L.-Jules LEGER
BULLETIN
I)K LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE NORMANDIE
FONDÉE EN 1823
Et reconnue d'ulililc publique par décret du ±2 avril 1863
5e série. — 5e volume
A1VIVÉE 1901,
CAEN
E. LANIER, Imprimeur
Hue (jUillaume-le-Conquérant, 1 fr 3
1902
Les opinions émises dans les publications de la Société sont
exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend
nullement en assumer la responsabilité ( art. 23 du règlement
intérieur ).
La Société Linnéenne de .Normandie ayant été reconnue éta-
blissement dLulil'Ué publique, par décret en date du 22 avril 1863,
a qualité pour accepter les dons et leys donl elle serait gratifiée.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
l'ouï' l'année 1001.
Président MM. Noury (D[).
Vice -Président. . . Gallier.
Secrétaire Bigot.
Vice-Secrétaire. . . Tison.
Trésorier honoraire S. Beaujour.
Trésorier Chevrel.
BibUotliécaire . . . Gatois (D1).
Vice-Bïbliotfiécaire. Matte.
Archiviste Bavenel.
Sont Membres de la Commission d'impression
pour l'année 1901 :
MM. les Memrres du Bureau ;
Moutier (Dr), Brasil, Osmont (Dr), sortant
en 1902 ;
Léger (L.-J.), Dubosgq (Dr), Lignier, sortant
en 1903.
o \) 5 «) <T
MEMBRES DECEDES PENDANT L'ANNÉE 1901
MM. G. de Villers, membre honoraire, depuis. . 1845
L.-J. Légeh, membre résidant, depuis . . . 1887
Sophronyme Beaujour, membre résidant,
depuis 1872
Barré (Dr), membre correspondant, depuis . 1867
Liste générale des Membres de la Société
AU 15 MARS 1902
MEMBRES HONORAIRES (1)
Date de la nomination.
MM. P.arrois (Ch.), professeur à la Faculté des Sciences
de Lille (Nord) ■ (892
Bather (F. -A.), conservateur au British Muséum, à
Londres 1900
Boreux , ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,
rue des Frôles, 42, ;i Paris 187.-;
Capellini, professeur de géologie à l'Université de
Bologne (Italie) 1878
5 Dewalque (Gustave), professeur de minéralogie ,
géologie et paléontologie à l'Université de Liège
(Belgique) 1857
Douvillé , professeur de paléontologie à l'École des
Mines, boulevard Saint-Germain, 207, à Paris . . 1883
Fayel (D1), professeur à L'Ecole de Médecine de Caen. 1901
Guillouard , professeur à la Faculté de Droit de
Caen , i8q0
Hébert ( l'abbé ) , ancien curé de Chausey , à
Fécamp 1889
10 Le Jolis . président de la Société des Sciences natu-
relles de Cherbourg isi;o
(1) Les Sociétaires dont le nom est précédé d'un * sont ceux qu-
ont demandé à recevoir le Bulletin par fascicules trimestriels ; les
Membres correspondants dont le nom est précédé d'une ra sont ceux
qui ont demande a recevoir les Mémoires.
— VI —
Date de la nominal ion
MM. Lennjer . président de la Société Géologique de
Normandie, au Havre 1860
Michai.ski, géologue en chef du Comité géologique
impérial de Russie 1900
Moeller (db) , professeur de paléontologie à l'Ins-
titut des mines à Saint-Pétersbourg ^Russie . . . 1878
CKblert D.-P.), directeur du Musée de Laval. . 1801
15 'Saivaoe (Dr), directeur du Musée d'Histoire naturelle,
a Boulogne-sur-Her 1883
Toutain, ancien maire de Oaen, Juge au Tribunal de
la Seine 1898
Vatin. ancien préfet du Calvados, Trésorier-paveur
général d'Ille-et- Vilaine 1898
MEMBRES RÉSIDANTS
MM. Ahf.l (Auguste), préparateur de géologie à la Faculté
des Sciences, rue des Carmes, IL 1888
Ameline, étudiant 1901
Aubert-Champerré, avoué, place Saint-Sauveur . . 1901
Barette (Dr), professeur à l'Ecole de Médecine, place
de la République, 23 1890
5 Bernard (Noël), maître de conférences de botanique a
la Faculté des Sciences 1902
Bigot (A.), professeur a la l'acuité des Sciences,
secrétaire, rue de Geôle, 28 1881
Blandin-, répétiteur au Lycée, rue Bicoquet, 48 . . 1891
BOURIENNE (Dr), rue de (le.Me, 76 1891
Brasil (Louis , préparateur à la Faculté des Sciences;
sous-directeur du Laboratoire de Bactériologie,
rue de Louvigny 1893
10 Caillot, pharmacien des hôpitaux 1899
"Catois (Dr), docteur es sciences, professeur a l'Ecole
de Médecine, bibliothécaire, rue Écuyère, li . . 1879
Chevrel , docteur es sciences naturelles, chef des
travaux de zoologie a la Faculté des Sciences .
professeur a L'Ecole de Médecine, trésorier, rue
du D'-Rayor, S 1882
— VII —
Date de la nomination
i
MM. Demelle, pharmacien de !r" classej boulevard du
Théâtre, 7 1880
Duboscq (Dr), mallre de conférences ;i la Faculté des
Sciences, rue de Bretagne, 55 1894
15 'Dufour de la Thl'illehif. avenue de Gourseulles, 11. 18.95
Fauvel (-Albert), avocat, rue Ghorpn, I f859
Gaixier, vétérinaire, vice- président pour 1901, rue
Leroy, 2 1899
Gidon(D'), docteur es sciences naturelles, rue Saint-
Pierre. 118 1895
Tiiisselin (Dr), professeur à l!École de Médecine, rue
des Carmes, 23 ..... ." 1878
20 Hécart, commis des douanes 1899
Hettier, rue Guilbert, 27 1900
"Joyeux-Laffi if. (Dr). professeur de zoologie à la
Faculté des Sciences 1887
Mm° Joyeux-La ffuie 1891
MM. Lanier, imprimeur, rue Guillaume-le-Conquérant, 1 . 1892
25 Le Bey (Raymond), rue des Gostils-St-Julien . . . 1900
Ledart (Raoul), rue de Lisieux 1895
Léger (Paul D'), rue de Bernières, 10 1898
'Lignier (Octave) , professeur de botanique a la
Faculté des Sciences, rue Basse, 70 1887
Marie, répétiteur au Lycée 1900
30 Matte, répétiteur au Lycée, vice-bibliolhécaire . . 1898
Moutier (Dr), professeur à l'École de Médecine, rue
Jean-Romain, 6 1870
Mullois, pharmacien, rue Saint-Pierre, il. . . . 1882
Noury (Dr), professeur à l'Ecole de Médecine, rue de
l'Arquette, président pour 1901 1896
Osmont (D') , professeur à l'Ecole de Médecine,
rue Jean-Romain, 40 1896
35 Poi f.i'tuf, propriétaire, place de ^République . 1901
Rfnf.mes.nil (P. de), chef de division à la Mairie, rue
de l'Église-SaintjJulien, 12 1870
— VIII —
Date de la nomination
MM. Sauvage, préparateur à la Faculté dos Sciences . . 1898
Tastemain, négociant, rue de Falaise 1901
Tison, préparateur de botanique .1 la Faculté des
Sciences, place Saint-Sauveur, 32, vice-secrétaire . 1893
40 Vaullegeard (Ach.) , docteur es sciences physiques
et naturelles, rue aux Juifs 1891
MEMBRES CORRESPONDANTS
MM. Anfray abbé , cure de Saint-Cyr, près Montebourg
(Manche) 1895
"'Appert ( Jules 1 . membre de plusieurs Sociétés
savantes, à Fiers Orne 1887
* Balle ( Emile ), place Saint-Thomas, 14, a Vue
(Calvados) 1891
Bansar» des Bois, députe, maire de Bellême Orne). 1888
5 Barbé (Charles), médecin a Alençon lsss
Beaumont (Félix-Elie de), ancien procureur de la
République, 11 bis, rue Jean Migault, Niorl
(Deux-Sèvres) 1877
m BONNECHOSE (de), rue Franche, 13, a Baveux
(Calvados) 1891
Boudier (Emile), pharmacien, rue de Grétry, 20, à
Montmorencj (Seine-et-Oise) 1876
Bougon, docteur-médecin , 45 , rue du faubourg
Montmartre, Paris (IX*) 1872
10 Bonn. 1.11:1;. géologue, à Roncherolles, par Darnétal
Seine-Inférieure' 1866
* Bureau (Ed.), professeur au Muséum, quai de
Béthune, 24, Paris (IV) 1858
Butel, pharmacien, conseiller général, à Ronfleur
(Calvados) 1892
" Canel, principal du rolléire de Sées 1899
Canivet, conseiller général de l'Orne, maire de
Chambois, il. boulevard Magenta, Paris (X*) . . 1872
— IX —
Date de la nomination
1oMM.°Chei>kai . avoué à Mayenne 1894
m Chevalier, membre de la Commission d'exploration du
Soudan français, au Muséum d'histoire naturelle,
Paris 1894
Collignon ^Dr), médecin-major au 25" d'infanterie, à
Cherbourg 1898
m* Corbière, professeur au Lycée, rue Asselin, à Cher-
bourg (Manche) 1887
mCorsi\, propriétaire, à Domfront 1897
20 Créances (J.-B.), principal du Collège Paul-Bèrt à
Auxerre (Yonne) 1886
*DANGEARU, professeur a la Faculté des Sciences de
Poitiers (Vienne) 1883
DELA VIGNE, pharmacien de 1" classe, au Mans. . . 1884
Demagny, négociant, maire d'Isigny .(Calvados) . . 1 8S2
Dollfus (Gustave), ancien président de la Société
géologique de France, rue de Chabrol, -4'j, Paris (X*) 1873
2.j Drobet, propriétaire, à Croissanville (Calvados) . . 1891
Duquesne, pharmacien h Saint-Philber{, parMontfort-
sur-Risle (Eure) 1873
Duret, professeur à la Faculté libre de Médecine de
Lille (Nord) 1870
m Dutot, greffier du Tribunal de Commerce à Cher-
bourg (Manche) 1883
Fauvel , notaire à Lessay (Manche) 1890
30 m* Fauvel (P. . docteur es sciences naturelles, professeur-
adjoint à l'Université, lu, rue Gutenberg, Angers. 1894
Fleuriot (Dr), conseiller général du Calvados, a
Lisieux (Calvados) 1873
Fui.i.ain, professeur à l'École primaire supérieure,
Saint-Lô (Manche) 1900
Fontaine, naturaliste, à la Chapelle-Gauthier, par
Broglie (Eure) 1881
■"Formigny de La Londe (de), château de La Londe à
Biévillc-sur-Orne (Calvados) 1901
X
Date de la nomination
35 MM. "Fortin (Raoul), rue du Pré, 2i. ,i Rouen (Seine-
Inférieure] _. . . 1874
Foucher, rue de la Véga, 17 d 19, Paris (XJP) . . 1871
'Gadeau de Kerville, homme de sciences, rue
Dupont, 7, a Rouen (Seine-Inférieure) .... 1888
Gahéry, receveur municipal à Lisieux Calvados). . 1864
m* Gl'kiiis Charles , propriétaire, a Hesnil-Thébault, par
[signy-le-Buai .Manche) 1890
4(1 Gi ERPEL (de , au château de Plainville, par Mézidon
(Calvados) 1894
i.i min l'abbé . curé de Montaure, par Vernon Juin') 1892
Homme y, médecin, conseiller général, a Sées (Orne . ls'"s
Hum.mev (Joseph), docteur-médecin, à Sirs (Orne). . 1 ss 1
Hoschsdé, a Givemy, par Vernon (Eure 1896
45 Houel, ingénieur des Ails ri Manufactures, a Condé-
sur-Noin-au, Calvados) 1890
Hue l'abbé), lût, rue de CormeUles, a Levallois-
Perret iSvine) 1894
Hlet (Dr), rue Jacob, 21, a Paris (VI*) 1879
m Hi's.not, botaniste, a Cahan. par Athis Orne . . 1864
Jardin, pharmacien au Neubourg (Eure) 1898
50 JotJAN, capitaine de vaisseau en retraite, 18, rue
Bondor, a Cherbourg Manche) 1874
Jouvin, pharmacien, a Condé-sur-Noireau (Galva-
dos) 1875
La caille, naturaliste, membre de plusieurs Sociétés
savantes, a Huilier Seine-Inférieure) 1869
Langla-is, professeur départemi ntal d'Agriculture, à
Alençon (Orne) 1883
Leboi cher, pharmacien, 1 18, route du Mans, a AJençon
Orne) I^'1
55 Leclerc (D'i, rue du Château, 1. à Saint-LÔ . . . i^s-
'Lbcoeur, pharmacien à Vimoutiers Orne). . . . 1^SI1
M'"" Lecoei r, a Vimoutiers 1891
i.MniMi, professeur à l'Ecole normale d'Evreux. . 1892
XI —
Date de la nomination
MM. Lemarchano Augustin , négociant, rue des Chartreux,
à Petit-Quevilly (Seine-Inférieure) 1888
60 Lemarchano, médecin principal de l'armée, en
retraite, à Amélie-les-Baîns (Pyrénées-Orientales). 1866
Lemée, bibliothécaire de la Société d'horticulture
à Alençon 1896
Le Sénéchal (Raoul), docteur en droit. Le Merlerault
(Orne) 1883
■ * Letacq (abbé Arthur), aumônier des Petites Sœurs
des Pauvres, route du Mans, 105 bis, à Alençon
(Orne) 1871
Levavassel'k, ancien pharmacien, à Bures (Calvados). 1875
65 ""Loriol (de), géologue, Chalet des Bois, par Crassier
Vaud (Suisse) . 1869
"Loutreuil, Prentchintska, 17, Moscou 1897
Macé (Adrien), négociant, rue de La Duchée, 28, à
Cherbourg (Manche) 1884
Malinvaid (E.), secrétaire général de la Société
botanique de France 4864
Marchand (Léon), professeur à l'Ecole supérieure de
pharmacie, docteur en médecine et es sciences na-
relles, à Thiais, par Clioisy (Seine) 1868
70 Martel, directeur de l'École primaire supérieure et
professionnelle, rue Saint-Lô, 22, à Rouen (Seine-
Inférieure) ..... 1891
Martin (Aug.), rue Notre-Dame, 14, à Cherbourg
(Manche) 1895
"Mauduit, pharmacien, à Valognes (Manche) . . . 1891
Ménager (Raphaël), industriel, à Beaufai, par Aube
(Orne) 1889
'Michel, agent-voyer, à Evrecy (Calvados) .... 1887
75 "Moisy, avocat, boulevard de Pont-l'Evèque, àLisieux. 1896
Morin (René), propriétaire a Valcongrain (Calvados). 1901
Moutier (fils), étudiint, rue Linné, Paris .... 1899
Mouton, pharmacien, à May-sur-Orne (Calvados) . . 1896
NiErr, botaniste, rue Herbière, 23, à Rouen . . . 1894
— XII —
Date de la nomination
80 MM. IM i i.i i;i\ Allier i , ancien magistrat, ;i Cihtneaux,
par Bretteville-sur-Laize (Calvados) 1887
Pelvet, docteur-médecin, à Vire. ...... 1883
Pierre (D'), à Briouze (Orne) . . 1892
Pontus, négociant, rue Louis XVI, Cherbourg . . . 1889
■Piimii i.i iv), à Vire 1897
85 Potier de Lavaroe Robert), lieutenant au i8e d'in-
fanterie, à Guingamp' (Côtes-du-Nord) .... 1895
Raspail (Julien), à Arcueil-Cachan (Seine). . . . 1900
Renault (Bernard), aide-naturalisté au Muséum, pro-
fesseur de Paléontologie végétale., rue de la Collé-
giale, 1. Paris (V*) 1885
Renault, professeur de Scienees physiques et natu-
relles au Collège de Fiers 1881
Renémesnil (G. de), professeur au Collège Stanislas,
rue Notre-Dame-des-Champ&j 66, à Paris. . . . 1882
90 Richer (l'abbé), -rue des Tisons, à Alençon [Orne) 1881
Robine iv). à La Baye-du-Puits Manche) .... 1901
"Sohier, pharmacien, à Lisieux . . >> . . . . 1898
Tétrelj receveur de l'enregistrement en retraite, à
Louviers 1896
"Tranchant, professeur au Collège dé Lisieux
(Calvados) 1881
95 Ti rois lv . sénateur, président du Conseil généial, à
Falaise (Calvados) 1886
Vaùlleoeard (Dr), à Condé-sur-Noireau (Calvados). 1893
Zurcher, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, à
Digne Basses-Alpes) 1893
Nota. — Prière a MM. les correspondants de rectifier, s'il \ a
lieu, la date de leur nominati il leur adresse.
LISTE DES SOCIÉTÉS SAVANTES
ET ÉTABLISSEMENTS
AVEC LESQUELS
LÀ SOCIÉTÉ FAIT DES ÉCHANGES DE PUBLICATIONS
France
1. Aube. Troyes. — Société académique d'Agricul-
ture, Sciences et Arts de l'Aube.
2. BoucHEs-Du-RHONE.rJ/<7/\se///e. — ■ Musée Colonial.
3. Calvados. Caen. — Année Médicale de Caen.
4. id. Caen. — Académie des Sciences, Arts et
Belles-Lettres.
5. id. Caen. — Société d'Horticulture.
(). Côte-d'Or. Dijon. — Académie des Sciences ,
Belles-Lettres et Arts de Dijon.
7. id. Semur. — Société des Sciences histo-
riques et naturelles de Sernur.
8. Creuse. Guéret. — Société des Sciences naturelles
et archéologiques de la Creuse.
9. Deux-Sèvres. Pamproux. — Société Botanique des
Deux-Sèvres.
10. Eure. Évreux-. — Société d'Agriculture, Sciences
et Arts de l'Eure.
11. Gard. Nîmes. — Société d'étude des Sciences natu-
relles de Nîmes.
12. Garonne (Haute-). Toulouse. — Académie des
Sciences, Inscriptions et Belres-Lettres
de Toulouse.
— XIV —
13. Garonne ( Haute- ). Toulouse. — Société des
Sciences physiques et naturelles de
Toulouse.
14. id. Toulouse. — Société française de bota-
nique.
15. Gironde. Bordeaux. — Société Linnéenne de Bor-
deaux.
16. id. Bordeaux. — Société des Sciences phy-
siques et naturelles de Bordeaux.
17. Hérault. Béziers. — Société d étude des Sciences
naturelles de Béziers.
18. id. Montpellier. — Académie des Sciences et
des Lettres de Montpellier.
19. Illeet-Vieaine. Rennes. — Société scientifique et
médicale de l'Ouest.
20. Isère. Grenoble. — Société de Statistique, des
Sciences naturelles et des Arts de l'Isère.
21. Loire-Inférieure, Nantes. — Société des Sciences
naturelles de l'Ouest de la France.
22. Maine-et-Loire. Angers. — Société d'Agriculture,
Sciences et Arts d'Angers.
23. id. Angers. — Société d'Etudes scientifiques
d'Angers.
l'i. id. Angers. — Société Industrielle d'Angers.
25. Manche. Cherbourg. — Société nationale des
Sciences naturelles et mathématiques de
Cherbourg.
20. Marne. Reims. — Société d'étude des Sciences
naturelles.
27. id. Vitry-le-François. — Société des Sciences
et Arts de Vitry-le-François .
— XV —
28. Meurthe-et-Moselle. Nancy. — Société des
Sciences de Nancy (Ancienne Société
des Sciences naturelles de Strasbourg).
29. Meuse. Verdun. — Société Philomatique de Ver-
dun.
30. Nokd. Lille. — Société Géologique du Nord.
31. Ohne. Alençon. — Société Historique et Archéolo-
gique de l'Orne.
32. Pyrénées ( Hautes- ). Bagnères-de-Bigorre. — So-
ciété Rainond.
33. Pyuénées-Oiuentales. Perpignan. — Société Agri-
cole , Scientifique et Littéraire des
Pyrénées-Orientales.
34. Rhône. Lyon. — Société d'Agriculture , Histoire
naturelle et Arts utiles de Lyon.
35. id. Lyon. — Académie des Sciences, Arts et
Belles-Lettres de Lyon.
36. id. Lyon. — Comité des Annales de l'Uni-
versité de Lyon (Bibliothèque Univer-
sitaire, quai Claude Bernard).
37. id. Lyon. — Société Linnéenne de Lyon.
38. Saône-et-Louîe. Mdcon. — Académie de Mâcon.
39. id. Autan. — Société d'Histoire naturelle
d'Autun.
40. Sarthe. Le Mans. — Société d'Agriculture, Scien-
ces et Arts de la Sarthe.
41. Seine. Paris. — Société Zoologique de France
(7, rue des Grands-Augustins).
42. id. Paris. — Société Botanique de France
(84, rue de Grenelle).
44.
id.
45.
id.
46.
id.
47.
id.
48.
id.
— XVI —
43. Seine, /'aris. — Société Géologique de France
(7, rue des Grands-Augustins).
Paris. — École Polytechnique.
Paris. — École des Mines.
Paris. — Société Philomalique de Paris
(7, rue des Grands-Augustins).
Paris. — La Feuille des Jeunes Natura-
listes (35, rue Pierre-Charron).
Paris. — Revue des Sciences naturelles
de l'Ouest (14 , boulevard Saint -Ger-
main).
49. id. Paris. — Muséum d'histoire naturelle.
50. id. Paris. — Ministère de l'Instruction pu-
blique. — Revue des travaux scienti-
fiques.
51. id. Paris. — Ministère de L'Instruction pu-
■" blique. — Bulletin des Bibliothèques et
des Archives.
52. id. /'a ris. — Bulletin Scientifique de France
et de Belgique (14, rue Stanislas).
53. Sèine-Inférïeube. Le Havre. — Société Géolo-
gique de Normandie.
Rouen. — Académie des Sciences, Belles-
Lettres et Arts de Rouen.
Rouen. — Société centrale d'Agriculture
de la Seine-Inférieure.
Rouen. — Société <l<s Amis des Sciences
naturelles de Rouen.
Elbeuf. — Société d'étude des Sciences
naturelles d'Elbeuf.
Amiens. — Société Linnéenne du Nord de
la France.
54.
id.
55.
id.
56.
id.
57.
id.
58.
S
OMM
— XVII
59. Vienne (Haute-). Limoges. — Revue scientifique
du Limousin (dir. M. Le Gendre).
GO. VosgéSj Saint-Dié. — Sociélé Philomatique Vos-
gienne.
61. Yonne, Auxerre. — Société des Sciences histo-
riques et naturelles de l'Yonne.
Tunisie
(32. Tunis. Institut de Carthage.
Alsace-Lorraine
63. Strasbourg. Botanische Zeitung (Dir. Dr Solms
Laubach).
64. Metz. Académie de Metz.
65. id. Société d'Histoire naturelle de Metz (25,
rue de lEvêché).
Allemagne
66. Berlin. Berliner entomologische Zeitschrift.
67. id. Neues Jahrbuch fur Géologie und Miné-
ralogie, Johachimsthalerstrasse, 11, Ber-
lin W.
68. id. K. Preussische Akademie der Wissen-
schaften.
69. id. Deutsche Geologische Gesellschaft, Invali-
denstrasse, 44.
70. id. Musée de Zoologie.
71. Brème. NaUirwissenschalilicherVerein zuBremen.
B
— XVII [ —
72. GAssEL.BotanischesGentralblàtt(Dir.Drd'Uhlworm).
7.'3. Francfort-sur-Mèin. Senckenbergische Naturfor-
schende Gesellschaft.
74. FiiANCFoitr-s-OoEii. Naturwissènschaftlicher Verein
fur den Regierungsbezirk Francfort a.
Oder. '
75. Fribourg-en-Brisgau (G. D. de Bade). Naturfor-
schende Gesellschaft.
76. Friednau (bei Berlin). Just's botanische Jahresbe-
richte, Saarstrasse (Dr E. Koehne, dir.).
77. Giessen. Oberhessische Gesellschaft fur Natur-und
Heilkunde.
78. Hambourg. Naturwissènschaftlicher Verein zu
I lamburg.
79. Iena. Ienaisehe Zeitschrift fur Naturwissenschaft.
80. Kœnigsberg. K. physikalisch - ôkonomische Ge-
sellschaft zu Kônisrsberff.
81. Leipzig. Zoologische Anzaiger (Dir. l)r Garus).
82. Munich. K. Bayerische Akademie der Wissen-
schaften zu Mùnchen.
88. id. Bayerische botanische Gesellschaft.
84 Munster. Westfâlischer Provinzialvereîn fiïrWis-
senschaft und Kunsi.
85. Stuttgart. Verein fur vaterlandische Naturkunde
in Wurtemberg.
Australie
<S(i. Adélaïde. Royal Society ol Soutb Australia.
<S7. Sidney. Departmenl <>l Mines.
■s*. id. Linnean Society of New South Wales.
— XIX — .
Autriche-Hongrie
89. Brunn. Naturforschender Vei ein in Brùnn.
90. Budapest. K. Ungarische geologische Anstall.
91. Prague. K. Bôhmische Gessellschaft der Wis-
senschaften.
92. Vienne. K. K. Akademie der Wissenschaften.
93. id. K. K. Naturhistorisches Hofmuseum.
94. id. K. K. Geologische Beichsanstalt.
95. id. K. K. Zoologïsch-botanisehe Gesellschaft
in Wien, Wollzeile, 12.
i
Belgique
96. Bruxelles. Académie R. des Sciences, des Lettres
et des Beaux-Arts de Belgique.
Société R. de Botanique de Belgique.
Société R. Màlacologique de Belgique.
Société Entomologique de Belgique.
Société belge de Microscopie.
Société belge de Géologie , Hydrologie et
Paléontologie.
Dodonea.
Société Géologique de Belgique
Société R. des Sciences de Liège
Brésil
105. Para. Muséum d'Histoire naturelle. Caixa do
Correio 399.
100. Rio-de-Janeiro. La Escola de Minas de Ouro-
Preto. Muséum nacional do Rio de-
Janeiro.
97.
id.
98.
id.
99.
id.
100.
id.
101.
id.
102.
Gand.
103.
Liège
104.
id.
— XX —
Canada
107. Halifax. Nova Scotian Instilute of Sciences
Chili
10S. Santiago. Société Scientifique du Chili (Casilla
12 D).
Espagne
109. Madrid. Sociedad espanola de Historia nalural.
110. id. Real Academia de Ciencias exactas iici-
cas y naturales.
Etats-Unis
111. Buffalo. Society of nalural Sciences.
112. Boston (Mass.). Society of nalural History.
113. id. American Academy of Arts and Sciences.
114. Cambridge ( Mass. ). Muséum of comparative
Zoology at Harward collège.
11."). Chapel-Hill (North Carolina). Elisha Mitchel
scientific Society.
116. New-Haven. Conneclicut Academy ol Arts ami
Sciences.
117. NEw-YonK. The*New-York Academy of Sciences.
118. Philadelphie. The Academy ol nalural Sciences
ol Philadelphia.
119. id. The Wagner Free Institute of Sciences.
120. Rochester. Rochester Academy <>i Sciences.
— XXI —
121. St-Louis du Missouri. The Academy of Science?;
of St-Louis.
122 . îd. Missouri botanical Garden.
123. San-Francisco. California Academy of Sciences.
124. Topeka (Kansas). Kansas Academy of Sciences.
12."». Trenton. The Trenton natural History Society.
126. Washington. Smithsôni.an Institution.
127. id. United States Geological Survey.
128. id. Bureau of American Ethnology.
120. id. National Muséum of Natural history.
130. ici. Département of Agriculture.
Hollande
131. Amsterdam. Académie des Sciences d'Amsterdam
(Koninkligde Akacleinie van Weten-
schappen).
132. id. Nederlandsche entomologische Vereeni-
ffine.
133. Nïmègue. Nederlandsche Botanische Yereeniging.
Iles-Britanniques
134. Dublin. Royal geological Society of Ireland.
135. Edimbourg. Royal physical Society of Edin-
burgh.
136. Glascow. Geological Society of Glaseow.
137. Livi:m>ooL. Biological Society.
138. Londijks. Linnean Society of London.
139. id. Entomological Society of London.
140. id. Geological Society <>l London (Burling-
ton House, Piccadilly, London, W).
— XXII —
141. Londres. Zoological Society of London(Librarian
pf), 3 Hanover Square, London W.
142. id. Royal Society, Burlington House, Lon-
don W.
143. id. Geologist's Association, St-Martiu s public
Library, St-Marlin s Lâne, London W. G.
144. Manchester. The Manchester litterary ànd philo-
sophical Society.
145. id. Manchester Geological Society.
Indes Anglaises
146. Calcutta. Geological Suryey, of India.
147. id. Asiatic Society ol Bengal.
Italie
148. Bologne. R. Academia délie Scienze dell' Istituto
di Bologna.
149. Flohlnck. Societa Kntomologica Italiana.
150. id. Societa Botanica Italiana.
151. id. Bibliotheca nazionale centrale di Firenze
(Bolletino délie publicazioni italiani).
152. Gênes. Museo civico di Storia naturale di Ge-
nova.
153. id. Malpighia (0. Penzig, à l'Université).
154. Parme. Nuova Notarisia (de Toni, au Jardin bota
nique * 1 < - Il Iniversité).
155. Rome. 11. [nstituto botanico ili Roma.
1. 56. id. Societa romana per gli Studi Zoologici.
157. id. R. GomitaW Geologico d'Italia.
158. id. Reale Académie dei Lincei.
— XXIII —
Japon
159. Tokin. Université.
Luxembourg
160. Luxembourg. Institut Grand-Ducal de Luxem-
bourg.
161. id. Société de Botanique du Grand-Duché de
Luxembourg.
Mexique
162. Mexico. Sociedad cientifica Antonio Alzate.
163. id. Observatorio meteorologico central.
164. id. Instituto geologico.
Portugal
165. Coïmbre. Sociedada Brotenaria.
166 Lisbonne. Gommisâo dos trabalhos geologicos
de Portugal.
167. Pobto. Annaes de Sciencias naturaes (dir. M. Aug.
Nobre).
Russie
168. Helsingfobs. Société des Sciences de Finlande
(Finska Vetenskaps Societeten).
160. id. Societas pro Fauna et Flora fennicse.
170. Kiew. Société des Naturalistes de Kiew.
171. Moscou. Société impériale des Naturalistes de
Moscou.
172. Odessa. Société des Naturalistes de la Nouvelle-
Bussie.
— XXIV —
J7'î. Saint-Pétersbourg. Académie impériale des
Sciences.
174. id. Comité géologique.
175. id. Société entomologique russe.
Suède et Norwège
17G. Chiustiama. Université.
177. Lund. Universitas Lundensis.
178. id. Botaniska Notiser (Dr Nordstedt).
179. Stockolm. Kcengliga Svenska Akademien.
180. id. Entomologiska Fôreningen ('K , Drott-
ninggatan).
181. Upsal. Societas Scientiarum Upsalensis ( K.
Wetenskaps Societei).
182. id. Université.
Suisse
183. Berne. Schweiz. Naturforschende Gesellschaft.
184. id. Société entomologique Suisse.
185. Chambézv. (près Genève). Herbier Boissier
(M. Autran, conservateur).
186. Genève. Société de Physique et d'Histoire natu-
relle.
187. id. Jardin Botanique.
1<SS. Lausanne. Société vaudoise des Sciences naturelles-
18*). Neufchatel. Société des Sciences naturelles de
Neufchâtél.
Uruguay
L90. Montevideo. Museo nacional (Dir. Arechavaleta).
PROCÈS-VERBAUX
DES SÉANCES
SÉANCE DU U JANVIER 1901
Présidence de M. Lignier, puis de M. le D1' Noury
La séance est ouverte à 8 heures et demie.
Sont présents : MM. Arïel, Bigot, Blandin, Brasil,
Dr Catois, Ghevrel, D1- Duboscq, Dr Gidon, Hécart,
Léger (L.-J.), Lignier, Matte, Dr Moutier, Dr Noury,
D1' Osmont, Ravenel, Tison.
Le procès-verbal de la séance de décembre est lu
et adopté.
Communication est donnée de la correspondance
qui comprend : une lettre de la Société entomolo-
gique de Belgique, annonçant la mort du baron de
Sélys-Longchamps ; — une lettre de la Sociétézoolo-
gique et botanique de Vienne, annonçant qu'elle
célébrera, le 30 mars 1901, le jubilé du 25e anniver-
saire de sa fondation.
Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont
déposés sur le bureau. Parmi ces ouvrages, le Secré-
taire signale un volume sur la Suède offert par le
Gouvernement Suédois par l'intermédiaire de son
vice-consul a Caen.
L'ordre du jour appelle le rapport du Trésorier
sur la situation financière. Une commission, compo-
sée de MM. Matte et IV Moutier, est chargée d'exa-
miner les comptes qui sont reconnus exacts. Sur la
proposition du Président, des remerciements sont
votés au Trésorier, M. Ghevrel, pour son excellente
gestion.
— XXVIII —
M. le D1' Gidon exprime le désir que le Secrétaire
donne un aperçu de la situation morale de la Société
au commencement de chaque année.
Il est procédé au renouvellement du Bureau (voir
le résultat p. ni).
Sont élus membres honoraires :
MM. Michalsky, géologue en chef du Comité impé-
rial de lîussie, à Moscou ;
F. A. Bather, conservateur au British Muséum,
à Londres.
Sont élus membres correspondants :
MM. Julien Raspail, à Arcueil Seine):
D'' Bobine, à la llaye-du-Puits (Manche).
La Soeiélé délègue M. Bigot pour la représenter au
Congrès des Sociétés savantes à Nancy.
M. Léger L.-J.) donne lecture d'une note intitulée:
A propos </<■ la différenciation nacrer (voir 2e partie
de ce Bulletin).
M. le D1 Moutier présente des photographies d'une
anomalie de l'iris chez l'homme ; l'iris a la forme
d'une fente verticale.
M. le I)1 Moutier signale qu'il a aperçu dans une
bande de corbeaux un individu atteint d'albinisme
partiel, dont les deux ailes étaient blanches.
M. Bigot présente le moulage d'un curieux fossile
de l'Eocène d'Egypte décrit par M. Mayer-Eymar
sous le nom de Kairunia cornuta : ce serait un
Céphalopode voisin des Belosepia.
A 10 heures, la séance est levée.
SÉANCE DU 4 FEVRIER 1901
Présidence de M. le D1' Noury, Président
La séance est ouverte à 8 heures 1/2.
Sont présents : MM. Bigot, Dr Catois, Ghevrel,
Albert Fauvel, Gallier, Hécart, Lignier, Dr Noury,
Tison.
il est donné communication de la correspondance:
MM. Julien Raspail et F. A. Bather remercient la
Société de les avoir admis parmi ses membres ; — la
Société Académique de Cherbourg annonce qu'elle
ouvre une souscription pour offrir un souvenir à son
Président, notre confrère M. Henri Jouan, à l'occasion
de ses 80 ans, la Commission d'impression examinera
si la Société peut s'associer par une souscription à la
manifestation de la Société Académique.
Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont
passés en revue. Ils comprennent les brochures sui-
vantes offertes par l'auteur, M. Cadeau de Kerville :
Description d'une nouvelle espèce de Diptère marin
(Clunio bicolor); — Oie domestique à trie anor-
male ; — Les jeux des oiseaux ; — Sur un pic
épeiche atteint d'albinisme imparfait ; — Descrip-
tion et liouralion d'Actiniaires monstrueux ; —
U accouplement des Coléoptères ; — Note sur la
faune de la Fosse de la Hague.
Le Secrétaire communique le projet de budget
pour 1901, arrêté par la Commission d'impression;
ce projet, est adopté par la Société.
— XXX —
M. Lignier fait connaître les résultats de récents
travaux sur la fécondation des végétaux.
M. Chevrel communique une lettre de M Izoard
dans laquelle celui-ci relate plusieurs observations
d'histoire naturelle : 1° sur un veau dont la peau
était complètement glabre ; 2° sur l'existence du
Petasites vulgaris au bord de la Touques, près de
Vimoutiers ; 3° sur la capture d'un Héron Grand
Butor tué pour la première fois depuis 25 ans sur
une pièce d'eau aux environs de "Vimou tiers; 4° sur
la résistance de YAzolla aux gelées à Saint-Michel-
de-Livet.
M. Albert Fauvel fait remarquer que le Grand
Butor est assez commun dans le Calvados.
M. Lignier signale que, depuis les travaux du
Canal de Caen à la Mer, la rapidité du courant dans
les fossés de ligne a été augmentée et VAzolla tend à
disparaître de ces fossés.
A 10 heures la séance est levée.
SÉANCE DU 4 MARS 1901
Présidence de M. le D1' Noury, Président
La séance est ouverte à 8 heures 1/2.
Sont présents : MM. Bigot, D1' Duboscq, Follain,
Gallier, Léger (L.-J.), Lignier, Matte, D1' Moutier,
Moutier fils, Dr Noury, Ravenel, Tison.
Le procès-verbal de la séance de février est lu et
adopté.
Communication est donnée de la correspondance :
M. le Ministre de l'Instruction publique annonce
qu'il vient de prescrire l'ordonnancement d'une
somme de 500 fr. au nom de la Société comme encou-
ragement à ses travaux ; des remerciements seront
adressés à M. le Ministre.
Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont
passés en revue.
Conformément à la proposition de la Commission
d'impression, la Société décide, a titre tout à fait
exceptionnel, d'adresser une souscription de 20 fr. à
la Société Académique de Cherbourg pour le souve-
nir à offrir à notre vénéré collègue, le commandant
Jouan.
Le Président invite à déposer dans la prochaine
séance des projets pour l'excursion annuelle. Dès
maintenant on indique la possibilité d'une réunion,
soit dans l'Eure à Bernay, soit dans l'Orne à Sées ou
à Alençon.
— XXXII —
Le Secrétaire communique au nom de M Izoard
une note complémentaire relative au veau mons-
trueux dont il a été question dans ladernière séance.
M. Lignier t'ait connaître les résultats de son tra-
vail sur l'anatomie d'un tronc cycadéen du Lias du
Calvados. Ce travail forme le 3e fascicule du tome XX
des Mémoires où il a été publié sous le titre : Végé-
taux fossiles de Normandie : III. Elude anatomique
du Cycadeoidea mycromyela Mor.
M. Follain lit un résumé de récents travaux sur la
question de la fécondation chez les plantes.
M. le D1' Moutier présente des échantillons de
Gotylecrinm provenant des couches charmonthiennes
à Astrea spartella et Rhynchonella furcillaia du
chemin de Saint-André-de-Fontenay à May. Il fait
remarquer que la couche à Leptaena île May étant
toarcienne, c'est la première fois qu'on signale en
Normandie le genre Cotylecrinus dans le Charmon-
thien. Ces Cotylecrinus, voisin du C. Quens(coti,
constituent peut-être une espèce nouvelle.
A. 10 heures la séance est levée.
SEANCE DU 30 MARS 1901
(Remplaçant la séance d'Avril)
Présidence de M. le D1' Noury, Président
La séance est ouverte à 8 heures 1/2.
Sont présents : MM. Bigot, Ghevrel, Follain, Léger
(L.-J.), Lignier, Matte, Dr Noury, Ravenel, Tison.
Le procès-verbal de la séance du 4 mars est lu et
adopté.
Communication est donnée de la correspondance
qui comprend une lettre de la Société Académique
de Cherbourg remerciant la Linnéenne de sa sous-
cription au souvenir qui sera offert à M. le comman-
dant Jouan à l'occasion de son 80me anniversaire.
Les publications reçues depuis la dernière séance
sont passées en revue. Elles comprennent, offertes
par l'auteur :
Raoul Fortin, Extrait des P.-V. du Comité de
Géologie de la Société des A?nis des Sciences natu-
relles de Rouen pour 1 899 ; — Notes de Géologie
normande : Sur une carrière de Gaillon (Eure),
ouverte dans la craie sénônienne.
Les membres présents échangent des observations
au sujet du lieu à choisir pour la réunion annuelle.
Il est entendu que le Secrétaire écrira à la Société
libre de l'Eure pour lui rappeler l'invitation qu'elle
a faite, en 1897, de tenir une réunion à Bernay. Une
décision sera prise ensuite dans la séance de mai.
C
— XXXIV —
Sont présentés pour faire partie de la Société,
1° Comme membres résidants :
MM. Tastemain, négociant à Caen, par MM. Mullois
et Bigot ;
Pouettre, propriétaire à Caen, par MM. Mul-
lois et Dr Noury ;
Aubert-Ghamim'.rhk, avoué à Caen, par MM. Mul-
lois et Bigot ;
Ameline, étudiant à Caen, par MM. Matte et
Follain.
2° Comme membre correspondant :
M. Morin (René), propriétaire à Campandré-Yal-
congrain (Calvados).
M. Chevrel donne communication d'une lettre de
M. Izoard signalant la naissance d'un monstre anen-
cèphale uicâle, d'espèce humaine, qui a été observé
superficiellement par M. le D1' Capitrel, de Vimou-
tiers.
Le Secrétairedonne lecture d'un travail de M. l'abbé
Letacq sur les études géologiques dans, l'Orne avant
I 870 (imprimé dans le tome IV du Bulletin, volume
de 1900).
A 9 heures 1/2 la séance est levée.
SÉANCE DU 6 MAI 1901
Présidence de M. Gallier, Vice-Président
La séance est ouverte à 8 heures 1/2.
Sont présents : MM. Bigot, Dr Gatois, Dr Duboscq,
Fauvel, Gallier, Léger (L.-J ), D1 Moutier, Moutier
fils, Dr Osmont, Tison.
Le procès-verbal de la séance du 30 mars est lu et
adopté.
M. le Dr Osmont est chargé de présenter les excuses
du D1' Noury, qu'un accident, heureusement sans
gravité, empêche d'assister à la séance.
" Le Président adresse les félicitations de la Société
à M. le D1' Gatois, reçu docteur en Sorbonne après
une brillante soutenance.
Communication est donnée de la correspondance,
Elle comprend une lettre de M. le Ministre de l'Ins-
truction publique demandant à la Société Linnéenne
de souscrire à la Bibliographie scientifique qui va
être éditée par la Société royale de Londres ; la
Société Linnéenne regrette que son budget ne lui
permette pas de souscrire à une partie de cette inté-
ressante publication ; — la Société Académique de
Cherbourg communique un compte-rendu de la
cérémonie intime dans laquelle on a remis à notre
confrère, M. le commandant Jouan, le souvenir que
— XXXVI —
de nombreux souscripteurs lui ont offert à l'occasion
de son quatre-vingtième anniversaire.
La Société décide que sa réunion annuelle se tien-
dra, cette année à Bernay (Eure). Le- Secrétaire est
chargé de l'organisation de cette réunion.
Sont admis à la suite des présentations faites dans
la dernière séance,
1 Gomme membres résidants :
MM. Tastemain, négociant à Caen ;
Pouettre, propriétaire à Caen ;
Aubert-Champerré, avoué à Caen ;
Ameline, étudiant à Caen.
!2° Comme membre correspondant :
M. Morin (René), propriétaire à Campandré-Val-
congrain (Calvados).
Le Secrétaire donne communication des notes
suivantes de M. Izoard :
A propos d'un axe feuille sur une feuille
Û' Asplenium trichomanes
Ma troisième herborisation de l'année 1901 m'a
permis de constater àDouville,près Saint-Pierre-sur-
Dives, un cas curieux de bourgeon feuille sur une
feuille d'Asplenium trichomanes, trouvé à 30 centi-
mètres environ au-dessous de la margelle d'un puits,
qui me semble abandonné ou très peu fréquenté.
Ce phénomène est assez commun ; cependant c'est
le premier que j'ai rencontré. Il se produit surtout
quand la tige se ramifie peu ou point.
Plusieurs botanistes l'ont observé dans Aspidium
filix-mas, Asplenium filix-fœmina et un grand
— XXXVII —
nombre de sujets de ce genre. Toutefois il n'a pas été
signalé, à ma connaissance, dans A . trichomanes.
Ce n'est pas une production spéciale aux Fougères.
On l'observe sur certaines thalles, chez Mnium hor-
num en particulier. Les Phanérogames développent
sur leurs feuilles, plus rarement il est vrai, des
bourgeons de même nature. Hofmeister (1) en a
obserxêsur Bri/op/ii/t/iun calycinum; Pringsheim(2),
sur Utricularia vulgaris. Dôll (3), sur Athemrus
ternatus, Ri/acinthus Pouzolsii. Hofmeister a ob-
servé des bourgeons feuilles sur de jeunes racines.
Dans le cas trouvée Douville, le bourgeon est isolé
et prend naissance à la partie inférieure du pétiole.
Il me paraît être d'origine exogène. La feuille qui le
portait est jeune, ce qui confirme l'observation
d'IIofmeister (4) : ces bourgeons ne se produisent
que sur de jeunes organes. Je ne pense pas que. l'on
puisse les considérer comme analogues à la produc-
tion des bourgeons adventifs qui se forment sur
certaines parties âgées des Bégonia et Marattia.
Cette formation a sans doute lieu au dépens d'un
certain nombre de cellules superficielles. Elle consti-
tue pour moi, un nouveau pied, donnant des feuilles
réduites, à limbe peu ondulé, crénelé, à pétiole
court jaunâtre, s'éloignant, comme ressemblance, de
(1) Hofmeister, Handbuch der allgem. Morph., p. 423.
(2) Pringshf.im, Zur Morphologie der Vtricularien. Monatsbe-
rich. der Akud. der Wiss., Berlin, 1869.
(3) Dôll, Flora von Daden, p. 348.
(4) Hofmeister, Beitraege zur Kenlniss der Gefaess-Krypto,ÏS,
Leipzig, 1857.
— XXXVIII —
la plante mère. Elle se comporte, je crois, comme
une plante parasite vivant sur une feuille.
Un cas tératologiq ne de Vinca minâr
L'année dernière, j'ai trouvé, dans le bois de Mal-
tot, près Caen, un pied de Vinca itiinor présentant
tous les caractères d'une fleur vulgairement appelée
double.
La partie principale de cette anomalie est certaine-
ment la transformation des étamines en pétales, à
moins que nous ne nous trouvions en face d'un cas
de doublement des fleurs, observé par Peyritscb (l),
qui obtient la production artificielle des fleurs dou-
bles, en portant, sur les fleurs qu'il veut transformer,
des petits acariens gallicoles. Alors dans ce cas la
fixation de ces acariens serait naturelle et purement
accidentelle.
Ce pied, planté dans mon jardin d'observation,
m'a, cette année, donné de nombreuses fleurs sem-
blables à celles étudiées en 1000.
Variation de Pulsatilla vulgaris
J'ai récolté sur les Monts d'Eraines au mois de mai
1808 un pied de P. vulgaris, que j'ai cultivé, à Caen.
dans un pot. L'année suivante, il m'adonne des Heurs
régulières. Planté dans mon jardin, il me donna en
1000 des Heurs présentant un peu les caractères de
l'anémone de Caen. Cette année la transformation
(1) Peybitsch, l eber Kilnstliche Erzengung von gefiilllen
Milieu a/ni anderen Bildurtgsabweigungen (Sitzungsb. der K.
Akad. der Wiss. Math. ISat. Kl., vol. xcvn, oct. 1888).
— XXXIX —
est complète. De cette plante, les feuilles seules n'ont
pas changé, elles ont toujours conservé leur carac-
tère sauvage.
M. le D1' Moutier signale l'existence à l'Hôtel-Dieu
d'un tilleul couvert de gui.
A ce propos, M. A. Fauvel demande qu'on regarde
^si ce gui ne porterait pas des galles produites par un
petit curculionide très rare ; ce petit curculionide et
un petit hémiptère sont les seuls parasites du gui.
M. Gallier fait une communication sur Vtîypo-
derma bovis.
M. Bigot signale l'existence de silex néolithiques :
1° Dans les dunes de Carteret (Manche), au N. E.
du phare, où les silex, polis par le sable des dunes
charrié par le vent, se présentent dans les mêmes
conditions qu'à Biville, mais sont beaucoup moins
abondants ;
2° A Flamanville (Manche), près de Diélette, dans
les champs entre le hameau Goquaise et la falaise ;
3° A la Villette (Calvados), dans les champs au N. E.
de la Mare des Tasses.
M. Bigot présente des observations rebtives à l'âge
que M.Lebesconte,dans une note récente (l),attribue
aux schistes du Rozel (Manche). Dès 1898, M. Bigot,
revenant sur l'opinion qu'il avait exprimée dans sa
(1) Lebesconte, Bviovévien et Silurien eu Bretagne et dans
l'Ouest de la France (Fi. S. CF., 3* sér„ t. XXVIII, 1900, p. 815,
1 pi.).
— XL —
Thèse, a placé ces schistes, non plus dans le Pré-
cambrien, mais dans le Cambrien, entre les Conglo-
mérats et grès de la base et le Grès armoricain.
M. Bigot montre que le développement de ce faciès
schisteux dans le Cambrien n'est pas exceptionnel,
qu'on l'y retrouve notamment aux environs deSaint-
Rémy Calvados) et de Carteret (Manche) ; dans ces
deux localités des calcaires oolithiques s'interca-
lent dans la masse de ces schistes au Pont de la
Mousse (près de Saint-Rémy), et au Moulin des
Douits (près de Carteret) Ces observations ont fait
l'objet d'une note dans le Bulletin de la Société
Géologique de France (1).
M. Bigot appelle encore l'attention sur une note de
M. Pralon (2). Cette importante étude du minerai
carbonate de l'Ordovicien de Normandie constate
l'exactitude des contours de la feuille Alençon dans
la région de la Ferrière-aux-Etangs. Elle donne des
renseignements d'une grande importance sur les
modifications de la couche ferrugineuse, transformée
en hématite à l'affleurement et passant au carbonate
en profondeur, et sur les moyens étonnamment
simples et peu coûteux qui seront employés à la
Ferrière-aux-Etangs pour enrichir la teneur du mine-
rai en transformant par grillage le carbonate à M) %
de fer en hématite à 50 %.
»
A 10 heures la séance est levée.
(1) Bioot A.. Sur l'âge cambrien des schistes de Rozel, Manche
H. s.i;. F., i- V,., t. |, L901, p. -2:-2. 1 fig.).
(2) Pralon L., Minerai de fer carbonate de Normandie Ami.
des Mines, février 1901).
SEANCE DU 3 JUIN 1901
Présidence de M. le D'' Noury, Président
La séance est ouverte à 8 heures 1/2.
Sont présents : MM. Bigot, D1' Gidon, Le Bey,
Matte, Dr Noury, Dr Osmont, Dr Moutier, Tison.
Le procès-verbal de la séance de mai est lu et
adopté.
Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont
déposés sur le bureau.
M. Gallier s'excuse de ne pouvoir assister à la
séance.
Le Secrétaire présente le t. III, 5e série du Bulletin
dont l'impression vient d'être terminée.
On fixe aux 27, 28, 29 juillet, la réunion annuelle à
Bernay.
M. Matte signale, aux environs de Brionne (Eure),
un petit ruisseau qui présente cette particularité que
tous les 30 ans environ, sa source se trouve reportée
d'une trentaine de mètres en amont pour revenir
ensuite à sa position primitive.
M. Matte fait connaître que Gentiana campestris
a disparu du village de Barre, près Beaumont-le-
Boger (Eure) ; il signale le Gorydalis solida à Fon-
taine-Boger, près Grosley (Eure).
XLII
M. Bigot a suivi, en amont de la vallée de l'Orne,
les terrasses pleistocènes qu'il a signalés à Feugue-
rolles. Une de ces terrasses (terrasse de 25,n), se
trouve près de Glécy, à l'entrée du viaduc des Rochers
des Parcs; à Mesnil-Villement, près de la filature
Pernelle, une de ces- terrasses contient des silex
paléolithiques.
M. Bigot fait une communication préliminaire sur
la géologie de la zone hocaine aux enviions de
Clécy.
Le Silurien comprend, de bas en haut, dans cette
région :
1° Les conglomérats pourprés nettement discor-
dants sur le Précambrien ;
2° Les schistes avec marbres de Glécy, La Pomme-
raye, etc. ;
3° Les grès feldspathiques de Caumont et de la
Roche Taillis ;
4° Les schistes verts avec calcaires oolithiques et
dalles à Cmziana de Sainl-Rémy ;
5° Les grès et schistes rouges de Saint-Rémy
(La Marroisière), et de Saint-Omer ;
G'' Les schistes d'Angers, avec minerai de fer inter-
calé vers leur base, et séparé des grès par une cin-
quantaine de mètres de schistes.
Cette coupe diffère de la coupe typique des vallées
de l'Orne et de la Laize par la réduction du faciès
arénacé du Camhrien, et le grand développement des
schistes.
La confusion des grès de Caumont avec les grès de
Saint-lléuiy a fait entreprendre, dans les bois au
— XLFII —
N. de Saint-Lambert, des recherches demeurées sans
résultat, pour retrouver sur la rive gauche de l'Orne
la continuation des minerais de Saint-Rémy. Les
fouilles entreprises autour de Glécy, sur les marbres,
sont encore plus inconsidérées.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
SÉANCE OU 2 DECEMBRE 1901
Présidence de M. le Dr Noury, Président
Cette séance a été occupée par une conférence
organisée par la Société Linnéenne avec le concours
de la Société des Amis de V Université de Normandie.
