Skip to main content

Full text of "Bulletin de la Société linnéenne de Normandie"

See other formats


BULLETIN 


DE   L\ 


r     r 


SOCIETE  LINNEENNE 

DE  NORMANDIE. 


I 


I 


Les  opinions  émises  dans  les  publications  de  la  Société  sont 
exclusivement  piopres  à  leurs  auteurs  ;  la  Société  n'entend  nullement 
en  assumer  la  responsabilité   (Art.  22  du  règlement  intérieur). 


BULLETIN 


DE  LA 


r  r 


SOCIETE  LINNEENNE 

DE  NORMANDIE. 

2^    SÉRIE.  —   4=e   VOLUME. 


GAEN, 

CHEZ  F.   LE  BLANC-HARDEL ,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 
Rue  Froide,  2. 

PARIS,   SAVY  ,  LIBRAIRE  DE  LA  SOCIÉTÉ  GÉOLOGIQUE  DE  FRANCE- 
Rue  Hautefeuille,  2/i. 

.    1S70. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIETE 

Pour  l'année  1$6S-G9. 


Président MM.  Raulin. 

Vice-président D""  BOURIENNE. 

Secrétaire MORIÈRE. 

Vice-secrétaire D''  POSTEL. 

Archiviste L'abbé  Marc. 

Bibliothécaire A.   Fauvel. 

Trésorier Berjot. 


La  Commission  d'impression  est  formée  du  Président,  du 
Secrétaire ,  du  Trésorier  et  de  six  membres  de  la  Société  ; 
elle  se  trouve  ainsi  composée  pour  l'année  1868-69  : 

MM.    Raulin  ,  Président. 
MORIÈRE ,  Secrétaire, 
Berjot  ,  Trésorier. 
Pierre. 
Leboucher. 
A.  Fauvel. 
D"*  Fayel. 

BiN-DUPART. 

D'  Bouriennë. 


-a4)^#â- 


'M, 


STATUTS 


DE 


LA  SOCIÉTÉ  LINNÉENNE  DE  NORMANDIE, 


-«B^BBy*»*" 


Art.  l'\ 

La  Société  Linnéenne  de  Normandie  s'occupe  de  toutes 
les  branches  de  l'histoire  naturelle  et,  en  particulier,  de 
tous  les  produits  naturels  du  sol  normand.  Son  siég^  est 
à  Caen. 

Art.  il 

Elle  se  compose  d'un  nombre  indéterminé  de  membres  : 
résidants ,  correspondants  et  honoraires. 

Art.  IIL 

Pour  devenir  membre  résidant  ou  correspondant ,  il 
faut  être  présenté  en  séance  par  deux  membres  résidants 
ou  correspondants.  La  présentation  aura  lieu  par  écrit, 
signé  des  deux  membres  qui  font  la  présentation ,  et  dé- 
posé entre  les  mains  du  président.  Le  vote  sur  le  candidat 
présenté  aura  lieu  à  la  séance  suivante  et  au  scrutin  secret. 
L'admission  n'est  possible  qu'autant  que  le  candidat  aura 
réuni  l'adhésion  des  quatre  cinquièmes  des  membres  pré- 
sents. L'inspecteur  d'Académie ,  en  résidence  à  Caen  ,  est, 
de  droit ,  membre  de  la  Société  ,  assiste  à  ses  séances  et 
à  celles  de  ses  commissions. 

Le  titre  de  membre  honoraire  est  acquis,  sur  leur 
demande,  aux  membres  résidants  que  leur  âge,  leurs 
infnmilés ,  ou    des  causes   majeures    empêchent  d'assister 


—  a  — 

régulièrement  aux  séances,  ou  de  prendre  une  part  active 
aux  travaux  de  la  Société. 

Celle-ci  se  réserve  de  décider  dans  quelles  circon- 
stances elle  pourrait  admettre,  comme  membres  hono- 
raires, des  personnes  qui  n'auraient  pas  fait  précédem- 
ment partie  de  la  Société. 

Les  membres  résidants  qui  cessent  d'habiter  la  ville 
où  siège  la  Société  deviennent,  de  droit,  membres 
correspondants ,  s'ils  en  font  la  demande. 

Art.  IV. 

Les  dignitaires  de  la  Société  ne  peuvent  être  pris  que 
parmi  les  membres  résidants.  Ils  sont  au  nombre  de 
sept  :  président  ,  vice -président  ,  secrétaire  ,  vice-secré- 
taire ,  archiviste ,  trésorier  et  bibliothécaire.  Ils  sont 
nommés  pour  un  an,  excepté  le  bibliothécaire.  Le  pré- 
sident et  le  vice-président  ne  pourront  remplir  les  mêmes 
fonctions  deux  années  de  suite.  Les  autres  dignitaires 
peuvent  être  réélus. 

Les  élections  auront  lieu  à  la  première  séance  de  no- 
vembre,  au  scrutin,  à  la  pluralité  des  suffrages. 

Art.  V. 

Le  président  ou,  en  son  absence,  le  vice-président  di- 
rige les  séances;  il  approuve,  s'il  y  a  lieu,  les  mémoires 
de  dépenses  transrais  par  le  trésorier,  après  avoir  été 
visés  par  le  secrétaire. 

Il  représente  la  Société  vis-à-vis   des  tiers. 

Art.  VI. 

Le  secrétaire  rédige  les  procès- verbaux  des  séances, 
convoque  les  membres,  tient  la  correspondance,    vise  les 


—  5  — 

mémoires    de  dépenses    et    dirige  les    publications   de    la 
Société. 

Art.  vu. 

L'archiviste ,  ou  le  bibliothécaire ,  a  sous  sa  garde  les  ou- 
vrages imprimés  ou  manuscrits  que  possède  la  Société. 
Il  est  chargé  de  faire  les  échanges  entre  la  Société  Lin- 
néenne  et  les  Sociétés  savantes  ses  correspondantes.  Il 
s'entend  avec  les  libraires  de  la  Société ,  pour  tout  ce  qui 
regarde  la  vente  et  la  transmission  de  ses  publications. 
Il  fait  à  la  Société  les  rapports  sur  sa  gestion  lorsqu'ils 
lui  sont  demandés. 

Art.  VIII. 

Les  ressources  de  la  Société  se  composent:  1"  d'une 
cotisation  annuelle  que  les  membres  résidants  et  hono- 
raires paient  entre  les  mains  du  trésorier,  au  commence- 
ment de  l'année  académique;  2°  des  amendes  détermi- 
nées par  le  règlement  ;  3"  d'un  droit  de  diplôme  pour 
les  membres  résidants  et  correspondants;  k"  du  produit 
de  la  vente  des  publications;  5°  de  dons;  6°  d'alloca- 
tions éventuelles. 

Art.  IX. 

Le  trésorier  est  chargé  des  fonds  de  la  Société.  Il  solde 
les  mémoires  visés  par  le  secrétaire  et  approuvés  par  le 
président.  Il  rend  compte  de  chaque  gestion  annuelle  à  la 
séance  de  novembre.  Ses  comptes  sont  examinés  par  une 
commission  nommée  par  le  président,  et  leur  teneur  est 
insérée  au   procès-verbal  de  la  séance  de  novembre. 

Art.  X. 

Les   divers  membres  de  la  Société  sont  invités  à  faire , 


—  6  — 

en  séance ,  des  lectures  de  leurs  travaux ,  ou  des  commu- 
nications verbales.  Le  président  règle  ,  s'il  y  a  lieu,  l'ordre 
des  lectures  ou  des  communications. 

Art.  XI. 

Les  articles  des  statuts  de  la  Société  Linnéenne  ne 
pourront  être  modifiés ,  supprimés ,  ou  de  nouveaux 
ajoutés,  qu'autant  qu'une  proposition  écrite,  signée  de 
la  moitié,  plus  un,  des  membres  résidants  et  honoraires 
aura  été  présentée  en  séance,  discutée  et  admise  par  les 
quatre  cinquièmes  des  membres  présents.  Toute  modifi- 
cation aux  statuts  doit  être  soumise  à  l'approbation  préa- 
lable du  Gouvernement. 

Vu  à  la  seclion  de  riulérieur  de  l'Instruction  publique  et  des  Cultes, 
le  6  mars  1863. 

Le  Rapporteur. 

Signe  :  MARBEAU. 

Les  présents  statuts  ont  été  délibérés  et  adoptés  par  le  Conseil  d'État , 
dans  sa  séance  du  18  mars  1863. 

Le  conseiller  d'Etat ,  Secrétaire  général  du  Conseil  d'Etat , 

Signé:  BOILAY. 

Pour  copie  conforme  : 

Le  conseiller  d'Etat ,  Secrétaire  général  du  Ministre  de  l'In- 
struction publique  et  des  Cultes, 

Pour  le  conseiller   d'État  et  par  autorisation: 

Le  Chef  de  seclion. 

Signé:  A.  du  MESNIL. 


REGLEMENT  INTERIEUR 


VOTÉ  DANS  LA  SÉANCE  DU  1"  FÉVRIER  1869. 


OHAPITHE  1"^ 

ORDRE  DES   SÉANCES.  —  TRAVAUX. 

Art.  1".  —  La  Société  Linnéenoe  de  Normandie  tient 
ses  séances  le  premier  lundi  de  chaque  mois,  à  7  heures  1/2 
précises  du  soir.  Elle  prend  vacance  pendant  les  mois  d'août, 
septembre  et  octobre. —  Tout  membre,  résidant  ou  non,  a 
droit  d'assister  aux  séances  et  de  prendre  part  aux  déli- 
bérations. 

Art.  2.  —  Les  travaux  de  chaque  séance  mensuelle  ont 
lieu  dans  l'ordre  suivant  : 
Lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  précédente  ; 
Lecture  de  la  correspondance  ; 
Présentation  des  ouvrages  offerts  ; 
Rapports  divers  ; 

Propositions  de  présentation  de  membres  nouveaux  ; 
Vote  sur  les  propositions  faites  dans  la  séance  précédente; 
Lecture  des  travaux  écrits  ; 
Communications  orales. 


\l  I  ê 


Les  lectures  sont  faites  par  ordre  d'inscription.  En  con- 
séquence, tout  membre  qui  a  des  rapports,  propositions  ou 
travaux  à  soumettre ,  doit  en  prévenir  le  secrétaire  avant  la 
séance  ,  pour  qu'ils  soient  portés  à  l'ordre  du  jour.  Celui-ci 
ne  résume  au  procès-verbal  que  les  communications  dont  il 
lui  a  été  remis  une  note  détaillée. 

Art.  3.  —  Toute  décision  est  prise  par  assis  et  levé  ,  à 
moins  que  le  scrutin  secret  ne  soit  demandé  par  trois  mem- 
bres au  moins. 

Art.  U.  —  Tous  les  membres  résidants  sont  tenus  d'as-  • 
sister  à  cinq  séances  dans  l'année.  Un  registre  de  présence  , 
sur  lequel  chaque  membre  appose  sa   signature  à  chaque 
séance  et  que  le  Président  signe  en  dernier  ,  est  à  cet  effet 
tenu  par  le  Trésorier. 

Art.  5.  — La  Société  fait  tous  les  ans,  sur  un  point 
quelconque  de  la  Normandie ,  une  excursion  pendant  laquelle 
elle  peut  tenir  une  séance  publique. 

A  la  séance  de  mars,  le  Président  invite  chacun  des  mem- 
bres à  lui  soumettre  avant  la  prochaine  réunion,  le  projet 
d'excursion  qu'il  croit  opportun.  A  la  séance  d'avril,  le  Pré- 
sident fait  part  à  l'assemblée  des  divers  projets  qu'il  a  soumis 
à  la  délibération  du  bureau.  La  Société  est  alors  appelée  à  se 
prononcer  tant  sur  l'excursion  que  sur  la  séance  publique. 
Les  rapporteurs  sont  désignés  par  les  membres  présents  à 
l'excursion. 

Art.  6. — Chaque  membre  a  droit  au  remboursement 
de  ses  frais  de  transport  jusqu'à  concurrence  de  la  moitié  de 
sa  cotisation.  Le  Trésorier ,  qui  doit  en  assurer  les  moyens  , 
est  chargé  en  outre  de  recueillir  les  souscriptions  pour   le 


—  9  — 

banquet  qui  termine  l'excursion.  Il  préside  à  son  organi- 
sation et  en  surveille  les  détails.  A  la  première  séance  qui 
suit  l'excursion  ,  le  président  en  rend  un  compte  sommaire 
et  les  rapporteurs  leur  travail  respectif. 


CHAPITRE  II. 

DE  l'administration  DE  LA   SOCIÉTÉ   ET  DES 
FONCTIONNAIRES. 

Art.  7.  —  L'administration  de  la  Société  est  confiée  au 
bureau  tel  que  l'a  constitué  l'article  U  des  statuts.  Le  Bureau 
entre  en  fonctions  immédiatement  après  son  élection.  Il  se 
réunit,  quand  il  y  a  lieu,  sur  la  convocation  du  Président.  Le 
Secrétaire  tient  un  registre  spécial  de  ses  délibérations. 

ART.  8.  —  En  l'absence  du  Président  et  du  Vice-Pré- 
sident, et  à  défaut  de  l'un  des  derniers  présidents,  le  doyen 
d'âge  occupe  le  fauteuil.  En  cas  de  partage  dans  les  votes, 
le  Président  ou  son  remplaçant  a  voix  prépondérante.  Enfin 
le  Président  nomme ,  de  concert  avec  le  bureau  ,  les  com- 
missions autres  que  celles  indiquées  au  chapitre  lir. 

Art.  9. — Le  Secrétaire,  en  outre  de  ses  fonctions  sta- 
tutaires, est  chargé  de  transmettre  à  la  Commission  d'im- 
pression les  travaux  qui  ont  été  lus  en  séance  et  déposés  sur 
le  bureau.  Conjointement  avec  elle,  il  en  surveille  l'impres- 
sion quand  elle  a  été  ordonnée  par  la  Société.  En  cas  d'ab- 
sence du  Secrétaire ,  le  Vice-Secrétaire  remplit  ses  fonctions. 
S'ils  sont  empêchés  l'un  et  l'autre ,  le  bureau  désigne  un 
membre  pour  les  remplacer, 


—  10  — 

Art.  10.  —  Le  Bibliolliécaire  est  chargé  de  l'envoi  des 
publications.  lia  seul  la  clef  de  la  bibliothèque  et  ne  peut 
s'en  dessaisir  que  sous  sa  responsabilité  personnelle.  II  doit 
donner  communication  des  livres  et  manuscrits  confiés  à  sa 
garde  aux  membres  de  la  Société  qui  lui  en  font  la  demande. 
Pour  cela ,  il  tient  un  registre  spécialement  affecté  à  l'in- 
scription de  la  sortie  et  de  la  rentrée  des  ouvrages  prêtés 
par  lui.  Il  ne  peut  permettre  la  sortie  d'aucun  ouvrage  de  la 
bibliothèque  sans  que  la  formalité  de  l'inscription  ne  soit 
remplie. 

Art.  11.  —  Tout  ouvrage  prêté  doit  être  rendu  dans  le 
délai  d'un  mois.  La  même  personne  peut  toutefois  le  con- 
server pendant  un  nouveau  délai ,  mais  à  la  condition  que  , 
dans  l'intervalle  ,  nul  autre  membre  n'en  aura  fait  la  de- 
mande. 

Art.  12.  —  A  chaque  séance,  le  Bibliothécaire  dresse  le 
catalogue  des  ouvrages  reçus  par  la  Société  et  déposés  sur 
le  bureau.  11  en  remet  une  copie  au  Secrétaire  chargé  de 
l'inscrire  au  procès-verbal.  Dans  l'intervalle  des  séances ,  il 
prend  connaissance  de  ces  ouvrages  et  donne  à  la  séance 
la  plus  rapprochée  un  aperçu  sommaire  des  différentes 
matières  qui  y  sont  traitées  et  qui  pourraient  intéresser  la 
Société. 

Art.  13.  —  Lors  du  renouvellement  du  Bureau  ,  sur 
la  demande  écrite,  signée  par  cinq  membres  résidants ,  il 
doit  être  procédé  h  la  nomination  du  Bibliothécaire,  dont 
l'élection  n'était  pas  annuelle  ;  mais  il  reste  rééligible  en  vertu 
de  l'article  U  des  statuts. 

Art.   1^.  —  L'Archiviste  a  seul  la  clef  des  archives  et  ne 


—  11  — 

peut  s'en  dessaisir  que  sous  sa  responsabilité  personnelle. 
Il  s'entend  avec  le  Bibliothécaire  pour  la  bonne  exécution  de 
l'article  7  des  statuts. 

Art.  15.  —  Le  Trésorier  est  chargé  de  la  correspon- 
dance administrative,  du  recouvrement  des  cotisations  de 
toute  nature  et  de  l'envoi  des  diplômes.  Il  est  personnelle- 
ment responsable  des  fonds  et  des  valeurs  qui  lui  sont  confiés 
et  doit  justifier  des  dépenses  par  pièces  à  l'appui.  Les  dé- 
penses courantes  sont  payées  par  lui  sans  autorisation  préa- 
lable. Les  dépenses  extraordinaires  ne  peuvent  l'ctre  qu'en 
vertu  d'une  délibération  du  Bureau,  Les  mémoires  sont 
alors  visés  par  le  Secrétaire  et  approuvés  par  le  Président. 

Art.  16.  — Lors  de  l'envoi  des  publications  de  la  Société, 
le  Trésorier  délivre  au  Bibliothécaire  un  bulletin  signé  de  lui, 
constatant  que  la  cotisation  a  été  payée  par  les  membres 
auxquels  l'envoi  est  destiné.  Enfin ,  tous  les  cinq  ans ,  de 
concert  avec  le  Bibliothécaire  et  l'Archiviste ,  il  doit  faire 
l'inventaire  de  toutes  les  propriétés  de  la  Société. 


CHAPITRE  III. 

DES  COMMISSIONS  ET   DES   PUBLICATIONS. 


Art.  17.  —  Il  est  institué  une  commission  permanente 
d'impression.  Elle  est  composée  de  six  membres  titulaires 
nommés  à  cet  effet  au  scrutin  de  liste  et  à  la  majorité  relative 
des  suffrages,  lors  du  renouvellement  du  Bureau.  Il  leur  est 
adjoint  le  Président,  le  Secrétaire  et  le  Trésorier  de  la  Société. 
Ses  pouvoirs  commencent  le  jour  même  de  sa  nomination. 


—  12  — 

La  commission,  ainsi  composée,  choisit  dans  son  sein  un  pré- 
sident et  un  secrétaire.  Elle  se  réunit  sur  la  convocation  du 
Secrétaire  de  la  Société  et  au  moins  une  fois  chaque  mois. 
En  cas  de  partage ,  son  président  a  voix  prépondérante.  Son 
secrétaire  tient  le  procès-verbal  des  séances  de  la  com- 
mission ,  et  quand  il  a  été  approuvé  par  elle ,  il  en  donne 
lecture  à  la  séance  suivante  de  la  Société. 

Art.  18.  —  Les  fonctions  de  cette  commission  sont  de 
choisir  parmi  les  mémoires  ou  travaux  présentés  ceux  qui 
doivent  être  publiés  par  la  Société ,  et  d'aider  le  Secrétaire 
dans  la  direction  de  ces  publications.  Les  six  membres  ti- 
tulaires de  cette  commission  sont  nommés  pour  deux  ans. 
Ils  sont  renouvelés  par  moitié  tous  les  ans.  Les  membres 
sortants  sont  rééligibles. 

Art.  19.  —  Des  commissions  spéciales  pourront  être 
créées  toutes  les  fois  que  la  Société  le  jugera  convenable. 
Les  membres  en  sont  nommés  au   scrutin  de  liste. 

Art.  20.  —  La  Société  a  deux  modes  de  publication  : 
le  Bulletin  qui  paraît  annuellement ,  et  les  Mémoires  dont 
l'époque  n'est  pas  déterminée.  Le  Bulletin  annuel  contient  : 

1°  Les  procès -verbaux  des  séances  de  novembre  à  no- 
vembre. 

2°  Le  catalogue  des  ouvrages  offerts  à  la  Société  ; 

3°  La  liste  des  membres  résidants  ,  correspondants  et 
honoraires. 

W  La  liste  des  Sociétés  correspondantes  ; 

5°  Le  compte-rendu  des  excursions  scientifiques  faites  par 
la  Société. 

6"  Les  travaux,  notices,  etc.,  qui  ne  devront  pas  être 
insérés  dans  les  Mémoires. 


—  13  — 

Ont  droit  aux  deux  publications  :  les  membres  honoraires 
et  tous  les  membres  payant  une  cotisation  de  10  francs. 
Les  cotisations  de  5  francs  ne  donnent  droit  qu'au  Bulletin. 
L'envoi  du  Bulletin  et  des  Mémoires  reste  à  la  charge  des 
membres  correspondants.  Toutefois,  en  ajoutant  2  francs  au 
prix  de  leur  cotisation  annuelle ,  les  membres  habitant  la 
France  recevront  franco  ces  publications.  La  Société  ne  pou- 
vant se  charger  de  l'affranchissement  des  volumes  à  l'étran- 
ger ,  les  correspondants  seront  prévenus  de  l'époque 
des  publications  par  une  circulaire  spéciale  qui  leur  indi- 
quera en  même  temps  le  libraire  chargé  du  dépôt. 

Art.  21.  —  Nul  travail  ne  peut  être  imprimé  que  sous 
la  surveillance  de  la  commission  d'impression ,  et  il  ne  peut 
l'être,  en  tous  cas,  s'il  n'a  été  préalablement  lu  ou  du  moins 
communiqué  par  extraits  à  la  Société  et  s'il  n'est  complè- 
tement terminé ,  dessins  et  texte ,  quand  on  en  demande 
l'impression.  Il  porte,  quelle  que  soit  la  date  de  sa  publication, 
la  date  de  la  séance  dans  laquelle  il  a  été  présenté.  Tout 
travail  publié  précédemment  en  français  reste  exclu  des 
publications  de  la  Société  Linnéenne. 

Art.  22.  —  Les  opinions  émises  dans  les  publications 
de  la  Société  sont  exclusivement  propres  à  leurs  auteurs  ;  la 
Société  n'entend  nullement  en  assumer  la  responsabilité. 
Cet  article  du  règlement  sera  imprimé  en  tête  de  chaque 
volume. 

Art.  23.  —  Il  est  interdit  de  donner  lecture  en  séance 
d'un  travail  destiné  à  une  autre  société.  Les  manuscrits  de 
tous  les  travaux  imprimés  par  la  Société  restent  acquis  aux 
archives.  Les  dessins  seuls  sont  remis  aux  auteurs  qui  en  font 


—  u  — 

la  demande.   Les  auteurs  ont  le  droit  de  faire  faire  à  leurs 
frais  des  tirages  à  part. 

Art,  26.  —  Une  fois  leur  manuscrit  livré  à  l'impression  , 
les  auteurs  ne  pourront  faire  aucun  changement  sant  être 
engagés  par  ce  fait  à  payer  la  totalité  des  dépenses  occa- 
sionnées par  les  remaniments  qui  en  seront  la  conséquence. 
Ils  font  dessiner ,  graver  ou  lithographier  les  planches  à  leurs 
frais;  la  Société  ne  se  charge  que  du  tirage.  Dans  tous 
les  cas ,  les  auteurs  restent  débiteurs  envers  la  Société  du 
prix  des  planches  qu'ils  n'auraient  pas  livrées  en  temps  utile 
et  que  la  commission  d'impression,  après  les  avoir  mis  en 
demeure  de  s'excuser ,  aurait  dû  faire  dessiner ,  graver  ou 
lithographier  pour  ne  pas  entraver  la  publication  courante. 


CHAPITRE  IV. 


DES   RESSOURCES  DE  LA  SOCIETE. 


Art.  25. — Tout  membre  résidant  s'engage  à  payer 
une  cotisation  annuelle  de  10  francs.  La  cotisation  annuelle 
des  membres  correspondants  est  de  5  francs.  Elle  est  de 
10  francs,  quand  ils  demandent  à  recevoir  les  pubUcations 
complètes  de  la  Société.  Tout  nouveau  membre  doit  sa  co- 
tisation pour  l'année  entière  pendant  laquelle  il  a  été  reçu. 
Le  paiement  de  la  première  année  de  cotisation  effectué,  le 
nouveau  membre  est  inscrit  sur  la  liste  générale,  reçoit  son 
diplôme,  un  exemplaire  des  statuts  et  du  règlement,  et 
successsivement  les  publications  faites  par  la  Société  à  partir 
de  l'année  de  réception.  Le  diplôme  est  signé  par  le  Pré- 
sident, le  Secrétaire  et  le  Trésorier;  il  n'est  délivré  qu'après 


—  15  — 
l'acquittement  de  la  cotisation  annuelle  et  du  droit  de  di- 
plôme fixé  à  5  francs. 

Art.  26. — En  outre  de  sa  cotisation,  chaque  membre 
résidant ,  excepté  dans  l'année  de  son  admission ,  est  tenu 
de  payer  les  amendes  qu'il  aura  encourues  pour  n'avoir  pas 
assisté  aux  cinq  séances  obligatoires.  L'amende  est  de 
2  francs  par  séance. 

Art.  27. — Les  décisions  prises  en  séances,  sur  quel- 
que objet  que  ce  soit ,  obligent  tous  les  membres  présents  ou 
absents  à  la  délibération. 

Art.  28.  —  Tout  engagement  contracté  envers  la  So- 
ciété par  un  de  ses  membres  prend  fm  par  suite  de  décès 
ou  de  démission.  La  démission  est  constatée  par  le  procès- 
verbal  de  la  séance  où  elle  a  été  donnée  et  acceptée.  Les 
membres  démissionnaires  sont  tenus  d'acquitter  leurs  coti- 
sations arriérées  et  celles  de  l'année  commencée. 

Art.  29.  —  Celui  qui  refuse  de  se  conformer  aux 
statuts  ou  au  présent  règlement ,  perd  ses  droits  et  sa 
qualité  de  membre  de  la  Société  sans  cesser  d'être  tenu  de 
remplir  ses  obligations  envers  elle,  tant  qu'il  n'a  pas  donné 
sa  démission  ou  qu'il  n'a  pas  été  rayé  d'office  de  la  liste 
des  membres. 

Art.  30.  — En  cas  de  dissolution  de  la  Société,  tous  les 
membres  résidants  sont  appelés  à  décider  sur  la  destination 
à  donner  à  ses  propriétés. 

Art.  31.  — Le  présent  règlement  sera  imprimé  et  dis- 
tribué à  chacun  des  membres  actuels  de  la  Société.  Aucune 
modification  ne   pourra    lui   être    apportée   que   selon   les 


—  16  — 

termes  de  l'art.  11  des  statuts.  La  même  proposition  de 
modification,  émanant  du  même  auteur  ou  de  tout  autre 
membre ,  ne  peut  être  présentée  de  nouveau  dans  l'année 
qui  suit  le  vote  de  rejet. 


SÉANCE  DU  9  NOVEMBRE  1868. 

PFésidenee  de  il.  le  D'  FAllCO!\-DlJQIJES!\'AV. 

A  7  heures  1/2  la  séance  est  ouverte. 

Il  est  donné  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  précé- 
dente, contenant  plusieurs  lacunes  qui  devront  être  comblées 
par  des  rapports  de  MM.  Fauvtl ,  Eudes-Deslongchamps  et 
Léiiier. 

Après  celle  lecture,  M,  le  Président  donne,  sur  les  séances 
tenues  au  Havre,  quelques  détails  nouveaux  qui  sont  entendus 
avec  intérêt. 

I\I.  le  [)'■  Faucon  remercie,  en  son  nom  ei  au  nom  de  la 
Société  Linnéenne  de  Normandie  ,  M.  Raulin  ,  professeur  de 
physique  au  Lycée,  et  vice-président  de  la  Société,  d'avoir 
consenli  à  rester  au  milieu  de  nous,  plutôt  que  d'avoir 
accepté  la  position  qui  lui  élait  offerte  à  l'École  normale  de 
Cluny. 

Le  Secrétaire  lit  une  lettre  de  M.  Giilel ,  qui  accompagne 
l'envoi  d'une  Flore  qu'il  a  faite  en  collaboration  avec 
M.  iMagne ,  et  dont  il  offre  un  exemplaire  à  la  Société.  Des 
remercîments  seront  adressés  à  M.  Gillet. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  Schloenbach,  doc- 
teur es  sciences  et  membre  de  l'Institut  géologique  impérial 
et  royal  de  Vienne  qui ,  admis ,  sur  la  présentation  de 
MM.  Deslongchamps  père  et  fils,  à  faire  partie  depuis  186^ 
de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie  ,  se  plaint  de  n'avoir 
reçu  ni  diplôme ,  ni  Bulletin  de  la  Société  ,  tout  en  ayant 

2 


-      18 
payé  d'avance  son  droit  de  diplôme  et  deux  années  de  coti- 
sation . 

Le  bibliothécaire  et  le  secrclaire  devront  s'entendre  pour 
faire  droit  à  cette  juste  réclamation. 

A  cette  occasion,  la  Société  reconnaît  la  nécessité  d'arrêter 
d'une  manière  délinitive  la  liste  de  ses  membres  résidants  et 
correspondants.  La  (lomniission  d'impression  sera  convoquée, 
pour  cet  objet ,  dans  le  courant  du  mois  de  décembre. 

Il  est  donné  communication  des  ouvrages  reçus  par  le 
président  et  par  le  bibliothécaire.  La  Société  arrête  C|ue , 
dorénavant ,  le  bibliothécaire  sera  prié  d'indiquer ,  au  moins 
par  le  titre ,  les  mémoires  qui  pourraient  intéresser  les  mem- 
bres de  la  Société. 

M.  Morière  annonce  la  découverte  de  plusieurs  plantes 
nouvelles  ou  de  localités  nouvelles  de  plantes  rares  pour  la 
Flore  de  Normandie.  Ainsi,  IM.  de  Bonnechose  (Edmond), 
l'un  de  nos  collègues,  a  trouvé  V /^ lyssum  marùimmn  dans 
les  sables  de  Graye;on  conçoit  naturellement  quelques  doutes 
sur  la  spontanéité  de  cette  crucifère,  qui  est  très-abondante 
sur  le  littoral  de  la  Méditerranée,  mais  qui  ne  remonte  guère 
au-delà  d'Avignon.  Le  même  membre  a  recueilli  le  Bark- 
hausin  setosa ,  dans  un  champ  de  luzerne,  à  Ver:  c'est 
encore  là  une  plante  méridionale  arrivée  chez  nous  acciden- 
tellement, mais  qui  a  pu  s'y  naturaliser  ainsi  que  VALyssiini 
marùimum.  Déjà  ,  précédemment ,  un  cas  très-remarquable 
de  naturalisation  de  plantes  méridionales  nous  a  été  offert 
par  V Astragalus  Bayonensis,  qui,  après  avoir  formé  pendant 
plus  de  trente  ans  une  station  très-remarquable  dans  les 
dunes  de  Merville,  disparaîtra  peut-être  un  jour  par  suite  des 
constructions  que  l'on  élève  à  l'usage  dos  baigneurs  sur  tous 
les  points  de  notre  littoral.  M.  de  Bonnechose  a  retrouvé  ,  à 
l'étang  de  la  Bazoque  ,  le  Poiamogeioji  obtusifolius ,  qui  en 
avait  disparu   depuis  plusieurs   années  et  que  l'on   croyait 


—  19  — 

perdu  pnnr  la  flore  (léparteiuenialc  ;  les  fossés  du  marais  de 
Subies  ,  près  Bayeux  ,  lui  out  olîert  abondamment  le  Pota- 
mogeton  acutifoUus,  indiqué  dans  le  Calvados,  seulement  à 
Coulvain ,  près  de  Villers-Bocage. 

M.  Bertot  a,  de  son  côté,  trouvé  le  Senebiera  pinnatifida 
à  Courseulles ,  où  M.  l'abbé  Marc  croit  l'avoir  également 
rencontré.  Celte  plante,  qui  est  très-commune  à  Jersey,  avait 
déjà  été  signalée  par  IM.  Lejolis  aux  environs  de  Cherbourg, 
où  elle  est  probablement  naturalisée,  M.  Woricre  l'indique 
comme  se  trouvant  dans  plusieurs  localités  voisines  du  Jardin 
des  Plantes  de  Caen,  d'où  elle  s'est  sans  doute  échappée. 

M.  Husnot  lit  le  travail  suivant  : 

CATALOGUE 

DES  oryi>togi^m:es 

RECUEILLIS  AUX  ANTILLES  FRANÇAISES  EN  1868 

Kl' 

ESSAI  SUR  LEUR  DISTRIBUTION  GÉOGRAPHIQUE 

DANS   CES   ILES  , 
Par  T.  HUSNOT  ,  membre  rorrespnndiint. 


Ce  catalogue  contient  l'énumération  des  cryptogames  que 
j'ai  recueillis ,  pendant  quatre  mois  d'herborisation  ,  aux 
Antilles  françaises,  et  les  observations  que  j'ai  pu  faire  sur 
la  fréquence  ou  la  rareté  de  ces  espèces,  leur  station ,  l'alti- 
tude à  laquelle  elles  croissent,  etc. 

Les  ouvrages  de  MM.  Fée  et  Grisebach,  sur  la  flore  des 
Antilles,  ne  donnent  que  très-rarement  qnekincs  indications 


—  20  — 
d'aliiludc  ;  j'ai  essayé  de  combler  cette  lacune.  Des  recher- 
ches plus  prolongées  donneront  probablement  des  chiffres 
un  peu  différents  des  miens ,  surtout  pour  les  limites  infé- 
rieures ;  car,  dans  certaines  vallées,  les  plantes  des  montagnes 
descendent  quelquefois  très-bas,  et  je  n'ai  exploré  qu'une 
partie  des  nombreuses  vallées  des  Antilles.  Pour  la  mesure 
des  hauteurs,  je  nie  suis  servi  du  baromètre  anéroïde  de 
Bréguet ,  instrument  suffisant  pour  les  études  de  géographie 
botanique. 

J'ai  bien  des  remorcîments  à  adresser  aux  naturalistes  qui 
m'ont  aidé  dans  la  recherche  et  l'étude  de  ces  plantes. 

iM.  Lenormand  a  mis  entièrement  à  ma  disposition  sa  bi- 
bliothèque et  ses  riches  collections  (sans  lesquelles  il  me  serait 
impossible  d'étudier  ici  les  plantes  exotiques),  et  a  bien  voulu 
m'aider  pour  la  détermination  des  espèces  difficiles. 

iMon  excellent  ami  ,  le  D""  Fournier ,  a  revu  toutes  les 
fougères,  vérifié  et  rectifié  mes  déterminations. 

Les  savants  monographes ,  MM.  Schimper  ,  Gottsche  et 
Nylander  ont  bien  voulu  se  charger  de  l'étude  des  Mousses , 
Hépatiques  et  Lichens  (1). 

M.  Germain  ,  l'explorateur  de  la  Guadeloupe ,  h  qui  l'on 
doit  la  plupart  des  belles  découvertes  attribuées  au  D""  L'Her- 
minier ,  dont  il  était  le  préparateur  ;  et  MM.  Schramm  et 
Mazé  ,  auteurs  d'un  catalogue  des  Algues  de  celte  île,  m'ont 
donné  avec  la  plus  grande  bienveillance  une  foule  de  ren- 
seignements précieux. 

M.  Bélanger,  directeur  du  Jardin  des  Plantes  de  la  Mar- 
tinique ,  m'a  indiqué  les  localités  de  celte  île  les  plus  inté- 
ressantes à  visiter. 


(1)  Éminiération  des  lichens  récoltés  par  M.  Husnot  aux  Antilles 
fiMiiçaises,  par  M.  William  Xvkuiiler  [Ihdlelin  de  la  Suc,  Linnéenne  de 
Nonn,,  2'  série,  l.  111  ;. 


21  — 


DESCRIPTION  GEOGRAPHIQUE  ET  GÉOLOGIQUE. 


MONTAGNES. 

Les  colonies  françaises  des  Antilles  se  composent  de  la 
Martinique  ,  et  du  groupe  d'îles  désigné  sous  le  nom  de 
Guadeloupe  et  dépendances  (1). 

Elles  sont  situées  entre  XU"  20'  et  16°  ^0*  de  latitude 
nord,  63°  10'  et  Qh°  '-lO'  de  longitude  ouest. 

La  Guadeloupe  est  divisée  en  deux  parties  par  un  bras  de 
mer  très-étroit,  appelé  rivière  salée.  On  désigne  la  partie 
occidentale  sous  le  nom  de  Basse-Terre  ou  de  Guadeloupe 
proprement  dite  ;  l'autre  reçoit  celui  de  Grande-Tertre. 

La  Basse-Terre  a  60  kilomètresde  longueur  sur  30  de  lar- 
geur moyenne  ;  elle  est  volcanique.  La  Grande-Terre  est, 
au  contraire ,  tout  entière  calcaire  ;  elle  est  un  peu  moins 
étendue  et  plus  irrégulière. 

La  chaîne  centrale  qui  traverse  la  Basse-Terre  dans  sa 
plus  grande  longueur,  du  sud-est  au  nord-ouest,  est  hérissée 
de  mornes  (2)  dont  l'altitude  moyenne  varie  entre  1,100 
et  1,300  mètres.  Elle  s'abaisse  rarement  au-dessous  de 
1,000  mètres,  si  ce  n'est  vers  ses  extrémités.  Le  sommet  de 
la  Soufrière,  presque  toujours  enveloppé  dans  les  nuages, 
s'élève  à  1,^80  mètres  ;  c'est  le  point  culminant  des  Antilles 

(1)  La  France  possède  encore  aux  Antilles  une  partie  de  l'île  St- 
Martin,  que  je  n'ai  pas  visitée. 

(2)  On  appelle  mornes  les  sommets  arrondis  ;  ceux  qui  sont  poinlus 
reçoivent  le  nom  de  jntom. 


—  22  — 

françaises.  Les  deux  versants  de  celle  chaîne  sonl  sillonnés 
de  nombreuses  vallées,  couverles  de  magnifiques  forêls. 

La  Grande-Terre  ne  présente,  au  contraire,  par  un  sin- 
gulier contraste,  qu'une  vaste  plaine  dont  les  mornes  les  plus 
élevés  n'atteignent  que  quelques  dizaines  de  mètres.  Elle  est 
presque  partout  cultivée  ;  ses  forêts  sont  réduites  à  quelques 
bouquets  d'arbres  ;  le  crypiogamiste  n'y  jieui  faire  que  de 
maigres  récoltes. 

La  plus  importante  des  îles  qui  dépendent  du  gouver- 
nement de  la  Guadeloupe  Q%i  Marie -Galante ,  plateau  calcaire 
situé  à  20  milles  au  sud-est  de  la  Grande-Terre. 

La  Martinique  est  à  110  kilomètres  au  sud  de  la  Gua- 
deloupe, dont  elle  est  séparée  par  l'île  anglaise  de  la  Domi- 
nique. Sa  forme  et  sa  constitution  géologique  sonl  à  peu  près 
les  mêmes  que  celles  de  la  Basse-Terre,  mais  elle  est  un  peu 
plus  grande.  Elle  est  traversée  aussi  dans  sa  plus  grande 
longueur,  du  sud-est  au  nord-ouest,  par  une  chaîne  de  mon- 
tagnes qui  la  divise  en  deux  versants.  Ses  mornes  sont  moins 
élevés  que  ceux  de  la  Guadeloupe  ;  la  Montagne-Pelée 
(1,350  mètres),  et  les  pitons  du  Carbet,  dont  le  plus  haut 
atteint  1,210  mètres,  sont  les  points  les  plus  élevés  de  l'île  ; 
l'altitude  des  autres  mornes  varie  entre  500  et  800  mètres. 
La  partie  sud,  beaucoup  moins  montagneuse  que  le  centre 
et  le  nord,  est  presque  partout  cultivée  ;  son  point  culminant 
est  le  Vauclin  (500  mètres). 

C'est  dans  les  vallées  qui  descendent  du  massif  des  pilons 
du  Carhet  et  de  la  Montagne-Pelée,  que  le  botaniste  doit 
diriger  ses  recherches. 

COURS  d'eau,  étangs,  marais. 

La  Martinique  et  la  Guadeloupe,  d'une  largeur  moyenne 
de  25  à  30  kilomètres,  sont  divisées  en  deux  versants  par 


—    2o  — 

une  clinîiic  de  montagnes  volcaniques.  Il  résulte  de  cette 
disposition  géologique  que  les  rivières  sont  très-nombreuses 
et  n'ont  qu'une  longueur  de  15  à  20  kilomètres.  Ce  sont  des 
torrents,  dont  le  volume  varie  d'un  jour  à  l'autre,  selon  que 
les  pluies  sont  plus  ou  moins  abondantes  dans  la  région  supé- 
rieure. Le  lit  de  ces  rivières  est  encombré  de  rochers  que 
les  eaux  ont  entraînés  et  usés  par  le  frottement  ;  la  plupart 
sont  nus  ;  ce  n'est  que  çà  et  là,  dans  les  endroits  où  la  pente 
est  moins  rapide,  qu'ils  se  couvrent  de  quelques  crypto- 
games. 

Il  se  trouve,  aux  Antilles,  un  assez  grand  nombre  de 
sources  sulfureuses  chaudes,  dont  la  température  dépasse 
quelquefois  60°.  Une  hépatique  tapisse  les  parois  des  rochers 
d'où  jaillissent  ces  sources. 

Les  étangs  ne  sont  pas  nombreux.  On  en  rencontre  quel- 
ques-uns dans  les  plaines  de  la  Grande-Terre  et  le  sud  de 
la  Martinique  ;  d'autres  sont  situés  sur  le  sommet  des  mon- 
tagnes. Ce  sont  d'anciens  cratères  transformés  en  étangs  par 
les  pluies  abondantes  de  cette  région  ;  celui  de  la  Montagne- 
Pelée  est  à  1,250  mètres.  On  y  trouve  quelques  algues. 

Il  y  a  deux  sortes  de  marais  :  les  marais  de  plaine  et  les 
marais  de  montagne. 

Les  premiers  sont  assez  nombreux  à  la  Grande-Terre  et 
dans  le  sud  de  la  Martinique  ;  ils  sont  situés  le  plus  souvent 
dans  le  voisinage  de  la  mer.  Un  assez  grand  nombre  de  Glu- 
macécs  et  une  belle  fougère,  le  Chrysodium  vulgare ,  crois- 
sent dans  ces  marais. 

Dans  la  région  supérieure ,  les  eaux  pluviales  s'amassent 
sur  les  plateaux  des  montagnes  et  y  forment  des  marécages. 
Le  plus  important  est  la  Savane-aux-Arianas ,  vaste  plaine 
située  à  1,000  mètres,  entre  le  Sans-Touché  et  le  morne  de 
la  Grande-Découverte  (  Guadeloupe  ).  Ces  marais  sont 
beaucoup  plus  intéressants   pour  le  cryptogamiste  que  les 


—  2U  — 
premiers;  on  y  trouve  des  fougères,  des  mousses   cl  des 
hépatiques^ 

ROCHERS   ET   FORÊTS. 

Dans  la  région  inférieure,  les  rochers  sont  exposés  à  l'ar- 
deur du  soleil  des  tropiques  ;  les  cryptogames  ne  peuvent 
guère  s'y  développer.  Ceux ,  au  contraire  ,  situés  à  l'ombre 
des  forêts ,  se  trouvent  dans  les  mêmes  conditions  que  le 
tronc  des  arbres  qui  les  abritent.  Dans  la  zone  supérieure  , 
on  trouve  quelques  belles  Musctnées  sur  les  rochers  toujours 
humides. 

Dans  les  contrées  tropicales,  les  forêts  des  montagnes  four- 
nissent au  cryptogamiste  les  plus  abondantes  récoltes.  Là  se 
trouvent,  en  effet,  réunies  les  conditions  les  plus  favorables 
à  la  végétation  ;  les  feuilles  des  grands  arbres  ne  laissent  pas 
pénétrer  jusqu'au  sol  les  rayons  du  soleil ,  et  des  pluies  fré- 
quentes entretiennent  une  humidité  constante.  Le  tronc  des 
arbres  disparaît  sous  un  épais  tapis  de  mousses,  d'hépatiques 
et  de  fougères  ;  les  lichens  n'y  trouvent  que  rarement  une 
petite  place  pour  se  développer,  c'est  sur  les  arbres  plantés 
autour  des  habitations  que  le  lichénographe  en  rencontrera 
la  plus  grande  quantité. 

CHAMPS   CULTIVÉS   ET   PATURAGES. 

Les  cultures  et  les  pâturages  n'offrent  rien  d'intéressant 
pour  le  cryptogamiste  ;  ce  n'est  que  sur  les  arbres  qui  les 
entourent  qu'il  peut  recueillir  quelques  espèces. 

CLIMAT. 

La  température,  qui  est  moiiis  élevée  aux  Antilles  que  sur 


—  25  — 

les  côles  de  la  Colombie,  s'abaisse  graduellement  à  mesure 
qu'on  s'élève  dans  les  montagnes. 

La  température  moyenne  annuelle,  au  niveau  de  la  mer, 
varie  de  26"  à  27°,  suivant  les  localités. 

Voici,  d'après  mes  observations ,  la  température  des  mois 
de  mars  et  avril  au  Matouba,  village  situé  à  650  mètres  sur 
le  versant  occidental  de  la  Guadeloupe  : 

Température  minima  moyenne.    .     .     17"  centigrades. 

—  maxima       —        .     .     25"         — 

—  moyenne 21°         — 

La  température  la  plus  basse  a  été  13°  5',  et  la  plus  élevée 
de  27°. 

Quatre  observations,  faites  de  midi  à  deux  heures  du  soir, 
sur  le  sommet  de  la  Soufrière,  en  mars  et  avril,  m'ont  donné 
19°  5'  pour  température  maxima  moyenne  de  ce  point,  le 
plus  élevé  des  Antilles. 

La  quantité  de  pluie  qui  tombe  annuellement  varie  suivant 
l'altitude.  Sur  la  côte ,  les  pluies  ne  sont  abondantes  que 
pendant  l'hivernage.  Au  Matouha ,  pendant  la  saison  la  plus 
sèche  de  l'année  ,  les  mois  de  mars  et  avril ,  il  n'y  a  eu  que 
dix  journées  complètement  sans  pluie.  On  peut  dire  qu'à 
une  altitude  de  1,000  mètres,  il  pleut  plus  ou  moins  tous  les 
jours. 

La  neige  et  la  grêle  sont  inconnues  aux  Antilles. 

Les  vents  alizés  soufflent  toute  l'année,  dans  une  direction 
sensiblement  constante  ,  du  nord-est  au  sud-ouest  ;  ce  n'est 
que  pendant  l'hivernage  qu'ils  changent  quelquefois  de  di- 
rection. La  violence  des  vents  rend  nécessaires  ces  plantations 
d'arbres  que  l'on  voit  au  milieu  des  cultures  de  café. 

L'hivernage  commence  à  la  fin  de  juin  et  finit  vers  les 
premiers  jours  de  novembre  ;  c'est  l'époque  de  la  plus  grande 
chaleur  ,  des  grandes  pluies,  des  orages  et  des  ouragans.  Le 
naturaliste  ne  peut  faire  de  longues  herborisations  pendant 
cette  partie  de  l'année. 


—  2(i  — 

Aux  Aiilillcs,  (»ii  1)0  distingue  pas  quatre  saisons  coininc 
en  Europe  ;  il  y  règne  un  été  éternel,  plus  ou  moins  chaud  et 
plus  00  moins  humide,  suivant  l'époque  de  Tannée.  Il  ré- 
sulte de  cette  chaleur  et  de  celte  humidité  constantes  qu'un 
assez  grand  nombre  de  plantes  doivent  se  trouver  en  fructi- 
fication toute  Tannée.  Cependant,  il  y  a  un  printemps  végétal 
qui,  comme  le  nôtre,  commence  en  mars  et  finit  en  juin  ; 
à  cette  époque  seulement,  on  peut  trouver  en  bon  état  un 
certain  nombre  de  phanérogames  ,  la  plupart  des  fougères 
hétérophylles  (  Acrosticliées  ,  Danœées  ,  etc.  ) ,  quelques 
mousses  et  hépatiques. 

C'est  aussi  le  printemps  pour  le  règne  animal  ;  l'oiseau- 
mouche  ,  le  colibri  et  les  autres  oiseaux  qui  peuplent  les 
forèis,  nichent  en  mars  et  en  avril. 


DIVISION   EN    PLUSIEURS   REGIONS. 

De  Tcliide  du  sol  et  du  cUmat ,  il  résulte  que  les  difTé- 
rences  que  Ton  observe  dans  la  distribution  des  végétaux  , 
aux  Antilles,  sont  dues  principalement  à  la  chaleur  et  à  l'hu- 
midité, qui  varient  suivant  Tallitude. 

Si  Ton  étudie  la  végétation  dans  les  plaines,  sur  le  versant 
boisé  des  montagnes  et  vers  leur  sommet  dénudé ,  on  voit 
que  ces  îles  présentent  trois  régions  botaniques  bien  dis- 
lincles  : 

1°  La  région  inférieure  ou  région  des  cultures  (regiocam- 
pestris)  ; 

2°  La  région  moyenne  ou  région  des  forêts  (rcgio  syl- 
vatica)  ; 

3°  La  région  supérieure  (rcgio  .mprasylvalira). 


I 


—   -'7 


1"=  Région  (  Reffio  cainpegtt'îg  ). 

La  région  inférieure ,  généralement  cultivée,  commence 
au  niveau  de  la  mer  et  s'élève  sur  le  flanc  des  montagnes 
jusqu'à  500  mètres. 

Les  environs  du  camp  Jatofc  et  du  IlJatouba  (Guadeloupe) 
sont  les  seules  localités  où  l'habitant  soit  allé  s'établir  h  une 
plus  grande  altitude.  Les  plantes  annuelles  et  bisannuelles 
qu'on  cultive  dans  la  région  inférieure  sont  remplacées  ici  par 
des  plantes  vivaces,  le  café  et  le  rocou,  qui  protègent  le  sol 
contre  les  pluies  et  ne  nécessitent  annuellement  qu'un  labour 
léger  el  partiel.  Les  plantations  de  café  de  ï habitation  Planel 
sont  à  700  mètres,  limite  de  la  culture  aux  Antilles. 

La  violence  des  vents  ,  l'abondance  et  la  fréquence  des 
pluies  empêchent  le  colon  d'aller  s'établir  plus  haut.  Lors- 
qu'il aurait  labouré  le  sol ,  il  verrait  la  terre  végétale  en- 
traînée par  les  pluies  dans  les  vallées  inférieures,  les  seules 
où  la  culture  soit  avantageuse  ;  et  il  ne  lui  resterait  qu'un 
sol  aride  pour  l'indemniser  de  ses  dépenses. 

La  flore  de  celte  zone  se  compose  d'un  assez  grand 
nombre  de  phanérogames ,  surtout  de  Glmnacécs.  Le  cryp- 
togamiste  fera  d'assez  belles  récoltes  dans  quelques  vallées 
boisées  ;  mais,  dans  les  parties  cultivées,  il  ne  trouvera  qu'un 
petit  nombre  d'espèces  sur  les  arbres  plantés,  comme  on  l'a 
dit,  autour  des  habitations  et  des  cultures  de  connc  à  sucre, 
café,  cacao,  manioc,  rocou,  coton,  etc. 

*i'  Kégion  (Regio  ëyîvatica). 

Cette  région  commence  à  500  mètres  et  se  termine  à 
1,200,  limite  supérieure  des  forêts. 


'  •  28  — 
Dans  quelques  \ allées,  piincipalenient  autour  du  massif 
des  pitons  du  Carbct  (Martinique),  et  sur  le  versant  oriental 
de  la  Guadeloupe ,  les  forêts  descendent  au-dessous  de 
500  mètres,  et  avec  elles  un  certain  nombre  des  espèces 
de  la  partie  inférieure  de  cette  région. 

La  limite  supérieure  est  bien  plus  nettement  tranchée  ;  à 
la  Martinique  comme  à  la  Guadeloupe,  les  forêls  cessent  à 
1,200  mètres.  Il  y  a  cependant  une  légère  différence  entre 
les  deux  versants,  les  forêts  s'élèvent  un  peu  moins  haut  sur 
le  versant  oriental  qui  est  exposé  aux  vents  alizés. 

Des  pluies  presque  quotidiennes  entretiennent  une  humi- 
dité constante,  éminemment  favorable  à  la  végétation.  Dans 
les  forêts  vierges  du  Nouveau  Monde,  les  cryptogames,  pro- 
tégées contre  l'ardeur  du  soleil  par  l'ombre  des  grands 
arbres,  se  développent  avec  une  vigueur  inconnue  dans  les 
régions  tempérées.  La  végétation  tropicale  est  là  dans  toute 
sa  splendeur  ;  les  fougères  arborescentes  s'élèvent  jusqu'à  12 
et  15  mètres,  celles  qui  sont  herbacées  présentent  des  dimen- 
sions encore  plus  extraordinaires  :  j'ai  vu,  sur  une  souche  de 
Pteris  crassipes,  quatre  feuilles  dont  la  plus  petite  mesurait 
15  pieds. 

Les  petites  fougères,  les  mousses  et  les  hépatiques  croissent 
assez  rarement  sur  le  sol,  mais  les  rochers  et  surtout  les 
arbres  en  sont  littéralement  couverts.  Les  lichens  sont  peu 
abondants  dans  les  forêts,  mais  d'élégantes  muscinécs  aux 
brillantes  couleurs  pendent  en  longues  guirlandes  à  la  ma- 
nière de  nos  usnées,  et  laissent  bien  loin  derrière  elles  la 
teinte  sombre  et  triste  de  ces  dernières  qui,  du  reste,  sont  en 
parfaite  harmonie  avec  la  teinte  sévère  des  forêts  de  pins  de 
nos  montagnes,  mais  présenteraient  un  singulier  contraste 
avec  l'aspect  toujours  riant  de  la  forêt  vierge. 

Cette  zone,  caractérisée  par  un  grand  nombre  d'espèces 
spéciales,  est  de  beaucoup  la  plus  riche  en  cryptogames. 


—  29  -^ 

principalement  dans  sa  partie  moyenne  ;  on  doit  citer  surtout 
les  belles  forôts  du  Matouba ,  de  la  Rivière-Rouge ,  du 
■morne  de  la  Découverte  et  de  la  Rivière-St- Louis  (Gua- 
deloupe), des  pito7is  du  Carhet  et  de  la  Montagne-Pelée 
(Martinique). 

3"  Région  (Regio  supfatytvatica). 

La  3*  région  commence  à  1,200  mètres,  et  a  pour  limite 
supérieure  le  sommet  de  la  Soufrière,  point  culminant  des 
Antilles  françaises,  qui  s'élève  h  1  ,il80  mètres  au-dessus  du 
niveau  de  l'Océan.  Il  résulte  de  cette  délimitation  que  cette 
zone  n'est  représentée  à  la  Martinique  que  par  le  sommet 
de  la  Montagne-Pelée. 

dette  région  présente  un  tel  contraste  avec  celle  des  forêts 
que,  vu  du  large,  le  sol  ne  paraît  couvert  que  d'un  épais  et 
court  gazon  ;  on  dirait  d'un  pâturage  des  Alpes,  elles  her- 
borisations y  paraissent  beaucoup  plus  faciles  qu'elles  ne  le 
sont  réellement.  Les  arbres,  les  lianes  et  les  plantes  épineuses 
ont,  il  est  vrai,  disparu,  mais  ils  sont  remplacés  par  une 
multitude  d'arbrisseaux  rabougris  et  de  plantes  herbacées , 
tellement  serrés  et  entrelacés  que  la  marche  y  est  très- 
pénible. 

Cette  région  est  plus  froide  que  les  précédentes,  les  fou- 
gères n'y  sont  représentées  que  par  de  petites  espèces  ; 
l'oiseau-mouche  et  le  serpent  s'élèvent  rarement  jusqu'à 
celle  altitude.  Cependant  elle  n'est  pas  sans  intérêt  pour  le 
cryptogamiste,  car,  si  la  température  n'est  pas  assez  élevée 
pour  permeltre  le  développement  des  grandes  fougères  de  la 
zone  des  forêts,  les  nuages  et  les  brouillards  protègent  le  sol 
contre  l'ardeur  du  soleil,  et  entretiennent  une  humidité 
suffisante  pour  la  végétation  des  mousses  et  des  hépatiques. 

La  flore   cryptogamique  du   petit   plateau  qui  forme  le 


—  80  - 

sommet   de   la   Soufrière   (1  ,ù80    mètres)   se   com|>ose  de 
1 2  espèces  ainsi  réparties  : 

Fougères  ......  1  espèce. 

Lycopodes 2      id. 

[■Mousses 5      id. 

Hépatiques.    ...'..  2      id. 

Lichens 1      id. 

Algues 1      id. 

Total.     ...  12  espèces. 


1'^^  PARTIE. 


FOUGERES  ET  LYGOPODIAGEES. 

Dans  les  régions  équatoriales ,  la  famille  qui  présente  le 
plus  grand  nombre  d'espèces  et  les  formes  les  plus  variées 
et  les  plus  gracieuses  est,  sans  contredit,  celle  des  fougères. 
Il  y  en  a  de  toutes  les  dimensions,  depuis  V Hecistopteris  pu- 
niila,  qui  n'a  que  quelques  millimètres,  jusqu'aux  Cyathea, 
qui  sont  de  grands  arbres. 

Leurs  feuilles,  linéaires  dans  les  Vittaria^  sont  très-large- 
ment arrondies  dans  V Hyynenodium  ;  simples  dans  le  genre 
Acrostichum ,  elles  sont  très-finement  découpées  dans  cer- 
tains Diksonia  ,•  transparentes  dans  les  Hymenophyiiées , 
elles  sont  épaisses  et  charnues  dans  V Hymenodium  et  les 
Dancea.  Elles  sont  tantôt  glabres ,  tantôt  couvertes  de  poils 
fins  et  soyeux,  d'écailles  noires  ou  dorées,  ou  d'épines  nom- 
breuses et  assez  fortes.  Ordinairement  vertes,  elles  prennent 


^////feiw   Soc.lin^.'/e  J^''"' 


2'Sé^  7om/K/Z  / 


\ 


//n,„:^f..  r  M,,,i«„..t  /Il 


—   31   — 

qiielqiK'foi.s  une  teinte  plus  ou  nioins  grise,  glauque  ou  rou- 
geâtre.  Elles  naissent  au  sommet  d'une  haute  tige,  ce  qui 
donne  à  la  plante  le  port  d'un  palmier,  ou  bien  elles  sortent 
d'une  souche  enfoncée  dans  la  terre,  ou  d'un  rhizome  qui 
rampe  sur  les  rochers  et  les  arbres ,  ou  s'enroule  autour 
de  leur  tronc  jusqu'à  une  grande  hauteur. 

Dans  certains  genres ,  les  feuilles  sont  toutes  semblables  , 
tandis  que  d'autres  ont  des  feuilles  stériles  et  des  feuilles 
fructifères  distinctes  ;  quelquefois ,  ces  dernières  conservent 
à  peu  près  la  forme  des  feuilles  stériles  (  Acrostichiim )  ; 
d'autres  fois ,  elles  présentent  des  modifications  |)rofondcs 
(Feea,  Rhipidopieris ,  Olfersia). 

Les  fructifications,  placées  ordinairement  sur  la  face  infé- 
rieure de  la  feuille  ,  sont  quelquefois  éparses,  d'autres  fois 
disposées  en  lignes  régulières  continues  ou  interrompues,  ou 
tellement  rapprochées  qu'elles  couvrent  la  feuille  tout  entière. 

On  trouve  les  fougères  dans  toutes  les  stations  :  au  bord 
des  chemins  ,  sur  les  rochers  ,  les  murs ,  au  sommet  des 
arbres,  parmi  les  mousses,  dans  les  forets ,  les  pâturages,  les 
marais ,  les  rivières  ;  depuis  le  niveau  de  l'Océan  jusqu'au 
sommet  des  montagnes. 

La  plupart  des  espèces  croissent  indifféremment  sur  la 
terre,  les  rochers  ou  les  arbres.  Cependant,  on  trouve  presque 
toujours  les  Chrysodium,  ISevrocallis  et  Olfersia  sur  la  terre, 
les  autres  Acrosiichées  sur  les  arbres  et  les  rochers  ;  les 
Adianiées  et  les  Piéridécs  sur  la  terre  ;  les  Asplenium  sur 
les  rochers  et  les  arbres  ;  les  DipLaziiim  sur  la  terre  dans 
les  forêts  humides  ;  la  plupart  des  Aspidium  au  bord  des 
chemins  et  dans  les  haies  ;  les  Davaliiées  et  les  Cyathéacécs 
dans  les  forêts.  Les  Meniscium  préfèrent  les  savanes  ;  Y  As- 
plenium deniaïuni  ne  se  trouve  que  sur  les  rochers  ;  VAs~ 
plenium  obtusifoliuin  croît  sur  les  pierres  dans  les  ruissciiux 
des  forêts  ;  le  Chrysodium  vulgare   habite  les    marais  des 


—  32  — 
plaines,  el  le  Lycopodium  Carolinianum  ceux  des  moiiia- 
giies  ;  le  Pieris  incisa  ne  se  trouve  que  dans  le  voisinage  des 
sources  sulfureuses,  elc. 

Les  terrains  calcaires,  ordinairement  beaucoup  moins  riches 
en  cryptogames  que  les  terrains  siliceux  ,  ne  présentent  aux 
Antilles  que  des  mornes  peu  élevés  ;  leur  flore  ptéridologique 
est  très-pauvre.  Les  espèces  suivantes  sont  les  seules  qui 
m'aient  paru  spéciales  au  calcaire  : 

Pten's  grandifotia  ].. 
yJsplenium  deniatiim  L. 
Goniopteris  scolopendrioides  Presl. 
Aneimia  adianiifolia  S\v. 

(^elte  dernière  espèce  se  trouve  aussi  dans  les  terrains 
volcaniques ,  mais  seulement  sur  les  enduits  calcaires  des 
murs.  Le  Pieris  longifoUa  L.  no  croît  à  la  Guadeloupe  que 
sur  les  terrains  calcaires  où  il  atteint  de  très-grandes  dimen- 
sions, mais  on  le  trouve  à  la  Martinique  dans  les  terrains 
volcaniques  (1). 

Dans  la  région  inférieure,  les  fougères  sont  assez  rares,  si 
ce  n'est  dans  les  forêts  de  quelques  vallées  humides.  Les 
espèces  particulières  à  cette  zone  sont  : 

Trichomanes  Bancroftii  H.  et  Grév. 
Didymoglossum  Kraussi  Presl. 
Chrysodium  vulgare  Fée. 
Pieris  grandi folia  L. 
Plei'is  pedata  L. 
Hemioniiis  palmata  L. 
Asplenium  serralum  L. 
Asplenium  pumilum  Sw. 

(1)  J'ui  vu  également  cette  espèce  sur  les  rochers  volcaniques,  à  La 
Palma  el  à  Ténérife  (.îles  Canaries). 


Asplemum  dentatum  l. 
(ïoniopteris  scolopendrioides  Presl. 

Dans  la  région  moyenne,  les  fougères  sont  excessivement 
abondantes  sur  la  terre,  les  rochers,  et  principalement  sur 
les  arbres.  Les  espèces  spéciales  sont  très-nombreuses  ;  voici 
les  plus  communes  ou  les  plus  remarquables  : 

Trichomanes  alatum  Sw. 
Trichomanes  rigidum  Sw. 
Hymenophyllum  fucoides  h'  v. 
Hymenophylium  polyanthos  Sw. 
Acrosticlium  viscosum  Sw. 
Acrostichum  Feei  Bory. 
Acrostichum  Boryanum  Fée. 
Acrostichum  Plumieri  Fée. 
Hymenodium  crinitum  Fée. 
Nevrocallis  prœstantissima  Fée. 
Lomaria  striata  Sw. 
Blechnum  voiubile  Klf. 
Vittaria  graminif'olia  Klf. 
Lindsaya  montana  Fée. 
Pteris  crassipes  Ag. 
Asplenium  serra  Lang. 
Asplenium  sidcatum  Lmk. 
Diplazium  plantagincum  Sw. 
Aspidium  tricliophorum  Fée. 
Phegopteris  decussata  Mett. 
Polypodium  CompioniœfoLium  Desv. 
Potypodium  cultratum  "Willd. 
Polypodium  glaucophyllum  Kze. 
Diksonia  Lindeni  Hook. 
Cyathea  Imrayana  Hook. 
Cheirogtossa  palmaia  Presl. 


-   2k  — 
Uaiis  la  zone  supérieure ,   les   fougères   sont    peu    nom- 
breuses ;  il  n'y  a  que  deux  espèces  spéciales  qui  y  soient 
assez  communes,  ce  sont  : 

Lomaria  violacea  Fée. 

Lycopodium  curvaium  Sw. 

Le  Meriensia  Bancroftii  Kze. ,  et  le  Lycopodium  Caroli- 
nianum  ]..  sont  plus  rares,  et  descendent  quelquefois  dans 
la  région  des  forêts. 

I.  HYMÉNOPHYLLÉES. 

1.  FEEA  Bory. 

1.  F.  POLYPODINA  Bory;  Trichomanes  spicatum  Hedw.  ; 
coll.  Husn.,  n-^  Zi02. 

Alt.  200-500'".  —  Sur  les  talus  dans  les  bois  humides , 
rare. — Canal  de  la  forêt  de  Choisy  ;  Ste-Rose  (Guad.). 

2.  NEUROMANES  Trev. 

1.  N.  Hedwigii  Van  de  Bosch.  ;  Trichomanes  pinnatum 
Hedw.  ;  Husn.,  n"  403. 

Alt.  125-500"'. — ïalus  des  ravines,  rare. —Petit- Bourg  ; 
Ste-Rose  (Guad.). 

3.  TRICHOMANES  L. 

1.  T.  siNUOSUM  Rich.  ;  Husn.,  n"  UH). 

Alt.  250-800'". — Sur  les  arbres,  principalement  sur  les 
fougères  arborescentes;  assez  commutée  à  la  Guadeloupe, 


—  35  — 
plus  nip  à   la    iMartiniqiie.  —  Le   camp   Ralata  ;    fontaine 
Absalon  (>Iart.).  Forêt  de  Choisy  ;  le  .Matouba,  etc.  (Guad.). 

2.  T.  CRIPSUM  L.  ;  Husn.,  n°  605. 

Alt.  250-800". — Sur  les  vieilles  souches  et  les  arbres. — 
Fontaine  Didier;  pitons  du  Carbet  (Wart.).  Rivière  Rouge; 
vallée  St-Louis  (Guad.). 

3.  T.  ACCEDENS  Presl.  ,  sec.  Fournier  ;  T.  crispum , 
var.  B,  remotum  Fée  ;  Husn,,  n°  60/i. 

Alt.  600-1, lOO". — Sur  la  terre  et  les  arbres.— Morne  de 
la  Découverte  (Guad.). 

Celte  plante  n'est  peut-être  qu'une  variété  de  l'espèce  pré- 
cédente ;  le  caractère  tiré  de  l'écartement  des  pinnules  est 
assez  variable.  On  trouve  parfois  sur  la  même  souche  des 
frondes  à  pinnules  distantes  et  des  frondes  à  pinnules  imbri- 
quées. 

h.  T.   Kaulfussii  Hook.  et  Grév.  ;  Husn.,  n»  ^i06. 

Alt.  750-1,200"". — Sur  la  terre  et  les  vieux  arbres. — 
Montagne  Pelée  (Mart.).  Bains  chauds  du  Matouba.  Assez 
commune  dans  la  partie  supérieure  du  morne  de  la  Décou- 
verte (Guad.). 

5.  T.  l'Herminieiu  Féo,  Histoire  des  fougères,  p.  107, 
t.  XXIX,  fig.  1;  Husn.,  n"  607. 

Alt.  950-1, 050"\ — Cette  jolie  espèce  croît  sur  les  arbres, 
aux  bains  chauds  du  Matouba  et  à  la  Savane-aux-Ananas 
(Guad.). 

6.  T.  BANCROFTti  Hook.  et  Grév,  ;  Tr.  coriaceum  Kze., 
AnaL,  t.  XXTX,  fig.  1  ;  Husn.,  n"  609. 


ew  BB  «B 
Alt.  200^500"», —Sur  les  arbres  à  écorce  cariée. '^  Forêt 
(ie  Choisy  (Guad.). 

C'est  probablement  cette  espèce  que  M.  Fée  (Hist.  des 
foug.,  p,  107)  indique  sous  le  nom  de  T.  holopterum  Kze. 

7.  T.  ALATUM  Sw.  ;  PL,  ûl.,  t,  L,  flg.  D;  Husn.,  n"  608. 

Alt.  500-850"'.  —  Sur  la  terre  et  les  arbres. —  Pitons  du 
Carbet  ;  montagne-Pelée  (Mart.).  Abondante  aux  environs 
du  Matouba  (Guad.). 

8.  T.  BRACHYPUS  Kze.  ?  ;  Husn.,  n"  Zill. 

Alt.  300'".  —  Sur  les  arbres  dans  la  forêt  de  Choisy 
(Guad.). 

9.  ï.  BRASILIENSE  Desv.  ;  Husn.,  n°  ^12. 

Alt.  250-750"',— Sur  les  rochers  et  les  arbres.— Fontaine 
Didier  ;  pitons  du  Carbet  (Mart.  ).  Rivière  aux  Écrevisses  ; 
rivière  Rouge  (Guad.). 

10.  T.  EXIMIUM  Kze.  ;  Husn.,  n"  424. 

Alt.  575"'. — Au  pied  des  arbres. — Rivière  Noire  (Guad). 

H.   T.   RIGIDUM  Sw.  ;  Husn.,  n"  413. 

Alt.  700-1,000'".— Montagne-Pelée  (Mart.).  'Assez  com- 
mune dans  les  forêts  de  la  Guadeloupe. 

12.  T.  Prieurei  Kze.  ;  Anal.,  p.  48;  Husn.,  n"  414. 

Alt.  650-900"'.  —Sur  la  terre  dans  les  forêts. —  Le  Ma- 
touba ;  rivière  St-I,oiiis  ;  morne  de  la  Découverte  (Guad. ). 


—  37  — 


U.  DYDYMOGLOSSUM  Deso. 

1.  D.   Kraussii  Presl.  ;  Husn.,  n°  415. 

Alt.  50-500'". — Sur  les  rochers  et  les  arbres. — Jardin-des- 
Plantes  ;  fontaine  Didier;  le  camp  Balata  (Mart.).  Rivière 
Noire  ;  rivière  St-Louis  (Guad.) 

2.  D.  FRUCTUOSUM  Fée,  Hùi.  des  foug.  ,  p.  112, 
t.   XXVIII,  fig.   3;    Husn.,  n"  kl6. 

Alt.  350"'.  —  Sur  les  arbres  dans  la  forêt  de  Choisy 
(Guad,). 

3.  D.   HOOKERI  Presl.  ;  Husn.,  n"  Zil9. 
Avec  l'espèce  précédente. 

U.  D.  SPHENOÏDES  Presl.  ;  Husn.,  n"»  420,  /i21. 

Alt.  aOC-GOO-".— Sur  les  arbres.— Rivière  St-Louis;  forêt 
de  Choisy  (Guad.). 

5.  D.  MUSCOIDES  Desv.  ;  Husn.,  n°  UIS. 
Alt.  300-450™.— Forêt  de  Choisy  (Guad.). 

6.  D.  LACERATUM Fée,  Hist.  des  foug.,\>.  113,  t.  XXXII, 
fig.  1  ;  Husn.,  \\°  417. 

Alt.  350™.— Sur  les  arbres. — Forêt  de  Choisy  (Guad.). 

7.  D.  ANGUSTIFRONS  Fée,  Hist.  des  foug.,  p.  113, 
t.  XXVIII,  fig.  5;  Husn.,  n"  417. 


—  38  — 

Alt.  300-750'". — Sur  les  rochers  et  les  arbres. — Forêt  de 
Choisy  ;  rivière  Rouge  (Guad.). 

8.  D.   PUNCTATiJM  Desv.  ;  Husn. ,  n"  Zi22. 

Alt.  250-800'". —Sur  les  arbres.  —  Fontaine  Didier;  le 
camp  Balata  (IVlart.).  Assez  abondante  dans  la  vallée  St-Louis 
(Guad.). 

9.  D.  MEMBBANACEUM  Desv.  ;  Lecanium  membranaceum 
Presl.  ;  Pi.,  fd.,  t,  CI,  fig.  A  ;  Husn.,  n"  Zi23. 

Alt.  250-800"'. — Sur  les  rochers  et  les  arbres,  dans  les 
forêts  humides. — Fontaine  Didier;  pitons  du  Carbet  (Mart.). 
Cascade  de  la  rivière  Noire  ;  vallée  St-Louis  (Guad.). 

Obs. — Plusieurs  des  Didymoglossum  énumérés  dans  cette 
liste  sont  très-voisins  les  uns  des  autres;  je  doute  que  toutes 
ces  formes  soient  réellement  des  espèces.  Les  frondes  pré- 
sentent souvent  sur  le  même  rhizome  d'assez  grandes  diffé- 
rences ;  elles  sont  plus  ou  moins  allongées,  plus  ou  moins 
découpées,  avec  des  pyxidules  plus  ou  moins  saillantes. 

Le  naturaliste  qui  travaille  dans  son  cabinet  peut  décrire 
et  figurer  deux  formes  qui  paraîtront  distinctes  ;  mais,  lors- 
qu'on se  trouve  au  milieu  des  forêts  vierges  des  régions 
tropicales,  on  est  quelquefois  bien  embarrassé  pour  assigner 
une  limite  à  ces  espèces  qui  avaient  semblé  bien  caracté- 
risées, d'autant  plus  qu'on  en  trouve  souvent  plusieurs  crois- 
sant ensemble  sur  le  même  arbre,  et  présentant  des  formes 
intermédiaires. 

Ces  observations  s'appliquent  également  à  certains  Aspi- 
dium  et  Polypodium  des  Antilles.  Plusieurs  de  ces  espèces 
diffèrent  moins  entre  elles  que  VAspidium  acuieatum  d'Eu- 
rope diffère  de  sa  variété  angulare,  et  le  Polystichum  spinu- 


n 


—  39  — 
losum  de  sa  variété  dilatatum.  Ces  formes  ne  sont  pas  géné- 
ralement considérées  comme  espèces  (3Iildc,  fil.  europ.  ; 
Koch,  synop.  ;  Gren.  et  God.,  il.  fr.  ;  Coss.  et  Germ.,  fl. 
par.,  etc.),  parce  que  ces  plantes  sont  communes,  que  tout 
le  monde  peut  les  étudier  dans  leurs  différentes  stations, 
et  se  convaincre  que  ce  ne  sont  que  des  variations  d'un 
même  type  spécifique.  Il  n'en  est  pas  de  même  pour  les 
plantes  exotiques  ;  elles  sont  le  plus  souvent  décrites  d'après 
des  échantillons  d'herbier,  et  le  voyageur  n'a  pas  toujours  le 
temps  de  recueillir  toutes  les  formes  intermédiaires. 


5.  HYMENOPHYLLUM  Sm. 


1.  H.  FtJGOIDES  Sw.  ;  Leplocionmm  fucoïdes  Fresl.  ; 
Husn. ,  n°  551. 

Alt.  725-1050'".  —  Sur  les  vieux  arbres.  —  Pitons  du 
Carbet  (Mart. ).  Rivière  Rouge;  morne  de  la  Découverte  ; 
bains  chauds  du  Matouba  (Guad.). 

2.  H.  POLYANTHOS  Sw.  ;  Husn. ,  552. 

Ail.  650-1, 050"\  — Sur  les  rochers  et  les  arbres.  —  iMon- 
tagne-Pelée  (  Mart.  ).  Bains  chauds  du  Matouba  ;  rivière  St- 
Louis  (Guad.). 

3.  H.  CRISPUM  H.  B.  K.  ;  Husn. ,  n°  557. 

Alt.  1,125"".  ^  J'ai  trouvé  cette  espèce  sur  un  vieil  arbre, 
en  montant  à  la  Découverte  du  côté  de  la  rivière  Rouge 
(  Guad.  ). 

U.  H.  HIRSUTUM  Sw.  ;  Husn.  ,  n°  553. 


—  uo  — 

Alt.  070-925"".  —  Sur  les  rochers  elles  arbres.  —Rivière 
Rouge  (Guad.  ). 

5.  H.  LATIFRONS  V.  deii  Bosch.  ;  Fée,  Hist.  des  foug. , 
t.  XXXI,  fig.  U-,  Husn.  ,n''55i. 

Alt.  990-1,200"'.  —  Sur  les  arbres,  parmi  les  mousses.  — 
Savane-aux- Ananas;  source  de  la  rivière  Glace  (Guad.). 


( 


6.  H.  HIRTELLUM  Sw.  ;  Husu. ,  n°  556. 

Alt.  550-900'".  —  Sur  les  rochers  et  les  arbres.  —  Pitons 
du  Carbel  (  Mart.  ).  Rivière  Rouge  ;  rivière  aux  Écrevisses 
(Guad.). 

7.  H.  CILIATUM  Sw.  ;  Husn.,  n"  555. 
Alt.  600"'.  —  Forêt  de  Choisy  (Guad.). 

8.  H.  sericeumSw.  ;  PI.  fd.,  t.  LXXIII  ;  Husn.,  n"558. 
Alt.  850™.  —  Sur  les  arbres.  — Rivière  (Guad.). 

II.  POLYPODIACÉES. 

TRIB.  I.  —  ACROSTICHE  ES. 

1.  ACROSTICHUM  L. 

1.  A.  LONGIFOLIUM  Sw.  ;  Fée,  Hist.  des  Acrost.,  t.  XLI; 
Husn.,n°  319. 

Alt,  800".  —  Sur  les  arbres.  —  Au-dessus  de  l'habitation 
Planel,  au  Matouba  (Guad.). 


—  /il  — 

2.  A.  alisMtEFOLIUM  Fée,  /.  c.  ,  p.  28,  t,  III;  Husii. , 
n"  320. 

Alt.  400"'.  —  Sur  les  vieux  arbres ,  près  de  la  fontaine 

Absaioii  (.Mart.  ). 

3.  A.   SCANDENS  Bory  et  Fée,  L  c.  ,  p.  33  ,  et  Hist.  des 
foug.,  t.  I,  fig.  1  ;  Husn.,  n°321. 

Alt.  l.OOO-l.SSO*".  —  Sur  les  arbres.  -Morne  de  la  Dé- 
couverte ;  source  du  Galion  (Guad.). 

U.  A.  L'Herminieri  Bor.  et  Fée,  Hist.  des  Acrost.,p.  /i3, 
t.  II;  Husn.,  n'^  317. 

Alt.  /lOO"".  —  Forêts  de  Ste-Rose  (Guad.). 

5.  A.   VISCOSUM  Sw.  ;  Husn.,  n°  318. 

Alt.  650-1,100'".  --  Assez  commune  sur  les  arbres,  dans 
les  forêts  du  morne  de  la  Découverte  (Guad.), 

6.  A.  Feei  Bory  ;  Fée ,  l.  c.  ,  t.  XVIII,  Hg.  2  ;  Husn. , 
n"  322. 

Alt.  925-1,200'".  — Sur  les  arbres,  parmi  les  mousses.  — 
Bains  chauds  du  Watouba  ;  morne  de  la  Découverte  (Guad.), 

7.  A.  Martinicense  Desv.  ;  Fée ,  Le,  t.  XVI ,  fig.  3  , 
Husn.,  n°  316. 

Alt.   220-750"'.  —  Sur  les  arbres,  —  Fontaine  Didier  ; 
fontaine  Absalon  (Mart.).  Le  Matouba  (Guad.). 

8.  A.  LAMiNARioiDES  Fée,  sec.  Fournier  ;  Husn.,  n»  315. 
Alt.  800'".  —  Forêt  du  morne  de  la  Découverte  (Guad). 


—  U'2  — 
9,  A.   BORYANUM  Fée,  /.  c. ,  p.  60,  t.  I  ;  Husn.,  n"  316. 

Alt.  650-1,150".  —  Sur  les  arbres.  —  Pitons  du  Carbet 
(Mari.).  Le  Nez-Cassé  ;  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

10°  A.  UNDULATUM  Wild.  ;  PI.,  fil.  ,  t.  CXXVI ;  Husn.  , 
n"  310. 

Alt.  500-950'".  — Assez  abondant  sur  les  arbres  ,  dans  les 
forêts  de  la  montagne  Pelée  (Mart.). 

11.  A.  PLUMIER!  Fée;  Pi.,  fil.,  t.  CXXVII,  fig.  d  ;  Husn., 
n"  311. 

Alt.  750-1,150"'.  — Sur  les  arbres,  parmi  les  mousses. 
—  3Ionlagne-Pelée  (Jlart.).  Morhede  la  Découverte  (Gùad.). 

12.  A.  APODUM  Klf.  ;  Husn.  ,  n°  31i2. 

Alt.   000-750™.   —  Sûr  les  arbres.  —  Mdntagne-Peléc 

(Mart.). 

13.  A.    ERlNACEUM  Fée,   /.  c. ,  p.  61;  A.    Liè'bntdnni 
Fourn.  ;  Husn.,  n°  313. 

Alt.  550-1,000"'. —  Sur  les  arbres  des  bofds  de  (a  rivière 
St-Loùis  (Guad.). 

2.  HYMENODIUM  Fée. 

1.   H.  CRINITUM  Fée;  Acrostichum  crinitum  L.  ;  PL,  fil., 
t.  CXXV;  Husn.,  n«  309. 

Alt.  450-800'". — Sur  les  arbres  dans  les  forêts  humides. — 
Pitons  du  Garbet  (Mart.).  Rivière  St-Lonis  (Guad.). 


—  Ù3   — 

5.  €HRYS0D1UM  Fée. 

1.  C.  VULGAiiE  Fée  ;  Acrosiichiim  aureum  L.  ;  PI.,  fil. , 
t.  CIV;  Husu.,  307. 

Ail.  0'".  «—  Dans  les  marais  des  bords  de  la  mer.  —  Forl- 
dc-France  (Mart.).  La  Pointe-à-Pilre  (Guad.). 

U.  RIIIPIDOPTERIS  Schott. 

1.  R.  PELTATA  Scb.;  Pi.,  fil.,  t.L,  fig.  A;  Husn.,  noSOS. 

Alt.  500-1,100°.  —  Sur  les  rochers  et  les  arbres  parmi 
les  mousses.  — La  Callebasse  (Mart.).  Rivière  Rouge  ;  morne 
de  la  Découverte  (Guad.), 

5.  NEVROCALLIS  Fée. 

1.  N.  prjESTANTISSIMA  Fée,  /.  c,  p.  89,  t.  LII;  Husn., 
n»  325. 

Alt.  650-800'".  — Cette  belle  fougère  croît  dans  les  forêts 
humides  de  la  vallée  St-Louis  (Guad.). 

6.  LOMARIOPSIS  Fée. 

1.  L.  SORBIFOLIA  Fée;  PI.,  fil.,  t.  CXVII;  Husn.,  n° 306. 

Alt.  oOO-gSO"*.  —  Forêts  du  Nez-Cassé  et  de  la  vallée  St- 
Louis  (Guad.). 

Cette  espèce  s'enroule  autour  des  arbres  jusqu'à  la  hau- 
teur de  5  à  6  mètres. 


—  hh 


7.  OLFËKSIA  Raddi. 

1.  0.  CERVINA  Kze;  PL  fil.,  t.  CLIV;  Husn.,  n"  324. 

Alt.  250-720"'.  —  Fontaine  Didier  ;  pilons  du  Carbet 
(Mart.  ).  Rivière  Noire;  le  Matouba ,  etc.  (Guad.  ). 

M.  Fée  [Hùt.  des  foug.,  p.  7  )  dit  que  celte  plante  croît 
sur  les  arbres  et  les  rochers.  Dans  les  haies  et  les  forêts  des 
Antilles,  où  elle  n'est  pas  rare,  je  l'ai  toujours  trouvée  sur 
la  terre  et  jamais  sur  les  arbres. 

8.  POLYBOTRYA  //  et  B. 

1.  P.  OSMUNDACEA  H.  et  B.;  Husu,,  n"  323. 

Alt.  250-650"'. — Rhizome  gros,  couvert  de  longues  écailles 
roussâlres ,  rampant  sur  l'écorce  des  arbres.  —  Fontaine 
Didier;  fontaine  Absalon   (  Mari.  ). 


Trib.  II.— lomariees. 

1.  LOMARIA  Wilid. 

\.  L.  EXALTATA  Fée,   Hist.   des  foug.,  p.  10,  t.  III; 
Husn.,  n"  302. 

Alt.  700-1,050'". —  Sur  la  terre  dans  les  forêts, —  Mon- 
tagne-Pelée (Mart.).  Morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

2.   L.  ATTENUATA  Willd.  ;  Husn.,  n"  301. 

Alt.  700-1,100'».  —  Sur  les  arbres.   —  Monlagne-Pelée 
(Mart.).  Le  Nez-Cassé;  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 


9m  kH  "n 
3.  L,  BOBUSTA  Fée;  Husn.,  u"  303. 

Alt.  1,250".  —  Croît  au  milieu  des  Sphagnum,  sur  le 
sommet  du  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

U.  L.  STRIATA  Sw.  ;  Husn.,  n°  303. 
Alt.  550-1,150"". — Dans  les  haies  et  les  bois.— Pilons  du 
Carbet  (i\Iart.).  Le  Matouba;  la  Soufrière,  etc.  (Guad.). 

5.  L.  viOLACEA  Fée,  Hist.  des  foug.,  p.  12.  t.  V  ;  Husn., 
n"  304. 

Alt.  1,200-1,480™. — Cette  espèce  est  assez  commune  sur 
les  sommets  les  plus  élevés.  — Morne  Sans-Touché  ;  morne 
de  la  Découverte  ;  Soufrière  (Guad.). 

2.  BLECHNUM  L. 

1.  B.  OCCIDENTALE  L.  ;  Pi.,  fil.,  t.  LXII,  fig.  B;  Husn., 
n°  299. 

Alt.  50-750"". — Cette  plante,  commune  aux  Antilles,  croît 
au  bord  des  chemins,  sur  les  talus,  dans  les  haies  et  les  bois; 

2.  Var.  LONGIFOLIUM  ;  Blechnum  longifolium  Kunth . 
Husn.,  n°  299^ 

Alt.  400"".— Le  camp  Balata  (MarU). 

3.  B.  VOLUBILE  Klf.  ;  Kze,  Jnat.,  t.  XIII  ;  SalpichlcBna 
volubilis  J.  Sm.  ;  Husn.,  n°  300. 

AU.  650-900'". — Cette  fougère  s'enroule  autour  des  arbres 
jusqu'à  une  hauteur  de  8  a  10  mètres.— Forets  du  Matouba 
et  du  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 


—  UQ  — 

Trib.   TTl.  —  T^NITIDÉES. 

1.  VlTTARtA   Sm. 

i.  V.  GRAMINIFOLIA  Klf.  ;  V.  filifoUa  Fée  ;  Hiisn.  , 
n"  29^. 

Alt.  550-900"".  —  Sur  les  vieux  arbres  dans  les  forêts 
liumides, — Vallée  St-Louis  ;  morne  Goyavier  (Guad.). 

2.  T^NITIS  R.  Br. 

1.  T.  langeolataR.  Br.  ;  Nevrodium  lanceolatum  Féfe  ; 
PI.,  m.,  t.  CXXXIl  :  Husn.,  n"  293. 

Alt.  0-750"'.  —  Assez  abondante  sur  les  arbres  plantés 
autour  des  cultures,  rare  dans  les  forêts  (Mart.  et  Guad.). 

Trib.  IV.  —  PLEUROGRAMMÉES. 
1  PLEUROGRAMME  Presl. 

1.  P.  LiNEARis  Presl.  ;  Husn.,  n"  298. 

Alt.  ûOO- 1,1 00"'.  — Arbres  et  rochers.  —  Assez  commune 
h  la  Guadeloupe,  plus  rare  à  la  Martinique. 

2.  XIPHOPTERIS  Klf. 

1.  X.  SERRLLAïA  Klf.;   Husu.  ,  n"  392. 

AU.  400-1 /»00'".  —Commune  sur  les  arbres  et  les  rochers 
parmi  les  mousses  (  IMart.  et  Guad.  ). 


-  w^- 

Var.  B.  extenso;  X.  extensa  Fée,  H.  des  Foug.,  p.  U, 
t.  XIX,  fig.  3;  Husn.,  n"  392a. 

Ce  n'est  qu'une  variété  à  frondes  plus  allongées  et 
moins  étroites  croissant  dans  les  endroits  frais;  on  trouve 
toutes  les  formes  intermédiaires. 

TRIB.  V.— ADIANTÉES. 

4.  LINDSAYA  Dry. 

\.  L.  TRAPEZIFORMIS  Dry.  ;  Fée  ;  Hist,  des  Foug.,  t.  VI , 
fig.  W,  Husn.,n»  270. 

Alt.  200-500".  —  Bois  humides.— Petit- Bourg;  Ste-Rose 
(  Guad.  ). 

2.  L.  CONSANGUINEA  Fée,  /.  c. ,  p.  16,  t.  VI,  fig.  3  ; 
Husn.,  n°271. 

Alt.  300-800"".  —  Sur  la  terre  dans  les  forêts.  —  Petit- 
Bourg  ;  le  Matouba  (  Guad.  ). 

3.  L.  Montana  Fée,  /.  c,  p.  17,  t.  VI ,  fig.  2;  Husn., 
n".  272. 

Alt.  SSO-llOO"'.  —  Forêts  des  montagnes,  —  Le  camp 
Jacob  ;  bains  chauds  du  Matouba  ;  morne  de  la  Découverte 
(Guad.  ). 

U.  L.  L'Herminieri  Fée,  /.  c,  p.  15,  t.  VI,  fig.  1; 
Husn.,  n°  273. 

Alt.  200-/i50'".  —  Au  bord  des  ruisseaux  dans  les  forêts. 
—  Petit-Bourg  ;  Ste-Rose  (  Guad.  ). 


AI  "« 


2.   ADIANTUM   L. 

1.  A.   MACnOPHYLLUM  Sw  :  lliisii.,  Il'  27;». 

Alt.  ^75-600'". —Dans  los  Iiaics  cl  les  buissons. — Uivière 
Noire  (Guad.). 

2.  A.  OBLlQUUM  NVilld.  ;  Ilusn. ,  ii"  275. 

Alt.  I;ï0-;)r)()'". — Dans  les  bois  au-dessus  de  Pelit-Bourg 
(Guad.) 

3.  A.   INTERMEDIUM  Sw.  ;  ?  Husii.,  u"  276. 

Alt.  100'". —Haies  des  bords  do  la  route  de  Gros-Morne 
(Mart.). 

l\.   A.  FOVEARUM  Raddi  ;  Husn. ,  n»  280. 

Alt.  0-650".— Dans  les  haies.  —  Fort-de-France  (Mart.). 
Le  Malouba  (Guad.). 

5.  A.  viLLOSUM  L;  Husn.,  n"  278. 

Alt.  0-100'".— Haies  et  buissons.— Fort-de-France  (Mart.). 

6.  A.  ruciDUM  Sw.,  var,  bipinnatwn;  Husn.  ,  n"   279. 
Alt.  100'". —Dans  les  haies.— Route  d'Alma  (Mart.). 

7.  A.  TRAPEZOIDES  Fée  ;  Husn.,  xf  281. 

Alt.  0-650'".— Rochers  et  murailles.— St-Pierre  (Mart.). 
Le  Houclmonl  ;  le  Malouba  (Guad.). 


—    /49    — 

8.  A ?. 

AU.  SGO"". — Sur  les  murs  du  pont  de  la  rivière  Noire 
(Guad.). 

9.  A.  FRAGILE  Sw.  ;  Husn.,  n"  283, 

Alt.  0"\— Rochers  de  la  Poiiiie-à -Pitre  (Guad.). 

Tkib.    Vi.— CHEILANTHÉES. 

1.  GIlElLAiNTHES  Sw. 

1.   C.  RADIATA  Sw.  ;  PI.,  (il.,  t.  C;  Husn.,  n°  286. 

Al.  150-700"".  —  Rochers  ombragés. — Fontaine  Didier 
(Mart.).  Le  Houelmont;  vallée  St-Louis  (Guad.;. 

2.  HYPOLEPIS  Bernh. 

1.   H.  REPENS  Presl.  ;  Pi,,  lil.,  t.  XII  ;  Husn.,  n°  285. 

Alt.  250-1,070'".  —  Plante  épineuse  croissant  dans  les 
haies  et  les  broussailles. — Fontaine  Didier  (Mart.).  Le  Ma- 
touba  ;  bains  chauds  du  Matouba  ;  bains  jaunes  (Guad.), 

trib.  vil— ptéridées. 

1.  FfEKLS  L. 

1.   P.  LONGIFOLIA  L. ;  Pi.,  ûl. ,  t.  LXIX  ;  Husn.,  n°  286. 

Alt.  0-1 OO".— Rochers  et  murs.— St-Pierre  (Mart.j.  La 
Pointe-à-Pitre  (Guad.). 


