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Full text of "Bulletin de la Société linnéenne de Normandie"

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Les  ()|)ini()ii>  ciniscs  diiii^  lo  |)iil)lic,il  i(iii>  de  I 
soiil  ('\cliisi\('ni('t)l  |)i(i|ii'('>  ,1  iciirs  .iiitciirs  ;  I 
irciilciid  iiiillciiiciil  en  .isMiiiici'  la  i'('s|)i iiis.il)ili !('■  ( 
règleiiicril  iiil(''ii{Mii-). 


I  Snciclc 
I  Snriéfi' 
ni.  2.\  (hi 


La  Sociéh'  l/miK'cnnc  de  Norniaiid'u^  a\aid  de  loconimc 
(Hablissenienl  d'ulUilc  i>ubluiu(\  par-  (h'-cicl  en  dah^  du 
'l'I  a\ril  ISIi:!.  a  inialilc  pour  acccpici'  les  dons  cl  icys  dont 
elle  scr-aii  yrat ilii'-i'. 


BlILI  ETIN 


D  K    ].  A 


smm  LL^NÉKNiNi^: 


DE    NORMANDIE 


FONDEE   EN    1823 


Kl    iHciiiuiiir     l'iilililr    |iiililii|iic    prii     ilccri'l     'In     "J"-'    ;i\ril     I  Sfil-I 


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6'   SÉRIE.     -   5^    VOLUME 


t   .*r 


tx^KE    <îm:î 


CAEK     ■ 
E.    LANIER.    Imprimeur 

31,      BuLLEVAHU     BliKTKA.NL).     31 

Kl  I  M 


6  ^^V  V' 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ 


Pour  l'unuôe  lOild 


Président MM.  Brasil. 

Vice-Président  .  .  .  Chemin. 

Secrétaire Bigot. 

Vice-Secrétaire .  .  .  Tison. 

Trésorier Chevrel. 

Bibliothécaire   .  .  .  Lortet. 

Vice-Bif)liothécaire.  Mazetier. 

Archiviste D''  Catois. 


Sont    Membres    de    la   Commission   d'impression 
pour  l'année   1912   : 

MM.  les  Membres  du  Bureau  : 

SuDRY,    D'    GiDON,    Drouet    (softant    en 

1914)  ; 
D""  Moutier,  Houard,  D''  Lebailly  fsortant 

en  1913). 


■"^^^^ 


30543 


''4»    -*.-,. 


SÉANCE  DU  g  JANVIER  1912 


Présidence  de  M.  Drouet,  puis  de  M.  Brasil 
Présidents. 

La  séance  est  ouverte  à  8  iieures  et  demie. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Brasil,  D'  Catois,  Cliemiu, 
Chevrel,  Drouet.  D'  Gidon,  Houard,  Lortel,  Mazetier, 
Su  dry,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et 
adopté  sans  observations. 

M.  le  Maire  de  Caen  lail  connaître  que  le  Conseil 
municipal  a  accordé  à  la  Société  une  subvention  de 
150  francs  i)Our  l'année  1912.  Le  Secrétaire  adressera  à 
M.  le  Maire  de  Caen  l'expression  des  remerciements  de 
la  Société. 

La  Société  décide  de  ne  plus  accorder  sa  collabora - 
lion  financière  au  Bulletin  des  Sociétés  savantes  qui  n'a 
pas  paru  depuis  deux  mois  et  qui  est  devenu  avant 
tout  un  bulletin  Bibliographique  sans  rapport  avec  les 
études  de  la  Linnéenne. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
déposés  sur  le  bureau. 

M.  HouARD,  maître  de  conférences  de  Botanique  à  la 
Faculté  des  Sciences,  présenté  dans  la  dernière  séance, 
est  élu  membre  résidant. 

11  est  procédé  à  l'élection  des  membres  du  Bureau  et 
de  la  Commission  d'impression. 

Sont  successivement  élus  : 

Président MM.  Brasil, 

Vice-Président Chemin. 

Secrétaire Bigot. 

Vice-Secrétaire Tison. 

Trésorier Chevrel. 

Bibliolfiécaire Lortet. 

Vice  Bibliothécaire  ....  ■  Mazetier. 

Archiviste D' Catois. 


—    TV    — 

Membi  es  de  la  Commissio??  d'Impression,  pour  2  ans  : 
MM.  SuDRY,  D'GiDON,  Dkouet  ;  —  pour  1  an  :  MM.  IIouard 
D"  Lebailly. 

Le  Trésorier  donne  communication  de  ses  comptes  et 
de  la  situation  financière.  Une  commission  composée 
de  MAI.  Drouet  et  Mazetier  examine  ces  comptes  qui 
sont  reconnus  exacts.  La  Société  adresse  ses  compli- 
ments cl  ses  remerciements  à  son  dévoué  trésorier, 
M.  Chevrel. 

COMMUNICATIONS 

M  Tison  signale  qu'en  lecherchanl  le  mode  de 
nervation  des  larges  feuilles  et  des  pièces  foliaires 
des  cônes  chez  les  Conifères  il  a  trouvé  partout  la 
nervation  dichotomique  toutes  les  fois  que  ces 
pièces  sont  plurinerviées.  Ses  recherches  ont  porté 
sur  les  genres  suivants  :  Agafhis,  Araucaria,  Podo- 
carpiis.  Cedriis,  Abies,  Pinus,  Pseudofsuga,  Tsuga, 
Larix.  Biota,  Crypionieria,  Sciadopiiys,  Libocedrus. 
Thiiiopsis,  Fiizroya,  Ciipressiis,  Janiperiis.  Cette 
nervation  dichotomicjue  se  rencontrant  également 
chez  les  C\  cadées  et  les  Ginkgoacées  actuelles  ;  il 
en  résulte  que  ce  mode  de  nervation,  qui  est  le 
plus  primitif,  n'a  disparu  dune  façon  définitive 
que  chez  les  Angiospermes  (Voir  6^  série,  /c^  vol-, 
p.  30  du  Bulletin). 

M.  Brasil  —  Présentation  d'un  spécimen  deFregi- 
lupus  varias  appartenant  à  la  collection  zoolo- 
gique de  la  Faculté  des  Sciences.  M.  Brasil 
résume  l'histoire  (\c  cet  oiseau  éteint  de  la  Réu 


V 


nion,  donl  il  nexisle  dans  les  musées  qu'une 
(|iiinzaine  dindividus.  Il  résullc  des  dcseriplions 
difl'érentes  données  de  ceux-ci  et  de  l'élude  de 
celui  de  Caen,  que  le  Idcc  peut  se  présenter  sous 
deux  aspects,  plus  o-rand  et  plus  droit  chez  cer- 
tains sujets,  réduit  et  incurvé  chez  les  autres. 
Ce  dimorphisme  est  vraisemhhdjlement  en  rap- 
port avec  le  sexe,  les  oiseaux  avec  hec  rohuste 
étant  les  mâles.  Le  spécimen  de  la  Faculté  des 
Sciences  a  été  acquis  en  1803  à  la  vente  du  cabinet 
d'histoire  naturelle  d"  Vbel  Vautier  (Voir  G"  série, 
i'  vol.,  p.  K)  du  Bulletin). 

M.  Chevukl  fait  une  communication  sur  le 
Troëne  à  fleurs  Jaunâtres  découvert  en  \\)0'2  par 
notre  (mîu frère,  M.  Bedel.  vétérinaire  à  Dozulé. 
Depuis  cette  époque,  M.  Bedel  a  trouvé,  soit  à 
Putot,  soit  à  Annebîudt.  sur  la  route  de  Caen  à 
Rouen,  quatre  stations  de  cette  variété  de  Troëne, 
à  laquelle  Corbière  a  donné  le  nom  de  Ligasiniin 
vulf/ure  var.  lutescens. 

De  1'J02  à  11)12,  soit  pendant  10  ans.  il  n'a  été 
constaté  aucune  modification  dans  la  coloration 
de  la  lleur.  Cette  persistance  semblerait  indiquer 
que  l'on  se  trouve  en  présence  d'un  caractère 
délinitivement  acquis.  Cependant  comme  la  nature 
du  sol  intervient  parfois  comme  facteur  dans'  la 
coloration  des  plantes,  M.  Bedel  aofleit  au  Jardin 
botanique  de  Caen,  un  certain  nombre  de  jeunes 
jueds  fpii  oïd  ét(''  remis  à  M.  Lortet  pour  être 
plantés  en  sols  variés- 


VI 


M.  Cheyrel  fait  passer  une  photographie  en 
couleurs  prise  par  M.  Bedel,  et  dans  laquelle  la 
nuance  jaunâtre  de  la  tleur  de  cette  variélé  de 
Troëne  est  nettement  perceptible. 

A  dix;  heures  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  5  FÉVRIER  1912 


Pivsideiicc  de  M.  CiIemin.  Vice-l'iésideiil. 

La  séance  est  ouverte  à  8  lieures  et  demie. 

Sont  présents  :  MM.  Bifiot,  l)^  Calois,  Chemin.  Clie- 
viel.  Houard,  Mazeticr,  D'  Moiitier,  Sudry,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  S  janvier  est  lu  cl 
adopté  sans  observations. 

La  Société  donne  son  approbation  à  la  l'orme  de  la 
lettre  de  convocation  qui  a  été  adoptée  pour  la  séance 
de  ce  jour,  c'est  à-dire  avec  le  procès-verbal  de  la 
séance  antérieure.  Le  Secrétaire  explique  comment 
cette  innovation  sera  peu  coûteuse  pour  les  finances  de 
la  Société.  Certaines  améliorations  seront  d'ailleurs 
apportées  à  l'avenir. 

M.  Ghevrel  rend  comi)tc  de  la  réunion  tenue  par  les 
délégués  des  bureaux  des  Sociélés  savantes  pour 
examiner  les  moyens  de  continuer  le  Ikilletin  des 
Sociélés.  Le  Secrétaire  donne  aussi  des  renseignements 
à  la  suite  desquels  la  Société  décide  de  maintenir  sa 
délibération  de  janvier. 

Le  Président  fait  part  du  décès  de  M.  Boulillier, 
décédé  à  Roncherollcs (Seine-Inférieure),  le  1^''  novembre 
lUll.  à  l'àgc  de  05  ans.  M.  Boutillier  était  membre  cor- 
respondant de  la  Société  depuis  1866.  Il  possédait  une 
collection  géologi(iue  célèbre,  comprenant  de  belles 
séries  provenant  tic  fouilles  (ju'il  avait  ell'ectuées  dans 
plusieurs  gisements  du  Bassin  de  Paiis. 

Le  Président  annonce  encore  le  décès  de  M.  Leniar- 
chand,  professeur  honoraire  à  l'Ecole  de  Pharmacie  de 
Paris,  décédé  à  Thiais  (Seine),  membre  correspondant 
de  la  Société  depuis  1868. 

La  Société  décide  d'insérer  au  procès-verbal  l'expres- 
sion de  ses  regrets. 

Sur  la  demande  de  M.   Gallier,  la  Société  décide,   à 


—    VIII    — 

titre  d'essai  pendant  l'année  1912,  de  tenir  ses  séances 
mensuelles  alternativement  à  5  heures  et  à  8  heures  et 
demie  du  soir.  La  séance  du  4  mars  aura  lieu  à 
5  heures. 

COMMUNICATIOAS 

M.  Bigot  fait  une  comimmicalioii  sur  lu  Géologie 
des  environs  de  la  Montagne  de  Beausoleil  (\ar).  — 
Cette  région,  située  auN.  deDiaguignan,  fait  partie 
de  la  nappe  de  Bessillons,  détinie  récemment  par 
M.M.  Emile  Haug  et  Léon  Bertrand  (  !  ). 

Elle  est  formée  par  des  calcaires  et  des  dolomies 
jurassiques  plissés,  avec  anticlinauY  de  Trias  et 
Infralias.  La  carte  géologique  (feuille  Draguignan), 
figure  un  de  ces  anticlinaux  d'Infra  lias  entre 
Descoins  et  Chaudoin  :  il  a  été  coupé  par  le  grand 
travers  banc  exécuté  à  la  Genestière  par  la  Société 
des  Mines  de  Beausoleil  :  les  couches  verticales  de 
l'anticlinal  sont  bordées  par  les  calcaires  juras- 
sifjues  en  contact  normal,  sans  faille.  Plusieurs 
allleurements  nouveaux  d  Infra-lias  ont  été 
reconnus  au  N.-E.  d'Iliesse  et  à  l'E.  du  puits  du 
Vieux-Fourneau.  Au  sud  du  puits  Chailan,  contre 
la  route  d'accession  à  la  mine,  des  argiles  rouges 
provenant  de  la  décalcification  des  calcaires  ren- 
ferment des  Brachiopodes  (Rhynchonelles  elTéré 
hratules),  du  Bajocien  inférieui*.  Au  sud  de  lanli 
clinal  lie  Descoins,  dans  le  raAin  de  Mancscaou. 


(1)  Sur  l'existence  dune  ijrancle  nappe  de  cliarriage  dans 
le  \ord  du  département  du  Yar  G.  1{.  Acnd.  Se.  Paris,  t.  \M, 
n"  ;t,  I."), janvier  1".)I2.  pp.  liT-KiO.  a\ec  I  carte. 


—    IX    — 

calcaires  hajocicns  renfermant  des  Sfomrrhiniis 
et  Rhabdocidaris. 

Le  gîte  dhéniatile  e\[)loilé  à  Beausoleil  est 
localisé  dans  les  calcaires  et  doloniies  du  Juras- 
sique inférieur.  (Vcsl  un  gife  de subsfUudon  compa- 
rable à  ceu\  de  la  région  dn  Canigou.  Il  est 
constitué  par  an  remplissage  de  fissures  avec 
élargissements  résultant  de  la  corrosion  chimique 
des  calcaires.  Cette  corrosion  est  peut-être  contem- 
poraine de  la  venue  métallifère.  Les  parties  stériles 
des  tissures  sont  remplies  d'argile  rouge,  compacte, 
appartejiant  au  type  HfdoysUe,  qui  accompagne 
les  parois  des  serrements  dans  les  parties  stériles 
du  gîte.  Ces  sei'rements  correspondent  à  la  ren- 
conti'e  des  parois  qui  limitent  les  parties  rétrécies 
des  fissures  décalciliées.  La  venue  métallifère  s'est 
faite  à  l'état  de  sulfure:  dans  les  travaux  du  Vieux 
Fourneau,  les  blocs  d'hématite  renferment  fré- 
quemment un  noyau  de  pyrite. 

Les  plateaux  elles  croujies  calcaires  sont  séparés 
par  des  dépressions  fei'mées  ou  plans  dont  les 
eaux  ne  peuvent  s'écouler  que  souterrainement. 
Dans  le  Plan  dlliessc.  à  l'E.  du  Puits  Chailan. 
l'écoulement  dans  ces  conditions  est  en  partie 
assuré  par  une  cre\  asse  située  en  face  du  Logis  de 
BroNCS. 

Sur  rallleurement  de  la  bande  infra  liasique  de 
Descoins-Chaudoin,  nue  dépression  eu  entonnoir 
borde  la  loute  de  Chàteaudouble  à  l'Avelan.  contre 
le  groupe  d'habitations  ouvrières.  Tu  peu  |)lus  à 
l'E.  uu  elfondrementd'uiie  cinquantaine  de  mètres 
de  diamètre,   sur  Li  mètres  de  profondeui",   s'est 


—    X 


produit  il  >  a  une  soixantaine  d'années  sui\anl 
l'axe  anticlinal  des  calcaires  infra-liasiques.  Ces 
eilondrements  et  les  dépressions  qui  en  sont  les 
conséquences  sont  dus  à  la  dissolution  des 
calcaires  inlVa-liasiques  et  des  gypses  sous-jacents. 
Cette  communicalion  a  été  accompagnée  de 
projections  d'après  des  photographies  recueillies 
au  cours  de  cette  excursion. 

  '.)  h.  3/4  la  séance  est  le\ée. 


SÉANCE  DU  4  MARS  1912 


Présidence  de  M.  Chemin,  Vice-Président 

l^a  séance  est  ouvcmIc  à  5  heures  du  soir. 

Sont  présents  :  MM.  Higot.  Chemin.  Clievrel.  D'  Do- 
ranlo,  Drouel.  Gallier,  D'  Gidon,  Houard,  Mazetier, 
Sudry. 

Le  procès-verjjal  de  la  séance  du  5  février  est  \u  et 
adopté  sans  observations. 

Les  ouvrages  re(;us  depuis  la  dernière  séance  son! 
déposés  sur  le  bureau. 

Travaux  intéressant  la  Normandie  contenus  dans  les 
publications  rerues  : 

Blli-.  nE  L\  Soc.  DES  Amis  des  Se.  nvt.  de  Rouen, 
46*  année,  1910:  Abbé  A.-L.Letacq,  Note  sur  la  présence 
de  la  Grérnille  commune  {Acerina  cerniia  Cuv.^  dans 
la  Saithe,  à  8aint-Ceneri-le-Gérei  (Orne),  pp.  0T-7().  — 
fleuri  (iadcau  de  hervil/e.  le  Laboratoire  de  Spéléobio- 
logie  expérimentale  d'Henri  Gadeau  de  Kerville  à  Saint- 
Pair  fSeine-Inférieiire),  \)\).  73-91,  5  fig. -texte,  4  pi.  — 
Iliisnol.  Gcrbaiit,  Abhé  Letacq,  Notes  sur  la  flore  des 
roches  du  Chalelier  recueillies  par  — ,  p.  415-426. 

Buir-.   DE  LA  Soc.  DES  Sc  X  \T.  DE  l'OiEST  DE  L  V  FrAXCE 

3"^  série,  t.  1,  4-^  trim.  1911  :  Jules  Welscli.  La  tourbe 
littorale  du  Groisic  (Loire-Inférieure)  et  les  dépôts 
analogues  de  l'Ouest  de  la  h'rance.  p.  201-221. 

La  Société  décide  (ju'eii  raison  de  la  date  de  Pâques  il 
n'y  aura  pas  de  réunion  en  avril;  la  prochaine  séance 
aura  lieu  le  lundi  6  mai.  à  8  bévues  et  demie  du  soir. 

Le  Secrétaire  propose  de  tenir  la  prochaine  réunion  à 
Fiers  et  environs  dans  la  seconde  quin/aine  de  Juin.  Il 
est  chargé  des  démarches  nécessaires  pour  l'organisa- 
tion de  cette  réunion. 


xn 


COMMUMCVTIONS 


M.  le  D'  DoRANj.o.  —  Siir  un  polissoir  jtoi'hdif 
Ivoiim''  a  Remers  (Calvados).  —  Cet  instrument, 
malheureusement  incomi)let.  est  en  grès  rouge, 
étranger  à  la  région.  Jlafïcctelaforme  dun  prisme 
f|uad l'angulaire,  sur  chacune  des  faces  duquel  a 
été  piatiquée  une  cuvette  de  polissage.  Il  mesure 
23  /m  de  longueur  sur  1 3  de  largeui'ct  '.)  dépaisseur. 
Son  poids  est  de  4  k.  350.  Bien  que  ce  i)olissoir  ne 
présente  pas  de  lainures.  il  est  facile  de  le  rappro- 
cher d'autres  instruments  analogues  trouvés  dans 
les  départements  voisins.  L'ahsence  à  peu  près 
complète  des  polissoirs  dans  le  Calvados  lui  donne 
un  intérêt  spécial. 

Ce  polissoir  provient  du  lieu  dit  Caslel,  où  Tirard 
a  signalé  des  vestiges  de  fortifications  antiques. 
(Vest  d'ailleurs  une  station  néolithique  comme 
l'étahlissent  quek[ues  instruments  en  silex  taillé 
ou  poli  présentés  par  M.  Doranlo.  Reviers  lui- 
même  est  riche  en  antiquités  préhistoriques,  et  le 
D''  Doranlo  cite  à  ce  propos  diverses  stations  jus- 
qu'alors inédites  :  le  Clos  des  Monls.  le  Mornard. 
ce  dernier  endroit  présentant  des  traces  de  fossés 
protégeant  la  hase  d'un  promontoire  fortifié  (Voir 
Bull,  yf  série,  t.  IV.  p.  58). 

M.  le  D'  (Jn>oN  donne  des  rcnseigneniciits  t'oini)lé- 
nienlaires  sur  le  menhir  dont  M.  le  D'  Doranlo  a  parlé 
dans  sa  conimunication. 

M.  Bigot  dit  qu'il  x\v  lui  parait  pas  douteux  ipic  le 
bloc  présenté  par  M.  Doranlo  ait  été  utilisé  à  l'époque 
néolithique,  mais  il  pense  que  c  est  plultM  un  allVitoir 


—    XIII    — 

(lu'uii  |)olissoir,  i)aice  tiu'il  no  présente  pas  de  raiiuiros. 
Ce  bloc  n'a  pas  été  nécessairement  apporlé  de  loin, 
("est  un  gros  galet  de  grès  de  May  qui  a  pu  rire  ramassé 
dans  les  alluvions  anciennes  de  la  Mue. 

M.  Bigot  fait  connaître  que  le  D'  Hommey  a  recueilli 
à  Macé  (Orne),  un  petit  polissoir  à  rainures  et  cuvettes, 
également  en  grès. 

Gomme  le  D'  (lidon  et  le  Présidenl,  M.  Bigot  lélicile 
M.  le  D'  Doranlo  de  ses  trouvailles.  Il  dit  qu'elles  aug- 
menteront encore  nos  connaissances  sur  l'homme  pré- 
hislorique  en  Normandie,  d'ailleurs  beaucoiq)  plus 
étendues  et  plus  sérieuses  que  ne  le  ferait  supposer 
l'introduction  à  l'Histoire  de  la  formation  du  Duché  de 
Normandie,  n'cemmont  publiée  par  M.  îl.  Prentout. 

M.  Bigot  annonce  que.  dans  sa  dernière  réunion,  la 
commission  des  Monuments  préhistoriques  lui  a  accordé 
une  1res  importante  subvention  pour  exécuter  des 
fouilles  dans  le  gisement  du  Mont-Dol  avant  que  le 
terrain  de  cet  intéressant  gisement  ne  soit  affecté  au 
cimetière  de  la  commune. 

Dans  une  lettre  adressée  à  M.  Chevrel,  M.  Delvvigme 
annonce  qu'il  croit  avoir  vu  sur  la  craie  de  Rouen  des 
Ligiislriim  à  fleurs  jaunes  comme  ceux  que  M.  Chevrel 
a  signalés  ;  il  pense  que  ce  changement  de  coloration  est 
en  rapport  avec  la  nature  du  sol. 

M.  Delavigne  demande  si  l'on  connaît  dans  le  Calva- 
dos des  exemples  de  greffe  en  fente  de  pommier-reinette 
sur  aubépine. 

M.  HouARD.  —  Galles  des  environs  d  Alger.  —  Les 
Cécidies  décrites  ici  onl  élé  l'écoUées  aux  environs 
d'Alger  en  janvier   et  février   1912  par  M.   René 


—   \1\    — 

Maire-  Les  sept  ])iemières  sont  onlièremenl  nou- 
velles :  les  cinq  autres  ont  déjà  été  sijRualées  dans 
le  Bassin  de  la  Méditerj-anée. 

■\.  Ilelianthemum  salicifolium  Pers.  —  Galle  ter- 
minale des  rameaux,  en  l'orme  de  bourgeon,  ren- 
foiinani  une  lar\  e  de  Cécidomyide- 

2.  Atraclylis  gainriïifrra  L.  —  Segment  foliaire 
liansformé  en  une  masse  cliarnuo.  creuse,  bourrée 
d'Anguillulides. 

'.\.  (j'iikmrea  Seridls  L.  \ar.  marithna  Lange.  — 
Hcidlement  charnu  mulliloculaiie  de  la  lige  : 
larves  blanches  de  Gynipiclc. 

4.  Scahio.sa  vuUvfolUt  Aahl.  —  Lol)es  foliaires 
A  élus  sous  rinlluence  d"Erioj)hyides. 

o.  \erium  Oleander  L.  —  Excroissances  verru- 
(fueuses  dues  à  My:us  nerii  Fonsc. 

0.  Lolus  cretlcas  L.  —  Rentlements  caulinaires 
allongés. 

7.  Pinas  Hcdepensis  MiWcv.  —  Aiguilles  (ordues 
ou  contournées  en  spirale. 

8.  Gallum  saccharatum  Ail.  —  Diptérocécidie 
terminale. 

\).  Sabia ckmdesl'ma  h  —  Boursouflures  foliaires 
dues  à  Y Eriophyes  salvise  Nal. 

tu.  Laariis  nobdis  L.  —  Galles  des  fleurs  engen- 
drées par  Eriophyes  Malpighianus  Gass.  et  Mass. 

tt.  Clematis  flummula  L.  —  Saillies  du  limbe 
engendrées  par  Epltrimeriis  flammalœ  Gerber. 

12.  Erlcaorborea  L.  —  Galle  de  Perrisia  rricina 
F.  LôAv. 

A  7  heures,  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  6  MAI  1912 


Présidence   île    M.    Bbasii,.    PrésidenI 

La  séance  est  ouverte  à  8  heures  et  tlemie. 

SonI  présents  :  AtM.  Bigot.  Rrasil,  Cliemin.  Drouot. 
Lignier.  Mazetier,  D'  Moutier.  Sudry,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  i  mars  est  lu  et 
adopté  sans  observations. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  dn  i)rocés-verbal  de  la 
réunion  tenue  le  l"  mai  par  le  groupe  d'Alenron  (\oii' 

p.  WTIl). 

Le  Président  annonce  le  décès  de  M.  Jules  TTommcy. 
médecin  à  Sées,  Conseiller  général  de  l'Orne,  décédé  à 
Sées  le  29  mars,  dans  sa  83"  année.  M.  J.  llommey  était, 
avec  M.  Edouard  Bureau,  l'un  des  doyens  de  la  Société, 
dont  il  faisait  partie  depuis  1858.  Il  se  rattachait  à  celte 
pléiade  de  natiu-alistes  (jui  ont  lait  l'Iionneur  de  la 
Linnéenne  :  les  deux  Deslongchamps.  Morière,  de  Bré- 
bisson.  Vieillard,  etc.  Il  était  lui-même  un  botaniste  et 
un  bryologue  distingué.  Nos  confrères  (]ui  fréquentent 
les  réunions  linnéennes,  savent  coiubien  il  y  apportait, 
tout  récemment  encore,  d'enthousiasme  juvénile.  La 
Société  décide  que  l'expression  des  i)articulièrement 
vifs  regrets  que  lui  cause  la  mort  de  M.  J.  llommey, 
sera  inscrite  au  procès- verbal. 

Le  Président  fait  connaître  que  deux  de  nos  confrères 
ont  été  compris  dans  la  promotion  spéciale  de  la  Légion 
d'Honneur,  à  l'occasion  du  50«  Congrès  des  Sociétés 
Savantes.  AL  (î:^hlert,  membre  honoraire,  a  été  promu 
olTicier,  et  M.  Gadeau  de  Kerville  nommé  chevalier. 
La  Société  adresse  ses  plus  vives  félicitations  à  nos 
confrères. 

La  Société  fixe  aux  dimanche  ITi  et  lundi  17  juin,  la 
réunion  et  l'excursion  annuelle  à  Fiers  et  aux  environs. 


—  xvr 


(:o>nruM(:\Tio\s 


MM.  A.  Bigot  el  L.  Sl  duv.  —  Structure  et  condi- 
tions de  dépôt  de  calcaires  cainbriens  de  Basse- 
Normandie. 

Les  calcaires  du  niveau  de  Laize  sont  localisés 
en  borduie  de  l'ancien  massif  émergé  pendant 
rOrdovicien;  leur  développemenl  est  en  relation 
avec  la  proximité  des  rivages,  plutôt  qu'avec  leur 
éloignement.  Les  résultats  fournis  par  l'étude  litho- 
logique confirment  les  données  de  la  stratigra])liie. 
Les  calcaires  du  Cambrien  inférieur  paraissent 
s'être  déposés  sur  les  rivages  dune  mer  chaude, 
dans  la  région  littorale  ou  paialienne,  souvent 
même  au  niveau  de  la  zone  inlercolidale.  sur  une 
plage  à  faible  pente.  Les  calcaires  du  Cambrien 
supérieur(Saint-Rémyet  Carteret)  sontoolitbiqucs 
el  rapportés  au  district  côtier.  Il  n'y  a  pas  de  rela- 
tion entre  la  distribution  de  ces  calcaires  el  celle 
des  minerais  oolithiques  de  l'Ordovicien  (Voir 
Mém.  Soc-  Linn.  Norni.,  vol.  XXIV). 

LiGNiER.  —  Analyse  critique  du  mémoire  de 
Schuster  sur  les  Benettitales.  —  M.  Lignier  signale 
les  ressemblances  entre  le  Weltrichia  et  le  Benêt- 
tites  Morierei,  puis  montre  comment  les  étamines 
composées  du  dernier  ont  donné  en  se  transfor- 
mant les  étamines  simples  du  premier.  Mais  ses 
explications  portent  surtout  sur  le  gynécée  ;  celui 
du  Weltrichia  permet  de  comprendre  celui  des 
Benettites  :  sur  ce  réceptacle  femelle  s'insèrent  des 
feuilles  ovulifères  distribuées  en  spirale,  chacune 


—    x\u 


d'elles  comprenant  vnie  partie  postérieure  stérile 
et  renflée  au  sommet  pour  la  protection,  et  une 
partie  antérieure  en  forme  de  pédoncule  o\  ulifère. 
Ce  sont  ces  feuilles  ovulifères  qui,  chez  les  Magno- 
liacées,  sont  devenues  les  carpelles  et  leurs  ovules. 
Le  Benelliies  Morierei  ne  diffère  de  W'ellrichia  que 
par  la  lobation  de  la  partie  stérile  tubérisée  au 
sommet. 

L.  Brash,.  —  Animaux  intéressants  pour  ta  faune 
locaie  :  l^  Ecbouage  d'un  Grampus  griseus  à  Cour- 
seulles  au  mois  de  septembre  dernier.  Ce  cétacé 
n'avait  été  observé  que  deux  fois  sur  les  côtes  de 
>ormandie,  et  jamais  sur  les  côtes  du  Calvados. 
Il  paraît  moins  rare  aujourd'hui  qu'autrefois.  Les 
observations  auxquelles  a  donné  lieu  l'étude  de  ce 
sujet  seront  publiées  dans  le  prochain  fascicule 
des  Mémoires  (\oir  Méni.  Soc.  Linn.  Norni., 
t.  WIV). 

2"^'  Capture  d'un  Myotis  Nattereri,  le  12  novembre 
dernier,  rue  Demolombe.  Celte  chauve-souris, 
pcif  commune,  n'était  connue  dans  le  Calvados 
que  par  un  spécimen  récolté  autrefois  à  Lisieux. 
Les  chauves-souris  de  notre  région  paraissent, 
d'ailleurs,  avoir  été  fort  peu  étudiées  jusqu'ici. 
M.  Brasil  serait  heureux  de  recevoir  toutes  celles 
qu'on  voudra  bien  lui  adresser,  de  même  que  les 
indications  d'endroits  où  ces  animaux  se  réfugient 
en  nombre,carrières,  vieux  bâtiments,  remises, etc.; 

3°  Un  Crave,  Graculus  graculus.  vient  d'être  tué 
à  Sallenelles.  L'oiseau  est  extrêmement  rare  en 
Normandie  :  il  aurait  niché  autrefois  et  nicherait 

B 


—    XVITT 


encore    accidentellement    dans    les    falaises    de 
.Toboum. 


'  te* 


M.  le  D""  MouTiER.  —  Présentation  de  fossiles 
rares  du  Bathonien  du  Calvados  : 

\°  Diclyolhyris  Michaëlis  E.  Desl.,  provenant  de 
la  ballastière  de  la  gare  de  Moult-Argences  et 
d'une  petite  carrière  de  la  route  de  Caen  à  Bayeux. 
près  du  chemin  descendant  à  la  halte  de  Carpiquet  ; 

2°  Eudesia  Niedzwiczkii  E.  Desl.,  trouvés  dans  les 
terrassements  de  la  nouvelle  caserne  d'artillerie  : 

3°  Crania  Ponsor/i  E.  Desl.,  grands  exemplaires 
de  la  pierre  blanche  des  carrières  de  Banville. 

GROUPE    DE    l'oRXE 

Sçance  iemw  à  Alençofi  le  mercredi  il  mai 
à  iO  heures  du  matin 

Begrcts  causés  par  la  moil  de  M.  llommey  père. 

M.  Tnouix.  —  Présentation  d'une  fleur  de  poi- 
lier,  de  deuxième  floraison,  double  et  absolument 
blanche  ;  sur  la  même  branche  de  ce  poirier  (Ber- 
gamotte  Esperen),  il  existait  d'autres  boutons  à 
Heurs  dont  le  calice  était  représenté  par  des  pro- 
ductions foliacées  entourant  le  bouton. 

M.  Thouiix-  —  Présentation  d'une  belle  hache 
polie  en  silex  gris,  trouvée  dans  les  terrassements, 
en  face  de  l'usine  d'Ozé,  à  Alençon. 

M.  l'abbé  Letacq.  —  Oiseaux  tués  en  19H  dans 
les  environs  de  Beginalard  :  Reeurvirosfra  avocetla, 
Niicifraga  raryoealarfer,  Loxia  recnrviroslra. 


—  >^ix  — 

VI.  fabhé  Letaco.  —  Détermination  de  rongeurs 
capturés  à  Alençon,  donnés  par  M.  Leboucher 
(2  variétés  de  campagnols,  3  variétés  de  rats). 

M.  FocET.  —  Plantes  rares  et    intéressantes  re 
cueillies  dans   l'Orne  et  l'Eure    —  Comparaison 
de    plantes   de    montagne  (Suisse  et  Alpes)  avec 
les  mêmes  espèces  de  nos  régions. 

M.  Paumentier.  —  Présentation  dune  fougère 
dont  la  nervure  médiane  est  bifurquéc  ainsi  que 
les  nervures  secondaires. 

M.  Laxglais.  —  Mode  de  destruction  des  char- 
dons par  arrachage  vers  le  mois  d'août,  et  non  lors 
de  la  première  végétation.  —  Demande  de  rensei- 
gnements sur  ce  procédé. 

Séance  levée  à  midi. 


SEANCE  DU  3  JUIN  1913 


Présidence  de  M.  Brasil,   Président 

La  séance  est  ouverte  à  5  heures. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Brasil,  Chemin,  D'  Le- 
bailly,  Lignier,  D'^  Moutier,  Sudry,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  de  mai  est  lu  et  adopté 
sans  observations. 

Les  ouvrages  reçus  depuis  la  dernière  séance  sont 
passés  en  revue. 

La  Société  arrête  le  programme  de  la  réunir.n  qui 
doit  se  tenir  à  Fiers  les  IT)  et  17  courant. 

COMMUMCATIONS 

M.  A.  Bigot.  —  Sui'  le  granité  de  la  Forge  près 
(le  Chàtillon-cn  Vendelais  (lUe-el-Vi laine). 

M,  Bigot  rectifie  une  erreur  de  la  feuille  Laval. 
Trompé  par  des  apparences  et  des  renseignements 
erronés,  il  a  figuré  sur  cette  carte  géologique  un 
alïlcurement  de  granité,  de  situation  tout  à  lait 
anormale  ;  des  circonstances  favorables  lui  ont 
))ermis  de  recueillir  sur  ce  point  un  nodule  conte- 
nant une  tête  de  Caly/nene  Tristani.  Par  suite,  les 
schistes  à  Calymènes  de  la  dépression  située  à  l'M . 
de  la  crête  des  Rochers  se  continuent  jusqu'au-delà 
du  chemin  de  fer.  Ils  contournent  probablemeni 
à  lE.  le  Grès  de  May  de  la  Haute-Touche  pour 
rejoindre  ralïleurement  du  chemin  de  la  Haute- 
1'ouche  aux  Cédrécs  sur  lequel  a  été  recueilli  anté- 
rieurement le  Calymene  Trislani. 

M.  LiGMER.  —  Présentation  des  plantes  fossiles 


—   XXI    — 

du    Khélien   de   Scanie   adressées   au  Jardin   des 
Plantes  par  M.  Nathorst.  membre  honoraire. 

M-  D'  MouTiEK.  —  Présenlalion  d'un  Nummulile 
provenant  de  la  plage  soulevée  de  Saint  Aidiin  et 
de  pièces  de  l'appareil  masticateur  d'un  Oursin 
provenant  du  Bathonien  supérieur. 

La  séance  est  levée  à  (>  heures. 


SÉANCE  DU  8  JUILLET  1912 


Présidence  de  M.  Brasil,  Président 

La  séance  est  ouverle  à  S  heures  et  demie  du  soir. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Brasil,  D'  Catois.  Droiiel. 
llouard,  Lortet,  Sudry,  Tison. 

Le  procès-verljal  de  la  séance  du  3  juia  est  lu  el 
adopté  sans  observations. 

Il  est  donné  communication  de  la  correspondance  el 
des  ouvrages  reçus  qui  sont  déposés  sur  le  bureau. 

Réunion  à  Fiers  et  aux  environs  les  16  el  17  Juin 

Ont  pris  part  à  celte  réunion  :  MM.  Barrabé,  Bigot, 
Chemin,  Drouet,  Focet.  Gavin.  Hébert, Houard,  Husnot. 
Langlois,  D'  liebailly,  f>eboucher,  Lemée,  Lemercier. 
Lenoir,  Abbé  Letacq.  Moisy,  D'  Moulier,  Sudry,  Tison, 
Vaullegeard. 

M.  Bigot  l'ésume  les  observalions  jyéolo<.^iques 
faites  au  cours  de  cette  réunion. 

L'après-midi  du  16  a  été  consacrée  à  une  excur 
sion  au  Mont-Cerisi,  formé  par  une  ellipse  de 
granulite,  moins  étendue  au  N.-W.  que  l'indique 
la  carte  géologique.  C.ette  granulite  a  exeicé  un 
métamorphisme  intense  sur  les  grès  du  Précam- 
brien, fortement  durcis.  C'est  dans  ces  grès  cornés 
que  le  Noireau  a  encaissé  sa  vallée  enlie  le  Ponl- 
de  Bienne  et  Noirée,  dans  un  défilé  très  pittoresque. 
Du  sommet  du  Mont-Cerisi  (260'").  on  domine  un 
vaste  panorama.  L'attention  s'est  particulièrement 
portée  au  S.-W-,  sur  les  formes  topographiques 


—    XXIH    — 

de  la  pénéplaine  rajeunie  par  l'encaissemenl  du 
Noireau. 

Pendant  la  malinéc  du  17,  les  géologues  ont 
étudié  les  environs  du  Chàtelier.  Une  carte  au  §o^^ 
du  massif  compris  entre  Larchamp  et  Saint-Michel- 
des-Andaines,  a  été  donnée  par  M.  Bigot  dans 
l'ouvrage  de  M.  Cayeux  sur  Les  Minerais  de  fer 
oolilhiqiies  de  France,  fascicule  1.  Minerais  de  fer 
primaires,  1909.  Pour  létude  de  ce  massif  on  pourra 
consulte!"  encore  :  x\.  Bigot,  Massif  ancien  de  la 
BasseAorniandie  eL  sa  bordure  (Bull.  Soc.  Géol. 
Fr.,  4«  série,  t.  IV,  1904,  pp.  923-925).  M.  Vaulle- 
geard,  au  cours  de  celte  excursion,  a  recueilli 
plusieurs  Monograptus  dans  des  grès  en  plaquettes, 
dé[)endant  du  Grès  Culminant,  sur  le  chemin  du 
Poleau  à  l'Eglise  du  Chàtelier. 

(^n  a  visité.  ra|)rès-midi,  les  mines  de  fer  de 
flalouze,  sous  là  direction  de  M.  Bicher,  ingénieur- 
directeur.  Un  tiamway  électrique  nous  a  conduits 
aux  fours  à  calcination  de  la  Bocagerie,  où  le 
minerai  carhonalé  est  grillé  et  transformé  en 
oxyde,  puis  au  siège  du  puils  n"  2,  dont  nous 
avons  visité  les  inslallatioiis  extérieures  ;  quelques 
membres  de  la  Société  ont  pu  faire  une  visite 
rapide  des  galeries  d'exploitation  pendant  f[ue  les 
autres,  du  sommet  du  Bocher  Barnabe,  JctaionI 
un  coup  d'œil  sur  l'ensemble  de  la  région  ou  cher- 
chaient des  fossiles  dans  les  Schistes  à  Cah  mènes. 

Ka  \  isite  s'est  terminée  par  l'examen  des  instal- 
lations de  chargement  de  la  gare  du  Chàtelier, 
qui  n'était,  en  1907,  qu'une  petite  halte,  et  qui  est 
maintenant,  comme  tonnage,  l'une  des  gares  les 
plus  importantes  de  la  ligne  de  Caen  à  Laval. 


—    XXIV    — 

M.  Bigot  projette  un  certain  nombre  de  plioto- 
grapiiies  prises  au  cours  de  ces  excursions. 

MM.  HouARD  et  Tison  donnent  la  liste  des  prin- 
cipales plantes  recueillies  pendant  les  excursions 
des  16  et  17  juin.  11  faut  mentionner  surtout  Proto- 
myces  macrosponis  Ung.,  parasite  sur  plusieurs 
Ombellifères,  qu'ils  signalent  pour  la  première 
fois  sur  (Enanlhe  crocata  dont  il  déforme  les 
diverses  parties  de  l'appareil  végétatif,  et  dont  il 
attaque  plus  spécialement  les  inflorescences 
(rayons  des  ombelles  et  des  ombellules.  ovaires), 
en  les  hypertrophiant.  Ce  champignon  a  été 
remarqué  par  M.  Houard  sur  YiEnanthc  crocata 
des  bords  du  Noireau  dans  l'excursion  du  l(i  juin. 
Il  a  été  retrouvé  depuis  en  abondance  paiM  Tison 
sur  cette  même  Ombellifère  dans  la  prairie  de 
Caen.  —  L'excursion  de  lundi  matin  n'a  pas  été 
très  fructueuse.  Dans  le  couiant  de  l'année,  la 
végétation  des  rochers  du  Chàtelier  a  été  détruite 
en  partie  par  un  incendie  qui  n'a  pas  respecté  l'If 
séculaire  situé  aux  abords  de  l'Eglise.  Néanmoins 
la  station  de  V ilynienophyilam  lunbridgense  Sm., 
signalée  autrefois  par  Morière,  y  existe  toujours 
au  fond  d'une  large  excavation  humide  située  à  la 
base  des  rochers  Malheureusement  ceux-ci  sont 
en  ce  raomentexploitésavec  la  plus  grande  activité 
pour  l'empierrement  et  il  est  à  craindre  que  bien  loi 
cette  intéressante  station,  située  à  la  limite  orien- 
tale de  l'aire  de  répartition  de  la  Fougère  ne  vienne 
à  disparaître. 

La  Société  adresse  ses  remerciements  à  M.  Richer, 


—    XXV    — 

flirecteui-  des  Mines  dllalouze  cl  à  M.  Corbière, 
propiiétaire  du  Monl-Cerisi  pour  l'accueil  qu'ils 
nous  oui  fail  au  cours  des  excursions  des  1(5  cl 
17  juin. 

COMMl  NICATIOXS 

M.    Bigot.    —    Minerais    de    fer    de    la    région 
d' EcoLives.     —     Une    campagne    de    recherches 
s'effectue  en  ce  moment  dans  celle  région.  Je  crois 
utile  de  reproduire  un  passage  de  mon  rapport 
adressé  en  janvier  1!IÛ8  au  Directeur  du  Service  de 
la  Carte  géologique  de  France,  et  inséré  dans  le 
Bulletin  de  ce  Service,  n"  1111,  l.  Wlll,  p.  39.  Ce 
rapport  lix.e  le  niveau  occupé  par  la  principale 
couche  de  minerai  de  Ter  sur  laquelle  portent  les 
recherches.  «'  Les  grès  du  Château  de  Blanche 
lande  et  ceux  qui  leur  font  face  sur  la  rive  droite 
de  la   Thouanne,    appartiennent   à   l'horizon    de 
May.  Celte  rectification  est  importante  ;  elle  per 
met  de  fixer  la  position  des  minerais  de  fer  ordo 
viciens  autrefois   exploités  dans  cette  région.  Les 
tranchées  d'exploitation   sont  situées  au  pied  de 
l'escarpement  formé  par  le  grès  de  May  en  face  du 
Château  de  Blanchelande.    A  la  Lande-de  Goult, 
les  affleurements  de  minerai  oolithique  à  l'E.  de 
l'Aumône,  les  gisements  signalés  au  Tertre  et  à  la 
Palhi,  avoisinenl  aussi  la  limite  des  schistes  d'An 
gers  et   du  grès  de  May.    Le  niveau  ferrugineux 
n'esl  donc  pas  situé  à  la  base  des  schistes  à  Caly- 
mènes,  comme  dans  le  Calvados,  la  Manche  et  la 
région  de  Fiers,  mais  au  sommet  de  l'étage  d'An- 


—   XXVI   — 

jLters  (I),  el  peut  vive  à  |)liisicurs  niveaux  dans  cet 
étage  (rive  gauche  de  la  vallée  de  la  Cance)  ». 

M.  HouARD.  — Galles  algériennes.  — Les  Cécidies 
signalées  ici  ont  été  recueillies  en  Vlgérie,  de 
février  à  mai  1912.  par  MM.  Maire,  Seurat  et  Du- 
cellier.  Les  cinq  premières  sont  entièrement  nou- 
velles pour  la  science  ;  les  autres  ont  déjà  été 
trouvées  en  quelques  points  de  la  région  méditer 
ranéenne : 

1.  Euphorbia  pubeseens  Valil.  —  Bouquet  tei- 
minal  de  feuilles  décolorées  (  i'  Perrisia  subpatula 
Bremi). 

2.  Convolvulus  Durandoi  Pomel.  —  Verrucosités 
de  la  tige,  des  pétioles  et  des  limbes  (."'  Eriophx  ide  . 

3.  Aslragalus  hamosus  L  —  Pétioles  en  gousse 
(i*  Diptère) 

4.  Ilelianlhenium  glaucum  Pcrs.  var.  eroceuni.  — 
Amas  terminal  de  feuilles  (!'  Conlarinia  heliaii- 
Uiemi  Kietî'.). 

o.  Urospernuun  Daleehainpi  Desf.  —  Kenllement 
fusiforme  de  l'axe  d'inflorescence  (?  Tiniaspis 
urospermi  Kieff.). 

(■>  Scrophularia  canina  L.  —  (lécidie  caidinaiie 
fusiforme  produite  par  un  Coccide  { ?  Aslevole- 
canium  finibrialuni  Fonsc.)- 

7.  Linaria  reflexa  Desf.  —  Ucnllemciit  caulinaiic 
dû  au  Gymnelrun  hlspldum  BruUé. 

(ij  .>  11  en  est  de  même  d.iii^  la  l'orùl  d"Et()iives  i^Chcniiii  du 
Carrefour  à  la  Femme  au  Carrefour  du  Rendez- Vous)  » 
Note  de  1!)()8. 


—    XKVII    — 

8.  Planlago  coronopus  L.  —  Renflement  fusi- 
forme  de  lépi  (!'  Meciniis  collaris  Germar.). 

0  Pulicaria  odora  L.  —  Petite  diptérocécidie 
foliaire,  sphéricjtie  et  velue. 

10  Viola  odorala  L-  —  Enroulement  marginal 
du  limbe,  par  en  haut,  sous  riniluencede  Pervisia 
af finis  Kielïer. 

1 1 .  Rosa  sempervirens  L.  —  Cécidic  foliaire  sphé- 
rique  du  RJiodites  eglarderi;r  Ilartig. 

12.  Phillyrea  média  L.  —  Pustule  du  limbe  en- 
gendrée \}Rr  Braaeriella  phillyreœ  F.  Low. 

13.  Rubia  peregrinali.  —  Fleur  déformée,  demeu- 
rant fermée  (P  Eriophyes  riibiœ  Cass.). 

14  Sisymbriam  Irio  L  —  Mycocécidie  due  au 
Cysiopus  caiididus  Pers. 

M.  (luEMtEi,.  —  (iommunicalion,  au  nom  de 
M.  Bi:del.  de  Dozulé  : 

1"  de  rameaux  de  'J'roëne  à  fleurs  jaunes  (var, 
lutescen.s  Bedel  .  venanl  d'Annebaull.  M.  Bedel 
a  letrouvé  un  nouvel  individu  de  cette  variété 
à  Douvillc  sur  la  route  de  la  Forge  Moisy  à 
la  Maison-Blanche.  Pour  M.  Bedel.  le  terrain 
naurait  aucune  intluence  sur  la  coloration  de 
la  fleur:  deux  i)ieds  silués  à  20  centimètres  Tun 
de  l'autre  et  dont  les  lacines  s'entrecroisent  ont 
lun  des  fleurs  jaunes,  l'autre  des  fleurs  blanches. 

2''  d'un  échantillon  de  Telragonolobns  siliquosus 
trouvé  à  EmiévjUe  sur  la  route  f|ui  conduit  à 
Cagny. 