M. Aug. Chevalier y a relaté, en le résumant autant
que le nécessitait le peu de temps dont il disposait,
le fructueux voyage d'exploration qu'il a fait, de
1898 à 1900, dans l'Afrique occidentale française.
Nous sommes très heureux de pouvoir donner ici
le texte de cette conférence.
MA MISSION AU SOUDAN FRANÇAIS
Mesdames, Messieurs,
C'est pour moi un grand honneur de pouvoir,
devant un auditoire aussi choisi et un puhlic si
nombreux, exposer les résultats de la mission que
j'ai accomplie il y a quelques mois, au cœur de
l'Afrique occidentale française, pour en étudier les
productions naturelles, les ressources économiques
et spécialement les richesses agricoles et forestières.
C'est pourquoi je remercie les organisateurs de
— XLV —
celle réunion, c'est-à-dire les Comités de la Société
Linnéenne de Normandie et de la Société des Amis
de V Université de Caeri, de m'avoir procuré le
plaisir de me retrouver aujourd'hui dans l'Athènes
normande, au milieu de mes anciens maîtres et
camarades, devant un auditoire d'élite.
Tout d'abord je tiens à exprimer ma vive recon-
naissance aux maîtres dévoués de la Faculté des
Sciences, ainsi qu'aux amis de la Société Linnéenne,
qui, au cours du voyage, n'oublièrent pas le mo-
deste étudiant de l'Université de Gaen. Ma gratitude
se reporte surtout vers mon excellent professeur,
M. Lignier, dont les lettres affectueuses m'apportèrent,
dans la brousse soudanaise, un écho de la province
natale et me donnèrent ainsi du courage pour conti-
nuer les rudes étapes africaines.
Ensuite, vous me permettrez, j'en, suis certain, de
vous faire une simple causerie sur mon voyage, sans
aucune prétention, élaguant soigneusement tout ce
qui aurait un caractère trop scientifique ou trop
technique (1). Je vous décrirai en grandes lignes
■
(1) Le lecteur qui désirerait avoir des renseignements plus précis
pourra se reporter aux notices suivantes du même auteur :
1. Nos connaissances actuelles sur la géographie botanique et la
flore économique du Sénégal et du Soudan, dans Une mission au
Sénégal, Ghallamel, 1900.
'2. Les cultures indigènes dans l'Afrique occidentale, Revue des
cultures coloniales, 1900.
3. Sur la coagulation des latex des Apocynacées du Sénégal et du
Soudan occidental, Bulletin du Muséum, 1900.
4. Les Landolpliiées (lianes à caoutchouc) du Sénégal, du Soudan
— XLVI —
les pays que j'ai traversés et l'impression qu'ils m'ont
laissée; je vous parlerai de leurs productions les plus
intéressantes, enfin je vous dirai en terminant
.comment j'envisage la mise en valeur de ce beau
domaine plus grand que deux fois la France ;je vous
exposerai par quels procédés nous pourrons étendre
notre champ d'action économique sur cette partie du
monde et par quels moyens nous pouvons élever
dans notre civilisation les races primitives qui la
peuplent.
Je serai largement récompensé, si je parviens à
vous faire aimer un pays auquel je suis profondément
attaché, si j'arrive à vous faire apprécier selon leurs
mérites les Noirs chez qui j'ai vécu, enfin si je réussis
à vous persuader, si paradoxal que cela paraisse, que
nous avons peut-être plus de connaissances à acquérir
pour être de véritables colonisateurs et diriger des
exploitations agricoles dans ces contrées, que les
indigènes n'ont d'efforts à fournir pour être nos
auxiliaires et améliorer leurs procédés de culture.
C'est au cours de deux missions qui me furent
confiées, de 1898 à 1900, sous les auspices de M. le
Ministre des Colonies, d'abord par le général de
Trentinian, lieutenant gouverneur du Soudan fran-
çais, puis par M. Ghaudié, gouverneur général de
it de la Guinée française (en collaboration avec M. Hua), Journal
de Botanique, 1901.
.;. L'avenir de la culture du cotonnier au Soudan français, Halle-
lin de la Société d'Acclimatation, 1 1)01 .
6. Les ressources agricoles et forestières du Sénégal et du Soudan
français, Bévue Générale de» Sciences, 1902 sons presse .
— XLVII —
l'Afrique occidentale française, qu'ont été recueillies
ces observations.
Ce sera l'honneur du général de Trentinian d'avoir
été un des premiers à préparer la colonisation, en en-
voyant sur place des chercheurs, spécialisés dans telle
ou telle branche de la science, étudier chaque point
en détail, afin de guider les entreprises coloniales.
La capture de Samory et la destruction du royaume
de Sikasso venaient de placer définitivement sous
notre protectorat le vaste territoire de la Boucle du
Niger. Les grandes conquêtes africaines prenaient
fin, une période nouvelle allait s'ouvrir, période de
paix et de travail, nécessaire aux indigènes comme à
nous, pour amener ces contrées à se repeupler et à
offrir des débouchés à notre commerce.
Mais avant d'ouvrir cette voie, il était indispen-
sable d'inventorier les richesses des pays conquis
pour faire connaître à l'industrie les matières pre-
mières qu'elle pourrait utiliser. Il fallait aussi
déterminer les cultures qui pourraient alimenter
notre consommation nationale de ces productions
dites denrées coloniales, ainsi nommées probablement
parce que les colonies françaises ne les produisent
pas, mais pourraient les produire.
La mission organisée parle général de Trentintan
comprenait une quinzaine de membres. On connaît
déjà les intéressants rapports de M. Coppolani,
chargé de l'étude des questions se rattachant à
l'Islam ; ceux de M Henri Hamet, sur le caoutchouc;
mon camarade et ami, M. Emile Baillaud (1), a fait
(1) M. Baillaud vient de publier un livre spleodide, luxueusement
illustré par MM. Mérite et de la Mézière sur la mission du général
XLVIFI —
connaître, dans La Géographie (1000), ses obser-
vations sur l'organisation économique du pays et sur
les routes commerciales qu'il avait suivies dans le
Nord. Quant aux artistes de la mission, MM. Mérite
et H. de la Mézière, leurs œuvres ont figuré en 1900
au Salon et à l'Exposition Universelle (Pavillon du
Sénégal, Soudan).
Notre exploration a montré que si le Soudan n'était
pas un pays d'une richesse incomparable, comme on
l'a souvent écrit à tort, il contenait cependant suffi-
samment d'éléments pour devenir une colonie de
premier ordre, des produits forestiers intéressants
comme le caoutchouc et la gomme, une agriculture
indigène très avancée, enfin une population déjà
nombreuse de Noirs généralement intelligents, très
attachés au sol et qui pourront devenir de bons
cultivateurs et de bons éleveurs si nous savons leur
prêter notre appui comme il convient.
La dislocation prématurée du Soudan a malheu-
reusement fait réléguer au second plan, du moins
momentanément, l'intérêt qui s'attachait à cette
contrée.
Embarqués à Bordeaux, le 18 novembre 1898, nous
sommes parvenus à Bammako, sur les bords du
Niger moyen, dans les premiers jours de janvier 1899.
Mon séjour dans la Boucle du Niger a duré 8 mois ;
il se divise en deux étapes très distinctes : d'une part
l'itinéraire à travers la région Sud et le territoire
militaire de la Volta, de l'autre le parcours des régions
de Trentinian au Soudan: Bajllaud, mu- 1rs rouies du Soudan,
Toulouse, 1<»02.
— XLIX —
du Nord et en particulier la traversée d'une partie de
la région de Tombouctou.
Je ne m'attarderai pas à raconter les maigres
incidents de la route, qu'il me suffise de dire qu'au
moment où s'effectuait ce voyage, il y a deux ans, on
pouvait déjà circuler à travers presque tout le Soudan
français, même dans les territoires militaires, sans
escorte armée. C'est pourquoi je demeure convaincu
que, dans ces pays nouveaux, un Européen isolé, qui
ne commet aucun acte de violence, dont les porteurs
sont recrutés librement et qui vit sur le pays en
payant tout ce qu'il prend, cet Européen passera
généralement partout sans courir de dangers sérieux.
Je crois même que dans les provinces encore
inexplorées, mais où le prestige du Blanc est assis
solidement, étant accompagné de deux ou trois
tirailleurs dont les chéchias et les fusils en imposent
néanmoins, on passera sans difficulté là où des
troupes plus fortes échoueront.
*
* *
Dans la Boucle du Niger, on a vraiment la sen-
sation d'un pays vierge. Sans chemins, sans voitures,
on avance à travers les hautes herbes et le long
d'étroits sentiers séculaires qui serpentent en méan-
dres variés contournant les moindres bosquets. On
traverse des plaines infiniment étendues; on escalade
d'immenses plateaux ferrugineux, les bowols chauffés
par le soleil et sur lesquels les indigènes ne peuvent
marcher nu-pieds tant la surface en est brûlante; on
coupe des marigots dont les eaux noires coulent
D
mollement entre d'épaisses galeries de végétation
parmi lesquelles les lianes (Landolphia et Com-
bretum), les palmiers (Elœis, Raphia), les bambous,
les rotins, les Anthocleisla pareils à d'immenses
choux, les vignes-vierges (Ampelocissus) aux fruits
astringents, forment un extravagant fouillis de ver-
dure sous lequel la lumière pénètre à peine ; d'autres
fois on rencontre un ruisseau qui descend en chantant
sur des rochers de granité et l'on savoure une eau
fraîche et limpide où les gazelles seules ont. trempé
leurs lèvres jusqu'ici.
Je ne connais rien de plus captivant pour un natu-
raliste que cette brousse soudanaise. Elle n'a ni la
tristesse des vastes déserts, ni l'aspect sombre des
forêts équatoriales. La variété des tons de la brousse,
repose de la vue des steppes immenses qui donnent
réellement la notion de l'espace infini.
Après la chaleur accablante de la journée, une
fraîcheur délicieuse, comparable à nos plus belles
journées de printemps, nous enveloppe agréable-
ment. Tout renaît : les fleurs s'épanouissent et des
essaims d'insectes bourdonnent sur les buissons
embaumés, les animaux endormis dans le jour
quittent leurs retraites, les cigales modulent leurs
notes monotones dans les baobabs géants, parfois des
milliers de mouches lumineuses (lucioles) tourbil-
lonnent dans les arbres ; on entend au loin les
aboiements des chacals et des hyènes, et parfois à
quelques portées de fusil les ruguissements du lion
ou les cris déchirants de ses victimes.
La brise vous apporte aussi des parfums inconnus
qui vous grisent. Vous êtes vraiment heureux, sans
— LI —
trop savoir pourquoi. C'est un bonheur qu'il est
difficile d'expliquer et je crains qu'il n'y ait à me
comprendre que ceux-là seuls qui ont vécu cette vie
d'Afrique, qui ont éprouvé ces sensations, remplissant
encore d'ivresse l'âme du voyageur des années après
le retour.
De temps en temps, on rencontre des troupeaux
de bœufs et de moutons que des pasteurs foulahs
font pâturer dans d'immenses prairies incultes,
comme aux premiers âges de l'humanité.
Çà et là surgissent des agglomérations de cases
constituant les villages nègres reliés par d'étroits
sentiers qui se perdent parfois dans les hautes herbes
et qui sont souvent plus fréquentés par les antilopes
que par les hommes.
On voyage comme on peut, tantôt à cheval, à âne,
à bœuf, à chameau dans le nord, en chalands ou en
pirogues (simples troncs d'arbres évidés) quand on
peut utiliser les cours d'eau.
Tous les vivres, tout le matériel de mission, tous
les hagages personnels, sont transportés par caisses
ou ballots de 25 kilos sur la tête des nègres. On
campe n'importe où ; souvent dans les villages pour
trouver l'eau et les vivres, parfois aussi en pleine
forêt, logé à la belle étoile, environné des incendies
de brousse qui illuminent l'espace et éloignent les
fauves.
C'est cette vie de solitude que j'ai vécue pendant
17 mois, au Soudan et au Sénégal, allant d'un poste
à l'autre sur un itinéraire d'environ 8Û00 kilom.,
accompagné seulement de porteurs réquisitionnés
dans les postes où je passais, de quelques noirs
— lu —
dévoués qui m'ont suivi comme boys, enfin de tirail-
leurs indigènes lorsque les administrateurs les
jugeaient utiles. Je campais généralement dans les
villages indigènes.
Dans le pays bambara, chaque matin, c'est fête à
mon arrivée. Les après-midi se passent à préparer
les collections, à rédiger les notes, à visiter les cul-
tures, à questionner les indigènes. Ce sont des
palabres interminables, car ces braves noirs ne com-
prennent pas dans quel but je fais des collections de
plantes. Ma réputation de coupeur de bois me précéda
souvent et de même que les Niamniams avaient sur-
nommé Schweinfurth le mangeur d'herbes, persua-
dés qu'il mettait les plantes en herbier pour en faire
des conserves, les Bambaras m'appelèrent Vlritigui,
ce qui signifie le chef des arbres, car au Soudan un
blanc est toujours Chef de quelque chose. L'appré-
ciation n'est d'ailleurs pas toujours très flatteuse. Un
jour, le chef d'un grand village, après avoir examiné
comment je préparais les herbiers, fit remarquer
qu'il plaignait beaucoup mon père, Gomme je lui
demandais la raison de cette sollicitude, il répondit,
après bien des hésitations, que c'était un grand mal-
heur pour un père, d'avoir un fils qui montrait des
manies aussi étranges. Et s'il avait été à sa place, il
m'aurait corrigé ou il en serait mort de chagrin !
*
* *
La région Sud du Soudan que j'ai d'abord par-
courue fournit deux produits de grande valeur. C'est
la noix de cola d'une part, et de l'autre, le caout-
chouc.
— LUI —
La noix de cola est la graine du colatier (Sterculia
acuminata P. B., (Cola vera K. Schum.), bel arbre
ayant le port d'un pommier cultivé par les nègres
dans les régions les plus humides de l'Afrique tropi-
cale boréale. M. Van Gassel, membre de la mission
Wœlffel, rapporte que chez les peuplades anthro-
pophages des forêts de la Haute Côte d'Ivoire, chaque
village est entouré de vergers de colatiers qui res-
semblent à nos bois de châtaigniers. C'est cette région
qui fournit une partie des noix exportées au Soudan
français par Seguéla. Il s'en fait, tant au Sénégal qu'au
Soudan français, un commerce indigène qu'on peut
évaluer approximativement à 3 millions de francs
par an.
Il en existe encore quelques pieds autour de
quelques villages des cercles de Kankan et Kouroussa
que j'ai traversés, mais ils sont peu productifs.
Les colatiers sont des arbres sacrés et nul n'a le
droit d'y toucher. Je dus engager des palabres inter-
minables pour obtenir la permission d'en couper
quelques morceaux pour mes collections, et tous les
Noirs présents furent persuadés qu'un grand malheur
m'arriverait pour avoir commis un tel sacrilège. La
cola est en effet pour les Noirs un présent de Dieu et
les musulmans prétendent que celui qui dans sa vie
se sera engraissé de ces fruits, ira tout droit au ciel.
Quoique les propriétés physiologiques de ces graines
soient encore mal connues, on pense qu'elles agissent
surtout comme stimulant du système nerveux et
elles jouent chez ces populations le rôle du café chez
nous, celui du thé chez les orientaux ou du maté
chez les habitants du Paraguay. La cola semble donc
appelée à un très grand avenir en Afrique.
— LIV —
Quant au caovtchoue il est à l'heure actuelle la
principale richesse forestière de l'Afrique tropicale
qui en exporte pour environ 80 millions de francs
par an. La zone guinéenne et la zone soudanaise,
comprises entre l'embouchure du Sénégal et celle du
Niger, en exportent à elles seules 3 millions de kilogs,
valant 15 millions environ.
Depuis 20 ans, la récolte de ce produit a transformé
complètement les conditions sociales des nègres de
ces contrées ; elle a accru partout leur bien-être
matériel ; en beaucoup d'endroits elle a déterminé la
libération des captifs bien plus sûrement que nos
pompeuses proclamations.
Le caoutchouc du Soudan est fourni par le loll en
wolof) ou gaine (bambara), Landolphia Heudelotii
DC, belle liane aux rameaux sarmenteux dont les
branches retombantes et les fleurs parfumées rap-
pellent les jasmins de nos jardins, et dont le fruit
rafraîchissant a la saveur du citron. Cette liane vient
partout à l'état sauvage, mais principalement sur les
plateaux ferrugineux entre le 10e et 12e degré de
lat. N. Ces lianes, ordinairement très disséminées
dans la brousse, ne produisent la précieuse subs-
tance qu'au bout d'un temps très long et ne la
donnent qu'en très petite quantité. Une liane âgée de
20 à 50 ans ne donne encore que 50 gr. de caout-
chouc par an en moyenne, et deux individus de la
même espèce donnent parfois des rendements très
différents. On voit combien dans ces conditions la
culture est aléaloire. Les indigènes seuls peuvent
entreprendre en commun des plantations en quelque
sorte communales et dont le rendement profiterait
surtout aux générations futures.
LV
Il y a le plus grand intérêt à conserver les plants de
lianes à caoutchouc sauvages et môme à réglementer
l'exploitation des pieds centenaires qui peuplent les
forêts tropicales. Dans beaucoup d'endroits en effet
la grande extension des cultures, les feux de brousse
qu'il est bien difficile d'empêcher, l'exploitation in-
tensive, ont déjà fait disparaître les beaux pieds de
Lanclolphia et il faut presque partout aller à
200 kilom. de la côte pour trouver des lianes encore
inexploitées.
Nous nous sommes élevés contre le nouveau pro-
cédé d'exploitation qui consiste à décortiquer les
lianes en les tuant, pour traiter les écorces mécani-
quement ou chimiquement en Europe afin d'en
extraire tout le caoutchouc. Le procédé de l'écorçage
qui est parfait en lui-même, puisqu'il donne un rende-
ment beaucoup supérieur, est très mauvais dans la
pratique puisqu'il détruit une richesse très difficile-
ment reconstituable. On pourra peut être l'appliquer
un jour à l'exploitation des plantations méthodique-
ment aménagées, il serait imprudent de l'appliquer
aujourd'hui à l'exploitation des peuplements naturels
de lianes sauvages.
Pour recueillir le caoutchouc, l'indigène pratique
des incisions transversales le long du tronc des
lianes, de 30 en 30 cm, afin de faire écouler le latex.
Cette opération se pratique ordinairement le matin
et le soir, car au grand soleil le latex se coagule
aussitôt sur la plaie et empêche l'écoulement. Ce
procédé loin de tuer la liane en favorise le rendement,
à condition qu'il ne soit pas répété trop souvent. On
a remarqué, en effet, que lorsqu'une liane est
LVI
blessée, son écorce s'épaisissait et sa teneur en late^
augmentait à la longue.
Le procédé de coagulation le plus répandu à la
côte est celui qui consiste à asperger la blessure sai-
gnante avec de l'eau salée, mais le caoutchouc ainsi
préparé s'altère rapidement en devenant poisseux.
Le procédé que l'on doit chercher à vulgariser chez
les indigènes est celui qui consiste à employer les
coagulants végétaux (infusions de plantes riches en
tanin ou acides). Leur tanin agit à la fois comme
coagulant et comme antiseptique, et le caoutchouc
ainsi préparé demeure longtemps inaltéré. Les végé-
taux, qui, à cet égard, m'ont donné les meilleurs
résultats, sont : l'oseille de Guinée (Hibiscus Sabdn-
riffa), les feuilles de niama (Bauhinia reliculata),
la pulpe de fruits de tamarinier (Tamarindtis ins-
tica).
J'avais pensé, au début de mon voyage, que le
colon pourrait faire apporter chaque soir à sa facto-
rerie le latex et le coaguler lui-même par des procédés
chimiques (acide chlorhydrique très étendu, ou fluo-
rure de sodium, par exemple). Il ohtiendrait ainsi un
caoutchouc très pur. Plus tard, j'ai reconnu qu'il ne
fallait pas y songer car la fraude du latex (en l'addi-
tionnant d'eau ou en y substituant des mauvais latex
résinifères), serait trop facile.
Le rôle de l'Européen devra se borner en somme à
faire connaître à l'indigène les plantes à caoutchouc
partout où elles sont inexploitées, et à lui apprendre
les meilleurs procédés de coagulation. C'est ce que
j'ai fait durant mon voyage dans la province du
Sindon (territoire de la Volta), et ce pays montagneux,
— LVII —
riche en lianes productives, qui n'exportait abso-
lument rien avant mon passage, avait déjà exporté
35 tonnes de caoutchouc valant plus de 170.000 fr.
lorsque je quittai la colonie, un an plus tard.
*
* *
De janvier à juillet 1899, je traversai le pays des
Malinkés, des Wossolonkés, des Sénoufos, des
Tourcas, des Bobos, des Miniankés, passant par
Kankan, Bougouni, Sikasso, Sindon, Bobo-Diou-
lasso, Simona, San, coupant à plusieurs reprises les
itinéraires de B. Caillié, de Binger, de Monteil.
Quoique le Sud de ce vaste Soudan soit plus riche
que le Nord en ressources naturelles, c'est en réalité
la partie la plus pauvre et la moins peuplée. Samory
a laissé là des traces de son passage qui ne s'effa-
ceront pas d'ici longtemps.
En moyenne, tous les 5 à 10 kilomètres, on ren-
contre les restes d'un village détruit dont les murs
disparaissent sous l'exubérante végétation. Samory
a été véritablement l' Attila du Soudan ; au nom de sa
religion, le Coran d'une main, le sabre de l'autre, il
commit les crimes les plus atroces.
Je ne crois pas exagérer en disant que ce despote
fanatique a, dans sa vie, massacré, vendu comme
esclaves ou ruiné un demi million d'individus.
Et pourtant la plupart de ces Bambaras du Sud
aujourd'hui décimés par la guerre et réduits à vivre
de racines furent autrefois des agriculteurs remar-
quables. A tout instant on rencontre, au milieu de la
brousse, les traces des sillons sur lesquels ils culti-
— LVIII —
vaient leur mil; des cotonniers et des indigotiers
redevenus sauvages marquent la place des anciennes
cultures : partout on ne voit que ruines et terres
abandonnées.
Dans les rares villages où il reste encore quelques
habitants, ils sont misérablement installés dans des
cases provisoires, car ils craignent toujours le retour
du conquérant.
La crainte et le respect qu'il inspirait étaient si
grands, qu'au cours de mon voyage, dans plusieurs
villages qu'il avait dévastés, on me raconta cette
chose étrange : en apprenant sa capture, les féti-
chistes qu'il avait toujours persécutés, au lieu de se
réjouir, firent des sacrifices, non par plaisir de le
voir capturé, mais au contraire pour que le ciel lui
rendit la liberté. Je ne connais rien peignant mieux
le caractère du Noir que cet acte insensé. Grand
enfant insouciant, il vit au jour le jour, sans se
préoccuper des souffrances qu'il a déjà endurées ni
de celles qui l'attendent pour le lendemain. Incapa-
ble d'un effort prolongé s'il n'y est obligé par les
nécessités de la vie, il travaille comme l'enfant aussi,
par boutades, suivant son plaisir beaucoup plus que
ses besoins.
Cependant ce Noir du Soudan, dont on a dit parfois
tant de mal, je voudrais le réhabiliter devant vous.
Braves et dévoués, presque tous les Soudanais le
sont jusqu'à la mort. Je n'ai pas qualité pour juger
moi-môme la valeur des tirailleurs indigènes, mais
tous les officiers que j'ai rencontrés m'ont conté des
actes d'héroïsme admirables, accomplis simplement,
sans bruit, au fond de la brousse, sans espoir de
récompense.
— LIX —
J'ai eu personnellement aussi, à différentes repri-
ses, des preuves touchantes de l'attachement et du
dévouement dont sont parfois capables ces indigènes
qu'on appelle si ironiquement des sauvages !
Us ont également une réputation détestable comme
travailleurs. Il n'est pas douteux que les noirs culti-
vateurs, le Bambara comme le Woloff restent pen-
dant près de six mois dans l'inaction presque absolue.
Ce repos du nègre s'explique naturellement quand on
examine le régime climatérique du pays. Pendant
toute la saison sèche, il ne tombe ordinairement pas
une goutte d'eau au Soudan ; toute la nature est
endormie et le sol est presque aussi dur que le maca-
dam de nos boulevards. Or, vous savez que les plantes
ont besoin pour se développer, non seulement d'un
sol convenable, de beaucoup de chaleur et de
lumière, il leur faut encore de l'humidité. Donnez
cet élément aux déserts les plus arides du monde et
ils se recouvriront d'une exubérante végétation.
Précisément, durant les six mois de la saison sèche,
l'eau manque presque partout au Soudan en dehors
des grandes vallées comme celles du Niger; et même
là encore il faudrait pour l'utiliser d'importants
travaux hydrauliques que le Noir est incapable d'ac-
complir seul.
Gomme il ne possède pas d'industrie ou des indus-
tries rudimentaires, l'homme de ces contrées n'a qu'à
se reposer en attendant le retour des pluies, et il n'y
manque pas !
Lorsque les premières tornades arrivent, en avril
au Sud, en juin au Nord, le noir commence à
préparer la terre pour la culture du mil ou du riz. Il
— LX —
déploie une activité aussi grande que l'ouvrier
agricole d'Europe. A cette époque, j'ai rencontré
souvent des paysans nègres occupés aux champs
avant le lever du soleil, et le soir ils y étaient encore
fort tard. Souvent même, ils partent au loagan
(champ cultivé) pour plusieurs jours, et ils ne
rentrent que le travail terminé.
Dans tout le pays Mandiugue, depuis la côte jus-
qu'à l'extrémité orientale de la boucle du Niger, les
vi liages sont entourés de lougans s'étendantà plusieurs
kilomètres et parfaitement cultivés; les sillons s'a-
lignent larges de 30 ou 4Ccm, séparés par des fossés
d'une égale largeur ; ils viennent s'arrêter au bord
du sentier, comme si le propriétaire avait craint de
perdre un pouce de terrain ; les plantations sont
plusieurs fois binées et sarclées ; en plusieurs régions
on fait la guerre aux sauterelles qui, avec les termites
ou fourmis blanches, sont les grandes ennemies de
l'agriculture africaine.
Toute la région Volta et le pays Minianka res-
semblent à un admirable verger, tant sont nombreux
et beaux les arbres fruitiers (karités, rùniers, nétés,
sounsouns, Ficus, Blighia, Cordia, Landolphia),
que les indigènes ont réservés dans les champs qui
s'étendent sur presque toute la contrée. A l'ombre
de ces arbres, d'innomhrables variétés de Mil ou
Sorgho et quelques autres céréales africaines pros-
pèrent merveilleusement. Ensemencé en juin, le mil
qui est la base de nourriture de l'indigène, atteint
parfois quatre mois plus tard, plus de :îm de hauteur.
Dans le Sud, à côté du mil, on cultive des champs
de manioc et d'ignames ; dans le Nord, on rencontre
— LXI —
au contraire de superbes plantations de cotonniers et
d'indigotiers dont la plupart est utilisée sur place
par les tisserands et les teinturiers bambaras.
Chez les Malinkés, les femmes entretiennent
soigneusement, autour des cases, des jardins où elles
cultivent des courges, des oignons, des tomates, des
amarantes dont les feuilles se mangent en guise
d'épinards, des piments.
Partout, le haricot indigène (Vigna Catjang), se
mêle aux autres cultures. Sur les bords même du
Niger, de vastes plantations d'une légumineuse fru-
tescente (le Tephrosia Vogelii), sont entretenues par
les pêcheurs qui utilisent ses feuilles pour capturer
le poisson.
Dans tous les endroits suffisamment irrigués, les
Noirs cultivent le riz avec une grande intelligence et
souvent avec une extrême habileté.
L'homme Blanc qui examine sans parti pris l'effort
considérable qu'ont dû déployer ces peuplades sau-
vages pour conquérir peu à peu sur la nature, à la
bordure des fleuves ou dans les marais inondés, les
innombrables levées de terre parfaitement aménagées
pour la culture de cette céréale, reste frappé d'admi-
ration, surtout s'il considère les procédés grossiers,
les instruments d'agriculture imparfaits dont se sont
servis ces Africains.
Sans cesse, le Diola de la Casamance lutte pour
l'entretien de sa rizière : les inondations emportent
souvent les levées qu'il a faites à grand peine, les
hautes herbes ou les palétuviers réenvahissent les
marais qu'il a défrichés, il reste toujours victorieux,
et la nature n'arrive à reprendre ses droits, la brousse
LXII —
ne parvient à recouvrir ces terres que là où la
guerre a semé la dévastation et où la population
a disparu.
* *
L'arrivée de l'hivernage fit hâter nia route vers la
région Nord, où il pleut beaucoup moins. Je traversai
rapidement les pays de Djenné et de Mopti, pour
m'embarquer sur le Niger à destination de Tom-
bouctou.
Cette ville est le lieu idéal pour hiverner. A Tom-
bouctou, il ne tombe pas plus de dix pluies par an, et
souvent elles sont très insignifiantes. Le 15 juillet,
j'entrai dans la ville mystérieuse, le lendemain du jour
où l'infortuné colonel Klob, qui commandait la région
et l'avait organisée, était tué aux environs de Zinder.
Grâce au voisinage du Niger, la végétation de la
région de Tombouctou est à la fois celle des déserts
et celle des steppes : par ses dunes mobiles ou fixées,
parsemées de rares touffes d'herbes, elle appartient
au Sahara ; au contraire, par ses maigres bosquets
d'Acacia, elle se lie aux plaines du Sahel, vastes
pâturagesà peine ombragés par des buissons épineux,
couverts à l'hivernage d'une herbe menue que pais-
sent tranquillement de nombreux troupeaux de rumi-
nants sauvages, parmi lesquels on remarque plus de
dix espèces d'antilopes, quelques girafes et parfois
des buffles.
Les végétaux les plus caractéristiques des dunes
sont le Séné, la Coloquinte et surtout le Kramkram
(Cmchrùs échina lus). Les graines miniscules de
celte graminée jonchent le sol, mélangées au sable
— LXIII —
dont elles ont la couleur. Elles sont munies de
courts barbillons terminés en crochets, avec lesquels
elles se fixent à tout ce qui les touche : poils des ani-
maux, vêtements, couvertures.
Malheur au voyageur imprudent qui voyage nu
pieds ou qui couche sur le sable. Les aiguillons des
Kramkrams, s'enfoncent sous la chair en produisant
des douleurs atroces. Si on cherche à les retirer,
elles se brisent et la pointe demeure sous l'épiderme.
Barth a raconté en détail, les souffrances que lui
avait fait endurer cette plante incommode pendant
qu'il traversait le Sahara méridional.
J'ai connu en Afrique une piqûre encore plus dou-
loureuse, c'est celle du Poil-à-gratter ou Mucuna
pruricns qui couvre en Gasamance certains halliers.
Quand on est obligé de parcourir ces fourrés on res-
sent parfois des démangeaisons intolérables qui
durent plusieurs jours. Chose curieuse, beaucoup
de noirs sont insensibles à ces piqûres et pendant
que vous vous grattez désespérément, ils rient de
votre mésaventure.
Les arbres les plus nombreux de la région de
Tombouctou sont les Acacias représentés par une
dizaine d'espèces. La plus répandue est Y Acacia tor-
tilis dont les fleurs en petites boules d'un jaune-clair
parfument la steppe à la fin de l'hivernage. Parmi
celles qui donnent la meilleure gemme arabique, il
faut citer une nouvelle espèce que j'ai nommée
Acacia Trentiniani en l'honneur de l'organisateur de
notre mission et surtout Y Acacia Sénégal d'ADANSON
qui est le véritable gommier de l'Afrique occidentale.
Jusqu'à présent, le Soudan frençais, à l'exception
— LXIV —
\
de Médine et de Nioro n'a guère exporté de gomme
arabique. Le Sénégal, au contraire en fournit pour
plus de 4 millions par an, venant principalement du
pays Maure, sur la rive droite du bas Sénégal.
La cause initiale de la gommification des Acacias
est encore assez mal connue. Un jeune naturaliste de
Berlin, M. le Dr Walther Busse, qui revient d'une
mission en Afrique, a constaté que dans cette région
la véritable production de la gomme est due à cer-
taines fourmis. Ces insectes perforent l'écorce des
Acacia pour aller se loger dans le bois où ils cons-
truisent leurs nids. Chaque perforation ainsi pro-
duite est marquée d'une petite boule de gomme. La
fourmi productrice n'en fait aucun usage. Elle ne
saurait en éprouver que du dommage, car la gomme
obstrue les galeries creusées.
Toutefois, une autre espèce de fourmi vient par-
fois s'attacher à la gomme exsudée avant qu'elle soit
complètement figée et lui donne cet aspect grume-
leux spécial à certaines catégories. Je ne crois pas
que la gomme de l'Afrique occidentale ait une sem-
blable origine. Les fourmis sont rares dans le Sahel
et n'attaquent que le bois mort. Il est bien plus pro-
bable qu'elle est due, ainsi que Ta signalé Adanson,
il y a un siècle et demi, au vent d'Est qui, dans les
régions subsahariennes, souffle avec une grande
impétuosité après l'hivernage et fait fendre les arbres.
J'ai constaté, en effet, que la gomme se produit tou-
jours au contact des blessures quelle que soit leur
origine. La gomme arabique est en réalité une
emplâtre que l'arbre emploie pour cicatriser ses
plaies: plus il est malade, plus il est producteur.
— LXV —
Aussi dans certaines régions, les Maures entaillent
les arbres pour activer la sécrétion.
Il n'y a réellement que la gomme de X Acacia
Sénégal qui soit assez abondante et d'assez bonne
qualité pour pouvoir être exploitée. Il y avait donc
intérêt à rechercher la distribution géographique de
cet arbre. Or, j'ai reconnu qu'il était abondant dans
toute la région des steppes du Soudan et il n'est pas
douteux qu'il s'étend à travers le Baghirmi et le Wadaï
jusqu'à la Nubie où Schweinfurth l'a trouvé depuis
longtemps. Enfin, je suis persuadé que si toute la
gomme des possessions françaises d'Afrique était
exploitée, on en tirerait annuellement au moins un
million de tonnes, c'est-à-dire beaucoup plus que le
monde entier n'en consomme. On ne peut songer à
aller chercher la gomme de l'Afrique centrale, car le
prix de transport coûterait beaucoup plus que la
marchandise, mais pour ce qui concerne la région
de Tombouctou, il sera possible de l'exporter lors-
que le chemin de fer viendra au Niger.
Il est même probable que c'est ce produit qui chez
les Maures du Sahel remplacera le trafic du Sel du
Sahara, trafic appelé à disparaître, le jour où la voie
ferrée permettra l'apport moins coûteux du sel de la
côte.
Un autre produit du nord du Soudan dont on a
beaucoup parlé dans ces derniers temps est le Blé de
Tombouctou. C'est un blé dur, dont la farine, em-
ployée quelque temps à Konlikoro pour l'alimentation
du corps d'occupation, n'a donné qu'un mauvais
pain.
On sait, en effet, que les blés durs, à albumen plus
E
— LXVI —
riche en gluten que les blés tendres, sont difficilement
utilisables pour la panification. Ce que l'on a dit de
ce blé est d'ailleurs très exagéré. Assurément il existe
du blé à Tombouctou, de même qu'à Zinder et au
Tchad, mais je ne crois pas que toute la région des
lacs du Niger en produise au-delà d'un millier de
tonnes. Ce n'est qu'à force de soins que la plante se
développe et encore elle demeure chétive. Il faut la
repiquer, il faut arroser chaque pied tous les jours ;
bref, on le soigne comme on soignerait à Paris une
fleur sur une fenêtre.
Je voulus me rendre compte par moi-même de
l'importance que pouvait avoir cette culture dans la
région des lacs, et j'entrepris à cet effet un voyage
au Faguibine et aux Daouna. Nous campâmes une
nuit sur la dune d'El-Marsara-Taconbao, où avait
été massacrée la colonne Bonnier en 1893. Pendant
que nous songions avec angoisse au drame terrible
qui s'était déroulé là, le rugissement d'un lion, parti
à quelques pas, nous rappela qu'il fallait toujours
veiller.
C'est pendant cette excursion qu'un conducteur
indigène de l'escorte que commandait M. le capitaine
d'artillerie Haïss, fut mordu à Ras-el-Mà par un
serpent. Malgré nos soins, il mourut en moins d'une
demi heure. Cette mort accidentelle fût la seule
existence humaine que coûta la mission botanique
du Soudan, sur les 500 ou 600 indigènes (porteurs ou
escorte) qu'elle utilisa plus ou moins longtemps en
cours de route.
— lxvii —
Le retour du Nord se fit par le Niger, à partir de
3ompi. Pendant plus d'un mois, le chaland Lieute-
nant-Bunas. qui rapportait les collections de la
mission, dût se frayer difficilement (c'était à la fin de
l'hivernage), un passage à travers les vastes prairies
aquatiques de Panicum Burgu, nouvelle canne à
sucre sauvage qui couvre environ 300.000 hectares
dans cette région.
J'eus la bonne fortune de traverser le riche pays
compris entre Mopti, Djenné et Ségou, avant la
rentrée des récoltes. Cette vallée du Moyen-Niger,
avec sa population dense et laborieuse, est le joyau de
l'Afrique occidentale. Elle est déjà le grenier et le
pâturage du Soudan, elle deviendra, si nous le
voulons, la plus riche source de coton de l'ancien
monde. Pour l'élevage, de faibles encouragements
suffiront : le Panicum Burgu fournit un excellent
foin et les graminées et légumineuses fourragères
abondent dans la savane à l'hivernage. Quant au
Peul (ou Foulah), il est le meilleur pasteur du monde.
Il n'est pas rare de rencontrer déjà des troupeaux
de 200- ou 300 vaches et de 2.000 moutons dans la
région la plus septentrionale du Niger.
Malheureusement les races ont besoin d'être amé-
liorées, et la culture des plantes fourragères est l'un
des plus difficiles problèmes à résoudre en Afrique
tropicale.
Pour le coton il serait possible de cultiver dès
maintenant dans la vallée 250.000 hectares en coton-
niers, sans aucun travail hydraulique spécial.
Le coton indigène, fourni surtout par le Gossypium
punctatum, sans avoir une grande valeur, possède
— LXVIII —
de sérieuses qualités et peut être amélioré par la
sélection ou l'hybridation avec les cotons d'Amérique
ou d'Egypte. Ses soies sont fines, résistantes et d'une
grande blancheur. Déjà en 1899,^M. Fossat, membre
de la mission du général de Trentinian, est parvenu
à se procurer chez les indigènes 70 tonnes de coton
trié, non égrené, et la petite quantité qui parvint
alors en France fut cotée 50 fr. à 60 fr. les 100 kilos.
Je fus de retour à Kayes dans les premiers jours de
novembre. Les bateaux à vapeur y venaient encore.
C'était presque la France. Je trouvai là quelques
fonctionnaires rencontrés en cours de voyage. Beau-
coup hélas, manquaient aussi ! L'hivernage avait été
particulièrement dur et j'eus le regret d'apprendre la
mort de plusieurs des ofliciers qui, dans tous les
postes où j'étais passé, m'avaient fait l'accueil le plus
cordial et à la bonne volonté desquels est dû le succès
de ma mission.
J'appris aussi de nouveaux détails sur la mort de
mon infortuné camarade Legeal.
Legeal, préparateur au Conservatoire des Arts et
Métiers, faisait partie de la mission de Trentinian
comme géologue. Entre Bondiagara et Tombouctou,
il commit l'imprudence de se joindre à une petite
colonne qui allait en reconnaissance en pays Touareg.
Un matin Pavant-garde où il se trouvait fut attaquée.
Au bruit des détonations son cheval s'emballa et il se
trouva désarçonné ; aussitôt un targui le transperça
de sa lance avant qu'il eut pu se relever. Le lieutenant
- LXIX —
d'Ivry qui commandait les tirailleurs, accourut en
entendant la fusillade, mais il était, trop tard !
Il rapporta sa dépouille qui repose maintenant à
Hombori, au pied des montagnes qu'il avait le pre-
mier étudiées. Son nom vient s'ajouter à la liste déjà
longue de ceux qui sont tombés sur ce continent
inhospitalier, victimes de leur dévouement pour la
science !
Après un repos de deux semaines à Kayes, je ren-
trai à St-Louis ou M. le gouverneur général Chaudié
me demanda de continuer au Sénégal la mission
commencée au Soudan. Je visitai successivement
le Cayor, le Baol et la Casamance, ce cjni prolongea de
quatre mois mon séjour en Afrique. Ce n'était plus
un pays nouveau que je parcourais, mais une vieille
colonie déjà organisée. De nombreuses résidences
jalonnaient le pays, de véritables routes les réunis-
saient.
En voyant de près cette contrée, je pus mieux me
rendre compte de ce qui restait à faire dans les vastes
territoires nouveaux que j'avais parcourus.
* *
Je suis revenu convaincu que la mise en valeur de
ces contrées se fera beaucoup mieux par le travail
libre de l'indigène que par le régime des grandes
concessions.
Les Noirs du Sénégal et du Soudan ont fait leurs
preuves, nous savons aujourd'hui ce qu'ils sont
capables de produire. Ils ont une véritable agricul-
ture, un peu rudimentaire à certains égards, mais
— LXX —
qui se perfectionnera à mesure que l'accroissement
de la population et le développement de la civili-
sation leur créera de nouveaux besoins. Ils pratiquent
déjà des assolements remarquables ; ils cultivent de
nombreuses variétés de céréales ; dans quelques
contrées on connaît l'emploi des engrais ; chez la
plupart des peuplades que j'ai visitées, la caste des
cultivateurs est aussi honorée que celle des guerriers.
On connaît l'admirable besogne que les Wolofs et
les Sérères ont accomplie au Sénégal depuis 1840 ; à
celte époque le pays exporta 700 kilos ^arachides :
il en a exporté, en 1900, près de 130.000 tonnes valant
en Europe 30 millions de francs ! La plus grande
partie de ce produit vient le long du chemin de fer
du Cayor, où la culture des arachides occupe aujour-
d'hui et fait vivre près de 500.000 Noirs travaillant
librement et pour leur propre compte. Voilà ce que
le Noir a fait au Sénégal en 00 années.
■le ne Grois pas qu'on puisse apporter un plus
éclatant démenti à cette absurde légende qui repré-
sente le nègre comme une brute incapable d'effort et
de perfectionnement !
Quant au planteur européen, c'est triste à dire, il
n'a encore rien fait de durable là-bas. Cependant,
depuis un siècle, au Sénégal, bien des entreprises
agricoles ont été commencées, bien des capitaux ont
été engloutis, et beaucoup d'existences humaines ont
été sacrifiées inutilement pour le développement de
ces entreprises.
Le premier tort du colon a été trop souvent de
vouloir entreprendre les mêmes plantations que
l'indigène. Le Blanc ne peut pas travailler manuelle-
— LXXI —
ment sous les tropiques, et en apportant seulement
ses efforts à diriger des cultures pauvres, comme
celle du riz, du coton, des arachides, cultures peu
compliquées dans lesquelles l'indigène excelle, on
n'obtient pas un rendement tellement supérieur que
Ton puisse rémunérer une direction européenne.
L'indigène seul, qui peut se passer d'intermédiaires
coûteux et qui a de faibles besoins, y trouvera un
bénéfice suffisant. C'est donc aux cultures riches,
demandant beaucoup plus d'intelligences et de con-
naissances scientifiques que de bras, que l'Européen
devrait consacrer ses efforts et ses capitaux.
Malheureusement, on se figure trop souvent chez
nous, que pour devenir bon planteur, il suffit d'aller
vivre sous les tropiques où d'y envoyer le premier
venu.
C'est une grave erreur. On ne s'improvise pas
planteur de café, plus quon ne s'improvise maçon
ou ingénieur.
Je viens de faire une mission en Allemagne pour
étudier l'organisation scientifique et agricole des
colonies allemandes et j'ai été trappe de voir combien
la manière de procéder de nos voisins est différente
de la nôtre. La plupart de ceux qui dirigent les
exploitations tropicales, soit dans la métropole soit
sur place, sont rompus aux connaissances d'agricul-
ture tropicale, connaissances acquises non seulement
dans les laboratoires, mais aussi sous les tropiques.
Et ils ne sont pas deux ou trois; ils sont légion !
M. 0. Warburg qui est professeur de botanique
et d'agriculture tropicale à l'Université de Berlin et
au Collège Oriental a passé six ans dans le Pacifique
— LXXII -
en Nouvelle Guinée, à Java, dans les Indes, au Japon.
M. Volkens qui s'occupe de la partie coloniale au
Jardin des Plantes, a séjourné longtemps en Egypte,
dans l'Afrique orientale; il vient encore de partir
pour Java. M. Preuss, qui dirige le Jardin de Victo-
ria au Cameroun, a voyagé longtemps sous les tropi-
ques. M. le Dr Stuhlmànn, avant d'être directeur de
l'agriculture dans l'Afrique orientale allemande, y a
tait de nombreuses explorations. Tous ces agrono-
mes et ces naturalistes sont des savants de premier
ordre.
Leurs travaux sont centralisés par M. Englek.
le savant directeur du Jardin botanique, et par
M. Warburg, directeur du Tropenpfkmzer.
Les sociétés financières coloniales de Berlin ont
constitué un Comité technique d'exploitation, pré-
sidé par M. Supf, mais dont M. Warburg est le
principal conseiller. Avant d'entreprendr.e de grandes
plantations de cacaoyers, ce Comité a envoyé Preuss
étudier la question dans l'Amérique centrale et au
Brésil; avant de planter des Kickxia à caoutchouc au
Cameroun, Schlechter est allé Jes examiner en
Afrique, il recherche actuellement les plantes à gutta
en Malaisie; les commerçants de l'Afrique orientale,
avant de chercher à drainer la gomme de cette
contrée, ont envoyé M. le Dr Busse sur les lieux.
Je pourrais citer beaucoup d'autres exemples.
Ce que l'Allemagne a fait, nous pouvons le faire,
mais il est temps dé commencer si nous ne voulons
pas nous laisser dislancer.
En plaçant sous notre protectorat des populations
indigènes nombreuses, nous avons contracté une
— lxxiii —
dette envers elles. Nous leurs devons le concours de
notre intelligence, de notre science, de nos capitaux
même, pour leur permettre de s'élever dans notre
civilisation ; nous y trouverons nous mêmes la satis-
faction de nos propres intérêts.
Enfin, nous devons montrer aux autres nations que
la France continue sa mission d'éducation des autres
peuples. Elle doit en effet la continuer et vous me per-
mettrez de terminer, en rappelant les paroles que j'en-
tendais prononcer, il y a quelques semaines, par le
doyen des grands explorateurs du monde, dont le nom
restera à côté de ceux de René Caillié, de Bartii et
de Liwingstone, un de ces hommes dont l'œuvre est
si élevée, qu'elle n'appartient pas à une seule nation
mais à l'humanité toute entière. George Schwein-
furth, après m 'avoir parlé du Bahr-el-Ghazal (qu'il
avait le premier exploré en 1869), et du passage de
ces territoires sous la domination anglaise, après' la
malheureuse affaire Fachoda, terminait en disant :
« Malgré tout, c'est à votre pays, c'est à la France que
restera le rôle prépondérant dans l'Afrique du Nord,
dans l'Afrique centrale et dans l'Afrique occidentale,
car elle a montré assez de générosité, assez de désin-
téressement, pour prouver qu'elle était capable de
transformer, en l'améliorant, la race noire, c'est-à-dire
une race d'hommes qui n'a guère changé depuis les
origines de l'humanité ! »
— LXXIV —
A la fin de cette conférence, qu'ont illustrées d'in-
téressantes projections, le Président a annoncé que
la Société Linnéenne, en témoignage de son admi-
ration pour les résultats du voyage de M. Aug.
Chevalier, décernait à celui-ci une médaille de
vermeil à l'effigie de Linné. •
s
SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1901
Présidence de M. le Dr Noury, Président
La séance est ouverte à 8 heures 1/2.
Sont présents : MM. Bigot, Brasil, Chevrel,
Dr Duboscq, Gallier, Lignier, Matte, D1" Moutier,
Dr Noury, Tison, Vaullegeard.
M. le Dr Noury annonce la mort de M. Georges de
Villers, membre honoraire, qui, depuis la mort de
M. Renou, était le doyen des Linnéens, son entrée
dans la Société remontant à 1845 ; il fait également
part du décès de M. Sophronyme Beaujour, ancien
trésorier et ancien président, trésorier honoraire de
la Société. Le Président a, sur la tombe de nos deux
confrères, exprimé les regrets de la Société.
Enfin, le Président annonce la mort de notre
ancien Vice-Secrétaire, M. L. -Jules Léger, tombé en
pleine maturité scientifique. M. Lignier a consacré à
notre cher collègue une notice biographique dont il
donnera lecture au cours de la séance.
La Société décide que les regrets que lui inspire la
disparition de nos trois confrères seront insérés au
procès-verbal.
La Société nationale des Sciences naturelles et
mathématiques de Cherbourg annonce qu'elle fêtera,
— LXXYI —
le dimanche 29 décembre, le cinquantenaire de sa
fondation et le jubilé scientifique de son Directeur, le
survivant des trois fondateurs de la Société, M. Le
Jolis. La Société Linnéenne de Normandie, voulant
donner un témoignage de haute estime et de vive
sympathie, tout à la fois à la Société des Sciences
naturelles et mathématiques de Cherbourg et à son
directeur M. Le Jolis, qu'elle compte depuis 32 ans
au nombre de ses membres honoraires, décide que
son Secrétaire ira porter à Cherbourg l'expression
de ses sentiments.
Le Secrétaire présente le diplôme de la médaille
d'argent obtenue par la Société Linnéenne pour ses
publications à l'Exposition de 1900.
Le Secrétaire explique pourquoi la Société ne s'est
pas réunie depuis le mois de juin. L'excursion de
Bernay n'a pas pu avoir lieu, elle était complètement
organisée, quand M. Bigot a reçu l'avis, huit jours
avant la date de la réunion, qu'un concours d'or-
phéons devait avoir lieu à Bernay le dimanche fixé
pour cette réunion ; dans ces conditions, à cause des
difficultés que cette coïncidence soulevait, on a dû
renoncer à la réunion à Bernay.
Quand à la séance de novembre, trop rapprochée
des vacances de l'Université, elle réunissait seule-
ment 3 membres et a dû être également supprimée.
Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont
passés en revue.
Us comprennent, offerte par M. Chevalier, la thèse
de notre collègue intitulée : Monographie (1rs Myri-
cacées (anatomie et histologie, organographie, clas-
— LXXVII —
sification et description des espèces, distribution
géographique).
M. Moutier fils, parti à Paris pour continuer ses
études médicales, demande à devenir membre cor-
respondant. — Accordé.
M. Izoard communique une note sur un chien
monstrueux, né à Lisores (Calvados). Ce chien a sur
l'arrière-train une queue et deux pattes supplémen-
taires, en avant deux pattes supplémentaires sur un
poitrail bien marqué. Il présente ainsi 1 tête, 8 pattes
et 2 queues.
A propos de ce chien monstrueux, M. le Dr Moutier
fait connaître qu'il a vu, à Beaulieu, une chiennedont
la queue avait été artificiellement coupée et qui a mis
bas une portée de quatre chiens, dont deux à queue
courte.
Le Secrétaire donne lecture d'une note de M. le
Dr F. Gidon, sur la feuillaison des arbres à feuilles
caduques à la Grande-Canarie (imprimée dans la
2e partie du Bulletin).
M. Lignier lit la notice biographique qu'il a consa-
crée à M. L. -Jules Léger (voir 2e partie du Bulletin).
M. Lignier fait une communication sur la fleur du
Dicentra spectabilis (imprimée dans la 2e partie du
Bulletin). ^ _^
Lu . l I 8 R A R Y j '
— LXXVIII —
M. Rrasil signale la présence dans du liquide d'ori-
gine pleurale, envoyé de l'Hôtel-Dieu au Laboratoire
de Bactériologie, de nombreux micro-organismes
rappelant par leur forme les Sarcosporidies, mais
dont la nature n'a pu être exactement déterminée
(voir 2e partie du Bulletin).
A 10 heures, la séance est levée.
TRAVAUX ORIGINAUX
- 3 —
Henri Micheels. — Cai'lutlovica plicata
Kl., Esquisse aiiatouiiquc d'une
Cyclaiithacée (i).
Certaines formes végétales semblent, par leurs
singularités organographiques, s'isoler dans une
sorte de particularisme et, par là même, provoquer
des recherches scientifiques d'ordres divers. Par
leur nombre néanmoins considérable, ces plantes
d'étrange aspect défieront longtemps encore les
efforts des disséqueurs, bien que les anatomistes se
soustraient difficilement à l'obsédante tentation de
s'offrir l'examen structural d'un type peu ou non
encore entamé.
Dans la famille si peu étudiée des Gyclanthacées,
des observations sur une espèce quelconque me
paraissaient devoir donner d'utiles renseignements.
J'ajoute que, si j'ai choisi Cmiudovica plicata KL,
c'est uniquement parce qu'il se trouvait en plus
grande abondance à ma disposition.
(1) V. Henri Micheels, Contribution à l'élude anat'omique des
organes végétatifs et floraux chez Càrludovica plicata Kl.,
Thèse présentée a la Faculté des Sciences de l'Université de Bruxelles
pour l'obtention du grade de docteur spécial. Bruxelles, Haspz, 1899.
