BULLETIN
DE L\
r r
SOCIETE LINNEENNE
DE NORMANDIE.
I
I
Les opinions émises dans les publications de la Société sont
exclusivement piopres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement
en assumer la responsabilité (Art. 22 du règlement intérieur).
BULLETIN
DE LA
r r
SOCIETE LINNEENNE
DE NORMANDIE.
2^ SÉRIE. — 4=e VOLUME.
GAEN,
CHEZ F. LE BLANC-HARDEL , IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
Rue Froide, 2.
PARIS, SAVY , LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE-
Rue Hautefeuille, 2/i.
. 1S70.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIETE
Pour l'année 1$6S-G9.
Président MM. Raulin.
Vice-président D"" BOURIENNE.
Secrétaire MORIÈRE.
Vice-secrétaire D'' POSTEL.
Archiviste L'abbé Marc.
Bibliothécaire A. Fauvel.
Trésorier Berjot.
La Commission d'impression est formée du Président, du
Secrétaire , du Trésorier et de six membres de la Société ;
elle se trouve ainsi composée pour l'année 1868-69 :
MM. Raulin , Président.
MORIÈRE , Secrétaire,
Berjot , Trésorier.
Pierre.
Leboucher.
A. Fauvel.
D"* Fayel.
BiN-DUPART.
D' Bouriennë.
-a4)^#â-
'M,
STATUTS
DE
LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE,
-«B^BBy*»*"
Art. l'\
La Société Linnéenne de Normandie s'occupe de toutes
les branches de l'histoire naturelle et, en particulier, de
tous les produits naturels du sol normand. Son siég^ est
à Caen.
Art. il
Elle se compose d'un nombre indéterminé de membres :
résidants , correspondants et honoraires.
Art. IIL
Pour devenir membre résidant ou correspondant , il
faut être présenté en séance par deux membres résidants
ou correspondants. La présentation aura lieu par écrit,
signé des deux membres qui font la présentation , et dé-
posé entre les mains du président. Le vote sur le candidat
présenté aura lieu à la séance suivante et au scrutin secret.
L'admission n'est possible qu'autant que le candidat aura
réuni l'adhésion des quatre cinquièmes des membres pré-
sents. L'inspecteur d'Académie , en résidence à Caen , est,
de droit , membre de la Société , assiste à ses séances et
à celles de ses commissions.
Le titre de membre honoraire est acquis, sur leur
demande, aux membres résidants que leur âge, leurs
infnmilés , ou des causes majeures empêchent d'assister
— a —
régulièrement aux séances, ou de prendre une part active
aux travaux de la Société.
Celle-ci se réserve de décider dans quelles circon-
stances elle pourrait admettre, comme membres hono-
raires, des personnes qui n'auraient pas fait précédem-
ment partie de la Société.
Les membres résidants qui cessent d'habiter la ville
où siège la Société deviennent, de droit, membres
correspondants , s'ils en font la demande.
Art. IV.
Les dignitaires de la Société ne peuvent être pris que
parmi les membres résidants. Ils sont au nombre de
sept : président , vice -président , secrétaire , vice-secré-
taire , archiviste , trésorier et bibliothécaire. Ils sont
nommés pour un an, excepté le bibliothécaire. Le pré-
sident et le vice-président ne pourront remplir les mêmes
fonctions deux années de suite. Les autres dignitaires
peuvent être réélus.
Les élections auront lieu à la première séance de no-
vembre, au scrutin, à la pluralité des suffrages.
Art. V.
Le président ou, en son absence, le vice-président di-
rige les séances; il approuve, s'il y a lieu, les mémoires
de dépenses transrais par le trésorier, après avoir été
visés par le secrétaire.
Il représente la Société vis-à-vis des tiers.
Art. VI.
Le secrétaire rédige les procès- verbaux des séances,
convoque les membres, tient la correspondance, vise les
— 5 —
mémoires de dépenses et dirige les publications de la
Société.
Art. vu.
L'archiviste , ou le bibliothécaire , a sous sa garde les ou-
vrages imprimés ou manuscrits que possède la Société.
Il est chargé de faire les échanges entre la Société Lin-
néenne et les Sociétés savantes ses correspondantes. Il
s'entend avec les libraires de la Société , pour tout ce qui
regarde la vente et la transmission de ses publications.
Il fait à la Société les rapports sur sa gestion lorsqu'ils
lui sont demandés.
Art. VIII.
Les ressources de la Société se composent: 1" d'une
cotisation annuelle que les membres résidants et hono-
raires paient entre les mains du trésorier, au commence-
ment de l'année académique; 2° des amendes détermi-
nées par le règlement ; 3" d'un droit de diplôme pour
les membres résidants et correspondants; k" du produit
de la vente des publications; 5° de dons; 6° d'alloca-
tions éventuelles.
Art. IX.
Le trésorier est chargé des fonds de la Société. Il solde
les mémoires visés par le secrétaire et approuvés par le
président. Il rend compte de chaque gestion annuelle à la
séance de novembre. Ses comptes sont examinés par une
commission nommée par le président, et leur teneur est
insérée au procès-verbal de la séance de novembre.
Art. X.
Les divers membres de la Société sont invités à faire ,
— 6 —
en séance , des lectures de leurs travaux , ou des commu-
nications verbales. Le président règle , s'il y a lieu, l'ordre
des lectures ou des communications.
Art. XI.
Les articles des statuts de la Société Linnéenne ne
pourront être modifiés , supprimés , ou de nouveaux
ajoutés, qu'autant qu'une proposition écrite, signée de
la moitié, plus un, des membres résidants et honoraires
aura été présentée en séance, discutée et admise par les
quatre cinquièmes des membres présents. Toute modifi-
cation aux statuts doit être soumise à l'approbation préa-
lable du Gouvernement.
Vu à la seclion de riulérieur de l'Instruction publique et des Cultes,
le 6 mars 1863.
Le Rapporteur.
Signe : MARBEAU.
Les présents statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État ,
dans sa séance du 18 mars 1863.
Le conseiller d'Etat , Secrétaire général du Conseil d'Etat ,
Signé: BOILAY.
Pour copie conforme :
Le conseiller d'Etat , Secrétaire général du Ministre de l'In-
struction publique et des Cultes,
Pour le conseiller d'État et par autorisation:
Le Chef de seclion.
Signé: A. du MESNIL.
REGLEMENT INTERIEUR
VOTÉ DANS LA SÉANCE DU 1" FÉVRIER 1869.
OHAPITHE 1"^
ORDRE DES SÉANCES. — TRAVAUX.
Art. 1". — La Société Linnéenoe de Normandie tient
ses séances le premier lundi de chaque mois, à 7 heures 1/2
précises du soir. Elle prend vacance pendant les mois d'août,
septembre et octobre. — Tout membre, résidant ou non, a
droit d'assister aux séances et de prendre part aux déli-
bérations.
Art. 2. — Les travaux de chaque séance mensuelle ont
lieu dans l'ordre suivant :
Lecture du procès-verbal de la séance précédente ;
Lecture de la correspondance ;
Présentation des ouvrages offerts ;
Rapports divers ;
Propositions de présentation de membres nouveaux ;
Vote sur les propositions faites dans la séance précédente;
Lecture des travaux écrits ;
Communications orales.
\l I ê
Les lectures sont faites par ordre d'inscription. En con-
séquence, tout membre qui a des rapports, propositions ou
travaux à soumettre , doit en prévenir le secrétaire avant la
séance , pour qu'ils soient portés à l'ordre du jour. Celui-ci
ne résume au procès-verbal que les communications dont il
lui a été remis une note détaillée.
Art. 3. — Toute décision est prise par assis et levé , à
moins que le scrutin secret ne soit demandé par trois mem-
bres au moins.
Art. U. — Tous les membres résidants sont tenus d'as- •
sister à cinq séances dans l'année. Un registre de présence ,
sur lequel chaque membre appose sa signature à chaque
séance et que le Président signe en dernier , est à cet effet
tenu par le Trésorier.
Art. 5. — La Société fait tous les ans, sur un point
quelconque de la Normandie , une excursion pendant laquelle
elle peut tenir une séance publique.
A la séance de mars, le Président invite chacun des mem-
bres à lui soumettre avant la prochaine réunion, le projet
d'excursion qu'il croit opportun. A la séance d'avril, le Pré-
sident fait part à l'assemblée des divers projets qu'il a soumis
à la délibération du bureau. La Société est alors appelée à se
prononcer tant sur l'excursion que sur la séance publique.
Les rapporteurs sont désignés par les membres présents à
l'excursion.
Art. 6. — Chaque membre a droit au remboursement
de ses frais de transport jusqu'à concurrence de la moitié de
sa cotisation. Le Trésorier , qui doit en assurer les moyens ,
est chargé en outre de recueillir les souscriptions pour le
— 9 —
banquet qui termine l'excursion. Il préside à son organi-
sation et en surveille les détails. A la première séance qui
suit l'excursion , le président en rend un compte sommaire
et les rapporteurs leur travail respectif.
CHAPITRE II.
DE l'administration DE LA SOCIÉTÉ ET DES
FONCTIONNAIRES.
Art. 7. — L'administration de la Société est confiée au
bureau tel que l'a constitué l'article U des statuts. Le Bureau
entre en fonctions immédiatement après son élection. Il se
réunit, quand il y a lieu, sur la convocation du Président. Le
Secrétaire tient un registre spécial de ses délibérations.
ART. 8. — En l'absence du Président et du Vice-Pré-
sident, et à défaut de l'un des derniers présidents, le doyen
d'âge occupe le fauteuil. En cas de partage dans les votes,
le Président ou son remplaçant a voix prépondérante. Enfin
le Président nomme , de concert avec le bureau , les com-
missions autres que celles indiquées au chapitre lir.
Art. 9. — Le Secrétaire, en outre de ses fonctions sta-
tutaires, est chargé de transmettre à la Commission d'im-
pression les travaux qui ont été lus en séance et déposés sur
le bureau. Conjointement avec elle, il en surveille l'impres-
sion quand elle a été ordonnée par la Société. En cas d'ab-
sence du Secrétaire , le Vice-Secrétaire remplit ses fonctions.
S'ils sont empêchés l'un et l'autre , le bureau désigne un
membre pour les remplacer,
— 10 —
Art. 10. — Le Bibliolliécaire est chargé de l'envoi des
publications. lia seul la clef de la bibliothèque et ne peut
s'en dessaisir que sous sa responsabilité personnelle. II doit
donner communication des livres et manuscrits confiés à sa
garde aux membres de la Société qui lui en font la demande.
Pour cela , il tient un registre spécialement affecté à l'in-
scription de la sortie et de la rentrée des ouvrages prêtés
par lui. Il ne peut permettre la sortie d'aucun ouvrage de la
bibliothèque sans que la formalité de l'inscription ne soit
remplie.
Art. 11. — Tout ouvrage prêté doit être rendu dans le
délai d'un mois. La même personne peut toutefois le con-
server pendant un nouveau délai , mais à la condition que ,
dans l'intervalle , nul autre membre n'en aura fait la de-
mande.
Art. 12. — A chaque séance, le Bibliothécaire dresse le
catalogue des ouvrages reçus par la Société et déposés sur
le bureau. 11 en remet une copie au Secrétaire chargé de
l'inscrire au procès-verbal. Dans l'intervalle des séances , il
prend connaissance de ces ouvrages et donne à la séance
la plus rapprochée un aperçu sommaire des différentes
matières qui y sont traitées et qui pourraient intéresser la
Société.
Art. 13. — Lors du renouvellement du Bureau , sur
la demande écrite, signée par cinq membres résidants , il
doit être procédé h la nomination du Bibliothécaire, dont
l'élection n'était pas annuelle ; mais il reste rééligible en vertu
de l'article U des statuts.
Art. 1^. — L'Archiviste a seul la clef des archives et ne
— 11 —
peut s'en dessaisir que sous sa responsabilité personnelle.
Il s'entend avec le Bibliothécaire pour la bonne exécution de
l'article 7 des statuts.
Art. 15. — Le Trésorier est chargé de la correspon-
dance administrative, du recouvrement des cotisations de
toute nature et de l'envoi des diplômes. Il est personnelle-
ment responsable des fonds et des valeurs qui lui sont confiés
et doit justifier des dépenses par pièces à l'appui. Les dé-
penses courantes sont payées par lui sans autorisation préa-
lable. Les dépenses extraordinaires ne peuvent l'ctre qu'en
vertu d'une délibération du Bureau, Les mémoires sont
alors visés par le Secrétaire et approuvés par le Président.
Art. 16. — Lors de l'envoi des publications de la Société,
le Trésorier délivre au Bibliothécaire un bulletin signé de lui,
constatant que la cotisation a été payée par les membres
auxquels l'envoi est destiné. Enfin , tous les cinq ans , de
concert avec le Bibliothécaire et l'Archiviste , il doit faire
l'inventaire de toutes les propriétés de la Société.
CHAPITRE III.
DES COMMISSIONS ET DES PUBLICATIONS.
Art. 17. — Il est institué une commission permanente
d'impression. Elle est composée de six membres titulaires
nommés à cet effet au scrutin de liste et à la majorité relative
des suffrages, lors du renouvellement du Bureau. Il leur est
adjoint le Président, le Secrétaire et le Trésorier de la Société.
Ses pouvoirs commencent le jour même de sa nomination.
— 12 —
La commission, ainsi composée, choisit dans son sein un pré-
sident et un secrétaire. Elle se réunit sur la convocation du
Secrétaire de la Société et au moins une fois chaque mois.
En cas de partage , son président a voix prépondérante. Son
secrétaire tient le procès-verbal des séances de la com-
mission , et quand il a été approuvé par elle , il en donne
lecture à la séance suivante de la Société.
Art. 18. — Les fonctions de cette commission sont de
choisir parmi les mémoires ou travaux présentés ceux qui
doivent être publiés par la Société , et d'aider le Secrétaire
dans la direction de ces publications. Les six membres ti-
tulaires de cette commission sont nommés pour deux ans.
Ils sont renouvelés par moitié tous les ans. Les membres
sortants sont rééligibles.
Art. 19. — Des commissions spéciales pourront être
créées toutes les fois que la Société le jugera convenable.
Les membres en sont nommés au scrutin de liste.
Art. 20. — La Société a deux modes de publication :
le Bulletin qui paraît annuellement , et les Mémoires dont
l'époque n'est pas déterminée. Le Bulletin annuel contient :
1° Les procès -verbaux des séances de novembre à no-
vembre.
2° Le catalogue des ouvrages offerts à la Société ;
3° La liste des membres résidants , correspondants et
honoraires.
W La liste des Sociétés correspondantes ;
5° Le compte-rendu des excursions scientifiques faites par
la Société.
6" Les travaux, notices, etc., qui ne devront pas être
insérés dans les Mémoires.
— 13 —
Ont droit aux deux publications : les membres honoraires
et tous les membres payant une cotisation de 10 francs.
Les cotisations de 5 francs ne donnent droit qu'au Bulletin.
L'envoi du Bulletin et des Mémoires reste à la charge des
membres correspondants. Toutefois, en ajoutant 2 francs au
prix de leur cotisation annuelle , les membres habitant la
France recevront franco ces publications. La Société ne pou-
vant se charger de l'affranchissement des volumes à l'étran-
ger , les correspondants seront prévenus de l'époque
des publications par une circulaire spéciale qui leur indi-
quera en même temps le libraire chargé du dépôt.
Art. 21. — Nul travail ne peut être imprimé que sous
la surveillance de la commission d'impression , et il ne peut
l'être, en tous cas, s'il n'a été préalablement lu ou du moins
communiqué par extraits à la Société et s'il n'est complè-
tement terminé , dessins et texte , quand on en demande
l'impression. Il porte, quelle que soit la date de sa publication,
la date de la séance dans laquelle il a été présenté. Tout
travail publié précédemment en français reste exclu des
publications de la Société Linnéenne.
Art. 22. — Les opinions émises dans les publications
de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la
Société n'entend nullement en assumer la responsabilité.
Cet article du règlement sera imprimé en tête de chaque
volume.
Art. 23. — Il est interdit de donner lecture en séance
d'un travail destiné à une autre société. Les manuscrits de
tous les travaux imprimés par la Société restent acquis aux
archives. Les dessins seuls sont remis aux auteurs qui en font
— u —
la demande. Les auteurs ont le droit de faire faire à leurs
frais des tirages à part.
Art, 26. — Une fois leur manuscrit livré à l'impression ,
les auteurs ne pourront faire aucun changement sant être
engagés par ce fait à payer la totalité des dépenses occa-
sionnées par les remaniments qui en seront la conséquence.
Ils font dessiner , graver ou lithographier les planches à leurs
frais; la Société ne se charge que du tirage. Dans tous
les cas , les auteurs restent débiteurs envers la Société du
prix des planches qu'ils n'auraient pas livrées en temps utile
et que la commission d'impression, après les avoir mis en
demeure de s'excuser , aurait dû faire dessiner , graver ou
lithographier pour ne pas entraver la publication courante.
CHAPITRE IV.
DES RESSOURCES DE LA SOCIETE.
Art. 25. — Tout membre résidant s'engage à payer
une cotisation annuelle de 10 francs. La cotisation annuelle
des membres correspondants est de 5 francs. Elle est de
10 francs, quand ils demandent à recevoir les pubUcations
complètes de la Société. Tout nouveau membre doit sa co-
tisation pour l'année entière pendant laquelle il a été reçu.
Le paiement de la première année de cotisation effectué, le
nouveau membre est inscrit sur la liste générale, reçoit son
diplôme, un exemplaire des statuts et du règlement, et
successsivement les publications faites par la Société à partir
de l'année de réception. Le diplôme est signé par le Pré-
sident, le Secrétaire et le Trésorier; il n'est délivré qu'après
— 15 —
l'acquittement de la cotisation annuelle et du droit de di-
plôme fixé à 5 francs.
Art. 26. — En outre de sa cotisation, chaque membre
résidant , excepté dans l'année de son admission , est tenu
de payer les amendes qu'il aura encourues pour n'avoir pas
assisté aux cinq séances obligatoires. L'amende est de
2 francs par séance.
Art. 27. — Les décisions prises en séances, sur quel-
que objet que ce soit , obligent tous les membres présents ou
absents à la délibération.
Art. 28. — Tout engagement contracté envers la So-
ciété par un de ses membres prend fm par suite de décès
ou de démission. La démission est constatée par le procès-
verbal de la séance où elle a été donnée et acceptée. Les
membres démissionnaires sont tenus d'acquitter leurs coti-
sations arriérées et celles de l'année commencée.
Art. 29. — Celui qui refuse de se conformer aux
statuts ou au présent règlement , perd ses droits et sa
qualité de membre de la Société sans cesser d'être tenu de
remplir ses obligations envers elle, tant qu'il n'a pas donné
sa démission ou qu'il n'a pas été rayé d'office de la liste
des membres.
Art. 30. — En cas de dissolution de la Société, tous les
membres résidants sont appelés à décider sur la destination
à donner à ses propriétés.
Art. 31. — Le présent règlement sera imprimé et dis-
tribué à chacun des membres actuels de la Société. Aucune
modification ne pourra lui être apportée que selon les
— 16 —
termes de l'art. 11 des statuts. La même proposition de
modification, émanant du même auteur ou de tout autre
membre , ne peut être présentée de nouveau dans l'année
qui suit le vote de rejet.
SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1868.
PFésidenee de il. le D' FAllCO!\-DlJQIJES!\'AV.
A 7 heures 1/2 la séance est ouverte.
Il est donné lecture du procès-verbal de la séance précé-
dente, contenant plusieurs lacunes qui devront être comblées
par des rapports de MM. Fauvtl , Eudes-Deslongchamps et
Léiiier.
Après celle lecture, M, le Président donne, sur les séances
tenues au Havre, quelques détails nouveaux qui sont entendus
avec intérêt.
I\I. le [)'■ Faucon remercie, en son nom ei au nom de la
Société Linnéenne de Normandie , M. Raulin , professeur de
physique au Lycée, et vice-président de la Société, d'avoir
consenli à rester au milieu de nous, plutôt que d'avoir
accepté la position qui lui élait offerte à l'École normale de
Cluny.
Le Secrétaire lit une lettre de M. Giilel , qui accompagne
l'envoi d'une Flore qu'il a faite en collaboration avec
M. iMagne , et dont il offre un exemplaire à la Société. Des
remercîments seront adressés à M. Gillet.
Lecture est donnée d'une lettre de M. Schloenbach, doc-
teur es sciences et membre de l'Institut géologique impérial
et royal de Vienne qui , admis , sur la présentation de
MM. Deslongchamps père et fils, à faire partie depuis 186^
de la Société Linnéenne de Normandie , se plaint de n'avoir
reçu ni diplôme , ni Bulletin de la Société , tout en ayant
2
- 18
payé d'avance son droit de diplôme et deux années de coti-
sation .
Le bibliothécaire et le secrclaire devront s'entendre pour
faire droit à cette juste réclamation.
A cette occasion, la Société reconnaît la nécessité d'arrêter
d'une manière délinitive la liste de ses membres résidants et
correspondants. La (lomniission d'impression sera convoquée,
pour cet objet , dans le courant du mois de décembre.
Il est donné communication des ouvrages reçus par le
président et par le bibliothécaire. La Société arrête C|ue ,
dorénavant , le bibliothécaire sera prié d'indiquer , au moins
par le titre , les mémoires qui pourraient intéresser les mem-
bres de la Société.
M. Morière annonce la découverte de plusieurs plantes
nouvelles ou de localités nouvelles de plantes rares pour la
Flore de Normandie. Ainsi, IM. de Bonnechose (Edmond),
l'un de nos collègues, a trouvé V /^ lyssum marùimmn dans
les sables de Graye;on conçoit naturellement quelques doutes
sur la spontanéité de cette crucifère, qui est très-abondante
sur le littoral de la Méditerranée, mais qui ne remonte guère
au-delà d'Avignon. Le même membre a recueilli le Bark-
hausin setosa , dans un champ de luzerne, à Ver: c'est
encore là une plante méridionale arrivée chez nous acciden-
tellement, mais qui a pu s'y naturaliser ainsi que VALyssiini
marùimum. Déjà , précédemment , un cas très-remarquable
de naturalisation de plantes méridionales nous a été offert
par V Astragalus Bayonensis, qui, après avoir formé pendant
plus de trente ans une station très-remarquable dans les
dunes de Merville, disparaîtra peut-être un jour par suite des
constructions que l'on élève à l'usage dos baigneurs sur tous
les points de notre littoral. M. de Bonnechose a retrouvé , à
l'étang de la Bazoque , le Poiamogeioji obtusifolius , qui en
avait disparu depuis plusieurs années et que l'on croyait
— 19 —
perdu pnnr la flore (léparteiuenialc ; les fossés du marais de
Subies , près Bayeux , lui out olîert abondamment le Pota-
mogeton acutifoUus, indiqué dans le Calvados, seulement à
Coulvain , près de Villers-Bocage.
M. Bertot a, de son côté, trouvé le Senebiera pinnatifida
à Courseulles , où M. l'abbé Marc croit l'avoir également
rencontré. Celte plante, qui est très-commune à Jersey, avait
déjà été signalée par IM. Lejolis aux environs de Cherbourg,
où elle est probablement naturalisée, M. Woricre l'indique
comme se trouvant dans plusieurs localités voisines du Jardin
des Plantes de Caen, d'où elle s'est sans doute échappée.
M. Husnot lit le travail suivant :
CATALOGUE
DES oryi>togi^m:es
RECUEILLIS AUX ANTILLES FRANÇAISES EN 1868
Kl'
ESSAI SUR LEUR DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
DANS CES ILES ,
Par T. HUSNOT , membre rorrespnndiint.
Ce catalogue contient l'énumération des cryptogames que
j'ai recueillis , pendant quatre mois d'herborisation , aux
Antilles françaises, et les observations que j'ai pu faire sur
la fréquence ou la rareté de ces espèces, leur station , l'alti-
tude à laquelle elles croissent, etc.
Les ouvrages de MM. Fée et Grisebach, sur la flore des
Antilles, ne donnent que très-rarement qnekincs indications
— 20 —
d'aliiludc ; j'ai essayé de combler cette lacune. Des recher-
ches plus prolongées donneront probablement des chiffres
un peu différents des miens , surtout pour les limites infé-
rieures ; car, dans certaines vallées, les plantes des montagnes
descendent quelquefois très-bas, et je n'ai exploré qu'une
partie des nombreuses vallées des Antilles. Pour la mesure
des hauteurs, je nie suis servi du baromètre anéroïde de
Bréguet , instrument suffisant pour les études de géographie
botanique.
J'ai bien des remorcîments à adresser aux naturalistes qui
m'ont aidé dans la recherche et l'étude de ces plantes.
iM. Lenormand a mis entièrement à ma disposition sa bi-
bliothèque et ses riches collections (sans lesquelles il me serait
impossible d'étudier ici les plantes exotiques), et a bien voulu
m'aider pour la détermination des espèces difficiles.
iMon excellent ami , le D"" Fournier , a revu toutes les
fougères, vérifié et rectifié mes déterminations.
Les savants monographes , MM. Schimper , Gottsche et
Nylander ont bien voulu se charger de l'étude des Mousses ,
Hépatiques et Lichens (1).
M. Germain , l'explorateur de la Guadeloupe , h qui l'on
doit la plupart des belles découvertes attribuées au D"" L'Her-
minier , dont il était le préparateur ; et MM. Schramm et
Mazé , auteurs d'un catalogue des Algues de celte île, m'ont
donné avec la plus grande bienveillance une foule de ren-
seignements précieux.
M. Bélanger, directeur du Jardin des Plantes de la Mar-
tinique , m'a indiqué les localités de celte île les plus inté-
ressantes à visiter.
(1) Éminiération des lichens récoltés par M. Husnot aux Antilles
fiMiiçaises, par M. William Xvkuiiler [Ihdlelin de la Suc, Linnéenne de
Nonn,, 2' série, l. 111 ;.
21 —
DESCRIPTION GEOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE.
MONTAGNES.
Les colonies françaises des Antilles se composent de la
Martinique , et du groupe d'îles désigné sous le nom de
Guadeloupe et dépendances (1).
Elles sont situées entre XU" 20' et 16° ^0* de latitude
nord, 63° 10' et Qh° '-lO' de longitude ouest.
La Guadeloupe est divisée en deux parties par un bras de
mer très-étroit, appelé rivière salée. On désigne la partie
occidentale sous le nom de Basse-Terre ou de Guadeloupe
proprement dite ; l'autre reçoit celui de Grande-Tertre.
La Basse-Terre a 60 kilomètresde longueur sur 30 de lar-
geur moyenne ; elle est volcanique. La Grande-Terre est,
au contraire , tout entière calcaire ; elle est un peu moins
étendue et plus irrégulière.
La chaîne centrale qui traverse la Basse-Terre dans sa
plus grande longueur, du sud-est au nord-ouest, est hérissée
de mornes (2) dont l'altitude moyenne varie entre 1,100
et 1,300 mètres. Elle s'abaisse rarement au-dessous de
1,000 mètres, si ce n'est vers ses extrémités. Le sommet de
la Soufrière, presque toujours enveloppé dans les nuages,
s'élève à 1,^80 mètres ; c'est le point culminant des Antilles
(1) La France possède encore aux Antilles une partie de l'île St-
Martin, que je n'ai pas visitée.
(2) On appelle mornes les sommets arrondis ; ceux qui sont poinlus
reçoivent le nom de jntom.
— 22 —
françaises. Les deux versants de celle chaîne sonl sillonnés
de nombreuses vallées, couverles de magnifiques forêls.
La Grande-Terre ne présente, au contraire, par un sin-
gulier contraste, qu'une vaste plaine dont les mornes les plus
élevés n'atteignent que quelques dizaines de mètres. Elle est
presque partout cultivée ; ses forêts sont réduites à quelques
bouquets d'arbres ; le crypiogamiste n'y jieui faire que de
maigres récoltes.
La plus importante des îles qui dépendent du gouver-
nement de la Guadeloupe Q%i Marie -Galante , plateau calcaire
situé à 20 milles au sud-est de la Grande-Terre.
La Martinique est à 110 kilomètres au sud de la Gua-
deloupe, dont elle est séparée par l'île anglaise de la Domi-
nique. Sa forme et sa constitution géologique sonl à peu près
les mêmes que celles de la Basse-Terre, mais elle est un peu
plus grande. Elle est traversée aussi dans sa plus grande
longueur, du sud-est au nord-ouest, par une chaîne de mon-
tagnes qui la divise en deux versants. Ses mornes sont moins
élevés que ceux de la Guadeloupe ; la Montagne-Pelée
(1,350 mètres), et les pitons du Carbet, dont le plus haut
atteint 1,210 mètres, sont les points les plus élevés de l'île ;
l'altitude des autres mornes varie entre 500 et 800 mètres.
La partie sud, beaucoup moins montagneuse que le centre
et le nord, est presque partout cultivée ; son point culminant
est le Vauclin (500 mètres).
C'est dans les vallées qui descendent du massif des pilons
du Carhet et de la Montagne-Pelée, que le botaniste doit
diriger ses recherches.
COURS d'eau, étangs, marais.
La Martinique et la Guadeloupe, d'une largeur moyenne
de 25 à 30 kilomètres, sont divisées en deux versants par
— 2o —
une clinîiic de montagnes volcaniques. Il résulte de cette
disposition géologique que les rivières sont très-nombreuses
et n'ont qu'une longueur de 15 à 20 kilomètres. Ce sont des
torrents, dont le volume varie d'un jour à l'autre, selon que
les pluies sont plus ou moins abondantes dans la région supé-
rieure. Le lit de ces rivières est encombré de rochers que
les eaux ont entraînés et usés par le frottement ; la plupart
sont nus ; ce n'est que çà et là, dans les endroits où la pente
est moins rapide, qu'ils se couvrent de quelques crypto-
games.
Il se trouve, aux Antilles, un assez grand nombre de
sources sulfureuses chaudes, dont la température dépasse
quelquefois 60°. Une hépatique tapisse les parois des rochers
d'où jaillissent ces sources.
Les étangs ne sont pas nombreux. On en rencontre quel-
ques-uns dans les plaines de la Grande-Terre et le sud de
la Martinique ; d'autres sont situés sur le sommet des mon-
tagnes. Ce sont d'anciens cratères transformés en étangs par
les pluies abondantes de cette région ; celui de la Montagne-
Pelée est à 1,250 mètres. On y trouve quelques algues.
Il y a deux sortes de marais : les marais de plaine et les
marais de montagne.
Les premiers sont assez nombreux à la Grande-Terre et
dans le sud de la Martinique ; ils sont situés le plus souvent
dans le voisinage de la mer. Un assez grand nombre de Glu-
macécs et une belle fougère, le Chrysodium vulgare , crois-
sent dans ces marais.
Dans la région supérieure , les eaux pluviales s'amassent
sur les plateaux des montagnes et y forment des marécages.
Le plus important est la Savane-aux-Arianas , vaste plaine
située à 1,000 mètres, entre le Sans-Touché et le morne de
la Grande-Découverte ( Guadeloupe ). Ces marais sont
beaucoup plus intéressants pour le cryptogamiste que les
— 2U —
premiers; on y trouve des fougères, des mousses cl des
hépatiques^
ROCHERS ET FORÊTS.
Dans la région inférieure, les rochers sont exposés à l'ar-
deur du soleil des tropiques ; les cryptogames ne peuvent
guère s'y développer. Ceux , au contraire , situés à l'ombre
des forêts , se trouvent dans les mêmes conditions que le
tronc des arbres qui les abritent. Dans la zone supérieure ,
on trouve quelques belles Musctnées sur les rochers toujours
humides.
Dans les contrées tropicales, les forêts des montagnes four-
nissent au cryptogamiste les plus abondantes récoltes. Là se
trouvent, en effet, réunies les conditions les plus favorables
à la végétation ; les feuilles des grands arbres ne laissent pas
pénétrer jusqu'au sol les rayons du soleil , et des pluies fré-
quentes entretiennent une humidité constante. Le tronc des
arbres disparaît sous un épais tapis de mousses, d'hépatiques
et de fougères ; les lichens n'y trouvent que rarement une
petite place pour se développer, c'est sur les arbres plantés
autour des habitations que le lichénographe en rencontrera
la plus grande quantité.
CHAMPS CULTIVÉS ET PATURAGES.
Les cultures et les pâturages n'offrent rien d'intéressant
pour le cryptogamiste ; ce n'est que sur les arbres qui les
entourent qu'il peut recueillir quelques espèces.
CLIMAT.
La température, qui est moiiis élevée aux Antilles que sur
— 25 —
les côles de la Colombie, s'abaisse graduellement à mesure
qu'on s'élève dans les montagnes.
La température moyenne annuelle, au niveau de la mer,
varie de 26" à 27°, suivant les localités.
Voici, d'après mes observations , la température des mois
de mars et avril au Matouba, village situé à 650 mètres sur
le versant occidental de la Guadeloupe :
Température minima moyenne. . . 17" centigrades.
— maxima — . . 25" —
— moyenne 21° —
La température la plus basse a été 13° 5', et la plus élevée
de 27°.
Quatre observations, faites de midi à deux heures du soir,
sur le sommet de la Soufrière, en mars et avril, m'ont donné
19° 5' pour température maxima moyenne de ce point, le
plus élevé des Antilles.
La quantité de pluie qui tombe annuellement varie suivant
l'altitude. Sur la côte , les pluies ne sont abondantes que
pendant l'hivernage. Au Matouha , pendant la saison la plus
sèche de l'année , les mois de mars et avril , il n'y a eu que
dix journées complètement sans pluie. On peut dire qu'à
une altitude de 1,000 mètres, il pleut plus ou moins tous les
jours.
La neige et la grêle sont inconnues aux Antilles.
Les vents alizés soufflent toute l'année, dans une direction
sensiblement constante , du nord-est au sud-ouest ; ce n'est
que pendant l'hivernage qu'ils changent quelquefois de di-
rection. La violence des vents rend nécessaires ces plantations
d'arbres que l'on voit au milieu des cultures de café.
L'hivernage commence à la fin de juin et finit vers les
premiers jours de novembre ; c'est l'époque de la plus grande
chaleur , des grandes pluies, des orages et des ouragans. Le
naturaliste ne peut faire de longues herborisations pendant
cette partie de l'année.
— 2(i —
Aux Aiilillcs, (»ii 1)0 distingue pas quatre saisons coininc
en Europe ; il y règne un été éternel, plus ou moins chaud et
plus 00 moins humide, suivant l'époque de Tannée. Il ré-
sulte de cette chaleur et de celte humidité constantes qu'un
assez grand nombre de plantes doivent se trouver en fructi-
fication toute Tannée. Cependant, il y a un printemps végétal
qui, comme le nôtre, commence en mars et finit en juin ;
à cette époque seulement, on peut trouver en bon état un
certain nombre de phanérogames , la plupart des fougères
hétérophylles ( Acrosticliées , Danœées , etc. ) , quelques
mousses et hépatiques.
C'est aussi le printemps pour le règne animal ; l'oiseau-
mouche , le colibri et les autres oiseaux qui peuplent les
forèis, nichent en mars et en avril.
DIVISION EN PLUSIEURS REGIONS.
De Tcliide du sol et du cUmat , il résulte que les difTé-
rences que Ton observe dans la distribution des végétaux ,
aux Antilles, sont dues principalement à la chaleur et à l'hu-
midité, qui varient suivant Tallitude.
Si Ton étudie la végétation dans les plaines, sur le versant
boisé des montagnes et vers leur sommet dénudé , on voit
que ces îles présentent trois régions botaniques bien dis-
lincles :
1° La région inférieure ou région des cultures (regiocam-
pestris) ;
2° La région moyenne ou région des forêts (rcgio syl-
vatica) ;
3° La région supérieure (rcgio .mprasylvalira).
I
— -'7
1"= Région ( Reffio cainpegtt'îg ).
La région inférieure , généralement cultivée, commence
au niveau de la mer et s'élève sur le flanc des montagnes
jusqu'à 500 mètres.
Les environs du camp Jatofc et du IlJatouba (Guadeloupe)
sont les seules localités où l'habitant soit allé s'établir h une
plus grande altitude. Les plantes annuelles et bisannuelles
qu'on cultive dans la région inférieure sont remplacées ici par
des plantes vivaces, le café et le rocou, qui protègent le sol
contre les pluies et ne nécessitent annuellement qu'un labour
léger el partiel. Les plantations de café de ï habitation Planel
sont à 700 mètres, limite de la culture aux Antilles.
La violence des vents , l'abondance et la fréquence des
pluies empêchent le colon d'aller s'établir plus haut. Lors-
qu'il aurait labouré le sol , il verrait la terre végétale en-
traînée par les pluies dans les vallées inférieures, les seules
où la culture soit avantageuse ; et il ne lui resterait qu'un
sol aride pour l'indemniser de ses dépenses.
La flore de celte zone se compose d'un assez grand
nombre de phanérogames , surtout de Glmnacécs. Le cryp-
togamiste fera d'assez belles récoltes dans quelques vallées
boisées ; mais, dans les parties cultivées, il ne trouvera qu'un
petit nombre d'espèces sur les arbres plantés, comme on l'a
dit, autour des habitations et des cultures de connc à sucre,
café, cacao, manioc, rocou, coton, etc.
*i' Kégion (Regio ëyîvatica).
Cette région commence à 500 mètres et se termine à
1,200, limite supérieure des forêts.
' • 28 —
Dans quelques \ allées, piincipalenient autour du massif
des pitons du Carbct (Martinique), et sur le versant oriental
de la Guadeloupe , les forêts descendent au-dessous de
500 mètres, et avec elles un certain nombre des espèces
de la partie inférieure de cette région.
La limite supérieure est bien plus nettement tranchée ; à
la Martinique comme à la Guadeloupe, les forêls cessent à
1,200 mètres. Il y a cependant une légère différence entre
les deux versants, les forêts s'élèvent un peu moins haut sur
le versant oriental qui est exposé aux vents alizés.
Des pluies presque quotidiennes entretiennent une humi-
dité constante, éminemment favorable à la végétation. Dans
les forêts vierges du Nouveau Monde, les cryptogames, pro-
tégées contre l'ardeur du soleil par l'ombre des grands
arbres, se développent avec une vigueur inconnue dans les
régions tempérées. La végétation tropicale est là dans toute
sa splendeur ; les fougères arborescentes s'élèvent jusqu'à 12
et 15 mètres, celles qui sont herbacées présentent des dimen-
sions encore plus extraordinaires : j'ai vu, sur une souche de
Pteris crassipes, quatre feuilles dont la plus petite mesurait
15 pieds.
Les petites fougères, les mousses et les hépatiques croissent
assez rarement sur le sol, mais les rochers et surtout les
arbres en sont littéralement couverts. Les lichens sont peu
abondants dans les forêts, mais d'élégantes muscinécs aux
brillantes couleurs pendent en longues guirlandes à la ma-
nière de nos usnées, et laissent bien loin derrière elles la
teinte sombre et triste de ces dernières qui, du reste, sont en
parfaite harmonie avec la teinte sévère des forêts de pins de
nos montagnes, mais présenteraient un singulier contraste
avec l'aspect toujours riant de la forêt vierge.
Cette zone, caractérisée par un grand nombre d'espèces
spéciales, est de beaucoup la plus riche en cryptogames.
— 29 -^
principalement dans sa partie moyenne ; on doit citer surtout
les belles forôts du Matouba , de la Rivière-Rouge , du
■morne de la Découverte et de la Rivière-St- Louis (Gua-
deloupe), des pito7is du Carhet et de la Montagne-Pelée
(Martinique).
3" Région (Regio supfatytvatica).
La 3* région commence à 1,200 mètres, et a pour limite
supérieure le sommet de la Soufrière, point culminant des
Antilles françaises, qui s'élève h 1 ,il80 mètres au-dessus du
niveau de l'Océan. Il résulte de cette délimitation que cette
zone n'est représentée à la Martinique que par le sommet
de la Montagne-Pelée.
dette région présente un tel contraste avec celle des forêts
que, vu du large, le sol ne paraît couvert que d'un épais et
court gazon ; on dirait d'un pâturage des Alpes, elles her-
borisations y paraissent beaucoup plus faciles qu'elles ne le
sont réellement. Les arbres, les lianes et les plantes épineuses
ont, il est vrai, disparu, mais ils sont remplacés par une
multitude d'arbrisseaux rabougris et de plantes herbacées ,
tellement serrés et entrelacés que la marche y est très-
pénible.
Cette région est plus froide que les précédentes, les fou-
gères n'y sont représentées que par de petites espèces ;
l'oiseau-mouche et le serpent s'élèvent rarement jusqu'à
celle altitude. Cependant elle n'est pas sans intérêt pour le
cryptogamiste, car, si la température n'est pas assez élevée
pour permeltre le développement des grandes fougères de la
zone des forêts, les nuages et les brouillards protègent le sol
contre l'ardeur du soleil, et entretiennent une humidité
suffisante pour la végétation des mousses et des hépatiques.
La flore cryptogamique du petit plateau qui forme le
— 80 -
sommet de la Soufrière (1 ,ù80 mètres) se com|>ose de
1 2 espèces ainsi réparties :
Fougères ...... 1 espèce.
Lycopodes 2 id.
[■Mousses 5 id.
Hépatiques. ...'.. 2 id.
Lichens 1 id.
Algues 1 id.
Total. ... 12 espèces.
1'^^ PARTIE.
FOUGERES ET LYGOPODIAGEES.
Dans les régions équatoriales , la famille qui présente le
plus grand nombre d'espèces et les formes les plus variées
et les plus gracieuses est, sans contredit, celle des fougères.
Il y en a de toutes les dimensions, depuis V Hecistopteris pu-
niila, qui n'a que quelques millimètres, jusqu'aux Cyathea,
qui sont de grands arbres.
Leurs feuilles, linéaires dans les Vittaria^ sont très-large-
ment arrondies dans V Hyynenodium ; simples dans le genre
Acrostichum , elles sont très-finement découpées dans cer-
tains Diksonia ,• transparentes dans les Hymenophyiiées ,
elles sont épaisses et charnues dans V Hymenodium et les
Dancea. Elles sont tantôt glabres , tantôt couvertes de poils
fins et soyeux, d'écailles noires ou dorées, ou d'épines nom-
breuses et assez fortes. Ordinairement vertes, elles prennent
^////feiw Soc.lin^.'/e J^''"'
2'Sé^ 7om/K/Z /
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//n,„:^f.. r M,,,i«„..t /Il
— 31 —
qiielqiK'foi.s une teinte plus ou nioins grise, glauque ou rou-
geâtre. Elles naissent au sommet d'une haute tige, ce qui
donne à la plante le port d'un palmier, ou bien elles sortent
d'une souche enfoncée dans la terre, ou d'un rhizome qui
rampe sur les rochers et les arbres , ou s'enroule autour
de leur tronc jusqu'à une grande hauteur.
Dans certains genres , les feuilles sont toutes semblables ,
tandis que d'autres ont des feuilles stériles et des feuilles
fructifères distinctes ; quelquefois , ces dernières conservent
à peu près la forme des feuilles stériles ( Acrostichiim ) ;
d'autres fois , elles présentent des modifications |)rofondcs
(Feea, Rhipidopieris , Olfersia).
Les fructifications, placées ordinairement sur la face infé-
rieure de la feuille , sont quelquefois éparses, d'autres fois
disposées en lignes régulières continues ou interrompues, ou
tellement rapprochées qu'elles couvrent la feuille tout entière.
On trouve les fougères dans toutes les stations : au bord
des chemins , sur les rochers , les murs , au sommet des
arbres, parmi les mousses, dans les forets , les pâturages, les
marais , les rivières ; depuis le niveau de l'Océan jusqu'au
sommet des montagnes.
La plupart des espèces croissent indifféremment sur la
terre, les rochers ou les arbres. Cependant, on trouve presque
toujours les Chrysodium, ISevrocallis et Olfersia sur la terre,
les autres Acrosiichées sur les arbres et les rochers ; les
Adianiées et les Piéridécs sur la terre ; les Asplenium sur
les rochers et les arbres ; les DipLaziiim sur la terre dans
les forêts humides ; la plupart des Aspidium au bord des
chemins et dans les haies ; les Davaliiées et les Cyathéacécs
dans les forêts. Les Meniscium préfèrent les savanes ; Y As-
plenium deniaïuni ne se trouve que sur les rochers ; VAs~
plenium obtusifoliuin croît sur les pierres dans les ruissciiux
des forêts ; le Chrysodium vulgare habite les marais des
— 32 —
plaines, el le Lycopodium Carolinianum ceux des moiiia-
giies ; le Pieris incisa ne se trouve que dans le voisinage des
sources sulfureuses, elc.
Les terrains calcaires, ordinairement beaucoup moins riches
en cryptogames que les terrains siliceux , ne présentent aux
Antilles que des mornes peu élevés ; leur flore ptéridologique
est très-pauvre. Les espèces suivantes sont les seules qui
m'aient paru spéciales au calcaire :
Pten's grandifotia ]..
yJsplenium deniatiim L.
Goniopteris scolopendrioides Presl.
Aneimia adianiifolia S\v.
(^elte dernière espèce se trouve aussi dans les terrains
volcaniques , mais seulement sur les enduits calcaires des
murs. Le Pieris longifoUa L. no croît à la Guadeloupe que
sur les terrains calcaires où il atteint de très-grandes dimen-
sions, mais on le trouve à la Martinique dans les terrains
volcaniques (1).
Dans la région inférieure, les fougères sont assez rares, si
ce n'est dans les forêts de quelques vallées humides. Les
espèces particulières à cette zone sont :
Trichomanes Bancroftii H. et Grév.
Didymoglossum Kraussi Presl.
Chrysodium vulgare Fée.
Pieris grandi folia L.
Plei'is pedata L.
Hemioniiis palmata L.
Asplenium serralum L.
Asplenium pumilum Sw.
(1) J'ui vu également cette espèce sur les rochers volcaniques, à La
Palma el à Ténérife (.îles Canaries).
Asplemum dentatum l.
(ïoniopteris scolopendrioides Presl.
Dans la région moyenne, les fougères sont excessivement
abondantes sur la terre, les rochers, et principalement sur
les arbres. Les espèces spéciales sont très-nombreuses ; voici
les plus communes ou les plus remarquables :
Trichomanes alatum Sw.
Trichomanes rigidum Sw.
Hymenophyllum fucoides h' v.
Hymenophylium polyanthos Sw.
Acrosticlium viscosum Sw.
Acrostichum Feei Bory.
Acrostichum Boryanum Fée.
Acrostichum Plumieri Fée.
Hymenodium crinitum Fée.
Nevrocallis prœstantissima Fée.
Lomaria striata Sw.
Blechnum voiubile Klf.
Vittaria graminif'olia Klf.
Lindsaya montana Fée.
Pteris crassipes Ag.
Asplenium serra Lang.
Asplenium sidcatum Lmk.
Diplazium plantagincum Sw.
Aspidium tricliophorum Fée.
Phegopteris decussata Mett.
Polypodium CompioniœfoLium Desv.
Potypodium cultratum "Willd.
Polypodium glaucophyllum Kze.
Diksonia Lindeni Hook.
Cyathea Imrayana Hook.
Cheirogtossa palmaia Presl.
- 2k —
Uaiis la zone supérieure , les fougères sont peu nom-
breuses ; il n'y a que deux espèces spéciales qui y soient
assez communes, ce sont :
Lomaria violacea Fée.
Lycopodium curvaium Sw.
Le Meriensia Bancroftii Kze. , et le Lycopodium Caroli-
nianum ].. sont plus rares, et descendent quelquefois dans
la région des forêts.
I. HYMÉNOPHYLLÉES.
1. FEEA Bory.
1. F. POLYPODINA Bory; Trichomanes spicatum Hedw. ;
coll. Husn., n-^ Zi02.
Alt. 200-500'". — Sur les talus dans les bois humides ,
rare. — Canal de la forêt de Choisy ; Ste-Rose (Guad.).
2. NEUROMANES Trev.
1. N. Hedwigii Van de Bosch. ; Trichomanes pinnatum
Hedw. ; Husn., n" 403.
Alt. 125-500"'. — ïalus des ravines, rare. —Petit- Bourg ;
Ste-Rose (Guad.).
3. TRICHOMANES L.
1. T. siNUOSUM Rich. ; Husn., n" UH).
Alt. 250-800'". — Sur les arbres, principalement sur les
fougères arborescentes; assez commutée à la Guadeloupe,
— 35 —
plus nip à la iMartiniqiie. — Le camp Ralata ; fontaine
Absalon (>Iart.). Forêt de Choisy ; le .Matouba, etc. (Guad.).
2. T. CRIPSUM L. ; Husn., n° 605.
Alt. 250-800". — Sur les vieilles souches et les arbres. —
Fontaine Didier; pitons du Carbet (Wart.). Rivière Rouge;
vallée St-Louis (Guad.).
