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Full text of "Bulletin de la Société linnéenne de Normandie"

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L.-Jules   LEGER 


BULLETIN 


I)K    LA 


SOCIÉTÉ  LINNÉENNE 

DE   NORMANDIE 

FONDÉE  EN   1823 

Et    reconnue   d'ulililc   publique   par   décret   du    ±2   avril    1863 

5e  série.  —  5e  volume 

A1VIVÉE     1901, 


CAEN 

E.   LANIER,   Imprimeur 

Hue  (jUillaume-le-Conquérant,  1  fr  3 


1902 


Les  opinions    émises  dans    les   publications    de    la    Société    sont 

exclusivement     propres  à     leurs     auteurs  ;     la     Société     n'entend 

nullement    en    assumer  la    responsabilité    (  art.    23    du    règlement 

intérieur  ). 


La  Société  Linnéenne  de  .Normandie  ayant  été  reconnue  éta- 
blissement dLulil'Ué  publique,  par  décret  en  date  du  22  avril  1863, 
a  qualité  pour  accepter  les  dons  et   leys   donl   elle   serait   gratifiée. 


COMPOSITION   DU   BUREAU   DE   LA  SOCIÉTÉ 


l'ouï'  l'année  1001. 


Président MM.  Noury  (D[). 

Vice -Président.  .  .  Gallier. 

Secrétaire Bigot. 

Vice-Secrétaire.  .  .  Tison. 

Trésorier  honoraire  S.  Beaujour. 

Trésorier Chevrel. 

BibUotliécaire  .  .  .  Gatois  (D1). 

Vice-Bïbliotfiécaire.  Matte. 

Archiviste Bavenel. 


Sont  Membres   de    la    Commission    d'impression 
pour  l'année  1901  : 

MM.  les  Memrres  du  Bureau  ; 

Moutier  (Dr),    Brasil,  Osmont  (Dr),  sortant 
en  1902  ; 

Léger  (L.-J.),  Dubosgq  (Dr),  Lignier,  sortant 
en  1903. 


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MEMBRES  DECEDES  PENDANT   L'ANNÉE  1901 


MM.  G.  de  Villers,  membre  honoraire,  depuis.     .  1845 

L.-J.  Légeh,  membre  résidant,  depuis  .     .     .  1887 

Sophronyme    Beaujour,   membre    résidant, 

depuis 1872 

Barré  (Dr),  membre  correspondant,  depuis  .  1867 


Liste  générale  des  Membres  de  la  Société 


AU     15    MARS     1902 


MEMBRES    HONORAIRES    (1) 


Date  de  la  nomination. 
MM.   P.arrois   (Ch.),   professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 

de  Lille  (Nord) ■  (892 

Bather    (F. -A.),    conservateur   au    British    Muséum,  à 

Londres 1900 

Boreux  ,  ingénieur  en    chef  des  Ponts  et  Chaussées, 

rue  des  Frôles,  42,  ;i  Paris 187.-; 

Capellini,    professeur    de    géologie    à  l'Université   de 

Bologne  (Italie) 1878 

5        Dewalque     (Gustave),    professeur    de    minéralogie , 

géologie  et   paléontologie    à    l'Université    de    Liège 

(Belgique) 1857 

Douvillé  ,    professeur   de    paléontologie  à  l'École  des 

Mines,  boulevard  Saint-Germain,  207,  à  Paris  .  .  1883 
Fayel  (D1),  professeur  à  L'Ecole  de  Médecine  de  Caen.  1901 
Guillouard  ,   professeur    à   la    Faculté     de    Droit     de 

Caen ,     i8q0 

Hébert    (  l'abbé  )  ,     ancien    curé    de    Chausey  ,     à 

Fécamp 1889 

10  Le  Jolis  .  président  de  la  Société  des  Sciences  natu- 
relles de  Cherbourg isi;o 

(1)  Les  Sociétaires  dont  le  nom  est  précédé  d'un  *  sont  ceux  qu- 
ont  demandé  à  recevoir  le  Bulletin  par  fascicules  trimestriels  ;  les 
Membres  correspondants  dont  le  nom  est  précédé  d'une  ra  sont  ceux 
qui  ont  demande  a  recevoir  les  Mémoires. 


—   VI   — 

Date  de  la  nominal  ion 
MM.   Lennjer  .     président     de    la    Société    Géologique    de 

Normandie,  au  Havre 1860 

Michai.ski,    géologue  en    chef  du  Comité  géologique 

impérial  de  Russie 1900 

Moeller    (db)  ,   professeur  de   paléontologie    à  l'Ins- 
titut des  mines  à  Saint-Pétersbourg  ^Russie  .     .      .      1878 
CKblert    D.-P.),  directeur  du  Musée  de  Laval.     .  1801 

15        'Saivaoe  (Dr),  directeur  du  Musée  d'Histoire  naturelle, 

a  Boulogne-sur-Her 1883 

Toutain,  ancien  maire  de  Oaen,  Juge  au  Tribunal  de 

la  Seine 1898 

Vatin.   ancien    préfet   du    Calvados,    Trésorier-paveur 
général  d'Ille-et- Vilaine 1898 

MEMBRES    RÉSIDANTS 

MM.  Ahf.l  (Auguste),  préparateur  de  géologie  à  la  Faculté 

des  Sciences,  rue  des   Carmes,   IL 1888 

Ameline,  étudiant 1901 

Aubert-Champerré,  avoué,  place  Saint-Sauveur     .      .      1901 
Barette  (Dr),  professeur  à  l'Ecole  de  Médecine,  place 

de  la  République,  23 1890 

5        Bernard  (Noël),  maître  de  conférences  de  botanique  a 

la  Faculté  des  Sciences 1902 

Bigot   (A.),   professeur   a    la    l'acuité   des    Sciences, 

secrétaire,  rue  de  Geôle,  28 1881 

Blandin-,  répétiteur  au  Lycée,  rue  Bicoquet,  48    .     .     1891 

BOURIENNE  (Dr),    rue   de  (le.Me,    76 1891 

Brasil  (Louis  ,  préparateur  à  la  Faculté  des  Sciences; 
sous-directeur    du    Laboratoire    de    Bactériologie, 

rue  de  Louvigny 1893 

10  Caillot,  pharmacien  des  hôpitaux 1899 

"Catois  (Dr),  docteur  es  sciences,  professeur  a  l'Ecole 

de  Médecine,   bibliothécaire,  rue  Écuyère,  li  .     .     1879 
Chevrel  ,  docteur  es  sciences   naturelles,  chef  des 
travaux  de  zoologie   a  la    Faculté    des    Sciences  . 
professeur   a    L'Ecole  de   Médecine,   trésorier,  rue 
du  D'-Rayor,  S 1882 


—   VII    — 

Date  de  la  nomination 

i 

MM.  Demelle,    pharmacien    de   !r"  classej   boulevard    du 

Théâtre,  7 1880 

Duboscq  (Dr),  mallre  de  conférences  ;i  la  Faculté  des 

Sciences,  rue  de  Bretagne,  55 1894 

15        'Dufour  de  la  Thl'illehif.  avenue  de  Gourseulles,  11.  18.95 

Fauvel  (-Albert),  avocat,  rue  Ghorpn,  I f859 

Gaixier,  vétérinaire,  vice- président  pour  1901,  rue 

Leroy,  2 1899 

Gidon(D'),  docteur  es  sciences   naturelles,   rue  Saint- 
Pierre.   118 1895 

Tiiisselin  (Dr),  professeur  à  l!École  de   Médecine,  rue 

des  Carmes,  23     .....    ." 1878 

20  Hécart,  commis  des  douanes 1899 

Hettier,  rue  Guilbert,  27 1900 

"Joyeux-Laffi  if.    (Dr).    professeur    de    zoologie    à   la 

Faculté  des  Sciences 1887 

Mm°  Joyeux-La ffuie 1891 

MM.  Lanier,  imprimeur,  rue  Guillaume-le-Conquérant,  1  .  1892 

25  Le  Bey  (Raymond),  rue  des  Gostils-St-Julien  .      .      .  1900 

Ledart  (Raoul),  rue  de   Lisieux 1895 

Léger  (Paul  D'),  rue  de  Bernières,  10 1898 

'Lignier    (Octave)  ,     professeur    de     botanique    a    la 

Faculté  des  Sciences,  rue  Basse,  70 1887 

Marie,  répétiteur  au   Lycée 1900 

30  Matte,  répétiteur  au  Lycée,  vice-bibliolhécaire  .      .  1898 

Moutier  (Dr),  professeur  à  l'École  de  Médecine,    rue 

Jean-Romain,    6 1870 

Mullois,  pharmacien,  rue  Saint-Pierre,  il.     .     .     .  1882 
Noury  (Dr),  professeur  à  l'Ecole  de  Médecine,  rue  de 

l'Arquette,  président  pour  1901 1896 

Osmont     (D')  ,    professeur    à     l'Ecole    de   Médecine, 

rue   Jean-Romain,  40 1896 

35  Poi  f.i'tuf,  propriétaire,  place  de  ^République  .  1901 

Rfnf.mes.nil  (P.  de),  chef  de  division   à    la  Mairie,    rue 

de  l'Église-SaintjJulien,  12 1870 


—   VIII   — 

Date  de  la  nomination 

MM.  Sauvage,  préparateur  à  la  Faculté  dos  Sciences    .     .  1898 

Tastemain,  négociant,  rue  de  Falaise 1901 

Tison,    préparateur  de    botanique  .1   la  Faculté  des 

Sciences,  place  Saint-Sauveur,  32,  vice-secrétaire .  1893 
40          Vaullegeard   (Ach.)  ,  docteur  es  sciences  physiques 

et  naturelles,  rue  aux  Juifs 1891 


MEMBRES    CORRESPONDANTS 

MM.    Anfray     abbé  ,  cure  de  Saint-Cyr,  près   Montebourg 

(Manche) 1895 

"'Appert     (  Jules  1  .    membre     de     plusieurs    Sociétés 

savantes,  à    Fiers    Orne 1887 

*  Balle    (  Emile ),  place    Saint-Thomas,    14,    a    Vue 

(Calvados) 1891 

Bansar»  des  Bois,  députe,  maire  de  Bellême    Orne).      1888 

5  Barbé   (Charles),   médecin    a  Alençon lsss 

Beaumont   (Félix-Elie  de),    ancien    procureur    de    la 
République,    11    bis,    rue    Jean    Migault,    Niorl 

(Deux-Sèvres) 1877 

m  BONNECHOSE     (de),      rue     Franche,      13,     a    Baveux 

(Calvados) 1891 

Boudier  (Emile),    pharmacien,  rue   de   Grétry,  20,  à 

Montmorencj  (Seine-et-Oise) 1876 

Bougon,    docteur-médecin  ,    45  ,    rue    du    faubourg 

Montmartre,  Paris  (IX*) 1872 

10         Bonn.  1.11:1;.  géologue,  à    Roncherolles,  par   Darnétal 

Seine-Inférieure' 1866 

*  Bureau    (Ed.),    professeur    au    Muséum,    quai    de 

Béthune,  24,  Paris  (IV) 1858 

Butel,  pharmacien,   conseiller   général,    à    Ronfleur 

(Calvados) 1892 

"  Canel,  principal  du  rolléire  de  Sées 1899 

Canivet,   conseiller    général    de     l'Orne,    maire    de 
Chambois,  il.  boulevard  Magenta,  Paris (X*)     .     .     1872 


—    IX   — 

Date  de  la  nomination 

1oMM.°Chei>kai  .  avoué  à  Mayenne 1894 

m  Chevalier,  membre  de  la  Commission  d'exploration  du 
Soudan  français,  au  Muséum  d'histoire  naturelle, 

Paris 1894 

Collignon  ^Dr),  médecin-major  au  25"  d'infanterie,  à 

Cherbourg 1898 

m*  Corbière,  professeur  au    Lycée,  rue  Asselin,  à  Cher- 
bourg  (Manche) 1887 

mCorsi\,  propriétaire,  à  Domfront 1897 

20  Créances   (J.-B.),  principal   du  Collège  Paul-Bèrt    à 

Auxerre  (Yonne) 1886 

*DANGEARU,  professeur  a  la    Faculté    des    Sciences    de 

Poitiers    (Vienne) 1883 

DELA  VIGNE,  pharmacien  de  1"  classe,   au  Mans.      .      .      1884 
Demagny,  négociant,  maire    d'Isigny  .(Calvados)    .      .     1 8S2 
Dollfus  (Gustave),   ancien    président    de    la    Société 
géologique  de  France,  rue  de  Chabrol,  -4'j,  Paris  (X*)     1873 
2.j  Drobet,  propriétaire,  à  Croissanville  (Calvados)    .      .     1891 

Duquesne,  pharmacien  h  Saint-Philber{,  parMontfort- 

sur-Risle  (Eure) 1873 

Duret,  professeur  à  la  Faculté  libre    de  Médecine    de 

Lille  (Nord) 1870 

m  Dutot,  greffier    du    Tribunal    de    Commerce    à   Cher- 
bourg (Manche)     1883 

Fauvel  ,  notaire  à  Lessay  (Manche) 1890 

30    m*  Fauvel  (P.  .  docteur  es  sciences  naturelles,  professeur- 
adjoint  à  l'Université,  lu,  rue    Gutenberg,   Angers.     1894 
Fleuriot    (Dr),    conseiller    général    du     Calvados,    a 

Lisieux   (Calvados) 1873 

Fui.i.ain,    professeur   à   l'École    primaire    supérieure, 

Saint-Lô  (Manche) 1900 

Fontaine,  naturaliste,   à    la    Chapelle-Gauthier,    par 

Broglie  (Eure) 1881 

■"Formigny   de  La  Londe  (de),   château  de  La  Londe  à 

Biévillc-sur-Orne  (Calvados) 1901 


X 


Date  de  la  nomination 
35 MM. "Fortin  (Raoul),  rue    du    Pré,  2i.    ,i    Rouen  (Seine- 
Inférieure] _.     .     .  1874 

Foucher,  rue  de  la  Véga,  17  d  19,  Paris  (XJP)     .     .  1871 
'Gadeau    de    Kerville,    homme   de     sciences,    rue 

Dupont,  7,  a  Rouen  (Seine-Inférieure)    ....  1888 

Gahéry,  receveur  municipal  à  Lisieux    Calvados).     .  1864 
m*  Gl'kiiis    Charles  ,  propriétaire,  a  Hesnil-Thébault,  par 

[signy-le-Buai    .Manche) 1890 

4(1         Gi  ERPEL  (de  ,  au  château  de  Plainville,  par    Mézidon 

(Calvados) 1894 

i.i  min    l'abbé  .  curé  de  Montaure, par  Vernon  Juin')  1892 

Homme  y,  médecin,  conseiller  général,  a  Sées  (Orne  .  ls'"s 

Hum.mev  (Joseph),  docteur-médecin,  à  Sirs  (Orne).     .  1  ss  1 

Hoschsdé,  a  Givemy,  par  Vernon  (Eure 1896 

45  Houel,  ingénieur  des  Ails  ri  Manufactures,  a  Condé- 

sur-Noin-au,     Calvados) 1890 

Hue    l'abbé),    lût,   rue  de   CormeUles,   a  Levallois- 

Perret  iSvine) 1894 

Hlet  (Dr),  rue  Jacob,  21,  a  Paris  (VI*) 1879 

m  Hi's.not,  botaniste,  a   Cahan.  par  Athis    Orne  .           .  1864 

Jardin,  pharmacien  au  Neubourg  (Eure) 1898 

50         JotJAN,  capitaine    de  vaisseau    en    retraite,    18,    rue 

Bondor,  a  Cherbourg    Manche) 1874 

Jouvin,   pharmacien,    a    Condé-sur-Noireau   (Galva- 

dos) 1875 

La  caille,  naturaliste,  membre  de   plusieurs  Sociétés 

savantes,  a   Huilier      Seine-Inférieure) 1869 

Langla-is,  professeur   départemi  ntal    d'Agriculture,  à 

Alençon   (Orne) 1883 

Leboi  cher,  pharmacien,  1 18,  route  du  Mans,  a  AJençon 

Orne) I^'1 

55         Leclerc  (D'i,  rue  du  Château,  1.  à  Saint-LÔ    .     .     .  i^s- 

'Lbcoeur,  pharmacien  à  Vimoutiers    Orne).     .     .     .  1^SI1 

M'""  Lecoei  r,  a  Vimoutiers 1891 

i.MniMi,  professeur  à  l'Ecole  normale  d'Evreux.     .  1892 


XI  — 


Date  de  la  nomination 
MM.  Lemarchano    Augustin  ,  négociant,  rue  des  Chartreux, 

à  Petit-Quevilly  (Seine-Inférieure) 1888 

60  Lemarchano,    médecin    principal    de    l'armée,    en 

retraite,    à Amélie-les-Baîns  (Pyrénées-Orientales).     1866 
Lemée,    bibliothécaire    de    la    Société    d'horticulture 

à  Alençon 1896 

Le  Sénéchal  (Raoul),  docteur  en  droit.  Le  Merlerault 

(Orne) 1883 

■  *  Letacq  (abbé  Arthur),  aumônier   des    Petites   Sœurs 
des  Pauvres,  route    du    Mans,    105  bis,  à   Alençon 

(Orne) 1871 

Levavassel'k,  ancien  pharmacien,  à  Bures  (Calvados).     1875 
65        ""Loriol  (de),    géologue,  Chalet  des  Bois,  par  Crassier 

Vaud  (Suisse) .     1869 

"Loutreuil,  Prentchintska,  17,  Moscou 1897 

Macé    (Adrien),  négociant,  rue    de    La    Duchée,  28,  à 

Cherbourg  (Manche) 1884 

Malinvaid   (E.),    secrétaire    général    de    la    Société 

botanique  de  France 4864 

Marchand  (Léon),  professeur   à  l'Ecole  supérieure  de 
pharmacie,  docteur  en  médecine  et  es  sciences  na- 

relles,  à  Thiais,  par  Clioisy  (Seine) 1868 

70  Martel,  directeur  de  l'École  primaire  supérieure  et 
professionnelle,  rue  Saint-Lô,  22,  à  Rouen  (Seine- 
Inférieure)  .....     1891 

Martin    (Aug.),    rue  Notre-Dame,    14,    à    Cherbourg 

(Manche) 1895 

"Mauduit,  pharmacien,  à  Valognes  (Manche)     .     .      .     1891 
Ménager   (Raphaël),  industriel,  à  Beaufai,  par  Aube 

(Orne) 1889 

'Michel,  agent-voyer,  à  Evrecy  (Calvados)  ....  1887 
75  "Moisy,  avocat,  boulevard  de  Pont-l'Evèque,  àLisieux.  1896 
Morin  (René),  propriétaire  a  Valcongrain  (Calvados).  1901 
Moutier  (fils),  étudiint,  rue  Linné,  Paris  ....  1899 
Mouton,  pharmacien,  à  May-sur-Orne  (Calvados)  .  .  1896 
NiErr,    botaniste,    rue    Herbière,   23,  à  Rouen  .     .      .     1894 


—   XII    — 

Date  de  la  nomination 
80  MM.  IM  i  i.i  i;i\    Allier  i  ,   ancien    magistrat,   ;i   Cihtneaux, 

par  Bretteville-sur-Laize  (Calvados) 1887 

Pelvet,  docteur-médecin,  à  Vire.     ......     1883 

Pierre  (D'),  à  Briouze  (Orne) .     .     1892 

Pontus,  négociant,  rue  Louis  XVI,  Cherbourg  .     .     .     1889 

■Piimii  i.i    iv),  à  Vire 1897 

85         Potier  de  Lavaroe    Robert),  lieutenant  au   i8e  d'in- 
fanterie, à  Guingamp'  (Côtes-du-Nord)     ....     1895 
Raspail  (Julien),  à  Arcueil-Cachan  (Seine).     .     .     .     1900 
Renault  (Bernard),  aide-naturalisté  au  Muséum,  pro- 
fesseur  de  Paléontologie  végétale.,  rue  de  la  Collé- 
giale, 1.  Paris  (V*) 1885 

Renault,  professeur  de  Scienees  physiques  et  natu- 
relles au  Collège  de  Fiers 1881 

Renémesnil  (G.  de),  professeur  au  Collège  Stanislas, 

rue  Notre-Dame-des-Champ&j  66,  à  Paris.     .     .     .     1882 

90         Richer  (l'abbé),  -rue  des  Tisons,  à  Alençon  [Orne)  1881 

Robine    iv).  à  La  Baye-du-Puits    Manche)  ....     1901 

"Sohier,  pharmacien,  à  Lisieux  .     .  >> .     .     .     .     1898 

Tétrelj   receveur  de  l'enregistrement   en  retraite,  à 

Louviers 1896 

"Tranchant,     professeur     au     Collège     dé     Lisieux 

(Calvados) 1881 

95  Ti  rois    lv  .  sénateur,  président  du  Conseil  généial,  à 

Falaise  (Calvados) 1886 

Vaùlleoeard  (Dr),   à   Condé-sur-Noireau   (Calvados).     1893 
Zurcher,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  à 
Digne  Basses-Alpes) 1893 


Nota.  —  Prière  a   MM.    les   correspondants   de   rectifier,  s'il    \  a 
lieu,  la  date  de  leur  nominati il  leur  adresse. 


LISTE  DES  SOCIÉTÉS   SAVANTES 

ET  ÉTABLISSEMENTS 

AVEC    LESQUELS 

LÀ  SOCIÉTÉ  FAIT   DES   ÉCHANGES   DE    PUBLICATIONS 


France 

1.  Aube.    Troyes.  —  Société    académique    d'Agricul- 

ture, Sciences  et  Arts  de  l'Aube. 

2.  BoucHEs-Du-RHONE.rJ/<7/\se///e.  — ■  Musée  Colonial. 

3.  Calvados.   Caen.  — Année  Médicale  de  Caen. 

4.  id.        Caen.  — Académie   des   Sciences,  Arts   et 

Belles-Lettres. 

5.  id.        Caen.  —  Société  d'Horticulture. 

().   Côte-d'Or.    Dijon.    —    Académie    des     Sciences  , 
Belles-Lettres  et  Arts  de  Dijon. 

7.  id.        Semur.    —    Société    des     Sciences     histo- 

riques et  naturelles  de  Sernur. 

8.  Creuse.    Guéret.  —  Société  des  Sciences  naturelles 

et  archéologiques  de  la  Creuse. 

9.  Deux-Sèvres.   Pamproux.  —  Société  Botanique  des 

Deux-Sèvres. 

10.  Eure.   Évreux-.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences 

et  Arts  de  l'Eure. 

11.  Gard.  Nîmes.  —  Société  d'étude  des  Sciences  natu- 

relles de  Nîmes. 

12.  Garonne  (Haute-).    Toulouse.    —    Académie     des 

Sciences,  Inscriptions  et  Belres-Lettres 
de  Toulouse. 


—   XIV   — 

13.  Garonne    (  Haute-  ).     Toulouse.    —  Société    des 

Sciences    physiques     et     naturelles     de 
Toulouse. 

14.  id.        Toulouse.    —   Société     française    de    bota- 

nique. 

15.  Gironde.  Bordeaux.  —  Société  Linnéenne  de  Bor- 

deaux. 

16.  id.        Bordeaux.  —   Société   des    Sciences   phy- 

siques et  naturelles  de  Bordeaux. 

17.  Hérault.  Béziers.  —  Société  d  étude  des  Sciences 

naturelles  de  Béziers. 

18.  id.        Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et 

des  Lettres  de  Montpellier. 

19.  Illeet-Vieaine.  Rennes.  —  Société   scientifique  et 

médicale  de  l'Ouest. 

20.  Isère.    Grenoble.   —    Société    de     Statistique,   des 

Sciences  naturelles  et  des  Arts  de  l'Isère. 

21.  Loire-Inférieure,   Nantes.  —  Société  des  Sciences 

naturelles   de   l'Ouest   de  la  France. 

22.  Maine-et-Loire.   Angers. — Société  d'Agriculture, 

Sciences  et  Arts  d'Angers. 

23.  id.       Angers.  —  Société    d'Etudes    scientifiques 

d'Angers. 
l'i.       id.        Angers.  — Société  Industrielle  d'Angers. 
25.  Manche.   Cherbourg.    —    Société       nationale     des 

Sciences  naturelles  et  mathématiques  de 

Cherbourg. 
20.  Marne.  Reims.    —   Société   d'étude   des    Sciences 

naturelles. 
27.        id.        Vitry-le-François.  —  Société  des  Sciences 

et  Arts  de  Vitry-le-François  . 


—    XV   — 

28.  Meurthe-et-Moselle.    Nancy.   —    Société  des 

Sciences  de    Nancy   (Ancienne    Société 
des  Sciences  naturelles  de  Strasbourg). 

29.  Meuse.    Verdun.  —  Société  Philomatique   de   Ver- 

dun. 

30.  Nokd.      Lille.  —  Société  Géologique  du  Nord. 

31.  Ohne.      Alençon. —  Société  Historique  et  Archéolo- 

gique de  l'Orne. 

32.  Pyrénées  (  Hautes- ).  Bagnères-de-Bigorre. — So- 

ciété Rainond. 

33.  Pyuénées-Oiuentales.   Perpignan.  —  Société  Agri- 

cole ,     Scientifique     et    Littéraire     des 
Pyrénées-Orientales. 

34.  Rhône.   Lyon.  —  Société    d'Agriculture  ,    Histoire 

naturelle  et  Arts  utiles  de  Lyon. 

35.  id.        Lyon.  —  Académie  des   Sciences,    Arts   et 

Belles-Lettres  de  Lyon. 

36.  id.        Lyon.   —   Comité    des    Annales   de  l'Uni- 

versité   de   Lyon  (Bibliothèque  Univer- 
sitaire, quai  Claude  Bernard). 

37.  id.        Lyon.  —  Société  Linnéenne  de  Lyon. 

38.  Saône-et-Louîe.   Mdcon.  —  Académie  de  Mâcon. 

39.  id.       Autan.    —    Société     d'Histoire      naturelle 

d'Autun. 

40.  Sarthe.  Le  Mans.  —  Société  d'Agriculture,  Scien- 

ces et  Arts  de  la  Sarthe. 

41.  Seine.     Paris.  —   Société   Zoologique    de    France 

(7,  rue  des  Grands-Augustins). 

42.  id.       Paris.   —   Société    Botanique    de    France 

(84,  rue  de  Grenelle). 


44. 

id. 

45. 

id. 

46. 

id. 

47. 

id. 

48. 

id. 

—   XVI    — 

43.  Seine,  /'aris.  —  Société  Géologique  de  France 
(7,  rue  des  Grands-Augustins). 

Paris.  —  École  Polytechnique. 

Paris.  —  École  des  Mines. 

Paris.  —  Société  Philomalique  de  Paris 
(7,  rue  des  Grands-Augustins). 

Paris.  —  La  Feuille  des  Jeunes  Natura- 
listes (35,  rue  Pierre-Charron). 

Paris.  —  Revue  des  Sciences  naturelles 
de  l'Ouest  (14  ,  boulevard  Saint -Ger- 
main). 

49.  id.       Paris.  —  Muséum  d'histoire  naturelle. 

50.  id.        Paris.  —  Ministère   de    l'Instruction   pu- 

blique.  —  Revue   des   travaux    scienti- 
fiques. 

51.  id.       Paris.   —   Ministère    de  L'Instruction  pu- 

■"         blique.  —  Bulletin  des  Bibliothèques  et 
des  Archives. 

52.  id.       /'a ris.  —  Bulletin  Scientifique  de  France 

et  de  Belgique  (14,  rue  Stanislas). 

53.  Sèine-Inférïeube.   Le    Havre.   —    Société    Géolo- 

gique de  Normandie. 

Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Belles- 
Lettres  et  Arts  de  Rouen. 

Rouen.  —  Société  centrale  d'Agriculture 
de  la  Seine-Inférieure. 

Rouen.  —  Société  <l<s  Amis  des  Sciences 
naturelles  de  Rouen. 

Elbeuf.  —  Société  d'étude  des  Sciences 
naturelles  d'Elbeuf. 

Amiens.  —  Société  Linnéenne  du  Nord  de 
la  France. 


54. 

id. 

55. 

id. 

56. 

id. 

57. 

id. 

58. 

S 

OMM 

—    XVII 


59.  Vienne  (Haute-).   Limoges.  —  Revue  scientifique 

du  Limousin  (dir.  M.  Le  Gendre). 
GO.  VosgéSj  Saint-Dié.  —  Sociélé   Philomatique  Vos- 

gienne. 
61.  Yonne,  Auxerre.    —   Société    des   Sciences  histo- 
riques et  naturelles  de  l'Yonne. 

Tunisie 
(32.   Tunis.   Institut  de  Carthage. 

Alsace-Lorraine 

63.  Strasbourg.    Botanische    Zeitung   (Dir.  Dr  Solms 

Laubach). 

64.  Metz.     Académie  de  Metz. 

65.  id.        Société  d'Histoire   naturelle  de   Metz  (25, 

rue  de  lEvêché). 

Allemagne 

66.  Berlin.   Berliner  entomologische  Zeitschrift. 

67.  id.       Neues  Jahrbuch  fur  Géologie  und   Miné- 

ralogie, Johachimsthalerstrasse,  11,  Ber- 
lin W. 

68.  id.        K.     Preussische    Akademie   der   Wissen- 

schaften. 

69.  id.        Deutsche  Geologische  Gesellschaft,  Invali- 

denstrasse,  44. 

70.  id.       Musée  de  Zoologie. 

71.  Brème.   NaUirwissenschalilicherVerein  zuBremen. 

B 


—    XVII  [    — 

72.  GAssEL.BotanischesGentralblàtt(Dir.Drd'Uhlworm). 
7.'3.  Francfort-sur-Mèin.  Senckenbergische  Naturfor- 
schende  Gesellschaft. 

74.  FiiANCFoitr-s-OoEii.  Naturwissènschaftlicher  Verein 

fur  den  Regierungsbezirk   Francfort   a. 
Oder.     ' 

75.  Fribourg-en-Brisgau   (G.  D.  de  Bade).   Naturfor- 

schende  Gesellschaft. 

76.  Friednau  (bei  Berlin).  Just's  botanische  Jahresbe- 

richte,  Saarstrasse  (Dr  E.  Koehne,  dir.). 

77.  Giessen.   Oberhessische  Gesellschaft  fur  Natur-und 

Heilkunde. 

78.  Hambourg.     Naturwissènschaftlicher     Verein      zu 

I  lamburg. 

79.  Iena.   Ienaisehe  Zeitschrift  fur  Naturwissenschaft. 

80.  Kœnigsberg.    K.    physikalisch - ôkonomische   Ge- 

sellschaft zu  Kônisrsberff. 

81.  Leipzig.  Zoologische  Anzaiger  (Dir.  l)r  Garus). 

82.  Munich.   K.    Bayerische    Akademie    der    Wissen- 

schaften  zu  Mùnchen. 
88.       id.       Bayerische  botanische  Gesellschaft. 
84    Munster.   Westfâlischer  Provinzialvereîn  fiïrWis- 

senschaft  und  Kunsi. 
85.  Stuttgart.  Verein  fur  vaterlandische  Naturkunde 

in  Wurtemberg. 

Australie 

<S(i.   Adélaïde.   Royal  Society  ol  Soutb  Australia. 

<S7.  Sidney.   Departmenl  <>l  Mines. 

■s*.       id.        Linnean  Society  of  New  South  Wales. 


—    XIX   —    . 

Autriche-Hongrie 

89.  Brunn.  Naturforschender  Vei ein  in  Brùnn. 

90.  Budapest.   K.  Ungarische  geologische  Anstall. 

91.  Prague.   K.    Bôhmische   Gessellschaft   der  Wis- 

senschaften. 

92.  Vienne.   K.  K.  Akademie  der  Wissenschaften. 

93.  id.        K.  K.  Naturhistorisches  Hofmuseum. 

94.  id.        K.  K.  Geologische  Beichsanstalt. 

95.  id.        K.  K.  Zoologïsch-botanisehe  Gesellschaft 

in  Wien,  Wollzeile,  12. 

i 

Belgique 

96.  Bruxelles.  Académie  R.  des  Sciences,  des  Lettres 

et  des  Beaux-Arts  de  Belgique. 
Société  R.  de  Botanique  de  Belgique. 
Société  R.  Màlacologique  de  Belgique. 
Société  Entomologique  de  Belgique. 
Société  belge  de  Microscopie. 
Société  belge  de  Géologie  ,  Hydrologie  et 

Paléontologie. 
Dodonea. 

Société  Géologique  de  Belgique 
Société  R.  des  Sciences  de  Liège 

Brésil 

105.   Para.    Muséum     d'Histoire    naturelle.     Caixa   do 

Correio  399. 
100.   Rio-de-Janeiro.   La  Escola  de  Minas  de  Ouro- 

Preto.     Muséum    nacional     do    Rio  de- 

Janeiro. 


97. 

id. 

98. 

id. 

99. 

id. 

100. 

id. 

101. 

id. 

102. 

Gand. 

103. 

Liège 

104. 

id. 

—   XX   — 

Canada 
107.  Halifax.  Nova  Scotian  Instilute  of  Sciences 

Chili 

10S.  Santiago.   Société  Scientifique   du   Chili  (Casilla 
12  D). 

Espagne 

109.  Madrid.  Sociedad  espanola  de  Historia  nalural. 

110.  id.       Real  Academia  de  Ciencias   exactas  iici- 

cas  y  naturales. 

Etats-Unis 

111.  Buffalo.  Society  of  nalural  Sciences. 

112.  Boston  (Mass.).   Society  of  nalural  History. 

113.  id.        American  Academy  of  Arts  and  Sciences. 

114.  Cambridge    (  Mass.  ).    Muséum    of    comparative 

Zoology  at  Harward  collège. 
11.").  Chapel-Hill  (North    Carolina).    Elisha    Mitchel 
scientific  Society. 

116.  New-Haven.   Conneclicut    Academy   ol    Arts  ami 

Sciences. 

117.  NEw-YonK.  The*New-York  Academy  of  Sciences. 

118.  Philadelphie.  The  Academy  ol  nalural  Sciences 

ol  Philadelphia. 

119.  id.       The  Wagner  Free  Institute  of  Sciences. 

120.  Rochester.   Rochester  Academy  <>i  Sciences. 


—    XXI    — 

121.  St-Louis  du  Missouri.  The  Academy  of  Science?; 

of  St-Louis. 

122 .  îd.       Missouri  botanical  Garden. 

123.  San-Francisco.   California  Academy  of  Sciences. 

124.  Topeka  (Kansas).    Kansas  Academy  of  Sciences. 
12."».  Trenton.  The  Trenton  natural  History  Society. 

126.  Washington.  Smithsôni.an  Institution. 

127.  id.       United  States  Geological  Survey. 

128.  id.       Bureau  of  American  Ethnology. 
120.       id.       National  Muséum  of  Natural  history. 

130.  ici.       Département  of  Agriculture. 

Hollande 

131.  Amsterdam.   Académie  des  Sciences  d'Amsterdam 

(Koninkligde     Akacleinie     van      Weten- 
schappen). 

132.  id.        Nederlandsche     entomologische  Vereeni- 


ffine. 


133.  Nïmègue.   Nederlandsche  Botanische  Yereeniging. 

Iles-Britanniques 

134.  Dublin.   Royal  geological  Society  of  Ireland. 

135.  Edimbourg.   Royal     physical    Society     of     Edin- 

burgh. 

136.  Glascow.   Geological  Society  of  Glaseow. 

137.  Livi:m>ooL.   Biological  Society. 

138.  Londijks.   Linnean  Society  of  London. 

139.  id.       Entomological  Society  of  London. 

140.  id.        Geological   Society    <>l    London  (Burling- 

ton House,  Piccadilly,  London,  W). 


—    XXII    — 

141.  Londres.  Zoological  Society  of  London(Librarian 

pf),  3  Hanover  Square,  London  W. 

142.  id.        Royal    Society,    Burlington   House,  Lon- 

don W. 

143.  id.        Geologist's  Association, St-Martiu  s  public 

Library,  St-Marlin  s  Lâne,  London  W. G. 

144.  Manchester.   The  Manchester  litterary  ànd  philo- 

sophical  Society. 

145.  id.       Manchester  Geological  Society. 

Indes  Anglaises 

146.  Calcutta.  Geological  Suryey,  of  India. 

147.  id.       Asiatic  Society  ol  Bengal. 

Italie 

148.  Bologne.   R.  Academia  délie  Scienze  dell'  Istituto 

di  Bologna. 

149.  Flohlnck.   Societa  Kntomologica  Italiana. 

150.  id.       Societa  Botanica  Italiana. 

151.  id.       Bibliotheca  nazionale  centrale  di  Firenze 

(Bolletino  délie  publicazioni  italiani). 

152.  Gênes.  Museo   civico  di   Storia   naturale  di    Ge- 

nova. 

153.  id.        Malpighia  (0.  Penzig,  à  l'Université). 

154.  Parme.  Nuova  Notarisia  (de  Toni,  au  Jardin  bota 

nique  *  1  <  -  Il  Iniversité). 

155.  Rome.    11.  [nstituto  botanico  ili  Roma. 

1. 56.       id.       Societa  romana  per  gli  Studi  Zoologici. 

157.  id.       R.  GomitaW  Geologico  d'Italia. 

158.  id.        Reale  Académie  dei  Lincei. 


—    XXIII    — 

Japon 

159.  Tokin.   Université. 

Luxembourg 

160.  Luxembourg.   Institut    Grand-Ducal    de    Luxem- 

bourg. 

161.  id.        Société  de  Botanique  du  Grand-Duché  de 

Luxembourg. 

Mexique 

162.  Mexico.   Sociedad  cientifica  Antonio  Alzate. 

163.  id.        Observatorio  meteorologico  central. 

164.  id.        Instituto  geologico. 

Portugal 

165.  Coïmbre.   Sociedada  Brotenaria. 

166    Lisbonne.   Gommisâo    dos    trabalhos    geologicos 
de  Portugal. 

167.  Pobto.  Annaes  de  Sciencias  naturaes  (dir.  M.  Aug. 

Nobre). 

Russie 

168.  Helsingfobs.   Société   des   Sciences   de   Finlande 

(Finska  Vetenskaps  Societeten). 
160.        id.        Societas  pro  Fauna  et  Flora  fennicse. 

170.  Kiew.   Société  des  Naturalistes  de  Kiew. 

171.  Moscou.   Société    impériale    des    Naturalistes    de 

Moscou. 

172.  Odessa.  Société  des  Naturalistes  de  la  Nouvelle- 

Bussie. 


—   XXIV   — 

J7'î.  Saint-Pétersbourg.     Académie    impériale    des 
Sciences. 

174.  id.        Comité  géologique. 

175.  id.        Société  entomologique  russe. 

Suède  et  Norwège 

17G.  Chiustiama.  Université. 

177.  Lund.     Universitas  Lundensis. 

178.  id.       Botaniska  Notiser  (Dr  Nordstedt). 

179.  Stockolm.   Kcengliga  Svenska  Akademien. 

180.  id.       Entomologiska  Fôreningen    ('K  ,    Drott- 

ninggatan). 

181.  Upsal.    Societas    Scientiarum     Upsalensis    (  K. 

Wetenskaps  Societei). 

182.  id.        Université. 

Suisse 

183.  Berne.  Schweiz.  Naturforschende  Gesellschaft. 

184.  id.       Société  entomologique  Suisse. 

185.  Chambézv.     (près    Genève).     Herbier    Boissier 

(M.  Autran,  conservateur). 

186.  Genève.  Société  de  Physique  et  d'Histoire  natu- 

relle. 

187.  id.  Jardin  Botanique. 

1<SS.   Lausanne. Société  vaudoise  des  Sciences  naturelles- 
18*).  Neufchatel.   Société  des   Sciences   naturelles  de 
Neufchâtél. 

Uruguay 
L90.  Montevideo.  Museo  nacional  (Dir.  Arechavaleta). 


PROCÈS-VERBAUX 


DES     SÉANCES 


SÉANCE  DU  U  JANVIER  1901 


Présidence  de  M.  Lignier,  puis  de  M.  le  D1'  Noury 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  demie. 

Sont  présents  :  MM.  Arïel,  Bigot,  Blandin,  Brasil, 
Dr  Catois,  Ghevrel,  D1-  Duboscq,  Dr  Gidon,  Hécart, 
Léger  (L.-J.),  Lignier,  Matte,  Dr  Moutier,  Dr  Noury, 
D1'  Osmont,  Ravenel,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  décembre  est  lu 
et  adopté. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance 
qui  comprend  :  une  lettre  de  la  Société  entomolo- 
gique  de  Belgique,  annonçant  la  mort  du  baron  de 
Sélys-Longchamps  ;  —  une  lettre  de  la  Sociétézoolo- 
gique  et  botanique  de  Vienne,  annonçant  qu'elle 
célébrera,  le  30  mars  1901,  le  jubilé  du  25e  anniver- 
saire de  sa  fondation. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
déposés  sur  le  bureau.  Parmi  ces  ouvrages,  le  Secré- 
taire signale  un  volume  sur  la  Suède  offert  par  le 
Gouvernement  Suédois  par  l'intermédiaire  de  son 
vice-consul  a  Caen. 

L'ordre  du  jour  appelle  le  rapport  du  Trésorier 
sur  la  situation  financière.  Une  commission,  compo- 
sée de  MM.  Matte  et  IV  Moutier,  est  chargée  d'exa- 
miner les  comptes  qui  sont  reconnus  exacts.  Sur  la 
proposition  du  Président,  des  remerciements  sont 
votés  au  Trésorier,  M.  Ghevrel,  pour  son  excellente 
gestion. 


—   XXVIII   — 

M.  le  D1'  Gidon  exprime  le  désir  que  le  Secrétaire 
donne  un  aperçu  de  la  situation  morale  de  la  Société 
au  commencement  de  chaque  année. 

Il  est  procédé  au  renouvellement  du  Bureau  (voir 
le  résultat  p.  ni). 

Sont  élus  membres  honoraires  : 
MM.  Michalsky,  géologue  en  chef  du  Comité  impé- 
rial de  lîussie,  à  Moscou  ; 
F.  A.  Bather,  conservateur  au  British  Muséum, 
à  Londres. 
Sont  élus  membres  correspondants  : 
MM.  Julien  Raspail,  à  Arcueil    Seine): 

D''  Bobine,  à  la  llaye-du-Puits  (Manche). 

La  Soeiélé  délègue  M.  Bigot  pour  la  représenter  au 
Congrès  des  Sociétés  savantes  à  Nancy. 

M.  Léger  L.-J.)  donne  lecture  d'une  note  intitulée: 
A  propos  </<■  la  différenciation  nacrer  (voir  2e  partie 
de  ce  Bulletin). 

M.  le  D1  Moutier  présente  des  photographies  d'une 
anomalie  de  l'iris  chez  l'homme  ;  l'iris  a  la  forme 
d'une  fente  verticale. 

M.  le  I)1  Moutier  signale  qu'il  a  aperçu  dans  une 
bande  de  corbeaux  un  individu  atteint  d'albinisme 
partiel,  dont  les  deux  ailes  étaient  blanches. 

M.  Bigot  présente  le  moulage  d'un  curieux  fossile 
de  l'Eocène  d'Egypte  décrit  par  M.  Mayer-Eymar 
sous  le  nom  de  Kairunia  cornuta  :  ce  serait  un 
Céphalopode  voisin  des  Belosepia. 

A  10  heures,  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  4  FEVRIER  1901 


Présidence  de  M.  le  D1'  Noury,  Président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  1/2. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Dr  Catois,  Ghevrel, 
Albert  Fauvel,  Gallier,  Hécart,  Lignier,  Dr  Noury, 
Tison. 

il  est  donné  communication  de  la  correspondance: 
MM.  Julien  Raspail  et  F.  A.  Bather  remercient  la 
Société  de  les  avoir  admis  parmi  ses  membres  ;  —  la 
Société  Académique  de  Cherbourg  annonce  qu'elle 
ouvre  une  souscription  pour  offrir  un  souvenir  à  son 
Président,  notre  confrère  M.  Henri  Jouan,  à  l'occasion 
de  ses  80  ans,  la  Commission  d'impression  examinera 
si  la  Société  peut  s'associer  par  une  souscription  à  la 
manifestation  de  la  Société  Académique. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue.  Ils  comprennent  les  brochures  sui- 
vantes offertes  par  l'auteur,  M.  Cadeau  de  Kerville  : 
Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Diptère  marin 
(Clunio  bicolor);  —  Oie  domestique  à  trie  anor- 
male ;  —  Les  jeux  des  oiseaux  ;  —  Sur  un  pic 
épeiche  atteint  d'albinisme  imparfait  ;  —  Descrip- 
tion et  liouralion  d'Actiniaires  monstrueux  ;  — 
U accouplement  des  Coléoptères  ;  —  Note  sur  la 
faune  de  la  Fosse  de  la  Hague. 

Le  Secrétaire  communique  le  projet  de  budget 
pour  1901,  arrêté  par  la  Commission  d'impression; 
ce  projet,  est  adopté  par  la  Société. 


—   XXX   — 

M.  Lignier  fait  connaître  les  résultats  de  récents 
travaux  sur  la  fécondation  des  végétaux. 

M.  Chevrel  communique  une  lettre  de  M  Izoard 
dans  laquelle  celui-ci  relate  plusieurs  observations 
d'histoire  naturelle  :  1°  sur  un  veau  dont  la  peau 
était  complètement  glabre  ;  2°  sur  l'existence  du 
Petasites  vulgaris  au  bord  de  la  Touques,  près  de 
Vimoutiers  ;  3°  sur  la  capture  d'un  Héron  Grand 
Butor  tué  pour  la  première  fois  depuis  25  ans  sur 
une  pièce  d'eau  aux  environs  de  "Vimou tiers;  4°  sur 
la  résistance  de  YAzolla  aux  gelées  à  Saint-Michel- 
de-Livet. 

M.  Albert  Fauvel  fait  remarquer  que  le  Grand 
Butor  est  assez  commun  dans  le  Calvados. 

M.  Lignier  signale  que,  depuis  les  travaux  du 
Canal  de  Caen  à  la  Mer,  la  rapidité  du  courant  dans 
les  fossés  de  ligne  a  été  augmentée  et  VAzolla  tend  à 
disparaître  de  ces  fossés. 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  4  MARS  1901 


Présidence  de  M.  le  D1'  Noury,  Président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  1/2. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  D1'  Duboscq,  Follain, 
Gallier,  Léger  (L.-J.),  Lignier,  Matte,  D1'  Moutier, 
Moutier  fils,  Dr  Noury,  Ravenel,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  février  est  lu  et 
adopté. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance  : 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  annonce 
qu'il  vient  de  prescrire  l'ordonnancement  d'une 
somme  de  500  fr.  au  nom  de  la  Société  comme  encou- 
ragement à  ses  travaux  ;  des  remerciements  seront 
adressés  à  M.  le  Ministre. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

Conformément  à  la  proposition  de  la  Commission 
d'impression,  la  Société  décide,  a  titre  tout  à  fait 
exceptionnel,  d'adresser  une  souscription  de  20  fr.  à 
la  Société  Académique  de  Cherbourg  pour  le  souve- 
nir à  offrir  à  notre  vénéré  collègue,  le  commandant 
Jouan. 

Le  Président  invite  à  déposer  dans  la  prochaine 
séance  des  projets  pour  l'excursion  annuelle.  Dès 
maintenant  on  indique  la  possibilité  d'une  réunion, 
soit  dans  l'Eure  à  Bernay,  soit  dans  l'Orne  à  Sées  ou 
à  Alençon. 


—   XXXII   — 

Le  Secrétaire  communique  au  nom  de  M  Izoard 
une  note  complémentaire  relative  au  veau  mons- 
trueux dont  il  a  été  question  dans  ladernière  séance. 

M.  Lignier  t'ait  connaître  les  résultats  de  son  tra- 
vail sur  l'anatomie  d'un  tronc  cycadéen  du  Lias  du 
Calvados.  Ce  travail  forme  le  3e  fascicule  du  tome  XX 
des  Mémoires  où  il  a  été  publié  sous  le  titre  :  Végé- 
taux fossiles  de  Normandie  :  III.  Elude  anatomique 
du  Cycadeoidea  mycromyela  Mor. 

M.  Follain  lit  un  résumé  de  récents  travaux  sur  la 
question  de  la  fécondation  chez  les  plantes. 

M.  le  D1'  Moutier  présente  des  échantillons  de 
Gotylecrinm provenant  des  couches  charmonthiennes 
à  Astrea  spartella  et  Rhynchonella  furcillaia  du 
chemin  de  Saint-André-de-Fontenay  à  May.  Il  fait 
remarquer  que  la  couche  à  Leptaena  île  May  étant 
toarcienne,  c'est  la  première  fois  qu'on  signale  en 
Normandie  le  genre  Cotylecrinus  dans  le  Charmon- 
thien.  Ces  Cotylecrinus,  voisin  du  C.  Quens(coti, 
constituent  peut-être  une  espèce  nouvelle. 

A.  10  heures  la  séance  est  levée. 


SEANCE  DU  30  MARS  1901 

(Remplaçant  la  séance  d'Avril) 


Présidence  de  M.  le  D1'  Noury,  Président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  1/2. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Ghevrel,  Follain,  Léger 
(L.-J.),  Lignier,  Matte,  Dr  Noury,  Ravenel,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  4  mars  est  lu  et 
adopté. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance 
qui  comprend  une  lettre  de  la  Société  Académique 
de  Cherbourg  remerciant  la  Linnéenne  de  sa  sous- 
cription au  souvenir  qui  sera  offert  à  M.  le  comman- 
dant Jouan  à  l'occasion  de  son  80me  anniversaire. 

Les  publications  reçues  depuis  la  dernière  séance 
sont  passées  en  revue.  Elles  comprennent,  offertes 
par  l'auteur  : 

Raoul  Fortin,  Extrait  des  P.-V.  du  Comité  de 
Géologie  de  la  Société  des  A?nis  des  Sciences  natu- 
relles de  Rouen  pour  1 899  ;  —  Notes  de  Géologie 
normande  :  Sur  une  carrière  de  Gaillon  (Eure), 
ouverte  dans  la  craie  sénônienne. 

Les  membres  présents  échangent  des  observations 
au  sujet  du  lieu  à  choisir  pour  la  réunion  annuelle. 
Il  est  entendu  que  le  Secrétaire  écrira  à  la  Société 
libre  de  l'Eure  pour  lui  rappeler  l'invitation  qu'elle 
a  faite,  en  1897,  de  tenir  une  réunion  à  Bernay.  Une 
décision  sera  prise  ensuite  dans  la  séance  de  mai. 

C 


—    XXXIV    — 

Sont  présentés  pour  faire  partie  de  la  Société, 
1°  Comme  membres  résidants  : 
MM.  Tastemain,  négociant  à  Caen,  par  MM.  Mullois 
et  Bigot  ; 
Pouettre,  propriétaire  à  Caen,  par  MM.  Mul- 
lois et  Dr  Noury  ; 
Aubert-Ghamim'.rhk, avoué  à  Caen,  par  MM.  Mul- 
lois et  Bigot  ; 
Ameline,   étudiant  à  Caen,  par  MM.  Matte  et 
Follain. 

2°  Comme  membre  correspondant  : 
M.  Morin  (René),  propriétaire  à  Campandré-Yal- 
congrain  (Calvados). 

M.  Chevrel  donne  communication  d'une  lettre  de 
M.  Izoard  signalant  la  naissance  d'un  monstre  anen- 
cèphale  uicâle,  d'espèce  humaine,  qui  a  été  observé 
superficiellement  par  M.  le  D1'  Capitrel,  de  Vimou- 
tiers. 

Le  Secrétairedonne  lecture  d'un  travail  de  M.  l'abbé 
Letacq  sur  les  études  géologiques  dans,  l'Orne  avant 

I  870  (imprimé  dans  le  tome  IV  du  Bulletin,  volume 
de  1900). 

A  9  heures  1/2  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  6  MAI  1901 


Présidence  de  M.  Gallier,  Vice-Président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  1/2. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Dr  Gatois,  Dr  Duboscq, 
Fauvel,  Gallier,  Léger  (L.-J  ),  D1  Moutier,  Moutier 
fils,  Dr  Osmont,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  30  mars  est  lu  et 
adopté. 

M.  le  Dr  Osmont  est  chargé  de  présenter  les  excuses 
du  D1'  Noury,  qu'un  accident,  heureusement  sans 
gravité,  empêche  d'assister  à  la  séance. 

"  Le  Président  adresse  les  félicitations  de  la  Société 
à  M.  le  D1'  Gatois,  reçu  docteur  en  Sorbonne  après 
une  brillante  soutenance. 

Communication  est  donnée  de  la  correspondance, 
Elle  comprend  une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Ins- 
truction publique  demandant  à  la  Société  Linnéenne 
de  souscrire  à  la  Bibliographie  scientifique  qui  va 
être  éditée  par  la  Société  royale  de  Londres  ;  la 
Société  Linnéenne  regrette  que  son  budget  ne  lui 
permette  pas  de  souscrire  à  une  partie  de  cette  inté- 
ressante publication  ;  —  la  Société  Académique  de 
Cherbourg  communique  un  compte-rendu  de  la 
cérémonie  intime  dans  laquelle  on  a  remis  à  notre 
confrère,  M.  le  commandant  Jouan,  le  souvenir  que 


—    XXXVI    — 

de  nombreux  souscripteurs  lui  ont  offert  à  l'occasion 
de  son  quatre-vingtième  anniversaire. 

La  Société  décide  que  sa  réunion  annuelle  se  tien- 
dra, cette  année  à  Bernay  (Eure).  Le-  Secrétaire  est 
chargé  de  l'organisation  de  cette  réunion. 

Sont  admis  à  la  suite  des  présentations  faites  dans 
la  dernière  séance, 

1    Gomme  membres  résidants  : 
MM.  Tastemain,  négociant  à  Caen  ; 
Pouettre,  propriétaire  à  Caen  ; 
Aubert-Champerré,  avoué  à  Caen  ; 
Ameline,  étudiant  à  Caen. 
!2°  Comme  membre  correspondant  : 
M.  Morin  (René),  propriétaire  à  Campandré-Val- 
congrain  (Calvados). 

Le  Secrétaire  donne  communication  des  notes 
suivantes  de  M.  Izoard  : 

A  propos  d'un  axe  feuille  sur  une  feuille 

Û' Asplenium  trichomanes 

Ma  troisième  herborisation  de  l'année  1901  m'a 
permis  de  constater  àDouville,près  Saint-Pierre-sur- 
Dives,  un  cas  curieux  de  bourgeon  feuille  sur  une 
feuille  d'Asplenium  trichomanes,  trouvé  à  30  centi- 
mètres environ  au-dessous  de  la  margelle  d'un  puits, 
qui  me  semble  abandonné  ou  très  peu  fréquenté. 

Ce  phénomène  est  assez  commun  ;  cependant  c'est 
le  premier  que  j'ai  rencontré.  Il  se  produit  surtout 
quand  la  tige  se  ramifie  peu  ou  point. 

Plusieurs  botanistes  l'ont  observé  dans  Aspidium 
filix-mas,  Asplenium  filix-fœmina  et  un  grand 


—    XXXVII   — 

nombre  de  sujets  de  ce  genre.  Toutefois  il  n'a  pas  été 
signalé,  à  ma  connaissance,  dans  A .  trichomanes. 

Ce  n'est  pas  une  production  spéciale  aux  Fougères. 
On  l'observe  sur  certaines  thalles,  chez  Mnium  hor- 
num  en  particulier.  Les  Phanérogames  développent 
sur  leurs  feuilles,  plus  rarement  il  est  vrai,  des 
bourgeons  de  même  nature.  Hofmeister  (1)  en  a 
obserxêsur  Bri/op/ii/t/iun  calycinum;  Pringsheim(2), 
sur  Utricularia  vulgaris.  Dôll  (3),  sur  Athemrus 
ternatus,  Ri/acinthus  Pouzolsii.  Hofmeister  a  ob- 
servé des  bourgeons  feuilles  sur  de  jeunes  racines. 

Dans  le  cas  trouvée  Douville,  le  bourgeon  est  isolé 
et  prend  naissance  à  la  partie  inférieure  du  pétiole. 
Il  me  paraît  être  d'origine  exogène.  La  feuille  qui  le 
portait  est  jeune,  ce  qui  confirme  l'observation 
d'IIofmeister  (4)  :  ces  bourgeons  ne  se  produisent 
que  sur  de  jeunes  organes.  Je  ne  pense  pas  que.  l'on 
puisse  les  considérer  comme  analogues  à  la  produc- 
tion des  bourgeons  adventifs  qui  se  forment  sur 
certaines  parties  âgées  des  Bégonia  et  Marattia. 

Cette  formation  a  sans  doute  lieu  au  dépens  d'un 
certain  nombre  de  cellules  superficielles.  Elle  consti- 
tue pour  moi,  un  nouveau  pied,  donnant  des  feuilles 
réduites,  à  limbe  peu  ondulé,  crénelé,  à  pétiole 
court  jaunâtre,  s'éloignant,  comme  ressemblance,  de 


(1)  Hofmeister,  Handbuch  der  allgem.  Morph.,  p.  423. 

(2)  Pringshf.im,  Zur  Morphologie   der    Vtricularien.  Monatsbe- 
rich.  der  Akud.  der  Wiss.,  Berlin,  1869. 

(3)  Dôll,  Flora  von  Daden,  p.  348. 

(4)  Hofmeister,  Beitraege   zur  Kenlniss  der  Gefaess-Krypto,ÏS, 
Leipzig,  1857. 


—    XXXVIII    — 

la  plante  mère.  Elle  se  comporte,  je  crois,  comme 
une  plante  parasite  vivant  sur  une  feuille. 

Un  cas  tératologiq ne  de  Vinca  minâr 

L'année  dernière,  j'ai  trouvé,  dans  le  bois  de  Mal- 
tot,  près  Caen,  un  pied  de  Vinca  itiinor  présentant 
tous  les  caractères  d'une  fleur  vulgairement  appelée 
double. 

La  partie  principale  de  cette  anomalie  est  certaine- 
ment la  transformation  des  étamines  en  pétales,  à 
moins  que  nous  ne  nous  trouvions  en  face  d'un  cas 
de  doublement  des  fleurs,  observé  par  Peyritscb  (l), 
qui  obtient  la  production  artificielle  des  fleurs  dou- 
bles, en  portant,  sur  les  fleurs  qu'il  veut  transformer, 
des  petits  acariens  gallicoles.  Alors  dans  ce  cas  la 
fixation  de  ces  acariens  serait  naturelle  et  purement 
accidentelle. 

Ce  pied,  planté  dans  mon  jardin  d'observation, 
m'a,  cette  année,  donné  de  nombreuses  fleurs  sem- 
blables à  celles  étudiées  en  1000. 

Variation  de  Pulsatilla  vulgaris 

J'ai  récolté  sur  les  Monts  d'Eraines  au  mois  de  mai 
1808  un  pied  de  P.  vulgaris,  que  j'ai  cultivé,  à  Caen. 
dans  un  pot.  L'année  suivante,  il  m'adonne  des  Heurs 
régulières.  Planté  dans  mon  jardin,  il  me  donna  en 
1000  des  Heurs  présentant  un  peu  les  caractères  de 
l'anémone  de  Caen.    Cette  année  la  transformation 

(1)  Peybitsch,  l  eber  Kilnstliche  Erzengung  von  gefiilllen 
Milieu  a/ni  anderen  Bildurtgsabweigungen  (Sitzungsb.  der  K. 
Akad.  der  Wiss.  Math.  ISat.  Kl.,  vol.  xcvn,  oct.  1888). 


—    XXXIX   — 


est  complète.  De  cette  plante,  les  feuilles  seules  n'ont 
pas  changé,  elles  ont  toujours  conservé  leur  carac- 
tère sauvage. 

M.  le  D1'  Moutier  signale  l'existence  à  l'Hôtel-Dieu 
d'un  tilleul  couvert  de  gui. 

A  ce  propos,  M.  A.  Fauvel  demande  qu'on  regarde 
^si  ce  gui  ne  porterait  pas  des  galles  produites  par  un 
petit  curculionide  très  rare  ;  ce  petit  curculionide  et 
un  petit  hémiptère  sont  les  seuls  parasites  du  gui. 

M.  Gallier  fait  une  communication  sur  Vtîypo- 
derma  bovis. 

M.  Bigot  signale  l'existence  de  silex  néolithiques  : 

1°  Dans  les  dunes  de  Carteret  (Manche),  au  N.  E. 
du  phare,  où  les  silex,  polis  par  le  sable  des  dunes 
charrié  par  le  vent,  se  présentent  dans  les  mêmes 
conditions  qu'à  Biville,  mais  sont  beaucoup  moins 
abondants  ; 

2°  A  Flamanville  (Manche),  près  de  Diélette,  dans 
les  champs  entre  le  hameau  Goquaise  et  la  falaise  ; 

3°  A  la  Villette  (Calvados),  dans  les  champs  au  N.  E. 
de  la  Mare  des  Tasses. 

M.  Bigot  présente  des  observations  rebtives  à  l'âge 
que  M.Lebesconte,dans  une  note  récente  (l),attribue 
aux  schistes  du  Rozel  (Manche).  Dès  1898,  M.  Bigot, 
revenant  sur  l'opinion  qu'il  avait  exprimée  dans  sa 

(1)  Lebesconte,  Bviovévien  et  Silurien  eu  Bretagne  et  dans 
l'Ouest  de  la  France  (Fi.  S.  CF.,  3*  sér„  t.  XXVIII,  1900,  p.  815, 
1  pi.). 


—    XL    — 

Thèse,  a  placé  ces  schistes,  non  plus  dans  le  Pré- 
cambrien, mais  dans  le  Cambrien,  entre  les  Conglo- 
mérats et  grès  de  la  base  et  le  Grès  armoricain. 
M.  Bigot  montre  que  le  développement  de  ce  faciès 
schisteux  dans  le  Cambrien  n'est  pas  exceptionnel, 
qu'on  l'y  retrouve  notamment  aux  environs  deSaint- 
Rémy  Calvados)  et  de  Carteret  (Manche)  ;  dans  ces 
deux  localités  des  calcaires  oolithiques  s'interca- 
lent dans  la  masse  de  ces  schistes  au  Pont  de  la 
Mousse  (près  de  Saint-Rémy),  et  au  Moulin  des 
Douits  (près  de  Carteret)  Ces  observations  ont  fait 
l'objet  d'une  note  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
Géologique  de  France  (1). 

M.  Bigot  appelle  encore  l'attention  sur  une  note  de 
M.  Pralon  (2).  Cette  importante  étude  du  minerai 
carbonate  de  l'Ordovicien  de  Normandie  constate 
l'exactitude  des  contours  de  la  feuille  Alençon  dans 
la  région  de  la  Ferrière-aux-Etangs.  Elle  donne  des 
renseignements  d'une  grande  importance  sur  les 
modifications  de  la  couche  ferrugineuse,  transformée 
en  hématite  à  l'affleurement  et  passant  au  carbonate 
en  profondeur,  et  sur  les  moyens  étonnamment 
simples  et  peu  coûteux  qui  seront  employés  à  la 
Ferrière-aux-Etangs  pour  enrichir  la  teneur  du  mine- 
rai en  transformant  par  grillage  le  carbonate  à  M)  % 

de  fer  en  hématite  à  50  %. 

» 
A  10  heures  la  séance  est  levée. 

(1)  Bioot  A..  Sur  l'âge  cambrien  des  schistes  de  Rozel,  Manche 
H.  s.i;.  F.,  i-  V,.,  t.  |,  L901,  p.  -2:-2.  1  fig.). 

(2)  Pralon  L.,  Minerai  de  fer  carbonate  de  Normandie    Ami. 
des  Mines,  février  1901). 


SEANCE  DU  3  JUIN  1901 


Présidence  de  M.  le  D''  Noury,  Président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  1/2. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  D1'  Gidon,  Le  Bey, 
Matte,  Dr  Noury,  Dr  Osmont,  Dr  Moutier,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  mai  est  lu  et 
adopté. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
déposés  sur  le  bureau. 

M.  Gallier  s'excuse  de  ne  pouvoir  assister  à  la 
séance. 

Le  Secrétaire  présente  le  t.  III,  5e  série  du  Bulletin 
dont  l'impression  vient  d'être  terminée. 

On  fixe  aux  27,  28,  29  juillet,  la  réunion  annuelle  à 
Bernay. 

M.  Matte  signale,  aux  environs  de  Brionne  (Eure), 
un  petit  ruisseau  qui  présente  cette  particularité  que 
tous  les  30  ans  environ,  sa  source  se  trouve  reportée 
d'une  trentaine  de  mètres  en  amont  pour  revenir 
ensuite  à  sa  position  primitive. 

M.   Matte  fait  connaître  que  Gentiana  campestris 

a  disparu  du  village  de  Barre,  près  Beaumont-le- 
Boger  (Eure)  ;  il  signale  le  Gorydalis  solida  à  Fon- 
taine-Boger,  près  Grosley  (Eure). 


XLII 


M.  Bigot  a  suivi,  en  amont  de  la  vallée  de  l'Orne, 
les  terrasses  pleistocènes  qu'il  a  signalés  à  Feugue- 
rolles.  Une  de  ces  terrasses  (terrasse  de  25,n),  se 
trouve  près  de  Glécy,  à  l'entrée  du  viaduc  des  Rochers 
des  Parcs;  à  Mesnil-Villement,  près  de  la  filature 
Pernelle,  une  de  ces-  terrasses  contient  des  silex 
paléolithiques. 

M.  Bigot  fait  une  communication  préliminaire  sur 
la  géologie  de  la  zone  hocaine  aux  enviions  de 
Clécy. 

Le  Silurien  comprend,  de  bas  en  haut,  dans  cette 
région  : 

1°  Les  conglomérats  pourprés  nettement  discor- 
dants sur  le  Précambrien  ; 

2°  Les  schistes  avec  marbres  de  Glécy,  La  Pomme- 
raye,  etc.  ; 

3°  Les  grès  feldspathiques  de  Caumont  et  de  la 
Roche  Taillis  ; 

4°  Les  schistes  verts  avec  calcaires  oolithiques  et 
dalles  à  Cmziana  de  Sainl-Rémy  ; 

5°  Les  grès  et  schistes  rouges  de  Saint-Rémy 
(La  Marroisière),  et  de  Saint-Omer  ; 

G''  Les  schistes  d'Angers,  avec  minerai  de  fer  inter- 
calé vers  leur  base,  et  séparé  des  grès  par  une  cin- 
quantaine de  mètres  de  schistes. 

Cette  coupe  diffère  de  la  coupe  typique  des  vallées 
de  l'Orne  et  de  la  Laize  par  la  réduction  du  faciès 
arénacé  du  Camhrien,  et  le  grand  développement  des 
schistes. 

La  confusion  des  grès  de  Caumont  avec  les  grès  de 
Saint-lléuiy  a   fait  entreprendre,  dans   les  bois  au 


—    XLFII    — 

N.  de  Saint-Lambert,  des  recherches  demeurées  sans 
résultat,  pour  retrouver  sur  la  rive  gauche  de  l'Orne 
la  continuation  des  minerais  de  Saint-Rémy.  Les 
fouilles  entreprises  autour  de  Glécy,  sur  les  marbres, 
sont  encore  plus  inconsidérées. 

A  9  heures  1/2,  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  OU  2  DECEMBRE  1901 


Présidence  de  M.  le  Dr  Noury,  Président 

Cette  séance  a  été  occupée  par  une  conférence 
organisée  par  la  Société  Linnéenne  avec  le  concours 
de  la  Société  des  Amis  de  V Université de  Normandie. 
M.  Aug.  Chevalier  y  a  relaté,  en  le  résumant  autant 
que  le  nécessitait  le  peu  de  temps  dont  il  disposait, 
le  fructueux  voyage  d'exploration  qu'il  a  fait,  de 
1898  à  1900,  dans  l'Afrique  occidentale  française. 

Nous  sommes  très  heureux  de  pouvoir  donner  ici 
le  texte  de  cette  conférence. 


MA  MISSION  AU  SOUDAN  FRANÇAIS 


Mesdames,  Messieurs, 

C'est  pour  moi  un  grand  honneur  de  pouvoir, 
devant  un  auditoire  aussi  choisi  et  un  puhlic  si 
nombreux,  exposer  les  résultats  de  la  mission  que 
j'ai  accomplie  il  y  a  quelques  mois,  au  cœur  de 
l'Afrique  occidentale  française,  pour  en  étudier  les 
productions  naturelles,  les  ressources  économiques 
et  spécialement  les  richesses  agricoles  et  forestières. 

C'est  pourquoi  je  remercie   les   organisateurs  de 


—    XLV   — 

celle  réunion,  c'est-à-dire  les  Comités  de  la  Société 
Linnéenne  de  Normandie  et  de  la  Société  des  Amis 
de  V Université  de  Caeri,  de  m'avoir  procuré  le 
plaisir  de  me  retrouver  aujourd'hui  dans  l'Athènes 
normande,  au  milieu  de  mes  anciens  maîtres  et 
camarades,  devant  un  auditoire  d'élite. 

Tout  d'abord  je  tiens  à  exprimer  ma  vive  recon- 
naissance aux  maîtres  dévoués  de  la  Faculté  des 
Sciences,  ainsi  qu'aux  amis  de  la  Société  Linnéenne, 
qui,  au  cours  du  voyage,  n'oublièrent  pas  le  mo- 
deste étudiant  de  l'Université  de  Gaen.  Ma  gratitude 
se  reporte  surtout  vers  mon  excellent  professeur, 
M.  Lignier,  dont  les  lettres  affectueuses  m'apportèrent, 
dans  la  brousse  soudanaise,  un  écho  de  la  province 
natale  et  me  donnèrent  ainsi  du  courage  pour  conti- 
nuer les  rudes  étapes  africaines. 

Ensuite,  vous  me  permettrez,  j'en,  suis  certain,  de 
vous  faire  une  simple  causerie  sur  mon  voyage,  sans 
aucune  prétention,  élaguant  soigneusement  tout  ce 
qui  aurait  un  caractère  trop  scientifique  ou  trop 
technique  (1).  Je  vous  décrirai  en  grandes   lignes 

■ 

(1)  Le  lecteur  qui  désirerait  avoir  des  renseignements  plus  précis 
pourra  se  reporter  aux  notices  suivantes  du  même  auteur  : 

1.  Nos  connaissances  actuelles  sur  la  géographie  botanique  et  la 
flore  économique  du  Sénégal  et  du  Soudan,  dans  Une  mission  au 
Sénégal,  Ghallamel,  1900. 