Ce genre Carludovica, créé par Ruiz et Pavon,
appartient à la famille des Gyclanthacées, du groupe
des Monocotylédones spathiflorinées. Cette famille,
entièrement localisée dans l'Amérique tropicale, ne
comprend que 6 genres avec 44 espèces. D'après
Van Tieghem, il faut y rattacher 2 Ludoviopsis de
l'éocène.
Au sujet des affinités naturelles des Cyclanthacées,
les auteurs ont émis des opinions divergentes. Et
pour reprendre le mot de M. le professeur Errera,
l'enquête phylogénique à laquelle ils se sont livrés
n'a donné que des résultats contradictoires. Les
genres qui le composent forment un ensemble
familial aberrant, dont les relations de parenté avec
les autres familles sont actuellement cachées.
Remarquons encore que le genre Carludovica a été
divisé en trois tribus : les palmatœ, les bifidœ et les
anomalœ. L'espèce C plicata Kl. appartient aux
bifidœ.
« Chez les Monocotylédones, dit Van Tieghem, à
« côté de certains caractères généraux, plusieurs
« autres méritent d'être signalés, parce que, tout en
« étant sujets à exception, ils sont assez fréquem-
« ment réalisés pour donner à l'ensemble une physio-
« nomie spéciale. » Dans cet ordre d'idées, il faut
indiquer, pour les plantes de cette classe, la présence
d'un limbe indivis. Chez elles, la segmentation du
limbe constitue, en effet, une particularité assez
rare. On en rencontre, notamment, chez les Palmiers
et les Gyclanthacées. Aussi l'étude de l'organogénie
foliaire dans ces deux familles présentait-elle beau-
coup d'intérêt! Pour ce qui concerne les Palmiers,
— 5 —
elle a tenté les recherches de botanistes tels que
P. de Candolle, de Mirbel, Trécul, Karsten, Von
Motel, C. Goebel, Eichler et Naumann. Mais à
cause de la grande ressemblance qu'offre la feuille
des Cyclanthacées avec celle des Palmiers, quelques-
uns de ces savants ont examiné accessoirement le
mode de formation de cet organe chez Cyclanthus et
chez Carludovica. Dans les diverses espèces des
deux familles, ils ont reconnu la même organogénie
foliaire; seulement on constate une discordance dans
leurs vues au sujet de la façon dont s'effectuerait la
division du limbe.
PourVoN Motel, Karsten, Gœbel et Eichler, les
segments foliaires se produiraient par suite d'une
apparition de fentes dans le limbe primitivement
entier et massif; pour Naumann, au contraire, la
division est le résultat d'une formation simultanée
de renflements et de plis longitudinaux, suivie de
nécrose, sur la partie de la jeune feuille qui devien-
dra le limbe.
Nous verrons, par l'esquisse que je vais en tracer,
que l'organogénie foliaire chez Carludovica plicata
Kl. démontre, à n'en pas douter, que l'interprétation
de Naumann doit prévaloir et que la division du
limbe est consécutive à une production de boursou-
flures.
Exposons brièvement l'histoire du développement
de la feuille chez Carludovica plicata Kl.
Le mamelon qui constitue la feuille primordiale y
présente bientôt l'apparence d'un bourrelet presque
circulaire, entourant incomplètement le sommet de
la tige et dont la croissance longitudinale est d'autant
— 6 —
plus rapide que l'on se rapproche davantage du plan
médian de l'organe.
Primitivement, les deux surfaces de la feuille sont
lisses, mais bientôt se dessinent, dans la partie
supérieure, des boursouflures ou renflements qui
donnent naissance à des plissements longitudinaux.
Ces boursouflures qui font saillie, aussi bien à la face
externe qu'à la face interne, se montrent en alter-
nance régulière sur ses deux faces. Elles s'arrêtent à
une certaine distance du bord supérieur libre, lais-
sant ainsi une marge mince et étroite; elles ne se
terminent pas inférieurement dans le même plan
horizontal, mais suivant une ligne courbe à convexité
tournée vers le haut.
Sous cette partie plissée, qui deviendra le limbe,
on voit une portion lisse, dont les bords minces et
peu élevés entourent le sommet végétatif de la tige.
Cette partie formera la gaine.
La feuille primordiale est dès lors différenciée.
Elle présente deux parties bien distinctes superpo-
sées.
J'ajouterai que le nombre des plissements va en
augmentant à mesure que l'organe croit. En même
temps les sillons longitudinaux, laissés entre eux,
s'approfondissent progressivement. La disposition de
ces plissements est d'ailleurs analogue à celle qui a
été indiquée par Naumann pour un Palmier du genre
Hyaphorbe.
Les marges de la gaine se rapprochent de plus en
plus et finissent par se recouvrir. La marge droite
chevauche sur la gauche dans les plantes dextres,
tandis que le contraire s'observe chez les pieds se-
— 7 —
nestres. Suivant Naumann, ce chevauchement distin-
guerait les Carludovica d'avec les Palmiers.
A un stade plus avancé, le limbe, fortement plissé,
se présente sous la forme d'une masse pyramidale
allongée. La portion qui correspond à la gaine
paraît d'abord rester à peu près stationnaire et les
deux bords de cette gaine se limitent vers le haut par
deux saillies qui deviennent deux oreillettes, de
dimensions différentes : la hauteur de l'une l'empor-
tant toujours sur celle de l'autre.
Jusqu'ici le limbe est toujours entier. Il ne tardera
pas cependant à se découper. En effet, dans une jeune
feuille ne mesurant que 37 m/m et formée seulement
d'une gaine et d'un limbe, celui-ci est déjà rendu
presque bifide par un sinus médian s'arrêtant à une
certaine distance de la base de l'organe et ne se
prolongeant pas jusqu'à son sommet. Ce sinus est
produit par nécrose et, comme je le démontrerai
plus loin, il s'agit bien d'une déchirure normale et
non d'une rupture provoquée par une cause acci-
dentelle.
Incidemment remarquons que chez l'immense
majorité des Angiospermes, la segmentation du limbe
— ainsi que l'a fait observer M. le professeur Mas-
sart — provient d'une véritable ramification des
bords de la très jeune feuille. Aussi m'a-t-il semblé
qu'afin d'éviter toute confusion, il conviendrait de
rappeler, dans la terminologie concernant les qualifi-
cations du limbe, le mode d'origine de ses divisions.
Pour les distinguer des autres, les feuilles dont le
limbe se déchire par nécrose suivant certaines direc-
tions prédéterminées devraient, en conséquence,
— 8 —
recevoir des dénominations particulières. Celles-ci
seraient formées en ajoutant la désinence-Zom^'e aux
préfixes penni etpalmi qui servent à caractériser le
mode de nervation. Les segments limbaires s'appel-
leraient tomes. Les désinences dentée, lobée, partite
et séquée continueraient à indiquer les divers degrés
de ramification de la feuille ordinaire. Je propose, en
conséquence, d'appeler désormais penni et palmi-
tomées les feuilles à limbe penni ou palminermé
dont les divisions proviendraient de déchirures natu-
relles.
Et de même qu'une feuille, dont les découpures
proviennent de ramifications, peut présenter des
lobes, par exemple, celle découpée par découpure
naturelle possède des tomes. Pour indiquer le
nombre des segments limbaires, on pourrait se servir
des expressions bi..., tri... oupolt/tomés.
Le limbe atteint presque toute sa longueur défini-
tive avant de s'étaler. En même temps qu'il tend à
se déployer se montre une portion pétiolaire, de plus
en plus longue, ayant la forme d'un prisme trian-
gulaire à arêtes mousses, parcouru à sa surface
interne par un sillon médian. Par son étirement, que
provoque une croissance intercalaire, cette région
pétiolaire va porter le limbe à une hauteur conve-
nable pour que ce dernier trouve l'espace nécessaire
à son déploiement.
Le limbe adulte rappelle par sa forme celui des
Palmiers du groupe des Géoneinies. Il a l'apparence
d'un long triangle isocèle qui serait fixé par son som-
met au pétiole et dont le côté supérieur libre aurait
subi une profonde entaille médiane.
— 9 —
A l'aisselle de la feuille se remarque la présence
d'un bourgeon aléniforme, plus ou moins développé.
Il est formé d'une préfeuille protégeant à la fois, au
début, une jeune pousse feuillée et une inflorescence.
Après l'organogénie et l'organographie, examinons
la structure de la feuille à divers âges. Pour cela pre-
nons 5 stades successifs.
C'est au stade /que se montrent les boursouflures
du limbe, qui, ainsi que nous l'avons vu, amènent le
plissement. On y observe des poils épidermiques
moniliformes, dont voici représenté le développe-
ment.
Les espaces laissés libres entre les feuilles succes-
sives sont remplis d'un feutrage protecteur dû à la
croissance de ces poils dont le nombre et la longueur
sont proportionnels aux différences des dimensions
intérieures de la gaine enveloppante et des dimen-
sions extérieures de la feuille enveloppée.
Au stade II, la feuille non encore pétiolée possède
cependant déjà une gaine à bords marginaux che-
vauchant l'un sur l'autre ainsi qu'un limbe qui se
découpe en deux tomes. On remarque ici que la
structure du limbe varie avec le niveau. Au dessous
du sinus, les faisceaux sont représentés par des cor-
dons procambiaux dans lesquels on ne distingue que
quelques éléments ligneux et libériens. Au dessus de
ce sinus, les masses libéro-ligneuses qui résultent
de l'union de certains faisceaux, laissent apercevoir
des faisceaux à parois épaissies, disposés en éventail
sur la coupe transversale.
La déchirure naturelle et prédéterminée du limbe
est prouvée anatomiquement : 1° par l'arrêt de
— 10 —
développement du faisceau médian dans la portion
avoisinant le sinus et restée mince ; 2° par les réac-
tions cicatricielles qui s'observent au-dessous du
sinus normal, dans les feuilles présentant une déchi-
rure accidentelle suivant le prolongement de ce
sinus.
Nous remarquons, au stade suivant, que la jeune
feuille, qui est maintenant pét.iolée, est encore
protégée par la gaine de la feuille précédente. Dans
le mésophylle de la gaine on trouve des éléments qui
se sont divisés en formant des groupes de petites
cellules à section polygonale, qui deviendront plus
tard des massifs scléreux. Des faisceaux libéro-ligneux
montrent une lacune antérieure, particularité que
présentent certaines Monocotylédones aquatiques et
de marécages des divers organes. On remarque des
canaux gommeux schizolysigènes qui se rencontre-
ront désormais dans tous les organes de la plante
sauf la racine.
Au stade IV, la feuille n'a pas encore déployé son
limbe. Sa gaine auriculée, est fermée. On constate
que la structure de la gaine varie avec le niveau et
que la différenciation est basipète. Les oreillettes
montrent des faisceaux, qui, par des anastomoses
obliques, forment un réticulum. L'aspect bizarre
qu'affecte cette gaine permet de poser la question de
savoir si l'on se trouve en présence d'une véritable
gaine ou bien de stipules. Essayons par le raisonne-
ment, et en étudiant le mode de formation ainsi que
la structure de l'organe, de nous faire une opinion.
M le professeur Massart, après s'être demandé :
que représentent pbylogéniqueinent les stipules ?
— 11 —
constate qu'il n'est pas possible de fournir une
réponse décisive à cause de leur diversité d'origine,
ces organes pouvant naître de l'hypopode, de méso-
pode ou de l'épipode.
Chez C. plicata, les oreillettes naissent de l'hypo-
pode, mais ce fait ne constitue donc pas un critère.
Si nous cherchons maintenant, dans la structure
comparée des stipules et des gaines, des données
générales pour nous guider, nous constatons que
van Tieghem définit la gaine : la base dilatée par où
la feuille s'attache au pourtour du nœud. Nous
sommes induits à admettre que ces faisceaux doivent
forcément provenir de la tige. Mais ce ne serait pas
le cas pour les stipules dont les nervures, d'après le
savant professeur du Muséum, vont toujours s'atta-
cher à peu de distance au-dessus de la surface de la
tige aux nervures du pétiole ou du limbe primaire,
dont elles ne sont que des ramifications.
Chez C. plicata, dans les expansions de forme
auriculée, les faisceaux proviennent de la tige. C'est
ce qui pourrait les faire considérer comme apparte-
nant à une gaine que l'on appellerait auriculée.
Cette discussion conduit à la comparaison des
stipules des Dicotylédones avec la gaîne des Mono-
cotylédones et à émettre l'avis que l'on ne peut éta-
blir de différence radicale entre ces deux sortes
d'organes. Il y a lieu de supposer que l'absence des
stipules est due à une surface d'insertion plus grande
sur la tige et que leur présence est reflet d'un rétré-
cissement dans cette même surface d'insertion. Dans
le premier cas, réalisé chez la plupart des Monoco-
tylédones, les faisceaux proviendront de la tige; dans
— 12 —
le second cas, que l'on trouve chez un grand nombre
de Dicotylédones, certains faisceaux stipulaires se
sont détachés du pétiole.
La feuille adulte présente quelques particularités
structurales intéressantes. C'est ainsi que le pétiole
est parcouru par des faisceaux libéroligneux dont le
liber n'a plus que quelques éléments à parois minces.
Kny s'est occupé des faisceaux qui présentent ce
caractère. A en juger par le travail qu'il leur a con-
sacré, on a ici une structure intermédiaire entre
celles que présentent, dune part, les Ophiopogons ;
d'autre part, toutes les autres plantes qu'il a étu-
diées.
Le déploiement du limbe est dû à une croissance
plus grande, dans deux directions de l'espace, des
cellules du fond des plis, les unes épidermiques, les
autres mésophylliennes.
La préfeuille doit être considérée comme une .
feuille primordiale fortement accrue.
Il me faut dire ici que la structure de la feuille
dans le genre Car ludovica n'avait jamais été étudiée.
Il en était de même pour la tige.
Chez C. plicata la tige est ligneuse, courte, cou-
verte de créations foliaires.
Je me bornerai à signaler quelques détails structu-
raux. En section transversale, la tige montre deux
régions. La périphérique ou corticale est limitée
extérieurement, dans l'organe jeune, par un épi-
derme dont la cuticule présente des stries avec de
fines perles. Dans les tiges âgées, on constate l'appa-
rition d'un périderme donnant naissance à une cou-
13
ronne de liège. La couche corticale la plus profonde
constitue un phlœoterme.
Les faisceaux de la région centrale peuvent être
rangés parmi les Amphivasale Gefassbùndeln de
Strasburger que l'on trouve surtout dans les
rhizomes des Monocotylédones.
L'apparence histologique générale, est d'ailleurs
celle des rhizomes : fait qui ne me paraît explicable
que par voie historique.
La racine qui est souterraine chez C. plicata doit
être, au point de vue anatomique, rangée parmi les
racines que les botanistes allemands appellent anor-
males parce qu'il y a disjonction sur la section trans-
versale des massifs libériens ou ligneux et qui ont
été étudiées par Nageli, Falkenberg, VanTieghem
et Reinhardt.
A propos de Chamœdorea Schiedeana, Nageli
avait cru reconnaître une intercalation d'ilôts grillagés
entre les groupes trachéens et les grands vaisseaux.
Depuis lors, Falkenberg avait montré que les îlots
internes du liber se trouvent sur les rayons qui con-
centrent les massifs périphériques. Cette observation
de Falkenberg avait été reconnue être applicable à
d'autres Palmiers par Reinhardt et par moi-même.
Van Thieghem avait de même insisté sur le parallé-
lisme de structure des lames vasculaires et libé-
riennes. Or, chez C. plicata, mes recherches ne
m'ont jamais montré ni d'alternance ni d'opposition
entre les parties disjointes des lames vasculaires et
libériennes. Je ne comprends d'ailleurs pas l'impor-
tance que les auteurs ont ajoutée à ce fait, elle ne me
paraît pas justifiée.
14
Dans l'assise pilifère de la racine latérale des cel-
lules à parois épaissies sont entremêlées à d'autres
possédant des parois minces et parfois prolongées en
poils. C'est là un cas intéressant d'adaptation de
l'assise pilifère qui joue ainsi à la fois le rôle
d'organe protecteur et d'organe absorbant.'
J'ai mis aussi (1) en évidence les différences qui
existent, au point de vue de la structure, entre les
racines aériennes et les souterraines, chez C. pulmse-
folia, variété horticole des C. plicata d'après
Klotzsch.
Les organes floraux n'avaient jamais fait l'objet de
recherches anatomiques.
On sait que C. plicata possède un spadice mo-
noïque.
La hampe présente deux parties bien distinctes.
L'inférieure est composée de 4 entrenœuds, dont le
1er est très développé. Elle porte 3 spathes. La partie
supérieure de cette hampe constitue une masse
ovoïdale sur laquelle les fleurs mâles et les fleurs
femelles sont placées suivant des cercles superposés.
La fleur femelle a une périanthe de 4 folioles
réduites à des bourrelets obtus. En dedans et en face
de chacune d'elles s'aperçoit un long staminode por-
tant à son sommet un rudiment d'anthère introrse.
Cette fleur est non-seulement sessile, mais sa cavité
ovarienne se prolonge de la partie charnue péri-
phérique de l'axe de l'inflorescence.
Le filet du staminode présente un épidémie glan-
duleux dont certaines cellules, en fusionnant leur
(1) v. s.
— 15 -
contenu, forment des groupes lenticulaires faisant
saillie à la surface. L'organe est parcouru longitudi-
nalement par un cordon libérolign'eux central et
unique. L'anthère montre 2 sacs polliniques pou-
vant contenir du pollen.
La ligne foncée radiante qui se remarque à l'œil nu
sur chacun des lobes du stigmate, représente un
chenal en communication avec l'ovaire.
Avec chaque fleur femelle de l'inflorescence se
montre, en alternance régulière, un groupe dont je
crois devoir fixé la valeur morphologique. Il se com-
pose de quatre branches principales affectant cha-
cune la forme d'une pyramide triangulaire. Au
niveau où ces branches se séparent les unes des
autres s'aperçoit une petite proéminence centrale
s'insinuant entre ces branches. A la surface supé-
rieure des pièces pyramidales se voient de nom-
breuses étamines à anthères didymes et dont le filet
est élargi à sa base. Au dessous du plan d'insertion
des étamines et au bord extérieur se détachent
quelques écailles glanduleuses.
La proéminence centrale représente, à mon sens,
un pistil rudimentaire. Les étamines libres à leur
partie supérieure se réunissenten un organe conique.
Ce sont des étamines ramifiées en concorescence
avec les pièces du périanthe représentées par les
écailles glanduleuses dont j'ai parlé.
Cette conception de la fleur mâle amène à admettre
l'alternance d'une seule fleur mâle avec une fleur
femelle, tandis que la plupart des auteurs, dans
leurs diagnoses, signalent l'alternance d'une fleur
femelle avec quatre fleurs mâles.
1G
L.- Jules Léger. — A propos de la diffé-
renciation nacrée
M. G. Ghauveaud a fait paraître récemment la suite
de ses recherches sur la formation des tubes criblés
dans la racine (1). Au début de son travail, M. Ghau-
veaud me met en cause. Je ne puis laisser passer
sans protestation les assertions de cet Auteur à mon
égard.
Tout d'abord, M. Chauveaud m'adresse un re-
proche, celui de n'avoir fait aucune allusion, dans
une note présentée par moi à l'Académie des Sciences,
en 1897 (2), à une communication de lui au même
Corps savant, faite deux semaines auparavant, sur
le même sujet.
* Travail communiqué à la séance du 14 janvier 1901. Manuscrit
remis le même jour. Epreuves corrigées parvenues au Secrétariat
le lundi 12 août 1901.
(1) Chauveaud (G.), Recherches sur le mode de formation des
tubes criblés dans la racine des Dicotylédones , Annales des
Sciences naturelles, Botanique, VIII0 série, tome XII, 1900.
(2) Cette note était le résumé d'un mémoire déposé dix mois
antérieurement au Secrétariat de l'Académie des Sciences, Arts et
Belles-Lettres de Caen, en vue d'un concours. Ce mémoire a été
l'objet, en juin 1897, d'un rapport public et a été lionoré du prix
Lesauvage, par l'Académie de Caen, pendant le cours de la
même année.
— 17 —
Je pourrais dire que nos deux notes étant presque
contemporaines, je pouvais n'avoir pas connaissance
de celle de M. Ghauveaud, quand j'ai envoyé la mienne
à Paris, mais ma seule réponse sera celle-ci : Con-
naissant même la publication de M. Chauveaud, je
ne l'aurais pas signalée. Il est de coutume de ne faire
aucune bibliographie dans les notes présentées à
l'Académie des Sciences, et si j'avais cité M. Ghau-
veaud, j'aurais dû, en toute justice, parler d'autres
auteurs s'étant occupés du sujet avant lui, ce qui
m'eut entraîné loin de la concision réclamée des
communications à l'Académie. D'ailleurs, le reproche
est singulier sous la plume de M. Ghauveaud, car
lui aussi, dans sa note, « n'a fait aucune allusion »
à ce que, antérieurement, j'avais publié sur le même
sujet. Plus encore, il garde le même silence dans
son mémoire (1) qui a suivi la note. En effet, dans
son second mémoire, qui fait l'objet de la présente
réponse, M. Chauveaud reconnaît lui-même que dans
le premier, il s'est « borné à citer le passage où
M. Janczewski déclare qu'il ne lui a pas été donné de
reconnaître le mode de développement des tubes
primaires qui se forment aux dépens des cellules
procambiales ».
Cette phrase constitue la seule bibliographie de ce
mémoire.
Plus loin, M.. Chauveaud écrit cette phrase : « C'est
dans sa thèse sur l'appareil végétatif des Papavéra-
(1) Chauveaud (G.), Recherches sur le mode de formation des
tubes criblés dans les racines des Monocotylédones, Annales des
Sciences naturelles, Botanique, VIII* série, tome IV, 1897.
2
— 18 —
cées que se trouve cette expression de différenciation
nacrée, mais M Léger, après d'autres auteurs qu'il
cite, applique cette expression aux cellules du liber,
sans préciser davantage de quels éléments il s'agit.
11 dit en effet, à ce propos : « Il ne nous a pas encore
« été possible de reconnaître si ces cellules nacrées
« présentent les caractères spéciaux des tubes cri-
« blés. »
Cette phrase contient une double inexactitude :
1° Ce n'est pas après d'autres auteurs, que je
cite, que j'applique le terme de différenciation nacrée
aux cellules du liber, car c'est moi qui ait proposé
cette expression.
2° Cette expression ne s'applique pas aux cellules
du liber, sans préciser davantage de quels éléments
il s'agit.
Pour montrer la double inexactitude que je signale,
je citerai en entier le passage de mon travail de
1895(1), auquel M. Chauveaud fait allusion :
« Les premiers éléments libériens caractérisés
montrent avec une grande netteté une forme de
différenciation spéciale, que nous retrouverons dans
toutes les espèces de la famille, que nous étudierons;
nous la désignerons, dés maintenant, sous le nom
de différenciation nacrée, à cause de son appa-
rence particulière; cette différenciation atteint les
parois de quelques éléments libériens: celles-ci
deviennent épaisses, brillantes, réfringentes, nacrées
et tranchent nettement sur leurs voisines non diffé-
(1) Léger (L.-Jules), Recherches sur l'appareil végétatif des
Papavérat ées Juss. l'apavéracées et Fumariacées /"'. . Hémoires
de !.i S.Miric Lmiirnm.' de Norm;iinli.'. t. XVIII. Caen, 1899.
— 19 —
renciées. Les premières cellules ainsi caractérisées se
trouvent tout près du bord du faisceau et séparées,
dans la règle, par un rang de cellules, du tissu
conjonctif.
« Peu à peu, l'aspect particulier des premiers élé-
ments libériens caractérisés s'atténue, puis s'efface;
en même temps, d'autres cellules, de plus en plus
rapprochées de la zone cambiale, subissent la même
différenciation, puis la perdent, alors que d'autres,
encore plus internes, l'acquièrent. Les cellules
nacrées se forment jusqu'au contact des laticifères.
(c V ensemble de la région libérienne du faisceau
n'est pas affectée par la différenciation nacrée,
quelques cellules en sont seulement atteintes.
« 11 ne faut pas confondre le faciès de ces cellules
spéciales des jeunes faisceaux avec celui, assez
analogue, que prendront beaucoup plus tard tous les
éléments de la même région, lorsqu'ils deviendront
légèrement collenchymateux et commenceront à se
transformer en vue de la sclérification et de la
formation de l'arc de soutien qui existe au dos
des faisceaux dans la plante adulte. D'ailleurs, entre
la disparition de la différenciation nacrée et l'appari-
tion de l'état collenchymateux précédant la scléri-
fication, il s'écoule un long espace de temps. Il ne
nous a pas encore été possible de reconnaître si ces
ces cellules nacrées présentent les caractères spé-
ciaux des tubes criblés. »
Nous reviendrons plus loin sur ce dernier membre
de phrase qui semble intéresser particulièrement
M. Chauveaud.
Le passage que je viens de rapporter montre bien
— 20 —
la double inexactitude que j'indiquais dans l'affirma-
tion de M. Ghauveaud. Il montre nettement, comme
nous le disions plus haut, d'abord, que ce n'est pas
après d'autres auteurs, que j'emploie le terme de
différenciation nacrée, mais que c'est bien moi qui
l'ai proposé en 1895; ensuite, que je n'applique pas
cette expression aux cellules du liber sans préciser
davantage de quels éléments il s'agit, mais que, au
contraire, je précise expressément les éléments qui
en sont atteints.
J'ajouterai, de plus, que dans les figures des
planches cle mon mémoire de 1895, représentant de
jeunes faisceaux, les cellules nacrées sont spéciale-
ment indiquées et que leur contour y est marqué par
de gros traits noirs, suivant le mode employé deux
ans et demi plus tard par M. Chauveaud dans son
mémoire sur la formation des tubes cribles de la
racine des Monocotylédones.
M. Ghauveaud continue en a faisant ressortir » une
contradiction renfermée dans une note en renvoi de
mon mémoire de 1897 (1) où il est parlé de lui et
dont il cite la première moitié: « M. Ghauveaud a
présenté à l'Académie des Sciences une note sur les
cellules nacrées. Il signale la différenciation spéciale
des parois, et n'ayant certainement pas eu connais-
sance des travaux qui viennent d'être indiqués,
présente son observation comme inédite » (2).
(1) Léger (L. -Jules), Recherches sur l'origine et 1rs transforma-
tions des éléments libériens, Mémoires de la Société Linnéenne
de Normandie, l. XIX, Caen, 1891.
(2) Cette phrase en renvoi se continue ri se termine par ces
mots: « il désigne sous le nom de Phase de différenciation maxi-
— 21 —
J'avoue ne pas bien comprendre où se rencontre
une contradiction dans ces phrases. De même,. je ne
saisis pas l'opposition qui existe entre cette proposi-
tion et un passage d'un travail de M. Lecomte, que
j'ai cité et que M. Chauveaud rapporte (en tronquant
d'ailleurs mes réflexions qui le suivent) pour le
mettre en parallèle avec la phrase qui précède; car,
dans le passage du travail de M. Lecomte; il n'est
pas question de la différenciation nacrée, puisque
l'auteur oppose le tissu libérien dont il parle, aux
cellules du parenchyme non libérien. Il s'agit donc
du parenchyme libérien et de l'aspect collenchyma-
teux qu'il prend tardivement, aspect que je signale
dans le passage de mon travail de 1895 sur les Papavé-
racées, qui est reproduit plus haut.
Malgré les insinuations de M. Chauveaud à mon
égard, il n'en reste pas moins acquis que ce que, en
1897, il désigne sous le nom de phase de différencia-
tion maximum, avait été décrit par moi en 1895
sous le nom de différenciation nacrée. Il ne peut y
avoir de confusion à cet égard ; le passage de mon
mémoire que j'ai rapporté plus haut montre bien
que cette désignation s'applique à cette différencia-
tion si particulière de certains éléments libériens,
qui a passé inaperçue jusqu'à ces derniers temps et
que M. Chauveaud croit être toujours coexistante
mum la période de caractérisation nacrée des éléments libériens ».
M. Chauveaud ne reconnaît la phase nacrée que dans les éléments
primaires ; de plus il l'indique comme étant de très courte durée et
correspondant exactement à la période de formation des cribles.
Nous verrons qu'elle s'étend plus loin et peut même se continuer
pendant un temps assez long.
— 22 —
avec la différenciation criblée et ne se rencontrer
que chez les éléments primaires, ce qui est faux,
d'ailleurs.
M. Ghauveaud semble vouloir enlever toute valeur
à mes observations en rapportant, par deux fois, cette
phrase de mon mémoire de 1895 : « Il ne nous a pas
encore été possible de reconnaître si les cellules
nacrées présentent les caractères des tubes criblés. »
Il n'y a cependant rien d'anormal dans cette indi-
cation et elle n'infirme en rien les observations que
je rapportais, relativementà la différenciation nacrée.
En 1895, je n'avais étendu mes recherches qu'à un
nombre restreint de végétaux vasculaires et n'appar-
tenant pas à tous les groupes de ces végétaux. Je ne
pouvais donc pas apporter une affirmation qu'au-
jourd'hui même, je n'oserais formuler, malgré mes
nombreuses recherches sur la différenciation nacrée.
Je crois, en effet, qu'il est encore téméraire d'avan-
cer que la différenciation nacrée est toujours concur-
rente avec la différenciation criblée ; en tout cas, il
est entièrement inexact de penser, avec M. Chau-
veaud, qu'elle est « une phase tout à fait fait spéciale
à ces éléments (les tubes criblés primaires) et qui
correspond au plus haut degré de leur différencia-
tion » et « sert à caractériser ces tubes, à l'exclusion
de tout autre élément. » Car elle appartient aussi aux
tubes criblés secondaires et s'étend bien au-delà de
la période de formation des cribles.
Il est fort probable que les éléments nacrés sont
criblés, mais la probabilité n'est pas sulïisammen1
large pour qu'on la présente comme une certi-
tude. Evidemment, les grands éléments nacrés
— 23 —
montrent souvent avec facilité des cribles bien carac-
térisés; mais les petits éléments nacrés, les éléments
étroits les premiers formés, sont-ils criblés ? En
raison même de l'étroitesse de leur lumière, il peut
s'élever des doutes dans l'esprit, et l'observation est
bien difficile lorsqu'un élément est si étroit que son
épais revêtement nacré comble presque complète-
ment sa cavité. Les observations en section longitu-
dinale sont encore plus ardues qu'en section transver-
sale.
Dans les faisceaux adultes, quoiqu'en pense M. Chau-
veaud, beaucoup des tubes criblés se formant aux
dépens du méristème secondaire dérivé de la zone
cambiale présentent le revêtement nacré, mais nom-
breux, par contre, sont les tubes qui deviennent
criblés, sans passer par la phase nacrée; pourquoi
serait-il impossible que certains des jeunes éléments
spécialisés du liber primaire ne présentassent pas le
phénomène inverse, c'est-à-dire d'être uniquement
nacrés, sans cribles? Lorsque les premiers éléments
nacrés d'un faisceau perdent progressivement leurs
caractères, sans s'atrophier, on les voit redevenir
simplement parenchymateux; on ne voit pas de
crible subsister après la disparition du revêtement
nacré, de telle façon que la partie du liber qui a con-
tenu des éléments nacrés a même été regardée par
des observateurs de valeur comme étant extra-fasci-
culaire et appartenant au péricycle. Le crible s'est-il
lui-même effacé en même temps que le revêtement
ou, plutôt, n'a-t-il jamais existé'? C'est une question
que l'étroitesse des éléments en question et l'épais-
seur de leur revêtement, à sa période maxima, ne
— 24 -
permet pas de trancher complètement d'un seul
coup d'œil. Lorsque les observations auront été mul-
tipliées et que les probabilités seront de plus en plus
nombreuses et aussi, quand nous connaîtrons le rôle
du revêtement nacré, pourra-t-on avancer une affir-
mation dans un sens ou dans l'autre.
En terminant, je profiterai de ce que M. Chau-
veaud rappelle que, après d'autres auteurs, je me
suis occupé de la différenciation nacrée, pour donner
mon opinion catégorique sur la bibliographie de la
question.
Dans mon mémoire de 1897, comme dans celui de
1895, j'ai cité quelques auteurs ayant parlé plus ou
moins explicitement d'éléments épaissis dans le
liber. Je préférais pécher par excès plutôt que par
insuffisance, mais je suis convaincu que deux seuls,
à ma connaissance, ont reconnu à cette particularité
une valeur propre et bien marquée : d'abord, M. Li-
gnier, qui, en 1887, Ta signalée comme un état
spécial de quelques éléments du liber, dans certains
genres des familles des Galycanthées, Myrtacées et
Mélastomacées (1); ensuite, M. Lesage, qui, en 1891,
a bien vu cette différenciation dans la racine d'une
quinzaine d'espèces (2). Malheureusement, ces au-
teurs n'ont pas étendu leurs recherches en dehors
du petit nombre de plantes qu'ils ont citées. La
(1) Lignier (0.), Recherches sur l'anatomie comparée des Caly-
canlhées, des Mc/ashanacêes et des Myrtacées, Archives bota-
niques du Nord de la France, t. 111, 1886-87.
(2) Lesage (P.), Sur la différenciation du liber dans la racine.
Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, 1" semestre de 1891,
j). 444.
— 25 —
question était donc encore presque entière lorsque,
en 1895, je me suis appesanti sur cette différencia-
tion du liber et que je lui ai donné un nom, en la
signalant comme devant être un fait général. Je
disais en effet : « La distance qui sépare les différents
genres où elle a été reconnue permet de présumer
qu'elle constitue un état constant de la différenciation
libérienne et quelques recherches que nous avons
entreprises à ce sujet et que nous nous proposons de
compléter, nous permettent d'appuyer cette pré-
somption ». Et dans les dernières conclusions de
mon travail, en en résumant les principales données
d'ordre général, j'écrivais : « Le premier état de la
caractérisation libérienne, au sein des tissus procam-
biaux, est la différenciation nacrée » (1).
Université de Caen, Laboratoire de Botanique de la
Faculté des Sciences. Décembre 1900.
(1) Loc. cit., p. 221 et 599,
26 -
Henri Jouan. — Le Voyage de Dom
Pernetty aux Iles MaJotiines
<l?«:5-i?64). *
Il y a quelques semaines, je me rajeunissais de
près de soixante-dix ans en relisant un vieux livre
qui avait contribué grandement à développer chez
moi la vocation maritime et un certain goût pour
l'Histoire naturelle : Le Voyage de Dom Pernetty
aux lies Malôuines (1). On ne peut pas se figurer
les impressions que je ressentais en tournant les
pages des deux volumes que comporte l'ouvrage, en
regardant les planches qui les accompagnent. Tout
ceia évoquait en moi un monde de souvenirs; c'était
dans mon esprit et, pour ainsi dire, devant mes yeux,
* Travail présenté à la séance du -^ juillet 1001. Manuscrit
remis le même jour. Kpreuves corrigées parvenues au Secrétariat
le 30 août 1901.
(1) Pernetty (ou Pbrméty), Antoine-Joseph, né à Roanne, le
13 février 1116, se lit Bénédictin et se livra, avec ardeur, à des
recherches d'érudition auxquelles il joignit beaucoup d'idées systé-
matiques et singulières. Après son retour des Iles Malouines, ayant
eu des difficultés dans son Ordre où, en compagnie de vingt-huit
autres Bénédictins, il voulut introduire des réformes dans un sens
plus large, il passa en l'eusse. Le roi, Frédéric 11 l'accueilHt avec
faveur, le lit entrer à l'Académie de Berlin, le nomma son Biblio-
thécaire et lui lit avoir l'Abbaye de Burgel (en Thuringe), mais.
quelques années après, il lui retira *a protection parce qu'il parta-
geai! les niées de Swedenborg donl il avait traduit les ouvrages en
27
un défilé de personnes et de choses auxquelles je
n'avais guère pensé depuis des années, mais cette
évocation n'allait pas sans un sentiment de mélan-
colie, de tristesse: combien reste-t-il encore de ces
personnes? Que sont devenues les illusions que les
choses suggéraient à ma jeune imagination?
La paix venait d'être conclue avec l'Angleterre
après la cession que la France lui avait faite du
Canada. Un homme de grand cœur, un patriote,
Bougainville, alors colonel d'infanterie — grade qu'il
échangea bientôt pour celui de capitaine de vaisseau
partie. Il était revenu à Paris en, 1783, niais, tourmenté par l'Arche-
vêque qui ne lui pardonnait pas ses services auprès d'un prince
hérétique, il se rétugia à Valence chez son frère. Quelques temps
après, il fondait, à Avignon, sous le titre d'Illuminés d'Avignon,
une secte maçonico-théosophico-hermélique qui réunit une cen-
taine d'adhérents. A son retour des Malouines, il avait publié une
première édition de son voyage, très diffuse, il faut bien le recon-
naître. La deuxième édition, celle de 1170, qui a été résumée ici,
est rédigée bien plus méthodiquement. Avant le Voyage aux Iles
Malouines, Pernetty avait publié: Fables égyptiennes et grecques
dévoilées (1756). — Dictionnaire Mytho. — Hermétique (1758). —
Discours sur la Physionomie. — Plus tard, il publiait (1770) une
Dissertation sur l'Amérique et les Américains. — La Connais-
sance de l'Homme moral par celle de l'Homme physique (1776).
— Dictionnaire de la Peinture, de la Sculpture et de la Gravure
(1787). Il avait donné une traduction de Columelle et du cours
de mathématiques de Wolf, d'une partie des écrits de Swedenborg,
de nombreux mémoires à l'Académie de Berlin, et travaillé au
8e volume delà Gallia Christiana. C'était un travailleur infatigable.
très instruit, mais manquant d'esprit de critique. Par ailleurs,
doux, bienveillant, d'un commerce facile et même agréable, il se
faisait aimer de tous ceux qui l'approchaient. Il mourut à Valence
en 1801, où à la lin de 1800.
28
— se proposa de dédommager la France de cette perte
en allant chercher si, parmi les terres australes,
régions alors inconnues, pour mieux dire hypo-
thétiques, qui préoccupaient grandement les faiseurs
de systèmes géographiques, ou parmi les îles qu'on
rencontrerait sur la route, il ne s'en trouverait pas
qu'on pourrait coloniser avec succès. La lecture du
voyage d'Anson le portait à croire, a priori, que les
Iles Malouines, situées à 90 lieues marines dans l'est
et presque en face du détroit de Magellan, présen-
taient toutes les conditions désirables. Il fit part de
son projet au ministère qui l'approuva et, pour le
mettre à exécution, aidé par son cousin germain,
Bougainville-Nerville, et par son oncle, d'Arboulin,
Administrateur général des Postes, il fit construire
et armer à ses frais, à Saint-Servan, une frégate,
Y Aigle et une corvette, le Sphinx, sous la direction
de MM. Guyot-Duclos, capitaine de brûlot et Ghénart
de la Giraudais, lieutenant de frégate, qui devaient
les commander. Pour lui, il se réservait la direction
supérieure de l'expédition, ayant eu maintes fois
l'occasion au Canada, alors qu'il y servait pendant la
dernière guerre, de montrer qu'A était aussi habile
marin que bon officier d'infanterie.
La prise de l'Acadie (Nouvelle-Ecosse) avait fait
refluer en France des Acadiens dont la situation
était assez précaire; la petite somme que le gouverne-
ment leur allouait, et le travail de leurs mains,
suffisant à peine pour les faire vivre, Bourgainville
proposa à quelques-uns de ces pauvres gens, établis
à Saint-Servan et. à Saint-Malo, de les transporter
dans un pays où il leur donnerait des terres, où ils
- 29 —
trouveraient des avantages qu'ils ne pouvaient espé-
rer en France ; il leur fit même des avances en effets
et en argent.
Quand les deux bâtiments furent sur le point de
faire voile, Dom Pernetty « reçut les ordres du Roi,
par une lettre de M. le duc de Choiseul, ministre de
la marine, pour accompagner M. de Bougainville. »
— « Un tel choix, dit-il, ne pouvait que me flatter,
« et je saisis avec empressement l'occasion de me
« rendre utileà ma patrie.» Le 17août 1763, il quittait
Paris et, quelques jours après, il était inscrit sur le
rôle d'équipage de V Aigle comme « passager envoyé
par le Roi. » Il est à supposer, bien qu'il n'en dise
rien, que c'était sur la proposition de Bougainville,
tenant à la collaboration du sav?nt Bénédictin, qu'il
avait reçu cette destination.
Parti de France le 8 septembre, après avoir relâché
à l'île Sainte-Catherine, sur la côte du Brésil et à
Montevideo (1), où l'un de ces terribles coups de
vent, connus sous le nom de Pamperos (2), mit
Y Aigle à deux doigts de sa perte, Bougainville eut
(1) V Aigle et le Sphinx avaient navigué de conserve jusque par
le travers du Maroc par crainte des pirates de Salé qui croisaient
ordinairement dans ces parages; mais quand on n'eut plus à les
redouter, comme la marche inférieure du Sphi?ix retardait beau-
coup Y Aigle, la frégate le laissa en arrière en lui donnant rendez-
vous à Montevideo où il arriva peu de temps après elle, après avoir
subi un échouage sur les Abrolbos, alors qu'il s'en croyaii au moins
à trente lieues. Heureusement il faisait calme et le fond était mou,
de sorte que la corvette s'en tira sans avaries sérieuses.
(2) Ces tempêtes sont ainsi appelées parce qu'elles prennent
naissance dans la Pampa, immense plaine qui s'étend jusqu'au pied
des Andes.
— 30 —
connaissance, le 31 janvier 1 764, de la partie Nord-
Ouest de File la plus à l'est du groupe des Malouines,
la « Soledad » des Espagnols, dont il changea le nom
en celui d'Ile Conti Le 2 février, il jetait l'ancre
dans une vaste baie située dans la partie Nord-Est de
cette île, qui fut appelée « Baie française ». « Cette
« baie, dit Pernetty, peut contenir au moins mille
« vaisseaux ; on y voit, à l'Ouest, des îles et des
« ilôts à l'abri de tous les vents où les vaisseaux sont
« plus à l'abri que dans le port même de Brest. »
Après une reconnaissance minutieuse des lieux,
on commença les travaux d'établissement dans une
anse tout à fait au fond de la baie, très facile à
défendre, et à la fin de mars, on inaugurait les habi-
tations destinées aux colons et le fort Saint-Louis
qui devait les protéger contre un ennemi venant du
dehors En comprenant deux familles acadiennes,
le personnel devant occuper l'établissement montait
à 28 individus, tous restant dans le pays de bonne
volonté. Dans le nombre, il y avait deux femmes, dont
une sur le point d'accoucher, et plusieurs enfantsdes
deux sexes. On leur laissait des vivres pour deux
ans, sept génisses, deux jeunes taureaux, huit truies,
et deux verrats, quelques moutons, un chevreau,
deux chevaux et une jument. Le 8 avril, Y Aigle
quittait les Malouines pour rentrer en France et
arrivait à Saint-Servan le 26 juin (1).
(1) 'L'année suivante, Bougainville retournait, avec {'Aigle empor-
tant 53 passagers, aui Malouines où il trouvait les choses en parlait
étal, et où il débarquait 7'J personnes. Celle colonie, qui slannon-
e.ïit >i bien, ne devait avoii qu'une bien courte existence. L'Espagne
protesta il contre sa fondation, réclamant les .Malouines comme
- 31 —
Les loisirs de ces deux traversées, qui ne présen-
tèrent guère d'autres incidents que les incidents
ordinaires d'une navigation, en général très paisible,
n'étaient pas perdus pour Pernetty, toujours à l'affût
de ce qui pouvait en rompre la monotonie : oiseaux,
poissons, cétacés, plantes marineo, phénomènes
météorologiques, étaient pour lui des sujets d'étude
et lui fournissaient les matériaux d'observations
judicieuses, de descriptions, et souvent de dessins
qui permettent, presque toujours, de reconnaître les
espèces et de les identifier avec celles qui ont été
établies par les naturalistes.
Le premier sujet d'observation lui est fourni, à
faisant partie de son domaine colonial dans l'Amérique du Sud. Ses
protestations furent admises; toutefois elle payait à la Fiance une
assez forte indemnité. Ce fut le fondateur de la colonie, Bougaiu-
vjlle, qui fut chargé d'en faire la remise à un gouverneur espagnol
avec lequel il se rencontra à Buenos-Aiies avant de se lancer dans
le beau voyage de découvertes qu'il accomplit dans le Pacifique avec
la frégate la Boudeuse et la flûte YÉtoile. Le 1" avril 1767, l'éten-
dard de l'Espagne remplaça le drapeau de la France sur le fort
Saint-Louis. Au moment de la remise, l'établissement comptait
150 personnes; aide et protection étaient promises aux Fiançais qui
désireraient rester Jans le pays : quelques-uns acquiescèrent à ces
offres .
Il n'y avait pas alors que des Français établis aux Malouines. Le
commodore Byron en avait pris possession au nom de l'Angleterre,
dans une baie située dans l'Ouest de la Baie française, qu'il avait
appelée Port Egmont et que Bougainville avait auparavant nommée
Baie de la Croisade, mais ce ne fut, en réalité, qu'en 17tib' que les
Anglais occupèrent les Malouines, sur une petite échelle, semble-t-ii.
H ne semble pas non plus que les deux établissements, l'anglais et
le français, aient eu beaucoup de relations entre eux ; il paraîtrait
cependant, que les Anglais auraient marqué l'intention d'expulser
les Français, s'appuyant sur la priorité de la découverte, par un de
— 32 —
l'ouvert du Golfe de Gascogne, par un grand Scombre
pesant 30 livres (14k65), nommé communément
« Grande Oreille », à cause de la longueur de ses
nageoires pectorales ; c'est le « Germon » (Orcynus
(Tynnus) Alalonya Guv.) dont on fait une pêche
régulière dans le golfe, de juin en octobre. Pernetty
ne manque pas de décrire l'hameçon, imitant gros-
sièrement un Poisson volant, avec lequel on capture
ce poisson ainsi que d'autres Scombéroïdes de haute
mer qui suivent très souvent les navires.
Le 13 octobre, dans le N. M. W. des Canaries,
on prit trois « Bonites » (Scomber pelamys Lacép.)
dont chacune pesait au moins 10 kilogrammes, et un
leurs compatriotes, des Iles Falkland, comme ils appelaient — et
appellent encore — les Malouines. De son côté, l'Espagne protestait
énergiquement et, à la fui, en 1771, .les colons anglais obéirent aux
sommations d'une force navale espagnole à laquelle ils étaient inca-
pables de résister. La colonisation par les Espagnols ne dura guère
non plus; en 1774, les Malouines étaient à peu près abandonnées
par eux, et à la suite des révolutions, des troubles dont l'Amérique
du Sud fut le théâtre, elles le furent bientôt tout à fait. La Répu-
blique Argentine se substitua à son ancienne métropole comme niai-
tresse de ces îles, mais ce ne fut qu'une déclaration platonique, non
suivie d'exécution, et, pendant des années, les Malouines n'eurent
plus que des habitants temporaires, des naufragés et des pécheurs
de phoques. A cette époque, où les grands cétacés étaient communs
dans l'Atlantique-Sud, il y venait aussi des baleiniers pour faire de
l'eau, réparer des avaries, faire reposer leurs équipages. Cependant
les Anglais ne perdaient pas l'archipel de vue. Fidèles a leur tac-
tique de s'emparer, par tous les moyens possibles, des points qui
c mandent les détroits et les passages fréquentés par les navires,
profitant du trouble, des désordres occasionnés par les révolutions
et les guerres du commencement du siècle, il> s'j établirenl peu a
peu, et, en 1833, ils y étaienl définitivement installés, leur autorité
reconnue, presque sans contestation.
— 33 —
« Pilote » (Naucrates ductor Guv.), long de 8 pouces
(0m22), dont Pernetty donne une très bonne figure.
Ce joli poisson suit aussi très souvent les navires,
comme le tait le Requin, pour saisir les débris d'ali-
ments jetés à la mer. Comme le Requin a la même
habitude, il y a des marins qui prétendent — et des
naturalistes l'ont répété sur leur dire — que le Pilote
sert de guide au Requin, et que celui-ci lui abandonne
une partie de son butin. C'est tout simplement un
conte de matelot ami du merveilleux. Si le Pilote
accompagne le Requin, c'est pour attraper les bribes
que le Squale laisse échapper de sa gueule, et il n'a
pas trop de toute son agilité pour se garer de ses
formidables mâchoires. « J'ai observé quelquefois,
« dit Pernetty, un ou deux Pilotes devant ou après
« chaque Requin que nous avons péché, mais nous
« avons vu souvent des Pilotes sans Requins, comme
« des Requins sans Pilotes » : J'en dirai autant
d'après ma propre expérience. Ne doit-on pas voir là
un cas de commensalisme animal, dans le genre de
ceux que signale P.-J. Van Reneden (1).
(1) P.-J. Van Be.neden, le Commensalisme dans le Règne ani-
mal, lecture faite dans la séance publique de la classe des Sciences
de l'Académie royale, le 16 décembre 1869. Bruxelles, 1869. — On
a souvent confondu le Pilote avec le Sucet (Echnéïs rémora L.)
sur lequel L'Antiquité a raconté tant d'histoires fabuleuses. Le plus
souvent, les Requins ont quelques-uns de ces petits poissons forte-
ment adhérents à leur corps, au moyen de l'espèce de bouclier,
d'écusson, qu'ils ont sur le dessus de la tète, dont les lames sont
garnies de toutes petites dents, et qui fait l'effet d'une ventouse.
C'est, sans doutr, un moyen commode pour le Sucet de se faire
transporter sans fatigue et d'être également à portée des débris
d'aliments que le Requin laisse échapper : encore un cas de Com-
mensalisme signalé par P.-J. Van Beneden (loc. ci!.).
— 34 —
On se consolait des calmes rencontrés au voisinage
du Tropique du Cancer en péchant des Bonites, des
Dorades et des Thons. Une douzaine de Poissons
volants, en voulant passer par-dessus la frégate, don-
naient dans les voiles et tombaient sur le pont. Un
jour on prit un Thon pesant 72 livres (35k) qui avait,
pour ainsi dire collés près des ouïes, quelques petits
animaux dont Pernetty donne la description et la
figure en grandeur naturelle, dans lesquelles il est
facile de reconnaître une « Lernée », Lerrièomyzon
pyriformis Blainv. J'ai très souvent vu de ces para-
sites sur les grands Scombres.
« Je puisai de l'eau de mer, dit-il, et je la mis dans
« un gobelet de verre bien lavé pour y conserver cet
« animal bien en vie et y voir ses mouvements.
« J'aperçus dans cette eau un point noir que je pris
« d'abord pour un atome de poussière. Lorsque je
« voulais l'enlever .avec le bout du doigt, je vis
« l'atome prétendu fuir mon doigt et nager entre
« deux eaux. J'observai ses mouvements, et je re-
« connus un être vivant C'était une espèce de
« cylindre formé par dix anneaux si légers et si
« transparents qu'il fallait placer le gobelet entre la
« lumière et l'œil de l'observateur pour l'apercevoir.
« Il nageait au moyen de deux fdets allongés et de
« deux autres, presque imperceptibles, qui, en se
« raccourcissant et reprenant leur longueur natu-
(( relie, imprimaient au cylindre annelé le mouve-
« ment d'un appeau de caille ou d'un soufflet à
a poudre». Ce cylindre, long de 0m02, sur un dia-
mètre de O"006, était violet vers une de ses extrémités
et brun clair vers l'autre.
((
— 35 -
Le 30 octobre, la frégate était escortée, à portée de
pistolet, par une centaine de Marsouins, ou plutôt
de Dauphins (Delphi nus delphis L.), à juger par la
description et la figure que Pernetty en donne. « Les
« Marsouins, dit-il, vont presque toujours en troupes
« et nagent de front Ils semblent aller chercher
le vent. Nous avons remarqué qu'ils prenaient
« toujours leur route du côté où le vent s'élevait ».
C'est, en effet, très souvent ce qui a lieu, mais pas
toujours.
Quelques jours après, un Requin de moyenne taille
mordait immédiatement à l'appât qu'on lui présen-
tait ; il était déjà enlevé hors de l'eau, lorsque, en
se donnant une forte secousse, il se dégagea de
l'émerillon, en y laissant accroché un fragment de sa
mâchoire, ce qui ne l'empêche pas de revenir à la
charge et d'avaler le tout.
D'après la figure et la description d'un oiseau qui
fut pris, à la main, dans la mâture, on reconnaît un
« Noddy » (Anotis stolidus Leach.). Il venait pro-
bablement du rocher le Penedode San Pedro, distant
de 50 lieues dans l'Ouest. Quelques jours plus tard,
on en prit un pareil, aussi à la main. V Aigle était
alors à 110 lieues de la côte du Brésil et à la même
distance de l'île de la Trinité.
Pernetty s'étend longuement sur les cérémonies
grotesques, et pas mal « réalistes » du Baptême de la
Ligne. L'état sanitaire du personnel était excellent
grâce aux soins de propreté dont le navire et ses
habitants étaient l'objet, et à la gaité qui régnait
parmi ces derniers, gaité que le chef entretenait par
tous les moyens compatibles avec le bon ordre. « La
— 36 —
« gaieté et la propreté, dit le narrateur, sont des
v choses auxquelles les capitaines devraient donner
« beaucoup d'attention. Elles ne contribuent pas peu
« à prévenir toutes les maladies qui affligent ordi-
« nairement les marins ». Habitués que nous sommes
à l'ordre et la propreté admirables de nos bâtiments
de guerre, cette assertion nous paraît être une vérité
à la La Palice, mais elle était parfaitement juste il y
a cent quarante ans, et même bien plus récemment.
