’aux  aines.  Sous  cette  étreinte, 
la  femelle  lève  les  genoux  en  faisant  une  légère  con- 
torsion et  un  flot  d’œufs  est  aussitôt  projeté  dans  le 
liquide.  Les  œufs  s’étalent  en  gerbe,  en  sortant  de 
l’orifice  cloacal,  et  tombent  au  fond  où  ils  y forment 
un  tapis  de  perles.  Si  l’eau  est  pure,  les  œufs  se 
collent  alors  sur  les  objets  où  ils  reposent  et  se  fixent 
aussi,  quelquefois,  l’un  à l’autre,  mais  moins  solide- 
ment qu’aux  objets. 

C’est  à la  femelle  qu’est  dévolu  le  choix  de  l’endroit 
où  elle  veut  placer  son  précieux  dépôt,  car  le  mâle  est 
trop  fougueux  pour  songer  à la  protection  de  sa  pro- 
géniture. 

Nous  avons  vu  que  le  toucher  ou  la  friction  exercée 
de  haut  en  bas  par  les  brosses  du  mâle  sur  le  ventre 
de  la  femelle,  transmet  à celle-ci  une  excitation  favo- 
rable à l’évacuation  des  œufs.  Mais,  je  ne  crois  pas 
qu’on  ait  expliqué  l’usage  de  brosses  de  même  nature 
que  le  mâle  possède  aussi  au  menton  et  aux  pieds. 
Au  menton,  on  en  trouve  aussi  chez  le  Pelodytes  punc- 
îatus , et  on  a supposé,  avec  quelque  raison,  qu’ils 
étaient  des  organes  de  fixation,  parce  que  ce  petit 
Anoure  tient  sa  femelle  aux  lombes  et  lui  applique  le 


79  — 


menton  sur  le  dos,  tant  que  dure  l’accouplement.  Ici, 
on  ne  peut  en  conclure  de  même,  puisque  le  Disco- 
glosse  ne  stationne  pas  sur  le  dos  de  sa  compagne, 
qu’il  ne  fait  qu’y  glisser  pour  ainsi  dire  comme  un 
acrobate  qui  descend  d’un  mât  de  cocagne.  Je  pense 
donc  que  les  aspérités  du  menton  exercent  sur  le  dos 
de  la  femelle  un  chatouillement  analogue  à celui  que 
font  les  doigts  sur  les  flancs,  et  cette  excitation  con- 
tribue aussi  à provoquer  la  ponte. 

Quant  aux  aspérités  qui  garnissent  le  côté  externe 
du  pied,  ou  qui  bordent  la  palmure  des  orteils,  elles 
me  semblent  avoir  pour  fonction  d’éparpiller  les  œufs 
à leur  sortie  des  utérus.  J’ai  remarqué,  en  effet,  que 
lorsque  des  œufs  sont  superposés  en  bloc,  une  partie 
de  ceux  du  dessous  ne  se  développent  point. 

Rien  ne  manque  donc  au  mâle  du  Discoglosse  pour 
parer  à toutes  les  éventualités  qui  peuvent  se  pré- 
senter au  moment  de  la  copulation.  Ses  bras  musclés 
lui  servent  à soutenir  des  combats  assez  fréquents 
contre  d’autres  mâles  et  même  contre  la  femelle.  Car 
celle-ci  n’est  guère  patiente  : si  le  mâle  veut  la  saisir 
avant  que  ses  œufs  ne  soient  tombés  dans  les  utérus, 
elle  se  débat  comme  une  possédée  ; et  quand  son 
agresseur  ne  veut  pas  la  laisser  fuir,  elle  se  retourne 
dans  ses  bras  et  alors,  ventre  à ventre,  elle  lutte 
contre  lui  : tous  deux  roulent  au  fond,  cramponnés 
l’un  à l’autre,  mais  la  femelle  s’arc-boute  sur  la  poi- 
trine et  sur  les  cuisses  de  son  obstiné  conjoint  et  le 
force  ainsi  à lâcher  prise. 

Mais  le  mâle  ne  se  croit  point  vaincu  pour  cela  ; 
confiant  dans  son  langage  flatteur,  il  nage  vers  le 


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bord,  où  s’est  réfugiée  la  femelle,  puis  reprend  son 
ra-a,  ra-a,  ra-a , tout  comme  si  rien  de  fâcheux  ne  lui 
était  survenu.  D’autres  fois,  lorsque  notre  galant 
chanteur,  après  une  lutte  corps  à corps,  voit  fuir  celle 
dont  il  désire  les  faveurs,  il  est  pris  de  crises  ner- 
veuses des  plus  curieuses  à observer  ; ces  crises  lui 
impriment  des  mouvements  automatiques  involon- 
taires d’arrière  en  avant,  comme  une  danse  sur  place 
accompagnée  de  ruades  fébriles. 

Ce  spasme  érotique  atteint  plus  spécialement  les 
régions  lombaires  et  pelviennes  ; il  ne  dure  que 
quelques  minutes  au  plus  et  peut  se  reproduire  un 
peu  plus  tard,  en  semblable  circonstance,  mais  jamais 
après  un  combat  entre  mâles. 

Les  combats  sont  d’autant  plus  fréquents  et  violents 
qu’il  se  trouve  davantage  de  couples  en  présence  ; ils 
ne  se  produisent  point,  si  on  a soin  de  ne  laisser 
qu’un  seul  couple  par  aquarium. 

La  quantité  d’œufs  pondus  m’a  toujours  paru  plus 
considérable  chez  D.  auritus  que  chez  D.  pictus.  Frais 
pondu,  l'œuf  de  D.  auritus  est  plus  petit  que  celui  de 
son  congénère  ; il  se  gonfle  promptement,  en  même 
temps  qu’il  perd  sa  couleur  brune  en  suivant  une 
succession  de  teintes  plus  claires  qui  se  fondent,  à la 
ceinture  équatoriale,  avec  le  blanc  de  l’hémisphère 
inférieur.  C’est  ce  qui  différencie,  au  premier  examen, 
l’œuf  du  Discoglosse  à oreilles  de  celui  du  Discoglosse 
peint. 

Sauf  la  coloration  plus  claire  et  la  petite  taille  de  la 
larve  durant  la  période  branchiale,  comme  aussi  la 
forme  du  boutoir,  particularités  que  j’ai  déjà  signa- 


81  - 


lées  dans  le  chapitre  précédent , le  développement 
embryonnaire  se  passe  de  même  chez  les  deux  espèces. 
Mais  la  petite  éminence  sphéroïdale  qui  se  présente 
sur  l’œuf  avant  le  développement  et  que  j’ai  figurée 
dans  ma  note  de  1885,  ne  se  retrouve  qu’accidentelle- 
ment  ; en  effet,  depuis  cette  époque,  j’ai  observé  fré- 
quemment des  œufs  qui  n’en  avaient  point  trace  et 
d’autres  qui  en  présentaient  plusieurs.  Les  nouvelles 
recherches  que  j’ai  faites  sur  ce  sujet  m’ont  amené  à 
conclure  qu’une  femelle,  en  présence  d’un  seul  mâle, 
donne  des  œufs  sans  éminence,  c’est-à-dire  normaux, 
sauf  quelques  rares  exceptions.  Laissée  avec  plusieurs 
mâles  en  rut,  elle  donne  des  œufs  très  mélangés, 
partie  normaux,  partie  avec  une  ou  plusieurs  émi- 
nences sphéroïdales.  J’ai  même  trouvé  des  œufs  qui 
portaient  de  ces  petites  éminences  aussi  bien  sur  le 
cercle  équatorial  que  sur  le  pôle  supérieur,  et  ces 
petites  perles  microscopiques  sur  un  même  œuf  étaient 
de  dimensions  très  différentes.  J’en  ai  conclu  à des 
hernies  produites  par  la  présence,  dans  un  œuf,  de 
plusieurs  spermatozoïdes,  et  ces  œufs  me  donnèrent 
des  embryons  d"un  volume  inférieur  à ceux  prove- 
nant d’œufs  normaux.  Or,  en  1885,  sans  songer  que  de 
tels  accidents  pouvaient  se  produire,  j’avais  réuni 
plusieurs  couples  dans  un  même  aquarium. 

Nous  savons  que  les  jeunes  embryons  ne  prennent 
de  nourriture  qu’après  avoir  passé  la  période  bran- 
chiale. Jusque-là,  ils  ne  possèdent  ni  bouche,  ni  tube 
digestif;  ils  tirent  leur  alimentation  du  vitellus  qui 
remplit  leur  gros  abdomen  et  se  gonfle  à mesure  du 
développement  de  la  jeune  larve.  Mais  lorsque  le  petit 

6 


têtard  est  pourvu  d’une  bouche  suffisamment  amé- 
nagée pour  broyer  les  aliments  pris  au  dehors,  l’ap- 
pareil digestif  est  en  état  de  pouvoir  fonctionner  ; sa 
structure  est  fort  simple  : c’est  un  long  tube  enroulé 
sur  lui-même,  mesurant,  suivant  F âge  de  la  larve, 
jusqu’à  cinq  fois  la  longueur  totale  du  petit  animal. 
Cet  intestin  est  d’un  diamètre  presque  uniforme  dans 
toute  son  étendue;  mais,  lorsque  le  têtard  achève 
ses  métamorphoses,  il  se  produit  une  transformation 
interne  aussi  surprenante  que  le  changement  qui  s’est 
opéré  à l’extérieur  de  l’animal,  et  le  long  tube  enroulé 
fait  place  à une  organisation  beaucoup  plus  compli- 
quée, qu’il  serait  trop  long  de  décrire  ici.  Disons  seu- 
lement que  les  circonvolutions  de  l’intestin  sont  plus 
nombreuses  que  chez  la  plupart  des  autres  Anoures  : 
tandis  que  le  tube  digestif  entier  d’une  Grenouille 
agile  est  long  de  12  centimètres,  celui  d’un  Discoglosse 
de  même  taille  en  mesure  32. 

Puisque  nous  sommes  amenés  à parler  de  l’appareil 
digestif  des  Batraciens,  j’en  profiterai  pour  vous  entre- 
tenir d’une  observation  que  j’ai  pu  faire  récemment  : il 
s’agit  d’une  production  muqueuse  des  parois  internes 
du  rectum,  qui  sert  d’enveloppe  aux  excréments. 

Pour  en  mieux  saisir  l’importance,  suivons  le  par- 
cours de  l’aliment  ingéré  : une  fois  dans  la  bouche, 
la  proie  vivante  est  engluée  de  salive  qui  facilite  le 
glissement  dans  l’œsophage.  Arrivée  dans  l’estomac, 
elle  s’y  débat,  mais  ses  mouvements  désordonnés  ne 
font  qu’accélérer  sa  mort,  en  excitant  la  sécrétion 
gastrique.  Elle  est  digérée  et  triturée  de  si  belle 
façon,  que  les  principales  parties  du  squelette  sont 


— 83  — 


disjointes  et  concassées.  Après  que  l’absorption  des 
substances  utiles  à l’alimentation  est  achevée,  le 
résidu  se  dirige  vers  l’intestin,  s’y  rassemble  en  gru- 
meaux oblongs,  espacés  les  uns  des  autres,  qui  che- 
minent progressivement  vers  le  rectum.  Celui-ci  est 
une  chambre  relativement  vaste,  tapissée  de  replis 
qui  sécrètent  une  mucosité  abondante  et  assez  épaisse 
pour  engluer  les  matières  fécales  et  leur  interdire 
tout  contact  avec  la  muqueuse  rectale. 

Le  rectum  est  relativement  court  chez  les  Disco- 
glosses  ; un  rétrécissement  de  peu  d’importance  le 
sépare  du  vestibule  cloacal  qui  lui  fait  suite  ; il  est 
oblique  ou  même  souvent  horizontal.  Il  est  donc  plus 
ou  moins  à angle  droit  sur  le  vestibule  qui  reste  tou- 
jours vertical,  et  est  à demi  tordu  sur  lui-même  ; il 
en  résulte  donc  que,  normalement,  il  n’y  a aucune 
communication  entre  eux.  Or,  le  sphincter  de  l’intes- 
tin grêle  ne  laisse  passer  les  particules  excrémenti- 
tielles  que  lorsque  la  continuité  est  interceptée  parle 
pli  que  nous  venons  d’indiquer.  Puis,  lorsque  le  rec- 
tum est  suffisamment  plein,  les  mucosités  sécrétées 
se  détachent  des  parois  de  l’organe  et  adhèrent  à la 
crotte,  sous  forme  de  feuillets  blanchâtres  et  demi- 
transparents  ; un  mouvement  de  rotation  ferme  cette 
curieuse  enveloppe,  comme  on  ferait  d’un  cornet  de 
papier  terminé  par  un  tortillon. 

On  le  conçoit,  dès  que  ce  sac  est  rempli,  son  poids 
l’entraîne  en  bas  et  détermine  un  mouvement  de  bas- 
cule qui  redresse  le  rectum,  la  poche  muqueuse  s’étire 
et  descend  en  spirale.  Par  suite  de  ce  mouvement, 
elle  se  déchire  en  haut,  près  du  sphincter  de  l’intestin 


84  — 


grêle,  et  la  fèce  ainsi  détachée  glisse  vers  l’anus. 
Aussitôt  après  l’évacuation,  les  parois  du  vestibule 
cloacal  se  rapprochent,  et  la  face  qui  est  en  rapport 
avec  la  vessie  se  creuse  en  gouttière,  tandis  que  le 
rectum  reprend  sa  position  première  (1). 

Les  mucosités  qui  constituent  l’enveloppe  des  fèces 
sont  souples  et  solides,  au  point  qu’on  peut  en  retirer 
le  contenu  sans  les  détériorer  ; elles  forment  donc  un 
excellent  isolateur,  ayant  pour  but  d’empêcher  la 
rencontre  des  excréments  avec  les  produits  de  la 
génération,  puisque,  comme  on  le  sait,  les  orifices 
des  organes  génitaux,  aussi  bien  chez  le  mâle  que 
chez  la  femelle,  débouchent  dans  le  vestibule  cloacal. 

En  songeant  à l’organisation  sexuelle  des  Batra- 
ciens, je  m’étais  souvent  demandé  pour  quelle  raison 
les  orifices  des  uretères,  des  canaux  déférents  chez  le 
mâle,  des  oviductes  chez  la  femelle,  n’étaient  pas 
quelquefois  obstrués,  ou  tout  au  moins  salis  par  le 
passage  des  matières  fécales,  et  pourquoi  on  ne  trou- 
vait jamais  aucune  trace  de  celles-ci  dans  la  vessie. 
Ce  n’est  qu’après  avoir  recueilli  un  certain  nombre  de 
crottes  de  mes  divers  pensionnaires  que  je  fus  pleine- 
ment convaincu  de  la  présence  toujours  constante  de 
cette  enveloppe  chez  les  Anoures  et  chez  les  Urodèles. 
C’est  alors  que  j’en  vins  à étudier  la  formation  de 
cette  curieuse  enveloppe  sur  l’animal  vivant,  en  ayant 
soin  de  n’opérer  que  12  à 15  heures  après  leur  avoir 
fourni  un  bon  repas.  En  ne  sacrifiant  les  animaux 


(1)  Héron-Royer,  sur  la  présence  d'une  enveloppe  adventice 
autour  des  fèces  chez  les  Batraciens . Bull,  de  la  Soc,  zoo!,  de 
France.  Février  1888, 


- 85  - 


qu’à  coup  sûr,  j’ai  pu  suivre  ainsi  les  diverses  phases 
de  la  digestion  et  constater  à plusieurs  reprises  qu’on 
ne  trouve  jamais  qu’une  seule  fèce  dans  le  rectum, 
soit  en  formation,  soit  achevée. 

De  semblables  recherches,  faites  sur  des  Sauriens, 
m’ont  amené  aux  mêmes  conclusions.  Chez  ces  ani- 
maux, l’urine  forme  une  pâte  blanchâtre  et  compacte, 
que  l’on  nomme  fèce  urinaire,  indépendante  de  la 
fèce  alimentaire,  mais  poussée  au  dehors  par  celle-ci. 
Malgré  cela , il  n’y  a point  mélange  ; d’origine  diffé- 
rente, les  deux  fèces  sont  confectionnées  séparément. 
La  fèce  alimentaire  est  enveloppée  d’une  masse 
muqueuse  plus  transparente  que  celle  de  certains 
Batraciens,  tels  que  les  Crapauds  et  les  Discoglosses  ; 
sa  forme  est  le  plus  ordinairement  allongée  en  boudin. 
La  fèce  urinaire  n’a  point  de  forme  arrêtée  et  varie 
considérablement  de  taille  : tantôt  c’est  une  petite 
pelote  de  peu  d’importance  ; tantôt  elle  est  beaucoup 
plus  grosse  et  prend  une  forme  turbinée  ; sa  consis- 
tance est  pâteuse  au  sortir  du  cloaque,  mais  après 
quelques  heures  d’exposition  à l’air,  elle  devient  cas- 
sante et  se  brise  en  petits  grumeaux  ; son  enveloppe 
est  très  mince,  elle  est  comme  revêtue  d’un  simple 
verni;  mais,  lorsqu’on  la  brise,  on  remarque  à son 
intérieur  des  petits  amas  de  mucus  semblable. 

A leur  rencontre,  lors  de  leur  expulsion,  les  deux 
fèces  se  collent  l’une  à l'autre,,  mais  il  est  toujours 
facile  de  les  séparer,  même  lorsqu’elles  sont  dessé- 
chées, si  on  les  laisse  séjourner  plusieurs  heures  dans 
l'eau. 

Les  Ophidiens,  les  Crocodiliens  et  les  Chéloniens 


— 86  - 


ont  aussi  un  cloaque  ; ils  doivent,  conséquemment, 
présenter  les  mêmes  particularités  dans  la  confection 
de  leurs  fèces. 

Chez  les  oiseaux,  le  cloaque  donne  encore  pas- 
sage tout  à la  fois  aux  excréments  et  aux  produits 
de  la  génération.  Or,  M.  Gr.  Stamati^  mon  col- 
lègue à la  Société  zoologique  de  France,  a constaté 
chez  les  Poules,  les  Serins,  les  Chardonnerets,  les 
Pigeons,  etc.  (1),  la  présence  d’une  enveloppe  adven- 
tice autour  des  fèces,  également  destinée  à protéger 
les  organes  génitaux  et  leurs  produits.  « Au  micros- 
cope, dit  M.  Stamati,  cette  enveloppe  se  montre  comme 
une  sorte  de  membrane  anhiste  dépourvue  d’éléments 
cellulaires  ; elle  est  imprégnée  parles  divers  produits 
qui  se  trouvent  dans  les  matières  fécales  et  que  les 
réactifs  sont  impuissants  à dissocier.  Traitée  par 
l’alcool  ou  l’acide  acétique,  elle  devient  opaque  et 
d’une  couleur  blanche  ; elle  a tous  les  caractères  d’une 
matière  muqueuse.  » 

Cette  enveloppe  muqueuse  joue  donc  un  rôle  d’une 
réelle  importance.  Je  suis  heureux  d’avoir  pu  la 
découvrir  chez  les  Batraciens,  chez  lesquels  son  étude 
se  fait  peut-être  avec  le  plus  de  facilité. 


(1)  Stamati,  sur  la  présence  d'une  enveloppe  adventice  autour 
des  excréments  des  Oiseaux.  Bull,  de  la  Soc.  zool.  de  France 
juillet  1888. 


— 87  — 


EXPL! CATION  DES  PLANCHES  I ET  I! 


Toutes  ces  figures  ont  été  dessinées  d'après  les  sujets  vivants 


Fig.  1.  — Discoglossus  auritus , jeune  J1  âgé  d’une  année. 

Fig.  2.  — D.  auritus , çj  adulte,  âgé  le  six  ans.  En  haut 
du  dos,  on  remarque,  comme  sur  la  figure  suivante, 
un  bourrelet  qui  se  forme  lorsque  l’animal  s’enfouit 
à reculons.  Ce  bourrelet  a été  indiqué  ici,  pour 
montrer  la  différence  qu’on  peut  observer  dans  la 
disposition  qu’il  affecte  par  rapport  à l’oreille. 

Fig.  3.  — D.  pictus  adulte,  de  même  âge  que  le  précé- 
dent. Le  bourrelet  dorsal  est  plus  fort  et  plus  proche 
de  la  tête  ; son  épaisseur  est  due  à ce  que  la  peau 
est  plus  épaisse  et  plus  lâche  chez  cette  espèce  ; pas 
de  tympan  visible. 

Fig.  4.  — Pied  du  de  D.  auritus , représenté  fig.  2,  mon- 
trant la  disposition  des  palmures. 

Fig.  5.  — Pied  du  même  vu  en  dessous,  pour  montrer  les 
aspérités  brunes  développées  sur  le  côté  externe  et 
bordant  ses  palmures . 

Fig.  6.  — Pied  du  de  D.  pictus , représenté  fig.  3,  pour 
montrer  le  tubercule  métatarsien,  beaucoup  plus 
fort  ici. 

Fig.  7.  — Main  du  <$  de  D.  auritus , représenté  fig.  2,  vue 
par  sa  face  interne. 

Fig.  8.  — Main  du  de  D.  pictus , représenté  fig.  3.  On 
voit  qu’elle  est  plus  large  et  plus  courte. 


- 88 


Fig.  9.  — Main  d’un  jeune  D.  auritus  $ entrant  dans  sa 
troisième  année.  Le  tubercule  palmaire  principal  et 
les  deux  doigts  suivants  montrent  leurs  rugosités 
brunes,  dites  copulatrices. 

Fig.  10.  — Main  d’un  jeune  D.  pictus  de  même  âge. 

Fig.  11.  — Main  d’une  Ç de  D.  pictus , âgée  de  cinq  ans, 
vue  par  sa  face  interne. 

Fig.  12.  — Main  de  la  Ç de  D.  auritus , représentée  fig.  15. 

Fig.  13.  — Pied  de  la  même  $ vu  en  dessus. 

Fig.  14.  — Ç de  D.  pictus , âgée  de  quatre  ans. 

Fig.  15.  — Ç de  D.  auritus , âgée  de  six  ans  (variété  unico- 
lore).  Ce  sujet  roux  clair,  privé  de  dessins  bariolés, 
•permet  de  bien  saisir  la  physionomie  de  cette  nou- 
velle espèce.. 

Fig.  16.  — Ouverture  pupillaire  chez  les  Discoglosses. 

Fig.  17.  — Ouverture  pupillaire  chez  les  Sonneurs. 

Fig.  18.  — Ouverture  pupillaire  chez  les  Alytes. 

Ces  trois  dernières  figures^ faites  au  trait  et  très  grossies, 

ont  été  exécutées  le  même  jour  et  dans  la  même  heure, 

pour  éviter  les  différences  de  lumière,  afin  de  permettre  une 

comparaison  aussi  exacte  que  possible. 


NOTES  CRITIQUES 


SUR  LA 

FLORE  ARI  ÉGEOISE 

PAR 

M.  Giraudias 

Membre  correspon  lant 


Il  y a quelques  années  (j’en  parle  par  ouï-dire, 
n’étant  pas  né,  je  crois,  encore  à la  botanique,  à cette 
époque),  un  congrès  de  botanistes  se  réunissait  à 
Genève.  Ils  accouraient  de  divers  points  de  l’Europe, 
animés  du  plus  grand  esprit  de  réforme  et  décidés  à 
réprimer  énergiquement  les  abus.  Les  progrès  de  la 
synonymie  étaient  surtout  leur  cauchemar.  Comme 
la  mer,  dans  les  drames  de  d’Ennery,  le  flot  des  noms 
nouveaux  montait,  montait  toujours.  Il  était  temps 
d’opposer  à l’envahisseur  une  digue  infranchissable, 
ou  l’on  verrait  les  notes  bibliographiques  occuper 
dans  les  flores  tout  l’espace  destiné  aux  descriptions. 
A cette  époque,  paraît-il,  — je  le  dis  entre  nous,  — 
certains  botanistes  ne  se  faisaient  aucun  scrupule  de 
démarquer  les  espèces  déjà  dénommées  et  de  les  bap- 
tiser à nouveau  sous  ce  spécieux  prétexte  que  le  pre- 
mier vocable  était  inepte,  ou,  même,  sans  aucun  pré- 


— 90  — 


texte,  pour  le  plaisir  de  voir  leur  nom  imprimé  à la 
suite  de  deux  mois  latins.  Quelques-uns  s’emparaient 
du  travail  d’autrui  en  découvrant,  des  siècles  après 
Galilée,  que  la  terre  tourne  autour  du  soleil.  Tant  et 
si  bien  que  certaines  plantes  avaient  jusqu’à  vingt 
noms  différents,  tandis  que  d’autres  partageaient  la 
propriété  d’une  seule  dénomination  avec  quantité  de 
rivales.  Il  était  urgent  qu’un  tel  état  de  choses  cessât. 

On  se  mit  donc  à discuter  et  l’on  adopta  diverses 
lois  destinées  à remettre  l’ordre  dans  la  science  des 
plantes  et  à ramener  à la  raison  des  parrains  trop 
zélés.  Un  code,  un  vrai  code,  avec  articles  et  para- 
graphes, sortit  de  ces  délibérations.  On  consacra  cer- 
taines règles  que  l’usage  général  avait  dès  longtemps 
établies,  on  définit  la  priorité,  on  y adopta  même,  je 
crois,  le  mode  de  désignation  des  hybrides  par  les 
noms  de  leurs  parents,  mis  de  façon  à faire  connaître 
le  rôle  de  chacun  dans  la  fécondation,  comme  si  le 
botaniste  qui  les  rencontre  avait  assisté  à leurs 
amours. 

Enfin,  bon  ou  mauvais, .fie  code  de  la  nomenclature 
botanique  est  voté,  il  existe,  et  vous  pensez  comme 
moi,  que  rentré  chez  soi,  chaque  botaniste  ne  devra 
rien  avoir  de  plus  pressé  que  de  propager  la  loi  nou- 
velle. Chaque  Société  l’enregistrera  à la  suite  de  ses 
statuts;  elle  servira  de  préface  à toutes  les  flores;  en 
un  mot,  elle  sera  vulgarisée  de  telle  sorte  qu’il  ne 
puisse  être  permis  à personne  de  l’ignorer  et  d’avouer 
son  ignorance.  Il  n’en  est  rien  pourtant.  Je  n’irai  pas 
jusqu’à  prétendre  que  le  code  en  question  n’existe 
nulle  part;  je  connais  même  au  moins  une  bibliothèque 


91  - 


botanique  où  il  se  trouve,  — ce  n’est  pas  la  mienne; 
on  en  parle  souvent  à la  Société  botanique  de  France, 
ce  qui  donne  à penser  qu’il  est  connu  de  quelques- 
uns.  Je  soupçonne  même  que  la  loi  de  Genève  a été  à 
peu  près  confisquée  par  quelques  privilégiés,  qui  se 
reconnaissent  entre  eux  à ce  qu’ils  en  peuvent  dis- 
serter savamment,  et  qui  ne  manquent  pas  d’accabler 
de  leur  science,  à l’occasion,  leurs  confrères  moins 
bien  informés.  C’est  ainsi  que  l’auteur  de  ces  lignes  a 
été  jadis  rabroué  de  la  belle  façon  pour  avoir  irrespec- 
tueusement abrégé  le  nom  de  certains  botanistes  aux- 
quels leur  notoriété  ne  donne  pas  encore  droit  au 
monogramme. 

Eh  bien!  il  est  fâcheux  que  les  règles  adoptées  au 
congrès  ne  soient  pas  plus  répandues  et  qu’un  recueil 
général,  accessible  à tous  parla  modicité  de  son  prix, 
ne  soit  pas  mis  à la  disposition  des  botanistes  pour 
publier  leurs  descriptions,  vulgariser  leurs  décou- 
vertes et  servir  en  quelque  sorte  de  journal  officiel  aux 
observations  récentes.  On  verra  plus  loin  à quels  excès 
peut  conduire  l’ignorance  ou  la  volontaire  inobserva- 
tion du  Code  de  la  nomenclature.  Et  ici,  il  faut  bien  le 
reconnaître,  réducteurs  et  analystes  peuvent  se  donner 
la  main  et  réciter  ensemble  leur  meâ  culpâ.  Quelles 
que  soient  les  tendances  des  auteurs,  tout  se  termine 
toujours  par  des  noms  inédits  et  par  un  nouvel  effort 
de  la  mémoire.  Quand  on  se  contente  d’herboriser  et 
de  nommer  tant  bien  que  mal  ses  récoltes,  cela  n’a 
pas  grand  inconvénient.  Mais  lorsqu’il  s’agit  d’étudier 
la  flore  d’une  région  inexplorée,  sans  flores  locales 
pour  points  de  repère,  avec  des  descriptions  d’autant 


92  — 


plus  vagues  qu’elles  sont  plus  longues,  on  se  heurte 
à des  difficultés  sans  cesse  renaissantes.  Pour  donner 
toujours  le  nom  vrai,  indiscutable,  pour  affirmer  avec 
certitude  un  fait  de  nomenclature,  il  faudrait  être 
pourvu  d’un  immense  herbier,  d’une  bibliothèque 
inépuisable,  dotée  d 'icônes,  ou  se  trouver  à la  portée 
d’un  grand  centre  où  ces  richesses  se  pussent  facile- 
ment consulter.  Je  ne  parle  pas  du  temps  qu’on  devrait 
consacrer  à ces  études,  quoique  ce  soit  là  un  facteur 
à considérer.  Le  recours  aux  spécialistes  n’a  pas  tou- 
jours le  succès  qu’on  en  attend;  quelques-uns  ne 
répondent  même  pas  aux  lettres  les  plus  polies.  On 
comprend  du  reste  que  la  flore  d’un  petit  pays,  comme 
l’Ariège  par  exemple,  les  intéresse  médiocrement. 

Ce  ne  sont  pas,  malheureusement,  les  seuls  obs- 
tacles qui  se  soient  dressés  devant  nous.  L’appel  fait 
à la  bonne  volonté  des  botanistes  locaux,  en  vue  d’une 
collaboration  effective,  n’a  pas  eu  grand  succès.  En 
dehors  de  MM.  Mailho  et  Marcailhou  d’Aymeric,  nous 
n’avons  obtenu  que  des  adhésions  platoniques.  L’ar- 
rondissement de  Saint-Girons  nous  demeure  inconnu, 
et  celui  de  Pamiers,  plus  facilement  explorable  d’ail- 
leurs, ne  nous  a fourni  d’autres  documents  que  les 
plantes  données  au  musée  de  Foix  par  le  regretté 
M.  Iluet. 

L’année  1885  n’aura  cependant  pas  été  sans  résul- 
tats, les  notes  qui  suivent  donneront  un  aperçu  des 
progrès  accomplis  avec  nos  faibles  ressources. 

L’inépuisable  Pech  de  Foix  a enrichi  notre  collection 
locale  de  Y Anemone  pulsatilla,  du  Daphné  cneorum , de 
Y Asperula  pyrenaïca , du  Picridium  bulgare ; une  lier- 


93  — 


borisalion  dans  la  vallée  de  Lujat,  canton  de  Taras- 
con,  y a ajouté  le  Diplotaxis  Blancoana , Y Androsace 
villosa;  l’exploration  de  la  partie  basse  de  la  mon- 
tagne de  Soudours,  près  Tarascon,  nous  a permis 
d’observer  les  Plicignalon  sordidum , Ilelianthemum 
sulphureum , Euphorbia  segetalis,  Cirsium  Mailhoi , 
Lavandula  aurigerana. 

M.  Galissier  a revu  avec  succès  les  environs  de 
Merens,  les  sources  de  l’Ariège  et  les  gorges  de  la 
Frau,  d’où  il  a rapporté  notamment  Y Antirhinum 
intermedium  Debeaux.  M.  l’abbé  Mailho,  non  content 
des  découvertes  importantes  faites  par  lui  à Tarascon 
même,  a retrouvé  au  Port-de-Saleix,  malgré  un  brouil- 
lard obstiné,  plusieurs  plantes  des  Pyrénées  centrales, 
telles  que  Asperula  hirta , Potentilla  alchemilloides , 
Géranium  cinereum. 

Quant  à MM.  Marcailkou,  leur  travail  sur  la  flore  du 
canton  d’Ax,  qui  contient  l’indication  de  30,000  loca- 
lités, sera  sous  presse  au  moment  où  ces  lignes  paraî- 
tront. Je  n’en  ai  donc  rien  à dire,  sinon  à les  remer- 
cier de  l’aimable  hospitalité  que  les  botanistes  sont 
toujours  assurés  de  trouver  chez  eux  et  de  la  grâce 
obligeante  avec  laquelle  ils  nous  ont  servi  de  guides  à 
deux  reprises,  dans  la  partie  élevée  des  environs  de 
Prades. 


17  décembre  1889. 


Giraudias. 


— 94  — 


HERBORISATIONS  DE  1889 

Ranunculus  vulgatus  Jord.  — Foix. 

Timbal-Lagrave  indique  cette  plante  comme  étant 
très  commune  au  Laurenti  ; mais  il  lui  attribue  des 
racines  pivotantes  (Le  Capsir , p.  49),  alors  que,  d’après 
la  description  même  de  Jordan,  le  R.  vulgatus  a des 
racines  traçantes.  J’ignore  quelle  est  l’espèce  que  le 
botaniste  toulousain  a désignée  sous  ce  nom. 

Ranunculus  silvaticus  Thuil , non  G.  G.  Martrin- 
Donos.  ( Florule  du  Tarn,  p.  15.)  — Foix. 

Ficaria  ranunculoïdes  Mœnch. 

Le  type  offre  plusieurs  formes  bien  diverses.  L’opi- 
nion de  M.  Timbal-Lagrave  était  que  le  véritable 
F.  ranunculoïdes  n’existe  pas  dans  le  midi  de  la 
France,  où  il  serait  remplacé  par  le  F.  ambigua  Bor. 
J’ai  cependant  rencontré  sur  les  rives  de  l’Ariège  un 
Ficaria  à feuilles  courtes,  presque  triangulaires,  à 
lobes  très  écartés,  qui  pourrait  être  rapporté  au  type. 

Le  T ambigua  dont  les  feuilles  sont  oblongues 
arrondies,  à lobes  presque  parallèles,  non  incombants , 
est  très  abondant.  Les  fleurs  sont  souvent  très  grandes 
et  le  pourtour  des  feuilles  élégamment  sinué,  alors 
que  Boreau  attribue  à sa  plante  des  feuilles  entières. 
Mais  je  possède,  des  Ponts-de-Cé,  des  échantillons 
absolument  semblables  à la  plante  ariégeoise.  Par 
contre,  mon  collègue,  M.  Thériot,  m’a  adressé,  de  la 
Sarthe,  sous  le  nom  de  F.  ambigua , une  forme  à 
feuilles  entières  , arrondies , identique  à celle  que 
Billot  a distribuée  sous  le  nom  de  F.  calthæfolia 
Reiclib  (non  G.  G.). 


— 95  — 


Quant  au  F.  grandiflora  Rob  (F.  calthæfolia  G.  G., 
non  Reich  b),  c’est  pour  moi  une  espèce  bien  distincte; 
le  caractère  tiré  de  la  grandeur  des  fleurs  n’est  pas 
très  sûr,  car  les  fleurs  qui  paraissent  les  premières 
n’ont  rien  de  remarquable;  mais  les  feuilles  sont 
presque  orbiculaires,  larges,  courtes,  à bords  entiers 
ou  grossièrement  crénelés;  elles  sont,  en  outre, 
épaisses,  et  la  dessiccation  les  rend  opaques  et  comme 
parcheminées. 

Le  F.  Roberti  Schültz  paraît  être  une  forme  à fleurs 
petites  du  F.  grandiflora. 

Le  F.  grandiflora  croît  à Pamiers,  d’où  M.  Huet  La 
adressé  à la  Société  Dauphinoise,  et  à Foix,  dans  les 
vignes  du  Pech,  à Flassa,  où  je  l’ai  récolté  abondam- 
ment cette  année,  et  où  il  est  impossible  de  le  mécon- 
naître. 

Pulsatilla  vulgaris  Mil. 

Cette  plante,  signalée  comme  assez  rare  dans  les 
Pyrénées,  croît  au  sommet  du  Pech  de  Foix,  sur  la 
crête  dont  le  point  le  plus  élevé  est  au  cap  du  Bigné 
(960  m.)  et  plus  loin,  en  se  dirigeant  vers  le  sud-est. 
Elle  n’y  est  pas  commune,  et  nous  nous  sommes  bien 
gardés,  M.  Galissier  et  moi,  d’en  remplir  nos  boîtes. 

L’étude  que  j’ai  dû  faire  de  la  Pulsatille  du  Pech 
m’a  amené  à reconnaître  que  la  plante  du  Lot,  que 
j’avais  signalée  sous  ce  nom  dans  le  Bulletin  de  notre 
Société,  doit  être  rattachée  au  P.  montana  à sépales 
violets  par  transparence. 

Anemone  ranunculoides  L.  (rr).  — Foix  ! Bords  du 
L’IIers,  à Belesta  (Galissier). 

Nigella  gallica  Jord  (rr).  — Montgaillard, 


— 96  - 


M.  Pau,  de  Ségorbe,  propose,  dans  ses  Notas  bota- 
nicas  à la  flora  espanola,  fascicule  III,  p.  10,  d’appeler 
cette  plante  N.  arvensïs-divaricata , lui  attribuant 
une  origine  hybride,  d’après  des  échantillons  récoltés 
en  Navarre  qu’il  assimile  à des  types  cueillis  par  moi 
aux  environs  d’Aulnay,  et  distribués  par  la  Société 
Roclielaise.  Je  n’ai  pas  besoin  de  faire  ressortir  l’in- 
vraisemblance de  cette  hypothèse,  étant  donné  que 
les  parents  supposés  n’existent,  ni  Vun  ni  Vautre , 
dans  la  Charente-Inférieure,  tandis  que  le  prétendu 
hybride  y est  d’une  extrême  abondance  dans  certains 
champs  a rgilo- calcaires. 

Je  ferai  remarquer  plus  loin  qu’il  peut  arriver  qu’un 
hybride  affecte  les  mêmes  caractères  qu’une  espèce, 
pourtant  légitime,  marquant  le  passage  entre  deux 
types  différents.  Ce  n’est  pas  une  raison  pour  suppo- 
ser l’hybridité  par  ce  seul  motif,  comme  le  fait  M.  Pau, 
non  seulement  pour  le  N.  gallica , mais  encore  plus 
loin,  pour  le  Papaver  micranthum  Bor,  également  au 
vu  d’échantillons  communiqués  par  moi,  et  sans  avoir 
fait,  par  lui-même,  d’observation  directe. 

Papaver  Dodonæi  Timb.  et  P.  caudati folium  Timb. 

Le  P.  Rhæas  est  représenté  à Foix  par  plusieurs 
formes  diverses,  parmi  lesquelles  j’ai  remarqué  le 
P.  Dodonæi  dont  les  feuilles  pinnatifides  ont  le  lobe 
terminal  bordé  de  dents  inégales,  souvent  diver- 
gentes, surtout  à la  base,  et  la  capsule  grosse  et 
courte,  et  le  P.  caudati  folium,  à lobe  terminal  lan- 
céolé et  denté  presque  régulièrement,  la  capsule  assez 
allongée. 

Les  deux  formes  sont  assez  fréquentes.  Le  P.  Do- 
donæi se  trouve  à Ussat. 


- 97  — 


Papaver  Lecoqii  Jord.  — Foix,  çà  et  là  [P.  collinum 
Bo  g.  — Foix. 

Il  existe  encore  quelques  formes  que  nous  recon- 
naissons sans  pouvoir  leur  donner  un  nom  certain. 

Corydalis  lutea  (dc). 

Dans  un  jardin,  à Foix,  où  il  est  probablement 
naturalisé. 

Diplotaxis  Blancoana  Boiss.  (sub  Brassicâ).—  Cette 
espèce  est  certainement  nouvelle  pour  la  flore  de 
France.  Mais  est-ce  bien  l'espèce  de  Boissier?  Il  ne 
manque  pas  de  raisons  pour  en  douter,  bien  qu’en 
suivant  la  dichotomie  de  M.  Rouy  (1),  dans  sa  révision 
des  Diplotaxis  de  la  section  Brassicaria , on  y arrive 
à coup  sûr.  Le  D.  Blancoana  n’a  jamais  été  signalé 
dans  les  Pyrénées  espagnoles  ; il  n’est  connu  que 
dans  le  midi  de  l’Espagne.  D’autre  part,  Wilkomm  et 
Lange  disent  delà  plante  de  Boissier  : floribus medio- 
cribus,  ce  qui  n’est  pas  le  cas  de  l’espèce  ariégeoise 
dont  les  fleurs,  très  grandes,  rappellent  plutôt  un 
Cheiranthus , tout  au  moins  un  Brassica,  qu’un  Nastur- 
tium,  par  exemple.  L’aspect  général  représente  assez 
le  D.  saxatilis  du  mont  Sainte-Victoire,  près  Aix;  mais 
notre  plante  est  trois  fois  plus  grande.  Les  feuilles  un 
peu  épaisses,  sont  courtes,  glabres,  à peine  ciliées 
sur  les  bords,  élargies  au  sommet,  atténuées  en  un 
long  pétiole  ; la  tige  est  nue,  les  fruits  divergents,  les 
fleurs  en  tête  compacte,  ce  qui  l’a  fait  prendre,  au 
premier  aspect,  pour  le  Brassica  moniana. 


(1)  M.  Rouy  a bien  voulu  confirmer  lui-même  ma  détermi- 
nation. (Note  ajoutée  pendant  l’impression.) 


1 


98  — 


J’ouvre  ici  une  parenthèse  que  je  dédie  à ceux  de 
nos  savants  confrères  qui  connaissent  à fond  les  lois 
de  la  nomenclature  botanique. 