—  50    - 

2.  P.  GKANDIFOLIA  L.  ;  PL,  fil.,  t.  CV  ;  Husn.,   n°  287. 

Alt.  0™. — Rochers  calcaires  de  la  Pointe-à -Pitre  (Guad.) 

3.  P.   PEDATA  L.;  PL,  fiL,  t.  CUI;  Husn.,  n°  288. 
Alt.  0"'. —Fissures  de  rochers,— St-Pierre  (\iarl.). 

h.   P.   LACINIATA  \Yilld.  ;  Husn.,  n"  289. 

AU.  350-700'".  —Celte  espèce  croît  au  bord  des  ruisseaux 
dans  les  endroits  ombragés.  —  Champflore  (Wart.).  Rivière 
Noire;  le  >latouba  (Guad.). 

5.  P.  CRASSIPES  Ag.  ;  P.  gigantea  Sieb.  ;  Husn.,  n°  290. 

Alt.  550-1, OSO".  —  Forêts  très-humides.  —  Pitons  du 
Carbet  (Mart.).  Rivière  St-Louis  ;  morne  de  la  Découverte 
(Guad.). 

Les  feuilles  qui  naissent,  au  nombre  de  3  à  6,  sur  une 
très-grosse  souche,  atteignent  quelquefois  une  longueur  de 
5  à  6  mètres. 

6.  P.  BiAURiTA  L.  ;  PL,  fd.,  t.  XV;  Husn.,  n°  291. 

Alt.  200'".  —Dans  les  buissons. — Vallée  du  Carbet  (Mart.). 

7.  P.  INCISA  Th.  ;  P.  paUida  Raddi ;  Husn.,  n°  292. 

Alt.  1,000-1,125"".  — Assez  abondante  aux  environs  des 
sources  sulfureuses.  — Bains  chauds  du  Matouba  ;  source  du 
Galion  (Guad.). 


-    51    — 

Trib.  viil— hémionitidées. 
1.  hemionitis  l. 

1.  H.   PALMATA  L.  ;  Pi.,  fil.,  t.  CLI;  Husn  ,  n"  326. 

Alt.  O-SO"". — Talus  du  bord  des  chemins,  rochers.  —  Fort- 
de-France  ;  St-Pierre  (Mart.). 

1>.   ANTROPHYUM  Klf. 

1.  A.   SUBSESSiLE   Kze,   Anal.,  p.   29,  t.  XIX,  fig.   1; 
Husn.,  n°  296. 

Alt.  800"\  —  J'ai  trouvé  cette  espèce  sur  un  arbre  dans 
les  forêts  de  la  Soufrière  (Guad.). 

2.  A.   LANCEOLATUM  Klf.;  Pi.,  fil.,   t.  CXXVII,  fjg.  C; 
Husn.,  n°  295. 

Alt.  250-850"'. — Sur  les  arbres.  —  Fontaine  Didier  (Mart.). 
Assez  abondante  dans  la  vallée  St-Louis  (Guad.). 

Trib.  IX.— GYMN0€KAMMÉES. 

1.  HECISTOPTEKIS  J.  Sm. 

I 

1.   H.   PUMlLA  J.   Sm.  ;    Kze,    Anal.,    t.   VIII,  fig.   1; 
Husn.,  n°  327. 

Alt.  200"". —Sur  les  arbres  au  milieu  des  touffes  d'Octo- 
blepkarum  albidum.  —  Ste-Rose  (Guad.). 


—  52 


2.  GYMNOGRAMME  Desv. 


1.  G.  CHRYSOPHYLLA  Klf.  ;  Pi. ,  fil. ,  t.  XLIV  ;  Husn., 
n"  329. 

Alt  1,000-1,375'".— Sur  la  terre  dans  les  montagnes. — 
Montagne  Pelée  (Mari.).  La  Soufrière  (Guad,). 

2.  G.  CALOMELANOS  Klf.;  Pi.,  fil. ,  t.  XL,  Husn.,  n°  328. 

Ail.  0-600"".  —  Cette  fougère,  eommune  dans  la  région 
inférieure,  croît  au  bord  des  chemins,  sur  les  talus  et  les 
murs. 

Elle  porte  à  la  Martinique  le  nom  de  Capillaire  ;  on  la 
vend  par  petits  paquets  pour  faire  du  sirop. 

3.  LEPTOGBA\JME  J.  Sm. 

1.   L.  RUPESTRis  ?  ;  Husn.,  n"  391. 

Alt.  600-1,100"'. — Sur  la  terre  dans  les  forêts  humides. — 
Rivière  Sl-Louis  ;  morne  de  la  Découverte  ;  le  Nez-Cassé 
(Guad.). 

TfilB.   X.— ASPLÉNIÉES. 
1.  ASPLENIUM  L 

1.  A.  SERRATUM  L. ;  PI.,  fil.,  t.  CXXIV  ;  Husn.,  n"  330. 

Alt.  0-500"'. — Sur  les  arbres. — Fontaine  Didier;  fontaine 
Absalon  (Mart.).  La  Pointe-à-Pitre  ;  Petit-Bourg  (Guad.). 

Les  feuilles,  ordinairement  munies  de  dents  nombreuses, 
sont  quelquefois  crénelées  {A.  crenulattim  Prosl.)  ou  entières 
{A.  integrum  Fée). 


—  53  — 

2.  A.'PUMILUM  Sw.  ;  Pi.,   lil,,  t.  LXVI,  fig.  A;  Husn., 
n«  331. 

Alt.  0-175"\  —  Sur   les   talus  au  bord  des  chemins.  — 
St-Pierre  (Mart.).  La  Basse-Terre  (Guad.). 

3.  A.  SERRA  Langsd.  ;  Husn.,  n°  337. 

Alt.  500-800". — Sur  les  arbres.— Le  camp  Jacob  ;  vallée 
St-Louis  (Guad.). 

U.   A.   SEMICORDATUM  Raddi  ;  Husn.,  n°  335. 

Alt.  500-700™. — Sur  les  vieilles  souches  et  les  arbres.— 
Vallée  St-Louis  (Guad.). 

Var.  Majus ;  Husn.,  n°  335». 
Avec  le  type. 

5.  A.   PTEROPUS  Klf.  ;  Husn.,  n"  336. 

Alt.  650"°.— Sur  les  arbres.— Vallée  St-Louis  (Guad.). 

6.  A.   RESECTUM  Sw.  ;  Husn.,  n"  338. 

Alt.  500-725"".  —  Sur  la  terre  et  les  arbres.  --  Rivière 
Noire;  rivière  aux  Écrevisses  (Guad.) 

7.  A.   ERECTUM  Bory;  Husn.,  n°  339. 

Alt.  225-650°\— Surles  arbres.— Fontaine  Didier  (Mart.). 
Vallée  St-Louis  (Guad.). 

8.  A.  DtiNTATUM  L.  ;  PI. ,  fil. ,  I.  (;j,  fig.  G  ;  Husn. ,  n°  332. 
Alt.  0-25"'.  —Rochers  calcaires  de  la  Pointe-à-Pitre  (Guad.) 


—  5^  — 

9.  A.  OBTUSIFOLIUM    I..  ;  PI.,    til. ,    l.    LWII  ;    Husn., 
n"  334. 

AU.  500-750"".  —  Sur  les  pierres  dîins  les  ruisseaux  des 
forêis. — Pitons  du  Carbet  (Mart.).  Vallée  St-Louis  (Quad-)* 

10.  A.  FORMOSUM  Willd.  ;  Husi).,  d"  333. 

Ait.  50"".  —  Rochers  et  arbres.  —  Jardin-des-Plantes  de 
St-Pierre  (Mart.). 

H.   A.  SULCATCM  Lmk.  ;  Husn.,  n°  360. 

Alt.  525-750"".  —  Rochers  et  arbres.  —  Yîiljée  Sl-Louis  ; 
habitation  Planel,  au  iVlatouba  (Guad.). 

12.  A.   CICUTARIUM  Thunb.  ;  Husn.,  n°  361. 

Alt.  500-550"".— Bois  rocailleux. —Rivière  Noire  (Guad.). 

2.  HEMIDYCTION  Presl. 

1.  H.  MARGINATUM  Presl.  ;  Asplenium  marginatum  L.  ; 
PI,  fd.,  t.  CVI;  Husn.,  n   367. 

Alt.  225-700"".  —  Bords  des  rivières.  —  Fontaine  Didier  ; 
fontaine  Absalon  (Mart.).  Rivière  Noire;  rivière  aux  Écre- 
visses  (Guad.  ). 

3.  DIPLAZIUM  Sw. 

1.   D.   PLAMAGINELM  Sw.  ;  Husn.,  xf  362. 

Alt.  550-825"".  —  Forêts  humides.  —  Pitons  du  Carbet 
(Mart.).  Rivière  aux  Écrevisses  ;  vallée  Sl-Louis  (Guad.). 


—  5.^  — 

2.  D.    GALLIPTERIS  Fée;  Husi». ,  il'  3/i/i. 

Alt.  650-900"'. — Forêts  hnmities.  — Vallée  Si-Louis;  morne 
de  la  Découverte  (Guad.). 

3.  D.  APFOLLINARIS  L'Herm.  ;  Fée,  Hist.  des  foiig. , 
p.   60,  t.  X,  fig.   1;   Husn. ,   n°  365. 

Alt.  250-850".  —  Bords  des  rivières  et  bois  humides.  — 
Fontaine  Didier  (Mart.).  Rivière  aux  Écrevisses  ;  morne  de 
la  Découverte  (Guad.). 

U.  D.  L'Herminieri  Fée  ,  herb.  ,  sec.  Fonruier  ;  Husd.  , 
n"  346. 

Alt.  1, 100-1150".  —  Forêts  du  morne  de  la  Découverte, 
entre  le  chemin  de  Hugues  et  l'arbre  du  signal  d'observation 
(Guad.). 

5.   D.   AURICULATOM  Wild.  ;  Husn.,  n"  363. 

Alt.  225-700'".  —  Sur  la  terre  et  les  rochers,  au  bord  des 
rivières.  — Fontaine  Didier  (Mari.  ).  Rivière  Noire;  rivière 
aux  Écrevisses;  rivière  Sl-Louis  (Guad.). 

Trib.  XI.  —  WÉNISCIÉES. 
1.  MENISCIUM  Schrad. 

1.  M.  RETICULATUM  Sw.  ;  Pi.  fil.,  t.  CX  ;  Husn.,  n»  368. 

Alt.  225-700"'.  —  Pâturages  ;  bords  des  chemins.  —  Roule 
d'Alma  ;  Charapflore (Mart.).  Le  camp  Jacob;  vallée  St-Louis, 
etc.  (Guad.). 


—  -56  —  ; 

2.  M.  SERRATUM  Cav.  ;  Husn.,  n°  3/i9. 

Alt.  50"'.  —  Dans  un  pré  marécageux ,  au-dessus  du  La- 
mentin  (Mart.). 

Trib.   XII.   —  ASPIDIÉES. 
1.  ASPIDIUM  5m;. 

1.  A.  MACROPHYLLUM  Sw,  ;  Pi.    fil.,  t.  CXLV  ;  Husn. , 

n»  360. 

Alt.  225-500"".  —  Bords  des  chemins,  —  Fontaine  Didier 
(Mart.),  Route  de  la  Basse-ïerre  au  camp;  le  camp  Jacob 
(Guad  ). 

2.  A.  TRIFOLIATUM  Sw.  ;  Pi.,  fil.,  t.  CXLVIII  ;  Husn.  , 
n"  361. 

Var.  B.  HEKACLEIFOLIUM  ;  /4.  heracleifoliumVfM.;  PI., 
fil.,  t.  CXLVII;  Husn.,  n"  361\ 

Var.  y.  quinquefoliatum  ;  Pi.  ,  fil.  ,  t.  CXVI  ;  Husn.  , 
n"  361^ 

Alt.  0-525".  —  Bords  des  chemins ,  haies  et  bois.  —  La 
Pointe-à-Pitre ;  route  du  camp  Jacob  au  Matouba  (Guad). 

3.  A.   CICUTARIUM  Sw.  ;  Husn. ,  n°  359. 

Alt.  300"".  —  Dans  les  bois  ,  au-dessus  de  Petit-Bourg 
(Guad.). 

U.   A.    SPECTABILE  Klf.  ;  Husn.  ,  n"  358. 

Alt.  450-1, 100"\  —  Forêts  humides.  —  Vallée  St-Louis  ; 
morne  de  la  Découverte  (Guad.). 


-  57  — 

5.  A.  VILLOSDM  Sw.  ;  Husn, ,  n°  358^ 

Alt,   200-500".  —  Forêts  humides.  —  Fontaine   Didier 
(Mart.).  Rivière  Noire  (Guad,). 

6.  A.  CHEILOPLOTIUM  Fée  ;  Husn.,  n°  356. 

Alt.  Zi50-700™.  —  Haies  et  bords  des  chemins.  —  Le  camp 
Balata  (Mart.).  Le  camp  Jacob  ;  le  Matouba  (Guad.). 

7.  A,  SANCTUM  Mett.  ;  Husn.,  n°  35/**. 

Alt.    500-550"".  —  Sur  les  rochers  de   la   rivière  Noire 
(Guad.). 

8.  A.  CONTERMINUM  Wild.  ;  PI.,  fd.,   t.  XLVII;  Husn., 
n"  356^ 

Alt.  400-500".  —  Bords  des  chemins.  —  Le  camp  Balata 
(Mart.).  Le  camp  Jacob  (Guad.) 

9.  A.  TRICHOPHORUM  Fée,  Htst.  des  foug. ,  p.  81 ,  t.  XXIII, 
fig.  2;  Husn.  5  n°  352. 

Alt.  SOO-SOO".   —  Haies  et  forêts.  —  Pitons  du  Carbet 
(iMart.).  Le  Matouba  ;  vallée  St-Louis  (Guad.). 

10.  A.  SCLEROPHYLLUM  Kze  ;  Husn.  ,  n"  356. 

Ail.  ZiOO". — Bords  des  chemins. — Le  camp  Balata  (Mart.). 

H.  A.  MACRURUM  Klf.  ;  Husn.,  n°  353. 

Alt.  200-Û50"'.  —  Bords  des  chemins.  —  Route  de  Forl^ 
de-France  au  camp  Balata  ;  Champflore  (Mart.). 


—  58  — 
12,  A.  PATENS  Sw.  ;  Husn. ,  n"  SôS^^. 
Alt.  650"",  —  Dans  les  baiies,  s^a  Matouba  (Guad.). 

2.  NEPHRODIUM  Rich. 

1.  N.  GONGYLODES  Sch.  ;  Husn.,  n°  355. 

Alt.  0°.  —  Fissures  des  rochers  calcaires.  —  La  Pointe-à- 
Pitre  (Guad.). 

3.  NEPHROLEPIS  Schott. 

1.  N.   ACUMINATA  Presl.  ;  Husn.,  n°  351. 

Alt.  0-^50".  —  Sur  la  terre  et  les  vieilles  souches  dans  les 
haies  et  les  bois.  — Fontaine  Didier  ;  fontaine  Absalon  (Mart.). 
La  Pointe-à-Pitre  (Guad.). 

2.  N.  SESQtJlPEDALls  PrcsI.  ;  PI.  ,  fil.,  t.  LXIII;  Husn.  , 
n°  350. 

Alt.  250-700'°.  —  Sur  les  arbres.  —  Fontaine  Didier;  le 
camp  Balata  ;  montagne  Pelée,  etc.  (Mart.).  Le  camp  Jacob  ; 
le  Matouba,  etc.  (Guad.). 

U.  OLEANDRA  Cav. 

1.  O.  NODOSA Presl.;  PI.,  fd.,  t.  CXXXVI;  Husn.,  n"  363. 

Alt.  500-600".  —  Sur  les  vieux  arbres.  —  Le  morne 
Rouge;  la  Calebasse  (Mart.). 

TRIB.  XIIL  —  POLYPODIÉES. 
1.  CONIOPTERIS  Presl. 
1.   G.   ASPLENIQIDES  Presl.  ;  Husn,,  n°  357. 


—  59  — 

Alt.  SOÛ-SSO"".  —  Forôls  humides.  —  Vallée  St-Louis  ; 
Ste-Rose  (Guad.).  ] 

2.  G.  SCOLOPENDRIOIDES  Presl.;  Pi. ,  fil. ,  t.  XCXI  ;  Husn. , 
n°  362. 

Ait.  0".  — Rochers  calcaires  de  la  Pointre-à-Pitre  (Guad.). 
2.  PHEGOPTERIS  Fée. 

1.  P.   IN^QUALIS  Fée;  Husn.,  n"  390. 

Alt.  500-550'".  —  Bois  rocailleux  des  bords  de  la  rivière 
Noire  (Guad.  ). 

2.  P.  DECUSSATA  >lett.  ;  Polypodium  decussamm  L;  PL, 
fil.,  p.  19,  t.  XXIV;  Husn.,  n"  385. 

Ait  500-900°'.  —  Forêts  humides  ;  bords  des  rivières.  — 
Pitons  du  Carbet  (Wlart.  ).  Rivière  aux  Écrevisses  ;  morne  de 
la  découverte  (Guad.). 

M.  Fée  (Hist.  des  foug.  des  Antilles,  p.  58)  dit  que  per- 
sonne n'a  vu  les  sortes  de  stipules  de  la  base  des  pinnules  que 
Plumier  à  décrites  et  figurées.  Tous  mes  exemplaires  portent 
une  écaille  roussâtre  à  la  base  de  chaque  pinnule,  et  corres- 
pondent parfaitement  à  la  description  et  à  la  planche  2U  de 
Plumier  ;  ces  écailles,  de  forme  ovale  dans  la  partie  inférieure 
de  la  feuille  telles  qu'il  les  a  figurées,  sont  de  plus  en  plus 
étroites  et  presque  linéaires  vers  le  sommet. 

3.  P ?  ;  Husn.,  n°  386. 

Alt.  600-650°'.  —  Dans  les  haies.  ~  Fontaine  Absalon 
(Mart.).  Le  Maiouba  (Guad.). 


—  60  — 
k.   P.  TETRAGONA  Mett.  ;  Husn.  ,  II"  389. 

AU.  0-Ù50".  —  Sur  les  murs  et  les  talus  du  bord  des 
chemins.  — Fort-de-France  (Mart.j.  Le  camp  Jacob  (Guad,). 

5.  P.  FLAVO-PUNCTATA  Kfl.  ;  Husn. ,  n"  387. 

Alt.  500-850°.  —  Bois  humides;  bords  des  rivières.  — 
Pitons  du  Carbet  (Mart.).  Rivière  Noire  ;  rivière  aux  Écre- 
visses  (Guad.). 

3.   POLYPODIUM  L. 

1.  P.  gomptonIjEfolium  Desv.  ;  Husn.,  n°  371. 

Alt.  900-1,150".  —  Sur  les  arbres  parmi  les  mousses.  — 
Montagne  Pelée  (Mart.).  Bains  chauds  du  Matouba  ;  morne 
de  la  Découverte  (Guad.). 

2.  P.  L'Herminieri  Fée,  Hùt.  des  foug.,  t.  XII,  hg.  1  ; 
Husn.,  n"  37/i. 

Alt.  750-1,000'°.  — Sur  les  arbres  dans  les  forets  du  morne 
de  la  Découverte  (Guad.). 

3.  P.  SUSPENSUM  Sw.  ;  Husn.,  n°  376. 

Alt.  550-1,150'".  —  Sur  les  arbres.  —  Morne  Goyavier  ; 
le  Nez-Cassé  ;  vallée  St-Louis  (Guad.). 

U.  P.  CULTRATUM  Wllld.  ;  Pi.,  fil.,  t.  LXXXVIII  ;  Husn., 

n°  377. 

Alt.  600-1,050"'.  —Sur  les  arbres.  —Vallée  St-Louis; 
morne  de  la  Découverte  (Guad). 


—  61  ~ 

5.  P.  TENUICULUM  Fée;  Husii. ,  ir  375. 

Alt.  1,100".  —  Sur  les  arbres.  —  Morne  de  la  Décou- 
verte (Guad.). 

6.  P.  JubtEFORME  Kfl.  ;  Husn.,  n°  373. 

Alt.  900"".  —  Sur  les  arbres.  —  Morne  de  la  Découverte 
(Guad.). 

7.  P.  TRICHOMANOIDES  Sw.  ;  P.  serricula  Fée  ;  Husn.  , 
n"  372. 

Alt.  800°.  —  Sur  les  arbres.  —  Morne  de  la  Découverte 
(Guad.). 

8.  P ?;  Husn.,  n"  372^. 

Alt.  650-1, lOO".  —  Sur  les  arbres.  —  Montagne  Pelée 
(Mart.).  Morne  Goyavier  (Guad.). 

Celte  fougère  a  le  port  de  la  précédente  ,  dont  elle  diffère 
par  ses  sores  ovales  et  distants  de  la  nervure  médiane,  et  ses 
frondes  moins  raides  dépourvues  de  poils  roussâtres.  Serait-ce 
le  Polypodium  exiguum  Griseb. ,  Flora  of  ihe  W.  Ind.  isl., 
p.  701? 

9.  P.  Wagneri  Mett.  ;  Husn. ,  n»  378. 

Alt.  250-750". — Sur  les  arbres. —Fontaine  Didier  (Mart.\ 
Le  camp  Jacob  ;  leMatouba  (Guad.). 

10.  P.  SORORIUM  Kunth.  ;  Husn.,  n°  38ù. 

Ait.  500-950"'.  —  Dans  les  forêts  humides.  —  Vallée  St- 
Louis  ;  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 


—  62  — 

il.  P.  INCANUM  Sw.  ;  Drynaria  incana  Fée;  Husn.  , 
n"  379. 

Alt.  250-700",  —  Sur  les  arbres  plantés  autour  des  habi- 
tations et  des  cultures.  —  Goubert  ;  route  de  la  Basse-Terre 
au  camp  Jacob  ;  le  Matouba  (Guad.). 

12.  P.  GLAUCOPHYLLUM  Kze  ;  Goniophlebium  glauco- 
phyllum  Fée  ;  Husn. ,  n°  367. 

Ait.  7U0-85O"'.  —  Arbres  et  rochers,  rare.  —  Le  Matouba; 
morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

13.  P.  LORICELM  Sw.  ;  Goniophlebium  Loriceum  fée  ; 
Husn.,  n»  383. 

Alt.  250-800'".  -Sur  les  arbres.— Fontaine  Didier  (Mart.). 
Morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

14.  P.  CFINOODES  Spr.  ;  Goniophlebium  chnoodes  î'ée  ; 
Husn.,  n°  382. 

Alt.  200-750".  —  Sur  les  vieilles  souches.  —  Fontaine 
Didier  (Mart.).  Le  Matouba  (Guad.). 

15.  P.  INERIIFOLIUM  Sw.  ;  Goniophtebiwn  nériifolium 
Fée;  Husn.,  n°  381. 

Alt.  600-700".  —  Sur  les  arbres,  au  Matouba  (Guad.). 

16.  P.  REPENS  Sw.  ;  Campylonevron  repetis  Presl.  ;  P\., 
fil.,  t.  CXXXIV;  Husn.,  n"  365. 

Alt.  250-1,100"'.  — Rhizôuic  très-long  rami-nnt  stir  l'^c'ofèe 


—  63   - 

des  arbres  dans  les  forêts.  —  Foniftinc  Didier  (Mart.).  Morne 
de  la  Découverte  (Guad.). 

1 7.  P.  PHYLLITIDIS  L.  ;  Campylonevron  phyllitidis  Presl.  ; 
PI.,  fil.,  t.  CXXX  ;  Husn.,  n"  SôS'*. 

Alt.  0-800™.  —  Commune  dans  les  haies  et  sur  les  arbres. 

18.  P.  ANGUSTIFOLIUM  Sw.  ;  Campijlonevron  angustifo- 
iium  Fée  ;  Husn.,  n°  297. 

Alt.  700-750™. — Sur  les  arbres  de  l'habitation  Planel,  au 
iVlatouba  (Guad.). 

19.  P.  PILOSELLOIDES  L.;  Craspedaria  piloselloùies  Lk.  ; 
PI  ,  fd.,  t.  CXVIII;  Husn.,  n°  370. 

Alt.  300-800™. — Sur  les  arbres,  assez  commune 

20.  P.  AUREUM  L.  ;    Chrysopieris  aurca   Lk.  ;  Pl. ,  fd. , 
t.  LXXVI;  Husn.,  n°  380. 

Alt.  0-750™.  —  Commune  sur  les  vieilles  souches  et  les 
arbres. 

21.  P.  LYCOPODIOIDES  L.  ;  Drynaria  iycopodioides  Fée; 
Husn.,  n'  369. 

Alt.  0-800".  — Arbres  et  rochers,  commune. 

22.  P.   Pf.ANTAGiNEUM  Jacq.  ;  t>fynaria  plantaginea  Fée  ; 
PI.,  fd..  l.  CXXVIII;  Husn.,  n"  36i. 

Alt.  250-800™.  — Forêts  humides.  — Fontaine  Didier; 


—  em- 
pilons du  Carbel  (Mart.  ).   Rivière  aux  Écrevisses;  vallée 
St-Louis  (Guad.). 

23.    P.    ELONGATUM    Mett.  ;    Drynaria   elongata   Fée; 
Husn.,   Il"  368. 

Alt.  600-850'". —Sur  les  abres.—Le  camp  Balata  (Mart.). 
Le  camp  Jacob  ;  le  Matouba  (Guad.). 

2U.   P.   CRASSlFOLIUM  L.  ;  Pleuridium  crassifoLium  Fée  ; 
PJ.,  fil.,  t.  GXXIII  ;  Husn.,  n°  366, 

Alt.  O-ôOO".— Sur  les  arbres.  — Fort-de-France;  le  morne 
Rouge  (Mart.).  La  Poinle-à-Pitre  ;  le  camp  Jacob  (Guad.). 

Trib.  XIV.-DAVALLIÉES. 
1.  SACCOLOMA  Klf. 

1 .  S.  IMUAYANA  Kze  ;  Davallia  Imrayana  Hook.  ,  sp. , 
fil.,  t.  XLIX,  fig.  A;  Husn.,  n°  269. 

Alt.  1,100-1,225'". — Sur  la  terre  et  les  arbres  pourris. — 
Forêts  du  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

2.  MICROLEPIA  Presl. 

1.   M.   Galeottii  Fée  ;  Husn.,  n"  396. 

Alt.  650-950'".— Forêts  de  la  vallée  St-Louis  (Guad). 

3.  DIKSONIA  VHérit. 

1.  D.  LiNDEMi  Hook.,  sp.,  fil.,  p.  72,  t.  XXV,  fig.  B, 
Husn.,  n°  393. 


—  65  — 

Alt.  650-900'".  —Forets  humides.  —Morne  de  la  Décou- 
verte (Guad.). 

2.  D.  ORDINATA  Klf.  ;  Husn.,  n"  395. 

Alt.  TOO"".— Forêts  des  pitons  du  Carbet  (Mart.). 

3.  D.  LACINIATA  Mett.  ;  Diksonia  incisa  Fée,  Hist.  des 
foug.,  p.  9U,  t.  XXV,  fig.  1  ;  Husn.,  n"  396. 

Alt.  225-800*".  —  Bords  des  rivières  dans  les  forêts.  — 
Fontaine  Didier;  fontaine  Absalon  (Mart.).  Rivière  Noire , 
rivière  aux  Écrevisses  (Guad.  ). 

Trib.  XV.— cyathéacées. 

1.  ALSOPHILA  B.  Br. 

1.  A.   ASPERA  R.  Br.  ;  PL,  fd.,  t.  III  ;  Husn.,  n'^^  397. 
Alt.  0-1,225.— Très-commune  dans  les  forêts. 

2.  HEMITELIA  R.  Br. 

1.  H.  GRANDIFOLIA  Hook.,  sp.,  fil.,  t.  XIV,  fig.  B ;  Pi. , 
fil.,  t.  XXVI;  Husn.,  n°  388. 

Alt.  350-1,300"'.— Haies  et  bois,  assez  commune. 

3.  CYATHEA  Sm. 

1.  G.  ARBOREA  Sw.  ;  Husn.,  n°  398, 

Alt.  100-1 ,200-". -Commune  dans  les  forêts. 


—  66  — 

2.  C.  Serra  Willd.  ;  Hook.,  sp. ,  lil.,  t.  IX,  tig.  A; 
Husn.,  n"  399. 

Avec  l'espèce  précédente,  mais  plus  rare. 

3.  C.  IMRAYANA  Hook. ,  sp. ,  fil.,  t.  IX,  fig.  B;  Husn., 
n°  ûOO. 

Alt.  700-1,100'".  —  Forêts  du  morne  de  la  Découverte 
(Guad.). 

(Jette  belle  fougère ,  à  pétioles  couverts  de  nombreuses 
épines  et  à  port  tout-à-fait  spécial,  ne  descend  pas  comme 
les  précédentes  dans  la  région  inférieure. 

m.   GLEICHÉNIAGÉES. 

1.  MEHTENSIA    WilUL 

1.  i\].  Bancroftii  Kze;  Gleichenia  Bancroftii  Hook., 
sp.,  fil.,  t.  IV,  fig.  A;  Husn.,  n*^  265. 

Alt.  1,000-1,325"'. — Sur  les  hautes  montagnes. — Abon- 
dant à  la  montagne  Pelée  (Mart.).  Source  de  la  rivière 
Glace;  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

2.  M.  FURCATA  Willd.  ;  Husn.,  n°  266. 

Alt.  ZiOO-700"\  —  Dans  les  buissons.  —  Le  camp  Balata 
(Mart.).  Le  Matouba  (Guad.). 

3.  M.  FE^DLERI  Fournier;  M.  pubescens  Willd.,  Fée^ 
Hist.  des  foug.,  p.  122  ;  Husn.,  n"  267. 

Alt.  450-1,^25™.  —Bords  des  chemins,  haies  et  bois.  — 
Le  camp  Balata  (Mart.).  Commune  à  la  Guadeloupe, 


—  67  — 
6.    M.   PECTINATA  Willd.;  Husn,  n   268 

Alt.   ^100-1,200™.  ~  Le  camp   Balata  ;   montagne  Pelée 
(^lart.).  Le  iMalouba  (Guacl.)- 

IV.  SGHIZÉAGÉES. 

1.  ACTINOSTACHYS  Wall. 

1.  A.  PENNULA  Wall.;  Schizœa  pennula  Sw.  ;  Husn., 
n°  26a. 

Alt.  100-300"'.  —Sur  la  terre  dans  les  forêts.  —  Petit- 
Bourg  ;  Ste-Rose  (Guad.). 

2.  A.  GERMANt  Fée,  Hist.  des  foug.,  p.  123,  t.  XXIX, 
lig.  3  ;  Husn.,  n°  263. 

Alt.  2OO-/4OO"'.— Cette  espèce,  indiquée  comme  terrestre 
par  M.  Fée,  croît  toujours  sur  les  troncs  pourris. — Foret  de 
Ghoisy;  Ste-Rose  (Guad.). 

Les  Jciinostachys ,  très-rares  aux  Antilles,  n'ont  été 
trouvés  jusqu'ici  que  sur  le  versant  oriental  de  la  Guadeloupe. 

2.  ANEIMIA  Sw. 

1.  A.  ADIANTIFOLIA  Sw.  ;  PL,  fd.,  t.  CLVIIl  ;  Husn., 
n°  262. 

Alt.  0-650"'.  —  Commune  sur  les  talus  et  les  rochers 
calcaires  de  la  Grande-Terre  ,  rare  â  la  Basse-Terre  où  elle 
ne  croît  que  sur  les  murs  ;  pont  de  la  rivière  Moire  et  murs 
du  Vieux-Gouvernement. 


—  68  — 
2.  A.  HiiiTA  Sw.  ;  PI.,  fil.,  t.  CLVIl;  Husn.,  n»  261. 

Alt.  215"'.  — Dans  les  buissons;  au  bord  de  la  route  de  la 
funlaine  Didier,  un  peu  au  delà  du  tunnel  (IMart.). 

M.   DAN^AGÉES. 

1.  DANAA  Sm, 

1.  D.  NODOSA  Sm.  ;  PI.,  fil.,  t.  CVIII;  Husn.,  n°  259. 

Alt.  225-900'".  —  Forêts  humides.  -—  Fontaine  Didier 
(Mari.).  Rivière  aux  Écrevisses;  rivière  Rouge  (Guad.). 

2.  D.  STENOPHYLLA  Kzc  ;  Husn.,  n"  260 

Alt.  600-1, 000". —Forêts  humides. —  Le  Matouba;  morne 
de  la  Découverte  (Guad.). 

3.  D.   ELLiPTicA  Sm.  ;  Husn.,  n"  401. 

Alt.  700"'.— Forêts  de  la  vallée  St-Louis  (Guad.). 

YI.  OPHIOGLOSSÉES. 

1.  CHEIROGLOSSA  Presl. 

1.  C.  PALMATA   Presl.  ;  PI. ,   fil. ,    t.    CLXIII  ;   Husn. , 

n"  258. 

Alt.  500-650"'.  —  Sur  les  arbres,  très-rare.  —  Le  camp 
Jacob  ;  vallée  St-Louis  (Guad.). 

Cette  belle  espèce,  trouvée  une  seule  fois  à  St-Domingue 
par  Plumier,  n'est  pas  indiquée  dans  les  autres  îles  de 
l'Archipel. 


69  — 


LYCOFODIAOEBS. 

1.  LYCOPODIUM  L. 

1.  L.  CAROLINIANUM  L.  ;  Husii.,  n°  559. 

Alt.  1,000-1,^80'".  —  Endroits  très-humides ,  parmi  les 
sphagnum.—Savane-aux-Ananas; source  du  Galion;  sommet 
de  la  Soufrière  (Guad.). 

2.  L.  ARISTATUM  Willd.  ;  Husn. ,  n^  560. 

Alt.  1,175".  — Versant  occidental  delà  Soufrière  (Guad.). 

Ce  Lycopode ,  rare  aux  Antilles ,  n'est  peut-être  qu'une 
variété  du  Lycopodium  claraium  ;  il  a  le  port  de  cette  espèce 
et  croît  comme  elle  dans  les  broussailles. 

3.  L.  CERNUUM  L.  ;  PI.,  fi. ,  t.  CLXV  ,  fig.  A  ;  Husn.  , 
n°  561. 

Alt.  200-1,125'".  —  Bois  et  haies. —Cette espèce,  la  plus 
cotnmune  du  genre,  atteint  quelquefois  plus  de  2  mètres  de 
hauteur  et  présente  l'aspect  d'un  petit  arbrisseau. 

k.  L.  CURVATUM  Sw.  ;  L.  convolmum  Desv.  ;  Husn.  , 
n°  562. 

Alt.  1,200-1  ,Zi80".  —  Commune  dans  la  région  supé- 
rieure, elle  descend  jusque  vers  la  limite  supérieure  de  l'es- 
pèce précédente  ,  dont  elle  diffère  par  ses  tiges  plus  grosses 
et  moins  élevées  ,  ses  feuilles  plus  épaisses  et  plus  raides,  et 
surtout  par  ses  bractées  munies  de  dents  courtes,  quelquefois 


-     70  _ 

presque  entières  ;  dans  le  Lycopodium  cernuum  ,  les  brac- 
tées, plus  brusquement  acuniinées,  sont  longuement  ciliées. 

Le  nombre  de  séries  de  bractées  ,  donné  par  Spring  {Mo- 
nogr.  ,  p.  82)  comme  caractère  différentiel  de  ces  deux  es- 
pèces, est  très-variable.  On  trouve  souvent,  dans  le  Lyco- 
podium cernuum,  des  épis  qui  en  présentent  plus  de  huit 
séries. 

Var.  B.  CYMOSUM  L'Herm.  ;  Fée,  Hist.  des  foug.,[>  131  ; 
Husn.,  n°  562^ 

Versant  oriental  de  la  Guadeloupe. 

5.  L.  GUADALUPIANUM  Fée,  Hist.  desfoug.,  t.  XXXIlï, 
fig.  1  ;  L.  aqualupianum  Spr. ,  Monog. ,  p.  68  ;  Husn.,  n°  563. 

Alt.  500-850".  —  Sur  les  arbres.  —  Le  camp  Jacob  ;  le 
Matouba;  morne  de  la  Découverte  (Guad). 

6.  L.  iMTENS  Ch.  et  Sclil.  ;  L.  passerinoides  H.  et  B.  ; 
Husn.,  n°  572. 

Alt.  ZjOO-850".  —  Sur  les  arbres.  —  Le  camp  Balata  ;  le 
morne  Rouge  (Mart.).  Le  morne  Goyavier;  le  camp  Jacob; 
vallée  St-Louis  (Guad.). 

7.  L.  TAXIFOLIUM  Sw.  ;  Husn.,  n"  573 
Avec  l'espèce  précédente,  assez  commune. 

8.  L.  LiNiFOLiUM  L.  ;  PI.,  fil.,  t.  CLXVI,  fig.  6;  Husn., 
n"  570. 

Alt.  500-950"".  —  Sur  les  arbres.  —  Champflore  (Mart.). 
Le  camp  Jacob;  morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

Var.  B.  SANGUINEUM  Spr,  ,  Monogr.  ,  p.  31;  Husn., 
o"  571. 


—  71  — 

Le  Matouba  (Guad.). 

9.  L.  DiCHOTOMUM  Jacq.  ;  Husn.,  n°  582. 

Alt.  /iSO"'.  —  Sur  les  arbres.  — Charapflore  (Mart.). 

10.  L.  MANDioccANCM  Raddi ?  ;  Husn.,  n"  569. 

Alt.  500-800".  —  Sur  les  arbres.  —  Champflore  (Mart.). 
le  camp  Jacob;  le  Matouba  (Guad.). 

11.  L.  VERTIGILLATUM  L.  ;  L.  filiforme  Sw.  ;  PI.,  fil., 
t.  CLXVI,  fig.  B;  Husn.,  n°'  567,  568. 

Alt.  i(i00-900°\  —  Sur  les  arbres.  —  Le  camp  Balata  ; 
Champflore  ,  etc.  (Mart.).  Le  camp  Jacob  ;  le  Matouba  ;  ri- 
vière Rouge,  etc.  (Guad.). 

12.  L.  TENUE  H.  et  B.  ;  L.  airvifolium  Kze,  Anal.,  t.  I, 
fig.  1  ;  Husn,  n»  566. 

Alt.  500-950"\  —  Sur  les  arbres,  dans  la  vallée  St-Louis 
(Guad.). 

13.  L.  FUNIFORME  Bory.  ;  L.  colubrinum  L'Herra.;  Husn., 
n"  566. 

Alt.  550-800"".  —  Sur  les  arbres  plantés  autour  des  habi- 
tations et  dans  les  forêts.  —  Le  Matouba  ;  vallée  St-Louis 
(Guad.  ). 

\h.  L.  SiEBEKiANUM  Spriug,  Monog.  ,  p.  23;  PI.,  fil.  , 
t.  CLXVI,  fig.  A  ;  Husn. ,  n°  565. 

Alt.  1,200'".  — Sur  les  rochers,  parmi  les  mousses.  — 
Versant  occidental  de  la  Soufrière  (Guad.  ), 


—  72  — 
15.  L.  REFLEXUM  Lmk.,  Enc.  bot.,  t.  III,  p.  653  ;  Husn., 
Il"  565a. 
Alt.  500™.  —  Haies  et  bois.  —  Le  camp  Jacob  (Guad.). 

2.  SEL AGIN  ELLA  P.  de  B. 

1.  S.  FLABELLATA  L.;  Pi.,  fil.,  t.  XLIII,  Husii.  ,  11°  57 j. 

Alt.  50-800'". — Talus,  haies,  bois,  bords  des  ruisseaux.— 
Commune  à  la  Martinique  et  à  la  Guadeloupe. 

2.  S.  STOLONIFERA  Spring ,  Monogr.  ,  p.  209;  Husn., 
n"  576. 

Alt.  700-1,000"".  —  Forêts  humides.  —  Morne  de  la  Dé- 
couverte (Guad.). 

3.  S.  MOLLIS  Fée  ,  Hist.  des  foug. ,  p.  133  ,  t.  XXXI V  , 
fig.  1;  Husn.,  n"  577. 

Alt.  525". — Sur  les  pierres,  dans  la  rivière  Noire  (Guad.). 

[\.  S.  ROTUNDIFOLIA  Spring,  Monogr.,  p.  85  ;  Fée  Hist. 
des  foug.,  t.  XXXIV,  fig.  2;  Husn.,  n"^  578,  579. 

Alt.  50-750'".  —  Sur  la  terre,  les  rochers  et  les  arbres,  — 
Jardin-des-Plantes  ;  Champflore  ,  etc.  (Mari.).  Le  Matouba  ; 
vallée  St-Louis,  etc.  (Guad.). 

3.  PSILOTUM  Sw. 

1.  P.  TRIQUETRUM  Sw.  ,  syn.  fil.  ,  p.  187  ;  PI.  fil.  , 
t.  CLXX;  Husn.,  n°  574. 

Alt.  350-850'".  —  Çà  et  là  sur  les  arbres.  —  Champflore; 
pitons  du  Carbet,  etc.  (Mart.).  Le  camp  Jacob  ;  vallée  St- 
Louis,  etc.  (Guad.), 


—  73  — 


o 


A      A      A      A      A      e    (N 


e-H^!S=;î=a^«ft*H 


>     -^ 
h— I         O 


Q 
H 


s   «H  (M    B     e     »   (N 


(M  (N  (N    »   "H 


^H  CO  CO    a     ft     Q    CO 


•ït         ;oss»S^"n^'HcC^«Hc«!HiO«nmeOa 


C>.         |>e(S<!(N«rl«He^«Wai="HI>=:>OM 


a%         00<I^e>J«n«r('>Hc^^!S«HO<NlOC-)cC<lsl> 


H  ; 

^          o      I         ^          ^                                                                               "="                                            ^ 
^         oo     I _^ 

X       o 


ooo<iMMOM<N«r(W-H«rt«-?<«n-ïieo«HC^-He<:) 


P-l        lO     I . 

c/i    ; 

Q  >=^  i : 

ë  ^  I  r 


1^  ^^^eOie<»r<=fMW»rHlrtOO^COK-fl-r<K«0 


ç<,          5.^^eÇO««r<"H^e(5^<Mift«e<5e(M»o(N 


K-=}«ro^»H«««C0<O    =«r<    c 


S 

H 


*rt         «H  CO 


;h   u   0) 
j-    <  'O; 

Ml 

"S  ^  o 
^   ^   ;-« 

i«    O    U 


, 

q 

. 

. 

. 

0) 

b 

• 

. 

r/> 

g 

. 

vu 

. 

b 

'(i 

«J 

ZJ 

•  eu 

■aj 

ici) 

O  ti 

O) 

o 

te 

o 

-i; 

S 

« 

a> 

a 

'3 

£ 

■tu 

s 

^ 

KjHO-<!ua,!i;o  < 

O)    u    z 


■M    O 


"  :ï  5  =  -3  S  -a  S  5  â, 
•22  :5  r-'S  ■3  S  a  "  s  ° 
s  a.—  >  ra  H  ru  z  Œ  o 


~  TU  — 

M.  Gandy  fait  une  communication  intéressante  sur  les 
variétés  de  forme  que  peut  offrir  la  même  espèce  de  fougère; 
les  observations  de  notre  collègue  portent  sur  deux  espèces  : 
VAthyrium  filix  fœminea  et  le  Scolopendrium  officinale. 

M.  le  i)""  Ogier  Ward  soumet  à  l'appréciation  de  ses  con- 
frères un  fossile  qu'il  a  trouvé ,  à  Évrecy ,  dans  des  argiles 
qui  surmontent  le  lias  et  qui  appartiennent  à  l'oolithe  ferru- 
gineuse. Ce  fossile  est  reconnu  pour  être  une  baguette  plate 
d'oursin. 

Plusieurs  membres  s'entretiennent  des  doubles  floraisons 
que  la  température  exceptionnelle  de  l'année  1868  a  favo- 
risées ;  on  signale  plus  particulièrement  comme  ayant  offert 
ce  phénomène  :  le  Lilas  ,  le  Syringa  ,  le  Berberis  Darwini, 
des  Mahonia,  la  Vigne,  le  Pommier,  le  Figuier,  les  Ceano- 
thus  5  le  Cornus  sanguinea  ,  etc. 

A  9  heures,  la  séance  est  levée. 


¥ 


SEANCE  DU  7  DECEMBRE  1868. 

Présidence  de  MI.  le  D'  FAUCOIV~DlIQlIESIVAY. 

A  7  heures  1/2,  la  séance  est  ouverte.  Le  procès-verbal 
de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Le  président  et  le  secrétaire  de  correspondance  signalent 
les  ouvrages  et  les  lettres  qu'ils  ont  reçus  depuis  la  dernière 
séance. 

Parmi  les  pièces  de  correspondance  se  trouve  une  nouvelle 
lettre  adressée  au  président  par  M.  Schloembach,  qui  réclame 
son  diplôme  de  membre  correspondant  de  la  Société  Lin- 
néenne  et  les  publications  auxquelles  lui  donne  droit  la 
somme  qu'il  a  versée. 

Le  secrétaire  de  correspondance  fait  remarquer  que  le 
retard  mis  à  l'envoi  des  pièces  destinées  à  M.  Schloem- 
bach provient  sans  doute  de  ce  que  les  frais  exigés  par  la 
poste  pour  le  transport  des  volumes  ayant  paru  considérables, 
on  espérait  pouvoir  trouver  un  autre  mode  moins  onéreux. 
—  La  Société  ,  consultée  ,  invite  le  bibliothécaire  à  faire  par- 
venir par  la  poste ,  et  le  plus  promptement  possible ,  à 
M.  Schloembach ,  son  diplôme  et  les  volumes  auxquels  il  a 
droit. 

M.  le  D*"  Ogier  Ward  soumet  à  l'appréciation  de  ses  col- 
lègues :  1°  une  empreinte  végétale  trouvée  dans  le  fuUers'  earth; 
2°  une  huître  ou  un  pecten  ,  difficile  à  déterminer ,  qu'il  a 
rencontré  dans  le  lias,  à  Subies  ;  3"  des  serpules  et  des  bases 
ou  empâtements  d'apiocrinites  provenant  des  carrières  de  la 


—  76  — 

grande  oolithe  du  Maresquet,  On  sait  que  des  portions  de 
tiges  et  des  sommets  d'apiocrinites  se  voient  assez  fréqucm- 
menl  sur  divers  points  du  département ,  et  surtout  à  Ran- 
viile  ;  des  bras  ont  été  trouvés  par  notre  collègue,  M.  Luard, 
dans  le  calcaire  à  plaquettes  de  la  grande  oolithe  à 
Soliers,  et  par  votre  secrétaire  de  bureau,  dans  l'oxfordien  des 
Vaches-Noires  ;  mais  c'est  la  première  fois  que  des  empâte- 
ments d'apiocrinites  ont  été  signalés  dans  la  grande  oolithe  du 
Calvados.  On  en  devra  la  découverte  à  IM.  le  D"^  Ogier  Ward , 
qui  est  un  intrépide  explorateur  de  nos  carrières.  Un  échan- 
tillon d'Eligmus  ,  trouvé  par  notre  collègue  avec  les  échan- 
tillons de  bases  d'apiocrinites,  fait  supposer  que  ces  dernières 
étaient  renfermées  dans  la  couche  à  Eiigmus. — Peut-être  en 
découvrira-t-on  plus  lard  dans  des  couches  plus  profondes. 

COMMUNICATION   DE  M.    RAULIN. 

M.  Raulin  eniretienl  ses  collègues  de  l'utilité  de  la  silice 
dans  le  développement  des  Mucédinées.  On  connaît,  dit 
M.  Raulin,  le  rôle  important  de  la  silice  dans  le  développe- 
ment de  certains  êtres  vivants  supérieurs.  En  particulier , 
M.  G.  Ville  a  démontré  l'utilité  du  silicium  dans  l'accroisse- 
ment des  céréales,  et  IM.  I.  Pierre  en  a  suivi  la  distribution 
dans  les  organes  du  blé. 

En  faisant  végéter  des  Mucédinées  dans  un  milieu  artificiel, 
M.  Raulin  a  trouvé  qu'une  petite  quantité  de  silice  ajoutée 
aux  autres  éléments  donne  constamment  un  accroissement 
du  poids  de  la  plante  égal  environ  à  3  grammes  sur  20 
grammes.  Cet  excès  de  poids  est  faible ,  à  la  vérité  ;  mais 
comme  les  variations  de  poids  du  végétal  obtenu  sur  des 
liquides  de  même  composition  ne  dépassent  pas,  dans  son 
procédé  ,  1  gramme  sur  50  grammes  ,  !M.  Raulin  se  croit 
autorisé  à  attribuer  cet  excès  de  poids  à  une  action  propre  de 


—  77  — 

la  silice  et  à  expliquer  la  faiblesse  de  ce  résultat  par  la  minime 
proportion  de  la  silice  nécessaire  et  par  la  présence  presque 
inévitable  de   ce   corps  dans   les   matériaux  employés. 

Ce  résultat ,  fait  observer  notre  collègue  ,  forme  un  lien 
de  plus  entre  les  êtres  supérieurs  et  les  organismes  inférieurs. 
Il  rappelle  à  cette  occasion  que,  outre  le  carbone,  l'hydro- 
gène, l'oxygène,  l'azote,  le  phosphore,  le  potassium,  la 
silice  interviennent  utilement  dans  la  vie  des  végétaux  supé- 
rieurs etdesi)Iucédinées;.le  fer,  utile  aux  Mucédinées,  semble 
ne  l'être  pas  moins  à  la  vie  des  plantes  et  même  h  celle  des 
animaux  supérieurs  ;  la  magnésie  dans  les  Mucédinées ,  la 
chaux  dans  les  grands  végétaux  paraissent  jouer  le  même  rôle, 
et  peut-être  la  chaux  n'intervient-elle  ici  que  parla  magnésie. 

Enfin  ,  ces  divers  corps  simples  sont  assimilables  sous 
forme  de  composés  parfaitement  déterminés,  les  mêmes  pour 
les  divers  êtres. 

En  voyant  ces  analogies,  si  frappantes  jusque  dans  les  dé- 
tails ,  il  semble  donc  que  la  loi  chimique  de  la  formation  des 
êtres  vivants  est  une  loi  unique  pour  toute  la  nature,  suscep- 
tible un  jour  d'être  exprimée  par  une  formule  générale  qui 
ne  comporte  que  de  légères  variations  d'un  être  à  un  autre. 

Le  même  membre  conserve  la  parole  pour  faire  part  à  la 
Société  d'un  essai  de  chauffage  du  cidre. 

Le  procédé  de  conservation  du  vin  ,  tel  que  l'a  imaginé 
M.  Pasteur  ,  repose  sur  les  principes  suivants  : 

1°  Lorsque  les  vins  se  gâtent ,  subissent  ces  maladies  qui 
les  rendent  impropres  à  la  consommation,  et  dont  l'acétifica- 
tion  est  une  des  plus  communes ,  ce  phénomène  est  dû  au 
tiéveloppement  d'organismes  vivants  aux  dépens  des  éléments 
nutritifs  du  vin  ; 

2°  Il  suffit  de  porter  le  vin  à  une  température  de  60°  en- 
viron pour  le  préserver ,  à  l'avenir ,  de  ces  maladies ,  parce 


~  78  — 

que  cette  température  ,  aidée  par  l'action  des  acides  du  vin 
suffit  à  détruire  les  germes  ; 

3"  Le  chauffage  ne  fait  perdre  au  vin  aucune  de  ses  qua- 
lités et  ne  l'empêche  nullement  de  vieillir  ; 

W  Le  vin  se  conserve  alors,  non-seulement  dans  des  vases 
hermétiquement  clos  ,  mais  dans  des  tonneaux  ,  dans  des 
bouteilles  à  demi-pleins  et  soumis  aux  diverses  manipulations 
de  l'industrie ,  et  c'est  là  ce  qui  constitue  la  valeur  pratique 
du  principe  précédent.  M.  Pasteur,  en  s'appuyant  sur  ces 
faits,  se  propose  de  chauffer  le  vin  qu'on  veut  préserver  de 
toute  maladie  à  une  température  de  60°  environ.  Ce  pro- 
cédé commence  déjà  à  être  mis  en  œuvre  dans  plusieurs 
localités  ,  soit  chez  les  vignerons ,  soit  chez  les  commerçants. 
M.  Raulin  s'est  livré  à  quelques  essais  analogues  sur  le 
cidre  ,  essais  qu'il  regarde  comme  trop  peu  nombreux  encore 
pour  lui  permettre  de  conclure  sûrement.  Toutefois  ,  du 
cidre  doux  chauffé  à  70"  se  maintient  doux  depuis  plus  d'un 
mois  dans  des  bouteilles  en  vidange,  tandis  que  du  cidre  non 
chauffé  durcit  et  passe  à  l'acide. 

M.  Raulin  pense  donc  que  le  procédé  de  chauffage  du  vin 
pourrait  être  appliqué  au  cidre  avec  succès  ;  seulement ,  le 
cidre  étant  moins  riche  en  alcool  que  le  vin  devrait  être 
porté  à  une  température  un  peu  plus  élevée,  vers  70°  par 
exemple. 

Il  est  bien  entendu,  d'ailleurs,  que  le  chauffage  n'empêche 
pas  le  cidre  de  s'affaiblir ,  de  se  tuer  dans  une  bouteille  à 
demi-pleine  où  on  le  maintient  quelque  temps  ;  mais  la  cha- 
leur ne  lui  fait  perdre  aucune  de  ses  qualités  utiles  ,  comme 
M.  Baulin  l'a  constaté.  Il  devrait  donc  être  manié  avec  les 
mêmes  précautions  que  le  cidre  ordinaire ,  et  le  contact  de 
l'air  devrait  être  évité  pendant  le  chauffage ,  autant  que  pos- 
sible. 
Quant  à  la  dépense   nécessitée   par  cette   opération  ,   il 


—  79    - 

suffira  de  savoir  le  chaullage  du  viu  en  grand  ne  coûte  que 
B  a  U  centimes  par  hectolitre. 

Une  discussion  ,  à  laquelle  prennent  part  MM.  Raulin  , 
I.  Pierre,  Leboucher ,  Berjot ,  s'engage  sur  la  question  de 
savoir  quelles  sont  les  causes  qui  font  que  certains  cidres  se 
tuent.  On  reconnaît  que  cette  maladie  des  cidres  peut  tenir 
à  diverses  causes  ,  et  que  tel  remède  qui  réussirait  dans  un 
cas  serait  inefficace  dans  un  autre. 

M.  iMorière  lit  la  lettre  suivante,  qui  lui  a  été  adressée  par 
M.  Olivier  Lefrançois ,  vice-président  de  la  Commission  ad- 
ministrative de  l'hospice  de  Lisieux  : 

1"  décembre  1868. 

«  Cher  Monsieur  , 

((  Je  vous  adresse  une  citrouille  qui  présente ,  je  pense , 
a  un  fait  peu  ordinaire  de  végétation  et  qui  mérite  peut-être 
«  l'examen  de  la  science. 

«  Malheureusement ,  quand  elle  vous  parviendra  ,  le  con- 
«  tact  de  l'air  l'aura  déflorée,  et  les  pépins  qu'elle  renferme, 
«  dont  plusieurs  étaient  en  pleine  végétation  et  munis  de 
«  feuilles  d'une  belle  coloration  verte,  ainsi  que  leurs  pédon- 
«  cules ,  dans  la  partie  où  les  feuilles  y  sont  attachées ,  ne 
«  présenteront  plus  cet  aspect. 

*  Je  le  regrette  beaucoup,  parce  que  le  tout  était  curieux 
«  au  moment  de  l'ouverture. 

«  (^ette  citrouille  était  dans  le  grenier  de  l'hospice  depuis 
«  deux  mois  et  à  l'abri  du  soleil.  J'ai  regardé  s'il  n'y  avait 
fe  point  quelque  fissure  ou  ouverture  par  laquelle  l'air  eût 
«  pu  s'introduire  dans  l'intérieur  ;  je  n'en  ai  pas  aperçu  et 
«  je  ne  puis  m'expliquer  cette  coloration  verte  qui  n'a  lieu 
«  qu'au  contact  de  la  lumière. 


—  80  ~ 

"  Enfin  ,  cher  (Monsieur  ,  ce  qui,  pour  moi  et  pour  toutes 
"  les  personnes  de  la  ville  qui  sont  venues  voir  celle  citrouille 
«  ce  matin,  paraît  extraordinaire,  est  peut-être  bien  ordi- 
«  naire  pour  vous. 

«  Dans  tous  les  cas ,  j'ai  cru  ne  pas  devoir  garder  pour 
«  nous  ce  qui  ne  nous  est  pas  connu. 

»  C'est  pourquoi  j'ai  fait  remettre,  ce  soir,  au  chemin  de 
«  fer  celle  citrouille,  en  vous  priant,  cher  Monsieur,  d'agréer 
a  mes  civilités  affectueuses. 

a   O.    LEFRANÇOIS  , 

«   Fice-président  de  la  Commission  administrative  des 
«  Hospices  de  Lisieux,  » 

M.  Morière  fait  suivre  la  lecture  de  cette  lettre  des  ré- 
flexions suivantes  : 

Le  phénomène  signalé  par  M,  Olivier  Lefrançois ,  tout  en 
n'étant  pas  un  fait  nouveau  pour  la  science,  ne  mérite  pas  moins 
de  fixer  l'attention  des  naturalistes.  La  germination  est  une 
fonction  de  la  vie  de  la  plante  qui  est  loin  d'avoir  été  étudiée 
sous  tous  ses  aspects  ,  et  qui  offre  encore  un  grand  nombre 
de  problèmes  à  résoudre.  Notons  les  faits  qui  s'offrent  à 
nous  et  n'affirmons  pas  trop  vite  une  explication  qui  pourrait 
bien  être  détruite  par  des  observations  nouvelles. 

La  citrouille  de  l'hospice  de  Lisieux  nous  a  offert  une 
pulpe  dans  un  état  de  fermentation  assez  avancé  (  le  même 
phénomène  se  remarque  dans  la  plupart  des  fruits  qui  ont 
été  récoltés  cette  année  dans  un  étal  de  maturité  trop  grand); 
cette  pulpe  renfermait  des  graines  à  l'état  normal,  et  d'autres, 
en  assez  grand  nombre ,  dans  divers  états  de  germination 
très-avancés;  la  petite  plante,  constituée  par  la  radicule,  la 
tigelle  et  la  gemmule,  avait  parfois  une  longueur  de  10  à 
15  centimètres;  un  très-grand  nombre  de  fibrilles  résultant 
de  la  division  de  la  radicule  parcouraient  la  pulpe  dans  divers 


—  81  — 
sens  ;  —  les  cotylédons  avaient  une  couleur  jaune-verdâtre  ; 
— il  paraît  que,  à  l'ouverture  du  fruit,  ils  étaient  complètement 
verts. 

Ce  cas  de  germination  de  graines  à  l'intérieur  des  fruits 
avait  été  déjà  observé.  On  l'avait  même  signalé  dans  les 
citrouilles,  mais  comme  un  cas  exceptionnel,  tandis  que  les 
choses  se  passent  normalement  ainsi  dans  les  Avicennia ,  les 
Rhizophora  ,  les  Conocarpus ,  et  quelques  autres  plantes  qui 
croissent  sur  les  plages  fangeuses  des  régions  cquinoxiales. 
Les  graines  de  ces  espèces  germent  dans  le  fruit  même,  et  leur 
embryon  ne  cesse  de  se  développer  depuis  l'instant  où  sa 
formation  commence  jusqu'à  celui  où  il  devient  une  plante 
adulte. 

Pour  la  majeure  partie  des  plantes  phanérogames ,  il  est 
admis  qu'une  bonne  graine ,  arrivée  à  un  élat  de  maturation 
convenable  ,  doit ,  pour  entrer  en  germination  ,  être  soumise 
simultanément  à  trois  influences,  sans  lesquelles  elle  ne  don- 
nera jamais  naissance  à  une  nouvelle  plante  ;  ce  sont  :  Vhu- 
midité ,  la  chaleur  ,  Y  oxygène  de  l'air. 

L'eau  est  indispensable  à  la  germination  ;  elle  agit  d'abord 
comme  agent  physique,  en  gonflant  et  ramollissant  les  tissus 
extérieurs  dont  elle  facilite  la  rupture;  par  sa  seule  présence, 
elle  aide  aux  réactions  chimiques  pour  lesquelles  elle  est  in- 
dispensable ;  enfin  ,  c'est  le  véhicule  qui  doit  transporter  les 
matériaux  soHdes  nécessaires  à  la  nutrition  et  à  l'accroisse- 
ment. —  Dans  le  cas  qui  nous  occupe,  la  pulpe  du  fruit  de 
la  citrouille  est  la  source  à  laquelle  l'embryon  a  emprunté 
l'humidité  dont  il  avait  besoin  pour  se  développer.  Ainsi  la 
première  condition  indispensable  à  la  germination ,  la  pré- 
sence de  l'eau ,  a  été  remplie  par  le  milieu  dans  lequel  la 
graine  était  placée. 

Toute  plante  exige  également ,  pour  développer  son  em- 
bryon ,   une  certaine  dose  de  chaleur.  Il  y  a ,  pour  chaque 

6 


—  8-2  — 

espèce  végétale ,  une  température  plus  favorable  qu'une 
autre  à  la  germination  de  la  graine;  c'est,  en  général,  de 
10  3  12"  que  la  germination  s'opère  avec  le  plus  de  faci- 
lité et  de  rapidité.  —  On  conçoit  que ,  par  suite  de  la  tem- 
pérature élevée  et  persistante  de  l'été  ,  le  grenier  ait  pu  se 
trouver  sufTisamment  échauffé  pour  que  la  citrouille  se 
trouvât  soumise  à  la  température  la  plus  favorable  à  la  ger- 
mination de  ses  graines. 

Enlin  ,  il  semble  ressortir  des  expériences  de  Saussure  , 
comme  de  toutes  celles  qui  ont  été  faites  depuis  l'illustre 
physicien,  qu'en  dehors  d'un  milieu  oxygéné  la  germination 
est  impossible.  Et  cependant ,  les  expériences  de  Huber  et 
de  Sénebier  d'abord,  celles  de  Homberg  ensuite,  sont  venues 
nous  apprendre  qu'au  moment  où  la  germination  commence, 
une  très-petite  quantité  d'oxygène  est  suffisante. 

La  quantité  d'air  nécessaire  pour  fournir  cette  quantité 
d'oxygène  se  trouvait-elle  déjà  à  l'intérieur  de  la  citrouille  , 
ou  bien  était-elle  le  résultat  de  phénomènes  endosmiques, 
ou  bien  enfin  l'oxygène  provenait-il  de  certaines  décompo- 
sitions? Toujours  est-il  que  le  développement  considérable 
de  certaines  plantules  accusait  la  présence  d'une  notable 
quantité  de  ce  gaz  à  l'intérieur  du  fruit. 

La  couleur  verte  des  cotylédons  et  de  la  tigelle  ,  qui  était 
visible  surtout  au  moment  de  l'ouverture  du  fruit ,  est  le 
phénomène  qui  nous  a  paru  le  plus  surprenant.  On  admet 
généralement  que  la  coloration  verte  des  feuilles  exige  l'in- 
tervention de  l'air  et  de  la  lumière ,  et  il  faudrait  admettre 
alors  que  la  lumière  ou  du  moins  certains  rayons  ont  pu 
agir  ,  malgré  l'épaisseur  de  la  pulpe  de  la  citrouille.  Il  faut 
admettre  ,  toutefois,  que  si  la  lumière  est  indispensable  à  la 
coloration  verte  des  feuilles ,  elle  ne  l'est  pas  pour  les  coty- 
lédons. Il  suffira  (le  citer  le  Salsola  kali ,  ie  Gui,  le  Pistacia 
terebinthus ,  le  Convolvuius  soldaneLla,  etc.  ,  qui  ont  des 


—  83  — 

cotylédons  d'un  beau  vert.  H  est  vrai  que  les  cotylédons  de 
la  graine  de  citrouille  ont  une  couleur  blanche  et  qu'une 
coloration  verte  s'est  développée  à  l'intérieur  du  fruit.  Ce 
point ,  comme  on  le  voit ,  exige  de  nouvelles  investigations 
auxquelles  nous  nous  proposons  de  nous  livrer. 

Il  est  procédé  au  renouvellement  du  Bureau,  qui  se  trouve 
ainsi  composé  pour  l'année  1869  : 

Président,  iMM.  Rallin,  prof' de  physique  au  Lycée. 

Vice-président,  le  D''  BouiîIenne  jeune. 

Secrétaire  de  bureau,   Morière  ,   prof"^  à   la   Faculté  des 

sciences. 
Secret'^  de  corresp. ,      Deslongchamps  ,  id. 
Bibliothécaire,  Fauvel  (Albert) ,  avocat. 

Archiviste,  l'abbé  Marc. 

Trésorier,  Berjot  jeune  ,  négociant. 

Les  membres  de  la  Commission  d'impression  seront,  outre 
le  président  et  les  deux  secrétaires  qui  en  font  partie  de 
droit,  MM.  Leboucher,  Pierre,  Fauvel,  Fayel  et  Bin-Dupart, 
qui  ont  été  désignés  par  le  dépouillement  du  scrutin. 

La  Société  décide  que  sa  Commission  d'impression  se 
réunira  le  jeudi  10  décembre,  à  quatre  heures  du  soir,  pour 
arrêter  la  liste  exacte  des  membres  honoraires ,  résidants  et 
correspondants,  et  faciliter  au  trésorier  le  recouvrement  des 
cotisations  arriérées. 

A  9  heures  1/2,  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  11  JANVIER  1869. 

Présidenoe  de  il.  RAULIIV. 

A  7  heures  1/2  la  séance  est  ouverte. 

En  prenant  possession  du  fauteuil  de  la  présidence  , 
M.  Raulin  prononce  l'allocution  suivante: 

ce  Messieurs ,  perraettez-moi  de  vous  dire  combien  je  suis 
0  touché  de  la  marque  de  sympathie  que  vous  m'avez  ac- 
«  cordée  ;  il  y  avait  certainement  dans  la  Société  Linnéenne 
«  des  personnes  que  leurs  travaux  ou  leur  valeur  person- 
«  nelle  recommandaient  plus  que  moi  à  vos  suffrages  ;  mais, 
0  puisque  vous  avez  pensé  qu'un  dévouement  réel  à  la 
«  science  est  un  titre  suffisant  pour  m'appeler  à  ce  fauteuil, 
0  je  vous  prierai  de  me  continuer  votre  bienveillance  dans 
«  l'exercice  de  mes  fonctions.  Quant  à  moi ,  persuadé  que 
«  les  intérêts  et  les  passions  n'entrent  pas  ici ,  parce  que  la 
«  science  y  tient  toute  la  place,  je  n'aurai  d'autre  devoir  que 
«  de  faire  en  sorte  que  toutes  les  opinions  puissent  être  dis- 
«  cutées  librement  et  franchement,  parce  que  toutes  sont 
«  également  désintéressées. 

«  Toutefois,  je  regrette  de  vous  dire  que,  devant  bientôt 
«  m'absenter  pour  plusieurs  mois ,  je  crains  d'être  privé 
((  pendant  quelque  temps  de  vos  réunions  si  sérieuses  et  si 
«  intéressantes  ;  mais,  de  loin  comme  de  près,  je  resterai  un 
«  membre  dévoué  de  la  Société  Linnéenne.  Je  conserverai 
«  profondément  le  souvenir  de  l'honneur  que  vous  m'avez 
«  fait  on  me  nommaiil  votre  i)résideni.   » 

Des  applaudissements  unanimes  prouvent  à  M.  Ilaulin  que 


—  85  — 

les  paroles  qu'il  vient  de  prononcer  sont  accueillies  avec  la 
plus  vive  sympathie. 

Le  président  ayant  accordé  la  parole  au  secrétaire  de  bu- 
reau ,  le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et 
adopté. 

Le  secrétaire  de  correspondance  donne  lecture  d'une  lettre 
d'un  libraire  de  Paris  qui  ne  lui  a  été  remise  qu'au  com- 
mencement de  la  séance.  Cette  lettre  annonçant  le  dépôt  de 
volumes  destinés  à  la  Société  Linnéenne  et  qui  devaient  être 
retirés  avant  la  fin  de  décembre,  il  craint  qu'une  réclamation 
ne  puisse  avoir  aucun  résultat.  M.  le  président  engage  M.  le 
secrétaire  de  correspondance  à  faire  néanmoins  une  tentative 
pour  obtenir  ces  volumes. 

M.  Deslongchamps  met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  une 
magnifique  tête  d'Ichthyosaure,  qui  a  été  trouvée  à  La  Caîne. 
Jusqu'à  présent,  V Ichthyosaurus  tenuirosiris  ,  dont  M.  Mo- 
rière  s'est  procuré  plusieurs  exemplaires  dans  la  même  loca- 
lité ,  et  qui  sont  maintenant  déposés  au  Musée  d'histoire 
naturelle  de  Caen  ,  paraît  être  l'espèce  que  l'on  a  rencontrée 
dans  le  plus  grand  nombre  de  localités.  L'espèce  à  laquelle 
appartient  la  tête  présentée  par  M.  Deslongchamps  diffère , 
sous  plusieurs  rapports,  de  Vlch.  tenuirostris  ;  d'abord  ,  elle 
a  été  trouvée  dans  un  niveau  supérieur  à  celui  qui  contient 
le  tenuirostris ,  c'est-à-dire  supérieur  à  l'argile  à  poissons  , 
au  niveau  des  miches  de  la  partie  inférieure  du  lias  supérieur 
de  IVL  Hébert ,  à  ce  niveau  enfin  que  M.  Deslongchamps  a 
considéré  comme  étant  la  partie  inférieure  des  marnes  infra- 
oolithiques.  La  couche  qui  contenait  l'espèce  présentée  est 
celle  que  les  ouvriers  désignent  par  le  nom  de  cochons  ;  c'est 
le  niveau  des  Ammonites  serpeniinus  et  bifronsque  M.  Hébert 
rapporte  à  la  partie  moyenne  du  lias  supérieur,  et  qui,  pour 
M.  Deslongchamps,  est  la  partie  moyenne  des  marnes  infra- 
oolithiques.   Cette  nouvelle  espèce  diffère  du  tenuirostris 


—  80  — 

non-seulement  par  sa  station  ,  mais  elle  paraît  acquérir  une 
plus  grande  taille  ;  ses  dents  sont  beaucoup  plus  fortes,  bom- 
bées au  milieu,  et  elles  offrent  des  cannelures  très-prononcées. 

M.  Deslongchamps  annonce  qu'il  est  en  train  de  disposer 
le  squelette  complet  de  l'un  des  Ich.  tenuirostris ,  que 
M.  Morière  avait  pu  se  procurer.  Ce  squelette,  qui  sera 
bientôt  déposé  au  Musée ,  ne  sera  pas  l'une  des  pièces  les 
moins  curieuses  à  examiner  et  à  étudier. 

M.  le  D' Ogier  "Ward  communique' drvers  fossiles  parmi 
lesquels  se  trouvent  de  beaux  échantillons  d'Eligmus  trouvés 
au  î\laresquet,  dans  la  grande  oolithe  ;  plusieurs  spécimens 
de  Rhynconella  spinosa  et  senticosa  provenant  soit  du 
uller's ,  soit  de  l'oolilhe  inférieure  ,  mais  non  du'  liàfef , 
comme  l'avait  d'abord  supposé  M.  le  D^  Ward. 

M   l'abbé  Marc  lit  la  noie  suivante  : 
NOTEÏ 

SDR 

m  BOIS  FOSSILE  DE  CERVUS  ELAPHUS 

ET    SON    GISEMENT, 
Par  M.  l'abbé  MARC ,  membre  de  la  Société. 


((  J'ai  signalé  ,  il  y  a  deux  ans,  la  première  apparition  du 
mammouth  dans  les  huîtrières  de  la  Manche.  Ce  fait ,  bien 
qu'extraordinaire,  n'avait  cependant  rien  de  surprenant, 
puisque  c'est  dans  ce  bras  de  mer  que  débouchaient  les  nom- 
breux affluents  auxquels  sont  dues  les  alluvions  qui  consti- 
tuent le  diluvium  gris  de  nos  vallées.  Que  ces  affluents  aient 
même  entraîné  avec  eux  dans  ce  centre   commun  la  plus 


-  87  — 

grande  partie  des  matières  terreuses  qu'ils  tenaient  en  suspen- 
sion, c'est  ce  qui  ne  paraît  pas  douteux.  Ce  qui  est  moins 
douteux  encore  ,  c'est  que  les  animaux  de  la  faune  dilu- 
vienne qui  furent  pris  à  l'improviste  sur  leur  passage , 
n'échappèrent  pas  davantage  aux  effets  des  ces  vastes  inon- 
dations; livrés  au  caprice  des  flots  et  des  torrents  impétueux, 
ils  s'en  allèrent  inévitablement  à  la  dérive.  Quelques-uns 
saisis  par  les  remous  atterrirent  dans  les  anfractuosités  des 
collines.  Ceux,  au  contraire,  qui  restèrent  dans  la  sphère 
d'action  des  courants,  ne  durent  s'arrêter  dans  leur  mou- 
vement de  translation,  qu'après  avoir  gagné  la  haute  mer  , 
où  ils  ne  tardèrent  pas  h  se  disloquer  ,  puis  s'abîmèrent  et 
disparurent  enfin  sous  la  masse  liquide. 

Il  ne  faut  donc  pas  désespérer  de  rencontrer ,  un  jour  , 
dans  cette  station  infra-neptunienne,  où  déjà  le  mammouth 
a  été  découvert ,  des  restes  à'hycena  fossilis,  de  rhinocéros 
tichorinus,   peut-être  même  de  l'ours  des  cavernes. 

En  attendant  que  l'avenir  et  quelque  circonstance  imprévue 
donnent  raison  à  notre  pressentiment,  nous  nous  bornerons, 
quant  à  présent,  à  constater  un  fait  relatif  à  cette  hypothèse, 
et  dont  la  certitude  nous  est  acquise,  à  savoir:  que  notre 
mer  recèle  dans  son  lit  des  ruminants  élaphiens  ;  lesquels 
furent  aussi  contemporains  du  mammouth. 

La  preuve  que  nous  apporterons  à  l'appui  de  cette  assertion 
est  une  corne  de  cerf,  encore  toute  couverte  de  bryozoaires, 
qui  reposait,  il  y  a  quatre  mois  à  peine  ,  dans  les  profon- 
deurs de  la  Manche.  Celui  qui  me  l'a  remise  est  un  esti- 
mable douanier,  du  port  de  Courseulles.  Je  lui  étais  déjà 
redevable  d'une  dent  d'Elephas  primigenius  qu'il  avait 
ramassée  sur  le  quai  en  faisant  son  service. 

C'est  encore  à  lui  qu'appartient  le  mérite  d'avoir  sauvé  de 
l'oubli  le  bout  de  ramure  qu'il  a  bien  voulu  m'offrir,  et  qui 
fait  l'objet  de  cette  note. 


-  88  - 

Des  pêcheurs  d'huîtres  renlrcs  dans  le  port  pour  y  faire 
un  déchargement  avaient  jeté  au  rebut  ce  chétif  débris  qui 
n'avait  pour  eux  aucune  importance,  l.a  perte  en  était  donc 
certaine,  et  l'on  peut  dire  que  c'en  était  fait  de  cette  antique 
dépouille,  si  le  douanier  Rivière,  auquel  j'avais  fait,  depuis 
longtemps,  mes  recommandations,  ne  se  fût  empressé  de  la 
recueillir.  Une  enquête  dirigée  avec  sagacité  lui  apprit 
bientôt  que  notre  modeste  aubaine  a  été  pêchée  à  la  drague, 
sous  vingt-huit  brasses  d'eau,  et  à  douze  lieues  de  la  côte, 
dans  le  nord-est  de  Ver. 

On  reconnaîtra  sans  peine  que  ce  gisement  est  identique 
avec  celui  de  nos  mammouths  de  St- Valéry  malgré  la  dis- 
tance qui  l'en  sépare.  Toutefois,  nous  devons  ajouter,  pour 
être  exact,  qu'il  n'est  pas  également  prouvé  qu'ils  appar- 
tiennent l'un  et  l'autre  au  même  horizon  stratigraphique.  La 
superposition  des  couches,  leur  composition  minéralogique, 
leur  corrélation  avec  les  autres  terrains  ,  choses  si  utiles  au 
géologue  pour  le  guider  sur  la  terre  ferme  ,  se  dérobent  à 
nos  investigations ,  au  sein  d'une  mer  où  les  dépôts  de 
transport  ont  pu  se  mêler  et  se  confondre,  sinon  disparaître 
entièrement. 

Comme  nous  savons  d'ailleurs  que  la  race  des  mammouths 
s'est  éteinte  dans  le  nouveau  pliocène  et  que  le  Cervus 
elaphus  auquel  appartient  notre  échaiilillon  a  traversé  cette 
période,  attendu  qu'il  fait  encore  partie  de  la  faune  actuelle  , 
il  s'agit  de  savoir  si  le  fossile  qui  nous  est  parvenu  remonte 
à  l'époque  diluvienne,  ou  seulement  aux  temps  géologiques 
qui  l'ont  suivie.  Dans  les  conditions  où  nous  sommes  placé, 
il  serait  difficile  de  faire  une  réponse  catégorique,  car,  ainsi 
que  nous  venons  de  le  dire,  les  données  nous  manquent,  et 
pour  exprimer  toute  notre  pensée ,  nous  craignons  que 
le  sujet  qui  nous  occupe  ne  soit  encore  longtemps  un  pro- 
blème. 


—  89  — 

Cepeiidani,  malgré  les  incertitudes  qui  planent  sur  celle 
question,  nous  avons  cru  devoir  mentionner  une  trouvaille 
qui,  indépendamment  de  la  date  plus  ou  moins  reculée  de 
son  âge  géologique,  ne  laisse  pas  de  nous  offrir  de  l'intérêt, 
non -seulement  parce  que  la  présence  du  Cervus  elapfius  , 
dans  le  vieil  Océan  britannique ,  est  un  phénomène  qui  ne 
s'était  pas  révélé  jusqu'ici,  mais  encore  parce  que  l'état  de 
conservation  du  spécimen  qu'ont  épargné  tant  de  siècles, 
dans  le  milieu  dissolvant  des  eaux  salées,  nous  a  paru  vrai- 
ment digne  de  remarque. 

Ce  n'est  pas  à  dire  que  ce  spécimen  n'ait  point  souffert 
des  injures  du  temps  :  nous  aurons ,  comme  on  doit  s'y 
attendre  ,  des  exceptions  à  faire ,  notamment  pour  les  an- 
douillers  qui  ont  été  fracturés,  et  dont  le  tissu  spongieux  est 
entièrement  détruit,  quoique  ce  même  tissu  soit  à  peine 
altéré  dans  la  partie  supérieure  du  tronçon,  où  la  tige  a  été 
brisée.  Cette  dernière  cassure  est-elle  plus  récente  que  les 
autres?  Cela  pourrait  être.  Dans  tous  les  cas,  les  détériora- 
lions  plus  ou  moins  grandes  qu'on  remarque  dans  les  parties 
accidentées,  ne  préjugent  rien  pour  le  corps  même  de  la 
tige,  dont  la  presque  totalité  est  restée  intacte.  Ce  qu'il  y 
a  de  certain,  c'est  que  celle-ci  n'a  rien  perdu  de  sa  dureté 
primitive,  et  l'on  peut  affirmer  que  la  substance  inorganique, 
en  général  ,  a  résisté  à  tous  les  agents  de  destruction. 

La  surface  même  du  tissu  compacte  est  si  légèrement 
fruste  qu'elle  présente  encore  les  sillons  dans  lesquels  se 
trouvaient  les  vaisseaux  cutanés  qui  l'ont  sécrétée. 

Cette  corne  est  celle  du  côté  droit  de  l'animal.  Le  merrain 
affecte  une  forme  arrondie.  La  meule  quoique  endommagée 
par  un  de  ses  côtés  est  visiblement  circulaire.  L'andouiller 
basilaire  et  l'andouiller  médian,  les  seuls  qui  nous  restent  , 
ont  été  brisés,  le  premier  à  partir  de  sa  base  dans  une 
longueur  oblique  do  4  centimètres,  le  second  à   2  centime- 


0 

—  90  — 

très  seulement  de  son  point  de  départ.  Celui-ci  malgré  une 
légère  compression  à  l'endroit  où  il  prend  naissance,  annonce 
une  tendance  à  la  forme  conoïdale  qui  est  à  peu  près  celle 
de  l'andouiller  basilaire.  J'ai  trouvé  11  centimètres  de  cir- 
conférence pour  la  tige,  et  ^45  millimètres  de  diamètre  pour 
la  meule.  La  longueur  totale  du  tronçon  est  de  25  centi- 
mètres.  ') 

Le  rédacteur  du  procès-verbal  pense  que  les  débris  de 
mammifères  que  l'on  rencontre  à  une  certaine  distance  de 
la  côte  pourraient  aussi  provenir  d'animaux  ayant  habité 
cette  forêt  qui  dut,  dans  des  temps  reculés,  abriter  de  ses 
ombrages  toute  la  partie  du  littoral  désignée  au  temps  de 
Grégoire  de  Tours,  sous  le  nom  de  Lùtus  saxonicum. 

Cette  forêt  anéantie  par  les  flots ,  qui  s'étendait  des  deux 
côtés  de  la  presqu'île  du  Cotentin,  a  donné  lieu  à  un  gisement 
de  tourbe  sous-marine  que  l'on  peut  facilement  constater 
dans  les  hautes  mers  et  qui  est  connu  en  Basse-Normandie 
sous  le  nom  de  Courban.  Bien  que  les  végétaux  qui  la 
constituent  soient  réduits  souvent  à  l'état  friable  de  tourbe, 
on  y  a  trouvé  également  des  troncs  d'arbres,  assez  bien  con- 
servés qui  paraissent  avoir  une  grande  analogie,  par  leurs 
fibres  et  leur  écorce,  avec  le  chêne,  le  châtaignier ,  le 
bouleau,  le  noisetier; — des  noisettes,  des  défenses  de  sanglier 
et  des  bois  de  cerfs,  ont  été  rencontrés  à  plusieurs  reprises 
dans  la  masse  tourbeuse. 

De  l'autre  côté  de  la  presqu'île  du  Colenliii ,  et  surtout 
dans  les  grèves  du  Monl-St-Michel,  qui  ont  dû  être  occupées 
par  une  vaste  forêt  (1),  on  trouve  le  même  gisement  tour- 

(1)  Les  manuscrits  n"  24  et  3i  de  l'abbaye  du  Mont-Sl-Michel 
donnent  des  détails  sur  cet  envahissement  des  flots  ;  le  1"  dit  en 
parlant  du  Mont,  naguère  relié  à   la  terre  ferme  :    ^fare    quod  longe 


-  91  — 
beux  ,  des  troncs  d'arbres ,  souvent  considérables ,  dont 
M.  Quénault ,  sous-préfet  de  Coulances ,  a  bien  voulu  nous 
envoyer  une  rondelle  qui  se  trouve  aujourd'hui  au  musée 
botanique  de  la  ville  de  Caen,  des  bois  de  cerfs  assez  nom- 
breux et  d'autres  débris  des  anciens  habitants  de  ces  forêts. 

]|  ne  serait  donc  pas  impossible  que  l'échantillon  présenté 
par  M.  l'abbé  Marc  eût  une  telle  origine.  Dans  tous  les  cas  , 
recueillons  avec  soin  les  débris  d'êtres  organisés,  qui  peuvent 

dislabat  pmilatim  assurgens  omnem  sylve  ejus  magnitudiuem  virtute 
sua  conqjlanacit  et  in  arène  suœ  fonnam  cuncla  i-edegil. 

M.  L.  Rouault,  curé  de  St-Pair-siir-1  a-Mer,  dans  un  ouvrage  publié 
en  1  l'ik,  s'exprime  ainsi  sur  l'existence  et  la  disparition  de  la  forêt  : 

»  Environ  l'an  ZiOO  de  la  naissance  du  Sauveur  du  monde  ,  il  y 
«  avait  dans  la  Basse-Normandie,  vers  l'occident,  sur  la  mer  océane  , 
«  une  vaste  forêt  qui  commençait  à  la  chaîne  des  rochers  de  Chausey 

«  et  s'étendait  vers  le  midi,  au  delà  du  mont  Tombelaine Cette 

«  forêt,  qui  portait  le  nom  de  désert  de  Scissy  ,  avait  environ  7  lieues 
«  de  long  et  près  de  k  de  large,  car  elle  occupait  tout  le  terrain  où 
«  est  maintenant  le  bras  de  mer  qui  sépare  la  Normandie  de  la  Bre- 
B  tagne,  qui  n'étaient  alors  divisées  que  par  la  rivière  de  Coënon  oîi 
«  la  mer  avait  déjà  son  flux  qu'elle  a  étendu  peu  à  peu  si  loin  que  la 
«  forêt  n'avait  plus,  dès  le  VP  siècle,  qu'une  lieue  de  large. 

<i  La  marée  de  mars  de  l'an  sepl-cent-neuf  fut  si  violente  qu'elle 
«  renversa  presque  toute  la  forêt,  ne  laissant  que  quelques  arbres  sur 
a  le  bord,  dont  on  retrouve  encore  des  ruines  dans  la  grève  ;  elle  a 
«  même  gagné  une  grande  partie  des  prairies  qui  touchaient  à  cette 
«  forêt  du  côté  de  l'orient.  » 

On  voit  par  ce  récit  d'un  historien  du  pays  que  les  grandes  marées 
équinoxiales  ,  qui  ont  parfois  excité  des  craintes  non  toujours 
réalisées ,  ont  pu ,  dans  certaines  circonstances  ,  surtout  quand  leur 
action  désastreuse  a  été  secondée  par  les  vents,  semer  sur  nos  rivages 
la  dévastation  et  la  mort. 

C'est  peut-être  aussi  à  cette  marée  terrible  de  l'an  709  qu'il  faut 
attribuer  l'anéantissement  de  la  portion  de  forêt  qui  longeait  le  littoral 
du  Calvados  et  qui  est  devenue  l'origine  des  dépôts  tourbeux  que  l'on 
observe  surtout  de  Luc  à  Arromanches. 


—  92  — 
nous  servir  à  reconstituer  la  faune  ou  la  flore  du  Globe,  à 
diverses  époques,  sans  trop  nous  préoccuper  des  hypothèses 
qui  peuvent  en  expliquer  la  présence,  là  où  on  les  rencontre  ; 
mais  notons  avec  soin  toutes  les  circonstances  qui  peuvent 
nous  éclairer  sur  leur  gisement,  comme  l'a  fait  notre  con- 
frère dans  sa  note  intéressante ,  et  remercions  à  la  fois 
M.  l'abbé  Marc  et  le  douanier  Rivière,  qui  a  si  bien  suivi 
ses  instructions.  Leurs  efforts  réunis  auront  permis  de  sauver 
de  l'oubli  deux  débris  remarquables  d'anciens  habitants 
du  Globe. 

M.  le  docteur  Léon  Liégard  donne  connaissance  à  la 
Société  d'un  fait  qui  intéresse  à  la  fois  l'entomologie  et  la 
pathologie  dermatologique.  Il  s'exprime  ainsi  : 

c(  Dans  le  milieu  de  l'été  dernier,  de  grands  navires  longs- 
couriers  vinrent  des  régions  tropicales  au  port  de  Gaen. 
Presque  aussitôt  un  grand  nombre  de  personnes,  surtout  des 
quartiers  St-Jean  et  St-Gilles ,  présentèrent  des  éruptions 
papilleuses,  constituées  par  des  élevures  d'un  rose  intense, 
de  8  à  10  millimètres  de  diamètre ,  souvent  accompagnées 
d'une  tuméfaction  comme  érysipélateuse  de  la  peau  voisine 
et  donnant  lieu  à  un  prurit  très-cuisant.  En  même  temps 
parurent  dans  les  appartements  de  ces  quartiers  des  cousins 
(Calex  pungicus),  un  peu  plus  grands  que  les  insectes  indi- 
gènes analogues  ;  ils  étaient  aussi  d'une  couleur  grise  géné- 
ralement plus  foncée.  La  coïncidence  de  ces  deux  faits  dé- 
montra bien  vite  que  l'épidémie  des  papilles  était  le  résultat 
des  piqûres  des  moustiques  nouvellement  apparus  ;  il  fut 
impossible  de  ne  pas  voir  là  un  cas  singulier  d'importation 
des  moustiques  des  régions  tropicales  dans  notre  ville.  La 
suite  de  l'observation  de  ces  insectes  m'a  semblé  mettre 
cette  opinion  hors  de  doute.  La  température  exceptionnelle 
de  l'année  1868  aurait  pu  donner  à  penser  que  les  cousins 
indigènes  avaient  puisé  dans  ces   chaleurs  persistantes  une 


b 


—  93   ~ 

virulence  inusitée,  mais 'alors  ce  phénomène  eût  été  général 
et  non  pas  circonscrit  à  quelques  parties  de  notre  ville  voisines 
du  port  ;  puis  cette  virulence  eût  cessé  quand  la  saison  aurait 
été  plus  avancée  et  que  la  température  aurait  repris  le  degré 
moyen  de  notre  climat.  Cette  action  plus  énergique  du 
liquide  déposé  par  la  bouche  du  cousin  piquant  n'a  jamais 
été  observée  par  moi  dans  d'autres  années  très-chaudes  , 
l'année  1857  entre  autres.  Or,  il  est  arrivé  que  les  personnes 
infectées  pendant  l'été  dernier  et  qui  sont  allées  passer 
quelque  temps  à  la  campagne  ont  vu  disparaître  leurs 
élevures  et  qu'elles  ont  été  tranquilles  de  ce  côté  pendant 
toute  la  durée  de  leur  absence  de  la  ville.  De  retour  à  Caen, 
en  novembre  et  en  décembre,  et  même  jusqu'à  ces  jours 
derniers,  elles  ont  été  accueillies  de  nouveau  par  ces  ennuyeux 
insectes  qui,  jusqu'au  milieu  de  l'hiver  actuel,  très-doux  ,  il 
est  vrai,  quant  à  présent,  ont  conservé  leur  activité  nuisible 
et  leurs  fâcheuses  propriétés  des  beaux  jours  de  l'été.  » 

IM.  le  docteur  Ogier  Ward  ajoute,  aux  observations  pré- 
sentées par  M.  le  docteur  Liégard,  que  les  mêmes  faits  se 
sont  produits  en  Angleterre. 

IM.  Raulin  ayant  été  conduit  par  les  travaux  auxquels  il  se 
livre  depuis  plusieurs  années ,  à  se  demander  si  certains 
organismes  parasites  devaient  être  considérés  comme  étant 
la  cause  des  épidémies  que  l'on  a  observées  sur  plusieurs 
végétaux  et  animaux,  présente  les  considérations  générales 
suivantes  : 

«  Je  n'ai  pas  la  prétention  d'exposer  la  théorie  de  ces 
u  grands  phénomènes  si  désastreux  par  leurs  effets,  si  mysté- 
«  rieuxdans  leurs  causes,  si  capricieux  dans  leurs  caractères; 
«  je  désire  seulement,  en  ra'appuyant  sur  les  lois  chimiques 
«  du  développement  des  êtres  vivants,  préciser  un  peu  les 
('  données  de  ce  grand  problème  qui  n'est  qu'une  manifes- 
«  tation  de  la  vie.  C'est  un  point  acquis  à    la  science  que 


—  %  — 

(c  plusieurs  des  maladies  épidémiques  des  plantes  ou  des 
«(  animaux  sont  accompagnées  d'organismes  parasisles,  yégé- 
a  taux  ou  animaux,  qui  envahissent  le  sujet  malade  :  Voïdium 
«  de  la  vigne,  le  boirytis  de  la  pomme  de  terre,  les  corpus- 
«  cuies  des  vers  à  soie,  les  infusions  du  sang  de  rate  en  sont 
«  des  preuves. 

«  Ces   épidémies   apparaissent  tout-à-coup  sur  quelques 
«  points  et,  de  là,  envahissent  rapidement,  en  2  ou  3  années, 
«  des  régions  considérables,  sans  que  leur  apparition  soit  pré 
«  cédée  d'une  cause  qui  leur  soit  comparable  en  grandeur. 

«  D'ailleurs,  la  maladie  est-elle  la  cause  du  développement 
«  du  parasite,  ou  en  est-elle  le  résultat  ? 

a  Faut-il  attribuer  ces  catastrophes  à  des  changements  de 
«  climat,  à  des  miasmes,  — à  des  modifications  du  sol ,  — à 
«  1  mfluence  des  engrais  ? 

«  Parmi  tant  de  remèdes  empiriques  ,  en  est-il  un  seul 
((  efficace  ? 

«  De  toutes  ces  questions,  pas  une  seule  n'est  résolue. 