S- d'un  échantillon  de  }icia  lulea;  au  sujet  de 
cette  plante.  M.  Chevrel,  appelle  l'attention  sur 
sa  dispersion  géographique  plus  étendue  ffuon  ne 


—    XXVIII    — 

pensait  11  a  sigiiah''  jéccmmenl  quelques  stations 
autour  de  Gaen  :  il  l'a  retrouvée  cette  année  sur  la 
route  de  Gourseulles  près  du  Pont  du  Chemin  de 
fer  de  Caen  à  la  mer.  M.  Bedel  l'a  trouvée  à  Dou 
ville,  lloulgate,  Ileuland,  Braiiville.  Beaufour. 
Auvillars,  Clarbec,  cest-à-dire  en  plusieurs  points 
de  l'arrondissement  de  Pont  l'Evéque.  On  i)eut 
dire  qu'elle  existe  an  moins  dans  toute  la  partie 
du  Calvados  située  à  l'Est  de  Caen. 

M.  Chevrel  dit  enfin  que  c'est  M.  le  D'  F.  Cidon 
qui  a  le  premier  signalé  la  station  cVAIropa  bella- 
dona  entre  Thaon  et  Fontaine-Henry. 

M.  HouARD-  —  ZoocécicUeti  de  Lichens.  —  Après 
avoir  exposé  les  recherches  les  plus  récentes  ^-^ur 
les  Zoocécidies  des  Cryptog-ames,  M.  Ilouard  attire 
l'attention  des  membres  de  la  Société  sur  deux 
variétés  de  Hamaliiia,  décrites  autrefois  pqrNylan- 
der  dans  le  Bull,  de  la  Soc.  ÎJnn.  de  Normandie 
(f8l.)!l,  p.  l.'iT  et  15!))  :  la  variété  incrassata  du  R. 
scopulonini  et  la  variété  crassa  du  H.  cuspidahi.  I^es 
échantillons  annotés  par  Nylander  ont  |>u  être 
retrouvés  dans  l'herbier  Lenormand.  Ils  présentent 
un  aspect  boursouflé  caractéristique  et  il  y  aurait 
peut-être  lieu  de  voir  en  eux  de  simples  déforma- 
mations  parasitaires  des  Ranialina  scopuloruin  et 
inrrds.sdla,  ainsi  (jue  Zopf  la  proposé  en  ÎDOil. 
L'élude  de  matériaux  frais,  recherchés  aux  îles 
Chausey,  permettrait  sans  doute  de  mettre  en 
évidence  la  nature  du  parasite  (Voir  Bii/l.  Soc 
Linn.  Norm..  6'=  série,  vol.  4,  p.  103). 

La  séance  est  levée  à  10  heures. 


SÉANCE  DU  4  NOVEMBRE 


Présidence  de  M.  Bhasil.  Président. 

La  séance  est  ouveile  à  S  iieures  et  demie. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Brasil,  D'  Catois,  Clieinin. 
Drouet,  Houard,  Lorlet,  Lignier,  Mazetier,  D'  Moutier, 
Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  8  juillet  est  lu  et 
adopté  sans  observations. 

Le  Président  fait  part  du  décès  de  M.  Lacaille,  natu- 
raliste à  Bolbec,  où  il  est  décédé  le  7  août  1912.  à  l'âge 
de  71  ans.  M.  Lacaille  était  presque  le  doyen  de  notre 
Société  dont  il  faisait  partie  de[)uis  1869.  La  Société 
décide  que  l'expression  de  ses  regrets  sera  consignée  au 
procès-verbal. 

Le  Présideul  adresse  les  félicitations  de  la  Société  à 
M.  le  D'  Moutier,  nommé  Chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur à  l'occasion  du  14  juillet.  Le  Secrétaire  fait  con- 
naître qu'il  a  été  heureux  de  pouvoir  associer  la  Société 
Linnéenne  aux  témoignages  de  sympathie  et  aux  félici- 
tations dont  le  D'  Moutier  a  été  l'objet  le  28  octobre  à 
Cambremer,  à  l'occasion  de  la  remise  des  insignes  de 
cette  haute  distinction;  il  a  rappelé  que  notre  confrère, 
deux  fois  Président  de  notre  Société,  en  était  un  des 
membres  les  plus  assidus  et  les  plus  actifs. 

Le  Président  félicite  aussi  M.  Houard,  qui  a  été.  à 
l'occasion  du  14  juillet,  promu  Officier  de  l'instructioa 
publique. 

COMM  L  >  IC  ATION  S 

M.  le  D'  DouANLO  adresse  une  note  sur  les  sque- 
lettes préhistoriques  de  Lion-sur-Mer.  qu'il  a  publiée 


x\\ 


dans   le  Bulletin   de  la  Soriét/-   prrliislorique  de 
Fiance. 

M.  Vaullegeard  adresse  un  manuscril,  intitulé  : 
Synthèse  et  méthodes. 

M.  HouAHD  annonce  les  principaux  résultats  de 
son  voyage  d'études  aux  États-Unis,  en  septembre 
et  octobre  1012.  Il  a  poursuivi  ses  recberches  sur 
les  Galles,  principalement  au  A.  )  .  State  Muséum 
of  Nat.  Mis  t.  d'Albany,  et  à  V  American  Muséum  of 
Nat.  Hisf.  de  New-York,  oîi  il  a  été  très  obligeam- 
ment reçu  par  MM.  Clarke,  directeur,  Felt,  State 
entomologisl,  Crampton,  conservateur,  Young, 
Lulz  et  Grossbeck.  assistants,  qui  ont  mis  à  sa  dis- 
jjosition  les  ricliesses  cécidologiques  renfermées 
dans  ces  établissements.  Il  a  étudié  également 
quelques  collections  ])articulièi'es.  par  exemi)le 
celle  de  M.  Davis.  En  outre,  M.  Houard  a  pu  assis- 
ter à  la  l'éunion  d'octobre  de  l'American  Entomo- 
logical  Societv ,  présidée  par  le  professeur  R.  Os- 
burn.  Enfin,  il  a  visité  le  vaste  Jardin  botanique 
de  NcAV-York,  sous  la  direction  de  l'algologue 
Marsball  IIoAve,  venu  autrefois  à  Caen. 

M-  Houard  présente  diverses  galles  qu'il  a  rap- 
portées de  ce  voyage  et  des  spécimens  de  dessins 
qu'il  a  faits  dans  les  collections  visitées. 

M.  Re\é  Le  Roy  adresse  une  note  sur  une  nou- 
velle station  de  Sedum  rubens  trouvée  àlaCarneille 
(Orne)  dans  un  endroit  très  localisé.  Il  est  possible 
que  cette  plante  soit  bisannuelle:  sa  présence  dans 


—    XXXT    — 

celte  localité  serait  due  à   une  réapparition  après 
une  longue  période  de  latence. 

M.  LiGMER  signale  le  mode  de  décortication  d'un 
tronc  de  Parotia persica  du  Jardin  des  Plantes  qui 
donne  au  tronc  de  cet  arbre  une  grande  ressem- 
blance avec  celui  des  Platanes. 

AI.  Bir.OT  fait  une  cominunicati(jn  .sur  la  termi- 
naison  occidentale  du  synclinal  de  la  Brèche-au- 
Diahle,  accompagnée  de  la  présentation  d'une 
carte  géologique  au  ^oooode  la  région  du  Cinglais. 
Après  avoir  décrit  les  diverses  bandes  de  cette  par- 
tie du  synclinal,  M.  Bigot  montre  que  le  petit  anti- 
clinal du  Grès  de  May  d'Urville,  récemment  signalé 
par  M.  Cayeux,  lait  partie  d'une  série  de  petits 
accidents  analogues,  dont  l'un  a  déjà  été  décrit 
dans  les  grès  feldspatbiques  au  sud  de  Bretteville. 
La  localisation  de  ces  accidents  dans  le  flanc  nord 
du  synclinal  accentue  la  dissymétrie  de  deux  flancs 
de  ce  pli,  conforme  à  la  règle  en  Basse-Norman- 
die. La  présence  dans  la  vallée  du  Tourtoux,  près 
ces  ruines  du  Tbuit,  des  grès  feldsi)atliiques  plon- 
geant au  S.  et  appartenant  par  suite  au  flanc 
N.  du  synclinal,  permet  de  supposer  que  les 
deux  bandes  de  minerai  de  fer  d'Urville  Gouvix 
et  Saint-Germain-le-Yasson-Barbery  se  sont  déjtà 
raccordées  avant  datteindre  la  vallée  du  Tour- 
toux. 

A  9  heures  et  demie  la  séance  est  levée 


SÉANCE  DU  2  DÉCEMBRE  1912 


Présidence  de  M.   Brvsil.   Piésidenl 

La  séance  est  ouverte  à  5  heures  et  demie  du  soir. 

Sont  présents  :  MM.  Bigot,  Brasil,  D'  Catois,  Chemin, 
Ghevrel,  D'  Doranlo,  Drouet.  (îallier,  D'  Lel3ailly, 
Lignier,  D'  Moutier,  D'  Noury,  Tison. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et 
adopté 

Communication  de  la  circulaire  et  du  programme 
concernant  le  bi"  Congrès  des  Sociétés  savantes  de 
Paris  et  des  départements,  qui  se  réunira  à  Grenoble, 
le  mardi  i:i  mai  1913. 

Présentations  :  M.  Hollier-Laroi  sse.  par  MM.  Brasil 

et  l^EBAILLY. 

M.  le  D'  Bazin,  à  Condé-sur-Noireau  par  MM.  \  aule- 

GEARD  et  LeBAILLY. 

COMMUNICATIONS 

M.  le  D''  Doranlo.  —  Découverte  d'an  polissoir 
fixe  sur  le  territoire  de  la  commune  de  lions- 
Tassilly,  au  pied  du  MonlJoly,  à  Penlrée  de  la 
Brèche  au  Diable,  dans  la  propriété  du  D'  Piq nan- 
ti n. 

C'est  un  bloc  de  grès  silurien,  vraisembhible- 
ment  tombé  du  Mont-Joly,  mesurant  1"80  sur 
I-^IO  et  dont  la  face  supérieure  porte  4  cuveHes  et 
8  rainures  :  la  plus  grande  de  ces  cuvettes  atteint 
4î)  %  de  longueur,  sur  lo  de  largeur  et  2o  %  de 
profondeur,  les  autres  ne  dépassent  pas  20  %  de 
longueur.  Ces  cuvettes  ont  une  forme  .ovale  et 
un  fond  poli  caractéristiques. 


—    XXXIII   — 

Les  rainures,  frustes,  préscnlent  cependant  un 
poli  sunisamment  net  pour  le  faire  reconnaître. 

On  ne  l'emarque  sur  ce  polissoir  aucun  bassin  à 
eau,  sans  doute  en  raison  de  la  [)roximité  de  la 
rivière,  à  peine  éloignée  d'une  douzaine  de  mètres. 

Il  est  oj'ienté  suivant  son  grand  axe  dans  la 
ligne  N.  S. 

Ce  polissoir  est  le  premier  polissoir  fixe  signalé 
dans  le  Calvados.  Sa  situation  au  milieu  d'une 
région  riche  en  vestiges  préhistoriques  ajoute 
encore  à  son  intérêt. 

Sur  la  domande  du  D'  Doranlo,  la  Société  émet  le 
vœu  que  ce  polissoir  soil  classé. 

M.  LiGNiER.  —  Phlebopteris  Woodward'i  du  Dallio- 
nien  de  la  Ferrière-Béchet  (Orne).  —  M.  Lignier 
présente  une  petite  empreinte  trouvée  par  le 
D''  Ilommey.  C'est  une  partie  de  feuille  qui  sem- 
ble devoir  être,  avec  certitude,  rapportée  à  l'espèce 
créée  par  Leckenby  pour  un  fossile  à  l'oolilhe  de 
Scarborough. 

MM.  LiGNiER  et  Tisox.  —  Slriictare  intéressanle 
d'un  tronc  de  pommier  an  niveau  d'une  greffe  man- 
quée.  —  M.  Lignier  présente  un  morceau  de  bois 
de  chauffage  assez  curieux  qui  lui  a  été  donné  par 
M.  Desbois  son  garçon  de  laboratoire. 

C'est  un  quart  de  tronc  de  pommier  à  l'intérieur 
duquel  on  voit  une  sorte  de  tige  morte  terminée 
par  une  coupure  transversale  avec  fente  médiane. 
Dan*;  cette  tige  centrale  on  reconnaît  facilement 
l'extrémité  greffée  d'un  sauvageon  après  l'avorte- 

G 


—   XXXIV    — 

ment  de  la  grcfle.  Ce  qui  caractérise  rorigiiialilé 
de  l'échantillon  c'est  le  fait  que  sur  loale  la  lon- 
gaear  de  la  partie  sol-disanl  morte  il  y  aurait  eu 
persistance  ininterrompue  de  la  croissance  secon- 
daire et  accroissement  normal. 

En  réalité,  après  l'échec  de  la  grefPe,  le  sauva- 
geon a  conlinué  sa  croissance  normale  parce 
qu'il  était  resté  hien  vivant.  Il  a  en  outre  formé, 
en  recouvrement  de  la  coupure  de  son  bois,  un 
bourrelet  circulaii-e  terminal.  Sur  ce  bourrelet  se 
sont  probablement  développés  des  bourgeons 
adventifs  et  ce  sont  les  branches  qui  en  sont  nées 
qui,  ayant  été  ultérieurement  greffées,  ont  fourni 
la  tête  du  pommier  et  permis  la  continuation  de 
l'accroissement  diamétral  du  tronc. 

Mais  alors  d'où  provient  l'aspect  de  tige  morte 
du  cylindre  intérieur;' 

Au  début  et  pendant  quelques  années,  le  bour- 
relet terminal  de  recouvrement  a  laissé,  au-dessus 
de  la  blessure  du  sauvageon,  un  entonnoir  béant 
dans  lequel  l'eau  a  dû  se  maintenir  à  peu  près  en 
permanence,  probablement  en  contact  direct  avec 
la  blessure  soit  parce  qu'on  n'y  avait  pas  mis 
d'enduit  protecteur,  soit  plutôt  parce  que  cet 
enduit  était  tombé.  C'est  cette  eau  qui  a  déterminé 
la  production  d'une  pourriture  circulaire  localisée 
dans  l'une  des  couches  annuelles  où  elle  s'est 
étendue  pi'ogressivement  vers  le  bas.  D'un  côté 
de  la  tige  la  pourriture  a  gagné  sur  une  longueur 
d'au  moins  45  y^,  de  l'autre  seulement  sur  une 
longueur  de  15  à  20  ^^. 

Lorsqu'on  a  scié  et  fendu  le  tronc,  la  fente  s'est 


—  xxxv  — 

logiquement  établie  dans  l'anneau  de  pourriture, 
séparant  à  l'intérieur  du  tronc  un  cylindre  régu- 
lier qui  présente  l'aspect  d'une  tige  morte. 

Ce  n'est  donc  que  par  une  erreur  d'observation 
que  l'on  est,  à  première  vue,  amené  à  admettre 
que  la  surface  de  ce  cylindre  intérieur  est  celle  du 
bois  du  sauvageon  à  l'époque  de  son  grefl'age.  En 
réalité,  à  celte  époque,  le  sauvageon  en  possédait 
de  plus  extérieures  qu'on  peut  voir  encore  assez 
facilement,  au  voisinage  de  la  greffe  manquée,  et 
qui  ont  une  épaisseur  de  4  à  5  %. 

Pourquoi  donc  la  pourriture  en  question  s'est- 
elle  étendue  dans  cette  couche  annuelle  en  parti- 
culier et  seulement  dans  celle-là  P 

A  ces  nouvelles  questions  je  ne  vois  guère  à 
répondre  que  par  l'hypothèse  de  M.  Tison. 

La  couche  envahie  correspondrait  à  l'époque  de 
la  toilette  du  sauvageon,  c'est-à-dire  à  l'année  où 
l'on  a  coupé  toutes  ses  branches  latérales.  Il  en 
serait  résulté  la  formation  d'une  véritable  roulure 
circulaire,  ou.  au  moins,  la  production  d'une  cou- 
che annuelle  de  moindre  résistance  qui,  plusieurs 
années  plus  tard,  aurait  été,  dans  les  conditions 
indiquées  ci-dessus,  envahie  par  la  pourriture. 
Cette  explication  est  parfaitement  plausible.  Elle 
l'est  d'autant  plus  que  la  surface  du  cylindre 
intérieur  montre  en  ctfet  les  moignons  d'un 
grand  nombre  de  branches  latérales.  Cette  expli- 
cation est,  du  reste,  confirmée  par  le  fait  que  jus- 
tement la  couche  altérée  est  celle  de  l'année  où  les 
cicatrices  de  ces  moignons  ont  été  recouvertes. 

L'examen  microscopique  vient  encore  à  l'appui 


—    XXXVI 


de  cette  intei-prétation.  Il  nous  montre  en  elTel,  là 
où  est  la  ligne  de  rupture,  une  couche  annuelle 
remarquablement  réduite  surtout  dans  les  régions 
altérées.  En  outre  cette  couche  semble  moins 
bien  lignifiée  que  les  autres  et  presque  exclusive- 
menl  formée  de  vaisseaux  de  printemps  plus 
petits  que  la  normale. 

M.  LEMEucifu.  —  Floraison  précoce  de  Prunula 
officlnalis  viilgaris  dans  les  l)ois  de  Grenues,  près 
Argentan,  le  l"""  décembre. 

M.  Bigot.  —  Sur  les  figures  de  percussion.  —  Pré- 
sentation dun  galet  de  quartzite  provenant  de 
l'anse  d'Ecalgrain,  à  Jobourg  (Manche),  couvert 
de  ligures  de  percussion  que  M.  Bigot  a  signalées 
en  1!)04  (D.S.F.G.  [4],  t.  IV,  1904,  p.  898)  et  qui  sont 
produites  par  le  choc  de  galets  projetés  par  la 
vague. 

Ces  figures  de  percussion  ne  sont  pas  spéciales 
aux  galets  des  cordons  littoraux  ou  aux  rochers 
littoraux  :  elles  peuvent  se  produire  chaque  fois 
qu'une  roche  homogène  reçoit  un  choc  suffisant 
pour  ébaucher  un  conchoïde  de  percussion,  sans 
détachement  de  l'esquille  ;  les  pavés  des  rues  en 
sont  généralement  couverts  par  suite  du  choc 
des  pieds  des  chevaux  et  des  roues  de  voitures. 

Elles  ont  été  signalées  en  Suisse  sur  les  galets 
des  terrasses  torrentielles  {SclUagfigaren). 

M.  Bigot  en  a  observé  sur  une  paroi  de  la  rive 
gauche  de  la  Brèche-au-Diable;  elles  y  ont  été  pro- 
duites par  le  choc  sur  lesparois  de  grès  armoricain 


—    XXXVII    — 

de  galets  charriés  par  le  Laizon.  Cette  observa- 
tion apporte  une  nouvelle  preuve  de  l'importance 
de  la  phase  torrentielle  par  laquelle  ont  passé  les 
cours  d'eau  de  Normandie  à  la  suite  du  i-ajeunisse- 
mentdu  cycle  déjà  éludiédans  la  vallée  de  l'Orne. 

M-  LoKTET.  —  Rapport  annuel  pour  l'année  1012 
sur  les  collections  botaniques  de  Caen. 

MM.  0.  LiGiMER  et  LoRïEï.  —  Liste  des  plantes 
vasculaires  que  renferme  l'Herbier  général  de  l'Uni- 
versité de  Caen  (suite). 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


TRAVAUX    ORIGINAUX 


René  i^e  Koy.  —   A  |»ro|»OJ>4  (fiine  nouvelle 
station  «lu  Se«liiiii  riihen» 


Nous  avons  l'honneur  de  vous  présenter  un 
échantillon  d'une  Crassulacée  du  genre  Sediun 
répondant  aux  caractères  suivants  : 

Cette  plante,  de  5  à  15  /m,  présente  des  racines 
fines,  courtes,  ramifiées.  D'une  tige  principale 
rouge  violacée,  couverte  de  cicatrices,  partent  des 
ramifications  quelquefois  en  verticilles  de  trois, 
d'autrefois  disposées  en  deux  étages  superposés. 

Sur  ces  ramifications  apparaissent  des  feuilles 
demi-cylindriques  dont  la  face  supérieure  est  sen- 
siblement plane,  la  face  inférieure  bombée  à  sa 
partie  moyenne.  Pas  de  pétiole,  la  feuille  s'im- 
plante directement  sur  la  tige  en  s'y  creusant  une 
légère  dépression.  Les  inférieures  sont  courtes 
{h  à  B%),  rouges,  les  moyennes  (10  à  lo%),  vertes, 
parsemées  de  pointes  l'ougeâtres,  glanduleuses. 
Irrégulièrement  implantées  sur  la  tige,  elles  peu- 
vent, dans  certains  cas,  présenter  une  disposition 
alterne. 

Les  fleurs  sont  portées  par  des  ramifications 
secondaires  rougeâtres  légèrement  pubescentes. 
Chaque  tige  florale  porte  de  10  à  15  fleurs  dispo- 
sées sur  deux  rangs  ;  situées  sur  la  même  face  de 
la  tige  et  toujours  à  l'aisselle  d'une  feuille.  Les 
boutons  présentent  cinq  angles  très  nets  et  se 
terminent  en  une  pointe  très  effilée. 

Les  fleurs,  de  4  à  3  %  de  diamètre,  sont  consti- 
tuées par  : 

Des  sépales  courts,  épais,  formant  un  calice 
rougeâtre,  velu  et  glanduleux. 


—  4 


Cinq  pétales  trois  ibis  plus  longs  que  les  sépales, 
blancs  lancéolés,  creusés  en  gouttière  à  leur  face 
supérieure,  marqués  sur  la  ligne  médiane  d'une 
raie  brun-rougeâtre  portant  quelques  cils. 

Cinq  étamines  longues  et  souvent  recourbées 
vers  le  centre,  terminées  par  des  antbères  noires. 

Cinq  carpelles  terminés  par  une  pointe  raide. 
couverts  de  poils,  renflés  à  la  partie  inférieure, 
surtout  au  point  dattache  d'abord  situé  dans  un 
plan  vertical,  s'étalant  ensuite  dans  un  plan 
horizontal. 

Les  graines  minuscules  sont  extrêmement  nom- 
breuses L'examen  à  la  loupe  révèle  une  forme 
obovale  avec  stiiation  longitudinale  irrégulière- 

Cette  plante  ne  semble  atteindre  son  entier 
développement  que  la  seconde  année.  On  trouve  à 
la  fois  déjeunes  plantes  et  des  sujets  à  évolution 
complète  aux  mois  de  juin,  juillet,  août  et 
septembre.  La  plante  serait  donc  bisannuelle. 

D'après  l'analyse  que  nous  en  avons  faite  et  les 
identifications  avec  les  échantillons  du  Muséum, 
nous  tenons  cette  plante  pour  le  Sedam  riibens  L. 

Toutefois  les  diverses  monographies  que  nous 
avons  lues  à  ce  sujet  :  Grenier  et  Godron,  Coste, 
Rony,  Bonnier,  Corbière,  Brébisson,  décrivent  le 
Sedam  rubeiis  comme  annuel. 

Brébisson  signale  une  variété  bisannuelle,  avec 
tiges  grêles,  feuilles  menues,  10  étamines,  c'est  le 
Sedam  pallidam  Bieb.  très  diflérent  de  notre  type 
qui  ne  possède  que  o  étamines. 

Il  n'y  a  pas  lieu,  croyons-nous,  de  s'arrêter 
longtemps  l\  ce  caractère  qui  nous  a  paru  cons- 


o    — 


tant,  et  nous  ne  nous  serions  pas  permis  de  retenir 
votre  attention  sur  ces  faits  si  l'étiologie  de  ce 
Sedum  ne  nous  avait  pas  paru  intéressante. 

C'est  qu'en  eflet  nous  l'avons  trouvé  à  La  Car- 
neille  (Orne),  en  un  endroit  très  localisé,  et  vaine- 
ment nous  l'avons  recherché  dans  les  environs. 
Corbière  le  signale  aux  environs  d'Alençon  dans 
l'Orne,  et  aux  environs  de  Falaise  dans  le  Calva 
dos  ;  ces  deux  points  sont  éloignés  de  notre 
station. 

Ces  plantes  poussent  dans  un  amas  de  terre  de 
bruyère  destiné  à  la  culture  des  rhododendrons  et 
M.  Paul  Le  Roy  remarqua  ce  Sedum  pour  la 
première  fois  à  cet  endroit  en  1908.  Depuis  cette 
époque,  il  pousse  assez  abondamment,  nous  avons 
pu  en  étudier  cette  année  une  quinzaine  d'échan- 
tillons 

Nous  nous  sommes  demandés  comment  ces 
Orpins  avaient  pu  être  apportés  en  cet  endroit.  Nous 
avons  rejeté  les  causes  générales  :  grands  vents, 
transports  de  grains  par  oiseaux,  insectes,  etc., 
la  plante  n'existant  pas  dans  le  pays  et  n'étant 
signalée  qu'aux  environs  de  Falaise,  station  la 
plus  proche  distante  d'environ  30  kilomètres. 

La  terre  de  bruyère  provenait  de  la  futaie  du 
Hamel-Saint-Etienne  Or,  le  terrain  sur  lequel  s'est 
élevée  la  futaie  est  une  ancienne  carrière  d'oii  a 
été  extraite  la  pierre  qui  a  servi  à  la  construction 
du  logis  du  Hamel,  datant  du  xvin"  siècle- 

Il  est  fort  probable  qu'à  une  époque  assez  éloi- 
gnée, des  Sedum  poussaient  dans  la  carrière 
exposée    en  plein    soleil   do   midi.    Par  suite  du 


-  6 


développement  considérable  de  la  végétation,  en 
particulier  des  pins,  sapins,  chênes  et  hêtres,  les 
graines  de  TOrpin  ne  se  sont  phis  trouvées  dans 
les  conditions  requises  pour  leur  germination  et 
les  Seduiii  ont  disparu. 

A  l'heure  actuelle  on  n'en  trouve  aucun  échan- 
tillon el  il  n'y  a  pas  été  trouvé  une  seule  fois 
depuis  quarante  ans;  il  n'eut  certainement  pas 
échappé  à  l'œil  vigilant  des  propriélaiies  de  la 
futaie,  connus  pour  leurs  aptitudes  botaniques  : 
feu  Raymond  Le  Bey  et  M.  Paul  Le  Roy 

La  conservation  de  ces  graines  extrêmement 
fines  doit  être  très  longue,  et  il  a  suffi,  croyons- 
nous,  que  les  graines,  transportées  dans  la  terre 
destinée  à  une  culture  intensive,  se  trouvassent 
dans  un  milieu  favorable  pour  germer  et  per- 
mettre à  l'espèce  de  réapparaître 

Ces  faits  de  longue  survivance  de  graines  ne 
sont  d'ailleurs  pas  très  rares,  de  nombreux  tra- 
vaux sur  ce  sujet  ont  été  rapportés  dans  les 
diverses  revues  de  botaniques. 

Nous  concluerons  donc  : 

1°  A  la  possibilité  d'un  Sediim  rubens  bisan- 
nuel; 

2°  A  l'existence  du  Sedum  rubens  L-  à  La  Car- 
neille  (Orne)  où.  en  somme,  il  réapparaîtrait  après 
une  longue  période  de  latence. 


usiner  (Oi.  —  Sur  ra<M*rois«<»iii*^iit  «lia- 
iiiôtral  (l''iiii  tronc  <lc  Jiini|>oi*u$4  4*0111- 
iiiiiiiiK. 


a.  Le  tronc  étudié  s"est  développé  à  Léaupartie, 
canton  de  Cambremer  (Calvados).  Il  a  été  abattu 
en  1911  et  une  bille  en  a  été  recueillie  par  M.  le 
D''  Moutier  de  Caen  qui  en  offrit  une  rondelle  à  la 
Galerie  botanique  de  l'Université  (1). 

La  section  de  la  rondelle  en  question  est  à  peu 
près  ovale  avec  une  largeur  de  27  à  28  %  sur 
33  °^  suivant  le  diamètre,  plus  1  °m  pour  l'écorce. 
Le  nombre  des  couches  ligneuses  annuelles  y  est 
de  54.  D'un  côté  le  bois  y  a  été  entamé  par  une 
pourriture  qui  y  pénètre  jusqu'à  la  32"  couche 
annuelle.  Le  duramen  y  est  représenté  par  32  à 
42  couches  suivant  les  rayons  et  son  épaisseur 
diamétrale  est  de  20  à  25  %\  celle  de  l'aubier 
atteint  au  moins  8  %.  La  moelle  est  excessivement 
étroite,  ponctiforme;  elle  est  un  peu  excentrique. 
Autour  d'elle  la  croissance  n'a  été  régulière  que 
pendant  les  premières  années;  ultérieurement  elle 
s'est  progressivement  un  peu  plus  développée 
suivant  certains  rayons  de  manière  à  y  produire 
des  anticlinaux  que  séparent  autant  de  synclinaux. 


(1)  D'après  les  explications  données  par  .M.  le  [y  Moutier, 
M.  Bigot  pense  que  ce  (renévrier  avait  été  planté  dans  un 
sol  argileux  et  légèrement  tiuniide,  beaucoup  plus  riclie 
que  celui  dans  lequel  celte  espèce  se  rencontre  naturelle- 
ment. C'est  très  probablement  à  cette  particularité  qu'il  doit 
l'extrême  puissance  de  ses  couches  de  croissance. 


.^'\n>^ 


—  8  — 

Toutefois  cette  disposition  est  beaucoup  moins 
accentuée  que  chez  le  taxas  haccala  (2). 

En  l'un  des  points  de  la  périphérie  de  ce  tronc, 
aloi's  que  celui-ci  renfermait  déjà  47  couches 
annuelles,  il  s'est  produit  une  blessure  large  de 
26  /i^  environ  mais  peu  profonde,  et  ne  paraissant 
pas  avoir  tout  d'abord  intéressé  le  Ijois  lui  même, 
au  moins  au  niveau  de  la  rondelle  étudiée.  Cette 
blessure  avait  même  commencé  sa  cicatrisation 
d'une  façon  normale  de  telle  sorte  que  ses  bords 
ont  été  progressivement  recouverts  en  stratification 
discordante  par  les  couches  ligneuses  ultérieures. 
D'un  côté  les  couches  recouvrantes  ont  gagné  1  ^^ 
sans  former  de  bourrelet  ;  de  l'autre  elles  ont 
gagné  .3  %  en  faisant  un  léger  Ijourrelet.  En 
somme,  au  niveau  de  la  rondelle  étudiée,  la  bles- 
sure n'a  intéressé  que  la  zone  cambiale  et  la  cica- 
trisation s'est  faite  d'une  façon  normale. 

Mais  comme  c'est  au  milieu  de  cette  ancienne 
blessure  que  s'est  produite  la  région  de  pourriture 
signalée  plus  haut,  il  est  vraisemblable  d'admet- 
tre cependant  que  c'est  la  première  qui  a  déter- 
miné la  deuxième. 

L'écorce  épaisse  de  0  ^  5  environ  (suivant  le 
rayon)  se  montre  formée  de  3  à  5  strates  absolu- 
ment régulières  et  continues  tout  autour  du  tronc. 

b.  L'étude  détaillée  des  couches  ligneuses 
annuelles  a  été  faite  surtout  suivant  trois  rayons 
choisis  :  le  rayon  a  qui  aboutit  à  la  blessure  et  ne 


(2)  LiGSrER  (O.),  note  sur  l'accroissement  radial  des  troncs, 
(Bull.  Soc.  Linn.  Normandie,  5*  sér.,  9'  vol.,  Caen  1905). 


9 


comporte  que  47  couches  :  le  rayon  b  un  peu  latéral 
au  précédent,  du  côté  et  au-delà  du  bourrelet  de 
recouvrement,  avec  54  couches;  enfin  le  rayon  c 
situé  dans  le  prolongement  diamétral  du  rayon 
b  et  qui  ne  comprend  que  53  couches  reconnaissa- 
bles,  même  à  la  loupe.  Sur  le  premier,  l'épaisseur 
moyenne  des  couches  est  de  3  ^40,  sur  le  deuxième 
de  3  X  -i^,  sur  le  dernier  de  3  %  1 . 

Autour  de  la  moelle  les  3  premières  couches 
annuelles  sont  excessivement  minces  (0  %  66) 
comme  si  la  plante  avait  végété  pendant  ce  temps, 
peut  être  après  replantation.  Mais,  dans  la  4<=  an- 
née, la  couche  devient  brusquement  de  3  %  et 
l'épaisseur  s'accroît  progressivement  chaque  an- 
née jusqu'à  la  fin  de  la  9*^  avec  une  moyenne  de 
2%  50.  Pendant  toute  cette  période  la  croissance 
se  fait  assez  régulièrement  sur  toute  la  périphé- 
rie. Mais  ensuite  de  légères  irrégularités  apparais- 
sent qui,  en  général,  constituent  le  début  de  la 
formation  des  anticlinaux  et  des  synclinaux.  Ainsi, 
par  exemple,  tandis  que  suivant  le  rayon  c  les  4 
couches  suivantes  ne  sont  épaisses  chacune  que  de 

2  %,  suivant  les  rayons  a  et  6  elles  sont  de  3%  25. 

Avec  la  14'  année  commence  une  série  de  cou- 
ches plus  épaisses  aboutissant,  pendant  la  25*  an- 
née, à  la  plus  épaisse  de  tout  le  tronc.  Sur  le 
rayon  c,  cette  série  commence  par  une  couche  de 

3  %  9  et  finit  par  une  couche  de  5  %  5  avec  une 
moyenne  générale  de  3%  47.  Sur  le  rayon  b,  la 
14-  est  de  3  %  75  et  la  25«  de  7  %  avec  une  moyenne 
de  4  %  17.  Sur  le  rayon  a.  leurs  mesures  sont  res- 
pectivement de  5  %,  6%  et  3  %  70. 


—  10  — 

Sur  les  rayons  a  et  />,  la  26"  année  est  encore 
épaisse  de  5%,  mais  sur  le  rayon  c  elle  n'est  déjà 
plus  que  de  4%. 

Ultérieurement,  l'épaisseur  des  couches  varie 
dans  une  certaine  mesure  suivant  les  années, 
cependant,  d'une  façon  générale,  on  peut  dire 
que,  jusqu'à  la  47'=  année,  elle  ne  diminue  que 
lentement  quand,  même,  elle  ne  se  maintient  pas 
à  peu  près  complètement.  C'est  ainsi  que,  suivant 
le  rayon  a,  entre  la  40"  et  47^  année  —  la  dernière 
du  rayon  —  elle  conserve  encore  une  moyenne 
élevée  de  3  %  52.  Sur  le  rayon  b,  la  phase  de  cons- 
tance est  même  plus  longue;  elle  s'étend  jusqu'à 
la  53^  année  avec  une  moyenne  élevée  d'ahord  de 
4%  22.  puis  de  4%  10.  Il  est  vrai  que  sur  ce  rayon 
les  moyennes  sont  peut-être  un  peu  augmentées 
par  le  voisinage  du  petit  bourrelet  de  recouvre- 
ment de  la  blessure.  Sur  ce  rayon  la  dernière  cou- 
che, la  o4%  épaisse  encore  de  2%  environ,  pré- 
sente la  particularité  de  ne  pas  s'étendre  sur  toute 
la  périphérie  du  tronc;  elle  n'en  recouvre  qu'une 
largeur  de  18%,  c'est-à-dire  à  peine  le  cinquième 
de  la  circonférence.  Sur  le  rayon  c,  la  phase  de 
constance  se  prolonge  jusqu'à  la  47"=  année  avec 
une  moyenne  de  3%  62.  Ultérieurement,  une 
décroissance  rapide  lui  succède  brusquement  et 
pendant  les  6  dernières  années  la  moyenne  n'y 
est  plus  que  de  1  %  66. 


—  II  — 


Tableau  récapulatif  de  la  croissance  du  tronc 
de  Janipenis  comnuiiiLs 


VC.ES 


I  il  3 
4-lt 
10- là 
14-25 
20-3-4 
30-47 
48-53 
54 
moyenne 


DATES 


EPAISSEUR   UESCOLCHES 
SUIVANT   LKS  RAYONS 


a 


1857-1850  0.66 

1860-18n5  2.50 

1 866-1 86'J  3.25 

1870-1881  3.70 

1882-1890 

/  3.52 

1891-1903  l  Blessure 

1904-1909 

1910 

générale  3.40 


0  66 
2 .  50 
3.25 
4.17 
4.22 


i.lO  \ 


c 

0 .  66 
2.50 
2  » 
3.47 

(    3  02 


2     .) 


1  .66 


3.02 


De  ces  données  diverses  nous  pouvons,  sem- 
blc4  il,  tirer  plusieurs  conclusions  : 

{"  Le  Genéwier  (Janiperus  communis)  est  un  ar- 
bre à  croissance  ondulée  (avec  anticlinaux  et  syn- 
clinaux), mais  peu  accusée  et  certainement  beau- 
coup moins  accentuée  que  celle  d'If  {Taxas  bac- 
cata).  (Dans  le  cas  étudié  la  puissance  des  couches 
de  croissance  qui,  suivant  les  rayons,  atteint  en 
moyenne  3%  40,  3,52  et  3,02  est  probablement 
anormale  et  due  à  des  conditions  spéciales  de 
plantation)  ; 

2"  Le  tronc  étudié  ne  montre  que  la  période  d  ac- 
célération de  la  croissance  (voir  loc.  cit.,  p.  220)  et 
le  début  de  la  période  de  ralentissement  (phase  de 
constance); 

1 


12 


3°  Il  a  été  arrêté  en  pleine  vitalité  par  l'inter- 
Yention  d'une  large  blessure  superficielle  ; 

4°  Au  moment  oij  cette  blessure  s'est  produite 
l'arbre  n'avait  encore  que  47  ans; 

o"  La  blessure  bien  qu'en  voie  de  cicatrisation 
normale  sur  ses  bords,  semble  avoir  été  la  porte 
d'entrée  par  laquelle  s'est  introduite  la  pourriture 
qui  a  finalement  amené  la  mort  de  l'arbre; 

6"  A  partir  de  la  formation  de  la  blessure,  la 
croissance  diamétrale  du  tronc  n'a  pas  seulement 
été  arrêtée  en  face  d'elle,  mais  encore  considéra- 
blement diminuée  ailleurs,  en  particulier  du  côté 
du  rayon  c.  Elle  na  persisté  normalement  que 
d'un  côté  (rayon  b)\ 

T  Finalement,  pendant  la  dernière  année  (^J4'), 
la  croissance  ligneuse  ne  s'est  plus  faite  que  sur 
cette  dernière  partie  de  la  péripbérie  du  tronc. 


O.  Ligiiier.  —  Sm*  la  «*roissaii<*CMlîanié<ralo 
«riin  OiiiL^-o  f>iloi»a. 

Le  Ginkgo  éludié  ici  appartenait  à  l'ancien  Jar- 
din botanique  de  Caen,  celui  de  l'ancienne  Uni- 
versité de  Normandie  (1).  Pendant  longtemps,  il 
subsista  au  bord  de  la  portion  de  ce  Jardin  qui 
fut  réservée  lors  de  l'établissement  de  la  nouvelle 
École  botanique  et  qui  est  actuellement  transfor- 
mée en  potager.  Il  s'y  trouvait  en  voisinage  du 
magnifique  Sophora,  encore  bien  vivant  quoique 
malheureusement  mutilé  dans  celles  de  ses 
grosses  branches  qui  avaient  le  tort  de  porter  de 
l'ombre  sur  le  potager.  C'était  également  non  loin 
de  lui  que  se  trouvaient  l'autre  Sophora  japonica 
et  VU  (Taxas  baccata)  abattus  en  ItJO;')  lors  du  pro- 
longement de  la  rue  du  XX'  Siècle  et  dont  j'ai 
précédemment  étudié  la  croissance  (2). 

Sa  forme  générale  était  pyramidale  avec  tronc 
axial,  un  peu  conique,  très  droit,  et  avec  branches 
latérales  à  peu  près  horizontales.  C'était  un  pied 
mâle  qui.  chaque  année,  donnait  de  nombreux 
chatons. 

En  iOOii,  on  remarqua  que  ce  bel  arbre,  qui 
jusque-là  avait  paru  jouir  d'une  grande  vitalité, 
commençait  à  jaunir  dans  sa  flèche  terminale, 
mais  le  fait  avait  |m  se  produire  déjà  antérieure- 


(1)  Voir  à  ce  sujet  :  Lig.mek,  Essai  sur  l'histoire  du  Jardin 
des  Plantes  de  Caen,  Bull  Soc.  Linn.  de  Normandie,  5°  sér., 
8"  vol.,  Caen,  1904. 

(2)  Note  sur  l'accroissement  radial  des  troncs,  id  ,  9°  vol., 
1905. 


—  14  — 

ment  sans  être  constaté.  L'année  suivante  cette 
flèche  mourait.  La  décrépitude  gagna  assez  rapi- 
dement vers  le  bas  pour  qu'à  la  fin  de  1909  l'abat- 
tage de  l'arbre  fut  décidé. 

Il  en  fut  détaché  cinq  rondelles  pour  l'étude, 
trois  dans  le  tronc,  respectivement  à  l'^SO  du 
sol,  à  4'"30  et  à  7'"30  et  deux  dans  la  plus  grosse 
de  ses  branches  horizontales,  située  à  environ 
3  mètres  du  sol. 

A.  Épaississcmenl  annuel  suivant  certains  rayons 

choisis 

Les  deux  rondelles  inférieures  du  tronc  se 
montrent  un  peu  costulées,  surtout  celle  du  bas. 
Celle-ci  a  de  (35  à  80  %  de  diamètre  suivant  les 
directions  considérées.  La  deuxième  de  54  à  68  5^, 
la  troisième  de  38  à  50  %.  Les  rondelles  de  la 
branche  horizontale  sont  au  contraire  à  peu  près 
circulaires  quoique  à  moelle  un  peu  excentrique; 
l'une,  prise  près  de  linsertion,  a  28  %{  de  dia- 
mètre, l'autre   seulement  15  %. 

A  tous  les  niveaux,  la  moelle  se  montre  perforée 
par  les  canaux  résinifères  habituels.  Elle  a  2%5  de 
diamètre  à  la  base  du  tronc  et  diminue  à  peine 
de  taille  vers  le  haut. 

Dans  le  bois  du  tronc,  les  premières  couches 
annuelles  sont  à  peu  près  circulaires  ;  les  suivantes 
deviennent  ondulées  concenlriquement  et  pro- 
gressivement de  façon  à  constituer  des  secteurs 
synclinaux  et  des  secteurs  anticlinaux  bien  carac- 
térisés. C'est  à  ces  svnclinaux  et  à  ses  anticlinaux 


—  lo  — 

que  correspondent  les  irrégularités  des  contours 
superficiels  de  chaque  rondelle,  les  anticlinaux 
y  formant  les  côtes  longitudinales  du  tronc- 

Le  bois  renferme  dans  son  épaisseur  deux  zones 
distinctes  :  1°  une  zone  interne,  rouge  et  d'as- 
pect plus  compacte,  qui  paraît  y  représenter  le 
duramen  ;  2°  une  zone  péi'iphérique  jaune  et 
d'aspect  moins  dense  qui  offre  l'apparence  d'un 
aubier.  Mais  1  épaisseur  relative  de  ces  deux  zones 
est  peu  babituelle.  En  efï'et.  sur  les  trois  rondelles 
successives  du  tronc,  les  diamètres  du  duramen 
ne  sont  respectivement  que  de  25  ,%,,  14  %  et  8  %, 
tandis  que  ceux  de  l'aubier  sont  de  40  à  45  %, 
35  à  40  xii  et  encore  35  à  40  ':ia-  Dans  la  grosse 
branche,  les  deux  zones  ligneuses  en  question  ne 
se  retrouvent  plus  que  près  de  son  insertion. 
Encore  le  duramen  n'y  atteint-il  guère  que  25,n5 
de  diamètre,  contre  23  %  occupés  par  l'aubier.  Sur 
la  rondelle  terminale  on  ne  voit  que  de  l'aubier. 

L'épaisseur  et  l'aspect  de  l'écorce  sont  variables 
avec  les  niveaux  et.  à  un  même  niveau,  avec  les 
rayons.  Mais  partout  on  y  peut  distinguer  deux 
zones  concentriques  :  une  intérieure  purement 
libérienne  et  une  extérieure  péridermique  La  pre- 
mière, qui  est  jaune  clair,  paraît  homogène:  la 
deuxième,  d'aspect  franchement  rouge,  est  nette- 
ment constituée  pai"  des  rhytidomes  successifs, 
peu  lai'ges  et  peu  épais,  à  tranche  losangique  et 
s'imbriquant  les  uns  sur  les  autres.  Ce  sont  ces 
rhytidomes  eux-mêmes  dont  la  couleur  est  rouge; 
entre  eux  la  loupe  montre  l'intercalation  de 
minces  lames  libériennes  de  couleur  jaune  clair. 


—  16  — 

Vue  de  l'extérieui-,  celle  écorce  se  montre  forte- 
ment crevassée,  au  moins  sur  la  base  du  Ironc  et 
rappelle  un  peu  en  cela  celle  du  Popiilas  nigra, 
par  exemple.  Les  crevasses  sont  de  moins  en 
moins  profondes  vers  le  haut  du  tronc.  Sur  la 
base  des  grosses  branches,  l'écorce  esl  encore  un 
peu  crevassée,  mais  à  leui-  extrémité  rlle  ne  l'est 
plus  qu'à  peine 

Études  des  couches  ligneuses  annuelles.  —  i.  lloii- 
delle  basilaive  du  tronc  [Tableau  I).  Sur  la  rondelle 
basilairedu  tronc,  j'ai  compté  94 couches  annuelles, 
ce  qui  fait  remonter  la  plantation  de  l'arbre  vers 
1815  et  la  germination  à  quelques  années  plus  tôt. 
Sauf  la  première  de  toutes,  qui  a  3  %  de  rayon, 
les  premières  couches  sont  peu  épaisses,  elles 
n'ont  que  1  %  à  1  %  5  et  correspondent  probable- 
ment à  une  période  de  végétation  réduite  après 
replantation. 

Ultérieurement,  l'épaisseur  des  couches  an- 
nuelles s'accroît  progressivement  de  manière  à 
atteindre  4  %  vers  la  8'  année  et  à  s'y  maintenir 
pendant  quelques  années.  Ensuite,  il  se  produit 
une  décroissance  presque  progressive  jusqu'à  la 
17"  année.  Puis,  brusquement,  les  couches  acquiè- 
rent près  de  6  %  sur  toute  la  périphérie;  cette 
épaisseur  se  maintient  pendant  5  ans.  De  nou- 
veau, une  décroissa^ice  lente  intervient  jusqu'à  la 
26''  année,  pendant  laquelle  l'épaisseur  n'est  i)lus 
que  de  3  à  4  %. 

A  partir  de  la  27^^  année,  débute  une  nouvelle 
série  de  couches  plus  épaisses  (5  à  6  %).  C'est 
alors  que  commencent  à  se  produire  les  syncli- 


17 


naux  et  les  anliclinaux  de  telle  sorte  que,  désor- 
mais, l'épaisseur  des  couches  variera  suivant  les 
rayons  considérés. 

Sur  le  rayon  qui  correspond  à  l'anticlinal  le 
plus  puissant  (498  %)  et  que  je  dénommerai 
rayon  a,  I  accroissement  est  progressif  et  arrive  à 
fournir,  pendant  la  ki^  année,  une  couche  de  7  %. 
Mais,  au-delà,  commence  la  décroissance. 

Elle  est  cependant  très  lente  à  l'origine  et  Jus- 
qu'à la  08*=  année  la  moyenne  des  couches  est 
encore  de  5  %  5.  De  la  58^  à  la  72^^  année,  cette 
moyenne  descend  à  un  peu  moins  de  4  %,  pour 
se  relever,  il  est  vrai,  pendant  5  ans,  jusqu'à  0%  îj. 
Pendant  les  H  années  qui  suivent,  elle  descend  de 
nouveau  à  4  %  puis,  pendant  les  6  dernières,  à 
1%7.  L'épaisseur  de  la  dernière  couche  n'est 
même  plus  que  d'à  peine  l  %. 

Sur  un  autre  rayon  b.  correspondant  à  un  autre 
anticlinal,  celui-là  long  seulement  de  246  '%, 
l'accroissement,  à  partir  de  la  27'^  année,  ne  reste, 
avec  une  moyenne  de  0%  45,  que  pendant  7  années. 
A  partir  de  la  34*=  année,  cette  moyenne  tombe  à 
4%  jusqu'à  la  49' année.  Puis,  à  partir  de  cette 
époque,  elle  devient  brusquement  beaucoup  plus 
faible  et,  pendant  les  43  dernières  années,  elle 
n'est  plus  que  de  1  %  3:')  sans  qu'aucune  atteigne 
plus  de  2  %  d'épaisseur. 