Dans  le  mémoire  précité  ( Revue  des  Sc.  nat.  1882, 
p.  433),  M.  Rony  dit  fort  sagement  en  critiquant  la 
création  du  genre  Brassicaria  : « Autrement  l’on  arri- 
verait à produire  le  morcellement  des  genres,  et  la 
synonymie  déjà  fort  embrouillée  passerait  à l’état  de 
véritable  chaos;  c’est  bien  assez  de  l’amoncellement 
des  noms  spécifiques.  » 

Puis  après  avoir  réduit  les  huit  espèces  connues  de 
la  section  Brassicaria  en  deux  espèces  : le  D.  humilis 
et  le  D.  brassicoïdes,  l’auteur  subdivise  chacune  de 
ces  deux  espèces  en  quatre  variétés,  à chacune  des- 
quelles il  donne  un  nom  nouveau.  Le  D.  saxaiüis 
devient  la  var.  provincialis  ; le  D . repanda  G.  G. 
devient  la  var.  Delphinensis  ; le  D.  subcuneata  la  var. 
granatensis , et  le  D.  Blancoana  la  var , longifolia. 
Est-ce  ainsi  que  le  savant  ancien  vice-président  de  la 
Société  botanique  de  France  entend  simplifier  la  syno- 
nymie? 

Sisymbrium  trio  L.  — Ussat-les-Bains , au-dessus 
de  niôtel-des-Bains,  tare. 

Arabis  Gerardi  Auct.  an  Bess.?  — Les  rochers  du 
Pech  et  du  Saint-Sauveur. 

Fleurs  en  panicule  rameuse;  pédicelles  assez  longs  : 
feuilles  auriculées  à oreillettes  droites  ou  appliquées, 
à dents  très  courtes  ; feuilles  radicales  longuement 
atténuées  en  pétiole. 

Arabis  sagittata  D.  G.  — Bois  des  bords  de  FAriège. 

Panicule  courte,  peu  rameuse;  pédoncules  assez 
courts  ; 'feuilles  à dents  saillantes,  à oreillettes  diver- 


— 99  — 


gentes  ; les  inférieures  atténuées  en  un  très  court 
pétiole. 

Ces  deux  formes  ont  un  port  tout  différent  ; elles 
croissent  à cinq  cents  mètres  au  plus  l’une  de  l’autre; 
la  première  est  un  peu  plus  précoce. 

Arabis  auriculata  Lamk.  — Eboulis  de  Lujat,  à 
Cazenave  ; murs  du  presbytère,  à Prades. 

A.  strictci  Huds.  — Eboulis  de  Lujat. 

Alyssum  erraticum  Jord.  — Foix  ; Vernajoul. 

Forme  robuste,  souvent  bisannuelle,  de  VA  caly- 
cinum.  Les  fruits  sont  plus  gros  que  dans  les  échan- 
tillons que  je  possède  du  Centre  et  de  l’Ouest  de  la 
France.  La  forme  annuelle,  à silicule  petite,  croit 
également  dans  l’Ariège,  notamment  à Prades  (Her- 
bier Gentil). 

Erophila  subrotunda  Jord.  — Montgaillard,  murs 
de  la  propriété  de  Traimesaygues. 

Cette  plante  est  tellement  remarquable  par  ses  sili- 
cules  arrondies,  presque  orbiculaires,  que  je  ne  m’ex- 
plique pas  que  Fauteur  ne  l’ait  signalée  dans  les 
Diagnoses  que  par  une  simple  note,  et  sans  donner 
une  description  complète  ; néanmoins  le  peu  qu’en 
dit  M.  Jordan  se  rapporte  très  bien  à notre  plante,  et 
je  crois  hors  de  propos  de  lui  donner  une  nouvelle 
dénomination. 

Iberis  garrexiana  AIL  — Eboulis  calcaires  d’Escar- 
ramus,  au-dessus  de  Prades. 

Je  ne  vois  aucune  différence  entre  la  plante  de 
l’Ariège  et  17.  sempervirens  L.,  tel  que  M.  de  Heldreich 
Fa  distribué  dans  son  Herbarium  normale , n°  1012. 

/.  Forestieri  Jord.  — Foix,  le  Pech,  le  Saint-Sauveur, 
Moissons  et  rochers  calcaires» 


- 100  - 


La  comparaison  de  la  plante  ariégeoise,  si  différente 
de  17.  amara  L avec  les  échantillons  de  Gèdre,  dis- 
tribués par  Bordère,  m’avait  fait  hésiter  à lui  donner 
le  nom  d7.  Forestieri.  La  plante  de  Bordère  a les 
fleurs  beaucoup  plus  grandes  ; mais  Jordan,  dans  les 
Diagnoses,  attribue  à son  Iberis  des  fleurs  médiocres. 

Æthionema  varians.  Mihi. 

J’ai  communiqué  sous  ce  nom,  à divers  correspon- 
dants, un  curieux  Æthionema  que  rien  de  particulier 
ne  signale  à l’attention  lorsqu’il  est  en  fleurs,  en 
société  avec  YÆ.  pyrenaicum  Bout.,  sur  les  rochers 
du  Pech.,  mais  qui  s’en  distingue  par  ses  silicules 
affectant,  comme  au  hasard,  deux  formes  distinctes  : 
les  unes  serrées  contre  les  tiges,  monospermes,  comme 
dans  son  congénère;  les  autres,  à quatre  ou  cinq 
graines,  bien  plus  grandes,  creusées  en  gouttière  à 
l’intérieur,  redressées  sur  le  pédicelle  recourbé  infé- 
rieurement. 

M.  Mailho  m’a  montré  outre  le  véritable  Æ.  saxatile 
à feuilles  linéaires  étroites,  et  à fruits  tous  diver- 
gents, qui  croît  à Ornolac,  un  Æthionema  récolté  sur 
les  rochers  de  Quié,  lequel  a les  fruits  polyspermes 
très  ressemblants  à ceux  de  YÆ.  saxatile , mais  à ailes 
plus  larges,  très  obtuses  et  se  distinguant  en  outre 
de  celui-ci  par  ses  feuilles  ovales  brièvement  pédon- 
culées.  Je  le  rapporte  à YÆ.  ovalifolium  Boiss.  Dans 
mes  échantillons  d’Æ.  varians  j’ai  retrouvé  un  échan- 
tillon appartenant  évidemment  à cette  forme  d’où 
l’on  peut  induire  que  YÆ.  varians  serait  un  hybride 
des  deux  espèces. 

En  résumé,  on  peut,  dès  aujourd’hui,  établir  comme 


- 101  - 


il  suit  la  dichotomie  du  genre  Æthionema  dans  le 
département  de  l’Ariège  : 

Feuilles  linéaires  étroites.  Fruits  occupant  par  rapport 
à l’axe,  une  position  perpendicul.  Æ.  saxatile. 


laires,  monospermes  . . . Æ.  pyrenaicum. 


à ailes  larges  et  minces  . . Æ.  ovalifolium . 

Fruits  de  \'Æ.  pyrenaicum , 
entremêlés  de  fruits  poly- 

[ spermes  de  Y Æ.  ovalifolium  Æ.  varians. 

Capsella  gracilis  Gren. 

Les  études  que  nous  avons  pu  faire,  M.  Galissier  et 
moi,  chacun  de  notre  côté,  sur  le  mode  de  végétation 
de  cette  plante,  nous  ont  confirmé  dans  l’opinion  qu’il 
s’agit  d’un  hybride. 

Helianthemum  sulphureum  Willd.  — Éboulis  de  la 
montagne  de  Soudours,  à Surba.  Rare. 

Ce  curieux  hybride  n’avait  pas  encore,  d’après 
Nyman,  été  trouvé  à l’état  spontané.  Cependant,  dans 
sa  florule  du  Tarn,  Martrin-Donos  signale,  sans  autre- 
ment y insister,  des  hybrides  des  H.  vulgare  et  pul- 
verulentum. 

H.  piloselloides  Lap  (cc).  — Le  Pech  et  le  Saint-Sau- 
veur, à Foix;  Verdun-sur-Ariège;  Ussat. 

Viola  Foudrasi  Jord.  — Le  Pech,  à Montgaillard. 

Viola  vicina  Martrin-Donos.  — Saint-Sauveur,  à 
Foix  ; Verdun-sur-Ariège. 


Feuilles  ovales 

Fruits  serrés  contre  la  tige  à 
la  maturité , suborbicu- 


Fruits  écartés  de  la  tige,  très 
larges,  creusés  en  goutière, 


- 102  — 

Plante  intermédiaire  entre  le  F.  Riviniana  dont  il 
a les  grandes  fleurs,  et  le  F.  Reichenbachiana  dont  il 
a l’éperon  violet;  il  diffère  des  deux  par  la  disposition 
de  ses  fleurs  dont  les  pétales  sont  dirigés  de  côté  et 
d’autre,  ce  qui  leur  donne  un  aspect  singulier  qu’on 
ne  peut  méconnaître. 

F.  multicaulis  Jord.  — Foix.  Rare. 

Très  probablement  hybride  des  F.  scotophylla  et 
odorata. 

F.  Provostii  Jord.  — Prades,  bois  de  Fontfrède 
(1400  m.) 

Plante  bien  distincte,  dans  sa  section,  par  ses 
feuilles  inférieures  arrondies*  en  cœur  à la  base,  et 
les  supérieures  lancéolées. 

Melandrium  dubium  Hamp.  — Foix  Bois  des  bords 
de  l’Ariège.  Un  seul  pied  reconnaissable  de  loin  à ses 
fleurs  rose  pâle,  et  de  près,  à ses  calices  à lobes  aigus. 

Saponaria  ocymoides  L.  — Rochers  d’Ussat-les- 
Bains. 

Var.  gracilis  Bert. 

Je  suis  assez  disposé  à adopter,  pour  cette  plante, 
le  nom  de  S.  alsinoides  Viv.  et  à la  considérer  comme 
étant  plus  qu’une  simple  variété.  La  disposition  des 
rameaux  est  différente  de  ce  qu’elle  est  dans  le  type; 
et  tandis  que  la  panicule  est  nue  dans  celui-ci,  elle 
est  munie  dans  le  S.  alsinoides  de  petites  bractées 
linéaires  très  étroites  insérées  au  milieu  des  pédicelles 
axillaires. 

Dianthus  virgineus  L. 

On  attribue  le  nom  de  D.  virgineus  à tant  de  plantes 
différentes  que  je  ne  vois  pas  bien  pourquoi  M.  Tim- 


- 103  — 


bal-Lagrave  s’est  donné  beaucoup  de  mal  pour  démon- 
trer que  Linné  avait  eu  en  vue  la  plante  de  La  Clappe, 
désignée  par  Grenier  et  Godron  sous  le  nom  de 
D.  brachyanthus  Boiss.,  à tort,  paraît-il  C’était  le  cas 
de  reléguer  le  nom  linnéen  au  magasin  des  acces- 
soires, bons  tout  au  plus  à exercer  la  sagacité  des 
antiquaires;  et  je  propose  de  donner  à la  plante  de 
La  Clappe,  aujourd’hui  très  répandue  dans  les  her- 
biers, mais  sous  des  appellations  diverses,  le  nom 
de  D.  Timbali. 

Je  rapporte  à cette  même  espèce  un  Dianthus,  rare, 
à Foix,  sur  les  escarpements  du  Saint-Sauveur. 

Le  D.  brevistylus  n’est,  en  réalité,  qu’une  forme  du 
D.  Timbali , la  plus  commune  ici,  bien  que  je  ne  l’aie 
encore  rencontrée  que  sur  le  Saint-Sauveur.  îl  n’est 
pas  rare  d’observer  des  fleurs  portant  des  styles  très 
saillants.  Dans  ce  cas  les  étamines  sont,  au  contraire, 
fort  courtes.  C’est  un  fait  analogue  à celui  qui  se  pré- 
sente dans  plusieurs  Primula.  Le  nom  est  donc  assez 
mal  choisi;  mais  je  ne  propose  pas  de  le  changer. 

Alsine  laxa  Jord.  — Gare  d’Ussat. 

Oxalis  Navieri  Jord.  — Cette  plante  croît  abondam- 
ment dans  mon  jardin  où  elle  n’est  pas  cultivée.  Elle 
est  évidemment  très  différente  de  VO.  corniculata  qui 
a les  fleurs  bien  plus  grandes  et  qui  forme  des  gazons 
étendus,  tandis  que  l’G.  Navieri  vient  par  pieds  isolés, 
à tiges  à peine  décombantes. 

Ononis  confusa  Bor.  — Surba. 

Non  seulement  les  tiges  sont  garnies  d'épines,  mais 
les  feuilles  sont  plus  courtes  que  dans  la  forme  com- 
mune de  YO.  procurrens  et  presque  arrondies. 


— 104  — 

Medicago  depressa  Jord.  — Vernajoul,  pont  du  che- 
min de  fer. 

Cette  plante  était  abondante;  mais  un  nettoyage 
inopportun  l’a  fait  disparaître,  à ma  grande  décep- 
tion, avant  que  j’aie  pu  la  récolter  en  fruits  mûrs. 

Trifolium  Endressi  Gay.  — Foix,  bois  du  Pech,  mon- 
tagne de  Prades. 

Vicia  Gerardi.  Vill.  — Saint-Sauveur  ; le  Pech.  Com- 
mun. 

Ervum  Tenoreanum  Mihi.  Vicia  Martrin-Donos. 

Dans  l’observation  qu’a  publiée  le  Scrinia  floræ 
selectæ  au  sujet  de  mon  Ervum  nemorale , j’ai  fait 
remarquer  que  la  Société  rochelaise  avait  distribué 
sous  le  nom  — erroné,  d’après  moi  — d’is.  tetras- 
permum,  un  Ervum  à fleurs  portées  quatre  ou  cinq 
sur  un  même  pédoncule,  à gousses  tétraspermes  et  à 
feuilles  tronquées  au  sommet.  C’est  la  plante  décrite 
dans  la  florule  du  Tarn  sous  le  nom  de  Vicia  Teno- 
reana  Martrin-Donos.  J’ai  récolté  un  fort  bel  échan- 
tillon de  cette  espèce  sur  la  route  de  Foix  à Vernajoul. 

Lathyrus  pyrenaicus  Jord.  — Foix,  Saint-Paul-de- 
Jarrat. 

Je  suppose  que  c’est  cette  plante  que  Grenier  et 
Godron  appellent  L.  platyphyllus  Retz,  d’autant  plus 
qu’ils  indiquent  Toulouse  comme  localité  et  que  le 
L pyrenaicus  croît  çà  et  là  dans  la  vallée  de  l’Ariège. 

Onobrychis  collina  Jord.  — Très  commun,  bois  du 
Pech,  vers  l’altitude  de  6 à 700  m. 

Cette  plante  glabrescente  n’est  assurément  pas 
l’O.  montana  (dc). 

Rosa  pimpinelli  folia  L.  — Éboulis,  au-dessous  du 
Bigné,  au  Pech. 


— m - 


Cotoneaster  tomentosa  Lindl.  Rare.  — Foix,  rochers 
du  Saint-Sauveur. 

1 Epilobium  alpinum  L.  — Marais  du  Picou,  commune 
de  Ganac,  à 1,o00  m. 

Scleranthus  biennis  Reut.  — Coteaux  granitiques,  à 
Reims,  près  Foix. 

Saxifraga  hirsuta  L.  Rare.  — Plateau  des  Gouttines, 
entre  Ax  et  Prades  où  il  croît  pêle-mêle  avec  le 
S.  umbrosa,  avec  lequel  on  l’aura  confondu. 

Le  S . Geum  L.,  bien  différent  des  deux  autres,  croît 
à la  fontaine  de  Fontestorbe,  près  Rélesta,  et  sur  les 
bords  du  torrent,  dans  les  gorges  de  La  Frau  (Galis- 
sier). 

Torilis  heterophylla  Guss.  — Foix.  Très  rare.  Bords 
de  la  route  de  Vernajoul. 

Angelica  montana  Gaud.  — Foix.  Très  rare.  Bords 
de  l’Ariège,  apporté  sans  doute  par  les  eaux. 

A.  Razulii  Gouan.  — Le  Picou,  commune  de  Ganac 
(Galissier). 

Peucedanum  Carvifolium  Vill.  — La  Frau  (Galis- 
sier), Foix  (Mailho). 

Bupleurum  angulosum  L.  — Rochers  du  Pech , sur 
le  territoire  de  Montgaillard  et  de  Soula.  Col  d’Ussat. 

B.  opacum  Lang.  — Le  Pech  de  Foix,  très  rare. 

Chærophyllum  aureum  L.  — Foix,  bords  de  P Aises. 

Astrantia  major  L.  var.  involucrala.  — Le  Pech, 

commune  de  Montgaillard. 

Plante  des  prairies  élevées  qu’on  ne  pouvait  s’at- 
tendre à trouver  dans  ce  lieu  aride. 

Eryngium  Bourg ati  Gouan.  — Très  commun  sur  la 
partie  sud-est  du  Pech,  vers  Montgaillard,  avec  quel- 
ques pieds  non  colorés. 


— 106  - 


Galium  vernum  L.  var.  H aller  îq  t Bauhini. 

J’ai  distribué  les  deux  formes  à la  Société  Dauphi- 
noise ; il  est  à peu  près  impossible  de  les  confondre 
sur  pied  et  elles  ne  croissent  généralement  pas  con- 
fondues. La  var.  Halleri  est  la  plus  commune. 

Asperula  pyrenaica  L.  — Corolle  trifide  d’un  blanc 
de  lait , dont  l’éclat  attire  de  loin  l’attention  du 
botaniste.  Cette  plante,  qu’on  ne  saurait  rapprocher 
de  VA.  cynanchica,  noircit  par  la  dessiccation. 

Centranthus  Lecoqii  Jord.  — Surba,  montagne  de 
Soudours. 

En  distribuant  à la  Société  Dauphinoise,  sous  le 
numéro  3338  bis,  le  Centranthus  Lecoqii,  par  lui 
récolté  à Meursault  (Côte-d’Or),  M.  le  docteur  Gillot 
{Bulletin  de  la  Société  Dauphinoise,  1883,  p.  422)  pré- 
sente quelques  observations,  émettant  des  doutes  sur 
la  légitimité  de  cette  espèce,  admettant  même  la  pos- 
sibilité d’une  origine  hybride,  avec  le  C.  ruber  et  le 
C . angustifolius  comme  parents.  11  appuie  ses  réserves 
sur  la  publication,  par  M.  Delacour,  d’un  C.  Lecoqii, 
de  Vaucluse,  que  son  port  grêle  et  ses  feuilles  étroites 
et  entières  rapprochent  du  C.  angustifolius . Il  fonde 
son  hypothèse  sur  la  présence  du  C.  Lecoqii  exclusi- 
vement auprès  des  habitations,  au  milieu  des  parents 
présumés.  Ces  observations  ne  peuvent  s’appliquer  à 
la  plante  ariégeoise.  L’examen  des  échantillons  de 
Meursault  donne  de  la  vraisemblance  à la  supposi- 
tion du  botaniste  Éduen,  la  panicule  du  Centranthus 
offert  par  lui  étant  beaucoup  plus  ample  et  plus  lâche 
que  ne  le  devient  jamais  ici  celle  du  C.  Lecoqii , même 
après  la  floraison;  d’autre  part, la  plante  de  Vaucluse 
s’éloigne  bien  plus  du  C.  Lecoqii  que  du  C.  angusti- 


— 107  — 


folius , dont  seule  le  sépare  une  légère  différence 
dans  la  largeur  des  feuilles.  Dans  l’Ariège,  le  C.  angus- 
ti folius  n’existe  pas  et,  bien  que  quelques  botanistes 
aient  signalé  sous  ce  nom  le  C.  Lecoqü , il  n’affecte 
nulle  part  de  forme  pouvant  permettre  de  le  confondre 
avec  son  congénère. 

11  résulte  de  ces  remarques  qu’un  hybride  peut 
parfois  être  confondu  avec  une  espèce  légitime  inter- 
médiaire entre  deux  types  voisins  et  que  les  expé- 
riences d’hybridation  artificielle  ne  sont  pas  toujours 
concluantes  quand'  on  veut  prouver  l’origine  illégi- 
time d’une  plante  critique. 

Je  propose  d'appeler  le  numéro  3388  bis  de  la 
Société  Dauphinoise  C.  Gillotii. 

D’autre  part,  je  donne  le  nom  de  C.  aurigeramis  à 
une  forme  hybride  qui  croît  à la  base  du  Saint-Sau- 
veur, à Foix,  et  dont  je  ne  connais  qu’un  seul  pied 
sur  un  mur  où  les  amateurs  de  bouquets  le  pillent 
assez  souvent.  Cette  plante  se  rapproche  du  C.  ruber 
par  ses  feuilles  souvent  dentées,  ses  bractées  larges 
à la  base,  très  atténuées  au  sommet,  du  C.  Lecoqü 
par  sa  panicule  courte,  compacte  et  par  un  grand 
nombre  de  feuilles  étroites  et  entières  distribuées 
surtout  vers  la  base  de  la  tige. 

Valeriana  montana  L.  var.  ambigua  G.  G.  — Grotte 
de  Lujat,  à Cazenave  (Galissier). 

F.  intermedia  Vahl.  — Rochers  du  pic  de  La  Frau, 
à 1,850  m.  d’alt.  (Galissier). 

Valerianella  Morisonii  D.  C.,  var.  pubescens.  Verna- 
joul.  — Foix,  Moissons  des  terrains  calcaires. 

Scabiosa  Guitardi  Timb.  — Foix,  Le  Pech,  Le  Saint- 


- 108  - 


Sauveur,  avec  un  grand  nombre  de  formes  affines  ou 
hybrides  difficiles  à distinguer. 

Adenostyles  pyrenaica  Lange.  — Haute  vallée  du 
Nagear,  à 2,400  d’alt.  (Galissier). 

Phagnalon  sordidum  D.C. — Montagne  deSoudours, 
commune  de  Surba  (Mailho). 

Bellis  hybrida  Ten.  — Prades,  bois  de  Fontfrède. 

Senecio  leucanthemifolius  L.  — Ussat-les-Bains, 
près  de  la  voie  ferrée.  Un  seul  pied. 

Senecio  nemorosus  Jord.  — Com.  au  Pech. 

Pyrethrum  Pourretii  Timb.  — Surba,  montagne 
de  Soudours.  Montgaillard,  sur  le  Pech. 

Cirsium  Mailhoi  mihi.  — Vignes  de  Soudours,  com- 
mune de  Surba  (Mailho). 

Calathides  longuement  pédonculées,  solitaires , por- 
tant une  ou  deux  bractées  lancéolées,  épineuses,  plus 
ou  moins  éloignées  de  la  calathide.  Péricline  ovoïde  à 
écailles  appliquées,  aranéeuses  aux  bords,  blanchâtres 
au  sommet,  souvent  munies  au  sommet  d’une  ner- 
vure dorsale  plus  ou  moins  saillante;  les  extérieures 
et  les  moyennes  ovales  lancéolées,  terminées  par  une 
petite  épine  recourbée;  les  intérieures  terminées  en 
pointe  droite.  Corolles  blanches,  rarement  purpurines, 
à limbe  égalant  presque  le  tube;  les  extérieures  lon- 
guement réfléchies  sur  Vinvolucre , akènes  linéaires; 
feuilles  fermes,  sessiles,  légèrement  décurrentes,  la 
décurrence  se  continuant,  au  moins  dans  les  infé- 
rieures, par  une  légère  saillie  épineuse.  Tige  peu 
rameuse,  sillonnée  dans  le  haut. 

Cette  plante  se  trouve  en  société  avec  le  C.  arvense 
dont  elle  est  voisine,  mais  dont  elle  se  distingue  à 


- 109 


première  vue  non  seulement  par  ses  fleurs  générale- 
ment blanches,  mais  surtout  par  ses  longs  pédon- 
cules, ses  capitules  plus  gros,  ses  feuilles  à épines 
plus  vulnérantes,  etc. 

Rhagadiolus  stellatus  D.  C.  — Le  Pech,  le  Saint- 
Sauveur. 

Lactuca  chondrillœflorctBoY.  — La  Frau  (Galissier). 
Boreau  a créé  celte  espèce  aux  dépens  du  L.  viminea , 
avec  lequel  les  anciens  auteurs  le  confondaient.  Cette 
distinction  était  admise  par  la  majorité  des  bota- 
nistes, lorsque  M.  Loret,  contrairement  à cette  opi- 
nion, réunit  à nouveau  les  deux  plantes  et  créa  pour 
ce  groupe  le  nom  de  L.  Bauhini,  supprimant  ainsi 
à la  fois  le  nom  linnéen  et  le  nom  imposé  par  le 
botaniste  angevin.  Puis,  comme  un  malheur  ne  vient 
jamais  seul,  il  a également  rayé  de  la  flore  le  nom  de 
L.  ramosissima  pour  lui  substituer  celui  de  L.  Gre- 
nieri,  probablement  par  esprit  de  symétrie.  Est-ce 
aussi  pour  se  conformer  aux  lois  de  la  nomenclature 
botanique? 

Lactuca  sonchoides  Lap. 

M.  Malinvaud,  au  cours  du  gracieux  article  qu’il 
consacre  au  premier  fascicule  de  ces  notes  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France,  émet 
l’opinion  que  j’aurais  dû  écrire  L.  perennis  var.  son- 
choides. Je  ne  puis  me  ranger  à son  avis  parce  que 
la  plante  de  Foix  a constamment  un  port  particulier 
bien  distinct  du  véritable  L.  perennis.  Il  se  pourrait 
que  la  plante  de  nos  roches  calcaires  fût  le  véritable 
type  sauvage,  tandis  que  la  plante  que  je  connais  de 
l’ouest  de  la  France  serait  introduite  dans  les  cul- 


110  — 


tures,  ainsi  que  le  Centaurea  cyanus  et  bien  d’autres 
plantes  très  répandues.  D’autre  part,  j’ignore  encore 
s’il  existe  une  différence  réelle  entre  le  L.  cichorii- 
folia  D.  C.  et  le  L.  sonclioides  Lap.  et  si  les  deux 
formes  se  rencontrent  à Foix.  Aussi  je  crois  devoir 
maintenir  jusqu’à  nouvel  ordre  ma  dénomination. 

Du  reste,  plus  on  observe,  plus  on  arrive  à se  con- 
vaincre que  l’espèce  absolue,  telle  qu’elle  a été  définie 
par  les  fondateurs  de  l’histoire  naturelle,  n’est  qu’une 
conception  de  l’esprit,  une  abstraction  créée  dans  un 
but  de  simplification  et  de  méthode,  mais  devenue, 
dans  l’état  actuel  de  la  science,  une  cause  de  trouble 
et  d’indécision.  Sans  doute  il  est  regrettable  de  ne 
pouvoir  définir,  avec  certitude,  quels  sont  les  types 
primordiaux,  tels  qu’ils  sont  sortis  des  mains  du 
Créateur;  mais  nos  premiers  parents  ayant  négligé 
de  décrire  ce  qu’ils  ont  vu,  nous  devons  reconnaître 
notre  impuissance  et  nous  en  consoler.  Il  y a une 
grande  inégalité,  même  entre  les  types  spécifiques  de 
l’école  Linnéenne;  le  botaniste  qui  change  son  terrain 
d’observation  retrouve  les  mêmes  espèces,  mais  avec 
des  modifications  tellement  profondes  qu’il  a peine  à 
les  reconnaître.  Quoi  qu’en  pense  l’école  analytique, 
l’espèce  a varié;  elle  varie  encore;  les  modifications 
qu’elle  subit  sont  progressives  et  insensibles,  et  ce 
que  nous  observons  n’est  que  la  résultante  de  l’action 
lente,  pendant  des  siècles,  sur  les  types  originels, 
d’une  foule  de  causes  extérieures.  La  culture  elle- 
même  n’est  pas  un  critérium  ; on  ne  peut  espérer,  en 
effet,  qu’une  plante  arrachée  brusquement  à cette 
action  du  milieu  va  s’en  dégager  du  jour  au  lende- 
main, pour  revenir  à son  point  de  départ» 


— 111  — 


Eli  bien  ! je  le  demande,  dans  ces  conditions,  la 
dénomination  binaire  n’est-elle  pas  encore  ce  qu’il  y 
a de  plus  simple?  Doit-on  créer  des  degrés  à l’infini 
dans  l’échelle  végétale  pour  donner  à chaque  plante 
sa  valeur  relative,  et  n’est-il  pas  préférable  de  réserver 
la  qualification  de  variété  à des  groupes  d’individus 
dûs,  évidemment,  à une  influence  actuelle  et  passa- 
gère et  qui  reviendraient  immédiatement  au  type,  si 
on  les  y soustrayait.  Souvent  même,  à mon  avis,  lors- 
qu’il s’agit  de  modifications  produites  par  l’altitude, 
dans  une  aire  géographique  restreinte,  il  est  mieux 
de  n’en  pas  parler  et  d’en  enrichir  son  herbier  sans 
on  encombrer  la  science.  Aussi  ai-je  adopté,  le  plus 
souvent,  dans  mes  notes,  le  mot  forme , expression 
vague,  j’en  conviens,  mais  qui  ne  préjuge  rien,  quant 
à la  valeur  réelle  de  la  plante  au  milieu  de  ses  congé- 
nères, valeur  que  l’absence  de  documents  rend  diffi- 
cile à apprécier. 

Sonchus  laceras  Wild.  var.  elegans.  — Le  Pech,  à 
Foix. 

J’ai  envoyé,  sous  ce  nom,  à quelques  amis,  moins 
encore  pour  le  leur  faire  connaître  que  pour  provo- 
quer leurs  observations,  un  Sonchus  à feuilles  très 
divisées,  à lanières  étroites,  obtuses,  subspinescentes, 
d’un  aspect  très  élégant.  Les  graines  sont  un  peu 
différentes  de  celles  du  S.  oleraceus,  et  je  reviendrai 
plus  tard  sur  cette  plante  très  digne  d’intérêt. 

Campanula  rapunculoïdes  L.  — Foix,  Le  Pech. 

Wahlenbergia  hederacea  Reichb.  — Ganac , au 
Calmil  ; Ferrières. 

Gentîana  angustifolia  VilL  — Rochers  de  Lujat,  à 
Cazeriave» 


— 112  — 

Gentiana  Kochiana  Per.  et  Song.  — Foix  ; commun 
au  Pech.  Prades. 

Pulmonaria  longifolia  Bast.  — Le  Pech,  à Foix, 
dans  les  bois,  en  montant  au  Bigné. 

Antirrhinum  intermedium  Deb.  — (D’après  les 
échantillons  de  l’auteur  distribués  à la  Société  Dau- 
phinoise.) La  Frau  (Galissier). 

Linaria  Lapeyrousiana  Jord.  — Grotte  de  Lujat,  à 
Cazenave  (Galissier). 

Timbal-Lagrave  m’a  induit  en  erreur  en  appelant 
de  ce  nom  une  forme  très  velue  du  L.  origctnifolia, 
alors  que  la  diagnose  de  Jordan  ne  parle  pas  de  ce 
caractère.  J’ai  examiné  un  grand  nombre  d’échantil- 
lons de  Foix,  tous  ont  la  panicule  et  les  bractées 
couvertes  de  poils,  mais  les  feuilles  caulinaires  très 
glabres.  Il  en  est  de  même  pour  la  plante  de  Lujat  ; 
mais  celle-ci  est  remarquable  par  la  grandeur  de  ses 
fleurs.  Le  Linaria  qui  tapisse  par  endroit  les  murs 
de  Foix,  est  le  L.  Muteli  Timb. 

Euphrasia  minima  Lamk.  — Le  Calmil,  commune 
de  Ganac. 

Lavandula  aurigerana  Mailho.  — Montagne  de  Sou- 
dours,  commune  de  Surba. 

Cette  plante,  découverte  par  M.  l’abbé  Mailho  qui 
me  l’a  fait  cueillir,  est  certainement  un  hybride  des 
L.  pyrenaica  et  latifolia  au  milieu  desquels  elle  croît. 
Elle  tient  des  caractères  de  l’une  et  de  l’autre,  et  se 
distingue  des  deux  par  ses  grandes  dimensions,  ainsi 
qu’il  arrive  à presque  toutes  les  plantes  hybrides. 

Calamintha  villosula  Jord.  et  fallax  Jord.  (Acinos), 
Ces  deux  plantes  se  rencontrent  sur  le  Pech,  sur  le 


Saint-Sauveur  et  sur  la  montagne  de  Saint-Jean  de 
Verges  ; elles  se  distinguent  facilement  l’une  de 
l’autre,  non  seulement  par  la  glabresçence  du  second 
et  la  villosité  du  premier,  mais  encore  par  la  forme 
des  feuilles  qui  sont  bien  plus  courtes  et  plus  larges 
dans  le  C.  fallaæ,  et  glauques  en  dessous  dans  la 
même  plante.  On  ne  peut  la  confondre  avec  le  C.  A ci- 
nos,  qui  croit  dans  les  champs  du  Saint-Sauveur  et  a 
les  fleurs  médiocres  sans  apparence,  tandis  que  les 
autres  espèces  attirent  le  regard  par  des  bouquets  de 
grandes  fleurs,  ce  qui  les  a fait  prendre,  l‘une  et 
l’autre,  par  quelques  botanistes,  pour  le  C.  Alpina. 
Mais  elles  n’ont  pas  les  tiges  radicantes  et  végètent  à 
une  altitude  très  basse  (400  mètres). 

Brunella  albo  vulgctris  Timb.  — Vernajoul,  au  Saint- 
Sauveur  ; Ignaux. 

Je  conserve  provisoirement  le  nom  composé  à cette 
plante  qui  est  hybride  des  B.  alba  et  vulgctris , parce 
que  je  ne  suis  pas  certain  qu’elle  n’ait  pas  été  déjà 
baptisée.  J’en  ai  déjà  signalé  l’existence  dans  l’allu- 
vion  de  Cliâtel-Aillon  (Charente-Inférieure). 

Brunella  pinnatifida  Pers.  — Foix. 

C’est,  d’après  Timbal-Lagrave,  la  forme  dressée 
que  Du  Mortier  a appelée  Br.  surrecta  et  qui  se  sub- 
divise en  deux  variétés,  l’une  à feuilles  entières,  l’autre 
à feuilles  prinnatifides. 

B.  hybrida  mihi.  — Le  Pech,  à Foix  ; Surba. 

Plante  intermédiaire  entre  les  B.  alba  et  grandiflora 
dont  elle  est  sûrement  un  hybride.  Elle  offre  des 
caractères  intermédiaires  entre  les  deux  espèces  se 
rapprochant  davantage  de  l’une  ou  de  l’autre.  Les 

8 


— 114  - 


variations  de  couleur  que  présente,  la  corolle  font 
naître  immédiatement  le  soupçon  d’hybridité. 

Plantago  Monnieri  mihi.  — Montgaillard  (ac). 

Globularia  Fuxeensis  et  Galissieri  mihi. 

Nous  avons  suivi  avec  attention,  cette  année,  ces 
deux  intéressants  hybrides,  et  nous  avons  eu  l’heu- 
reuse chance  de  les  rencontrer  fréquemment  en  bon 
état.  Le  Fuxeensis  à Arnave,  sur  le  Saint-Sauveur,  à 
Vernajoul  et  Foix,  à Bélesta  (Galissier).  Le  Galissieri 
sur  toute  l’étendue  du  Pecli,  notamment  sur  les  terri- 
toires de  Montgaillard  et  de  Soula,  et  aussi  sur  le 
Saint-Sauveur.  Tout  nous  a confirmé  dans  l’hypothèse 
d’hybridité  émise  l’an  dernier.  Le  G.  nudicaulis  parait 
d’abord;  peu  après  viennent  les  G.  Fuxeensis  et 
Wilkommii.  Ce  n’est  que  quelques  jours  plus  tard 
que  l’on  rencontre  en  fleurs  le  G.  Galissieri ; le 
G.  nana  clôt  enfin  la  série  plusieurs  semaines  après 
le  G.  nudicaulis  qui  n’a  pas  encore  terminé  son  évo- 
lution, circonstance  qui  rend  possible  l’hybridation. 

On  rencontre  à Prado  s,  sur  les  rochers  du  Bac  de 
Lourza,  et  aussi  sur  les  rochers  de  la  Pena  Blanca,  en 
Aragon,  une  forme  de  G.  nana  très  compacte,  d’un 
port  tout  différent  de  celui  qu’offre  le  type  sur  nos 
rochers  où  il  semble  s’étendre  pour  aspirer  volup- 
tueusement les  rayons  du  soleil.  Je  nomme,  dans  mon 
herbier,  var.  compacta , cette  forme  alpine  due  sans 
doute  à l’altitude. 

Rumex  acetosa  I.,  var.  uw.br osa  mihi.  — Mont- 
gaillard, bords  de  l’Ariège. 

Forme  singulière,  à feuilles  peu  fermes,  très  aîlon- 


gées,  à fleurs  rares,  à fruits  blanchâtres,  qui  mérite 
peut-être  cFêtre  distinguée. 

Daphné  Philippi  G.  G.  — Prades,  montagnes  cal- 
caires. Les  feuilles  sont  aiguës,  lancéolées,  oblongues, 
les  fleurs  d’un  blanc  jaunâtre,  petites,  brièvement 
pédonculées,  en  petites  grappes  pédicellées,  pen- 
chées, placées  à l’aisselle  des  feuilles  dont  un  bou- 
quet couronne  le  sommet  de  la  lige.  Celle-ci  longue- 
ment feuillée,  1-2  larges  bractées  à la  base  de  chaque 
grappe  de  fleurs.  Fruits  ovales. 

Passerina  calyeina  Lap.  — Col  de  Saleix  (Mailho). 

Euphorbia  angulata  Jacq.  — Foix,  Montgaillard, 
bords  de  l’Ariège. 

Euph.  papillosa  Pouz.  — Commun  sur  le  Pech,  à 
l’exposition  du  Sud-Ouest,  de  400  à 900  m.  d’alt. 

Fritillaria  pyrenaica  L.  — Montgaillard,  Cazenave 
et  Délesta  (Galissier). 

Ornithogalum  declinatum  Jord.  et  F.  — Foix, 

Orchis  pallens  L.  — Bois  de  Fontfrède,  à Prades. 

O pyrenaica  Philip.  ( Gymnadenia ).  — Hautes  prai- 
ries de  Cazenave  (Galissier). 

Bien  distinct  de  FO.  conopsea. 

Ophrys  muscifera  Huds.  — Prades  (Fages),  Saint- 
Sauveur,  à Foix.  Rare. 

Spirantkes  œstivalis- Rich.  — Tarascon  (Mailho). 

Careæ  Schreheri  Schrank.  — Foix,  bords  de  l’Ariège. 

Ophioglossum  sabulicoium  Sauzé  et  Maillard.  — Ari- 
gnac  (Mailho). 

Je  suis  heureux  d’avoir  à terminer  ces  notes  d’her- 
borisation par  les  noms  de  mes  deux  chers  maîtres 
dans  l’aimable  science  des  fleurs  ; le  souvenir  de 


— 116  — 


leur  complaisance,  de  leur  honnêteté  scientifique, 
de  leurs  consciencieux  travaux,  trop  peu  connus,  me 
revient,  et  je  regrette  que  ni  l’un  ni  l’autre  ne  soient 
encore  là  pour  recevoir  le  témoignage  de  ma  gratitude. 

Est- il  besoin  d’ajouter  qu’en  énonçant  librement 
mon  opinion  sur  certaines  questions  controversées, 
je  n’attaque  que  les  idées  et  non  les  personnes  pour 
lesquelles  je  professe  le  respect  qu’elles  méritent  ? 


LA 


PAR 


C.  HOULBERT 

Licencié  ès-sciences  naturelles 


Lorsque  nous  avons  publié,  il  y a trois  ans,  le 
résumé  des  lettres  de  M.  Duclaux  et  du  Dr  Guépin  (1), 
nous  avons  signalé  la  pauvreté  relative  de  notre  dé- 
partement en  documents  bibliographiques.  Il  n’existe, 
en  effet,  avant  1883,  que  le  « petit  » Catalogue  des 
Plantes  de  la  Mayenne , publié  vers  1838,  à Laval,  par 
« Une  Société  de  Botanistes.  » 

Dans  la  même  année  1838,  fut  aussi  publiée  la 
Flore  du  Maine  de  N.  Desportes,  qui  contient  un 
grand  nombre  de  localités  mayennaises,  et  plus  tard, 
en  1871-1872-1873,  les  intéressantes  recherches  de 
M.  Louis  Crié  (2)  sur  la  bryologie  comparée  de  la 
Sarthe  et  de  la  Mayenne  ; mais  il  faut  convenir  que 


(1)  C.  Houlbert.  — Documents  pour  servir  à l’histoire  de  la 
botanique  dans  le  département  de  la  Mayenne.  (Bull,  de  la 
Soc.  d’Ét.  scient.  d’Angers,  1887.) 

(2)  Voir  la  liste  de  ces  ouvrages.  Catalogue  des  Cryptogames 
cellulaires  du  département  de  la  Mayenne.  C.  Houlbert.  (Bull,  de 
la  Soc.  d’Ét.  scient.  d’Angers,  1888.) 


— 118  — 


ces  remarquables  travaux  n’ont  point  pour  objet 
exclusif  l’étude  de  notre  flore  départementale  : ils  ne 
traitent,  en  effet,  de  la  Mayenne,  que  d’une  façon 
incidente  et  abrégée. 

Nous  nous  sommes  bien  souvent  demandé  si  ces 
recherches  sont  les  seules  qui  aient  été  entreprises 
dans  notre  région  ; nous  avons  peine  à croire  que  la 
Mayenne,  voisine  immédiate  de  l’ancien  Anjou,  et  en 
partie  formée  de  ses  débris,  soit  restée  si  longtemps 
étrangère  à la  brillante  renaissance  scientifique  qui 
eut  Angers  pour  centre  à cette  époque. 