'2.  Les  cultures  indigènes  dans  l'Afrique  occidentale,  Revue  des 
cultures  coloniales,  1900. 

3.  Sur  la  coagulation  des  latex  des  Apocynacées  du  Sénégal  et  du 
Soudan  occidental,  Bulletin  du  Muséum,  1900. 

4.  Les  Landolpliiées  (lianes  à  caoutchouc)  du  Sénégal,  du  Soudan 


—    XLVI    — 

les  pays  que  j'ai  traversés  et  l'impression  qu'ils  m'ont 
laissée;  je  vous  parlerai  de  leurs  productions  les  plus 
intéressantes,  enfin  je  vous  dirai  en  terminant 
.comment  j'envisage  la  mise  en  valeur  de  ce  beau 
domaine  plus  grand  que  deux  fois  la  France  ;je  vous 
exposerai  par  quels  procédés  nous  pourrons  étendre 
notre  champ  d'action  économique  sur  cette  partie  du 
monde  et  par  quels  moyens  nous  pouvons  élever 
dans  notre  civilisation  les  races  primitives  qui  la 
peuplent. 

Je  serai  largement  récompensé,  si  je  parviens  à 
vous  faire  aimer  un  pays  auquel  je  suis  profondément 
attaché,  si  j'arrive  à  vous  faire  apprécier  selon  leurs 
mérites  les  Noirs  chez  qui  j'ai  vécu,  enfin  si  je  réussis 
à  vous  persuader,  si  paradoxal  que  cela  paraisse,  que 
nous  avons  peut-être  plus  de  connaissances  à  acquérir 
pour  être  de  véritables  colonisateurs  et  diriger  des 
exploitations  agricoles  dans  ces  contrées,  que  les 
indigènes  n'ont  d'efforts  à  fournir  pour  être  nos 
auxiliaires  et  améliorer  leurs  procédés  de  culture. 

C'est  au  cours  de  deux  missions  qui  me  furent 
confiées,  de  1898  à  1900,  sous  les  auspices  de  M.  le 
Ministre  des  Colonies,  d'abord  par  le  général  de 
Trentinian,  lieutenant  gouverneur  du  Soudan  fran- 
çais, puis  par  M.  Ghaudié,  gouverneur  général  de 

it  de  la  Guinée  française  (en  collaboration  avec  M.  Hua),  Journal 
de  Botanique,  1901. 

.;.  L'avenir  de  la  culture  du  cotonnier  au  Soudan  français,  Halle- 
lin  de  la  Société  d'Acclimatation,  1 1)01 . 

6.  Les  ressources  agricoles  et  forestières  du  Sénégal  et  du  Soudan 
français,  Bévue  Générale  de»  Sciences,  1902   sons  presse  . 


—    XLVII   — 

l'Afrique  occidentale  française,  qu'ont  été  recueillies 
ces  observations. 

Ce  sera  l'honneur  du  général  de  Trentinian  d'avoir 
été  un  des  premiers  à  préparer  la  colonisation,  en  en- 
voyant sur  place  des  chercheurs,  spécialisés  dans  telle 
ou  telle  branche  de  la  science,  étudier  chaque  point 
en  détail,  afin  de  guider  les  entreprises  coloniales. 

La  capture  de  Samory  et  la  destruction  du  royaume 
de  Sikasso  venaient  de  placer  définitivement  sous 
notre  protectorat  le  vaste  territoire  de  la  Boucle  du 
Niger.  Les  grandes  conquêtes  africaines  prenaient 
fin,  une  période  nouvelle  allait  s'ouvrir,  période  de 
paix  et  de  travail,  nécessaire  aux  indigènes  comme  à 
nous,  pour  amener  ces  contrées  à  se  repeupler  et  à 
offrir  des  débouchés  à  notre  commerce. 

Mais  avant  d'ouvrir  cette  voie,  il  était  indispen- 
sable d'inventorier  les  richesses  des  pays  conquis 
pour  faire  connaître  à  l'industrie  les  matières  pre- 
mières qu'elle  pourrait  utiliser.  Il  fallait  aussi 
déterminer  les  cultures  qui  pourraient  alimenter 
notre  consommation  nationale  de  ces  productions 
dites  denrées  coloniales, ainsi  nommées  probablement 
parce  que  les  colonies  françaises  ne  les  produisent 
pas,  mais  pourraient  les  produire. 

La  mission  organisée  parle  général  de  Trentintan 
comprenait  une  quinzaine  de  membres.  On  connaît 
déjà  les  intéressants  rapports  de  M.  Coppolani, 
chargé  de  l'étude  des  questions  se  rattachant  à 
l'Islam  ;  ceux  de  M  Henri  Hamet,  sur  le  caoutchouc; 
mon  camarade  et  ami,  M.  Emile  Baillaud  (1),  a  fait 

(1)  M.  Baillaud  vient  de  publier  un  livre  spleodide,  luxueusement 
illustré  par  MM.  Mérite  et  de  la  Mézière  sur  la  mission  du   général 


XLVIFI    — 

connaître,  dans  La  Géographie  (1000),  ses  obser- 
vations sur  l'organisation  économique  du  pays  et  sur 
les  routes  commerciales  qu'il  avait  suivies  dans  le 
Nord.  Quant  aux  artistes  de  la  mission,  MM.  Mérite 
et  H.  de  la  Mézière,  leurs  œuvres  ont  figuré  en  1900 
au  Salon  et  à  l'Exposition  Universelle  (Pavillon  du 
Sénégal,  Soudan). 

Notre  exploration  a  montré  que  si  le  Soudan  n'était 
pas  un  pays  d'une  richesse  incomparable,  comme  on 
l'a  souvent  écrit  à  tort,  il  contenait  cependant  suffi- 
samment d'éléments  pour  devenir  une  colonie  de 
premier  ordre,  des  produits  forestiers  intéressants 
comme  le  caoutchouc  et  la  gomme,  une  agriculture 
indigène  très  avancée,  enfin  une  population  déjà 
nombreuse  de  Noirs  généralement  intelligents,  très 
attachés  au  sol  et  qui  pourront  devenir  de  bons 
cultivateurs  et  de  bons  éleveurs  si  nous  savons  leur 
prêter  notre  appui  comme  il  convient. 

La  dislocation  prématurée  du  Soudan  a  malheu- 
reusement fait  réléguer  au  second  plan,  du  moins 
momentanément,  l'intérêt  qui  s'attachait  à  cette 
contrée. 

Embarqués  à  Bordeaux,  le  18  novembre  1898,  nous 
sommes  parvenus  à  Bammako,  sur  les  bords  du 
Niger  moyen,  dans  les  premiers  jours  de  janvier  1899. 

Mon  séjour  dans  la  Boucle  du  Niger  a  duré  8  mois  ; 
il  se  divise  en  deux  étapes  très  distinctes  :  d'une  part 
l'itinéraire  à  travers  la  région  Sud  et  le  territoire 
militaire  de  la  Volta,  de  l'autre  le  parcours  des  régions 

de  Trentinian  au  Soudan:    Bajllaud,  mu-  1rs  rouies  du  Soudan, 
Toulouse,  1<»02. 


—   XLIX   — 

du  Nord  et  en  particulier  la  traversée  d'une  partie  de 
la  région  de  Tombouctou. 

Je  ne  m'attarderai  pas  à  raconter  les  maigres 
incidents  de  la  route,  qu'il  me  suffise  de  dire  qu'au 
moment  où  s'effectuait  ce  voyage,  il  y  a  deux  ans,  on 
pouvait  déjà  circuler  à  travers  presque  tout  le  Soudan 
français,  même  dans  les  territoires  militaires,  sans 
escorte  armée.  C'est  pourquoi  je  demeure  convaincu 
que,  dans  ces  pays  nouveaux,  un  Européen  isolé,  qui 
ne  commet  aucun  acte  de  violence,  dont  les  porteurs 
sont  recrutés  librement  et  qui  vit  sur  le  pays  en 
payant  tout  ce  qu'il  prend,  cet  Européen  passera 
généralement  partout  sans  courir  de  dangers  sérieux. 

Je  crois  même  que  dans  les  provinces  encore 
inexplorées,  mais  où  le  prestige  du  Blanc  est  assis 
solidement,  étant  accompagné  de  deux  ou  trois 
tirailleurs  dont  les  chéchias  et  les  fusils  en  imposent 
néanmoins,  on  passera  sans  difficulté  là  où  des 
troupes  plus  fortes  échoueront. 


* 
*  * 


Dans  la  Boucle  du  Niger,  on  a  vraiment  la  sen- 
sation d'un  pays  vierge.  Sans  chemins,  sans  voitures, 
on  avance  à  travers  les  hautes  herbes  et  le  long 
d'étroits  sentiers  séculaires  qui  serpentent  en  méan- 
dres variés  contournant  les  moindres  bosquets.  On 
traverse  des  plaines  infiniment  étendues;  on  escalade 
d'immenses  plateaux  ferrugineux,  les  bowols  chauffés 
par  le  soleil  et  sur  lesquels  les  indigènes  ne  peuvent 
marcher  nu-pieds  tant  la  surface  en  est  brûlante;  on 
coupe   des    marigots  dont  les  eaux  noires   coulent 

D 


mollement  entre  d'épaisses  galeries  de  végétation 
parmi  lesquelles  les  lianes  (Landolphia  et  Com- 
bretum),  les  palmiers  (Elœis,  Raphia),  les  bambous, 
les  rotins,  les  Anthocleisla  pareils  à  d'immenses 
choux,  les  vignes-vierges  (Ampelocissus)  aux  fruits 
astringents,  forment  un  extravagant  fouillis  de  ver- 
dure sous  lequel  la  lumière  pénètre  à  peine  ;  d'autres 
fois  on  rencontre  un  ruisseau  qui  descend  en  chantant 
sur  des  rochers  de  granité  et  l'on  savoure  une  eau 
fraîche  et  limpide  où  les  gazelles  seules  ont. trempé 
leurs  lèvres  jusqu'ici. 

Je  ne  connais  rien  de  plus  captivant  pour  un  natu- 
raliste que  cette  brousse  soudanaise.  Elle  n'a  ni  la 
tristesse  des  vastes  déserts,  ni  l'aspect  sombre  des 
forêts  équatoriales.  La  variété  des  tons  de  la  brousse, 
repose  de  la  vue  des  steppes  immenses  qui  donnent 
réellement  la  notion  de  l'espace  infini. 

Après  la  chaleur  accablante  de  la  journée,  une 
fraîcheur  délicieuse,  comparable  à  nos  plus  belles 
journées  de  printemps,  nous  enveloppe  agréable- 
ment. Tout  renaît  :  les  fleurs  s'épanouissent  et  des 
essaims  d'insectes  bourdonnent  sur  les  buissons 
embaumés,  les  animaux  endormis  dans  le  jour 
quittent  leurs  retraites,  les  cigales  modulent  leurs 
notes  monotones  dans  les  baobabs  géants,  parfois  des 
milliers  de  mouches  lumineuses  (lucioles)  tourbil- 
lonnent dans  les  arbres  ;  on  entend  au  loin  les 
aboiements  des  chacals  et  des  hyènes,  et  parfois  à 
quelques  portées  de  fusil  les  ruguissements  du  lion 
ou  les  cris  déchirants  de  ses  victimes. 

La  brise  vous  apporte  aussi  des  parfums  inconnus 
qui  vous  grisent.  Vous  êtes  vraiment  heureux,  sans 


—   LI   — 

trop  savoir  pourquoi.  C'est  un  bonheur  qu'il  est 
difficile  d'expliquer  et  je  crains  qu'il  n'y  ait  à  me 
comprendre  que  ceux-là  seuls  qui  ont  vécu  cette  vie 
d'Afrique,  qui  ont  éprouvé  ces  sensations,  remplissant 
encore  d'ivresse  l'âme  du  voyageur  des  années  après 
le  retour. 

De  temps  en  temps,  on  rencontre  des  troupeaux 
de  bœufs  et  de  moutons  que  des  pasteurs  foulahs 
font  pâturer  dans  d'immenses  prairies  incultes, 
comme  aux  premiers  âges  de  l'humanité. 

Çà  et  là  surgissent  des  agglomérations  de  cases 
constituant  les  villages  nègres  reliés  par  d'étroits 
sentiers  qui  se  perdent  parfois  dans  les  hautes  herbes 
et  qui  sont  souvent  plus  fréquentés  par  les  antilopes 
que  par  les  hommes. 

On  voyage  comme  on  peut,  tantôt  à  cheval,  à  âne, 
à  bœuf,  à  chameau  dans  le  nord,  en  chalands  ou  en 
pirogues  (simples  troncs  d'arbres  évidés)  quand  on 
peut  utiliser  les  cours  d'eau. 

Tous  les  vivres,  tout  le  matériel  de  mission,  tous 
les  hagages  personnels,  sont  transportés  par  caisses 
ou  ballots  de  25  kilos  sur  la  tête  des  nègres.  On 
campe  n'importe  où  ;  souvent  dans  les  villages  pour 
trouver  l'eau  et  les  vivres,  parfois  aussi  en  pleine 
forêt,  logé  à  la  belle  étoile,  environné  des  incendies 
de  brousse  qui  illuminent  l'espace  et  éloignent  les 
fauves. 

C'est  cette  vie  de  solitude  que  j'ai  vécue  pendant 
17  mois,  au  Soudan  et  au  Sénégal,  allant  d'un  poste 
à  l'autre  sur  un  itinéraire  d'environ  8Û00  kilom., 
accompagné  seulement  de  porteurs  réquisitionnés 
dans  les  postes  où  je   passais,   de    quelques   noirs 


—  lu  — 

dévoués  qui  m'ont  suivi  comme  boys,  enfin  de  tirail- 
leurs indigènes  lorsque  les  administrateurs  les 
jugeaient  utiles.  Je  campais  généralement  dans  les 
villages  indigènes. 

Dans  le  pays  bambara,  chaque  matin,  c'est  fête  à 
mon  arrivée.  Les  après-midi  se  passent  à  préparer 
les  collections,  à  rédiger  les  notes,  à  visiter  les  cul- 
tures, à  questionner  les  indigènes.  Ce  sont  des 
palabres  interminables,  car  ces  braves  noirs  ne  com- 
prennent pas  dans  quel  but  je  fais  des  collections  de 
plantes.  Ma  réputation  de  coupeur  de  bois  me  précéda 
souvent  et  de  même  que  les  Niamniams  avaient  sur- 
nommé Schweinfurth  le  mangeur  d'herbes,  persua- 
dés qu'il  mettait  les  plantes  en  herbier  pour  en  faire 
des  conserves,  les  Bambaras  m'appelèrent  Vlritigui, 
ce  qui  signifie  le  chef  des  arbres,  car  au  Soudan  un 
blanc  est  toujours  Chef  de  quelque  chose.  L'appré- 
ciation n'est  d'ailleurs  pas  toujours  très  flatteuse.  Un 
jour,  le  chef  d'un  grand  village,  après  avoir  examiné 
comment  je  préparais  les  herbiers,  fit  remarquer 
qu'il  plaignait  beaucoup  mon  père,  Gomme  je  lui 
demandais  la  raison  de  cette  sollicitude,  il  répondit, 
après  bien  des  hésitations,  que  c'était  un  grand  mal- 
heur pour  un  père,  d'avoir  un  fils  qui  montrait  des 
manies  aussi  étranges.  Et  s'il  avait  été  à  sa  place,  il 
m'aurait  corrigé  ou  il  en  serait  mort  de  chagrin  ! 

* 
*  * 

La  région  Sud  du  Soudan  que  j'ai  d'abord  par- 
courue fournit  deux  produits  de  grande  valeur.  C'est 
la  noix  de  cola  d'une  part,  et  de  l'autre,  le  caout- 
chouc. 


—   LUI    — 

La  noix  de  cola  est  la  graine  du  colatier  (Sterculia 
acuminata  P.  B.,  (Cola  vera  K.  Schum.),  bel  arbre 
ayant  le  port  d'un  pommier  cultivé  par  les  nègres 
dans  les  régions  les  plus  humides  de  l'Afrique  tropi- 
cale boréale.  M.  Van  Gassel,  membre  de  la  mission 
Wœlffel,  rapporte  que  chez  les  peuplades  anthro- 
pophages des  forêts  de  la  Haute  Côte  d'Ivoire,  chaque 
village  est  entouré  de  vergers  de  colatiers  qui  res- 
semblent à  nos  bois  de  châtaigniers.  C'est  cette  région 
qui  fournit  une  partie  des  noix  exportées  au  Soudan 
français  par  Seguéla.  Il  s'en  fait,  tant  au  Sénégal  qu'au 
Soudan  français,  un  commerce  indigène  qu'on  peut 
évaluer  approximativement  à  3  millions  de  francs 
par  an. 

Il  en  existe  encore  quelques  pieds  autour  de 
quelques  villages  des  cercles  de  Kankan  et  Kouroussa 
que  j'ai  traversés,  mais  ils  sont  peu  productifs. 

Les  colatiers  sont  des  arbres  sacrés  et  nul  n'a  le 
droit  d'y  toucher.  Je  dus  engager  des  palabres  inter- 
minables pour  obtenir  la  permission  d'en  couper 
quelques  morceaux  pour  mes  collections,  et  tous  les 
Noirs  présents  furent  persuadés  qu'un  grand  malheur 
m'arriverait  pour  avoir  commis  un  tel  sacrilège.  La 
cola  est  en  effet  pour  les  Noirs  un  présent  de  Dieu  et 
les  musulmans  prétendent  que  celui  qui  dans  sa  vie 
se  sera  engraissé  de  ces  fruits,  ira  tout  droit  au  ciel. 
Quoique  les  propriétés  physiologiques  de  ces  graines 
soient  encore  mal  connues,  on  pense  qu'elles  agissent 
surtout  comme  stimulant  du  système  nerveux  et 
elles  jouent  chez  ces  populations  le  rôle  du  café  chez 
nous,  celui  du  thé  chez  les  orientaux  ou  du  maté 
chez  les  habitants  du  Paraguay.  La  cola  semble  donc 
appelée  à  un  très  grand  avenir  en  Afrique. 


—    LIV    — 

Quant  au  caovtchoue  il  est  à  l'heure  actuelle  la 
principale  richesse  forestière  de  l'Afrique  tropicale 
qui  en  exporte  pour  environ  80  millions  de  francs 
par  an.  La  zone  guinéenne  et  la  zone  soudanaise, 
comprises  entre  l'embouchure  du  Sénégal  et  celle  du 
Niger,  en  exportent  à  elles  seules  3  millions  de  kilogs, 
valant  15  millions  environ. 

Depuis  20  ans,  la  récolte  de  ce  produit  a  transformé 
complètement  les  conditions  sociales  des  nègres  de 
ces  contrées  ;  elle  a  accru  partout  leur  bien-être 
matériel  ;  en  beaucoup  d'endroits  elle  a  déterminé  la 
libération  des  captifs  bien  plus  sûrement  que  nos 
pompeuses  proclamations. 

Le  caoutchouc  du  Soudan  est  fourni  par  le  loll  en 
wolof)  ou  gaine  (bambara),  Landolphia  Heudelotii 
DC,  belle  liane  aux  rameaux  sarmenteux  dont  les 
branches  retombantes  et  les  fleurs  parfumées  rap- 
pellent les  jasmins  de  nos  jardins,  et  dont  le  fruit 
rafraîchissant  a  la  saveur  du  citron.  Cette  liane  vient 
partout  à  l'état  sauvage,  mais  principalement  sur  les 
plateaux  ferrugineux  entre  le  10e  et  12e  degré  de 
lat.  N.  Ces  lianes,  ordinairement  très  disséminées 
dans  la  brousse,  ne  produisent  la  précieuse  subs- 
tance qu'au  bout  d'un  temps  très  long  et  ne  la 
donnent  qu'en  très  petite  quantité.  Une  liane  âgée  de 
20  à  50  ans  ne  donne  encore  que  50  gr.  de  caout- 
chouc par  an  en  moyenne,  et  deux  individus  de  la 
même  espèce  donnent  parfois  des  rendements  très 
différents.  On  voit  combien  dans  ces  conditions  la 
culture  est  aléaloire.  Les  indigènes  seuls  peuvent 
entreprendre  en  commun  des  plantations  en  quelque 
sorte  communales  et  dont  le  rendement  profiterait 
surtout  aux  générations  futures. 


LV 


Il  y  a  le  plus  grand  intérêt  à  conserver  les  plants  de 
lianes  à  caoutchouc  sauvages  et  môme  à  réglementer 
l'exploitation  des  pieds  centenaires  qui  peuplent  les 
forêts  tropicales.  Dans  beaucoup  d'endroits  en  effet 
la  grande  extension  des  cultures,  les  feux  de  brousse 
qu'il  est  bien  difficile  d'empêcher,  l'exploitation  in- 
tensive, ont  déjà  fait  disparaître  les  beaux  pieds  de 
Lanclolphia  et  il  faut  presque  partout  aller  à 
200  kilom.  de  la  côte  pour  trouver  des  lianes  encore 
inexploitées. 

Nous  nous  sommes  élevés  contre  le  nouveau  pro- 
cédé d'exploitation  qui  consiste  à  décortiquer  les 
lianes  en  les  tuant,  pour  traiter  les  écorces  mécani- 
quement ou  chimiquement  en  Europe  afin  d'en 
extraire  tout  le  caoutchouc.  Le  procédé  de  l'écorçage 
qui  est  parfait  en  lui-même,  puisqu'il  donne  un  rende- 
ment beaucoup  supérieur,  est  très  mauvais  dans  la 
pratique  puisqu'il  détruit  une  richesse  très  difficile- 
ment reconstituable.  On  pourra  peut  être  l'appliquer 
un  jour  à  l'exploitation  des  plantations  méthodique- 
ment aménagées,  il  serait  imprudent  de  l'appliquer 
aujourd'hui  à  l'exploitation  des  peuplements  naturels 
de  lianes  sauvages. 

Pour  recueillir  le  caoutchouc,  l'indigène  pratique 
des  incisions  transversales  le  long  du  tronc  des 
lianes,  de  30  en  30  cm,  afin  de  faire  écouler  le  latex. 
Cette  opération  se  pratique  ordinairement  le  matin 
et  le  soir,  car  au  grand  soleil  le  latex  se  coagule 
aussitôt  sur  la  plaie  et  empêche  l'écoulement.  Ce 
procédé  loin  de  tuer  la  liane  en  favorise  le  rendement, 
à  condition  qu'il  ne  soit  pas  répété  trop  souvent.  On 
a    remarqué,    en    effet,    que    lorsqu'une   liane  est 


LVI 


blessée,  son  écorce  s'épaisissait  et  sa  teneur  en  late^ 
augmentait  à  la  longue. 

Le  procédé  de  coagulation  le  plus  répandu  à  la 
côte  est  celui  qui  consiste  à  asperger  la  blessure  sai- 
gnante avec  de  l'eau  salée,  mais  le  caoutchouc  ainsi 
préparé  s'altère  rapidement  en  devenant  poisseux. 

Le  procédé  que  l'on  doit  chercher  à  vulgariser  chez 
les  indigènes  est  celui  qui  consiste  à  employer  les 
coagulants  végétaux  (infusions  de  plantes  riches  en 
tanin  ou  acides).  Leur  tanin  agit  à  la  fois  comme 
coagulant  et  comme  antiseptique,  et  le  caoutchouc 
ainsi  préparé  demeure  longtemps  inaltéré.  Les  végé- 
taux, qui,  à  cet  égard,  m'ont  donné  les  meilleurs 
résultats,  sont  :  l'oseille  de  Guinée  (Hibiscus  Sabdn- 
riffa),  les  feuilles  de  niama  (Bauhinia  reliculata), 
la  pulpe  de  fruits  de  tamarinier  (Tamarindtis  ins- 
tica). 

J'avais  pensé,  au  début  de  mon  voyage,  que  le 
colon  pourrait  faire  apporter  chaque  soir  à  sa  facto- 
rerie le  latex  et  le  coaguler  lui-même  par  des  procédés 
chimiques  (acide  chlorhydrique  très  étendu,  ou  fluo- 
rure de  sodium,  par  exemple).  Il  ohtiendrait  ainsi  un 
caoutchouc  très  pur.  Plus  tard,  j'ai  reconnu  qu'il  ne 
fallait  pas  y  songer  car  la  fraude  du  latex  (en  l'addi- 
tionnant d'eau  ou  en  y  substituant  des  mauvais  latex 
résinifères),  serait  trop  facile. 

Le  rôle  de  l'Européen  devra  se  borner  en  somme  à 
faire  connaître  à  l'indigène  les  plantes  à  caoutchouc 
partout  où  elles  sont  inexploitées,  et  à  lui  apprendre 
les  meilleurs  procédés  de  coagulation.  C'est  ce  que 
j'ai  fait  durant  mon  voyage  dans  la  province  du 
Sindon  (territoire  de  la  Volta),  et  ce  pays  montagneux, 


—    LVII   — 


riche  en  lianes  productives,  qui  n'exportait  abso- 
lument rien  avant  mon  passage,  avait  déjà  exporté 
35  tonnes  de  caoutchouc  valant  plus  de  170.000  fr. 
lorsque  je  quittai  la  colonie,  un  an  plus  tard. 


* 
*  * 


De  janvier  à  juillet  1899,  je  traversai  le  pays  des 
Malinkés,  des  Wossolonkés,  des  Sénoufos,  des 
Tourcas,  des  Bobos,  des  Miniankés,  passant  par 
Kankan,  Bougouni,  Sikasso,  Sindon,  Bobo-Diou- 
lasso,  Simona,  San,  coupant  à  plusieurs  reprises  les 
itinéraires  de  B.  Caillié,  de  Binger,  de  Monteil. 

Quoique  le  Sud  de  ce  vaste  Soudan  soit  plus  riche 
que  le  Nord  en  ressources  naturelles,  c'est  en  réalité 
la  partie  la  plus  pauvre  et  la  moins  peuplée.  Samory 
a  laissé  là  des  traces  de  son  passage  qui  ne  s'effa- 
ceront pas  d'ici  longtemps. 

En  moyenne,  tous  les  5  à  10  kilomètres,  on  ren- 
contre les  restes  d'un  village  détruit  dont  les  murs 
disparaissent  sous  l'exubérante  végétation.  Samory 
a  été  véritablement  l' Attila  du  Soudan  ;  au  nom  de  sa 
religion,  le  Coran  d'une  main,  le  sabre  de  l'autre,  il 
commit  les  crimes  les  plus  atroces. 

Je  ne  crois  pas  exagérer  en  disant  que  ce  despote 
fanatique  a,  dans  sa  vie,  massacré,  vendu  comme 
esclaves  ou  ruiné  un  demi  million  d'individus. 

Et  pourtant  la  plupart  de  ces  Bambaras  du  Sud 
aujourd'hui  décimés  par  la  guerre  et  réduits  à  vivre 
de  racines  furent  autrefois  des  agriculteurs  remar- 
quables. A  tout  instant  on  rencontre,  au  milieu  de  la 
brousse,  les  traces  des  sillons  sur  lesquels  ils  culti- 


—    LVIII    — 

vaient  leur  mil;  des  cotonniers  et  des  indigotiers 
redevenus  sauvages  marquent  la  place  des  anciennes 
cultures  :  partout  on  ne  voit  que  ruines  et  terres 
abandonnées. 

Dans  les  rares  villages  où  il  reste  encore  quelques 
habitants,  ils  sont  misérablement  installés  dans  des 
cases  provisoires,  car  ils  craignent  toujours  le  retour 
du  conquérant. 

La  crainte  et  le  respect  qu'il  inspirait  étaient  si 
grands,  qu'au  cours  de  mon  voyage,  dans  plusieurs 
villages  qu'il  avait  dévastés,  on  me  raconta  cette 
chose  étrange  :  en  apprenant  sa  capture,  les  féti- 
chistes qu'il  avait  toujours  persécutés,  au  lieu  de  se 
réjouir,  firent  des  sacrifices,  non  par  plaisir  de  le 
voir  capturé,  mais  au  contraire  pour  que  le  ciel  lui 
rendit  la  liberté.  Je  ne  connais  rien  peignant  mieux 
le  caractère  du  Noir  que  cet  acte  insensé.  Grand 
enfant  insouciant,  il  vit  au  jour  le  jour,  sans  se 
préoccuper  des  souffrances  qu'il  a  déjà  endurées  ni 
de  celles  qui  l'attendent  pour  le  lendemain.  Incapa- 
ble d'un  effort  prolongé  s'il  n'y  est  obligé  par  les 
nécessités  de  la  vie,  il  travaille  comme  l'enfant  aussi, 
par  boutades,  suivant  son  plaisir  beaucoup  plus  que 
ses  besoins. 

Cependant  ce  Noir  du  Soudan,  dont  on  a  dit  parfois 
tant  de  mal,  je  voudrais  le  réhabiliter  devant  vous. 
Braves  et  dévoués,  presque  tous  les  Soudanais  le 
sont  jusqu'à  la  mort.  Je  n'ai  pas  qualité  pour  juger 
moi-môme  la  valeur  des  tirailleurs  indigènes,  mais 
tous  les  officiers  que  j'ai  rencontrés  m'ont  conté  des 
actes  d'héroïsme  admirables,  accomplis  simplement, 
sans  bruit,  au  fond  de  la  brousse,  sans  espoir  de 
récompense. 


—    LIX    — 

J'ai  eu  personnellement  aussi,  à  différentes  repri- 
ses, des  preuves  touchantes  de  l'attachement  et  du 
dévouement  dont  sont  parfois  capables  ces  indigènes 
qu'on  appelle  si  ironiquement  des  sauvages  ! 

Us  ont  également  une  réputation  détestable  comme 
travailleurs.  Il  n'est  pas  douteux  que  les  noirs  culti- 
vateurs, le  Bambara  comme  le  Woloff  restent  pen- 
dant près  de  six  mois  dans  l'inaction  presque  absolue. 
Ce  repos  du  nègre  s'explique  naturellement  quand  on 
examine  le  régime  climatérique  du  pays.  Pendant 
toute  la  saison  sèche,  il  ne  tombe  ordinairement  pas 
une  goutte  d'eau  au  Soudan  ;  toute  la  nature  est 
endormie  et  le  sol  est  presque  aussi  dur  que  le  maca- 
dam de  nos  boulevards.  Or,  vous  savez  que  les  plantes 
ont  besoin  pour  se  développer,  non  seulement  d'un 
sol  convenable,  de  beaucoup  de  chaleur  et  de 
lumière,  il  leur  faut  encore  de  l'humidité.  Donnez 
cet  élément  aux  déserts  les  plus  arides  du  monde  et 
ils  se  recouvriront  d'une  exubérante  végétation. 
Précisément,  durant  les  six  mois  de  la  saison  sèche, 
l'eau  manque  presque  partout  au  Soudan  en  dehors 
des  grandes  vallées  comme  celles  du  Niger;  et  même 
là  encore  il  faudrait  pour  l'utiliser  d'importants 
travaux  hydrauliques  que  le  Noir  est  incapable  d'ac- 
complir seul. 

Gomme  il  ne  possède  pas  d'industrie  ou  des  indus- 
tries rudimentaires,  l'homme  de  ces  contrées  n'a  qu'à 
se  reposer  en  attendant  le  retour  des  pluies,  et  il  n'y 
manque  pas  ! 

Lorsque  les  premières  tornades  arrivent,  en  avril 
au  Sud,  en  juin  au  Nord,  le  noir  commence  à 
préparer  la  terre  pour  la  culture  du  mil  ou  du  riz.  Il 


—    LX   — 

déploie  une  activité  aussi  grande  que  l'ouvrier 
agricole  d'Europe.  A  cette  époque,  j'ai  rencontré 
souvent  des  paysans  nègres  occupés  aux  champs 
avant  le  lever  du  soleil,  et  le  soir  ils  y  étaient  encore 
fort  tard.  Souvent  même,  ils  partent  au  loagan 
(champ  cultivé)  pour  plusieurs  jours,  et  ils  ne 
rentrent  que  le  travail  terminé. 

Dans  tout  le  pays  Mandiugue,  depuis  la  côte  jus- 
qu'à l'extrémité  orientale  de  la  boucle  du  Niger,  les 
vi  liages  sont  entourés  de  lougans  s'étendantà  plusieurs 
kilomètres  et  parfaitement  cultivés;  les  sillons  s'a- 
lignent larges  de  30  ou  4Ccm,  séparés  par  des  fossés 
d'une  égale  largeur  ;  ils  viennent  s'arrêter  au  bord 
du  sentier,  comme  si  le  propriétaire  avait  craint  de 
perdre  un  pouce  de  terrain  ;  les  plantations  sont 
plusieurs  fois  binées  et  sarclées  ;  en  plusieurs  régions 
on  fait  la  guerre  aux  sauterelles  qui,  avec  les  termites 
ou  fourmis  blanches,  sont  les  grandes  ennemies  de 
l'agriculture  africaine. 

Toute  la  région  Volta  et  le  pays  Minianka  res- 
semblent à  un  admirable  verger,  tant  sont  nombreux 
et  beaux  les  arbres  fruitiers  (karités,  rùniers,  nétés, 
sounsouns,  Ficus,  Blighia,  Cordia,  Landolphia), 
que  les  indigènes  ont  réservés  dans  les  champs  qui 
s'étendent  sur  presque  toute  la  contrée.  A  l'ombre 
de  ces  arbres,  d'innomhrables  variétés  de  Mil  ou 
Sorgho  et  quelques  autres  céréales  africaines  pros- 
pèrent merveilleusement.  Ensemencé  en  juin,  le  mil 
qui  est  la  base  de  nourriture  de  l'indigène,  atteint 
parfois  quatre  mois  plus  tard,  plus  de  :îm  de  hauteur. 
Dans  le  Sud,  à  côté  du  mil,  on  cultive  des  champs 
de  manioc  et  d'ignames  ;  dans  le  Nord,  on  rencontre 


—   LXI   — 

au  contraire  de  superbes  plantations  de  cotonniers  et 
d'indigotiers  dont  la  plupart  est  utilisée  sur  place 
par  les  tisserands  et  les  teinturiers  bambaras. 

Chez  les  Malinkés,  les  femmes  entretiennent 
soigneusement,  autour  des  cases,  des  jardins  où  elles 
cultivent  des  courges,  des  oignons,  des  tomates,  des 
amarantes  dont  les  feuilles  se  mangent  en  guise 
d'épinards,  des  piments. 

Partout,  le  haricot  indigène  (Vigna  Catjang),  se 
mêle  aux  autres  cultures.  Sur  les  bords  même  du 
Niger,  de  vastes  plantations  d'une  légumineuse  fru- 
tescente (le  Tephrosia  Vogelii),  sont  entretenues  par 
les  pêcheurs  qui  utilisent  ses  feuilles  pour  capturer 
le  poisson. 

Dans  tous  les  endroits  suffisamment  irrigués,  les 
Noirs  cultivent  le  riz  avec  une  grande  intelligence  et 
souvent  avec  une  extrême  habileté. 

L'homme  Blanc  qui  examine  sans  parti  pris  l'effort 
considérable  qu'ont  dû  déployer  ces  peuplades  sau- 
vages pour  conquérir  peu  à  peu  sur  la  nature,  à  la 
bordure  des  fleuves  ou  dans  les  marais  inondés,  les 
innombrables  levées  de  terre  parfaitement  aménagées 
pour  la  culture  de  cette  céréale,  reste  frappé  d'admi- 
ration, surtout  s'il  considère  les  procédés  grossiers, 
les  instruments  d'agriculture  imparfaits  dont  se  sont 
servis  ces  Africains. 

Sans  cesse,  le  Diola  de  la  Casamance  lutte  pour 
l'entretien  de  sa  rizière  :  les  inondations  emportent 
souvent  les  levées  qu'il  a  faites  à  grand  peine,  les 
hautes  herbes  ou  les  palétuviers  réenvahissent  les 
marais  qu'il  a  défrichés,  il  reste  toujours  victorieux, 
et  la  nature  n'arrive  à  reprendre  ses  droits,  la  brousse 


LXII    — 


ne  parvient  à  recouvrir  ces  terres  que  là  où  la 
guerre  a  semé  la  dévastation  et  où  la  population 
a  disparu. 


*  * 


L'arrivée  de  l'hivernage  fit  hâter  nia  route  vers  la 
région  Nord,  où  il  pleut  beaucoup  moins.  Je  traversai 
rapidement  les  pays  de  Djenné  et  de  Mopti,  pour 
m'embarquer  sur  le  Niger  à  destination  de  Tom- 
bouctou. 

Cette  ville  est  le  lieu  idéal  pour  hiverner.  A  Tom- 
bouctou,  il  ne  tombe  pas  plus  de  dix  pluies  par  an,  et 
souvent  elles  sont  très  insignifiantes.  Le  15  juillet, 
j'entrai  dans  la  ville  mystérieuse,  le  lendemain  du  jour 
où  l'infortuné  colonel  Klob,  qui  commandait  la  région 
et  l'avait  organisée,  était  tué  aux  environs  de  Zinder. 

Grâce  au  voisinage  du  Niger,  la  végétation  de  la 
région  de  Tombouctou  est  à  la  fois  celle  des  déserts 
et  celle  des  steppes  :  par  ses  dunes  mobiles  ou  fixées, 
parsemées  de  rares  touffes  d'herbes,  elle  appartient 
au  Sahara  ;  au  contraire,  par  ses  maigres  bosquets 
d'Acacia,  elle  se  lie  aux  plaines  du  Sahel,  vastes 
pâturagesà  peine  ombragés  par  des  buissons  épineux, 
couverts  à  l'hivernage  d'une  herbe  menue  que  pais- 
sent tranquillement  de  nombreux  troupeaux  de  rumi- 
nants sauvages,  parmi  lesquels  on  remarque  plus  de 
dix  espèces  d'antilopes,  quelques  girafes  et  parfois 
des  buffles. 

Les  végétaux  les  plus  caractéristiques  des  dunes 
sont  le  Séné,  la  Coloquinte  et  surtout  le  Kramkram 
(Cmchrùs  échina  lus).  Les  graines  miniscules  de 
celte  graminée  jonchent  le  sol,  mélangées  au  sable 


—    LXIII   — 

dont  elles  ont  la  couleur.  Elles  sont  munies  de 
courts  barbillons  terminés  en  crochets,  avec  lesquels 
elles  se  fixent  à  tout  ce  qui  les  touche  :  poils  des  ani- 
maux, vêtements,  couvertures. 

Malheur  au  voyageur  imprudent  qui  voyage  nu 
pieds  ou  qui  couche  sur  le  sable.  Les  aiguillons  des 
Kramkrams,  s'enfoncent  sous  la  chair  en  produisant 
des  douleurs  atroces.  Si  on  cherche  à  les  retirer, 
elles  se  brisent  et  la  pointe  demeure  sous  l'épiderme. 

Barth  a  raconté  en  détail,  les  souffrances  que  lui 
avait  fait  endurer  cette  plante  incommode  pendant 
qu'il  traversait  le  Sahara  méridional. 

J'ai  connu  en  Afrique  une  piqûre  encore  plus  dou- 
loureuse, c'est  celle  du  Poil-à-gratter  ou  Mucuna 
pruricns  qui  couvre  en  Gasamance  certains  halliers. 
Quand  on  est  obligé  de  parcourir  ces  fourrés  on  res- 
sent parfois  des  démangeaisons  intolérables  qui 
durent  plusieurs  jours.  Chose  curieuse,  beaucoup 
de  noirs  sont  insensibles  à  ces  piqûres  et  pendant 
que  vous  vous  grattez  désespérément,  ils  rient  de 
votre  mésaventure. 

Les  arbres  les  plus  nombreux  de  la  région  de 
Tombouctou  sont  les  Acacias  représentés  par  une 
dizaine  d'espèces.  La  plus  répandue  est  Y  Acacia  tor- 
tilis  dont  les  fleurs  en  petites  boules  d'un  jaune-clair 
parfument  la  steppe  à  la  fin  de  l'hivernage.  Parmi 
celles  qui  donnent  la  meilleure  gemme  arabique,  il 
faut  citer  une  nouvelle  espèce  que  j'ai  nommée 
Acacia  Trentiniani  en  l'honneur  de  l'organisateur  de 
notre  mission  et  surtout  Y  Acacia  Sénégal  d'ADANSON 
qui  est  le  véritable  gommier  de  l'Afrique  occidentale. 

Jusqu'à  présent,  le  Soudan  frençais,  à  l'exception 


—    LXIV    — 

\ 

de  Médine  et  de  Nioro  n'a  guère  exporté  de  gomme 
arabique.  Le  Sénégal,  au  contraire  en  fournit  pour 
plus  de  4  millions  par  an,  venant  principalement  du 
pays  Maure,  sur  la  rive  droite  du  bas  Sénégal. 

La  cause  initiale  de  la  gommification  des  Acacias 
est  encore  assez  mal  connue.  Un  jeune  naturaliste  de 
Berlin,  M.  le  Dr  Walther  Busse,  qui  revient  d'une 
mission  en  Afrique,  a  constaté  que  dans  cette  région 
la  véritable  production  de  la  gomme  est  due  à  cer- 
taines fourmis.  Ces  insectes  perforent  l'écorce  des 
Acacia  pour  aller  se  loger  dans  le  bois  où  ils  cons- 
truisent leurs  nids.  Chaque  perforation  ainsi  pro- 
duite est  marquée  d'une  petite  boule  de  gomme.  La 
fourmi  productrice  n'en  fait  aucun  usage.  Elle  ne 
saurait  en  éprouver  que  du  dommage,  car  la  gomme 
obstrue  les  galeries  creusées. 

Toutefois,  une  autre  espèce  de  fourmi  vient  par- 
fois s'attacher  à  la  gomme  exsudée  avant  qu'elle  soit 
complètement  figée  et  lui  donne  cet  aspect  grume- 
leux spécial  à  certaines  catégories.  Je  ne  crois  pas 
que  la  gomme  de  l'Afrique  occidentale  ait  une  sem- 
blable origine.  Les  fourmis  sont  rares  dans  le  Sahel 
et  n'attaquent  que  le  bois  mort.  Il  est  bien  plus  pro- 
bable qu'elle  est  due,  ainsi  que  Ta  signalé  Adanson, 
il  y  a  un  siècle  et  demi,  au  vent  d'Est  qui,  dans  les 
régions  subsahariennes,  souffle  avec  une  grande 
impétuosité  après  l'hivernage  et  fait  fendre  les  arbres. 
J'ai  constaté,  en  effet,  que  la  gomme  se  produit  tou- 
jours au  contact  des  blessures  quelle  que  soit  leur 
origine.  La  gomme  arabique  est  en  réalité  une 
emplâtre  que  l'arbre  emploie  pour  cicatriser  ses 
plaies:   plus   il  est  malade,  plus  il  est  producteur. 


—    LXV    — 

Aussi  dans  certaines  régions,  les  Maures  entaillent 
les  arbres  pour  activer  la  sécrétion. 

Il  n'y  a  réellement  que  la  gomme  de  X Acacia 
Sénégal  qui  soit  assez  abondante  et  d'assez  bonne 
qualité  pour  pouvoir  être  exploitée.  Il  y  avait  donc 
intérêt  à  rechercher  la  distribution  géographique  de 
cet  arbre.  Or,  j'ai  reconnu  qu'il  était  abondant  dans 
toute  la  région  des  steppes  du  Soudan  et  il  n'est  pas 
douteux  qu'il  s'étend  à  travers  le  Baghirmi  et  le  Wadaï 
jusqu'à  la  Nubie  où  Schweinfurth  l'a  trouvé  depuis 
longtemps.  Enfin,  je  suis  persuadé  que  si  toute  la 
gomme  des  possessions  françaises  d'Afrique  était 
exploitée,  on  en  tirerait  annuellement  au  moins  un 
million  de  tonnes,  c'est-à-dire  beaucoup  plus  que  le 
monde  entier  n'en  consomme.  On  ne  peut  songer  à 
aller  chercher  la  gomme  de  l'Afrique  centrale,  car  le 
prix  de  transport  coûterait  beaucoup  plus  que  la 
marchandise,  mais  pour  ce  qui  concerne  la  région 
de  Tombouctou,  il  sera  possible  de  l'exporter  lors- 
que le  chemin  de  fer  viendra  au  Niger. 

Il  est  même  probable  que  c'est  ce  produit  qui  chez 
les  Maures  du  Sahel  remplacera  le  trafic  du  Sel  du 
Sahara,  trafic  appelé  à  disparaître,  le  jour  où  la  voie 
ferrée  permettra  l'apport  moins  coûteux  du  sel  de  la 
côte. 

Un  autre  produit  du  nord  du  Soudan  dont  on  a 
beaucoup  parlé  dans  ces  derniers  temps  est  le  Blé  de 
Tombouctou.  C'est  un  blé  dur,  dont  la  farine,  em- 
ployée quelque  temps  à  Konlikoro  pour  l'alimentation 
du  corps  d'occupation,  n'a  donné  qu'un  mauvais 
pain. 

On  sait,  en  effet,  que  les  blés  durs,  à  albumen  plus 

E 


—    LXVI    — 

riche  en  gluten  que  les  blés  tendres,  sont  difficilement 
utilisables  pour  la  panification.  Ce  que  l'on  a  dit  de 
ce  blé  est  d'ailleurs  très  exagéré.  Assurément  il  existe 
du  blé  à  Tombouctou,  de  même  qu'à  Zinder  et  au 
Tchad,  mais  je  ne  crois  pas  que  toute  la  région  des 
lacs  du  Niger  en  produise  au-delà  d'un  millier  de 
tonnes.  Ce  n'est  qu'à  force  de  soins  que  la  plante  se 
développe  et  encore  elle  demeure  chétive.  Il  faut  la 
repiquer,  il  faut  arroser  chaque  pied  tous  les  jours  ; 
bref,  on  le  soigne  comme  on  soignerait  à  Paris  une 
fleur  sur  une  fenêtre. 

Je  voulus  me  rendre  compte  par  moi-même  de 
l'importance  que  pouvait  avoir  cette  culture  dans  la 
région  des  lacs,  et  j'entrepris  à  cet  effet  un  voyage 
au  Faguibine  et  aux  Daouna.  Nous  campâmes  une 
nuit  sur  la  dune  d'El-Marsara-Taconbao,  où  avait 
été  massacrée  la  colonne  Bonnier  en  1893.  Pendant 
que  nous  songions  avec  angoisse  au  drame  terrible 
qui  s'était  déroulé  là,  le  rugissement  d'un  lion,  parti 
à  quelques  pas,  nous  rappela  qu'il  fallait  toujours 
veiller. 

C'est  pendant  cette  excursion  qu'un  conducteur 
indigène  de  l'escorte  que  commandait  M.  le  capitaine 
d'artillerie  Haïss,  fut  mordu  à  Ras-el-Mà  par  un 
serpent.  Malgré  nos  soins,  il  mourut  en  moins  d'une 
demi  heure.  Cette  mort  accidentelle  fût  la  seule 
existence  humaine  que  coûta  la  mission  botanique 
du  Soudan,  sur  les  500  ou  600  indigènes  (porteurs  ou 
escorte)  qu'elle  utilisa  plus  ou  moins  longtemps  en 
cours  de  route. 


—  lxvii  — 

Le  retour  du  Nord  se  fit  par  le  Niger,  à  partir  de 
3ompi.  Pendant  plus  d'un  mois,  le  chaland  Lieute- 
nant-Bunas.  qui  rapportait  les  collections  de  la 
mission,  dût  se  frayer  difficilement  (c'était  à  la  fin  de 
l'hivernage),  un  passage  à  travers  les  vastes  prairies 
aquatiques  de  Panicum  Burgu,  nouvelle  canne  à 
sucre  sauvage  qui  couvre  environ  300.000  hectares 
dans  cette  région. 

J'eus  la  bonne  fortune  de  traverser  le  riche  pays 
compris  entre  Mopti,  Djenné  et  Ségou,  avant  la 
rentrée  des  récoltes.  Cette  vallée  du  Moyen-Niger, 
avec  sa  population  dense  et  laborieuse,  est  le  joyau  de 
l'Afrique  occidentale.  Elle  est  déjà  le  grenier  et  le 
pâturage  du  Soudan,  elle  deviendra,  si  nous  le 
voulons,  la  plus  riche  source  de  coton  de  l'ancien 
monde.  Pour  l'élevage,  de  faibles  encouragements 
suffiront  :  le  Panicum  Burgu  fournit  un  excellent 
foin  et  les  graminées  et  légumineuses  fourragères 
abondent  dans  la  savane  à  l'hivernage.  Quant  au 
Peul  (ou  Foulah),  il  est  le  meilleur  pasteur  du  monde. 

Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  déjà  des  troupeaux 
de  200- ou  300  vaches  et  de  2.000  moutons  dans  la 
région  la  plus  septentrionale  du  Niger. 

Malheureusement  les  races  ont  besoin  d'être  amé- 
liorées, et  la  culture  des  plantes  fourragères  est  l'un 
des  plus  difficiles  problèmes  à  résoudre  en  Afrique 
tropicale. 

Pour  le  coton  il  serait  possible  de  cultiver  dès 
maintenant  dans  la  vallée  250.000  hectares  en  coton- 
niers, sans  aucun  travail  hydraulique  spécial. 

Le  coton  indigène,  fourni  surtout  par  le  Gossypium 
punctatum,  sans  avoir  une  grande  valeur,  possède 


—   LXVIII   — 

de  sérieuses  qualités  et  peut  être  amélioré  par  la 
sélection  ou  l'hybridation  avec  les  cotons  d'Amérique 
ou  d'Egypte.  Ses  soies  sont  fines,  résistantes  et  d'une 
grande  blancheur.  Déjà  en  1899,^M.  Fossat,  membre 
de  la  mission  du  général  de  Trentinian,  est  parvenu 
à  se  procurer  chez  les  indigènes  70  tonnes  de  coton 
trié,  non  égrené,  et  la  petite  quantité  qui  parvint 
alors  en  France  fut  cotée  50  fr.  à  60  fr.  les  100  kilos. 


Je  fus  de  retour  à  Kayes  dans  les  premiers  jours  de 
novembre.  Les  bateaux  à  vapeur  y  venaient  encore. 
C'était  presque  la  France.  Je  trouvai  là  quelques 
fonctionnaires  rencontrés  en  cours  de  voyage.  Beau- 
coup hélas,  manquaient  aussi  !  L'hivernage  avait  été 
particulièrement  dur  et  j'eus  le  regret  d'apprendre  la 
mort  de  plusieurs  des  ofliciers  qui,  dans  tous  les 
postes  où  j'étais  passé,  m'avaient  fait  l'accueil  le  plus 
cordial  et  à  la  bonne  volonté  desquels  est  dû  le  succès 
de  ma  mission. 

J'appris  aussi  de  nouveaux  détails  sur  la  mort  de 
mon  infortuné  camarade  Legeal. 

Legeal,  préparateur  au  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers,  faisait  partie  de  la  mission  de  Trentinian 
comme  géologue.  Entre  Bondiagara  et  Tombouctou, 
il  commit  l'imprudence  de  se  joindre  à  une  petite 
colonne  qui  allait  en  reconnaissance  en  pays  Touareg. 
Un  matin  Pavant-garde  où  il  se  trouvait  fut  attaquée. 
Au  bruit  des  détonations  son  cheval  s'emballa  et  il  se 
trouva  désarçonné  ;  aussitôt  un  targui  le  transperça 
de  sa  lance  avant  qu'il  eut  pu  se  relever.  Le  lieutenant 


-      LXIX    — 

d'Ivry  qui  commandait  les  tirailleurs,  accourut  en 
entendant  la  fusillade,  mais  il  était,  trop  tard  ! 

Il  rapporta  sa  dépouille  qui  repose  maintenant  à 
Hombori,  au  pied  des  montagnes  qu'il  avait  le  pre- 
mier étudiées.  Son  nom  vient  s'ajouter  à  la  liste  déjà 
longue  de  ceux  qui  sont  tombés  sur  ce  continent 
inhospitalier,  victimes  de  leur  dévouement  pour  la 
science  ! 

Après  un  repos  de  deux  semaines  à  Kayes,  je  ren- 
trai à  St-Louis  ou  M.  le  gouverneur  général  Chaudié 
me  demanda  de  continuer  au  Sénégal  la  mission 
commencée  au  Soudan.  Je  visitai  successivement 
le  Cayor,  le  Baol  et  la  Casamance,  ce  cjni  prolongea  de 
quatre  mois  mon  séjour  en  Afrique.  Ce  n'était  plus 
un  pays  nouveau  que  je  parcourais,  mais  une  vieille 
colonie  déjà  organisée.  De  nombreuses  résidences 
jalonnaient  le  pays,  de  véritables  routes  les  réunis- 
saient. 

En  voyant  de  près  cette  contrée,  je  pus  mieux  me 
rendre  compte  de  ce  qui  restait  à  faire  dans  les  vastes 
territoires  nouveaux  que  j'avais  parcourus. 


*  * 


Je  suis  revenu  convaincu  que  la  mise  en  valeur  de 
ces  contrées  se  fera  beaucoup  mieux  par  le  travail 
libre  de  l'indigène  que  par  le  régime  des  grandes 
concessions. 

Les  Noirs  du  Sénégal  et  du  Soudan  ont  fait  leurs 
preuves,  nous  savons  aujourd'hui  ce  qu'ils  sont 
capables  de  produire.  Ils  ont  une  véritable  agricul- 
ture, un  peu  rudimentaire  à  certains  égards,  mais 


—    LXX    — 

qui  se  perfectionnera  à  mesure  que  l'accroissement 
de  la  population  et  le  développement  de  la  civili- 
sation leur  créera  de  nouveaux  besoins.  Ils  pratiquent 
déjà  des  assolements  remarquables  ;  ils  cultivent  de 
nombreuses  variétés  de  céréales  ;  dans  quelques 
contrées  on  connaît  l'emploi  des  engrais  ;  chez  la 
plupart  des  peuplades  que  j'ai  visitées,  la  caste  des 
cultivateurs  est  aussi  honorée  que  celle  des  guerriers. 

On  connaît  l'admirable  besogne  que  les  Wolofs  et 
les  Sérères  ont  accomplie  au  Sénégal  depuis  1840  ;  à 
celte  époque  le  pays  exporta  700  kilos  ^arachides  : 
il  en  a  exporté,  en  1900,  près  de  130.000  tonnes  valant 
en  Europe  30  millions  de  francs  !  La  plus  grande 
partie  de  ce  produit  vient  le  long  du  chemin  de  fer 
du  Cayor,  où  la  culture  des  arachides  occupe  aujour- 
d'hui et  fait  vivre  près  de  500.000  Noirs  travaillant 
librement  et  pour  leur  propre  compte.  Voilà  ce  que 
le  Noir  a  fait  au  Sénégal  en  00  années. 

■le  ne  Grois  pas  qu'on  puisse  apporter  un  plus 
éclatant  démenti  à  cette  absurde  légende  qui  repré- 
sente le  nègre  comme  une  brute  incapable  d'effort  et 
de  perfectionnement  ! 

Quant  au  planteur  européen,  c'est  triste  à  dire,  il 
n'a  encore  rien  fait  de  durable  là-bas.  Cependant, 
depuis  un  siècle,  au  Sénégal,  bien  des  entreprises 
agricoles  ont  été  commencées,  bien  des  capitaux  ont 
été  engloutis,  et  beaucoup  d'existences  humaines  ont 
été  sacrifiées  inutilement  pour  le  développement  de 
ces  entreprises. 

Le  premier  tort  du  colon  a  été  trop  souvent  de 
vouloir  entreprendre  les  mêmes  plantations  que 
l'indigène.  Le  Blanc  ne  peut  pas  travailler  manuelle- 


—    LXXI   — 

ment  sous  les  tropiques,  et  en  apportant  seulement 
ses  efforts  à  diriger  des  cultures  pauvres,  comme 
celle  du  riz,  du  coton,  des  arachides,  cultures  peu 
compliquées  dans  lesquelles  l'indigène  excelle,  on 
n'obtient  pas  un  rendement  tellement  supérieur  que 
Ton  puisse  rémunérer  une  direction  européenne. 

L'indigène  seul,  qui  peut  se  passer  d'intermédiaires 
coûteux  et  qui  a  de  faibles  besoins,  y  trouvera  un 
bénéfice  suffisant.  C'est  donc  aux  cultures  riches, 
demandant  beaucoup  plus  d'intelligences  et  de  con- 
naissances scientifiques  que  de  bras,  que  l'Européen 
devrait  consacrer  ses  efforts  et  ses  capitaux. 

Malheureusement,  on  se  figure  trop  souvent  chez 
nous,  que  pour  devenir  bon  planteur,  il  suffit  d'aller 
vivre  sous  les  tropiques  où  d'y  envoyer  le  premier 
venu. 

C'est  une  grave  erreur.  On  ne  s'improvise  pas 
planteur  de  café,  plus  quon  ne  s'improvise  maçon 
ou  ingénieur. 

Je  viens  de  faire  une  mission  en  Allemagne  pour 
étudier  l'organisation  scientifique  et  agricole  des 
colonies  allemandes  et  j'ai  été  trappe  de  voir  combien 
la  manière  de  procéder  de  nos  voisins  est  différente 
de  la  nôtre.  La  plupart  de  ceux  qui  dirigent  les 
exploitations  tropicales,  soit  dans  la  métropole  soit 
sur  place,  sont  rompus  aux  connaissances  d'agricul- 
ture tropicale,  connaissances  acquises  non  seulement 
dans  les  laboratoires,  mais  aussi  sous  les  tropiques. 
Et  ils  ne  sont  pas  deux  ou  trois;  ils  sont  légion  ! 

M.  0.  Warburg  qui  est  professeur  de  botanique 
et  d'agriculture  tropicale  à  l'Université  de  Berlin  et 
au  Collège  Oriental  a  passé  six  ans  dans  le  Pacifique 


—   LXXII     - 

en  Nouvelle  Guinée,  à  Java,  dans  les  Indes,  au  Japon. 
M.  Volkens  qui  s'occupe  de  la  partie  coloniale  au 
Jardin  des  Plantes,  a  séjourné  longtemps  en  Egypte, 
dans  l'Afrique  orientale;  il  vient  encore  de  partir 
pour  Java.  M.  Preuss,  qui  dirige  le  Jardin  de  Victo- 
ria au  Cameroun,  a  voyagé  longtemps  sous  les  tropi- 
ques. M.  le  Dr  Stuhlmànn,  avant  d'être  directeur  de 
l'agriculture  dans  l'Afrique  orientale  allemande,  y  a 
tait  de  nombreuses  explorations.  Tous  ces  agrono- 
mes et  ces  naturalistes  sont  des  savants  de  premier 
ordre. 

Leurs  travaux  sont  centralisés  par  M.  Englek. 
le  savant  directeur  du  Jardin  botanique,  et  par 
M.  Warburg,  directeur  du  Tropenpfkmzer. 

Les  sociétés  financières  coloniales  de  Berlin  ont 
constitué  un  Comité  technique  d'exploitation,  pré- 
sidé par  M.  Supf,  mais  dont  M.  Warburg  est  le 
principal  conseiller.  Avant  d'entreprendr.e  de  grandes 
plantations  de  cacaoyers,  ce  Comité  a  envoyé  Preuss 
étudier  la  question  dans  l'Amérique  centrale  et  au 
Brésil;  avant  de  planter  des  Kickxia  à  caoutchouc  au 
Cameroun,  Schlechter  est  allé  Jes  examiner  en 
Afrique,  il  recherche  actuellement  les  plantes  à  gutta 
en  Malaisie;  les  commerçants  de  l'Afrique  orientale, 
avant  de  chercher  à  drainer  la  gomme  de  cette 
contrée,  ont  envoyé  M.  le  Dr  Busse  sur  les  lieux. 

Je  pourrais  citer  beaucoup  d'autres  exemples. 

Ce  que  l'Allemagne  a  fait,  nous  pouvons  le  faire, 
mais  il  est  temps  dé  commencer  si  nous  ne  voulons 
pas  nous  laisser  dislancer. 

En  plaçant  sous  notre  protectorat  des  populations 
indigènes    nombreuses,   nous  avons   contracté  une 


—  lxxiii  — 

dette  envers  elles.  Nous  leurs  devons  le  concours  de 
notre  intelligence,  de  notre  science,  de  nos  capitaux 
même,  pour  leur  permettre  de  s'élever  dans  notre 
civilisation  ;  nous  y  trouverons  nous  mêmes  la  satis- 
faction de  nos  propres  intérêts. 

Enfin,  nous  devons  montrer  aux  autres  nations  que 
la  France  continue  sa  mission  d'éducation  des  autres 
peuples.  Elle  doit  en  effet  la  continuer  et  vous  me  per- 
mettrez de  terminer,  en  rappelant  les  paroles  que  j'en- 
tendais prononcer,  il  y  a  quelques  semaines,  par  le 
doyen  des  grands  explorateurs  du  monde,  dont  le  nom 
restera  à  côté  de  ceux  de  René  Caillié,  de  Bartii  et 
de  Liwingstone,  un  de  ces  hommes  dont  l'œuvre  est 
si  élevée,  qu'elle  n'appartient  pas  à  une  seule  nation 
mais  à  l'humanité  toute  entière.  George  Schwein- 
furth,  après  m 'avoir  parlé  du  Bahr-el-Ghazal  (qu'il 
avait  le  premier  exploré  en  1869),  et  du  passage  de 
ces  territoires  sous  la  domination  anglaise,  après'  la 
malheureuse  affaire  Fachoda,  terminait  en  disant  : 
«  Malgré  tout,  c'est  à  votre  pays,  c'est  à  la  France  que 
restera  le  rôle  prépondérant  dans  l'Afrique  du  Nord, 
dans  l'Afrique  centrale  et  dans  l'Afrique  occidentale, 
car  elle  a  montré  assez  de  générosité,  assez  de  désin- 
téressement, pour  prouver  qu'elle  était  capable  de 
transformer,  en  l'améliorant,  la  race  noire,  c'est-à-dire 
une  race  d'hommes  qui  n'a  guère  changé  depuis  les 
origines  de  l'humanité  !  » 


—    LXXIV    — 


A  la  fin  de  cette  conférence,  qu'ont  illustrées  d'in- 
téressantes projections,  le  Président  a  annoncé  que 
la  Société  Linnéenne,  en  témoignage  de  son  admi- 
ration pour  les  résultats  du  voyage  de  M.  Aug. 
Chevalier,  décernait  à  celui-ci  une  médaille  de 
vermeil  à  l'effigie  de  Linné.  • 


s 


SÉANCE  DU  9  DÉCEMBRE  1901 


Présidence  de  M.  le  Dr  Noury,  Président 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  1/2. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Brasil,  Chevrel, 
Dr  Duboscq,  Gallier,  Lignier,  Matte,  D1"  Moutier, 
Dr  Noury,  Tison,  Vaullegeard. 

M.  le  Dr  Noury  annonce  la  mort  de  M.  Georges  de 
Villers,  membre  honoraire,  qui,  depuis  la  mort  de 
M.  Renou,  était  le  doyen  des  Linnéens,  son  entrée 
dans  la  Société  remontant  à  1845  ;  il  fait  également 
part  du  décès  de  M.  Sophronyme  Beaujour,  ancien 
trésorier  et  ancien  président,  trésorier  honoraire  de 
la  Société.  Le  Président  a,  sur  la  tombe  de  nos  deux 
confrères,  exprimé  les  regrets  de  la  Société. 

Enfin,  le  Président  annonce  la  mort  de  notre 
ancien  Vice-Secrétaire,  M.  L. -Jules  Léger,  tombé  en 
pleine  maturité  scientifique.  M.  Lignier  a  consacré  à 
notre  cher  collègue  une  notice  biographique  dont  il 
donnera  lecture  au  cours  de  la  séance. 

La  Société  décide  que  les  regrets  que  lui  inspire  la 
disparition  de  nos  trois  confrères  seront  insérés  au 
procès-verbal. 

La  Société  nationale  des  Sciences  naturelles  et 
mathématiques  de  Cherbourg  annonce  qu'elle  fêtera, 


—    LXXYI    — 

le  dimanche  29  décembre,  le  cinquantenaire  de  sa 
fondation  et  le  jubilé  scientifique  de  son  Directeur,  le 
survivant  des  trois  fondateurs  de  la  Société,  M.  Le 
Jolis.  La  Société  Linnéenne  de  Normandie,  voulant 
donner  un  témoignage  de  haute  estime  et  de  vive 
sympathie,  tout  à  la  fois  à  la  Société  des  Sciences 
naturelles  et  mathématiques  de  Cherbourg  et  à  son 
directeur  M.  Le  Jolis,  qu'elle  compte  depuis  32  ans 
au  nombre  de  ses  membres  honoraires,  décide  que 
son  Secrétaire  ira  porter  à  Cherbourg  l'expression 
de  ses  sentiments. 

Le  Secrétaire  présente  le  diplôme  de  la  médaille 
d'argent  obtenue  par  la  Société  Linnéenne  pour  ses 
publications  à  l'Exposition  de  1900. 

Le  Secrétaire  explique  pourquoi  la  Société  ne  s'est 
pas  réunie  depuis  le  mois  de  juin.  L'excursion  de 
Bernay  n'a  pas  pu  avoir  lieu,  elle  était  complètement 
organisée,  quand  M.  Bigot  a  reçu  l'avis,  huit  jours 
avant  la  date  de  la  réunion,  qu'un  concours  d'or- 
phéons devait  avoir  lieu  à  Bernay  le  dimanche  fixé 
pour  cette  réunion  ;  dans  ces  conditions,  à  cause  des 
difficultés  que  cette  coïncidence  soulevait,  on  a  dû 
renoncer  à  la  réunion  à  Bernay. 

Quand  à  la  séance  de  novembre,  trop  rapprochée 
des  vacances  de  l'Université,  elle  réunissait  seule- 
ment 3  membres  et  a  dû  être  également  supprimée. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

Us  comprennent,  offerte  par  M.  Chevalier,  la  thèse 
de  notre  collègue  intitulée  :  Monographie  (1rs  Myri- 
cacées  (anatomie  et  histologie,  organographie,  clas- 


—    LXXVII    — 

sification  et   description  des    espèces,   distribution 
géographique). 

M.  Moutier  fils,  parti  à  Paris  pour  continuer  ses 
études  médicales,  demande  à  devenir  membre  cor- 
respondant. —  Accordé. 

M.  Izoard  communique  une  note  sur  un  chien 
monstrueux,  né  à  Lisores  (Calvados).  Ce  chien  a  sur 
l'arrière-train  une  queue  et  deux  pattes  supplémen- 
taires, en  avant  deux  pattes  supplémentaires  sur  un 
poitrail  bien  marqué.  Il  présente  ainsi  1  tête,  8  pattes 
et  2  queues. 

A  propos  de  ce  chien  monstrueux,  M.  le  Dr  Moutier 
fait  connaître  qu'il  a  vu,  à  Beaulieu,  une  chiennedont 
la  queue  avait  été  artificiellement  coupée  et  qui  a  mis 
bas  une  portée  de  quatre  chiens,  dont  deux  à  queue 
courte. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  d'une  note  de  M.  le 
Dr  F.  Gidon,  sur  la  feuillaison  des  arbres  à  feuilles 
caduques  à  la  Grande-Canarie  (imprimée  dans  la 
2e  partie  du  Bulletin). 

M.  Lignier  lit  la  notice  biographique  qu'il  a  consa- 
crée à  M.  L. -Jules  Léger  (voir  2e  partie  du  Bulletin). 

M.  Lignier  fait  une  communication  sur  la  fleur  du 
Dicentra  spectabilis  (imprimée  dans  la  2e  partie  du 
Bulletin).  ^ _^ 

Lu .  l  I  8  R  A  R  Y  j  ' 


—    LXXVIII    — 

M.  Rrasil  signale  la  présence  dans  du  liquide  d'ori- 
gine pleurale,  envoyé  de  l'Hôtel-Dieu  au  Laboratoire 
de  Bactériologie,  de  nombreux  micro-organismes 
rappelant  par  leur  forme  les  Sarcosporidies,  mais 
dont  la  nature  n'a  pu  être  exactement  déterminée 
(voir  2e  partie  du  Bulletin). 

A  10  heures,  la  séance  est  levée. 


TRAVAUX    ORIGINAUX 


-  3  — 


Henri  Micheels.  —  Cai'lutlovica  plicata 
Kl.,  Esquisse  aiiatouiiquc  d'une 
Cyclaiithacée  (i). 


Certaines  formes  végétales  semblent,  par  leurs 
singularités  organographiques,  s'isoler  dans  une 
sorte  de  particularisme  et,  par  là  même,  provoquer 
des  recherches  scientifiques  d'ordres  divers.  Par 
leur  nombre  néanmoins  considérable,  ces  plantes 
d'étrange  aspect  défieront  longtemps  encore  les 
efforts  des  disséqueurs,  bien  que  les  anatomistes  se 
soustraient  difficilement  à  l'obsédante  tentation  de 
s'offrir  l'examen  structural  d'un  type  peu  ou  non 
encore  entamé. 

Dans  la  famille  si  peu  étudiée  des  Gyclanthacées, 
des  observations  sur  une  espèce  quelconque  me 
paraissaient  devoir  donner  d'utiles  renseignements. 
J'ajoute  que,  si  j'ai  choisi  Cmiudovica  plicata  KL, 
c'est  uniquement  parce  qu'il  se  trouvait  en  plus 
grande  abondance  à  ma  disposition. 

(1)  V.  Henri  Micheels,  Contribution  à  l'élude  anat'omique  des 
organes  végétatifs  et  floraux  chez  Càrludovica  plicata  Kl., 
Thèse  présentée  a  la  Faculté  des  Sciences  de  l'Université  de  Bruxelles 
pour  l'obtention  du  grade  de  docteur  spécial.  Bruxelles,  Haspz,  1899. 