Après avoir passé l'Equateur, on vit des Frégates
(Tachypetes aqiiila), ces oiseaux qui, sur mer, rem-
placent les Milans terrestres. On a prétendu, — et
Pernetty le répète — qu'on les rencontre souvent à
400 lieues de terre ; c'est exagéré et même faux, car
elles ne s'éloignent guère à plus de 20 à 25 lieues
des côtes.
Le 20 novembre, par 17° de latitude Sud et 35° de
longitude Ouest, une alerte fut causée par un chan-
gement de couleur de la mer; on sonda, précaution
d'autant plus nécessaire alors dans ces parages qu'on
ne pouvait guère se fier aux cartes. L'estime de la
frégate la plaçait dans le voisinage des Abrofkos,
bancs de rocbes et de gravier, dont l'étendue et le
gisement n'étaient pas suffisamment connus ; sur les
cartes hollandaises les côtes du Brésil étaient placées
à 60 lieues plus à l'est que sur les cartes françaises.
On sonda, mais sans atteindre le fond en filant
135 brasses de lignes (1).
(1) Quelque chose de semblable nous arriva ilanr les mêmes
parages, le 18 janvier 1848, sur la frégate la Reine-Blanche, en
allant de Ténériffe à Rio-de-Janeiro. La mer êtail couverte de
graudes taches d'un vert-jaunàtre, de bancs de relie teinte occupant
— 37 —
Le 23 novembre, Y Aigle mouillait dans le détroit
qui sépare l'île Sainte-Catherine de la côte du Brésil.
Cette île et la grande terre devaient offrir un vaste
champ d'observation à notre voyageur, et, pourtant
il n'était pas toujours facile et sans péril de s'y livrer,
principalement dans les forêts du continent à cause
des grands Félins (probablement des Pumas ou des
Jaguars) que les habitants décoraient du nom de
a Tigres », et des Serpents qui pullulaient.
« Nous fîmes halte, dit-il, assis sur des bouts de
« branches, le dos appuyé contre un arbre. Nous
« étions étourdis par le sifflement des serpents qui
« nous environnaient, et nous fûmes obligés d'avoir
« toujours le sabre nu à la main pour nous défendre :
« nous en vîmes plusieurs de la grosseur du bas de
de vastes surfaces. Du haut de la mâture, elle présentait les mêmes
apparences aussi loin que la vue pouvait s'étendre. Nous n'avions
aucune raison pour nous défier de l'exactitude de notre point qui
nous mettait à bonne distance des Abrolhos, néanmoins on sonda,
mais sans atteindre le fond ave 75 brasses de ligne. Toute la jour-
née, nous naviguâmes au milieu de taches pareilles. Nous nous
attendions à voir la mer phosphorescente pendant la nuit, il n'en fut
rien. L'eau, déplacée par le navire, avait une odeur un peu hui-
leuse. Quelques seaux d'eau puisée le long du bord rapportèrent de
tout petits animaux de deux sortes, à peine gros comme la tète
d'une forte épingle; les uns avaient le corps rougeàtre, fait comme
un petit ver, étranglé par le milieu; avec une loupe de moyenne
force, on voyait comme des pattes de couleur orangée. Les autres
étaient gris, pisciformes et se mouvaient avec une grande rapidité.
Ces myriades d'animacules constituaient peut-être un banc de
manger de baleine ,- toujours est-il que la veille nous avions ren-
contré deux navires baleiniers « en pèche ». Cette coloration de la
mer a, d'ailleurs, été signalée dans ces parages par plusieurs navi-
gateurs.
- 38 —
« la jambe ; il y en avait d'autres plus petits. Les uns
« étaient de couleur aurore ; les autres rouges et
« jaunes, quelques-uns gris et ressemblaient assez, à
« de grosses couleuvres, mais ces reptiles, loin de
ce nous attaquer, fuyaient devant nous. » Pourtant
tous n'étaient pas aussi inoffensifs. Un matelot qui
s'était assis sur l'herbe, les jambes nues, fut mordu
près de la cheville du pied par un serpent long de
0m50 environ, à la peau tigrée. Revenu à bord, et ne
tenant pas compte de celte- morsure, il dîna copieu-
sement, mais une demi-heure après, sa jambe étoit
très enflée et très douloureuse, et il était pris de
vomissements violents. Pernetty et les deux chirur-
giens de l'Aigle lui firent avaler, dans un verre de
vin, de la thériaque — remède très usité à l'époque
— mélangée avec de l'esprit volatil de sel ammoniaque,
et appliquèrent sur la plaie devenue noirâtre, après
l'avoir scarifiée, un emplâtre de thériaque pilée avec
de l'ail. Les vomissements continuaient, lorsque sur-
vint un officier portugais qui, sur le rapport du
matelot et la description du serpent, reconnut que
c'était un de ceux que, dans le pays, on appelle
Jararaca et dont le venin est si dangereux qu'il
amène la mort des individus qui ne vomissent pas
dans les vingt-quatre heures, mais, le patient ayant
vomi, on devait être rassuré sur son compte. Sur le
conseil de l'officier, on continua à lui administrer le
même remède en y joignapt un vomitif. Il ne tarda
pas à guérir, et ne se ressentit jamais de cet accident.
Le redoutable « Serpent â sonnettes » (Crotalus
atricaudatus Merr. ; « Boicicininga » des gens du
pays) est aussi très commun. « Aller dans les bois,
— 39 —
« dit Pernetty, c'est presque toujours s'exposer à la
« morsure des Reptiles dangereux qui y sont en
« grand nombre. »
Des forêts où le soleil ne pénètre jamais, des bas-
fonds très marécageux, s'élèvent, dans la soirée, des
vapeurs pestilentielles qui ne se dissipent que vers
buit heures du matin, sous l'influence du soleil. Cet
air malsain était vraisemblablement la cause de la
pâleur des Portugais de Sainte-Catherine. Il était à
peine corrigé par la quantité de plantes aromatiques
dont l'odeur suave se fait sentir jusqu'à 3 ou 4 lieues
en mer lorsque le vent vient de terre. « Nos chiens
« nous annoncèrent l'approche de l'île au moins à
« cette distance, en flairant de ce côté pendant près
« d'une demi-heure. » (Pernetty).
Un Singe, qui avait près de 0ra86 de haut, et qui,
d'après la description que Pernetty en donne, devait
être un « Alouate », lui présenta une particularité
curieuse. « Je ne sçais, dit-il, à quel jeu il avoit perdu
« l'œil gauche. Il fallut l'examiner de très près pour
a s'appercevoir qu'il était borgne. Au globe de son
« œil perdu, il avait substitué une boule composée
« d'une gomme qui nous était inconnue, de bois
« pourri et de mousse très fine, le tout paitri (sic)
a ensemble. La paupière recouvrait cette boule,
« comme elle auroit foit le globe de l'œil. Avoit-il
« imaginé cet œil postiche pour paroître moins
« malade, ou pour se garantir de l'insulte des
« mouches et autres insectes ? Ce singe, d'ailleurs,
« paroissoit vieux, car il avait la peau du visage assez
« ridée et quelques poils blancs à la barbe. Nous
« n'avons vu que celui-là pendant notre séjour à
— 40 —
« L'isle Sainte-Catherine ; on nous a cependant dit
« qu'il y en avoit beaucoup et que l'on mangeoit
« les jeunes parce que leur chair est assez délicate,
a On a même voulu nous persuader que le Gouver-
« neur nous en fit servir dans un repas et que nous
« prîmes tous ce mets pour du lapin ». L'histoire de
l'œil « postiche » viendrait s'ajouter à tout ce qu'on
raconte sur l'intelligence de cette espèce de Singe.
Le seul Saurien signalé par Pernetty est un Lézard
long deOin76 environ, probablement un Iguane, mais
comme il était mort et qu'il puait affreusement, il ne
jugea pas à propos de l'examiner avec plus d'atten-
tion.
De même que dans tous les pays chauds, les habi-
tants sont tourmentés par des Insectes nuisibles, et
la petitesse de quelques-uns empêche d'éviter leurs
morsures. C'est le cas de la « Nigua », ou « Chique »
(Palex penetrans) sur laquelle Pernetty s'étend
longuement. Il ne pouvait pas manquer de citer les
« Cancrelas » (Blatta americana L.), ces insectes
puants, la plaie des navires dans les contrées inter-
tropicales.
Dans les Poissons qu'il figure, on reconnaît un
« Squale-Marteau » (Zygsena...), le Panapana des
habitants du pays: des Requins de taille moyenne
qui lui paraissent devoir être rapportés aux « Lamies »:
le « Balaou », qu'il ligure sous le nom de « Bécassine
de mer », est qui est un tiemiramphus (1) : la
(1) L«'s Eemiramphus ne seraient, que de jeunes « Belones »
-W" ijfDRE-ws, Proceedings of the Nat. hist. Society of Dublin,
for Ihe Session 1864-1865.)
41
« Lame d'épée » (Trichirus lepturus ?) : la « Lune »
(Stromatus... ?). Il signale un « Diodon » qui — du
moins d'après une description très sommaire —
auraitd'étroits rapports avec le D. holocanthusLacèp.,
si ce n'est le même. Peu de beaux coquillages, mais
des Huitres excellentes dont les valves avaient au
moins 0m135 de diamètre. On ne pouvait poser le
pied dans les terrains marécageux sans écraser des
« Tourlouroux » (GeJasimus... ), tellement ces crus-
tacés étaient nombreux.
C'est parmi les oiseaux que la nature semble avoir
déployé le plus de magnificence et de variété au
Brésil; aussi les différentes espèces de Psittacidès,
le Toucan, une Spatule, de nombreux Passereaux
aux brillantes couleurs, les Oiseaux-mouches (ces
derniers surtout) sont-ils l'objet d'une attention toute
spéciale de la part de Pernetty. Il en est de même
pour ce qui concerne le règne végétal. Il insiste
principalement sur les divers végétaux utilisés par
l'homme : l'Ananas, la Grenadille, la Raquette
(Figuier d'Inde, Cactus opiintiaL.), la Patate douce,
l'Igname, les Bananiers, le Goyavier, le Cotonnier,
l'Agave-Pitte, etc.
Dans la nuit qui suivit le départ de Sainte-Cathe-
rine, on aperçut dans le gréement de la frégate, une
grande quantité de petites lumières mouvantes dues
à deê Mouches lumineuses. Le même fait fut observé
plus tard en quittant le Rio de la Plata. Pernetty décrit
minutieusement ces insectes qui répandaient une
telle clarté qu'en en ayant mis quelques-uns dans un
globe de verre, il pouvait lire, sans autre éclairage,
dans un livre imprimé en très petits caractères.
42
Dans la traversée de Sainte-Catherine à Montevideo,
il signale le « Pétrel géant » ( Procellaria gif/as L ) le
Quebrante huesos ( « Briseur d'os des Espagnols). »
a On est persuadé dans la Mer du Sud, dit-il, que le
« Quebrante huesos ne se montre qu'un ou deux
« jours avant la tempête ; mais nous en avons vu en
« grande quantité par les temps les plus sereins sans
« que la tempête soit venue ensuite » : J'en dirai
tout autant.
Les environs de Montevideo lui offrent aussi de
nombreux sujets d'études variées. Au mouillage de
l'ile de Maldonado, on pécha avec succès : à peine la
ligne était-elle à la mer qu'on la retirait, souvent avec
autant de poissons qu'elle portait d'hameçons. Il yen
avait de quatre ou cinq sortes : des « Màchoirans »
(Silurus....), trouvés excellents, une espèce de « Bar»,
très abondante, des « Caranx » des « Demoiselles »
(Zygœna. ..), de petits « Bequins », etc.
Le tableau des mœurs et des coutumes des Espa-
gnols de Montevideo et des environs, que fait Per-
netty, est encore vrai aujourd'hui sous beaucoup de
rapports. L'habitude du cheval était très répandue;
le harnachement est toujours le même. Lâchasse aux
bœufs se pratique de la même manière. L'infusion
théiforme du «. Maté » ( « Herbe du Paraguay », llex
mate Aug. Saint-Hilaire), « sans laquelle il n'y a pas
de félicité réelle sur terre », (Il au dire do ceux qui
s'abreuvent à longs traits de cette boisson chaude,
(1) Dictionnaire pittoresque d'Histoire naturelle et des Phéno-
mènes de lu Sut i/rc, publié sous la direction de F.-E. Guérin,
183i-ls:;>. Article Maté.
_ 43 -
est toujours en honneur ; la faron de la préparer, la
bombilla pour la boire, toujours les mêmes.
Un animal très commun dans cette région est le
« Tatou apara » Dasypus apar Desm., « Armadillo »
des Espagnols). Une sorte de Marte, le « Zorillo »
(Viverra zorillo Gm.) n'est pas rare. Cet animal
qu'on trouve dans les deux Amériques, — sinon le
même, du moins des espèces très voisines — lorsqu'il
est irrité ou poursuivi, lâche son urine qui répand
une odeur infecte au-delà de tout ce qu'on peut ima-
giner qui peut provoquer des vomissements. L'air en
est infecté à une distance considérable ; Pernetty dit
qu'on a senti cette puanteur deux ou trois fois à bord
de V Aigle, bien que la frégate fût éloignée de terre
d'une bonne lieue et demie. Les vêtements qui ont
été souillés par l'urine doivent être abandonnés :
impossible de les désinfecter. Si l'on a pris la bête
dans ses mains, ce n'est qu'au bout de plusieurs
jours et avec des lavages répétés qu'on peut se débar-
rasser de cette horrible odeur : J'en ai fait la fâcheuse
expérience en Californie.
Sous le rapport de la puanteur, les Indiens des
environs de Montevideo se rapprochaient du Zorillo.
Un jour que Pernetty se trouvait au Gouvernement,
quatre de ces Indiens étaient venus s'y présenter; le
Gouverneur s'empressa de faire fermer les portes de
l'hôtel parce qu'il aurait été empuanti pour huit jours
s'ils y étaient entrés. Cette mauvaise odeur vient de
ce que ces Indiens s'oignent tout le corps avec une
huile infecte pour se garantir des insectes.
L'Aigle était déjà loin en pleine mer, en route pour
les Malouines, lorsqu'on prit à bord trois superbes
— u —
Papillons qui, « par la couleur variée de leurs ailes,
« imitaient assez le plumage des plus beaux Perro-
« quets du Brésil ». On a souvent relaté des captures
pareilles dans ces parages,
Dans le cours du voyage on avait fréquemment vu
des « Galères » (Pkysalis, Vélelles, etc.), appelées
aussi « Orties de mer » à cause de la sensation dou-
loureuse, et comparable à celles qu'occasionnent les
Orties, qu'on éprouve en y touchant. On en avait
péché une au sortir de La Plata. et Pernetty allait la
prendre dans le seau lorsque le commandant de la
frégate lui arrêta le bras en lui signalant le danger
auquel il s'exposait. Le même jour, un mousse en fit
l'expérience ; ayant eu l'imprudence de prendre un
de ces animaux avec la main, un moment après, « i!
« s'écria qu'il sentait une vive douleur sur tout le
« dessus de la main et au poignet, il la secoua bien
« promptement pour se débarasser de la Galère,
a mais il était trop tard. On accourut à ses cris ; il
« pleurait, trépignait des pieds et disait qu'il lui
« semblait avoir la main dans un brasier ardent. On
« la lui trempa dans de l'huile , on lui appliqua
« dessus une compresse imbibée de cette liqueur,
« et il ressentit encore la même douleur pendant
« plus de deux heures, mais elle diminua insensible.
« ment ». J'ai vu une fois un individu, malgré mes
avertissements, éprouver les mêmes accidents qui,
en définitive, n'ont rien de grave.
L'Histoire naturelle des Malouines — alors, pour
ainsi dire, Terra incognito, — tient une grande
place dans le récit de Pernetty, et c'est facile à com-
prendre : on avait tout intérêt à connaître les
— 45 —
diverses ressources que pouvaient offrir ces îles. On
commença par avoir une grande déception ; des navi-
gateurs qui ne les avaient vues que du large, les
représentaient comme couvertes de bois, alors qu'en
réalité, il n'y avait pas un arbre : ce qu'on avait pris
pour des arbres, c'étaient de grandes Graminées,
hautes de deux à trois mètres (le « tussock » des
pêcheurs des Phoques, Dactylis cespitosa) que nos
marins comparèrent au Glaieul. Ce manque de bois
était un grand inconvénient pour les constructions
à élever dans la colonie naissante avant qu'on pût
aller en chercher dans les forêts de la Terre de Feu,
mais, heureusement, Pernetty découvrit presque
aussitôt de l'argile très propre pour faire des briques,
et de la tourbe qni brûlait parfaitement ; le chauffage
pendant l'hiver était par là assuré.
Bien qu'à latitude égale, l'hémisphère Sud soit plus
froid que l'hémisphère Nord, situées entre 51° et
53° de latitude S. et entre 56° et 60° de longitude W.,
les Malouines n'ont pas à souffrir des froids excessifs.
« L'hiver que nous avons passé ici , écrivait plus
ce tard à Dom Pernetty Bougainville-Nerville, gou-
« verneur de la petite colonie, n'a point été rigou-
« reux ; jamais de neige assez pour couvrir la boucle
« du soulier, de glace pour soutenir une pierre
« grosse comme le poing, et si ce n'est la pluie, qui
« passait à travers nos couvertures comme par un
« crible, nous aurions fait très peu de feu ». Le climat
est très sain, mais très venteux ; les variations at-
mosphériques sont très fréquentes, même dans la
journée ; il est rare qu'elle se passe sans pluie. On a
très souvent des brumes tellement épaisses qu'il est
— 46 —
impossible de ne pas s'égarer, si on n'a pas un guide
connaissant parfaitement le pays, et les passages
praticables au milieu des terrains marécageux qui
occupent une grande partie du sol.
Le peu de profondeur — relative — de la mer
entre les Malouines et le Continent américain porte
à croire qu'autrefois elles étaient unies à ce dernier.
Leur constitution géologique est très simple : des
collines — de petites montagnes si l'on veut — diri-
gées du S. E. au N. W., dont la plus haute (dans l'île
de la Soledad) a une altitude de 585 mètres au dessus
de la mer (P. Garnot, Voyage de la Coquille), com-
posées de grès quartzeux qui perce sur les sommets
dénués de végétation : dans les terrains bas, des
schistes fossilifères recouverts, en général, par une
épaisse couche de tourbe. Un grand nombre de
ruisseaux qui se jettent à la mer ou dans des étangs,
et dont l'eau est limpide et excellente lorsqu'elle
roule sur un lit de cailloux Les contours des deux
grands îles, Soledad et Ealkland, sont très accidentés,
découpés par des baies nombreuses.
Pernetty consacre plusieurs pages à « une singu-
larité de la Nature », un bouleversement produit,
selon les apparences, par quelque tremblement de
terre : « Un peintre, dit-il, y aurait trouvé de quoi
« faire un superbe tableau de ruines ». Il en donne
un dessin, ainsi que d'une sorte d'amphithéâtre qui
se trouve à cent pas de là. « Ces ruines semblent
« présenter en différents endroits des portes de ville
« dont il ne reste aucun cintre, mais seulement des
■ murailles à droite et à gauche, élevées encore de
a vingt à vingt-cinq pieds dans les angles parallèles
— 47 —
« qui forment l'entrée. Ce sont comme des murs de
» ville, dont les assises des pierres auroient été obser-
« vées pour le niveau et la perpendiculaire tels qu'on
« les voit dans nos murs de pierre de taille. On y
« voit même des rentrants et des saillants, des avant-
« corps de plus de quinze pieds et des saillies à droit
« fil, comme des corniches, ou cordons saillants au
« moins d'un demi-pied, et qui régnent à la même
« hauteur tout le long tant des parties enfoncées ou
« retraites que des avant-corps. Il n'y manque que
« des moulures ». .
« Nous n'avons pas été moins saisis d'étonnement
« à la vue de l'innombrable quantité de pierres de
« toute grandeur, bouleversées les unes sur les
« autres, et cependant rangées comme siellesavoient
« été amoncelées négligemment pour remplir des
« ravins. On ne se lassoit pas d'admirer les effets
« prodigieux de la Nature Ce grès est partout
« taillé en tables de diverses grandeurs et épaisseurs;
« ses lits sont posés en tous sens, mais comme si
« l'art y avoit été employé ».
Ces blocs ne paraissent pas avoir été usés par le
frottement continu de l'eau ; leurs angles sont seule-
ment un peu émoussés. Pernetty en mesura un qui
avoit 3m25 de longueur sur une largeur de l,n60 et
une épaisseur de 0m50.
Les « Rivières de pierres » — comme on a appelé
ces phénomènes géologiques qu'on retrouve, en
divers endroits, dans les vallées, et dont la largeur
varie entre quelques centaines de pieds et un mille
(Darwin: A Nataralits's Voyage round thr World),—
ont attiré l'attention des voyageurs venus après
48
Pernetty. « On aime mieux, dit-il, avec une prudente
a réserve, laisser réfléchir le lecteur sur cette singu-
« larité naturelle que d'établir péniblement un
« système qui ne mènerait qu'à de brillantes erreurs.»
Quoique faisant aussi quelques réserves, Darwin en
donne une explication qui paraît bien satisfaisante.
Tout d'abord il écarte l'hypothèse d'un tremblement
de terre. Un individu, natif de Mendoza, par consé-
quent très compétent en pareille matière, lui affirma
que, depuis plusieurs années qu'il était à la Soledad,
on n'y avait jamais ressenti le plus léger choc seïs-
mique ; d'ailleurs le niveau aurait-il été gardé dans
les « Ruines » et dans les « Rivières de pierres » si
elles avaient dû leur origine à des tremblements de
terre ?
Le seul quadrupède trouvé par les Français était
un carnassier tenant du Loup et du Renard (Ca/iis
antarcticus Shaw.) qu'on n'a signalé nulle part
ailleurs — ce qui ne laisse pas d'être assez surprenant
— dont la rencontre inspira une certaine frayeur à
ceux qui le virent les premiers, croyant qu'il venait
les attaquer, tandis que ce n'était que la curiosité qui
portait à s'approcher d'eux cet animal qui, très
probablement, n'avait jamais vu d'hommes (1).
Quand aux Pinnipèdes (Phoques, Otaries), notre
voyageur ne s'occupe guère — très longuement
(1) Il en arriva autant à des marins du com inodore Byron qui,
voyanl venir à eux un de ces Loups, regagnèrent au plus vite leur
canot et poussèrent au large : c'était tout simplement un curieux!
Ces animaux sont extrêmement familiers, jusqu'à entrer dans les
tentes et à s'emparer de morceaux de viande placés sous la tête des
dormeurs. (Darwin, .1 Naluralits' s Journal round Un- wortd.)
— 49 —
d'ailleurs — que de deux espèces qu'il appelle, l'une,
Lion marin, l'autre Loup de mer, dont il ne donne
que d'assez mauvaises figures, contrairement à ce
qu'on remarque dans les autres planches annexées à
l'ouvrage. Dans la première espèce, le Lion marin, il
est facile de reconnaître l'énorme « Phoque à trompe »,
« l'Eléphant de mer » ( Macrorhinus proboscideus
Fr. Cuv.), et son Loup de mer est peut-être la femelle
qui ne possède pas cet appendice nasal. Il ne dit
rien des Phoques et des Otaries. On sait qua certaines
époques, ces animaux émigrent; ils étaient proba-
blement absents des îles pendant le séjour de Per-
netty.
Les espèces d'Oiseaux terrestres, peu nombreux,
ont été depuis lors identifiées avec des espèces
connues, ou nommées par les naturalistes qui ont
abordé aux Malouines. Pernetty signale une quantité
prodigieuse de Rapaces, des petits Aigles, des
Eperviers, des Emouchets, dans lesquels on a catalo-
gué Falco Novœ Zelandiœ, Falco polyosoma, Quoy
et Gaimard, Falco histrionicus Q. et G., etc. : huit
ou neuf Passereaux, au nombre desquels un Roitelet
semblable à celui de France, un Sansonnet (Sturnus
militari* Gm.), le seul oiseau à couleurs éclatantes,
dont il donne une figure, deux Grives, une espèce de
Fournier (Certhia antarctica, Garnot) de couleur
sombre, brun foncé, qui se tient au bord de la mer.
N'ayant, sans doute, jamais vu d'hommes, tous ces
oiseaux n'étaient nullement effarouchés; quelques-
uns même se laissaient approcher d'assez près pour
qu'on les tuât avec une baguette et parfois pour qu'on
les prît à la main.
4
— 50 —
Parmi les Echassiers : deux Huitriers, des Courlis,
un petit Héron que Pernetty appelle Aigrette, un
Vanneau, des Bécassines et des Sanderlings ne
différant pas des espèces européennes.
Parmi les Palmipèdes : Deux Grèbes, deux espèces
d'Oies : l'une (Anas leucoptera Gm.), que Pernetty
et Bougainville appellent Outarde — on ne sait pour-
quoi.— fournissait de copieux et bons repas à nos
marins. Cette espèce habite les plaines et les bords
des étangs. L'autre espèce {Anas antarctica Gm.)
vit au bord de la mer et se nourrit de Fucus qui
communiquent un mauvais goût à sa chair.
Des Sarcelles et des Canards de plusieurs espèces
dont l'un (Anas brachyptera Lath., « Canard lour-
daud », «. llace horse » des Anglais) que Pernetty
appelle Oie grise, Oie du plein, est remarquable à
cause de ses ailes très courtes, inutiles pour le vol,
mais l'aidant à courir sur l'eau. Ces canards pesaient
de 8 à 9 kilogrammes, mais leur chair huileuse ne
valait à peu près rien.
Le nombre des Oiseaux de mer et de rivage était
prodigieux.
Des Pétrels de plusieurs espèces, parmi lesquels
le Pétrel géant (Quebranlc huefos), des Goélands,
des Mouettes, un Stercoraire (Lestris catharachtes
Gm.) d'une familiarité audacieuse et très commun,
de même que trois Cormorans dont l'un fut appelé
Nigaiidet Coyon par les matelots parce qu'il se lais-
sait tuer à coups de pierres, ne s'envolaut pas s'il
n'était pas atteint. Les rochers du bord de la mer
étaient souvent couverts par ces Cormorans réunis
en troupes de cent individus et même davantage.
- 51 —
Les Palmipèdes les plus curieux aux Iles Malouines
sont les « Pingouins » ou plus correctement les
« Manchots », — les Pingouins sont particuliers à
l'hémisphère boréal -- représentés par trois espèces,
et peut-être plus nombreux dans ces îles qu'ailleurs.
Pernetty trace de l'une d'elles, le « Manchot à
lunettes » (Aptenodytes demersa Gm.), un portrait
qui a été souvent reproduit « Son maintien et sa
« démarche n'imitent pas ceux des oiseaux; il
« marche debout, la tête et le corps droits comme
« l'homme. A le regarder de cent pas, on le pren-
« drait pour un enfant de chœur en camail. Le plus
« gros que nous ayons pris pouvoit avoir environ
« deux pieds dix pouces de haut (0m92).
« Ils se logent dans les glayeux comme les loups
« marins et se terrent dans des tanières comme les
« renards. On les approche de si près sans qu'ils
« fuyent qu'on les tue à coups de bâtons. A mesure
« que vous en approchez, ils vous regardent en pen-
« chant la tête sur la droite, puis sur la gauche,
« comme s'ils se moquoient de vous et disoient iro-
« niquement tout bas : le beau Monsieur que voilà !
« Quelquefois ils fuyent quand on en est à cinq ou
« six pieds de distance et courent à peu près comme
« une oie. S'ils sont surpris et que vous les attaquiez,
« ils courent sur vous et tâchent de se défendre en
« vous donnant des coups de bec aux jambes; ils
« rusent même pour y réussir, et feignant de fuir à
« côté, ils se retournent prestement et pincent si
« serré qu'ils emportent la pièce quand on a les
« jambes nues. On les voit ordinairement en troupes,
« quelquefois au nombre de quarante, rangés en
— 52 —
« bataille, qui vous regardent passer à une vingtaine
a de pas » (1).
On ne prit que trois sortes de Poissons, de petite
taille (de 0m24 à 0ra27), mais excellents et très abon-
dants, qui étaient d'une grande ressource lorsque le
mauvais temps ne permettait pas d'aller chasser. Un
de ces poissons ressemblait beaucoup à celui qu'on
appelle Meuille en Saintonge, et qui est un Mugil.
Les Mollusques étaient représentés par des Patelles,
quelques-unes très grandes et agréablement coloriées,
par quatre espèces de Moules très abondantes,
quelques-unes recelant d*assez jolies perles, par des
Buccins, des Vis, des Pourpres, des Nérites, des
Cames, des Peignes, des Pétoncles, etc. ; les Echino-
dermes par Oursins, des Astéries.
Aucun Reptile, aucun Insecte malfaisant, seule-
ment quelques petites Mouches, quelques petites
Araignées.
Pour ce qui est du Règne Végétal, les Malouines
sont loin d'être aussi déshéritées qu'on pourrait le
croire. J'ai déjà cité le « tussock » (Dactylis cespi-
tosa). Des espèces de mottes vertes, hautes d'un
mètre et plus, au-dessus du sol, arrondies, ayant
quelquefois deux mètres de tour à la base, que Bou-
gainville appelle Gommiers (Bolax globaria) sont,
en réalité, constituées parla réunion, en très grand
(1) Pernetty ne mentionne aucune espèce d'Albatros aux Malouines,
certainement par un oubli? Le D' George Bennett (Gatherings of
a Naluralist i?i Australasia) dit qu'il est reconnu qu'aux Iles Fal-
kland [Malouines les Albatros fonl amitié avec les Pingouins, que
L'Albatros construit son nid au milieu «lu carré formé par les nids
de quatre Pingouins.
- 53 —
nombre, de toutes petites plantes d'où suinte une
gomme à l'odeur résineuse, tellement tenace aux
doigts qu'on a de la peine à s'en débarrasser avec
des lavages répétés. Pernetty figure et décrit une
dizaine de plantes dont quelques-unes exhalent un
parfum délicieux. Une Fétuque constitue d'excellents
pâturages. Quelques espèces furent utilisées pour
des usages domestiques : une petite Oseille, un
Céleri, un Pourpier, une sorte de Cressonnette ;
d'autres pourraient être employées dans la médecine.
Il signale deux ou trois espèces de Bruyères : un
arbuste (le seul qu'il ait vu) ressemblant au Roma-
rin: une plante ligneuse et rampante qui, mâchée,
avait le goût des pousses de Pin avec lesquelles on
fait de la bière à Terre-Neuve et au Canada ; on
essaya d'en faire avec cette plante et on s'en trouva
bien : c'était une précieuse ressource pour les futurs
colons (1).
Dans les plantes marines, Pernetty n'en signale
qu'une — comme la plus remarquable — que les
marins appelaient Bandrcux — dans laquelle on
doit reconnaître la Laminaria pyrifera (Kelp des
marins anglais) qui, en beaucoup d'endroits, rend
l'accès du rivage difficile.
Ce fut presque avec regret que, le 8 avril, Pernetty
quitta les Malouines après un séjour de deux mois,
de jour en jour plus intéressant. Pendant le voyage
de retour, il put encore, ainsi qu'il le dit, charmer
(1) D'après Gaudichaud et Dumont d'Urville, la Flore des Ma-
louines comprendrait 217 espèces de plantes.
— 54 —
ses loisirs par des observations d'Histoire naturelle ;
toutefois sou récit n'en contient pas beaucoup, seu-
lement quelques remarques sur les Damiers, les
Poissons volants, sur une Bonite dans les intestins
de laquelle on trouva un Calmar qu'elle venait sans
doute d'avaler, car il était encore tout entier, tout
frais, avec ses couleurs naturelles. Dans la « merde
Sargasses »., sur les paquets de Goëmons flottants
(«Raisins de Tropique ») qui, parfois, couvraient
presque entièrement la mer. on recueillit des Crabes
de diverses grosseurs, d'un roux clair, tacbeté de
brun; leur corps, dont il donne un dessin, est
presque carré, coupé carrément en avant, et chaque
œil est saillant aux angles de ce carré (T.rapezia...).
Le 26 juin 1764, l'Aigle était de retour à Saint-
Servan.
Les Naturalistes qui ont visité les Malouines depuis
Pernetty : Gaudichaud : Quoy et Gaimard pendant le
séjour forcé de trois mois qu'ils y firent, en 1820,
par suite du naufrage de VUranie (1) : R P. Lesson
et P. Garnot, qui y passèrent un mois avec la
Cotjuillr, en 1822 (2) : Darwin, sur le Beagle 1 18:tt et
(1-2) La corvette VUranie, commandée par M. de Freycinet, reve-
nait ru France après un voyage de circomnavigation heureux,
lorsqu'elle toucha, a l'entrée de la Baie française, sur mu écueil
inconnu, une roche a pie, véritable « pointe d'aiguille •>, qui lui
causa des avaries impossibles a réparer avec les seuls moyens du
navire, dans un endroit qui n'offrait aucune ressource. Il fallut
échouer la corvette et l'abandonner. Heureusement, ce désastre
d amena la mort de persoi el les précieuses collections rassemblées
au cours du voyage ne subirent que. des pertes minimes. L'établis-
semenl français ne montrait plus que des ruines. M. île Freycinet
se disposait a envoyer la cbaloupe de VUranie dans La Plata pour
— 55 —
1834): Moseley, sur le Challenger (1876), ont tous
confirmé ses observations. Mais, depuis le temps de
Pernetty, de grands changements avaient eu lieu dans
la population zoologique de la Soledad. Le bétail, les
chevaux et les porcs importés par les Français avaient
considérablement multiplié. Le capitaine Edmund
Fanning, venu aux Malouines pour la pêche des
Phoques, signalait, en 1797 et, plus tard, en 1817,
des bandes de chevaux et de bœufs vivant en liberté ;
les porcs étaient moins nombreux. Les Lapins, éga-
lement venus du dehors, foisonnaient. Lors de la
visite de Darwin, les bêtes à cornes avaient prospéré;
la race était devenue plus belle, plus forte. Les che-
vaux, au contraire, avaient dégénéré et leur nombre
diminuait. Quoique vivant à l'état sauvage, on les
dressait facilement une fois pris, mais ils n'étaient
pas assez vigoureux, assez résistants pour servir de
montures aux Gauchos amenés de la Plata pour
chasser les bœufs pour le compte de négociants de
Buenos-Aires ; on avait été obligé de faire venir, à
grands frais, des chevaux de la Plata, Avec la coloni-
chercher des secours, en même temps qu'on commençait la cons-
•truction d'une goélette avec les débris de VUranie lorsqu'arma un
navire américain qui, moyennant un bon pii.r, bien entendu, se
chargea de transporter les naufragés à Rio- de-Janeiro ; par suite
d'arrangements avec le capitaine de ce navire pendant la traversée,
il devint propriété française et reçut le nom de la Physicienne,
sous lequel il gagna le Havre avec tout le persounel de l'Uranie.
La Coquille, sous le commandement de M. Duperrey, débutait
dans son voyage de sircomnavigation par une relâche à Sainte-
Catherine et une aux Malouines. Dumont d'Urville était second de
cette corvette; au retour de la campagne, il publia une Flore des
Iles Malouines.
— 56 —
sation anglaise, les Gauchos disparurent et furent
remplacés par des bergers écossais qui ne tardèrent
pas à être aussi bons cavaliers qu'eux et aussi habiles
dans le maniement du lasso et des bolas. Aujourd'hui
on détruit peu à peu le bétail et on le remplace par
des moutons, déjà en nombre considérable, qui sont,
maintenant, utilisés pour leurs peaux et pour le
suif.
Les Lapins, importés, bien que ayant à redouter
les Loups-Renards et les Oiseaux de proie, sont très
abondants — peut-être beaucoup trop? — Il y en a
de noirs, et, tous ont subi quelques modifications
dues à l'influence du nouveau milieu, de sorte que
les naturalistes français en avaient fait une espèce
particulière (Lepus magellanicus) sur l'idée qu'ils
étaient les mêmes qu'un animal vu par Magellan
dans le détroit, auquel il donnait le nom de Lapin,
mais il n'en est rien.
Les immigrants ont introduit aussi — involontai-
rement, bien entendu — les Hats et les Souris; toute-
fois, selon Darwin (loc. cit.), il y a probablement une
Souris indigène qui aurait échappé aux naturalistes.
Si ces derniers confirment les observations de
Pernetty, ils sont loin de partager son optimisme et
l'optimisme de Bougainville et de son cousin Ner-
ville. En réalité, ce doit être un séjour assez maus-
sade qu'un pays dont le climat est comparé par
Darwin à celui du nord du Pays de'Galles à 700 mètres
d'altitude, où le blé ne mûrit qu'accidentellement, où,
suivant A. Garnot, il est rare que la journée se passe
sans pluie et où les intervalles de beau temps, dans la
saison d'été, ne peuvent être mieux comparés qu'aux
57
belles journées d'hiver dans l'Ouest de la France, où,
au milieu d'une journée ensoleillée, surgissent des
bourrasques de grêle et de neige, des vents tempé-
tueux, des brouillards « à couper au couteau », ne
permettant pas de trouver son chemin. Joignez à
cela, presque partout un sol tourbeux, des montagnes
et des collines pelées à leur sommet, séparées par
des dépressions de terrain le plus souvent maréca-
geux : pas un arbre pour recréer la vue. Peut-être,
dans ses deux voyages Bougainville avait-il été favo-
risé par des années exceptionnelles? Par ailleurs, il
ne faut pas oublier que lui, Nerville et Pernetty
étaient des « inventeurs », des « créateurs », et qu'un
siècle auparavant, le bon La Fontaine fait dire au
Hibou, parlant de sa progéniture : Mes petits sont
mignons ! (1).
(1) Pernetty n'avait pas eu l'occasion de voir des Patagons; tou-
tefois dans l'édition de 1770 de son voyage, à la suite de son récit,
l'éditeur a inséré deux notices sur cette race d'hommes, dues à
MM. Dudos-Guyot, commandant l'Aigle, et Chénard de la Girau-
dais, commandant la flûte VÉtoile, qui avaient eu des rapports
avec eux dans une pointe au Détroit de Magellan en 1766. La taille
du plus petit de ces sauvages, auxquels les navigateurs du xvi* siècle
avaient attribué une stature gigantesque, était de 5 pieds et 7 pouces
(1-814).
Le 23 avril 1765, à son retour de son deuxième voyage toix
Malouines, Bougainville écrivait à Pernetty : « Nous avons fait
(i alliance avec ces Patagons si décriés, et que nous n'avons trouvés
« ni plus grands, ni même aussi méchants que les autres hommes. »
Ici, Bougainville exagère en moins, les Patagons, hommes et
femmes, sont, en général, grands; là, où des croisements avec les
autres peuplades ont altéré le type, la taille moyenne des hommes
est encore de 1°78, mais, dans l'intérieur des terres où il est resté
pur, on voit des individus mesurant lm90 et même 1°95. Il y a, il
— 58 —
est vrai, loin de là aux 10 ou 12 pieds de haut qu'on leur donnait
généreusement : c'est, toutefois, déjà une belle taille. Sur la
planche XVI de l'ouvrage de Pernetty (édition de H70), on voit un
groupe composé d'un officier français, d'un Patagon, d'une femme
el d'un enfant. L'officier arrive à peine à la hauteur des aisselles
de l'homme. Ce dessin est, évidemment, une fantaisie de l'éditeur
(Pernetty était alors à Berlin) qui, dans le Discours préliminaire
placé en tête du premier volume, écrit avec la phraséologie empha-
tique de l'époque, s'étendaht longuement sur les Patagons, ne
semble pas disposé à rejeter sans examen les récits des navigateurs
qui eurent les premiers rapports avec eux, et la raison qu'il en
donne, c'est <|ue la Nature qui a créé des nains comme les Lapons,
aurait tout aussi bien pu créer des géants hauts de 10 à 12 pieds :
il me semble que c'est abuser un peu trop de l'induction !
Le vrai nom des Patagons estTehuelcheS. Le nom de c< Patagons »
leur avait été donné par les Espagnols à cause de la grandeur
démesurée de leurs pieds. C'était une erreur, une fausse apparence
causée par les doubles chaussures qu'ils portent en hiver. Ils ont
au contraire, les pieds très petits, nullement proportionnés à leur
grande taille et à leur carrure.
59
P. Fauvel. — Aiuiélitles S'olychètes
de la Ca§amance rapportées par
M. A us-. Chevalier *
Les Annélides Polychètes des côtes d'Afrique et
surtout de la côte Occidentale ont été l'objet de très
peu de recherches et sont très mal connues, si l'on
excepte toutefois celles des Canaries, de Madère, des
Iles du Cap- Vert et les faunes de grande profondeur
recueillies par les explorations de dragages, aussi
est-ce avec un grand intérêt que je me suis livré à
l'étude de celles de la Casamance dont mon ami
M. Aug. Chevalier a bien voulu me confier la
détermination.
Ces Annélides ont été recueillies en un seul jour
dans l'estuaire de la rivière Casamance (Sénégal), à
G kilomètres de son embouchure.
Elles ont été trouvées dans un sable fin, un peu
vaseux, découvrant à la marée et spécialement autour
des vieilles souches de bois pourris et autour des
épaves.
Leur état de conservation ne m'a malheureusement
pas permis de me livrer à des recherches anatomiques
* Travail communiqué en manuscrit à la séance du 28 juillet
1901 ; épreuves corrigées parvenues au secrétariat le 12 août 1901.
— 60 —
sur quelques espèces qu'il eut été extrêmement
intéressant d'étudier à ce point de vue.
Sur une douzaine d'espèces seulement que conte-
nait ce petit envoi, 7 sont entièrement nouvelles :
Nereis Gravieri, Nephthys lyrochœta, Aricia
Chevalieri, Nerine Perrieri, Armandia intermédia,
Clymene monilis etPotamilla Casamencensis ; une
est spéciale à l'Afrique : Glycera A f ricana Arwid. ;
une autre espèce africaine n'a encore été signalée
que dans la Mer Rouge : Loimia médusa Sav. ;
3 existent sur nos côtes de France dans l'Océan et la
Méditerranée : Marphysa sanguinea Mont., Diopa-
tra neapolitana D. Ch. et Cirratulus filiformis Kef.
Ce dernier existe sur nos côtes de la Manche, il a
été aussi retrouvé à Madère par Langerhans et
Marphysa sanguinea, espèce très commune dans la
Manche, a été trouvée au Gap de Bonne-Espérance et
à Angra-Pequena par Marenzeller.
Ces douze espèces appartiennent à 11 familles
différentes. Trois n'étaient représentées que par un
seul exemplaire.
Le nombre relativement énorme d'espèces nou-
velles sur une aussi petite quantité d'animaux
recueillis en un seul jour, sur un seul point du lit-
toral, montre combien serait fructueuse la recherche
des Annélides sur les côtes du Sénégal.
Malheureusement les explorateurs se livrent trop
rarement à la recherche des invertébrés marins à
corps mou, dépourvus de parties solides. Il est vrai
que ces animaux sont difficiles à recueillir, à pré-
parer, à fixer et à conserver, tandis que les coquilles
vides et les insectes ne demandent presqu'aucun
— 61 —
soin. Mais les invertébrés, du groupe des vers prin-
cipalement, fourniraient précisément une moisson
d'autant plus fertile en résultats nouveaux que ce
groupe a été fort négligé jusqu'ici.
Il est donc à souhaiter que l'exemple de M. Che-
valier soit de plus en plus suivi.
FAMILLE DES EUNIGIENS
Marphysa sanguinea Mont. (1)
Eunice sanguinea Audouin et M.-Edvards, Recherches
pour servir à l'histoire naturelle du littoral
de la France, t. II, p. 147.
Marphysa sanguinea de Qdatrefages , Histoire natu-
relle des Annelés, t. I, p, 322,
. ' PI. X, flg. 5.
» » Ehlers, DieBorstentoiïrmer,j).3(!>0,
PL XVI, fîg. 8-11.
» » de Sr-JosEPH,AnnélidesdeDinard,
IIe part., p. 201, PI. VIII, flg. 60.
» » Marenzeller, Polgchaeten des An-
gra Pequena Bucht, p. 11.
Marphysa hcemasoma de Quatrefages, Histoire des An-
nelés, t. I, p. 314.
Cette espèce n'est représentée dans l'envoi que par
huit fragments postérieurs mesurant de 40 à 60 m/m
de longueur sur 5 à 7 m/m de diamètre, avec anus
dorsal et deux urites. Plusieurs ont les derniers
(1) Nereis sannuinea Montagu, Description of sereral new and
rare animais {Trans. Linn. Soc, t. XI. 1815, in-4°, p. 20, PI. ni,
Ûg. 1).
— 62 —
segments régénérés, ainsi que cela est extrêmement
fréquent sur les individus de nos côtes.
Vu l'absence complète de fragments antérieurs
pourvus de tète, l'identification en pourrait sembler
hasardée; mais en comparant ces fragments à des
spécimens provenant de Courseulles et des environs
de Cherbourg, j'ai pu constater l'identité complète
des branchies, des parapodes, des acicules et des
soies, les différences étant moindres que celles que
présentent entre eux les animaux détaille différente
sur nos côtes
La rame supérieure porte de longues soies capil-
laires, droites, fines, peu ou point limbées, non
dentées et 3 à 5 soies pectiniformes, un peu courbes,
à dents plus ou moins fines, suivant leur taille.
La raine ventrale ne porte que des soies à double
courbure, fortement entaillées en serpej non arti-
culées.
Cette espèce si commune sur nos côtes de la Manche
se retrouve jusqu'au Cap de Bonne-Espérance et
Von Marenzeller la signale dans la baie d'Angra
Pequena.
Diopatra Neapolitana D. Ch . (1)
Diopatra cuprœa Audouin et M. Edwards, Recherches
pour servir à l'histoire naturelle du littoral
(/<■ la France^ L834, t. II, p. 157.
Diopatra gallica de Quatrefages, Histoire naturelle
des Annelés, t. I, i». 338, PI. XVII, p. 103.
(1) Del le Chiaje, Uescriz. r notonomia, 1841, t. III, p. 91 el
i. Y, p. 104, M. XCVH, Qg. 9-12 ri l'I. (.11. )i- 1-7..
— 63 —
Diopatra Neapolitana Ehlers,/)^ Bostenwvrmer,]}.2$>b,
PL XII, fig. 6-20.
» » Claparède, Annélides du golf e de
Naptes, p. 122, PL VI, fig. 4.
» » de St-Joseph, Annélides des côtes
de France, 1398, p. 283, PL XIII,
fig. 31-33, et PL XIV, fig. 34-39.
Cette espèce est représentée par plusieurs spéci-
mens incomplets de tailles très différentes ; l'un est
un fragment antérieur long de 12 m/m, large de 3,2 m/m
et comprenant 28 segments.
Les antennes, les palpes et les cirres sont au com-
plet.
Le cirre tentaculaire de droite est bifurqué, ano-
malie assez fréquente chez les Diopatra et déjà notée
par de Saint-Joseph qui a trouvé le cirre tentacu-
laire gauche bifurqué sur un de ses exemplaires.
Les branchies commencent à partir du 4e segment
sétigère, mais ce caractère ne doit pas être bien
important, car sur deux exemplaires de Naples en
ma possession, les branchies commencent sur l'un
au 4e segment et sur l'autre au 5e; sur un spécimen
d'Arcachon, la première branchie se montre au 5e
sétigère à gauche et au 6e à droite, avec un rudiment
sur le 5e.
Le cirre ventral persiste jusqu'au 5e sétigère puis
il prend ensuite la forme d'un simple bourrelet de
plus en plus atténué jusqu'au 26e-27e sétigère environ.
Les premiers pieds portent des soies à peine
limbées, à pointe recourbée et des soies pseudo-
articulées, bidentées ; dans les autres segments on
retrouve les soies pectinées, les soies limbées et de
— 64 —
grosses soies aciculaires à croc bidenté et à lame
dissectrice telles qu'elles ont été décrites et figurées
par Claparède, Ehlers et de Saint-Joseph.
Les mâchoires correspondent également à l'excel-
lente description de Saint- Joseph et sont identiques
à celles de mes spécimens de Naples et d'Arcachon.
Cette espèce est donc sans aucun doute la Diopatra
Neopolitana.
Un second fragmentai! térieur mesurant seulement
6 m/m sur 0,8 m/m provient d'une très jeune Diopatra.
Les 3 premières antennes articulées sont bien
développées ainsi que les 2 inférieures, les palpes
frontaux sont ovoïdes, renflés, pédoncules, dominant
les palpes buccaux, les cirres tentaculaires sont
rudimentaires. A la base de chacune des premières
grandes antennes latérales et de chaque palpe frontal
on remarque un point foncé oculiforme. Enfin entre
les trois grandes antennes et le 1er sétigère une
bande pigmentée forme une sorte de collier rougeâtre.
Les mâchoires bien développées, noires, sont
visibles en grande partie par transparence à la face
ventrale.
Les soies spéciales, pseudo-articulées, n'existent
qu'aux 2 premiers sétigères, les branchies ne sont pas
encore plumeuses.
Le troisième spécimen est un fragment antérieur
très jeune dont les branchies ne commencent à se
ramifier que vers le 25e sétigère.
Enfin le plus intéressant est un gros fragment
tronqué antérieurement et postérieurement, mesu-
rant 70 m/m de long sur 6 m/m de diamètre et compor-
tant 38 segments branchifères et 60 abranches.
- 65 —
Le premier segment de ce fragment ayant encore
un cirre ventral est sans doute le 5e sétigère de
l'animal auquel il manquerait ainsi la tête et les
4 premiers sétigères.
Ce segment présente un cas de régénération assez
curieux.
Sur son bord dor-
sal se dresse en avant
un petit appendice
surplombant l'ouver-
ture béante de l'in-
testin, qui semble
fonctionner comme
bouche provisoire.
Ce petit appendice,
mesurante peine lm/m
de long sur 0,5 m/m,
c'est-à-dire moins du
quart de la largeur
du bord antérieur du
segment, représente
une tête et plusieurs
segments régénérés
(Fig. 1 et 2).
La tête globuleuse
Diopatra Neapolitana
Spécimen
dorsale.
régénéré. — Fig. i, face porte déjà 3 grandes
- fig. 2, face ventrale antennes ovoïdes, ar-
ticulées à la base, et deux petites antennes inférieures
encore simples.
La bouche n'existe pas encore et 4 petits mame-
lons, à peine indiqués, représentent les rudiments
des palpes frontaux et buccaux.
5
66
Des 6 segments qui suivent, les 3 premiers ont
déjà des parapodes distincts et des soies, tandis que
les suivants sont à peine indiqués.
Cette partie régénérée est entièrement masquée
par les branchies, rabattues en avant, du segment
sur lequel elle a bourgeonné.
FAMILLE DES LYGORIDIENS
Nereis Gravieri n. sp.
Cette espèce de petite taille n'est représentée que
par deux exemplaires, dont l'un mesure 27 m/m de
longueur, l'autre 40 m/m sur 1,5 m/m de large.
Nereis Gravieri
Fig. 3, partit: antérieure X 30. — Fig. 4, parapode du
\0' segment X 50. — Fio. 5, parapode postérieur X 50
Le corps est légèrement élargi et renflé antérieu-
rement, atténué et grêle en arrière. Les parapodes,
peu saillants, ontles rames peu divisées, à mamelons
gros et courts.
— 67 —
Le prostomium, plus long que large, est échancré
sur les côtés à la partie antérieure. Les antennes, peu
écartées à la base, sont effilées, leur longueur est à
peu près le tiers du prostomium. Elles sont plus
courtes que les palpes.
Les palpes ont un article basilaire court et renflé
et leur article terminal est petit, massif et arrondi.
Les yeux, au nombre de 4. sont égaux et disposés
en carré assez régulier.
Le premier segment, achète, est un peu plus long
que les autres.
Les cirres tentaculaires des 3 premières paires
sont courts, subégaux et atteignent à peine en arrière
le 1er sétigère. Ceux de la 4e paire sont plus longs et
atteignent le 5e sétigère (fig. 3).
L'armature de la trompe est constituée de la façon
suivante :
1° Anneau maxillaire : groupe I, formé de 8 à 9
paragnathes cornés, coniques, assez gros, subégaux,
convergents ; groupe II, 6 à 8 paragnathes coniques,
semblables aux précédents et disposés sur deux
rangs; groupe III, peu développé; groupe IV, à 3
rangées de petits paragnathes subégaux.
2° Anneau basilaire : groupe V, manque ; groupe
VI 4-5 gros paragnathes coniques, convergents for-
mant un amas ; groupe VII, paraît fusionné avec
groupes VIII formés de 2 à 3 rangées de paragnathes
assez gros, subégaux.
Les deux mâchoires foncées, falciformes, à courbe
gauche, assez prononcée, portent à la base 7-8 grosses
dents pointues et à l'extrémité plusieurs autres dents
très fines.
— 68
Les parapodes présentent quelques différences de
structure suivant la partie du corps considérée.