2.  HondfUe  inlerinédiaire.  A  ce  niveau,  le  lionc 
n'olïre  plus  f|ue  83  couches  annuelles.  Les  i)re- 
mières  n'y  ont  plus  la  grande  minceur  f[ui.  sur  la 
rondelle  du  bas,  les  distinguait  si  nettement  des 
suivantes  et  qui,  vraisemblablemeid,  ainsi  que  Je 


—  18  — 

l'ai  déjà  dit,  y  correspondaient  à  la  période  de 
reprise  après  transplantation.  La  première  couche 
n'y  est,  il  est  vrai,  encore  que  de  i%5,  mais  à 
partir  d'elle  se  produit  un  accroissement  progres- 
sif qui  s'étend  sur  une  période  de  6  années  et 
atteint  un  maximum  de  2  ^  75  avec  moyenne  de 
plus  de  2  %  5. 

Les  quatre  couches  suivantes  ont  en  moyenne 
3  %  0.  Puis  reparaît  une  période  de  5  années  avec 
couches  plus  minces  pendant  laquelle  commence 
à  se  produire  l'inégalité  de  croissance  suivant  les 
rayons.  Sur  l'un  des  rayons  (anticlinal  c)  la 
moyenne  annuelle  y  est  de  2%  05,  tandis  que  sur 
un  autre  (anticlinal  d)  elle  n'est  seulement  que  de 
1  %  70.  Une  autre  période  de  7  années  à  croissance 
progressive  lui  succède  avec  moyenne  de  5  %  35 
suivant  c  et  de  3  %  05  seulement  suivant  d. 

A  partir  de  ce  moment  (23*=  année),  les  deux 
anticlinaux  c  et  d  montrent  de,  grandes  diffé- 
rences dans  leurs  phases  de  croissance.  Sur  l'anti- 
clinal c  une  première  période  de  7  années  à 
croissance  progressive  n'a  encore  que  3  %  57  de 
moyenne,  mais  ensuite  une  longue  période  de 
46  années  se  maintient,  à  quelques  ii-régularités 
près,  à  la  moyenne  élevée  de  5  %  43.  Puis  vient 
une  dernière  période  de  7  années  pendant  laquelle 
la  moyenne  annuelle  louil)c  presque  brusque- 
ment à  2%  14. 

La  croissance  de  l'anticlinal  (/  est  beaucoup  plus 
faible  et  on  ne  peut,  en  réalité,  y  reconnaître  que 
deux  périodes  :  une  première  de  10  années  avec 
moyenne   de    3  %   dont  la   dernière   couche    est 


—  19  — 

exceptionnellement  de  7%,  et  une  seconde  s'éten- 
dant  de  la  33'  année  à  la  S^"  c'est-à-dire  sur  50  ans, 
avec  moyenne  de  1  %  9o  seulement. 

3.  Rondelle  terminale.  Sur  le  plus  fort  anticli- 
nal e  les  couches,  nettes  et  bien  distinctes  les  unes 
des  autres,  sont  au  nombre  de  69.  Sur  le  plus 
court  /",  j'ai  cru  cependant  en  compter  73:  il  est 
vrai  que  les  4  dernières  y  seraient  si  serrées  les 
unes  contre  les  autres  qu'elles  restent  douteuses, 
même  à  la  loupe. 

Dans  ces  deux  directions,  e  et  f,  les  trois  pre- 
mières couches  sont  également  minces  et  n'ont 
qu'à  peine  plus  de  1  %  d'épaisseur.  A  partir  de  la 
4'  elles  vont  en  sépaississant  un  peu  jusqu'à  la 
13'  année  avec  une  moyenne  de  3  %  6  sur  l'anti- 
clinal e  et  de  2  %  6  sur  l'anticlinal  f. 

Une  série  décroissante  intervient  alors.  Mais 
tandis  que.  sur  e,  elle  est  de  7  années  avec 
moyenne  de  3  %  .'iO,  elle  est,  sur  /",  de  il  années 
avec  moyenne  de  3  %. 

Les  7  couches  suivantes,  sur  l'anticlinal  e,  de- 
viennent plus  épaisses  et  acquièrent  une  moyenne 
de  5  %  15:  l'une  d'elles,  la  32%  ayantmème  6  %5  et 
étant  la  plus  forte  de  tout  l'anticlinal.  Sur  l'anticli- 
nal f,  on  observe  une  série  analogue  mais  ne  com- 
prenant que  5  couches  avec  une  moyenne  qui 
n'est  plus  que  de  3  %  o.  On  y  voit  également  une 
couche  de  4%  5,  la  34%  qui  est  la  plus  épaisse  de 
tout  l'anticlinal  ou.  du  moins,  à  laquelle  on  ne 
peut  comparer  que  les  couches  22  et  23. 

A  partir  de  la  38'  année  l'épaisseur  des  couches 
reste  assez  constante  pendant  28  ans  avec  une 
moyenne  de  3  %  30  sur  e  et  de  2  %  06  sur  f. 


—  2(1  — 

Les  4  dernièi'cs  couches  de  ritiilicliiuil  e  ne 
sont  plus  en  moyenne  que  de  1  %  75;  les  0  der- 
nières, sur  /",  alteignenl  à  peine  une  nioxcnne  de 

"  /m  •"'• 

Tableau  récapitulatif  I 


Tronc  (Rondell 

î  basilaire) 

(H 



jndelle  inie 

méi 

o 

iaire) 

Épaiss' 
moyen"" 

(Rondelle    te 

rniiii 

aie) 

Age 
là8 

Dales 

p 

ce" 

ce 
a 

Epaifs' 
moyen"» 

Age 

Dates 

Age 

liâtes 

Épaiss' 
moyen"" 

1815-1822 

1.50 

b 

2.50 

9-n 

1823-182G 

a 
b 

4.»» 
2.50 

12  17 

1827-1832 

a 

b 

3.50 
2.60 

1  à7 

1827-1838 

c 
d 

2.50 
2.35 

18-22 

1833-1837 

a 
b 

6 .  w  » 
5 .  »  » 

8-11 

1834-1837 

c 
d 

3.75 
3.35 

23-25 

1S38-1SI1 

a 

3.»)i 

12-16 

1838-1842 

c 

2.05 

1Ù3 

1830-1839 

e 

1 .  »» 

27- J4 

1842  1859 

5.22 

d 

1.70 

r 

l.H» 

45:.8 

1860-1873 

5.50 

17-23 

1843-1849 

c 

5.36 

4-13 

1810-1819 

e 

3.C0 

59-72 

1874-1887 

3.92 

d 

3.05 

f 

2.60 

73-77 

1888-1892 

5.60 

24.311 

1850-1856 

c 

3.57 

11-15 

1850-1N51 

e 

1 .))» 

78-88 

1893-1903 

4.1.1) 

31-76 

1857-1902 

5.43 

f 

1...I, 

89-94 

1901-1909 

1.70 

77-8:) 

1903-1909 

2.14 

16-23 

1852-18:.9 

e 

4.25 

27-33 

1842-1848 

jb 

5.57 

2433 

18:i0-1859 

d 

3..... 

f 

3.5(1 

S  4-49 

1849-1864 

4.».. 

34-83 

1860-1909 

1.95 

24-30 

1860-1866 

e 

3.50 

50-94 

1865-1909 

1.35 

31-37 

1867-1873 

5.15 

Moyenne  g'éïK;- 

a 

4.20 

Moyonne  géné- 

c 

4.43 

24-32 

1860-1868 

f 

3."» 

ra 

e 

to 

2.58 

ra 

e 

d 

2.28 

33-37 

1869-1873 

3.55 

38  65 

1874-1901 

e 

f 

3.30 
2.06 

66-69 

1902-1905 

e 

1.75 

70-73 

1906-1909 

f 

0.50 

Moyenne  géné- 

\  ^ 

3.55 

ra 

e 

1  f 

2.43 

4.  Rondelle  basilaire  de  la  branche  (Tableau  H). 
Là  encore  deux  directions  ont  été  étudiées.  Mais, 
en    l'absence    d'anticlinaux,    elles   correspondent 


-    21   — 

simpleraentàrexcentricilé  de  la  moelle.  Le  nombre 
des  couches  annuelles  \  était  également  de  oo. 

Sur  le  rayon  g,  le  i)lus  long  des  dea\(17  Tîn),  nne 
première  période  de  .")  années  à  croissance  pro- 
i>ressive  et  qui  part  d'une  épaisseur  de  2'"/„,  5  pour 
atteindre  0  '"/„..  est  suivie  d'une  période  de  U  années 
à  croissance  également  progressive  et  qui  partant 
encore  de  2''/,,,  5  atteint  finalement  5"7.n3- 

Pendant  les  l")  années  suivantes  la  croissance  se 
maintient  au  voisinage  de  2  '"/..,•  Puis  il  se  produit 
une  période  décroissante  de  12  années  qui  d'abord 
à  4'"/...  •»  pendant  3  ans  se  maintient  à  peu  près  à 
3"'/,„65  pendant  les  9  années  suivantes- 
Une  nouvelle  période  de  7  années  seulement 
débute  alors  avec  6  "/„,  de  rayon  et,  par  une  décrois- 
sance progressive,  aboutit  à  I  '",,"''0. 

Enfin.  l)rusquement,  une  nouvelle  période, 
également  de  7  années,  raarcine  un  arrêt  considé- 
rable de  la  croissance.  L'épaisseur  des  couches  y 
tombe  en  efTet  à  0  "Vm4o. 

Sur  le  rayon  h,  l'épaisseur  du  bois  n'est  que  de 

On  y  l'econnaîl  tout  d'abord  une  belle  période 
décroissante  de  10  années  qui.  commençant  avec 
3  "7,„  par  an,  finit  avec  1  '"/m  ^)  (moyenne  :  2  '"/m  95), 
puis  une  seconde  de  19  années  commençant  de 
3"7,.,:3  à  4'"/,,.  et  finissant  à  0  "'/..,  75  (moyenne  :  2  '"/,„ 45). 
Pendant  les  14  années  suivantes  la  croissance  se 
modifie  peu  :  elle  est,  chaque  année,  d'envi- 
ron 2  "7,„. 

A  i)artir  de  ce  moment,  pendant  7  ans,  il  se 
produit  une    légère  décroissance   avec  moyenne 


99    

d'environ  l'Vm.  Quant  aux  o  dernières  années, 
elles  ne  comportent  plus  chacune  qu'environ 
0  'Vn,  75. 

5.  Rondelle  terminale  de  la  (/rosse  branche.  On 
n'y  compte  rjue  41  couches  annuelles  qui.  sur 
l'un  des  rayons  étudiés  /,  mesurent  au  total  9  %  5 
et,  sur  l'autre  y,  5  %  1. 

Sur  le  rayon  i,  il  est  hien  dilTicile  de  distinguer 
des  périodes  nettes.  Pendant  les  13  pi-emières 
années  la  croissance  est  à  peu  près  de  I  "'/...  30  à 
2  "'/"<  avec  moyenne  de  i  "7...  84,  puis  jusqu'à  la 
20^  année,  elle  devient  en  moyenne  de  3  ""/„,.  Ulté- 
rieurement de  la  21*  à  la  29*'  année  se  trouve  une 
petite  période  lég-èrement  décroissante  qui,  par- 
tant de  2  "Vn,  oO,  finit  avec  1  "Vm  23.  La  30%  la  31*^  et 
la  32^  années  entrent  ensuite  en  croissance  rapide, 
de  telle  sorte  que  la  couche  de  cette  dernière 
atteint  jusqu'à  3  '"/m  30  et  est  la  plus  épaisse  de 
toute  la  rondelle.  Les  suivantes  marquent  une 
décroissance  régulière  qui  aboutit  à  1  ""/,„  pendant 
la  39^  année  et  0"/,„  30  pendant  la  40=  et  la  4I^ 

Sur  le  rayon  y.  la  plupart  des  couches  ont  à  peu 
près  2  "'/,„  ou  rarement  3  '"/m.  sauf  cependant  dans 
deux  régions  où  il  s'est  produit  un  assez  brusque 
arrêt  de  croissance.  La  première,  de  la  8=  à  la 
13"  année,  n'a  d'abord  que  1  '"/".  puis  descend  à 
0  "Vm  23  avec  moyenne  de  0  "7-  33  seulement,  la 
deuxième  de  la  24*  à  la  27*  avec  moyenne  de 
0"/,„63.  Enfin  les  7  dernières  années  marquent  une 
décroissance  progressive  'assez  régulière  avec  une 
dernière  couche  n'ayant  pas  plus  de  0  '"/m  2. 


-  23  - 


Taiiloail  récapîtniatir  II 


Age 

ranclie  (l'unde 
Datas 

Ift  ba 

iilaire) 

Kpaisseur 
moyenne 

H 

anche  (rondelle  terminale)             1 

c 

o 

ce 

.\go 

Dates 

o 

a 

Épaisseur 
moyenne 

là5 

1857-1861 

é 

3.65 

là  12 

1867-1878 

i 

1.84 

G-14 

1862-1870 

4.»» 

1320 

1879-1886 

3.»« 

15-29 

1871-1885 

L'.i... 

21-29 

1887-1895 

1.90 

30-32 

1886-1888 

4.50 

30-32 

1896-1898 

5.50 

33-41 

1889-1897 

3.6:, 

33  39 

1899-1905 

2.55 

42-48 

1898-1904 

3.78 

40-43 

19061909 

0.50 

49-53 

1905-1909 

0.45 

làlO 

1857-1868 

h 

2.95 

1  à  7 

1867-1873 

J 

1.90 

11-29 

1869-1885 

2.45 

813 

1874-1879 

0.55 

30-43 

1880-1899 

2.».. 

14-23 

1880-1888 

2...» 

44-50 

1900-1906 

1.1.» 

24-27 

1889-1893 

0.65 

51-53 

1907-1909 

(1.76 

28-34 

1894-1900 

i.35 

g 

3.07 

35-43 

1901-1909 

0.30 

Moyen 

ne  générale.. 

h 

1.70 

Moyen 

ne  générale.. 

i 
J 

2.27 

1.21 

B.  —  Épaississèment  annuel  calculé 

Dans  la  première  partie  de  cette  étude  il  n'a  été 
tenu  compte  que  de  l'épaississement  radial  des 
couches  suivant  certains  rayons  choisis.  Mais  il 
est  bien  évident  que  les  données  fournies  par  cette 
méthode  sont  assez  éloignées  de  la  réalité  et  que 
pour  obtenir  des  renseignements  complets  il  fau- 
drait pouvoir  obtenir  le  cube  des  formations 
produites  chaque  année.  Alors  seulement  les 
comparaisons  entre  les  diverses  années  pour- 
raient être  faites  sur  des  bases  sérieuses,  même  en 
l'absence  de  données  sur  la  section  totale  des  cavi- 
tés vasculaires.  Mais  si  soit  la  section  totale  des 
cavités  vasculaires,  soit  le  cube  total  des  produc- 
tions ligneuses  annuelles  d'un  arbre  sont  impos- 
sibles à  calculer,  du  moins  il  semble  possible 
d'obtenir    des    renseignements    assez    précis    en 


24 


utilisant  la  connaissance  de  la  surface  de  section 
des  couches  annuelles  à  un  niveau  déterminé. 

C'est  là  le  but  de  cette  deuxième  partie  de  l'étude 
sur  la  croissance  du  Ginkgo  biloba. 

La  surface  de  section  de  chaque  couche  annuelle 
ne  peut  être  que  calculée.  Pour  obtenir  la  plus 
grande  exactitude  dans  les  calculs,  je  me  suis 
tout  d'abord  adressé  aux  rondelles  presque  dépour- 
vues d'ondulations  de  croissance,  c'est-à-dire  dans 
lesquelles  la  croissance  régulièrement  produite 
sur  toute  la  périphérie  du  bois,  pouvait  tout  au 
plus  présenter  une  légère  excentricité.  Trois  ron- 
delles ont  été  employées  :  celle  du  sommet  du 
tronc  et  les  deux  de  la  grosse  branche. 

Pour  chacune  d'elles  j'ai  mesuré  l'épaisseur  des 
couches  suivant  l)  ou  6  rayons  régulièrement 
espacés,  puis  pris  la  moyenne.  C'est  cette  moyenne 
qui  m'a  servi  à  calculer  la  surface  occupée  par 
chaque  couche. 

Je  sais  parfaitement  que  malgré  toutes  ces 
précautions,  nombreuses  sont  les  causes  d'erreur. 
Je  pense  cependant  que,  de  cette  façon,  il  est 
possible  d'arriver  beaucoup  mieux  que  par  la 
méthode  précédente  à  apprécier  la  valeur  de  la 
croissance  annuelle  de  l'arbre- 

i .  Rondelle  terminale  du  tronc  (Tableau  IIIetFig.  1)- 
La  croissance  du  bois  en  surface  y  est  d'abord 
très  rapide  et  assez  régulière.  Débutant  la  T""  année 
(1837)  par  25 '"/...„  elle  arrive  en  1848  à  lOTri '"/„„,. 
Puis  elle  retombe  entre  175  et  275  '"/mq  pendant  les 
3  années  suivantes  (1849-51).  Elle  remonte  ensuite 
progressivement  et  rapidement  jusqu'à  1.800 '"/...i 


G-. 


Fig.  1.  —  Graphique  de  la  croissance  superficiellt;  du  Gingko  biloba  calculée  d'après 
la  rondelle  terminalu  de  son  tronc  et  les  deux  rondelles  de  la  grosse  branche.  Les 
années  se  trouvent  sur  l'axe  des  abscisses,  les  surfaces  sur  celui  des  ordonnées. 


26 


en  1839.  Alors  nouvelle  diminution  amenant  en 
1863  un  minimum  de  1 .200  "V,,,.,.  En  1867  la  valeur  de 
croissance  est  déjà  remontée  à  2.975  '"/...m,  puis,  en 
1870,  elle  atteint  .3.775  "7„.,. 

Yahleau  récapitulatif  III 


11 

1 

te 

(V 

c 
c 
•< 

Surface 
d'accroisse- 
ment en 
mill.    cariés 

en 

c 

< 

Surface 
d'accroisse- 
ment en 
mill.    carrés 

ai 

;_  ^ 

"S  ° 
39 

•11 
a 

Surface 
d'accroisse- 
ment en      1 
mill.   cariés 

•5g 

1 

05 

0) 

C 

a 
■< 

Surface 
d'accroisse- 
ment en 
mill.   carrés 

1837 

23.03 

20 

1856 

879.81 

1875 

2201.99 

58 

1894 

3278.05 

2 

1838 

28.46 

21 

1857 

1359.45 

40 

1876 

2309.16 

59 

1895 

3388.23 

3 

1839 

48.55 

22 

1858 

1606.17 

41 

1877 

2968.42 

60 

1896 

3678.89 

4 

1840 

128.05 

23 

1859 

1721.29 

42 

1878 

2502.90 

61 

1897 

3741.21 

5 

1841 

123.50 

24. 

1860 

1793.44 

43 

1879 

2692.60 

62 

1898 

3396.75 

6 

1842 

176.29 

25 

1861 

i 446. 85 

44 

1880 

2019.35 

63 

1899 

3706.96 

7 

1843 

228.10 

26 

1862 

1215.23 

45 

1881 

2909  40 

64 

1900 

3283.64 

8 

1844 

277.78 

27 

1863 

1418.08 

46 

1882 

2785.31 

65 

1901 

4071.86 

9 

1845 

370.96 

28 

1864 

1190.03 

47 

1883 

2574.48 

66 

1902 

2951.52 

10 

1846 

309.43 

29 

1865 

1354.95 

48 

1884 

4053.97 

67 

1903 

271 19.80 

11 

1847 

504.07 

30 

1866 

1485.24 

49 

1885 

3471.51 

68 

1904 

1667.76 

1£ 

1848 

693.75 

31 

1867 

2477.3(1 

50 

1886 

3551.99 

69 

1905 

1280.55 

13 

1849 

1073.54 

32 

1868 

2978.23 

51 

1887 

2823.99 

70 

1906 

609.33 

14 

1850 

284.76 

33 

1869 

2734.23 

52 

1888 

3215.89 

71 

1907 

371.55 

15 

1851 

185.02 

34 

1870 

2625.43 

53 

1889 

3372.47 

72 

1908 

385.34 

16 

1852 

249.56 

35 

1871  . 

3772.17 

54 

1890 

3167.16 

73 

1909 

159.61 

17 

1853 

445.53 

36 

1872 

3145.36 

55 

1891 

2761.63 

18 

1854 

588.45 

37 

1873 

3517.87 

56 

1892 

3592.68 

19 

1855 

857.06 

38 

1874 

2979.911 

57 

1893 

3137.07 

A  ce  moment  la  croissance  a  presque  atteint 
son  apogée  et  elle  ne  fera  guère  plus  que  con- 
server à  peu  près  la  même  valeur  tout  en  subis- 
sant des  hauts  et  des  bas.  C'est  ainsi  que  par  des 
oscillations  elle  descendra  jusqu'à  2.000  %q  en 
1879-80,  remontera  à  4.050  en  1884,  redescendra  de 
nouveau  à  2.750  en  1891  pour  remonter  encore  à 
4.060  en  1901. 

C'est  à  partir  de  cette  année  que  commence  la 


—   2/ 


déchéance  du  tronc.  Elle  se  produit  alors  avec  une 
rapidité  et  une  régularité  remarquables  et  aboutit 
dès  1909,  à  la  disparition  totale  de  toute  crois- 
sance au  niveau  considéré.  La  tète  de  l'arbre  était 
certainement  morte  dès  avant  cette  époque. 

2.  Rondelle  basilaire  de  la  grosse  branche  (Tableau 
IV  elFig.  1).  A  partir  du  moment  de  sa  formation, 
en  1856,  la  base  de  la  grosse  branche  s'accroît 
régulièrement  jusqu'à  atteindre  une  surface  de 
375 '"/nci  en  1861.  A  ce  moment,  une  diminution 
ramène  progressivement  sa  croissance  à  100"V".'i 
en  1864:  puis  le  développement  reprend  avec 
rapidité  et  la  surfaca  annuelle  atteint  1.275 '"/...q  en 
1870. 

Tahloau  récapitulatif  IV 


10 

u 

12 
13 
11 


1S57 

1858 

1859 

18611 

ISGl 

18G2 

1853 

18lil 

18C>5 

18GG 

18G7 

18G8 

186'.) 

1870 


I  ^- 

^  W3   C    >-■ 

«  iîi  <u  ::; 

E-  h  — 

5Ss^ 


39.»» 
IO'J.dG 
190. 5G 
i91.11 
31G.11 
219. 7G 
176.12 
1G7.1IS 
511. IG 
179. i« 
738.91 
911.89 
1243. U 
1270. 7G 


tri 

u 

P   - 
•p   ~ 

< 

1  ■^■ 

■7)  i  S  d 

-3  a 

a: 

t.  3 
-p  O 

5~ 

«1 

< 

Surface 
d'accroisse- 
ment eu 
uiiU.    carrés 

tr. 
13 

< 

1      'J. 

'z-rz  ^  P 

15 

1871 

758. G8 

29 

1885 

919.94 

1899 

1980.29 

IG 

1872 

893.02 

30 

188G 

1638.33 

41 

1900 

1G3.).24 

17 

1873 

984.31 

31 

1887 

1532.09 

15 

1901 

1701.67 

18 

1874 

811.39 

32 

1888 

1358.5(1 

4G 

1902 

1420.37 

19 

1875 

853.48 

33 

1889 

1259.58 

47 

1903 

16G4.41 

2n 

187^ 

792.50 

31 

1890 

1412. G9 

48 

1901 

1114.53 

21 

1877 

551.97 

35 

1891 

15-22.  Gl 

49 

1905 

90.1.  G9 

22 

1878 

73G.62 

3G 

1892 

1468.87 

50 

19ÛG 

618.24 

23 

1879 

75.i.91 

37 

1893 

1222.22 

51 

1907 

361.79 

24 

1880 

713.53 

38 

1894 

15G3.09 

52 

1908 

363.13 

23 

1S81 

853.59 

39 

1895 

3336.29 

53 

1909 

361.43 

2G 

1882 

653.».. 

11) 

1.S9G 

1338. UG 

27 

1883 

953.12 

11 

1897 

16G8.29 

1  28 

1881 

804.18 

42 

1898 

1707.52 

Une  série  d'oscillations  ramène  alors  la  valeur 
de  la  croissance  à  un  minimum  de  550  '"/".q  en  1877, 
puis  la  reporte  à  1.1125  en  1886. 

A  ce  moment  l'apogée  de  la  croissance  semble 


2<S 


èlre  atteinte  Elle  ne  fera  plus  que  présenter  des 
oscillations  avec  un  minimum  (1.225  '"/."m)  en  1803 
et  un  maximum  (1.1)75  "7".<i)  en.  18*.)'-).  Celte  série 
d'oscillations  se  prolonge  jusqu'en  1903.  année  où 
la  surface  d'accroissement  est  encore  de  1.650 "'/....i. 
Mais  à  partir  de  cette  date  la  déchéance  intervient 
rapidement  et  régulièrement  comme,  quelques 
années  plus  tôt,  pour  le  sommet  du  tronc. 

3.  Ronddlr  Irrminale  de  la  grosse  branche  (Ta- 
bleaa  V  et  Fig.  i).  La  marche  de  la  croissance  sur 
cette  rondelle  se  distingue,  au  moins  au  déhut, 
des  deux  précédentes  parce  quelle  est  notable- 
ment plus  lente.  Commencée  en  1867,  cette  crois- 
sance n'est  encore  que  de  175 '"/...i  en  1874  où  elle 
atteint  un  premier  maximum.  Elle  reste  alors 
stationnaire  ou  mieux  redescend  un  peu  jusqu'en 
1878  (120  "V,,,.,)  pour  remonter  à  400  en  1886,  puis 
redescendre  encore  progressivement  jusqu'en 
1803  (285  "Vmq).  A  partir  de  cette  année  une  progres- 
sion très  régulière  la  porte  à  son  maximum 
(025n,/"\,)enl898. 

Tahloaii  récapitulatif  ^ 


o 

1-  î^  c 
s  c  ï  _: 

s: 

VI 

O 

■a 

Ail 

-  ?  ?,  . 

■y. 

o  ^ 

C 

Snrf.ice 
d'accrois-e- 

ment  en 
mill.    carrés 

-a  o 

X 

C 
< 

s    -      OJ     . 

■-  "a 

1 

1SC7 

10.98 

12 

1878 

118.72 

23 

1889 

432.80 

34 

1900 

764.55 

2 

181'S 

25.911 

13 

1879 

157.51 

24 

1890 

396.96 

35 

ISOl 

752.45 

:i 

ISû'.i 

63.80 

14 

1880 

262.03 

25 

1891 

355.46 

30 

1902 

655.03 

4 

1870 

Gl.»» 

15 

1881 

403.31 

26 

1892 

307.07 

37 

1903 

589.75 

5 

1871 

57.23 

16 

1882 

283.67 

27 

1893 

287.56 

38 

19Ù4 

231.03 

G 

1872 

80.89 

17 

1883 

366.11 

28 

1894 

308.28 

39 

1905 

250.91 

7 

1873 

159. Gl 

18 

1884 

333.91 

29 

1895 

439.50 

40 

1906 

126.31 

8 

1874 

179.21 

19 

1885 

261.61 

30 

189G 

563.96 

41 

1907 

63.36 

9 

1875 

U7.32 

20 

1886 

580.57 

31 

1897 

850.53 

42 

1908 

63.51 

10 

187t) 

158.73 

21 

1887 

171.38 

32 

1898 

928.17 

43 

1909 

63.04 

1 

11 

1877 

137.15 

22 

1888 

497.78 

33 

1899 

826.77 

—  2'.l   — 

Jusqu'en  li)0(S  la  croissance  diminue  de  nou- 
veau (aSO  %,,)  mais  avec  une  certaine  lenteur  et 
comme  si  cette  diminution  ne  représentait  qu'une 
de  ces  oscillations  desquelles  est  faite  la  crois- 
sance ordinaire  des  branches.  Mais  de  190:)  à  1909 
la  déchéance  est  brutale  et  même,  dès  t'.IOT,  la 
croissance  est  presque  réduite  à  0. 

Conclusions 

a.  Ce  qui  frappe  tout  d'abord  dans  la  compa- 
raison des  8r"aphic[ues  de  croissance  obtenus  pour 
les  trois  dernières  rondelles  par  la  méthode  du 
calcul  des  surfaces,  c'est  une  sorte  de  parallélisme 
dans  leurs  oscillations,  parallélisme  que  montre 
assez  bien  la  ïi^.  \ . 


Sommet  ilu  trur.c 

Hase  fielii  grosse  bt;iii- 

maxim. 

miiiim. 

maxim. 

miiiim. 

maxiiïi. 

mi'.im. 

ma\im. 

1SÛ7-59 
1860-61 

l.'-GI-fili 
1SG3-61 

1) 

1S7II 
1!-G.i  7(1 
1) 

1S77-W1 
1S77 

1S7S 

1.SS4 
ISSiJ 
ISSii 

1.S91 
IS'.Kl 

lS'J-1 

19111 
isy.i 

1S9S 

lOill 

i9ii;i 

1903 

Sommet    de   la  grosse 

Il  est  cependant  à  noter  : 

1°  Qu'en  général  les  maxima  et  les  minima  sont 
un  peu  plus  précoces  au  sommet  du  tronc  que  sur 
la  branche: 

2'  Que  la  déchéance  a  commencé  un  peu  plus 
tôt  sur  le  tronc  que  sur  la  branche. 

b-  La  constatation  de  ce  parallélisme  des  oscil- 
lations de  la  croissance  en  trois  point*  dillérenls 
du  même  arbre  laisse  supposer  qu'elles  sont  dues 


—  30  — 

à  des  vaiialious  de  raelivilé  générale  de  la 
plante.  De  là  à  admettre  qu'elles  sont  le  résultat 
de  variations  de  l'ambiance  et  peut-être  dues  à  des 
variations  météorologiques  il  n'y  a  qu'un  pas  (1). 
Mais  peut-être  aussi  tiennent-elles  à  la  nature 
des    couches   du  sol  traversées   par   les  racines? 

c-  La    comparaison    entre    les  trois    dernières 
rondelles  permet  encore  quelques  autres  consta 
talions  : 

1"  Les  variations  annuelles  de  la  croissance  sont 
beaucoup  plus  considérables  sur  le  tronc  que  sur 
la  branche  et  à  la  base  de  la  liranche  qu'à  son 
sommet. 

Comme  conséquence,  l'augmentation  de  la  crois- 
sance au  début  est  beaucoup  plus  lapide  dans  le 
premier  cas  que  dans  le  second  et  dans  le  second 
que  dans  le  troisième. 

De  même  la  déchéance  y  est  plus  brutale  au 
sommet  du  tronc,  moins  à  la  base  de  la  grosse 
branche,  moins  encore  à  son  sommet; 

2°  Les  oscillations  de  la  croissance  ne  sont  pas 

(I)  Sous  l'influence  de  cette  idée,  j'avais  demandé  à 
M.  Angot,  directeur  du  Bureau  Météorologique  de  France, 
de  bien  vouloir  me  fournir  les  moyennes  annuelles  de 
pluies  pour  notre  région,  ce  qu'il  fit  très  aimablement  et 
ce  dont  je  le  remercie  vivement. 

Malheureusement  ces  données  ne  m'ont  permis  de  cons- 
tater aucune  relation  entre  les  deux  séries.  Peut-être  au 
lieu  des  moyennes  annuelles  aurait-il  fallu  employer  les 
moyennes  d'été,  c'est-à-dire  celles  de  la  période  de  végéta- 
tion P  Peut-être  môme  eut-il  fallu  combiner  ces  premiers 
renseignements  avec  les  données  tirées  des  variations  de  la 
température.^ 


—  :ii  — 

couiplèteiiieiiL  annuelles  mais  surtoiil  en  lappuii 
avec  des  groupements  d'années  ou  périodes; 

3"  L'inlensité  relative  des  oscillations  de  la 
croissance  est  beaucou])  plus  faillie  pendant  la 
jeunesse  des  tiges  et  des  lu-anches  que  plus  lai'd. 

C'est  vers  leur  quinzième  année  qu'elle  s'accroît 
sensiblement. 

(I.  La  décrépitude  des  organes  étudiés  s'est  pro- 
duite avec  une  telle  Ijrutalité  et  en  interrom[)ant 
si  nettement  une  série  d'années  prospères,  que  la 
mort  de  notre  Ginkgo  doit  être  considérée  comme 
duc  à  une  cause  accidentelle. 

Et  cependant  il  ne  portait  aucune  blessure 
apparente.  Il  ne  rn'a  pas  paru,  non  plus,  avoir  été 
la  victime  d'un  champignon,  ou  du  moins  je  n'en 
ai  rencontré  aucune  trace  dans  les  recherches, 
malheureusement  un  peu  tardives,  que  j'ai  faites 
à  cette  intention. 

Peut-être  faut-il  admettre  simplement  que  les 
racines  ont  rencontré  un  sol  profond  ingrat,  le 
calcaire  tie  CaenP 

c.  Les  deux  méthodes  successivement  employées 
pour  l'étude  des- rondelles  de  notre  Ginkgo  (étude 
de  l'épaississement  linéaire  des  couches  annuelles 
et  étude  de  la  surface  occupée  par  elles)  donnent 
des  résultats  comparables,  mais,  ainsi  tju'on  pou- 
vait s'y  attendre,  la  deuxième  se  montre  infini- 
ment plus  |)récise  et  partiellement  rectificatrice. 
Elle  est  donc  de  beaucoup  i^référable- 

f.  1'outcs  deux  permettent  de  l'cconnaître  une 
première  période  dans  le  mode  d'accroissement 
de  l'organe,  celle  qu'ailleurs  (loe.  cit..  p.  220)  j'ai 


—  :V2  - 

appelée  7Je/70t/e  d'accélération,  puis  une  deuxième 
ou  période  de  ralentissement. 

Mais,  grâce  à  la  deuxième  méthode  : 

1°  La  période  d'accélération  se  montre  beaucoup 
plus  active  que  ne  le  laisse  soupçonner  la  première 
méthode  : 

2°  Ce  que,  au  début  de  la  période  de  ralentisse- 
ment, j'ai  appelé  phase  de  constance,  ne  mérite,  en 
réalité,  pas  ce  nom.  S'il  est  vrai  qu'alors  les 
couches  annuelles  deviennent  déjà  moins  épaisses 
ou.  au  plus,  conservent  leur  épaisseur,  il  est  vrai 
également  que  la  quantité  de  bois  produite  chaque 
année  est  encore  progressive.  Cette  phase  est 
donc  encore  une  phase  d'accélération  quoique 
déjà  notablement  ralentie.  La  phase  de  constance 
n'apparaîtra,  en  réalité,  que  plus  tard: 

S"  Les  précisions  apportées  par  la  mesure  de  la 
surfece  de  section  des  couches  annuelles  substi- 
tituée  à  celle  de  leur  épaississement  linéaire  tend 
donc  à  distinguer  dans  la  croissance  d'une  tige  ou 
d'une  branche  : 

1°  Une  période  d'accéléndion  de  cette  croissance 
et  sa  division  en  deux  phases,  lune  pendant 
laquelle  les  couches  annuelles  deviennent  progres- 
sivement plus  épaisses,  l'autre  pendant  laquelle  les 
couches  deviennent  moins  épcdsses  ou  au  plus 
conservent  une  épaisseui-  à  peu  près  constante; 

2°  Une  période  de  ralentissement  pendant  laquelle 
la  diminution  de  l'épaisseur  des  couches  annuelles 
est  devenue  sulllsanle  i)our  entraîner  la  diminu- 
tion de  leur  surface  de  section. 


11.   I^oHcl.        B8a|»|>o«'t  aasiisiel  |»o8ii'  l*;»iHiB«'e 

daeflï. 


L'année  11)12  na  pas  élé  heiiruuso  ])()ur  le.Tardiii 
(les  Plantes  de  Caen,  dont  certaines  parties  eurent 
à  sonfl'rir  du  froid  et  dont  d"autres  furent  ravagées 
par  la  tempête. 

I.  -  ÉCOLE  BOTANIQUE 

Dans  les  Plaies-Bandes  de  l'Éeole  Bolanigue, 
beaucoup  de  plantes  ont  été  détruites  })ar  les  deux., 
gelées  successives  extiéuicnient  fortes  des  3  et 
4  févriei-  :  —  11°fi  et  —  14°2  (1  ). 

Citons  parmi  les  plus  intéressantes  :  Pillo- 
sporam  Tohira:  Liipbms  arbnreus;  complètement 
gelés. 

Benfhatnia  f vagi  fera:  Erioboirya  Japonica:  Arbii 
lus  uiiedo:  Latiriis  iiohilis;  gelés  superficiellement 
mais  qui,  jecépés,  ont  donné  de  nouvelles  pousses 
très  vigoureuses. 

La  récolte  des  Graines  a  élc  très  compromise  par 
l'été  et  l'automne  extrêmement  humides  et  plu- 
vieux. 

Sur  les  plantes  annuelles  notamment,  elles  n'ont 
pu.  en  grande  partie,  arriver  à  maturité-  Notre  fÀsle 
d'Échange  de  Graines  se  trouve,  de  ce  fait,  considé- 
rablement réduite  et  il  est  à  craindre  que  cette 
pénui-ie  de  semences  n'apporte,  l'an  prochain,  une 


1^1)    Voir     UiiUi-lin     C/nitiii.     Mrlruroloijuiuf     dn      (yih'iulos, 
Févrior  l'.H-l 


:li  — 


certaine  pciiiirbalion  dans  les  cultui-es  de  YÉcole 
Botanique. 

11.    -  PARC 

Dans  le  Parc,  la  Irombe  du  4  mars  (2)  a  causé 
des  dégâts  considérables,  brisant  14  arbres  de 
grande  taille,  parmi  lesquels  un  magnifique 
Cedrus  Libani  dont  il  ne  reste  plus  qu'une  branche 
sur  le  tronc  brisé  à  l'"80  du  sol.  La  section  a  été 
cimentée  et  on  y  a  insciit  la  date  de  la  tempête. 

III.  —  HERBIERS 

L'empoisonnement  de  VJIerbier  Leiior/nand  au 
bichlorurc  de  mercure  a  été  continué  Mais,  en 
raison  du  temps  considérable  nécessaire  pour 
traiter  ainsi,  après  cette  grande  collection,  les 
nombreux  autres  Herbiers  de  la  Galerie  Botanique. 
nous  avons  cru  devoir  reprendre  (comme  mesure 
préventive)  le  traitement  au  sulfure  de  carbone, 
tant  pour  la  pai'tie  restante  de  V Herbier  Lenorniand 
(Amentacées,  Monocotylédones,  Cryptogames), 
que  pour  les  autres  Herbiers  non  encore, empoi- 
sonnés au  bichlorure. 

IV.  -  PRÊTS 

1°  Herbieu  Lamouroux 

L'Herbier  Algologique  de  Lamouroux  reste  tou- 
jours l'une  des  sources  principales  auxquelles 
viennent  puiser  les  Algologues. 

(2)  Voir  Bulletin  Comm.  Mi'téorologlque  du  Calvados. 
Mars  1912, 


—  x\  — 

Nous  avons  communiqué  à  : 

\'I.  le  D'  PiCQUENARD,  au  Laboratoire  Maritime  de 
Concai-ncau  :  3  espèces  et  1  variété  de  Fucus- 

M.  W.  Setchell,  Professeur.  University  of  Cali- 
fornia.  Berkeley  (États-Unis)  :  4  espèces  d'Hypnea. 

M"'^  A.  Webek  Van  Bosse,  à  Eerbeek  (Hollande)  : 
4  espèces  de  Dictyola. 

2°  Herbier  Vieillard  (Nouvelle-Calédonie) 

M.  VViNCKLER  (H.),  Professeur,  Université  de 
Breslau  (Allemagne)  :  11  espèces  de  Cleistanthus- 

3°  Herbier  Lenormand 

M.  HouARD,  Maître  de  Conférences  de  Botanique 
à  la  Faculté  des  Sciences  de  Caen,  a  revu  plu- 
sieurs espèces  de  Raimdina,  déjà  étudiées  par 
Nylander. 

V.  —  ÉCHANGES 
1°  Herbier  Le.>or(viand 

Notre  Liste  d'Échanges  de  Piaules  d'Herbier,  dis- 
tribuée en  1912,  comprenait  103  numéros,  en 
plusieurs  parts  chacun,  provenant  des  Doubles  de 
VHerbier  Lenormand. 

Nous  avons  distribué  : 
à  MM.  Chermezon,  Préparateur  à  la  Faculté  des 

Sciences  de  Paris 7  ii°' 

Clavé,    Directeur   d'École,    Oued- 

Zévali  (Algérie) ;>!   — 

Flahault,  Professeur,  Directeur  de 
l'Institut  Botanique  de  Mont- 
pellier  37  — 


-    3f)    - 

GiRAL'DiAs,  à  Orléans '.)  — 

JoNGMANs,  Conservateur  au  Musée 

Botanique  de  Leide  (Hollande)  •       38  — 

Hans  Schinz,  Professeur,  Directeur 
du  Musée  Botanique  de  Zurich 
(Suisse)     ■ .       23  — 

G-  FisHEK,  à  Nai'a-Yisa,  ÎNew-Mexico 
(États-Unis) ,     .     .       18  — 

Maidex,  Directeur  du  Jardin  Bota- 
nique de  Sydney  (Australie)  .     .       15  — 
S.    A-  le   Prince   Roland   Bonaparte,   à 

Paris 17  — 


Total.     .     .     .     215  n- 

2°  Herbier  Vieillard  (Nouvelle  Calédonie) 

Nous  avons  également  envoyé  àM.  Maiden, 
Directeur  du  Jardin  Botanique  de  Sydney 
(Australie),  cent  numéros  en  [)arts  uni-     JOO  — 
ques,   pris  parmi  les  Doubles  de   riler- 
hier  Vieillard 


Total  des  sorties.     .     .     .     31o'n°' 


En  Contre-Échange,  nijus  avons  reçu  de  : 

MM.  Clavk  (Plantes  d  Algérie)  ....  70  n^^ 
Hans  Schinz  (  <(  Planta'  A  fricœ  Aas- 

//'«//s  »  de  Schlechter).     .     .     .     .  113  — 

Maidex  (Plantes  d'Australie)  .  .  .  100  — 
Giraudias  (  *'  Xylotomotheca  Ilalica  ", 

Coupes  de  bois)' 12  — 

Total  des  entrées.     .     2113  n°^ 


-   :^7  - 

Les  envois  de  nos  autres  Corres|3ondants  ne 
nous  sont  pas  encore  parvenus. 

VI.  —  PALÉOBOTAMQUE 

En  oulrc.  M-  le  Professeur  N.vthoust.  de  l'Uni- 
versité de  Stockholm,  a  envoyé  à  M.  le  Professeur 

0.  LiGNIER  : 

22  échantillons  fossiles  de.  lnomo;a/m7es,. 4  rc/ic'po- 
pleris,  Dlclyophyllam,  Ccunptopteris,  Clathropleris, 
Nilssonia,  Rizoniopleris. 

2  exemplaires  en  douhle  du  DictyopfiyUum 
exile  et  du  I\ilssonia 'polyniorpluL  ont  été  remis  à 
M.  Bigot,  Professeur  de  Géologie  à  la  Faculté  des 
Sciences  de  Caen,  pour  son  Musée. 


O.  I^îj;nîer  «'I  11.  B-fl»rJel.  —  3J.<<«<e  de!»*  Piaule» 
va!>*<*iiial<B*<*f^  figise  ■•OEBrcriiie  nierl»!*'!» 
«•éiiéral  «Bc  B'i_'iiB*'«'B».i*î<é  «le  Caeii  {.suile)  (I). 


HERBIER     LENORMAND 


DICOTYLEDONES 


POLVPETAL/E 


Ordo  LXYI.  —  ROSACEE  (suile) 


N"  «lu 
class' 


Tiiliiis  VIII.  ICosea- 

2or,<j.  Hosa  (2) 

253-254-255-257.  —  acicularis 
Lindl.  —  Suède  bor., 
Zetterstedt;  Mand- 
chou rie,  Maack;  (ex 
Acad.  Scient.  Petrop.); 
(Turcz). 

2  (3.  acicularis  LmcW.  [i  hy- 
p::lcuca  Rupr.  —  St- 
Pétersbourg,  KtUde- 
wein. 


N  "   (lu 

(•i;i.ss' 

1 : 53- 1 39.  agreslis  Sa v  i .  —  Ty- 
rol,  Herb.  Sonder; 
Chàloii-  sur-Saône, 
Déséglise. 

65-G()-67.  alba  Lin.  —  \  ar, 
Hanry;   culla.  Delise. 

(iS.  alha  L\n.\i\v.cymbœfo- 
lia.  —  Jard.  d'Avran- 
clies,  Delise. 

24  i  -24  5-246-2  'i  7-24  U .  al  pin  a 
Tii  n .  —  Salé  V  e.  Lé  m  a  n  ; 
Cauterels,  Forestier; 
(Prost);    (Huguenin); 


(11  Voir  le  (Irlail  de  celle  [)iibliearn.ii  dans  les  vol.  \,  l'-»Hl. 
p.  i:i2;  vol.  M,  VMl,  p.  2r.U;  vol.  Ml,  l'Hto,  p  138;  vol.  Mil- 
190i,  p  r.»l;  vol.  X,  p.  10  et  0'  série,  vol.  I,  1907,  p.  20; 
vol.' 11,  I90S,  p.  :n;  vol.  lit,  1908-09.  p.  103;   vol    IV.  1910-11. 

P-  'Sa. 
(2)  Le  genre  Rasa  a  été  revu  et  classé  par  NI.  F.  Crépin  en 

1892. 


M) 


2i8 

250 
148 

17- 


N"  (lu 
class' 

DoLibs,  (Jrenicr;  H''"- 
Alpcs,  Aunier;  (llorL 
Cadom.)- 
251-252.  alpina  X  tomentosa 
Suisse,  Lagger. 

alpina  Li  ii .  var.  —  C  n  Ha, 
Delise. 

.  alpina  Lin.  var.  — 

-149.  arabica  Crép.  — 
Arabie.  Schimper. 

18-10-20-21.  arvensis 
lluds.  — S'-Pierrc-des- 
Ifs,  Durand;  Nancy, 
Godron;  Angers,  Bu- 
reau; Bourges,  Bo- 
reau;  Annecy,  Bou- 
vier. 

Danksiic  B.  Hr.  —  Japon, 
ex  Herb.  Lugd.  Batav.  ; 
culta,  Dupont. 

■238. Beçigeriana  Schrenk . 
var.  anserinœfoHa  — 
Perse  austr.,  Kotschy  ; 
Perse   bor.,   Kotschy. 

,  Dcijgcrlana  Schrenk. 
var.  —  Songaria, 
Meinshausen. 

herberifolia  Pall.  — 
Perse.  Buhse;  Songa- 
ria, ex  Herb.  Acad. 
Petrop.. 

■2: S.  hlanda  Ait.  —  (Mi- 
chigan);  Hort.  Paris., 
Léman. 


3S 


237 


236 


1. 


227 


N"    (lu 

chiss' 

69.  Bonvana  Bérau  d . —  An- 
gers, Boreau. 

282-283.  bracteala  WendL 
—  Culta,  Huguenin; 
(Hort,  Paris.);  Herl). 
Ekarti. 

94-95-96-97-98-99-100.  c.a- 
nina  Lin.  var.  du 
groupe  R.  andegaven- 
sis  Bast.  —  Paris, 
Léman;  Falaise,  Lou- 
dière  ;  Lyon,  Boreau  ; 
Annecy,  Bouvier;  S'- 
Pierre-des-Ifs,  Du- 
rand; Luz,  de  Fran- 
queville;  Syrie,  Kols- 
chy. 

'01.  canin  a  Lin.  var.  du 
groupe  R.  Blondeana 
Ripart  —  Cher,  Bo- 
reau. 

119-120.  canina  Lin.  var.  du 
groupe  R.  Deseglisei 
Boreau  —  Perse 
austr.,  Kotschy;  Sy- 
rie, Kotschy. 

85-8G-  87-88-  89-  90-91-92-  93 . 
canina  Lin.  var.  du 
groupe  R.  diimalis 
Bechst.—  Çaen,  Chau- 
vin; S'-Pierre-des-Ifs, 
Durand  ;Annccy,Bou- 
vier;  Paris,  Léman; 
Vire,  Lenormand;  Al- 
pes,   Ravaud;    Berry, 


iO 


y  du 
class' 

Déséglise;     Madère, 

Mail  don. 

102-103-104-lOô-lOG  107-108- 
10'.)-ll0-lli-112-113-ll4- 
115-116-117-118.  ca/îma 
Lin.  var.  dn  groupe 
R.  diimetorain  Thuill. 

—  Sceaux,  Léman  ;  An- 
necy, Bouvier;  Vol- 
liynia,  Ilerb.  Bess.  ; 
Canigou ,  Montagne  ; 
(Mons)  ;  Yillard  de- 
Lans,  Ravau.d;  Cher, 
Boreau;  Angers,  Bo- 
reau;  Géorgie,  Hohe- 
nacker. 

79-80-81-S2-83-84.  caniiia  Lin. 
var.  du  groupe  /?.  lu- 
tetiana  Lin.  —  Angers, 
Boreau  ;  Annecy,  Bou- 
vier; Nancy,  Godron; 
Zélande,  Van  den 
Bosch  ;  Paris,  Dubois; 
S'-Pierre-des-lls,  Du- 
rand; Madère,  Man- 
don;  Agen,  Debeaux. 

7t)-77-78.    canina  X  gallica. 

—  Angers,  Boreau; 
Podolia,  Ilohenacker; 
(Guépin). 