Ce  genre  Carludovica,  créé  par  Ruiz  et  Pavon, 
appartient  à  la  famille  des  Gyclanthacées,  du  groupe 
des  Monocotylédones  spathiflorinées.  Cette  famille, 
entièrement  localisée  dans  l'Amérique  tropicale,  ne 
comprend  que  6  genres  avec  44  espèces.  D'après 
Van  Tieghem,  il  faut  y  rattacher  2  Ludoviopsis  de 
l'éocène. 

Au  sujet  des  affinités  naturelles  des  Cyclanthacées, 
les  auteurs  ont  émis  des  opinions  divergentes.  Et 
pour  reprendre  le  mot  de  M.  le  professeur  Errera, 
l'enquête  phylogénique  à  laquelle  ils  se  sont  livrés 
n'a  donné  que  des  résultats  contradictoires.  Les 
genres  qui  le  composent  forment  un  ensemble 
familial  aberrant,  dont  les  relations  de  parenté  avec 
les  autres  familles  sont  actuellement  cachées. 

Remarquons  encore  que  le  genre  Carludovica  a  été 
divisé  en  trois  tribus  :  les  palmatœ,  les  bifidœ  et  les 
anomalœ.  L'espèce  C  plicata  Kl.  appartient  aux 
bifidœ. 

«  Chez  les  Monocotylédones,  dit  Van  Tieghem,  à 
«  côté  de  certains  caractères  généraux,  plusieurs 
«  autres  méritent  d'être  signalés,  parce  que,  tout  en 
«  étant  sujets  à  exception,  ils  sont  assez  fréquem- 
«  ment  réalisés  pour  donner  à  l'ensemble  une  physio- 
«  nomie  spéciale.  »  Dans  cet  ordre  d'idées,  il  faut 
indiquer,  pour  les  plantes  de  cette  classe,  la  présence 
d'un  limbe  indivis.  Chez  elles,  la  segmentation  du 
limbe  constitue,  en  effet,  une  particularité  assez 
rare.  On  en  rencontre,  notamment,  chez  les  Palmiers 
et  les  Gyclanthacées.  Aussi  l'étude  de  l'organogénie 
foliaire  dans  ces  deux  familles  présentait-elle  beau- 
coup d'intérêt!  Pour  ce  qui  concerne  les  Palmiers, 


—  5  — 

elle  a  tenté  les  recherches  de  botanistes  tels  que 
P.  de  Candolle,  de  Mirbel,  Trécul,  Karsten,  Von 
Motel,  C.  Goebel,  Eichler  et  Naumann.  Mais  à 
cause  de  la  grande  ressemblance  qu'offre  la  feuille 
des  Cyclanthacées  avec  celle  des  Palmiers,  quelques- 
uns  de  ces  savants  ont  examiné  accessoirement  le 
mode  de  formation  de  cet  organe  chez  Cyclanthus  et 
chez  Carludovica.  Dans  les  diverses  espèces  des 
deux  familles,  ils  ont  reconnu  la  même  organogénie 
foliaire;  seulement  on  constate  une  discordance  dans 
leurs  vues  au  sujet  de  la  façon  dont  s'effectuerait  la 
division  du  limbe. 

PourVoN  Motel,  Karsten,  Gœbel  et  Eichler,  les 
segments  foliaires  se  produiraient  par  suite  d'une 
apparition  de  fentes  dans  le  limbe  primitivement 
entier  et  massif;  pour  Naumann,  au  contraire,  la 
division  est  le  résultat  d'une  formation  simultanée 
de  renflements  et  de  plis  longitudinaux,  suivie  de 
nécrose,  sur  la  partie  de  la  jeune  feuille  qui  devien- 
dra le  limbe. 

Nous  verrons,  par  l'esquisse  que  je  vais  en  tracer, 
que  l'organogénie  foliaire  chez  Carludovica  plicata 
Kl.  démontre,  à  n'en  pas  douter,  que  l'interprétation 
de  Naumann  doit  prévaloir  et  que  la  division  du 
limbe  est  consécutive  à  une  production  de  boursou- 
flures. 

Exposons  brièvement  l'histoire  du  développement 
de  la  feuille  chez  Carludovica  plicata  Kl. 

Le  mamelon  qui  constitue  la  feuille  primordiale  y 
présente  bientôt  l'apparence  d'un  bourrelet  presque 
circulaire,  entourant  incomplètement  le  sommet  de 
la  tige  et  dont  la  croissance  longitudinale  est  d'autant 


—  6  — 

plus  rapide  que  l'on  se  rapproche  davantage  du  plan 
médian  de  l'organe. 

Primitivement,  les  deux  surfaces  de  la  feuille  sont 
lisses,  mais  bientôt  se  dessinent,  dans  la  partie 
supérieure,  des  boursouflures  ou  renflements  qui 
donnent  naissance  à  des  plissements  longitudinaux. 
Ces  boursouflures  qui  font  saillie,  aussi  bien  à  la  face 
externe  qu'à  la  face  interne,  se  montrent  en  alter- 
nance régulière  sur  ses  deux  faces.  Elles  s'arrêtent  à 
une  certaine  distance  du  bord  supérieur  libre,  lais- 
sant ainsi  une  marge  mince  et  étroite;  elles  ne  se 
terminent  pas  inférieurement  dans  le  même  plan 
horizontal,  mais  suivant  une  ligne  courbe  à  convexité 
tournée  vers  le  haut. 

Sous  cette  partie  plissée,  qui  deviendra  le  limbe, 
on  voit  une  portion  lisse,  dont  les  bords  minces  et 
peu  élevés  entourent  le  sommet  végétatif  de  la  tige. 
Cette  partie  formera  la  gaine. 

La  feuille  primordiale  est  dès  lors  différenciée. 
Elle  présente  deux  parties  bien  distinctes  superpo- 
sées. 

J'ajouterai  que  le  nombre  des  plissements  va  en 
augmentant  à  mesure  que  l'organe  croit.  En  même 
temps  les  sillons  longitudinaux,  laissés  entre  eux, 
s'approfondissent  progressivement.  La  disposition  de 
ces  plissements  est  d'ailleurs  analogue  à  celle  qui  a 
été  indiquée  par  Naumann  pour  un  Palmier  du  genre 
Hyaphorbe. 

Les  marges  de  la  gaine  se  rapprochent  de  plus  en 
plus  et  finissent  par  se  recouvrir.  La  marge  droite 
chevauche  sur  la  gauche  dans  les  plantes  dextres, 
tandis  que  le  contraire  s'observe  chez  les  pieds   se- 


—  7  — 

nestres.  Suivant  Naumann,  ce  chevauchement  distin- 
guerait les  Carludovica  d'avec  les  Palmiers. 

A  un  stade  plus  avancé,  le  limbe,  fortement  plissé, 
se  présente  sous  la  forme  d'une  masse  pyramidale 
allongée.  La  portion  qui  correspond  à  la  gaine 
paraît  d'abord  rester  à  peu  près  stationnaire  et  les 
deux  bords  de  cette  gaine  se  limitent  vers  le  haut  par 
deux  saillies  qui  deviennent  deux  oreillettes,  de 
dimensions  différentes  :  la  hauteur  de  l'une  l'empor- 
tant toujours  sur  celle  de  l'autre. 

Jusqu'ici  le  limbe  est  toujours  entier.  Il  ne  tardera 
pas  cependant  à  se  découper.  En  effet,  dans  une  jeune 
feuille  ne  mesurant  que  37  m/m  et  formée  seulement 
d'une  gaine  et  d'un  limbe,  celui-ci  est  déjà  rendu 
presque  bifide  par  un  sinus  médian  s'arrêtant  à  une 
certaine  distance  de  la  base  de  l'organe  et  ne  se 
prolongeant  pas  jusqu'à  son  sommet.  Ce  sinus  est 
produit  par  nécrose  et,  comme  je  le  démontrerai 
plus  loin,  il  s'agit  bien  d'une  déchirure  normale  et 
non  d'une  rupture  provoquée  par  une  cause  acci- 
dentelle. 

Incidemment  remarquons  que  chez  l'immense 
majorité  des  Angiospermes,  la  segmentation  du  limbe 
—  ainsi  que  l'a  fait  observer  M.  le  professeur  Mas- 
sart  —  provient  d'une  véritable  ramification  des 
bords  de  la  très  jeune  feuille.  Aussi  m'a-t-il  semblé 
qu'afin  d'éviter  toute  confusion,  il  conviendrait  de 
rappeler,  dans  la  terminologie  concernant  les  qualifi- 
cations du  limbe,  le  mode  d'origine  de  ses  divisions. 
Pour  les  distinguer  des  autres,  les  feuilles  dont  le 
limbe  se  déchire  par  nécrose  suivant  certaines  direc- 
tions  prédéterminées    devraient,    en    conséquence, 


—  8  — 

recevoir  des  dénominations  particulières.  Celles-ci 
seraient  formées  en  ajoutant  la  désinence-Zom^'e  aux 
préfixes  penni  etpalmi  qui  servent  à  caractériser  le 
mode  de  nervation.  Les  segments  limbaires  s'appel- 
leraient tomes.  Les  désinences  dentée,  lobée,  partite 
et  séquée  continueraient  à  indiquer  les  divers  degrés 
de  ramification  de  la  feuille  ordinaire.  Je  propose,  en 
conséquence,  d'appeler  désormais  penni  et  palmi- 
tomées  les  feuilles  à  limbe  penni  ou  palminermé 
dont  les  divisions  proviendraient  de  déchirures  natu- 
relles. 

Et  de  même  qu'une  feuille,  dont  les  découpures 
proviennent  de  ramifications,  peut  présenter  des 
lobes,  par  exemple,  celle  découpée  par  découpure 
naturelle  possède  des  tomes.  Pour  indiquer  le 
nombre  des  segments  limbaires,  on  pourrait  se  servir 
des  expressions  bi...,  tri...  oupolt/tomés. 

Le  limbe  atteint  presque  toute  sa  longueur  défini- 
tive avant  de  s'étaler.  En  même  temps  qu'il  tend  à 
se  déployer  se  montre  une  portion  pétiolaire,  de  plus 
en  plus  longue,  ayant  la  forme  d'un  prisme  trian- 
gulaire à  arêtes  mousses,  parcouru  à  sa  surface 
interne  par  un  sillon  médian.  Par  son  étirement,  que 
provoque  une  croissance  intercalaire,  cette  région 
pétiolaire  va  porter  le  limbe  à  une  hauteur  conve- 
nable pour  que  ce  dernier  trouve  l'espace  nécessaire 
à  son  déploiement. 

Le  limbe  adulte  rappelle  par  sa  forme  celui  des 
Palmiers  du  groupe  des  Géoneinies.  Il  a  l'apparence 
d'un  long  triangle  isocèle  qui  serait  fixé  par  son  som- 
met au  pétiole  et  dont  le  côté  supérieur  libre  aurait 
subi  une  profonde  entaille  médiane. 


—  9  — 

A  l'aisselle  de  la  feuille  se  remarque  la  présence 
d'un  bourgeon  aléniforme,  plus  ou  moins  développé. 
Il  est  formé  d'une  préfeuille  protégeant  à  la  fois,  au 
début,  une  jeune  pousse  feuillée  et  une  inflorescence. 

Après  l'organogénie  et  l'organographie,  examinons 
la  structure  de  la  feuille  à  divers  âges.  Pour  cela  pre- 
nons 5  stades  successifs. 

C'est  au  stade  /que  se  montrent  les  boursouflures 
du  limbe,  qui,  ainsi  que  nous  l'avons  vu,  amènent  le 
plissement.  On  y  observe  des  poils  épidermiques 
moniliformes,  dont  voici  représenté  le  développe- 
ment. 

Les  espaces  laissés  libres  entre  les  feuilles  succes- 
sives sont  remplis  d'un  feutrage  protecteur  dû  à  la 
croissance  de  ces  poils  dont  le  nombre  et  la  longueur 
sont  proportionnels  aux  différences  des  dimensions 
intérieures  de  la  gaine  enveloppante  et  des  dimen- 
sions extérieures  de  la  feuille  enveloppée. 

Au  stade  II,  la  feuille  non  encore  pétiolée  possède 
cependant  déjà  une  gaine  à  bords  marginaux  che- 
vauchant l'un  sur  l'autre  ainsi  qu'un  limbe  qui  se 
découpe  en  deux  tomes.  On  remarque  ici  que  la 
structure  du  limbe  varie  avec  le  niveau.  Au  dessous 
du  sinus,  les  faisceaux  sont  représentés  par  des  cor- 
dons procambiaux  dans  lesquels  on  ne  distingue  que 
quelques  éléments  ligneux  et  libériens.  Au  dessus  de 
ce  sinus,  les  masses  libéro-ligneuses  qui  résultent 
de  l'union  de  certains  faisceaux,  laissent  apercevoir 
des  faisceaux  à  parois  épaissies,  disposés  en  éventail 
sur  la  coupe  transversale. 

La  déchirure  naturelle  et  prédéterminée  du  limbe 
est   prouvée   anatomiquement  :    1°   par    l'arrêt    de 


—  10  — 

développement  du  faisceau  médian  dans  la  portion 
avoisinant  le  sinus  et  restée  mince  ;  2°  par  les  réac- 
tions cicatricielles  qui  s'observent  au-dessous  du 
sinus  normal,  dans  les  feuilles  présentant  une  déchi- 
rure accidentelle  suivant  le  prolongement  de  ce 
sinus. 

Nous  remarquons,  au  stade  suivant,  que  la  jeune 
feuille,  qui  est  maintenant  pét.iolée,  est  encore 
protégée  par  la  gaine  de  la  feuille  précédente.  Dans 
le  mésophylle  de  la  gaine  on  trouve  des  éléments  qui 
se  sont  divisés  en  formant  des  groupes  de  petites 
cellules  à  section  polygonale,  qui  deviendront  plus 
tard  des  massifs  scléreux.  Des  faisceaux  libéro-ligneux 
montrent  une  lacune  antérieure,  particularité  que 
présentent  certaines  Monocotylédones  aquatiques  et 
de  marécages  des  divers  organes.  On  remarque  des 
canaux  gommeux  schizolysigènes  qui  se  rencontre- 
ront désormais  dans  tous  les  organes  de  la  plante 
sauf  la  racine. 

Au  stade  IV,  la  feuille  n'a  pas  encore  déployé  son 
limbe.  Sa  gaine  auriculée,  est  fermée.  On  constate 
que  la  structure  de  la  gaine  varie  avec  le  niveau  et 
que  la  différenciation  est  basipète.  Les  oreillettes 
montrent  des  faisceaux,  qui,  par  des  anastomoses 
obliques,  forment  un  réticulum.  L'aspect  bizarre 
qu'affecte  cette  gaine  permet  de  poser  la  question  de 
savoir  si  l'on  se  trouve  en  présence  d'une  véritable 
gaine  ou  bien  de  stipules.  Essayons  par  le  raisonne- 
ment, et  en  étudiant  le  mode  de  formation  ainsi  que 
la  structure  de  l'organe,  de  nous  faire  une  opinion. 

M   le  professeur  Massart,  après  s'être  demandé  : 
que  représentent    pbylogéniqueinent  les    stipules  ? 


—  11  — 

constate  qu'il  n'est  pas  possible  de  fournir  une 
réponse  décisive  à  cause  de  leur  diversité  d'origine, 
ces  organes  pouvant  naître  de  l'hypopode,  de  méso- 
pode  ou  de  l'épipode. 

Chez  C.  plicata,  les  oreillettes  naissent  de  l'hypo- 
pode, mais  ce  fait  ne  constitue  donc  pas  un  critère. 

Si  nous  cherchons  maintenant,  dans  la  structure 
comparée  des  stipules  et  des  gaines,  des  données 
générales  pour  nous  guider,  nous  constatons  que 
van  Tieghem  définit  la  gaine  :  la  base  dilatée  par  où 
la  feuille  s'attache  au  pourtour  du  nœud.  Nous 
sommes  induits  à  admettre  que  ces  faisceaux  doivent 
forcément  provenir  de  la  tige.  Mais  ce  ne  serait  pas 
le  cas  pour  les  stipules  dont  les  nervures,  d'après  le 
savant  professeur  du  Muséum,  vont  toujours  s'atta- 
cher à  peu  de  distance  au-dessus  de  la  surface  de  la 
tige  aux  nervures  du  pétiole  ou  du  limbe  primaire, 
dont  elles  ne  sont  que  des  ramifications. 

Chez  C.  plicata,  dans  les  expansions  de  forme 
auriculée,  les  faisceaux  proviennent  de  la  tige.  C'est 
ce  qui  pourrait  les  faire  considérer  comme  apparte- 
nant à  une  gaine  que  l'on  appellerait  auriculée. 

Cette  discussion  conduit  à  la  comparaison  des 
stipules  des  Dicotylédones  avec  la  gaîne  des  Mono- 
cotylédones  et  à  émettre  l'avis  que  l'on  ne  peut  éta- 
blir de  différence  radicale  entre  ces  deux  sortes 
d'organes.  Il  y  a  lieu  de  supposer  que  l'absence  des 
stipules  est  due  à  une  surface  d'insertion  plus  grande 
sur  la  tige  et  que  leur  présence  est  reflet  d'un  rétré- 
cissement dans  cette  même  surface  d'insertion.  Dans 
le  premier  cas,  réalisé  chez  la  plupart  des  Monoco- 
tylédones,  les  faisceaux  proviendront  de  la  tige;  dans 


—  12  — 

le  second  cas,  que  l'on  trouve  chez  un  grand  nombre 
de  Dicotylédones,  certains  faisceaux  stipulaires  se 
sont  détachés  du  pétiole. 

La  feuille  adulte  présente  quelques  particularités 
structurales  intéressantes.  C'est  ainsi  que  le  pétiole 
est  parcouru  par  des  faisceaux  libéroligneux  dont  le 
liber  n'a  plus  que  quelques  éléments  à  parois  minces. 
Kny  s'est  occupé  des  faisceaux  qui  présentent  ce 
caractère.  A  en  juger  par  le  travail  qu'il  leur  a  con- 
sacré, on  a  ici  une  structure  intermédiaire  entre 
celles  que  présentent,  dune  part,  les  Ophiopogons ; 
d'autre  part,  toutes  les  autres  plantes  qu'il  a  étu- 
diées. 

Le  déploiement  du  limbe  est  dû  à  une  croissance 
plus  grande,  dans  deux  directions  de  l'espace,  des 
cellules  du  fond  des  plis,  les  unes  épidermiques,  les 
autres  mésophylliennes. 

La  préfeuille   doit    être    considérée    comme    une  . 
feuille  primordiale  fortement  accrue. 

Il  me  faut  dire  ici  que  la  structure  de  la  feuille 
dans  le  genre  Car ludovica  n'avait  jamais  été  étudiée. 
Il  en  était  de  même  pour  la  tige. 

Chez  C.  plicata  la  tige  est  ligneuse,  courte,  cou- 
verte de  créations  foliaires. 

Je  me  bornerai  à  signaler  quelques  détails  structu- 
raux. En  section  transversale,  la  tige  montre  deux 
régions.  La  périphérique  ou  corticale  est  limitée 
extérieurement,  dans  l'organe  jeune,  par  un  épi- 
derme  dont  la  cuticule  présente  des  stries  avec  de 
fines  perles.  Dans  les  tiges  âgées,  on  constate  l'appa- 
rition d'un  périderme  donnant  naissance  à  une  cou- 


13 


ronne  de  liège.  La  couche  corticale  la  plus  profonde 
constitue  un  phlœoterme. 

Les  faisceaux  de  la  région  centrale  peuvent  être 
rangés  parmi  les  Amphivasale  Gefassbùndeln  de 
Strasburger  que  l'on  trouve  surtout  dans  les 
rhizomes  des  Monocotylédones. 

L'apparence  histologique  générale,  est  d'ailleurs 
celle  des  rhizomes  :  fait  qui  ne  me  paraît  explicable 
que  par  voie  historique. 

La  racine  qui  est  souterraine  chez  C.  plicata  doit 
être,  au  point  de  vue  anatomique,  rangée  parmi  les 
racines  que  les  botanistes  allemands  appellent  anor- 
males parce  qu'il  y  a  disjonction  sur  la  section  trans- 
versale des  massifs  libériens  ou  ligneux  et  qui  ont 
été  étudiées  par  Nageli,  Falkenberg,  VanTieghem 
et  Reinhardt. 

A  propos  de  Chamœdorea  Schiedeana,  Nageli 
avait  cru  reconnaître  une  intercalation  d'ilôts  grillagés 
entre  les  groupes  trachéens  et  les  grands  vaisseaux. 
Depuis  lors,  Falkenberg  avait  montré  que  les  îlots 
internes  du  liber  se  trouvent  sur  les  rayons  qui  con- 
centrent les  massifs  périphériques.  Cette  observation 
de  Falkenberg  avait  été  reconnue  être  applicable  à 
d'autres  Palmiers  par  Reinhardt  et  par  moi-même. 
Van  Thieghem  avait  de  même  insisté  sur  le  parallé- 
lisme de  structure  des  lames  vasculaires  et  libé- 
riennes. Or,  chez  C.  plicata,  mes  recherches  ne 
m'ont  jamais  montré  ni  d'alternance  ni  d'opposition 
entre  les  parties  disjointes  des  lames  vasculaires  et 
libériennes.  Je  ne  comprends  d'ailleurs  pas  l'impor- 
tance que  les  auteurs  ont  ajoutée  à  ce  fait,  elle  ne  me 
paraît  pas  justifiée. 


14 


Dans  l'assise  pilifère  de  la  racine  latérale  des  cel- 
lules à  parois  épaissies  sont  entremêlées  à  d'autres 
possédant  des  parois  minces  et  parfois  prolongées  en 
poils.  C'est  là  un  cas  intéressant  d'adaptation  de 
l'assise  pilifère  qui  joue  ainsi  à  la  fois  le  rôle 
d'organe  protecteur  et  d'organe  absorbant.' 

J'ai  mis  aussi  (1)  en  évidence  les  différences  qui 
existent,  au  point  de  vue  de  la  structure,  entre  les 
racines  aériennes  et  les  souterraines,  chez  C.  pulmse- 
folia,  variété  horticole  des  C.  plicata  d'après 
Klotzsch. 

Les  organes  floraux  n'avaient  jamais  fait  l'objet  de 
recherches  anatomiques. 

On  sait  que  C.  plicata  possède  un  spadice  mo- 
noïque. 

La  hampe  présente  deux  parties  bien  distinctes. 
L'inférieure  est  composée  de  4  entrenœuds,  dont  le 
1er  est  très  développé.  Elle  porte  3  spathes.  La  partie 
supérieure  de  cette  hampe  constitue  une  masse 
ovoïdale  sur  laquelle  les  fleurs  mâles  et  les  fleurs 
femelles  sont  placées  suivant  des  cercles  superposés. 

La  fleur  femelle  a  une  périanthe  de  4  folioles 
réduites  à  des  bourrelets  obtus.  En  dedans  et  en  face 
de  chacune  d'elles  s'aperçoit  un  long  staminode  por- 
tant à  son  sommet  un  rudiment  d'anthère  introrse. 
Cette  fleur  est  non-seulement  sessile,  mais  sa  cavité 
ovarienne  se  prolonge  de  la  partie  charnue  péri- 
phérique de  l'axe  de  l'inflorescence. 

Le  filet  du  staminode  présente  un  épidémie  glan- 
duleux dont  certaines  cellules,   en   fusionnant  leur 

(1)  v.  s. 


—  15  - 

contenu,  forment  des  groupes  lenticulaires  faisant 
saillie  à  la  surface.  L'organe  est  parcouru  longitudi- 
nalement  par  un  cordon  libérolign'eux  central  et 
unique.  L'anthère  montre  2  sacs  polliniques  pou- 
vant contenir  du  pollen. 

La  ligne  foncée  radiante  qui  se  remarque  à  l'œil  nu 
sur  chacun  des  lobes  du  stigmate,  représente  un 
chenal  en  communication  avec  l'ovaire. 

Avec  chaque  fleur  femelle  de  l'inflorescence  se 
montre,  en  alternance  régulière,  un  groupe  dont  je 
crois  devoir  fixé  la  valeur  morphologique.  Il  se  com- 
pose de  quatre  branches  principales  affectant  cha- 
cune la  forme  d'une  pyramide  triangulaire.  Au 
niveau  où  ces  branches  se  séparent  les  unes  des 
autres  s'aperçoit  une  petite  proéminence  centrale 
s'insinuant  entre  ces  branches.  A  la  surface  supé- 
rieure des  pièces  pyramidales  se  voient  de  nom- 
breuses étamines  à  anthères  didymes  et  dont  le  filet 
est  élargi  à  sa  base.  Au  dessous  du  plan  d'insertion 
des  étamines  et  au  bord  extérieur  se  détachent 
quelques  écailles  glanduleuses. 

La  proéminence  centrale  représente,  à  mon  sens, 
un  pistil  rudimentaire.  Les  étamines  libres  à  leur 
partie  supérieure  se  réunissenten  un  organe  conique. 
Ce  sont  des  étamines  ramifiées  en  concorescence 
avec  les  pièces  du  périanthe  représentées  par  les 
écailles  glanduleuses  dont  j'ai  parlé. 

Cette  conception  de  la  fleur  mâle  amène  à  admettre 
l'alternance  d'une  seule  fleur  mâle  avec  une  fleur 
femelle,  tandis  que  la  plupart  des  auteurs,  dans 
leurs  diagnoses,  signalent  l'alternance  d'une  fleur 
femelle  avec  quatre  fleurs  mâles. 


1G 


L.- Jules  Léger.  —  A  propos  de  la  diffé- 
renciation nacrée 


M.  G.  Ghauveaud  a  fait  paraître  récemment  la  suite 
de  ses  recherches  sur  la  formation  des  tubes  criblés 
dans  la  racine  (1).  Au  début  de  son  travail,  M.  Ghau- 
veaud me  met  en  cause.  Je  ne  puis  laisser  passer 
sans  protestation  les  assertions  de  cet  Auteur  à  mon 
égard. 

Tout  d'abord,  M.  Chauveaud  m'adresse  un  re- 
proche, celui  de  n'avoir  fait  aucune  allusion,  dans 
une  note  présentée  par  moi  à  l'Académie  des  Sciences, 
en  1897  (2),  à  une  communication  de  lui  au  même 
Corps  savant,  faite  deux  semaines  auparavant,  sur 
le  même  sujet. 

*  Travail  communiqué  à  la  séance  du  14  janvier  1901.  Manuscrit 
remis  le  même  jour.  Epreuves  corrigées  parvenues  au  Secrétariat 
le  lundi  12  août  1901. 

(1)  Chauveaud  (G.),  Recherches  sur  le  mode  de  formation  des 
tubes  criblés  dans  la  racine  des  Dicotylédones ,  Annales  des 
Sciences  naturelles,  Botanique,  VIII0  série,  tome  XII,  1900. 

(2)  Cette  note  était  le  résumé  d'un  mémoire  déposé  dix  mois 
antérieurement  au  Secrétariat  de  l'Académie  des  Sciences,  Arts  et 
Belles-Lettres  de  Caen,  en  vue  d'un  concours.  Ce  mémoire  a  été 
l'objet,  en  juin  1897,  d'un  rapport  public  et  a  été  lionoré  du  prix 
Lesauvage,  par  l'Académie  de  Caen,  pendant  le  cours  de  la 
même  année. 


—  17  — 

Je  pourrais  dire  que  nos  deux  notes  étant  presque 
contemporaines,  je  pouvais  n'avoir  pas  connaissance 
de  celle  de  M.  Ghauveaud,  quand  j'ai  envoyé  la  mienne 
à  Paris,  mais  ma  seule  réponse  sera  celle-ci  :  Con- 
naissant même  la  publication  de  M.  Chauveaud,  je 
ne  l'aurais  pas  signalée.  Il  est  de  coutume  de  ne  faire 
aucune  bibliographie  dans  les  notes  présentées  à 
l'Académie  des  Sciences,  et  si  j'avais  cité  M.  Ghau- 
veaud, j'aurais  dû,  en  toute  justice,  parler  d'autres 
auteurs  s'étant  occupés  du  sujet  avant  lui,  ce  qui 
m'eut  entraîné  loin  de  la  concision  réclamée  des 
communications  à  l'Académie.  D'ailleurs,  le  reproche 
est  singulier  sous  la  plume  de  M.  Ghauveaud,  car 
lui  aussi,  dans  sa  note,  «  n'a  fait  aucune  allusion  » 
à  ce  que,  antérieurement,  j'avais  publié  sur  le  même 
sujet.  Plus  encore,  il  garde  le  même  silence  dans 
son  mémoire  (1)  qui  a  suivi  la  note.  En  effet,  dans 
son  second  mémoire,  qui  fait  l'objet  de  la  présente 
réponse,  M.  Chauveaud  reconnaît  lui-même  que  dans 
le  premier,  il  s'est  «  borné  à  citer  le  passage  où 
M.  Janczewski  déclare  qu'il  ne  lui  a  pas  été  donné  de 
reconnaître  le  mode  de  développement  des  tubes 
primaires  qui  se  forment  aux  dépens  des  cellules 
procambiales  ». 

Cette  phrase  constitue  la  seule  bibliographie  de  ce 
mémoire. 

Plus  loin,  M..  Chauveaud  écrit  cette  phrase  :  «  C'est 
dans  sa  thèse  sur  l'appareil  végétatif  des  Papavéra- 

(1)  Chauveaud  (G.),  Recherches  sur  le  mode  de  formation  des 
tubes  criblés  dans  les  racines  des  Monocotylédones,  Annales  des 
Sciences  naturelles,  Botanique,  VIII*  série,  tome  IV,  1897. 

2 


—  18  — 

cées  que  se  trouve  cette  expression  de  différenciation 
nacrée,  mais  M  Léger,  après  d'autres  auteurs  qu'il 
cite,  applique  cette  expression  aux  cellules  du  liber, 
sans  préciser  davantage  de  quels  éléments  il  s'agit. 
11  dit  en  effet,  à  ce  propos  :  «  Il  ne  nous  a  pas  encore 
«  été  possible  de  reconnaître  si  ces  cellules  nacrées 
«  présentent  les  caractères  spéciaux  des  tubes  cri- 
«  blés.  » 

Cette  phrase  contient  une  double  inexactitude  : 

1°  Ce  n'est  pas  après  d'autres  auteurs,  que  je 
cite,  que  j'applique  le  terme  de  différenciation  nacrée 
aux  cellules  du  liber,  car  c'est  moi  qui  ait  proposé 
cette  expression. 

2°  Cette  expression  ne  s'applique  pas  aux  cellules 
du  liber,  sans  préciser  davantage  de  quels  éléments 
il  s'agit. 

Pour  montrer  la  double  inexactitude  que  je  signale, 
je  citerai  en  entier  le  passage  de  mon  travail  de 
1895(1),  auquel  M.  Chauveaud  fait  allusion  : 

«  Les  premiers  éléments  libériens  caractérisés 
montrent  avec  une  grande  netteté  une  forme  de 
différenciation  spéciale,  que  nous  retrouverons  dans 
toutes  les  espèces  de  la  famille,  que  nous  étudierons; 
nous  la  désignerons,  dés  maintenant,  sous  le  nom 
de  différenciation  nacrée,  à  cause  de  son  appa- 
rence particulière;  cette  différenciation  atteint  les 
parois  de  quelques  éléments  libériens:  celles-ci 
deviennent  épaisses,  brillantes,  réfringentes,  nacrées 
et  tranchent  nettement  sur  leurs  voisines  non  diffé- 

(1)  Léger  (L.-Jules),  Recherches  sur  l'appareil  végétatif  des 
Papavérat  ées  Juss.  l'apavéracées et  Fumariacées  /"'.  .  Hémoires 
de  !.i  S.Miric  Lmiirnm.'  de  Norm;iinli.'.  t.  XVIII.  Caen,  1899. 


—  19  — 

renciées.  Les  premières  cellules  ainsi  caractérisées  se 
trouvent  tout  près  du  bord  du  faisceau  et  séparées, 
dans  la  règle,  par  un  rang  de  cellules,  du  tissu 
conjonctif. 

«  Peu  à  peu,  l'aspect  particulier  des  premiers  élé- 
ments libériens  caractérisés  s'atténue,  puis  s'efface; 
en  même  temps,  d'autres  cellules,  de  plus  en  plus 
rapprochées  de  la  zone  cambiale,  subissent  la  même 
différenciation,  puis  la  perdent,  alors  que  d'autres, 
encore  plus  internes,  l'acquièrent.  Les  cellules 
nacrées  se  forment  jusqu'au  contact  des  laticifères. 

(c  V ensemble  de  la  région  libérienne  du  faisceau 
n'est  pas  affectée  par  la  différenciation  nacrée, 
quelques  cellules  en  sont  seulement  atteintes. 

«  11  ne  faut  pas  confondre  le  faciès  de  ces  cellules 
spéciales  des  jeunes  faisceaux  avec  celui,  assez 
analogue,  que  prendront  beaucoup  plus  tard  tous  les 
éléments  de  la  même  région,  lorsqu'ils  deviendront 
légèrement  collenchymateux  et  commenceront  à  se 
transformer  en  vue  de  la  sclérification  et  de  la 
formation  de  l'arc  de  soutien  qui  existe  au  dos 
des  faisceaux  dans  la  plante  adulte.  D'ailleurs,  entre 
la  disparition  de  la  différenciation  nacrée  et  l'appari- 
tion de  l'état  collenchymateux  précédant  la  scléri- 
fication, il  s'écoule  un  long  espace  de  temps.  Il  ne 
nous  a  pas  encore  été  possible  de  reconnaître  si  ces 
ces  cellules  nacrées  présentent  les  caractères  spé- 
ciaux des  tubes  criblés.  » 

Nous  reviendrons  plus  loin  sur  ce  dernier  membre 
de  phrase  qui  semble  intéresser  particulièrement 
M.  Chauveaud. 

Le  passage  que  je  viens  de  rapporter  montre  bien 


—  20  — 

la  double  inexactitude  que  j'indiquais  dans  l'affirma- 
tion de  M.  Ghauveaud.  Il  montre  nettement,  comme 
nous  le  disions  plus  haut,  d'abord,  que  ce  n'est  pas 
après  d'autres  auteurs,  que  j'emploie  le  terme  de 
différenciation  nacrée,  mais  que  c'est  bien  moi  qui 
l'ai  proposé  en  1895;  ensuite,  que  je  n'applique  pas 
cette  expression  aux  cellules  du  liber  sans  préciser 
davantage  de  quels  éléments  il  s'agit,  mais  que,  au 
contraire,  je  précise  expressément  les  éléments  qui 
en  sont  atteints. 

J'ajouterai,  de  plus,  que  dans  les  figures  des 
planches  cle  mon  mémoire  de  1895,  représentant  de 
jeunes  faisceaux,  les  cellules  nacrées  sont  spéciale- 
ment indiquées  et  que  leur  contour  y  est  marqué  par 
de  gros  traits  noirs,  suivant  le  mode  employé  deux 
ans  et  demi  plus  tard  par  M.  Chauveaud  dans  son 
mémoire  sur  la  formation  des  tubes  cribles  de  la 
racine  des  Monocotylédones. 

M.  Ghauveaud  continue  en  a  faisant  ressortir  »  une 
contradiction  renfermée  dans  une  note  en  renvoi  de 
mon  mémoire  de  1897  (1)  où  il  est  parlé  de  lui  et 
dont  il  cite  la  première  moitié:  «  M.  Ghauveaud  a 
présenté  à  l'Académie  des  Sciences  une  note  sur  les 
cellules  nacrées.  Il  signale  la  différenciation  spéciale 
des  parois,  et  n'ayant  certainement  pas  eu  connais- 
sance des  travaux  qui  viennent  d'être  indiqués, 
présente  son  observation  comme  inédite  »  (2). 

(1)  Léger  (L. -Jules),  Recherches  sur  l'origine  et  1rs  transforma- 
tions des  éléments  libériens,  Mémoires  de  la  Société  Linnéenne 
de  Normandie,  l.  XIX,  Caen,  1891. 

(2)  Cette  phrase  en  renvoi  se  continue  ri  se  termine  par  ces 
mots:  «  il  désigne  sous  le  nom  de  Phase  de  différenciation  maxi- 


—  21  — 

J'avoue  ne  pas  bien  comprendre  où  se  rencontre 
une  contradiction  dans  ces  phrases.  De  même,. je  ne 
saisis  pas  l'opposition  qui  existe  entre  cette  proposi- 
tion et  un  passage  d'un  travail  de  M.  Lecomte,  que 
j'ai  cité  et  que  M.  Chauveaud  rapporte  (en  tronquant 
d'ailleurs  mes  réflexions  qui  le  suivent)  pour  le 
mettre  en  parallèle  avec  la  phrase  qui  précède;  car, 
dans  le  passage  du  travail  de  M.  Lecomte;  il  n'est 
pas  question  de  la  différenciation  nacrée,  puisque 
l'auteur  oppose  le  tissu  libérien  dont  il  parle,  aux 
cellules  du  parenchyme  non  libérien.  Il  s'agit  donc 
du  parenchyme  libérien  et  de  l'aspect  collenchyma- 
teux  qu'il  prend  tardivement,  aspect  que  je  signale 
dans  le  passage  de  mon  travail  de  1895  sur  les  Papavé- 
racées,  qui  est  reproduit  plus  haut. 

Malgré  les  insinuations  de  M.  Chauveaud  à  mon 
égard,  il  n'en  reste  pas  moins  acquis  que  ce  que,  en 
1897,  il  désigne  sous  le  nom  de  phase  de  différencia- 
tion maximum,  avait  été  décrit  par  moi  en  1895 
sous  le  nom  de  différenciation  nacrée.  Il  ne  peut  y 
avoir  de  confusion  à  cet  égard  ;  le  passage  de  mon 
mémoire  que  j'ai  rapporté  plus  haut  montre  bien 
que  cette  désignation  s'applique  à  cette  différencia- 
tion si  particulière  de  certains  éléments  libériens, 
qui  a  passé  inaperçue  jusqu'à  ces  derniers  temps  et 
que  M.  Chauveaud  croit  être   toujours  coexistante 

mum  la  période  de  caractérisation  nacrée  des  éléments  libériens  ». 
M.  Chauveaud  ne  reconnaît  la  phase  nacrée  que  dans  les  éléments 
primaires  ;  de  plus  il  l'indique  comme  étant  de  très  courte  durée  et 
correspondant  exactement  à  la  période  de  formation  des  cribles. 
Nous  verrons  qu'elle  s'étend  plus  loin  et  peut  même  se  continuer 
pendant  un  temps  assez  long. 


—  22  — 

avec  la  différenciation  criblée  et  ne  se  rencontrer 
que  chez  les  éléments  primaires,  ce  qui  est  faux, 
d'ailleurs. 

M.  Ghauveaud  semble  vouloir  enlever  toute  valeur 
à  mes  observations  en  rapportant,  par  deux  fois,  cette 
phrase  de  mon  mémoire  de  1895  :  «  Il  ne  nous  a  pas 
encore  été  possible  de  reconnaître  si  les  cellules 
nacrées  présentent  les  caractères  des  tubes  criblés.  » 

Il  n'y  a  cependant  rien  d'anormal  dans  cette  indi- 
cation et  elle  n'infirme  en  rien  les  observations  que 
je  rapportais,  relativementà  la  différenciation  nacrée. 
En  1895,  je  n'avais  étendu  mes  recherches  qu'à  un 
nombre  restreint  de  végétaux  vasculaires  et  n'appar- 
tenant pas  à  tous  les  groupes  de  ces  végétaux.  Je  ne 
pouvais  donc  pas  apporter  une  affirmation  qu'au- 
jourd'hui même,  je  n'oserais  formuler,  malgré  mes 
nombreuses  recherches  sur  la  différenciation  nacrée. 
Je  crois,  en  effet,  qu'il  est  encore  téméraire  d'avan- 
cer que  la  différenciation  nacrée  est  toujours  concur- 
rente avec  la  différenciation  criblée  ;  en  tout  cas,  il 
est  entièrement  inexact  de  penser,  avec  M.  Chau- 
veaud,  qu'elle  est  «  une  phase  tout  à  fait  fait  spéciale 
à  ces  éléments  (les  tubes  criblés  primaires)  et  qui 
correspond  au  plus  haut  degré  de  leur  différencia- 
tion »  et  «  sert  à  caractériser  ces  tubes,  à  l'exclusion 
de  tout  autre  élément.  »  Car  elle  appartient  aussi  aux 
tubes  criblés  secondaires  et  s'étend  bien  au-delà  de 
la  période  de  formation  des  cribles. 

Il  est  fort  probable  que  les  éléments  nacrés  sont 
criblés,  mais  la  probabilité  n'est  pas  sulïisammen1 
large  pour  qu'on  la  présente  comme  une  certi- 
tude.   Evidemment,     les    grands    éléments    nacrés 


—  23  — 

montrent  souvent  avec  facilité  des  cribles  bien  carac- 
térisés; mais  les  petits  éléments  nacrés,  les  éléments 
étroits  les  premiers  formés,  sont-ils  criblés  ?  En 
raison  même  de  l'étroitesse  de  leur  lumière,  il  peut 
s'élever  des  doutes  dans  l'esprit,  et  l'observation  est 
bien  difficile  lorsqu'un  élément  est  si  étroit  que  son 
épais  revêtement  nacré  comble  presque  complète- 
ment sa  cavité.  Les  observations  en  section  longitu- 
dinale sont  encore  plus  ardues  qu'en  section  transver- 
sale. 

Dans  les  faisceaux  adultes,  quoiqu'en  pense  M.  Chau- 
veaud,  beaucoup  des  tubes  criblés  se  formant  aux 
dépens  du  méristème  secondaire  dérivé  de  la  zone 
cambiale  présentent  le  revêtement  nacré,  mais  nom- 
breux, par  contre,  sont  les  tubes  qui  deviennent 
criblés,  sans  passer  par  la  phase  nacrée;  pourquoi 
serait-il  impossible  que  certains  des  jeunes  éléments 
spécialisés  du  liber  primaire  ne  présentassent  pas  le 
phénomène  inverse,  c'est-à-dire  d'être  uniquement 
nacrés,  sans  cribles?  Lorsque  les  premiers  éléments 
nacrés  d'un  faisceau  perdent  progressivement  leurs 
caractères,  sans  s'atrophier,  on  les  voit  redevenir 
simplement  parenchymateux;  on  ne  voit  pas  de 
crible  subsister  après  la  disparition  du  revêtement 
nacré,  de  telle  façon  que  la  partie  du  liber  qui  a  con- 
tenu des  éléments  nacrés  a  même  été  regardée  par 
des  observateurs  de  valeur  comme  étant  extra-fasci- 
culaire  et  appartenant  au  péricycle.  Le  crible  s'est-il 
lui-même  effacé  en  même  temps  que  le  revêtement 
ou,  plutôt,  n'a-t-il  jamais  existé'?  C'est  une  question 
que  l'étroitesse  des  éléments  en  question  et  l'épais- 
seur de   leur  revêtement,  à  sa  période  maxima,  ne 


—  24  - 

permet  pas  de  trancher  complètement  d'un  seul 
coup  d'œil.  Lorsque  les  observations  auront  été  mul- 
tipliées et  que  les  probabilités  seront  de  plus  en  plus 
nombreuses  et  aussi,  quand  nous  connaîtrons  le  rôle 
du  revêtement  nacré,  pourra-t-on  avancer  une  affir- 
mation dans  un  sens  ou  dans  l'autre. 

En  terminant,  je  profiterai  de  ce  que  M.  Chau- 
veaud  rappelle  que,  après  d'autres  auteurs,  je  me 
suis  occupé  de  la  différenciation  nacrée,  pour  donner 
mon  opinion  catégorique  sur  la  bibliographie  de  la 
question. 

Dans  mon  mémoire  de  1897,  comme  dans  celui  de 
1895,  j'ai  cité  quelques  auteurs  ayant  parlé  plus  ou 
moins  explicitement  d'éléments  épaissis  dans  le 
liber.  Je  préférais  pécher  par  excès  plutôt  que  par 
insuffisance,  mais  je  suis  convaincu  que  deux  seuls, 
à  ma  connaissance,  ont  reconnu  à  cette  particularité 
une  valeur  propre  et  bien  marquée  :  d'abord,  M.  Li- 
gnier,  qui,  en  1887,  Ta  signalée  comme  un  état 
spécial  de  quelques  éléments  du  liber,  dans  certains 
genres  des  familles  des  Galycanthées,  Myrtacées  et 
Mélastomacées  (1);  ensuite,  M.  Lesage,  qui,  en  1891, 
a  bien  vu  cette  différenciation  dans  la  racine  d'une 
quinzaine  d'espèces  (2).  Malheureusement,  ces  au- 
teurs n'ont  pas  étendu  leurs  recherches  en  dehors 
du   petit  nombre  de  plantes  qu'ils  ont    citées.   La 

(1)  Lignier  (0.),  Recherches  sur  l'anatomie  comparée  des  Caly- 
canlhées,  des  Mc/ashanacêes  et  des  Myrtacées,  Archives  bota- 
niques du  Nord  de  la  France,  t.  111,  1886-87. 

(2)  Lesage  (P.),  Sur  la  différenciation  du  liber  dans  la  racine. 
Comptes-rendus  de  l'Académie  des  Sciences,  1"  semestre  de  1891, 
j).  444. 


—  25  — 

question  était  donc  encore  presque  entière  lorsque, 
en  1895,  je  me  suis  appesanti  sur  cette  différencia- 
tion du  liber  et  que  je  lui  ai  donné  un  nom,  en  la 
signalant  comme  devant  être  un  fait  général.  Je 
disais  en  effet  :  «  La  distance  qui  sépare  les  différents 
genres  où  elle  a  été  reconnue  permet  de  présumer 
qu'elle  constitue  un  état  constant  de  la  différenciation 
libérienne  et  quelques  recherches  que  nous  avons 
entreprises  à  ce  sujet  et  que  nous  nous  proposons  de 
compléter,  nous  permettent  d'appuyer  cette  pré- 
somption ».  Et  dans  les  dernières  conclusions  de 
mon  travail,  en  en  résumant  les  principales  données 
d'ordre  général,  j'écrivais  :  «  Le  premier  état  de  la 
caractérisation  libérienne,  au  sein  des  tissus  procam- 
biaux,  est  la  différenciation  nacrée  »  (1). 

Université  de  Caen,  Laboratoire  de  Botanique  de  la 
Faculté  des  Sciences.  Décembre  1900. 

(1)  Loc.  cit.,  p.  221  et  599, 


26  - 


Henri    Jouan.    —   Le  Voyage  de    Dom 

Pernetty  aux  Iles  MaJotiines 

<l?«:5-i?64).  * 


Il  y  a  quelques  semaines,  je  me  rajeunissais  de 
près  de  soixante-dix  ans  en  relisant  un  vieux  livre 
qui  avait  contribué  grandement  à  développer  chez 
moi  la  vocation  maritime  et  un  certain  goût  pour 
l'Histoire  naturelle  :  Le  Voyage  de  Dom  Pernetty 
aux  lies  Malôuines  (1).  On  ne  peut  pas  se  figurer 
les  impressions  que  je  ressentais  en  tournant  les 
pages  des  deux  volumes  que  comporte  l'ouvrage,  en 
regardant  les  planches  qui  les  accompagnent.  Tout 
ceia  évoquait  en  moi  un  monde  de  souvenirs;  c'était 
dans  mon  esprit  et,  pour  ainsi  dire,  devant  mes  yeux, 

*  Travail  présenté  à  la  séance  du  -^  juillet  1001.  Manuscrit 
remis  le  même  jour.  Kpreuves  corrigées  parvenues  au  Secrétariat 
le  30  août  1901. 

(1)  Pernetty  (ou  Pbrméty),  Antoine-Joseph,  né  à  Roanne,  le 
13  février  1116,  se  lit  Bénédictin  et  se  livra,  avec  ardeur,  à  des 
recherches  d'érudition  auxquelles  il  joignit  beaucoup  d'idées  systé- 
matiques et  singulières.  Après  son  retour  des  Iles  Malouines,  ayant 
eu  des  difficultés  dans  son  Ordre  où,  en  compagnie  de  vingt-huit 
autres  Bénédictins,  il  voulut  introduire  des  réformes  dans  un  sens 
plus  large,  il  passa  en  l'eusse.  Le  roi,  Frédéric  11  l'accueilHt  avec 
faveur,  le  lit  entrer  à  l'Académie  de  Berlin,  le  nomma  son  Biblio- 
thécaire et  lui  lit  avoir  l'Abbaye  de  Burgel  (en  Thuringe),  mais. 
quelques  années  après,  il  lui  retira  *a  protection  parce  qu'il  parta- 
geai! les  niées  de  Swedenborg  donl  il  avait  traduit  les  ouvrages  en 


27 


un  défilé  de  personnes  et  de  choses  auxquelles  je 
n'avais  guère  pensé  depuis  des  années,  mais  cette 
évocation  n'allait  pas  sans  un  sentiment  de  mélan- 
colie, de  tristesse:  combien  reste-t-il  encore  de  ces 
personnes?  Que  sont  devenues  les  illusions  que  les 
choses  suggéraient  à  ma  jeune  imagination? 

La  paix  venait  d'être  conclue  avec  l'Angleterre 
après  la  cession  que  la  France  lui  avait  faite  du 
Canada.  Un  homme  de  grand  cœur,  un  patriote, 
Bougainville,  alors  colonel  d'infanterie  —  grade  qu'il 
échangea  bientôt  pour  celui  de  capitaine  de  vaisseau 

partie.  Il  était  revenu  à  Paris  en,  1783,  niais,  tourmenté  par  l'Arche- 
vêque qui  ne  lui  pardonnait  pas  ses  services  auprès  d'un  prince 
hérétique,  il  se  rétugia  à  Valence  chez  son  frère.  Quelques  temps 
après,  il  fondait,  à  Avignon,  sous  le  titre  d'Illuminés  d'Avignon, 
une  secte  maçonico-théosophico-hermélique  qui  réunit  une  cen- 
taine d'adhérents.  A  son  retour  des  Malouines,  il  avait  publié  une 
première  édition  de  son  voyage,  très  diffuse,  il  faut  bien  le  recon- 
naître. La  deuxième  édition,  celle  de  1170,  qui  a  été  résumée  ici, 
est  rédigée  bien  plus  méthodiquement.  Avant  le  Voyage  aux  Iles 
Malouines,  Pernetty avait  publié:  Fables  égyptiennes  et  grecques 
dévoilées  (1756).  —  Dictionnaire  Mytho.  —  Hermétique  (1758).  — 
Discours  sur  la  Physionomie.  —  Plus  tard,  il  publiait  (1770)  une 
Dissertation  sur  l'Amérique  et  les  Américains.  —  La  Connais- 
sance de  l'Homme  moral  par  celle  de  l'Homme  physique  (1776). 
—  Dictionnaire  de  la  Peinture,  de  la  Sculpture  et  de  la  Gravure 
(1787).  Il  avait  donné  une  traduction  de  Columelle  et  du  cours 
de  mathématiques  de  Wolf,  d'une  partie  des  écrits  de  Swedenborg, 
de  nombreux  mémoires  à  l'Académie  de  Berlin,  et  travaillé  au 
8e  volume  delà  Gallia  Christiana.  C'était  un  travailleur  infatigable. 
très  instruit,  mais  manquant  d'esprit  de  critique.  Par  ailleurs, 
doux,  bienveillant,  d'un  commerce  facile  et  même  agréable,  il  se 
faisait  aimer  de  tous  ceux  qui  l'approchaient.  Il  mourut  à  Valence 
en  1801,  où  à  la  lin  de  1800. 


28 


—  se  proposa  de  dédommager  la  France  de  cette  perte 
en  allant  chercher  si,  parmi  les  terres  australes, 
régions  alors  inconnues,  pour  mieux  dire  hypo- 
thétiques, qui  préoccupaient  grandement  les  faiseurs 
de  systèmes  géographiques,  ou  parmi  les  îles  qu'on 
rencontrerait  sur  la  route,  il  ne  s'en  trouverait  pas 
qu'on  pourrait  coloniser  avec  succès.  La  lecture  du 
voyage  d'Anson  le  portait  à  croire,  a  priori,  que  les 
Iles  Malouines,  situées  à  90  lieues  marines  dans  l'est 
et  presque  en  face  du  détroit  de  Magellan,  présen- 
taient toutes  les  conditions  désirables.  Il  fit  part  de 
son  projet  au  ministère  qui  l'approuva  et,  pour  le 
mettre  à  exécution,  aidé  par  son  cousin  germain, 
Bougainville-Nerville,  et  par  son  oncle,  d'Arboulin, 
Administrateur  général  des  Postes,  il  fit  construire 
et  armer  à  ses  frais,  à  Saint-Servan,  une  frégate, 
Y  Aigle  et  une  corvette,  le  Sphinx,  sous  la  direction 
de  MM.  Guyot-Duclos,  capitaine  de  brûlot  et  Ghénart 
de  la  Giraudais,  lieutenant  de  frégate,  qui  devaient 
les  commander.  Pour  lui,  il  se  réservait  la  direction 
supérieure  de  l'expédition,  ayant  eu  maintes  fois 
l'occasion  au  Canada,  alors  qu'il  y  servait  pendant  la 
dernière  guerre,  de  montrer  qu'A  était  aussi  habile 
marin  que  bon  officier  d'infanterie. 

La  prise  de  l'Acadie  (Nouvelle-Ecosse)  avait  fait 
refluer  en  France  des  Acadiens  dont  la  situation 
était  assez  précaire;  la  petite  somme  que  le  gouverne- 
ment leur  allouait,  et  le  travail  de  leurs  mains, 
suffisant  à  peine  pour  les  faire  vivre,  Bourgainville 
proposa  à  quelques-uns  de  ces  pauvres  gens,  établis 
à  Saint-Servan  et.  à  Saint-Malo,  de  les  transporter 
dans  un  pays  où  il  leur  donnerait  des  terres,  où  ils 


-  29  — 

trouveraient  des  avantages  qu'ils  ne  pouvaient  espé- 
rer en  France  ;  il  leur  fit  même  des  avances  en  effets 
et  en  argent. 

Quand  les  deux  bâtiments  furent  sur  le  point  de 
faire  voile,  Dom  Pernetty  «  reçut  les  ordres  du  Roi, 
par  une  lettre  de  M.  le  duc  de  Choiseul,  ministre  de 
la  marine,  pour  accompagner  M.  de  Bougainville.  » 
—  «  Un  tel  choix,  dit-il,  ne  pouvait  que  me  flatter, 
«  et  je  saisis  avec  empressement  l'occasion  de  me 
«  rendre  utileà  ma  patrie.»  Le  17août  1763,  il  quittait 
Paris  et,  quelques  jours  après,  il  était  inscrit  sur  le 
rôle  d'équipage  de  V Aigle  comme  «  passager  envoyé 
par  le  Roi.  »  Il  est  à  supposer,  bien  qu'il  n'en  dise 
rien,  que  c'était  sur  la  proposition  de  Bougainville, 
tenant  à  la  collaboration  du  sav?nt  Bénédictin,  qu'il 
avait  reçu  cette  destination. 

Parti  de  France  le  8  septembre,  après  avoir  relâché 
à  l'île  Sainte-Catherine,  sur  la  côte  du  Brésil  et  à 
Montevideo  (1),  où  l'un  de  ces  terribles  coups  de 
vent,  connus  sous  le  nom  de  Pamperos  (2),  mit 
Y  Aigle  à  deux  doigts  de  sa  perte,  Bougainville  eut 

(1)  V Aigle  et  le  Sphinx  avaient  navigué  de  conserve  jusque  par 
le  travers  du  Maroc  par  crainte  des  pirates  de  Salé  qui  croisaient 
ordinairement  dans  ces  parages;  mais  quand  on  n'eut  plus  à  les 
redouter,  comme  la  marche  inférieure  du  Sphi?ix  retardait  beau- 
coup Y  Aigle,  la  frégate  le  laissa  en  arrière  en  lui  donnant  rendez- 
vous  à  Montevideo  où  il  arriva  peu  de  temps  après  elle,  après  avoir 
subi  un  échouage  sur  les  Abrolbos,  alors  qu'il  s'en  croyaii  au  moins 
à  trente  lieues.  Heureusement  il  faisait  calme  et  le  fond  était  mou, 
de  sorte  que  la  corvette  s'en  tira  sans  avaries  sérieuses. 

(2)  Ces  tempêtes  sont  ainsi  appelées  parce  qu'elles  prennent 
naissance  dans  la  Pampa,  immense  plaine  qui  s'étend  jusqu'au  pied 
des  Andes. 


—  30  — 

connaissance,  le  31  janvier  1 764,  de  la  partie  Nord- 
Ouest  de  File  la  plus  à  l'est  du  groupe  des  Malouines, 
la  «  Soledad  »  des  Espagnols,  dont  il  changea  le  nom 
en  celui  d'Ile  Conti  Le  2  février,  il  jetait  l'ancre 
dans  une  vaste  baie  située  dans  la  partie  Nord-Est  de 
cette  île,  qui  fut  appelée  «  Baie  française  ».  «  Cette 
«  baie,  dit  Pernetty,  peut  contenir  au  moins  mille 
«  vaisseaux  ;  on  y  voit,  à  l'Ouest,  des  îles  et  des 
«  ilôts  à  l'abri  de  tous  les  vents  où  les  vaisseaux  sont 
«   plus  à  l'abri  que  dans  le  port  même  de  Brest.  » 

Après  une  reconnaissance  minutieuse  des  lieux, 
on  commença  les  travaux  d'établissement  dans  une 
anse  tout  à  fait  au  fond  de  la  baie,  très  facile  à 
défendre,  et  à  la  fin  de  mars,  on  inaugurait  les  habi- 
tations destinées  aux  colons  et  le  fort  Saint-Louis 
qui  devait  les  protéger  contre  un  ennemi  venant  du 
dehors  En  comprenant  deux  familles  acadiennes, 
le  personnel  devant  occuper  l'établissement  montait 
à  28  individus,  tous  restant  dans  le  pays  de  bonne 
volonté.  Dans  le  nombre,  il  y  avait  deux  femmes,  dont 
une  sur  le  point  d'accoucher,  et  plusieurs  enfantsdes 
deux  sexes.  On  leur  laissait  des  vivres  pour  deux 
ans,  sept  génisses,  deux  jeunes  taureaux,  huit  truies, 
et  deux  verrats,  quelques  moutons,  un  chevreau, 
deux  chevaux  et  une  jument.  Le  8  avril,  Y  Aigle 
quittait  les  Malouines  pour  rentrer  en  France  et 
arrivait  à  Saint-Servan  le  26  juin  (1). 

(1) 'L'année  suivante,  Bougainville  retournait,  avec  {'Aigle  empor- 
tant 53  passagers,  aui  Malouines  où  il  trouvait  les  choses  en  parlait 
étal,  et  où  il  débarquait  7'J  personnes.  Celle  colonie,  qui  slannon- 
e.ïit  >i  bien,  ne  devait  avoii  qu'une  bien  courte  existence.  L'Espagne 
protesta  il    contre  sa    fondation,    réclamant    les    .Malouines  comme 


-  31  — 

Les  loisirs  de  ces  deux  traversées,  qui  ne  présen- 
tèrent guère  d'autres  incidents  que  les  incidents 
ordinaires  d'une  navigation,  en  général  très  paisible, 
n'étaient  pas  perdus  pour  Pernetty,  toujours  à  l'affût 
de  ce  qui  pouvait  en  rompre  la  monotonie  :  oiseaux, 
poissons,  cétacés,  plantes  marineo,  phénomènes 
météorologiques,  étaient  pour  lui  des  sujets  d'étude 
et  lui  fournissaient  les  matériaux  d'observations 
judicieuses,  de  descriptions,  et  souvent  de  dessins 
qui  permettent,  presque  toujours,  de  reconnaître  les 
espèces  et  de  les  identifier  avec  celles  qui  ont  été 
établies  par  les  naturalistes. 

Le   premier  sujet  d'observation   lui   est   fourni,  à 

faisant  partie  de  son  domaine  colonial  dans  l'Amérique  du  Sud.  Ses 
protestations  furent  admises;  toutefois  elle  payait  à  la  Fiance  une 
assez  forte  indemnité.  Ce  fut  le  fondateur  de  la  colonie,  Bougaiu- 
vjlle,  qui  fut  chargé  d'en  faire  la  remise  à  un  gouverneur  espagnol 
avec  lequel  il  se  rencontra  à  Buenos-Aiies  avant  de  se  lancer  dans 
le  beau  voyage  de  découvertes  qu'il  accomplit  dans  le  Pacifique  avec 
la  frégate  la  Boudeuse  et  la  flûte  YÉtoile.  Le  1"  avril  1767,  l'éten- 
dard de  l'Espagne  remplaça  le  drapeau  de  la  France  sur  le  fort 
Saint-Louis.  Au  moment  de  la  remise,  l'établissement  comptait 
150  personnes;  aide  et  protection  étaient  promises  aux  Fiançais  qui 
désireraient  rester  Jans  le  pays  :  quelques-uns  acquiescèrent  à  ces 
offres . 

Il  n'y  avait  pas  alors  que  des  Français  établis  aux  Malouines.  Le 
commodore  Byron  en  avait  pris  possession  au  nom  de  l'Angleterre, 
dans  une  baie  située  dans  l'Ouest  de  la  Baie  française,  qu'il  avait 
appelée  Port  Egmont  et  que  Bougainville  avait  auparavant  nommée 
Baie  de  la  Croisade,  mais  ce  ne  fut,  en  réalité,  qu'en  17tib'  que  les 
Anglais  occupèrent  les  Malouines,  sur  une  petite  échelle,  semble-t-ii. 
H  ne  semble  pas  non  plus  que  les  deux  établissements,  l'anglais  et 
le  français,  aient  eu  beaucoup  de  relations  entre  eux  ;  il  paraîtrait 
cependant,  que  les  Anglais  auraient  marqué  l'intention  d'expulser 
les  Français,  s'appuyant  sur  la  priorité  de  la  découverte,  par  un  de 


—  32  — 

l'ouvert  du  Golfe  de  Gascogne,  par  un  grand  Scombre 
pesant  30  livres  (14k65),  nommé  communément 
«  Grande  Oreille  »,  à  cause  de  la  longueur  de  ses 
nageoires  pectorales  ;  c'est  le  «  Germon  »  (Orcynus 
(Tynnus)  Alalonya  Guv.)  dont  on  fait  une  pêche 
régulière  dans  le  golfe,  de  juin  en  octobre.  Pernetty 
ne  manque  pas  de  décrire  l'hameçon,  imitant  gros- 
sièrement un  Poisson  volant,  avec  lequel  on  capture 
ce  poisson  ainsi  que  d'autres  Scombéroïdes  de  haute 
mer  qui  suivent  très  souvent  les  navires. 

Le  13  octobre,  dans  le  N.  M.  W.  des  Canaries, 
on  prit  trois  «  Bonites  »  (Scomber  pelamys  Lacép.) 
dont  chacune  pesait  au  moins  10  kilogrammes,  et  un 

leurs  compatriotes,  des  Iles  Falkland,  comme  ils  appelaient  —  et 
appellent  encore  —  les  Malouines.  De  son  côté,  l'Espagne  protestait 
énergiquement  et,  à  la  fui,  en  1771, .les  colons  anglais  obéirent  aux 
sommations  d'une  force  navale  espagnole  à  laquelle  ils  étaient  inca- 
pables de  résister.  La  colonisation  par  les  Espagnols  ne  dura  guère 
non  plus;  en  1774,  les  Malouines  étaient  à  peu  près  abandonnées 
par  eux,  et  à  la  suite  des  révolutions,  des  troubles  dont  l'Amérique 
du  Sud  fut  le  théâtre,  elles  le  furent  bientôt  tout  à  fait.  La  Répu- 
blique Argentine  se  substitua  à  son  ancienne  métropole  comme  niai- 
tresse  de  ces  îles,  mais  ce  ne  fut  qu'une  déclaration  platonique,  non 
suivie  d'exécution,  et,  pendant  des  années,  les  Malouines  n'eurent 
plus  que  des  habitants  temporaires,  des  naufragés  et  des  pécheurs 
de  phoques.  A  cette  époque,  où  les  grands  cétacés  étaient  communs 
dans  l'Atlantique-Sud,  il  y  venait  aussi  des  baleiniers  pour  faire  de 
l'eau,  réparer  des  avaries,  faire  reposer  leurs  équipages.  Cependant 
les  Anglais  ne  perdaient  pas  l'archipel  de  vue.  Fidèles  a  leur  tac- 
tique de  s'emparer,  par  tous  les  moyens  possibles,  des  points  qui 

c mandent  les  détroits  et  les  passages  fréquentés  par  les  navires, 

profitant  du  trouble,  des  désordres  occasionnés  par  les  révolutions 
et  les  guerres  du  commencement  du  siècle,  il>  s'j  établirenl  peu  a 
peu,  et,  en  1833,  ils  y  étaienl  définitivement  installés,  leur  autorité 
reconnue,  presque  sans  contestation. 


—  33  — 

«  Pilote  »  (Naucrates  ductor  Guv.),  long  de  8  pouces 
(0m22),  dont  Pernetty  donne  une  très  bonne  figure. 
Ce  joli  poisson  suit  aussi  très  souvent  les  navires, 
comme  le  tait  le  Requin,  pour  saisir  les  débris  d'ali- 
ments jetés  à  la  mer.  Comme  le  Requin  a  la  même 
habitude,  il  y  a  des  marins  qui  prétendent  —  et  des 
naturalistes  l'ont  répété  sur  leur  dire  —  que  le  Pilote 
sert  de  guide  au  Requin,  et  que  celui-ci  lui  abandonne 
une  partie  de  son  butin.  C'est  tout  simplement  un 
conte  de  matelot  ami  du  merveilleux.  Si  le  Pilote 
accompagne  le  Requin,  c'est  pour  attraper  les  bribes 
que  le  Squale  laisse  échapper  de  sa  gueule,  et  il  n'a 
pas  trop  de  toute  son  agilité  pour  se  garer  de  ses 
formidables  mâchoires.  «  J'ai  observé  quelquefois, 
«  dit  Pernetty,  un  ou  deux  Pilotes  devant  ou  après 
«  chaque  Requin  que  nous  avons  péché,  mais  nous 
«  avons  vu  souvent  des  Pilotes  sans  Requins,  comme 
«  des  Requins  sans  Pilotes  »  :  J'en  dirai  autant 
d'après  ma  propre  expérience.  Ne  doit-on  pas  voir  là 
un  cas  de  commensalisme  animal,  dans  le  genre  de 
ceux  que  signale  P.-J.  Van  Reneden  (1). 

(1)  P.-J.  Van  Be.neden,  le  Commensalisme  dans  le  Règne  ani- 
mal, lecture  faite  dans  la  séance  publique  de  la  classe  des  Sciences 
de  l'Académie  royale,  le  16  décembre  1869.  Bruxelles,  1869.  —  On 
a  souvent  confondu  le  Pilote  avec  le  Sucet  (Echnéïs  rémora  L.) 
sur  lequel  L'Antiquité  a  raconté  tant  d'histoires  fabuleuses.  Le  plus 
souvent,  les  Requins  ont  quelques-uns  de  ces  petits  poissons  forte- 
ment adhérents  à  leur  corps,  au  moyen  de  l'espèce  de  bouclier, 
d'écusson,  qu'ils  ont  sur  le  dessus  de  la  tète,  dont  les  lames  sont 
garnies  de  toutes  petites  dents,  et  qui  fait  l'effet  d'une  ventouse. 
C'est,  sans  doutr,  un  moyen  commode  pour  le  Sucet  de  se  faire 
transporter  sans  fatigue  et  d'être  également  à  portée  des  débris 
d'aliments  que  le  Requin  laisse  échapper  :  encore  un  cas  de  Com- 
mensalisme signalé  par  P.-J.    Van  Beneden  (loc.  ci!.). 


—  34  — 

On  se  consolait  des  calmes  rencontrés  au  voisinage 
du  Tropique  du  Cancer  en  péchant  des  Bonites,  des 
Dorades  et  des  Thons.  Une  douzaine  de  Poissons 
volants,  en  voulant  passer  par-dessus  la  frégate,  don- 
naient dans  les  voiles  et  tombaient  sur  le  pont.  Un 
jour  on  prit  un  Thon  pesant  72  livres  (35k)  qui  avait, 
pour  ainsi  dire  collés  près  des  ouïes,  quelques  petits 
animaux  dont  Pernetty  donne  la  description  et  la 
figure  en  grandeur  naturelle,  dans  lesquelles  il  est 
facile  de  reconnaître  une  «  Lernée  »,  Lerrièomyzon 
pyriformis  Blainv.  J'ai  très  souvent  vu  de  ces  para- 
sites sur  les  grands  Scombres. 

«  Je  puisai  de  l'eau  de  mer,  dit-il,  et  je  la  mis  dans 
«  un  gobelet  de  verre  bien  lavé  pour  y  conserver  cet 
«  animal  bien  en  vie  et  y  voir  ses  mouvements. 
«  J'aperçus  dans  cette  eau  un  point  noir  que  je  pris 
«  d'abord  pour  un  atome  de  poussière.  Lorsque  je 
«  voulais  l'enlever  .avec  le  bout  du  doigt,  je  vis 
«  l'atome  prétendu  fuir  mon  doigt  et  nager  entre 
«  deux  eaux.  J'observai  ses  mouvements,  et  je  re- 

«  connus  un  être  vivant C'était  une  espèce  de 

«  cylindre  formé  par  dix  anneaux  si  légers  et  si 
«  transparents  qu'il  fallait  placer  le  gobelet  entre  la 
«  lumière  et  l'œil  de  l'observateur  pour  l'apercevoir. 
«  Il  nageait  au  moyen  de  deux  fdets  allongés  et  de 
«  deux  autres,  presque  imperceptibles,  qui,  en  se 
«  raccourcissant  et  reprenant  leur  longueur  natu- 
((  relie,  imprimaient  au  cylindre  annelé  le  mouve- 
«  ment  d'un  appeau  de  caille  ou  d'un  soufflet  à 
a  poudre».  Ce  cylindre,  long  de  0m02,  sur  un  dia- 
mètre  de  O"006,  était  violet  vers  une  de  ses  extrémités 
et  brun  clair  vers  l'autre. 