Une  lacune  longue  d’un  siècle,  pendant  laquelle  les 
recherches  botaniques  semblent  fort  peu  honorées  et 
comme  suspendues,  marque  la  fin  de  la  période  qui 
nous  a précédés.  Faut-il  croire,  pour  cela,  à l’absence 
complète  de  botanistes  mayennais?  nous  ne  le  pen- 
sons pas. 

Le  scrupuleux  auteur  de  la  Flore  du  Maine  cite,  en 
effet,  un  certain  nombre  de  naturalistes  qui,  à des 
époques  différentes,  ont  visité  en  passant  notre  dépar- 
tement. C’est  même  ainsi  que  plusieurs  plantes  rares 
ont  été  de  bonne  heure  signalées  ; et,  comme  cer- 
taines d’entre  elles  se  sont  maintenues  dans  les  loca- 
lités indiquées,  on  peut  encore  les  retrouver  aujour- 
d’hui. 

De  ce  nombre  il  faut  citer  le  Fragaria  efflagelis 
Duch,  découvert  en  1748  dans  un  taillis  de  Louverné 
par  Lamey  de  Fremeu.  C’est  cette  espèce  qui,  trans- 
portée à Mamers  par  de  Roquemont  et  modifiée  par  la 
culture,  est  devenue,  dit-on,  la  variété  à fruits  blancs. 
(Desp.,  Fl.  du  Maine , p.  72.) 


— 119  — 

De  même  YHelleborus  viridis,  aux  environs  de  Laval, 
— F Isopyrum  thalictroides , à Changé  et  dans  le  bois 
de  l’Huisserie,  ont  été  signalés  par  Doudet  et  par 
M.  Duclaux  (1824). 

La  Pylaie,  le  célèbre  bryologue  fougerais,  note  à 
Château-Gontier  le  Lindernia  pyxidaria  Lin.,  et  Des- 
vaux, Fauteur  de  la  Flore  d'Anjou , confirme  égale- 
ment à Château-Gontier,  dans  des  localités  restées 
classiques , la  présence  du  Veronica  montana , du 
Lathræa  squamaria  et  du  Potentilla  supina,  décou- 
verts vers  1822  par  MM.  Eug.  Boullier  et  Duclaux. 

De  Tascher  et  Desnos  signalent,  dans  le  bois  de  Mon- 
téclerc  et  à Saint-Léger,  le  Quercus  cerris  Lin.,  qui 
n’a  pas  été  revu  depuis. 

Rigault  trouve  à Couptrain,  dans  les  prairies  des 
bords  de  la  Mayenne,  le  curieux  Genista  sagittalis  Lin. 
et  non  loin  de  là,  dans  les  chemins  creux  de  Lignières- 
la-Doucelle,  le  Lysimachia  nemorum  Lin. 

En  outre , différentes  localités  sont  visitées  par 
Michelin,  Drouet,  Mutel,  Cauvin,  Leufroy  (Saulges), 
Joubert  (1)  (Sainte- Gemmes-le-Robert),  etc.,  etc.,  mais 
toutes  ces  observations  isolées  n’ont  motivé  aucun 
travail  se  rapportant  directement  à notre  flore  ; nous 
croyons  même  qu’elles  furent  communiquées  directe- 
ment à Desportes,  qui  les  mentionne  en  effet  sans  en 
indiquer  la  provenance. 

En  un  mot,  le  manque  absolu  de  documents  écrits 
et  l’incertitude  des  informations  qui  nous  sont  parve- 
nues jusqu’à  ce  jour,  ne  nous  permettent  pas  encore 


(1)  A signalé  le  premier  le  Lathyrus  nissolia  dans  notre  région. 


120  - 


d’esquisser  même  d’une  façon  approximative  l’histoire 
botanique  de  cette  époque. 

Cependant,  par  un  contraste  singulier,  et  bien  long- 
temps avant  la  période  dont  nous  venons  de  retracer 
le  caractère  à grands  traits,  nous  trouvons,  dans  un 
ouvrage  publié  en  1747  par  un  médecin  d’Étampes, 
quelques  brèves  indications  sur  la  botanique  de  notre 
département. 

C’est  pour  restituer  ces  notes  à notre  bibliographie 
mayennaise  que  nous  avons  rédigé  la  présente  com- 
munication (1). 

L’ouvrage  dont  nous  parlons  est  devenu  fort  rare  ; 
après  plusieurs  recherches  infructueuses,  nous  avons 
pu  le  consulter  à la  bibliothèque  de  la  ville  de  Rennes  ; 
voici  son  titre  exact  : Observations  sur  les  plantes,  par 
M.  Guettard,  docteur  en  médecine  de  la  Faculté  de 
Paris.  — Durand , Paris  17 i7 . — S vol.  in-12.  — Nous 
n’avons  pas  cru  devoir  restreindre  le  titre  de  cet 
ouvrage  à celui  de  Catalogue  des  plantes  des  environs 
d'Étampes  sous  lequel  il  est  plus  généralement  connu. 

C’est  dans  le  second  volume  que  l’on  rencontre  les 
indications  dont  il  s’agit,  concernant  neuf  plantes  vul- 
gaires, et  que  nous  reproduisons  ici,  sans  en  changer 
ni  le  style  ni  l’orthographe  : 

« 1°  Osmunda  fronde  pinnatiflda  caulina , pinnis 
« lunulatis  Lin.  — L'espèce  commune  se  trouve  à la 

(1)  Nous  sommes  redevable  de  la  connaissance  de  ces  notes  à 
M.  QEhlert  ; qu’il  nous  permette  ici  de  rendre  hommage  à son 
savoir  et  à son  inépuisable  bienveillance. 

(2)  La  rivière  dont  il  est  question  ici  est  la  Mayenne,  sur  le 
bord  de  laquelle  était  construit  l’ancien  château  de  la  Bremon- 
dière,  territoire  actuel  de  Saint-Julien-du-Terroux. 


— 121  — 

« Bermondière  dans  le  Maine , le  long  de  la  rivière  (2). 
« = Botrichium  lunaria  Sw.  (Osmunda  Lin.). 

« 2°  Campanula  ciymbalariæ  foliis  vel  folio  hede- 
« raceo.  — Dans  les  brières  (1)  de  la  Bermondière, 
« dans  le  Maine , le  long  de  la  rivière  qui  passe  à cet 
« endroit.  Tome  II, p . i 80 . = Campanula hederacea  Lin. 

« 3°  Bunium  bulbocastaneum.  J.  B.  hist.  3.  30.  — 
« Très  commune  dans  les  près  du  Maine , du  côté  de 
« Vilaine , de  la  Bermondière.  Tom.  II , p . 4-32.  = 
« Bunium  denudatum.  De  Cand. 

« 4°  Œnanthe  foliis  omnibus  multifidis  obtusis 
« subæqualibus  Lin.  — Environs  de  la  Bermondière. 
« Tome  II,  p.  4-35.  = Œnanthe  crocata  Lin. 

« 5°  Cotylédon  major.  C.  B.  pin.  285 . — Rochers 
« de  la  Bermondière  et  Neuilli-le-Vandin,  à Courtin, 
« village  du  Maine.  Tome  II,  p.  4-38.  = Umbilicus 
« pendulinus.  De  Cand. 

« 6°  Vaccinium  caule  angulato,  foliis  ovatis,  ferratis, 
« deciduis  Lin.  — Flor.  Lapp.  113.  — Ce  sous-arbris- 
« seau  est  très  commun  dans  la  forêt  que  Von  trouve 
« en  allant  de  la  Ferrière  et  de  cet  endroit  à Alençon, 
« dans  le  bois  par  ou  Von  passe  en  allant  à Chatmou, 
« Vilaine , dans  ceux  des  environs  de  Baignolles. 
« Tome  Ili  1=  Vaccinium  Myrtillus.  Lin. 

« 7°  Sysimbrium  foliis  linearibus  pinnato  dentatis. 
« Lin.  Hort.  Cliff.  337.  6.  = Eruca  sylvestris.  C.  B. 
« pin.  98.  — J'ai  trouvé  cette  plante  à la  Bermondière , 
« à Vilaine,  ou  elle  est  assez  commune.  Tom.  II, 
« p.  4-H8.  = Brassica  cheiranthos.  Vill. 


(1)  Bruyères. 


- m 


« 8°  Silene  quæ  Cucubalus  floribus  dioicis  penta- 
« gynis.  Lin . Hort . Cliff.  i7i.  5.  — Lychnis  purpurea 
* simplex.  C.  B.  pin.  204*.  U se  trouve  le  long  de  la 
« rivière  à la  Bermondière.  Tome  H , p.  4- 58 . = 
« Lychnis  s-ylvestris.  Hoppe. 

« 9°  Cardamine  foliis  pinnatis , pinnis  laciniatis. 
« Lin.  Hort.  Cliff.  886.  — Cardamine  annua , exiguo 
« flore , Tourn.  In  fl.  R.  Herb.  224*.  — /c  Vai  vue  aux 
« environs  de  la  Bermondière , le  long  de  la  rivière. 
« Tome  II,  p.  M9.  = Cardamine  impatiens.  Lin.  (i).  » 

Telles  sont  les  seules  indications  que  l’on  peut 
trouver  dans  le  Catalogue  de  M.  Guettard. 

Si  Ton  demande  maintenant  quelles  sont  les  circons- 
tances qui  amenèrent  le  botaniste  d’Étampes  à honorer 
d’une  mention  spéciale  quelques-unes  de  nos  espèces 
mayennaises,  il  suffira  de  rappeler  que  le  château  de 
la  Bremondière  fut  la  propriété  et  la  demeure  de  l’il- 
lustre physicien  et  naturaliste  Réaumur  (2).  C’est  là 
que,  dans  sa  solitaire  retraite,  il  recevait  ses  amis  et 
les  nombreux  savants  qui  venaient  à Saint- Julien, 
comme  à un  lieu  de  pèlerinage  pour  la  science. 

(1)  Nous  nous  sommes  assuré,  ainsi  que  M.  L.  Crié  nous  l’avait 
fait  obligeamment  remarquer,  que  Desportes  a connu  l’ouvrage 
du  médecin  d’Étampes,,  car  il  signale  toutes  les  espèces  ci-dessus 
mentionnées  sauf  le  Vaccinium  Myrtillus , Lin. 

(2)  Il  y mourut  en  1757  à l’âge  de  75  ans,  et  fut  inhumé  dans 
l’église  de  Saint- Julien-du-Terroux.  Une  simple  ardoise,  dont 
l’inscription  est  depuis  longtemps  effacée,  marque  la  place  de 
ses  cendres,  et  rien  ne  rappelle  au  visiteur  le  nom  de  celui  qui 
fut  l’un  des  plus  grands  savants  du  siècle  passé, 


OATALOO-UE 


DES 

COLÉOPTÈRES  DE  MAINE-ET-LOIRE 

PAR 

J.  GALLOIS 


TROISIÈME  PARTIE  (1) 


HiSTÉRIDES 

Genre  PLATYSOMA  Leach.  — Zool.  miscell.  ///,  76. 

920.  P.  frontale  Payk.  — Sous  Pécorce  de  diffé- 
rents arbres  (r).  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.). 

921.  P.  depressum  Fab.  — Sous  l’écorce  des 
ormes,  des  chênes  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

922.  P.  oblongum  Fab.  — Au  printemps  et  à la 
fin  de  l’été,  sous  les  écorces  des  pins  (r);  Lué  (R.  de 
la  Per.),  forêt  de  Baugé  (Ail.  Gai.).  La  larve,  qui  fait 
la  guerre  au  Tomicus  sténogrctphus,  a été  décrite  par 
Perris,/fts.  du  pin.  marit .,  Soc.  ent.  de  Fr.,  1874,  p.  91. 

923.  P.  filiforme  Er.  — Sous  l’écorce  des  pins  (r); 
forêt  de  Baugé  (GaL). 


(1)  Voir,  pour  les  lre  et  2e  parties,  les  Bulletins  de  1887  et  1888. 


G.  HISTER  Linné.  — Syst.  nat.  1785. 

924.  H.  major  Lin.  — Au  printemps,  dans  les 
matières  stercorales  et  dans  les  matières  animales  en 
décomposition  (h);  Saumur,  Montilliers  (Mil.);  Marti- 
gné-Briand  (de  Rom.). 

925.  H.  inæqualis  01.  — Au  printemps,  dans  les 
bouses  (r)  ; Saint-Jean-de-la-Croix,  Beaulieu,  coteau 
de  Servières  (Mil.). 

926.  H.  4-maculatus  Lin.  — Cette  espèce,  que 
l’on  trouve  dans  les  fumiers,  est  très  répandue  par- 
tout et  sujette  à de  nombreuses  variations  de  colo- 
ration. 

927.  H.  unicolor  Lin.  — Dans  les  fumiers,  les 
cadavres  de  petits  animaux,  les  plaies  des  arbres  ; 
d’après  Millet  : Sorges , Baugé , Saumur , Sainte- 
Gemmes.  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.) 

928.  H.  cadaverinus  Hofm.  — Dans  les  fumiers, 
les  bouses,  les  champignons  en  décomposition  (ar)  ; 
Baugé  (Mil.),  Sainte-Gemmes  (Gai.)  (Col.  de  la  Per.  et 
de  Rom.).  — La  larve  a été  décrite  par  Latreille, 
Nouv.  Dict.  d'hist.  nat .,  t.  X,  p.  429  (1817). 

*929.  H.  merdarius  Hofm.  — Dans  les  fumiers, 
les  excréments  humains,  le  fumier  de  poules  (ar)  ; 
Baugé,  Saumur  (Mil.).  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.). 

930.  H.  binotatus  Er.  — Surtout  dans  le  crottin 
de  cheval  (r);  Martigné-Briand  (de  la  Per.  et  de  Rom). 

931.  H.  fimetarius  Herbst.  — Dans  les  bouses, 
les  cadavres  d^animaux  (ar). 

932.  H.  neglectus  Germ.  — Mêmes  mœurs  (r)  ; 


— m — 


Sainte-Gemmes  (Gai.),  Martigné - Briand  ; dans  un 
bolet  pourri  (de  la  Per.  et  de  Rom.). 

933.  H.  ignobilis  Mars.  — - Surtout  en  juin  et 
juillet,  dans  les  matières  animales  en  décomposition 
(r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

934.  H.  carbonarius  Hofm.  — Dans  les  fumiers, 
les  cadavres  d’animaux,  avec  les  fourmis  (r);  Saumur 
(Court.).  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.) 

935.  H.  purpurascens  Herbst.  — Dans  les 
bouses,  dans  les  détritus  végétaux,  dans  les  jardins 
(ac)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.).  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.) 

936.  H.  stercorarius  Hofm.  — Les  bouses,  les 
fumiers  (pc)  ; Martigné-Briand  (de  Rom.) 

937.  H.  sinuatus  Illig.  — Mêmes  mœurs  (r). 
(Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.) 

938.  H.  4-notatus  Scrib.  — Avec  les  précédents, 
dans  les  détritus  d’inondations  (r)  ; Saumur  (P.  Lamb.), 
Sainte-Gemmes  (Gai.),  Martigné  (de  la  Per.  et  de  Rom.). 

939.  H.  bimaculatus  Lin.  — Dans  les  fumiers 
(ar)  ; Angers,  Baugé,  Saumur  (Mil.). 

940.  H.  12-striatus  Schrk,  — Dans  les  bouses, 
prairies  des  bords  de  la  Loire  (ac)  ; d’après  Millet  : 
Baugé,  Saumur;  Sainte-Gemmes  (Gai.).  (Col.  de  la 
Per.  et  de  Rom.) 

941 . H . corvinus  Germ.  — Sous  les  feuilles,  dans 
les  bolets  (r)  ; Martigné  (de  la  Per.  et  de  Rom.). 

G,  CARCINOPS  de  Marseul.  — Mon.  Hister.  XXIL 

942.  C.  pumilio  Er,  — A l’automne,  sous  l’écorce 
des  arbres,  sous  les  pièces  de  bois  humides  à terre 
(ar)  ; Baugé,  Sainte-Gemmes  (Gai.). 


— m — 


G.  PA  ROM  A LUS  Erichson.  — In  Jahrb.  1834. 

943.  P.  flavicornis  Herbsl.  — Vit  avec  le  Pla- 
tysoma  oblongum , sous  l’écorce  des  pins,  printemps 
et  été  (r)  ; bords  de  l’étang  Saint-Nicolas,  près  Angers 
(Raf.),  Baugé  (Gai.),  Lué  (R.  de  la  Per.)  Col.  de  la  Per. 
et  de  Rom.  — La  larve  a été  décrite  par  Perris,  Ins. 
du  pin.  marü .,  Soc.  ent.  de  Fr.,  1854. 

944.  — P.  parallelipipedus  Herbst.  — A l’au- 
tomne, sous  l’écorce  des  arbres  (r)  ; Baugé,  sous 
l’écorce  des  pins  (Gai.). 

G.  HETÆRIUS  Erichson.  — Jahrb.  i,  150. 

945.  H.  sesquicornis  Preyss.  — Au  printemps, 
sous  les  pierres  exposées  au  soleil,  le  long  des  murs, 
ou  sous  les  pierres  recouvrant  les  fourmilières  (tr)  ; 
Sainte-Gemmes  (Gai.).  — Cet  insecte  paraît  vivre  en 
bonne  intelligence  avec  les  fourmis;  en  juin  et  juillet, 
on  le  trouve  dans  les  fourmilières,  au  milieu  des  œufs 
et  des  nymphes. 

G.  DENDROPIIILUS  Le».  — Zool.miscelL  111,76. 

946.  D.  punetatus  Herbst.  — Dans  les  plaies  des 
arbres,  les  champignons  ; dans  les  pigeonniers,  vit 
des  excréments  desséchés  des  pigeons  (r)  ; Sainte- 
Gemmes  (Gah). 

947.  D.  pygmæus  Lin.  — Dans  les  nids  de  for- 
mica rufa  et  fulva  (r);  Martigné-Briand (de  la  Per.  et 
de  Rom.)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  SAPRINUS  Erichson.  — Jahrb  /,  172. 

948.  S.  semipunotatus  Fab.  — Dans  les  bouses 
(r);  Martigné  (de  la  Per.  et  de  Rom.). 


— m - 


949.  S.  nitidulus  Payk.  — Dans  le  fumier,  les 
bouses  (ac)  ; d’après  Millet  : Baugé,  Saumur  ; Sainte- 
Gemmes  (Gai.).  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.) 

950.  S.  immundus  Gyl.  — Dans  les  excréments 
humains  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

951.  S.  speculifer  Latr.  — Dans  les  cadavres  de 
petits  animaux,  sur  les  grèves  (r)  ; Cholet  (Mil.), 
Sainte-Gemmes  (Gai.).  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.) 

952.  S.  æneus  Fab.  — Dans  les  bouses,  les  ma- 
tières animales  en  décomposition  (c);  Sainte-Gemmes 
(Gai.).  (Col.  de  la  Per.  et  de  Rom.) 

...  953.  S.  chalcites  Illig.  — Sur  les  grèves  des  bords 
de  la  Loire,  dans  les  poissons  en  décomposition  (r)  ; 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 

954.  S.  conjungens  Payk.  — Anjou  (de  la  Per.  et 
de  Rom . ) (r)  . 

955.  S.  4-striatus  Hofm.  — Endroits  sablonneux, 
sous  les  bouses  (r)  ; Sainte-Gemmes,  sur  les  grèves 
(Gai.). 

956.  S.  rugifrons  Payk.  — Juillet  (ac)  ; dans  les 
matières  végétales  en  décomposition,  sur  les  grèves  ; 
Sainte-Gemmes  (Gai . ) . 

957.  S.  metallicus  Herbst.  — Sous  les  pierres 
exposées  au  soleil,  dans  les  détritus  (r). 

958.  S.  dimidiatus  Illig.  — Varie  pour  la  taille  et 
la  couleur,  du  noir  au  bronzé  plus  ou  moins  doré  ; 
dans  les  bouses,  sur  les  grèves  (r)  ; Sainte-Gemmes 
(Gai.). 

959.  S.  rotundatus  illig.  — Au  printemps,  sous 
les  écorces , dans  les  plaies  des  arbres  ; Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 


— 128  — 


G.  MYRMETES  de  Marseul,  62,  283. 

960.  M.  piceus  Payk.  — Indiqué  par  Millet  comme 
trouvé  dans  une  fourmilière  à Saumur. 

G.  TERETRIUS  Erichson.  — In  Jahrb.  7,  201. 

961.  T.  picipes  Fab.  — Sous  les  écorces,  dans  le 
bois  pourri  des  vieux  saules  ; Martigné-Briand  (de  la 
Per.  et  de  Rom.),  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  PLEGADERUS  Erichson.  — In  Jahrb.  1 , SOS. 

962.  P.  saucius  Er.  — Sous  les  écorces  des  troncs 
d’arbres  pourris  (r)  ; Baugé,  sous  l’écorce  des  pins 
(Gai.).  — Les  larves,  très  carnassières,  vivent  aux 
dépens  de  divers  xylophages. 

963.  P.  vulneratus  Panz.  — Mêmes  mœurs  que 
le  précédent  (r). 

964.  P.  picipes  Fab.  — Vit  également  sous  les 
écorces  (r)  ; Éclosoir  : sortant  de  fagots  de  hêtre 
venant  de  la  forêt  de  Bauge. 

G.  ONTHOPHILUS  Leach.  — Zool.  miscell.  III , 1817. 

965.  O.  sulcatus  Illig.  — Dans  les  bouses,  les 
matières  végétales  en  décomposition  ; signalé  sous 
les  melons  pourris  (Marquet)  (r)  ; Sainte-Gemmes 
(Gai.). 

966.  O.  striatus  Forster.  — Au  printemps  et  à 
l’automne  sous  les  détritus  végétaux,  dans  les  cham- 
pignons, dans  les  bouses  (ar)  ; Baugé  (Mil.),  Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 


— m 


G.  ABRÆUS  Leach.  — Zool.  miscell.  lll , 1817. 

967.  A.  glofoulus  Creutz.  — Sous  les  détritus  végé- 
taux, dans  le  terreau  au  pied  des  arbres,  sous  les 
écorces  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

968.  A.  glofoosus  Hofm.  — Dans  les  fumiers,  les 
champignons,  dans  les  bouses  à moitié  desséchées, 
dans  les  fourmilières  avec  Lasia  fuliginosa  et  ru  fa 
(r)  ; Martigné  (de  la  Per.  et  de  Rom.).  — La  larve  a 
été  décrite  par  Perris. 

G.  ACRITUS  Le  Conte.  — Proced.  of  the  Acad, 
of  Philad.  1853. 

969.  A.  nigricornis  Hofm.  — Sous  les  écorces 
humides,  dans  les  plaies  des  arbres  ; Baugé,  Sainte- 
Gemmes  (Gai.); 

970.  — A.  minutus  Herbst.  — Dans  les  matières 
végétales  en  décomposition  (ac);  Martigné  (de  la  Per. 
et  de  Rom.),  Saumur  (Court.),  Sainte-Gemmes  (Gai.). 


PHALACRIDES 

G.  PHALACRUS  Paykul.  — Faune  Sued,  109. 

971.  P.  corruscus  Payk.  — Sous  les  mousses,  les 
écorces,  en  fauchant  sur  les  fleurs  des  prairies,  en  mai 
et  juin  (cj  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  OL1BRUS  Erichson.  — In  Jahrb.  113. 

972.  O.  corticalis  Panz.  — Au  printemps,  sur  les 
fleurs;  en  automne  et  hiver,  sous  les  écorces,  surtout 
sous  les  écorces  de  platane  (ac)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

9 


130  — 


973.  O.  æneus  Illig.  — Au  printemps,  sur  les 
fleurs,  surtout  sur  les  camomilles  (c). 

974.  O.  bicolor  Fab.  — (c)  Au  printemps,  sur  les 
fleurs  des  prairies  ; en  hiver,  sous  les  écorces  de  dif- 
férents arbres. 

975.  O.  liquidas  Er.  — Avec  les  précédents,  plus 
rare  ; Sainte-Gemmes,  prairies  des  bords  de  la  Loire  ; 
Baugé,  prairies  des  bords  du  Couesnon  (Gai.). 

976.  O.  affinis  Sturm.  — Sur  les  fleurs  (ac).  — 
La  larve  vit  dans  les  fleurs  des  salsifis  sauvages  ; elle 
a été  décrite  par  M.  Laboulbène  {An.  Soc.  ent.  de  Fr ., 
1868). 

977.  O.  millefolii  Payk.  — Sur  les  fleurs,  surtout 
sur  les  achillées  ; Sainte-Gemmes,  Baugé  (Gai.).  — 
La  larve  naît  dans  les  fleurs  de  YAchillea  mille  folium. 

978.  O.  pygmæus  Sturm.  — Au  printemps,  avec 
les  précédents,  sur  les  fleurs  des  prairies  (ar);  Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 

979.  O.  geminus  Illig.  — Mêmes  mœurs;  Sainte- 
Gemmes,  Baugé  (Gai.). 

980.  O.  oblongus  Er.  — Sous  les  écorces  de  pla- 
tane (ac)  ; Sainte-Gemmes. 


N ITI  DU  Ll  DES 

G.  CERCUS  Latreille.  — Er.  iê6 

981  C.  pedioularius  Lin.  — Dans  les  endroits 
marécageux^  sur  les  fleurs  de  Spirea  (Mü.)(ar).  Sainte- 
Gemmes  (Gai.), 


131  — 


982.  G.  samtouci  Er.  — Au  printemps,  sur  les 
fleurs  de  sureau  (c).  Dans  les  détritus  des  inonda- 
tions ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

983.  C.  rufilabris  Latr.  — Dans  les  marais,  sur 
les  roseaux  et  les  joncs  en  fleur  (ac).  Marson,  Sainte- 
Gemmes  (Gai.).  La  larve,  décrite  par  Perris,  signalée 
dans  les  fleurs  du  Juncus  obtusiflorus . 

G.  BRACHYPTERUS  Kugelman.  — Er.  130 

984.  B.  gravidus  Illig.  — Dans  les  prairies,  sur 
les  Gallium , les  Spirea  (c).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

985.  B.  cinereus  Heer.  — Avec  le  précédent  (r). 
Sainte-Gemmes  (Gai.).  La  larve  vit  dans  les  fleurs 
des  Linaria , dont  elle  dévore  les  élamines,  les  pistils 
et  même  les  jeunes  ovaires. 

986.  B.  linariæ  Corn.  — Indiqué  surtout  sur  les 
fleurs  de  Linaria  striata;  Sainte-Gemmés  (Gai.).  La 
larve  a été  décrite  par  Perris. 

987.  B.  pufoescens  Er.  — L’été,  sur  les  orties  en 
fleurs  (c). 

988.  B.  urticæ  Fab,  — Sur  Urtica  dioica  et 
urens  (c). 

G.  CARPOPHILUS  Leach.  - Er.  13 4 

989.  C.  hemipterus  Lin.  — Dans  les  matières 
végétales  en  décomposition,  sous  les  écorces  du  chêne 
(ac).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

990.  C.  6-pustulatus  Fab.  — Sous  les  écorces  (r). 
Lué  (R.  de  la  Per.),  bois  de  Pouillé  (Gai.),  Larve  et 
nymphe  décrites  par  Perris, 


— 132  — 


G.  EPURÆA  Erichson.  — 110 

991.  E.  æstiva  Herbst.  — Au  printemps  (c).  Sur 
l’aubépine.  Sainte-Gemmes. 

992.  E.  deleta  Er.  — Sous  les  écorces  (ac). 

993.  E.  obsoleta  Fab.  --  Au  printemps,  dans  les 
plaies  des  arbres,  surtout  des  pins,  dans  les  champi- 
gnons, sur  les  fleurs  (ac).  La  larve  vit  dans  la  sève 
des  pins  et  des  chênes  fraîchement  coupés. 

994.  E.  üorea  Er.  — Au  printemps,  sur  les  fleurs 
des  prairies  ; dans  les  plaies  des  ormeaux  (ar).  Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 

995.  E.  limbata  Fab.  — Dans  les  lycoperdons, 
dans  les  plaies  des  arbres  ; signalé  avec  Lasia  fuli - 
ginosa  (Rouget)  (r).  Marson  (Gai.). 

G.  NITIDULA  Fabricius.  — Er.  158 

996.  N.  bipustulata  Lin.  — Dans  les  cadavres 
de  petits  animaux,  dans  les  matières  animales  en 
décomposition  (r).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

997.  N.  üexuosa  Fab.  — ■ Sainte-Gemmes  (Gai.)  (r). 

998.  N.  obscura  Fab.  — Sous  les  écorces,  sur  les 
fleurs,  prairies  des  bords  de  la  Loire  (c). 

999.  N.  4-pustulata  Fab.  — Avec  les  précédents 
(r).  La  Meignanne,  Seiches  (R.  de  la  Per.).  Dans  les 
vieux  os.  Sainte-Gemmes  (Gai).  Larve  décrite  par  Perris. 

G.  SORONIA  Erichson,  161 

1000.  S.  punctatissima  Illig.  — Dans  les  plaies 
des  arbres,  sous  les  écorces,  dans  les  agarics  (r). 
Baugé  (Gai.). 

1001.  S.  oblonga  Bris.  — Sainte-Gemmes  (Gai.). 


— 133 


1002.  S.  grisea  Lin.  — Au  printemps  et  à l’au- 
tomne, sous  les  écorces,  dans  les  plaies  des  arbres, 
dans  les  ormeaux  (ar).  Baugé  (R.  de  la  Per.),  Sainte- 
Gemmes.  La  larve  vit  de  la  sève  des  arbres  fraîche- 
ment abattus. 

G.  AMPHOTIS  Erichson,  165 

1003.  A.  marginata  Fab.  — Sous  l’écorce,  ainsi 
que  dans  les  plaies  du  chêne  ; dans  les  fourmilières, 
avec  Lasia  fuliginosa  (ar).  Baugé,  Sainte-Gemmes 
(Gai.). 

G.  OMOSITA  Erichson,  166 

1004.  O.  depressa  Lin.  — Au  printemps,  sur  les 
haies  d’épine  blanche  (c).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1005.  O.  colon  Lin.  — Sous  les  détritus  végétaux, 
dans  les  plaies  des  arbres.  Très  commun  dans  les  os. 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1006.  O.  discoidea  Fab.  — Dans  les  matières 
animales  en  décomposition,  également  dans  les  os  (c). 
Sainte-Gemmes. 

G.  THALYCRA  Erichson,  209 

1007.  T.  fervida  01.  — Baugé,  forêt  de  Chande- 
lais  ; vit  sur  le  pin  (Gai.).  Vole  bas  et  lentement  dans 
les  forêts  de  pins,  au  déclin  du  jour  (Marquet). 

G.  PRIA  Stephens.  — Er.  i68 

1008.  P.  dulcamaræ  Illig.  — Sur  les  fleurs,  et 
particulièrement  sur  celles  du  Solarium  dulcamaræ  (c). 
Sainte-Gemmes.  Sur  les  luisettes,  au  bord  de  la  Loire 


— 134  - 


(Gai.).  La  larve,  décrite  par  Perris,  vit  dans  les 
organes  floraux  de  la  douce  amère. 

G.  MEL1GETES  Stephens,  — Er.  169 

1009.  M.  rufipes  Lin.  — Au  printemps,  sur  les 
fleurs,  dans  les  bois  (ac).  Sainte-Gemmes,  Baugé, 
vallée  du  Couasnon  (Excursion  de  1874). 

1010.  M.  fuscus  01.  — Avec  le  précédent,  plus 
rare.  Signalé  sur  le  genêt  à balais.  La  larve  vit  sur 
les  fleurs  du  Lamium  maculatum  et  du  Stachys  syl - 
vatica  (Marque t). 

1011.  M.  æneus  Fab.  — (tc).  Au  printemps,  sur 
les  fleurs  des  prairies,  sur  les  crucifères,  surtout  sur 
les  colzas  en  fleurs  ; la  couleur  de  cet  insecte  varie 
beaucoup,  bleu  vert  ou  bronzé.  Larve  décrite  par 
Perris  [An.  Soc.  Lin.  Lyon .,  1876). 

1012.  M.  viridescens  Fab.  — Au  printemps,  sur 
les  luisettes  des  bords  de  la  Loire  (c) . Sainte-Gemmes. 
Larve  décrite  par  Perris  {An.  Soc.  Lin.  Lyon.,  1876). 
Elle  vit  dans  les  fleurs  du  radis  et  du  navet. 

1013.  M.  coracinus  Sturm.  — Indiqué  sur  les 
fleurs  de  Galium  et  du  Prunus  spinosa. 

1014.  M.  lepidii  Mil.  — Prairies  des  bords  du 
Couesnon,  Baugé  (Gai.). 

1015.  — M.  symphiti  Heer.  — (tc).  Sur  Symphy - 
tum  officinale. 

1016.  M.  marrubii  Bris.  — La  larve,  décrite  par 
Perris,  vit  sur  le  Marrubium  vulgare  (ar).  Sainte- 
Gemmes,  Baugé. 

1017.  M.  tristis  Sturm.  — En  fauchant  sur  les 


— 133  — 


prairies  des  bords  de  la  Loire  ; signalé  surtout  sur  les 
vipérines  (ac).  Sainte-Gemmes. 

1018.  M.  mur  inus  Er.  — Avec  le  précédent  (tc). 

1019.  M.  flavipes  Sturm.  — Mêmes  mœurs  (tc). 
Signalé  sur  le  Circium  lanceolatum . La  larve  a été 
indiquée  comme  vivant  dans  les-  fleurs  de  la  Ballota 
fœtida . 

1020.  M.  serripes  Gyl.  — Au  printemps,  vit  sur 
la  Salvia  pratensis  et  la  Saponaria  officinalis  (c). 

1021.  M.  picipes  Sturm.  — En  automne,  surtout 
sur  les  chicoracées  (c). 

1022.  M.  pedicularius  Gyl.  — Anjou  (Millet). 

1023.  M.  obscurus  Er.  — Sur  les  Teucrium  et  sur 
Mentha  aquatica.  Sainte-Gemmes. 

1024  M.  menthæ  Bris.  — (c).  Sur  les  menthes. 
Sainte-Gemmes. 

1023.  M.  erythropus  Gyl.  — La  larve  a été  signa- 
lée comme  vivant  sur  le  Lotus  corniculcitus . 

1026.  M.  exilis  Sturm.  — Sur  les  fleurs,  dans  les 
clairières  des  bois  (r).  Baugé. 

G.  POCAD1US  Erichson,  211. 

1027.  P.  ferrugineus  Fab.  — Dans  les  plaies  des 
arbres,  les  bolets,  les  lycoperdons;  signalé  également 
avec  Lasia  fuliginosa  (Rouget).  Bords  de  l’étang  de 
Marson,  Baugé  (Gai.),  Lué  (R.  de  la  Per.).  Larve  décrite 
par  Chapuis  et  Candèze  (Soc.  ent.  de  France , 1839). 

G.  CYCHRAMUS  Kugelman.  — Er.  218 

1028.  C.  luteus  Fab.  — Sur  les  fleurs,  surtout  sur 
les  ombellifères,  sur  les  sureaux,  les  saules,  dans  les 
champignons  (ac).  Sainte-Gemmes.  Marson  (Gai.). 


G.  CYLLODES,  Erichson  218. 

1029.  C.  ater  Herbst.  — Dans  les  champignons  (r). 
Forêt  de  Baugé  (Gai.). 

G.  CRYPTARCHA  Shuck.  — Er.  SSl. 

7030.  C.  strigata  Fab.  — En  juillet,  dans  les 
plaies  cariées  des  chênes  ou  des  peupliers  (r).  Sainte- 
Gemmes,  Baugé  (Gai.). 

1031.  C.  imperialis  Fab.  — Dans  les  plaies  de 
différents  arbres  (r).  Provenant  d’écloison  dans  des 
branches  de  chêne  venant  de  Baugé  (Gai.). 

G.  1PS  Fabricius.  — Er.  SSS. 

1032.  I.  4-guttata  Fab.  — Sous  les  écorces  et 
dans  les  plaies  des  saules,  des  peupliers  et  surtout 
des  chênes  (r).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1033.  I.  4-punctata  01.  — Sous  les  écorces  de 
différents  arbres  (r). 

1034.  I.  4-pustulafca  Lin.  — Mêmes  moeurs  que 
le  précédent;  plus  commun.  Signalé  sur  l’orme. 

1035.  I.  ferruginea  Lin.  — Vit  sous  l’écorce  des 
pins,  aux  dépens  des  larves  d'Hylurgus  (ac).  Baugé 
(GaL),  Lué,  dans  les  fagots  de  pin  (R.  de  la  Per.).  Les 
métamorphoses  de  cet  insecte  ont  été  décrites  par 
Perris  [Ins. du  pin  marit.  — An.  Soc.  ent.  de  Fr.,  1833, 
p.  576). 

G.  RHSZOPHAGUS  Herbst.  — Er.  SS6. 

1036.  R.  depressus  Fab.  — Sous  l’écorce  des 
arbres_,  et  surtout  des  pins.  La  larve,  décrite  par 
Perris  [Ins.  du  pin  marit.  — Soc.  ent . de  Fr.,  1853), 


— 137  — 


vit  aux  dépens  de  divers  insectes  xylophages  du  genre 
Bostrichus . 

1037.  R.  ferrugineus  Payk.  — Dans  le  terreau, 
au  pied  des  arbres  ; dans  les  détritus  végétaux.  Baugé 
(Gai.) 

1038.  R.  perforatus  Er.  — Dans  les  chantiers  dp 
bois,  sous  les  écorces  des  arbres  abattus  (r). 

1039.  R.  parallelocollis  Gyl.  — Sous  les  écorces 
humides,  sous  les  planches  ayant  séjourné  à terre, 
dans  les  fruits  pourris,  à terre  (r). 

1040.  R.  bipustulatus  Fab.  — Sous  l’écorce  du 
chêne  (r).  Éclosion,  dans  des  branches  de  chêne 
venant  de  Baugé  (Gai.). 

1041  R.  politus  Helw.  — Sous  les  écorces  de  dif- 
férents arbres,  et  surtout  des  ormes  (ar).  Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 


TROGOSITI  DES 

G.  NEMOSOMA  Latreille.  — Er.  388. 

1042.  N,  elongata  Lin.  — En  avril;  sous  l’écorce 
des  ormes,  des  chênes,  des  pins  (r).  Lué  (R.  de  la  Per.), 
Baugé  (Gai.).  La  larve  vit  aux  dépens  de  YHylesinus 
vittatus  et  de  plusieurs  Bostrichus.  Pour  la  larve,  voir 
Chapuis  et  Candèze,  p.  74. 

G.  TEMNOCHILA  Westwod.  - Er.  Ui. 

1043.  T.  ccerulea  01.  --  Bords  de  l’étang  Saint- 
Nicolas,  sous  l’écorce  des  pins  ; signalé  aussi  sur  les 
ormes  (Raf.  Gai.).  La  larve  a été  décrite  par  Perris 
[Ins.  du  pin  marit | — Soc.  Eut.  de  Fr. , 1853,  p.  610). 


— 138  — 


G.  TROGOSITA  Olivier.  — Er.  M2. 

1044.  T.  mauritanica  Lin.  — Dans  les  greniers 
à farine  provenant  sans  doute  des  planchers  en  sapin; 
souvent  en  débris  dans  le  pain  (ac).  La  larve  fait  la 
guerre  aux  insectes  nuisibles  aux  céréales  ; elle  a été 
décrite  par  Olivier  ( Encyc . meth . , t.  V,  p.  242). 

G.  PELT1S  Kugelman.  — Er.  215. 

1045.  P.  ferruginea  Lin.  — (r).  Sainte-Gemmes 
(Gai.). 

G.  THYMALUS  Dufstmîlh.  — Er.  219. 

1046.  T.  limbatusFab.  — Sousl’écorce  des  hêtres 
et  des  chênes  (r).  Baugé  (AIL).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 


COLYDIDES 

G.  SARROTRIUM  llliger.  — Er.  259. 

1047.  S.  clavicorne  Lin  (S.  muticum  Lin).  — (r). 
Signalé  à Saint-Sulpice  par  Millet. 

G.  B1TOMA  Herbst.  -----  Gy  II.  Ilf,  M2. 

1048.  B.  crenata  Fab.  — Assez  commun  sous  les 
écorces  humides,  surtout  sur  le  chêne  et  le  pin  (r). 
La  Meignanne  (de  Joan.).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 
Larve  décrite  par  Perris  (lus.  du  pin  marit . — Soc , 
Ent.  de  Fr .,  1853). 


— 139  - 


G.  AULONIUM  Erichson,  275. 

1049.  A.  sulcatum  01.  — En  mai,  sous  les  écorces 
de  différents  arbres,  et  surtout  des  ormes.  Vit  aux 
dépens  des  Scolytes  (ar).  Angers  (Mil.),  Sainte-Gemmes 
(Gai.),  Lué(R.  de  la  Per.).  Larve  décrite  parWestwood 
(Intr.  io  the  mod.  clcis.  1839). 

1050.  À.  bicolor  llerbst.  — Sous  les  écorces  des 
pins,  dans  les  galeries  du  Bostrichus  laricis  (ar).  Pour 
la  larve,  voir  Perris  {Ins.  du  pin  marit.  — Soc.  Ent . 
de  Fr . , 1873,  p.  610). 

G.  COLYDIÜM  Fabricius.  — Er.  278. 

1051 . C.  filiforme  Fab.  — Dans  les  troncs  de  vieux 
chênes,  galeries  des  Bostrichus  et  des  Anobium, 
signalé  aussi  sur  la  vigne  (r).  forêt  de  Baugé  (Al.  et 
Gai . ) . 

1052.  G.  elongatum  Fab.  — Sur  les  chênes  et  les 
pins  (r).  Baugé  (Mil.).  Larve  dans  les  nids  du  Pla - 
typus  cylindrus  ( Ratzeburg , die  fortinsect , t.  I,  1837). 

G.  OXYLEMUS  Erichson,  282. 

1053.  O.  cylindricus  Panz.  — Sur  le  chêne,  dans 
les  galeries  de  T omicus  typograplius  (r)  ; signalé  à 
Gombrée  par  M.  de  Marseul. 