«  Un  être  vivant  (c'est  du  moins  l'idée  que  je  me  suis 
«  faite,  d'après  l'ensemble  des  travaux  physiologiques  et  un 
'(  peu  d'après  mes  propres  expériences),  un  être  vivant  peut 
((  être  considéré  comme  un  composé  chimique  complexe , 
«  qui  se  forme  dans  un  milieu  déterminé  pour  uu  seul 
»  être,  variable  d'un  être  à  un  autre  par  la  nature  ,  les 
«  proportions,  l'arrangement  des  éléments.  A  ce  point  de 
«  Vue,  il  ressemble  aux  composés  de  la  chimie  minérale 
((  dont  la  formation  est  assujettie  à  une  équation  chimique 
«  rigoureuse. 

a  11  lui  faut  en  outre  une  certaine  température  et  un 
«  germe  spécial. 

«  Ces  conditions  réunies  ,  l'organisme  auquel  appartient 
«  le  germe  se  développe  sûrement  avec  une  activité  con- 
a  sidérabk'. 


—  95  — 

»  L'écarte-t-on  plus  011  moins  de  ces  conditions,  et  in- 
«  troduit-on  dans  le  milieu  des  germes  d'espèces  différentes, 
«  il  y  aura  une  sorte  de  lutte  entre  les  forces  vitales  de  tous 
«  ces  organismes,  et  celui  qui  remportera  sur  les  autres 
((  sera  celui  dont  le  milieu  type  se  rapprocliera  le  plus  du 
«  milieu  actuel.  Un  exemple  éclairera  ce  qui  précède  : 
u  lors(iue  je  n'avais  pas  encore  réussi  à  déterminer  le  milieu 
a  type  de  V ÀspergiUus  nigrans,  j'avais  mille  peines  à  éloi- 
a  gner  de  mes  liquides  les  espèces  parasites ,  même  avec 
«  des  ensemencements  convenables;  aujourd'hui  que  j'ai 
«  fixé  le  milieu  type  de  ce  végétal  ,  il  croît  parfaitement 
«  pur,  et  avec  une  abondance  prodigieuse  ,  sans  aucune 
"  précaution.  Mais  vient-on  à  modifier  légèrement  quelque 
«  circonstance,  comme  la  température,  la  nature  des  spores, 
('  les  proportions  des  substances,  les  vases  sont  envahis  par 
M  des  productions  étrangères. 

«  Considérons  maintenant  un  animal  ou  un  végétal  de 
((  grande  taille  placé  dans  un  milieu  qui  doit  servir  à  son 
«  développement  ;  la  substance  de  cet  être  pourra  à  son 
u  tour  servir  de  milieu  nutritif  aux  êtres  parasites  inférieurs 
((  {Oïdium,  Botrytis,  etc.),  dont  les  germes  sont  disséminés 
((  un  peu  partout. 

«  1°  Si  l'être  vivant  dont  il  s'agit  est  entouré  du  milieu 
«  type  qui  lui  est  le  mieux  approprié,  on  peut  affirmer  que 
M  les  productions  parasites  n'apparaîtront  pas  ;  il  n'y  aura 
«  pas  d'épidémie. 

<■  2°  Si,  par  une  cause  quelconque  ,  ce  milieu  vient  à 
a  changer,  on  ne  saurait  dire  lequel  de  ces  êtres  vivants  se 
«  propagera  au  détriment  des  autres  ;  mais  il  suffira  souvent 
((  d'une  circonstance  accidentelle  pour  rompre  l'équilibre  au 
((  profit  d'un  parasite,  et  bientôt  l'abondance  de  ses  germes 
((  propagera  le  mal  ;  l'épidémie  se  sera  développée. 

(.  Or,  l'emploi  empirique  des  engrais,    l'exportation  des 


b 


-    96  — 

V  récolles,  changent  conlinuellement  et  lentement  la  nature 
«  du  sol.  Ces  changements  progressifs  ,  malgré  leur  haute 
«  importance  ,  pourront,  pendant  bien  des  années,  être  in- 
((  suffisants  pour  rompre  l'équilibre  dont  j'ai  parlé  ;  mais 
«  une  cause  accidentelle,  par  exemple  un  climat  exceptionnel, 
«  suffira  souvent  pour  faire  apparaître  un  parasite  sur  quel- 
«  ques  points,  et  ses  germes  envahissant  bientôt  l'atmosphère 
((  en  quantités  plus  grandes  qu'auparavant  propageront 
«  rapidement  la  maladie. 

«  En  résumé  ,  l'épidémie  est  comme  la  résultante  d'un 
a  grand  nombre  d'éléments  dont  chacun  apporte  sa  part 
«  d'influence  ;  elle  n'est  que  la  conséquence  des  lois  du 
a  développement  des  êtres  vivants.  Ce  n'est  donc  que 
«  par  l'étude  approfondie  des  lois  du  développement  chimique 
((  de  chaque  espèce  organisée,  qu'on  pouna  un  jour  éclairer 
«  les  mystères  qui  enveloppent  encore  tout  cet  ordre  de 
«  phénomènes.  » 

M.  le  docteur  Fayel  ,  au  nom  de  la  Commission  d'im- 
pression, fait  connaître  les  motifs  qui  ont  porté  cette  Com- 
mission à  s'occuper  d'un  projet  de  règlement  intérieur  à 
annexer  aux  Statuts  de  la  Société.  Lecture  est  donnée  ensuite 
des  divers  articles  de  ce  projet  de  règlement. 

Quelques  membres  font  observer  qu'à  diverses  époques  on 
a  dû  s'occuper  d'élaborer  un  règlement  intérieur  et  que  ce 
règlement  doit  se  trouver  dans  les  volumes  ou  les  procès- 
verbaux  de  la  Société  ;  d'autres  soutiennent  que  jamais  ce 
règlement  n'a  été  fait.  Toutefois,  afin  que  tous  les  membres 
de  la  Société  puissent  avoir  une  connaissance  exacte  des 
délibérations  prises  précédemment  par  la  Compagnie  à  cet 
égard  et  des  articles  réglementaires  qui  existent  dans  les 
volumes  de  la  Société,  il  est  décidé  que  le  projet  de  règle- 
ment intérieur  de  la  Commission  d'impression  ainsi  que  les 
pièces  dont  il  vient  d'être  question  seront  déposés  pendant 


-  97  — 

une  semaine  au  Pavillon  ,  où  chacun  des  membres  de  la 
Compagnie  pourra  en  prendre  connaissance  avant  la  séance 
de  février. 

La  discussion  des  articles  du  règlement  intérieur  aura 
lieu  dans  cette  séance. 

Le  traitement  de  l'appariteur  des  Sociétés  savantes  est 
élevé  de  60  fr.  à  100  fr.  pour  la  quote  part  de  la  Société 
Linnéenne. 

La  Compagnie  décide  qu'une  indemnité  de  10  fr.  sera 
accordée  à  M""  veuve  Mallet  pour  l'année  1869. 

Le  trésorier  expose  la  situation  des  finances  de  la  Société, 
en  récapitulant  les  comptes  de  l'année  1867  et  de  l'année 
1868,  et  les  réunissant.  Il  s'est  appuyé,  d'une  part,  sur  les 
papiers  qui  lui  ont  été  remis  par  la  famille  Le  Clerc  et  ,  de 
l'autre ,  sur  sa  propre  gestion  depuis  son  entrée  en  fonctions 
(juin  1868). — Du  relevé  de  ces  comptes,  il  résulte  que  les 
dépenses  se  sont  élevées  à  5,186  fr.  87  c.  et  que  les  recettes 
ont  été  de  10,016  fr.  84;  il  y  a  donc  présentement  en  caisse 
une  somme  de  6,831  fr,  97. 

M.  le  Président  charge  MM.  Fayel  et  Bin-Dupart  de  vé- 
rifier, après  la  séance,  les  comptes  du  Trésorier.  Cette  Corn-' 
mission  constate  leur  exactitude  et  les  approuve. 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


SÉANCE   DU  1-  FÉVRIER  1869. 

Présidence  de  il.  RAULirV. 

A  7  heures  1/2  la  séance  est  ouverte  ;  le  procès-verbal  de 
la  séance  précédente  est  hi  et  adopté. 

Relativement  à  un  passage  de  ce  procès-verbal ,  une  dis- 
cussion s'engage  entre  plusieurs  membres  sur  les  causes  qui 
ont  pu  amener  en  mer ,  à  une  distance  assez  considérable  de 
la  côte  ,  le  bois  de  cerf  montré  par  M.  l'abbé  Marc  ,  lors  de 
la  dernière  réunion.  Des  courants  diluviens  ayant  fait  sentir 
leur  action  de  transport  au-delà  des  golfes  dans  lesquels  ils 
débouchaient  paraissent,  à  M.  l'abbé  Marc,  avoir  produit  le 
fait  en    question.    M.  Morière   pense    qu'il  suffirait ,    pour 
l'expliquer ,  d'admettre  un  envahissement  par  la  mer ,  lors 
d'une  marée  équinoxiale  désastreuse ,  des  forêts  qui  consti- 
tuaient l'ancien  Liuus  saxonicum^  et  dont  les  débris,  visibles 
lors  des  grandes  marées,  constituent  aujourd'hui  une  couche  , 
de  tourbe  dans  laquelle  on  a  trouvé  assez  souvent  des  bois  de 
cerf;  —  des  courants  auront  entraîné  les  débris  des  animaux 
qui  peuplaient  ces  forêts  avec  une  vitesse  et  à  une  dislance 
plus  ou  moins  grande.  Les  oscillations  lentes  du  sol ,  phé- 
nomène si  bien  exposé  par  M.  Hébert ,  ont  dû  nécessaire- 
ment,  comme  le    fait  remarquer  M.   Deslongchamps ,   en 
déterminant  le  retrait  de  la  mer  sur  certains  points  et  son 
envahissement   sur   d'autres ,    submerger   les   animaux  qui 
étaient  placés  sur  ces  derniers  et  les  transporter  ,  suivant  la 
force  des  courants,  à  une  distance  plus  ou  moins  considérable 
du  lieu  où  ils  étaient  d'abord. 


—  99  — 

D'après  le  savant  professeur  de  géologie  de  la  Sorbonne  , 
les  mouvements  oscillatoires  du  sol  ont  eu  pour  effet ,  à  di- 
verses reprises ,  de  permettre  à  la  mer  de  ronger  les  conti- 
nents ,  de  creuser  des  vallées ,  des  fleuves ,  des  bras  de 
mer,  etc.  D'immenses  plaines  marécageuses ,  où  paissaient 
de  nombreux  troupeaux  de  rhinocéros ,  d'éléphants  ,  d'hip- 
popotames ,  etc.,  ont  été  découpées  et  assainies  par  l'écoule- 
ment des  eaux.  Ces  nappes  d'eau  indéfinies  ont  été  la  cause 
de  la  formation  de  grandes  et  profondes  vallées  avec  leur 
cortège  de  vallons  secondaires ,  et  la  Providence  a  exécuté 
ainsi  un  immense  drainage  pour  approprier  la  surface  du  sol 
au  développement  de  la  civilisation  humaine. 

Il  est  donné  lecture  d'une  lettre  par  laquelle  M.  le  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique  prévient  la  Société  Linnéenne 
que  la  distribution  des  récompenses  accordées  aux  Sociétés 
savantes  des  départements  ,  à  la  suite  du  concours  de  1868  , 
aura  lieu  à  la  Sorbonne  le  samedi  3  avril  1869,  et  que 
cette  distribution  sera  précédée  de  quatre  jours  de  lectures 
publiques. 

M.  le  Ministre  invite  le  Président  de  la  Société  à  lui  faire 
connaître,  avant  le  10  mars,  la  liste  des  membres  qu'elle 
aura  délégués  à  la  Sorbonne  ,  soit  pour  la  représenter  ,  soit 
pour  y  faire  des  lectures  de  notices  ou  mémoires.  Comme 
les  années  précédentes  ,  des  billets  de  chemin  de  fer  à  prix 
réduits  seront  adressés  par  Son  Excellence  aux  personnes 
qui  prendront  part  à  ces  réunions. 

M.  Deslongchamps  met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  une 
portion  de  tête  de  poisson  fossile  (  Lepidotus  Elvensis  ) 
trouvée  dans  le  lias  supérieur ,  et  dans  laquelle  on  observe  , 
ce  qui  est  assez  rare  ,  des  arcs  branchiaux  et  de  petites  dents 
pharyngiennes  parfaitement  conservés. 

Une  mâchoire  inférieure  de  Sieneosaurus ,  trouvée  à  St- 
Pierre-sur-Dive ,   dans  la  grande  ooUthe,  a  été  adressée  à 


—  100  — 

>1.  Morière  par  M,  le  docteur  Pépin  ,  à  qui  elle  appartient. 
!\I.  Morière  n'a  pas  encore  eu  le  temps  de  préparer  complète- 
•neDî  cette  pièce  importante ,  mais  il  a  cru  devoir  la  sou- 
mettre ,  telle  qu'elle  est ,  à  l'appréciation  de  l'Assemblée. 

Cette  mâchoire  de  Steneosaurus  n'est  pas  complète  en 
arrière;  la  partie  antérieure,  qui  est  parfaitement  conservée, 
offre  une  longueur  de  70  centimètres ,  et  offre ,  comme 
dans  beaucoup  de  Téléosauriens,  un  renflement  à  son  ex- 
trémité. Déjà  une  vertèbre  de  Steneosaurus  avait  été  ren- 
contrée dans  la  même  localité,  et  ;M.  Deslongchamps , 
qui  M.  Worière  avait  communiqué  cette  vertèbre  ,  avait 
supposé  qu'elle  pouvait  se  rapporter  au  St.  Boutilieri ,  es- 
pèce qui  avait  été  trouvée  déjà  dans  la  grande  oolithe  du 
Calvados.  La  mâchoire  découverte  à  St-Pierre-sur-Dive ,  et 
qui  appartient  probablement  au  même  individu  que  la  ver- 
tèbre ,  paraît  devoir  constituer  une  espèce  nouvelle  diffé- 
rente du  Bouu'lieri  ,  à  laquelle  il  serait  à  désirer  de  voir 
attacher  le  nom  du  docteur  Pépin  ,  licencié  ès-sciences  na- 
turelles de  la  Faculté  de  Caen ,  qui  a  provoqué  la  découverte 
de  ce  précieux  débris. 

Depuis  plusieurs  années,  en  effet,  M.  le  docteur  Pépin 
avait  recommandé  à  un  ouvrier  carrier ,  le  sieur  Lemaitre, 
de  recueillir  tout  ce  qu'il  trouverait  de  coquilles  ou  de  frag- 
ments d'os  dans  les  carrières  de  St-Pierre.  Cet  homme  en 
était  venu  au  point  de  ne  donner ,  en  quelque  sorte  ,  pas  un 
seul  coup  de  pioche  dans  la  couche  la  plus  riche  en  coquilles 
sans  remarquer  ce  qu'il  enlevait.  Un  jour  il  aperçoit  de  pe- 
tites pointes  noires  brillantes  à  travers  cette  couche  calcaréo- 
argileuse  ;  il  examine  avec  plus  d'attention  ,  reconnaît  une 
mâchoire  armée  de  dents ,  et  l'apporte  avec  joie  à  son  mé- 
decin pour  le  remercier  des  soins  qu'il  avait  généreusement 
donnés  à  sa  famille.  Il  avait  recueilli  avec  la  plus  grande 
précaution  tout  ce   qu'il  avait  pu    trouver ,  mais  il  s'était 


-   101  — 

trouvé  arrêté  dans  son  exj3loration  par  un  filon  ,  et  malheu- 
reusement aucune  recherche  ultérieure  n'a  pu  faire  découvrir 
les  autres  parties  de  la  tête.  Les  diverses  parties  du  squelette 
ont  été  dispersées,  et  plusieurs  coquilles  adhérentes  îux 
fragments  que  l'on  a  rencontrés  prouvent  que  ces  fragments 
ont  séjourné  longtemps  sur  le  littoral  de  la  mer. 

Déjà  antérieurement,  MM.  Pépin  et  Morière  avaient  trouvé, 
dans  la  même  carrière ,  plusieurs  fragments  de  dents  et  sur- 
tout deux  très-belles  dents  palatines. 

M.  Morière  présente  à  la  Société ,  de  la  part  de  M.  le  D' 
W.  Nylander ,  le  travail  suivant  : 

REGOGNITIO  MONOGRAPHIGA 

SCRIPSIT 
WILLIAM   NYLANDER. 


Ramalinei  tribu  tute  separandi  videntur  ab  Atectoriis  et 
Everniis  ob  differentias  analyticas  (  praesertim  thabmii  ) 
conspicuas.  Multo  minus  liquet,  an  Aiectoriœ  et  Everniœ 
unica  tribu  comprehendi  debeant  aut  anne  satius  Evemiei 
tantum  subtribum  constituant  Parmelieorum ,  quibuscum 
notis  plurimis  conveniunt. 

In  génère  Ramalina  nuper  indicavi  (in  Flora  1869, 
p.  \.hh)  ,  reactionis  chemicae  obvenire  characterem  hydrate 
kalico  raanifestatum  apud  nonnullas  species  :  scilicet  rae- 
dullam  eo  adminiculo  tum  crocee  vel  lateritio-rubricose  vel 
sanguinee  tingi  (praecedente  flavescentia  ) ,  apud  ahas  vero 
species  nullam  talera  colons  mutationem  observari.  Reac- 
tionem    ejusmodi    dico    eam ,    quae    applicato    adminiculo 


-  102  - 

chcmico  inox  vol  fore  mox  prodit ,  nec  rcspicio  colora- 
tionem  obscuram  inlerduiii  desiccalioiie  leiile  accedente 
ortam  vel  secundaiiam  et  tardani. 

Sunt  Ramalinae  reactione  meduUari  ope  liydralis  kalici  e 
flavo  rubricoso  dignotae  (K  Zf.)  :  1)  R.  scopulorum  (Dicks.), 
separanda  a  jR.  cuspidata  (Ach.),  2)  R.  rigida  (Pers.  ), 
3)  R.  anceps  Nyl.,  h)  R.  arabum  Ach.,  5)  R.  dasxjpoga 
Tuck.  ,  6)  R.  subpoUinaria  Nyl.  ,  7)  R.  denticulata 
(Eschw.)  et  8)  R.  vulcajiia  (Mut.).  Omnibus  céleris  Kama- 
linis  cognitis  ,  numéro  hodie  baud  parum  auctis,  haecce 
reactio  deest. 

Altentius  sic  denuo  examini  subjectis  Ramaiinis  ,  eas 
longe  plures  continere  perspexi  species  quam  antea  admis- 
sum  fuit  et  quam  antea  credideram,  nam  non  solum  re- 
actiones  chemicoe  signum  novum  distinctionis  contulerunt 
differentiis  externis ,  inler  quas  nirais  neglectae  inveniuntur 
differentiœ  receptacuH  apotheciorum ,  sed  etiam  sporae  et 
spermatia ,  mensuris  formaque  ,  satis  fida  prsebere  visa  sunt 
signa ,  quibus  lypos  specierum  invicem  nunc  discernere 
debui,  ubi  olim  nimis  jungendo  iiitentus  l'ucram. 

Quo  examine  novo  innixus,  modo  sequente  nunc  Rama- 
lineos  expouere  defmireque  officii  babeo.  Atque  forsan  nul- 
libi  in  Lichenograpbia  recoguitio  ulla  monographica  magis 
desideranda  erat;  pertinet  enim  genus  Ramalina  ad  Lichenes 
difficillimos,  comparandos  difficultatum  respeclu  cum  Riibïs 
et  Hieraciis  inler  plantas  Phanerogamas.  Spero  fore ,  ul 
opusculum  meum  progrcssui  hujus  partis  scienlia?  inserviat 
et  ut  studium  Lichenum  ,  quos  hic  characteribus  plenioribus 
acutioribusque  tractavi ,  facilius  reddal. 

Pro  magna  parle  sequor  Srjnopsin  Lichenum  et  Pro- 
dromum  Lichenographice  Scandinavie.  Specimina  praîcipua 
examinata  conservantur  in  Iierbariis  Musei  Parisiensis,  cla- 
rissimi  Lenormand  et  in  mec  proprio. 


-  i(ih  - 


Tribus  RAMALINEI. 

Si  solum  genus  Ra  ualina  hue  ducllur,  defiiiitio  dari  po- 
test  :  Liclienes  ihallo  lacinioso  aiit  filamentoso  fruticuloso  ; 
apotheciis  scutellaribus,  paraphysibus  discretis  ,  sporis  sat 
parvis  uni-seplatis  ;  spennogoniis  spermatia  breviter  cylin- 
drica  recta  proferenlibus  et  filamentis  peculiaribus  ramosis 
in  cavitate  sperraogoniali  intertextis. 

Sed  hue  etiam  pertiuere  possit  genus  Ramalea  (  de  qua 
videatur  infra  ) ,  et  thallo  subdepresso-laciniato  vel  adscen- 
dente  ,  apotheciis  biatorinis  et  spennogoniis  typi  alius  disce- 
dens  forsanque  potius  intcr  Bœomyceos  locum  naturalem 
habeiis  aut  propriam  tribuni  leferens  prope  Cladonieos. 

Dufoureœ  genus,  ob  apothecia  ignota  loci  nonnihil  in- 
certi ,  sit  tribui  Evermeorum  subjungendum  aeque  ac 
Daciyltna. 

RAllALiniA  Âch. 

Thallus  osseo-albidus ,  stramineo-flavidus  vel  pallidus"/ 
teres  aut  compressus ,  uitidiusculus  aut  subopacus,  mollis 
aut  saepius  phis  minusve  rigescens,  erectus  aut  penduhis  , 
caespitose  crescens ,  varie  divisus ,  undique  similis  (nec  altcro 
latere  discolor  vel  diversus).  Stratum  corticale  varie  com- 
positum  ,  jam  cellulis  indistinctis  corneuni  et  subamorphum  , 
jam  (et  in  plerisque  speciebus)  ex  elementis  anatomicis  fila- 
mentosis  axi  tubulosis  sensu  longitudinali  thalli  conglutinatis 
(tum  rémanente  saepe  parte  externa  tenui  amorpha  )  ;  quae 
lextura  solutione  hydratis  kalici  afTusa  manifestior  evadil  ; 
stratum   illnd  igitur  aui  fragile  aui  plus  minusve  solidum. 


loa  — 

Gonidia  sphaeroidea  discrela  inediocria  (diametri  0,007-0,018 
millimetri).  Medulla  alba  arachnoidea ,  ihallum  totum  iulus 
occupans  ,  aut  (in  paucioribus)  versus  parietem  internum 
corticalem  retracta  et  thallus  tune ,  ob  meduUain  cavam , 
intus  plus  minusve  inanis. 

Apothecia  scutelliformia  sparsa  aut  marginalia  aut  terini- 
nalia  ,  opaca  ,  testaceo-pallida  ,  saepe  glaucesceiitia  vel  glauco- 
pruinosa  ;  sporae  oclonae  incolores  ellipsoideae  vel  oblongae 
(plerisque  speciebus  leviter  curvatae)  aut  fusiformes  ,  uni- 
septatae  ;  paraphyses  médiocres  vel  saepius  tenues ,  apice 
crassiores  aut  clavatse  ;  gelatina  hymenialis  iodo  cœrulescens 
(  deinde  violaceo-tincta ,  cœrulescentia  in  apice  thecarura 
magis  persistente  ). 

Spermogonia  extus  prominentia  parum  notabili  indicata , 
speciebus  paucioribus  diclinctius  prominula ,  sparsa ,  aut 
conceolaculis  nigris  aut  incoloribus  ;  sterigmata  subsim- 
plicia  aut  pauci-articulata  ,  articulis  longiusculis  attenuatis , 
et  accedunt  sterigmatum  socia  eltmenta  fdamenlosa  elongata 
anastomosanliaque  in  cavitate  spermogoniali  intricata  ;  sper- 
matia  recta  cylindrica  vel  oblongo-cylindracea ,  utroque  apice 
obtuso  quasi  solidioris  substantiae ,  medio  dilutiora. 

Est  hoc  genus  inter  Lichenes  fruticulosos  analogum  quo- 
dammodo  Sticteis  inter  Lichenes  foliaceos  (  Phyllodeos  ) , 
prœsertim  respectu  habito  paraphysum  et  sporarum  ;  sed 
evidenter  inferiorem  evolutionis  gradum  exprimit  in  série 
typorura.  Spermatia  omnino  peculiaria. 

Ramalinœ  sunt  aut  corticolae  vel  lignicolae  aut  saxicolae 
(  una  alterave  terrestris  )  et  distributae  in  omnibus  fere  par- 
tibus  telluris,  at  praecipue  in  regionibus  maritimis  calidioribus 
(sic  in  insulis  Canariis  saltem  12  species  occurrunt)  ;  nu- 
merus  sensira  minor  versus  regiones  frigidas  observatur  et 
nulla  denique  in  insulis  Spitsbergensibus  adesl. 


( 

b 


—  105  — 


A.— SPERMOGONIA  CONCEPTACCLIS  TOTIS  mGRlS.  —  SpCCieS  1-7. 

a. — Stratum  corticale  tenuissimum  fragile,  hinc  inde  cribrosum;  me- 

diilla  parca,  igitur  thallus  (mollis  cylindricus)  intus  subinanis. — 

Species  1. 

1.  R.  inanis  Mont.  Voy.  Bon.  p.  15.'i,  t.  146(3), 
f.  1  ,  Chil.  p.  77,  Syll.  p.  319,  Nyl.  Syn.  I,  p.  288,  t,  8, 
fjg.  2k  (sporae  et  spermatia). 

ïhallus  pallide  ochroleucus  vel  stramineo-pallidus,  sub- 
iiilidiusculus,  mollis,  fragilis,  subteres,  turgidus,  varie  ramoso- 
divisus,  superficie  rugoso-innequalis,  apicibus  summlsconicis  ; 
apotliecia  albocaesio-vel  glaucocœsio-pruinosa,  lateralia  vel 
snbtermiiialia,  plana,  mediocria  (latit.  2-k  millim.),  recepla- 
culo  pallido  vel  pallido-rufescente,  rugoso,  sspebasi  subpodi- 
cellato  et  margine  subcrenato  vel  rugoso;  sporae  fusiformes 
vel  bacillari-fusiformesvel  oblongo-l'usiformes,  rectae,  tenuiter 
1-septatae,  longit.  0,016-26  millim.,  crassil.  0,003  millim., 
paraphyses  tenerae  fere  médiocres  vel  parum  distinctae. 

Ad  corticem  arborum  et  praesertim  ad  ramos  ,  in  Chili  . 
Peruvia  et  Bolivia  (lecta  a  Gaudichaud  et  variis  coUecloribus). 

ilabilu  Dufoureœ,  saepecaespitibussatlalisaggrega ta.  Species 
disUnclissima,  analoga  iîama/mce  pusilla  inter  species  euro- 
paeas ,  sed  nolis  allatis  longe  diversa.  Thallus  vulgo  altitudinis 
2-Zi  centimelrorum ,  crassitiei  2-k  niilliiuetrorum,  foraminulosus 
vel  foramiiiibus  parvis  rotundalis  hinc  inde  cribrosus  ;  slralum 
corticale  membranaceuin  tenuissimum  (in  sicco  statu  crassilie 
0,0*2-0,03  millim.)  corneum,  cavitatibus  cellularibus  rotundalis 
vel  oblongis  inspersum  ;  stratum  medullare  e  filamentis  con- 
slilulum  parcis  in  trabeculas  saepe  abeunlibus  intricatas,  jaiu 
crassiores  (magis  compositas),  jam   divisas  simpliciores  vel 


—  106  — 

arachnoideo-cUssoIulas.  Lauiina  apolhecii  in  sicco  slalu  crassiliei 
paene  0,1  millimetri  excedens  ;  sporae  iolerduni  levissime  cur- 
vulae  inlermixlcP  ;  paraphyses  vulgo  non  bene  distincts.  Sper- 
mogonia  nigra  niajuscula  parum  vel  vix  prominula  (interdum 
latitudinis  usque  0,3  millim.)  ;  filamenla  «permogonialia  cras- 
siliei circiter  0,0025  raillim.  ;  spermalia  teneila  cylindrica  , 
longit.  circiter  0,005  millim.,  crassitiem  iiaud  0,001  millim. 
adtingentia  ;  conceptaculum  spermogonii  (liuic  et  sequenlibus 
speciebiis  2-7  )  hydrate  kalico  violacée  tingilur. 

b. —  Rigescentes  vel  subrigescentes,  thallo  intus  medulla  stuppea  re 

pleto  ;  stratuni  corticale  mediocris  crassitiei ,  absque  lextura  ulla 

elementari  lougitudiuali  rdamentosa  —  Species  2-6. 

2.  R.  cernchis  (Ach.)  DN.  Framm.  p.  ^5,  Nyl.  Syn. 
I,  p.  289,  t.  8,  f.  25  (spermalia);  Parmelia  ceruchis  Acii. 
Meth.  p,  260  ;  Barrera  ceruchis  Ach.  L.  V.  p.  50U  ,  Syn. 
p.  225  ;  Usnea  ceruchis  iMnt.  in  Ann.  se.  naiur.  2  ,  II ,  p. 
368;  Ramalina  rocceUcBformis  lAlnt.  Bon.  p.  159;  Desma- 
zieria  homalea  Mnl.  ChiL.  p.  70,  SyLi.  p.  318. 

Thallus  ochroleuco-pallidus  vel  teslaceo-pallidus  ,  1ère- 
liusculus,  lacunose  impressus  (sallem  basi),  sursum  laevis , 
caespitose  ramosus ,  ramis  iiliimis  altenualis ,  apicibus  acn- 
tiiisculis;  apolhecia  albocirsio-pruinosa  vel  glauca,  laleralia, 
mediocria,  plana  ,  receplaculo  laevi  subpodicellalo  et  margine 
integro  aut  inaequaliler  subcrenato  ;  sporae  oblongae  reclap 
vel  obsolète  curvul.-E ,  longit.  0,011-18  millim.,  crassit. 
0,0035-0,00/t5  millim. 

Supra  saxa  el  ad  ramulos  arborum  (et  Cactorum)  in  Pe- 
ruvia ,  ad  Callao,  et  in  Chili,  ad  Valparaiso,  Coquimbo,  etc., 
a  plurimis  collectoribus  lecta. 

Notis  dalis  facile  dislincta.  Thallus  allil.  2-6  rcntimelrornm . 
crassil.  basi  1-3  millimetrorum  ;  varians  leniiior  crebrius  ra- 


—  107  — 

mosus  densiusque  caespilosus  ;  vaiiuns  quoque  obscurior  el  hinc 
inde  nigro-maculalus  alque  subcoinpressus.  Siratum  corticale 
ciassitiei  0,05-0,06  millim.  Apothecia  latit.  2-5  millim.,  lamina 
eorum  crassit.  0,15  millim.  ;  paraphyses  médiocres  tenerse  sat 
dislinclae;  gelatina  hymenialis  iodo  cœrulescens,  deiti  mox  vinose 
fulvescens  (prœsertim  Ihecae  sic  linctae).  Spermogonia  puncla 
nigra  exlus  sislentia,  conceptaculis  immersis  lalil.  circiler  0,25 
millim.  ;  spermalia  cylindrica  ,  longit.  0,00Zi-6  millim,,  crassit. 
0,001  millim.  ;  filamenla  spermogonialia  crassit.  fere  0,005 
millim.  —  Usnea  tumidula  Tayl.  in  Joiirn.  of  Bot.  18Zi7  , 
p.  191,  est  forma  fréquenter  obvia  gracilior  hujus  speciei  (thallo 
ciassitiei  circiter  0,5  millim.  ).  Sub  receptaculo  vel  inferius 
vulgo  ramulus  appendicularis  (lerminalis)  emittitur,  quod  in 
type  etiam  observatur. 

3.  R.  coinbeoides  Nyl. 

Thallus  osseo-pallidus  vel  stramineo-albidus,  leres,  rigens, 
laevis  (altit.  1-2  centim. ,  crassit.  0,8-1,6  millim.),  caespitose 
congestus,  e  stipitibus  podetiiformibus  simplicibus  constans  ; 
apothecia  pallido-glauca  vel  albocaesio-pruinosa,  lerminalia, 
plana  (latit.  I-U  millim.},  fastigiata,  receptaculo  laevi;  sporas 
oblongae  leviter  curvulae  vel  subrectae ,  longit.  0,011-15 
millim.,  crassit.  0,004-5  millim. 

In  California  ,  ad  saxa  regionis  San  Francisco  (  Bolander  ). 

Facie  fere  Gombeœ  muUuscœ  (  Ach.  )  Capensis;  inde  nomen. 
Notis  definitionis  datae  facile  dignota  species  ,  nec  cum  uUa  alla 
coramiscenda.  Inlerdum  2  vel  3  apothecia  in  apioe  unius  ejus- 
demque  podetii  proi'eruntur  ;  ramulus  appendicularis  deesl  ; 
maigo  receptacularis  demum  exclusus. 

h.  R.  homale»  Ach.  L  U.  p.  598  ,  Syn.  p.  29h  . 
Nyl,  Syn.  1 ,  p.  289  (  pr.  p.,  pro  ait.  p.  est  sequens). 

Thallus  osseo-stramineus  vel  ochroleucus,  rigens,  com- 


—  108  — 

pressus,  anceps,  laevigalus,  laciniose  ramosus,  dense  caespitose 
congestus,  corlice  intertlum  hinc  inde  iransversim  subrimoso, 
laciniis  apice  attenualis  ;  apothecia  carneo-lutescenlia  vel 
testaceo-pallida ,  niarginalia ,  majuscula  (latit.  circiter  6-12 
millim.  )  ,  demum  (  vetiisla  )  quasi  lobata  ,  receptaculo  sub- 
podiceliato  subtus  laevi ,  inargine  integio  vel  transversim 
passim  ruplo  ;  sporae  oblongae  rectae  vel  raro  obsolète  cur- 
vulas,  longit.  0,011-U  millim.,  crassit.  0,0035-0,0045 
millim. 

Ad  saxa  prope  San  Francisco  in  California  (  Bolander  et 
alii  legerunt). 

Species  insignis,  thallo  altit.  circiler  8-14  centim.,  laciniis 
latil.  Zi-10  millim.,  crassit.  circiter  0,7  millim.  versus  basin 
(vel  basi  etiam  crassioribus),  margine  lenuioribus.  Stratum 
corticale  in  sicco  statu  crassit.  circiter  0,10-0,15  millim.  ;  di- 
midia  fere  ejus  pars  (extera)  ex  elementis  tubulosis  obliteralis 
sensu  verticali  (  respectu  plani  laciniarum  )  stipalis  et  conglu- 
linatis  (dispositione  sua  in  raemoriam  revocanlibus  structuram 
corticis  Roccellarum) ,  altéra  parle  (interna)  ex  elementis  tu- 
bulosis similiter  obliteralis  vel  obsoletis  irregularilerque  sensu 
longitudinali  intricalis.  Lamina  apothecii  in  sicoo  statu  crassitiei 
fere  0,15  millim.  Spermalia  oblonga  ,  longit.  0,0045  millim., 
crassit.  fere  0,0015  millim.,  parle  média  quasi  dilutiore;  con- 
ceplaculum  spermogoniorum  nigrum,  crassit.  parietis  fere  0,02 
millim.  —  Variât  haec  r>amalina  cortice  distincte  transversim 
rimoso  et  hinc  inde  obsolète  lacunoso-insequali ,  var.  clisrupta, 
accedens  ad  sequentem  ,  a  qua  differt  praecipue  receptaculo 
leBvi. 

5.  R.  testudinaria  Nyl. 

Thaï  lus  ochroleuco-pallidus  vel  straminec/-/iifescens,  ri- 
gens,  compressus,  anceps,  lacunose  plano-impressiusculus  vel 
rarius  sublaevigatus,  cortice  transversim  aut  demum  areolatim 


—  109  — 
rimoso ,  paruni  ramosus,  apicibus  attenuatis  ;  apothecia 
carneo-teslacea  (  interduni  leviter  albocaesio-pruinosa  )  inar- 
ginalia  vel  subterminalia  ,  mediocria  vel  majiiscula  (ladt. 
3-12  millim.  ) ,  receplaculo  lacunoso-rugoso  subpodicellato 
et  margine  plicalo-undulato  rugoso  tumescente  ;  sporae 
oblongae  reclae  vel  leviter  curvulae,  longit.  0,010-15  millim., 
crassil.  0,003-/i  millim. 

Supra  rupes  et  ad  arbores  in  California  (  a  variis  coUecto- 
ribus  lecia  ). 

Forsan  modo  varietas  prioris ,  thallo  et  receplaculo  lacuuoso- 
inaequalibus.  Laciniae  allit.  2-5  ceiilim.,  latit.  circiter3-6  millim., 
crassil.  0,5-0,9  millim.  ;  slratum  corlicale  conieum ,  in  sicco 
slalu  crassiliei  circiter  0,1  millim.  vel  nonnihil  crassius.  Sper- 
matia  oblongo-cylindrica ,  longil,  fere  0,005  millim.,  crassil. 
0,001  millim.,  ulroque  apice  quasi  solidiore  (magis  nilidulo , 
magis  lucem  réfringente),  parte  média  (  lalitudine  circiter 
0,001  millim.,  si  in  sensu  longitudinis  spermalii  melilur)  dilu- 
tiore,  quod  eliam  in  aliis  plurimis  speciebus  (praesertim  distincte 
in  slirpe  Ikunalince  scopulorum  )  visibile  est  et  quod  in  Syn, 
t.  8 ,  fig.  31 ,  delineavi. 

6.  B.  flaccescens  Nyl. 

T  h  a  11  u  s  ochroleuco-pallidus  vel  stramineo-testaceus  , 
molliusculus,  compressus,  lineari-laciniatus  ,  iacunose  plano- 
irapressiusculus  vel  subreticulato-lacunosulus  ,  laciniis  (  latit. 
1-2  millim.  )  laciniato-divisis  ;  apothecia  pallida  (  caesio- 
pruinosa)  minora  (latit.  1-2  millim.),  receplaculo  subtus 
sublacunoso-inaequali  ;  sporae  oblongae  reclae  vel  leviter 
curvulae,  longit.  0,012-16  millim.,  crassil.  0,0035-0,00/i5 
millim. 

Ad  ramulos  in  Chili  prope  Coquimbo  et  in  Peruvia  ,  San 
Lorenzo  (  legit  Gaudichaud  ) ,  ex  Mus.  Paris. 

Accedit  ad  R.  ceruchin  minorera,  sed  dislat  thallo  tenuiore 


—  lîO  — 

el  compresso  flaccido  poUiisque  l'aciem  exliibet  R.  evernioldîs 
alienuaiae,  ab  ea  auleni  oiunino  divergit  spermogoniis  alris.  Vix 
sistere  possit  varielalem  flaccescentem  prions. 

c.  —  Thallus  fruticulosus  rigescens  ,  strato  corticali  mediocris  crassitiei 

et  ex  eleinenlis  filamentosis  longitudinaliter  dispositis  congluliiia- 

tisque  formato.  —  Species  7. 


7.  R.  melanothrlx  Laur.  mscr. ,  Nyl.  Syn.  I,  p.  29U, 
t.  8,  f.  26  (spermatia). 

Thallus  pallidus  vel  stramineo-testaceus,  minor  (altit.  2-3 
centiraetr. ),  grarilescens,  fruticulosus,  anguloso-teretiusculus 
vel  anguloso-coslalus  (  hinc  inde  anguloso-coinpressus)  ,  ra- 
mosus ,  ramulis  lenuioribus  setiformibus  denigratis  longius- 
culis  munitus  ;  apothecia  pallida  vel  albida ,  pruinoso- 
upaca  ,  subterminalia  vel  terminalia  ,  mediocria,  receptaculo 
iaevi  inaequali  raargiiieque  integro  .'•aipe  undulato  ;  sporae 
obiongae  reclœ  vel  leviler  curvulae,  longil.  0,011-16  millim., 
crassit.  0,003-^  millim. 

In  Promontorio  Bonae  Spei  (  Drège).  E  nulle  àlio  loco  co- 
gnila. 

Maxime  notabilis  ramulis  suis  apice  longe  atlenuatis  eî  deni- 
gratis (  basi  pallidis).  Thallus  angulose  costalo-slrialus,  basi 
crassitiei  circiler  1  millim.  vel  tenuior;  interdum  passim  fere 
contortus.  Apolhecia  lalit.  2-3  millim,,  receptaculo  plerumque 
ramo  (selis  nigris  pluribus  munito)  appendiculato.  Spermogonia 
versus  apices  ramorum  sita,  conceptaculis  lotis  nigris  latit. 
circiter  0,25  millim.  ;  spermatia  cylindrica,  longiludinis  circiter 
0,00/i5  millim.,  crassitiem  non  0,001  millim.  adlingentia , 
utroque  apice  quasi  solidiora  et  pai  le  média  dilutiora.  Concep- 
laculum  spermogoniale  nigram  hidrate  kalico  violacée  tinclum  , 
sicul  in  prioribus. 


—  m  — 

R.  —  SPKRMOGONIA    DIMIDUTO-NIGRA.  —  Species   8. 

8,  R.  carpathica  Krb.  ex  hb.  Arn. 

Thallus  dilutc  virescenti-osseiis  vel  stramini-o-giaucescens 
(basi  dilulior)  et  sursiiin  nigricaus ,  .subcoinpressiis  aiit  tere- 
tiusculo-comprcssus  (lalil.  2-5  millim. ,  altit.  circiter  3  cen- 
tim.),  Icevis,  nitidiusculus,  rigens,  cavus,  caespitoso-congestus, 
pariim  ramosus  ;  apothecia  subconcoloria  vel  albido- 
glaucescentia  subopaca  (latit.  2-5  millim.),  terminalia  vel 
subterminalia  ,  ploniu.sciila  ,  leceptaculo  nigricaiite  lœvi  basi 
subcoQipiessa  margineque distincto  nigro;  spoi\T  ellipsoideo- 
oblongae  vel  oblongae ,  rectœ ,  longit.  0,010-18  millim., 
crassit.  0,00/4-7  millim. 

Supra  rupes  gneissaceas  sylvestres  prope  Teplicska-Lipiau 
in  Hungaria  (legit  Lojka  ,  anno  1868). 

Species  est  maxime  distincta  inler  europaeas ,  affinilate  gau- 
dens  summa  cum  R.  inflata  antarctica  in  stirpe  Ramalinœ 
pusUlcB  ;  discedit  spermogoniis  exlus  nigris  et  protuberantibus, 
ciir  hic  seorsira  disponenda  erat.  Thallus  obsolète  longitudi- 
naliler  nervoso-insequalis  aut  simul  tenuiter  substriatulus , 
apicibus  sterilibus  (nigricantibus)  cornutis ,  hinc  inde  fora- 
rainibiis  mediocribus  oblongis  perlusus  ;  stratum  corticale  in 
sicco  statu  crassitiei  fere  0,15  millimetri ,  e  fdamentis  longilu- 
dinalibus  conglulinatum  ,  parte  extera  (epithallina)  tenui  snb- 
intricato-amorpha.  Sub  apolheciis  terminalibus  solitariis  obser- 
vatur  ramulus  conicus  brevis  geniculatim  exserlus.  Vaiiant 
sporae  obsolète  levissime  curvulae.  Paraphyses  sat  graciles. 
Spermogonia  proniinula,  extus  (ex  epilhallo  obducente  deni- 
gralo)  nigra,  conceptaculo  tenui  (non  bene  distincto)  incolore; 
simpliciora  latit.  circiter  0,2  millim.,  at  sœpe  majora  composita  ; 
spermalia  cylindrica ,  longit.  0,003-i  millim.,  crassit.  0,001 
millim.  Color  niger  oritur  e  cavitatibus  tubulosis  nigrescenlibus 
intertextis,  crassit.  circiter  0,OOZi. 


112  — 


G.  —  SPERJIOGOiNIA  CONCEPTACULIS  PALLIDIS  VEL  mcOLORlBUS. — 

Species  8-65. 

I,  —Stirps  Ramalinae  gracilis.  Thallus  attenuatus  fruticulosus  subteres 

vel  subaiiguloso-leres ,  vel  attenuato-compressus  :  stiatum  corticale 

ex  elemeniis  fitameniosis  compositum.  —  Species  8-19. 

f .  —  Species,  quarum  meduUa  hydrate  kalico  flavescit  et  dein 
rubescit.  —  Species  8-11. 

9.  R.  rigida  (  Pers.  ).  Lichen  rigidus  Pers.  mscr.  ; 
Ramatina  rigida  Acii.  Syn.  p.  29^  ;  R.  calicaris  var.  rigida 
Nyl.  Syn.  I ,  p.  295  (  pro  |).  )  ;  Physcia  attenuata  Pers.  in 
Act.  Societ.  Weiterav.  II,  t.  10,  f.  7  ,  eliam  hue  spectet  ; 
R.  gracilis  Nyh  iu  Husii.  Licli.  Antiii.  p.  6  et  coll.  n°  662. 

Thallus  straraineus  vel  pallidus ,  miuor  vel  fere  me- 
diocris,  gracllescens,  nitidiusculus,  teres  vel  subcompressus, 
saepe  nonnihil  striatus ,  fruticuloso-ratuosus ,  ramulis  aiie- 
nuatis;  apolhecia  luteo-pallida  sparsa  plana  (laiit.  1-2 
millim.),  receptaculo  laevi  basi  constricto  et  margine  integro  ; 
sporae  ellipsoideœ  vel  oblougo-ellipsoideae ,  rect» ,  Joiigil. 
0,010-15  millim.,  crassit.  0,007-8  milUm. 

Ad  truncos  et  ranios  arborum  in  Indiae  occidentalis  variis 
insulis. 

Reactione  chemica  medullae  haec  species  facillime  dignoscitur 
R,  gracili.  Interdum  ramuli  apice  denigrali.  Spermatia  longit. 
circiler  0,0035  millim.,  crassit.  0,001  millim.  (parte  média  di- 
lutiore).  Forma  major  slerilis  {dendroidcs  Del.  hb.),  lliallo  com- 
presso  (altit.  8-12  centim.,  latit.  basi  circiter  1  millim.,  crassit. 
0,5  millim.  vel  tenuiore)  rigenle  dendroideo-ramoso  et  ramu- 
loso,  eliam  ibidem  occurrit  (datur  in  coll.  Husn.  n°  Zi60,  erroneo 
nomine  comp/ana^a,  e  Martinica,  altit.  t\kQ  metrorum).  Variai 
eliam  «  Ihallo  luberculis  sorediil'ormibus  adsperso.  n 


—  113  — 

10.  R.  auceps  Nyl.  Syn.  f,  p.290,Licft.  Aniitl.  p.  6. 

Tliallus  stramineus  vel  stramineo-pallescens  vel  albidus 
vel  testaceo-pallidus,  nitidiusculus,  lœvis,  compressiusculo- 
anceps,  elongatus  (  10-50  centimetra  longus,  pendulus), 
dichotome  ramosissimus ,  sat  gracilis  (  lalit.  versus  basin  1 
milliineiri  vel  ininoris  )  ,  ramis  deinuni  valde  attenuaiis 
flexuosis  intricatisque  ;  apoihecia  pallida  (lalit.  ciixiter 
1  milliri).  vel  minora) ,  iii  geiiiculis  thalli  adnata  ,  receptaculo 
lœvi  ;  sporae  ellipsoideae  vel  oblongo-fllipsoidea' ,  rectae  , 
longit.  0,012-18  millim.,  crassit.  0,006-8  miilim. 

Ad  arbores  Antiilarum  :  in  Gnadainpa  (  L'IIerminier  et 
alii),  in  Martinica  (altit.  /i50  metr. ,  ex  coll.  Husn.  PU 
AntilL  n°  459).  In  Cuba  fertilis  (C.  Wright). 

Thallo  ancipile,  deinura  dense  iraplexo,  facieque  Alectoiice 
dislincta.  Kurca  ramorum  curvata,  nec  angulum  sisleus;  Ihallus 
ibi  compressus.  Magis,  quoad  Ihallum,  evoluta,  omnino  sterilis 
observalur  ;  ferliiis  aulera  minor ,  thallo  tenuiore.  Sperraogonia 
nondum  vidi. 

11.  R.  .irabnm  (  Ach.  L.  U.  p.  596,  Syn.  p.  293, 
sub  Alecioria)  Mey.  et  Flot,  iu  N.  Act.  Nai.  Curios.  XIX, 
Suppl.  I,  p.  212;  Ramaiina  angulosa  Nyl.  Syn,  Lich.  N. 
Galed.  p.  13  (non  Laur.  ). 

T  h  a  1 1  u  s  osteoleucus  vel  osteoleuco-slramineus  vel  pallide 
sordideve  lutescens  ,  alectoriiformis  ,  subanguloso-teres,  niti- 
diusculus ,  laevis ,  elongatus  et  ramosus ,  ramis  attenuatis 
intricalis  ;  apothecia  luteo-pallida  vel  carneo-pallida  vel 
pallido-glaucescenlia  (  latit.  1-2  millim.  ) ,  demum  convexa  , 
receptaculo  laivi  basi  constricto  ;  sporae  ellipsoideae  vel 
ellipsoideo-oblongae,  rectae,  longit.  0,010-16  millim.,  rrassit. 
0,005-8  millim. 

Ad  truucos  arborum  et  ad  saxa  ,  latc  distribula,  praesertim 

8 


—  \\u  — 

in  hemisphsera  australi.  In  insiila  Sanclae  Helena^  et  in  (^ap. 
lionae  Spei.  In  Madagascar  ,  in  insnia  Borbonia  et  in  India 
orientali  (a  compluribus  collcctoribus  lecla).  Deinde  in  >ova 
(laledonia  (e  Wagap  luxuiiantem  reportavit  cl.  "Vieillard).  In 
Europa  solum  sterilis  in  Corsica  obvenit  (prope  Bonifacio 
lecta  a  Soleirol  et  aliis).  Quoque  talis  in  Algeria, 

Species  insignis,  reaclione  medullaii  mox  dislinc[a  a  /?.  «71- 
gulosa  Laur.  Alliludinem  20-25  centim.  adlingil  in  Madagascar 
et  in  Nova  Caledonia.  Thalliis  rigescens,  interdum  obsolele 
longiludinaliler  strialus.  Spermalia  longiL  circiler  0,0035 
millim.,  crassit.  0,001  millim.  Uuc  pertinet  Diilen.  Hist.  Musc. 
t.  t3,  f.  lu.  —  Quoad  algeriensem  ,  eam  spécial  /?.  nmeoides 
t)R.  el  Mnl.  FI.  Alger,  p.  223,  l.  17,  f.  1,  et  R.  scopulonini 
var.  implexa  Nyl,  Prodr.  Grill.  Alger,  p.  /j8. 

12.  R.  dasypoga  Tnck.  Supplem.  2  ,  p.  203  ,  Nyl. 
Syn.   I ,  p.  290. 

T  h  a  1 1  u  s  stramineo-albidus  vel  pallido-  lestaceus  ,  teres  , 
fdiformi-tenuis  (  basi  crassit.  0,^  millim.  vel  tenuior)  ,  elon- 
gatus ,  sparse  ramosns ,  ramis  ramulisve  furcato-divisis, 
hmc  inde  tuberculis  minutis  concoloribus  vel  albo-sorediellis 
inaeqnalis  ;  apothecia  pallida  concavinscula  ,  sat  parva  , 
receptaculo  laevi  subtus  ramnio  appendiculalo  ;  sporae 
oblongae  vel  fusiformi-oblongae ,  rectse ,  longil.  0,010-13 
millim.,  crassit.  0,0035-0, OOZiS  millim. 

Ad  arbores  (fertilis)  et  ad  saxa  in  insnia  Cuba  (C.  Wright, 
ex  bb.  Tnck.).  Ad  ramos  (Eugeniœ  peduncuiaris)  in  Brasilia 
(Guillemin,  ex  hb.  Lenorm.). 

Thallo  nilidiusculo  et  forma  Aiectoriam  qiiandam  pendulam 
imilans.  Apothecia  lalit.  0,7-l,û  millim,,  niargine  Ihallino 
lenui  integro  vel  subinlegro. 


-    115  — 

tf.  —  Species,  quariim  medulla  hydrate  kalico  non  tingitur. — 
Species  13-20. 

(t.  —  sporiP  rect*  vel  subreot;e.  —  Species  12-19. 

13.  R.  grncilis  (  Pers.  Nyl.  Syn.  I,  p.  296,  t.  8, 
f.  30  (theca  et  sporœ)  ;   l^liyscia  gracilù  Fers,  in  Gaudich. 

l'o//.  Umii.  \).  209  (1826);  Ramalina  costata  Mey.  et 
Flot,  in  A.  Act.  Nat.  Curios.  \lX,Suppl.  l  (ISZiJ),  p.  212, 
t.  3  ,  f.  2. 

T  h  a  il  u  s  slramineo-pallidus  vel  teslaceo-pallidus  ,  ri- 
gescens  ,  angulalo-lereiiusculus  ,  saepius  longitudinaliler 
sîrialus  vel  striattilus  vel  subcoslato-angulosns ,  caespitose 
raniosus ,  raniis  interdum  divaricatis  ;  apothecia  pallide 
carneo-lulea  vel  glaucescentia  plana  (latit.  1-2  millim.  )  , 
denium  convexa  ,  sparsa  ,  receptaculo  laevi  basi  constricto  ; 
sporae  ellipsoideae  vel  oblongo-ellipsoideae  vel  fusiformi- 
ellipsoideae,  rectse,  longit.  0,011-21  millim.,  crassit.  0,007-9 
millim. 

Ad  ramos  fruticum  et  arborum  in  Brasilia ,  in  Madagascar 
et  in  Australia  (ad  Sydney  legit  Vieillard). 

Facie  convenit  cum  R.  riyidu,  sed  reaclione  medullari  nulla, 
thallo  slriato  et  sporis  majoribus.  Allitudo  thalli  2-6  ceolime- 
trorum  ;  laliludo(vel  crassities)  versus  basin  1-2  millim.  vel 
minor.  Interdum  variai  thallus  compressiusculus  et  albo- 
striatus. 

1^.  R.  angiilosa  Laur. 

Thallus  pallidus  anguloso-teretiusculus  ,  longitudinaliter 
subcostato-striatus  vel  passim  canaliculato-striatus,  attenuato- 
ramosus,  implexus;  apothecia  pallido-glaucescentia  (latit. 
1-2  millim.),  geniculato-adnata  vel  ullima  subterminalia , 


-    116  — 

deimiiii  coiivexa  ,  roceptaculo  laevi  aut  iioniiihil  inaequaii  ; 
spor;e  obloiigae  subrectœ  vel  leviter  ciiivulae,  longit. 
0,011-16  millim.,  crassit.  0, 0035-0, 00/t5  millim. 

In  Cap.  Bonae  Spei  (Drège),  in  monlibus  insulae  Borboniœ 
(Bory  de  Saint-Vincent) ,  ad  Calcutta  (  Kurz). 

Sporis  suis  saepe  leviter  curvulis  mox  diiïert  hsec  species  a 
priore,  exlerna  facie  accedenle.  Tlialhis  versus  hasin  crassiliei 
circiler  0,5-0,9  millim.  vel  lenuior. 

15.  R.  iniplcctcns  Nyl.  in  Husn.  PL  Canar.  n°  214. 

Thallus  dilute  stiamineus  vel  ochroieucus,  compresso- 
teretiuscuhis  vel  subcompressus  ,  nitidiusculus,  laevis  ,  tenùis 
(  basi  latit.  1  millim.  vel  magis  atlenualus ,  crassit.  0,2-0,4 
millim.),  caespitoso-ramosus  et  iniplexus ,  obsolète  canall- 
culalus  (  vel  praesertim  ad  axillas  impressus  )  ;  apothecia 
lutescenti-pallida  vel  testaceo-pallida  (huit.  2  millim.  vd  mi- 
nora), demum  convexa,  vulgo  podicellato-adfixa,  receptaculo 
Jevi  ;  sporœ  oblongae  vel  oblongo-ellipsoideae  rectae ,  longit. 
0,011-16  millim.,  crassit.  0,005-6  millim. 

Tenerifl'a,  las  Mercedes,  ad  truncos  Laurorum  (T.  Husiiot, 
1866).  Etiam  «  ad  frulices  in  maritimis  circa  Tanger,  »  ex 
hb.  Lenormand. 

Quasi  interniedia  inter  RumaUnam  calicarcm  et  l\.  thrau- 
stam^sed  propiia  videlur  species  bona.  Caespiles  altiludine  5-10 
cenlimetrorum.  Sporae  reclœ  aul  obsolète  curvulae.  Spermalia 
longit.  0,003  millim.,  crassiliem  vix  0,001  millim.  adlingentia. 

16.  R.  thraiistn  (  Acb.  )  Nyl.  Syn.  I,  p.  296  ,  Lich. 
Scandin.  p.  77;  Alecioria  thrausta  Ach.  L.  U.  p.  596,  Syn. 
p.  294;  A.  sarmentosa  var.  thrausta  Fr.  L.  S.  n''267; 
Ramaiina  calicaris  var.  thrausta  Fr.  L.  E.  p.  30  ;  R. 
fraxinea  var.  thrausta  Scbœr.    Enum.  p.  9  ;  Cornicuiaria 


—  117  — 
arenaria  Fr.  L.  S.   n°  l\U  ;  Evernia  arenaria  Fr.  L.  E, 
p.  23. 

Thallus  strainineo-albidus  vel  stramineo-pallidus  vel 
stramineo-osseus,  filiformi-leres  vel  subteres,  liinc  inde  com- 
pressus,  subnilidiusculus ,  tenuissiine  divisus  et  ramosis- 
simus,  dense  implexus  apicibus  capillari-altenuatis  insequa- 
libus;  apolhecia  ignota. 

Ad  ranios  arborum  in  Europa  rara  ;  rarissime  ad  saxa  vel 
supra  lerram  arenosam.  In  Scotia,  Gallia,  Helvelia,  Germania 
et  adhuc  in  Suecia  meridionali  ;  minor  ad  ligna  in  Fennia. 

Species  ob  apolhecia  ignola  haud  rite  concipienda.  Longilu- 
dine  usqiie  12-15  cenlimetrorum  peudens  lecla  e  ramis  Fini 
sylvestris  in  Prussia  a  cl.  Ohlerl.  B.  farinacea  var.  leucorsa 
Ach.  Mcth.  p.  26Zi ,  L.  U.  p.  607 ,  haec  sit  sorediifera  accedens 
versus  f.  gracilcntam  Ach.  L.  [/.  p.  606.  Talis  sorediella  in 
Kuusamo  Fenniee  borealis  (  Silèn.  '. 

17.  K.  gracilenta  Ach.  hb.,  Fr.  L.  E.  p.  29,  Nyi. 
Lich.  N.  Granat.  éd.  2,  p.  15;  Evernia  furceUaia  IMnf. 
Cub.  p.  152,  Syil.  p.  320;  R.  fenms  Tuck.  Suppl.  N. 
Amer.  Lich.  (1858),  p.  423. 

Thallus  pailidus  vel  stramineo-pallescens  ,  subteres  vel 
subcompressus  vel  plano-compressus ,  gracilis  ,  laevis  ,  caespi- 
tose  ramosus ,  interduin  longitudinaliler  sparse  albo-stria- 
tulus  ;  apolhecia  pallido-glaucescentia  (  vel  pallida  albido- 
pruinosa  )  plana  flaiit.  1-3  millim.  )  ,  receplaciilo  laevi 
podicellalo ,  margine  integro  (vel  subcrenulato)  ;  sporœ 
fusiformi-oblongœ  rectae,  longit.  0,011-18  millira. ,  crassit, 
0,00^-5  milhm. 

Ad  cortices  arborum  in  Carolina  meridionali  (  Ravenel  et 
alii)  in  re^'.ionibusque  vicinis.  Deinde  in  Cuba.  Magis  torulosa 
in  Cochinchina  (  Delacourl,  in  China  (  inler  Canton  ei  ^lacan 


—  118  — 

lecla  a  Gaudichaud)  a  (que  in'insulis  Philippinis  (ad  iManillam 
lecta  a  Gaudichaud  ). 

Species  nolis  allalis  distinguenda.  Alliludo  2-8  centimelrorum. 
Ramiili  viilgo  nonniliil  loruloso-inaequales ,  allemiali.  Sed  in 
Asia  orientali  et  Philippinis  obveniens  Ihallo  magis  toruloso 
differl  (dicalur  f.  toruLosa).  Variât  thallus  sparse  aibo-punc- 
tatus  vel  sparse  albo-slrialulus.  Spermalia  sunl  oblonga  vel 
oblongo-cylindrica,  longit.  0,00o0-0,0035  miliim.,  crassit.  0,001 
millim.  (ulroque  apice  magis  opaca,  ut  soient  in  Ramalinis).— 
Est  certe  Evcrnia  furceUata  Mnl.,  sed  minime  liquet,  an  eidein 
duci  possil  Cclraria  furceUata  Fr.  ^.  0.  V.  p.  283  ,  verbis 
nimis  paucis  nimisque  vagis  indicata.  Sil  quoque  Physcia  aile- 
nuata  Pers.  in  Act.  Soc.  Wctterav.  II,  p.  18,  t.  10 ,  f.  7,  e 
S'"  Domingo,  sin  ptotiiis  R.  riyida. 

18.  R.  Montagne!  DN.  Frarmn.  p,  hh  (in  Giorn. 
bot.  Ital.  I,  18^6).  R.  caiicaris  Wnt.  in  Lepr.  Coll.  Guyan. 
n°  501. 

Thallus  pallidus  vel  pallido-teslaceus ,  compressiusculus 
vel  compressus,  atlcnuatus,  linearis  i  latit.  0,6-1,2  millim.), 
leviter  aut  obsolète  striatulo-nervosus  vel  albo-siriatulus ,  ra- 
mosus  ;  apothecia  pallido-riifescentia  vel  carneo-glauca  vel 
cœsio-glauca  (sulïusa),  demum  convexiuscula  \  latit.  1-3 
millim.),  geniculato-adfixa  et  marginaiia  (  ultima  ramulo  ler- 
minali  appendiculala  )  ;  sporae  fusiformes  reclae  ,  longit. 
0,018-27  millim.,  crassit.  0,003-5  millim. 

In  Cuba ,  Guadalupa  et  in  Guyaiia  gallica.  Etiam  in  N. 
Orléans  (ex  hb.  Lenorm. ). 

Facillime  dignota  est  haec  species  sporis  suis  fusitormibus  (ul 
in  R.  usneoide)  a  speciebus,  quae  comparari  possent.  Thallus 
altitudine  vulgo  3-5  centimelrorum ,  saepe  dense  caespitosus  ; 
laciniae  (vel  rami  )  vulgo  longitudinaliler  albo-striatulae,  in- 
terduni  allero  vel  utroque  margine  laciniolas  lineares  tenues 


—  H9   — 

Iransvcrsim  emiltentes.  Receptaculum  saepiiis  inaequale  (  vel 
demum  impresso-inaequale,  basi  podicellato-coiislrictum.  Sper- 
malia  longil.  circiter  0,0035  millim.,  crassil.  haud  0,001  millim. 
adtingentia.  —  Fieri  possit,  ul  liaec  sistat  liamalinam  stra- 
mineam  Pers.  in  Acl.  Soc.  Wctlerav.  H,  p.  13  (1810),  thallo 
superficie  laevi  et  sculellis  calcaralis ,  in  S'"  Domingo,  ad 
tnincos,  at  sat  magna  dicilur  el  apolhecia  mujuscula  (cfr.  Ach. 
Stjn.  p.  29/i),  cur  res  dubia  nianeat  (etiam  comparetur  R. 
siibcalicaris)  nihilque  affirmare  licebit  nisi  examinalo  specimine 
Persooniano. 


19.   R.  Taïtensis  Nyi. 

Thaï  lus  lutescenti-pailidus  vel  dilute  straniineo-pallidus 
vel  dilute  testaceus ,  teretiusculo-compressus  ,  linearis  (latit. 
circiter  1  millim.  vel  magis  attenuatus)  rigescens,  intrlcato- 
raraosus  ,  ramulis  toretiusculis  tenellis ,  sorediolis  sparsis 
et  marginalibus  etiamque  ramulorum  terminalibus  munitus  ; 
apolhecia  testacea  plana  (  lalit.  circiter  2  millim.  vel  mi- 
nora), receptaculo  rugoso  insequali  ;  sporae  fusiforines 
rectœ ,  longit.  0,015-25  millim.,  crassit.  0,0025-0,0035 
millim. 

In  Taïti  lecta  a  cl.  Vieillard  el  Faucher  (  anno  1857, 
n"  llx  ). 

Species  videlur  bona  ,  accedens  ad  Ramalinam  gracilentam, 
a  qua  facile  thallo  el  sporis  dignoscilur;  sporae  longae  altenua- 
taeqiie  sicul  in  /?.  MontayncL  Thallus  laevis,  passira  (ad  axillas 
prœsertim)  obsolète  subcanaliculalo-impressus  (quo  etiam  re- 
speclu  differt  a  thallo  Ramalince  linearis,  at  simulât  fere 
Ihallum  B.  impleclentis);  crassit.  0,3-0,5  milJira.  Receplaculum 
apotlieciorum  hasi  podlcellato-conslrictum  vel  brevilcr  stipi-: 
tatum. 


—  120  — 


b. —  Sporae  curvulae.  —  Species  20  (hue  fere  etiam  perlinet  species  là). 

20.  R.  camptospora  Nyl. 

Thallus  stramineo-pallidus  compressus  tenuis  (basi  latit. 
1  niillim.  vel  magis  attenuatus)  linearis  ,  lineari-divisus  et 
rarais  utroque  margine  ramulosis  ;  apothecia  luteo-testacea 
pallida  (  latit.  2  milliin.  vel  minora  ) ,  receptaculo  laeviusculo 
(  margine  integro  vel  subcrenulaio  )  ;  sporae  ellipsoideae  vel 
eliipsoideo-oblongae ,  curvatae  ,  longit.  0,012-17  millim., 
crassit,  0,006-8  millim. 

In  Cuba  (  C.  Wright  ) ,  ex  hb.  Tuckerman. 

Thallus  utrinque  subcanaliculalus  (crassit.  circiter  0,25 
millim.),  margine  passini  sorediifero;  altiludo  (in  speciminibus 
visis)  Zi-6  cenlim.  Sub  apolhecia  ullima  receptaculum  ramulo 
terminali  lenui  appendiculatocalcaralum.  Soredia  e  globulis 
(diam.  0,03  millim.)  vulgo  composila  :  globuli  sparsi  fréquenter 
conspiciunlur  in  thallo  utrinque.  Sporae  magis  cuivatae  quam 
in  ulla  alla  specie  hujus  generis.  —  Hanc,  ni  fallor,  vidi  ab 
Achario  nominatam  R.  stramincam. 


9. — Slirps  Ramalinse  usneoidis.  Thallus  lineari-attenuatus  elongalus 

compressus  ,  vulgo  pendulus,  strialus  vel  subsciatulus.  Medulla 

hydrate  kalico  non  linctus.  —  Species  21-26. 

a.  —  Sporae  rectae.  —  Species  21-23. 

21.  R.  Anstraliensis  Nyl. 

Thallus  sordide  pallido-lutescens  (irmus  rigescens  linearis 
(latit.  1-3  millim.  )  et  lineari-ramosus  ,  compressus  vel  sub- 
anguloso-compressus ,  parura  longitudinaliter  strialus  ,  sat 
elongalus;  apothecia  testaceo-pallida  aut  dilutiora   (in- 


~  121  — 
terdum  thallo  fere  concoloria  et  soepe  leviler  glauco-suffusa  ) , 
demum  convexa  (  latif.   1-2  millim.  ) ,  marginalia  ,  tandem 
sat  adnata;  sporae  oblongae  rectas,  longit.  0,011-18  millim., 
crassit.  0,005-7  millim. 

In  Auslralia  (  prope  Swan  River  ,  ni  fallor  )  legit  Verreaux 
(1866).  Corlicola. 

Thallus  in  speciminibiis  visis  allitudine  circiler  10  centime- 
troriim  ,  crassiliei  circiler  0,5  millimelri,  passim  nonniliil 
lortilis,  cur  sil  stirpis  Ranialince  iisneoidis.  Bamuli  tenues  saepe 
apice  nigricantes,  cur  haec  species  analoga  videtur  liamalince 
meianotrichi.  Spermatia  longil.  circiler  0,0035  millim.,  crassilie 
vix  0,001  millim.  adlingenlia.  .Eque  ac  sequens,  vergil  ad 
slirpeni  praecedenlem. 

22.   R.  rectnngiilaris  Nyl. 

Thallus  pallidus  linearis  (latit.  1-2  millim.)  firmus 
(crassit.  circiter  0,6  millim.)  rectangulari-compressus  utrin- 
que  laevis  planiusculus  aut  subcanaliculalus ,  elongatus , 
ramosus  ;  apolhecia  modo  imperfecta  visa  marginalia  con- 
ferta. 

In  Brasiliaî  regione  Bahiensi  (Blanchet). 

Species  videlur  (e  vicinia  Ratnalince  usneoidis)  distincta 
thallo  rigente  conipresso-telraëdro  (inde  sectio  transversa  rec- 
tangularis).  Medulla  hydrate  kalico  non  tingitur,  sed  interdum 
longe  postea  rubescit.  Variant  latera  thalli  passim  substriata. 

23.  R.  nsneoides  (Ach.)  Fr.  L.  E.  p.  Zi68 ,  Mnt.  in 
Ann.  Se.  nat.  2  ,  XII ,  p.  66,  Nyl.  Stjn.  I ,  p.  291 ,  t.  8  , 

f.  27  (sporae  et  spermatia)  ;  Par7»e/ja  usneoides  Ach.  Meth. 
p.  "270,  Spr.  Syst.  Veg.  k,  p.  278;  Alectoria  usneoides 
Ach.  L.  U.  p.  596 ,  Syn.  p.  292  ;  Lichen  Usnea  Linn. , 
Sw.  FI.  Ind.  Occid.  III,   p.  1912;   Ramalina  scopulorum 


—   122  — 
var.  tortuosa  Hook.   in  kunih  Syn.  Orb.  Nov.  I ,  p.  35  ; 
ALectoria  taniata  Fée  Ess.  Supplém.  p.  1^8. 

T  h  a  1 1  11  s  pailidus  (  stramineo-pallidus  vel  cinerascenli- 
pallidiis,  comprcssus  lineari-clongatus  fl-2-pedalis  etlongior)^ 
Inngitiidinaliler  plus  niinusve  distincte  slriato-nervosus  ,  ra- 
raosissinius,  pendulus  ;  apothecia  siibconcoloria  vel  te- 
staceo-pallida,  saepe  albido-glaucescenlia  (pruinosa),  mediocria 
(  lalit.  1-3  millini.),  marginalia,  receptaculo  sublaevi  deuium 
bas]  subpodicellato  margineque  integro  ;  s  p  o  r  ae  fusifoi  mes 
(utroque  apice  subacutiusciilae)  rectae ,  longit.  0,016-30 
raillim.,  crassii.  0,003-a  millim. 

Ex  arboribus  pendula  in  America  calidiore  tota  ,  inde  a 
boreali-meridionali  et  Antillis  usqne  in  Chili ,  et  e  Venezuela 
in  Brasiliam,  ubi  optime  vigens  luxuriansque  ;  prope  mare 
potissime,  et  in  insulis  vicinis  vigens.  Deinde  in  insula  Bor- 
bonia  ;  in  India  oricniali  (in  Népal  legil  AVailich).  Quoque 
in  Australia  (Icgit  Vieillard,  ex  hb.  Lenorra.). 

Sporis  suis  optime  et  thallo  torlili  a  speciebus  comparandis 
differt;  in  Brasilia  longiludinem  pluripedaleni  adlingens.  Thallus 
latiludinis  usque  k  millim,,  sed  variai  niagis  allenualus,  ssepe 
latiludinem  0,5  millimelri  hinc  inde  vix  superans  (  1',  lenuis  )  ; 
crassities  0,3  millim.  vel  tenuior.  Apothecia  plerumque  margi- 
nalia ;  raro  sporœ  (in  Peruvia)  crassiliem  0,00/i5  millim. 
œquant  ;  adsunt  inlerdum  immixta^  obsolète  curvulae.  Spermo- 
gonia  marginalia;  spermatia  oblongo-cylindrica ,  longit.  vix 
0,00/i  millim.,  crassit.  haud  0,001  millim.  ;  filamenta  spermo- 
gonialia  (  paraphyses  speiraogonicae)  crassit   0,002  millim. 

Var.   iisueoidella  N\l.  —  'i'cnuior,  sporis  breviqribus 

(longit.  0,012-22  millim.,  crassit.  0,003-ii  niiliim.  ). 
In  Mexico  '  Gliiesbreght  ). 

Thallus  bipedalis  et  longior,  latit.  1  raillim.  et  pro  maxima 
parte  tenuior. 


—  123  — 

Var.  Capensis  Nyl.  —  Similis  usneoidellœ  tenuîori 
(pedalis  et  longior),  sporis  crassioribus  (  longit.  0,0il-18 
millim.,  crassit.  0,004-5  millim.  ) 

In  Promontorio  Bonœ  Spei  (  Diègc ). 

h.  —  Spora;  curvulae.  —  Species  24-26. 

2li.  R.  reticiilat»  f  Noehd.  )  Kplib.  Gesch.  LichenoL 
Il  ,  p.  617  (nomen)  ;  Lichen  reticulatus  Noehd.  in  Schrad. 
Jouru.  f.  d.  Bol  I  (1800),  p.  '237,  238;  Ramalina  reli- 
formi.s  Menz. ,  Tuck.  A^.  Amer.  Licli.  p.  12,  Lich.  Amer. 
Sept.  11°  57,  ISyl.  Syn.  I,  p.  291,  t.  8,  f.  28(aualysis 
thalli  el  sporae  ;  R.  Menziesii  Tayl.  in  Lond.  Journ.  of 
Bot.  VI  (1847),  p.  189. 

Thallus  lutescenli-pallidus  ,  tenuiter  conipressus  cras- 
silic'i  circiter  0,1  millim.  ) ,  longitudinalitcr  parallèle  ner- 
voso-strialulus  ,  elongains ,  ramosissimus ,  pendulus,  ramis 
saepe  retictdum  (oblongum  vel  oblongo-dilTorme)  effigentibus  ; 
apothecia  subconcoloria  vel  testaceo-lutescentia  (varianlia 
albido-pruinosa  )  ,  parva  vel  fere  mediocria  (  vulgo  lalit.  1-2 
millim.),  marginalia  (vel  rarius  siraul  sparsa),  receptaculum 
laevc  margineque  integro;  sporœ  oblongo-ellipsoideae  vel 
oblongae,  subrectae  vel  haud  raro  leviter  curvatulae ,  longii. 
0,011-18  millim.,  crassit.  0,005-6  millim. 

Ad  ramos  arborura  (praesertim  quercuumj  ad  oram  in 
California  frequens  ;  etiam  in  insula  Vancouver. 

■'Species  est  elegantissima,  discedens  a  priori  ramis  retiformi- 
caiirellatis  et  sporis  aliis.  Thallus  linearis  tenuiter  applanatus 
latiludinem  adtingit  5  niillimelrorum  ,  sed  plerumque  est  alte- 
nuatus  Iruncisque  suis  primariis  lalitudine  12  millim.  ;  passim 
nonnihil  torlus  conspicilur  ;  rete  e  ramis  primitus  deplanalis  et 
cribrose  pertusis  oritur.  Spermatia  longit.  0,045  millim.,  crassit. 
0,001  millim. 


—  124  — 

25.  R.  Bogotensis  Nyl.  Lich.  N.  Granat.  p.  21  , 
éd.  2,  p.  16. 

Thallus  lutescenti-pallidus  vel  stramineo-pallidus ,  te- 
nuiter  compressus  (  crassit.  0,2  niillim.  vel  tenuior),  lineari- 
elongatus  (latit.  circiler  1-2  millim.  )  ,  subtiliter  parallèle 
sensu  longitudinali  nervoso-strialus  ,  lineari-ramosus  vel  ra- 
niosissimus,  laxe  pendulus  (  sœpe  spiraliter  siccilate  torliis), 
fissilis  ;  apothecia  pallide"  carneo-testacea  (leviter  albo- 
suffusa  )  plana  ,  démuni  flexuosa  (  latit.  2-^  millim.  ) ,  mar- 
ginalia  ,  receptaculo  laevi  vel  sublaevi  el  basi  podicellaio- 
constricto  ;  sporae  ellipsoideo-oblongae  vel  oblongae  ,  saepins 
curvulae,  longit.  0,011-16  millim.,  crassit.  0,005-8  millim. 

In  Novae  Granatae  sylvis  Bogotcnsibus  .  altit.  2700  melro- 
rum  supra  mare,  e  ramis  arborum  longe  pendula  (datnr  inde 
in  Lindigii  Lich.  N.  Granat.  n°  2752  ). 

Sporis  brevioribus  aliusque  forniae  diffeii  facillime  a  R.  us- 
neoide  et  accedit  eo  respeclu  versus  R.  reticulatam ,  sed 
thallum  reliferum  non  habet.  Est  pedalis  vel  bipedalis  el 
quidem  longior.  Spermalia  oblongo-cylindrica ,  longit,  circiler 
0,0035  millim.,  crassit.  0,001  millim.  lenuiore. 

26.  R.  Chilensis  Berlero  in  Mus.  Paris.  ;  Ramalina 
Ec kloni  Mnt.  Chil.  p.  79  (pr.  p.,  scilicel  quoad  coll.  Berl. 
citât,  n"  1213). 

Thallus  testaceo-pallidus  vel  lutescenti-pallidus  vel  diluie 
cinerascenli-pallidus ,  plano-compressus  (crassit.  circiler  0,2 
millim.  ) ,  linearis  (  latit.  3-8  millim.  )  et  lineari-ramosus  vel 
ramosissimus ,  longitudinaliter  albo-siriatus  ;  apothecia 
glauco-pallida  vel  carneo-testacea  et  glauco-suiîusa  (  lalit. 
2-5  millim.  ) ,  plana  ,  marginalia  et  sparsa  ,  receptaculo  sub- 
lœvi  radiatim  siibtus  striolis  albis  brevibus  notato  margineque 
tenui  inlegro  ;  sporae  oblongas  curvulae,  longit.  0,012-20 
millim.,  crassit.  0,00/1-5  milHm. 


—   \Û5  — 
In  Chili ,  Quillota  (  legit  BeiVio  ,  aiitio  1829  ,  n°  1213  ). 

AfTmis  esl  Ramalince  Bogotensi ,  lalior,  spoiis  longioribus. 
Spermalia  (medio  dislincle  diluliora)  longit.  ciiciler  0,00^5 
niillim.,  crassil.  0,001  niillim.  oblongo-cylindrica  ;  paraphyses 
spermogonicse  crassiliem  vix  0,002  millim.  adlingenlia,  passim 
lenuiora.  —  Jain  spoiis  delenninale  curvulis  et  Ihallo  magis 
lineari-lacinialo  dislinguitur  a  formis  allenualis  Ramalinœ 
Yemensis. 


3.  —  Stirps   Ramalinae  fraxineœ.    Thallus  compressus  plus  minusve 

longitudinaliter  siriato-nervosus  vel  subcostato-incequalis.  — 

Spcies  27-52. 

a.  —  Stratum  corticale  filamentose  compositum,  —  Species  27-Zi6. 

f.  —  MeduUa  hydrate  kalico  flavescit  et  deinde  rubescit.  —  Species 
27-28. 

27.   R.  snbpollinaria  Nyl.  in  Mus.  Paris. 

Thallus  pallido-lutescens  vel  pallido-rufescens ,  com- 
pressus ,  laciniis  subflabellato-divisis  ,  plus  minusve  attenuatis 
(  infra  divisiones  inferiores  lalit.  1-4  millim.  ) ,  leviter  sensu 
longitudinali  inaequalis,  apicibus  (saepe  attenuatis)  vulgo 
soredioso-capilalis. 

In  Peruvia  ,  ad  Gallao  (  Gaudichaud  )  ,  mixta  cura  Rama- 
Lina  ceruchi.  In  Brasilia,  ad  Rio  de  Janeiro  (ex  hb.  Lenorm.). 

Slei'iiis  modo  visa,  comparanda  cum  R.  Pcruviana  Ach., 
sed  cito  distinguenda  inedulla ,  quae  hydrate  kalico  flavescit  et 
deinde  laleriiio-rubet,  alque  divisionibus  Ihalli  flabellatis  vel 
digitalo-flabellalis  apicibus  e  sorediis  capitalis.  Haud  parum  est 
variabilis.  Thallus  basi  magis  atlenualus ,  deinde  versus  divi. 
siones  lalior,  et  denuo  adbasessecundarias  attenuatus  deinque 
iterum  sursum  lalior;  sic  ad  omnes  divisiones  laciniarum  sin- 


-   126  — 

gulas.  Lalior  faoiem  habel  plalysmoideam  ;  talis  in  Brasilia 
obveniens  una  ciim  magis  altenuala  intricalaque.  Allitiido  2-6 
centimelrorum. 

28.  R.  deuticul:iiit.i  (  Eschw.  BrnsiL  p.  221  ,  sub 
Farmelia  ). 

ïliallus  stramineo-albidus  vel  osseo-pallidus  vel  testaceo- 
pallidus ,  compressus  (  latil.  1-3millim.),  nervoso-inaequalis 
(aut  varians  sublaevis) ,  planus  vel  subcanaliciilatus  ,  luber- 
culis  niinutis  subpapillose  piomiuulis  albidis  (  apice  subso- 
rediosis)  sparsis  et  niarginalibus  exasperatus,  laciniis  sub- 
linearibus  varie  divisis  ;  apothecia  oarneo-pallida  vel 
carneo-testacea  (saepe  glaucescenii-suffusa  ) ,  fere  raediocria 
(lalit.  2-^  millim.),  rcceptaculum  infra  snblacunulose  rugosum 
(varians  sublaeve)  et  saepe  papillis  subsorediosis  exasperatum; 
sporae  oblongœ,  leviter  curvulae  vel  subrect» ,  longit. 
0,012-16  millim.,  crassit.   0,00Zi-6  millim. 

In  Brasilia  frequens  videdur.  Deinde  occurrit  in  Guyana 
gallica  (coll.  Lepr.  n°  502)  ,  in  India  occidenlali  (e  Guada- 
lupa  ,  L'Herminior  )  et  in  Mexico  (  Ghiesbreght). 

Forsan  non  rêvera  differt  specie  a  B.  complanata  (quacum 
sœpe  mixla  crescit),  nam  exlernis  notis  anibae  fere  congruunt; 
atlamen  dislinguenda  videlur  IL  dmlimlata,  medulla  enim  ejus 
hydrate  kalico  e  flavo  cito  rubescit.  Alliiudo  Ihalli  vulgo  est 
2-3  centimelrorum. 

Var.  canalicnlaris  Nyl.  DilTert  tballo  attenuato  et 
attenuato-ramaso  ,  laciniis  (  latit.  1  millim.  vel  minus  latis  ) 
canaliculatis. 

In  Mexico,  Orizaba  (  Fr.  Mueller  ). 

Haecce  varielas  facie  externa  simulât  Hamolinain  aUudentein; 
medullaî  vero  reactio  mox  difTerenliam  déterminât.  Apothecia 
non  vidi. 


—  127   — 
II.  —  Medulla  liydrale  kalico  non  lincla.  —  Species  29-/j6. 

'2U.  R.  coinplau.1t»  (Svv.  )  Ach.  L.  U.  p.  599,  Syn. 
p.  294;  Lichen  compiannius  Sw.  FL  Ind.  occid.  III, 
p.  1911  ;  Parmeiia  complanala  Ach.  Melh.  p.  259. 

T ha  11  us  dilute  slramineiis  vcl  slrainineo-albidus  vel 
osseo-pallidus  j  vel  testaceo-pallidiis  ,  compressus  (latit.  \-k 
millini.  ),  planiis  aut  subcanaliculalus,  sublaevis  eut  plus  mi- 
nus ve  longitudinal! ter  striatulus  vel  nervoso-inaîqualis,  tuber- 
culis  parvis  subpapillosis  albidis  (apice  saepe  subsorediosis) 
sparsis  et  marginalibus  exasperatus,  lacinias  effingens  lincares 
vel  sublineares  varie  divisas;  apothecia  caineo-pallida  vel 
carneo-testacea  (saepe  glaucescenti-suffusa) ,  mediocria  (lati(. 
2-5  millim.  ),  marginalia  et  subterrainalia,  receptaculo  subtus 
sublaevi  vel  variante  sublacunoseinasquali  et  interdura  papillis 
subsorediosis  nonnullis  exasperato  ;  sporae  oblongae  leviter 
curvulae  vel  subrectae ,  longit.  0,009-0,016  millim,,  crassit. 
0,00/1-6  millim. 

In  Anlillarum  insulis  variis  (ut  in  Cuba  ,  Jamaica  ,  Guada- 
lupa,  a  plurimis  collectoribus  lecta).  In  Mexico  (Uzac,  Fr. 
Wueller,  Bourgeau).  In  America  meridionali  calida  :  in  Nova 
Granata  (datur  ia  coll.  Lindig.  n"  2899,  ex  Honda,  altitudine 
250  melrorum  supra  mare),  in  Guyana  Gallica  (Leprieur), 
in  Brasilia,  atque  in  ora  occidental!  usque  in  Peruvia  (e  Callao 
et  San  Lorenzo  Gaudichaud).  Deinde  in  Sénégal  (ex  hb. 
Lenorm.  ).  In  Australia  ad  Sydney  (Vieillard).  Corticola  ;  raro 
saxicola. 

A  R.  deniicuUUu  vix  specie  distat,  licel  medulla  hydrate 
kalico  non  lingilur.  Vakle  est  variabilis  :  Ihallus  aut  simplicius 
divisus  aut  raniosus  aut  ramosisissimus  (et  tuni  cœspilose  con- 
geslus);  slerilescens  tenuior,  ramis  apice  simplicibus  aut  fur- 
catis  aculis.  Variât  (in  Mexico,  Orizaba)  thallo  inagis  evolulo, 


—  128  — 

nervoso-rugoso.  Apolliecia  variant  lalitudine  2-10  millira. 
Sperinalia  longil.  1ère  0,OOZi  millim.  (vel  ssepius  0,0035  millim., 
crassil  0,001  millim.). 

*  R.  hypodcctodes  Nyl.  —  DifTerl  receptaculo  infra 
rciicnhiiim  plicalo-iugoso  et  sporis  majoribus  (longit.  0,01/i- 
19  millim.,  crassit.  0,006-7  millim.) 

In  Nova  Granata  (datur  in  coll.  Lindig.  n°  67,  e  Socorro, 
altiludine  1200  metrorum  supra  mare),  ad  arbores.  Eiiam 
in  Brasilia. 

Specimina  visa  altit.  2-3  cenlimetrorum.  Apothecia  glauco- 
pallida,  vulgo  latil.  2-5  millim.,  frequentia.  Heceptaculum  plicis 
sat  grosse  reliculalis  insigne. 

30.  K.  Pcrn^iana  Ach.  /..  U.  p.  599,  Syn.  p.  295. 

Thallus  cinereo-pallidus  vel  pallido-testaceus,  compressas 
aut  passim  subleretiusculiis ,  intricato-ramosus  ,  tennis  (altit. 
2-û  centim.,  lalit.  versus  basin  0,?i-0,7  millim,  )  ,  libenter 
sorediis  crebris  (  prœsertim  marginalibus  rimiformibus  )  in- 
spersus ,  passim  longiiiulinaliier  albo-substriatulus ,  rarais 
attenuatis  subundulatis  niargine  insequalibus  (interdum  apice 
quasi  lacero-digitalis)  ;  apothecia  glauco-albida  opaca  plana 
(latit.  0,7-1,5  millim.),  niargine  receptaculi  laevis  concolori- 
suffuso  ;  sporae  oblongae  vel  fusilormi-oblongae ,  rectae , 
longit.  0,012-15  millim.,  crassit.  0,003-4  millim. 

In  Peruvia  (  Dombey)  ;  etiam  prope  Callao  (Gaudichaud). 

Accedit,  quoad  sporas,  ad  Ramaiinam  gracileniam;  quoad 
thallum  habilus  Borrercs calamistratœ ,  dicit  Acliariiis.  Soiedia 
et  marginalia  et  sparsa ,  rolundala,  oblonga  aiil  shiaîformia 
Variai  receplaciilum  soiedioso-excorialiim. 

31.  R.  canalicnlata  Tayl.  in  Hook.  Journ.  of  Bot. 

1847,  p.  188. 


—  129  — 

Thalliis  pallidus  vel  pallido-teslaceus ,  compressus  , 
lineari-attenuaius  (vulgo  altit.  5-15  cenlimeirorum ,  latit. 
2-5  millini.  versus  basin),  canaliculatus  vel  subcanaliculatus, 
laevis  vel  sublaevis,  parum  divisus  ;  apothecia  pallida 
(saepius  giauco-suffusa  )  marginalia  ,  demuin  convexa  (lalit. 
1-7  millim.  ) ,  receptaculis  sublœvi  vel  ruguloso  ;  sporae 
oblongo-ellipsoidege  vel  subfusiformes  ,  rectae  ,  longit.  0,012- 
18  millim.,  crassit.  0,00/i-6  millim. 

Frequens  videlur  ad  ramos  arboruai  arbustorumque  in 
variis  insuiis  Oceaiii  Pacifici,  sicut  iu  Taïti  et  Nukahiva  ;  e 
Tongalabon  adest  in  hb.  Lenorm.  adnotalioiie  «  sur  tous  les 
arbustes.  »  Etiam  occurrit  in  Peruvia  (e  Lima  vidi  ) ,  Mada- 
gascar ,  insula  Maui  itii  et  in  India  orientali  (  e  Pondichery 
lectam  vidi  a  Gaudicbaud  et  Reynaud  ). 

Accedit  ad  Ramalinam  calicarem ,  sed  specie  sit  sepa- 
randa  ut  typus  procerior,  thallo  magis  elongato  laeviore  , 
sporis ,  etc.  differens.  Forma  etiam  occurrit  subpeclinaia , 
laciniis  niargine  ulroque  laciniolas  Iransversas  protrudentibus. 
Sperraalia  oblongo-cyiindrica,  longit.  0,003  millim.,  crassiliem 
vix  0,001  millim.  adlingentia. —  Magis  rêvera  accedit  ad  formas 
atlenuatas  et  subcanaliculatas  Havialince  ïemensis ,  sed  est 
(irraior ,  laevior ,  sporasque  lenuiores  habet. 

*  R.  linearis  (Sw.).  Lichen  linearis  Linn.  fil.  et  Sw. 
Meth.  Musc.  iUustr.  p.  36  (  non  Sw.  FL  Ind.  occid.  III  , 
p.  1910,  nec  Ach.  L.  U.  p.  598,  Syn.  p.  29Zi,  nisi  quoad 
Lichenem  e  Nova  Zelandia  )  ;  Parmeiia  Linearis  Ach.  Meik 
p.  257  (exclusa  Americana)  ;  Ramalina  subuLaia  Mut.  Chii. 
p.  82. 

Vix  differt  (  nisi  tanquam  varietas  )  a  R.  canalicuiata 
sporis  saepius  utroque  apice  obtusioribus  et  uonnihil  crassio- 
ribus  (longit.  0,009-0,018  millim.,  crassii.  0,005-7  millini.) 
quam  in  eadem.  Apoihecia  pallida  vel  pallido-tesiacea  (  saepe 

9 


-    130     - 

glaucoalbido-obducta),   plana  ,  demmii  convexula  (  lalit.  1-3 
inillim.),  inaigiiialia  ,  receptaculo  laevi  vel  sublaevi. 

In  Nova  Zelaodia  ^Lesson,  Knight  et  alii  ).  In  insula 
Norfolk  (Cumingham).  In  insula  Juan  Fernandez  (Bertero). 

Ex  specimine  Swartziano  (  Musei  llolniiensis)  est  lichen 
linearis  Sw.  Meth.  Musc,  illustr.  (1781),  «  ereclus,  dicholomus 
raniis  linearibus  divaricatis  altero  laiere  canaliculatis,  peltis 
minutis  marginalibus  »,  eNova  Zelandia  allala.  sed  in  operibus 
posterioribus  sub  eodeni  nomine  a  Swarlz  (1)  et  Achario  aliae, 
ex  aliis  lerrae  partibus  additse ,  subsumptae  sunt  llamalinse  sepa- 
randae.  —  Thalius  i^  viiigo  basi  lalil.  1-2  raillim.  )  mediocris  vel 
rainer  (  altit.  /i-lO  centim.  ) ,  canaliculatus  ,  haud  rare  nonniliil 
vel  vage  longiludinaliler  nervoso-Klriatus.  Sporae  rectœ,  Sper- 
raalia  oblongo-cylindrica ,  longit.  0,003  millim.,  crassiliem  vix 
0,001  inillim.  allingenlia. 

;^2.  R.  alludens  Nyl. 