Dans les 25 premiers sétigères le parapode com-
prend : un cirre dorsal plus long que la languette
dorsale ; une rame dorsale formée de deux gros
mamelons obtus, divergents, dont l'inférieur, légè-
rement bifide, est soutenu par un acicule ; entre les
deux sort un faisceau de soies ; une rame ventrale,
comprenant un gros mamelon conique ne dépassant
pas celui de la rame dorsale, pourvu d'un acicule et
de deux faisceaux de soies ; un mamelon inférieur
obtus plus court ; un petit cirre ventral (fig. 4).
Les soies sont, les unes, à arête longue, finement
dentelée, portée par une hampe soit homogomphe,
soit hétérogomphe, les autres à serpe courte, dente-
lée, à hampe hétérogomphe.
Ces soies sont ainsi réparties :
Rame dorsale { Soies en arête homogomphes.
! Soies en arête hétérogom-
phes.
Soie en serpe hétérogom-
phe.
ventrale i [ Soies en arête hétérogom-
Faisceau \ phes.
inférieur \ Soies en serpe hétérogom-
[ phes.
Dans les pieds postérieurs, à partir du 26e séti-
gère, le cirre dorsal est plus petit que la languette
de la rame dorsale, celle-ci est formée de deux courts
mamelons obtus, divergents, entre lesquels sortent
les soies ; la rame ventrale comprend un gros marne-
— 69 —
Hereis Graoieri
Ion conique portant l'acicule et
les soies et un petit mamelon
inférieur court, acuminé (fig. 5).
A partir du 26e sétigère on
voit apparaître à la rame dor-
sale une grosse soie spéciale
dontla serpe, très courte, à pointe
effilée, recourbée en arrière sur
le tranchant, est profondément
enfoncée dans la hampe homo-
gomphe (Fig. 6-7).
Cette soie rappelle celles que
l'on rencontre chez Nereis pela-
gica et Nereis diversicolor .
Fig. 6-1, grosse soie dor- T . .... -, . ,
„ , „„„ La répartition des soies dans
sale face et profil X 3l,°-
- fig. 8, soie en arête les segments postérieurs est la
de la même rame X 350. suivante :
Il à 2 soies en arête homogomphes, très
fines (fig. 8).
1 grosse soie spéciale à serpe homo-
gomphe.
2 à 3 soies en arête homo-
gomphes.
1 serpe courte hétérogom-
Rame I I Phe-
ventrale \ [ 1 à 2 soies en arête hétéro-
Faisceau ) gomphes.
inférieur ) 2 à 3 serpes hétérogom-
\ [ phes.
Par ses paragnathes cornés, séparés, coniques et
l'absence du groupe V cette espèce rentre dans le
Faisceau
isupérieur
— 70 —
genre Nereis, sous-genre Nereis s. stric.KBG. tel que
l'admet de Saint-Joseph (1).
Elle est à peu près intermédiaire entre Nereis
diversiçolor 0. F. M. et Nereis pelagica L.
Elle ressemble à N. diversiçolor par la forme géné-
rale du corps élargi et renflé antérieurement, atténué
en arrière, par l'aspect de la tête et la taille respective
des cirres tentaculaires.
La disposition des groupes de paragnathes est
similaire mais le groupe I est plus développé que
celui de N. diversiçolor qui ne possède ordinairement
qu'un à 2 denticules au lieu de 8 à 9.
La brièveté relative du cirre dorsal du parapode est
également un caractère commun, cependant celui de
N. diversiçolor est encore plus court.
La Nereis Gravieri diffère de celle-ci par la forme
de son parapode plus simple et à mamelons plus
obtus et surtout par des caractères plus importants
tirés des soies et de leur répartition.
Chez N. diversiçolor les grosses soies spéciales se
montrent vers le 45e sétigère, au faisceau supérieur
de la rame ventrale tandis que chez N. Gravieri elles
se montrent au 26e sétigère et à la raine dorsale où
elles sont accompagnées d'une soie très fine en arête
homogoinphe.
Ces grosses soies sont d'ailleurs assez différentes.
Chez N. diversiçolor, elles semblent simples et ont
d'abord été décrites comme telles ; en réalité ce sont
des soies homogomphes à article terminal formé
d'une grosse dent conique, profondément enfoncée
l De Saint-Joseph, Annélides Polychèles des cotes de France
1898, p. 285.
- 71 —
dans la hampe. Chez N. GravieH ces soies sont de
véritables serpes homogomphes à article terminal
court, non dentelé, terminé par une longue pointe
effilée et recourbée en arrière le long du bord concave
de la serpe.
Ces soies rappellent davantage celles que l'on ren-
contre chez AT. pelagica et qui sont intermédiaires
entre celles de iV. diversicolor et de N. GravieH.
La N. pelagica ressemble à N. Gravieri par la
forme de ses parapodes à lobes courts et obtus mais
à cirre dorsal beaucoup plus long. Les soies spéciales
apparaissent également à la rame dorsale du 23e au
25e sétigère mais elles sont différentes et, sauf dans
les 3 ou 4 premiers parapodes où elles se rencontrent,
elles ne sont pas accompagnées de fines soies en arête
homogomphe. Les soies en serpe de la rame ventrale
sont beaucoup plus grosses et à serpe plus courte.
La disposition des groupes de paragnathes est à
peu près la même quoique le groupe I soit plus
réduit chez N. pelagica. Cette dernière a aussi des
cirres tentaculaires plus courts et presqu'égaux.
La forme générale du corps n'est pas non plus la
même, celui-ci est plus rond, moins atténué en
arrière, moins élargi antérieurement chez N. pela-
gica et la cuticule y présente des reflets cuivreux
irrisés qui font défaut à N. Gravieri.
Celle-ci, en résumé, présente avec chacune des
deux autres espèces un certain nombre de traits
communs, mais de nombreuses différences empêchent
de la rapporter à l'une ou à l'autre; c'est donc une
forme distincte intermédiaire entre N. pelagica et
N. diversicolor et plus proche de cette dernière.
— 72
FAMILLE DES NEPTHTHYDIENS
Nephthys lyroch^eta n. sp.
Un seul fragment antérieur, long de 20 m/m, y
compris la trompe dévaginée, sur 3 m/m de large,
représente seul cette espèce.
Nephthys lyrochasta
Fig. 9, trompe dévaginée X !-• — Fig. 10, parapode
du 40" sétigère X 25
Le prostomium, ou lobe céphalique, arrondi anté-
rieurement et postérieurement et un peu échancré
sur les côtés, porte 4 antennes dont 2 supérieures
courtes, coniques, à base entourée d'un cercle pig-
menté et 2 inférieures rapprochées des premières et
de même taille. En arrière deux taches circulaires
mal définies, à point central plus sombre, repré-
sentent sans doute deux yeux (fig. 9).
La trompe, cylindrique, se termine par deux
lèvres à nombreuses papilles. Elle présente en outre
14 rangées longitudinales de 4 à 6 petites papilles
— 73 —
chacune. Celles des 8 rangées dorsales sont plus
développées que celles des 6 rangées ventrales. Les
deux rangées médianes de la face dorsale sont plus
rapprochées ; en avant et au milieu de l'espace qui
les sépare s'insère une papille impaire, annelée,
dirigée en avant et beaucoup plus longue que les
autres (fig. 9).
Le premier sétigère encadre la base du lobe cépha-
lique, ses pieds biramés portent un cirre tentaculaire
assez long. Le 2e sétigère possède également un
cirre bien développé.
Les parapodes sont biramés, à rames courtes»
très écartées et garnies de nombreuses soies fines et
longues.
Au 40e sétigère par exemple, la rame supérieure
comprend un gros mamelon conique, soutenu par
un fort acicule et présentant une très petite lamelle
antérieure, simple lobe du mamelon, et une lamelle
postérieure mince, transparente, plus large que le
mamelon pédieux et à peu près de même longueur.
La rame inférieure est presque semblable à la rame
supérieure, mais porte en outre un petit cirre ven-
tral. Entre les deux rames se recourbe une grosse
branchie en forme de faucille, portant à sa base un
cirre court et pointu (fig. 10).
Les soies jaunes, minces, longues, à courbe simple
ou double, forment deux couches parallèles, mais à
courbes contraires. Elles sont de 3 sortes : 1° des
soies assez grosses, simples, lisses ou légèrement
limbées et courbes ; 2° des soies simples, plus fines,
plus droites, d'aspect crénelé, vues de côté et mon-
trant de face une série de plaquettes rectangulaires
"4 —
(setœ serrulatse); 3° des soies droites, bifides, dont les
deux extrémités, très minces, s'écartent en forme de
lyre et sont très finement barbelées (fîg./ll et 13).
Les soies lyriformes existent
aussi bien à la rame ventrale
qu'à la rame dorsale et elles
sont insérées entre les deux
couches de soies simples et cour-
bes qu'elles ne dépassent pas.
Les acicules ont une pointe
fine recourbée qui distend les
téguments en faisant saillie à
l'extérieur (fig. 12).
De pareilles soies lyriformes
n'ont encore été signalées parmi
les Nephthydiens que chez VA-
glaophamus lyratus Kbg. et
VAglaopheme juvehalis Kbg.,
deux espèces décrites par Kïn-
berg (1) d'une façon tellement
sommaire qu'il est impossible de
les identifier vu l'absence de
figures, et chez la Nepthys iner-
mis Ehl. Cette dernière décrite
et figurée par Ehlebs (2) possède
des soies semblables et des pieds
dont la forme se rapproche beaucoup de ceux de
notre espèce, mais elle n'a qu'une seule paire d'an-
tennes et sa trompe est complètement dépourvue
de mâchoires et de papilles.
(1) Kinbehg, Annulata nova, p. 239-240.
(2) Km. Kits, Florida Anneliden, p. 125, PI. XXXVIII, Bg. L-6.
Nephthys lyrochaeta
Fig. 11, soie lyriforme
vue de face X 430. —
Fto. 12, acicule X 130.
— Soie lyriforme Vue de
l>i'"fii X ' '"•
— 75 --
La Nephthys lyrochœta se rapproche de la N.
agilis Lgh. de Madère (1) par le nombre de rangées
de papilles de la trompe, qui est également de 14 et
par la forme des pieds et des acicules, mais elle en
diffère par la présence d'une longue prpille impaire,
par la forme du lobe céphalique, par la différence
d'aspect des soies et surtout par ses soies lyriformes.
Il y a peu d'espèces présentant un aussi petit
nombre de rangées de papilles sur la trompe. En
outre de N. agilis, il n'y a plus que : N. polyphara
Schm. (2), à 12 séries de papilles, mais sans longue
papilles également et dont les pieds, les branchies et
les soies sont complètement différentes de N. lyro-
chœta ; N. (Portelia) rosea Qfg., à 12 rangées de
papilles également, et N. longisetosa Mgr., à 14
rangées de papilles. Ces deux espèces manquent
aussi de papille impaire et les caractères tirés de la
tête, des pieds, des branchies et des soies présentent
des différences très grandes avec notre espèce.
L'absence de l'extrémité postérieure ne permet
pas de savoir si elle porte deux cirres anaux (urites)
ou un seul impair.
FAMILLE DES GLYGÉRIENS
Glycera africana Arwidsson (3)
« Corps graduellement atténué en arrière, présen-
ce tant antérieurement sa plus grande largeur. Lobe
(t) Langerhans, Wurmfaitna von Madeira, ]>. 304, PI. XVI,
fig. 39.
(2) Schmarda, Neue wirbellose Thiere, t. il, p. 89.
(3) Arwidsson, Studien Uber die Familien Glyceridae und
Goniadidae. (Bergen Muséum Aarborg 1898, n" XI, p. 21, PI. I,
fig. 10 à 12).
- 76 —
« céphalique pointu, plus long que large, à environ
« 25anneaux; 4 antennes, petites. Segments bi-anne-
« lés. Parapodes postérieurs plus allongés, les
« 2 premiers sont rudimentaires et dépourvus de
« cirre dorsal ; les rames antérieures et les supé-
« Heures postérieures sont effilées et élevées en
« pointe en arrière, la rame postérieure inférieure
« est au contraire courte, semi-circulaire, et devient
« toujours indistincte en arrière. Le cirre dorsal
« inséré assez bas est un peu allongé, le cirre ven-
« tral est autrement court, à extrémité pointue et à
« base très large, postérieurement il est plus effilé
« et plus pointu. A la face dorsale du parapode une
« branchie simple, étroite et très longue qui fait
« défaut sur les 17 à 20 premiers segments. Les
« papilles de la trompe sont de deux sortes, les plus
(( nombreuses à plaque terminale allongée disposée
a obliquement. L'appendice des mâchoires est une
« plaque triangulaire à prolongements de longueur à
« peu près égale à celle de la plaque. »
Les spécimens de la Gasamance mesurent de 40 à
55m/m, non compris la trompe dévaginée, dont la
longueur oscille entre 10 et 15 m/m. Le diamètre du
corps est de 1,5 à 2 m/m, parapodes compris.
Ils correspondent presqu'absolument à la diagnose
d'Arwidsson que je reproduis ci-dessus.
Les 2 premiers sétigères manquent de cirre dorsal.
Les branchies ne se montrent qu'à partir du 19e au
20e sétigère suivant les individus. Elles apparaissent
d'abord comme de simples petits boutons et elles
n'acquièrent tout leur développement que vers le
30e sétigère.
77
Les 4 mâchoires, noires, pointues, recourbées,
sont pourvues à la base d'un prolongement latéral,
bifurqué (fig. 17).
Elles sont en som-
me semblables à
ceUesde Gly. alba
Rth. Les papilles
de la trompe se
rapprochent éga-
lement beaucoup
de celles de cette
dernière espèce.
Les parapodes
sont un peu plus
longs et à rames
plus pointues que
chez G. alba, les
branchies sont
plus développées
que chez celle-ci
Giycera africana
Fig. 14, parapode antérieur X 60. —
Fig. 15, parapode postérieur X 60. —
Fig. 16, papille de la trompe X 200. —
Fig. 17, mâchoire X 40.
mais un peu moins que chez G. convoluta Kef.
(fig. 14-15).
La rame dorsale porte de 4 à 5 soies simples, à
peine limbées ; les soies de la rame ventrale sont à
longues serpes homogomphes, finement limbées,
identiques à celles de G. alba Rth.
Cette espèce, extrêmement voisine de G. alba Rth.
et de G. convoluta Kef., est à peu près intermédiaire
entre les deux. Si on pouvait en examiner un grand
nombre d'individus vivants on serait peut être
amené à la considérer tout simplement comme une
variété locale d'une de ces espèces, d'ailleurs si
— 78 -
voisines entre elles. Les différences sont si faibles que
j'aurais hésité à l'en séparer mais Arwidsson ayant
créé une espèce distincte pour la forme africaine on
peut toujours accepter, au moins provisoirement, la
dénomination de Gtycera africana.
FAMILLE DES GIRRATULIENS
Girratulus filiformis Keferstein (1)
Cirratulus filiformis. Langerhanp, Wurmfavna von
Madeira, III, p. 98.
Tête allongée, pointue, dépourvue d'yeux, trompe
fortement musclée, organes segmentaires tubuleux
débouchant au 1er sétigère. Branchies cirriformes à
partir du 1er sétigère jusqu'à l'extrémité postérieure.
Une à deux paires de tentacules dorsaux sur le pre-
mier segment branchifère. Soies toutes capillaires et
semblables à la rame dorsale et à la rame ventrale,
diminuant seulement de taille et moins nombreuses
à la partie postérieure.
Corps long, mince, filiforme, arrondi.
Plusieurs exemplaires entiers de 29 à 30 m/m de
long sur 0,5 à 0,8 m/m.
Couleur dans l'alcool : jaune verdàtre foncé.
Cette espèce dé3rite à Saint- Vaast-la-Hougue par
Keferstein et retrouvée à Madère par Langiierans
a un aspect d'Oligochète, quand ses branchies et ses
tentacules sont tombés, ce qui arrive assez fré-
quemment.
(1) Kbfehstbin, Vntersuehungen tiber niedere See Thiere, IS62,
p. L22, PI. \. 6g. 28-31.
— 79 —
Les branchies cirriformes se continuent jusqu'à
l'extrémité postérieure du corps, mais souvent avec
de nombreuses interruptions. Les tentacules dorsaux
se montrent parfois sur le 1er et 2e sétigère.
Sans la présence de ces filets tentaculaires, parfois
difficile à constater, il rentrerait dans le Cirrinereis
tenuisetis Grube.
Par leur coloration les exemplaires de la Casa-
mance se rapprochent plus de ceux de Madère que
de ceux de Saint- Vaast.
FAMILLE DES SPIONIDIENS
Nerine Perrieri n. spec.
Cette espèce n'est représentée que par quelques
spécimens, la plupart tronqués postérieurement et
mesurant de 20 à 30 m/m de long sur 0,5 à 0,8 m/m.
Nerine Perrieri
Fig. 18, partie antérieure X 20. — Fig. 19, soie à crochet
ventrale X 350. — Fig. 20, soie à crochet dorsale X 350
Le prostomium allongé, un peu échancré latérale-
ment, ce qui lui donne parfois un aspect cordiforme,
80
se termine en avant par une pointe aiguë, véritable
palpode acuminé. En arrière de ce palpode, il porte
un bourrelet transversal médian, supportant 4 petits
yeux noirs disposés sur deux lignes transversales
très rapprochées, formant un trapèze très ouvert.
Les palpes, le plus souvent détachés, sont relative-
ment courts, atteignant seulement en arrière jusqu'au
3e ou 4e sétigère (fig. 18).
Le pygidium est en forme de bouton arrondi, légè-
rement pigmenté et dépourvu de cirres.
Les branchies commencent au 2e sétigère et se
prolongent jusqu'à l'extrémité postérieure ; elles
sont toutefois très réduites sur les 5 à 6 derniers
segments.
Dans les 30 premiers segments, la branchie est
très développée et rejetée sur le dos. Le cirre foliacé
de la rame dorsale a la forme d'une lamelle acuminée,
bien séparée de la branchie, sauf à sa base. Les soies
dorsales sont très nombreuses, aciculaires, très fines,
un peu courbes et disposées sur deux rangées.
La rame ventrale porte une petite lamelle ovale et
deux rangées de nombreuses soies semblables à celles
de la rame dorsale. Il n'y a pas de cirre ventral
(fig. 22).
A partir du 23e ou 24e sétigère, la lamelle ven-
trale commence à se rétrécir et à se bifurquer pour
former un cirre ventral, bien isolé à partir du 28e-30e
sétigère (fig. 21).
Vers le 30e à 32e sétigère la taille des brancbies
diminue assez brusquement, la lamelle dorsale
change de forme, devient plus pointue et s'échancre
en dessous; le nombre des soies capillaires se réduit
— 81
et les soies à crochet encapuchonnées commencent à
apparaître à la rame ventrale. Elles sont d'abord au
nombre de 2 à 3 seu-
lement mélangées à
quelques soies capil-
laires, puis celles-ci
disparaissent et il ne
reste plus à la rame
ventrale quedessoie&
à capuchon au nom-
bre de 4 à 9.
Ces soies à capu-
chon sont brusque-
ment coudées et ter-
minées par un cro-
Nerine Perrieri cnet à deux pointes
Fig. 21, parapode du 35° sétigère aiguës, l'une presque
X 65. — Fig. 22, parapode du 20» terminale, l'autre re-
sétigère x 65. courbée àangle droit.
Elles rappellent celles d'Aonides oxycephala Sars
(fig. 19).
Entre le 64e et le 73e sétigère, le plus souvent au
70e, on voit apparaître, à la rame dorsale, une soie
encapuchonnée analogue à celles de la rame ventrale,
mais à hampe plus longue et plus droite. Elle est
accompagnée d'une soie limbée et de 5 à 6 soies
capillaires (fig. 20).
Quoique je la rencontre une fois dès le 50e sétigère
sa présence n'est pas constante à tous les segments,
surtout avant le 70e. Dans un même segment elle
peut manquer sur un parapode et exister sur l'autre.
Les soies capillaires, qui font généralement défaut
6
82
à la rame vent raie, dans la région moyenne du corps,
peuvent reparaître au nombre de 1 à 2 mélangées aux
8 à 9 soies à capuchon.
Vers l'extrémité postérieure du corps les branchies
et la lamelle dorsale se réduisent et s'écartent de
plus en plus de la rame ventrale. Aux derniers seg-
ments la branchie n'est plus qu'une petite éminence
acuminée qui persiste toutefois jusqu'au dernier
sétigère.
La lamelle ventrale et le cirre se réduisent aussi, de
sorte que, finalement, les soies ventrales forment une
rangée comprise entre deux courtes éminences.
Cette espèce, par son prostomium dépourvu de
cornes latérales, ses branchies au 2e sétigère, ses
soies à capuchon ventrales à partir du 30-32e sétigère,
ses soies à capuchon dorsales vers le 70e et son
absence de cirres anaux rentre dans le genre Nerine
tel que l'admet Mesnil (1).
Des espèces de ce genre deux seulement : N. auri-
seta Clp. et N. cirratulus Clp. ont des soies à capu-
chon à 2 pointes.
De ces deux espèces la dernière se rapproche le
plus de Nerine Perrieri, par son prostomium
terminé en palpode aigu, ses 4 petits yeux, la forme
et la répartition de ses soies à crochet qui apparais-
sent dorsalement vers le 70e sétigère, la forme de la
lamelle de la rame dorsale et les variations analogues
de i lamelle ventrale se dédoublant pour former un
cirre vers le 25e sétigère.
I Mesnil, Etudes de Morphologie externe clic/, les Aunélides
1896. Bull. Se. de France et Belg. I. XXIX, p. Il" et 170.
— 83 —
Elle en ditïère : 1° par l'absence de pointe conique
postérieure au pros.tomium; 2° parla non coalescènce
de la lamelle dorsale avec la branchie, coalescènce
très accentuée chez N. çirrahilus où elle borde la
branchie jusqu'aux 2/3 dans les 30 premiers sétigères;
3° par l'apparition des crochets ventraux vers le
30e sétigère au lieu du 3S-43e ; 4° par la forme de ses
soies à crochet ; 5° enfin par sa taille beaucoup plus
petite.
FAMILLE DES ARIGIENS
Aricia Ghevalieri n. spec.
Cette espèce est représentée par un assez grand
Aricia Cheoalieri
Fia. 23, X 20. — Fig. 24-2o, parapodes X 40. — Fig. 26, grosse
soie des segments antérieurs X 350. — Fig. 27 et 28, ornements des
soies capillaires, face et profil X 350.
nombre d'exemplaires mesurant en moyenne de 20
à 50 "7,n de long sur 1 à 2 m/m de large.
Si
Le lobe céphalique acuminé se termine par une
sorte de palpode aigu, à sa base 2 organes nucaux
dévaginables forment deux saillies arrondies, ciliées
(fig. 23).
La région antérieure comprend de 21 à 22 séti-
gères. Il n'existe pas de papilles ventrales. Les bran-
chies apparaissent dorsalemenl au 6e sétigère.
Dans cette région antérieure la rame dorsale porte
un faisceau de fines soies capillaires, presque droites,
non limbées, annelées d'une façon caractéristique, et
terminées en pointe très fine (fig... 27-28). Il y a un
petit cirre dorsal mais pas de cirre ventral.
La rame inférieure porte 4 à 5 rangées de grosses
soies, courtes, brun rougeâtre, à pointe mousse un
peu courbe et toutes semblables dans le premier
sétigère (fig. 26); aux segments suivants elles sont
mélangées de 2 à 3 soies plus longues, capillaires, très
fines. A partir du 8e sétigère ces soies fines devien-
nent de plus en plus nombreuses et annelées comme
celles de la rame dorsale mais beaucoup plus fines.
Dans la région postérieure, à partir du 22e sétigère,
le parapode, surmonté d'une longue branchie, com-
porte à la rame dorsale un mamelon portant un fais-
ceau de soies capillaires annelées et un cirre foliacé,
très volumineux, plus large que la branchie et
presqu'aussi long (fig. 24-25).
La rame ventrale se compose d'un court mamelon
sétigère soutenu par un gros acicule obtus, non sail-
lant, et portant des soies semblables à celles de la
rame dorsale mais plus fines. Au 23e sétigère apparaît
un cirre ventral conique, acuminé, dont la base se
confond avec celle du mamelon sétigère.
— 85 —
Les branchies très développées sont implantées sur
le dos où elles se dressent verticalement sur deux
lignes parallèles longitudinales. Elles sont plus
longues mais moins larges que le cirre dorsal. Aux
segments de l'extrémité postérieure branchie, cirre
dorsal et cirre ventral sont rapprochés, allongés et à
peu près égaux.
Les soies annelées, vues de côté, paraissent créne-
lées ; vues de face, les unes présentent une série de
plaquettes rectangulaires comme celles des Nephthys,
les autres deux lignes de points saillants (fig. 28).
D'après la classification adoptée par Mesnil (1)
cette espèce se classerait dans le genre Scoloplos
par son absence de papilles ventrales et dans le sous-
genre Scoloplos s. str. par son prostomium aigu.
L'absence de papilles ventrales ne semble pas être
un caractère bien important, justifiant à lui seul le
démembrement du genre Aricia. La présence de
grosses soies courtes à la rame ventrale de la région
antérieure ne permet pas non plus de ranger notre
espèce dans le genre Scoloplos o. f. m. tel que le
comprend de Saint-Joseph (2) c'est-à- dire caractérisé
par des soies toutes capillaires aux deux rames.
Malgré cette absence de papilles ventrales il me
semble préférable de conserver à cette espèce le nom
générique d' Aricia. Elle viendra se ranger dans ce
genre à côté des A. tribiilosa, A. cirrata et ,4. mar-
ginata récemment décrites par Ehlers (3), égale-
(1) Mesnil, Etudes de Morphologie externe chez les Annélides.
IV. Bail. Se. France et Belg., 1898, t. XXXI, p. 140.
(2) De Saint-Joseph, Annélides des côtes de France 1898, p. 359.
(3) Ehleks, Hamburqer Magalhaenische Sammelreise-Poly-
chaeten 1897, p. 91-97, PI. VI, fig. 141 à 156.
— 86 —
ment dépourvues de papilles ventrales et qui ont
quelques autres caractères communs avec notre
espèce bien qu'elle ne puisse être assimilée exacte-
ment à aucune d'elles.
FAMILLE DES OPHÉLIENS
ARMANDIA INTERMEDIA n. SpeC.
Lobe céphalique conique portant un court pal-
pode obtus — 3 yeux céphaliques disposés en triangle
irrégulier, trompe globuleuse dévaginable — organes
nucaux formant deux replis latéraux, ciliés, semi-
Armandia in ter média
PlG. 29 X 40. — Fio. 30, tube anal X l(l
lunaires — 29 segments sétigères, dont le 1er sétigère
abranche, les 25 suivants pourvus de branchies et
les 3 derniers abranches. Parapodes à deux faisceaux
de soies semblables, longues, fines, capillaires. 13
— 87 —
paires d'yeux latéraux s'étendant du 7e au 19e séti-
gère (fig. 29).
Tube anal membraneux, comprimé latéralement,
annelé terminé par : 2 grosses papilles ventrales
courtes, séparées par une longue papille impaire,
médiane, ventrale, 18 petites papilles latérales, sub-
égales. En tout 21 papilles (fig. 30).
Longueur 12 m/,n.
Un seul spécimen.
Cette espèce se rapproche beaucoup de Y Armandia
oligops Marenzeller par la forme de son lobe cé-
phalique et de son palpode et par ses trois yeux
céphaliques disposés en triangle comme les figure
Langerhans (1). Marenzeller (2) les représente en
ligne droite transversale. Les descriptions de ces
deux auteurs diffèrent d'ailleurs légèrement.
D'après Marenzeller, elle mesure 3m/met compte
26 segments sétigères, dont 1 abranche, 20 bran-
chifères et 5 abranches postérieurs, 11 paires d'yeux
latéraux, du 7e au 17e sétigère, et 7 courtes papilles
anales.
Le spécimen de Langerhans, un peu plus grand,
mesure 5 m/m avec 27 sétigères, dont 1 abranche, 21
branchifères et 5 postérieurs abranches ; 10 paires
d'yeux latéraux, du 8e au 17e sétigère, et 8 papilles
anales.
Cette espèce diffère donc de la nôtre par le nombre
des segments sétigères (27 au lieu de 29), celui des
(1) Langerhans, Wurfn Fanna von Madeira, III, p. 101, PI. IV,
fig. 13.
(2) Von Makenzeller, Zur Kenntniss der Adriatischen Anne-
liden, I, 1874, p. 64, PI, VII, fig. 4.
— 88 —
segments branchifères (21 au lieu de 25), celui des
sétigères postérieurs abranches (5 au lieu de 3),
celui des paires d'yeux latéraux (10-11 au lieu de
13).
Quoique très employés dans la spécification des
Ophéliens, ces caractères ne nous paraissent pas
avoir une bien grande valeur, car on les voit varier
dans une même espèce avec la taille.
Les branchies peuvent tomber, ainsi dans notre
exemplaire la branchie droite du 26e sétigère s'est
détachée, et il semble y avoir 4 sétigères postérieurs
abranches, tandis qu'il n'y en a que 3 à gauche. Les
yeux latéraux sont souvent peu visibles, un certain
nombre pouvant être plus ou moins atrophiés, soit
d'un côté, soit de l'autre, comme c'est encore le cas
sur notre spécimen.
Je n'aurais donc pas trouvé ces légères différences
suffisantes pour séparer cette espèce de VArmandia
oligops si son tube anal n'était complètement diffé-
rent (fig. 30).
Ce tube anal, par le nombre et la disposition de
ses papilles, est semblable à celui de VArmandia
leptocirris Grube (1), autant du moins qu'on en
peut juger par une description sans figures.
Chez celle-ci le nombre de papilles anales est
également de 21, dont une ventrale impaire plus
longue et plus grosse et 2 grosses ventrales, ainsi
que chez A. intermedia. Je ne connais aucune autre
Armandiû, présentant cette structure. Mais VA.
leptocirris, malgré ce trait de ressemblance, diffère
(1) Gkube, Annulata Semperiana, 1878, p. 194.
— 89 —
de VA. intermedia par tous ses autres caractères.
Sa taille est plus forte (24 "'/'")> elle ne possède pas
d'yeux céphaliques , le nombre des segments est
bien plus considérable : 34 au lieu de 29, et cependant
le nombre de ses branchies est plus faible : 22 paires
au lieu de 25. ainsi que le nombre des paires d'yeux
latéraux : 10 paires au lieu de 13, commençant au
5e sétigère au lieu du 7e. Le nombre des sétigères
postérieurs abranches est plus considérable. Enfin,
son habitat est très différent, car cette espèce n'a été
rencontrée qu'aux Philippines.
FAMILLE DES MALDANIENS
Glymene monilis n. spec.
Un seul fragment antérieur; plusieurs fragments
moyens et postérieurs.
La longueur moyenne est d'environ 120 m/m sur
2 m/ra de diamètre, 3 m/m au plus, soies comprises.
La tête est en forme de plaque ovale, un peu incli-
née en arrière et bordée d'un limbe membraneux en
rebord saillant crénelé en arrière où il forme 5 à
6 festons. Il est incisé en avant pour laisser passer
un court palpode, prolongement d'une carène sail-
lante, limitée latéralement par deux sillons longitu-
dinaux, parallèles (fig. 32).
La bouche s'ouvre sous le palpode et laisse passer
une trompe globuleuse.
Le segment buccal, achète, est suivi de 3 segments
sétigères à peu près de même largeur et portant à la
rame dorsale un faisceau de soies capillaires, les unes
X
- 90 —
limbées, les autres plumeuses et à la rame ventrale
une seule grosse soie courte en forme de pic
recourbé.
Cette région
antérieure est
suivied'une ré-
gion moyenne
composée de 5
segments, as-
sez longs, dont
les 4 premiers
portentun ren-
flement annu-
laire blanchâ-
tre, tranchant
sur le reste du
segment d'un
brun foncé. Ces
anneaux cor-
responden t,
sans doute,
chez l'animal,
vivant , à ces
bandes bril-
lamment colo-
Clymene monilis
Fig. 31. — Fig. 32,"prostoniium. — Fie.
33-34, pyindiums régénérés. — Fig. 35, seg
ments mon ilif ormes face dorsale et Fig. 36, face
r é e s si f r é -
ventrale. — Fig. 37, segments lenticulaires de
face. — Fig. 38, segments lenticulaires vus de quentes Chez
côté. lesMaldaniens.
Les parapodes au lieu d'être insérés à la partie
antérieure, comme dans les segments précédents,
sont situés au milieu, ou même au tiers postérieur^
Le manchon dorsal porte des soies fines, capil-
— 01 —
laires, 1 imbées, accompagnées de 3 à 6 soies plus
fines, barbelées (fig. 39)
La rame ventrale est re-
présentée par une rangée
transversale d'uncini.
Ces soies à crochet ont
un long manubrium légè-
rement courbé et renflé au
milieu, terminé par une
partie recourbée, formée
de 4 à 5 dents dont l'infé-
rieure est très grosse et la
supérieure très petite. Le
vertex porte, en outre, une-
rangée transversale de très
fins denticules. Sous la
grosse dent inférieure s'in-
sère, sur un petit renfle-
ment, un faisceau de barbu-
les sous-rostrales(fig.40à42)
Clymene monilis
Fig. 39,soie plumeuse X 350.
— Fig. 40-41, soies à crochet
X 200. — Eig. 42, soie à cro-
chet vue de face X ^0.
La troisième région est composée d'une trentaine
de segments, au minimum, car j'en compte 29 sur
un fragment tronqué postérieurement et auquel
manquent, avec le segment anal, un certain nombre
d'autres.
Dans cette région les segments deviennent de plus
en plus courts, étranglés, moniliformes. Les tores
uncinigères, situés à leur partie postérieure, sont
très saillants. Les uncini ne différent d'ailleurs pas
sensiblement de ceux de la région précédente. Les
soies capillaires sont également semblables à celles
des autres régions (fig. 35-36).
— 02 —
Ces segments étranglés passent, d'avant en arrière,
de la forme campanulée, ou piriforme, à la forme
arrondie comme les grains d'un chapelet et enfin
dans les 6 à 12 derniers sétigères leur longueur deve-
nant inférieure à leur largeur, leur aspect devient
lenticulaire, les tores uncinigères déterminant une
crête saillante circulaire (fig. 37-38).
Il n'y]a pas de segments préanaux achètes.
Le segment anal, dont la longueur est, en moyenne,
le double de celle du segment précédent, se termine
en entonnoir.
Un cordon saillant entoure la base de cet entonnoir
tandis que son bord libre est découpé en 24 à
28 dents égales. Au fond de l'entonnoir s'ouvre
l'anus au sommet d'un petit cône côtelé, en forme de
cratère.
Plusieurs fragments postérieurs ont un pygidium
régénéré. Sur l'un d'eux, composé de 27 segments
postérieurs, dont 16 franchement moniliformes, le
pygidium forme, à l'extrémité d'un gros segment
lenticulaire, un court mamelon à papilles rudimen-
taires. Il n'y a pas encore d'entonnoir ni de cordon
saillant.
Un autre fragment est composé de 14 segments
lenticulaires suivis d'une partie cylindrique, de
longueur double de celle du segment précédent,
terminée par an pygidium à entonnoir normalement
constitué (figure 33).
Examinée attentivement cette partie cylindrique
se montre formée de 11 petits segments très courts,
portant des soies capillaires extrêmement fines, non
limbées, au nombre de 2 à 5 par pied. Ventralement
- 93 —
de petits renflements indiquent de futurs tores mais
les uncini ne sont pas encore développés.
Le tube de cette espèce, épais, cylindrique, très
fragile est formé de sable fin simplement agglutiné.
Il est en somme très semblable à celui de Leiochone
clypeata.
En résumé cette espèce par sa tête en plaque
limbée, son pygidium en entonnoir, ses soies ven-
trales aciculaires remplaçant les crochets à un cer-
tain nombre de segments antérieurs et l'absence de
caecums vasculaires extérieurs rentre dans le genre
Clymene Sav. (incl. Praxilla Mgr. et Neco Kbg.)
tel que l'admet de Saint-Joseph (1).
Elle diffère de la plupart des autres Clymènes par
l'absence de segments anté-anaux achètes et parle
nombre très grand de ses sétigères qui dépasse 40.
En effet sur un seul fragment antérieur, tronqué
postérieurement, je compte 38 sétigères et la compa-
raison avec un certain nombre d'autres fragments
me porte à évaluer à 8 ou 10, au moins, le nombre
des segments manquants.
Or Cly. lumbricoïdes n'a que 19 sétigères suivis de
3 anté-anaux achètes ; Cly. OErstedi 16 à 19 et 2 anté-
anaux ; Cly. palermitana 22 sétigères et 1 anté-anal,
pour ne citer que quelques espèces.
L'espèce dont Cly. monilis se rapproche le plus
est la Cly. producta Lewis (2) qui possède environ
70 segments et pas de pré-anaux achètes, car d'après
la fig. 6, PI. I de Lewis, le prétendu pré-anal achète
(1) De Saint-Joseph, Annélides de Ditiard, 1894, p. 130.
(2) Lewis, Clymene producta Sp. nov. Proceedings Boston
Soc. of. Nat. Hist. vol. >J$, n° o (1897), p. 111-115, PI. l-II.
— 94 —
ne me parait pas distinct du pygidium. La forme de
la tête et du pygidium est analogue dans les deux
espèces, les uncini se ressemblent beaucoup et les
3 premiers sétigères ne portent ventralement que
des soies en pic
Néanmoins Clymene monilis est une espèce bien
distincte de Cly. producta dont elle diffère: 1° par
le nombre beaucoup moins grand de ses segments
(40 au lieu de 70) ; 2° par la forme spéciale, si
caractéristique, de ses segments postérieurs ; 3° par
son limbe céphalique découpé en feston postérieure-
ment ; 4° par la présence d'une seule soie en pic, au
lieu de 2, à la rame ventrale des 3 premiers sétigères.
Elle vient s'intercaler entre Cly. producta et les
autres espèces du même genre en diminuant la
distance qui séparait la forme américaine de celles-ci.
FAMILLE DES TÉRÉBELLIENS
LOIMIA MEDUSA SaV. (1)
Loimia médusa. Malmgren, Nordiska Hafs Annulater,
1865, p. 380, PI. XXV, fig. 80 c.
)) » Malmgren, Annulata Polychaeta, p.
217, PI. XIV, fig. 72 c-d.
)) )> Meyer, Studien ueber den Kœrperbau
der Anneliden (Mittheil. Zool. Stat.
Neapel, vol. VII, 1886, passim).
» » M\nEXZEU.En,ZurKenntnissder Adria-
tischen Anneliden, IIP partie, 1884,
p. 161.
Terebella médusa. De Quatrefages, Histoire des Annelés,
t. II, p. 362.
(1) Saviony, Système des Annélides, 1820, p. 85, PI. I, fi?. 3.
95
Cette espèce est représentée par d'assez nombreux
exemplaires, presque tous en très mauvais état.
Ils mesurent en moyenne de 80 à 140 m/m de long
sur 5 à 8 m/m de diamètre Un seul mesure 200 m/m
sur 10 "7m.
La région thoracique composée de 17 sétigères est
suivie d'une région abdominale de 100 à 140 seg-
ments environ. La région thoracique est renflée
et la région abdominale est plus mince, effilée,
moins cependant que chez Lanice conchilega.
La bouche est surmontée d'une grande lèvre supé-
rieure arrondie, membraneuse, un peu plissée, sorte
de voile cépbalique qui la sépare des tentacules,
très nombreux, annelés de brun, insérés sous le lobe
céphalique.
La lèvre inférieure a la forme d'un petit tubercule
arrondi, creusé d'une légère dépression, rappelant
un peu le pied du Pecten.
Le premier segment est dépourvu de soies et porte
dorsalement la première paire de branchies et laté-
ralement deux grands lobes foliacés, arrondis, qui
viennent s'affronter sur la ligne médiane ventrale,
simulant une grande lèvre bilobée.
Le deuxième segment porte également une paire
de branchies et un lobe latéral membraneux, plus
long que celui du segment précédent, en forme de
lèvre partant du bord de l'écusson ventral et repliée
sur elle-même jusqu'à moitié de la distance entre
le premier pied et le bord de l'écusson.
Le 3e segment porte la 3e paire de branchies et le
premier parapode, composé uniquement d'un faisceau
dorsal desoies capillaires, limbées, légèrement striées.
— 9G
Au segment suivant, 2e sétigère, apparaissent les
tores uncinigères portant une seule rangée de plaques
onciales rétrogressives. Ces uncini sont en forme de
plaque portant 4 à 5 dents aiguës, recourbées. Quand
il y a 5 dents, la 5e est très petite. Ces dents sont
disposées sur le bord de la plaque en une seule rangée,
fait assez rare chez les Térébelliens. Par ce caractère
et par leur forme, ces plaques onciales rappellent
beaucoup plus celles de certains Ampbarétiens,
particulièrement celles de Samytha aspersa, que
celles des Térébelliens (fig. 43 à 45).
Jusqu'au 7e sétigère (6e un-
cinigère) le tore ne porte
qu'une seule rangée d'uncini
rétrogressifs ; du 8e sétigère
(7e uncinigère) au 17e séti-
gère, ou dernier segment tho-
racique, il y a 2 rangées bien
distinctes de plaques onciales
opposées dos à dos, l'anté-
rieure rétrogressive, la posté-
rieure progressive.
Au 18e sétigère, ou 1er ab-
dominal, les parapodes dorsaux à soies limbées dis-
paraissent et les tores, jusque-là en forme île bour-
relets se rejoignant presqu'au milieu de la ligne
ventrale, changent brusquement d'aspect.
Ils prennent la forme de pinnules étroites, sail-
lantes, sortes de petites rames rectangulaires dispo-
sées tout à fait ventralement sur deux lignes paral-
lèles, déterminant une gouttière ventrale assez mar-
quée.
Loimia médusa
Fig. 43 à 45, uncini lace
et profil X l:>t*
— 97 —
Ces pinnules ne portent qu'une seule rangée, très
courte, de plaques onciales rétrogressives sem-
blables à celles du thorax, mais un peu plus petites.
Chaque plaque onciale est munie de 2 soies de
soutien chitineuses, très apparentes. Dans la région
thoracique ces soies de soutien sont plutôt des
soies-tendons passant graduellement à de véritables
muscles ainsi que j'en ai décrit chez V Ampharete
Gnibei.
L'anus s'ouvre au centre d'une petite rosette dor-
sale dont les 7 à 8 plis rayonnants se terminent en
courts cirres renflés.
Les 3 paires de branchies sont subégales, la
lre paire cependant est un peu plus développée que
les suivantes. Elles ont des ramifications très nom-
breuses, très fines et terminées en petits bouquets
très fournis.
A la face ventrale du thorax on remarque des écus-
sons très développés et de deux sortes différentes.
Les 9 premiers (du 1er au 9U sétigère) sont blan-
châtres, larges, épais, lisses, très serrés, de forme
quadrangulaire et entiers, sauf le premier qui est
divisé en deux par un sillon transversal et qui, en
réalité, représente peut-être deux écussons (en ce
cas il faudrait en compter 10 et attribuer le 1er au
2e branchifère)..
Ces 9 écussons, décolorés sur les exemplaires con-
servés dans l'alcool, sont suivis de 4 à 5 écussons,
intersegmentaires, hexagonaux, plus étroits, divisés
en 5 à 6 bandes transversales par des sillons. Ces
écussons d'une couleur foncée, d'un brun presque
noirâtre, vont en s'atténuant progressivement pour
7
— 98 -
se terminer en pointe au 14e sétigère entre les tores
uncinigères, qui se rejoignent presque au milieu de
la face ventrale.
Le thorax porte antérieurement, de chaque côté de
sa face dorsale, des bourrelets transversaux incom-
plets, de plus en plus courts, qui disparaissent vers
le 7e à 8e sétigère.
Les spécimens conservés dans l'alcool présentent
de chaque côté du thorax, une bande d'un blanc
crayeux, assez large d'abord, puis progressivement
rétrécie et atténuée, s'étendant jusqu'au 13e ou
14e sétigère. Cette bande blanchâtre existe également
chez Lanice conchilega et elle semble correspondre
au trajet du gros tube commun reliant les néphridies
entre elles.
Le tube de cette espèce rappelle beaucoup celui de
Lanice conchilega, bien qu'il ne soit pas terminé en
frange. L'un de ces tubes mesure 16 cent, de long
suri cent, de diamètre. Il est couvert de grains de
sable, de graviers, de petites coquilles et de nom-
breux fragments de bois pourri, noirci, collés irrégu-
lièrement sur sa face externe, très rugueuse et rappe-
lant celle des tubes de Branchiomma.
Ces tubes sont doublés d'une membrane, transpa-
rente, blanchâtre.
Un spécimen présente plusieurs anomalies de
segmentation. A droite il y a 19 sétigères au lieu de
17. Ces sétigères sont normalement constitués par un
parapode dorsal à soies capillaires et un tore ventral
à 2 rangées de plaques onciales, à partir du 8e séti-
gère. A gauche il n'existe que 17 parapodes à soies
capillaires. Sur le segment correspondant au 13e séti-
— 00 —
gère de droite il n'y a pas de parapode ni de soies'
dorsales mais seulement un rudiment de tore sans
uncini; en face du 19e sétigère de droite il existe à
gauche un tore normal à 2 rangées d'uncini mais pas
de soies dorsales. Le thorax compte bien 2 segments
de plus que d'habitude mais ces segments ne sont
normalement constitués qu'à droite, à gauche 2
d'entre eux sont, en tout ou en partie, dépourvus de
soies.
Le nombre des écussons blancs, carrés, est de 8 seu-
lement, au lieu de 9, par contre il y a 0 écussons
foncés, hexagonaux, finissant entre les tores du 17e
sétigère de droite (16e de gauche).
En résumé, sauf en ce qui concerne la coloration
de l'animal vivant, que je n'ai pu vérifier, cette
espèce répond bien exactement à la description et
aux figures #de Savigny. Les soies seules sont repré-
sentées d'une manière insuffisante sur ses planches,
mais Malmgren en donne de bonnes figures qui
permettent de constater leur identité. La description
ci-dessus concorde également bien avec celle qu'il a
donnée de cette espèce (p. 380) d'après un spécimen
de la Mer Piouge.
Je regrette vivement que le mauvais état des
exemplaires de la Casamance ne m'ait pas permis
d'en étudier l'anatomie interne car il eut été très
intéressant de la comparer à celle de Lanice conchi-
lega.
Quoique les plaques onciales, pectiniformes, sans
rangées transversales de denticules, de Loimia
médusa diffèrent beaucoup d'aspect de celles de
Lanice conchilegra, qui sont aviculaires, avec ran-
- 100 —
•gées transversales de denticules décrètes au verlex,
ces deux espèces se ressemblent énormément par
une foule de caractères.
Elles habitent également le sable et leur tube est
très semblable, bien que celui de L. médusa soit
dépourvu de franges. La forme du corps est ana-
logue, L. conchilega ayant seulement l'abdomen un
peu plus grêle et plus allongé. Les deux espèces ont
également 3 paires de branchies semblablement pla-
cées, un voile dorsal, de grands appendices foliacés
aux deux premiers segments branchifères, des écus-
sons ventraux très développés et de forme et de cou-
leur différentes suivant la région considérée.
Elles ont 17 sétigères thoraciques, suivis de pin-
nules abdominales saillantes, les tores uncinigères
commencent au 2e sétigère (3e branchifère), ils n'on
d'abord qu'une seule rangée de plaques onciales
rétrogressives,puis à partir du 8e sétigère (7e uncini-
gère) jusqu'au 17e deux rangées opposées dos à dus,
l'antérieure rétrogressive, la postérieure progressive.
Ce dernier caractère est très remarquable car
parmi toutes les Térébelles Lanice conchilega Pall.
et 3 espèces du genre Loimia : L. médusa Sav.,
L. annulifiîis Gr. et L. Montagui Gr. sont les seules
ayant des plaques onciales disposées sur deux ran-
gées opposées dos à dos.
Enlin, d'après Meykr, Lanice conchilega et Loimia
médusa, seules parmi les Térébelliens, présentent
une disposition des néphridies extrêmement inté-
ressante. Les néphridies sont reliées entre elles par
un gros canal néphridien commun. En outre ces
deux espèces possèdent chacune 3 paires de néphri-
— 101 —
dies antérieures dont les 2 dernières appartiennent à
un même segment, particularité très rare chez les
Polychètes et unique dans cette famille.
Il eut été intéressant aussi de comparer les oto-
cystes de Lanice conchilega à ceux de Loimia
médusa, mentionnés par Meyer.
En somme, ces deux espèces sont extrêmement
voisines par tout l'ensemble de leurs caractères ana-
tomiques tandis que la forme de leurs soies les
éloigne beaucoup. Ceci prouve une fois de plus
que si les soies offrent souvent, chez les Polychètes,
des caractères commodes à employer pour la spécifi-
cation il ne faut cependant pas y attacher une impor-
tance exagérée et baser sur elles les affinités.
FAMILLE DES SERPULIENS
TRIBU DES SABELLIDES
Potamilla Gasamancencis n. spec.
Un seul exemplaire, tronqué postérieurement, me-
surant 15 m/m de long sur 1,2 m/m de diamètre.
Le panache branchial se compose de deux lobes
enroulés en demi-cercle et formés chacun de 10 fila-
ments branchiaux à nombreuses barbu les. L'axe
cartilagineux des branchies est formé de deux files
de cellules. Il ne parait pas y avoir d'yeux branchiaux
ni d'yeux céphaliques.
La base des lobes branchiaux est cachée par la
collerette qui forme, dorsalement, deux lobes un peu
allongés et séparés par une longue fente médiane. A
la face ventrale, la collere tte est à peine divisée en
— 102 —
deux lobes par une légère ineisure. Elle n'est pas
fendue latéralement (fig. 46 et 47).
Le premier
segment séti-
gère, confondu
avec la base de
la collerette,
porte de cha-
que côté une
seule ligne lon-
gitudinale de
25 à 30 soies
capillaires, ex-
trêmement fi-
nes et courtes,
en poinçon un
peu recourbé,
dont le plus
grand diamè-
tre ne dépasse
guère 3 jjl à 4 p.
Potamilla Casamancensis
FlG. 46, face ventrale. — Fig. 47, face dor-
sale. — Fig. 48, soie en pioche X 350. —
Fig. 19, soie à crochet du 1" uncinigère
thoracique X ^0. — Fig. 50, soie spatulée
et soie capillaire du 1" uncinigère X 350. —
Fig. 51, soies aciculaires du 1er sétigère X 350.
et la longueur, hors des téguments, 30 [t. à 40 u..
(fig. 51).
Le thorax comprend ensuite 5 segments sétigères
portant, à la rame dorsale : 1° des soies capillaires
un peu courbes, légèrement limbées; 2° de grosses
soies en spatule au nombre de 5 à 6 (fig. 50 et 52) ;
— à la rame ventrale : l"(ïà 7 soies en pioche à
pointe fine, recourbée ; 2° 7 à 8 crochets aviculaires à
manubrium très loni^ (fig. 54).
Ces 5 segments thoraciques portent, chacun, à
leur face ventrale, un écusson rectangulaire, entier.
103
Sur le côté droit du 5euncinigère thoracique passe,
obliquement, le sillon copragogue qui devient
dorsal.
La région abdomi-
nale, composée d'un
grand nombre de seg-
ments, dont une partie
manque à notre spéci-
men, porte, à la face
ventrale, des écussons
divisés en deux par le
sillon copragogue.
Dans cette région, à
partir du 6e uncinigère
(7e sétigère), les soies
capillaires deviennent
ventrales et les crochets
aviculaires, ou uncini,
passent à la rame dor-
sale.
Les soies capillaires
de la rame ventrale sont
1 imbées et toutes sem-
blables, les unes, la moi-
tié environ, étant seu-
Po ta mi lia Casamancensis
Fig. 52, soie en spatule X 350.
— Fig. 53, soie capillaire abdo-
minale X 350. —Fig. 54, crochet
aviculaire thoracique X 350. —
Fig. 55, crochet aviculaire abdo-
minal X 350.
lement un peu plus longues que les autres (fig.
53).
Les uncini de la rame dorsale sont tous semblables
entre eux. Au 12e segment abdominal, ils sont au
nombre de 7 à 8, disposés sur une seule rangée. Ils
diffèrent, par leur forme et par leur taille plus
grande, de ceux de la région thoracique. Leur manu-
— 104 —
brium est renflé, court et tronqué postérieurement,
il se termine par une grosse dent surmontée au
vertex de plusieurs rangées transversales de très
fins denticules (fig. 55).
Par ses tores thoraciques à deux rangées de soies :
crochets aviculaires et soies en pioche, par ses
uncini disposés en une seule rangée aux tores abdo-
minaux, sa collerette, ses lobes branchiaux ne décri-
vant pas plusieurs tours de spire, l'absence d'yeux
branchiaux sub-terminaux , ses soies dorsales de
deux sortes au thorax et ses soies capillaires abdo-
minales d'une seule sorte, cette espèce rentre bien
dans le genre Potamilla Mgr., tel que l'admet de
Saint-Joseph (1).
Par contre ses rangées longitudinales de soies au
premier segment thoracique devraient la faire ranger
dans le genre Hypsicomus Gr. si ce dernier n'était
caractérisé, en outre, par la présence de deux sortes
de soies abdominales, les unes en spatule, les autres
capillaires, ce qui n'est pas le cas de Potamilla
Casamancensis.