G.  AGLENUS  Erichson,  285. 

1054.  A.  brunneus  Gyl.  — Dans  les  fumiers,  le 
long  des  murs  des  étables,  dans  le  tan  (r);  Montreuil- 
Belfroy  (Raf.),  Sainte-Gemmes  (Gai.). 


140  — 


G.  BOT1IRIDERES  Sturm.  — Er.,  288. 

1055.  B.  contractas  Fab.  — Sous  les  écorces  des 
vieux  saules  et  des  vieux  peupliers,  aussi  sur  le  châ- 
taignier ; dans  les  galeries  des  Anobium  et  Ptilinus  ; 
signalé  en  Anjou  par  Millet. 

G.  CERYLON  Latreille.  — Er.  298. 

1056.  G.  histeroides  Fab.  — Sous  l’écorce  des 
pins  ; la  larve  vit  aux  dépens  de  Yhylexinus  pini- 
perda  ; signalé  aussi  sur  le  saule;  forêt  de  Baugé 
(Gai.). 

1057.  C.  deplanatum  Gyh  — Sous  l’écorce  des 
chênes;  forêt  de  Baugé  (Gai.);  signalé  aussi  avec 
formica  rufibarbis. 


CUCUJ  I DES 


G.  BRONTES  Fabricius.  — Er.  331. 

1058.  B.  planatus  Lin.  — Dans  les  chantiers, 
sous  les  écorces  d’ormes,  de  chêne  et  de  hêtre  ; La 
Meignanne  (de  Joan.),  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  LÆMOPHLQEUS  Erichson,  315. 

1059.  L.  monilis  Fab.  — Sous  les  écorces  de  pla- 
tane, sur  le  chêne  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1060.  L.  bimaculatus  Payk.  --  Sous  les  écorces 
du  hêtre  et  du  chêne  (r)  ; éclosoir  : provenant  de 
fagots  de  chêne  venant  de  Chandelais  (Gai.). 

1061.  L.  testaceus  Fab.  — D’éclosion  avec  le 


— 141  — 


précédent  (r)  ; vit  sur  le  chêne;  se  trouve  souvent 
sous  l’écorce  des  chênes  morts  avec  Lasia  fuliginosus. 

1062.  L.  ferrugineus  Steph.  — Dans  les  mai- 
sons, dans  les  greniers  où  l’on  conserve  des  fruits;  on 
le  prend  souvent  sur  les  vitres  des  cuisines  (r). 

1063.  L.  ater  01.  — Sur  les  genêts  à balais  et  les 
ajoncs  morts  ; signalé  aussi  sur  les  saules  et  les 
ormeaux  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1064.  L.  clematidis  Er.  — Dans  les  branches 
mortes  de  clématites  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  SILVANUS  La  treille.  — Er.  335. 

1065.  S.  frumentarius  Fab.  — Dans  les  bûchers, 
sous  l’écorce  des  arbres;  dans  les  greniers  à blé  (Gai.). 

1066.  S.  bidentatus  Fab.  — Sous  les  écorces  de 
différents  arbres,  surtout  des  ormes;  Sainte-Gemmes, 
sous  l’écorce  d’un  chêne  (Gai.). 

1067.  S.  unidentatus  Fab.  — Sous  les  écorces 
(Mil.)  ; signalé  sur  le  saule  et  le  peuplier.  — Pour  la 
larve,  voir  Perris  (Ins.  du  pin . marit.  — An.  Soc.  ent. 
de  Fr.,  1853). 

1068.  S.  similis  Er.  — Sous  les  débris  végétaux, 
au  pied  des  arbres,  sous  les  feuilles;  Sainte-Gemmes, 
en  secouant  de  vieux  fagots  de  chêne  (Gai.). 

G.  PSAMMGECUS  Boudier.  — Er.  8SS. 

1069.  P.  bipunctatus  Fab.  — Au  printemps,  sur 
les  roseaux  et  dans  les  détritus  (c)  ; étang  de  Marson 
(R.  de  la  Per.)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  TELMATOPHILUS  Heer,  417. 

1070.  T.  sparganii  Ah,  — Étang  de  Marson,  sur 


les  Sparganium  et  au  pied  des  plantes  (ac)  (Gai.).  — 
La  larve  vit  dans  les  fruits  du  Sparganium  ramosum. 

1071.  — T.  obscurus  Fab.  — Étang  de  Marson, 
en  fauchant  sur  les  bords  (c)  ; sur  les  carex  (Gai.). 

1072.  T.  Schœnherri  Gyl.  — Avec les  précédents, 
plus  rare  (Gai.). 


CRYPTOPHAGIDES 

G.  ANTHEROPHAGUS  Latreille. 

1073.  A.  nigricorms  Fab.  — Sur  les  fleurs,  dans 
les  jardins,  en  fauchant  au  printemps  sur  les  herbes 
des  prairies  (ar)  (Mil.).  Lué  (R.  de  la  Per.). 

1074.  A.  silaceus  Herbst.  — Mêmes  mœurs;  bords 
du  Couesnon  (Gai.);  excursion  de  1874.  — La  larve 
signalée  dans  les  nids  de  Bombix. 

1073.  A.  pallens  Lin.  — Sur  les  buissons,,  les 
haies  en  fleurs  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.  ). 

G.  EMPHYLUS  Erichson,  346. 

1076.  E.  giaber  Gyl.  — Dans  les  nids  de  Formica 
rufa  et  sanguinea  ; bords  de  l’étang  Saint-Nicolas 
(Raf.  et  Gai.). 

G.  CRYPTOPHAGUS  Herbst.  — Er.  817. 

1077.  C.  lycoperdi  Herbst.  — Dans  les  champL 
gnons,  surtout  les  lycoperdons  (ac);  Anjou  (Mil.), 
Sainte-Gemmes  (Gai.).  — La  larve  en  décembre  dans 
les lycoperdons. 


— 143  — 

1078.  C.  scanicus  Lin.  — Commun  sous  les  débris 
végétaux,  les  feuilles  sèches,  les  mousses.  — La  larve 
a été  indiquée  dans  les  lierres  vermoulus,  en  avril, 
ainsi  que  dans  les  nids  de  frêlons. 

1079.  C.  Schmidti  Sturm.  — Dans  les  matières 
végétales  en  décomposition  (r). 

1080.  C.  pilosus  Gyl.  — Mêmes  moeurs  que  les 
précédents  (r). 

1081.  C.  cellaris  Scop.  — (c)  Dans  les  caves,  sur 
les  tonneaux;  signalé  aussi  sur  les  fleurs  du  frêne,  du 
chêne  et  du  lilas  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1082 . C . vini  Panz . — Avec  le  précédent,  plus  rare  ; 
en  avril,  sur  les  ajoncs  fleuris;  Sainte-Gemmes  (GaL). 

1083.  C.  acutangulus  Gyl.  — Sous  les  débris 
végétaux  (r);  la  forêt  de  Baugé  (Gai.).  — La  larve  de 
cet  insecte  vit  dans  les  déjections  laissées  par  les 
larves  de  divers  lôngicornes,  surtout  dans  les  pins  en 
décomposition.  (Perris,  Ins.  du  pin.  marit .,  Soc.  eut. 
de  Fr.,  1862.) 

1084.  C.  foicolor  Sturm.  — Dans  les  vieux  fagots, 
dans  les  débris  végétaux  (r)  ; Anjou  (Mil.). 

1085.  C.  pubescens  Sturm.  — Dans  les  détritus 
de  fourrages,  dans  les  nids  de  guêpe  (ac)  ; en  battant 
des  fagots  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  PARAMECOSOMA  Curtis.  — Er.  371. 

1086.  P.  abiétis  Payk.  — Vit  sur  les  pins  (r);  dé- 
tritus d’inondation  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  ATOMARÎA  Stephens.  — Er.  375. 

1087.  A.  fimetaria  Herbst.  — Dans  les  détritus 


— 144  — 

végétaux,  dans  les  végétations  cryptogamiques  (c)  ; 
Anjou  (Mil.). 

1088.  A.  nana  Er.  — Dans  les  détritus,  à la  suite 
des  inondations  (ac)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1089.  A.  umbrina  Gyl.  — Anjou  (Mil.). 

1090.  A.  linearis  Steph.  — Dans  les  détritus,  à la 
suite  d’inondations  (r)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1091.  A.  mesomelas  Herbst.  — Sous  les  écorces; 
dans  les  végétations  cryptogamiques  ; Anjou  (Mil.). 

1092.  A.  fuscipes  Gyl.  — En  fauchant  sur  les 
herbes  des  prairies. 

1093.  A.  basalis  Er.  — En  fauchant  dans  les 
endroits  humides  (r)  ; bords  de  l’Authion  (Gai.). 

1094.  A.  fuscata  Sch.  — En  battant  des  fagots; 
Baugé  (Gai.). 

1095.  A.  nigripennis  Payk.  — Dans  les  mousses, 
au  pied  des  arbres  (ac)  ; Anjou  (Mil.). 

1096.  A.  pusilla  Payk.  — Dans  les  détritus  végé- 
taux (ac). 

1097.  A.  ruücornis  Marsh.  — Avec  le  précédent, 
au  vol,  près  des  fumiers  (ac)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 


LATH  RI  DI  DES 

G.  LANGE  LAND  i A Aubé.  — Noc.  Knt.  de  Fr.,  484,2. 

1098.  — L.  anophthalma  Aubé.  — Sous  les 
écorces  humides,  dans  des  morceaux  'de  bois  enfoncés 
en  terre,  dans  les  racines  des  plantes  (r)  ; La  Mei- 
gnanne(de  Joan.),  Sainte-Gemmes  (Gai.).  — La  larve 
a été  décrite  par  Perris. 


- 145  — 


G.  ANOMMATUS  Wesmaël.  — BuL  ac.  Bruxelles , 1836. 

1099.  A.  12-striatus.  — (r)  Angers,  bords  de 
l’étang  Saint- Nicolas , sous  des  pieux  enfoncés  en 
terre  (Gai.). 

G.  COLOVOCERA  Molscliulsky . — BuL  mosc.  1838. 

1100.  C.  formicaria  Motsch.  — Vivant  avec 
diverses  espèces  de  fourmis  (r). 

G.  LATIIRIDIUS  llliger.  — Mahn.  67. 

1101.  L.  angusticollis  Hum.  — (c)  Dans  les 
fagots,  sous  les  écorces,  dans  le  terreau  des  saules 
creux  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1102.  L.  nodifer  Westw.  — La  larve  vit  dans  le 
mycélium , sur  les  pièces  de  bois  humides  (r);  Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 

1103.  L.  elongatus  Curt.  — (r)  Sainte-Gemmes, 
dans  un  cellier,  sur  un  vieux  tonneau  (Gai.). 

1104.  L.  ruficollis  Marsh.  — Dans  les  celliers,  sur 
les  tonneaux,  sur  les  planchers  de  chêne  humides  (r); 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1105.  L.  rugosus  Herbsl.  — Dans  les  champignons, 
sur  des  souches  de  chêne  ; Angers. 

1106.  L.  transversus  01.  — A terre,  au  pied  des 
arbres,  sous  les  feuilles;  Sainte-Gemmes,  sous  l’écorce 
des  platanes  (c)  (Gai.). 

1107.  L.  minutus  Lin.  — Sous  les  détritus  végé- 
taux (c).  — La  larve,  décrite  par  Perris  {An.  Soc.  ent. 
de  Fr.,  1852),  se  nourrit  des  productions  cryptoga- 
miques,  qui  se  développent  dans  les  chaumes. 

10 


■ — 146  — 


1108.  L.  fiiiformis  Gyl.  — Dans  les  détritus  végé- 
taux, sous  les  écorces  de  platane  (ar);  Sainte-Gemmes 
(Gai.). 

G.  CORTICARIA  Marsham.  — Entom.  Brii.  180 â. 

1109.  G.  pubescens  Hum.  — Dans  les  fagots, 
dans  les  bûchers,  sous  les  détritus  de  fourrages  (c)  ; 
Sainte-Gemmes  (Gai.).  — La  larve  a les  mêmes  mœurs 
que  celles  du  Latliridius  minulus  ; on  la  trouve  dans 
les  toitures  de  chaume. 

1110.  C.  crenulata  Gyl.  — Sous  les  écorces,  dans 
les  granges,  sous  la  paille  ; Baugé  (Mil.). 

1111.  G.  serrata  Payk.  — Sous  les  écorces,  sous 
les  fagots  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1112.  C.  transversalis  Gyl.  (S.  G.  melanoph- 
thalma . — Espèce  très  variable  (c)  ; sous  les  détritus 
végétaux,  dans  les  fagots;  signalée  surtout  sur  le 
chêne,  le  châtaignier. 

1118.  C.  fuscula  Hum.  — Dans  les  détritus  végé- 
taux (c). 

1114.  C.  gihbosa  Herbst.  — Sous  les  détritus 
végétaux;  Sainte-Gemmes  (Gai.).  — La  larve  a été 
décrite  par  Perris. 

1118.  C.  similata  Gyl.  — Sous  l’écorce  de  diffé- 
rents arbres  et  surtout  des  pins  (r). 

G.  MONOTOMA  Herbst.  — Aube,  Soc.  Eut.  Fr. 

1116.  M.  conicicollis  Guér.  — Dans  les  fumiers, 
les  matières  végétales  en  décomposition  (ar). 

1117.  M.  angusticollis  (Gyl.).  — Sous  les  écorcds 
(ar)  ; Baugé  (Gai.). 


- 147  — 


1118.  M.  picipes  Herbst.  — Dans  les  matières 
végétales  en  décomposition  ; au  vol,  autour  des  fu- 
miers (c)  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1119.  M.  spinicollis  Aubé.  — Mêmes  mœurs  (r). 

1120.  M.  quadricollis  Aubé.  —Dans  les  matières 
animales  et  végétales  en  décomposition  ; Sainte - 
Gemmes  (Gai.). 

1121.  M.  longicollis  Gyl . — Avec  le  précédent; 
dans  les  fourmilières  (r). 

1122.  M.  punctaticollis  Aubé.  — Sous  les  écorces 
(r)  ; La  Meignanne  (de  Joan.). 

G.  MIRMEKIXENUS  Chevrolat.  — Silb.  III , 867. 

1123.  M.  subterraneus  Chev.  — Dans  le  terreau 
humide  et  dans  une  fourmilière,  bord  de  l’étang  de 
Saint-Nicolas  (Raf.  et  Gai.). 

G.  MYCETEA  Stephens.  — Gerst.  102. 

1124.  M.  hirta  Marsh.  — Sous  les  détritus  végé- 
taux, dans  la  moisissure,  sur  les  murs  humides  des 
celliers,  sur  les  vieux  tonneaux  (ac)  ; Sainte-Gemmes 
(Gai.).  — La  larve,  décrite  par  Westwood  ( Introd . to 
the  mcd.  clas.,  1839) . 

G.  MYCETOPHAGUS  Helwig.  — Er . 106. 

1126.  M.  4-pustulatus  Lin.  — Dans  les  champi- 
gnons qui  croissent  sur  le  tronc  des  arbres  (ac)  ; 
Sainte-Gemmes  (Gai.),  Lué  (R.  delà  Per.).  — Larve 
décrite  par  Westwood  ( Introd . to  the  mod.  clas.  1839). 

1127.  M.  piceus  Fab.  — Mêmes  mœurs,  plus  rare; 
Sainte-Gemmes  (Gai.).  — Larve  décrite  par  Perris, 


— 148  — 


1128.  M.  multipixnctatus  Helw.  — Mêmes 
mœurs  ; Baugé  (Gai.).  — Larve  décrile  par  Erichson, 
(Arch.  de  Wiegm.,  1847). 

1129.  M.  populi  Fab.  — (ac)  Dans  les  plaies  des 
peupliers;  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1130.  M.  4-guttatus  Mul.  — Dans  les  champi- 
gnons, les  plaies  des  arbres  (r). 

G.  TRIPUYLLUS  Latreille.  — Ef.  Mi. 

1 131 . T.  punctatus  Fab.  — Dans  les  bolets,  sous 
les  écorces  des  vieux  saules  (r).  Sainte-Gemmes 
(Gai.).  La  larve  vit  dans  le  bolet  foie  ( fistulina  hepa- 
tica).  Voir  Perris  [An.  Soc.  Eut.  de  Fr .,  1851). 

G.  LITARGUS  Erichson,  415. 

1132.  L.  bifasciatus  Fab.  — Sous  les  écorces  en 
décomposition,  surtout  sur  le  hêtre,  le  châtaignier,  le 
peuplier  (r).  Sainte-Gemmes  (Gai. ).  Larve  et  nymphe 
décrite  par  Perris. 

G.  D1PLOCÆLUS  Guérin.  — Icon  126. 

1133.  D.  fagi  Guér.  — Vit  à l’état  de  larve  sous 
l’écorce  du  hêtre  (r).  Eclosion  : fagots  venant  des 
forêts  de  Baugé  vGal.}. 

G.  B1PHYLLUS  Shuck.  — Redl.  188. 

1134.  B.  lunatusFab.  — SousFéeorce  des  saules, 
des  hêtres,  des  frênes  (r).  Sainte-Gemmes  (Gai.).  La 
larve  vit  dans  les  productions  cryptogamiques. 

G.  TYP11ÆA  Curtis.  — Er.  M7. 

1135.  T.  fumata  Lin.  — Sous  les  écorces  de  pin, 


— 149  — 


sous  les  mousses,  les  détritus  végétaux,  dans  les 
étables,  sur  les  murs  (a).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 
Larve  et  nymphe  décrites  par  Perris. 

G.  BERGINUS  Erichson,  404. 

1136.  B.  tamarisci Woll.  — Forêt  de  Cliandelais, 
en  battant  des  pins  (Gai.).  Voir,  pour  les  métamor- 
phoses de  cet  insecte,  Perris  (Ins.  du  pin  marit.  — 
An.  Soc.  Ent.  de  Fr.,  1862,  p.  194). 

D’après  Perris,  le  Berginus  tamarisci  pond  ses  œufs 
dans  les  chatons  mâles  du  pin  maritime. 


DERM  ESTI  DES 

G.  BYTURÙS  La  treille.  — Thoms  192. 

1137.  B.  tomentosus  Fab.  — Sur  les  fleurs,  dans 
les  prairies;  en  mai,  sur  Ranunculus  bulbosus  (r). 
Sainte-Gemmes.  Pour  la  larve,  voir  Chapuis  et  Can- 
dèze,  p.  164. 

G.  DERMESTES  Linné.  — Er.  I2i. 

1138.  D.  vulpinus  Fab.  — Dans  les  matières  ani- 
males en  décomposition,  dans  les  musées  d’histoire 
naturelle  (ac).  Sainte-Gemmes. 

1139.  D.  Frischi  Kug.  — Dans  les  cadavres  d’ani- 
maux, surtout  dans  les  cadavres  de  reptiles  (c) . Sainte- 
Gemmes  (Gai.);  Lué  (R.  de  la  Per.). 

1140.  D.  murinus  Lin.  — Au  pied  des  plantes 


— ISO  — 

basses,  surtout  des  verbascum  (ac).  Sainte-Gemmes 

(Gai.). 

1141.  D,  undulatus  Brahm.  — Dans  les  cadavres 
d’animaux,  sur  les  grèves  (r).  Sainte-Gemmes;  Lué, 
en  juin  (R.  de  la  Per.). 

1142.  D.  mustelinus  Er.  — Sous  les  pierres,  au 
pied  des  plantes,  l’hiver  (r).  Sainte-Gemmes. 

1143.  D.  tessellatus  Fab.  — Mêmes  mœurs  (r). 

1144.  D.  laniarius  111.  — Sous  les  cadavres  de 
reptiles  (ar).  Sainte-Gemmes. 

1145.  D.  ater  01.  — En  fauchant  dans  les  prairies 
des  bords  de  la  Loire  (c).  Martigné  (R.  de  la  Per.). 

1146.  D.  lardarius  Lin.  — Dans  les  cuisines,  dans 
les  magasins  de  peaux,  dans  les  collections  d’histoire 
naturelle  (c). 

1147.  D.  bicolor  Fab.  — Sous  les  écorces  de  pla- 
tane. Sainte-Gemmes. 

G.  ATTAGENUS  Latreille.  — Er,  4,88 

1148.  A.  pellio  Lin.  — Printemps  et  été,  sur  les 
fleurs;  on  le  trouve  souvent  dans  les  maisons,  sur 
les  vitres  des  croisées.  La  larve  dévore  les  pelleteries, 
les  étoffes  de  laine  (c).  Pour  la  larve,  voir  Chapuis  et 
Candèze,  p.  101 . 

1149.  A.  megatoma  Fab.  — Mêmes  mœurs  (ac). 
La  larve  signalée  comme  vivant  dans  les  nids  d’hiron- 
delles. 

1150.  A.  verbasci  Lin.  — (c).  Sur  les  fleurs  de 
verbascum.  Anjou  (Mil.). 

1151.  A.  pæcilus  Germ.  — Au  printemps,  sur  les 
fleurs  (r). 

1152.  A.  obtusus  Gyl.  — Avec  le  précédent  (r). 


151  -■ 


G.  MEGATGMA  Herbst.  — Er.  US. 

1153.  M.  undata  Lin.  — A l’état  de  larve  dans  le 
bois  mort,  signalé  sur  le  hêtre  ; à l’état  parfait  sur  les 
fleurs.  Baugé  (Ail,).  Montreuil-Belfroy  (Raf.).  Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 

G.  HADROTOMA  Latreille.  — Er.  Ui. 

1154.  II.  nigripes  Fab.  — Sur  les  haies,  les  buis- 
sons (pc).  Sainte  Gemmes  (Gai.). 

G.  TROGODERMA  Latreille.  — Er.  U6. 

1155.  T.  versicolor  Creutz.  — Sainte-Gemmes, 
en  fauchant  dans  les  prairies  des  bords  de  la  Loire. 
La  larve  vit  dans  les  nids  de  divers  hyménoptères  du 
genre  Colletés- , 

G.  TIRESIAS  Stephens.  — Er.  150. 

1156.  T.  serra  Fab.  — La  larve  vit  sous  l’écorce 
de  différents  arbres,  le  platane,  Forme,  le  chêne  (r). 
Sainte-Gemmes,  dans  les  plaies  des  ormeaux  (Gai.). 
La  larve  a été  décrite  par  Perris  (Soc.  Ent.  de  Fr.  1846). 

G.  ANTHRENLS  Geoffroy.  — Er.  U2. 

1157.  A.  scrophulariæ  Lin.  — Sur  les  fleurs,  au 
printemps  (ar).  La  larve  décrite  par  de  Géer  (. Mem ., 
t.  IV,  1774). 

1158.  A.  pimpinellæ  Fab.  — Sur  les  fleurs  de 
diverses  ombellifères  (c).  La  larve  de  cette  espèce  a 
été  décrite  par  Rey  (An.  Soc.  Lin.,  de  Lyon , 1887). 


1159.  A.  varius  Fab.  — Sur  les  fleurs  de  l’aubé- 
pine. Sainte-Gemmes  (Gai.);  Lué  (R.  de  la  Per.).  A 
l’état  de  larve,  dans  les  collections  d’histoire  naturelle. 

1160.  A.  festivus  Er.  — Sur  les  ombellifères. 

1161.  A.  fuscus  01.  — Avec  le  précédent. 

1162.  A.  museorum  Lin.  — A l’état  de  larve  dans 
les  collections  d’histoire  naturelle.  A l’état  parfait  sur 
les  fleurs  (c).  Sur  le  Spirea  aruncus.  La  larve  a été 
décrite  par  Lucas  (An.  Soc.  Eut.  de  Fr.,  1860). 

G.  TRINODES  Latreille.  — Er.  465. 

1162  bis.  T.  hirtus  Fab.  — La  Meignanne  (R.  de  la 
Per.). 


BYRRHIDES 

G.  NOSODENDRON  Latreille.  — Er.  4 65 . 

1163.  N.  fasciculare  01.  — Dans  les  plaies  de 
différents  arbres,  et  surtout  des  ormes  et  des  saules 
(r).  Sainle-Gemmes  (Gai.).  La  larve  a été  décrite  par 
Dufour  [An.  Soc.  Ent.  de  Fr.,  1862). 

G.  SYNCALYPTA  Stephens.  — Er.  169. 

1164.  S.  setigera  lllig.  --  Au  printemps,  sous  les 
pierres,  dans  la  terre  humide,  le  long  des  murs  (r). 
Sainte-Gemmes;  détritus,  suite  d’inondation  (Gai.). 

G.  BYRRHUS  Linné.  — Er.  475. 

1165.  B.  ornatus  Panz.  — (r).  Sous  une  pierre. 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 


— 153  — 


1166.  B.  pilula  Lin.  — Dans  les  champs,  sous  les 
pierres,  dans  la  mousse,  sous  les  feuilles  desséchées 
des  verbascum  (ar).  Sainte-Gemmes. 

1167.  B.  fasciatus  01.  — Champigny  le  Sec, 
Souzay  (Mil.);  Lué  (R.  de  la  Per.). 

1168.  B.  dorsalis  Fab.  — Sous  les  écorces  (r). 
Baugé  (Mil.). 

1169.  B.  murinus  Fab.  — Sous  les  pierres,  dans 
la  mousse  (r).  Angers.  Segré  (Mil.). 

G.  GYT1LUS  Erichson,  489. 

1170.  C.  varius  Fab.  — Dans  les  bouses  dessé- 
chées, dans  les  détritus,  suite  d’inondation  (r).  Cham- 
pigny. Souzay  (Mil.). 

G.  MORYCHUS  Erichson,  491. 

1171.  M.  æneus  Fab.  — Sous  les  bouses  dessé- 
chées, sous  les  pierres  (Mil.). 

1172.  M.  nitens  Panz.  — Mêmes  mœurs.  Saumur, 
Baugé  (Mil.). 

G.  SIMPLOCARIA  Marsh.  — Steff.  87. 

1173.  S.  semistriata  Fab.  - Lieux  sablonneux, 
sous  les  pierres,  dans  les  bouses  desséchées,  dans  les 
détritus  des  inondations.  Saumur,  Baugé  (Millet). 

G.  LIMNICHUS  Latreille.  — Er.  197. 

1174.  L.  aurosericeus  Duv.  — Dans  les  détritus 
des  inondations  (r).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1175.  L.  versicolor  Waltl.  — La  Meignanne, 
bord  du  ruisseau,  au  pied  des  plantes  (Gai.). 


— m — 

1176.  L.  pygmæus  Sturm,  — Sainte-Gemmes. 
Au  bord  de  l’Authion,  dans  la  mousse  (Gai.). 

1177.  L.  sericeus  Duft.  — Bords  du  ruisseau  de 
la  Meignanne,  sur  la  vase,  au  pied  des  herbes  (Gai.). 

G.  GEORYSSÜS  Latreille.  — Er.  502. 

1178.  G.  pygmæus  Fab.  — Chaumont.  Dans  la 
terre  vaseuse,  au  bord  de  l’étang.  Excursion  de  187 
(Gai.). 

1179.  G.  costatus  Cast.  — Angers.  Bords  de  l’étang 
Saint-Nicolas,  en  piétinant  sur  la  terre  humide  (Gai.). 


PARNIDES 

G.  PARNUS  Fabricius.  — Er.  510. 

1180.  P.  prolifericornis  Fab.  — Au  printemps, 
au  bord  des  eaux,  sous  les  pierres,  bords  de  la  Maine 
(Mil.).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1181 . P.  luridus  Er.  — Bords  de  la  Loire,  dans  la 
vase  (ac)  . 

1182.  F.  lutulentus  Er.  — Sainte-Gemmes,  dans 
les  mares  (Gai.). 

G.  POTAMINUS  Sturm.  — XXII , 62. 

1183.  P.  substriatus  Mill.  — Bords  de  la  Loire, 
sous  les  pierres  immergées  (Gai.). 

G.  POTAMOPlIILüS  Germar.  — Er.  518. 

1184.  P.  acuminatus  Fab.  — Dans  les  eaux  cou- 
rantes, sous  les  pierres  ou  accrochés  aux  pieux.  Mon- 
treuil-Belfroy  (Raf.).  Col.  de  Buz. 


— 155  — 


G.  ELMIS  La  treille.  — Er.  5U. 

1185.  E.  æneus  Mul.  — Sons  les  pierres,  les  mor- 
ceaux de  bois,  dans  les  eaux  couranies.  Montreuil- 
Belfroy  (Raf  ).  Sainte-Gemmes  (Gai.).  La  larve  de 
YElmis  æneus  a été  décrite  par  M.  Laboulbène  (An. 
Soc.  Eut.  de  Fr.,  1870). 

1186.  E.  cupreus  Mul.  — Accrochés  sous  les  pierres 
des  cours  d’eau  (ar).  Sainte-Gemmes. 

1187.  E.  nitens  Mul.  — Avec  le  précédent,  plus 
rare. 

1188.  E.  angustatus  Mul.  — Bord  des  eaux. 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1189.  E.  pygmæus  Mul,  — Avec  le  précédent  (r). 
Sainte-Gemmes. 

1190.  E.  tuberculatus  Mul.  (S.  G.  Limnius  Mul.). 
— Dans  les  détritus  des  inondations.  Sainte-Gemmes. 

G.  STENELMIS  Dufour.  — Er.  531. 

1191.  S.  canaliculatus  Gyl.  — Sur  les  vieux  bois, 
les  branches  immergées.  Montreuil-Belfroy  (Raf.). 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  MACRONYCIIUS  Muller.  — Er.  535. 

1192.  4-tuberculatus  Mul.  --  Angers,  bords  de 
la  Maine,  sous  des  morceaux  de  bois,  dans  l’eau  cou- 
rante (r)  (Gai.).  La  larve  a été  décrite  par  Chapuis 
et  Candèze,  p.  110. 

G.  HETEROCERUS  Fabricius.  — Kiessw.  Lin.  V. 

1193.  H.  fossor  Kiesenv.  — Sainte-Gemmes.  En 


— 156  — 


piétinant  sur  le  sable  humide  au  bord  de  la  Loire 

(Gai.). 

1194.  H.  marginatus  Fab.  — Bords  de  la  Loire, 
dans  le  sable  humide  (c). 

1195.  II.  lævigatus  Panz.  — Sainte-Gemmes, 
grèves  des  bords  de  la  Loire  (Gai  ). 


PECTINICORNES 

G.  LUCANUS  Linné.  — Er.  935. 

1196.  L.  cervus  Lin.  — La  larve  (voir  Chapuis  et 
Gandèze,  p.  129)  vit  dans  le  chêne  où  elle  creuse  de 
profondes  galeries.  L’insecte  parfait  en  juin  et  juillet 
(tc)  sur  le  chêne  ou  au  vol,  le  soir. 

G.  DORCUS  Mac  Leay.  — Er.  939. 

1197.  D.  parallelipipedus  Lin.  — Pris  sur  le 
chêne  (tc).  Pour  la  larve,  voir  Chapuis  et  Candèze, 
p.  129. 

G.  PLATYCERUS  Geoffroy.  — Er.  9M . 

1198.  P.  caraboïdes  Lin.  — Sur  le  chêne,  en  mai 
et  juin  ; Angers  (Mil.),  Sainte-Gemmes  (Gai  ). 

G.  SINODENDRON  Helwig.  — Er.  9k9. 

1199.  S.  cylindricum  Lin.  — La  larve  vit  dans 
le  tronc  de  différents  arbres;  l’insecte  a été  signalé 
sur  le  frêne,  sur  le  pommier;  Angers  (Mil.)  (tr). 


- 157 


LAMELLICORNES 

G.  ATEUCHUS  Weber.  — Er.  74,9. 

1200.  A.  laticollis  Web.  — Espèce  méridionale 
indiquée  par  Millet  comme  trouvée  à Montreuil-Bellay 
et  Saint-Cyr-en-Bourg  (tr). 

G.  GYMNOPLEURUS  Illiger.  — Er.  754, . 

1201 . G.  flagellatus  Fab.  — Espèce  méridionale  ; 
Montreuil-Bellay,  Saint-Cyr-en-Bourg.  Terrefort  près 
Saumur  (Court.)  (tr). 

1202.  G.  mopsus  Pal.  — Terrefort  près  Saumur; 
Saint-Hilaire-Saint-Florent;  Montreuil-Bellay  (Mil.)  (tr). 

G.  SISYPHUS  Latreille.  — Er.  757. 

1203.  S.  SchæfFeri  Lin.  — Dans  les  matières 
stercoraires;  Pocé,  Marson,  Saint-lIilaire-Saint-Flo- 
rent,  Souzay,  Montreuil-Bellay  (Mil.)  (r). 

G.  COPRIS  Geoffroy.  — Er.  786 . 

1204.  C.  lunaris  Lin.  — (c)  Dans  les  bouses,  au 
printemps,  prairies  des  bords  de  la  Loire  (Gai.). 

G.  ONTÏIOPHAGUS  Latreille.  — Er.  702. 

1205.  O.  amyntas  01.  — Dans  les  bouses,  au 
printemps  (ac). 

1206.  O.  taurus  Lin.  — Mêmes  moeurs  (c). 

1207.  O.  lucidus  Illig.  — Avec  les  précédents, 
plus  rare;  Sainte-Gemmes  (Gai.). 


1208.  O.  vacca  Lin.  — (ac)  Dans  les  bouses,  au 
printemps. 

1209.  O.  cœnobita  Herbst.  — Bouses,  excré- 
ments, champignons  (c). 

1210.  O.  fracticornis  Fab.  — (r)  Sainte-Gemmes 
(Gai.). 

1211.  O.  nuchicornis  Lin.  — Dans  les  excré- 
ments (ar). 

1212.  O.  maki  Illig.  — Espèce  méridionale;  Le 
Coudray-Macouard  (Juignet)  (tr). 

1218.  O.  lemur  Fab.  — Sainte-Gemmes  (Gai.)  (ar). 

1214.  O.  ovatus  Lin.  — Avec  le  précédent  (r); 
Sainte-Gemmes  (Gai.);  Lué  (R.  de  la  Per.). 

1215.  O.  furcatus  Fab.  — Espèce  rare  indiquée 
par  Millet  en  Anjou. 

1216. 0.  Schreberi  Lin.  — (r)  Sainte-Gemmes  (GaL). 

G.  ONITICELLUS  Serville.  - Er.  781. 

1217.  O.  flavipes  Fab.  — Dans  les  bouses,  au 
printemps  (c). 

G.  APJIOD1US  llliger.  - Er.  792. 

1218.  A.  erraticus  Lin.  (S.  G.  colobopterus  Muls.). 
— (ac)  Au  printemps,  dans  les  bouses,  prairies  des 
bords  de  la  Loire  et  de  l’Authion  ; Sainte-Gemmes. 

1219.  A.  scrutator  Herbst.  (S.  G.  coprimorphus 
Muls  ).  — Espèce  méridionale  (r)  ; Montilliers,  Beau- 
lieu  (Mil.);  Sainte-Gemmes  (GaL);  Lué  (U.  de  la  Per.). 

1220.  A.  subterraneus  Lin.  (S.  G.  Eupleurus 
Muls.).  — (c)  Sainte-Gemmes. 

1221.  A.  fossor  Lin.  (S.  G.  Teuchestes  Muls.).  — 


- m - 


Dans  les  bouses,  prairies  des  bords  de  la  Loire  et  de 
l’Aulhion.  — Var.Syfaafo'cMsArhens.Elytres  brunâtres. 
Plus  rare  que  le  type;  prairies  de  l’Authion.  Sainte- 
Gemmes  (Gai.). 

1222.  A.  hæmorrhoidalis  Lin.  (S.  G.  othopliorus 
Muls  ).  — Avec  les  précédents  (r). 

1223.  A.  scybalarius  Fab.  (S.  G.  aphodius  Illig.). 
— Dans  les  bouses,  le  crottin  de  cheval,  prairies  des 
bords  de  la  Loire  (ac). 

1224.  A.  foetens  Fab.  — Dans  les  fumiers  (ar)  ; 
Anjou  (Mil.). 

1225.  A.  fîmetarius  Lin.  — Mêmes  mœurs  que  le 
précédent  (c). 

1226.  A.  ater  De  G.  — (r)  Gennes,  excursion  de 
mai  1879  (Gai.). 

1227.  A.  granarius  Lin.  — Dans  les  détritus  végé- 
taux (c). 

1228.  A.  sordidus  Fab.  — Mêmes  mœurs  que  le 
précédent  (ac). 

1229.  A.  lugens  Creutz.  — (r)  Milly,  excursion  de 
1879. 

1230.  A.  rufescens  Fab.  — Anjou  (Mil.). 

1231.  A.  nitidulus  Fab.  — Dans  les  détritus  végé- 
taux, les  bouses  (ar). 

1232.  A.  immundus  Creutz.  — (ac)  Anjou  (Mil.), 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1233.  A.  bimaculatus  Fab.  — (r)  Dans  les  ma- 
tières animales  ou  végétales  en  décomposition  ; Sainte- 
Gemmes  (Gai.).  — Var.  ambiguus . Avec  le  précé- 
dent (r).  Sainte-Gemmes  (Gai.  J. 

1234.  A.  niger  Illig.  — (r)  Sainte-Gemmes  (Gai.). 


— 160 


1235.  A.  melanostictus  Sch.  — (ar)  Sa  in  le - 
Gemmes  (Gai.). 

1236.  A.  inquinatus  Fab.  — Dans  les  bouses,  au 
printemps  (c). 

1237.  A.  conspurcatus  Lin.  — Vil  de  préférence 
dans  le  croltin  de  mouton  ; Anjou  (Mil.). 

1238.  A.  sticticus  Panz.  — Anjou  (Mil.). 

1239.  A.  tristis  Panz  — (ar)  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1240.  A.  quadrimaculatus  Lin.  — Dans  les 
endroits  sablonneux,  sur  les  grèves  (r);  Anjou  (Mil.). 

1241.  A.  quadriguttatus  Herbst.  — Dans  le 
crottin  de  mouton  (r)  ; Anjou  : Grez-Neuville. 

1242.  A.  merdarius  Fab.  — Dans  les  excréments 
humains  (ar)  ; Anjou  (Mil.). 

1243.  A.  consputus  Creutz.  — Anjou  (Mil.). 

1244.  A.  contaminatus  Herbst.  — Anjou  (Mil.). 

1245.  A.  rufipes  Lin.  — (c)  Dans  le  crottin  de 
cheval . 

1246.  A.  luridus  Fab.  — (ar)  Forêt  de  Baugé  (Gai.). 

1247.  A.  pécari  Fab.  — (r)  Anjou  (Mil.). 

1248.  A.  sus  Herbst.  (S.  G.  lieptaulacus  Muls.).  — 
Sous  les  détritus  végétaux  (ac)  ; Sainte-Gemmes,  dé- 
tritus d’inondation. 

1249.  A.  porcatus  Fab.  (S.  G oxyomus  Muls).  — 
Avec  le  précédent. 

G.  RHYSSEMUS  Mulsant.  --  Er.  709. 

1250.  R.  germanus  Lin.  — Dans  les  détritus 
végétaux  (ac)  ; Sainte-Gemmes. 


— 161  — 

G.  PSAMMOBIUS  Latreille.  — Er.  912. 

1251.  P.  sulcicollis  lllig.  — Terrains  sablonneux, 
sous  les  pierres  ; Anjou  (Mil.). 

1252.  P.  cæsus  Panz.  — (S.  G.  Pleurophorus 
Muls.).  — Sainte-Gemmes,  volant  souvent  en  grande 
quantité  le  soir  (Gai.). 

1253.  P.  vulneratus  Gyl.  — (S.  G.  Diastictus 
Muls.).  — Sous  des  pierres,  dans  les  détritus  (r)  ; 
Sainte-Gemmes,  bords  de  rAutliion  (Gai.). 

G.  ODONTÆÜS  Erichson,  742. 

1254.  O.  mobilicornis  Fa  b.  — (r)  Volant  le  soir 
et  le  matin  sur  les  prairies  artificielles  ; Avrillé  (Mil.), 
Saint-Cyr-en-Bourg  (Court.). 

G.  GEOTUOPES  Latreille.  — E.  723. 

1255.  G.  typhæus  Lin.  — Dans  les  bouses  (r)  ; 
Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1256.  G.  stercorarius  Lin.  — Sous  les  bouses  et 
surtout  sous  le  crottin  de  cheval  ; vole  le  soir  (tc). 

1257.  G.  hypocrita  lllig.  — Mômes  mœurs,  plus 
rare  ; Anjou  (Mil.). 

1258.  G.  sylvaticus  Panz.  — Dans  les  bois,  dans 
les  bouses,  les  champignons  (r)  ; Baugé  (Gai.). 

1259.  G.  vernalis  Lin.  — Anjou  (Mil.). 

G.  TROX  Fabricius.  — Er.  926 . 

1260.  T.  perlatus  Scriba.  — Endroit  sablonneux, 
dans  les  matières  animales  ou  végétales  desséchées 
(r)  ; Anjou  (Mil.).  Juin,  sous  le  cadavre  d’une  pie 
(K.  de  la  Per.). 


11 


1261.  T.  hispidus  Laick.  — Avec  le  précédent  ; 
Anjou  (Mil.). 

1262.  T.  sabulosus  Lin.  — Dans  les  bois,  sous  les 
cadavres  de  petits  animaux  (r). 

1263.  T.  scaber  Lin.  — Anjou  (Mil.). 

G.  HOPLIA  Illiger.  — Burm .,  IV,  177. 

1264.  H.  philanthus  Sulz.  — Indiqué  par  Millet, 
trouvé  en  juillet  sur  des  peupliers,  au  bord  d’un  ruis- 
seau, au  Vieil-Baugé;  Lué  (R.  de  la  Per.). 

1265.  II.  farinosa  Lin.  — Cette  espèce,  indiquée 
par  Millet  comme  très  répandue  certaines  années  sur 
les  luisettes  des  bords  de  la  Loire,  ne  doit  être  ins- 
crite à notre  faune  qu’avec  un  point  de  doute  ; dans 
tous  les  cas,  elle  serait  très  rare. 