3. T. ACCEDENS Presl. , sec. Fournier ; T. crispum ,
var. B, remotum Fée ; Husn,, n° 60/i.
Alt. 600-1, lOO". — Sur la terre et les arbres.— Morne de
la Découverte (Guad.).
Celte plante n'est peut-être qu'une variété de l'espèce pré-
cédente ; le caractère tiré de l'écartement des pinnules est
assez variable. On trouve parfois sur la même souche des
frondes à pinnules distantes et des frondes à pinnules imbri-
quées.
h. T. Kaulfussii Hook. et Grév. ; Husn., n» ^i06.
Alt. 750-1,200"". — Sur la terre et les vieux arbres. —
Montagne Pelée (Mart.). Bains chauds du Matouba. Assez
commune dans la partie supérieure du morne de la Décou-
verte (Guad.).
5. T. l'Herminieiu Féo, Histoire des fougères, p. 107,
t. XXIX, fig. 1; Husn., n" 607.
Alt. 950-1, 050"\ — Cette jolie espèce croît sur les arbres,
aux bains chauds du Matouba et à la Savane-aux-Ananas
(Guad.).
6. T. BANCROFTti Hook. et Grév, ; Tr. coriaceum Kze.,
AnaL, t. XXTX, fig. 1 ; Husn., n" 609.
ew BB «B
Alt. 200^500"», —Sur les arbres à écorce cariée. '^ Forêt
(ie Choisy (Guad.).
C'est probablement cette espèce que M. Fée (Hist. des
foug., p, 107) indique sous le nom de T. holopterum Kze.
7. T. ALATUM Sw. ; PL, ûl., t, L, flg. D; Husn., n" 608.
Alt. 500-850"'. — Sur la terre et les arbres. — Pitons du
Carbet ; montagne-Pelée (Mart.). Abondante aux environs
du Matouba (Guad.).
8. T. BRACHYPUS Kze. ? ; Husn., n" Zill.
Alt. 300'". — Sur les arbres dans la forêt de Choisy
(Guad.).
9. ï. BRASILIENSE Desv. ; Husn., n° ^12.
Alt. 250-750"',— Sur les rochers et les arbres.— Fontaine
Didier ; pitons du Carbet (Mart. ). Rivière aux Écrevisses ;
rivière Rouge (Guad.).
10. T. EXIMIUM Kze. ; Husn., n" 424.
Alt. 575"'. — Au pied des arbres. — Rivière Noire (Guad).
H. T. RIGIDUM Sw. ; Husn., n" 413.
Alt. 700-1,000'".— Montagne-Pelée (Mart.). 'Assez com-
mune dans les forêts de la Guadeloupe.
12. T. Prieurei Kze. ; Anal., p. 48; Husn., n" 414.
Alt. 650-900"'. —Sur la terre dans les forêts. — Le Ma-
touba ; rivière St-I,oiiis ; morne de la Découverte (Guad. ).
— 37 —
U. DYDYMOGLOSSUM Deso.
1. D. Kraussii Presl. ; Husn., n° 415.
Alt. 50-500'". — Sur les rochers et les arbres. — Jardin-des-
Plantes ; fontaine Didier; le camp Balata (Mart.). Rivière
Noire ; rivière St-Louis (Guad.)
2. D. FRUCTUOSUM Fée, Hùi. des foug. , p. 112,
t. XXVIII, fig. 3; Husn., n" kl6.
Alt. 350"'. — Sur les arbres dans la forêt de Choisy
(Guad,).
3. D. HOOKERI Presl. ; Husn., n" Zil9.
Avec l'espèce précédente.
U. D. SPHENOÏDES Presl. ; Husn., n"» 420, /i21.
Alt. aOC-GOO-".— Sur les arbres.— Rivière St-Louis; forêt
de Choisy (Guad.).
5. D. MUSCOIDES Desv. ; Husn., n° UIS.
Alt. 300-450™.— Forêt de Choisy (Guad.).
6. D. LACERATUM Fée, Hist. des foug.,\>. 113, t. XXXII,
fig. 1 ; Husn., \\° 417.
Alt. 350™.— Sur les arbres. — Forêt de Choisy (Guad.).
7. D. ANGUSTIFRONS Fée, Hist. des foug., p. 113,
t. XXVIII, fig. 5; Husn., n" 417.
— 38 —
Alt. 300-750'". — Sur les rochers et les arbres. — Forêt de
Choisy ; rivière Rouge (Guad.).
8. D. PUNCTATiJM Desv. ; Husn. , n" Zi22.
Alt. 250-800'". —Sur les arbres. — Fontaine Didier; le
camp Balata (IVlart.). Assez abondante dans la vallée St-Louis
(Guad.).
9. D. MEMBBANACEUM Desv. ; Lecanium membranaceum
Presl. ; Pi., fd., t, CI, fig. A ; Husn., n" Zi23.
Alt. 250-800"'. — Sur les rochers et les arbres, dans les
forêts humides. — Fontaine Didier; pitons du Carbet (Mart.).
Cascade de la rivière Noire ; vallée St-Louis (Guad.).
Obs. — Plusieurs des Didymoglossum énumérés dans cette
liste sont très-voisins les uns des autres; je doute que toutes
ces formes soient réellement des espèces. Les frondes pré-
sentent souvent sur le même rhizome d'assez grandes diffé-
rences ; elles sont plus ou moins allongées, plus ou moins
découpées, avec des pyxidules plus ou moins saillantes.
Le naturaliste qui travaille dans son cabinet peut décrire
et figurer deux formes qui paraîtront distinctes ; mais, lors-
qu'on se trouve au milieu des forêts vierges des régions
tropicales, on est quelquefois bien embarrassé pour assigner
une limite à ces espèces qui avaient semblé bien caracté-
risées, d'autant plus qu'on en trouve souvent plusieurs crois-
sant ensemble sur le même arbre, et présentant des formes
intermédiaires.
Ces observations s'appliquent également à certains Aspi-
dium et Polypodium des Antilles. Plusieurs de ces espèces
diffèrent moins entre elles que VAspidium acuieatum d'Eu-
rope diffère de sa variété angulare, et le Polystichum spinu-
n
— 39 —
losum de sa variété dilatatum. Ces formes ne sont pas géné-
ralement considérées comme espèces (3Iildc, fil. europ. ;
Koch, synop. ; Gren. et God., il. fr. ; Coss. et Germ., fl.
par., etc.), parce que ces plantes sont communes, que tout
le monde peut les étudier dans leurs différentes stations,
et se convaincre que ce ne sont que des variations d'un
même type spécifique. Il n'en est pas de même pour les
plantes exotiques ; elles sont le plus souvent décrites d'après
des échantillons d'herbier, et le voyageur n'a pas toujours le
temps de recueillir toutes les formes intermédiaires.
5. HYMENOPHYLLUM Sm.
1. H. FtJGOIDES Sw. ; Leplocionmm fucoïdes Fresl. ;
Husn. , n° 551.
Alt. 725-1050'". — Sur les vieux arbres. — Pitons du
Carbet (Mart. ). Rivière Rouge; morne de la Découverte ;
bains chauds du Matouba (Guad.).
2. H. POLYANTHOS Sw. ; Husn. , 552.
Ail. 650-1, 050"\ — Sur les rochers et les arbres. — iMon-
tagne-Pelée ( Mart. ). Bains chauds du Matouba ; rivière St-
Louis (Guad.).
3. H. CRISPUM H. B. K. ; Husn. , n° 557.
Alt. 1,125"". ^ J'ai trouvé cette espèce sur un vieil arbre,
en montant à la Découverte du côté de la rivière Rouge
( Guad. ).
U. H. HIRSUTUM Sw. ; Husn. , n° 553.
— uo —
Alt. 070-925"". — Sur les rochers elles arbres. —Rivière
Rouge (Guad. ).
5. H. LATIFRONS V. deii Bosch. ; Fée, Hist. des foug. ,
t. XXXI, fig. U-, Husn. ,n''55i.
Alt. 990-1,200"'. — Sur les arbres, parmi les mousses. —
Savane-aux- Ananas; source de la rivière Glace (Guad.).
(
6. H. HIRTELLUM Sw. ; Husu. , n° 556.
Alt. 550-900'". — Sur les rochers et les arbres. — Pitons
du Carbel ( Mart. ). Rivière Rouge ; rivière aux Écrevisses
(Guad.).
7. H. CILIATUM Sw. ; Husn., n" 555.
Alt. 600"'. — Forêt de Choisy (Guad.).
8. H. sericeumSw. ; PI. fd., t. LXXIII ; Husn., n"558.
Alt. 850™. — Sur les arbres. — Rivière (Guad.).
II. POLYPODIACÉES.
TRIB. I. — ACROSTICHE ES.
1. ACROSTICHUM L.
1. A. LONGIFOLIUM Sw. ; Fée, Hist. des Acrost., t. XLI;
Husn.,n° 319.
Alt, 800". — Sur les arbres. — Au-dessus de l'habitation
Planel, au Matouba (Guad.).
— /il —
2. A. alisMtEFOLIUM Fée, /. c. , p. 28, t, III; Husii. ,
n" 320.
Alt. 400"'. — Sur les vieux arbres , près de la fontaine
Absaioii (.Mart. ).
3. A. SCANDENS Bory et Fée, L c. , p. 33 , et Hist. des
foug., t. I, fig. 1 ; Husn., n°321.
Alt. l.OOO-l.SSO*". — Sur les arbres. -Morne de la Dé-
couverte ; source du Galion (Guad.).
U. A. L'Herminieri Bor. et Fée, Hist. des Acrost.,p. /i3,
t. II; Husn., n'^ 317.
Alt. /lOO"". — Forêts de Ste-Rose (Guad.).
5. A. VISCOSUM Sw. ; Husn., n° 318.
Alt. 650-1,100'". -- Assez commune sur les arbres, dans
les forêts du morne de la Découverte (Guad.),
6. A. Feei Bory ; Fée , l. c. , t. XVIII, Hg. 2 ; Husn. ,
n" 322.
Alt. 925-1,200'". — Sur les arbres, parmi les mousses. —
Bains chauds du Watouba ; morne de la Découverte (Guad.),
7. A. Martinicense Desv. ; Fée , Le, t. XVI , fig. 3 ,
Husn., n° 316.
Alt. 220-750"'. — Sur les arbres, — Fontaine Didier ;
fontaine Absalon (Mart.). Le Matouba (Guad.).
8. A. LAMiNARioiDES Fée, sec. Fournier ; Husn., n» 315.
Alt. 800'". — Forêt du morne de la Découverte (Guad).
— U'2 —
9, A. BORYANUM Fée, /. c. , p. 60, t. I ; Husn., n" 316.
Alt. 650-1,150". — Sur les arbres. — Pitons du Carbet
(Mari.). Le Nez-Cassé ; morne de la Découverte (Guad.).
10° A. UNDULATUM Wild. ; PI., fil. , t. CXXVI ; Husn. ,
n" 310.
Alt. 500-950'". — Assez abondant sur les arbres , dans les
forêts de la montagne Pelée (Mart.).
11. A. PLUMIER! Fée; Pi., fil., t. CXXVII, fig. d ; Husn.,
n" 311.
Alt. 750-1,150"'. — Sur les arbres, parmi les mousses.
— 3Ionlagne-Pelée (Jlart.). Morhede la Découverte (Gùad.).
12. A. APODUM Klf. ; Husn. , n° 31i2.
Alt. 000-750™. — Sûr les arbres. — Mdntagne-Peléc
(Mart.).
13. A. ERlNACEUM Fée, /. c. , p. 61; A. Liè'bntdnni
Fourn. ; Husn., n° 313.
Alt. 550-1,000"'. — Sur les arbres des bofds de (a rivière
St-Loùis (Guad.).
2. HYMENODIUM Fée.
1. H. CRINITUM Fée; Acrostichum crinitum L. ; PL, fil.,
t. CXXV; Husn., n« 309.
Alt. 450-800'". — Sur les arbres dans les forêts humides. —
Pitons du Garbet (Mart.). Rivière St-Lonis (Guad.).
— Ù3 —
5. €HRYS0D1UM Fée.
1. C. VULGAiiE Fée ; Acrosiichiim aureum L. ; PI., fil. ,
t. CIV; Husu., 307.
Ail. 0'". «— Dans les marais des bords de la mer. — Forl-
dc-France (Mart.). La Pointe-à-Pilre (Guad.).
U. RIIIPIDOPTERIS Schott.
1. R. PELTATA Scb.; Pi., fil., t.L, fig. A; Husn., noSOS.
Alt. 500-1,100°. — Sur les rochers et les arbres parmi
les mousses. — La Callebasse (Mart.). Rivière Rouge ; morne
de la Découverte (Guad.),
5. NEVROCALLIS Fée.
1. N. prjESTANTISSIMA Fée, /. c, p. 89, t. LII; Husn.,
n» 325.
Alt. 650-800'". — Cette belle fougère croît dans les forêts
humides de la vallée St-Louis (Guad.).
6. LOMARIOPSIS Fée.
1. L. SORBIFOLIA Fée; PI., fil., t. CXVII; Husn., n° 306.
Alt. oOO-gSO"*. — Forêts du Nez-Cassé et de la vallée St-
Louis (Guad.).
Cette espèce s'enroule autour des arbres jusqu'à la hau-
teur de 5 à 6 mètres.
— hh
7. OLFËKSIA Raddi.
1. 0. CERVINA Kze; PL fil., t. CLIV; Husn., n" 324.
Alt. 250-720"'. — Fontaine Didier ; pilons du Carbet
(Mart. ). Rivière Noire; le Matouba , etc. (Guad. ).
M. Fée [Hùt. des foug., p. 7 ) dit que celte plante croît
sur les arbres et les rochers. Dans les haies et les forêts des
Antilles, où elle n'est pas rare, je l'ai toujours trouvée sur
la terre et jamais sur les arbres.
8. POLYBOTRYA // et B.
1. P. OSMUNDACEA H. et B.; Husu,, n" 323.
Alt. 250-650"'. — Rhizome gros, couvert de longues écailles
roussâlres , rampant sur l'écorce des arbres. — Fontaine
Didier; fontaine Absalon ( Mari. ).
Trib. II.— lomariees.
1. LOMARIA Wilid.
\. L. EXALTATA Fée, Hist. des foug., p. 10, t. III;
Husn., n" 302.
Alt. 700-1,050'". — Sur la terre dans les forêts, — Mon-
tagne-Pelée (Mart.). Morne de la Découverte (Guad.).
2. L. ATTENUATA Willd. ; Husn., n" 301.
Alt. 700-1,100'». — Sur les arbres. — Monlagne-Pelée
(Mart.). Le Nez-Cassé; morne de la Découverte (Guad.).
9m kH "n
3. L, BOBUSTA Fée; Husn., u" 303.
Alt. 1,250". — Croît au milieu des Sphagnum, sur le
sommet du morne de la Découverte (Guad.).
U. L. STRIATA Sw. ; Husn., n° 303.
Alt. 550-1,150"". — Dans les haies et les bois.— Pilons du
Carbet (i\Iart.). Le Matouba; la Soufrière, etc. (Guad.).
5. L. viOLACEA Fée, Hist. des foug., p. 12. t. V ; Husn.,
n" 304.
Alt. 1,200-1,480™. — Cette espèce est assez commune sur
les sommets les plus élevés. — Morne Sans-Touché ; morne
de la Découverte ; Soufrière (Guad.).
2. BLECHNUM L.
1. B. OCCIDENTALE L. ; Pi., fil., t. LXII, fig. B; Husn.,
n° 299.
Alt. 50-750"". — Cette plante, commune aux Antilles, croît
au bord des chemins, sur les talus, dans les haies et les bois;
2. Var. LONGIFOLIUM ; Blechnum longifolium Kunth .
Husn., n° 299^
Alt. 400"".— Le camp Balata (MarU).
3. B. VOLUBILE Klf. ; Kze, Jnat., t. XIII ; SalpichlcBna
volubilis J. Sm. ; Husn., n° 300.
AU. 650-900'". — Cette fougère s'enroule autour des arbres
jusqu'à une hauteur de 8 a 10 mètres.— Forets du Matouba
et du morne de la Découverte (Guad.).
— UQ —
Trib. TTl. — T^NITIDÉES.
1. VlTTARtA Sm.
i. V. GRAMINIFOLIA Klf. ; V. filifoUa Fée ; Hiisn. ,
n" 29^.
Alt. 550-900"". — Sur les vieux arbres dans les forêts
liumides, — Vallée St-Louis ; morne Goyavier (Guad.).
2. T^NITIS R. Br.
1. T. langeolataR. Br. ; Nevrodium lanceolatum Féfe ;
PI., m., t. CXXXIl : Husn., n" 293.
Alt. 0-750"'. — Assez abondante sur les arbres plantés
autour des cultures, rare dans les forêts (Mart. et Guad.).
Trib. IV. — PLEUROGRAMMÉES.
1 PLEUROGRAMME Presl.
1. P. LiNEARis Presl. ; Husn., n" 298.
Alt. ûOO- 1,1 00"'. — Arbres et rochers. — Assez commune
h la Guadeloupe, plus rare à la Martinique.
2. XIPHOPTERIS Klf.
1. X. SERRLLAïA Klf.; Husu. , n" 392.
AU. 400-1 /»00'". —Commune sur les arbres et les rochers
parmi les mousses ( IMart. et Guad. ).
- w^-
Var. B. extenso; X. extensa Fée, H. des Foug., p. U,
t. XIX, fig. 3; Husn., n" 392a.
Ce n'est qu'une variété à frondes plus allongées et
moins étroites croissant dans les endroits frais; on trouve
toutes les formes intermédiaires.
TRIB. V.— ADIANTÉES.
4. LINDSAYA Dry.
\. L. TRAPEZIFORMIS Dry. ; Fée ; Hist, des Foug., t. VI ,
fig. W, Husn.,n» 270.
Alt. 200-500". — Bois humides.— Petit- Bourg; Ste-Rose
( Guad. ).
2. L. CONSANGUINEA Fée, /. c. , p. 16, t. VI, fig. 3 ;
Husn., n°271.
Alt. 300-800"". — Sur la terre dans les forêts. — Petit-
Bourg ; le Matouba ( Guad. ).
3. L. Montana Fée, /. c, p. 17, t. VI , fig. 2; Husn.,
n". 272.
Alt. SSO-llOO"'. — Forêts des montagnes, — Le camp
Jacob ; bains chauds du Matouba ; morne de la Découverte
(Guad. ).
U. L. L'Herminieri Fée, /. c, p. 15, t. VI, fig. 1;
Husn., n° 273.
Alt. 200-/i50'". — Au bord des ruisseaux dans les forêts.
— Petit-Bourg ; Ste-Rose ( Guad. ).
AI "«
2. ADIANTUM L.
1. A. MACnOPHYLLUM Sw : lliisii., Il' 27;».
Alt. ^75-600'". —Dans los Iiaics cl les buissons. — Uivière
Noire (Guad.).
2. A. OBLlQUUM NVilld. ; Ilusn. , ii" 275.
Alt. I;ï0-;)r)()'". — Dans les bois au-dessus de Pelit-Bourg
(Guad.)
3. A. INTERMEDIUM Sw. ; ? Husii., u" 276.
Alt. 100'". —Haies des bords do la route de Gros-Morne
(Mart.).
l\. A. FOVEARUM Raddi ; Husn. , n» 280.
Alt. 0-650".— Dans les haies. — Fort-de-France (Mart.).
Le Malouba (Guad.).
5. A. viLLOSUM L; Husn., n" 278.
Alt. 0-100'".— Haies et buissons.— Fort-de-France (Mart.).
6. A. ruciDUM Sw., var, bipinnatwn; Husn. , n" 279.
Alt. 100'". —Dans les haies.— Route d'Alma (Mart.).
7. A. TRAPEZOIDES Fée ; Husn., xf 281.
Alt. 0-650'".— Rochers et murailles.— St-Pierre (Mart.).
Le Houclmonl ; le Malouba (Guad.).
— /49 —
8. A ?.
AU. SGO"". — Sur les murs du pont de la rivière Noire
(Guad.).
9. A. FRAGILE Sw. ; Husn., n" 283,
Alt. 0"\— Rochers de la Poiiiie-à -Pitre (Guad.).
Tkib. Vi.— CHEILANTHÉES.
1. GIlElLAiNTHES Sw.
1. C. RADIATA Sw. ; PI., (il., t. C; Husn., n° 286.
Al. 150-700"". — Rochers ombragés. — Fontaine Didier
(Mart.). Le Houelmont; vallée St-Louis (Guad.;.
2. HYPOLEPIS Bernh.
1. H. REPENS Presl. ; Pi,, lil., t. XII ; Husn., n° 285.
Alt. 250-1,070'". — Plante épineuse croissant dans les
haies et les broussailles. — Fontaine Didier (Mart.). Le Ma-
touba ; bains chauds du Matouba ; bains jaunes (Guad.),
trib. vil— ptéridées.
1. FfEKLS L.
1. P. LONGIFOLIA L. ; Pi., ûl. , t. LXIX ; Husn., n° 286.
Alt. 0-1 OO".— Rochers et murs.— St-Pierre (Mart.j. La
Pointe-à-Pitre (Guad.).
— 50 -
2. P. GKANDIFOLIA L. ; PL, fil., t. CV ; Husn., n° 287.
Alt. 0™. — Rochers calcaires de la Pointe-à -Pitre (Guad.)
3. P. PEDATA L.; PL, fiL, t. CUI; Husn., n° 288.
Alt. 0"'. —Fissures de rochers,— St-Pierre (\iarl.).
h. P. LACINIATA \Yilld. ; Husn., n" 289.
AU. 350-700'". —Celte espèce croît au bord des ruisseaux
dans les endroits ombragés. — Champflore (Wart.). Rivière
Noire; le >latouba (Guad.).
5. P. CRASSIPES Ag. ; P. gigantea Sieb. ; Husn., n° 290.
Alt. 550-1, OSO". — Forêts très-humides. — Pitons du
Carbet (Mart.). Rivière St-Louis ; morne de la Découverte
(Guad.).
Les feuilles qui naissent, au nombre de 3 à 6, sur une
très-grosse souche, atteignent quelquefois une longueur de
5 à 6 mètres.
6. P. BiAURiTA L. ; PL, fd., t. XV; Husn., n° 291.
Alt. 200'". —Dans les buissons. — Vallée du Carbet (Mart.).
7. P. INCISA Th. ; P. paUida Raddi ; Husn., n° 292.
Alt. 1,000-1,125"". — Assez abondante aux environs des
sources sulfureuses. — Bains chauds du Matouba ; source du
Galion (Guad.).
- 51 —
Trib. viil— hémionitidées.
1. hemionitis l.
1. H. PALMATA L. ; Pi., fil., t. CLI; Husn , n" 326.
Alt. O-SO"". — Talus du bord des chemins, rochers. — Fort-
de-France ; St-Pierre (Mart.).
1>. ANTROPHYUM Klf.
1. A. SUBSESSiLE Kze, Anal., p. 29, t. XIX, fig. 1;
Husn., n° 296.
Alt. 800"\ — J'ai trouvé cette espèce sur un arbre dans
les forêts de la Soufrière (Guad.).
2. A. LANCEOLATUM Klf.; Pi., fil., t. CXXVII, fjg. C;
Husn., n° 295.
Alt. 250-850"'. — Sur les arbres. — Fontaine Didier (Mart.).
Assez abondante dans la vallée St-Louis (Guad.).
Trib. IX.— GYMN0€KAMMÉES.
1. HECISTOPTEKIS J. Sm.
I
1. H. PUMlLA J. Sm. ; Kze, Anal., t. VIII, fig. 1;
Husn., n° 327.
Alt. 200"". —Sur les arbres au milieu des touffes d'Octo-
blepkarum albidum. — Ste-Rose (Guad.).
— 52
2. GYMNOGRAMME Desv.
1. G. CHRYSOPHYLLA Klf. ; Pi. , fil. , t. XLIV ; Husn.,
n" 329.
Alt 1,000-1,375'".— Sur la terre dans les montagnes. —
Montagne Pelée (Mari.). La Soufrière (Guad,).
2. G. CALOMELANOS Klf.; Pi., fil. , t. XL, Husn., n° 328.
Ail. 0-600"". — Cette fougère, eommune dans la région
inférieure, croît au bord des chemins, sur les talus et les
murs.
Elle porte à la Martinique le nom de Capillaire ; on la
vend par petits paquets pour faire du sirop.
3. LEPTOGBA\JME J. Sm.
1. L. RUPESTRis ? ; Husn., n" 391.
Alt. 600-1,100"'. — Sur la terre dans les forêts humides. —
Rivière Sl-Louis ; morne de la Découverte ; le Nez-Cassé
(Guad.).
TfilB. X.— ASPLÉNIÉES.
1. ASPLENIUM L
1. A. SERRATUM L. ; PI., fil., t. CXXIV ; Husn., n" 330.
Alt. 0-500"'. — Sur les arbres. — Fontaine Didier; fontaine
Absalon (Mart.). La Pointe-à-Pitre ; Petit-Bourg (Guad.).
Les feuilles, ordinairement munies de dents nombreuses,
sont quelquefois crénelées {A. crenulattim Prosl.) ou entières
{A. integrum Fée).
— 53 —
2. A.'PUMILUM Sw. ; Pi., lil,, t. LXVI, fig. A; Husn.,
n« 331.
Alt. 0-175"\ — Sur les talus au bord des chemins. —
St-Pierre (Mart.). La Basse-Terre (Guad.).
3. A. SERRA Langsd. ; Husn., n° 337.
Alt. 500-800". — Sur les arbres.— Le camp Jacob ; vallée
St-Louis (Guad.).
U. A. SEMICORDATUM Raddi ; Husn., n° 335.
Alt. 500-700™. — Sur les vieilles souches et les arbres.—
Vallée St-Louis (Guad.).
Var. Majus ; Husn., n° 335».
Avec le type.
5. A. PTEROPUS Klf. ; Husn., n" 336.
Alt. 650"°.— Sur les arbres.— Vallée St-Louis (Guad.).
6. A. RESECTUM Sw. ; Husn., n" 338.
Alt. 500-725"". — Sur la terre et les arbres. -- Rivière
Noire; rivière aux Écrevisses (Guad.)
7. A. ERECTUM Bory; Husn., n° 339.
Alt. 225-650°\— Surles arbres.— Fontaine Didier (Mart.).
Vallée St-Louis (Guad.).
8. A. DtiNTATUM L. ; PI. , fil. , I. (;j, fig. G ; Husn. , n° 332.
Alt. 0-25"'. —Rochers calcaires de la Pointe-à-Pitre (Guad.)
— 5^ —
9. A. OBTUSIFOLIUM I.. ; PI., til. , l. LWII ; Husn.,
n" 334.
AU. 500-750"". — Sur les pierres dîins les ruisseaux des
forêis. — Pitons du Carbet (Mart.). Vallée St-Louis (Quad-)*
10. A. FORMOSUM Willd. ; Husi)., d" 333.
Ait. 50"". — Rochers et arbres. — Jardin-des-Plantes de
St-Pierre (Mart.).
H. A. SULCATCM Lmk. ; Husn., n° 360.
Alt. 525-750"". — Rochers et arbres. — Yîiljée Sl-Louis ;
habitation Planel, au iVlatouba (Guad.).
12. A. CICUTARIUM Thunb. ; Husn., n° 361.
Alt. 500-550"".— Bois rocailleux. —Rivière Noire (Guad.).
2. HEMIDYCTION Presl.
1. H. MARGINATUM Presl. ; Asplenium marginatum L. ;
PI, fd., t. CVI; Husn., n 367.
Alt. 225-700"". — Bords des rivières. — Fontaine Didier ;
fontaine Absalon (Mart.). Rivière Noire; rivière aux Écre-
visses (Guad. ).
3. DIPLAZIUM Sw.
1. D. PLAMAGINELM Sw. ; Husn., xf 362.
Alt. 550-825"". — Forêts humides. — Pitons du Carbet
(Mart.). Rivière aux Écrevisses ; vallée Sl-Louis (Guad.).
— 5.^ —
2. D. GALLIPTERIS Fée; Husi». , il' 3/i/i.
Alt. 650-900"'. — Forêts hnmities. — Vallée Si-Louis; morne
de la Découverte (Guad.).
3. D. APFOLLINARIS L'Herm. ; Fée, Hist. des foiig. ,
p. 60, t. X, fig. 1; Husn. , n° 365.
Alt. 250-850". — Bords des rivières et bois humides. —
Fontaine Didier (Mart.). Rivière aux Écrevisses ; morne de
la Découverte (Guad.).
U. D. L'Herminieri Fée , herb. , sec. Fonruier ; Husd. ,
n" 346.
Alt. 1, 100-1150". — Forêts du morne de la Découverte,
entre le chemin de Hugues et l'arbre du signal d'observation
(Guad.).
5. D. AURICULATOM Wild. ; Husn., n" 363.
Alt. 225-700'". — Sur la terre et les rochers, au bord des
rivières. — Fontaine Didier (Mari. ). Rivière Noire; rivière
aux Écrevisses; rivière Sl-Louis (Guad.).
Trib. XI. — WÉNISCIÉES.
1. MENISCIUM Schrad.
1. M. RETICULATUM Sw. ; Pi. fil., t. CX ; Husn., n» 368.
Alt. 225-700"'. — Pâturages ; bords des chemins. — Roule
d'Alma ; Charapflore (Mart.). Le camp Jacob; vallée St-Louis,
etc. (Guad.).
— -56 — ;
2. M. SERRATUM Cav. ; Husn., n° 3/i9.
Alt. 50"'. — Dans un pré marécageux , au-dessus du La-
mentin (Mart.).
Trib. XII. — ASPIDIÉES.
1. ASPIDIUM 5m;.
1. A. MACROPHYLLUM Sw, ; Pi. fil., t. CXLV ; Husn. ,
n» 360.
Alt. 225-500"". — Bords des chemins, — Fontaine Didier
(Mart.), Route de la Basse-ïerre au camp; le camp Jacob
(Guad ).
2. A. TRIFOLIATUM Sw. ; Pi., fil., t. CXLVIII ; Husn. ,
n" 361.
Var. B. HEKACLEIFOLIUM ; /4. heracleifoliumVfM.; PI.,
fil., t. CXLVII; Husn., n" 361\
Var. y. quinquefoliatum ; Pi. , fil. , t. CXVI ; Husn. ,
n" 361^
Alt. 0-525". — Bords des chemins , haies et bois. — La
Pointe-à-Pitre ; route du camp Jacob au Matouba (Guad).
3. A. CICUTARIUM Sw. ; Husn. , n° 359.
Alt. 300"". — Dans les bois , au-dessus de Petit-Bourg
(Guad.).
U. A. SPECTABILE Klf. ; Husn. , n" 358.
Alt. 450-1, 100"\ — Forêts humides. — Vallée St-Louis ;
morne de la Découverte (Guad.).
- 57 —
5. A. VILLOSDM Sw. ; Husn, , n° 358^
Alt, 200-500". — Forêts humides. — Fontaine Didier
(Mart.). Rivière Noire (Guad,).
6. A. CHEILOPLOTIUM Fée ; Husn., n° 356.
Alt. Zi50-700™. — Haies et bords des chemins. — Le camp
Balata (Mart.). Le camp Jacob ; le Matouba (Guad.).
7. A, SANCTUM Mett. ; Husn., n° 35/**.
Alt. 500-550"". — Sur les rochers de la rivière Noire
(Guad.).
8. A. CONTERMINUM Wild. ; PI., fd., t. XLVII; Husn.,
n" 356^
Alt. 400-500". — Bords des chemins. — Le camp Balata
(Mart.). Le camp Jacob (Guad.)
9. A. TRICHOPHORUM Fée, Htst. des foug. , p. 81 , t. XXIII,
fig. 2; Husn. 5 n° 352.
Alt. SOO-SOO". — Haies et forêts. — Pitons du Carbet
(iMart.). Le Matouba ; vallée St-Louis (Guad.).
10. A. SCLEROPHYLLUM Kze ; Husn. , n" 356.
Ail. ZiOO". — Bords des chemins. — Le camp Balata (Mart.).
H. A. MACRURUM Klf. ; Husn., n° 353.
Alt. 200-Û50"'. — Bords des chemins. — Route de Forl^
de-France au camp Balata ; Champflore (Mart.).
— 58 —
12, A. PATENS Sw. ; Husn. , n" SôS^^.
Alt. 650"", — Dans les baiies, s^a Matouba (Guad.).
2. NEPHRODIUM Rich.
1. N. GONGYLODES Sch. ; Husn., n° 355.
Alt. 0°. — Fissures des rochers calcaires. — La Pointe-à-
Pitre (Guad.).
3. NEPHROLEPIS Schott.
1. N. ACUMINATA Presl. ; Husn., n° 351.
Alt. 0-^50". — Sur la terre et les vieilles souches dans les
haies et les bois. — Fontaine Didier ; fontaine Absalon (Mart.).
La Pointe-à-Pitre (Guad.).
2. N. SESQtJlPEDALls PrcsI. ; PI. , fil., t. LXIII; Husn. ,
n° 350.
Alt. 250-700'°. — Sur les arbres. — Fontaine Didier; le
camp Balata ; montagne Pelée, etc. (Mart.). Le camp Jacob ;
le Matouba, etc. (Guad.).
U. OLEANDRA Cav.
1. O. NODOSA Presl.; PI., fd., t. CXXXVI; Husn., n" 363.
Alt. 500-600". — Sur les vieux arbres. — Le morne
Rouge; la Calebasse (Mart.).
TRIB. XIIL — POLYPODIÉES.
1. CONIOPTERIS Presl.
1. G. ASPLENIQIDES Presl. ; Husn,, n° 357.
— 59 —
Alt. SOÛ-SSO"". — Forôls humides. — Vallée St-Louis ;
Ste-Rose (Guad.). ]
2. G. SCOLOPENDRIOIDES Presl.; Pi. , fil. , t. XCXI ; Husn. ,
n° 362.
Ait. 0". — Rochers calcaires de la Pointre-à-Pitre (Guad.).
2. PHEGOPTERIS Fée.
1. P. IN^QUALIS Fée; Husn., n" 390.
Alt. 500-550'". — Bois rocailleux des bords de la rivière
Noire (Guad. ).
2. P. DECUSSATA >lett. ; Polypodium decussamm L; PL,
fil., p. 19, t. XXIV; Husn., n" 385.
Ait 500-900°'. — Forêts humides ; bords des rivières. —
Pitons du Carbet (Wlart. ). Rivière aux Écrevisses ; morne de
la découverte (Guad.).
M. Fée (Hist. des foug. des Antilles, p. 58) dit que per-
sonne n'a vu les sortes de stipules de la base des pinnules que
Plumier à décrites et figurées. Tous mes exemplaires portent
une écaille roussâtre à la base de chaque pinnule, et corres-
pondent parfaitement à la description et à la planche 2U de
Plumier ; ces écailles, de forme ovale dans la partie inférieure
de la feuille telles qu'il les a figurées, sont de plus en plus
étroites et presque linéaires vers le sommet.
3. P ? ; Husn., n° 386.
Alt. 600-650°'. — Dans les haies. ~ Fontaine Absalon
(Mart.). Le Maiouba (Guad.).
— 60 —
k. P. TETRAGONA Mett. ; Husn. , II" 389.
AU. 0-Ù50". — Sur les murs et les talus du bord des
chemins. — Fort-de-France (Mart.j. Le camp Jacob (Guad,).
5. P. FLAVO-PUNCTATA Kfl. ; Husn. , n" 387.
Alt. 500-850°. — Bois humides; bords des rivières. —
Pitons du Carbet (Mart.). Rivière Noire ; rivière aux Écre-
visses (Guad.).
3. POLYPODIUM L.
1. P. gomptonIjEfolium Desv. ; Husn., n° 371.
Alt. 900-1,150". — Sur les arbres parmi les mousses. —
Montagne Pelée (Mart.). Bains chauds du Matouba ; morne
de la Découverte (Guad.).
2. P. L'Herminieri Fée, Hùt. des foug., t. XII, hg. 1 ;
Husn., n" 37/i.
Alt. 750-1,000'°. — Sur les arbres dans les forets du morne
de la Découverte (Guad.).
3. P. SUSPENSUM Sw. ; Husn., n° 376.
Alt. 550-1,150'". — Sur les arbres. — Morne Goyavier ;
le Nez-Cassé ; vallée St-Louis (Guad.).
U. P. CULTRATUM Wllld. ; Pi., fil., t. LXXXVIII ; Husn.,
n° 377.
Alt. 600-1,050"'. —Sur les arbres. —Vallée St-Louis;
morne de la Découverte (Guad).
— 61 ~
5. P. TENUICULUM Fée; Husii. , ir 375.
Alt. 1,100". — Sur les arbres. — Morne de la Décou-
verte (Guad.).
6. P. JubtEFORME Kfl. ; Husn., n° 373.
Alt. 900"". — Sur les arbres. — Morne de la Découverte
(Guad.).
7. P. TRICHOMANOIDES Sw. ; P. serricula Fée ; Husn. ,
n" 372.
Alt. 800°. — Sur les arbres. — Morne de la Découverte
(Guad.).
8. P ?; Husn., n" 372^.
Alt. 650-1, lOO". — Sur les arbres. — Montagne Pelée
(Mart.). Morne Goyavier (Guad.).
Celte fougère a le port de la précédente , dont elle diffère
par ses sores ovales et distants de la nervure médiane, et ses
frondes moins raides dépourvues de poils roussâtres. Serait-ce
le Polypodium exiguum Griseb. , Flora of ihe W. Ind. isl.,
p. 701?
9. P. Wagneri Mett. ; Husn. , n» 378.
Alt. 250-750". — Sur les arbres. —Fontaine Didier (Mart.\
Le camp Jacob ; leMatouba (Guad.).
10. P. SORORIUM Kunth. ; Husn., n° 38ù.
Ait. 500-950"'. — Dans les forêts humides. — Vallée St-
Louis ; morne de la Découverte (Guad.).
— 62 —
il. P. INCANUM Sw. ; Drynaria incana Fée; Husn. ,
n" 379.
Alt. 250-700", — Sur les arbres plantés autour des habi-
tations et des cultures. — Goubert ; route de la Basse-Terre
au camp Jacob ; le Matouba (Guad.).
12. P. GLAUCOPHYLLUM Kze ; Goniophlebium glauco-
phyllum Fée ; Husn. , n° 367.
Ait. 7U0-85O"'. — Arbres et rochers, rare. — Le Matouba;
morne de la Découverte (Guad.).
13. P. LORICELM Sw. ; Goniophlebium Loriceum fée ;
Husn., n» 383.
Alt. 250-800'". -Sur les arbres.— Fontaine Didier (Mart.).
Morne de la Découverte (Guad.).
14. P. CFINOODES Spr. ; Goniophlebium chnoodes î'ée ;
Husn., n° 382.
Alt. 200-750". — Sur les vieilles souches. — Fontaine
Didier (Mart.). Le Matouba (Guad.).
15. P. INERIIFOLIUM Sw. ; Goniophtebiwn nériifolium
Fée; Husn., n° 381.
Alt. 600-700". — Sur les arbres, au Matouba (Guad.).
16. P. REPENS Sw. ; Campylonevron repetis Presl. ; P\.,
fil., t. CXXXIV; Husn., n" 365.
Alt. 250-1,100"'. — Rhizôuic très-long rami-nnt stir l'^c'ofèe
— 63 -
des arbres dans les forêts. — Foniftinc Didier (Mart.). Morne
de la Découverte (Guad.).
1 7. P. PHYLLITIDIS L. ; Campylonevron phyllitidis Presl. ;
PI., fil., t. CXXX ; Husn., n" SôS'*.
Alt. 0-800™. — Commune dans les haies et sur les arbres.
18. P. ANGUSTIFOLIUM Sw. ; Campijlonevron angustifo-
iium Fée ; Husn., n° 297.
Alt. 700-750™. — Sur les arbres de l'habitation Planel, au
iVlatouba (Guad.).
19. P. PILOSELLOIDES L.; Craspedaria piloselloùies Lk. ;
PI , fd., t. CXVIII; Husn., n° 370.
Alt. 300-800™. — Sur les arbres, assez commune
20. P. AUREUM L. ; Chrysopieris aurca Lk. ; Pl. , fd. ,
t. LXXVI; Husn., n° 380.
Alt. 0-750™. — Commune sur les vieilles souches et les
arbres.
21. P. LYCOPODIOIDES L. ; Drynaria iycopodioides Fée;
Husn., n' 369.
Alt. 0-800". — Arbres et rochers, commune.
22. P. Pf.ANTAGiNEUM Jacq. ; t>fynaria plantaginea Fée ;
PI., fd.. l. CXXVIII; Husn., n" 36i.
Alt. 250-800™. — Forêts humides. — Fontaine Didier;
— em-
pilons du Carbel (Mart. ). Rivière aux Écrevisses; vallée
St-Louis (Guad.).
23. P. ELONGATUM Mett. ; Drynaria elongata Fée;
Husn., Il" 368.
Alt. 600-850'". —Sur les abres.—Le camp Balata (Mart.).
Le camp Jacob ; le Matouba (Guad.).
2U. P. CRASSlFOLIUM L. ; Pleuridium crassifoLium Fée ;
PJ., fil., t. GXXIII ; Husn., n° 366,
Alt. O-ôOO".— Sur les arbres. — Fort-de-France; le morne
Rouge (Mart.). La Poinle-à-Pitre ; le camp Jacob (Guad.).
Trib. XIV.-DAVALLIÉES.
1. SACCOLOMA Klf.
1 . S. IMUAYANA Kze ; Davallia Imrayana Hook. , sp. ,
fil., t. XLIX, fig. A; Husn., n° 269.
Alt. 1,100-1,225'". — Sur la terre et les arbres pourris. —
Forêts du morne de la Découverte (Guad.).
2. MICROLEPIA Presl.
1. M. Galeottii Fée ; Husn., n" 396.
Alt. 650-950'".— Forêts de la vallée St-Louis (Guad).
3. DIKSONIA VHérit.
1. D. LiNDEMi Hook., sp., fil., p. 72, t. XXV, fig. B,
Husn., n° 393.
— 65 —
Alt. 650-900'". —Forets humides. —Morne de la Décou-
verte (Guad.).
2. D. ORDINATA Klf. ; Husn., n" 395.
Alt. TOO"".— Forêts des pitons du Carbet (Mart.).
3. D. LACINIATA Mett. ; Diksonia incisa Fée, Hist. des
foug., p. 9U, t. XXV, fig. 1 ; Husn., n" 396.
Alt. 225-800*". — Bords des rivières dans les forêts. —
Fontaine Didier; fontaine Absalon (Mart.). Rivière Noire ,
rivière aux Écrevisses (Guad. ).
Trib. XV.— cyathéacées.
1. ALSOPHILA B. Br.
1. A. ASPERA R. Br. ; PL, fd., t. III ; Husn., n'^^ 397.
Alt. 0-1,225.— Très-commune dans les forêts.
2. HEMITELIA R. Br.
1. H. GRANDIFOLIA Hook., sp., fil., t. XIV, fig. B ; Pi. ,
fil., t. XXVI; Husn., n° 388.
Alt. 350-1,300"'.— Haies et bois, assez commune.
3. CYATHEA Sm.
1. G. ARBOREA Sw. ; Husn., n° 398,
Alt. 100-1 ,200-". -Commune dans les forêts.
— 66 —
2. C. Serra Willd. ; Hook., sp. , lil., t. IX, tig. A;
Husn., n" 399.
Avec l'espèce précédente, mais plus rare.
3. C. IMRAYANA Hook. , sp. , fil., t. IX, fig. B; Husn.,
n° ûOO.
Alt. 700-1,100'". — Forêts du morne de la Découverte
(Guad.).
(Jette belle fougère , à pétioles couverts de nombreuses
épines et à port tout-à-fait spécial, ne descend pas comme
les précédentes dans la région inférieure.
m. GLEICHÉNIAGÉES.
1. MEHTENSIA WilUL
1. i\]. Bancroftii Kze; Gleichenia Bancroftii Hook.,
sp., fil., t. IV, fig. A; Husn., n*^ 265.
Alt. 1,000-1,325"'. — Sur les hautes montagnes. — Abon-
dant à la montagne Pelée (Mart.). Source de la rivière
Glace; morne de la Découverte (Guad.).
2. M. FURCATA Willd. ; Husn., n° 266.
Alt. ZiOO-700"\ — Dans les buissons. — Le camp Balata
(Mart.). Le Matouba (Guad.).
3. M. FE^DLERI Fournier; M. pubescens Willd., Fée^
Hist. des foug., p. 122 ; Husn., n" 267.
Alt. 450-1,^25™. —Bords des chemins, haies et bois. —
Le camp Balata (Mart.). Commune à la Guadeloupe,
— 67 —
6. M. PECTINATA Willd.; Husn, n 268
Alt. ^100-1,200™. ~ Le camp Balata ; montagne Pelée
(^lart.). Le iMalouba (Guacl.)-
IV. SGHIZÉAGÉES.
1. ACTINOSTACHYS Wall.
1. A. PENNULA Wall.; Schizœa pennula Sw. ; Husn.,
n° 26a.
Alt. 100-300"'. —Sur la terre dans les forêts. — Petit-
Bourg ; Ste-Rose (Guad.).
2. A. GERMANt Fée, Hist. des foug., p. 123, t. XXIX,
lig. 3 ; Husn., n° 263.
Alt. 2OO-/4OO"'.— Cette espèce, indiquée comme terrestre
par M. Fée, croît toujours sur les troncs pourris. — Foret de
Ghoisy; Ste-Rose (Guad.).
Les Jciinostachys , très-rares aux Antilles, n'ont été
trouvés jusqu'ici que sur le versant oriental de la Guadeloupe.
2. ANEIMIA Sw.
1. A. ADIANTIFOLIA Sw. ; PL, fd., t. CLVIIl ; Husn.,
n° 262.
Alt. 0-650"'. — Commune sur les talus et les rochers
calcaires de la Grande-Terre , rare â la Basse-Terre où elle
ne croît que sur les murs ; pont de la rivière Moire et murs
du Vieux-Gouvernement.
— 68 —
2. A. HiiiTA Sw. ; PI., fil., t. CLVIl; Husn., n» 261.
Alt. 215"'. — Dans les buissons; au bord de la route de la
funlaine Didier, un peu au delà du tunnel (IMart.).
M. DAN^AGÉES.
1. DANAA Sm,
1. D. NODOSA Sm. ; PI., fil., t. CVIII; Husn., n° 259.
Alt. 225-900'". — Forêts humides. -— Fontaine Didier
(Mari.). Rivière aux Écrevisses; rivière Rouge (Guad.).
2. D. STENOPHYLLA Kzc ; Husn., n" 260
Alt. 600-1, 000". —Forêts humides. — Le Matouba; morne
de la Découverte (Guad.).
3. D. ELLiPTicA Sm. ; Husn., n" 401.
Alt. 700"'.— Forêts de la vallée St-Louis (Guad.).
YI. OPHIOGLOSSÉES.
1. CHEIROGLOSSA Presl.
1. C. PALMATA Presl. ; PI. , fil. , t. CLXIII ; Husn. ,
n" 258.
Alt. 500-650"'. — Sur les arbres, très-rare. — Le camp
Jacob ; vallée St-Louis (Guad.).
Cette belle espèce, trouvée une seule fois à St-Domingue
par Plumier, n'est pas indiquée dans les autres îles de
l'Archipel.
69 —
LYCOFODIAOEBS.
1. LYCOPODIUM L.
1. L. CAROLINIANUM L. ; Husii., n° 559.
Alt. 1,000-1,^80'". — Endroits très-humides , parmi les
sphagnum.—Savane-aux-Ananas; source du Galion; sommet
de la Soufrière (Guad.).
2. L. ARISTATUM Willd. ; Husn. , n^ 560.
Alt. 1,175". — Versant occidental delà Soufrière (Guad.).
Ce Lycopode , rare aux Antilles , n'est peut-être qu'une
variété du Lycopodium claraium ; il a le port de cette espèce
et croît comme elle dans les broussailles.
3. L. CERNUUM L. ; PI., fi. , t. CLXV , fig. A ; Husn. ,
n° 561.
Alt. 200-1,125'". — Bois et haies. —Cette espèce, la plus
cotnmune du genre, atteint quelquefois plus de 2 mètres de
hauteur et présente l'aspect d'un petit arbrisseau.
k. L. CURVATUM Sw. ; L. convolmum Desv. ; Husn. ,
n° 562.
Alt. 1,200-1 ,Zi80". — Commune dans la région supé-
rieure, elle descend jusque vers la limite supérieure de l'es-
pèce précédente , dont elle diffère par ses tiges plus grosses
et moins élevées , ses feuilles plus épaisses et plus raides, et
surtout par ses bractées munies de dents courtes, quelquefois
- 70 _
presque entières ; dans le Lycopodium cernuum , les brac-
tées, plus brusquement acuniinées, sont longuement ciliées.