Quant à créer un genre nouveau pour cette espèce,
intermédiaire, en somme, entre Hypsicomus et
Potamilla, cela me semble inutile car, vu le petit
nombre et l'extrême finesse des soies du premier
segment, celles-ci ont pu fort bien échapper à l'ob-
servation et il est possible que d'autres Potamilla en
portent de semblables.
En tout cas ce caractère, si peu important, ne me
paraît pas avoir à lui seul une valeur générique.
(1) De Saint-Joseph, Aimélides de Dinard, 1894, p; 248.
— 105 —
Les soies de cette espèce diffèrent, par leur forme,
de celles de toutes les autres Potamilla, elles res-
semblent au contraire beaucoup à celles de Potamis
spathiferus Ehl. (1). Celui-ci porte à la région abdo-
minale des soies de deux sortes, mais relativement
peu différentes, les unes étant seulement plus courtes
et à limbe plus large que les autres. Elles forment la
transition entre les soies, très différentes entre elles,
d'Hypsicomuset celles de Potamilla Casamancensis,
qui ne présentent qu'une différence de longueur, les
variations de la largeur du limbe étant à peu près
inappréciables.
Mais par son aspect général, la forme de ses lobes
branchiaux, sa lame buccale impaire la forme très
spéciale de sa collerette et d'autres détails moins
importants, Potamis spathiferus forme un genre
bien distinct de Potamilla et ne se rapproche de
P. Casamancensis que par ses soies.
Cette dernière forme, dans le genre Potamilla, une
espèce nettement distincte des autres et établit la
transition avec Hypsicomus et Potamis.
Angers, le 27 Juin 1901.
(1) Ehxers, Florida Anneliclen, p. 278, PI. LV, fîg. 1-4.
— 100 -
O. Lignier. — Sur la valeur morpho-
logique des pièces florales chez le
Dicentra spectabilis DC. *
Les pétales et les étamines du Dicentra spectabilis
présentent chacun deux parties superposées, sépa-
rées par un étranglement et l'on peut se demander
quelle est la valeur morphologique de ces régions.
C'est le problème que je me propose de traiter ici.
On sait que la fleur du D. spectabilis renferme :
2 sépales bractéiformes, situés dans le plan mé-
dian (1); 2 grands pétales gibbeux placés dans le
plan transversal ; 2 autres pétales, plans, médians ;
puis 6 étamines, groupées par trois, dans le plan
transversal, c'est-à-dire superposées aux pétales gib-
beux ; enfin un ovaire central, uniloculaire, qui
porte deux bourrelets placentaires dans le plan
médian et qui est surmonté d'un assez long style se
■ Communication faite à la séance du 9 décembre 1901 ; manus-
crit remis le même jour ; épreuves corrigées parvenues au Secrétaire
le 14 décembre 1901.
(1) L'observateur étanl supposé placé (Lins le plan de la feuille
axillante, en dehors d'elle et la regardant. Le plan médian esl alors
le plan antéro-postérieur (radial par rappi ri a la tige support, el de
même le plan transversal sera le plan droite-gauche (tangentiel par
rapport à cette tige).
— 107 —
terminant lui-même par deux stigmates latéraux,
c'est-à-dire situés dans le plan transversal. Ces der-
niers simulent deux petites languettes qui seraient
rabattues contre le style et coalescentes avec lui.
Examinons tout d'abord les pétales plans du verti-
cille supérieur, qui me paraissent, par leur forme et
par leur structure, plus favorables pour la bonne
compréhension des faits.
Chacun d'eux se montre très nettement formé de
deux moitiés lamelleuses superposées l'une à l'autre
et séparées par un étroit étranglement. Sur toute la
longueur de la moitié inférieure les faisceaux libéro-
ligneux, au nombre de 7 et assez écartés, restent
parallèles entre eux, sauf une légère courbure des
plus latéraux. Au niveau de l'étranglement, ces
faisceaux se rapprochent assez brusquement les uns
des autres mais sans jamais s'anastomoser entre
eux. Puis ils s'écartent de nouveau dans la moitié
supérieure du pétale qui présente une nervation,
réticulée dont la caractérisation s'accentue vers le
haut. En somme la disposition du système libéro-
ligneux est à peu de chose près celle qu'offrirait
une feuille ; la moitié inférieure en, serait le
pétiole et la moitié supérieure le limbe. Les seules
particularités qui spécialisent le pétiole sont qu'il
est aussi lamelleux et aussi large que le limbe, que
les faisceaux y sont écartés les uns des autres et qu'à
sa partie supérieure il se termine par un étran-
glement. Or toutes ces particularités semblent n'en
former qu'une seule, à savoir que le pétiole a, sur
presque toute sa longueur, subi un accroissement
intercalaire transversal non localisé qui lui a donné
— 108 —
sa forme lamelleuse et a écarté ses faisceaux ; l'étran-
glement supérieur représente la seule région du
pétiole où cet accroissement intercalaire ne s'est pas
produit.
En résumé donc il semble bien démontré que les
pétales plans du D. spectabilis représentent des
feuilles pétiolées dont le pétiole serait devenu lamel-
leux par accroissement intercalaire transversal et
dont le limbe serait relativement peu développé (1).
Si l'on vient à comparer aux précédents les grands
pétales gibbeux du verticille inférieur, il est facile de
voir que les mêmes dispositions s'y retrouvent
quoique un peu moins nettes. Ici encore nous obser-
vons un pétiole aplati, un étranglement et un limbe
terminal. Mais le pétiole est arqué vers l'extérieur de
manière à devenir gibbeux; il est en outre beaucoup
plus large et peut renfermer jusqu'à 21 faisceaux
parallèles ; il présente ainsi plutôt l'aspect d'une
gaine. L'étranglement de sa partie supérieure est
aussi beaucoup moins nettement délimité du côté du
limbe qui est lui-même relativement plus réduit,
mais également à nervation réticulée.
Les deux sépales bractéiformes de la base de la
Heur ont assez bien l'aspect d'un triangle isocèle un
peu allongé. On n'y observe aucun étranglement et
(1) Je ne fais pus entrer dans cette exposition la crête dorsale
ipie présentent les pétales médians, cette crête résultant simplement
du développement d'une lacune aérifère longitudinale en dessous de
l'épiderme hypertrophié; non plus que l'organe terminal signalé
au sommet de leur face interne el que nombre de botanistes ont
assimilé à une anthère atrophiée. Ce sont là en effet des particula-
rités sans utilité dans la discussion actuelle.
— 109 —
par suite nulle division en pétiole et limbe. Cepen-
dant, en raison de leur forme générale et, plus
encore, en raison de ce fait qu'ils renferment, au
moins dans leur moitié inférieure, cinq taisceaux
parallèles, je serais assez disposé à les considérer
comme tout entiers homologues du pétiole des
pétales, le limbe faisant totalement défaut. Ainsi
donc l'atrophie qui a frappé ces sépales aurait eu
pour premier résultat d'empêcher complètement le
développement du limbe et pour deuxième consé-
quence de réduire considérablement le pétiole lui-
même.
Quant aux étamines, elles offrent toutes et très
nettement une division en pétiole et limbe compa-
rable à celle des pétales. Leur pétiole, arqué vers
l'extérieur comme celui des pétales gibbeux auxquels
elles sont superposées, n'est plus aplati en gaine
mais assez nettement cylindro-conique ; il est seu-
lement pourvu sur ses faces latérales d'une petite
aile ondulée qui débute à très faible distance de sa
base et qui s'étend jusqu'à son extrémité supérieure
vers laquelle elle diminue insensiblement; encore
cette aile manque-t-elle, dans chaque phalange, sur
le bord latéral externe des étamines marginales (1).
L'étranglement qui termine le pétiole des étamines
n'est pas seulement caractérisé par la disparition
momentanée des ailes, mais aussr par un coude très
net qui rejette brusquement le limbe en arrière.
Celui-ci ressemble à une petite baguette aplatie,
(1) Je néglige intentionnellement la glande qui se trouve à la base
et sur le dos de chaque étamine médiane, cette glande me semblant
sans aucune utilité dans la discussion actuelle.
— 110 —
effilée au sommet, qui porterait sur chacun de ses
bords une aile étroite et ondulée (1), développée
surtout à sa base et atténuée progressivement vers
son sommet. C'est à l'extrémité supérieure du limbe
ainsi modifiée que se trouvent placés les sacs polli-
niques.
L'assimilation des parties du pistil avec les pièces
des verticilles précédents est assez difficile. Toutefois
en examinant avec soin cet organe lorsqu'il est encore
jeune, on ne peut manquer d'être frappé par la
similitude de ses lignes générales avec celles des
étamines. Chacune des lames du stigmate présente
en effet avec le limbe de ces dernières une ressem-
blance remarquable mais à la condition de le sup-
poser excessivement réduit et beaucoup plus rejeté
en arrière, rabattu môme contre le sommet du
pétiole. Tout le reste du pistil (style et ovaire) rap-
pelle d'autre part les pétioles des phalanges. Il
semble donc, en s'en tenant aux apparences de la
morphologie externe, que l'ovaire et le style corres-
pondent au pétiole des étamines et que les lobes
stigmatiques répondent à leur limbe (2).
il paraît résulter de cette étude que, dans la fleur
du D. spectabilis chacune des pièces appendiculaires
(sauf peut-être les sépales bractéiformes) correspond
à une feuille pourvue d'un limbe et d'un pétiole.
•
(1) Ce sont ces ailes ondulées dont les ondulations s'engrènent
les unes dans les autres, qui produisent la sorte de coalescence
signalée par les auteurs entre les étamines (l'une même phalange.
(2) La structure de ce pistil el la position des stigmates dans le
plan transversal méritent une étude approfondie donl l'exposition
ne peul trouver place ici. Ce sera l'objel d'un mémoiie ultérieur,
111
Toutefois 1 étude approfondie des phalanges stami-
nales m'a conduit à une conclusion un peu diffé-
rente.
En effet, chacune de ces phalanges de trois éta-
mines est nettement superposée à l'un des pétales
gibbeux et symétrique par rapport au même plan
que lui. La symétrie par rapport à ce plan n'est pas
seulement indiquée par la disposition bien connue
des anthères qui sont biloculaire sur l'étamine
médiane et uniloculaires seulement sur les latérales,
mais encore par la plus grande longueur des éta-
mines latérales et par la disposition des ailes que,
précédemment, je viens de signaler et de décrire le
long des fdets (1). Ces différentes particularités
morphologiques tendent déjà à faire admettre que
chaque phalange du D. spectabilis ne représente pas
trois étamines indépendantes les unes des autres.
Celte conclusion est encore appuyée par ce fait que
les 3 étamines d'un même groupe sont en réalité
légèrement coalescentes entre elles à leur base (2).
Mais c'est surtout la structure anatomique de la
phalange qui vient démontrer combien les 3 étamines
y sont dépendantes les unes des autres (3), et prouve
qu'elles ne sont en somme que les trois parties d'une
(1) Sans parler de la glande dorsale impaire qui se trouve sur
la base de l'étamine médiane et manque sur les latérales.
(2) On sait que chez des genres voisins Fumaria et Corydalis,
cette coalescence s'étend presque jusqu'aux anthères.
(3) Je réserve l'exposition des faits pour une publication plus
étendue en cours de rédaction.
— 112 —
même unité morphologique, ctiin même stamino-
phylle (1) sessile (2), à trois folioles pétiolulées.
Ainsi donc chez le D. spectabilis ce n'est pas l'éta-
mine mais bien la phalange entière qui est l'équi-
valent morphologique de la feuille. Dès lors il est
impossible de considérer les filets des étamines, de
leur base à leur coude, autrement que comme des
pétiolules et, au-dessus de leur coude, que comme
des folioles. Mais alors le pétiole et le limbe de
chaque pétale, qui est en même temps l'équivalent
morphologique de la feuille et de la phalange, ne
doivent -ils pas être également considérés comme
représentant un pétiolule surmonté d'une foliole ;
et ne doit-on pas dire par suite que ces pétales sont
des feuilles sessiles unifoliolées.
(1) Je désigne sous ce nom Y ensemble de la feuille staminale,
c'est-à-dire l'équivalent morphologique du carpelle; cette feuille
pouvant du reste être soit uni- soit pluristaminée. Ce terme
nouveau ne fait double emploi ni avec celui d'androphore qui
représente plusieurs staminophylles soudés, ni avec celui de pha-
lange qui signale simplement l'adelphie des étamines sans rien
préjuger de la valeur morphologique des pièces dénommées, ni avec
■ilui d'étamine puisque celle-ci peut n'être qu'un lobe de stamino-
phylle.
(2) Cette conclusion semble, au moins partiellement, d'accord avec
l'opinion de Clos (voir Clos, La théorie du pétiole dans la /leur,
Mém. de l'Acad. d. se, insc. el b.-l. de Toulouse, X* année, t. 1)
qui admet que « dans les plantes pétalées, le filet n'a rien de
commun avec le pétiole » et que « dans nombre de polypétales et
de monorotylées à périanthe coloré, le lilet représente une étroite
bande médiane du pétale avec sa nervure médiane ».
— 113
Dr F. Gitlon.— Marche tle la feuillaison
des arbres a feuilles caduques a
la Graiule-Caiiarie *.
On a depuis longtemps remarqué que, dans la zone
méditerranéenne de l'Europe et, plus encore, à
Madère, la précocité de plus en plus grande vers le
sud du printemps thermique n'a pas pour consé-
quence une précocité correspondante du bourgeon-
nement des arbres à feuilles caduques. C'est ainsi
que les chênes et les frênes ne poussent leurs feuilles
à Funchal (Madère) qu'en avril, alors que, depuis
février, on observe les températures de 11 et 12
degrés environ qui régnent en Allemagne au mo-
ment de leur feuillaison.
On a dit que les arbres conservaient sous le climat
méditerranéen leurs habitudes héréditaires et n'ou-
vraient leurs bourgeons qu'à l'époque de l'année où
ils les ouvrent dans leur pays d'origine. — Mauvaise
raison, car l'habitude héréditaire, pour les arbres,
est de se feuiller à une température déterminée et
non pas à date fixe.
J'ai pensé que ce retard apparent du renouveau
végétal sur le printemps thermique devait être dû à
* Communiration lue à la séance du 9 décembre 1901. Épreuves
corrigées retournées au Secrétaire, le 15 janvier 1902.
8
— 114 —
un certain défaut de maturation du bourgeon. Au
moment où surviennent en Allemagne les tempéra-
tures de 11 et 12° les bourgeons des chênes et des
frênes sont parfaits et ne demandent pour se déve-
lopper qu'une température suffisante. J'ai pensé
qu'il n'en était plus de même à Madère et aux Cana-
ries et j'ai cru trouver dans la sécheresse estivale
caractéristique de la zone méditerranéenne la cause
locale qui, en suspendant la végétation, empêche le
bourgeon de s' « aoûter ».
Pour le vérifier j'ai, au printemps dernier, observé
la feuillaison des arbres à feuilles caduques simulta-
nément dans toutes les zones d'altitude de la Grande
Canarie. La sécheresse estivale, très marquée dans
la zone basse, s'atténue beaucoup sur les hauteurs,
dans la zone de friction des deux alizés et j'espérais
trouver entre les différentes zones des différences
instructives.
J'ai en effet constaté que le bourgeonnement des
arbres est très sensiblement plus précoce sur les
hauteurs (vers 800-1000-1200 mètres et plus) que
clans la zone basse — et, lorsqu'on suit certaines
routes qui s'élèvent peu à peu du littoral même
jusqu'aux plateaux, on voit les arbres se feuiller
peu à peu davantage à mesure qu'on s'élève. Les
peupliers pyramidaux qui poussent dans la zone
basse en bordure des plantations de canne à sucre,
les racines dans l'eau, sont en avril beaucoup moins
avancés que ceux qui entourent les fermes, en sol
très sec, bien au-dessus de San Mateo vers 1000 m.
D'autre part, à l'inverse de ce qu'on observe pour la
feuillaison des arbres, la floraison des plantes basses
— 115 —
est très régulièrement successive, comme partout,
de la zone basse vers les hauteurs, dans le sens de
l'abaissement de la température.
Tout semble donc indiquer que la sécheresse plus
ou moins marquée de la saison d'été a pour consé-
quence, à chaque niveau altitudinal de l'île, un
retard plus ou moins considérable de la feuillaison
sur le printemps thermique. Le cas signalé plus
haut des peupliers plantés autour des cannes à sucre
exclut en effet l'hypothèse d'une action immédiate
de la sécheresse d'avril. (Ces peupliers sont d'ailleurs
aussi secs que les autres en été).
On observe en outre très souvent une feuillaison
partielle des grosses branches précédant de très loin
la feuillaison générale. J'aurai l'occasion de montrer
comment cette petite anomalie d'une «. feuillaison en
deux temps » se rattache elle aussi aux conditions
générales indiquées plus haut.
— 116 —
L.-J. LEGER
NOTICE BIOGRAPHIQUE
Par O. I.IGMKIt
Professeur à l'Université de Caen (*)
Etre réduit à l'impuissance au moment où, par
des études longues et laborieuses, on est parvenu à
la maturité scientifique, au moment où, par la publi-
cation de premières recherches personnelles, on a
fait la preuve qu'on avait les qualités d'un vrai
savant, au moment où, sous l'influence de ces re-
cherches, le cerveau s'est rempli de problèmes à
résoudre et d'un ardent désir d'en attaquer l'étude,
telle a été la dure destinée de L.-J. Léger qu'une
maladie longue et impitoyable vient d'emporter à
30 ans.
Louis-Jules Léger est né le 28 juillet 18G5 à Lou-
vieis où son père était filateur. C'est à l'école primaire
de cette ville qu'il fit ses premières études ; puis, à
(*) Lue à la séance du i) décembre 1901.
117
15 ans, il entra comme boursier à l'Ecole profession
nelle d'Elbeuf. Dès cette époque Léger possédait les
qualités de méthode et de travail qu'il devait garder
toute sa vie, et je ne saurais mieux faire pour le
prouver que de reproduire textuellement un passage
du certificat qui lui fut remis par son directeur au
sortir de l'Ecole en 1883: « Léger Jules s'est distingué
entre tous ses condisciples par une tenue irrépro-
chable et des succès extraordinaires dans les sciences
et dans les lettres.... Nous pourrions le citer comme
modèle de l'Ecole sous tous les rapports. Je le recom-
mande comme le meilleur sujet que j'aie peut-êlre
rencontré dans ma longue carrière d'instituteur ».
Mais ce que ne dit pas le certificat, c'est que tout
en continuant si heureusement ses études à l'Ecole
professionnelle, Léger suivait en outre les leçons de
Chimie de la Société Industrielle d'Elbeuf, qu'il y
méritait même, dès 1881, le Ier prix de Chimie
théorique et de Travaux pratiques,' et qu'il était
presque immédiatement après mis hors concours,
puis nommé préparateur du cours, fonctions qu'il
remplit jusqu'à son départ pour Caen en 1885. Ce
qu'il ne dit pas non plus, c'est que Léger profitait
de ses jours de congé pour aller herboriser dans
les environs d'Elbeuf sous la direction de membres
de la Société d'Etude des Sciences naturelles de
cette ville et qu'il y prit le goût de la botanique qui
devait plus tard se changer en vocation. La façon
heureuse dont il menait de front toutes ces études
sont la meilleure preuve de ses grandes capacités.
Au sortir de l'Ecole professionnelle d'Elbeuf, Léger
compléta son instruction de telle façon que l'année
— 118 -
suivante (1) il se faisait recevoir bachelières Sciences
à Paris. Il vint alors à Gaen et put, à titre de bour-
sier, y suivre les cours de Sciences naturelles à la
Faculté. Deux ans après il était reçu licencié es
Sciences naturelles à la suite d'un brillant exa-
4
men (2). C'est justement vers cette date que j'arrivai
moi-même à Caen et que je fus amené à le connaître.
A cette époque, Léger n'avait encore fait que peu
d'anatomie végétale ; mais dès que je lui eus démontré
l'importance de cette science, il entreprit d'en appro-
fondir l'étude avant même d'entamer un travail de
thèse Et, après son directeur de l'Ecole d'Elbeuf, je
puis à mon tour dire que j'eus rarement un élève
aussi assidu, à l'esprit aussi ouvert et qui, par suite,
fit des progrès aussi rapides. C'est d'ailleurs pour
cette raison qu'en novembre 1890, lorsque la place
de préparateur de botanique devint vacante, je
m'empressai de la lui offrir. Plus tard, lors de l'orga-
nisation des études physiques, chimiques et natu-
relles préparatoires à la Médecine, avant même qu'il
n'eut acquis le titre de docteur es Sciences natu-
relles (3), il devint chef des travaux de botanique
et fut chargé en outre de conférences (4). Le 2
mars 1898, il était nommé professeur suppléant
d'histoire naturelle à l'Ecole de Médecine et de Phar-
macie. Enfin, le 28 octobre de la même année, il fut
promu maître de conférences à la Faculté des
(1) 26 juiïlel 1884.
(2) 15 juillet 1887.
(3) Sa soutenance de thèse est du 22 juin 1895.
(4) Arrêté du 8 octobre 1894.
— 119 —
Sciences ; il allait y être nommé professeur-adjoint
au moment même où la mort nous l'enlevait.
De toutes les branches de la botanique ce fut
l'anatomie qui provoqua plus particulièrement les
recherches de Léger ; ce fut elle qui resta toujours
sa science de prédilection. La note sur des germina-
tions anormales d'Acer platanoïdes qu'il fit en
1889 (1) n'est qu'un essai de débutant. C'est cepen-
dant immédiatement après, dès la fin de la même
année, qu'il entame sa longue série de recherches
sur l'appareil des Papavéracées (Papavéracées et
Fumariacées DC), recherches qui aboutirent en
1895 à la publication de son premier grand mé-
moire (6). Avec quelle conscience fut fait ce travail,
ceux-là seuls le savent qui ont vu Léger à l'œuvre.
Jamais il n'était satisfait de ses résultats ; constam-
ment il recommençait sur le même sujet et souvent
en employant des méthodes différentes des recher-
ches qui par d'autres eussent être considérées comme
amplement suffisantes. Seule cette façon d'agir, jointe
à quelques interruptions de travail nécessitées par
sa santé, permet de comprendre comment il se fait
que malgré sa belle intelligence, malgré un travail
intensif et une extrême ténacité d'efforts, il ait mis
cinq années pourachever son œuvre. Mais aussi quelle
moisson de faits certains ! quelle rigueur dans les
résultats! C'est d'ailleurs à propos de ce mémoire
que M. Flahault, professeur à l'Université de Mont-
pellier, a pu écrire (1) : « Beaucoup de travaux ana-
(1) Revue générale des Sciences pures et- appliquées, t. VII,
1896, p. 421.
120
tomiques contemporains se préoccupent trop exclu-
sivement d'un petit nombre des rapports qu'il faut
connaître; M. Léger n'en néglige aucun. La première
partie de son mémoire est un modèle de description
anatomique... Le travail de M. Léger est de ceux dont
on devra tenir le plus grand compte chaque fois
qu'il sera question, à un point de vue quelconque,
de la famille des Papavéracées ». Dans l'étude des
faits anatomiques il ne s'est pas en effet borné à exa-
miner, comme on le fait trop souvent, quelques
coupes transversales plus ou moins soigneusement
choisies ; il voulut plus de précision, plus de rigueur.
[1 ne croyait pas connaître la structure d'un organe
tant qu'il ne l'avait pas étudié par les méthodes les
plus complètes dans toute son étendue et même dans
ses régions de contact avec les organes voisins, tant
qu'il ne l'avait pas en outre observé à tous les âges.
A ces divers points de vue il faut tout particulière-
ment citer, dans cette étude des Papavéracées, ses
recherches sur le latex et les laticifères. C'est qu'en
effet, bien que dès la fin de 1890, il les eut déjà suffi-
samment avancées pour se permettre d'en commencer
la publication (2, 3), qu'il les eut presque termi-
nées en 1891 (4,5), il n'en continua pas moins à
revoir et à vérifier tous ses résultats jusqu'à la
publication du mémoire final, en 1895 (6).
11 avait à peine terminé cette première étude que
l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de
Caen mettait au concours pour le prix Le Sauvage :
le Hha\ son origine et ses caractères généraux.
C'était une question pour laquelle Léger étaitbien pré-
paré par les recherches qu'il venait de terminer
— 121 —
puisque, déjà chez les Papavéracées, il avait reconnu
que le premier stade de la caractérisation des tubes
libériens est représenté parla différenciation nacrée.
Il se remit donc immédiatement au travail. Il consa-
cra à ces nouvelles recherches près de deux années
d'un labeur assidu et ce ne fut que le 30 décembre
1896, à la limite extrême accordée par le concours,
qu'il put déposer son manuscrit au secrétariat de la
Société (8).
De même que le premier, ce deuxième mémoire
est un modèle de travail consciencieux, tout ce qui y
est décrit ayant été vu et contrôlé avec le plus grand
soin ; aussi Léger eut-il la grande joie de le voir
couronné. Peut-être cependant pourra-t-on trouver
qu'il est incomplet sur certains points, comme Léger
lui-même ne manquait pas de le faire remarquer.
Mais les délais qui étaient imposées par le concours
l'avaient obligé cette fois à limiter ses recherches
plus qu'il ne l'aurait voulu. Il se proposait d'ailleurs
de les continuer ultérieurement, ainsi qu'il l'in-
dique lui-même dans une sorte d'avant-propos. Quoi
qu'il en soit et malgré ses imperfections, ce mémoire
marquera une étape de grande valeur dans le déve-
loppement de nos connaissances sur le liber. Pour la
première fois en effet l'existence de la cellule nacrée,
déjà reconnue et dénommée dans le Mémoire sur les
Papavéracées, est mise en complète lumière : cette
cellule est, dans le liber, le premier élément vascu-
laire caractérisé, de même que la trachée l'est dans
le bois. Léger a eu en outre le grand mérite, après
avoir reconnu ce premier stade do l'histoire des
tubes criblés, d'en avoir compris toute l'importance
— 122 —
et aussi celui d'en avoir établi la constance d'une
façon indubitable grâce à l'étude d'un grand nombre
d'espèces prises dans toutes les familles des plantes
vasculaires.
Malheureusement ce dernier effort considérable
qu'il venait de donner avait notablement accru
l'altération de sa santé. Déjà atteint depuis quelque
temps d'une toux inquiétante, il sentit le besoin
d'un repos complet et commença à le prendre. Il lui
eut en outre fallu se soigner sérieusement ; par
malheur il eut le grand tort de ne jamais s'y astreindre
complètement si ce n'est, peut-être, quand déjà il
était trop tard et de ne pas permettre même que ses
amis s'occupassent de sa santé. Il savait cependant
le terrible mal qui l'étreignait. C'était, je crois, au
début de 1890, à la suite d'une violente attaque
d'influenza, qu'il en avait ressenti les premières
atteintes (1) ; mais, pendant les premières années
qui suivirent, la maladie ne paraissait s'être déve-
loppée qu'avec une extrême lenteur, qui peut-être
illusionna Léger, et il avait fallu les grandes fatigues
de 1894, 1895 et 1896, auxquelles étaient venu
(1) 11 semble, il est vrai, d'après des noh> manuscrites retrom
après sa mort, que Léger ne faisait remonter son mal qu'à janvier
1891, époque à laquelle il aurait eu une première hémoptysie,
mais ce n'est, en tous cas, qu'en 1896, ou peut-être a la fin de
1895, qu'il commença a s'en préoccuper, après que son attention
eut été mise en éveil par de nouveaux crachements 'le sang. C'est
du moins ce qui semble résulter île ces mêmes noies, car malheu-
reusement, je le repète, Léger ne permil jamais qu'on l'entretint
Me sa maladie sauf tcnt a tait dans les derniers mois île moi exis-
tence : il semble même vraisemblable qu'il ne voulut pas davantage
avoir recours aux conseils d'un médecin.
— 123 —
s'ajouter, ainsi que je le montrerai plus tard, d'im-
menses chagrins, pour donner à son mal plus d'acuité.
Quoi qu'il en soit, celui-ci fit dès lors des progrès
plus rapides et les forces de Léger diminuèrent sen-
siblement, l'obligeant constamment à prolonger son
repos; aussi ne put-il désormais faire aucune recherche
importante.
C'est donc brutalement et en plein développement
de sa maturité scientifique que, malgré qu'il ait pu
survivre encore pendant cinq années, sa puissance
de recherches a été brisée. L'amour inné du travail
qu'il avait en lui l'amena, il est vrai, à entamer plu-
sieurs études nouvelles mais inutilement ; les forces
lui manquèrent pour les poursuivre. Il ne publia
désormais que quelques observations sur des perfo-
rations de racines vivantes par des rhizomes de
graminées (10), deux notes de vulgarisation (9, 11)
et une réclamation de priorité pour sa découverte de
la différenciation nacrée (12).
Bien que Léger fut avant tout un anatomiste, il ne
se désintéressa nullement des autres parties de la
botanique ; il avait l'esprit trop curieux de toutes
choses pour qu'il put ainsi limiter le cadre de ses
recherches et de ses connaissances. Bien mieux la
botanique systématique qui, ainsi que je l'ai montré
précédemment, avait déterminé sa vocation, fut
toujours pleine d'attraits pour lui. Non seulement il
avait commencé un assez important herbier de
plantes recueillies par lui-même, herbier qu'il conti-
nua à accroître tant que ses forces le lui permirent,
mais encore il s'intéressait tout particulièrement à
la question si passionnante de l'espèce. Et aucun de
— 124 —
ceux qui fréquentaient l'Institut botanique ne peut
avoir oublié l'entrain avec lequel il discutait les ques-
tions de variabilité et d'adaptation chez, les plantes,
non plus que les expériences qu'il lit à leur sujet,
en particulier- celles qu'à la suite de la note de M. de
la Thuillerie (i), il avait entreprises sur le Daucus
gummifer.
Je dois rappeler aussi que pendant plusieurs années
il s'occupa du classement et du cataloguement de
l'herbier Lenormand de la Faculté des Sciences et
que plus tard lorsque j'entrepris la révision des
carrés de culture de l'Ecole botanique, il m'y aida
pour une large part et avec une véritable ardeur.
La physiologie elle-même le tenta, surtout dans
les derniers temps de son existence, et nous ne pou-
vons que regretter que la maladie ait constamment
interrompu ses expériences, en particulier celles
concernant l'influence exercée par les liqueurs
nutritives sur la reprise des boutures.
Son esprit de savant curieux l'avait même entraîné
souvent, bien en dehors de la botanique, dans l'étude
des sociétés humaines et, en général, dans celle du
développement de l'esprit humain. Etje l'entends en-
core lorsqu'après un voyage fait en Bretagne pendant
les vacances de 1900, il me racontait ses visites aux
monuments mégalithiques et, plus spécialement,
aux alignements de Garnac. Avec quel enthousiasme
il parlait de ces innombrables et énigmatiques
témoins de l'activité humaine ! Avec quel bonheur,
(1) Dufoub de la Thuillbrie, Notes sur le Daucus gummifer
Bull, de la Soc Linn. de Normandie, 5' Bér., t. II, Caen, 1898).
— 125 —
malgré la toux terrible qui le secouait presque sans
interruption, il me montrait les nombreuses et
magnifiques pbotographies qu'il en avait rapportées t
Je dois ajouter, pour être juste, que Léger n'était
pas seulement un savant mais qu'il avait en outre un
tempérament d'artiste. A toute époque de son exis-
tence il sacrifia aux Arts. A Gaen, il fréquentait les
cours de sculpture et de peinture et souvent il se
délassait l'esprit en modelant ou en moulant l'argile
ou le plâtre, ou bien en peignant à l'huile ou encore
en dessinant des tableaux de cours qui lui font le
plus grand honneur.
Mais quel que fut son amour de la recherche, son
ardeur à la poursuite de l'inconnu ou ses désirs
artistiques, jamais ils ne lui firent négliger son
enseignement. C'est qu'en effet faire son service avec
la plus grande conscience était pour lui un devoir
auquel il ne consentait à se soustraire sous aucun
prétexte ; en cela comme en toutes choses il était
d'une conscience extrême. Il est à ce sujet un petit
carnet bien curieux, c'est celui sur lequel il notait
les observations relatives à sa maladie. On y voit
chaque jour de la dernière année la lutte de l'homme
de cœur dont les forces sont épuisées et qui cepen-
dant tient à faire rigoureusement, quoiqu'il en
souffre, le service que comportent ses fonctions, qui
se raidit avec tant d'énergie dans cette lutte quoti-
dienne où il doit bientôt succomber que ceux-mêmes
qui l'entourent s'y laissent tromper et doutent qu'il
soit si malade. Combien M. ie Doyen de la Faculté
des Sciences avait raison quand il disait sur sa tombe
— 126 —
que Léger était mort « au champ d'honneur, victime
de son devoir » ! Mais il est encore une autre raison
que le devoir qui entraînait Léger à ne jamais négli-
ger son enseignement, c'est qu'il y avait en lui un
propagandiste et que ce qu'il avait appris lui-même
il éprouvait une véritable joie, une véritable jouis-
sance môme à le faire connaître aux autres, c'est
qu'il aimait réellement ses élèves. 11 donnait par
suite le plus grand soin à la préparation de ses leçons
et je le vois encore, alors qu'il pouvait à peine se
tenir sur ses jambes, passant des journées entières à
monter les appareils qui devaient servir à ses expé-
riences de cours ou à mettre en état les objets de
démonstration et les préparations qui devaient aider
aux leçons de choses que comportait son enseigne-
ment. Les larmes que ses élèves sont venus verser
sur sa tombe le jour de ses obsèques sont d'ailleurs
la preuve que ses efforts étaient fructueux et son
enseignement communicatif.
Dès mon arivée à Gaen j'avais été attiré vers l'élève
studieux qu'était Léger, j'avais été séduit par son
caractère franc et sa belle intelligence. Puis nos
relations s'étaient faites plus intimes d'autant plus
qu'il était devenu mon collaborateur, un collaborateur
comme on en voit peu, un autre moi-même. C'est
dire qu'il s'était établi entre nous une amitié qui ne
lit que croître avec le temps. Comment d'ailleurs
eut-il pu en être autrement alors que nous avions les
mêmes aspirations du cœur et de l'esprit et que
pendant quatorze années consécutives nous devions
vivre en commun, en collaboration dans ce labora-
toire de botanique qu'il aimait tant et qu'à plusieurs
- 127 —
reprises il refusa de quitter même pour une situation
meilleure et plus en rapport avec sa santé chancelante.
Admis comme membre de la Société Linnéenne de
Normandie en 1887, il en devint le secrétaire-adjoint
en 1890 et conserva ces fonctions jusqu'en janvier 1896,
c'est-à-dire jusqu.au moment où la diminution de ses
forces le contraignit au repos. Du reste, s'il dut
abandonner cette lourde tâche qu'il avait jusque-là
remplie avec tant de zèle, il n'en continua pas moins
à assister régulièrement aux séances de la Société et
à prendre part aux discussions. C'est même dans
l'une de ces séances qu'il fit la dernière communica-
tion (11). Mais, malgré la place que la Société
Linnéenne avait prise dans son existence, il n'oublia
jamais la Société d'Etudes des Sciences naturelles
d'Elbeuf pour laquelle il conservait au contraire une
véritable reconnaissance et à laquelle il envoyait
encore une communication en 1898 (9). Celle-ci
l'avait nommé membre honoraire.
»
Sous l'influence de toutes ses études, de ses
lectures, de ses réflexions et surtout du souci cons-
tant qu'il avait de la vérité scientifique, les idées
philosophiques de Léger s'étaient profondément
modifiées ; il avait perdu toute foi religieuse, mais
sans perdre son besoin d'idéal. La notion si récon-
fortante de l'évolution des êtres, les exemples de
progrès que la nature nous offre en si grand nombre
et, il faut bien le dire aussi, la vue de toutes les
iniquités sociales qui nous entourent, avaient ancré
en lui un impérieux besoin de faire et d'encourager
— 128 —
le bien, un irrésistible désir de voir plus de justice,
plus d'amour s'établir entre les hommes, lui avaient,
en un mot, donné un véritable idéal terrestre, celui
du progrès social.
Elevé de bonne heure à l'école du malheur ,
puisque des revers de fortune avaient frappé ses
parents dès sa plus jeune enfance et qu'il n'avait pu
faire ses études qu'en sollicitant des bourses, il
semble que de bonne heure aussi Léger ait compris
le grand devoir qui lui incomberait un jour de venir
en aide aux siens. Peut-être même est-ce là l'une
des principales raisons qui soutenaient sa volonté et
son énergie dans cette vie de labeur intense qu'il sut
mener sans relâche jusqu'à ce qu'il se fut fait une
situation. Quoi qu'il en soit, il n'eut pas plus tôt été
reçu licencié es sciences naturelles qu'il fit venir
auprès de lui sa mère et sa jeune sœur. C'était une
vie de privations et de sacrifices qu'il se préparait
ainsi et cependant combien grande était alors sa joie
de pouvoir enfin être utile aux siens ! Confident alors
de ses pensées, moi seul, peut-être, je puis le dire.
C'est en cette occasion, plus qu'en aucune autre, que
Léger montra combien son cœur était bon, combien
sa nature était prête pour tous les dévouements. Ce
ne fut malheureusement pas seulement la lutte quoti-
dienne pour subvenir aux besoins des siens qu'il eut dé-
sormais à soutenir, mais aussi contre celle la maladie
et le malheur, contre la maladie qui si souvent vint
atteindre les deux chers êtres pour lesquels il avait
montré tant d'amour, contre le malheur qui le frappa
si cruellement lorsque la mort vint les lui enlever
— 129 —
successivement. Léger en souffrit cruellement et ne
s'en consola jamais. Bientôt d'ailleurs la mort de son
père venait le plonger de nouveau dans le deuil et
l'attrister plus encore si possible.
Tous ces chagrins s'ajoutaient aux fatigues si
pénibles qu'il s'était imposées afin de terminer les
recherches scientifiques qui devaient lui procurer
enfin une situation sortable ; aussi l'état de sa santé
empira-t-il rapidement. Léger devint sombre, et,
bien que jamais une plainte ne sortit de sa bouche,
il fut désormais envahi par une tristesse profonde et
résignée de laquelle les discussions scientifiques et
les devoirs de son enseignement pouvaient seuls le
tirer. On a peine à comprendre, comment lui qui
avait mis tant d'énergie au début de sa lutte
contre l'adversité, ait pu en mettre si peu pour
combattre sa maladie, comment surtout il se soit
presque entièrement attaché à en cacher* la marche
même à ses meilleurs amis. Peut-être ne croyait-il
pas la guérison possible? ou peut-être plutôt le sou-
venir de ceux auxquels il avait voué sa vie et qui
venaient de lui être enlevés si rapidement, avait-il
laissé dans son cœur un vide que rien ne pouvait
combler ?
C'était vraiment une nature d'élite que celle de
Léger. Aussi ne laisse-t-il après lui que des souvenirs
affectueux, qu'un douloureux regret qu'il n'ait pu
continuer à donner à la science et à ses semblables
le produit de sa belle intelligence et de son caractère
supérieur.
— 130 —
Liste des travaux de L.-J. LEGER
1. Note sur des germinations anormales rf'Acer plata-
noïdes (Bull, de la Soc. Linn. de Normandie,
4e sér., 3e vol., 1888-89).
2. L'appareil laticifère des Fumariacées (Id., 4e sér.,.
4e vol., 1890).
3. Sur la présence des laticifères chez les Fumaria-
cées (C.-R. Acad. d. Se, 1er déc. 1890).
4. Les laticifères des Glaucium et de quelques autres
Papàvéracécs (Bull, de la Soc. Linn.de Norm..
4e sér., 5e vol., 1891).
5. Les différents aspects du latex des Papavéracées
(Assoc. franc., Congr. de Marseille, 1891).
6. Recherches sur l'appareil végétatif des Papavéra-
cées Juss. (Papavéracées et Fumariacées DC),
417 p., nornbr. dess. dans le texte, 10 pi. (Mena.
de la Soc. Linn. de Normandie, t. XVIII,
1S95).
«
7. Sur la différenciation et le développement des élé-
ments libériens (C.-R. Acad. d. Se, 26 oct.
1897).
8. Recherches sur l'origine et les transformations des
éléments libériens, 125 p., 7 pi. (Mém. de la
Soc. Linn. de Norm., t. XIX, 1897).
9. Comparaison entre le corps des Mousses et celui
des Plantes vasculaires (Bull, de la Soc. d Et.
d. Se. nat. d'Elbeuf, I. XVI, 189S).
— 131 —
10. Perforation de racines vivantes par </<?.« rhizomes
de Graminées (Bull, de la Soc. Linn.de Norm.,
5e sér., 3e vol., 1890).
1 1 . Sur l'orientation de la Feuille en Anatomie végétale
(Id., 5e sér., 4e vol., 1900).
12. A propos de la di/férenciation nacrée (là., 5e sér.,
5e vol., 1901).
1:$2
O. Lignier et R. Le Bey. — Liste des
Plantes vasculaires que renferme
rHerI>ier général de l'Université
et de la Ville de Caen.
INTRODUCTION
La galerie botanique du Jardin des Plantes de Caen
possède de nombreux herbiers parmi lesquels il faut
citer ceux de Lenormand, Vieillard, Lamouroux,
Chauvin, Monin, de Brébisson, Dumontd'Urville,
Perrier et Lesauvage, Dr Fournier, Roberge,
Godey, Dubourg d'Isigny, Le Chevalier-Le Jumel,
Tribout, Morière, Corbière, Letellier, Dr Pelvet,
etc. Plusieurs présentent par leur nature même une
importance particulière, comme par exemple celui
de Lamouroux qui renferme les algues calcaires et
les polypiers ayant fait l'objet des travaux de ce
savant, celui de Dumont d'Urville qui provient de
récoltes recueillies dans les différents pays visités par
ce célèbre voyageur, celui de Vieillard, si utile pour
la connaissance de la Flore de la Nouvelle-Calédonie,
ceux de de Brébisson et de Corbière qui corres-
pondent aux Flores de Normandie publiées par ces
botanistes, etc. ; l'un d'eux, certainement le plus
considérable de tous, est l'herbier Lenormand. Son
auteur, ayant su se mettre en relation suivie avec de
nombreux explorateurs ou voyageurs ainsi qu'avec
les botanistes les plus connus de son époque, est
— 133 -
arrivé à recueillir un nombre considérable d'espèces
provenant de toutes les parties du Monde. D'ailleurs
pour faire comprendre dans une certaine mesure
l'énorme quantité de plantes qu'il est ainsi parvenu
à réunir par sa propre initiative et l'importance
scientifique de ses cartons, il me suffira, d'une part,
de dire qu'à sa mort l'herbier donné par sa veuve à
la Galerie botanique de Gaen (1) comptait 1003 cartons
excessivement gros et, d'autre part, d'ajouter que cet
herbier est souvent consulté même par les premiers
botanistes de France et de l'Etranger et qu'il est
fréquemment cité dans les travaux de systématique
parus depuis quarante ans.
Mais l'emploi de ces divers herbiers présentait de
grandes difficultés par défaut d'un rangement conve-
nable. Quand il fallait y trouver une plante demandée
les recherches étaient longues, pénibles, nuisibles
pour les herbiers eux-mêmes et quelquefois cependant
sans résultat. Aussi, dès ma nomination à Gaen
comme professeur de botanique à la Faculté des
Sciences, l'une de mes premières préoccupations
fut-elle de procéder à un rangement méthodique de
toutes ces richesses et d'en faire dresser le catalogue.
Toutefois en raison des faibles ressources dont je
disposais le travail marcha lentement, beaucoup plus
lentement que je ne l'avais supposé tout d'abord.
Mais enfin, grâce aux efforts de MM. Dangeard,
DûDEMAN, HOUSSEL, L.-J. LÉGER, Allg. CHEVALIER,
Ad. Tison et Pu Le Bey qui sont venus successi-
(1) Cet herbier ne constitue pas la totalité des plantes recueillies
par H. Lenormand. Il en est un autre, moins important du reste,
qui est allé au Muséum de Paris.
— 134 —
vement depuis quatorze ans collaborer à cette œuvre
et à qui j'adresse ici mes plus chaleureux remercie-
ments, une première partie du travail est achevée.
Cette première partie ne comprend que l'herbier
Lenormand et même uniquement que les plantes
vasculaires de cet herbier ; elle laisse même de
côté un grand nombre de cartons dont les échantil-
lons, en partie encore indéterminés, devront être
ultérieurement intercalés. Dans cette première partie
les familles et les genres ont été classés suivant le
Gênera Plantarum de Bentham et Hookeh, avec le
secours de Y Index Generum Phanerogamorum de
M. Durand. Les espèces y ont été laissées dans
l'ordre que leur avait assigné Lenormand, sauf pour
les familles qui, ayant été révisées par des spécialistes,
ont été reclassées par eux. En même temps que se
faisait ce classement des genres et des familles il a
été établi des fiches correspondantes aux espèces ;
ces fiches sont rangées par ordre alphabétique dans
chaque genre et permettent ainsi, soit de constater
rapidement que telle espèce existe dans l'herbier,
soit de trouver facilement l'échantillon grâce à un
numéro de report. Environ 60.000 espèces ont été
ainsi rangées et pourvues d'une fiche correspondante.
L'herbier Lenormand est donc devenu un précieux
et facile moyen de travail pour les personnes qui
peuvent venir le consulter. Mais il m'a semblé qu'il
fallait faire plus, qu'il serait bon et utile de publier la
liste des espèces qu'il renferme, de la faire connaître
à tous les chercheurs. Une collection comme celle-là,
qui ne se trouve pas dans l'un des centres connus de
grande attraction scientifique, ne peut en effet,
— 135 —
même quand elle est bien rangée et mise à la dispo-
sition des travailleurs, ne peut, dis-je, rendre les
services complets qu'on en doit attendre qua la
condition d'être suffisamment décrite même dans
ses détails. La faire connaître, prévenir les travail-
leurs qu'ils pourront, en venant à Gaen, trouver
telles ou telles espèces végétales, les y examiner, les
y étudier, s'en servir en un mot pour les besoins des
travaux qu'ils ont entrepris, tel est donc le but prin-
cipal que je me suis proposé en faisant commencer
la publication de cette première liste.
Mon intention n'est du reste pas de m'en tenir là.
Je compte bien en effet que cette première liste sera
augmentée ultérieurement non seulement par l'ad-
jonction des Cryptogames cellulaires que renferme
également l'herbier Lenormand, mais aussi par
l'intercalation des nombreuses espèces déterminées
ou non qui, ainsi que je le montrais plus haut, sont
restées en dehors du classement actuel (1). Il y a plus ;
je compte la compléter par celle de tous les herbiers
que renferme la Galerie botanique de Caen et qui ne
se rapportent pas exclusivement à la Normandie.
Ces derniers en effet doivent faire l'objet d'un travail
spécial, indépendant de celui dont il est ici question,
et constituer VHerbier local à côté de V Herbier
général. Lignier,
Professeur à l'Université.
(1) Au cours de ces divers rangements les échantillons en double
exemplaire ont été mis de côté afin de permettre l'établissement
d'un service d'échanges. Dés aujourd'hui donc je demande aux
botanistes qui désireraient recevoir la liste d'oblata que je compte
publier chaque année et qui seraient disposés à m'envoyer des
plantes en échange, de vouloir bien m'en prévenir. Lignier.
— 136
HERBIER
LENORMAN D
DICOTYLEDONES
POLYPETAUE
Ordo I. -- RENUNCTJLACE^E
Tribu I
.N'0" du
class'
1.
Clematis L.
38. acuminata DC. — Sik-
kim.
68. alpina L. — Alpes.
8. angustifolia Jacq. —
(herb. Botteri).
47. angustifolia Jacq. —
Sibérie.
16. apiifolia DG. — Japon.
37. aristata R. Br. — Aus-
tralie.
63. balearica Rien. — Ba-
léares.
20. bannatica Schur. —
(herb. Hochsteller).
65. barbellata Edgew. —
(herb. Anderson).
56. bicolor Lindl. — (herb.
Geffroi).
40. blanda Hook. — Tas-
manie.
41. brachiata Thumb. —
Le Cap.
30. brasiliana DC. — Bré-
sil.
22. Buchaniana DC. —
(herb. Hook. fil. et
Thomson).
V du
class'
7.
57.
62.
74.
35.
60.
49.
31.
83.
2.
3.
6.
54.
59.
53.
cœspitosa Scop. —
(herb. Botteri).
ca mpa n iflo ra Lo d d . —
Ile de Gand.
cirrhosa L. — Saida.
cognata Wulf. — Nou-
velle-Calédonie.
coriacea DC— Tasma-
nie.
crispa Lam. — (hort.
Paris.).
cylindrica Sims. —
(hort. Paris..)
dioica L. — Caracas.
diversifolia DC. —
(cul ta).
erecta L. — Montpellier.
Flammula L. — Mar-
seille ; Montpellier.
Flammula p. vulgaris
DC. — Scardamoula.
Flammula L. — Syrie.
floribunda Planch. —
(herb. Delise).
fusca Turcz. — Japon.
gentianoides DC. —
Swan-river.
— 137 —
N" du
class'
11. Geble?-iana'Byd.. — Son-
garia.
13. glauca Willd. — Altaï.
28. glaucescens Fresen. —
Abyssinie.
18. Gouriana Roxb. — In
montibus Nilagiri.
25. g rata Wall. — Hima-
laya.
45. havanensis H. B. K. —
Cuba.
84. heterophylla Aix. —
Indes.
27. incisodentata Rien. —
(herb. de Franque-
ville).
51 . integrifolia L. — Alle-
magne.
12. ispahanica Boiss. —
(herb. Hohenacker).
46. javana DC. — Philip-
pines. .
67. lasiantha Nutt. — Cali-
fornie.
43. Leschenaultia DC. —
Java.
76. ligustifolia Nutt. —
(North american
flora).
9. linearifolia Steud. —
Melbourne.
15. màndshurica Rupr . —
Mandshourie.
5. maritima Sieh . elCovr .
— Montpellier.
N" du
class'
36. microphylla DC. —
Hobart-Town.
64. montana Ham. — Hi-
malaya.
77. nervataÏÏBuih.. — (herb.
mexicanum).
78. nutans Crantz. — Kha-
sia.
70. ochotensis¥é\\. — (herb.
Buhse).
52 . ochroleuca Ait. — New-
York.
10. orientalis L. — (hort.
Paris.).
14. paniculata Gmel. —
(herb. Lugd. Batav).
61. parviflora DC. — (cul-
ta).
73. parvifolia Edgen. —
(herb. Hooker fil. et
Thomson).
58. patens DC. — (ex herb.
Ricka).
34. pubescensHueg. -Aus-
tralie.
1. recta L. — (herb. J. G.
Eq. Pittoni à Dannen-
feldt).
82 . reticulata Walt. — Ca-
roline.
50. revoluta Hort. — (hort.
Paris.).
32. sericea H. B. K. —
(Planta? Andiumboli-
viensium).
— 138 —
N°' du
class'
69. sibirica Dec.^- Kamts-
chatka.
29. simensis Fresen. —
Abyssinie.
72. smilacifolia Wall. —
Khasia.
21. smilacina Blum. —
(Jard. de Gand).
75. stans Sieb. — (herb.
horti bot. Petrop.).
32. stenosepala DC. —
(herb. Mus. Paris.).
17. temiiftoraDC. — (herb.
H. F. Hance).
39. triterna DC. — (hort.
Paris.).
71. verticillaris DC. —
Delaware.
48. viorna L. — St-Louis.
23. virginiana L. — Saint-
Louis.
19. Vitalùa L. — Norman-
die (Vire).
55. Viticella L.— (FI. dal-
mat. exsicc).
66. Vrasagaruma S. et de
Vrièse. — (herb.
Lugd. Bat av.).
26. Wightiana Wall. —
(herb. Hohenaker).
24. sp. — (herb. Paris. ;
herbier Delise).
42. sp. — Le Cap.
45. sp. — lie de France.
79. s/j. — Nov. Seeland.
N" du
class'
80. sp. — Ile Bourbon.
81 . sp. — Nov. Seeland.
2. Haraoelia
1. zeylanica DC. — Cey-
lan.
2 . zeyla?iica DC. var Rox-
burghii. — (herb.
Syme).
3. Thalictrum
67. acteœfolium Sieb. —
(herb. hort. bot. Petro-
politani).
11. alpinum L. — Ecosse;
Groenland ; Terre-
Neuve ; Altaï.
55. anemonoides Michx. —
(Bot. Soc.of London).
35. anyustifolium SC. —
Savoie.
36-37 angustifolium L. —
St-Pétesbourg (herb.
Hoppe).
1 . aquilegifolium L. —
Stockholm.
58. baicalcnse Turcz. —
(herb. Acad. Petro-
pol.).
12. braçteifilum Bertol. —
8. carolinianum DC. —
(hort. Paris.).
2. Chelidonii DC. —
(herb. Ind. Or. Hook
Ûl. et Thomson).
139 —
N" du
class'j
49. cinereumDesi. — (hort.
Paris.).
4. clavatum DC. — Mont.
de la Caroline.
25. collinumW&\. — Hautes-
Pyrénées.
52. commutatum G. A.
Mey. — (Acad. Se.
Petrop.).
6. Comutih. — (Bot. Soc.
of London).
5. corynellum Dec. —
Ohio.
51. crenatum Desf. —
(hort. Paris.).
7. dioicumh. — (Bot. Soc.
of London).
20. dunenseDmlr. — (herb.
Kicky).
28. elatum Jacq. — (herbar.