208.  canina  X  juinplncUifo. 
lia.  —  Clier.  Ri  par  t. 
lîoreau. 

209-210-211-212.  —  caroUna 
Lin.  — Delaware,  Can- 


N"   du 
chiss' 

by;  Amérique  sepl  , 
Bovy  ;  Hort.  Paris. . 
Spach,  Léman;  Hali- 
fax, Jardm. 

198.  caryophyllacca  Bess.  — 
(Herbier  Besser). 

204.  Cliavinil\a\).—  Villard- 
de-Lans,  Ravaud. 

222-223-224-22.5-226.  cinna- 
momea  Lin.  —  S'-Pé- 
tersbourg,KuhlcAvein; 
Bavière,  Sclionger; 
Stockholm, Westljerg  ; 
Suisse,  Bonjean;  Lap- 
ponie,  Fries;  (Jard.de 
Lénaudières). 

284.  clinophylla  Thory  — 
Bengal   orient.,   Hoo- 
kei^f.. 

193- 194 -  L95- 196 .  cnriifolia 
Frics.  —  11'^'' -Savoie, 
Bouvier;  Yorkshire, 
Settle;  Suède.  Fries; 
(Herb.  Besser). 

61-62-63.  daniascena  IsWW.  — 
(Culta)  ;  (Anderson). 

64.  daniascena  Mill.  var.  — 
Jard.  dWvranchos.  De- 
liso. 

229-230.  darurica  VaU. 
—  Mandcliourie, 
Muencli;  Ircutie, 
Turc/. 


il  - 


.\"   (lu 

chiss' 

22[.  fn/io/(is(i  Nuit.  —  Te\;is, 
Lindlieimcr. 

7S.  francofurtana  Moeiicli 
—  (Hort.  Paris) 

;3O-40-41-'i2-53-45-46- 47-18- SO- 
52.  gallica  Lin.  —  Bo- 
hème, Sclicra;  Cher, 
Boreau  ;  Rennes,  dîsi- 
gny;  Lyon.  Chaberl, 
Aunier;  Bas-Rhin,  Bu- 
chinger;  Var,  Hanry; 
(culta). 

69-70-71-72-73-74.  (lalllca  >; 
arvensis.  —  Vérone, 
Iluguenin  ;  Clier.  Ri- 
part,  Delastre;  Lyon, 
Cliabert;  Vosges,  Bu- 
chinger;  Angers.  Bu- 
reau; Maine-et-Loire, 
Gènevier. 

5.3-.'54-55-56-57.  gallica  var. 
ccntifolia.  —  Culta,. 
Delif;e. 

r)8-'9-r>0.  gallica  var.  iniis- 
cosa.  —  Culta,  Des- 
préaux. 

50.  gallica\ar.  — (d'Isigny). 

51.  gallica  var.  —  (Léman). 

200-201.  glaiica  Vill.  —  II"- 
Savoie,  Bouvier. 

197.  glaiica  Vill.  var.  —  Py- 
rénées-Orient., Loret. 

198-199.  glauca  Vill.  var.  — 


cl;iss' 

Tcnéril'e, de  laPorrau- 
dièrc. 

201'''\  glauca  Vill.  var.  — 
H'^'-Savoie,  Bouvier. 

147.  glulinosa  Sihlh.  et  Sm. 
—  (Kotschy). 

137.  graveolens  Grcn.  —  \  il- 
lard-de-Lans,Ravaud. 

240.  gymnocarpa  Nutt.  — 
Amérique  du  Nord  , 
Bolander. 

274.  hibeviiica  Sm.  — 

213-214-215-210-217-218-219. 
laimilis  Marsh  —  Amé- 
rique sept. ,  Bovy  ; 
Hort.  Pans.,  Spach; 
DelaAvare,  Canby; 
Hambourg,  Sondée-  ; 
(culta). 

220.  humilis  Marsh  var.  — 
Culta,  Delise,  Léman. 

.33-34.  inclica  Lindl.—  Cnlla, 
Delise;  (Anderson), 

35.  indica  X   gallica  — 

(Cùlla). 

31.  indica  Lindl    var.  — 

(Culta). 

32.  indica  Lindl.   var.  — 

Jard .       d'Avranchcs , 
Delise. 

36.  indica  \...}  —  (ex  Herb. 

.    Delise). 


42 


,\"  du 

flass" 

]'AS.  inodora  Kries.  —  (Lin- 
deberg) . 

150.  Jundzilla Bess. — (llerb. 

Bess.). 

151.  Jimdzilla  Bess.  var.  — 

Bouxviller,  Ikicliiii- 
ger. 

152  JundziUii  Bess.  var.  — 
Annecy,  Puget. 

153.  JiindziUa  Bess.  var.  — 
Bouxviller,  Buchin- 
ger. 

233.  Kamtchatica  Vent.  — 
(Culta)  ;  (Acad.  Scient. 
Pétrop.). 

239.  Kotschyaiia  Boiss.  — 
Perse  auslr.,  Rotschy. 

285-286-287.  lœvigata  Miclix. 

—  Chine,  Hance. 

234-235.  laxa  Relz.  -  Suède,, 
Fries. 

205-20G.  leucantha  Bieb.  — 
Géorgie,  IIohenacii.er  ; 
Iberia  caucasica,  Ho- 
henaclver. 

277-218.  hitea  Mi  11.  —  Perse 
austr..  Kotschy  ; 
(culta). 

241-242.  macrophylln  Lindl. 

—  Sikkini,  Hooker  f. ; 
Himalaya  bor.-occid., 
Hooker  f.,  Anderson. 

129-130-131-132-133-136.  — 


.N-   (lu 
l'hiss' 

micraiitha  Sm.  —  An- 
necy, Bouvier;  ïrou- 
ville,  Durand;  Paris, 
Léman  ;  Lépina,  Bot- 
teri  ;  Tyrol,  Sonder; 
Savoie,  de  Brcbisson; 
Rickx;  (ex  Herb.  De- 
lise). 

134.  micrantha  Sm.  var.  — 

Cher,  Boreau. 

135.  micrantha  Sm.  var.  — 

Cher,  Boreau. 

288.  microphylla  Roxb.  — 
Culta,  Huguenin. 

173.  mollis  Sm.  —  Suède, 
Fries. 

202.  monlana  Chaix  —  H'"- 

Alpes,Chabert;  Suisse. 
Léman;  Alpes,  Reu- 
ter;Yalais,Guebhard; 
(Grenier). 

203.  monlana  Chaix.    var.;' 

—  H^'-Savoic,  Ravaud. 

6-7.  mosc/iala  Herrm  —  Hi- 
malaya. Anderson; 
Chine,  Hance;  Hort. 
Paris.,  Thuret. 

11-12.  moschal a  llcvvm.  var. 
abyssinica  —  Abyssi- 
nie,  Schimper,  Petit. 

9.  moschala  Herrm.   var. 

Brunonii  (Lindl.).  — 
Culta,  Huguenin. 

10.  moschala  Herrm .  v.  Les- 


—  43    - 


i\"   du 

class' 

chenaultiana.  —  Nila- 
giri,  Hohenacker. 

8.  moschala  Herrm.  var. 
longicuspis.  —  Khasia, 
Ilookcrf.  et  Thomson. 

37.  moschala  X  indica?  — 
Culla,  Delise. 

2.  muUiflora  Thunb.  — 
Jai)Oii.  Maximo-wicz; 
Chine,  ex  Herb.  Acad. 
Se.  Pélrop.. 

1 83-18  i.  oblusifolia  Desv.  — 
L  i  s  i  e  11  X .  Durand; 
Maine-et-Loire,  Ge- 
névrier; Céphalonie, 
Schimper  et  Wiest. 

18b.  oblusifolia  Desv.  var.? 
—  Atlas  Alger.,  Salle. 

171-172.  oinissa  Déségl.  — 
Villard-de-Lans,  Ra- 
vaud  ;  (Mus  de  Stock- 
holm). 

182.  orienlalis  Dupont  — 
Kurdistan,    Kotschy, 

5.  p/icenictaBoiss. —  Syrie, 
Kotschy. 

2.)9-'?60-262  -  2C)3  -  264-265-266  - 
?67-269-272.  pimpinel- 
lifolia Lin .  -  ( Léman)  ; 
(Culta);  Ecosse,  Gré- 
ville;  Rayonne,  Dar- 
racq  ;  (Granville)  ;  Qui- 
beron,  de  Glermont; 
(Hohenacker)  ;    Jura, 


N-   (lu 
cliiss' 

Monnier;  Genève,  Lé- 
man ;  Alpes,  Chesnon  ; 
Ingersheim,  Kamp- 
mann;  (Ostendo); 
(Yorkshire). 

2(Jl  pinipinellifolia  '.<  alpina. 

—  (Léman). 

270-271.  pimpinellifolia  X 
alpina?  —  Istrie,  Son- 
der. 

2.58.  pimpinellifolia  Lin.  var. 
Ripartii.  —  Asnières, 
Borcau. 

174-17.5-176-177-178-179.  — 
pomifera  Herrm.  — 
(Cimetière  du  Père- 
Lachaise);  Nassau, 
Imhoof;  Tyrol,  Son- 
der; Savoie,  de  Bré- 
l^isson,  Bouvier;  H"'- 
Savoie,  Bouvier;  (ex 
Herb.  Brittingcriano); 
(Kampmann). 

180.  pomifera   Herrm.   var. 

micropliyUa. —  Suisse, 
Meissncr. 

181.  pomifera  Herrm.  var.? 

—  (Culta). 

191-192.  —  Poiizini  ïrall.  — 
Var,  Hanry;  (Mon- 
tagne). 

190.  Pouzini  Tratl.  var.  — 
Espagne,  Hohenacker. 

121-122-123- 1:4-!25- 126-127- 

3 


::-<7x. 


44 


S"  ilu 

cUs," 

128.    rabif/inosa   Lin. 

—  (Durand);  Villaid- 
de-Lans,  Ravaud; 
Cher,  Ripatl,  Désé- 
glise;  Annecy,  Bou- 
vier; (Hort.  Paris.); 
Bouxviller,  Buchin- 
ger;  M'-Valérien,  Lé- 
man; Aulrichc  sup'% 
Oberleitmer  ;  Bourges 
Boreau. 

207-208.  rubrifotia  ViU.  — 
H'^-Savoie,  Bouvier; 
Vosges,  Mougeot. 

231-232.  riigosa  Tunb.  —  Ja- 
pon, ex  Herb.  Lugd. 
Batav.;  Hort.  Paris., 
Léman. 

273.  Sahini  Woods,  var.  — 
(Babinglon). 

275.  Sabinl  Woods  var.  — 

Nortluimberland.  Ba- 
bington. 

276.  Sahini  Woods  var  ?  — 

Podolia,  Herb.  Bess  . 

1 '1-15-16.   sempervirens  Lin. 

—  Angers.  Boreau  ; 
Var,  Hanry;  Taygète. 
Despréaux  ;  Palerme, 
de  Franqueville;  Lé- 
pina,  Botteri  ;  Bor- 
deaux, Monnier;  Nar- 
boune,  Viala. 

13.    sempervirens  Lin.  var. 

—  Var,  Hanry. 


N-   du 
ciass' 

139-liO-141-I42-l43.  sepiiim 
Thuill.  —  Chàlon-sur- 
8  a  <')  n  c ,  D  é  s  é  g  1  i  s  c  ; 
Bouxviller,  Buchin- 
ger  ;  Falaise, de  Brébis- 
son  ;  Rennes,  d'Isigny  ; 
Annecy,  Bouvier;  Li- 
sieux,  Durand. 

144.  sepiuni  Thuill.  var.  — 
Cher,  Boreau. 

146.  Serap/iini\\\. — Italie, 
ex  Herb.  Hort.  Bot. 
Pisani. 

281.  sericea  Lindl. — Sikkim, 
Hooker  f.. 

3-4.  scligera  Michx.  —  Illi- 
nois, Hall  ;  S'-Louis-M', 
Riehl. 

2.51.  spinulifolia  Dematr.  — 
Fribourg,  Lagger. 

26.  stylosa,  Desv.  —  Paris, 

Léman. 

22-23,  stylosa  Desv.  var.  — 
Nantes,  Lloyd;  An- 
gers. Boreau  ;  Lisieux, 
Durand. 

24.  5/y/o^a  Desv.  var. —Cher, 
Angers,  Boreau;  Li- 
sieux, Durand;  Fa- 
laise, Godey. 

27.  stylosa  Desv.  var.  —  (ex 

Herb.  Delise). 

28.  stylosa  Desv.  var.  —  An- 

necy, Bouvier. 


4.>   — 


class' 

29.  stylotia  Dcsv.  var.  — 
S'-Pierre-des-If's,  Du- 
rand. 

W.  stylosa,  Desv.  var.  — 
Angers,  Boreau  ;  Var, 
Hanry;  Annecy,  Bou- 
vier. 

25.  sfylosa,  Desv.  var.  sys- 
lyla.  —  fex  Herb.  De- 
lise);  (Léman). 

145.  subdola  Déségl.  —  An- 
gers, Boreau. 

279-280.  sulphiirea  Ait.  — 
TransCaucasie,  Bu  lise  ; 
(cul  ta). 

18G-188.  tomentella  Lcm.  — 
Annecy,  Bouvier; 
Cher,  Boreau  ;  Villard- 
de-Lans,  Kavaud. 

187.  tomeniella  Lém.  var.  — 
Lisieux,  Durand. 

189.  iomcnlella  Lém.  var. — 
Yorkshire,  Baker. 

165.  tomenlosa  Sm.  —  Boux- 
villcr,  Buctiinger. 

155.  tomentosa  Sm.  var.  — 
Negreville,  Lebel. 

150.  tomentosa  Sm.  var.  — 
Meudon,  Léman. 

157.  tomentosa  Sm.  var.  — 

Falaise,   Loudières; 
Deux-Ponls,   Scliultz. 

158.  tomentosa  Sm.  var,   — 


N-  (lu 
clas.s" 


Pontivy,Léman;Lyon. 
Montagne. 

159.  tomentosa  Sm.  var.  — 
(Meudon);  (Vire). 

100.  tomentosa  Sm.  var.  — 
(Durand). 

161.  tomentosa  Sm.  var.  — 
S*-Lo,Despréaiix;  An- 
jou, G  ucpin  ;  Agen  , 
Boreau. 

102.  tomentosa  Sm.  var.  — 
Lisieux,  Durand. 

.163.  tomentosa  Sm.  var. 
—  Vallée  de  Thones, 
Bouvier. 

164.  tomentosa  Sm.  var  — 
H''-Savoic,  Bouvier. 

166.  tomentosa  Sm.  var.  — 
Manche,  Lebel. 

167.  tomentosa  Sm.  var.  — 
(Duret). 

168.  tomentosa   Sm    var.  — 

(Mons). 

109.  tomentosa  Sm.  var.  — 
Villard-de-Lans,  Ua- 
vaud. 

170.  tomentosa  Sm.  var.  — 
Normandie,   Durand. 

155.  tomentosa  Sm.  var.?  — 
(Mus.  de  Stockholm). 

252.  vestlta  Godet. — Suisse, 
Lagger.  . 

243.   Webbiana  Wall.  -  Hi- 


4(i 


.N-  (iii 
class' 


2. 
1. 

3. 


malava     hor.-occid. 
Ilooker  f. . 


Triliiis  IX.   !%oiira»l*'a' 

2070.  Neurada 

1.  procwnbens  Lin.  —  Sy- 
rie, Kotschy;  Smyrne, 
Balansa;  Alger,  Cos- 
son. 


2071.  Grielum 

(laqelliforme  E.  Mey.  — 
Le  Cap,  Drcge. 

ohlusifoluiin  E.  Mey.  — 
Le  Cap.  Drcge. 

sp.  —  Sitoha,  ex  Herb. 
Acad.  Se.  Pétrop. 


Tril»us  X. 


•oiiiea' 


2)72    Cydonia 

2.      sinensis  Thow.    —   Ja- 
pon, ex  Herb.   Lugd 
Batav.;  (Hort.  Paris  ). 

1.  viihjaris  Pcrs.  —  Cana- 

ries, Husnot.  ;  Grasse, 
Giraudy. 

2074.  Pyrus 

26.  acerha  D.C  —  Sicile, 
de  Franqueville;  Gé- 
nevier. 

2.  Achras  Gœrln.  —  Cher, 

Boreau. 

49.      AmericanaD.C.  —  Ja- 


A-  du 
class' 

pon,  ex  Herb.  Lugd. 
Batav.;  Caroline,  Cur- 
tis. 

0.  amy(j((alifnrm is  \\\\.  — 
Var,Hanry  ;  Cévenncs, 
Salle  ;  Dalmatie, Mene- 
ghini  ;  Sardaigne.  de 
Nolaris. 

34  angustifolia  Ait.  —  Ca- 
roline auslr.,  Curlis; 
M  a  r  y  1  a  n  d ,  C  a  n  b  y  ; 
Hort.   Paris.,  Tburet. 

52-54.  arhiilifolia  Lin.  f.  — 
Louisiane,  Curlis;  De- 
laware,  Canby;  Caro- 
line, Curlis;  Viscon- 
sin,  Kumlien. 

37-.39-40.  Aria  Ehrh.  —  Sy- 
rie, Kotschy;  Cilicie, 
Boissier;  Hort.  Paris., 
Salle  ;  Vosges,  Buchin- 

ger. 

40.  -4/"/a-/o/?r///"o//a  Lindl  — 
Hort.  Paris. ,  Salle , 
Thuret. 

48.  Aucuparia  Ehrh.  — 
Suède,  Anderson; 
Madère.  Mandon;  Ir- 
kutsk,  ex  Herb.  Acad. 
Se.  Pelrop.. 

31-32.  haccala  Lin.  —  Ircu- 
lie,  Monin;  Hortt 
Paris.,  Salle,  Thuret. 

25.    Boissieriana    Boiss.    et 


47 


N"'  (lu 
class' 

Jiulisc.    —     Perse, 
Buhse. 
l'\    canescens     Spacli    — 
Ilort.  Paris  ,  Salle. 

ro.     chaniœmespifiis    Ehrh. 

—  H^'-Pyréiiécs,  Bor- 
dère;  Briançon,  de 
IJrcbisson;  Alpes,  De- 
lise. 

I.  comnmnis  \Ju. — \osges 

Bnchinger. 

3.  cordala  Desv.  —  Cher, 
Borean. 

coro/Kiria  \jn.  —  S'- 
Lonis-M'.  Riehl. 

curonaria     Wangenh  ? 

—  (Léman). 

c  il  n  e  i  fol  i  a  Giiss.  ■ — • 
Smyrne.  de  Franciue- 
villc;  Palermc  Bvi- 
chioger., 

58.  diversifolia  Bong.  — 
Sitcha,  ex  llerb.Acad. 
Se.  Petrop  . 

I I .  elœagrifolia    Pall .     — 

Georg.  Caiicas.,  Hohe- 
nacker 

10.  {/Idhra  Boiss.  —  Perse 
auslr.,  Kolschy. 

51.     (jracUis  Sieb    et  Zucc. 

—  Jai)on.  ex  Ilerb. 
Lugd.  Balav.. 

HG.  helcrophyUa  Steiid.  — 
Hort.  Paris.  Salle. 


33. 


35 


•JO 


i\-   .lu 
cImss' 

17.  iiidica  Coleb.  —  Kliasia, 
e\  Herb.  Ind.  Or  . 

3S-i7.  inlcrinediii  Elirli.  — 
Ilort.  Paris. ,  Salle  ; 
Suède,  Anderson. 

43.  kainowiensis  Wall.  — 
Himalaya,  Anderson. 

51t''\  lailuf/inosa  D.  C  — 
(Léman). 

?3  loiigipes,  Coss.  et  Dur. 
—  Algérie,  Balansa. 

27.  Malus  Lin.  —  Suède, 
Anderson;  Falaise,  de 
Brébisson. 

55.  melanocarpa  Willd.  — 
(Hort.  Paris.);  culla, 
Bonjean. 

14.  nivalls  Jacq.  —  (Corn  pt. 

d'éch.  de  Strasbourg). 

15.  parviflora  Desf.  —  Mo- 

rée.  Despréaux. 

4(1  pluiiaiifida  Ebrh.  — 
(îoltlandia.  Nynian , 
Fries;    Lille,    Cussac. 

5.  Pollrerid  Lin.  —  Cul  ta, 
Léman. 

29.  prii'cox  Pall.  —  Japon, 

exilerb.  Lugd  Balav.. 

30.  pranifolia  Willd.  — 

Ibirl.    Paris  ,  Thuiet. 

4.  Pyrasler  Medic.  —  Vos- 
ffes.  Bnchinger. 


—  48  — 


.N"  (lu 
class' 

42.  rotiindifo/ia  Mœnch.  — 
Fontainebleau,  Rous- 
sel; Hort.  Paris.,  Lé- 
man. 

S- ri.  sulicifolia  Lin.  —  Spa- 
lato,  Peller;  Caucase, 
Giraudy,  ex  Ilerb. 
Acad.  Se.  Petroj).; 
Ilort.  Paris.,   Thuret. 

6-7.  salvifolia  D.C.  —  S'-Lo, 
Despréaux;  Dalmatie, 
Hohenacker. 

52'''^  sambiicifolia  Cham.  et 
Schlccht.  —  Kamt- 
schatka,  ex  Herb. 
Acad.  Se.  Petrop 

13.  sinaica  Duni.  Cours.  — 
Culta,  Iluguenin. 

50.  Sorbiis  Gaerln.  —  S'"- 
Hélènc,  Huguenin; 
Falaise,  Le  Bailly. 

28.  spcctahilis  Ai  t.  —  Japon , 
exHerb.Lugd.  Batav.. 

24.  syriaca  Boiss.  —  Saïda, 
G  ailla  r  dot;  Syrie, 
Kotschy. 

44.  torin uialis  Ehrh.   — 

Mulhouse,  Becker; 
Fon la incbleau  ,  >i  i  - 
colle  ;  Vienne,  Kovats  ; 
Falaise,  de  Brébisson. 

45.  trilobata  D.C.  —  Syrie, 

Kotschy. 


N"   (lu 
class' 

18.  variolosa  Wall.  var.  — 

Népaul ,  Babinglon  ; 
Khasia,  ex  Herb.  Ind. 
(3r.. 

19.  sp.  —  Sikkini,  ex  Herb. 

înd.Or.. 

2>.  sp,  —  khasia,  ex  Herb. 
Ind.  Or. 

21.  sp.  —  Khasia,  ex  Herb. 
Ind.  Or.. 

50•''^  sp.  —  Himalaya,  ex 
Herb.  Anderson. 

53.  sp.  —  Hort.  Paris  ,  Thu- 
ret, Bonjean. 

57.     sp.  —  Culta,  d'Isigny. 

2075.  Mespllus 

1.  (fer  manie  a    Lin.    — 
'  (Culta). 

2.  lobata  Poir.  —  \'osges. 

Buchinger;  Hort- 
Paris.,  Thuret. 

2070   Cratœgus 

53.  alnifolia  Sieb.  et  Zucc. 
Japon,  ex  Herb.  Lugd. 
Batav.. 

17.  apiifolia  Michx.  — Caro- 
line, Curtis;  Ohio, 
Frank. 

43.  Aronia  Bosc.  -  Sinaï. 
de  F  r  a  n  q  u  e  V  i  1 1  e  ; 
Perse oustr.,  Kotschy  ; 


—  41)  — 


y  du 

class' 

Saïda,  Gaillardot  ;  Tu- 
nis, Kralik. 
30-42.  ylraro/asLin.— llort. 
Paris.,  Thuiet;  Nar- 
bonne,  de  Forestier; 
Mont]iellicr.  Loret; 
Georg.  caucas.,  Ilolie- 
nacker. 

12-22-23.  coccinea  Un.  — 
Ilort.  Bot.  Cherbourg, 
d'Isigny;(Hort.  Paris.); 
Dclaware,  Canby  ;  Ca- 
roline, Curtis;  Ohio, 
Frank. 

25-26.  cordala  Ait.  —  Pen- 
sylvanie,Canby;  Caro- 
line, Curtis;  Hort.  Pa- 
ris, Despréaux. 

2.  creniilata  Roxb.  —  (x\n- 
derson). 

3-5-6-7.  (Irns-çiaUi  Lin . —  De- 
laware,  Canby;  Hort. 
Paris  ,  Salle. 

10.  eUiptica  Ait  —  Caro- 
line, Curtis. 

31.  /Zaï'aÂit.  — Ilort.  Paris., 

Salle. 

32.  fhiva  Wl.var.pubescens 

G  r  a  y  —    Caroline, 
Canby. 

28  floreiiiina  Zucc.  —  Ita- 
lie, i^urando. 

19.     glandulosa   Willd.   — 


46. 
51. 

11. 


N°'    du 

S"-Pélersbourg,     San- 
son. 

52.  (/ ranal cnsis  Boiss.  — 
Sierra-Nevada.  Boiss.. 

41.  Iieferophylla  Vhiegg. — 
Georg.  caucas.,  Hohe- 
nacker. 

laciiiiain  Guss  — 
Palerme,  Todaro. 

Lducnaria  F  i  se  h .  et 
Mey.  —  Perse,  Hohe- 
nacker. 

lalifolia  Pers.  —  Hort. 
Par.,  Salle 

melanocarpa  Bieb.  — 
Perse.  Bu  lise  ;  Georg. 
caucas  ,  Hohenacker; 
Modon,  Despréaux; 
Perse   bor.,    KotscKy. 

mcxicaiia  Mor.  et  Sesse 

—  Hort  Paris. .ïhuret. 

moiiogyii'i  Jac([.  — 
Suède,  Anderson. 

//io/jo.vy/Kf  Jac(}.  var.  — 
Perse   bor.,   Kotschy. 

iiapolUana  —  Cul  ta, 
Bonjean. 

iii(/ra   Waldsl.    et  Kit. 

—  Belgrade.  Hugue- 
nin;  Hort.  Paris., 
Salle. 

40.  nlivcrinna  Bosc  — 
Georg.  caucas.,  Hohe- 
nacker. 


5i. 
35. 

38. 
13. 

2'.l. 


—  50    - 


N  '   (lu 
class' 

44     orientalis  Bieb. 


Ti- 


flis,  Monin. 


3i.  oxyacanlha  Lin.  — 
Suède,  Anderson  ;  11a- 
gueneau,  Billot  ;  Dal- 
matie,exHerb  Equit. 
Pittoui. 

33,  oxyacaiilhoides  Thuill. 
—  Vosges,  Buchinger  ; 
Angleterre,  Babing- 
lon  ;  Calvados,  de  Bré- 
bisson. 

10.  parvifolia  Ait.  -  Caro- 
line, Curtis;  New- 
Jersey,  Canby 

50.  pectinala  Bosc.  —  (ex 
Ilerb.  Acad.  Se.  Pe- 
trop). 

30.  pcntagyiia  Waldst  et 
Kit.  —  Hongrie, 
Ilochstetter. 

39.  pinnallfida  Biinge.  — 
Mandchourie,e\  Ilerb. 
Acad.  Se.  Petrop  . 

4.  priinlfolia  Poire  t.  — 
(Thuret). 


8.      panctata  Ail. 
Frank. 


Ohio 


27.    purpiirea  Bosc.  —  Ilort 
Paris.,  Salle,  Decaisnc. 

55.  pycnoloba  Boiss.  et 
ileldr.  —  Grèce,  Hel- 
dreich. 


N"   flu 

class' 

1.  pyracanlha  Médic.  — 
Rome,  Leresche  ; 
Palerme,  Iluguenin: 
culla,   Dcslongrais. 

li-!8.  pyrifolia  ■ —  (Culla); 
(Bonjean). 

40.  ribcsius  Bertol.  —  Iva- 
cliemir,  ex  Herb.  Ind. 
Or.. 

20.  saiiduiiicd    Pall.    — 

M  a n  d c h o u  r i  e ,  ex 
Herb.  Acad.  Se.  Pe- 
trop. ;  Ircutie,  Monin  ; 
Irkutsk,  ex  Herb. 
Acad.  Se.  Petrop.. 

37.  semilr'ujuia  Wierzb.  — 
Italie,  Wierzbick. 

45.  lanacetlfolia  Pers.  — 
Hort.  Paris.,   Thuret. 

0-24.  tomenlusa  Lin.  —  De- 
laware,  Canby  ;  S'- 
Louis-M',  Geyer. 

15.  lomenlosa  Michx .  — 
Hort.  Paris.,  Salle. 

48.  triloba  Poir.  —  (Pa- 
lernne)  ;    (Buchinger). 

21.  sp.  —  Hort.  Paris.,  Thu- 

ret. 

2077.  Cotoneaster 

0.  acLiiii  LiKtla  l.indl.  — 
Amérique  du  N.,  Har- 
vey;  Sikkim,  ex  Herb. 


>'•■    (lu 
class' 

Ind   Or.;  Hoit.  l'aris., 

Salle. 

8.  a  [finis  —  \'osges,  Bu- 
cliiiiger;  Nilayiri,  IIo- 
henackei-;  Ilort.  l'a- 
ris.,  Salle. 

21.  bacUlaris  Wall.  var.  — 
Sikkim,  ex  Heib.  Ind. 
Or.;  W.  India,  Har- 
vey. 

2.  Fontanesil     Spach.    — 

Algérie,  B  a  1  a  n  s  a  ; 
Perse  avistr.,  Kotschy; 
Hort.  Paris.,  Salle. 

18.  granatensis  Boiss.  — 
Sierra-Nevada,  Hohe- 
nacker. 

17.  laxiflora  Jacq.  —  Al- 
taï, Kuhlcwein  ;  Jard: 
dcGand,  Kichx  ;  Hort. 

Paris.,  Salle. 

3.  média.    —   Culta,   llu- 

giienin. 

1 1-12.  melanocarpa  Fisch,— 
Suède,  A  n  d  c  r  s  o  n  ; 
Russie,  Monin,  San- 
son;  Hort  Paris..  De- 
caisne. 

6.  microphylla  Wall.  — 
Himalaya.  Anderson; 
Sikkim,  ex  Herb.  Ind. 
Or.;  Hort.  Par.    Salle. 

4.  inulliflora  Bunge.  — 


.N-   (lu 
class' 

Songaria,  ex  Herb. 

A  Cad.  Se.  Petrop.. 

1'.).  nevadcnsis  Boiss.  — 
Sierra-Nevada,  Bois- 
sier. 

1-13.  immmiilaria  Fisch.  et 
Mey.  —  Syrie,  Kots- 
chy ;  Ivachemir,  ex 
Herb.  Ind.  Or.;  Ara- 
bie. Schimper;  Cili- 
cie,  Balansa;  Georg. 
cauc,  Ilohenacker; 
Hort.  Par.,  Salle 

20.  obtiisa  Wall.  —  Hima- 
laya, Anderson. 

7.  rofiindifolia  AVall.  — 
Sikkim.  ex  Herb.  Ind. 
Or.. 

15.  (omentosa  Lindl.  — 
Mende,  Prost;  Moiil- 
pellier,  Léman  ;Cham- 
béry,  Iluguenin  ; 
Vienne.  Kovats. 

5.  iiniflora  Bunge  —  Al- 
taï, ex  Acad.  Se.  Pe- 
trop.. 

14-11'.  vulgaris  l.indl.  —  Al- 
sace, Becker;  Suède 
Anderson;  Alpes,  Ra- 
vaud;  Himalaya,  ex 
Herb.Ind.Or;  Vienne, 
Kovats;  Irkutsk,  es. 
Herb.  Acad.  Se.  Pe- 
trop.. 


—  52  - 


y 

du 

class' 

10. 

sp.  - 
ret. 

Hoil    !\ir 

2U78 

.  Photinia 

Thu- 


10.  arbutifolia     Lindl.    — 

(Bolander). 

1.  a/fif«/a  Wall.  —  khasia. 

ex  Herb.  Ind.  Or.. 

2.  Benlhainlana  Ilance.  — 

Chine,  Ilance. 

15,  (//a6/'a  Thunb  —  Culta, 
Iluguenin,  Delise. 

14.  intcgrifolia  Lindl.  — 
Khasia,  Sikkini,  ex 
Herb.  Ind.  Or.. 

6.  Japonica  Lindl.  —  Ja- 
pon, ex  Ilerb.  Hort. 
Bot.  Petrop.;  Java,  ex 
Herb.    Lugd.    Batav.. 

8.  lœvis  D.C  —  Japon, 
ex  Herb.  Lugd.  Batav.. 

11.  Lindleyana    Wight    et 

Arn. —  Nilagiri,Hohe- 
nacker. 

12.  Notoniana  Wight  et 

Arn. —  Ceylan,  Th^vai- 
tes,  Hooker;  Java,  ex 
Herb.  Lugtl.  Batav.. 

13.  serratala  Lindl.  —  Ja- 

pon, ex  Herb.  Lugd. 
Batav.. 

'^.  sp.  —  Sikkiin,  ex  Herh. 
Ind.  Or.. 


.\-  du 
ilass' 

4.  sp.  —  (Japon). 

5.  sp.  —  Mercara,   Hohe- 

nacker. 

7.      sp.  —  (Mangalor). 

9.  sp.  —  Hort.  Paris  ,  Thu- 
ret. 

20SO  —  Raphiolepis 

'^.  indica  Lindi.  ■ —  Chine, 
Hance;  Java,  ex  Herb. 
Lugd.  Batav.;  Hort. 
Paris.,  Salle,  Decaisne. 

1  japonica  Lindl  —  Ja- 
pon, Oldham,  ex  Herb. 
Lugd.  Batav.. 

2.  salicifolia  Lindl.  — 
Hort.  l'aris  ,Neuman. 

2081.  Stranoaesia 

1.  (liçiyna  Sieb.  et  Zucc.  — 

Japon,    Maximowicz. 

2.  (jlauccscens   Lindl.    — 

Himalaya,  Anderson; 
Khasia,  ex  Herb.  Ind. 
Or.. 

2082.  Chamaemeles 

1.  coriaccd  LindL  —  Ma- 

dère, Mandon. 

208.'^.  Amelanchier 

2.  Botryapiuni    D.    C.   — 

Terre-Neuve,  Des- 
préaux. 


:-)3  — 


N"  du 

cIbss' 

4-10.  canadensis  Medic.  — 
Californie,  Bolander; 
Japon,  ex  Herb.  Hort. 
Bot.  Petrop.,  Herb. 
Lugd.  Batav.. 

6.  crelica  D.  C.  —  Dalma- 

tie,  Meneghini. 

9.  grandlfolia?  —  Hort. 
Paris.,  Salle. 

2.  integrifolla  Boiss.  et 
Hohen.  —  M' -Gara, 
Kotschy. 

5.  ovalis  Medic.  —  Hort. 
Paris  ,  Decalsne. 

7.  parviflora    Boiss.    — 

Cadnius,  Boissier. 


N"  du 
class' 

I.  valgaris    Mœnch.     — 

Belgique,  Thiélcns  ; 
Fontainebleau,  de 
Brébisson;  Vosges, 
Kampmann. 

8.      sp.   —    Hort.    Paris. 
Salle. 

II.  sp.  —  Amérique,  Thu- 
ret. 

2084.  Osteomeles 

1.  ferraglnca  H.  B.  et  K, 

—   Bolivie,    Mandon. 

2.  pernettyoides  Dcne.   — 

Bolivie,  Mandon. 


Ordo  LWII. 


S  AXIFR  A.G  AGE^E 


Tiil)iis  I.  —  ^axlfrajfoa' 

?088-3  Leptarrhena 

1.  pyrifolia  Br.  —  Sibérie, 
ex  Herb.  Acad.  Se, 
Petrop.. 

2089-4.  Astilùa 

3.  chinensis  Francli. 
et  Sav.  —  Japon,  ex 
Herb.  Hort.  Bol.  Pe- 
trop.. 

5.      Japonica   A.    Gray.    — 


.N"    du 

cl.'iss' 

Japon,  ex  Herb.  Lugd. 
Balav.;  culta,  Hugue- 
nin. 

1.  rivularis  Buch.  llam. 
—  Amérique  du  N  , 
Harvey;  Sikkim,  ex 
Herb.  Ind    Or.. 

2  Tlniinhergii  Wiq.  —  Ja- 
pon, ex  Herb.  Hort. 
Bot.  Petrop.. 

4.  sp  :>  —  Hhasia,  ex  Herb. 
Ind.  Or.. 


:■)'.. 


M"    (In 
class" 

2(J01-G.  Rodgersia 

1.  podophylUi  A.  Gray.  — 
Japon,  exHcib.  Acacl. 
Se.  Petrop.. 

2092-7.  Saxifraga 

92.  adsceiidens  Lin. —  Nor- 
vège, Nyman,  Bois- 
sier;  Mus.  de  Stock- 
holm, Anderson;  Py- 
rénées-Or., Fries. 

67.  adscendens  Lin.  \  ar  — 
Véxiasque,  Aunier. 

133.  a'slivalis  Fisch.  —  Sibé- 
rie ,  Bulise;  Baïcal, 
Monin. 

163-104-165.  Aizoïdes  Lin.  — 
Alpes,  Brongniarl.  de 
Parseval,  Aunier: 
Ecosse,  l^ahington, 
Gréville  ;  Carinihie, 
Buchinger;  Norvège, 
Nyman ,  Areschong  ; 
Grœnland,  Chesnel; 
Pyrénées,  Dafour,  Dii- 
chartre,Monnier,  Mon- 
tagne, Aunier;  Is- 
lande, Jardin;  Terre- 
Neuve,  Despréaux. 

ri-15.  Aizoo/i  J;ic({.  —  Nor- 
vège, Fries;  Terre- 
Neuve,  Despréaux  ; 
Grœnland ,  Chesnel  ; 
Autriche,     Thiélens; 


.N-  (lu 
ilass' 

Sui.sse,  Mouillefarine; 
Alpes,  I5onjean  ;  Vos- 
ges, Godron,  Mou- 
geot;M'-d'Or,d'Isigny; 
Pyrénées.  Monnier, 
Huguenin,  de  Fores- 
tiei';  Gorse,  Kralik . 
ex  Ilerb.  Delise. 
•  l'i.  ajmjlfolia  Lin.  —  Pyré- 
nées, Bordère,  Bon- 
jean,  Duchartre,  Du- 
four,  Monnier. 

58.    Alllonil  ViàxiA  — Suisse, 
Boujean,  ex  Herb 
Ekarti,   Léman;    Pié- 
mont, Monnier. 

43.  androsacea  Lin.  —  Au- 
triche, Thiélens;  Hon- 
grie, Streinz;  Alpes, 
Meissner,  Chaberl,  de 
Brébisson,  Bonjean; 
Pyrénées,  Bordère. 

129.  apeimina  Bertol.  —Col 
de  Tende.  Heu  ter. 

(■>6.  aqaalica  Lapeyr.  —  Py- 
rénées, de  Candolle. 
Duchartre,  Dulour  ; 
Carinthie,  ex  Herb. 
Ekarti. 

8(>.  arachnoldea  Stenib.  — 
Tyrol,  exllerl).  E(|uil. 
Piiloni,  Porta,  Son- 
der. 

36.  arenarioidcs  Ikign.  — 
(Trévisan). 


.).)    — 


N"   du 
class' 

2'i.     arelioides  Lapeyr    — 
Pyrénées.     Bordé  re 
Darracq,  de  Forestier, 
Monnier  ; 

1(>U.  nrundana  Boiss.  —  Es- 
pagne, Boissier. 

157.  aspera  Lin.  —  Alpes, 
Bonjean,  Léman. 
Schimper. 

158-159.  aspera  va.v.  bryoides 
Lin.  —  Alpes,  Bron- 
gniart,  Huguenin. 
Cliabert,  de  Parseval, 
Gnillemin,  Bonjean. 
Léman;  Cantal,  de 
Brébisson  ;  Pyrénées, 
Dncliartre,  Monnier, 
Du  four.  Montagne. 

lOi.  ailantlca  Boiss.  et  Reut. 

—  Rabylie,  Billot;  Al- 
gérie, Debeaux. 

62.    atropiirpurea  Wulf.  — 

Tyrol,  Sonder. 
90.     Bellardikn.  —  Valais, 

Léman. 

173.  hifida  Hook.  —  Cap 
llorn,  Tïooker. 

(i.  Inflora  AU.  —  \P  Cenis, 
Huguenin;  Tyrol, 
Reuter. 

170.  bitcrna  Boiss.  —  Es- 
pagne, Boiss-er. 

187.  Boryi  Boiss.  et  Heldr. 

—  Grèce,  Despréaux, 
Boissier. 


N-   (lu 

class' 

161.  hroiicllialls  Lin.  —  Si- 
bérie, Mandcbourie, 
ex  Ilcrb.  Acad  Se. 
Petrop.  ;  Transbaïcal, 
Monin. 

161 '''\  hronc/uaHs  Lin.  var. 
congesta  Willd.  — 
Mandchou  rie,  ex 
Ilerb.  Acad.  Se.  Pe- 
trop.. 

155.  Brunoniana  Wall.  — 
Himalaya,  Sikkim.  ex 
Herb.  Ind.  Or.. 

106.  huJbifcra  Lin.   —   x\u- 

triche,  Hochstettor. 

Kovals  ;  Italie,     Du- 
rando. 

102.  biilbifera  Lin.  var.  — 
Grèce.  Boissier;  Atli- 
que,  de  Franqueville. 

100.  bulbosa  Hochst.  —  Cin. 
tra,  Welwitsch. 

.37.  Biirseriana  Lin.  — 
Carinthie,  ex  Herb. 
Equit.  Pittoni;  Ty- 
rol, Mcneghini. 

29.  cpesia  Lin.  —  Alpes, 
Meissner,  Au  nier,  Hu- 
guenin, Reuter  ;  Py- 
rénées, Monnier. 

61.  cœspilosa  Lin.  —  Nor- 
vège, Boissier  et  Reu- 
ter; Sibérie,  ex  Herb. 
Acad.  Petrop.. 


oG  — 


N"  (lu 
class' 

6lb'^  cxspitosa  Lin.  var.  ^e- 

niiina.   -    Sibérie,  ex 

Ilerb.   Acad.  Pelrop.. 

80.  cœspitosa  Lin.  var. 
sponheinica  GmeL  — 
Palalinat,  Schultz,  ex 
Ilerb.  Ekarli;  Jura. 
Grenier. 

168.  Ca/?îpo.Çft  Boiss.elReut. 
Espagne,  Boissier,  del 
Campo. 

65.  capitata  Lapeyr.  —  Py- 
rénées, Bordère,  Du- 
chartre,  de  Foroetier. 

108.  carpathica  Keichb.  — 
(Hongrie). 

18.  carillagmea  Willd.  — 
Caucase,  Hohenacker, 
ex  Herb.  Acad.  Se. 
Petrop. 

99.  Cas  te  l la  n  a  Boiss.  et 
Reut.  —  Espagne, 
Boissier  et  Reuter. 

105.  cernua  Lin.  —  Norvège, 
Boissier,  Nyman; 
Groenland,  Chesnel; 
Sibérie, ex  Ilerb.  Acad. 
Se.  Petrop.  ;  Russie, 
Monin. 

68.  cervicornis  \'iv.  — 
Corse,  Requien,  Lé- 
man, Kralik,  .lordan. 

160.  cherlcnoides  Don.  — 
Kamtschatka,  ex  Ilerb. 
Acad.  Pelrop.. 


N"  ,lu 
class' 

120.  Cliisll  Gouaux.  —  Py- 
rénées, Dufour,  de  Fo- 
restier ;  Montauban, 
Duchartre;  Mende, 
Prost. 

1.3.  cochlearis  Reichb.  — 
Alpes-Maritimes,  Reu- 
ter; Ligurie,  Gennais. 

79.  comlensata  Gmel.  — 
Palatinat,  Bucbinger; 
Pyrénées,  Brongniart  ; 
Vosges,  Perrin. 

89.  controversa  Sternb.  — 
Alpes,  Kovats,  Heus- 
chel.  de  Notaris;  Ita- 
lie, Leresche. 

112.  cordifolia  Harv.  — 
Ilort.  Paris.,  ïhuret. 

186.  coriophylla  Griseb.  — 
Dalmatie,  Petter. 

98.  corsica  Gren.  et  Godr. 
Corse,  De  beaux 

179.  corymbosa  Hook  et 
Thoms.  —  Sikkim,  ex 
Ilerb.  Ind.  Or.. 

103.  Cossoniann  Boiss.  et 
Reut.  —  Espagne. 
Boissier,  Léman. 

7.  Cotylédon  Lin ,  -  Suède, 
Fries;  Norvège,  Angs- 
trom  ;  Alpes, Meissner, 
Huguenin. 

111.  crassifolia  Lin.  —  Sibé- 
rie,   ex    Herb    Acad. 


r>l 


IN"  du 
ciass' 

Se  i  Pctro[)  ;   Baïcal. 

Monin. 

19.    cr/i5/a/a  Vest.— (Tyrol). 

71.  cuncata  Willd.  —  Es- 
pagne, Boissieret  Revi- 
ter. 

127.  ciineifolia  Lin  var.  sii- 
bintec/ra —  Porenlruy, 
Lesible. 

150.  Cymbalaria  Lin.  —  La- 
zistan,  Balansa;  Perse, 
Bulise. 

09.  cyrnosa,  VValdst.  et  Kit. 
—  Hongrie,  Wagner. 

116.  davLirica  Willd.  —  Si- 
bérie, Buhse,  exHerb. 
Acad.  Se.  Petrop.. 

8.3.  decipiens  Ehrh.  —  Bo- 
hême, Muller;  Harz, 
Decaisne;  Vosges,  Bu- 
chinger  ;  Hort.  Ca- 
dom.,  Chauvin. 

137.  dentata  Link.  —  Amé- 
rique du  N.,  ex  Bot. 
Soc.  of  London. 

26.  diapensoidcs  Bell.  —  Ty- 
rol,  ex  Ilerb.  Equit. 
Pittoni;  Alpes,  Bon- 
jean,  ex  Herb.  Ekarli, 
Léman,  Trévisan;Li- 
gurie,  Gennais. 

UQ'''^  diversifolia  var.  More- 
rofliana  Wall.  —  Né- 
paul,  de  Limminghe. 


N"  du 
class' 

149.  diversifolia  Wall.    var. 

panvissifolia   Don.  — 

Sikkim,  ex  llerb.  Ind. 

Or.. 

il.  elalior  Mer  t.  et  Koch.  — 
Carniole,  ex  Herb. 
Ekarti  ;  Stirie,  ex  Herb. 
Equit.  Pittoni. 

130.  elcgans  Nuit.  —  (Ba- 
bingtoii). 

126'"^  erosa  Pursh.  —  Pen- 
sylvanie,  Porter;  Hon- 
grie, Trévisan;  cul  ta, 
Huguenin,    Bonjean. 

5.5.  exarata  Vill.  —  Alpes, 
Bonjean,  Montagne; 
Auvergne,  Bron- 
gniart;  Pyrénées,  Au- 
nier;  Espagne,  Reu- 
ter. 

189  Facchinii  Koch.  —  Ty- 
rol,  Reutcr,  ex  Herb. 
Equit.  Pittoni. 

3C.  Fischeri  Ser  —  S'-Lau- 
rent,  ex  Herb.  Acad. 
Se.  Petrop.. 

153.  flagellaris  Willd.  — 

Thibet,  ex  Herb.  Ind. 
Or.;  Altaï,  ex  Herb. 
Acad.  Se.  Petrop.. 

154.  flagellaris  Willd.    var. 

platypeiala  Sm.  — 
Spitzberg,  Sonder;  Si- 
bérie, ex  Herb.  Acad. 
Se.  Petrop.. 


—  58 


N-  du 

class' 

23 .  Frideric  l-A  iigiisti  Bi  a  - 
solello.  —  Olympe, 
Boissicr,  de  ^'olal■is; 
M  o  n  len  egro  ,T  rév  i  sa  n 

05.  genimulosa  Boiss.  — 
Grèce,  Boissiei-. 

72.  geranioides  Lin.  —  Py- 
rénées, Duchartre, 
Irat,  Montagne. 

135  GeumUn  —Pyrénées, 
Bordère,  Brongniart, 
Ducharlre 

54.  glabella  Bertol.  —  Na- 
ples,  Leresche. 

91.  r/Zac/a/fS  Ilarv.  — Culta, 
Huguenin. 

15G.  glandLilosa\Vàll  —  Né- 
l)aul,  de  Limminghe. 

77.     f//o6a/t/"era  Desf.  —  Ka- 
'  bylie.     Billot;    Oran, 
Boissier  ;    Espagne, 
Boissier. 

77^'^  globiillfera  Desf.  var. 
gihrallarica  Boi:s.  et 
lient.  —  Gibraltar, 
Boissier. 

16G.  granalcnsis  Boiss.  — 
Oran,  Bourgeau. 

96-97.  grarmlata  Lin.—  Alle- 
magrie.  Kovats;  \er- 
sailles,  Chesnel;  Al- 
pes, Bonjean.  Ilugue^ 
nin;   Pyrénées,   Mon- 


N"  du 
class 

nier; Calvados.  T^enor- 
mand,  Chauvin;  Var. 

6'">.  grœnJandica  Lapeyr.  — 
Pyrénées,  Bordère.  de 
Candolle.  Duchartre, 
Dufour.  de  Forestier, 
Grenier,  Ravaud. 