Le nombre de séries de bractées , donné par Spring {Mo-
nogr. , p. 82) comme caractère différentiel de ces deux es-
pèces, est très-variable. On trouve souvent, dans le Lyco-
podium cernuum, des épis qui en présentent plus de huit
séries.
Var. B. CYMOSUM L'Herm. ; Fée, Hist. des foug.,[> 131 ;
Husn., n° 562^
Versant oriental de la Guadeloupe.
5. L. GUADALUPIANUM Fée, Hist. desfoug., t. XXXIlï,
fig. 1 ; L. aqualupianum Spr. , Monog. , p. 68 ; Husn., n° 563.
Alt. 500-850". — Sur les arbres. — Le camp Jacob ; le
Matouba; morne de la Découverte (Guad).
6. L. iMTENS Ch. et Sclil. ; L. passerinoides H. et B. ;
Husn., n° 572.
Alt. ZjOO-850". — Sur les arbres. — Le camp Balata ; le
morne Rouge (Mart.). Le morne Goyavier; le camp Jacob;
vallée St-Louis (Guad.).
7. L. TAXIFOLIUM Sw. ; Husn., n" 573
Avec l'espèce précédente, assez commune.
8. L. LiNiFOLiUM L. ; PI., fil., t. CLXVI, fig. 6; Husn.,
n" 570.
Alt. 500-950"". — Sur les arbres. — Champflore (Mart.).
Le camp Jacob; morne de la Découverte (Guad.).
Var. B. SANGUINEUM Spr, , Monogr. , p. 31; Husn.,
o" 571.
— 71 —
Le Matouba (Guad.).
9. L. DiCHOTOMUM Jacq. ; Husn., n° 582.
Alt. /iSO"'. — Sur les arbres. — Charapflore (Mart.).
10. L. MANDioccANCM Raddi ? ; Husn., n" 569.
Alt. 500-800". — Sur les arbres. — Champflore (Mart.).
le camp Jacob; le Matouba (Guad.).
11. L. VERTIGILLATUM L. ; L. filiforme Sw. ; PI., fil.,
t. CLXVI, fig. B; Husn., n°' 567, 568.
Alt. i(i00-900°\ — Sur les arbres. — Le camp Balata ;
Champflore , etc. (Mart.). Le camp Jacob ; le Matouba ; ri-
vière Rouge, etc. (Guad.).
12. L. TENUE H. et B. ; L. airvifolium Kze, Anal., t. I,
fig. 1 ; Husn, n» 566.
Alt. 500-950"\ — Sur les arbres, dans la vallée St-Louis
(Guad.).
13. L. FUNIFORME Bory. ; L. colubrinum L'Herra.; Husn.,
n" 566.
Alt. 550-800"". — Sur les arbres plantés autour des habi-
tations et dans les forêts. — Le Matouba ; vallée St-Louis
(Guad. ).
\h. L. SiEBEKiANUM Spriug, Monog. , p. 23; PI., fil. ,
t. CLXVI, fig. A ; Husn. , n° 565.
Alt. 1,200'". — Sur les rochers, parmi les mousses. —
Versant occidental de la Soufrière (Guad. ),
— 72 —
15. L. REFLEXUM Lmk., Enc. bot., t. III, p. 653 ; Husn.,
Il" 565a.
Alt. 500™. — Haies et bois. — Le camp Jacob (Guad.).
2. SEL AGIN ELLA P. de B.
1. S. FLABELLATA L.; Pi., fil., t. XLIII, Husii. , 11° 57 j.
Alt. 50-800'". — Talus, haies, bois, bords des ruisseaux.—
Commune à la Martinique et à la Guadeloupe.
2. S. STOLONIFERA Spring , Monogr. , p. 209; Husn.,
n" 576.
Alt. 700-1,000"". — Forêts humides. — Morne de la Dé-
couverte (Guad.).
3. S. MOLLIS Fée , Hist. des foug. , p. 133 , t. XXXI V ,
fig. 1; Husn., n" 577.
Alt. 525". — Sur les pierres, dans la rivière Noire (Guad.).
[\. S. ROTUNDIFOLIA Spring, Monogr., p. 85 ; Fée Hist.
des foug., t. XXXIV, fig. 2; Husn., n"^ 578, 579.
Alt. 50-750'". — Sur la terre, les rochers et les arbres, —
Jardin-des-Plantes ; Champflore , etc. (Mari.). Le Matouba ;
vallée St-Louis, etc. (Guad.).
3. PSILOTUM Sw.
1. P. TRIQUETRUM Sw. , syn. fil. , p. 187 ; PI. fil. ,
t. CLXX; Husn., n° 574.
Alt. 350-850'". — Çà et là sur les arbres. — Champflore;
pitons du Carbet, etc. (Mart.). Le camp Jacob ; vallée St-
Louis, etc. (Guad.),
— 73 —
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M. Gandy fait une communication intéressante sur les
variétés de forme que peut offrir la même espèce de fougère;
les observations de notre collègue portent sur deux espèces :
VAthyrium filix fœminea et le Scolopendrium officinale.
M. le i)"" Ogier Ward soumet à l'appréciation de ses con-
frères un fossile qu'il a trouvé , à Évrecy , dans des argiles
qui surmontent le lias et qui appartiennent à l'oolithe ferru-
gineuse. Ce fossile est reconnu pour être une baguette plate
d'oursin.
Plusieurs membres s'entretiennent des doubles floraisons
que la température exceptionnelle de l'année 1868 a favo-
risées ; on signale plus particulièrement comme ayant offert
ce phénomène : le Lilas , le Syringa , le Berberis Darwini,
des Mahonia, la Vigne, le Pommier, le Figuier, les Ceano-
thus 5 le Cornus sanguinea , etc.
A 9 heures, la séance est levée.
¥
SEANCE DU 7 DECEMBRE 1868.
Présidence de MI. le D' FAUCOIV~DlIQlIESIVAY.
A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. Le procès-verbal
de la séance précédente est lu et adopté.
Le président et le secrétaire de correspondance signalent
les ouvrages et les lettres qu'ils ont reçus depuis la dernière
séance.
Parmi les pièces de correspondance se trouve une nouvelle
lettre adressée au président par M. Schloembach, qui réclame
son diplôme de membre correspondant de la Société Lin-
néenne et les publications auxquelles lui donne droit la
somme qu'il a versée.
Le secrétaire de correspondance fait remarquer que le
retard mis à l'envoi des pièces destinées à M. Schloem-
bach provient sans doute de ce que les frais exigés par la
poste pour le transport des volumes ayant paru considérables,
on espérait pouvoir trouver un autre mode moins onéreux.
— La Société , consultée , invite le bibliothécaire à faire par-
venir par la poste , et le plus promptement possible , à
M. Schloembach , son diplôme et les volumes auxquels il a
droit.
M. le D*" Ogier Ward soumet à l'appréciation de ses col-
lègues : 1° une empreinte végétale trouvée dans le fuUers' earth;
2° une huître ou un pecten , difficile à déterminer , qu'il a
rencontré dans le lias, à Subies ; 3" des serpules et des bases
ou empâtements d'apiocrinites provenant des carrières de la
— 76 —
grande oolithe du Maresquet, On sait que des portions de
tiges et des sommets d'apiocrinites se voient assez fréqucm-
menl sur divers points du département , et surtout à Ran-
viile ; des bras ont été trouvés par notre collègue, M. Luard,
dans le calcaire à plaquettes de la grande oolithe à
Soliers, et par votre secrétaire de bureau, dans l'oxfordien des
Vaches-Noires ; mais c'est la première fois que des empâte-
ments d'apiocrinites ont été signalés dans la grande oolithe du
Calvados. On en devra la découverte à IM. le D"^ Ogier Ward ,
qui est un intrépide explorateur de nos carrières. Un échan-
tillon d'Eligmus , trouvé par notre collègue avec les échan-
tillons de bases d'apiocrinites, fait supposer que ces dernières
étaient renfermées dans la couche à Eiigmus. — Peut-être en
découvrira-t-on plus lard dans des couches plus profondes.
COMMUNICATION DE M. RAULIN.
M. Raulin eniretienl ses collègues de l'utilité de la silice
dans le développement des Mucédinées. On connaît, dit
M. Raulin, le rôle important de la silice dans le développe-
ment de certains êtres vivants supérieurs. En particulier ,
M. G. Ville a démontré l'utilité du silicium dans l'accroisse-
ment des céréales, et IM. I. Pierre en a suivi la distribution
dans les organes du blé.
En faisant végéter des Mucédinées dans un milieu artificiel,
M. Raulin a trouvé qu'une petite quantité de silice ajoutée
aux autres éléments donne constamment un accroissement
du poids de la plante égal environ à 3 grammes sur 20
grammes. Cet excès de poids est faible , à la vérité ; mais
comme les variations de poids du végétal obtenu sur des
liquides de même composition ne dépassent pas, dans son
procédé , 1 gramme sur 50 grammes , !M. Raulin se croit
autorisé à attribuer cet excès de poids à une action propre de
— 77 —
la silice et à expliquer la faiblesse de ce résultat par la minime
proportion de la silice nécessaire et par la présence presque
inévitable de ce corps dans les matériaux employés.
Ce résultat , fait observer notre collègue , forme un lien
de plus entre les êtres supérieurs et les organismes inférieurs.
Il rappelle à cette occasion que, outre le carbone, l'hydro-
gène, l'oxygène, l'azote, le phosphore, le potassium, la
silice interviennent utilement dans la vie des végétaux supé-
rieurs etdesi)Iucédinées;.le fer, utile aux Mucédinées, semble
ne l'être pas moins à la vie des plantes et même h celle des
animaux supérieurs ; la magnésie dans les Mucédinées , la
chaux dans les grands végétaux paraissent jouer le même rôle,
et peut-être la chaux n'intervient-elle ici que parla magnésie.
Enfin , ces divers corps simples sont assimilables sous
forme de composés parfaitement déterminés, les mêmes pour
les divers êtres.
En voyant ces analogies, si frappantes jusque dans les dé-
tails , il semble donc que la loi chimique de la formation des
êtres vivants est une loi unique pour toute la nature, suscep-
tible un jour d'être exprimée par une formule générale qui
ne comporte que de légères variations d'un être à un autre.
Le même membre conserve la parole pour faire part à la
Société d'un essai de chauffage du cidre.
Le procédé de conservation du vin , tel que l'a imaginé
M. Pasteur , repose sur les principes suivants :
1° Lorsque les vins se gâtent , subissent ces maladies qui
les rendent impropres à la consommation, et dont l'acétifica-
tion est une des plus communes , ce phénomène est dû au
tiéveloppement d'organismes vivants aux dépens des éléments
nutritifs du vin ;
2° Il suffit de porter le vin à une température de 60° en-
viron pour le préserver , à l'avenir , de ces maladies , parce
~ 78 —
que cette température , aidée par l'action des acides du vin
suffit à détruire les germes ;
3" Le chauffage ne fait perdre au vin aucune de ses qua-
lités et ne l'empêche nullement de vieillir ;
W Le vin se conserve alors, non-seulement dans des vases
hermétiquement clos , mais dans des tonneaux , dans des
bouteilles à demi-pleins et soumis aux diverses manipulations
de l'industrie , et c'est là ce qui constitue la valeur pratique
du principe précédent. M. Pasteur, en s'appuyant sur ces
faits, se propose de chauffer le vin qu'on veut préserver de
toute maladie à une température de 60° environ. Ce pro-
cédé commence déjà à être mis en œuvre dans plusieurs
localités , soit chez les vignerons , soit chez les commerçants.
M. Raulin s'est livré à quelques essais analogues sur le
cidre , essais qu'il regarde comme trop peu nombreux encore
pour lui permettre de conclure sûrement. Toutefois , du
cidre doux chauffé à 70" se maintient doux depuis plus d'un
mois dans des bouteilles en vidange, tandis que du cidre non
chauffé durcit et passe à l'acide.
M. Raulin pense donc que le procédé de chauffage du vin
pourrait être appliqué au cidre avec succès ; seulement , le
cidre étant moins riche en alcool que le vin devrait être
porté à une température un peu plus élevée, vers 70° par
exemple.
Il est bien entendu, d'ailleurs, que le chauffage n'empêche
pas le cidre de s'affaiblir , de se tuer dans une bouteille à
demi-pleine où on le maintient quelque temps ; mais la cha-
leur ne lui fait perdre aucune de ses qualités utiles , comme
M. Baulin l'a constaté. Il devrait donc être manié avec les
mêmes précautions que le cidre ordinaire , et le contact de
l'air devrait être évité pendant le chauffage , autant que pos-
sible.
Quant à la dépense nécessitée par cette opération , il
— 79 -
suffira de savoir le chaullage du viu en grand ne coûte que
B a U centimes par hectolitre.
Une discussion , à laquelle prennent part MM. Raulin ,
I. Pierre, Leboucher , Berjot , s'engage sur la question de
savoir quelles sont les causes qui font que certains cidres se
tuent. On reconnaît que cette maladie des cidres peut tenir
à diverses causes , et que tel remède qui réussirait dans un
cas serait inefficace dans un autre.
M. iMorière lit la lettre suivante, qui lui a été adressée par
M. Olivier Lefrançois , vice-président de la Commission ad-
ministrative de l'hospice de Lisieux :
1" décembre 1868.
« Cher Monsieur ,
(( Je vous adresse une citrouille qui présente , je pense ,
a un fait peu ordinaire de végétation et qui mérite peut-être
« l'examen de la science.
« Malheureusement , quand elle vous parviendra , le con-
« tact de l'air l'aura déflorée, et les pépins qu'elle renferme,
« dont plusieurs étaient en pleine végétation et munis de
« feuilles d'une belle coloration verte, ainsi que leurs pédon-
« cules , dans la partie où les feuilles y sont attachées , ne
« présenteront plus cet aspect.
* Je le regrette beaucoup, parce que le tout était curieux
« au moment de l'ouverture.
« (^ette citrouille était dans le grenier de l'hospice depuis
« deux mois et à l'abri du soleil. J'ai regardé s'il n'y avait
fe point quelque fissure ou ouverture par laquelle l'air eût
« pu s'introduire dans l'intérieur ; je n'en ai pas aperçu et
« je ne puis m'expliquer cette coloration verte qui n'a lieu
« qu'au contact de la lumière.
— 80 ~
" Enfin , cher (Monsieur , ce qui, pour moi et pour toutes
" les personnes de la ville qui sont venues voir celle citrouille
« ce matin, paraît extraordinaire, est peut-être bien ordi-
« naire pour vous.
« Dans tous les cas , j'ai cru ne pas devoir garder pour
« nous ce qui ne nous est pas connu.
» C'est pourquoi j'ai fait remettre, ce soir, au chemin de
« fer celle citrouille, en vous priant, cher Monsieur, d'agréer
a mes civilités affectueuses.
a O. LEFRANÇOIS ,
« Fice-président de la Commission administrative des
« Hospices de Lisieux, »
M. Morière fait suivre la lecture de cette lettre des ré-
flexions suivantes :
Le phénomène signalé par M, Olivier Lefrançois , tout en
n'étant pas un fait nouveau pour la science, ne mérite pas moins
de fixer l'attention des naturalistes. La germination est une
fonction de la vie de la plante qui est loin d'avoir été étudiée
sous tous ses aspects , et qui offre encore un grand nombre
de problèmes à résoudre. Notons les faits qui s'offrent à
nous et n'affirmons pas trop vite une explication qui pourrait
bien être détruite par des observations nouvelles.
La citrouille de l'hospice de Lisieux nous a offert une
pulpe dans un état de fermentation assez avancé ( le même
phénomène se remarque dans la plupart des fruits qui ont
été récoltés cette année dans un étal de maturité trop grand);
cette pulpe renfermait des graines à l'état normal, et d'autres,
en assez grand nombre , dans divers états de germination
très-avancés; la petite plante, constituée par la radicule, la
tigelle et la gemmule, avait parfois une longueur de 10 à
15 centimètres; un très-grand nombre de fibrilles résultant
de la division de la radicule parcouraient la pulpe dans divers
— 81 —
sens ; — les cotylédons avaient une couleur jaune-verdâtre ;
— il paraît que, à l'ouverture du fruit, ils étaient complètement
verts.
Ce cas de germination de graines à l'intérieur des fruits
avait été déjà observé. On l'avait même signalé dans les
citrouilles, mais comme un cas exceptionnel, tandis que les
choses se passent normalement ainsi dans les Avicennia , les
Rhizophora , les Conocarpus , et quelques autres plantes qui
croissent sur les plages fangeuses des régions cquinoxiales.
Les graines de ces espèces germent dans le fruit même, et leur
embryon ne cesse de se développer depuis l'instant où sa
formation commence jusqu'à celui où il devient une plante
adulte.
Pour la majeure partie des plantes phanérogames , il est
admis qu'une bonne graine , arrivée à un élat de maturation
convenable , doit , pour entrer en germination , être soumise
simultanément à trois influences, sans lesquelles elle ne don-
nera jamais naissance à une nouvelle plante ; ce sont : Vhu-
midité , la chaleur , Y oxygène de l'air.
L'eau est indispensable à la germination ; elle agit d'abord
comme agent physique, en gonflant et ramollissant les tissus
extérieurs dont elle facilite la rupture; par sa seule présence,
elle aide aux réactions chimiques pour lesquelles elle est in-
dispensable ; enfin , c'est le véhicule qui doit transporter les
matériaux soHdes nécessaires à la nutrition et à l'accroisse-
ment. — Dans le cas qui nous occupe, la pulpe du fruit de
la citrouille est la source à laquelle l'embryon a emprunté
l'humidité dont il avait besoin pour se développer. Ainsi la
première condition indispensable à la germination , la pré-
sence de l'eau , a été remplie par le milieu dans lequel la
graine était placée.
Toute plante exige également , pour développer son em-
bryon , une certaine dose de chaleur. Il y a , pour chaque
6
— 8-2 —
espèce végétale , une température plus favorable qu'une
autre à la germination de la graine; c'est, en général, de
10 3 12" que la germination s'opère avec le plus de faci-
lité et de rapidité. — On conçoit que , par suite de la tem-
pérature élevée et persistante de l'été , le grenier ait pu se
trouver sufTisamment échauffé pour que la citrouille se
trouvât soumise à la température la plus favorable à la ger-
mination de ses graines.
Enlin , il semble ressortir des expériences de Saussure ,
comme de toutes celles qui ont été faites depuis l'illustre
physicien, qu'en dehors d'un milieu oxygéné la germination
est impossible. Et cependant , les expériences de Huber et
de Sénebier d'abord, celles de Homberg ensuite, sont venues
nous apprendre qu'au moment où la germination commence,
une très-petite quantité d'oxygène est suffisante.
La quantité d'air nécessaire pour fournir cette quantité
d'oxygène se trouvait-elle déjà à l'intérieur de la citrouille ,
ou bien était-elle le résultat de phénomènes endosmiques,
ou bien enfin l'oxygène provenait-il de certaines décompo-
sitions? Toujours est-il que le développement considérable
de certaines plantules accusait la présence d'une notable
quantité de ce gaz à l'intérieur du fruit.
La couleur verte des cotylédons et de la tigelle , qui était
visible surtout au moment de l'ouverture du fruit , est le
phénomène qui nous a paru le plus surprenant. On admet
généralement que la coloration verte des feuilles exige l'in-
tervention de l'air et de la lumière , et il faudrait admettre
alors que la lumière ou du moins certains rayons ont pu
agir , malgré l'épaisseur de la pulpe de la citrouille. Il faut
admettre , toutefois, que si la lumière est indispensable à la
coloration verte des feuilles , elle ne l'est pas pour les coty-
lédons. Il suffira (le citer le Salsola kali , ie Gui, le Pistacia
terebinthus , le Convolvuius soldaneLla, etc. , qui ont des
— 83 —
cotylédons d'un beau vert. H est vrai que les cotylédons de
la graine de citrouille ont une couleur blanche et qu'une
coloration verte s'est développée à l'intérieur du fruit. Ce
point , comme on le voit , exige de nouvelles investigations
auxquelles nous nous proposons de nous livrer.
Il est procédé au renouvellement du Bureau, qui se trouve
ainsi composé pour l'année 1869 :
Président, iMM. Rallin, prof' de physique au Lycée.
Vice-président, le D'' BouiîIenne jeune.
Secrétaire de bureau, Morière , prof"^ à la Faculté des
sciences.
Secret'^ de corresp. , Deslongchamps , id.
Bibliothécaire, Fauvel (Albert) , avocat.
Archiviste, l'abbé Marc.
Trésorier, Berjot jeune , négociant.
Les membres de la Commission d'impression seront, outre
le président et les deux secrétaires qui en font partie de
droit, MM. Leboucher, Pierre, Fauvel, Fayel et Bin-Dupart,
qui ont été désignés par le dépouillement du scrutin.
La Société décide que sa Commission d'impression se
réunira le jeudi 10 décembre, à quatre heures du soir, pour
arrêter la liste exacte des membres honoraires , résidants et
correspondants, et faciliter au trésorier le recouvrement des
cotisations arriérées.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
SÉANCE DU 11 JANVIER 1869.
Présidenoe de il. RAULIIV.
A 7 heures 1/2 la séance est ouverte.
En prenant possession du fauteuil de la présidence ,
M. Raulin prononce l'allocution suivante:
ce Messieurs , perraettez-moi de vous dire combien je suis
0 touché de la marque de sympathie que vous m'avez ac-
« cordée ; il y avait certainement dans la Société Linnéenne
« des personnes que leurs travaux ou leur valeur person-
« nelle recommandaient plus que moi à vos suffrages ; mais,
0 puisque vous avez pensé qu'un dévouement réel à la
« science est un titre suffisant pour m'appeler à ce fauteuil,
0 je vous prierai de me continuer votre bienveillance dans
« l'exercice de mes fonctions. Quant à moi , persuadé que
« les intérêts et les passions n'entrent pas ici , parce que la
« science y tient toute la place, je n'aurai d'autre devoir que
« de faire en sorte que toutes les opinions puissent être dis-
« cutées librement et franchement, parce que toutes sont
« également désintéressées.
« Toutefois, je regrette de vous dire que, devant bientôt
« m'absenter pour plusieurs mois , je crains d'être privé
(( pendant quelque temps de vos réunions si sérieuses et si
« intéressantes ; mais, de loin comme de près, je resterai un
« membre dévoué de la Société Linnéenne. Je conserverai
« profondément le souvenir de l'honneur que vous m'avez
« fait on me nommaiil votre i)résideni. »
Des applaudissements unanimes prouvent à M. Ilaulin que
— 85 —
les paroles qu'il vient de prononcer sont accueillies avec la
plus vive sympathie.
Le président ayant accordé la parole au secrétaire de bu-
reau , le procès-verbal de la séance précédente est lu et
adopté.
Le secrétaire de correspondance donne lecture d'une lettre
d'un libraire de Paris qui ne lui a été remise qu'au com-
mencement de la séance. Cette lettre annonçant le dépôt de
volumes destinés à la Société Linnéenne et qui devaient être
retirés avant la fin de décembre, il craint qu'une réclamation
ne puisse avoir aucun résultat. M. le président engage M. le
secrétaire de correspondance à faire néanmoins une tentative
pour obtenir ces volumes.
M. Deslongchamps met sous les yeux de ses collègues une
magnifique tête d'Ichthyosaure, qui a été trouvée à La Caîne.
Jusqu'à présent, V Ichthyosaurus tenuirosiris , dont M. Mo-
rière s'est procuré plusieurs exemplaires dans la même loca-
lité , et qui sont maintenant déposés au Musée d'histoire
naturelle de Caen , paraît être l'espèce que l'on a rencontrée
dans le plus grand nombre de localités. L'espèce à laquelle
appartient la tête présentée par M. Deslongchamps diffère ,
sous plusieurs rapports, de Vlch. tenuirostris ; d'abord , elle
a été trouvée dans un niveau supérieur à celui qui contient
le tenuirostris , c'est-à-dire supérieur à l'argile à poissons ,
au niveau des miches de la partie inférieure du lias supérieur
de IVL Hébert , à ce niveau enfin que M. Deslongchamps a
considéré comme étant la partie inférieure des marnes infra-
oolithiques. La couche qui contenait l'espèce présentée est
celle que les ouvriers désignent par le nom de cochons ; c'est
le niveau des Ammonites serpeniinus et bifronsque M. Hébert
rapporte à la partie moyenne du lias supérieur, et qui, pour
M. Deslongchamps, est la partie moyenne des marnes infra-
oolithiques. Cette nouvelle espèce diffère du tenuirostris
— 80 —
non-seulement par sa station , mais elle paraît acquérir une
plus grande taille ; ses dents sont beaucoup plus fortes, bom-
bées au milieu, et elles offrent des cannelures très-prononcées.
M. Deslongchamps annonce qu'il est en train de disposer
le squelette complet de l'un des Ich. tenuirostris , que
M. Morière avait pu se procurer. Ce squelette, qui sera
bientôt déposé au Musée , ne sera pas l'une des pièces les
moins curieuses à examiner et à étudier.
M. le D' Ogier "Ward communique' drvers fossiles parmi
lesquels se trouvent de beaux échantillons d'Eligmus trouvés
au î\laresquet, dans la grande oolithe ; plusieurs spécimens
de Rhynconella spinosa et senticosa provenant soit du
uller's , soit de l'oolilhe inférieure , mais non du' liàfef ,
comme l'avait d'abord supposé M. le D^ Ward.
M l'abbé Marc lit la noie suivante :
NOTEÏ
SDR
m BOIS FOSSILE DE CERVUS ELAPHUS
ET SON GISEMENT,
Par M. l'abbé MARC , membre de la Société.
(( J'ai signalé , il y a deux ans, la première apparition du
mammouth dans les huîtrières de la Manche. Ce fait , bien
qu'extraordinaire, n'avait cependant rien de surprenant,
puisque c'est dans ce bras de mer que débouchaient les nom-
breux affluents auxquels sont dues les alluvions qui consti-
tuent le diluvium gris de nos vallées. Que ces affluents aient
même entraîné avec eux dans ce centre commun la plus
- 87 —
grande partie des matières terreuses qu'ils tenaient en suspen-
sion, c'est ce qui ne paraît pas douteux. Ce qui est moins
douteux encore , c'est que les animaux de la faune dilu-
vienne qui furent pris à l'improviste sur leur passage ,
n'échappèrent pas davantage aux effets des ces vastes inon-
dations; livrés au caprice des flots et des torrents impétueux,
ils s'en allèrent inévitablement à la dérive. Quelques-uns
saisis par les remous atterrirent dans les anfractuosités des
collines. Ceux, au contraire, qui restèrent dans la sphère
d'action des courants, ne durent s'arrêter dans leur mou-
vement de translation, qu'après avoir gagné la haute mer ,
où ils ne tardèrent pas h se disloquer , puis s'abîmèrent et
disparurent enfin sous la masse liquide.
Il ne faut donc pas désespérer de rencontrer , un jour ,
dans cette station infra-neptunienne, où déjà le mammouth
a été découvert , des restes à'hycena fossilis, de rhinocéros
tichorinus, peut-être même de l'ours des cavernes.
En attendant que l'avenir et quelque circonstance imprévue
donnent raison à notre pressentiment, nous nous bornerons,
quant à présent, à constater un fait relatif à cette hypothèse,
et dont la certitude nous est acquise, à savoir: que notre
mer recèle dans son lit des ruminants élaphiens ; lesquels
furent aussi contemporains du mammouth.
La preuve que nous apporterons à l'appui de cette assertion
est une corne de cerf, encore toute couverte de bryozoaires,
qui reposait, il y a quatre mois à peine , dans les profon-
deurs de la Manche. Celui qui me l'a remise est un esti-
mable douanier, du port de Courseulles. Je lui étais déjà
redevable d'une dent d'Elephas primigenius qu'il avait
ramassée sur le quai en faisant son service.
C'est encore à lui qu'appartient le mérite d'avoir sauvé de
l'oubli le bout de ramure qu'il a bien voulu m'offrir, et qui
fait l'objet de cette note.
- 88 -
Des pêcheurs d'huîtres renlrcs dans le port pour y faire
un déchargement avaient jeté au rebut ce chétif débris qui
n'avait pour eux aucune importance, l.a perte en était donc
certaine, et l'on peut dire que c'en était fait de cette antique
dépouille, si le douanier Rivière, auquel j'avais fait, depuis
longtemps, mes recommandations, ne se fût empressé de la
recueillir. Une enquête dirigée avec sagacité lui apprit
bientôt que notre modeste aubaine a été pêchée à la drague,
sous vingt-huit brasses d'eau, et à douze lieues de la côte,
dans le nord-est de Ver.
On reconnaîtra sans peine que ce gisement est identique
avec celui de nos mammouths de St- Valéry malgré la dis-
tance qui l'en sépare. Toutefois, nous devons ajouter, pour
être exact, qu'il n'est pas également prouvé qu'ils appar-
tiennent l'un et l'autre au même horizon stratigraphique. La
superposition des couches, leur composition minéralogique,
leur corrélation avec les autres terrains , choses si utiles au
géologue pour le guider sur la terre ferme , se dérobent à
nos investigations , au sein d'une mer où les dépôts de
transport ont pu se mêler et se confondre, sinon disparaître
entièrement.
Comme nous savons d'ailleurs que la race des mammouths
s'est éteinte dans le nouveau pliocène et que le Cervus
elaphus auquel appartient notre échaiilillon a traversé cette
période, attendu qu'il fait encore partie de la faune actuelle ,
il s'agit de savoir si le fossile qui nous est parvenu remonte
à l'époque diluvienne, ou seulement aux temps géologiques
qui l'ont suivie. Dans les conditions où nous sommes placé,
il serait difficile de faire une réponse catégorique, car, ainsi
que nous venons de le dire, les données nous manquent, et
pour exprimer toute notre pensée , nous craignons que
le sujet qui nous occupe ne soit encore longtemps un pro-
blème.
— 89 —
Cepeiidani, malgré les incertitudes qui planent sur celle
question, nous avons cru devoir mentionner une trouvaille
qui, indépendamment de la date plus ou moins reculée de
son âge géologique, ne laisse pas de nous offrir de l'intérêt,
non -seulement parce que la présence du Cervus elapfius ,
dans le vieil Océan britannique , est un phénomène qui ne
s'était pas révélé jusqu'ici, mais encore parce que l'état de
conservation du spécimen qu'ont épargné tant de siècles,
dans le milieu dissolvant des eaux salées, nous a paru vrai-
ment digne de remarque.
Ce n'est pas à dire que ce spécimen n'ait point souffert
des injures du temps : nous aurons , comme on doit s'y
attendre , des exceptions à faire , notamment pour les an-
douillers qui ont été fracturés, et dont le tissu spongieux est
entièrement détruit, quoique ce même tissu soit à peine
altéré dans la partie supérieure du tronçon, où la tige a été
brisée. Cette dernière cassure est-elle plus récente que les
autres? Cela pourrait être. Dans tous les cas, les détériora-
lions plus ou moins grandes qu'on remarque dans les parties
accidentées, ne préjugent rien pour le corps même de la
tige, dont la presque totalité est restée intacte. Ce qu'il y
a de certain, c'est que celle-ci n'a rien perdu de sa dureté
primitive, et l'on peut affirmer que la substance inorganique,
en général , a résisté à tous les agents de destruction.
La surface même du tissu compacte est si légèrement
fruste qu'elle présente encore les sillons dans lesquels se
trouvaient les vaisseaux cutanés qui l'ont sécrétée.
Cette corne est celle du côté droit de l'animal. Le merrain
affecte une forme arrondie. La meule quoique endommagée
par un de ses côtés est visiblement circulaire. L'andouiller
basilaire et l'andouiller médian, les seuls qui nous restent ,
ont été brisés, le premier à partir de sa base dans une
longueur oblique do 4 centimètres, le second à 2 centime-
0
— 90 —
très seulement de son point de départ. Celui-ci malgré une
légère compression à l'endroit où il prend naissance, annonce
une tendance à la forme conoïdale qui est à peu près celle
de l'andouiller basilaire. J'ai trouvé 11 centimètres de cir-
conférence pour la tige, et ^45 millimètres de diamètre pour
la meule. La longueur totale du tronçon est de 25 centi-
mètres. ')
Le rédacteur du procès-verbal pense que les débris de
mammifères que l'on rencontre à une certaine distance de
la côte pourraient aussi provenir d'animaux ayant habité
cette forêt qui dut, dans des temps reculés, abriter de ses
ombrages toute la partie du littoral désignée au temps de
Grégoire de Tours, sous le nom de Lùtus saxonicum.
Cette forêt anéantie par les flots , qui s'étendait des deux
côtés de la presqu'île du Cotentin, a donné lieu à un gisement
de tourbe sous-marine que l'on peut facilement constater
dans les hautes mers et qui est connu en Basse-Normandie
sous le nom de Courban. Bien que les végétaux qui la
constituent soient réduits souvent à l'état friable de tourbe,
on y a trouvé également des troncs d'arbres, assez bien con-
servés qui paraissent avoir une grande analogie, par leurs
fibres et leur écorce, avec le chêne, le châtaignier , le
bouleau, le noisetier; — des noisettes, des défenses de sanglier
et des bois de cerfs, ont été rencontrés à plusieurs reprises
dans la masse tourbeuse.
De l'autre côté de la presqu'île du Colenliii , et surtout
dans les grèves du Monl-St-Michel, qui ont dû être occupées
par une vaste forêt (1), on trouve le même gisement tour-
(1) Les manuscrits n" 24 et 3i de l'abbaye du Mont-Sl-Michel
donnent des détails sur cet envahissement des flots ; le 1" dit en
parlant du Mont, naguère relié à la terre ferme : ^fare quod longe
- 91 —
beux , des troncs d'arbres , souvent considérables , dont
M. Quénault , sous-préfet de Coulances , a bien voulu nous
envoyer une rondelle qui se trouve aujourd'hui au musée
botanique de la ville de Caen, des bois de cerfs assez nom-
breux et d'autres débris des anciens habitants de ces forêts.
]| ne serait donc pas impossible que l'échantillon présenté
par M. l'abbé Marc eût une telle origine. Dans tous les cas ,
recueillons avec soin les débris d'êtres organisés, qui peuvent
dislabat pmilatim assurgens omnem sylve ejus magnitudiuem virtute
sua conqjlanacit et in arène suœ fonnam cuncla i-edegil.
M. L. Rouault, curé de St-Pair-siir-1 a-Mer, dans un ouvrage publié
en 1 l'ik, s'exprime ainsi sur l'existence et la disparition de la forêt :
» Environ l'an ZiOO de la naissance du Sauveur du monde , il y
« avait dans la Basse-Normandie, vers l'occident, sur la mer océane ,
« une vaste forêt qui commençait à la chaîne des rochers de Chausey
« et s'étendait vers le midi, au delà du mont Tombelaine Cette
« forêt, qui portait le nom de désert de Scissy , avait environ 7 lieues
« de long et près de k de large, car elle occupait tout le terrain où
« est maintenant le bras de mer qui sépare la Normandie de la Bre-
B tagne, qui n'étaient alors divisées que par la rivière de Coënon oîi
« la mer avait déjà son flux qu'elle a étendu peu à peu si loin que la
« forêt n'avait plus, dès le VP siècle, qu'une lieue de large.
<i La marée de mars de l'an sepl-cent-neuf fut si violente qu'elle
« renversa presque toute la forêt, ne laissant que quelques arbres sur
a le bord, dont on retrouve encore des ruines dans la grève ; elle a
« même gagné une grande partie des prairies qui touchaient à cette
« forêt du côté de l'orient. »
On voit par ce récit d'un historien du pays que les grandes marées
équinoxiales , qui ont parfois excité des craintes non toujours
réalisées , ont pu , dans certaines circonstances , surtout quand leur
action désastreuse a été secondée par les vents, semer sur nos rivages
la dévastation et la mort.
C'est peut-être aussi à cette marée terrible de l'an 709 qu'il faut
attribuer l'anéantissement de la portion de forêt qui longeait le littoral
du Calvados et qui est devenue l'origine des dépôts tourbeux que l'on
observe surtout de Luc à Arromanches.
— 92 —
nous servir à reconstituer la faune ou la flore du Globe, à
diverses époques, sans trop nous préoccuper des hypothèses
qui peuvent en expliquer la présence, là où on les rencontre ;
mais notons avec soin toutes les circonstances qui peuvent
nous éclairer sur leur gisement, comme l'a fait notre con-
frère dans sa note intéressante , et remercions à la fois
M. l'abbé Marc et le douanier Rivière, qui a si bien suivi
ses instructions. Leurs efforts réunis auront permis de sauver
de l'oubli deux débris remarquables d'anciens habitants
du Globe.
M. le docteur Léon Liégard donne connaissance à la
Société d'un fait qui intéresse à la fois l'entomologie et la
pathologie dermatologique. Il s'exprime ainsi :
c( Dans le milieu de l'été dernier, de grands navires longs-
couriers vinrent des régions tropicales au port de Gaen.
Presque aussitôt un grand nombre de personnes, surtout des
quartiers St-Jean et St-Gilles , présentèrent des éruptions
papilleuses, constituées par des élevures d'un rose intense,
de 8 à 10 millimètres de diamètre , souvent accompagnées
d'une tuméfaction comme érysipélateuse de la peau voisine
et donnant lieu à un prurit très-cuisant. En même temps
parurent dans les appartements de ces quartiers des cousins
(Calex pungicus), un peu plus grands que les insectes indi-
gènes analogues ; ils étaient aussi d'une couleur grise géné-
ralement plus foncée. La coïncidence de ces deux faits dé-
montra bien vite que l'épidémie des papilles était le résultat
des piqûres des moustiques nouvellement apparus ; il fut
impossible de ne pas voir là un cas singulier d'importation
des moustiques des régions tropicales dans notre ville. La
suite de l'observation de ces insectes m'a semblé mettre
cette opinion hors de doute. La température exceptionnelle
de l'année 1868 aurait pu donner à penser que les cousins
indigènes avaient puisé dans ces chaleurs persistantes une
b
— 93 ~
virulence inusitée, mais 'alors ce phénomène eût été général
et non pas circonscrit à quelques parties de notre ville voisines
du port ; puis cette virulence eût cessé quand la saison aurait
été plus avancée et que la température aurait repris le degré
moyen de notre climat. Cette action plus énergique du
liquide déposé par la bouche du cousin piquant n'a jamais
été observée par moi dans d'autres années très-chaudes ,
l'année 1857 entre autres. Or, il est arrivé que les personnes
infectées pendant l'été dernier et qui sont allées passer
quelque temps à la campagne ont vu disparaître leurs
élevures et qu'elles ont été tranquilles de ce côté pendant
toute la durée de leur absence de la ville. De retour à Caen,
en novembre et en décembre, et même jusqu'à ces jours
derniers, elles ont été accueillies de nouveau par ces ennuyeux
insectes qui, jusqu'au milieu de l'hiver actuel, très-doux , il
est vrai, quant à présent, ont conservé leur activité nuisible
et leurs fâcheuses propriétés des beaux jours de l'été. »
IM. le docteur Ogier Ward ajoute, aux observations pré-
sentées par M. le docteur Liégard, que les mêmes faits se
sont produits en Angleterre.
IM. Raulin ayant été conduit par les travaux auxquels il se
livre depuis plusieurs années , à se demander si certains
organismes parasites devaient être considérés comme étant
la cause des épidémies que l'on a observées sur plusieurs
végétaux et animaux, présente les considérations générales
suivantes :
« Je n'ai pas la prétention d'exposer la théorie de ces
u grands phénomènes si désastreux par leurs effets, si mysté-
« rieuxdans leurs causes, si capricieux dans leurs caractères;
« je désire seulement, en ra'appuyant sur les lois chimiques
« du développement des êtres vivants, préciser un peu les
(' données de ce grand problème qui n'est qu'une manifes-
« tation de la vie. C'est un point acquis à la science que
— % —
(c plusieurs des maladies épidémiques des plantes ou des
«( animaux sont accompagnées d'organismes parasisles, yégé-
a taux ou animaux, qui envahissent le sujet malade : Voïdium
« de la vigne, le boirytis de la pomme de terre, les corpus-
« cuies des vers à soie, les infusions du sang de rate en sont
« des preuves.
« Ces épidémies apparaissent tout-à-coup sur quelques
« points et, de là, envahissent rapidement, en 2 ou 3 années,
« des régions considérables, sans que leur apparition soit pré
« cédée d'une cause qui leur soit comparable en grandeur.
« D'ailleurs, la maladie est-elle la cause du développement
« du parasite, ou en est-elle le résultat ?
a Faut-il attribuer ces catastrophes à des changements de
« climat, à des miasmes, — à des modifications du sol , — à
« 1 mfluence des engrais ?
« Parmi tant de remèdes empiriques , en est-il un seul
(( efficace ?
« De toutes ces questions, pas une seule n'est résolue.
« Un être vivant (c'est du moins l'idée que je me suis
« faite, d'après l'ensemble des travaux physiologiques et un
'( peu d'après mes propres expériences), un être vivant peut
(( être considéré comme un composé chimique complexe ,
« qui se forme dans un milieu déterminé pour uu seul
» être, variable d'un être à un autre par la nature , les
« proportions, l'arrangement des éléments. A ce point de
« Vue, il ressemble aux composés de la chimie minérale
(( dont la formation est assujettie à une équation chimique
« rigoureuse.
a 11 lui faut en outre une certaine température et un
« germe spécial.
« Ces conditions réunies , l'organisme auquel appartient
« le germe se développe sûrement avec une activité con-
a sidérabk'.
— 95 —
» L'écarte-t-on plus 011 moins de ces conditions, et in-
« troduit-on dans le milieu des germes d'espèces différentes,
« il y aura une sorte de lutte entre les forces vitales de tous
« ces organismes, et celui qui remportera sur les autres
(( sera celui dont le milieu type se rapprocliera le plus du
« milieu actuel. Un exemple éclairera ce qui précède :
u lors(iue je n'avais pas encore réussi à déterminer le milieu
a type de V ÀspergiUus nigrans, j'avais mille peines à éloi-
a gner de mes liquides les espèces parasites , même avec
« des ensemencements convenables; aujourd'hui que j'ai
« fixé le milieu type de ce végétal , il croît parfaitement
« pur, et avec une abondance prodigieuse , sans aucune
" précaution. Mais vient-on à modifier légèrement quelque
« circonstance, comme la température, la nature des spores,
(' les proportions des substances, les vases sont envahis par
M des productions étrangères.
« Considérons maintenant un animal ou un végétal de
(( grande taille placé dans un milieu qui doit servir à son
« développement ; la substance de cet être pourra à son
u tour servir de milieu nutritif aux êtres parasites inférieurs
(( {Oïdium, Botrytis, etc.), dont les germes sont disséminés
(( un peu partout.
« 1° Si l'être vivant dont il s'agit est entouré du milieu
« type qui lui est le mieux approprié, on peut affirmer que
M les productions parasites n'apparaîtront pas ; il n'y aura
« pas d'épidémie.
<■ 2° Si, par une cause quelconque , ce milieu vient à
a changer, on ne saurait dire lequel de ces êtres vivants se
« propagera au détriment des autres ; mais il suffira souvent
(( d'une circonstance accidentelle pour rompre l'équilibre au
(( profit d'un parasite, et bientôt l'abondance de ses germes
(( propagera le mal ; l'épidémie se sera développée.
(. Or, l'emploi empirique des engrais, l'exportation des
b
- 96 —
V récolles, changent conlinuellement et lentement la nature
« du sol. Ces changements progressifs , malgré leur haute
« importance , pourront, pendant bien des années, être in-
(( suffisants pour rompre l'équilibre dont j'ai parlé ; mais
« une cause accidentelle, par exemple un climat exceptionnel,
« suffira souvent pour faire apparaître un parasite sur quel-
« ques points, et ses germes envahissant bientôt l'atmosphère
(( en quantités plus grandes qu'auparavant propageront
« rapidement la maladie.
« En résumé , l'épidémie est comme la résultante d'un
a grand nombre d'éléments dont chacun apporte sa part
« d'influence ; elle n'est que la conséquence des lois du
a développement des êtres vivants. Ce n'est donc que
« par l'étude approfondie des lois du développement chimique
(( de chaque espèce organisée, qu'on pouna un jour éclairer
« les mystères qui enveloppent encore tout cet ordre de
« phénomènes. »
M. le docteur Fayel , au nom de la Commission d'im-
pression, fait connaître les motifs qui ont porté cette Com-
mission à s'occuper d'un projet de règlement intérieur à
annexer aux Statuts de la Société. Lecture est donnée ensuite
des divers articles de ce projet de règlement.
Quelques membres font observer qu'à diverses époques on
a dû s'occuper d'élaborer un règlement intérieur et que ce
règlement doit se trouver dans les volumes ou les procès-
verbaux de la Société ; d'autres soutiennent que jamais ce
règlement n'a été fait. Toutefois, afin que tous les membres
de la Société puissent avoir une connaissance exacte des
délibérations prises précédemment par la Compagnie à cet
égard et des articles réglementaires qui existent dans les
volumes de la Société, il est décidé que le projet de règle-
ment intérieur de la Commission d'impression ainsi que les
pièces dont il vient d'être question seront déposés pendant
- 97 —
une semaine au Pavillon , où chacun des membres de la
Compagnie pourra en prendre connaissance avant la séance
de février.
La discussion des articles du règlement intérieur aura
lieu dans cette séance.
Le traitement de l'appariteur des Sociétés savantes est
élevé de 60 fr. à 100 fr. pour la quote part de la Société
Linnéenne.
La Compagnie décide qu'une indemnité de 10 fr. sera
accordée à M"" veuve Mallet pour l'année 1869.
Le trésorier expose la situation des finances de la Société,
en récapitulant les comptes de l'année 1867 et de l'année
1868, et les réunissant. Il s'est appuyé, d'une part, sur les
papiers qui lui ont été remis par la famille Le Clerc et , de
l'autre , sur sa propre gestion depuis son entrée en fonctions
(juin 1868). — Du relevé de ces comptes, il résulte que les
dépenses se sont élevées à 5,186 fr. 87 c. et que les recettes
ont été de 10,016 fr. 84; il y a donc présentement en caisse
une somme de 6,831 fr, 97.
M. le Président charge MM. Fayel et Bin-Dupart de vé-
rifier, après la séance, les comptes du Trésorier. Cette Corn-'
mission constate leur exactitude et les approuve.
A 10 heures la séance est levée.
SÉANCE DU 1- FÉVRIER 1869.
Présidence de il. RAULirV.
A 7 heures 1/2 la séance est ouverte ; le procès-verbal de
la séance précédente est hi et adopté.
Relativement à un passage de ce procès-verbal , une dis-
cussion s'engage entre plusieurs membres sur les causes qui
ont pu amener en mer , à une distance assez considérable de
la côte , le bois de cerf montré par M. l'abbé Marc , lors de
la dernière réunion. Des courants diluviens ayant fait sentir
leur action de transport au-delà des golfes dans lesquels ils
débouchaient paraissent, à M. l'abbé Marc, avoir produit le
fait en question. M. Morière pense qu'il suffirait , pour
l'expliquer , d'admettre un envahissement par la mer , lors
d'une marée équinoxiale désastreuse , des forêts qui consti-
tuaient l'ancien Liuus saxonicum^ et dont les débris, visibles
lors des grandes marées, constituent aujourd'hui une couche ,
de tourbe dans laquelle on a trouvé assez souvent des bois de
cerf; — des courants auront entraîné les débris des animaux
qui peuplaient ces forêts avec une vitesse et à une dislance
plus ou moins grande. Les oscillations lentes du sol , phé-
nomène si bien exposé par M. Hébert , ont dû nécessaire-
ment, comme le fait remarquer M. Deslongchamps , en
déterminant le retrait de la mer sur certains points et son
envahissement sur d'autres , submerger les animaux qui
étaient placés sur ces derniers et les transporter , suivant la
force des courants, à une distance plus ou moins considérable
du lieu où ils étaient d'abord.
— 99 —
D'après le savant professeur de géologie de la Sorbonne ,
les mouvements oscillatoires du sol ont eu pour effet , à di-
verses reprises , de permettre à la mer de ronger les conti-
nents , de creuser des vallées , des fleuves , des bras de
mer, etc. D'immenses plaines marécageuses , où paissaient
de nombreux troupeaux de rhinocéros , d'éléphants , d'hip-
popotames , etc., ont été découpées et assainies par l'écoule-
ment des eaux. Ces nappes d'eau indéfinies ont été la cause
de la formation de grandes et profondes vallées avec leur
cortège de vallons secondaires , et la Providence a exécuté
ainsi un immense drainage pour approprier la surface du sol
au développement de la civilisation humaine.
Il est donné lecture d'une lettre par laquelle M. le Mi-
nistre de l'Instruction publique prévient la Société Linnéenne
que la distribution des récompenses accordées aux Sociétés
savantes des départements , à la suite du concours de 1868 ,
aura lieu à la Sorbonne le samedi 3 avril 1869, et que
cette distribution sera précédée de quatre jours de lectures
publiques.