1266.  H.  coerulea  Drury.  — (tc)  De  la  fin  de  juin 
au  commencement  de  juillet,  dans  les  prairies  des 
bords  de  la  Loire,  pendant  une  quinzaine  de  jours 
seulement.  La  femelle  beaucoup  plus  rare,  à terre  au 
pied  des  luisettes  ; Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  HOMALOPLIA  Stephens.  — Burm.,  IV,  153. 

1267.  H.  ruricola  Fab.  — Sur  les  graminées, 
dans  les  terres  légères  ; bords  de  la  Loire  ; Sorges, 
Baugé  (Mil.). 

G.  SERICA  Mac-Leay.  — Burm.,  IV,  163. 

1268.  S.  holosericea  Scop.  — Endroits  sablon- 
neux; sur  les  plantes  ou  volant  au  crépuscule  (r). 
Fontaine-Milon,  en  septembre  (R.  de  la  Per.). 

1269.  S.  brunnea  Lin.  — (r)  Angers,  le  bois  de  la 
Raie;  Saumur, forêt  de  Fontevrault;  Lué  (R.  de  la  Per.). 


G.  RflIZOTROGUS  Latreille.  — Burm.  IV,  878. 


1270.  R.  æstivus  Oliv.  — De  la  fin  de  juillet  à 
septembre  (c). 

1271.  R.  marginipes  Mills.  — (r).  Indiqué  par 
Millet  à Saurnur,  le  Puy-Notre-Dame  et  Soulanger. 

1272.  R.  solstitialis  Lin.  — (c).  Partout,  de  la 
fin  de  juin  à mi-juillet. 

1273.  R.  ruficornis  Fab.  — De  mai  à juillet.  Sam 
mur  (Mil.).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

1274.  R.  rufescens  Fab.  — Le  soir,  au  vol  (ac). 
A Sainte-Gemmes,  dans  les  prairies,  très  nombreux  ; 
sur  les  peupliers. 

G.  ANOX1A  Castelnau, 

1275.  A.  villosa  Fab.  — En  juin  et  juillet  sur  les 
peupliers  (r).  Indiqué  par  Millet  à Sainte-Gemmes, 
Saint-Jean-de-la-Croix,  Durlal,  Saurnur  et  Baugé. 

G.  MELOLONTBA  Fabricius.  — Burm.  £09. 

1276.  M.  vulgaris  Fab.  — (tg)..  Partout,  de  fin 
avril  à fin  mai. 

1277.  M.  hippocastani  Fab.  — (c).  Forêt  de 
Baugé;  Lue  (R.  de  la  Per.). 

G.  ANISOPLIA  Castelnau.  Burm.,  IV,  215. 

1278.  A.  fruticola  Fab.  — Sur  les  graminées,  les 
luzernes,  en  juin  et  juillet.  A l’état  de  larve,  cet  insecte 
fait  beaucoup  de  mal  aux  racines  de  différentes  plantes 
(ac).  Sainte-Gemmes» 


- 164  — 


1279.  A.  agricola  Fab.  — En  mai  et  juin,  sur  les 
fleurs  de  la  tanaisie.  Saint-Jean-de-la-Croix  (Mil.). 

1280.  A.  arvicola  01.  — (r).  Anjou  (Mil.).' 

1281.  A.  tempestiva  Er.  — En  juin  et  juillet, 
dans  les  prairies,  sur  les  graminées  (r).  Anjou  (Mil.). 

G.  ANOMALA  Burmeister.  — IV,  281. 

1282.  A.  oblonga  Fab.  — De  juin  à juillet,  dans 
les  îles  de  la  Loire,  sur  les  luisettes.  On  le  trouve 
aussi  sur  le  seigle  (ac).  Sainte-Gemmes. 

1283.  A.  Fischeri  Fab.  — Avec  la  précédent,  plus 
rare.  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  PHYLLOPERTHA  Kirby.  — Burm.  IV,  512. 

1284.  P.  eampestris  Latr.  — (ar).  Anjou  (Mil.). 

1285.  P.  horticola  Lin.  — (r).  Anjou  (Mil.). 

G.  ORYGTES  llliger.  — Muls.  878. 

1286.  O.  nasicornis  Lin.  — Dans  la  tannée  des 
couches  de  jardin,  dans  le  bois  pourri,  les  débris  de 
bruyère  en  décomposition.  Angers,  Saumur,  Louerre 
(Mil.)  (vc). 


CETON 1 DES 

G.  CETONIA  Fabricius.  — Er.  598. 

1287.  G.  squalida  Lin.  (S.  G.  oxythyrea  Muls.). 
— L’été,  sur  les  fleurs  des  prairies  des  bords  de  la 
Loire  (tc). 


— 165  — 


1288.  C.  hirtella  Lin.  — En  juin  et  juillet,  sur 
les  ombellifères. 

1289.  G.  stictica  Lin.  — Avec  le  précédent  (tc). 

G.  CETONIA  Burm. 

1290.  C.  morio  Fab.  — Surtout  sur  le  sureau; 
signalée  aussi  sur  le  figuier  (ar).  Sur  les  fleurs  des 
ombellifères  (Mil.). 

1291.  G.  aurata  Lin.  — Mai  et  juin,  commune  sur 
les  roses,  dans  les  jardins. 

1292.  G.  floricola  Herbst.  — (ar).  Signalée  dans 
le  sud  de  la  forêt  de  Fontevrault  par  Millet. 

1293.  G.  marmorata  Fab.  — (ar).  La  larve  de 
cette  espèce  vit  dans  le  terreau  des  vieux  châtaigniers 
et  des  vieux  saules.' 

G.  OSMODERMA  Lepelletier.  — Burm.  III,  71 3. 

1294.  O.  eremitaLin.  — A l’état  de  larve  dans  les 
détritus  des  arbres  cariés.  Angers,  Saumur,  Baugé 
(Mil.).  Sainte-Gemmes  (Gai.). 

G.  GNORIMUS  Lepelletier.  — Burm.  762. 

1295.  G.  nobilis  Lin.  — La  larve  vit  dans  le  ter- 
reau des  vieux  arbres  ; à l’état  parfait,  l’été,  sur  les 
roses  et  sur  les  ombellifères  (ac). 

1296.  G.  variabilis  Lin.  — La  larve  vit  dans  les 
vieux  arbres,  surtout  dans  les  châtaigniers  (r).  Envi- 
rons de  Segré  (Mil.). 


— 166  — 

G.  TRICHIUS  Fabricius.  — Burm . 754,. 

1297.  T.  fasciatus  Lin.  — (ac).  A Sainte-Gemmes, 
sur  les  fleurs,  surtout  sur  les  ombellifères. 

1298.  T.  abdominalis  Scht.  — Avec  le  précé- 
dent (r).  Sainte-Gemmes  (Gai.);  Lué  (R.  de  la  Per.). 

G.  VALGUS  Scriba.  — Burm.  719. 

1299.  V.  hemipterus  Lin.  — Assez  commun  au 
pied  des  saules,  dans  le  bois  mort.  Sainte-Gemmes 
(c).  Se  trouve  à l’extrémité  des  pièces  de  chêne  enfon- 
cées en  terre  (Gai.). 


Au  moment  où  l’impression  de  ces  pages  se  ter- 
minait, M.  René  de  la  Perraudière,  membre  de  la 
Société  entomologique  de  France  et  de  la  Société 
d’études  scientifiques  (neveu  de  M.  H.  de  la  Perrau- 
dière dont  la  collection,  jointe  à celle  de  M.  de  Romans, 
avait  été  léguée  au  Musée  d’Angers),  m’adressait  une 
liste  de  coléoptères  recueillis  par  lui  en  Anjou,  et 
surtout  à Lué,  à La  Meignanne  et  aux  environs  de 
Châteaugontier.  J’ai  pu,  pour  ce  qui  concerne  la 
deuxième  partie  du  catalogue,  porter  comme  loca- 
lités, avec  l’indication  (R.  de  la  Per.),  quelques  espèces 
rares  signalées  par  notre  collègue,  et  j’inscris  ici  les 
cinq  espèces  ci-après  nouvelles  pour  notre  faune. 

867  bis.  Gatops  quadraticollis  Aubé.  — La 
Meignanne  (R.  de  la  Per.). 


— 167  — 


913  bis.  Trichopterix  grandicollis  Manli.  — 

Sous  les  feuilles  sèches  (R.  de  la  Per.). 

1026  bis . Meligethes  subrugosus  Gyl.  — Lué, 
en  juin,  dans  un  bolet  (R.  de  la  Per.). 

1147  bis.  Dermestes  pardalis  Bilb.  — La  Mei- 
gnanne,  Lué  (R.  de  la  Per.). 

1164  bis.  Syncalypta  spinosa  Rossi.  — Grez- 
en-Bouère  (IL  de  la  Per.). 


NOTICE  SUR  UN  NOUVEAU  PROCÉDÉ 

DE 

FABRICATION  DE  L’ALUMINIUM 


PAR 

M.  ICHON 

Ingénieur  des  Mines 


Depuis  un  certain  nombre  d’années  on  s’est  occupé 
de  rechercher  les  moyens  de  fabriquer  à bon  marché 
l’aluminium,  ce  métal  qui,  par  son  bel  aspect,  sa  légè- 
reté et  sa  grande  inaltérabilité,  attire  l’attention,  non 
moins  que  par  sa  résistance  aux  efforts  dynamiques. 
Le  problème  à résoudre  paraît  d’autant  plus  intéres- 
sant que  l’aluminium  se  trouve,  pour  ainsi  dire,  par- 
tout dans  la  nature,  et  que  ses  emplois  deviendraient 
sans  doute  innombrables  si  l’on  parvenait  à l’extraire 
économiquement  et  pur  de  matières  telles  que  l’argile. 

Ainsi  qu’il  arrive  pour  d’autres  corps,  des  impu- 
retés, même  en  proportions  presque  insignifiantes, 
suffisent  pour  modifier  considérablement  les  proprié- 
tés de  l’aluminium,  notamment  son  inaltérabilité  et  sa 
résistance.  S’il  est  déjà  difficile  d’obtenir  de  l’alumi- 
nium relativement  pur  en  prenant  pour  minerai  des 


- 170  — 

matières  telles  que  la  cryolithe,  qui  renferme  peu  de 
fer  et  de  silicium,  la  difficulté  augmente  encore  consi- 
dérablement si  l’on  a recours  à l’argile. 

Le  nombre  des  procédés  de  fabrication  de  l’alumi- 
nium inventé  dans  ces  dernières  années  est  assez 
considérable;  aucun  ne  paraît  avoir  abouti  à un  prix 
de  revient  très  bas,  puisque  le  kilogramme  du  métal 
se  vend  encore  sur  le  marché  entre  60  et  80  francs. 
Cependant  le  procédé  des  frères  Bernard,  de  Creil 
(Exposition  de  1889),  devrait,  d’après  les  inventeurs, 
permettre  d’arriver  à un  prix  de  revient  de  10  francs 
par  kilogramme  avec  une  production  suffisamment 
considérable. 

C’est  à un  prix  analogue  que  parait  pouvoir  être 
produit  l’aluminium  par  le  procédé  de  l’ingénieur 
Grabau  de  Hanovre,  procédé  que  nous  avons  vu  en 
application  dernièrement.  Mais  ce  qui,  plus  encore 
que  le  bon  marché,  semble  devoir  donner  à ce  pro- 
cédé le  pas  sur  ceux  aujourd’hui  en  usage,  c’est  la 
grande  pureté  du  produit  obtenu.  En  effet,  parmi  ces 
procédés,  c’est  celui  de  l’usine  de  Salindres  qui  semble 
donner  le  produit  le  plus  pur  contenant  98,90  p.  100 
d’aluminium  ; les  usines  d’Angleterre  et  de  Schaf- 
fhouse  donnent  des  produits  dont  la  teneur  varie 
entre  98,60  et  96  p.  100.  M.  Grabau  arrive  par  son  pro- 
cédé, breveté  en  France,  à une  teneur  de  99,80  p.  100 
en  aluminium,  c’est-à-dire  à une  pureté  presque  com- 
plète. 

Le  procédé  comprend  en  premier  lieu  la  fabrication 
du  fluorure  d’aluminium  au  moyen  de  sulfate  d’alu- 
mine, de  spath  fluor  et  de  cryolithe  ; celle-ci  n’est 


— 171  — 

d’ailleurs  employée  à l’état  naturel  qu’au  début  des 
opérations  ; par  la  suite,  la  réduction  même  du  fluo- 
rure d’aluminium  donne  de  la  cryolithe  artificielle 
beaucoup  plus  pure.  En  deuxième  lieu  vient  la  réduc- 
tion du  fluorure  d’aluminium  par  du  sodium  ; ce  der- 
nier est  lui-même  fabriqué  par  M.  Grabau  à l’aide 
d’un  nouveau  procédé  qui  permet  d’abaisser  considé- 
rablement son  prix  de  revient. 

Fabrication  du  fluorure  d'aluminium . — On  dissout 
dans  l’eau  10  à 13  p.  100  de  sulfate  d'alumine  et  on 
traite  la  dissolution  par  du  spath  fluor  réduit  en 
poudre,  et  aussi  pur  que  possible  ; le  mélange  est 
chauffé  pendant  plusieurs  heures  à 60  degrés  dans  un 
bassin  muni  d’un  malaxeur. 

Le  spath  fluor,  au  bout  de  peu  de  temps,  se  bour- 
soufle et  se  décompose  en  partie  en  formant  du  sul- 
fate de  chaux.  En  répétant  plusieurs  fois  cette  opéra- 
tion, on  peut  arriver  à remplacer  66  p.  100  de  l’acide 
sulfurique  combiné  à l’alumine  par  du  fluor  ; mais, 
dans  la  pratique,  il  n’est  pas  avantageux  de  pousser 
jusque-là;  il  vaut  mieux  s’arrêter  à 55  p.  100.  Il  se 
forme  une  combinaison  particulière  de  fluorure  d’alu- 
minium et  de  sulfate  d’alumine,  un  fluosulfate  d’alu- 
mine A12(F14S04). 

On  laisse  déposer  pendant  plusieurs  heures  ; la  solu- 
tion encore  trouble  est  transvasée  dans  un  grand 
réservoir  en  bois  ; le  sulfate  de  chaux  précipité  est 
lavé  sur  des  filtres,  et  les  eaux  de  filtration  servent  à 
dissoudre  une  nouvelle  quantité  de  sulfate  d’alumine; 
le  sulfate  de  chaux  retient  seulement  3 p.  100  de  sul- 
fate d’alumine  devenu  insoluble. 


— m ~ 


La  dissolution  de  fluosulfate,  qui  est  trouble  par 
suite  de  la  présence  de  silicates  basiques  provenant 
du  sulfate  d’alumine,  est  débarrassée,  s’il  y a lieu,  de 
petites  quantités  de  fer  au  moyen  de  prussiate  de 
potasse  ; puis  on  la  filtre.  La  liqueur  filtrée,  devenue 
transparente,  renferme  du  fluosulfate  et  du  sulfate 
d’alumine,  ainsi  que  de  petites  quantités  de  sulfate 
de  soude  (provenant  du  sulfate  d’alumine)  et  de  pe- 
tites quantités  de  sulfate  de  chaux  (1  mètre  cube  de 
la  liqueur  renferme  1 kilogramme  de  chaux). 

La  solution  est  évaporée  au  bain-marie  jusqu’à  con- 
sistance sirupeuse  ; les  vapeurs  sont  chassées  au 
moyen  de  deux  ventilateurs,  l’un  aspirant,  l’autre  fou- 
lant; ce  dernier  amène  de  l’air  purifié  par  un  filtre  en 
laine,  afin  d’éviter  les  poussières  contenues  dans 
l’atmosphère. 

On  ajoute  ensuite  à la  masse  de  la  cryolithe  fine- 
ment pulvérisée,  et  on  mélange  intimement  dans  un 
malaxeur;  la  proportion  de  cryolithe  ajoutée  doit  être 
telle  que  l’acide  sulfurique  encore  combiné  à l’alu- 
mine puisse  être  complètement  absorbé  par  le  sodium 
de  la  cryolithe  en  échange  du  fluor  de  cette  dernière. 

Le  mélange  déjà  passablement  consistant  est  placé 
dans  un  bassin  en  plomb,  puis  séché  dans  un  séchoir 
à ISO  degrés  environ;  on  obtient  une  matière  poreuse 
qui  est  cassée  en  morceaux  de  la  grosseur  d’une  noi- 
sette. Pour  obtenir  la  substitution  du  fluor  à l’acide 
sulfurique,  il  faut  chauffer  la  matière  au  rouge  sombre 
dans  un  plateau  en  fonte,  à revêtement  exempt  de  fer 
et  de  silice,  qu’on  introduit  dans  une  moufle  chauffée 
au  rouge;  on  doit  éviter  d’aller  jusqu’à  la  fusion  pour 


- m - 

ne  pas  gêner  le  lavage  subséquent.  Ce  lavage  a pour 
but  d’enlever  le  sulfate  de  soude  et  de  laisser  le  fluo- 
rure d’aluminium. 

En  résumé,  la  préparation  du  fluorure  d’aluminium 
au  moyen  du  sulfate  d’alumine  comprend  deux  phases  : 
dans  la  première  il  y a échange  d’une  partie  de  l’acide 
sulfurique  contre  le  fluor  du  spath  fluor;  dans  la 
deuxième,  il  y a échange  du  reste  de  l’acide  sulfu- 
rique contre  le  fluor  de  la  cryolithe.  Comme  nous 
l’avons  dit,  ce  n’est  que  pour  la  mise  en  train  qu’il 
faut  une  certaine  quantité  de  cryolithe  naturelle  ; par 
la  suite,  celle-ci  est  remplacée  par  de  la  cryolithe  arti- 
ficielle obtenue  lors  de  la  réduction  du  fluorure  d’alu- 
minium. 

Les  lavages  répétés  du  mélange  de  sulfate  de  soude 
et  de  fluorure  d’aluminium,  surtout  à l’eau  chaude, 
enlèvent  avec  le  premier  15  p.  100  du  dernier  et 
la  majeure  partie  du  fer  ; il  reste  donc  seulement 
85  p 100  du  fluorure  d’aluminium  qui  est  pressé,  puis 
séché  en  gâteaux  et  cassé  en  morceaux  de  la  grosseur 
d’une  noix. 

Réduction  du  fluorure  d'aluminium.  — La  réduction 
du  fluorure  d’aluminium  par  le  sodium  s’opère  dans 
un  vase  en  fonte,  dont  le  diamètre  égale  la  hauteur, 
et  revêtu  intérieurement  d’une  couche  de  cryolithe  de 
plusieurs  centimètres  d’épaisseur  ou  mieux  de  briques 
faites  avec  de  la  cryolithe  pulvérisée  et  humectée 
d’une  dissolution  de  sel  marin. 

Le  fluorure  d’aluminium  est,  au  préalable,  chauffé 
au  rouge  dans  un  cylindre  en  fer  revêtu  intérieure- 
ment d’une  matière  réfractaire  ne  contenant  ni  sili- 


cium  ni  fer;  le  cylindre  est  fermé  par  un  couvercle  en 
fer;  son  fond  inférieur  est  mobile  autour  d’un  axe  et 
retenu  par  un  contrepoids.  Le  fluorure  d’aluminium 
ne  fond  pas  et  s’évapore  très  peu,  si  le  couvercle  est 
bien  fermé. 

Le  vase  à réduction  est  amené  sous  le  cylindre 
contenant  le  fluorure  par  un  petit  chariot  roulant  sur 
rails.  On  fait  basculer  le  fond  du  cylindre  à fluorure, 
et  celui-ci  tombe  dans  le  vase,  qui  est  retiré  aussitôt 
pour  recevoir  un  lingot  de  sodium  chauffé  à une  tem- 
pérature voisine  du  point  de  fusion.  On  couvre  immé- 
diatement avec  un  couvercle  en  asbeste  et  une  réaction 
très  vive  commence  aussitôt;  il  se  fait  un  véritable 
bouillonnement  et,  quelquefois,  une  flamme  de  sodium 
sort  sous  le  couvercle. 

Lorsque  les  proportions  de  sodium  et  de  fluorure 
d’aluminium  ont  été  choisies  de  manière  à ne  réduire 
que  la  moitié  à peu  près  de  ce  dernier,  l’autre  moitié 
se  combine  au  fluorure  de  sodium  produit  et  forme 
de  la  cryolithe.  Après  la  réaction,  qui  ne  dure  que 
quelques  instants,  on  trouve  cette  dernière  formant 
une  masse  parfaitement  fondue  et  à une  température 
bien  supérieure  à celle  du  mélange  primitif,  car  elle 
est  au  rouge  blanc. 

Après  refroidissement,  on  trouve  en  dessous  de  la 
cryolithe  solidifiée  un  culot  d’aluminium  métallique 
recouvert  d’une  légère  croûte  de  cryolithe  détachée 
du  revêtement. 

Lorsque  le  fluorure  d’aluminium  a été  préparé  avec 
la  cryolithe  naturelle,  qui  renferme  toujours  du  sili- 
cium, la  scorie  a une  couleur  grise  ou  noirâtre,  tandis 


— m — 


qu’elle  devient  parfaitement  blanche  lorsque  le  fluo- 
rure d’aluminium  a été  préparé  avec  la  scorie  d’une 
opération  précédente. 

C’est  précisément  par  le  réemploi  comme  matière 
première  dans  une  opération  d’un  produit  accessoire 
obtenu  dans  l’opération  précédente  que  se  caracté- 
rise le  procédé,  ce  qui  fait  qu’une  quantité  très  limitée 
de  cryolithe  naturelle  est  nécessaire  pour  la  mise  en 
train. 

S’il  n’y  avait  pas  de  pertes  dans  la  fabrication,  en 
supposant  tout  l’acide  sulfurique  du  sulfate  d’alumine 
éliminé  dans  l’opération  d’agglomération  avec  la  cryo- 
lithe, il  ne  se  produirait,  lors  de  la  réduction,  que  la 
quantité  de  cryolithe  théoriquement  nécessaire  pour 
la  production  du  fluorure  d’aluminium , comme  le 
montrent  les  formules  suivantes  : 

(1)  A12(S04)3  + 6 Na  Fl,  A12F16  = 2 Al»  + 3 (Na2S04). 

(2)  2 Al2Fi6  -f  6 Na.  = Al2  + 6 Na  Fl,  A12F16. 

Mais  à cause  des  pertes  par  lavage,  etc.,  la  quantité 
de  cryolithe  obtenue  serait  insuffisante. 

D’un  autre  côté  si,  dans  le  traitement  du  sulfate 
d’alumine  par  le  spath  fluor,  on  pouvait  atteindre  la 
limite  théorique  de  la  réaction,  on  obtiendrait,  lors  de 
la  réduction  du  fluorure  d’aluminium,  deux  fois  la 
quantité  de  cryolithe  nécessaire  à la  fabrication  du 
fluorure  d’aluminium  de  l’opération  suivante.  On 
aurait  en  effet  : 

(3)  3 Al2  | Jq*  | + 6 Na  Fl,  Al»  s 4 Al»  + 3 Na2S04. 

(4)  4 Al»  + 12  Na  ss  4 Al  + 2 (6  Na  Fl,  Al»), 


Cependant  les  pertes  par  lavage  réduiraient  de  100 
à 83  p.  100  l’excédent  de  cryolithe. 

En  supposant  que  50  p.  100  seulement  du  sulfate 
d’alumine  soient  transformés,  il  y aurait  encore,  mal- 
gré les  pertes  de  lavage,  un  excédent  de  33  p.  100  de 
cryolithe , ainsi  que  le  montrent  les  formules  sui- 
vantes : 

( Al2  (SO4)3  ) 

(5)  A1l2pj6 1 j + 6 Na  Fl,  Al2Fl6  = 3 A1W  + 3 Na2S  O4. 

(6)  3 A12F16  + 9 Na  = 3 Al  + 3/2  (6  Na  Fl,  A12F16). 

Comme  nous  l’avons  indiqué  plus  haut,  on  trans- 
forme facilement  55  p.  100  du  sulfate  d’alumine  ; par 
conséquent  le  procédé  donnera  toujours  un  excédent 
sensible  de  cryolithe  artificielle  qui  peut  trouver  son 
emploi  dans  les  verreries.  11  va  de  soi  que  le  procédé 
indiqué  ne  donnera  de  l’aluminium  aussi  pur  que  pos- 
sible qu’avec  des  matières  premières  également  pures 
et  exemptes  surtout  de  fer  et  de  silicium. 

La  solution  de  fluosulfate  d’alumine  servant  à la 
préparation  du  fluorure  d’aluminium  ne  renferme  pas 
trace  de  silicium,  et  si  le  sulfate  d’alumine  (1)  et  le 
spath  fluor  employés  sont  eux-mêmes  exempts  de  fer, 
il  n’y  en  aura  pas  non  plus  dans  le  fluosulfate.  Dans 
tous  les  cas,  le  fer  peut  être  précipité  par  le  prussiate 
jaune  de  potasse. 

La  cryolithe  naturelle  que  l’on  doit  employer  pour 
la  mise  en  train  du  procédé  ne  se  trouve  pas  pure  ; 
elle  renferme  toujours  jusqu’à  15  p.  100  de  quartz  et 


(1)  Qu’on  peut  se  procurer  dans  les  fabriques  de  produits  chi- 

miques. 


— 177  — 


0,5  p.  100  de  fer.  11  en  résulte  que  le  fluorure  d’alumi- 
nium obtenu  dans  une  première  opération  ne  saurait 
être  pur,  pas  plus  que  l’aluminium  résultant  de  sa 
réduction.  La  cryolithe  artificielle  obtenue  en  même 
temps  peut  être  débarrassée  de  son  fer  par  un  acide 
faible  et  le  silicium  disparaît,  lors  du  chauffage  ou 
rouge  du  fluosulfate,  à l’état  de  fluorure  de  silicium. 
Aussi,  à l’opération  suivante,  le  fluorure  d’aluminium 
oblenu  est-il  parfaitement  blanc  et  les  produits  restent 
purs  par  la  suite,  à la  condition  de  ne  pas  y intro- 
duire d’impuretés  du  dehors.  Nous  avons  vu  les  pré- 
cautions minutieuses  prises  à cet  égard  lors  de  l’éva- 
poration de  la  solution  de  fluosulfate  et  de  sulfate 
d’alumine. 

Pendant  la  réduction  du  fluorure  d’aluminium  on 
peut  facilement  éviter  l’introduction  de  matières  étran- 
gères. Le  fluorure  d’aluminium  ne  fondant  pas  au 
rouge,  il  suffit  de  recouvrir  les  parois  du  cylindre  où 
on  le  chauffe  d’un  revêtement  exempt  de  fer  et  de 
silicium. 

Quant  aux  parois  revêtues  de  cryolithe  du  vase  de 
réduction,  elles  sont  à peine'  atteintes  par  la  chaleur, 
vu  la  rapidité  de  la  réaction,  et  on  ne  sent  aucune  élé- 
vation de  température  à l’extérieur  des  parois  en 
fonte. 

Ces  diverses  conditions  font  que  P aluminium  fabri- 
qué par  le  procédé  Grabau  atteint  une  pureté  excep- 
tionnelle. On  a analysé  au  bureau  d’essais  de  l’École 
des  mines  deux  échantillons  rapportés  par  nous;  l’un 
(n°  1)  est  de  l’aluminium  fabriqué  au  moyen  de  la 
cryolithe  naturelle,  l’autre  (n°  2)  au  moyen  de  la  cryo- 

12 


— 178 


lithe  artificielle  obtenue  dans  les  opérations  (troisième 
réduction). 


N°  1 

N°  2 

Silicium . . . 

• • 

» . « . 

1,12 

0,06 

Fer 

3,71 

0,17 

Manganèse.  . 

0,21 

traces 

Aluminium  . 

94,96 

99,77 

100,00  100,00 


Le  bon  marché  du  produit  ainsi  obtenu  résulte  du 
bon  marché  du  sodium  employé.  M.  Grabau  est  l’in- 
venteur d’un  procédé  de  fabrication  du  sodium  par 
l’électrolyse,  procédé  par  lequel  il  pense  pouvoir  ob- 
tenir le  sodium  à 2 francs  ou  lf,50  le  kilogramme,  et, 
dans  ces  conditions , l’aluminium  pur  pourra  être 
obtenu  à très  bas  prix. 

Nous  ne  dirons  que  quelques  mots  de  ce  procédé, 
dont  certaines  parties  ne  sont  pas  encore  brevetées. 
Il  a pour  base  la  décomposition  du  sel  marin  fondu 
par  le  courant  électrique. 

On  place  le  sel  préparé  d’une  manière  particulière 
dans  un  creuset  (voir  la  figure  ci-dessous)  où  plongent, 


— 179 


d’une  part,  une  électrode  en  charbon  C,  sur  laquelle 
se  dégage  le  chlore,  et,  d’autre  part,  une  cloche  en 
porcelaine  à doubles  parois,  munie  d’une  armature 
métallique;  entre  les  parois  se  trouve  une  couche 
d’air  isolante.  La  deuxième  électrode  est  formée  par 
un  fil  de  fer  attaché  à l’armature  métallique  de  la 
cloche  et  qui  est  terminé  à sa  partie  inférieure  par 
une  étoile  p.  La  disposition  de  la  cloche  à doubles 
parois  est  essentielle,  une  paroi  simple  en  porcelaine 
étant  rapidement  détériorée  parle  courant  électrique. 

A la  partie  supérieure,  la  cloche  présente  une  ouver- 
ture tubulaire  t communiquant  avec  un  tuyau  en  fer 
recourbé  à angle  droit  et  qui  conduit  les  gouttes  de 
sodium,  venues  à la  surface  en  vertu  de  leur  poids 
spécifique  plus  faible,  dans  un  réservoir  rempli  de 
pétrole  ou  d’azote. 

La  porcelaine  de  la  cloche  n’est  que  faiblement  atta- 
quée par  le  sodium  incandescent,  même  à une  tempé- 
rature fort  supérieure  à celle  du  point  de  fusion,  grâce 
aux  conditions  particulières  dans  lesquelles  est  placé 
le  sel  marin;  sans  elles  la  porcelaine  serait  complète- 
ment détruite  en  quelques  heures,  et  c’est  précisé- 
ment l’une  des  deux  grandes  difficultés  que  l’inven- 
teur a eu  à vaincre  : d’une  part,  la  destruction  de  la 
cloche  par  le  courant  électrique,  et  d’autre  part  sa 
décomposition  par  le  sodium. 

Au  fur  et  à mesure  que  le  sodium  se  dégage,  le 
niveau  du  sel  fondu  s’abaisse,  et  il  faut  ajouter  du 
chlorure  de  sodium.  Le  sodium  obtenu  est  parfaite- 
ment pur  et  n’a  pas  besoin  d’être  refondu. 

Il  n’est  peut-être  pas  sans  intérêt  d’indiquer  ici  en 


— 180  — 

quoi  le  procédé  Grabau  diffère  de  l’ancien  procédé 
Deville. 

Comme  matières  premières,  le  procédé  Deville  uti- 
lisait du  chlorure  d’aluminium,  du  sel  marin  et  de  la 
cryolithe  naturelle.  M.  Grabau  emploie  du  sulfate 
d’alumine,  du  spath  fluor  et  de  la  cryolithe  artifi- 
cielle, produite  en  excès  dans  les  réactions  du  pro- 
cédé, et  formant  ainsi  un  produit  accessoire  directe- 
ment utilisable.  La  voie  humide  permet  l’obtention 
d’un  fluorure  d’aluminium  parfaitement  pur,  tandis 
qu’il  est  beaucoup  plus  difficile  d’obtenir  le  chlorure 
d’aluminium  pur.  En  outre,  ce  dernier  se  décompose 
rapidement  à l’air  et  doit  être  employé  rapidement, 
tandis  que  le  fluorure  peut  être  conservé  sans  alté- 
ration. 

Dans  le  procédé  Deville,  le  chlorure  d’aluminium 
est  réduit  par  du  sodium  en  présence  d’un  fondant, 
dans  des  fours  en  matières  réfractaires.  Ces  matières 
sont  plus  ou  moins  attaquées  par  le  lit  de  fusion  et 
contribuent  à rendre  l’aluminium  impur.  L’effet  utile 
du  sodium  n’est  guère  que  les  76  centimètres  de  son 
effet  théorique.  La  réaction  est  relativement  faible, 
parce  que  la  masse  renferme  une  proportion  moindre 
d’aluminium  que  dans  le  procédé  Grabau,  et  que  l’on 
cherche  à réduire  tout  cet  aluminium. 

Dans  le  procédé  Grabau,  au  contraire,  la  réduction 
a lieu  sans  fondant  et  est  conduite  de  manière  à 
n’extraire  du  fluorure  que  la  moitié  de  l'aluminium 
qu’il  renferme  ; la  réaction  est  très  vive  et  on  utilise 
de  83  à 90  p.  100  du  sodium,  lequel  produit  de  la 
cryolithe  avec  une  partie  du  fluorure  d’aluminium,  en 


— 181  — 


même  temps  qu’il  réduit  l’autre.  La  réaction  est  accom- 
pagnée d’une  élévation  de  température  considérable 
qui  permet  de  la  faire  dans  un  vase  froid,  garni  de 
cryolithe,  et  d’éviter  ainsi  l’introduction  d’impuretés 
dans  l’aluminium. 

Enfin  le  procédé  Grabau  se  différencie  du  procédé 
Deville  par  la  manière  d’obtenir  le  sodium. 

Les  deux  procédés  de  fabrication,  de  l’aluminium 
d’une  part,  du  sodium  de  l’autre  (1),  inventés  par 
M.  Grabau,  paraissent  fort  intéressants,  en  laissant 
même  de  côté  la  question  de  la  production  à bon  mar- 
ché ; l’opération  de  la  réduction  du  fluorure  d’alumi- 
nium par  le  sodium  est  à coup  sûr  l’une  des  opéra- 
tions les  plus  élégantes  de  la  chimie  métallurgique, 
et  elle  frappe  beaucoup  par  sa  rapidité,  lorsqu’on  la 
voit  pour  la  première  fois. 

Nous  terminerons  par  quelques  indications  sur  le 
prix  de  revient  du  kilogramme  d’aluminium  (y  com- 
pris la  fabrication  du  sodium)  que  prétend  obtenir 
M.  Grabau.  Les  chiffres  ci-dessous  supposent  une  pro- 
duction de  20  kilogrammes  en  vingt-quatre  heures  ; 
ils  se  réduiraient  proportionnellement  beaucoup  pour 
une  production  plus  forte. 


Frais  de  'premier  établissement.  fr. 

Bâtiments 57.000 

Machine  à vapeur,  chaudière,  dynamo 35.000 

Appareils  électriques  pour  la  fabrication  du  sodium  . . 22.000 

Appareils  divers  . 25.000 

Capital  d’exploitation 40.000 

Total 179.000 


(1)  Nous  espérons  pouvoir  donner  sous  peu  plus  de  détails  sur 
ce  dernier. 


182  — 


Frais  d’ exploitation.  fr. 

Main-d’œuvre  par  jour 40, QO 

Traitements  des  chimistes 40,00 

Spath  fluor. 12.00 

Acide  sulfurique 2,50 

Sulfate  d’alumine.  . 60,00 

Sel  marin  36,00 

Produits  chimiques  divers . . 16,00 

Houille.  50,00 

Frais  de  réparation,  amortissement 30,00 

Total 286,50 

Soit,  avec  une  production  de  20  kil.  par  jour  .....  14,32 


AGE  DES  SABLES  ROTJGES 


PB  LA.  FOIiÉT  PU  GAVRE 

^Loire-Inférieure) 

PAR 

L,  Davy 

Ingénieur  civil  des  Mineg 


On  trouve  en  une  foule  de  localités  de  la  Bretagne, 
du  Maine,  de  l’Anjou  et,  en  général,  de  toute  la  région 
nord-ouest  de  la  France,  des  couches  horizontales 
superficielles  souvent  fort  épaisses  de  sables  le  plus 
souvent  rouges,  de  graviers,  d’argiles  et  de  cailloux 
roulés.  Ces  couches  se  superposent  indistinctement 
sur  toutes  les  roches  des  âges  les  plus  divers,  depuis 
les  plus  anciens  jusqu’au  tertiaire.  On  ne  voit  au-dessus 
d’elles  que  les  alluvions  et  la  terre  végétale. 

Ces  dépôts  meubles  appartiennent  certainement  à 
des  époques  différentes  selon  les  localités  où  on  les 
observe.  Jusqu’à  ce  jour,  ils  ont  été  fort  peu  étudiés. 
Chaque  géologue  qui  en  a parlé  l’a  fait  très  briève- 
ment et  les  a placés,  le  plus  souvent  avec  doute, 
tantôt  à un  niveau  tantôt  à un  autre. 

Cette  indécision  a pour  principale  cause  le  manque 
presque  absolu  de  débris  organiques  dans  les  couches 


— 184  — 


en  question.  On  a pu  dire,  d’une  façon  générale, 
qu’elles  sont  plus  récentes  que  les  faluns  puisqu’on 
les  voit  souvent  recouvrir  ces  derniers,  et  c’est  à cette  • 
vague  conclusion  que  l’on  a dû  s’arrêter. 

La  rareté  des  fossiles  a rebuté  les  chercheurs  ; 
beaucoup  ont  cessé  d’explorer  les  carrières  en  se 
disant  de  parti  pris  : inutile  de  chercher,  il  n’y  a rien. 
La  découverte  qui  fait  l’objet  de  cette  note  devra 
engager  mes  collègues  à ne  plus  négliger  les  recherches 
de  fossiles  partout  où  ces  couches  superficielles  auront 
été  mises  à nu. 

La  liste  des  fossiles  trouvés,  jusqu’à  ce  jour,  dans 
les  argiles  sables  et  graviers  est,  à ma  connaissance, 
fort  courte. 

Blavier,  dans  son  Essai  de  statistique  minéralogique 
et  géologique  du  département  de  la  Mayenne  (1837), 
dit  avoir  vu  dans  ces  sables  agglomérés  par  l’oxyde 
de  fer  de  nombreux  débris  de  bivalves  qu’il  appelle 
cardita  ou  cardium.  C’était  une  erreur  de  sa  part,  car 
M.  CEhlert  a reconnu  depuis  (Note  géologique  sur  le 
département  de  la  Mayenne  1882),  que  les  roches  dont 
parle  Blavier  sont  devoniennes  et  que  les  cardita  sont 
réellement  YOrthis  Monnieri. 

La  première  découverte  importante  a été  faite  par 
M.  Mercier,  pharmacien  à Redon,  puis  complétée  et 
mise  en  lumière  par  M.  Vasseur  ( Recherches  géolo- 
giques sur  les  terrains  tertiaires  de  la  France  occi- 
dentale, 1881).  Il  a trouvé  au  village  de  Saint-Jean- 
la-Poterie  (Morbihan),  près  Redon,  dans  un  banc 
d’argile  plastique  exploité  pour  la  fabrication  de 
poteries  grossières  ; Nassa  prismatica,  Ncissa  muta- 


— m — 


bilis,  Ostrea  edulis,  Terebratula  variabilis  Sow  ou 
perforata?  Defr.  et  des  valves  de  Balanes.  Ces  fos- 
siles lui  ont  permis  d’attribuer  au  Pliocène  l’âge  de 
ce  dépôt.  Comme  l’argile  de  Saint-Jean-la-Poterie  est 
recouverte  de  sable  rouge,  il  est  certain  que  ce  sable 
appartient  au  même  âge  ou  à une  époque  plus  récente. 

Cette  conclusion  a été  confirmée  par  M.  Vasseur 
lui-même  lorsqu’il  a retrouvé  les  mêmes  fossiles  entre 
Sévérac  et  Saint-Gildas-des-Bois  (Loire- Inférieure) 
dans  une  couche  d’argile  placée  à un  niveau  inférieur 
à celui  des  sables  rouges  voisins. 

M.  Danton  a présenté,  en  1889,  à l’Association 
Française  pour  l’avancement  des  sciences,  une  note 
dans  laquelle  il  dit  que:  Les  sables  ferrugineux  ter- 
tiaires de  l’ouest  de  la  France  jusqu’ici  considérés 
pomme  non  fossilifères  lui  ont  fourni,  route  de  Candé 
à la  Potherie  (Maine-et-Loire),  à la  descente  du  moulin 
Dauphin,  aux  environs  des  bornes  27  et  28,  à la  base 
de  ces  sables  qui  reposent  sur  les  schistes  siluriens 
des  pecten,  ccirdinm,  etc.,  empâtés  dans  les  graviers 
très  ferrugineux  de  la  base  du  talus  qui  a en  ce  point 
environ  3 mètres  de  hauteur. 

M.  Danton  ne  conclut  rien  sur  l’âge  de  ce  dépôt.  11 
faut  souhaiter  qu’un  paléontologue  puisse  déterminer 
ces  fossiles  et  faire  connaître  l’àge  géologique  auquel 
ils  appartiennent.  Je  n’ai  jamais  entendu  dire  que 
d’autres  que  MM.  Vasseur  et  Danton  aient  rencontré, 
avant  moi,  des  fossiles  dans  ces  terrains. 

Ma  découverte  date  du  23  juillet  1889.  J’avais 
observé  dans  la  forêt  du  Gâvre  (Loire-Inférieure)  des 
monceaux  considérables  de  scories  anciennes  et  des 


- 186 


traces  fort  peu  apparentes  d’anciennes  exploitations 
pouvant  me  faire  espérer  la  découverte  du  gîte  primi- 
tivement exploité. 