T  h  a  1 1  u  s  osseo-pallidus  ,  compressus,  lineari-attenuatus 
(lalit.  1  nùllim.  vel  oiagis  attenuatus,  altit.  circiter  9-12 
centimetr.),  canaliculatus ,  caespitose  congestus ,  paruiu  ra- 
mosus,  apicibus  longe  acuminatis  ;  apothecia  carneo-pallida 
velcarneo-glaucescentia,  niediocria  (latit.  circiter2-/4  millim.  j, 
caiicaria ,  marginalia ,  receptaculo  subtus  laevi  vel  obsolète 
ruguloso  et  basi  breviter  constricto  ;  sporae  fusiforraes  cur- 
vulae  (vel  subreclae),  longit.  0,020-35  millim.,  crassii. 
0,0065-0,0055  millim. 

In  Mexico  lecta  a  Fr.  Mueller  (  verisimiliter  in  regione 
Orizabae). 

Species  bona,  lacie    exlerna  haud  parum  conveniens  cuni 

(1)  Lichen  linearis  Sw.  FI.  Ind.  occid.  et  Lich.  Americ,  t.  XI,  ex 
speciminibus  ipsiiis  visis  sterilibus  e  Janiaica  est  R.  sorediantha  ;  eliam 
sub  nomine  «  linearis  »  in  herbario  Swartzii  obvenit  R.  anceps  indidem. 


—   131    — 

H.  canaliculnta  aliisque  eamdem  simulanlibiis,  sed  mox  digno- 
scilur  sporis  suis  lusifornubus  curvulis ,  quae  longitudinem  nia- 
joiein  atlinguut  quam  sporae  iilliusalius  speciei  liiijus  generis. 
Spermalia  cylindrica ,  lougil.  0,0055  millim.,  crassil.  0,001 
millim. 

33.  R.  calicaris  (Hffra.)  Fr.  L.  S.  exs.  iv'  12,  Moug. 
St.  Vog.  n'  ^52,  Tuck.  /..  IS.  Amer.  p.  13,  L.  Amer. 
Sept,  n"  58,  Nyl.  Syn.  I,  p.  292  pr.  p.,  Ltc/t.  Scandin. 
p.  77  pr.  p.  ;  Lobaria  calicaris  Hffm.  Ft.  Germ.  p.  139  (1)  ; 
Ramalina  fasiigiata  var.  calicaris  Ach.  L.  U.  p.  60Zi,  Syn. 
p.  297  ;  R.  fraxinea  var.  calicaris  Scliaer.  Enum.  p.  9  ,  L. 
H.  n"  ^93  ;  R.  calicaris  var.  canaiiculala  Fr.  L.  E.  reform. 
p.  30. 

Thallus  pallidus-subrigescens,  compressus,  linearis  vel 
lineari-laciniatus ,  laciniis  sublacunose  longitrorsum  nervoso- 
rugosis  (saepe  canaliculalis)  ;  apothecia  carnoo-pallida  vel 
glaucescentia  ,  concava  aut  plana  (  latit.  1-7  millim.  ) ,  mar- 
ginalia  et  terminalia ,  receplaculo  .subtus  rugoso  ;  sporae 
eilipsoideae  rectae ,  longit.  0,010-16  millim.,  crassit.  0,005-7 
millim. 

Ad  arbores  in  Europa  fere  tota  (in  boreali  parum  pro- 
veniens  et  vix  in  Lapponia  obvia  ;.  In  Africa  boreali  (  datur 
e  Teneriffa  in  Bourg.  PI.  Canar.  \\°  138  ;  «  Alexandriae  et 
Chirae  venalis  nomine  Schacbe ,  cujus  dimidiam  partem 
elïicit  » ,  notavit  G.  Ehrenberg  )  ;  t-liam  in  insulis  Mascarenis 
in  montibus  editioribus  (ex  hb.  Lenorm.).  In  Asia  occiden- 
lali ,  deinque  in  Himalaya  et  in  India  orientaii.  Quoque  in 
America  ulraque  satis  late  distribuia. 

Vulgo    laciûiae   Ihallinee   atlenualae  observantur,   latit.   1-2 

(1)  Nomen  Lichen  caticaris  Liiuiaei  magis  est  vagum.  Sed  hue  per- 
tinel  L.  calicaris  Ach.  Act.  Holm.  1797,  t.  IX ,  f.  1   (G-K). 


-  132  — 

millim.,  longit.  (altit.)  2-6  cenlim.  el  apolheciorum  tertninalium 
receplacalum  saepe  sublus  laciniola  appendiculalum.  Variant 
laciniae  passim  laciniolis  transversis  margine  altero  aut  utroque 
exsertis.  Sporae  rectae  vel  subrectae.  Spermatia  oblongo-cylin- 
drica,  longit.  0,003-/i  millim.,  crassit.  0,001  millim. 

Var.  subampliata  Nyl.,  thalli  laciniis  latioribus  (latit. 
circiter  6-12  millim.,  altit.  5-10  centim.  )  et  facie  jam  Ra- 
matinœ  fraxinece  jamve  fastigiatœ ,  sporis  vero  rectis  mox 
distincta. 

Occurrit  haecce  in  Gallia  occidentali  (  etiam  ad  Parisios  ) , 
in  Lusitania  (Welwilsch),  in  Algeria  et  in  India  orientali  (mon- 
tibas  Nilgherrensibus ,  Himalaya). 

In  Lusilania  adesl  forma  sporis  saepius  pyriformibus  (vel 
quidem  infra  subcaudatis),  quae  dici  possit  pyrifera.  Forma 
subpapillosa  Ihallo  magis  rugoso,  marginibus  (et  qiioque  lale- 
ribus)  papillis  minulis  apice  saepe  albo-soredieliis  exasperalo , 
obvenit  in  lodia  orientali ,  Nilgherris  (Perrottet). 

Var.  subfastigiata  Nyl.  Similis  RamaUnœ  fastigiatœ 
(saepius  breviori) ,  sed  sporis  ellipsoideis  rectis. 

Occurrit  saltem  in  variis  partibus  Galliae  et  in  America 
boreali. 

Differt  jam  thallo  magis  rugoso  vel  iongitrorsum  nervoso- 
rugoso  a  R.  Panuzei  in  stirpe  R.  pusiliœ  haud  dissimili. 

3^.  R.  farinacea  (  L.  )  Ach.  L.  V.  p.  606 ,  Syn.  p. 
297,  Moug.  St.  Vog.  ir  356,  Desmaz.  Cr.  Fr.  éd.  1,  n°  661, 
Schœr.  Enum.  p.  8,  Krb.  S.  L.  G.  p.  ZtO,  L.  sel.  n"  94, 
Anz.  L.  Etrur.  n°  6  ;  Lichen  farinaceus  Linn.  FL  Suec. 
éd.  2,  1089,  Sp.  PL  éd.  1,  35,  Ach.  in  /ici.  Holm.  1797, 
p.  257 ,  t.  XI ,  f.  1 ,  Whlnb.,  FL  Lapp.  p.  456  ,  Sm.  F. 
Bot.  t.  889;  Lobaria  farinacea  Ilffin.  FL  Genn.  p.  139; 


~  133   - 
Parmclia  farinacea  Ach.  Meth.  p.  263  ;  Physcm  farinacea 
DC  FI.  Fr.  2  ,  p.  397  ;  Ramatina  cadcaris  var.  farinacea 
(Fr.  L.  E.  p.  31  )   Nyl.   Prodr.  GalL  Alg.    p.  ^7,  Syn.  I, 
p.  294 ,  L  Se.  p.  77. 

T  h  a  1 1  u  s  osseo-albidus  vel  osseo-stramineus  vel  glauce- 
scenti-pallidus ,  attenuatus ,  tereti-corapressus  aut  plane- 
compressus,  subrigescens ,  sublaevis  (passim  sublacunoso  aut 
obsolète  nervoso-plicatus),  laciniis  linearibus  (saepe  elongatis), 
sorediis  albo-pulverulentis  (vel  albo-faiinaceis)  marginalibus 
planis  rotundatis  vel  oblongis  (  rarius  simul  sparsis  )  notatus  ; 
apothecia  testaceo-pallida  vel  glaucescentia  (latit.  1-2 
millim.),  receptaculo  infra  laevi  ;  sporae  ellipsoideo-oblongap 
vel  fusiformi-ellipsoideae,  rectae,  longit.  0,008-0,016  millim., 
crassit.  0,00ù-7  millim. 

Ad  arborum  truncos  et  ramos  in  Europa  tota  (  etiam  in 
Lapponia  minor);  raro  fertilis.  In  Asia  sirailiter  occurrit 
(saepius  fertilis  in  India  orieniali).  Quoque  in  Africa,  America 
utraque,  in  Polynesia  et  quidem  in  Australia. 

Portasse  notis  allatis  différât  solum  tanquani  varietas  a  R. 
calicari.  Laciniae  latit.  1-4  millim.  Variât  haud  parum.  Huic 
pertinent  formas  gracilenla  Ach.  et  multiflda  Ach.,  illa  raro 
fertilis ,  haec  vix  nisi  sterilis.  Forma  pendulina  Ach.  (  Lichen 
farinaceus  pendulus  Schrad.  in  Jow:  f.  d.  Bot.  I,  1799,  p. 
59 ,  60 ,  t.  3 ,  f.  5  ) ,  thallo  laxiore  longiore  pendulo.  Forma 
phalerata  Ach.  contra  habet  thallum  breviorem  (  tamen  altit. 
2-6  centimetr.) ,  laciniis  (  latit.  2-5  millim.  )  fere  facie  R.  fasti- 
giatœ.  Var.  minulula  Ach.  L.  U.  p.  606,  in  tigillis  et  sœpi- 
mentis  ligneis,  quae  longe  laleque  omnino  obducit,  esse  possit 
B.  farinacea  juvenulis  vixque  adhuc  sorediifera.  Accedit  versus 
eamdem  Lapponica ,  quam  fertilem  legil  ad  Poreguba  Lapponiae 
orientalis  beatus  G.  Selin. 

*  R.  protensa  Nyl.  in  Lindigii  coll.  Licb.  Novo-Granat, 


—  134  — 

n°  2557  ,  lornlis  elongatis  sorediose  tonuiter  ,  albo-marginatis 
(latit.  circiter  1  millim.),  planis,  lœvibus. 

In  Nova  Granata ,  Fusagasiiga ,  aliit.  2100  inetr.  supra 
mare,  pendilla;  arboril  us  adnascens  in  sylvis  altis  (Al. 
Lindig  ). 

Verisimililer  propria  species ,  sed  apotheciis  ignotis  haud  rite 
definienda.  Forsitan  affinilatis  sit  Ramalinœ  usneoidis. 

**  R.  siibcoinplanata  Nyl. 

Thallus  substraniineus  vel  tesfaceo-pallidus,  compressus, 
linearis  (lalit.  1-2  millim.)  ,  lineari-divisus ,  ramosus ,  com- 
planatus  vel  subcanaliculatus  ,  nonnihil  nervoso-inaequalis  , 
fere  mediocris  (altit.  3-6  centimetr. ),  sorediis  puncliformibus 
prominulis  aut  non  prominulis  (  marginalibus  aut  simul 
sparsis  )  notatus  ;  apothecia  glauco-pruinosa  (latit.  2-i 
millim.),  receptaculo  leviter  impresso-inaequali  ;  sporae 
oblongap  reclae  (vel  variantes  subrectae),  longit.  0,011-16 
millim.,  crassit.  0,005-7  millim. 

In  India  orienlali  (  Jacquemon!  ,  Perottel  et  alii  ) ,  ad  ar- 
bores monlium. 

Vix  sit  nisi  varietas  H.  farinacect,  laciein  habens  ii.  com- 
planatcË.  Spermatia  oblongo-cylindrica,  longil.  circiter  0,003 
millim.,  vix  crassit.  0,001  millim. 

35.  R.  ft>axinea  (,!>.)  Ach.  L.  l  .  p.  602,  Syn.  p.  296, 
Moug.  Sl  Vog.  158.  Rchnb.  L  exs.  19  ,  Desmaz.  Cr.  Fr. 
Zil,  Tul.  Mém.  Uch.  I.  2,  f.  13-15,  Hepp.  Flecht.  n"  167  ; 
Lichen  fraxincm  Linn.  FL  Suec.  éd.  2,  1001,  Oed.  FL  D. 
t.  1187,  Westr.  Faergh.  t.  12,  Sm.  E.  Rot.  t.  1181  ;  Lo- 
baria  fraxinea  Hiîm.  FL  Germ.  p.  138,  PL  lich.  t.  18, 
f.  1-2  (Platisma);  Physcia  fraxinea  Miel»,  FL.  Bor.  Amer. 


—  13.Î  — 
TI.  p.  326.  OC.  FI.  Fr.  II,  p.  398;  Ramàlina  calkarùi. 
fraxinea  Fr.  L.  E.  reform.  p.  30  ,  L.  S.  exs.  n"  71  ,  Nyl. 
Syn.  I .  p.  296  ,  L.  Scand.  p.  77. 

T  hall  us  stramineo-pallidus  vel  albido-ttavescens  vel  osseo- 
slaiicescens,  compressus,  subrigescens,  sublineari-laciniatus, 
longitrorsum  rugosos  vel  iiervosiis  (  vel  passim  accedente 
lugositate  sparsa  transversa  )  ,  laciniis  variae  laliludinis  ; 
apothecia  carneo-testacea  vel  glaucescentia ,  concava  aut 
plana  (  latit.  3-16  millim.  ) ,  niarginalia  (et  sparsa)  ,  recep- 
taculo  (basi  contracte)  riigoso-inaequali  ( aut  plicato  versus 
basin  )  ;  sporae  oblongae  vel  ellipsoideo-oblongae ,  curvulae , 
longit.  0,011-16  millim.  crassit.  0,005-7  millim. 

Frequens  in  Europa  fere  tota  (  excepta  arctica ,  nec  in 
Lappouia  obvenit  )  ;  etiam  in  America  boreali  adesl.  Insignis 
in  Algeria  (  Balansa  et  alii  eam  ibi  legerunt  )  ;  quoque  in  in- 
sulis  Canariensibus  (dalur  in  Bourg.  Pi.  Canar.  n°3/i9;. 
Neque  deest  in  Asia  ,  sallera  lemperata  (  dalur  ex  Syria  in 
Kotschy  PL  Syr.  n"  5U  ,  ex  altit.  6,000  pedum). 

Forma  typica ,  maxime  vulgaris ,  est  tœniceformis  Aoh.  L.  U. 
p.  603,  laciniis  saepe  sat  longis  (scilicel  haud  nimis  rare  longil. 
15-20  cenlimelr.  adlingenlibus  latitudinemque  1-3  centim.  ) , 
basi  apiceque  altenuatis  ;  rugositas  corlicalis  longitudinalis 
nervoso-plicata  vel  simul  hinc  inde  Iransversalis  aut  varia.  Oc- 
ourril  deinde  passim  in  Europa  f.  ampUata  Ach.  1.  c.  laciniis 
diialalis  (latil.  3-5  cenlimetr.,  immo  e  Cadomo  vidi ,  in  hb. 
Lenorm.,  latitudinem  usque  7  centimetr.  adtingentem)  lanceo- 
lato-di(Tormibus  vel  lobalis,  cor  lice  coslato-rugosis ,  rugosilate 
inlerduni  subreliculata.  Quae  dicitur  luherculata  ab  Ach.  1.  c. 
niiii!  lypicum  sislit ,  Ihallo  apolheciis  aborlivis  cephalodioideis 
rufescenlibns  adsperso.  Formam  altenualam  luberculis  minutis 
albis  subsorediosis  adspersam  et  lacinioiis  transversis  margina- 
libus  flagellosaui ,  leclam  in  Franconia  superiore  vidi  ex  hb. 
Arnold.  ;  Iransire  videtur  in  var.  calicariformam.  F.  tceniœ- 


—  136  — 

formis  eliam  inlerdum  soredia  alba  parva  oblonga  sparsa  offert. 
Talem  sat  auguste  laciniatam ,  laciniis  laevioribus ,  striis  albis 
tenuibus,  ssepius  confettis  notatam  ,  in  Libani  sylvis  abieticolam 
legit  Blanche  (ex  Mus.  Paris).  Receptaculum  variât  subtus  ra- 
diatim  plicato-rugosura  et  aliis  formis  scrobiculoso-inaequale. 
In  N.  Mexico,  Santa-Fé  (Fendler),  adest  minor ,  difforrai- 
laciniosa ,  receplaculo  subtus  reticulato-corrugato  ;  accedit 
versus  platynam.  Forma  attenuata  (eflagellosa)  etiam  obvenil, 
ex.  gr.  ad  abietes  prope  Charabery  in  Gallia ,  accedens  facie  ad 
R.  calicarcm  ;  parum  differl  a  calicariformi  \hh\\\  laciniis 
planioribus  et  passim  latioribus  (latit.  2-Zi  millim.).  —  Spermalia 
longit.  circiler  O.OOZj  millim.,  crassit.  0,001  millim. 

Var.  platyna  Nyl.  Similis  Ramalinœ  calicari  var.  sub- 
ampliatce  breviori,  sed  sporis  curvulis  (sicut  in  R.  fraxinea), 
longit.  0,011-16  millim.,  crassit.  0,005-7  millim. 

In  Chili  austral!  (ex  hb.  Lenorm.)  (1). 

Var.  calicartformis  INyl. 

Thallus  attenuatus  (altit.  3-12  centimetr.  ),  facie  sicut 
in  jR.  calicari;  apothecia  marginalia  et  subterminalia 
(haec  laciniola  lerminali  sub  receptaculo  appendiculata).  Sporœ 
longit.  0,010-17  millim.,  crassit.  0,00/j-6  millim. 

In  Gallia  ad  ramos  arborum ,  inde  ab  occidental!  ad  Vo- 
gesos  ;  supra  Barèges  ,  altit.  1600  metr. ,  ad  abietes;  saxicola 
!n  Mont  Dore  (  ex  hb.  Lenorm.  ).  In  Franconia  superiore 
(Arnold).  In  Teneriffa  (Bourg.  PL  Canar.  n°  1595  ,  ad 
prunes).  Adhuc  in  California. 

Sporis  curvulis  facile  dignoscitur  ;  ils  autem  neglectis  facile 
pro   R.    calicari   sumitur.    Spermatia    longit.    0,0035-0,00^5 

(1)  Specimei»  visum  dalum  fuit  Deliseo  a  Léveillé,  cujus  indicationes 
haud  raro  erroneae  inveniuntur.  Locum  igilur  «  Chili  australis  »  du- 
bium  forsan  habere  liceat. 


I 


I 


—  137  — 

millim.,  crassil.  0,001  millim.  Sporae  crassiores  quam  in  R.  sub- 
fraxinea.  Variai  receplaculum  subtus  plus  minusve  corrugatum 
aut  sublseve. 

*  R.  fastigiata  (Pers.)  Acb.  L.  U.  p.  603, 5yn.  p.  296, 
Desmaz.  Cr.  Fr.  éd.  1 ,  n"  660  ;  Lichen  fastigiatus  Pers. 
in  Uster.  N.  Ann.  Bot.  l,  p.  256,  Ach.  in  V.  Ac.  Handl. 
(Act.  Holm.)  1797,  p.  201,  t.  9,  f.  1  (A.-F.),  Sm.  E.  Bol. 
t.  890,  Westr.  Fargh.  t.  12,  f.  E,  F;  Physcia  fasiigiata 
DC.  FI.  Fr.  II ,  p.  398  ;  Ramalina  calicaris  f.  fastigiata 
Fr.  L.  Eur.  reform,  p.  30  ,  L.  S.  exs.  n"  263  ,  Nyl.  Syn. 
I,  p.  296,  L.  Scand.  p.  77  ;  Lobaria  popuiina  Hffm.  FI. 
Germ.  p.  160. 

Thallus  stramineo-pallidus  vel  flavescenti-albidus  ,  sub- 
compressus,  sat  la?vigaiusaut  longitrorsum  nonnihil  lacunoso- 
inaequalis  et  nervoso-rugosus,  iaciniis  subfasligialis  confertis  ; 
apothecia  testaceo-pallida  aut  glauca  (vel  albido-pruinosa), 
terrainalia ,  peltato-sessilia  ,  plana  aut  convcxiuscula  (latit. 
3-7  millim.)  ;  sporae  ellipsoideo-oblongae  curvulae ,  longit. 
0,009-17  millim.,  crassit.  0,005-7  millim. 

Frequens  ad  arbores  in  Europa  fere  tota  (  excepta  arctica  , 
ubi  tamen  papulicola  in  Nordlandia  Saltensi  obveniret ,  ex 
Smmrf.  SuppL  Fi.  Lappon.  p.  116).  In  Algeria  (Durieu). 
In  Asia  occidenlali  et  adhuc  in  India  orientali  (  in  montibus 
iNilgherrensibus  eam  legit  Perrottei).  Quoque  in  America 
boreali. 

Vix  est  nisi  varielas  Ramalince  fraxinecc  thalle  magis  con- 
Iracto  el  subfasligialo-diviso  vel  Iaciniis  subfastigiatis.  Ailitudo 
thalli  vulgo  2-5  centimetr.  Sporae  magis  typice  curvulae  quam  in 
R.  calicari ,  quae  certe  arctissime  aflinis,  el  forsan  hae  ambae 
aliaeque  cohabitantes  saepe  hybridas  proférant  formas  inlerce- 
dentes,  quarum  delerminalio  aliquando  nunnihil  incerta  maneat; 


-   138  —     " 

lypus  tamen  saepius  nolis  dalis  sat  facile  esl  agnoscendiis  (1). 
Variât  thallo  hinc  inde  terebrato  (lalis  ex.  gr.  dalur  in  Schser.  L. 
H,  n"  Zi91).  Var.  nervosa  distinguiliir  thallo  tenuiter  compresse, 
magis  nervoso-striato,  receplaculo  sublus  magis  riigoso,  ad 
Onegam  (lecla  a  Simmiog)  ;  proprius  accedit  ad  K.  fraxineam. 
V.  conglobata  (  Laur.  in  lilt.  ad  Arn.  )  esl  paruno  evoluta , 
thallo  conglomeralo-caespiloso  (  allit.  haud  1  centimelri),  dense 
apicibus  subpapillosis  congeslo,  slerilis;  ad  saepimenta  lignea 
prope  Gryphiam  (  Laurer).  —  Spermalia  in  R.  fasligiata  longit. 
0, 0035-0, 00/i5  inillim..  crassil.  circiter  0,001  millinr). 

**  R.  confirinata  Nyl.  Quasi  R.  fastigiata  [mnïor , 
rigidior.  Sporae  saepius  leviter  curvulae ,  longit.  0,012-17 
miliim. ,  crassit.  0,00^-6  millim. 

In  Australia  ,  Swan  River  (  Verreaux"). 

Ijaciniae  Ihalli  allit.  /i-6  cenlimetrorum  ,  latit.  2-6  millira., 
crassit.  circiter  0,5  millim.  Spermalia  cylindrica,  longil.  0,004-5 
millim.,  crassil.  0,001  millim.  Variai  Ihallo  vix  nervoso-nigoso 
eteodem  interdum  crassiliei  fere  1  millim  Receplaculum  subtus 
sublcBve  vel  paru  m  insequale. 

***  R.  subcalicavis  Nyl.  Subsimilis  esl  Ramalinœ 
canaliculatcE ,  sed  sporis  curvulis  vel  subcurvulis  (longit. 
0,015-23  millim.,  crassit.  0,005-7  millim.  )  et  apotheciis 
(calicaribus)  majoribus. 

Corticola  in  Mexico  (  Ghiesbreglit  el ,  in  regioiie  Orizabae , 
Bourgeau  ,   mixtim  cum  R.    complanaia).    Deinde  in  Ar- 

(1 1  Veiitati  igitur  magis  conveniens  videatur  el  simiil  simplicius 
atque  geographiae  botanicœ  maxime  commoduro  ,  typos  hosce  seorsim 
exponere  nec  sicul  varieîates  sub  typis  vage  collectivis  coacervare. 
CaJteroquin  vix  iiisi  studio  monographico  serio  generis  eujusvis  digni'- 
latem  typorum  singulorum ,  quos  offert ,  vel  specierum  limites  rite , 
concipeie  licet;  nuliibi  enim  inexi>erientia  magis  est  pericuiosa  et  ima- 
giiiaiidi  facilitas  fariliu'^  decipieiis. 


—  139   — 
kansas  (  e\  hb.  Lenorni.  )  et  in  insula  Mauritii  (ex  eodcm 
herbario  ). 

Revergil  versus  Ravialinam  complunatam  canaliculalam  , 
sed  mox  difîerl  sporis  majoribus  (saepius  crassiliei  0,007  niillim.); 
longiores  quoque  sunl  quam  in  H.  fasligiata.  Tliallus  altitu- 
dinem  10-15  centimetrorum  saepius  offert ,  latitudinem  1-3 
niilliin.,  hinc  iride  luberculis  pallido-alhidis  marginalibus  gra- 
uulalus.  Apothecia  carneo-lutescentia  vel  carneo-glauca,  recep- 
taculo  (basi  subpodiceliato-constricto)  sublus  inaequali-rugoso 
velsublaevi,  latit.  2-5  millim.,  marginalia.  Spermalia  longit. 
0,003  millim.,  crassit.  0,001  millim. 

36.  R.  subfraxinea  Nyl. 

Subsimilis  iîama/mce  fraxineœ  minori  et  attenuatae,  sed 
sporis  (  subcurvulis)  rectioribus  tenuioribusque  (  longil. 
0,011-18  millim.  crassit.  0,0035-0,00^5  millim.). 

In  Nova  Granata  prope  Turbaco  et  Sanctam  Martham 
(legil  Goudol),  ad  corticem  arborum.  In  insula  Mauritii 
(Gretan  ,  ex  bb.  Lenorm.  )  et  Borbonia  (  Boivin  ).  In  insulis 
Marianis  (  Gaudichaud  ). 

Korsan  non  vere  species  diversa  a  /{.  fntxinea  ;  tangit  quoque 
Ranialinarn  Menziesii.  Receptaculum  subtus  nonnihil  insequale 
aut  sublaeve.  Spermalia  cylindrica,  longit.  0,003-Zi  millim., 
crassit.  0,001  millim,  (parte  média  dilutiore).  —  In  Chili ,  ins. 
Juan  Fernandez  (Bertero)  adest  magis  fere  similis  R.  fraxineœ 
minori  (et  est  quidem  R.  fraxinea  Mnt.  Chil.  p.  81),  sporis 
longit.  0,011-16  millim.,  crassit.  0,00/i5-0,0050  millim.,  recep- 
laculo  subtus  lœviore.  ~  In  Mexico  (Fr.  Mueller)  occurril 
forma  lirmiuy,  thallo  rigescenle.  Magis  vero  nolabilis  est. 

Var.  subcanaliculata  Nyl.  Facie  fere  RamaLinoi  ca- 
naUculatœ  Tayl. ,  sed  sporis  curvulis  (longit.  0,010-14 
millim.,  crassit.  0,0035-0,0065  millim.). 

In  Panama  et  Peruvia. 


—  140  — 

Omnis  R,  subfraxinca  dislinguilur  a  R.  Yemensi  attenuala, 
apotheciis  majoribus  concavis  calicaribus  et  polissime  margina- 
libus  atque  sporis. 

*  R.  polycarpa  Mnt.  mscr. 

Facie  fere  Ramalince  fraxineœ  minoris  (  altit.  2-6  cen- 
timetr.),  apotheciis  aiboglauco-suffusis  minoribus  (latit.  1-2 
millim.  )  ,  sporis  lenuioribus  (minusque  curvis,  longit. 
0,010-16  millim.,  crassit.  0,004-5  millim.). 

In  Mexico,  Galega  (  legit  Leduc). 

Apotheciis  planis  glauco-albidis  conferlis  insignis.  Thallus 
lutescenti-pallidus  attenuato-laciniatus,  longiludinaliler  nervosus 
et  hinc  inde  subreticulato-rugosus,  caespilose  ramosus.  Recep- 
taculum  (basi  compressum)  subtus  rugosum  vel  subplicalo- 
inaequale.  Sporae  oblongae  curvulae  vel  subcurvulae. 

**  R.  Menziesii  Tuck.  Syn.  N.  Amer.  Lich.  p.  12 
(non  ïayl.);  Ramalinaleptocarpha'ïyxck.  Supplem.  (1858), 
p.  423. 

Thallus  stramineo-pallidus  compressas  elongatus  ,  laci- 
niis  linearibus  (latit.  1-3  millim.),  sublaevibus  vel  leviter 
sublacunose  inaequalibus  ,  ramis  apice  ramulis  attenuatis 
diviso  ;  apothecia  subconcoloria ,  leviter  glaucesccnti- 
pruinosa  (latit.  circiter  2-3  millim.),  marginalia,  receptaculo 
subtus  leviter  ruguloso  (basi  compressa)  adnata  ;  sporae 
oblongae,  leviter  curvulae,  longit.  0,011-18  millim.,  crassit. 
0,004-6  millim. 

In  California  ,  socia  Ramalinœ  reticuLata. 

Afflnis  videtur  Ramalinœ  subfraxineœ ,  a  qua  differt  prae- 
cipue  Ihallo  non  ve!  minus  nervoso  et  sporis  crassiorlbus. 
Thallus  hinc  inde  saltem  obsolète  nervoso-strialus,  jam  valde 
lenuis.  jam  minus  tenuis.  Hymenium  humido  statu  alliludinis 


—  IM  — 
fere  0,07   millini.  Margo  receptacularis  lenuis  aul  inflexus  aut 
reflexus.  Spermalia  cylindrica,  longit.  0,0035-0,0055  millim,, 
crassit.  vix  0,001  raillira. 

***  R.  interponens  Nyl. 

Thaï  lus  stiaraineo-pallidus  vel  teslaceo-pallidus ,  com- 
pressus,  nervoso-slriatus ,  laciniis  sublinearibus  (latit.  1-4 
millim.),  ramuiis  utrinque  exsertis  marginalibus  attenuatis 
acutis  ;  apothecia  carneo-testacea  glaucescenli-pruinosa 
plana  (latit,  2-4  millim.),  receptaculoiaevi  (basi  subcompressa) 
adnata;  sporae  oblongae  curvatae,  longit  0,011-16  millim., 
crassit.  0,005-6  millim. 

In  Nova  Granata  ,  loco  dicto  Hoque  ,  ad  corticem  arborum 
(Goudot). 

Thalle  longiliidinaliler  slriato-nervoso  et  sporis  curvulis  differt 
a  R.  Memiesiî  et  prseserlim  sporis  crassioribus  magisque  cur- 
vulis a/?,  subfraxinca.  Spécimen  unicum  (in  Mus.  Paris.)  visum 
alliludinis  circiter  8  centimetrorum.  Basisthalli  allenuata  supra 
corticem  adpresso-adfixa ,  parle  hac  substrato  adpressa  ra- 
dialim  plicato-nervosa  et  ambilu  nigricanle.  Spermalia  cylin- 
drica, longit.  0, 0035-0, 00/i5  millim,,  crassil.  0,001  millim. 

****  R.  leiodea  i\yl.  Ramalina  caLicaris  f.  Nyl.  Syn. 
N.  Caled.  p,  12. 

ï ha  II  us  stramineus  vel  stramineo-pallidus  ,  lineari-laci - 
niatus  (latit.  1-3  millim,),  sat  tenuis  nilidiusculus ,  laevis 
vel  sublîEvis  vel  nonnihil  nervoso-striatus ,  planus  aut  sub- 
canalicuiatus ,  ramosus  vel  parum  ramosus  ;  apothecia 
glauco-iutescentia  vel  testaceo-lulea  vel  glauco-albida ,  cali- 
caria  (latit,  2-4  millim,  )  ,  marginalia  ,  receptaculo  sublaevi 
vel  leviter  inaequali  ;  sporae  oblongae,  curvulae  vel  leviter 
curvulae  vel  subrectae ,  longit.  0,011-17  milhm. ,  crassil, 
0,004-6  miUim. 


—  162  — 

Ad  ramos  arborum  in  Nova  Zelandia,  Tasuiania,  Australia, 
insula  Norfolk  H  in  Nova  (laledonia. 

Minor  quam  R.  canaliculala  l'ayl.  ;  facie  RamalincB  calicaris 
vel  fastigiaiœ.  Altitudo  2-6  cenlimetr.  Speinialia  longit.  0,004-5 
millim.,  crassil.  0,001  inillim.  R.  ronjirmata  mox  distat  thalle 
firme ,  lenge  crassiore. 

37.  R.  Cniuanensis  Fée  Ess.  p.  135  ,  t.  31 ,  f.  6. 

Subsimilis  Ramalinm  canaiiculaice  fonnae  subpectinatœ  , 
sed  thallo  (  pallide-lutescenle)  lenuiore,  laciniis  linearibus 
(  latit.  1-3  luillim.,  longe  acuminatis ,  saepius  utroque  mar- 
gine  laciniolis  haud  crebris  niunito  )  ;  apothecia  carneo- 
albida  vel  carneo-lutesceniia  (latit.  vulgo  1-2  millim.), 
marginalia,  receplaculo  subtus  iaevi  ;  sporae  oblong.e,  saepius 
curvulae,  longit.  0,012-23  millim.,  crassit.  0,005-7  millim. 

In  Nova  Granata  (datur  e  regione  Bogoteusi,  altitudine 
2900  meirorum,  in  coll.  Lindig.  n"  2575)  et  Venezuela  (e 
Galipan  in  coll.  Funck.  et  Schlim.  n"  390). 

Vix  bona  species,  sed  salius  consideranda  sil  sicut  varielas 
Ramalinœ  Yemensis  ;  sporae  vere  curvulae.  Thallus  sublaevis 
vel  leviter  nerveso-inœqualis,  canaliculalus. 

38.  R.  bistorta  Nyl. 

Thallus  stramineo-pallidus  compressus  sublineari-Iaci- 
niatus  subcanaliculatus  ,  nounihil  nervoso-inaîqualis  vel  sub- 
laevis ,  minor  (altit.  circiter  2  centimelr. ,  lalit.  circiter  2 
millim. ,  ramis  latit.  circiter  1  millim.  ) ,  parum  r^mosus , 
ramis  utrinque  attenuato-ramulosis  (laciniolis  patentibus  atte- 
nuato-acutis)  ;  apothecia  carneo-testacea  (subpruinosa), 
terminalia  vel  subtenuinalia  (latit.  '\-U  millim.),  demum 
convoxa,  receplaculo  basi  plicalo  constricto  (plicis  sub  eodem 


-    1/i3  — 

sensini  versus marginemobliteralis);  spor.efusifonni-oblonga' 
bistortae  (scilicet  utroque  apice  sensu  contrario  nonnihil  torla- 
septoque  saepius  obliquo) ,  longit.  0,012-16  uiillim. ,  crassit. 
0,006  millim. 
Corticola  in  California  (ex  hb.  Lenorm.). 

Facie  fera  Ramalinœ  Cumanensis  et  quarumdam  subsi- 
miiium,  sed  mox  dislinguenda  est  sporis  suis  singularibus, 
quas  semper  vidi  bistortas.  Sub  leceplaculo  apolheciorum  ra- 
mulus  lacinioliformis  conspicitur  tenuis  calcarato-emissus ,  in 
que  sensim  apolhecia  adnasciinlur  nova.  Paraphyses  graciles. 
Apothecia  vetusta  aliquando  lacinias  proferunt  juvéniles ,  e 
sporis  verisimililer  ortas  supra  eadem  gerrainantibus. 

39.  R.  sorediantha  Nyl.  in  hb.  Lenorm.  Lichen 
Linearis  Sw.  FI.  Ind.  occid.  III,  p.  1910  (modo  quoad 
Jamaicensem  ) ,  Lich.  Amer.  t.  11  ;  Ramalina  linearis  Ach. 
L.  V.  p.  598  ,  Syn.  p.  29/i  (  quoad  solam  Jamaicensem  ). 

Thaiius  stramineo-pallidus  vel  testaceo-pallidus ,  com- 
pressus ,  rigescens,  linearis  (altit.  o-â  centimetr. ,  latit.  0,5- 
1,5  millim.)  et  dichotome  lineari-ramosus ,  canaliculatus , 
ramis  divaricatis  marginatis,  laevis  (passim  obsolète  longilu- 
dinaliier  inaequalis  )  ,  apicibus  subfurcatis  saepe  glomerulis 
sorediosis  albis  terminalibus  ;  apothecia  glauco-albida 
(  latit.  3-6  millim.  )  concava ,  receplaculo  infra  sublaevi  ; 
sporae  oblongae ,  leviter  curvulae ,  longit.  0,011-1^  millim., 
crassit.  0,0035-0,00^5  millim. 

In  Jamaica  (Swartz,  ex  speciminibus  Musei  Holmiensis); 
«  incolit  petrosa  Montium  Jamaicensium  »  (Sw.  I.  c).  In 
Sanlo  Domingo  (Turpin,  1826,  ex  hb.  Lenorm.  ). 

Thallus  intricalo-ramosus  canaliculalus ,  cur  facile  propria  sit 
^ecies ,  si  computatur  nota  sorediorum,  quibus  apices  ramorum 
saepe  siint  capilali,  al  affinilas  magna  adest  cum  R.  subfraxinea. 


—  lùa  - 

praesertim  forma  ejus  subcanaliculala.  Jaraaicensis  Swarlziaoa 
magis  allenuata  quam  Domingensis  (ferlilis);  haec  sub  nomine 
R.  canaliculala  Del.  in  hb.  Lenorm. 

h^.  R.  Yemcnsis  (Àch.  ).  Ramalina  fraxinea  var. 
Yemensis  Ach.  L.  U.  p.  602  ,  Syn.  p.  296  ;  R.  lœvigaia 
Fr.  S.  0.  V.  p.  283  (  fide  Tuck.  )  ;  Parmelia  Eckloni  Spr. 
Syst.  Veg.  IV,  Suppl.,  p.  328  ;  R.  calicaris  f.  Eckloni  Nyl. 
Syn.  I ,  p.  295  ;  Farm.  Celastri  Spr.  1.  c. 

Subsimilis  RamalincB  fraxinea  ,  sed  apolheciis  minoribus 
(iaiil.  1-3  uiiilim.  ) ,  magis  adpressis,  planis,  receptaculo 
subtus  laevi  ,  sporis  (  ellipsoideis  vei  obloiigo-ellipsoideis  ) 
redis  (  longit.  0,010-16  millim.,  crassit.  0,005-7  millim.  ). 

Frequens  in  terris  calidioribus  et  calidis  Americae  utriusque, 
Africae  meridionalis  (adhuc  in  Cap  B.  Spei)  et  Asiae(in 
Arabia  et  in  India  orienlali  )  ,  ad  corticem  arborum.  Uatur 
in  coll.  hindig.  n°  2551  e  Nova  Granata,  Bogota,  altit.  2,650 
metr. ,  corticola  ;  et  saxicola  in  eadem  coilectione,  indidem  , 
allit.  2,400  metror.,  \\°  2629  ;  datur  quo.que  e  Galipan  ,  in 
Garaccas,  n"  383,  in  coll.  Linden  ;  n°  ilkï  in  iMand.  PL 
And.  Boliv. ,  e  Sorata  (  subiinearis  )  ;  e  Bonaria  in  coll. 
Goulard.  Abuudat  in  Chili.  Datur  e  Java  in  Zoll.  PL  Javan. 
n°  1908  (dicta  R.  fraxinea  a  Montagne).  Occurrit  deraum 
(saepius  tenuior;  in  Australia  et  in  iNova  Zclandia, 

Species  dislinguenda  videlur  in  stirpe  Ramatinœ  fraxineœ 
nolis  differenlibus  supra  indicatis.  Apolhecia  saepe  solum  pagina 
altéra  (supera).  Spermalia  longit.  0,003-5  millim.,  crassit. 
0,001  millim.  —  F.  latior  datur  in  Sprucei  Lich.  Amazon. 
n"  55  ;  sporœ  ei  longit.  0,012-25  millim.,  crassit.  0,005-7 
millim.  (  perperam  dicilur  ii.  fraxinea  a  Rev.  Leighlon  ).  —  K. 
subiinearis,  thallo  altenuato,  saepe  canaliculato  et  subulato- 
acuniinalo ,  faciei  ut  in  R.  calicari  ;  datur  in  coll.  Lindig. 
q"  838,  e  Villeta,  allit.  2,200  mi'ir,,  et  ex  Andibus  Bolivien- 


—  \U5  — 

sibus,  Sorata,  allil.  2650-3000  melr.  (  Mandon ,  n"  17^1); 
sporae  ei  longit.  0,011-'il  millim.,  crassil.  0,005-7  millim.  Ilœc 
sublincaris  eliam  inagis  R.  canaliculatam.  referens  obvenil  in 
Chili  (Cl.  Gay  et  Krause)  el  siiiiul  ibi  Ihallo  variante  subpecli- 
nato  (i.  e.  margine  iacinioias  utrinque  emiltente).  —  F.  mcm- 
branacca  (Laur.  in  JJnncca  1827,  p.  /|3  )  vix  separantla  ut 
forma  vel  varietas ,  thallo  nonniliil  tenuiore  (  facie  vero  laci- 
niarum  fere  ut  in  subLincari  i.  e.  laciniis  allenuatis  ramosis), 
caespitose  diviso. —  Variai  quoque  lliallus  (subsorediose)  albo- 
punctalus  (in  Brasilia)  vel  slrialulus  (in  Chili). 

*  R.  oTalis  Tayl.  et  Hook  in  Lond.  Journ.  of  Bot. 
m  {\SUli)  ,  p.  655;  R.  Ecldoni  var.  ambigna  Mnl.  Chil. 
p.  79.  —  Sola  varietas  sit,  thallo  oblongo-lacinialo  vel  laciniis 
lanceolato-oblongis  el  sporis  subcurvulis  (longit.  0,011-15 
millim.,  crassit.  0,005-6  millim). 

r  In  Tasmania  (legit  Gunn)  et  in  Chili,  Rancagua  (  Ber- 
tero  ) . 

Thallus  ncrvosus  el  subreliculato-rugosus ,  varians  forma 
laciniarum,  nicdiorris.  Cliilensis  parum  diflerl  a  Tasmanira  ;  in 
bac  laciniae  magis  oblongœ,  in  illa  polius  lanceolalœ.  Sporœ 
subreclae  vel  interdum  immixiae  leviter  curvuléB.— Adest  quidem 
in  Chili ,  apud  R.  Ycmcnscm  f.  sublincarcm  laliorem,  interdum 
sporaî  subcurvulœ  admixiœ  (longil.  0,011-18  millim.,  crassit. 
0,005-7  millim.),  quae  demonslrenl  banc  lî.  ovalcm  modo  si- 
stere  varietatem  Ramalince  Yemcnsis. 

h\.  R.  lanceolata  Nyl.  iîflwîa^iwa  mewirawafea  Mnt. 
in  Afin.  Se.  nat.  2  ,  XII ,  p.  i6. 

Sal  similis  priori ,  ihallo  solum  nonnihil  tenuius  membra- 
naceo  et  spori  tenuioribus  curvulis  vel  subcurvuhs  (longit. 
0,010-15  millim.,  crassit.  0,0035-0,0065  milUm. 

In  Brasilia  (  Aug.  Saint-Hilaire  ). 

10 


—  U6  — 

Forsan  ,  ob  sporas  lenuiores ,  specie  difTeral  a  n,  Ycmcnsi , 
hoc  aiitem  haud  parum  sit  dubium  ;  tamen  maximam  sporarum 
crassilieni  non  0,005  millimelri  excedenlem  vidi ,  quum  haud 
raro  eadoni  solum  0,003  meliUir.  Thalliis  mediocris  lanceolato- 
lacinialus  (allit.  /(-8  cenlimetr.  ),  conveniens  fere  cum  R.  Ye- 
mcnsi  commiini  vel  ojiis  forma  Jaiiorc.  Apothecia  parva,  sparsa 
et  marginaha,  saepe  conferla.  Spoiœ  subreclae  vel  leviler  cur- 
vulae.  —  Forma  minor,  laciniis  oblongo-lanceolatis  (longil.  1-2 
cenlim.,  lalil  2-6  milhm,),  apothecis  glaucoalbido-pruinosis , 
occiirril  in  Promonlorio  Bonae  Spei  (ibi  leola  a  Drége ,  1839); 
vix  diiïerens  aliter  quam  maguiludine  lliaUi  minore. 

62.   R.  snicntula  Nyl.  in  iMns.  Paris. 

Subsimilis  Ramalinœ  scpiacecti  iniiiori ,  setl  ihallo  minus 
fore  firnio  ,  roceptaculis  tenuius  subtns  radiatim  sulcaluiis 
margineqiic  demuin  reflexo  (apotheciis  convcxis)  ;  al  differt 
praeserliin  sporis  redis  et  crassioribus  (longit.  0,011-17 
millim.,crassit,  0,005-7  millim.  ). 

Ad  saxa  bumida  in  Peruvia?  provincia  Tarija  (  legil 
Weddoll  j. 

Forsilan  non  bona  spccies.  A  H.  Ycmcnsi ,  ciii  maxime  est 
similis  ,  difTerre  videlnr  apotheciis  (cilo  convcxis)  receplaculo 
magis  podicellalo-prominulo  snbliisque  radialim  eleganlcr  sul- 
caliilo-slrialo  (striis  lenuibus  siibexcurrenlibus)  ;  variant  aulem 
liae  striœ  obsolelae,  cur  sulcalula  esse  possit  varielas  Ramalinœ 
Ycvicnsis.  Tliallus  slramineo-pallidus  vel  liitescenti-pallidus. 
Specimina  visa  allitudinis  5-10  cenlimetrorum  ,  laciniis  lineari- 
lanceolatis  latitudinis  2-8  millimetrorum  ,  crassiliei  0,25  milli- 
melri ;  laciniœ  sœpius  parum  ramosse.  Apothecia  vulgo  lalit. 
2-3  millim.  Spermogonia  saepius  agglomerala  ;  spermalia  cyiin- 
drica,  longit.  0,004  millim,,  crassit.  0,001  millim.  Thallus 
esorediosus. 

43.  R.  sepiacen  (  Pei's.  ).    Physcia  sepeacea  Pers.   in 


-  U7  — 
Gaudich.  Urati.  p.  209;  Ramalina  scopulornm  var.  scpiacea 
Nyl.  Sy7i.  I,  p.  292  (exclus,  synon.  )  ;  R.  (laccidissima 
Duni.  d'Urv.  FL  Malouin.  (1)  p.  595;  R.  strïatula  N.  et 
Flot,  iii  Linmea  1834,  p.  501  ;  R.  verrucosa  Tayl.  et  Ilook. 
in  Journ.  of  Bot.  \^Uh ,  p.  655  ;  R.  tercbrata  Tayl.,  ibid., 
p.  65/i  ;  R.  scopulorwn  Ilook.  et  Tayl.  FL  Atitarct.  II  ,  p. 
522  ;  R.  polymorpha  Mnt.  ChiL,  p.  80. 

Thallus  straminco-pallidus  vel  liitescenti-pallidus,  nili- 
diusculus,  sui)ncrvoso-in;cqualis,  firimis,  compressiis,  iincari- 
laciniaius,  laciniis  vulgo  .siihsiniplicihiis,  npicibus  acuminalis; 
apothecia  paliido-lutcscenlia  vel  pallido-glaiicescontia ,  mc- 
diocria  ,  rcccptaculo  (  basi  podicellato-conslricla)  subtus  et 
usquc  in  marginem  radiatini  striato  vel  sulcato  ;  sporae 
oblongœ  curvul.T,  longit.  0,012-18  millim.,  crassit.  0,0035- 
0,0055  millim. 

In  insulis  Maclovianis  frcqncns  ;  rupes  oblegit  (dicit  Gau- 
dichaufl  ).  Etiam  ad  IVctum  IMagellanicum  (  Jacquinot  )  et 
usque  in  Pernvia. 

Species  videlur  benc  dislincla.  Fluc  sine  du])io  perlinel  H. 
strialula  Neesii  et  Flolovvii  I.  c,  ul  salis  indicatur  verbis  «  apo- 
Iheciis  incurvo-marginalis  subliis  slellalim  sulcalis  »  et  «  Die 
strahlig  geslelUen  Slreifen  erstrecken  sich  bis  zum  Rande  hinauf, 
dcrdadiirch  elwasgekerbt  erscheint».Valde  variabilis.  Specimina 
vidi  lypi  hujus  spcciei  laciniis  usque  25  centimelrorum  longilu- 
dinem  adtingcnlibus;  lalitudo  3-10  millimetrorum.  Apothecia 
marginalia.  —  Variai  sorcdiifera  ;  soredia  scilicet  sparsa  (  sœpe 
conforta)  obionga  alboflavoscentia,  e  globulis(diani.  0,05-0,08) 
composita  (sicut  in  R.  polyriwipha,  qua;  alTinis  est  et  hoc 
prœsertim  characlere  arcle  accedens).  Haec  sorediifera  et  thallo 
hinc  iode  feneslrato-perforato  (h.  e.  foraminibus  totam  laminam 
perforantibus  ,  nec   soluni   stralum   corticale   alterius   lateris, 

(1)  In  Mém,  (le  la  Sociéié  Linnéenne  de  Paris,  IV  (4826). 


—  U8  — 

lamquam  id  apud  plures  Ramalinas  observatur)  esl  R.  lercbrala 
Tayl.,  niliil  constans  habens.  —  Magis  differt  f.  ftaccidissima 
Urv.  (I.  c),  Ihallo  lenuiore,  laciniis  inagis  divisis  (alUt.  5-10 
cenlimelr.  );  dalur  in  Lecbl.  /'/.  ins.  MacLov.  n°  68(nomine 
R.  Eckloni  var.  teptoloba  Flot.  ).  Iluic  faciès  Ihalii  fere  omnino 
ut  io  JR.  Ycmcnsi.  Variât  receptaculum  (in  omnibus  formis) 
Iseve  non  sulcaluni ,  praesertim  apolheciis  junioribus  ;  sed  adsunl 
vulgo  apothecia  aelale  magis  provecla  receptaculum  sulcatuni 
offerenlia.  Clava  paraphysum  crassit.  0,003-i  niillim. 

kU.  R.  polyiuoi'plia  Ach.  L.  U.  p.  600,  Syn.  p.  295, 
Fr.  L.  E.  reform.  p.  32  ,  L.  S.  exs.  IZjZi ,  Tuck.  L.  N. 
Amer.  p.  13,  Nyl.  Syn.  I,  p.  293,  L.  Scand.  p.  76; 
Lichen  polymorphus  Ach.  iu  V.  Ac.  H.  1797,  p.  270,  t.  H, 
i'.  3  ,  Wlilnb,  Lapp.  p.  /i36  ;  ParmeLia  poiymorpha  Ach. 
Meih.  p.  265;  Phy scia  poiymorpha  DC.  Fi.  Fr.  6,  p,  190; 
Hamaiina  tinctoria  Schaer.  Enutner.  p.  8  ,  pr.  p. 

Thailus  stramnieo-pallidus  vel  stramineo-glaucescens , 
rigens  ,  nervoso-inaequalis  vei  longiludinaiiler  sublacunosus  , 
compressiis  ,  granuloso-sorediosus  ,  sublhieari-iacinialus  , 
mediocris  vel  iniiior  (  aliit.  1-5  cenlimelr.);  apothecia 
pallido-lutescentia  vel  glaucescentia  (  lalit.  3-8  millim.  ) , 
marginalia ,  concava ,  receptaculo  snbtus  rngoso-ina;qiiaii 
aut  subloevi  ;  sporae  oblongnc  subreclœ  vel  rcctae ,  longit. 
0,011-16  millim.,  crassit.  0,00/i-5  millim.  paraphyses  mé- 
diocres. 

In  plurimis  parlibus  Europa^ ,  prœserlim  in  raaritimis , 
saxicola  ;  rare  ferlilis.  Inde  ab  Hispania  (L.  Dufour,  Durieu) 
et  Corsica  (Soleirol).  Adhuc  in  Lapponia  ad  orara  Maris  gla- 
cialis  occurrit, 

Species  inler  congénères  lute  dignola  tamquam  ia  Uch. 
Scandin.  I.  c.  slatui ,  sorediis  suis  concoloribus  globuloso- 
granulosis  (globulis  diamelri  circiler  0,1  millim.,  qui  character 


—  U9  — 

eam  ab  omnibus  céleris  r.amalinis  europœis  dislinguit.  llœc 
typica  maxime  evolula  est  ligulata  Ach.  Syn.  p.  295  (in  V.  Ac. 
H.  1697,  t.  11 ,  i".  3,  A  ,  F,  K) ,  IN'yl.  Scand.  1.  c,  laciniis 
plaois  subsimplicibus,  sœpe  latiusculis ,  sorediis  puslulosis 
(  subelliplicis  )  saepe  crebre  sparsis  e  granulis  globosis  majus- 
ciilis  composilis  (1).  Var.  fJabcUnlata  (Ach.  Mcth.  p.  265,  V. 
Ac.  U.  l.  c.  f.  3,  K)  cum  ligulala  esl  jungenda.  —  Var.  cm- 
plccla  Ach.  Syn.  I.  c.  (  V.  Ac.  II.  t.  c,  f.  3,  P,  Z,  Meth.  p. 
267),  laciniis  alleniialis  ramosissiinis  acuminalis  granulatis 
(facie  accedens  ad  /î.  pollinuriarn  gracilioreni  )  hue  eliam  du- 
cenda  forma  videtur ,  vel  forsan  polius  sub  capilalani  ;  in 
Suecia  sallem  el  in  Gallia  occidenlali  obvenit,  sterilis. 

Var.  capitata  Ach.  L.  U.  p.  601  (hue  etiam  var.  stre- 
psilis  el  linctoria  Ach.  Syn.  |).  295,  Meth.  p.  265  ,  V.  Ac. 
H.  t.  c. ,  f.  3 ,  G  ,  H  ,  L-0 ,  V-Z  )  ;  Lichen  tinciorius  VVel). 
Spicil.  FI.  Goiiing.  (1778),  p.  241;  Ramalina  polymorpha 
Moiig.  St.  Vog.  n"  636,  Ilmp.  Exs.  12,  Desniaz.  Cr.  Fr. 
sér.  2,  11"  50,  Schaer.  L.  H.  n"  39i.  —  I.aciiiiae  (latil.  1-2 
niiliim.  )  lineari-divisœ  raniosœ  (  laleribus  vix  sorediosae  ) , 
apicibus  obtusis  capitato-sorediosis  (  sorediis  his  globuloso- 
graïuilosis  vel  pro  parle  pulverulcntis  albidis  convexis  )  ; 
apolliccia  teslacco-paliida  glaucescenlia  niediocria  vel  ma- 
jora (lalit.  3-12  millim.  )  ,  tcrinitialia  vel  sublerminalia , 
rcceplaculo  (  basi  subpodiccllalo-consiricto  )  subtus  demum 
nervoso-rugoso  vel  coslato-nervoso  ;  sporœ  oblongae  levilor 
curvulae  vel  subreclae,  longit.  0,011-16  niillim. ,  crassit. 
0,004-5  millini. ,  paraphyses  médiocres  apice  clava  sub- 
globosa. 

(1)  Jam  Swarlz  (iii  FI.  Ind.  occicl.Wl,  p.  1910)  «  rimas  fariiiifcras  " 
afferl  lAchencm  pobjmorphiun  dislinguenlcs  a  L.  complanaio,  praîter 
alias  diffcrenlias  ;  scd  lypo  pcculiari  lioriim  sorediorum  nec  iile  nec 
auclores  sequeutes  alteuderunt. 


—  150  — 

Occurrit  in  Succi.T  ,  NorvcgicT  ,  Gcrniani.T  cl  Galliœ  mon- 
tibus.  Adhuc  ex  Abyssiniae  monle  Bacliit  (leclam  a  W. 
Sclnmper)  vidi. 

Fere  species  est  dislincla  (1)  a  /{.  polymorpha  {lîgnUita), 
iaciniis  Ihallinis  aliis  ol  laleribus  esorediosis  ,  a!)icibus  subfasli- 
gialis  capitalo-soredialis.  Allit.  i-'à  ceiiliiuclrorum.  Accedil 
prope  ad  sequenlem.  —  Nomen  a  Webero  dalum  bue  perlinel , 
sed  parum  conveiiieiis  nec  relinendiiin  vidcliir,  licel  sil  velu- 
slius  ;  cliam  minus  aple  nomen  ilhid  lincioria  ul  colleclivum  , 
|)ro  po/ymyrp/i(£el  a/p<7a/aj  conseivari  polcsl,  al  sane  nomina 
Acbariana  liic  omni  jure  sunl  prœferenda. 

65.  R.  pollinaria  Ach.  L.  U.  p.  608  (a  eUuior  ol 
{i  humilis) ,  Syn,  \).  298,  Mong.  St.  Vo(j.  n°  566,  ilclinb. 
L.  exs.  66,  Smmif.  SuppL  FI.  Lapp.  p.  115,  Desmaz.  Cr. 
Fr.  éd.  1.  Il"  1168,  éd.  2,  \\°  568,  l'r.  L.  E.  reform.  p.  31, 
L.  S.  exs.  u"  163,  Schœr.  Eiiumcr.  i>.  8,  L.  //.  ii"  393  , 
Hc|)p  Flecht.  r."  566  ,  Mnt.  Cliit.  p.  781  ,  Nyl.  Sijii.  I , 
p.  296,  Scmid.  |).  78;  lÀchcn  poUinarius  Acb.  iit  V.  Ac.  11. 
(Act.  Molm.)  1797,  p.  263,  t.  11,  f.  2  ;  ParmeUa  poUinarm 
iVch.  M  Cl  II.  p.  266  ;  (Adieu  squarrosus  Fers,  in  Ust.  .Jnn. 
Bot.  16  Si.,  \).  35;  Physcia  squarrosa  DC.  FL  Fr.  Il  , 
p.  398;  Lobaria  dilaceraia  lllîm.  Fi    denn.  p.  160. 

Thaï  lu  s  slraminço-pallidus  vel  slraminco-aibidus  vcl 
stramineo-glaucesccns  ,  conipressus  ,  nilidiusculus  ,  sublacu- 
noso-inœqualis  el  (  praRserlim  versus  basiai)  longiludinalilcr 
subnervosus  ,  nicdiocris  vel  ininor  ,  laciniaio-divisus ,  iaciniis 
(latil.    1-6  millini.)   varie  divisis,   sorcdiis  all)is   laliusculis 

(1)  Specimiiia  c  moiilibus  Sabaiulia;  ol  Abyssinia;  tiansilum  ferc 
sisteiUiu  animad\eili  in  pulymorpham  ;  sed  rcs  sit  iiiccrla.  l'rope 
Holmiam  ex.  gr.  ambas  mixliin  crescciites  observavi,  sed  tamcn  salis 
distinctas. 


—  151  — 
plerumque    adspersus    farinosis  ;    apotliccia   pallida   vcl 
glauco-pallida  (lalil.  3-5  millini. ),  receplaculo  sublus  inœ- 
quali  ;  spor;«  oblonga;  reclae   vel  Icvitcr  ciirvula%  longil. 
0,010-15  raillim.,  crassil.  0,00^-6  millini. 

Ad  rupcs  et  muros  alque  ad  corlicetn  arborum  in  Eiiropa 
fere  tota  passira  sat  fréquenter.  Adhuc  in  Lapponia.  Uurius 
fertilis  ;  etiani  rarius  in  Europa  boreali. 

Vergil  liaec  Rumalina  ad  capitatani  ,  prioris  varielalem  vcl 
subspeciem  ,  et  ad  farinaccam.  Tiiallus  subllaccesceiis,  cpespi- 
lose  lacinialo-divisus ,  ramis  soredioso-laccris  sœpe  ialricalis; 
soredia  inlerdum  globulos  ininiixlos  ofTerunl.  Slralum  corlicale 
(crassilioi  in  sicco  slalu  fere  0,06  miilini.  ,  in  humido  circiler 
0,07)  carlilagineum  filameuloso-conglulinalun)  (si'^,ul  l'aciilinic 
addilo  hydrate  kalico  conspicilur).  Paraphyses  graciles.  Occurrit 
in  Europa  boreali  prœserlim  forma  hiimilis  Ach.  L.  U.  p.  009  , 
niinor,  laciniis  aggregalo-complicalis ,  sœpc  floxuosis  ;  alliliido 
circiler  2  cenlimelrorimi.  Adiiuc  in  l'romonlorio  Bonœ  Spci 
(Drège)  obvenil  subsimilis  (dicta  a  Laurer  i».  poUuuiria  vai'. 
cariosa).  V^ormix  clatior  kcXi.  L.  U.  p.  G08,  prœserlim  in  Europa 
niiliore  vel  lemperala  vigel,  Ihallo  elaliorc  (ail.  o-G  cenlimelro- 
ruui) ,  laciniis  vulgo  planioribus  ;  in  hcrbariis  hodiernis  sœpc 
commixla  occurrit  cum  /{.  cvcrnioide.  —  7i.  poUinaria  Mot. 
Chil.  p.  78,  e  monte  lu  l^eonu  (Dertero),  forma  cliilcna,  [)aruiu 
differens  vidctur  ;  sporai  ei  longil.  0,012-18  inillim.,  crassil. 
0,00Zi-6  millim.,  laciniee  plange. 

b,  —  Thallus  coitice  sœpius  Iransversim  vel  siibreliculatim  inacqualis. 
Slratuni  corticale  amorplmm  vel  subamorphum.  —  Spccics  liQ-Hi. 

f,  —  Mcdulla  hydrate  kalico  (e  llavo)  fcnugineo-rubcHS.  — 5/;eties  46. 

Uiî.  R.  Tiilcaiiia  (iMnl).  liamalina  poJymorpha  var. 
vuicania  M  ni.  Canar.  p.  99. 

Thallus  slraminco-albidus  vcl  pallido-Iutescens   vcl  le- 


—  152  — 

siaceo-lulcsccns,  reticulalim  rugosus  vcl  rcliculalim  scrobicu- 
loso-in.'pqualis,  compicssus,  lobalo-lacinialus  vel  squamarii- 
formis  ;  apothecia  concoloria  vel  albido-glauccscentia  con- 
cava  (lalit.  2-5  raillim.),  receptaculo  lacunosulo-inœquali  aul 
subla^vi  et  saepe  niargine  (sensu  radioriim)  aliquoties  fisso  ; 
sporœ  oblongae,  leviter  curvulae,  longit.  0,010-i6  millim., 
crassil.  0,00^-6  millim. 

In  insula  Canaria ,  supra  scorias  vulcanias  (Despréaux , 
11.  de  la  Perraudière  et  alii).  Dalur  in  Husn.  PL.  Canar. 
n»  235. 

Similis  ferc  Ramalinœ  Bourgccancc ,  sed  medulla  hydrate 
kalico  flavens  et  niox  deinde  lalerilio-sanguinee  tincta.  Varia-, 
bilis.  Thallus  firmus,  ssepiiis  conlraclus,  iaciniis  (longil.  l-'2  cen- 
timelr.  vcl  brevioribus)  abbrevialis,  et  lune  hic  Liclien  faciem 
habit  quasi  Squamariœ  clinjsophlhalnuc  apollieciis  expallidis 
thallo  concoloribus  (et  hoc  sœpius  reliciilalim  inaequali).  Variât 
thallo  crassiore.  Apothecia  vulgo  confeila.  Spermalia  quoque 
sicul  iu  II,  Bou)'(jœana ,  quœ  forsitan  specie  non  vere  differt. 

ff.  —  Medulla  hjdrale  kalico  non  tiiicla.  —  Spccics  47-51. 

67.  K.  Bonrgacaua  iMnl.  in  Bourg.  PL  Canar. 
(anni  1865)  n"  1118.  Ramatina  rosacea  Szhdiv.  in  Ilepp 
Flecht.  n"  356. 

Thallus  stramineo-pallidus  vcl  lestaceo-Iutcscens,  glaber, 
subreliculalini  leviter  pIicato-ina>qualis  vel  subreticulatim 
scrobiculoso-rugosus ,  varians  bine  inde  hcvis  compressus , 
lacinialo-caespitosus ,  Iaciniis  sublincaribus  parum  divisis  aut 
sublobalis;  apothecia  albido-glaucescenlia  ,  concava  aut 
planiuscula  (latit.  2-9  millim.  ) ,  receptaculo  subtus  subreti- 
culatim inaequali  aut  variante  subla3vi  ;  sporœ  oblongae  , 
éviter  curvulœ  (variantes subrccla^),  longit.  0,011-15  millim., 


—  153  — 

crassit.   0,0035-0,0050  millim.,  parapliyses  fore  médiocres 
clavatoc. 

Saxicola  in  insulis  Canariis  (  Inde  a  variis  collecloribus 
reporlala). 

Similis  vel  subsimilis  priori,  sed  mediilla  hydrate  kalico  nullam 
reaclionem  ostendens.  Subsimilis  quoque  RamaliiKC  cvcrnioidi, 
al  thaliofirmiore(corlice  carlilagineo  amorphe  vel  subaraorpho), 
seepius  magis  conUaclo  (crassil.  0,2-0,5  millim.).  Laciniœ  Ihal- 
linse  longiores  (sallem  alliludinem  Zi-5  cenlimelrorum  adlin- 
geiiles)  aut  breviores,  reliculalim  scrobiculosae  aul  sublœves  (hœc 
lliallo  sublaivi  sœpiusque  magis  evolulo,  longius  laciniala,  dicalur 
f.  subJccvigata  Nyl.  ;  dalur  in  P.ourg.  PL  Canar.  n"  1121  cl  in 
Mand.  PI.  Madcr.  n"  50).  Spermatia  longit.  0,00Zi-5  millim., 
crassit   0,001  millim. 

/j8.  K.  e^eruioldes  Nyl.  Prodr.  Gatl.  Alger,  p.  Ul  ; 
R.  maciformis  Nyl.  Syn.  I,  p.  207,  pr.  p. 

Thallus  albidus  vel  albido-slramincus,  subopacus,  crebre 
reliculalim  rugosus  vel  reliculalim  scrobiculosus  vel  lenuius 
rugulosus  aul  liinc  indc  plaiius ,  compressus ,  varie  laciniatus 
(laciniis  laliludinis  1-25  millim.,  difformibus  et  varie  divisis); 
apoihecia  pallido-lestacea  vel  pallido-glaucesccnlia  (lalit. 
3-(i  millim.),  receplaculum  subtus  sicut  ihallus  celerus  rugo- 
sum  ;  spora3  oblong.r  ,  leviter  curvulae ,  longit.  0,010-15 
millim.,  crassil.  0,0035-0,00^5  millim. 

Terrestris  vel  saxicola  in  Djcbel-Kerona  regionis  Tune- 
tana3  prope  Gabès  (legil  cl.  Kralik,  qui  adnotavil  :  rochers 
du  désert  et  à  fleur  de  terre  ,  sur  la  terre  nue).  Deiude 
s.fpiusquc  coriicola  ,  e  Pahcstina  et  Africa  boreaii  in  Lusita- 
niam  et  Galliam  occidentalem.  Bene  ferlilis  adhuc  prope  Vire 
(D'Isigny ,  ex  hb.  Lenorra.).  Quoque  in  insulis  Canariis 
(e  Lancerola  Bourgeau  eam  habet). 


—  15^  — 

Stralum  corticale  tenue  (crassit.  0,03-0,05  millim.  in  sicco 
statu)  amorplium  (absque  textura  ulla  filamentosa  tlislincta  eliam 
addito  hydrate  kalico).  Tliallus  mollescens  (crassit.  0,2-0,5) , 
rugosilale  s?epc  pliciformi.  Jn  terrestri ,  cGabès,  excoriationes 
Ihalli  obveniunt  subsiniiles  ut  in  R.  macifovmi,  cur  ambaj  facile 
ad  unani  eandemque  speciem  pertinere  possint.  Paraphyses  mé- 
diocres vel  graciles  clavalœ  ;  parapliyses  in  corlicola  videnlur 
graciliores.  SpernuUia  longil.  0,003-/i  millim.,  crassit.  vix  0,001 
millim.  Sporœ  variant  (spurie)  o-seplatai,  saltem  in  insulis 
Canariensibus  [lalis  iinmixla  datur  sub  n"  1121  in  Bourg.  Pi. 
Canar.,  anni  18^G,  c  Lancerota). 

69.  B.  luacifoFiuis  Delile  FL  de  l'Égyple ,  XIX 
(1813),  p.  388,  t.  53,  f.  2,  3,  U. 

Thallus  pallidus  (pallido-albidus,  pallido-ciiierascens  vel 
pallido-rufcscens)  comprcssiis,  paruiii  iiiœqualis,  |)agina  altéra 
(supcra  ?)  confertc  iilcerala  (slrato  corticali  uiccribus  rolun- 
dalo-dilTormibus ,  sai  crcbris ,  disruplo) ,  foliacco-lacinialus 
vel  lobalo-laciniatus  (lalit.  1-3  cenliniolroruin)  ,  simplicior, 
vel  subcunealim  et  varie  divisus,  subrigcsceiis  (crassit.  vidgo 
0,3-0,5  millim  ). 

In  monte  3IaquaUan  ^gypli  (Delile). 

Apothecia  ignola.  Thallo  (iiifra)  iœvi  et  libenler  soredioso- 
ulcerala  dignoscenda,  singularis  ;  excoriationes  illœ  corlicis  saepe 
subgranulalo-marginalîe.  lu  speciminibus  visis  raro  plicarnm 
Iransversarum  vel  reliculatini  disposilarum  vcsligia  obvenire 
conspexi ,  quarc  hœc  lîamalina  lorsan  jungenda  sil  cuui  i)riore 
(prœserlim  Tnnelana).  JNomen  Ibrtasse  salins  dicerelur  rnacidi- 
formis ,  nam  e  noniine  arilli  micis  /nost/m^ff  originem  ducil. 

50.  R.  crispatula  Despréaux,  mscr. 

Est  quasi  R.  evcrnioides  lliallo  crassiore  (crassilic  soepe 
1-2  millimctrorum),  plano-Ioevigato  (rarius  bine  indc  scrobi- 


—  155  ~ 
culoso-inœquali  vel  plicalo-rugoso  ) ,  lacinioso  ,  laciniis  apicc 
palmato-divisis  suhcrispis. 

Supra  arenam  uiobilcin  in  Canaria  rara  (Desprcaux,  adno- 
tatione  :  sur  les  dunes  de  sables  niouvants  h  MaspoLoma)  ; 
eliam  alibi.  Deserticola  in  regione  Tunelaiia  prope  Gabès 
(Kralik),  socia  Ramalincc  evcrnioidis. 

Thallus  slraniineo-albidus  (e  Gabès)  aul  pallido-rufesccns 
(Canaria).  Superficies  denui m  lenuilerareolalo-rugulosus  veisub- 
coriacco-inœqualis.  Slerilis  modo  visa,  l-'orsan  non  bona  species, 
sed  habilu  pecubari,  quîc  vaido  affinis  ,  tamcn  facile  sub  lypo 
PHimalina;  cvcrniodiis  subjungi  debeal. 

51.  R.  Wcbbii  Mnt.  Canar.  p.  100,  t.  6,  fig.  U,  Syll. 
p.  319,  Nyl.  Syn.  I,  p.  297. 

Thallus  straminco-pallidus  vcl  dilule  teslacco-lutescens, 
conipressus ,  linearis  ,  coslis  vel  plicis  iransversis  confcrlis 
rugosus  ,  sursuni  apicibus(iue  aitenualus ,  paruni  divisus  ; 
a  p  0 1  h  e  c  i  a  albido-glaucescenlia  marginalia,  margine  reccp- 
laculi  podicellali  flexuoso  ;  spora>  oblongae,  reclaî  vcl  sub- 
rcctœ,  longiL  0,009-11  niillim.  ,  crassit.  0,0035-0,00^5 
milliin. 

Supra  scopulos  insulae  Canarias  (VVebb)  el  in  TencrilTa 
(Despréaux). 

Tballus  allil,  6-12  cenlimelr.,  lalil.  o-5  millim.,  sensu  Irans- 
verso  llexus  Iragllis;  rugœ  Iransversœ  |)lcruiiique  sal  crebrse  , 
plicis  saepe  nigricanliinis  ;  rami  crecli ,  slricliusculi.  Stratum 
corlicale  (crassiliei  in  sicco  slalu  0,05-0,00  niillimelri)  lexlurae 
amorphce  vel  subamorpliœ.  Spermalia  oblongo-cylindracea  vel 
oblonga,  longil.  circiler  0,00Z|5  niillim.,  crassit.  0,0015  millim. 
Facie  accedil  liœc  species  ad  slirpeni  sequenlem. 


I 


—  156  — 

A.  —  Stirps  Ramalinœ  scopulorum.  Thallus  firmiis  solide  corticaïus, 

e  subtcreli-compressus,  superficie  inœqualis  ,  parte  cxlerna 

cordcis  amorpha.  parte  interna  filamentqse  compo- 

sita.  —  Species  52-56. 

f.  —  Medulla  hydrale  kalico  (e  llavo)  ferruginco-rubens.  —  Species  52. 

52.  R.  scopulorum  (Dicks. )  Ach.  L.  U.  p.  6O/4, 
Syn.  p.  297,  Fr.  L.  E.  reform.  p.  32 ,  Schccr.  /ùmmcr. 
p.  9,  Nyl.  Syn.  I,  p.  292,  pr.  p.,  l.  8,  f.  29  (slerigmata  et 
spcrnialia)  ;  Lichen  scopulorum  (Rclz.  Obs.  Bot.  IV,  p.  30) 
Dicks.  Cr.  Brit.  III,  p.  18;  Parmelia  scopulorum  Ach. 
Meth.  p.  261,  pro  p.  ;  Physcia  scopulorum  DC.  FI.  Fr.  VI, 
p.  190,  pr.  p. 

Thallus  cinerascenti-pallidus  vel  slramiueo-pallidus , 
nilidiusculus,  rigens,  compressus  vel  comprcssiusculus,  sub- 
laevis  aiit  corlicc  varie  inœquali  ,  lincaris  vel  sublinearis 
(latil.  2-6  inillim.),  ramissublinearibus  allenuatis;  apotliccia 
teslaceo-pallida  vel  pallido-glauccscenlia  (lalil.  2-10  inillim.), 
marginalia  vel  subsparsa  el  subterminalia,  rcccplaculo  sublaevi 
vel  nonniliil  iiiipresso-in.Tquali  ;  sporae  oblongae  reclae , 
longit.  0,012-19  millim. ,  crassit.  0,001^5-0,0065  millim. 

Supra  scopulos  marinos  in  oris  Europe  occidentalis ,  e 
Lusilania  ad  Daniani  et  insulas  Fœroe  versus  septenlrionem. 
Deinde  in  insulis  Canariensibus. 

Slalione  marilima,  nitore  rigidilaleque  Ihalli  cartilaginea  el 
reaclione  medulte  ope  hydralis  kalici  dignoscilur  haec  species 
poiymorpha.  Thallus  jara  sublœvis  ;  jam  (sensu  sœpe  longilu- 
dinali,  sed  non  nervose)  inœqualis  vel  rugosus,  linearis ,  sub- 
leres  vel  compressiusculus ,  sœpius  parum  ramosus  vel  sim- 
pliciusculus.  Spermogonia  incolori-pallida  (  lliallo  supra  ea 
concolore  aul  variante  nigricanle)  ;  spermogonia  oblongo-cylin- 


—  157  — 

dracea,  longit.  0,0035-0,00Zi5  milîim.,  crassit.  0,0010-0,0015 
millim.  Cortex  slrato  externo  amorplio  crassit.  (  in  huniido 
statu)  circiter  0,035  millim.,  stralo  inlerno  longitudinaliler 
filamentoso  crassit.  0,011-18  millim. 

Var,  iiicrassata  Nyl.  in  hb,  Lenorm.,  tliallo  crasso 
(crassit.  1-2  millim.  vel  teiuiior),  difformiter  et  sœpius 
brevius  lacinialo  ,  rigido  ,  paruni  diviso  ,  subopaco. 

In  Gallia  occidentali  et  in  iiisulis  Ganariensibus. 

In  insulis  Cliosey  occurrit  laciniis  latitiidineni  usque  12  milli- 
meti'orinii  adlingentibus.  Vaiiant  laciniae  minores  et  proliféra-. 
Cortex  crassus  :  slratum  exicrnum  (  superficialo)  subamorphum 
crassitiei  in  liumido  statu  circiter  0,05  millim.,  stratum  in- 
lernum  fdamentose  coiiglulinalum  crassitiei  circiter  0,018 
millim. 

Var.   ucniatodes  Nyl. 

Thaï! us  albido-substriatus,  pro  maxima  parle  terclius- 
culo-filiformis  (crassit.  0,5-0,8  millim.),  indc  (iliformi- 
coRspitosns,  parum  divisus;  apotbecia  lateralia  ;  sporae 
oblongœ  ,  recta?  vel  snbreclae ,  longit.  0,01 1-lG  millim., 
crassit.  0.00^-5  millim. 

Saxicola  in  insula  Canariensi  Porto Sanio  (ex  hb.  Lenorm.). 

Variât  thallus  liinc  inde  compressus  (lalit.  2-3  millim.),  sed 
ex  maxima  parle  est  teres  et  suhopacus  ob  strias  longitudinales 
albidas  opacas.  Altitudo  8-10  cenlimetrorum. 

*  B.  decipieus  iVlnl.  Canar.  p.  101,  t.  6,  f.  3,  SyU. 
p.  319. 

Thallus  lestaceo-pallidus  elongato-laciniatus  (altit.  6-15 
cenlim,  )  subnilidlusculus  compressus ,  laciniis  planis  aut 
subconvolutis  (  lalit.  2-12  millim.,  crassit.  0,2-0,5  millim.) 


—  158  — 

superficie  rugoso-inœqualibus  vel  sublœvibus  vel  passim 
obsolète  longitudinaliter  siriatulis  vel  sparsim  foveolato- 
impressulis ;  apothecia  albidoglauca  opaca  (latil.  2-10 
millim.  ),  receptaculo  subtus  lœvi  aiit  ruguloso  ;  spora- 
subrcctœ  vel  leviter  curviilœ,  oblongae ,  longit.  0,U12-18 
millim.,  crassit.  0,OO^i-6  millim. 
Saxicola  iii  insula  Canaria. 

Forsan  modo  sit  varielas  Ramalind'  scopulorum,  quacum 
reacUone  convenu  ;  diiïerl  prœserlim  tliallo  compresso.  Cortex 
strato  externe  subamorpho  crassit.  0,05  millim.  vel  alibi  minus 
evoluto;  stralo  subjaccnle  fdamenloso-conglutinato  ssepe  vix 
ullo.  Apothecia  marginalia  vel  sublerminalia.  Spermalia  longit. 
0,003-Zi  millim.,  crassit,  0,001  millim. 

**  R.  snbwebbiana  Nyl.  —  Forsilan  etiam  haec  va- 
rielas sit  Ramalinœ  scopulorum ,  sed  faciès  Ramalinœ 
Webbii ,  laciniis  linearibus  compressis  saltem  basi  plicis 
iransversis  plus  minusve  visibilibus. 

Saxicola  in  insulis  Canariensibus  (H.  de  la  Pcrraudière  ). 

Laciniœ  vulgo  soluni  latitudinis  1-2  millim.  allitudineqiie  3-6 
cenlimetroruni.  Thalli  lextura  lere  omnino  sicut  in  /«.  dcci- 
picnlc.  A-Ccedit  haec  R.  subbwcbbiana  haud  parum  versus  R. 
vulcankim.  (et  prope  sicut  var.  subUeviijala  ad  R.  Bourgaanam). 
Sporai  leviler  curvulae  longit.  0,011-lZj  millim.,  crassit,  0,OOZi-6 
millim. 

ff .— MeduUa  hydrate  kalico  non  lincta. — Specics  53-50. 

53.  R.  cnspidatii  (Ach.).  Ramalina  scopulorum  \ar. 
cusptdala  Ach.  L.  U.  p.  605,  Syn.  p.  197  ;  R.  scopulorum. 
Auctorum  pro  maxima  parle,  Fr.  L.  S.  exs.  n"  300,  Desmaz. 
Cr.  Fr.  n"  1U9,  éd.  2,  n»  5û9. 


—  159  — 

Similis  Ramalùiœ  scopulorwn,  ^eà  mox  differens  reactione 
medullae  ope  hydratis  kalici  nulia. 

FrequeiUior  et  latins  distributa  in  Europa  quam  R.  scopu- 
lorum,  quacum  sœpc  socia  obvcnit.  Adest  adhuc  in  Lapponia 
et  in  Islandia  versus  septentrionem  atque  usque  in  insulis 
archipelagi  graeci.  Eliani  in  insulis  Canariensibus  et  in  Ame- 
rica boreali. 

Forsan  non  vere  specie  différai  a  R.  scopulorum,  tamen 
prœserlim  ob  reaclionem  kalicam  deficienlem  seorsim  hic  est 
exponenda.  Thallus  varians  slciil  in  cadeni.  Variât  raro  recep- 
lacukim  slriatulum.  Spora;  siibreclaî  vel  subcurvulœ,  longil. 
0,010-18  millim. ,  crassil  0,OOZi-G  millim.  Forma  mino)^  in 
archipelago  grœco  (  Despréaux  )  et  in  Teneriffa  (idem).  F.  bix- 
viuscula,  liiallo  abbrevialo  lurgidulo  (allit.  1-2  cenlimetr.  ) , 
apollieciis  mediocribus  (  latit.  2-3  millim.)  margine  receptaculari 
crenalo  vel  subcrenalo  ;  ad  saxa  in  Corsica  (Léveillé),  in  insula 
Naxo  in  monte  Jovis  (Despréaux). 

Var.  crassa  (Del.).  — Omnino  analoga  cl  subsimilis  est 
varielati  incrassatco  prioris, 

Eliam  liœc  pra^serlira  ad  oram  occidenlalem  Galliae  vigel , 
opiima  in  insulis  Ghosey  (ex  hb.  Lcnorm.  ). 

Variai  laciniis  dilalalis  abunde  laciniose  prolifcris,  in  iisdem 
insulis,  et  subsimilis  dalur  e  Teneriffa  in  Bourg,  PI.  Canar. 
(anni  18/j5)  n"  351  (prop.  )  sporis  vulgo  minoribus  (  longit. 
0,008-0,01^  millim.,  crassil.  0,00/i-G  millim.  ) 

Var.  siibTittata  Nyi.  in  Wus.  Paris.,  thallo  sicul  in 
lypica ,  sed  longiiudinaliter  albido-striato  vel  albido-sub- 
villalo. 

in  insula  Noirmoutier  Galliae  occidenlalis. 

Sporœ  oblongœ  reclœ  vel  leviler  curvulae,  iongit.  0, 011-15 
raillim.,  crassiU  0,00Zi-5  millim.  Paraphyses  apice  subgloboso- 
clavalœ  (clava  crassiliei  0,0035-0,00/i5  millim.). 


—  160  — 

54.  R.  Tittata  Nyl. 

Thallus  pallido-lutesccns  vel  sordide  pallidus ,  albido- 
viltatiis  vel  vittis  albidis  opacis  inaoqualibus  et  variis  strialus, 
compressus,  sublinearis  et  lineari-divisus  (latit.  1-2  millim, , 
crassil.  0,3-0,4  millim.),  parum  ramosus  ;  apothecia 
paliida  albido-suffusa  (latit.  2-4  millim.),  receptaculo  subtus 
sublœvi  margine  subcrenato-insequali  ;  sporœ  ellipsoideae 
vel  oblongo-ellipsoideae ,  rectae ,  longit.  0,010-14  millim., 
crassit.  0,004-5  millim. 

In  insulis  Pliilippinis  (Cuming). 

Facie  accedil  ad  Ramalinam  cuspidatam  ,  cujus  l'ère  sil  va- 
rielas  Ihallo  villato-slrialo  et  sporis  brevioribus  redis. 

55.  B.  Tiugitaua  Salzm.  in  hb.  Lenorm.  ;  Ramalina 
polymorpha  DR.  Alger,  p,  223. 

Thallus  slraminco-pallidus  vel  lestacco-pallidus,  com- 
pressus ,  hinc  itide  longitudinaliler  substrialus  vel  leviter 
impresso-inxqualis  ■  varie  laciniatiis  ,  rigens  ;  apothecia 
pallido-glaucesccnlia  mcdiocria  ;  sporœ  oblongaî  rectœ  , 
longit.  0,011-15  millim.,  crassit.  0,005-6  millim. 

Proge  Tanger  ad  rupes  maritimas  (ex  colleclione  Salzmann 
in  hb.  Lenorm.).  In  regione  Algériens!  (  Uurieu  ,  Dové).  In 
Corsica  (  Guthnik  ). 

Laciniac  Ihalli  in  speciminibus  visisallil.  2-4  cenlimelr.,  latit. 
2-12  millim.,  compressae  (crassit.  0,3  millimetri — nsque  ad 
2  millimetrorum  ) ,  nitidiusculœ  vel  subnilidiusculss,  lœves  vel 
parum  inœquales  vel  riigulossc.  l'ieceptaculum  Igeve  aut  inœcjuale  ; 
interdum  sublus  striis  obsolelis  radianlibus  aut  margine  ali- 
cjuolies  fisso.  Spermatia  longit.  0,00/i-5  millim.,  crassil.  0,001 
raiilim.,  medio  laie  diluliores  vel  liyalinœ.  —  Hœc  pro  R.  poly- 
morpha (ligulataj  sumereliir,  nisi  thallus  glabrior  et  esore- 


—  161   — 

diosus    difl'erenliam   inox    indigitarel.    Lacioiae    saepe   sursum 
laliores.  Texlura  fere  ut  in  R.  cuspidala. 

56.  B.  inaequaliiS)  Nyl. 

T ha  11  us  testaceo-pallidus  nitidinsculus  conipressus  ra- 
mosiis  niinor  (allit.  circiter  2-5  cenlimetr. ,  iatit.  circiter 
1  miilim.  vel  magis  atteniiatus),  ramis  et  ramulis  sublaevibus 
incequalibus  vel  irregulariter,  fere  lomentaceo-inaequalibus, 
divaricatis  ;  apothecia  glaucescenti-alba  (lalit.  2-/i  miilim.), 
receptacnio  lœvi  basi  compresso  ;  sporae  ellipsoideae  rectœ  , 
longit.  0,009-14  miilim.,  crassit.  0,00i:i5-55  miilim. 

In  insulis  Stœchadibus  lectam  vidi. 

Species  videtur  dislincla  a  Pu  calicari,  nec  cum  ulla  alla 
jungenda  ;  ulleriusobservaiida.  Thallus  obsolète  passim  nervoso- 
slrialus.  Paraphyses  gracilescenles.  Sporse  subrectae. 

5.    -  Stirps  RamalintB  nusillae.  Thailus  lœvis  vel  sublœvis ,  fislulosus 

vel  subfistulosus ,  foraminibus  liinc  inde  pct^tusiis.  Hydrate  kalico 

nulla  reaclio  mcdullœ  (eonceptœ  R,  subpusillœj  cui  reactio 

nonnihil  flavescens),  —  Species  57-65. 

A.  —  Stratum  corticale  amorphdm.  —  Species  57. 

57.  R.  pnsilla  Le  Prév.,  Fr.  L  E.  réf.  p.  29  ,  DR. 
Alger,  p.  221  ,  t.  17,  f.  4,  Scliœr.  Enum.  p.  8,  iXyl.  Syn. 
I ,  p.  295  (excl.  synon.  ). 

Thallus  osseo-stramineus  vel  stramineo-pallidus ,  sub- 
raoUescens ,  fistulosus ,  turgido-teres  ,  sat  parvus  (  vulgo 
altit.  1-2  centimetr. ,  crassit.  1-3  miilim.),  subnitidiusculus, 
rugulosus ,  parum  divisus ,  ramis  turgidulis  ;  apothecia 
canico-glaiica  vel  glauco-albida  ,  concava  (Iatit.  2-U  miilim.) 
in  apicibus    ramorum  truncato-innala  ,    recepiaculo   lœvi  ; 

11 


—  162  - 

sporae    ellipsoideo-oblongœ    reclœ ,    longit.     0,009-0,013 
raillim.,  crassil.  0,00^-6  milliin. 

Ad  ramos  exsiccatos  Ericœ  arborea  in  insula  Stoechadum 
PorqueroUes  legit  Aug.  Le  Prévost.  In  Lusitania ,  ad  cor- 
ticem  Quercus  suberis  agri  Olisiponensis  ("Welwitsch).  In 
Algeria  ad  La  Calie  { Durieu  ,  adnotatione  ad  spécimen 
visum  :  j  raraules  secs  d'un  vieil  olivier  »).  In  Teneriffa 
(Bourg.,  PL  Canar.  n°  350  ,  et  H.  de  la  Perraudière ). 

Thallo  ruguloso  vel  sublaevi,  hreviler  ramoso,  subinani,  hinc 
inde  foraminibus  parce  pertuso ,  apolheciis  terminalibus  rame 
parum  latioribus  margineque  receptaculari  aculo  intègre  et 
praeserlim  cortice  amorpho  dignoscenda  species.  Stratura  cor- 
ticale tenuissimuni  subaraorphum.  Spermatia  longit.  0,003 
millim.,  crassit.  haud  0,001  millim.  adtingentia;  paraphyses 
spermogonicœ  crassil.  0,002  millim. 

B.  —  Stratum  corticale  filamentose  compositdm.  —  Species 
58-65. 

a.  —  Spors  rects.  —  Species  58-64. 

58.  R.  Tasmanica  Nyl. 

Similis  Ramalinœ  pusiUœ  ,  sed  thallo  nitidiore  nonnihil 
magis  diviso,  ramis  nonnihil  constriclis  sub  apotheciis  planis, 
receptaculo  subtus  impresso-inœquali  ;  sporae  ellipsoideo- 
obiongae  vel  fusiformi-oblongae ,  rectae,  longit.  0,010-16 
millim.,  crassit.  0,005-7  millim. 

Ad  ramulosin  Tasmania  (in  hb.  rev^'  Churchill  Babington). 

Facile  propria  species.  DifTert  a  Ramalina  geniculata  thallo 
minus  diviso  et  superficie  rugulosa.  Thallus  altitudine  fere  2 
cenlinietrorum ,  hinc  inde  foraminibus  rolundatis  vel  oblongis 
pertusus.  Stratum  corticale  sat  bene  filamentoso-compositum. 
Apolhecia  pallide  testaceo-glaucescentia ,  demum  plana. 


-   163     - 

59.  K.  Infl.tta  Hook.  fil.  et  Tayl.  Antarct.  I,  p.  194, 
t.  79  ,  f.  1  ;  Cetraria  inflata  Eorumdem  in  London  Journ, 
ofBot.  III  (18ÛÙ),  p.  6Zi6  (seorsim  p.  13). 

Thallus  stramineo-albidus  (  passim  fuscorubricoso-ma- 
culalus),  caespitose  congestus  ,  teretiusculo-fislulosus  (passim 
compressiusculus  )  ,  fere  niediocris  (  altit.  2-/i  centimetr. , 
crassit.  2-3  millim.  ) ,  dichotome  ramosus ,  laevis ,  apicibus 
conico-acuminatis ;  apothecia  albido-glauca  (pruinosa), 
tcrminalia  vel  lateraiia  ,  concaviuscula  (lalit.  circiter  2-4 
millira.  ) ,  receptaculo  laevi  (parum  inaequaii  )  basi  noiinihil 
constricto;  sporae  oblongae ,  leviter  curvulaî  velsubrectœ, 
longit.  0,011-16  millim.,  crassit.  0,005-7  millim. 

In  insulis  Auckland  ,  ad  rupes  maritimas  prope  mare 
(  Mus.  Kew.  et  hb.  Church.  Babingt.). 

Species  sine  dubio  rite  dislincta.  Thallus  e  basi  subscutala 
ramosus,  inflato-lereliusculus  vel  compressiusculus,  cavus,  in 
humide  stalu  flaccescens  et  subpellucidus  ;  superficies  laevis 
(  passim  varians  subliliter  sensu  longitudinali  slriatulus  vel 
alibi  lenuiter  obsolète  subnervoso-insequalis).  Apothecia  recep- 
taculo sublus  laevi  vel  hinc  inde  obtuse  impresso-insequali,  quod 
idem  in  Ihallo  cœlero  etiam  observatur  ;  margo  receptacularis 
inleger.  Spermatia  cylindrica,  longit.  0,0035  millim.,  crassit. 
non  0,001  millim.  adlingentia.  —  Maie  haec  in  Nyl.  Syn.  I, 
p.  295,  subjungitur  sub  R.  pusilla  ,  quae  mox  difTert  plurimis 
nolis  allatis  et  mox  jam  texturae  corticalis  dilîerentia  manife- 
stissima. 

60.  ai.  gcnicsalata  Hook  et  Tayl.  in  Lond.  Journ.  of 
Bot.  III  (  \SkU)  ,  p.  655  (seorsim  p.  22  ). 