(( 


—  35  - 

Le  30  octobre,  la  frégate  était  escortée,  à  portée  de 
pistolet,  par  une  centaine  de  Marsouins,  ou  plutôt 
de  Dauphins  (Delphi nus  delphis  L.),  à  juger  par  la 
description  et  la  figure  que  Pernetty  en  donne.  «  Les 
«  Marsouins,  dit-il,  vont  presque  toujours  en  troupes 
«  et  nagent  de  front Ils  semblent  aller  chercher 

le  vent.  Nous  avons  remarqué  qu'ils  prenaient 
«  toujours  leur  route  du  côté  où  le  vent  s'élevait  ». 
C'est,  en  effet,  très  souvent  ce  qui  a  lieu,  mais  pas 
toujours. 

Quelques  jours  après,  un  Requin  de  moyenne  taille 
mordait  immédiatement  à  l'appât  qu'on  lui  présen- 
tait ;  il  était  déjà  enlevé  hors  de  l'eau,  lorsque,  en 
se  donnant  une  forte  secousse,  il  se  dégagea  de 
l'émerillon,  en  y  laissant  accroché  un  fragment  de  sa 
mâchoire,  ce  qui  ne  l'empêche  pas  de  revenir  à  la 
charge  et  d'avaler  le  tout. 

D'après  la  figure  et  la  description  d'un  oiseau  qui 
fut  pris,  à  la  main,  dans  la  mâture,  on  reconnaît  un 
«  Noddy  »  (Anotis  stolidus  Leach.).  Il  venait  pro- 
bablement du  rocher  le  Penedode  San  Pedro,  distant 
de  50  lieues  dans  l'Ouest.  Quelques  jours  plus  tard, 
on  en  prit  un  pareil,  aussi  à  la  main.  V Aigle  était 
alors  à  110  lieues  de  la  côte  du  Brésil  et  à  la  même 
distance  de  l'île  de  la  Trinité. 

Pernetty  s'étend  longuement  sur  les  cérémonies 
grotesques,  et  pas  mal  «  réalistes  »  du  Baptême  de  la 
Ligne.  L'état  sanitaire  du  personnel  était  excellent 
grâce  aux  soins  de  propreté  dont  le  navire  et  ses 
habitants  étaient  l'objet,  et  à  la  gaité  qui  régnait 
parmi  ces  derniers,  gaité  que  le  chef  entretenait  par 
tous  les  moyens  compatibles  avec  le  bon  ordre.  «  La 


—  36  — 

«  gaieté  et  la  propreté,  dit  le  narrateur,  sont  des 
v  choses  auxquelles  les  capitaines  devraient  donner 
«  beaucoup  d'attention.  Elles  ne  contribuent  pas  peu 
«  à  prévenir  toutes  les  maladies  qui  affligent  ordi- 
«  nairement  les  marins  ».  Habitués  que  nous  sommes 
à  l'ordre  et  la  propreté  admirables  de  nos  bâtiments 
de  guerre,  cette  assertion  nous  paraît  être  une  vérité 
à  la  La  Palice,  mais  elle  était  parfaitement  juste  il  y 
a  cent  quarante  ans,  et  même  bien  plus  récemment. 

Après  avoir  passé  l'Equateur,  on  vit  des  Frégates 
(Tachypetes  aqiiila),  ces  oiseaux  qui,  sur  mer,  rem- 
placent les  Milans  terrestres.  On  a  prétendu,  —  et 
Pernetty  le  répète  —  qu'on  les  rencontre  souvent  à 
400  lieues  de  terre  ;  c'est  exagéré  et  même  faux,  car 
elles  ne  s'éloignent  guère  à  plus  de  20  à  25  lieues 
des  côtes. 

Le  20  novembre,  par  17°  de  latitude  Sud  et  35°  de 
longitude  Ouest,  une  alerte  fut  causée  par  un  chan- 
gement de  couleur  de  la  mer;  on  sonda,  précaution 
d'autant  plus  nécessaire  alors  dans  ces  parages  qu'on 
ne  pouvait  guère  se  fier  aux  cartes.  L'estime  de  la 
frégate  la  plaçait  dans  le  voisinage  des  Abrofkos, 
bancs  de  rocbes  et  de  gravier,  dont  l'étendue  et  le 
gisement  n'étaient  pas  suffisamment  connus  ;  sur  les 
cartes  hollandaises  les  côtes  du  Brésil  étaient  placées 
à  60  lieues  plus  à  l'est  que  sur  les  cartes  françaises. 
On  sonda,  mais  sans  atteindre  le  fond  en  filant 
135  brasses  de  lignes  (1). 

(1)  Quelque  chose  de  semblable  nous  arriva  ilanr  les  mêmes 
parages,  le  18  janvier  1848,  sur  la  frégate  la  Reine-Blanche,  en 
allant  de  Ténériffe  à  Rio-de-Janeiro.  La  mer  êtail  couverte  de 
graudes  taches  d'un  vert-jaunàtre,  de  bancs  de  relie  teinte  occupant 


—  37  — 

Le  23  novembre,  Y  Aigle  mouillait  dans  le  détroit 
qui  sépare  l'île  Sainte-Catherine  de  la  côte  du  Brésil. 
Cette  île  et  la  grande  terre  devaient  offrir  un  vaste 
champ  d'observation  à  notre  voyageur,  et,  pourtant 
il  n'était  pas  toujours  facile  et  sans  péril  de  s'y  livrer, 
principalement  dans  les  forêts  du  continent  à  cause 
des  grands  Félins  (probablement  des  Pumas  ou  des 
Jaguars)  que  les  habitants  décoraient  du  nom  de 
a  Tigres  »,  et  des  Serpents  qui  pullulaient. 

«  Nous  fîmes  halte,  dit-il,  assis  sur  des  bouts  de 
«  branches,  le  dos  appuyé  contre  un  arbre.  Nous 
«  étions  étourdis  par  le  sifflement  des  serpents  qui 
«  nous  environnaient,  et  nous  fûmes  obligés  d'avoir 
«  toujours  le  sabre  nu  à  la  main  pour  nous  défendre  : 
«  nous  en  vîmes  plusieurs  de  la  grosseur  du  bas  de 

de  vastes  surfaces.  Du  haut  de  la  mâture,  elle  présentait  les  mêmes 
apparences  aussi  loin  que  la  vue  pouvait  s'étendre.  Nous  n'avions 
aucune  raison  pour  nous  défier  de  l'exactitude  de  notre  point  qui 
nous  mettait  à  bonne  distance  des  Abrolhos,  néanmoins  on  sonda, 
mais  sans  atteindre  le  fond  ave  75  brasses  de  ligne.  Toute  la  jour- 
née, nous  naviguâmes  au  milieu  de  taches  pareilles.  Nous  nous 
attendions  à  voir  la  mer  phosphorescente  pendant  la  nuit,  il  n'en  fut 
rien.  L'eau,  déplacée  par  le  navire,  avait  une  odeur  un  peu  hui- 
leuse. Quelques  seaux  d'eau  puisée  le  long  du  bord  rapportèrent  de 
tout  petits  animaux  de  deux  sortes,  à  peine  gros  comme  la  tète 
d'une  forte  épingle;  les  uns  avaient  le  corps  rougeàtre,  fait  comme 
un  petit  ver,  étranglé  par  le  milieu;  avec  une  loupe  de  moyenne 
force,  on  voyait  comme  des  pattes  de  couleur  orangée.  Les  autres 
étaient  gris,  pisciformes  et  se  mouvaient  avec  une  grande  rapidité. 
Ces  myriades  d'animacules  constituaient  peut-être  un  banc  de 
manger  de  baleine ,-  toujours  est-il  que  la  veille  nous  avions  ren- 
contré deux  navires  baleiniers  «  en  pèche  ».  Cette  coloration  de  la 
mer  a,  d'ailleurs,  été  signalée  dans  ces  parages  par  plusieurs  navi- 
gateurs. 


-  38  — 

«  la  jambe  ;  il  y  en  avait  d'autres  plus  petits.  Les  uns 
«  étaient  de  couleur  aurore  ;  les  autres  rouges  et 
«  jaunes,  quelques-uns  gris  et  ressemblaient  assez,  à 
«  de  grosses  couleuvres,  mais  ces  reptiles,  loin  de 
ce  nous  attaquer,  fuyaient  devant  nous.  »  Pourtant 
tous  n'étaient  pas  aussi  inoffensifs.  Un  matelot  qui 
s'était  assis  sur  l'herbe,  les  jambes  nues,  fut  mordu 
près  de  la  cheville  du  pied  par  un  serpent  long  de 
0m50  environ,  à  la  peau  tigrée.  Revenu  à  bord,  et  ne 
tenant  pas  compte  de  celte- morsure,  il  dîna  copieu- 
sement, mais  une  demi-heure  après,  sa  jambe  étoit 
très  enflée  et  très  douloureuse,  et  il  était  pris  de 
vomissements  violents.  Pernetty  et  les  deux  chirur- 
giens de  l'Aigle  lui  firent  avaler,  dans  un  verre  de 
vin,  de  la  thériaque  —  remède  très  usité  à  l'époque 
—  mélangée  avec  de  l'esprit  volatil  de  sel  ammoniaque, 
et  appliquèrent  sur  la  plaie  devenue  noirâtre,  après 
l'avoir  scarifiée,  un  emplâtre  de  thériaque  pilée  avec 
de  l'ail.  Les  vomissements  continuaient,  lorsque  sur- 
vint un  officier  portugais  qui,  sur  le  rapport  du 
matelot  et  la  description  du  serpent,  reconnut  que 
c'était  un  de  ceux  que,  dans  le  pays,  on  appelle 
Jararaca  et  dont  le  venin  est  si  dangereux  qu'il 
amène  la  mort  des  individus  qui  ne  vomissent  pas 
dans  les  vingt-quatre  heures,  mais,  le  patient  ayant 
vomi,  on  devait  être  rassuré  sur  son  compte.  Sur  le 
conseil  de  l'officier,  on  continua  à  lui  administrer  le 
même  remède  en  y  joignapt  un  vomitif.  Il  ne  tarda 
pas  à  guérir,  et  ne  se  ressentit  jamais  de  cet  accident. 
Le  redoutable  «  Serpent  â  sonnettes  »  (Crotalus 
atricaudatus  Merr.  ;  «  Boicicininga  »  des  gens  du 
pays)  est  aussi  très  commun.  «  Aller  dans  les  bois, 


—  39  — 

«  dit  Pernetty,  c'est  presque  toujours  s'exposer  à  la 
«  morsure  des  Reptiles  dangereux  qui  y  sont  en 
«  grand  nombre.  » 

Des  forêts  où  le  soleil  ne  pénètre  jamais,  des  bas- 
fonds  très  marécageux,  s'élèvent,  dans  la  soirée,  des 
vapeurs  pestilentielles  qui  ne  se  dissipent  que  vers 
buit  heures  du  matin,  sous  l'influence  du  soleil.  Cet 
air  malsain  était  vraisemblablement  la  cause  de  la 
pâleur  des  Portugais  de  Sainte-Catherine.  Il  était  à 
peine  corrigé  par  la  quantité  de  plantes  aromatiques 
dont  l'odeur  suave  se  fait  sentir  jusqu'à  3  ou  4  lieues 
en  mer  lorsque  le  vent  vient  de  terre.  «  Nos  chiens 
«  nous  annoncèrent  l'approche  de  l'île  au  moins  à 
«  cette  distance,  en  flairant  de  ce  côté  pendant  près 
«  d'une  demi-heure.  »  (Pernetty). 

Un  Singe,  qui  avait  près  de  0ra86  de  haut,  et  qui, 
d'après  la  description  que  Pernetty  en  donne,  devait 
être  un  «  Alouate  »,  lui  présenta  une  particularité 
curieuse.  «  Je  ne  sçais,  dit-il, à  quel  jeu  il  avoit  perdu 
«  l'œil  gauche.  Il  fallut  l'examiner  de  très  près  pour 
a  s'appercevoir  qu'il  était  borgne.  Au  globe  de  son 
«  œil  perdu,  il  avait  substitué  une  boule  composée 
«  d'une   gomme  qui  nous  était   inconnue,  de  bois 
«  pourri  et  de  mousse  très  fine,  le  tout  paitri  (sic) 
a  ensemble.    La  paupière    recouvrait    cette    boule, 
«  comme  elle  auroit  foit  le  globe  de  l'œil.  Avoit-il 
«  imaginé   cet    œil    postiche  pour    paroître   moins 
«  malade,    ou   pour   se  garantir    de    l'insulte    des 
«  mouches  et  autres  insectes  ?  Ce  singe,  d'ailleurs, 
«  paroissoit  vieux,  car  il  avait  la  peau  du  visage  assez 
«  ridée  et  quelques  poils  blancs  à  la  barbe.   Nous 
«  n'avons  vu  que  celui-là  pendant  notre   séjour  à 


—  40  — 

«  L'isle  Sainte-Catherine  ;  on  nous  a  cependant  dit 
«  qu'il  y  en  avoit  beaucoup  et  que  l'on  mangeoit 
«  les  jeunes  parce  que  leur  chair  est  assez  délicate, 
a  On  a  même  voulu  nous  persuader  que  le  Gouver- 
«  neur  nous  en  fit  servir  dans  un  repas  et  que  nous 
«  prîmes  tous  ce  mets  pour  du  lapin  ».  L'histoire  de 
l'œil  «  postiche  »  viendrait  s'ajouter  à  tout  ce  qu'on 
raconte  sur  l'intelligence  de  cette  espèce  de  Singe. 

Le  seul  Saurien  signalé  par  Pernetty  est  un  Lézard 
long  deOin76  environ,  probablement  un  Iguane,  mais 
comme  il  était  mort  et  qu'il  puait  affreusement,  il  ne 
jugea  pas  à  propos  de  l'examiner  avec  plus  d'atten- 
tion. 

De  même  que  dans  tous  les  pays  chauds,  les  habi- 
tants sont  tourmentés  par  des  Insectes  nuisibles,  et 
la  petitesse  de  quelques-uns  empêche  d'éviter  leurs 
morsures.  C'est  le  cas  de  la  «  Nigua  »,  ou  «  Chique  » 
(Palex  penetrans)  sur  laquelle  Pernetty  s'étend 
longuement.  Il  ne  pouvait  pas  manquer  de  citer  les 
«  Cancrelas  »  (Blatta  americana  L.),  ces  insectes 
puants,  la  plaie  des  navires  dans  les  contrées  inter- 
tropicales. 

Dans  les  Poissons  qu'il  figure,  on  reconnaît  un 
«  Squale-Marteau  »  (Zygsena...),  le  Panapana  des 
habitants  du  pays:  des  Requins  de  taille  moyenne 
qui  lui  paraissent  devoir  être  rapportés  aux  «  Lamies  »: 
le  «  Balaou  »,  qu'il  ligure  sous  le  nom  de  «  Bécassine 
de  mer  »,  est  qui  est   un   tiemiramphus  (1)  :  la 

(1)  L«'s   Eemiramphus   ne    seraient,    que  de  jeunes  «  Belones  » 
-W"    ijfDRE-ws,  Proceedings  of  the  Nat.  hist.    Society  of  Dublin, 

for  Ihe  Session   1864-1865.) 


41 


«  Lame  d'épée  »  (Trichirus  lepturus  ?)  :  la  «  Lune  » 
(Stromatus...  ?).  Il  signale  un  «  Diodon  »  qui  —  du 
moins  d'après  une  description  très  sommaire  — 
auraitd'étroits  rapports  avec  le  D.  holocanthusLacèp., 
si  ce  n'est  le  même.  Peu  de  beaux  coquillages,  mais 
des  Huitres  excellentes  dont  les  valves  avaient  au 
moins  0m135  de  diamètre.  On  ne  pouvait  poser  le 
pied  dans  les  terrains  marécageux  sans  écraser  des 
«  Tourlouroux  »  (GeJasimus...  ),  tellement  ces  crus- 
tacés étaient  nombreux. 

C'est  parmi  les  oiseaux  que  la  nature  semble  avoir 
déployé  le  plus  de  magnificence  et  de  variété  au 
Brésil;  aussi  les  différentes  espèces  de  Psittacidès, 
le  Toucan,  une  Spatule,  de  nombreux  Passereaux 
aux  brillantes  couleurs,  les  Oiseaux-mouches  (ces 
derniers  surtout)  sont-ils  l'objet  d'une  attention  toute 
spéciale  de  la  part  de  Pernetty.  Il  en  est  de  même 
pour  ce  qui  concerne  le  règne  végétal.  Il  insiste 
principalement  sur  les  divers  végétaux  utilisés  par 
l'homme  :  l'Ananas,  la  Grenadille,  la  Raquette 
(Figuier  d'Inde,  Cactus  opiintiaL.),  la  Patate  douce, 
l'Igname,  les  Bananiers,  le  Goyavier,  le  Cotonnier, 
l'Agave-Pitte,  etc. 

Dans  la  nuit  qui  suivit  le  départ  de  Sainte-Cathe- 
rine, on  aperçut  dans  le  gréement  de  la  frégate,  une 
grande  quantité  de  petites  lumières  mouvantes  dues 
à  deê  Mouches  lumineuses.  Le  même  fait  fut  observé 
plus  tard  en  quittant  le  Rio  de  la  Plata.  Pernetty  décrit 
minutieusement  ces  insectes  qui  répandaient  une 
telle  clarté  qu'en  en  ayant  mis  quelques-uns  dans  un 
globe  de  verre,  il  pouvait  lire,  sans  autre  éclairage, 
dans  un  livre  imprimé  en  très  petits  caractères. 


42 


Dans  la  traversée  de  Sainte-Catherine  à  Montevideo, 
il  signale  le  «  Pétrel  géant  » ( Procellaria  gif/as  L  )  le 
Quebrante  huesos  (  «  Briseur  d'os  des  Espagnols).  » 
a  On  est  persuadé  dans  la  Mer  du  Sud,  dit-il,  que  le 
«  Quebrante  huesos  ne  se  montre  qu'un  ou  deux 
«  jours  avant  la  tempête  ;  mais  nous  en  avons  vu  en 
«  grande  quantité  par  les  temps  les  plus  sereins  sans 
«  que  la  tempête  soit  venue  ensuite  »  :  J'en  dirai 
tout  autant. 

Les  environs  de  Montevideo  lui  offrent  aussi  de 
nombreux  sujets  d'études  variées.  Au  mouillage  de 
l'ile  de  Maldonado,  on  pécha  avec  succès  :  à  peine  la 
ligne  était-elle  à  la  mer  qu'on  la  retirait,  souvent  avec 
autant  de  poissons  qu'elle  portait  d'hameçons.  Il  yen 
avait  de  quatre  ou  cinq  sortes  :  des  «  Màchoirans  » 
(Silurus....),  trouvés  excellents,  une  espèce  de  «  Bar», 
très  abondante,  des  «  Caranx  »  des  «  Demoiselles  » 
(Zygœna. ..),  de  petits  «  Bequins  »,  etc. 

Le  tableau  des  mœurs  et  des  coutumes  des  Espa- 
gnols de  Montevideo  et  des  environs,  que  fait  Per- 
netty,  est  encore  vrai  aujourd'hui  sous  beaucoup  de 
rapports.  L'habitude  du  cheval  était  très  répandue; 
le  harnachement  est  toujours  le  même.  Lâchasse  aux 
bœufs  se  pratique  de  la  même  manière.  L'infusion 
théiforme  du  «.  Maté  »  (  «  Herbe  du  Paraguay  »,  llex 
mate  Aug.  Saint-Hilaire),  «  sans  laquelle  il  n'y  a  pas 
de  félicité  réelle  sur  terre  »,  (Il  au  dire  do  ceux  qui 
s'abreuvent  à  longs   traits  de  cette  boisson  chaude, 

(1)  Dictionnaire  pittoresque  d'Histoire  naturelle  et  des  Phéno- 
mènes de  lu  Sut i/rc,  publié  sous  la  direction  de  F.-E.  Guérin, 
183i-ls:;>.  Article  Maté. 


_  43  - 

est  toujours  en  honneur  ;   la  faron  de  la  préparer,  la 
bombilla  pour  la  boire,  toujours  les  mêmes. 

Un  animal  très  commun  dans  cette  région  est  le 
«  Tatou  apara  »  Dasypus  apar  Desm.,  «  Armadillo  » 
des  Espagnols).  Une  sorte  de  Marte,  le  «  Zorillo  » 
(Viverra  zorillo  Gm.)  n'est  pas  rare.  Cet  animal 
qu'on  trouve  dans  les  deux  Amériques,  —  sinon  le 
même,  du  moins  des  espèces  très  voisines —  lorsqu'il 
est  irrité  ou  poursuivi,  lâche  son  urine  qui  répand 
une  odeur  infecte  au-delà  de  tout  ce  qu'on  peut  ima- 
giner qui  peut  provoquer  des  vomissements.  L'air  en 
est  infecté  à  une  distance  considérable  ;  Pernetty  dit 
qu'on  a  senti  cette  puanteur  deux  ou  trois  fois  à  bord 
de  V Aigle,  bien  que  la  frégate  fût  éloignée  de  terre 
d'une  bonne  lieue  et  demie.  Les  vêtements  qui  ont 
été  souillés  par  l'urine  doivent  être  abandonnés  : 
impossible  de  les  désinfecter.  Si  l'on  a  pris  la  bête 
dans  ses  mains,  ce  n'est  qu'au  bout  de  plusieurs 
jours  et  avec  des  lavages  répétés  qu'on  peut  se  débar- 
rasser de  cette  horrible  odeur  :  J'en  ai  fait  la  fâcheuse 
expérience  en  Californie. 

Sous  le  rapport  de  la  puanteur,  les  Indiens  des 
environs  de  Montevideo  se  rapprochaient  du  Zorillo. 
Un  jour  que  Pernetty  se  trouvait  au  Gouvernement, 
quatre  de  ces  Indiens  étaient  venus  s'y  présenter;  le 
Gouverneur  s'empressa  de  faire  fermer  les  portes  de 
l'hôtel  parce  qu'il  aurait  été  empuanti  pour  huit  jours 
s'ils  y  étaient  entrés.  Cette  mauvaise  odeur  vient  de 
ce  que  ces  Indiens  s'oignent  tout  le  corps  avec  une 
huile  infecte  pour  se  garantir  des  insectes. 

L'Aigle  était  déjà  loin  en  pleine  mer,  en  route  pour 
les  Malouines,  lorsqu'on  prit  à  bord  trois  superbes 


—  u  — 

Papillons  qui,  «  par  la  couleur  variée  de  leurs  ailes, 
«  imitaient  assez  le  plumage  des  plus  beaux  Perro- 
«  quets  du  Brésil  ».  On  a  souvent  relaté  des  captures 
pareilles  dans  ces  parages, 

Dans  le  cours  du  voyage  on  avait  fréquemment  vu 
des  «  Galères  »  (Pkysalis,  Vélelles,  etc.),  appelées 
aussi  «  Orties  de  mer  »  à  cause  de  la  sensation  dou- 
loureuse, et  comparable  à  celles  qu'occasionnent  les 
Orties,  qu'on  éprouve  en  y  touchant.  On  en  avait 
péché  une  au  sortir  de  La  Plata.  et  Pernetty  allait  la 
prendre  dans  le  seau  lorsque  le  commandant  de  la 
frégate  lui  arrêta  le  bras  en  lui  signalant  le  danger 
auquel  il  s'exposait.  Le  même  jour,  un  mousse  en  fit 
l'expérience  ;  ayant  eu  l'imprudence  de  prendre  un 
de  ces  animaux  avec  la  main,  un  moment  après,  «  i! 
«  s'écria  qu'il  sentait  une  vive  douleur  sur  tout  le 
«  dessus  de  la  main  et  au  poignet,  il  la  secoua  bien 
«  promptement  pour  se  débarasser  de  la  Galère, 
a  mais  il  était  trop  tard.  On  accourut  à  ses  cris  ;  il 
«  pleurait,  trépignait  des  pieds  et  disait  qu'il  lui 
«  semblait  avoir  la  main  dans  un  brasier  ardent.  On 
«  la  lui  trempa  dans  de  l'huile  ,  on  lui  appliqua 
«  dessus  une  compresse  imbibée  de  cette  liqueur, 
«  et  il  ressentit  encore  la  même  douleur  pendant 
«  plus  de  deux  heures,  mais  elle  diminua  insensible. 
«  ment  ».  J'ai  vu  une  fois  un  individu,  malgré  mes 
avertissements,  éprouver  les  mêmes  accidents  qui, 
en  définitive,  n'ont  rien  de  grave. 

L'Histoire  naturelle  des  Malouines  —  alors,  pour 
ainsi  dire,  Terra  incognito,  —  tient  une  grande 
place  dans  le  récit  de  Pernetty,  et  c'est  facile  à  com- 
prendre :    on    avait    tout    intérêt    à    connaître    les 


—  45  — 

diverses  ressources  que  pouvaient  offrir  ces  îles.  On 
commença  par  avoir  une  grande  déception  ;  des  navi- 
gateurs qui  ne  les  avaient  vues  que  du  large,  les 
représentaient  comme  couvertes  de  bois,  alors  qu'en 
réalité,  il  n'y  avait  pas  un  arbre  :  ce  qu'on  avait  pris 
pour  des  arbres,  c'étaient  de  grandes  Graminées, 
hautes  de  deux  à  trois  mètres  (le  «  tussock  »  des 
pêcheurs  des  Phoques,  Dactylis  cespitosa)  que  nos 
marins  comparèrent  au  Glaieul.  Ce  manque  de  bois 
était  un  grand  inconvénient  pour  les  constructions 
à  élever  dans  la  colonie  naissante  avant  qu'on  pût 
aller  en  chercher  dans  les  forêts  de  la  Terre  de  Feu, 
mais,  heureusement,  Pernetty  découvrit  presque 
aussitôt  de  l'argile  très  propre  pour  faire  des  briques, 
et  de  la  tourbe  qni  brûlait  parfaitement  ;  le  chauffage 
pendant  l'hiver  était  par  là  assuré. 

Bien  qu'à  latitude  égale,  l'hémisphère  Sud  soit  plus 
froid  que  l'hémisphère  Nord,  situées  entre  51°  et 
53°  de  latitude  S.  et  entre  56°  et  60°  de  longitude  W., 
les  Malouines  n'ont  pas  à  souffrir  des  froids  excessifs. 
«  L'hiver  que  nous  avons  passé  ici ,  écrivait  plus 
ce  tard  à  Dom  Pernetty  Bougainville-Nerville,  gou- 
«  verneur  de  la  petite  colonie,  n'a  point  été  rigou- 
«  reux  ;  jamais  de  neige  assez  pour  couvrir  la  boucle 
«  du  soulier,  de  glace  pour  soutenir  une  pierre 
«  grosse  comme  le  poing,  et  si  ce  n'est  la  pluie,  qui 
«  passait  à  travers  nos  couvertures  comme  par  un 
«  crible,  nous  aurions  fait  très  peu  de  feu  ».  Le  climat 
est  très  sain,  mais  très  venteux  ;  les  variations  at- 
mosphériques sont  très  fréquentes,  même  dans  la 
journée  ;  il  est  rare  qu'elle  se  passe  sans  pluie.  On  a 
très  souvent  des  brumes  tellement  épaisses  qu'il  est 


—  46  — 

impossible  de  ne  pas  s'égarer,  si  on  n'a  pas  un  guide 
connaissant  parfaitement  le  pays,  et  les  passages 
praticables  au  milieu  des  terrains  marécageux  qui 
occupent  une  grande  partie  du  sol. 

Le  peu  de  profondeur  —  relative  —  de  la  mer 
entre  les  Malouines  et  le  Continent  américain  porte 
à  croire  qu'autrefois  elles  étaient  unies  à  ce  dernier. 
Leur  constitution  géologique  est  très  simple  :  des 
collines  —  de  petites  montagnes  si  l'on  veut  —  diri- 
gées du  S.  E.  au  N.  W.,  dont  la  plus  haute  (dans  l'île 
de  la  Soledad)  a  une  altitude  de  585  mètres  au  dessus 
de  la  mer  (P.  Garnot,  Voyage  de  la  Coquille),  com- 
posées de  grès  quartzeux  qui  perce  sur  les  sommets 
dénués  de  végétation  :  dans  les  terrains  bas,  des 
schistes  fossilifères  recouverts,  en  général,  par  une 
épaisse  couche  de  tourbe.  Un  grand  nombre  de 
ruisseaux  qui  se  jettent  à  la  mer  ou  dans  des  étangs, 
et  dont  l'eau  est  limpide  et  excellente  lorsqu'elle 
roule  sur  un  lit  de  cailloux  Les  contours  des  deux 
grands  îles,  Soledad  et  Ealkland,  sont  très  accidentés, 
découpés  par  des  baies  nombreuses. 

Pernetty  consacre  plusieurs  pages  à  «  une  singu- 
larité de  la  Nature  »,  un  bouleversement  produit, 
selon  les  apparences,  par  quelque  tremblement  de 
terre  :  «  Un  peintre,  dit-il,  y  aurait  trouvé  de  quoi 
«  faire  un  superbe  tableau  de  ruines  ».  Il  en  donne 
un  dessin,  ainsi  que  d'une  sorte  d'amphithéâtre  qui 
se  trouve  à  cent  pas  de  là.  «  Ces  ruines  semblent 
«  présenter  en  différents  endroits  des  portes  de  ville 
«  dont  il  ne  reste  aucun  cintre,  mais  seulement  des 
■  murailles  à  droite  et  à  gauche,  élevées  encore  de 
a  vingt  à  vingt-cinq  pieds  dans  les  angles  parallèles 


—  47  — 

«  qui  forment  l'entrée.  Ce  sont  comme  des  murs  de 
»  ville,  dont  les  assises  des  pierres  auroient  été  obser- 
«  vées  pour  le  niveau  et  la  perpendiculaire  tels  qu'on 
«  les  voit  dans  nos  murs  de  pierre  de  taille.  On  y 
«  voit  même  des  rentrants  et  des  saillants,  des  avant- 
«  corps  de  plus  de  quinze  pieds  et  des  saillies  à  droit 
«  fil,  comme  des  corniches,  ou  cordons  saillants  au 
«  moins  d'un  demi-pied,  et  qui  régnent  à  la  même 
«  hauteur  tout  le  long  tant  des  parties  enfoncées  ou 
«  retraites  que  des  avant-corps.  Il  n'y  manque  que 
«  des  moulures  ».    . 

«  Nous  n'avons  pas  été  moins  saisis  d'étonnement 
«  à  la  vue  de  l'innombrable  quantité  de  pierres  de 
«  toute  grandeur,  bouleversées  les  unes  sur  les 
«  autres,  et  cependant  rangées  comme  siellesavoient 
«  été  amoncelées  négligemment  pour  remplir  des 
«  ravins.  On  ne  se  lassoit  pas  d'admirer  les  effets 

«  prodigieux  de  la  Nature Ce  grès    est   partout 

«  taillé  en  tables  de  diverses  grandeurs  et  épaisseurs; 
«  ses  lits  sont  posés  en  tous  sens,  mais  comme  si 
«  l'art  y  avoit  été  employé  ». 

Ces  blocs  ne  paraissent  pas  avoir  été  usés  par  le 
frottement  continu  de  l'eau  ;  leurs  angles  sont  seule- 
ment un  peu  émoussés.  Pernetty  en  mesura  un  qui 
avoit  3m25  de  longueur  sur  une  largeur  de  l,n60  et 
une  épaisseur  de  0m50. 

Les  «  Rivières  de  pierres  »  —  comme  on  a  appelé 
ces  phénomènes  géologiques  qu'on  retrouve,  en 
divers  endroits,  dans  les  vallées,  et  dont  la  largeur 
varie  entre  quelques  centaines  de  pieds  et  un  mille 
(Darwin:  A  Nataralits's  Voyage  round  thr  World),— 
ont  attiré    l'attention    des    voyageurs  venus   après 


48 


Pernetty.  «  On  aime  mieux,  dit-il,  avec  une  prudente 
a  réserve,  laisser  réfléchir  le  lecteur  sur  cette  singu- 
«  larité  naturelle  que  d'établir  péniblement  un 
«  système  qui  ne  mènerait  qu'à  de  brillantes  erreurs.» 
Quoique  faisant  aussi  quelques  réserves,  Darwin  en 
donne  une  explication  qui  paraît  bien  satisfaisante. 
Tout  d'abord  il  écarte  l'hypothèse  d'un  tremblement 
de  terre.  Un  individu,  natif  de  Mendoza,  par  consé- 
quent très  compétent  en  pareille  matière,  lui  affirma 
que,  depuis  plusieurs  années  qu'il  était  à  la  Soledad, 
on  n'y  avait  jamais  ressenti  le  plus  léger  choc  seïs- 
mique  ;  d'ailleurs  le  niveau  aurait-il  été  gardé  dans 
les  «  Ruines  »  et  dans  les  «  Rivières  de  pierres  »  si 
elles  avaient  dû  leur  origine  à  des  tremblements  de 
terre  ? 

Le  seul  quadrupède  trouvé  par  les  Français  était 
un  carnassier  tenant  du  Loup  et  du  Renard  (Ca/iis 
antarcticus  Shaw.)  qu'on  n'a  signalé  nulle  part 
ailleurs — ce  qui  ne  laisse  pas  d'être  assez  surprenant 
—  dont  la  rencontre  inspira  une  certaine  frayeur  à 
ceux  qui  le  virent  les  premiers,  croyant  qu'il  venait 
les  attaquer,  tandis  que  ce  n'était  que  la  curiosité  qui 
portait  à  s'approcher  d'eux  cet  animal  qui,  très 
probablement,  n'avait  jamais  vu  d'hommes  (1). 

Quand  aux  Pinnipèdes  (Phoques,  Otaries),  notre 
voyageur  ne   s'occupe    guère  —    très   longuement 

(1)  Il  en  arriva  autant  à  des  marins  du  com inodore  Byron  qui, 
voyanl  venir  à  eux  un  de  ces  Loups,  regagnèrent  au  plus  vite  leur 
canot  et  poussèrent  au  large  :  c'était  tout  simplement  un  curieux! 
Ces  animaux  sont  extrêmement  familiers,  jusqu'à  entrer  dans  les 
tentes  et  à  s'emparer  de  morceaux  de  viande  placés  sous  la  tête  des 
dormeurs.  (Darwin,  .1  Naluralits' s  Journal  round  Un-  wortd.) 


—  49  — 

d'ailleurs — que  de  deux  espèces  qu'il  appelle,  l'une, 
Lion  marin,  l'autre  Loup  de  mer,  dont  il  ne  donne 
que  d'assez  mauvaises  figures,  contrairement  à  ce 
qu'on  remarque  dans  les  autres  planches  annexées  à 
l'ouvrage.  Dans  la  première  espèce,  le  Lion  marin,  il 
est  facile  de  reconnaître  l'énorme  «  Phoque  à  trompe  », 
«  l'Eléphant  de  mer  »  (  Macrorhinus  proboscideus 
Fr.  Cuv.),  et  son  Loup  de  mer  est  peut-être  la  femelle 
qui  ne  possède  pas  cet  appendice  nasal.  Il  ne  dit 
rien  des  Phoques  et  des  Otaries.  On  sait  qua  certaines 
époques,  ces  animaux  émigrent;  ils  étaient  proba- 
blement absents  des  îles  pendant  le  séjour  de  Per- 
netty. 

Les  espèces  d'Oiseaux  terrestres,  peu  nombreux, 
ont  été  depuis  lors  identifiées  avec  des  espèces 
connues,  ou  nommées  par  les  naturalistes  qui  ont 
abordé  aux  Malouines.  Pernetty  signale  une  quantité 
prodigieuse  de  Rapaces,  des  petits  Aigles,  des 
Eperviers,  des  Emouchets,  dans  lesquels  on  a  catalo- 
gué Falco  Novœ  Zelandiœ,  Falco  polyosoma,  Quoy 
et  Gaimard,  Falco  histrionicus  Q.  et  G.,  etc.  :  huit 
ou  neuf  Passereaux,  au  nombre  desquels  un  Roitelet 
semblable  à  celui  de  France,  un  Sansonnet  (Sturnus 
militari*  Gm.),  le  seul  oiseau  à  couleurs  éclatantes, 
dont  il  donne  une  figure,  deux  Grives,  une  espèce  de 
Fournier  (Certhia  antarctica,  Garnot)  de  couleur 
sombre,  brun  foncé,  qui  se  tient  au  bord  de  la  mer. 
N'ayant,  sans  doute,  jamais  vu  d'hommes,  tous  ces 
oiseaux  n'étaient  nullement  effarouchés;  quelques- 
uns  même  se  laissaient  approcher  d'assez  près  pour 
qu'on  les  tuât  avec  une  baguette  et  parfois  pour  qu'on 
les  prît  à  la  main. 

4 


—  50  — 

Parmi  les  Echassiers  :  deux  Huitriers,  des  Courlis, 
un  petit  Héron  que  Pernetty  appelle  Aigrette,  un 
Vanneau,  des  Bécassines  et  des  Sanderlings  ne 
différant  pas  des  espèces  européennes. 

Parmi  les  Palmipèdes  :  Deux  Grèbes,  deux  espèces 
d'Oies  :  l'une  (Anas  leucoptera  Gm.),  que  Pernetty 
et  Bougainville  appellent  Outarde — on  ne  sait  pour- 
quoi.—  fournissait  de  copieux  et  bons  repas  à  nos 
marins.  Cette  espèce  habite  les  plaines  et  les  bords 
des  étangs.  L'autre  espèce  {Anas  antarctica  Gm.) 
vit  au  bord  de  la  mer  et  se  nourrit  de  Fucus  qui 
communiquent  un  mauvais  goût  à  sa  chair. 

Des  Sarcelles  et  des  Canards  de  plusieurs  espèces 
dont  l'un  (Anas  brachyptera  Lath.,  «  Canard  lour- 
daud »,  «.  llace  horse  »  des  Anglais)  que  Pernetty 
appelle  Oie  grise,  Oie  du  plein,  est  remarquable  à 
cause  de  ses  ailes  très  courtes,  inutiles  pour  le  vol, 
mais  l'aidant  à  courir  sur  l'eau.  Ces  canards  pesaient 
de  8  à  9  kilogrammes,  mais  leur  chair  huileuse  ne 
valait  à  peu  près  rien. 

Le  nombre  des  Oiseaux  de  mer  et  de  rivage  était 
prodigieux. 

Des  Pétrels  de  plusieurs  espèces,  parmi  lesquels 
le  Pétrel  géant  (Quebranlc  huefos),  des  Goélands, 
des  Mouettes,  un  Stercoraire  (Lestris  catharachtes 
Gm.)  d'une  familiarité  audacieuse  et  très  commun, 
de  même  que  trois  Cormorans  dont  l'un  fut  appelé 
Nigaiidet  Coyon  par  les  matelots  parce  qu'il  se  lais- 
sait tuer  à  coups  de  pierres,  ne  s'envolaut  pas  s'il 
n'était  pas  atteint.  Les  rochers  du  bord  de  la  mer 
étaient  souvent  couverts  par  ces  Cormorans  réunis 
en  troupes  de  cent  individus  et  même  davantage. 


-  51  — 

Les  Palmipèdes  les  plus  curieux  aux  Iles  Malouines 
sont  les  «  Pingouins  »  ou  plus  correctement  les 
«  Manchots  »,  —  les  Pingouins  sont  particuliers  à 
l'hémisphère  boréal  --  représentés  par  trois  espèces, 
et  peut-être  plus  nombreux  dans  ces  îles  qu'ailleurs. 
Pernetty  trace  de  l'une  d'elles,  le  «  Manchot  à 
lunettes  »  (Aptenodytes  demersa  Gm.),  un  portrait 

qui  a  été  souvent  reproduit «  Son  maintien  et  sa 

«  démarche  n'imitent  pas  ceux  des  oiseaux;  il 
«  marche  debout,  la  tête  et  le  corps  droits  comme 
«  l'homme.  A  le  regarder  de  cent  pas,  on  le  pren- 
«  drait  pour  un  enfant  de  chœur  en  camail.  Le  plus 
«  gros  que  nous  ayons  pris  pouvoit  avoir  environ 
«  deux  pieds  dix  pouces  de  haut  (0m92). 

«  Ils  se  logent  dans  les  glayeux  comme  les  loups 
«  marins  et  se  terrent  dans  des  tanières  comme  les 
«  renards.  On  les  approche  de  si  près  sans  qu'ils 
«  fuyent  qu'on  les  tue  à  coups  de  bâtons.  A  mesure 
«  que  vous  en  approchez,  ils  vous  regardent  en  pen- 
«  chant  la  tête  sur  la  droite,  puis  sur  la  gauche, 
«  comme  s'ils  se  moquoient  de  vous  et  disoient  iro- 
«  niquement  tout  bas  :  le  beau  Monsieur  que  voilà  ! 
«  Quelquefois  ils  fuyent  quand  on  en  est  à  cinq  ou 
«  six  pieds  de  distance  et  courent  à  peu  près  comme 
«  une  oie.  S'ils  sont  surpris  et  que  vous  les  attaquiez, 
«  ils  courent  sur  vous  et  tâchent  de  se  défendre  en 
«  vous  donnant  des  coups  de  bec  aux  jambes;  ils 
«  rusent  même  pour  y  réussir,  et  feignant  de  fuir  à 
«  côté,  ils  se  retournent  prestement  et  pincent  si 
«  serré  qu'ils  emportent  la  pièce  quand  on  a  les 
«  jambes  nues.  On  les  voit  ordinairement  en  troupes, 
«  quelquefois  au  nombre   de  quarante,   rangés  en 


—  52  — 

«  bataille,  qui  vous  regardent  passer  à  une  vingtaine 
a  de  pas »  (1). 

On  ne  prit  que  trois  sortes  de  Poissons,  de  petite 
taille  (de  0m24  à  0ra27),  mais  excellents  et  très  abon- 
dants, qui  étaient  d'une  grande  ressource  lorsque  le 
mauvais  temps  ne  permettait  pas  d'aller  chasser.  Un 
de  ces  poissons  ressemblait  beaucoup  à  celui  qu'on 
appelle  Meuille  en  Saintonge,  et  qui  est  un  Mugil. 

Les  Mollusques  étaient  représentés  par  des  Patelles, 
quelques-unes  très  grandes  et  agréablement  coloriées, 
par  quatre  espèces  de  Moules  très  abondantes, 
quelques-unes  recelant  d*assez  jolies  perles,  par  des 
Buccins,  des  Vis,  des  Pourpres,  des  Nérites,  des 
Cames,  des  Peignes,  des  Pétoncles,  etc.  ;  les  Echino- 
dermes  par  Oursins,  des  Astéries. 

Aucun  Reptile,  aucun  Insecte  malfaisant,  seule- 
ment quelques  petites  Mouches,  quelques  petites 
Araignées. 

Pour  ce  qui  est  du  Règne  Végétal,  les  Malouines 
sont  loin  d'être  aussi  déshéritées  qu'on  pourrait  le 
croire.  J'ai  déjà  cité  le  «  tussock  »  (Dactylis  cespi- 
tosa).  Des  espèces  de  mottes  vertes,  hautes  d'un 
mètre  et  plus,  au-dessus  du  sol,  arrondies,  ayant 
quelquefois  deux  mètres  de  tour  à  la  base,  que  Bou- 
gainville  appelle  Gommiers  (Bolax  globaria)  sont, 
en  réalité,  constituées  parla  réunion,  en  très  grand 

(1)  Pernetty  ne  mentionne  aucune  espèce  d'Albatros  aux  Malouines, 
certainement  par  un  oubli?  Le  D'  George  Bennett  (Gatherings  of 
a  Naluralist  i?i  Australasia)  dit  qu'il  est  reconnu  qu'aux  Iles  Fal- 
kland  [Malouines  les  Albatros  fonl  amitié  avec  les  Pingouins,  que 
L'Albatros  construit  son  nid  au  milieu  «lu  carré  formé  par  les  nids 
de  quatre  Pingouins. 


-  53  — 

nombre,  de  toutes  petites  plantes  d'où  suinte  une 
gomme  à  l'odeur  résineuse,  tellement  tenace  aux 
doigts  qu'on  a  de  la  peine  à  s'en  débarrasser  avec 
des  lavages  répétés.  Pernetty  figure  et  décrit  une 
dizaine  de  plantes  dont  quelques-unes  exhalent  un 
parfum  délicieux.  Une  Fétuque  constitue  d'excellents 
pâturages.  Quelques  espèces  furent  utilisées  pour 
des  usages  domestiques  :  une  petite  Oseille,  un 
Céleri,  un  Pourpier,  une  sorte  de  Cressonnette  ; 
d'autres  pourraient  être  employées  dans  la  médecine. 
Il  signale  deux  ou  trois  espèces  de  Bruyères  :  un 
arbuste  (le  seul  qu'il  ait  vu)  ressemblant  au  Roma- 
rin: une  plante  ligneuse  et  rampante  qui,  mâchée, 
avait  le  goût  des  pousses  de  Pin  avec  lesquelles  on 
fait  de  la  bière  à  Terre-Neuve  et  au  Canada  ;  on 
essaya  d'en  faire  avec  cette  plante  et  on  s'en  trouva 
bien  :  c'était  une  précieuse  ressource  pour  les  futurs 
colons  (1). 

Dans  les  plantes  marines,  Pernetty  n'en  signale 
qu'une  —  comme  la  plus  remarquable  —  que  les 
marins  appelaient  Bandrcux  —  dans  laquelle  on 
doit  reconnaître  la  Laminaria  pyrifera  (Kelp  des 
marins  anglais)  qui,  en  beaucoup  d'endroits,  rend 
l'accès  du  rivage  difficile. 

Ce  fut  presque  avec  regret  que,  le  8  avril,  Pernetty 
quitta  les  Malouines  après  un  séjour  de  deux  mois, 
de  jour  en  jour  plus  intéressant.  Pendant  le  voyage 
de  retour,  il  put  encore,  ainsi  qu'il  le  dit,  charmer 

(1)  D'après   Gaudichaud    et   Dumont  d'Urville,   la  Flore  des  Ma- 
louines comprendrait  217  espèces  de  plantes. 


—  54  — 

ses  loisirs  par  des  observations  d'Histoire  naturelle  ; 
toutefois  sou  récit  n'en  contient  pas  beaucoup,  seu- 
lement quelques  remarques  sur  les  Damiers,  les 
Poissons  volants,  sur  une  Bonite  dans  les  intestins 
de  laquelle  on  trouva  un  Calmar  qu'elle  venait  sans 
doute  d'avaler,  car  il  était  encore  tout  entier,  tout 
frais,  avec  ses  couleurs  naturelles.  Dans  la  «  merde 
Sargasses  ».,  sur  les  paquets  de  Goëmons  flottants 
(«Raisins  de  Tropique  »)  qui,  parfois,  couvraient 
presque  entièrement  la  mer.  on  recueillit  des  Crabes 
de  diverses  grosseurs,  d'un  roux  clair,  tacbeté  de 
brun;  leur  corps,  dont  il  donne  un  dessin,  est 
presque  carré,  coupé  carrément  en  avant,  et  chaque 
œil  est  saillant  aux  angles  de  ce  carré  (T.rapezia...). 

Le  26  juin  1764,  l'Aigle  était  de  retour  à  Saint- 
Servan. 

Les  Naturalistes  qui  ont  visité  les  Malouines  depuis 
Pernetty  :  Gaudichaud  :  Quoy  et  Gaimard  pendant  le 
séjour  forcé  de  trois  mois  qu'ils  y  firent,  en  1820, 
par  suite  du  naufrage  de  VUranie  (1)  :  R  P.  Lesson 
et  P.  Garnot,  qui  y  passèrent  un  mois  avec  la 
Cotjuillr,  en  1822  (2)  :  Darwin,  sur  le  Beagle  1 18:tt  et 

(1-2)  La  corvette  VUranie,  commandée  par  M.  de  Freycinet, reve- 
nait ru  France  après  un  voyage  de  circomnavigation  heureux, 
lorsqu'elle  toucha,  a  l'entrée  de  la  Baie  française,  sur  mu  écueil 
inconnu,  une  roche  a  pie,  véritable  «  pointe  d'aiguille  •>,  qui  lui 
causa  des  avaries  impossibles  a  réparer  avec  les  seuls  moyens  du 
navire,  dans  un  endroit  qui  n'offrait  aucune  ressource.  Il  fallut 
échouer   la    corvette   et    l'abandonner.   Heureusement,  ce  désastre 

d  amena  la  mort  de  persoi el  les  précieuses  collections  rassemblées 

au  cours  du  voyage  ne  subirent  que. des  pertes  minimes.  L'établis- 
semenl  français  ne  montrait  plus  que  des  ruines.  M.  île  Freycinet 
se  disposait  a  envoyer  la  cbaloupe  de  VUranie  dans  La  Plata  pour 


—  55  — 

1834):  Moseley,  sur  le  Challenger  (1876),  ont  tous 
confirmé  ses  observations.  Mais,  depuis  le  temps  de 
Pernetty,  de  grands  changements  avaient  eu  lieu  dans 
la  population  zoologique  de  la  Soledad.  Le  bétail,  les 
chevaux  et  les  porcs  importés  par  les  Français  avaient 
considérablement  multiplié.  Le  capitaine  Edmund 
Fanning,  venu  aux  Malouines  pour  la  pêche  des 
Phoques,  signalait,  en  1797  et,  plus  tard,  en  1817, 
des  bandes  de  chevaux  et  de  bœufs  vivant  en  liberté  ; 
les  porcs  étaient  moins  nombreux.  Les  Lapins,  éga- 
lement venus  du  dehors,  foisonnaient.  Lors  de  la 
visite  de  Darwin,  les  bêtes  à  cornes  avaient  prospéré; 
la  race  était  devenue  plus  belle,  plus  forte.  Les  che- 
vaux, au  contraire,  avaient  dégénéré  et  leur  nombre 
diminuait.  Quoique  vivant  à  l'état  sauvage,  on  les 
dressait  facilement  une  fois  pris,  mais  ils  n'étaient 
pas  assez  vigoureux,  assez  résistants  pour  servir  de 
montures  aux  Gauchos  amenés  de  la  Plata  pour 
chasser  les  bœufs  pour  le  compte  de  négociants  de 
Buenos-Aires  ;  on  avait  été  obligé  de  faire  venir,  à 
grands  frais,  des  chevaux  de  la  Plata,  Avec  la  coloni- 

chercher  des  secours,  en  même  temps  qu'on  commençait  la  cons- 
•truction  d'une  goélette  avec  les  débris  de  VUranie  lorsqu'arma  un 
navire  américain  qui,  moyennant  un  bon  pii.r,  bien  entendu,  se 
chargea  de  transporter  les  naufragés  à  Rio- de-Janeiro  ;  par  suite 
d'arrangements  avec  le  capitaine  de  ce  navire  pendant  la  traversée, 
il  devint  propriété  française  et  reçut  le  nom  de  la  Physicienne, 
sous  lequel  il  gagna  le  Havre  avec  tout  le  persounel  de  l'Uranie. 

La  Coquille,  sous  le  commandement  de  M.  Duperrey,  débutait 
dans  son  voyage  de  sircomnavigation  par  une  relâche  à  Sainte- 
Catherine  et  une  aux  Malouines.  Dumont  d'Urville  était  second  de 
cette  corvette;  au  retour  de  la  campagne,  il  publia  une  Flore  des 
Iles  Malouines. 


—  56  — 

sation  anglaise,  les  Gauchos  disparurent  et  furent 
remplacés  par  des  bergers  écossais  qui  ne  tardèrent 
pas  à  être  aussi  bons  cavaliers  qu'eux  et  aussi  habiles 
dans  le  maniement  du  lasso  et  des  bolas.  Aujourd'hui 
on  détruit  peu  à  peu  le  bétail  et  on  le  remplace  par 
des  moutons,  déjà  en  nombre  considérable,  qui  sont, 
maintenant,  utilisés  pour  leurs  peaux  et  pour  le 
suif. 

Les  Lapins,  importés,  bien  que  ayant  à  redouter 
les  Loups-Renards  et  les  Oiseaux  de  proie,  sont  très 
abondants  —  peut-être  beaucoup  trop?  —  Il  y  en  a 
de  noirs,  et,  tous  ont  subi  quelques  modifications 
dues  à  l'influence  du  nouveau  milieu,  de  sorte  que 
les  naturalistes  français  en  avaient  fait  une  espèce 
particulière  (Lepus  magellanicus)  sur  l'idée  qu'ils 
étaient  les  mêmes  qu'un  animal  vu  par  Magellan 
dans  le  détroit,  auquel  il  donnait  le  nom  de  Lapin, 
mais  il  n'en  est  rien. 

Les  immigrants  ont  introduit  aussi  —  involontai- 
rement, bien  entendu  —  les  Hats  et  les  Souris;  toute- 
fois, selon  Darwin  (loc.  cit.),  il  y  a  probablement  une 
Souris  indigène  qui  aurait  échappé  aux  naturalistes. 

Si  ces  derniers  confirment  les  observations  de 
Pernetty,  ils  sont  loin  de  partager  son  optimisme  et 
l'optimisme  de  Bougainville  et  de  son  cousin  Ner- 
ville.  En  réalité,  ce  doit  être  un  séjour  assez  maus- 
sade qu'un  pays  dont  le  climat  est  comparé  par 
Darwin  à  celui  du  nord  du  Pays  de'Galles  à  700  mètres 
d'altitude,  où  le  blé  ne  mûrit  qu'accidentellement,  où, 
suivant  A.  Garnot,  il  est  rare  que  la  journée  se  passe 
sans  pluie  et  où  les  intervalles  de  beau  temps,  dans  la 
saison  d'été,  ne  peuvent  être  mieux  comparés  qu'aux 


57 


belles  journées  d'hiver  dans  l'Ouest  de  la  France,  où, 
au  milieu  d'une  journée  ensoleillée,  surgissent  des 
bourrasques  de  grêle  et  de  neige,  des  vents  tempé- 
tueux, des  brouillards  «  à  couper  au  couteau  »,  ne 
permettant  pas  de  trouver  son  chemin.  Joignez  à 
cela,  presque  partout  un  sol  tourbeux,  des  montagnes 
et  des  collines  pelées  à  leur  sommet,  séparées  par 
des  dépressions  de  terrain  le  plus  souvent  maréca- 
geux :  pas  un  arbre  pour  recréer  la  vue.  Peut-être, 
dans  ses  deux  voyages  Bougainville  avait-il  été  favo- 
risé par  des  années  exceptionnelles?  Par  ailleurs,  il 
ne  faut  pas  oublier  que  lui,  Nerville  et  Pernetty 
étaient  des  «  inventeurs  »,  des  «  créateurs  »,  et  qu'un 
siècle  auparavant,  le  bon  La  Fontaine  fait  dire  au 
Hibou,  parlant  de  sa  progéniture  :  Mes  petits  sont 
mignons  !  (1). 

(1)  Pernetty  n'avait  pas  eu  l'occasion  de  voir  des  Patagons;  tou- 
tefois dans  l'édition  de  1770  de  son  voyage,  à  la  suite  de  son  récit, 
l'éditeur  a  inséré  deux  notices  sur  cette  race  d'hommes,  dues  à 
MM.  Dudos-Guyot,  commandant  l'Aigle,  et  Chénard  de  la  Girau- 
dais,  commandant  la  flûte  VÉtoile,  qui  avaient  eu  des  rapports 
avec  eux  dans  une  pointe  au  Détroit  de  Magellan  en  1766.  La  taille 
du  plus  petit  de  ces  sauvages,  auxquels  les  navigateurs  du  xvi*  siècle 
avaient  attribué  une  stature  gigantesque,  était  de  5  pieds  et  7  pouces 
(1-814). 

Le  23  avril  1765,  à  son  retour  de  son  deuxième  voyage  toix 
Malouines,  Bougainville  écrivait  à  Pernetty  :  «  Nous  avons  fait 
(i  alliance  avec  ces  Patagons  si  décriés,  et  que  nous  n'avons  trouvés 
«  ni  plus  grands,  ni  même  aussi  méchants  que  les  autres  hommes.  » 
Ici,  Bougainville  exagère  en  moins,  les  Patagons,  hommes  et 
femmes,  sont,  en  général,  grands;  là,  où  des  croisements  avec  les 
autres  peuplades  ont  altéré  le  type,  la  taille  moyenne  des  hommes 
est  encore  de  1°78,  mais,  dans  l'intérieur  des  terres  où  il  est  resté 
pur,  on  voit  des  individus  mesurant  lm90  et   même  1°95.  Il  y  a,  il 


—  58  — 

est  vrai,  loin  de  là  aux  10  ou  12   pieds  de  haut  qu'on  leur  donnait 
généreusement  :   c'est,    toutefois,     déjà    une    belle   taille.    Sur    la 
planche  XVI  de  l'ouvrage  de  Pernetty  (édition  de  H70),  on  voit   un 
groupe  composé  d'un  officier  français,  d'un   Patagon,  d'une  femme 
el  d'un  enfant.  L'officier  arrive  à  peine  à  la   hauteur  des  aisselles 
de  l'homme.  Ce  dessin  est,  évidemment,  une  fantaisie  de    l'éditeur 
(Pernetty  était  alors  à  Berlin)  qui,  dans   le  Discours  préliminaire 
placé  en  tête  du  premier  volume,  écrit  avec  la  phraséologie  empha- 
tique   de    l'époque,    s'étendaht  longuement    sur    les    Patagons,    ne 
semble  pas  disposé  à  rejeter  sans  examen  les  récits  des  navigateurs 
qui  eurent   les   premiers  rapports  avec  eux,   et  la  raison   qu'il  en 
donne,  c'est  <|ue  la  Nature  qui  a  créé  des  nains  comme  les  Lapons, 
aurait  tout  aussi  bien  pu  créer  des  géants  hauts  de  10  à  12  pieds  : 
il  me  semble  que  c'est  abuser  un  peu  trop  de  l'induction  ! 

Le  vrai  nom  des  Patagons  estTehuelcheS.  Le  nom  de  c<  Patagons  » 
leur  avait  été  donné  par  les  Espagnols  à  cause  de  la  grandeur 
démesurée  de  leurs  pieds.  C'était  une  erreur,  une  fausse  apparence 
causée  par  les  doubles  chaussures  qu'ils  portent  en  hiver.  Ils  ont 
au  contraire,  les  pieds  très  petits,  nullement  proportionnés  à  leur 
grande  taille  et  à  leur  carrure. 


59 


P.    Fauvel.   —    Aiuiélitles  S'olychètes 
de  la  Ca§amance   rapportées  par 


M.  A  us-.  Chevalier  * 


Les  Annélides  Polychètes  des  côtes  d'Afrique  et 
surtout  de  la  côte  Occidentale  ont  été  l'objet  de  très 
peu  de  recherches  et  sont  très  mal  connues,  si  l'on 
excepte  toutefois  celles  des  Canaries,  de  Madère,  des 
Iles  du  Cap- Vert  et  les  faunes  de  grande  profondeur 
recueillies  par  les  explorations  de  dragages,  aussi 
est-ce  avec  un  grand  intérêt  que  je  me  suis  livré  à 
l'étude  de  celles  de  la  Casamance  dont  mon  ami 
M.  Aug.  Chevalier  a  bien  voulu  me  confier  la 
détermination. 

Ces  Annélides  ont  été  recueillies  en  un  seul  jour 
dans  l'estuaire  de  la  rivière  Casamance  (Sénégal),  à 
G  kilomètres  de  son  embouchure. 

Elles  ont  été  trouvées  dans  un  sable  fin,  un  peu 
vaseux,  découvrant  à  la  marée  et  spécialement  autour 
des  vieilles  souches  de  bois  pourris  et  autour  des 
épaves. 

Leur  état  de  conservation  ne  m'a  malheureusement 
pas  permis  de  me  livrer  à  des  recherches  anatomiques 

*  Travail  communiqué  en  manuscrit  à  la  séance  du  28  juillet 
1901  ;  épreuves  corrigées  parvenues  au  secrétariat  le  12  août  1901. 


—  60  — 

sur  quelques   espèces    qu'il   eut   été   extrêmement 
intéressant  d'étudier  à  ce  point  de  vue. 

Sur  une  douzaine  d'espèces  seulement  que  conte- 
nait ce  petit  envoi,  7  sont  entièrement  nouvelles  : 

Nereis  Gravieri,  Nephthys  lyrochœta,  Aricia 
Chevalieri,  Nerine  Perrieri,  Armandia  intermédia, 
Clymene  monilis  etPotamilla  Casamencensis  ;  une 
est  spéciale  à  l'Afrique  :  Glycera  A  f ricana  Arwid.  ; 
une  autre  espèce  africaine  n'a  encore  été  signalée 
que  dans  la  Mer  Rouge  :  Loimia  médusa  Sav.  ; 
3  existent  sur  nos  côtes  de  France  dans  l'Océan  et  la 
Méditerranée  :  Marphysa  sanguinea  Mont.,  Diopa- 
tra  neapolitana  D.  Ch.  et  Cirratulus  filiformis  Kef. 

Ce  dernier  existe  sur  nos  côtes  de  la  Manche,  il  a 
été  aussi  retrouvé  à  Madère  par  Langerhans  et 
Marphysa  sanguinea,  espèce  très  commune  dans  la 
Manche,  a  été  trouvée  au  Gap  de  Bonne-Espérance  et 
à  Angra-Pequena  par  Marenzeller. 

Ces  douze  espèces  appartiennent  à  11  familles 
différentes.  Trois  n'étaient  représentées  que  par  un 
seul  exemplaire. 

Le  nombre  relativement  énorme  d'espèces  nou- 
velles sur  une  aussi  petite  quantité  d'animaux 
recueillis  en  un  seul  jour,  sur  un  seul  point  du  lit- 
toral, montre  combien  serait  fructueuse  la  recherche 
des  Annélides  sur  les  côtes  du  Sénégal. 

Malheureusement  les  explorateurs  se  livrent  trop 
rarement  à  la  recherche  des  invertébrés  marins  à 
corps  mou,  dépourvus  de  parties  solides.  Il  est  vrai 
que  ces  animaux  sont  difficiles  à  recueillir,  à  pré- 
parer, à  fixer  et  à  conserver,  tandis  que  les  coquilles 
vides  et  les  insectes  ne  demandent  presqu'aucun 


—  61  — 

soin.  Mais  les  invertébrés,  du  groupe  des  vers  prin- 
cipalement, fourniraient  précisément  une  moisson 
d'autant  plus  fertile  en  résultats  nouveaux  que  ce 
groupe  a  été  fort  négligé  jusqu'ici. 

Il  est  donc  à  souhaiter  que  l'exemple  de  M.  Che- 
valier soit  de  plus  en  plus  suivi. 

FAMILLE    DES    EUNIGIENS 

Marphysa  sanguinea  Mont.  (1) 

Eunice  sanguinea  Audouin  et  M.-Edvards,  Recherches 
pour  servir  à  l'histoire  naturelle  du  littoral 
de  la  France,  t.  II,  p.  147. 
Marphysa  sanguinea  de  Qdatrefages  ,    Histoire   natu- 
relle des  Annelés,  t.  I,  p,  322, 
.     '  PI.  X,  flg.  5. 

»  »  Ehlers,  DieBorstentoiïrmer,j).3(!>0, 

PL  XVI,  fîg.  8-11. 
»  »  de  Sr-JosEPH,AnnélidesdeDinard, 

IIe  part.,  p.  201,  PI.  VIII, flg. 60. 
»  »  Marenzeller,  Polgchaeten  des  An- 

gra  Pequena  Bucht,  p.  11. 
Marphysa  hcemasoma  de  Quatrefages,  Histoire  des  An- 
nelés, t.  I,  p.  314. 

Cette  espèce  n'est  représentée  dans  l'envoi  que  par 
huit  fragments  postérieurs  mesurant  de  40  à  60  m/m 
de  longueur  sur  5  à  7  m/m  de  diamètre,  avec  anus 
dorsal   et  deux  urites.   Plusieurs  ont  les   derniers 

(1)  Nereis  sannuinea  Montagu,  Description  of  sereral  new  and 
rare  animais  {Trans.  Linn.  Soc,  t.  XI.  1815,  in-4°,  p.  20,  PI.  ni, 
Ûg.  1). 


—  62  — 

segments  régénérés,  ainsi  que  cela  est  extrêmement 
fréquent  sur  les  individus  de  nos  côtes. 

Vu  l'absence  complète  de  fragments  antérieurs 
pourvus  de  tète,  l'identification  en  pourrait  sembler 
hasardée;  mais  en  comparant  ces  fragments  à  des 
spécimens  provenant  de  Courseulles  et  des  environs 
de  Cherbourg,  j'ai  pu  constater  l'identité  complète 
des  branchies,  des  parapodes,  des  acicules  et  des 
soies,  les  différences  étant  moindres  que  celles  que 
présentent  entre  eux  les  animaux  détaille  différente 
sur  nos  côtes 

La  rame  supérieure  porte  de  longues  soies  capil- 
laires, droites,  fines,  peu  ou  point  limbées,  non 
dentées  et  3  à  5  soies  pectiniformes,  un  peu  courbes, 
à  dents  plus  ou  moins  fines,  suivant  leur  taille. 

La  raine  ventrale  ne  porte  que  des  soies  à  double 
courbure,  fortement  entaillées  en  serpej  non  arti- 
culées. 

Cette  espèce  si  commune  sur  nos  côtes  de  la  Manche 
se  retrouve  jusqu'au  Cap  de  Bonne-Espérance  et 
Von  Marenzeller  la  signale  dans  la  baie  d'Angra 
Pequena. 

Diopatra  Neapolitana  D.  Ch .  (1) 

Diopatra  cuprœa   Audouin  et  M.  Edwards,  Recherches 
pour  servir  à  l'histoire  naturelle  du  littoral 
(/<■  la  France^  L834,  t.  II,  p.  157. 

Diopatra  gallica   de   Quatrefages,    Histoire   naturelle 
des  Annelés,  t.  I,  i».  338,  PI.  XVII,  p.  103. 

(1)  Del  le  Chiaje,   Uescriz.   r  notonomia,    1841,   t.  III,   p.  91  el 
i.  Y,  p.   104,  M.  XCVH,  Qg.  9-12  ri  l'I.  (.11.  )i-     1-7.. 


—  63  — 

Diopatra  Neapolitana  Ehlers,/)^  Bostenwvrmer,]}.2$>b, 

PL  XII,  fig.  6-20. 
»  »  Claparède,  Annélides  du  golf e  de 

Naptes,  p.  122,  PL  VI,  fig.  4. 
»  »  de  St-Joseph,  Annélides  des  côtes 

de  France,  1398,  p.  283, PL  XIII, 
fig.  31-33,  et  PL  XIV,  fig.  34-39. 

Cette  espèce  est  représentée  par  plusieurs  spéci- 
mens incomplets  de  tailles  très  différentes  ;  l'un  est 
un  fragment  antérieur  long  de  12  m/m,  large  de  3,2  m/m 
et  comprenant  28  segments. 

Les  antennes,  les  palpes  et  les  cirres  sont  au  com- 
plet. 

Le  cirre  tentaculaire  de  droite  est  bifurqué,  ano- 
malie assez  fréquente  chez  les  Diopatra  et  déjà  notée 
par  de  Saint-Joseph  qui  a  trouvé  le  cirre  tentacu- 
laire gauche  bifurqué  sur  un  de  ses  exemplaires. 

Les  branchies  commencent  à  partir  du  4e  segment 
sétigère,  mais  ce  caractère  ne  doit  pas  être  bien 
important,  car  sur  deux  exemplaires  de  Naples  en 
ma  possession,  les  branchies  commencent  sur  l'un 
au  4e  segment  et  sur  l'autre  au  5e;  sur  un  spécimen 
d'Arcachon,  la  première  branchie  se  montre  au  5e 
sétigère  à  gauche  et  au  6e  à  droite,  avec  un  rudiment 
sur  le  5e. 

Le  cirre  ventral  persiste  jusqu'au  5e  sétigère  puis 
il  prend  ensuite  la  forme  d'un  simple  bourrelet  de 
plus  en  plus  atténué  jusqu'au  26e-27e  sétigère  environ. 

Les  premiers  pieds  portent  des  soies  à  peine 
limbées,  à  pointe  recourbée  et  des  soies  pseudo- 
articulées, bidentées  ;  dans  les  autres  segments  on 
retrouve  les  soies  pectinées,  les  soies  limbées  et  de 


—  64  — 

grosses  soies  aciculaires  à  croc  bidenté  et  à  lame 
dissectrice  telles  qu'elles  ont  été  décrites  et  figurées 
par  Claparède,  Ehlers  et  de  Saint-Joseph. 

Les  mâchoires  correspondent  également  à  l'excel- 
lente description  de  Saint- Joseph  et  sont  identiques 
à  celles  de  mes  spécimens  de  Naples  et  d'Arcachon. 

Cette  espèce  est  donc  sans  aucun  doute  la  Diopatra 
Neopolitana. 

Un  second  fragmentai! térieur  mesurant  seulement 
6  m/m  sur  0,8  m/m  provient  d'une  très  jeune  Diopatra. 

Les  3  premières  antennes  articulées  sont  bien 
développées  ainsi  que  les  2  inférieures,  les  palpes 
frontaux  sont  ovoïdes,  renflés,  pédoncules,  dominant 
les  palpes  buccaux,  les  cirres  tentaculaires  sont 
rudimentaires.  A  la  base  de  chacune  des  premières 
grandes  antennes  latérales  et  de  chaque  palpe  frontal 
on  remarque  un  point  foncé  oculiforme.  Enfin  entre 
les  trois  grandes  antennes  et  le  1er  sétigère  une 
bande  pigmentée  forme  une  sorte  de  collier  rougeâtre. 

Les  mâchoires  bien  développées,  noires,  sont 
visibles  en  grande  partie  par  transparence  à  la  face 
ventrale. 

Les  soies  spéciales,  pseudo-articulées,  n'existent 
qu'aux  2  premiers  sétigères,  les  branchies  ne  sont  pas 
encore  plumeuses. 

Le  troisième  spécimen  est  un  fragment  antérieur 
très  jeune  dont  les  branchies  ne  commencent  à  se 
ramifier  que  vers  le  25e  sétigère. 

Enfin  le  plus  intéressant  est  un  gros  fragment 
tronqué  antérieurement  et  postérieurement,  mesu- 
rant 70  m/m  de  long  sur  6  m/m  de  diamètre  et  compor- 
tant 38  segments  branchifères  et  60  abranches. 