M. le Ministre invite le Président de la Société à lui faire
connaître, avant le 10 mars, la liste des membres qu'elle
aura délégués à la Sorbonne , soit pour la représenter , soit
pour y faire des lectures de notices ou mémoires. Comme
les années précédentes , des billets de chemin de fer à prix
réduits seront adressés par Son Excellence aux personnes
qui prendront part à ces réunions.
M. Deslongchamps met sous les yeux de ses collègues une
portion de tête de poisson fossile ( Lepidotus Elvensis )
trouvée dans le lias supérieur , et dans laquelle on observe ,
ce qui est assez rare , des arcs branchiaux et de petites dents
pharyngiennes parfaitement conservés.
Une mâchoire inférieure de Sieneosaurus , trouvée à St-
Pierre-sur-Dive , dans la grande ooUthe, a été adressée à
— 100 —
>1. Morière par M, le docteur Pépin , à qui elle appartient.
!\I. Morière n'a pas encore eu le temps de préparer complète-
•neDî cette pièce importante , mais il a cru devoir la sou-
mettre , telle qu'elle est , à l'appréciation de l'Assemblée.
Cette mâchoire de Steneosaurus n'est pas complète en
arrière; la partie antérieure, qui est parfaitement conservée,
offre une longueur de 70 centimètres , et offre , comme
dans beaucoup de Téléosauriens, un renflement à son ex-
trémité. Déjà une vertèbre de Steneosaurus avait été ren-
contrée dans la même localité, et ;M. Deslongchamps ,
qui M. Worière avait communiqué cette vertèbre , avait
supposé qu'elle pouvait se rapporter au St. Boutilieri , es-
pèce qui avait été trouvée déjà dans la grande oolithe du
Calvados. La mâchoire découverte à St-Pierre-sur-Dive , et
qui appartient probablement au même individu que la ver-
tèbre , paraît devoir constituer une espèce nouvelle diffé-
rente du Bouu'lieri , à laquelle il serait à désirer de voir
attacher le nom du docteur Pépin , licencié ès-sciences na-
turelles de la Faculté de Caen , qui a provoqué la découverte
de ce précieux débris.
Depuis plusieurs années, en effet, M. le docteur Pépin
avait recommandé à un ouvrier carrier , le sieur Lemaitre,
de recueillir tout ce qu'il trouverait de coquilles ou de frag-
ments d'os dans les carrières de St-Pierre. Cet homme en
était venu au point de ne donner , en quelque sorte , pas un
seul coup de pioche dans la couche la plus riche en coquilles
sans remarquer ce qu'il enlevait. Un jour il aperçoit de pe-
tites pointes noires brillantes à travers cette couche calcaréo-
argileuse ; il examine avec plus d'attention , reconnaît une
mâchoire armée de dents , et l'apporte avec joie à son mé-
decin pour le remercier des soins qu'il avait généreusement
donnés à sa famille. Il avait recueilli avec la plus grande
précaution tout ce qu'il avait pu trouver , mais il s'était
- 101 —
trouvé arrêté dans son exj3loration par un filon , et malheu-
reusement aucune recherche ultérieure n'a pu faire découvrir
les autres parties de la tête. Les diverses parties du squelette
ont été dispersées, et plusieurs coquilles adhérentes îux
fragments que l'on a rencontrés prouvent que ces fragments
ont séjourné longtemps sur le littoral de la mer.
Déjà antérieurement, MM. Pépin et Morière avaient trouvé,
dans la même carrière , plusieurs fragments de dents et sur-
tout deux très-belles dents palatines.
M. Morière présente à la Société , de la part de M. le D'
W. Nylander , le travail suivant :
REGOGNITIO MONOGRAPHIGA
SCRIPSIT
WILLIAM NYLANDER.
Ramalinei tribu tute separandi videntur ab Atectoriis et
Everniis ob differentias analyticas ( praesertim thabmii )
conspicuas. Multo minus liquet, an Aiectoriœ et Everniœ
unica tribu comprehendi debeant aut anne satius Evemiei
tantum subtribum constituant Parmelieorum , quibuscum
notis plurimis conveniunt.
In génère Ramalina nuper indicavi (in Flora 1869,
p. \.hh) , reactionis chemicae obvenire characterem hydrate
kalico raanifestatum apud nonnullas species : scilicet rae-
dullam eo adminiculo tum crocee vel lateritio-rubricose vel
sanguinee tingi (praecedente flavescentia ) , apud ahas vero
species nullam talera colons mutationem observari. Reac-
tionem ejusmodi dico eam , quae applicato adminiculo
- 102 -
chcmico inox vol fore mox prodit , nec rcspicio colora-
tionem obscuram inlerduiii desiccalioiie leiile accedente
ortam vel secundaiiam et tardani.
Sunt Ramalinae reactione meduUari ope liydralis kalici e
flavo rubricoso dignotae (K Zf.) : 1) R. scopulorum (Dicks.),
separanda a jR. cuspidata (Ach.), 2) R. rigida (Pers. ),
3) R. anceps Nyl., h) R. arabum Ach., 5) R. dasxjpoga
Tuck. , 6) R. subpoUinaria Nyl. , 7) R. denticulata
(Eschw.) et 8) R. vulcajiia (Mut.). Omnibus céleris Kama-
linis cognitis , numéro hodie baud parum auctis, haecce
reactio deest.
Altentius sic denuo examini subjectis Ramaiinis , eas
longe plures continere perspexi species quam antea admis-
sum fuit et quam antea credideram, nam non solum re-
actiones chemicoe signum novum distinctionis contulerunt
differentiis externis , inler quas nirais neglectae inveniuntur
differentiœ receptacuH apotheciorum , sed etiam sporae et
spermatia , mensuris formaque , satis fida prsebere visa sunt
signa , quibus lypos specierum invicem nunc discernere
debui, ubi olim nimis jungendo iiitentus l'ucram.
Quo examine novo innixus, modo sequente nunc Rama-
lineos expouere defmireque officii babeo. Atque forsan nul-
libi in Lichenograpbia recoguitio ulla monographica magis
desideranda erat; pertinet enim genus Ramalina ad Lichenes
difficillimos, comparandos difficultatum respeclu cum Riibïs
et Hieraciis inler plantas Phanerogamas. Spero fore , ul
opusculum meum progrcssui hujus partis scienlia? inserviat
et ut studium Lichenum , quos hic characteribus plenioribus
acutioribusque tractavi , facilius reddal.
Pro magna parle sequor Srjnopsin Lichenum et Pro-
dromum Lichenographice Scandinavie. Specimina praîcipua
examinata conservantur in Iierbariis Musei Parisiensis, cla-
rissimi Lenormand et in mec proprio.
- i(ih -
Tribus RAMALINEI.
Si solum genus Ra ualina hue ducllur, defiiiitio dari po-
test : Liclienes ihallo lacinioso aiit filamentoso fruticuloso ;
apotheciis scutellaribus, paraphysibus discretis , sporis sat
parvis uni-seplatis ; spennogoniis spermatia breviter cylin-
drica recta proferenlibus et filamentis peculiaribus ramosis
in cavitate sperraogoniali intertextis.
Sed hue etiam pertiuere possit genus Ramalea ( de qua
videatur infra ) , et thallo subdepresso-laciniato vel adscen-
dente , apotheciis biatorinis et spennogoniis typi alius disce-
dens forsanque potius intcr Bœomyceos locum naturalem
habeiis aut propriam tribuni leferens prope Cladonieos.
Dufoureœ genus, ob apothecia ignota loci nonnihil in-
certi , sit tribui Evermeorum subjungendum aeque ac
Daciyltna.
RAllALiniA Âch.
Thallus osseo-albidus , stramineo-flavidus vel pallidus"/
teres aut compressus , uitidiusculus aut subopacus, mollis
aut saepius phis minusve rigescens, erectus aut penduhis ,
caespitose crescens , varie divisus , undique similis (nec altcro
latere discolor vel diversus). Stratum corticale varie com-
positum , jam cellulis indistinctis corneuni et subamorphum ,
jam (et in plerisque speciebus) ex elementis anatomicis fila-
mentosis axi tubulosis sensu longitudinali thalli conglutinatis
(tum rémanente saepe parte externa tenui amorpha ) ; quae
lextura solutione hydratis kalici afTusa manifestior evadil ;
stratum illnd igitur aui fragile aui plus minusve solidum.
loa —
Gonidia sphaeroidea discrela inediocria (diametri 0,007-0,018
millimetri). Medulla alba arachnoidea , ihallum totum iulus
occupans , aut (in paucioribus) versus parietem internum
corticalem retracta et thallus tune , ob meduUain cavam ,
intus plus minusve inanis.
Apothecia scutelliformia sparsa aut marginalia aut terini-
nalia , opaca , testaceo-pallida , saepe glaucesceiitia vel glauco-
pruinosa ; sporae oclonae incolores ellipsoideae vel oblongae
(plerisque speciebus leviter curvatae) aut fusiformes , uni-
septatae ; paraphyses médiocres vel saepius tenues , apice
crassiores aut clavatse ; gelatina hymenialis iodo cœrulescens
( deinde violaceo-tincta , cœrulescentia in apice thecarura
magis persistente ).
Spermogonia extus prominentia parum notabili indicata ,
speciebus paucioribus diclinctius prominula , sparsa , aut
conceolaculis nigris aut incoloribus ; sterigmata subsim-
plicia aut pauci-articulata , articulis longiusculis attenuatis ,
et accedunt sterigmatum socia eltmenta fdamenlosa elongata
anastomosanliaque in cavitate spermogoniali intricata ; sper-
matia recta cylindrica vel oblongo-cylindracea , utroque apice
obtuso quasi solidioris substantiae , medio dilutiora.
Est hoc genus inter Lichenes fruticulosos analogum quo-
dammodo Sticteis inter Lichenes foliaceos ( Phyllodeos ) ,
prœsertim respectu habito paraphysum et sporarum ; sed
evidenter inferiorem evolutionis gradum exprimit in série
typorura. Spermatia omnino peculiaria.
Ramalinœ sunt aut corticolae vel lignicolae aut saxicolae
( una alterave terrestris ) et distributae in omnibus fere par-
tibus telluris, at praecipue in regionibus maritimis calidioribus
(sic in insulis Canariis saltem 12 species occurrunt) ; nu-
merus sensira minor versus regiones frigidas observatur et
nulla denique in insulis Spitsbergensibus adesl.
(
b
— 105 —
A.— SPERMOGONIA CONCEPTACCLIS TOTIS mGRlS. — SpCCieS 1-7.
a. — Stratum corticale tenuissimum fragile, hinc inde cribrosum; me-
diilla parca, igitur thallus (mollis cylindricus) intus subinanis. —
Species 1.
1. R. inanis Mont. Voy. Bon. p. 15.'i, t. 146(3),
f. 1 , Chil. p. 77, Syll. p. 319, Nyl. Syn. I, p. 288, t, 8,
fjg. 2k (sporae et spermatia).
ïhallus pallide ochroleucus vel stramineo-pallidus, sub-
iiilidiusculus, mollis, fragilis, subteres, turgidus, varie ramoso-
divisus, superficie rugoso-innequalis, apicibus summlsconicis ;
apotliecia albocaesio-vel glaucocœsio-pruinosa, lateralia vel
snbtermiiialia, plana, mediocria (latit. 2-k millim.), recepla-
culo pallido vel pallido-rufescente, rugoso, sspebasi subpodi-
cellato et margine subcrenato vel rugoso; sporae fusiformes
vel bacillari-fusiformesvel oblongo-l'usiformes, rectae, tenuiter
1-septatae, longit. 0,016-26 millim., crassil. 0,003 millim.,
paraphyses tenerae fere médiocres vel parum distinctae.
Ad corticem arborum et praesertim ad ramos , in Chili .
Peruvia et Bolivia (lecta a Gaudichaud et variis coUecloribus).
ilabilu Dufoureœ, saepecaespitibussatlalisaggrega ta. Species
disUnclissima, analoga iîama/mce pusilla inter species euro-
paeas , sed nolis allatis longe diversa. Thallus vulgo altitudinis
2-Zi centimelrorum , crassitiei 2-k niilliiuetrorum, foraminulosus
vel foramiiiibus parvis rotundalis hinc inde cribrosus ; slralum
corticale membranaceuin tenuissimum (in sicco statu crassilie
0,0*2-0,03 millim.) corneum, cavitatibus cellularibus rotundalis
vel oblongis inspersum ; stratum medullare e filamentis con-
slilulum parcis in trabeculas saepe abeunlibus intricatas, jaiu
crassiores (magis compositas), jam divisas simpliciores vel
— 106 —
arachnoideo-cUssoIulas. Lauiina apolhecii in sicco slalu crassiliei
paene 0,1 millimetri excedens ; sporae iolerduni levissime cur-
vulae inlermixlcP ; paraphyses vulgo non bene distincts. Sper-
mogonia nigra niajuscula parum vel vix prominula (interdum
latitudinis usque 0,3 millim.) ; filamenla «permogonialia cras-
siliei circiter 0,0025 raillim. ; spermalia teneila cylindrica ,
longit. circiter 0,005 millim., crassitiem iiaud 0,001 millim.
adtingentia ; conceptaculum spermogonii (liuic et sequenlibus
speciebiis 2-7 ) hydrate kalico violacée tingilur.
b. — Rigescentes vel subrigescentes, thallo intus medulla stuppea re
pleto ; stratuni corticale mediocris crassitiei , absque lextura ulla
elementari lougitudiuali rdamentosa — Species 2-6.
2. R. cernchis (Ach.) DN. Framm. p. ^5, Nyl. Syn.
I, p. 289, t. 8, f. 25 (spermalia); Parmelia ceruchis Acii.
Meth. p, 260 ; Barrera ceruchis Ach. L. V. p. 50U , Syn.
p. 225 ; Usnea ceruchis iMnt. in Ann. se. naiur. 2 , II , p.
368; Ramalina rocceUcBformis lAlnt. Bon. p. 159; Desma-
zieria homalea Mnl. ChiL. p. 70, SyLi. p. 318.
Thallus ochroleuco-pallidus vel teslaceo-pallidus , 1ère-
liusculus, lacunose impressus (sallem basi), sursum laevis ,
caespitose ramosus , ramis iiliimis altenualis , apicibus acn-
tiiisculis; apolhecia albocirsio-pruinosa vel glauca, laleralia,
mediocria, plana , receplaculo laevi subpodicellalo et margine
integro aut inaequaliler subcrenato ; sporae oblongae reclap
vel obsolète curvul.-E , longit. 0,011-18 millim., crassit.
0,0035-0,00/t5 millim.
Supra saxa el ad ramulos arborum (et Cactorum) in Pe-
ruvia , ad Callao, et in Chili, ad Valparaiso, Coquimbo, etc.,
a plurimis collectoribus lecta.
Notis dalis facile dislincta. Thallus allil. 2-6 rcntimelrornm .
crassil. basi 1-3 millimetrorum ; varians leniiior crebrius ra-
— 107 —
mosus densiusque caespilosus ; vaiiuns quoque obscurior el hinc
inde nigro-maculalus alque subcoinpressus. Siratum corticale
ciassitiei 0,05-0,06 millim. Apothecia latit. 2-5 millim., lamina
eorum crassit. 0,15 millim. ; paraphyses médiocres tenerse sat
dislinclae; gelatina hymenialis iodo cœrulescens, deiti mox vinose
fulvescens (prœsertim Ihecae sic linctae). Spermogonia puncla
nigra exlus sislentia, conceptaculis immersis lalil. circiler 0,25
millim. ; spermalia cylindrica , longit. 0,00Zi-6 millim,, crassit.
0,001 millim. ; filamenla spermogonialia crassit. fere 0,005
millim. — Usnea tumidula Tayl. in Joiirn. of Bot. 18Zi7 ,
p. 191, est forma fréquenter obvia gracilior hujus speciei (thallo
ciassitiei circiter 0,5 millim. ). Sub receptaculo vel inferius
vulgo ramulus appendicularis (lerminalis) emittitur, quod in
type etiam observatur.
3. R. coinbeoides Nyl.
Thallus osseo-pallidus vel stramineo-albidus, leres, rigens,
laevis (altit. 1-2 centim. , crassit. 0,8-1,6 millim.), caespitose
congestus, e stipitibus podetiiformibus simplicibus constans ;
apothecia pallido-glauca vel albocaesio-pruinosa, lerminalia,
plana (latit. I-U millim.}, fastigiata, receptaculo laevi; sporas
oblongae leviter curvulae vel subrectae , longit. 0,011-15
millim., crassit. 0,004-5 millim.
In California , ad saxa regionis San Francisco ( Bolander ).
Facie fere Gombeœ muUuscœ ( Ach. ) Capensis; inde nomen.
Notis definitionis datae facile dignota species , nec cum uUa alla
coramiscenda. Inlerdum 2 vel 3 apothecia in apioe unius ejus-
demque podetii proi'eruntur ; ramulus appendicularis deesl ;
maigo receptacularis demum exclusus.
h. R. homale» Ach. L U. p. 598 , Syn. p. 29h .
Nyl, Syn. 1 , p. 289 ( pr. p., pro ait. p. est sequens).
Thallus osseo-stramineus vel ochroleucus, rigens, com-
— 108 —
pressus, anceps, laevigalus, laciniose ramosus, dense caespitose
congestus, corlice intertlum hinc inde iransversim subrimoso,
laciniis apice attenualis ; apothecia carneo-lutescenlia vel
testaceo-pallida , niarginalia , majuscula (latit. circiter 6-12
millim. ) , demum ( vetiisla ) quasi lobata , receptaculo sub-
podiceliato subtus laevi , inargine integio vel transversim
passim ruplo ; sporae oblongae rectae vel raro obsolète cur-
vulas, longit. 0,011-U millim., crassit. 0,0035-0,0045
millim.
Ad saxa prope San Francisco in California ( Bolander et
alii legerunt).
Species insignis, thallo altit. circiler 8-14 centim., laciniis
latil. Zi-10 millim., crassit. circiter 0,7 millim. versus basin
(vel basi etiam crassioribus), margine lenuioribus. Stratum
corticale in sicco statu crassit. circiter 0,10-0,15 millim. ; di-
midia fere ejus pars (extera) ex elementis tubulosis obliteralis
sensu verticali ( respectu plani laciniarum ) stipalis et conglu-
linatis (dispositione sua in raemoriam revocanlibus structuram
corticis Roccellarum) , altéra parle (interna) ex elementis tu-
bulosis similiter obliteralis vel obsoletis irregularilerque sensu
longitudinali intricalis. Lamina apothecii in sicoo statu crassitiei
fere 0,15 millim. Spermalia oblonga , longit. 0,0045 millim.,
crassit. fere 0,0015 millim., parle média quasi dilutiore; con-
ceplaculum spermogoniorum nigrum, crassit. parietis fere 0,02
millim. — Variât haec r>amalina cortice distincte transversim
rimoso et hinc inde obsolète lacunoso-insequali , var. clisrupta,
accedens ad sequentem , a qua differt praecipue receptaculo
leBvi.
5. R. testudinaria Nyl.
Thaï lus ochroleuco-pallidus vel straminec/-/iifescens, ri-
gens, compressus, anceps, lacunose plano-impressiusculus vel
rarius sublaevigatus, cortice transversim aut demum areolatim
— 109 —
rimoso , paruni ramosus, apicibus attenuatis ; apothecia
carneo-teslacea ( interduni leviter albocaesio-pruinosa ) inar-
ginalia vel subterminalia , mediocria vel majiiscula (ladt.
3-12 millim. ) , receplaculo lacunoso-rugoso subpodicellato
et margine plicalo-undulato rugoso tumescente ; sporae
oblongae reclae vel leviter curvulae, longit. 0,010-15 millim.,
crassil. 0,003-/i millim.
Supra rupes et ad arbores in California ( a variis coUecto-
ribus lecia ).
Forsan modo varietas prioris , thallo et receplaculo lacuuoso-
inaequalibus. Laciniae allit. 2-5 ceiilim., latit. circiter3-6 millim.,
crassil. 0,5-0,9 millim. ; slratum corlicale conieum , in sicco
slalu crassiliei circiter 0,1 millim. vel nonnihil crassius. Sper-
matia oblongo-cylindrica , longil, fere 0,005 millim., crassil.
0,001 millim., ulroque apice quasi solidiore (magis nilidulo ,
magis lucem réfringente), parte média ( lalitudine circiter
0,001 millim., si in sensu longitudinis spermalii melilur) dilu-
tiore, quod eliam in aliis plurimis speciebus (praesertim distincte
in slirpe Ikunalince scopulorum ) visibile est et quod in Syn,
t. 8 , fig. 31 , delineavi.
6. B. flaccescens Nyl.
T h a 11 u s ochroleuco-pallidus vel stramineo-testaceus ,
molliusculus, compressus, lineari-laciniatus , iacunose plano-
irapressiusculus vel subreticulato-lacunosulus , laciniis ( latit.
1-2 millim. ) laciniato-divisis ; apothecia pallida ( caesio-
pruinosa) minora (latit. 1-2 millim.), receplaculo subtus
sublacunoso-inaequali ; sporae oblongae reclae vel leviter
curvulae, longit. 0,012-16 millim., crassil. 0,0035-0,00/i5
millim.
Ad ramulos in Chili prope Coquimbo et in Peruvia , San
Lorenzo ( legit Gaudichaud ) , ex Mus. Paris.
Accedit ad R. ceruchin minorera, sed dislat thallo tenuiore
— lîO —
el compresso flaccido poUiisque l'aciem exliibet R. evernioldîs
alienuaiae, ab ea auleni oiunino divergit spermogoniis alris. Vix
sistere possit varielalem flaccescentem prions.
c. — Thallus fruticulosus rigescens , strato corticali mediocris crassitiei
et ex eleinenlis filamentosis longitudinaliter dispositis congluliiia-
tisque formato. — Species 7.
7. R. melanothrlx Laur. mscr. , Nyl. Syn. I, p. 29U,
t. 8, f. 26 (spermatia).
Thallus pallidus vel stramineo-testaceus, minor (altit. 2-3
centiraetr. ), grarilescens, fruticulosus, anguloso-teretiusculus
vel anguloso-coslalus ( hinc inde anguloso-coinpressus) , ra-
mosus , ramulis lenuioribus setiformibus denigratis longius-
culis munitus ; apothecia pallida vel albida , pruinoso-
upaca , subterminalia vel terminalia , mediocria, receptaculo
iaevi inaequali raargiiieque integro .'•aipe undulato ; sporae
obiongae reclœ vel leviler curvulae, longil. 0,011-16 millim.,
crassit. 0,003-^ millim.
In Promontorio Bonae Spei ( Drège). E nulle àlio loco co-
gnila.
Maxime notabilis ramulis suis apice longe atlenuatis eî deni-
gratis ( basi pallidis). Thallus angulose costalo-slrialus, basi
crassitiei circiler 1 millim. vel tenuior; interdum passim fere
contortus. Apolhecia lalit. 2-3 millim,, receptaculo plerumque
ramo (selis nigris pluribus munito) appendiculato. Spermogonia
versus apices ramorum sita, conceptaculis lotis nigris latit.
circiter 0,25 millim. ; spermatia cylindrica, longiludinis circiter
0,00/i5 millim., crassitiem non 0,001 millim. adlingentia ,
utroque apice quasi solidiora et pai le média dilutiora. Concep-
laculum spermogoniale nigram hidrate kalico violacée tinclum ,
sicul in prioribus.
— m —
R. — SPKRMOGONIA DIMIDUTO-NIGRA. — Species 8.
8, R. carpathica Krb. ex hb. Arn.
Thallus dilutc virescenti-osseiis vel stramini-o-giaucescens
(basi dilulior) et sursiiin nigricaus , .subcoinpressiis aiit tere-
tiusculo-comprcssus (lalil. 2-5 millim. , altit. circiter 3 cen-
tim.), Icevis, nitidiusculus, rigens, cavus, caespitoso-congestus,
pariim ramosus ; apothecia subconcoloria vel albido-
glaucescentia subopaca (latit. 2-5 millim.), terminalia vel
subterminalia , ploniu.sciila , leceptaculo nigricaiite lœvi basi
subcoQipiessa margineque distincto nigro; spoi\T ellipsoideo-
oblongae vel oblongae , rectœ , longit. 0,010-18 millim.,
crassit. 0,00/4-7 millim.
Supra rupes gneissaceas sylvestres prope Teplicska-Lipiau
in Hungaria (legit Lojka , anno 1868).
Species est maxime distincta inler europaeas , affinilate gau-
dens summa cum R. inflata antarctica in stirpe Ramalinœ
pusUlcB ; discedit spermogoniis exlus nigris et protuberantibus,
ciir hic seorsira disponenda erat. Thallus obsolète longitudi-
naliler nervoso-insequalis aut simul tenuiter substriatulus ,
apicibus sterilibus (nigricantibus) cornutis , hinc inde fora-
rainibiis mediocribus oblongis perlusus ; stratum corticale in
sicco statu crassitiei fere 0,15 millimetri , e fdamentis longilu-
dinalibus conglulinatum , parte extera (epithallina) tenui snb-
intricato-amorpha. Sub apolheciis terminalibus solitariis obser-
vatur ramulus conicus brevis geniculatim exserlus. Vaiiant
sporae obsolète levissime curvulae. Paraphyses sat graciles.
Spermogonia proniinula, extus (ex epilhallo obducente deni-
gralo) nigra, conceptaculo tenui (non bene distincto) incolore;
simpliciora latit. circiter 0,2 millim., at sœpe majora composita ;
spermalia cylindrica , longit. 0,003-i millim., crassit. 0,001
millim. Color niger oritur e cavitatibus tubulosis nigrescenlibus
intertextis, crassit. circiter 0,OOZi.
112 —
G. — SPERJIOGOiNIA CONCEPTACULIS PALLIDIS VEL mcOLORlBUS. —
Species 8-65.
I, —Stirps Ramalinae gracilis. Thallus attenuatus fruticulosus subteres
vel subaiiguloso-leres , vel attenuato-compressus : stiatum corticale
ex elemeniis fitameniosis compositum. — Species 8-19.
f . — Species, quarum meduUa hydrate kalico flavescit et dein
rubescit. — Species 8-11.
9. R. rigida ( Pers. ). Lichen rigidus Pers. mscr. ;
Ramatina rigida Acii. Syn. p. 29^ ; R. calicaris var. rigida
Nyl. Syn. I , p. 295 ( pro |). ) ; Physcia attenuata Pers. in
Act. Societ. Weiterav. II, t. 10, f. 7 , eliam hue spectet ;
R. gracilis Nyh iu Husii. Licli. Antiii. p. 6 et coll. n° 662.
Thallus straraineus vel pallidus , miuor vel fere me-
diocris, gracllescens, nitidiusculus, teres vel subcompressus,
saepe nonnihil striatus , fruticuloso-ratuosus , ramulis aiie-
nuatis; apolhecia luteo-pallida sparsa plana (laiit. 1-2
millim.), receptaculo laevi basi constricto et margine integro ;
sporae ellipsoideœ vel oblougo-ellipsoideae , rect» , Joiigil.
0,010-15 millim., crassit. 0,007-8 milUm.
Ad truncos et ranios arborum in Indiae occidentalis variis
insulis.
Reactione chemica medullae haec species facillime dignoscitur
R, gracili. Interdum ramuli apice denigrali. Spermatia longit.
circiler 0,0035 millim., crassit. 0,001 millim. (parte média di-
lutiore). Forma major slerilis {dendroidcs Del. hb.), lliallo com-
presso (altit. 8-12 centim., latit. basi circiter 1 millim., crassit.
0,5 millim. vel tenuiore) rigenle dendroideo-ramoso et ramu-
loso, eliam ibidem occurrit (datur in coll. Husn. n° Zi60, erroneo
nomine comp/ana^a, e Martinica, altit. t\kQ metrorum). Variai
eliam « Ihallo luberculis sorediil'ormibus adsperso. n
— 113 —
10. R. auceps Nyl. Syn. f, p.290,Licft. Aniitl. p. 6.
Tliallus stramineus vel stramineo-pallescens vel albidus
vel testaceo-pallidus, nitidiusculus, lœvis, compressiusculo-
anceps, elongatus ( 10-50 centimetra longus, pendulus),
dichotome ramosissimus , sat gracilis ( lalit. versus basin 1
milliineiri vel ininoris ) , ramis deinuni valde attenuaiis
flexuosis intricatisque ; apoihecia pallida (lalit. ciixiter
1 milliri). vel minora) , iii geiiiculis thalli adnata , receptaculo
lœvi ; sporae ellipsoideae vel oblongo-fllipsoidea' , rectae ,
longit. 0,012-18 millim., crassit. 0,006-8 miilim.
Ad arbores Antiilarum : in Gnadainpa ( L'IIerminier et
alii), in Martinica (altit. /i50 metr. , ex coll. Husn. PU
AntilL n° 459). In Cuba fertilis (C. Wright).
Thallo ancipile, deinura dense iraplexo, facieque Alectoiice
dislincta. Kurca ramorum curvata, nec angulum sisleus; Ihallus
ibi compressus. Magis, quoad Ihallum, evoluta, omnino sterilis
observalur ; ferliiis aulera minor , thallo tenuiore. Sperraogonia
nondum vidi.
11. R. .irabnm ( Ach. L. U. p. 596, Syn. p. 293,
sub Alecioria) Mey. et Flot, iu N. Act. Nai. Curios. XIX,
Suppl. I, p. 212; Ramaiina angulosa Nyl. Syn, Lich. N.
Galed. p. 13 (non Laur. ).
T h a 1 1 u s osteoleucus vel osteoleuco-slramineus vel pallide
sordideve lutescens , alectoriiformis , subanguloso-teres, niti-
diusculus , laevis , elongatus et ramosus , ramis attenuatis
intricalis ; apothecia luteo-pallida vel carneo-pallida vel
pallido-glaucescenlia ( latit. 1-2 millim. ) , demum convexa ,
receptaculo laivi basi constricto ; sporae ellipsoideae vel
ellipsoideo-oblongae, rectae, longit. 0,010-16 millim., rrassit.
0,005-8 millim.
Ad truucos arborum et ad saxa , latc distribula, praesertim
8
— \\u —
in hemisphsera australi. In insiila Sanclae Helena^ et in (^ap.
lionae Spei. In Madagascar , in insnia Borbonia et in India
orientali (a compluribus collcctoribus lecla). Deinde in >ova
(laledonia (e Wagap luxuiiantem reportavit cl. "Vieillard). In
Europa solum sterilis in Corsica obvenit (prope Bonifacio
lecta a Soleirol et aliis). Quoque talis in Algeria,
Species insignis, reaclione medullaii mox dislinc[a a /?. «71-
gulosa Laur. Alliludinem 20-25 centim. adlingil in Madagascar
et in Nova Caledonia. Thalliis rigescens, interdum obsolele
longiludinaliler strialus. Spermalia longiL circiler 0,0035
millim., crassit. 0,001 millim. Uuc pertinet Diilen. Hist. Musc.
t. t3, f. lu. — Quoad algeriensem , eam spécial /?. nmeoides
t)R. el Mnl. FI. Alger, p. 223, l. 17, f. 1, et R. scopulonini
var. implexa Nyl, Prodr. Grill. Alger, p. /j8.
12. R. dasypoga Tnck. Supplem. 2 , p. 203 , Nyl.
Syn. I , p. 290.
T h a 1 1 u s stramineo-albidus vel pallido- lestaceus , teres ,
fdiformi-tenuis ( basi crassit. 0,^ millim. vel tenuior) , elon-
gatus , sparse ramosns , ramis ramulisve furcato-divisis,
hmc inde tuberculis minutis concoloribus vel albo-sorediellis
inaeqnalis ; apothecia pallida concavinscula , sat parva ,
receptaculo laevi subtus ramnio appendiculalo ; sporae
oblongae vel fusiformi-oblongae , rectse , longil. 0,010-13
millim., crassit. 0,0035-0, OOZiS millim.
Ad arbores (fertilis) et ad saxa in insnia Cuba (C. Wright,
ex bb. Tnck.). Ad ramos (Eugeniœ peduncuiaris) in Brasilia
(Guillemin, ex hb. Lenorm.).
Thallo nilidiusculo et forma Aiectoriam qiiandam pendulam
imilans. Apothecia lalit. 0,7-l,û millim,, niargine Ihallino
lenui integro vel subinlegro.
- 115 —
tf. — Species, quariim medulla hydrate kalico non tingitur. —
Species 13-20.
(t. — sporiP rect* vel subreot;e. — Species 12-19.
13. R. grncilis ( Pers. Nyl. Syn. I, p. 296, t. 8,
f. 30 (theca et sporœ) ; l^liyscia gracilù Fers, in Gaudich.
l'o//. Umii. \). 209 (1826); Ramalina costata Mey. et
Flot, in A. Act. Nat. Curios. \lX,Suppl. l (ISZiJ), p. 212,
t. 3 , f. 2.
T h a il u s slramineo-pallidus vel teslaceo-pallidus , ri-
gescens , angulalo-lereiiusculus , saepius longitudinaliler
sîrialus vel striattilus vel subcoslato-angulosns , caespitose
raniosus , raniis interdum divaricatis ; apothecia pallide
carneo-lulea vel glaucescentia plana (latit. 1-2 millim. ) ,
denium convexa , sparsa , receptaculo laevi basi constricto ;
sporae ellipsoideae vel oblongo-ellipsoideae vel fusiformi-
ellipsoideae, rectse, longit. 0,011-21 millim., crassit. 0,007-9
millim.
Ad ramos fruticum et arborum in Brasilia , in Madagascar
et in Australia (ad Sydney legit Vieillard).
Facie convenit cum R. riyidu, sed reaclione medullari nulla,
thallo slriato et sporis majoribus. Allitudo thalli 2-6 ceolime-
trorum ; laliludo(vel crassities) versus basin 1-2 millim. vel
minor. Interdum variai thallus compressiusculus et albo-
striatus.
1^. R. angiilosa Laur.
Thallus pallidus anguloso-teretiusculus , longitudinaliter
subcostato-striatus vel passim canaliculato-striatus, attenuato-
ramosus, implexus; apothecia pallido-glaucescentia (latit.
1-2 millim.), geniculato-adnata vel ullima subterminalia ,
- 116 —
deimiiii coiivexa , roceptaculo laevi aut iioniiihil inaequaii ;
spor;e obloiigae subrectœ vel leviter ciiivulae, longit.
0,011-16 millim., crassit. 0, 0035-0, 00/t5 millim.
In Cap. Bonae Spei (Drège), in monlibus insulae Borboniœ
(Bory de Saint-Vincent) , ad Calcutta ( Kurz).
Sporis suis saepe leviter curvulis mox diiïert hsec species a
priore, exlerna facie accedenle. Tlialhis versus hasin crassiliei
circiler 0,5-0,9 millim. vel lenuior.
15. R. iniplcctcns Nyl. in Husn. PL Canar. n° 214.
Thallus dilute stiamineus vel ochroieucus, compresso-
teretiuscuhis vel subcompressus , nitidiusculus, laevis , tenùis
( basi latit. 1 millim. vel magis atlenualus , crassit. 0,2-0,4
millim.), caespitoso-ramosus et iniplexus , obsolète canall-
culalus ( vel praesertim ad axillas impressus ) ; apothecia
lutescenti-pallida vel testaceo-pallida (huit. 2 millim. vd mi-
nora), demum convexa, vulgo podicellato-adfixa, receptaculo
Jevi ; sporœ oblongae vel oblongo-ellipsoideae rectae , longit.
0,011-16 millim., crassit. 0,005-6 millim.
Tenerifl'a, las Mercedes, ad truncos Laurorum (T. Husiiot,
1866). Etiam « ad frulices in maritimis circa Tanger, » ex
hb. Lenormand.
Quasi interniedia inter RumaUnam calicarcm et l\. thrau-
stam^sed propiia videlur species bona. Caespiles altiludine 5-10
cenlimetrorum. Sporae reclœ aul obsolète curvulae. Spermalia
longit. 0,003 millim., crassiliem vix 0,001 millim. adlingentia.
16. R. thraiistn ( Acb. ) Nyl. Syn. I, p. 296 , Lich.
Scandin. p. 77; Alecioria thrausta Ach. L. U. p. 596, Syn.
p. 294; A. sarmentosa var. thrausta Fr. L. S. n''267;
Ramaiina calicaris var. thrausta Fr. L. E. p. 30 ; R.
fraxinea var. thrausta Scbœr. Enum. p. 9 ; Cornicuiaria
— 117 —
arenaria Fr. L. S. n° l\U ; Evernia arenaria Fr. L. E,
p. 23.
Thallus strainineo-albidus vel stramineo-pallidus vel
stramineo-osseus, filiformi-leres vel subteres, liinc inde com-
pressus, subnilidiusculus , tenuissiine divisus et ramosis-
simus, dense implexus apicibus capillari-altenuatis insequa-
libus; apolhecia ignota.
Ad ranios arborum in Europa rara ; rarissime ad saxa vel
supra lerram arenosam. In Scotia, Gallia, Helvelia, Germania
et adhuc in Suecia meridionali ; minor ad ligna in Fennia.
Species ob apolhecia ignola haud rite concipienda. Longilu-
dine usqiie 12-15 cenlimetrorum peudens lecla e ramis Fini
sylvestris in Prussia a cl. Ohlerl. B. farinacea var. leucorsa
Ach. Mcth. p. 26Zi , L. U. p. 607 , haec sit sorediifera accedens
versus f. gracilcntam Ach. L. [/. p. 606. Talis sorediella in
Kuusamo Fenniee borealis ( Silèn. '.
17. K. gracilenta Ach. hb., Fr. L. E. p. 29, Nyi.
Lich. N. Granat. éd. 2, p. 15; Evernia furceUaia IMnf.
Cub. p. 152, Syil. p. 320; R. fenms Tuck. Suppl. N.
Amer. Lich. (1858), p. 423.
Thallus pailidus vel stramineo-pallescens , subteres vel
subcompressus vel plano-compressus , gracilis , laevis , caespi-
tose ramosus , interduin longitudinaliler sparse albo-stria-
tulus ; apolhecia pallido-glaucescentia ( vel pallida albido-
pruinosa ) plana flaiit. 1-3 millim. ) , receplaciilo laevi
podicellalo , margine integro (vel subcrenulato) ; sporœ
fusiformi-oblongœ rectae, longit. 0,011-18 millira. , crassit,
0,00^-5 milhm.
Ad cortices arborum in Carolina meridionali ( Ravenel et
alii) in re^'.ionibusque vicinis. Deinde in Cuba. Magis torulosa
in Cochinchina ( Delacourl, in China ( inler Canton ei ^lacan
— 118 —
lecla a Gaudichaud) a (que in'insulis Philippinis (ad iManillam
lecta a Gaudichaud ).
Species nolis allalis distinguenda. Alliludo 2-8 centimelrorum.
Ramiili viilgo nonniliil loruloso-inaequales , allemiali. Sed in
Asia orientali et Philippinis obveniens Ihallo magis toruloso
differl (dicalur f. toruLosa). Variât thallus sparse aibo-punc-
tatus vel sparse albo-slrialulus. Spermalia sunl oblonga vel
oblongo-cylindrica, longit. 0,00o0-0,0035 miliim., crassit. 0,001
millim. (ulroque apice magis opaca, ut soient in Ramalinis).—
Est certe Evcrnia furceUata Mnl., sed minime liquet, an eidein
duci possil Cclraria furceUata Fr. ^. 0. V. p. 283 , verbis
nimis paucis nimisque vagis indicata. Sil quoque Physcia aile-
nuata Pers. in Act. Soc. Wctterav. II, p. 18, t. 10 , f. 7, e
S'" Domingo, sin ptotiiis R. riyida.
18. R. Montagne! DN. Frarmn. p, hh (in Giorn.
bot. Ital. I, 18^6). R. caiicaris Wnt. in Lepr. Coll. Guyan.
n° 501.
Thallus pallidus vel pallido-teslaceus , compressiusculus
vel compressus, atlcnuatus, linearis i latit. 0,6-1,2 millim.),
leviter aut obsolète striatulo-nervosus vel albo-siriatulus , ra-
mosus ; apothecia pallido-riifescentia vel carneo-glauca vel
cœsio-glauca (sulïusa), demum convexiuscula \ latit. 1-3
millim.), geniculato-adfixa et marginaiia ( ultima ramulo ler-
minali appendiculala ) ; sporae fusiformes reclae , longit.
0,018-27 millim., crassit. 0,003-5 millim.
In Cuba , Guadalupa et in Guyaiia gallica. Etiam in N.
Orléans (ex hb. Lenorm. ).
Facillime dignota est haec species sporis suis fusitormibus (ul
in R. usneoide) a speciebus, quae comparari possent. Thallus
altitudine vulgo 3-5 centimelrorum , saepe dense caespitosus ;
laciniae (vel rami ) vulgo longitudinaliler albo-striatulae, in-
terduni allero vel utroque margine laciniolas lineares tenues
— H9 —
Iransvcrsim emiltentes. Receptaculum saepiiis inaequale ( vel
demum impresso-inaequale, basi podicellato-coiislrictum. Sper-
malia longil. circiter 0,0035 millim., crassil. haud 0,001 millim.
adtingentia. — Fieri possit, ul liaec sistat liamalinam stra-
mineam Pers. in Acl. Soc. Wctlerav. H, p. 13 (1810), thallo
superficie laevi et sculellis calcaralis , in S'" Domingo, ad
tnincos, at sat magna dicilur el apolhecia mujuscula (cfr. Ach.
Stjn. p. 29/i), cur res dubia nianeat (etiam comparetur R.
siibcalicaris) nihilque affirmare licebit nisi examinalo specimine
Persooniano.
19. R. Taïtensis Nyi.
Thaï lus lutescenti-pailidus vel dilute straniineo-pallidus
vel dilute testaceus , teretiusculo-compressus , linearis (latit.
circiter 1 millim. vel magis attenuatus) rigescens, intrlcato-
raraosus , ramulis toretiusculis tenellis , sorediolis sparsis
et marginalibus etiamque ramulorum terminalibus munitus ;
apolhecia testacea plana ( lalit. circiter 2 millim. vel mi-
nora), receptaculo rugoso insequali ; sporae fusiforines
rectœ , longit. 0,015-25 millim., crassit. 0,0025-0,0035
millim.
In Taïti lecta a cl. Vieillard el Faucher ( anno 1857,
n" llx ).
Species videlur bona , accedens ad Ramalinam gracilentam,
a qua facile thallo el sporis dignoscilur; sporae longae altenua-
taeqiie sicul in /?. MontayncL Thallus laevis, passira (ad axillas
prœsertim) obsolète subcanaliculalo-impressus (quo etiam re-
speclu differt a thallo Ramalince linearis, at simulât fere
Ihallum B. impleclentis); crassit. 0,3-0,5 milJira. Receplaculum
apotlieciorum hasi podlcellato-conslrictum vel brevilcr stipi-:
tatum.
— 120 —
b. — Sporae curvulae. — Species 20 (hue fere etiam perlinet species là).
20. R. camptospora Nyl.
Thallus stramineo-pallidus compressus tenuis (basi latit.
1 niillim. vel magis attenuatus) linearis , lineari-divisus et
rarais utroque margine ramulosis ; apothecia luteo-testacea
pallida ( latit. 2 milliin. vel minora ) , receptaculo laeviusculo
( margine integro vel subcrenulaio ) ; sporae ellipsoideae vel
eliipsoideo-oblongae , curvatae , longit. 0,012-17 millim.,
crassit, 0,006-8 millim.
In Cuba ( C. Wright ) , ex hb. Tuckerman.
Thallus utrinque subcanaliculalus (crassit. circiter 0,25
millim.), margine passini sorediifero; altiludo (in speciminibus
visis) Zi-6 cenlim. Sub apolhecia ullima receptaculum ramulo
terminali lenui appendiculatocalcaralum. Soredia e globulis
(diam. 0,03 millim.) vulgo composila : globuli sparsi fréquenter
conspiciunlur in thallo utrinque. Sporae magis cuivatae quam
in ulla alla specie hujus generis. — Hanc, ni fallor, vidi ab
Achario nominatam R. stramincam.
9. — Slirps Ramalinse usneoidis. Thallus lineari-attenuatus elongalus
compressus , vulgo pendulus, strialus vel subsciatulus. Medulla
hydrate kalico non linctus. — Species 21-26.
a. — Sporae rectae. — Species 21-23.
21. R. Anstraliensis Nyl.
Thallus sordide pallido-lutescens (irmus rigescens linearis
(latit. 1-3 millim. ) et lineari-ramosus , compressus vel sub-
anguloso-compressus , parura longitudinaliter strialus , sat
elongalus; apothecia testaceo-pallida aut dilutiora (in-
~ 121 —
terdum thallo fere concoloria et soepe leviler glauco-suffusa ) ,
demum convexa ( latif. 1-2 millim. ) , marginalia , tandem
sat adnata; sporae oblongae rectas, longit. 0,011-18 millim.,
crassit. 0,005-7 millim.
In Auslralia ( prope Swan River , ni fallor ) legit Verreaux
(1866). Corlicola.
Thallus in speciminibiis visis allitudine circiler 10 centime-
troriim , crassiliei circiler 0,5 millimelri, passim nonniliil
lortilis, cur sil stirpis Ranialince iisneoidis. Bamuli tenues saepe
apice nigricantes, cur haec species analoga videtur liamalince
meianotrichi. Spermatia longil. circiler 0,0035 millim., crassilie
vix 0,001 millim. adlingenlia. .Eque ac sequens, vergil ad
slirpeni praecedenlem.
22. R. rectnngiilaris Nyl.
Thallus pallidus linearis (latit. 1-2 millim.) firmus
(crassit. circiter 0,6 millim.) rectangulari-compressus utrin-
que laevis planiusculus aut subcanaliculalus , elongatus ,
ramosus ; apolhecia modo imperfecta visa marginalia con-
ferta.
In Brasiliaî regione Bahiensi (Blanchet).
Species videlur (e vicinia Ratnalince usneoidis) distincta
thallo rigente conipresso-telraëdro (inde sectio transversa rec-
tangularis). Medulla hydrate kalico non tingitur, sed interdum
longe postea rubescit. Variant latera thalli passim substriata.
23. R. nsneoides (Ach.) Fr. L. E. p. Zi68 , Mnt. in
Ann. Se. nat. 2 , XII , p. 66, Nyl. Stjn. I , p. 291 , t. 8 ,
f. 27 (sporae et spermatia) ; Par7»e/ja usneoides Ach. Meth.
p. "270, Spr. Syst. Veg. k, p. 278; Alectoria usneoides
Ach. L. U. p. 596 , Syn. p. 292 ; Lichen Usnea Linn. ,
Sw. FI. Ind. Occid. III, p. 1912; Ramalina scopulorum
— 122 —
var. tortuosa Hook. in kunih Syn. Orb. Nov. I , p. 35 ;
ALectoria taniata Fée Ess. Supplém. p. 1^8.
T h a 1 1 11 s pailidus ( stramineo-pallidus vel cinerascenli-
pallidiis, comprcssus lineari-clongatus fl-2-pedalis etlongior)^
Inngitiidinaliler plus niinusve distincte slriato-nervosus , ra-
raosissinius, pendulus ; apothecia siibconcoloria vel te-
staceo-pallida, saepe albido-glaucescenlia (pruinosa), mediocria
( lalit. 1-3 millini.), marginalia, receptaculo sublaevi deuium
bas] subpodicellato margineque integro ; s p o r ae fusifoi mes
(utroque apice subacutiusciilae) rectae , longit. 0,016-30
raillim., crassii. 0,003-a millim.
Ex arboribus pendula in America calidiore tota , inde a
boreali-meridionali et Antillis usqne in Chili , et e Venezuela
in Brasiliam, ubi optime vigens luxuriansque ; prope mare
potissime, et in insulis vicinis vigens. Deinde in insula Bor-
bonia ; in India oricniali (in Népal legil AVailich). Quoque
in Australia (Icgit Vieillard, ex hb. Lenorra.).
Sporis suis optime et thallo torlili a speciebus comparandis
differt; in Brasilia longiludinem pluripedaleni adlingens. Thallus
latiludinis usque k millim,, sed variai niagis allenualus, ssepe
latiludinem 0,5 millimelri hinc inde vix superans ( 1', lenuis ) ;
crassities 0,3 millim. vel tenuior. Apothecia plerumque margi-
nalia ; raro sporœ (in Peruvia) crassiliem 0,00/i5 millim.
œquant ; adsunt inlerdum immixta^ obsolète curvulae. Spermo-
gonia marginalia; spermatia oblongo-cylindrica , longit. vix
0,00/i millim., crassit. haud 0,001 millim. ; filamenta spermo-
gonialia ( paraphyses speiraogonicae) crassit 0,002 millim.
Var. iisueoidella N\l. — 'i'cnuior, sporis breviqribus
(longit. 0,012-22 millim., crassit. 0,003-ii niiliim. ).