Thallus  pallidns  vel  slramineo-pallidus ,  caespitose  sub- 
fasrigiato-ramosus  ,  subteres  aut  subcompressus  ,  laevis  (vel 
obsok'tc  longiludinaliter  subnervosus),  niediocris  vel  minor 


~   164  — 

altit.  2-li  centimetr.),  saepe  foraminibus  sparsis  terebratus  , 
intus  listulosus,  rainis  vulgo  atlenuatis;  apolhecia  pallido- 
teslacea  vel  glauco-albida  (  latit.  1-2  raillim.  ),  terminalia  aut 
subterminalia  ,  receplaculum  laeve  aut  rngulosum  ramo  tur- 
gido  exeunte  innatum  et  sœpe  subtus  ramuli  appendicem 
eraittens  ;  s  p  o  r  ae  oblongœ  vel  fusiformi-oblongae  ,  reclae 
(aut  obsolète  curvulae),  longit.  0,009-0,015  millim. ,  crassit. 
0,00^-7  raillim. 

lu  Australia  et  Nova  Zelandia.  Deinde  in  America  calidiore 
(datur  e  Venezuela  in  coll.  Funck  ei  Schlimm  n"  390  ;  ex 
Honda  Novae  Granatae,  alUt.  250  raetr.  supra  mare,  in  coll. 
Lindigiana  n°  2899).  In  Africa  aequinoctiali  (Cameroons 
mont.,  altit.  8000  ped.,  Mann). 

Thallus  nitidiusculus  Isevis  vel  sublaevis  et  libenter  magis 
divisus  hanc  specieni  distinguit  a  R.  pusilla  (praeter  texluram 
corlicalem).  Rami  crassiores  latit.  1-2  millim.  Hymenium  vulgo 
altit.  vix  0,05  millim.  atlingit.; 

'*'  R.  subpnisilla  Nyl.  RamaUna  inflaia  Mnt.  et  v.  d. 
B.  Jav.  p.  3  (nomen). 

Similis  Ramalinœ  geniculatœ  et  vix  nisi  varietas  ejusdem 
differens  reactione  medullae  flavescente  (  vel  adhuc  deinde 
nonnihil  rubescente)  applicato  hydrate  kalico. 

In  niontibus  Nilgherrensibus  Indiae  orientalis  (Perrottet). 
In  Java  (Junghuhn). 

61.  SI.  lulansciila  (Ny).  in  Lich.  Lapp.  or.  p.  ïïk 
et  in  Fellm.  Lich.  ara.  n"  57,  sub  RamaUna  calicari). 

Thallus  stramineus  vel  straraineo-pallidus ,  subteres , 
minuscuius  (allit.  1-2  centimetr.  vel  minor),  iiitidulus,  sub- 
tilissime  longitudinaliter  striatulus ,  subpellucidus ,  tener  , 
caespilose  divisus,  ramis  attenuato-ramulosis ;  apothecia 


—  165  — 

carneo-lutescentia  aut  glaucescenlia,  plana  aut  convexa  (latit. 
1-Z|.  inillim.) ,  terminalia ,  receptaculo  sublus  sublaevi  saepe 
ramulo  appendiculato  ;  sporas  oblongae  vel  fusiformi- 
oblongœ,  rectœ,  longit.  0,009-0,015  imllim. ,  crassit.  0,OQh- 
6  millira. 

Ad  ramulos  abietinos  in  Lapponia  (N.  I.  Fellman  et  alii). 
Alnicola  in  Finlandia  boreali,  Kuusanio  (Silén).  Etiam  abie- 
ticola  in  Terra  Nova  (Despréaux) ,  ubi  frequens. 

Species  distincta  videtur  ,  accedens  ad  Ramalinam  genicu- 
latam  Tayl.,  sed  minor  et  thallo  mollescente  tenero  satis  diffe- 
rens.  Thallus  passim  compressiusculus ,  saepius  haud  5-8  milli- 
metrorum  altitudinem  superans,  crassiliei  circiter  0,5-0,8  millim. 
Foramioa  parva  oblonga  sparsa.  Gdnidia  diam.  0,008-0,016  millim. 

Var.  pollinariella  Nyl,  Difîert  thallo  libentius  com- 
presso  magisque  diviso ,  ramulis  tenuibus  apice  sorediellis  ; 
sterilis. 

Cum  typo  in  Terra  Nova  (  Despréaux  et  alii  )  et  socia 
RamaLinœ  farinaceœ  (  minutulae  Ach.  ).  In  Lapponia  orien- 
tali ,  ex.  gr.  ad  Knaesae  abieticola  (N.  J.  Fellman). 

Variât  hsBcce  major,  thallo  altit.  interdum  2-3  cenlimetrorum 
et  ad  axillas  sublacunose  impresso  (1). 

(1)  Externa  facie  comparanda  est  Ramalina  Roesleri  Hochstelt. 
supra  omissa  sub  R.  calicarî  ,  cujus  sit  subspecies,  differens  thallo 
subcanaliculato  tenuiter  caespitose  ramosissimo ,  ramulis  apice  pluries 
divisis  vel  subdigitato-divisis  et  ipsis  apicibiis  sorediellis;  apothecia 
ei  glaucescenlia  parva;  sporae  rectae ,  longit.  0,011-16  millim,, 
crassit.  0,005-6  millim.  In  Germaniae  sylva  Schivarzwald  prope  Freu- 
denstadt  Wurtembergiae ,  ad  ramos  pinorum,  legit  Roesler  (1828). 
Communicavit  D'  Stizenberger.  Est  R.  fraxinea  var.  Roesleri  Schser. 
Emimer.  p.  9.  Thallus  texturae  firmioris  quam  in  R.  minuscula  nec 
terebratus ,  sed  passim  obsolète  nervosus.  —  Omnino  infauste  auctor 
Systematis  Lichenum  Germaniœ  ^hune  Lichenem  Stereocaulon  ess 
putat  (Krb.  Par.  p.  7). 


—  166  — 

Var.  dendroidella  Nyl.  Differt  thallo  etiam  tenuius 
dendroideo-rainuloso  et  ramuloso-intricalo  (  altit.  circiler 
1  centimetri)  esoredioso  ;  fertilis. 

Ad  ramulos  arborum  in  Mantschuria  (Barthe). 

Primo  oblutu  satis  dissiuiilis  videlur ,  al  vix  sislit  nisi  varie- 
talem  lenuiorem  et  tenuiter  ramosam  Rcmialinœ  minuscnlct. 
Spora3  similes,  longit.  0,011-15  niillini.,  crassit.  0,OOZi-G  millim. 

*  Wk.  intermcdla  Del.  Similis  Ramatinœ  minusculœ 
typicae ,  sed  thallo  nonnihil  firmiore ,  apicibus  facile  soredii- 
feris  (sorediis  subgloboso-graiiulosis)  ;  sterilis  modo  visa. 

Saxicola  (ni  fallor)  in  Terra  Nova  (Despréaux). 

Caespitibus  firmiusculis  accedil  ad  Ramalinam  faslkjiatam. 
A  R.  cuspidata  minore  jam  differl  thallo  subnervoso  (quod 
passim  obsolète  est  visibile). 

62.  M.  pamila  >lni.  in  înn.  Se.  nat.  2,  XX,  p.  356 
(1843),  Bonite  (1863)  p.  153,  Syll.  p.  320;  R.  digitaia 
Mcy.  et  Flot,  in  N-  Act.  Nat.  cur.  XIX,  Supplem.  I  (1863), 
p.  212,  t.  3,  f.  1. 

T  ha  11  us  pallidus  vel  pallido-albidus  vel  stramineo- 
cinerascens  ,  compressiusculus  ,  minuius  (  altit.  circiter 
1  centimetri  vel  minor ,  latit.  0,5-0,8  millimetri)  ,  lœvis , 
subnitldiusculus,  caespitulosus ,  ramulis  brevibus  attenuatis 
furcato-divisis  vel  subdigitalis  ;  apothecia  glaucescentia 
(latit.  1-2  millim.)  ,  plana,  receptaculo  subtus  lœvi ,  termi- 
nalia ,  sub  receptaculo  ramulo  geniculatim  emisso  ;  sporae 
ellipsoideo-oblongœ  vel  oblongae  vel  oblongo-fusiformes  , 
rectae,  longit.  0,011-18  millim.,  crassit.  0,006-6  millim. 

Ad  ramulos  inter  Canton  et  iMacao  in  China  (Gaudichaud)  ; 
etiam  ad  ramos  Thecc  Chinensis  prope  Canton  atque  in  horto 
botanico  urbis  Rio  de  Janeiro  Brasiliae  (ex  Mey.  et  Flot. 


—  167  — 

I.  c).  Deinde  in  ludia  orientali  (ex  bb.  Vailiantii  in  Mus. 
Paris.). 

Thallo  firmiore  nec  subpellucido  mox  dignoscilur  a  compa- 
randa  et  externa  facie  congruente  R.  minuscida.  Simililer 
thallo  adsunt  foramina  parva  sparsa.  Saepius  dense  caespitosa 
crescit.  —  Ex  specimine  in  hb.  Vaill.  Musei  Parisiensis  hue  per- 
lioeret  Lichen  madraspat.  algoides  Petiv.  Gazophyl.  p.  3 , 
n°  339;  sed  lab.  XI,  Gg.  1,  ejus  operis  eumdeni  Licbenem  spec- 
tans,  refert  sine  dubio  Roccellam  Montagnei  (cui  etiam  convenit 
nota  «  marginibus  verrucosis  »,  sicut  in  figura  ibi  data  idem 
Gonspicitur). 

*  B.  Javanic»!  Nyl.  Differt  thallo  elatiore  (altil.  circiter 
5-6  centimetr.),  dendroideo-diviso ,  teretiusculo  (bine  inde 
compressiusculo),  ramis  et  ramulis  tenuibus  inaequalibus. 

In  Java  (Kurz,  ex  hb.  Kphb.).  Steriiis  modo  lecta. 

Thallus  (versus  basin  crassitiei  circiter  1  millira.)  passim 
fusco-rubricose  tinctus  vel  basi  nigricans,  iaevis,  hinc  inde  parce 
terebratus.  Faciès  fere  Cladiœ  aggregatœ  tenuis ,  sed  ramulis 
minus  firmis  (nec  ita  determinale  furcellatis) ,  strato  corticali 
alio  (scilicet  in  R.  javanica  pars  externa  ex  elementis  tubulosis 
subintricatis  obliteratis  et  interior  ex  elementis  filamentosis  Ion- 
gitudinalibus  constilutSB  ;  in  Cladia  aggregata  stratum  cor- 
ticale totum  ex  elementis  filamentosis  longitudinalibus  dense 
conglutinatum ,  qua  textura  mox  Cladtœ ,  genus  a  Gladinis 
omnino  dislinctum  efficit ,  species  continens  schizoporam , 
aggregatam  et  reiiporam ,  etiam  thallo  terebralo  analogas 
speciebus  slirpis  Ramalinœ  pusiUce  inter  Ramalinas),  MeduUa 
alba  quasi  subfarinacea. 

63.  R.  snbgeniculata  Nyl.  in  Mand.  PL  Mader. 
n»2a. 

Thallus  stramineo-albidus  vel  osteino-ochroleucus,  com- 
pressiusculus  vel  tereti-compressiusculus ,  sat  parvus  i^altit. 


—  168  — 

circiter  2  centimetrorum  ,  laiit.  1  inillimetri  vel  magis  atte- 
nuatus),  laevis  vel  obsolète  inaequalis,  nitidiusculus,  cœspitose 
divisus,  ramis  altenuatis  ;  a  p  o  t  h  e  c  i  a  pallide  carneo-testacea 
vel  pallido-glaucescentia  (latit.  1-2  millim.)  plana,  terminalia 
vel  subterrainalia  ,  receptaculo  subtus  laevi ,  ramulo  terminali 
sub  receptaculo  geniculatim  emisso  ;  sporae  eliipsoideae 
(utroque  apice  rotundato),  rectae ,  longit.  0,009-0,011 
millim.,  crassit.  0,006-7  millim. 

In  Madera ,  Ribero  frio ,  ramos  et  ramulos  late  sylvulis 
suis  quasi  obducens  (  IMandon  ,  1865  ), 

Proxime  affinis  et  facie  exlerna  Ravudinœ  pmnila;,  sed  major 
et  sporis  crassioribus.  Thallus  parce  foraminibus  oblongis  per- 
tusus,  obsolète  longiludinaliler  inaequalis;  etiam  allitudinis  3 
cenlimelrorum  obveniens,  crassitiei  fere  2  millimetrorura.  Sper- 
matia  longit.  0,003-Zi  millim.,  crassit.  0,001  milbm. 

6Zi.  R.  Panizzei  DN.  (exhb.  Lenorm.). 

Thallus  stramineo-pallidus  subcompressus,  laevis  vel  ob- 
solète nervoso-inœqualis  ,  minor  (  aliit.  circiter  2  centimetr. 
vel  minor)  ,  parum  vel  vix  terebratus  ;  a  pothecia  cœsio- 
glauca  (latit.  circiter  2-3  millim.  vel  minora),  demum 
plana  ,  terminalia  (vel  subterminalia) ,  receptaculo  loevl  supra 
basin  ramuli  conici  terminalis  geniculati  adfixa  ;  sporœ 
oblongae  vel  oblongo-ellipsoideae,  rectae  (velsubrectae),  longit. 
0,009-0,016  miUim.,  crassit.  0,00/i-6  millim. 

Vidi  eam  e  sylvis  Liguriae  occidentalis  (  lectam  a  Panizzi , 
secundum  hb.  Lenorm.  )  et  ex  Algeria  (a  Durieu,  adnota- 
tione:  «  Oran,  sur  le  Cistus  Monspeliensis,  parmi  les  rochers 
du  sommet  de  Djebet-Santo  »  et  alii  a  Sommet  de  l'Atlas , 
près  Mn-Hazid ,  derrière  Blidah  ,  sur  un  Jtimperus  oxyce- 
drus  »  ,•  etiam  a  Balansa  lecta  prope  Oran  ). 

Accedit  maxime  ad  Ramalinam  calicarem  var.   subfasti- 


—  169  — 

gîatam  ,  sed  rannilo  difTert  sub  receplaculis  geniculato-flexo  et 
thallo  tenuius  diviso  (ramis  fertilibus  lalitudine  circiter  i  milli- 
metri).  Forsan  varielas  sit  Ramalince  calicaris ,  tamen  ob 
Ihallum  Jaevem  inter  species  stirpis  Ramalinœ  picsillœ  dispo- 
uenda  videlur.  Spermalia  longit.  circiter  0,003  raillim.,  crassit. 
0,001  miUim. 

b.  —  Sporse  curvulae.  —  Species  65. 

65.  R.  Abyssinica  Nyl. 

Thallus  straraineo-pallidus  vel  albido-Iutescens,  parum 
divisus,  teretiusculo-compressus,  subfistulosus,  lœvis,  parvus 
(altit.  circiter  1  centimetri)  ;  apothecia  carneo-testacea 
aut  glauco-albida  (latit.  1-3  millimetr.  )  rarais  turgidis  trun- 
cato-tcrminalia  (ramis  latiora  ) ,  receptaculo  subtus  rugose 
plus  rainusve  inœquali  ;  sporae  oblongae  curvulae,  longit. 
0,012-17  millim. ,  crassit.  0,005-8  millim. 

Ad  truncos  Ericœ  acrophycc  in  monte  Silke  Abyssiniae , 
altitudine  11000  pedum  supra  mare  (  "W.  Schimper ,  It. 
Abyssin,  n"  Wil  ). 

Bona  videtur  species  ,  accedens  ad  Ramalinam  fastîgiatam 
fere  sicut  R.  geniculata  ad  R,  calicarem.  Sporae  crassae  (saepius 
crassitiei  0,007-8  millim.  )  notam  oplimam  offerunt.  Thallus 
subopacus ,  sat  laevis ,  foraminibus  parcis  pertusus.  Filamenta 
strati  corticalis  crassit.  circiter  0,00/i5. 


Sic  Ramalince  hodie  cognitae  supraque  deOnitae  circiter  65 
(forte  potius  plures)  sistunl  species  vel  typos  facile  specierum 
dignitatem  offerentes. 


—  170  — 

Modo  scquente  eas  in  telluris  variis  partibus  distribui  vi- 
demus ,  si  designamus 

Europam E. 

Asïam A.S. 

Africam A. 

Americam  borealem     .     .     .  AB. 

Americam  meridionalem  .     .  AM. 

Polynesiam P. 

Ausiraiiam Auslr. 


1. 

R.  iuanis   Mnt.      .     . 

.     AiM 

2. 

R.  ceruchis  (Ach.).     . 

.     AM 

3. 

R.  combeoides  Nyl.     . 

AB     . 

h. 

R.  horaalea  Ach.    .     . 

AB     . 

5. 

R.  testudinaria  Nyl.     . 

AB     . 

6. 

R.  flaccescens   Nyl.     . 

.     AM 

7. 

R.  melanothrix    Laur. 

.       .     A 

8. 

R.  carpathica  ;Krb.     . 

9. 

R.  rigida    (  Pers,  ).     . 

AB     . 

10. 

R.  anceps  Nyl.      .     . 

AB     . 

11. 

R.  arabum  Ach.     .     . 

E    As     A 

. 

12. 

R.  dasypoga  Tuck.     . 

AB  AM 

13. 

R.  gracilis  (Pers.),     . 

.      .      A 

,     AM 

14. 

R.  angulosa    Laur, 

.     As     A 

• 

15. 

R.  implectens  Nyl.     . 

.       .      A 

16. 

R.  thrausta  (Ach.).    . 

E      .       . 

. 

17. 

R.  gracilenta  Ach.     . 

.     As     . 

AB     . 

18. 

R.  Montagiiei   DN.     . 

AB  A  M 

19. 

R.  Taïtensis  Nyl. 

. 

20. 

R.    camplospora    Nyl. 

AB     . 

21. 

R.    Auslraliensis    Nyl. 

. 

22. 

R.    rectangularis   Nyl. 

.      A  M 

Austr 


Austr. 


23. 
2U. 
25. 
26. 
27. 
28. 
29. 
30. 
31. 

32. 
33. 

34. 


35. 


36. 


37. 
38. 
39. 

ao. 

M. 
U2. 
43. 


R.  usneoides  (  Ach.  ) 
R,  reliculata  (Noehd.) 
R.  Bogoteiisis  Nyl. 
R.  Chilcnsis  Berl. 
R.  subpollinaria  Nyl 
R.  deniiculata  (Eschw 
R.  complanata  (  Sw.  ) 
R.  Peruviana  Ach. 
R.    canaliculata    Tayl 

*  R.  linearis  (Sw.). 
R.  alludens  Nyl.  . 
R.   calicaris  (  Hffm.  ) 

*  R.  Roesleri   Hochst 
R.   fadnacea  (  L .  ) . 

*  R.  prolensa  Nyl. 

*  R.  subcomplanata  Nyl 
R.  fraxinea  (L.).    . 

*  R.  fastigiala  (  Peis. 

*  R.    confirmata    Nyl. 

*  R.    subcalicaris    Nyl 
R.  subfraxinea  Nyl. 

*  R.    polycarpa  Wiit. 

*  R.    Menziesii    Tuck 

*  R.   intorponens  Nyl 

*  R.  leiodeaNyl.  , 
R.  Cumanensis  Fée. 
R.  bistoita  Nyl.  . 
R.  sorediantha  Nyl. 
R.  Yemensis  (  Ach.  ) 
R.  lanceolata    Nyl. 

R.  sulcatula  Nyl.  . 
R.  sepiacea(Pers.). 
R.  polymorpha  Ach 


171  — 

As     A   AB 
.     ÂB 


.     AB 
A    AB 


As    A 


AM 

AM 
AM 
A  M 
A  M 
A  M 
A  M 
AM 


.     AB 
E    As    A    AB 
E       .      .       . 
E     As    A    AB 


As     .       . 
E    As     A    AB 
E    As     A    AB 


AM 

AM    P 
A  M 


As    A 


AB 

AB 
AB 


A  M 


A  M 


A  M 


AB 
AB 

As    A     AB 
.     A      . 


A  M 
AM 
AM 

A  M 


Austr. 


Auslr, 


Austr. 


Austr. 


Austr. 


U5. 

UG. 

67. 
68. 
U9. 
50. 
51. 
52. 


53. 
5Zi. 
55. 
56. 
57. 
58. 
59. 
60. 

61. 
62. 

63. 
64. 
65. 


R.   poUinaria  Ach. 

*  R.  Chilena  Nyl. 
R.  vulcania  (Mnt.). 
R.  Bourgaeana  Mnt. 
R.  evernioides  Nyl. 
R.  maciformis  Delile, 
R.  crispatula  Despr. 
R.  Webbii  3Int.  . 
R.  scopulorum  (Dicks 

*  R.  decipiens  Mnl. 

*  R.  subwebbiana  Ny 
R.  cuspidata  (  Ach.  ' 
R.  viitata  Nyl. 

R,  Tingitana  Salzni 
R.  inaequalis  Nyl. 
R.  pusilla  Le  Prev. 
R.  Tasraanica  Nyl. 
R.  inflata  Tayl.  . 
R.  geniculata  Tayl. 
R.  subpusilla  Nyl. 
R.  minuscula  Nyl. 
R.  pumila  Mnt.     . 

*  R.  Javanlca  Nyl. 
R.  subgenicuiata  Nyl 
R.  Panizzei  DN.    . 
R.  Abyssinica  Nyl. 


£  tabula  illa  dislributioni 
Ramalinas  in  Africa  obvias 


172  — 
E      . 


E    As 


As 
As 


.     As 

. 

E    As 

.     As 

. 

.     As 

. 

. 

A 

E      . 

A 

,      , 

A 

AB 


A  M 


AB 


A  M 


Austr. 
Austr. 
Austr. 


s  geographicae  synoptica  elucet , 

esse  33  ,  in  America  boreali  27  , 

in  America  meridionali  similiter  27  (vel  in  utraque  America 

simul  computatas  65) ,  in  Asia  19  ,  in  Europa  18  ,  in  Au- 

stralia  11,  in  Polynesia  5. 

Simul  videmus ,  Europae  Africœque  communes  (  E  -f-  A  ) 


—  ns  — 

esse  13  Ramalinas  ;  Europœ  Asiœque  (  E  -f  As)  :  8  ;  Europae 
Americoeque  boreali  (A  +  AB):  5;  Europae  Araericaeque 
meridionali  (  E  +  AM  )  :  2  ;  Europae  Polynesiaeque  (E  +  P)  : 
1  ;  Europae  Australiaequc  (E+  Auslr)  :  1  ;  deinque  soluni 
in  Enropa  obvias,  in  nulla  alia  teiluris  parte  iecias  (E+o):  U. 

Asiae  Africaeque  communes  (As  +  A)  sunt  :  12;  Asiae 
Americoeque  boreali  (As  +  AB):  9;  Asiae  Polynesiaeque 
(  As  +  P  )  :  h;  Asiae  Americaeque  meridionali  (  As+  AM  )  : 
3  ;  Asiae  Australiaeque  (  As  —  Austr  )  :  1  ;  deinque  solum  in 
Asia  obviœ  ,  nec  in  ulla  alia  lelluris  parte  lectœ  (  As  +  o)  :  5. 

Africae  Americaeque  boreali  communes  (A  +  AB)  sunt:  9; 
Africae  Americaeque  meridionali  (A  +  AiM)  :  7  ;  Africae  Au- 
straliaeque (A+Austr):  5;  Africae  Polynesiaeque  (A  +  P)  :  k; 
solum  in  Africa  obviae ,  nec  in  ulla  alia  teiluris  parte  lectae 
(A  +  o):  10. 

Americae  boreali  et  Americae  meridionali  communes 
(AB  +  AiM)  sunt:  11;  Americae  boreali  Australiaeque 
(AB+Austr):  3;  Americae  boreali  Polynesiaeque  (AB+P):  1; 
solum  in  America  boreali  obviae,  nec  alibi  lectae  (AB+o)  :  8. 

Americae  meridionali  Australiaeque  communes  (AM+Austr) 
numéro  sunt  :  5  ;  Americae  meridionali  Polynesiaeque 
(AM-t-P):  3;  solum  in  America  meridionali  obviae ,  nec 
alibi  lectae  (  AM  +  o)  :  12. 

Polynesiaa  et  Australiae  communis  (P+Austr)  invenitur:  1  ; 
Polynesiae  omuino  propria,  nec  alibi  obvia  (P  +  o)  :  1. 

Australiae  peculiares  inveniunlur ,  nec  alibi  occurrunt 
(  Austr  +  0  )  :  6  Ramaliuœ. 

Distributionem  Ramalinarum  propius  examinantes  iii 
singulis  teiluris  partibus,  U  vel  5  in  Enropa  ad  solas  méridio- 
nales ejus  regiones  pertinere  invenimus  ;  inter  asiaticas  9 
similiter  nonnisi  in  Asia  meridionali  adesse  videmus. 

Africae  meridionalis  7  sunt  Ramalinae  ;  Africae  occidentalis 
spéciales  8 ,  jaraque  supra  animadverti  Lichenaeam  Cana^ 
riensem  sallem  12  offerre  Ramalinas. 


-  17^1  — 

Inter  Amcricanas  in  regionibus  orientalibus  utriusque 
Araericœ  (  aclnumeratis  insulis  Antillariim  )  observaiuur  18 
(in  Anlillis  salteni  10)  ;  in  occidentalibus  13  (inter  quas  totîB 
stiirpes  Ramalinœ  inanis  el  homaleœ,  R.  reiicidata^  etc.  ). 

Si  zonae  diversas  telluris  icspiciuntur  et  comparantur  , 
videnaus  : 

in  zona  arctica  obvenire  sol u m  5  iîflma/ma* , 
in  zona  tempe  rata  boreali  33, 
in  zona  œqiiinoctia  li   32  et 
in  zona  t  e  m  p  e  r  a  i  a  m  e  r  i  d  i  o  n  a  1  i  \h. 
Ceteroquin  ,   typos  ranialineos  nnmero  prsestare  in  regio- 
nibus maritimis  animadvertimus  nonnuilos(|ue    ibi  quidem 
esse  speciatim  halophilos. 


RAMA  LE  A  Nyl. 

Tliailus  pallidus  conipressus  parvus  subcaespitosus,  e  laciniis 
adsccndentibus  varie  divisis  constans  nonnibilque  rigescens  , 
sublus  pallidior.  Structura  ihallina  corticem  offert  cartila- 
gineuni ,  ex  elementis  filamentosis  obiiteratis  iongitudinaliter 
intricatis  conglutinatum ,  utraque  pagina  obvium  ,  strato  me- 
dullari  interposito  tenui  parumque  evoluto  (  filamentis  vix 
liberis)  ;  gonidia  (diaraetri  0,005-0,008  aiillimetri)  stratum 
efficienlia  spatiuni  maximum  inter  utrumque  corticem  occu- 
pans. 

Apothecia  laetiiis  tincta  ,  stipitala  ,  biatorina,  nuda  ;  sporae 
8"^  fusiformes  simplices  (  vel  obsolète  vel  spurie  1-septataï  ), 
rectœ ,  in  tliecis  clavatis  confertis;  paraphyses  médiocres, 
apicc  crassiores,  parcae. 

Spermogonia  extus  ostiolo  apoiheciis  concolori ,  parum 
prominulo,  indicata,  conceptaculo  incolore  ;  spermatia  tenelia 


—  175  — 
cylindrjca ,  Icviter  curvula  ;   sterigmata   simplicia  vel  sub- 
simplicia. 

Genus  notis  externis  maxime  coiigruens  cum  Bœomyceis 
quibusdam  ,  sod  forsan  reclissime  ,  ob  typum  si)ermatiorum 
intcr  Cladonieos  référendum  sit ,  licet  faciem  habeat  rama- 
linodeam  ,  cur  illud  hic  exponendi  venia  detur. 

R.  tpibalosa  Nyl.  in  Flora  1866.  p.  289. 

Thallns  ochroleuco-pallidus ,  irregulariler  divisus  ,  ad- 
scendens,  apicibus  crcnato-digitatis  vel  varie  digiiato-fibrillosis, 
sat  parvus  (  longitudine  3-6  miilimelrorum  ,  crassitiei  0,2 
millinietri  ) ,  subtus  albido-pallesceiis  opacus  ;  a  p  o  t  h  e  c  i  a 
carneo-rufescenlia  (  lalit.  circiter  1  millim.  )  plana ,  margine 
concolore  vel  subconcolore  iniegro  ,  inlus  incoloria  ;  sporae 
incolores  oblongo-fusiformes  vel  subbacillares ,  simplices  (vel 
lenuiter  uni-septatœ  ) ,  longit,  0,011-16  millim.,  crassit. 
0,002-3  millim.,  paraphyses  sat  parcae,  epilheciura  incolor, 
hypothecium  subhymeniale  electrino-lutescens.  lodo  gelalina 
hymenialis  vinose  rubens  (praecedente  passim  cœrulescentia). 

ïn  Cuba  insula  obveniens  inter  Lichenes  varios  et  Metz- 
gerias  Jungermanniasque  (  C.  Wright). 

Marge  apolheciorum  nulla  gonidia  conlinet.  ilymenium  in 
humide  statu  ailitudinis  circiter  0,07  millimelri.  Spermatia  fere 
sicut  in  Cladoniis,  longit.  0,007  millim.,  crassit.  0,0005  milli- 
melri. 

DUFOVREA  Ach. 

Dufourea  (  Ach.  )  Nyl.  Syn.  I ,  p.  287  ,  vere  accedit  et 
lextura  thallina  (  strato  corticali  similiter  conslructo  )  et 
spermogoniis  (sterigmalibus  spermatiisque  subsiniilibus)  cura 
Daetylina  Nyl.  ibid. ,  p.  286.  Forsan  auleni  cl,  Tuckerman 


—  176    ^ 

modum  excedit  ambas  jungens  sub  uno  eodemque  génère 
(vid.  Observ.  N.  Americ.  Lich.,  1862,  p.  396),  maie 
rejiciens  noinen  Dufouream  typo  adscriplum  Dufoureœ  ma- 
dreporiformis  ;  nam  etianisi  Acharius  noniinaverit  Par- 
meliam  molLuscam  suae  Meihodi  in  Lichenographia  univer- 
sali  Dufouream  ,  hacce  specie  deinde  a  cl.  De  Notaris  generi 
alii ,  Combeœ  ,  adducla  disjunctaque  ,  nihil  obslat ,  quin 
Dufourea  remaneat  sensu  ,  quo  nomen  illud  pro  D.  ma- 
dreporiformi  Ach.  L.  U.  p.  525  et  Syn.  p.  2U1  adhibui ,  et 
quo  sensu  limilibus  genericis  in  Synopsi  mea  ,  1.  c.  dalis , 
conservandum  sil ,  saltem  usquedum  apothecia  inveniantur. 
Tune  vero,  si  convenientia  cum  apolbeciis  Dactylinœ  repe- 
riuniur ,  nomen  hoc  inutile  fit  (  nec  sequor  clarissimura 
Tuckerman  ) ,  et  nomen  Dufouream  Lichenibus  eo  relatis 
meliore  jure  et  sensu  satins  Acbariano  praeferre  fas  erit. 

Occasione  hic  oblata,  novam  Dufoureœ  speciem  europaeaiii 
definire  liceat. 

E>.  floccosn  (Del.\  Ramalina  floccosa  Del.  hb. 

Similis  fere  Dufoureœ  madreporiformi ,  sed  thalle  sub- 
opaco  et  forte  magis  ruguloso,  ramis  apice  libenter  soredioso- 
capitatis. 

In  Gallia  occidentali  (Delise,  adnotatione  :  «  19  juin  1821, 
sur  les  rochers  de  Cadhol ,  route  de  Vire  à  Caen  »  )  ,  ex  hb. 
Lenorm. 

Thallus  pallidus  caespitose  ramosus  (  alliludine  1,5-2,5  cen- 
timelrorum  )  ,  subleres  aut  compressiusculus  (  crassilie  vel 
laliludine  circiter  1  millimetri  vel  magis  allenuatus  ) ,  passim 
ruguloso-inipressus  aul  subnigosus.  Soredia  caesioalbida  pulve- 
rulenla ,  interdum  confluenlia.  Slratum  corticale  e  cellulis 
rolundalis  oblileratis  compositiim  (liydrale  kalico  addito  prae- 
cipue  visibilibus),  sicut  in  D.  madreporiformi.  Apothecia  non 
visa.  —  Subsimilis  thallo  magis  glabrescenle  el  nonnihil  leeviore 


—  177  — 

adest  e  Gralz  Styrise  eliam  in  hb.  Lenorm.  ;  forsan  sil  varietas  , 
supra  ligna  fabrefacta  lecta. 

Addalur  hic  quoque  alla  species  in  Synopsi  mea  omissa  : 


D.  ramulosn  Hook.  in  Append.  to  Parrys  2^^  Voy. 
p.  k\k',  Evernia  ramulosa  Tuckerm.  Syn.  p.  11  ;  Dactijlina 
ramulosa  Ejusd.  Observât.,  1862  ,  p.  397  ;  Dufourea  mu- 
ricata  Laur.  in  Slurm.  D.  Fi.  II ,  2i  ,  p.  30 ,  t.  12,  Anz. 
Langob.  n°  18. 

Subsirailis  Dufourecc  madreporiformi ,  sed  longe  minor 
(  allit.  circiter  I  centimetri  vel  minor  )  ,  stramineus  vel 
stramineo-caslaneus  vel  stramineo-fuscescens ,  passim  non- 
nihil  albo-pruinosus ,  apicibus  obtusiuscule  papillato-denti- 
culalis. 

Supra  terram  ad  Fretum  Behringii  ("Wright),  Cumb'rland 
straets  (J.  Taylor  ) ,  in  Rocky  Mountains  (ex  hb.  Hook.). 
In  Spitsberg  (  J.  iMalmgren  ).  Etiam  in  Alpibus  editissiuiis 
Europae  meridionalis. 

HETERliXit  Nyl. 

H.  tortaos»  (Nées  ab  Es.  sub  Dufourea)  Nyl.  Syn.  I, 
p.  138  ,  t.  ^,  f.  22  (gonimia  et  sterigmata  cuni  spennaliis), 
perperam  ibi  inter  Collemaceos  exposila ,  forsan  satius  inter 
Ramalineos  lociim  natnralem  teneat ,  tamen  valde  incertum 
manet ,  an  ea  gonus  quidcni  sistat  Ramalineorum  aut  Ever- 
nieorwn  aut  tribus  |)ronriae  novœ,  dum  apothecia  rite  evoluta 
ignota  sunt.  Ob  ihallum  goniniicum  genus  Heierina  ad 
Ramalïnas  vel  Diifoureas  sese  habere  possit  tamquam 
SticiinaadStictas,  aut  tamquam  JSephromium  ad  Nepliroma, 
analogia  autem  sola  structurae  apotheciorum  hic  dignationem 
systeraaticam  veram  determinare  hcebit. 

12 


—  178  — 

Descriptioni  I.  c.  addatur  : 

Stralum  corticale  lutescens  (crassit.  circitpr  0,03  millim.), 
sat  minute  anguloso-ccUuIosuin ,  latere  inleriore  gonimia 
cœriilescenlia  fovens.  Medniia  alba  c  filamentis  coinposila 
intertextis  tenuibus  (crassit.  circiter  0,0025  niillimetri). 

Eliara  Heierina  tortuosa  lecla  fuit  a  cl.  R.  Spruce  ad  saxa 
granitica  prope  Sa7i  Isabei ,  ad  flumen  Orinoco. 


INDEX 


NOMINL'M  GENERUM,  SPECIËRUM  VARIETATUMQUE  ET  SYNONYMORUM. 


Abyssinica  Nyl 169 

alliulens  Nyl 130 

ampliata  Acli 135 

anceps  Nyl 113 

angulosa   Laui 115 

angulosa  Nyl 113 

arabum  Ach 113 

arenaria  Fr 117 

attenuata   Pers 118 

Australiensis  N_\l 120 

bistorta   Nyl 142 

Bagolensis  Nyl 124 

Bourgaeana  Mnt 152 

calicariformis  Nyl 136 

callcaris  Hffm 131 

camptospora  Nyl. .    ....  120 

eanalicularis  Nyl 126 


canaliculata  Fr 131 

canaliculata  Tnyl 128 

Capensis  Nyl 123 

capitala  Adi.    ......  149 

Carpathica  Krb 111 

Celastri  Spr 144 

ceruchis  Acii 106 

Chilena  Nyl 151 

Chilensis  Bert 124 

Cladia  Nyl 169 

combeoides  N}1 107 

complanatii  Sw 127 

confirmata  Nyl 138 

conglobata  Laur 138 

costata  Mey 115 

crassa  Del 159 

crispatula  Despr 154 

Cumanensis  Fée 142 

cuspidata  Ach 158 


—   179  — 


dasypoga  Tuck 114 

decipiens  Mnl 157 

dendroiliella  Nyl 165 

dendroides  Del 112 

denliculala  Rschvv 126 

digitala  Mey.  Flot 166 

dilaccrata  Hffm 150 

DuFOUREA  Ach 175 

Eckloni   Spr làli 

elatior  Ach 151 

emplecta  Acb 149 

evernioides  Nyl 153 


indata  Hook.  Tayl 168 

intermedia  Del 166 

interponens  Nyl 141 

Javanica  Nyl 167 

lanccolata  Nyl 145 

latior  Nyl 144 

leiodea  Nyl 141 

leptobola  Flot 148 

leucorsa  Ach 117 

ligulata  Ach 149 

linearis  (Sw) 129 


farinacea  (L.) 132 

fastigiala  Pers 137 

flabellulala  Ach 149 

flaccescens  Nyl 109 

(laccidissima   Urv 147 

floccosa  Del 176 

fraxinea  (L' 134 

furcellala  Mnl 117 

geniculata  Hook.  Tayl.    .    .  163 

gracilenta  Ach 117 

graciiis  Pers 115 


inaciformis  Delile 154 

inelanothrix  (Laur.; ....  110 

membranacea   Laur.    .    .   .  145 

niembranacca  Mut 145 

Menziesii  Tayl..   .....  123 

Menziesii  Tuck 140 

minuscula  Nyl 164 

minutula  Ach 133 

Monlagnei  D.  N 118 

muricata  Laur 177 

nematodes  Nyl 157 


Heterina  Nyl. 


177     ovalisTayl 145 


homalea  Ach 107 

homalea  Mut 106 

humilis  Acb 151 

hypodectodes  Nyl 128 

inanis  Mnt 105 

implectens  Nyl 116 

implexa   Nyl.    ......  114 

inœqualis  Nyl 161 

incrassata  Nyl 157 


Panizzei  DN 168 

pendulina  (Schrad.).    .    .    .  133 

Peruviana  Ach 128 

plalyna  Nyl 136 

pollinaria  Ach 150 

pollinariella  Nyl 165 

polycarpa   Mnt 140 

polymorpha  Ach 148 

populiiui  Hffm 137 


—  180  — 

protensa  Nyl !  33     subulata  Mnt 129 

pumila  Mnt 166     subvittata  Nyl 159 

pusilla  Le  Prév 161     subwebbiana  Nyl 158 

pyrifera  Nyl 132     sulcatula  Nyl 146 


Râmalea  Nyl 174 

Ramalina  Âcb 103 

ramulosa  Hook 177 

rectangularis  Nyl 121 

reticulata  Noehd 123 

retiformis  Meuz 123 

rigida  (Pers.) 112 

roccellœformis  Mnl 106 

rosacea  Schaer 152 

scopulorum  Dicks 156 

scopulorum  Hook 147 

sepiacea  Pers 146 

sorediantha  Nyl 143 

squarrosus  Pers 150 

striatula  Nées 147 

subampliata  Nyl 132 

subcalicaris  Nyl 138 

subcanaliculata  Nyl.   .    .    .  139 

subcomplanata  Nyl 134 

subfastigiata  Nyl 132 

subfraxinea  Nyl 139 

subgeniculata  Nyl 167 

sublaevigata  Nyl 153 

sublinearis  Nyl 144 

subpapillosa  Nyl 132 

subpectinata  Nyl 129 

subpollinaria  Nyl 125 

subpusilla  Nyl 164 


tœniataFée 122 

taeniœformis  Ach 1 34 

Taïtensis  Nyl 119 

Tasmanica  Nyl 162 

tenuis  Tuck 117 

terebrata  Tayl 147 

tesliulinaria  Nyl 108 

llirausta  Ach 116 

linctoria  Web 149 

Tingitana  Salzm 160 

tortuosa  Hook 122 

tortuosa  Nées 177 

tribulosa  Nyl 175 

tuberculata  Ach 135 

tumidula  Tayl 107 

UsneaL 121 

usneoidella  Nyl 122 

usneoides  Ach 121 

usneoides  DR 114 

verrucosa  Tayl 147 

vittataNyl 160 

vulcania  Mnt 151 

Webbii  Mnt 155 

Yemensis  Ach 144 


M.  le  Président  donne  lecture  du  projet  de  règlement  in- 
térieur présenté  par  la  Commission  d'impression.  Les  divers 


—  181  — 

articles  sont  successivement  mis  aux  voix  et  adoptés.  L'en- 
semble du  règlement  est  ensuite  adopté  à  l'unanimité,  et  la 
Société  décide  qu'il  sera  mis  à  exécution  à  partir  de  la  séance 
de  mars. 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


SÉANCE   DU  8  MARS  1869. 

Présidence  de  M.  le  docteur  BOUKlEKniE. 

A  sept  heures  et  demie  la  séance  est  ouverte.  Le  procès- 
verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Il  est  donné  communication  des  ouvrages  reçus  depuis  la 
dernière  séance. 

M.  le  Président  invite  ceux  de  ses  collègues  (\m  désirent 
faire  des  lectures  ou  représenter  la  Sociéié  aux  séances  qui 
auront  lieu  à  la  Sorbonne ,  du  30  mars  au  3  avril ,  à  vouloir 
bien  en  faire  la  déclaration ,  afin  qu'il  puisse  en  donner  con- 
naissance à  M.  le  Ministre  de  l'Instruciion  publique,  et  solli- 
citer de  Son  Excellence  les  cartes  qui  leur  sont  destinées. 
Se  font  inscrire  comme  ayant  l'intention  d'assister  à  ces 
réunions  :  MM.  le  docteur  Fayel ,  Fauvel,  le  docteur  Ogier 
Ward,  le  docteur  de  Labordette,  Gahéry  et  Morière. 

M.  le  Président  conserve  la  parole  pour  donner  lecture 
d'une  lettre  par  laquelle  M.  le  Recteur  annonce  à  la  Société 
que,  sur  le  rapport  qui  lui  a  été  adressé  par  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  ,  S.  M.  l'Empereur  vient  de  fonder 
dans  chacune^des  académies  un  prix  annuel  de  1,000  fr.  qui 
sera  décerné  au  mémoire  ou  à  l'ouvrage  jugé  le  meilleur  sur 
quelque  point  d'archéologie ,  d'histoire  politique  et  littéraire, 
ou  de  science ,  intéressant  les  provinces  comprises  dans  le 
ressort  académique. 

Ces  concours,  ajoute  M.  le  Recteur,  dont  le  résultat 
certain  sera  d'accroître  la  vitalité  des  corps  académiques, 
tout  en  respectant  l'initiative  et    l'indépendance  des  coni- 


—  183  — 
pagnies  savantes ,  devront  avoir  pour  juges  des  commissions 
formées  eu  majorité  des  présidents  ou  des  membres  des 
Sociétés  savantes  de  l'Académie;  et  il  s'agit  aujourd'hui  de 
formuler  un  projet  de  règlement  dans  lequel  seront  notam- 
ment spécifiées  les  matières  du  concours,  et  la  composition 
définitive  du  jury  appelé  à  décerner  le  prix  de  chaque 
année. 

M.  le  Recteur  invite  le  président  de  la  Société  Linnéenne 
à  vouloir  bien  lui  faire  part ,  à  cet  égard  ,  de  ses  idées  et  de 
celles  de  la  Société  qu'il  dirige  ;  puis  il  communique ,  h  litre 
de  renseignement ,  quelques  articles  en  projet  sur  lesquels  il 
provoque  l'avis  de  la  Compagnie, 

.\près  une  discussion,  à  laquelle  se  sont  livrés  ses  membres 
dans  la  séance  ordinaire  du  8  mars  et  dans  une  séance  extra- 
ordinaire qui  a  eu  lieu  le  12  du  même  mois,  la  Société 
Linnéenne  n'a  trouvé  que  peu  de  changements  à  apporter 
aux  articles  du  projet  de  règlement,  que  M.  le  Recteur  a  bien 
voulu  lui  soumettre.  Tout  en  reconnaissant  la  nécessité 
d'établir  diverses  sections  parmi  les  sciences  qui  seront 
appelées  au  concours ,  elle  a  pensé  que,  les  lettres  ayant  à 
faire  valoir  les  mêmes  raisons  que  les  sciences  à  ce  point  de 
vue ,  il  valait  mieux  maintenir  un  concours  bisannuel ,  les 
sciences  participant  seules  à  l'un  des  concours,  et  les  lettres 
seules  à  l'autre. 

Elle  a  été  d'avis  également  que  la  rotation  devrait  com- 
mencer par  les  sciences. 

Elle  a  reconnu  la  nécessité  de  substituer,  dans  l'article  2, 
la  date  du  31  décembre  à  celle  du  l'^''  novembre;  de  sup- 
primer le  paragraphe  portant  :  Si  l'ouvrage  n'a  été  jugé  digne 
d'être  produit  au  concours  en  vertu  d'une  délibération  de 
la  Société  à  laquelle  appartient  son  auteur  ;  enfin  de  rem- 
placer ces  mots  deuj:  années  de  suite ,  par  ceux-ci  deux 
concours  consécutifs. 


—  184  — 

Le  règlement  ainsi  modifié  serait  libellé  de  la  manière 
suivante  : 

Art.  d.  —  Un  concours  est  ouvert  chaque  année  dans 
les  six  départements  composant  la  circonscription  académique 
de  Caen  pour  le  prix  annuel  de  1,000  francs  à  décerner,  au 
nom  de  l'Empereur,  au  meilleur  ouvrage  portant  sur  quelque 
point  d'archéologie  ,  d'histoire  politique  ou  littéraire ,  ou  de 
science,  intéressant  les  provinces  comprises  dans  le  ressort 
académique. 

Akt.  2.  —  Il  y  aura  un  roulement  bisannuel  faisant  porter 
le  concours  une  année  sur  V archéologie ,  \ histoire  ou  La 
littérature ,  l'autre  année  sur  les  sciences. 

Art.  3.  —  Les  sciences  seront  appelées  à  prendre  part  au 
premier  concours. 

ART.  U.  —  Aucun  ouvrage  ne  pourra  être  admis  à  con- 
courir s'il  n'a  été  envoyé  au  Recteur  avant  le  31  décembre, 
s'il  n'est  inédit,  et  si  son  impression  n'a  moins  de  deux 
années  de  date  à  cette  époque.  Le  même  ouvrage  pourra 
être  présenté  à  deux  concours  consécutifs. 

Art.  5.  — Le  jury  chargé  de  l'appréciation  se  composera 
de  deux  délégués  pour  chacune  des  Sociétés  savantes  qui 
auront  envoyé  un  ouvrage.  Ces  délégués  seront  choisis  par 
elles,  soit  parmi  les  membres  titulaires,  soit  parmi  les 
membres  correspondants.  Les  autres  membres  du  jury  pour- 
ront être  désignés  par  le  Recteur  en  dehors  des  Sociétés, 
mais  toujours  en  nombre  inférieur  à  celui  des  membres 
appartenant  aux  Sociétés  savantes.  Ce  jury  fonctionnera  sous 
la  présidence  d'honneur  du  Recteur;  il  choisira  lui-même 
son  vice-président  et  son  secrétaire. 

Afin  de  se  mettre  d'accord  avec  son  règlement  intérieur  et 
de  se  conformer  à  ses  statuts,  la  Société  est  invitée  par 
M.  le  Président  à  nommer  un  secrétaire  et  un  vice-secrétaire 
en  remplacement  du  secrétaire  de  bureau  cl  du  secrétaire 


\ 


—  185  — 
de  correspondance,  et   h  compléter  sa    commission  d'im- 
pression par  la  désignation  d'un  sixième  membre. 

Quelques  membres  font  observer  qu'ils  pensent  que  le 
bureau,  tel  qu'il  a  été  constitué  dans  la  séance  de  décembre, 
doit  fonctionner  jusqu'à  la  fin  de  l'année  académique,  et 
que  le  règlement  intérieur  ne  doit  être  appliqué  qu'à  cette 
épo(iue.  —  D'autres  membres  soutiennent  que,  les  nomi- 
nations faites  en  décembre  n'ayant  eu  lieu  que  par  déro- 
gation aux  statuts,  elles  doivent  être  considérées  -  comme 
nulles,  et  que  la  Société  doit  avoir  hâte  de  reprendre  une 
situation  légale  et  une  marche  régulière.  —  On  fait  d'ailleurs 
observer  que  la  Société  ayant  décidé  ,  dans  sa  dernière 
réunion,  que  son  règlement  intérieur  serait  mis  à  exécution 
h  partir  de  la  séance  de  mars ,  la  question  est  par  cela  même 
tranchée. 

La  Société  procède  d'abord  à  la  nomination  d'un  secré- 
taire; le  dépouillement  du  scrutin  donne  l'unanimité,  moins 
une  voix ,  à  M.  Morière ,  qui  remercie  ses  collègues  de  ce 
témoignage  de  sympathie. 

Passant  ensuite  à  la  nomination  d'un  vice-secrétaire ,  un 
premier  tour  de  scrutin  désigne  pour  remplir  cette  fonction 
M.  le  docteur  Fayel  qui,  tout  en  remerciant  la  Compagnie 
d'avoir  bien  voulu  jeter  les  yeux  sur  lui,  déclare  ne  pas 
accepter.  Il  est  alors  procédé  à  un  second  tour  de  scrutin 
dont  le  vote  est  acquis  à  M.  le  docteur  Fostel. 

M.  le  Président  proclame  alors  M.  Morière  secrétaire  de  la 
Société  Linnéenne ,  et  IM.  le  docteur  Postel  vice-secrétaire 
pendant  l'année  académique  1868-1869. 

Un  nouveau  vote  désigne  M,  le  docteur  Bourienne  comme 
membre  de  la  commission  d'impression  qui  se  trouve  ainsi 
complétée. 

M.  Emile  Deplanche  Ht  le  travail  suivant  : 


—  186 


ETHNOLOGIE  CALÉDONIENNE. 


La  Polynésie,  dans  la  plus  large  acception  de  ce  mot, 
comprend  tous  les  groupes  d'îles  situés  à  15  degrés  de 
chaque  côté  du  premier  méridien,  et  entre  le  IS*'  parallèle 
de  latitude  sud  et  le  30"  de  latitude  nord.  Elle  embrasse  une 
étendue  de  l'Océan  Pacifique  égale  à  7,000  milles  dans  une 
direction  et  à  environ  5,600  milles  dans  l'autre.  Les  principaux 
groupes  sont  ceux  des  Larrons,  les  Carolines,  les  îles  Pélew, 
lesSalomon,  les  Nouvelles-Hébrides,  les  Fidjy,  les  Sandwich, 
les  îles  de  la  Société  ,  le  groupe  Georges ,  l'archipel  des 
Navigateurs ,  les  îles  des  Amis  ,  les  îles  Australes  et  la 
Nouvelle-Zélande. 

Prise  sur  une  plus  large  échelle,  la  Polynésie  peut  être 
diie  située  entre  les  côtes  orientales  de  l'ancien  continent  et 
les  côtes  occidentales  du  nouveau;  elle  renfermerait  ainsi  un 
espace  beaucoup  plus  considérable ,  surtout  si  l'on  y  joint  le 
grand  archipel  Indien,  les  îles  de  Sumatra,  Bornéo,  Java 
et  la  Nouvelle-Hollande  ou  Australie.  Par  rapport  à  la  couleur, 
les  Français  ont  donné  à  cette  dernière  partie  le  nom  de 
Mélanésie,  qui,  outre  l'Australie,  comprend  la  terre  de  Van- 
Diémen,  la  Nouvelle-Guinée,  la  Nouvelle-Irlande,  le  Nouvel- 
Hanovre,  les  îles  Salomon,  l'archipel  de  la  Louisiade ,  les 
Nouvelles-Hébrides,  les  îles  Loyaliy,  la  Nouvelle-Calédonie 
et  une  partie  des  Fidjy. 

La  question  qui  se  présente  naturellement  à  l'esprit  est 
celle  qui  touche  à  l'origine  et  aux  caractères  des  habitants 
de  l'Océan  Pacifique.  Deux  races  bien  distinctes  s'en  par- 
tagent retendue;  depuis  la  plus  haute  antiq-nté,  elles  oc- 


—  487  - 

cupcnl  la  Polynésie.  L'une ,  d'après  ses  formes  extérieures 
et  la  couleur  de  la  peau ,  semble  se  rapprocher  des  peuples 
de  l'Asie-Orienlale  et  a  pu  venir ,  à  une  époque  éloignée , 
de  la  pres(iu'île  de  iMalaka  dans  les  îles  qui  s'étendent,  vers 
l'est,  à  une  assez  grande  distance  et  forment,  pour  ainsi  dire, 
une  ceinture  à  l'Equateur.  L'autre  ressemble  d'une  manière 
remarquable  aux  populations  noires  de  l'Afrique;  elle  en  a 
la  peau  noire ,  les  cheveux  plus  ou  moins  laineux  et  les 
formes  déprimées.  Si  l'on  compare  ces  différences  de  couleur, 
la  conformation  physique  des  habitants ,  le  genre  de  langues 
qui  n'ont  que  peu  de  rapports  entre  elles,  l'on  peut  se  faire 
une  idée  exacte  de  la  ligne  de  démarcation  qui  sépare  les 
Polynésiens  orientaux  des  Polynésiens  occidentaux  ou  Méla- 
nésiens. Mais  lorsque  l'on  arrive  aux  îles  Salomon ,  aux 
Nouvelles-Hébrides ,  aux  Fidjy,  à  la  Nouvelle-(^alédonie , 
placées,  pour  ainsi  dire,  aux  points  de  jonction  de  ces  deux 
grandes  divisions,  les  caractères  distinctifs  de  chacune  de  ces 
races  disparaissent  et  semblent  se  confondre  pour  donner 
naissance  h  uji  type  intermédiaire  dont  les  caractères ,  si  l'on 
continue  à  s'avancer  dans  l'ouest,  s'effacent  peu  à  peu  pour 
faire  place  à  d'autres,  voisins  du  nègre  africain. 

Ces  populations  se*  hvrent  toutes  à  la  pratique  de  l'anthro- 
pophagie ;  les  Fidjiens  semblent  occuper  le  plus  haut  degré 
de  l'échelle  intellectuelle;  les  habitants  des  Nouvelles-Hébrides 
leur  sont  inférieurs  en  stature,  en  force,  en  intelligence; 
ceux  de  l'archipel  Salomon ,  de  la  Nouvelle-Irlande  ,  etc.  , 
bien  qu'ayant  de  nombreux  rapports  avec  eux,  paraissent 
appartenir  à  un  peuple  encore  moins  robuste  et  moins 
avancé. 

Quant  aux  Néo-Calédoniens  qui  doivent  spécialement  nous 
occuper,  il  sont  à  peine  inférieurs  aux  habitants  des  Fidjy 
qui,  longtemps  avant  eux,  ont  eu  des  rapports  avec  les 
Polynésiens  dont  la   civilisation,   relative  toutefois,  ne  peut 


—  188  — 

faire  l'ombre  d'un  doute.  Quoique  différents  des  Fidjiens  par 
la  langue,  ils  constituent  avec  eux,  dans  la  famille  nègre 
océanienne ,  une  variété  à  laquelle  se  subordonneraient  les 
précédentes ,  variété  qui ,  par  une  transition  insensible  , 
établirait  un  trait  d'union  entre  les  noirs  habitants  de  la 
Nouvelle-Hollande  et  les  nations  basanées  du  Pacifique. 

L'on  peut  caractériser  ainsi  le  Néo-Calédonien  :  «  Crâne 
((  dolichocéphale;  mâchoire  supérieure  prognathe;  cheveux 
^  noirs ,  très-longs  ,  touffus  et  frisés ,  empiétant  légèrement 
((  sur  le  front;  barbe  plus  ou  moins  fournie;  ovale  du  visage 
«  régulier;  pommettes  saillantes;  nez  assez  bien  formé, 
((  proéminent,  quoique  plus  ou  moins  épaté;  narines  à  peu 
«  près  aussi  longues  que  larges;  lèvres  moyennes,  bouche 
(i  grande ,  dents  régulièrement  implantées.    » 

Les  Néo-Calédoniens  semblent  se  rapporter  à  la  grande 
famille  des  Papous  qui  occupent  la  Nouvelle-Guinée ,  mais 
auxquels,  si  l'on  peut  s'en  rapporter  à  la  description  que 
nous  a  laissée  de  ces  peuples  notre  compatriote  Dumont- 
d'Urville,  ils  sont  de  beaucoup  supérieurs  par  leur  apparence 
extérieure  et  par  leurs  traits.  Si  on  veut  chercher  leur 
origine ,  on  ne  trouve  de  guides  dans  aucune  de  leurs  tra- 
ditions. Quoique  sans  contredit  ils  doivent  remonter  à  une 
haute  antiquité,  ils  semblent  un  peuple  né  d'hier;  leurs  lé- 
gendes ,  leurs  chansons  ne  font  aucune  mention  des  immi- 
grations qui  ont  dû  avoir  lieu  à  une  époque  reculée  ;  à  les  en 
croire  ,  leurs  ancêtres  n'auraient  jamais  habité  d'autre  terre 
que  celle  qu'ils  occupent  maintenant. 

Suivant  diverses  opinions ,  la  race  mélanésienne  aurait  eu 
son  berceau  dans  la  Nouvelle-Guinée,  dont  les  autocthoneS;, 
refoulés  par  une  invasion ,  se  seraient  confiés  aux  flots  pour 
aller  à  la  recherche  d'une  nouvelle  patrie.  Traversant  le 
détroit  de  Torrès,  ils  se  seraient  dans  le  principe  établis 
sur  les  côtes  septentrionales  de  l'Australie  ;  de  là  leurs  des- 


( 


—  189  — 
ccndanls  se  seraient  dispersés  dans  l'est,  en  suivant  les  lignes 
qui  marquent  la  distribution  des  plantes  alimentaires.  La 
Nouvelle-Calédonie  fut-elle  colonisée  à  cette  époque  par  des 
peuples  de  même  race  poussés  par  les  vents  sur  ses  bords? 
Cela  paraît  douteux  ;  car  bien  que  l'on  y  trouve  des  individus 
aussi  laids ,  aussi  chétifs  que  le  sont  les  Australiens ,  ils  on 
diffèrent  tellement  sous  d'autres  rapports  qu'il  est  impossible 
de  s'arrêter  à  cette  opinion. 

Si  l'on  s'en  rapporte  à  l'examen  des  caractères  physiques 
uniformes  dans  toutes  les  tribus  qui  couvrent  le  sol  de  l'île  , 
il  n'est  pas  douteux  que  les  Calédoniens  descendent  des  races 
noires  de  l'Asie  ;  mais  par  des  mélanges  dont  l'origine  nous 
est  inconnue,  soit  avec  les  Malais  dont  ils  ont  tous  les  in- 
stincts féroces,  soit  avec  les  Polynésiens  et  peut-être  avec  les 
Carolins  auxquels  ils  semblent  avoir  emprunté  beaucoup  de 
leurs  coutumes,  ils  sont  arrivés  à  constituer  avec  le  temps  un 
type  particulier  qui  ne  ressemble  ni  à  l'une  ni  à  l'autre  des 
races  polynésiennes,  mais  qui  néanmoins  présente  des  carac- 
tères communs  à  chacune  d'elles.  En  Calédonie ,  en  effet, 
nous  trouvons  la  distinction  des  castes,  la  plus  ancienne  et 
sans  contredit  la  plus  remarquable  forme  de  la  société  parmi 
les  populations  de  l'Asie  orientale.  Ce  caractère ,  qui  do- 
mine dans  une  grande  partie  des  archipels  du  Pacifique,  se 
trouve  aussi  aux  Fidjy,  aux  Nouvelles-Hébrides,  etc.  ,  ainsi 
que  l'institution  du  tabou  et  la  circoncision,  que  l'on  considère 
comme  originaires  de  la  même  contrée. 

La  circoncision,  pratiquée  pour  des  motifs  religieux  à  la 
Nouvelle-Zélande,  aux  îles  des  Amis,  de  la  Société,  semble 
ne  pas  avoir  ce  caractère  en  Calédonie  ;  elle  a,  en  effet,  sa 
raison  d'être  d'une  absolue  nécessité,  et  son  but  unique  est 
d'initier  les  jeunes  garçons,  arrivés  à  l'âge  de  puberté,  aux 
devoirs  de  leur  sexe. 

Nous  pourrions  encore  invoquer,  comme  preuve  de  l'ori- 


—  190  — 
gine  malaise  des  Xéo-Calédoniens,  l'habitude  qu'ils  ont  dans 
certaines  circoiislarices,  dans  les  fêtes  par  exemple,  de  jouer 
des  es|)èces  de  pantomimes,  la  figure  couverte  d'un  masque 
grossier. 

Quoi  qu'il  en  soit,  que  l'on  nous  permette  l'hypoihèse 
suivante  :  h  une  époque  indéterminée  et  par  des  causes 
restées  inconnues,  soit  une  invasion  d'étrangers,  soit  un  sur- 
croît de  population,  une  partie  de  cette  nouvelle  race,  poussé* 
par  des  vents  d'ouest  aussi  fréquents,  nous  apprend  La 
Pérouse,  que  ceux  de  l'est,  dans  une  zone  de  sept  à  huit 
degrés  de  chaque  côté  de  l'Equateur  où  ils  varient  suffisam- 
ment pour  rendre  faciles  des  voyages  en  toute  direction,  serait 
venue  s'établir  dans  les  îles  voisines  de  la  Nouvelle-Guinée, 
telles  que  la  Nouvelle-Bretagne,  la  Nouvelle-Irlande,  l'archi- 
pel des  Salomon,  les  Nouvelles- Hébrides,  Des  causes  sem- 
blables l'auraient  portée  de  nouveau  plus  au  sud;  et  les  Fidjy, 
les  Loyalty,  la  Nouvelle-Calédonie,  probablement  inhabitées 
et  où  l'uniformité  des  types  indique  évidemment  des  races 
pures,  se  seraient  trouvées  ainsi  colonisées. 

Indépendamment  des  caractères  anatomiques  particuliers 
aux  différents  peuples  qui  occupent  les  divers  archipels  dont 
nous  venons  de  parler,  l'on  trouve  encore  de  nombreux 
points  de  ressemblance  dans  leurs  mœurs,  leurs  religions  et 
leur  industrie,  qui  prouvent  surabondamment  leur  commu- 
nauté d'origine.  Quant  aux  Néo-Calédoniens ,  placés  à  la 
limite  extrême  des  terres  occupées  par  celte  race,  une  fois 
propriétaires  du  sol  ,  par  une  espèce  d'isolement  ils  se 
seraient  conservés  purs  de  tout  contact  étranger,  en  faisant 
périr  les  malheureux  que  les  vents  et  les  tempêtes  jetaient 
sur  leurs  côtes. 

La  population  d'Uéa  et  celle  des  autres  îles  étant  devenue 
sans  doute  trop  considérable ,  beaucoup,  sans  cependant 
cesspr  leurs  relations  av«c  leurs  frères,  vinrent  s'établir  sur 


-   191  — 

les  îles  voisines  de  Lifu  et  de  Mare,  où  la  population  en  géné- 
ral a  pris  d'eux  certains  caractères  qui  les  différencient  essen- 
tiellement de  ceux  de  la  Grande-Terre. 

Wais,  dans  la  vie  de  chaque  peuple,  il  arrive  un  moment 
où  des  changements  se  produisent  dans  les  mœurs;  une  sorte 
de  besoin  de  sociabilité  se  fait  sentir,  les  hommes  se  rap- 
prochent et  une  nouvelle  ère  commence.  Pourquoi  n'en 
aurait-il  point  été  ainsi  pour  les  Calédoniens?  «  Nous  sommes 
moins  cruels  que  nos  ancêtres ,  disent-ils,  nous  sommes 
aussi  plus  nombreux,  car  nos  guerres  sont  plus  rares;  aujour- 
d'hui nous  recevons  les  étrangers,  et  nous  ne  les  tuons  que 
s'ils  nous  causent  quelque  dommage.  » 

Ces  paroles  se  trouvent  confirmées  par  la  présence  d'une 
population  qui  doit  son  origine  au  mélange  récent  de  la  race 
ancienne  avec  les  naturels  des  îles  Wallis  et  Touga. 

Ce  mélange  s'est  fait  sur  une  assez  grande  échelle  aux  îles 
Loyalty  et  surtout  à  Uéa,  la  plus  septentrionale  de  ce  groupe. 
Les  habitants  de  cette  île  tranchent  d'une  manière  remar- 
quable avec  ceux  de  la  Calédonie  proprement  dite.  Leur 
physionomie,  leurs  mœurs,  leur  langue  ont  de  grands  rap- 
ports avec  celles  des  Wallisiens  dont  ils  descendent  ;  leur  mi- 
gration ne  paraît  pas  remonter  au  delà  de  cinq  ou  six  géné- 
rations. Ils  forment  trois  tribus  distinctes,  divisées  en  deux 
fractions  dont  l'origine  est  très-visible  encore.  Les  abori- 
gènes habitent  pour  la  plupart  l'intérieur  et  ressemblent  aux 
Calédoniens  ;  une  tribu  de  ceux-ci  est  venue  s'établir  sur  la 
côte  sud;  enfin,  la  côte  nord  est  occupée  par  les  descendants 
des  Polynésiens  dont  quelques  individus ,  et  surtout  les 
femmes,  ont  conservé  presque  pur  le  type  primitif,  le  teint 
jaunâtre,  les  cheveux  lisses,  les  yeux  en  amande  ou  légère- 
ment bridés. 

Les  métis  qui  résultèrent  de  l'union  de  ces  Polynésiens 
avec  les  naturels  de  l'île  ne  tardèrent  pas  à  se  répandre  dans 


—  192  — 

la  côte  calédonienne,  qui  est  séparée  de  l'archipel  des  Loyalty 
par  un  canal  de  hO  à  50  milles  environ,  et  se  fixèrent  partie 
à  Hienghen  et  à  Wagap ,  partie  à  Tuo  et  à  Poébo,  où  on  les 
trouve  encore  réunis  en  plusieurs  villages.  Considérés  par 
les  Néo-Calédoniens  comme  des  étrangers,  ils  ne  se  marient 
le  plus  souvent  qu'entre  eux  ou  avec  des  femmes  d'Uéa. 

Comme  ceux  des  Loyalty,  une  grande  partie  des  naturels 
de  l'île  des  Pins  n'offre  pas  non  plus  le  type  pur  du  Calé- 
donien. Déjà  Forster  et  Andersen ,  qui  accompagnaient 
Cook,  avaient  remarqué  une  différence  notable  dans  la  phy- 
sionomie et  les  mœurs  de  ces  indigènes.  Ces  deux  savants 
expliquent  cette  différence  au  moyen  d'une  légende  qui 
aujourd'hui  encore  a  cours  dans  l'île.  D'après  cette  tradition, 
une  ou  deux  grandes  pirogues  des  Tonga,  allant  faire  la 
guerre  aux  Vitiens,  furent  poussées  par  les  vents  jusque  sur 
les  côtes  de  l'île  des  Pins  et  y  firent  naufrage.  Assez  nom- 
breux pour  se  faire  respecter,  les  naufragés  vécurent  en 
bonne  intelligence  avec  leurs  hôtes,  s'alUèrent  avec  eux  et 
finirent  par  leur  faire  adopter  quelques-unes  de  leurs  cou- 
tumes, comme  le  tabou  rigoureux,  l'institution  du  grand- 
prêtre  et  les  sacrifices  humains,  qui  ne  disparurent  que  lors 
de  l'introduction  du  christianisme.  En  rapport  continuel 
avec  les  naturels  d'Uéa,  très-fréquemment  visités  par  les 
sandaliers  et  les  pêcheurs  de  Tripang  ,  les  indigènes  ont 
encore  éprouvé  diverses  modifications  qui  les  différencient  de 
ceux  de  la  Grande-Terre,  que  nous  avons  visitée  dans  toute 
son  étendue,  tant  à  l'intérieur  que  sur  les  côtes  ;  tous,  quoi 
qu'on  en  ait  dit,  nous  ont  paru  parfaitement  identiques,  et,  à 
quelques  exceptions  près ,  n'avoir  subi  aucun  mélange. 
Partout  nous  avons  trouvé  les  mêmes  types,  la  même  orga- 
nisation ,  les  mômes  mœurs  et  les  mêmes  usages  ;  les  seules 
différences  que  nous  y  ayons  observées  sont  trop  faibles  pour 
qu'elles  puissent  modifier  en  quoi  que  ce  soit  cette  assertion, 


—  i93  — 
et  ne  tiennent  (ju'à  des  circonstances  purement  locales. 
Quant  à  la  différence  des  idiomes  sur  laquelle  quelques 
écrivains  s'appuient,  IM.  de  Rochas  entre  autres ,  pour  dé- 
montrer que  des  émigrations  ont  dû  avoir  souvent  lieu  en 
Calédonie  et  changer  ainsi  le  type  primitif  de  la  popula- 
tion, nous  dirons  que  ces  variations  ne  sont  pas  aussi  com- 
munes qu'on  l'a  prétendu,  qu'elles  n'ont  pas  lieu  de  tribu  à 
tribu  ,  mais  bien  de  confédération  à  confédération.  Tous 
ces  dialectes  rentrent  l'un  dans  l'autre  ;  leurs  formes  gram- 
maticales sont  partout  les  mêmes;  si  leurs  vocabulaires 
sont  différents,  cela  indique  plutôt  l'état  complet  et  la  longue 
durée  de  l'isolement  dans  lequel  ont  vécu  ces  différents 
groupes.  Nous  croyons  pouvoir  attribuer  à  cette  existence  res- 
treinte, aux  croisements  continuels  des  mêmes  familles  pen- 
dant de  longues  générations,  les  causes  du  dépérissement  qui 
bientôt  anéantira  cette  population  :  la  fécondité  s'en  trouve 
diminuée,  et  les  familles  qui  n'ont  qu'un  ou  deux  enfants  sont 
plus  nombreuses  que  celles  où  l'on  en  compte  trois  ou  quatre. 
C'est  à  tort ,  selon  nous ,  que  certains  voyageurs  ont 
écrit  que  les  habitants  de  la  côte  est  et  surtout  ceux  de 
Kanala  sont  mieux  faits  que  les  naturels  des  autres 
tribus,  que  les  femmes  y  sont  plus  jolies ,  ou  plutôt  moins 
laides  et  mieux  traitées  que  partout  ailleurs.  L'on  y  re- 
n)arque ,  il  est  vrai,  quelques  individus,  hommes  et  femmes, 
ayant  la  peau  un  peu  moins  bistre  ,  le  nez  plus  effilé , 
les  cheveux  plus  ou  moins  lisses  ;  mais  ces  individus 
proviennent  de  croisements  avec  les  blancs  qui  depuis 
longues  années  fréquentent  ces  parages.  Continuellement  en 
rapport  avec  les  naturels,  beaucoup  vivent  maritalement 
avec  les  femmes  du  pays  qui  partagent  leurs  travaux.  Nous 
avons  ces  types  dans  presque  toutes  les  tribus,  à  Wagap,  à 
Hienghen,  à  Balade  ;  et  les  renseignements  pris  à  ce  sujet  ne 
nous  ont  laissé  aucun  doute  sur  l'origine  de  ces  métis,  dont 


—  19Zi  — 

le  nombre  augmente  chaque  jour,  et  (jui,  dans  un  temps 
plus  ou  moins  long,  modilieront  étrangement  les  caractères 
de  la  population  actuelle  et  la  rendront  pour  ainsi  dire  mé- 
connaissable. 

Sur  la  côte  ouest ,  où  les  émigrations  qui  ont  eu  lieu 
depuis  un  siècle  environ  sur  la  côte  est  sont  à  peu  près 
inconnues,  où  le  sol  riche  et  fertile  fournit  abondamment 
à  tous  les  besoins ,  et  où  les  cultures  nous  ont  paru  beau- 
coup plus  parfaites  et  mieux  entretenues  que  dans  les 
autres  parties ,  la  population  y  est  aussi  belle  que  celle 
de  l'autre  côté  ,  et  possède  les  mêmes  caractères  phy- 
siques. Dans  le  sud  et  le  sî.J-ouest  au  contraire  ,  dont  les 
habitants  sont  en  rapports  journaliers  avec  les  naturels 
de  l'île  des  Pins  et  des  Loyalty,  mais  où  les  terrains  sont 
pauvres  et  les  produits  peu  abondants ,  la  population  se 
ressent  des  privations  qu'elle  endure  ;  elle  est  plus  foncée  en 
couleur ,  ses  cheveux  sont  plus  laineux  et  ses  formes  plus 
grêles;  les  femmes,  de  leur  côté,  y  sont  et  plus  laides  et 
plus  fatiguées. 

Au  reste,  il  en  est  de  l'homme  comme  des  animaux  ;  que 
l'on  compare  le  cheval  bien  nourri ,  bien  logé ,  travaillant 
peu  ,  au  cheval  du  paysan  dont  la  vie  se  passe  dans  un  con- 
tinuel labeur  et  n'est  qu'une  suite  de  privations  :  le  premier 
a  des  formes  rebondies,  son  poil  est  lisse  et  brillant,  son 
allure  est  pleine  de  feu ,  et  il  porte  haut  la  tête  ;  l'autre  au 
contraire  a  les  tlancs  amaigris,  son  poil  est  rude  et  hérissé, 
son  œil  languissant,  et ,  comme  s'il  avait  conscience  de  sa 
dégradation  ,  il  marche  lentement  et  la  tête  humblement 
baissée.  Il  en  est  ainsi  du  Calédonien  dans  chaque  tribu.  La 
société  se  divise,  avons-nous  dit,  eu  plusieurs  classes;  ceux 
qui  sont  rangés  dans  la  dernière  ne  vivent ,  à  proprement 
parler ,  que  de  ce  qu'ils  trouvent  ;  ils  n'ont  ni  terres  à 
cultiver ,  ni  richesses  à  échanger.    Vivant  au  jour  le  jour , 


—  195  — 
soumis  à  mille  vicissitudes,  sans  cesse  inquiets  pour  leur  vie, 
ils  ont  pour  ainsi  dire  animalisé  dans  leur  personne  les  carac- 
tères de  la  race  ;  mais  quiconque  les  examine  attentivement 
ne  peut  reconnaître  en  eux  que  les  fils  dégénérés  d'une 
même  famille.  Rebut  de  la  société ,  ils  ne  se  marient  qu'avec 
des  êtres  de  leur  condition  et  ne  donnent  naissance  qu'à  une 
progéniture  chétive  et  malingre ,  destinée  à  rapidement  dis- 
paraître. 

M.  Bourgarel,  dans  son  Essai  sur  l' Ethnologie  néo-calé- 
donienne, s'exprime  ainsi,  (p.  253,  j]Iém.  de  la  Soc.  Eihno- 
loy.  de  Fr.)  :  «  Pour  moi,  l'île  est  peuplée  par  deux  races 
«  distinctes  :  l'une,  appartenant  au  type  nègre  océanien  pro- 
«  prement  dit  et  se  rapprochant  un  peu  du  type  éthiopien  , 
«  se  fait  remarquer  par  une  couleur  très-foncée  de  la  peau  , 
«  des  cheveux  courts  et  très-crépus ,  une  petite  stature,  des 
«  membres  grêles  et  disproportionnés ,  un  grand  aplatisse- 
.<  ment  du  crâne  en  travers ,  un  nez  frès-épaté  et  profondé- 
<'  ment  déprimé  à  sa  racine  ,  un  |)rognathisme  oèi-prononcé 
K  et  des  pommettes  îrei- saillantes. 

«  L'autre,  la  race  jaune,  outre  la  coloration  plus  claire 
Il  de  la  peau ,  se  dislingue  de  la  première  par  un  front  plus 
«  haut,  plus  large  et  plus  droit,  des  yeux  moins  injectés  et 
M  moins  enfoncés  sous  les  orbites  ,  un  nez  moins  épaté  ,  des 
Il  lèvres  plus  minces  et  moins  prociives  ,  des  pommettes 
«  moins  saillantes ,  une  stature  et  un  développement  muscu- 
II  laire  plus  avantageux  ,  caractères  qui  tous  les  rapprochent 
«  du  type  polynésien. 

«  Ou  rencontre  surtout  la  race  yawne  à  l'île  des  Pins ,  à 
Il  l'extrémité  sud  et  sur  la  côte  est  de  la  Nouvelle-Calédonie, 
Il  àUnia,  à  Tihuaca ,  à  Wagap,  h  Hienghen,  à  Poebo;  et 
i>  j'estime  qu'à  Kanala  la  population  se  compose  à  peu  près 
'I  de  race  jaune  1/5,  de  race  noire  "Ijb,  métis  des  deux 
«  races  2/5  (p.  25k).   " 


—  196  — 

Tout  ceci  est  à  confondre.  M.  Bourgarel ,  qui  n'est  resté 
que  quelques  mois  et  n'a  fait  que  passer  en  guerroyant  dans 
trois  ou  quatre  points  de  la  Calédoiiie,  a  jugé  beaucoup  trop 
vite.  Quant  à  son  estimation  de  la  population  de  Kanala ,  la 
seule  qu'il  ait  eu  l'occasion  d'étudier  un  peu  pendant  un  séjour 
de  quinze  jours ,  je  lui  demanderai  où  il  a  trouvé  une  race 
jaune,  une  race  noire  presque  éthiopienne  et  une  métisse. 
Je  le  demande  d'autant  plus  que  de  mémoire  d'homme  l'on 
n'a  pas  vu  sur  la  Grande-Terre  un  seul  individu  appartenant 
au  type  polynésien  pur.  Souvent,  en  présence  de  Calédoniens 
d'une  réelle  beauté,  nous  avons  recherché  à  remonter  dans 
leur  origine ,  et  en  aucun  cas  nous  n'avons  pu  ,  parmi  des 
ascendants  remontant  à  la  quatrième  génération,  en  trouver 
un  seul  appartenant  à  la  race  jaune  proprement  dite. 

Ceux  que  l'on  y  rencontre  actuellement  et  à  de  rares 
intervalles  sont  généralement  des  Tongiens,  des  Tahitiens, 
engagés  comme  matelots  à  bord  de  certains  navires  anglais 
qui ,  pour  ne  pas  les  payer,  les  abandonnent  sur  l'île  où  ils 
vivent  misérablement  jusqu'à  ce  qu'ils  aient  rencontré  un 
nouvel  engagement. 

A  l'exception  des  mesures  qu'il  a  prises  sur  un  certain 
nombre  de  crânes  transportés  par  lui  à  Paris,  tout  ce  que 
dit  M.  Bourgarel  est  le  résultat  non  de  ses  observations 
propres,  mais  de  ses  conversations  avec  les  missionnaires  néo- 
calédoniens, gens  très-forts,  je  n'en  doute  pas,  en  théologie, 
mais  très-faibles  en  ethnologie. 

D'ailleurs  si,  comme  le  suppose  M.  Bourgarel,  il  s'était 
opéré  un  mélange  quelconque ,  il  n'est  pas  douteux  que  les 
femmes  auraient  pris  un  peu  de  la  beauté  polynésienne , 
ainsi  que  cela  a  eu  lieu  aux  îles  Fidjy  où  les  Tongiens  entre- 
tiennent de  nombreux  rapports,  et  aux  Loyalty  où  les  femmes 
sont  incomparablement  moins  laides  que  les  Calédoniennes. 

Jl  y  a  plus,  S].  Bourgaiel  prouve  par  ses  observations  qu'il 


^  197  — 
n'a  vu  ni  métis  d'Ouvéa,  ni  métis  de  l'île  des  Pins.  Ces  deux 
types  ont  des  caractères  tellement  tranchés  qu'il  est  impos- 
sible de  les  confondre  avec  les  habitants  de  la  Grande-Terre. 
Pour  nous  qui ,  pendant  huit  années,  avons  visité  ces  po- 
pulations et  les  avons  attentivement  étudiées ,  nous  disons 
que  les  vrais  métis  mélano-polynésiens  se  distinguent  plus 
par  la  nature  de  leurs  traits  que  par  leur  chevelure  ou  la 
couleur  de  leur  peau  ;  ils  sont  en  général  de  taille  moyenne  , 
au-dessous  de  celle  de  leurs  pères;  quelques-uns  ont  un 
cachet  de  beauté  tout  particulier,  presque  européen  ,  et 
parmi  eux  plusieurs  seraient  certainement  des  modèles  di- 
gnes de  la  statuaire  ;  ils  ont  le  nez  aquilin  ,  effilé  ;  quoique 
les  lèvres  débordent  un  peu,  elles  sont  minces  et  très-peu 
charnues  ;  leurs  cheveux  sont  longs  ,  lisses  ou  légèrement 
frisés  ;  leurs  yeux  grands ,  quelquefois  un  peu  obliques  et 
bridés  ;  la  barbe  peu  abondante  ;  avec  cela,  et  contrairement 
à  la  majorité  des  Calédoniens ,  ils  ont  quelquefois  la  peau 
aussi  noire  et  brillante  que  celle  du  plus  noir  africain.  Nous 
citerons  pour  exemple  le  jeune  Oanhé  d'Uéa ,  chef  de 
Faiahué  ,  dont  le  teint  ne  peut  être  mieux  comparé  qu'à 
celui  des  nègres  malabars  ou  coolies  employés  dans  nos 
colonies  ,  et  qui  joint  à  cela  de  beaux  traits  ,  un  nez  aquilin 
et  des  cheveux  lisses.  Nous  pourrions  citer  encore  sa  sœur 
Eugénie  qui  a  tous  les  mêmes  caractères ,  est  réellement 
belle,  mais  est  aussi  noire  que  jolie. 

Quant  à  ceux  dont  les  cheveux  sont  crépus,  le  nez  court 
et  épaté ,  l'ensemble  de  leurs  traits  empêcherait  seul  de  les 
confondre  avec  des  nègres,  si  un  caractère  physique  beau- 
coup plus  important  et  commun  à  l'ensemble  métis  des  îles 
Loyalty,  des  villages  Uéens  de  la  Grande-Terre  et  d'une  partie 
des  naturels  de  l'île  des  Pins ,  ne  suffisait  seul  à  diffé- 
rencier les  vrais  métis  d'origine  polynésienne  récente ,  des 
Calédoniens  proprement  dits.    Chez   ceux-ci ,  en   effet,  les 


—  198  — 

organes  génitaux  ont  une  telle  conformation  qu'une  sorte 
de  circoncision  est  d'une  absolue  nécessité,  pour  amener  les 
conséquences  qu'entraînent  avec  eux  les  i'apporls  conju- 
gaux ;  chez  les  autres  ces  organes  sont  normalement  con- 
ditionnés, et  leur  disposition  rend  inutile  l'opération  dont 
nous  venons  de  parler.  Cette  conformation  plus  parfaite  a 
entraîné  une  modification  dans  les  coutumes.  Ainsi ,  tandis 
qu'à  la  suite  de  l'opération  le  Calédonien  recouvre  les  parties 
d'un  morceau  d'étoffe  ou  d'une  feuille  de  bananier,  les  natu- 
rels des  Loyalty  vont  complètement  nus ,  ne  portant  autour 
des  reins  qu'une  simple  liane  ou  un  cordon. 

Depuis  l'arrivée  des  Polynésiens  à  Uéa ,  les  mariages  de 
métis  entre  eux  et  de  descendants  de  métis  avec  les  anciens 
habitants  ont  donné  naissance  à  une  population  nouvelle ,  qui 
se  répandit  rapidement  dans  le  groupe.  Mais  la  cause  ayant 
cessé  peu  à  peu ,  à  l'exception  de  quelques  familles  qui  se 
Sont  conservées  pures  en  se  mariant  entre  elles  et  en  n'écni- 
grant  jamais ,  cette  population  tend  à  revenir  au  type  calé- 
donien primitif.  Aussi  voit-on  des  habitants  des  îles  Loyalty 
ou  de  l'île  des  Pins ,  plus  ou  moins  noirs ,  plus  ou  moins 
jaunes  ou  bruns  qui ,  par  leurs  caractères  physiques ,  rap- 
pellent leurs  premiers  ancêtres  et  n'en  peuvent  être  distin- 
gués que  par  l'ensemble  plus  agréable  de  leurs  traits  ,  et 
surtout  la  conformation  normale  des  organes  génitaux. 

Les  Néo-Calédoniens  ont  la  peau  noire  ;  mais ,  par  un 
mélange  de  jaune ,  cette  couleur  affecte  une  teinte  qui  varie 
suivant  les  individus  du  jaune  sombre  au  noir  brun.  Ce  qu'il 
y  a  suriuui  de  remarquable ,  c'est  que  chez  tous  la  peau 
reflète  une  leintc  imrpwine  plus  ou  moins  foncée  qui,  à  elle 
seule  ,  suffirait  pour  les  différencier  des  autres  races.  Au 
reste,  comme  dans  les  races  supérieures,  l'on  rencontre 
parmi  les  Calédoniens ,  unies  aux  caractères  fondamentaux , 
les  teintes  les  plus  variées ,  depuis  la  couleur  marron  la  plus 


—  199  — 
sombre  au  blond  roux  le  plus  clair.  A  Gatop  entre  autres , 
nous  citerons  l'un  des  hommes  du  chef  Mamgo,  dont  la  peau 
avait  cette  coloration  à  un  degré  extraordinaire  ;  la  barbe, 
les  cils,  les  sourcils  et  toutes  les  villosités  du  corps  étaient  de 
la  même  couleur. 

Comme  celle  du  nègre  .  leur  peau  est  douce  et  fraîche  au 
toucher  ;  elle  exhale  aussi  une  odeur  particulière  ,  mais  bien 
moins  désagréable.  Le  plus  souvent  elle  est  peu  sensible 
chez  un  i^rand  nombre ,  et  ne  le  devient  qu'après  une  longue 
course,  de  rudes  fatigues,  ou  un  pilou-pitou  effréné.  On  ne  la 
rencontre  point  chez  les  enfants  avant  l'âge  de  puberté.  Les 
femmes ,  en  général ,  que  leurs  travaux  fatigants  forcent  h  de 
fréquentes  immersions ,  et  les  naturels  qui  ont  pris  les  habi- 
tudes de  propreté  des  blancs  semblent  sinon  complètement 
privés  de  cette  odeur,  du  moins  la  rendre  irès-supportable  ; 
ce  qui  nous  porte  à  croire  qu'elle  est  due  plutôt  à  leur  état 
de  saleté  habituelle ,  à  leur  manière  de  vivre  dans  des  cases 
enfumées,  qu'à  leur  constitution  même. 

Les  enfants ,  au  moment  de  leur  naissance,  sont  d'un 
jaune  rougeâtre  assez  clair  qui  disparaît  au  bout  de  quelques 
jours  pour  faire  place  à  la  teinte  naturelle.  L'on  en  voit 
d'entièrement  blancs  ,  qui  restent  blancs,  bien  que  présen- 
tant tous  les  caractères  distinctifs  de  la  race.  D'ordinaire 
ils  sont  plus  laids  et  semblent  plus  chétifs  que  leurs  frères 
noirs.  En  naissant  les  enfants  ont  l'abdomen  très-développé  . 
les  membres  grêles;  ce  qui,  quand  ils  grandissent,  les 
rend  très-disgracieux  ;  mais  avec  l'âge  ces  difformités  dispa- 
raissent. 

L'angle  facial  varie  de  67  à  76  degrés  ;  la  volumineuse 
chevelure  qui  orne  leur  tête  fait  croire  de  prime  abord  que 
cet  angle  est  plus  ouvert  qu'il  ne  l'est  en  réaUté.  Leur  taille 
ne  dépasse  pas  la  moyenne;  cependant  l'on  voit  des  individus 
qui  atteignent   1    mètre  80  centimètres  et  plus  ;  quelques- 


—  200  — 

uns  sont  de  très-petite  taille  ;  mais ,  à  l'exception  d'un  seul , 
nous  n'avons  pas  vu  de  nains. 

Les  Néo-Calédoniens  offrent  une  grande  variété  de  traits; 
ils  sont  solidement  constitués ,  ils  ont  les  épaules  et  les 
hanches  larges  et  bien  musclées.  Quoiqu'ils  ne  présentent 
pas  de  formes  aussi  gracieuses ,  aussi  régulières  que  celles 
des  Polynésiens ,  ils  sont  néanmoins  bien  faits  et  n'ont  point, 
comme  les  habitants  des  îles  Tonga  et  Taïti ,  de  tendance  k 
l'obésité. 

En  général ,  la  poitrine  est  vaste  et  bombée  ;  les  bras  sont 
nerveux,  peut-être  un  peu  maigres  chez  quelques-uns,  mais 
toujours  terminés  par  des  mains  fines,  relativement  petites, 
et  aux  doigts  allongés.  Le  cou  est  solidement  attaché  et  remar- 
quable surtout  par  sa  brièveté.  Les  seins  sont  très-apparents. 
Parmi  les  jeunes  gens  beaucoup  même  présentent  un  dé- 
veloppement extraordinaire  des  glandes  maiiimaires.  La  taille 
est  bien  prise ,  svelte ,  dégagée  et  fortement  cambrée  ;  les 
muscles  fessiers  sont  très-développés,  surtout  chez  les  femmes. 
Quoique  les  membres  inférieurs  soient  bien  nourris,  on  pour- 
rait peut-être  reprocher  à  quelques-uns  de  les  avoir  un  peu 
grêles;  mais  ce   défaut  se  rencontre  peu  dans  les  hautes 
classes,  il  n'est  réellement  fréquent  que  dans  la  classe  infime 
de   la   population.    Beaucoup   ont  les    membres    inférieurs 
courts  relativement  à  la  longueur  du  torse  ;   chez  tous  ils 
offrent  une  légère  courbure  interne  ,  qu'il  faut  probablement 
attribuer  au   mode  d'articulation  du   fémur  sur  le  bassin  , 
articulation  telle  que  le  col  de  cet  os  semble  dirigé  plus  en 
avant  (jue  chez  l'Européen  ;  de  là  une  rotation  du  fémur  sur 
lui-même,  d'où  suit  pour  les  genoux  et  les  pieds  une  ten- 
dance à  se  porter  en  dedans.  Ne  pourrait-on  point  rappor- 
ter   cette  disposition   à   Tétroitesse   des  sentiers   qui   con- 
traint dès  l'enfance  les  naturels  à    marcher  la  pointe  des 
pieds  an  peu  rentrée,  afin  d'éviter  des  cahots  trop  fréquwits? 


-  201  — 
Le  tibia,  de  son  côté,  offre  une  courbure  légère  à  convexité 
antérieure  qui  provient  sans  doute  de  la  manière  des  femmes 
de  porter  les  enfants  à  califourchon  sur  leurs  hanches,  le 
bras  passé  sous  leurs  aisselles  ;  dans  ce  cas  l'enfant  ne  se 
retient  du  baloltementqu'à  l'aide  de  ses  jambes  qui  enserrent 
le  corps  de  la  mère  et  en  sont  souvent  rapprochées  à  l'aide 
d'un  morceau  d'étoffe.  Chez  les  uns  le  mollet  est  modéré- 
ment développé  ;  chez  les  autres  il  acquiert  de  belles  pro- 
portions. Quant  aux  pieds  déformés  par  la  marche  à  nu,  ils 
sont  larges,  quoique  assez  petits  et  assez  cambrés  ;  ce  qu'il 
est  facile  de  reconnaître  par  les  nombreuses  empreintes  que 
l'on  rencontre  à  chaque  instant  sur  les  plages  de  sable;  les 
orteils  varient  beaucoup  dans  leur  disposition  ;  mais  en  aucun 
cas,  à  l'exception  toutefois  du  gros  orteil  qui  est  souvent  plus 
court  ou  sur  la  même  ligne  que  son  voisin,  ils  n'arrivent  tous 
au  même  niveau  ;  chez  tous,  le  calcanéum  ne  forme  pas  celte 
saillie  qui  distingue  certaines  races  africaines.  Quant  à  la 
disposition  du  premier  métatarsien,  assez  éloigné  des  autres 
chez  quelques  individus  seulement,  elle  n'est  point  congé- 
niale,  mais  acquise  ;  elle  est  due  à  l'habitude  de  monter  aux 
arbres,  aux  cocotiers  surtout.  Dans  cet  acte  le  gros  orteil 
joue  le  principal  rôle  ;  il  eu  résulte  un  caractère  que  l'on  re- 
trouve dans  quelques-uns  de  nos  départements  du  midi  de 
la  France,  chez  les  individus  qui  dépouillent  les  chênes-liéges 
de  leur  écorce. 