-  65  — 


Le  premier  segment  de  ce  fragment  ayant  encore 
un  cirre  ventral  est  sans  doute  le  5e  sétigère  de 
l'animal  auquel  il  manquerait  ainsi  la  tête  et  les 
4  premiers  sétigères. 

Ce  segment  présente  un  cas  de  régénération  assez 
curieux. 

Sur  son  bord  dor- 
sal se  dresse  en  avant 
un  petit  appendice 
surplombant  l'ouver- 
ture béante  de  l'in- 
testin, qui  semble 
fonctionner  comme 
bouche  provisoire. 
Ce  petit  appendice, 
mesurante  peine  lm/m 
de  long  sur  0,5  m/m, 
c'est-à-dire  moins  du 
quart  de  la  largeur 
du  bord  antérieur  du 
segment,  représente 
une  tête  et  plusieurs 
segments  régénérés 
(Fig.  1  et  2). 
La  tête  globuleuse 


Diopatra  Neapolitana 


Spécimen 
dorsale. 


régénéré.  —  Fig.  i,  face  porte  déjà  3  grandes 
-  fig.  2,  face  ventrale  antennes  ovoïdes,  ar- 
ticulées à  la  base,  et  deux  petites  antennes  inférieures 
encore  simples. 

La  bouche  n'existe  pas  encore  et  4  petits  mame- 
lons, à  peine  indiqués,  représentent  les  rudiments 
des  palpes  frontaux  et  buccaux. 

5 


66 


Des  6  segments  qui  suivent,  les  3  premiers  ont 
déjà  des  parapodes  distincts  et  des  soies,  tandis  que 
les  suivants  sont  à  peine  indiqués. 

Cette  partie  régénérée  est  entièrement  masquée 
par  les  branchies,  rabattues  en  avant,  du  segment 
sur  lequel  elle  a  bourgeonné. 

FAMILLE    DES    LYGORIDIENS 


Nereis  Gravieri  n.  sp. 

Cette  espèce  de  petite  taille  n'est  représentée  que 
par  deux  exemplaires,  dont  l'un  mesure  27  m/m  de 
longueur,  l'autre  40  m/m  sur  1,5  m/m  de  large. 


Nereis  Gravieri 

Fig.    3,    partit:   antérieure    X    30.    —    Fig.    4,   parapode    du 
\0'  segment  X  50.  —  Fio.  5,  parapode  postérieur  X  50 

Le  corps  est  légèrement  élargi  et  renflé  antérieu- 
rement, atténué  et  grêle  en  arrière.  Les  parapodes, 
peu  saillants, ontles  rames  peu  divisées,  à  mamelons 
gros  et  courts. 


—  67  — 

Le  prostomium,  plus  long  que  large,  est  échancré 
sur  les  côtés  à  la  partie  antérieure.  Les  antennes,  peu 
écartées  à  la  base,  sont  effilées,  leur  longueur  est  à 
peu  près  le  tiers  du  prostomium.  Elles  sont  plus 
courtes  que  les  palpes. 

Les  palpes  ont  un  article  basilaire  court  et  renflé 
et  leur  article  terminal  est  petit,  massif  et  arrondi. 

Les  yeux,  au  nombre  de  4.  sont  égaux  et  disposés 
en  carré  assez  régulier. 

Le  premier  segment,  achète,  est  un  peu  plus  long 
que  les  autres. 

Les  cirres  tentaculaires  des  3  premières  paires 
sont  courts,  subégaux  et  atteignent  à  peine  en  arrière 
le  1er  sétigère.  Ceux  de  la  4e  paire  sont  plus  longs  et 
atteignent  le  5e  sétigère  (fig.  3). 

L'armature  de  la  trompe  est  constituée  de  la  façon 
suivante  : 

1°  Anneau  maxillaire  :  groupe  I,  formé  de  8  à  9 
paragnathes  cornés,  coniques,  assez  gros,  subégaux, 
convergents  ;  groupe  II,  6  à  8  paragnathes  coniques, 
semblables  aux  précédents  et  disposés  sur  deux 
rangs;  groupe  III,  peu  développé;  groupe  IV,  à 3 
rangées  de  petits  paragnathes  subégaux. 

2°  Anneau  basilaire  :  groupe  V,  manque  ;  groupe 
VI  4-5  gros  paragnathes  coniques,  convergents  for- 
mant un  amas  ;  groupe  VII,  paraît  fusionné  avec 
groupes  VIII  formés  de  2  à  3  rangées  de  paragnathes 
assez  gros,  subégaux. 

Les  deux  mâchoires  foncées,  falciformes,  à  courbe 
gauche,  assez  prononcée,  portent  à  la  base  7-8  grosses 
dents  pointues  et  à  l'extrémité  plusieurs  autres  dents 
très  fines. 


—   68 


Les  parapodes  présentent  quelques  différences  de 
structure  suivant  la  partie  du  corps  considérée. 

Dans  les  25  premiers  sétigères  le  parapode  com- 
prend :  un  cirre  dorsal  plus  long  que  la  languette 
dorsale  ;  une  rame  dorsale  formée  de  deux  gros 
mamelons  obtus,  divergents,  dont  l'inférieur,  légè- 
rement bifide,  est  soutenu  par  un  acicule  ;  entre  les 
deux  sort  un  faisceau  de  soies  ;  une  rame  ventrale, 
comprenant  un  gros  mamelon  conique  ne  dépassant 
pas  celui  de  la  rame  dorsale,  pourvu  d'un  acicule  et 
de  deux  faisceaux  de  soies  ;  un  mamelon  inférieur 
obtus  plus  court  ;  un  petit  cirre  ventral  (fig.  4). 

Les  soies  sont,  les  unes,  à  arête  longue,  finement 
dentelée,  portée  par  une  hampe  soit  homogomphe, 
soit  hétérogomphe,  les  autres  à  serpe  courte,  dente- 
lée, à  hampe  hétérogomphe. 

Ces  soies  sont  ainsi  réparties  : 

Rame  dorsale     {  Soies  en  arête  homogomphes. 

!  Soies    en   arête  hétérogom- 
phes. 
Soie    en    serpe  hétérogom- 
phe. 

ventrale   i  [  Soies  en  arête   hétérogom- 

Faisceau    \      phes. 
inférieur  \  Soies  en  serpe  hétérogom- 
[       phes. 

Dans  les  pieds  postérieurs,  à  partir  du  26e  séti- 
gère,  le  cirre  dorsal  est  plus  petit  que  la  languette 
de  la  rame  dorsale,  celle-ci  est  formée  de  deux  courts 
mamelons  obtus,  divergents,  entre  lesquels  sortent 
les  soies  ;  la  rame  ventrale  comprend  un  gros  marne- 


—  69  — 


Hereis  Graoieri 


Ion  conique  portant  l'acicule  et 
les  soies  et  un  petit  mamelon 
inférieur  court,  acuminé  (fig.  5). 

A  partir  du  26e  sétigère  on 
voit  apparaître  à  la  rame  dor- 
sale une  grosse  soie  spéciale 
dontla  serpe,  très  courte,  à  pointe 
effilée,  recourbée  en  arrière  sur 
le  tranchant,  est  profondément 
enfoncée  dans  la  hampe  homo- 
gomphe  (Fig.  6-7). 

Cette  soie  rappelle  celles  que 
l'on  rencontre  chez  Nereis  pela- 
gica  et  Nereis  diversicolor . 

Fig.  6-1,  grosse  soie  dor-       T         .         ....  -,  .        , 

„     ,  „„„       La  répartition  des  soies  dans 

sale  face  et  profil  X  3l,°- 

-  fig.  8,  soie  en  arête  les  segments  postérieurs  est  la 

de  la  même  rame  X  350.  suivante  : 

Il  à  2  soies  en  arête  homogomphes,  très 
fines  (fig.  8). 
1  grosse    soie    spéciale    à  serpe  homo- 
gomphe. 

2  à  3  soies  en  arête  homo- 
gomphes. 
1   serpe  courte   hétérogom- 

Rame     I  I      Phe- 
ventrale  \  [  1  à  2  soies  en  arête  hétéro- 
Faisceau  )      gomphes. 
inférieur  )  2    à  3    serpes    hétérogom- 
\  [       phes. 

Par  ses  paragnathes  cornés,  séparés,  coniques  et 
l'absence  du  groupe  V  cette  espèce  rentre  dans  le 


Faisceau 
isupérieur 


—  70  — 

genre  Nereis,  sous-genre  Nereis  s.  stric.KBG.  tel  que 
l'admet  de  Saint-Joseph  (1). 

Elle  est  à  peu  près  intermédiaire  entre  Nereis 
diversiçolor  0.  F.  M.  et  Nereis  pelagica  L. 

Elle  ressemble  à  N.  diversiçolor  par  la  forme  géné- 
rale du  corps  élargi  et  renflé  antérieurement,  atténué 
en  arrière,  par  l'aspect  de  la  tête  et  la  taille  respective 
des  cirres  tentaculaires. 

La  disposition  des  groupes  de  paragnathes  est 
similaire  mais  le  groupe  I  est  plus  développé  que 
celui  de  N.  diversiçolor  qui  ne  possède  ordinairement 
qu'un  à  2  denticules  au  lieu  de  8  à  9. 

La  brièveté  relative  du  cirre  dorsal  du  parapode  est 
également  un  caractère  commun,  cependant  celui  de 
N.  diversiçolor  est  encore  plus  court. 

La  Nereis  Gravieri  diffère  de  celle-ci  par  la  forme 
de  son  parapode  plus  simple  et  à  mamelons  plus 
obtus  et  surtout  par  des  caractères  plus  importants 
tirés  des  soies  et  de  leur  répartition. 

Chez  N.  diversiçolor  les  grosses  soies  spéciales  se 
montrent  vers  le  45e  sétigère,  au  faisceau  supérieur 
de  la  rame  ventrale  tandis  que  chez  N.  Gravieri  elles 
se  montrent  au  26e  sétigère  et  à  la  raine  dorsale  où 
elles  sont  accompagnées  d'une  soie  très  fine  en  arête 
homogoinphe. 

Ces  grosses  soies  sont  d'ailleurs  assez  différentes. 
Chez  N.  diversiçolor,  elles  semblent  simples  et  ont 
d'abord  été  décrites  comme  telles  ;  en  réalité  ce  sont 
des  soies  homogomphes  à  article  terminal  formé 
d'une  grosse  dent  conique,  profondément  enfoncée 

l  De  Saint-Joseph,  Annélides  Polychèles  des  cotes  de  France 
1898,  p.  285. 


-   71   — 

dans  la  hampe.  Chez  N.  GravieH  ces  soies  sont  de 
véritables  serpes  homogomphes  à  article  terminal 
court,  non  dentelé,  terminé  par  une  longue  pointe 
effilée  et  recourbée  en  arrière  le  long  du  bord  concave 
de  la  serpe. 

Ces  soies  rappellent  davantage  celles  que  l'on  ren- 
contre chez  AT.  pelagica  et  qui  sont  intermédiaires 
entre  celles  de  iV.  diversicolor  et  de  N.  GravieH. 

La  N.  pelagica  ressemble  à  N.  Gravieri  par  la 
forme  de  ses  parapodes  à  lobes  courts  et  obtus  mais 
à  cirre  dorsal  beaucoup  plus  long.  Les  soies  spéciales 
apparaissent  également  à  la  rame  dorsale  du  23e  au 
25e  sétigère  mais  elles  sont  différentes  et,  sauf  dans 
les  3  ou  4  premiers  parapodes  où  elles  se  rencontrent, 
elles  ne  sont  pas  accompagnées  de  fines  soies  en  arête 
homogomphe.  Les  soies  en  serpe  de  la  rame  ventrale 
sont  beaucoup  plus  grosses  et  à  serpe  plus  courte. 

La  disposition  des  groupes  de  paragnathes  est  à 
peu  près  la  même  quoique  le  groupe  I  soit  plus 
réduit  chez  N.  pelagica.  Cette  dernière  a  aussi  des 
cirres  tentaculaires  plus  courts  et  presqu'égaux. 

La  forme  générale  du  corps  n'est  pas  non  plus  la 
même,  celui-ci  est  plus  rond,  moins  atténué  en 
arrière,  moins  élargi  antérieurement  chez  N.  pela- 
gica et  la  cuticule  y  présente  des  reflets  cuivreux 
irrisés  qui  font  défaut  à  N.  Gravieri. 

Celle-ci,  en  résumé,  présente  avec  chacune  des 
deux  autres  espèces  un  certain  nombre  de  traits 
communs,  mais  de  nombreuses  différences  empêchent 
de  la  rapporter  à  l'une  ou  à  l'autre;  c'est  donc  une 
forme  distincte  intermédiaire  entre  N.  pelagica  et 
N.  diversicolor  et  plus  proche  de  cette  dernière. 


—   72 


FAMILLE    DES    NEPTHTHYDIENS 

Nephthys  lyroch^eta  n.  sp. 

Un  seul  fragment  antérieur,  long  de  20  m/m,  y 
compris  la  trompe  dévaginée,  sur  3  m/m  de  large, 
représente  seul  cette  espèce. 


Nephthys  lyrochasta 

Fig.  9,  trompe  dévaginée  X  !-•  — Fig.   10,  parapode 
du  40"  sétigère  X  25 

Le  prostomium,  ou  lobe  céphalique,  arrondi  anté- 
rieurement et  postérieurement  et  un  peu  échancré 
sur  les  côtés,  porte  4  antennes  dont  2  supérieures 
courtes,  coniques,  à  base  entourée  d'un  cercle  pig- 
menté et  2  inférieures  rapprochées  des  premières  et 
de  même  taille.  En  arrière  deux  taches  circulaires 
mal  définies,  à  point  central  plus  sombre,  repré- 
sentent sans  doute  deux  yeux  (fig.  9). 

La  trompe,  cylindrique,  se  termine  par  deux 
lèvres  à  nombreuses  papilles.  Elle  présente  en  outre 
14  rangées  longitudinales  de  4  à  6  petites  papilles 


—  73  — 

chacune.  Celles  des  8  rangées  dorsales  sont  plus 
développées  que  celles  des  6  rangées  ventrales.  Les 
deux  rangées  médianes  de  la  face  dorsale  sont  plus 
rapprochées  ;  en  avant  et  au  milieu  de  l'espace  qui 
les  sépare  s'insère  une  papille  impaire,  annelée, 
dirigée  en  avant  et  beaucoup  plus  longue  que  les 
autres  (fig.  9). 

Le  premier  sétigère  encadre  la  base  du  lobe  cépha- 
lique,  ses  pieds  biramés  portent  un  cirre  tentaculaire 
assez  long.  Le  2e  sétigère  possède  également  un 
cirre  bien  développé. 

Les  parapodes  sont  biramés,  à  rames  courtes» 
très  écartées  et  garnies  de  nombreuses  soies  fines  et 
longues. 

Au  40e  sétigère  par  exemple,  la  rame  supérieure 
comprend  un  gros  mamelon  conique,  soutenu  par 
un  fort  acicule  et  présentant  une  très  petite  lamelle 
antérieure,  simple  lobe  du  mamelon,  et  une  lamelle 
postérieure  mince,  transparente,  plus  large  que  le 
mamelon  pédieux  et  à  peu  près  de  même  longueur. 
La  rame  inférieure  est  presque  semblable  à  la  rame 
supérieure,  mais  porte  en  outre  un  petit  cirre  ven- 
tral. Entre  les  deux  rames  se  recourbe  une  grosse 
branchie  en  forme  de  faucille,  portant  à  sa  base  un 
cirre  court  et  pointu  (fig.  10). 

Les  soies  jaunes,  minces,  longues,  à  courbe  simple 
ou  double,  forment  deux  couches  parallèles,  mais  à 
courbes  contraires.  Elles  sont  de  3  sortes  :  1°  des 
soies  assez  grosses,  simples,  lisses  ou  légèrement 
limbées  et  courbes  ;  2°  des  soies  simples,  plus  fines, 
plus  droites,  d'aspect  crénelé,  vues  de  côté  et  mon- 
trant de  face  une  série  de  plaquettes  rectangulaires 


"4  — 


(setœ  serrulatse);  3°  des  soies  droites,  bifides,  dont  les 
deux  extrémités,  très  minces,  s'écartent  en  forme  de 
lyre  et  sont  très  finement  barbelées  (fîg./ll  et  13). 

Les  soies  lyriformes  existent 
aussi  bien  à  la  rame  ventrale 
qu'à  la  rame  dorsale  et  elles 
sont  insérées  entre  les  deux 
couches  de  soies  simples  et  cour- 
bes qu'elles  ne  dépassent  pas. 

Les  acicules  ont  une  pointe 
fine  recourbée  qui  distend  les 
téguments  en  faisant  saillie  à 
l'extérieur  (fig.  12). 

De  pareilles  soies  lyriformes 
n'ont  encore  été  signalées  parmi 
les  Nephthydiens  que  chez  VA- 
glaophamus  lyratus  Kbg.  et 
VAglaopheme  juvehalis  Kbg., 
deux  espèces  décrites  par  Kïn- 
berg  (1)  d'une  façon  tellement 
sommaire  qu'il  est  impossible  de 
les  identifier  vu  l'absence  de 
figures,  et  chez  la  Nepthys  iner- 
mis  Ehl.  Cette  dernière  décrite 
et  figurée  par  Ehlebs  (2)  possède 
des  soies  semblables  et  des  pieds 
dont  la  forme  se  rapproche  beaucoup  de  ceux  de 
notre  espèce,  mais  elle  n'a  qu'une  seule  paire  d'an- 
tennes et  sa  trompe  est  complètement  dépourvue 
de  mâchoires  et  de  papilles. 

(1)  Kinbehg,  Annulata  nova,  p.  239-240. 

(2)  Km. Kits,  Florida  Anneliden,  p.  125,  PI.  XXXVIII,  Bg.  L-6. 


Nephthys  lyrochaeta 

Fig.  11,  soie  lyriforme 
vue  de  face  X  430.  — 
Fto.  12,  acicule  X  130. 
—  Soie  lyriforme  Vue  de 

l>i'"fii  X  '  '"• 


—  75  -- 

La  Nephthys  lyrochœta  se  rapproche  de  la  N. 
agilis  Lgh.  de  Madère  (1)  par  le  nombre  de  rangées 
de  papilles  de  la  trompe,  qui  est  également  de  14  et 
par  la  forme  des  pieds  et  des  acicules,  mais  elle  en 
diffère  par  la  présence  d'une  longue  prpille  impaire, 
par  la  forme  du  lobe  céphalique,  par  la  différence 
d'aspect  des  soies  et  surtout  par  ses  soies  lyriformes. 

Il  y  a  peu  d'espèces  présentant  un  aussi  petit 
nombre  de  rangées  de  papilles  sur  la  trompe.  En 
outre  de  N.  agilis,  il  n'y  a  plus  que  :  N.  polyphara 
Schm.  (2),  à  12  séries  de  papilles,  mais  sans  longue 
papilles  également  et  dont  les  pieds,  les  branchies  et 
les  soies  sont  complètement  différentes  de  N.  lyro- 
chœta ;  N.  (Portelia)  rosea  Qfg.,  à  12  rangées  de 
papilles  également,  et  N.  longisetosa  Mgr.,  à  14 
rangées  de  papilles.  Ces  deux  espèces  manquent 
aussi  de  papille  impaire  et  les  caractères  tirés  de  la 
tête,  des  pieds,  des  branchies  et  des  soies  présentent 
des  différences  très  grandes  avec  notre  espèce. 

L'absence  de  l'extrémité  postérieure  ne  permet 
pas  de  savoir  si  elle  porte  deux  cirres  anaux  (urites) 
ou  un  seul  impair. 

FAMILLE  DES  GLYGÉRIENS 

Glycera  africana  Arwidsson  (3) 

«  Corps  graduellement  atténué  en  arrière,  présen- 
ce tant  antérieurement  sa  plus  grande  largeur.  Lobe 

(t)  Langerhans,  Wurmfaitna  von  Madeira,  ]>.  304,  PI.  XVI, 
fig.  39. 

(2)  Schmarda,  Neue  wirbellose  Thiere,  t.  il,  p.  89. 

(3)  Arwidsson,  Studien  Uber  die  Familien  Glyceridae  und 
Goniadidae.  (Bergen  Muséum  Aarborg  1898,  n"  XI,  p.  21,  PI.  I, 
fig.  10  à  12). 


-  76  — 

«  céphalique  pointu,  plus  long  que  large,  à  environ 
«  25anneaux;  4  antennes,  petites.  Segments  bi-anne- 
«  lés.    Parapodes    postérieurs    plus    allongés,    les 
«  2  premiers  sont  rudimentaires  et  dépourvus  de 
«  cirre  dorsal  ;  les  rames  antérieures  et  les  supé- 
«  Heures   postérieures   sont  effilées   et  élevées  en 
«  pointe  en  arrière,  la  rame  postérieure  inférieure 
«  est  au  contraire  courte,  semi-circulaire,  et  devient 
«  toujours  indistincte  en   arrière.    Le   cirre   dorsal 
«  inséré  assez  bas  est  un  peu  allongé,  le  cirre  ven- 
«  tral  est  autrement  court,  à  extrémité  pointue  et  à 
«  base  très  large,  postérieurement  il  est  plus  effilé 
«  et  plus  pointu.  A  la  face  dorsale  du  parapode  une 
«  branchie  simple,   étroite  et  très  longue  qui  fait 
«  défaut  sur  les  17   à  20  premiers  segments.  Les 
«  papilles  de  la  trompe  sont  de  deux  sortes,  les  plus 
((  nombreuses  à  plaque  terminale  allongée  disposée 
a  obliquement.  L'appendice  des  mâchoires  est  une 
«  plaque  triangulaire  à  prolongements  de  longueur  à 
«  peu  près  égale  à  celle  de  la  plaque.  » 

Les  spécimens  de  la  Gasamance  mesurent  de  40  à 
55m/m,  non  compris  la  trompe  dévaginée,  dont  la 
longueur  oscille  entre  10  et  15  m/m.  Le  diamètre  du 
corps  est  de  1,5  à  2  m/m,  parapodes  compris. 

Ils  correspondent  presqu'absolument  à  la  diagnose 
d'Arwidsson  que  je  reproduis  ci-dessus. 

Les  2  premiers  sétigères  manquent  de  cirre  dorsal. 
Les  branchies  ne  se  montrent  qu'à  partir  du  19e  au 
20e  sétigère  suivant  les  individus.  Elles  apparaissent 
d'abord  comme  de  simples  petits  boutons  et  elles 
n'acquièrent  tout  leur  développement  que  vers  le 
30e  sétigère. 


77 


Les  4   mâchoires,    noires,    pointues,    recourbées, 
sont  pourvues  à  la  base  d'un  prolongement  latéral, 

bifurqué  (fig.  17). 
Elles  sont  en  som- 
me semblables  à 
ceUesde  Gly.  alba 
Rth.  Les  papilles 
de  la  trompe  se 
rapprochent  éga- 
lement beaucoup 
de  celles  de  cette 
dernière  espèce. 

Les  parapodes 
sont  un  peu  plus 
longs  et  à  rames 
plus  pointues  que 
chez  G.  alba,  les 
branchies  sont 
plus  développées 
que  chez  celle-ci 


Giycera  africana 


Fig.  14,  parapode  antérieur  X  60.  — 
Fig.  15,  parapode  postérieur  X  60.  — 
Fig.  16,  papille  de  la  trompe  X  200.  — 
Fig.  17,  mâchoire  X  40. 

mais  un  peu  moins  que  chez  G.  convoluta  Kef. 
(fig.  14-15). 

La  rame  dorsale  porte  de  4  à  5  soies  simples,  à 
peine  limbées  ;  les  soies  de  la  rame  ventrale  sont  à 
longues  serpes  homogomphes,  finement  limbées, 
identiques  à  celles  de  G.  alba  Rth. 

Cette  espèce,  extrêmement  voisine  de  G.  alba  Rth. 
et  de  G.  convoluta  Kef.,  est  à  peu  près  intermédiaire 
entre  les  deux.  Si  on  pouvait  en  examiner  un  grand 
nombre  d'individus  vivants  on  serait  peut  être 
amené  à  la  considérer  tout  simplement  comme  une 
variété   locale   d'une   de    ces   espèces,   d'ailleurs  si 


—  78  - 

voisines  entre  elles.  Les  différences  sont  si  faibles  que 
j'aurais  hésité  à  l'en  séparer  mais  Arwidsson  ayant 
créé  une  espèce  distincte  pour  la  forme  africaine  on 
peut  toujours  accepter,  au  moins  provisoirement,  la 
dénomination  de  Gtycera  africana. 

FAMILLE     DES     GIRRATULIENS 

Girratulus  filiformis  Keferstein  (1) 

Cirratulus  filiformis.    Langerhanp,     Wurmfavna  von 
Madeira,  III,  p.  98. 

Tête  allongée,  pointue,  dépourvue  d'yeux,  trompe 
fortement  musclée,  organes  segmentaires  tubuleux 
débouchant  au  1er  sétigère.  Branchies  cirriformes  à 
partir  du  1er  sétigère  jusqu'à  l'extrémité  postérieure. 
Une  à  deux  paires  de  tentacules  dorsaux  sur  le  pre- 
mier segment  branchifère.  Soies  toutes  capillaires  et 
semblables  à  la  rame  dorsale  et  à  la  rame  ventrale, 
diminuant  seulement  de  taille  et  moins  nombreuses 
à  la  partie  postérieure. 

Corps  long,  mince,  filiforme,  arrondi. 

Plusieurs  exemplaires  entiers  de  29  à  30  m/m  de 
long  sur  0,5  à  0,8  m/m. 

Couleur  dans  l'alcool  :  jaune  verdàtre  foncé. 

Cette  espèce  dé3rite  à  Saint- Vaast-la-Hougue  par 
Keferstein  et  retrouvée  à  Madère  par  Langiierans 
a  un  aspect  d'Oligochète,  quand  ses  branchies  et  ses 
tentacules  sont  tombés,  ce  qui  arrive  assez  fré- 
quemment. 

(1)  Kbfehstbin,  Vntersuehungen  tiber  niedere  See  Thiere,  IS62, 
p.  L22,  PI.  \.  6g.  28-31. 


—  79  — 

Les  branchies  cirriformes  se  continuent  jusqu'à 
l'extrémité  postérieure  du  corps,  mais  souvent  avec 
de  nombreuses  interruptions.  Les  tentacules  dorsaux 
se  montrent  parfois  sur  le  1er  et  2e  sétigère. 

Sans  la  présence  de  ces  filets  tentaculaires,  parfois 
difficile  à  constater,  il  rentrerait  dans  le  Cirrinereis 
tenuisetis  Grube. 

Par  leur  coloration  les  exemplaires  de  la  Casa- 
mance  se  rapprochent  plus  de  ceux  de  Madère  que 
de  ceux  de  Saint- Vaast. 


FAMILLE    DES     SPIONIDIENS 

Nerine  Perrieri  n.  spec. 

Cette  espèce  n'est  représentée  que  par  quelques 
spécimens,  la  plupart  tronqués  postérieurement  et 
mesurant  de  20  à  30  m/m  de  long  sur  0,5  à  0,8  m/m. 


Nerine  Perrieri 

Fig.  18,  partie  antérieure  X  20.  —  Fig.  19,  soie  à  crochet 
ventrale  X  350.  —  Fig.  20,  soie  à  crochet  dorsale  X  350 

Le  prostomium  allongé,  un  peu  échancré  latérale- 
ment, ce  qui  lui  donne  parfois  un  aspect  cordiforme, 


80 


se  termine  en  avant  par  une  pointe  aiguë,  véritable 
palpode  acuminé.  En  arrière  de  ce  palpode,  il  porte 
un  bourrelet  transversal  médian,  supportant  4  petits 
yeux  noirs  disposés  sur  deux  lignes  transversales 
très  rapprochées,  formant  un  trapèze  très  ouvert. 
Les  palpes,  le  plus  souvent  détachés,  sont  relative- 
ment courts,  atteignant  seulement  en  arrière  jusqu'au 
3e  ou  4e  sétigère  (fig.  18). 

Le  pygidium  est  en  forme  de  bouton  arrondi,  légè- 
rement pigmenté  et  dépourvu  de  cirres. 

Les  branchies  commencent  au  2e  sétigère  et  se 
prolongent  jusqu'à  l'extrémité  postérieure  ;  elles 
sont  toutefois  très  réduites  sur  les  5  à  6  derniers 
segments. 

Dans  les  30  premiers  segments,  la  branchie  est 
très  développée  et  rejetée  sur  le  dos.  Le  cirre  foliacé 
de  la  rame  dorsale  a  la  forme  d'une  lamelle  acuminée, 
bien  séparée  de  la  branchie,  sauf  à  sa  base.  Les  soies 
dorsales  sont  très  nombreuses,  aciculaires,  très  fines, 
un  peu  courbes  et  disposées  sur  deux  rangées. 

La  rame  ventrale  porte  une  petite  lamelle  ovale  et 
deux  rangées  de  nombreuses  soies  semblables  à  celles 
de  la  rame  dorsale.  Il  n'y  a  pas  de  cirre  ventral 
(fig.  22). 

A  partir  du  23e  ou  24e  sétigère,  la  lamelle  ven- 
trale commence  à  se  rétrécir  et  à  se  bifurquer  pour 
former  un  cirre  ventral,  bien  isolé  à  partir  du  28e-30e 
sétigère  (fig.  21). 

Vers  le  30e  à  32e  sétigère  la  taille  des  brancbies 
diminue  assez  brusquement,  la  lamelle  dorsale 
change  de  forme,  devient  plus  pointue  et  s'échancre 
en  dessous;  le  nombre  des  soies  capillaires  se  réduit 


—  81 


et  les  soies  à  crochet  encapuchonnées  commencent  à 
apparaître  à  la  rame  ventrale.  Elles  sont  d'abord  au 

nombre  de  2  à  3  seu- 
lement mélangées  à 
quelques  soies  capil- 
laires, puis  celles-ci 
disparaissent  et  il  ne 
reste  plus  à  la  rame 
ventrale  quedessoie& 
à  capuchon  au  nom- 
bre de  4  à  9. 

Ces  soies  à  capu- 
chon sont  brusque- 
ment coudées  et  ter- 
minées par  un  cro- 
Nerine  Perrieri  cnet  à  deux  pointes 

Fig.  21,  parapode  du  35°  sétigère  aiguës,  l'une  presque 
X  65.  —  Fig.  22,  parapode  du  20»  terminale,  l'autre  re- 
sétigère  x  65.  courbée àangle droit. 

Elles  rappellent  celles  d'Aonides  oxycephala  Sars 
(fig.  19). 

Entre  le  64e  et  le  73e  sétigère,  le  plus  souvent  au 
70e,  on  voit  apparaître,  à  la  rame  dorsale,  une  soie 
encapuchonnée  analogue  à  celles  de  la  rame  ventrale, 
mais  à  hampe  plus  longue  et  plus  droite.  Elle  est 
accompagnée  d'une  soie  limbée  et  de  5  à  6  soies 
capillaires  (fig.  20). 

Quoique  je  la  rencontre  une  fois  dès  le  50e  sétigère 

sa  présence  n'est  pas  constante  à  tous  les  segments, 

surtout  avant  le  70e.  Dans  un   même  segment  elle 

peut  manquer  sur  un  parapode  et  exister  sur  l'autre. 

Les  soies  capillaires,  qui  font  généralement  défaut 

6 


82 


à  la  rame  vent  raie,  dans  la  région  moyenne  du  corps, 
peuvent  reparaître  au  nombre  de  1  à  2  mélangées  aux 
8  à  9  soies  à  capuchon. 

Vers  l'extrémité  postérieure  du  corps  les  branchies 
et  la  lamelle  dorsale  se  réduisent  et  s'écartent  de 
plus  en  plus  de  la  rame  ventrale.  Aux  derniers  seg- 
ments la  branchie  n'est  plus  qu'une  petite  éminence 
acuminée  qui  persiste  toutefois  jusqu'au  dernier 
sétigère. 

La  lamelle  ventrale  et  le  cirre  se  réduisent  aussi,  de 
sorte  que,  finalement,  les  soies  ventrales  forment  une 
rangée  comprise  entre  deux  courtes  éminences. 

Cette  espèce,  par  son  prostomium  dépourvu  de 
cornes  latérales,  ses  branchies  au  2e  sétigère,  ses 
soies  à  capuchon  ventrales  à  partir  du  30-32e sétigère, 
ses  soies  à  capuchon  dorsales  vers  le  70e  et  son 
absence  de  cirres  anaux  rentre  dans  le  genre  Nerine 
tel  que  l'admet  Mesnil  (1). 

Des  espèces  de  ce  genre  deux  seulement  :  N.  auri- 
seta  Clp.  et  N.  cirratulus  Clp.  ont  des  soies  à  capu- 
chon à  2  pointes. 

De  ces  deux  espèces  la  dernière  se  rapproche  le 
plus  de  Nerine  Perrieri,  par  son  prostomium 
terminé  en  palpode  aigu,  ses  4  petits  yeux,  la  forme 
et  la  répartition  de  ses  soies  à  crochet  qui  apparais- 
sent dorsalement  vers  le  70e  sétigère,  la  forme  de  la 
lamelle  de  la  rame  dorsale  et  les  variations  analogues 
de  i  lamelle  ventrale  se  dédoublant  pour  former  un 
cirre  vers  le  25e  sétigère. 


I     Mesnil,  Etudes   de   Morphologie   externe  clic/,  les    Aunélides 
1896.  Bull.  Se.  de  France  et  Belg.  I.  XXIX,  p.  Il"  et  170. 


—  83  — 


Elle  en  ditïère  :  1°  par  l'absence  de  pointe  conique 
postérieure  au  pros.tomium;  2°  parla  non  coalescènce 
de  la  lamelle  dorsale  avec  la  branchie,  coalescènce 
très  accentuée  chez  N.  çirrahilus  où  elle  borde  la 
branchie  jusqu'aux  2/3  dans  les  30  premiers  sétigères; 
3°  par  l'apparition  des  crochets  ventraux  vers  le 
30e  sétigère  au  lieu  du  3S-43e  ;  4°  par  la  forme  de  ses 
soies  à  crochet  ;  5°  enfin  par  sa  taille  beaucoup  plus 
petite. 

FAMILLE     DES     ARIGIENS 

Aricia  Ghevalieri  n.  spec. 
Cette  espèce  est  représentée  par  un  assez  grand 


Aricia  Cheoalieri 

Fia.  23,  X  20.  —  Fig.  24-2o,  parapodes  X  40.  —  Fig.  26,  grosse 
soie  des  segments  antérieurs  X  350.  —  Fig.  27  et  28,  ornements  des 
soies  capillaires,  face  et  profil  X  350. 

nombre  d'exemplaires  mesurant  en  moyenne  de  20 
à  50  "7,n  de  long  sur  1  à  2  m/m  de  large. 


Si 


Le  lobe  céphalique  acuminé  se  termine  par  une 
sorte  de  palpode  aigu,  à  sa  base  2  organes  nucaux 
dévaginables  forment  deux  saillies  arrondies,  ciliées 
(fig.  23). 

La  région  antérieure  comprend  de  21  à  22  séti- 
gères.  Il  n'existe  pas  de  papilles  ventrales.  Les  bran- 
chies apparaissent  dorsalemenl  au  6e  sétigère. 

Dans  cette  région  antérieure  la  rame  dorsale  porte 
un  faisceau  de  fines  soies  capillaires,  presque  droites, 
non  limbées,  annelées  d'une  façon  caractéristique,  et 
terminées  en  pointe  très  fine  (fig...  27-28).  Il  y  a  un 
petit  cirre  dorsal  mais  pas  de  cirre  ventral. 

La  rame  inférieure  porte  4  à  5  rangées  de  grosses 
soies,  courtes,  brun  rougeâtre,  à  pointe  mousse  un 
peu  courbe  et  toutes  semblables  dans  le  premier 
sétigère  (fig.  26);  aux  segments  suivants  elles  sont 
mélangées  de  2  à  3  soies  plus  longues,  capillaires,  très 
fines.  A  partir  du  8e  sétigère  ces  soies  fines  devien- 
nent de  plus  en  plus  nombreuses  et  annelées  comme 
celles  de  la  rame  dorsale  mais  beaucoup  plus  fines. 

Dans  la  région  postérieure,  à  partir  du  22e  sétigère, 
le  parapode,  surmonté  d'une  longue  branchie,  com- 
porte à  la  rame  dorsale  un  mamelon  portant  un  fais- 
ceau de  soies  capillaires  annelées  et  un  cirre  foliacé, 
très  volumineux,  plus  large  que  la  branchie  et 
presqu'aussi  long  (fig.  24-25). 

La  rame  ventrale  se  compose  d'un  court  mamelon 
sétigère  soutenu  par  un  gros  acicule  obtus,  non  sail- 
lant, et  portant  des  soies  semblables  à  celles  de  la 
rame  dorsale  mais  plus  fines.  Au  23e  sétigère  apparaît 
un  cirre  ventral  conique,  acuminé,  dont  la  base  se 
confond  avec  celle  du  mamelon  sétigère. 


—  85  — 

Les  branchies  très  développées  sont  implantées  sur 
le  dos  où  elles  se  dressent  verticalement  sur  deux 
lignes  parallèles  longitudinales.  Elles  sont  plus 
longues  mais  moins  larges  que  le  cirre  dorsal.  Aux 
segments  de  l'extrémité  postérieure  branchie,  cirre 
dorsal  et  cirre  ventral  sont  rapprochés,  allongés  et  à 
peu  près  égaux. 

Les  soies  annelées,  vues  de  côté,  paraissent  créne- 
lées ;  vues  de  face,  les  unes  présentent  une  série  de 
plaquettes  rectangulaires  comme  celles  des  Nephthys, 
les  autres  deux  lignes  de  points  saillants  (fig.  28). 

D'après  la  classification  adoptée  par  Mesnil  (1) 
cette  espèce  se  classerait  dans  le  genre  Scoloplos 
par  son  absence  de  papilles  ventrales  et  dans  le  sous- 
genre  Scoloplos  s.  str.  par  son  prostomium  aigu. 
L'absence  de  papilles  ventrales  ne  semble  pas  être 
un  caractère  bien  important,  justifiant  à  lui  seul  le 
démembrement  du  genre  Aricia.  La  présence  de 
grosses  soies  courtes  à  la  rame  ventrale  de  la  région 
antérieure  ne  permet  pas  non  plus  de  ranger  notre 
espèce  dans  le  genre  Scoloplos  o.  f.  m.  tel  que  le 
comprend  de  Saint-Joseph  (2)  c'est-à-  dire  caractérisé 
par  des  soies  toutes  capillaires  aux  deux  rames. 

Malgré  cette  absence  de  papilles  ventrales  il  me 
semble  préférable  de  conserver  à  cette  espèce  le  nom 
générique  d' Aricia.  Elle  viendra  se  ranger  dans  ce 
genre  à  côté  des  A.  tribiilosa,  A.  cirrata  et  ,4.  mar- 
ginata  récemment  décrites  par  Ehlers  (3),  égale- 

(1)  Mesnil,  Etudes  de  Morphologie  externe  chez  les  Annélides. 
IV.  Bail.  Se.  France  et  Belg.,  1898,  t.  XXXI,  p.  140. 

(2)  De  Saint-Joseph,  Annélides  des  côtes  de  France  1898,  p.  359. 

(3)  Ehleks,  Hamburqer  Magalhaenische  Sammelreise-Poly- 
chaeten  1897,  p.  91-97,  PI.  VI,  fig.  141  à  156. 


—  86  — 

ment  dépourvues  de  papilles  ventrales  et  qui  ont 
quelques  autres  caractères  communs  avec  notre 
espèce  bien  qu'elle  ne  puisse  être  assimilée  exacte- 
ment à  aucune  d'elles. 

FAMILLE     DES     OPHÉLIENS 

ARMANDIA  INTERMEDIA  n.  SpeC. 


Lobe  céphalique  conique  portant  un  court  pal- 
pode  obtus  —  3  yeux  céphaliques  disposés  en  triangle 
irrégulier,  trompe  globuleuse  dévaginable —  organes 
nucaux  formant  deux  replis  latéraux,  ciliés,  semi- 


Armandia   in  ter  média 

PlG.  29  X  40.  —  Fio.  30,  tube  anal  X   l(l 

lunaires  —  29  segments  sétigères,  dont  le  1er  sétigère 
abranche,  les  25  suivants  pourvus  de  branchies  et 
les  3  derniers  abranches.  Parapodes  à  deux  faisceaux 
de  soies  semblables,  longues,   fines,   capillaires.  13 


—  87  — 

paires  d'yeux  latéraux  s'étendant  du  7e  au  19e  séti- 
gère  (fig.  29). 

Tube  anal  membraneux,  comprimé  latéralement, 
annelé  terminé  par  :  2  grosses  papilles  ventrales 
courtes,  séparées  par  une  longue  papille  impaire, 
médiane,  ventrale,  18  petites  papilles  latérales,  sub- 
égales. En  tout  21  papilles  (fig.  30). 

Longueur  12  m/,n. 

Un  seul  spécimen. 

Cette  espèce  se  rapproche  beaucoup  de  Y Armandia 
oligops  Marenzeller  par  la  forme  de  son  lobe  cé- 
phalique  et  de  son  palpode  et  par  ses  trois  yeux 
céphaliques  disposés  en  triangle  comme  les  figure 
Langerhans  (1).  Marenzeller  (2)  les  représente  en 
ligne  droite  transversale.  Les  descriptions  de  ces 
deux  auteurs  diffèrent  d'ailleurs  légèrement. 

D'après  Marenzeller,  elle  mesure  3m/met  compte 
26  segments  sétigères,  dont  1  abranche,  20  bran- 
chifères  et  5  abranches  postérieurs,  11  paires  d'yeux 
latéraux,  du  7e  au  17e  sétigère,  et  7  courtes  papilles 
anales. 

Le  spécimen  de  Langerhans,  un  peu  plus  grand, 
mesure  5  m/m  avec  27  sétigères,  dont  1  abranche,  21 
branchifères  et  5  postérieurs  abranches  ;  10  paires 
d'yeux  latéraux,  du  8e  au  17e  sétigère,  et  8  papilles 
anales. 

Cette  espèce  diffère  donc  de  la  nôtre  par  le  nombre 
des  segments  sétigères  (27  au  lieu  de  29),  celui  des 

(1)  Langerhans,  Wurfn  Fanna  von  Madeira,  III,  p.  101,  PI.  IV, 
fig.  13. 

(2)  Von  Makenzeller,  Zur  Kenntniss  der  Adriatischen  Anne- 
liden,  I,  1874,  p.  64,  PI,  VII,  fig.  4. 


—  88  — 

segments  branchifères  (21  au  lieu  de  25),  celui  des 
sétigères  postérieurs  abranches  (5  au  lieu  de  3), 
celui  des  paires  d'yeux  latéraux  (10-11  au  lieu  de 
13). 

Quoique  très  employés  dans  la  spécification  des 
Ophéliens,  ces  caractères  ne  nous  paraissent  pas 
avoir  une  bien  grande  valeur,  car  on  les  voit  varier 
dans  une  même  espèce  avec  la  taille. 

Les  branchies  peuvent  tomber,  ainsi  dans  notre 
exemplaire  la  branchie  droite  du  26e  sétigère  s'est 
détachée,  et  il  semble  y  avoir  4  sétigères  postérieurs 
abranches,  tandis  qu'il  n'y  en  a  que  3  à  gauche.  Les 
yeux  latéraux  sont  souvent  peu  visibles,  un  certain 
nombre  pouvant  être  plus  ou  moins  atrophiés,  soit 
d'un  côté,  soit  de  l'autre,  comme  c'est  encore  le  cas 
sur  notre  spécimen. 

Je  n'aurais  donc  pas  trouvé  ces  légères  différences 
suffisantes  pour  séparer  cette  espèce  de  VArmandia 
oligops  si  son  tube  anal  n'était  complètement  diffé- 
rent (fig.  30). 

Ce  tube  anal,  par  le  nombre  et  la  disposition  de 
ses  papilles,  est  semblable  à  celui  de  VArmandia 
leptocirris  Grube  (1),  autant  du  moins  qu'on  en 
peut  juger  par  une  description  sans  figures. 

Chez  celle-ci  le  nombre  de  papilles  anales  est 
également  de  21,  dont  une  ventrale  impaire  plus 
longue  et  plus  grosse  et  2  grosses  ventrales,  ainsi 
que  chez  A.  intermedia.  Je  ne  connais  aucune  autre 
Armandiû,  présentant  cette  structure.  Mais  VA. 
leptocirris,  malgré  ce  trait  de  ressemblance,  diffère 

(1)  Gkube,  Annulata  Semperiana,  1878,  p.  194. 


—  89  — 

de  VA.  intermedia  par  tous  ses  autres  caractères. 
Sa  taille  est  plus  forte  (24  "'/'")>  elle  ne  possède  pas 
d'yeux  céphaliques ,  le  nombre  des  segments  est 
bien  plus  considérable  :  34  au  lieu  de  29,  et  cependant 
le  nombre  de  ses  branchies  est  plus  faible  :  22  paires 
au  lieu  de  25.  ainsi  que  le  nombre  des  paires  d'yeux 
latéraux  :  10  paires  au  lieu  de  13,  commençant  au 
5e  sétigère  au  lieu  du  7e.  Le  nombre  des  sétigères 
postérieurs  abranches  est  plus  considérable.  Enfin, 
son  habitat  est  très  différent,  car  cette  espèce  n'a  été 
rencontrée  qu'aux  Philippines. 

FAMILLE     DES     MALDANIENS 

Glymene  monilis  n.  spec. 

Un  seul  fragment  antérieur;  plusieurs  fragments 
moyens  et  postérieurs. 

La  longueur  moyenne  est  d'environ  120  m/m  sur 
2  m/ra  de  diamètre,  3  m/m  au  plus,  soies  comprises. 

La  tête  est  en  forme  de  plaque  ovale,  un  peu  incli- 
née en  arrière  et  bordée  d'un  limbe  membraneux  en 
rebord  saillant  crénelé  en  arrière  où  il  forme  5  à 
6  festons.  Il  est  incisé  en  avant  pour  laisser  passer 
un  court  palpode,  prolongement  d'une  carène  sail- 
lante, limitée  latéralement  par  deux  sillons  longitu- 
dinaux, parallèles  (fig.  32). 

La  bouche  s'ouvre  sous  le  palpode  et  laisse  passer 
une  trompe  globuleuse. 

Le  segment  buccal,  achète,  est  suivi  de  3  segments 
sétigères  à  peu  près  de  même  largeur  et  portant  à  la 
rame  dorsale  un  faisceau  de  soies  capillaires,  les  unes 


X 


-  90  — 


limbées,  les  autres  plumeuses  et  à  la  rame  ventrale 
une  seule  grosse  soie  courte  en  forme  de  pic 
recourbé. 

Cette  région 
antérieure  est 
suivied'une  ré- 
gion moyenne 
composée  de  5 
segments,  as- 
sez longs,  dont 
les  4  premiers 
portentun  ren- 
flement annu- 
laire blanchâ- 
tre, tranchant 
sur  le  reste  du 
segment  d'un 
brun  foncé.  Ces 
anneaux  cor- 
responden  t, 
sans  doute, 
chez  l'animal, 
vivant ,  à  ces 
bandes  bril- 
lamment colo- 


Clymene  monilis 

Fig.  31.  —  Fig.  32,"prostoniium.  —  Fie. 
33-34,  pyindiums  régénérés.  —  Fig.  35,  seg 
ments  mon ilif ormes  face  dorsale  et  Fig.  36,  face 


r é e s     si   f r é - 
ventrale.  —  Fig.  37,  segments  lenticulaires  de 

face.   —  Fig.  38,  segments  lenticulaires  vus  de    quentes       Chez 

côté.  lesMaldaniens. 

Les  parapodes  au  lieu  d'être  insérés  à  la  partie 
antérieure,  comme  dans  les  segments  précédents, 
sont  situés  au  milieu,  ou  même  au  tiers  postérieur^ 

Le   manchon  dorsal  porte  des  soies  fines,  capil- 


—  01   — 


laires,  1  imbées,  accompagnées  de  3  à  6  soies  plus 

fines,  barbelées  (fig.  39) 

La  rame  ventrale  est  re- 
présentée par  une  rangée 
transversale  d'uncini. 

Ces  soies  à  crochet  ont 
un  long  manubrium  légè- 
rement courbé  et  renflé  au 
milieu,  terminé  par  une 
partie  recourbée,  formée 
de  4  à  5  dents  dont  l'infé- 
rieure est  très  grosse  et  la 
supérieure  très  petite.  Le 
vertex  porte,  en  outre,  une- 
rangée  transversale  de  très 
fins  denticules.  Sous  la 
grosse  dent  inférieure  s'in- 
sère, sur  un  petit  renfle- 
ment, un  faisceau  de  barbu- 
les  sous-rostrales(fig.40à42) 


Clymene  monilis 

Fig.  39,soie  plumeuse  X  350. 
—  Fig.  40-41,  soies  à  crochet 
X  200.  —  Eig.  42,  soie  à  cro- 
chet vue  de  face  X  ^0. 


La  troisième  région  est  composée  d'une  trentaine 
de  segments,  au  minimum,  car  j'en  compte  29  sur 
un  fragment  tronqué  postérieurement  et  auquel 
manquent,  avec  le  segment  anal,  un  certain  nombre 
d'autres. 

Dans  cette  région  les  segments  deviennent  de  plus 
en  plus  courts,  étranglés,  moniliformes.  Les  tores 
uncinigères,  situés  à  leur  partie  postérieure,  sont 
très  saillants.  Les  uncini  ne  différent  d'ailleurs  pas 
sensiblement  de  ceux  de  la  région  précédente.  Les 
soies  capillaires  sont  également  semblables  à  celles 
des  autres  régions  (fig.  35-36). 


—  02  — 

Ces  segments  étranglés  passent,  d'avant  en  arrière, 
de  la  forme  campanulée,  ou  piriforme,  à  la  forme 
arrondie  comme  les  grains  d'un  chapelet  et  enfin 
dans  les  6  à  12  derniers  sétigères  leur  longueur  deve- 
nant inférieure  à  leur  largeur,  leur  aspect  devient 
lenticulaire,  les  tores  uncinigères  déterminant  une 
crête  saillante  circulaire  (fig.  37-38). 

Il  n'y]a  pas  de  segments  préanaux  achètes. 

Le  segment  anal,  dont  la  longueur  est,  en  moyenne, 
le  double  de  celle  du  segment  précédent,  se  termine 
en  entonnoir. 

Un  cordon  saillant  entoure  la  base  de  cet  entonnoir 
tandis  que  son  bord  libre  est  découpé  en  24  à 
28  dents  égales.  Au  fond  de  l'entonnoir  s'ouvre 
l'anus  au  sommet  d'un  petit  cône  côtelé,  en  forme  de 
cratère. 

Plusieurs  fragments  postérieurs  ont  un  pygidium 
régénéré.  Sur  l'un  d'eux,  composé  de  27  segments 
postérieurs,  dont  16  franchement  moniliformes,  le 
pygidium  forme,  à  l'extrémité  d'un  gros  segment 
lenticulaire,  un  court  mamelon  à  papilles  rudimen- 
taires.  Il  n'y  a  pas  encore  d'entonnoir  ni  de  cordon 
saillant. 

Un  autre  fragment  est  composé  de  14  segments 
lenticulaires  suivis  d'une  partie  cylindrique,  de 
longueur  double  de  celle  du  segment  précédent, 
terminée  par  an  pygidium  à  entonnoir  normalement 
constitué  (figure  33). 

Examinée  attentivement  cette  partie  cylindrique 
se  montre  formée  de  11  petits  segments  très  courts, 
portant  des  soies  capillaires  extrêmement  fines,  non 
limbées,  au  nombre  de  2  à  5  par  pied.  Ventralement 


-  93  — 

de  petits  renflements  indiquent  de  futurs  tores  mais 
les  uncini  ne  sont  pas  encore  développés. 

Le  tube  de  cette  espèce,  épais,  cylindrique,  très 
fragile  est  formé  de  sable  fin  simplement  agglutiné. 
Il  est  en  somme  très  semblable  à  celui  de  Leiochone 
clypeata. 

En  résumé  cette  espèce  par  sa  tête  en  plaque 
limbée,  son  pygidium  en  entonnoir,  ses  soies  ven- 
trales aciculaires  remplaçant  les  crochets  à  un  cer- 
tain nombre  de  segments  antérieurs  et  l'absence  de 
caecums  vasculaires  extérieurs  rentre  dans  le  genre 
Clymene  Sav.  (incl.  Praxilla  Mgr.  et  Neco  Kbg.) 
tel  que  l'admet  de  Saint-Joseph  (1). 

Elle  diffère  de  la  plupart  des  autres  Clymènes  par 
l'absence  de  segments  anté-anaux  achètes  et  parle 
nombre  très  grand  de  ses  sétigères  qui  dépasse  40. 
En  effet  sur  un  seul  fragment  antérieur,  tronqué 
postérieurement,  je  compte  38  sétigères  et  la  compa- 
raison avec  un  certain  nombre  d'autres  fragments 
me  porte  à  évaluer  à  8  ou  10,  au  moins,  le  nombre 
des  segments  manquants. 

Or  Cly.  lumbricoïdes  n'a  que  19  sétigères  suivis  de 
3  anté-anaux  achètes  ;  Cly.  OErstedi  16  à  19  et  2  anté- 
anaux  ;  Cly.  palermitana  22  sétigères  et  1  anté-anal, 
pour  ne  citer  que  quelques  espèces. 

L'espèce  dont  Cly.  monilis  se  rapproche  le  plus 
est  la  Cly.  producta  Lewis  (2)  qui  possède  environ 
70  segments  et  pas  de  pré-anaux  achètes,  car  d'après 
la  fig.  6,  PI.  I  de  Lewis,  le  prétendu  pré-anal  achète 

(1)  De  Saint-Joseph,  Annélides  de  Ditiard,  1894,  p.  130. 

(2)  Lewis,    Clymene  producta    Sp.    nov.    Proceedings    Boston 
Soc.   of.  Nat.  Hist.  vol.  >J$,  n°  o  (1897),  p.  111-115,  PI.  l-II. 


—  94  — 

ne  me  parait  pas  distinct  du  pygidium.  La  forme  de 
la  tête  et  du  pygidium  est  analogue  dans  les  deux 
espèces,  les  uncini  se  ressemblent  beaucoup  et  les 
3  premiers  sétigères  ne  portent  ventralement  que 
des  soies  en  pic 

Néanmoins  Clymene  monilis  est  une  espèce  bien 
distincte  de  Cly.  producta  dont  elle  diffère:  1°  par 
le  nombre  beaucoup  moins  grand  de  ses  segments 
(40  au  lieu  de  70)  ;  2°  par  la  forme  spéciale,  si 
caractéristique,  de  ses  segments  postérieurs  ;  3°  par 
son  limbe  céphalique  découpé  en  feston  postérieure- 
ment ;  4°  par  la  présence  d'une  seule  soie  en  pic,  au 
lieu  de  2,  à  la  rame  ventrale  des  3  premiers  sétigères. 

Elle  vient  s'intercaler  entre  Cly.  producta  et  les 
autres  espèces  du  même  genre  en  diminuant  la 
distance  qui  séparait  la  forme  américaine  de  celles-ci. 

FAMILLE     DES     TÉRÉBELLIENS 

LOIMIA   MEDUSA   SaV.    (1) 

Loimia  médusa.  Malmgren,  Nordiska  Hafs  Annulater, 

1865,  p.  380,  PI.  XXV,  fig.  80  c. 
))  »  Malmgren,    Annulata  Polychaeta,  p. 

217,  PI.  XIV,  fig.  72  c-d. 
))  )>  Meyer,  Studien  ueber  den  Kœrperbau 

der  Anneliden  (Mittheil.  Zool.  Stat. 

Neapel,  vol.  VII,  1886,  passim). 
»  »  M\nEXZEU.En,ZurKenntnissder  Adria- 

tischen  Anneliden,  IIP  partie,  1884, 

p.  161. 
Terebella  médusa.  De  Quatrefages,  Histoire  des  Annelés, 

t.  II,  p.  362. 

(1)  Saviony,  Système  des  Annélides,  1820,  p.  85,  PI.  I,  fi?.  3. 


95 


Cette  espèce  est  représentée  par  d'assez  nombreux 
exemplaires,  presque  tous  en  très  mauvais  état. 

Ils  mesurent  en  moyenne  de  80  à  140  m/m  de  long 
sur  5  à  8  m/m  de  diamètre  Un  seul  mesure  200  m/m 
sur  10  "7m. 

La  région  thoracique  composée  de  17  sétigères  est 
suivie  d'une  région  abdominale  de  100  à  140  seg- 
ments environ.  La  région  thoracique  est  renflée 
et  la  région  abdominale  est  plus  mince,  effilée, 
moins  cependant  que  chez  Lanice  conchilega. 

La  bouche  est  surmontée  d'une  grande  lèvre  supé- 
rieure arrondie,  membraneuse,  un  peu  plissée,  sorte 
de  voile  cépbalique  qui  la  sépare  des  tentacules, 
très  nombreux,  annelés  de  brun,  insérés  sous  le  lobe 
céphalique. 

La  lèvre  inférieure  a  la  forme  d'un  petit  tubercule 
arrondi,  creusé  d'une  légère  dépression,  rappelant 
un  peu  le  pied  du  Pecten. 

Le  premier  segment  est  dépourvu  de  soies  et  porte 
dorsalement  la  première  paire  de  branchies  et  laté- 
ralement deux  grands  lobes  foliacés,  arrondis,  qui 
viennent  s'affronter  sur  la  ligne  médiane  ventrale, 
simulant  une  grande  lèvre  bilobée. 

Le  deuxième  segment  porte  également  une  paire 
de  branchies  et  un  lobe  latéral  membraneux,  plus 
long  que  celui  du  segment  précédent,  en  forme  de 
lèvre  partant  du  bord  de  l'écusson  ventral  et  repliée 
sur  elle-même  jusqu'à  moitié  de  la  distance  entre 
le  premier  pied  et  le  bord  de  l'écusson. 

Le  3e  segment  porte  la  3e  paire  de  branchies  et  le 
premier  parapode,  composé  uniquement  d'un  faisceau 
dorsal  desoies  capillaires,  limbées,  légèrement  striées. 


—  9G 


Au  segment  suivant,  2e  sétigère,  apparaissent  les 
tores  uncinigères  portant  une  seule  rangée  de  plaques 
onciales  rétrogressives.  Ces  uncini  sont  en  forme  de 
plaque  portant  4  à  5  dents  aiguës,  recourbées.  Quand 
il  y  a  5  dents,  la  5e  est  très  petite.  Ces  dents  sont 
disposées  sur  le  bord  de  la  plaque  en  une  seule  rangée, 
fait  assez  rare  chez  les  Térébelliens.  Par  ce  caractère 
et  par  leur  forme,  ces  plaques  onciales  rappellent 
beaucoup  plus  celles  de  certains  Ampbarétiens, 
particulièrement  celles  de  Samytha  aspersa,  que 
celles  des  Térébelliens  (fig.  43  à  45). 

Jusqu'au  7e  sétigère  (6e  un- 
cinigère)  le  tore  ne  porte 
qu'une  seule  rangée  d'uncini 
rétrogressifs  ;  du  8e  sétigère 
(7e  uncinigère)  au  17e  séti- 
gère, ou  dernier  segment  tho- 
racique,  il  y  a  2  rangées  bien 
distinctes  de  plaques  onciales 
opposées  dos  à  dos,  l'anté- 
rieure rétrogressive,  la  posté- 
rieure progressive. 

Au  18e  sétigère,  ou  1er  ab- 
dominal, les  parapodes  dorsaux  à  soies  limbées  dis- 
paraissent et  les  tores,  jusque-là  en  forme  île  bour- 
relets se  rejoignant  presqu'au  milieu  de  la  ligne 
ventrale,  changent  brusquement  d'aspect. 

Ils  prennent  la  forme  de  pinnules  étroites,  sail- 
lantes, sortes  de  petites  rames  rectangulaires  dispo- 
sées tout  à  fait  ventralement  sur  deux  lignes  paral- 
lèles, déterminant  une  gouttière  ventrale  assez  mar- 
quée. 


Loimia  médusa 

Fig.   43  à  45,  uncini  lace 
et  profil  X  l:>t* 


—  97  — 

Ces  pinnules  ne  portent  qu'une  seule  rangée,  très 
courte,  de  plaques  onciales  rétrogressives  sem- 
blables à  celles  du  thorax,  mais  un  peu  plus  petites. 

Chaque  plaque  onciale  est  munie  de  2  soies  de 
soutien  chitineuses,  très  apparentes.  Dans  la  région 
thoracique  ces  soies  de  soutien  sont  plutôt  des 
soies-tendons  passant  graduellement  à  de  véritables 
muscles  ainsi  que  j'en  ai  décrit  chez  V Ampharete 
Gnibei. 

L'anus  s'ouvre  au  centre  d'une  petite  rosette  dor- 
sale dont  les  7  à  8  plis  rayonnants  se  terminent  en 
courts  cirres  renflés. 

Les  3  paires  de  branchies  sont  subégales,  la 
lre  paire  cependant  est  un  peu  plus  développée  que 
les  suivantes.  Elles  ont  des  ramifications  très  nom- 
breuses, très  fines  et  terminées  en  petits  bouquets 
très  fournis. 

A  la  face  ventrale  du  thorax  on  remarque  des  écus- 
sons  très  développés  et  de  deux  sortes  différentes. 
Les  9  premiers  (du  1er  au  9U  sétigère)  sont  blan- 
châtres, larges,  épais,  lisses,  très  serrés,  de  forme 
quadrangulaire  et  entiers,  sauf  le  premier  qui  est 
divisé  en  deux  par  un  sillon  transversal  et  qui,  en 
réalité,  représente  peut-être  deux  écussons  (en  ce 
cas  il  faudrait  en  compter  10  et  attribuer  le  1er  au 
2e  branchifère).. 

Ces  9  écussons,  décolorés  sur  les  exemplaires  con- 
servés dans  l'alcool,  sont  suivis  de  4  à  5  écussons, 
intersegmentaires,  hexagonaux,  plus  étroits,  divisés 
en  5  à  6  bandes  transversales  par  des  sillons.  Ces 
écussons  d'une  couleur  foncée,  d'un  brun  presque 
noirâtre,  vont  en  s'atténuant  progressivement  pour 

7 


—  98    - 

se  terminer  en  pointe  au  14e  sétigère  entre  les  tores 
uncinigères,  qui  se  rejoignent  presque  au  milieu  de 
la  face  ventrale. 

Le  thorax  porte  antérieurement,  de  chaque  côté  de 
sa  face  dorsale,  des  bourrelets  transversaux  incom- 
plets, de  plus  en  plus  courts,  qui  disparaissent  vers 
le  7e  à  8e  sétigère. 

Les  spécimens  conservés  dans  l'alcool  présentent 
de  chaque  côté  du  thorax,  une  bande  d'un  blanc 
crayeux,  assez  large  d'abord,  puis  progressivement 
rétrécie  et  atténuée,  s'étendant  jusqu'au  13e  ou 
14e  sétigère.  Cette  bande  blanchâtre  existe  également 
chez  Lanice  conchilega  et  elle  semble  correspondre 
au  trajet  du  gros  tube  commun  reliant  les  néphridies 
entre  elles. 

Le  tube  de  cette  espèce  rappelle  beaucoup  celui  de 
Lanice  conchilega,  bien  qu'il  ne  soit  pas  terminé  en 
frange.  L'un  de  ces  tubes  mesure  16  cent,  de  long 
suri  cent,  de  diamètre.  Il  est  couvert  de  grains  de 
sable,  de  graviers,  de  petites  coquilles  et  de  nom- 
breux fragments  de  bois  pourri,  noirci,  collés  irrégu- 
lièrement sur  sa  face  externe,  très  rugueuse  et  rappe- 
lant celle  des  tubes  de  Branchiomma. 

Ces  tubes  sont  doublés  d'une  membrane,  transpa- 
rente, blanchâtre. 

Un  spécimen  présente  plusieurs  anomalies  de 
segmentation.  A  droite  il  y  a  19  sétigères  au  lieu  de 
17.  Ces  sétigères  sont  normalement  constitués  par  un 
parapode  dorsal  à  soies  capillaires  et  un  tore  ventral 
à  2  rangées  de  plaques  onciales,  à  partir  du  8e  séti- 
gère. A  gauche  il  n'existe  que  17  parapodes  à  soies 
capillaires.  Sur  le  segment  correspondant  au  13e  séti- 


—  00  — 

gère  de  droite  il  n'y  a  pas  de  parapode  ni  de  soies' 
dorsales  mais  seulement  un  rudiment  de  tore  sans 
uncini;  en  face  du  19e  sétigère  de  droite  il  existe  à 
gauche  un  tore  normal  à  2  rangées  d'uncini  mais  pas 
de  soies  dorsales.  Le  thorax  compte  bien  2  segments 
de  plus  que  d'habitude  mais  ces  segments  ne  sont 
normalement  constitués  qu'à  droite,  à  gauche  2 
d'entre  eux  sont,  en  tout  ou  en  partie,  dépourvus  de 
soies. 

Le  nombre  des  écussons  blancs,  carrés,  est  de  8  seu- 
lement, au  lieu  de  9,  par  contre  il  y  a  0  écussons 
foncés,  hexagonaux,  finissant  entre  les  tores  du  17e 
sétigère  de  droite  (16e  de  gauche). 

En  résumé,  sauf  en  ce  qui  concerne  la  coloration 
de  l'animal  vivant,  que  je  n'ai  pu  vérifier,  cette 
espèce  répond  bien  exactement  à  la  description  et 
aux  figures  #de  Savigny.  Les  soies  seules  sont  repré- 
sentées d'une  manière  insuffisante  sur  ses  planches, 
mais  Malmgren  en  donne  de  bonnes  figures  qui 
permettent  de  constater  leur  identité.  La  description 
ci-dessus  concorde  également  bien  avec  celle  qu'il  a 
donnée  de  cette  espèce  (p.  380)  d'après  un  spécimen 
de  la  Mer  Piouge. 

Je  regrette  vivement  que  le  mauvais  état  des 
exemplaires  de  la  Casamance  ne  m'ait  pas  permis 
d'en  étudier  l'anatomie  interne  car  il  eut  été  très 
intéressant  de  la  comparer  à  celle  de  Lanice  conchi- 
lega. 

Quoique  les  plaques  onciales,  pectiniformes,  sans 
rangées  transversales  de  denticules,  de  Loimia 
médusa  diffèrent  beaucoup  d'aspect  de  celles  de 
Lanice  conchilegra,  qui  sont  aviculaires,  avec  ran- 


-   100  — 

•gées  transversales  de  denticules  décrètes  au  verlex, 
ces  deux  espèces  se  ressemblent  énormément  par 
une  foule  de  caractères. 

Elles  habitent  également  le  sable  et  leur  tube  est 
très  semblable,  bien  que  celui  de  L.  médusa  soit 
dépourvu  de  franges.  La  forme  du  corps  est  ana- 
logue, L.  conchilega  ayant  seulement  l'abdomen  un 
peu  plus  grêle  et  plus  allongé.  Les  deux  espèces  ont 
également  3  paires  de  branchies  semblablement  pla- 
cées, un  voile  dorsal,  de  grands  appendices  foliacés 
aux  deux  premiers  segments  branchifères,  des  écus- 
sons  ventraux  très  développés  et  de  forme  et  de  cou- 
leur différentes  suivant  la  région  considérée. 

Elles  ont  17  sétigères  thoraciques,  suivis  de  pin- 
nules  abdominales  saillantes,  les  tores  uncinigères 
commencent  au  2e  sétigère  (3e  branchifère),  ils  n'on 
d'abord  qu'une  seule  rangée  de  plaques  onciales 
rétrogressives,puis  à  partir  du  8e  sétigère  (7e  uncini- 
gère)  jusqu'au  17e  deux  rangées  opposées  dos  à  dus, 
l'antérieure  rétrogressive,  la  postérieure  progressive. 

Ce  dernier  caractère  est  très  remarquable  car 
parmi  toutes  les  Térébelles  Lanice  conchilega  Pall. 
et  3  espèces  du  genre  Loimia  :  L.  médusa  Sav., 
L.  annulifiîis  Gr.  et  L.  Montagui  Gr.  sont  les  seules 
ayant  des  plaques  onciales  disposées  sur  deux  ran- 
gées opposées  dos  à  dos. 

Enlin,  d'après  Meykr,  Lanice  conchilega  et  Loimia 
médusa,  seules  parmi  les  Térébelliens,  présentent 
une  disposition  des  néphridies  extrêmement  inté- 
ressante. Les  néphridies  sont  reliées  entre  elles  par 
un  gros  canal  néphridien  commun.  En  outre  ces 
deux   espèces  possèdent  chacune  3  paires  de  néphri- 


—  101  — 

dies  antérieures  dont  les  2  dernières  appartiennent  à 
un  même  segment,  particularité  très  rare  chez  les 
Polychètes  et  unique  dans  cette  famille. 

Il  eut  été  intéressant  aussi  de  comparer  les  oto- 
cystes  de  Lanice  conchilega  à  ceux  de  Loimia 
médusa,  mentionnés  par  Meyer. 

En  somme,  ces  deux  espèces  sont  extrêmement 
voisines  par  tout  l'ensemble  de  leurs  caractères  ana- 
tomiques  tandis  que  la  forme  de  leurs  soies  les 
éloigne  beaucoup.  Ceci  prouve  une  fois  de  plus 
que  si  les  soies  offrent  souvent,  chez  les  Polychètes, 
des  caractères  commodes  à  employer  pour  la  spécifi- 
cation il  ne  faut  cependant  pas  y  attacher  une  impor- 
tance exagérée  et  baser  sur  elles  les  affinités. 

FAMILLE     DES     SERPULIENS 

TRIBU    DES    SABELLIDES 

Potamilla  Gasamancencis  n.  spec. 

Un  seul  exemplaire,  tronqué  postérieurement,  me- 
surant 15  m/m  de  long  sur  1,2  m/m  de  diamètre. 