In Mexico ' Gliiesbreght ).
Thallus bipedalis et longior, latit. 1 raillim. et pro maxima
parte tenuior.
— 123 —
Var. Capensis Nyl. — Similis usneoidellœ tenuîori
(pedalis et longior), sporis crassioribus ( longit. 0,0il-18
millim., crassit. 0,004-5 millim. )
In Promontorio Bonœ Spei ( Diègc ).
h. — Spora; curvulae. — Species 24-26.
2li. R. reticiilat» f Noehd. ) Kplib. Gesch. LichenoL
Il , p. 617 (nomen) ; Lichen reticulatus Noehd. in Schrad.
Jouru. f. d. Bol I (1800), p. '237, 238; Ramalina reli-
formi.s Menz. , Tuck. A^. Amer. Licli. p. 12, Lich. Amer.
Sept. 11° 57, ISyl. Syn. I, p. 291, t. 8, f. 28(aualysis
thalli el sporae ; R. Menziesii Tayl. in Lond. Journ. of
Bot. VI (1847), p. 189.
Thallus lutescenli-pallidus , tenuiter conipressus cras-
silic'i circiter 0,1 millim. ) , longitudinalitcr parallèle ner-
voso-strialulus , elongains , ramosissimus , pendulus, ramis
saepe retictdum (oblongum vel oblongo-dilTorme) effigentibus ;
apothecia subconcoloria vel testaceo-lutescentia (varianlia
albido-pruinosa ) , parva vel fere mediocria ( vulgo lalit. 1-2
millim.), marginalia (vel rarius siraul sparsa), receptaculum
laevc margineque integro; sporœ oblongo-ellipsoideae vel
oblongae, subrectae vel haud raro leviter curvatulae , longii.
0,011-18 millim., crassit. 0,005-6 millim.
Ad ramos arborura (praesertim quercuumj ad oram in
California frequens ; etiam in insula Vancouver.
■'Species est elegantissima, discedens a priori ramis retiformi-
caiirellatis et sporis aliis. Thallus linearis tenuiter applanatus
latiludinem adtingit 5 niillimelrorum , sed plerumque est alte-
nuatus Iruncisque suis primariis lalitudine 12 millim. ; passim
nonnihil torlus conspicilur ; rete e ramis primitus deplanalis et
cribrose pertusis oritur. Spermatia longit. 0,045 millim., crassit.
0,001 millim.
— 124 —
25. R. Bogotensis Nyl. Lich. N. Granat. p. 21 ,
éd. 2, p. 16.
Thallus lutescenti-pallidus vel stramineo-pallidus , te-
nuiter compressus ( crassit. 0,2 niillim. vel tenuior), lineari-
elongatus (latit. circiler 1-2 millim. ) , subtiliter parallèle
sensu longitudinali nervoso-strialus , lineari-ramosus vel ra-
niosissimus, laxe pendulus ( sœpe spiraliter siccilate torliis),
fissilis ; apothecia pallide" carneo-testacea (leviter albo-
suffusa ) plana , démuni flexuosa ( latit. 2-^ millim. ) , mar-
ginalia , receptaculo laevi vel sublaevi el basi podicellaio-
constricto ; sporae ellipsoideo-oblongae vel oblongae , saepins
curvulae, longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-8 millim.
In Novae Granatae sylvis Bogotcnsibus . altit. 2700 melro-
rum supra mare, e ramis arborum longe pendula (datnr inde
in Lindigii Lich. N. Granat. n° 2752 ).
Sporis brevioribus aliusque forniae diffeii facillime a R. us-
neoide et accedit eo respeclu versus R. reticulatam , sed
thallum reliferum non habet. Est pedalis vel bipedalis el
quidem longior. Spermalia oblongo-cylindrica , longit, circiler
0,0035 millim., crassit. 0,001 millim. lenuiore.
26. R. Chilensis Berlero in Mus. Paris. ; Ramalina
Ec kloni Mnt. Chil. p. 79 (pr. p., scilicel quoad coll. Berl.
citât, n" 1213).
Thallus testaceo-pallidus vel lutescenti-pallidus vel diluie
cinerascenli-pallidus , plano-compressus (crassit. circiler 0,2
millim. ) , linearis ( latit. 3-8 millim. ) et lineari-ramosus vel
ramosissimus , longitudinaliter albo-siriatus ; apothecia
glauco-pallida vel carneo-testacea et glauco-suiîusa ( lalit.
2-5 millim. ) , plana , marginalia et sparsa , receptaculo sub-
lœvi radiatim siibtus striolis albis brevibus notato margineque
tenui inlegro ; sporae oblongas curvulae, longit. 0,012-20
millim., crassit. 0,00/1-5 milHm.
— \Û5 —
In Chili , Quillota ( legit BeiVio , aiitio 1829 , n° 1213 ).
AfTmis esl Ramalince Bogotensi , lalior, spoiis longioribus.
Spermalia (medio dislincle diluliora) longit. ciiciler 0,00^5
niillim., crassil. 0,001 niillim. oblongo-cylindrica ; paraphyses
spermogonicse crassiliem vix 0,002 millim. adlingenlia, passim
lenuiora. — Jain spoiis delenninale curvulis et Ihallo magis
lineari-lacinialo dislinguitur a formis allenualis Ramalinœ
Yemensis.
3. — Stirps Ramalinae fraxineœ. Thallus compressus plus minusve
longitudinaliter siriato-nervosus vel subcostato-incequalis. —
Spcies 27-52.
a. — Stratum corticale filamentose compositum, — Species 27-Zi6.
f. — MeduUa hydrate kalico flavescit et deinde rubescit. — Species
27-28.
27. R. snbpollinaria Nyl. in Mus. Paris.
Thallus pallido-lutescens vel pallido-rufescens , com-
pressus , laciniis subflabellato-divisis , plus minusve attenuatis
( infra divisiones inferiores lalit. 1-4 millim. ) , leviter sensu
longitudinali inaequalis, apicibus (saepe attenuatis) vulgo
soredioso-capilalis.
In Peruvia , ad Gallao ( Gaudichaud ) , mixta cura Rama-
Lina ceruchi. In Brasilia, ad Rio de Janeiro (ex hb. Lenorm.).
Slei'iiis modo visa, comparanda cum R. Pcruviana Ach.,
sed cito distinguenda inedulla , quae hydrate kalico flavescit et
deinde laleriiio-rubet, alque divisionibus Ihalli flabellatis vel
digitalo-flabellalis apicibus e sorediis capitalis. Haud parum est
variabilis. Thallus basi magis atlenualus , deinde versus divi.
siones lalior, et denuo adbasessecundarias attenuatus deinque
iterum sursum lalior; sic ad omnes divisiones laciniarum sin-
- 126 —
gulas. Lalior faoiem habel plalysmoideam ; talis in Brasilia
obveniens una ciim magis altenuala intricalaque. Allitiido 2-6
centimelrorum.
28. R. deuticul:iiit.i ( Eschw. BrnsiL p. 221 , sub
Farmelia ).
ïliallus stramineo-albidus vel osseo-pallidus vel testaceo-
pallidus , compressus ( latil. 1-3millim.), nervoso-inaequalis
(aut varians sublaevis) , planus vel subcanaliciilatus , luber-
culis niinutis subpapillose piomiuulis albidis ( apice subso-
rediosis) sparsis et niarginalibus exasperatus, laciniis sub-
linearibus varie divisis ; apothecia oarneo-pallida vel
carneo-testacea (saepe glaucescenii-suffusa ) , fere raediocria
(lalit. 2-^ millim.), rcceptaculum infra snblacunulose rugosum
(varians sublaeve) et saepe papillis subsorediosis exasperatum;
sporae oblongœ, leviter curvulae vel subrect» , longit.
0,012-16 millim., crassit. 0,00Zi-6 millim.
In Brasilia frequens videdur. Deinde occurrit in Guyana
gallica (coll. Lepr. n° 502) , in India occidenlali (e Guada-
lupa , L'Herminior ) et in Mexico ( Ghiesbreght).
Forsan non rêvera differt specie a B. complanata (quacum
sœpe mixla crescit), nam exlernis notis anibae fere congruunt;
atlamen dislinguenda videlur IL dmlimlata, medulla enim ejus
hydrate kalico e flavo cito rubescit. Alliiudo Ihalli vulgo est
2-3 centimelrorum.
Var. canalicnlaris Nyl. DilTert tballo attenuato et
attenuato-ramaso , laciniis ( latit. 1 millim. vel minus latis )
canaliculatis.
In Mexico, Orizaba ( Fr. Mueller ).
Haecce varielas facie externa simulât Hamolinain aUudentein;
medullaî vero reactio mox difTerenliam déterminât. Apothecia
non vidi.
— 127 —
II. — Medulla liydrale kalico non lincla. — Species 29-/j6.
'2U. R. coinplau.1t» (Svv. ) Ach. L. U. p. 599, Syn.
p. 294; Lichen compiannius Sw. FL Ind. occid. III,
p. 1911 ; Parmeiia complanala Ach. Melh. p. 259.
T ha 11 us dilute slramineiis vcl slrainineo-albidus vel
osseo-pallidus j vel testaceo-pallidiis , compressus (latit. \-k
millini. ), planiis aut subcanaliculalus, sublaevis eut plus mi-
nus ve longitudinal! ter striatulus vel nervoso-inaîqualis, tuber-
culis parvis subpapillosis albidis (apice saepe subsorediosis)
sparsis et marginalibus exasperatus, lacinias effingens lincares
vel sublineares varie divisas; apothecia caineo-pallida vel
carneo-testacea (saepe glaucescenti-suffusa) , mediocria (lati(.
2-5 millim. ), marginalia et subterrainalia, receptaculo subtus
sublaevi vel variante sublacunoseinasquali et interdura papillis
subsorediosis nonnullis exasperato ; sporae oblongae leviter
curvulae vel subrectae , longit. 0,009-0,016 millim,, crassit.
0,00/1-6 millim.
In Anlillarum insulis variis (ut in Cuba , Jamaica , Guada-
lupa, a plurimis collectoribus lecta). In Mexico (Uzac, Fr.
Wueller, Bourgeau). In America meridionali calida : in Nova
Granata (datur ia coll. Lindig. n" 2899, ex Honda, altitudine
250 melrorum supra mare), in Guyana Gallica (Leprieur),
in Brasilia, atque in ora occidental! usque in Peruvia (e Callao
et San Lorenzo Gaudichaud). Deinde in Sénégal (ex hb.
Lenorm. ). In Australia ad Sydney (Vieillard). Corticola ; raro
saxicola.
A R. deniicuUUu vix specie distat, licel medulla hydrate
kalico non lingilur. Vakle est variabilis : Ihallus aut simplicius
divisus aut raniosus aut ramosisissimus (et tuni cœspilose con-
geslus); slerilescens tenuior, ramis apice simplicibus aut fur-
catis aculis. Variât (in Mexico, Orizaba) thallo inagis evolulo,
— 128 —
nervoso-rugoso. Apolliecia variant lalitudine 2-10 millira.
Sperinalia longil. 1ère 0,OOZi millim. (vel ssepius 0,0035 millim.,
crassil 0,001 millim.).
* R. hypodcctodes Nyl. — DifTerl receptaculo infra
rciicnhiiim plicalo-iugoso et sporis majoribus (longit. 0,01/i-
19 millim., crassit. 0,006-7 millim.)
In Nova Granata (datur in coll. Lindig. n° 67, e Socorro,
altiludine 1200 metrorum supra mare), ad arbores. Eiiam
in Brasilia.
Specimina visa altit. 2-3 cenlimetrorum. Apothecia glauco-
pallida, vulgo latil. 2-5 millim., frequentia. Heceptaculum plicis
sat grosse reliculalis insigne.
30. K. Pcrn^iana Ach. /.. U. p. 599, Syn. p. 295.
Thallus cinereo-pallidus vel pallido-testaceus, compressas
aut passim subleretiusculiis , intricato-ramosus , tennis (altit.
2-û centim., lalit. versus basin 0,?i-0,7 millim, ) , libenter
sorediis crebris ( prœsertim marginalibus rimiformibus ) in-
spersus , passim longiiiulinaliier albo-substriatulus , rarais
attenuatis subundulatis niargine insequalibus (interdum apice
quasi lacero-digitalis) ; apothecia glauco-albida opaca plana
(latit. 0,7-1,5 millim.), niargine receptaculi laevis concolori-
suffuso ; sporae oblongae vel fusilormi-oblongae , rectae ,
longit. 0,012-15 millim., crassit. 0,003-4 millim.
In Peruvia ( Dombey) ; etiam prope Callao (Gaudichaud).
Accedit, quoad sporas, ad Ramaiinam gracileniam; quoad
thallum habilus Borrercs calamistratœ , dicit Acliariiis. Soiedia
et marginalia et sparsa , rolundala, oblonga aiil shiaîformia
Variai receplaciilum soiedioso-excorialiim.
31. R. canalicnlata Tayl. in Hook. Journ. of Bot.
1847, p. 188.
— 129 —
Thalliis pallidus vel pallido-teslaceus , compressus ,
lineari-attenuaius (vulgo altit. 5-15 cenlimeirorum , latit.
2-5 millini. versus basin), canaliculatus vel subcanaliculatus,
laevis vel sublaevis, parum divisus ; apothecia pallida
(saepius giauco-suffusa ) marginalia , demuin convexa (lalit.
1-7 millim. ) , receptaculis sublœvi vel ruguloso ; sporae
oblongo-ellipsoidege vel subfusiformes , rectae , longit. 0,012-
18 millim., crassit. 0,00/i-6 millim.
Frequens videlur ad ramos arboruai arbustorumque in
variis insuiis Oceaiii Pacifici, sicut iu Taïti et Nukahiva ; e
Tongalabon adest in hb. Lenorm. adnotalioiie « sur tous les
arbustes. » Etiam occurrit in Peruvia (e Lima vidi ) , Mada-
gascar , insula Maui itii et in India orientali ( e Pondichery
lectam vidi a Gaudicbaud et Reynaud ).
Accedit ad Ramalinam calicarem , sed specie sit sepa-
randa ut typus procerior, thallo magis elongato laeviore ,
sporis , etc. differens. Forma etiam occurrit subpeclinaia ,
laciniis niargine ulroque laciniolas Iransversas protrudentibus.
Sperraalia oblongo-cyiindrica, longit. 0,003 millim., crassiliem
vix 0,001 millim. adlingentia. — Magis rêvera accedit ad formas
atlenuatas et subcanaliculatas Havialince ïemensis , sed est
(irraior , laevior , sporasque lenuiores habet.
* R. linearis (Sw.). Lichen linearis Linn. fil. et Sw.
Meth. Musc. iUustr. p. 36 ( non Sw. FL Ind. occid. III ,
p. 1910, nec Ach. L. U. p. 598, Syn. p. 29Zi, nisi quoad
Lichenem e Nova Zelandia ) ; Parmeiia Linearis Ach. Meik
p. 257 (exclusa Americana) ; Ramalina subuLaia Mut. Chii.
p. 82.
Vix differt ( nisi tanquam varietas ) a R. canalicuiata
sporis saepius utroque apice obtusioribus et uonnihil crassio-
ribus (longit. 0,009-0,018 millim., crassii. 0,005-7 millini.)
quam in eadem. Apoihecia pallida vel pallido-tesiacea ( saepe
9
- 130 -
glaucoalbido-obducta), plana , demmii convexula ( lalit. 1-3
inillim.), inaigiiialia , receptaculo laevi vel sublaevi.
In Nova Zelaodia ^Lesson, Knight et alii ). In insula
Norfolk (Cumingham). In insula Juan Fernandez (Bertero).
Ex specimine Swartziano ( Musei llolniiensis) est lichen
linearis Sw. Meth. Musc, illustr. (1781), « ereclus, dicholomus
raniis linearibus divaricatis altero laiere canaliculatis, peltis
minutis marginalibus », eNova Zelandia allala. sed in operibus
posterioribus sub eodeni nomine a Swarlz (1) et Achario aliae,
ex aliis lerrae partibus additse , subsumptae sunt llamalinse sepa-
randae. — Thalius i^ viiigo basi lalil. 1-2 raillim. ) mediocris vel
rainer ( altit. /i-lO centim. ) , canaliculatus , haud rare nonniliil
vel vage longiludinaliler nervoso-Klriatus. Sporae rectœ, Sper-
raalia oblongo-cylindrica , longit. 0,003 millim., crassiliem vix
0,001 inillim. allingenlia.
;^2. R. alludens Nyl.
T h a 1 1 u s osseo-pallidus , compressus, lineari-attenuatus
(lalit. 1 nùllim. vel oiagis attenuatus, altit. circiter 9-12
centimetr.), canaliculatus , caespitose congestus , paruiu ra-
mosus, apicibus longe acuminatis ; apothecia carneo-pallida
velcarneo-glaucescentia, niediocria (latit. circiter2-/4 millim. j,
caiicaria , marginalia , receptaculo subtus laevi vel obsolète
ruguloso et basi breviter constricto ; sporae fusiforraes cur-
vulae (vel subreclae), longit. 0,020-35 millim., crassii.
0,0065-0,0055 millim.
In Mexico lecta a Fr. Mueller ( verisimiliter in regione
Orizabae).
Species bona, lacie exlerna haud parum conveniens cuni
(1) Lichen linearis Sw. FI. Ind. occid. et Lich. Americ, t. XI, ex
speciminibus ipsiiis visis sterilibus e Janiaica est R. sorediantha ; eliam
sub nomine « linearis » in herbario Swartzii obvenit R. anceps indidem.
— 131 —
H. canaliculnta aliisque eamdem simulanlibiis, sed mox digno-
scilur sporis suis lusifornubus curvulis , quae longitudinem nia-
joiein atlinguut quam sporae iilliusalius speciei liiijus generis.
Spermalia cylindrica , lougil. 0,0055 millim., crassil. 0,001
millim.
33. R. calicaris (Hffra.) Fr. L. S. exs. iv' 12, Moug.
St. Vog. n' ^52, Tuck. /.. IS. Amer. p. 13, L. Amer.
Sept, n" 58, Nyl. Syn. I, p. 292 pr. p., Ltc/t. Scandin.
p. 77 pr. p. ; Lobaria calicaris Hffm. Ft. Germ. p. 139 (1) ;
Ramalina fasiigiata var. calicaris Ach. L. U. p. 60Zi, Syn.
p. 297 ; R. fraxinea var. calicaris Scliaer. Enum. p. 9 , L.
H. n" ^93 ; R. calicaris var. canaiiculala Fr. L. E. reform.
p. 30.
Thallus pallidus-subrigescens, compressus, linearis vel
lineari-laciniatus , laciniis sublacunose longitrorsum nervoso-
rugosis (saepe canaliculalis) ; apothecia carnoo-pallida vel
glaucescentia , concava aut plana ( latit. 1-7 millim. ) , mar-
ginalia et terminalia , receplaculo .subtus rugoso ; sporae
eilipsoideae rectae , longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,005-7
millim.
Ad arbores in Europa fere tota (in boreali parum pro-
veniens et vix in Lapponia obvia ;. In Africa boreali ( datur
e Teneriffa in Bourg. PI. Canar. \\° 138 ; « Alexandriae et
Chirae venalis nomine Schacbe , cujus dimidiam partem
elïicit » , notavit G. Ehrenberg ) ; t-liam in insulis Mascarenis
in montibus editioribus (ex hb. Lenorm.). In Asia occiden-
lali , deinque in Himalaya et in India orientaii. Quoque in
America ulraque satis late distribuia.
Vulgo laciûiae Ihallinee atlenualae observantur, latit. 1-2
(1) Nomen Lichen caticaris Liiuiaei magis est vagum. Sed hue per-
tinel L. calicaris Ach. Act. Holm. 1797, t. IX , f. 1 (G-K).
- 132 —
millim., longit. (altit.) 2-6 cenlim. el apolheciorum tertninalium
receplacalum saepe sublus laciniola appendiculalum. Variant
laciniae passim laciniolis transversis margine altero aut utroque
exsertis. Sporae rectae vel subrectae. Spermatia oblongo-cylin-
drica, longit. 0,003-/i millim., crassit. 0,001 millim.
Var. subampliata Nyl., thalli laciniis latioribus (latit.
circiter 6-12 millim., altit. 5-10 centim. ) et facie jam Ra-
matinœ fraxinece jamve fastigiatœ , sporis vero rectis mox
distincta.
Occurrit haecce in Gallia occidentali ( etiam ad Parisios ) ,
in Lusitania (Welwilsch), in Algeria et in India orientali (mon-
tibas Nilgherrensibus , Himalaya).
In Lusilania adesl forma sporis saepius pyriformibus (vel
quidem infra subcaudatis), quae dici possit pyrifera. Forma
subpapillosa Ihallo magis rugoso, marginibus (et qiioque lale-
ribus) papillis minulis apice saepe albo-soredieliis exasperalo ,
obvenit in lodia orientali , Nilgherris (Perrottet).
Var. subfastigiata Nyl. Similis RamaUnœ fastigiatœ
(saepius breviori) , sed sporis ellipsoideis rectis.
Occurrit saltem in variis partibus Galliae et in America
boreali.
Differt jam thallo magis rugoso vel iongitrorsum nervoso-
rugoso a R. Panuzei in stirpe R. pusiliœ haud dissimili.
3^. R. farinacea ( L. ) Ach. L. V. p. 606 , Syn. p.
297, Moug. St. Vog. ir 356, Desmaz. Cr. Fr. éd. 1, n° 661,
Schœr. Enum. p. 8, Krb. S. L. G. p. ZtO, L. sel. n" 94,
Anz. L. Etrur. n° 6 ; Lichen farinaceus Linn. FL Suec.
éd. 2, 1089, Sp. PL éd. 1, 35, Ach. in /ici. Holm. 1797,
p. 257 , t. XI , f. 1 , Whlnb., FL Lapp. p. 456 , Sm. F.
Bot. t. 889; Lobaria farinacea Ilffin. FL Genn. p. 139;
~ 133 -
Parmclia farinacea Ach. Meth. p. 263 ; Physcm farinacea
DC FI. Fr. 2 , p. 397 ; Ramatina cadcaris var. farinacea
(Fr. L. E. p. 31 ) Nyl. Prodr. GalL Alg. p. ^7, Syn. I,
p. 294 , L Se. p. 77.
T h a 1 1 u s osseo-albidus vel osseo-stramineus vel glauce-
scenti-pallidus , attenuatus , tereti-corapressus aut plane-
compressus, subrigescens , sublaevis (passim sublacunoso aut
obsolète nervoso-plicatus), laciniis linearibus (saepe elongatis),
sorediis albo-pulverulentis (vel albo-faiinaceis) marginalibus
planis rotundatis vel oblongis ( rarius simul sparsis ) notatus ;
apothecia testaceo-pallida vel glaucescentia (latit. 1-2
millim.), receptaculo infra laevi ; sporae ellipsoideo-oblongap
vel fusiformi-ellipsoideae, rectae, longit. 0,008-0,016 millim.,
crassit. 0,00ù-7 millim.
Ad arborum truncos et ramos in Europa tota ( etiam in
Lapponia minor); raro fertilis. In Asia sirailiter occurrit
(saepius fertilis in India orieniali). Quoque in Africa, America
utraque, in Polynesia et quidem in Australia.
Portasse notis allatis différât solum tanquani varietas a R.
calicari. Laciniae latit. 1-4 millim. Variât haud parum. Huic
pertinent formas gracilenla Ach. et multiflda Ach., illa raro
fertilis , haec vix nisi sterilis. Forma pendulina Ach. ( Lichen
farinaceus pendulus Schrad. in Jow: f. d. Bot. I, 1799, p.
59 , 60 , t. 3 , f. 5 ) , thallo laxiore longiore pendulo. Forma
phalerata Ach. contra habet thallum breviorem ( tamen altit.
2-6 centimetr.) , laciniis ( latit. 2-5 millim. ) fere facie R. fasti-
giatœ. Var. minulula Ach. L. U. p. 606, in tigillis et sœpi-
mentis ligneis, quae longe laleque omnino obducit, esse possit
B. farinacea juvenulis vixque adhuc sorediifera. Accedit versus
eamdem Lapponica , quam fertilem legil ad Poreguba Lapponiae
orientalis beatus G. Selin.
* R. protensa Nyl. in Lindigii coll. Licb. Novo-Granat,
— 134 —
n° 2557 , lornlis elongatis sorediose tonuiter , albo-marginatis
(latit. circiter 1 millim.), planis, lœvibus.
In Nova Granata , Fusagasiiga , aliit. 2100 inetr. supra
mare, pendilla; arboril us adnascens in sylvis altis (Al.
Lindig ).
Verisimililer propria species , sed apotheciis ignotis haud rite
definienda. Forsitan affinilatis sit Ramalinœ usneoidis.
** R. siibcoinplanata Nyl.
Thallus substraniineus vel tesfaceo-pallidus, compressus,
linearis (lalit. 1-2 millim.) , lineari-divisus , ramosus , com-
planatus vel subcanaliculatus , nonnihil nervoso-inaequalis ,
fere mediocris (altit. 3-6 centimetr. ), sorediis puncliformibus
prominulis aut non prominulis ( marginalibus aut simul
sparsis ) notatus ; apothecia glauco-pruinosa (latit. 2-i
millim.), receptaculo leviter impresso-inaequali ; sporae
oblongap reclae (vel variantes subrectae), longit. 0,011-16
millim., crassit. 0,005-7 millim.
In India orienlali ( Jacquemon! , Perottel et alii ) , ad ar-
bores monlium.
Vix sit nisi varietas H. farinacect, laciein habens ii. com-
planatcË. Spermatia oblongo-cylindrica, longil. circiter 0,003
millim., vix crassit. 0,001 millim.
35. R. ft>axinea (,!>.) Ach. L. l . p. 602, Syn. p. 296,
Moug. Sl Vog. 158. Rchnb. L exs. 19 , Desmaz. Cr. Fr.
Zil, Tul. Mém. Uch. I. 2, f. 13-15, Hepp. Flecht. n" 167 ;
Lichen fraxincm Linn. FL Suec. éd. 2, 1001, Oed. FL D.
t. 1187, Westr. Faergh. t. 12, Sm. E. Rot. t. 1181 ; Lo-
baria fraxinea Hiîm. FL Germ. p. 138, PL lich. t. 18,
f. 1-2 (Platisma); Physcia fraxinea Miel», FL. Bor. Amer.
— 13.Î —
TI. p. 326. OC. FI. Fr. II, p. 398; Ramàlina calkarùi.
fraxinea Fr. L. E. reform. p. 30 , L. S. exs. n" 71 , Nyl.
Syn. I . p. 296 , L. Scand. p. 77.
T hall us stramineo-pallidus vel albido-ttavescens vel osseo-
slaiicescens, compressus, subrigescens, sublineari-laciniatus,
longitrorsum rugosos vel iiervosiis ( vel passim accedente
lugositate sparsa transversa ) , laciniis variae laliludinis ;
apothecia carneo-testacea vel glaucescentia , concava aut
plana ( latit. 3-16 millim. ) , niarginalia (et sparsa) , recep-
taculo (basi contracte) riigoso-inaequali ( aut plicato versus
basin ) ; sporae oblongae vel ellipsoideo-oblongae , curvulae ,
longit. 0,011-16 millim. crassit. 0,005-7 millim.
Frequens in Europa fere tota ( excepta arctica , nec in
Lappouia obvenit ) ; etiam in America boreali adesl. Insignis
in Algeria ( Balansa et alii eam ibi legerunt ) ; quoque in in-
sulis Canariensibus (dalur in Bourg. Pi. Canar. n°3/i9;.
Neque deest in Asia , sallera lemperata ( dalur ex Syria in
Kotschy PL Syr. n" 5U , ex altit. 6,000 pedum).
Forma typica , maxime vulgaris , est tœniceformis Aoh. L. U.
p. 603, laciniis saepe sat longis (scilicel haud nimis rare longil.
15-20 cenlimelr. adlingenlibus latitudinemque 1-3 centim. ) ,
basi apiceque altenuatis ; rugositas corlicalis longitudinalis
nervoso-plicata vel simul hinc inde Iransversalis aut varia. Oc-
ourril deinde passim in Europa f. ampUata Ach. 1. c. laciniis
diialalis (latil. 3-5 cenlimetr., immo e Cadomo vidi , in hb.
Lenorm., latitudinem usque 7 centimetr. adtingentem) lanceo-
lato-di(Tormibus vel lobalis, cor lice coslato-rugosis , rugosilate
inlerduni subreliculata. Quae dicitur luherculata ab Ach. 1. c.
niiii! lypicum sislit , Ihallo apolheciis aborlivis cephalodioideis
rufescenlibns adsperso. Formam altenualam luberculis minutis
albis subsorediosis adspersam et lacinioiis transversis margina-
libus flagellosaui , leclam in Franconia superiore vidi ex hb.
Arnold. ; Iransire videtur in var. calicariformam. F. tceniœ-
— 136 —
formis eliam inlerdum soredia alba parva oblonga sparsa offert.
Talem sat auguste laciniatam , laciniis laevioribus , striis albis
tenuibus, ssepius confettis notatam , in Libani sylvis abieticolam
legit Blanche (ex Mus. Paris). Receptaculum variât subtus ra-
diatim plicato-rugosura et aliis formis scrobiculoso-inaequale.
In N. Mexico, Santa-Fé (Fendler), adest minor , difforrai-
laciniosa , receplaculo subtus reticulato-corrugato ; accedit
versus platynam. Forma attenuata (eflagellosa) etiam obvenil,
ex. gr. ad abietes prope Charabery in Gallia , accedens facie ad
R. calicarcm ; parum differl a calicariformi \hh\\\ laciniis
planioribus et passim latioribus (latit. 2-Zi millim.). — Spermalia
longit. circiler O.OOZj millim., crassit. 0,001 millim.
Var. platyna Nyl. Similis Ramalinœ calicari var. sub-
ampliatce breviori, sed sporis curvulis (sicut in R. fraxinea),
longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-7 millim.
In Chili austral! (ex hb. Lenorm.) (1).
Var. calicartformis INyl.
Thallus attenuatus (altit. 3-12 centimetr. ), facie sicut
in jR. calicari; apothecia marginalia et subterminalia
(haec laciniola lerminali sub receptaculo appendiculata). Sporœ
longit. 0,010-17 millim., crassit. 0,00/j-6 millim.
In Gallia ad ramos arborum , inde ab occidental! ad Vo-
gesos ; supra Barèges , altit. 1600 metr. , ad abietes; saxicola
!n Mont Dore ( ex hb. Lenorm. ). In Franconia superiore
(Arnold). In Teneriffa (Bourg. PL Canar. n° 1595 , ad
prunes). Adhuc in California.
Sporis curvulis facile dignoscitur ; ils autem neglectis facile
pro R. calicari sumitur. Spermatia longit. 0,0035-0,00^5
(1) Specimei» visum dalum fuit Deliseo a Léveillé, cujus indicationes
haud raro erroneae inveniuntur. Locum igilur « Chili australis » du-
bium forsan habere liceat.
I
I
— 137 —
millim., crassil. 0,001 millim. Sporae crassiores quam in R. sub-
fraxinea. Variai receplaculum subtus plus minusve corrugatum
aut sublseve.
* R. fastigiata (Pers.) Acb. L. U. p. 603, 5yn. p. 296,
Desmaz. Cr. Fr. éd. 1 , n" 660 ; Lichen fastigiatus Pers.
in Uster. N. Ann. Bot. l, p. 256, Ach. in V. Ac. Handl.
(Act. Holm.) 1797, p. 201, t. 9, f. 1 (A.-F.), Sm. E. Bol.
t. 890, Westr. Fargh. t. 12, f. E, F; Physcia fasiigiata
DC. FI. Fr. II , p. 398 ; Ramalina calicaris f. fastigiata
Fr. L. Eur. reform, p. 30 , L. S. exs. n" 263 , Nyl. Syn.
I, p. 296, L. Scand. p. 77 ; Lobaria popuiina Hffm. FI.
Germ. p. 160.
Thallus stramineo-pallidus vel flavescenti-albidus , sub-
compressus, sat la?vigaiusaut longitrorsum nonnihil lacunoso-
inaequalis et nervoso-rugosus, iaciniis subfasligialis confertis ;
apothecia testaceo-pallida aut glauca (vel albido-pruinosa),
terrainalia , peltato-sessilia , plana aut convcxiuscula (latit.
3-7 millim.) ; sporae ellipsoideo-oblongae curvulae , longit.
0,009-17 millim., crassit. 0,005-7 millim.
Frequens ad arbores in Europa fere tota ( excepta arctica ,
ubi tamen papulicola in Nordlandia Saltensi obveniret , ex
Smmrf. SuppL Fi. Lappon. p. 116). In Algeria (Durieu).
In Asia occidenlali et adhuc in India orientali ( in montibus
iNilgherrensibus eam legit Perrottei). Quoque in America
boreali.
Vix est nisi varielas Ramalince fraxinecc thalle magis con-
Iracto el subfasligialo-diviso vel Iaciniis subfastigiatis. Ailitudo
thalli vulgo 2-5 centimetr. Sporae magis typice curvulae quam in
R. calicari , quae certe arctissime aflinis, el forsan hae ambae
aliaeque cohabitantes saepe hybridas proférant formas inlerce-
dentes, quarum delerminalio aliquando nunnihil incerta maneat;
- 138 — "
lypus tamen saepius nolis dalis sat facile esl agnoscendiis (1).
Variât thallo hinc inde terebrato (lalis ex. gr. dalur in Schser. L.
H, n" Zi91). Var. nervosa distinguiliir thallo tenuiter compresse,
magis nervoso-striato, receplaculo sublus magis riigoso, ad
Onegam (lecla a Simmiog) ; proprius accedit ad K. fraxineam.
V. conglobata ( Laur. in lilt. ad Arn. ) esl paruno evoluta ,
thallo conglomeralo-caespiloso ( allit. haud 1 centimelri), dense
apicibus subpapillosis congeslo, slerilis; ad saepimenta lignea
prope Gryphiam ( Laurer). — Spermalia in R. fasligiata longit.
0, 0035-0, 00/i5 inillim.. crassil. circiter 0,001 millinr).
** R. confirinata Nyl. Quasi R. fastigiata [mnïor ,
rigidior. Sporae saepius leviter curvulae , longit. 0,012-17
miliim. , crassit. 0,00^-6 millim.
In Australia , Swan River ( Verreaux").
Ijaciniae Ihalli allit. /i-6 cenlimetrorum , latit. 2-6 millira.,
crassit. circiter 0,5 millim. Spermalia cylindrica, longil. 0,004-5
millim., crassil. 0,001 millim. Variai Ihallo vix nervoso-nigoso
eteodem interdum crassiliei fere 1 millim Receplaculum subtus
sublcBve vel paru m insequale.
*** R. subcalicavis Nyl. Subsimilis esl Ramalinœ
canaliculatcE , sed sporis curvulis vel subcurvulis (longit.
0,015-23 millim., crassit. 0,005-7 millim. ) et apotheciis
(calicaribus) majoribus.
Corticola in Mexico ( Ghiesbreglit el , in regioiie Orizabae ,
Bourgeau , mixtim cum R. complanaia). Deinde in Ar-
(1 1 Veiitati igitur magis conveniens videatur el simiil simplicius
atque geographiae botanicœ maxime commoduro , typos hosce seorsim
exponere nec sicul varieîates sub typis vage collectivis coacervare.
CaJteroquin vix iiisi studio monographico serio generis eujusvis digni'-
latem typorum singulorum , quos offert , vel specierum limites rite ,
concipeie licet; nuliibi enim inexi>erientia magis est pericuiosa et ima-
giiiaiidi facilitas fariliu'^ decipieiis.
— 139 —
kansas ( e\ hb. Lenorni. ) et in insula Mauritii (ex eodcm
herbario ).
Revergil versus Ravialinam complunatam canaliculalam ,
sed mox difîerl sporis majoribus (saepius crassiliei 0,007 niillim.);
longiores quoque sunl quam in H. fasligiata. Tliallus altitu-
dinem 10-15 centimetrorum saepius offert , latitudinem 1-3
niilliin., hinc iride luberculis pallido-alhidis marginalibus gra-
uulalus. Apothecia carneo-lutescentia vel carneo-glauca, recep-
taculo (basi subpodiceliato-constricto) sublus inaequali-rugoso
velsublaevi, latit. 2-5 millim., marginalia. Spermalia longit.
0,003 millim., crassit. 0,001 millim.
36. R. subfraxinea Nyl.
Subsimilis iîama/mce fraxineœ minori et attenuatae, sed
sporis ( subcurvulis) rectioribus tenuioribusque ( longil.
0,011-18 millim. crassit. 0,0035-0,00^5 millim.).
In Nova Granata prope Turbaco et Sanctam Martham
(legil Goudol), ad corticem arborum. In insula Mauritii
(Gretan , ex bb. Lenorm. ) et Borbonia ( Boivin ). In insulis
Marianis ( Gaudichaud ).
Korsan non vere species diversa a /{. fntxinea ; tangit quoque
Ranialinarn Menziesii. Receptaculum subtus nonnihil insequale
aut sublaeve. Spermalia cylindrica, longit. 0,003-Zi millim.,
crassit. 0,001 millim, (parte média dilutiore). — In Chili , ins.
Juan Fernandez (Bertero) adest magis fere similis R. fraxineœ
minori (et est quidem R. fraxinea Mnt. Chil. p. 81), sporis
longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,00/i5-0,0050 millim., recep-
laculo subtus lœviore. ~ In Mexico (Fr. Mueller) occurril
forma lirmiuy, thallo rigescenle. Magis vero nolabilis est.
Var. subcanaliculata Nyl. Facie fere RamaLinoi ca-
naUculatœ Tayl. , sed sporis curvulis (longit. 0,010-14
millim., crassit. 0,0035-0,0065 millim.).
In Panama et Peruvia.
— 140 —
Omnis R, subfraxinca dislinguilur a R. Yemensi attenuala,
apotheciis majoribus concavis calicaribus et polissime margina-
libus atque sporis.
* R. polycarpa Mnt. mscr.
Facie fere Ramalince fraxineœ minoris ( altit. 2-6 cen-
timetr.), apotheciis aiboglauco-suffusis minoribus (latit. 1-2
millim. ) , sporis lenuioribus (minusque curvis, longit.
0,010-16 millim., crassit. 0,004-5 millim.).
In Mexico, Galega ( legit Leduc).
Apotheciis planis glauco-albidis conferlis insignis. Thallus
lutescenti-pallidus attenuato-laciniatus, longiludinaliler nervosus
et hinc inde subreticulato-rugosus, caespilose ramosus. Recep-
taculum (basi compressum) subtus rugosum vel subplicalo-
inaequale. Sporae oblongae curvulae vel subcurvulae.
** R. Menziesii Tuck. Syn. N. Amer. Lich. p. 12
(non ïayl.); Ramalinaleptocarpha'ïyxck. Supplem. (1858),
p. 423.
Thallus stramineo-pallidus compressas elongatus , laci-
niis linearibus (latit. 1-3 millim.), sublaevibus vel leviter
sublacunose inaequalibus , ramis apice ramulis attenuatis
diviso ; apothecia subconcoloria , leviter glaucesccnti-
pruinosa (latit. circiter 2-3 millim.), marginalia, receptaculo
subtus leviter ruguloso (basi compressa) adnata ; sporae
oblongae, leviter curvulae, longit. 0,011-18 millim., crassit.
0,004-6 millim.
In California , socia Ramalinœ reticuLata.
Afflnis videtur Ramalinœ subfraxineœ , a qua differt prae-
cipue Ihallo non ve! minus nervoso et sporis crassiorlbus.
Thallus hinc inde saltem obsolète nervoso-strialus, jam valde
lenuis. jam minus tenuis. Hymenium humido statu alliludinis
— IM —
fere 0,07 millini. Margo receptacularis lenuis aul inflexus aut
reflexus. Spermalia cylindrica, longit. 0,0035-0,0055 millim,,
crassit. vix 0,001 raillira.
*** R. interponens Nyl.
Thaï lus stiaraineo-pallidus vel teslaceo-pallidus , com-
pressus, nervoso-slriatus , laciniis sublinearibus (latit. 1-4
millim.), ramuiis utrinque exsertis marginalibus attenuatis
acutis ; apothecia carneo-testacea glaucescenli-pruinosa
plana (latit, 2-4 millim.), receptaculoiaevi (basi subcompressa)
adnata; sporae oblongae curvatae, longit 0,011-16 millim.,
crassit. 0,005-6 millim.
In Nova Granata , loco dicto Hoque , ad corticem arborum
(Goudot).
Thalle longiliidinaliler slriato-nervoso et sporis curvulis differt
a R. Memiesiî et prseserlim sporis crassioribus magisque cur-
vulis a/?, subfraxinca. Spécimen unicum (in Mus. Paris.) visum
alliludinis circiter 8 centimetrorum. Basisthalli allenuata supra
corticem adpresso-adfixa , parle hac substrato adpressa ra-
dialim plicato-nervosa et ambilu nigricanle. Spermalia cylin-
drica, longit. 0, 0035-0, 00/i5 millim,, crassil. 0,001 millim.
**** R. leiodea i\yl. Ramalina caLicaris f. Nyl. Syn.
N. Caled. p, 12.
ï ha II us stramineus vel stramineo-pallidus , lineari-laci -
niatus (latit. 1-3 millim,), sat tenuis nilidiusculus , laevis
vel sublîEvis vel nonnihil nervoso-striatus , planus aut sub-
canalicuiatus , ramosus vel parum ramosus ; apothecia
glauco-iutescentia vel testaceo-lulea vel glauco-albida , cali-
caria (latit, 2-4 millim, ) , marginalia , receptaculo sublaevi
vel leviter inaequali ; sporae oblongae, curvulae vel leviter
curvulae vel subrectae , longit. 0,011-17 milhm. , crassil,
0,004-6 miUim.
— 162 —
Ad ramos arborum in Nova Zelandia, Tasuiania, Australia,
insula Norfolk H in Nova (laledonia.
Minor quam R. canaliculala l'ayl. ; facie RamalincB calicaris
vel fastigiaiœ. Altitudo 2-6 cenlimetr. Speinialia longit. 0,004-5
millim., crassil. 0,001 inillim. R. ronjirmata mox distat thalle
firme , lenge crassiore.
37. R. Cniuanensis Fée Ess. p. 135 , t. 31 , f. 6.
Subsimilis Ramalinm canaiiculaice fonnae subpectinatœ ,
sed thallo ( pallide-lutescenle) lenuiore, laciniis linearibus
( latit. 1-3 luillim., longe acuminatis , saepius utroque mar-
gine laciniolis haud crebris niunito ) ; apothecia carneo-
albida vel carneo-lutesceniia (latit. vulgo 1-2 millim.),
marginalia, receplaculo subtus iaevi ; sporae oblong.e, saepius
curvulae, longit. 0,012-23 millim., crassit. 0,005-7 millim.
In Nova Granata (datur e regione Bogoteusi, altitudine
2900 meirorum, in coll. Lindig. n" 2575) et Venezuela (e
Galipan in coll. Funck. et Schlim. n" 390).
Vix bona species, sed salius consideranda sil sicut varielas
Ramalinœ Yemensis ; sporae vere curvulae. Thallus sublaevis
vel leviter nerveso-inœqualis, canaliculalus.
38. R. bistorta Nyl.
Thallus stramineo-pallidus compressus sublineari-Iaci-
niatus subcanaliculatus , nounihil nervoso-inaîqualis vel sub-
laevis , minor (altit. circiter 2 centimelr. , lalit. circiter 2
millim. , ramis latit. circiter 1 millim. ) , parum r^mosus ,
ramis utrinque attenuato-ramulosis (laciniolis patentibus atte-
nuato-acutis) ; apothecia carneo-testacea (subpruinosa),
terminalia vel subtenuinalia (latit. '\-U millim.), demum
convoxa, receplaculo basi plicalo constricto (plicis sub eodem
- 1/i3 —
sensini versus marginemobliteralis); spor.efusifonni-oblonga'
bistortae (scilicet utroque apice sensu contrario nonnihil torla-
septoque saepius obliquo) , longit. 0,012-16 uiillim. , crassit.
0,006 millim.
Corticola in California (ex hb. Lenorm.).
Facie fera Ramalinœ Cumanensis et quarumdam subsi-
miiium, sed mox dislinguenda est sporis suis singularibus,
quas semper vidi bistortas. Sub leceplaculo apolheciorum ra-
mulus lacinioliformis conspicitur tenuis calcarato-emissus , in
que sensim apolhecia adnasciinlur nova. Paraphyses graciles.
Apothecia vetusta aliquando lacinias proferunt juvéniles , e
sporis verisimililer ortas supra eadem gerrainantibus.
39. R. sorediantha Nyl. in hb. Lenorm. Lichen
Linearis Sw. FI. Ind. occid. III, p. 1910 (modo quoad
Jamaicensem ) , Lich. Amer. t. 11 ; Ramalina linearis Ach.
L. V. p. 598 , Syn. p. 29/i ( quoad solam Jamaicensem ).
Thaiius stramineo-pallidus vel testaceo-pallidus , com-
pressus , rigescens, linearis (altit. o-â centimetr. , latit. 0,5-
1,5 millim.) et dichotome lineari-ramosus , canaliculatus ,
ramis divaricatis marginatis, laevis (passim obsolète longilu-
dinaliier inaequalis ) , apicibus subfurcatis saepe glomerulis
sorediosis albis terminalibus ; apothecia glauco-albida
( latit. 3-6 millim. ) concava , receplaculo infra sublaevi ;
sporae oblongae , leviter curvulae , longit. 0,011-1^ millim.,
crassit. 0,0035-0,00^5 millim.
In Jamaica (Swartz, ex speciminibus Musei Holmiensis);
« incolit petrosa Montium Jamaicensium » (Sw. I. c). In
Sanlo Domingo (Turpin, 1826, ex hb. Lenorm. ).
Thallus intricalo-ramosus canaliculalus , cur facile propria sit
^ecies , si computatur nota sorediorum, quibus apices ramorum
saepe siint capilali, al affinilas magna adest cum R. subfraxinea.
— lùa -
praesertim forma ejus subcanaliculala. Jaraaicensis Swarlziaoa
magis allenuata quam Domingensis (ferlilis); haec sub nomine
R. canaliculala Del. in hb. Lenorm.
h^. R. Yemcnsis (Àch. ). Ramalina fraxinea var.
Yemensis Ach. L. U. p. 602 , Syn. p. 296 ; R. lœvigaia
Fr. S. 0. V. p. 283 ( fide Tuck. ) ; Parmelia Eckloni Spr.
Syst. Veg. IV, Suppl., p. 328 ; R. calicaris f. Eckloni Nyl.
Syn. I , p. 295 ; Farm. Celastri Spr. 1. c.
Subsimilis RamalincB fraxinea , sed apolheciis minoribus
(iaiil. 1-3 uiiilim. ) , magis adpressis, planis, receptaculo
subtus laevi , sporis ( ellipsoideis vei obloiigo-ellipsoideis )
redis ( longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,005-7 millim. ).
Frequens in terris calidioribus et calidis Americae utriusque,
Africae meridionalis (adhuc in Cap B. Spei) et Asiae(in
Arabia et in India orienlali ) , ad corticem arborum. Uatur
in coll. hindig. n° 2551 e Nova Granata, Bogota, altit. 2,650
metr. , corticola ; et saxicola in eadem coilectione, indidem ,
allit. 2,400 metror., \\° 2629 ; datur quo.que e Galipan , in
Garaccas, n" 383, in coll. Linden ; n° ilkï in iMand. PL
And. Boliv. , e Sorata ( subiinearis ) ; e Bonaria in coll.
Goulard. Abuudat in Chili. Datur e Java in Zoll. PL Javan.
n° 1908 (dicta R. fraxinea a Montagne). Occurrit deraum
(saepius tenuior; in Australia et in iNova Zclandia,
Species dislinguenda videlur in stirpe Ramatinœ fraxineœ
nolis differenlibus supra indicatis. Apolhecia saepe solum pagina
altéra (supera). Spermalia longit. 0,003-5 millim., crassit.
0,001 millim. — F. latior datur in Sprucei Lich. Amazon.
n" 55 ; sporœ ei longit. 0,012-25 millim., crassit. 0,005-7
millim. ( perperam dicilur ii. fraxinea a Rev. Leighlon ). — K.
subiinearis, thallo altenuato, saepe canaliculato et subulato-
acuniinalo , faciei ut in R. calicari ; datur in coll. Lindig.
q" 838, e Villeta, allit. 2,200 mi'ir,, et ex Andibus Bolivien-
— \U5 —
sibus, Sorata, allil. 2650-3000 melr. ( Mandon , n" 17^1);
sporae ei longit. 0,011-'il millim., crassil. 0,005-7 millim. Ilœc
sublincaris eliam inagis R. canaliculatam. referens obvenil in
Chili (Cl. Gay et Krause) el siiiiul ibi Ihallo variante subpecli-
nato (i. e. margine iacinioias utrinque emiltente). — F. mcm-
branacca (Laur. in JJnncca 1827, p. /|3 ) vix separantla ut
forma vel varietas , thallo nonniliil tenuiore ( facie vero laci-
niarum fere ut in subLincari i. e. laciniis allenuatis ramosis),
caespitose diviso. — Variai quoque lliallus (subsorediose) albo-
punctalus (in Brasilia) vel slrialulus (in Chili).