Le  Calédonien  est  doué  d'une  physionomie  souriante  ;  les 
traits  chez  la  plupart  sont  agréables,  loin  d'être  hideux 
comme  l'ont  avancé  certains  voyageurs  qui  ne  les  ont  vus 
qu'avec  les  yeux  de  la  foi  ;  beaucoup  même  présentent  une 
régularité  de  traits  que  le  plus  difficile  ne  pourrait  s'em- 
pêcher de  trouver  belle,  quoiqu'elle  conserve  toujours  ce 
caractère  typique  qui  certes  empêche  de  la  confondre  avec 
les  métis  d'origine  polynésienne  récente.  Le  tour  du  visage 


—  202    — 

est  un  ovale  plus  ou  moins  arrondi  ;  le  front  bien  qu'étroit 
est  bien  formé  ;  les  yeux  sont  grands,  ovales,  bien  fendus, 
rarement  obliquement  dirigés  ;  ils  sont  surmontés  de  sourcils 
noirs,  épais,  arqués,  bien  dessinés  ;  les  paupières,  largement 
ouvertes ,  sont  armées  de  longs  cils  réfléchis  et  si  serrés 
chez  quelques-uns  qu'ils  ont  un  aspect  velouté  ;  chez  la 
la  plupart  le  globe  de  l'œil  est  saillant  et  bombé;  l'iris  est 
d'un  brun  plus  ou  moins  foncé  ;  les  conjonctives  sont 
jaunâtres  et  injectées  ,  ce  qui  donne  à  leur  regard  ,  en 
certains  moments  et  selon  les  passions  qui  les  ani- 
ment, une  ex|)ression  farouche;  tantôt,  et  c'est  fréquent, 
elles  sont  d'un  blanc  laiteux;  quelquefois,  mais  rarement, 
d'un  bleu  azuré  clair,  et,  dans  ce  cas,  leur  œil  semble  rouler 
au  milieu  d'un  fluide  lumineux.  Le  menton  est  arrondi  et 
couvert  ainsi  que  les  joues  et  les  lèvres  d'une  barbe  noire  et 
touffue.  L'oreille  est  en  général  plutôt  petite  que  grande, 
fuie  et  bien  bordée  ;  mais  ils  la  défigurent  en  perçant  dans  le 
lobe  inférieur  un  trou  qu'ils  agrandissent  démesurément.  Le 
nez,  plus  ou  moins  épaté,  n'est  jamais  écrasé  ;  modérément 
déprimé  à  sa  racine,  il  ne  le  paraît  en  réalité  que  par  le  grand 
développement  de  l'arcade  sourcilière  ;  les  narines  sont  lar- 
gement ouvertes,  plus  ou  moins  arrondies,  mais  en  aucun 
cas  allongées  transversalement  et  étroites  comme  chez  le 
nègre  dont  le  nez  est  aplati.  La  bouche  est  grande  et  en- 
tourée de  lèvres  en  rapport  avec  cet  organe.  Les  dents,  dont 
la  blancheur  contraste  singulièrement  avec  la  couleur  de  la 
peau,  sont  bien  rangées  et  implantées  verticalement  à  la 
mâchoire  inférieure;  h  la  mâchoire  supérieure,  elles  sont 
proclives,  mais  cette  proclivité,  disparaissant  sur  le  vivant  à 
cause  de  la  grande  convexité  antérieure  des  incisives ,  ne  se 
reconnaît  réellement  que  par  l'examen  du  crâne.  Leur  profil, 
en  efl"el,  semble  à  peu  près  aussi  vertical  que  celui  du  blanc, 
ce  que  ne  confirme  pas  leur  angle  facial.  Ceiu  tient  proba- 


—  203  — 

blement  à  leur  manière  de  porter  la  tête  en  avant,  en  sorte 
que  le  menton  semble  plus  rapproché  de  la  poitrine,  et  l'oc- 
ciput suivre  la  direction  perpendiculaire  du  cou. 

Leurs  cheveux  sont,  à  quelques  exceptions  près,  beaucoup 
plus  forts  et  plus  épais  que  chez  le  blanc  ;  le  canal  intérieur 
est  souvent  invisible  au  microscope.  Le  mot  laineux  est 
impropre  chez  les  Calédoniens  ,  si  l'on  prend  pour  compa- 
raison les  cheveux  du  nègre;  ils  ne  sont  point  non  plus  crépus 
dans  la  véritable  acception  du  mot,  ils  sont  ondes.  (]e  qui 
leur  donne  un  aspect  que  l'on  a  dit  crépu  et  laineux,  c'est 
leur  enchevêtrement.  Mais  que  l'on  soumette  au  peigne  une 
tèle  de  Calédonien,  les  cheveux  se  couchent  et  prennent  celte 
apparence  ondulée  que  l'on  remarque  chez  certains  individus 
de  race  blanche.  La  chevelure  est  beaucoup  plus  longue  que 
chez  les  nègres,  et  lorsqu'ils  la  laissent  se  développer  en 
liberté,  elle  forme  une  masse  arrondie.  Les  Calédoniens  ont  la 
barbe  très-forte,  les  poils  en  sont  longs,  frisés  et  touffus.  Le  sys- 
tème pileux  est  assez  généralement  développé  :  la  poitrine  et 
particulièrement  le  pourtour  des  seins,  les  épaules,  le  dos,  les 
fesses,  l'abdomen  st  les  cuisses  sont  couverts  de  poils  plus 
ou  moins  abondants,  contournés,  non  frisés. 

La  taille  ne  semble  pas  suivre  un  développement  aussi 
rapide  que  la  puberté,  dont  les  insignes  apparaissent  de  treize 
à  c|uatorze  ans,  peut-être  même  beaucoup  plus  tôt.  A  partir 
de  ce  moment  la  croissance  prend  son  élan  ;  parmi  les  enfants 
que  nous  avons  vus  en  1859,  et  que  leur  apparence  exté- 
rieure nous  portait  à  croire  beaucoup  plus  jeunes  qu'ils  ne 
l'étaient  réellement,  quelques-uns  se  sont  rencontrés  avec 
moi  eu  1 866  qu'il  m'eût  été  impossible  de  reconnaître ,  si  , 
par  diverses  circonstances,  ils  ne  s'étaient  rappelés  à  mon 
souvenir  ;  je  citerai  entre  autres  le  jeune  Puie  de  Kanala, 
qui  en  1859  avait  dix  ans  à  peine,  mesurait  I^^IO  et 
qui  aujourd'hui,  c'est-à-dire  six  ans  après,  mesure  i'°73()  et 


—  20Û  — 

porte  tous  les  attributs  d'un  homme  de  vingt-huit  à  trente 
ans.  11  faut  conclure  de  ce  fait  qu'il  est  on  ne  peut  plus  diffi- 
cile de  donner,  même  approximativement,  l'âge  d'un  Néo- 
Calédonien  ;  que  de  jeunes  et  beaux  garçons ,  qui  pour  nous 
seront  des  hommes  faits,  auront  en  réalité  seize  ou  dix-sept 
ans  quand  nous  leur  en  attribuerons  vingt  ou  vingt-cinq.  Cela 
explique  comment,  parmi  ces  populations  ,  la  décrépitude 
arrive  rapidement,  et  comment  la  plupart  des  hommes  de 
quarante- cinq  ans  sont  déjà  de  vieux  radoteurs. 

Les  Néo-Calédoniens  sont  lestes,  agiles,  excellents  nageurs 
et  plongeurs,  bons  marcheurs;  nous  en  avons  vu  qui,  en 
moins  de  quarante  heures,  accomplissaient  un  trajet  de  cent 
milles  coupé  par  de  nombreuses  rivières.  Cependant  ils  ré- 
sistent peu  à  la  fatigue ,  ce  qui  tient  surtout  à  leur  mode  de 
nourriture  exclusivement  végétale.  Quant  à  ceux  qui  sont 
employés  comme  matelots  sur  nos  bâtiments  et  qui  ont  une 
alimentation  européenne ,  ils  sont  généralement  doués  d'une 
force  remarquable  et  finissent  par  ne  le  céder  en  rien  au 
commun  de  leurs  collègues  blancs.  Ils  manient  la  fronde  et 
la  sagaie  avec  une  adresse  étonnante.  Les  sens  de  l'ouïe,  de 
la  vue ,  de  l'odorat  ont  acquis  chez  eux  une  perfection  dont 
nous  avons  peine  à  nous  rendre  compte  :  l'empreinte  d'un 
pied  leur  suffit  pour  reconnaître  la  présence  d'un  ami  ou 
d'un  ennemi  ;  un  coup  donné  avec  l'ongle  sur  un  fruit  leur 
fait  juger  de  sa  maturité  et  de  son  état.  Ils  en  usent  si  bien 
qu'ils  surpassent  les  blancs  dans  les  choses  ordinaires  ;  ils  ont 
un  tact  tout  particulier  inconnu  des  Européens  :  instruments 
divers,  cordes,  matières  à  empaqueter,  ils  trouvent  tout  sous 
leur  main ,  quand  l'homme  blanc  perdrait  son  temps  à  cher- 
cher vainement.  La  nature  est  pour  eux  un  vaste  magasin 
où  tout  sert  à  leur  usage,  et  où  ils  sont  certains  de  trouver 
tout  ce  dont  ils  ont  besoin. 

Sous  le  rapport  de  l'intelligence  ,  le  Calédonien  a  droit  de 


—  20f)  — 

prendre  sa  place  dans  la  grande  famille  humaine  ;  il  est  loin 
d'être  stupide  et  lourd  ;  ses  sensations  sont  vives,  mais  de 
peu  de  durée  ;  ses  émotions  facilement  surexcitées  passent 
rapidement.  Il  peut  aimer  vivement ,  mais  il  hait  de  tout 
cœur  ;  il  sait  se  commander  à  lui-même ,  et  jamais  l'on  ne 
pourra  lire  sur  son  visage  autre  chose  que  l'indifférence  ; 
diplomate  avant  tout ,  il  n'en  viendra  jamais  à  son  but  sans 
user  de  détours. 

Comme  tous  les  sauvages  de  la  Mélanésie ,  les  Néo-Calédo- 
niens  sont  vaniteux ,  fourbes ,  superstitieux  et  menteurs  , 
vindicatifs  et  cruels;  la  force  brutale  est  pour  eux  la  suprême 
loi,  et  on  les  voit  sacrifier  de  gaîté  de  cœur  un  étranger,  une 
femme,  un  enfant.  Naturellement  paresseux  et  insouciants, 
leur  plus  grand  plaisir  est  le  repos  ;  vient  ensuite  la  pipe 
qu'ils  ont  continuellement  à  la  bouche  tant  que  dure  la  pro- 
vision de  tabac.  Ils  portent  la  dissimulation  au  suprême 
degré,  et  leur  amour  de  la  vengeance  n'a  pas  de  limite.  S'ils 
se  trouvent  trop  faibles  pour  se  venger  sur  le  moment ,  ils 
renferment  en  eux  leur  colère  et  ne  paraissent  même  pas 
ressentir  l'outrage;  mais  si  une  occasion  favorable  se  pré- 
sente ,  même  après  plusieurs  années ,  ils  s'empressent  de  la 
saisir ,  et  leur  vengeance  est  d'autant  plus  terrible  qu'elle 
s'est  fait  attendre  plus  longtemps. 

Ils  feignent  la  sympathie  avec  une  habileté  consommée  ; 
aussi  l'on  ne  peut  trop  se  méfier  de  leurs  caresses,  de  leurs 
protestations  d'amitié  ;  lorsque  l'on  a  eu  quelques  difficultés 
avec  eux  ,  ces  protestations  cachent  toujours  des  embûches. 
Toutefois  si  l'on  se  comporte  bien  à  leur  égard,  si  on  leur 
a  rendu  des  services,  ils  agissent  loyalement,  et  une  fois  leur 
parole  engagée,  leur  loyauté  est  forte  et  durable. 

Quant  à  les  croire  incapables  d'attachement,  de  reconnais- 
sance ou  de  tout  sentiment  généreux ,  ce  serait  peut-être 
aller  trop  loin  ;  depuis  l'occupation,  beaucoup  ont  fait  preuve 


—   206  — 

d'un  véritable  dévouement  ;  mais  cependant  disons  qu'en 
général  l'intérêt  personnel  et  la  peur  paraissent  être  les  seuls 
mobiles  de  leurs  actions  ;  pour  eux ,  l'indulgence  et  la  bonté 
seront  de  la  faiblesse ,  ils  abuseront  de  votre  facilité  et  en 
arriveront  avec  vous  à  des  extrémités  souvent  terribles.  Mais 
si  vous  savez  vous  faire  craindre  tout  en  étant  juste  avec 
eux,  vous  aurez  alors  beaucoup  d'amis  ;  l'on  vous  respectera, 
l'on  vous  fera  des  cadeaux ,  et  ils  vous  diront  naïvement  : 
«  Nous  vous  donnons  ceci ,  car  avec  vous  nous  avons  beau- 
coup peur  dans  le  ventre.   » 

Le  commandant  du  poste  de  Balad  se  plaignait  un  jour 
devant  le  chef  de  la  tribu  de  Puma  de  l'insolence  des  habi- 
tants de  Bondé,  à  quoi  celui-ci  répondit  :  «  Tu  veux  être  avec 
nous  bon  comme  un  père,  cela  est  mauvais,  nous  ne  sommes 
bons  que  quand  nous  avons  peur.  Tue,  et  les  gens  de  Bondé 
ne  Siéront  plus  insolents,   » 

Bien  différent  du  nègre  africain,  le  Calédonien  a  conscience 
de  sa  liberté,  de  son  indépendance  ;  son  domaine  est  partout  ; 
vouloir  le  soumettre  à  un  système  d'esclavage  serait  peine 
perdue  :  les  menaces,  les  châtiments,  rien  ne  pourra  agir  sur 
son  esprit.  Il  est  paresseux ,  mais  il  est  sobre  ;  à  quoi  bon 
travailler  ?  la  mer  ne  fournit-elle  point  le  poisson  ,  les  co- 
quillages en  quantité?  les  bananes,  les  cannes  à  sucre,  le 
cocotier  croissent  en  abondance  et  exigent  peu  de  travail ,  et 
d'ailleurs  les  femmes  ne  sont-elles  pas  là  ?  à  elles  incombent 
les  durs  travaux  et  le  soin  de  fournir  à  la  table  du  maître. 

Le  Calédonien  travaillera  trois  mois ,  six  mois  même  ; 
mais  au  bout  de  ce  temps  ses  besoins  de  liberté  le  re- 
prennent ;  il  secoue  la  poussière  de  ses  pieds  au  seuil  du 
maître  qui  l'emploie,  le  paye  et  le  nourrit;  il  retourne 
dans  sa  tribu  et  y  reprend  toutes  ses  habitudes ,  sans  jeter  un 
regard  de  regret  en  arrière.  Est-ce  à  dire  que  nous  devions 
désespérer  d'amener  ce  peuple  à  une  situation  meilleure? 


-    207  — 

Non  ;  le  Néo-Calédonien  est  trop  inlelligent  pour  ne  pas 
comprendre  les  bienfaits  de  la  civilisation  ;  il  sait  déjà  en 
apprécier  les  conséquences ,  et  si  nous  n'avons  pu  jusqu'à 
ce  jour  obtenir  de  lui  l'abandon  de  certaines  coutumes ,  les 
causes  auxquelles  on  doit  ce  résultat  négatif  tiennent  à  divers 
faits. 

Il  est  nécessaire  pour  l'avenir  de  notre  colonie ,  et  aussi 
dans  un  but  d'humanité ,  de  rallier  à  nous  cette  population 
que  des  tentatives  mal  dirigées  déciment  de  plus  en  plus  ;  la 
tâche  sera  difficile,  il  est  viai,  mais  elle  n'est  point  impos- 
sible. On  \  parviendra  surtout  en  traitant  le  naturel  avec 
bonté,  tout  en  conservant  à  son  égard  une  juste  sévérité,  eu 
le  faisant  progressivement  participer  à  nos  travaux,  en  le 
retenant  par  des  salaires,  et  en  obtenant  surtout  des  chefs 
que  ces  rétributions  ne  lui  soient  pas  enlevées.  Le  jour  où 
l'on  viendrait  à  créer  des  centres  d'agriculture,  il  faudrait 
y  attacher  un  certain  nombre  d'indigènes  choisis  surtout 
parmi  les  jeunes  gens  ;  ils  prendraient  alors  une  idée  de  nos 
cultures ,  ils  verraient  les  avantages  que  produit  l'élève  du 
bétail,  ils  chercheraient  à  en  élever  eux-mêmes,  et  bientôt 
l'on  verrait  disparaître  sans  retour  l'anthropophagie ,  cette 
plaie  des  sociétés  à  l'état  naturel. 

Tel  j'ai  vu  le  Néo-Calédonien,  tel  je  le  représente  ici; 
certes  je  ne  prétends  point  faire  de  lui  un  Adonis  ,  tant  s'en 
faut  !  il  y  en  a  de  laids ,  de  très-laids  même,  et  beaucoup  ; 
mais ,  pris  en  général ,  il  constitue  une  belle  race  où  l'on 
rencontre  des  types,  surtout  parmi  les  jeunes  hommes  , 
presque  aussi  beaux ,  moins  la  couleur,  que  ceux  de  Taïti 
et  de  Noukahiva. 

Que  ne  puis-je  faire  un  portrait  semblable  de  la  femme  ! 
:Malgré  la  meilleure  volonté,  il  faut  rendre  justice  à  la  réalité. 
Les  femmes  en  général  sont  laides  et,  à  première  vue, 
n'inspirent  que  le  dégoût  ;  et  cependant  leur  laideur  est  loin 


—  208  — 

d'approcher  de  celle  des  Australiennes.  Leurs  formes  sont 
outrées  et  par  conséquent  disgracieuses  ;  ne  connaissant  que 
le  côté  matériel  de  la  vie ,  elles  n'ont  aucune  des  qualités  de 
la  femme  civilisée ,  et  semblent  maintenant  encore  être  ce 
qu'Eve  était  lorsqu'elle  sortit  des  mains  du  Créateur.  Elles 
ont  la  tète  petite,  les  épaules  larges,  le  cou  court,  la  poitrine 
développée  ;  les  seins  affectent  une  disposition  pyriforme  dé- 
veloppée outre  mesure  ;  le  mamelon  est  assez  volumineux  ; 
une  seule  grossesse  et  un  allaitement  trop  prolongé  suffisent 
pour  les  flétrir ,  les  rendre  pendants  et  leur  donner  un 
énorme  volume.  De  taille  moyenne,  elles  dépassent  rarement 
1™60.  Solidement  construites,  leurs  forces  augmentent  en- 
core par  les  rudes  travaux  auxquels  elles  se  livrent  et  qui 
retombent  entièrement  sur  elles.  Lorsque  la  vieillesse  arrive, 
et  elle  vient  rapidement,  des  rides  nombreuses  sillonnent  en 
tous  sens  leur  peau  ;  les  seins  se  flétrissent  et  ressemblent  à 
des  choses  sans  nom  ;  et  leurs  traits  hideux  rappellent  en 
quelque  sorte  ceux  d'un  orang-outang,  auquel  on  ne  peut 
s'empêcher  de  les  comparer.  Cependant  elles  ont,  comme  les 
hommes,  la  taille  bien  prise,  surtout  pendant  la  jeunesse; 
leurs  traits  à  cet  âge  ,  sans  être  beaux  ,  n'ont  rien  de  désa- 
gréable ,  quoiqu'ils  soient  loin  de  ressembler  à  ceux  des 
femmes  des  Loyalty,  qui  ont  quelques  gouttes  de  sang  poly- 
nésien dans  les  veines  ;  leurs  grands  yeux  suffiraient  d'ailleurs 
à  leur  donner  un  certain  attrait.  Lorsqu'elles  vivent  dans  un 
meilleur  milieu ,  comme  celles  que  prennent  certains  colons , 
elles  conservent  plus  longtemps  les  privilèges  de  leur  beauté , 
relative  bien  entendu.  Non  soumises  à  l'arbitraire  du  sau- 
vage ,  elles  prennent  des  habitudes  de  propreté ,  de  luxe 
même  ,  qui  montrent  que  le  jour  de  leur  émancipation  ap- 
proche. 

Il  est  un  fait  indubitable,  c'est  que  les  Néo-Calédoniens 
sont  aptes  à  la  civilisation;  mais,  il  faut  en  convenir,  la 


—  209  — 
civilisation  par  les  missions  a  pour  eux  de  funestes  résultats  ; 
dans  toutes  les  tribus,  en  effet,  où  elle  s'est  le  plus  déve- 
loppée et  où  se  sont  établis  des  missionnaires ,  la  population 
a  diminué  d'une  manière  sensible ,  soit  que  les  changements 
d'habitudes  en  aient  détruit  beaucoup ,  soit  que ,  par  un  exil 
volontaire ,  les  naturels  se  soient  éloignés  des  lieux  de  leur 
naissance.  A  Wagap,  pour  citer  un  exemple,  lors  de  l'arrivée 
des  robes  noires,  l'on  comptait  une  population  de  Zi.OOO 
individus  environ  ;  aujourd'hui  c'est  à  peine  si  600  répon- 
dent à  l'appel  ;  à  Poebo,  il  en  a  été  de  même;  à  Balad,  il 
n'y  a  plus  personne  ;  enfin,  à  l'île  des  Pins,  dont  les  guerriers 
étaient  renommés ,  et  où  l'on  comptait  un  nombre  consi- 
dérable d'habitants ,  600  à  peu  près  existent  encore. 

A  considérer  ces  effets  désastreux  comme  une  voie  à  la 
colonisation  et  à  l'occupation  complète  du  territoire  par  la  race 
blanche,  certes  cette  prétendue  civilisation  rend  des  services 
inappréciables.  Elle  n'a,  en  effet,  comme  on  l'entend  actuel- 
lement, que  de  fatals  résultats  ;  car  l'on  veut  la  mener  trop 
vite  et  lui  faire  produire  des  fruits  que  le  temps  seul  peut 
faire  naître. 

Citons  ici  les  appréciations  d'un  savant  qui  a  laissé  non- 
seulement  des  travaux  recommandables,  mais,  ce  qui  vaut 
mieux  encore,  la  réputation  d'un  homme  de  bien  :  a  La  civi- 
lisation, dit  M.  Gratiolet,  ne  pénètre  pas  chez  eux  d'une  ma- 
nière normale.  On  cherche  à  civiliser  tout  d'abord  les 
adultes;  on  les  soumet  tout  d'un  coup  à  des  mœurs,  à  des 
usages,  à  un  genre  de  vie  entièrement  nouveaux  ;  ils  s'y 
prêtent,  mais  l'ennui  les  gagne,  parce  qu'ils  n'ont  pas  été 
élevés  pour  cela.  C'est  par  les  enfants  qu'il  faudrait  commen- 
cer; c'est  dans  les  jeunes  générations  qu'il  faudrait  répandre 
les  germes  de  la  civilisation;  on  a  fait  le  contraire  jusqu'ici, 
et  il  ne  faut  pas  trop  s'étonner  des  conséquences  de  ces  ten- 
tatives mal  dirigées.  » 

U 


—  210  — 

Et,  d'ailleurs,  à  quoi  bon  tous  ces  essais  de  régénération  ? 
Pourquoi  ce  grand  étalage  de  pleurs  et  de  gémissements  sur 
la  destinée  de  races  qui  doivent  fatalement  disparaître  et 
faire  place  à  une  race  unique  et  plus  parfaite?  Qui  ne  voit  un 
effet  providentiel  dans  celle  manière  dont  la  race  blanche  se 
répand  par  le  monde  et  s'y  établit  en  race  dominatrice? 
Laissons  paisiblement  s'éteindre  ces  peuples  qui  lui  sont  infé- 
rieurs; adoucissons  autant  que  possible  le  son  qui  les  me- 
nace ;  mais,  par  une  prétendue  civilisation  ,  n'allons  pas  leur 
créer  de  nouveaux  el  inutiles  besoins,  et  ne  nous  apitoyons 
pas  sur  leur  sort,  si  la  somme  des  félicités  humaines  doit 
s'accroître  de  leur  disparition.  C'est  tenter  l'œuvre  de  Dieu 
qui  a  créé  les  hommes  inégaux  sous  le  rapport  de  l'intelli- 
gence ;  maintenons-la  selon  nos  forces,  mais  n'essayons  pas 
de  la  transformer  ;  nous  remplirons  mieux  ainsi  les  vues  de 
Celui  qui  n'a  pas  daigné  leur  donner  une  conscience  capable 
de  le  comprendre,  et  qui,  s'il  l'eût  jugé  à  propoSp  les  eût 
créés  perfectibles  par  eux-mêmes.  Ces  races  diverses  végé- 
teront jusqu'à  ce  que  l'homme  blanc  ait  une  descendance 
assez  nombreuse  et  assez  puissante  pour  couvrir  le  monde. 

Déjà,  les  temps  sont  venus  où  cette  grande  loi  s'accom- 
plit :  de  jour  en  jour,  notre  globe  se  refroidit,  et  le  moment 
n'est  pas  éloigné  ,  que  les  débris  décimés  de  ces  races ,  nées 
pour  des  climats  où  règne  une  éternelle  chaleur,  se  fondront 
comme  des  glaces  se  fondent  aux  rayons  d'un  chaud  soleil. 

Sont  proposés  comme  membres  de  la  Société  Linnéenne  î 
MM.  Bougarel ,  ingénieur  en  chef  des  ponls-el-chaussées  à 
Caen ,  présenté  par  MM.  Berjot  et  Morière  ;  de  Loriol, 
géologue,  à  Fronlcnex,  près  Genève  (Suisse),  présenté  par 
MM.  de  Caumont  et  Morière,  et  le  docteur  Labordette,  de 
Lisieux,  présenté  par  MM.  le  docteur  Bourienne  et  Morière. 

A  9  heures  1/2,  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  12  AVRIL  1869. 

Présidence  de  II.  le  docteur  FAUCOIV-DUQUESIVAY. 

A  7  heures  1/2,  la  séance  est  ouverte.  Le  procès-verbal 
(le  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

M.  le  docteur  Léon  Liégard  revient  de  nouveau  sur  les 
considérations  qu'il  a  fait  valoir  à  la  dernière  séance  pour 
que  la  composition  du  Bureau  ne  fût  renouvelée  qu'à  la  fin  de 
l'année  académique. 

Il  est  donné  connaissance  de  la  correspondance  : 

1°  D'une  lettre  dn  président  de  la  Société  ,  M.  Raulin , 
qui  est  actuellement  à  Alais  (Gard) ,  mais  qui  conserve 
l'espoir  de  se  retrouver  avec  ses  collègues  au  moment  de 
l'excursion  annuelle, 

2°  D'une  lettre  de  M.  Bertol  qui  fait  valoir  auprès  de  la 
Compagnie  les  raisons  qui  lui  paraissent  militer  en  faveur 
d'Alençon,  pour  lieu  d'excursion  de  la  Société  ,  en  1869.  Il 
donne,  dans  cette  lettre  ,  sur  l'herborisation  qu'il  fit  avec 
i^L  Goulard,  au  Marais-Vernier,  à  la  suite  de  la  réunion  du 
Havre,  et  sur  les  plantes  récoltées  dans  cette  localité  intéres- 
sante, des  détails  qui  trouveront  leur  place  dans  le  procès- 
verbal  de  l'excursion  de  la  Société,  en  1868.  M.  Bertot  pro- 
pose de  choisir  le  Marais-Vernier  commeMeu  d'exploralion, 
lorsque  le  déparlement  de  l'Eure  devra  être  de  nouveau  visité. 

3°  D'une  lettre  de  M.  Letellier,  d'Alençon ,  qui  se  met  à 
la  disposition  de  la  Société  pour  lui  servir  de  guide  dans  son 
excursion  aux  environs  d'Alençon  ,  dont  il  a  si  bien  étudié 
les  localités  botaniques  et  géologiques. 


—  212  ~ 

h°  D'une  lettre  de  M.  René  Lenormand ,  dans  laquelle  le 
savant  botaniste  de  Vire  s'exprime  ainsi  : 

{(  S'il  m'est  permis  d'exprimer  mon  opinion  sur  le  lieu  qui 
«  sera  choisi  pour  l'excursion  de  cette  année,  il  me  semble 
((  que  le  Cotenlin  doit  obtenir  la  préférence.  Mais  la  ville  de 
«  Valognes  ne  vaudrait-elle  pas  mieux  que  Carentan  ,  pour 
«  le  lieu  de  réunion  ?  Outre  que  l'excellent  docteur  Lebel 
«  vous  ferait  recueillir  les  meilleures  espèces  qui  croissent  dans 
«  les  environs,  vous  seriez,  d'un  côté,  à  proximité  de  Barfleur 
«  et  de  St-Vaast-la-Hougue,  où  croissent  les  phanérogames 
«  les  plus  rares  de  la  Manche  (  Linaria  arenaria,  Rapliamis 
«  maritimus,  Frankœnia  lœvis ,  Silène  mariiima  ,  Silène 
«  cretica,  Sagina  maritima,  Lepigonwn  rupesire ,  Suœada 
«  fruticosa,  etc.),  et  de  l'autre,  des  dunes  de  Carteret  et  de 
u  ses  falaises  escarpées  qui  produisent  aussi  une  végétation 
«  si  remarquable.  Les  amateurs  de  cryptogames  pourraient 
«  encore  explorer  avec  fruit  le  peu  de  vestiges  qui  restent 
«  de  la  forêt  stictifère  de  Bricquebec,  et  les  thalassiophytcs 
((  ne  manqueraient  pas  non  plus  aux  naturalistes  qui  vou- 
((  draient  les  rechercher.  Carentan  pourrait-il  présenter 
(c  d'aussi  grands  avantages? 

«  Mon  âge  et  mes  habitudes  ne  me  permettront  plus  de 
«  prendre  part  à  ces  fêtes  de  famille;  j'y  assisterai  du  moins 
«  par  la  pensée  et  le  compte  qui  sera  rendu  de  cette  excur- 
ci  sion  me  fera  prendre  part  aux  jouissances  que  vous  aurez 
«  éprouvées,  presque  autant  que  si  je  les  avais  ressenties  moi- 
((  même.  » 

5"  D'une  lettre  de  M.  Renou,  qui  prie  le  Secrétaire  de 
lui  donner  quelques  détails  sur  les  publications  de  la  Société 
qu'il  n'a  pas  reçues  depuis  longtemps ,  et  qu'il  tient  à  pos- 
séder complètement.  Reçu  membre  de  la  Société  Linnéenne 
en  1823,  M.  Renou  est  aujourd'hui  l'un  des  survivants  des 
membres  fondateurs  ;  il  demande  à  M.  Morière  de  le  rappeler 


—  213  — 

au  souvenir  de  ses  collègues,  dont  il  a  toujours  conservé  la 
mémoire,  et  qui  ont  aussi  gardé  de  lui  le  meilleur  sou- 
venir. 

6°  D'une  lettre  de  M.  le  docteur  Prévost,  qui  se  met, 
comme  M.  Lelellier,  à  la  disposition  de  ses  collègues  pour 
les  piloter  aux  environs  d'Alençon ,  si  cette  ville  est  choisie 
par  la  Société  pour  lieu  d'excursion,  en  1869. 

7°  D'une  lettre  de  M.  Lacaille,  de  Bolbec,  qui,  botaniste 
distingué  et  déjà  membre  de  plusieurs  Sociétés  savantes  , 
sollicite  l'honneur  d'appartenir  à  la  Société  Linnéenne. 

M.  Eugène  Deslongchamps  donne  des  expUcations  sur  le 
retard  qui  a  été  apporté  aux  publications  de  la  Société 
Linnéenne  ,  et  il  remet  aux  Membres  présents  le  Bulletin  de 
1866  qui  vient  de  paraître. 

On  vote  sur  les  présentations  qui  ont  été  faites  dans  la 
dernière  séance.  Sont  admis  à  l'unanimité  :  MM.  Bougarel , 
ingénieur  en  chef  des  ponts-et-chaussées  ,  à  Caen  ,  comme 
membre  résidant;  de  Loriol  ,  géologue,  à  Frontenex,  près 
Genève,  et  le  docteur  de  Labordette  ,  de  Lisieux ,  comme 
membres  correspondants. 

31.  RIorière  donne  lecture  d'un  mémoire  de  M.  le  docteur 
Godey  :  Quelques  observations  sur  Les  Lichens  de  la  Basse- 
Normandie.  La  Société,  sur  la  proposition  de  la  Commission 
d'impression  ,  décide  que  ce  travail  prendra  place  dans  son 
Bulletin  de  1869. 

M.  le  docteur  Léon  Liégard  montre  à  la  Société  un  très- 
beau  groupe  de  Serpules,  qui  est  placé  sur  une  valve  de 
YOstrea  edidis  ;  ces  agglomérations  ne  sont  pas  rares  sur 
notre  côte. 

Le  même  membre  fait  à  la  Société  la  communication  sui- 
vante : 


2\k 


IMESSIEUr.S  , 

Je  crois  devoir  vous  communiquer  un  fait  si  extraordi- 
naire de  parasitisme  qu'il  n'est  pas  probable  qu'il  ait  jamais 
été  observé,  et  qu'actuellement  encore  il  n'est  pas  certain 
qu'il  existe  autrement  qu'à  l'état  d'hypothèse,  son  existence 
étant  des  plus  problématiques.  Cependant,  malgré  l'obscurité 
dont  ma  communication  sera  nécessairement  enveloppée  , 
elle  offre  dès  à  présent  un  objet  d'étude  assez  important , 
pour  que  j'aie  cru  devoir  vous  la  faiie  aujourd'hui,  espérant 
m'éclairer  moi-même  de  vos  lumières  spéciales,  pour  arriver 
à  élucider  l'affection  singulière  dont  je  vais  avoir  l'honneur 
de  vous  entretenir. 

Un  malade,  placé  dans  les  conditions  les  plus  favorables 
pour  nous  aider  dans  notre  observation ,  parce  qu'il  s'est 
occupé  de  sciences  physiques  pendant  toute  sa  vie,  et  qu'il 
connaît  toute  la  précision  méticuleuse  qu'il  faut  apporter 
dans  la  constatation  scientifique  d'un  fait,  éprouve  depuis  six 
mois  des  douleurs  vives  dans  la  vessie  et  le  trajet  du  canal 
de  l'urètre  ;  le  point  le  plus  habituellement  douloureux  est 
l'orifice  de  ce  canal  au  col  de  la  vessie  ;  chez  lui ,  le  besoin 
d'uriner  est  presque  incessant  ;  l'excrétion  de  l'urine  est 
toujours  pénible,  mais  elle  est  complète. — La  prostate  paraît 
plus  volumineuse  qu'à  l'état  normal.  L'apphcation  de  la 
sonde  se  fait  assez  facilement;  dans  la  portion  prostatique  du 
canal,  l'instrument  se  trouve  serré  et  cause  de  la  douleur; 
mais  arrivé  dans  la  vessie,  il  ne  trouve  aucun  corps  étranger 
appréciable,  contre  lequel  il  vienne  heurter ,  de  manière  à 
donner  la  sensation  d'un  choc  avec  un  corps  de  consistance 
pierreuse. — Pendant  un  certain  temps  ,  je  pensai  que  l'en- 
gorgement de  la  prostate  existait  seul  et  qu'il  fallait  se 
borner  à  combattre  cette  lésion  ;  mais  les  moyens  employés 


—  215  — 
produisant  peu  de  soulagement ,  j'eus  l'idée  que  peut-être 
un  corps  étranger  d'un  petit  volume ,  fuyant  devant  la  sonde 
au  moment  qu'elle  pénétrait  dans  la  vessie,  pouvait  bien 
être  la  cause  de  l'irritation  persistante  du  bas  fond  de  cet 
organe.  J'eus  alors  recours  aux  eaux  minérales  de  Vais 
(gazeuses-bicarbonatées-ferrugineuses).  Après  quelques  jours 
d'usage  de  ces  eaux,  les  urines  ,  qui  jusqu'alors  n'avaient 
rien  présenté  de  particulier,  se  chargèrent  de  corpuscules  de 
nature  diverse  ,  qui  disparurent  chaque  fois  que  les  eaux 
cessèrent  d'être  administrées  et  reparurent  aussitôt  qu'elles 
furent  reprises.  Ces  corpuscules  sont  d'une  densité  spécifique 
égale  à  celle  de  l'urine,  dans  laquelle  ils  flottent  librement  ; 
on  les  recueille  par  fdtration.  (Depuis  la  dernière  séance ,  h 
est  arrivé  une  fois  que  l'émission  a  donné  des  gravois  d'acide 
urique,  qui  se  sont  déposés  aussitôt  au  fond  du  vase).  Cette 
densité  peut  leur  appartenir  en  propre,  ou  leur  être  donnée 
par  des  matières  étrangères  muqueuses  ou  épithéliales  qui 
les  enveloppent  en  tout  ou  partie.  Au  microscope  (grossisse- 
ment de  8  à  10  diamètres) ,  on  reconnaît  facilement  des 
lamelles  déformées  d' epithelium ,  puis  une  matière  brune , 
souvent  amorphe,  mais  simulant  fréquemment  des  débris 
d'animaux  articulés.  J'ai  cru  remarquer  plusieurs  fois  des 
débris  de  membres  assez  semblables  à  des  pattes  d'araignées  ; 
un  autre  fragment  strié  en  travers  ressemblait  assez  à  une 
portion  de  trompe  de  lépidoptère.  Il  peut  se  faire  qu'il  y  ait 
doute  sur  la  nature  de  ces  dernières  productions  ;  mais  un 
point  sur  lequel  je  ne  pense  pas  qu'il  puisse  y  avoir  d'hésitation 
est  celui-ci  :  dans  les  matières  filtrées  on  aperçoit  des  cor- 
puscules arrondis,  un  peu  ovoïdes,  qui  doivent  être  des  ovules. 
Le  jour  de  l'émission  des  urines,  on  ne  constate  habituellement 
rien  de  plus  ;  mais  si  l'on  conserve  avec  soin  pendant  plusieurs 
jours  les  fdtres  qui  ont  servi  h  recueillir  les  corpuscules ,  en 
les  tenant  enveloppés  de  manière  que  rien  d'étranger  ne 


—  216  — 

puisse  se  surajouter,  on  voit  paraître  de  petits  animaux  doués 
de  mouvements  rapides  ,  ils  sont  assez  nombreux  ;  leur 
forme  que  je  n'avais  d'abord  pas  pu  déterminer  ,  parce  que 
j'avais  été  dérangé  dans  mon  examen,  n'appartient  certaine- 
ment pas  à  celles  que  l'on  attribue  aux  protozoaires  ;  ils 
paraissent  avoir  un  céphalothorax  distinct  et  un  abdomen  ;  le 
premier  est  d'un  blanc  grisâtre,  le  second  d'un  blanc  mat  ; 
leurs  pattes  sont  au  nombre  de  huit  ;  la  hanche  est  volumi- 
neuse et  comme  globuleuse,  les  autres  divisions  sont  presque 
fdiformes.  Je  pense  que  ces  petits  animaux  sont  des  arach- 
nides très-voisins  des  acarides,  dont  ils  rappellent  assez 
exactement  l'aspect  et  les  formes;  j'ai  assez  l'habitude  de 
voir  au  microscope  l'acarus  de  la  gale ,  pour  pouvoir  com- 
parer le  volume  de  cet  être  bien  connu  à  celui  de  nos  nou- 
veau-venus ;  ces  derniers  sont  plus  de  deux  fois  aussi 
gros  que  l'acare  humain.  La  grande  question  est  maintenant 
de  savoir  si  ces  animaux  ,  qui  paraissent  nés  en  dehors  de  la 
vessie  de  notre  malade,  ont  des  parents  logés  dans  cet  organe, 
et  si  ces  parents  n'ont  pas  à  l'état  adulte  un  développement 
et  peut-être  une  configuration  différente  de  ce  que  nous 
observons  chez  ceux  que  nous  pouvons  examiner  an  milieu 
des  fragments  que  nous  continuons ,  du  reste ,  à  recueilUr 
exactement ,  pour  tâcher  d'arriver  à  une  conclusion  vraiment 
scientifique.  La  possibilité  de  l'existence  d'animaux  d'un 
ordre  assez  élevé ,  dans  un  organe  comme  la  vessie  qui  com- 
munique avec  l'air  extérieur  au  moyen  du  canal  de  l'urètre  , 
ne  peut  être  mise  en  doute  ,  quand  on  veut  bien  se  souvenir 
que  les  œstres  vivent  à  l'état  de  larves  pendant  plusieurs 
mois  dans  l'estomac  des  chevaux,  non-seulement  privés  d'air, 
mais  encore  au  milieu  des  gaz  irrespirables  et  même  délé- 
tères qui  se  produisent  dans  l'acte  de  la  digestion  ;  baignés 
dans  des  liquides  corrosifs  et  constamment  soumis  à  leur 
action  digestive,  c'est-à-dire  destructive  et  dissolvante. 


—  217  — 

Une  discussion  s'engage  entre  MM.  Fauvel  et  Liégard, 
relativement  à  cette  note.  —  31.  Fauvel  promet  d'examiner 
avec  soin  les  objets  qui  lui  sont  remis  ;  mais  il  ne  croit  pas, 
dès  à  présent,  qu'ils  contiennent  des  débris  d'insectes. 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  travail  suivant  : 

ÉNUMÉRATION 

DES 

CHAMPIGNONS  RÉCOLTÉS  PAR  M.  T.  HUSNOT 

AUX  ANTILLES  FRANÇAISES  EN  1868, 
Par  M.  ROUSSEL. 


Les  champignons  que  M.  Husnot  a  rapportés  de  son 
voyage  aux  Antilles  sont  presque  tous  des  espèces  propres 
aux  régions  équatoriales.  Il  en  est  peu  qui  croissent  jusque 
dans  l'Amérique  du  Nord  et  en  Europe.  Leur  tissu  est  dur, 
coriace,  quelquefois  ligneux ,  et  beaucoup  d'entre  eux  sont 
vivaces.  Le  genre  Polyporus  est  le  plus  nombreux  de  la 
collection  'et  le  plus  varié  dans  ses  formes,  ce  qui  rend  la 
détermination  des  espèces  souvent  très-difficile.  On  y  trouve 
le  genre  Cora ,  dont  l'organisation  a  été  le  sujet  d'interpré- 
tations bien  diverses  de  la  part  des  auteurs.  Swartz ,  Pries , 
Berkeley  l'ont  rapporté  à  la  classe  des  champignons;  Montagne, 
à  la  petite  famille  des  Byssacées  ;  Kulzig ,  aux  Algues;  et 
M.  Nylander,  dans  ses  derniers  travaux,  aux  Lécanorées,  puis 
aux  Pyrénocarpées.  Jusqu'alors  on  n'avait  pas  vu  l'appareil 
de  la  fructification  que  le  savant  lichénographe  a  décrit  comme 


—  218  — 
consistant  en  un  Perithecium  subsphœroidetim  intègre  ni- 
grum ,  etc.  Sous  ce  rapport  les  échantillons  de  la  collection 
sont  malheureusement  stériles. 

Cette  collection  ,  quoique  peu  nombreuse ,  vient  ajouter  à 
l'intérêt  qu'inspirent  les  travaux  de  Schweinitz  ,  Fries ,  Ber- 
keley, Montagne,  Leveillé,  Curtis ,  Ravenel,  Le  Comte,  etc. , 
sur  la  distribution  géographique  des  champignons  dans  la 
zone  équatoriale  de  l'Amérique,  où  ces  végétaux  trouvent  les 
conditions  de  chaleur  et  d'humidité  les  plus  favorables  h  leur 
développement,  et  contribue  ainsi  aux  progrès  incessants  de  la 

science. 

Roussel. 

Je  n'ajouterai  qu'un  mot  à  cette  note  du  D""  Roussel  qui  a 
bien  voulu  se  charger  de  l'étude  de  ces  plantes  et  d'en  publier 
l'énumération»  Il  ne  faudrait  pas ,  d'après  le  petit  nombre 
d'espèces  dont  se  compose  cette  collection,  conclure  que  nos 
colonies  des  Antilles  sont  très-pauvres  en  champignons.  Je 
me  suis  peu  occupé  de  la  recherche  de  ces  végétaux  ,  et  je 
n'ai  récolté  que  les  espèces  faciles  à  conserver. 

Mes  collections  de  fougères,  de  mousses,  d' hépatiques  el  àe 
lichens ,  peuvent  donner  une  idée  assez  exacte  de  la  flore  de 
ces  régions  ,  mais  il  n'en  est  pas  de  même  pour  les  algues  et 
les  champignons  dont  j'ai  rapporté  des  collections  trop  in- 
complètes. 

T.  HUSNOT. 


I.  H:YMENOId:YCETES. 
S.  I.    AGARICINI. 

1.  Lentinus  grinitus  Fries  Epier.,  p.  389,  n"  11. 
Berk.  Lin.  Trans. ,  1846,  XX,  p.  109,  lab.  IX,  f.  1. 


—  219  — 

Leveil. ,  Champ,  exot. ,  p.  175,  n"  26  (an,  se.  nat.,  oct.  18^^, 
p.  175).  —  Agaricus  crinitus  Linn.  Spec. ,  p.  16/;^.  — Coll. 
Husnot ,  n°  589. 

Hab.  Ad  ligna  putrida  in  sylvis. — Morne  de  la  Découverle  ; 
morne  Goyavier  (G uad.).  Pitons  du  Carbet  (Mari.).  —  Alt. 
500-800". 

2.  Lentinus  stuppeus  Klolzch.  Fries  Epier.,  p.  388, 
n°  7.  —  Species  minor.  mise.  Praeced.  —  Coll.  Husn. , 
n°  589  bis. 

Hab.  Ad  ligna  in  sylvis. 

3.  Lentinus  striatulus  Léveil.  ,  Ciiamp.  du  Muséum  , 
p.  120,  ir  25  (an.  se.  nat.,  fév.  18^6).  —Coll.  Husn., 
n°  590. 

Hab.  Ad  truncos  arborum.  — Vallée  St-Louis  (Guad.).  — 
Alt.  700">. 

II.  Painus  conchatus  Fries  Epier.  ,  p.  398 ,  n°  5.  — 
Agaricus  conehatus  Fr.  Obs.  II,  p.  22U.  S.  M.  I,  p.  181.  — 
Schwein.  Syn.  Fung.  Araér.  sept.,  p.  148,  n°  145.  — Bull. 
Champ.,  tab.  298,  517.  F.  O.  P.  — Coll.  Husnot,  n"  591. 

Hab.  Ad  truneos  putridos.  —  Morne  de  la  Découverle 
(Guad.).— Alt.  900"^. 

5.  Xerotus  Berterii  Montag.  FI.  J.  Fernaucl.,  n°  11 
(ann.  se.  nat.,  1835).  —  FI.  Chilcna,  VII,  p.  353.  —  Fries 
Epier,  (holoxerus),  p.  402,  n"  7.  —  Coll.  Husn,,  n°  587. 

Hab.  Ad  truneos.  --  Morne  de  la  Découverte  (Guad.). 
Montagne  Pelée  (Mart.).  —  Alt.  600-850"'. 

6.  Xeiîotus  discolor  Montag.  FI.  Chilena,  VII,  p.  353. 
Lam.  7,  fig.  3.  —  Syllog.,  p.  151,  n°  473.  Fries  Epier, 
(sect.  hypoxerus),  p,  400.  —  Coll.  Husnot,  n"  584. 

Hab.  Ad  truneos.  —Le  Matouba  (Guad.).  —Alt.  700'". 


—  220   - 

7.  Lenzites  repanda  Pries  Epier. ,  p.  /iOû  ,  n»  5.  — 
Daedalea  repanda  Pers.  in  Freyc.  Voy.  p.  169.  —  Montag. 
hist.  nat.  Cuba  PI.  Cell.,  p.  382,  tab.  \U  ,  f.  6.  Crypt. 
Guyan.,  p.  97,  n°  332.  —  Coll.  Husnot,  n°  610. 

Hab.  Ad  truncos  arborum  in  sylvis.  —  Morne  Goyavier 
(Guad.).  Alt.  gOO". 

s.  II.  POLYPOREI. 

1.  POLYPORUS  (mesopus)  Tricholoma  MoHlag,  hist.  nat. 
Cuba.  Plant.  Ce!!.,  p.  411,  pi.  17,  t.  I.  —Crypt.  Guyan., 
p.  98,  n°  336.— Fries  Epier.,  p.  431,  n°  15.— Coll.  Husn., 
n'  588. 

Hab.  Ad  ramos  putrides.  —  Morne  de  la  Découverte 
(Guad.).  — Alt.  800"". 

2.  Polyporus  (merisma)  Sulfureus  Pries ,  S.  M.  I , 
p.  357.  —Epier.,  p.  U5Q ,  n°  84.  — Bull.  Champ.,  p.  347, 
pi.  429.  —  Grevil.  Scot.  Crypt.  II,  tab.  113.  Var.  Pileo 
luberculoso.  —  Coll.  Husnot,  n°  609. 

Hab.  Ad  truncos  in  sylvis.  — Porêt  de  Choisy  (Guad.). — 
Alt.  400"". 

3.  Polyporus  (Apus-Fomentarius)  multiplicatus  Mon- 
tag. Crypt.  Guyan.,  p.  102,  n"  357.  —  Syllog.,  p.  156.  — 
Coll.  Husnot,  n°  608. 

ffab.  Ad  truncos  arborum.  —  Le  camp  Jacob  (Guad.).  — 

Alt.  eco"". 

4.  Polyporus  (Apus-Lignosus)  Lignosus  Kiotz.  Sch.— 
Pries  Epier.,  p.  471,  n"  185.  —  Coll.  Husnot,  n°  612. 

Hab.  Ad  truncos  arborum.  — Le  camp  Jacob  (Guad.). — 
Alt.  600'°. 

5.  Polyporus  (Apus-Stuposus)  Thelephoroides  Pries 


—  221  — 
Epier.,  p.  ^70,  n"  197.  —  Bolelus  hook  in  Kunth.  Syn.  PI. 
aequiii.  I,  p.  10.  —  Coll.  Flusnot,  n°  598. 

Hab.  Ad  truncos.  —  Le  Matouba  (Guad.).  --  Alt.  700". 

6.  PoLYPORUS  (Apus-Coriaceus)  Pavonius  Fiies  Epier., 
p.  hll,  11°  219.  Boletus  Hook.  in  Kunth.  Syn.  PI.  œquin.  I, 
p.  10.  —  Coll.  Ilusn.,  n°  600. 

Hab.  ad  truncos  emortuos.  —  Forêts  des  Pitons  du  Carbet 
(Mari.).  —  Alt.  SSO"". 

7.  POLYPORUS  ( Apus-Coriageus)  Zonatus  Pries,  S. 
myc.  I ,  p.  368.  —  Eleuch.  I ,  p.  9^.  —  Epier. ,  p.  478  , 
n"  223.  —  Coll.  Husnoi,  n"  593. 

Hab.  Ad  ligna  putrida.  —  Le  Matouba  (Guad.).  --  Alt. 
700"'. 

8.  PoLYPORUS  (Apus-Coriaceus)  Limbatus  Fries  Linnaea, 
V,  p.  519.  Epier.,  p.  479,  n°  227.  — Coll.  Husiiot,  n°  597. 

Hab.  Ad  truncos.  —  Le  Matouba  (Guad.).  —  Ait.  700"". 

9.  POLYPORUS   (A PUS    MEMBRANACEUS)    STRIATUS   FlicS 

Epier.,  p.  480,  n"  234.  —  Boletus  Hook.  in  Kunth.  Syn. 
PI.  asquin.,  I,  p.  11.  —Coll.  Husnot,  n"  607. 

Hab.  Ad  truncos  arborum.  —Le  Camp  Jacob  (Guad.). — 
Alt.  SOO'". 

10.  POLYPORUS  (Resupinatus)  subspadiceus  Fries  Obs., 
II,  p.  263.  —  S.  Myc,  I,  p.  378.  —Eleuch.,  I,  p.  116.— 
Epier.,  p.  482  ,  n"  245.  —  Junior  :  status ,  mollis,  albidus. 
—  Coll.  Husnot,  n»  601. 

Hab.  Ad  ligna.  —  Le  Matouba  (  Guad.  ).  Le  camp  Balala 
(Mart.).  —Alt.  400-700'°. 

S.  IIÎ.   HVDNEI. 

1.  Radulum  orbicCLARe  Fries  Eleuch.,  I,  p.  149.— 


—  222  — 
Epier.,  p.  52^.  —  Grev.  Scot.  Crypt.  V.  Tab.  278.  — Cord. 
Auleit.  Tab.   G.   S.   7/t.   f.   5,  6.  —  Schwein.  Syn.  Fung. 
Amer,  bor.;,  p.  164 ,  n°  589.  —  Coll.  Husnot,  n°  596. 

Hab.  Ad  ligna  in  sylvis. —  Le  Houelmont  (Guad.  ). — 
Alt.  700". 

S.  IV.    AURICULARINI. 

1.  Craterellus  clavatus  Pries  Epier.,  p.  533.  «—  Can- 
thareltus  S.  Myc. ,  I ,  p.  322.  —  Wallr.  Crypt.  Germ.,  II, 
p.  630,  n°  3057. —  Gomphus  truncatus ,  Pers.  Myc.  Eur., 
II,  p.  9.  —  Coll.  Ilusnot ,  n°  606. 

Hab.  Ad  ramuios  in  sylvis. —  Forêt  de  Choisy  (Guad.). — 
Alt.  iOO-". 

2.  Hymekocii^te  Tabacimum  Leveil.  Champ,  du  Muséum 
in  an.  se.  nat.  1846,  V,  p.  151  ,  n°  175.  —  Siereum  Taba- 
cinum  Fries  ,  Epier.,  p.  550,  \\°  34. — Tlielefora  Tabacina, 
a.  Clirysoloma  Pevs.  Myc.  Eur.,  I,  p.  118. —  Coll.  Husnot, 
n°  599. 

Hab.  Ad  iruncos  arborum.  —  Le  camp  Jacob  (  Guad.). — 
Alt.  550"'. 

3.  HymenoghtEte.  —  Stereum  tenuissimum  Berk.  Dec. 
of  Fungi,  n"  184.  Vix  difïert  Si.  Rheicolor  Montag.  Crypt. 
Guyan.,  n"  412.  —  Hymenochctte  Leveil.,  loc.  cit.,  n"  172. 
Berk.  and  Curtis  Fungi  Cubeus ,  n"  418,  in  Journ.  Lin. 
Soc,  vol.  X,  p.  333.  —  Coll.  Husnot,  n°  595. 

Hab.  Ad  truncos  in  sylvis.  —  Le  Matouba  (Guad.  ). —  La 
montagne  Pelée  (Mart.  ).  —Alt.  650-900"". 

4.  CORA  PAVONIA  Fries,  Epier,  p.  556  ,  n°  1.  —  Montag. 
Crypt.  Guyan.,  p.  114,  n°  416.  Teleplwra  pavonia  Swartz 
FI.  Ind.  Occid.,  III,  p.  1930.  —  Hook  in  Kunth.  Syn.  Pi. 


—  223  — 

aequinox.,  I,  p.  12,  n°  3.  Berk.  aiid  Curtis ,  loc.  cit., 
11°  633,  p.  335. 

C.  Pavonia  Fr.  —  Énunier.  Lich.  Nyland.  (1858)  Trib. 
Lccanorei ,  p.  110.  —  Addit.  Lichenog.  Audium.  Ann.  se. 
liât.  1862,  p.  382.  ïrib.  Pyrenocarpis ,  cum  descriptione 
apolhecii  et  Prod.  Lichenog.  Novae  Granat.  Helsingfors  1863, 
in-A°,  p.  73.  —  Coll.  Husnol,  n°  586. 

Hab.  Ad.  truncos  arborum  in  syivis.  —  Morne  de  la 
Découverte  (Guad.  ).— Montagne  Pelée  (  Mart.  ).  —  Alt. 
750-1, OOO". 

5.  CORA  GLABRATA  FHes,  Epier.,  p.  556,  n°  2.  —  Leveil. 
Champ,  du  Muséum,  ioc.  cit.,  p.  156,  ii°  189. — Telephora 
glabrata  Fries,  S.  Myc,  I,  p.  638.  —  Coll.  Husnot,  n"  592. 

Hab.  Ad  truncos.  —  Morne  Goyavier  (  Guad.  ).  —  Alt. 
800"\ 

6.  CORA  SERICEA  Frlcs ,  S.  v.  Scand.,  p.  333.—  Tliele- 
phora  sericea  Swartz  ,  Fl.  Iiid.  Occid. ,  III,  p.  1928.  — 
Diciyonema  sericetim  Berk.  Not.  of  Brazil.  fung.  p.  10  , 
n"  80.  Berk.  and  Curtis ,  loc.  cit. ,  n"  636.  —  Dichonema 
sericcum  Nées  ab  Es.  in  Montag.  Voy.  Bélanger,  p.  155, 
tab.  16,  f.  1  (Byssacea).  Nyl.  Énum.  Lich.,  p.  110  (Leca- 
norei).  Nyl.  Lich.  Peruv. ,  p.  218. —  Lich.  Polynes.,  p.  260, 
in  an.  se.  nat. ,  1859.  —Coll.  Husnot,  n°  585. 

Hab.  Ad  truncos  in  syivis.  —  Morne  de  la  Découverte 
(Guad.).— Alt.  700-900-". 

7.  CoRTiGiUM  AUCERIANUM  Montag.  hist.  nat.  Cuba. 
Pi.  celluL  ,  p.  372.  —  Syllog.  ,  p,  178,  n°  591.  Berk. 
and  Curtis,  loc.  cit.,  p.  336,  n°  663.  —  Coll.  Husnot, 
n"  602. 

Hab.  Ad  truncos  einortuos.  —  Vallée  St-Louis  (Guad.). 
—  Alt.  700"', 


—  22U  — 

II.  PYRENOMYOETES. 
S.  I.  SPHiERIACEf. 

1.  Xylaria  (xyloglossa)  Cubensis  Montag.  Crypt. 
Guyan.,  p.  127,  n"  ^72.  —  Syllog.,  n"  QB,2.—  Hypoxijlon 
Cubense  Monlag.  hist.  nat.  Cuba.  Plant.  Cell. ,  p.  347  ,  pi. 
XIII,  f.  1.  Berk.  and  Curlis,  loc.  cit.,  p.  380,  n°  784.  — 
Coll.  Husnot,  n°  604. 

Hab.  Ad  ligna  putrida,— Morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

—  Alt.  900™. 

2.  Xylaria  (xyloglossa)  globosa  Montag.  Crypt. 
Guyan.,  p.  131  ,  484.  — Sphœria  globosa  Spreng.  —  Pries, 
S.  Myc,  II ,  p.  331.  —  Coll.  Husnot,  n"  605. 

Hab.  Ad  ligna  putrida. — Morne  de  la  Découverte  (Guad.). 

—  Alt.  800-". 

3.  Hypoxylon  rxibiginosum  Pries,  Sum.  v.  Scand., 
p.  384,  n"  18.  — Nitsch.  Pyren.  Germ.,  I,  p.  38.  Berk.  and 
Curlis,  loc.  cit.,  p.  385,  n"  833.  — Sphœria  rubiginosa 
Pers.  Syn. ,  p.  11.  —  Schvvein.  Syn.  Pung.  Carol. ,  p.  29, 
n"  17.  —  Id.  Americ.  boréal.,  p.  191,  n°  1193.  — 
S.  atropurpurea  Tod.  Mekl.,  II,  p.  32,  tab.  XIII,  f.  105. 

—  Coll.  Husnot,  n°  603. 

^  Hab.  Ad  cortices.  — Morne  de  la  Découverte  (Guad.).  — 
Alt.  900™. 

4.  NectrIa  EpispHjERIa  Pries,  Sum.  veg.  Scand.,  p.  388, 
n°  18.  —  Sphœria  Tod.   Pung.  Meckl.,  II,  p.  21 ,  fig.  39. 

—  Grev.  Scot.  Crypt.  III,  tab.  175.  —  Schwein.  Synop. 
Pung.  Carol.,  p.  41 ,  n°  140.  —  Pers.  Synop.,  p.  57.  — 
Coll.  Husnot ,  n"  605  bis. 

Hab.  In  xylaria  globosa  parasitica. 


—  225  — 

5.    SPHiEROSTILBE     ClNNABAKINA     Tul.     SelcCt.     Fung.  , 

carp.  I,  page  130,  in  not.,  et  III,  page  103.  «  Les 
Perithèces  ne  sont  pas  mûrs  et  sont  parasites  d'un  vieux 
Stroma  d'une  autre  Spheric  (ex  dictis  ccleberrimi  auctoris)  ! 

Syno7i  :  Stilbum  (Atractium)  Cinnabarinum  Montg  ,  in 
an.  se.  nat.  ser.  ait.,  tome  VIII,  p.  360,  et  in  Ramonis  de 
Sagra  hist.  Ins.  Cuba.  Pi.  Cell. ,  page  308 ,  tab.  XI ,  fig.  3. 

Coll.  Husnot,  n"  59Zi. 

Hab.  Ad  ligna.  —  Forêt  de  Choisy  (Guad.).  —  Alt.  /lOO"'. 

III.  MYXOQASTRES. 
TRICHIACE^. 

Ophiothega  Currey?. ...  Stipes  conico-filiformis,  long, 
circiter  2 ,  3  millira.  luteo-aurantiacus.  Peridio  globoso , 
fatiscente  ;  capillitio  rugoso  et  sporis  rotundis ,  nucleatis , 
striatis  ex  observatione  D.  Tulasne. 

Coll.  Husnot,  n°  583. 

Hab.  Ad  ligna  cariosa.  —  3Iorne  de  la  Découverte  ,  près 
de  l'arbre  du  signal  d'observation  (Guad.).  — Alt.  lliO". 

IV.  HAPLOMYCETES. 

1.  Helminthospouium  subulatum  Nées.  Nova  act.  curio- 
sorum  IX,  p.  2^2,  lab.  V,  fig.  13.  —  Fries,  Syst.  M.,  III, 
p.  357.  Link  Spec,  VI-I ,  p.  ttS.  —  Pers.  Myc.  Eur.,  I, 
p.  18.  —  Coll.  Husnot,  n"  611. 

Hab.  Ad  folia  dejecta. —  La  Pointe-à-Pitre  (  Guad.). — 
Alt.  0". 


15 


—  226  - 

La  Société ,  appelée  à  voter  sur  le  choix  du  lieu  où  elle 
fera  son  excursion  annuelle  en  1869,  décide  qu'elle  ira 
à  Alençon ,  et  que  l'année  prochaine  elle  se  rendra  sur  un 
des  points  du  département  de  la  Manche.  M.  Morière  est 
invité  d'écrire  h  MM.  Letellier  et  docteur  Prévost  pour  savoir 
d'eux  quelle  serait  l'époque  la  plus  favorable  pour  l'excursion. 

Sont  présentés  comme  meixjbrcs  de  la  Société,  pour  qu'il 
soit  voté  sur  ces  présentations  dans  la  prochaine  séance  : 

MM.  Lacaille,  botaniste  à  Bolbec,  présenté  par  MM.  Berjot 
et  Morière  ;  Mathieu,  pharmacien  à  Pont-l'Évôque,  par  MM.  le 
docteur  Faucon  et  Morière  ;  Mannoury,  professeur  au  collège 
de  Falaise,  par  MM.  de  Brébisson  et  Morière. 

A  10  heures  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  3  MAI  1869. 


A  7  heures  et  demie  la  séance  est  ouverte.  —  Le  procès- 
verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  el  adopté. 

La  Société  a  reçu  en  échange  de  ses  publications  : 

1°  Mémoires  de  la  Société  des  sciences  physiques  et  natu- 
relles de  Bordeaux,  t.  VI,  1"  cahier. 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances  de  la  Société. 
Année  1868-1869. 

2°  Maître- Jacques.  —  Journal  populaire  d'agriculture. 
Janvier  1869; 

3°  Bulletin  de  la  Société  académique  d'agriculture  , 
belles-lettres,  sciences  et  arts  de  Poitiers,^^  132, 133,  13i  ; 

U°  Société  impériale  havraise  d'études  diverses.  —  Pro- 
cès-verbaux des  séances.  Séance  du  8  janvier  1869  ; 

5°  Bidletin  de  la  Société  des  sciences  historiques  et  natu- 
relles de  l'Yonne.  Année  1868.  —  22*  volume; 

6"  Journal  de  la  Société  d'horticulture  du  département 
de  Seine-et-Oise,  iv'  9,  10,  11.  Octobre,  novembre  el  dé- 
cembre 1868  ; 

7°  Verhandlungen  des  Naturforsclienden  Vereines  in 
Briinn,  VL  lîand.  1867; 

8"  Bulleiiti  de  la  Société  algérienne  de  climatologie, 
sciences  physiques  et  naturelles.  5"  année.  1868.  N°'  6,  5 
et  6; 


—  228  — 

9'  Annales  de  la  Société  Linnèenne  de  Lyon.  Années  1845, 
1846;  année  1858,  t.  V;  année  1859,  t.  VI;  année  1868, 
t.  XVI  ; 

10°  Mémoires  de  l'Académie  impériale  des  sciences  de 
St-Pétersbourg,  VIP  série,  t.  XII  n»»  1,  2  et  3  ; 

11°  Bulletin  de  l'Académie  impériale  des  sciences  de 
St-Pétershourg,  t.  XIII,  n°^  1,  2,  3,  feuilles  1-6  ;  feuilles  7- 
13  et  feuilles  14-20; 

12°  The  Quar ter ly,  journal  of  the  geological  Society, 
vol,  XXV,  n°  97  ; 

13°  Bulletin  de  la  Société  vaudoise  des  sciences  natu- 
relles, vol.  X,  n°  60  ; 

14°  Quelques  réflexions  sur  la  doctrine  scientifique 
dite  Darwinisme,  par  M.  Ch.  Desmoulins; 

15°  Bulletin  de  l'Académie  d'Hippone,  n°  6,  1868. 

M.  Morière  annonce  à  la  Compagnie  la  perte  qu'elle  vient 
de  faire  dans  la  personne  de  M.  Amédée  de  Monlbrun,  de 
Quetiéville,  décédé  le  30  avril  1869,  à  l'âge  de  59  ans,  et 
qui  a  été  pendant  35  ans  membre  de  la  Société.  Ancien  élève 
de  l'école  des  mineurs  de  St-Étienne,  M.  de  Montbrun,  de 
retour  en  Normandie,  appliqua  les  connaissances  qu'il  avait  ac- 
quises en  minéralogie  et  en  géologie  à  l'étude  du  sol  normand; 
et  à  diverses  reprises  il  communiqua  à  la  Société  des  décou- 
vertes paléontologiques  importantes.  Dans  ces  dernières 
années,  il  s'était  occupé  activement  de  rechercher  l'époque 
du  frai  pour  diverses  espèces  de  poissons,  et  il  était  parvenu 
récemment  à  jeter  un  nouveau  jour  sur  la  question  si  contro- 
versée du  mode  de  reproduction  des  anguilles.  La  Société 
Linnèenne  perd  en  M.  de  ÎMonlbrun  un  membre  actif  et 
dévoué,  et  ses  collègues  n'oublieront  pas  les  excellentes  qualités 
de  cœur  qui  faisaient  aimer  l'homme  privé. 

Il  est  donné   connaissance  de  la  correspondance,  et  en 


—  229  — 

particulier  d'une  lettre  de  notre  collègue  ,  M.  Letellier, 
relative  à  l'organisation  de  l'excursion  de  la  Société  Lin- 
néenne  à  Alençon  ,  qui  est  définitivement  fixée  au  samedi  3 
et  au  dimanche  U  juillet;  le  premier  de  ces  deux  jours  sera 
consacré  à  une  promenade  scientifique,  et  le  second  à  une 
séance  publique  qui  sera  suivie  d'une  visite  au  Musée  d'his- 
toire naturelle  de  la  ville.  Il  est  décidé  qu'une  convocation 
spéciale  sera  adressée  aux  membres  de  la  Société. 

M.  l'inspecteur  de  l'Académie  sollicite  de  la  Compagnie 
qu'elle  veuille  bien  imprimer,  dans  son  Bulletin,  le  résumé  des 
observations  météorologiques  faites  à  l'école  normale  de  Caen 
chaque  année  par  M.  Gesbert ,  l'un  des  maîtres-adjoints  de 
l'établissement.  Ces  observations,  outre  leur  intérêt  général, 
ont  un  intérêt  local  dont  il  serait  bon  de  conserver  la  trace. 
La  proposition  de  M.  l'abbé  Hébert-Duperron  est  accueillie 
avec  d'autant  plus  d'empressement  que  la  Société  insérait 
précédemment  dans  ses  Mémoires  des  observations  météoro- 
logiques dues  à  notre  collègue,  M.  Leboucher,  professeur  à 
la  Faculté  des  sciences,  et  que  des  circonstances  particuhères 
ne  lui  ont  pas  permis  de  continuer. 

M.  Morière  montre  à  ses  collègues  un  pied  d'Alocasia, 
dans  lequel  la  spathe  a  été  transformée  en  feuille  sagillée,  ne 
différant  en  rien  des  autres  feuilles.  Ce  cas  tératologique 
vient  confirmer  l'origine  de  la  spathe  et  démontrer  que  , 
si  généralement  elle  doit  être  considérée  comme  une 
feuille  à  base  engainante  réduite  à  sa  gaine,  le  limbe  peut 
aussi,  dans  d'autres  circonstances,  permettre  d'expliquer,  par 
son  enroulement  et  d'autres  modifications,  la  formation  du 
cornet  qui  enveloppe  le  spadice. 

M.  Fauvel  résume  ses  dernières  observations  sur  la  notion 
de  V Espèce,  dans  les  insectes  et  spécialement  chei  les 
Coléoptères.  Ces  observations  doivent  former  un  des  chapitres 
de  la  Faune  Gallo-Rhénane,  en  cours  de  publication. 


—  230  — 

L'auteur,  dans  la  promiùre  partie  de  son  travail,  intitulée 
De  l'Espèce  et  de  ses  dérives,  insiste  sur  ce  fait  que  la 
recherche  de  l'origine  des  espèces  est  un  problème  au-dessus 
des  forces  de  la  science  et  dont  le  naturaliste  descripteur 
peut  très-bien  ne  pas  se  préoccuper.  La  zoologie,  la  géologie 
et  l'histoire  nous  fournissent  des  preuves  irrécusables  que  les 
animaux,  à  l'état  de  nature,  n'ont  pas  changé  essentiellement 
depuis  des  centaines  de  siècles,  et  que,  s'ils  se  transforment 
(ce  dont  on  n'a  pas  donné  la  preuve),  ils  ont  besoin  pour 
cela  d'une  antiquité  que  nous  ne  pouvons  apprécier.  Rien  ne 
nous  empêche  donc  de  les  considérer  comme  fixes  et  stables, 
au  moins  actuellement,  et  cela  nous  suffit. 

Mais  quel  sera,  à  ce  point  de  vue,  le  critérium  de  ce  que 
nwus appelons  espècel  II  y  a  ici  plus  de  difficulté. 

Ni  la  fécondité,  ni  la  métamorphose  ne  peuvent  nous  éclai- 
rer suffisamment  ;  l'auteur  en  cite  des  preuves  nombreuses. 
Reste  la  forme  ou  ressemblance  qui  paraît  être,  dans  l'état 
présent  de  nos  connaissances,  le  véritable  critérium  de  l'es- 
pèce. 

Mais  cette  forme  n'est  pas  absolument  fixe  ;  le  type  n'est 
pas  toujours  stable  en  tous  temps  et  en  tous  lieux.  L'auteur 
rappelle  ici  les  lois  de  la  variabilité  et  les  conséquences  qui  en 
découlent  pour  les  méthodes  zoologiques. 

Après  avoir  défini  l'espèce,  il  est  ainsi  amené  à  étudier  la 
race  et  la  variété  ;  il  expose  en  détail  les  principes  qui  doi- 
vent guider  le  naturaliste  dans  le  classement  de  ces  étals 
dérivés  de  l'espèce,  principes  trop  souvent  méconnus  des  clas- 
sificateurs  et  faute  desquels  tant  de  travaux  descriptifs 
n'ont  servi  qu'à  entraver  la  science  en  multipliant  les  syno- 
nymies. 

Cette  première  partie  du  travail  de  M.  Fauvel  se  termine 
par  un  résumé  des  différences  sexuelles  qu'on  observe  chez 
les  Coléoptères,  différences  souvent  si  profondes  qu'on  a  pris 


—  231  — 

parfois  les  deux  sexes  d'un  type  pour  deux  espèces  distinctes. 

La  deuxième  partie  du  travail  de  notre  collègue  traite  des 
variations  de  L'Espèce  que  l'auteur  divise  en  spécifiques  et  en 
génériques.  Les  premières  sont  celles  que  subit  l'espèce  sans 
changer  de  nature  ;  elles  affectent  la  taille,  le  volume,  la 
forme,  la  couleur,  etc.  Ces  variations  sont  énumérées  en 
détail  et  appuyées  de  nombreux  exemples. 

Les  variations  génériques  sont  celles  que  subissent  les 
organes  ou  caractères  primaires,  c'est-à-dire  ceux  qui  étant 
les  plus  constants  servent,  dans  nos  classifications,  à  l'éta- 
blissement de  groupes  supérieurs  à  l'espèce  (genre,  tribu, 
famille,  etc.).  L'auteur  donne  des  preuves  de  la  variabilité  de 
ces  organes  considérés  à  tort  par  des  auteurs  comme  inva- 
riables. Il  recherche  quelle  valeur  relative  doit  être  attribuée 
à  leurs  modifications ,  quelles  parties  les  subissent  à  un 
moindre  degré  et  méritent,  par  cela  même,  d'être  préférées; 
enfin ,  il  en  déduit  les  principes  qui  doivent  guider  l'entomo- 
logiste dans  l'étude  des  genres  et  des  autres  divisions  pri- 
maires des  insectes. 

M.  le  docteur  Fayel,  qui  avait  bien  voulu  se  charger  de 
rédiger  une  notice  biographique  sur  M.  le  docteur  Fourneaux, 
s'exprime  ainsi: 

Multis  ille  bonis  flebllis  occidit 
NuUi  flebllior  quam  raihi  (1)  ! 

IIOR. 

Messieurs  , 

C'est  ainsi  qu'à  la  dernière  séance  de  notre  Association  des 
médecins  du  Calvados,  son  secrétaire,  M.   Faucon,  votre 

(1)       Il  est  mort  regretté  de  tous  les  gens  de  bien , 
Mais  d'aucun  d'eux  le  deuil  n'égalera  le  mien. 


-  232  — 

collègue  et  ancien  président,  terminait  les  quelques  pages 
consacrées  par  lui  à  la  mémoire  de  son  vieux  camarade 
Fourneaux. 

Fidèles  aux  pieuses  traditions  de  In  Société  Linnéenne , 
vous  avez  voulu  pour  votre  Buileiin  la  biographie  de  cet 
homme  de  bien,  l'un  des  plus  anciens  membres  et,  à 
plusieurs  reprises,  le  premier  dignitaire  de  votre  Compagnie. 

Chargé  par  vous  de  l'honneur  de  la  rédiger ,  je  ne  saurais 
mieux  faire  que  de  mettre  à  mon  tour  ces  deux  vers  pour 
épigraphe.  Car  moi  aussi,  jaloux  d'une  amitié  qui  rendait 
plus  doux  les  liens  de  parenté  existant  entre  nos  deux 
familles,  moi  qui  pendant  huit  jours  ai  assisté  à  son  agonie, 
qui  ai  pu  recevoir  son  dernier  soupir,  j'ai  le  droit  de  re- 
vendiquer ma  part  dans  ce  cri  de  douleur  du  poète  latin. 
Et  vous  ne  m'en  voudrez  pas  si,  en  retraçant  rapidement 
devant  vous  l'existence  de  votre  ancien  collègue ,  je  paie  tout 
d'abord  à  l'ami  de  mon  enfance  et  de  ma  jeunesse  la  dette  de 
reconnaissance  que  son  affection  pour  moi  et  les  miens 
m'inspire. 

Issu  d'une  de  ces  vieilles  familles  de  la  bourgeoisie  nor- 
mande qui,  au  siècle  dernier,  par  les  services  rendus  autant 
que  par  la  dignité  et  l' honnesteiè  de  ses  membres,  avait  su 
conquérir  à  Falaise  une  considération  méritée  et  une  juste 
influence  sur  les  affaires  de  la  cité.  Fourneaux  (Alexandre- 
Armand)  naquit  le  3  janvier  1802  à  Grentheville,  près 
Caen.  C'était  dans  ce  village,  dans  cette  demeure  que  notre 
confrère  aimait  tant,  et  qu'il  devait  rendre  plus  lard  si 
attrayante  par  le  confortable  de  son  installation  et  l'aménité 
de  ses  réceptions,  que  s'était  retiré  son  père,  docteur-régent 
de  la  Faculté  de  médecine  de  l'ancienne  Université  de  Caen, 
lorsque  la  Convention  eut  décidé  la  suppression  de  toutes  les 
Facultés  de  province  ;  mesure  peut-être  regrettée  depuis  en 
présence  de  l'agglomération  ,   quelquefois  turbulente ,  des 


—  233  — 
étudiants  au  quartier  Latin  ,  et  à  coup  sûr  regrettable  h 
bien  des  points  de  vue  ;  car  ces  écoles ,  les  aînées  de  celle  h 
laquelle  nous  avons  l'honneur  d'appartenir,  ne  méritaient 
certes  pas  toujours  le  dédain  dont  tout  récemment  les  acca- 
blait l'auteur  d'une  très-remarquable  biographie  du  dernier 
docteur  reçu  par  celle  de  Caen. 

En  effet,  je  ne  crains  pas  de  le  dire  :  en  supposant  qu'elles 
eussent  tous  les  défauts  qu'on  leur  reproche ,  ces  Facultés 
n'en  avaient  pas  moins  leur  raison  d'être,  voire  même  sou- 
vent leurs  jours  de  prospérité  et  d'éclat  lorsqu'y  professaient 
les  Lecat ,  les  Lieutaud ,  les  Lepecq  de  La  Clôture ,  les 
Desgranges,  les  Ameline;  lorsqu'y  prenaient  le  bonnet  de 
docteur  les  Chaussieu  ,  les  Thouret,  les  Grimaud  ,  les  Senac, 
les  Percy  et  tant  d'autres!  El,  quand  de  nos  jours,  déca- 
pitées pour  ainsi  dire  et  réduites  à  faire  des  officiers  de 
santé ,  cette  autre  et  terrible  anomalie  de  notre  organisation 
médicale,  de  Facultés  devenues  écoles,  elles  nous  offrent, 
pour  ne  citer  que  les  morts.  Le  Sauvage,  Landouzy,  Gintrac, 
Bretonneau,  et  fournissent  aux  hôpitaux,  aux  chaires  de 
Paris  la  plupart  de  leurs  professeurs,  soyons  fiers  pour 
l'Athènes  normande  d'y  compter  nos  condisciples  Gombault, 
Tillaux ,  Labbé;  et  reconnaissons,  sans  avoir  besoin  d'in- 
voquer le  témoignage  des  vieilles  universités  d'Allemagne, 
d'Angleterre  et  d'Italie  toujours  florissantes,  que  nos  an- 
ciennes Facultés  avaient  du  bon,  et  que  les  capitales  n'ont  pas 
le  monopole  des  instructions  solides  et  sérieuses.  Le  vent 
souffle  aujourd'hui  vers  la  liberté  de  l'enseignement  su- 
périeur; souhaitons  donc  qu'un  jour,  en  réclamant  la  colla- 
tion des  grades  par  l'État ,  si  jamais  nos  vieux  centres 
universitaires  se  réorganisent,  souhaitons  que  nos  succes- 
seurs puissent  renouer  la  chaîne  de  ces  traditions  passées 
dont,  à  Caen,  le  père  de  Fourneaux  était  un  des  gardiens 
sévères  et  éclairés. 


—  234  — 

Son  fils  ne  pouvait  manquer  de  lui  être  un  digne  successeur. 
Placé  tout  jeune  au  lycée  de  Caen  et  confié  tout  spécialement 
à  la  direction  de  l'abbé  De  Larivière,  grammairien  célèbre 
devenu  depuis  professeur  de  philosophie  aux  Facultés  des 
lettres  de  Strasbourg  et  de  Paris,  Fourneaux  répondit  aux 
soins  paternels  et  intelligents  de  ce  maître  plein  de  zèle  par 
un  labeur  opiniâtre,  couronné  de  brillants  succès  ;  il  y  puisa 
surtout  cette  habitude  de  raisonnement,  cette  faculté  de 
logique,  cette  rectitude  d'appréciation  qui  furent  les  prin- 
cipaux caractères  de  son  esprit. 

Bachelier  le  14  août  1819  et  largement  muni  de  ce  bagage 
littéraire  que,  dans  ces  dernières  années,  on  avait  cru  inutile 
au  médecin  et  que  nos  patientes  récriminations  nous  ont 
fait  rendre  comme  point  de  départ  de  nos  études.  Fourneaux 
alla  à  Paris  en  1820  ;  il  y  trouva  deux  de  nos  chers 
collègues,  MM.  Bourienne  et  Faucon,  qui  eurent  le 
bonheur  de  lui  ouvrir  la  carrière  médicale  et  mirent  tout 
en  commun,  travaux  (.  et  distractions.  »  Et  si  je  souligne 
ce  mot  de  la  notice  de  M.  Faucon ,  c'est  que  dans  sa 
bouche  il  a  toute  la  saveur  de  Vutile  dulci  antique ,  et  que 
ces  distractions  ne  l'empêchèrent  pas  d'acquérir  vite  une 
instruction  réelle.  Et  puis ,  j'en  conviens ,  il  avait  d'autres 
liens  plus  doux  pour  le  maintenir  dans  la  voie  laborieuse 
où  il  s'était  engagé. 

Fiancé  à  celle  qui  devait  devenir  sa  femme,  le  lendemain 
même  du  jour  où  il  aurait  passé  sa  thèse,  et  dont  il  ne 
m'est  pas  permis  de  chanter  les  louanges  ,  mais  que 
M.  Faucon  appelle  si  justement  a  sa  digne  et  bien  aimée 
compagne,  »  il  hâtait  de  tout  son  pouvoir  l'instant  où  il 
pourrait  contracter  cette  union  que  ^2  ans  de  bonheur 
devaient  suivre  sans  interruption,  et  sans  autre  chagrin  que 
le  regret  de  n'avoir  pas  d'enfants  h  aimer  ;  mais,  ardent  à 
atteindre  le  but  qu'il  s'était  proposé,  il  n'en  resta  pas  moins  le 


—  235   — 
temps  réglemeniaire  dans  les  hôpitaux  dont  les  portes  lui 
avaient  été  ouvertes  en  1823,  à  la  suite  d'un  brillant  concours 
pour  l'internat. 

Là ,  tout  entier  à  sa  tâche  ,  il  se  voua  presque  exclusive- 
ment à  l'étude  de  l'anatomie  et  de  la  clinique  ,  ces  deux 
grandes  branches  de  la  science  qui  constituent  à  elles  seules 
presque  tout  l'édifice  médical.  Portant  de  préférence  son 
attention  sur  les  maladies  de  la  peau  ,  dont  l'histoire  était 
alors  peu  avancée,  prenant  chaque  jour  de  nombreuses 
observations,  les  classant  avec  cette  méthode  qu'il  apportait 
en  tout,  les  analysant  avec  soin  ,  il  accumulait  ainsi  pièce  à 
pièce  les  matériaux  qui  devaient  servir  à  la  confection  de  sa 
thèse  sur  les  hémorrhagies  cutanées,  et  lui  permettaient, 
en  attendant ,  de  passer  avec  éclat  ses  examens  de  doctorat. 
Puis,  alors  que  l'anatomie  pathologique,  cette  grande  con- 
quérante de  notre  époque,  qu'allait  fonder  de  toutes  pièces 
pour  ainsi  dire  M.  Cruvelhier ,  existait  à  peine ,  Fourneaux  , 
investigateur  par  nature  et  chercheur  infatigable ,  en  pres- 
sentant l'importance  capitale,  réunissait  et  préparait  un  grand 
nombre  de  pièces  curieuses,  que  les  autopsies  ou  l'amphi- 
théâtre lui  fournissaient.  J'en  parle  à  bon  escient  ,  car  la 
plupart  d'entre  elles  me  furent  données  par  lui  au  commen- 
cement de  mes  études  médicales  ;  et  tout  dernièrement 
encore,  grâce  h  l'obligeance  de  M"'"  Fourneaux  ,  j'en  ai  pu 
retrouver  dans  ses  armoires  une  quantité  assez  considérable. 
Et,  encore  instructives,  grâce  aux  annotations  qui  les  accom- 
pagnent, aux  numéros  d'ordre  qu'on  y  remarque,  numéros 
sans  nul  doute  correspondant  à  un  catalogue  non  retrouvé 
jusqu'à  présent  ,  au  milieu  de  l'innombrable  quantité 
de  notes  et  de  cahiers  laissés  par  lui,  elles  démontrent  le 
soin  méticuleux  ,  la  patience  merveilleuse  que,  fidèle  aux 
habitudes  de  toute  sa  vie,  il  apportait  à  ce  genre  de  recher- 
ches si  délicates. 


~  236  — 

A  son  internat  dans  les  hôpitaux  de  Paris  se  rattache  le 
souvenir  des  amitiés  célèbres  et  précieuses  dont  il  resta 
entouré  jusqu'à  sa  mort  et  qui,  aujourd'hui  lui  survivant,  se 
complaisent  à  parler  de  celui  qui  n'est  plus. 

J'en  appelle  à  M.  Lelut,  le  savant  académicien,  son  ancien 

collègue   d'internat  à  Bicêtre.  J'en  appelle  à Mais  à 

quoi  bon  leurs  noms?  Je  ne  pourrais  d'ailleurs  les  citer  tous. 
Cependant,  parmi  ceux  qui  l'ont  précédé  dans  la  tombe ,  je 
n'aurai  garde  d'oublier  Robert  de  L'Hôpital,  Beaujon , 
Michon,  le  fameux  chirurgien  de  Louis-le-Grand  ,  Rayer , 
l'illustre  fondateur  de  notre  Association  des  médecins  de 
France,  le  savant  connu  du  monde  entier,  et  dont  la  fille, 
la  bienfaitrice  de  notre  bibliothèque  municipale  et  de  notre 
Faculté  des  sciences ,  venait  si  souvent  avec  lui  pleurer  la 
perte  à  Grentheville. 

Malgré  le  charme  que  lui  promettaient  ces  amitiés  et  re- 
nonçant à  pousser  plus  loin  une  vie  de  concours  que  son 
amour  de  la  science  lui  eût  rendue  facile ,  mais  que  ses 
goûts  calmes  et  tranquilles  ne  lui  conseillaient  guère,  attiré 
d'ailleurs  comme  tant  d'autres  par  les  charmes  du  pays  natal. 
Fourneaux  se  fit  recevoir  docteur  le  7  juillet  1826,  et  revint 
s'établir  à  Caen. 

La  maison  paternelle  était  vide.  Ses  deux  sœurs  étaient 
mariées.  Sa  mère  était  morte  en  182i,  et  son  père  avait  été 
frappé  subitement  d'apoplexie ,  l'année  même  où  notre  con- 
frère arrivait  à  Paris.  M.  Faucon  vous  a  encore  dit  la  vive 
douleur  dont  il  avait  été  alors  le  témoin  et  le  confident  avec 
M.  Bourienne.  II  lui  fut  facile  cependant  de  renouer  les 
relations  que  l'honorabilité  de  sa  famille  lui  avait  préparées 
dans  le  pays,  et  bientôt  une  juste  réputation  lui  ouvrit  les 
portes  des  plus  opulentes  maisons  de  notre  ville.  Assez  riche 
pour  n'être  pas  obligé,  comme  le  dit  Hunter,  de  courir 
après  la  guinée ,  assez  fier  surtout  pour  ne  pas  mendier  la 


—  237  — 

clientèle,  il  occupait  ses  loisirs  à  herboriser  et  à  préparer 
son  cabinet  d'ornithologie.  Très-amateur  de  littérature  et  de 
musique,  reçu  partout  quoique  n'aimant  pas  beaucoup  le 
monde,  recherché  pour  son  savoir  non  moins  que  pour 
l'affabilité  de  ses  manières,  aimé  de  tous  ceux  qui  l'ap- 
prochaient, et  médecin  des  pauvres  sachant  pratiquer  dis- 
crètement les  devoirs  de  charité  inhérents  à  notre  profession, 
il  sut  conquérir  sans  effort  la  reconnaissance  de  ses  obligés, 
la  confiance  de  ses  clients,  l'estime  de  ses  concitoyens,  et, 
ce  qui  est  plus  difficile  peut-être ,  l'affection  de  ses  confrères 
qui  ne  lui  envièrent  pas  trop  sa  position  de  médecin  de 
M.  Target ,  alors  préfet  du  Calvados. 

Il  est  vrai  qu'elle  ne  manquait  pas  d'être  assez  délicate. 
Voici  pourquoi  :  Fourneaux  était  de  l'opposition,  et  l'au- 
torité de  son  nom ,  la  fermeté  bien  connue  de  son  caractère 
en  avaient  fait,  sinon  l'un  des  chefs  militants,  du  moins  un 
des  membres  les  plus  écoutés  du  parti  libéral. 

Dans  la  garde  nationale,  car,  in  ilio  tempore  nous  en 
avions  une  et  il  lui  était  permis  d'éhre  ses  chefs ,  la  com- 
pagnie d'artillerie  jouissait  d'une  mauvaise  réputation  de 
radicalisme;  Fourneaux  en  faisait  partie,  il  en  était  même  un 
des  lieutenants  les  plus  aimés. 

Enfin  au  conseil  municipal,  oui  il  avait  su  acquérir  vite  une 
influence  réelle  et  prépondérante  par  la  sûreté  de  ses  relations, 
l'honnêteté  de  ses  vues,  la  maturité  de  son  jugement,  il  votait 
mal.  Tout  cela  ne  lui  nuisait  en  rien. 

Je  ne  sais,  et  veuillez  excuser  mon  ignorance,  si  aujourd'hui 
il  pourrait  en  être  de  même  ;  mais  il  paraît  qu'alors  cela 
semblait  tout  naturel.  En  tous  cas  cela  fait  l'éloge  du  médecin 
sachant  envers  et  contre  tous  maintenir  hardiment  son 
indépendance. 

Aussi  quand  vint  nous  surprendre  la  révolution  de  février, 
la  cité  tout  entière  applaudit  au  choix  de  Fourneaux  comme 


—  238  — 

adjoint  à  la  municipalité  de  Cacn,  dont  son  vieil  ami  Durand 
était  devenu  le  chef.  Il  y  a  vingt  ans  de  cela.  Que  de  deuils 
dans  cet  intervalle  !  que  de  déceptions!  Fourneaux  n'attendit 
pas  l'heure  où  elles  allaient  commencer  pour  se  retirer  des 
affaires  publiques;  dès  qu'il  le  put,  c'est  à  dire  dès  qu'il  ne  se 
crut  plus  nécessaire,  il  donna  sa  démission,  gardant  jusqu'au 
dernier  jour  la  fermeté  de  ses  convictions  et  restant  l'adversaire 
intraitable,  mais  bien  inoffensif  du  nouveau  régime  ;  il  ne  se 
mêla  plus  en  rien  des  luttes  politiques. 

Ce  fut  aussi  à  la  même  époque  qu'il  renonça  entièrement 
à  la  médecine  et  à  la  plupart  des  travaux  qui  avaient  fait  le 
charme  de  sa  vie.  Quelques  années  plus  tard  il  se  démettait 
de  ses  fonctions  de  médecin- inspecteur  des  aliénés  et  de 
membre  du  bureau  de  bienfaisance,  et  il  ne  reprit  un  jour 
pari  à  la  vie  médicale  que  pour  seconder  de  toute  son  énergie 
notre  compatriote  et  son  ami  de  prédilection,  M.  Rayer,  dans 
la  fondation  de  notre  Société  de  prévoyance  des  médecins  de 
France  ;  nous  le  retrouvâmes  alors  donnant  l'impulsion  dans 
notre  ville  ,  parvenu  à  grouper  la  plupart  d'entre  nous  et  à 
jeter  ainsi  les  bases  de  notre  société  locale  dont  il  refusa  natu- 
rellement d'être  le  président.  Il  y  eût  été  à  sa  place  ;  mais 
déjà  privé  d'un  œil^  menacé  de  perdre  l'autre  (en  1856  il 
lui  avait  fallu ,  pour  le  sauver,  rester  près  de  deux  mois 
enfermé  dans  l'obscurité  la  plus  complète  ),  il  avait ,  je  vous 
l'ai  dit,  compris  depuis  longtemps  la  nécessité  du  repos. 