Le  panache  branchial  se  compose  de  deux  lobes 
enroulés  en  demi-cercle  et  formés  chacun  de  10  fila- 
ments branchiaux  à  nombreuses  barbu  les.  L'axe 
cartilagineux  des  branchies  est  formé  de  deux  files 
de  cellules.  Il  ne  parait  pas  y  avoir  d'yeux  branchiaux 
ni  d'yeux  céphaliques. 

La  base  des  lobes  branchiaux  est  cachée  par  la 
collerette  qui  forme,  dorsalement,  deux  lobes  un  peu 
allongés  et  séparés  par  une  longue  fente  médiane.  A 
la  face  ventrale,  la  collere  tte  est  à  peine  divisée  en 


—  102  — 


deux  lobes  par  une  légère  ineisure.  Elle  n'est  pas 

fendue  latéralement  (fig.  46  et  47). 

Le  premier 
segment  séti- 
gère,  confondu 
avec  la  base  de 
la  collerette, 
porte  de  cha- 
que côté  une 
seule  ligne  lon- 
gitudinale  de 
25  à  30  soies 
capillaires,  ex- 
trêmement fi- 
nes et  courtes, 
en  poinçon  un 
peu  recourbé, 
dont  le  plus 
grand  diamè- 
tre ne  dépasse 
guère  3  jjl  à  4  p. 


Potamilla  Casamancensis 

FlG.  46,  face  ventrale.  —  Fig.  47,  face  dor- 
sale. —  Fig.  48,  soie  en  pioche  X  350.  — 
Fig.  19,  soie  à  crochet  du  1"  uncinigère 
thoracique  X  ^0.  —  Fig.  50,  soie  spatulée 
et  soie  capillaire  du  1"  uncinigère  X  350.  — 
Fig.  51,  soies  aciculaires  du  1er  sétigère  X  350. 
et  la  longueur,  hors  des  téguments,  30  [t.  à  40  u.. 
(fig.  51). 

Le  thorax  comprend  ensuite  5  segments  sétigères 
portant,  à  la  rame  dorsale  :  1°  des  soies  capillaires 
un  peu  courbes,  légèrement  limbées;  2°  de  grosses 
soies  en  spatule  au  nombre  de  5  à  6  (fig.  50  et  52)  ; 
—  à  la  rame  ventrale  :  l"(ïà  7  soies  en  pioche  à 
pointe  fine,  recourbée  ;  2°  7  à  8  crochets  aviculaires  à 
manubrium  très  loni^  (fig.  54). 

Ces  5  segments  thoraciques  portent,  chacun,  à 
leur  face  ventrale,  un  écusson  rectangulaire,  entier. 


103 


Sur  le  côté  droit  du  5euncinigère  thoracique  passe, 
obliquement,    le    sillon    copragogue     qui     devient 

dorsal. 

La  région  abdomi- 
nale, composée  d'un 
grand  nombre  de  seg- 
ments, dont  une  partie 
manque  à  notre  spéci- 
men, porte,  à  la  face 
ventrale,  des  écussons 
divisés  en  deux  par  le 
sillon  copragogue. 

Dans  cette  région,  à 
partir  du  6e  uncinigère 
(7e  sétigère),  les  soies 
capillaires  deviennent 
ventrales  et  les  crochets 
aviculaires,  ou  uncini, 
passent  à  la  rame  dor- 
sale. 

Les  soies  capillaires 
de  la  rame  ventrale  sont 
1  imbées  et  toutes  sem- 
blables, les  unes,  la  moi- 
tié environ,  étant  seu- 


Po  ta  mi  lia  Casamancensis 


Fig.  52,  soie  en  spatule  X  350. 
—  Fig.  53,  soie  capillaire  abdo- 
minale X  350.  —Fig.  54,  crochet 
aviculaire  thoracique  X  350.  — 
Fig.  55,  crochet  aviculaire  abdo- 
minal X  350. 

lement  un  peu    plus  longues  que   les  autres    (fig. 
53). 

Les  uncini  de  la  rame  dorsale  sont  tous  semblables 
entre  eux.  Au  12e  segment  abdominal,  ils  sont  au 
nombre  de  7  à  8,  disposés  sur  une  seule  rangée.  Ils 
diffèrent,  par  leur  forme  et  par  leur  taille  plus 
grande,  de  ceux  de  la  région  thoracique.  Leur  manu- 


—  104  — 

brium  est  renflé,  court  et  tronqué  postérieurement, 
il  se  termine  par  une  grosse  dent  surmontée  au 
vertex  de  plusieurs  rangées  transversales  de  très 
fins  denticules  (fig.  55). 

Par  ses  tores  thoraciques  à  deux  rangées  de  soies  : 
crochets  aviculaires  et  soies  en  pioche,  par  ses 
uncini  disposés  en  une  seule  rangée  aux  tores  abdo- 
minaux, sa  collerette,  ses  lobes  branchiaux  ne  décri- 
vant pas  plusieurs  tours  de  spire,  l'absence  d'yeux 
branchiaux  sub-terminaux ,  ses  soies  dorsales  de 
deux  sortes  au  thorax  et  ses  soies  capillaires  abdo- 
minales d'une  seule  sorte,  cette  espèce  rentre  bien 
dans  le  genre  Potamilla  Mgr.,  tel  que  l'admet  de 
Saint-Joseph  (1). 

Par  contre  ses  rangées  longitudinales  de  soies  au 
premier  segment  thoracique  devraient  la  faire  ranger 
dans  le  genre  Hypsicomus  Gr.  si  ce  dernier  n'était 
caractérisé,  en  outre,  par  la  présence  de  deux  sortes 
de  soies  abdominales,  les  unes  en  spatule,  les  autres 
capillaires,  ce  qui  n'est  pas  le  cas  de  Potamilla 
Casamancensis. 

Quant  à  créer  un  genre  nouveau  pour  cette  espèce, 
intermédiaire,  en  somme,  entre  Hypsicomus  et 
Potamilla,  cela  me  semble  inutile  car,  vu  le  petit 
nombre  et  l'extrême  finesse  des  soies  du  premier 
segment,  celles-ci  ont  pu  fort  bien  échapper  à  l'ob- 
servation et  il  est  possible  que  d'autres  Potamilla  en 
portent  de  semblables. 

En  tout  cas  ce  caractère,  si  peu  important,  ne  me 
paraît   pas  avoir  à  lui  seul  une  valeur  générique. 

(1)  De  Saint-Joseph,  Aimélides  de  Dinard,  1894,  p;  248. 


—  105  — 

Les  soies  de  cette  espèce  diffèrent,  par  leur  forme, 
de  celles  de  toutes  les  autres  Potamilla,  elles  res- 
semblent au  contraire  beaucoup  à  celles  de  Potamis 
spathiferus  Ehl.  (1).  Celui-ci  porte  à  la  région  abdo- 
minale des  soies  de  deux  sortes,  mais  relativement 
peu  différentes,  les  unes  étant  seulement  plus  courtes 
et  à  limbe  plus  large  que  les  autres.  Elles  forment  la 
transition  entre  les  soies,  très  différentes  entre  elles, 
d'Hypsicomuset  celles  de  Potamilla  Casamancensis, 
qui  ne  présentent  qu'une  différence  de  longueur,  les 
variations  de  la  largeur  du  limbe  étant  à  peu  près 
inappréciables. 

Mais  par  son  aspect  général,  la  forme  de  ses  lobes 
branchiaux,  sa  lame  buccale  impaire  la  forme  très 
spéciale  de  sa  collerette  et  d'autres  détails  moins 
importants,  Potamis  spathiferus  forme  un  genre 
bien  distinct  de  Potamilla  et  ne  se  rapproche  de 
P.  Casamancensis  que  par  ses  soies. 

Cette  dernière  forme,  dans  le  genre  Potamilla,  une 
espèce  nettement  distincte  des  autres  et  établit  la 
transition  avec  Hypsicomus  et  Potamis. 

Angers,  le  27  Juin  1901. 
(1)  Ehxers,  Florida  Anneliclen,  p.  278,  PI.  LV,  fîg.  1-4. 


—  100   - 


O.  Lignier.  —  Sur  la  valeur  morpho- 
logique des  pièces  florales  chez  le 

Dicentra  spectabilis  DC.  * 


Les  pétales  et  les  étamines  du  Dicentra  spectabilis 
présentent  chacun  deux  parties  superposées,  sépa- 
rées par  un  étranglement  et  l'on  peut  se  demander 
quelle  est  la  valeur  morphologique  de  ces  régions. 
C'est  le  problème  que  je  me  propose  de  traiter  ici. 

On  sait  que  la  fleur  du  D.  spectabilis  renferme  : 
2  sépales  bractéiformes,  situés  dans  le  plan  mé- 
dian (1);  2  grands  pétales  gibbeux  placés  dans  le 
plan  transversal  ;  2  autres  pétales,  plans,  médians  ; 
puis  6  étamines,  groupées  par  trois,  dans  le  plan 
transversal,  c'est-à-dire  superposées  aux  pétales  gib- 
beux ;  enfin  un  ovaire  central,  uniloculaire,  qui 
porte  deux  bourrelets  placentaires  dans  le  plan 
médian  et  qui  est  surmonté  d'un  assez  long  style  se 

■  Communication  faite  à  la  séance  du  9  décembre  1901  ;  manus- 
crit remis  le  même  jour  ;  épreuves  corrigées  parvenues  au  Secrétaire 
le  14  décembre  1901. 

(1)  L'observateur  étanl  supposé  placé  (Lins  le  plan  de  la  feuille 
axillante,  en  dehors  d'elle  et  la  regardant.  Le  plan  médian  esl  alors 
le  plan  antéro-postérieur  (radial  par  rappi  ri  a  la  tige  support,  el  de 
même  le  plan  transversal  sera  le  plan  droite-gauche  (tangentiel  par 
rapport  à  cette  tige). 


—  107  — 

terminant  lui-même  par  deux  stigmates  latéraux, 
c'est-à-dire  situés  dans  le  plan  transversal.  Ces  der- 
niers simulent  deux  petites  languettes  qui  seraient 
rabattues  contre  le  style  et  coalescentes  avec  lui. 

Examinons  tout  d'abord  les  pétales  plans  du  verti- 
cille  supérieur,  qui  me  paraissent,  par  leur  forme  et 
par  leur  structure,  plus  favorables  pour  la  bonne 
compréhension  des  faits. 

Chacun  d'eux  se  montre  très  nettement  formé  de 
deux  moitiés  lamelleuses  superposées  l'une  à  l'autre 
et  séparées  par  un  étroit  étranglement.  Sur  toute  la 
longueur  de  la  moitié  inférieure  les  faisceaux  libéro- 
ligneux,  au  nombre  de  7  et  assez  écartés,  restent 
parallèles  entre  eux,  sauf  une  légère  courbure  des 
plus  latéraux.  Au  niveau  de  l'étranglement,  ces 
faisceaux  se  rapprochent  assez  brusquement  les  uns 
des  autres  mais  sans  jamais  s'anastomoser  entre 
eux.  Puis  ils  s'écartent  de  nouveau  dans  la  moitié 
supérieure  du  pétale  qui  présente  une  nervation, 
réticulée  dont  la  caractérisation  s'accentue  vers  le 
haut.  En  somme  la  disposition  du  système  libéro- 
ligneux  est  à  peu  de  chose  près  celle  qu'offrirait 
une  feuille  ;  la  moitié  inférieure  en,  serait  le 
pétiole  et  la  moitié  supérieure  le  limbe.  Les  seules 
particularités  qui  spécialisent  le  pétiole  sont  qu'il 
est  aussi  lamelleux  et  aussi  large  que  le  limbe,  que 
les  faisceaux  y  sont  écartés  les  uns  des  autres  et  qu'à 
sa  partie  supérieure  il  se  termine  par  un  étran- 
glement. Or  toutes  ces  particularités  semblent  n'en 
former  qu'une  seule,  à  savoir  que  le  pétiole  a,  sur 
presque  toute  sa  longueur,  subi  un  accroissement 
intercalaire  transversal  non  localisé  qui  lui  a  donné 


—  108  — 

sa  forme  lamelleuse  et  a  écarté  ses  faisceaux  ;  l'étran- 
glement supérieur  représente  la  seule  région  du 
pétiole  où  cet  accroissement  intercalaire  ne  s'est  pas 
produit. 

En  résumé  donc  il  semble  bien  démontré  que  les 
pétales  plans  du  D.  spectabilis  représentent  des 
feuilles  pétiolées  dont  le  pétiole  serait  devenu  lamel- 
leux  par  accroissement  intercalaire  transversal  et 
dont  le  limbe  serait  relativement  peu  développé  (1). 

Si  l'on  vient  à  comparer  aux  précédents  les  grands 
pétales  gibbeux  du  verticille  inférieur,  il  est  facile  de 
voir  que  les  mêmes  dispositions  s'y  retrouvent 
quoique  un  peu  moins  nettes.  Ici  encore  nous  obser- 
vons un  pétiole  aplati,  un  étranglement  et  un  limbe 
terminal.  Mais  le  pétiole  est  arqué  vers  l'extérieur  de 
manière  à  devenir  gibbeux;  il  est  en  outre  beaucoup 
plus  large  et  peut  renfermer  jusqu'à  21  faisceaux 
parallèles  ;  il  présente  ainsi  plutôt  l'aspect  d'une 
gaine.  L'étranglement  de  sa  partie  supérieure  est 
aussi  beaucoup  moins  nettement  délimité  du  côté  du 
limbe  qui  est  lui-même  relativement  plus  réduit, 
mais  également  à  nervation  réticulée. 

Les  deux  sépales  bractéiformes  de  la  base  de  la 
Heur  ont  assez  bien  l'aspect  d'un  triangle  isocèle  un 
peu  allongé.  On  n'y  observe  aucun  étranglement  et 

(1)  Je  ne  fais  pus  entrer  dans  cette  exposition  la  crête  dorsale 
ipie  présentent  les  pétales  médians,  cette  crête  résultant  simplement 
du  développement  d'une  lacune  aérifère  longitudinale  en  dessous  de 
l'épiderme  hypertrophié;  non  plus  que  l'organe  terminal  signalé 
au  sommet  de  leur  face  interne  el  que  nombre  de  botanistes  ont 
assimilé  à  une  anthère  atrophiée.  Ce  sont  là  en  effet  des  particula- 
rités sans  utilité  dans  la  discussion  actuelle. 


—  109  — 

par  suite  nulle  division  en  pétiole  et  limbe.  Cepen- 
dant, en  raison  de  leur  forme  générale  et,  plus 
encore,  en  raison  de  ce  fait  qu'ils  renferment,  au 
moins  dans  leur  moitié  inférieure,  cinq  taisceaux 
parallèles,  je  serais  assez  disposé  à  les  considérer 
comme  tout  entiers  homologues  du  pétiole  des 
pétales,  le  limbe  faisant  totalement  défaut.  Ainsi 
donc  l'atrophie  qui  a  frappé  ces  sépales  aurait  eu 
pour  premier  résultat  d'empêcher  complètement  le 
développement  du  limbe  et  pour  deuxième  consé- 
quence de  réduire  considérablement  le  pétiole  lui- 
même. 

Quant  aux  étamines,  elles  offrent  toutes  et  très 
nettement  une  division  en  pétiole  et  limbe  compa- 
rable à  celle  des  pétales.  Leur  pétiole,  arqué  vers 
l'extérieur  comme  celui  des  pétales  gibbeux  auxquels 
elles  sont  superposées,  n'est  plus  aplati  en  gaine 
mais  assez  nettement  cylindro-conique  ;  il  est  seu- 
lement pourvu  sur  ses  faces  latérales  d'une  petite 
aile  ondulée  qui  débute  à  très  faible  distance  de  sa 
base  et  qui  s'étend  jusqu'à  son  extrémité  supérieure 
vers  laquelle  elle  diminue  insensiblement;  encore 
cette  aile  manque-t-elle,  dans  chaque  phalange,  sur 
le  bord  latéral  externe  des  étamines  marginales  (1). 
L'étranglement  qui  termine  le  pétiole  des  étamines 
n'est  pas  seulement  caractérisé  par  la  disparition 
momentanée  des  ailes,  mais  aussr  par  un  coude  très 
net  qui  rejette  brusquement  le  limbe  en  arrière. 
Celui-ci  ressemble    à  une   petite   baguette  aplatie, 

(1)  Je  néglige  intentionnellement  la  glande  qui  se  trouve  à  la  base 
et  sur  le  dos  de  chaque  étamine  médiane,  cette  glande  me  semblant 
sans  aucune  utilité  dans  la  discussion  actuelle. 


—  110  — 

effilée  au  sommet,  qui  porterait  sur  chacun  de  ses 
bords  une  aile  étroite  et  ondulée  (1),  développée 
surtout  à  sa  base  et  atténuée  progressivement  vers 
son  sommet.  C'est  à  l'extrémité  supérieure  du  limbe 
ainsi  modifiée  que  se  trouvent  placés  les  sacs  polli- 
niques. 

L'assimilation  des  parties  du  pistil  avec  les  pièces 
des  verticilles  précédents  est  assez  difficile.  Toutefois 
en  examinant  avec  soin  cet  organe  lorsqu'il  est  encore 
jeune,  on  ne  peut  manquer  d'être  frappé  par  la 
similitude  de  ses  lignes  générales  avec  celles  des 
étamines.  Chacune  des  lames  du  stigmate  présente 
en  effet  avec  le  limbe  de  ces  dernières  une  ressem- 
blance remarquable  mais  à  la  condition  de  le  sup- 
poser excessivement  réduit  et  beaucoup  plus  rejeté 
en  arrière,  rabattu  môme  contre  le  sommet  du 
pétiole.  Tout  le  reste  du  pistil  (style  et  ovaire)  rap- 
pelle d'autre  part  les  pétioles  des  phalanges.  Il 
semble  donc,  en  s'en  tenant  aux  apparences  de  la 
morphologie  externe,  que  l'ovaire  et  le  style  corres- 
pondent au  pétiole  des  étamines  et  que  les  lobes 
stigmatiques  répondent  à  leur  limbe  (2). 

il  paraît  résulter  de  cette  étude  que,  dans  la  fleur 
du  D.  spectabilis  chacune  des  pièces  appendiculaires 
(sauf  peut-être  les  sépales  bractéiformes)  correspond 
à  une  feuille   pourvue  d'un  limbe  et  d'un  pétiole. 

• 

(1)  Ce  sont  ces  ailes  ondulées  dont  les  ondulations  s'engrènent 
les  unes  dans  les  autres,  qui  produisent  la  sorte  de  coalescence 
signalée  par  les  auteurs  entre  les  étamines  (l'une  même  phalange. 

(2)  La  structure  de  ce  pistil  el  la  position  des  stigmates  dans  le 
plan  transversal  méritent  une  étude  approfondie  donl  l'exposition 
ne  peul  trouver  place  ici.  Ce  sera  l'objel  d'un  mémoiie  ultérieur, 


111 


Toutefois  1  étude  approfondie  des  phalanges  stami- 
nales  m'a  conduit  à  une  conclusion  un  peu  diffé- 
rente. 

En  effet,  chacune  de  ces  phalanges  de  trois  éta- 
mines  est  nettement  superposée  à  l'un  des  pétales 
gibbeux  et  symétrique  par  rapport  au  même  plan 
que  lui.  La  symétrie  par  rapport  à  ce  plan  n'est  pas 
seulement  indiquée  par  la  disposition  bien  connue 
des  anthères  qui  sont  biloculaire  sur  l'étamine 
médiane  et  uniloculaires  seulement  sur  les  latérales, 
mais  encore  par  la  plus  grande  longueur  des  éta- 
mines  latérales  et  par  la  disposition  des  ailes  que, 
précédemment,  je  viens  de  signaler  et  de  décrire  le 
long  des  fdets  (1).  Ces  différentes  particularités 
morphologiques  tendent  déjà  à  faire  admettre  que 
chaque  phalange  du  D.  spectabilis  ne  représente  pas 
trois  étamines  indépendantes  les  unes  des  autres. 
Celte  conclusion  est  encore  appuyée  par  ce  fait  que 
les  3  étamines  d'un  même  groupe  sont  en  réalité 
légèrement  coalescentes  entre  elles  à  leur  base  (2). 
Mais  c'est  surtout  la  structure  anatomique  de  la 
phalange  qui  vient  démontrer  combien  les  3  étamines 
y  sont  dépendantes  les  unes  des  autres  (3),  et  prouve 
qu'elles  ne  sont  en  somme  que  les  trois  parties  d'une 


(1)  Sans  parler  de  la  glande  dorsale  impaire  qui  se  trouve  sur 
la  base  de  l'étamine  médiane  et  manque  sur  les  latérales. 

(2)  On  sait  que  chez  des  genres  voisins  Fumaria  et  Corydalis, 
cette  coalescence  s'étend  presque  jusqu'aux  anthères. 

(3)  Je  réserve   l'exposition  des   faits  pour    une   publication   plus 
étendue  en  cours  de  rédaction. 


—  112  — 

même  unité  morphologique,  ctiin  même  stamino- 
phylle  (1)  sessile  (2),  à  trois  folioles  pétiolulées. 

Ainsi  donc  chez  le  D.  spectabilis  ce  n'est  pas  l'éta- 
mine  mais  bien  la  phalange  entière  qui  est  l'équi- 
valent morphologique  de  la  feuille.  Dès  lors  il  est 
impossible  de  considérer  les  filets  des  étamines,  de 
leur  base  à  leur  coude,  autrement  que  comme  des 
pétiolules  et,  au-dessus  de  leur  coude,  que  comme 
des  folioles.  Mais  alors  le  pétiole  et  le  limbe  de 
chaque  pétale,  qui  est  en  même  temps  l'équivalent 
morphologique  de  la  feuille  et  de  la  phalange,  ne 
doivent -ils  pas  être  également  considérés  comme 
représentant  un  pétiolule  surmonté  d'une  foliole  ; 
et  ne  doit-on  pas  dire  par  suite  que  ces  pétales  sont 
des  feuilles  sessiles  unifoliolées. 

(1)  Je  désigne  sous  ce  nom  Y  ensemble  de  la  feuille  staminale, 
c'est-à-dire  l'équivalent  morphologique  du  carpelle;  cette  feuille 
pouvant  du  reste  être  soit  uni-  soit  pluristaminée.  Ce  terme 
nouveau  ne  fait  double  emploi  ni  avec  celui  d'androphore  qui 
représente  plusieurs  staminophylles  soudés,  ni  avec  celui  de  pha- 
lange qui  signale  simplement  l'adelphie  des  étamines  sans  rien 
préjuger  de  la  valeur  morphologique  des  pièces  dénommées,  ni  avec 
■ilui  d'étamine  puisque  celle-ci  peut  n'être  qu'un  lobe  de  stamino- 
phylle. 

(2)  Cette  conclusion  semble,  au  moins  partiellement,  d'accord  avec 
l'opinion  de  Clos  (voir  Clos,  La  théorie  du  pétiole  dans  la  /leur, 
Mém.  de  l'Acad.  d.  se,  insc.  el  b.-l.  de  Toulouse,  X*  année,  t.  1) 
qui  admet  que  «  dans  les  plantes  pétalées,  le  filet  n'a  rien  de 
commun  avec  le  pétiole  »  et  que  «  dans  nombre  de  polypétales  et 
de  monorotylées  à  périanthe  coloré,  le  lilet  représente  une  étroite 
bande   médiane  du  pétale  avec  sa  nervure  médiane  ». 


—  113 


Dr  F.  Gitlon.—  Marche  tle  la  feuillaison 
des  arbres  a  feuilles  caduques  a 
la  Graiule-Caiiarie  *. 


On  a  depuis  longtemps  remarqué  que,  dans  la  zone 
méditerranéenne  de  l'Europe  et,  plus  encore,  à 
Madère,  la  précocité  de  plus  en  plus  grande  vers  le 
sud  du  printemps  thermique  n'a  pas  pour  consé- 
quence une  précocité  correspondante  du  bourgeon- 
nement des  arbres  à  feuilles  caduques.  C'est  ainsi 
que  les  chênes  et  les  frênes  ne  poussent  leurs  feuilles 
à  Funchal  (Madère)  qu'en  avril,  alors  que,  depuis 
février,  on  observe  les  températures  de  11  et  12 
degrés  environ  qui  régnent  en  Allemagne  au  mo- 
ment de  leur  feuillaison. 

On  a  dit  que  les  arbres  conservaient  sous  le  climat 
méditerranéen  leurs  habitudes  héréditaires  et  n'ou- 
vraient leurs  bourgeons  qu'à  l'époque  de  l'année  où 
ils  les  ouvrent  dans  leur  pays  d'origine.  —  Mauvaise 
raison,  car  l'habitude  héréditaire,  pour  les  arbres, 
est  de  se  feuiller  à  une  température  déterminée  et 
non  pas  à  date  fixe. 

J'ai  pensé  que  ce  retard  apparent  du  renouveau 
végétal  sur  le  printemps  thermique  devait  être  dû  à 

*  Communiration  lue  à  la  séance  du  9  décembre  1901.  Épreuves 
corrigées  retournées  au  Secrétaire,  le  15  janvier  1902. 

8 


—  114  — 

un  certain  défaut  de  maturation  du  bourgeon.  Au 
moment  où  surviennent  en  Allemagne  les  tempéra- 
tures de  11  et  12°  les  bourgeons  des  chênes  et  des 
frênes  sont  parfaits  et  ne  demandent  pour  se  déve- 
lopper qu'une  température  suffisante.  J'ai  pensé 
qu'il  n'en  était  plus  de  même  à  Madère  et  aux  Cana- 
ries et  j'ai  cru  trouver  dans  la  sécheresse  estivale 
caractéristique  de  la  zone  méditerranéenne  la  cause 
locale  qui,  en  suspendant  la  végétation,  empêche  le 
bourgeon  de  s'  «  aoûter  ». 

Pour  le  vérifier  j'ai,  au  printemps  dernier,  observé 
la  feuillaison  des  arbres  à  feuilles  caduques  simulta- 
nément dans  toutes  les  zones  d'altitude  de  la  Grande 
Canarie.  La  sécheresse  estivale,  très  marquée  dans 
la  zone  basse,  s'atténue  beaucoup  sur  les  hauteurs, 
dans  la  zone  de  friction  des  deux  alizés  et  j'espérais 
trouver  entre  les  différentes  zones  des  différences 
instructives. 

J'ai  en  effet  constaté  que  le  bourgeonnement  des 
arbres  est  très  sensiblement  plus  précoce  sur  les 
hauteurs  (vers  800-1000-1200  mètres  et  plus)  que 
clans  la  zone  basse  —  et,  lorsqu'on  suit  certaines 
routes  qui  s'élèvent  peu  à  peu  du  littoral  même 
jusqu'aux  plateaux,  on  voit  les  arbres  se  feuiller 
peu  à  peu  davantage  à  mesure  qu'on  s'élève.  Les 
peupliers  pyramidaux  qui  poussent  dans  la  zone 
basse  en  bordure  des  plantations  de  canne  à  sucre, 
les  racines  dans  l'eau,  sont  en  avril  beaucoup  moins 
avancés  que  ceux  qui  entourent  les  fermes,  en  sol 
très  sec,  bien  au-dessus  de  San  Mateo  vers  1000  m. 
D'autre  part,  à  l'inverse  de  ce  qu'on  observe  pour  la 
feuillaison  des  arbres,  la  floraison  des  plantes  basses 


—  115  — 

est  très  régulièrement  successive,  comme  partout, 
de  la  zone  basse  vers  les  hauteurs,  dans  le  sens  de 
l'abaissement  de  la  température. 

Tout  semble  donc  indiquer  que  la  sécheresse  plus 
ou  moins  marquée  de  la  saison  d'été  a  pour  consé- 
quence, à  chaque  niveau  altitudinal  de  l'île,  un 
retard  plus  ou  moins  considérable  de  la  feuillaison 
sur  le  printemps  thermique.  Le  cas  signalé  plus 
haut  des  peupliers  plantés  autour  des  cannes  à  sucre 
exclut  en  effet  l'hypothèse  d'une  action  immédiate 
de  la  sécheresse  d'avril.  (Ces  peupliers  sont  d'ailleurs 
aussi  secs  que  les  autres  en  été). 

On  observe  en  outre  très  souvent  une  feuillaison 
partielle  des  grosses  branches  précédant  de  très  loin 
la  feuillaison  générale.  J'aurai  l'occasion  de  montrer 
comment  cette  petite  anomalie  d'une  «.  feuillaison  en 
deux  temps  »  se  rattache  elle  aussi  aux  conditions 
générales  indiquées  plus  haut. 


—  116  — 


L.-J.     LEGER 


NOTICE     BIOGRAPHIQUE 

Par  O.  I.IGMKIt 

Professeur  à  l'Université  de  Caen  (*) 


Etre  réduit  à  l'impuissance  au  moment  où,  par 
des  études  longues  et  laborieuses,  on  est  parvenu  à 
la  maturité  scientifique,  au  moment  où,  par  la  publi- 
cation de  premières  recherches  personnelles,  on  a 
fait  la  preuve  qu'on  avait  les  qualités  d'un  vrai 
savant,  au  moment  où,  sous  l'influence  de  ces  re- 
cherches, le  cerveau  s'est  rempli  de  problèmes  à 
résoudre  et  d'un  ardent  désir  d'en  attaquer  l'étude, 
telle  a  été  la  dure  destinée  de  L.-J.  Léger  qu'une 
maladie  longue  et  impitoyable  vient  d'emporter  à 
30  ans. 

Louis-Jules  Léger  est  né  le  28  juillet  18G5  à  Lou- 
vieis  où  son  père  était  filateur.  C'est  à  l'école  primaire 
de  cette  ville  qu'il  fit  ses  premières  études  ;  puis,  à 

(*)  Lue  à  la  séance  du  i)  décembre  1901. 


117 


15  ans,  il  entra  comme  boursier  à  l'Ecole  profession 
nelle  d'Elbeuf.  Dès  cette  époque  Léger  possédait  les 
qualités  de  méthode  et  de  travail  qu'il  devait  garder 
toute  sa  vie,  et  je  ne  saurais  mieux  faire  pour  le 
prouver  que  de  reproduire  textuellement  un  passage 
du  certificat  qui  lui  fut  remis  par  son  directeur  au 
sortir  de  l'Ecole  en  1883:  «  Léger  Jules  s'est  distingué 
entre  tous  ses  condisciples  par  une  tenue  irrépro- 
chable et  des  succès  extraordinaires  dans  les  sciences 
et  dans  les  lettres....  Nous  pourrions  le  citer  comme 
modèle  de  l'Ecole  sous  tous  les  rapports.  Je  le  recom- 
mande comme  le  meilleur  sujet  que  j'aie  peut-êlre 
rencontré  dans  ma  longue  carrière  d'instituteur  ». 
Mais  ce  que  ne  dit  pas  le  certificat,  c'est  que  tout 
en  continuant  si  heureusement  ses  études  à  l'Ecole 
professionnelle,  Léger  suivait  en  outre  les  leçons  de 
Chimie  de  la  Société  Industrielle  d'Elbeuf,  qu'il  y 
méritait  même,  dès  1881,  le  Ier  prix  de  Chimie 
théorique  et  de  Travaux  pratiques,'  et  qu'il  était 
presque  immédiatement  après  mis  hors  concours, 
puis  nommé  préparateur  du  cours,  fonctions  qu'il 
remplit  jusqu'à  son  départ  pour  Caen  en  1885.  Ce 
qu'il  ne  dit  pas  non  plus,  c'est  que  Léger  profitait 
de  ses  jours  de  congé  pour  aller  herboriser  dans 
les  environs  d'Elbeuf  sous  la  direction  de  membres 
de  la  Société  d'Etude  des  Sciences  naturelles  de 
cette  ville  et  qu'il  y  prit  le  goût  de  la  botanique  qui 
devait  plus  tard  se  changer  en  vocation.  La  façon 
heureuse  dont  il  menait  de  front  toutes  ces  études 
sont  la  meilleure  preuve  de  ses  grandes  capacités. 

Au  sortir  de  l'Ecole  professionnelle  d'Elbeuf,  Léger 
compléta  son  instruction  de  telle  façon  que  l'année 


—  118  - 

suivante  (1)  il  se  faisait  recevoir  bachelières  Sciences 
à  Paris.  Il  vint  alors  à  Gaen  et  put,  à  titre  de  bour- 
sier, y  suivre  les  cours  de  Sciences  naturelles  à  la 
Faculté.  Deux  ans  après  il  était  reçu  licencié  es 
Sciences   naturelles  à  la  suite    d'un    brillant  exa- 

4 

men  (2).  C'est  justement  vers  cette  date  que  j'arrivai 
moi-même  à  Caen  et  que  je  fus  amené  à  le  connaître. 
A  cette  époque,  Léger  n'avait  encore  fait  que  peu 
d'anatomie  végétale  ;  mais  dès  que  je  lui  eus  démontré 
l'importance  de  cette  science,  il  entreprit  d'en  appro- 
fondir l'étude  avant  même  d'entamer  un  travail  de 
thèse  Et,  après  son  directeur  de  l'Ecole  d'Elbeuf,  je 
puis  à  mon  tour  dire  que  j'eus  rarement  un  élève 
aussi  assidu,  à  l'esprit  aussi  ouvert  et  qui,  par  suite, 
fit  des  progrès  aussi  rapides.  C'est  d'ailleurs  pour 
cette  raison  qu'en  novembre  1890,  lorsque  la  place 
de  préparateur  de  botanique  devint  vacante,  je 
m'empressai  de  la  lui  offrir.  Plus  tard,  lors  de  l'orga- 
nisation des  études  physiques,  chimiques  et  natu- 
relles préparatoires  à  la  Médecine,  avant  même  qu'il 
n'eut  acquis  le  titre  de  docteur  es  Sciences  natu- 
relles (3),  il  devint  chef  des  travaux  de  botanique 
et  fut  chargé  en  outre  de  conférences  (4).  Le  2 
mars  1898,  il  était  nommé  professeur  suppléant 
d'histoire  naturelle  à  l'Ecole  de  Médecine  et  de  Phar- 
macie. Enfin,  le  28  octobre  de  la  même  année,  il  fut 
promu    maître  de  conférences    à    la    Faculté    des 


(1)  26  juiïlel  1884. 

(2)  15  juillet  1887. 

(3)  Sa  soutenance  de  thèse  est  du  22  juin  1895. 

(4)  Arrêté  du  8  octobre  1894. 


—  119  — 

Sciences  ;  il  allait  y  être  nommé  professeur-adjoint 
au  moment  même  où  la  mort  nous  l'enlevait. 

De  toutes  les  branches  de  la  botanique  ce  fut 
l'anatomie  qui  provoqua  plus  particulièrement  les 
recherches  de  Léger  ;  ce  fut  elle  qui  resta  toujours 
sa  science  de  prédilection.  La  note  sur  des  germina- 
tions anormales  d'Acer  platanoïdes  qu'il  fit  en 
1889  (1)  n'est  qu'un  essai  de  débutant.  C'est  cepen- 
dant immédiatement  après,  dès  la  fin  de  la  même 
année,  qu'il  entame  sa  longue  série  de  recherches 
sur  l'appareil  des  Papavéracées  (Papavéracées  et 
Fumariacées  DC),  recherches  qui  aboutirent  en 
1895  à  la  publication  de  son  premier  grand  mé- 
moire (6).  Avec  quelle  conscience  fut  fait  ce  travail, 
ceux-là  seuls  le  savent  qui  ont  vu  Léger  à  l'œuvre. 
Jamais  il  n'était  satisfait  de  ses  résultats  ;  constam- 
ment il  recommençait  sur  le  même  sujet  et  souvent 
en  employant  des  méthodes  différentes  des  recher- 
ches qui  par  d'autres  eussent  être  considérées  comme 
amplement  suffisantes.  Seule  cette  façon  d'agir,  jointe 
à  quelques  interruptions  de  travail  nécessitées  par 
sa  santé,  permet  de  comprendre  comment  il  se  fait 
que  malgré  sa  belle  intelligence,  malgré  un  travail 
intensif  et  une  extrême  ténacité  d'efforts,  il  ait  mis 
cinq  années  pourachever  son  œuvre.  Mais  aussi  quelle 
moisson  de  faits  certains  !  quelle  rigueur  dans  les 
résultats!  C'est  d'ailleurs  à  propos  de  ce  mémoire 
que  M.  Flahault,  professeur  à  l'Université  de  Mont- 
pellier, a  pu  écrire  (1)  :  «  Beaucoup  de  travaux  ana- 


(1)  Revue  générale   des   Sciences   pures  et-  appliquées,   t.  VII, 
1896,  p.  421. 


120 


tomiques  contemporains  se  préoccupent  trop  exclu- 
sivement d'un  petit  nombre  des  rapports  qu'il  faut 
connaître;  M.  Léger  n'en  néglige  aucun.  La  première 
partie  de  son  mémoire  est  un  modèle  de  description 
anatomique...  Le  travail  de  M.  Léger  est  de  ceux  dont 
on  devra  tenir  le  plus  grand  compte  chaque  fois 
qu'il  sera  question,  à  un  point  de  vue  quelconque, 
de  la  famille  des  Papavéracées  ».  Dans  l'étude  des 
faits  anatomiques  il  ne  s'est  pas  en  effet  borné  à  exa- 
miner, comme  on  le  fait  trop  souvent,  quelques 
coupes  transversales  plus  ou  moins  soigneusement 
choisies  ;  il  voulut  plus  de  précision,  plus  de  rigueur. 
[1  ne  croyait  pas  connaître  la  structure  d'un  organe 
tant  qu'il  ne  l'avait  pas  étudié  par  les  méthodes  les 
plus  complètes  dans  toute  son  étendue  et  même  dans 
ses  régions  de  contact  avec  les  organes  voisins,  tant 
qu'il  ne  l'avait  pas  en  outre  observé  à  tous  les  âges. 
A  ces  divers  points  de  vue  il  faut  tout  particulière- 
ment citer,  dans  cette  étude  des  Papavéracées,  ses 
recherches  sur  le  latex  et  les  laticifères.  C'est  qu'en 
effet,  bien  que  dès  la  fin  de  1890,  il  les  eut  déjà  suffi- 
samment avancées  pour  se  permettre  d'en  commencer 
la  publication  (2,  3),  qu'il  les  eut  presque  termi- 
nées en  1891  (4,5),  il  n'en  continua  pas  moins  à 
revoir  et  à  vérifier  tous  ses  résultats  jusqu'à  la 
publication  du  mémoire  final,  en  1895  (6). 

11  avait  à  peine  terminé  cette  première  étude  que 
l'Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de 
Caen  mettait  au  concours  pour  le  prix  Le  Sauvage  : 
le  Hha\  son  origine  et  ses  caractères  généraux. 
C'était  une  question  pour  laquelle  Léger  étaitbien  pré- 
paré  par   les   recherches    qu'il   venait  de  terminer 


—  121  — 

puisque,  déjà  chez  les  Papavéracées,  il  avait  reconnu 
que  le  premier  stade  de  la  caractérisation  des  tubes 
libériens  est  représenté  parla  différenciation  nacrée. 
Il  se  remit  donc  immédiatement  au  travail.  Il  consa- 
cra à  ces  nouvelles  recherches  près  de  deux  années 
d'un  labeur  assidu  et  ce  ne  fut  que  le  30  décembre 
1896,  à  la  limite  extrême  accordée  par  le  concours, 
qu'il  put  déposer  son  manuscrit  au  secrétariat  de  la 
Société  (8). 

De  même  que  le  premier,  ce  deuxième  mémoire 
est  un  modèle  de  travail  consciencieux,  tout  ce  qui  y 
est  décrit  ayant  été  vu  et  contrôlé  avec  le  plus  grand 
soin  ;  aussi  Léger  eut-il  la  grande  joie  de  le  voir 
couronné.  Peut-être  cependant  pourra-t-on  trouver 
qu'il  est  incomplet  sur  certains  points,  comme  Léger 
lui-même  ne  manquait  pas  de  le  faire  remarquer. 
Mais  les  délais  qui  étaient  imposées  par  le  concours 
l'avaient  obligé  cette  fois  à  limiter  ses  recherches 
plus  qu'il  ne  l'aurait  voulu.  Il  se  proposait  d'ailleurs 
de  les  continuer  ultérieurement,  ainsi  qu'il  l'in- 
dique lui-même  dans  une  sorte  d'avant-propos.  Quoi 
qu'il  en  soit  et  malgré  ses  imperfections,  ce  mémoire 
marquera  une  étape  de  grande  valeur  dans  le  déve- 
loppement de  nos  connaissances  sur  le  liber.  Pour  la 
première  fois  en  effet  l'existence  de  la  cellule  nacrée, 
déjà  reconnue  et  dénommée  dans  le  Mémoire  sur  les 
Papavéracées,  est  mise  en  complète  lumière  :  cette 
cellule  est,  dans  le  liber,  le  premier  élément  vascu- 
laire  caractérisé,  de  même  que  la  trachée  l'est  dans 
le  bois.  Léger  a  eu  en  outre  le  grand  mérite,  après 
avoir  reconnu  ce  premier  stade  do  l'histoire  des 
tubes  criblés,  d'en  avoir  compris  toute  l'importance 


—  122  — 

et  aussi  celui  d'en  avoir  établi  la  constance  d'une 
façon  indubitable  grâce  à  l'étude  d'un  grand  nombre 
d'espèces  prises  dans  toutes  les  familles  des  plantes 
vasculaires. 

Malheureusement  ce  dernier  effort  considérable 
qu'il  venait  de  donner  avait  notablement  accru 
l'altération  de  sa  santé.  Déjà  atteint  depuis  quelque 
temps  d'une  toux  inquiétante,  il  sentit  le  besoin 
d'un  repos  complet  et  commença  à  le  prendre.  Il  lui 
eut  en  outre  fallu  se  soigner  sérieusement  ;  par 
malheur  il  eut  le  grand  tort  de  ne  jamais  s'y  astreindre 
complètement  si  ce  n'est,  peut-être,  quand  déjà  il 
était  trop  tard  et  de  ne  pas  permettre  même  que  ses 
amis  s'occupassent  de  sa  santé.  Il  savait  cependant 
le  terrible  mal  qui  l'étreignait.  C'était,  je  crois,  au 
début  de  1890,  à  la  suite  d'une  violente  attaque 
d'influenza,  qu'il  en  avait  ressenti  les  premières 
atteintes  (1)  ;  mais,  pendant  les  premières  années 
qui  suivirent,  la  maladie  ne  paraissait  s'être  déve- 
loppée qu'avec  une  extrême  lenteur,  qui  peut-être 
illusionna  Léger,  et  il  avait  fallu  les  grandes  fatigues 
de   1894,    1895    et   1896,    auxquelles    étaient    venu 

(1)  11  semble,  il  est  vrai,  d'après  des  noh>  manuscrites  retrom 
après  sa  mort,  que  Léger  ne  faisait  remonter  son  mal  qu'à  janvier 
1891,  époque  à  laquelle  il  aurait  eu  une  première  hémoptysie, 
mais  ce  n'est,  en  tous  cas,  qu'en  1896,  ou  peut-être  a  la  fin  de 
1895,  qu'il  commença  a  s'en  préoccuper,  après  que  son  attention 
eut  été  mise  en  éveil  par  de  nouveaux  crachements  'le  sang.  C'est 
du  moins  ce  qui  semble  résulter  île  ces  mêmes  noies,  car  malheu- 
reusement, je  le  repète,  Léger  ne  permil  jamais  qu'on  l'entretint 
Me  sa  maladie  sauf  tcnt  a  tait  dans  les  derniers  mois  île  moi  exis- 
tence :  il  semble  même  vraisemblable  qu'il  ne  voulut  pas  davantage 
avoir  recours  aux  conseils  d'un   médecin. 


—  123  — 

s'ajouter,  ainsi  que  je  le  montrerai  plus  tard,  d'im- 
menses chagrins,  pour  donner  à  son  mal  plus  d'acuité. 
Quoi  qu'il  en  soit,  celui-ci  fit  dès  lors  des  progrès 
plus  rapides  et  les  forces  de  Léger  diminuèrent  sen- 
siblement, l'obligeant  constamment  à  prolonger  son 
repos;  aussi  ne  put-il  désormais  faire  aucune  recherche 
importante. 

C'est  donc  brutalement  et  en  plein  développement 
de  sa  maturité  scientifique  que,  malgré  qu'il  ait  pu 
survivre  encore  pendant  cinq  années,  sa  puissance 
de  recherches  a  été  brisée.  L'amour  inné  du  travail 
qu'il  avait  en  lui  l'amena,  il  est  vrai,  à  entamer  plu- 
sieurs études  nouvelles  mais  inutilement  ;  les  forces 
lui  manquèrent  pour  les  poursuivre.  Il  ne  publia 
désormais  que  quelques  observations  sur  des  perfo- 
rations de  racines  vivantes  par  des  rhizomes  de 
graminées  (10),  deux  notes  de  vulgarisation  (9,  11) 
et  une  réclamation  de  priorité  pour  sa  découverte  de 
la  différenciation  nacrée  (12). 

Bien  que  Léger  fut  avant  tout  un  anatomiste,  il  ne 
se  désintéressa  nullement  des  autres  parties  de  la 
botanique  ;  il  avait  l'esprit  trop  curieux  de  toutes 
choses  pour  qu'il  put  ainsi  limiter  le  cadre  de  ses 
recherches  et  de  ses  connaissances.  Bien  mieux  la 
botanique  systématique  qui,  ainsi  que  je  l'ai  montré 
précédemment,  avait  déterminé  sa  vocation,  fut 
toujours  pleine  d'attraits  pour  lui.  Non  seulement  il 
avait  commencé  un  assez  important  herbier  de 
plantes  recueillies  par  lui-même,  herbier  qu'il  conti- 
nua à  accroître  tant  que  ses  forces  le  lui  permirent, 
mais  encore  il  s'intéressait  tout  particulièrement  à 
la  question  si  passionnante  de  l'espèce.  Et  aucun  de 


—  124  — 

ceux  qui  fréquentaient  l'Institut  botanique  ne  peut 
avoir  oublié  l'entrain  avec  lequel  il  discutait  les  ques- 
tions de  variabilité  et  d'adaptation  chez,  les  plantes, 
non  plus  que  les  expériences  qu'il  lit  à  leur  sujet, 
en  particulier-  celles  qu'à  la  suite  de  la  note  de  M.  de 
la  Thuillerie  (i),  il  avait  entreprises  sur  le  Daucus 
gummifer. 

Je  dois  rappeler  aussi  que  pendant  plusieurs  années 
il  s'occupa  du  classement  et  du  cataloguement  de 
l'herbier  Lenormand  de  la  Faculté  des  Sciences  et 
que  plus  tard  lorsque  j'entrepris  la  révision  des 
carrés  de  culture  de  l'Ecole  botanique,  il  m'y  aida 
pour  une  large  part  et  avec  une  véritable  ardeur. 

La  physiologie  elle-même  le  tenta,  surtout  dans 
les  derniers  temps  de  son  existence,  et  nous  ne  pou- 
vons que  regretter  que  la  maladie  ait  constamment 
interrompu  ses  expériences,  en  particulier  celles 
concernant  l'influence  exercée  par  les  liqueurs 
nutritives  sur  la  reprise  des  boutures. 

Son  esprit  de  savant  curieux  l'avait  même  entraîné 
souvent,  bien  en  dehors  de  la  botanique,  dans  l'étude 
des  sociétés  humaines  et,  en  général,  dans  celle  du 
développement  de  l'esprit  humain.  Etje  l'entends  en- 
core lorsqu'après  un  voyage  fait  en  Bretagne  pendant 
les  vacances  de  1900,  il  me  racontait  ses  visites  aux 
monuments  mégalithiques  et,  plus  spécialement, 
aux  alignements  de  Garnac.  Avec  quel  enthousiasme 
il  parlait  de  ces  innombrables  et  énigmatiques 
témoins  de  l'activité  humaine  !  Avec  quel  bonheur, 

(1)  Dufoub    de  la  Thuillbrie,   Notes  sur  le    Daucus   gummifer 
Bull,  de  la  Soc  Linn.  de  Normandie,  5'  Bér.,  t.  II,  Caen,  1898). 


—  125  — 

malgré  la  toux  terrible  qui  le  secouait  presque  sans 
interruption,  il  me  montrait  les  nombreuses  et 
magnifiques  pbotographies  qu'il  en  avait  rapportées  t 
Je  dois  ajouter,  pour  être  juste,  que  Léger  n'était 
pas  seulement  un  savant  mais  qu'il  avait  en  outre  un 
tempérament  d'artiste.  A  toute  époque  de  son  exis- 
tence il  sacrifia  aux  Arts.  A  Gaen,  il  fréquentait  les 
cours  de  sculpture  et  de  peinture  et  souvent  il  se 
délassait  l'esprit  en  modelant  ou  en  moulant  l'argile 
ou  le  plâtre,  ou  bien  en  peignant  à  l'huile  ou  encore 
en  dessinant  des  tableaux  de  cours  qui  lui  font  le 
plus  grand  honneur. 

Mais  quel  que  fut  son  amour  de  la  recherche,  son 
ardeur  à  la  poursuite  de  l'inconnu  ou  ses  désirs 
artistiques,  jamais  ils  ne  lui  firent  négliger  son 
enseignement.  C'est  qu'en  effet  faire  son  service  avec 
la  plus  grande  conscience  était  pour  lui  un  devoir 
auquel  il  ne  consentait  à  se  soustraire  sous  aucun 
prétexte  ;  en  cela  comme  en  toutes  choses  il  était 
d'une  conscience  extrême.  Il  est  à  ce  sujet  un  petit 
carnet  bien  curieux,  c'est  celui  sur  lequel  il  notait 
les  observations  relatives  à  sa  maladie.  On  y  voit 
chaque  jour  de  la  dernière  année  la  lutte  de  l'homme 
de  cœur  dont  les  forces  sont  épuisées  et  qui  cepen- 
dant tient  à  faire  rigoureusement,  quoiqu'il  en 
souffre,  le  service  que  comportent  ses  fonctions,  qui 
se  raidit  avec  tant  d'énergie  dans  cette  lutte  quoti- 
dienne où  il  doit  bientôt  succomber  que  ceux-mêmes 
qui  l'entourent  s'y  laissent  tromper  et  doutent  qu'il 
soit  si  malade.  Combien  M.  ie  Doyen  de  la  Faculté 
des  Sciences  avait  raison  quand  il  disait  sur  sa  tombe 


—   126  — 

que  Léger  était  mort  «  au  champ  d'honneur,  victime 
de  son  devoir  »  !  Mais  il  est  encore  une  autre  raison 
que  le  devoir  qui  entraînait  Léger  à  ne  jamais  négli- 
ger son  enseignement,  c'est  qu'il  y  avait  en  lui  un 
propagandiste  et  que  ce  qu'il  avait  appris  lui-même 
il  éprouvait  une  véritable  joie,  une  véritable  jouis- 
sance môme  à  le  faire  connaître  aux  autres,  c'est 
qu'il  aimait  réellement  ses  élèves.  11  donnait  par 
suite  le  plus  grand  soin  à  la  préparation  de  ses  leçons 
et  je  le  vois  encore,  alors  qu'il  pouvait  à  peine  se 
tenir  sur  ses  jambes,  passant  des  journées  entières  à 
monter  les  appareils  qui  devaient  servir  à  ses  expé- 
riences de  cours  ou  à  mettre  en  état  les  objets  de 
démonstration  et  les  préparations  qui  devaient  aider 
aux  leçons  de  choses  que  comportait  son  enseigne- 
ment. Les  larmes  que  ses  élèves  sont  venus  verser 
sur  sa  tombe  le  jour  de  ses  obsèques  sont  d'ailleurs 
la  preuve  que  ses  efforts  étaient  fructueux  et  son 
enseignement  communicatif. 

Dès  mon  arivée  à  Gaen  j'avais  été  attiré  vers  l'élève 
studieux  qu'était  Léger,  j'avais  été  séduit  par  son 
caractère  franc  et  sa  belle  intelligence.  Puis  nos 
relations  s'étaient  faites  plus  intimes  d'autant  plus 
qu'il  était  devenu  mon  collaborateur,  un  collaborateur 
comme  on  en  voit  peu,  un  autre  moi-même.  C'est 
dire  qu'il  s'était  établi  entre  nous  une  amitié  qui  ne 
lit  que  croître  avec  le  temps.  Comment  d'ailleurs 
eut-il  pu  en  être  autrement  alors  que  nous  avions  les 
mêmes  aspirations  du  cœur  et  de  l'esprit  et  que 
pendant  quatorze  années  consécutives  nous  devions 
vivre  en  commun,  en  collaboration  dans  ce  labora- 
toire de  botanique  qu'il  aimait  tant  et  qu'à  plusieurs 


-  127  — 

reprises  il  refusa  de  quitter  même  pour  une  situation 
meilleure  et  plus  en  rapport  avec  sa  santé  chancelante. 

Admis  comme  membre  de  la  Société  Linnéenne  de 
Normandie  en  1887,  il  en  devint  le  secrétaire-adjoint 
en  1890  et  conserva  ces  fonctions  jusqu'en  janvier  1896, 
c'est-à-dire  jusqu.au  moment  où  la  diminution  de  ses 
forces  le  contraignit  au  repos.  Du  reste,  s'il  dut 
abandonner  cette  lourde  tâche  qu'il  avait  jusque-là 
remplie  avec  tant  de  zèle,  il  n'en  continua  pas  moins 
à  assister  régulièrement  aux  séances  de  la  Société  et 
à  prendre  part  aux  discussions.  C'est  même  dans 
l'une  de  ces  séances  qu'il  fit  la  dernière  communica- 
tion (11).  Mais,  malgré  la  place  que  la  Société 
Linnéenne  avait  prise  dans  son  existence,  il  n'oublia 
jamais  la  Société  d'Etudes  des  Sciences  naturelles 
d'Elbeuf  pour  laquelle  il  conservait  au  contraire  une 
véritable  reconnaissance  et  à  laquelle  il  envoyait 
encore  une  communication  en  1898  (9).  Celle-ci 
l'avait  nommé  membre  honoraire. 

» 

Sous  l'influence  de  toutes  ses  études,  de  ses 
lectures,  de  ses  réflexions  et  surtout  du  souci  cons- 
tant qu'il  avait  de  la  vérité  scientifique,  les  idées 
philosophiques  de  Léger  s'étaient  profondément 
modifiées  ;  il  avait  perdu  toute  foi  religieuse,  mais 
sans  perdre  son  besoin  d'idéal.  La  notion  si  récon- 
fortante de  l'évolution  des  êtres,  les  exemples  de 
progrès  que  la  nature  nous  offre  en  si  grand  nombre 
et,  il  faut  bien  le  dire  aussi,  la  vue  de  toutes  les 
iniquités  sociales  qui  nous  entourent,  avaient  ancré 
en  lui  un  impérieux  besoin  de  faire  et  d'encourager 


—  128  — 

le  bien,  un  irrésistible  désir  de  voir  plus  de  justice, 
plus  d'amour  s'établir  entre  les  hommes,  lui  avaient, 
en  un  mot,  donné  un  véritable  idéal  terrestre,  celui 
du  progrès  social. 

Elevé  de  bonne  heure  à  l'école  du  malheur , 
puisque  des  revers  de  fortune  avaient  frappé  ses 
parents  dès  sa  plus  jeune  enfance  et  qu'il  n'avait  pu 
faire  ses  études  qu'en  sollicitant  des  bourses,  il 
semble  que  de  bonne  heure  aussi  Léger  ait  compris 
le  grand  devoir  qui  lui  incomberait  un  jour  de  venir 
en  aide  aux  siens.  Peut-être  même  est-ce  là  l'une 
des  principales  raisons  qui  soutenaient  sa  volonté  et 
son  énergie  dans  cette  vie  de  labeur  intense  qu'il  sut 
mener  sans  relâche  jusqu'à  ce  qu'il  se  fut  fait  une 
situation.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  n'eut  pas  plus  tôt  été 
reçu  licencié  es  sciences  naturelles  qu'il  fit  venir 
auprès  de  lui  sa  mère  et  sa  jeune  sœur.  C'était  une 
vie  de  privations  et  de  sacrifices  qu'il  se  préparait 
ainsi  et  cependant  combien  grande  était  alors  sa  joie 
de  pouvoir  enfin  être  utile  aux  siens  !  Confident  alors 
de  ses  pensées,  moi  seul,  peut-être,  je  puis  le  dire. 
C'est  en  cette  occasion,  plus  qu'en  aucune  autre,  que 
Léger  montra  combien  son  cœur  était  bon,  combien 
sa  nature  était  prête  pour  tous  les  dévouements.  Ce 
ne  fut  malheureusement  pas  seulement  la  lutte  quoti- 
dienne pour  subvenir  aux  besoins  des  siens  qu'il  eut  dé- 
sormais à  soutenir, mais  aussi  contre  celle  la  maladie 
et  le  malheur,  contre  la  maladie  qui  si  souvent  vint 
atteindre  les  deux  chers  êtres  pour  lesquels  il  avait 
montré  tant  d'amour,  contre  le  malheur  qui  le  frappa 
si    cruellement  lorsque  la   mort  vint  les  lui  enlever 


—  129  — 

successivement.  Léger  en  souffrit  cruellement  et  ne 
s'en  consola  jamais.  Bientôt  d'ailleurs  la  mort  de  son 
père  venait  le  plonger  de  nouveau  dans  le  deuil  et 
l'attrister  plus  encore  si  possible. 

Tous  ces  chagrins  s'ajoutaient  aux  fatigues  si 
pénibles  qu'il  s'était  imposées  afin  de  terminer  les 
recherches  scientifiques  qui  devaient  lui  procurer 
enfin  une  situation  sortable  ;  aussi  l'état  de  sa  santé 
empira-t-il  rapidement.  Léger  devint  sombre,  et, 
bien  que  jamais  une  plainte  ne  sortit  de  sa  bouche, 
il  fut  désormais  envahi  par  une  tristesse  profonde  et 
résignée  de  laquelle  les  discussions  scientifiques  et 
les  devoirs  de  son  enseignement  pouvaient  seuls  le 
tirer.  On  a  peine  à  comprendre,  comment  lui  qui 
avait  mis  tant  d'énergie  au  début  de  sa  lutte 
contre  l'adversité,  ait  pu  en  mettre  si  peu  pour 
combattre  sa  maladie,  comment  surtout  il  se  soit 
presque  entièrement  attaché  à  en  cacher*  la  marche 
même  à  ses  meilleurs  amis.  Peut-être  ne  croyait-il 
pas  la  guérison  possible?  ou  peut-être  plutôt  le  sou- 
venir de  ceux  auxquels  il  avait  voué  sa  vie  et  qui 
venaient  de  lui  être  enlevés  si  rapidement,  avait-il 
laissé  dans  son  cœur  un  vide  que  rien  ne  pouvait 
combler  ? 

C'était  vraiment  une  nature  d'élite  que  celle  de 
Léger.  Aussi  ne  laisse-t-il  après  lui  que  des  souvenirs 
affectueux,  qu'un  douloureux  regret  qu'il  n'ait  pu 
continuer  à  donner  à  la  science  et  à  ses  semblables 
le  produit  de  sa  belle  intelligence  et  de  son  caractère 
supérieur. 


—  130  — 
Liste  des  travaux  de  L.-J.  LEGER 

1.  Note  sur  des  germinations  anormales  rf'Acer  plata- 

noïdes  (Bull,  de  la  Soc.  Linn.  de  Normandie, 
4e  sér.,  3e  vol.,  1888-89). 

2.  L'appareil  laticifère  des  Fumariacées  (Id.,  4e  sér.,. 

4e  vol.,  1890). 

3.  Sur  la  présence  des  laticifères  chez  les  Fumaria- 

cées (C.-R.  Acad.  d.  Se,  1er  déc.  1890). 

4.  Les  laticifères  des   Glaucium  et  de  quelques  autres 

Papàvéracécs (Bull,  de  la  Soc.  Linn.de  Norm.. 
4e  sér.,  5e  vol.,  1891). 

5.  Les  différents  aspects  du   latex  des  Papavéracées 

(Assoc.  franc.,  Congr.  de  Marseille,  1891). 

6.  Recherches  sur  l'appareil  végétatif  des  Papavéra- 

cées Juss.  (Papavéracées  et  Fumariacées  DC), 
417  p.,  nornbr.  dess.  dans  le  texte,  10  pi. (Mena. 
de   la  Soc.    Linn.   de    Normandie,    t.    XVIII, 

1S95). 

« 

7.  Sur  la    différenciation  et  le  développement   des  élé- 

ments libériens  (C.-R.  Acad.  d.  Se,  26  oct. 
1897). 

8.  Recherches  sur  l'origine  et  les  transformations  des 

éléments  libériens,  125  p.,  7  pi.  (Mém.  de  la 
Soc.  Linn.  de  Norm.,  t.  XIX,  1897). 

9.  Comparaison  entre   le  corps  des  Mousses   et  celui 

des  Plantes  vasculaires  (Bull,  de  la  Soc.  d  Et. 
d.  Se.  nat.  d'Elbeuf,  I.  XVI,  189S). 


—    131   — 

10.  Perforation  de  racines  vivantes  par  </<?.«  rhizomes 
de  Graminées  (Bull,  de  la  Soc.  Linn.de  Norm., 
5e  sér.,  3e  vol.,  1890). 

1  1 .  Sur  l'orientation  de  la  Feuille  en  Anatomie  végétale 
(Id.,  5e  sér.,  4e  vol.,  1900). 

12.  A  propos  de  la  di/férenciation  nacrée  (là.,  5e  sér., 
5e  vol.,  1901). 


1:$2 


O.  Lignier  et  R.  Le  Bey.  —  Liste  des 
Plantes  vasculaires  que  renferme 
rHerI>ier  général  de  l'Université 
et  de  la  Ville  de  Caen. 


INTRODUCTION 

La  galerie  botanique  du  Jardin  des  Plantes  de  Caen 
possède  de  nombreux  herbiers  parmi  lesquels  il  faut 
citer  ceux  de  Lenormand,  Vieillard,  Lamouroux, 
Chauvin,  Monin,  de  Brébisson,  Dumontd'Urville, 
Perrier  et  Lesauvage,  Dr  Fournier,  Roberge, 
Godey,  Dubourg  d'Isigny,  Le  Chevalier-Le  Jumel, 
Tribout,  Morière,  Corbière,  Letellier,  Dr  Pelvet, 
etc.  Plusieurs  présentent  par  leur  nature  même  une 
importance  particulière,  comme  par  exemple  celui 
de  Lamouroux  qui  renferme  les  algues  calcaires  et 
les  polypiers  ayant  fait  l'objet  des  travaux  de  ce 
savant,  celui  de  Dumont  d'Urville  qui  provient  de 
récoltes  recueillies  dans  les  différents  pays  visités  par 
ce  célèbre  voyageur,  celui  de  Vieillard,  si  utile  pour 
la  connaissance  de  la  Flore  de  la  Nouvelle-Calédonie, 
ceux  de  de  Brébisson  et  de  Corbière  qui  corres- 
pondent aux  Flores  de  Normandie  publiées  par  ces 
botanistes,  etc.  ;  l'un  d'eux,  certainement  le  plus 
considérable  de  tous,  est  l'herbier  Lenormand.  Son 
auteur,  ayant  su  se  mettre  en  relation  suivie  avec  de 
nombreux  explorateurs  ou  voyageurs  ainsi  qu'avec 
les  botanistes  les  plus  connus  de  son  époque,  est 


—  133  - 

arrivé  à  recueillir  un  nombre  considérable  d'espèces 
provenant  de  toutes  les  parties  du  Monde.  D'ailleurs 
pour  faire  comprendre  dans  une  certaine  mesure 
l'énorme  quantité  de  plantes  qu'il  est  ainsi  parvenu 
à  réunir  par  sa  propre  initiative  et  l'importance 
scientifique  de  ses  cartons,  il  me  suffira,  d'une  part, 
de  dire  qu'à  sa  mort  l'herbier  donné  par  sa  veuve  à 
la  Galerie  botanique  de  Gaen  (1)  comptait  1003  cartons 
excessivement  gros  et,  d'autre  part,  d'ajouter  que  cet 
herbier  est  souvent  consulté  même  par  les  premiers 
botanistes  de  France  et  de  l'Etranger  et  qu'il  est 
fréquemment  cité  dans  les  travaux  de  systématique 
parus  depuis  quarante  ans. 

Mais  l'emploi  de  ces  divers  herbiers  présentait  de 
grandes  difficultés  par  défaut  d'un  rangement  conve- 
nable. Quand  il  fallait  y  trouver  une  plante  demandée 
les  recherches  étaient  longues,  pénibles,  nuisibles 
pour  les  herbiers  eux-mêmes  et  quelquefois  cependant 
sans  résultat.  Aussi,  dès  ma  nomination  à  Gaen 
comme  professeur  de  botanique  à  la  Faculté  des 
Sciences,  l'une  de  mes  premières  préoccupations 
fut-elle  de  procéder  à  un  rangement  méthodique  de 
toutes  ces  richesses  et  d'en  faire  dresser  le  catalogue. 
Toutefois  en  raison  des  faibles  ressources  dont  je 
disposais  le  travail  marcha  lentement,  beaucoup  plus 
lentement  que  je  ne  l'avais  supposé  tout  d'abord. 
Mais  enfin,  grâce  aux  efforts  de   MM.  Dangeard, 

DûDEMAN,   HOUSSEL,   L.-J.   LÉGER,   Allg.    CHEVALIER, 

Ad.  Tison  et  Pu  Le  Bey  qui   sont  venus  successi- 

(1)  Cet  herbier  ne  constitue  pas  la  totalité  des  plantes  recueillies 
par  H.  Lenormand.  Il  en  est  un  autre,  moins  important  du  reste, 
qui  est  allé  au  Muséum  de  Paris. 


—   134  — 

vement  depuis  quatorze  ans  collaborer  à  cette  œuvre 
et  à  qui  j'adresse  ici  mes  plus  chaleureux  remercie- 
ments, une  première  partie  du  travail  est  achevée. 

Cette  première  partie  ne  comprend  que  l'herbier 
Lenormand  et  même  uniquement  que  les  plantes 
vasculaires  de  cet  herbier  ;  elle  laisse  même  de 
côté  un  grand  nombre  de  cartons  dont  les  échantil- 
lons, en  partie  encore  indéterminés,  devront  être 
ultérieurement  intercalés.  Dans  cette  première  partie 
les  familles  et  les  genres  ont  été  classés  suivant  le 
Gênera  Plantarum  de  Bentham  et  Hookeh,  avec  le 
secours  de  Y  Index  Generum  Phanerogamorum  de 
M.  Durand.  Les  espèces  y  ont  été  laissées  dans 
l'ordre  que  leur  avait  assigné  Lenormand,  sauf  pour 
les  familles  qui,  ayant  été  révisées  par  des  spécialistes, 
ont  été  reclassées  par  eux.  En  même  temps  que  se 
faisait  ce  classement  des  genres  et  des  familles  il  a 
été  établi  des  fiches  correspondantes  aux  espèces  ; 
ces  fiches  sont  rangées  par  ordre  alphabétique  dans 
chaque  genre  et  permettent  ainsi,  soit  de  constater 
rapidement  que  telle  espèce  existe  dans  l'herbier, 
soit  de  trouver  facilement  l'échantillon  grâce  à  un 
numéro  de  report.  Environ  60.000  espèces  ont  été 
ainsi  rangées  et  pourvues  d'une  fiche  correspondante. 

L'herbier  Lenormand  est  donc  devenu  un  précieux 
et  facile  moyen  de  travail  pour  les  personnes  qui 
peuvent  venir  le  consulter.  Mais  il  m'a  semblé  qu'il 
fallait  faire  plus,  qu'il  serait  bon  et  utile  de  publier  la 
liste  des  espèces  qu'il  renferme,  de  la  faire  connaître 
à  tous  les  chercheurs.  Une  collection  comme  celle-là, 
qui  ne  se  trouve  pas  dans  l'un  des  centres  connus  de 
grande  attraction   scientifique,    ne    peut   en    effet, 


—   135  — 

même  quand  elle  est  bien  rangée  et  mise  à  la  dispo- 
sition des  travailleurs,  ne  peut,  dis-je,  rendre  les 
services  complets  qu'on  en  doit  attendre  qua  la 
condition  d'être  suffisamment  décrite  même  dans 
ses  détails.  La  faire  connaître,  prévenir  les  travail- 
leurs qu'ils  pourront,  en  venant  à  Gaen,  trouver 
telles  ou  telles  espèces  végétales,  les  y  examiner,  les 
y  étudier,  s'en  servir  en  un  mot  pour  les  besoins  des 
travaux  qu'ils  ont  entrepris,  tel  est  donc  le  but  prin- 
cipal que  je  me  suis  proposé  en  faisant  commencer 
la  publication  de  cette  première  liste. 

Mon  intention  n'est  du  reste  pas  de  m'en  tenir  là. 
Je  compte  bien  en  effet  que  cette  première  liste  sera 
augmentée  ultérieurement  non  seulement  par  l'ad- 
jonction des  Cryptogames  cellulaires  que  renferme 
également  l'herbier  Lenormand,  mais  aussi  par 
l'intercalation  des  nombreuses  espèces  déterminées 
ou  non  qui,  ainsi  que  je  le  montrais  plus  haut,  sont 
restées  en  dehors  du  classement  actuel  (1).  Il  y  a  plus  ; 
je  compte  la  compléter  par  celle  de  tous  les  herbiers 
que  renferme  la  Galerie  botanique  de  Caen  et  qui  ne 
se  rapportent  pas  exclusivement  à  la  Normandie. 
Ces  derniers  en  effet  doivent  faire  l'objet  d'un  travail 
spécial,  indépendant  de  celui  dont  il  est  ici  question, 
et  constituer  VHerbier  local  à  côté  de  V Herbier 
général.  Lignier, 

Professeur  à  l'Université. 


(1)  Au  cours  de  ces  divers  rangements  les  échantillons  en  double 
exemplaire  ont  été  mis  de  côté  afin  de  permettre  l'établissement 
d'un  service  d'échanges.  Dés  aujourd'hui  donc  je  demande  aux 
botanistes  qui  désireraient  recevoir  la  liste  d'oblata  que  je  compte 
publier  chaque  année  et  qui  seraient  disposés  à  m'envoyer  des 
plantes  en  échange,  de  vouloir  bien  m'en  prévenir.  Lignier. 