Pour  arriver  à ce  gisement,  j’ai  pratiqué  des  fouilles 
très  nombreuses  ; la  principale  d’entre  elles  m’a  donné 
la  coupe  suivante  : 

1°  Terre  végétale,  0m30  à 0m50  ; 

2°  Sable  rouge  argileux,  3m60  ; 

8°  Une  couche  de  minerai  hydraté  géodique  conte- 
nant une  grande  quantité  de  fossiles,  0m18  à 0m20  ; 

4°  Sable  agglutiné  par  l’oxyde  de  fer,  2m50  ; 

8°  Poudingue  à ciment  argileux  et  minerai,  1 rnèt.  ; 

6°  Argile  blanche  caillouteuse  d’épaisseur  indéter- 
minée; 

7°  Terrain  silurien. 

Le  sable  rouge  (n°  2)  ressemble  à tous  ceux  que 
l’on  exploite  dans  la  région  pour  faire  du  mortier,  il 
est  très  argileux,  à grains  moyens  et  assez  résistant 
pour  pouvoir  être  taillé  verticalement  sans  s’ébouler. 

Le  sable  (n°  4)  est  beaucoup  plus  ferrugineux,  il 
est  assez  durci  par  l’oxyde  pour  pouvoir  être  comparé 
à un  véritable  grès  et  être  employé  comme  pierre  à 
bâtir  dans  les  plus  grossières  constructions  du  pays. 
11  ne  renferme  ni  géodes  ni  fossiles. 

Le  poudingue  ou  conglomérat  (n°  3)  à ciment  argi- 
leux est  très  friable,  ses  éléments  roulés  sont  formés 
de  toutes  les  roches  de  la  contrée,  schiste,  grès, 
quartzite,  quartz,  etc.,  et  aussi  de  noyaux  de  fer  héma- 
tite très  riches,  mais  malheureusement  trop  disséminés 
pour  pouvoir  donner  lieu  à une  exploitation  lucrative 
à l’époque  actuelle.  Ce  sont  ces  noyaux  d’oxyde  de 


— 187 


fer  qui  étaient  recherchés  par  les  Gallo-Romains 
comme  le  prouvent  les  nombreuses  galeries  dans 
lesquelles  j’ai  pu  pénétrer  et  dans  le  sol  d’une  des- 
quelles j’ai  pu  recueillir  un  moyen  bronze  de  Fans- 
tine-Jeune,  femme  de  Marc-Aurèle.  Les  galets  sont 
souvent  de  forme  anguleuse,  ce  qui  prouve  que  leur 
gisement  primitif  n’est  pas  éloigné. 

Le  poudingue  repose  sur  une  couche  d’argile 
blanche  (n°  6)  très  caillouteuse  que  je  n’ai  pas 
traversée  ; mais  toutes  les  fois  que  je  l’ai  fait  dans 
d’autres  recherches  de  ce  pays,  j’ai  constaté  que 
cette  argile  repose  directement  sur  la  roche  silu- 
rienne. 

La  petite  couche  fossilifère  (n°  3)  est  formée  de 
grosses  géodes  d’hématite  cimentées  ensemble,  de 
manière  à former  une  couche  continue.  Les  vides 
sont  remplis  d’argile  et  de  sable.  Les  parois  sont 
tapissées  de  fossiles  et  de  gros  grains  de  sable.  La 
masse  ferrugineuse  renferme  beaucoup  de  restes 
organiques  que  l’on  retrouve  dans  toute  la  région 
minéralisée,  partout  ailleurs  le  sable  est  azoïque. 

Le  test  calcaire  des  fossiles  a été  recouvert  d’une 
couche,  souvent  très  mince,  d’oxyde  de  fer  qui  en  a 
épousé  la  surface  de  manière  à produire  un  moulage 
parfait.  Plus  tard,  le  calcaire  a été  dissout,  il  ne  reste 
plus  qu’une  empreinte  en  creux.  Les  moindres  détails 
sont  admirablement  conservés. 

M.  Vasseur  s’est  mis  obligeamment  à ma  disposi- 
tion pour  étudier  et  déterminer  mes  fossiles. 

Dans  un  premier  envoi,  il  a trouvé  : 

Cardita  striatissima  Caillaud  ; Astarte , voisine  de 


- 188  - 


Omalii  ; Flabellum  Woodi  ; Sphenotrochus  ; Nassa  ; 
Area  (2  espèces);  Trochus  ; Lima,  etc. 

Enfin  un  fragment  de  céphalopode,  probablement 
Aturia , dont  on  voit  le  siphon  et  deux  cloisons. 

Les  quatre  premiers  de  ces  fossiles  se  trouvent  à la 
Dixmérie  et  au  Pigeon-Blanc,  gisements  fossilifères 
composés  de  roche  calcaire  d’aspect  falunien  de  la 
rive  gauche  de  la  Loire  en  Loire-Inférieure. 

Or,  M.  Vasseur  a établi  que  les  fouilles  de  la  Dixmérie 
et  du  Pigeon-Blanc  appartiennent  au  Miocène  supé- 
rieur, il  a donc  pu  certifier  que  les  sables  de  la 
forêt  du  Gâvre  sont  de  ce  même  âge  Miocène  supé- 
rieur. 

Depuis  mon  premier  envoi  à M.  Vasseur,  j’ai  retiré 
du  dépôt  du  Gâvre  un  grand  nombre  de  fossiles  dont 
la  détermination  spécifique  reste  à faire  et  dont  je  ne 
puis  énumérer  ici  que  les  noms  de  genres.  Grâce  à 
l’obligeance  de  M.  Louis  Bureau,  j’ai  pu  comparer 
mes  fossiles  à ceux  de  la  rive  gauche  de  la  Loire,  qui 
se  trouvent  au  musée  de  Nantes  et  constater  ainsi  que 
beaucoup  de  formes  sont  communes  à ces  deux 
régions. 

J’ai  trouvé  : 

Trochus  ziziphrinus  Lin.  Sedgwicki  Nyst ; Natica ; 
Turritella;  Trochus;  Planorbe?  ou  Aturia?  ; Turbo; 
Bull  a ; Cardita  senilis  Sow  squamosa  Nyst  ; Astarte, 
semblable  à une  espèce  non  nommée  de  la  Dixmérie  ; 
Area?;  Pectunculus  ; Lima;  Cithœrea  ; Terebra- 
tula  perforata  Defr .;  Flabellum  et  polypiers  divers, 
etc.,  etc. 

Tous  ces  échantillons  et  bien  d’autres  encore  sont 


— 189 


entre  les  mains  de  M.  Vasseur  qui  en  donnera,  je 
l’espère,  une  détermination  certaine. 

Les  très  nombreuses  fouilles  que  j’ai  fait  creuser 
dans  la  forêt  du  Gâvre  et  dans  ses  environs  immé- 
diats, ainsi  que  mes  études  du  terrain  dans  les 
endroits  où  la  roche  est  visible,  m’ont  fait  reconnaître 
que  partout  où  les  couches  siluriennes  sont  recou- 
vertes, elles  le  sont  par  de  l’argile.  Au-dessus  de 
celle-ci,  on  voit  souvent  des  cailloux  roulés,  dont 
l’épaisseur  peut  varier  de  quelques  centimètres  à 
5 ou  6 mètres. 

Lorsque  le  conglomérat  n’existe  pas,  les  sables 
reposent  directement  sur  la  couche  argileuse.  L’épais- 
seur des  sables  est  des  plus  variables,  elle  peut 
atteindre  10  mètres. 

Il  n’y  a de  constant  que  l’argile;  très  rarement,  on 
en  voit  des  couches  minces  intercalées  entre  les  strates 
de  sables,  d’autres  fois,  elle  forme  des  filons  dans  la 
masse.  La  présence  de  l’argile  au-dessous  des  sables 
est  un  fait  général  auquel  je  ne  connais  qu’une  excep- 
tion; elle  n’existe  souvent  pas  lorsque  la  roche  sous- 
jacente  est  le  calcaire  devonien. 

Il  est  remarquable  que  cette  même  argile  se  trouve 
aussi  constamment  au-dessous  des  amas  superficiels 
de  minerai  de  fer  hydraté. 

Je  n’ai  trouvé  des  fossilles  que  dans  une  seule  de 
mes  fouilles;  dans  une  autre,  j’ai  constaté  la  présence 
d’une  couche  géodique  entre  le  sable  meuble  du 
dessus  et  le  sable  durci  du  dessous,  mais  ces  géodes 
étaient  dépourvues  de  restes  organiques. 

De  ma  découverte  on  doit  conclure  que  toutes  les 


- 190  - 


roches  argilo-arénacées  qui  recouvrent,  sans  solution 
de  continuité,  le  sol  de  la  forêt  du  Gâvre  et  de  ses 
environs  sur  une  surface  de  plusieurs  centaines  de- 
kilomètres  carrés,  appartiennent  au  miocène  supé- 
rieur. 

Les  points  culminants  arrivent  à la  côte  60  mètres. 
Généraliser  davantage  serait  imprudent.  Il  existe  ail- 
leurs des  sables  rouges  à la  hauteur  de  90  mètres  et 
plus. 

La  plaine  du  Gâvre  a été  profondément  ravinée,  en 
beaucoup  d’endroits  le  sable  a été  complètement 
enlevé  et  l’argile  mise  à nu,  en  d’autres  l’argile  elle- 
même  a disparu. 

Les  dépôts  de  cailloux  roulés  sont  tout  a fait  locaux. 
Quelquefois  ils  occupent  des  surfaces  considérables, 
sont  fort  épais  et  activement  exploités  pour  l’entretien 
des  routes. 

Je  dois  signaler  ici  la  formation  actuelle  d’une 
roche  spéciale  que  l’on  rencontre  à chaque  instant 
dans  la  forêt,  sous  la  terre  végétale,  dans  les  parties 
les  plus  basses  et  les  plus  humides.  C’est  une  couche 
horizontale  de  0m10  à 0m40  d’épaisseur  formée  de 
cailloux  divers  cimentés  par  l’oxyde  de  fer,ô  un 
véritable  Alios  que  l’on  nomme  Renard,  dans  le  pays. 
Cette  roche  est  fort  dure  et  imperméable.  Partout  où 
elle  se  rencontre  et  n’a  pas  été  brisée,  la  végétation 
est  souffreteuse. 

On  observe  des  bancs  de  Renard  dans  beaucoup  de 
localités  du  Maine-et-Loire,  de  la  Loire-Inférieure  et 
du  Morbihan,  partout  où  une  source  ferrugineuse 
coule  sur  un  sol  imperméable. 


- 191  — 


m 


Il  y a quelques  années,  j’ai  trouvé  dans  les  sables 
rouges  de  Nyoiseau,  près  Segré,  une  coquille  d’ostréâ 
qui  s’est  rompue  dans  mes  doigts  lorsque  j’ai  voulu 
l’enlever;  j’ai  attribué  la  présence  de  cette  coquille 
dans  ces  sables  à un  remaniement  des  faluns,  et  j’ai 
continué  à penser  que  les  sables  rouges  étaient  dus  à 
des  dépôts  fluviaux  ou  côtiers.  Or,  l’existence  des 
fossiles  marins  de  la  forêt  du  Gâvre  au  milieu  des 
sables  rouges,  prouve  que  ceux-ci  sont  d’origine 
marine  et  qu’il  doit  en  être  de  même  pour  ceux  de 
Nyoiseau  et  de  tant  d’autres  lieux. 

11  a fallu  des  circonstances  toutes  particulières  pour 
que  les  formes  de  ces  restes  organiques  aient  pu  se 
conserver  au  milieu  de  ces  sables  grossiers  très 
perméables  à l’eau,  là  où  tous  les  calcaires  ont  été 
dissouts.  Voici  comment  je  m’explique  le  phénomène. 

Peu  de  temps  après  leur  dépôt,  les  coquilles  se  sont 
trouvées  baignées  par  des  eaux  ferrugineuses  qui  ont 
couvert  leur  test  d’un  mince  dépôt  d’oxyde  épousant 
les  moindres  détails  de  leur  structure  comme  le  ferait 
un  bain  galvanique.  Plus  tard,  le  calcaire  a été  enlevé 
là  comme  dans  les  autres  parties  du  gisement,  et  des 
vides  se  sont  formés  à la  place  des  coquilles.  Ce  sont 
ces  vides  que  l’on  retrouve  aujourd’hui  donnant  jus- 
qu’aux moindres  détails  des  corps  qu’ils  ont  contenus. 
Il  est  très  probable  que  la  masse  entière  des  sables 
de  la  forêt  du  Gâvre  contenait  primitivement  des 
débris  organiques  marins  en  aussi  grand  nombre 
qu’en  contiennent  les  faluns;  un  phénomène  général 
de  décalcification  les  a fait  disparaître,  et  il  en  eut  été 
de  même  pour  le  lambeau  que  je  viens  de  découvrir. 


si  l'accident  tout  local  et  fortuit  d’une  source  ferru- 
gineuse incrustante  n’était  venu  mettre  à l’abri  d’une 
destruction  totale,  si  non  les  coquilles  elles-mêmes, 
au  moins  leurs  formes  extérieures. 

L’argile  que  l’on  trouve  partout  sous  le  sable  est 
peut-être  le  produit  de  la  décomposition  des  calcaires 
entraîné  par  les  eaux  superficielles  à la  partie  la  plus 
basse  du  dépôt.  Cette  hypothèse  applicable  à la  forêt 
du  Gâvre  ne  saurait  d’ailleurs  être  généralisée,  car 
on  peut  constater  en  beaucoup  d’autres  points  de  la 
région  la  transformation  superficielle,  et  en  place,, 
des  roches  anciennes  en  argile. 


Chàteaubriant,  le  20  juin  1890. 


ÉTUDE  DU  MÉTAMORPHISME 


AUX  ENVIRONS  DE  NOZAY 
(Loire-Inférieure) 

PAR 

L.  D A V Y 

Ingénieur  civil  des  Mines 


Les  roches  des  environs  de  Nozay  (Loire-Inférieure) 
ont  été  profondément  modifiées  tant  par  leur  juxta- 
position aux  roches  éruptives  qui  les  ont  pénétrées 
que  par  les  mouvements  mécaniques  auxquels  elles 
ont  été  soumises. 

C’est  à l’étude  de  ce  métamorphisme  que  je  me  pro- 
pose de  consacrer  cette  note. 

Les  schistes  de  Nozay  font  partie  de  la  formation 
schisteuse  supérieure  à l’étage  des  Grès  armoricains 
et  comprise  entre  ceux-ci  et  les  couches  de  plitanites, 
de  grès,  de  schistes  et  d’ampélites  caractérisées  par 
les  fossiles  de  la  faune  troisième  qu’elles  renferment. 

lis  forment  une  bande  orientée  est-ouest  quelques 
degrés  nord  parallèle  aux  gisements  du  même  âge  de 
la  contrée. 

Deux  roches  éruptives  distinctes  ont  profondément 
métamorpliisé  ces  schistes,  ce  sont  : des  Granulites 

13 


— 194  - 


et  des  Quartz  fétides  à mica  blanc  ( Hyalomictes ) accom- 
pagnés de  Tourmalinite . 

Elles  s’observent,  aux  environs  de  Nozav,  dans  la 
région  qui  forme  limite,  au  sud,  entre  les  couches  de 
la  faune  seconde  et  celles  de  la  faune  troisième;  elles 
empiètent  sur  l’une  et  l’autre  de  ces  formations. 

Les  couches  sédimentaires  plongent  au  sud. 

Granulite.  — Si  l’on  prolonge  par  la  pensée,  vers  le 
sud-est,  le  massif  granulitique  qui  a pour  axe  une 
ligne  passant  par  Grand-Champ  et  Allaire  (Morbihan), 
on  arrive  à Nozay,  et  on  trouve  à l’ouest  de  cette  ville 
les  deux  pointemenls  granulitiques  du  Houx  et  de 
Gâtines. 

Les  roches  qui  se  trouvent  en  ces  deux  points  sont 
les  mêmes  que  celles  du  massif  de  Grand-Champ  ; on 
est  donc  fondé  à conclure  qu’elles  font  partie  de  la 
même  éruption  et  représentent  ses  derniers  efforts 
vers  l’est  (1). 

La  granulite  du  Houx  et  de  Gâtines  est  formée,  dans 
la  partie  centrale  de  sa  masse,  de  feldspath  blanc  rosé 
le  plus  souvent  grenu,  quelquefois  laminaire,  en  gros 
cristaux  maclés,  de  quartz  gris  bien  plus  rare  que  ne 
l’est  le  feldspath,  de  mica  blanc  en  grandes  lames  très 
brillantes  et,  enfin,  de  mica  noir  peu  abondant  en 
lames  isolées  transformées  sur  les  bords  en  mica 
blanc.  Le  mica  noir  disparait  le  plus  souvent  lorsque 
l’on  s’éloigne  du  centre  éruptif. 


(1)  Lire  à propos  du  massif  granulitique  de  Grand-Champ  : 
Modifications  et  transformations  des  granulites  du  Morbihan,  par 
M.  Barrois.  (Annales  Société  géologique  du  Nord,  t.  XV,  1887). 


— 195  — 

Sur  les  bords  des  massifs,  et  peut-être  en  filons 
dans  leur  masse,  on  voit  une  roche  composée  des 
mêmes  éléments,  mais  à grains  très  fins.  Dans  ce  cas, 
le  mica  blanc  est  le  plus  souvent  orienté,  ce  qui  donne 
à la  masse  l’apparence  du  gneiss.  On  remarque  aussi 
que  la  pierre  a une  tendance  à se  briser  en  fragments 
allongés,  comme  le  ferait  un  schiste  fibreux. 

Cette  roche  feuilletée  fibreuse  à mica  blanc  orienté 
est  une  Aplite.  On  y remarque  des  cristaux  de  tour- 
naline. 

La  granulite  de  Nozay  a été  très  profondément  alté- 
rée par  les  agents  atmosphériques,  aussi  ne  peut-elle 
fournir  que  des  pierres  de  constructions  de  médiocre 
qualité. 

Quelquefois  elle  est  transformée  en  arène  granitique 
qui  entoure  la  roche  plus  solide. 

Les  deux  boutonnières  du  Houx  et  de  Gâtines  sont 
les  seules  qui  forment  affleurement,  mais  il  est  pro- 
bable que  la  roche  éruptive  ne  se  trouve  pas,  en 
maints  autres  endroits,  à une  grande  distance  du  sol; 
j’en  ai  pour  preuve  les  arkoses  qui  forment  la  gangue 
du  minerai  de  fer  à la  minière  du  Maire  au  sud-ouest 
de  Nozay  et  le  mica  blanc  doré  qui  enveloppe  chaque 
fragment  d’hématite  dans  ce  gisement.  L’ackose  pos- 
sède absolument  la  composition  de  la  granulite,  elle 
n’en  diffère  que  par  la  transformation  du  feldspath  en 
argile  blanc  pur  et  la  stratification  grossière  des  élé- 
ments. Comme  le  Maire  se  trouve  à six  kilomètres  à 
l’est  de  Gâtines,  on  ne  s’explique  pas  comment  les 
trois  éléments  du  granité  auraient  pu  être  transportés 
à cette  distance  de  façon  à arriver  tous  ensemble,  en 


- 196  — 


bonne  proportion,  au  même  point,  sans  être  séparés 
par  ordre  de  densité,  et  sans  s’être  adjoints  les  subs- 
tances diverses  qu’ils  ont  dû  rencontrer  sur  leur  route. 
Sous  les  alluvions  et  autres  terrains  superficiels,  il  doit 
donc  exister,  à proximité  du  Maire,  un  affleurement 
granulitique,  et  il  doit  en  être  ainsi  pour  d’autres 
localités  de  la  contrée.  Le  Maire  se  trouve  dans  le 
prolongement  de  l’axe  des  pointements  du  Houx  et 
de  Gâtines. 

Ilyalomicte.  — En  une  foule  de  points  des  environs 
de  Nozay  on  voit  affleurer  des  filons  siliceux  exploités 
pour  l’entretien  des  routes;  ce  sont  de  véritables  peg- 
matites  auxquelles  il  manque  le  feldspath. 

Ces  roches  sont  alignées  dans  le  sens  de  la  stratifi- 
cation ou  dans  un  plan  qui  s’en  rapproche  beaucoup; 
elles  sont  formées  de  quartz,  blanc  laiteux  ou  gris, 
rarement  cristallisé  ou  translucide,  toujours  fétide,  et 
de  mica  blanc  doré  en  grandes  plaques  gauffrées. 

Souvent  des  lambeaux  de  schiste  sont  inclus  dans 
la  roche. 

Ces  filons  d’hyalomicte  ont  des  épaisseurs  très 
variables,  ils  sont  en  groupes  parallèles  ou  sont  iso- 
lés. Ils  renferment  une  grande  variété  de  minéraux 
disséminés  en  très  petite  quantité  dans  leur  masse, 
ce  sont  : la  tourmaline,  la  cassitérite,  le  mispikel  et 
les  produits  de  sa  décomposition,  le  wolfram,  l’oxyde 
de  fer,  la  pyrite  de  fer,  la  galène,  etc.,  et  dans  les  géodes 
tapissées  quelquefois  de  cristaux  de  quartz  hyalin  ou 
enfumé  des  argiles,  du  fer  hydroxidé,  de  la  calcé- 
doine, etc. 

La  fétidité  du  quartz  est  due  à des  cavités  indiscer- 


— 197  — 

nables  à l’œil  nu  contenant  un  liquide  incolore  et 
puant. 

A ces  hyalomictes  sont  subordonnés  des  filons  de 
Tourmalinite  ~ Luxurianite  dont  on  trouve  des  frag- 
ments, souvent  très  volumineux,  parmi  les  blocs,  dis- 
persés à la  surface  du  sol,  arrachés  aux  masses  quart- 
zeuses.  Je  n’ai  jamais  rencontré  cette  roche  en  place, 
mais  les  morceaux  isolés  sont  le  plus  souvent  intime- 
ment liés  aux  hyalomictes. 

La  tourmalinite  est  une  roche  gris  foncé,  soyeuse, 
noire  lorsqu’elle  est  humide,  composée  de  petits  cris- 
taux de  tourmaline  enchevêtrés  les  uns  dans  les  autres 
et  cimentés  par  de  la  silice  très. rare.  Lorsque  les  cris- 
taux sont  accidentellement  orientés,  la  roche  est 
fibreuse  dans  un  sens  et  finement  grenue  dans  le  sens 
perpendiculaire.  La  forme  des  cristaux  n’est  pas  dis- 
cernable à l’œil  nu. 

Quelques  groupes  de  filons,  de  quartz,  formant 
avec  les  premiers  un  angle  voisin  de  90°  et  par  con- 
séquent orientés  nord-sud  se  rencontrent  aux  envi- 
rons de  Marsac.  Le  mica  s’y  rencontre  plus  rarement, 
le  quartz  est  plus  caverneux  et  d’un  blanc  plus  mat. 
Les  épontes  sont  très  argileuses. 

Telles  sont  les  roches  qui,  aux  environs  de  Nozay, 
ont  pu  métamorphiser  celles  qui  les  renferment. 

Il  est  très  probable  que  la  granulite  a joué  le  rôle 
principal  dans  la  génèse  des  minéraux  d’origine  méta- 
morphique. 

Le  phénomène  s’est  divisé  en  deux  périodes  bien 
distinctes;  pendant  la  première,  par  juxtaposition, 
des  minéraux  ont  pris  naissance  dans  la  roche,  pen- 


- 198  - 


dant  la  seconde,  elle  a changé  de  texture,  elle  est  deve- 
nue fibreuse  et  les  minéraux  inclus  ont  été  modifiés 
dans  leurs  formes. 

Les  minéraux  auxquels  le  métamorphisme  a donné 
naissance  sont,  dans  les  grès  : de  la  tourmaline,  des 
micas  de  couleurs  diverses  en  nids  et  en  amas,  de  la 
chlorile,  du  quartz  cristallisé,  etc.;  dans  les  schistes  : 
des  cristaux  de  chiastolite,  des  micas  blanc  doré,  de 
la  séricite,  de  la  pyrite  de  fer,  etc. 

Les  schistes  dits  de  Nozay  occupent  une  grande 
surface  orientée  de  l’est  à l’ouest.  Je  les  ai  étudiés 
sur  une  longueur  de  1400  mètres  depuis  le  moulin  du 
Paradel,  en  Abbaretz,  à l’est,  jusqu’à  la  route  de  Vay 
à Marsac,  à l’ouest.  Ils  s’étendent  bien  au  delà,  de 
part  et  d’autre  de  ces  limites.  Au  moulin  du  Paradel, 
la  largeur  de  la  bande  ne  saurait  dépasser  400  mètres, 
elle  va  s’agrandissant  à mesure  que  l’on  s’avance  vers 
l’ouest  pour  atteindre  son  maximum  au  droit  du 
Vieux-Bourg  de  Nozay,  où  elle  a 2,500  mètres.  Plus  à 
l’ouest,  elle  se  rétrécit  peu  à peu. 

Ils  sont  limités,  au  nord,  par  des  bancs  de  grès 
grossier  caractérisés  par  la  structure  constamment 
amygdaloïde  d’une  des  strates,  on  dirait  avoir  affaire 
à un  filon  de  porphyroïde;  au  sud,  par  une  autre  for- 
mation gréseuse  qui  les  sépare  des  phtanites,  ampé- 
lites  et  schistes  du  silurien  supérieur. 

Ces  schistes,  très  homogènes  dans  leur  composi- 
tion, diffèrent  essentiellement  de  ceux  du  même  âge 
que  l’on  exploite  pour  ardoises  dans  la  Bretagne  et 
l’Anjou.  Ils  ne  sauraient  se  cliver  en  lames  minces, 
mais  on  les  débite  facilement  en  lourdes  plaques  de 


- 199  - 


très  grandes  dimensions;  on  pourrait,  par  exemple, 
obtenir  des  plateaux  de  huit  mètres  de  longueur  sur 
quinze  ou  vingt  centimètres  d’épaisseur.  La  texture 
est  fibreuse,  le  grain  très  fin,  la  couleur  gris  bleuâtre 
plus  claire  que  celle  de  l’ardoise.  La  résistance  à la 
rupture  est  faible  dans  le  sens  des  fibres,  très  grande, 
au  contraire,  lorsque  l’effort  est  appliqué  normalement 
à leur  direction. 

Dans  cette  pierre,  on  peut  tailler  et  sculpter  des 
monolithes  d’une  grande  solidité  et  d’une  légèreté 
extrême.  On  en  fait  des  croix  monumentales,  des 
dalles  funéraires,  des  échalas,  des  clôtures,  des 
poteaux  pour  hangars,  des  éviprs,  des  auges,  etc., 
son  exploitation  est  très  active  dans  tous  les  points 
où  elle  se  trouve  à proximité  d’une  route. 

Le  massif  est  divisé  en  parallélipipèdes  par  des  cas- 
sures naturelles,  joints  ou  diaclases.  Les  surfaces  de 
rupture  sont  d’une  grande  netteté  et  d’un  parallélisme 
rigoureux  quand  on  considère  chaque  système.  Les 
plus  apparentes  se  rapprochent  de  la  verticale  et  sont 
sensiblement  normales  au  sens  des  fibres  de  la  pierre. 
Souvent  les  plans  de  rupture  ne  sont  plus  en  contact 
immédiat,  ils  sont  écartés  l’un  de  l’autre  de  quelques 
millimètres,  quelquefois  même  de  quelques  centi- 
mètres, alors  le  vide  qui  existait  entre  eux  est  comblé 
par  un  filonnet  de  quartz  ou  par  de  l’argile,  les 
ouvriers  disent  que  la  coupe  est  chailleuse  ou  grasse. 

On  observe  d’autres  cassures  bien  plus  rares  et 
bien  plus  irrégulières  que  les  précédentes,  celles-ci 
ont  été  accompagnées  du  glissement  des  deux  parties 
fracturées  l’une  sur  l’autre,  le  frottement  a donné 


— 200 


lieu,  dans  ce  cas,  à des  surfaces  polies  et  striées  ana- 
logues  à celles  que  l’on  voit  fréquemment  dans  les 
filons  métallifères. 

Lorsque  deux  diaclases  parallèles  sont  très  rappro- 
chées l’une  de  l’autre,  que  par  conséquent  une  tranche 
mince  de  pierre  est  comprise  entre  elles,  il  arrive 
souvent  que  cette  tranche  a été  écrasée  et  broyée;  le 
schiste  qui  la  forme  est  alors  plus  noir,  plus  tendre, 
ses  fibres  et  ses  feuillets  ne  sont  plus  parallèles,  mais 
dans  le  plus  grand  désordre;  les  surfaces  courbes  et 
gauffrées  sont  fréquentes.  Les  ouvriers  donnent  le 
nom  de  feuilleti  à ce  genre  d’accident. 

Les  efforts  mécaniques  qui  ont  donné  naissance  à 
la  forme  spéciale  des  schistes  de  Nozay  ont  agi,  de  la 
même  façon,  sur  les  bandes  de  grès  qui  bordent 
ceux-ci  vers  le  nord  et  vers  le  sud,  pour  leur  donner 
des  formes  analogues.  La  similitude  des  effets  se  voit 
surtout  dans  les  grès  du  sud.  Ces  grès  sont,  comme 
les  schistes,  grossièrement  feuilletés,  et  la  texture 
fibreuse  y est  si  bien  développée,  que  l’on  peut  obtenir 
facilement  sous  le  choc  du  marteau,  des  esquilles 
longues  et  très  minces  ressemblant  grossièrement  à 
une  lame  de  bois  fendu  dans  le  sens  des  fibres 
ligneuses.  On  y remarque  aussi  des  diaclases  qui  ont 
divisé  la  masse  en  parallélipipèdes  tous  de  forme 
identique;  ces  joints  ont  été,  comme  ceux  des  schistes, 
bien  souvent  remplis  par  une  mince  lame,  soit  de 
quartz,  soit  d’argile. 

Sous  l’influence  des  roches  éruptives,  des  minéraux 
divers  se  sont  développés  dans  les  grès  et  les  schistes. 
Ces  minéraux  sont  les  mêmes  que  ceux  que  l’on 


201  — 


observe  dans  une  foule  de  localités  de  la  Bretagne, 
mais  ils  en  diffèrent  par  des  déformations  postérieures 
à leur  cristallisation. 

A la  Barre-de-Hingué,  à l’extrémité  ouest  de  la 
granulite  du  Houx,  la  roche  éruptive  s’est  trouvée  en 
contact  par  la  tranche  avec  le  grès,  les  phtanites  et 
les  schistes. 

Les  phtanites  ont  perdu  leur  coloration  ordinaire- 
ment noire,  en  d’autres  lieux,  elles  sont  devenues 
blanc-mat  et  massives,  la  structure  fibreuse  ne  s’y 
est  pas  développée.  Je  n’y  ai  rencontré  aucun  minéral 
particulier. 

Les  grès  se  sont  fortement  colprés  en  rouge,  ils 
sont  devenus  quartziteux  et  contiennent  de  la  tour- 
maline, des  micas  de  diverses  couleurs  en  nids  et  en 
amas,  la  structure  fibreuse  est  fréquente  dans  certains 
bancs,  dans  d’autres,  elle  est  restée  massive. 

Au  voisinage  immédiat  des  pointements  granuli- 
tiques  du  Houx  et  de  Gâtines,  les  roches  de  contact 
sont  cachées  sous  les  arènes  produit  de  la  décompo- 
sition de  la  roche  éruptive  et  sous  des  argiles  super- 
ficielles épaisses,  on  ne  les  voit  affleurer  qu’à  une 
certaine  distance.  Un  de  ces  points  les  plus  rappro- 
chés se  trouve  à la  Barre-de-Hingué,  à 500  mètres  à 
l’ouest  du  Houx,  là  le  schiste  est  profondément  modifié, 
au  point  d’avoir  l’aspect  d’un  véritable  gneiss. 

Si  l’on  observe  cette  roche  de  près,  on  remarque 
qu’elle  a de  l’analogie  avec  celle  dont  parle  Durocher 
{Études  sur  le  métamorphisme  des  roches.  — Bulletin 
de  la  Société  géologique  de  France , 2e  série , tome  III, 
page  607),  et  à propos  de  laquelle  il  dit  : 


m — 


« Le  plissement  du  schiste  qui  a donné  lieu  à ces 
« bandes  rubannées,  paraît  être  fait  après  la  cristal- 
« lisation  des  macles,  car  les  plis  ou  rides  que  pré- 
« sentent  les  plans  de  séparation,  se  courbent  légère- 
« ment  autour  des  cristaux  macleux.  Dans  cette 
« région,  le  métamorphisme  maclifère  s’est  étendu 
« jusqu’à  une  distance  d’environ  3 kilomètres  du 
a granité,  à Aucfer,  près  Redon.  » 

11  y a donc  identité  entre  les  granulifes  d’Allaire  et 
celles  du  Houx  jusque  dans  les  phénomènes  méta- 
morphiques qu’elles  ont  produits.  La  roche  d’Aucfer 
est  cependant  plus  compacte  et  à éléments  plus  petits, 
on  y retrouve  davantage  le  schiste  et  elle  s’éloigne 
beaucoup  des  gneiss. 

La  roche  de  la  Barre-de-Hingué  semble  composée 
de  fragments  de  chiastolite  blanche  reconnaissable  à 
l’œil  nu,  sur  la  tranche  de  quelques  échantillons  où 
l’on  voit  bien  le  centre  noir  du  cristal  entouré  de  blanc, 
et  même  la  croix  noire  caractéristique.  Le  plus  sou- 
vent, les  macles  ne  sont  pas  discernables,  elles  forment 
des  noyaux  autour  desquels  s’infléchissent  les  lamelles 
membraneuses  du  schiste  devenu  brillant,  sériciteux, 
chargé  de  mica  blanc  argenté.  Le  quartz  est  très 
rare,  on  n’y  distingue  pas  le  feldspath.  Si  dans  cer- 
tains échantillons  on  ne  voyait  pas  très  nettement  les 
macles,  et  si  on  n’observait  pas  le  passage  graduel 
de  cet  état  à celui  dans  lequel  elles  ont  cessé  d’être 
discernables,  on  croirait  avoir  sous  les  yeux  un  gneiss 
véritable.  Pour  que  le  schiste  primitif  soit  transformé 
de  la  sorte,  il  a fallu  que,  postérieurement  à la  cris- 
tallisation des  macles,  il  ait  subi  un  laminage  ou  un 


— 203  — 

étirement,  celui-ci  a brisé  les  cristaux,  a forcé  le 
schiste  à se  contourner  autour  de  leurs  fragments  en 
lui  donnant  la  forme  membraneuse.  C’est  peut-être 
sous  cet  effort  mécanique  désagrégeant  la  pierre, 
qu’une  partie  de  la  substance  de  la  chiastolite  et  du 
schiste  s’est  épigénisée  en  mica  et  en  séricite. 

Ce  phénomène  d’étirement  très  exagéré  à la  Barre- 
de-Hingué  devient  évident  lorsque  l’on  étudie  les 
belles  macles  contenues  dans  le  schiste  à une  plus 
grande  distance  de  la  granulite,  mais  à la  Barre-de~ 
Hingué,  comme  en  beaucoup  d’autres  points,  on  doit 
remarquer  que  les  modifications  métamorphiques 
subies  par  les  roches  sédimentaires  sont  bien  plus 
profondes  lorsque  la  roche  éruptive  a agi  par  la 
tranche,  qu’elles  ne  l’auraient  été  si  cette  action 
s’était  fait  sentir  dans  le  sens  latéral. 

On  lit  dans  l’ouvrage  de  M.  A.  Daubrée,  ayant  pour 
titre,  Éludes  synthétiques  de  géologie  expérimentale , 
1879,  page  442,  la  phrase  suivante  : 

« Ces  macles  elles-mêmes  ont  été,  dans  certains 
« cas,  tordues  et  gauchies  d’une  manière  évidente, 
« comme  on  le  voit,  par  exemple  à Marsac  (Loire- 
« Inférieure),  (d’après  les  échantillons  recueillis  par 
« M.  Rousselle,  professeur  à Grand-Jouan,  et  offerts 
« par  lui  à l’école  des  Mines).  Ce  dernier  fait  témoigne 
« que  la  roche  qui  sert  de  matrice  aux  macles,  bien 
« qu’à  peu  près  solide  lorsqu’elle  s’est  feuilletée,  a 
« continué  à se  mouvoir,  pendant  un  certain  temps, 
« sous  l’influence  des  fortes  pressions  auxquelles  elle 
« était  soumise.  » 

Le  gisement  des  macles  dites  de  Marsac,  dont  parle 


204  — 


M.  Daubrée,  se  trouve  à environ  700  mètres  au  nord- 
est  de  la  granulite  du  Houx  vers  le  point  où  est  mar- 
quée la  côte  87  sur  la  carte  d’état-major  au  80  mil- 
lièmes, à petite  distance  de  la  limite  des  communes 
de  Nozay  et  de  Marsac.  Là,  le  schiste  de  Nozay  perce 
en  quelques  points  la  terre  végétale  et  on  en  trouve  des 
blocs  nombreux  épars  à la  surface  du  sol.  Ce  schiste 
ne  diffère  en  rien  de  celui  que  j’ai  décrit,  il  est  très 
nettement  fibreux. 

On  voit  dans  sa  pâte,  comme  disséminées  au  hasard, 
mais  le  plus  souvent  dans  le  voisinage  du  plan  de  sa 
fissilité  grossière,  de  grosses  macles  très  faciles  à 
isoler. 

J’en  ai  observé  une  qui  a 0m18  de  longueur  et  0m008 
de  côté. 

Ces  cristaux  ont  la  même  structure  que  ceux  pro- 
venant des  Sables,  de  Rohan,,  et  si  bien  décrites  par 
Durocher  ( opus  citatus,  page  5o2);  voici  un  résumé 
de  ce  qu’il  dit  : 

Ce  sont  des  prismes  rectangulaires  ou  rhomboïdaux 
formés  d’une  substance  blanche  (la  chiastolite).  Ces 
prismes  renferment  habituellement  cinq  bandes  de 
matière  noire  à section  rhombique.  Les  quatre  bandes 
situées  suivant  les  arêtes  verticales  des  prismes  ont 
une  forme  un  peu  irrégulière  dans  le  sens  de  la  lon- 
gueur, elles  sont  formées  par  la  matière  même  du 
schiste  argileux  qui  pénètre  à l’intérieur  des  cristaux 
et  qui  a conservé  sa  schistosité  disposée  de  la  même 
manière  que  celle  de  la  roche  adjacente.  La  cinquième 
bande  qui  est  centrale  ou  disposée  suivant  l’axe  des 
cristaux  a la  forme  d’une  pyramide  dont  la  base  est 


- 20B  — 

concentrique  et  parallèle  à celle  du  prisme  extérieur. 
L’épaisseur  de  cette  pyramide  va  en  diminuant  d’une 
manière  un  peu  inégale,  mais  de  façon  que  les  coupes 
transversales  faites  à différentes  hauteurs,  donnent 
des  rhombes  ou  des  rectangles  dont  les  côtés  sont 
parallèles  à ceux  de  la  base  du  prisme  macleux. 

La  figure  4,  planche  4 (1)  représente  un  tronçon  de 
inacle  de  Marsac,  dessiné  de  grandeur  naturelle,  fai- 
sant voir  les  sections  de  ses  deux  extrémités.  On 
remarque  deux  filets  de  matière  noire  reliant  en  croix 
les  arêtes  opposées  du  cristal.  Il  y a des  prismes  pré- 
sentant seulement  une  pyramide  centrale  (c’est  le  cas 
delà  figure  4);  d’autres,  au  contraire,  n’ont  que  les 
quatre  bandes  situées  sur  les  arêtes  avec  les  filets 
diagonaux  plus  ou  moins  distinctement  marqués. 
Au  point  où  sa  base  se  confond  avec  la  roche  encais- 
sante, la  pyramide  centrale  est  formée  de  la  même 
matière  tendre  et  schisteuse  que  cette  roche;  mais, 
de  la  base  au  sommet,  la  substance  de  la  pyramide 
s’endurcit,  devient  aigre  et  augmente  de  densité,  elle 
prend  peu  à peu  l’aspect  de  la  macle  vitreuse.  On 
remarque  souvent  à l’intérieur  de  la  pyramide  un 
mélange  intime  de  macle  vitreuse  hyaline  et  de 
matière  noire  provenant  de  la  pâte  du  schiste  non 
transformée.  Vers  une  des  extrémités  du  prisme,  la 
pyramide  centrale  s’élargissant  de  plus  en  plus,  rem- 
place entièrement  la  substance  vitreuse,  ainsi  à un 
de  ses  bouts,  le  cristal  macleux  n’est  autre  chose 
qu’un  prisme  rempli  de  schiste  argileux. 


(1)  Toutes  les  figures  de  la  planche  ont  été  dessinées  par 
l’auteur  et  sont  de  grandeur  naturelle. 


A Marsac,  les  quatre  prismes  situés  sur  les  arêtes 
font  défaut.  Souvent  la  pyramide  centrale  disparaît 
aussi,  de  telle  sorte  que  le  cristal  de  chiastolite  semble 
homogène  dans  toute  sa  masse. 

Mais  ce  qui  distingue  surtout  les  macles  de  Nozay 
de  celles  observées  partout  ailleurs  jusqu’ici,  ce  sont 
les  déformations  qu’ont  dû  subir  ces  cristaux  après 
leur  cristallisation;  on  les  trouve,  en  effet,  brisés, 
contournés,  étirés,  gauchis  de  toutes  les  façons  et  on 
ne  saurait  admettre  qu’ils  se  soient  ainsi  formés  ; 
ce  serait  une  dérogation  manifeste  aux  lois  de  la  cris- 
tallographie. 

La  ligure  1,  planche  4,  représente  un  fragment  de 
schiste  enchâssant  deux  macles.  L’une  d’entre  elles 
s’est  trouvée  placée,  par  hasard,  dans  le  sens  des 
fibres  de  la  roche;  ce  n’est  plus  un  prisme  à bases 
égales  aux  deux  bouts,  ceux-ci  se  sont  étirés  et 
forment  deux  pointes  pyramidales  placées  de  part  et 
d’autre  d’un  prisme  déformé. 