* R. oTalis Tayl. et Hook in Lond. Journ. of Bot.
m {\SUli) , p. 655; R. Ecldoni var. ambigna Mnl. Chil.
p. 79. — Sola varietas sit, thallo oblongo-lacinialo vel laciniis
lanceolato-oblongis el sporis subcurvulis (longit. 0,011-15
millim., crassit. 0,005-6 millim).
r In Tasmania (legit Gunn) et in Chili, Rancagua ( Ber-
tero ) .
Thallus ncrvosus el subreliculato-rugosus , varians forma
laciniarum, nicdiorris. Cliilensis parum diflerl a Tasmanira ; in
bac laciniae magis oblongœ, in illa polius lanceolalœ. Sporœ
subreclae vel interdum immixiae leviter curvuléB.— Adest quidem
in Chili , apud R. Ycmcnscm f. sublincarcm laliorem, interdum
sporaî subcurvulœ admixiœ (longil. 0,011-18 millim., crassit.
0,005-7 millim.), quae demonslrenl banc lî. ovalcm modo si-
stere varietatem Ramalince Yemcnsis.
h\. R. lanceolata Nyl. iîflwîa^iwa mewirawafea Mnt.
in Afin. Se. nat. 2 , XII , p. i6.
Sal similis priori , ihallo solum nonnihil tenuius membra-
naceo et spori tenuioribus curvulis vel subcurvuhs (longit.
0,010-15 millim., crassit. 0,0035-0,0065 milUm.
In Brasilia ( Aug. Saint-Hilaire ).
10
— U6 —
Forsan , ob sporas lenuiores , specie difTeral a n, Ycmcnsi ,
hoc aiitem haud parum sit dubium ; tamen maximam sporarum
crassilieni non 0,005 millimelri excedenlem vidi , quum haud
raro eadoni solum 0,003 meliUir. Thalliis mediocris lanceolato-
lacinialus (allit. /(-8 cenlimetr. ), conveniens fere cum R. Ye-
mcnsi commiini vel ojiis forma Jaiiorc. Apothecia parva, sparsa
et marginaha, saepe conferla. Spoiœ subreclae vel leviler cur-
vulae. — Forma minor, laciniis oblongo-lanceolatis (longil. 1-2
cenlim., lalil 2-6 milhm,), apothecis glaucoalbido-pruinosis ,
occiirril in Promonlorio Bonae Spei (ibi leola a Drége , 1839);
vix diiïerens aliter quam maguiludine lliaUi minore.
62. R. snicntula Nyl. in iMns. Paris.
Subsimilis Ramalinœ scpiacecti iniiiori , setl ihallo minus
fore firnio , roceptaculis tenuius subtns radiatim sulcaluiis
margineqiic demuin reflexo (apotheciis convcxis) ; al differt
praeserliin sporis redis et crassioribus (longit. 0,011-17
millim.,crassit, 0,005-7 millim. ).
Ad saxa bumida in Peruvia? provincia Tarija ( legil
Weddoll j.
Forsilan non bona spccies. A H. Ycmcnsi , ciii maxime est
similis , difTerre videlnr apotheciis (cilo convcxis) receplaculo
magis podicellalo-prominulo snbliisque radialim eleganlcr sul-
caliilo-slrialo (striis lenuibus siibexcurrenlibus) ; variant aulem
liae striœ obsolelae, cur sulcalula esse possit varielas Ramalinœ
Ycvicnsis. Tliallus slramineo-pallidus vel liitescenti-pallidus.
Specimina visa allitudinis 5-10 cenlimetrorum , laciniis lineari-
lanceolatis latitudinis 2-8 millimetrorum , crassiliei 0,25 milli-
melri ; laciniœ sœpius parum ramosse. Apothecia vulgo lalit.
2-3 millim. Spermogonia saepius agglomerala ; spermalia cyiin-
drica, longit. 0,004 millim,, crassit. 0,001 millim. Thallus
esorediosus.
43. R. sepiacen ( Pei's. ). Physcia sepeacea Pers. in
- U7 —
Gaudich. Urati. p. 209; Ramalina scopulornm var. scpiacea
Nyl. Sy7i. I, p. 292 (exclus, synon. ) ; R. (laccidissima
Duni. d'Urv. FL Malouin. (1) p. 595; R. strïatula N. et
Flot, iii Linmea 1834, p. 501 ; R. verrucosa Tayl. et Ilook.
in Journ. of Bot. \^Uh , p. 655 ; R. tercbrata Tayl., ibid.,
p. 65/i ; R. scopulorwn Ilook. et Tayl. FL Atitarct. II , p.
522 ; R. polymorpha Mnt. ChiL, p. 80.
Thallus straminco-pallidus vel liitescenti-pallidus, nili-
diusculus, sui)ncrvoso-in;cqualis, firimis, compressiis, iincari-
laciniaius, laciniis vulgo .siihsiniplicihiis, npicibus acuminalis;
apothecia paliido-lutcscenlia vel pallido-glaiicescontia , mc-
diocria , rcccptaculo ( basi podicellato-conslricla) subtus et
usquc in marginem radiatini striato vel sulcato ; sporae
oblongœ curvul.T, longit. 0,012-18 millim., crassit. 0,0035-
0,0055 millim.
In insulis Maclovianis frcqncns ; rupes oblegit (dicit Gau-
dichaufl ). Etiam ad IVctum IMagellanicum ( Jacquinot ) et
usque in Pernvia.
Species videlur benc dislincla. Fluc sine du])io perlinel H.
strialula Neesii et Flolovvii I. c, ul salis indicatur verbis « apo-
Iheciis incurvo-marginalis subliis slellalim sulcalis » et « Die
strahlig geslelUen Slreifen erstrecken sich bis zum Rande hinauf,
dcrdadiirch elwasgekerbt erscheint».Valde variabilis. Specimina
vidi lypi hujus spcciei laciniis usque 25 centimelrorum longilu-
dinem adtingcnlibus; lalitudo 3-10 millimetrorum. Apothecia
marginalia. — Variai sorcdiifera ; soredia scilicet sparsa ( sœpe
conforta) obionga alboflavoscentia, e globulis(diani. 0,05-0,08)
composita (sicut in R. polyriwipha, qua; alTinis est et hoc
prœsertim characlere arcle accedens). Haec sorediifera et thallo
hinc iode feneslrato-perforato (h. e. foraminibus totam laminam
perforantibus , nec soluni stralum corticale alterius lateris,
(1) In Mém, (le la Sociéié Linnéenne de Paris, IV (4826).
— U8 —
lamquam id apud plures Ramalinas observatur) esl R. lercbrala
Tayl., niliil constans habens. — Magis differt f. ftaccidissima
Urv. (I. c), Ihallo lenuiore, laciniis inagis divisis (alUt. 5-10
cenlimelr. ); dalur in Lecbl. /'/. ins. MacLov. n° 68(nomine
R. Eckloni var. teptoloba Flot. ). Iluic faciès Ihalii fere omnino
ut io JR. Ycmcnsi. Variât receptaculum (in omnibus formis)
Iseve non sulcaluni , praesertim apolheciis junioribus ; sed adsunl
vulgo apothecia aelale magis provecla receptaculum sulcatuni
offerenlia. Clava paraphysum crassit. 0,003-i niillim.
kU. R. polyiuoi'plia Ach. L. U. p. 600, Syn. p. 295,
Fr. L. E. reform. p. 32 , L. S. exs. IZjZi , Tuck. L. N.
Amer. p. 13, Nyl. Syn. I, p. 293, L. Scand. p. 76;
Lichen polymorphus Ach. iu V. Ac. H. 1797, p. 270, t. H,
i'. 3 , Wlilnb, Lapp. p. /i36 ; ParmeLia poiymorpha Ach.
Meih. p. 265; Phy scia poiymorpha DC. Fi. Fr. 6, p, 190;
Hamaiina tinctoria Schaer. Enutner. p. 8 , pr. p.
Thailus stramnieo-pallidus vel stramineo-glaucescens ,
rigens , nervoso-inaequalis vei longiludinaiiler sublacunosus ,
compressiis , granuloso-sorediosus , sublhieari-iacinialus ,
mediocris vel iniiior ( aliit. 1-5 cenlimelr.); apothecia
pallido-lutescentia vel glaucescentia ( lalit. 3-8 millim. ) ,
marginalia , concava , receptaculo snbtus rngoso-ina;qiiaii
aut subloevi ; sporae oblongnc subreclœ vel rcctae , longit.
0,011-16 millim., crassit. 0,00/i-5 millim. paraphyses mé-
diocres.
In plurimis parlibus Europa^ , prœserlim in raaritimis ,
saxicola ; rare ferlilis. Inde ab Hispania (L. Dufour, Durieu)
et Corsica (Soleirol). Adhuc in Lapponia ad orara Maris gla-
cialis occurrit,
Species inler congénères lute dignola tamquam ia Uch.
Scandin. I. c. slatui , sorediis suis concoloribus globuloso-
granulosis (globulis diamelri circiler 0,1 millim., qui character
— U9 —
eam ab omnibus céleris r.amalinis europœis dislinguit. llœc
typica maxime evolula est ligulata Ach. Syn. p. 295 (in V. Ac.
H. 1697, t. 11 , i". 3, A , F, K) , IN'yl. Scand. 1. c, laciniis
plaois subsimplicibus, sœpe latiusculis , sorediis puslulosis
( subelliplicis ) saepe crebre sparsis e granulis globosis majus-
ciilis composilis (1). Var. fJabcUnlata (Ach. Mcth. p. 265, V.
Ac. U. l. c. f. 3, K) cum ligulala esl jungenda. — Var. cm-
plccla Ach. Syn. I. c. ( V. Ac. II. t. c, f. 3, P, Z, Meth. p.
267), laciniis alleniialis ramosissiinis acuminalis granulatis
(facie accedens ad /î. pollinuriarn gracilioreni ) hue eliam du-
cenda forma videtur , vel forsan polius sub capilalani ; in
Suecia sallem el in Gallia occidenlali obvenit, sterilis.
Var. capitata Ach. L. U. p. 601 (hue etiam var. stre-
psilis el linctoria Ach. Syn. |). 295, Meth. p. 265 , V. Ac.
H. t. c. , f. 3 , G , H , L-0 , V-Z ) ; Lichen tinciorius VVel).
Spicil. FI. Goiiing. (1778), p. 241; Ramalina polymorpha
Moiig. St. Vog. n" 636, Ilmp. Exs. 12, Desniaz. Cr. Fr.
sér. 2, 11" 50, Schaer. L. H. n" 39i. — I.aciiiiae (latil. 1-2
niiliim. ) lineari-divisœ raniosœ ( laleribus vix sorediosae ) ,
apicibus obtusis capitato-sorediosis ( sorediis his globuloso-
graïuilosis vel pro parle pulverulcntis albidis convexis ) ;
apolliccia teslacco-paliida glaucescenlia niediocria vel ma-
jora (lalit. 3-12 millim. ) , tcrinitialia vel sublerminalia ,
rcceplaculo ( basi subpodiccllalo-consiricto ) subtus demum
nervoso-rugoso vel coslato-nervoso ; sporœ oblongae levilor
curvulae vel subreclae, longit. 0,011-16 niillim. , crassit.
0,004-5 millini. , paraphyses médiocres apice clava sub-
globosa.
(1) Jam Swarlz (iii FI. Ind. occicl.Wl, p. 1910) « rimas fariiiifcras "
afferl lAchencm pobjmorphiun dislinguenlcs a L. complanaio, praîter
alias diffcrenlias ; scd lypo pcculiari lioriim sorediorum nec iile nec
auclores sequeutes alteuderunt.
— 150 —
Occurrit in Succi.T , NorvcgicT , Gcrniani.T cl Galliœ mon-
tibus. Adhuc ex Abyssiniae monle Bacliit (leclam a W.
Sclnmper) vidi.
Fere species est dislincla (1) a /{. polymorpha {lîgnUita),
iaciniis Ihallinis aliis ol laleribus esorediosis , a!)icibus subfasli-
gialis capitalo-soredialis. Allit. i-'à ceiiliiuclrorum. Accedil
prope ad sequenlem. — Nomen a Webero dalum bue perlinel ,
sed parum conveiiieiis nec relinendiiin vidcliir, licel sil velu-
slius ; cliam minus aple nomen ilhid lincioria ul colleclivum ,
|)ro po/ymyrp/i(£el a/p<7a/aj conseivari polcsl, al sane nomina
Acbariana liic omni jure sunl prœferenda.
65. R. pollinaria Ach. L. U. p. 608 (a eUuior ol
{i humilis) , Syn, \). 298, Mong. St. Vo(j. n° 566, ilclinb.
L. exs. 66, Smmif. SuppL FI. Lapp. p. 115, Desmaz. Cr.
Fr. éd. 1. Il" 1168, éd. 2, \\° 568, l'r. L. E. reform. p. 31,
L. S. exs. u" 163, Schœr. Eiiumcr. i>. 8, L. //. ii" 393 ,
Hc|)p Flecht. r." 566 , Mnt. Cliit. p. 781 , Nyl. Sijii. I ,
p. 296, Scmid. |). 78; lÀchcn poUinarius Acb. iit V. Ac. 11.
(Act. Molm.) 1797, p. 263, t. 11, f. 2 ; ParmeUa poUinarm
iVch. M Cl II. p. 266 ; (Adieu squarrosus Fers, in Ust. .Jnn.
Bot. 16 Si., \). 35; Physcia squarrosa DC. FL Fr. Il ,
p. 398; Lobaria dilaceraia lllîm. Fi denn. p. 160.
Thaï lu s slraminço-pallidus vel slraminco-aibidus vcl
stramineo-glaucesccns , conipressus , nilidiusculus , sublacu-
noso-inœqualis el ( praRserlim versus basiai) longiludinalilcr
subnervosus , nicdiocris vel ininor , laciniaio-divisus , iaciniis
(latil. 1-6 millini.) varie divisis, sorcdiis all)is laliusculis
(1) Specimiiia c moiilibus Sabaiulia; ol Abyssinia; tiansilum ferc
sisteiUiu animad\eili in pulymorpham ; sed rcs sit iiiccrla. l'rope
Holmiam ex. gr. ambas mixliin crescciites observavi, sed tamcn salis
distinctas.
— 151 —
plerumque adspersus farinosis ; apotliccia pallida vcl
glauco-pallida (lalil. 3-5 millini. ), receplaculo sublus inœ-
quali ; spor;« oblonga; reclae vel Icvitcr ciirvula% longil.
0,010-15 raillim., crassil. 0,00^-6 millini.
Ad rupcs et muros alque ad corlicetn arborum in Eiiropa
fere tota passira sat fréquenter. Adhuc in Lapponia. Uurius
fertilis ; etiani rarius in Europa boreali.
Vergil liaec Rumalina ad capitatani , prioris varielalem vcl
subspeciem , et ad farinaccam. Tiiallus subllaccesceiis, cpespi-
lose lacinialo-divisus , ramis soredioso-laccris sœpe ialricalis;
soredia inlerdum globulos ininiixlos ofTerunl. Slralum corlicale
(crassilioi in sicco slalu fere 0,06 miilini. , in humido circiler
0,07) carlilagineum filameuloso-conglulinalun) (si'^,ul l'aciilinic
addilo hydrate kalico conspicilur). Paraphyses graciles. Occurrit
in Europa boreali prœserlim forma hiimilis Ach. L. U. p. 009 ,
niinor, laciniis aggregalo-complicalis , sœpc floxuosis ; alliliido
circiler 2 cenlimelrorimi. Adiiuc in l'romonlorio Bonœ Spci
(Drège) obvenil subsimilis (dicta a Laurer i». poUuuiria vai'.
cariosa). V^ormix clatior kcXi. L. U. p. G08, prœserlim in Europa
niiliore vel lemperala vigel, Ihallo elaliorc (ail. o-G cenlimelro-
ruui) , laciniis vulgo planioribus ; in hcrbariis hodiernis sœpc
commixla occurrit cum /{. cvcrnioide. — 7i. poUinaria Mot.
Chil. p. 78, e monte lu l^eonu (Dertero), forma cliilcna, [)aruiu
differens vidctur ; sporai ei longil. 0,012-18 inillim., crassil.
0,00Zi-6 millim., laciniee plange.
b, — Thallus coitice sœpius Iransversim vel siibreliculatim inacqualis.
Slratuni corticale amorplmm vel subamorphum. — Spccics liQ-Hi.
f, — Mcdulla hydrate kalico (e llavo) fcnugineo-rubcHS. — 5/;eties 46.
Uiî. R. Tiilcaiiia (iMnl). liamalina poJymorpha var.
vuicania M ni. Canar. p. 99.
Thallus slraminco-albidus vcl pallido-Iutescens vcl le-
— 152 —
siaceo-lulcsccns, reticulalim rugosus vcl rcliculalim scrobicu-
loso-in.'pqualis, compicssus, lobalo-lacinialus vel squamarii-
formis ; apothecia concoloria vel albido-glauccscentia con-
cava (lalit. 2-5 raillim.), receptaculo lacunosulo-inœquali aul
subla^vi et saepe niargine (sensu radioriim) aliquoties fisso ;
sporœ oblongae, leviter curvulae, longit. 0,010-i6 millim.,
crassil. 0,00^-6 millim.
In insula Canaria , supra scorias vulcanias (Despréaux ,
11. de la Perraudière et alii). Dalur in Husn. PL. Canar.
n» 235.
Similis ferc Ramalinœ Bourgccancc , sed medulla hydrate
kalico flavens et niox deinde lalerilio-sanguinee tincta. Varia-,
bilis. Thallus firmus, ssepiiis conlraclus, iaciniis (longil. l-'2 cen-
timelr. vcl brevioribus) abbrevialis, et lune hic Liclien faciem
habit quasi Squamariœ clinjsophlhalnuc apollieciis expallidis
thallo concoloribus (et hoc sœpius reliciilalim inaequali). Variât
thallo crassiore. Apothecia vulgo confeila. Spermalia quoque
sicul iu II, Bou)'(jœana , quœ forsitan specie non vere differt.
ff. — Medulla hjdrale kalico non tiiicla. — Spccics 47-51.
67. K. Bonrgacaua iMnl. in Bourg. PL Canar.
(anni 1865) n" 1118. Ramatina rosacea Szhdiv. in Ilepp
Flecht. n" 356.
Thallus stramineo-pallidus vcl lestaceo-Iutcscens, glaber,
subreliculalini leviter pIicato-ina>qualis vel subreticulatim
scrobiculoso-rugosus , varians bine inde hcvis compressus ,
lacinialo-caespitosus , Iaciniis sublincaribus parum divisis aut
sublobalis; apothecia albido-glaucescenlia , concava aut
planiuscula (latit. 2-9 millim. ) , receptaculo subtus subreti-
culatim inaequali aut variante subla3vi ; sporœ oblongae ,
éviter curvulœ (variantes subrccla^), longit. 0,011-15 millim.,
— 153 —
crassit. 0,0035-0,0050 millim., parapliyses fore médiocres
clavatoc.
Saxicola in insulis Canariis ( Inde a variis collecloribus
reporlala).
Similis vel subsimilis priori, sed mediilla hydrate kalico nullam
reaclionem ostendens. Subsimilis quoque RamaliiKC cvcrnioidi,
al thaliofirmiore(corlice carlilagineo amorphe vel subaraorpho),
seepius magis conUaclo (crassil. 0,2-0,5 millim.). Laciniœ Ihal-
linse longiores (sallem alliludinem Zi-5 cenlimelrorum adlin-
geiiles) aut breviores, reliculalim scrobiculosae aul sublœves (hœc
lliallo sublaivi sœpiusque magis evolulo, longius laciniala, dicalur
f. subJccvigata Nyl. ; dalur in P.ourg. PL Canar. n" 1121 cl in
Mand. PI. Madcr. n" 50). Spermatia longit. 0,00Zi-5 millim.,
crassit 0,001 millim.
/j8. K. e^eruioldes Nyl. Prodr. Gatl. Alger, p. Ul ;
R. maciformis Nyl. Syn. I, p. 207, pr. p.
Thallus albidus vel albido-slramincus, subopacus, crebre
reliculalim rugosus vel reliculalim scrobiculosus vel lenuius
rugulosus aul liinc indc plaiius , compressus , varie laciniatus
(laciniis laliludinis 1-25 millim., difformibus et varie divisis);
apoihecia pallido-lestacea vel pallido-glaucesccnlia (lalit.
3-(i millim.), receplaculum subtus sicut ihallus celerus rugo-
sum ; spora3 oblong.r , leviter curvulae , longit. 0,010-15
millim., crassil. 0,0035-0,00^5 millim.
Terrestris vel saxicola in Djcbel-Kerona regionis Tune-
tana3 prope Gabès (legil cl. Kralik, qui adnotavil : rochers
du désert et à fleur de terre , sur la terre nue). Deiude
s.fpiusquc coriicola , e Pahcstina et Africa boreaii in Lusita-
niam et Galliam occidentalem. Bene ferlilis adhuc prope Vire
(D'Isigny , ex hb. Lenorra.). Quoque in insulis Canariis
(e Lancerola Bourgeau eam habet).
— 15^ —
Stralum corticale tenue (crassit. 0,03-0,05 millim. in sicco
statu) amorplium (absque textura ulla filamentosa tlislincta eliam
addito hydrate kalico). Tliallus mollescens (crassit. 0,2-0,5) ,
rugosilale s?epc pliciformi. Jn terrestri , cGabès, excoriationes
Ihalli obveniunt subsiniiles ut in R. macifovmi, cur ambaj facile
ad unani eandemque speciem pertinere possint. Paraphyses mé-
diocres vel graciles clavalœ ; parapliyses in corlicola videnlur
graciliores. SpernuUia longil. 0,003-/i millim., crassit. vix 0,001
millim. Sporœ variant (spurie) o-seplatai, saltem in insulis
Canariensibus [lalis iinmixla datur sub n" 1121 in Bourg. Pi.
Canar., anni 18^G, c Lancerota).
69. B. luacifoFiuis Delile FL de l'Égyple , XIX
(1813), p. 388, t. 53, f. 2, 3, U.
Thallus pallidus (pallido-albidus, pallido-ciiierascens vel
pallido-rufcscens) comprcssiis, paruiii iiiœqualis, |)agina altéra
(supcra ?) confertc iilcerala (slrato corticali uiccribus rolun-
dalo-dilTormibus , sai crcbris , disruplo) , foliacco-lacinialus
vel lobalo-laciniatus (lalit. 1-3 cenliniolroruin) , simplicior,
vel subcunealim et varie divisus, subrigcsceiis (crassit. vidgo
0,3-0,5 millim ).
In monte 3IaquaUan ^gypli (Delile).
Apothecia ignola. Thallo (iiifra) iœvi et libenler soredioso-
ulcerala dignoscenda, singularis ; excoriationes illœ corlicis saepe
subgranulalo-marginalîe. lu speciminibus visis raro plicarnm
Iransversarum vel reliculatini disposilarum vcsligia obvenire
conspexi , quarc hœc lîamalina lorsan jungenda sil cuui i)riore
(prœserlim Tnnelana). JNomen Ibrtasse salins dicerelur rnacidi-
formis , nam e noniine arilli micis /nost/m^ff originem ducil.
50. R. crispatula Despréaux, mscr.
Est quasi R. evcrnioides lliallo crassiore (crassilic soepe
1-2 millimctrorum), plano-Ioevigato (rarius bine indc scrobi-
— 155 ~
culoso-inœquali vel plicalo-rugoso ) , lacinioso , laciniis apicc
palmato-divisis suhcrispis.
Supra arenam uiobilcin in Canaria rara (Desprcaux, adno-
tatione : sur les dunes de sables niouvants h MaspoLoma) ;
eliam alibi. Deserticola in regione Tunelaiia prope Gabès
(Kralik), socia Ramalincc evcrnioidis.
Thallus slraniineo-albidus (e Gabès) aul pallido-rufesccns
(Canaria). Superficies denui m lenuilerareolalo-rugulosus veisub-
coriacco-inœqualis. Slerilis modo visa, l-'orsan non bona species,
sed habilu pecubari, quîc vaido affinis , tamcn facile sub lypo
PHimalina; cvcrniodiis subjungi debeal.
51. R. Wcbbii Mnt. Canar. p. 100, t. 6, fig. U, Syll.
p. 319, Nyl. Syn. I, p. 297.
Thallus straminco-pallidus vcl dilule teslacco-lutescens,
conipressus , linearis , coslis vel plicis iransversis confcrlis
rugosus , sursuni apicibus(iue aitenualus , paruni divisus ;
a p 0 1 h e c i a albido-glaucescenlia marginalia, margine reccp-
laculi podicellali flexuoso ; spora> oblongae, reclaî vcl sub-
rcctœ, longiL 0,009-11 niillim. , crassit. 0,0035-0,00^5
milliin.
Supra scopulos insulae Canarias (VVebb) el in TencrilTa
(Despréaux).
Tballus allil, 6-12 cenlimelr., lalil. o-5 millim., sensu Irans-
verso llexus Iragllis; rugœ Iransversœ |)lcruiiique sal crebrse ,
plicis saepe nigricanliinis ; rami crecli , slricliusculi. Stratum
corlicale (crassiliei in sicco slalu 0,05-0,00 niillimelri) lexlurae
amorphce vel subamorpliœ. Spermalia oblongo-cylindracea vel
oblonga, longil. circiler 0,00Z|5 niillim., crassit. 0,0015 millim.
Facie accedil liœc species ad slirpeni sequenlem.
I
— 156 —
A. — Stirps Ramalinœ scopulorum. Thallus firmiis solide corticaïus,
e subtcreli-compressus, superficie inœqualis , parte cxlerna
cordcis amorpha. parte interna filamentqse compo-
sita. — Species 52-56.
f. — Medulla hydrale kalico (e llavo) ferruginco-rubens. — Species 52.
52. R. scopulorum (Dicks. ) Ach. L. U. p. 6O/4,
Syn. p. 297, Fr. L. E. reform. p. 32 , Schccr. /ùmmcr.
p. 9, Nyl. Syn. I, p. 292, pr. p., l. 8, f. 29 (slerigmata et
spcrnialia) ; Lichen scopulorum (Rclz. Obs. Bot. IV, p. 30)
Dicks. Cr. Brit. III, p. 18; Parmelia scopulorum Ach.
Meth. p. 261, pro p. ; Physcia scopulorum DC. FI. Fr. VI,
p. 190, pr. p.
Thallus cinerascenti-pallidus vel slramiueo-pallidus ,
nilidiusculus, rigens, compressus vel comprcssiusculus, sub-
laevis aiit corlicc varie inœquali , lincaris vel sublinearis
(latil. 2-6 inillim.), ramissublinearibus allenuatis; apotliccia
teslaceo-pallida vel pallido-glauccscenlia (lalil. 2-10 inillim.),
marginalia vel subsparsa el subterminalia, rcccplaculo sublaevi
vel nonniliil iiiipresso-in.Tquali ; sporae oblongae reclae ,
longit. 0,012-19 millim. , crassit. 0,001^5-0,0065 millim.
Supra scopulos marinos in oris Europe occidentalis , e
Lusilania ad Daniani et insulas Fœroe versus septenlrionem.
Deinde in insulis Canariensibus.
Slalione marilima, nitore rigidilaleque Ihalli cartilaginea el
reaclione medulte ope hydralis kalici dignoscilur haec species
poiymorpha. Thallus jara sublœvis ; jam (sensu sœpe longilu-
dinali, sed non nervose) inœqualis vel rugosus, linearis , sub-
leres vel compressiusculus , sœpius parum ramosus vel sim-
pliciusculus. Spermogonia incolori-pallida ( lliallo supra ea
concolore aul variante nigricanle) ; spermogonia oblongo-cylin-
— 157 —
dracea, longit. 0,0035-0,00Zi5 milîim., crassit. 0,0010-0,0015
millim. Cortex slrato externo amorplio crassit. ( in huniido
statu) circiter 0,035 millim., stralo inlerno longitudinaliler
filamentoso crassit. 0,011-18 millim.
Var, iiicrassata Nyl. in hb, Lenorm., tliallo crasso
(crassit. 1-2 millim. vel teiuiior), difformiter et sœpius
brevius lacinialo , rigido , paruni diviso , subopaco.
In Gallia occidentali et in iiisulis Ganariensibus.
In insulis Cliosey occurrit laciniis latitiidineni usque 12 milli-
meti'orinii adlingentibus. Vaiiant laciniae minores et proliféra-.
Cortex crassus : slratum exicrnum ( superficialo) subamorphum
crassitiei in liumido statu circiter 0,05 millim., stratum in-
lernum fdamentose coiiglulinalum crassitiei circiter 0,018
millim.
Var. ucniatodes Nyl.
Thaï! us albido-substriatus, pro maxima parle terclius-
culo-filiformis (crassit. 0,5-0,8 millim.), indc (iliformi-
coRspitosns, parum divisus; apotbecia lateralia ; sporae
oblongœ , recta? vel snbreclae , longit. 0,01 1-lG millim.,
crassit. 0.00^-5 millim.
Saxicola in insula Canariensi Porto Sanio (ex hb. Lenorm.).
Variât thallus liinc inde compressus (lalit. 2-3 millim.), sed
ex maxima parle est teres et suhopacus ob strias longitudinales
albidas opacas. Altitudo 8-10 cenlimetrorum.
* B. decipieus iVlnl. Canar. p. 101, t. 6, f. 3, SyU.
p. 319.
Thallus lestaceo-pallidus elongato-laciniatus (altit. 6-15
cenlim, ) subnilidlusculus compressus , laciniis planis aut
subconvolutis ( lalit. 2-12 millim., crassit. 0,2-0,5 millim.)
— 158 —
superficie rugoso-inœqualibus vel sublœvibus vel passim
obsolète longitudinaliter siriatulis vel sparsim foveolato-
impressulis ; apothecia albidoglauca opaca (latil. 2-10
millim. ), receptaculo subtus lœvi aiit ruguloso ; spora-
subrcctœ vel leviter curviilœ, oblongae , longit. 0,U12-18
millim., crassit. 0,OO^i-6 millim.
Saxicola iii insula Canaria.
Forsan modo sit varielas Ramalind' scopulorum, quacum
reacUone convenu ; diiïerl prœserlim tliallo compresso. Cortex
strato externe subamorpho crassit. 0,05 millim. vel alibi minus
evoluto; stralo subjaccnle fdamenloso-conglutinato ssepe vix
ullo. Apothecia marginalia vel sublerminalia. Spermalia longit.
0,003-Zi millim., crassit, 0,001 millim.
** R. snbwebbiana Nyl. — Forsilan etiam haec va-
rielas sit Ramalinœ scopulorum , sed faciès Ramalinœ
Webbii , laciniis linearibus compressis saltem basi plicis
iransversis plus minusve visibilibus.
Saxicola in insulis Canariensibus (H. de la Pcrraudière ).
Laciniœ vulgo soluni latitudinis 1-2 millim. allitudineqiie 3-6
cenlimetroruni. Thalli lextura lere omnino sicut in /«. dcci-
picnlc. A-Ccedit haec R. subbwcbbiana haud parum versus R.
vulcankim. (et prope sicut var. subUeviijala ad R. Bourgaanam).
Sporai leviler curvulae longit. 0,011-lZj millim., crassit, 0,OOZi-6
millim.
ff .— MeduUa hydrate kalico non lincta. — Specics 53-50.
53. R. cnspidatii (Ach.). Ramalina scopulorum \ar.
cusptdala Ach. L. U. p. 605, Syn. p. 197 ; R. scopulorum.
Auctorum pro maxima parle, Fr. L. S. exs. n" 300, Desmaz.
Cr. Fr. n" 1U9, éd. 2, n» 5û9.
— 159 —
Similis Ramalùiœ scopulorwn, ^eà mox differens reactione
medullae ope hydratis kalici nulia.
FrequeiUior et latins distributa in Europa quam R. scopu-
lorum, quacum sœpc socia obvcnit. Adest adhuc in Lapponia
et in Islandia versus septentrionem atque usque in insulis
archipelagi graeci. Eliani in insulis Canariensibus et in Ame-
rica boreali.
Forsan non vere specie différai a R. scopulorum, tamen
prœserlim ob reaclionem kalicam deficienlem seorsim hic est
exponenda. Thallus varians slciil in cadeni. Variât raro recep-
lacukim slriatulum. Spora; siibreclaî vel subcurvulœ, longil.
0,010-18 millim. , crassil 0,OOZi-G millim. Forma mino)^ in
archipelago grœco ( Despréaux ) et in Teneriffa (idem). F. bix-
viuscula, liiallo abbrevialo lurgidulo (allit. 1-2 cenlimetr. ) ,
apollieciis mediocribus ( latit. 2-3 millim.) margine receptaculari
crenalo vel subcrenalo ; ad saxa in Corsica (Léveillé), in insula
Naxo in monte Jovis (Despréaux).
Var. crassa (Del.). — Omnino analoga cl subsimilis est
varielati incrassatco prioris,
Eliam liœc pra^serlira ad oram occidenlalem Galliae vigel ,
opiima in insulis Ghosey (ex hb. Lcnorm. ).
Variai laciniis dilalalis abunde laciniose prolifcris, in iisdem
insulis, et subsimilis dalur e Teneriffa in Bourg, PI. Canar.
(anni 18/j5) n" 351 (prop. ) sporis vulgo minoribus ( longit.
0,008-0,01^ millim., crassil. 0,00/i-G millim. )
Var. siibTittata Nyi. in Wus. Paris., thallo sicul in
lypica , sed longiiudinaliter albido-striato vel albido-sub-
villalo.
in insula Noirmoutier Galliae occidenlalis.
Sporœ oblongœ reclœ vel leviler curvulae, iongit. 0, 011-15
raillim., crassiU 0,00Zi-5 millim. Paraphyses apice subgloboso-
clavalœ (clava crassiliei 0,0035-0,00/i5 millim.).
— 160 —
54. R. Tittata Nyl.
Thallus pallido-lutesccns vel sordide pallidus , albido-
viltatiis vel vittis albidis opacis inaoqualibus et variis strialus,
compressus, sublinearis et lineari-divisus (latit. 1-2 millim, ,
crassil. 0,3-0,4 millim.), parum ramosus ; apothecia
paliida albido-suffusa (latit. 2-4 millim.), receptaculo subtus
sublœvi margine subcrenato-insequali ; sporœ ellipsoideae
vel oblongo-ellipsoideae , rectae , longit. 0,010-14 millim.,
crassit. 0,004-5 millim.
In insulis Pliilippinis (Cuming).
Facie accedil ad Ramalinam cuspidatam , cujus l'ère sil va-
rielas Ihallo villato-slrialo et sporis brevioribus redis.
55. B. Tiugitaua Salzm. in hb. Lenorm. ; Ramalina
polymorpha DR. Alger, p, 223.
Thallus slraminco-pallidus vel lestacco-pallidus, com-
pressus , hinc itide longitudinaliler substrialus vel leviter
impresso-inxqualis ■ varie laciniatiis , rigens ; apothecia
pallido-glaucesccnlia mcdiocria ; sporœ oblongaî rectœ ,
longit. 0,011-15 millim., crassit. 0,005-6 millim.
Proge Tanger ad rupes maritimas (ex colleclione Salzmann
in hb. Lenorm.). In regione Algériens! ( Uurieu , Dové). In
Corsica ( Guthnik ).
Laciniac Ihalli in speciminibus visisallil. 2-4 cenlimelr., latit.
2-12 millim., compressae (crassit. 0,3 millimetri — nsque ad
2 millimetrorum ) , nitidiusculœ vel subnilidiusculss, lœves vel
parum inœquales vel riigulossc. l'ieceptaculum Igeve aut inœcjuale ;
interdum sublus striis obsolelis radianlibus aut margine ali-
cjuolies fisso. Spermatia longit. 0,00/i-5 millim., crassil. 0,001
raiilim., medio laie diluliores vel liyalinœ. — Hœc pro R. poly-
morpha (ligulataj sumereliir, nisi thallus glabrior et esore-
— 161 —
diosus difl'erenliam inox indigitarel. Lacioiae saepe sursum
laliores. Texlura fere ut in R. cuspidala.
56. B. inaequaliiS) Nyl.
T ha 11 us testaceo-pallidus nitidinsculus conipressus ra-
mosiis niinor (allit. circiter 2-5 cenlimetr. , iatit. circiter
1 miilim. vel magis atteniiatus), ramis et ramulis sublaevibus
incequalibus vel irregulariter, fere lomentaceo-inaequalibus,
divaricatis ; apothecia glaucescenti-alba (lalit. 2-/i miilim.),
receptacnio lœvi basi compresso ; sporae ellipsoideae rectœ ,
longit. 0,009-14 miilim., crassit. 0,00i:i5-55 miilim.
In insulis Stœchadibus lectam vidi.
Species videtur dislincla a Pu calicari, nec cum ulla alla
jungenda ; ulleriusobservaiida. Thallus obsolète passim nervoso-
slrialus. Paraphyses gracilescenles. Sporse subrectae.
5. - Stirps RamalintB nusillae. Thailus lœvis vel sublœvis , fislulosus
vel subfistulosus , foraminibus liinc inde pct^tusiis. Hydrate kalico
nulla reaclio mcdullœ (eonceptœ R, subpusillœj cui reactio
nonnihil flavescens), — Species 57-65.
A. — Stratum corticale amorphdm. — Species 57.
57. R. pnsilla Le Prév., Fr. L E. réf. p. 29 , DR.
Alger, p. 221 , t. 17, f. 4, Scliœr. Enum. p. 8, iXyl. Syn.
I , p. 295 (excl. synon. ).
Thallus osseo-stramineus vel stramineo-pallidus , sub-
raoUescens , fistulosus , turgido-teres , sat parvus ( vulgo
altit. 1-2 centimetr. , crassit. 1-3 miilim.), subnitidiusculus,
rugulosus , parum divisus , ramis turgidulis ; apothecia
canico-glaiica vel glauco-albida , concava (Iatit. 2-U miilim.)
in apicibus ramorum truncato-innala , recepiaculo lœvi ;
11
— 162 -
sporae ellipsoideo-oblongœ reclœ , longit. 0,009-0,013
raillim., crassil. 0,00^-6 milliin.
Ad ramos exsiccatos Ericœ arborea in insula Stoechadum
PorqueroUes legit Aug. Le Prévost. In Lusitania , ad cor-
ticem Quercus suberis agri Olisiponensis ("Welwitsch). In
Algeria ad La Calie { Durieu , adnotatione ad spécimen
visum : j raraules secs d'un vieil olivier »). In Teneriffa
(Bourg., PL Canar. n° 350 , et H. de la Perraudière ).
Thallo ruguloso vel sublaevi, hreviler ramoso, subinani, hinc
inde foraminibus parce pertuso , apolheciis terminalibus rame
parum latioribus margineque receptaculari aculo intègre et
praeserlim cortice amorpho dignoscenda species. Stratura cor-
ticale tenuissimuni subaraorphum. Spermatia longit. 0,003
millim., crassit. haud 0,001 millim. adtingentia; paraphyses
spermogonicœ crassil. 0,002 millim.
B. — Stratum corticale filamentose compositdm. — Species
58-65.
a. — Spors rects. — Species 58-64.
58. R. Tasmanica Nyl.
Similis Ramalinœ pusiUœ , sed thallo nitidiore nonnihil
magis diviso, ramis nonnihil constriclis sub apotheciis planis,
receptaculo subtus impresso-inœquali ; sporae ellipsoideo-
obiongae vel fusiformi-oblongae , rectae, longit. 0,010-16
millim., crassit. 0,005-7 millim.
Ad ramulosin Tasmania (in hb. rev^' Churchill Babington).
Facile propria species. DifTert a Ramalina geniculata thallo
minus diviso et superficie rugulosa. Thallus altitudine fere 2
cenlinietrorum , hinc inde foraminibus rolundatis vel oblongis
pertusus. Stratum corticale sat bene filamentoso-compositum.
Apolhecia pallide testaceo-glaucescentia , demum plana.
- 163 -
59. K. Infl.tta Hook. fil. et Tayl. Antarct. I, p. 194,
t. 79 , f. 1 ; Cetraria inflata Eorumdem in London Journ,
ofBot. III (18ÛÙ), p. 6Zi6 (seorsim p. 13).
Thallus stramineo-albidus ( passim fuscorubricoso-ma-
culalus), caespitose congestus , teretiusculo-fislulosus (passim
compressiusculus ) , fere niediocris ( altit. 2-/i centimetr. ,
crassit. 2-3 millim. ) , dichotome ramosus , laevis , apicibus
conico-acuminatis ; apothecia albido-glauca (pruinosa),
tcrminalia vel lateraiia , concaviuscula (lalit. circiter 2-4
millira. ) , receptaculo laevi (parum inaequaii ) basi noiinihil
constricto; sporae oblongae , leviter curvulaî velsubrectœ,
longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,005-7 millim.
In insulis Auckland , ad rupes maritimas prope mare
( Mus. Kew. et hb. Church. Babingt.).
Species sine dubio rite dislincta. Thallus e basi subscutala
ramosus, inflato-lereliusculus vel compressiusculus, cavus, in
humide stalu flaccescens et subpellucidus ; superficies laevis
( passim varians subliliter sensu longitudinali slriatulus vel
alibi lenuiter obsolète subnervoso-insequalis). Apothecia recep-
taculo sublus laevi vel hinc inde obtuse impresso-insequali, quod
idem in Ihallo cœlero etiam observatur ; margo receptacularis
inleger. Spermatia cylindrica, longit. 0,0035 millim., crassit.
non 0,001 millim. adlingentia. — Maie haec in Nyl. Syn. I,
p. 295, subjungitur sub R. pusilla , quae mox difTert plurimis
nolis allatis et mox jam texturae corticalis dilîerentia manife-
stissima.
60. ai. gcnicsalata Hook et Tayl. in Lond. Journ. of
Bot. III ( \SkU) , p. 655 (seorsim p. 22 ).
Thallus pallidns vel slramineo-pallidus , caespitose sub-
fasrigiato-ramosus , subteres aut subcompressus , laevis (vel
obsok'tc longiludinaliter subnervosus), niediocris vel minor
~ 164 —
altit. 2-li centimetr.), saepe foraminibus sparsis terebratus ,
intus listulosus, rainis vulgo atlenuatis; apolhecia pallido-
teslacea vel glauco-albida ( latit. 1-2 raillim. ), terminalia aut
subterminalia , receplaculum laeve aut rngulosum ramo tur-
gido exeunte innatum et sœpe subtus ramuli appendicem
eraittens ; s p o r ae oblongœ vel fusiformi-oblongae , reclae
(aut obsolète curvulae), longit. 0,009-0,015 millim. , crassit.
0,00^-7 raillim.
lu Australia et Nova Zelandia. Deinde in America calidiore
(datur e Venezuela in coll. Funck ei Schlimm n" 390 ; ex
Honda Novae Granatae, alUt. 250 raetr. supra mare, in coll.
Lindigiana n° 2899). In Africa aequinoctiali (Cameroons
mont., altit. 8000 ped., Mann).
Thallus nitidiusculus Isevis vel sublaevis et libenter magis
divisus hanc specieni distinguit a R. pusilla (praeter texluram
corlicalem). Rami crassiores latit. 1-2 millim. Hymenium vulgo
altit. vix 0,05 millim. atlingit.;
'*' R. subpnisilla Nyl. RamaUna inflaia Mnt. et v. d.
B. Jav. p. 3 (nomen).
Similis Ramalinœ geniculatœ et vix nisi varietas ejusdem
differens reactione medullae flavescente ( vel adhuc deinde
nonnihil rubescente) applicato hydrate kalico.
In niontibus Nilgherrensibus Indiae orientalis (Perrottet).
In Java (Junghuhn).
61. SI. lulansciila (Ny). in Lich. Lapp. or. p. ïïk
et in Fellm. Lich. ara. n" 57, sub RamaUna calicari).
Thallus stramineus vel straraineo-pallidus , subteres ,
minuscuius (allit. 1-2 centimetr. vel minor), iiitidulus, sub-
tilissime longitudinaliter striatulus , subpellucidus , tener ,
caespilose divisus, ramis attenuato-ramulosis ; apothecia
— 165 —
carneo-lutescentia aut glaucescenlia, plana aut convexa (latit.
1-Z|. inillim.) , terminalia , receptaculo sublus sublaevi saepe
ramulo appendiculato ; sporas oblongae vel fusiformi-
oblongœ, rectœ, longit. 0,009-0,015 imllim. , crassit. 0,OQh-
6 millira.
Ad ramulos abietinos in Lapponia (N. I. Fellman et alii).
Alnicola in Finlandia boreali, Kuusanio (Silén). Etiam abie-
ticola in Terra Nova (Despréaux) , ubi frequens.
Species distincta videtur , accedens ad Ramalinam genicu-
latam Tayl., sed minor et thallo mollescente tenero satis diffe-
rens. Thallus passim compressiusculus , saepius haud 5-8 milli-
metrorum altitudinem superans, crassiliei circiter 0,5-0,8 millim.
Foramioa parva oblonga sparsa. Gdnidia diam. 0,008-0,016 millim.
Var. pollinariella Nyl, Difîert thallo libentius com-
presso magisque diviso , ramulis tenuibus apice sorediellis ;
sterilis.
Cum typo in Terra Nova ( Despréaux et alii ) et socia
RamaLinœ farinaceœ ( minutulae Ach. ). In Lapponia orien-
tali , ex. gr. ad Knaesae abieticola (N. J. Fellman).
Variât hsBcce major, thallo altit. interdum 2-3 cenlimetrorum
et ad axillas sublacunose impresso (1).
(1) Externa facie comparanda est Ramalina Roesleri Hochstelt.
supra omissa sub R. calicarî , cujus sit subspecies, differens thallo
subcanaliculato tenuiter caespitose ramosissimo , ramulis apice pluries
divisis vel subdigitato-divisis et ipsis apicibiis sorediellis; apothecia
ei glaucescenlia parva; sporae rectae , longit. 0,011-16 millim,,
crassit. 0,005-6 millim. In Germaniae sylva Schivarzwald prope Freu-
denstadt Wurtembergiae , ad ramos pinorum, legit Roesler (1828).
Communicavit D' Stizenberger. Est R. fraxinea var. Roesleri Schser.
Emimer. p. 9. Thallus texturae firmioris quam in R. minuscula nec
terebratus , sed passim obsolète nervosus. — Omnino infauste auctor
Systematis Lichenum Germaniœ ^hune Lichenem Stereocaulon ess
putat (Krb. Par. p. 7).
— 166 —
Var. dendroidella Nyl. Differt thallo etiam tenuius
dendroideo-rainuloso et ramuloso-intricalo ( altit. circiler
1 centimetri) esoredioso ; fertilis.
Ad ramulos arborum in Mantschuria (Barthe).
Primo oblutu satis dissiuiilis videlur , al vix sislit nisi varie-
talem lenuiorem et tenuiter ramosam Rcmialinœ minuscnlct.
Spora3 similes, longit. 0,011-15 niillini., crassit. 0,OOZi-G millim.
* Wk. intermcdla Del. Similis Ramatinœ minusculœ
typicae , sed thallo nonnihil firmiore , apicibus facile soredii-
feris (sorediis subgloboso-graiiulosis) ; sterilis modo visa.
Saxicola (ni fallor) in Terra Nova (Despréaux).
Caespitibus firmiusculis accedil ad Ramalinam faslkjiatam.
A R. cuspidata minore jam differl thallo subnervoso (quod
passim obsolète est visibile).
62. M. pamila >lni. in înn. Se. nat. 2, XX, p. 356
(1843), Bonite (1863) p. 153, Syll. p. 320; R. digitaia
Mcy. et Flot, in N- Act. Nat. cur. XIX, Supplem. I (1863),
p. 212, t. 3, f. 1.
T ha 11 us pallidus vel pallido-albidus vel stramineo-
cinerascens , compressiusculus , minuius ( altit. circiter
1 centimetri vel minor , latit. 0,5-0,8 millimetri) , lœvis ,
subnitldiusculus, caespitulosus , ramulis brevibus attenuatis
furcato-divisis vel subdigitalis ; apothecia glaucescentia
(latit. 1-2 millim.) , plana, receptaculo subtus lœvi , termi-
nalia , sub receptaculo ramulo geniculatim emisso ; sporae
ellipsoideo-oblongœ vel oblongae vel oblongo-fusiformes ,
rectae, longit. 0,011-18 millim., crassit. 0,006-6 millim.