—  136 


HERBIER 


LENORMAN  D 


DICOTYLEDONES 

POLYPETAUE 

Ordo  I.  --  RENUNCTJLACE^E 


Tribu    I 

.N'0"  du 
class' 


1. 


Clematis  L. 

38.  acuminata  DC. —  Sik- 
kim. 

68.     alpina  L.  —  Alpes. 
8.     angustifolia  Jacq.    — 
(herb.  Botteri). 

47.  angustifolia  Jacq.  — 
Sibérie. 

16.     apiifolia  DG. —  Japon. 

37.  aristata  R.  Br. —  Aus- 
tralie. 

63.  balearica  Rien.  —  Ba- 
léares. 

20.  bannatica  Schur.  — 
(herb.  Hochsteller). 

65.  barbellata  Edgew.  — 
(herb.  Anderson). 

56.  bicolor  Lindl.  —  (herb. 
Geffroi). 

40.  blanda  Hook.  —  Tas- 

manie. 

41.  brachiata  Thumb.   — 

Le  Cap. 

30.  brasiliana  DC.  —  Bré- 
sil. 

22.  Buchaniana  DC.  — 
(herb.  Hook.  fil.  et 
Thomson). 


V  du 

class' 

7. 

57. 

62. 
74. 

35. 

60. 

49. 

31. 
83. 

2. 
3. 


6. 


54. 


59. 
53. 


cœspitosa   Scop.    — 
(herb.  Botteri). 

ca  mpa  n  iflo  ra  Lo  d  d .  — 
Ile  de  Gand. 

cirrhosa  L.  —  Saida. 
cognata  Wulf.  —  Nou- 
velle-Calédonie. 

coriacea  DC—  Tasma- 
nie. 

crispa  Lam.   —  (hort. 
Paris.). 

cylindrica    Sims.    — 
(hort.  Paris..) 

dioica  L.  —  Caracas. 

diversifolia  DC.  — 

(cul  ta). 
erecta  L. — Montpellier. 

Flammula  L. —  Mar- 
seille ;  Montpellier. 

Flammula  p.  vulgaris 

DC.  —  Scardamoula. 
Flammula  L.  —  Syrie. 
floribunda  Planch.  — 

(herb.  Delise). 
fusca  Turcz.  —  Japon. 
gentianoides  DC.  — 

Swan-river. 


—  137  — 


N"  du 

class' 

11.  Geble?-iana'Byd.. —  Son- 

garia. 

13.    glauca  Willd. —  Altaï. 

28.  glaucescens  Fresen.  — 
Abyssinie. 

18.  Gouriana  Roxb.  —  In 
montibus  Nilagiri. 

25.  g  rata  Wall.  —  Hima- 
laya. 

45.  havanensis  H.  B.  K. — 

Cuba. 

84.  heterophylla  Aix.  — 
Indes. 

27.  incisodentata  Rien.  — 
(herb.  de  Franque- 
ville). 

51 .  integrifolia  L.  —  Alle- 
magne. 

12.  ispahanica   Boiss.    — 

(herb.  Hohenacker). 

46.  javana  DC.  —  Philip- 

pines. . 
67.     lasiantha  Nutt. —  Cali- 
fornie. 
43.     Leschenaultia   DC.   — 

Java. 
76.     ligustifolia    Nutt.    — 

(North    american 

flora). 
9.     linearifolia  Steud.  — 

Melbourne. 
15.     màndshurica  Rupr . — 

Mandshourie. 
5.     maritima  Sieh .  elCovr . 

—  Montpellier. 


N"  du 

class' 

36.  microphylla  DC.  — 
Hobart-Town. 

64.  montana  Ham.  —  Hi- 
malaya. 

77.  nervataÏÏBuih.. — (herb. 

mexicanum). 

78.  nutans  Crantz.  —  Kha- 

sia. 

70.  ochotensis¥é\\. — (herb. 
Buhse). 

52 .  ochroleuca  Ait. —  New- 
York. 

10.  orientalis  L.  —  (hort. 
Paris.). 

14.  paniculata  Gmel.  — 
(herb.  Lugd.  Batav). 

61.  parviflora  DC. —  (cul- 
ta). 

73.  parvifolia  Edgen.  — 
(herb.  Hooker  fil.  et 
Thomson). 

58.  patens  DC.  —  (ex  herb. 
Ricka). 

34.     pubescensHueg.  -Aus- 
tralie. 
1.     recta  L.  —  (herb.  J.  G. 
Eq.  Pittoni  à  Dannen- 
feldt). 

82 .  reticulata  Walt.  —  Ca- 
roline. 

50.  revoluta  Hort.  —  (hort. 
Paris.). 

32.  sericea  H.  B.  K.  — 
(Planta?  Andiumboli- 
viensium). 


—  138  — 


N°'  du 
class' 

69.     sibirica  Dec.^-  Kamts- 

chatka. 
29.     simensis   Fresen.  — 

Abyssinie. 
72.     smilacifolia  Wall.  — 

Khasia. 
21.     smilacina  Blum.  — 

(Jard.  de  Gand). 
75.     stans    Sieb.   —   (herb. 

horti  bot.  Petrop.). 
32.     stenosepala   DC.   — 

(herb.  Mus.  Paris.). 
17.     temiiftoraDC. —  (herb. 

H.  F.  Hance). 
39.     triterna  DC.  —  (hort. 

Paris.). 

71.     verticillaris  DC. — 

Delaware. 
48.     viorna  L.  —  St-Louis. 

23.  virginiana  L. —  Saint- 

Louis. 

19.  Vitalùa  L.  —  Norman- 
die (Vire). 

55.  Viticella  L.—  (FI.  dal- 
mat.  exsicc). 

66.  Vrasagaruma  S.  et  de 
Vrièse.  —  (herb. 
Lugd.  Bat  av.). 

26.  Wightiana  Wall.  — 
(herb.  Hohenaker). 

24.  sp.    —   (herb.    Paris.  ; 

herbier  Delise). 
42.     sp.  —  Le  Cap. 
45.     sp.  —  lie  de  France. 
79.     s/j.  —  Nov.  Seeland. 


N"  du 

class' 

80.  sp.  —  Ile  Bourbon. 

81 .  sp.  —  Nov.  Seeland. 

2.  Haraoelia 

1.  zeylanica  DC.  —  Cey- 

lan. 

2 .  zeyla?iica  DC.  var  Rox- 

burghii.  —  (herb. 
Syme). 

3.  Thalictrum 

67.  acteœfolium  Sieb.  — 
(herb.  hort. bot. Petro- 
politani). 

11.  alpinum  L. —  Ecosse; 

Groenland  ;  Terre- 
Neuve  ;  Altaï. 

55.  anemonoides  Michx. — 
(Bot.  Soc.of  London). 

35.  anyustifolium  SC.  — 
Savoie. 

36-37  angustifolium  L.  — 
St-Pétesbourg  (herb. 
Hoppe). 

1 .  aquilegifolium   L.    — 

Stockholm. 
58.     baicalcnse    Turcz.    — 
(herb.   Acad.  Petro- 
pol.). 

12.  braçteifilum  Bertol. — 
8.     carolinianum   DC.  — 

(hort.  Paris.). 

2.  Chelidonii    DC.    — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook 
Ûl.  et  Thomson). 


139  — 


N"  du 
class'j 

49.     cinereumDesi. — (hort. 
Paris.). 

4.  clavatum  DC. —  Mont. 

de  la  Caroline. 
25.     collinumW&\. — Hautes- 

Pyrénées. 
52.     commutatum  G.  A. 

Mey.   —  (Acad.  Se. 

Petrop.). 

6.  Comutih. —  (Bot.  Soc. 

of  London). 

5.  corynellum  Dec.  — 

Ohio. 
51.     crenatum    Desf.    — 
(hort.  Paris.). 

7.  dioicumh. —  (Bot.  Soc. 

of  London). 

20.  dunenseDmlr. —  (herb. 
Kicky). 

28.  elatum  Jacq. —  (herbar. 
Ekarti). 

70.  elegansW&ll.—  (herb. 
Ind.  Or.  Hooker  fil". 
et  Thomson). 

38.  exaltatum  Gaud.  — 
(herb.  Ekarti). 

45.     flavumL. — Stockholm. 

45bis  flavumL.  var.  sphœro- 
carpum  Fries. —  Nor- 
wège.. 

22.    flexuosum    Reich.     — 

Stockholm. 
13.    fœtidum  L.  —  Basses- 
Alpes. 


N°#  du 
class* 

9.     foliosum  DG.  —  (herb. 

Ind.  Or.  Hooker  fil.  et 

Thomson). 
34.    galioides  Hetller.  — 

Stockholm. 
48.    glaucum  Dec. —  (herb. 

Martens). 
50.    glaucum  Desf.   —  Es- 
pagne. 
61.    glyphocarpum  Schldl. 

—Monts  Nilagiri,  (PI. 

Ind.  Or.). 
64.    gracile  Km.  —  Le  Cap. 
59.     isopyroides  C.A.  Mey. 

—  Persépolis. 

24.  Jaquinianum  Koch.  — 
Malzéville  près  Nancy 

33.  kemense  Fries.  —  (herb. 
Nyman). 

27.  Kochii  Fries.  —  Sto- 
ckholm. 

26.     Laggcri  Jord.  —  Suisse. 

42.  leptopliyllum  Timeroy. 

—  Rhône. 

57.  lo7igepedunculatum 
Steud.  et  Hochst.  — 
Abyssinie. 

43.  lucidum  L.  —  Lyon. 

3.  macrocarpum  G. G.  — 
(herb.  Bordere). 

29.     maj us  Murr. —  Suisse. 

39.  mediterraneum  Jord. — 
Corse. 

31.  médium  Jacq.  —  (hort. 
Paris.). 


140  — 


N"  du 
class' 

18.  minus L.—  (FI.  Gall.  et 

Germ.  exsicc). 

19.  minas    var.     roridum 

Kock.  —  Normandie 
(Falaise). 

60.  mucronatum  Ledeb. — 
Arménie. 

30.  nutans  Gilib.  —  Mont 
d'Or. 

.10.  petaloideumh. —  (herb. 
Monin). 

40.  peucedanifolium  Gri- 
seb.  — 

56-  polygamum  Mùhlb.  — 
Ohio. 

21.   pubescens Sch. — Mende. 

17.    purpurascens    DC.    — 

(herb.  Godron). 

53.  rariftorum  Fries.  — 
(herb.  Elias  Fries). 

i&bis  riparium  Jord  — Ven- 
dée. 

65.  rostellatum  Hook.  — 
(herb.  Ind.  Or.  Hooker 
fils  et  Thomson). 

63.    rubellumSieb. — Japon. 

46.  rupZnerve  Lej.  —  (herb. 
Ekarti). 

32.  rugosum  Poir. —  Ile  de 
Gand. 

68.  rutœfolium  Hook.  — 
(herb.  Ind.  Or.  Hooker 
fil.  et  Thomson). 


N"  tlu 

class* 

14  et  23.    saxatile  Chaix.  — 

Gap. 
62.     SchimperianumïiocXii. 

16.  sibiricum  L.  —   (hort. 

Cadomense). 
44.    simplex    L.  —    (Acad. 

Se.  Petrop.) 
69.    sparsiflorum  Turcz.  — 

(herb.  Buhse). 
41.    spurium  Timeroy.   — 

Lyon. 
15.    sylvaticum    Koch.    — 

Haut-Rhin. 
47.     Thunbergii  DG.  —  Ja- 
pon. 
54.     tuberosum  L.  —  (herb. 

L.  Motelay). 
66.    virgatum   Hook.    — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 

fil.  et  Thomson). 

71.  sp.  —  St-Louis. 

72.  sp.  —  Pondichéry. 

73.  sp. —  (herb.  Gaillardet). 

74.  sp.   —  (herb.  Ind.   Or. 

Hook. fil.  et  Thomson). 

4.  Anémone 

82.     acutiloba  DC.  —  Michi- 

gan. 
22.    africana  Herm.  —  (Bot. 

Soc.  of  London). 
6.     ajanensis  Reg.  et  Fil. 

—  Sibérie. 

17.  allxt  Goaty.  —    (herb. 

Reuter). 


—  141  — 


N"  du 
class' 

12.  albana    Stev.    —    (PI. 

orient,  exsicc). 

13.  alpina  Lin.  —    (herb. 

Duchartre). 

20.  alpina  var.  sulphurea 

DC.  —  (herb.  Delise). 

48.     altaica  Fish. — Tomsk. 

18.    appiifoliaWuli. — Car- 
niola. 

73.     baikalensis  Turcz.    — 
Sibérie. 

46.     baldensis  L.  —  Savoie. 

65.     Berlandieri  Pritz .    — 
Mexique. 

44.  bipZora   DC.   —   Perse- 

polis. 

14.  Bungeana  C.  A.  M.  — 

Altaï. 

45.  cœrulea  Dec.  —  Altaï. 

21.  caffra  E.  Z.   —  (herb. 

Sonder). 

23.  capensis  DC. —  Le  Cap. 

42.    caroliniana  Walt.   — 
Illinois. 

4.    ccrnua  Thunb. — Japon. 
13.    chinensis  Bge. — Chine. 
30.    coccinea  Jord. —  Alpes- 
Maritimes. 

24.  32  coronaria  L.  —  (herb. 

Giraudy)  ;  Alpes-Mari- 
times. 

27.    coronaria  L.  var.  car- 
nea.— (herb.  Giraudy) . 


N"  du 

clars' 

3L     coronaria    L.  jvar.    — 
Alpes-Maritimes. 

26.     coronarioides    Hanry . 

—  Var. 

79.     cylindrica  A.  Gray.  — 

Illinois. 
40.     decapetala  L.  —  Chili. 

62.  dichotoma  L.  —  (herb. 

Acad.  Petrop.). 
49.    Fisc keriana  DC.   — 

Altaï. 
16.    grandiflora  Hoppe.  — 

(herb.  Hoppe). 
3.    Hackelii  Steud. — (herb. 

Ekarti). 
2.     Halleri   Ail.  —   (herb. 

Meissner). 
76.     hepaticifolia  Hook.  — 

Chili. 
36.     hortensis  L.  —  Corse. 
59.     Hudsoniana  Richards. 

—  (culta). 

83.     integrifolia  DC.   — 
(PL  And.  Boliviens.). 

52.     intermedia  Winkl.  — 
Leipzig. 

63.  faponica  Lieb.  et  Zucc. 

—  Japon. 

19.     mille foliata  Bertoloni. 

—  (herb.  de  Martens). 

9.     montana    Hoppe  .     — 
(herb.Soyer-Villemet). 
29.     Mouansii    Hanry       — 
Alpes-Maritimes. 


142 


N*«  du 
class*  v 

60.  multifida  Poir.  — 
Magellan. 

71.  narcissiflora  L  — 
Hautes-Pyrénées. 

47.  nemorosa  L.  —  Stoc- 
kholm. 

11.  nutalliana  DC.  — 
Illinois. 

67.  obtusiloba  Don.  — 
(herb.Ind.  Or.  Hooker 
fil.  et  Thomson). 

37.  ochotensis  Fisch.  — 
(culta). 

39.  palmatah. — Espagne; 
Algérie. 

41.  parviflora  Michx.  — 
Terre-Neuve. 

5.    palensh. —  (Fl.Prussise 

orient.). 

5 bis  patens  Mill.  —  (PI. 
Novo-Mexi  canœ) . 

34.  pavoninaDC  —  Alpes- 
Maritimes. 

61.  pensylvanica  L.  — 
St-Louis. 

70.     polyanthes  D.  Don. 

10.  pratensis  Mill.  —  (FI. 
Prussiœ  orient.). 

8.  Pu  Isa  ti lia  L.  —  Nor- 
mandie (Dreux). 

33.  pusilla  Dec.  —  Nava- 
rin. 

53.  ranunculoides  L.  — 
Stockholm. 


NM  du 

class' 

54.  ranunculoidi-nemo- 

rosa  Kunze.  —  (herb. 
Bauschianum). 

28.     redita  Hanry. —  Alpes- 
Maritimes. 

55.  reftexa  Steph. — Baïkal. 
75.    reniformis    Wall.     — 

Indes. 
74.     Richardsoni  Hook.   — 

Groenland. 
69.     rivularis  Ham. —  Cey- 

lan. 
25.    rosea  Hanry. —  Toulon. 
66.     rupicola     Camb.    — 

(herb.Ind.  Or  Hooker 

fil.  et  Thomson). 
35.    stellata  Lam. — Modon. 
38.     stellata   L.   var.  Hcl- 

dreichii. —  (herb.  Ho- 

henacker). 

56.  sylvestris  L.  —  Stock- 

holm. 
78.    sp.  —   (herb.  Ind.  Or# 

Hook.    fil.  et    Thom- 

som). 
81.     transylvanica\\B\\\ï. — 

(herb.  Bauschianum). 
50.     trifolia   L.    —    (herb. 

Hochsteller). 

80.     triloba  Stokes   —  Var. 

43  triternata  Vahl.  — 
Bolivie. 

77.  trullifolia  Hook.  — 
(herb.  Ind.  Or.  Hooker 
fil.  et  Thomson). 


143  — 


V  du 
çlass' 

72.    umbellata  DC. —  Altaï. 

51 .    umbrosa  C.  A.  Mey.  — 
Altaï. 

37.     vàriata  Jord.  — Alpes- 
Maritimes. 
I.     vernalisL,.   —  Hautes- 
Pyrénées. 
1  bis  vernâlis   Mill.  —   (FI. 
Prussiee  occident.). 

58.     virginiana  L.  —  Etats- 
Unis. 

64.     vitifolia   Buch.  —   Ile 

de  Gand. 
7.     vulgaris  Milder.    — 
Stockholm. 

68.     Wicjlitiana  Wall.  — 
(herb.  Hohenacker).- 

5.  Knowltonia 

3.  g'racilis   DC.   —   (Bot. 

Soc.  of  London). 

1.  rigida  Salisb. 

2.  vesicatoria    Sims.     — 

(herb.  A.  de  Franque- 
ville). 

4.  sp.  —  Le  Cap. 

5.  sp.  —  Le  Cap. 

6.  Adonis 

1      au  tu  mn  a  lis     L.    — 

Belgique. 
2.     œstivalis  L.   —   (herb. 

Buckinger). 

9.     œstivalis   L.   var.  pro- 
vincialis.  —  Digne. 


JV"  du 
class* 

12.     bœtica  Coss. 


Espa- 


10. 
21. 
11. 

17. 

8. 
3. 

15. 

20. 

5. 

6. 
24. 


13. 

4. 

14. 
22. 
16. 


Cupaniana    Guss.    — 

(herb.  Hohenacker). 
davurica   Ledeb.    — 

(herb.  Hohenacker). 
dentata    Delile.    — 

Egypte. 
distorta    Tenore.   — 

(herb.  de  Notaris). 
flammea  Jacq.  —  Var. 
flava    Vill .    —    (herb. 

Monnier). 
inter média    Web.     — 

Ténériffe. 
ircutiana  DC.  —  (herb. 

Monin).  ' 
micrantha     DC.     — 

(herb.  Chauvin). 
microcarpa    DC.    — 

Espagne. 
microcarpa  Boiss.     — 

Grèce. 
miniata  Jacq.  —   Iles 

Baléares. 
palœsiina    Boiss.     — 

(herb.  Boissier). 

parviflora    Fisch.     — 
Sibérie. 

persica  Boiss.  —  (herb. 
Hohenacker). 

pijrenaica  DC. —  (herb. 
A.  de  Forestier). 

squarrosa  Stev.  —    Ile 
de  Gand. 


144 


Y"  du 

N-  du 

class* 

rlass' 

18.     vernalù   L.   —   Stock- 

226. 

holm. 

23.     villosa  Ledeb. —  Altaï. 

93. 

19.     Wolgensis    Stev.    — 

(herb.  Prescott). 

84. 

8.   Myosurus 

256. 

2.    ape  talus. Gay.  —  Magel- 

lan. 

L66. 

1.    vriinimus  L. —  Canada. 

9.  Trautoetteria 

1.    palmata  Fisch.  et  Mey. 
(herb.  Engelmann). 


Tribu  III.  lis» «union 8<»j«> 

10.  Ranuncutus 

L26.  abçrtivus  L.  —  Dela- 
ware  (herb  W.  M. 
Canby). 

92.    acetosellœfolius  Boiss. 

—  (lierb.  Boissior). 
88.     a  en  n  i l  i  fol  ius  L.  — 

Mont-Cenis,Bonjean. 
170.     acrisL. —  (herl).  Han- 

ry  ;  Genevier).   - 
165.    aduncus  <  i-ren.  etGod. 

—  Grenoble. 

1 25.    "//'/'  >'s  '  »  •  Br. — Dahuria 

(herb.Acad.  Potrop.). 

i5.     Agerii  Bert.  —  (herb. 

de  Martens  . 
61.    albicans  Jord.  —  (F. 
Schultz  herb.  oorm.). 


121. 
97-98 

208. 

78. 
96. 

91. 

11-12 

L3. 


alismœfolius  Gey.  — 

Pensylvanie,  Canliy. 
alismoides  Bory.  — 

(herb.  Boissier). 
alpestrîs  L.—  Hautes- 

Pyrénées,  Bordère. 
ambigua  Bor  — Ven- 

dée,  Genevier. 
amblyolobus  Boiss.  el 

Hohenack.    —  (Th. 

Kotschy  :    PI.   Pers. 

bor.Ed.Hohenacker). 
amçenus  Ledeb. — Son- 

garia  (Acad.  Scient. 

Petrop.). 
,  amplexicaulis    L.    — 

Pyrénées-  Occident1" 

(herb.  Monnier;  Des- 
préaux; Dutertre). 
andinus  Phil.  —  (Phi- 

lippi  PI.  Chilens.). 
anemonoides  Sievers. 

—  (herb.  Hochsteller] 
angustifolius  DC.  — 

Pyrénées- Orienti 
herb.  P.  F.  Alb.  Irai 
apiifolius  Pers.  — 

(herl).  Bertero). 

-13bis-29  aquatilis  L. — 
(herb.Lebret;J.Lloyd; 

lliicllc  :  Ii.troau). 
,ii/n,i tliis\  ar.apseudo- 
peltatus   Godr.   — 
(herb.    Durand  -Dn- 

qnesnr\  . 


145  — 


N"  du 
class* 

14.  aquatilis  var.  hete- 

rophyllus    Godr.   — 
(herb.  Billot). 

15.  aquatilis  var.  tripar- 

tilus  Godr.  —  (herb. 
Durand-Duquesnay). 

16.  aquatilis  L.  var.  cœs- 

pitosus.  —  (E.  Bour- 
geau,  PI.  d'Espagne). 

22.  aquatilis  L.  var.  capil- 
laceus  Dec—  (Schim- 
peri  iter  Abyssini- 
cum). 

31.  aquatilis  Godr.  var. 
capillaceus. — Le  Gap 
(herb.  Drège). 

218.  argireus  Boiss.  — 
(herb.  Boissier). 

230-231.  arvensis  L.—  (herb. 
Botteri;  Despréaux); 
Stockholm,  Ander- 
son). 

65.  asiaticus  L.  —  (herb. 
Van  Heurck  à  An- 
vers). 

185.  astrantiœfoliusBoiss. 
—  (Balansa,  PL  d'O- 
rient). 

38.  Aucheri  Boiss.  —  (PL 
Pers.  austr.  Ed.  R.F. 
Hohenacker.) 

122.  auricomus  L. —  (herb. 
Prost; Despréaux;  de 
Brébisson). 


IN0'  du 
class' 

32.    Bachii  Wirtg.  —  Co- 
blentz. 

9-23.  Baudotii  Godr.  — 
(Plante  Monspeliaco- 
Algerienses,  Salle)  ; 
Sarrebourg,  Godron. 

100.     Bertolonii  Hausm.  — 

(herb.  Pétri  Portas). 
75.  biternatus  Sm.  — 
Terres  magellaniques 
(herb.  de  Franque- 
ville). 
56.  blepharocarpîcsBoiss. 
—  (herb.Welwitsch). 

110.  bonariensis  Poir.  — 
Chili. 

173.  Borœanus'Sovà. — Ven- 
dée, Genevier. 

214.  brachiatusBor. — Ven- 
dée, Genevier. 

247.  breviflorus  DC.  — 
(herb.  de  Franque- 
ville). 

73-264.  brevifolius  Tenore. 
(herb.  Leresche;  de 
Heldreich,  herb. 
greec.  norm.). 

186.     brutius  Ten. —  (herb. 

Trévisan). 
69.     bulbelliferus  Boiss. — 
(herb.  Hohenacker). 

217.  bulbifer  Jord.  —  Ven- 
dée, Genevier. 

213.     bulbosus  L.  —  Stock- 
holm,Anderson;(herb 
Hanry;  de  Notaris). 
10 


146 


N°'du 
class' 

37.  bullatus  L.  —  (herb. 
Boreau;  Boissier;  Du- 
nal). 

265.  cadmicus  Boiss.  — 
(herb.  Boissier). 

47.  californiens  Benth. — 
San  Francisco. 

168.  CamozzianusCAem.. — 
(herb.  de  Notaris). 

222.    capensis  Thbg. 

157.  carinthiacusHoppe.— 
(herbarium  Ekarti). 

163.    carpathicus  Herb.  — 

(herb.  Raynald). 

68.  carpetanus  Boiss.  — 
(herb.  de  Franque- 
ville). 

220.  cassius  Boiss.  — Prope 
Damascum  (Th.Ivjts- 
chy,.Iter  Syriacum). 

123.  cassubicus  L.  —  (herb. 
Sanson,Pétersbourg) 

179.  caucasiens  Bbrst.  — 
(herb.  Bongard,  Ho- 
henacker). 

40.    chœrophylloides  Jord. 

—  Var  (herb.  Hanry). 

36-36bis-44.  chœrophyllos  L. 

—  Ardèche  ;  (herb. 
Chabert;Modon;  Des- 
préaux; E.  Bourgeau 
pi.  d'Espagne). 

80.     Chamisson  is  Schlocht. 

—  (Ac.  Se.  Petrop.). 


N"  du 
class' 

198-199.  chilennis  DC.  — 
(Philippi,  pi.  chilens; 
Mandon,  pi.  And.  Bo- 
liviens.). 

236.  Chius  DC.  —  Modon, 
Despréaux. 

51.  cicutarius  Schleeht. — 
(herb.  Hohenacker). 

19.     (Bratachium)  circina- 

tus  Sibth.  —  Stock- 
holm, Anderson. 
6.     cœnosus  Godr. — Batna 
(herb.  E.  Cosson). 

34.  confervoides  Fr.  — 
(herb.  Elias  Fries  ; 
Jardin). 

10.    confusus  G.  et  Godr. — 

From  Charles  C.  Ba- 

bington  (Cambridge). 

143.    cordigerus  Viv.  — 

Corse,  Delise. 

67.  cortusœfolius  Willd. 
—  (herb.  Mandon,  PI. 
Maderenses). 

151.     crasssipes    Hook.    — 

Kerguelen's  Land. 
87.    crenatus  W.   K.  — 

(herb.J.C.  Eq.Piltoni 

ii  Dannenfeldt). 
66bis.   creticus    Sieber.   — 

(herb.  van  Jleurck  à 

Anvers). 
83.    crymophilus  Boiss.  et 

Hohenacker.    —  (PI. 

Pers.  bor.  Ed.  R.  F. 

Hohenacker.) 


—   147  — 


N°"  du 
class' 

63.  cuneatus  Boiss.  — (E. 
Bourgeau;  Plantée  Ar- 
meniacse). 

60.  cyclophyllus  Jord.  — 
(herb.  Hanry). 

118.  cymbalaria  '  DC.  — 
(herb.Monin;Canby). 

254.  dahuricus  Turz.  — 
(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 

226.  damascénus  Boiss.  — 
(herb.  Gaillardet). 

153-154  demissus  DG.  — 
(Th.  Kotschy,  iter  Sy- 
riacum)  ;  Sierra  neva- 
da,  (herb.  Boissier). 

194.  diffusus  DG.  —  (herb. 
H.  F.  Hance  ;  Hook  ; 
Lugd.-Batav.). 

187.  dissectus  Auch.  —  Ar- 
menia,  Huet  du  Pavil- 
lon. 

149.  distrias  Steud.  — 
(Schimperi  iter  Abys- 
sinicum). 
18.  divaricatus  Schranck. 
—  Gironde  ;  (FI.  Prus- 
siœ  orient.); St-Louis, 
Riehl. 

.  62.  divergens  Jord.  — 
(herb.  Hohenacker). 

253.  ediilis  Boiss. —  (herb. 
Buhse). 

137.  eriorrhizus  Boiss.  — 
(herb.  Buhse). 


N"  du 
class1 

144.     Eschscholtzii  Schl.  — 

(Acad.  Se.  Petrop.). 
41.     escurialensis  Boiss.  et 

Reut.— (Plantes  d'Es- 
pagne). 
1.    (Ceratocephalus)    fal- 

catus   Pers.  —   Var, 

(herb.  Hanry). 
207 .     fascicu  la  ris  Mhlbg .  — 

St-Louis,  Engelmann. 
251.    fibrosusWalh. — (herb. 

Ind.  Or.  Hook.  fd.  et 

Thomson). 
255.    Ficaria    L.  —   (herb. 

Nyman). 
108.     filiformis    Michx.    — 

Delavare,  C.  J.  Moser. 
39-42.  plabellatus    Desf.    — 

(herb.     Welwitsch  ; 

Salzmann). 
124.    flabellifolius  Heuff .  — 

(herb.  Hochsteller). 

113.     flabelliformis  Bert.  — 

Chili,  Bertero. 
24.     flaccidus   Hook.    — 
(Acad.  Se.  Petrop.). 

268.  flagelliforniis  Sm.  — 
(Mandon,  PI.  And. 
Boliviens.). 

104.  Flammula  L.  —  Nor- 
mandie (Vire),Lenor- 
mand. 
28.  fluitans  Lam.  — 
Bordeaux,  (herb.  L. 
Motelay). 


148  — 


IV  du 
class1 

30.  fiuviatilis  Weber.  — 
var.  terrestris .  — 
(herb.  Godron). 

244.  fontanus  Presl.  — 
(herb.  Trévisan). 

177. 


Friesianus  Jord.  — 
(herb.  Grenier). 

141.     frigidus  Willd.—  Al. 
taï,  (Ac.  Sc.Petrop.). 
79-79bis.  glacialish.— Stock- 
holm, Anderson  ; 
(herb.  Ekarti;Bu- 
ckingeri;Nyman). 
134.     Gmelini  DC—  (Acad. 

Se.  Petrop.). 
25.     Godronii    Gren.    — 
(herb.  G.  Lespinasse; 
Boreau). 

156.  gracilis  Schleich.  — 
Pyrénées,  Bordére. 

101-102.  gramineus  L. —  (F. 
Schultz,  herb.  norm.; 
herb.  P.F.A.Irat;De- 
caisne;  Vieillard). 

257.  grandiflora  Rob.  — 
(herb.  Boreau). 

160.  Grenier amus  Jord.  — 
Isère. 

191.  Haivaiensis  A.Gray. — 
Iles  Sandwich,  Dr 
Hillebrand. 
4.  Iwdcraceus'L. —  Calva- 
dos (Vire),  Lenor- 
mand  ;  Stockholm, 
Anderson. 


N"  du 

class" 

196.     hirtellus  Royle.   — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 

fd.  et  Thomson). 
202.     hispidus  Michx.  — 

Pensylvanie,  Turpin. 
167.     Huetii  Boiss.  et  Reut. 

—  Armenia,  Huet  du 

Pavillon. 
164.     hungarica. 

74.     hybridus  Biria. —  Tir- 

lemont  (Belgium), 

(herb.Arm.Thielens). 

llô.     hydrophilus  Gand.  — 

(herb.  Hooker). 

135.    hyper boreus  Rottb.  — 

Stockholm,    Ander- 
son. 
58.     illyricus  L.  —  Pres- 

burg  (herb.  J.  C.  Eq. 

Pittoni   à   Dannen- 

feldt). 
240.     incrassatus  Guss.    et 

Boiss.  —  Gilicie,  Ba- 

lansa. 
130.     inundatus    Bauk.    — 

(herb.  DrF.  Mueller). 
66.    japonicus  Thumh.  — 

(herb.  Lugd.-Balav.). 
111.    javanicus    Blum.    — 

(herb.  Lugd.-Batav.). 
188.     Kotschyi  Mo\*s.— Kuh 

Daëna,    Hohenacker. 
197.     lœlus  Wall.  —  (herb. 

T.  Anderson). 
119.     lancifolius  Bert. 


—  149  — 


N"  du 
class' 

176-182.  lanuginosus  L.  — 
Normandie, Ghesnon; 
(herb.  Bonjean  ;  FI. 
Gall.  et  German.  ex- 
sicc.  de  B.C.). 

133-1G1.  lapponicus  L.  — 
Stockholm,  Ander- 
son  ;  (herb.  Acad.  Se. 
Petrop.  ;  Delise). 

224.  leiodiscus  Boiss .  — 
Armenia,  Huet  du 
Pavillon. 

5.    Lenormandi  Schultz. 

—  (FI.  Gall.  et  Ger- 
man. exsicc). 

103.  lingua  L.  —  (herb.  A. 
Thielens,  Belgium). 

76.     littoralis  Schlecht.  — 
,        (herb.  von  G.  Zeller). 

229.  lomatocarpusFisch. — 
Th.  Kotschy. 

106.     longicaulis  C.  A.  Mey. 

—  Altaï,  (Ac.  Se.  Pe- 
trop.). 

35.  lutulentus  Song.  et 
Perrier.  —  (FI.  Gall. 
et  German.  exsicc.) 

86.  magellensis  Ten.  — 
(herb.  de  Notaris). 

114.    Mandonianus  Wedd. 

—  (PI.    And.    Boli- 
viens., Mandon). 

33.    marinus     Fries    — 

(herb.  Elias  Fries). 


N"  du 

class' 

195. 

127. 

235. 
250. 


mauiensis  A.  Gray.— 
(herb.  Hillebrand). 

micranthus    Bruegg. 
—  Missouri,  Riehl. 

microcarpus  Bertol. 

Millani   F.    Mail.   — 
(herb.  Sonder). 

46.  mille foliatus  Vahl.  — 
Florence  (herb.  Van 
Heurck). 

59.  monspeliacush. — Var, 
(herb.  Huette). 

152.  montanus  Willd.  — 
(FI.  etrusca  exsicc). 

155.  montanus  Gay.  — 
(herb.  Léman). 

155bis.  montanus  L. —  (herb. 
de  Notaris  ;  Bonjean  ; 
Buckinger). 

158.  montanus  L.  var  ma- 
jor Koch. 

162.  montanus  L.  var.  La- 
peyrousii.  —  (herb. 
Soyer;Villemet  ;  Gue- 
bhard;  Bonjean). 

131.  multiftdiis  Pursh.  — 
Delaware,  (herb.  W. 
M.  Canby). 

234.  muricatus  L.  —  (FI. 
etrusca  exsicc,  Du- 
rando). 

71.  myosuroides  Boiss. — 
(Th.  Kotschy,  IterSy- 
riacum). 


—  150 


V  <ln 

class' 

48.  myriophyllus  DC.  — 
(herb.  Boissier  ;  Ho- 
henacker). 

142.  natans  Lebed. — Altaï, 
Prescott. 

228-261.  neapolitanus  Ten. 
(herb.  Requien  ;  de 
Heldreich,herb.greec. 
norm.). 

18i-181bis  nemorosus  DC.  — 
(herb.  Le  Bailly  ; 
Léman  ;  Genevier  ; 
Kralik,  PI.  corses). 

138.  nivalis  L.  —  (Acad. 
Scient.  Petrop.);  An- 
derson,  Stockholm. 

245.  nodiflortia  L.  —  (herb. 
Ac.  Se.  Petrop.;  Bu- 
reau; Guépin). 

258.  nudicaulîs  Ker.  — 
Transylvanie. 

150.  oligocarpos  Hochst.  — 
(Schimp.  iter  Abys- 
sinicum). 

8.  ololencos  Lloyd  — 
(FI.  de  la  Loire-Infé- 
rieure; herb.  Motte- 
lay,  Bordeaux). 

243.  oph  ioglossifoiiusWïïï . 
Ile  de  Crète,  Sieber  ; 
(herb. Requien;  Salz- 

mann  ;  Delise). 

49.    orientalis  L.  —  (herb. 
Boissier). 


N"  du 
class' 

2-3.    (Ceratocephalus)    or- 

tkoeeras  DC—  (herb. 

Acad.  Se.  Petrop  ;  J. 

V.  Kovats). 
52.    oxyspermus    Dec.    — 

(herb.  R.  F.  Hohenac- 

ker). 
522.    palœstinus   Boiss.  — 

(Th.Kotschy,IterSy- 

riacum). 
81.    Pallasii    Schlecht.  — 

(herb.  Acad.  Petrop). 
211.    palustris    Sra.  —  (E. 

Bourgeau,  PI.   d'Es- 
pagne). 
99.    parnassîfolvus   L.    — 

FI.  Gall.  et  German. 

exsicc.de  C.  Billot). 
239-239bis.  parviflorus   L. 

—  fherb.  Curtis; 
Requien;  Salzmann; 
Botteri  ;  Durando  ; 
Aunier;  Montagne). 

21.  paucistamineus 
Tausch.  —  (FI.  Gall. 
et  German.  exsicc). 

55.  pedatusW.  et  K.— •  Al- 
taï, (herb.  Presscott). 
210.  peduncularis  Sm.  — 
Valdivia,  Leckler. 

43.    peloponnesiacwBoiss. 

—  (herb.  Boissier). 
206.    pensylvanicus    L.   — 

GanadaWest,Ganby; 
(herb.  Frank). 


—  151 


N"  du 

class' 

57.  petroselimts  Biria.  — 
Ile  Bourbon,  (herb. 
Giraudy). 

227.  philonotis  Ehrh.  — 
Falaise  ;  (herb.  Lou- 
dierre  ;  Hanry  ;  de  Fo- 
restier). 

200.  pimpinelli  Lin. —  Tas- 

mania,  Hook. 
140.    ping  vis    Hook.     — 

(Antarct.  Exp.  1839- 

1843,  J.  D.  Hooker.) 
237.     pinnatus  Poir.  —   Le 

Cap,  Drège. 
89.    platanifolius'L. — 

Meurthe  (herb.   C. 

Salle). 

201.  plebeius  B.  Br.—  Nou- 

velle Zélande,  Godey. 
174-180.  polyanthemos  L.  — 
(herb.   Dr  Marteux  ; 
Monin). 

112.  polyphyllus  W.  et  K. 
—  (herb.  Monin). 

145.  polyrhizos  Steph.  — 
(Acad.  Se.  Petrop.)  ; 
Armenia,  Huet  du 
Pavillon. 

200  prœmorsus  DG.  — 
(Mandon,  PI.  And. 
Boliv.). 

178.  procerus  Moris  — 
(herb.  Salle). 


N-  du 

class' 

252.    ysychrophilus  Wedd. 

—  (Mandon,  PI.  And. 

Boliv.). 
194.    puùescensBert. —  (Bot. 

Soc.  of  London). 
107.    pt/!chellusC.AMe\ '.— 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 

fil.  et  Thomson). 
132.     Pursliii  Bichards.  — 

(Th.     Kumlien,    PL 

Viscons.  exsicc.). 
109.    pusilim    Poir.    —   S. 

Garolina,  A.  Curtis. 
136.    pygmœus  Whlbg.  — 

(Acad.  Se.  Petrop.). 

94-95.  pyrenœus  L.—  (herb. 

P.F.  Albert  Irat;Beu- 
ter;  Bonjean). 

259.     radicans    Eth.  —  Le 

Cap,  Drège. 
50.     rectirostris    Coss.    et 
Dur. — (herb.Cosson). 

175-205.  recurvatus  Poir.  — 
(herb.  Lesèble  ;  Col- 
legii  SS.  Trin.,  Du- 
blin). 

192.  repensh. —  Anderson, 
Stockholm. 

105.  •  reptans  L.  —  (herb- 
Acad.  Petrop). 

53.     Reuterianus  Boiss.  — 
(herb.  Boissier). 

246.  Revellierii  Bor.  — 
(herb.  Boreau). 


-   152  — 


233. 

27, 
70, 

77, 


N01  du 
class' 

116.  rhomboideus    Goldie. 

—  (herb.  Elias  Fries; 
Curtis). 

rhynehocarpus  Boiss. 

—  (herb.  Gaillarde t) . 

Rionii  Lagg.  —  (herb. 
Lagger). 

rwpestris  Guss.    — 

(herb.  de  Notaris). 
rutœfolîus  C.  A.  Mey. 

—  (Ac.   Se.  Petrop. 
et  herb.  Huguenin). 

248.    sagittœfoliiis  Hook. — 
Ceylan,  Thwaites. 

117.  salsuginosus  Pall.  — 

Caucase,   (Ac.   Se. 
Petrop.). 

128-129.  sceleratus  L.— (FI. 

Etrusc.exsicc);  Stoc- 
kholm, Anderson. 

146.   Schimperianus Hochst 

—  (  S  c  h  i  m  p .    i  t  e  r 
Abyssin.). 

232.    segetalis  Kit.  —  (herb. 

Trévisan). 
82.     Seguieri  Vill.  —  Gre- 
noble, Chabert. 

190.    sericeus  Poir. —  (herb. 
Giraudy). 

221.    sericocephaltts   Hook. 

—  (Antarl.   Exp.  D. 
Hooker). 

242.    sessiliflorics  R.  Br.  — 
Australie,  Vieillard. 


V'  du 

cl;iss' 

169.    si  mens  is  Fres. — Abys- 

sinie,  (coll.  Schiniper). 

216.    sparsipilics    Jord.    — 

Indre-et-Loire,  Gene- 

vier. 
64.    spicatusDesi. —  (herb. 

Hocheteller). 

54.    Sprunerianus   Boiss. 
—  (herb.  Boissier). 

147.  stagnalis   Hochst.    — 

(Schimp.    iter  Abys- 
sin.). 

148.  stenocarpics  Steud.  — 

(Schimp.  iter  Abys- 
sin.). 

172.  SteveniAndrz. — Indre- 
et-Loire,  Genevier. 

223.    striatus  Hochst.  — 

Abyssinie,Schimper. 

267.  strigillosus  Boiss.  — 
Armenia,  Huet  du 
Pavillon. 

139.  sulphureus  Sol.  — 
(herb.  Sonder;  Fries). 

171.  sylvaticus  Thuill.  — 
Haute-Savoie,  DrBou- 
vier. 

90.     ter ,mt us  DC—  (herb. 
Lugd.  Batav.). 

72.  Thorali.— Chambéry, 
(herb.  Bonjean). 

238.    trachicarpus  Fisch.  et 

Mey.   —   (herb.   Go- 
dron  ;  Hohenacker). 


153 


N"  du 
class* 

85.     TraunfellneriMo^Q. 

—  (herb.  Eq.  Pittoni 
à  Dannenfeldt). 

20-17.  trichophyllus    Chaix. 

—  Montpellier,  (FI. 
Gall.  etGerm.  exsicc. 
de  G.  Billot). 

120.  tridentatus  DC.  — 
(Mandon,  PI.  And. 
Boliv.). 

241.  trilobus  Desf .—  Téné- 
riffe,  T.  Husnot  ;  Es- 
pagne, Bourgeau. 
7.  tripartittis  DC. —  An- 
gers; (herb.  Guépin; 
Welwitsch). 

184.  tuberosus  Lapeyr.  — 
(herb.  Godron). 

212.  umôrosus  Ten.  — 
(herb.  Grenier). 

262-183.  velutinus   Ten.    —  i 
(herb.  Durando  ;  Re- 
quien  ;  de  Heldreich, 
herb.   grœc.  norm.). 

219.  vemicosus  Presl.  — 
(herb.  Sonder). 

189.  villosusDC. —  Tanger, 
(herb.  Salzmann). 

196.  Wallichianus  Wight. 
—  Ceylan,  Thwaites. 

203.  sp.  Missouri,  Riehl. 

204.  s/).Swan-river,Cuming 

12.  Oxygraphis 
1.    glacialis  Bge.—  Altaï, 
(Ac.  Se.  Petrop.). 


N0'  du 
class' 

2.    poli/petalus  Hook.  — 

(herb.  T.  Anderson). 

Tribu  IV.  Hellcl>oi*e% 

13.  Caltha 

2.  appendiculataPers. — 
Malouines,  Chauvin, 
d'Urville. 

8.  dioneœfolia  Hook.  — 

(Antarct.  Exp.  J.  D. 
Hooker). 

9.  integerrima  Pursh.  — 

(herb.  Frank). 
7.     introloba    Mùll.    — 

(herb.  Sonder). 
6.     natans  Pall.  —  (herb. 

Monin). 
4-5.     palustris  L.  —  (herb. 

Jardin;Becker;  Acad. 

Se.  Petrop.). 
10.     radicans    Forst.   — 

(herb.  Syrne). 
3.   sagittata  Cav. —  (Man- 
don, PI.  And.  Boliv.). 
1.    scaposa  Hook.  —  Sik- 

kim,    (Hook.    fil.    et 

Thomson). 


1 


15.  Gtaucidium 


palmatum    Sieb.     — 
(Ac.  Se.  Petrop.). 

3.  Hydrastis 

1.  canadensisL.  —  Pen- 
sylvanie,  Porter  ; 
(Bot.Soc.ofLondon). 


—  154  — 


M      17.  Trotlla. 

5.  acaùlis  Lindl. —  (herb. 

Ind.  Or.  Hook.  fil.  et 
Thomson). 

4.  americaniis  Ledeb.  — 
Etats-Unis  ;  (herb. 
Léman;  Thuret). 

2.  asiaticus  L.  —  (herb. 

Monin). 

I.  europœus  L.  —  St-Pé- 

tersbourg,  Sanson  ; 
Stockholm ,  Ander- 
son. 

6.  lilacinus    Bunge.    — 

(herb.Acad.Petrop.).. 

3.  patulus'S&Msh.— (herb. 

Hohenacker). 

18.  HeUeborus 

8.  atrorirbens'W.eiK. — 

(herb.J.  C.  Eq.  Pitto- 
ni  à  Dannenfeldt). 
5.     Bocconi  Ten . —  Sicile  ; 
(herb.    de   Franque- 
ville;  Trévissan). 

9.  dumetorwnW .  et  Kit. 

—(herb. Hohenacker). 

10.  fœtidus  L.  —  (herb. 
Arm.  Thielens  ;  Le 
Prévost). 

II.  lividus  Ait.  —  Corse, 

Debeaux  ;  (herb.  Kra- 
lik). 

12.      )>tnlti/nh<s\T\*.—  (FI. 

dalmat.  exsicc). 


N"  «lu 
class* 

1.  nigcrlj. — (herb.Lenor- 

mand  ;    Buckinger, 
Petri-Portee). 
6.     odorus  W.  et  Kit.  — 
(herb.  Hohenacker). 

2.  officinalis   Salisb.    — 

(herb.  horti  bot.  Ge- 

nuensis). 
4.    pvrpurascens  Waldt. 

—     (herb.    Léman  ; 

Marteux;  Sonder). 
13.     vesicarius    Auch.    — 

(herb.  Boissier). 
3-7.     viridisli.— (herb.Bon- 

gard;  Huguenin  ;  de 

Brébisson  ;  Aunier). 

19.  Eranthis 

3.  cilicica  Schott  et  Kots- 

chy.  —  (B.  Balansa, 
pi.  d'Orient). 

1.  Iii/emalis    Salisb.     — 

(herb.  de  By;  Mou- 
geot  ;  Kampmann  ; 
Albert  Irat). 

2.  sibirica  DC.  —  Dahu- 

rie,  (herb.  Bongard). 

20.  Coptis 

2.     quinquefolia  Maxim. 

—    Japon,    (Ac.    Se. 

Petrop.). 
1.     trifolia    Salisb.    — 

(lierb.Ac.  Se.  Petrop.; 

Kuhlewein  ;  Bailey  ; 

Blake  ;  llarvey). 


155 


N°"  di 
élass' 

21.  Isopyrum 

N0>  du 
class' 

6. 

adiantifolium  Hook. 

13-14 

.  damascena  L.  —  Var, 

—    (herb.    Ind.    Or. 

Hanry  ;  La  Rochelle, 

Hook. fil. et  Thomson) 

Lloyd  ;  (herb.  Lenor- 

5. 

bilernatum    Jord.    et 

mand). 

Gray. —  Illinois,  Cur- 

8. 

divaricata    Beaupré . 

tis;  Indiana,  Canby; 

—    (herb.    de    Fran- 

Missoury,  Riehl. 

que  ville). 

3. 

fumarioides  L.   — 

16. 

elata   Boiss.  —  (herb. 

(herb.Ac.Sc.Petrop.; 

Boissier). 

Trévisan  :  Monin). 

7. 

fœniculacea  DC.  — 

»                          i 

(herb.  Hohenacker). 

2. 

grandifiorum    Fisch. 

18. 

gallica  Jord.  —  (herb. 

—  (herb.  Kuhlewein  ; 

J.  Lloyd). 

Hohenacker). 

1. 

nigellastrum  L. — Pro- 

4. 

japonicum  Sieb.  et 

vence,  de  Brébisson  ; 

Zucc. —  (herb.  Ac.  Se. 

Marseille,  Castagne  ; 

Petrop.). 

(herb.  Ekarti). 

1. 

thalictroides  L.  — 

6. 

hispanica  L.  —  Espa- 

(herb. de  By  ;  Perrier; 

gne  (herb.  Bourgeau  ; 

Delise  :  Léman  ;  Buc- 

Dufour;  Delise). 

kinger). 

7. 

ôrientalis   L.    —    Ar- 
menia,  Huet  du  Pa- 

22. Higella 

villon  ;  (herb.  Dunal). 

11. 

aristata   Siebth.    — 

5. 

oxypetala    Boiss .    — 

(herb.  Boissier). 

(herb.    Hohenacker  ; 

9. 

arvensis  L.  —  (herb. 

Th.  Kotschy,  iter  Sy- 

Duret  ;  Hausskneck  ; 

riacum.) 

'  Genevier  ;    Godron  ; 

12. 

saliva  L.  —  (herb.  L. 

Boissier). 

Kralik). 

3. 

ciliaris  DG.  —  Pales- 

17. 

stellaris    Boiss.    — 

tine;  (herb.  Boissier; 

(herb.  Boissier). 

Gaillardet  ;  Hohenac- 

2. 

unguicularis  Lam .  — 

ker). 

(Kotschy,  iter  Syria- 

15. 

coarctata   Hort.   — 

cum  ;  herb.    Gaillar- 

(herb. Hanry). 

det). 

—  156  — 


N<"  du 
class' 

10. 


5. 
16. 
13. 


17. 
6. 


19. 

18. 

11. 

9. 

14. 

4. 


23.  Aqullegia 

alpinaL.  — (herb.Hu- 
guenin  ;  Soyer-\Yil- 
lemet;  deBrébisson). 

atrata  Hock.  —  (FI. 
Gall.  et  Germ.  exs.) 

atropurpurea  Miq.  — 

(Acad.  Se.  Petrop.). 

canadensis  L.  —  Mis- 
souri, Riehl  ;  (herb. 
Bolander  ;  Des- 
préaux ;  Bailey). 
dumeticola  Jord.  — 
(PI.  de  Corse,  De- 
beaux). 
Fischeriana    Dec.  — 

(herb.  Kickx). 
glandulosa  Fisch.  — 

(herb.  Kickx)  ;   Son- 

garia,  Acad.  Scient. 

Petrop.;  (herb.Hohe- 

nacker). 
olympica  Boiss.  — 

(Pl.d'Orient,Balansa; 

herb.  Hohenacker). 
parviflora  Ledeb.  — 

Mandshuria,  Ac.  Se. 

Petrop. ;(herb.Buhse) 
pyrenaicah.  —  (herb. 

Grenier  ;  Léman  ;  de 

Forestier). 
sibiricaJuB.ro.. —  (herb. 

Kuhlewein  ;  Monin). 
S  h  inneri   Hook.   — 

(herb.  Huguenin). 
Sternbergii  Reich.  — 

(herb.  Graf;  Grenier). 


N"  du 
class1 

12-20 
15. 

7. 


3. 


1. 


thalictrifolia  Schott. 
—(herb.  Pétri  Portae). 

viridiflora  Pall.  — 
(herb.  Monin). 

viscosa  DC.  —  (herb. 
Petter  ;  Dufour  ;  Mon- 
tagne). 

vulgaris  L.  var.  pubi- 

flora. — (herb.Ind.Or. 

Hook.fil. et  Thomson). 

vulgaris  L.  —  Stock- 
holm, Anderson;  Tir- 
lemont,  Arm.  Thie- 
lens. 

25.  Delphinium 

Ajacis  L.  —  Corse, 
Delisle  ;  (herb.  Bu- 
reau; Pitton  ;  Lenor- 
mand). 

altissimum  Wall.  — 
(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 

anthoroideum  Boiss. 
—  Cilicie,  Balansa  ; 
Syrie,  Hohenacker. 

aquilegiœfolium 
Boiss.  —  (herb.  Ho- 
henacker). 

axilliftorum  DC— Ar- 
ménia,Haussknecht; 
(herb.  Hohenacker). 
43-50  azureum  Micbx.  —  Il- 
linois, Curtis  ;  (FI. 
Texanaexs.,Lindhei- 
mer);  cuit.,  Bonjean. 


3-5 


68. 


13. 


65. 


1. 


157 


N"  il  ii 
class' 

11.    bithynicum  Griseb. — 

(herb.  de  Notaris). 

70.    Brunonianum  Royb. 

—  Tibet,  Hooker. 

17.  cardiopetalum  DC.  — 
(Fl.Gall.etGerm.exs. 
de  C.  Billot;  herb.  Ma- 
linvaud;  Grenier). 

28.  cheilanthum  Fisch. — 

Montpellier,  Dunal. 

24.     cinereiim     Boiss .    — 

(herb.  Boissier). 
9-6-75.  Consolida  L.  —  Ar- 
menia,  Bourgeau  ; 
Stockholm,  Ander- 
son  ;  hort.  Paris.  ; 
(de  Heldreich,  herb. 
Grœc.  norm.). 

45.  crassicaule  Ledeb.  — 
(herb.  Bonjean). 

51.  cuneatum  Stev. — 
(herb.  Monin). 

63.  cyphoplectrum  Boiss. 
— (herb.  Hohenacker) 

61.    dasycaulon    Fres.    — 

Abyssinie,Schimper. 

73.    dasystachyon     Boiss. 

—  Lazistan,  Balansa. 

29.  denudatum  Wall.  — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 

10.  divaricatum  Ledeb. — 
Perse,  Buhse  ;  (herb. 
Boiss.;  Hohenacker). 


N"  du 
class' 

54. 
47. 
48. 
38. 

56. 
55. 
69. 

34. 

27. 


21. 

36. 

49. 
53. 

67. 


dyctiocarpum  DC.  — 
(herb.  de  Brébisson). 

elatum  L.  —  Baïkal, 
Monin. 

clegans  DC. —  Nancy, 
Godron. 


fissum  W.  K.  —  Cau- 
case, Prescott;  (herb. 
Grenier;  Hochsteller; 
Salle). 

flexuosum  MB. —  Cau- 
case, Monin. 

glabelhim  Turcz .  — 
(herb.  Hohenacker). 

ylaciale}îook, — (herb. 
Ind.  Or.  Hook.  fil.  et 
Thomson). 

glcuidulosum  Boiss. 
— Armenia,  Boissier. 

grandifiorum  L.  — 
(herb.  Pelvet;  Kùhle- 
wein  ;  Monin). 

halteratum  Sibth.  — 
Syria ,  Kotschy  ; 
Lydia,  Boissier. 

hybridum  Willd.  — 
Georgia  ,  Hohe- 
nacker; (herb.  Son- 
der). 

intermedium  Sol.  — 
Cultivé,  Bonjean. 

ijitermedium  Ait.  — 
Altaï,  (Acad.  Scient. 
Petrop.). 

lanigerum  Boiss.  — 
(herb.  Hohenacker). 


158  — 


v  iiu 

class' 
19. 


41. 
35. 
52. 

20. 
71. 

37. 
72. 

76. 


N"  «lu 
class' 


7. 
46. 
62. 

39. 
18 


longipes  Mo  ris.  - 
Palerme,  de  Fran 
queville. 

Menzi&zii  DC. —  Cali- 
fornie, Harvey. 

Middendorflii  Trautv. 

—  (Ac.  Se.  Petrop.). 

montanwm  DC.  — Ml- 
Viso,  Jordan  ;  Pyré- 
nées, 3illot. 

Hd/tumUC.—  Egypte, 
Léman. 

nudicaule  Torr.  et 
Gray.  —  (herb.  Bo- 
lander). 

ochroleucum  Stev.  — 
(herb.   Hohenacker). 

oliganthum   Boiss. 

—  (Ch.  Haussknecht, 

iter  Lyr.-Armen.). 
oliverianum    DC.   — 

(herb.    Mnsei   palat. 

Vindor). 
orientale  J.   Gay.    — 

Arinenia,  (Bourgeau; 

Huet  du  Pavillon.) 
ornatumG.  Bouche.  — 

Pise,  Durando. 
palmatifidum  DC.  — 

(herb.  Monin). 
penicillatum  Boiss.  — 

Persepolis,  Hohenac- 
ker. 

I,ci(la<)j/num  Desf.  — 

Espagne,  Bourgeau  ; 
Algérie,  Lefranc. 

peregrinum  L.  — 
(herb.  Hohenacker)  ; 
Syria,  Kotschy. 


25. 

8. 
59. 
12. 

33. 
31. 


15. 


58. 


14. 

26. 
64. 

66 


persicum    Boiss.  — 
Perse,  Hohenacker. 

phrygium   Boiss.    — 

(herb.  Boissier). 
pictum  W.  —  (herb. 

de  Notaris). 
pubescens  DC.  —  Al- 
gérie ;  (herb.  Dunal  ; 
Castagne  ;  Giraudy). 
pubifloruni   Turcz.  — 

Lac  Baïkal,  Monin. 
puniceum    Bbrst.   — 
Caucase,    Hohenac- 
ker ;  Sarepta,  Kùhle- 
wein. 
pusillum  Labill.  — 

Syria,  Boissier. 
Raveyi  Boiss.—  (herb. 

Boissier). 
RequieniiDec.—  Var, 

Hanry. 
revoluturnSC—hoTt. 

Paris. 
rigidum  DC. —  Syria, 
Hohenacker ;  Liban, 
Gaillardet. 

rugulosum  Boiss.  — 

Perse,  Buhse. 
saniculœfoliumBoiss. 

—    (herb.    Hohenac- 
ker). 
sclerocladwm  Boiss.— 

(herb.    Mnsei   Palat. 
Vindor). 


159 


N"  du 
class1 

60.    Staphisagria  L.  — 

(FI.  dalmat.  exsicc, 
Petter)  ;  Var,  Hanry; 
Ténériffe,  Husnot. 

16.  tenuissimum  Sm.  — 
(herb.  de  Notaris). 

23.  tomentosum  Aucli.  — 
(herb.Boissier;  Hohe- 
nacker). 

42.  tricorne  Michx.  — 
Athens,  Hall  ;  Mis- 
souri, Richl. 

57.  triste  Fisch.  —  Gand, 
Ivickx. 

40.  velulinum  Bertol.  — 
Apennins,  Gennais. 

30.  virescens  Nutt.  —  (FI. 
Texana  exsicc.  Lin- 
dheimer). 

22.  virgatum  Poir.  — 
(herb.  Boissier;  Gail- 
lardet). 

74.    sp. 

26.  Aconit um 

1.  angustifolium  Rch.  — 
(herb.  Eq.  L  ittoni). 

1.  Antkora  L.  —  (herb. 

Huguenin;  Kovats  ; 
Perse  val  -Grandmai  - 
son). 

2.  anthoroideum    Rchb. 

—  Altaï,  (Ac.  Scient. 
Petrop.)  ;  Chambéry, 
Bonjean. 


N<"  du 
class1 

16.  arcuatum  Maxim.  — 
Mandshuria,  (Acad. 
Scient.  Petrop.). 

32.  baicalense    Turcz.   — 

(herb.  Monin). 
13.     barbatum   Patr.    — 

(herb.  Monin). 
18.    Cammarumh.—  Mont- 

Cenis,  Bonjean. 

31.     delphinifolium    Dec. 

—  Unalaschka,  (Ac. 
Scient.  Petrop.). 

25.  eminensKoch — (herb. 
Bonjean;  Kickx). 

3.     eulophum   Reichb.  — 
(herb.  Bonjean). 

20.  exaltatum  Bernh.  — 

(herb.  Bonjean). 

41.   Halleri-bicolor Reichb. 

—  (herb.  Bonjean). 

36.     heterophyllum  Wall. 

—  (herb.   T.   Ander- 

son). 

38.  hians  Host.  —  (herb. 
Bonjean). 

il.     Hofltianum  Schur. 

22bis  intermedium  var.  ver- 
sicolor. —  (herb.  Bon- 
jean). 

21.  japonicum  Thunb.  — 

Japon,  (herb.  Lugd. 
Batav.). 

33.  Kusnezoffii  Rchb.  — 

(herb.  Buhse). 


—  160  — 


N"  du 
class' 

40.     laxifiorum    Schleich. 

—  (herb.  Bonjean). 

4.  lycoctomum  L.  —  Sa- 
voie, Bonjean;  (herb. 
Aunier). 

6.  lycoctomum  L.  var. 
glabrifolium.    — 

Monde,  Prost. 

6bis  lycoctomum  L.  var. 
yrandiflorum.  — 
(herb.  Mougeot;  Du- 
ret;  Monin  ;  Angs- 
trom). 

8.  moldavicum  Hacq.  — 

9.  monta  num. — Cultivé, 

Bonjean. 

23-24-26  napellush.— Stock- 
holm, Anderson  ; 
(herb.  R  a  v  a  u  d , 
Meissner);  Pyrénées, 
Monnier  ;  (herb.  Mou- 
geot ;  Bonjean;  Du- 
rand-Duquesney ,  Mo- 
nin ;  Guebhard). 

15.    nasutum  Fisch.    — 

(herb.  Sonder). 

30.    neomontanum  Kœlle. 

—  (herb.  Hoppe). 
12.     orientale  Mill.  —  Cau- 
case ,    Hohenacker  ; 
Djinil,  Balansa. 

10.  pallidum  Riehl.  — 
Mandsliuria,  (herb. 
Ac.  Scient.  Petrop.). 


iN01  du 
class1 

37.    palmatum     Don  .    — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 

fil.  et  Thomson). 

19.  paniculatum  Lam.  — 
(herb.  Reuter;  Gueb- 
hard ;  Bonjean). 

18bls  pseudo-Cammarum. — 
Bonjean,  Chambéry. 

28.  pyramidalis  Mill.  — 
(herb.  Kampmann  ; 
Hoppe). 

5.    pyrenaicum  Lam.  — 
Gavarnie. 

34.  reclinatum  A.  Gray. 

— SlaCarolina,Curtis. 
17.  rostratum  Bernh.  — 
Chambéry,  Bonjean. 
7.  septentrionale  Koll. — 
Stockholm ,  Ander- 
son ;  Petropol.,  Kuh- 
lewein. 

35.  sinense  Siebold. — Ja- 

pon ,    (herb.    Lvigd . 
Batav.). 
27.    stérile  Thon.  —  (herb. 
Guebhard). 

42.  s  trie  tu  m    Beruh.  — 

(herb.  Bonjean). 

43.  tooeicum    Rechb .    — 

(Herb.  Bonjean). 
22.    uncinatum  L.—  Keri- 
tuchy,  Curtis. 


161 


N"  du 
elass' 

14.     variegatùmîj. — (herb. 

Bonjean  ;  Marteux  ; 

Guebhard  ;  Eq.   Pit- 

toni). 
39.     venustum  Reichb.  — 

(herb.  Bonjean). 


3. 


27.  Actœa 


americana  Pursh.  — 
Ohio,  Frank. 
2.  longipes  Spack.  — 
(herb.  Salle). 
1-4.  spicata  L.  —  Terre- 
Xeuve,  Despréaux  ; 
Himalaya,Anderson; 
(herb.  Blake)  ;  Vos- 
ges, E.  Schlumber- 
ger  ;  Stockholm,  An- 

derson   ;     Beauvais, 
d'isigny. 

28.  Cimicifuga 

4.  /tipo)/icaSpreng.(I'ft//- 
rosperma  acerinum 
S.  et  Z.)  —  (herb. 
Lugd.-Batav.). 

2.  americana  Michx.  — 

Sta-Carolina,  Gurtis  ; 
(herb.  Porter). 
1.     fœtida  L. —  (Fl.  Pruss. 
occid.);Kamtschatka, 
(Ac.  Se.  Pet.). 

3.  racemosa  L.  —  (Bot. 

Soc.  of  London);  Dela- 
ware,  Canby. 


N"  du 
class1 

29.  Xanthorhiza 

1.  apiifolia    L'Hér.  — 

cuit.,  Huguenin;  Ca- 
rolina  North,  Canby. 

30.  Peeonia 

10.  albiflora  Pall.  —  Sibé- 

ria,  (Ac.  Sc.Petrop.); 
cuit;,  Huguenin. 

9.  anomala  L.  —  Sibé- 
rie, Thuret  ;  (herb. 
Monin). 

6.  ban  a  tic  a    Koch.    — 

(herb.  Hochsteller). 
15.     BroteriBoiss. —  (herb. 
Welwitsch); 

17.     califoraica    Nutt.    — 
California,  Harvey. 

3.  coriacea  Boiss. —  Es- 
pagne, Bourgeau. 

2.  corallina    Retz.   — 

Blois,  Le  Frou  ;  Flo- 
rence, Van  Heurck  ; 
(herb.  Hoppe  ;  Thie- 
lens). 

11.  fragrans  Anders.   — 

cuit.,  Mury. 

12.  humilis  Retz.  —  huit. 

Paris.,  Decaisne. 

7.  lohttta  Desf.  —  (herb. 

Boissier);  Alger, Thu- 
ret. 
1.     Moùtan  Sims. —  cuit., 
Coquard. 

11 


—  162 


V  du 
class' 

V  du 
class1 

4. 

o/fîcinaHs   L.  —  Sàr- 
dagna,  de   Notaris  ; 
Vérone,  Huguenin. 

13. 

14. 

paradoxa   Anders.  — ' 
(  rrasse,  Giraudy. 

s. 

L6. 

peregrina    Mill.    — 
cuit.,  Huguenin. 

5. 

pubescens  Sims. 

AVe.sx/  Biv.  —  Corte, 
Requit-il  :  Algérie. 
Cosson. 

tenuifolia  I..  —  Cau- 
case, (Acad.  Scient. 
Petrop.)  ;  Transylva- 
in a,  Haslinger  :  Per- 
namhouc,  Chauvin. 


Onlo  II. 


DILLENIAGE^E 


Tribu    I.    Uelimes»» 

32.  Daoilla 

;,.  asperrima  Splitg.  — 
(herb.  Kiekx  . 

3-7.  brasiliana  DC. —  Rio- 
Janeiro  ,  Vauthier  ; 
Guyane  Française, 
Deslongchamps;  Ba- 
hia,  Salzmann. 

1.  fleoouosa  St-Hil.—  Ba- 

hia,  Salzmann. 

6.  lacunosa  Mart.—  Bré- 
sil, Claussen. 

4.  pilosa  Miquel. — (herb. 
Sagot). 

2.  rugosa  Poir.  —  Brésil, 

Henschel. 

33.  Curatella 

1.  americana  L.  —  Para- 

maribo, Hohenacker. 

2.  Cambaiba   St-Hilaire. 

—  Brésil,  Claussen. 

3.  sp.—  Brésil,  Claussen. 


1. 


1. 


9. 


35.  Doliocarpus 

Calim'ii  (iiiit'l.  —  Gu- 
yane  franc..  Sagot. 

pubiflor<us  Miq.  — 
Brésil,  Hohenacker. 

Rolandi  l'C.  —  BaftTa, 
Salzmann. 

strictus  Poir.  —  Suri- 
nam. Hohenacker. 

36.  De  lima 

dasyphylla  Mi<].— Su- 
rinam.   Hohenacker. 

sar  nu- n  l osa  L.  — 
Ceylan,Thwaites;  Su- 
matra, herb.  Lugd.- 
Batav.). 

37.  Te  tracera 

alnifolia  Willd.  — 
(herb.  Jardin). 

asperula  nigra Willd. 
—  Guyane  franc.,  Sa- 
got. 

Assa  DC.— .lava.  (herb. 
Lugd.-Batav.). 


163  — 


N"  du 
class' 

2.  BreynianaSclûech.  — - 

Bahia,  Salzmann. 
8.    corymbosa.   —    Çalé- 

donie,  Webb. 
6.     Euryandra  Labill.  — 

Nouvelle  CaléJonie, 
Vieillard. 
5.     lœvis  Vahl.  —  Ceylan, 
Thwaites. 

10.  m  adayascariensis 

Willd.  —  Madagas- 
car, G i rau il  y. 
1.     oblonyata  DC.  —  Rio- 
Janeiro,  Riedel. 

3.  rotundifolia   Sin.    — 

(herh.  Martii). 

11.  scaberrimdMiq. — Phi- 

lippines, Cuming. 

Tribu  II.  Dilleniese 

38.  Acro tréma 

10.  appendiculatumThw. 

—  Ceylan,  Twaites. 
9.     btftlatumThw.—  Cey- 
lan, Thwaites. 

11.  dentatytmThvr.— Cey- 

lan, Thwaites. 

4.  dissectum  Thw. — Cey- 

lan, Thwaites. 
1.     Gtardneri  Thw.— Cey- 
lan, Thwaites. 
:VJ1S     intermedium  Thw. — 
Ceylan,  Thwaites. 
7.     lanceolatum  Hook.  — 
Ceylan,  Thwaites. 


N<"  du 
class' 

2. 
14. 

12. 

5. 

3. 
15. 

6. 

13. 

8. 

16. 


lyrafam  Thw.  —  Cey- 
lan, Thwaites. 
membranaceum  Thw. 