C'est  pourquoi ,  Messieurs ,  vous  ne  le  revîtes  presque 
plus  à  vos  séances,  bien  qu'il  continuât  à  suivre  avec  intérêt 
les  savantes  études  auxquelles  il  s'était  si  bien  associé  depuis 
1832 ,  quoique,  du  moins  si  on  en  juge  par  vos  publications, 
il  n'ait  laissé  que  peu  de  traces  de  son  passage  dans  notre 
Société  Linnéenne.  (Cependant  vous  le  savez,  et  ne  voulez-vous 
pas  le  prouver  vous-mêmes  en  me  demandant  cette  notice  ?  son 
concours  avait  été  souvent  reconnu  utile  à  vos  recherches;  sa 


—  239  — 

bonne  voloiilé  ne  vous  avait  jamais  fait  défaut.  Pourquoi 
donc  ce  silence?  La  cause  en  est  que  vos  bulletins  étaient  alors 
incomplets  ;  vous  n'y  faisiez  entrer  que  des  mémoires 
originaux  ;  le  compte-rendu  de  vos  séances  n'y  occupait  que 
peu  de  place,  sous  forme  d'un  résumé  général  et  sommaire 
confié  à  la  plume  de  votre  secrétaire.  Vous  avez  depuis 
comblé  une  lacune  ;  et  comprenant  mieux  toute  l'importance 
de  vos  procès-verbaux  mensuels ,  cette  reproduction  exacte 
de  la  physionomie  de  vos  réunions,  celle  analyse  fidèle  et 
continue  des  observations  qui  s'y  échangent,  des  discussions 
qui  s'y  engagent,  des  idées  qui  s'y  émettent,  vous  les  avez 
insérés  dans  le  Bulletin,  et  vos  lecteurs  peuvent  désormais 
suivre  chacun  de  vos  membres  à  la  trace  et  juger  la  part 
prise  par  chacun  à  l'œuvre  tommune.  Mais  celle  sage  mesure 
date  d'une  époque  bien  postérieure  à  celle  oii  Fourneaux 
suivait  avec  assiduité  vos  réunions.  Quoi  qu'il  en  soit ,  vos 
archives  ne  sont  pas  tellement  muettes  qu'on  n'y  rencontre 
assez  souvent  son  nom.  Et  tantôt  la  botanique  qu'il  savait  si 
bien,  tantôt  la  zoologie  lui  fournissent  l'occasion  de  vous 
soumettre  le  résullat  de  ses  incessantes  recherches  eu  histoire 
naturelle  ou  de  répondre  aux  demandes  que  les  savants, 
Juste  hommage  rendu  à  l'illustration  de  votre  Compagnie, 
faisaient  à  la  Société  Linnéenne. 

Ainsi,  quand  vers  1836  M.  Edwards,  qui  avait  entrepris  un 
grand  travail  dans  le  but  de  constater  les  effets  des  végétaux 
des  diverses  prairies  de  la  France  sur  la  race  bovine  et  les 
produits  que  l'homme  retire  de  ces  précieux  animaux , 
s'adressa  à  vous  pour  obtenir  une  sorte  de  statistique  des 
provinces  du  Calvados,  Fourneaux  est  désigné  avec  Hardouin, 
Leclerc  et  Eudes-Deslongcharaps,  pour  dresser  la  Flore  prai- 
riale  de  la  vallée  de  l'Orne  ,  depuis  Louvigny  jusqu'à  la  mer. 
El  ce  travail  dont  le  rapport  est  imprimé  dans  votre  7"  volume 
fut  fait  par  eux,  non  dans  des  herbiers  ,  mais  en  parcourant 


—  2^0  — 

le  terrain,  en  notant  exactement  les  espèces  de  la  vallée  et 
la  proportion  où  elles  s'y  trouvent.  Ailleurs  je  le  trouve, 
en  compagnie  d'Eudes-Deslongchamps,  explorant  géologique- 
ment  cette  fois  notre  contrée  et  rapportant  des  carrières  de 
St-Vigor,  près  Bayeux,  où  existe  un  si  beau  spécimen  d'une 
des  divisions  de  l'oolithe  inférieure  ,  une  riche  moisson  de 
fossiles.  Et,  quand  un  jour  votre  illustre  et  regretté  secré- 
taire, relevant  l'importance  qu'il  y  a  à  connaître  la  nature 
des  roches  et  des  bancs  situés  dans  la  profondeur,  jointe  aux 
difficultés,d'arriver  à  cette  connaissance,  invite  les  membres 
de  la  Société  Linnéenne  à  recueillir  les  renseignements  rela- 
tifs au  creusement  des  puits ,  Fourneaux ,  toujours  prêt  à 
apporter  son  contingent,  si  petit  qu'il  le  fasse,  à  l'élucidation 
des  questions  posées  devant  vous ,  lit  une  note  sur  un  puits 
profond  seulement  de  28  pieds,  situé  dans  la  commune  de 
Cagny,  et  qu'il  a  reconnu  être  établi  dans  le  calcaire  à 
polypiers. 

Et  c'est  parce  que  ,  connaissant  l'érudition  de  votre 
collègue  ,  appréciant  l'importance  de  ses  services  ,  vous 
crûtes  devoir  le  récompenser  en  l'appelant  à  la  vice-pré- 
sidence de  votre  Compagnie  en  1836  ,  pour  le  nommer 
président  en  1837.  Dix  ans  plus  tard, vous  lui  renouveliez  cet 
honneur,  et  à  cette  seconde  présidence  se  rattache  un  souvenir 
dont  vous  avez  le  droit  d'être  fiers,  et  que  je  ne  saurais  passer 
sous  silence.  Visitant  la  France,  le  fameux  géologue  et  paléon- 
tologiste de  Berlin,  Léopold  de  Buch,  de  passage  à  Caen,  voulut 
bien  renoncer  à  son  voyage  de  Cherbourg,  pour  assister  à  une 
excursion  que  vous  aviez  projetée  à  Dives  ;  et  Fourneaux,  à 
votre  tête,  eut  l'honneur  de  recevoir  et  de  conduire  cet  hôte 
illustre  dans  l'exploration  qu'il  fit  des  falaises  et  du  littoral , 
depuis  le  mauvais  pas  de  Beuzeval  jusqu'aux  Vaches-Noires. 

C'était  le  13  juin  18i7  ;  ce  fut  la  dernière  promenade 
{|u'il  fit  avec  vous.   Mais  s'il  vous  a  quittés,  Messieurs,  il 


n'en  a  pas  abandonné  pour  cela  ses  recherches.  De  botaniste 
il  s'était  fait  jardinier ,  et  nous  le  retrouvons  installé  à  Gren- 
theviîle  qu'il  ne  quitte  guère  que  pour  venir  présider  la 
Société  Philharmonique  et  assister  à  ses  concerts  jadis  si  re- 
nommés. Là,  se  bornant  enfin  à  son  goût  favori ,  il  passe  sa 
vie  à  surveiller  son  jardin,  son  parc,  ses  serres.  Horticulteur 
habile,  amateur  passionné  des  fleurs,  il  essaie,  il  compare 
les  méthodes,  il  introduit  chez  lui  les  cultures  nouvelles, 
ayant  toujours  bien  soin  d'inscrire  avec  sa  ponctualité  or- 
dinaire ses  échecs  comme  ses  succès.  Puis  le  soir  il  se  repose 
de  ses  fatigues  en  écoutant  sa  lectrice  ordinaire ,  bien  seule  , 
hélas!  maintenant,  qui  le  tient  au  courant  de  notre  litté- 
rature moderne  ou  prépare  avec  lui ,  par  le  résumé  des  ou- 
vrages les  plus  récents,  l'itinéraire  des  voyages  qu'ils  vont 
entreprendre  ensemble.  Et  le  moment  venu,  s'il  regrette 
bien  un  peu  de  quitter  ses  chères  plantes  et  ses  espaliers  en 
fleurs ,  il  part  bien  résolu  à  rester  jusqu'à  ce  qu'il  ait  tout 
vu  du  pays  qu'il  va  étudier. 

Parcourant  successivement  l'Angleterre  ,  l'Italie ,  l'Es- 
pagne ,  sans  oublier  sa  belle  France ,  visitant  et  revisitant 
avec  joie  la  Suisse,  il  escalade  les  glaciers,  il  explore  les 
arsenaux  ,  les  ports  et  les  manufactures  ;  il  admire  les 
musées,  fouille  les  bibliothèques,  sachant  partout  s'y  faire 
de  nouvelles  relations  aussi  sûres  qu'agréables,  et  notant 
scrupuleusement  ses  impressions  et  le  résultat  de  ses  obser- 
vations politiques  ou  morales.  Aussi,  quelle  ample  moisson 
de  souvenirs!  quel  sujet  intarissable  de  causeries  pour  le 
retour  de  ces  lointaines  excursions  si  bien  remplies! 

Doué  d'une  grande  finesse  d'esprit,  d'une  mémoire  pro- 
digieuse, conteur  agréable,  il  se  plaisait  alors  à  redire  à  ses 
amis  les  détails  de  ces  longues  pérégrinations ,  et  c'était 
fête  au  logis;  car  il  aimait  à  recevoir,  et  jamais  hospitalité 
ne  fut  plus  douce,   plus  charmante.   Il  n'imposait  qu'une 

16 


—  2^2  — 

condition  :  revenir  souvent  et  ne  jamais  prévenir  de  l'ar- 
rivée pour  avoir  le  droit  de  vous  remercier  de  votre  com- 
plaisance. Dites  si  j'exagère,  vous  tous  qui  avez  connu 
cette  bonne  et  excellente  figure,  ce  cœur  franc  et  loyal,  et 
n'ai-je  pas  le  droit  de  conclure  que  le  collègue  dont  je  viens 
de  vous  retracer  la  vie  simple  et  modeste  autant  qu'honnête 
et  utile,  méritait  les  regrets  dont  sa  mort  fut  entourée?  Elle 
vint  le  surprendre  à  l'âge  de  68  ans,  pendant  un  voyage 
qu'il  faisait  à  Paris.  Parti  de  Caen  avec  sa  femme  le  15  avril 
1868,  heureux  d'aller,  comme  chaque  année,  revoir  ses 
vieux  amis  et  d'assister  à  une  réunion  générale  de  la  loge 
maçonique  dont  il  était  un  des  hauts  dignitaires,  non  moins 
heureux  du  plaisir  qu'il  procurait  à  celle  qu'il  avait  invitée  à 
les  accompagner ,  il  me  voyait  avec  bonheur  le  rejoindre  la 
semaine  suivante.  Le  soir  même  de  mon  arrivée,  il  était 
atteint  d'une  pneumonie  qui,  huit  jours  plus  tard,  l'enlevait 
à  notre  affection;  ce  fut  le  2  mai.  Ramené  à  Grentheville,  il 
y  est  enterré  dans  la  fosse  où  reposait  son  père,  en  face  même 
de  l'entrée  de  sa  maison  bien  aimée. 

Et  maintenant.  Messieurs,  permettez-moi  de  terminer 
cette  notice ,  que  des  circonstances  indépendantes  de  notre 
volonté  à  tous  ont  empêché  seules  de  paraître  plus  tôt,  par 
les  paroles  qu'un  de  ses  vieux  amis,  mort  lui  aussi  il  y  a 
quelques  mois,  M.  le  président  Des  Essarts,  écrivait  pour 
un  de  nos  collègues  de  l'Académie  des  Sciences. 

«  Depuis  plus  de  deux  ans ,  la  terre  a  couvert  les  restes 
mortels  de  notre  aimé  confrère;  cependant  il  est  toujours 
présent  à  notre  pensée.  Le  souvenir  de  ses  qualités  aimables, 
de  son  caractère ,  de  son  talent ,  nous  pénètre  aussi  vivement 
qu'au  lendemain  du  jour  où  il  s'éloigna  de  nous.  L'hom- 
mage que  nous  lui  rendons  n'est  donc  pas  l'expression  pas- 
sionnée d'une  douleur  qu'exalte  l'émotion  d'une  perte  ré- 
cente. Une  réflexion  calme  y  préside.  Les  regrets  sont  bien 
mérités  quand  ils  survivent  à  l'épreuve  des  années.  » 


—  243  — 

Merci  donc,  Messieurs,  de  m'avoir  permis  d'affirmer  avec 
vous  que,  lorsqu'un  homme  de  bien  disparaît  de  la  scène  du 
monde ,  l'oubli ,  comme  une  mer  profonde  dans  laquelle  on 
laisse  tomber  un  cercueil,  ne  se  referme  pas  sur  les  existences 
finies  ;  qu'il  y  a  des  cœurs  fidèles ,  et  que  le  culte  des  pieux 
souvenirs  n'est  pas  délaissé. 

Le  scrutin  est  ouvert  sur  les  présentations  qui  ont  été 
faites  dans  la  dernière  séance.  A  l'unanimité,  MM.  Lacaille, 
botaniste  à  Bolbec  ;  Mathieu,  pharmacien  à  Pont-l'Evêque,  et 
Manoury,  professeur  au  collège  de  Falaise,  ont  été  déclarés 
membres  correspondants  de  la  Société  Linnéenne. 

MM.  René  Lenormand  et  Morière  ont  l'honneur  de  pré- 
senter, comme  membre  correspondant  de  la  Société,  M.  Pel- 
vet,  docteur-médecin  à  Vire. 

A  9  heures  et  demie  la  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  7  JUIN  1869. 

Présidenee    de    il.    l'abbé    II.IRG. 

A  7  heures  et  1/2,  la  séance  est  ouverte.  — En  l'absence 
du  président  et  du  vice-président,  M.  l'abbé  Marc,  archiviste, 
occupe  le  fauteuil. 

Ouvrages  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  Extrait  des  travaux  de  la  Société  centrale  d' Agriculture 
du  département  de  la  Seine-Inférieure ,  177"  cahier  ; 

2°  Précis  analytique  des  travaux  de  L'Académie  impé- 
riale des  Sciences  ,  Belles-lettres  et  Arts  de  Rouen  , 
1H67-68; 

3°  Paul  Ben.  —  Des  mouvements  respiratoires  chez  les 
Batraciens  et  les  Reptiles.  —  L'observation  anatomique  et 
l'expérimentation.  —  La  physiologie  générale  et  ses  progrès. 
(Cours  de  physiologie  fait  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris); 

k°  Bulletin  de  l'Instruction  primaire  pour  Le  départe- 
ment du  Calvados,  vf  29  ; 

5°  Note  additionnelle,  relative  h  une  lettre  de  M.  Jordan  à 
iM.  Charles  Desmoulins  ; 

6°  Bulletin  de  la  Société  Géologique  de  France,  T 
série,  t.  XXVI,  feuilles  1-5  ; 

7"  Bulletin  de  la  Société  départementale  d' Agriculture 
du  Haut-Rhin,  1"  trimestre,  1869,  n°  1  ; 

go  |o  ]>^QiiQg  sur  Le  Carex  Ligerina  Bor.  Espèce  nouvelle 
pour  la  Flore  belge,  par  Armand  Thiélens.  —  2°  Notice  sur 


—  2Zi5  — 

/'Asparagus  prostratus ,  par  le  même.  —  3°  Notice  sur  le 
Senerio  barbarasfolius  Rihb. ,  espèce  nouvelle  pour  la  Flore 
belge. — W  Petites  observations  sur  quelques  plantes  criti- 
ques; 

9°  Bulletin  de  la  Société  Vaudoise  des  Sciences  natu- 
relles, vol.  X,  n°  61  ; 

10°  Annales  de  la  Société  d' Horticulture  de  Maine-et- 
Loire,  1868,  W  trimestre  ; 

11°  Société  des  Sciences  naturelles  du  grand  duché  de 
Luxembourg,  t.  X,  années  1867  et  1868  ; 

12°  Observations  sur  la  Flore  de  la  Champagne ,  du 
Maine  et  de  ses  environs,  par  31.  Louis  Crié  ; 

l.'J°  Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture ,  Sciences  et 
Arts  de  la  Sarthe,  1^  série,  t.  XI,  1*"^  trimestre  1869; 

14°  Jahrbach  der  Kaieserlich.  —  Koniglichen  geolo- 
gischen  Reichsanstalt ,  Jahrgang  1869,  XIX,  Band.,  n°  1  , 
janner,  februar,  marz  ; 

15°  Verhandlungen  der  K.  K.  geologischen  Reichsans- 
tall,  n°'  1,  2,  3,  4,  5,  1869. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  par  laquelle  M.  le  Secré- 
taire-archiviste de  la  Société  départementale  d'Agriculture  du 
Haut-Rhin  soUicite  ,  pour  la  Compagnie  qu'il  représente  , 
l'échange  de  publications  avec  la  Société  Linnéenne.  Con- 
sultée sur  cette  proposition ,  la  Société  ne  croit  pas  pouvoir 
faire  droit,  au  moins  dans  les  circonstances  présentes,  au 
désir  de  la  Société  d'Agriculture  du  Haut-Rhin  ,  son  tirage 
actuel  ne  lui  permettant  de  faire  d'échange  qu'avec  les 
Sociétés  qui  s'occupent  spécialement  de  sciences  natu- 
relles. 

M.  le  docteur  Ogier  Ward  entretient  ses  collègues  d'une 
observation  faite  en  Angleterre  par  un  de  ses  fils  ;  des  œufs 


—  246  — 

de  coucou  ont  été  rencontrés  dans  des  nids  de  troglodytes , 
quoiqu'il  fût  impossible  à  l'oiseau  d'y  pénétrer  pour  procéder 
à  la  ponte. 

M.  Goesle  fait  observer  que  le  fait  cité  par  le  docteur 
Ward  n'est  ni  nouveau  pour  la  science  ,  ni  bien  rare.  Il  est 
en  effet  parfaitement  reconnu  par  tous  les  ornithologistes  que 
le  coucou  pond  son  œuf  à  terre  ,  puis  le  prend  dans  son  bec 
qui  est  largement  fendu,  et  le  dépose  dans  un  nid  de  tro- 
glodyte, de  fauvette,  de  rouge-gorge,  ou  de  tout  autre  petit 
oiseau  insectivore.  Le  fait  qui  paraît  le  moins  connu  à 
M.  Goesle  est  celui-ci  :  le  coucou  n'abandonne  pas  ses  œufs 
aussitôt  après  les  avoir  déposés  ainsi  dans  un  nid.  Vers  1850, 
notre  collègue  trouva  un  œuf  de  coucou  dans  un  nid  de 
rouge-gorge ,  au  milieu  de  la  mousse  qui  pousse  entre  les 
ronces,  le  long  de  ces  sortes  de  murs  en  terre  dont  sont  clos 
les  champs  des  environs  de  Coutances.  Il  prit  l'œuf  de  coucou 
et  le  déposa  dans  les  herbes  au  milieu  du  champ,  à  20  ou  25 
pas  du  nid;  puis  il  se  cacha  50  pas  plus  loin,  au  milieu  d'une 
touffe  de  grandes  fougères,  et  il  resta  immobile.  Au  bout  de 
5  ou  6  minutes,  un  coucou  s'envola  du  milieu  des  arbres 
qui  entourent  le  champ,  se  dirigea  avec  précision  vers  l'en- 
droit où  l'œuf  était  déposé  et  presque  aussitôt  vers  le  nid  de 
rouge-gorge,  puis  remonta  vers  les  arbres ,  au  milieu  du 
feuillage,  iM.  Goesle  alla  voir  le  nid  de  rouge-gorge  et  y 
trouva  l'œuf  de  coucou  ;  le  lendemain  il  fit  une  nouvelle 
visite,  mais  le  nid  était  vide. 

M.  Gillet  lit  la  note  suivante  : 


—  247  — 


NOTE 


L'AGARIC   DÉLICIEUX 

ET  SUR   UNE  ESPÈCE  VOISINE  QUI,  SANS  DOUTE,    A  JUSQU'A 
PRÉSENT  ÉTÉ   CONFONDUE   AVEC   LUI  , 

Par  AI.  GILLET  , 

Vétérinaire  principal  en  retraite,   à   Alençon   (1). 


Les  accidents  qui  arrivent  tous  les  ans  ont  beau  nous 
apprendre  à  connaître  les  dangers  qui  peuvent  résulter  de 
l'usage  des  champignons,  il  se  trouve  toujours  des  personnes 
assez  imprudentes  pour  en  ramasser  et  en  manger ,  malgré 
leur  complète  ignorance  des  caractères  souvent  si  difficiles  à 
saisir  qui  distinguent  les  espèces  vénéneuses  de  celles  qui  ne 
le  sont  pas. 

Dire  à  ces  personnes  que  cette  confiance  peut  souvent 
être  suivie  des  accidents  les  plus  graves  et  chercher  à 
caractériser  les  champignons,  non  pas  vaguement  comme 
cela  s'est  presque  toujours  fait,  mais  de  manière  à  rendre 
l'erreur  impossible  ou  du  moins  aussi  rare  que  possible,  tel 
est  le  but  auquel  doit  tendre  le  botaniste  ou  toute  personne 
s'occupant  sérieusement  de  l'étude  de  ces  cryptogames. 

C'est  dans  l'intention  d'élucider  une  de  ces  questions 
souvent  très-embarrassantes  que  nous  croyons  devoir  vous 
présenter.  Messieurs,  les  observations  suivantes  qui,  si  elles 
n'éclairent  pas  autant  que  nous  le  voudrions  certains  points 
importants,  engageront  du  moins  les  amateurs  de  champignons 

(1)  Ce  tiavail  à  été  lu  à  la  séance  publique  tenue  par  la  Société 
Linnéenne  à  Alençon,  le  dimanche  /i  juillet  1869. 


—  248  — 

à  agir  avec  plus  de  circonspeclion  quand ,  dans  leurs  re- 
cherches, ils  rencontreront  l'agaric  décrit  généralement  sous 
le  nom  de  deliciosus. 

Il  est  une  chose  qui  d'abord  devrait  mettre  en  garde 
contre  cette  espèce,  ce  sont  les  dénominations  différentes 
qu'elle  a  reçues  par  les  auteurs  qui  ont  cherché  à  la  décrire. 
Quelques  cryptogamistes  en  effet,  considérant  l'espèce  dont  il 
est  ici  question  comme  d'une  excellente  qualité,  lui  donnent 
le  nom  significatif  de  deliciosus ,  tandis  que  d'autres ,  la 
regardant  au  contraire  comme  on  ne  peut  plus  dangereuse, 
ne  trouvent  pas  pour  elle  de  meilleure  dénomination  que 
celle  de  perniciosus. 

De  quel  côté  est  la  vérité  ?  Quels  sont,  parmi  ces  botanistes, 
ceux  qui  ont  raison?  quels  sont  ceux  qui  ont  tort?  Telles 
sont  les  questions  que  naturellement  on  se  pose.  Il  est 
évident  qu'il  doit  y  avoir  ici  une  erreur,  ou  que,  si  les  uns  et 
les  autres  ont  bien  vu  et  bien  jugé  les  champignons  qu'ils 
ont  étudiés,  il  y  a  non  pas,  comme  tous  les  ouvrages 
tendent  à  le  faire  croire,  une  seule  espèce,  mais  bien  deux 
espèces  dont  l'une  devrait  conserver  le  nom  qui  ne  peut  que 
la  faire  rechercher  pour  la  table,  tandis  que  l'autre  posséderait 
les  propriétés  vénéneuses  qui  lui  ont  mérité  celui  de 
perniciosus. 

La  question  est  donc  celle-ci  :  n'y  a-t-il  qu'une  seule 
espèce  d'agaric  à  lait  jaune  safrané  ou  rouge,  et  l'épithète  de 
deliciosus  convient-elle  à  tous  les  individus  qui  présentent 
ce  caractère  ;  ou  bien  est-il  possible  de  distinguer  plusieurs 
espèces  parmi  les  agarics  répandant,  lorsqu'on  les  entame, 
un  lait  d'une  couleur  semblable  à  celle  dont  nous  venons  de 
parler  ? 

Les  divers  auteurs  qui  ont  écrit  sur  les  champignons 
décrivent,  à  peu  près  comme  il  suit,  la  seule  espèce  dont  il 
ait  été  parlé  jusqu'à  présent  et  qu'on  ait  désigné,  nous  le 


—  240  — 
répétons,  tantôt  sous  le  nom  de  deliciosus,  tantôt  sous  celui 
de  permciosus  : 

Chapeau  convexe,  à  bords  réfléchis  réguliers,  puis  bientôt 
plans,  déprimé  au  centre,  visqueux,  luisant,  légèrement 
zone  et  de  couleur  orangé  pâle  ;  d'abord  glabre,  il  ne  tarde 
pas  à  devenir  légèrement  tomenteux  ;  son  diamètre  est  de  US 
centimètres  et  quelquefois  plus;  feuillets  orangés,  verdissant 
ordinairement  quand  il  sont  blessés  ;  pied  long  de  U-6 
centimètres,  épais,  ferme,  glabre,  creux,  concolore  au 
chapeau  et  portant  à  sa  surface  des  taches  enfoncées  d'une 
couleur  plus  intense;  lait  orangé.  =  Champignon  croissant, 
en  août  et  septembre,  sur  la  terre,  sous  les  sapins  des  bois 
montagneux  surtout;  Person  le  donne  comme  comestible. 

Cette  description  est,  selon  nous,  très-bonne  et  peut  donner 
une  idée  très-exacte  de  l'agaric  délicieux  de  Linné ,  agaric 
sur  les  propriétés  duquel  il  ne  peut  exister  aucun  doute  ;  et 
nous  n'aurions  rien  h  dire,  rien  à  ajouter  si,  à  côté  de  cette 
espèce,  il  n'en  existait  pas  une  autre  s'en  rapprochant  beau- 
coup sous  bien  des  rapports,  mais  s'en  éloignant  aussi  sous 
bien  d'autres,  comme  nous  allons  chercher  à  le  faire  voir. 

L'espèce  dont  nous  voulons  parler  a  été  trouvée  en  au- 
tomne, aux  environs  d'Alençon,  dans  la  commune  de  Fer- 
rière-Bochard,  lieu  dit  le  bois  de  la  Garenne,  autrefois 
fouillé  pour  obtenir  du  minerai  de  fer,  actuellement  trans- 
formé en  un  taillis  coupé  par  quelques  routes  ravinées 
et  bordées  de  sapins  sous  lesquels  cet  agaric  croît  assez 
abondamment. 

Ce  champignon  se  reconnaît  aux  caractères  suivants  : 

Le  chapeau  ,  d'abord  convexe,  devient  bientôt  plan ,  dé- 
primé, ombéliqué  au  centre,  les  bords  plus  ou  moins  repliés 
en  dessous;  il  se  creuse  ensuite  de  plus  en  plus  et  arrive  h 
être  concave,  les  bords  relevés  sinueusement  ou  lobés;  sa 
surface  est  lisse,  humide,  presque  visqueuse,  un  peu  luisante, 


—  250  — 

entièrement  couverte  de  petits  poils  appliqués  et  marquée  de 
zones  d'autant  plus  visibles  qu'elles  se  rapprochent  davantage 
de  la  marge  qui  est  grise  ou  gris  légèrement  rosé  ;  sa  couleur 
est  d'un  jaune  rougeâtre  clair  plus  ou  moins  lavé  de  bleu  ou 
de  vert  de  gris  ;  quelquefois  ces  teintes  se  manifestent  par 
plaques  plus  ou  moins  larges ,  le  plus  ordinairement  elles 
sont  à  peu  près  uniformément  répandues.  Il  n'est  pas  rare 
non  plus  de  le  trouver  portant,  sur  les  bords  surtout,  des 
taches  d'un  rouge  vermillon  assez  vif;  ces  dernières  se  re- 
marquent principalement  quand  le  champignon  est  déjà  un 
peu  avancé  en  âge  et  quand  sa  surface  est  devenue  entière- 
ment d'un  blanc  sale  ou  jaunâtre.  Son  diamètre  varie  entre  S, 
10  ou  12  centimètres;  sa  chair  épaisse,  compacte,  pesante, 
jaune  ou  jaunâtre,  devient  subitement  rouge  ou  rouge- 
orangé  au  contact  de  l'air,  surtout  au-dessus  des  feuillets  et  à 
sa  réunion  avec  le  pied. 

Les  feuillets,  larges  de  G-8  millim.,  sont  inégaux  ,  entiers, 
nombreux,  concaves  et  décurrents;  leur  couleur  est  jau- 
nâtre ;  ils  présentent,  lorsqu'ils  sont  vus  sous  un  certain  jour, 
un  léger  chatoiement  carné  ;  entamés  ,  ils  répandent  un  lait 
rouge  ou  rougeâtre. 

Le  pied  long  de  2-U  centimètres,  et  épais  de  1  ou  2,  est 
quelquefois  égal,  droit  ou  courbé  et  le  plus  souvent  renflé  au 
sommet  ;  sa  surface  est  lisse  ou  bien  marquée  de  quelques 
taches  irrégulières,  enfoncées,  rouges  ou  bleues;  sa  couleur 
est  ordinairement  celle  du  chapeau  avec  une  ligne  blanche 
assez  bien  dessinée  à  sa  partie  supérieure,  à  l'endroit  même 
où  les  feuillets  se  réunissent  h  lui.  Jeune,  il  n'est  pas  rare  de 
le  trouver  entièrement  d'un  bleu  clair. 

La  chair  compacte  est  jaune-orangé  clair  ou  rougeâtre 
vers  les  couches  extérieures;  l'intérieur,  ordinairement, 
irrégulièrement  creux,  est  blanc  ou  blanchâtre  ;  on  le  trouve 
rarement  plein. 


—  251  — 

Toute  la  plante  est  humide,  pesante  et  fragile. 

Sa  saveur  n'a  rien  de  remarquable  ;  son  odeur,  un  peu 
plus  pénétrante  que  celle  de  Vagaric  délicieux,  est  plutôt 
désagréable  qu'agréable.  Enfin,  toutes  les  parties  blessées  ne 
tardent  pas  à  prendre  des  teintes  d'un  vert  très-foncé. 

Cette  description,  comme  il  est  facile  de  le  voir,  a  beau- 
coup de  ressemblance  avec  celle  de  Vagaricus  deliciosus  ; 
cependant,  les  différences  qui  séparent  cette  espèce  de  la 
première  décrite  ne  sont  pas  si  légères  qu'on  ne  puisse  les 
saisir  avec  assez  de  facilité.  C'est  ainsi  que  si,  sous  le  rapport 
de  leur  forme  (bien  que  le  deliciosus  ait  le  pied  plus  fort  et 
plus  long)  et  du  suc  qu'ils  versent  quand  on  les  brise,  ces 
deux  champignons  peuvent  être  très-facilement  confondus, 
il  est  impossible  de  ne  pas  reconnaître  que  leur  couleur  les 
différencie  assez  grandement  pour  ne  pas  permettre  l'erreur. 

Et ,  en  effet ,  Vagaric  délicieux  est  toujours  d'une  belle 
couleur  jaune-rougeâlre,  ses  feuillets  ne  deviennent  verls  que 
lorsqu'ils  ont  été  entamés  ou  froissés,  le  chapeau  ne  prend 
qu'exceptionnellement  cette  teinte,  et  encore  n'est-ce  que  dans 
l'extrême  vieillesse.  La  plante  qui  nous  occupe,  au  contraire, 
est  d'un  jaune  pâle  toujours  plus  ou  moins  lavé  de  bleu  ou 
de  vert,  et  ces  dernières  teintes,  qui  se  remarquent  sur  toutes 
les  parties  du  champignon,  sont  d'autant  plus  étendues  et 
d'autant  plus  intenses  que  les  individus  sont  plus  jeunes.  Il 
n'est  pas  rare  de  trouver  de  ces  champignons  à  peine  sortis 
de  terre,  dont  le  chapeau  est  entièrement  d'un  bleu  indigo,  et 
le  pied  complètement  d'un  bleu  clair  et  comme  prui- 
neux. 

Non-seulement  la  couleur  éloigne,  comme  on  peut  le  voir, 
ces  espèces  l'une  de  l'autre,  mais  elles  diffèrent  encore  par 
l'odeur  et  par  les  spores. 

L'odeur  de  l'agaric  délicieux  est  douce  ou  insignifiante  ; 
celle  de  l'autre  espèce  est,  comme  nous  l'avons  déjà  fait  re- 


—  252  — 

marquer,  assez  pénétrante,  et  a  quelque  chose  de  peu  agréa- 
ble, je  dirai  même  de  désagréable. 

Quant  aux  spores  qui  sont  irrégulièrement  arrondies  dans 
les  deux  espèces,  nous  les  avons  trouvées  sensiblement  plus 
grosses  dans  le  de Uciosus  que  dansl'agaric  aux  teintes  bleues, 
dans  lequel  elles  nous  ont  paru  être  un  quart  au  moins  plus 
petites. 

Tels  sont  les  caractères  propres  à  l'agaric  que  nous  vous 
présentons.  Je  crois  qu'ils  sont  assez  faciles  à  saisir  et  capa- 
bles, par  conséquent,  de  fixer  les  opinions.  Il  n'est  pas  pos- 
sible ,  selon  nous  du  moins  ,  d'admettre  que  ces  deux 
champignons  appartiennent  à  la  même  espèce  :  trop  de 
différences  existent  entre  eux  pour  qu'il  en  soit  ainsi.  Mais 
si  ces  agarics  doivent  être  séparés  et  doivent  constituer, 
comme  nous  le  croyons,  deux  espèces  distinctes,  il  nous  reste 
à  savoir  si  cette  distinction  a  déjà  été  faite,  ou  si  l'agaric  que 
nous  venons  de  comparer  au  délicieux  a  été,  jusqu'à  présent, 
confondu  avec  celui-ci.  Nous  ne  serions  pas  très-éloigiié  de 
croire  à  cette  dernière  hypothèse  ;  car  dans  les  ouvrages  que 
nous  avons  pu  consulter,  nous  n'avons  trouvé  aucune  indica- 
tion prouvant  que  la  distinction  que  nous  cherchons  à 
établir  ait  jamais  été  faite. 

Sécrétan,  dans  sa  Mycologie,  parle  bien  d'un  agaric  décrit 
par  Fries  et  iMicheli,  agaric  qui  ressemble  beaucoup  à  celui 
dont  il  est  ici  question;  mais  on  remarque,  dans  la  description 
qu'il  en  fait,  une  différence  essentielle  consistant  dans  la 
présence  de  feuillets  simplement  adhérents,  tandis  que 
l'espèce  qui  nous  occupe  les  a  fortement  décurrents.  Partout 
ailleurs  nous  ne  trouvons  qu'une  seule  description  ,  celle  du 
deliciosus ,  à  laquelle  quelques  auteurs  ajoutent  certains 
caractères  qui  ne  lui  appartiennent  pas,  mais  qui  sont  propres 
à  l'espèce  qui  fait  le  sujet  de  cette  noie.  C'est  ainsi  que  nous 
avons  en   vain    consulté    Paulet,    Bulliard,   le    Botanicum 


—  253  — 
gaUlCum,  la  Flore  des  environs  de  Paris  par  Chevalier,  celle 
de  Mérat ,  le  Traité  des  champignons  au  point  de  vue  bota- 
nique,  alimentaire  et  toxicologique  de  M.  le  curé  Morel, 
VHistoire  et  description  des  champignons  alimentaires  et 
vénéneux  des  environs  de  Paris  par  Letellier,  le  Traité  des 
champignons  par  Lavalle ,  VHistoire  des  champignons 
comestibles  et  vénéneux  par  Roques  ,  et  nous  n'avons ,  nous 
le  répétons,  absolument  rien  découvert  sur  les  renseignements 
que  nous  cherchions.  Tout  paraît  faire  croire,  au  contraire, 
que  ces  deux  espèces  ont  toujours  été  décrites  sous  la  même 
dénomination,  et  que  les  caractères  que  nous  avons  rapportés 
ont  été  donnés  comme  appartenant  à  une  seule  et  même 
plante,  représentée  alors  tantôt  comme  étant  d'un  beau  jaune- 
orangé  susceptible  de  verdir  aux  feuillets,  et  tantôt  comme 
pouvant  devenir  de  bonne  heure  verdâtre  non-seulement 
aux  feuillets,  mais  encore  sur  tout  le  chapeau. 

Or  nous  croyons  qu'il  n'en  est  pas  ainsi  et  que  la  couleur 
bleue  ou  verte ,  plus  ou  moins  généralement  répandue , 
n'appartient  qu'à  une  d'elles,  à  celle  que  nous  ne  pouvons 
considérer  comme  étant  le  deliciosus.  Il  y  a  donc  pour  nous 
erreur,  et  nous  nous  demandons  si  cette  erreur  n'expliquerait 
pas  la  divergence  des  opinions  qui  ont  été  émises  sur  les 
qualités  alimentaires  de  l'agaric  délicieux,  lequel,  comme 
je  l'ai  déjà  dit,  a  aussi  été  désigné  par  quelques  botanistes 
sous  le  nom  de  pernicieux,  ou  du  moins  comme  méritant 
cette  épithète.  Nous  nous  demandons  pourquoi  ces  deux 
qualificatifs  si  diamétralement  opposés,  s'il  n'y  a  réellement 
qu'une  seule  et  môme  plante  représentant  seulement  quelques 
variétés  de  couleur.  Ne  serait-il  pas  plus  raisonnable  de  croire 
que,  pensant  toujours  avoir  affaire  au  même  champignon, 
parce  que,  dans  tous  les  cas,  la  chair  est  également 
imprégnée  d'un  suc  rougeâtre  ou  jaune-safrané,  les  personnes 
qui  ont  étudié  ces  espèces  leur  ont  donné,  selon  qu'elles  ont 


—  254   - 
expérimenté  sur  l'une  ou  sur  l'autre,  tantôt  le  nom  qui  ne 
peut  qu'engager  à  en  faire   usage  et  tantôt  celui  qui  doit 
au  contraire  inspirer  les  plus  grandes  craintes ,  même  aux 
mycophages  les  plus  hardis? 

De  là  les  doutes  qui  ont  existé  et  qui  existent  toujours  dans 
l'esprit  de  beaucoup  sur  les  véritables  propriétés  de  l'agaric 
délicieux;  de  là  l'éloignementque  l'on  éprouve  généralement 
pour  ce  champignon  dont  au  reste  les  couleurs  n'ont  rien 
d'engageant.  Il  serait  cependant  juste  de  détruire  la  prévention 
que  l'on  a  contre  cet  agaric,  de  prouver  que  tous  les  reproches 
qu'on  lui  adresse  sont  peu  mérités,  de  réhabiliter  enfin  cette 
espèce  dans  l'opinion  publique.  Nous  le  ferons  autant  que 
nous  le  pouvons,  en  disant  que,  bien  que  n'ayant  pas  encore 
fait  d'expériences  sur  ces  champignons,  nous  pensons  que,  si 
des  empoisonnements  ont  été  déterminés  par  ce  qui  a  été 
jusqu'à  ce  jour  désigné  sous  le  nom  d'agaric  délicieux,  on 
ne  doit  réellement  pas  les  attribuer  à  ce  dernier  tel  que  nous 
le  comprenons,  tel  que  nous  l'avons  décrit  ;  mais  bien  plutôt  à 
l'espèce  dont  l'aspect  verdàtre  a  quelque  chose  de  si  peu  rassu- 
rant et  bien  plutôt  propre  à  éloigner  qu'à  inspirer  de  la  confiance. 

En  résumé  donc,  si  je  m'en  rapporte  aux  divers  auteurs 
qui  ont  parlé  des  qualités  alimentaires  de  l'agaric  délicieux 
et  aux  personnes  qui  eu  ont  goûté,  et  parmi  ces  dernières  je 
vous  citerai  M.  le  docteur  Prévost  qui  en  a  mangé  et  n'en  a 
été  nullement  incommodé ,  l'agaric  délicieux  de  Linné 
constituerait  une  espèce  très-comestible  dont  on  fait  usage 
dans  le  nord  et  dans  le  midi  de  la  France ,  et  dont  le  goût, 
selon  le  dire  de  M.  de  Seynes,  docteur  en  médecine  et 
auteur  de  la  Flore  mycologique  de  la  région  de  Montpellier 
et  du  Gard ,  rappelle  très-bien  celui  de  la  chair  d'agneau , 
lorsque  ce  champignon  est  apprêté  simplement  sur  le  gril 
avec  du  beurre  et  du  sel;  tandis  que  tout,  jusqu'à  l'aspect  de 
l'agaric  aux  teintes  toujours  bleues  ou  vertes,  semble  indiquer 


—  255  — 
une  espèce  devant  faire  naître  des  doutes  sur  les  qualités  et 
devant  être  regardée  comme  vénéneuse  jusqu'à  ce  que  des 
expériences  positives  aient  pu  indiquer  ses  véritables 
propriétés;  ce  que  nous  nous  proposons  de  faire  prochai- 
nement, en  vous  promettant  de  vous  faire  connaître  les 
résultats  que  nous  aurons  obtenus. 

En  attendant  nous  donnons  h  celte  dernière  espèce  le  nom 
de  rubrifluus,  par  la  raison  que  ce  nom  rappelle  parfaitement 
la  couleur  du  liquide  que  ses  blessures  laissent  échapper. 
Nous  le  préférons,  pour  le  moment,  h  celui  de  perniciostis 
parce  que  nous  ne  sommes  pas  encore  fixé  sur  ses  propriétés, 
et  que  cette  épithète  a  déjà  été  appliquée,  par  les  rares  auteurs 
qui  en  ont  parlé,  à  une  espèce  ayant,  assurent-ils,  les 
feuillets  adhérents,  ce  qui  n'a  pas  lieu,  comme  nous  vous 
l'avons  déjà  fait  observer,  dans  l'espèce  qui  fait  le  sujet  de 
cette  observation. 

Telles  sont.  Messieurs,  les  observations  que  nous  voulions 
vous  communiquer.  Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  vous  les 
fournir  plus  complètes  ;  mais  si  nous  n'avons  pu  vous  satis- 
faire davantage,  ne  nous  en  accusez  pas  seul;  accusez-en  aussi 
l'état  actuel  de  la  science,  c'est-à-dire  le  chaos  qui  existe  dans 
la  synonymie  des  champignons  et  l'absence  des  descriptions 
exactes.  Tant  qu'il  en  sera  ainsi,  la  confusion  la  plus  grande 
régnera  surtout  dans  cette  partie  de  la  cryptogamie  qui  traite 
des  champignons,  et  nous  aurons  sans  cesse  à  nous  effrayer 
de  la  confiance  avec  laquelle  on  fait  généralement  usage  des 
espèces  ramassées  au  hasard  soit  par  des  enfants,  soit  par  des 
femmes,  dont  les  connaissances  en  celte  matière  sont  absolu- 
ment usuelles.  Éludions  donc  celle  partie  si  intéressante  à 
tous  égards  de  notre  chère  botanique,  car  ce  n'est  qu'en 
agissant  ainsi  que  nous  arriverons  à  pouvoir  fournir  des 
descriptions  exactes  et  complètes,  à  pouvoir  donner  à  chaque 
plante  un  nom  certain,  à  pouvoir  enfin  nous  mettre  d'accord 


P(H«S  AV> 

V     _' 

^\  — • 

J 

r 

—  2oG  — 

sur  les  propriétés  alimentaires  ou  vénéneuses  des  nombreuses 
espèces  qui  couvrent  notre  sol  une  grande  partie  de  l'année 
et  qui,  à  une  époque  surtout  où  le  prix  des  denrées  de  toutes 
sortes  tend  sans  cesse  à  s'élever,  deviendraient,  si  elles  étaient 
mieux  connues,  une  ressource  précieuse,  surtout  pour 
certaines  classes  de  la  société. 

M.  l'Inspecteur  d'Académie  entretient  l'Assemblée  des  ser- 
vices que  pourraient  rendre  les  instituteurs,  en  recueillant  les 
objets  appartenant  aux  trois  règnes  de  la  nature,  qu'ils  ont 
l'occasion  de  rencontrer  dans  leur  commune.  Ces  recherches 
pourraient  conduire  plus  tard  à  une  connaissance  plus  exacte 
des  produits  naturels  de  notre  département,  en  même  temps 
qu'elles  seraient  pleines  d'attrait  pour  les  élèves  qui  accom- 
pagneraient l'instituteur  pendant  les  excursions.  —  Déjà  des 
commencements  de  collections  de  plantes,  de  fossiles  et  de 
roches  ont  figuré  à  l'exposition  scolaire  d'Isigny,  et  dénotent 
chez  les  instituteurs  qui  les  ont  envoyées  une  assez  grande 
aptitude  pour  les  sciences  naturelles.  M.  l'Inspecteur  désire- 
rait que  ces  efforts  fussent  encouragés  par  la  Société ,  dont 
plusieurs  membres  pourraient  venir  puissamment  en  aide 
aux  instituteurs  par  leurs  conseils  ou  par  leurs  ouvrages  ;  il 
est  d'ailleurs  tout  prêt  à  adopter  les  mesures  que  la  Société 
voudrait  bien  lui  suggérer  pour  favoriser  ces  études. 

La  Société  ne  peut  qu'applaudir  aux  bonnes  intentions  de 
M.  l'Inspecteur  et  elle  les  favorisera  de  tout  son  pouvoir. 

Le  Secrétaire  donne  connaissance  de  l'ordre  qui  a 
été  arrêté  pour  la  session  que  la  Société  doit  tenir  cette 
année  à  Alençon. 

Samedi  3  juillet.  —  Départ  d' Alençon  à  6  heures  du 
matin  pour  l'excursion.  —  Déjeuner  à  St-Léonard  et  retour 
le  soir  à  Alençon. 

Dimanche  U  juillet.  —  De  6  heures  à  9  heures,  excursion 


—  257  — 

aux  environs  d'Alençon.  —  A  10  heures,  déjeuner.  —  A 
1  heure ,  séance  publique.  —  A  5  heures ,  visite  au  musée 
d'Alençon.  —  A  G  heures,  banquet. 

Les  heures  de  départ  de  Caen  pour  Alençon  sont  5  heures 
55  du  matin,  9  heures  35  du  matin  et  6  heures  15  du  soir. 
Les  personnes  qui  voudraient  participer  à  l'excursion  du 
samedi  devront  donc  partir  le  vendredi  soir  par  le  train  de 
6  heures  15. 

Il  est  décidé  qu'une  liste  d'inscription  sera  présentée  par 
le  concierge  du  Pavillon  chez  les  membres  résidants,  et 
qu'une  circulaire  sera  envoyée  aux  membres  correspondants 
par  les  soins  du  Secrétaire. 

MW.  Pelvet,  docteur-médecin  à  Vire,  et  Louis  Crié,  na- 
turaliste au  Mans ,  présentés  dans  la  dernière  séance  comme 
membres  correspondants,  sont  nommés  à  l'unanimité. 

iMM.  Bin-Dupart  et  Morière  ont  l'honneur  de  proposer 
comme  membre  correspondant  M.  Courteille ,  pharmacien  à 
Lisieux. 

A  9  heures  la  séance  est  levée. 


17 


SÉANCE  DU  26  JUILLET  1869. 


Présidence  de  M.  le  doeteur  BOURIENNE. 


A  7  heures  1/2  la  séance  est  ouverte.  Le  procès-verbal  de 
la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Le  Secrétaire  fait  passer  sous  les  yeux  de  ses  collègues  les 
ouvrages  qu'il  a  reçus  depuis  la  dernière  réunion. 

1°  Nova  acia  regice  societatis  scientiarum  Upsaliensîs , 
seriei  tertiae,  vol.  VI,  fasc.  2,  1868; 

2°  Société  académique  des  sciences,  arts,  belles-lettres , 
agriculture  et  industrie  de  St-Quentin,  3-  série,  t.  VIII, 
travaux  de  1868; 

3°  Annales  de  la  Société  impériale  d' agriculture ,  in- 
dustrie ,  sciences ,  arts  et  belles-lettres  du  département  de 
la  Loire,  t.  XII,  année  1868,  1",  2%  3*^  et  k"  livraison. 

/i°  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France,  t.  XXVI, 
feuilles  7-12,  1868-69; 

5°  Annales  de  la  Société  d'horticulture  de  Maine-et- 
Loire,  1869,  1"  trimestre; 

6°  Société  de  la  carte  géologique  de  France.  —  Discussion 
des  statuts  ; 

7°  Société  impériale  havraise  d'études  diverses. — Procès- 
verbaux  des  séances.  —  Séance  du  12  mars  1869  ; 

8"  Bulletin  de  l'instruction  primaire  pour  le  dépar- 
tement du  Calvados ,  n"  30  ; 


I 


—  259  — 

9°  Maître  Jac(jues,  journal  populaire  d'agriculture,  publié 
à  Niort,  avril  1869; 

10°  Annales  de  la  Société  académique  de  Nantes  et  du 
département  de  la  Loire-Inférieure,  1868,  1"  et  2'  se- 
mestre ; 

11°  Haute  antiquité  du  genre  humain.  —  Discours  pro- 
noncé par  M.  Joly,  président  de  l'Académie  impériale  des 
sciences ,  inscriptions  et  belles-lettres  de  Toulouse  ; 

12°  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  naturelles  de 
Neufchâtel,  t.  VIII,  1"  cahier,  1868; 

13°  ISote  sur  la  valeur  alibile  de  la  Salicorne  herbacée, 
par  M.  Besnou  ; 

14°  Dreizehnter  Bericht  der  Oberliessischen  Gessels- 
chaft  far  Natur  iind  Heibkunde,  Giefsen,  im  april  1869; 

15"  Jlie  Quaterly  Journal  of  the  geological  Society, 
vol.  XXV,  part.  2,  n°  98,  1869. 

M.  Morière  fait  ensuite  un  compte-rendu  sommaire  de 
la  session  tenue  par  la  Société  Linnéenne  à  Alençon ,  les  3 
et  U  juillet. 

Le  dimanche  U  juillet,  à  l'ouverture  de  la  séance  publique, 
M.  Morière  a  prononcé  l'allocution  suivante  : 

Messieurs  , 

Lorsque  la  Société  Linnéenne  transporte  ses  assises  dans 
chacun  des  départements  de  la  Normandie ,  elle  se  propose 
de  mettre  en  rapport  les  hommes  qui  s'occupent  des  mêmes 
études ,  d'explorer  les  diverses  parties  du  sol  normand  et 
d'en  faire  connaître  les  productions  naturelles  ,  enfin  de 
raviver  ces  sentiments  de  confraternité  qui  font  le  charme 
de  nos  réunions  annuelles. 

Nulle   part   elle  n'avait  fait  d'excursion  plus  fructueuse 


—  260  — 

que  celle  à  laquelle  nous  venons  d'assister.  Grâce  à  l'habileté 
des  organisateurs  de  cette  excursion  et  à  leur  parfaite  con- 
naissance des  localités ,  les  botanistes ,  les  géologues ,  les 
conchyliologistes,  les  archéologues  ont  tous  trouvé  moyen  de 
faire  une  abondante  moisson  ou  de  précieuses  observations  : 
aussi  conserverons-nous  longtemps  le  souvenir  de  cette  char- 
mante promenade,  faite  le  3  juillet,  dans  les  parties  les  plus 
pittoresques  et  les  plus  délicieuses  des  départements  de 
l'Orne  et  de  la  Sarthe;  —  et,  lorsque,  après  avoir  transporté 
notre  tente  dans  les  autres  départements  de  notre  chère  pro- 
vince, nous  reviendrons  dans  le  département  de  l'Orne  ,  je 
n'ai  pas  besoin  de  vous  dire  que  ce  sera  avec  un  véritable 
bonheur.  Puissions-nous  alors,  comme  hier,  être  éclairés 
dans  nos  recherches  par  un  illustre  géologue,  M,  Cotteau, 
d'Auxerre ,  dont  la  science  n'est  dépassée  que  par  la  mo- 
destie! —  Puissions-nous  aussi,  à  cette  époque,  voir  le  nom 
de  La  Billardière  donné  à  l'une  de  vos  rues ,  rappeler  aux 
étrangers  qui  viennent  visiter  votre  cité  que  ce  savant  bo- 
taniste est  né  à  Alençon  ! 

Organe  de  la  Société  Linnéenne,  je  viens  aujourd'hui,  au 
nom  de  tous  mes  confrères  ,  offrir  les  plus  vifs  sentiments  de 
gratitude  aux  naturalistes  qui  ont  bien  voulu  diriger  notre 
excursion,  et  nous  mettre  à  même  d'apprécier  les  richesses 
des  localités  que  nous  avons  parcourues.  Que  M3I.  de  La 
Sicotière,  docteur  Prévost  et  Letellier  veulent  bien  nous 
permettre  de  les  remercier  particulièrement  de  tout  ce  qu'ils 
ont  fait  pour  nous. 

La  Société  Linnéenne  de  Normandie,  voulant  reconnaître 
publiquement  les  services  rendus  depuis  longtemps  par 
M.  Letellier  à  l'étude  des  sciences  naturelles  dans  la  ville 
d'Alençon ,  le  proclame  membre  honoraire  de  la  Société  et 
lui  décerne  une  médaille  en  argent  à  L'effigie  de  Linné, 
qu'elle  a  déjà  offerte  à  MM,  René  Lenormand  et  de  Bré- 


—  261  — 

bisson  (1).  Ce  sera  la  troisième  récompense  de  cette  nature 
accordée  par  la  Société,  qui  sera  heureuse  d'inscrire  dans 
ses  archives  le  nom  de  M.  LeteUier  à  côté  de  celui  de  deux 
hommes  qui  ont  tant  fait  l'un  et  l'autre  pour  les  sciences 
naturelles  et  surtout  pour  notre  chère  botanique. 

M.  le  docteur  Bourienne,  vice-président  de  la  Société 
Linnéenne,  a  pris  ensuite  la  parole  et  s'est  exprimé  ainsi  : 

Messieurs  , 

Vous  aviez  choisi  pour  présider  à  vos  réunions  un  homme 
digne  de  cet  honneur  par  ses  profondes  connaissances  et  par 
des  travaux  originaux.  Une  mission  scientifique,  qui  l'a 
retenu  loin  de  vous  depuis  plusieurs  mois ,  vous  prive  encore 
aujourd'hui  de  sa  présence. 

Honoré  du  titre  de  vice-président,  je  dois  siéger  à  sa 
place ,  et  je  suis  profondément  ému  à  la  pensée  de  porter 
la  parole  dans  une  assemblée  d'hommes  aussi  éminents ,  les 
uns  par  leurs  hautes  fonctions  universitaires ,  les  autres  par 
la  renommée  que  leur  ont  valu  leurs  écrits,  d'autres  revenant 
d'excursions  lointaines  et  rapportant  à  la  mère-patrie  le  fruit 
de  leurs  intéressantes  découvertes. 

Mais,  Messieurs,  si  j'apprécie  la  grandeur  de  vos  mérites, 
parce  que  j'ai  été  élevé  au  milieu  de  vous  et  que  vous  avez 
guidé  mes  premiers  pas  dans  la  carrière  scientifique,  je 
connais  aussi  votre  aménité  et  votre  bienveillance ,  et  c'est 
pourquoi  j'espère  que  vous  voudrez  bien  accueillir  favorable- 
ment, comme  un  tribut  de  ma  reconnaissance  ,  quelques 
détails  sur  l'histoire  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie. 

(1)  Des  applaudissements  unanimes  viennent  prouver  à  M.  Le- 
teUier combien  la  récompense  qu'il  reçoit  est  sympathique  à  ses 
nombreux  amis; 


—  262  — 

En  1823  ,  un  certain  nombre  de  personnes  d'esprit  cultivé 
et  zélées  pour  la  science  se  réunirent  en  société  à  Caen , 
pour  s'occuper  d'histoire  naturelle  en  général ,  mais  spéciale- 
ment pour  faire  connaître  les  richesses  minérales ,  animales 
et  végétales  du  département.  Les  dignitaires  choisis  furent 
MM.  Roberge,  Eudes-Deslongchamps,  de  Caumont,  Charles 
Thomine  et  Hardouin. 

En  outre  des  réunions  ordinaires,  la  Compagnie  tenait  une 
séance  publique  h  l'hôtel-de-ville  où  le  secrétaire  résumait  les 
travaux  de  l'année ,  faisait  connaître  la  hste  des  nouveaux 
membres,  et  dans  laquelle  on  entendait  la  lecture  de  travaux 
nouveaux  sur  quelque  point  de  la  science. 

Après  une  seule  année  d'existence  de  la  Société,  un 
volume  paraît  où  l'on  trouve,  après  le  compte-rendu  des  dis- 
cussions mensuelles ,  des  mémoires  signés  de  noms  qui  sont 
devenus  illustres  pour  la  plupart. 

M.  de  Caumont ,  secrétaire ,  publiait  ses  premières  études 
sur  la  géologie;  Blot  indiquait  les  propriétés  des  insectes 
recueillis  aux  environs  de  Caen  ;  Eudes-Deslongchamps  dé- 
crivait avec  un  rare  talent  d'observation  les  coquilles  du 
genre  GerviUie. 

Ces  écrits  furent  appréciés  du  monde  savant;  et  de  la 
France  et  de  l'Europe  entière  vinrent  des  adhésions  qui 
furent  un  encouragement  puissant  pour  ces  hommes  d'élite 
qui  avaient  eu  l'heureuse  initiative  du  travail  en  commun  ; 
la  Société  conserve  religieusement  le  souvenir  des  éloges 
qu'elle  recul  de  de  Humbolt ,  l'un  des  premiers  qui  demanda 
d'être  inscrit  au  nombre  des  membres  correspondants. 

On  se  remit  à  l'œuvre  avec  une  nouvelle  ardeur  ;  les  uns 
enlevant  à  leurs  occupations  professionnelles  quelques  rares 
instants  qu'ils  consacraient  à  des  excursions,  à  des  recherches 
consignées  dans  des  notices ,  les  autres  se  livrant  à  de  vastes 
projets  d'étude ,  tous  s'entendirent  pour  constituer  un  classe- 


—  263  — 

ment  méthodique  des  richesses  du  pays;  et,  après  avoir 
organisé  le  travail ,  on  communiqua  le  plan  adopté  aux  cor- 
respondants ,  surtout  à  ceux  des  départements  voisins. 

Des  mémoires  considérables  ,  des  catalogues,  qui  dénotent 
une  élude  profonde  et  attentive  des  objets,  arrivèrent  bientôt, 
et  l'on  publia  un  second  volume  :  une  Histoire  des  Lichens, 
par  M.  Delise  ;  un  Catalogue  des  coquilles  trouvées  sur  les 
côtes  de  la  Manche ,  par  M.  de  Gerville  ;  un  Catalogue 
méthodique  des  crustacés  terrestres,  fluviatiles  et  marins, 
par  M.  de  Brébisson  ;  une  Description  des  Orchidées  qui 
croissent  naturellement  dans  les  environs  de  Falaise,  par 
M.  Alphonse  de  Brébisson  ;  un  Mémoire  sur  les  fossiles  du 
grès  intermédiaire  du  Calvados,  par  M.  Eudes-Deslong- 
champs  ;  un  Essai  sur  les  fougères  du  Calvados ,  par 
M.  Chauvin;  un  Mémoire  géologique  sur  quelques  terrains 
de  la  Normandie  occidentale,  par  M.  de  Caumont. 

En  même  temps,  les  sciences  naturelles  recevaient  de 
nombreux  adeptes  dans  toute  la  Normandie.  Nos  archives 
nous  rappellent  les  noms  des  travailleurs  qui  développaient 
ainsi  chez  eux  l'amour  de  la  science. 

M.  Chesnon,  à  Bayeux,  faisait  un  cours  public  et  gratuit; 
MM.  de  Brébisson  père  et  fils  formaient  une  collection  en 
lieu  pubhc  à  Falaise  ;  M.  Alphonse  de  Brébisson  y  enseignait 
la  botanique;  MM.  Delise,  Dubourg  d'Isigny,  Lenormand  et 
Despréaux  s'entendaient  pour  établir  un  musée  du  Bocage  ; 
MM.  Marquis  et  Auguste  Le  Prévost ,  à  Rouen  ;  M.  de  Ger- 
ville, à  Valognes  ;  MftL  Gaillon,  à  Dieppe;  Suriray,  au 
Havre,  faisaient  chacun  de  leur  côté  des  efforts  assidus  pour 
propager  le  goût  des  études  d'histoire  naturelle. 

C'est  alors  que  la  Société  prit  le  titre  de  Société  Lin- 
néenne  de  Normandie.  Pour  rendre  plus  intimes  et  plus 
fructueux  ses  rapports  avec  tant  de  naturalistes  distingués, 
elle  choisit  parmi  eux  des  commissaires  chargés  d'activer  les 


—  26a  — 

travaux,  de  se  mettre  en  rapport  avec  les  autorités  locales, 
etc.  ;  elle  arrêta,  en  outre,  le  projet  d'excursions  annuelles 
dans  les  diverses  localités  de  la  circonscription  et  de  publi- 
cations régulières. 

Les  principaux  articles  des .  trois  volumes  qui  furent 
publiés  en  1827,  1828  et  1829,  sont  :  un  Mémoire  de 
M.  Auguste  Le  Prévost  sur  un  groupe  de  lichens;  un  Mé- 
moire sur  les  terrains  de  transport  du  département  du  Cal- 
vados, par  M.  de  Magneville;  un  Catalogue  des  insectes 
aptères  du  Calvados ,  par  M.  de  Brébisson  ;  une  Liste  des 
plantes  croissant  naturellement  dans  le  département  de  la 
Manche,  par  M.  de  Gerville;  un  Essai  sur  la  topographie 
géognostique  du  Calvados,  par  M.  de  Caumont;  un  Coup 
d'œil  de  la  végétation  de  la  Basse-Normandie  dans  ses  rapports 
avec  le  sol  et  les  terrains,  par  M.  Alphonse  de  Brébisson; 
un  Tableau  synoptique  des  formations  de  la  croûte  du  globe 
et  de  leurs  masses  subordonnées  principales,  par  M.  Ami 
Boue;  un  Mémoire  sur  la  nature  des  phénomènes  volca- 
niques aux  îles  Canaries ,  par  M.  Léopold  de  Buch ,  traduit 
par  M.  de  La  Foye;  un  Essai  géognostique  sur  le  dépar- 
tement des  Pyrénées-Orientales ,  par  M.  Marcel  de  Serres. 

Dans  le  tome  cinquième,  qui  porte  la  date  de  1833,  se 
trouvent  des  Mémoires  sur  les  crustacés  fossiles,  sur  les 
coquilles  fossiles  du  genre  Munsleria,  sur  les  Teudopsides  , 
par  M.  Eudes-Deslongcharaps  ;  des  Observations  sur  l'in- 
fluence des  feuilles  sur  la  nutrition  des  arbres  toujours  verts, 
par  M.  de  Magneville;  des  Observations  sur  les  Thalassio- 
phytes,  par  M.  Crouan;  un  Catalogue  des  insectes  de  l'ordre 
des  Coléoptères  qui  se  trouvent  en  Normandie,  par  M.  de 
Brébisson;  un  Essai  sur  la  distribution  géographique  des 
roches  du  département  de  la  Manche ,  par  M.  de  Caumont. 

Dans  le  compte-rendu  qui  fit  partie  de  cette  dernière  pu- 
blication ,  le  Secrétaire  signalait  les  indices  d'une  extension 


—  265  ~ 

graduelle  des  connaissances  scientifiques  en  Normandie;  il 
constatait  la  création  de  collections  nombreuses  depuis  1825  : 
celle  de  la  Faculté  des  sciences  dans  notre  ville ,  celle  de 
Rouen,  celle  de  Cherbourg,  qui  venait  de  s'enrichir  des  mi- 
néraux de  M.  Chevreuil;  le  musée  d'Évreux,  la  galerie 
d'histoire  naturelle  de  M.  de  La  Fresnaye,  à  Falaise,  celle 
du  collège  de  Baveux ,  due  aux  soins  de  M.  Chesnon. 

M.  de  Gaumont  pouvait  se  dire ,  avec  un  légitime  orgueil, 
que  l'honneur  d'avoir  étendu  le  champ  de  ces  belles  et 
nobles  connaissances  dans  notre  pays  lui  revenait  en  grande 
partie,  et  c'est  ce  que  pensèrent  unanimement  ses  collègues 
qui ,  en  apprenant  sa  démission  en  faveur  du  savant  profes- 
seur de  la  Faculté  des  sciences,  lui  donnèrent  par  acclamation 
le  titre  de  secrétaire  honoraire  de  la  Société  Linnéenne. 

Les  excursions  projetées  avaient  été  peu  nombreuses;  les 
séances  publiques  se  tenaient  toujours  à  Caen.  A  la  suite 
d'une  de  ces  séances,  on  avait  visité  en  commun  les 
rives  de  l'Orne  jusqu'à  May;  une  autre  fois  on  était  allé 
explorer  les  carrières  de  Ranville,  les  marais  de  Varaville,les 
dunes  de  Merville  et  les  environs  de  Sallenelles.  Pendant  la 
halte  qui  eut  lieu  dans  ce  dernier  village,  M.  de  Caumont  évo- 
qua un  souvenir  bien  touchant:  il  rappela  que  dans  la  même 
localité,  au  commencement  de  l'année  1823  ,  Lamouroux  se 
reposant  avec  lui  au  milieu  d'un  groupe  de  naturalistes , 
ses  compagnons,  avait  arrêté  avec  eux  le  projet  d'organisation 
de  la  Société  Linnéenne.  Une  autre  fois  on  s'était  rendu  à 
Troarn  et  Argences,  pour  examiner  la  constitution  géologique 
des  coteaux  qui  unissent  ces  deux  points  et  la  flore  du 
marais  des  Terriers. 

Mais,  en  1833,  il  fut  décidé  qu'à  l'avenir  les  séances 
publiques  annuelles  seraient  tenues  dans  chacune  des  villes 
principales  des  départements  qui  formaient  l'ancienne  province; 
qu'en  outre  la  date  serait  reculée ,  dans  l'espoir  que  la  végé- 


—  266  — 

tation  plus  avancée  fournirait  une  moisson  plus  abondante 
aux  botanistes. 

C'est  ainsi  que  la  Société  a  tenu  à  Falaise,  le  5  juin  183i, 
une  séance  dont  elle  a  gardé  le  meilleur  souvenir.  MM.  de 
Brébisson  ,  Spencer  Smith ,  de  La  Fresnaye  ,  de  Vauquelin  , 
Lejumel,  de  Bonnechose  ,  Legrand,  Castel,  de  Beau- 
repaire,  Travers,  s'étaient  joints  aux  membres  résidants 
venus  de  Caen  pour  la  solennité. 

Après  les  discours  d'usage  ,  on  entendit  des  lectures 
pleines  d'intérêt  :  de  M.  de  La  Fresnaye ,  sur  une  nouvelle 
section  à  former  dans  le  sous-genre  canard;  de  M.  Eudes- 
Deslongchamps ,  sur  la  sociabilité  de  quelques  mammifères 
carnassiers  ;  sur  l'utilité  des  mousses  et  les  usages  auxquels 
on  peut  les  employer  dans  les  arts,  par  M.  de  Brébisson; 
sur  les  collections  d'hydropbytes  et  leur  préparation,  par 
M.  Chauvin.  On  visita  le  cabinet  de  M.  de  La  Fresnaye;  et 
une  herborisation  instructive,  dont  M.  Hardouin  a  donné 
une  relation  ,  eut  lieu  sous  la  direction  de  M.  de  Brébisson. 

L'année  suivante  on  se  transporta  à  Bayeux;  un  nombre 
de  correspondants  plus  grand  encore  qu'à  Falaise  avait  ré- 
pondu à  l'appel  de  leurs  collègues  de  Caen. 

Après  une  exploration  des  botanistes  aux  environs  de  Port- 
en-Bessin,  et  des  géologues  aux  carrières  de  St-Vigor,  on  se 
rendit  à  Thôtel-de-ville  pour  la  séance,  et  là  on  entendit 
une  analyse  des  travaux  de  l'année  par  le  nouveau  secrétaire, 
M.  Eudes-Deslongchamps  ;  des  considérations  sur  l'histoire 
naturelle,  par  M.  Hardouin;  des  remarques  sur  certaines 
fonctions  du  système  nerveux,  par  Roberton;  une  notice  de 
M.  Lambert  sur  le  grand  chêne  de  la  forêt  de  Cerisy;  un 
mémoire  de  M.  de  La  Fresnaye  sur  les  mœurs  de  quelques 
espèces  d'oiseaux  ;  une  notice  géologique  de  M.  Castel  sur  le 
Val-d'Enfer.  On  visita  ensuite  les  principaux  monuments ,  le 
musée  du  collège,  la  bibliothèque  de  la  ville. 


—  267  — 

A  la  séance  de  Vire,  MW.  Delise,  Dubourg  d'Isigny,  de 
La  Fresnaye,  de  Bréhisson,  Chauvin,  communiquèrent  des 
études  remarquables;  et  l'herborisation  dirigée  par  M.  Le- 
normand  fut  très-fructueuse  en  plantes  rares. 

La  séance  qui  eut  lieu  en  1837  h  Honflour  fut  également  bien 
remplie.  Au  milieu  d'un  grand  concours  de  membres  corres- 
pondants et  d'invités  de  distinction ,  M.  le  Secrétaire  fit 
connaître  l'énoncé  de  sa  classification  des  Brachiopodes  fos- 
siles des  terrains  du  Calvados;  M.  Castel  lut  une  notice 
géologique  sur  la  Brèche-au-Diable  ;  M.  Lejumel  indiqua 
une  nouvelle  espèce  d'Oxalis.  Puis  on  alla  explorer  les 
falaises  du  cap  la  Hève  et  les  environs  d'Harfleur. 

Vous  le  voyez ,  Messieurs ,  dès  cette  époque  le  succès  de 
l'entreprise  était  définitivement  assuré.  Autour  du  noyau 
scientifique  de  Caen  s'étaient  groupés  les  naturalistes  des 
déparlements  du  Calvados,  de  la  Seine-Inférieure,  de  l'Orne, 
de  l'Eure  et  de  la  Manche  ;  leurs  communications ,  jointes  à 
celles  des  membres  résidants  par  la  main  savante  de  notre 
regretté  secrétaire,  M.  Eudes-Deslongchamps ,  formèrent 
une  collection  de  volumes  qui  vous  ont  valu  des  récompenses 
à  la  Sorbonne  et  des  rapports  bien  flatteurs  avec  les  autres 
Sociétés  scientifiques  les  plus  estimées  en  France  et  à 
l'étranger. 

Le  travail  serait  long  et  je  craindrais  do  fatiguer  votre 
attention,  que  des  collègues  plus  autorisés  vont  bientôt  récla- 
mer pour  leur  compte,  si  je  vous  disais  en  détail  ce  qui 
compose  vos  annales  des  trente  dernières  années.  Je  ne  puis, 
cependant,  m'empêcher  de  rappeler  le  nom  de  ceux  qui  ont 
le  plus  contribué  à  les  enrichir.  Eudes-Deslongchamps  s'est 
signalé  entre  toutes  vos  illustrations  par  son  zèle  pour  la 
science,  par  la  grandeur  et  la  variété  des  œuvres  qu'il  vous 
a  données  ;  il  a  écrit,  en  effet,  sur  la  zoologie,  sur  la  géologie, 
sur  la  botanique  ;  mais  en  paléontologie,  il  a  conquis  un  rang 


L 


—  268  — 

glorieux.  Chauvin  a  entrepris  et  exécuté  en  grande  partie  la 
classification  si  difficile  des  algues  de  la  Normandie. — Roberge, 
son  collaborateur,  a  fait  en  botanique  des  découvertes  nom- 
breuses que  notre  cher  secrétaire  actuel,  M.  IMorière,  a  mises 
au  jour  pour  prendre  place  dans  votre  bulletin.  —  De  Bré- 
bisson  était  un  entomologiste  distingué  et  vous  faisait  part  de 
toutes  ses  observations.  La  partie  botanique  est  surtout  rede- 
vable à  M.  de  Brébisson,  qui  a  été  notre  maître  à  tous  et  l'est 
encore  ;  au  savant  botaniste  virois,  M.  Lenormand,  qui  veut 
bien  encore  vous  suivre  dans  vos  travaux,  malgré  sou  âge  ; 
aux  Hardouin ,  Leclerc  ,  Perrier ,  Durand  Duquesnay ,  à 
MM.  Modère,  Renou,  de  l'Hôpital. 

La  géologie,  la  paléontologie  ont  eu  pour  interprètes  princi- 
paux :  MM.  de  Caumont,  de  Fromentel,  Davidson,  de  Ferry, 
Sœmann,  Eugène  Eudes-Deslongchamps  qui  possède,  en  outre 
de  ses  connaissances  étendues, une  grande  habileté  à  reproduire 
par  le  dessin  les  objets  d'étude  ,  et  la  met  si  gracieusement 
au  service  de  vos  publications. 

Vous  comptez  encore  dans  vos  rangs  des  entomologistes  ; 
l'un  d'eux,  M.  Fauvel,  a  acquis  en  peu  d'années  une  répu- 
tation étendue  par  ses  travaux  sur  la  faune  française,  sur 
celle  du  Chili,  de  la  Guyane  et  de  la  Nouvelle-Calédonie. 

Vous  êtes  redevables  de  notes  sur  la  physique  à  MM.  Mer- 
get,  Leboucher  et  Du  3Ioncel  ;  et  M.  Pierre  vous  a  donné 
des  études  très-remarquables  et  bien  appréciées  sur  le  colza  et 
le  blé. 

Enfin,  Messieurs,  vous  eûtes  la  primeur  des  communications 
de  deux  naturalistes  voyageurs,  nos  compatriotes,  de  M.  De- 
planche  et  de  M.  Vieillard  ;  et  nous  avons  lieu  d'espérer 
qu'ils  nous  feront  jouir  encore  et  bientôt  peut-être  des  con- 
naissances qu'ils  ont  acquises  dans  leurs  voyages. 

Si  maintenant  je  recherche,  dans  ces  publications  si  riches 
de  faits  scientifiques,  la  trace  de  vos  fêtes  annuelles ,  je  trouve 


—  269  — 

des  comptes-rendus  d'excursions  successivement  faites  dans 
les  dilïérents  points  du  département,  qui  ont  été  la  source  de 
douces  émotions,  qui  ont  engendré  des  amitiés  durables  ; 
parfois  vous  avez  eu  la  bonne  fortune  de  compter  dans  vos 
rangs  quelqu'un  des  savants  que  l'Europe  admire  :  le  savant 
géologue  allemand  de  Buch  vous  accompagnait  dans  une 
course  aux  Vaches  Noires ,  et  je  me  souviens  qu'il  m'a  été 
permis  de  jouir  avec  vous  de  son  vaste  savoir  et  des  charmes 
de  son  esprit. 

Mais  aucune  solennité  ne  suivait  plus  ces  excursions,  vous 
aviez  supprimé  cette  séance  publique  où  vous  alliez  autrefois 
faire  connaître  à  vos  correspondants  vos  œuvres  de  l'année, 
et  encourager  leurs  travaux  de  l'exemple  et  des  applaudis- 
sements. 

Vous  avez  heureusement  renoué  la  chaîne  des  traditions. 
Des  séances  publiques  tenues  à  Vire  et  à  Falaise,  sous  le 
patronnge  vénéré  de  MM.  Lenormand  et  de  Brébisson, 
ont  donné  les  résultats  que  vous  pouviez  en  attendre  ;  vous 
avez  resserré  les  liens  qui  unissent  les  membres  de  la 
famille  linnéenne,  par  un  échange  de  communications  variées 
et  de  renseignements  précieux  sur  les  localités. 

En  1869,  vous  venez  à  Alençon  retrouver  vos  bien  aimés 
collaborateurs,  partager  leurs  travaux,  visiter  leurs  collec- 
tions; et  certainement  quand  vous  vous  quitterez  ce  soir,  vous 
emporterez  le  désir  de  vous  revoir  encore  l'année  prochaine  à 
Valognes. 

Les  divers  travaux  lus  et  les  communications  faites  dans  la 
séance  publique  seront  consignés  dans  le  procès-verbal  de  la 
session  qui  a  été  confié  à  M.  Letellier ,  professeur  au  lycée 
d'Alençon.  Cette  pièce  devra  clore  le  Bulletin  de  l'année 
1868-69. 

MM.    de  la  Sicotière  et  Morière  ont    proposé,  comme 


—  270  — 

membres  correspondants  de  la  Société:  MM.  Boissière,  di- 
recteur de  verrerie  au  Gast,  près  Alençon  ;  Boudon,  receveur 
de  la  poste,  botaniste  à  Alençon. 

M.  Morière  donne  lecture  d'une  lettre  qu'il  a  reçue  de 
M.  Marie,  sous-commissaire  de  la  marine  à  la  Nouvelle- 
Calédonie  et  qui  accompagnait  une  boîte  de  coquilles  spé- 
ciales à  cette  île,  la  plupart  découvertes  ou  décrites  par  lui  et 
destinées  au  musée  de  Caen.  Cet  envoi  comprend  les  espèces 
suivantes  : 

Bidhnus  Bavayi  (Crosse  et  E.  Marie). 

—  Mariei  (Crosse  et  Fischer). 

—  Soxverbiana   (Gass.). 

—  Mageni  (Gass.). 
Columbeita  pLicaria  (Mont.). 
Cyclostoma  Monti'ouzieri {Gass.  ). 
Diplommatina  Mariei  (Crosse). 
Helicina  primacea. 

Helix  abax  (E.  Marie). 

—  cheLonitis  (Crosse). 

—  Trichocoma  (Crosse). 

—  artensis  (Sow.). 

—  ferrieziana   (Crosse). 

—  Saisseti  (Mont.). 

—  muitisutcata  (Gass.  ). 

—  costulifera  (Pfr.). 

—  Lefouana  (JMont.  ) . 

—  Mouensis  (Crosse) . 

—  Mariei  (Crosse). 

—  Dcndrobia  (Crosse). 
Baladensis{]owxà.). 

—  Barayi  (Crosse  et  E.  Marie). 

—  acanthinula  (Crosse). 


—  271  — 
HeLix  VieiUardi  (Crosse  et  Marie). 

—     Pauluccice  (Crosse). 
MargineUa  suavïs  (Mont.  ). 

—  Mariei  (Crosse). 
Melanvpus  Montrouzieri. 
Melania  Mageni  (Gass.). 
Melanopsis  Deshayesiana  (Gass.  ). 

—  aperta  (Gass.). 
Physa  tetrica  (Morelet). 
Pisania  Montrouzieri  (Crosse). 
Placotrema  Sowerbiei  (Mont.). 
Pyomorbis  Montrouzieri  (Gass.  ) . 
Scarabus  leopardus  (R.). 

—      minor  (Gass.). 
Tapes  Caledonica. 
Trochus  Eecrei  (Mont.  ). 

—      constellatus. 
Truncatella  semi-costaia   (Mont.). 

—  Labiosa  (Mont.). 
TurbineUa  Caledonica  (Petit). 

M.  Marie  dit  dans  sa  lettre  qu'il  sera  heureux  de  contri- 
buer, dans  la  mesure  de  ses  pouvoirs,  à  augmenter  les 
richesses  de  notre  musée ,  principalement  en  coquilles  et  en 
oiseaux.  Il  ajoute  que  Caen  n'est  pas  cependant  sa  ville  natale, 
mais  que  c'est  celle  de  sa  mère  et  de  quelques  parents,  et  que 
ce  sera  pour  ces  motifs  un  devoir  pour  lui  d'apporter  sa  par- 
ticipation à  tout  ce  qui  peut  intéresser  la  ville  de  Caen,  toutes 
les  fois  qu'elle  pourra  être  utile. 

La  Société  accueille  avec  reconnaissance  l'envoi  de  M.  Marie; 
elle  charge  son  secrétaire  de  lui  écrire  combien  elle  lui  sait 
gré  de  ses  bonnes  intentions  à  l'égard  de  la  ville  de  Caen. 
Elle  sera  heureuse  d'imprimer  dans  son  Bulletin  la  descrip- 


~  272  — 

tion  de  l'Hélix  abax  que  M.  Marie  vient  de  faire,  et  de  rece- 
voir toutes  ses  communications  ultérieures. 

RI.  Puchot  lit  la  note  suivante  : 

NOTJE 

SUR 

LA   MESURE    DES    ANGLES 

AVEC  LE  GONIOMÈTRE  DE  BABINET. 

«  Si  on  consulte  les  ouvrages  de  physique  et  de  minéralogie 
sur  la  manière  de  mesurer  un  angle  dièdre  au  moyen  du 
goniomètre  de  Babinet  ou  d'un  instrument  analogue,  on  les 
trouve  tous  d'accord  pour  dire  que  l'arête  de  l'angle  à  me- 
surer doit  être  perpendiculaire  au  plan  du  cercle  ;  mais  quel- 
ques auteurs  veulent  que  cette  arête  passe  rigoureusement 
par  le  centre  de  l'instrument,  tandis  que  d'autres  admettent 
qu'elle  peut  en  être  à  une  petite  distance  ;  les  uns  et  les 
autres  s'abstiennent  de  démonstration.  En  présence  de  ces 
indications  contradictoires,  il  m'a  paru  intéressant  d'établir 
la  proposition  suivante  qui,  d'ailleurs,  est  vérifiée  par  l'ex- 
périence. 

«  Dans  La  mesure  d'un  angle  dièdre  au  moyen  du  gonio" 
mètre  de  Babinet ,  on  obtient  exactement  le  même  résultat , 
quel  que  soit  le  point  ou  C arête  de  cet  angle  rencontre  le 
plan  du  limbe, 

«  Soit  a  b  (fig.  1)  la  trace  d'un  plan  perpendiculaire  au 
cercle  et  passant  par  son  centre;  on  la  suppose  orientée  de 
manière  que  la  coïncidence  des  images  des  deux  réticules  ait 


—  273  — 

lieu  ;  si  alors  on  déplace  la  surface  a  b  soit  en   l'avançant, 
soit  en  la  reculant,  mais  en  la  laissant  toujours  parallèle  à 


elle-même,  par  exemple,  en  lai  donnant  la  position  a'b',  le 
faisceau  réfléchi  e'f'g'h'  conserve  toujours  la  direction  du 
faisceau  efgh,  il  reste  parallèle  à  l'axe  optique  de  la  lunette,  de 
sorte  que  la  portion  de  ce  faisceau  qui  pénètre  dans  la 
lunette  va  encore  converger  sur  le  réticule. 

«  Cela  étant,  soit  bacxxn  angle  à  mesurer,  on  le  considère 
sur  le  cercle  (fig.  2)  dans  deux  positions  b'a'c^et  b"a"  c"; 
dans  la  première  ,  son  arête  passe  par  le  centre  et  l'une  de 
ses  faces  b'a'  est  perpendiculaire  à  la  bissectrice  des  axes  des 
lunettes  ;  dans  l'autre  position ,  le  point  a"  est  quelconque, 
mais  les  côtés  b'^a" ,  c"a"  sont  respectivement  parallèles  à 
b'a'  et  c'a';  la  coïncidence  des  images  des  réticules  s'observera 
aussi  bien  si  les  rayons  sont  réfléchis  par  a"b^'  que  s'ils  le 
sont  par  a'6',-  si,  maintenant,  on  fait  tourner  l'alidade  qui 

18 


—  274  — 

porte  le  cristal  jusqu'à  ce  que  la  face  a'c'  vienne  prendre 
la  direction  qu'avait  b'a' ,  la  face  a"d'  vient  prendre  une 


H  2 


position  parallèle.  Les  images  des  deux  réticules  coïncident 
encore,  que  les  rayons  soient  réfléchis  sur  a'c'  ou  qu'ils  le 
soient  sur  a"c";  donc,  pour  mesurer  l'angle,  il  faut,  dans 
chacune  de  ses  positions,  déplacer  l'alidade  d'une  même 
quantité  angulaire,  et  comme  a"  a  été  pris  d'une  manière 
arbitraire  ,  il  en  résulte  qu'on  trouve  la  même  mesure  ,  quel 
que  soit  le  point  où  l'arête  de  l'angle  à  mesurer  rencontre 
le  plan  du  cercle. 

«  Il  est  à  peine  besoin  de  faire  remarquer  qu'il  y  a  une  limite 
au  déplacement  des  surfaces  du  cristal  à  partir  du  centre  ; 
un  écart  trop  grand  rejetterait  le  faisceau  réfléchi  en  dehors 
de  la  lunette,  l'observation  ne  pourrait  plus  avoir  lieu.  Il  est 
même  utile  de  rester  bien  en  deçà  de  cette  limite  pour  con- 
server à  l'image  formée  par  les  rayons  réfléchis  une  clarté 
suflisante  et  ne  pas  s'exposer  aux  erreurs  qui  pourraient  être 


-  275  — 

produites  par  l'aberralion  de  sphéricité,  si  on  ne  recevait 
que  des  rayons  passant  près  du  bord  de  la  lentille  objective. 
«  Le  goniomètre  de  Babinet  sert  aussi  à  déterminer  les 
indices  de  réfraction  par  la  méthode  de  la  déviation  mini- 
mum. Une  démonstration  tout  à  fait  analogue  à  la  précédente 
ferait  voir  que  la  mesure  est  indépendante  de  la  position  de 
la  base  du  prisme  sur  le  support  de  l'instrument  ;  il  suffit 
d'assurer  la  perpendicularité  de  l'arête.  » 

M.  Morière  entretient  ses  collègues  de  l'acclimatation  dé- 
sastreuse de  VElodea  canadensis  Mich.,  dans  plusieurs  de  nos 
cours  d'eau.  Quelques  échantillons  de  cette  plante  rapportés 
d'Angleterre  avaient  été  jetés  par  M.  Roberge  dans  le  ruisseau 
du  Dan,  l'un  des  affluents  de  l'Orne  les  moins  importants  et 
dans  quelques  autres  petits  ruisseaux,  sans  beaucoup  d'espoir 
de  la  voir  réussir  à  s'y  acclimater.  Les  résultats  ont  dépassé 
de  beaucoup  l'expérience  que  voulait  tenter  M.  Roberge  et 
font  croire  que  d'autres  botanistes  que  lui  auront  jeté  des 
échantillons  de  cette  plante  dans  plusieurs  de  nos  cours  d'eau. 
En  revenant  d'une  excursion  botanique  à  Mouen,  le  dimanche 
25  juillet  et  suivant  le  cours  de  l'Odon  pour  rentrer  à  Caen  , 
nous  avons  pu  constater  que  la  partie  de  celte  rivière  com- 
prise entre  Venoix  et  le  Pont-Créon  était  remplie  de  touffes 
très-serrées  d'Elodea  canadensis  que  nous  prîmes  de  loin 
pour  un  Potamogeton.   Nous  avons  pu    vérifier  depuis  que 
cette  hydrocharidée  était  abondamment  répandue  dans  les 
divers  affluents  de  l'Orne  entre  Caen  et  la  mer,  qu'elle  se 
trouvait    également   en  très-grande    quantité    dans    la  Noë 
et  dans   la  plupart  des  fossés  des  Prés-d'Aulne  ;  au    point 
que    pendant    près    de   quinze    jours,    pendant    le    mois 
d'août,  on  voyait  passer,  rue  de  Baycux ,  les  banneaux  qui 
servent  à  enlever  les  boues  de  la  ville  complètement  chargés 
diElodea  canadensis  recueilli  dans  la  prairie.  Avec  une  telle 
rapidité  d'acclimatation  ,  il  est  à  craindre  que  le  canal  qui 


—  276  — 

alimente  le  bassin  ,  que  la  rivière  d'Orne  elle-même  ne  se 
trouvent  obstrués  et  que  nous  n'ayons  à  déplorer  des  accidents 
graves  occasionnés  par  cette  plante  chez  nous  comme  en  An- 
gleterre où  elle  entrave  aujourd'hui  la  marche  des  navires 
dans  une  partie  de  la  Tamise  ;  aussi  les  Anglais  l'ont-ils  sur- 
nommée la  mauvaise  herbe  de  Babingion  du  nom  du  bota- 
niste qui  eut ,  le  premier ,  la  malheureuse  idée  de  faire  ce 
présent  funeste  à  son  pays. 

La  Société  est  appelée  à  voter  sur  les  présentations  faites 
dans  la  dernière  séance  : 

Sont  admis  à  faire  partie  de  la  Société  comme  membres 
correspondants  : 

MM.  Courteille,  inspecteur  des  pharmacies,  à  Lisieux. 
Reiche  (Louis),  entomologiste,  à  Paris. 
Boissière  ,    directeur    de  verrerie  ,   au  Gast ,   près 

Alençon. 
Boudon  ,  receveur  de  la  poste  ,  botaniste,  à  Alençon. 
Sont  proposés  pour  être  statué  sur  ces  présentations  lors 
de  la  prochaine  séance  : 

MM.  Le  Blanc,  imprimeur-éditeur  à  Caen  ,  rue  Froide  ,  2, 
Féray  de  Montitier,  ancien  juge  de  paix,  rue  de  Bre- 
tagne, à  Caen. 

A  9  heures  1/2,  la  séance  est  levée. 


EXCURSION 


DE    LA 

SOCIÉTÉ  LINNÉEISTNE 
A    ALENÇON, 

Les  samedi  3  et  dimanche  4  juillet  1869, 


La  Société  Linnéenne,  clans  sa  séance  de  mai,  avait  choisi 
les  environs  d'Alençon  comme  but  de  son  excursion  annuelle 
de  1869  ,  et  M.  Morière  avait  demandé  aux  naturalistes  de  la 
localité  un  projet  d'exploration  pour  deux  jours,  en  réservant 
le  temps  nécessaire  pour  une  séance  publique  et  le  banquet 
traditionnel. 

Le  contour  immédiat  d'Alençon  est  très-intéressant  au 
point  de  vue  géologique,  puisque  dans  une  course  de  quel- 
ques lieues,  ou  peut  étudier  les  granits  et  les  gneiss  de  Condé, 
les  porphyres  quartzifères  et  euritiques  de  Hêloup,  les  schistes 
màclifères  de  St-Barlhélemi ,  les  quartzites  siluriens  des 
Aulnais,  l'oolilhe  inférieure  des  carrières  de  l'Hôpital  et  de 
Condé,  la  grande  ooliihe  d'Alençon  et  de  Daraigny,  le  callovien 
de  Valframbert,  et  même  le  lambeau  de  grès  verts  de  Radon; 
mais  il  ne  présente  aux  botanistes  et  aux  entomologistes 
aucune  localité  assez  riche  en  espèces  pour  mériter  le  dépla- 
cement des  naturalistes  des  autres  départements  de  la 
Normandie. 

Pour  ce  motif,  M.  L.  de  La  Sicotière,  qui  connaît  parfai- 
tement le  pays  sous  tous  les  rapports;  M.  le  docteur  Prévost, 
botaniste  et  conchyliologiste  ;  M,  Gillet,  l'un  des  auteurs  de 
la  Nouvelle  Flore  française ^  et  de   plus  entomologiste;  ej 


—  278  — 

M.  Letellier,  conservateur  du  Musée,  proposèrent  à  la  Société 
une  excursion  plus  lointaine,  plus  pénible,  mais  présentant, 
suivant  eux,  l'avantage  de  ne  point  séparer  les  excursionnistes 
et  de  leur  offrir  à  tous,  simultanément  ou  successivement, 
des  objets  d'étude  variés  et  des  points  de  vue  remarquables 
dans  une  suite  de  plaines,  d'étangs,  de  vallées  et  de  mon- 
tagnes modestes,  mais  qui  n'en  sont  pas  moins  des  plus  con- 
sidérables du  pays:  ils  proposèrent  l'excursion  d'Âlençon  à 
St-Léonard-des-Bois,  par  les  étangs  desRablais  et  du  Mortier, 
Gesne-le-Grandelain  et  Moulins,  avec  retour  par  la  vallée  de 
la  Sarthe,  St-Cénery  et  Condé-sur-Sarthe. 

La  Société  voulut  bien  adopter  leur  projet  et  en  ûxa 
l'exécution  aux  samedi  et  dimanche  3  et  4  juillet. 

Le  vendredi  2,  nous  avions  le  bonheur  de  recevoir  à 
Alençon  notre  savant  paléontologiste,  M.  Cotteau,  d'Auxerre, 
qui  consentit  à  accompagner  la  Société,  malgré  les  fatigues  de 
quinze  jours  ou  trois  semaines  de  voyages  et  de  recherches 
dans  ks  terrains  secondaires  du  Maine. 

Le  soir  du  même  jour,  arrivaient  à  la  gare  d'Alençon 
MM.    Morière,  secrétaire  de  la  Société  Linnéenne; 

le  docteur  Godey,  de  Balleroy  ; 

le  docteur  Ogier  Ward,  de  Caen  ; 

le  docteur  Vieillard,  de  Périers  ; 

le  docteur  Deplanche,  d'Argentan  ; 

le  docteur  Porquet,  de  Vire  ; 

Husnot,  de  Caban  ; 

Duhamel,  de  Camembert  ; 

Mélion,  pharmacien  à  Viraoutiers; 

Bertot,  de  Bayeux. 

Le  samedi,  à  7  heures  du  matin,  on  se  réunissait  devant 
l'hôtel  du  Grand-Cerf.  Outre  les  membres  ci-dessus,  il  y 
avait: 


-   279  — 

MM.    Cotteau  ; 

Léon  de  La  Sicotière ,  avocat,  à  Alençon  ; 

le  docteur  Prévost,  d'Alençon; 

le  docteur  Libert,  archéologue  d'Alençon  ; 

de  Courlilloles,  archéologue,  à  St-Rigomer  ; 

Romet,  pharmacien,  h  Alençon; 

l'abbé  Blin,  professeur  au  Petit-Séminaire  de  Sées; 

Beaudoin,  botaniste,  à  Alençon; 

Damoiseau,  h  Alençon; 

Crié,  du  Mans  ; 

Lavertu   et   Lerat  ,    horticulteurs    et   botanistes  à 

Lonray  ; 
et  Leteliier,  professeur  au  Lycée,  faisant,  avec  le 
docteur  Prévost,  les  fonctions  de  guide. 