Ad ramulos inter Canton et iMacao in China (Gaudichaud) ;
etiam ad ramos Thecc Chinensis prope Canton atque in horto
botanico urbis Rio de Janeiro Brasiliae (ex Mey. et Flot.
— 167 —
I. c). Deinde in ludia orientali (ex bb. Vailiantii in Mus.
Paris.).
Thallo firmiore nec subpellucido mox dignoscilur a compa-
randa et externa facie congruente R. minuscida. Simililer
thallo adsunt foramina parva sparsa. Saepius dense caespitosa
crescit. — Ex specimine in hb. Vaill. Musei Parisiensis hue per-
lioeret Lichen madraspat. algoides Petiv. Gazophyl. p. 3 ,
n° 339; sed lab. XI, Gg. 1, ejus operis eumdeni Licbenem spec-
tans, refert sine dubio Roccellam Montagnei (cui etiam convenit
nota « marginibus verrucosis », sicut in figura ibi data idem
Gonspicitur).
* B. Javanic»! Nyl. Differt thallo elatiore (altil. circiter
5-6 centimetr.), dendroideo-diviso , teretiusculo (bine inde
compressiusculo), ramis et ramulis tenuibus inaequalibus.
In Java (Kurz, ex hb. Kphb.). Steriiis modo lecta.
Thallus (versus basin crassitiei circiter 1 millira.) passim
fusco-rubricose tinctus vel basi nigricans, iaevis, hinc inde parce
terebratus. Faciès fere Cladiœ aggregatœ tenuis , sed ramulis
minus firmis (nec ita determinale furcellatis) , strato corticali
alio (scilicet in R. javanica pars externa ex elementis tubulosis
subintricatis obliteratis et interior ex elementis filamentosis Ion-
gitudinalibus constilutSB ; in Cladia aggregata stratum cor-
ticale totum ex elementis filamentosis longitudinalibus dense
conglutinatum , qua textura mox Cladtœ , genus a Gladinis
omnino dislinctum efficit , species continens schizoporam ,
aggregatam et reiiporam , etiam thallo terebralo analogas
speciebus slirpis Ramalinœ pusiUce inter Ramalinas), MeduUa
alba quasi subfarinacea.
63. R. snbgeniculata Nyl. in Mand. PL Mader.
n»2a.
Thallus stramineo-albidus vel osteino-ochroleucus, com-
pressiusculus vel tereti-compressiusculus , sat parvus i^altit.
— 168 —
circiter 2 centimetrorum , laiit. 1 inillimetri vel magis atte-
nuatus), laevis vel obsolète inaequalis, nitidiusculus, cœspitose
divisus, ramis altenuatis ; a p o t h e c i a pallide carneo-testacea
vel pallido-glaucescentia (latit. 1-2 millim.) plana, terminalia
vel subterrainalia , receptaculo subtus laevi , ramulo terminali
sub receptaculo geniculatim emisso ; sporae eliipsoideae
(utroque apice rotundato), rectae , longit. 0,009-0,011
millim., crassit. 0,006-7 millim.
In Madera , Ribero frio , ramos et ramulos late sylvulis
suis quasi obducens ( IMandon , 1865 ),
Proxime affinis et facie exlerna Ravudinœ pmnila;, sed major
et sporis crassioribus. Thallus parce foraminibus oblongis per-
tusus, obsolète longiludinaliler inaequalis; etiam allitudinis 3
cenlimelrorum obveniens, crassitiei fere 2 millimetrorura. Sper-
matia longit. 0,003-Zi millim., crassit. 0,001 milbm.
6Zi. R. Panizzei DN. (exhb. Lenorm.).
Thallus stramineo-pallidus subcompressus, laevis vel ob-
solète nervoso-inœqualis , minor ( aliit. circiter 2 centimetr.
vel minor) , parum vel vix terebratus ; a pothecia cœsio-
glauca (latit. circiter 2-3 millim. vel minora), demum
plana , terminalia (vel subterminalia) , receptaculo loevl supra
basin ramuli conici terminalis geniculati adfixa ; sporœ
oblongae vel oblongo-ellipsoideae, rectae (velsubrectae), longit.
0,009-0,016 miUim., crassit. 0,00/i-6 millim.
Vidi eam e sylvis Liguriae occidentalis ( lectam a Panizzi ,
secundum hb. Lenorm. ) et ex Algeria (a Durieu, adnota-
tione: « Oran, sur le Cistus Monspeliensis, parmi les rochers
du sommet de Djebet-Santo » et alii a Sommet de l'Atlas ,
près Mn-Hazid , derrière Blidah , sur un Jtimperus oxyce-
drus » ,• etiam a Balansa lecta prope Oran ).
Accedit maxime ad Ramalinam calicarem var. subfasti-
— 169 —
gîatam , sed rannilo difTert sub receplaculis geniculato-flexo et
thallo tenuius diviso (ramis fertilibus lalitudine circiter i milli-
metri). Forsan varielas sit Ramalince calicaris , tamen ob
Ihallum Jaevem inter species stirpis Ramalinœ picsillœ dispo-
uenda videlur. Spermalia longit. circiter 0,003 raillim., crassit.
0,001 miUim.
b. — Sporse curvulae. — Species 65.
65. R. Abyssinica Nyl.
Thallus straraineo-pallidus vel albido-Iutescens, parum
divisus, teretiusculo-compressus, subfistulosus, lœvis, parvus
(altit. circiter 1 centimetri) ; apothecia carneo-testacea
aut glauco-albida (latit. 1-3 millimetr. ) rarais turgidis trun-
cato-tcrminalia (ramis latiora ) , receptaculo subtus rugose
plus rainusve inœquali ; sporae oblongae curvulae, longit.
0,012-17 millim. , crassit. 0,005-8 millim.
Ad truncos Ericœ acrophycc in monte Silke Abyssiniae ,
altitudine 11000 pedum supra mare ( "W. Schimper , It.
Abyssin, n" Wil ).
Bona videtur species , accedens ad Ramalinam fastîgiatam
fere sicut R. geniculata ad R, calicarem. Sporae crassae (saepius
crassitiei 0,007-8 millim. ) notam oplimam offerunt. Thallus
subopacus , sat laevis , foraminibus parcis pertusus. Filamenta
strati corticalis crassit. circiter 0,00/i5.
Sic Ramalince hodie cognitae supraque deOnitae circiter 65
(forte potius plures) sistunl species vel typos facile specierum
dignitatem offerentes.
— 170 —
Modo scquente eas in telluris variis partibus distribui vi-
demus , si designamus
Europam E.
Asïam A.S.
Africam A.
Americam borealem . . . AB.
Americam meridionalem . . AM.
Polynesiam P.
Ausiraiiam Auslr.
1.
R. iuanis Mnt. . .
. AiM
2.
R. ceruchis (Ach.). .
. AM
3.
R. combeoides Nyl. .
AB .
h.
R. horaalea Ach. . .
AB .
5.
R. testudinaria Nyl. .
AB .
6.
R. flaccescens Nyl. .
. AM
7.
R. melanothrix Laur.
. . A
8.
R. carpathica ;Krb. .
9.
R. rigida ( Pers, ). .
AB .
10.
R. anceps Nyl. . .
AB .
11.
R. arabum Ach. . .
E As A
.
12.
R. dasypoga Tuck. .
AB AM
13.
R. gracilis (Pers.), .
. . A
, AM
14.
R. angulosa Laur,
. As A
•
15.
R. implectens Nyl. .
. . A
16.
R. thrausta (Ach.). .
E . .
.
17.
R. gracilenta Ach. .
. As .
AB .
18.
R. Montagiiei DN. .
AB A M
19.
R. Taïtensis Nyl.
.
20.
R. camplospora Nyl.
AB .
21.
R. Auslraliensis Nyl.
.
22.
R. rectangularis Nyl.
. A M
Austr
Austr.
23.
2U.
25.
26.
27.
28.
29.
30.
31.
32.
33.
34.
35.
36.
37.
38.
39.
ao.
M.
U2.
43.
R. usneoides ( Ach. )
R, reliculata (Noehd.)
R. Bogoteiisis Nyl.
R. Chilcnsis Berl.
R. subpollinaria Nyl
R. deniiculata (Eschw
R. complanata ( Sw. )
R. Peruviana Ach.
R. canaliculata Tayl
* R. linearis (Sw.).
R. alludens Nyl. .
R. calicaris ( Hffm. )
* R. Roesleri Hochst
R. fadnacea ( L . ) .
* R. prolensa Nyl.
* R. subcomplanata Nyl
R. fraxinea (L.). .
* R. fastigiala ( Peis.
* R. confirmata Nyl.
* R. subcalicaris Nyl
R. subfraxinea Nyl.
* R. polycarpa Wiit.
* R. Menziesii Tuck
* R. intorponens Nyl
* R. leiodeaNyl. ,
R. Cumanensis Fée.
R. bistoita Nyl. .
R. sorediantha Nyl.
R. Yemensis ( Ach. )
R. lanceolata Nyl.
R. sulcatula Nyl. .
R. sepiacea(Pers.).
R. polymorpha Ach
171 —
As A AB
. ÂB
. AB
A AB
As A
AM
AM
AM
A M
A M
A M
A M
AM
. AB
E As A AB
E . . .
E As A AB
As . .
E As A AB
E As A AB
AM
AM P
A M
As A
AB
AB
AB
A M
A M
A M
AB
AB
As A AB
. A .
A M
AM
AM
A M
Austr.
Auslr,
Austr.
Austr.
Austr.
U5.
UG.
67.
68.
U9.
50.
51.
52.
53.
5Zi.
55.
56.
57.
58.
59.
60.
61.
62.
63.
64.
65.
R. poUinaria Ach.
* R. Chilena Nyl.
R. vulcania (Mnt.).
R. Bourgaeana Mnt.
R. evernioides Nyl.
R. maciformis Delile,
R. crispatula Despr.
R. Webbii 3Int. .
R. scopulorum (Dicks
* R. decipiens Mnl.
* R. subwebbiana Ny
R. cuspidata ( Ach. '
R. viitata Nyl.
R, Tingitana Salzni
R. inaequalis Nyl.
R. pusilla Le Prev.
R. Tasraanica Nyl.
R. inflata Tayl. .
R. geniculata Tayl.
R. subpusilla Nyl.
R. minuscula Nyl.
R. pumila Mnt. .
* R. Javanlca Nyl.
R. subgenicuiata Nyl
R. Panizzei DN. .
R. Abyssinica Nyl.
£ tabula illa dislributioni
Ramalinas in Africa obvias
172 —
E .
E As
As
As
. As
.
E As
. As
.
. As
.
.
A
E .
A
, ,
A
AB
A M
AB
A M
Austr.
Austr.
Austr.
s geographicae synoptica elucet ,
esse 33 , in America boreali 27 ,
in America meridionali similiter 27 (vel in utraque America
simul computatas 65) , in Asia 19 , in Europa 18 , in Au-
stralia 11, in Polynesia 5.
Simul videmus , Europae Africœque communes ( E -f- A )
— ns —
esse 13 Ramalinas ; Europœ Asiœque ( E -f As) : 8 ; Europae
Americoeque boreali (A + AB): 5; Europae Araericaeque
meridionali ( E + AM ) : 2 ; Europae Polynesiaeque (E + P) :
1 ; Europae Australiaequc (E+ Auslr) : 1 ; deinque soluni
in Enropa obvias, in nulla alia teiluris parte iecias (E+o): U.
Asiae Africaeque communes (As + A) sunt : 12; Asiae
Americoeque boreali (As + AB): 9; Asiae Polynesiaeque
( As + P ) : h; Asiae Americaeque meridionali ( As+ AM ) :
3 ; Asiae Australiaeque ( As — Austr ) : 1 ; deinque solum in
Asia obviœ , nec in ulla alia lelluris parte lectœ ( As + o) : 5.
Africae Americaeque boreali communes (A + AB) sunt: 9;
Africae Americaeque meridionali (A + AiM) : 7 ; Africae Au-
straliaeque (A+Austr): 5; Africae Polynesiaeque (A + P) : k;
solum in Africa obviae , nec in ulla alia teiluris parte lectae
(A + o): 10.
Americae boreali et Americae meridionali communes
(AB + AiM) sunt: 11; Americae boreali Australiaeque
(AB+Austr): 3; Americae boreali Polynesiaeque (AB+P): 1;
solum in America boreali obviae, nec alibi lectae (AB+o) : 8.
Americae meridionali Australiaeque communes (AM+Austr)
numéro sunt : 5 ; Americae meridionali Polynesiaeque
(AM-t-P): 3; solum in America meridionali obviae , nec
alibi lectae ( AM + o) : 12.
Polynesiaa et Australiae communis (P+Austr) invenitur: 1 ;
Polynesiae omuino propria, nec alibi obvia (P + o) : 1.
Australiae peculiares inveniunlur , nec alibi occurrunt
( Austr + 0 ) : 6 Ramaliuœ.
Distributionem Ramalinarum propius examinantes iii
singulis teiluris partibus, U vel 5 in Enropa ad solas méridio-
nales ejus regiones pertinere invenimus ; inter asiaticas 9
similiter nonnisi in Asia meridionali adesse videmus.
Africae meridionalis 7 sunt Ramalinae ; Africae occidentalis
spéciales 8 , jaraque supra animadverti Lichenaeam Cana^
riensem sallem 12 offerre Ramalinas.
- 17^1 —
Inter Amcricanas in regionibus orientalibus utriusque
Araericœ ( aclnumeratis insulis Antillariim ) observaiuur 18
(in Anlillis salteni 10) ; in occidentalibus 13 (inter quas totîB
stiirpes Ramalinœ inanis el homaleœ, R. reiicidata^ etc. ).
Si zonae diversas telluris icspiciuntur et comparantur ,
videnaus :
in zona arctica obvenire sol u m 5 iîflma/ma* ,
in zona tempe rata boreali 33,
in zona œqiiinoctia li 32 et
in zona t e m p e r a i a m e r i d i o n a 1 i \h.
Ceteroquin , typos ranialineos nnmero prsestare in regio-
nibus maritimis animadvertimus nonnuilos(|ue ibi quidem
esse speciatim halophilos.
RAMA LE A Nyl.
Tliailus pallidus conipressus parvus subcaespitosus, e laciniis
adsccndentibus varie divisis constans nonnibilque rigescens ,
sublus pallidior. Structura ihallina corticem offert cartila-
gineuni , ex elementis filamentosis obiiteratis iongitudinaliter
intricatis conglutinatum , utraque pagina obvium , strato me-
dullari interposito tenui parumque evoluto ( filamentis vix
liberis) ; gonidia (diaraetri 0,005-0,008 aiillimetri) stratum
efficienlia spatiuni maximum inter utrumque corticem occu-
pans.
Apothecia laetiiis tincta , stipitala , biatorina, nuda ; sporae
8"^ fusiformes simplices ( vel obsolète vel spurie 1-septataï ),
rectœ , in tliecis clavatis confertis; paraphyses médiocres,
apicc crassiores, parcae.
Spermogonia extus ostiolo apoiheciis concolori , parum
prominulo, indicata, conceptaculo incolore ; spermatia tenelia
— 175 —
cylindrjca , Icviter curvula ; sterigmata simplicia vel sub-
simplicia.
Genus notis externis maxime coiigruens cum Bœomyceis
quibusdam , sod forsan reclissime , ob typum si)ermatiorum
intcr Cladonieos référendum sit , licet faciem habeat rama-
linodeam , cur illud hic exponendi venia detur.
R. tpibalosa Nyl. in Flora 1866. p. 289.
Thallns ochroleuco-pallidus , irregulariler divisus , ad-
scendens, apicibus crcnato-digitatis vel varie digiiato-fibrillosis,
sat parvus ( longitudine 3-6 miilimelrorum , crassitiei 0,2
millinietri ) , subtus albido-pallesceiis opacus ; a p o t h e c i a
carneo-rufescenlia ( lalit. circiter 1 millim. ) plana , margine
concolore vel subconcolore iniegro , inlus incoloria ; sporae
incolores oblongo-fusiformes vel subbacillares , simplices (vel
lenuiter uni-septatœ ) , longit, 0,011-16 millim., crassit.
0,002-3 millim., paraphyses sat parcae, epilheciura incolor,
hypothecium subhymeniale electrino-lutescens. lodo gelalina
hymenialis vinose rubens (praecedente passim cœrulescentia).
ïn Cuba insula obveniens inter Lichenes varios et Metz-
gerias Jungermanniasque ( C. Wright).
Marge apolheciorum nulla gonidia conlinet. ilymenium in
humide statu ailitudinis circiter 0,07 millimelri. Spermatia fere
sicut in Cladoniis, longit. 0,007 millim., crassit. 0,0005 milli-
melri.
DUFOVREA Ach.
Dufourea ( Ach. ) Nyl. Syn. I , p. 287 , vere accedit et
lextura thallina ( strato corticali similiter conslructo ) et
spermogoniis (sterigmalibus spermatiisque subsiniilibus) cura
Daetylina Nyl. ibid. , p. 286. Forsan auleni cl, Tuckerman
— 176 ^
modum excedit ambas jungens sub uno eodemque génère
(vid. Observ. N. Americ. Lich., 1862, p. 396), maie
rejiciens noinen Dufouream typo adscriplum Dufoureœ ma-
dreporiformis ; nam etianisi Acharius noniinaverit Par-
meliam molLuscam suae Meihodi in Lichenographia univer-
sali Dufouream , hacce specie deinde a cl. De Notaris generi
alii , Combeœ , adducla disjunctaque , nihil obslat , quin
Dufourea remaneat sensu , quo nomen illud pro D. ma-
dreporiformi Ach. L. U. p. 525 et Syn. p. 2U1 adhibui , et
quo sensu limilibus genericis in Synopsi mea , 1. c. dalis ,
conservandum sil , saltem usquedum apothecia inveniantur.
Tune vero, si convenientia cum apolbeciis Dactylinœ repe-
riuniur , nomen hoc inutile fit ( nec sequor clarissimura
Tuckerman ) , et nomen Dufouream Lichenibus eo relatis
meliore jure et sensu satins Acbariano praeferre fas erit.
Occasione hic oblata, novam Dufoureœ speciem europaeaiii
definire liceat.
E>. floccosn (Del.\ Ramalina floccosa Del. hb.
Similis fere Dufoureœ madreporiformi , sed thalle sub-
opaco et forte magis ruguloso, ramis apice libenter soredioso-
capitatis.
In Gallia occidentali (Delise, adnotatione : « 19 juin 1821,
sur les rochers de Cadhol , route de Vire à Caen » ) , ex hb.
Lenorm.
Thallus pallidus caespitose ramosus ( alliludine 1,5-2,5 cen-
timelrorum ) , subleres aut compressiusculus ( crassilie vel
laliludine circiter 1 millimetri vel magis allenuatus ) , passim
ruguloso-inipressus aul subnigosus. Soredia caesioalbida pulve-
rulenla , interdum confluenlia. Slratum corticale e cellulis
rolundalis oblileratis compositiim (liydrale kalico addito prae-
cipue visibilibus), sicut in D. madreporiformi. Apothecia non
visa. — Subsimilis thallo magis glabrescenle el nonnihil leeviore
— 177 —
adest e Gralz Styrise eliam in hb. Lenorm. ; forsan sil varietas ,
supra ligna fabrefacta lecta.
Addalur hic quoque alla species in Synopsi mea omissa :
D. ramulosn Hook. in Append. to Parrys 2^^ Voy.
p. k\k', Evernia ramulosa Tuckerm. Syn. p. 11 ; Dactijlina
ramulosa Ejusd. Observât., 1862 , p. 397 ; Dufourea mu-
ricata Laur. in Slurm. D. Fi. II , 2i , p. 30 , t. 12, Anz.
Langob. n° 18.
Subsirailis Dufourecc madreporiformi , sed longe minor
( allit. circiter I centimetri vel minor ) , stramineus vel
stramineo-caslaneus vel stramineo-fuscescens , passim non-
nihil albo-pruinosus , apicibus obtusiuscule papillato-denti-
culalis.
Supra terram ad Fretum Behringii ("Wright), Cumb'rland
straets (J. Taylor ) , in Rocky Mountains (ex hb. Hook.).
In Spitsberg ( J. iMalmgren ). Etiam in Alpibus editissiuiis
Europae meridionalis.
HETERliXit Nyl.
H. tortaos» (Nées ab Es. sub Dufourea) Nyl. Syn. I,
p. 138 , t. ^, f. 22 (gonimia et sterigmata cuni spennaliis),
perperam ibi inter Collemaceos exposila , forsan satius inter
Ramalineos lociim natnralem teneat , tamen valde incertum
manet , an ea gonus quidcni sistat Ramalineorum aut Ever-
nieorwn aut tribus |)ronriae novœ, dum apothecia rite evoluta
ignota sunt. Ob ihallum goniniicum genus Heierina ad
Ramalïnas vel Diifoureas sese habere possit tamquam
SticiinaadStictas, aut tamquam JSephromium ad Nepliroma,
analogia autem sola structurae apotheciorum hic dignationem
systeraaticam veram determinare hcebit.
12
— 178 —
Descriptioni I. c. addatur :
Stralum corticale lutescens (crassit. circitpr 0,03 millim.),
sat minute anguloso-ccUuIosuin , latere inleriore gonimia
cœriilescenlia fovens. Medniia alba c filamentis coinposila
intertextis tenuibus (crassit. circiter 0,0025 niillimetri).
Eliara Heierina tortuosa lecla fuit a cl. R. Spruce ad saxa
granitica prope Sa7i Isabei , ad flumen Orinoco.
INDEX
NOMINL'M GENERUM, SPECIËRUM VARIETATUMQUE ET SYNONYMORUM.
Abyssinica Nyl 169
alliulens Nyl 130
ampliata Acli 135
anceps Nyl 113
angulosa Laui 115
angulosa Nyl 113
arabum Ach 113
arenaria Fr 117
attenuata Pers 118
Australiensis N_\l 120
bistorta Nyl 142
Bagolensis Nyl 124
Bourgaeana Mnt 152
calicariformis Nyl 136
callcaris Hffm 131
camptospora Nyl. . .... 120
eanalicularis Nyl 126
canaliculata Fr 131
canaliculata Tnyl 128
Capensis Nyl 123
capitala Adi. ...... 149
Carpathica Krb 111
Celastri Spr 144
ceruchis Acii 106
Chilena Nyl 151
Chilensis Bert 124
Cladia Nyl 169
combeoides N}1 107
complanatii Sw 127
confirmata Nyl 138
conglobata Laur 138
costata Mey 115
crassa Del 159
crispatula Despr 154
Cumanensis Fée 142
cuspidata Ach 158
— 179 —
dasypoga Tuck 114
decipiens Mnl 157
dendroiliella Nyl 165
dendroides Del 112
denliculala Rschvv 126
digitala Mey. Flot 166
dilaccrata Hffm 150
DuFOUREA Ach 175
Eckloni Spr làli
elatior Ach 151
emplecta Acb 149
evernioides Nyl 153
indata Hook. Tayl 168
intermedia Del 166
interponens Nyl 141
Javanica Nyl 167
lanccolata Nyl 145
latior Nyl 144
leiodea Nyl 141
leptobola Flot 148
leucorsa Ach 117
ligulata Ach 149
linearis (Sw) 129
farinacea (L.) 132
fastigiala Pers 137
flabellulala Ach 149
flaccescens Nyl 109
(laccidissima Urv 147
floccosa Del 176
fraxinea (L' 134
furcellala Mnl 117
geniculata Hook. Tayl. . . 163
gracilenta Ach 117
graciiis Pers 115
inaciformis Delile 154
inelanothrix (Laur.; .... 110
membranacea Laur. . . . 145
niembranacca Mut 145
Menziesii Tayl.. ..... 123
Menziesii Tuck 140
minuscula Nyl 164
minutula Ach 133
Monlagnei D. N 118
muricata Laur 177
nematodes Nyl 157
Heterina Nyl.
177 ovalisTayl 145
homalea Ach 107
homalea Mut 106
humilis Acb 151
hypodectodes Nyl 128
inanis Mnt 105
implectens Nyl 116
implexa Nyl. ...... 114
inœqualis Nyl 161
incrassata Nyl 157
Panizzei DN 168
pendulina (Schrad.). . . . 133
Peruviana Ach 128
plalyna Nyl 136
pollinaria Ach 150
pollinariella Nyl 165
polycarpa Mnt 140
polymorpha Ach 148
populiiui Hffm 137
— 180 —
protensa Nyl ! 33 subulata Mnt 129
pumila Mnt 166 subvittata Nyl 159
pusilla Le Prév 161 subwebbiana Nyl 158
pyrifera Nyl 132 sulcatula Nyl 146
Râmalea Nyl 174
Ramalina Âcb 103
ramulosa Hook 177
rectangularis Nyl 121
reticulata Noehd 123
retiformis Meuz 123
rigida (Pers.) 112
roccellœformis Mnl 106
rosacea Schaer 152
scopulorum Dicks 156
scopulorum Hook 147
sepiacea Pers 146
sorediantha Nyl 143
squarrosus Pers 150
striatula Nées 147
subampliata Nyl 132
subcalicaris Nyl 138
subcanaliculata Nyl. . . . 139
subcomplanata Nyl 134
subfastigiata Nyl 132
subfraxinea Nyl 139
subgeniculata Nyl 167
sublaevigata Nyl 153
sublinearis Nyl 144
subpapillosa Nyl 132
subpectinata Nyl 129
subpollinaria Nyl 125
subpusilla Nyl 164
tœniataFée 122
taeniœformis Ach 1 34
Taïtensis Nyl 119
Tasmanica Nyl 162
tenuis Tuck 117
terebrata Tayl 147
tesliulinaria Nyl 108
llirausta Ach 116
linctoria Web 149
Tingitana Salzm 160
tortuosa Hook 122
tortuosa Nées 177
tribulosa Nyl 175
tuberculata Ach 135
tumidula Tayl 107
UsneaL 121
usneoidella Nyl 122
usneoides Ach 121
usneoides DR 114
verrucosa Tayl 147
vittataNyl 160
vulcania Mnt 151
Webbii Mnt 155
Yemensis Ach 144
M. le Président donne lecture du projet de règlement in-
térieur présenté par la Commission d'impression. Les divers
— 181 —
articles sont successivement mis aux voix et adoptés. L'en-
semble du règlement est ensuite adopté à l'unanimité, et la
Société décide qu'il sera mis à exécution à partir de la séance
de mars.
A 10 heures la séance est levée.
SÉANCE DU 8 MARS 1869.
Présidence de M. le docteur BOUKlEKniE.
A sept heures et demie la séance est ouverte. Le procès-
verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Il est donné communication des ouvrages reçus depuis la
dernière séance.
M. le Président invite ceux de ses collègues (\m désirent
faire des lectures ou représenter la Sociéié aux séances qui
auront lieu à la Sorbonne , du 30 mars au 3 avril , à vouloir
bien en faire la déclaration , afin qu'il puisse en donner con-
naissance à M. le Ministre de l'Instruciion publique, et solli-
citer de Son Excellence les cartes qui leur sont destinées.
Se font inscrire comme ayant l'intention d'assister à ces
réunions : MM. le docteur Fayel , Fauvel, le docteur Ogier
Ward, le docteur de Labordette, Gahéry et Morière.
M. le Président conserve la parole pour donner lecture
d'une lettre par laquelle M. le Recteur annonce à la Société
que, sur le rapport qui lui a été adressé par M. le Ministre
de l'Instruction publique , S. M. l'Empereur vient de fonder
dans chacune^des académies un prix annuel de 1,000 fr. qui
sera décerné au mémoire ou à l'ouvrage jugé le meilleur sur
quelque point d'archéologie , d'histoire politique et littéraire,
ou de science , intéressant les provinces comprises dans le
ressort académique.
Ces concours, ajoute M. le Recteur, dont le résultat
certain sera d'accroître la vitalité des corps académiques,
tout en respectant l'initiative et l'indépendance des coni-
— 183 —
pagnies savantes , devront avoir pour juges des commissions
formées eu majorité des présidents ou des membres des
Sociétés savantes de l'Académie; et il s'agit aujourd'hui de
formuler un projet de règlement dans lequel seront notam-
ment spécifiées les matières du concours, et la composition
définitive du jury appelé à décerner le prix de chaque
année.
M. le Recteur invite le président de la Société Linnéenne
à vouloir bien lui faire part , à cet égard , de ses idées et de
celles de la Société qu'il dirige ; puis il communique , h litre
de renseignement , quelques articles en projet sur lesquels il
provoque l'avis de la Compagnie,
.\près une discussion, à laquelle se sont livrés ses membres
dans la séance ordinaire du 8 mars et dans une séance extra-
ordinaire qui a eu lieu le 12 du même mois, la Société
Linnéenne n'a trouvé que peu de changements à apporter
aux articles du projet de règlement, que M. le Recteur a bien
voulu lui soumettre. Tout en reconnaissant la nécessité
d'établir diverses sections parmi les sciences qui seront
appelées au concours , elle a pensé que, les lettres ayant à
faire valoir les mêmes raisons que les sciences à ce point de
vue , il valait mieux maintenir un concours bisannuel , les
sciences participant seules à l'un des concours, et les lettres
seules à l'autre.
Elle a été d'avis également que la rotation devrait com-
mencer par les sciences.
Elle a reconnu la nécessité de substituer, dans l'article 2,
la date du 31 décembre à celle du l'^'' novembre; de sup-
primer le paragraphe portant : Si l'ouvrage n'a été jugé digne
d'être produit au concours en vertu d'une délibération de
la Société à laquelle appartient son auteur ; enfin de rem-
placer ces mots deuj: années de suite , par ceux-ci deux
concours consécutifs.
— 184 —
Le règlement ainsi modifié serait libellé de la manière
suivante :
Art. d. — Un concours est ouvert chaque année dans
les six départements composant la circonscription académique
de Caen pour le prix annuel de 1,000 francs à décerner, au
nom de l'Empereur, au meilleur ouvrage portant sur quelque
point d'archéologie , d'histoire politique ou littéraire , ou de
science, intéressant les provinces comprises dans le ressort
académique.
Akt. 2. — Il y aura un roulement bisannuel faisant porter
le concours une année sur V archéologie , \ histoire ou La
littérature , l'autre année sur les sciences.
Art. 3. — Les sciences seront appelées à prendre part au
premier concours.
ART. U. — Aucun ouvrage ne pourra être admis à con-
courir s'il n'a été envoyé au Recteur avant le 31 décembre,
s'il n'est inédit, et si son impression n'a moins de deux
années de date à cette époque. Le même ouvrage pourra
être présenté à deux concours consécutifs.
Art. 5. — Le jury chargé de l'appréciation se composera
de deux délégués pour chacune des Sociétés savantes qui
auront envoyé un ouvrage. Ces délégués seront choisis par
elles, soit parmi les membres titulaires, soit parmi les
membres correspondants. Les autres membres du jury pour-
ront être désignés par le Recteur en dehors des Sociétés,
mais toujours en nombre inférieur à celui des membres
appartenant aux Sociétés savantes. Ce jury fonctionnera sous
la présidence d'honneur du Recteur; il choisira lui-même
son vice-président et son secrétaire.
Afin de se mettre d'accord avec son règlement intérieur et
de se conformer à ses statuts, la Société est invitée par
M. le Président à nommer un secrétaire et un vice-secrétaire
en remplacement du secrétaire de bureau cl du secrétaire
\
— 185 —
de correspondance, et h compléter sa commission d'im-
pression par la désignation d'un sixième membre.
Quelques membres font observer qu'ils pensent que le
bureau, tel qu'il a été constitué dans la séance de décembre,
doit fonctionner jusqu'à la fin de l'année académique, et
que le règlement intérieur ne doit être appliqué qu'à cette
épo(iue. — D'autres membres soutiennent que, les nomi-
nations faites en décembre n'ayant eu lieu que par déro-
gation aux statuts, elles doivent être considérées - comme
nulles, et que la Société doit avoir hâte de reprendre une
situation légale et une marche régulière. — On fait d'ailleurs
observer que la Société ayant décidé , dans sa dernière
réunion, que son règlement intérieur serait mis à exécution
h partir de la séance de mars , la question est par cela même
tranchée.
La Société procède d'abord à la nomination d'un secré-
taire; le dépouillement du scrutin donne l'unanimité, moins
une voix , à M. Morière , qui remercie ses collègues de ce
témoignage de sympathie.
Passant ensuite à la nomination d'un vice-secrétaire , un
premier tour de scrutin désigne pour remplir cette fonction
M. le docteur Fayel qui, tout en remerciant la Compagnie
d'avoir bien voulu jeter les yeux sur lui, déclare ne pas
accepter. Il est alors procédé à un second tour de scrutin
dont le vote est acquis à M. le docteur Fostel.
M. le Président proclame alors M. Morière secrétaire de la
Société Linnéenne , et IM. le docteur Postel vice-secrétaire
pendant l'année académique 1868-1869.
Un nouveau vote désigne M, le docteur Bourienne comme
membre de la commission d'impression qui se trouve ainsi
complétée.
M. Emile Deplanche Ht le travail suivant :
— 186
ETHNOLOGIE CALÉDONIENNE.
La Polynésie, dans la plus large acception de ce mot,
comprend tous les groupes d'îles situés à 15 degrés de
chaque côté du premier méridien, et entre le IS*' parallèle
de latitude sud et le 30" de latitude nord. Elle embrasse une
étendue de l'Océan Pacifique égale à 7,000 milles dans une
direction et à environ 5,600 milles dans l'autre. Les principaux
groupes sont ceux des Larrons, les Carolines, les îles Pélew,
lesSalomon, les Nouvelles-Hébrides, les Fidjy, les Sandwich,
les îles de la Société , le groupe Georges , l'archipel des
Navigateurs , les îles des Amis , les îles Australes et la
Nouvelle-Zélande.
Prise sur une plus large échelle, la Polynésie peut être
diie située entre les côtes orientales de l'ancien continent et
les côtes occidentales du nouveau; elle renfermerait ainsi un
espace beaucoup plus considérable , surtout si l'on y joint le
grand archipel Indien, les îles de Sumatra, Bornéo, Java
et la Nouvelle-Hollande ou Australie. Par rapport à la couleur,
les Français ont donné à cette dernière partie le nom de
Mélanésie, qui, outre l'Australie, comprend la terre de Van-
Diémen, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Irlande, le Nouvel-
Hanovre, les îles Salomon, l'archipel de la Louisiade , les
Nouvelles-Hébrides, les îles Loyaliy, la Nouvelle-Calédonie
et une partie des Fidjy.
La question qui se présente naturellement à l'esprit est
celle qui touche à l'origine et aux caractères des habitants
de l'Océan Pacifique. Deux races bien distinctes s'en par-
tagent retendue; depuis la plus haute antiq-nté, elles oc-
— 487 -
cupcnl la Polynésie. L'une , d'après ses formes extérieures
et la couleur de la peau , semble se rapprocher des peuples
de l'Asie-Orienlale et a pu venir , à une époque éloignée ,
de la pres(iu'île de iMalaka dans les îles qui s'étendent, vers
l'est, à une assez grande distance et forment, pour ainsi dire,
une ceinture à l'Equateur. L'autre ressemble d'une manière
remarquable aux populations noires de l'Afrique; elle en a
la peau noire , les cheveux plus ou moins laineux et les
formes déprimées. Si l'on compare ces différences de couleur,
la conformation physique des habitants , le genre de langues
qui n'ont que peu de rapports entre elles, l'on peut se faire
une idée exacte de la ligne de démarcation qui sépare les
Polynésiens orientaux des Polynésiens occidentaux ou Méla-
nésiens. Mais lorsque l'on arrive aux îles Salomon , aux
Nouvelles-Hébrides , aux Fidjy, à la Nouvelle-(^alédonie ,
placées, pour ainsi dire, aux points de jonction de ces deux
grandes divisions, les caractères distinctifs de chacune de ces
races disparaissent et semblent se confondre pour donner
naissance h uji type intermédiaire dont les caractères , si l'on
continue à s'avancer dans l'ouest, s'effacent peu à peu pour
faire place à d'autres, voisins du nègre africain.
Ces populations se* hvrent toutes à la pratique de l'anthro-
pophagie ; les Fidjiens semblent occuper le plus haut degré
de l'échelle intellectuelle; les habitants des Nouvelles-Hébrides
leur sont inférieurs en stature, en force, en intelligence;
ceux de l'archipel Salomon , de la Nouvelle-Irlande , etc. ,
bien qu'ayant de nombreux rapports avec eux, paraissent
appartenir à un peuple encore moins robuste et moins
avancé.
Quant aux Néo-Calédoniens qui doivent spécialement nous
occuper, il sont à peine inférieurs aux habitants des Fidjy
qui, longtemps avant eux, ont eu des rapports avec les
Polynésiens dont la civilisation, relative toutefois, ne peut
— 188 —
faire l'ombre d'un doute. Quoique différents des Fidjiens par
la langue, ils constituent avec eux, dans la famille nègre
océanienne , une variété à laquelle se subordonneraient les
précédentes , variété qui , par une transition insensible ,
établirait un trait d'union entre les noirs habitants de la
Nouvelle-Hollande et les nations basanées du Pacifique.
L'on peut caractériser ainsi le Néo-Calédonien : « Crâne
(( dolichocéphale; mâchoire supérieure prognathe; cheveux
^ noirs , très-longs , touffus et frisés , empiétant légèrement
(( sur le front; barbe plus ou moins fournie; ovale du visage
« régulier; pommettes saillantes; nez assez bien formé,
(( proéminent, quoique plus ou moins épaté; narines à peu
« près aussi longues que larges; lèvres moyennes, bouche
(i grande , dents régulièrement implantées. »
Les Néo-Calédoniens semblent se rapporter à la grande
famille des Papous qui occupent la Nouvelle-Guinée , mais
auxquels, si l'on peut s'en rapporter à la description que
nous a laissée de ces peuples notre compatriote Dumont-
d'Urville, ils sont de beaucoup supérieurs par leur apparence
extérieure et par leurs traits. Si on veut chercher leur
origine , on ne trouve de guides dans aucune de leurs tra-
ditions. Quoique sans contredit ils doivent remonter à une
haute antiquité, ils semblent un peuple né d'hier; leurs lé-
gendes , leurs chansons ne font aucune mention des immi-
grations qui ont dû avoir lieu à une époque reculée ; à les en
croire , leurs ancêtres n'auraient jamais habité d'autre terre
que celle qu'ils occupent maintenant.
Suivant diverses opinions , la race mélanésienne aurait eu
son berceau dans la Nouvelle-Guinée, dont les autocthoneS;,
refoulés par une invasion , se seraient confiés aux flots pour
aller à la recherche d'une nouvelle patrie. Traversant le
détroit de Torrès, ils se seraient dans le principe établis
sur les côtes septentrionales de l'Australie ; de là leurs des-
(
— 189 —
ccndanls se seraient dispersés dans l'est, en suivant les lignes
qui marquent la distribution des plantes alimentaires. La
Nouvelle-Calédonie fut-elle colonisée à cette époque par des
peuples de même race poussés par les vents sur ses bords?
Cela paraît douteux ; car bien que l'on y trouve des individus
aussi laids , aussi chétifs que le sont les Australiens , ils on
diffèrent tellement sous d'autres rapports qu'il est impossible
de s'arrêter à cette opinion.
Si l'on s'en rapporte à l'examen des caractères physiques
uniformes dans toutes les tribus qui couvrent le sol de l'île ,
il n'est pas douteux que les Calédoniens descendent des races
noires de l'Asie ; mais par des mélanges dont l'origine nous
est inconnue, soit avec les Malais dont ils ont tous les in-
stincts féroces, soit avec les Polynésiens et peut-être avec les
Carolins auxquels ils semblent avoir emprunté beaucoup de
leurs coutumes, ils sont arrivés à constituer avec le temps un
type particulier qui ne ressemble ni à l'une ni à l'autre des
races polynésiennes, mais qui néanmoins présente des carac-
tères communs à chacune d'elles. En Calédonie , en effet,
nous trouvons la distinction des castes, la plus ancienne et
sans contredit la plus remarquable forme de la société parmi
les populations de l'Asie orientale. Ce caractère , qui do-
mine dans une grande partie des archipels du Pacifique, se
trouve aussi aux Fidjy, aux Nouvelles-Hébrides, etc. , ainsi
que l'institution du tabou et la circoncision, que l'on considère
comme originaires de la même contrée.
La circoncision, pratiquée pour des motifs religieux à la
Nouvelle-Zélande, aux îles des Amis, de la Société, semble
ne pas avoir ce caractère en Calédonie ; elle a, en effet, sa
raison d'être d'une absolue nécessité, et son but unique est
d'initier les jeunes garçons, arrivés à l'âge de puberté, aux
devoirs de leur sexe.
Nous pourrions encore invoquer, comme preuve de l'ori-
— 190 —
gine malaise des Xéo-Calédoniens, l'habitude qu'ils ont dans
certaines circoiislarices, dans les fêtes par exemple, de jouer
des es|)èces de pantomimes, la figure couverte d'un masque
grossier.
Quoi qu'il en soit, que l'on nous permette l'hypoihèse
suivante : h une époque indéterminée et par des causes
restées inconnues, soit une invasion d'étrangers, soit un sur-
croît de population, une partie de cette nouvelle race, poussé*
par des vents d'ouest aussi fréquents, nous apprend La
Pérouse, que ceux de l'est, dans une zone de sept à huit
degrés de chaque côté de l'Equateur où ils varient suffisam-
ment pour rendre faciles des voyages en toute direction, serait
venue s'établir dans les îles voisines de la Nouvelle-Guinée,
telles que la Nouvelle-Bretagne, la Nouvelle-Irlande, l'archi-
pel des Salomon, les Nouvelles- Hébrides, Des causes sem-
blables l'auraient portée de nouveau plus au sud; et les Fidjy,
les Loyalty, la Nouvelle-Calédonie, probablement inhabitées
et où l'uniformité des types indique évidemment des races
pures, se seraient trouvées ainsi colonisées.
Indépendamment des caractères anatomiques particuliers
aux différents peuples qui occupent les divers archipels dont
nous venons de parler, l'on trouve encore de nombreux
points de ressemblance dans leurs mœurs, leurs religions et
leur industrie, qui prouvent surabondamment leur commu-
nauté d'origine. Quant aux Néo-Calédoniens , placés à la
limite extrême des terres occupées par celte race, une fois
propriétaires du sol , par une espèce d'isolement ils se
seraient conservés purs de tout contact étranger, en faisant
périr les malheureux que les vents et les tempêtes jetaient
sur leurs côtes.
La population d'Uéa et celle des autres îles étant devenue
sans doute trop considérable , beaucoup, sans cependant
cesspr leurs relations av«c leurs frères, vinrent s'établir sur
- 191 —
les îles voisines de Lifu et de Mare, où la population en géné-
ral a pris d'eux certains caractères qui les différencient essen-
tiellement de ceux de la Grande-Terre.
Wais, dans la vie de chaque peuple, il arrive un moment
où des changements se produisent dans les mœurs; une sorte
de besoin de sociabilité se fait sentir, les hommes se rap-
prochent et une nouvelle ère commence. Pourquoi n'en
aurait-il point été ainsi pour les Calédoniens? « Nous sommes
moins cruels que nos ancêtres , disent-ils, nous sommes
aussi plus nombreux, car nos guerres sont plus rares; aujour-
d'hui nous recevons les étrangers, et nous ne les tuons que
s'ils nous causent quelque dommage. »
Ces paroles se trouvent confirmées par la présence d'une
population qui doit son origine au mélange récent de la race
ancienne avec les naturels des îles Wallis et Touga.
Ce mélange s'est fait sur une assez grande échelle aux îles
Loyalty et surtout à Uéa, la plus septentrionale de ce groupe.
Les habitants de cette île tranchent d'une manière remar-
quable avec ceux de la Calédonie proprement dite. Leur
physionomie, leurs mœurs, leur langue ont de grands rap-
ports avec celles des Wallisiens dont ils descendent ; leur mi-
gration ne paraît pas remonter au delà de cinq ou six géné-
rations. Ils forment trois tribus distinctes, divisées en deux
fractions dont l'origine est très-visible encore. Les abori-
gènes habitent pour la plupart l'intérieur et ressemblent aux
Calédoniens ; une tribu de ceux-ci est venue s'établir sur la
côte sud; enfin, la côte nord est occupée par les descendants
des Polynésiens dont quelques individus , et surtout les
femmes, ont conservé presque pur le type primitif, le teint
jaunâtre, les cheveux lisses, les yeux en amande ou légère-
ment bridés.
Les métis qui résultèrent de l'union de ces Polynésiens
avec les naturels de l'île ne tardèrent pas à se répandre dans
— 192 —
la côte calédonienne, qui est séparée de l'archipel des Loyalty
par un canal de hO à 50 milles environ, et se fixèrent partie
à Hienghen et à Wagap , partie à Tuo et à Poébo, où on les
trouve encore réunis en plusieurs villages. Considérés par
les Néo-Calédoniens comme des étrangers, ils ne se marient
le plus souvent qu'entre eux ou avec des femmes d'Uéa.
Comme ceux des Loyalty, une grande partie des naturels
de l'île des Pins n'offre pas non plus le type pur du Calé-
donien. Déjà Forster et Andersen , qui accompagnaient
Cook, avaient remarqué une différence notable dans la phy-
sionomie et les mœurs de ces indigènes. Ces deux savants
expliquent cette différence au moyen d'une légende qui
aujourd'hui encore a cours dans l'île. D'après cette tradition,
une ou deux grandes pirogues des Tonga, allant faire la
guerre aux Vitiens, furent poussées par les vents jusque sur
les côtes de l'île des Pins et y firent naufrage. Assez nom-
breux pour se faire respecter, les naufragés vécurent en
bonne intelligence avec leurs hôtes, s'alUèrent avec eux et
finirent par leur faire adopter quelques-unes de leurs cou-
tumes, comme le tabou rigoureux, l'institution du grand-
prêtre et les sacrifices humains, qui ne disparurent que lors
de l'introduction du christianisme. En rapport continuel
avec les naturels d'Uéa, très-fréquemment visités par les
sandaliers et les pêcheurs de Tripang , les indigènes ont
encore éprouvé diverses modifications qui les différencient de
ceux de la Grande-Terre, que nous avons visitée dans toute
son étendue, tant à l'intérieur que sur les côtes ; tous, quoi
qu'on en ait dit, nous ont paru parfaitement identiques, et, à
quelques exceptions près , n'avoir subi aucun mélange.
Partout nous avons trouvé les mêmes types, la même orga-
nisation , les mômes mœurs et les mêmes usages ; les seules
différences que nous y ayons observées sont trop faibles pour
qu'elles puissent modifier en quoi que ce soit cette assertion,
— i93 —
et ne tiennent (ju'à des circonstances purement locales.
Quant à la différence des idiomes sur laquelle quelques
écrivains s'appuient, IM. de Rochas entre autres , pour dé-
montrer que des émigrations ont dû avoir souvent lieu en
Calédonie et changer ainsi le type primitif de la popula-
tion, nous dirons que ces variations ne sont pas aussi com-
munes qu'on l'a prétendu, qu'elles n'ont pas lieu de tribu à
tribu , mais bien de confédération à confédération. Tous
ces dialectes rentrent l'un dans l'autre ; leurs formes gram-
maticales sont partout les mêmes; si leurs vocabulaires
sont différents, cela indique plutôt l'état complet et la longue
durée de l'isolement dans lequel ont vécu ces différents
groupes. Nous croyons pouvoir attribuer à cette existence res-
treinte, aux croisements continuels des mêmes familles pen-
dant de longues générations, les causes du dépérissement qui
bientôt anéantira cette population : la fécondité s'en trouve
diminuée, et les familles qui n'ont qu'un ou deux enfants sont
plus nombreuses que celles où l'on en compte trois ou quatre.
C'est à tort , selon nous , que certains voyageurs ont
écrit que les habitants de la côte est et surtout ceux de
Kanala sont mieux faits que les naturels des autres
tribus, que les femmes y sont plus jolies , ou plutôt moins
laides et mieux traitées que partout ailleurs. L'on y re-
n)arque , il est vrai, quelques individus, hommes et femmes,
ayant la peau un peu moins bistre , le nez plus effilé ,
les cheveux plus ou moins lisses ; mais ces individus
proviennent de croisements avec les blancs qui depuis
longues années fréquentent ces parages. Continuellement en
rapport avec les naturels, beaucoup vivent maritalement
avec les femmes du pays qui partagent leurs travaux. Nous
avons ces types dans presque toutes les tribus, à Wagap, à
Hienghen, à Balade ; et les renseignements pris à ce sujet ne
nous ont laissé aucun doute sur l'origine de ces métis, dont
— 19Zi —
le nombre augmente chaque jour, et (jui, dans un temps
plus ou moins long, modilieront étrangement les caractères
de la population actuelle et la rendront pour ainsi dire mé-
connaissable.