167.  //«/m'/t'W Boiss. et Reut. 
—  Espagne,  Boissier. 
de  Franqueville. 

140.  hcderacea  Lin.  —  Asie 
Mineure,  Boissier; 
Liban,  Gaillardot  ; 
Grèce,  Despréaux; 
Crète,  ex  Herb.  Ekarti. 

14L  hcderœfolia  Hochst.  — 
Abyssinie,  Schiniper, 
de  Franqueville. 

177.  hemisphxrica  Hook  et 
Thoms.  —  Sikkim,ex 
Herb.  Ind.  Or  . 

151-152.  HirculusUn."  La- 
ponie,  Léman;  Suède, 
Angstrom;  Allema- 
gne, Buchinger,  Son- 
der; Suisse.  Bonjean. 

UT.  hieracifolia  Waldst.  et 
Kil— Sibérie, exikrb. 
Acad.  Se.  Petrop.; 
Russie,  Monin;  Nor- 
vège, Fries;  Espagne, 
Bourgeau. 

185.  hispanica  Coss.  —  Es- 
pagne, Bourgeau 


—  39 


N"  du 

class' 

132.  hirsiifd  Lin.  —  Pyié- 
rcnées.  Monnier,  Au- 
nier;  Alpes,  Bonjcan; 
N  6  p  a  II  1 .  T  r  (>  V  i  s  a  II  ; 
ciilla.  llugucnin. 

12.  HostuTaxisch — Suisse, 
ex  Hcrb.  Ekarli. 

18i.  Huetiana  Boiss.  —  Tré- 
bizonde,  Bourgean; 
Arménie.  Boissier. 

131'..  hybrlda  \  ill.  —  Culta, 
Bonjeau. 

78.  hypnoiclcs  Lin .—  Ecosse, 
Babinsrion.  (îréville; 
Belgique,  Thiélens; 
M'-d'Or,  d'Isigny; 
Diôme,  Chabert  ;  Al- 
pes,Solier;  Var,Hanry. 

5.  imhricala  Royle  —  Ti- 
bet; Sikkini,  ex  Heib. 
Iiid.  Or  . 

57.  j/î//"ica/a  Lapeyr.  —  Cau- 
terels.  Monnier  ;  Va- 
lais, Guebliard. 

178  Jacquemontiana  Desv. 
—  Sikkim,  ex  Herb. 
Ind.Or.. 

2.  Aor/H/IIomung.  —  Ty- 
rol.  Sonder. 

180.  Kolschyi  Boiss.  -  Cili- 
cie,  Kolscby. 

73.  ladanifcni  Lapeyr.  — 
Mcade,    l'rosl;    Pyré- 


.\-   du 
class' 

nées,    Bonjean,    Mon- 
tagne; Corse,    Delise. 

SI.  lepfop/iyl/a?  —  Culta, 
Watson. 

59.  feiicaniha  Thomas.  — 
Valais.  Bonjean,  IIu- 
guenin,  Reuter. 

121.  leiicanthemifoUa Mich\. 
—  Caroline,  Curtis. 

113.  liuiilata  Wall.  —  Hi- 
malaya, ex  Herb.  Ind. 
Or.;  culta,  Lenor- 
mand. 

U».  iuigulala  Bell.  —  Alpes, 
Heuter,  de  ^otaris, 
Jordan;  Italie,  Du- 
rando,  Gennais. 

9 .  loiiç/ifolia  Lapeyr.  —  Py- 
rénées, de  Forestier, 
(irenier. 

25.  luleo-purpiirea  Waldst. 
et  kit.  —  Pyrénées, 
Ducharlre. 

17.  Iiileo-virùlis  Schott  et 
Ivotsch.  —  Transylva- 
nie, ex  HerJj.  E(iuit. 
Pittoni. 

17t>.  LychnUis  Hook.  et 
Thoms .  —  Sikkim. 
ex  Herb.  Ind.  Or.. 

183.  mac  mut  ha  Vioiss.—  \i- 
ménie,  Boissier. 

75.  madcrcnsis  Don.  —  Ma- 
dère. Mandon. 

4 


00 


,\-  du 
class' 

47.     m  âge  II  an  ira    l^oir.    — 

Magellan,  Lecliler. 

2').  març/lnata  Sternb.  — 
Naplcs,  ex  Hcib.  Le- 
rcsche. 

22.  média  (Joiian  —  Pyré- 
nées, Duchaiire;  ex 
Hcrb.  Kkaiii,  Gueb- 
hard;Irat,  Montagne. 

125.  jnelaleucaVlsch.  —  Si- 
bérie, ex  Herb  Acad. 
Se.  Petrop.  ;  Altaï.  Mo- 
nin. 

14"^.  Mertenstaiia  Brongn. — 
Sitcha,  ex  Herb  Acad 
Se.  Petrop.. 

42.  moschata  Wulf.  —  Au- 
tricbe,  Kovats,  Lé- 
man ;  Islande,  Jardin; 
Jura,  Buchinger;  Al- 
pes ,  de  Brébisson , 
Boissier,  de  Parseval, 
Huguenin;  Pyrénées, 
Brongniart,  Annier, 
de  Forestier.  Des- 
préaux,Monnier,Mon 
tagne,  Roussel. 

50.  miiscoides   Wulf.    var. 

laxa  Koch.  —  Alpes, 
Salisburg,  Meissner. 

51.  muscoidesWuU.  \av. — 

Alpes,  Bonjean,  Mon- 
nier;  Pyrénées,  Mon- 
nier. 


.\"    (lu 

L'iass' 

53.  miiscoides  Wu  1  f.  ?—  Au- 
triche sup",  Tbiélens. 

21.  mutafa  Lin.  —  Munich, 
Buchinger;  Isère,  Cha- 
bert. 

5G.  nervosa  Lapeyr.  —  Py- 
rénées, Bordcre,  de 
Candolle,  de  Fores- 
tier, Grenier.  Guille- 
min,  Monnier. 

188.  nevadensis  Boiss.  — 
Sierra-Nevada,  Bour- 
geau. 

34  nitida  Schreb.  —  Sibé- 
rie, Buhse. 

114.  nivalislÀn. —  Laponie, 
Nyman;  Sibérie,  ex 
Herb.  Acad.  Se.  Pe- 
trop.; Labrador,  Van 
den  Bosch  ;  Norvège, 
Areschong,  Boissier  et 
Reuter. 

117,  olympien  Boiss.  — 
Olympe,  Boissier. 

1.  oppositifulia  Lin.  — 
Terre-Neuve,  Des- 
préaux ;  Suède,  Fries  ; 
Sibérie,  ex  Herb.  Acad 
Se.  Petrop.;  Pyrénées, 
Bordère. 

143.  orientalis  Jacq.  — 
Grèce,  Chauvin;  ïré- 
bizonde,  d'Urville  ; 
Gênes,  de  Notaris. 


61 


N"  du 

class' 

115.  pallida  Wall.-  S  i  k  L i  m , 
ex  Herb.  Ind.  Or.. 

30.  païens  Gaiul.  —  Suisse, 
ex  Herb.  Ekarti, Gueb- 
hard,  Thomas. 

70.  pedemontana  AU.  — 
Alpes,  de  Nolaris, 
Renier;  Corse,  Duby. 

101.  pendaliflora  Bas  t.  — 
M'-Dore,    Buchinger. 

119.  pensylvanica  Lin.  — 
Ohio,Kampman  ;  Pen- 
sylvanie,   Buchinger. 

74.  pentadacfylis  Lapeyr.  — 
Aude,  Ii-at;  Pyrénées, 
de  CandoUe,  Guille- 
min. 

87.  pctnva    Lin     —    Italie, 

Garovaglio,  Trévisan, 
Zanardini. 

41.    planlfolia  Lapeyr.   - 
Suisse,  Lagger;  Ali)es, 
Huguenin;    Bex,    Lé- 
man; l^yrénées,   Bor- 
der e. 

88.  ponx  Sternb.  —  Italie, 

Huguenin. 

62.  piibescens  D.  C .  —  ïerrc- 
ÎNeuve,  Despréaux; 
Alpes,  de  Brébisson; 
Montpellier,  Grenier  ; 
Pyrénées.  Montagne; 
Espagne,  de  Notarls, 
Boissier,  Bourgeau. 


y-  du 

cl;iss' 


03. 


oi 


8. 
28 
14G 
3. 


171 
110 


31. 


145 


pubescens  D.C.  var.  — 
Alende,  Prosl;  Olympe, 
Boissier. 

puncfala  PalL—  Sitcha, 
ex  Herb.  Acad.  Se. 
Petrop  ;  Altaï.  Pres- 
cott;  culta,   Bonjean. 

pyramidalis.  —  Culta, 
Chauvin. 

rannilosa  Wall.  —  (An- 
derson). 

rt'pa/u/aWilld.  — Grèce, 
Despréaux. 

refusa  Gouan.  —  Alpes, 
Guillemin, Huguenin, 
Jordan  Leresche, Ren- 
te r. 

ReLileriana  B  o  i  s  s  .  — 
Espagne,  Boissier. 

riviilaris  Lin.  — Groen- 
land, Nyman  ;  Labra- 
dor, Van  den  Boscb  ; 
Laponie,  ex  Herb. 
Ekarti;  Norvège,  Dic- 
kie,  Nyman,  Zetters- 
tedt;  Sibérie  ex  Herb. 
Acad.  Se.  Petrop.. 

Borheliana  Sternb.  — 
Hongrie,  ex  Herb. 
Ekarti. 

rotundlfolia  Lin.  — 
Stirie,  ex  Herb.  Equit. 
Pittoni;  Lac  Majeur, 
ex    Herb.   Hort.    Bot. 


—  02 


cl;iss' 

IMsnni;  Alpes,  de 
Brcbissoii  ;  Corse,  Kra- 
lik. 

■i-  nudolp/iidiui  Ilornsch. 
—  Tirol.  kickx. 

175.  sag Liioides  Hook.  et 
Tlioins.  —  Sikkim,  ex 
Herb.  Ind.  Or.. 

1:19.  sar/iie/Llosa  Lin.   —  Ja- 
pon, ex  Ileib.  Lugd 
Batav.. 

Si.  Schraderi  SternJj.  — 
Carpalhes.    Trévisan. 

144.  scofophila  Boiss.  — 
Grèce,  Boissier. 

39.  scdoidcs  Lin.  —  Tirol, 
Millier,  Pichler;  Ca- 
rinthie,  Beuter;  Na- 
ples,  Leresche. 

45.  Sc[/uicri  Spreng.  — 
Suisse,  Buchinger, 
Huguenin,  Beuter; 
Bex,  Delise. 

1 3S.  s  c  r  r  a  I  i  fo  I  i  a  Mack .  — 
Amérique  du  ^ord. 
ex  Bot.  Soc.  of  Lon- 
don 

4G.  scrpyllifolia  \ar.viscosa 
Trautv.  —  Sibérie,  ex 
Ilerb.  Acad.  Se.  l^c- 
trop. 

142,  Siblhoi-pil  Boiss.  — 
Crète,  lleldreich; 
Grèce,  Ilolienacker. 


N-    (lu 
ci;iss' 

107  sibirica  Slernb.  — 
M  a  n  d  c  h  o  u  r  i  e ,  ex 
Ilerb.  Acad.  Se.  Pe- 
trop.;  Sibérie, ex  Ilerb. 
■  Ekarli;  Hongrie,  ex 
Herb.   Lquit.  Pittoni. 

109.  sibirica  Lin.  var.  —  Ly- 
die, Boissier. 

85.  spallmlata  Desf.  —  Al- 
ger, Durando;  Sierra- 
Nevada,  Bourgeau, 
Boissier. 

27.  sqiiarrosa  Sieb.  —  Ca- 
rinlbic,  Muller;  Alpes 
ital.,Zanardini;  Tirol. 
ex  Herb.  Equil.  Pit, 
toni,  ex  Ilerb.  Ekarti, 
Buchinger. 

16.    Stabiaiia     Tenore      — 
Castellamare,    Gucb- 
lirad. 

174.  Siella-aurca  Hook.  et 
Thoms.  —  Sikkim,  ex 
Herb.  Ind.  Or.. 

122.  stellarisLin. — Norvège, 

Areschoug,  Nyman  ; 
Tirol,  ex  Herb.  Ekarli  ; 
Alpes,  Bonjean,  Bron- 
gniart,  Husnot;  Pyré- 
nées, Monnier;  Corse, 
Kralik. 

123.  slcllaris  Lin.  var.  Bra- 

nuniaiia  AVall.  —  Sit- 
cba,  ex  Herb.  Acad. 
Se.  Petrop.. 


63 


,\"'  (in 
rhiss' 

12 i.  slc//(iris  Un.  var.  folio- 
/<is(i  W.  ]\i.  —  Suède, 
ZeLtersIcdt  :  Sibérie, 
e\  Herb.  Acad.  Se. 
Pelrop. . 

4U.  slc/iopclald  Caud  — 
Styrie,exHerb.Ekarti, 
Ilugucnin;  Suisse, 
IIui.''U(;Ilill,lleh^leiucl•. 

!S2  Sleriibergii  ^^'all.  — 
Allemagne,  Ilugue- 
niii  ;  liobème,  Buchin- 
ger;  Jur.a,  Grenier. 

12l>.  sir'mnm  Wall.  —  Sik- 
kini,ex  Herb.  Ind.  Or. 

172.  SullirantL  Tovr.  et  Gr.  ? 
—  Ohio,  Sullivanl. 

3ô.  tenelln  Wulf.  —  Car- 
niole,c.\Herb.  Ekarli: 

Styrie,  Sonder. 

isi.  Tl/iii(/iana  Kegel  et  Ti- 
ling  —  Sil)érie  or., 
l)uhse. 

l'.''J.  lombra/ieiisis   Boiss.  — 

(Tiroi). 

102.  Iricuspuldla  llollb.  — 
Grœnland,  Sonder. 

93.  IridaclylUes  Lin.  —  \n 
gleterre,  Babington; 
\  i  re ,  L  e  n  o  r  m  a  n  d  ; 
\  endée.Gènevier  ;  Ita- 
lie, Bolleii.  de  Farse- 
val. 


.\°'  tlii 

'Jl.  /rit/nc/y/i/cs  Lin.  var. 
exUis  Poil.  —  Savoie, 
lionjcan:  ^  ire,  l.eiior- 
iiiand. 

i4.  Iridcns  .lan.  —  (de  No- 
fa  ris). 

7d.  li'ifurcala  Scbrad.  — 
Sierra  Nevada,  Bour- 
geau 

131.  u/iil/rosa  Lin.  —  Angle- 
terre. Babington; 
Suisse.e.vflerb.Elcarti; 
Pyrénées,  Ducbartre. 
Du  four. 

1.^2.  vaginalis  Turcz.  —  Si- 
bérie or.,  Bubse. 

32.  r(i/</cnsis  D.C.  -  Al- 
lées, Grenier.  Ilugue- 
nin,  Reufer. 

38.  Van(/cini<,[Qvn\).  -  Ita- 
lie, de  Nolaris,  IIus- 
not,    Léman.   Mu  lier 

118.  Virr/i/iicnsis  iMicbx.  — 
Améri(|ue  du  N.,  ex 
Bot.  Soc  of  London  ; 
Delà  w  are.  Canby  ; 
Étals-Lnis,  Léman; 
Obio,  Kami)mann. 

2093  8.  Zalbrucknera 

i.  paradoxa  Bcichb.  — 
Si  y  rie,  e.\  Herb  Lquit. 
Pilloni,  Léman. 


—  tl'l. 


N°"    (lu 

dass' 

2094-U.  Bolandra 

i.  californica  A.  Gray.  — 
Californie,   Bolaiider. 

2005-10.  Boykinia 

1.  acon  illfolia  NuU.  — 
Caroline,  Buckley, 
Curtis. 

20'.)S-13.   Vahlia 

4.  cape n sis  Tlninh.  — 

Afrique  anslr.,  Eck- 
lon  et  Zeyher;  LcCap, 
Drcge. 

5.  cordofana   Hochsl.    — 

Nubie,  Kotschy. 

4.  oldenlandloides  Roxb. 
—  Ceylan,  Ilooker. 

3.  tomentosa  DC.  —  Sé- 
négal, Perrottet. 


N"   fin 

ckiss' 


3. 


IFe/c/miiReichb.- Nu- 
bie, Kotschy,  kralik  ; 
Maisor  elCarnalic,  ex 
Herb.  Ind.  Or  :  Scn- 
naar,  Hohenacker. 

2099-14.  Tia relia 

biternata\en[.—  Caro 
line,  Curtis. 

covdlfolia  Lin.  —  Amé- 
rique du  N  .  ex  Bot. 
Soc.  of  London  ;  Pen- 
sylvanie,  Canby  ;  Ilort. 
Paris.,  Lesible. 

polyphylla  Don.  —  Ja- 
pon, ex  Herb.  Ilort. 
lîot.  Petrop.. 

Irifollata  Lin.  —  Sitcha, 
ex  Kerb.  Acad.  Se. 
Petrop  . 

{A  suivre). 


D'   F.  4>i(loii.    —    I^o  .>fl€'ji;-ali<liif|iio  du 
Cal%ai<loM 

1.  —  Etat  de  nos  connaissances  sur  le  mégalithique 

ft'u  Calvados 

Le  inégal  il  hique  du  Calvados  n'a  été  jusqu'ici 
l'objet  que  d'études  sommaires.  Actuellement,  la 
slatislique  même  des  mégalithes  existants  ne  peut 
être  considérée  comme  définitivement  établie  et, 
d'autre  part,  la  description  exacte  des  monuments 
connus  reste  à  faire. 

En  ce  qui  concerne  la  siatisli<]iie,  les  indications 
fournies  jiar  les  habilanls  ont  seules  servi  de  base 
à  rétablissement  des  listes  de  mégalithes  que 
nous  possédojis.  Personne  n'a  jusqu'ici  procédé  à 
l'exploration  systémati(jue  du  terrain  en  auc  d  en 
découvrir  de  nouveaux.  Or,  il  sulfit  de  parcourir 
les  publications  spéciales  (par  exemples  les  Bulle 
tins  delà  Société  Préhistorique  française,  les  tomes 
successifs  des  Congrès  préhistoriques  de  France, 
ou  de  YHomine  préhistorique,  etc.),  ])our  constater 
que,  chaque  année,  dans  des  régions  qui  pouvaient 
passer  pour  bien  connues,  on  trouve  encore,  à  la 
condition  de  les  cherchei-  de  propos  délibéré,  des 
monuments  inédits.  Il  en  serait  certainement  de 
même  dans  notre  dépai'tement.  Les  recherches 
commencées  par  M.  le  D''  Doranlo  dans  la  plaine 
de  Caen  nous  en  ont,  d'ailleurs,  donné  la  preuve 
en  nous  faisant  connaître  plusieurs  pierres  inté- 
ressantes jusque-là  restées  inaperçues.  Depuis, 
M.  Doranlo  a  découvert  à  la  Brèche  au-Diahle, 
près    Falaise,    toujours   grâce    à   une   exploration 


(ili 


systématique  du  terrain,  le  ])remiei'  polissoir  fixe 
signalé  dans  le  Calvados. 

La  description  des  mégalithes  actuellement 
connus  dans  le  Calvados  demanderait,  elle  aussi, 
à  être  mise  au  point-  Les  données  utilisées  pour 
les  statistiques  générales  sont  souvent  déjà 
anciennes.  Tous  nos  mégalithes  ont  besoin  d'être 
revus  par  des  observateurs  animés  du  souci  de 
recherchei"  et  de  vérifier,  en  ce  qui  les  concerne, 
un  certain  nombre  de  faits  sur  lesquels  l'attention 
n'a  été  appelée  qu'à  une  époque  assez  récente. 
Beaucoup  de  détails  ne  peuvent  en  elï'ct  être  cons- 
tatés, ou  notés  comme  absents,  que  si  on  les  a 
intentionnellement  cherchés.  C'est  tout  récem- 
ment, par  exemple,  qu'ont  été  signalées,  par 
moi-même,  les  curieuses  sculptures  cupuliformes 
des  menhirs  du  littoral  de  la  plaine  de  Caen, 
connus  cependant  depuis  longtemps.  Aucun  de 
nos  mégalithes  ne  possède  encore  sa  <(  monogra- 
phie n  complète,  comprenant  sa  description  exacte 
et  le  commentaire  de  sa  station  :  topographie  du 
pays  aux  temps  néolithif|ues,  existence  dans  le 
voisinage  de  voies  anciennes,  de  stations  de 
surface,  d'enceintes  défensives,  de  traces  d'occu- 
pation ou  de  sépultures,  existence  dans  les  envi- 
rons de  points  d'eau  ou  de  gués,  etc..  Signa- 
lons, cependant,  les  deux  brèves  notices  de  M.  Hue 
et  la  note  de  M.  le  D""  Doranlo. 

En  cet  état  trop  fragmentaire  de  nos  connais- 
sances on  ne  pourra  donc  trouver  ici  qu'un 
ensemble  tout  provisoire  d'aperçus  sur  le  mégali- 
thique  du    département    du   Calvados.    Ce    sera 


—  ni  — 

surtout  un  guide  à  l'usage  des  personnes  désirant 
visiter  nos  mégalithes.  Encore  est-il  plusieurs 
points  ffue  jai  dû  laisser  de  côté  provisoirement 
pour  éviter  d'avoir  à  dilTércr  la  pidjlication  de 
cette  notice. 

11.  —  Statistiques  de  A.  de  IVIorfillet  et  de  L.  Coutil 

Le  travail  fondamental  à  consulter  sur  le  méga- 
lithique du  Calvados  est  la  statistique  publiée  en 
1804  par  Adrien  de  Mortillet  et  dans  laquelle 
figurent  toutes  les  indications  de  mégalithes 
publiées  jusqu'à  cette  époque.  Le  total  auquel 
arrive  lautcur  estde  6^7  indications  se  décomposant 
ainsi  : 

Dolmens  ou  sépultures  dolméniques.  31 

Menhirs .31 

Alignement 1 

Pierres  diverses 4 

Polissoirs 0 

Allées  couvertes 0 

Dans  cet  ensemble  figurent  beaucoup  de  monu- 
ments détruits,  de  roches  en  place  prises  pour  des 
monuments  élevés  de  main  d'homme,  de  pierres 
à  légendes  de  nature  indéterminée,  et  aussi  quel- 
ques doubles  emplois.  Mais,  après  avoir  donné 
cette  liste  générale,  A.  de  Mortillet  reprend,  com- 
mune par  commune,  chacune  de  ces  67  indicaiions 
en  en  discutant  la  valeur,  de  sorte  que  tous  les  élé- 
ments de  nos  connaissances  actuelles  sur  le 
mégalilhique  du  Calvados  se  trouvent  déjà  mis 


—  r.8  — 

au  point  dans  la  slalistique  do  de  Moiiillet,  qui 
reste  le  travail  auquel  on  doit  constamment  se 
l'eporter  quand  on  s'occupe  des  mégalithes  du 
Calvados 

Plus  récemment,  M.  Léon  Coutil  a  publié  plu- 
sieurs études  statistiques  sur  les  méf^alilhes  "  des 
cinq  départements  de  la  Normandie  ».  La  stalis 
tique  figurant  aux  comptes  rendus  du  Congrès  de 
Vannes  de  1906,  p  358,  donne  pour  le  Calvados 
les  nombres  suivants  : 

Dolmens existants 

Tumulus  dolméniques  — 

Menhirs — 

Pierres  à  légendes   .     •  — 

Polissoirs — 

Allées  couvertes  ...  — 

Alignement  ...  — 

Cette  statistique  est  incomplète  et  ne  mentionne 
certainement  i)as  tous  les  monuments  existants. 
Elle  ne  totalise  même  pas  tous  les  mégalilhes 
figurant  dans  le  travail  plus  détaillé  du  même 
auteur  de  1907  et  cette  seconde  liste  n'est  elle- 
même  pas  complète,  M.  Coutil  faisant  expressé- 
ment remarquer  qu'il  s'est  borné  à  signaler  «  les 
monuments  les  plus  intéressants  »,  au  moins  en 
ce  qui  concerne  les  menhirs.  Un  certain  nombre 
d'indications  omises  se  trouvent,  d'ailleurs,  repor- 
tées dans  la  notice  de  1900,  consacrée  aux 
<(  légendes  )>  relatives  aux  mégalithes.  J'ai  rectifié, 
dans  ma  note  du  Congrès  archéologique  de  Caen 
de  1909,  la  statistique  de  M   Coutil  en  ce  qui  con- 


1  : 

détruits 

2 

2  : 

— 

12 

Kl; 

— 

1 

l(i: 

— 

3 

0: 

0 

0; 

0 

0  ; 

— 

0 

cerne  le  nomlire  paiticulièrcmenl  iiiléressant  de 
tiuinilas  existants  et  détruits. 

En  réalité  le  mégalithique  du  Calvados  est  nota- 
blement plus  riche  que  ne  l'indiquent  les  listes 
de  M.  Coutil,  qui,  inventoriant  d'un  seul  coup  le 
fief  normand  tout  entier,  s'est  probablement 
interdit  d'entrer  dans  la  discussion  de  quelques 
questious  litigieuses- 

III.  —  Statistique  actuelle  des  mégalithes 
du  Calvados 

La  statistique  des  mégalithes  actuellement  exis- 
tants dans  le  département  me  paraît  pouvoir  être 
établie  de  la  façon  suivante  : 

Dolmens 2 

Tumulus  mégalithiques.     •  3 

Menhirs    .......  15  (1) 

Alignement   .     • 1 

Polissoirs ........  1 

Allées  couvertes     .....  0 

Les  mégalithes  actuellement  connus  et  encore 
existants,  soit  debout,  soit  renversés,  sont  donc 
au  nombre  de  22  (2).  Ils  sont  situés  dans  les  loca- 
lités suivantes  : 

1°  Dolmens  :  \,  Beuville(Les  Pierres-Tremblantes); 
2,  Saint-Germain-de-Tallevende  (La    Loge- 
aux-Sarrazins)  ; 


(1)  19  si  on  accepte  les  <<  Grosses  Devises  »  do  Thaon 

(2)  2B  avec  les  «  Grosses  Devises  ». 


-    70   — 

2°  Tamiilas    mégalithiques  :    1,  Condé-siir-irs  (ou- 
A  erl  )  : 

2,  Colombiers  sur  Seulles  (ouvcrl); 
H,  Fonlenay-le-Marmioii  (Ibuilhî  elrestauré). 
3°  Aiignemenl  :  I,  Moiilchaiivet: 
4°  Polissoir  :   I,   La  Brèche  au-Diable    sur   Bons- 
Tassilly).   Voir  la   noie  de  M.   le  clocleur 
Doranlo  ; 
0"  Menhirs  :  1,  Villerville  (La  Grosse  Pieii-e  de  la 
Bergerie)  ; 
2,  Livarot  (La  Pierre  Tournante); 
H,  Ussy  (La  Pierre  du  Posl,  renversée); 
4,  Ussy  (La  Pierre  de  la  Iloberie); 
a,  Condé-sur  Ifs  (La  Pierre-Cornue). 
(i,  Gouvix  (La  Pierre-Tourniresse): 

7,  Fresney-le-Puceux  (Pierre  tournante  ou 
de  Cambero,  renversée); 

8,  Culey-le-Patry  (Pierre  à  la  Demoiselle,  au 
lieu  dit  :  Belle  Roche  renversée); 

9,  Thaon  (Pierre-Tourniresse  ;  d'autres  mé- 
galithes existent  aussi  dans  le  voisinage); 

10,  Bény-sur  Mer  (La  Demoiselle); 

11,  Reviei-s  (ne  porte  pas  de  nom); 

12,  C-olombiers  sur-Seulles     (La      Pierre- 
Debout); 

l.S,  Villy-Bocage  (La  Pici-rc-Lée)  : 
14,  Lassy  (La  Pierre  Grise,  brisée  et  dépla- 
cée) : 

13,  Montchauvet  (La  Pierre  de  Hu); 

La  Pierre-Coupée  de  Saint-Sever  et  la  Pierre- 
Dialan  de  Jurques  sont  des  accidents  naturels 
du  sol. 


-    71    - 

IV.    —  Caractères   particuliers  du   mégalithique 

du    Calvados 

Le  mégalitliique  du  Calvados  oflVc  un  certain 
nombre  de  caractères  particuliers  dont  les  i)rin- 
cipaux  me  paraissent  être  les  suivants  :  a.  absence 
des  allées  couvertes;  b.  fréquence  exceptionnelle 
d'un  genre  assez  rare  de  sépultures  mégalithi- 
ques :  les  tumulus  à  galeries  avec  chambres  circu- 
laires voûtées  en  pseudo-coupoles;  c.  fréquence 
des  menhirs  sur  le  parcours  d'anciens  chemins 
datant  de  l'époque  de  la  pierre  polie  et  qui  devin- 
rent plus  tard  des  voies  romaines;  d.  situation 
particulière  de  deux  au  moins  de  ces  menhirs  par 
rapport  aux  sépultures  dolméniques  voisines; 
e.  abondance  spéciale  des  petits  menhirs  ou  des 
lieux  dits  mégalithiques  indiquant  leur  ancienne 
existence  dans  la  région  comprise  entre  Caen  et 
la  mer:  f.  fréquence  des  sculptures  cupuliformes 
rituelles  sur  les  menhirs  de  cette  même  région. 


-■b' 


a)  Absence  des  allées  couvertes 

Les  allées  couvertes  manquent  absolument  dans 
le  Calvados.  Ce  sont  pourtant,  de  tous  les  monu- 
ments mégalithiques,  ceux  auxquels  leur  impor- 
tance et  leur  mode  de  construction  assurent  les 
plus  grandes  chances  de  durée  II  est  donc  certain 
que  notre  département  a  toujouis  été  très  pauvre 
en  allées  couvertes,  à  supposer  même  qu'il  n'en  ait 
pas  été  de  tout  temps  absolument  dépourvu.  Cette 
absence  des  allées  couvertes  n'est  pas  sans  intérêt. 


72 


Il  est  des  régions  où,  tout  au  contraire  de  ce  qui 
se  passe  chez  nous,  les  allées  constituent  le  type 
normal  de  la  sépulture  néolithique.  Dans  la  région 
du  Morhihan,  elles  appartiennent  à  une  époque 
du  mégalithique  plus  récente  que  celle  corres- 
pondant à  la  construction  des  dolmens  simples. 
Leur  absence  cliez  nous  apparaît  donc  comme 
pouvant  signifier  l'absence  ou  le  faible  développe- 
ment d'une  certaine  forme  ou  dune  certaine 
phase,  probablement  relativement  tardive  mais,  en 
général,  assez  importante,  des  civilisations  néoli- 
thiques. Le  Calvados  paraît  avoir  été  occupé  à  celte 
période  ultime  des  temps  néolithiques,  empiétant 
sur  l'âge  du  bronze,  non  pas  par  des  constructeurs 
d'allées  couvertes,  mais  par  des  constructeurs  de 
tumulus,  et  c'est  là  un  fait  assez  curieux  de  géogra- 
phie préhistorique. 

b)  Fréquence  des  tumulus  à  coupoles 

Le  Calvados  possède,  à  Fontenay-le-Marmion, 
le  type  même,  restauré  par  Coutil,  et  très  facile  à 
étudier,  de  ce  genre  de  constructions.  Les  sépul- 
tures dont  il  s'agit  sont  caractérisées  par  l'existence, 
sous  un  tumulus  général,  de  chambres  circulaires, 
limitées  par  des  murets,  couvertes  en  pseudo- 
coupoles et  s'ouvrant  séparément  vers  l'extérieur, 
chacune  par  une  galerie.  Au  contraire,  dans  le 
genre  de  tombellcs  auquel  appartient  le  Mont- 
Saint-Michel  de  Carnac,  les  sépultures  comprises 
sous  le  tumulus  général  sont  des  dolmens  en 
table. 


-  73  — 

La  colline  artificieUe  de  Fonlenay-le-Marmion 
recouvrait  une  douzaine  de  chambres.  Le  tumulus 
deCondé-sur-Ifs,  encore  subsislanl,  n'en  possédait 
qu'une  :  celui,  subsistant  aussi,  de  Colombiers- 
sur-Seulles  en  avait  tiois.  Mais  il  a  existé  dans  le 
Calvados  plusieurs  autres  représentants  de  ces 
tumulus  à  coupoles.  Il  y  en  avait  un  second  à 
Condé-sur-Ifs  ;  et  neuf  autres  ont  été  détruits  pour 
empierrer  les  routes  sur  les  communes  de  Belien- 
greville  et  de  Chicheboville.  La  difTérence  entre 
celte  statistique  et  celle  de  M.  Coutil  vient  de  ce 
que  M.  Coutil  compte  détruit  celui  subsistant  de 
Condé-sur-Ifs  et  en  compte  un  de  trop  sur  Ernes, 
où  il  n'y  en  pas  eu. 

Ces  tumulus  à  chambi'es  circulaires  et  galeries 
constituent  un  genre  de  constructions  très  peu 
répandu.  Dans  notre  département  même,  ces 
tumulus  sont  exactement  localisés  dans  le  péri- 
mètre de  la  campagne  jurassique  de  Caen,  dont 
leur  succession  de  Condé-sur  Ifs  à  Colombiers- 
sur-Seulles  par  Bellengreville,  semble  même  tracer 
l'axe.  Les  constructeurs  de  ces  tumulus  semblent 
donc  avoir  été  des  populations  différentes  de  celles 
du  reste  du  département  et  avoir  occupé  seule- 
ment la  région  calcaire,  très  bien  individualisée 
géographiquement,  dont  il  s'agit. 

Il  faudrait,  pour  déterminer  l'âge  probable  des 
tumulus  à  galeries,  un  travail  critique  assez  déve- 
loppé qui  semble  jusqu'ici  n'avoir  tenté  personne. 
Le  mobilier  funéraire  qu'on  y  a  trouvé  était  très 
pauvre  et  a,  depuis,  été  presqu'entièrement  perdu. 
Il  était  purement  néolithique.  Mais  nous  savons,  par 


—    /4    - 

des  constalalions  faites  ailleurs,  ffue  des  sépultures 
à  mobilier  purement  néolithique  peuvent  être 
post-néolithiques,  parce  que  ce  mobilier  était  alors 
rituel  et  non  plus  asiiel.  L'un  des  vases  de  Fontenay 
(Caen,  musée  de  la  Soc-  des  Antiquaires)  est  de 
forme  exceptionnelle  (trous  de  suspension  inté- 
rieurs)  et  ne  semble  pas  avoir  été  usuel.  Mon 
impression  est  que  ces  tumulus  datent  des  derniers 
temps  du  néolithique  et  peut-être  même  du  bronze- 
Leur  forme  générale  rappelle  celle  de  tom belles 
mycéniennes,  méditerranéennes  ou  atlantiques 
relativement  récentes.  Sur  la  côte  du  Morbihan, 
l'apparition  de  la  forme  circulaire  dans  les  sépul- 
tures (sépultures,  il  est  vrai,  d'un  autre  type), 
marfjue  la  fin  des  temps  préhistoriques.  Deux  de 
nos  tumulus  (Condé  et  Colombiers)  ont  pour 
menhirs  signaux,  dans  la  position  rituelle  indi- 
quée par  Marcel  Baudouin,  des  pierres  demi-tra- 
vaillées que  leur  forme  permet  d'assimiler  aux 
lec/i,  qui  sont  les  plus  récents  des  menhirs  de  la 
région  de  Carnac.  Enfin,  ces  menhirs  associés  à 
nos  tumulus  portent  des  sculptures  cupuliformes 
qui  indiquent,  à  mon  avis,  une  phase  récente  de 
l'évolution  de  la  cupule  rituelle-  J'ignore  dans 
quelle  mesure  il  faudrait  faire  état  des  trouvailles 
d'époque  gauloise  faites  dans  certains  tumulus 
du  même  genre  étrangers  au  département- 

c)  Menhirs  et  voies  romaines 

Plusieurs  menhirs  du  Calvados  sont  situés  en 
bordure  de  chemins  anciens  ayant  succédé  à  des 
voies  romaines.  Ce  sont  bien  d'ailleurs  des  menhirs 


t.) 


et  non  des  milliaires  brutes  ou  dégradées  :  plu- 
sieurs sont  de  grands  menhirs  dont  la  taille  exclut 
ridée  de  niilliaire  et  deux  sont  incontestablement 
datés  des  temps  mégalithiques  par  ce  fait  que  ce 
sont  des  menhirs  satellites  de  sépultures  mégali- 
thiques. La  situation  fréquente  des  menhirs  du 
Calvados  en  bordure  des  voies  romaines  prouve 
que,  dans  notre  région,  les  menhirs  étaient  élevés 
avec  une  certaine  prédilection  au  bord  des  sen- 
tiers néolithiques  et  que  ces  sentiers  ont  été,  dans 
bien  des  cas,  remplacés  plus  tard  par  des  voies 
romaines.  Souvent,  d'ailleurs,  le  parcours  des 
voies  de  communication  dans  les  régions  dont  il 
s'agit  a  été  déterminé  nécessairement  par  des 
circonstances  d'ordre  topographiq-ue  :  situation 
des  gués,  disposition  des  lignes  de  crêtes.  Les 
voies  anciennes  suivaient  volontiers  les  crêtes 
parce  que  ce  sont  aussi  les  lignes  de  pentes  douces. 
En  constatant  l'existence  de  sentiers  néolithiques 
sous  la  plupart  des  grandes  voies  romaines  de 
notre  région,  les  menhirs  nous  apportent  un  ren- 
seignement intéressant  sur  la  permanence  des 
conditions  d'occupation  du  sol  depuis  le  mégali- 
thique jusqu'à  nos  jours.  Il  est  à  noter  que  c'est 
aussi  sur  ces  mêmes  parcours  que  se  succèdent 
les  principaux  points  d'occupation  ou  d'exploi- 
tation (ferrières)  de  l'époque  romaine  et  de  l'épo- 
que gauloise  ou  néolithique.  La  fréquence  des 
menhirs  sur  le  parcours  des  sentiers  néolithiques 
n'est  d'ailleurs  pas  un  fait  spécial  à  noire  région- 
On  a  signalé  en  divers  pays  la  distribution  des 
menhirs  en  séries  recMlignes  qui  se  continuent 


76 


sur  (le  longues  étendues  de  territoires  et  on  a 
cherché  à  ce  fail  des  explications  compliquées- 
En  réalité,  ces  séries  de  menhirs  marquent  tout 
simplement  le  parcours  ancien  de  voies  néolithi- 
ques qui  ont  disparu  dans  le  cours  des  temps. 

Parmi  les  menhirs  juxta-itinéraires  de  notre 
département,  Je  peux  citer  actuellement  les  sui- 
vants (pour  le  tracé  des  voies  romaines,  je  me 
suis  servi  de  la  petite  carte  de  M.  l'ahhé  Mas- 
selin)  : 

Villerville  :  (La  Bergerie)  sur  le  chemin  ancien 
allant  du  gué  de  Touques  à  Cricquehœuf,  par 
le  Mont-Poulain  et  les  crêtes,  embranchement 
de  la  voie  littorale  allant  de  Baveux  à  Pont- 
Audemer. 
Livarot  :  Sur  la  voie  de  Lisieux  à  Sées  par  Noire- 
mare,  Livarot  et  Le  Chêne-au-Loup. 
Lassy  :   Sur  la  voie  de  Lisieux  à  Avranches  par 
•  Jort,    Pont-d'Ouilly,    Les    Forges   d'Orbigny, 
Montchauvet. 
Condé-sur-lfs  :  Sur  la  voie  ancienne  passant  par 
le  gué  de  Condé  et  reliant  les  établissements 
romains  de  la  plaine  de  Saint-Sylvain  à  ceux 
de  Magny. 
Colombiers-sur-SeuUes  :  Sur  la  grande  voie  litto- 
rale de  Bayeux  à  Pont-Audemer  par  Reviers, 
Bénouville,    Varaville,    La   Croix-d'Heuland, 
Touques,  et  au  croisement  d'une  autre  voie 
ancienne  reliant  les  établissements  romains 
de  Sainte-Croix  au  gué  des  Planches. 
Reviers  :  Également  sur  la  voie  littorale. 


77 


d)  Relalioiis  de  position  des  meiifiirs  el  des  lunnilus 

M  le  D'  iMarcel  Baudouin  a  démontré,  il  y  a 
plusieurs  années,  que  les  menhiis  (ou  au  moins 
une  certaine  catégorie  de  menhirs)  sont  des  monu- 
ments sulelliles  des  sépultures  mégalithiques,  et 
sont  distrihués  autour  de  ces  sépultures  suivant 
un  certain  plan  ayant  un  caractère  rituel.  Le  plus 
souvent,  les  menhirs  occupent,  par  rapport  aux 
sépultures,  une  position  cardinale  (nord,  sud,  est, 
ouest)  :  eltoujoai's  le  menhir,  quand  il  est  plus  ou 
moins  plat,  tourne  vers  la  sépulture  une  de  ces 
grandes  laces.  La  direction  des  grandes  faces 
indique  donc  celle  des  sépultures  dont  les  menhirs 
dépendent  :  c'est  ce  qui  a  permis  à  M  le  D'  Bau- 
douin de  vérifier  l'exactitude  de  cette  loi  en  cher- 
chant et  découvrant  des  dolmens  ou  des  cistes 
inconnus,  précisément  à  l'endroit  indiqué  par  les 
lignes  de  direction  de  menhirs  connus. 

Dans  le  Calvados,  les  lois  de  position  de  Marcel 
Baudouin  se  vérifient,  ainsi  que  je  l'ai  montré, 
en  ce. qui  concerne  les  menhirs  de  Coudé-sur-Ifs 
et  de  Colomhiers-sur-Seulles.  Le  premier  est  un 
menhir  satellite  nord  du  tumulus  suhsistant  de 
Condé,  et  tourne  vers  le  sud,  dans  la  direction  du 
tumulus,  une  de  ses  grandes  faces.  Le  second  est 
un  menhir  satellite  ouest  du  tumulus  voisin  et 
tourne  vers  lui,  vers  lest,  une  de  ses  giandes 
faces.  Mais  ce  qui  est  très  spécial  dans  le  cas  de 
ces  menhirs  du  Calvados,  c'est  la  distance  inusitée 
qui  sépare  les  menhirs  des  tumulus,  et  qui  est  de 
plus  d'un  kilomètre.  Dans  les  groupes  niégalithi- 


78 


ques  étudiés  par  M.  Baudouin,  les  menhi[S  sont 
situés  à  quelques  centaines  de  mètres,  tout  au 
plus,  des  dolmens  et  forment  en  quelque  sorte 
une  sorte  d'enclos  discontinu  Les  nôtres,  tout 
en  conservant  vis-à-vis  d'eux  la  situation  rituelle, 
sont  au  contraire  situés  assez  loin  de  là,  au  l)ord 
de  chemins  néolithiques  passant  dans  le  voisinas"e. 
Ce  n'est  donc  pas  seulement  dans  la  proximité 
immédiate  des  menhirs  que  nous  devons,  dans  le 
Calvados,  chercher  les  sépultures  mégalithiques 
dont  les  menhirs  dépendaient  et  dont  les  seules 
connues  sont  jusqu'ici  celles  de  Condé  et  de 
Colombiers,  mais  peut-être  assez  loin  sur  la  ligne 
de  direction.  Pourquoi,  d'ailleurs,  les  menhirs 
font-ils  face  à  ces  sépultures?  Parce  que  c'est  la 
situation  naturelle  de  stèles,  lieu  de  cérémonies 
se  rapportant  à  la  sépulture. 

e)  Le  mégalithique  de  la  région  littorale 

La  statistique  que  j'ai  donnée  indique  quatre 
menhirs  très  rapprochés  les  uns  des  autres  dans 
la  région  littorale  de  la  plaine  de  Caen.  Trois  de 
ces  menhirs  (Colombiers,  Reviers,  Bény)  sont 
anciens  ;  Thaon  est  nouveau.  Si  on  consulte  la 
statistique  de  A.  de  Mortillet,  on  constate  que 
presque  toutes  les  communes  de  cette  région  sont 
portées  comme  ayant  possédé  un  ou  plusieurs 
menhirs.  La  tradition  est  très  affirmative  à  cet 
égard  et  en  signale  en  particulier  à  Courseulles, 
Bernières,  Bény,  Basly,  Plumetot,  Cairon,  Reviers. 
Le  mégalithique  offrait  donc  encore  assez  récemment, 


—  79  — 

dans  la  région  littorale  de  l'i  plaine,  de  Caen,  un 
développement  exceptionnel.  Il  avait  aussi  dans  cette 
région  un  faciès  spécial.  Celait  un  iné^alilhiquc  à 
petits  menhirs.  Les  menhirs  de  Colombiers,  Bény 
et  Reviei's,  connus  depuis  longtemps  et  non  con- 
testables, sont  de  petites  pierres.  Il  en  était  proba- 
blement de  même  des  pierres  qui  ont  disparu, 
car,  si  la  tradition  est  très  affirmative  quant  à  leur 
existence,  elle  n'en  mentionne  aucune  dont  les 
proportions  aient  laissé  un  souvenir  vivace,  elles 
lieux  dits  mégalithiques  du  cadastre,  assez  nom- 
breux, ont  un  caractère  banal. 

La  petite  dimension  de  ces  menhirs  de  la  région 
littorale  a  certainement  facilité  beaucoup  la  des- 
truction de  la  plupart  de  ces  piei'res,  car  les  grands 
menhirs,  comme  ceux  que  nous  connaissons  dans 
le  Calvados  même  à  Ussy  ou  à  Livarot,  sont  très 
ditïiciles  à  renverser  par  les  moyens  dont  peuvent 
disposer  les  i)opulations  rurales.  La  plupart  des 
quinze  à  vingt  pierres  dont  la  tradition  indique  la 
présence  ancienne  sur  le  lilloral  auraient  sans 
doute  subsisté  jusqu'à  nous  si  elles  avaient  été 
d'aussi  grande  taille.  Mais  je  crois  qu'en  outre 
plusieurs  pierres,  encore  subsistantes  dans  cette 
région,  ont  été  méconnues,  en  tant  ({uc  menhirs, 
par  les  archéologues  qui  ont  établi  les  premières 
statisticjues  et  ([ui  n'avaient  |)as  iemai([ué  que  le 
«  microlitliisme  »,  s'il  est  permis  de  s'expiimer 
ainsi,  est  une  particularité  générale  et  caractéris- 
tique du  mégalithique  de  notre  littoral.  C'est  pro- 
bablement pour  cette  même  raison  que  M.  le  doc- 
teur   Doranio     a    hésité    à    rccoiinaîli'e    jiour   un 


-  80  — 

menhir    aullientique    la     Pierre- Tourniresse    de 
Tliaon   qu'il   a   découverte   et  décrite,   mais  que 
malgré  les  résultais  positifs  de  ses  propres  fouilles, 
il  n'a  donnée  que  comme  pierre   à   légendes    A 
mon  avis,  la  ((  Tourniresse  »  est  un  menhir  incon- 
testable,   ayant    tous   les    caractères    qu'on    peut 
s'attendre  à  rencontrer  chez  un  menhir  de  notre 
littoral.  J'en  dirai  autant  de  quatre  autres  pierres 
que  M.  le  docteur  Doranlo  a  également  signalées 
dans  les  mêmes  parages  et  qui  sont  probablement, 
elles  aussi,  des  survivants  authentiques  des  nom- 
]3reux   menhirs   anciens   de  la  région.    Actuelle- 
ment le  mégalithique  du  littoral  de  la  plaine  de 
Caen  comprend  donc  les  éléments  suivants  qui 
constituent  tous  ensemble   une  série   remarqua- 
blement homogène  comme  dimension  des  pierres, 
nature  de  la  roche,  fréquence  des  cupules  rituelles 
et  aussi  gémination   des  pierres,    car  les  quatre 
grosses  devises  sont  géminées  deux  à  deux  et  il  y 
avait  une  seconde  ((  Demoiselle  »  à  Bény  formant 
un  couple  avec  celle  suhsistante. 
1    Pierre-Dehout,       Colombiers,  2"'o0,  cupulifère. 

2.  Menhir  de  Reviers,  O'"8o,  cupulifère. 

3.  La  Demoiselle,       Bény-s-Mer,  l'"40,  cupulifère. 

4.  La  Tourniresse,     Thaon,  0"'90,       non. 

5.  Grosse-Devise  L    Thaon  (P),       l'"40,  cupulifère. 

6.  id.  n,       id.,  I""i0,       non. 

7.  id.  in,      id.,  «    »>),       non. 