—  Ceylan,  Thwaites. 
rotundatum    Thw.  — 

Ceylan,  Thwaites. 
sylvaticum    Thw.   — 

Ceylan,  Thwaites. 
T  h  irai  tes  ii   Hook.   — 

Ceylan,  Thwaites. 
uniftorum    Hook.  — 

Ceylan,  Thwaites. 
uniflorum    va'r.  pe- 

tiolaris.   —   Ceylan, 

Thwaites. 

virgatumThw.±-  Cey- 
lan, Thwaites. 

Walkeri  Wight  — 
Ceylan,  Thwaites. 

syj .  —  Babington. 


39.  Schumacheria 

3-4.  alnifolia  Hook.  — 
Ceylan,  Thwaites. 

2.  angustifolia  Hook.  — 
Ceylan,  Thwaites. 

1 .  castaneœfolia  Vahl .  — 
Ceylan,  Thwaites. 

40.  Wormia 

1.  excelsa  Jack. —  Suma- 

tra, (herl).  Lugd.-Ba- 
tav.). 

2.  oblonga  Wall.  —  Phi- 

lippines, Cuming. 


164  — 


v-  <l  ii 
class' 

2. 
3. 


41.  Di lie  nia 

i ',kI ii -<i  !..  —  Bornéo, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

retusa  Taumb.  —  Gey- 
lan,  Thwaites. 

speciosa  Thumb. — 
cuit.,  Bonjean. 

sp.  —  Syme. 


Tribu  111. 


llil>l>oi*licrc 


43.  Trisema 

1.  coriaceum    Ilook.   - 

Nouv.-Calédonie, 
Vieillard. 
3.     Vieillardi  Brong.  — 
Nouv.-Galéd  orrie, 
Vieillard. 

2.  Wagapii. —  Xouv.-Ca- 

lédonie,  Vieillard. 

44.  Hibbertia 

8.    agrestis.  —  Héuschel. 

31.  Baudouinii  Brong.  — 
Non  v.-Calédon  i  e, 
Vieillard. 
6.  camphorosma  A. 
Gray.  —  Nouv.-Hol- 
lande,  Hoehsteller. 

21.  canescens  Sieber.  — 
Nou  v.-  Hollande, 
Hoehsteller. 

3.  cinerea  1><  \.  —  Nouv.- 

Hollande,  Muller. 
10.    cUneifolia    Labill.  — 
lioil.  Paris.,  Thurel. 


N"  du 
class* 

7. 
13. 

20. 


4. 


17. 
11. 

18. 

20. 

25. 

1. 

L9. 
14. 
15. 


densiflora  Hook.  — 
(Bot.  Soc.  of  London). 

dentata  B.  Br.  —  Aus- 
tralie, Vieillard. 

diffusa  DG. —  Austra- 
lie, Vieillard;  Nouv.- 
Hollande,  Hoehstel- 
ler. 

ericœfolia  Ilook.  — 
(Bot.  Soc.  of  London) . 

fasciculata  B.  Br.  — 
(herb.  Muller). 

grossulariœfolia  Sa- 
lisli.  —  Australie,  de 
Franque ville  ;  (herb. 
Lesèble  ;  Thuret). 

linéarisa.  Br. —  Syd- 
ney,Vieillard;  Nouw- 
Hollande, (herb. Cl  mu- 
vin  ;  Hoehsteller). 

microphylla  Steud. — 
Australie. 

minutifolia  Muller. — 
Australie,  Souder. 

,, if ii in  B.  Br. —  Nouv.- 
Hollande,  Hoehstel- 
ler. 

obtusifolia  DG. —  Aus- 
tralie, Ilogdson. 

perfoliata  Hag.  —  lie 
de  Garni.  Kiehx. 

procumbens  DC.  — 
Tasmania,  Hook. 

pulchella  Brong.  — 
Nouv.-Galédonie, 
Vieillard. 


—  165 


Nor  du 
class' 

i 

[  .V  du 
class' 

9. 

reçu rri fol ia  Steud.  — 
Swan-River,  Sonder. 

24. 

32bis 

rubescens    Vieill.    — 
Nouv.  -Calédon  ie, 
Vieillard. 

16. 

28. 

salicifoliii    Muell.   — 
Nouv.-Galédonie. 

12. 

Vieillard. 

97 

29. 

salicifolia   Turcz.    — 
No  u  v.  -G  aie  d  o-nie, 

Vieillard. 

33. 

32. 

scabra  Brong. —  Nouv. 
Calédonie,  Vieillard. 

35. 
36. 

2. 

sericea  R.  Br.  —  (herb. 
Mueller). 

5. 

strictaB..  Br.  —  (herb. 

Mueller);  Nouv. -Hol- 

1. 

lande,  Hochsteller. 

23. 

subexcisa     Steud.    — 
Australie. 

3. 

22. 

tenuiramea  Steud.  — 
Australie. 

2. 

trachyphrylla  Steud. 
—  Australie. 

virgata  R.  Br.  — 
Australie,  Vieillard  ; 
(herb.  Miiller). 

volubilis  Audr.  — 
Australie,  Vieillard. 

SjJ. 

sp.  —  Sydney,  Viril- 
lard. 

sp.  —  (herb.  Toulé). 

sji. — Nouv. -Calédonie, 
Vieillard. 

45.  Candollea 

glàberrima   Steud.  — 

Australie. 
parviflora    Steud.    — 

Nouv. -Hollande. 
striata  Steud. — Nouv.- 

Hollande. 


Ordo  III.  —  GALYCANTHAGE^ 


49.  Calycanthus 

1.    floridus   L.   —    cuit., 
Lenormand. 

4.    g  la  iicu s    Willd.    — 
(herb.  Salle;  Delise). 

3.     lœvigatus    Willd.  — 

(herb.  Salle;  Delise; 
Lesèble). 


2.  occidentalis  Hook.  — 
(herb.  Bolander). 

5.  prœcox  L.  —  hort. 
Paris.. 

50.  Chimonanthus 

1.  fragrans  Lindl  — Ja- 
pon, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 


166  — 


Ordo  IV.  —  MAGNOLIACE^E 


N"  ilu 
class" 


Ti 


11. 


3. 
6. 

2. 

10. 


s. 


I.  Ti*oflio«leii«li't*i«* 

53.  Trochodendron 

ralioides  Sieb.  —  Ja- 
pon, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

ibu  II.    Wlntereœ 

54.  Dry  mis 

amplexicàulis  Vieill. 

—  Nouv.-  Calédonie, 
Vieillard. 

aromaiica  R.  Brown. 

—  (lie ri».     Kickx  ; 
Webb). 

austro-ca  l 'ed on  icus 
Vieill.  —  Nouv.-Calé- 
donie,  Vieillard 

chilensis  DC.  —  Valpa- 
raiso,  Brown. 

Deplanchei  Vieill.  — 
Nouv. -Calédonie, 
Vieillard. 

granatensis  L.  —  Bré- 
sil, (herb.  Claussen, 
Hooker). 

Lenormandii    Vieill. 

—  Nouv. -Calédonie, 
Vieillard. 

/  ivularis  Vieill. —  N1,e 
(  Jalédonie,  Vieillard. 

WinteriF orsl.-  -I  herb. 
Brown). 

s]o.  —  Nlle-Calédonfe, 
Vieillard. 


N"  do 
class' 

9. 


sp.  —   Minas-Geraes, 
Riedel. 

56.  lUicium 

'.    anisatum  L. —  Japon, 

(lierh.  Lugd.-Batav.). 
.    floridanumli.  —  liort. 

Paris.,   Decaisne  ; 

(herb.  Bailey;  de  Brè- 

bisson  ;  Thurel  , 
>.     Griffiltliii    Hook.    — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 

fil.  et  Thomson). 
5.    parviflorum  Mich.  — 

hort.  Paris.,  Tharet. 

L.  religiosum  Sieb. —  .la- 
pon, (Acad.  Scient. 
Petrop.). 

Tribu  m.  M&grnoltese 

57.  Talauma 

elegans  Miq.  —  Java, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

glauca  Miq.  —  Suma- 
tra, (herb.  Lugd." 
Batav.). 


I. 


58.   Magnolia 


cuit., 


.">.    çieuminata  L 

1  [uguenin. 
bi.     Campbellî    Hook.    — 

herb.  Ind.  or.  1  look. 

fil.  fi  Thomson). 


—  167 


N0'  «lu 
class' 

8.  discolor  Venl. —  (herb. 
Dunal  ;  Godron  ;  De- 
caisne). 

10.  fuscata  Andr. —  cuit., 
(herb.  Lesèble;  A. 
d'Isigny). 

2.    glauca  L.  —  Sla-Caro- 
lina,  Gurtis. 
grandiflora   Linn.   — 
Carolina  austr.,  Gur- 
tis. 
Hoonoki  Sieb.  —   Ja- 
pon, Limminghe. 

hypoleuca  Sieb.  —  Ja- 
pon,   (herb.     Lugd.- 


1. 

12. 
11. 

7. 

9. 

13. 

3. 

4. 
6. 

4bis 


Batav.). 
obovata  Per.  —   cuit., 

Huguenin. 
parviflôra  Sieb. —  Ja- 
pon, (Ac. Se. Petrop.). 
sphenocarpa  Hook.  — 

(herb. Ind.  Or.  Hoôk. 

fil.  et  Thomson). 
Thomsoniana  Hort. — 

cuit..  Huguenin. 
tripetala  L.  —  (herb. 

A.  d'Isigny). 
Yulan   DC.  —   (herb. 

Dunal). 
.s-/>.  —  (herb.  d'Isigny). 

60.  Miche  lia 

7.  Cathcartii  Hook.  — 
(herb.  Ind. Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 


N°«  du 
class' 

1 .  Champaca  L.— Chine, 

Monin. 
9.    eoccelsa    Bl.  —  (herb. 

[nd.  Or.  Hook.  fil.  et 

Thomson  . 
8.    la/nuginosa   Wall.  — 

(herb.  End.  Or.  Hook. 

fil.  et  Thomson). 

10.  longifolia    Blum.    — 

(herb.  Lugd.-Batav.). 

11.  montana  Bl.  —  Java, 

(herb.  Lugd.-Batav.). 

3.  nilagirica  Zenk. — (PI. 

Ind.    Or.,    Hohenac- 
ker). 

4.  ovalifolia    Wight.  — 

Geylan,  Thwaites. 
6.     punduana  Wall. — 
(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 

2.  sericea  Pers.  — Chine, 

Monin. 

5.  Walkeri  R.  B.  —Gey- 

lan, Thwaites. 

61.  Liriodendron 

1.  tulipifera  L.  — cuit., 
Lenormand  ;  Shl -Ca- 
rolina, Curtis. 

Tribu  IV.  Scluzanilreie 

62.  Schizandra 

4.     axillcris  Hook.    — 
herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 


168  — 


\"  du 
class' 

5. 


chinensis  Rupr.   — 

Mandshuria,  (Ac.Sc. 

Petrop.). 
coccinea    Michx.  — 

Louisiana,  Curtis. 
elongatum  Bl. — (herh. 

Ind.  Or.  Hook.  fil.  et 

Thomson). 
grandi flora    Bl.  — 

(herb.Anderson;Har- 

vey). 


A"  du 

rlass 


63.  Kadsura 


4.    japonica  Del. — Japon, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

■4.    propinqua    Wall.    — 

(herb.  Salir  . 
3.     Roœburghiaha  Arn. — 

(herb.  Ind. Or.  Il- 

fil.  et  Thomson). 
2.    Wightiana  Arn. — 

Ceylan,  Thwaites. 


Ordo  V 


ANONACE^E 


Tribu  I.  U  varies» 

64.  Sagerœa 

2.     îand  olata     Miq.     — 

Bornéo,  (herb.  Lugd.- 
Batav.). 
1.     Thwaitesii    Hook.    — 
Ceylan,  Thwaites. 

65.  Stelechocarpus 

1.  s]>.   —    Java.    (herb. 

Lugd.-Batav.). 

66.  Uoaria 

8.    argentea  Bl. — Bornéo, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

2.  macrophylla  Roxb.— 

Ceylan,  Thwaites. 

4.  macropoda    Hook.  — 

Ceylan,  Thwaites. 

5.  Narum  Wall. —Cey- 

lan. Thwaites. 


9.  ovalifolia  Bl.  — Java, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 
10.  ptgchocalgx'M.iq. — Su- 
matra, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

1.  semecarpifolia  Hook. 
—  Ceylan,  Thwaites. 

3,  sphenocarpa  Hook.  — 
Ceylan,  Thwaites. 

7.  timoriensis  Blum.  — 
Moluccae,  herb. 
Lugd.-Batav.). 

(').  zeylanica  L. — Ceylan, 
Thwaites. 

68.  Porcelia 

1.  parvi/lora  Dunal.  — 
hort.  Paris.,  Thurèt. 

T.").  G uat ter ia 

6.    acuminata. —  Ceylan, 

Thwaites. 


—  169  — 


N"  du 
class' 

1 .     bi  v  v  t'i  h  <s  DC . — Guy  an  e 

franc.,  Sagot. 
5 .    coffco  ù  les  T 1 1  vv .  —  C  ey- 

lan,  Thwaites. 

3.  Corihti  Dun.  —  Cey- 

lan,  Thwaites. 

7.  lateriflora  Bl. —  Java, 

de  Franqueville. 

4.  persicœfolia  Hook.  — 

Geylan,  Thwaites. 
2.     suberosa  Dunal.— Phi- 
lippines,   Cuming   ; 
Geylan,  Thwaites. 

8.  villosissima  S'-Hil.  — 

Minas-Geraes,  Gl  aus- 
sen. 

9.  sp.  —  Mangalor,  Hohe- 

nacker. 

76.  Duguetea 

1.     le  pi  dota  Miq.  —  Suri- 
nam, fîohenacker. 

Tribu  U.  Unonese 

77.  Cyathocalyx 

1.    zeylanicus  Champ.  — 
Ceylan,  Thwaites. 

78.  Artabotrys 

1.  odoratissimus  R.    Br. 

—    Sumatra,    (herb. 
Lugd.-Batav.); 
3.    suaveolçns  Bl.  —  Phi- 
lippines, Cuming. 

2.  zeylanicus    Hook.  — 

Ceylan, Thwaites;  Su- 


N"  du 

class' 


Lugd.- 


1 


Lugd.- 


-  Java, 


8 


6 


11 


9. 


I 


5. 


2. 


matra,  (herb. 
Batav.). 
sp.    —   (herb. 
Batav.). 

81.  Cananga 

odorata  Hook. 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

83.  Unona 
ibis.crassiflora   Vieill.    — 
Nouv.-Calédonie, 

Vieillard. 
Dasymaschala  Bl.  — 
Sumatra, (herb. Lugd.- 
Batav.). 

discolor  Vahl.  — Java, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

dumetosa  Vieill.  — 
Nouv.-Calédonie, 
Vieillard. 

elegans  Thw.  —  Cey- 
lan, Thwaites. 
fulgensl.a,bïU.. — Nouv.- 
Calédonie, (herb.  Vieil- 
lard; Webb). 

longiflora  R  o  x  b .  — 
(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 

nitens  Muell.  —  Port 
Denison. 

nitidissima  Dunal.  — 
Nouv.-Calédonie, 
Vieillard. 

rufesçens  Vieill.  — 
Nouv.-Calédonie, 
Vieillard. 


—  170  — 


V  du 

10. 


12. 

7. 


N"  du 
class' 


1 .    sp 


6. 


5. 


1 


I 


subglandulosa  Miq.— 

Bornéo,  (herb. Lugd.  - 

Batav.). 
virgataMiq— Bornéo, 

(herb.  Lugd. -Batav.). 
zeylanica    Hook.    — 

Ceylan,  Thwaites. 

84.  Monocarpia 

-  Bornéo,   (herl). 
Lugd.-Batav.). 

85   A  si  mina 

triloba  Dunal.  —Mis- 
souri .  Riehl.  ;  Illi- 
nois, Curtis. 

88-.  Polyalthia 

castigenum  Miq. — Su- 
matra, (herh.  Ludg.- 
Batav.). 

glaucum  Miq.—  Java, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

macrorhyncha  Miq. — 
Sumatra,(herb  Lugd. 
Batav.). 

Moonii  Thw.  —  Cey- 
lan. Thwaites. 

seœtamni  Miq.  —  Bor- 
né,., herb.  Lugd.- 
Batav.). 

subcordata  Miq.—  Ja- 
va,(herb.Lugd.-Bat.). 

90    Anaxagorea 

zeylanica  Hook.  — 
Ceylan,  Thwaites. 


91.  Popowia 

2.    hirta  Miq.— Sumatra, 

(herb.  Ludg.-Batav.)- 

t.    rufula  Miq.— Bornéo, 

(herb.  Lugd.-Batav.). 

Tribu  ni.  Mitreptaoreee 

94.  Oxymitra 

1.  Bornei  nsis  Miq- —  Su- 

matra, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

2.  ecceisa    Miq.  —   Su- 

matra, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 
95.  Goniothalamus 

3.  Gardneri  Hook.  — 

Ceylan,  Thwaites. 
1.     Eookeri  Thw.  —Cey- 
lan, Thwaites. 
7.    macrophyllttsBi.— Su- 
matra, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 
6.    reticulatus    Thw.    — 

Ceylan,  Thwaites. 
5.    salicin  us  Hook.  — 
Coylan,  Thwaites. 
sesquipedalis  Hook.— 
(herb.  Ind.  Or.  Hook 
fil.  et  Thomson). 
fclpl'sMiq.  -Sumatra. 
(herb.  Lugd.-Batav.}. 
Tkwaitesii    Hook.   — 
Ceylan,  Thwaites. 

97.  Mitrephora 
obtusa   Bl.  —   Java, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 


—  171  — 


.v  du 

class' 


99.  Mo  no  dora 


1.  heterophy lia  M.  — 

(herl).  Moricaud). 

2.  spectabilis  Wight.  — 

PhilippineSjGumJng. 

Tribu  IV.  Xylopieae 

106.  Ro lit nia 

4.  exsucca  DC.  —   (herl). 

Hohenacker). 

1.  laurifolia  Schlecht. — 

Brésil,  Claussen. 

6.  multiflora   Splitg.  — 

(herb.    Hohenacker). 

5.  pulchrinerva   DC.  — 

Guyane  franc.,  Sago t. 

3.  resinosa    Spruce.    — 

Guyane  franc.,  Sagot. 

2.  salicifolia  Schlecht. — 

Brésil,    de  Franque- 
ville. 

7.  sp.  —  (Herl).  Riedel). 

108.  Anona 

9.    asiatica  L. 

S.     Cherimolia  Lam. — (G. 

Maudon,    PI.    And. 

Boliv.). 

12.    chrysopetala  Steud. — 

(herl).    Hohenacker). 

7.    cinerea  Dun.  —  Gua- 
deloupe, Jardin. 

4.  echinata    Dun.    — 

Guyanefranç.,  Sagot. 
1.    furfuracea  St-Hilajre. 
—  Brésil,  Claussen. 


6. 

14. 


class' 

11.     Hostmanni  Steud.  — 
(herb.    Hohenacker). 

3.  longifolia  Anbt.  — 
Guyane  frani;. .Sagot. 

2.  palustris  L.  —  Bahia. 
Salzmann. 

13.    peduncularis    Sleud. 

—  (PI. Surinam, Hohe- 
nacker). 

10.     Sa  I  z  m  K  n  n  i  DC.   — 
Bahia,  Salzmann. 

5.  sericea  Dun  al.  — 
Guyane  franc.,  Sagot. 

squamosa  L.  —  Iles 
Marquises,  Jardin. 

s/j.  —  Brésil,  Claussen. 

110.  MeLodorum 

hppofflaucum  iNliq.  — 
(herb.  Lugd.-Batav.) 

Kent ii  Hook. —  (herb. 
Lugd.-Batav.). 

latifolium  Hook.  — 
Java,  (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

2.  manubriatum    Hook. 

—  Philippines,    Cu- 
ra ing. 

5.  ruftnervum  Hook.  — 
Sumatra,  (herb. 
Lugd.-Batav.). 

3.  verrucosum  Hook.  — 

(herl..  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 


6. 


1. 


—  172 


class' 


111.  Xylopia 


7.  Championii  Hook.  — 
Ceylan,  Twaites. 

1.  frutescens  Miq.  —  Ba- 

hia,  Salzmann. 

.3.  grandiflora  Saint-Hi- 
laire.  — Brésil,  Claus- 
sen  ;  Ceylan,  Thwai- 
tes. 

5.  hexagymes.  —   Su- 

matra, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

6.  nigricans  Hook.  — 

Ceylan,  Thwaites. 

4.  nitida  Dun. —  Guyane 

franc.,  Sagot. 

5.  parvifolia    Hook.   — 

Ceylan,  Thwaites. 

2.  salicifulia     Hook.    — 

Surinam,  Kickx. 

Tribu  V.  MJliasece 

114.  MM  usa 

1.  montana  Gord. —  Cey- 

lan, Thwaites. 

4.  Roxburghiana  Hook. 
—  (herb.  Ind.  Or. 
Hook.  Ql.  et  Thom- 
son). 

:i.  Wallichiana  Hook.— 
(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
Ql.  et  Thomson). 

2.  zeylanica    Hook.    — 

Ceylan,  Thwaites. 


V  do 

class' 

5.  sp .  —  Ceylan ,  Thwai- 
tes. 

116.  Orophea 

7.  chrysocarpa  Miq.  — 
Bornéo,  (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

4.  coriacea  Thw.  —  Cey- 

lan, 'thwaites. 

1.  Eeyneana    Hook.    — 

Ceylan,  Thwaites. 

5.  hexandra  Bl.  —  Java, 

(herb.  Lugd.-Batav.). 
3.     oùlifjua  Hook.  —  Cey- 
lan, Thwaites. 

6.  trigyna  Miq.  —  Bor- 
néo, (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

2.  zeylanica    Hook.    — 

Ceylan,  Thwaites. 

117.  Alphonsea 

3.  lutea  Hook.— Ceylan, 
Thwaites. 

2.  scUrocarpa  Thw.  — 
Ceylan,  Thwaites. 

1.  zeylanica  Hook.  — 
Ceylan,  Thwaites. 

120.  Bocagea 

1.    sp.—  (herb.Moricaud). 

124.  Eupomatia 

1.  la  h  ri  na  R.  Br.  — 
Kiama,  (New  South 
Wales,  Harvey). 


173 


Ordo  VI.  —  MENTSPERMACE^E 


Ti 

bu  I.  —  Tinospoi'Ciic 

N"  du 

N°'  ,1 

cliiss' 

class 

.   127.  Chasinanthera 

14. 

1. 

dépendent  Hochst.  — 

(Schimperi  iterAbys- 

6. 

sin.). 

137.  Anatnirta 

1. 

i. 

Coeculus    Wight.    — 

Geylan,  Thwaites. 

3 

139.  Coscinium 

*-** 

1. 

feitestratum  Colebr. — 
Geylan,  Thwaites. 

12. 

Tribu  II.   Cocculcic 

il. 

140.  Anomospermum 

2. 

concolor  Pœpp.  — 
Guyane  franc . ,  Sagot . 

15. 

3. 

minutifiora    Sag.    — 
Guyane  franc.,  Sagot. 

16. 

1. 

Schomburgkii  Miers . 

—  Guyane  franc.,  Sa- 

13. 

got  ;  Surinam,  Hohe- 

nacker. 

142.  Tiliacora 

4. 

1. 

acuminata    Mill.     — 

Geylan,  Thwaites. 

10. 

147.  Limacia 

2. 

1. 

borneensis  Miq.  — 

Bornéo,  (herb.Lugd.- 

Batav.). 

7. 

2. 

eus  [rida  ta   Hook.      — 
Geylan,  Thwaites. 

148.  Coeculus 

Bakis  A.  Rich.  —  Nu- 
bie, Kotschy. 

carolinus  DG. —  Sta- 
Carolina,  Curtis. 

japonicus  Deland.  — 
Japon,  (herb.  Lugd.- 
Batav.). 

Forsteri  DG.  —  Nou- 
kahiva,  Jardin. 

laurifolius  DC.  —  Ja- 
va, Zollinger;  (herb. 
Harvey). 

Lea'ba  L.  —  Syrie, 
Kotschy. 

macrocarpus  Thw.  — 
Geylan,  Thwaites. 

(Nephro  icaj  Perraudi. 

—  Iles  Sandwich,  Dr 
Hillebrand. 

platyphylliis  St-Hi- 
laire.  —  (herb.  de 
Martius). 

Plukenetii  DC. —  Man- 
galor,  Hohenacker. 

radia  tus  Lam . — (herb . 
Mus.  Paris.,  Macé). 

Roxburg hianus    Dec. 

—  (herb.     de    Fran- 
queville). 

Thunbergii  DC.  — 
Japon,  (Acad.  Scient. 
Petrop.). 


—  174  — 


\ ■-  .lu 
class' 

17.     trinervis     Wiar.     — 

Japon,  (herb.  Lugd.- 

Batàv.). 
9.     villosus  DC.  —  (herb. 

Iml.  Or.  Hook.  fil.  et 

Thomson). 
8.     virginicumh.  —  hort. 

Paris.. 

149.  Pericampylus 

1.  incanus  Miers. — Java, 
(herl».  Lugd.-Batav.  ; 
Ind.  Or.' Hook.  fil.  et 
Thomson). 

151.'  Spirospermum 

1.  penduliflorum  Th.  — 
Madagascar,  Boivin. 

152.  Menispermum 

1.  canadense   L. — cuit. 

Bonjean  ;  (hort.   Ca- 
dom.,  Chauvin).      % 

3.  dahuricum   DC.  — 

(herb.  Monin). 

4.  Lyoni  Pursh. —  (herl). 

Syme). 

2.  Menziesii   Pursh.    — 

Ohio,  1)'  Frank. 

Tribu  III.  Cixsampcliclesi' 

L54.  Stephania 

5.  Burmanni  Wight.  — 

Ceylan,  Thwaites. 
::.    corymbosa  Miq. —  Phi- 
lippines, I  îuming. 


N""  du 

claSS' 

1 .  hernyzndifoliàVJ ight. 

—  Ceylan,  Thwaites  ; 
Foi  rnose,  I  lance. 

2.  rotunda  Lour.   —  Hi- 

malaya, Anderson, 

4.  Schimperi  Hochst.  — 

Abyssinie.Schiinper. 

155.  Cissampelos 

5.  Caapeba  P.  —  Cuba, 

de  Franquevifle. 
11.    chpensis    Tliuml».    — 
(Bot. Soc. of.  London); 
Le  Cap.  (herb.  Drè 
v       Webb). 

6.  convoi  r  n  hircaWWl. — 

Madagascar,    Girau- 
dy  ;  Ile  Bourbon,  Mo- 
nin. 
10.    hernandifolia     Will. 

—  Indes. 

4.  littoralis  L.  —  Bahia, 

Salzmann. 

5.  ma n rit Iiiini  Petit.   — 

Ile  Bourbon,  de  Fran- 
qtieville. 

:'>.  microcarpa  DC. —  Su- 
rinam, Buckinger. 

2.  obtecta  Wall.-- Indes, 
de  Fraaqueville. 

'.).  ovalifolia  DC.  —  Bré- 
sil, Claussen. 

1.     Parreira  L. — Nilghiri, 

herb.  Ind.  (  )r.  Hook. 

131.  et  Thomson)  ;  St- 


175 


N"  du 
class' 


10. 

13. 

15. 

7. 
12. 
14. 


Dominique,  Turpin  ; 
Ceylan,  Thwaites. 
tamoidesjyG. — Guyane 

franc.,  Sagot. 
torulosa   E.    Mey.    — 

Le  Cap,  Drège. 
velutina   St-IIil.    — 

(herb.  Moricaud). 

sp. —  Brésil,  Claussen. 

sp. —  Brésil,  Claussen. 

sp.  —  (FI.   aethiôpica, 
Th.  Kotschy). 


N"  du 
class' 

1"J,,|S    sp.  —  Le  Cap,  Drège. 

14bis    sp.  —  Le  Cap,  Webb. 

17.     .S7;.  —  (herb.  Syme). 

Triliu  IV.    l';i<li>ïoiic;r 

160.  Pachygone 

1.    ovata  Miers. — Ceylan, 
Thwaites. 

168.  Sychnosepalum 

1.    Sagotianum  Eichl.  — 

Guyane  franc., Sagot. 


Ordo  VII. 


BERBERIDE^E 


Tribu  I.  Lai'clizsthalere 

182.  Lardizabala 

2.    biternataRmz.  etPav. 

—  Chili,  Decaisne. 
1.     triternata  Ruiz.  et 
Pav.    —    Chili,     de 
Franque  ville. 

183.  Boquila 

1.  trifoliq  Decais.  — 
Chili,  Decaisne. 

184.  Paroatia 

1 .  BrunonianaiDecais. — 
Khasia,  (herb.  Ind. 
Or.Hook.  lîl.  et  Thom- 
son). 

186.  Stauntonia 

1.    hexaphylla  Decais. — 


Japon,  (Acad.  Scient. 
Petrop.). 

187.  HolJjœllia 
1.     latifolia  Wall.  —  Du- 
blin, Harvey  ;  Hima- 
laya, Anderson. 

188.  Akebla 

1.  lobata     Decaisne.    — 

Japon,  (Acad.  Scient. 
'  Petrop.). 

2.  quinata  Decaisne.  — 

Japon,  (Acad.  Scient. 
Petrop.);  Ile  de  Gand, 
Kickx. 

Tribu  II.  Kei*l>ci*ew 

190.  Berberis 

20.    œtnensis  Rolm.    — 

Corse,  Kralik. 


170  — 


N"  du 

clars' 

4.  aquifolium  Pursh.  — 
(PI.  Novo-Mexic,  A. 
Fendler)  ;  cuit.,  Hu- 
guenin. 

28.  aristata  DC.  —  Inde, 
Rogle;  Ceylan  Thwai- 
tes. 

16.  asiatica  Roxb.  — 
(herh.  Ind.  Or.  fil.  et 
Thomson). 

14.  buxifolia   Lam.    — 

Chili,  Brcnvn. 
30.    cânadensis    Mill.    — 

hort.    Abri  ne  ;  hort. 
Paris.,  Thuret. 

27.  ceratophylla  Don.  — 
Nepaul,  Babington. 

15.  cratœgina  DC.  —  Sy- 

ria,   Boissier  ;    Son- 
garia,(Ac.Sc.Petrop.) 

21.  cretica  L.  —  Ile  de 
Crète,  (herb.  Van 
Heuck  ;  Guebhard  ; 
Hohenacker). 

8.  Darioinii  Hook.  — 
Chili,  Brown. 

11.  dulcis  Sweet.  —  culta, 

Iluguenin. 

12.  empetrifoUa    Lam.  — 

culta,  Huguenin;Ma- 
gellan,  de  Franque- 

ville. 

10.  Fendlèri  Cray.—  (PI. 
Novo-Mexic). 


IN"  du 
class' 

3. 
19. 

17. 
9. 

1. 
26. 


25. 


13. 


31. 


■>■) 


glumacea  Spreng.  — 
culta,  Iluguenin. 

hispanù  a  Boiss. — An- 
dalousie, del  Campo. 

iUcvfolia  Roxb.  — 
Cape  Horn,  Hooker. 

integerrima  Buge.  — 
Songaria,  (Acad.  Se. 
Petrop.). 

japonica  Del. — Japon, 
(herb.  Lugd.-Batav.). 

Lycium  Roy  le.  —  Hi- 
malaya (herb. Ind. Or. 
Hook.  fil.  et  Thom- 
son). 

madèrensis  Lowe.  — 
Madère,  Mandon. 

nepalensîs  DC.  —  Sik- 
kiin,  (herb.  Ind.  Or. 
Hook.  fil.  et  Thom- 
son). 

nep'alensis  Spr.  —  lie 

de  Gand.  Kiekx. 
pînnata  Lag.  —  culta, 
Iluguenin. 

sibirica  l'ail.  — Songa- 
ria, (Ac.  Se.  Petrop.). 

sinensis  DC.  —  culta, 
Huguenin. 

tinctoria  Leschen.  — 
Nilagiri,]  [ohenacker^ 

£rt'/b#atoHartw.—  El. 
Texana  exsioc,  Lin- 
dheimer). 


177 


N"  du 
class1 

7.  ulicina  Hook.  —  La- 
date,  (herb.  Ind.  Or. 
Hook.  fil.  et  Thom- 
son.) 

23.  umbellata  Wall.— Hi- 
malaya, Anderson. 

29.  vulgaris  L.  —  Stock- 
holm,Anderson;  Nor- 
mandie, Lenormand; 
Nancy,  Godron. 

15.  Wallichianà  DC.  — 
Khasia,  (herb.  Ind. 
Or.Hook.  fil. et  Thom- 
son). 

191.  Bongardia 
1.     Rauw'olfii  C.  A.  Mey, 
—   Baku,  (Acad.  Se. 
Petrop.). 

192.  Leontice 

1.  altaica  Pall. —  Altaï, 

(herb.  Monin  ;  Pres- 
cott.). 

2.  leontopetalonh. — Per- 

sepolis,  Hohenacker; 
Attica,  Boissier. 

193.  Caulophyllum 

1  thalictroides'L. — Pen- 
sylvanie,W.M.  Can- 
by. 

194.  Handina 

1.  dômes  tica  Thumb.  — 
Japon  ;    hort.    Paris, 


N0'  du 
class1 


o 
o. 


1. 


Thuret;  Japon,  (Ac. 
Se.  Petrop.). 

196.  Epi  médium 

alpinum  L.  —  fherb. 

Bauchianum). 
grandi florumMorr. — 

cuit.,  Huguenin. 
hexandrum  Hook. 
pinnatum  '  Fisch.    — 
(herb.  Buhse). 

198.  Diphylleia 

cymosa  Mich.  —  Sta- 
Carolina,  Buckley  ; 
(herb.Curtis);  Japon, 
(Ac.  Se.  Petrop.). 

200.  Podophyilum 

Emodi  Wall. —  (herb. 
Ind.  Or.  Hook.  fil.  et 
Thomson). 

peltatum  L.  —  Dela- 
ware,  Canby  ;  Mis- 
souri, Riehl. 

201.  Achlys 

japon  ica  Max.  —  Ja- 
pon, (Ac. Se. Petrop.). 

triphylla  DC. —  (herb. 
Bolander). 


12 


—  178  — 


Ordo  VITI.  —  NYMPH^EACEiE 
Subordo  I.  —  CABOMBE^E 


N0'  du 

class' 


3'. 


6. 
9. 


7. 
8. 


202.  Cabomba 


2.    aquatica  Nutt.  —  Su- 
rinam, Buckinger. 

1.    piauhiensii  Gardn.  — 


N0'  du 

class1 

Brésil,  (herb.  Dalton; 

Hooker). 

203.  B rase  nia 

1 .     pcltata  Pursh. —  New- 
Jersey,  Ganby. 


Subordo  II.  —  NYMPH^EE^! 


204.  Nuphar 

advena  Ait. —  Halifax, 
Harvey  ;  Pensylva- 
nia,  Canby. 

intermedium  Ledeb. 
—  (FI.  Prussiœ  orient. 
Kornicke)  ;  Stock- 
holm, Anderson. 

japonicum  DC.  —  Ja- 
pon, (Acad.  Scient. 
Petrop.). 

Kalmianum  Pursh. 

luteum  Smith.  — 
(herb.  Botteri,  An- 
derson). 

minor  Dum. 

pumilum  Sm.  —  (FI. 
Prussiœ  orient.,  Kor- 
nicke) ;  Stockholm , 
Anderson. 

sagittœfolia  Pursh. 
—  North  Carolina, 
Canby. 


5.  Spennerianum  Gaud. 

—   (herb.    Mougeot  ; 
Leresche). 

205.  Nymphœa 

17.  alba  L.  —  (herb.  Bot- 
teri;; Stockholm,  An- 
derson. 

16.  alba  purpurea.  — 
(herb.  Elias  Fries). 

6.  ampla  Dec.  —  JNubie, 

Ivotschy. 

10.  ampla  v&r.Audgeana. 
— Martinique,  Jardin. 

1S.  Basniniana  Turcz. — 
(herb.  Monin). 

19.  biradiata  Sommer.  - 
Stockholm,  Ander- 
son. 
4.  cœrulea  Andr.  —  Sé- 
négal; (herb.  de  Bré- 
Oisson  ;  Gaillardet). 

14.  dentata  Schum.  — 
(herb.  Jardin). 


170 


IN-5  du 
class' 


20. 


15. 


12. 


9. 


13. 


11. 


1. 


lotus   L.    —     Nubie, 

Ivotschy  ;  (herb.  De- 

caisne  ;  Ekart). 
Millet i<  Bot.  — Maine" 

et-Loire,  Gaston  Ge- 

nevier. 

odorata  Ait.  —  Illi- 
nois, Riehl. 

pubescens  Willd.  — 
Philippines,  Guming. 

pygmœa  Ait.  —  Kha- 
sia  (herb.  Ind.  Or. 
Hook.  fil.  et  Thom- 
son). 

rubra  Roxb.  —  Man- 
galor,  Hohenacker  ; 
Ile  Bourbon,  Monin. 

scutifolia  DC.   —   Le 

Cap,  Drège. 
semiaperta    Klinggr. 


N"  du 
class' 


1. 


— Bavière,  Thielens; 
Bohême,  Miïller. 
sinuata  Salzm.  —  Ba- 
hia,  Salzmann. 

stellata  Willd. — Man- 

galor,    Hohenacker  ; 
Ceylan,  Thwaites. 
thermalisDG. —  (herb. 
Haslinger  ;    Jermy  ; 
Léman).  . 

s  p.   —    Bombay,    Ba- 
bington. 

207.  Euryale 

ferox  Salisb.  —  Ile  de 
Gand,  Kickx. 

2U8.  Victoria 

regia  Lindl.  —  Gand, 
Ivickx. 


2.     sp. 


Subordo  III.  —  NELUMBONE^Î 


209.  Nelumbium 

luteum  Willd.  —  Mis- 
souri, Riehl;  Phila- 
delphie, Basson  ;  De- 
laware,  Canby. 

Ordo  IX. 


speciosum  Willd.  — 
Java,  Zollinger  ;  Phi- 
lippines, Guming  ; 
Montpellier,  Dunal. 

sp.  —  Cuba,  don  Ra- 
mon  de  la  Paz. 


SARRAGENIAGEvE 

210.  S ar race  nia 

fiava  L.  — North  Caro- 
lina,  Curtis  ;  (herb. 
Canby). 

purpurea  L.  — '#i,a-Ca- 


1. 


3. 


rolina,  Curtis  ;  (herb. 

Porter  ;  Smith). 
rubra  Wall.  —  Sta-Ca- 

rolina,  Curtis. 
variolaris   Michx.  — 

Florida,  Curtis. 


180 


Ordo  X. 


PAPAVERACE^E 


Tribu  I.  Roiimcyesc 


N"  du 
class' 

1. 


213.  Platystemon 

californiens  Benth. — 
(herb.  Bolander;  Har- 
vey). 

214.  Platystigma 

3.    californicum'Benih. — 
Californie,  Bolander. 

1.  lineare    Benth.    — 

(herb.    Bolander; 
Harvey). 

2.  oreganum  Benth. 

Tri  lui  II.  Eupapavereic 

216.  Papaoer 

25.    aculeatum   Thbg.   — 

Le  Cap,  Sonder. 
36.     alpiuum  L.  —  (herb. 

Leresche;Huguenin). 
35.     apulum   Ten.   —    (de 

Heldreich,  herb.  gr;e- 

cum  norm.). 
17.    arenarium  Bbrst.  — 

(herb.    Hohenacker). 
7.    Argemone  L.  —   (FI. 

Gall.  et  German.  ex- 

sicc.  de  CB.);  Corse, 

Delise. 
6.    ârgemonoides  Cesati. 

—  (herb.  Botteri  ;  de 

Notaris  ;  Iluguenin). 
34.    armeniacurn  Lam.  — 

Tiilis.  Bongard;  (PI. 


N-du 

class* 

Pers.    austr.,    Hohe- 
.  nacker). 
4.    aurantiacum   Willd. 
—  (herb.  Dr   Monta- 
gne; Salle;  Mougeot). 
27.     bracteatum   Lindl.  — 
(herb.   Hohenacker). 

32.  caucasicum  Bbrst.  — 

cuit.,  (Lesèble  ;  herb. 

Bonjean). 
16.     commutatum     Fisch. 

et   Meyer.  —  (herb. 

Hohenacker). 
12.     Decaisnei  Hochst.  — 

Sinai,  Schimper. 
9.     dubium  L.  —  Algérie, 

Cosson   ;     Canaries, 

Despréaux. 

33.  floribundum  Desf.  — 

hort. Paris. ,Decaisne. 
31.    fugace  Poir.  —  (herb. 

Hohenacker). 
5.    hybridum  L. —  Alger, 

Jamin  ;  Paris,  Gaston 

Genevier. 
19.     Lecoqii    Lamotte .    — 

Brabant,  Arm.  Thie- 

lens. 

23.  libanoticum  Boiss.  — 

Syrie,  Kotschy. 

24.  macrostetnon  Boiss. — 

Armenia ,    Huet    du 
Pavillon. 


181 


N"  du 

class' 

11. 

1. 


2e. 

14-28 

99. 


13-15 


21. 

29. 

30. 
20. 


modes  tum  Jord. —  Ile 

de  Ré,  Billot. 
nudicaule  L.  —  Sibi- 

rica,  Monin  ;    Kora- 

ginsk,  (Acad.  Scient. 

Petrop.). 
nudicaule  var.  rubro- 

quranliacum  Fisch. 

—  Mandshuria,  (Ac. 
Se.  Petrop.). 

orientale   L.  —  hort, 
Paris.. 

pilosum  Sibth.  et  Sm. 

—  Krabousa  ,    Des- 
préaux. 

polytrickum  Boiss.— 

Syrie,  Kotschy. 
pyrenaicumDC. — Pic 

du   Midi,   Monnier  ; 

M'-Formose,  Reuter. 
,  Rhœas  L.  —    Hague- 

neau,  Billot  ;  Pylos, 

Despréaux  ;    (herb. 

Boissier  ;  Castagne  ; 

Despréaux;Boissier). 
rupifragwm  Boiss.  — 

Espagne,  Boissier. 
setigerum  Dec  .-Corse, 

Debeaux  ;    Canaries, 

Despréaux;  Hyères, 

Giraudy. 
somniferum  L. — Pise, 

VanHeurck;  (PI.  Ma- 

derenses,  Mandon). 
syriacum     Boiss.    — 

(herb.  Gaillardet). 


N°'  du 
class' 

18. 


10. 


tenuifolium  Boiss.  — 

(herb.  Hohenacker). 
umflorum     Balb.    — 


Corse,  Delise. 
8.    sp.—  (Ac.  Se.  PetrQp.). 

219.  Argenone 

5.  hispida  Gray.  —  (PL 
nov.-Mexic.;Fendler; 
herb.  Bolander). 

3-1.  meacicana  L.  —  Caro- 
line, Curtis  ;  Ile  Bour- 
bon,Delise;  Surinam, 
Buckinger  ;  (PI.  ca- 
nari., T.  Husnot;  PI. 
And. Boliv. Mandon). 

2.     ochroleuca   Sweet.  — 
Mexico,  Trévisan. 

4.     rosea    Hook.   —    Iles 
Sandwich,  Jardin. 

220.  Meconopsis 

1.  çambrica  Vig.Diss. — 

Auvergne,Guebhard; 
Pyrénées,  Roussel. 

2.  heterophyllà  Bentb. — 

(herb.  Bolander). 

3.  horridula      Hook.   — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fi],  et  Thomson). 

4.  Wallichii     Ilook.    — 

(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 

222.  Stylophorum 
1.     ohiense  Spr.  —   Ohio, 
Frank. 


—  182 


V  du 

elass1 

1. 


224.  Sanguinaria 

canadensis  L.  —  Du- 
blin, Ilarvey  ;  Nor- 
mandie, Morière;  De- 
lawarej  Canby. 

225.  Bocconia 

2.    cordataWillà.—  liort. 

Mouceaux. 
1.     frutescents  L.  —   hort. 

Paris. 

226.  Glaucium 

6.  àrabicum   Fresen.  — 

(herb.  Schimper). 

7.  calycînum   Boiss.   — 

(herb.  Hohenacker). 
9.     contortuplicatum 

Boiss. -Perse,  Buhse. 

3.  corniculatum  Curt. — 

(herb.  Huet)  ;   Cana- 
ries, Despréaux. 

1.  fia  vum    Cran  tz.  — 

Blois,  Lefrou;  Gran- 
ville. 

4.  fulvum  Boiss.  —  (PI. 

Pers.    austr.,    Hohe- 
nacker). 
8.    grandiflorum    Boiss. 
et  Huel.—  Arménie, 
Boissier. 

2.  luteum    Scop.  —  N&- 

ples,Perseval-Grand- 
maison  ;  Stockholm, 
Andcrson  ;  (herb. 
Areschong  ;  Gaillar- 
det). 


N"  du 
class' 

10. 


pumilum    Boiss.    — 
Perse,  Buhse. 
5.    rubrtim  Sibth.  —  Mo- 
.    don,  Despréaux. 

227.  Rœmeria 

1.  hybrida  DC.  —  Ajac- 

cio, Maire;  Espagne, 
Léman. 
5.    orientalis    Boiss.    — 
Arabie,  Hohenacker. 

3.  réfracta    Steud.    — 

(herb.  Hohenacker). 

2.  rhœadiflora  Boiss.  — 

(herb.  Hohenacker). 

4.  Schimperi    Presl.    — 

Sinaï,  Schimper. 

228.  Chelidonium 

2.  grandiflorum  DC.  — 

(herb.  Monin). 

3.  laçiniatum     Mill.    — 

(herb.  Cadom.,  Chau- 
vin). 
1.     majus  L.  —  Japon. 

Tribu  U.  HiimuMiistiim;*' 

229.  Dendromecon 

1.  rigidum  Benth.  —  Ca- 
lifornie, Harvey  ;  Ca- 
lifornie, (herb.  Bolan- 
,1,m-;  Cuming). 

230.  Hunnemannia 

1.  fumarioides  S\s  eet.— 
hort.  Paris.,  Thuret. 


183  — 


*§Jg  231   Eschscholtzia 

1.  califomîca  Chain.  — 
horl.  Cadom.,  Chau- 
vin ;  liort.  Paris., 
Decaisne;  Californie, 
Bolander. 

3.  cœspitosa  Benth .  — 
(herl).  Bolander). 


11 


8. 


6. 


10 


3. 


9. 


2. 


4. 


N"  du 
class' 

2. 


crocea  Benlh.  —  hort. 

Nancy,  Godron. 
fyypecoides  Benth.  — 

Californie,    Harvey  ; 

San  Francisco, Jardin . 
sp.  —  Californie,  Cu- 

ming. 


Ordo  XI. 


FUMARIAGE^E 


232.  Hypecoum 

çaucasicum  Kock.  — 
Georgie,Hohenacker; 
(Ac.  Se.  Petrop.). 

erectum  L.  —  Sohga- 
ria,    (herb.    Ac.    Se. 
Petrop.  ;Monin). 

GesliniCoss.  etKralik. 

—  Algérie,  Cosson. 

glaucescens  Guss.   — 
Messine,  Nyman. 

grandiflorum   Benth. 

—  (herb.  Gaillardet  ; 
Albert  Irat). 

imberbe    Sibth.    — 
Grèce,  Despréaux. 
7.     leptocarpum  Hook. — 
(herb.  Ind.  Or.  Hook. 
fil.  et  Thomson). 

littorale  Wulf.  — 
(herb.  Sonder). 

pendulum  L. —  (herb. 
Ekarti;  Schultz;  Reu- 
ter). 


1.    procumbensh. —  Var. 

Hanry;  Cadix,Delise. 
5.     sp.  —  (herb.  de  Fran- 

queville). 


234. 


ûicentra 


6.     ecuKiilci/sis  DC.  —  Ca- 
nada. 

1.  cucullaria  DC. —  Dela- 

ware,Canby;  Illinois. 
Curtis.  * 

2.  formosaDC.  —  Califor- 

nie, Bolander;  (herb. 
Guebhard  ;  Chemel  ; 
Buckinger). 

4.  tenuifolia  DC— (herb. 

Buhse). 

5.  thalictrifolia  Hook. — 

Kasia,  (herb.  Ind.  Or. 
Hook.  fil.  et  Thom- 
son). 

3.  spectabilisDG.— Culta. 

235.  Adlumia 

1.    cirrhosa  Kuf.  —  Dela- 
\vare,Canb  y;  Canada, 


184 


V-  du 
class' 


38. 


48. 


12. 


24. 


■21. 


33. 


13. 


Engelmann  ;   (herb. 
Syme;  Godron). 

236.  Corydalis 

acaulis  Pers. —  (herb. 

Sonder  ;Botteri). 
adiantifolia  Ilook.  — 

(herb.Or.  Hook.  fil.  et 

Thomson). 
africana    Gartn.    — 

hort.  Paris.,  Despré- 
aux; Capeof  G.-Hope, 

(Bot.  Soc.jpf  London). 
albiflora  Kit. —  (herb. 

Billot  ;  Léman). 
amurensis   Cham.    — 

Mandshuria,    (Acad. 

Scient.  Petrop.). 

angustifolia    DG.  — 
herb.  Buhse  ;  Hohe- 
*nacker). 
awea   WillcL   —  St- 

Louis,  Geyer  ;  (herb. 

F e n dl e r  ;    B  a  i  1  e  y  ; 

Riehl). 


austrahs   Hausmann. 
— Tyrol  mér.,  Millier. 
23.     bracteata  Pers.  —  Si- 
bérie, San son. 

15.     bulbosa  DG.  —  (hefb. 
Billot;  Durel  ;t>rêge  , 
36.    capnoides  Pers. 

11.  cava  Schweigg.  — 
Stockholm,  Ander- 
son. 


N"  .lu 
class1 

39. 


Ibis 


17. 
14. 
52. 


34. 
32. 


28. 


claviculata  DG.  — 
Normandie,  Lenor- 
mand  :  Nantes,  Be- 
nou. 

cracca  Schldl. —  Cape 
of  G.-Hope,  (Bot.  Soc. 
of  London). 

decumbens  Pers.  — 
.lapon,  (Acad.  Scient. 
Petrop);  (herb.Lugd.- 
Batav.). 

densiflora  Presl.  — 
(herb.  Elias  Pries). 

fabacea  Pers. —  Stock- 
holm, Anderson. 

flabellata  Edgew.  — 
Tibet,  (herb.  Ind.  Or. 
Hook.  fil.  et  Thom- 
son). 

flavula  Kaf.. 

Gebleri  Leded.  —  Ty- 
rol, Reuter  ;  Sibérie, 
Sanson. 

glauca  Parsh. —  Cau- 
case, Monin  ;  Michi- 
gan,  Canby;  Canada, 
Mnnin. 

Gortschakowii  Schr . 
—  Songaria,  Ac.  Se. 
Petrop.). 

Govantana  Wall.  — 
heri).Anderson;In.d. 
Or. Hook. fil. ti  Thom- 
son). 

keterocarpa  1  >urieu. — 
hort.  Paris..  Salle. 


185  — 


.V  (lu 
class1 

30.     impatiens    Fisch.    — 

Daburie,  (Ac.  Se.  Pe- 

trop.). 

22.  incisa  Pers.  —  Japon, 
(herb.  Lugd.-Bntav.). 

45.  kasckmiriana  Royle. 

—  (herb.  lad.  Or. 
Hook.fil.etThomson). 

20.  laxa  Fries.  (herb. 
Elias  Fries). 

18.  Lobelii  Tausch.  — 
Stockholm ,  Ander- 
sen. 

10.     ) \o agi fiora    Pers.  — 

Songaria,  (Acad.  Se. 

Petrop.). 
35.     lutea  DC.   —    (herb. 

Reuter  ;  Soyer-Ville- 

met  ;  Dur  jt). 

9.     Marsch.alliu.na    Pers. 

—  Caucase,  (Ac.  Se. 
Petrop);Perse,Buhse. 

54.     meifoïia    Wall.    — 

(Sikldm,  herb.  Ind. 
Or.  Hook.f.  et  Thom- 
son). 

42.  micrantha  Engelm. — 

St-Louis,  Riehl. 

46.  Moorcrbftania  Wall. 

—  (herb.  Ind.  Or. 
Hook.  fil.  et  Thom- 
son). 

43.  nîvalis  Boiss.  —  Ar- 

menia,  Huet  du  Pa- 
villon. 


IN"5  du 
class' 

25.  aobilis  Pers.  —  culta, 

Léman   ;     Songaria, 
(Acad.  Se.  Petrop.). 
37.     ochroleuca    Koch.   — 
Pise,   Van   Heurck  ; 
Tomsk,  Hohenacker. 

26.  pœoniœjolia  Pers.  — 

(herb.  Buhse). 

2.  palossPina  Boiss.  — 
(herb.  Boissier;  Gail- 
lardet). 

8.  paaciflora  DC.  —  Si- 
biria,  (Acad.  Se.  Pe- 
trop) ;  (herb.  Buhse). 
47.  pincea  Wall.  —  (herb. 
Ind.  Or.  Hook.  fil.  et 
Thomson). 

40.  pruinosa   E.   Mey.  — 

Le  Cap,  Drège. 

19.  pumila  Ho  st.  —  (herb. 
Kovats). 

51.  ramosa  Wall.  —  Hi- 
malaya, (herb.  Ind. 
Or.  Hook.  fil. et  Thom- 
son). 

41.  ricpestris  Kotschy.  — 

(pi.  Pers.  bor.,  Hohe- 
nacker). 
6.     rutœfolia    Schott.    et 
Kotschy.    —    Syrie, 
Kotschy  ;    Arménie. 
Huet  du  Pavillon. 
31.    sibirica  Pers.  —  Kha- 
sia,   (herb.   Ind.    Or. 
Hook.   fil,  et   Thom- 
son) ;  Baïkal,  Monin. 
12* 


180  — 


.V  du 
class' 

16.  solida  Smith. —  Remi- 
remont,  Gauvin;  Pé- 
tersbourg,  Sanson. 

29.  stricto,  Steph. —  Altaï. 
(Acad.  Se.  Petrop.). 

49.  tibeticà  Hook-, —  (herb. 
Ind.  Or.  Hook.  fil.  et 
Thomson). 
3-53.  umbrosa  DR.  —  Al- 
gérie, Leiranc  ;Oran, 
W'ariou. 

5.     verticillaris    DC.    — 
herl).  Hohenacker). 

237.  Sarcocapnos 

2.  bœtica  Bois.  —  Espa- 

gne, Boissier. 

4.  crçtàsifolià   DC.    — 

(herb.    de    Franque- 
villé). 

1.    enneapkytla    DG.    — 

(herb.   Boissier  ;  Du- 
four  ;  Montagne). 

3.  speciosa     Boiss.    — 

(herb.   de    Franque- 
ville;  Boissier). 

5.  sjj.  —  Espagne,  Bois- 

sier. 

238.  Fu maria 

22-24.  agraria  Lag. —  Mont- 
pellier, Kralik  ;  Dal- 
matie,  Botter!  ;  Es- 
pagne,  Bourgeau  ; 
Sicile,  KTralik. 


N"  du 
class' 

46.     amarysia     Boiss.     — 
de  Heldreich,  herb. 
graecum  norm.). 

30-49.  a  na  tolîca  Boiss.  — 
Palestine,  Boissier  ; 
Marseille,  Giraudy  ; 
(de  Heldreich,  herb. 
greecum  norm.). 

8-16-17-20.  Bastardi  Bor.  — 

Corse,  Kralik:  (herb. 
Bureau  :  (  ïenevier  ; 
-  aim  per  ;  Grenier, 
Lebel). 

19.  Borcei  Jord.  —  herb. 
Boreau  ;  Grenier). 

35.  canariensis  Nob.  — 
herb.  de  la  Perau- 
dière  . 
34-48.  capreolata  L. — Mende, 
Prdsl  ;  Montpellier. 
Salie;  Espagne, Bour- 
geau :  (de  Heldreich, 
herb.  greecum  norm.) 

18.    confusa  .lord.  —  (herb. 

<  îrenier  ;   Boissier    : 

Var,  Hanry. 
29.    corymbosa  Desf.  — 

Algérie,  Boissier. 

13.  densiflora  1  >C— (herb. 
Cosson;  Grenier;  Gré- 
ville). 

25.  flabellata  Gasp.  —  Si- 
cile. Kralik. 

26-33.  judaicaBoiss. — Pales- 
tine,   herb.  Boissier; 


—  187  — 


class.' 

«8: 

37. 

38. 

21-23 

9-1 1. 

41-47. 


14. 


54. 


15. 


42. 


10-12. 


Kotschy)  ;   Saïda. 

Gaillardet. 
Laggeri  Jord.—  (herb. 

Lagger  ;  Reuter). 
macrocarpa   Pari.  — 

Smyrne,  Boissier. 
mâcros'epala  Boiss. — 

Espagne,  Boissier. 

major  Bad.  —  Var, 
Hanry  ;  Hyères,  Au- 
nier  ;  (herb.  Loret). 

média  Lois.  —  (herb. 
Boreau  ;  Dunal  ;  Cas- 
tagne). 

megalocarpa  Boiss. — 
Grèce,  Hohenacker  ; 
(de  Heldreich,  herb. 
graeeura  norra.). 

m  ic  ra  n  t  h  a  Lag.  — 
(herb.  Boreau;  Gene- 
vier);  Marseille,  Kra- 
lik. 

movisiana.  —  herb. 
de  Notaris). 

M  and  tii  Gham.  — 
(herb.  Sonder;  Ec- 
klou). 

muralisGren.eiGord. 

—  (herb.  Grenier). 

numidica  Coss.  — 
(herb.  de  Franque- 
ville). 

officinalis  Lois.  — 
(herb.  Durand -Du  - 
quesney  ;    Grenier  ; 


N"  du 

class* 

Carey  ;  C.  Billot  ;  De- 
beaux)  ;  Abyssinie, 
Schimper. 

27.     oxyloba   Boiss.  —  Pa- 
lestine, Boissier. 

32.     jMdUdifiora  Jord. 

2-i-5-6.  parviflora  Lani.  — 
Sicile,  Kralik  ;  Nor- 
mandie, deBry;  Nan- 
terre,  Léman  ;  (herb. 
Duret,  Piccone)  ;  Es- 
pagne ,  Bourgeau  ; 
Calcutta.  Babington  ; 
Ténériffe,  de  la  Per- 
raudière  ;  Canaries, 
Despréaux. 

7.  Petteri  Reichb.  — 
(FI.  dalmat.  exsicc, 
Petter). 

45.     rostellata  Knaf. 

31.  speciosa  Jord. —  Corse, 
Del) eaux  ;  Brest, 
Lloyd. 

44.  spicatà  L.—  Ténériffe, 
de  la  Peraudière. 

50-51.  Thureti  Boiss.  —  (de 
Heldreich,  herb.  grae- 

cum  norra.). 

52.  Thureti  Boiss.  forma 

floribun  da.  —  De 
Heldreich,  herb.  grae- 
cuin  norm.). 

53.  Thureti  Boiss .  forma 

umbrosa     scandens. 


—  188  — 


N"  du 

class' 


39. 


_    (de    Heldreich  ; 

herb.  gnecumnorm.) 
Vaillant ii   Loisel.    — 

Stockholm ,    Ander- 

son  ;  Songaria,  (Ac. 

Se.  Petrop.). 
Wirtgeni  Rock.  — 

Indre-et-Loire,    Per- 

rier. 


N°*  tlu 

class' 

28. 
40. 


43.     sp 


sp.— Saïda,  Gaillardet. 
sp.  —  Cap    de    B.-E., 

Sieber. 
—  Ténériffe,  de  la 


Peraudière. 


(A  suivre;. 


—  189  - 


Louis  Brasil.  —  Sur  un  micro-orga- 
nisme d'origine  pleurale 


A  diverses  reprises,  la  présence  de  Goccidies  et  de 
Sarcosporidies  a  été  signalée  dans  diverses  régions 
de  l'organisme  humain,  mais  à  part  de  rares  excep- 
tions, le  manque  de  rigueur  des  descriptions  et  l'ab- 
sence totale  de  figures  rendent  ces  observations 
inutilisables.  Portant  cependant  sur  des  êtres  dont 
en  général  il  est  impossible  de  déterminer  la  nature 
exacte,  sans  la  connaissance  de  stades  multiples, 
ces  observations  basées  le  plus  souvent  sur  un 
unique  examen,  se  réduisent  presque  toujours  à  une 
simple  affirmation  que  la  critique  doit  accepter  sans 
contrôle,  ou  rejeter  intégralement.  Cette  regrettable 
alternative  m'engage  à  publier  une  nouvelle  obser- 
vation dont  l'importance  absolue  est  contestable,  mais 
qui  peut  devenir  intéressante  si  elle  vient  expliquer, 
contrôler  ou  étendre  l'observation  de  faits  de  même 
ordre. 

Dans  un  cas  de  Pneumothorax  observé  à  l'Hôpital 
de  Caen,  j'ai  constaté  la  présence  (1), dans  du  liquide 
d'origine  pleurale  soumis  à  notre  examen,  de  très 
nombreux  micro-organismes  d'une,  allure  toute  spé- 
ciale. Ce  sont  de  fins  bâtonnets  légèrement  courbés 

(1)  La  présence  du  Bacille  de  Koch  fut  également  constatée. 


—  190 


en  croissant  et  dont  la  longueur  oscille  entre  6  et  8  \x. 
Les  extrémités  sont  arrondies,  l'une  faiblement  acu- 
minée.  Observés  dans  le  liquide,  ces  micro-organismes 
sont  immobiles  ;  un  corpuscule  clair  s'aperçoit  vers 
le  milieu  de  leur  longueur.  Quelquefois  isolés,  ils 
sont  le  plus  souvent  réunis  en  amas. 

De  nombreuses  tentatives  de  coloration  furent 
faites  avec  des  succès  inégaux.  Sur  des  frottés  fixés 

au  sublimé  acétique,  l'hé- 

\malun,  l'hématoxyline 
ftt  d'Erlicb,  l'hématoxyline  à 
l'alun  de  fer  de  Heidenhain 
donnèrent  de  mauvais  ré- 
sultats :  le  corpuscule  cen- 
tral à  peine  mis  en  évi- 
dence par  les  deux  pre- 
mières de  ces  méthodes, 
résista  complètement  à  la 
troisième.  La  fixation  au 
liquide  de  Flemming  avec 
coloration  à  la  safranine 
(1  minute)  différenciée  par- 
le carmin  d'indigo  picrique 
(15  minutes)  et  l'alcool  absolu  (5  minutes)  réussit 
infiniment  mieux.  Par  cette  méthode  la  présence  du 
corpuscule  central  dans  lequel  je  vois  un  karyosome, 
fut  constamment  démontrée. 

La  forme  du  karyosome  n'est  pas  constante.  Sur 
la  plupart  des  individus  il  affecte  la  forme  ovoïde, 
mais  sur  plusieurs  d'entre  eux  je  l'ai  vu  s'étrangler 
suivant  son  équateur  ou  même  se  dédouble  en  deux 
corpuscules  d'égale  importance. 


t 


—  191  — 

Le  cytoplasme  se  colore  facilement  avec  intensité, 
surtout  vers  les  extrémités.  Un  granule  mal  défini 
s'observe  souvent  entre  le  karyosome  et  l'extrémité 
légèrement  acuminée. 

La  présence  de  cils  n'a  pu  être  constatée.  Mainte- 
nant, quelle  est  la  nature  de  ces  micro- organismes  ? 
Est-ce  une  bactérie  ?  la  structure  de  nos  petits  corps 
me  paraît  rendre  impossible  cette  identification.  De 
plus  des  ensemencements  sur  les  milieux  de  culture 
usuels  ne  donnèrent  aucun  résultat. 

Les  bactéries  écartées,  faut  il  voir  dans  nos  micro- 
organismes, un  microphyte  d'autre  nature  ou  un 
protozoaire,  et  plus  particulièrement  un  sporozoaire? 
Toutes  les  hypothèses  sont  permises,  rien  en  effet  ne 
permet,  il  me  semble,  de  trancher  la  question  dans 
un  sens  déterminé. 

Le  malade  ayant  succombé,  je  pus  assister  à 
l'autopsie,  grâce  à  la  bienveillance  deM.leD1- Auvray, 
Directeur  de  l'Ecole  de  Médecine  de  Caen,  et  prélever 
toutes  les  pièces  jugées  utiles.  Ce  fut  en  pure  perte. 
L'examen  direct  de  l'appareil  respiratoire,  pas  plus 
que  des  coupes  pratiquées  dans  divers  régions  des 
poumons  et  de  la  trachée,  ne  montra  rien  qui  eut 
quelque  rapport  avec  l'observation  précédente. 


TABLE    DES     MATIÈRES 


Pages 
Composition  du  bureau  de  la  Société  pour  l'an- 
née 1901 III 

Membres  décédés  pendant  l'année  1901    ...  IV 

Liste  générale  des  Membres  de  la  Société  au 

15  mars  1902 V 

Liste  des  Sociétés  savantes  et  établissements 
avec  lesquels  la  Société  fait  des  échanges  de 
publications XIII 

PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES 

Séance  du  14  Janvier.  —  Léger  (L.-J.)  : 
A  propos  de  la  différenciation  nacrée.  —  Dr 
Moutier  :  Présentation  de  photographies  d'une 
anomalie  de  l'iris  chez  V homme.  —  Id.  :  Cor- 
beau atteint  d'albinisme  partiel.  —  Bigot  (A.): 
Présentation  d'un  moulage  de  Kairunia  cor- 
nuta XXVII 

Séance  du  4  Février.  —  Izoard  :  Veau  glabre; 
Station  de  Petasites  vulgaris  ;  Capture  d'un 
Grand  Butor  ;  Résistance  de  /'Azolla.  — 
Lignier  :  Sur  /'Azolla  du  Canal  de  Caen  à 
la  Mer XXIX 


—   104 


Page» 


Séance  du  4  Mars.  —  Izoard  :  Note  complé- 
mentaire sur  un  veau  glabre.  —  LlGNIER  : 
Communication  du  manuscrit  cl  des  planches  de 
son  mémoire  sur  le  Gyoadeoidea  micromyela 
Mor. —  Dr  MOUTIER:  Présentation  de  Gotyle- 
crinus  du  Cliarmonlhien  de  May XXXI 

Séance  du  30  Mars.  —  Izoard  :  Monstre  anen- 
céphale  d'espèce  humaine.  —  A.-L.  Letaçq  : 

Les  études  géologiques  dans  l'Orne  avant  Î87G.     XXXIII 

Séance  du  6  Mai.  —  Izoard  :  .1  propos  d'un 
a.re  feuille  sur  une  feuille  d  Asplenium  trichro- 
manes  ;  Un  cas  tératologique  de  Vinca  niinor  ; 
Variation  de  Pulsatilla  vulgaris.  —  Dr  Mou- 
tier  :  Gui  sur  un  tilleul.  —  A.  Bigot  :  Stations 
néolithiques. —  Id.:  Age  cambrien  des  schistes 
de  Rozel,  Manche.  —  Id.  ;  Minerai  de  fer 
Ordovicien  de  Normandie XXXV 

SÉANCE  du  3  Juin.  —  Matte  :  Sur  une  source 
du  département  de  l'Eure.  —  Id.  :  Gentiana 
carapestris  et  Gorydalis  solida  dans  l'Eure. — 
A.  Bigoj  :   Terrasses  pleîstocènes  de  la  vallée 

de  l'Orne.  —   Id.  :   Constitution  géologique  de 

la  Zone  bocaine XLI 

Séanck  du  2  Décembre.  —  Aug.  Chevalier  : 

Ma  mission  au  Soudan   français  (conférence).        XLIV 

Séance  du  9  Décembre.  —    Izoard  :   Sur   un 

chien  monstrueu.c.  —  Dr  MOUTIER  :  Chiens  et 
queue  courte.  —  F.  GlDON  :  Feuillaison  des 
arbres  à  feuilles  caduques  à  la  Grànde-(  'anarie. 


—  195  — 

Pages 
—   Lignieiî  :    Notice    biographique  sur  L.-J . 
Léger.  —  Id.  :  Sur  la  fleur  du  Dicentra  spec- 
tabilis. —  Brasil  :   Sur  des  micro-organismes 
du  liquide  pleural  de  l'homme LXXV 

TRAVAUX  ORIGINAUX 

Henri  Micheels.  —    Carludovica  -plicata    Kl., 

Esquisse  anatomi-que  d'une  Gyclanthacée.      .  3 

L.-J.  Léger.  —  A  propos  de  la  différenciation 

nacrée 16 

Henri  Jouan.  —  Le  voyage  de  Dom  Pernelty 

aux  Iles  Malouines  (1763-1764) 26 

P.  Fatjvel.  —  Annélides  polychètes  de  la  Gasa- 

mance  rapportées  par  M.  Aug.  Chevalier.      .  59 

0.  Lignier.  —  Sur  la  valeur  morphologique  des 

pièces  florales  chez  le  Dicentra  spectabilis  DC.  106 

Dr  F.  Gidon.  —  Marche  de  la  feuillaison  des 

arbres  à  feuilles  caduques  àlaGrande-Canarie  113 

0.  Lignier.  —  L.-J.  Léger,  notice  biographique.  116 

Id.  et  R.  Le  Bey.  —  Liste  des  plantes 
vasculaires  que  renferme  IJHerbier  général 
de  l'Université  et  de  la  Ville  de  Gaen  .     .     .  132 

L.  Brasil.  —  Sur  un  micro-organisme  d'origine 
pleurale '    .         189 

TABLE  DES  MATIÈRES 193 

L' Imprimeur-Gérant, 
E.  LANIER. 


Caen  —  Imprimerie  E.  Lanifr,  1  îl  3,  rue  Guillaume  —  B    38~iti 


B  ULLETI N 


DE    LA 


SOCIÉTÉ  UNNËENNÉ 

DE   NORMANDIE 

FONDÉE  EN   1823 
El    reconnue    d'utilité    publique   par   décret    du    22   avril    1863 

5e  série.       e-  volume 


awrîki:    *«02 


4^m 


CAEN 

E.    LANIER,    Imprimeur 

Mue  Guim-aume-le-Conquérant,   |   ,<;■  3 

1903 


lîl'liMiiiiîi'i'"  "BRAKV