L’autre  macle  formait  avec  la  première  un  angle 
d’environ  90°.  Ses  deux  extrémités  sont  aussi  étirées 
en  sens  inverse  ; les  arêtes,  au  lieu  d’être  en  ligne 
droite,  forment  un  S gauchi. 

On  remarque,  de  plus,  qu’au  point  où  l’extrémité 
de  la  première  macle  vient  s’appuyer  au  centre  de  la 
seconde,  il  y a une  inflexion  brusque  de  celle-ci. 

J’ai  essayé  de  dessiner  les  contournements  des 
fibres  flexibles  du  schiste  autour  du  corps  plus  rigide 
des  macles  ; ces  fibres  se  sont  infléchies  pour  en 
épouser  la  forme.  Aux  extrémités,  elles  sont  étirées 
comme  pour  continuer  les  pointes  en  direction. 


- 201  — 

La  figure  5 planche  4 représente  deux  macles  paral- 
lèles placées  l’une  et  l’autre  presque  normalement  au 
sens  d’étirement  du  schiste  ; elles  affectent  l’une  et 
l’autre  la  même  forme  sinueuse,  la  même  cause  a 
produit,  sur  l’une  comme  sur  l’autre,  le  même  effet. 
L’un  des  cristaux  est  encore  dans  son  alvéole  schis- 
teuse, l’autre  n’y  a laissé  que  sa  place. 

J’aurais  pu  multiplier  les  exemples  de  ce  genre,  ils 
se  produisent  sur  chaque  échantillon  et  chaque  coup 
de  marteau  en  met  un  nouveau  en  évidence. 

Deux  macles  isolées  sont  représentées  figure  2 et 
figure  6;  elles  se  terminent  en  pointe  et  sont  contour- 
nées. 

M.  Daubrée  représente  (figure  139,  page  405,  opus 
citatus ),  une  belemnite  étirée  et  tronçonnée  des 
couches  jurassiques  du  mont  Léchât,  et  pour  prouver 
que  cet  état  est  bien  dû  à un  étirement  de  la  roche 
calcaire  qui  renferme  ce  fossile,  il  fait  voir  (page  421, 
figure  135  du  même  ouvrage),  ce  qu’est  devenue  une 
belemnite  ordinaire,  lorsqu’après  avoir  été  encastrée 
dans  un  prisme  de  plomb,  on  a étiré  celui-ci  sous  l’ef- 
fort d’une  presse  hydraulique. 

La  belemnite  soumise  à l’expérience  s’est  étirée  et 
tronçonnée  comme  l’est  celle  du  mont  Léchât.  Ce  qui 
s’est  passé  pour  la  belemnite  serait  pareillement  arrivé 
si  on  lui  avait  substitué  un  prisme  minéral  quel- 
conque, une  macle  par  exemple. 

Or,  ma  figure  3 planche  4 représente  une  macle  de 
Nozay  placée  dans  le  sens  des  fibres  du  schiste  et 
l’on  voit  que  l’étirement  a été  tellement  prolongé  que 
le  cristal  a été  forcé  de  se  rompre  en  nombreux  tron- 


— m — 


çons  et  qu’autour  de  chacun  de  ceux-ci  les  fibres  de 
la  pierre  se  sont  contournés  de  manière  à ne  laisser 
subsister  aucun  vide. 

Les  conclusions  que  l’on  doit  tirer  des  expériences 
de  M.  Daubrée  sont  donc  en  tous  points  applicables 
aux  faits  que  l’on  observe  à Nozay. 

On  trouve  à Marsac  beaucoup  de  macles  ayant  subi 
les  mutilations  représentées  figure  3.  D’autres  macles 
sont  ployées  en  arcs-de-cercles,  d’autres  encore  ont 
leurs  arêtes  vives  arrondies  ; il  n’y  en  a pas  une  qui 
ait  conservé  sa  forme  primitive. 

De  tous  ces  faits  on  doit  conclure,  comme  l’avait 
pressenti  Durocher  à propos  des  macles  d’Aucfer,  et 
comme  l’a  affirmé  M.  Daubrée,  que  le  schiste  de  Nozay 
contenait  déjà  des  cristaux  de  chiastolite  lorsque,  par 
l’effet  d’une  force  mécanique  postérieure  à cette  intru- 
sion, il  a pris,  en  s’étirant,  la  forme  fibreuse  qu’il 
affecte  aujourd’hui. 

Le  cristal,  plus  dur  que  la  roche,  s’est  brisé  et 
déformé;  il  n’a  pas  disparu.  Il  n’en  a pas  été  de  même 
des  fossiles  ; on  n’en  trouve  plus  aucune  trace  à Nozay 
bien  qu’ils  soient  assez  fréquents  dans  les  roches  de 
même  âge  chez  lesquelles  le  métamorphisme  n’a  pro- 
duit que  la  fissilité  propre  aux  ardoises. 

La  surface  des  macles  de  Marsac  est  enduite  de 
mica  blanc  doré  produit  de  l’épigémie  de  la  substance 
blanche  des  cristaux  ; ce  mica  forme  une  traînée  très 
visible  de  part  et  d’autre  de  la  macle,  c’est  un  dimi- 
nutif de  ce  que  l’on  voit  dans  la  roche  gneissiforme  de 
la  Barre  de  Hingué. 

Les  schistes  de  Nozay  présentent  une  autre  particu* 


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— 209  — 


larité  remarquable  ; on  observe  dans  leur  masse  des 
noyaux  irréguliers,  aplatis,  allongés  dans  le  sens  des 
fibres,  formés  d’une  matière  noire  charbonneuse, 
tendre,  tachant  les  doigts,  ayant  l'aspect  et  les  pro- 
priétés physiques  de  l’ampélité  argileuse  ; on  voit 
briller  dans  cette  substance  noire  et  dans  le  schiste 
qui  l’avoisine  des  cristaux  microscopiques. 

Ces  taches  noires  ont  des  dimensions  très  variables, 
depuis  quelques  millimètres  jusqu’à  deux  décimètres 
en  longueur. 

On  les  trouve  partout  où  les  macles  n’existent  pas. 

J’ai  dit  que  la  roche  de  Nozay  est  toujours  d’une 
teinte  générale  beaucoup  plus  claire  que  celle  des 
schistes  ardoisiers  de  la  contrée.  Ne  serait-il  pas 
logique  de  penser  que  la  matière  charbonneuse  dissé- 
minée uniformément  partout  ailleurs,  s’est  accumulée 
à Nozay  dans  des  points  spéciaux,  et  que  cette  con- 
centration s’est  faite  par  affinité,  lorsque  la  masse 
entière  s’est  mise  en  mouvement  en  prenant  la  texture 
fibreuse  ? 

Durocher  ( opus  citatus , page  607)  parle  de  noyaux 
noirs,  qui  semblent  analogues  à ceux  de  Nozay,  obser- 
vés par  lui  dans  le  nord  de  l’Ille-et-Vilaine  et  la  Manche, 
ainsi  qu’à  Bas-Vallon  dans  la  forêt  de  Lorges,  et  à 
Sainte-Brigitte  près  les  Salles-de-Rohan.  Ces  noyaux 
se  trouvent  toujours  à proximité  des  gisements  macli- 
fères  ou,  au  moins,  à peu  de  distance  des  roches 
ignées  capables  d’engendrer  la  macle.  Il  les  désigne 
sous  le  nom  de  fausses  macles  et  suppose  que  ce  sont 
des  macles  véritables  dans  lesquelles  la  cristallisation 
n’a  pu  s’achever. 


H 


— 210 


Une  dernière  preuve  d’un  mouvement  du  sol  poslé- 
rieur  aux  éruptions  granulitiques  des  environs  de 
Nozay  peut  être  tirée  de  la  structure  de  ces  granu- 
lites  elles-mêmes. 

A propos  des  granulites  schisteuses  du  Morbihan, 
M.  Barrois  nous  apprend  (opus  citatus , page  37)  que 
ces  roches  « se  clivent  assez  facilement  et  montrent 
« alors,  suivant  leurs  feuillets,  une  structure  ondulée 
« fibreuse,  assez  difficile  à décrire,  mais  que  repré- 
« sentent  fidèlement  les  photographies  des  fers  lami- 
« nés  données  par  M.  Tresca.  L’identité  des  résultats, 
« obtenus  par  la  nature  sur  la  granulite,  et  par  l’in- 

« dustrie  sur  un  bloc  de  fer  massif  permet d’assi- 

« miler  leur  mode  d’action  et  de  rapporter  à un  lami- 
« nage  véritable  la  transformation  de  la  granulite 
« grenue  en  granulite  schisteuse.  » 

Or,  les  pointements  granulitiques  du  Houx  et  de 
Gâtines,  dont  les  parties  centrales  sont  en  granulite 
grenue  massive,  montrent  sur  leurs  bords  des  aplites 
feuilletées  et  étirées  ayant  subi  une  altération  ana- 
logue à celle  dont  parle  M.  Barrois. 

La  granulite  et  l’aplite  qui  lui  est  subordonnée  exis- 
taient donc  ; ces  roches  étaient  solidifiées  ; sous  leur 
influence,  des  minéraux  divers,  et  entre  autres  les 
macles  s’étaient  formées  dans  leur  voisinage,  lors- 
qu’une force  mécanique  puissante  est  venue  changer 
la  structure  des  schistes  et  des  grès,  déformer  les 
macles  et  laminer  la  périphérie  des  masses  granuli- 
tiques. 

S’il  existe  à Nozay  une  roche  capable,  lors  de  son 
arrivée  au  jour,  d’avoir  produit  des  mouvements  im* 


— 211 


portants  du  sol,  si  cette  roche  ne  présente  aucune 
trace  de  laminage  ou  d’étirement,  si  de  plus,  son  âge 
peut  être  plus  récent  que  celui  de  la  granulite,  n’y 
aurait-il  pas  lieu  d’en  conclure  que  c’est  à l’époque  de 
la  venue  de  cette  roche  que  les  modifications  pro- 
fondes dont  la  description  fait  l’objet  de  cette  note  se 
sont  produites  dans  les  masses  sédiinentaires  ? 

Or,  les  hyalomictes  remplissent  en  tous  points  ces 
conditions.  Leur  formation  est  postérieure  à celle  des 
granulites  ; je  puis  en  donner  pour  preuve  les  citations 
suivantes  choisies  parmi  bien  d’autres  que  je  pourrais 
invoquer  : 

Traité  de  Géologie , par  M.  de  Lapparent,  1883,  page 
1133  : « La  granulite  de  Guérande  est  traversée  par 
« de  nombreuses  veines  d’une  pegmatite  accompa- 
« gnée  de  quartz  stannifère.  On  remarque  que,  dans 
« les  schistes  et  grès  siluriens,  la  roche  est  une  vraie 
« pegmatite  à feldspath  rose,  tandis  que  dans  les 
« schistes  ampéliteux  voisins,  les  veines  sont  pure- 
« ment  quartzeuses.  » 

N’est-ce  pas  là  la  roche  que  j’ai  désignée  sous  le 
nom  d’hyalomicte  ? 

Modifications  et  transformations  des  granulites  du 
Morbihan , par  Ch.  Barrois,  page  15  : « Les  filons  de 
« pegmatites  fourmillent  dans  le  massif  granulitique 
« de  Pont-PAbbé.  » 

Page  19:  « Les  filons  quartzeux  riches  en  minéraux 
« variés  (mon  hyalomicte)  qui  entourent  le  massif 
s granulitique  de  Saint-JeamBrevelay,  sont  les  homo» 
« logues  des  filons  pegmatiques,  plus  feldsphatiques 
« du  Guémené,  on  doit  les  considérer  comme  les  pro- 


— 212  — 

« duits  de  sublimation  ou  de  sources  thermales,  dans 
« les  fentes,  etc.,  ils  existent  dans  l intérieur  du 
« massif  granulitique  même . » 

D’autre  part,  je  n’ai  jamais  pu  constater  aucune 
déformation  dans  la  structure  des  masses  filoniennes 
quartzeuses  de  Nozay. 

Je  suis  donc  porté  à croire  que,  postérieurement  à 
la  venue  des  granulites  et  des  aphtes,  des  fentes  se 
sont  produites  dans  le  sol  et  se  sont  remplies  d’hyalo- 
micte  et  que  c’est  alors  que  les  roches  encaissantes 
ont  été  soumises  au  laminage  et  à l’étirement  qui  ont 
produit  la  structure  fibreuse  des  aplites,  des  grès  et 
des  schistes  et  ont  déformé  les  macles. 

Depuis  les  temps  lointains  où  granulites  et  hyalo- 
mictes,  etc.,  ont  vu  le  jour,  bien  des  efforts  méca- 
niques ont  dû  agir  sur  les  schistes  de  Nozay  ; il  n’est 
cependant  pas  probable  qu’aucun  d’entre  eux  ait  pu 
produire  la  déformation  des  macles. 


Châteaubriant,  le  10  juillet  1890. 


EXCURSION  GÉOLOGIQUE 

De  GHALONNES  a MONTJEAN  (Maine-et-Loire) 

PAR  LE 

EU  LOUIS  BUREAU 

Directeur  du  Muséum  d 'Histoire  naturelle  de  Nantes 


Appelé  depuis  1882  à professer  le  cours  de  géo- 
logie fondé  en  1863  par  le  baron  Bertrand  Geslin,  au 
Muséum  d’histoire  naturelle  de  Nantes,  auquel  il 
léguait  en  même  temps  sa  riche  bibliothèque  et  ses 
collections,  j’ai  été  conduit  chaque  année  à faire 
quelques  excursions,  comme  complément  de  l’exposé 
théorique. 

Celle-ci  ayant  pour  objet  l’examen  des  terrains 
compris  entre  Chalonnes  et  Montjean,  les  membres 
de  la  Société  d' Éludes  scientifiques d' Angers,  que  cette 
promenade  pouvait  intéresser,  furent  invités  à se 
rendre  à Chalonnes  pour  se  joindre  à nous. 

Le  dimanche  22  juin  1890,  nous  prenons  à Nantes 
le  train  de  six  heures  dix  du  matin  qui  nous  met  en 
gare  de  Saint-Georges-sur-Loire  où  nous  avons  le 
plaisir  de  rencontrer  M.  Gallois.  Des  voitures  nous 
permettent  de  franchir  rapidement  les  4 kilomètres 


214  - 


qui  nous  séparent  de  Chalonnes  où  nous  arrivons  à 
huit  heures  et  demie  et,  à neuf  heures  et  demie,  nous 
nous  levons  de  table  pour  nous  diriger  sur  la  route 
de  Montjean. 

La  coupe  ci-jointe  passant  par  la  Pommeraye,  Mont- 
jean et  Champtocé  donne  Pensemble  et  l’allure  des 
couches  que  nous  allons  rencontrer  et  qui  constituent 
le  bassin  carbonifère  d'Ancenis  ou  de  la  Basse-Loire , 
formé  ici  d’un  seul  pli  synclinal  et  réduit  ainsi  à sa 
plus  grande  simplicité. 

La  Feuille  géologique  d'Ancenis  au  80  millième, 
exécutée,  en  collaboration  avec  M.  Édouard  Bureau, 
pour  le  service  de  la  carte  géologique  détaillée  de  la 
France,  donnera,  d’autre  part,  la  limite  et  la  réparti- 
tion des  couches  que  nous  nous  proposons  d’exa- 
miner : 

Miocène  moyen  : 7 Faluns  Terebratula  perforata. 

Carbonifère  inférieure  : 6 Houille,  poudingues,  psammites  avec 
tufs  porphyriques  ( pierre  carrée), 

5 Grauwacke  à plantes. 

Dévonien  moyen  : 4 Calcaire  à Uncites  Galloisi. 

Silurien  supérieur  : 3 Schistes  avec  calcaire  (C)  et  phtanites 

à graptolithes  (Ph.). 

— moyen  ; 2 Grès  et  schistes  armoricains. 

Cambrien  : 1 Cambrien  métamorphique. 

La  ville  de  Chalonnes,  située  sur  le  bord  sud  du 
bassin  carbonifère,  repose  sur  la  grauwacke  à plantes . 
Ce  niveau  appartient  au  sous-étage  du  culm  et  cor- 
respond par  ses  caractères  paléontologiques  aux 
schistes  tégulaires  d’Altendorf  en  Moravie,  à la  grau- 
wacke de  Thann  et  aux  grès  à anthracite  du  Roannais 


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et  du  Beaujolais.  Nous  voyons  la  grauwacke  affleurer 
sur  la  place  et  en  nombre  de  points  de  la  ville.  Des 
débris  de  végétaux  fossiles  se  voient  sous  l’église 
située  à l’est,  sur  le  bord  de  la  Loire. 

Mais  nous  prenons  une  autre  direction,  traversons 
le  faubourg  Notre-Dame  et  continuons  encore  pendant 
quelques  centaines  de  mètres  sur  la  route  de  Mont- 
jean  qui  présente  une  belle  coupe  dans  la  grauwacke 
carbonifère. 

Ce  niveau  se  présente  en  strates  voisines  de  la 
verticale,  plongeant  tantôt  vers  le  nord  suivant  leur 
inclinaison  normale,  tantôt  vers  le  sud  avec  léger 
renversement.  Sur  le  bord  ouest  de  la  route  nous 
voyons  la  grauwacke  reposer  directement  sur  le  cal- 
caire dévonien  moyen;  les  éboulis  empêchent,  toute- 
fois, de  constater,  en  ce  point,  la  discordance  qui 
existe  entre  ces  deux  étages. 

Revenant  ensuite  sur  nos  pas  jusqu’au  four  à chaux 
bâti  au  bord  de  la  Loire,  à l’entrée  du  faubourg,  nous 
descendons  la  rive  gauche  du  fleuve,  en  longeant  le 
pied  de  coteaux  escarpés  toujours  formés  par  la  grau- 
wacke à plantes.  Dans  la  région  que  nous  parcou- 
rons, ce  niveau  est  formé  de  schistes  argileux  géné- 
ralement d’un  rouge  lie-de-vin,  parfois  verdâtres  avec 
lits  gréseux  ou  psammitiques  et  quelques  rares  lits 
de  poudingue  à noyaux  de  grauwacke.  Nous  recueil- 
lons des  Stigmaria  et  quelques  autres  débris  de 
végétaux.  La  flore  de  ce  niveau  contient  : Stigmaria 
ficoides  Ad.  Bnongn.,  Bornia  transitionis  Rœm.,  Lepi- 
dodendron  Veltheimianum  Sternb.  Les  fougères  y 
sont  beaucoup  plus  rares,  mais  caractéristiques  : 


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Sphenopteris  Schimperiana  Gœpp.,  Rhodea  patentis- 
sima  Stur. 

Après  avoir  longé  les  coteaux  escarpés  de  grau- 
wacke  pendant  environ  1,500  mètres,  nous  voyons 
celle-ci  reposer  non  plus  sur  le  dévonien  moyen,  mais 
sur  les  phtanites  du  silurien  supérieur.  Une  faille 
dirigée  est-ouest,  située  au  nord  du  calcaire,  a 
ramené,  ici,  au  jour  le  silurien  supérieur  entre  le  cal- 
caire dévonien  et  la  grauwacke  carbonifère.  La  faille 
semble  s’étendre  assez  loin  sous  le  lit  de  la  Loire  dans 
la  direction  de  l’est,  et  c’est  à elle  sans  doute  que  doit 
être  attribué  le  glissement  du  terrain  à combustible 
de  la  rive  droite,  rejeté  vers  l’est  jusqu’à  Laleu,  à 
2 kilomètres  environ  en  dehors  de  son  prolongement 
normal,  bien  visible  sur  la  rive  gauche. 

Nous  gravissons  les  coteaux  escarpés  de  schistes 
et  de  grès  avec  phtanites  intercalés,  par  un  sentier 
qui  nous  conduit  au  tombeau  Leclair,  monument 
abrité  par  un  bouquet  de  pins  situé  sur  le  point  cul- 
minant. Un  panorama  magnifique  se  déroule  sous 
nos  yeux  : la  large  vallée  dans  laquelle  coule  la  Loire, 
divisée  en  plusieurs  bras  par  de  vastes  îles,  nous 
permet  d’étendre  nos  regards  à l’est  jusqu’à  la  Pos- 
sonnière  et  Rochefort-sur-Loire,  à l’ouest  jusqu’à 
Montjean. 

Après  avoir  contemplé  pendant  quelques  instants 
cette  riche  et  verdoyante  vallée,  nous  nous  dirigeons 
au  sud  vers  la  route  de  Montjean,  en  passant  par  le 
hameau  de  la  Maison-Neuve.  Nous  traversons  ainsi 
le  calcaire  dévonien  moyen  qui  se  voit  au  sud-ouest 
du  tombeau  Leclair,  dans  une  excavation  depuis  long- 


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217  — 


temps  abandonnée,  puis  l’étage  du  grès  armoricain 
composé  principalement  de  schistes  grisâtres  micacés, 
perforés  de  Scolithes,  visibles  dans  le  chemin  qui  nous 
conduit  à la  route,  et  de  bancs  degrés  intercalés  dans 
lesquels  est  ouverte,  sur  une  butte  voisine,  une  car- 
rière pour  l’entretien  des  routes. 

Parvenus  à la  route  de  Ghalonnes  à Montjean  nous 
constatons  encore,  dans  les  fossés,  l’étage  du  grès 
armoricain  que  la  route  suit  jusqu’aux  calcaires  de 
Chateaupanne,  tandis  que  les  coteaux  qui  la  longent 
au  sud  sont  formés  de  schistes  sériciteux  apparte- 
nant au  cambrien. 

Après  avoir  pris  quelques  rafraîchissements  dans 
une  auberge  située  près  de  Chateaupanne,  sur  le  bord 
de  la  route,  les  excursionnistes  gagnent  les  calcaires 
dévoniens  qui  reposent  directement  dans  cette  région 
sur  l’étage  du  grès  armoricain. 

L’étage  des  schistes  ardoisiers  et  celui  du  silurien 
supérieur  font  en  effet  défaut  sur  la  plus  grande 
étendue  du  bord  sud  du  bassin  d’Ancenis. 

Les  schistes  ardoisiers  ne  s’observent  qu’au  nord 
de  Bouzillé.  Le  silurien  supérieur,  plus  répandu,  se 
voit  sur  différents  points  : à Bouzillé,  Saint-Florent- 
le-Vieil,  Chalonnes  et  Chaudefonds. 

L’étage  du  grès  pourpré,  sur  lequel  repose  habi- 
tuellement le  grès  armoricain,  fait  également  défaut 
dans  la  région  que  nous  parcourons  en  ce  moment, 
mais  il  se  montre  bien  cependant  sur  différents  points 
de  la  rive  sud,  particulièrement  à Saint-Florent-le- 
Vieil  et  à l’endroit  dit  la  Bretagne,  entre  Chalonnes 
et  Chaudefonds. 


— 218  — 


Les  lacunes  que  nous  venons  de  signaler  et  les  dis- 
cordances qui  en  sont  les  conséquences,  sont  les 
témoins  irrécusables  des  oscillations  dont  le  massif 
cristallin  qui  forme  la  limite  sud  du  bassin  d’Ancenis 
était  fréquemment  le  siège. 

Les  calcaires  du  dévonien  moyen  sur  lesquels  nous 
arrivons  à Chateaupanne,  forment  une  bande  longue 
de  15  kilomètres  et  large  de  500  mètres  au  plus.  Ils 
sont  généralement  bleuâtres,  parfois  dolomitiques  et 
surmontés  au  nord  par  une  assise  de  dolomie  blan- 
châtre de  3 à 4 mètres  de  puissance. 

La  faune  en  a été  étudiée  dans  ces  dernières  années, 
par  MM.  OEhlert  (1),  Nicholson  (2),  Barrois  (3).  Les 
fossiles  reconnus  jusqu’ici  sont  : 

t Incites  Galloisi  QEhl. 

Rhynchonella  sp. 

Pentamerus  Davyi. 

— galeatus  Daim. 

— glohus  Bronn. 

Amphigenia?  Bureaux  QEhl. 

Heliolites  porosa  Goldf. 

— sp.  aff.  interstincta  Wahl. 

Favosites  limitaris  Rœminger  ? 

— flbrosa  Goldf. 

? inosculans  Nichols. 


(1)  OEhlert  : Note  sur  le  calcaire  de  Montjean  et  Chalonnes 
(Maine-et-Loire).  Ann.  Soc.  géol.,  t.  XII,  pl.  iv,  y. 

(2)  Nicholson  : On  som  new  of  imperfectly  know  species  of 
corals  from  the  devonian  rocks  of  France.  (Ann . and  magv  of 
nat.  hist.  1881.) 

(3)  Barrois  Ch.  : Sur  le  calcaire  dévonien  de  Chaudefonds 
(Maine-et-Loire).  Ann.  Soc.  géol  du  Nord , t.  XIII,  p.  170. 


219  — 


Pachypora  cervicornis  de  Blainv. 

— reticulata  Goldf. 

Trachypora  nov.  sp . 

Zaphrentis  sp. 

Amplexus  tortuosus  Goldf. 

Cyathophyllum  cæspitosum  Goldf. 

Spongophyllum  torosum  Schlüt  ( Endophyllum  Œh- 
lerti  Nichols). 

Cainopora  Montis-Johannis  Nichols. 

Clathrodictyon  striatella  d’Orb.  sp. 

— sp. 

Stromatopora  regularis  von  Rœm.  ? (1) 

Nous  suivons  la  bande  calcaire  dont  nous  visitons 
les  exploitations,  les  unes  en  activité,  les  autres, 
aujourd’hui,  abandonnées. 

La  carrière  de  M.  Clémenceau  permet  de  voir,  dans 
une  tranchée  et  un  tunnel  ouverts  sur  son  bord  nord, 
la  grauwacke  à plantes  reposer  en  discordance  sur 
les  bancs  de  dolomie  qui  surmontent  le  calcaire 
dévonien. 

Nous  traversons  ensuite  la  route  de  Montjean  et 
gagnons  la  carrière  de  calcaire  dévonien  de  M.  Sécher, 
couronnée  par  d’épaisses  assises  de  calcaires  sableux, 
à Terebratula  perforata  appartenant  à la  partie  supé- 
rieure du  miocène  moyen.  Ces  faluns,  disposés  en 
couches  horizontales,  sur  le  calcaire  dévonien  redressé, 
forment  un  dépôt  de  200  mètres  de  large  sur  2 kilo- 
mètres de  long,  qui  commence,  à l’est,  au  point  où  le 


(1)  Ces  quatre  dernières  espèces  sont  réunies,  par  M.  Barrois, 
en  une  seule  : Stromatopora  concentrica  Goldf. 


— 220  - 


calcaire  dévonien  coupe  la  route  de  Montjean  à Cha- 
lonnes,  et  s’étend  vers  l’ouest  à 200  mètres  environ 
au-delà  de  l’ancien  four  à chaux  de  l’Orchère.  Un  autre 
lambeau  de  faluns  couronne  la  paroi  sud  de  la  carrière 
de  calcaire  dévonien  de  Paincourt  appartenant  à 
M.  Heusschen,  tandis  que  la  paroi  nord  de  cette  même 
carrière,  laisse  voir,  sur  une  certaine  étendue,  les 
premières  assises  de  la  grauwacke  à plantes. 

C’est  là  que  le  calcaire  dévonien,  parvenu  à son 
maximum  de  puissance,  500  mètres  environ,  se 
montre  pour  la  dernière  fois  vers  l’ouest.  Il  ne  traverse 
pas  la  route  de  Montjean  à la  Pommeraye  qui  n’en 
est  cependant  éloignée  que  de  200  mètres.  Cette  dis- 
parition brusque  du  calcaire  dévonien  est  manifeste- 
ment due  à une  discordance  très  accusée  de  la  grau- 
wacke à plantes  qui  le  recouvre  en  ce  point  en  strati- 
fication transgressive.  Cette  transgressivité  est  telle, 
que  la  grauwacke  recouvre,  près  de  là,  le  grès  armo- 
ricain, le  contourne  ensuite  et  s’étend  au  sud  sur  le 
cambrien  métamorphique  jusqu’au  voisinage  de  la 
Pommeraye,  formant  ainsi  la  petite  baie  carbonifère 
de  la  Hubaudière,  dont  nous  parlerons  plus  bas. 

La  coupe  ci-jointe,  de  Montjean  à la  Pommeraye, 
traverse  le  calcaire  dévonien  au  four  à chaux  de 
M.  Heusschen,  c’est-à-dire  à la  carrière  de  Paincourt. 
Elle  passe  donc  en  ce  point  à 200  mètres  environ,  à 
l’est  de  la  route.  Le  géologue  qui,  au  contraire,  suit 
la  route  de  Montjean  à la  Pommeraye  ne  rencontre 
pas  le  calcaire  dévonien.  Il  constate  sur  son  prolon- 
gement la  présence  de  la  grauwacke  à plantes  qui  le 


— 221  — 


recouvre  et  s’étend  vers  le  sud,  en  partie  masquée 
elle-même  par  des  lambeaux  de  faluns. 

Arrivés  à la  carrière  de  Paincourt,  nous  prenons  la 
route  de  la  Pommeraye  et  constatons  au  hameau  de 
l’Orchère,  la  présence  des  faluns  qui  affleurent  sur  la 
route  et  dans  lesquels  sont  creusées  des  galeries  dont 
Porigine  est  sans  doute  très  ancienne. 

Après  avoir  passé  l’hôtel  du  Pélican,  nous  gravis- 
sons la  côte  et  atteignons,  près  de  la  ferme  de  Chaufau, 
un  coteau  formé  de  grès  armoricain,  représenté  par 
des  grès  quartzeux  blancs  ou  jaunâtres  perforés  de 
scolitlies. 

Descendant  ensuite  la  colline,  nous  gagnons  le  vil- 
lage de  la  Grandinière,  puis  celui  de  la  Bicheboisière, 
traversant  ainsi  la  petite  baie  carbonifère  formée  de 
poudingues,  analogues  aux  poudingues  d’ingrandes 
et  constituant  ici  la  base  de  la  grauwacke  à plantes. 
Ces  poudingues  se  montrent  en  bancs  sur  les  coteaux 
escarpés  d’un  ruisseau  voisin.  Nous  les  retrouvons 
encore  en  descendant  de  la  Biclieboisière  à la  ferme 
du  Clos,  par  un  chemin  creux  et  étroit  dont  les  talus 
élevés  offrent  une  coupe  continue.  Ces  poudingues, 
analogues  à ceux  d’ingrandes,  dont  ils  sont  les  repré- 
sentants, sont  formés  de  galets  de  quartz,  schiste  à 
séricite,  grès  armoricain  variant  de  la  taille  d’un  œuf 
à celle  de  la  tête  et  ordinairement  arrondis.  Mais  on 
voit  aussi,  empâtés  dans  la  roche,  des  blocs  angu- 
leux de  schistes  sériciteux,  plissés,  gauffrés,  arrachés 
au  cambrien  voisin  et  attestant  ainsi  que  cet  étage 
était  en  partie  redressé  et  plissé  lorsque  le  carboni- 


— m — 


fère  inférieur  lui  a emprunté  ses  éléments.  Quelques 
faibles  bancs  de  grauwacke  grise,  plus  ou  moins 
schisteuse,  et  de  grès  psammitiques  alternent  avec 
les  poudingues.  C’est  dans  ces  lits  à grains  fins  que 
devront  être  recherchés  les  végétaux  fossiles. 

L’heure  avancée  nous  oblige  à gagner  la  route  de 
Montjean,  au  voisinage  de  l’Orchère. 

Près  de  la  Nouvelle-Orchère,  une  petite  excavation 
ouverte  dans  la  grauwacke  à plantes,  montre  quelques 
débris  de  végétaux.  Nous  arrivons  ainsi  sur  le  versant 
sud  de  la  butte  de  Montjean  où  la  grauwacke  alterne 
avec  les  premières  assises  de  pierre  carrée,  roche  par 
laquelle  débute  à Montjean  le  terrain  houllier  pro- 
ductif. 

Ce  niveau  important  appartient  au  carbonifère  infé- 
rieur et  correspond  à la  grauwacke  du  culm,  aux 
schistes  d’Ostrau  (Moravie)  et  de  Waldenburg  (Silésie). 

11  contient  la  houille  de  la  Basse-Loire  et  forme 
une  bande  dirigée  nord-ouest,  sud-est,  longue  de 
100  kilomètres  environ  sur  2,500  mètres  de  largeur 
maximum. 

Le  terrain  productif  se  compose  de  lits  alternants 
de  psammites,  de  poudingue,  de  pierre  carrée  et  de 
houille. 

Le  poudingue  est  généralement  formé  de  galets  de 
quartz  laiteux. 

La  pierre  carrée,  ainsi  nommée  parce  qu’elle  se 
brise  en  parallélipipèdes,  se  présente  sous  les  diffé- 
rents aspects  de  pierre  carrée  à grains  fins,  grès  de 
pierre  carrée,  poudingue  de  pierre  carrée.  C’est  un 
tuf  porphyrique,  généralement  jaunâtre  qui  renferme 


des  fossiles  végétaux  d’une  très  belle  conservation. 
Très  réduite  dans  certaines  concessions,  la  pierre  carrée 
atteint  à Montjean  une  puissance  considérable. 

La  houille  est  maigre  ou  demi-grasse  et  employée 
pour  les  chemins  de  fer  et  la  fabrication  de  la  chaux. 

La  flore  de  ce  niveau,  étudiée  par  M.  Édouard 
Bureau,  est  riche  et  bien  caractérisée  par  les  espèces 
suivantes  : 

Bornia  transitionis  Rœm . , Sigülaria  minima 
Ad.  Brong.,  Stigmaria  ficoides  Ad.  Brong.,  Kno^ria 
imbricata  Sternb.,  Lomatophloios  crassicaule  Corda, 
Lepidophloios  laricinum  Sternb.,  Lepidodendron  Vel- 
theimianum  Ung.  et  quatre  ou  cinq  autres  espèces, 
Diplothmema  dissectum  Stur,  D.  elegans  Stur,  D.  sut- 
geniculatum  Stur,  D.  dicksonioides  Stur,  Calymnc - 
theca  Stangeri  Stur,  C . Dubuissonis  Stur,  C.  tridac- 
tytües  Stur,  C.  divaricata  Stur,  C.  moravica  Stur, 
Archæopteris  Virletn  Stur,  A.  lyra  Stur,  Dcictylotheca 
aspera  Zeiller,  Neuropteris  antecedens  Stur. 

Après  avoir  dîné  à Montjean,  hôtel  du  Cheval-Blanc, 
nous  traversons  la  Loire  dont  le  lit  est  entièrement 
occupé  par  le  terrain  à combustible  qui  s’appuie  sur 
la  rive  droite,  non  plus  sur  la  grauwacke  à plantes, 
mais  sur  les  schistes  verts  et  rouges  du  silurien  supé- 
rieur  avec  lits  intercalés  de  calcaire  et  de  phtanites  à 
graptolithes  visibles  près  de  la  gare  de  Champtocé, 
où  nous  prenons  à 7 heures  54  le  train  qui  nous  met 
à Nantes  à 9 heures  53  du  soir. 


OBSERVATOIRE  MÉTÉOROLOGIQUE  MUNICIPAL  D’ANGERS 

(première  année) 


Commission  : MM.  Quélin,  Bleunard  et  Préaubert. 


PHYSIONOMIE  DE  L’ANNÉE  1889 

JANVIER 

La  physionomie  de  ce  mois  ne  présente  rien  de 
particulier.  La  moyenne  de  la  pression  barométrique 
est  plus  forte  de  5 à 6mm  que  la  normale.  La  tempéra- 
ture est  un  peu  trop  douce,  la  moyenne  des  minima 
restant  à plus  d’un  degré  au-dessus  de  zéro  ; la  pre- 
mière semaine,  seule,  est  restée  au-dessous  et,  le 
6 janvier,  le  thermomètre  minima  a donné  — 5°.  Les 
observations  de  la  pluie,  du  vent  et  de  l’état  du  ciel, 
n’ont  rien  montré  d’anormal. 

FÉVRIER 

La  pression  barométrique  est  plus  rapprochée  de 
la  normale.  La  température  suit  une  marche  ascen- 
dante et  sans  à-coup.  Pluie  un  peu  plus  forte  et  les 
vents , soufflant  avec  prédominance  de  l’W  à N,  sont 
plus  vifs  ; le  ciel  plus  couvert.  C’est  dans  ce  mois, 
le  21,  que  se  présente  le  maximum  de  l’année  dans  la 
hauteur  de  la  Maine,  qui  atteint  la  cote  de  4m50  au 
pont  du  Centre  (en  aval,  rive  gauche).  Observation 
particulière  : le  15,  à 13  heures,  une  chute  de  grésil 
fait  tomber  tout  à coup  le  thermomètre  de  6°  1/2. 

15 


- m — 


MARS 

Lebaromètre  reste  à la  pression  normale  en  moyenne, 
si  ce  n’est  dans  la  troisième  semaine  où  il  descend 
à 736,  le  20,  par  une  averse  de  grêle  assez  abondante. 
Le  minimum  de  la  température,  pour  tout  l’hiver 
1888-89,  se  produit  le  4 de  ce  mois  (— 8°7  sur  le  sol). 

AVRIL 

La  moyenne  barométrique  est  au-dessous  de  la 
normale  (752),  sans  offrir  de  grandes  fluctuations  ; le 
thermomètre  accuse  de  nombreuses  petites  chutes 
produites  par  un  état  de  l’atmosphère  assez  orageux. 
Des  coups  de  tonnerre  assez  fréquents;  aussi,  malgré 
la  basse  température  des  nuits,  les  bourgeons  s’ouvrent 
dès  le  commencement  du  mois.  Entre  les  averses  de 
grêle  et  les  coups  de  tonnerre,  le  coucou,  la  jacinthe 
sauvage  ouvrent  leurs  corolles  ; quelques  oiseaux 
commencent  leur  nid.  i 

MAI 

La  pression  barométrique  se  tient  constamment 
entre  765  et  750mm  (réduction  à 0°  température).  La 
température  offre  plus  de  variations  journalières,  tout 
en  restant  assez  élevée.  Les  pluies  sont  fréquentes  et, 
le  6 , le  pluviomètre  contient  46mm  , hauteur  d’eau 
tombée  dans  la  nuit  du  5 au  6,  aucun  jour  de  l’année 
n’en  a donné  autant;  à la  suite,  la  Loire  et  la  Maine 
subissent  une  crue  assez  rapide.  Les  vents  dominants 
de  S et  SW  sont  assez  forts. 


— m — 

JUIN 

 l’exception  des  premiers  jours,  la  pression  atmos- 
phérique  est  normale  et  presque  invariable.  Le  ther- 
momètre pousse  des  pointes  jusqu’à  30°  à l’ombre;  le 
temps  est  souvent  couvert  de  kumulus  orageux  et 
l’état  hygrométrique  atteint  une  moyenne  de  75/100. 

JUILLET 

La  moyenne- de  pression  barométrique  est  normale 
pour  la  saison.  Le  maximum  de  la  température  est 
atteint  le  31  (32°)  sous  l’abri.  Dès  le  5,  on  a 32°  sur  le 
sol  et  jusqu’à  33°  à 5cm  dans  le  sol,  le  même  jour.  Le 
thermomètre,  placé  à 30cm  dans  le  sol,  arrive  à son 
maximum  (25°),  le  lendemain.  La  moyenne  de  l’ozone 
est  de  8/20,  la  moins  élevée  de  l’année  avec  décembre. 
L’évaporation  est  de  3.8mm  par  jour,  la  plus  forte  de 
l’année,  correspondant  à la  plus  grande  sécheresse  et 
vitesse  du  vent,  dont  la  moyenne  est,  en  effet,  de  2.1, 
c’est-à-dire  environ  6m  par  seconde. 

AOUT 

Pression  barométrique  moins  forte  et  un  peu  plus 
mouvementée.  La  moyenne  de  la  température  est 
moins  élevée  (17° 4),  bien  que  la  moyenne  de  l’état  du 
ciel  fut  la  même  (5/10).  La  température  de  la  Loire, 
qui  atteignait,  le  31  juillet,  25°.o,  n’arrive  plus  à ce 
chiffre  en  août. 


- m 


SEPTEMBRE 

Même  moyenne  barométrique  que  le  mois  précé- 
dent. Les  fluctuations  du  thermomètre  sont  plus 
accentuées  : s’élevant  à 30°,  le  12,  il  descend,  le  même 
jour,  à 12°;  le  19,  de  24°,  il  tombe  à 2°6;  le  17,  le 
thermomètre,  dans  l’herbe,  descend  à — 3°  et  la 
vigne  gèle;  le  lendemain,  il  gèle  encore,  et  les  vignes 
non  sulfatées  contre  le  mildiou  sont  complètement 
dépouillées  de  leurs  feuilles  et,  pour  la  plupart,  de 
leurs  fruits.  Les  brumes  deviennent  fréquentes 
(12  jours). 

OCTOBRE 

La  moyenne  barométrique  descend  un  peu.  Les 
thermomètres  ont  une  baisse  assez  normale.  Dans  ce 
mois,  la  température  est  presque  identiquement  la 
même,  en  moyenne,  pour  les  thermomètres  de  l’air, 
du  sol  et  de  l’eau.  Ciel  assez  couvert  ; évaporation 
faible  et  plus  d’ozone,  bien  que  les  vents  humides  de 
l’W  et  de  SW  soient  très  dominants  (58  fois  sur 
93  observations). 

NOVEMBRE 

Moyenne  barométrique  assez  élevée,  excepté  vers 
la  fin  du  mois  où  se  montrent  d’assez  fortes  dépres- 
sions. Ces  dépressions  coïncident  avec  l’approche  des 
bourrasques  de  neige  et  de  grêle.  Température  anor- 
male et  saccadée.  Brouillards  fréquents  et  humides 
qui  annulent  l’évaporation  et  laisse  l’air  presque 
entièrement  saturé  d’humidité.  Les  vents  plus  fré- 
quents de  SW  à N donnent  une  assez  bonne  moyenne 
d’ozone  (11/20). 