8.  id.  IV,      id,  1-60,       non. 

f)  Les  Cupides  rituelles  dans  le  Calvados 

Les  cupules  sont  des  gravures  rituelles  de  petite 
dimension,  en  forme  de  fond  de  verre  de  montre, 


81 


(le  houl  de  coquille  d'œuf,  de  petite  écuellc  ou  de 
godet  II  y  en  a  aussi  de  franchement  coniques. 
Elles  dilï'èrent  parleur  taille  des  bassins  que  Ton 
rencontre  |)arfois  avec  elles  sur  les  mêmes  sup- 
ports. On  réserve  en  général  le  nom  de  pierres  à 
cupules  à  des  roches  porte-cupules  restées  en  place. 
Assez  souvent,  des  pierres  à  cupules  datant  du 
déhut  des  temps  néolithiques  ont  été  ultérieure- 
ment employées  dans  la  construction  de  dolmens, 
tel  est  le  cas  de  la  dalle  servant  de  toit  au  dolmen 
de  Kerveresse  (Morhihan).  Les  cupules  sont  ici 
sous  le  toit  du  dolmen  et  plusieurs  sont  compiises 
entre  la  lahle  de  pierre  et  les  supports,  de  sorte 
(ju'elles  existaient  nécessairement  déjà  quand 
cette  tahle  a  été  mise  en  place.  Les  cupules  de 
Kerran  sont  prohahlement  aussi  antérieures  à  la 
construction  du  dolmen  mais  se  trouvent  sur  la 
l'ace  de  la  pierre  (jui  a  été  laissée  en  dessus.  Les 
cupules  des  pierres  à  cui)ules  sont  en  général  très 
nomhreuses  sur  les  mêmes  pierres  et  souvent 
reliées  ])ar  des  sillons. 

Mais  les  cupules  rituelles  sont  hien  loin  d'être 
spéciales  à  l'époque  néolithique  ;  elles  sont  au 
contraire  de  tous  les  temps  :  encore  actuellement 
on  creuse  des  cupules  sur  certaines  croix  de  carre- 
Ibur,  sur  certaines  pierres  tomhales,  comme  pra- 
ti<]ue  sui)erslitieuse  para-chrétienne.  11  s'agit  donc 
ici  d'une  pratique  rituelle  d'origine  très  ancienne 
mais  (|ui  a  été  successivement  adoptée  par  tous 
les  cultes  de  l'Europe  occidentale.  Il  y  en  a  de 
gallo  romaines  païennes,  entre  autres  celles  que 
j'ai  décrites   sur  certains  sarcophages    des   Alys- 


—  S2   — 

camps  d'Arles,  et  que  les  i^allo-romains  chrétiens 
ont  souvent  mutilées  en   les  recoupant  de  leurs 
croix  lorsqu'il  ont  réutilisé  les  sarcophages  païens 
pour  des   sépultures  nouvelles.  Certaines  de  ces 
cupules  d'Arles  étaient  certainement  un  appareil 
effeclivemenf  récepteur,   comme    le  sont  actuelle- 
ment les  cavités  existant  sur  les  tomhes  arahes 
d'Alger,  comme  le  sont  aussi   les  cavités  qu'on 
voit   sur  certains  autels    romains   du    musée   de 
Mayence-   Ce   qui  le  prouve  aussi  c'est  que,   sur 
certains  sarcophages  d'Arles  de  la  même  époque, 
la  cupule  est  remplacée  par  un  plateau-support, 
destiné  à  recevoir  un  récipient  amovible,  aux  lieu 
et  place  du  récipient  inamovible  qu'est  la  cupule. 
Les  cupules  juxtaposées  qui  constituaient  le  très 
ancien   bénitier  des  peuples  Scandinaves  étaient 
probablement  aussi  une  survivance  de  la  cupide 
néolithique  réccplnce.  Sur  des   blocs  erratiques, 
surmontant   des   sépultures  suisses  de  l'âge   des 
métaux,  on  trouve  des  cupules  d'où   partent  des 
sillons  conduisant  jusque  dans  la  sépulture  et  qui 
étaient  probablement  le  lieu  de  libations  rituelles. 
On  connaît   en  Bretagne   des  cupules  du  même 
genre,  creusées  elles  aussi  sur  des  roches  voisines 
de  sépultures,  mais  sans  les  sillons.  Je  pense  qu'il 
faut  assimiler  à  ces  cupules  réceptrices,  les  cupules 
du  sommet  de  nos  /nenhirs  de  Colombiers,  Reviers  et 
Bény-sur-Mer. 

Au  contiaire.  les  cupules  des  parois  verticales 
sont  probablement  votives.  Elles  avaient  pour 
mission  de  renforcer  l'efficacité  d'une  prière, 
comme  le  fait  de  nos  jours  la  combustion  d'un 


—  83  — 

cierge,  comme  le  fait  dans  certains  cas  le  rite 
d'enfoncer  secrètement  un  clou  dans  une  statue 
supposée  miraculeuse.  Notons  que  le  menhir  de 
Colomi)iers  porte,  avec  ses  cupules  de  parois  ver 
ticales,  quelques  clous.  Le  cas  du  menhir  de 
Gongénies,  dans  le  Gard,  est,  à  cet  égard,  très 
significatif,  en  ce  qu'il  associe  le  rite  préhistoiique 
aux  hahitudes  chrétiennes  :  les  filles  le  visitent 
pour  ohtcuii"  de  se  marier  et  tracent  dans  la  pierre 
des  croix  terminées  par  des  cupules  au  hout  des 
quatre  hranches. 

Je  renvoie,  pour  de  plus  amples  détails  sur  les 
cupules,  aux  diverses  notes  indiquées  à  l'index 
bihliographique  A^ctuellement  les  cupules  ne  sont 
connues,  dans  notre  département,  que  sur  des 
mégalithes,  c'est-à-dire  qu'on  ne  connaît  pas  de 
pierre  à  cupules  en  place  et  je  crois  que  ces  cupules 
sont  toutes  de  l'âge  des  métaux.  Tous  nos  mégali- 
thes à  cupules  se  trouvent  sur  le  littoral  de  la  plaine 
de  Gaen-  Ge  sont  les  pierres  suivantes  : 

Golombiers  :  une  cupule  supérieure  et  un  grand 
nombre  de  cupules  de  parois  verticales. 

Reviei's  :  quatre  grandes  cupules  horizontales 
avec  rigoles  et  deux  cupules  de  parois  ver- 
ticales 

Bény-sur  Mer  :  une  cupule  supéiieure  avec  déver- 
soir en  tudinel  aboutissant  au  fond. 

Thaon  :  Grosse  devise  I  :  une  cupule  supérieure 
(D^  Doranlo). 

Beuville  :  dolmen  :  nombreuses  cupules  (d'après 
M.  le  D"^  Doranlo.  qui  a  restauïé  ce  dolmen) 


u 


J"ai  constaté  récemment  l'existence  sur  la  Pierre- 
Tourniï'esse  de  Gouvix,  de  cavités  ponctiformes 
rappelant  les  petites  cupules  de  Congénies  et  qui 
sont  peut-être  aussi  une  variété  de  la  cupule 
rituelle. 

Y.  -     Descriptions  et  Itinéraires 

Yillerville  :  La  Grosse- Pierre  de  la  Bergerie, 
menliir  Hauteur  2'"o0  (Coutil).  Le  lieu  dit  <'  La 
Bergerie  »  se  trouve  sur  la  l'oute  de  Touques  à 
Cricquebœuf  par  le  Mont  Poulain,  à  5  kilomètres 
de  Touques,  4  de  Trouville  et  2  de  Yillerville. 

Livarot  :  La  Pierre-Toarnante,  menliir.  Hau- 
teur l'"!J(l,  largeur  2  mètres,  épaisseur  0"'G0  à  0"'80. 
Grand  axe  dirigé  de  N.  10°  0.  à  S.  10°  E.  Face  régu- 
lière; sens  probable  de  la  ligne  de  direction  :  vers 
l'ouest. 

Se  trouve  à  2  kilomètres  nord  est  de  Livarot, 
sur  la  route  de  Livarot  à  Fervacques,  au  lieu  dit 
(I  Les  Monts-Jean  »  Icarte  au  stto'ôo)-  ^-^  menbir 
est  sous  bois,  mais  à  7  ou  8  mètres  seulement  du 
bord  gauclie  de  la  route  et  visible  de  la  route 
quand  le  fourré  n'est  pas  trop  épais.  H  se  trouve  à 
une  centaine  de  mètres  au-delà  du  chemin,  venant 
du  nord,  (|ui  croise  la  l'oute  sur  le  J  initial  de 
((  Monts-Jean  )>.  On  peut  se  renseigner  sni-  la 
situation  exacte  de  la  pierre,  dilïicile  à  trouver  en 
certaines  années,  en  s'adressant  à  une  maison 
située  à  gauche  de  la  route,  un  peu  avant  d'arriver 
au  |ioinl  indiqué.  Je  n'ai  |iu  découvrir  les  piei  les 


—  85  — 

((  couchées  »  signalées  par  de  Cauoiont  au  voisi- 
nage du  menhir  et  qui  pourraient  être  la  sépulture 
dolménique  qui  doit  exister  ou  avoir  existé  sur  la 
ligne  de  direction  du  menhir- 

Le  chemin  venant  du  nord,  dont  il  vient  dètre 
fait  mention,  est  l'ancienne  voie  de  Lisieux  au 
pont  de  Livarot.  La  route  actuelle  de  Lisieux  à 
Livarot  n'est  certainement  pas  très  ancienne  ;  hien 
que  portée  déjà  sur  la  caite  de  Cassini),  dans  sa 
partie  terminale  qui  atteint  Livarot  par  la  vallée; 
Le  chemin  gallo-romain  (et  néolithique)  se  conti- 
nuait certainement  par  les  hauteurs  le  plus  long- 
temps possihle  à  partir  de  Noiremare,  et  suivait 
probahlement  le  trajet  actuellement  interrompu 
qui  passe  aux  lieux  dits  La  Rogerie  (so'imX  ^-(" 
Carrefour  (Cassini),  puis  tombait  directement 
dans  le  chemin  h  direction  nord-sud  passant 
près  du  menhir.  De  là  descendait  un  embran- 
chement vers  le  gué  de  Livarot  (et  de  là 
sur  Trun),  tandis  que  le  chemin  continuait  sur 
Bellou  et  le  Ilautde-Lisore,  suivant  un  trajel 
d'allures  caractéristiques  que  l'on  peut  suivre  sur 
la  carte.  Là  on  letrouvait  le  chemin  de  Lisieux 
à  Exmes  (Voir  Masselin,  note  19). 

Condé-sup-Ifs.  (accès  :  par  la  gare  de  Mézidon, 
ligne  de  Paris  à  Cherbourg,  à  ;>  kilom  1/2).  Il  y  a 
à  Condé-sur-lfs  :  1°  un  menhir  dit  La  Pierre- 
Cornue;  2°  un  tumulus  à  galeries  et  à  coupoles, 
fouillé  mais  encore  existant. 

La  Pierre-Cornue  èioii  autrefois,  d'après  la  tra 
dition,  une   pierre  bicorne.  Le  petit  dessin  porté 


8fi 


sur  la  carte  de  Cassiiii  et  qui  figure  le  menhir  par 
deu\  triangles  éganx  juxtaposés  confirmela  réalité 
de  cette  disposition  ancienne.  Du  reste,  il  s'agit 
en  réalité  non  pas  de  cornes,  mais  d'ailes,  c'est- 
à-dire  de  parties  rocheuses  larges  et  minces.  L'axe 
général  du  monument  (axe  aussi  de  l'aile  subsis- 
tante) est  exactement  est-ouest.  La  ligne  de  direc- 
tion est  donc  nord-sud  et  conduit  exactement  au 
lumulus.  Hauteur  de  l'aile  nord  subsistante  : 
4  mètres.  Largeur  moyenne  :  2  mètres.  Epaisseur 
moyenne  :  0"'60.  Hauteur  du  reste  tronqué  de 
l'aile  sud  :  2  mètres-  Hauteur  du  socle  prismatique 
formant  la  partie  indivise  du  monument  :  foO. 
L'échancrure  qui  sé])are  les  deux  ailes  de  la  Pierre- 
Cornue  est  coupée  carrément,  surtout  du  côté  de 
l'ouest,  suivant  un  profil  indiquant  un  travail 
liumain.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  sétonner  de  cette  dis- 
position, car  c'est  tout  à  fait  par  erreur  qu'on  a 
longtemps  considéré  les  mégalithes  comme  étant 
nécessairement  formée  de  pierres  brutes.  En  réalité, 
les  populations  néolithiques  pouvaient  parfaite- 
ment travailler  les  pierres,  comme  en  témoignent 
les  dalles  perforées  qui  ferment  beaucoup  de 
dolmens.  Dans  la  région  du  Alorbihan,  en  parti- 
culier, un  très  grand  nombre  de  monuments  de 
la  belle  époque  présentent  des  traces  certaines  de 
taille  ou  de  [)olissage  des  pierres. 

Silaalioii  du  inenliir  :  à  200  mètres  ù  l'ouest  de 
léglise  de  Gondé-sur-H's,  auprès  des  carrières  de 
sablon,  tout  près  et  au  nord  du  chemin  qui  con- 
tinue dans  sa  direction  initiale  la  route  venant  de 
Saint-Sylvain,  actuellement  déviée   plus  au   ^^^^v^] 


—  87  — 

vers  le  hameau  de  Glaligny.  Prolongé  au  delà  du 
gué  de  la  rivière  du  Laison,  ce  chemin  aboutit  au 
chemin  creux  très  ancien  qui  forme  la  limite  des 
communes  de  Magny  cl  d'Escurcs  et  qui  traverse 
précisément,  en  ces  parages,  un  terroir  très  riche 
en  tuiles  romaines.  Prolongé  vers  l'ouest,  au-delà 
de  Saint-Sylvain,  où  on  tiouve  également  beau- 
coup de  gallo-romain,  ce  chemin  vient  s'embran- 
cher à  Cintheaux  avec  la  voie  romaine  bien 
connue  dite  «  chemin  haussé  ou  du  Duc  Guil- 
laume »  ; 

2°  Tumulus  de  Condé-sur  Ifs.  Il  existait  autrefois 
à  Coudé  deux  tumulus,  l'un  et  l'autre  situés  en 
position  rituelle  sur  la  ligne  de  direction  du 
menhir  de  Condé.  Tous  les  deux  ont  été  fouillés, 
l'un  en  183(1,  l'autre  en  1847.  Celui  qui  reste  est 
encore  très  important  et  pourrait  probablement 
livrer  encore  quelque  chose.  Il  est  malheureuse- 
ment utilisé  comme  carrière  par  les  riverains. 

Siluation  :  à  1600  mètres  directement  au  sud  de 
la  Pierre  Cornue,  à  très  peu  de  distance  des  limites 
de  la  commune  d'Ernes  (ce  qui  l'a  fait  noter  par 
plusieurs  auteurs  comme  étant  situé  sur  Ernes); 
accessible  par  un  chemin  que  l'on  trouve  à  droite 
de  la  route  allant  de  Condé  à  Ernes,  avant  de  tra- 
verser la  rivière. 

UssY  (accès  :  station  des  trains-tramways  de 
Caen  à  Falaise).  Deux  menhirs  :  la  Pierre  du  Pot 
(renversée)  et  la  Pierre  de  la  Hoberie  (en  place). 

La  Pierre  du  Pôt  se  trouve  au  bord  de  la  route 
d'Ussy  à  Saint-Germain-Langot.  à  environ  1   kil. 


N 


—  8H  — 

d'Ussy,  en  haut  de  la  pente  qui  conduit  au  hameau 
du  Pot,  du  côté  gauche  de  la  route.  Elle  est  ren- 
versée. Hauteur  :  2'"5()  environ. 

La  Pierre  de  la  Hobcrie  est  un  menhir  de  vallée, 
situation  rare  dans  le  Calvados,  où  presque  tous 
les  menhirs  sont  des  menhirs  de  coteau. 

Hauteur  :  8  mètres.  Largeur  :  2  mètres.  Epais- 
seur :  i  mètre.  La  section  est  losangique-  La  face 
nord  présente  un  épaulement  assez  accusé  à  une 
certaine  hauteur  au-desssus  du  sol.  Grand  axe 
exactement  est-ouest. 

Silaation  :  au  fond  d'un  vallon  tributaire  de  la 
vallée  de  la  Laize  et  parcouru  par  un  ruisseau, 
dans  un  sol  très  humide.  Il  y  a  autour  du  menhir 
un  ensemble  assez  pittoresque  de  rochers,  d'eaux 
courantes  et  de  sources.  La  mention  portée  sur  la 
carte  au  jôim  (La  Roche,  monument  celtique), 
n'indique  pas  l'emplacement  véritable.  Le  menhir 
se  trouve  à  4  %.  à  gauche  de  la  lettre  m  de  moim- 
ment,  au  pied  du  groupe  de  maisons  figuré  en  cet 
endroit.  Accès  :  soit  en  traversant  la  ferme  du  Pot: 
soit,  plus  facilement  par  la  route  d'Ussy  à  Saint- 
Germain  Langot,  que  l'on  quitte  près  de  la  borne 
de  G  kil.  o  pour  suivre  le  sentier  sinueux  (parfois 
très  humide),  marqué  sur  la  carte  au-dessous  du 
chitfi-e  de  cote  182. 

Gouvix  (accès  :  station  des  trains-tramAvays  de 
Caen  à  Falaise).  Ld  Pierre  Toarnircsse,  menhir.  La 
pierre  de  Gouvix  est  un  bloc  polyédrique  d'en- 
viron l""oO  de  hauteur,  dont  lauthenticité,  en  tant 
que  menhir,  ne  me  paraît  pas  évidente    II  existe 


-  sy  - 

sur  le  sol  eiivironiiaiil  un  cerlaiu  nombre  d'autres 
blocs  de  même  nature:  la  Tourniresse  est  peut- 
être,  elle  aussi,  un  bloc  en  place.  J'ai  remarqué, 
en  haut  de  la  facette  de  la  pierre  toprnée  vers 
l'est,  un  assez  grand  nombre  de  très  petites  dépres- 
sions paraissant  avoir  été  obtenues  par  percus- 
sion sur  un  clou  et  qui  pouiraient  être  une 
variété  de  la  cupule  rUiielle.  Il  en  existe  de  plus 
grandes  (comparables  à  celles  photographiées  par 
M.  le  D'  Doranlo,  à  Beuville.^)  en  bas  de  la  pierre 
du  même  côté.  Situation  :  sous  bois,  dans  le  parc 
d'Outrelaize  (ouvert  au  public),  assez  dilïïcile  à 
trouver,  mais  connue  des  enfants  qui  peuvent  y 
conduire.  Entrer  dans  le  parc  en  face  de  la  station. 
Se  rendre  à  l'étoile  de  chemins  indiqués  (mais 
inexactement)  sur  la  carte  au  soirrô-  Suivre  la 
voie  se  dirigeant  directement  à  louest.  Arrivé  à 
l'endroit  où  s'accuse  la  pente  vers  la  vallée  du 
ruisseau  de  Barbery  et  ori  on  aperçoit  la  limite  du 
bois,  prendre  à  droite  un  chemin  se  dirigeant  di- 
rectement au  nord  (non  marqué  sur  la  carte)  et 
aboutissant  au  conlluent  du  ruisseau  de  Barbery  et 
de  la  Laize.  Lorsqu'on  a  parcouru  environ  400  mè- 
tresdans  ce  chemin,  on  constate  l'existence  sur  le  sol 
d'un  certain  nombre  de  grosses  pierres,  en  parti- 
culier au  bord  d'un  chemin  se  dirigeant  à  gauche. 
La  Tourniresse  est  à  gauche  et  un  peu  au-delà,  à 
environ  20  mètres  de  la  lisière  du  bois  du  côté  du 
ruisseau,  à  peu  près  sous  les  lettres  //•  de  Outre- 
Laize  (carte  au  gô-oxo)- 

FresneY-le-Puceux  (accès  .   station    de    Cail- 


-  90  — 

louet  des  trains-tramways  de  Caen  à  Falaise).  La 
Pierre  Tournante  ou  de  Cambero.  menhir  renversé. 
La  partie  visible  sur  le  sol  mesure  2'"80  de  long 
avec  1  mètre  de  hauteur  à  l'extiémité  la  plus  haute. 
Situation  :  à  800  mètres  sud-est  de  l'église  de 
Fresney,  à  droite  du  chemin  venant  de  la  chapelle 
du  Thuis.  dans  le  champ  planté  qu'on  trouve 
à  gauche  de  l'entrée  de  la  forêt  quand  on  vient 
par  le  chemin  qui  passe  près  de  l'étang.  Se  trouve, 
sur  la  carte  au  sôi'oô)  directement  sous  la  lettre  a 
de  Blancs  et  au  niveau  du  mot  Puceiix.  Accès  de 
la  route  de  l'étang  :  en  traversant  la  ferme  du 
château  derrière  le  chevet  de  l'église. 

FontenaY-le-Marmion  faccès  :  trains-tramways 
de  Caen  à  Falaise  ou  route  de  Caen  à  Harcouit,en 
prenant  à  May  le  chemin  de  Fontenay;  il  y  a  un 
poteau  indicateur  du  chemin  du  tumulus  au  car- 
refour de  May).  Tumulus  à  galeries  et  coupoles, 
en  partie  restauré.  Pour  la  description,  voir  plus 
haut.  Situation  :  sous  la  touffe  de  sapins  qui  se 
trouve  à  gauche  du  chemin  venant  de  May,  près 
de  Fontenay,  derrière  les  constructions  de  la  mine 
de  fer. 

Culey-le-Patry  (accès  :  station  de  Saint-Rémy, 
sur  la  ligne  de  Caen  à  Fiers,  à  5  kilomètres  de  la 
station,  par  le  Pont  à  la  Mousse).  La  Pierre  à 
la  Demoiselle,  au  lieu  d'il  Belle-Roche,  à  1  kilomètre 
sud-ouest  de  l'église  de  Culey,  au  fond  du  vallon. 
Très  grand  menhirbrisédont plusieurs  fragments 
sont  restés  sur  place. 


—  91  — 

Beu ville  (accès  :  roule  de  Caen  à  Lioti-sur-Mer. 
à8kilomètresdeCaen,outramAvaysdeOuistreham, 
station  de  Blainvilleà  3  kilomètres).  Dolmen  ruiné 
dit  Les  Pierres-Tremblantes.  Dans  son  état  ancien, 
le  monument  comprenait  une  pierre  de  champ 
dirigée  de  Test  à  l'ouest  (280°),  longue  de  3  mètres, 
haute  de  1  mètre  au-dessus  du  sol,  épaisse  d'en- 
viron O'"o0,  et  une  seconde  pierre  couchée  sur  le 
sol  en  avant  et  à  droite  de  la  première  (en  regar- 
dant le  dolmen  du  côté  de  l'ouest).  Cette  seconde 
pierre  a  été  relevée  sous  la  direction  de  M.  le  doc- 
teur Doranlo  qui  a  constaté  à  cette  occasion  l'exis- 
tence de  sculptures  cupuliformes  qu'il  décrira 
ultérieurement."^ 

SlUiallon  du  dolmen  :  à  l'extrémité  est  de  l'ave- 
nue située  à  l'est  du  château,  et  du  côté  du  nord. 

Thaon  (accès  :  à  partir  de  Villons-les-Buissons 
sur  la  route  de  Caen  à  Courseulles,  à  8  kilomètres 
de  Caen). 

1°  La  Pierre-Toarniresse,  se  trouve  sur  le  chemin 
d'exploitation  allant  directement  d'Anisy  à  Thaon 
et  ahoutissant,  sur  la  carte  au  sootô  dans  Ve  final 
de  Barbière,  à  500  mètres  environ  avant  le  croise- 
ment du  chemin  venant  de  Cairon  : 

2°  Les  quatre  ((  Grosses-Devises  ».  Les  deux  pre- 
mières se  trouvent  à  230  mètres  de  la  ïourniresse, 
dans  la  direction  du  bourg  de  Colomby,  visible  au 
nord-nord-est,  et  à  l'endroit  où  s'arrête  sur  la  carte 
le  tracé  d'un  chemin  venant  de  l'église  d'Anisy. 
Les  deux  autres  se  trouvent  sur  le  versant  nord 
d'un  pli  do  terrain,  dans  le  triangle  formé  par  le 

6 


—  02  - 

chemin  d'Anisy  à  Barbièrc,  le  chemin  de  Barbière 
à  Colomby  et  le  chemin,  allant  de  Cairon  à  La 
Mare,  qui  recoupe  les  deux  premiers. 

J'ai  donné  précédemment  les  dimensions  de  ces 
pierres  d'après  M.  le  D"^  Doranlo  qui  les  a  décou- 
vertes et  les  a  décrites  comme  pierres  à  légendes. 

BénY-sur-Mer  (accès  :  par  la  route  de  Caen  à 
Courseulles,  à  15  kilomètres  de  Caen).  La  Demoi- 
selle ou  L'Epinette,  menhir.  Hauteur  :  l'"40.  Lar- 
geur :  0"'70.  Epaisseur  :  0"'40.  Les  grandes  faces 
regardent  à  lest  et  à  l'ouest.  Le  bord  nord  du 
menhir  est  presque  vertical  :  le  bord  sud  est 
oblique  à  partir  de  la  moitié  de  la  hauteur  de  la 
pierre,  de  sorte  que  la  pierre  est  appointic  aux 
dépens  de  ce  bord  sud.  Sur  le  sommet  de  la  pierre, 
tout  près  du  bord  de  la  face  ouest,  se  trouve  une 
cavité  réceptrice  pourvue  d'un  déversoir  de  fond 
aboutissant  à  un  sillon  vertical  en  haut  de  la  face 
ouest. 

Silaalion  :  Dans  les  champs  à  environ  400  mètres 
au  sud-ouest  du  hameau  de  Bracqueville.  Se  rendre 
à  la  ferme  de  Bracqueville  par  le  chemin  qui 
s'embranche  sur  la  grande  route  au  calvaire,  et 
dépasser  la  ferme  en  suivant  le  chemin  allant  à 
l'ouest,  vers  Moulineaux.  A  200  mètres  de  la  ferme, 
pénétrer  à  gauche  dans  les  champs  en  suivant  un 
chemin  non  marqué  sur  la  carte.  Le  menhir  se 
trouve  au  bord  de  ce  chemin  à  l'angle  d'un  autre 
chemin  descendant  vers  la  vallée. 

Reviers  ("accès  :  par  la  gare  de  Courseulles,  à 


i)3 


H  kilomètres,  ou  par  la  roule  de  Caen  à  Coui'- 
seulles,  à  17  kilomètres  de  Caen).  Menhir.  Hauteur: 
(»'"85.  Laro-eur  :  0™70.  Epaisseur  :  (r30.  Direction  du 
grand  axe  :  à  peu  près  est-ouest  (8")").  Sur  le  som- 
met se  trouvent  des  cavités  cupulitbrmes  accom- 
pagnées de  sillons  de  déversement,  dont  j"ai 
j'ai  donné  le  plan  dans  ma  note  de  1911  (la  figure 
donnée  par  M.  Edm.  Hue  est  inexacte).  Sur  le  bord 
ouest  se  trouve  une  cupule  verticale  très  évasée  ; 
une  autre,  plus  profonde,  se  trouve  en  haut  de  la 
face  sud,  près  du  bord  ouest.  Il  est  tout  à  fait 
impossible  que  les  cavités  supérieures  soient  la 
trace  d'un  essai  infructueux  d'implantation  d'une 
croix  sur  le  haut  du  menhir,  comme  l'a  supposé 
M.  Edm.  Hue.  M.  Edm.  Hue  est,  d'ailleurs,  revenu 
sur  cette  opinion  en  ce  qui  concerne  le  menhir  de 
Bény  ;  elle  ne  me  paraît  pas  plus  fondée  en  ce  qui 
concerne  Reviers. 

Situation  :  A  quelques  mètres  du  bord  gauche 
de  la  route  de  Tailleville  à  Reviers  (ancienne  voie 
romaine),  à  1  kilomètre  environ  avant  Reviers. 
vers  le  commencement  de  la  descente  qui  conduit 
dans  la  vallée.  A  l'endroit  où  se  trouve  le  menhir, 
la  route  est  déjà  un  peu  encaissée,  de  sorte  que,  si 
on  est  à  pied,  il  faut  monter  sur  le  bord  du  chemin 
pour  apercevoir  le  menhir 

Colombiers-sur-SeulIes  (accès  :  par  la  gare  de 
Courseulles,  à  .o  kilomètres).  Il  existe  à  Colom- 
biers :  1°  un  tumulus  à  galeries  et  coupole  autre- 
fois fouillé  par  de  Caumont  mais  encore  existant, 
et  2°  un  menhir  dit  "  La  Pierre-Debout  » 


i)4 


l*"  Tuinulus.  Situé  dans  un  petit  l)ois  à  gauche 
de  la  route  de  Reviers  à  Colombiers,  directement 
en  face  du  bourg-  d'Amblie-  C'est  une  éminence 
haute  de  4  mètres,  allongée  de  l'est  à  l'ouest  et 
ollVant  plusieurs  dépressions,  traces  des  fouilles 
(certainement  incomplètes  au  sens  actuel  du  mot) 
qui  ont  ouvert  les  deux  ou  trois  chambres  circu- 
laires et  voûtées  en  coupoles  qui  existaient  dans 
le  lumulus  ; 

2°  Menhir.  Situé  au  bord  et  à  gauche  de  la  route 
de  Colombiers,  à  l'entrée  du  bourg,  à  l'angle  d'un 
petit   chemin    venant    directement    de   Banville, 
dans   un   enclos   de    haies    enfermant  le  terrain 
acquis   par    la    Société    Française   d'Archéologie. 
C'est  un  monolithe  calcaire  de  2'"o0  de  hauteur, 
régulièrement  équarri,  de  manière  à  offrir  quatre 
faces  régulières.  Largeur  des  grandes  faces  :  0'"60. 
Largeur  des  petites  faces  :  0'"40.  (J'ai  discuté,  dans 
une  note  précédemment  publiée,  les  questions  qui 
se  posent  à  propos  de  celte  lorme  manifestement 
artificielle  de  la  pierre.  Voir  aussi  ce  que  j'en  ai 
dit  ici  même  à  propos  du  menhir  de  Condé-sur- 
Ifs).  La  situation  du  menhir,  par  rapport  au  tumu- 
lus  dont  il  vient  d'être  question,  est  exactement 
celle  d'un  menhir  signal  cardinal  ouest.  L'orien- 
tation  actuelle  du    menhir,    qui    tourne    vers    le 
tumulus  une  de  ses  grandes  faces,  est  aussi  con- 
forme à  la  règle.  Mais  le  menhir  a  été  autrefois 
relevé  parles  soins  de  de  Caurnont  et,  bien  que  la 
remise  en  place  de  la  pierre  ait  été  très  certaine- 
ment faite  avec  la  préoccupation  de  la  replacer 
dans  sa   position   primitive,    il   est  possible  que 


—  Uo  — 

l'orientation  actuelle  ne  soit  pas  rigoureusement 
conforme  à  l'orientation  primitive. 

Le  mcnhii-  de  Colombiers  esicupulifcrc.  Il  existe 
au  milieu  de  la  sui'face  régulièrement  concave  qui 
constitue  le  sommet  du  menhir  une  cupule 
récepirice  unique  de  0"M)4  de  diamèti'e  sur  0'"08  de 
profondeur,  de  forme  à  peu  près  hémisphérique 
Il  suffit  de  tracer  sur  du  papier  le  profil  de  cette 
cavité  pour  se  convaincre  que  ce  n'est  certaine- 
ment pas,  comme  le  croit  M.  Coutil,  la  trace 
d'une  transformation  ancienne  du  menhir  en 
calvaire-  Cette  cupule  supérieure  a  d'ailleurs  con- 
sei'vé  jusqu'à  nos  jours  un  reste  de  sa  valeur 
rituelle  ancienue  :  les  filles  qui  désirent  se  marier 
doivent  y  déposer  un  sou  en  sautant  par  dessus  le 
menhir,  montant  d'un  côté  et  descendant  de 
l'autre.  La  même  pratique  superstitieuse  est 
signalée  en  ce  (|ui  concerne  le  menhir  de  Con^é- 
nies-du-Gard,  dont  j'ai  signalé  précédemment  les 
cupules  votives.  Sur  la  face  est  du  menhir  de 
Colombiers  existent  plusieurs  dépressions  péd\~ 
formes  dont  la  valeur  rituelle  ancienne  est  dou- 
teuse parce  que  leui"  forme  ancienne  a  pu  être 
altérée  par  les  sabots  des  candidates  au  mariage 
qui  montent  sur  la  pierre,  mais  notons  qu'elles  ont 
cependant  assez  exactement  la  forme  des  sculp- 
tures pédiformes  rituelles  existantes  sur  certaines 
roches  à  cupules.  Sur  les  autres  faces  du  menhir 
existent  de  vraies  cupules  de  parois  verticales. 
Sur  la  face  sud  :  une  cupule  à  mi  hauteur  de  la 
pierre  et  à  peu  près  au  milieu  de  la  face.  Sur  la 
face  nord  :  une  cu|)ule  pareillement  située  mais 


—  Of)  — 

un  peu  plus  bas.  Sur  la  face  ouest  :  un  certain 
nombre  de  cupules  irrégulièrement  distribuées 
ayant  de  0'"02  à  0'"():]  de  profondeur. 

VillY-Boeage  (accès  par  la  station  de  Villers- 
Bocage  cà  20  kil,  de  Caen).  Menhir  de  Pierrelée. 
au  hameau  de  Pierrelieu.  Hauteur  :  3  mètres.  Lar- 
geur :  2  mètres.  Épaisseur  0'"80.  Grand  axe  est- 
ouest.  C'est,  comme  la  pierre  d'Ussy  et  celle  de 
Guley,  un  menhir  de  fond  de  vallée.  Il  se  trouve 
au  bord  du  ruisseau  qui  descend  du  bourg  de 
Villy  vers  la  vallée  de  la  Seulinc,  allluent  de  la 
Sculles.  Pour  s'y  rendre  de  Villers,  suivre  la  route 
de  Saint-Louct  jusqu'au  pont.  Prendre  avant  le 
pont,  à  droite,  un  chemin  d'exploitation  bordé  de 
carrières  qui  suit  la  vallée.  On  dépasse  des  maisons 
situées  à  gauche  de  l'autre  côté  de  la  vallée.  Après 
la  première  maison  de  Pierrelieu,  on  trouve  à 
droite  une  barrière  qui  donne  accès  dans  les  prés 
où  coule  le  ruisseau  de  Villy.  On  passe  dans  ces 
prés  et  on  les  remonte  pendant  400  mètres  en 
traversant  une  ligne  de  haies.  On  trouve  alors  le 
menhir,  obliquement  implanté  dans  le  sol  près 
d'un  groupe  de  rochers. 

Lassy  (accès  :  parla  station  d'Aunay  sui- Odon 
et  la  route  de  Vassy  à  12  kilomètres,  ou  ])ar  la 
station  de  Condé-sur-Noireau  et  la  vallée  de  la 
Drouance  à  12  kilomètres).  Menhir  dit  La  Pierre- 
Grise.  Hauteur  ancienne,  environ  2  mètres  La 
pierre  a  été  renversée  et  déplacée.  Elle  se  trouve 
actuellement  dans  le  fossé  de  gauche  du  chemin 


—  07  — 

(jiii  pari  de  Lassy  vers  le  nord  i)Our  rejoindre 
directement  la  grande  route  d'Aunay,  au  lieu  dit 
Au  Cornu  et  exactement  sur  Tangle  de  la  lettre  u 
de  Au  (carte  au  sTottô)-  La  pierre  était  primitive- 
ment située  au  milieu  du  champ  carré  situé  à 
gauche  de  la  route  au  point  indiqué.  Le  chemin 
actuel  occupe  l'emplacement  dune  ancienne  voie 
romaine  et  néolithique   (Voir  plus  haut.) 

Montehauvet  (accès  :  par  la  station  d' Aunay-sur- 
Odon  sur  la  ligne  de  Caen  à  Vire,  à  10  kilomètresV 
Les  mégalithes  se  trouvent  assez  loin  du  bourg  de 
Montehauvet,  au  hameau  de  la  Plumaudière,  au 
bord  de  la  grande  route  d'Aunay  à  Vassy. 

Il  existe  à  la  Plumaudière  :  1°  un  menhir  dit 
La  Pierre-du-Hu  (hauteur  :  .3  mètres  ;  largeur  et 
épaisseur  :  2'"20  ;  section  triangulaire)  ;  et  2°  un 
ensemble  jusqu'ici  incomplètement  étudié  de 
blocs  rocheux  distribués  sur  une  surface  considé- 
rable à  la  Plumaudière,  dans  les  bas-fonds  du 
Hamel-Auvray,  et  dans  la  direction  de  Lassy,  de 
l'autre  côté  de  la  route.  Il  me  parait  tout  à  fait 
prématuré  d'affirmer  que  les  blocs  dont  il  s'agit 
ne  sont  que  l'alïleurement  d'un  fdon  de  quartz, 
ainsi  que  paraissent  l'avoir  admis  les  auteurs  des 
statistiques  récentes.  L'aspect  actuel  de  cet  en- 
semble n'est  pas  celui  des  grands  alignements 
bien  conservés  du  Morbihan,  mais  il  ne  s'éloigne 
pas  excessivement  de  celui  que  peuvent  présenter 
des  alignements  en  grande  partie  dérangés,  et  de 
moindre  importance  (du  genre  de  l'alignement 
du  Champ  de-la- Justice,  près  d'Autun.  par  exem- 


—  98  — 

pie)  Le  voisinage  immédiat  du  menhir  du  IJu  et 
des  blocs  alignés  de  la  Plumaudière  est  tout  au 
moins  une  circonstance  qui  plaide  en  faveur  de 
la  valeur  mégalithique  de  cet  alignement  et  qui  ne 
pourrait  être  infirmée  que  par  un  examen  sérieux 
du  sous-sol;  lequel  n'a  pas  été  fait  jusqu'ici.  En 
ce  qui  me  concerne,  je  considère  comme  probable 
que  la  disposition  actuelle  des  blocs  de  la  Plu- 
maudière et  des  pseudo-cromlechs  des  bas-fonds 
du  Ilamel-Auvray  résulte  d'un  arrangement  arti- 
ficiel et  sont  d'ordre  mégalithique.  Mais  il  existe, 
en  outre,  dans  tout  ce  tei-roir.  une  infinité  de 
blocs  de  la  même  roche  qui  n'ont  jamais  fait 
partie  d'aucun  alignement  l)ien  que  les  habitants 
les  considèrent  aussi  comme  c  tombés  dans  la 
poche  du  diable  »  à  une  époque  indéterminée. 

Direction  :  S'arrêter,  si  on  vient  d'yVunay,  un 
peu  au-delà  de  la  borne  kilométrique  de  12  kilo- 
mètres 5,  et  s'adressera  une  maison  située  à  droite 
de  la  route.  Dans  les  prés  plantés  de  pommiers, 
situés  en  arrière  de  cette  maison  et  accessibles 
par  des  barrières  ouvrant  dans  un  chemin  à  droite 
de  la  route,  se  trouvent  les  pierres  de  la  Plumau- 
dière dont  les  éléments,  émergeant  au-dessus  du 
sol,  forment  actuellement  quatre  lignes  espacées 
de  .3  à  4  mètres  et  dont  la  plus  complète  compte 
quatre  pierres  sur  une  longueur  de  23  mètres 
environ.  Certaines  pierres  ne  s'élèvent  que  de 
quelques  dizaines  de  centimètres  au-dessus  du 
niveau  de  l'herbe,  d'autres  ont  l"'")(l  à  2  mètres  et 
2'"50  de  haut.  Presque  toutes  sont  assez  larges  pour 
leur  hauteur,  de   sorte  que  l'ensemble  ne  donne 


pas  l'impression  habituelle  d'un  alignement  de 
pierres  debout.  La  direction  générale  des  lignes  va 
du  nord-nord-oucst  au  sud-sud-est.  Il  paraît  qu'il 
existe  beaucoup  d'autres  pierres  enterrées  et  que 
c'est  pour  cette  raison  que  l'on  a  renoncé  à  cultiver 
cette  pièce  de  terre  en  labour.  Ceci  rappelle  ce  qui 
s'est  passé  à  l'alignement  authentique  du  Champ- 
de-la-Justice. 

Pour  trouver  la  Pierre-du-Hu,  il  faut  traverser 
la  haie  au  voisinage  de  laquelle  vient  s'arrêter 
l'alignement  au  nord-ouest.  Le  Hu  se  trouve  à 
quelques  mètres  au-delà,  dans  la  direction  pro- 
longée de  la  rangée  de  pierres  principale,  tout 
près  d'une  maison  d'où  on  peut,  par  un  sentier, 
gagner  les  prés  du  Hamel-Auvray. 

Plus  commodt'ment,  on  peut  se  rendre  aux 
pierres  du  Hamel-Auvray  par  un  chemin  qui  se 
détache  de  la  roule,  à  droite,  à  400  mètres  environ 
avant  la  Plumaudière,  eous  le  mot  Le  Hamel  de  la 
carte  au  s-oÔ-qô  Dans  les  haies  bordant  ce  chemin, 
on  trouve  beaucoup  de  grosses  pierres  déplacées. 
On  tourne  ensuite  à  droite  au  pignon  d'une  maison, 
pour  gagner,  par  un  chemin  humide,  le  fond  de 
la  vallée.  Dans  les  prés  situés  à  droite  et  à  gauche 
du  point  où  ce  chemin  traverse  le  ruisseau,  on 
voit  émerger  de  l'herbe  un  certain  nombre  de 
pierres  qui  paraissent  dessiner  de  grands  crom- 
lechs enterrés.  On  trouve  encore  des  pierres,  mais 
dont  la  distribution  est  indécise,  de  l'autre  côté  de 
la  grande  route  sur  un  terroir  de  Lassy  qui  porte 
le  nom  très  classique  de  Champ  Dolent. 


—    100  — 

Saint-Germain-de-Tallevend  (  accès  :  o  kilo 
mètres  sud  de  Vire  et  station).  Dolmen  dit  La 
Loge-aax-Sarrazins,  près  du  hameau  de  la  Chau- 
dronnière. Le  dolmen,  en  partie  ruiné,  possède 
encore  cinq  supports  de  deux  mètres  de  haut,  en 
partie  seulement  recouverts  par  une  tahle  unique 
de  .3 ""33  sur  2'"G6  (de  Mortillet). 


-   ICI 


INDEX  DES  OUVRAGES  GITES 


DE  Caumont.  —  Statistique  monumentale  du  Calvados. 

DE  MoaxiLLET  (A.)  —  Lcs  Monuments  mégalithiques  du 
Calvados.  (Association  française  pour  l'avancc- 
nient  des  Sciences.  Congrès  deCacn  ISUi). 

Masselin  (Abbé).  —  Un  Voyage  chez  nous  au  II I"  siècle. 
(Avec  carte  des  voies  romaines.  Bulletin  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  t.  XXI, 
Caenl901. 

Coutil  (Léon).  —  Exploration  et  restauration  du  tumulus 
de  Fontenay-le-Marmion.  (Congrès  préhistorique 
de  France.  Session  de  Vannes  1906,  p.  428). 

Coutil  (Léon).  —  Les  Monuments  mégalithiques  de  la 
Normandie  et  leurs  légendes.  (Ibid,  p.  355). 

Coutil  (Léon).  —  Les  Monuments  még(dithiques  de  la 
Normandie.  (Congrès  préhistorique  de  France. 
Session  d'Autun  1907,  p   482). 

GiDON  (F.).  —  Le  mégalithe  bifurqué  de  Condé-sur-Ifs 
était-il  le  menhir  signal  des  deux  tumulus  voisins? 
(Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences,  Arts  et 
Belles-Lettres  de  Caen.  Année  1907). 

GiDON  (F.).  —  Menhir  de  Condé-sur-lfs.  (Congrès  préhis- 
torique de  France.  Autun  1907,  p   462,  3  fig.). 

GiDôN  (F.).  —  Les  enceintes  préhistoriques  et  les  méga- 
lithes du  Calvados.  Statistique  et  rcmarijues  parti- 
culières. Les  Pierres  à  cupules  du  Calvados.  Les 
Mégalithes  du  Calvados  et  les  idées  nouvelles  sur 
la  signification  des  menhirs.  (Comptes  rendus  du 
LXXV"  Congrès  archéologique  de  France,  tenu  à 
Caen  en  1908). 

GiDON  (F.).  —  Sur  la  ligne  de  direction  des  menhirs  dans 
deux   groupes  mégalithiques  (Condé-Colombiers), 


—    i02  — 

du  Calvados.  (Congrès  préliistorique  de  France. 
Chambéry  1908,  ji.  387). 

GiDON  (F.).  —  Menhirs  signaux  pcridolnicni(jucs  cl  men- 
hirs signaux  juxla- itinéraires.  (Congrès  prchislo- 
rique  de  France.  Beauvais  1UÛ9.  p.  408). 

GiDON  (F  ).  —  Quelques  varialions  du  culte  des  cupules  : 
les  cupures  gallo-romaines  d'Arles.  (Congrès  pré- 
historique de  France.  Beauvais  1909,  p.  422). 

GiDON  (F.).  —  Une  survivance  des  rites  néolithiques  :  les 
sarcophages  cupulifères  des  Alyscamps  d'Arles. 
(Mémoires  de  l'Acadéniie  des  Sciences,  Arls  et 
Belles-Lettres  de  Caen.  Année  1909). 

Crû  VA  (M""^  B.).  —  Une  pierre  à  cupules  de  notre  époque. 
Survivance  de  superstition.  (Chapelle  Saint-Sau- 
veur, près  Cherbourg).  Congrès  préhistorique  de 
France.  Tours  1910,  p.  502). 

RiviÈBE  (Emile).  —  Ibid  ,  p.  .070.  (Discussion  relative  à 
la  communication  précédente,  avec  faits  person- 
nels). 

Baudouin  (D'  Marcel).  —  Pierre  à  bassins  et  rigoles  des 
Amporelles  (lie  d'Yeu).  (Congrès  préhistorique  de 
France.  Tours  1910,  p.  553,  et  nombreuses  autres 
notes). 

x\tgier.  —  Mégalithes  funéraires  et  mégalithes  cultuels. 

Roche  à  bassins  et  rigoles  de  Cholet.  (Ibid  ,  ]>.  551). 
ScHAUDEL  (Louis).  —  Les  blocs  à  gravures  de  la  Savoie. 

(Chambéry  1908,  avec  bibliographie). 
ScHAUDEL  (Louis).  —  Lcs  blocs  à  gravures  des  Alpes. 

(Congrès  préhistorique  de  V  rance.  Chambéry  1908, 

p.  423). 
Hue  (Edm.).    —  Deux   menhirs  du  Calvados  [Bény  et 

Reviers)  ;  l Homme  préhistorique  (août-septembre 

1911,  p.  242). 

DoRANLO   (D"").  —    Une  pierre   à  légende  du  Calvados. 


103 


Thaon  (renferme  une  carte  préhistorique  de  la 
région  avec  indications  inédites)  ;  l'Homme  pré- 
historique, mars  1912.  p.  74. 

GiDON  (F.).  —  Ihies  cavécs  et  camps  c/ircs  du  littoral  de 
la  campagne  de  Caen  (Congrès  préliistorique  de 
France.  Session  de  Nîmes  1911,  p.  401). 

GiDON  (F.).  —  Sur  trois  menhirs  cupulifères  du  Calvados 
{Reviers,  Colombiers,  Bény).  (Ibid  ,  |).  317.  12  fig). 

DoRANLO  (D').  —  Polissoir  de  Bons-Tassilly.  (Bull,  de  la- 
Soc,  préhistorique  française,  25  décembre  1912). 


U'  C  LehaMIy.   —    Los  Clicvaiix   pensants 
cl'Elbei-feltl. 

Denkende  Tiere   par  Kaiii-  Rkall,  Leipzig  1912.   1    vol.  in-S*. 
532  pages  avoc  figures,  S  planches. 

J'ai  lu  avec  surprise  en  rentrant  de  vacances,  au 
mois  de  novembre,  un  article  du  docteur  Paul 
Sarasin,  de  Bâle,  intitulé  :  Une  Visite  à  M.  Karl 
Krallet  à  ses  Chevaux  pensants  (1).  Cet  article,  paru 
dans  un  périodique  zoologique  allemand  des  plus 
sérieux,  m'a  donné  l'idée  de  connaître  plus  à  fond 
cette  question  et  je  me  suis  procuré  aussitôt  le 
livre  de  K.  Krall.  Le  but  de  cet  article  est  den 
donner  une  analyse  et  de  discuter  ensuite  les  faits 
annoncés  qui  ne  manqueront  pas  certainement, 
quand  ils  seront  plus  connus,  de  passionner 
l'opinion  publique. 

Préface 

Les  animaux  pensent-ils  ?  Nous  n'en  savons 
rien,  car  toute  communication  entre  eux  et  nous 
était  impossible,  et  Montaigne  l'avait  déjà  signalé 
avec  mélancolie  en  faisant  remarquer  que  cette 
imperfectîon  provenait  tout  autant  des  animaux 
que  de  l'bomme.  VVillielm  von  Osten  a  montré  le 
premier  comment  nous,  bommes,  pourrions 
francbir  cet  obstacle,  il  a  vaincu  cette  difficulté  et 
l'auteur  du  livre  a  repris  et  poursuivi  des  recber- 
ches  dans  le  même  sens  en  confirmant  les  données 


(1)  Ein  Besuch  bci  ITerrn  Karl  Krall  und  seinen  dcnken- 
den  Pfcrden  von  D'  Paul  Sarasin.  —  Zoologischer  Anzeiger, 
Bd.  40,  p.  138-234. 


-    105  — 

de  son  prédécesseur.  Il  ne  se  dissimule  pas  que 
son  livre  va  éveiller  la  controverse,  il  ne  doiite 
pas  non  plus  que  ses  vues  soient  confirmées  quand 
d'autres  se  seront  engagés  dans  la  voie  nouvelle- 
ment tracée. 