Ekarti).
70. elegansW&ll.— (herb.
Ind. Or. Hooker fil".
et Thomson).
38. exaltatum Gaud. —
(herb. Ekarti).
45. flavumL. — Stockholm.
45bis flavumL. var. sphœro-
carpum Fries. — Nor-
wège..
22. flexuosum Reich. —
Stockholm.
13. fœtidum L. — Basses-
Alpes.
N°# du
class*
9. foliosum DG. — (herb.
Ind. Or. Hooker fil. et
Thomson).
34. galioides Hetller. —
Stockholm.
48. glaucum Dec. — (herb.
Martens).
50. glaucum Desf. — Es-
pagne.
61. glyphocarpum Schldl.
—Monts Nilagiri, (PI.
Ind. Or.).
64. gracile Km. — Le Cap.
59. isopyroides C.A. Mey.
— Persépolis.
24. Jaquinianum Koch. —
Malzéville près Nancy
33. kemense Fries. — (herb.
Nyman).
27. Kochii Fries. — Sto-
ckholm.
26. Laggcri Jord. — Suisse.
42. leptopliyllum Timeroy.
— Rhône.
57. lo7igepedunculatum
Steud. et Hochst. —
Abyssinie.
43. lucidum L. — Lyon.
3. macrocarpum G. G. —
(herb. Bordere).
29. maj us Murr. — Suisse.
39. mediterraneum Jord. —
Corse.
31. médium Jacq. — (hort.
Paris.).
140 —
N" du
class'
18. minus L.— (FI. Gall. et
Germ. exsicc).
19. minas var. roridum
Kock. — Normandie
(Falaise).
60. mucronatum Ledeb. —
Arménie.
30. nutans Gilib. — Mont
d'Or.
.10. petaloideumh. — (herb.
Monin).
40. peucedanifolium Gri-
seb. —
56- polygamum Mùhlb. —
Ohio.
21. pubescens Sch. — Mende.
17. purpurascens DC. —
(herb. Godron).
53. rariftorum Fries. —
(herb. Elias Fries).
i&bis riparium Jord — Ven-
dée.
65. rostellatum Hook. —
(herb. Ind. Or. Hooker
fils et Thomson).
63. rubellumSieb. — Japon.
46. rupZnerve Lej. — (herb.
Ekarti).
32. rugosum Poir. — Ile de
Gand.
68. rutœfolium Hook. —
(herb. Ind. Or. Hooker
fil. et Thomson).
N" tlu
class*
14 et 23. saxatile Chaix. —
Gap.
62. SchimperianumïiocXii.
16. sibiricum L. — (hort.
Cadomense).
44. simplex L. — (Acad.
Se. Petrop.)
69. sparsiflorum Turcz. —
(herb. Buhse).
41. spurium Timeroy. —
Lyon.
15. sylvaticum Koch. —
Haut-Rhin.
47. Thunbergii DG. — Ja-
pon.
54. tuberosum L. — (herb.
L. Motelay).
66. virgatum Hook. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
71. sp. — St-Louis.
72. sp. — Pondichéry.
73. sp. — (herb. Gaillardet).
74. sp. — (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thomson).
4. Anémone
82. acutiloba DC. — Michi-
gan.
22. africana Herm. — (Bot.
Soc. of London).
6. ajanensis Reg. et Fil.
— Sibérie.
17. allxt Goaty. — (herb.
Reuter).
— 141 —
N" du
class'
12. albana Stev. — (PI.
orient, exsicc).
13. alpina Lin. — (herb.
Duchartre).
20. alpina var. sulphurea
DC. — (herb. Delise).
48. altaica Fish. — Tomsk.
18. appiifoliaWuli. — Car-
niola.
73. baikalensis Turcz. —
Sibérie.
46. baldensis L. — Savoie.
65. Berlandieri Pritz . —
Mexique.
44. bipZora DC. — Perse-
polis.
14. Bungeana C. A. M. —
Altaï.
45. cœrulea Dec. — Altaï.
21. caffra E. Z. — (herb.
Sonder).
23. capensis DC. — Le Cap.
42. caroliniana Walt. —
Illinois.
4. ccrnua Thunb. — Japon.
13. chinensis Bge. — Chine.
30. coccinea Jord. — Alpes-
Maritimes.
24. 32 coronaria L. — (herb.
Giraudy) ; Alpes-Mari-
times.
27. coronaria L. var. car-
nea.— (herb. Giraudy) .
N" du
clars'
3L coronaria L. jvar. —
Alpes-Maritimes.
26. coronarioides Hanry .
— Var.
79. cylindrica A. Gray. —
Illinois.
40. decapetala L. — Chili.
62. dichotoma L. — (herb.
Acad. Petrop.).
49. Fisc keriana DC. —
Altaï.
16. grandiflora Hoppe. —
(herb. Hoppe).
3. Hackelii Steud. — (herb.
Ekarti).
2. Halleri Ail. — (herb.
Meissner).
76. hepaticifolia Hook. —
Chili.
36. hortensis L. — Corse.
59. Hudsoniana Richards.
— (culta).
83. integrifolia DC. —
(PL And. Boliviens.).
52. intermedia Winkl. —
Leipzig.
63. faponica Lieb. et Zucc.
— Japon.
19. mille foliata Bertoloni.
— (herb. de Martens).
9. montana Hoppe . —
(herb.Soyer-Villemet).
29. Mouansii Hanry —
Alpes-Maritimes.
142
N*« du
class* v
60. multifida Poir. —
Magellan.
71. narcissiflora L —
Hautes-Pyrénées.
47. nemorosa L. — Stoc-
kholm.
11. nutalliana DC. —
Illinois.
67. obtusiloba Don. —
(herb.Ind. Or. Hooker
fil. et Thomson).
37. ochotensis Fisch. —
(culta).
39. palmatah. — Espagne;
Algérie.
41. parviflora Michx. —
Terre-Neuve.
5. palensh. — (Fl.Prussise
orient.).
5 bis patens Mill. — (PI.
Novo-Mexi canœ) .
34. pavoninaDC — Alpes-
Maritimes.
61. pensylvanica L. —
St-Louis.
70. polyanthes D. Don.
10. pratensis Mill. — (FI.
Prussiœ orient.).
8. Pu Isa ti lia L. — Nor-
mandie (Dreux).
33. pusilla Dec. — Nava-
rin.
53. ranunculoides L. —
Stockholm.
NM du
class'
54. ranunculoidi-nemo-
rosa Kunze. — (herb.
Bauschianum).
28. redita Hanry. — Alpes-
Maritimes.
55. reftexa Steph. — Baïkal.
75. reniformis Wall. —
Indes.
74. Richardsoni Hook. —
Groenland.
69. rivularis Ham. — Cey-
lan.
25. rosea Hanry. — Toulon.
66. rupicola Camb. —
(herb.Ind. Or Hooker
fil. et Thomson).
35. stellata Lam. — Modon.
38. stellata L. var. Hcl-
dreichii. — (herb. Ho-
henacker).
56. sylvestris L. — Stock-
holm.
78. sp. — (herb. Ind. Or#
Hook. fil. et Thom-
som).
81. transylvanica\\B\\\ï. —
(herb. Bauschianum).
50. trifolia L. — (herb.
Hochsteller).
80. triloba Stokes — Var.
43 triternata Vahl. —
Bolivie.
77. trullifolia Hook. —
(herb. Ind. Or. Hooker
fil. et Thomson).
143 —
V du
çlass'
72. umbellata DC. — Altaï.
51 . umbrosa C. A. Mey. —
Altaï.
37. vàriata Jord. — Alpes-
Maritimes.
I. vernalisL,. — Hautes-
Pyrénées.
1 bis vernâlis Mill. — (FI.
Prussiee occident.).
58. virginiana L. — Etats-
Unis.
64. vitifolia Buch. — Ile
de Gand.
7. vulgaris Milder. —
Stockholm.
68. Wicjlitiana Wall. —
(herb. Hohenacker).-
5. Knowltonia
3. g'racilis DC. — (Bot.
Soc. of London).
1. rigida Salisb.
2. vesicatoria Sims. —
(herb. A. de Franque-
ville).
4. sp. — Le Cap.
5. sp. — Le Cap.
6. Adonis
1 au tu mn a lis L. —
Belgique.
2. œstivalis L. — (herb.
Buckinger).
9. œstivalis L. var. pro-
vincialis. — Digne.
JV" du
class*
12. bœtica Coss.
Espa-
10.
21.
11.
17.
8.
3.
15.
20.
5.
6.
24.
13.
4.
14.
22.
16.
Cupaniana Guss. —
(herb. Hohenacker).
davurica Ledeb. —
(herb. Hohenacker).
dentata Delile. —
Egypte.
distorta Tenore. —
(herb. de Notaris).
flammea Jacq. — Var.
flava Vill . — (herb.
Monnier).
inter média Web. —
Ténériffe.
ircutiana DC. — (herb.
Monin). '
micrantha DC. —
(herb. Chauvin).
microcarpa DC. —
Espagne.
microcarpa Boiss. —
Grèce.
miniata Jacq. — Iles
Baléares.
palœsiina Boiss. —
(herb. Boissier).
parviflora Fisch. —
Sibérie.
persica Boiss. — (herb.
Hohenacker).
pijrenaica DC. — (herb.
A. de Forestier).
squarrosa Stev. — Ile
de Gand.
144
Y" du
N- du
class*
rlass'
18. vernalù L. — Stock-
226.
holm.
23. villosa Ledeb. — Altaï.
93.
19. Wolgensis Stev. —
(herb. Prescott).
84.
8. Myosurus
256.
2. ape talus. Gay. — Magel-
lan.
L66.
1. vriinimus L. — Canada.
9. Trautoetteria
1. palmata Fisch. et Mey.
(herb. Engelmann).
Tribu III. lis» «union 8<»j«>
10. Ranuncutus
L26. abçrtivus L. — Dela-
ware (herb W. M.
Canby).
92. acetosellœfolius Boiss.
— (lierb. Boissior).
88. a en n i l i fol ius L. —
Mont-Cenis,Bonjean.
170. acrisL. — (herl). Han-
ry ; Genevier). -
165. aduncus < i-ren. etGod.
— Grenoble.
1 25. "//'/' >'s ' » • Br. — Dahuria
(herb.Acad. Potrop.).
i5. Agerii Bert. — (herb.
de Martens .
61. albicans Jord. — (F.
Schultz herb. oorm.).
121.
97-98
208.
78.
96.
91.
11-12
L3.
alismœfolius Gey. —
Pensylvanie, Canliy.
alismoides Bory. —
(herb. Boissier).
alpestrîs L.— Hautes-
Pyrénées, Bordère.
ambigua Bor — Ven-
dée, Genevier.
amblyolobus Boiss. el
Hohenack. — (Th.
Kotschy : PI. Pers.
bor.Ed.Hohenacker).
amçenus Ledeb. — Son-
garia (Acad. Scient.
Petrop.).
, amplexicaulis L. —
Pyrénées- Occident1"
(herb. Monnier; Des-
préaux; Dutertre).
andinus Phil. — (Phi-
lippi PI. Chilens.).
anemonoides Sievers.
— (herb. Hochsteller]
angustifolius DC. —
Pyrénées- Orienti
herb. P. F. Alb. Irai
apiifolius Pers. —
(herl). Bertero).
-13bis-29 aquatilis L. —
(herb.Lebret;J.Lloyd;
lliicllc : Ii.troau).
,ii/n,i tliis\ ar.apseudo-
peltatus Godr. —
(herb. Durand -Dn-
qnesnr\ .
145 —
N" du
class*
14. aquatilis var. hete-
rophyllus Godr. —
(herb. Billot).
15. aquatilis var. tripar-
tilus Godr. — (herb.
Durand-Duquesnay).
16. aquatilis L. var. cœs-
pitosus. — (E. Bour-
geau, PI. d'Espagne).
22. aquatilis L. var. capil-
laceus Dec— (Schim-
peri iter Abyssini-
cum).
31. aquatilis Godr. var.
capillaceus. — Le Gap
(herb. Drège).
218. argireus Boiss. —
(herb. Boissier).
230-231. arvensis L.— (herb.
Botteri; Despréaux);
Stockholm, Ander-
son).
65. asiaticus L. — (herb.
Van Heurck à An-
vers).
185. astrantiœfoliusBoiss.
— (Balansa, PL d'O-
rient).
38. Aucheri Boiss. — (PL
Pers. austr. Ed. R.F.
Hohenacker.)
122. auricomus L. — (herb.
Prost; Despréaux; de
Brébisson).
IN0' du
class'
32. Bachii Wirtg. — Co-
blentz.
9-23. Baudotii Godr. —
(Plante Monspeliaco-
Algerienses, Salle) ;
Sarrebourg, Godron.
100. Bertolonii Hausm. —
(herb. Pétri Portas).
75. biternatus Sm. —
Terres magellaniques
(herb. de Franque-
ville).
56. blepharocarpîcsBoiss.
— (herb.Welwitsch).
110. bonariensis Poir. —
Chili.
173. Borœanus'Sovà. — Ven-
dée, Genevier.
214. brachiatusBor. — Ven-
dée, Genevier.
247. breviflorus DC. —
(herb. de Franque-
ville).
73-264. brevifolius Tenore.
(herb. Leresche; de
Heldreich, herb.
greec. norm.).
186. brutius Ten. — (herb.
Trévisan).
69. bulbelliferus Boiss. —
(herb. Hohenacker).
217. bulbifer Jord. — Ven-
dée, Genevier.
213. bulbosus L. — Stock-
holm,Anderson;(herb
Hanry; de Notaris).
10
146
N°'du
class'
37. bullatus L. — (herb.
Boreau; Boissier; Du-
nal).
265. cadmicus Boiss. —
(herb. Boissier).
47. californiens Benth. —
San Francisco.
168. CamozzianusCAem.. —
(herb. de Notaris).
222. capensis Thbg.
157. carinthiacusHoppe.—
(herbarium Ekarti).
163. carpathicus Herb. —
(herb. Raynald).
68. carpetanus Boiss. —
(herb. de Franque-
ville).
220. cassius Boiss. — Prope
Damascum (Th.Ivjts-
chy,.Iter Syriacum).
123. cassubicus L. — (herb.
Sanson,Pétersbourg)
179. caucasiens Bbrst. —
(herb. Bongard, Ho-
henacker).
40. chœrophylloides Jord.
— Var (herb. Hanry).
36-36bis-44. chœrophyllos L.
— Ardèche ; (herb.
Chabert;Modon; Des-
préaux; E. Bourgeau
pi. d'Espagne).
80. Chamisson is Schlocht.
— (Ac. Se. Petrop.).
N" du
class'
198-199. chilennis DC. —
(Philippi, pi. chilens;
Mandon, pi. And. Bo-
liviens.).
236. Chius DC. — Modon,
Despréaux.
51. cicutarius Schleeht. —
(herb. Hohenacker).
19. (Bratachium) circina-
tus Sibth. — Stock-
holm, Anderson.
6. cœnosus Godr. — Batna
(herb. E. Cosson).
34. confervoides Fr. —
(herb. Elias Fries ;
Jardin).
10. confusus G. et Godr. —
From Charles C. Ba-
bington (Cambridge).
143. cordigerus Viv. —
Corse, Delise.
67. cortusœfolius Willd.
— (herb. Mandon, PI.
Maderenses).
151. crasssipes Hook. —
Kerguelen's Land.
87. crenatus W. K. —
(herb.J.C. Eq.Piltoni
ii Dannenfeldt).
66bis. creticus Sieber. —
(herb. van Jleurck à
Anvers).
83. crymophilus Boiss. et
Hohenacker. — (PI.
Pers. bor. Ed. R. F.
Hohenacker.)
— 147 —
N°" du
class'
63. cuneatus Boiss. — (E.
Bourgeau; Plantée Ar-
meniacse).
60. cyclophyllus Jord. —
(herb. Hanry).
118. cymbalaria ' DC. —
(herb.Monin;Canby).
254. dahuricus Turz. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
226. damascénus Boiss. —
(herb. Gaillardet).
153-154 demissus DG. —
(Th. Kotschy, iter Sy-
riacum) ; Sierra neva-
da, (herb. Boissier).
194. diffusus DG. — (herb.
H. F. Hance ; Hook ;
Lugd.-Batav.).
187. dissectus Auch. — Ar-
menia, Huet du Pavil-
lon.
149. distrias Steud. —
(Schimperi iter Abys-
sinicum).
18. divaricatus Schranck.
— Gironde ; (FI. Prus-
siœ orient.); St-Louis,
Riehl.
. 62. divergens Jord. —
(herb. Hohenacker).
253. ediilis Boiss. — (herb.
Buhse).
137. eriorrhizus Boiss. —
(herb. Buhse).
N" du
class1
144. Eschscholtzii Schl. —
(Acad. Se. Petrop.).
41. escurialensis Boiss. et
Reut.— (Plantes d'Es-
pagne).
1. (Ceratocephalus) fal-
catus Pers. — Var,
(herb. Hanry).
207 . fascicu la ris Mhlbg . —
St-Louis, Engelmann.
251. fibrosusWalh. — (herb.
Ind. Or. Hook. fd. et
Thomson).
255. Ficaria L. — (herb.
Nyman).
108. filiformis Michx. —
Delavare, C. J. Moser.
39-42. plabellatus Desf. —
(herb. Welwitsch ;
Salzmann).
124. flabellifolius Heuff . —
(herb. Hochsteller).
113. flabelliformis Bert. —
Chili, Bertero.
24. flaccidus Hook. —
(Acad. Se. Petrop.).
268. flagelliforniis Sm. —
(Mandon, PI. And.
Boliviens.).
104. Flammula L. — Nor-
mandie (Vire),Lenor-
mand.
28. fluitans Lam. —
Bordeaux, (herb. L.
Motelay).
148 —
IV du
class1
30. fiuviatilis Weber. —
var. terrestris . —
(herb. Godron).
244. fontanus Presl. —
(herb. Trévisan).
177.
Friesianus Jord. —
(herb. Grenier).
141. frigidus Willd.— Al.
taï, (Ac. Sc.Petrop.).
79-79bis. glacialish.— Stock-
holm, Anderson ;
(herb. Ekarti;Bu-
ckingeri;Nyman).
134. Gmelini DC— (Acad.
Se. Petrop.).
25. Godronii Gren. —
(herb. G. Lespinasse;
Boreau).
156. gracilis Schleich. —
Pyrénées, Bordére.
101-102. gramineus L. — (F.
Schultz, herb. norm.;
herb. P.F.A.Irat;De-
caisne; Vieillard).
257. grandiflora Rob. —
(herb. Boreau).
160. Grenier amus Jord. —
Isère.
191. Haivaiensis A.Gray. —
Iles Sandwich, Dr
Hillebrand.
4. Iwdcraceus'L. — Calva-
dos (Vire), Lenor-
mand ; Stockholm,
Anderson.
N" du
class"
196. hirtellus Royle. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fd. et Thomson).
202. hispidus Michx. —
Pensylvanie, Turpin.
167. Huetii Boiss. et Reut.
— Armenia, Huet du
Pavillon.
164. hungarica.
74. hybridus Biria. — Tir-
lemont (Belgium),
(herb.Arm.Thielens).
llô. hydrophilus Gand. —
(herb. Hooker).
135. hyper boreus Rottb. —
Stockholm, Ander-
son.
58. illyricus L. — Pres-
burg (herb. J. C. Eq.
Pittoni à Dannen-
feldt).
240. incrassatus Guss. et
Boiss. — Gilicie, Ba-
lansa.
130. inundatus Bauk. —
(herb. DrF. Mueller).
66. japonicus Thumh. —
(herb. Lugd.-Balav.).
111. javanicus Blum. —
(herb. Lugd.-Batav.).
188. Kotschyi Mo\*s.— Kuh
Daëna, Hohenacker.
197. lœlus Wall. — (herb.
T. Anderson).
119. lancifolius Bert.
— 149 —
N" du
class'
176-182. lanuginosus L. —
Normandie, Ghesnon;
(herb. Bonjean ; FI.
Gall. et German. ex-
sicc. de B.C.).
133-1G1. lapponicus L. —
Stockholm, Ander-
son ; (herb. Acad. Se.
Petrop. ; Delise).
224. leiodiscus Boiss . —
Armenia, Huet du
Pavillon.
5. Lenormandi Schultz.
— (FI. Gall. et Ger-
man. exsicc).
103. lingua L. — (herb. A.
Thielens, Belgium).
76. littoralis Schlecht. —
, (herb. von G. Zeller).
229. lomatocarpusFisch. —
Th. Kotschy.
106. longicaulis C. A. Mey.
— Altaï, (Ac. Se. Pe-
trop.).
35. lutulentus Song. et
Perrier. — (FI. Gall.
et German. exsicc.)
86. magellensis Ten. —
(herb. de Notaris).
114. Mandonianus Wedd.
— (PI. And. Boli-
viens., Mandon).
33. marinus Fries —
(herb. Elias Fries).
N" du
class'
195.
127.
235.
250.
mauiensis A. Gray.—
(herb. Hillebrand).
micranthus Bruegg.
— Missouri, Riehl.
microcarpus Bertol.
Millani F. Mail. —
(herb. Sonder).
46. mille foliatus Vahl. —
Florence (herb. Van
Heurck).
59. monspeliacush. — Var,
(herb. Huette).
152. montanus Willd. —
(FI. etrusca exsicc).
155. montanus Gay. —
(herb. Léman).
155bis. montanus L. — (herb.
de Notaris ; Bonjean ;
Buckinger).
158. montanus L. var ma-
jor Koch.
162. montanus L. var. La-
peyrousii. — (herb.
Soyer;Villemet ; Gue-
bhard; Bonjean).
131. multiftdiis Pursh. —
Delaware, (herb. W.
M. Canby).
234. muricatus L. — (FI.
etrusca exsicc, Du-
rando).
71. myosuroides Boiss. —
(Th. Kotschy, IterSy-
riacum).
— 150
V <ln
class'
48. myriophyllus DC. —
(herb. Boissier ; Ho-
henacker).
142. natans Lebed. — Altaï,
Prescott.
228-261. neapolitanus Ten.
(herb. Requien ; de
Heldreich,herb.greec.
norm.).
18i-181bis nemorosus DC. —
(herb. Le Bailly ;
Léman ; Genevier ;
Kralik, PI. corses).
138. nivalis L. — (Acad.
Scient. Petrop.); An-
derson, Stockholm.
245. nodiflortia L. — (herb.
Ac. Se. Petrop.; Bu-
reau; Guépin).
258. nudicaulîs Ker. —
Transylvanie.
150. oligocarpos Hochst. —
(Schimp. iter Abys-
sinicum).
8. ololencos Lloyd —
(FI. de la Loire-Infé-
rieure; herb. Motte-
lay, Bordeaux).
243. oph ioglossifoiiusWïïï .
Ile de Crète, Sieber ;
(herb. Requien; Salz-
mann ; Delise).
49. orientalis L. — (herb.
Boissier).
N" du
class'
2-3. (Ceratocephalus) or-
tkoeeras DC— (herb.
Acad. Se. Petrop ; J.
V. Kovats).
52. oxyspermus Dec. —
(herb. R. F. Hohenac-
ker).
522. palœstinus Boiss. —
(Th.Kotschy,IterSy-
riacum).
81. Pallasii Schlecht. —
(herb. Acad. Petrop).
211. palustris Sra. — (E.
Bourgeau, PI. d'Es-
pagne).
99. parnassîfolvus L. —
FI. Gall. et German.
exsicc.de C. Billot).
239-239bis. parviflorus L.
— fherb. Curtis;
Requien; Salzmann;
Botteri ; Durando ;
Aunier; Montagne).
21. paucistamineus
Tausch. — (FI. Gall.
et German. exsicc).
55. pedatusW. et K.— • Al-
taï, (herb. Presscott).
210. peduncularis Sm. —
Valdivia, Leckler.
43. peloponnesiacwBoiss.
— (herb. Boissier).
206. pensylvanicus L. —
GanadaWest,Ganby;
(herb. Frank).
— 151
N" du
class'
57. petroselimts Biria. —
Ile Bourbon, (herb.
Giraudy).
227. philonotis Ehrh. —
Falaise ; (herb. Lou-
dierre ; Hanry ; de Fo-
restier).
200. pimpinelli Lin. — Tas-
mania, Hook.
140. ping vis Hook. —
(Antarct. Exp. 1839-
1843, J. D. Hooker.)
237. pinnatus Poir. — Le
Cap, Drège.
89. platanifolius'L. —
Meurthe (herb. C.
Salle).
201. plebeius B. Br.— Nou-
velle Zélande, Godey.
174-180. polyanthemos L. —
(herb. Dr Marteux ;
Monin).
112. polyphyllus W. et K.
— (herb. Monin).
145. polyrhizos Steph. —
(Acad. Se. Petrop.) ;
Armenia, Huet du
Pavillon.
200 prœmorsus DG. —
(Mandon, PI. And.
Boliv.).
178. procerus Moris —
(herb. Salle).
N- du
class'
252. ysychrophilus Wedd.
— (Mandon, PI. And.
Boliv.).
194. puùescensBert. — (Bot.
Soc. of London).
107. pt/!chellusC.AMe\ '.—
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
132. Pursliii Bichards. —
(Th. Kumlien, PL
Viscons. exsicc.).
109. pusilim Poir. — S.
Garolina, A. Curtis.
136. pygmœus Whlbg. —
(Acad. Se. Petrop.).
94-95. pyrenœus L.— (herb.
P.F. Albert Irat;Beu-
ter; Bonjean).
259. radicans Eth. — Le
Cap, Drège.
50. rectirostris Coss. et
Dur. — (herb.Cosson).
175-205. recurvatus Poir. —
(herb. Lesèble ; Col-
legii SS. Trin., Du-
blin).
192. repensh. — Anderson,
Stockholm.
105. • reptans L. — (herb-
Acad. Petrop).
53. Reuterianus Boiss. —
(herb. Boissier).
246. Revellierii Bor. —
(herb. Boreau).
- 152 —
233.
27,
70,
77,
N01 du
class'
116. rhomboideus Goldie.
— (herb. Elias Fries;
Curtis).
rhynehocarpus Boiss.
— (herb. Gaillarde t) .
Rionii Lagg. — (herb.
Lagger).
rwpestris Guss. —
(herb. de Notaris).
rutœfolîus C. A. Mey.
— (Ac. Se. Petrop.
et herb. Huguenin).
248. sagittœfoliiis Hook. —
Ceylan, Thwaites.
117. salsuginosus Pall. —
Caucase, (Ac. Se.
Petrop.).
128-129. sceleratus L.— (FI.
Etrusc.exsicc); Stoc-
kholm, Anderson.
146. Schimperianus Hochst
— ( S c h i m p . i t e r
Abyssin.).
232. segetalis Kit. — (herb.
Trévisan).
82. Seguieri Vill. — Gre-
noble, Chabert.
190. sericeus Poir. — (herb.
Giraudy).
221. sericocephaltts Hook.
— (Antarl. Exp. D.
Hooker).
242. sessiliflorics R. Br. —
Australie, Vieillard.
V' du
cl;iss'
169. si mens is Fres. — Abys-
sinie, (coll. Schiniper).
216. sparsipilics Jord. —
Indre-et-Loire, Gene-
vier.
64. spicatusDesi. — (herb.
Hocheteller).
54. Sprunerianus Boiss.
— (herb. Boissier).
147. stagnalis Hochst. —
(Schimp. iter Abys-
sin.).
148. stenocarpics Steud. —
(Schimp. iter Abys-
sin.).
172. SteveniAndrz. — Indre-
et-Loire, Genevier.
223. striatus Hochst. —
Abyssinie,Schimper.
267. strigillosus Boiss. —
Armenia, Huet du
Pavillon.
139. sulphureus Sol. —
(herb. Sonder; Fries).
171. sylvaticus Thuill. —
Haute-Savoie, DrBou-
vier.
90. ter ,mt us DC— (herb.
Lugd. Batav.).
72. Thorali.— Chambéry,
(herb. Bonjean).
238. trachicarpus Fisch. et
Mey. — (herb. Go-
dron ; Hohenacker).
153
N" du
class*
85. TraunfellneriMo^Q.
— (herb. Eq. Pittoni
à Dannenfeldt).
20-17. trichophyllus Chaix.
— Montpellier, (FI.
Gall. etGerm. exsicc.
de G. Billot).
120. tridentatus DC. —
(Mandon, PI. And.
Boliv.).
241. trilobus Desf .— Téné-
riffe, T. Husnot ; Es-
pagne, Bourgeau.
7. tripartittis DC. — An-
gers; (herb. Guépin;
Welwitsch).
184. tuberosus Lapeyr. —
(herb. Godron).
212. umôrosus Ten. —
(herb. Grenier).
262-183. velutinus Ten. — i
(herb. Durando ; Re-
quien ; de Heldreich,
herb. grœc. norm.).
219. vemicosus Presl. —
(herb. Sonder).
189. villosusDC. — Tanger,
(herb. Salzmann).
196. Wallichianus Wight.
— Ceylan, Thwaites.
203. sp. Missouri, Riehl.
204. s/).Swan-river,Cuming
12. Oxygraphis
1. glacialis Bge.— Altaï,
(Ac. Se. Petrop.).
N0' du
class'
2. poli/petalus Hook. —
(herb. T. Anderson).
Tribu IV. Hellcl>oi*e%
13. Caltha
2. appendiculataPers. —
Malouines, Chauvin,
d'Urville.
8. dioneœfolia Hook. —
(Antarct. Exp. J. D.
Hooker).
9. integerrima Pursh. —
(herb. Frank).
7. introloba Mùll. —
(herb. Sonder).
6. natans Pall. — (herb.
Monin).
4-5. palustris L. — (herb.
Jardin;Becker; Acad.
Se. Petrop.).
10. radicans Forst. —
(herb. Syrne).
3. sagittata Cav. — (Man-
don, PI. And. Boliv.).
1. scaposa Hook. — Sik-
kim, (Hook. fil. et
Thomson).
1
15. Gtaucidium
palmatum Sieb. —
(Ac. Se. Petrop.).
3. Hydrastis
1. canadensisL. — Pen-
sylvanie, Porter ;
(Bot.Soc.ofLondon).
— 154 —
M 17. Trotlla.
5. acaùlis Lindl. — (herb.
Ind. Or. Hook. fil. et
Thomson).
4. americaniis Ledeb. —
Etats-Unis ; (herb.
Léman; Thuret).
2. asiaticus L. — (herb.
Monin).
I. europœus L. — St-Pé-
tersbourg, Sanson ;
Stockholm , Ander-
son.
6. lilacinus Bunge. —
(herb.Acad.Petrop.)..
3. patulus'S&Msh.— (herb.
Hohenacker).
18. HeUeborus
8. atrorirbens'W.eiK. —
(herb.J. C. Eq. Pitto-
ni à Dannenfeldt).
5. Bocconi Ten . — Sicile ;
(herb. de Franque-
ville; Trévissan).
9. dumetorwnW . et Kit.
—(herb. Hohenacker).
10. fœtidus L. — (herb.
Arm. Thielens ; Le
Prévost).
II. lividus Ait. — Corse,
Debeaux ; (herb. Kra-
lik).
12. )>tnlti/nh<s\T\*.— (FI.
dalmat. exsicc).
N" «lu
class*
1. nigcrlj. — (herb.Lenor-
mand ; Buckinger,
Petri-Portee).
6. odorus W. et Kit. —
(herb. Hohenacker).
2. officinalis Salisb. —
(herb. horti bot. Ge-
nuensis).
4. pvrpurascens Waldt.
— (herb. Léman ;
Marteux; Sonder).
13. vesicarius Auch. —
(herb. Boissier).
3-7. viridisli.— (herb.Bon-
gard; Huguenin ; de
Brébisson ; Aunier).
19. Eranthis
3. cilicica Schott et Kots-
chy. — (B. Balansa,
pi. d'Orient).
1. Iii/emalis Salisb. —
(herb. de By; Mou-
geot ; Kampmann ;
Albert Irat).
2. sibirica DC. — Dahu-
rie, (herb. Bongard).
20. Coptis
2. quinquefolia Maxim.
— Japon, (Ac. Se.
Petrop.).
1. trifolia Salisb. —
(lierb.Ac. Se. Petrop.;
Kuhlewein ; Bailey ;
Blake ; llarvey).
155
N°" di
élass'
21. Isopyrum
N0> du
class'
6.
adiantifolium Hook.
13-14
. damascena L. — Var,
— (herb. Ind. Or.
Hanry ; La Rochelle,
Hook. fil. et Thomson)
Lloyd ; (herb. Lenor-
5.
bilernatum Jord. et
mand).
Gray. — Illinois, Cur-
8.
divaricata Beaupré .
tis; Indiana, Canby;
— (herb. de Fran-
Missoury, Riehl.
que ville).
3.
fumarioides L. —
16.
elata Boiss. — (herb.
(herb.Ac.Sc.Petrop.;
Boissier).
Trévisan : Monin).
7.
fœniculacea DC. —
» i
(herb. Hohenacker).
2.
grandifiorum Fisch.
18.
gallica Jord. — (herb.
— (herb. Kuhlewein ;
J. Lloyd).
Hohenacker).
1.
nigellastrum L. — Pro-
4.
japonicum Sieb. et
vence, de Brébisson ;
Zucc. — (herb. Ac. Se.
Marseille, Castagne ;
Petrop.).
(herb. Ekarti).
1.
thalictroides L. —
6.
hispanica L. — Espa-
(herb. de By ; Perrier;
gne (herb. Bourgeau ;
Delise : Léman ; Buc-
Dufour; Delise).
kinger).
7.
ôrientalis L. — Ar-
menia, Huet du Pa-
22. Higella
villon ; (herb. Dunal).
11.
aristata Siebth. —
5.
oxypetala Boiss . —
(herb. Boissier).
(herb. Hohenacker ;
9.
arvensis L. — (herb.
Th. Kotschy, iter Sy-
Duret ; Hausskneck ;
riacum.)
' Genevier ; Godron ;
12.
saliva L. — (herb. L.
Boissier).
Kralik).
3.
ciliaris DG. — Pales-
17.
stellaris Boiss. —
tine; (herb. Boissier;
(herb. Boissier).
Gaillardet ; Hohenac-
2.
unguicularis Lam . —
ker).
(Kotschy, iter Syria-
15.
coarctata Hort. —
cum ; herb. Gaillar-
(herb. Hanry).
det).
— 156 —
N<" du
class'
10.
5.
16.
13.
17.
6.
19.
18.
11.
9.
14.
4.
23. Aqullegia
alpinaL. — (herb.Hu-
guenin ; Soyer-\Yil-
lemet; deBrébisson).
atrata Hock. — (FI.
Gall. et Germ. exs.)
atropurpurea Miq. —
(Acad. Se. Petrop.).
canadensis L. — Mis-
souri, Riehl ; (herb.
Bolander ; Des-
préaux ; Bailey).
dumeticola Jord. —
(PI. de Corse, De-
beaux).
Fischeriana Dec. —
(herb. Kickx).
glandulosa Fisch. —
(herb. Kickx) ; Son-
garia, Acad. Scient.
Petrop.; (herb.Hohe-
nacker).
olympica Boiss. —
(Pl.d'Orient,Balansa;
herb. Hohenacker).
parviflora Ledeb. —
Mandshuria, Ac. Se.
Petrop. ;(herb.Buhse)
pyrenaicah. — (herb.
Grenier ; Léman ; de
Forestier).
sibiricaJuB.ro.. — (herb.
Kuhlewein ; Monin).
S h inneri Hook. —
(herb. Huguenin).
Sternbergii Reich. —
(herb. Graf; Grenier).
N" du
class1
12-20
15.
7.
3.
1.
thalictrifolia Schott.
—(herb. Pétri Portae).
viridiflora Pall. —
(herb. Monin).
viscosa DC. — (herb.
Petter ; Dufour ; Mon-
tagne).
vulgaris L. var. pubi-
flora. — (herb.Ind.Or.
Hook.fil. et Thomson).
vulgaris L. — Stock-
holm, Anderson; Tir-
lemont, Arm. Thie-
lens.
25. Delphinium
Ajacis L. — Corse,
Delisle ; (herb. Bu-
reau; Pitton ; Lenor-
mand).
altissimum Wall. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
anthoroideum Boiss.
— Cilicie, Balansa ;
Syrie, Hohenacker.
aquilegiœfolium
Boiss. — (herb. Ho-
henacker).
axilliftorum DC— Ar-
ménia,Haussknecht;
(herb. Hohenacker).
43-50 azureum Micbx. — Il-
linois, Curtis ; (FI.
Texanaexs.,Lindhei-
mer); cuit., Bonjean.
3-5
68.
13.
65.
1.
157
N" il ii
class'
11. bithynicum Griseb. —
(herb. de Notaris).
70. Brunonianum Royb.
— Tibet, Hooker.
17. cardiopetalum DC. —
(Fl.Gall.etGerm.exs.
de C. Billot; herb. Ma-
linvaud; Grenier).
28. cheilanthum Fisch. —
Montpellier, Dunal.
24. cinereiim Boiss . —
(herb. Boissier).
9-6-75. Consolida L. — Ar-
menia, Bourgeau ;
Stockholm, Ander-
son ; hort. Paris. ;
(de Heldreich, herb.
Grœc. norm.).
45. crassicaule Ledeb. —
(herb. Bonjean).
51. cuneatum Stev. —
(herb. Monin).
63. cyphoplectrum Boiss.
— (herb. Hohenacker)
61. dasycaulon Fres. —
Abyssinie,Schimper.
73. dasystachyon Boiss.
— Lazistan, Balansa.
29. denudatum Wall. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
10. divaricatum Ledeb. —
Perse, Buhse ; (herb.
Boiss.; Hohenacker).
N" du
class'
54.
47.
48.
38.
56.
55.
69.
34.
27.
21.
36.
49.
53.
67.
dyctiocarpum DC. —
(herb. de Brébisson).
elatum L. — Baïkal,
Monin.
clegans DC. — Nancy,
Godron.
fissum W. K. — Cau-
case, Prescott; (herb.
Grenier; Hochsteller;
Salle).
flexuosum MB. — Cau-
case, Monin.
glabelhim Turcz . —
(herb. Hohenacker).
ylaciale}îook, — (herb.
Ind. Or. Hook. fil. et
Thomson).
glcuidulosum Boiss.
— Armenia, Boissier.
grandifiorum L. —
(herb. Pelvet; Kùhle-
wein ; Monin).
halteratum Sibth. —
Syria , Kotschy ;
Lydia, Boissier.
hybridum Willd. —
Georgia , Hohe-
nacker; (herb. Son-
der).
intermedium Sol. —
Cultivé, Bonjean.
ijitermedium Ait. —
Altaï, (Acad. Scient.
Petrop.).
lanigerum Boiss. —
(herb. Hohenacker).
158 —
v iiu
class'
19.
41.
35.
52.
20.
71.
37.
72.
76.
N" «lu
class'
7.
46.
62.
39.
18
longipes Mo ris. -
Palerme, de Fran
queville.
Menzi&zii DC. — Cali-
fornie, Harvey.
Middendorflii Trautv.
— (Ac. Se. Petrop.).
montanwm DC. — Ml-
Viso, Jordan ; Pyré-
nées, 3illot.
Hd/tumUC.— Egypte,
Léman.
nudicaule Torr. et
Gray. — (herb. Bo-
lander).
ochroleucum Stev. —
(herb. Hohenacker).
oliganthum Boiss.
— (Ch. Haussknecht,
iter Lyr.-Armen.).
oliverianum DC. —
(herb. Mnsei palat.
Vindor).
orientale J. Gay. —
Arinenia, (Bourgeau;
Huet du Pavillon.)
ornatumG. Bouche. —
Pise, Durando.
palmatifidum DC. —
(herb. Monin).
penicillatum Boiss. —
Persepolis, Hohenac-
ker.
I,ci(la<)j/num Desf. —
Espagne, Bourgeau ;
Algérie, Lefranc.
peregrinum L. —
(herb. Hohenacker) ;
Syria, Kotschy.
25.
8.
59.
12.
33.
31.
15.
58.
14.
26.
64.
66
persicum Boiss. —
Perse, Hohenacker.
phrygium Boiss. —
(herb. Boissier).
pictum W. — (herb.
de Notaris).
pubescens DC. — Al-
gérie ; (herb. Dunal ;
Castagne ; Giraudy).
pubifloruni Turcz. —
Lac Baïkal, Monin.
puniceum Bbrst. —
Caucase, Hohenac-
ker ; Sarepta, Kùhle-
wein.
pusillum Labill. —
Syria, Boissier.
Raveyi Boiss.— (herb.
Boissier).
RequieniiDec.— Var,
Hanry.
revoluturnSC—hoTt.
Paris.
rigidum DC. — Syria,
Hohenacker ; Liban,
Gaillardet.
rugulosum Boiss. —
Perse, Buhse.
saniculœfoliumBoiss.
— (herb. Hohenac-
ker).
sclerocladwm Boiss.—
(herb. Mnsei Palat.
Vindor).
159
N" du
class1
60. Staphisagria L. —
(FI. dalmat. exsicc,
Petter) ; Var, Hanry;
Ténériffe, Husnot.
16. tenuissimum Sm. —
(herb. de Notaris).
23. tomentosum Aucli. —
(herb.Boissier; Hohe-
nacker).
42. tricorne Michx. —
Athens, Hall ; Mis-
souri, Richl.
57. triste Fisch. — Gand,
Ivickx.
40. velulinum Bertol. —
Apennins, Gennais.
30. virescens Nutt. — (FI.
Texana exsicc. Lin-
dheimer).
22. virgatum Poir. —
(herb. Boissier; Gail-
lardet).
74. sp.
26. Aconit um
1. angustifolium Rch. —
(herb. Eq. L ittoni).
1. Antkora L. — (herb.
Huguenin; Kovats ;
Perse val -Grandmai -
son).
2. anthoroideum Rchb.
— Altaï, (Ac. Scient.
Petrop.) ; Chambéry,
Bonjean.
N<" du
class1
16. arcuatum Maxim. —
Mandshuria, (Acad.
Scient. Petrop.).
32. baicalense Turcz. —
(herb. Monin).
13. barbatum Patr. —
(herb. Monin).
18. Cammarumh.— Mont-
Cenis, Bonjean.
31. delphinifolium Dec.
— Unalaschka, (Ac.
Scient. Petrop.).
25. eminensKoch — (herb.
Bonjean; Kickx).
3. eulophum Reichb. —
(herb. Bonjean).
20. exaltatum Bernh. —
(herb. Bonjean).
41. Halleri-bicolor Reichb.
— (herb. Bonjean).
36. heterophyllum Wall.
— (herb. T. Ander-
son).
38. hians Host. — (herb.
Bonjean).
il. Hofltianum Schur.
22bis intermedium var. ver-
sicolor. — (herb. Bon-
jean).
21. japonicum Thunb. —
Japon, (herb. Lugd.
Batav.).
33. Kusnezoffii Rchb. —
(herb. Buhse).
— 160 —
N" du
class'
40. laxifiorum Schleich.
— (herb. Bonjean).
4. lycoctomum L. — Sa-
voie, Bonjean; (herb.
Aunier).
6. lycoctomum L. var.
glabrifolium. —
Monde, Prost.
6bis lycoctomum L. var.
yrandiflorum. —
(herb. Mougeot; Du-
ret; Monin ; Angs-
trom).
8. moldavicum Hacq. —
9. monta num. — Cultivé,
Bonjean.
23-24-26 napellush.— Stock-
holm, Anderson ;
(herb. R a v a u d ,
Meissner); Pyrénées,
Monnier ; (herb. Mou-
geot ; Bonjean; Du-
rand-Duquesney , Mo-
nin ; Guebhard).
15. nasutum Fisch. —
(herb. Sonder).
30. neomontanum Kœlle.
— (herb. Hoppe).
12. orientale Mill. — Cau-
case , Hohenacker ;
Djinil, Balansa.
10. pallidum Riehl. —
Mandsliuria, (herb.
Ac. Scient. Petrop.).
iN01 du
class1
37. palmatum Don . —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
19. paniculatum Lam. —
(herb. Reuter; Gueb-
hard ; Bonjean).
18bls pseudo-Cammarum. —
Bonjean, Chambéry.
28. pyramidalis Mill. —
(herb. Kampmann ;
Hoppe).
5. pyrenaicum Lam. —
Gavarnie.
34. reclinatum A. Gray.
— SlaCarolina,Curtis.
17. rostratum Bernh. —
Chambéry, Bonjean.
7. septentrionale Koll. —
Stockholm , Ander-
son ; Petropol., Kuh-
lewein.
35. sinense Siebold. — Ja-
pon , (herb. Lvigd .
Batav.).
27. stérile Thon. — (herb.
Guebhard).
42. s trie tu m Beruh. —
(herb. Bonjean).
43. tooeicum Rechb . —
(Herb. Bonjean).
22. uncinatum L.— Keri-
tuchy, Curtis.
161
N" du
elass'
14. variegatùmîj. — (herb.
Bonjean ; Marteux ;
Guebhard ; Eq. Pit-
toni).
39. venustum Reichb. —
(herb. Bonjean).
3.
27. Actœa
americana Pursh. —
Ohio, Frank.
2. longipes Spack. —
(herb. Salle).
1-4. spicata L. — Terre-
Xeuve, Despréaux ;
Himalaya,Anderson;
(herb. Blake) ; Vos-
ges, E. Schlumber-
ger ; Stockholm, An-
derson ; Beauvais,
d'isigny.
28. Cimicifuga
4. /tipo)/icaSpreng.(I'ft//-
rosperma acerinum
S. et Z.) — (herb.
Lugd.-Batav.).
2. americana Michx. —
Sta-Carolina, Gurtis ;
(herb. Porter).
1. fœtida L. — (Fl. Pruss.
occid.);Kamtschatka,
(Ac. Se. Pet.).
3. racemosa L. — (Bot.
Soc. of London); Dela-
ware, Canby.
N" du
class1
29. Xanthorhiza
1. apiifolia L'Hér. —
cuit., Huguenin; Ca-
rolina North, Canby.
30. Peeonia
10. albiflora Pall. — Sibé-
ria, (Ac. Sc.Petrop.);
cuit;, Huguenin.
9. anomala L. — Sibé-
rie, Thuret ; (herb.
Monin).
6. ban a tic a Koch. —
(herb. Hochsteller).
15. BroteriBoiss. — (herb.
Welwitsch);
17. califoraica Nutt. —
California, Harvey.
3. coriacea Boiss. — Es-
pagne, Bourgeau.
2. corallina Retz. —
Blois, Le Frou ; Flo-
rence, Van Heurck ;
(herb. Hoppe ; Thie-
lens).
11. fragrans Anders. —
cuit., Mury.
12. humilis Retz. — huit.
Paris., Decaisne.
7. lohttta Desf. — (herb.
Boissier); Alger, Thu-
ret.
1. Moùtan Sims. — cuit.,
Coquard.
11
— 162
V du
class'
V du
class1
4.
o/fîcinaHs L. — Sàr-
dagna, de Notaris ;
Vérone, Huguenin.
13.
14.
paradoxa Anders. — '
( rrasse, Giraudy.
s.
L6.
peregrina Mill. —
cuit., Huguenin.
5.
pubescens Sims.
AVe.sx/ Biv. — Corte,
Requit-il : Algérie.
Cosson.
tenuifolia I.. — Cau-
case, (Acad. Scient.
Petrop.) ; Transylva-
in a, Haslinger : Per-
namhouc, Chauvin.
Onlo II.
DILLENIAGE^E
Tribu I. Uelimes»»
32. Daoilla
;,. asperrima Splitg. —
(herb. Kiekx .
3-7. brasiliana DC. — Rio-
Janeiro , Vauthier ;
Guyane Française,
Deslongchamps; Ba-
hia, Salzmann.
1. fleoouosa St-Hil.— Ba-
hia, Salzmann.
6. lacunosa Mart.— Bré-
sil, Claussen.
4. pilosa Miquel. — (herb.
Sagot).
2. rugosa Poir. — Brésil,
Henschel.
33. Curatella
1. americana L. — Para-
maribo, Hohenacker.
2. Cambaiba St-Hilaire.
— Brésil, Claussen.
3. sp.— Brésil, Claussen.
1.
1.
9.
35. Doliocarpus
Calim'ii (iiiit'l. — Gu-
yane franc.. Sagot.
pubiflor<us Miq. —
Brésil, Hohenacker.
Rolandi l'C. — BaftTa,
Salzmann.
strictus Poir. — Suri-
nam. Hohenacker.
36. De lima
dasyphylla Mi<].— Su-
rinam. Hohenacker.
sar nu- n l osa L. —
Ceylan,Thwaites; Su-
matra, herb. Lugd.-
Batav.).
37. Te tracera
alnifolia Willd. —
(herb. Jardin).
asperula nigra Willd.
— Guyane franc., Sa-
got.
Assa DC.— .lava. (herb.
Lugd.-Batav.).
163 —
N" du
class'
2. BreynianaSclûech. — -
Bahia, Salzmann.
8. corymbosa. — Çalé-
donie, Webb.
6. Euryandra Labill. —
Nouvelle CaléJonie,
Vieillard.
5. lœvis Vahl. — Ceylan,
Thwaites.
10. m adayascariensis
Willd. — Madagas-
car, G i rau il y.
1. oblonyata DC. — Rio-
Janeiro, Riedel.
3. rotundifolia Sin. —
(herh. Martii).
11. scaberrimdMiq. — Phi-
lippines, Cuming.
Tribu II. Dilleniese
38. Acro tréma
10. appendiculatumThw.
— Ceylan, Twaites.
9. btftlatumThw.— Cey-
lan, Thwaites.
11. dentatytmThvr.— Cey-
lan, Thwaites.
4. dissectum Thw. — Cey-
lan, Thwaites.
1. Gtardneri Thw.— Cey-
lan, Thwaites.
:VJ1S intermedium Thw. —
Ceylan, Thwaites.
7. lanceolatum Hook. —
Ceylan, Thwaites.
N<" du
class'
2.
14.
12.
5.
3.
15.
6.
13.
8.
16.
lyrafam Thw. — Cey-
lan, Thwaites.
membranaceum Thw.
— Ceylan, Thwaites.
rotundatum Thw. —
Ceylan, Thwaites.
sylvaticum Thw. —
Ceylan, Thwaites.
T h irai tes ii Hook. —
Ceylan, Thwaites.
uniftorum Hook. —
Ceylan, Thwaites.
uniflorum va'r. pe-
tiolaris. — Ceylan,
Thwaites.
virgatumThw.±- Cey-
lan, Thwaites.
Walkeri Wight —
Ceylan, Thwaites.
syj . — Babington.
39. Schumacheria
3-4. alnifolia Hook. —
Ceylan, Thwaites.
2. angustifolia Hook. —
Ceylan, Thwaites.
1 . castaneœfolia Vahl . —
Ceylan, Thwaites.
40. Wormia
1. excelsa Jack. — Suma-
tra, (herl). Lugd.-Ba-
tav.).
2. oblonga Wall. — Phi-
lippines, Cuming.
164 —
v- <l ii
class'
2.
3.
41. Di lie nia
i ',kI ii -<i !.. — Bornéo,
(herb. Lugd.-Batav.).
retusa Taumb. — Gey-
lan, Thwaites.
speciosa Thumb. —
cuit., Bonjean.
sp. — Syme.
Tribu 111.
llil>l>oi*licrc
43. Trisema
1. coriaceum Ilook. -
Nouv.-Calédonie,
Vieillard.
3. Vieillardi Brong. —
Nouv.-Galéd orrie,
Vieillard.
2. Wagapii. — Xouv.-Ca-
lédonie, Vieillard.
44. Hibbertia
8. agrestis. — Héuschel.
31. Baudouinii Brong. —
Non v.-Calédon i e,
Vieillard.
6. camphorosma A.
Gray. — Nouv.-Hol-
lande, Hoehsteller.
21. canescens Sieber. —
Nou v.- Hollande,
Hoehsteller.
3. cinerea 1>< \. — Nouv.-
Hollande, Muller.
10. cUneifolia Labill. —
lioil. Paris., Thurel.
N" du
class*
7.
13.
20.
4.
17.
11.
18.
20.
25.
1.
L9.
14.
15.
densiflora Hook. —
(Bot. Soc. of London).
dentata B. Br. — Aus-
tralie, Vieillard.
diffusa DG. — Austra-
lie, Vieillard; Nouv.-
Hollande, Hoehstel-
ler.
ericœfolia Ilook. —
(Bot. Soc. of London) .
fasciculata B. Br. —
(herb. Muller).
grossulariœfolia Sa-
lisli. — Australie, de
Franque ville ; (herb.
Lesèble ; Thuret).
linéarisa. Br. — Syd-
ney,Vieillard; Nouw-
Hollande, (herb. Cl mu-
vin ; Hoehsteller).
microphylla Steud. —
Australie.
minutifolia Muller. —
Australie, Souder.
,, if ii in B. Br. — Nouv.-
Hollande, Hoehstel-
ler.
obtusifolia DG. — Aus-
tralie, Ilogdson.
perfoliata Hag. — lie
de Garni. Kiehx.
procumbens DC. —
Tasmania, Hook.
pulchella Brong. —
Nouv.-Galédonie,
Vieillard.
— 165
Nor du
class'
i
[ .V du
class'
9.
reçu rri fol ia Steud. —
Swan-River, Sonder.
24.
32bis
rubescens Vieill. —
Nouv. -Calédon ie,
Vieillard.