— m 


DÉCEMBRE 

Temps  mauvais  sous  tous  les  rapports.  Chutes  de 
2omm  d’un  jour  à l’autre  au  baromètre  présageant 
pluie  froide  ou  brouillards.  Température  presque 
constamment  au-dessous  de  zéro.  Le  maximum,  de 
10°  à 12°,  n’est  atteint  que  pendant  quelques  minutes. 
Le  minimum  de  — 9°  dans  l’air  et  de  — 10°6  sur  le 
sol,  le  plus  bas  de  l’année,  est  atteint  le  9.  Plusieurs 
fois  le  minimum  de  température  de  la  journée  se 
présente  au  milieu  du  jour,  avec  accompagnement  de 
pluie,  neige,  grésil  et  surtout  d’une  brume  intense  et 
sans  fin.  L’état  hygrométrique  de  l’air  est  à peu  près 
tout  le  mois  à saturation  complète.  Pendant  la  der- 
nière quinzaine,  absence  presque  complète  d’ozone. 

Le  Directeur , 

Jules  Quélin. 


— 230  — 


1889.  — PREMIER  TRIMESTRE 


Pression  atmosphérique  (à  0°  température) . . . 

max. 

Janvier. 

773,4 

Février. 

773 

Mars. 

772 

— — 

min. 

739,6 

743,6 

736 

— — 

moy. 

762,5 

758,1 

758,2 

Température.  De  l’air  (sous  abri) 

max. 

10^5 

15°5 

15° 

— — ........... 

min. 

—5° 

— 3°2 

—5° 

— — ........... 

moy. 

3°8 

5°2 

7°1 

— Du  sol  (surface) 

min. 

-0° 

— 7®'4- 

8«7 

— — (à  5 centim.  prof.) 

moy. 

5°8 

6°7 

9o5 

— — (à  30  — ...... 

moy. 

» 

6° 

7«3 

Pluie  (en  millim.  hauteur) 

moy. 

0,89 

1,27 

1,D 

Yent  (3  obs.  par  jour).  Des  régions  N.  et  NE. 

.... 

22 

26 

31 

— — E et  SE . . 

.... 

17 

1 

13 

rr  — S et  S\Y. 

.... 

19 

29 

15 

— — WetNW. 

...... 

35 

28 

34 

Vitesse  par  seconde,  en  mètres. 

moy. 

3 

7 

4 

Evaporation  (en  millim.) 

moy. 

» 

1,7 

3 

Ozone  (en  vingtièmes) . 

moy. 

5 

9 

9 

Nébulosité  (en  dixièmes) 

moy. 

6 

6 

5 

Hygrométrie  (en  centièmes) 

moy. 

» 

» 

» 

Phénomènes  divers.  (Nombre  de  fois). 

— Pluie 

9 

11 

10 

— Brouillard...,. 

9 

1 

» 

— Brume 

4 

1 

3 

— Orage 

» 

» 

» 

— Grêle 

» 

2 

» 

— Grésil 

1 

» 

1 

— Neige 

2 

9 

2 

— Gelée 

14 

4 

7 

— Gelée  blanche  

8 

1 

3 

- 231 


1889.  - DEUXIÈME  TRIMESTRE 


Pression  atmosphérique  (à  0°  température) . . . 

max. 

Avril. 

765,5 

Mai. 

760,5 

Juin. 

767,4 

— — 

min. 

732 

746 

746,5 

— — 

moy. 

752 

754 

757 

Température.  De  l’air  (sous  abri) 

max. 

O 

O 

CM 

26° 

24°5 

— — ............ 

min. 

2° 

5°8 

14«3 

— — 

moy. 

9^3 

15o3 

19°8 

— Du  sol  (surface) 

min. 

-1° 

7°9 

7«5 

— — (à  5 centim.  prof.) 

moy. 

13°3 

20o 

2403 

— — (à  30  — 

moy. 

llo4 

16° 

19°6 

Pluie  (en  millim.  hauteur) 

moy. 

2,93 

2,15 

1,52 

Vent  (3  obs.  par  jour).  Des  régions  N et  NE  . . 

18 

14 

31 

— — E et  SE  . . 

10 

14 

17 

— --  S et  SW.. 

20 

40 

20 

- — W et  NW. 

33 

33 

35 

Vitesse  par  seconde,  en  mètres. 

moy. 

3 

2 

2 

Evaporation  (en  millim  ) 

moy. 

2,2 

2,8 

3,4 

Ozone  (en  vingtièmes) 

moy. 

11,3 

10,6 

9,6 

Nébulosité  (en  dixièmes) 

moy. 

6,3 

5,6 

6 

Hygrométrie  (en  centièmes) 

moy. 

74 

70 

73 

Phénomènes  divers.  (Nombre  de  fois). 

— Pluie  

19 

14 

11 

— Brouillard 

» 

1 

1 

— Brume 

» 

» 

3 

— Orage 

3 

1 

5 

— Eclairs  sans  tonnerre.. . . 

» 

1 

1 

Grêle 

8 

» 

» 

— Grésil 

» 

» 

» 

— Neige 

» 

» 

» 

— Gelée. 

1 

» 

» 

— Gelée  blanche  

1 

» 

» 

— Rosée . . . 

» 

2 

» 

1889.  — TROISIÈME  TRIMESTRE 


Pression  barométrique  (à  0°  température) .... 

max. 

Juillet. 

767 

Août. 

761,6 

Sept. 

764,7 

— — 

min. 

751,2 

745,5 

746,3 

— — . 

moy. 

758,8 

757,4 

757,8 

Température.  De  l’air  (sous  abri) 

max. 

31°8 

31° 

3D 

— — 

min. 

10° 

7°5 

2°6 

— — ............ 

moy. 

19°9 

16°3 

15°9 

— Du  sol  (surface) 

moy. 

24«7 

22°5 

20°4 

— — (à  5 centim.  prof.). ..... 

moy. 

26°3 

23°7 

21°5 

— — (à  30  — ...... 

moy. 

22°2 

21°2 

19°1 

— De  l’eau  (source) 

moy. 

14°2 

15o 

16° 

Pluie  (en  millim.  hauteur) 

moy. 

0,8 

1,9 

0,5 

Vent  (3  obs.  par  jour).  Des  régions  N et  NE. . 

.... 

4 

6 

13 

- — E et  SE  . . 

15 

10 

32 

— — S et  SW.. 

.... 

30 

56 

21 

— - W et  NW. 

.... 

32 

21 

24 

Vitesse  par  seconde,  en  mètres. 

.... 

4 

4 

2,50 

Évaporation  (en  millim.) 

moy. 

3,8 

3,3 

3 

Ozone  (en  vingtièmes) 

moy. 

8 

9 

9 

Nébulosité  (en  dixièmes) 

.... 

5 

5 

3,3 

Hygrométrie  (en  centièmes) . 

moy. 

65 

73 

74 

Phénomènes  divers.  (Nombre  de  fois). 

— Brouillard 

» 

1 

2 

— Brume 

4 

5 

10 

— Orage.. 

3 

2 

» 

— ■ Éclairs  sans  tonnerre 

.... 

» 

» 

» 

— Grêle 

» 

» 

» 

— Grésil 

» 

» 

» 

— Neige 

.... 

» 

» 

» 

— Gelée 

» 

» 

1 

— Gelée  blanche 

.... 

» 

» 

1 

— - Rosée 

» 

» 

» 

— 233  — 


1889.  — QUATRIEME  TRIMESTRE 


Pression  barométrique  (à  0°  température) . . . 


Température.  De  l’air  (sous  abri) , 


— Du  sol  (surface) 

— — (à  5 centim.  prof.)'.. ... . 

— — (à  30  — 

— De  l’eau  (source) 

Pluie  (en  millim.  hauteur) 

Vent  (3  obs.  par  jour).  Des  régions  N et  NE. . 

— — E et  SE . . 

— — S et  SW.. 

— — W et  NW. 

Vitesse  par  seconde,  en  mètres. 

Evaporation  (en  millim.) 

Ozone  (en  vingtièmes) 

Nébulosité  (en  dixièmes) 

Hygrométrie  (en  centièmes) 

Phénomènes  divers.  (Nombre  de  fois). 

— Brouillard 

— Brume 

— Orage  

— Eclairs  sans  tonnerre. . . . 

— Grêle 

— Grésil 

— Neige 

— Gelée 

— Gelée  blanche 

— Rosée 


Octob. 

Nov. 

Déc. 

max. 

759.3 

771,5 

772,3 

min . 

737,4 

747,8 

740 

moy. 

750,2 

762,9 

766,3 

max. 

19° 

17°2 

11°8 

min. 

3°6 

— 1° 

— 9° 

moy. 

11°4 

7°8 

1«9 

moy. 

13° 

8«6 

1°6 

moy. 

14°2 

9°1 

3°8 

moy. 

14«7 

8°8 

5«9 

moy. 

13°9 

13«1 

U04 

moy. 

3,3 

0,7 

1,8 

7 

29 

37 

16 

20 

18 

58 

21 

26 

12 

20 

12 

7 

6 

2,5C 

1,4 

0,9 

» 

11 

11 

8 

6 

5,5 

6,4 

85 

90 

95 

3 

3 

» 

» 

14 

16 

2 

» 

» 

» 

» 

a 

1 

1 

1 

» 

» 

3 

» 

2 

5 

1 

4 

24 

» 

1 

4 

» 

» 

» 

- 234  — 


1890,  — PREMIER  TRIMESTRE 


Pression  barométrique  (à  0°  température) 

max. 

Janvier. 

772,6 

Février. 

.770,1 

Mars. 

771,5 

— 

min. 

734,5 

744,3 

737 

— — 

moy. 

753,5 

760,9 

756,2 

Température.  De  l’air  (sous  abri) 

max. 

14°6 

15°7 

23°8 

— 

min. 

— 2°4 

— 3°8 

— 7°2 

— — ............ 

moy. 

7°1 

3°3 

8°4 

— Du  sol  (surface) 

moy. 

3°5 

2°3 

10°7 

— — (à  5 centim.  prof.) 

moy. 

7°9 

5°5 

10° 

— — (à  30  — ...... 

moy. 

7°1 

5°3 

707 

— De  l’eau  (source) 

moy. 

11°3 

11°2 

11° 

Pluie  (en  millim.  hauteur). 

moy. 

1,93 

0,38 

0,34 

Vent  (3  obs.  par  jour).  Des  régions  N et  NW.. 

.... 

10 

13  _ 

22 

— — W et  SW. 

.... 

48 

7 

44 

— — S et  SE  . . 

.... 

26 

15 

12 

— — E et  NE . . 

9 

49 

15 

Vitesse  par  seconde,  en  mètres). 

moy. 

5 

4 

4 

Evaporation  (en  millim) 

moy. 

1,1 

1,4 

» 

Ozone  (en  vingtièmes). ........... 

moy. 

5 

8 

11 

Nébulosité  (en  dixièmes) 

moy. 

7 

4,2 

4,7 

Hygrométrie  (en  centièmes) 

moy. 

86 

81 

76 

Phénomènes  divers.  (Nombre  de  fois). 

— Pluie.... 

19 

6 

13 

— Brouillard 

» 

2 

6 

— Brume.... 

13 

4 

4 

— Orage 

1 

» 

» 

— Eclairs  sans  tonnerre. . . . 

» 

» 

» 

— Grêle 

1 

» 

2 

— Grésil  * 

» 

2 

» 

— Neige... 

» 

3 

5 

— Gelée 

1 

16 

5 

— Gelée  blanche 

» 

1 

2 

— 235  — 


1890.  - DEUXIÈME  TRIMESTRE 


Pression  barométrique  (à  0°  température) 
Température.  De  l’air  (sous  abri' 


Du  sol  (surface' 


— — (à  5 centim.  prof.)..  . . 

— — (à  30  — 

— De  l’eau  (source) 

— — (Maine).. 

Pluie  (en  millim.  hauteur) . . 

Vent  (3  obs.  par  jour).  Des  régions  N et  NW. . 

— W et  SW. 

— — S et  SE... 

- — E et  NE . . 

Vitesse  par  seconde,  en  mètres. 

Evaporation  (en  millim). 

Ozone  (en  vingtièmes)  . 

Nébulosité  (en  dixièmes).. 

Hygrométrie  (en  centièmes). 

Phénomènes  divers.  (Nombre  de  fois).’ 

— Pluie 

— Brouillard 

— Brume 

— Orage 

— Eclairs  sans  tonnerre..  .. 

— Grêle 

— Grésil. ... 

— Neige 

— Gelée . 

— Gelée  blanche ; 


Avril. 

Mai. 

Juin. 

max. 

777,2 

764,6 

769,6 

min. 

73b,  1 

743,5 

746,7 

moy. 

753,4 

757,5 

761,4 

max. 

208 

29o7 

31° 

min. 

2°2 

6°2 

8°2 

moy. 

8°4 

15°2 

17°7 

max. 

» 

» 

41°2 

min. 

» 

» 

3°6 

moy. 

13°9 

20°5 

20°2 

moy. 

10°3 

20°6 

24°2 

moy. 

11°2 

15°2 

18°7 

moy. 

11^4 

12° 

12°7 

moy. 

13o 

17«8 

20°8 

moy. 

1,29 

1,83 

1,86 

.... 

32 

23 

40 

28 

39 

40 

8 

16 

3 

.... 

22 

15 

6 

.... 

4 

3,50 

3,50 

moy. 

» 

2,9 

. 3,1 

moy. 

12 

15 

6,8 

moy. 

4,7 

6 

4,9 

moy. 

73 

71 

65 

16 

17 

12 

9 

» 

» 

» 

4 

5 

4 

7 

3 

2 

» 

» 

6 

1 

» 

.... 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

6 

» 

» 

NÉCROLOGIE 


La  mort  a fait  de  nombreux  vides  dans  les  rangs 
de  la  Société  d' Éludes  scientifiques  d'Angers  depuis 
la  publication  du  dernier  bulletin.  Un  membre  hono- 
raire : M.  l’abbé  de  Marseul,  de  Paris;  deux  membres 
titulaires  : MM.  les  docteurs  Gosson,  de  Paris,  et 
Meleux,  d’Angers,  et  trois  membres  correspondants  : 
MM.  Régnier,  de  Beausse,  Renou,  de  Châtelais,  et 
Galissier,  de  Foix,  nous  ont  été  enlevés  dans  l’espace 
de  quelques  mois. 

M.  de  Marseul.  — M.  l’abbé  Sylvain-Augustin  de 
Marseul,  né  à Fougerolles-du-Plessis  (Mayenne),  le 
25  janvier  1812,  est  décédé  à Paris  le  16  avril  1890. 

Après  avoir  consacré  la  première  partie  de  sa  vie  à 
l’instruction  des  enfants,  dans  la  Sarthe,  puis  à Paris, 
M.  de  Marseul  s’est  uniquement  occupé  de  l’étude 
des  sciences  naturelles  et  surtout  de  l’entomologie. 
Pendant  près  d’un  demi-siècle,  il  publia  d’importants 
travaux  sur  l’ordre  des  coléoptères.  De  1853  à 1857, 
il  faisait  paraître,  dans  les  Annales  de  la  Société  ento- 
mologique  de  France , Y Essai  monographique  de  la 
famille  des  Histèrides , mémoire  auquel  il  donna  plu- 
sieurs suites  dans  le  même  recueil.  En  1857,  il  publiait 


m — 


le  Catalogue  synoptique  des  Coléoptères  d'Europe  et 
confins , et,  en  1863,  donnait  une  deuxième  édition, 
augmentée,  de  ce  même  catalogue. 

En  1864,  M.  de  Marseul  fondait  Y Abeille,  revue 
d’entomologie,  qu’il  dirigea  jusqu’à  sa  mort.  Il  publia 
dans  cette  revue  d’importants  mémoires  et  de  nom- 
breuses monographies  coléoptérologiques.  Parmi  ces 
travaux,  il  faut  citer  : en  1864,  les  Histèrides  de 
V Archipel  malais  et  les  nouvelles  espèces  d’ Histèrides 
appartenant  à l'ancien  monde  ; en  1865,  les  Bupres- 
tides  d' Europe  et  du  nord  de  l'Afrique  et  de  l'Asie  ; en 
1868-69,  les  Endomychides  ; en  1869,  les  Mylabrides  ; 
en  1872-73,  les  Otiorhynchides  ; en  1876,  les  Crypto- 
cephalides  ; en  1882,  les  Anthicides  ; en  1883-84,  les 
Chrysomelides,  etc. 

M.  l’abbé  de  Marseul  était  membre  honoraire  de  la 
Société  entomologique  de  France,  dont  il  faisait  partie 
depuis  1835  et  qu’il  présida  à plusieurs  reprises  ; il 
était  également  membre  des  Sociétés  entomologiques 
de  Londres,  de  Russie,  de  Belgique,  de  Suisse,  etc., 
et  membre  honoraire  de  la  Société  d’Études  scienti- 
fiques d’Angers  depuis  1874. 

M.  de  Marseul  était  un  travailleur  zélé  et  conscien- 
cieux, doué  d’une  grande  bienveillance  et  s’intéres- 
sant aux  débutants  studieux,  qu’il  encourageait  de 
ses  conseils  et  auxquels  il  montrait  l’exemple  d’une 
vie  toute  dévouée  à la  science.  Dans  Y Abeille,  où  il 
avait  eu  pour  premiers  collaborateurs  Dufour,  Perris, 
de  Chaudoir,  Reich e,  etc.,  une  place  était  toujours 
réservée  aux  jeunes  entomologistes,  et  plusieurs 
d’entre  eux,  après  avoir  fait  d’heureux  débuts  dans 


— 239  — 

ce  recueil  apprécié,  sont  restés  les  continuateurs  de 
ces  vieux  maîtres  aujourd’hui  disparus.  La  perte  de 
cet  excellent  collègue  a été  vivement  ressentie  par 
tous  ceux  qui  Font  connu  et  qui  ont  eu  avec  lui  des 
relations. 

Septembre  1890. 

J.  G. 

M.  Gosson.  — Ernest-Saint-Charles  Cosson,  né  à 
Paris  le  22  juillet  1819,  publiait,  à 21  ans,  en  collabo- 
ration avec  Germain  de  Saint-Pierre,  son  premier 
mémoire  de  botanique,  sous  le  titre  : Observations 
sur  quelques  plantes  critiques  des  environs  de  Paris. 

Quelques  années  plus  tard  (en  1845),  il  faisait 
paraître,  avec  la  même  collaboration,  trois  ouvrages 
qui  eurent  le  plus  grand  succès  et  attirèrent  sur  lui 
l’attention  du  monde  savant  : la  Flore  des  environs 
de  Paris,  Y Atlas  et  le  Synopsis  analytique  de  la  même 
Flore.  (En  1861,  le  docteur  Cosson  a donné  une 
seconde  édition  de  cette  Flore.) 

En  1847,  il  organisa  et  dirigea  en  grande  partie 
l’Association  française  d’exploration  botanique,  et  fut 
adjoint,  en  1852,  à la  commission  scientifique  chargée 
de  l’exploration  de  l’Algérie. 

« De  1852  à 1880,  il  exécuta  en  Algérie  huit  voyages 
qui  lui  permirent  de  réunir  sur  la  Flore  de  cette 
région  des  documents  nombreux  et  importants.  Le 
docteur  Cosson  ne  s’en  tint  pas,  dans  ses  explora- 
tions, aux  contrées  pacifiées  et  soumises  de  notre 
colonie,  il  poussa  de  hardies  reconnaissances  sur  les 
Hauts-Plateaux  et  dans  le  Sahara,  au  milieu  des  tribus 


— m — 


insoumises  et  révoltées,  le  plus  souvent  faiblement 
escorté,  parfois  obligé  de  garder  auprès  de  lui, 
comme  otage,  un  proche  parent  d’un  chef  suspect. 
Les  lettres  si  intéressantes  qu’il  adressait  pendant 
ses  voyages  à la  Société  botanique  de  France  nous  le 
montrent  herborisant  avec  une  ardeur  toujours  excitée 
par  les  richesses  botaniques  qu’il  rencontrait  à chaque 
pas,  au  milieu  de  difficultés  et  de  dangers  que 
savaient  écarter  sa  patience,  sa  fermeté  et  aussi  sa 
grande  bonté  qui  se  manifestait  sous  forme  d’utiles 
conseils  aux  malades  qu’on  lui  amenait  en  foule  et 
de  dons  aux  plus  pauvres.  » (P.  Maury,  le  Naturaliste , 
n«  70,  1890). 

En  1854-67,  M.  Gosson  publiait  dans  Y Exploration 
scientifique  d'Algérie , en  collaboration  avec  Durieu  de 
Maisonneuve,  un  important  mémoire  intitulé  : Flore 
d'Algérie , Phanèrogamie , groupe  des  glumacèes , et 
donnait  aux  Annales  des  sciences  naturelles  et  au 
Bulletin  de  la  Société  botanique  de  France  de  nom- 
breuses notes  descriptives,  des  listes  d’espèces,  des 
récits  de  voyages. 

En  1881 , il  fit  paraître  le  premier  volume  de  la 
Flore  des  États  barbaresques , Algérie,  Tunisie  et 
Maroc,  et,  en  1887,  le  second  volume;  il  mettait  la 
dernière  main  au  troisième  volume  de  cet  important 
ouvrage  lorsque  la  mort  est  venue  le  frapper  dans  la 
nuit  du  1er  janvier  1890. 

Gomme  complément  de  cette  Flore,  le  docteur 
Gosson  publiait,  sous  le  titre  : Illustrationes  Floræ 
atlanticæ,  un  atlas  des  plantes  les  plus  intéressantes 
de  cette  Flore  ; trois  fascicules  de  vingt-cinq  planches 


- m - 


avec  texte  explicatif  ont  paru  : le  premier  en  1882,  le 
second  en  1884,  le  troisième  en  1889. 

En  1882,  le  Ministère  de  l’Instruction  publique 
chargea  le  docteur  Cosson  de  réunir  et  d’organiser 
une  commission  scientifique  de  la  Tunisie;  il  fit  dans 
cette  région,  en  1883,  avec  les  collaborateurs  qu’il 
s’était  adjoints,  son  premier  voyage  d’exploration,  et, 
en  avril  1888,  malgré  son  grand  âge,  il  faisait  un  der- 
nier voyage  d’Alger  à Tunis  et  sur  le  littoral  nord  de 
la  régence. 

En  1854,  le  docteur  Cosson  fonda,  avec  A.  Passy, 
Brongniart,  Germain  de  Saint-Pierre,  Duchartre,  etc., 
la  Société  botanique  de  France,  à laquelle  il  n’a  cessé 
d’appartenir  et  dont  il  fut  deux  fois  président;  il 
était  membre  des  Sociétés  zoologique  d’acclimatation, 
de  géographie,  philomatique,  et  de  la  Société  royale 
de  botanique  de  Belgique.  Le  31  mars  1873,  il  fut  élu 
membre  libre  de  l’Académie  des  sciences.  Nommé 
chevalier  de  la  Légion  d’honneur  en  1865,  il  fut 
promu  depuis  au  grade  d’officier.  M.  Cosson  faisait 
partie  de  notre  Association,  comme  membre  titulaire, 
depuis  le  9 avril  1876. 

Le  docteur  Cosson  a laissé  un  herbier  considérable 
ainsi  qu’une  fort  riche  bibliothèque  qu’il  se  faisait  un 
plaisir  de  mettre  à la  disposition  des  savants. 

Nous  ne  croyons  mieux  terminer  cette  notice  nécro» 
logique  qu’en  empruntant  à M.  P.  Maury  le  passage 
ci-après  de  la  note  qu’il  a publiée  récemment  sur 
notre  regretté  collègue  : 

« La  mort,  qui  a si  brusquement  frappé  le  docteur 
E.  Cosson  au  milieu  de  tant  de  travaux,  n’en  inter» 

16 


rompra  cependant  pas  le  cours.  L’homme  réfléchi, 
prévoyant  qu’il  était,  en  vieillissant,  songeait  à 
assurer  après  lui  la  continuation  de  son  œuvre  et  la 
conservation  de  ses  belles  collections.  Dans  les  der- 
nières années  de  sa  vie,  il  s’entretenait  volontiers  de 
ce  sujet  avec  quelques  botanistes  de  ses  amis  et,  dès 
1887,  dans  une  séance  de  l’Académie  des  sciences,  il 
fit  connaître  les  grandes  lignes  des  dispositions  qu’il 
avait  cru  devoir  prendre  : 

« Les  travaux  variés,  disait-il,  auxquels  M.  Gosson 
« a dû  se  dévouer  depuis  de  longues  années  pour  la 
« bonne  exécution  de  l’œuvre  qu’il  a entreprise  en 
« ont  nécessairement  retardé  la  publication  ; maïs, 
« malgré  son  âge  déjà  avancé,  il  n’a  pas  à regretter 
« ce  retard,  ayant  conscience  que  ses  efforts  persé- 
« vérants  et  les  recherches  dont  il  a été  le  promoteur 
« ont  contribué,  pour  une  large  part,  à la  connais- 
« sance  de  la  Flore  des  contrées,  objet  de  ses  études 
« spéciales,  et  que,  s’il  ne  lui  est  pas  donné  d’achever 
« lui-même  ses  ouvrages  en  cours  d’exécution,  il 
« aura  rendu  plus  facile  la  tâche  des  botanistes 
« appelés  à les  continuer. 

« En  leur  assurant  la  conservation  de  son  herbier 
« et  de  sa  bibliothèque,,  la  communication  de  ses 
« manuscrits  et  de  ses  notes,  la  propriété  de  planches 
« déjà  publiées  ou  inédites,  ainsi  que  les  ressources 
« nécessaires  pour  faire  face  aux  frais  d’impression, 
« il  croit  avoir  pris  toutes  les  dispositions  qui  per- 
« mettront  l’emploi  le  plus  utile  des  matériaux  réunis 
« et  classés  pendant  plus  de  cinquante  ans  dans  un 
« but  scientifique.  » 


- 243  - 


« Le  monde  savant  peut  donc  être  sans  inquiétude 
sur  le  sort  des  travaux  entrepris  et  des  collections 
réunies  parle  docteur  Gosson.  Les  lignes  précédentes, 
tout  en  manifestant  ses  désirs  à leur  sujet,  témoignent 
encore  de  l’élévation  de  son  esprit,  de  son  désinté- 
ressement  et  de  son  dévouement  pour  la  science  ; 
elles  renferment  son  plus  bel  éloge.  » (P.  Maury,  le 
Naturaliste , n°  70,  1890.) 

Août  1890 . 

J.  G. 

M.  le  D1  Meleux.  — Dans  la  nuit  du  31  décembre 
1889  au  1er  janvier  1890,  la  Société  d’Études  scienti- 
fiques d’Angers  perdait  un  de  ses  membres  titulaires, 
M.  le  Dr  Auguste  Meleux,  directeur  de  l’École  de  Méde- 
cine d’Angers , membre  de  la  commission  de  sur- 
veillance du  Musée  d’histoire  naturelle,  officier  de 
l’instruction  publique. 

Sorti  du  Lycée  d’Angers  à 16  ans  avec  le  prix  d’hon- 
neur, de  philosophie  et  le  grade  de  bachelier,  Auguste 
Meleux  était  reçu  docteur  en  médecine  à 23  ans,  le 
27  novembre  1860.  Le  8 janvier  1861,  il  était  nommé 
chef  des  travaux  anatomiques  à l’École  d’Angers,  sup- 
pléait en  1864  M.  le  professeur  Jousset  dans  la  chaire 
d’anatomie  et  était  promu  professeur  titulaire  à la 
même  chaire  le  4 février  1866,  à peine  âgé  de  29  ans. 
— « C’est  là^  pendant  près  de  trente  ans,  à l’amphi- 
théâtre d’anatomie,  le  scalpel  à la  main,  que  M.  le 
Dr  Meleux  a donné  toute  la  mesure  de  sa  belle  intelli- 
gence, de  son  vaste  savoir.  Les  élèves  se  pressent 
pombreux  à ses  cours  ; le  professeur  les  attire  et  les 


retient  ; sous  sa  parole  l’anatomie  s’anime  ; les 
moindres  détails  sont  exposés  avec  clarté.  Gomme  il 
sait  mettre  en  relief  les  avantages  qu’on  peut  retirer 
de  son  étude  ! Quelle  exaclitude  et  quelle  conscience 
dans  son  enseignement!  Admirable  professeur,  maître 
séduisant,  qui  donc  vous  remplacera  sans  jamais  vous 
faire  oublier. 

« Nous  le  verrons  toujours  dans  nos  souvenirs  ce 
maître  excellent,  courbé  sous  le  poids  du  travail  plus 
que  des  années,  au  pas  pesant,  n’ayant  pas  l’air  pressé, 
ne  se  pressant  pas  et  trouvant  cependant  le  temps  de 
suffire  à de  nombreuses  obligations  professionnelles. 
On  ne  se  souvient  pas  de  l’avoir  vu  très  jeune  ; c’est 
toujours  la  même  physionomie,  calme,  recueillie,  avec 
un  sourire  fin  qui  l’éclaire  souvent  et  tempère  la  gra- 
vité naturelle  de  ses  manières.  Son  esprit,  largement 
cultivé,  avait  un  tour  original,  une  grande  indépen- 
dance de  vues  ; on  était  frappé  par  la  franchise,  un 
peu  rude  parfois  mais  loyale  de  son  caractère,  par  la 
justesse  de  ses  avis,  par  la  sûreté  de  son  jugement.  » 
(Dr  H.  Legludic , discours  prononcé  aux  obsèques  du 
Dr  Meleux.) 

Le  Dr  Meleux  faisait  partie  de  la  Société  depuis  le 
7 décembre  1882.  J.  G. 

M.  Regnier.  — - Regnier,  Eugène-Adolphe,  né  aux 
Rosiers  (Maine-et-Loire),  le  13  mai  1865,  sorti  de  l’École 
normale  d’Angers  en  octobre  1881,  instituteur-adjoint 
à Freigné,  à Champ tocé,  puis  à Cholet  et  à Saumur, 
nommé  instituteur  titulaire  à Beausse  le  27  sep- 
tembre 1889,  a été  emporté  par  une  fièvre  muqueuse 


- m - 


le  26  février  1890_,  à l’âge  de  24  ans.  Instruit,  zélé, 
bienveillant,  ce  jeune  maître  a laissé  d’excellents  sou- 
venirs  dans  les  diverses  localités  où  il  a été  appelé  à 
enseigner. 

M.  Regnier  faisait  partie  de  la  Société  d’Études  scien- 
tifiques d’Angers  depuis  le  17  novembre  1884  comme 
membre  correspondant. 

M.  Renou.  — Renou,  Jules,  ancien  élève  du  Lycée 
d’Angers,  médecin  à Châtelais,  est  décédé  le  12  août 
1890,  à l’âge  de  40  ans.  Cœur  excellent,  praticien 
consciencieux  et  dévoué,  M.  Renou  a été  sincèrement 
regretté  dans  la  région  où  il  exerçait  depuis  plus  de 
quinze  ans.  Il  fit  partie  de  notre  Association  dès  la 
première  année  de  son  existence,  en  1871. 

Août  1890 . 

J.  G. 

M.  Augustin  Galissier.  — Le  6 août  1890,  vers 
trois  heures  du  matin,  deux  botanistes,  M.  l’abbé 
Mailho,  de  Tarascon,  et  M.  Galissier,  professeur  à 
l’École  normale  de  Foix,  quittaient  Auzat,  accompa- 
gnés d’un  guide,  dans  le  but  de  faire  l’ascension  du  pic 
de  Montcalmet  d’explorer  tout  le  massif  couronné  par 
ce  haut  sommet.  Cette  excursion,  projetée  depuis  plu- 
sieurs mois  déjà  et  dont  les  deux  amis  se  faisaient  une 
fête,  semblait  devoir  être  favorisée  par  une  journée 
splendide;  la  vallée  d’Auzat,  encore  attiédie  de  la  cha- 
leur de  la  veille,  entr’ouvrait  aux  voyageurs,  sous  les 
rayons  de  la  pleine  lune  alors  à son  déclin,  la  perspec- 


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tive  discrètement  voilée  de  ses  mystérieuses  et  gran- 
dioses profondeurs.  Eux  causaient  gaiement,  intérieu- 
rement émus  du  panorama  qui  se  déroulait  devant 
leurs  yeux  et  que  l’approche  du  jour  rendait  de  minute 
en  minute  plus  distinct.  La  joie  de  visiter  un  massif 
inconnu  et  d’en  rapporter  des  richesses  dont  ils  sup- 
putaient d’avance  le  nombre  et  l’intérêt  augmentait 
encore  leur  ardeur.  — Pourtant,  à sept  heures  du 
matin,  l’un  des  touristes  gisait  inanimé  au  fond  d’un 
ravin,  sa  tête  baignant  dans  le  ruisseau  d’où  ses  com- 
pagnons le  retiraient  avec  peine,  et  le  prêtre  commen- 
çait près  du  cadavre  encore  chaud  de  son  ami  une 
garde  solitaire  qui  devait  se  prolonger  plusieurs 
heures,  dans  un  lieu  dont  l’aspect  sauvage  cause  à 
lui  seul  une  sinistre  impression.  Comment  M.  Galis- 
sier,  en  voulant  atteindre,  à une  hauteur  considérable, 
une  plante  qui  lui  était  inconnue,  avait  subitement 
perdu  l’équilibre  et  était  venu  se  briser  sur  un  roc 
escarpé,  c’est  ce  qu’il  a été  plus  facile  de  deviner  que 
d’expliquer,  ce  drame  rapide  n’ayant  eu  d’autre  témoin 
que  le  guide  éloigné  de  plusieurs  minutes  de  marche. 

Ce  tragique  événement  a causé  une  vive  impression 
dans  notre  petite  ville  de  fonctionnaires  où  l’on  con- 
naissait peu  M.  Galissier,  savant  modeste,  tout  absorbé 
par  ses  études,  ses  devoirs  professionnels  et  par  les 
soins  à donner  à sonintéressante  petitefamille.  11  afallu 
la  mort  pour  révéler  cette  vie  calme,  toute  de  travail 
et  d’abnégation.  Une  foule  nombreuse  en  a honoré 
le  souvenir  en  accompagnant  au  champ  du  repos  les 
restes  de  cet  homme  loyal  et  excellent,  sur  la  tombe 
duquel  M,  Magendies,  son  directeur,  est  venu  pro- 


noncer  d’une  voix  où  vibrait  la  plus  sincère  émotion 
des  paroles  de  suprême  adieu. 

La  vie  de  notre  collègue  se  résume  en  peu  de  mots. 
Né  à Cazenave,  dans  une  vallée  étroite  et  sauvage  que 
dominent  d’un  côté  l’âpre  montagne  de  Lujat,  de 
l’autre  l’imposant  massif  de  Tabe,  M.  Galissier  s’était 
mesuré  fort  jeune  avec  les  difficultés  de  la  montagne 
et  avait  acquis  dans  ces  exercices  périlleux  une 
vigueur  et  une  agilité  qui  faisaient  l’admiration,  et 
parfois  aussi,  il  faut  bien  l’avouer,  l’effroi  de  ceux  qui 
le  suivaient  dans  ses  courses.  Sorti  de  l’École  normale 
comme  instituteur,  il  devait  bientôt,  grâce  à des  efforts 
soutenus,  conquérir  le  droit  d’enseigner  à ceux  qui 
lui  succédaient  sur  les  bancs  de  l’établissement  dépar- 
temental. Depuis  des  années,  il  consacrait  à la  bota- 
nique la  majeure  partie  de  ses  loisirs  et  j’ai  noté, 
dans  ce  même  bulletin  où  je  ne  m’attendais  pas  à lui 
rendre  ce  dernier  hommage,  une  partie  de  ses  décou- 
vertes. D’abord  isolé,  il  avait  éprouvé  les  difficultés 
de  toute  sorte  qui  découragent  souvent  le  débutant 
dans  l’étude  de  notre  science  ; lorsque  j’arrivai  dans 
l’Ariège,  il  adopta  avec  enthousiasme  l’idée  que  je  lui 
suggérai.,  et  qui  nous  devint  désormais  commune,  de 
réunir  les  matériaux  d’un  catalogue  de  la  flore  arié- 
geoise,  projet  un  peu  ambitieux  peut-être  dont  il  ne 
devait  pas  voir  la  réalisation. 

Menacé  dans  ces  derniers  temps  de  quitter  FAriège, 
par  suite  de  la  suppression  d’un  siège  de  professeur  à 
l’École  normale,  il  m’entretenait  souvent  de  cette 
éventualité  avec  une  visible  inquiétude  : « Il  me 
semble,  me  disait-il,  que  je  considérerais  comme  un 


— m - 

exil  ma  nomination  dans  un  pays  de  plaine  et  que  j’y 
mourrais  de  chagrin  de  ne  plus  voir  et  parcourir,  sac 
au  dos,  mes  chères  montagnes.  » Et  voilà  que,  par 
une  étrange  ironie  de  la  destinée,  cette  montagne 
qu’il  aimait,  dont  il  avait  par  avance  la  nostalgie  à la 
seule  idée  delà  quitter,  le  tue,  à 41  ans,  en  plein  épa- 
nouissement physique  et  moral , à l’heure  où  ses 
efforts  allaient  être  récompensés  par  le  succès  et  lui 
créer  une  notoriété  méritée. 

Les  botanistes  ariégeois  ont  résolu  de  perpétuer  par 
un  modeste  monument  le  souvenir  de  l’accident  du 
6 août,  et  je  fais  appel  en  leur  nom  à ceux  que  la 
poursuite  des  mêmes  études  unit  avec  nous  d’une 
commune  sympathie  en  les  priant  de  m’envoyer  leur 
offrande.  Si  modeste  qu’elle  soit,  elle  sera  la  bienvenue 
et  nous  la  recevrons  avec  reconnaissance. 


Foix , 21  août  1890. 


Giraudias. 


TABLE  DES  MATIERES 


Age  des  Sables  rouges  de  la  forêt  du  Gâvre  (Loire-Infé- 
rieure), par  M.  L.  Davy 183 

Catalogue  des  Coléoptères  de  Maine-et-Loire,  par  M.  J. 

Gallois. 123 

Étude  du  Métamorphisme  aux  environs  de  Nozay  (Loire- 

Inférieure),  par  M.  L.  Davy 193 

Excursion  géologique  de  Chalonnes  à Montjean  (Maine-et- 

Loire),  par  M.  le  Dr  Louis  Bureau 213 

La  Botanique  mayennaise  au  xvine  siècle,  par  M.  C. 

Houlbert 117 

Nécrologie  : MM.  de  Marseul,  Cosson,  Dr  Meleux,  Regnier 
et  Renou,  par  M.  J.  G.  — M.  Augustin  Galissier,  par 
M.  Giraudias 237 

Note  sur  quelques  Crustacés  rotateurs  et  annélides  du 

département  de  la  Mayenne,  par  M.  A.  Labbé.  ....  35 

Notes  critiques  sur  la  flore  ariégeoise,  par  M.  Giraudias.  . 89 

Notices  sur  les  mœurs  des  Batraciens,  par  M.  Héron-Royer.  45 

Notice  sur  un  nouveau  procédé  de  fabrication  de  l’alumi- 
nium, par  M.  Ichon 169 

Observatoire  météorologique  municipal  d’Angers  (première 

année),  par  M.  Jules  Quélin 225 

Séance  du  10  janvier  1889 1 

— 7 février  1889  6 

— 7 mars  1889  10 

— 4 avril  1889. 13 

— 2 mai  1889  18 

— 6 juin  1889 20 

— 4 juillet  1889  23 

— ■ 10  octobre  1889.  . m 26 

— 7 novembre  1889  . . 29 

— 12  décembre  1889.  . 31 


Angers,  imp.  Germain  et  G.  Grassin.  — 1242-90. 


lie  siège  de  la  Société  d’ Eludes  scientifiques  est  situé  à 
Angers,  ancienne  Cour  d’Appel,  place  des  Halles. 

Les  Membres  qui  changent  de  résidence  sont  priés  d’en 
prévenir  le  Vice-Secrétaire-Trésorier. 

La  correspondance  devra  être  adressée  au  Secrétaire  à 
l’adresse-  ci-dessus. 

Les  cotisations  (10  francs  pour  les  Membres  titulaires, 
5 francs  pour  les  Membres  correspondants  ) doivent  être 
versées  entre  les  mains  du  Vice-Secrétaire-Trésorier,  avant 
le  1er  mars  de  chaque  année.  (Voir  Statuts,  art.  23.) 

On  peut  se  procurer  la  collection  des  Bulletins  au  prix 
de  60  francs  (sauf  le  volume  de  1873,  épuisé).  Ce  prix  sera 
abaissé  à 4.5  francs  pour  les  nouveaux  Sociétaires  qui  dési- 
reront; acquérir  la  collection. 

Le  présent  Bulletin  sera  vendu  10  fr.  Il  sera  fait  une 
diminution  de  5 francs  à toute  personne  qui  demandera  à 
faire  partie  de  la;  Société,  soit  comme  membre  titulaire, 
'soit  comme  membre  correspondant. 

La  Société  échange  son  Bulletin  contre  celui  de  toute 
Société  qui  en  fai t;dâ  demande  et  contre  toute  publication 
scientifique. 

La  Société  ayant  installé  des  collections  recevra  avec 
plaisir  tous  les  échantillons  qu’on  voudra  bien  lui  envoyer. 

Tout  Membre  a droit  à 20  exemplaires  gratuits  (tirage  à 
partisans  couverture  imprimée),  des  travaux  qu’il  publie 
dans  le  Bulletin. 


PRIX  DES  TIRAGES  A PART 
7.a  feuille  . in-8°,  papier  du  Bulletin,  couverture  non 


imprimée  : 

25  exemplaires  . 6 fr. 

50  - ..  7 

100  — . . . . . . . 9 


Couverture  imprimée,  3 fr.  en  plus. 

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