On  part  gaîment,  et  les  études  de  la  Société  commencent 
au  sortir  de  la  ville. 

La  ville  d'Alençon  est  bâtie  en  partie  sur  la  grande  oolithe 
et  l'oolithe  inférieure ,  représentée  par  l'arkose  ;  en  partie 
sur  les  alluvions  récentes  qui  ont  rempli  partiellement,  à 
une  époque  fort  rapprochée,  les  vallées  de  la  Sarthe  et  de  la 
Briante.  A  une  faible  profondeur  on  trouve  le  granit,  tantôt 
nu,  tantôt  recouvert  d'une  épaisse  couche  de  kaolin.  La 
nappe  d'eau  qui  alimente  les  puits  se  trouve  généralement 
entre  l'arkose  et  le  kaolin,  ou  le  granit. 

Le  pont  St-Léonard,  que  traverse  la  Société,  est  fondé  sur 
une  puissante  masse  de  kaolin,  qui  commence  à  5  ou  6 
mètres  au-dessous  du  sol. 

Au-delà  de  la  prairie,  la  roule  de  Fresnay,  que  nous  sui- 
vons, est  en  déblai  dans  les  alluvions  anciennes  qui  longent  la 
vallée  de  la  Sarthe.  Cette  vallée  elle-même  est  creusée  dans 
les  assises  horizontales  des  terrains  jurassiques, 

A  un  kilomètre  de  la  ville,  on  met  pied  à  terre  pour  étu- 
dier, le  marteau  à  la  main,  les  carrières  de  sable  de  la  Fosse- 


—  280     ^ 

aux-Renards,  appelées  aussi  carrières  de  l'Hôpital  ou  de  la 
Diguetterie ,  localité  classique  ,  toujours  visitée  par  les  géo- 
logues. 

Ces  carrières ,  autrefois  beaucoup  plus  étendues,  sont  au- 
jourd'hui presque  épuisées  ;  et  sur  leur  emplacement  s'élève 
un  hameau  avec  nombreux  cabarets,  qui  s'intitule  Village  de 
la  Belle-Promenade. 

La  Société  Géologique  de  France  visita  la  Fosse-aux-Renards 
\e  U  septembre  1837.  Elle  y  observa  «  la  grande  oolithe  à 
«  l'état  de  sables  incohérents,  remarquables  par  la  finesse  et 

«  la  régularité  des  oolithes,  et  au  dessous des  indices  du 

«  calcaire  compacte  à  nérinées  ;  puis  des  sables  d'abord 
«  calcaires  et  siliceux,  et  enfin  des  sables  siliceux  jaunâtres 
«  et  blancs,  parfaitement  purs.  Ces  sables  renferment  des 
«  nodules  ou  couches  interrompues  de  grès  coquillier  dans 
«  lesquels  on  trouve  la  Lima  proboscidea ,  des  plagiostomes 
«  et  les  grosses  espèces  de  térébratules,  qu'on  verra  caracté- 
«  riser  ce  système  dans  toute  la  partie  occidentale  de  la 
«  plaine.   » 

La  grosse  térébratule  est  la  Rhynchonella  Wrigihii ,  rare 
ici,  commune  à  Condé,  mais  caractérisant  partout  notre 
oolithe  inférieure  et  nos  arkoses  fossilifères. 

M.  Blavier  a  relevé  au  même  endroit  la  coupe  suivante  ; 

De  haut  en  bas  : 

1°  Argile  ferrugineuse. 0™,30  à  2"'. 

2°  Bancs  enchevêtrés  et  passant  de  l'un 
à  l'autre,  de  calcaire  à  texture  oolithique 
ou  demi-compacte  ,  de  sables  d'oolithes 
très-fines  et  de  calcaire  marneux.   .     .      .       0"',60  à  3"'. 

3°  Sable  fin  siliceux,  sans  fossiles.   .     .       5"'        à  6"'. 

k°  Gros  sable O^.ôO  à  1"". 

5"  Roche  d'arkose. 

(Blavier,  Etudes  géologiques  sur  le  départetneni  de  COrne], 


—  281  — 

Les  bancs  supérieurs  ont  offert  à  la  Société  Linnéenne  de 
nombreux  débris  de  coquilles  très-fragiles  et  des  polypiers 
indéterminables  transformés  en  chaux  carbonatée  spalhique. 

A  quelque  distance,  est  une  localité  connue  depuis  bien 
longtemps  où ,  dans  les  mêmes  bancs ,  les  enfants  vont  cher- 
cher des  étoiles.  Ce  sont  des  articulations  de  pentacrinites 
d'une  régularité  parfaite.  M.  de  La  Sicotière,  dont  la  biblio- 
thèque est  un  trésor  inépuisable  de  documents  relatifs  au 
pays,  possède  un  autographe  du  père  André  où  ces  étoiles 
sont  décrites  avec  une  minutieuse  précision.  On  y  voit  aussi 
les  hypothèses  du  temps  sur  l'origine  et  la  nature  de  ces 
corps  :  personne  ne  se  doutait  que  ce  fussent  des  débris 
d'animaux  d'une  époque  antérieure  à  la  nôtre. 

On  sait  que  le  père  André  fut  d'abord  professeur  à  Alençon, 
puis  à  Caen  ;  que  ses  manuscrits  les  plus  précieux  sont  à  la 
bibliothèque  de  celte  dernière  ville,  et  qu'il  mourut  en  175i!i. 

Les  nodules  arrondis  de  grès ,  signalés  par  la  Société  Géo- 
logique et  qui  abondent  sous  nos  pieds ,  ont  été  pris  par  des 
observateurs  novices  pour  des  fruits  fossiles ,  et  même  pour 
des  reptiles  gigantesques,  fossilifiés  chair  et  peau.  On  cite  un 
amateur  qui  en  chargea  sa  voiture  pour  en  enrichir  son 
cabinet  et  le  musée  d'une  ville  voisine. 

Un  peu  plus  loin,  le  granit  se  montre  par  ilôts  à  la  surface 
du  sol;  puis  le  terrain  s'élève  et  présente  la  butte  des  Aulnais, 
formée  de  quartzite  silurien.  C'était  le  fond  du  golfe  au  sein 
duquel  se  sont  déposées  les  couches  de  la  plaine  d' Alençon  , 
oolithe  inférieure  et  grande  oolithe.  La  surface  des  rochers, 
sous  la  bruyère,  est  polie  comme  du  marbre,  et  leur  base  est 
recouverte  de  galets  ovoïdes  comme  si  c'était  à  une  époque 
récente  que  cette  falaise  eût  cessé  d'être  battue  par  les  flots. 

Au  tour  maintenant  des  botanistes. 

Nous  sommes  à  la  Noë  de  Gesnes ,  célèbre  à  Alençon  sous 
le  nom  altéré  de  Norgène  ou  Lorgène.  C'est  le  but  de  la  pre- 


—  282  — 

mière  promenade  du  printemps.  Les  enfants  y  viennent  cueillir 
le  Porion  (ISarcissus  pseiido-narcissus) ,  la  Sylvie  (Anémone 
neniorosa) ,  la  Jacinthe  (  Endymion  nutans)  ,  le  Coucou 
(  Primula  officinatis ,  variabilis ,  grandiflora,  avec  la  var. 
acaulis)  ;  et  les  botanistes  :  Orobus  tuberosus,  Sedum  elegans, 
Chondrilla  juncea  ,  Inula  lieleninm  (Letellier) ,  Phelipœa 
cœruLea  (D"" Prévost),  Mercurialis perenyiis ,  Daphne  taureola, 
la  race  des  saules,  Neottia  nidus-avis  (M.  Gillet),  Galanihus 
nivalis  (subsp.  Letellier"),  TuUpa  syLvesiris,  Alliumursinum, 
les  Polygonatum,  Ruscus  acuteatus,  Paris  quadrifoiia,  Carex 
depauperata  (M.  Gillet),  Nitella  intricata  (D'  Prévost). 

Aujourd'hui ,  la  saison  est  trop  avancée  ;  on  ne  cherche 
donc  qu'une  seule  bonne  plante  de  la  localité ,  Ranunculus 
chœrophyllos  ,  et  on  a  la  bonne  chance  de  la  trouver. 

Tout  le  plateau  que  nous  parcourons  est  du  quartzite  ;  mais 
on  marche  bientôt  sur  des  schistes  ardoisiers,  exploités  autre- 
fois. Il  reste  un  grand  amas  de  déblais  recouvert  de  chênes , 
et  un  trou  de  20  à  30"'  de  largeur  et  d'une  profondeur  de 
800"  au  moins  !  au  dire  des  gens  du  pays.  Mais  ce  trou  est 
plein  d'eau  et  personne  n'en  a  vu  le  fond.  La  tradition  veut 
que  chaque  visiteur  y  jette  sa  pierre  ;  MM.  les  membres  de  la 
Société  Linnéenne  s'y  conforment ,  et  constatent ,  avec  un 
certain  étonneraent,  que  les  bulles  gazeuses,  parlant  du  fond, 
n'arrivent  à  la  surface  qu'après  un  temps  assez  long,  souvent 
quelques  minutes.  De  là  les  légendes  sur  la  profondeur  ex- 
traordinaire de  ce  trou  ,  profondeur  qui  n'est  en  réalité  que 
de  7  h  8™.  Pour  vous  rendre  compte  du  phénomène,  comme 
disent  les  physiciens,  considérez  qu'on  ne  jette  que  des  débris 
de  schiste  ardoisier  ;  que  ces  débris ,  à  cause  de  leur  faible 
densité  et  de  leur  forme  aplatie ,  arrivent  au  fond  avec  une 
faible  vitesse  ,  et  que  les  gaz  se  dégagent  seulement  après  que 
la  pierre  s'est  enfoncée  profondément  dans  la  vase  par  la 
pression  de  son  propre  poids. 


—  283  — 

On  remonte  en  voiture  pour  gagner  au  plus  vite  les  étangs 
des  Rablais  et  du  Mortier. 

Les  étangs  des  Rablais  et  du  Mortier  sont  une  région  bien 
chère  aux  botanistes. 

Sans  remonter  plus  haut,  c'est  une  des  localités  le  plus 
sopvent  citées  dans  la  Flore  du  département  de  l'Orne  ,  par 
Renault ,  professeur  à  l'École  centrale  de  l'Orne  (  Alençon  , 
Malassis,  an  XII).  M.  Leiièvre  ,  botaniste  alençonnais  fort 
apprécié  de  M,  de  Brébisson,  publiait  en  1836  un  Catalogue 
des  plantes  phanérogames  rares  ou  peu  communes  des  envi- 
rons d' Alençon  (Annuaire  de  C Association  normande  1837). 
Il  cite  environ  120  plantes  ,  dont  une  dizaine  des  Rablais  ou 
du  Mortier.  Enfin  ,  notre  vade-mecum  à  tous,  la  Flore  de 
Normandie  de  M.  de  Brébisson,  a  vulgarisé  les  mêmes  noms 
parmi  les  botanistes  normands. 

Cependant ,  l'étang  des  Rablais  a  perdu  de  son  importance 
botanique.  Depuis  plus  de  30  ans ,  il  est  réduit  au  quart  à 
peine  de  son  ancienne  étendue ,  et  le  propriétaire  actuel , 
M.  Richer  Levesque  ,  ayant  fait  réparer  la  digue  et  les  clô- 
tures, le  niveau  de  l'eau  se  maintient  presque  stationnaire,  et 
nous  n'avons  plus ,  comme  autrefois ,  le  libre  accès  du 
pourtour. 

Profilant  pour  aujourd'hui  de  l'autorisation  gracieusement 
accordée  par  le  propriétaire  ,  nous  entrons  tout  de  suite  dans 
la  bruyère  et  les  prés  qui  précèdent  l'étang  et  qu'on  a  formés 
à  ses  dépens.  Nous  voulions  y  cueillir  une  de  nos  fleurs  les 
plus  délicates,  Heliantliemum  guttatum  ;  personne  n'en  peut 
trouver.  Puis,  l'étang  est  plein  jusqu'au  bord,  nouvelle  dé- 
ception. On  récolte  pourtant:  Salix  repens ,  les  Alisma, 
Elodes  palustris,  SamoLus  Valerandi ,  Genista  sagittalis , 
Lobelia  urens ,  Potamogeton  heterophyllus  ;  mais  pas  de 
Ranunculus  Lenormandi ,  ni  ololeucos ,  ni  de  Cicendia 
Candollii,  sur  lesquelles  on  comptait.  L'angle  où  nous  trou- 
vions cette  dernière  est  couvert  d'un  mètre  d'eau. 


—  284   - 

Au  bord  des  Rablais,  la  caravane  s'accroît  de  IM.  Tourangin, 
receveur-général  de  l'Orne,  qu'on  est  toujours  sûr  de  ren- 
contrer quand  il  s'agit  d'encourager  les  sciences  ou  les  arts  ; 
de  MM.  Houyvet,  procureur  impérial  ;  Plannaz,  intendant 
militaire;  Ruillier  et  Pichon,  tous  deux  inspecteurs  des  forêts. 

On  se  dirige  sur  le  Mortier  ,  où  l'on  espère  une  plus  abon- 
dante moisson.  Sur  le  trajet,  le  bois  regorge  de  Cantareilus 
cibarius  magnifiques  ;  on  en  fait  une  abondante  récolte  qui 
sera  fêtée  en  commun  à  St-Léonard-des-Bois. 

L'étang  du  Mortier  est  une  assez  vaste  nappe  d'eau  circu- 
laire, au  milieu  des  bois  de  Gesnes,  à  2  kilom.  des  Rablais  ; 
il  ne  reçoit  aucun  ruisseau  ,  et  ses  berges,  en  pente  douce  , 
sont  toujours  plus  ou  moins  à  sec  et  accessibles.  C'est  à  l'en- 
trée que  se  trouve  ordinairement  VEleocliaris  ovata,  cette 
plante  rarissime  ,  signalée,  dans  la  Flore  de  Normandie,  seu- 
lement aux  Rablais  et  à  Vrigny.  La  place  est  inondée,  et  c'est 
à  grand'peine  que  M.  Vieillard  en  voit  une  touffe.  31ais  on 
récolte  en  abondance  :  Radiola  Linoïdes  ,  Cicendia  fili- 
formis ,  Litioretla  iacustris ,  ALisma  ranunculoïdes,  repens 
et  naians  ,  Junciis  pygmœus^  etc. 

Au  moment  du  départ ,  M.  le  curé  de  Sl-Cénery  se  joint  à 
la  Société  et  lui  présente  des  échantillons  superbes  de  Tha- 
lictrum  minus  qu'il  vient  de  découvrir  tout  à  côté  de  l'étang. 
Cette  belle  plante,  rare  en  Normandie,  et  haute  ordinaire- 
ment de  3  à  6  décim. ,  atteint  ici  1  mèire  et  plus. 

Outre  les  plantes  relatées  ci-dessus ,  les  botanistes  alen- 
çonnais  ,  et  surtout  MM.  Gillet  et  le  D^  Prévost,  ont  trouvé 
dans  cette  région  :  Drosera  rotundifolia ,  Sedum  cepaa , 
CrassuLa  rubens ,  Pyrola  minor  ,  Seliiium  carvifolia  {une 
seule  fois,  Letellier),  Gratiola  officinalis,  Scutellaria  minor, 
Bartsia  viscosa,Pilulariagiobulifera, Centuncutus  mimmus, 
Geniiana  pneumonanihe,  Eiatine  paludosa,  var.  hexandra  , 
Alopecurus  fulvus,  Aïra  uliginosa. 


—  285  — 

Nous  arrivons  au  bourg  de  Gesnes-le-Gandelain. 

Le  silurien  a  disparu ,  et  nous  trouvons  de  belles  carrières 
de  calcaire  marneux  ouvertes  dans  l'oolitlie  inférieure  et  la 
grande  ooliihe.  Là  se  trouvent  quelques  bons  oursins;  aussi 
tous  se  font-ils  géologues  ,  ou  du  moins  chercheurs ,  car  tous 
veulent  témoigner  à  M.  Cotteau  combien  ils  lui  savent  gré 
d'avoir  pris  part  à  cette  excursion  où  il  y  a  si  peu  à  glaner 
pour  lui.  Les  efforts  communs  sont  couronnés  de  succès  :  on 
trouve  Clypeus  Ploti,  Pygurus  Micheli  et  deux  ou  trois  autres 
espèces  d'échinodermes ,  avec  de  belles  térébratules. 

En  suivant  la  route  de  Fresnay ,  on  voit  bientôt  le  contact 
du  terrain  jurassique  et  du  quartzite  silurien  ;  puis  un  vaste 
lambeau  de  porphyre  quartzifère  qui  s'étend  jusqu'au  bourg 
d'Assé-le-Boisne  ;  puis ,  tout  près  d'Assé ,  un  gisement  de 
dolomie,  que  nous  avons  vu  autrefois  en  exploitation  pour  la 
fabrication  des  sels  de  magnésie. 

W.  le  D'  Prévost  trouve ,  dans  une  fontaine ,  des  Ancylus 
fluviatilis  de  grandeur  exceptionnelle,  et  sur  la  hauteur, 
Bulimus  obscurus  ,  Hélix  carthusianeLla  et  Cyclosloma 
elegans.  On  ne  les  trouve  guère  plus  près  d'Alençon  ,  si  ce 
n'est  au  sud  ,  vers  Arsonnay  et  Champfleur. 

De  Gesnes  à  Moulins,  la  Société  traverse  des  terrains  variés, 
mais  sans  intérêt  paléontologique  :  Kelloway  argileux  ,  Kello- 
way  sableux  ,  quartzite,  gneiss  ou  eurite,  puis  granit  syéni- 
tique  formant  le  sommet  de  la  butte  sur  laquelle  s'élèvent 
l'église ,  le  château  et  le  petit  bourg.  On  a ,  de  ce  point  cul- 
minant (altitude  190"';  Alençon  ,  136) ,  une  vue  splendide 
sur  tout  le  pays  vers  Alençon  ;  on  embrasse  d'un  coup  d'oeil 
trois  ou  quatre  communes  :  Gesnes,  Hêloup,  Mieuxcé  ,  St- 
Cénery. 

C'est  là  que  l'on  quitte  la  plaine  un  peu  monotone  poiir  le 
pays  richement  accidenté  et  les  beaux  points  de  vue.  Mais  les 
géologues  n'ont  presque  rien  à  faire  au  milieu  des  grès 


—  286  — 

azoïques  ;  la  botanique  y  est  tout  aussi  pauvre  ;  l'heure 
s'avance  et  la  fatigue  commence  à  se  faire  sentir.  On  presse 
donc  les  chevaux  pour  atteindre  promptement  St-Léonard  et 
surtout  le  déjeuner.  En  arrivant ,  M.  Crié  trouve  une  bonne 
plante ,  le  Lotus  angustissimus. 

Nous  voilà  donc  à  V hôtel. 

Malgré  les  précautions  prises  huit  jours  à  l'avance,  rien 
n'est  prêt  pour  le  déjeuner  ;  mais  tout  est  commencé  ,  et  ne 
se  fait  pas  trop  attendre.  Les  omelettes,  les  fritures  de  poissons 
de  la  Sarthe ,  les  canets  rôtis  gros  comme  des  merles ,  et 
encore  les  fritures  ,  puis  les  Cantarellus  des  Rablais  savam- 
ment préparés  par  un  amateur  compétent,  tout  disparaît  à 
vue  d'œil.  C'est  un  plaisir  de  voir  le  bon  appétit  des  natura- 
listes ,  aiguisé  par  six  heures  de  voiture  et  de  recherches.  On 
y  ajoute  une  tasse  de  café  passable,  et  en  route  ! 

Le  petit  bourg  de  St-Léonard  est  bâti  sur  la  rive  droite  de 
la  Sarthe,  et  ses  maisons  ,  mal  construites  en  quartzite  et  en 
schiste  qui  ne  se  taillent  pas,  à  un  étage  pour  la  plupart, 
quelquefois  couvertes  en  chaume,  sont  dispersées  sur  la  pente 
de  la  montagne  de  la  façon  la  plus  irrégulière  mais  la  plus 
pittoresque.  M.  l'abbé  Blin  en  prend  une  photographie  fort 
bien  réussie.  En  face ,  sur  l'autre  rive ,  s'élève  une  autre 
montagne  en  partie  pelée  comme  un  glacier ,  en  partie  cou- 
verte d'une  petite  forêt.  Au  fond ,  dans  un  grand  coude  de  la 
rivière,  s'étend  une  prairie  verdoyante  avec  quelques  champs 
de  blé. 

Au-delà  du  bourg  ,  en  descendant  la  rivière  ,  la  montagne 
à  droite  devient  abrupte  ;  elle  est  d'abord  couverte  d'arbres 
enracinés  dans  les  fentes  du  rocher ,  puis  de  buissons  entre- 
mêlés de  larges  espaces  de  pierres  sèches  et  roulantes  ,  et  de 
petits  carrés  en  culture  sur  des  pentes  où  les  chèvres  pour- 
raient à  peine  se  tenir  en  équilibre.  La  Sarthe ,  changeant  de 
côté,  vient  couler  au  pied  de  l'escarpement  et  laisse  la  prairie 


—  287  — 

à  gauche.  Le  chemin  suit  la  rive  droite,  presque  au  niveau  de 
la  rivière  et  sous  les  rochers  surplombants. 

La  base  de  la  montagne  nous  offre  des  champs  de  Sedum 
elegans  ;  les  fentes  des  rochers  sont  remphes  d't/m^27!CM5 
penduLinus  et  de  fougères.  La  Sarthe  est  couverte  de  Nénu- 
phars, de  Potamogétons  et  de  Polygonum  ;  sa  rive  est  bordée 
de  Graliole ,  de  Scutellaire,  de  Barbarée ,  de  Myosotis;  et 
c'est  peut-être  sous  ces  pierres  que  se  cache  V Hélix  obvoluta, 
autrefois  trouvée  par  M.  Anjubault,  et  vainement  cherchée 
depuis  par  les  conchyliologisies  d'Alençon. 

A  un  kilomètre  de  St-Léonard,  la  vallée  semble  barrée  par 
une  haute  colline  couverte  d'herbe  et  couronnée  d'un  bois. 
A  gauche  ,  la  Sarthe,  divisée  en  deux  bras  ,  embrasse  une  île 
couverte  de  grands  arbres  et  disparaît  sous  leur  épaisse  ver- 
dure ,  puis  elle  s'élance  vers  Fresnay,  qu'elle  n'atteindra  tou- 
tefois qu'après  avoir  parcouru  de  nombreux  méandres,  qui 
rappellent  ceux  de  la  Seine  et  qui  sont  encaissés  entre  de 
gigantesques  falaises  de  quartzite  et  de  marbre.  A  droite,  un 
petit  hameau  avec  jardins,  champs  cultivés  et  petite  prairie, 
ferme  l'entrée  d'une  autre  dépression  :  c'est  le  Val-de-Mùère. 
C'est  lui  que  nous  voulons  remonter;  mais  l'accès  en  est  diffi- 
cile, if  faut  prendre  un  détour  et  franchir  quelques  haies  et 
quelques  clôtures  formées  de  rocs  amoncelés. 

Quel  contraste  avec  la  végétation  luxuriante  que  nous 
venons  de  quitter!  Le  fond  du  vallon,  large  d'une  centaine 
de  mètres,  est  parsemé  de  têtes  de  rochers  entre  lesquelles 
serpente  le  ruisseau  divisé  et  subdivisé  en  ruisselets  imper- 
ceptibles. Le  sol  est  couvert  au  milieu  d'une  toison  de  Splia- 
gnum  constellée  de  Pinguicuia  Imiianica ,  de  Drosera 
rotundifolia  et  mtermedia,  peut-être  même,  iongifoiia,  et 
sur  les  côtés,  de  fougères  :  Pteris  aquiiina,  Blechnum  spicans. 
La  montagne  à  droite,  absolument  nue,  est  couronnée  d'un 
rempart  de  rochers  desquels  descendent  de  vastes  nappes  de 


—  288  — 

pierres  menues,  débris  des  rochers  supérieurs  accumulés  par 
les  siècles ,  et  que  d'autres  siècles  réduiront  eu  poussière. 
Omnis  vallis  implebùur,  cl  omnis  mons  et  coUis  liumilia- 
bitur  (S.  Luc,  III  ,5).  La  colline  à  gauche,  à  pentes  plus 
douces,  est  couverte  de  bruyères  et  surmontée  d'un  bois  de 
chênes. 

Nous  remontons  le  vallon,  et  tout  à  coup  l'aspect  sauvage 
du  Val-de-Misère  s'évanouit  :  en  face  de  nous  se  dresse  une 
masse  formidable  de  déblais  d'ardoise  ;  puis  au-dessus,  une 
haute  charpente  de  poutres  noircies,  des  bâtiments,  des 
hangars  en  ruine.  C'est  tout  ce  qui  reste  de  l'Ardoisière  de 
St-Léonard-des-Bois. 

Elle  était  exploitée  de  temps  immémorial  par  les  moyens 
les  plus  primitifs.  Une  société  par  actions,  fondée  à  Alençon, 
voulut  tenter,  il  y  a  quelques  années,  une  exploitation  plus  en 
grand.  On  fit  de  nouveaux  découverts ,  on  essaya  même 
d'une  galerie ,  on  construisit  des  bâtiments  d'exploitation 
et  d'habitation  ;  puis  cela  fait,  la  société  put  constater  que  les 
blocs  de  schiste  bien  fissiles,  donnant  de  bonne  ardoise, 
étaient  fort  rares;  de  leur  côté,  les  consommateurs  s'aper- 
çurent que  trop  souvent  il  y  avait  un  deuxième  plan  de 
clivage  qui,  au  moindre  choc,  divisait  les  ardoises.  Alors , 
tout  fut  abandonné.  Les  actionnaires  perdirent  leur  argent, 
et  les  géologues ,  l'occasion  de  récolter  des  Trî7otùe5  d'au- 
tant plus  précieux  qu'ils  étaient  plus  rares  :  Calymene 
Tristani,  Calymene  Arago ,  lilœnus  crassicauda,  sans  comp- 
ter des  Orthis  ,  des  Cardinia  !  et  des  corps  singuliers 
ressemblants  à  des  baguettes  aplaties,  qui  ont  été  dénommés 
par  M.  Rouault,  mais  non  sans  témérité. 

C'est  tout  près  de  là  que  MM.  Triger  et  de  Verneuil  ont 
trouvé  les  premiers  Lingula  Trigeri,  Vern,  que  M.  Rouault 
réclame  pour  sa  L.  Lesueuri ,  Rouault.  Non  nobis  inter 
vos , 


—  289  — 

C'était  pour  cette  lingule  que  les  géologues  sont  montés 
à  l'ardoisière.  Ils  ont  le  vif  plaisir  d'en  voir  sur  place  quel- 
ques échantillons. 

Il  faut  bien  noter  ce  point  :  c'est  le  seul  endroit  du  pays 
oii  l'on  ait  trouvé  dans  le  quartzite  un  corps  organisé  bien 
distinct  et  pouvant  servir  à  le  classer  paléontologiquement. 

La  Société  Linnéenne  est  au  but  le  plus  éloigné  de  son 
excursion  ;  il  faut  songer  au  retour. 

On  regagne  donc  la  vallée  de  la  Sarlhe  en  amont  de  St- 
Léonard,  et  on  remonte  celte  vallée  sous  la  conduite  de  M.  le 
curé  de  St-Cénery,  le  meilleur  guide  qu'on  puisse  avoir 
pour  la  botanique  de  cette  contrée. 

La  contemplation  des  sites  variés,  souvent  charmants,  que 
l'on  rencontre  à  chaque  pas,  a  un  peu  souffert  de  la  fatigue 
générale.  La  science  même  a  été  négligée.  Ainsi,  M.  de  La 
Sicotière  voulait  mettre  sous  les  yeux  de  la  Société  un  rocher 
couvert  d'empreintes  inexpliquées  jusqu'à  présent ,  fort 
rares,  puisqu'on  n'en  connaît  qu'aux  Vaux-d'Aubin,  commune 
de  Guerprey,  près  Trun  {Bulletin  de  la  Société  Géologique, 
t.  IX,  p.  200,  avec  fig.),  et  à  Bagnoles,  où  elles  ont  été 
découvertes  par  le  même  M.  de  La  Sicotière,  et  signalées  dans 
une  lettre  à  M.  Deslongchamps,  insérée  au  Bull,  de  la  Soc. 
Linn.  Mais,  par  un  fâcheux  malentendu,  on  s'est  trompé  de 
chemin,  et  personne  ensuite  n'a  eu  la  force  de  retourner  de 
quelques  kilomètres  en  arrière. 

Les  conchyliologistes  seuls  ont  fait  une  bonne  récolte.  Outre 
nos  héUces  communes,  ils  ont  recueilli  Hclix  cosiaia,  lucida, 
hirsuta  ;  Bulimus  obscur  us;  Clausilia  rugosa;  Pupa  mus- 
corum  et  umbïlicata  ;  plusieurs  Limnea  et  Planorbis  ; 
Biihynia  tentaculata;  Valvata  piscinaiis  ;  Physa  fontinalis; 
Neriiina  fluviatilis ,  nomb.  var.  ;  Pisidium  amnicum  ; 
Cijclas  cornea,  nos  trois  ou  quatre  espèces  à'Unio  iittoralis, 
pictorum,  batava,  etc. 

19 


-•  290  — 

St-Cénery,  le  lieu  de  promenade  favori  des  Alençonnais, 
aurait  aussi  mérité  une  étude  plus  longue  et  plus  attentive. 
Sa  situation  dans  un  détour  de  la  Sarthe ,  sa  vieille  église 
romane  avec  son  clocher  bien  conservé  et  ses  peintures  mu- 
rales nettoyées  et  restaurées ,  les  restes  du  vieux  ch.îteau-fort, 
célèbre  dans  l'histoire  des  guerres  locales  au  moyen-âge, 
surtout  à  l'époque  des  Anglais,  tout  cela  n'a  été  vu  qu'en 
courant. 

Les  botanistes  ont  pourtant  recueilli  à  St-Cénery  même  : 
Sedum  refleximi ,  OEnanthe  crocata ,  Silène  nutans  ;  ils 
auraient  pu  trouver  encore  notre  plus  belle  fougère,  Osmunda 
regalis  ,  Vincetoxicum  officinale ,  Ranuncuius  fluitans,  et  la 
Villarsia,  signalée  par  M.  le  curé. 

Les  géologues  n'ont  pas  pu  voir,  à  cause  de  la  nuit ,  les 
gneiss  de  St-Cénery  ,  Mieuxcé  et  Condé ,  ni  la  carrière  de 
Condé-sur-Sarthe  où  l'on  trouve  les  plus  beaux  exemplaires 
de  Rliynchonella  Wrigthii. 

A  9  heures ,  nous  rentrions  à  Alençon ,  fatigués,  mais  avec 
la  satisfaction  qu'on  éprouve  après  une  journée  bien  remplie. 

Le  lendemain  dimanche  ,  la  Société  devait  faire  une  nou- 
velle excursion  le  malin  ,  autour  d'Alençon.  Mais,  en  partie  à 
cause  de  la  fatigue ,  en  partie  par  un  malentendu,  l'excursion 
n'a  pas  eu  lieu.  Les  correspondants  d'Alençon  ont  été  désolés 
de  ce  contre-temps  ;  mais  les  forces  physiques  ont  été  infé- 
rieures à  la  bonne  volonté. 

A  9  heures  et  demie ,  on  allait  recevoir  à  la  gare  notre 
vénérable  doyen  et  maître,  RI.  de  Brébissou  ;  M.  le  D'  Bou- 
rienne ,  M.  Fauvel ,  M.  René  de  Brébisson,  et  les  autres 
membres  qui  n'avaient  pu  prendre  part  à  la  grande  excursion. 

M.  de  Brébisson  fait  au  D""  Prévost  l'honneur  d'entrer  dans 
son  cabinet  pour  s'y  reposer  en  attendant  le  déjeuner.  Beau- 
coup de  membres  de  la  Société  viennent  le  saluer,  et  le 


—  291   — 

cabinet  se  trouve  bientôt  rempli.  M.  Prévost  profite  de  cette 
occasion  pour  soumettre  à  l'appréciation  des  naturalistes  pré- 
sents quelques-uns  des  spécimens  les  plus  intéressants  de  sa 
collection  conchyliologique ,  collection  déjà  très-importante 
par  le  nombre  et  aussi  par  la  beauté  des  pièces  qui  la  com- 
posent. 
Nous  citerons  entre  autres  : 
Corbis  Sowerbyi ,  très-jolie  et  très-rare  espèce  ; 
Une  belle  série  de  Spondytus  ,  parmi  lesquels  ,  un  exem- 
plaire jumeau  de  Sp.  aibibarbaïus  et  un  Sp.  pturispinosus  ; 
Un  Murex  monodon,  prodigieusement  beau  (Wonder  fully 
une  ) ,  expression  de  Sowerby  ; 
Les  Harpa  imperialis  et  rosea  ; 

Un  beau  choix  de  Cônes ,  notamment  un  splendide  Conus 
arcliithalassus ,  les  C.  princeps ,  Timorensis ,  d'une  grande 
fraîcheur  de  coloris  ;  les  C.  complanatus,  crocaïus ,  malac- 
canus ,  Victoria  ,  avec  leurs  opercules  ;  le  Conus  crosseanus 
et  sa  jolie  variété ,  exemplaire  figuré  au  Thésaurus  concliy- 
liorum  de  Sowerby  ;  le  C.  nobilis  ; 

Les  Volutes,  au  nombre  de  quarante  espèces  ou  variétés 
toutes  de  premier  choix,  et  parmi  les  plus  belles,  les  V.  Cym- 
biola,  pulchra  ,  Angasi,  mitrctformis,  voivacea ,  vexiUum  , 
fuiœformis ,  fulgetrum,  Delesserti ,  Deshaycsi,  rutila , 
Norrisi,  reticidala  ,  costata  ^  EUioti ,  Jamraclii,  deliciosa  , 
deux  exemplaires^  dont  un  operculé,  toutes  rivales  de  beauté 
et  d'éclat  ;  la  Voluta  polyzonalis  ;  V.  Ruckeri ,  récemment 
découverte  en  Australie ,  et  enfin ,  la  V.  africana ,  dont 
M.  Prévost  possède ,  paraît-il ,  le  meilleur  spécimen  connu. 
Les  splendeurs  du  genre  Cyprcea  sont  dignement  repré- 
sentées par  des  exemplaires  parfaits  des  C.  aurantia ,  umbi- 
Ilicata,  leucostoma,  tessellaia,  Scotti,  etc.,  etc. 
Les  espèces  terrestres  et  fluviatiles  occupent  une  place  im- 
porlante    dans    cette   collection.    Les  Melania    et    genres 


--   292  — 

voisins,  les  Ampullaria ,  Unio,  Anodon  y  figurent  en  grand 
nombre. 

Parmi  les  Bulimes ,  nous  signalerons  le  Bulimus  Ada?isoni 
d'une  beauté  exceptionnelle,  et  la  série  à  peu  près  eiUièrv. 
des  Bulimes  auriculiformes  de  l'archipel  Néo-Calédonien  ; 
citons  encore  de  beaux  Cyclostomes  et  les  /Jnostorna  rinijcns 
et  globulosum. 

Le  grand  genre  Hélix  a  élu  l'objet  d'une  prédilection  parti- 
culière et  compte  plus  de  trois  cents  espèces  choisies  parmi 
les  plus  belles  indiennes  et  australes ,  cinquante  de  Madère, 
et  le  plus  possible  des  espèces  de  nos  contrées  (1). 

Enfin  ,  M.  Prévost  s'occupe  de  former  une  collection 
malacologique  locale,  déjà  pourvue  de  quelques  espèces 
intéressantes. 

Le  déjeuner  à  l'hôtel  du  Grand-Cerf  réunissait  presque 
tous  les  membres  présents  à  Alençon  ;  il  était  présidé  par 
M.  de  Brébisson,  et  au  dessert,  M.  de  La  Sicotière  le  remer- 
ciait de  sa  visite  en  portant  le  toast  suivant,  salué  par  d'una- 
nimes acclamations: 

«  Messieurs,  la  santé  de  M.  Brébisson  ne  lui  permet  pas 
c  de  rester  avec  vous  jusqu'à  ce  soir  et  d'assister  à  votre 
«  banquet  d'adieu.  Nous  devons  être  profondément  recon- 
«  naissants  de  sa  visite.  Permettez-moi  de  me  faire  ici  l'inter- 
«  prête  de  vos  remerciements  et  des  sentiments  qu'il  nous 
((  inspire  à  tous. 

<(  Messieurs,  à  l'illustre  maître  dont  le  nom  est  une  des 
((  gloire  de  la  botanique  française  !   A  l'homme  éminent  et 


(1)  Depuis  la  réunion  de  la  Société,  la  collection  de  M.  le  docteur 
Prévost  s'est  enrichie  de  VHe.iix  consiricta,  Boubée,  espèce  pyré* 
néenne,  et  la  plus  rare  de  la  faune  française,  dont  plusieurs  échantil- 
lons sont  arrivés  vivants  à  Alençon,  aujourd'hui  7  août,  par  l'entremise 
de  M.  PichoDj  sous-inspecteur  des  forêts. 


—  293  — 

«  excellent  qui,  dans  sa  longue  et  laborieuse  carrière,  a  su 
«  se  faire  tant  d'amis  et  pas  un  jaloux  !  A  celui  qui,  dès  ses 
«  premiers  travaux,  savait  associer  la  maturité  à  la  vivacité 
((  de  l'esprit,  et  qui  aujourd'hui  ,  sous  le  poids  des  années, 
«  garde  et  gardera  longtemps  encore,  nous  l'espérons,  la 
a  fleur  immortelle  de  l'esprit  le  plus  jeune,  des  sentiments 
(c  les  plus  délicats,  de  la  plus  exquise  bienveillance  !  A  M.  de 
«  Brébisson  !  » 

A  une  heure  de  l'après-midi  a  commencé  la  séance  publi- 
que dans  la  grande  salle  de  l'Hôtel-de-Ville,  offerte  par  M.  ie 
Maire  de  la  façon  la  plus  empressée. 

Parmi  les  personnes  présentes  on  remarque ,  outre  les 
membres  de  la  Société  déjà  cités,  I\I.  le  docteur  Chambay, 
premier  adjoint  ;  M.  Tourangin,  receveur  général  ;  M.  Char- 
pentier, inspecteur  d'Académie;  M.  Plannaz,  intendant  mili- 
taire; M.  Boissière,  maître  de  verrerie;  M.  l'abbé  Croquet, 
deBeauvain;  MM.  Ruillier  et  Pichon  ,  inspecteurs  des  forêts; 
M.  de  Courtilloles ;  M.  Dreux,  professeur  au  Lycée;  M.  Ga- 
héry,  de  Lisieux,  et  plusieurs  autres  personnes. 

La  séance  étant  ouverte,  M.  Morière  remercie  de  leur 
concours  MM.  de  La  Sicotière,  Prévost  et  Letellier;  fait 
connaître  que  la  Société  Linnéenne  a  admis  ce  dernier  au 
nombre  de  ses  membres  honoraires ,  et  qu'elle  lui  accorde 
une  médaille  d'argent  à  l'effigie  de  Linné,  à  titre  de  récom- 
pense pour  les  services  qu'il  a  rendus  à  la  science. 

M.  le  docteur  Bourienne  Ht  ensuite  un  Historique  de  la 
Société  Linnéenne,  écouté  avec  le  plus  vif  intérêt. 

M.  le  docteur  Deplanche,  ancien  chirurgien  de  la  marine, 
qui  a  passé  de  longues  années  à  la  Nouvelle-Calédonie,  lit  un 
Mémoire  très-important  sur  les  naturels  de  cet  archipel.  On 
attend  avec  une  grande  impatience  la  publication  de  ce  grand 
travail. 
M.  Vieillard,  de  Périers,  digne  compagnon  de  M.  Deplan- 


—  29k  — 

che,  et  qui  s'est  adonné  plus  spécialeraenl  à  l'étude  de  la 
botanique,  lit  un  Exposé  de  la  végétation  du  même  archipel 
Néo-Calédonien. 

M.  Gillct  ,  d'Alençon,  une  Note  intéressante  sur  deux 
champignons  très-voisins  :  l'un  comestible  ,  l'autre  véné- 
neux ,  Vagaricus  deliciosus  et  Vagaricus  perniciosus. 

M.  Husnot,  de  Cahan,  des  Considérations  sur  la  Géogra- 
phie botanique  des  Antilles. 

M.  le  docteur  Godcy,  de  Balleroy,  des  Observations  sur 
les  Lichens  de  la  Basse-Normandie. 

M.  Cotteau,  d'Auxerre,  prenant  la  parole  à  propos  d'un 
échinoderme  trouvé  à  Damigny,  près  d'Alençon,  et  décrit 
par  lui  dans  les  Ecliinides  de  la  Sartlie ,  sous  le  nom  de 
Heterocidaris  Trigeri,  a  développé  des  considérations  très- 
importanies  et  très- élevées  sur  la  permanence  des  espèces 
dans  les  temps  géologiques. 

M.  de  La  Sicotière  a  appelé  l'attention  de  la  Société  sur  les 
Emprcimcs  qu'il  a  découvertes  à  Bagnoles  et  à  Saint- 
Léonard.  Une  discussion  s'engage  à  laquelle  prennent  part 
M.  Morière,  M.  Cotteau  et  M.  l'abbé  Croquet.  U.  Fauvel 
résume  la  discussion  en  avouant  que  la  nature  de  ces  em- 
preintes est  encore  un  mystère  scientifique. 

M.  Fauvel  lit  encore  un  Coup-d'OEil  sur  la  distribution 
géographique  des  insectes  en  France,  extrait  de  l'Introduc- 
tion de  l'ouvrage  dont  il  commence  la  publication. 

Enfin,  M.  Bertot,  de  Bayeux,  communique  à  la  Société 
des  dessins  de  plantes  obtenus  par  un  procédé  instantané 
dont  il  est  l'inventeur  ;  et  M.  Husnot,  deux  gracieux  petits 
nids  d'oiseaux-mouches  avec  leurs  œufs,  dont  il  veut  bien 
faire  honmiage  au  Musée  d'Alençon. 

La  Société,  levant  la  séance,  passe  dans  les  salles  du  Musée 
d'Histoire  naturelle. 

Le  Musée  d'Alençon   ne  date  que  d'un    petit  nombre 


—  295  — 

d'années;  mais  son  histoire  est  si  instructive  et  en  même 
temps  si  glorieuse  par  les  noms  illustres  qu'elle  rappelle, 
qu'on  nous  permettra  de  la  raconter  en  quelques  mots. 

Le  2  septembre  1836,  l'Association  normande,  si  chère 
à  notre  province  par  les  services  qu'elle  lui  a  rendus,  se  réu- 
nissait à  Alençon. 

On  comptait,  parmi  les  membres  présents  :  MM.  de  Cau- 
mont ,  fondateur  de  l'Association  ;  de  Magneville ,  fondateur 
du  Musée  d'histoire  naturelle  de  Caen  ;  Lair,  secrétaire  de  la 
Société  d'Agriculture  de  la  môme  ville  ;  Boblaye,  capitaine  du 
génie ,  chargé  des  travaux  de  la  carte  de  France  et  savant 
géologue  ;  le  comte  Gurial ,  pair  de  France  ;  le  D"  Libert , 
député  ;  L.  de  La  Sicotière  ,  avocat  ;  Debrix  ,  procureur  du 
roi  ;  Desnos ,  pharmacien  ;  Lelièvre ,  botaniste  ,  et  beaucoup 
d'autres. 

C'était  la  première  fois  qu'on  voyait  réunis  en  cette  ville  , 
pour  un  motif  scientifique ,  un  certain  nombre  de  person- 
nages distingués.  L'attention  fut  éveillée  et  les  séances  furent 
suivies  avec  intérêt  par  ce  qu'il  y  avait  dans  le  pays  de  per- 
sonnes intelligentes.  La  session  dura  cinq  jours ,  pendant 
lesquels  l'Association  reçut  d'intéressantes  communications. 

Parmi  les  plus  importantes  fut  celle  du  capitaine  Boblaye 
sur  la  géologie  des  cantons  de  Séez,  d'Exmes,  de  Moulins-la- 
Marche  et  de  Merlerault.  C'était  le  premier  travail  d'ensemble 
un  peu  détaillé  sur  la  géologie  du  département.  Il  fut  écouté 
avec  le  plus  vif  intérêt,  et  l'Association,  sur  la  proposition  de 
M.  de  Caumont ,  adopta  la  résolution  suivante  : 

«  Provoquer  le  dépôt  à  la  bibliothèque  d'Alençon  de  tous 
«  les  échantillons  minéralogiques  découverts  dans  le  dépar- 

«  tement  ou  aux  environs afin  d'arriver  à  former  un 

R  musée  départemental  d'histoire  naturelle.   » 

Un  an  plus  tard,  à  la  môme  date,  la  Société  Géologique  de 
France  se  réunissait  également  à  Âlençon  pour  y  tenir  une 
session  extraordinaire. 


—  296  — 

Plus  de  vingt-cinq  membres  titulaires  prirent  part  à  ses 
travaux  ;  plus  de  cinquante  personnes  suivirent  les  séances  et 
les  excursions. 

Parmi  les  membres  et  les  personnes  présentes,  il  faut  citer 
avant  tous  les  autres ,  l'illustre  Bucklanu ,  le  plus  grand  géo- 
logue de  l'Angleterre  à  cette  époque  ;  puis  les  capitaines  du 
génie  Hossard  et  Boblaye,  les  ingénieurs  Blavier ,  Triger  et 
Pouëttre;  MM.  de  BcUisle,  Cauvin,  Astoud,  de  La  Billardière, 
Leguicheux,  Michelin,  lloberton ,  L.  de  La  Sicotière ,  de 
Verneuil ,  le  comte  de  Chambray  ,  le  comte  Curial ,  des  Pro- 
vostières,  Galeron  ,  D""  Marchand,  Sévestre,  Witzinski ,  etc. 

La  Société  Géologique  parcourut  les  environs  d'Alençon 
pendant  sept  jours,  du  3  au  10  septembre  1837,  et  son 
Bulletin  fait  foi  de  tout  l'intérêt  qu'elle  y  trouva  et  de  l'im- 
portance des  observations  qu'elle  eut  l'occasion  d'y  faire. 

A  la  dernière  séance  ,  M.  Buckland  fit  ressortir  l'analogie 
frappante  des  terrains  des  environs  d'Alençon  avec  ceux  de 
quelques  parties  de  l'Angleterre.  «  Nulle  part ,  dit-il ,  cette 
«  analogie  n'est  plus  parfaite  et  mieux  caractérisée  ;  nulle 
ft  part  je  n'ai  rencontré  une  application  plus  évidente ,  plus 
((  décisive  des  grandes  lois  d'uniformité  qui  président  à  toutes 
«  les  œuvres  de  la  création.  y> 

Puis ,  entrant  dans  quelques  détails  sur  la  richesse  de  nos 
terrains  en  minéraux  et  en  fossiles ,  il  s'étonne  qu'un  musée 
liait  vas  clé  ouvert  à  Alençon  pour  en  recevoir  la  collection. 
Il  fait  sentir  combien  de  semblables  collections  sont  utiles  à 
la  science  et  combien  la  création  de  ce  musée  serait  oppor- 
tune en  ce  moment  où  les  travaux  de  MM.  Boblaye  et  Triger 
avaient  jeté  une  si  vive  lumière  sur  la  statistique  géologique 
des  environs  d'Alençon. 

L'élan  était  donné  par  les  illustrations  de  la  science  fran- 
çaise et  étrangère  ;  il  fallait  se  mettre  à  l'œuvre. 

M.  de  La  Sicotière  présenta  au  conseil   municipal  une 


—  297  — 
demande  pour  la  fondation  d'un  musée.  Le  17  août  1839,  le 
conseil  accordait  un  local  et  votait  quelques  fonds.  M.  Bla- 
vier ,  ingénieur  des  mines,  offrait  à  la  ville  la  collection  des 
roches  et  des  fossiles  recueillis  par  lui  pendant  son  exploration 
du  département  en  1837  et  1838.  Ce  fut  le  premier  fonds  du 
musée.  Quelques  personnes  généreuses,  le  comte  Curial, 
M.  de  La  Sicotière,  M.  Sévestre  aîné,  le  colonel  Charpentier 
ajoutèrent  des  dons  considérables ,  et  on  garnit  un  certain 
nombre  de  vitrines. 

Malheureusement,  le  mouvement  imprimé  fut  de  courte 
durée.  Les  salles  du  musée  étaient  à  peu  près  inaccessibles; 
personne  ne  les  visita,  et  le  musée  tomba  bien  vite  dans  l'oubli 
et  l'abandon.  Peut-être  même  ce  premier  fonds  eût-il  été 
gaspillé,  comme  autrefois  les  collections  de  l'École  centrale 
de  l'Orne  ,  sans  la  persévérance  du  conservateur  actuel  qui , 
sans  titre  ni  permission  explicite ,  remit  un  peu  d'ordre , 
garda  les  clefs,  et  dut  par  la  suite  opérer  jusqu'à  trois  démé- 
nagements pour  sauver  ce  qui  restait. 

Il  ne  fallut  rien  moins  qu'une  nouvelle  réunion  de  l'Asso- 
ciation normande ,  en  1857  ,  pour  rappeler  l'attention  des 
autorités  sur  la  nécessité  d'un  musée  public ,  et  pour  en  dé- 
terminer enfin  la  création. 

On  appropria  donc  à  l'hôtel-de-ville  une  belle  salle  pour 
les  tableaux  et  une  autre  plus  petite  pour  les  dessins  ;  et  on 
donna  deux  petites  salles  pour  l'histoire  naturelle.  M.  Godard, 
le  célèbre  et  trop  modeste  graveur  dont  nous  déplorons  encore 
la  perte,  rangea  les  salles  des  beaux-arts;  M.  Letellier,  les 
salles  d'histoire  naturelle;  et  le  15  juillet  1857,  se  fit  l'inau- 
guration solennelle  par  M.  Corbière ,  maire  de  la  ville  , 
entouré  de  son  conseil  municipal ,  et  en  présence  de  M.  de 
Caumont  et  d'un  grand  nombre  de  membres  de  l'Association 
normande. 
Depuis  lors,  toutes  les  collections  se  sont  enrichies,  pr£5(7«e 


—  298  — 

sans  frais  pour  la  ville,  par  des  dons  venus  de  tous  côtés; 
les  deux  petites  salles  sont  encombrées,  et  beaucoup  d'objets 
restent  en  caisse  faute  de  place  pour  les  exposer. 

Espérons  que  la  sollicitude  éclairée  de  l'administration 
remédiera  h  cet  état  de  choses;  qu'elle  nous  donnera  un  jour 
un  emplacement  commode ,  assez  vaste  pour  y  ranger  toutes 
nos  richesses ,  digne  enfin  de  l'importance  que  présentent  à 
tous  les  points  de  vue  toutes  les  branches  de  l'histoire  natu- 
relle. 

Voyons  maintenant  les  collections,  et  d'abord  les  collections 
départementales. 

La  collection  des  roches  du  département  de  l'Orne,  formée 
à  l'origine  par  M.  Blavier,  s'est  notablement  accrue  et  pré- 
sente aujourd'hui  le  tableau  assez  complet  de  la  géologie 
locale.  La  série  des  granits  d'Alençon,  surtout,  présente  tous 
les  accidents  et  tous  les  minéraux  accidentels  qu'on  y  a  dé- 
couverts jusqu'ici.  On  y  peut  voir  de  superbes  représentants 
du  Diamant  d'Alençon,  dont  l'un,  donné  par  M.  Lécusson, 
est  un  prisme  hexagonal  de  7  centimètres  de  côté;  —  un  autre 
de  10  centimètres  de  longueur;  —  de  beaux  morceaux  de 
feldspath  orthose  ; —  des  groupes  de  Béril,  variété  d'éme- 
raude ,  formés  de  prismes  rayonnants  appelés  par  les  ouvriers 
des  soleils  ou  des  saints-sacrements  ; — du  mica  en  larges  lames 
hexagonales  superposées; — du  înîca en  aiguilles  rayonnantes; 
—  de  la  tourmaline  ;  —  du  kaolin  avec  les  divers  états  d'al- 
tération depuis  la  pegmatite  ,  qui  fait  les  bords  des  massifs  , 
jusqu'au  kaolin  plastique,  utilisable  comme  terre  à  porce- 
laine. 

Les  fossiles  du  département  n'ont  pas  encore  été  mis  à 
part,  faute  de  place,  mais  ils  le  seront  prochainement. 

La  collection  des  oiseaux  du  département  est  presque  com- 
plète. Elle  est  due  à  peu  près  tout  entière  à  la  générosité  de 
M.  Hupier,  ancien  conseiller  de  préfecture,  aujourd'hui  con- 


—  299  - 

servaleur  du  Musée  des  Beaux-Arts.  Elle  contient  plus  de 
200  individus,  dont  la  plupart  sont  montés  avec  une  rare 
perfection. 

La  série  locale  des  reptiles  est  commencée.  Il  en  est  de 
même  de  celle  des  coquilles  vivantes. 

Les  éléments  de  l'herbier  départemental  sont  réunis  en 
grand  nombre  et  seront  mis  en  ordre  dès  que  l'espace  le  per- 
mettra. 

Quant  aux  collections  générales,  elles  forment  déjà  plusieurs 
séries  fort  appréciées  du  public.  Ce  sont  : 

La  collection  de  minéralogie,  dans  laquelle  on  remarque  de 
belles  suites  de  minerais  d'argent,  de  cuivre,  de  plomb,  de 
fer,  d'antimoine  ;  —  des  échantillons  splendides  de  cristal 
de  roche  sur  quartz  et  sur  sidérose  ;  —  une  riche  série  de 
grenats,  un  bloc  de  cuivre  natif  de  Corse  ;  —  de  beaux 
échantillons  d'aimant ,  et  un  fragment  d'aéroiitlie  de  la 
pluie  de  pierres  tombée  à  Laigle  en  1803. 

La  collection  de  conchyliologie ,  donnée  en  grande  partie 
par  le  neveu  du  célèbre  Labillardière,  renferme  déjà  de 
bonnes  pièces,  notamment  un  Conus  auratus,  un  Murex 
regius ,  un  Murex  brassica  d'une  beauté  exceptionnelle, 
etc. 

Il  y  a  aussi  de  beaux  objets  de  la  Nouvelle-Calédonie 
donnés  par  M.  Deplanche  après  son  premier  voyage  ;  une 
petite  série  de  polypiers,  et  quelques  boîtes  de  coléoptères. 

La  série  paléontologique  remplit  à  elle  seule  une  grande  ar- 
moire et  quatre  vitrines.  Elle  renferme  des  fossiles  de  tous  les 
terrains,  surtout  des  terrains  tertiaires  inconnus  dans  l'Orne. 

La  Société  remarque  spécialement  les  séries  départemen- 
tales, et  insiste  sur  la  nécessité  de  ces  collections  locales  qui 
font  connaître  au  premier  coup  d'œil  les  ressources  scienti- 
fiques d'un  pays ,  et  qui  peuvent  rendre  d'immenses  ser- 
vices à  l'agriculture ,  aux  travaux  publics  et  à  l'industrie. 


—  300    - 

M.  Cotteau  a  bien  voulu  de  plus  donner  son  approbation  à 
l'arrangement  matériel  des  objets,  bien  qu'on  doive  regretter 
vivement  le  manque  de  place,  qui  force  à  les  trop  resserrer 
les  uns  contre  les  autres. 

De  tous  les  objets  portés  à  l'ordre  du  jour ,  il  n'en  reste 
puisqu'un  :  le  dîner  en  famille  des  membres  de  la  Société  et 
des  personnes  qui  ont  participé  à  ses  travaux. 

On  se  réunit  donc  au  Grand-Cerf  à  7  heures. 

La  vie  et  la  fatigue  en  commun  de  ces  deux  jours  a  fait 
de  tous  des  amis;  aussi  le  banquet  est-il  cordial  et  animé. 

A  la  fin,  M.  le  docteur  Bourienne  porte,  suivant  l'usage, 
un  toast  à  la  mémoire  de  Linné.  On  l'accueille,  bien  entendu, 
avec  les  sentiments  de  respect  que  chacun  conserve  pour 
le  grand  législateur  de  l'histoire  naturelle,  patron  de  la 
Société. 

Puis  M.  le  docteur  Prévost,  au  nom  des  Alençonnais, 
remercie  la  Société  Linnéenne  de  l'honneur  qu'elle  a  fait  h 
notre  ville  en  la  choisissant  cette  année  pour  le  but  de  ses  étu- 
des ;  il  remercie  aussi  M.  Cotteau,  dont  la  présence  a  si  fort 
contribué  à  l'intérêt  de  l'excursion  et  de  la  séance  publique. 
3L  Cotteau  répond  avec  cet  heureux  choix  d'expressions  et 
cette  élévation  de  la  pensée  que  nous  connaissons  tous. 

Enfin,  M.  Morière,  prenant  la  parole  à  son  tour,  porte  un 
dernier  toast  h  la  ville  d'Alençon,  il  la  remercie  de  son  ac- 
cueil hospitalier  ;  il  exprime  l'espoir  que  la  Société  y 
reviendra  dans  quelques  années,  proclame  l'importance  des 
observations  qu'elle  a  faites  et  des  lectures  qu'elle  a  entendues, 
et ,  après  avoir  ajouté  quelques  mots  touchants  pour  la  mé- 
moire du  docteur  Périer,  mort  récemment,  et  l'un  des  plus 
habiles  explorateurs  de  la  flore  de  l'Orne  ,  il  exprime  le  vœu 
de  voir  donner  à  l'une  de  nos  rues  le  nom  de  l'illustre 
botaniste  Labillardière,  l'un  des  enfants  d'Alençon. 


—  301   — 

On  se  sépare  alors,  en  se  donnant  rendez-vous  pour  l'an 
prochain  à  Valognes. 

Qu'il  nous  soit  permis  de  porter  tout  de  suite  à  la  connais- 
sance de  la  Société  que  le  vœu  de  !M.  Morière  a  déjà  reçu 
son  accomplissement.  Le  Conseil  municipal  d'xMençon  a  donné 
le  nom  de  Labillardière  à  l'une  des  rues  nouvelles  du  quartier 
de  la  Gare. 

Et  ainsi  ce  nom,  inscrit  sur  nos  murailles,  nous  rappellera 
en  même   temps  l'une  des  illustrations  de   notre  ville  et  la 
visite  de  la  Société  Linnécnne. 
Alençon,  12  août  1869. 

Letelliek 


LISTE  GENERALE  DES  MEMBRES. 


MEMBRES   HONORAIRES. 

Date  de  nominatiojt, 

M.  Fée,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Stras- 
bourg  1823  Fondatcnr. 

Secrétaire      —       :  M.  de  Caumont,  membre  corres- 
pondant de  l'Institut 1823  Fondalfnr. 

Archiviste       —       :  M.  Faucon-Duquesnay,  docteur- 
médecin 1823  Fondateur. 


LISTE 

DES   MEMBRES  RÉSIDANTS    DE   LA    SOCIÉTÉ. 

MM.  AîZE,  professeur  libre 1867 

BEr.jOT,  membre  du  Conseil  municipal.    .   .    .     1863 

BiN-DupART,  pharmacien 1861 

BoNNECHOSE  (  de  ) ,   au   château  de  Monceaux  , 

près  Bayeux 1826 

BouGAREL,  ingénieur  des  ponts-et-chaussées,  rue 

Vilaine,  à  Caen 1869 

BouRiENNE,  docteur-médecin 1823  FoDdateui'. 

BouRiENNE  (A),  docteur-médecin,   président  de 

la  Société 185i 

Caumom  (de),  correspondant  de  l'Institut,  se- 
crétaire honoraire  de  ta  Société 1823  Fondateur. 

Durand,  pharmacien  des  Hôpitaux 1854 

Ecdes-Deslokgchamps  (Eugène),  professeur  de 

Zoologie  à  la  Faculté  des  sciences,  membre 

du  Coi^iité  de   la   Paléontologie  française.     .     1853 

Feray  de  Mostitier  ,  ancien  juge  de  paix ,  rue 

de  Bretagne-Bourg-i'Abbé,  à  Caen 


—  304  ~ 

Date  de  nomination 

MM.  Falcon-Duquesnay,    docteur-médecin 1823  Fondateur. 

Fauvel  (Albert),  bibliotliécaîre  de  la  Sociclé.    .  1859 

Fayel,  pharmacien ,    .    .    ,    .  1854 

Fayel  (C),  docteur-médecin 1859 

Féron,  pharmacien 1859 

FoiiMiGNY  DE  La  Lokde  (de),  ornithologiste.  .   .  1864 

Gandy,  propriétaire,  à  Cacn 1867 

Glendowyn  Scott  (C''),  propriétaire,  à  Caen.  1868 

GoESLE,  professeur  au  Lycée 1867 

GouLARD,  botaniste,  rue  de  l'Enganueric.    .    .    .  1866 

Halbique,  pharmacien 1843 

Hue  DE  Mathan,  entomologiste 1859 

JouANNE,  professeur  au  Lycée 1860 

Le  Blanc-Hardel,  éditeur,  rue  Froide,  à  Caen.  1869 
Le  Boucher,  professeur  de  Physique  à  la  Faculté 

des  sciences 1848 

LiÉGARD  (L.),  professeur  à  l'École  de  médecine.  1866 

Marc  (l'abbé),  arcinviste  de  la  Société.    .    .    .  1861 

Moncoq  (l'abbé),  chef  d'institution 1864 

MoKiÈRE,  professeur  de  Géologie  et  de  Botanique 

à   la   Faculté   des 'sciences ,  secrétaire  delà 

Société.  .   .   =, 1844 

Pierre  (I.) ,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences, 

membre  correspondant  de  l'Institut 1848 

PosTEL,  docteur-médecin,  vice-secrétaire  delà 

Société 1858 

Pcchot,  préparateur  à  la  Faculté  des  sciences.  1868 

RocLLAND,  docteur-médecin 1866 

Vieillard,  ingénieur  des  mines 1865 

ViGER,  docteur-médecin 1861 


LISTE 

DES   MEMBRES   CORRESPONDANTS  QUI  ONT  ADHÉRÉ  AUX 
NOUVEAUX   STATUTS. 

Date  de  nomination, 

MM.  Beaumont  (Élie  de),  sénateur ,  membre  de  Tln- 

sLitut,  etc.,  à  Paris 1826 

Beut  (Paul),  professeur  de  Zoologie  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Bordeaux 1865 

Bertot,    inspecteur  des   pharmacies,  à  Bayeux 

(Calvados) 1851 

Besnou  ,   chirurgien  en  chef  de  la  marine  en  re- 
traite ,  à  Avranches  (Manche) 1861 

BiGNON,  docteur-médecin,  à  la  Ferté-Macé  (Orne).  1867 
BoissiÈRE,  directeur  de  verrerie,  àAlençon..   .  1869 
BoNNECHOSE  (E.  de) ,    botaniste  à  Bayeux  (Cal- 
vados)   1859 

BocRDON,  receveur  de  la  Poste,  à  Alençon.   .   .  1869 

BoNVODLOiR  (de),  entomologiste,  à  Paris.   .    .  .  186i 

BouTiLLiEU ,  géologue,  à  Roncherolles,  par  Dar- 

nétal,  près  Rouen 1866 

Br.ÉBisso\  (de),   botaniste,  à  Falaise  (Calvados).  1825 

Brébisson  (René  de),  conchyliologiste,  à  Falaise.  1869 

Bréon,  géologue,  à  Semur  (Côte-d'Or).    .   .    .  186/i 

»Brongniart    (A.-E.)  ,    professeur    au    Muséum 
d'histoire  naturelle,  à  Paris 1826 

BucâiLLE,    géologue,    rue    St-Vivieu,    132,    à 

Rouen.   . 1866 

Bureau,   botaniste,  quai  deBéthune,  à  Paris.  1858 

1»  Castro,  docteur-médecin ,  à  Para  (Brésil).    .    .  ^867 

H  Chênedollé  (de),  conseiller  général,  à  Vire..   .  1866 

^^^         CoLEEAu,  secrétaire  de  la  Société  malacologique 

^^T  de  Belgique,  à  Bruxelles Id. 

CoLLENOT,  géologue,  à  Semur  (Côte-d'Or).    .   .  1826 

Constantin  ,    docteur-médecin  ,    géologue  ,    à 

Poitiers 1865 

CoTTEAU,  magistrat,  membre  du  Comité  de  la 
Paléontologie  française,  à  Auxerre  (Yonne).   .  1863 

20 


—  306  — 

Date  de  nomination, 

MM.  Croquet  (rabbé)^    aumônier  de  l'établissement 

thermal  de  Bagnoles  (Orne) 1867 

Crié  (Louis)  ,  naturaliste,   à  Sillé-le- Guillaume 

(Sarthe) 1869 

CouRTEiLLE,  pharmacien,  à  Lisicus 1869 

Deplanche,  chirurgien  auxiliaire  de  la   marine , 

en  retraite ,  à  Argentan 1861 

Dewalquk  ,  professeur  de  Paléontologie  à  TUni- 

versité  de  Liège  (Belgique) 1857 

Des  Moulins  (Charles) ,  géologue ,   à  Bordeaux 

(Gironde) 1829 

Desnoïers   (Jules)  ,   bibliothécaire   en   chef  du 

Muséum,  à  Paris 1825 

DouÉTiL ,  instituteur  communal ,  à  Vire.    .   .  .  1866 

DouMET,  député   au   Corps   législatif,    à  Cette 

(Var) 1862 

DuFOCR ,  président  de  la  Société  des  sciences  de 
Nantes  (Loire-Inférieure) 1863 

Duhamel,  botaniste,  à  Camembert  (Orne).    .   .  1856 

DuMORTiER  ,  négociant  ,   membre  de  la  Société 

géologique  de  France,  à  Lyon  (Rhône).    .    .  1866 

DuvEAU,   ingénieur  civil,  à  Rouen 1865 

Ebray  ,  ingénieur  du  chemin  de  fer  de  Lyon  , 
membre  du  Comité  de  la  Paléontologie  fran- 
çaise, à  Tarare  (Rhône) 1863 

Etienne,  pharmacien,  à  Elbeuf. 1867 

Fédérique  ,     bibliothécaire     de    la     ville     de 

Vire 1866 

Féret  ,  ancien  juge  de  paix  ,  à  Pont-l'Évêque 
(Calvados) 1865 

Ferry  (de),  membre  du  Comité  de  la  Paléon- 
tologie française  ,  à  Bussières  ,  près  Mâcon 
(Saône-et-Loire) 1860 

Flouest  ,  paléontologiste  ,   procureur  impérial, 

à  Châlons-sur-Marne 1866 

FoucHARD,  docteur-médecin,  à  La  Cambe  (Cal- 
vados)    1867 


—  307  — 

Date  de  nomination, 

MM.  Fromemel  (de),  docteur-médecin,  membre  du 
Comité  de  la  Paléontologie  française,  à  Gray 

(Haute-Saône) d866 

Geuminy  (de),  entomologiste,  à   Paris 1864 

GiLLET,  botaniste,   à  Alençon 1867 

GossELiN,  pharmacien,  à  Caudebec-lès-Elbeuf.  1868 

Grenier  ,  docteur-médecin  ,  président  de  la  So- 
ciété entomologique  de  France,  64,  rue  de 

Vaugirard,  à  Paris 1867 

Hébert,  professeur  de  Géologie  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Paris,  membre  du   Comité  de  la 

Paléontologie  française 1860 

Hoven  (Van  der) ,  zoologiste,  professeur  à  l'Uni- 
versité de  Leyde  (Hollande) 1857 

Hlsnot  ,     botaniste ,     à     Cahan ,     par     Athis 

(Orne) 1864 

Jardin-Edelestan,  commissaire  de  la  marine,  à 

Bordeaux 1861 

Labordette  (docteur  de),  à  Lisieus 1869 

Lacaille,  botaniste,  à  Bolbec  (Seine-Inférieure).  1869 

Lalleman,  adjoint  au  maire  de  Vire 1866 

Lallemant,  pharmacien,  membre  de  la  Société 
entomologique  de  France,  à  Meudon  (Seine).  1868 

Larturière  (de),  maire  de  Vire Id. 

Le  Baron,  pharmacien,  à  Bayeux  ......  1867 

Le   Béhot  ,    pharmacien  ,    à    Aunay-sur-Odon 

(Calvados) 1862 

Le  Bel  ,    docteur-médecin  ,    botaniste ,    à  Va- 

lognes  (Manche) 1850 

Le  Bouteiller  ,  entomologiste,  à  Rouen,  rue 

des  Charettes 1865 

Le  Demay,  médecin,  à  Bagnoles  (Orne)  ....  1867 

Le  Gorjeu,  avocat,  à  Vire 1866 

Legrain,  artiste  peintre  ,  à  Vire Id. 

Lehon  (le  major) ,  à  Bruxelles 1868 

Lennier  ,    conservateur  du    musée   du    Havre 
(Seine-Inférieure) 1868 


—  308  — 

Date  de  nomination, 

MM.  Le  Marchand,  médecin  major  de  1"  classe,  à 

Amélie-les-Bains •    .   .   .    .  1866 

LENOiitiAND    (René),   botaniste,    à    Vire  (Cal- 
vados) .    , • 1863 

Lepage,  pliûrmacien  à  Gisors  (Eure) 1850 

Lepage,  négociant ,  ingénieur  des  arts  et  manu- 
factures, à  Vire 1866 

Leymerie,  professeur  de  Géologie  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Toulouse 1864 

LiMUR  (de),  conseiller  général  du  Morbihan  .    .  1866 

LoKioL  (de),  géologue,  à  Frontenex,  près  Genève 

(Suisse) 1869 

Malin'Vaud,   botaniste,  rue  Clément,  6,   bôtel 

de  r/iima  ,   à  Paris 1864 

Manoury,  professeur  au  Collège  de  Falaise.   .   .  1869 

Marchand  ,    pharmacien  ,    à    Fécamp  (  Seine- 

Inférietîre 1860 

MARCfîAND  (îe  D'  Léon),  à  Paris 1868 

Marseul    (ile),   entomologiste,   aux  Ternes,  à 

Paris 1865 

Martin   (  Ecnoré  ) ,    zoologiste ,  aux  Martigues 

(Bouc!i3S-di;-Rhône) 1864 

Martin  ,  secrétaire  de  la  Société  d'agriculture 

de  Vire 1866 

Mathieu,  pharmacien,  à  Pont-l'Évèque.    .    .   . 
Mellion,  pharmacien,  à  Vimoutiers  (Orne) .    .   .  1859 

Milne-Edwards  (Alphonse),  professeur  à  l'École 

de  pharmacie  de  Paris 1864 

Mocquerys,  entomologiste,  à  Évreus 1857 

Mlnier-C:!als:as,  préparateur  de  Géologie  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Paris 1863 

Nanzouty  (de),  général  commandant  la  subdivi- 
sion, à  Angers 1862 

Ogxer-Ward,   docteur-médecin,   à  St-Germain- 

cn-Laye 1866 

Olivier  ,  inspecteur  des  ponts-et-chaussées ,   à 

Paris 1865 


—  309  — 

Date  de  nomination, 

MM,  Omalius-d'Halloy   (  de  ) ,    président    du   Sér.at 

belge,  à  Halloy,  près  Bruxelles  (Belgique).    .      1827 

OzANNE,  juge  d'instruction,  à  Vire 1866 

Pelvet  (le  docteur),  naturaliste,  à  Vire.  .  .  .  1869 
Pépin,  docteur-médecin,  à  St-Pierre-sur-Dive.  1862 
Picard,    professeur    au   collège    de   Bouxviller 

(Bas-Rhin) »   .    .   .    .     1865 

PiERiiAT  ,    ornithologiste ,    à   Gerbamont ,   près 

Vagny  (Voges)  .    , Id. 

PiETTE  (E.))    magistrat,   membre  du  Comité  de 
la  Paléontologie  française,  à  Craonne  (Aisne).     1864 

PoRQUET,  docteur-médecin,  à  Vire 1866 

QuÉRCEL,  pharmacien,  à  Vire Ici. 

Rabacld  (docteur),  à  Bagncles 1868 

Raixcourt  (de) ,   archiviste  de  la  Société  géolo- 
gique de  France,   à  Paris 186Zi 

Raulin,  professeur  de  physique  en  mission,  à 

Paris 186/i 

Reiche  (Louis) ,  ancien  président  de  la  Société 
entomologique  de  France,  rue  du  Vingt-nauf- 

Juillet,  10,  à  Paris 1859 

Renou,  avocat  et  botaniste,    à  Nantes  (Loire- 

Tnférieure) 1823  Fondateur, 

Reynès,  docteur  es  sciences  et  en  médecine,  à 

Marseille  (Bouches-du-Rhône) 186/î 

Richard,  directeur  de  l'établissement  thermal  de 

Bagnoles  (Orne) 1867 

RocBAtET,  géologue  ,  à  Na!icy 1865 

Saporta  (de),  botaniste  et  paléontologiste,  à  Aix 

(Bouches-du-Rhône) 1866 

Saulcy  (de),  entomologiste ,  à  Metz  (Koselle) .     1865 
ScHLCENBACH,  doctcuF  ès  scieuces ,  aide-natura- 
liste au  musée  de  Vienne 186/i 

ScHLUMBERGER,  ingénieur  de  la  marine,  à  Nancy 

(Meurthe) 1863 

SicoTiÈRE  (de  La),  avocat,  à  Alençon 1861 

SiPiÈRE,  vétérinaire  en  chef,  à  Alger ,     1868 


—  310  — 

Date  de   noiuination, 

MM.  Thielens  ,  docteur-médecin ,  botaniste  et  géo- 
logue, à  Tirelemont  (Belgique) 1865 

Verneuil  (de\  membre  de  l'iTislitut  et  du  Comité 
de  la  Paléontologie  française,  à  Paris.    .   .   .  1855 

ViBRAîE  (de),  membre  de  l'Institut,  au  château 

de   Cheverny,  près  Blois 1855 

Vieillard  ,  chirurgien  auxiliaire  de  la  marine  , 

en    retraite,  à  Périers  (Manche) 1861 

ViLLERS    (Georges    de)  ,    adjoint   au  maire    de 

Bayeux  (Calvados) 18i5 

Vos  (de),  botaniste,  à  Namur  (Belgique)..    .   .  1866 

Yver(L.),  ornithologiste,  au  château  du  Quesnot, 

par  Canisy  (Manche). 1863 

Zezchner,  professeur  à  l'Université  de  Varsovie.  4866 

Zittel,  professeur  de  Géologie  à  l'École  poly- 
technique de  Carlsrhue  (grand  duché  de  Bade).  1865 

Nota. — Prière  à  MM.  les  correspondants  de  rectifier,  s'il 
y  a  lieu,  la  date  de  nomination  et  leur  adresse. 


TABLE  DES  COMMUNICATIONS 


PAR  nions  D'AUTEURS. 


MM. 

Bertot.  Découverte  du  Senebiera  pinnatifula  à  Courseulles, 

p.  19. 

BoNNECHOSE  (  Edmoiicl  de  ).  Découverte  de  VAhissum  maritîmum  dans 
les  sables  de  Graye ,  du  Darkhamia  setosa  dans 
un  champ  de  luzerne  à  Ver,  du  Potamofjeton 
obiusifolius  à  l'étang  de  La  Bazoque,  et  du  Pota- 
mogetoti  acutifolius  dans  les  fossés  du  marais  de 
Subies,  p.  18. 

BouRIElN^E  (D"^).  Historique  de  la  Société  Linnéenne,  lu  à  la  séance 
publique  tenue  à  Alençon  le  dimanche  à  juillet , 
p.  261. 

Deplanche  (Emile).  Ethnologie  Calédonienne,  p.  186. 

Deslongchamps  (  Eugène  Eudes-).  Communication  relative  à  une  tête 
d'Ichthyosaure  de  nouvelle  espèce  trouvée  à  La 
Caine,  dans  la  partie  moyenne  du  lias  supérieur, 
p.  850.  —  Portion  de  tête  de  poisson  fossile  (  Le- 
picloius  Elvensis)  trouvée  dans  le  lias  supérieur, 
p.  99. 

Fauvel.  Observations  sur  la  notion  de  l'espèce  dans  les  In- 

sectes et  spécialement  chez  les  Coléoptères ,  p.  229. 

Faiel  (docteur).  Notice  biographique  sur  M.  le  docteur  Fourneaux, 
p.  231. 

Gandy.  Communication  relative  aux  variétés  de  forme  que 

peut  offrir  une  même  espèce  de  Fougère ,  p.  74. 

GiLLET.  Notice   sur  les   Agaricus  deliciosus  et    pemiciosus , 

p.  247. 

Goesle.  Observations  sur  les  mœurs  du  Coucou ,  p.  246. 

HusNOT.  Catalogue  des   Cryptogames   recueillis   aux   Antilles 

françaises  en  1868,  et  essai  sur  leur  distribution 
géographique  dans  ces  îles,  p.  19.  —  Description 
géologique  et  géographique,   p.  21. —  Fougères 


—  312 


Letellier. 


Marc  (  l'abbé  ). 
MAr.iE. 

MORIÈRE. 


et  Lycopodiacées ,  p.  31.  —  I.  Ilymenopbyllées, 
p.  3/i  ;  II.  Polypodiacées ,  p.  iO  ;  III.  Gleicbé- 
niacées,  p.  66;  IV.  Scbizéacées,  p.  67;  V.  Da- 
naeacées ,  p.  68  ;  VI,  Opbioglossées ,  Id.  ;  VII. 
Lycopodiacées,  p.  69. 

Excursion  de  la   Sociélé   Liiinéenne  à   Aleuçon,  les 
samedi  3  et  dimanebe  k  juillet  1869 ,  p.  277. 
LiÉGARD  (D' Léon).  Communication  relative   à   l'entomologie  et  à  la 
palbologie  dermatologique  ,  p.  92.  —  Fait  extraor- 
dinaire de  parasitisme  ,  p.  20Zi. 

Note  sur  un  bois  fossile  de  Cervus  elaplms  et  son 
gisement,  p.  86. 

Coquilles  de  la  Nouvelle-Calédonie ,  p.  270. 

Germination  de  pépins  de  citrouille  à  l'intérieur  du 
fruit  :  explication  du  phénomène ,  p.  79.  —  Causes 
qui  ont  pu  amener  à  une  assez  grande  distance  en 
mer  le  bois  de  cerf  sur  lequel  M.  l'abbé  Marc  a 
fait  une  communication,  p.  98.  —  Communication 
relative  à  une  mâchoire  inférieure  de  Stcncosaurns 
appartenant  au  docteur  Pépin ,  de  St-Piene-sur- 
Dive ,  et  qui  a  été  trouvée  dans  la  grande  oolitlie 
de  cette  localité,  p.  il 00.  —  Communication  re- 
lative à  une  spathe  anormale  (ï'Alocasia,  p.  229. 

—  Allocution  prononcée  à  la  séance  publique 
tenue  à  Alençon,  le  dimanche  4  juillet  1869,p.  259. 

—  Communication  relative  à  l'acclimatation  de 
VElodca  Canadensis  dans  les  cours  d'eau  des  en- 
virons de  Cacn,  p.  275. 

Recognitio  monographica  Ramalinarum ,  p.  101.  — 
Ramalinei,  p.  103.  —  Ramalea,  p.  17/i.  —  Du- 
fourea,  p.  175.  —  Heterina,  177. 

Note  sur  la  mesure  des  angles  avec  le  goniomètre  de 
Babinet,  p.  272. 

De  l'utilité  de  la  silice  dans  le  développement  des 
Mucédinées,  p.  76. —  Application  à  la  conservation 
du  cidre  du  procédé  indiqué  par  M.  Pasteur  pour 
les  vins,  p.  77.  —  Allocution  en  prenant  place  au 
auteuil  de  la  présidence ,  p.  84.  —  Examen  de 


Nylander. 


PCCHOT. 


Raulin. 


—  313  — 

cette  question  :  Certains  organismes  parasites 
doivent-ils  Cire  considérés  comme  étant  la  cause 
des  épidémies  que  l'on  a  observées  sur  plusieurs 
végétaux  et  animaux,  p.  93. 

Roussel  (  D').  Énumération  des  Champignons  recollés  par  M.  Husnot 
aux  Antilles  françaises,  en  1868. — Iljjmenomyceies, 
p.  218.  —  Pyrenomycetes ,  p.  22A.  —  Myxo- 
gastrcs ,  p.  225. —  Haplomycetes  ,  p.  225. 

Ward  (D''Ogier).  Baguette  plate  d'Échinoderme  trouvée  dans  les  ar- 
giles de  l'oolilhe  ferrugineuse,  p.  lli. — Empreinte 
végétale  trouvée  dans  le  fuller's  earth ,  p.  75. — 
Bases  d'Apiocrinites  découvertes  au  Maresquet 
dans  la  grande  oolitlie ,  p.  76.  —  Eligmus  trouvé 
au  Maresquet,  p.  86.  —  Observations  sur  les 
mœurs  du  Coucou,  p.  2ùQ. 


-^>S3Sê3(^ 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pages. 
Composition  du  bureau  de  la  Société  pendant  l'année  1868-69.         1 

Statuts  de  la  Société 3 

Règlement  intérieur 7 

SÉANCE  DU  9  NOVEMBRE  1868. 

Communication  de  MM.  Bertot  et  Edmond  de  Bonnechose  rela- 
tive à  la  découverte  de  plusieurs  plantes  nouvelles  ou  de  lo- 
calités nouvelles  de  plantes  rares  \wur  la  Flore  de  Nonn(mdie.       19 
Catalogue  de  Cryptogames  recueillis  aux  Antilles  françaises  en 
1868,  et  essai  sur  leur  distribution  géographique  dans  ces 

îles,  par  M.  T.  Husnot Id. 

Description  géographique  et  géologique •     .       21 

Fougères  et  Lycopodiacées 31 

I.  Hyménophyllées 34 

II.  Polypodiacées 40 

III.  Gleichéniacées 66 

IV.  Scbizéacées 67 

V.  Danœacées 68 

VI.  Ophioglossées Id. 

Lycopodiacées 69 

Communication  de  M.    Gandy  relative  aux   variétés  de  forme 

que  peut  offrir  la  même  fougère 74 

Baguette   d'Echinoderme     trouvée   par  M.   le  D'  Ogier  Ward 

dans  les  argiles  de  l'oolithe  ferrugineuse». Id, 

Doubles  floraisons  observées  en  1868 Id. 

SÉANCE  DU  7  DÉCEMBRE. 

M.  le  D"'  Ogier  Ward  montre  à  ses  collègues  :  1°  une  empreinte 
végétale  qu'il  a  trouvée  dans  le  fuUer's  eartli;  2°  des  bases 
d'Apiocrinites  qu'il  a  découvertes  dans  la  couche  à  Eligmus 
au  Maresquet 75 

Utilité  de  la  silice  dans  le  développement  des  Mucédinées,  par 

M.  Raulin,  professeur  de  physique  au  Lycée  do  Caen.     .       76 


—  315  — 

Application  à  la  conservation  du  cidre  du  procédé  indiqué  par 

M.  Pasteur  pour  la   conservation  des  vins 77 

Germination  de  pépins  de  citrouille  à  l'intérieur  du  fruit  ;  expli- 
cation de  ce  phénomène ,  par  M.  Morière 79 

Renouvellement  du  bureau 83 

SÉANCE  DU  11  JANVIER  1869. 

Allocution  de  M.  Raulin  en  prenant  possession  du  fauteuil  de  la 

présidence 84 

M.  Eug.  Deslongchamps  met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  une 
tête  d'une  nouvelle  espèce  d'icthyosauve  qu'il  vient  de  pré- 
parer et  qui  a  été  trouvée  à  La  Caine  dans  la  couche  à 
Amjnonites  serpentinus 85 

M.  le  D'  Ogier  Ward  montre  divers  échantillons  d'Eligmiis  qu'il 

a  trouvés  récemment  au  Maresquet  dans  la  grande  oolithe.       86 

Note  sur  un  bois  fossile  de  Cervus  elapkus  et  son  gisement,  par 

M.  l'abbé  Marc W. 

Réflexions  du  secrétaire  sur  la  note  précédente 90 

Communication  relative  à  l'entomologie  et  à  la  pathologie  der- 
matologique  92 

Examen  de  cette  question  :  Certains  organismes  parasites 
doivent-ils  être  considérés  comme  étant  la  cause  des  épi- 
démies que  l'on  a  observées  sur  plusieurs  végétaux  et 
animaux,  par  M.  Raulin 93 

Exposé  de  la  situation  financière  de  la  Société 97 

Approbation  des  comptes  du  Trésorier Jd, 

SÉANCE  DU  1"  FÉVRIER. 

Discussion  relative  à  la  communication  faite  par  M.  l'abbé  Marc 

dans  la  séance  précédente 98 

Lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  annonçant 
l'époque  de  la  distribution  des  récompenses  accordées  aux 
Sociétés  savantes,  à  la  suite  des  concours  de  1868.     .     .       99 

Communication  de  VI.  Deslongchamps  relativement  à  une  tête 
de  poisson  fossile  (  Lepidotus  Elvensis  )  trouvée  dans  le  lias 
supérieur Id, 


—  316  — 

Commiinicalion  relative  à  une  mfichoirc  inférieure  de  Sleneo- 
saurns  qui  appartient  au  docteur  Pépin ,  de  Sl-Pierre-sur- 
Dive ,  et  qui  a  été  trouvée  dans  la  grande  oolithe  de  cette 

localité 100 

Recogiiitio    Monographica    Piamaliuarum ,    par    M.    le   docteur 

William  Nylander 101 

Ramatinei 103 

Ramalca 174 

Dufourea 175 

Heterina , 177 

SÉANCE  DU  8  MARS. 

Désignation  des  membres  de  la  Société  qui  doivent  assister  aux 

séances  de  la  Sorbonne 182 

Prix  annuel  de  1,000  fr.  fondé  par  l'Empereur  dans  chacune  des 

Académies 182 

Nomination  d'un  secrétaire  et  d'un  secrétaire-adjoint.     .     .     .  185 

Mémoire  sur  l'Ethnologie  calédonienne,  par  M.  Emile  Deplanche.  186 

SÉANCE  DU  12  AVRIL. 

Communication  sur  un  fait  extraordinaire  de  parasitisme ,  par 

M.  le  docteur  Léon  Liégard 21/i 

Énumération  des  Champignons  récoltés  par  M.  T.  Husnot  aux 

Antilles  fiançaises  en  1868 ,  par  M.  le  D'  Roussel.     .     .     .     217 

Hymenomycètes 218 

Pyrenomycètes 22i 

Myxogastres 225 

Haplomycètes Id, 

Choix  d'Alençon  comme  lieu  de  l'excursiou  annuelle  de  la  Société 

en  1869 226 

Nomination  :  1»  de  M.  Bougarel,  ingénieur  des  ponts-et-chaus- 
sées  à  Caen ,  comme  membre  résidant  ;  2°  de  MM.  de 
Loriol,  géologue  à  Frontenex,  près  Genève,  et  docteur 
Labordette,  de  Lisieux,   comme  membres  correspondants.     226 


—  317  — 

SÉANCE  DU  3  MAI. 

M.  Molière  annonce  à  la  Compagnie  la  perte  qu'elle  vient  de 

faire  dans  la  personne  de  M.  Amédée  de  Jlonlbrun.     .     .     .     228 

Proposition  faite  à  la  Compagnie  par  M.  l'abbé  Dupenon ,  in- 
specteur de    l'Académie 229 

Communication  de  M.  Morière  relativement  à  un  cas  tératologique 

offert  par  une  spathe  à'Alocasîa LL 

Observations  sur  la  notion  de  VEspèce  dans  les  Insectes  et  spé- 
cialement dans  les  Coléoptères ,  par  M.  Fauvel Id. 

Notice  biographique  sur  M.  le  docteur  Fourneaux,  par  M.  le 

docteur  Fajel 231 

Nomination  de  MM.  Lacaille  ,  de  Bolbec  (Seine-Inférieure); 
Mathieu,  de  Pont-l'Évêque  ,  et  Manoury,  de  Falaise,  comme 
membres  correspondants. 2^3 

SÉANCE  DU  7  JUIN. 

Observations  sur  une  particularité  des  mœurs  du  Coucou  ,  par 

M.  le  docteur  Ogier  Ward 2Zi5 

Réflexions  de  M.  Goesle  sur  le  même  sujet 246 

Note  sur  les  Agaricus  deliciosiis  et  perniciusus ,  par  M.  Gillet.     .  247 

Communication  de  M.  l'Inspecteur  d'Académie 256 

Ordre  arrêté  pour  la  session  que  la  Société  doit  tenir  à  Alençou 

en  1869 256 

Nomination  de  M.  le  docteur  Pelvet ,  de  Vire ,  comme  membre 

correspondant 257 

SÉANCE  DU  26  JUILLET. 

Allocution  prononcée  à  l'ouverture  de  la  séance  publique  tenue 

à  Alençon ,  le  dimanche  4  juillet ,   par  M.  Morière.     .     .     259 

Une  médaille  en  argent,  à  l'efligie  de  Linné,  est  offerte  à  M.  Le- 
tellier,  qui  est  en  outre  proclamé  membre  honoraire  de  la 
Société  Linnéenne 260 

Exposé  historique  des  travaux  de  la  Société,  par  M.  le  docteur 

Bourienne ,    .     ...     261 


—  318  — 

Coquilles  de  la  Nouvelle-Calédonie  offertes  par  M.  Marie.     .    .     270 

Note  sur  la  mesure  des  angles  avec  le  goniomètre  de  Babinet, 

par  M.  Puchot 272 

Communication  relative  à  Tacclimatation  de  YElodea  Canadensis 

dans  les  cours  d'eau  des  entrons  de  Caen,  par  M.  Morière.     275 

Nomination  comme  membres  correspondants  de  la  Société  de 
MM.  Courteille,  pharmacien  à  Lisieux;  Reiche  (Louis),  en- 
tomologiste ù  Paris;  Boissière,  directeur  de  verrerie  à 
Alençon  ;  Bourdon,  receveur  de  la  poste,  à  Alençon.  .     .     .     276 

Procès-verbal  de  l'excursion  de  la  Société  Linnéenne  à  Alençon, 

les  samedi  3  et  dimanche  i  juillet,  par  M.  Letellier.     .     .  277 

Liste  des  membres  honoraires  de  la  Société 303 

Liste  des  membres  résidants W. 

Liste  des  membres  correspondants 305 


Caen,  typ.  F.  Le  Blanc-Hardel, 


BULLETIN 


i>li    LA 


w  f 


SOCIETE  LINNEENNE 

DE  NORMANDIE. 


—  -w  ecK2  ^ 


2e    SERIE.  —   4e   VOLUME. 


A.IVIVE:9E:    lt!$6^-69. 


CAEN, 

Clli:Z  F.   LE  BLANG-HARDEL,  IMPUliMEUR-LIBUAIKE , 
Rue  Froide,  2. 

PARIS,   SAVY  -  LIBRAIRE  DE  L.V  SOCIETE  GÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 
RUR  Hauïefei'ille,  2A. 


^., 


1B70. 


Pi. 


4^ 


S) 


I 


I 


■m 


Alin  de  peimetUeà  ses  membres  cori-espondanls,  qui  oiil  adhéré  aux 
nouveaux  Statuts ,  de  compléter  leur  collection ,  la  Société  Linnéenne 
leur  donnera,  à  prix  réduits,  les  volumes  suivants  de  la  première  série  : 

MÉMOIRES. 

Tomel •  5  ft-  ^'u  lieu  de  8  IV. 

TomeVf «  —  ^"^ 

TomcYllI 15  —  20 

Tome  1\ 12  -  15 

Tome  X 15  "  20 

Tome  XI 15  —  20 

Tome  XII 12'  —  15 

Tome  XIII 15  —  20 

BULLETIN. 

Tome  1 2  fr.  au  lieu  de  3  fr. 

Tome  II 3  —  i 

Tome  111 '-i  —  à 

TomelV 3  —  li 

T'ome  V à  —  5 

Tome  VI o  —  à 

Tome  VU 5  —  6 

TomeVTll 6  —  7 

Tome    X 6  —  7 

MM.  les  correspondants  qui  prendront  toute  la  collection  de  la 
1'"  série  du  Bullelin  ne  paieront  qu'un  prix  uniforme  de  2  fr.  pour 
chacun  de  ces  volumes,  moins  le  IX*  qui  est  épuisé.  La  collection  des 
9  volumes  ci-dessus  leur  sera  donc  fournie  pour  la  somme  de  18  fr. 

Pour  obtenir  ces  volumes  ù  prix  réduits,  les  correspondants  devront 
en  adresser  la  demande  ù  M.  Albert  Faïjvel,  avocat ,  bibliothécaire  do 
la  Société,  rue  d'Auge,  10,  à  Caen. 

Pour  les  prix  des  auti-es  publications  de  la  Société,  voir  k-j  Miiaci  ..- 
cl  Ijullciins  précédents. 

«"=    (i^Értiii:. 


Chaque   \olume   de   mémoires    . 
de  bulletins 


20  fr. 
10