16.
28.
salicifoliii Muell. —
Nouv.-Galédonie.
12.
Vieillard.
97
29.
salicifolia Turcz. —
No u v. -G aie d o-nie,
Vieillard.
33.
32.
scabra Brong. — Nouv.
Calédonie, Vieillard.
35.
36.
2.
sericea R. Br. — (herb.
Mueller).
5.
strictaB.. Br. — (herb.
Mueller); Nouv. -Hol-
1.
lande, Hochsteller.
23.
subexcisa Steud. —
Australie.
3.
22.
tenuiramea Steud. —
Australie.
2.
trachyphrylla Steud.
— Australie.
virgata R. Br. —
Australie, Vieillard ;
(herb. Miiller).
volubilis Audr. —
Australie, Vieillard.
SjJ.
sp. — Sydney, Viril-
lard.
sp. — (herb. Toulé).
sji. — Nouv. -Calédonie,
Vieillard.
45. Candollea
glàberrima Steud. —
Australie.
parviflora Steud. —
Nouv. -Hollande.
striata Steud. — Nouv.-
Hollande.
Ordo III. — GALYCANTHAGE^
49. Calycanthus
1. floridus L. — cuit.,
Lenormand.
4. g la iicu s Willd. —
(herb. Salle; Delise).
3. lœvigatus Willd. —
(herb. Salle; Delise;
Lesèble).
2. occidentalis Hook. —
(herb. Bolander).
5. prœcox L. — hort.
Paris..
50. Chimonanthus
1. fragrans Lindl — Ja-
pon, (herb. Lugd.-
Batav.).
166 —
Ordo IV. — MAGNOLIACE^E
N" ilu
class"
Ti
11.
3.
6.
2.
10.
s.
I. Ti*oflio«leii«li't*i«*
53. Trochodendron
ralioides Sieb. — Ja-
pon, (herb. Lugd.-
Batav.).
ibu II. Wlntereœ
54. Dry mis
amplexicàulis Vieill.
— Nouv.- Calédonie,
Vieillard.
aromaiica R. Brown.
— (lie ri». Kickx ;
Webb).
austro-ca l 'ed on icus
Vieill. — Nouv.-Calé-
donie, Vieillard
chilensis DC. — Valpa-
raiso, Brown.
Deplanchei Vieill. —
Nouv. -Calédonie,
Vieillard.
granatensis L. — Bré-
sil, (herb. Claussen,
Hooker).
Lenormandii Vieill.
— Nouv. -Calédonie,
Vieillard.
/ ivularis Vieill. — N1,e
( Jalédonie, Vieillard.
WinteriF orsl.- -I herb.
Brown).
s]o. — Nlle-Calédonfe,
Vieillard.
N" do
class'
9.
sp. — Minas-Geraes,
Riedel.
56. lUicium
'. anisatum L. — Japon,
(lierh. Lugd.-Batav.).
. floridanumli. — liort.
Paris., Decaisne ;
(herb. Bailey; de Brè-
bisson ; Thurel ,
>. Griffiltliii Hook. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
5. parviflorum Mich. —
hort. Paris., Tharet.
L. religiosum Sieb. — .la-
pon, (Acad. Scient.
Petrop.).
Tribu m. M&grnoltese
57. Talauma
elegans Miq. — Java,
(herb. Lugd.-Batav.).
glauca Miq. — Suma-
tra, (herb. Lugd."
Batav.).
I.
58. Magnolia
cuit.,
.">. çieuminata L
1 [uguenin.
bi. Campbellî Hook. —
herb. Ind. or. 1 look.
fil. fi Thomson).
— 167
N0' «lu
class'
8. discolor Venl. — (herb.
Dunal ; Godron ; De-
caisne).
10. fuscata Andr. — cuit.,
(herb. Lesèble; A.
d'Isigny).
2. glauca L. — Sla-Caro-
lina, Gurtis.
grandiflora Linn. —
Carolina austr., Gur-
tis.
Hoonoki Sieb. — Ja-
pon, Limminghe.
hypoleuca Sieb. — Ja-
pon, (herb. Lugd.-
1.
12.
11.
7.
9.
13.
3.
4.
6.
4bis
Batav.).
obovata Per. — cuit.,
Huguenin.
parviflôra Sieb. — Ja-
pon, (Ac. Se. Petrop.).
sphenocarpa Hook. —
(herb. Ind. Or. Hoôk.
fil. et Thomson).
Thomsoniana Hort. —
cuit.. Huguenin.
tripetala L. — (herb.
A. d'Isigny).
Yulan DC. — (herb.
Dunal).
.s-/>. — (herb. d'Isigny).
60. Miche lia
7. Cathcartii Hook. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
N°« du
class'
1 . Champaca L.— Chine,
Monin.
9. eoccelsa Bl. — (herb.
[nd. Or. Hook. fil. et
Thomson .
8. la/nuginosa Wall. —
(herb. End. Or. Hook.
fil. et Thomson).
10. longifolia Blum. —
(herb. Lugd.-Batav.).
11. montana Bl. — Java,
(herb. Lugd.-Batav.).
3. nilagirica Zenk. — (PI.
Ind. Or., Hohenac-
ker).
4. ovalifolia Wight. —
Geylan, Thwaites.
6. punduana Wall. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
2. sericea Pers. — Chine,
Monin.
5. Walkeri R. B. —Gey-
lan, Thwaites.
61. Liriodendron
1. tulipifera L. — cuit.,
Lenormand ; Shl -Ca-
rolina, Curtis.
Tribu IV. Scluzanilreie
62. Schizandra
4. axillcris Hook. —
herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
168 —
\" du
class'
5.
chinensis Rupr. —
Mandshuria, (Ac.Sc.
Petrop.).
coccinea Michx. —
Louisiana, Curtis.
elongatum Bl. — (herh.
Ind. Or. Hook. fil. et
Thomson).
grandi flora Bl. —
(herb.Anderson;Har-
vey).
A" du
rlass
63. Kadsura
4. japonica Del. — Japon,
(herb. Lugd.-Batav.).
■4. propinqua Wall. —
(herb. Salir .
3. Roœburghiaha Arn. —
(herb. Ind. Or. Il-
fil. et Thomson).
2. Wightiana Arn. —
Ceylan, Thwaites.
Ordo V
ANONACE^E
Tribu I. U varies»
64. Sagerœa
2. îand olata Miq. —
Bornéo, (herb. Lugd.-
Batav.).
1. Thwaitesii Hook. —
Ceylan, Thwaites.
65. Stelechocarpus
1. s]>. — Java. (herb.
Lugd.-Batav.).
66. Uoaria
8. argentea Bl. — Bornéo,
(herb. Lugd.-Batav.).
2. macrophylla Roxb.—
Ceylan, Thwaites.
4. macropoda Hook. —
Ceylan, Thwaites.
5. Narum Wall. —Cey-
lan. Thwaites.
9. ovalifolia Bl. — Java,
(herb. Lugd.-Batav.).
10. ptgchocalgx'M.iq. — Su-
matra, (herb. Lugd.-
Batav.).
1. semecarpifolia Hook.
— Ceylan, Thwaites.
3, sphenocarpa Hook. —
Ceylan, Thwaites.
7. timoriensis Blum. —
Moluccae, herb.
Lugd.-Batav.).
('). zeylanica L. — Ceylan,
Thwaites.
68. Porcelia
1. parvi/lora Dunal. —
hort. Paris., Thurèt.
T."). G uat ter ia
6. acuminata. — Ceylan,
Thwaites.
— 169 —
N" du
class'
1 . bi v v t'i h <s DC . — Guy an e
franc., Sagot.
5 . coffco ù les T 1 1 vv . — C ey-
lan, Thwaites.
3. Corihti Dun. — Cey-
lan, Thwaites.
7. lateriflora Bl. — Java,
de Franqueville.
4. persicœfolia Hook. —
Geylan, Thwaites.
2. suberosa Dunal.— Phi-
lippines, Cuming ;
Geylan, Thwaites.
8. villosissima S'-Hil. —
Minas-Geraes, Gl aus-
sen.
9. sp. — Mangalor, Hohe-
nacker.
76. Duguetea
1. le pi dota Miq. — Suri-
nam, fîohenacker.
Tribu U. Unonese
77. Cyathocalyx
1. zeylanicus Champ. —
Ceylan, Thwaites.
78. Artabotrys
1. odoratissimus R. Br.
— Sumatra, (herb.
Lugd.-Batav.);
3. suaveolçns Bl. — Phi-
lippines, Cuming.
2. zeylanicus Hook. —
Ceylan, Thwaites; Su-
N" du
class'
Lugd.-
1
Lugd.-
- Java,
8
6
11
9.
I
5.
2.
matra, (herb.
Batav.).
sp. — (herb.
Batav.).
81. Cananga
odorata Hook.
(herb. Lugd.-Batav.).
83. Unona
ibis.crassiflora Vieill. —
Nouv.-Calédonie,
Vieillard.
Dasymaschala Bl. —
Sumatra, (herb. Lugd.-
Batav.).
discolor Vahl. — Java,
(herb. Lugd.-Batav.).
dumetosa Vieill. —
Nouv.-Calédonie,
Vieillard.
elegans Thw. — Cey-
lan, Thwaites.
fulgensl.a,bïU.. — Nouv.-
Calédonie, (herb. Vieil-
lard; Webb).
longiflora R o x b . —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
nitens Muell. — Port
Denison.
nitidissima Dunal. —
Nouv.-Calédonie,
Vieillard.
rufesçens Vieill. —
Nouv.-Calédonie,
Vieillard.
— 170 —
V du
10.
12.
7.
N" du
class'
1 . sp
6.
5.
1
I
subglandulosa Miq.—
Bornéo, (herb. Lugd. -
Batav.).
virgataMiq— Bornéo,
(herb. Lugd. -Batav.).
zeylanica Hook. —
Ceylan, Thwaites.
84. Monocarpia
- Bornéo, (herl).
Lugd.-Batav.).
85 A si mina
triloba Dunal. —Mis-
souri . Riehl. ; Illi-
nois, Curtis.
88-. Polyalthia
castigenum Miq. — Su-
matra, (herh. Ludg.-
Batav.).
glaucum Miq.— Java,
(herb. Lugd.-Batav.).
macrorhyncha Miq. —
Sumatra,(herb Lugd.
Batav.).
Moonii Thw. — Cey-
lan. Thwaites.
seœtamni Miq. — Bor-
né,., herb. Lugd.-
Batav.).
subcordata Miq.— Ja-
va,(herb.Lugd.-Bat.).
90 Anaxagorea
zeylanica Hook. —
Ceylan, Thwaites.
91. Popowia
2. hirta Miq.— Sumatra,
(herb. Ludg.-Batav.)-
t. rufula Miq.— Bornéo,
(herb. Lugd.-Batav.).
Tribu ni. Mitreptaoreee
94. Oxymitra
1. Bornei nsis Miq- — Su-
matra, (herb. Lugd.-
Batav.).
2. ecceisa Miq. — Su-
matra, (herb. Lugd.-
Batav.).
95. Goniothalamus
3. Gardneri Hook. —
Ceylan, Thwaites.
1. Eookeri Thw. —Cey-
lan, Thwaites.
7. macrophyllttsBi.— Su-
matra, (herb. Lugd.-
Batav.).
6. reticulatus Thw. —
Ceylan, Thwaites.
5. salicin us Hook. —
Coylan, Thwaites.
sesquipedalis Hook.—
(herb. Ind. Or. Hook
fil. et Thomson).
fclpl'sMiq. -Sumatra.
(herb. Lugd.-Batav.}.
Tkwaitesii Hook. —
Ceylan, Thwaites.
97. Mitrephora
obtusa Bl. — Java,
(herb. Lugd.-Batav.).
— 171 —
.v du
class'
99. Mo no dora
1. heterophy lia M. —
(herl). Moricaud).
2. spectabilis Wight. —
PhilippineSjGumJng.
Tribu IV. Xylopieae
106. Ro lit nia
4. exsucca DC. — (herl).
Hohenacker).
1. laurifolia Schlecht. —
Brésil, Claussen.
6. multiflora Splitg. —
(herb. Hohenacker).
5. pulchrinerva DC. —
Guyane franc., Sago t.
3. resinosa Spruce. —
Guyane franc., Sagot.
2. salicifolia Schlecht. —
Brésil, de Franque-
ville.
7. sp. — (Herl). Riedel).
108. Anona
9. asiatica L.
S. Cherimolia Lam. — (G.
Maudon, PI. And.
Boliv.).
12. chrysopetala Steud. —
(herl). Hohenacker).
7. cinerea Dun. — Gua-
deloupe, Jardin.
4. echinata Dun. —
Guyanefranç., Sagot.
1. furfuracea St-Hilajre.
— Brésil, Claussen.
6.
14.
class'
11. Hostmanni Steud. —
(herb. Hohenacker).
3. longifolia Anbt. —
Guyane frani;. .Sagot.
2. palustris L. — Bahia.
Salzmann.
13. peduncularis Sleud.
— (PI. Surinam, Hohe-
nacker).
10. Sa I z m K n n i DC. —
Bahia, Salzmann.
5. sericea Dun al. —
Guyane franc., Sagot.
squamosa L. — Iles
Marquises, Jardin.
s/j. — Brésil, Claussen.
110. MeLodorum
hppofflaucum iNliq. —
(herb. Lugd.-Batav.)
Kent ii Hook. — (herb.
Lugd.-Batav.).
latifolium Hook. —
Java, (herb. Lugd.-
Batav.).
2. manubriatum Hook.
— Philippines, Cu-
ra ing.
5. ruftnervum Hook. —
Sumatra, (herb.
Lugd.-Batav.).
3. verrucosum Hook. —
(herl.. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
6.
1.
— 172
class'
111. Xylopia
7. Championii Hook. —
Ceylan, Twaites.
1. frutescens Miq. — Ba-
hia, Salzmann.
.3. grandiflora Saint-Hi-
laire. — Brésil, Claus-
sen ; Ceylan, Thwai-
tes.
5. hexagymes. — Su-
matra, (herb. Lugd.-
Batav.).
6. nigricans Hook. —
Ceylan, Thwaites.
4. nitida Dun. — Guyane
franc., Sagot.
5. parvifolia Hook. —
Ceylan, Thwaites.
2. salicifulia Hook. —
Surinam, Kickx.
Tribu V. MJliasece
114. MM usa
1. montana Gord. — Cey-
lan, Thwaites.
4. Roxburghiana Hook.
— (herb. Ind. Or.
Hook. Ql. et Thom-
son).
:i. Wallichiana Hook.—
(herb. Ind. Or. Hook.
Ql. et Thomson).
2. zeylanica Hook. —
Ceylan, Thwaites.
V do
class'
5. sp . — Ceylan , Thwai-
tes.
116. Orophea
7. chrysocarpa Miq. —
Bornéo, (herb. Lugd.-
Batav.).
4. coriacea Thw. — Cey-
lan, 'thwaites.
1. Eeyneana Hook. —
Ceylan, Thwaites.
5. hexandra Bl. — Java,
(herb. Lugd.-Batav.).
3. oùlifjua Hook. — Cey-
lan, Thwaites.
6. trigyna Miq. — Bor-
néo, (herb. Lugd.-
Batav.).
2. zeylanica Hook. —
Ceylan, Thwaites.
117. Alphonsea
3. lutea Hook.— Ceylan,
Thwaites.
2. scUrocarpa Thw. —
Ceylan, Thwaites.
1. zeylanica Hook. —
Ceylan, Thwaites.
120. Bocagea
1. sp.— (herb.Moricaud).
124. Eupomatia
1. la h ri na R. Br. —
Kiama, (New South
Wales, Harvey).
173
Ordo VI. — MENTSPERMACE^E
Ti
bu I. — Tinospoi'Ciic
N" du
N°' ,1
cliiss'
class
. 127. Chasinanthera
14.
1.
dépendent Hochst. —
(Schimperi iterAbys-
6.
sin.).
137. Anatnirta
1.
i.
Coeculus Wight. —
Geylan, Thwaites.
3
139. Coscinium
*-**
1.
feitestratum Colebr. —
Geylan, Thwaites.
12.
Tribu II. Cocculcic
il.
140. Anomospermum
2.
concolor Pœpp. —
Guyane franc . , Sagot .
15.
3.
minutifiora Sag. —
Guyane franc., Sagot.
16.
1.
Schomburgkii Miers .
— Guyane franc., Sa-
13.
got ; Surinam, Hohe-
nacker.
142. Tiliacora
4.
1.
acuminata Mill. —
Geylan, Thwaites.
10.
147. Limacia
2.
1.
borneensis Miq. —
Bornéo, (herb.Lugd.-
Batav.).
7.
2.
eus [rida ta Hook. —
Geylan, Thwaites.
148. Coeculus
Bakis A. Rich. — Nu-
bie, Kotschy.
carolinus DG. — Sta-
Carolina, Curtis.
japonicus Deland. —
Japon, (herb. Lugd.-
Batav.).
Forsteri DG. — Nou-
kahiva, Jardin.
laurifolius DC. — Ja-
va, Zollinger; (herb.
Harvey).
Lea'ba L. — Syrie,
Kotschy.
macrocarpus Thw. —
Geylan, Thwaites.
(Nephro icaj Perraudi.
— Iles Sandwich, Dr
Hillebrand.
platyphylliis St-Hi-
laire. — (herb. de
Martius).
Plukenetii DC. — Man-
galor, Hohenacker.
radia tus Lam . — (herb .
Mus. Paris., Macé).
Roxburg hianus Dec.
— (herb. de Fran-
queville).
Thunbergii DC. —
Japon, (Acad. Scient.
Petrop.).
— 174 —
\ ■- .lu
class'
17. trinervis Wiar. —
Japon, (herb. Lugd.-
Batàv.).
9. villosus DC. — (herb.
Iml. Or. Hook. fil. et
Thomson).
8. virginicumh. — hort.
Paris..
149. Pericampylus
1. incanus Miers. — Java,
(herl». Lugd.-Batav. ;
Ind. Or.' Hook. fil. et
Thomson).
151.' Spirospermum
1. penduliflorum Th. —
Madagascar, Boivin.
152. Menispermum
1. canadense L. — cuit.
Bonjean ; (hort. Ca-
dom., Chauvin). %
3. dahuricum DC. —
(herb. Monin).
4. Lyoni Pursh. — (herl).
Syme).
2. Menziesii Pursh. —
Ohio, 1)' Frank.
Tribu III. Cixsampcliclesi'
L54. Stephania
5. Burmanni Wight. —
Ceylan, Thwaites.
::. corymbosa Miq. — Phi-
lippines, I îuming.
N"" du
claSS'
1 . hernyzndifoliàVJ ight.
— Ceylan, Thwaites ;
Foi rnose, I lance.
2. rotunda Lour. — Hi-
malaya, Anderson,
4. Schimperi Hochst. —
Abyssinie.Schiinper.
155. Cissampelos
5. Caapeba P. — Cuba,
de Franquevifle.
11. chpensis Tliuml». —
(Bot. Soc. of. London);
Le Cap. (herb. Drè
v Webb).
6. convoi r n hircaWWl. —
Madagascar, Girau-
dy ; Ile Bourbon, Mo-
nin.
10. hernandifolia Will.
— Indes.
4. littoralis L. — Bahia,
Salzmann.
5. ma n rit Iiiini Petit. —
Ile Bourbon, de Fran-
qtieville.
:'>. microcarpa DC. — Su-
rinam, Buckinger.
2. obtecta Wall.-- Indes,
de Fraaqueville.
'.). ovalifolia DC. — Bré-
sil, Claussen.
1. Parreira L. — Nilghiri,
herb. Ind. ( )r. Hook.
131. et Thomson) ; St-
175
N" du
class'
10.
13.
15.
7.
12.
14.
Dominique, Turpin ;
Ceylan, Thwaites.
tamoidesjyG. — Guyane
franc., Sagot.
torulosa E. Mey. —
Le Cap, Drège.
velutina St-IIil. —
(herb. Moricaud).
sp. — Brésil, Claussen.
sp. — Brésil, Claussen.
sp. — (FI. aethiôpica,
Th. Kotschy).
N" du
class'
1"J,,|S sp. — Le Cap, Drège.
14bis sp. — Le Cap, Webb.
17. .S7;. — (herb. Syme).
Triliu IV. l';i<li>ïoiic;r
160. Pachygone
1. ovata Miers. — Ceylan,
Thwaites.
168. Sychnosepalum
1. Sagotianum Eichl. —
Guyane franc., Sagot.
Ordo VII.
BERBERIDE^E
Tribu I. Lai'clizsthalere
182. Lardizabala
2. biternataRmz. etPav.
— Chili, Decaisne.
1. triternata Ruiz. et
Pav. — Chili, de
Franque ville.
183. Boquila
1. trifoliq Decais. —
Chili, Decaisne.
184. Paroatia
1 . BrunonianaiDecais. —
Khasia, (herb. Ind.
Or.Hook. lîl. et Thom-
son).
186. Stauntonia
1. hexaphylla Decais. —
Japon, (Acad. Scient.
Petrop.).
187. HolJjœllia
1. latifolia Wall. — Du-
blin, Harvey ; Hima-
laya, Anderson.
188. Akebla
1. lobata Decaisne. —
Japon, (Acad. Scient.
' Petrop.).
2. quinata Decaisne. —
Japon, (Acad. Scient.
Petrop.); Ile de Gand,
Kickx.
Tribu II. Kei*l>ci*ew
190. Berberis
20. œtnensis Rolm. —
Corse, Kralik.
170 —
N" du
clars'
4. aquifolium Pursh. —
(PI. Novo-Mexic, A.
Fendler) ; cuit., Hu-
guenin.
28. aristata DC. — Inde,
Rogle; Ceylan Thwai-
tes.
16. asiatica Roxb. —
(herh. Ind. Or. fil. et
Thomson).
14. buxifolia Lam. —
Chili, Brcnvn.
30. cânadensis Mill. —
hort. Abri ne ; hort.
Paris., Thuret.
27. ceratophylla Don. —
Nepaul, Babington.
15. cratœgina DC. — Sy-
ria, Boissier ; Son-
garia,(Ac.Sc.Petrop.)
21. cretica L. — Ile de
Crète, (herb. Van
Heuck ; Guebhard ;
Hohenacker).
8. Darioinii Hook. —
Chili, Brown.
11. dulcis Sweet. — culta,
Iluguenin.
12. empetrifoUa Lam. —
culta, Huguenin;Ma-
gellan, de Franque-
ville.
10. Fendlèri Cray.— (PI.
Novo-Mexic).
IN" du
class'
3.
19.
17.
9.
1.
26.
25.
13.
31.
■>■)
glumacea Spreng. —
culta, Iluguenin.
hispanù a Boiss. — An-
dalousie, del Campo.
iUcvfolia Roxb. —
Cape Horn, Hooker.
integerrima Buge. —
Songaria, (Acad. Se.
Petrop.).
japonica Del. — Japon,
(herb. Lugd.-Batav.).
Lycium Roy le. — Hi-
malaya (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thom-
son).
madèrensis Lowe. —
Madère, Mandon.
nepalensîs DC. — Sik-
kiin, (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thom-
son).
nep'alensis Spr. — lie
de Gand. Kiekx.
pînnata Lag. — culta,
Iluguenin.
sibirica l'ail. — Songa-
ria, (Ac. Se. Petrop.).
sinensis DC. — culta,
Huguenin.
tinctoria Leschen. —
Nilagiri,] [ohenacker^
£rt'/b#atoHartw.— El.
Texana exsioc, Lin-
dheimer).
177
N" du
class1
7. ulicina Hook. — La-
date, (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thom-
son.)
23. umbellata Wall.— Hi-
malaya, Anderson.
29. vulgaris L. — Stock-
holm,Anderson; Nor-
mandie, Lenormand;
Nancy, Godron.
15. Wallichianà DC. —
Khasia, (herb. Ind.
Or.Hook. fil. et Thom-
son).
191. Bongardia
1. Rauw'olfii C. A. Mey,
— Baku, (Acad. Se.
Petrop.).
192. Leontice
1. altaica Pall. — Altaï,
(herb. Monin ; Pres-
cott.).
2. leontopetalonh. — Per-
sepolis, Hohenacker;
Attica, Boissier.
193. Caulophyllum
1 thalictroides'L. — Pen-
sylvanie,W.M. Can-
by.
194. Handina
1. dômes tica Thumb. —
Japon ; hort. Paris,
N0' du
class1
o
o.
1.
Thuret; Japon, (Ac.
Se. Petrop.).
196. Epi médium
alpinum L. — fherb.
Bauchianum).
grandi florumMorr. —
cuit., Huguenin.
hexandrum Hook.
pinnatum ' Fisch. —
(herb. Buhse).
198. Diphylleia
cymosa Mich. — Sta-
Carolina, Buckley ;
(herb.Curtis); Japon,
(Ac. Se. Petrop.).
200. Podophyilum
Emodi Wall. — (herb.
Ind. Or. Hook. fil. et
Thomson).
peltatum L. — Dela-
ware, Canby ; Mis-
souri, Riehl.
201. Achlys
japon ica Max. — Ja-
pon, (Ac. Se. Petrop.).
triphylla DC. — (herb.
Bolander).
12
— 178 —
Ordo VITI. — NYMPH^EACEiE
Subordo I. — CABOMBE^E
N0' du
class'
3'.
6.
9.
7.
8.
202. Cabomba
2. aquatica Nutt. — Su-
rinam, Buckinger.
1. piauhiensii Gardn. —
N0' du
class1
Brésil, (herb. Dalton;
Hooker).
203. B rase nia
1 . pcltata Pursh. — New-
Jersey, Ganby.
Subordo II. — NYMPH^EE^!
204. Nuphar
advena Ait. — Halifax,
Harvey ; Pensylva-
nia, Canby.
intermedium Ledeb.
— (FI. Prussiœ orient.
Kornicke) ; Stock-
holm, Anderson.
japonicum DC. — Ja-
pon, (Acad. Scient.
Petrop.).
Kalmianum Pursh.
luteum Smith. —
(herb. Botteri, An-
derson).
minor Dum.
pumilum Sm. — (FI.
Prussiœ orient., Kor-
nicke) ; Stockholm ,
Anderson.
sagittœfolia Pursh.
— North Carolina,
Canby.
5. Spennerianum Gaud.
— (herb. Mougeot ;
Leresche).
205. Nymphœa
17. alba L. — (herb. Bot-
teri;; Stockholm, An-
derson.
16. alba purpurea. —
(herb. Elias Fries).
6. ampla Dec. — JNubie,
Ivotschy.
10. ampla v&r.Audgeana.
— Martinique, Jardin.
1S. Basniniana Turcz. —
(herb. Monin).
19. biradiata Sommer. -
Stockholm, Ander-
son.
4. cœrulea Andr. — Sé-
négal; (herb. de Bré-
Oisson ; Gaillardet).
14. dentata Schum. —
(herb. Jardin).
170
IN-5 du
class'
20.
15.
12.
9.
13.
11.
1.
lotus L. — Nubie,
Ivotschy ; (herb. De-
caisne ; Ekart).
Millet i< Bot. — Maine"
et-Loire, Gaston Ge-
nevier.
odorata Ait. — Illi-
nois, Riehl.
pubescens Willd. —
Philippines, Guming.
pygmœa Ait. — Kha-
sia (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thom-
son).
rubra Roxb. — Man-
galor, Hohenacker ;
Ile Bourbon, Monin.
scutifolia DC. — Le
Cap, Drège.
semiaperta Klinggr.
N" du
class'
1.
— Bavière, Thielens;
Bohême, Miïller.
sinuata Salzm. — Ba-
hia, Salzmann.
stellata Willd. — Man-
galor, Hohenacker ;
Ceylan, Thwaites.
thermalisDG. — (herb.
Haslinger ; Jermy ;
Léman). .
s p. — Bombay, Ba-
bington.
207. Euryale
ferox Salisb. — Ile de
Gand, Kickx.
2U8. Victoria
regia Lindl. — Gand,
Ivickx.
2. sp.
Subordo III. — NELUMBONE^Î
209. Nelumbium
luteum Willd. — Mis-
souri, Riehl; Phila-
delphie, Basson ; De-
laware, Canby.
Ordo IX.
speciosum Willd. —
Java, Zollinger ; Phi-
lippines, Guming ;
Montpellier, Dunal.
sp. — Cuba, don Ra-
mon de la Paz.
SARRAGENIAGEvE
210. S ar race nia
fiava L. — North Caro-
lina, Curtis ; (herb.
Canby).
purpurea L. — '#i,a-Ca-
1.
3.
rolina, Curtis ; (herb.
Porter ; Smith).
rubra Wall. — Sta-Ca-
rolina, Curtis.
variolaris Michx. —
Florida, Curtis.
180
Ordo X.
PAPAVERACE^E
Tribu I. Roiimcyesc
N" du
class'
1.
213. Platystemon
californiens Benth. —
(herb. Bolander; Har-
vey).
214. Platystigma
3. californicum'Benih. —
Californie, Bolander.
1. lineare Benth. —
(herb. Bolander;
Harvey).
2. oreganum Benth.
Tri lui II. Eupapavereic
216. Papaoer
25. aculeatum Thbg. —
Le Cap, Sonder.
36. alpiuum L. — (herb.
Leresche;Huguenin).
35. apulum Ten. — (de
Heldreich, herb. gr;e-
cum norm.).
17. arenarium Bbrst. —
(herb. Hohenacker).
7. Argemone L. — (FI.
Gall. et German. ex-
sicc. de CB.); Corse,
Delise.
6. ârgemonoides Cesati.
— (herb. Botteri ; de
Notaris ; Iluguenin).
34. armeniacurn Lam. —
Tiilis. Bongard; (PI.
N-du
class*
Pers. austr., Hohe-
. nacker).
4. aurantiacum Willd.
— (herb. Dr Monta-
gne; Salle; Mougeot).
27. bracteatum Lindl. —
(herb. Hohenacker).
32. caucasicum Bbrst. —
cuit., (Lesèble ; herb.
Bonjean).
16. commutatum Fisch.
et Meyer. — (herb.
Hohenacker).
12. Decaisnei Hochst. —
Sinai, Schimper.
9. dubium L. — Algérie,
Cosson ; Canaries,
Despréaux.
33. floribundum Desf. —
hort. Paris. ,Decaisne.
31. fugace Poir. — (herb.
Hohenacker).
5. hybridum L. — Alger,
Jamin ; Paris, Gaston
Genevier.
19. Lecoqii Lamotte . —
Brabant, Arm. Thie-
lens.
23. libanoticum Boiss. —
Syrie, Kotschy.
24. macrostetnon Boiss. —
Armenia , Huet du
Pavillon.
181
N" du
class'
11.
1.
2e.
14-28
99.
13-15
21.
29.
30.
20.
modes tum Jord. — Ile
de Ré, Billot.
nudicaule L. — Sibi-
rica, Monin ; Kora-
ginsk, (Acad. Scient.
Petrop.).
nudicaule var. rubro-
quranliacum Fisch.
— Mandshuria, (Ac.
Se. Petrop.).
orientale L. — hort,
Paris..
pilosum Sibth. et Sm.
— Krabousa , Des-
préaux.
polytrickum Boiss.—
Syrie, Kotschy.
pyrenaicumDC. — Pic
du Midi, Monnier ;
M'-Formose, Reuter.
, Rhœas L. — Hague-
neau, Billot ; Pylos,
Despréaux ; (herb.
Boissier ; Castagne ;
Despréaux;Boissier).
rupifragwm Boiss. —
Espagne, Boissier.
setigerum Dec .-Corse,
Debeaux ; Canaries,
Despréaux; Hyères,
Giraudy.
somniferum L. — Pise,
VanHeurck; (PI. Ma-
derenses, Mandon).
syriacum Boiss. —
(herb. Gaillardet).
N°' du
class'
18.
10.
tenuifolium Boiss. —
(herb. Hohenacker).
umflorum Balb. —
Corse, Delise.
8. sp.— (Ac. Se. PetrQp.).
219. Argenone
5. hispida Gray. — (PL
nov.-Mexic.;Fendler;
herb. Bolander).
3-1. meacicana L. — Caro-
line, Curtis ; Ile Bour-
bon,Delise; Surinam,
Buckinger ; (PI. ca-
nari., T. Husnot; PI.
And. Boliv. Mandon).
2. ochroleuca Sweet. —
Mexico, Trévisan.
4. rosea Hook. — Iles
Sandwich, Jardin.
220. Meconopsis
1. çambrica Vig.Diss. —
Auvergne,Guebhard;
Pyrénées, Roussel.
2. heterophyllà Bentb. —
(herb. Bolander).
3. horridula Hook. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fi], et Thomson).
4. Wallichii Ilook. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
222. Stylophorum
1. ohiense Spr. — Ohio,
Frank.
— 182
V du
elass1
1.
224. Sanguinaria
canadensis L. — Du-
blin, Ilarvey ; Nor-
mandie, Morière; De-
lawarej Canby.
225. Bocconia
2. cordataWillà.— liort.
Mouceaux.
1. frutescents L. — hort.
Paris.
226. Glaucium
6. àrabicum Fresen. —
(herb. Schimper).
7. calycînum Boiss. —
(herb. Hohenacker).
9. contortuplicatum
Boiss. -Perse, Buhse.
3. corniculatum Curt. —
(herb. Huet) ; Cana-
ries, Despréaux.
1. fia vum Cran tz. —
Blois, Lefrou; Gran-
ville.
4. fulvum Boiss. — (PI.
Pers. austr., Hohe-
nacker).
8. grandiflorum Boiss.
et Huel.— Arménie,
Boissier.
2. luteum Scop. — N&-
ples,Perseval-Grand-
maison ; Stockholm,
Andcrson ; (herb.
Areschong ; Gaillar-
det).
N" du
class'
10.
pumilum Boiss. —
Perse, Buhse.
5. rubrtim Sibth. — Mo-
. don, Despréaux.
227. Rœmeria
1. hybrida DC. — Ajac-
cio, Maire; Espagne,
Léman.
5. orientalis Boiss. —
Arabie, Hohenacker.
3. réfracta Steud. —
(herb. Hohenacker).
2. rhœadiflora Boiss. —
(herb. Hohenacker).
4. Schimperi Presl. —
Sinaï, Schimper.
228. Chelidonium
2. grandiflorum DC. —
(herb. Monin).
3. laçiniatum Mill. —
(herb. Cadom., Chau-
vin).
1. majus L. — Japon.
Tribu U. HiimuMiistiim;*'
229. Dendromecon
1. rigidum Benth. — Ca-
lifornie, Harvey ; Ca-
lifornie, (herb. Bolan-
,1,m-; Cuming).
230. Hunnemannia
1. fumarioides S\s eet.—
hort. Paris., Thuret.
183 —
*§Jg 231 Eschscholtzia
1. califomîca Chain. —
horl. Cadom., Chau-
vin ; liort. Paris.,
Decaisne; Californie,
Bolander.
3. cœspitosa Benth . —
(herl). Bolander).
11
8.
6.
10
3.
9.
2.
4.
N" du
class'
2.
crocea Benlh. — hort.
Nancy, Godron.
fyypecoides Benth. —
Californie, Harvey ;
San Francisco, Jardin .
sp. — Californie, Cu-
ming.
Ordo XI.
FUMARIAGE^E
232. Hypecoum
çaucasicum Kock. —
Georgie,Hohenacker;
(Ac. Se. Petrop.).
erectum L. — Sohga-
ria, (herb. Ac. Se.
Petrop. ;Monin).
GesliniCoss. etKralik.
— Algérie, Cosson.
glaucescens Guss. —
Messine, Nyman.
grandiflorum Benth.
— (herb. Gaillardet ;
Albert Irat).
imberbe Sibth. —
Grèce, Despréaux.
7. leptocarpum Hook. —
(herb. Ind. Or. Hook.
fil. et Thomson).
littorale Wulf. —
(herb. Sonder).
pendulum L. — (herb.
Ekarti; Schultz; Reu-
ter).
1. procumbensh. — Var.
Hanry; Cadix,Delise.
5. sp. — (herb. de Fran-
queville).
234.
ûicentra
6. ecuKiilci/sis DC. — Ca-
nada.
1. cucullaria DC. — Dela-
ware,Canby; Illinois.
Curtis. *
2. formosaDC. — Califor-
nie, Bolander; (herb.
Guebhard ; Chemel ;
Buckinger).
4. tenuifolia DC— (herb.
Buhse).
5. thalictrifolia Hook. —
Kasia, (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thom-
son).
3. spectabilisDG.— Culta.
235. Adlumia
1. cirrhosa Kuf. — Dela-
\vare,Canb y; Canada,
184
V- du
class'
38.
48.
12.
24.
■21.
33.
13.
Engelmann ; (herb.
Syme; Godron).
236. Corydalis
acaulis Pers. — (herb.
Sonder ;Botteri).
adiantifolia Ilook. —
(herb.Or. Hook. fil. et
Thomson).
africana Gartn. —
hort. Paris., Despré-
aux; Capeof G.-Hope,
(Bot. Soc.jpf London).
albiflora Kit. — (herb.
Billot ; Léman).
amurensis Cham. —
Mandshuria, (Acad.
Scient. Petrop.).
angustifolia DG. —
herb. Buhse ; Hohe-
*nacker).
awea WillcL — St-
Louis, Geyer ; (herb.
F e n dl e r ; B a i 1 e y ;
Riehl).
austrahs Hausmann.
— Tyrol mér., Millier.
23. bracteata Pers. — Si-
bérie, San son.
15. bulbosa DG. — (hefb.
Billot; Durel ;t>rêge ,
36. capnoides Pers.
11. cava Schweigg. —
Stockholm, Ander-
son.
N" .lu
class1
39.
Ibis
17.
14.
52.
34.
32.
28.
claviculata DG. —
Normandie, Lenor-
mand : Nantes, Be-
nou.
cracca Schldl. — Cape
of G.-Hope, (Bot. Soc.
of London).
decumbens Pers. —
.lapon, (Acad. Scient.
Petrop); (herb.Lugd.-
Batav.).
densiflora Presl. —
(herb. Elias Pries).
fabacea Pers. — Stock-
holm, Anderson.
flabellata Edgew. —
Tibet, (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thom-
son).
flavula Kaf..
Gebleri Leded. — Ty-
rol, Reuter ; Sibérie,
Sanson.
glauca Parsh. — Cau-
case, Monin ; Michi-
gan, Canby; Canada,
Mnnin.
Gortschakowii Schr .
— Songaria, Ac. Se.
Petrop.).
Govantana Wall. —
heri).Anderson;In.d.
Or. Hook. fil. ti Thom-
son).
keterocarpa 1 >urieu. —
hort. Paris.. Salle.
185 —
.V (lu
class1
30. impatiens Fisch. —
Daburie, (Ac. Se. Pe-
trop.).
22. incisa Pers. — Japon,
(herb. Lugd.-Bntav.).
45. kasckmiriana Royle.
— (herb. lad. Or.
Hook.fil.etThomson).
20. laxa Fries. (herb.
Elias Fries).
18. Lobelii Tausch. —
Stockholm , Ander-
sen.
10. ) \o agi fiora Pers. —
Songaria, (Acad. Se.
Petrop.).
35. lutea DC. — (herb.
Reuter ; Soyer-Ville-
met ; Dur jt).
9. Marsch.alliu.na Pers.
— Caucase, (Ac. Se.
Petrop);Perse,Buhse.
54. meifoïia Wall. —
(Sikldm, herb. Ind.
Or. Hook.f. et Thom-
son).
42. micrantha Engelm. —
St-Louis, Riehl.
46. Moorcrbftania Wall.
— (herb. Ind. Or.
Hook. fil. et Thom-
son).
43. nîvalis Boiss. — Ar-
menia, Huet du Pa-
villon.
IN"5 du
class'
25. aobilis Pers. — culta,
Léman ; Songaria,
(Acad. Se. Petrop.).
37. ochroleuca Koch. —
Pise, Van Heurck ;
Tomsk, Hohenacker.
26. pœoniœjolia Pers. —
(herb. Buhse).
2. palossPina Boiss. —
(herb. Boissier; Gail-
lardet).
8. paaciflora DC. — Si-
biria, (Acad. Se. Pe-
trop) ; (herb. Buhse).
47. pincea Wall. — (herb.
Ind. Or. Hook. fil. et
Thomson).
40. pruinosa E. Mey. —
Le Cap, Drège.
19. pumila Ho st. — (herb.
Kovats).
51. ramosa Wall. — Hi-
malaya, (herb. Ind.
Or. Hook. fil. et Thom-
son).
41. ricpestris Kotschy. —
(pi. Pers. bor., Hohe-
nacker).
6. rutœfolia Schott. et
Kotschy. — Syrie,
Kotschy ; Arménie.
Huet du Pavillon.
31. sibirica Pers. — Kha-
sia, (herb. Ind. Or.
Hook. fil, et Thom-
son) ; Baïkal, Monin.
12*
180 —
.V du
class'
16. solida Smith. — Remi-
remont, Gauvin; Pé-
tersbourg, Sanson.
29. stricto, Steph. — Altaï.
(Acad. Se. Petrop.).
49. tibeticà Hook-, — (herb.
Ind. Or. Hook. fil. et
Thomson).
3-53. umbrosa DR. — Al-
gérie, Leiranc ;Oran,
W'ariou.
5. verticillaris DC. —
herl). Hohenacker).
237. Sarcocapnos
2. bœtica Bois. — Espa-
gne, Boissier.
4. crçtàsifolià DC. —
(herb. de Franque-
villé).
1. enneapkytla DG. —
(herb. Boissier ; Du-
four ; Montagne).
3. speciosa Boiss. —
(herb. de Franque-
ville; Boissier).
5. sjj. — Espagne, Bois-
sier.
238. Fu maria
22-24. agraria Lag. — Mont-
pellier, Kralik ; Dal-
matie, Botter! ; Es-
pagne, Bourgeau ;
Sicile, KTralik.
N" du
class'
46. amarysia Boiss. —
de Heldreich, herb.
graecum norm.).
30-49. a na tolîca Boiss. —
Palestine, Boissier ;
Marseille, Giraudy ;
(de Heldreich, herb.
greecum norm.).
8-16-17-20. Bastardi Bor. —
Corse, Kralik: (herb.
Bureau : ( ïenevier ;
- aim per ; Grenier,
Lebel).
19. Borcei Jord. — herb.
Boreau ; Grenier).
35. canariensis Nob. —
herb. de la Perau-
dière .
34-48. capreolata L. — Mende,
Prdsl ; Montpellier.
Salie; Espagne, Bour-
geau : (de Heldreich,
herb. greecum norm.)
18. confusa .lord. — (herb.
< îrenier ; Boissier :
Var, Hanry.
29. corymbosa Desf. —
Algérie, Boissier.
13. densiflora 1 >C— (herb.
Cosson; Grenier; Gré-
ville).
25. flabellata Gasp. — Si-
cile. Kralik.
26-33. judaicaBoiss. — Pales-
tine, herb. Boissier;
— 187 —
class.'
«8:
37.
38.
21-23
9-1 1.
41-47.
14.
54.
15.
42.
10-12.
Kotschy) ; Saïda.
Gaillardet.
Laggeri Jord.— (herb.
Lagger ; Reuter).
macrocarpa Pari. —
Smyrne, Boissier.
mâcros'epala Boiss. —
Espagne, Boissier.
major Bad. — Var,
Hanry ; Hyères, Au-
nier ; (herb. Loret).
média Lois. — (herb.
Boreau ; Dunal ; Cas-
tagne).
megalocarpa Boiss. —
Grèce, Hohenacker ;
(de Heldreich, herb.
graeeura norra.).
m ic ra n t h a Lag. —
(herb. Boreau; Gene-
vier); Marseille, Kra-
lik.
movisiana. — herb.
de Notaris).
M and tii Gham. —
(herb. Sonder; Ec-
klou).
muralisGren.eiGord.
— (herb. Grenier).
numidica Coss. —
(herb. de Franque-
ville).
officinalis Lois. —
(herb. Durand -Du -
quesney ; Grenier ;
N" du
class*
Carey ; C. Billot ; De-
beaux) ; Abyssinie,
Schimper.
27. oxyloba Boiss. — Pa-
lestine, Boissier.
32. jMdUdifiora Jord.
2-i-5-6. parviflora Lani. —
Sicile, Kralik ; Nor-
mandie, deBry; Nan-
terre, Léman ; (herb.
Duret, Piccone) ; Es-
pagne , Bourgeau ;
Calcutta. Babington ;
Ténériffe, de la Per-
raudière ; Canaries,
Despréaux.
7. Petteri Reichb. —
(FI. dalmat. exsicc,
Petter).
45. rostellata Knaf.
31. speciosa Jord. — Corse,
Del) eaux ; Brest,
Lloyd.
44. spicatà L.— Ténériffe,
de la Peraudière.
50-51. Thureti Boiss. — (de
Heldreich, herb. grae-
cum norra.).
52. Thureti Boiss. forma
floribun da. — De
Heldreich, herb. grae-
cuin norm.).
53. Thureti Boiss . forma
umbrosa scandens.
— 188 —
N" du
class'
39.
_ (de Heldreich ;
herb. gnecumnorm.)
Vaillant ii Loisel. —
Stockholm , Ander-
son ; Songaria, (Ac.
Se. Petrop.).
Wirtgeni Rock. —
Indre-et-Loire, Per-
rier.
N°* tlu
class'
28.
40.
43. sp
sp.— Saïda, Gaillardet.
sp. — Cap de B.-E.,
Sieber.
— Ténériffe, de la
Peraudière.
(A suivre;.
— 189 -
Louis Brasil. — Sur un micro-orga-
nisme d'origine pleurale
A diverses reprises, la présence de Goccidies et de
Sarcosporidies a été signalée dans diverses régions
de l'organisme humain, mais à part de rares excep-
tions, le manque de rigueur des descriptions et l'ab-
sence totale de figures rendent ces observations
inutilisables. Portant cependant sur des êtres dont
en général il est impossible de déterminer la nature
exacte, sans la connaissance de stades multiples,
ces observations basées le plus souvent sur un
unique examen, se réduisent presque toujours à une
simple affirmation que la critique doit accepter sans
contrôle, ou rejeter intégralement. Cette regrettable
alternative m'engage à publier une nouvelle obser-
vation dont l'importance absolue est contestable, mais
qui peut devenir intéressante si elle vient expliquer,
contrôler ou étendre l'observation de faits de même
ordre.
Dans un cas de Pneumothorax observé à l'Hôpital
de Caen, j'ai constaté la présence (1), dans du liquide
d'origine pleurale soumis à notre examen, de très
nombreux micro-organismes d'une, allure toute spé-
ciale. Ce sont de fins bâtonnets légèrement courbés
(1) La présence du Bacille de Koch fut également constatée.
— 190
en croissant et dont la longueur oscille entre 6 et 8 \x.
Les extrémités sont arrondies, l'une faiblement acu-
minée. Observés dans le liquide, ces micro-organismes
sont immobiles ; un corpuscule clair s'aperçoit vers
le milieu de leur longueur. Quelquefois isolés, ils
sont le plus souvent réunis en amas.
De nombreuses tentatives de coloration furent
faites avec des succès inégaux. Sur des frottés fixés
au sublimé acétique, l'hé-
\malun, l'hématoxyline
ftt d'Erlicb, l'hématoxyline à
l'alun de fer de Heidenhain
donnèrent de mauvais ré-
sultats : le corpuscule cen-
tral à peine mis en évi-
dence par les deux pre-
mières de ces méthodes,
résista complètement à la
troisième. La fixation au
liquide de Flemming avec
coloration à la safranine
(1 minute) différenciée par-
le carmin d'indigo picrique
(15 minutes) et l'alcool absolu (5 minutes) réussit
infiniment mieux. Par cette méthode la présence du
corpuscule central dans lequel je vois un karyosome,
fut constamment démontrée.
La forme du karyosome n'est pas constante. Sur
la plupart des individus il affecte la forme ovoïde,
mais sur plusieurs d'entre eux je l'ai vu s'étrangler
suivant son équateur ou même se dédouble en deux
corpuscules d'égale importance.
t
— 191 —
Le cytoplasme se colore facilement avec intensité,
surtout vers les extrémités. Un granule mal défini
s'observe souvent entre le karyosome et l'extrémité
légèrement acuminée.
La présence de cils n'a pu être constatée. Mainte-
nant, quelle est la nature de ces micro- organismes ?
Est-ce une bactérie ? la structure de nos petits corps
me paraît rendre impossible cette identification. De
plus des ensemencements sur les milieux de culture
usuels ne donnèrent aucun résultat.
Les bactéries écartées, faut il voir dans nos micro-
organismes, un microphyte d'autre nature ou un
protozoaire, et plus particulièrement un sporozoaire?
Toutes les hypothèses sont permises, rien en effet ne
permet, il me semble, de trancher la question dans
un sens déterminé.
Le malade ayant succombé, je pus assister à
l'autopsie, grâce à la bienveillance deM.leD1- Auvray,
Directeur de l'Ecole de Médecine de Caen, et prélever
toutes les pièces jugées utiles. Ce fut en pure perte.
L'examen direct de l'appareil respiratoire, pas plus
que des coupes pratiquées dans divers régions des
poumons et de la trachée, ne montra rien qui eut
quelque rapport avec l'observation précédente.
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Composition du bureau de la Société pour l'an-
née 1901 III
Membres décédés pendant l'année 1901 ... IV
Liste générale des Membres de la Société au
15 mars 1902 V
Liste des Sociétés savantes et établissements
avec lesquels la Société fait des échanges de
publications XIII
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
Séance du 14 Janvier. — Léger (L.-J.) :
A propos de la différenciation nacrée. — Dr
Moutier : Présentation de photographies d'une
anomalie de l'iris chez V homme. — Id. : Cor-
beau atteint d'albinisme partiel. — Bigot (A.):
Présentation d'un moulage de Kairunia cor-
nuta XXVII
Séance du 4 Février. — Izoard : Veau glabre;
Station de Petasites vulgaris ; Capture d'un
Grand Butor ; Résistance de /'Azolla. —
Lignier : Sur /'Azolla du Canal de Caen à
la Mer XXIX
— 104
Page»
Séance du 4 Mars. — Izoard : Note complé-
mentaire sur un veau glabre. — LlGNIER :
Communication du manuscrit cl des planches de
son mémoire sur le Gyoadeoidea micromyela
Mor. — Dr MOUTIER: Présentation de Gotyle-
crinus du Cliarmonlhien de May XXXI
Séance du 30 Mars. — Izoard : Monstre anen-
céphale d'espèce humaine. — A.-L. Letaçq :
Les études géologiques dans l'Orne avant Î87G. XXXIII
Séance du 6 Mai. — Izoard : .1 propos d'un
a.re feuille sur une feuille d Asplenium trichro-
manes ; Un cas tératologique de Vinca niinor ;
Variation de Pulsatilla vulgaris. — Dr Mou-
tier : Gui sur un tilleul. — A. Bigot : Stations
néolithiques. — Id.: Age cambrien des schistes
de Rozel, Manche. — Id. ; Minerai de fer
Ordovicien de Normandie XXXV
SÉANCE du 3 Juin. — Matte : Sur une source
du département de l'Eure. — Id. : Gentiana
carapestris et Gorydalis solida dans l'Eure. —
A. Bigoj : Terrasses pleîstocènes de la vallée
de l'Orne. — Id. : Constitution géologique de
la Zone bocaine XLI
Séanck du 2 Décembre. — Aug. Chevalier :
Ma mission au Soudan français (conférence). XLIV
Séance du 9 Décembre. — Izoard : Sur un
chien monstrueu.c. — Dr MOUTIER : Chiens et
queue courte. — F. GlDON : Feuillaison des
arbres à feuilles caduques à la Grànde-( 'anarie.
— 195 —
Pages
— Lignieiî : Notice biographique sur L.-J .
Léger. — Id. : Sur la fleur du Dicentra spec-
tabilis. — Brasil : Sur des micro-organismes
du liquide pleural de l'homme LXXV
TRAVAUX ORIGINAUX
Henri Micheels. — Carludovica -plicata Kl.,
Esquisse anatomi-que d'une Gyclanthacée. . 3
L.-J. Léger. — A propos de la différenciation
nacrée 16
Henri Jouan. — Le voyage de Dom Pernelty
aux Iles Malouines (1763-1764) 26
P. Fatjvel. — Annélides polychètes de la Gasa-
mance rapportées par M. Aug. Chevalier. . 59
0. Lignier. — Sur la valeur morphologique des
pièces florales chez le Dicentra spectabilis DC. 106
Dr F. Gidon. — Marche de la feuillaison des
arbres à feuilles caduques àlaGrande-Canarie 113
0. Lignier. — L.-J. Léger, notice biographique. 116
Id. et R. Le Bey. — Liste des plantes
vasculaires que renferme IJHerbier général
de l'Université et de la Ville de Gaen . . . 132
L. Brasil. — Sur un micro-organisme d'origine
pleurale ' . 189
TABLE DES MATIÈRES 193
L' Imprimeur-Gérant,
E. LANIER.
Caen — Imprimerie E. Lanifr, 1 îl 3, rue Guillaume — B 38~iti
B ULLETI N
DE LA
SOCIÉTÉ UNNËENNÉ
DE NORMANDIE
FONDÉE EN 1823
El reconnue d'utilité publique par décret du 22 avril 1863
5e série. e- volume
awrîki: *«02
4^m
CAEN
E. LANIER, Imprimeur
Mue Guim-aume-le-Conquérant, | ,<;■ 3
1903
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