I--^  Partie.  —  H  ANS-LE  SAGE  (der  Kluge  Hans) 
I.  —  Inlroductlon 

ITans  le  Sage,  le  cheval  de  von  Oston  qui  lit  el  calcule  ; 
SCS  partisans  et  ses  adversaires.  —  La  Commission  de 
Septembre.  —  La  Commission  scientifique  et  l'opinion 
de  Stumpf.  —  Expériences  à  l'aide  d'œillères  avec  la 
collaboration  de  l'auteur.  --  L'insulTisance  de  l'hypothèse 
des  signaux.  —  Séries  d'épreuves  plus  étendues  à  la  suite 
de  la  publication  du  livre  de  Pfungst  sur  Hans.  —  Fluide 
inconnu  ou  intelligence.  —  Recherches  de  l'auteur  sur 
ses  propres  chevaux. 

On  se  souvient  sans  doute  de  l'émotion  que 
causa,  en  1904,  l'annonce  des  résultats  prodigieux 
obtenus  par  von  Osten.  Le  vieux  Maître,  profes- 
seur de  mathématiques  en  retraite,  avait-il,  comme 
l'alfirmaient  des  témoins,  réussi  après  de  longues 
années  de  travail  à  apprendre  à  son  cheval  à  lire 
et  à  calculer,  mettant  ainsi  en  évidence  la  faculté 
de  penser  des  animaux  P 

Deux  camps  se  formèrent  aussitôt,  des  parti- 
sans convaincus  se  révélèrent  et,  à  côté,  des  adver- 
saires irréductibles  invoquant  l'idée  d'un  secours 
étranger  renseignant  le  cheval,  en  un  mot  d'un 
truc. 

Mais  comme  on  obtenait  une  forte  proportion 


—  106  — 

de  réponses  exactes   en    l'absence   du  maître,    il 
fallut  bien  se  rendre  à  l'évidence. 

C'est  alors  qu'intervint  la  Commission  de  Sep- 
tembre, réunion  de  savants  et  de  connaisseurs 
en  chevaux.  Convaincue  de  la  réalité  des  faits 
observés  elle  rejeta  rhyi)othèse  d'une  supercherie. 
Mais  pendant  loiiff-tcmps  encore  on  put  lire  dans 
toute  la  presse  des  explications  plus  ou  moins 
vraisemblables.  Les  organes  des  sens,  et  c'était 
logique,  furent  envisagés  comme  susceptibles 
d'intervenir  dans  la  communication  de  l'homme 
avec  l'animal.  Divers  signaux  possibles,  percepti 
blés  par  l'ouïe,  la  vue  et  le  toucher,  furent  incri- 
minés ;  on  parla  aussi  de  transmission  électrique 
et  de  transmission  de  pensée  à  distance.  Une  com- 
mission scientifique  fut  désignée  pour  assister  aux 
expériences.  Elle  se  composait  du  professeur 
Stumpf,  directeur  de  l'Institut  de  psychologie  de 
Berlin  et  de  ses  assistants  0.  Pfungst  et  von  Horn- 
bostel.  Elle  arriva  à  cette  conclusion  que  des  si- 
gnaux visuels  seuls  pouvaient  intervenir,  puisque 
les  réponses  devenaient  fausses  lorsqu'on  masquait 
au  cheval  la  vue  des  assistants.  Â  ce  moment 
Krall  vit  le  cheval  et  s'aperçut  que  l'exercice 
était  mal  présenté,  le  cheval  d'humeur  incons- 
tante n'était  pas  toujours  disposé  à  travailler,  il 
aurait  fallu  aussi  l'habituer  aux  larges  œillères 
pendant  plusieurs  semaines,  car  cette  innovation 
ne  manquait  pas  de  le  troubler. 

Krall  refit  toutes  les  expériences  de  von  Osten 
en  éliminant  les  causes  d'erreur,  il  expérimenta 
avec  deux  chevaux  à  lui,   Muhamed  et   Zarif  et 


—   107  — 

arriva  à  cette  conviction  que  le  cas  de  Hans 
n'était  pas  du  tout  une  exception.  Il  lui  parut  très 
facile,  avec  un  peu  de  patience,  de  se  convaincre 
que  les  chevaux  étaient  susceptibles  de  penser 
et  possédaient  des  facultés  intellectuelles  voisines 
dans  certains  cas  de  celles  de  l'homme. 


II.  —  Résultats  des  leçons 

Wilhem  von  Osten.  —  Comment  il  en  arriva  à  éduquer 
les  chevaux.  —  Débuts  et  résultats.  —  EtTorts  de  von 
Osten  ;  il  reste  ignoré.  —  Général  major  Zobel,  G. -G. 
Schillings.  —  Le  «  Ijlufl'  de  Hans  »,  appréciations  diver- 
ses. —  La  Commission  de  contrôle.  —  Le  professeur 
Stumpf  et  son  assistant  Pfungst.  —  Emilio  Rendish  et 
sa  chienne  Noia.  —  Rapport  de  la  Commission  scientifi- 
que à  l'Université-  de  Berlin. 

Von  Osten  naquit  à  Schônsee  auprès  de  Thorn 
en  18.38,  dans  cette  région  de  la  Prusse  Occiden- 
tale qui  vit  naître  aussi  Kopernik.  Après  ses  étu- 
des il  devint  professeur  de  mathématiques  et  de 
dessin  dans  plusieurs  écoles,  puis  il  prit  hâtive- 
ment sa  retraite  pour  vivre  de  ses  rentes  à  Berlin 
et  s'adonna  librement  à  sa  passion  pour  les 
chevaux. 

C'est  à  la  mise  en  évidence  des  facultés  intellec- 
tuelles du  cheval  qu'il  consacra  ses  eflbrts,  loin 
duJDruit  des  foules.  Il  acheta  un  cheval  Hans  I  dont 
il  se  servait  pour  ses  promenades.  Il  observa  l'ani- 
mal et  remarqua  en  kii  des  signes  évidents  d'in- 
telligence. Durant  ses  excursions  Hans  se  lais- 
sait conduire  uniquement  par  la  parole  de  son 

7 


108 


maître.  Il  commença  son  éducation  en  1890,  lui 
apprenant  à  distinguer,  à  l'aide  de  friandises,  la 
droite  et  la  gauche,  à  trotter  ou  s'arrêter  à  la 
parole,  etc..  Mais  ce  premier  élève  mourut  et  ce 
n'est  qu'en  l'JOO  que  von  Ostcn  lacheta  en  Russie 
un  étalon  âgé  de  5  ans.  C'était  un  pur  sang  anglais, 
d'extérieur  pas  tout  à  fait  irréprochable,  nerveux, 
irritable  et  parfois  emporté.  Il  reçut  le  nom  de 
Hans  II.  Von  Osten  recommença  son  éducation 
comme  il  avait  fait  pour  son  prédécesseur,  puis 
aborda  rapidement  le  calcul,  faisant  marquer  les 
chiffres  en  frappant  du  pied  au  commandement 
de  un,  deux,  etc.,  le  nombre  correspondant  lui 
étant  indiqué  par  des  quilles. 

Mais  l'important  n'était  pas  de  faire  exécuter  à 
Hans  des  exercices  de  cirque,  il  fallait  par  exemple 
lui  apprendre  à  lever  le  pied  gauche  et  lui  faire 
concevoir  le  sens  du  mot  gauche  avec  l'idée  de 
direction.  Une  fois  cette  étape  franchie,  l'animal 
devait  se  trouver  dans  l'état  d'un  rustre  qui 
apprend  quelques  mots  d'une  langue  étrangère. 

En  résumé  la  méthode  d'instruction  appliquée 
au  cheval  relevait  de  la  pédagogie  et  non  du  dres- 
sage. A  l'aide  de  quilles  von  Osten  lui  apprit  à 
compter.  Au  bout  d'un  an  il  savait  compter  jus- 
qu'à 13.  On  le  mettait  en  présence  d'une  table  sur 
laquelle  étaient  disposés  deux  lots  de  quilles 
recouverts  chacun  par  une  boîte  On  soulevait  la 
première  boîte  qui  masquait  4  quilles,  puis  la 
seconde  qui  en  renfermait  2  et  on  lui  disait  4  et 
2  font  six,  etc..  Au  bout  de  deux  ans,  Hans  possé- 
dait une  instruction  telle,  qu'aucun  cheval  n'en 


—   109  — 

avait  jamais  eue  de  pareille.  Par  des  moyens  sim- 
ples il  avait  appiis  à  ellectuer  les  opérations  fon- 
damentales de  l'arithmétique,  il  distinguait  les 
sons,  reconnaissait  les  cartes,  les  pièces  de  mon- 
naie, savait  voir  llieure  à  une  montre.  En  un  mot 
il  exécutait  beaucoup  d'exercices  que  Ton  voit 
faire  dans  les  cirques,  mais  uniquement  par  ses 
propres  moyens  et  sans  aide  d'aucune  sorte.  Lors- 
que son  cheval  eut  atteint  ce  degré  d'instruction, 
von  Osten  voulut  le  faire  connaître.  Comme  il  ne 
reacontrait  de  toute  part  qu'indifférence,  il  eut 
l'idée  de  mettre  l'annonce  suivante  dans  un  jour- 
nal militaire  : 

«  Je  désire  vendre  mon  bel  étalon  âgé  de  7  ans, 
avec  lequel  j'ai  poursuivi  des  recherches  sur  l'in- 
telligence des  chevaux.  Il  sait  discerner  10  cou- 
leurs, lire,  eiïectuer  les  4  opérations  fondamenta- 
les de  l'arithmétique,  etc..  » 

Cette  annonce  n'eut  pas  de  succès,  il  fallut  en 
mettre  une  autre  poui-  inviter  les  amateurs  à 
assister  gratuitement  à  des  expériences.  Le  major 
Schœnbeck  et  le  général  Zobel  répondirent  à 
l'invitation,  et  ce  dernier,  par  des  articles  de 
journaux,  fit  connaître  Hans  et  ses  merveilleuses 
capacités  (lecture,  calcul,  reconnaissance  d'objets 
et  de  personnes  d'après  la  photographie). 

Le  professeur  G.-C.  Schillings  rapporta  ces 
faits  au  sixième  Congrès  international  de  Berlin 
en  1906,  mais  les  membres  présents  se  conten- 
tèrent de  rire  et,  pensant  qu'il  ne  s'agissait  dans 
tout  cela  que  d'un  dressage  perfectionné,  ne 
cherchèrent  même  pas  à  contrôler  les  faits  avancés. 


—  11(1  — 

Auparavant,  en  1904,  le  professeur  Stumpf, 
directeur  de  l'Institut  psychologique  de  Berlin, 
avec  la  collaboration  de  son  assistant  Pfungst 
s'oflVit  pour  contrôler  les  dires  de  von  Ostcn.  Il 
déclara  nellleinent.  toni  d'abord,  qu  a  priori,  il  ne 
croyait  pas  à  la  possibilité  d'actes  semblables  de 
la  part  d'un  cheval,  mais  il  ne  demandait  qu'à 
être  convaincu  par  des  preuves.  Un  peintre,  qui 
assistait  aussi  aux  expériences,  E.  Rendhis,  crut 
s'apercevoir  que  von  (3sten  faisait  à  son  cheval 
des  signaux  de  la  tète.  Il  baissait  très  légèrement 
la  tête  et  l'animal  commençait  à  compter.  Il  lui 
suffisait  ensuite  de  la  relever  de  quelques  milli 
mètres  pour  que  le  cheval  s'arrêtât.  Et,  parfaite- 
ment convaincu  de  la  justesse  de  son  observation, 
il  dressa  sa  chienne  Nora  à  répondre  de  la  sorte. 
Il  la  présenta  au  professeur  Stumpf  qui  admettait 
déjà  que  Hans  pouvait  compter.  C'est  alors  que 
fut  décidée  la  réunion  de  la  Commission  scienti- 
fique qui  commença  ses  travaux  le  18  octobre 
1904.  Elle  rendit  un  arrêt  défavorable,  et  rassurant 
pour  le  père  Wasmann,  membre  de  la  Confrérie 
de  Jésus  qui  écrivait  :  d  Ainsi,  par  sa  faculté  de 
savoir  lire  et  calculer,  le  cheval  de  von  Osten,  der 
Kluge  Hans,  nous  obligerait  à  modifier  notre 
conception  de  l'âme!  Il  n'y  aurait  plus  de  démar- 
cation entre  l'homme  et  les  animaux!  » 

Mais  von  Osten  ne  se  laissa  pas  abattre  par  cette 
sentence,  au  contraire,  à  dater  de  ce  jour,  il 
habitua  Hans  à  travailler  avec  de  larges  œillères. 


HT.  —  Epreuve  des  Sens 

Mes  nouvelles  expériences  avec  Htins  (1907).  —  Résistance 
de  von  Ostcn.  —  Epreuve  des  sens  :  acuité  visuelle.  — 
Vision  au  loin  et  astigmatisme.  —  Limites  de  l'intelli- 
gence  et  de  l'attention.  —  Sens  de  la  couleur  et  de  la 
forme.  —  illusions  d'optique.  —  Epreuve  de  l'ouïe,  de 
l'odorat,  du  goût  et  du  toucher.  —  Participation  crois- 
sante de  von  Osten. 

Krall  a  l'idée  d'éprouver  l'acuilé  visuelle  du 
cheval,  il  se  sert  de  l'échelle  de  Snellen  et  emploie 
la  lettre  E.  Mais  il  s'agit  d'iudiquer  à  Hans  que 
cette  lettre  constitue  une  sorte  d'enclos  dont  un 
côté  est  ouvert.  Et  aussitôt  von  Osten  réussit  à 
faire  comprendre  cette  chose  difficile  à  son  che- 
val :  il  prend  sa  casquette  de  fourrui-e  et  introduit 
dedans  la  main  comme  dans  un  sac,  en  disant  : 
u  Regarde  Hans,  en  haut  c'est  ouvert,  Je  puis  met- 
tre la  main  dedans  ;  en  bas  au  contraire,  c  est  fer- 
mé. C'est  la  même  chose  pour  cet  E  ;  il  y  a  un  côté 
où  je  puis  pénétrer,  ailleurs  c'est  impossible  )>.  Et 
Hans  a  compris,  on  lui  montre  de  loin  la  lettre  E 
en  la  posant  de  diverses  manières  :  on  lui  demande 
dans  quelle  diiection  se  trouve  le  côté  ouvert,  il 
l'indique  d'un  geste  de  la  tête.  .\idé  de  ce  précieux 
indicateur  Krall  arrive  à  cette  conclusion  que  les 
chevaux  ont  une  vision  excellente,  correspondant 
à  2  1/2  de  l'échelle  de  Snellen.  c'est-à-dire  à  l'acuité 
visuelle  des  hommes  les  mieux  doués  :  les  marins 
et  les  paysans. 

L'épreuve  de  l'astigmatisme  ne  décèle  pas  l'exis- 
tence de   cette    anomalie.    L'étendue    du    champ 


—    112  — 

visuel  est  la  même  que  celle  de  l'homme  normal, 
et  le  cheval  prend  aussi  vite  connaissance  que 
nous  des  objets  environnants,  de  leur  nombre  et 
de  leur  forme,  ainsi  qu'on  peut  s'en  convaincre  à 
l'aide  de  cartons  troués.  Hans  distingue  en  1  à  2 
secondes  9  à  12  perforations. 

Hans  distingue  très  bien  les  couleurs  et  saisit  la 
dilïerence  entre  des  nuances  voisines  :  le  bleu  ver- 
dâtre  et  le  bleu.  L'épreuve  est  faite  dans  l'obscurité 
en  passant  des  verres  colorés  devant  la  flamme 
d'une  lanterne 

Mais  voici  qui  est  phis  curieux  :  le  cheval  ne 
serait  pas  sensible  aux  illusions  d'optique  qui 
prennent  si  facilement  notre  œil  en  défaut. 

Le  sens  de  l'ouïe  s'est  révélé  d'une  finesse 
extrême,  les  épreuves  étaient  faites  à  l'aide  d'un 
appareil  électrique  ou  bien  en  laissant  tomber 
des  gouttes  d'eau  d'une  hauteur  variable  sur  une 
plaque  de  verre  inclinée. 

Les  épreuves  du  goût  consistèrent  à  faire  deman- 
der à  Hans  ses  friandises  favorites  qu'il  devait 
désigner  par  le  numéro  placé  en  regard  de  leur 
nom  allemand  :  de  la  paille  (1),  des  carottes  (2), 
de  l'herbe  (.3),  des  cerises  (4),  du  sucre  (5)  et  de 
l'avoine  (6).  L'épreuve  donna  à  plusieurs  reprises 
un  classement  concordant  2,  4,  1,  5,  6.  On  lui  fit 
comprendre  à  l'aide  de  solutions  diluées  le  sens 
des  mots  sucré,  salé,  acide,  amer. 

La  sensibilité  cutanée  se  montra  d'une  finesse 
extrême.  L'épreuve  était  faite  à  l'aide  du  compas 
et  le  cheval  devait  indiquer  en  frappant  du  pied 
s'il  sentait  une  ou  deux  pointes,  on   doubla  le 


—  IIS  - 

nombre  des  pointes  et  à  chaque  application  les  4 
contacts  étaients  sentis  quoique  distants  seule- 
ment de.  deux  ou  trois  millimètres  !  L'auteur 
fait  remarquer  que  cette  seule  constatation  suffirait 
à  condamner  la  pratique  barbare  qui  consiste  à 
couper  la  queue  des  chevaux.  On  leur  enlève  ainsi 
le  moyen  de  se  débarrasser  des  parasites  qui  les 
tourmentent,  surtout  des  mouches  contre  lesquel- 
les ils  réagissent,  même  à  l'état  de  demi-somno- 
lence. Yon  Osten  a  subi  ces  expériences  dont  il 
n'était  guère  partisan  plutôt  qu'il  ne  les  a  accep^ 
tées.  Il  a  ensuite  reconnu  leur  bien-fondé  et 
remercié  krall. 

lY.  —Épreuve  de  l'Intelligence 

Recherches  sur  la  compréhension  du  langage  parlé.  —  Re- 
connaissances d'images  lumineuses.  —  Les  concepts  du 
laid  et  du  beau.  —  Le  moi.  —  Exercices  de  géométrie  et 
de  physique.  —  Premières  recherches  sur  le  sens  de 
l'orientation.  —  Suggestion. 

On  écrit  au  tableau  «  Je  vois,  je  suis  vu  »,  et  on 
pose  au  cheval  cette  question  à  haute  voix  :  «  Le 
banc  peut-il  dire  on  me  voit  i*  je  suis  vu  !'  »  llans 
répond  u  oui  »  de  la  tele.  «  Le  banc  peut-il  dire 
qu'il  te  voit  :'))  —  c  Non  ».  On  écrit  au  tableau 
((j'entends  »  et  d  on  m'entend  »,  et  on  commente 
ce  verbe.  On  dit  à  Hans  ((  fais  quelque  chose  qui 
permette  de  dire  que  tu  es  entendu  ».  —  Et  Hans 
frappe  avec  force  du  pied.  La  nuit  on  lui  fait 
reconnaître  des  images  sur  un  transparent  lumi 
neux;  l'épreuve  réussit  facilement. 


-    114  — 

Pour  éprouver  son  sens  du  beau  et  du  laid,  Krall 
aurait  voulu  lui  faire  dire  ce  qu'il  trouvait  le  plus 
beau  d'un  homme  ou  d'un  cheval...  l'épreuve  n'a 
pas  réussi  et  c'est  dommage.  Mais  celte  éducation 
ne  peut  se  faire  paraîtil  qu'à  l'aide  de  fi'iandises. 
Le  sens  du  beau  pénètre  par  l'estomac  et  cela 
serait  vrai  même  pour  l'homme.  Ne  diton  pas  de 
quelqu'un  qui  a  le  sens  de  l'esthétique  très  déve- 
loppé qu'il  a  du  d  goût  »  P 

Le  concept  du  ((  moi  »  a  été  inculqué  en  se 
regardant  à  trois  dans  un  miroir,  moi,  toi,  lui  : 
Hans  et  les  deux  expérimentateurs.  Ilans  a  com- 
pris les  notions  élémentaires  de  géométrie,  il  l'a 
bien  fait  voir  en  distinguant  un  angle  droit  d'un 
angle  aigu  et  en  faisant  comprendre  à  ses  exami- 
nateurs qu'un  cercle  n'avait  pas  de  côtés  (1). 

Mêmes  progrès  en  physique,  Hans  arrive  à  com- 
prendre ce  que  nous  appelons  une  foice.  L'épreuve 
du  sens  de  l'orientation  a  donné  lieu  à  une  série 
de  recherches  compliquées.  Krall  s'est  demandé 
si  au  cours  de  toutes  ces  recherches  des  phéno- 
mènes de  suggestion  n'intervenaient  pas,  mais 
l'attitude  dégagée  de  l'étalon,  indépendant  et  un 
peu  sauvage,  toute  différente  de  ce  que  nous  expri- 
mons par  le  mot  ((  suggestionné  »  lui  ont  fait 
adopter  une  réponse  négative. 


(I)  Un  humoriste  a  fait  remarquer  à  ce  propos  que  tout 
cela  s'expliquait  par  une  l^ien  vieille  théorie...  celle  de  la 
métempsycose.  L'âme  d'un  vieux  mathématicien  serait 
cachée  dans  la  bête.  C'est  Krall  lui-même  qui  met  en  note 
cette  boutade,  sans  acrimonie;  il  a  dû  en  subir  bien  d'autres. 


V.  —  L'Enlétemmt 

DifTérentes  conceptions  de  rentctenieiil.  —  Mentalité  de 
von  Oslen.  —  Ses  erreurs  dans  le  mode  d'éducation  des 
chevaux.  —  Mauvaises  conditions  matérielles  dans  les- 
quelles Ilans  s'est  trovivé.  —  Humeur.  —  Réponses  mer- 
veilleuses. —  Le  travail  durant  les  périodes  de  bonne 
humeur. 

Esl  ce  le  résultat  de  raulorité  qui  s'attachait  à  la 
Commission  scientifique  ?  on  a  méconnu  totale- 
ment les  etlbrts  de  von  Osten.  Tous  les  dresseurs 
sont  convaincus  qu'il  y  a  un  tiuc.  d'ailleurs  un 
dresseur  répond  toujours  ainsi,  de  parti  pris, 
quand  on  lui  parle  d  expériences  de  ce  genre. 
Pourtant,  des  officiers  et  des  pédag-ogues  témoins 
ont  été  d  un  avis  différent  I^es  méthodes  sont 
d'ailleurs  tout  à  fait  opposées  dans  l'un  et  l'autre 
cas.  Le  dressage  de  cirque  aboutit  à  la  domination 
de  l'animal  qui  obéit  comme  une  machine.  L'édu- 
cation, comme  la  pratiquée  von  Osten,  développe 
l'indépendance  de  l'élève  et  lutte  contre  l'entête- 
ment. 

D'ailleurs  von  Osten  n'avait  peut-être  pas  toutes 
les  qualités  requises  pour  mener  à  bien  son  entre- 
prise. Ancien  professeur  de  mathématiques  de 
collège,  chasseur  et  cavalier  passionné,  il  man- 
quait de  patience  et  de  sang-froid.  Les  mauvaises 
réponses  de  Hans  le  mettaient  en  colère  pour  un 
moment,  seules,  sa  persévérance  et  sa  ténacité  font 
éloigné  du  découragement. 

Il  excellait  à  se  faire  comprendre  de  son  cheval 
dans  le«  cas  difficiles,  il  enseignait  admirablement 


—  mi- 
mais manquait  de  qualités  comme  éducateur.  Les 
séances  d'étude  étaient  trop  longues,  non  coupées 
de  pauses,  si  bien  que  l'élève  manifestait  par  des 
signes  évidents  sa  fatigue,  mais  le  maître  ne  s'en 
apercevait  pas. 

Von  Osten  s'est  souvent  plaint  de  l'irrégularité 
de  l'effort  de  son  élève,  qui  un  jour  comptait  faci- 
lement jusqu'à  50,  et  le  lendemain  ne  voulait  plus 
rien  dire,  peut-être  aurait  il  mieux  valu  ne  pas 
persister  dans  la  méthode  qui  consistait  à  faire 
répéter  jusqu'à  30  fois  de  suite  l'exercice  manqué. 
Hans  avait  une  bonne  mémoire  et  un  sens  d'ob- 
servation remarquables,  son  maître  lui  reprochait 
sa  paresse  intellectuelle  et  sa  lâcheté  devant  l'ef- 
fort. Mais  il  est  arrivé  souvent  à  Krall  d'obtenir 
beaucoup  plus  par  la  douceur  que  von  Osten 
n'était  susceptible  de  le  faire  avec  ses  méthodes 
fatigantes  de  répétition. 

Les  bruits  de  la  rue,  l'impatience  de  son  maître 
énervaient  Hans  qui  vivait  sordidement  dans  une 
cour  étroite,  sans  jamais  sortir,  sans  recevoir  les 
soins  de  propreté  indispensables  pour  se  mainte- 
nir en  bonne  santé.  On  lui  mettait  par  exemple 
sur  le  dos,  au  début  de  l'hiver,  une  couverture  de 
laine...  qui  restait  en  place  jusqu'au  printemps. 
On  peut  dire  aussi  de  lui  qu'il  était  lunatique, 
elTectuant  parfois  des  calculs  difficiles  et  se  trom- 
pant dans  des  opérations  très  simples,  comme  s'il 
avait  voulu  se  moquer  de  ses  éducateurs.  Mais 
qui  donc  pourrait  lire  dans  l'âme  des  animaux  ? 
11  suffisait  de  lui  promettre  une  friandise  pour  le 
voir  modifier  sa  réponse  qui  de   mauvaise  deve- 


—   117   -^ 

nait  bonne.  Enfin,  au  cours  d'expériences  nom- 
breuses, on  a  pu  constater  que  Hans  répondait 
mieux  à  von  Osten  qu'aux  étrangers;  cela  na  rien 
de  bien  surprenant,  un  cheval  obéit  mieux  à  son 
cavalier  habituel  qu'à  un  inconnu  avec  qui  il  croit 
pouvoir  se  permettre  des  incartades.  Ceux  qui  ont 
contrôlé  et  critiqué  les  expériences  en  question 
n'ont  pas  toujours  été  très  avisés.  Us  auraient  dû 
comprendre  que  l'humeur  du  moment  était  un 
facteur  dont  il  fallait  tenir  compte  dans  une  large 
mesure. 


W  Partie.   -  MUHÂMED  Eï  ZARIF 

VI.  —  Commencement  de  Cédacation 

Mes  étalons  arabes  Muliamed  et  Zarif.  —  Essai  d'une  bonne 
manière  de  s'exprimer.  —  Perfectionnement  de  la 
méthode  de  calcul,  les  unités  sont  indiquées  par  le  pied 
droit,  les  dizaines  par  le  pied  gauche.  —  Premiers 
résultats  au  bout  de  14  jours  —  Méthode  de  travail.  — 
Expériences  avec  les  œillères.  —  (caractère  des  Chevaux. 
—  Attention  et  mémoire.  —  Autres  résultats. 

Krall  ayant  ainsi  fait  l'exposé  et  la  critique  des 
expériences  de  son  prédécesseur  et  initiateur,  va 
nous  indiquer  la  marche  qu'il  a  suivie  au  cours 
de  ses  recherches  personnelles.  D'abord,  comme 
il  n'était  pas  du  tout  connaisseur  en  chevaux, 
il  demande  conseil  à  deux  officiers.  Puis  il 
achète  deux  étalons  arabes,  bien  constitués,  mais 
dont  les  facultés  intellectuelles  lui  sont  natu- 
rellement inconnues.  Muhamedestagédedeux  ans 


1S 


et  Zarif  de  deux  ans  et  demi.  Il  les  installe  conve- 
nablement et  aménage  dans  un  endroit  isolé  une 
salle  d'études.  Les  premiers  essais  eurent  lieu  le 
l*'  novemdre  t908.  Krall  leur  apprend  d'abord  à 
connaître  la  droite  et  la  gauclie  et  à  lever  le  pied 
correspondant  au  commandement.  Ce  résultat  fut 
obtenu  en  quatre  Jours,  à  raison  de  deux  séances 
par  jour  de  une  hevue  de  durée  chacune.  Après 
quinze  jours  de  docilité,  les  deux  chevaux  se 
révoltent  un  peu  contre  ce  genre  de  travail,  puis 
se  calment.  Ils  auront  d'ailleurs  dans  la  suite,  à 
plusieurs  reprises,  de  ces  mouvements  d'humeur. 
La  manière  de  s'exprimer  de  ces  chevaux  consis- 
tera en  un  frappement  du  pied  sur  une  sorte  de 
pupitre  et,  pour  éviter  la  fatigue  des  trop  grands 
nombres,  le  pied  droit  marquera  les  unités,  le 
gauche  les  dizaines,  le  droit  de  nouveau  les  cen- 
taines, etc.  Ainsi  120  sera  décomposé  de  la  manière 
suivante  :  6  coups  du  pied  droit.  2  du  pied  gauche, 
1  du  pied  droit.  Le  chilï're  zéro  s'exprime  par  un 
mouvement  de  tête  de  droite  à  gauche  indiquant 
la  négation.  Au  bout  de  lo  jours,  les  chevaux 
savaient  compter  jusqu'à  10.  Les  mêmes  exercices 
ne  sont  pas  toujours  répétés,  il  y  en  a  qu'on 
abandonne  sans  les  reprendre  pour  éprouver  dans 
la  suite  la  mémoire.  En  moins  d'un  mois,  Muha- 
med  et  Zarif  répondent  à  une  série  de  questions 
orales  ou  écrites  dans  plusieui's  langues.  Rapide- 
ment ils  arrivent  à  indiquer  l'heure  et  la  minute, 
soit  sur  une  grande  horloge,  soit  simplement  en 
regardant  une  montre.  En  cinq  mois,  ces  chevaux 
avaient  un  bagagre  de  connaissances  équivalent  à 


Il) 


celui  que  le  ((  Ivluge  Hans  »  avait  mis  plusieurs 
années  à  acquérir.  Pour  combattre  l'argument  des 
signaux  involontaires.  Krall  veut  habituer  ses  che- 
vaux à  travailler  avec  des  œillères  énormes  qui  leur 
mas(fucnt  la  vue  du  public,  mais  cette  innovation 
les  trouble  tellement  qu'il  est  obligé  de  l'aban- 
donner complètement  et  il  ne  lui  a  été  possible  de 
la  reprendre  que  huit  mois  plus  tard. 

Le  docteur  A.  Schœller  d'Elberfeld  a  souvent 
assisté  Krall  dans  ses  expériences  et  expérimenté 
lui-même,  pendant  les  absences  du  maître.  En 
outre  jusqu'en  1910,  toutes  les  semaines,  une  ou 
deux  séances  avaient  lieu  en  présence  de  visiteurs. 

YII,  —  Compter  et  calculer 

Marche  do  la  leçon.  —  Aptitude  de  Muhamed  pour  les  nom- 
bres et  le  calcul.  —  Les  quatre  opérations  fondamentales. 
—  Fautes  de  calcul.  —  Méthodes  de  calcul.  —  Méthodes 
de  calcul  particulières  aux  chevaux  :  fractions,  puissan- 
ces, racines  carrées.  —  Calculs  à  une  inconnue.  —  Expé- 
riences avec  des  chiffres  de  couleur. 

Nous  savons  déjà  que  les  chevaux  marquent  les 
chiffres  en  frappant  du  pied,  la  méthode  suivie 
pour  l'instruction  a  consisté  à  ranger  devant  eux 
les  chiffres  \,  2,  3,  etc.,  qu'on  leur  faisait  mar- 
quer du  pied,  et,  à  l'aide  de  friandises  à  rattacher 
à  cet  exercice  un  souvenir  agréable.  On  a  aussi 
utilisé  des  boules  enfilées  sur  une  tringle,  chaque 
addition  d'une  nouvelle  boule  était  précédée  du 
signe  -f  dont  Muhamed  comprit  vite  le  sens. 

Le  signe  —  lui  devint  aussi  très  vite  familier. 


120 


Voici  par  exemple  comment  était  disposée  une 
expérience  :  les  chiffres  et  les  bou- 

•  •  4"  •  •  •  les  voisinant  sur  le  même  tableau, 
2    +     'À  le  cheval  comprenait  facilement 

ce  qu'on  lui  demandait. 

L'auteur  donne  alors  de  longues  listes  d'opéra- 
tions effectuées  avec  succès.  Muhamed  et  Zarif 
apprirent  assez  facilement  la  multiplication  et 
son  signe;  on  leur  montra  l'analogie  avec  l'addi- 
tion dont  elle  n'est  en  somme  qu'une  simplifica- 
tion . 

La  difficulté  fut  plus  grande  avec  la  division. 
Krall  inscrivit  trois  groupes  de  trois  points, 
espacés  les  uns  des  autres,  et  promenant  trois  de 
ses  doigts  devant  chaque  groupe,  il  posait  cette 
question  :  9  divisé  par  trois  font  combien.^  Après 
une  série  de  mauvaises  réponses  le  cheval  finit 
par  comprendre  et  se  familiarisa  avec  cet  exercice. 

Parfois  à  une  série  de  bonnes  réponses  succé- 
dait une  série  noire,  Krall  s'est  aper(,'u  que  cela 
tenait  aux  changements  d'humeur  de  ses  élèves. 
Le  chiffre  1  tout  seul  est  souvent  mal  exprimé 
comme  s'il  répugnait  aux  chevaux  de  se  déranger 
pour  si  peu,  par  contre  il,  21,  31,  sont  indiqués 
très  nettement.  Notons  aussi  qu'il  y  a  souvent 
confusion  des  signes  +  et  X.  Les  longues  listes 
d'opérations  effectuées  et  qui  sont  rapportées 
dans  ce  chapitre,  méritent  d'être  étudiées  et  nous 
réservent  des  surprises.  Les  chevaux  arrivent  à 
comprendre  parfaitement  l'opération  de  la  divi- 
sion, ils  indiquent  le  quotient  et  le  reste.  Voici 
quelques  exemples. 


-    121    — 

Zarif  :  5813  :  13  =  r.  4,  4  1".  5,  9,  H  r.  7  «  Rest  ?  »  r.  2 
4  567  U)3  :  7  =  r.  6,  5,  2,  4,  5,  f.  5,  5,  r.  6  «  Resl  •>  1 

Il  est  à  remarquer  que  le  chiffre  répondu  n'est 
pas  toujours  exact  (r.  signifie  réponse  juste,  f., 
réponse  fausse);  quand  le  cheval  se  trompe  il  suf- 
fit de  lui  crier  u  faux  »,  pour  que  de  lui-même  il 
donne  une  nouvelle  solution  et  souvent  arrive  au 
chiffre  exact  après  quelques  incertitudes. 

Dès  que  les  chevaux  ont  compris  le  sens  d'une 
opération,  ils  font  des  progrès  très  rapides. 

Ainsi,  le  5  avril  1909  Krall  écrit  au  tableau: 
(2  +  4)  X  (2  +  2)  =  et  explique  à  haute  voix  à  son 
cheval  :  d  Yoici  des  parenthèses,  on  doit  d'abord 
calculer  ce  qui  est  indiqué  entre  parenthèses.  Qu'y 
a-t-il  dans  la  1'"'' parenthèse.^  »  r.  6  ((  Et  dans  la  2*»  r.  4. 

Après  quelques  exercices  on  pose  au  cheval  cette 
question  (2  X  2)  X  (3  +  4).  Voici  les  réponses 
obtenues  4,  70,  4,  70,  7,  40,  7,  40.  Le  cheval  effec- 
tuait les  opérations  séparément,  se  trompait  en 
indiquant  les  dizaines  au  lieu  des  unités  et  oubliait 
de  multiplier,  puis  il  finit  par  comprendre  par- 
faitement ce  qu'on  attendait  de  lui. 

Mais  ce  n'est  pas  tout  et  nous  ne  sommes  pas 
arrivés  au  bout  de  nos  étonnements.  Krall  fait 
comprendre  ce  qu'est  une  fraction,  à  l'aide  de 
carrés  de  papier  qu'il  déchire,  il  obtient  les  répon- 
ses suivantes  dans  lesquelles  le  cheval  décompose 
les  opérations. 

12     r.  4 

18     r.  6  12  X  3        .36     r.  4 


2X6 

3 

12  + G 

—   122   — 

Krall  explique  par  une  lonjuue  phrase  la  puis- 
sance 2'  2\  les  chevaux  comprennent  avec  une 
rapidité  surprenante,  de  même  pour  la  racine 
carrée  et  son  symbole  Pour  donner  une  idée  des 
progrès  que  font  les  chevaux,  voici  une  opération 
elïectuée  sans  hésitation  par  Muhamed. 

\/    144      X     \/~^ 

= =  r.  32. 


V 


9 


Krall  introduit  dans  son  enseignement  la  notion 
d'une  inconnue  ;  il  écrit  au  tableau  le  chiffre  4  et 
dit  à  Zarif  :  •'  A  ce  chiffre  4  ajoute  3,  combien 
cela  fait  il  ?  »  R  7.  Il  écrit  au  tableau  œ  +  3  =  7  et 
demande  u  Que  vaut  a?  P  »  R  4. 

Muhamed  montre  des  aptitudes  remarquables, 
voici  quelques-uns  de  ses  exercices  : 

a?  X  4     =  128  r.     x  =  32 

X  X  28  =  1792  a;  =  64 

a;  X  18  =  1330  x  =  Tô 

V  49  +  £P     =  Ki  X  =  9 

V  a?   +  12  =  18  X  =  36 

L'épreuve  des  cartons  coloriés  consiste  à  faire 
effectuer  les  opérations  non  plus  en  désignant  le 
chiffre  mais  la  couleur  du  carton.  C'est  là  une 
difficulté  de  plus  dont  les  chevaux  viennent  à 
bout.  L'essai  l'éussit  également  lorsqu'on  inscrit 
les  chiffres  sur  des  cartons  d'une  même  nuance  ne 
différant  enti'e  eux  que  par  l'intensité  de  la  cou- 
leur. Les  réponses  sont  rapides  et  justes- 


—   123 


Y III.  —  ÉpeUalion  et  Lecture 

L'alphabot.  -  Commencement  de  l'instruction  avec  l'épel- 
lation  correcte.  —  Orthographe  propre  des  chevaux 
d'ai)r(''s  le  son.  —  l'^autos  d'inaltenlion  et  erreurs.  — 
Écriture  correcte  de  mots  allemands  et  français. 

Pour  apprendre  les  lettres  à  ses  chevaux,  Krall 
a  imaginé  un  alphabet  disposé  en  damier  dont  les 
petits  carrés  renferment  chacun  une  lettre.  La 
rangée  supéi'ieure  de  carrés  est  occupée  par  les 
chifï'res  de  \  à  6,  la  rangée  latérale  gauche  par  les 
nombres  de  10  à  60.  Chaque  lettre  est  désignée 
par  le  nombre  obtenu  à  l'intersection  de  la  ligne 
horizontale  et  de  la  ligne  verticale. 


1 

2 
n 
h 

a 

4 

5 

6 

10 

c 

r 

s 
t 

m 

c 

20 

a 

1 

â 

ch 

30 

i 

d 

te 

\V 

j 

sch 

40 
50 

o 

b 

f 

k 

ô 

y 

u 

V 

z 

P 

û 

60 

ei 

au 

eu 

X 

q 

Chaque  carré  renferme  deux  lettres,  une  majus- 
cule et  une  minuscule  en  caractères  allemands. 
Si  l'on  présente  à  l'élève  le  dessin  d'un  cheval  en 

8 


—   124  — 

écrivant  au   lableau  «  Pferd  »,  il  répète  ce  mot  à 
l'aide  de  son  alphabet, 

Feld  devient     pld 
Kreide   —  kei 

Sand      —  ant 

Kappe      -  abe 

Représentant  la  prononciation  phonétique  alle- 
mande de  ces  mots.  Au  bout  de  peu  de  temps,  il 
devient  inutile  do  lui  épeler  le  mot,  il  le  décom 
pose  ainsi  en  ses  lettres  formatrices  d'après  la  pro- 
nonciation. Les  chevaux  arrivent  à  répéter  le  nom 
des  personnes  présentes,  à  l'aide  de  leur  alphabet, 
quand  on  les  a  désignées  devant  eux  à  haute  voix. 
Krall  suppose  qu'il  doit  y  avoir  chez  les  chevaux 
un  raisonnement  très  compliqué-  11  parvient  à 
leur  apprendre  des  mots  dans  les  langues  étran- 
gères (français)  et  à  comprendre  le  sens  du  mot 
ûbersetzen  (traduire)- 

IX.  —  Extériorisations  de  la  pensée 

DifTiculté  de  les  reconnaître  et  de  les  déchifFrer.  —  Tentati- 
ves faites  par  les  chevaux  pour  se  faire  comprendre.  — 
Construction  de  phrases  pour  la  demande  et  la  réponse 
—  Manifestations  spontanées  de  la  pensée. 

Le  titre  de  ce  chapitre  sert  à  Krall  à  désigner 
l'expression  d'un  désir  émis  spontanément  par  le 
cheval  ou  la  réponse  à  une  question  précise.  Il 
interdisait  au  début  à  ses  chevaux  de  frapper  du 
pied  en  dehors  des  exercices,  ensuite  il  les  laissa 
faire,  supposant  qu'ils  arriveraient  à  exprimer 
leurs  pensées;  c'est  ce  qui  advint.  Krall  pense  que 


—   12h  — 

son  cheval  a  purl'ailement  compris  que  ralphabet 
était  un  moyen  pour  lui  d'entrer  en  communica- 
tion avec  son  maître  Ces  expériences  ont  été  sur- 
tout conduites  par  le  docteur  Schœller,  et  le  lecteur 
doit  s'attendre  en  lisant  ce  chapitre  à  bien  des 
surprises.  Exemples  :  le  maître  frappe  sur  un 
poêle  à  gaz  et  la  conversation  s'engage.  Muhamed 
répond  ofen  (fourneau)-  —  S  :  comment  est  le 
fourneau?  M  :  kcdt  (froid).  —  S.  écrit  au  tableau 
Ofen  ist  kcdt  et  fait  comprendre  à  Muhamed  que 
cela  constitue  une  phrase  (Satz)  et  il  demande  au 
cheval  s'il  a  compris.  M.  répond  sa:  (phrase). 

Le  docteur  Schœller  continuant  sa  conversation 
avec  le  cheval  s'attire  cette  demande  :  Pao  (c  est 
ainsi  que  Muhamed  désigne  son  maître  intéri- 
maire) Pao  or  hcb  (Pao  dresse  les  oreilles  !)  qui  est 
interprétée  comme  une  malice  de  l'animal  deman- 
dant l'impossible. 

Mis  en  présence  d'une  montre  le  cheval  écrit 
((  Ig  iir  sen  >>  (moi  voir  l'heure).  Devant  un  piano 
on  lui  demande  de  faire  une  phrase,  il  orthogra- 
phie ((  Orgl  Ion  geben  ».  (Le  i)iano  rend  des  sons). 
Pressé  de  questions  il  ajoute  Ig  ion  hrn  (moi  en- 
tendre son). 

S'exprimant  en  français  Muhamed  écrit  ktr 
(quatre),  dô  (deux).  Il  résume  ses  impressions  sur 
le  sucre  ainsi  : 

Zucker  ist  weiss  (le  sucre  est  blanc). 
Z  schukt  gud  (le  sucre  bon). 
Z.  ht.  ^  ek  (le  sucre  à  4  angles). 

La  conclusion  de  l'observateur  est  que,  quand 


120 


on  les  interroge  un   moment  propice  et  dans  de 
bonnes  dispositions,  les  chevaux  peuvent  s'expri 
mer  à  laide  de  phrases. 

\^  —  Recherches  avec  Inconnue 

Explication  de  celte  expression.  —  Difficulté  de  ces  expé- 
riences. -  l\cclicrchcs  dn  docteur  Grabow  avec  le  Ivluge 
Hans.  —  Mes  propres  recherches  dans  le  même  sens,  et 
mes  essais  avec  Muhanied  et  Zarif.  —  Une  expérience 
surprenante,  le  «  bureaucratisme  »  des  chevaux.  —  Expé- 
riences avec  l'aide  du  téléphone 

Dans  ce  chapitre  l'auteur  traite  des  recherches 
qui  ont  été  faites  sans  que  celui  qui  pose  la  ques- 
tion connaisse  la  réi)onse  correspondante.  Elles 
ont  pour  but  d'éliminer  complètement  tout 
ce  qui  même  involontairement  dans  l'attitude  de 
l'expérimentateur  pourrait  renseigner  l'élève.  Les 
résultats  ont  été  concluants,  mais  il  faut  tenir 
compte  de  ce  fait  que  quand  on  change  les  condi- 
tions des  expériences  on  se  heurte  parfois  de  la 
part  du  cheval  à  un  refus  invincible  de  répondre. 
Ainsi  lorsqu'on  propose  à  Muhamed  ou  Zarif  des 
chi lires  inscrits  sur  un  très  petit  tableau  ils  ne  veoi- 
lent  pas  effectuer  les  opérations,  même  si  l'on  ap- 
pli(|ue  ces  cartons  au  devant  du  tableau  noir  ser- 
vant habituellement  aux  essais.  Il  se  serait  établi 
dans  le  cerveau  du  cheval  une  sorte  de  liaison  en- 
tre l'opération  à  effectuer  et  la  nécessité  de  la  voir 
figurer  sur  le  tableau.  C'est  ce  que  le  docteur 
Schœlleraappeléle  ((bureaucratisme»  du  cheval! 

Il  a  donc  fallu  que  Krall  habitue  ses  chevaux  à 


-    127  — 

reconnaîlre  les  chifl'res  et  à  leur  attribuer  toujours 
leur  valeur  quel  que  soit  le  support  sur  lequel  ils 
étaient  présentés.  D  après  lui  cela  n'a  lien  de  bien 
surprenant .  Plutarque  n'avaitil  pas  déjà  observé 
que  les  enfants  qui  apprennent  leur  ABC  sur  leur 
ardoise  ne  reconnaissent  plus  les  lettres  quand 
elles  sont  figurées  ailleurs  ?  Cette  modification  de 
la  faculté  de  comprébension  du  cbeval,  quand 
on  change  les  conditions,  serait  une  preuve  de 
l'inexistence  d'une  aide  quelconque  acoustique 
ou  optique  venue  de  l'extérieur. 

Les  expériences  à  l'aide  du  téléphone,  en  faisant 
poser  les  questions  de  loin  et  en  appliquant  le 
récepteur  contre  l'oreille  du  cbeval  réussissent 
bien  mais  pas  longtemps,  car  il  est  indispensable 
de  forcer  l'animal  à  rectifier  de  lui-même  quand 
il  se  trompe  sous  peine  de  le  voir  prendre  l'babi- 
tude  de  répondre  à  tort  et  à  travers. 

La  conclusion  indiscutable  de  toutes  ces  expé- 
riences est  pour  l'auteur  l'existence  d'une  faculté 
propre  de  pensée. 


IIP  Partie.  -  EXPÉRIENCES  El'  RÉFLEXIONS 

XL  —  Pratique  des  expériences  dans 
nnsfraclion  des  animaux 

L'âge  et  le  sexe  des  chevaux  à  édaquer.  —  L'allure  indé- 
peudante  du  pur  sang.  -  Les  bons  et  les  mauvais  mo- 
ments -  I^ifficulté  de  distinguer  l'ignorance  du  mau- 
vais vouloir.  —  L'entêtement  et  la  manière  de  le  vaincre. 


-    128  — 

—  Influence  du  gardien.   —  Tentatives  dans  le  but   de 
faire  dire  aux  chevaux  la  cause  de  leur  mauvais  vouloir. 

L'âge  le  plus  propice  au  dressage  doit  être 
recherché  avec  soin,  des  connaisseurs  ont  dressé 
des  listes  de  parallélisme  des  années  de  l'enfant  et 
de  celles  du  cheval.  L'expérimentation  sur  les  sin- 
ges ne  donnerait  pas  daussi  hons  résultats,  car  ils 
sont  bien  plus  inattentifs.  L'influence  du  sexe 
n'est  pas  négligeable,  les  femelles  sont  beaucoup 
plus  entêtées.  Krall  interprète  les  jeux  de  physio^ 
nomie  de  son  cheval,  il  tient  compte  aussi  dans 
ses  exercices  des  états  de  malaise,  tels  que  les  trou- 
bles de  la  dentition,  et  de  la  digestion,  les  mala- 
dies vermineuses,  le  changement  de  poil,  etc  .. 
L'humeur  de  l'homme  retentit  sur  l'humeur  du 
cheval  et  l'influence.  Suivant  les  animaux  les  dis- 
positions individuelles  varient,  comme  cela  se 
voit  d'ailleurs  chez  les  enfants  (aptitude  aux  lan 
gués,  aux  mathématiques).  Toutes  les  fautes  ne 
viennent  pas  de  l'élève,  l'éducateur  a  aussi  sa  part. 

Le  cheval  Zarif  avait  essayé  à  un  certain  mo- 
ment de  ne  plus  travailler  intellectuellement  Un 
dressage  énergique  parvint  à  le  dompter,  depuis 
il  n'a  plus  recommencé.  Il  a  renoncé  aussi  à  ses 
mouvements  d'humeur  et  à  ses  incartades  au 
cours  desquelles  il  se  refusait  à  répondre  le  chilïVe 
exact  en  frappant  du  pied.  Essayait-on  de  l'arrêter 
au  bon  moment  ?  11  frappait  précipitamment  un 
ou  deux  coups  supplémentaires  comme  pour  dire 
qu'il  n'en  faisait  qu'à  sa  tête.  Une  des  punitions 
qui  réussissent  bien  consiste  à  mettre  le  cheval  à 
l'écart,  au  coin,  comme  un  écolier  indocile.   Les 


120 


punitions  corporelles  ne  sont  pas  sans  inconvé- 
nient, surtout  pour  qui  sait  comment  les  pur 
sang  réagissent. 

La  présence  d'étrangers  aux  expériences  est  par- 
fois un  bon  stimulant.  Il  est  arrivé  à  Zarif  de 
répondre  aux  questions  posées  par  une  dame  qu'il 
voyait  pour  la  première  fois,  alors  qu'il  s'entêtait 
à  ne  pas  répondre  à  la  même  demande  formulée 
par  Krall.  Une  interruption  un  peu  longue  dans 
le  cours  des  leçons  est  suivie  d'un  retour  à  l'état 
sauvage.  Il  faut  toute  une  rééducation  pour  que  le 
calme  et  l'attention  renaissent.  Ce  chapitre  ren- 
ferme quelques  considérations  intéressantes  sur 
le  dressage.  Krall  y  ajoute  les  notes  du  docteur 
Schœller  dont  les  conversations  avec  Muhamed 
reprennent  leur  caractère  tro])  humain.  Le  dialo- 
gue suivant  s'engage  : 

Docteur  Schœller.  —  Pourquoi  Zarif  n'était  il 
pas  docile  ? 

Muhamed.  —  Parce  f[u'il  est  paresseux. 

S.  —  Comment  faire  pour  rendre  Zarif  i)lus 
docile  P 

M.  —  Être  bon. 

S.  —  Pourquoi  Zarif  n'était-il  pas  aimable  ce 
matin  ? 

M.  —  Parce  qu'il  était  inattentif. 

S.  —  Pourquoi  étaitil  inattentif? 

M.  —  Parce  qu'il  était  capiicieux. 

S.  —  Pourquoi  Zarif  est-il  capricieux  !* 

M.  —  Parce  qu'il  dit  :  «  Non.  je  ne  veux  pas  »^ 

S.  —  Que  faire  pour  le  rendre  attentif? 

M.  —  Le  corriger  !!! 


—   \-M)  — 

XII.  —  Langage  articulé 

Les  animaux  qui  peuvent  s'exprimer  avec  des  sons  hu- 
mains en  particulier  les  perroquets,  les  cliiens,  les  sin- 
ges —  Les  animaux  comprennent-ils  ce  qu'ils  disent  ? 
—  Essais  de  langage  parlé  avec  Hans   Muhamed  et  Zarif. 

L'auteur  rappelle  des  observations  faites  sur  les 
perroquets  et  qui  laisseraient  croire  que  ces  ani- 
maux comprennent  parfois  ce  qu'ils  disent.  Les 
perroquets  associent  certaines  phrases  à  certains 
actes.  A  côté  d'observations  justes  et  judicieuses, 
on  lit  des  récits  extraordinaires,  cités  d'après  d'au- 
tres auteurs  et  que  le  lecteur,  si  |)réparé  soit  il  aux 
surprises  par  les  prouesses  des  chevaux  d'Elber- 
feld,  se  refusera  à  croire. 

Conclusions 

Krall  a  entrepris  ses  recherches  pour  tirer  de 
l'oubli  les  expériences  de  von  Osten,  et  les  résul- 
tats qu'il  a  obtenus  confirment  ceux  de  son  prédé- 
cesseur. Krall  ne  se  dissimule  pas  qu'il  faudra 
beaucoup  de  temps  avant  que  l'exactitude  des  faits 
qu'il  avance  soit  universellement  reconnue.  Il  en 
résultera  une  modification  profonde  de  nos  idées 
actuelles  sur  l'âme  des  animaux,  qui  soulèvera 
l'étude  de  questions  dordre  plus  général.  Quels 
égards  devons-nous  avoir  envers  les  animaux  ? 
Le,s  animaux  ont-ils  une  religion  ?  Quelle  influence 
pourra  avoir  sur  la  religion  des  hommes  la  cons- 
tatation d'opérations  intellectuelles  aussi  com- 
plexes de  la  part  du  cheval  P 


—  131  — 

IV^  Partie 

Suivent  (les  a|)i)eiKlices  en  peliLs  earactères  où 
sont  rassemblées  des  notes  sur  la  physiologie  de 
la  vue,  de  Touïe,  des  notes  relatives  aux  chevaux, 
au  développement  du  calcul  chez  les  sauvages  : 
des  documents  concernant  le  langage  de  quelques 
animaux  :  perroquets,  chiens,  singes,  éléphants. 
Lauteur  rapporte  ensuite  l'histoire  chronologi- 
que des  expériences  faites  par  von  Osten  sur  son 
cheval,  der  Kluge  Hans,  avec  le  résumé  des  polé- 
miques auxquelles  elle  a  donné  lieu.  On  a  voulu 
comparer  à  Hans  des  chevaux  de  cirque  dressés. 
Mais  la  Commission  du  12  septembre  1004,  com- 
posée de  directeurs  de  cirques,  de  psychologues, 
d'officiers,  a  conclu  à  l'absence  d'une  aide  quel- 
conque et  à  la  possibilité  pour  le  cheval  de  répon- 
dre par  ses  propres  moyens.  Or.  le  0  décembre 
1904,  le  professeur  Stumpf  est  d'un  tout  autre  avis, 
il  conclut  à  l'existence  de  signaux  visuels,  invo- 
lontaires de  la  part  de  von  Osten,  mais  indispen- 
sables pour  la  réussite  des  essais.  La  bonne  foi  de 
von  Osten  n'a  d'égale  que  sa  patience,  mais  ses 
recherches  n'ont  pas  été  inutiles.  Son  erreur  ser- 
vira la  science,  car.  si  après  une  instruction  jour- 
nalière de  quatre  années,  aucune  trace  de  travail 
intellectuel  indépendant  ne  s'est  manifestée,  com- 
bien se  trouve  fortiiiée  l'assertion  des  philosophes 
qui  considèrent  les  animaux  comme  bien  voisins 
des  machines.  Stumpf  a  donc  conclu  que  le  che- 
val répondait  selon  les  indications  que  lui  four- 
nissent des  mouvements  de  tète  minuscules  de 


—  132  - 

l'evpérimciiluleur.  Dès  qu'on  lui  met  de  larges 
œillères  sa  science  s'évanouit.  Et  il  faut  remarquer 
et  admirer  l'acuité  du  sens  visuel  chez  le  cheval 
qui  perçoit  ces  petits  mouvements  qui  échappent 
à  la  sagacité  d'observation  d'un  public  qui  devrait 
être  méfiant. 

Et  Krall  revient  à  nouveau  dans  cette  partie 
chronologique  de  l'histoire  des  chevaux  savants 
sur  son  expérience  cruciale,  qui  a  consisté  à  habi- 
tuer les  animaux  à  travaillei*  avec  des  œillères, 
coupant  ainsi  toute  communication  entre  le  che- 
val et  les  assistants.  Il  a  établi  que  les  exercices 
réussissaient  aussi  bien  dans  l'obscurité  qu'au 
grand  jour  et  après  avoir  éliminé  toutes  les  autres 
explications  possibles  il  ne  relient  que  celle  ci  : 
l'existence  de  facultés  inlellectuelles  propres  à 
l'animal 

Tous  ces  résultats,  toutes  ces  expériences  il  les 
a  exposées  dans  cet  ouvrage  après  avoir  essayé  en 
vain  de  les  publier  dans  les  périodiques  consacrés 
à  la  psychologie  Les  éditeurs  de  ce  genre  de  publi- 
cations lui  ayant  répondu  qu'ils  ne  s'occuj)aient 
que  des  manuscrits  strictement  scientiliques 

L'hypothèse  des  signaux  est  duc  à  F.  Rendish. 
Il  est  à  remarquer  que  durant  la  première  moitié 
de  1904,  le  professeur  Stumpf  était  convaincu  tle 
la  puissance  intellectuelle  de  Hans.  Au  d(''but 
d'octobre  de  la  même  année,  Pfungst  a  connais 
sance  du  dressage  du  chien  par  Rendish  à  l'aide 
de  signes  conventionnels  et  ce  n'est  que  postérieu- 
rement à  cette  date  qu'il  a  publié  le  résultat  de  ses 
observations 


133 


Krall  a  voulu  vérifier  expériineutalemcnt  ce 
qu'il  pouvait  y  avoir  de  vrai  dans  cette  hypothèse. 
Il  a  reproduit,  à  l'aide  d'une  silhouette  en  papier, 
les  mouvements  incriminés  qui  étaient  de  l'ordre 
de  dimension  du  cinquième  de  millimètre.  Il  est 
arrivé  à  cette  conclusion  que  le  cheval  ne  pourrait 
pas  les  percevoir,  ou  tout  au  moins  les  distinguer 
de  la  multitude  de  mouvements,  d'amplitude  plus 
ou  moins  grande,  qu'eflectue  constamment  chacun 
de  nous. 

V«  Partie 

Le  livre  se  continue  i)ar  l'exposé  de  quelques 
expériences  et  par  la  l'écapitulation  par  ordre 
clironologique  de  tous  les  essais  ellectués  avec 
Hans,  Muhamed  et  Zarif. 

A  la  fin,  dans  des  appendices  en  petit  texte,  sont 
réunies  les  citations  et  les  explications  complé- 
mentaires qui  n'ont  pu  être  mises  en  note  au  bas 
des  pages,  quoique  cette  disposition  typographi- 
que ait  été  très  copieusement  utilisée  au  cours  des 
532  pages  dont  se  compose  le  volume 

Discussion 

L'analyse  du  livre  (|ue  nous  venons  d'examiner, 
ou  sa  lecture  dans  le  texte  in-exlenso  ne  manqueia 
pas  de  provoquer  de  la  part  du  lecteur  les  mou- 
vements les  plus  divers.  Mais  surtout  la  révolte  et 
l'incrédulité.  De  même  que  les  expériences  de  von 
Osten  avaient  donné  lieu  à  de  très  vives  polémi" 


\u 


ques,  de  même  l'apparilion  du  livre  de  Krall  a 
amené  dans  la  grande  presse  allemande  les  com- 
mentaires les  plus  ironiques  et  parfois  les  plus 
malveillants.  11  fallait  s'y  attendre,  les  démonstra- 
tions ne  sont  pas  péremptoires  et  les  faits  annon- 
cés sont  de  l'ordre  de  ceux  que  l'on  désire  avoir 
vus  pour  y  croii'e.  Peu  connu  en  France,  ce  livre 
n'a  guère  été  commenté;  est-il  condamné  à  tom- 
ber dans  l'oubli  le  [dus  complet  après  avoir  fait 
un  peu  de  bruit  :  voilà  ce  ([u'il  convient  d'exami- 
ner. Passons  donc  en  revue  les  arguments  qui 
militent  en  faveur  de  la  réalité  des  faits  annoncés 
et  ceux  qui  sont  contie 

Nous  n'avons  pas  le  droit  do  suspecter  la  bonne 
foi  des  expérimentateurs.  Le  beau  portrait  de  v^n 
Osten  qui  figure  en  première  page  nous  montre 
un  liomme  âgé,  à  l'expression  obstinée,  au  regard 
quelque  peu  illuminé.  Il  a  une  idée  fixe,  il  la 
poursuit,  mais  sans  autre  but  que  celui  de  faire 
partager  sa  conviction  à  ses  contemporains.  Krall, 
lui,  est  un  riche  marchand  d'Elberfcld,  qui  pour- 
suit par  amour  de  la  recherche  des  expériences 
sur  un  sujet  qui  lui  paraît  fécond  en  espoirs  illimi- 
tés. Ses  expériences  sont  parfaitement  désintéres- 
sées ;  il  ne  donne  pas  de  séances  publiques  dans 
un  but  de  lucre,  il  convie  à  ses  expériences  des 
amis,  des  savants  auprès  desquels  il  plaide  avec 
chaleur  une  cause  qu'il  croit  juste.  11  cherche  à 
faire  partager  aux  autres  ses  convictions  et,  comme 
tout  le  monde  ne  peut  jias  aller  à  Elberfeld.  il  a 
songé  à  répandre  partout  par  ses  écrits  la  bonne 
parole. 


l3o 


Son  ouvrage  iinporlaut.  luxueusenienlet  magni- 
fiquement édité  est  une  revanche  éclatante  du 
froissement  d'amour-propre  qu'il  a  dû  ressentir, 
quand  dans  les  périodiques  psychologiques  on  lui 
refusait  d'insérer  sa  prose.  Ce  livre  a  toutes  les 
apparences  d'un  livre  honnête,  il  a  d'ailleurs  pour 
but  de  provoquer  la  controverse  et  de  susciter  des 
expériences  du  même  genre. 

Mais  il  y  a  plus,  Krall  n'a  pas  prêché  en  vain, 
il  a  fait  des  adeptes,  les  témoins  oculaires  affir- 
mant la  véracité  des  faits  avancés  abondent,  ils 
ont  produit  des  attestations  publiques  dont  la 
netteté  jointe  à  l'autorité  qui  s'attache  à  leur  nom 
et  à  leur  personnalité,  mérite  la  plus  sérieuse 
attention. 

L'article  du  <(  Zoologlscher  Anzelger  r),  auquel  je 
faisais  allusion  au  début,  signé  du  docteur  Paul 
Sarasin,  de  Bàle,  est  en  somme  le  procès-verbal 
d'une  série  d'expériences  auxquelles  il  a  assisté. 
Observateur  averti,  conscient  de  la  responsabilité 
qu'il  prenait  en  attestant  des  faits  qui  sont  une 
révolution  dans  nos  idées  sur  la  psychologie  des 
chevaux,  il  commence  par  nous  donner  des  extraits 
d'articles  favorables  à  la  cause  et  signés  des  pro- 
fesseurs L.  Edinger,  Hteckel,  OstAA^ald  et  Ziegler. 

Le  docteur  Sarasin  avait  lu  sans  trop  y  croire 
l'ouvrage  de  Krall,  il  avait  assisté,  au  congrès 
zoologique  de  Halle,  à  un  exposé  du  docteur 
Hempelmann  sur  la  question,  il  avait  entendu  le 
professeur  Ziegler  de  Stuttgart,  s'élever  contre 
l'injustice  qu'il  y  avait  à  méconnaître  l'œuvre  de 
Krall,  plus  importante  disait-il  pour  la  psychologie 


—  i:ui  - 

animale  que  tout  ce  (|ui  a  été  écrit  sur  ce  sujet 
depuis  des  centaines  d'années.  Le  professeur  Zie- 
gler  protestait  vivement  dans  son  exposé  contre  la 
tentative  d'explication  de  Stumpf  et  Pfungst  invo- 
quant les  signaux  imperceptibles  et  involontaires, 
et  il  ajoutait  que  seule  l'extraction'  des  racines 
carrées  lui  paraissant  inexplicable,  il  en  était 
réduit  à  supposer  que  les  chevaux  ((  voyaient  »  le 
carré  des  nombres. 

Le  professeur  de  Stuttgart  ne  réussit  qu'à  dé- 
chaîner une  explosion  de  rires,  il  faut  dire  que 
les  bancs  des  congressistes  étaient  occupés  aussi 
par  de  nombreux  étudiants.  Encore  sous  l'empire 
de  ces  diverses  impressions  le  docteur  Sarasin 
arrive  à  Elberfeld,  où  Krall  répète  devant  lui  ses 
plus  célèbres  expériences.  On  présenta  Hans,  le 
cheval  de  von  Osten  devenu  vieux  et  méchant, 
Muhamed  et  Zarif  dont  nous  connaissons  les  ta- 
lents et  un  petit  poney  des  Iles  Shetland,  Hâns- 
chen,  âgé  de  4  ans.  Et  avant  tout  le  docteur  Sarasin 
affirme  qu'il  n'y  a  aucune  espèce  de  supercherie 
possible,  il  a  eu  le  loisir  d'observer  à  son  aise  les 
chevaux.  Les  réponses  étaient  données  même  en 
l'absence  du  maître  et  du  gardien.  Avant  d'arriver 
à  la  solution  juste  le  cheval  indiquait  souvent  des 
chitlres  faux,  en  insistant  il  recommençait  et  se 
corrigeait  Et  comme  on  va  pouvoir  en  juger  les 
problèmes  résolus  sont  parfois  de  ceux  qui  embar- 
rasseraiejit  la  majorité  des  personnes  instruites  si 
elles  n'avaient  le  secours  de  l'écriture,  de  la  table 
de  logarithmes  ou  de  la  règle  à  calcul. 

Remarquons  aussi  que  les  chevaux  se  trompent 


—   137   — 

souvent,  s'ils  obéissaient  macliiualeinent  à  un  truc 
de  dressage  cela  n'arriverait  probablement  pas, 
enfin  qu'ils  ont  souvent  l'intuition  du  nombre 
demandé  mais  répondent  en  intervertissant  la 
place  des  chifTres  Voici  quelques  exemples  :  (r. 
signifie  réponse  exacte,  f-  réponse  fausse).  Zarif  : 
6  X  4  =  f.  46,  f.  46,  f.  6.  r.  21. 

On  écrit  au  tableau  :  additionner  vingt-deux  et 
trente-et-un,  r.  53. 

/Vddiere  zweiundzwanzig  zu  vàngt  tioa  +  diis,  f. 
10,  r.  T:').  f.  67,  r.  57. 

Mullipliziere  dreiundreiszig  mit  dô,  f  .'^5  (Zarif 
a  additionné),  r.  66. 

(Je  donne  ces  exemples  tels  qu'ils  sont  dans  le 
texte  pour  montrer  l'inscription  au  tableau  d'un 
cbilï're  allemand  et  d'un  cliiffre  français  repré- 
senté par  son  orthographe  phonétique). 

V  676  =  f.  56.  Commandement  «  Attention  !  » 
le  cheval  fait  une  grimace  et  répond,  r.  26- 

Le  poney  Hânschen  :  7  X  6  =  f.  24,  r.  42  ;  3  X  33, 
f.  f.  f.  78,  r.  99. 
Muhamed  : 

V  20449.  f.  147,  r.  143. 

:i  

\/34l880i,  f.  53,  r.  43.  (Krall  est  absent). 

Après  avoir  assisté  à  la  répétition  de  la  plupart 
des  exercices  annoncés  dans  le  livre  de  Krall,  le 
docteur  Sarasin  est  témoin  de  la  réponse  suivante  : 

5    

Vl47008443,  f.  23.  f.  24.  f.  32,  f.  22,  f.  63  Krall 
demande  la  cravache  à  son  palefrenier,  aussitôt 
r.  43! 


-    138  — 

Enlhousiasmé  par  ces  résulluts  merveilleux,  le 
docteur  Sarasin  a  signé  avec  les  professeurs  Krœ- 
meretZiegler  une  attestation  dont  voici  la  teneur  : 

1.  —  (1  est  certain  (jne  les  chevaux  comprennent  les 
nombres  écrits  sur  l'ardoise  et  les  paroles  exprimant  ces 
nombres  en  langage  phonétique,  allemand  ou  français 
et  qu'ils  exécutent  avec  ces  nombres  les  opérations  de 
calcul  qui  leur  sont  indiquées  verbalement  ou  par  écrit. 

2.  —  Il  est  certain  que  les  chevaux  instruits  pendant 
quelques  mois  exécutent  des  calculs  relativement  sim- 
ples, mais  ne  peuvent  pas  en  exécuter  de  compliqués. 

3.  —  Il  est  certain  que  les  chevaux  éduqués  depuis 
longtemps  :  MuhamedetZarif  donnent  la  solution  juste 
de  calculs  plus  difficiles.  Ils  refusent  parfois  de  résou- 
dre les  problèmes  plus  simples  —  Humeur  variable  — 
Ditîérences  individuelles 

4.  — II  est  certain  qu'au  moyen  de  leur  tableau  spé- 
cial, les  chevaux  peuvent  exprimer  des  noms,  des  nom- 
bres et  d'autres  paroles  qu'ils  n'ont  jamais  entendues 
avant  l'expérience.  L'orthographe  est  phonétique  et  inat- 
tendue. 

5.  —  Il  est  certain  que  les  chevaux  donnent  spontané- 
ment des  manifestations  d'intelligence. 

6.  —  Il  est  certain  que  dans  tout  cela  il  n'y  a  pas  de 
communication  possible  par  signaux.  Les  chevaux  ré- 
pondent aux  questions  les  plus  difficiles  même  en  l'ab- 
sence de  leur  maître,  et  même  en  l'absence  de  tous  les 

spectateurs. 

Elberfeld._2;j  aoi^it  1912. 

A  ces  trois  noms  sont  venus  s'ajouter  ceux  des 
professeurs  Glaparède  (Genève),  von  Buttel-Ree- 
pen  (Oldenbourg).  Assagioli  (Florence),  Macken- 
zie  (Genève),   Besredka  de    l'Instilut   Pasteur    de 


-  139  — 

Paris,  certifiant  que  dans  ces  expériences  tout  se 
passe  comme  si  le  cheval  comprenait  parfaite- 
ment ce  qu'on  lui  demande  et  y  lépondait  avec 
intelligence. 

Ce  sont  surtout  des  biologistes  qui  envisagent 
ces  expériences  comme  possibles  et  leurs  résultats 
comme  véridiques.  Mais  peu  à  peu,  des  philoso- 
phes et  des  psychologues  imitent  cet  exemple. 

Qu'avons-nous  à  opposer  à  ce  faisceau  d'attes- 
tations qui  fortifie  très  sérieusement  les  dires  de 
Krall,  quels  arguments  invoquerons-nous  pour 
réfuter  ces  conclusions,  qu'allons-iious  répondre 
à  ceux  qui  ont  vu  P 

Lorsque  la  conversation  est  mise  sur  les  proues- 
ses d'Elbeifeld  chacun  s'écrie  ;  c'est  impossible:  si 
l'argument  du  consentement  universel  était  invo- 
qué, la  cause  de  Krall  serait  vite  jugée.  L'opinion 
des  dresseurs,  des  directeurs  de  cirque  est  utile  à 
recueillir,  car  ils  ont  essayé  d'obtenir  des  chevaux 
des  réponses  propres  à  frapper  l'imagination  du 
public,  et  ils  sont  unanimes  à  soutenir  que  pour 
réussir,  le  cheval  doit  épier  de  l'œil  le  signal  im- 
perceptible fourni  par  son  dresseur.  Nous  l'avons 
déjà  dit,  ce  genre  de  travail  n'a  rien  de  commun 
avec  celui  dont  nous  nous  occupons,  mais  il  est 
étrange  que  ceux  qui  ont  une  grande  habitude  des 
chevaux  n'aient  jamais  remarqué  une  aptitude  de 
leurs  bétes  favorites  à  être  éduquées  à  la  manière 
des  enfants. 

Il  nous  paraît  invraisemblable  que  les  chevaux 
réussissent  des  opérations  très  compliquées  et  en 
manquent   d'autres  plus  simples.    L'aptitude  au 


—    140    - 

calcul  nous  surprend,  bien  que  clans  l'espèce 
humaine  il  ne  soit  pas  rare  de  rencontrer  des  cal- 
culateurs prodiges.  Et  il  arrive  souvent  de  voir  des 
cerveaux  aptes  à  ces  exercices,  fermés  à  toutes  les 
autres  manifestations  de  l'intelligence. 

Notons  encore  que  les  calculateurs  prodiges  ne 
se  trompent  pas  dans  leurs  opérations,  tandis  que 
les  chevaux  d'Elberfeld  ne  donnent  presque 
jamais  la  réponse  exacte  du  premier  coup. 

Enfin  les  expériences  du  docteur  Schœller  ren- 
contrent de  notre  part  une  instinctive  incrédulité, 
le  langage  des  chevaux  est  trop  humain,  leurs 
préoccupations  sont  trop  calquées  sur  les  nôtres 
pour  que  nous  consentions  à  accepter  comme 
vrais  les  faits  avancés  avant  qu'ils  nous  aient  été 
prouvés  surabondamment. 

On  dit  que  M.  Krall  est  tout  disposé  à  se  sou- 
mettre aux  épreuves  que  des  incrédules  qui  ne 
demandent  qu'à  être  convaincus  voudront  lui  im- 
poser. Cette  décision  prouve  en  sa  faveur  et  ceux 
que  la  question  intéresse  et  qui  ont  l'occasion  de 
se  rendre  àhElberfeld  feront  bien  de  profiter  de 
ces  bonnes  dispositions.  Nous  n'avons  pas  le  droit 
de  suspecter  la  bonne  foi  de  l'expérimentateur, 
mais  il  comprendra  parfaitement  combien  la  nou- 
velle des  faits  qu'il  annonce  est  de  nature  à  heur- 
ter toutes  nos  croyances  et  toutes  nos  connaissan- 
ces. Il  a  dû  lui-même,  au  cours  de  ses  expériences, 
éprouver  l'une  des  plus  fortes  émotions  et  l'une 
des  plus  grandes  surprises  qu'il  soit  donné  à  un 
homme  de  ressentir.  Sans  doute,  croyant  être  le 
jouet  de  quelque  illusion,   il  aura  voulu  recom- 


141 


mencer  10  fois,  20  fois  ses  essais,  pour  éliminer 
toutes  les  causes  d'erreur,  et  maintenant,  après 
s'être  assuré  de  l'exactitude  des  faits  avancés,  con- 
signés dans  son  ouvrage  important,  il  voudra  faire 
converger  tous  ses  efforts  vers  la  manifestation  de 
la  vérité. 

Il  n'y  a  donc  qu'une  ressource  avantageuse  à 
tout  point  de  vue,  pour  l'auteur,  le  public  et  la 
science,  c'est  de  faire  pleinement  la  lumière,  et  de 
se  prêtera  toutes  les  vérifications.  La  question  est 
en  effet  d'une  importance  primordiale,  mais  je  ne 
crois  pas  me  tromper  de  beaucou])  en  disant  que 
la  plupart  des  lecteurs  refermeront  le  livre  en 
disant  :  c'est  impossible  I  J'avoue  que  je  suis  de 
ceux-là,  les  opérations  complexes  que  j'ai  rappor- 
tées, la  compréhension  par  le  cheval  de  phrases 
longues,  pour  lui  expliquer  ce  qu'on  attend  de  lui 
dépassent  tellement  tout  ce  qu'on  est  habitué  à 
considérer  comme  possible  de  la  part  d'un  animal, 
que  la  plus  élémentaire  prudence  recommande  le 
doute  en  pareille  matière. 

Pour  ceux  qui  croient  comme  von  Osten  et 
Krall,  et  pour  les  témoins  ocvdaires  que  les  séan- 
ces publiques  ont  convaincu,  il  n'y  a  qu'une 
explication  plausible  :  la  possibilité  pour  les 
chevaux  d'eftectuer  des  opérations  intellectuelles 
considérée  jusqu'alors  comme  l'apanage  de 
l'homme. 

Mais  s'il  n'en  est  pas  ainsi,  quelle  explication 
peut-on  invoquer  P 

Nous  avons  vu  celle  de  la  Commission  scienti- 
fique qui  a  examiné- le  cheval  de  von  Osten.  Elle  a 


—   142   - 

conclu- à  l'existence  de  signaux  involontaires  et 
presque  imperceptibles  de  l'homme  au  cheval. 
Mais  depuis  que  Krall  a  eu  l'idée  de  masquer  la 
vue  des  personnes  présentes  à  l'aide  de  grandes 
œillères,  celte  explication  me  paraît  définitive- 
ment ruinée  ;  il  faut  chercher  autre  chose.  On  a 
parlé  de  transmission  de  pensée  à  distance,  d'ex- 
tériorisation d'un  fluide  agissant  d'un  cerveau  sur 
l'autre.  Je  m'arrête  là  dans  cette  voie  au  seuil  de 
l'inconnu,  car  si  rien  n'est  plus  facile  que  de  réa- 
liser la  suggestion  verbale  en  état  d'hypnose,  tou- 
tes les  expériences  de  suggestion  par  la  pensée 
seule,  sans  paroles  et  sans  gestes  sont  entachées 
d'erreur  et  ne  résistent  pas  à  une  critique  expéri- 
mentale sévère. 

Il  nous  reste  à  envisager  les  trucs  possibles  de 
dressage.  Deux  sens  peuvent  nous  permettre 
d  établir  une  communication  entre  l'homme  et 
l'animal  :  l'ouïe  et  le  toucher,  l'hypothèse  d'une 
transmission  visuelle  étant  écartée. 

L'ouïe  du  cheval  est  d'une  finesse  extrême.  Tout 
le  monde  a  pu  observer  comment  dans  la  campa- 
gne il  dépiste  de  loin  la  présence  d'une  machine 
à  battre  dont  il  a  peur,  alors  que  nous  n'enten- 
dons absolument  rien  et  qu'il  nous  faudra  nous 
rapprocher  beaucoup  pour  percevoir  le  bruit  du 
moteur. 

On  pourrait  évidemment  mettre  à  profit  cette 
sensibilité.  Supposons  qu'un  directeur  de  cirque 
installe  sous  terre  au  milieu  de  la  piste,  au  voisi- 
nage de  l'endroit  oli  se  tiendra  le  cheval  devant 
son  tableau,  une  sonnerie  électrique  modifiée  en 


ë 


14:^ 


vue  de  lui  faire  rendre  un  bruit  étouffé  et  imper- 
ceptible à  l'oreille  humaine.  Un  aide  placé  dans  la 
coulisse  examinera  le  tableau,  au  besoin  à  l'aide 
d'une  jumelle  et  pourra  actionner  l'interrupteur 
au  moment  voulu.  Si  le  cheval  a  été  dressé  à  frap- 
per du  pied  autant  de  fois  qu'il  percevra  de  sons. 
tout  se  passera  pour  le  spectateur  comme  si  l'ani- 
mal voyait  le  chiffre  et  le  marquait  du  pied  ;  veut- 
on  lui  faire  marquer  des  nombres  de  plusieurs 
chiffres?  il  suffira  de  faire  rendre  à  la  sonnerie  des 
longues  et  des  brèves,  comme  cela  se  fait  pour  le 
télégraphe  Morse,  l'éducation  du  cheval  aura  con- 
sisté par  exemple  à  lui  faire  indiquer  les  brèves  du 
pied  droit,  pour  marquer  les  unités  et  les  longues 
du  pied  gauche,  pour  les  dizaines. 

Le  cheval  bien  dressé  et  bien  entraîné  répondra 
à  chaque  appel  et  tout  se  passera  comme  s'il  com- 
prenait. 

Veuton  mettre  à  profit  la  sensibilité  tactile  du 
cheval P  On  pourra  alors  utiliser  dans  ce  but  l'élec- 
tricité sous  une  autre  forme,  et  avec  une  mise  en 
scène  moins  compliquée.  Supposons  que  le  dres- 
seur dissimule  dans  ses  vêtements  une  petite 
bobine  d'induction,  actionnée  par  des  piles 
sèches  ou  de  petits  accumulateurs  et  que  ce  sys- 
tème soit  en  communication  avec  le  sol  par  l'in- 
termédiaire de  la  chaussure  par  exemple. 

Il   i)Ourra,   en  ouvrant  ou  fermant   le  courant, 
envoyer  des  secousses  dans  le  sol,  bon  conduc 
leur  s'il  est  légèrementhumide.  Le  cheval  percevra 
encore  comme  dans  le  cas  précédent,  par  exem- 
ple,  des   longues   et  des  bi'èves.   sous  forme   de 


—    I4i   - 

décliarges  électriques  très  légères,  auxquelles  il 
répondra.  Je  rappelle  en  passant  que  les  chevaux 
sont  extrêmement  sensibles  aux  secousses  électri- 
ques que  leurs  fers  métalliques  constituent  un  bon 
contact,  et,  chose  importante,  qu'un  dispositif  de 
ce  genre  bien  étudié,  peut  permettre  au  dresseur 
de  correspondre  îivec  son  cheval,  même  à  une 
distance  assez  considérable  en  dépit  de  tous  les 
obstacles  qui  les  séparent.  Il  n'est  donc  pas 
invraisemblable  de  supposer  que  ces  propriétés 
avantageuses  puissent  être  utilisées.  Quoi  qu'il  en 
soit,  je  ne  veux  pas  chercher  à  imaginer  d'autres 
«  trucs  '>  possibles,  c'est  l'affaire  des  émules  de 
Robert  Houdin,  et  nous  les  avons  tous  vus  suffi- 
samment à  l'œuvre  pour  nous  dire  qu'il  n'est 
point  besoin  de  leur  souffler  des  solutions. 

Dans  toutes  les  expériences  que  nous  avons  rap- 
portées, où  les  chevaux  paraissent  se  comporter 
comme  des  calculateurs  prodiges,  ils  n'ont  à 
exprimer  la  plupart  du  temps  que  des  nombres 
formés  de  peu  de  chiftVes  (deux  dans  presque  tous 
les  cas).  Ce  qui  est  surtout  impressionnant,  c'est 
l'énoncé  des  problèmes  à  résoudre  ou  leur  ins- 
cription au  tableau  qui  se  couvre  de  chiffres  et  de 
symboles.  Il  nous  paraît  merveilleux  de  les  voir 
compris  par  des  chevaux. 

En  réalité  nous  savons  depuis  longtemps  qu'il 
existe  des  méthodes  simplifiées  permettant  de 
résoudre  mentalement  beaucoup  d'opérations 
d'apparence  complexe. 

Envisageons  le  cas  de  l'extraction  d'une  racine 
cubique.  Je  puis  dire  par  exemple  que  la  racine 


lia 


cubique  de  6;)8503  est  87,  et  cela  instantanément 
et  sans  hésitation.  Que  le  lecteur  ne  se  laisse  aller 
à  aucune  manifestation  admirative,  je  ne  suis 
qu'un  piètre  calculateur  et  je  vais  lui  communi- 
quer immédiatement  la  marche  à  suivre  (1). 

Ecrivons  d'abord  la  racine  cubique  des  nombres 
de  l  à  9,  de  10  à  00,  etc.. 


Racines 

Cubes. 

Racines 

Cubes. 

1 

1 

10 

1.000 

2 

8 

20 

8.000 

3 

27 

30 

27.000 

4 

64 

40 

64.000 

5 

125 

50 

125.000 

6 

216 

60 

216.000 

7 

343 

70 

343.000 

8     • 

512 

80 

512.000 

0 

721) 

110 

729.000 

Le  dernier  chifïVc  du  premier  tableau  permet 
déjà  de  reconnaître  l'ordre  de  la  racine.  A  remar- 
quer que  pour  2,  3.  7,  8,  ce  dernier  chifl're  est  8,  7, 
3,  2.  Soit  à  extraire  maintenant  la  racine  cubique 
de  658.503.  Ce  nombre  est  compris  entre  512.000  et 
729.000.  Sa  racine  est  comprise  entre  80  et  90.  Le 
dernier  chiffre  du  cube,  3,  répond  à  la  racine  7. 
La  racine  cubique  cherchée  sera  87.  Autre  exem- 


ple :   \/"-^^t25  =  45. 

Les  chevaux  emploient-ils.  s'ils  sont  vraiment 
calculateurs,  de  semblables  tables  de  réduction  ? 


(1)  Voir  à  ce  sujet  G.  C.  Ferrari,  Rivisla  di  Psirologin.  nov. 
doc  lfll2.  —  nivi^ln  d' Astronomia,  :V  année,  n*  U. 


—  iifi  — 

L'homme  en  tous  cas  peut  en  tirer  parti.  Si  c'est 
un  mathématicien  de  force  moyenne  qui  les  pos- 
sède, il  pourra  paraître  très  brillanl.  Ce  que  je 
veux  démontrer  c'est  la  possibilité,  à  l'aide  de 
tables  de  rappel  apprises  par  creur,  de  résoudre 
des  calculs  que  l'on  pourrait  croire  très  embarras- 
sants sans  le  secours  du  papier. 

Poursuivons  l'hypothèse  que  je  voudrais  voir 
réduite   à  néant.  Le  dresseur  devra   maintenant 
communiquer  le  résultat  au  cheval.  Or,  je  remar- 
que précisément  dans  les  réponses  des  chevaux 
des  hésitations  troublantes.  Lorsque  la  réponse  à 
donner  est  par  exemple  le  chiflVe  4.3,   le   cheval 
répond  23,  34,  32,  34,   63,  34,  43  !  11  a  l'intuition 
que  le  nombre  qui  résout  le  problème  est  composé 
de  deux  chiffres  seulement.    Il  connaît '^  presque 
exactement  ces  chiffres,  très  souvent  même,  chose 
remarquable,  il  les  désigne  mais  en  les  interver- 
tissant. Cela  tient  dit-on  à  la  langue  allemande  qui 
exprime  le  chiffre  des  unités  avant  celui  des  dizai- 
nes dans  le  langage  et  l'écriture  :  43  =  drei  und 
vierzig,  c'est-à-dire  3  et  40.  Mais  remarquons  que 
si   le  dresseur  communique   avec  son  élève  par 
un  signal,  ce  signal  pour  ne  pas  être  perçu  du 
public  sera  forcément  très  faible  et  l'erreur  de 
perception   possible  et   même   excusable.    Il   est 
aisé   de    confondre   des    longues   et   des    brèves. 
Le  cheval  donne  presque  toujours  une  série  de 
réponses  fausses  avant  la  bonne,  et  cela  est  très 
suiprenant,  car  les  calculateurs   prodiges   ne  se 
trompent  pas.  Ne  peut-on  voir  là  un  effet  voulu 
ou  une  manœuvre  destinée  à  gagner  du  temps  et 


—    147  —      • 

à  impressionner  les  spectateurs  pendant  que  le 
dresseur  effectue  mentalement  les  opérations 
nécessaires,  il  fait  alors  répondre  au  hasard  des 
chiffres  quelconques  en  cherchant  la  solution 
juste. 

Dans  les  expériences  sur  le  langage,  je  remar- 
que aussi  que  les  lettres  s'expriment  par  un  nom- 
])re  de  deux  cliiffres  et  qu'en  somme  le  cheval 
accomplit  presque  toujours  son  exercice  le  plus 
familier. 

J'arrête  là  mes  objections,  on  me  fera  remarquer 
que  n'ayant  pas  vu  à  l'œuvre  les  chevaux  d'EIber- 
feld,  je  suis  mal  venu  à  les  critiquer.  On  me  dira 
que  de  nombreux  savants,  habitués  à  l'expéri- 
mentation ont  vu  et  sont  revenus  convaincus.  On 
me  dira  f[ue  les  conséquences  d'une  pareille  décou- 
verte sont  immenses.  Je  suis  de  cet  avis,  mais 
avant  toute  chose  je  demande  que  l'on  établisse 
d'une  manière  irréfutable  la  véracité  des  faits 
avancés,  et  que  par  des  contnMes  sérieux  on  nous 
débarrasse  à  jamais  de  l'hypothèse  obsédante  du 
<(  truc  ».  11  serait  à  souhaiter  pour  obtenir  ce  résul- 
tat qu'une  commission  composée  de  représentants 
des  sciences  biologiques,  de  philosophes,  de  con- 
naisseurs en  chevaux,  de  dresseurs  et  d'illusion- 
nistes en  renom  fût  admise  à  opérer  toutes  les 
vérifications  possibles.  Nous  n'avons  malheureu- 
sement aucun  moyen  de  provoquer  cette  expertise. 
11  me  reste  à  souhaiter  que  ces  lignes  tombent  sous 
les  yeux  d'un  amateur  de  chevaux  ayant  de  la 
patience  et  des  loisirs,  et  la  Société  Linnéenne  de 
Normandie  en    possède   certainement.    S'il   veut 


•     -    118     - 

bien  reprendre  ces  passionnantes  recherches  sur 
les  facultés  mentales  du  cheval,  il  sera  en  mesui'e 
au  bout  de  peu  de  temps  de  nous  fixer  définitive- 
ment sur  la  valeur  des  faits  que  nous  venons  de 
rapporter. 


l 


LISTE  DES  COMMUNICATIONS 

|»ai*  iioni«  d'Aiiteiii*»» 


Bigot  (A.),  Sur  la  géologie  des  environs  de  la 
montagne  de  Beausoleil(Var),  p.  vni.  —  Obser- 
vations à  propos  du  polissoir  de  M.  Doranlo 
et  dun  polissoir  de  l'Orne  trouvé  par  M.  le 
D'  Hommcy.  p.  xn.  —  Communication  à 
propos  des  fouilles  du  Mont-Dol,  p.  xni.  — 
Sur  le  granité  de  la  Forge,  près  de  Chàtillon- 
en-Vendelais  (Ille-et-Vilaine).  p.  xx.  —  Obser- 
vations géologiques  faites  à  la  réunion  de 
Fiers,  p.  xxn.  —  Minerais  de  fer  de  la  région 
d'Ecouves,  p.  xxv.  —  Communication  sur  la 
terminaison  occidentale  du  synclinal  de  la 
Brèche-au-Diable,  p.  xxxi.  —  Sur  les  figures 
de  percussion,  p.  xxxvi. 

Bigot  (A.)  et  Sudry  (L.),  Structure  et  conditions 
de  dépôt  de  calcaires  cambriens  de  la  Basse- 
Normandie,  p.  XVI. 

Brasil  (L.),  Présentation  d'un  spécimen  de  Fregi- 
lupus  varius  appartenant  ià  la  Collection  zoolo- 
gique de  la  Faculté  des  Sciences,  p.  iv.  — 
Animaux  intéressants  pour  la  faune  locale 
(Grampus  griseus,  Myotis  Nattereri,  Graculus 
Graculus),  p.  xvii. 

Chevrel  (B.),  Sur  le  Troëne  à  fleurs  jaunes  (Ligus- 
Iruin  vulgare  var.  lulescens),  p.  o.  —  Commu- 
nication, au  nom  de  M.  Bedel,  de  rameaux  de 
Troëne  à  fleurs  jaunes,  d'un  Tetragonolobus 
silicjuosus  et  d'un  Vicia  kifra,  p.  xxvii.  —  A 
propos  de  VAfropa  Belladona.  p.  xxviii. 


—  ino  - 

Delavigne,  a  propos  du  Troënc  à  fleurs  jaunes 
sur  la  craie  de  Rouen,  p.  xiii.  —  Question 
relative  à  la  grefle  en  fente  du  pommier- 
reinette  sur  aubépine,  p.  xni. 

DoRANLO  (D'),  Sur  un  polissoir  portatif  trouvé  à 
Reviers  (Calvados),  p.  \2.  —  Sur  les  Squelettes 
préhistoriques  de  Lion-sur-Mer,  p  xxix.  — 
Découverte  d'un  polissoir  au  pied  du  Mont- 
Joly,  p.  XXXII. 

Foret,  Plantes  rares  et  intéiessantes,  p.  xix. 

GiDON  (D'  F  ),  Renseignements  complémentaires 
sur  le  menhir  cité  par  M.  Doranlo,  p.  xn.  — 
Le  mégalithique  du  Calvados,  p.  65. 

HouARD,  Galles  des  environs  d'Alger,  p.  xiii.  — 
Galles  algéi'iennes,  p.  xxvi.  —  Zoocécidies  de 
Lichens,  p.  xxvin.  —  Voyage  d'étude  aux 
Etats-Unis  et  présentation  de  Galles  de  ce 
pays,  p.  XXX. 

HouARD  et  Tison  (A.),  Plantes  recueillies  dans  la 
réunion  de  Fiers,  p.  xxiv. 

Langlats,  Destruction  des  chardons,  p.  xix. 

Lebailly  (D"^),  Les  Chevaux  pensants  d'Elberfeld, 
p.  104. 

Lemercier,  Floraison  précoce  du  Prima/a  offici- 
nalis,  p.  xxxvi. 

Le  Roy  (D'  R.),  Sur  une  nouvelle  station  de  Sedum 
riibens  à  La  Garneille,  p.  xxx.  —  A  propos 
d'une  nouvelle  station  de  Sedam  rubens, 
p.  3. 


—    loi   — 

Letacq  (l'abbé),  Oiseaux  tués  aux  environs  de 
Regmalai'd,  p.  xvui.  —  Rongeurs  captivés  à 
Alençon,  p.  xtx. 

LiGMER  (0.).  Analyse  critique  du  Mémoire  de 
Shustersur  lesBennettitales,  p.  xvi.  —  Plantes 
fossiles  offertes  à  la  Galerie  botanique  par 
.  M.  Nathorst,  p.  xxi.  —  Sur  la  décortication 
d'un  tronc  de  Parrotia  pevsica,  p.  xxxi.  — 
Phlebopteris  Woodwardl  du  Bathonien  de  la 
Ferrière-Béchet  (Orne),  p.  xxxni.  —  Sur  l'ac- 
croissement diamétral  d'un  tronc  de  Juniperus 
commiinis,  p.  7.  —  Sur  l'accroissement  diamé- 
tral d'un  Ginkgo  biloba,  avec  fig.,  p.  13. 

LiGMER  (0.)  et  LoRTET  (M.),  Listc  des  plantes  vas- 
culaires  que  renferme  l'Herbier  général  de 
l'Université  et  de  la  Ville  de  Caen  :  Herbier 
Lenormand  (Rosaceae,  Saxifrage»),  p.  xxxvn 
et  p.  38. 

LiGMER  (0.)  et  Tiso\  (A.),  Structure  intéressante 
d'un  tronc  de  pommier  au  niveau  d'une 
greffe  manquée.  p.  xxxm. 

LoRTET  (M.),  Rapport  annuel  (1912)  sur  les  Collec- 
tions botaniques  de  Caen,   p.  xxxvii  et  p.  33. 

MouTiER  (DO,  'Présentation  de  Fossiles  rares  du 
Bathonien  du  Calvados  (Dictyolhyris  Michaelis, 
Eudesia  Nledzwiczkii,  Cranta  Ponsorti),  p.  xviii. 
—  Présentation  de  Nummulite  et  de  pièce 
masticatrices  d'Oursin,  p.  xxi. 

Parmemier,     Fougère     à    nervures    bifurquées, 

p.  XIX. 


52 


Thouin,  Présentation  de  fleurs  anormales  de 
poirier,  p.  xvni.  —  Présentation  d'une  hache 
polie  en  silex,  p.  xviii. 

Tison  (h..),  Sur  la  nervation  dichotomique  dans 
les  pièces  foliaires  des  Conifères,  p.  iv. 

Vaullegeard,  Présentation  d'un  manuscrit  inti- 
tulé :  Synlhèse  et  Méthodes,  p.  xxx. 


TABLE    DES   MATIERES 


Pages 

Composition   du    Bureau    de    la    Société 

pour  l'année  1912 i 

Séance  du  8  janvier  1012.     ......  m 

—  du  o  février    — .  vu 

—  du  4  mars        — xi 

—  du  ()  mai          —  .....*.  xv 

—  du  Groupe  de  l'Orne  (11  mai)     .     .  xvni 

—  du  3  juin  191 2 xx 

—  du  8  juillet  1912 xvn 

Réunion    annuelle     à    Fiers,     les    16    et 

17  juin  1912 .  xvii 

Séance  du  4  novembre  1912 xxix 

—  du  2  décembre      — xxxii 


TRAVAUX   ORIGINAUX 

René  Leroy,  A  propos  d'une  nouvelle  sta- 
tion de  Sediim  rabens  .......  3 

0.    LiGNiER.    Sur  l'accroissement  diamétral 

d'un  tronc  de  Juniperiis  commiinis     .     .  7 

0.  LiGMER,   Sur  l'accroissem^ent  diamétral 

d'un  Ginkgo  biloba,  avec  fig 13 

M.  LoRTET,  Rapport  annuel,  pour  l'année 
1912,  sur  les  Collections  botaniques  de 
Caen 33 

0.  LiGiNiER  et  M.  LoRTET.  Listc  des  plantes 
vasculaires  que  renferme  l'Herbier 
général  de  l'Université   et  de  la  Ville 


—   154  -- 

Pages 

de   Caen  (suite)   ;    Herbier   Lenormand 

(Rosacesp,  Saxifragacea^) 38 

D'  F.  GiDON.  Le  Mégalithicjue  du  Calvados  .        65 
D"^  C.  Lebailly,  Les  Chevaux  pensants  d'El- 

berfeld 104 

Liste  des  communieations  par  noms  d'au- 
teurs   149 


Caen.  -  Imprimerie  Ë.  LA.NIER,  31,  boulevard  Bertrand. 


.  1. 1  • 


Les  opinions  émises  dans  les  publications  de  la  Société 
sont  exclusivement  propres  à  leurs  auteurs  :  la  Société 
n'entend  nullement  en  assumer  la  responsabilité  (art.  23  du 
règlement  intérieur). 


La  Société  Linnéenne  de  Normandie  ayant  été  reconnue 
élablissemenl  d'ulUilt-  publique,  par  décret  en  date  du 
22  avril  1863,  a  qualité  pour  accepter  les  dons  et  Icys  dont 
elle  serait  gratifiée. 


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