Sur la côte ouest , où les émigrations qui ont eu lieu
depuis un siècle environ sur la côte est sont à peu près
inconnues, où le sol riche et fertile fournit abondamment
à tous les besoins , et où les cultures nous ont paru beau-
coup plus parfaites et mieux entretenues que dans les
autres parties , la population y est aussi belle que celle
de l'autre côté , et possède les mêmes caractères phy-
siques. Dans le sud et le sî.J-ouest au contraire , dont les
habitants sont en rapports journaliers avec les naturels
de l'île des Pins et des Loyalty, mais où les terrains sont
pauvres et les produits peu abondants , la population se
ressent des privations qu'elle endure ; elle est plus foncée en
couleur , ses cheveux sont plus laineux et ses formes plus
grêles; les femmes, de leur côté, y sont et plus laides et
plus fatiguées.
Au reste, il en est de l'homme comme des animaux ; que
l'on compare le cheval bien nourri , bien logé , travaillant
peu , au cheval du paysan dont la vie se passe dans un con-
tinuel labeur et n'est qu'une suite de privations : le premier
a des formes rebondies, son poil est lisse et brillant, son
allure est pleine de feu , et il porte haut la tête ; l'autre au
contraire a les tlancs amaigris, son poil est rude et hérissé,
son œil languissant, et , comme s'il avait conscience de sa
dégradation , il marche lentement et la tête humblement
baissée. Il en est ainsi du Calédonien dans chaque tribu. La
société se divise, avons-nous dit, eu plusieurs classes; ceux
qui sont rangés dans la dernière ne vivent , à proprement
parler , que de ce qu'ils trouvent ; ils n'ont ni terres à
cultiver , ni richesses à échanger. Vivant au jour le jour ,
— 195 —
soumis à mille vicissitudes, sans cesse inquiets pour leur vie,
ils ont pour ainsi dire animalisé dans leur personne les carac-
tères de la race ; mais quiconque les examine attentivement
ne peut reconnaître en eux que les fils dégénérés d'une
même famille. Rebut de la société , ils ne se marient qu'avec
des êtres de leur condition et ne donnent naissance qu'à une
progéniture chétive et malingre , destinée à rapidement dis-
paraître.
M. Bourgarel, dans son Essai sur l' Ethnologie néo-calé-
donienne, s'exprime ainsi, (p. 253, j]Iém. de la Soc. Eihno-
loy. de Fr.) : « Pour moi, l'île est peuplée par deux races
« distinctes : l'une, appartenant au type nègre océanien pro-
« prement dit et se rapprochant un peu du type éthiopien ,
« se fait remarquer par une couleur très-foncée de la peau ,
« des cheveux courts et très-crépus , une petite stature, des
« membres grêles et disproportionnés , un grand aplatisse-
.< ment du crâne en travers , un nez frès-épaté et profondé-
<' ment déprimé à sa racine , un |)rognathisme oèi-prononcé
K et des pommettes îrei- saillantes.
« L'autre, la race jaune, outre la coloration plus claire
Il de la peau , se dislingue de la première par un front plus
« haut, plus large et plus droit, des yeux moins injectés et
M moins enfoncés sous les orbites , un nez moins épaté , des
Il lèvres plus minces et moins prociives , des pommettes
« moins saillantes , une stature et un développement muscu-
II laire plus avantageux , caractères qui tous les rapprochent
« du type polynésien.
« Ou rencontre surtout la race yawne à l'île des Pins , à
Il l'extrémité sud et sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie,
Il àUnia, à Tihuaca , à Wagap, h Hienghen, à Poebo; et
i> j'estime qu'à Kanala la population se compose à peu près
'I de race jaune 1/5, de race noire "Ijb, métis des deux
« races 2/5 (p. 25k). "
— 196 —
Tout ceci est à confondre. M. Bourgarel , qui n'est resté
que quelques mois et n'a fait que passer en guerroyant dans
trois ou quatre points de la Calédoiiie, a jugé beaucoup trop
vite. Quant à son estimation de la population de Kanala , la
seule qu'il ait eu l'occasion d'étudier un peu pendant un séjour
de quinze jours , je lui demanderai où il a trouvé une race
jaune, une race noire presque éthiopienne et une métisse.
Je le demande d'autant plus que de mémoire d'homme l'on
n'a pas vu sur la Grande-Terre un seul individu appartenant
au type polynésien pur. Souvent, en présence de Calédoniens
d'une réelle beauté, nous avons recherché à remonter dans
leur origine , et en aucun cas nous n'avons pu , parmi des
ascendants remontant à la quatrième génération, en trouver
un seul appartenant à la race jaune proprement dite.
Ceux que l'on y rencontre actuellement et à de rares
intervalles sont généralement des Tongiens, des Tahitiens,
engagés comme matelots à bord de certains navires anglais
qui , pour ne pas les payer, les abandonnent sur l'île où ils
vivent misérablement jusqu'à ce qu'ils aient rencontré un
nouvel engagement.
A l'exception des mesures qu'il a prises sur un certain
nombre de crânes transportés par lui à Paris, tout ce que
dit M. Bourgarel est le résultat non de ses observations
propres, mais de ses conversations avec les missionnaires néo-
calédoniens, gens très-forts, je n'en doute pas, en théologie,
mais très-faibles en ethnologie.
D'ailleurs si, comme le suppose M. Bourgarel, il s'était
opéré un mélange quelconque , il n'est pas douteux que les
femmes auraient pris un peu de la beauté polynésienne ,
ainsi que cela a eu lieu aux îles Fidjy où les Tongiens entre-
tiennent de nombreux rapports, et aux Loyalty où les femmes
sont incomparablement moins laides que les Calédoniennes.
Jl y a plus, S]. Bourgaiel prouve par ses observations qu'il
^ 197 —
n'a vu ni métis d'Ouvéa, ni métis de l'île des Pins. Ces deux
types ont des caractères tellement tranchés qu'il est impos-
sible de les confondre avec les habitants de la Grande-Terre.
Pour nous qui , pendant huit années, avons visité ces po-
pulations et les avons attentivement étudiées , nous disons
que les vrais métis mélano-polynésiens se distinguent plus
par la nature de leurs traits que par leur chevelure ou la
couleur de leur peau ; ils sont en général de taille moyenne ,
au-dessous de celle de leurs pères; quelques-uns ont un
cachet de beauté tout particulier, presque européen , et
parmi eux plusieurs seraient certainement des modèles di-
gnes de la statuaire ; ils ont le nez aquilin , effilé ; quoique
les lèvres débordent un peu, elles sont minces et très-peu
charnues ; leurs cheveux sont longs , lisses ou légèrement
frisés ; leurs yeux grands , quelquefois un peu obliques et
bridés ; la barbe peu abondante ; avec cela, et contrairement
à la majorité des Calédoniens , ils ont quelquefois la peau
aussi noire et brillante que celle du plus noir africain. Nous
citerons pour exemple le jeune Oanhé d'Uéa , chef de
Faiahué , dont le teint ne peut être mieux comparé qu'à
celui des nègres malabars ou coolies employés dans nos
colonies , et qui joint à cela de beaux traits , un nez aquilin
et des cheveux lisses. Nous pourrions citer encore sa sœur
Eugénie qui a tous les mêmes caractères , est réellement
belle, mais est aussi noire que jolie.
Quant à ceux dont les cheveux sont crépus, le nez court
et épaté , l'ensemble de leurs traits empêcherait seul de les
confondre avec des nègres, si un caractère physique beau-
coup plus important et commun à l'ensemble métis des îles
Loyalty, des villages Uéens de la Grande-Terre et d'une partie
des naturels de l'île des Pins , ne suffisait seul à diffé-
rencier les vrais métis d'origine polynésienne récente , des
Calédoniens proprement dits. Chez ceux-ci , en effet, les
— 198 —
organes génitaux ont une telle conformation qu'une sorte
de circoncision est d'une absolue nécessité, pour amener les
conséquences qu'entraînent avec eux les i'apporls conju-
gaux ; chez les autres ces organes sont normalement con-
ditionnés, et leur disposition rend inutile l'opération dont
nous venons de parler. Cette conformation plus parfaite a
entraîné une modification dans les coutumes. Ainsi , tandis
qu'à la suite de l'opération le Calédonien recouvre les parties
d'un morceau d'étoffe ou d'une feuille de bananier, les natu-
rels des Loyalty vont complètement nus , ne portant autour
des reins qu'une simple liane ou un cordon.
Depuis l'arrivée des Polynésiens à Uéa , les mariages de
métis entre eux et de descendants de métis avec les anciens
habitants ont donné naissance à une population nouvelle , qui
se répandit rapidement dans le groupe. Mais la cause ayant
cessé peu à peu , à l'exception de quelques familles qui se
Sont conservées pures en se mariant entre elles et en n'écni-
grant jamais , cette population tend à revenir au type calé-
donien primitif. Aussi voit-on des habitants des îles Loyalty
ou de l'île des Pins , plus ou moins noirs , plus ou moins
jaunes ou bruns qui , par leurs caractères physiques , rap-
pellent leurs premiers ancêtres et n'en peuvent être distin-
gués que par l'ensemble plus agréable de leurs traits , et
surtout la conformation normale des organes génitaux.
Les Néo-Calédoniens ont la peau noire ; mais , par un
mélange de jaune , cette couleur affecte une teinte qui varie
suivant les individus du jaune sombre au noir brun. Ce qu'il
y a suriuui de remarquable , c'est que chez tous la peau
reflète une leintc imrpwine plus ou moins foncée qui, à elle
seule , suffirait pour les différencier des autres races. Au
reste, comme dans les races supérieures, l'on rencontre
parmi les Calédoniens , unies aux caractères fondamentaux ,
les teintes les plus variées , depuis la couleur marron la plus
— 199 —
sombre au blond roux le plus clair. A Gatop entre autres ,
nous citerons l'un des hommes du chef Mamgo, dont la peau
avait cette coloration à un degré extraordinaire ; la barbe,
les cils, les sourcils et toutes les villosités du corps étaient de
la même couleur.
Comme celle du nègre . leur peau est douce et fraîche au
toucher ; elle exhale aussi une odeur particulière , mais bien
moins désagréable. Le plus souvent elle est peu sensible
chez un i^rand nombre , et ne le devient qu'après une longue
course, de rudes fatigues, ou un pilou-pitou effréné. On ne la
rencontre point chez les enfants avant l'âge de puberté. Les
femmes , en général , que leurs travaux fatigants forcent h de
fréquentes immersions , et les naturels qui ont pris les habi-
tudes de propreté des blancs semblent sinon complètement
privés de cette odeur, du moins la rendre irès-supportable ;
ce qui nous porte à croire qu'elle est due plutôt à leur état
de saleté habituelle , à leur manière de vivre dans des cases
enfumées, qu'à leur constitution même.
Les enfants , au moment de leur naissance, sont d'un
jaune rougeâtre assez clair qui disparaît au bout de quelques
jours pour faire place à la teinte naturelle. L'on en voit
d'entièrement blancs , qui restent blancs, bien que présen-
tant tous les caractères distinctifs de la race. D'ordinaire
ils sont plus laids et semblent plus chétifs que leurs frères
noirs. En naissant les enfants ont l'abdomen très-développé .
les membres grêles; ce qui, quand ils grandissent, les
rend très-disgracieux ; mais avec l'âge ces difformités dispa-
raissent.
L'angle facial varie de 67 à 76 degrés ; la volumineuse
chevelure qui orne leur tête fait croire de prime abord que
cet angle est plus ouvert qu'il ne l'est en réaUté. Leur taille
ne dépasse pas la moyenne; cependant l'on voit des individus
qui atteignent 1 mètre 80 centimètres et plus ; quelques-
— 200 —
uns sont de très-petite taille ; mais , à l'exception d'un seul ,
nous n'avons pas vu de nains.
Les Néo-Calédoniens offrent une grande variété de traits;
ils sont solidement constitués , ils ont les épaules et les
hanches larges et bien musclées. Quoiqu'ils ne présentent
pas de formes aussi gracieuses , aussi régulières que celles
des Polynésiens , ils sont néanmoins bien faits et n'ont point,
comme les habitants des îles Tonga et Taïti , de tendance k
l'obésité.
En général , la poitrine est vaste et bombée ; les bras sont
nerveux, peut-être un peu maigres chez quelques-uns, mais
toujours terminés par des mains fines, relativement petites,
et aux doigts allongés. Le cou est solidement attaché et remar-
quable surtout par sa brièveté. Les seins sont très-apparents.
Parmi les jeunes gens beaucoup même présentent un dé-
veloppement extraordinaire des glandes maiiimaires. La taille
est bien prise , svelte , dégagée et fortement cambrée ; les
muscles fessiers sont très-développés, surtout chez les femmes.
Quoique les membres inférieurs soient bien nourris, on pour-
rait peut-être reprocher à quelques-uns de les avoir un peu
grêles; mais ce défaut se rencontre peu dans les hautes
classes, il n'est réellement fréquent que dans la classe infime
de la population. Beaucoup ont les membres inférieurs
courts relativement à la longueur du torse ; chez tous ils
offrent une légère courbure interne , qu'il faut probablement
attribuer au mode d'articulation du fémur sur le bassin ,
articulation telle que le col de cet os semble dirigé plus en
avant (jue chez l'Européen ; de là une rotation du fémur sur
lui-même, d'où suit pour les genoux et les pieds une ten-
dance à se porter en dedans. Ne pourrait-on point rappor-
ter cette disposition à Tétroitesse des sentiers qui con-
traint dès l'enfance les naturels à marcher la pointe des
pieds an peu rentrée, afin d'éviter des cahots trop fréquwits?
- 201 —
Le tibia, de son côté, offre une courbure légère à convexité
antérieure qui provient sans doute de la manière des femmes
de porter les enfants à califourchon sur leurs hanches, le
bras passé sous leurs aisselles ; dans ce cas l'enfant ne se
retient du baloltementqu'à l'aide de ses jambes qui enserrent
le corps de la mère et en sont souvent rapprochées à l'aide
d'un morceau d'étoffe. Chez les uns le mollet est modéré-
ment développé ; chez les autres il acquiert de belles pro-
portions. Quant aux pieds déformés par la marche à nu, ils
sont larges, quoique assez petits et assez cambrés ; ce qu'il
est facile de reconnaître par les nombreuses empreintes que
l'on rencontre à chaque instant sur les plages de sable; les
orteils varient beaucoup dans leur disposition ; mais en aucun
cas, à l'exception toutefois du gros orteil qui est souvent plus
court ou sur la même ligne que son voisin, ils n'arrivent tous
au même niveau ; chez tous, le calcanéum ne forme pas celte
saillie qui distingue certaines races africaines. Quant à la
disposition du premier métatarsien, assez éloigné des autres
chez quelques individus seulement, elle n'est point congé-
niale, mais acquise ; elle est due à l'habitude de monter aux
arbres, aux cocotiers surtout. Dans cet acte le gros orteil
joue le principal rôle ; il eu résulte un caractère que l'on re-
trouve dans quelques-uns de nos départements du midi de
la France, chez les individus qui dépouillent les chênes-liéges
de leur écorce.
Le Calédonien est doué d'une physionomie souriante ; les
traits chez la plupart sont agréables, loin d'être hideux
comme l'ont avancé certains voyageurs qui ne les ont vus
qu'avec les yeux de la foi ; beaucoup même présentent une
régularité de traits que le plus difficile ne pourrait s'em-
pêcher de trouver belle, quoiqu'elle conserve toujours ce
caractère typique qui certes empêche de la confondre avec
les métis d'origine polynésienne récente. Le tour du visage
— 202 —
est un ovale plus ou moins arrondi ; le front bien qu'étroit
est bien formé ; les yeux sont grands, ovales, bien fendus,
rarement obliquement dirigés ; ils sont surmontés de sourcils
noirs, épais, arqués, bien dessinés ; les paupières, largement
ouvertes , sont armées de longs cils réfléchis et si serrés
chez quelques-uns qu'ils ont un aspect velouté ; chez la
la plupart le globe de l'œil est saillant et bombé; l'iris est
d'un brun plus ou moins foncé ; les conjonctives sont
jaunâtres et injectées , ce qui donne à leur regard , en
certains moments et selon les passions qui les ani-
ment, une ex|)ression farouche; tantôt, et c'est fréquent,
elles sont d'un blanc laiteux; quelquefois, mais rarement,
d'un bleu azuré clair, et, dans ce cas, leur œil semble rouler
au milieu d'un fluide lumineux. Le menton est arrondi et
couvert ainsi que les joues et les lèvres d'une barbe noire et
touffue. L'oreille est en général plutôt petite que grande,
fuie et bien bordée ; mais ils la défigurent en perçant dans le
lobe inférieur un trou qu'ils agrandissent démesurément. Le
nez, plus ou moins épaté, n'est jamais écrasé ; modérément
déprimé à sa racine, il ne le paraît en réalité que par le grand
développement de l'arcade sourcilière ; les narines sont lar-
gement ouvertes, plus ou moins arrondies, mais en aucun
cas allongées transversalement et étroites comme chez le
nègre dont le nez est aplati. La bouche est grande et en-
tourée de lèvres en rapport avec cet organe. Les dents, dont
la blancheur contraste singulièrement avec la couleur de la
peau, sont bien rangées et implantées verticalement à la
mâchoire inférieure; h la mâchoire supérieure, elles sont
proclives, mais cette proclivité, disparaissant sur le vivant à
cause de la grande convexité antérieure des incisives , ne se
reconnaît réellement que par l'examen du crâne. Leur profil,
en efl"el, semble à peu près aussi vertical que celui du blanc,
ce que ne confirme pas leur angle facial. Ceiu tient proba-
— 203 —
blement à leur manière de porter la tête en avant, en sorte
que le menton semble plus rapproché de la poitrine, et l'oc-
ciput suivre la direction perpendiculaire du cou.
Leurs cheveux sont, à quelques exceptions près, beaucoup
plus forts et plus épais que chez le blanc ; le canal intérieur
est souvent invisible au microscope. Le mot laineux est
impropre chez les Calédoniens , si l'on prend pour compa-
raison les cheveux du nègre; ils ne sont point non plus crépus
dans la véritable acception du mot, ils sont ondes. (]e qui
leur donne un aspect que l'on a dit crépu et laineux, c'est
leur enchevêtrement. Mais que l'on soumette au peigne une
tèle de Calédonien, les cheveux se couchent et prennent celte
apparence ondulée que l'on remarque chez certains individus
de race blanche. La chevelure est beaucoup plus longue que
chez les nègres, et lorsqu'ils la laissent se développer en
liberté, elle forme une masse arrondie. Les Calédoniens ont la
barbe très-forte, les poils en sont longs, frisés et touffus. Le sys-
tème pileux est assez généralement développé : la poitrine et
particulièrement le pourtour des seins, les épaules, le dos, les
fesses, l'abdomen st les cuisses sont couverts de poils plus
ou moins abondants, contournés, non frisés.
La taille ne semble pas suivre un développement aussi
rapide que la puberté, dont les insignes apparaissent de treize
à c|uatorze ans, peut-être même beaucoup plus tôt. A partir
de ce moment la croissance prend son élan ; parmi les enfants
que nous avons vus en 1859, et que leur apparence exté-
rieure nous portait à croire beaucoup plus jeunes qu'ils ne
l'étaient réellement, quelques-uns se sont rencontrés avec
moi eu 1 866 qu'il m'eût été impossible de reconnaître , si ,
par diverses circonstances, ils ne s'étaient rappelés à mon
souvenir ; je citerai entre autres le jeune Puie de Kanala,
qui en 1859 avait dix ans à peine, mesurait I^^IO et
qui aujourd'hui, c'est-à-dire six ans après, mesure i'°73() et
— 20Û —
porte tous les attributs d'un homme de vingt-huit à trente
ans. 11 faut conclure de ce fait qu'il est on ne peut plus diffi-
cile de donner, même approximativement, l'âge d'un Néo-
Calédonien ; que de jeunes et beaux garçons , qui pour nous
seront des hommes faits, auront en réalité seize ou dix-sept
ans quand nous leur en attribuerons vingt ou vingt-cinq. Cela
explique comment, parmi ces populations , la décrépitude
arrive rapidement, et comment la plupart des hommes de
quarante- cinq ans sont déjà de vieux radoteurs.
Les Néo-Calédoniens sont lestes, agiles, excellents nageurs
et plongeurs, bons marcheurs; nous en avons vu qui, en
moins de quarante heures, accomplissaient un trajet de cent
milles coupé par de nombreuses rivières. Cependant ils ré-
sistent peu à la fatigue , ce qui tient surtout à leur mode de
nourriture exclusivement végétale. Quant à ceux qui sont
employés comme matelots sur nos bâtiments et qui ont une
alimentation européenne , ils sont généralement doués d'une
force remarquable et finissent par ne le céder en rien au
commun de leurs collègues blancs. Ils manient la fronde et
la sagaie avec une adresse étonnante. Les sens de l'ouïe, de
la vue , de l'odorat ont acquis chez eux une perfection dont
nous avons peine à nous rendre compte : l'empreinte d'un
pied leur suffit pour reconnaître la présence d'un ami ou
d'un ennemi ; un coup donné avec l'ongle sur un fruit leur
fait juger de sa maturité et de son état. Ils en usent si bien
qu'ils surpassent les blancs dans les choses ordinaires ; ils ont
un tact tout particulier inconnu des Européens : instruments
divers, cordes, matières à empaqueter, ils trouvent tout sous
leur main , quand l'homme blanc perdrait son temps à cher-
cher vainement. La nature est pour eux un vaste magasin
où tout sert à leur usage, et où ils sont certains de trouver
tout ce dont ils ont besoin.
Sous le rapport de l'intelligence , le Calédonien a droit de
— 20f) —
prendre sa place dans la grande famille humaine ; il est loin
d'être stupide et lourd ; ses sensations sont vives, mais de
peu de durée ; ses émotions facilement surexcitées passent
rapidement. Il peut aimer vivement , mais il hait de tout
cœur ; il sait se commander à lui-même , et jamais l'on ne
pourra lire sur son visage autre chose que l'indifférence ;
diplomate avant tout , il n'en viendra jamais à son but sans
user de détours.
Comme tous les sauvages de la Mélanésie , les Néo-Calédo-
niens sont vaniteux , fourbes , superstitieux et menteurs ,
vindicatifs et cruels; la force brutale est pour eux la suprême
loi, et on les voit sacrifier de gaîté de cœur un étranger, une
femme, un enfant. Naturellement paresseux et insouciants,
leur plus grand plaisir est le repos ; vient ensuite la pipe
qu'ils ont continuellement à la bouche tant que dure la pro-
vision de tabac. Ils portent la dissimulation au suprême
degré, et leur amour de la vengeance n'a pas de limite. S'ils
se trouvent trop faibles pour se venger sur le moment , ils
renferment en eux leur colère et ne paraissent même pas
ressentir l'outrage; mais si une occasion favorable se pré-
sente , même après plusieurs années , ils s'empressent de la
saisir , et leur vengeance est d'autant plus terrible qu'elle
s'est fait attendre plus longtemps.
Ils feignent la sympathie avec une habileté consommée ;
aussi l'on ne peut trop se méfier de leurs caresses, de leurs
protestations d'amitié ; lorsque l'on a eu quelques difficultés
avec eux , ces protestations cachent toujours des embûches.
Toutefois si l'on se comporte bien à leur égard, si on leur
a rendu des services, ils agissent loyalement, et une fois leur
parole engagée, leur loyauté est forte et durable.
Quant à les croire incapables d'attachement, de reconnais-
sance ou de tout sentiment généreux , ce serait peut-être
aller trop loin ; depuis l'occupation, beaucoup ont fait preuve
— 206 —
d'un véritable dévouement ; mais cependant disons qu'en
général l'intérêt personnel et la peur paraissent être les seuls
mobiles de leurs actions ; pour eux , l'indulgence et la bonté
seront de la faiblesse , ils abuseront de votre facilité et en
arriveront avec vous à des extrémités souvent terribles. Mais
si vous savez vous faire craindre tout en étant juste avec
eux, vous aurez alors beaucoup d'amis ; l'on vous respectera,
l'on vous fera des cadeaux , et ils vous diront naïvement :
« Nous vous donnons ceci , car avec vous nous avons beau-
coup peur dans le ventre. »
Le commandant du poste de Balad se plaignait un jour
devant le chef de la tribu de Puma de l'insolence des habi-
tants de Bondé, à quoi celui-ci répondit : « Tu veux être avec
nous bon comme un père, cela est mauvais, nous ne sommes
bons que quand nous avons peur. Tue, et les gens de Bondé
ne Siéront plus insolents, »
Bien différent du nègre africain, le Calédonien a conscience
de sa liberté, de son indépendance ; son domaine est partout ;
vouloir le soumettre à un système d'esclavage serait peine
perdue : les menaces, les châtiments, rien ne pourra agir sur
son esprit. Il est paresseux , mais il est sobre ; à quoi bon
travailler ? la mer ne fournit-elle point le poisson , les co-
quillages en quantité? les bananes, les cannes à sucre, le
cocotier croissent en abondance et exigent peu de travail , et
d'ailleurs les femmes ne sont-elles pas là ? à elles incombent
les durs travaux et le soin de fournir à la table du maître.
Le Calédonien travaillera trois mois , six mois même ;
mais au bout de ce temps ses besoins de liberté le re-
prennent ; il secoue la poussière de ses pieds au seuil du
maître qui l'emploie, le paye et le nourrit; il retourne
dans sa tribu et y reprend toutes ses habitudes , sans jeter un
regard de regret en arrière. Est-ce à dire que nous devions
désespérer d'amener ce peuple à une situation meilleure?
- 207 —
Non ; le Néo-Calédonien est trop inlelligent pour ne pas
comprendre les bienfaits de la civilisation ; il sait déjà en
apprécier les conséquences , et si nous n'avons pu jusqu'à
ce jour obtenir de lui l'abandon de certaines coutumes , les
causes auxquelles on doit ce résultat négatif tiennent à divers
faits.
Il est nécessaire pour l'avenir de notre colonie , et aussi
dans un but d'humanité , de rallier à nous cette population
que des tentatives mal dirigées déciment de plus en plus ; la
tâche sera difficile, il est viai, mais elle n'est point impos-
sible. On \ parviendra surtout en traitant le naturel avec
bonté, tout en conservant à son égard une juste sévérité, eu
le faisant progressivement participer à nos travaux, en le
retenant par des salaires, et en obtenant surtout des chefs
que ces rétributions ne lui soient pas enlevées. Le jour où
l'on viendrait à créer des centres d'agriculture, il faudrait
y attacher un certain nombre d'indigènes choisis surtout
parmi les jeunes gens ; ils prendraient alors une idée de nos
cultures , ils verraient les avantages que produit l'élève du
bétail, ils chercheraient à en élever eux-mêmes, et bientôt
l'on verrait disparaître sans retour l'anthropophagie , cette
plaie des sociétés à l'état naturel.
Tel j'ai vu le Néo-Calédonien, tel je le représente ici;
certes je ne prétends point faire de lui un Adonis , tant s'en
faut ! il y en a de laids , de très-laids même, et beaucoup ;
mais , pris en général , il constitue une belle race où l'on
rencontre des types, surtout parmi les jeunes hommes ,
presque aussi beaux , moins la couleur, que ceux de Taïti
et de Noukahiva.
Que ne puis-je faire un portrait semblable de la femme !
:Malgré la meilleure volonté, il faut rendre justice à la réalité.
Les femmes en général sont laides et, à première vue,
n'inspirent que le dégoût ; et cependant leur laideur est loin
— 208 —
d'approcher de celle des Australiennes. Leurs formes sont
outrées et par conséquent disgracieuses ; ne connaissant que
le côté matériel de la vie , elles n'ont aucune des qualités de
la femme civilisée , et semblent maintenant encore être ce
qu'Eve était lorsqu'elle sortit des mains du Créateur. Elles
ont la tète petite, les épaules larges, le cou court, la poitrine
développée ; les seins affectent une disposition pyriforme dé-
veloppée outre mesure ; le mamelon est assez volumineux ;
une seule grossesse et un allaitement trop prolongé suffisent
pour les flétrir , les rendre pendants et leur donner un
énorme volume. De taille moyenne, elles dépassent rarement
1™60. Solidement construites, leurs forces augmentent en-
core par les rudes travaux auxquels elles se livrent et qui
retombent entièrement sur elles. Lorsque la vieillesse arrive,
et elle vient rapidement, des rides nombreuses sillonnent en
tous sens leur peau ; les seins se flétrissent et ressemblent à
des choses sans nom ; et leurs traits hideux rappellent en
quelque sorte ceux d'un orang-outang, auquel on ne peut
s'empêcher de les comparer. Cependant elles ont, comme les
hommes, la taille bien prise, surtout pendant la jeunesse;
leurs traits à cet âge , sans être beaux , n'ont rien de désa-
gréable , quoiqu'ils soient loin de ressembler à ceux des
femmes des Loyalty, qui ont quelques gouttes de sang poly-
nésien dans les veines ; leurs grands yeux suffiraient d'ailleurs
à leur donner un certain attrait. Lorsqu'elles vivent dans un
meilleur milieu , comme celles que prennent certains colons ,
elles conservent plus longtemps les privilèges de leur beauté ,
relative bien entendu. Non soumises à l'arbitraire du sau-
vage , elles prennent des habitudes de propreté , de luxe
même , qui montrent que le jour de leur émancipation ap-
proche.
Il est un fait indubitable, c'est que les Néo-Calédoniens
sont aptes à la civilisation; mais, il faut en convenir, la
— 209 —
civilisation par les missions a pour eux de funestes résultats ;
dans toutes les tribus, en effet, où elle s'est le plus déve-
loppée et où se sont établis des missionnaires , la population
a diminué d'une manière sensible , soit que les changements
d'habitudes en aient détruit beaucoup , soit que , par un exil
volontaire , les naturels se soient éloignés des lieux de leur
naissance. A Wagap, pour citer un exemple, lors de l'arrivée
des robes noires, l'on comptait une population de Zi.OOO
individus environ ; aujourd'hui c'est à peine si 600 répon-
dent à l'appel ; à Poebo, il en a été de même; à Balad, il
n'y a plus personne ; enfin, à l'île des Pins, dont les guerriers
étaient renommés , et où l'on comptait un nombre consi-
dérable d'habitants , 600 à peu près existent encore.
A considérer ces effets désastreux comme une voie à la
colonisation et à l'occupation complète du territoire par la race
blanche, certes cette prétendue civilisation rend des services
inappréciables. Elle n'a, en effet, comme on l'entend actuel-
lement, que de fatals résultats ; car l'on veut la mener trop
vite et lui faire produire des fruits que le temps seul peut
faire naître.
Citons ici les appréciations d'un savant qui a laissé non-
seulement des travaux recommandables, mais, ce qui vaut
mieux encore, la réputation d'un homme de bien : a La civi-
lisation, dit M. Gratiolet, ne pénètre pas chez eux d'une ma-
nière normale. On cherche à civiliser tout d'abord les
adultes; on les soumet tout d'un coup à des mœurs, à des
usages, à un genre de vie entièrement nouveaux ; ils s'y
prêtent, mais l'ennui les gagne, parce qu'ils n'ont pas été
élevés pour cela. C'est par les enfants qu'il faudrait commen-
cer; c'est dans les jeunes générations qu'il faudrait répandre
les germes de la civilisation; on a fait le contraire jusqu'ici,
et il ne faut pas trop s'étonner des conséquences de ces ten-
tatives mal dirigées. »
U
— 210 —
Et, d'ailleurs, à quoi bon tous ces essais de régénération ?
Pourquoi ce grand étalage de pleurs et de gémissements sur
la destinée de races qui doivent fatalement disparaître et
faire place à une race unique et plus parfaite? Qui ne voit un
effet providentiel dans celle manière dont la race blanche se
répand par le monde et s'y établit en race dominatrice?
Laissons paisiblement s'éteindre ces peuples qui lui sont infé-
rieurs; adoucissons autant que possible le son qui les me-
nace ; mais, par une prétendue civilisation , n'allons pas leur
créer de nouveaux el inutiles besoins, et ne nous apitoyons
pas sur leur sort, si la somme des félicités humaines doit
s'accroître de leur disparition. C'est tenter l'œuvre de Dieu
qui a créé les hommes inégaux sous le rapport de l'intelli-
gence ; maintenons-la selon nos forces, mais n'essayons pas
de la transformer ; nous remplirons mieux ainsi les vues de
Celui qui n'a pas daigné leur donner une conscience capable
de le comprendre, et qui, s'il l'eût jugé à propoSp les eût
créés perfectibles par eux-mêmes. Ces races diverses végé-
teront jusqu'à ce que l'homme blanc ait une descendance
assez nombreuse et assez puissante pour couvrir le monde.
Déjà, les temps sont venus où cette grande loi s'accom-
plit : de jour en jour, notre globe se refroidit, et le moment
n'est pas éloigné , que les débris décimés de ces races , nées
pour des climats où règne une éternelle chaleur, se fondront
comme des glaces se fondent aux rayons d'un chaud soleil.
Sont proposés comme membres de la Société Linnéenne î
MM. Bougarel , ingénieur en chef des ponls-el-chaussées à
Caen , présenté par MM. Berjot et Morière ; de Loriol,
géologue, à Fronlcnex, près Genève (Suisse), présenté par
MM. de Caumont et Morière, et le docteur Labordette, de
Lisieux, présenté par MM. le docteur Bourienne et Morière.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
SÉANCE DU 12 AVRIL 1869.
Présidence de II. le docteur FAUCOIV-DUQUESIVAY.
A 7 heures 1/2, la séance est ouverte. Le procès-verbal
(le la séance précédente est lu et adopté.
M. le docteur Léon Liégard revient de nouveau sur les
considérations qu'il a fait valoir à la dernière séance pour
que la composition du Bureau ne fût renouvelée qu'à la fin de
l'année académique.
Il est donné connaissance de la correspondance :
1° D'une lettre dn président de la Société , M. Raulin ,
qui est actuellement à Alais (Gard) , mais qui conserve
l'espoir de se retrouver avec ses collègues au moment de
l'excursion annuelle,
2° D'une lettre de M. Bertol qui fait valoir auprès de la
Compagnie les raisons qui lui paraissent militer en faveur
d'Alençon, pour lieu d'excursion de la Société , en 1869. Il
donne, dans cette lettre , sur l'herborisation qu'il fit avec
i^L Goulard, au Marais-Vernier, à la suite de la réunion du
Havre, et sur les plantes récoltées dans cette localité intéres-
sante, des détails qui trouveront leur place dans le procès-
verbal de l'excursion de la Société, en 1868. M. Bertot pro-
pose de choisir le Marais-Vernier commeMeu d'exploralion,
lorsque le déparlement de l'Eure devra être de nouveau visité.
3° D'une lettre de M. Letellier, d'Alençon , qui se met à
la disposition de la Société pour lui servir de guide dans son
excursion aux environs d'Alençon , dont il a si bien étudié
les localités botaniques et géologiques.
— 212 ~
h° D'une lettre de M. René Lenormand , dans laquelle le
savant botaniste de Vire s'exprime ainsi :
{( S'il m'est permis d'exprimer mon opinion sur le lieu qui
« sera choisi pour l'excursion de cette année, il me semble
(( que le Cotenlin doit obtenir la préférence. Mais la ville de
« Valognes ne vaudrait-elle pas mieux que Carentan , pour
« le lieu de réunion ? Outre que l'excellent docteur Lebel
« vous ferait recueillir les meilleures espèces qui croissent dans
« les environs, vous seriez, d'un côté, à proximité de Barfleur
« et de St-Vaast-la-Hougue, où croissent les phanérogames
« les plus rares de la Manche ( Linaria arenaria, Rapliamis
« maritimus, Frankœnia lœvis , Silène mariiima , Silène
« cretica, Sagina maritima, Lepigonwn rupesire , Suœada
« fruticosa, etc.), et de l'autre, des dunes de Carteret et de
u ses falaises escarpées qui produisent aussi une végétation
« si remarquable. Les amateurs de cryptogames pourraient
« encore explorer avec fruit le peu de vestiges qui restent
« de la forêt stictifère de Bricquebec, et les thalassiophytcs
(( ne manqueraient pas non plus aux naturalistes qui vou-
(( draient les rechercher. Carentan pourrait-il présenter
(c d'aussi grands avantages?
« Mon âge et mes habitudes ne me permettront plus de
« prendre part à ces fêtes de famille; j'y assisterai du moins
« par la pensée et le compte qui sera rendu de cette excur-
ci sion me fera prendre part aux jouissances que vous aurez
« éprouvées, presque autant que si je les avais ressenties moi-
(( même. »
5" D'une lettre de M. Renou, qui prie le Secrétaire de
lui donner quelques détails sur les publications de la Société
qu'il n'a pas reçues depuis longtemps , et qu'il tient à pos-
séder complètement. Reçu membre de la Société Linnéenne
en 1823, M. Renou est aujourd'hui l'un des survivants des
membres fondateurs ; il demande à M. Morière de le rappeler
— 213 —
au souvenir de ses collègues, dont il a toujours conservé la
mémoire, et qui ont aussi gardé de lui le meilleur sou-
venir.
6° D'une lettre de M. le docteur Prévost, qui se met,
comme M. Lelellier, à la disposition de ses collègues pour
les piloter aux environs d'Alençon , si cette ville est choisie
par la Société pour lieu d'excursion, en 1869.
7° D'une lettre de M. Lacaille, de Bolbec, qui, botaniste
distingué et déjà membre de plusieurs Sociétés savantes ,
sollicite l'honneur d'appartenir à la Société Linnéenne.
M. Eugène Deslongchamps donne des expUcations sur le
retard qui a été apporté aux publications de la Société
Linnéenne , et il remet aux Membres présents le Bulletin de
1866 qui vient de paraître.
On vote sur les présentations qui ont été faites dans la
dernière séance. Sont admis à l'unanimité : MM. Bougarel ,
ingénieur en chef des ponts-et-chaussées , à Caen , comme
membre résidant; de Loriol , géologue, à Frontenex, près
Genève, et le docteur de Labordette , de Lisieux , comme
membres correspondants.
31. RIorière donne lecture d'un mémoire de M. le docteur
Godey : Quelques observations sur Les Lichens de la Basse-
Normandie. La Société, sur la proposition de la Commission
d'impression , décide que ce travail prendra place dans son
Bulletin de 1869.
M. le docteur Léon Liégard montre à la Société un très-
beau groupe de Serpules, qui est placé sur une valve de
YOstrea edidis ; ces agglomérations ne sont pas rares sur
notre côte.
Le même membre fait à la Société la communication sui-
vante :
2\k
IMESSIEUr.S ,
Je crois devoir vous communiquer un fait si extraordi-
naire de parasitisme qu'il n'est pas probable qu'il ait jamais
été observé, et qu'actuellement encore il n'est pas certain
qu'il existe autrement qu'à l'état d'hypothèse, son existence
étant des plus problématiques. Cependant, malgré l'obscurité
dont ma communication sera nécessairement enveloppée ,
elle offre dès à présent un objet d'étude assez important ,
pour que j'aie cru devoir vous la faiie aujourd'hui, espérant
m'éclairer moi-même de vos lumières spéciales, pour arriver
à élucider l'affection singulière dont je vais avoir l'honneur
de vous entretenir.
Un malade, placé dans les conditions les plus favorables
pour nous aider dans notre observation , parce qu'il s'est
occupé de sciences physiques pendant toute sa vie, et qu'il
connaît toute la précision méticuleuse qu'il faut apporter
dans la constatation scientifique d'un fait, éprouve depuis six
mois des douleurs vives dans la vessie et le trajet du canal
de l'urètre ; le point le plus habituellement douloureux est
l'orifice de ce canal au col de la vessie ; chez lui , le besoin
d'uriner est presque incessant ; l'excrétion de l'urine est
toujours pénible, mais elle est complète. — La prostate paraît
plus volumineuse qu'à l'état normal. L'apphcation de la
sonde se fait assez facilement; dans la portion prostatique du
canal, l'instrument se trouve serré et cause de la douleur;
mais arrivé dans la vessie, il ne trouve aucun corps étranger
appréciable, contre lequel il vienne heurter , de manière à
donner la sensation d'un choc avec un corps de consistance
pierreuse. — Pendant un certain temps , je pensai que l'en-
gorgement de la prostate existait seul et qu'il fallait se
borner à combattre cette lésion ; mais les moyens employés
— 215 —
produisant peu de soulagement , j'eus l'idée que peut-être
un corps étranger d'un petit volume , fuyant devant la sonde
au moment qu'elle pénétrait dans la vessie, pouvait bien
être la cause de l'irritation persistante du bas fond de cet
organe. J'eus alors recours aux eaux minérales de Vais
(gazeuses-bicarbonatées-ferrugineuses). Après quelques jours
d'usage de ces eaux, les urines , qui jusqu'alors n'avaient
rien présenté de particulier, se chargèrent de corpuscules de
nature diverse , qui disparurent chaque fois que les eaux
cessèrent d'être administrées et reparurent aussitôt qu'elles
furent reprises. Ces corpuscules sont d'une densité spécifique
égale à celle de l'urine, dans laquelle ils flottent librement ;
on les recueille par fdtration. (Depuis la dernière séance , h
est arrivé une fois que l'émission a donné des gravois d'acide
urique, qui se sont déposés aussitôt au fond du vase). Cette
densité peut leur appartenir en propre, ou leur être donnée
par des matières étrangères muqueuses ou épithéliales qui
les enveloppent en tout ou partie. Au microscope (grossisse-
ment de 8 à 10 diamètres) , on reconnaît facilement des
lamelles déformées d' epithelium , puis une matière brune ,
souvent amorphe, mais simulant fréquemment des débris
d'animaux articulés. J'ai cru remarquer plusieurs fois des
débris de membres assez semblables à des pattes d'araignées ;
un autre fragment strié en travers ressemblait assez à une
portion de trompe de lépidoptère. Il peut se faire qu'il y ait
doute sur la nature de ces dernières productions ; mais un
point sur lequel je ne pense pas qu'il puisse y avoir d'hésitation
est celui-ci : dans les matières filtrées on aperçoit des cor-
puscules arrondis, un peu ovoïdes, qui doivent être des ovules.
Le jour de l'émission des urines, on ne constate habituellement
rien de plus ; mais si l'on conserve avec soin pendant plusieurs
jours les fdtres qui ont servi h recueillir les corpuscules , en
les tenant enveloppés de manière que rien d'étranger ne
— 216 —
puisse se surajouter, on voit paraître de petits animaux doués
de mouvements rapides , ils sont assez nombreux ; leur
forme que je n'avais d'abord pas pu déterminer , parce que
j'avais été dérangé dans mon examen, n'appartient certaine-
ment pas à celles que l'on attribue aux protozoaires ; ils
paraissent avoir un céphalothorax distinct et un abdomen ; le
premier est d'un blanc grisâtre, le second d'un blanc mat ;
leurs pattes sont au nombre de huit ; la hanche est volumi-
neuse et comme globuleuse, les autres divisions sont presque
fdiformes. Je pense que ces petits animaux sont des arach-
nides très-voisins des acarides, dont ils rappellent assez
exactement l'aspect et les formes; j'ai assez l'habitude de
voir au microscope l'acarus de la gale , pour pouvoir com-
parer le volume de cet être bien connu à celui de nos nou-
veau-venus ; ces derniers sont plus de deux fois aussi
gros que l'acare humain. La grande question est maintenant
de savoir si ces animaux , qui paraissent nés en dehors de la
vessie de notre malade, ont des parents logés dans cet organe,
et si ces parents n'ont pas à l'état adulte un développement
et peut-être une configuration différente de ce que nous
observons chez ceux que nous pouvons examiner an milieu
des fragments que nous continuons , du reste , à recueilUr
exactement , pour tâcher d'arriver à une conclusion vraiment
scientifique. La possibilité de l'existence d'animaux d'un
ordre assez élevé , dans un organe comme la vessie qui com-
munique avec l'air extérieur au moyen du canal de l'urètre ,
ne peut être mise en doute , quand on veut bien se souvenir
que les œstres vivent à l'état de larves pendant plusieurs
mois dans l'estomac des chevaux, non-seulement privés d'air,
mais encore au milieu des gaz irrespirables et même délé-
tères qui se produisent dans l'acte de la digestion ; baignés
dans des liquides corrosifs et constamment soumis à leur
action digestive, c'est-à-dire destructive et dissolvante.
— 217 —
Une discussion s'engage entre MM. Fauvel et Liégard,
relativement à cette note. — 31. Fauvel promet d'examiner
avec soin les objets qui lui sont remis ; mais il ne croit pas,
dès à présent, qu'ils contiennent des débris d'insectes.
Le secrétaire donne lecture du travail suivant :
ÉNUMÉRATION
DES
CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS PAR M. T. HUSNOT
AUX ANTILLES FRANÇAISES EN 1868,
Par M. ROUSSEL.
Les champignons que M. Husnot a rapportés de son
voyage aux Antilles sont presque tous des espèces propres
aux régions équatoriales. Il en est peu qui croissent jusque
dans l'Amérique du Nord et en Europe. Leur tissu est dur,
coriace, quelquefois ligneux , et beaucoup d'entre eux sont
vivaces. Le genre Polyporus est le plus nombreux de la
collection 'et le plus varié dans ses formes, ce qui rend la
détermination des espèces souvent très-difficile. On y trouve
le genre Cora , dont l'organisation a été le sujet d'interpré-
tations bien diverses de la part des auteurs. Swartz , Pries ,
Berkeley l'ont rapporté à la classe des champignons; Montagne,
à la petite famille des Byssacées ; Kulzig , aux Algues; et
M. Nylander, dans ses derniers travaux, aux Lécanorées, puis
aux Pyrénocarpées. Jusqu'alors on n'avait pas vu l'appareil
de la fructification que le savant lichénographe a décrit comme
— 218 —
consistant en un Perithecium subsphœroidetim intègre ni-
grum , etc. Sous ce rapport les échantillons de la collection
sont malheureusement stériles.
Cette collection , quoique peu nombreuse , vient ajouter à
l'intérêt qu'inspirent les travaux de Schweinitz , Fries , Ber-
keley, Montagne, Leveillé, Curtis , Ravenel, Le Comte, etc. ,
sur la distribution géographique des champignons dans la
zone équatoriale de l'Amérique, où ces végétaux trouvent les
conditions de chaleur et d'humidité les plus favorables h leur
développement, et contribue ainsi aux progrès incessants de la
science.
Roussel.
Je n'ajouterai qu'un mot à cette note du D"" Roussel qui a
bien voulu se charger de l'étude de ces plantes et d'en publier
l'énumération» Il ne faudrait pas , d'après le petit nombre
d'espèces dont se compose cette collection, conclure que nos
colonies des Antilles sont très-pauvres en champignons. Je
me suis peu occupé de la recherche de ces végétaux , et je
n'ai récolté que les espèces faciles à conserver.
Mes collections de fougères, de mousses, d' hépatiques el àe
lichens , peuvent donner une idée assez exacte de la flore de
ces régions , mais il n'en est pas de même pour les algues et
les champignons dont j'ai rapporté des collections trop in-
complètes.
T. HUSNOT.
I. H:YMENOId:YCETES.
S. I. AGARICINI.
1. Lentinus grinitus Fries Epier., p. 389, n" 11.
Berk. Lin. Trans. , 1846, XX, p. 109, lab. IX, f. 1.
— 219 —
Leveil. , Champ, exot. , p. 175, n" 26 (an, se. nat., oct. 18^^,
p. 175). — Agaricus crinitus Linn. Spec. , p. 16/;^. — Coll.
Husnot , n° 589.
Hab. Ad ligna putrida in sylvis. — Morne de la Découverle ;
morne Goyavier (G uad.). Pitons du Carbet (Mari.). — Alt.
500-800".
2. Lentinus stuppeus Klolzch. Fries Epier., p. 388,
n° 7. — Species minor. mise. Praeced. — Coll. Husn. ,
n° 589 bis.
Hab. Ad ligna in sylvis.
3. Lentinus striatulus Léveil. , Ciiamp. du Muséum ,
p. 120, ir 25 (an. se. nat., fév. 18^6). —Coll. Husn.,
n° 590.
Hab. Ad truncos arborum. — Vallée St-Louis (Guad.). —
Alt. 700">.
II. Painus conchatus Fries Epier. , p. 398 , n° 5. —
Agaricus conehatus Fr. Obs. II, p. 22U. S. M. I, p. 181. —
Schwein. Syn. Fung. Araér. sept., p. 148, n° 145. — Bull.
Champ., tab. 298, 517. F. O. P. — Coll. Husnot, n" 591.
Hab. Ad truneos putridos. — Morne de la Découverle
(Guad.).— Alt. 900"^.
5. Xerotus Berterii Montag. FI. J. Fernaucl., n° 11
(ann. se. nat., 1835). — FI. Chilcna, VII, p. 353. — Fries
Epier, (holoxerus), p. 402, n" 7. — Coll. Husn,, n° 587.
Hab. Ad truneos. -- Morne de la Découverte (Guad.).
Montagne Pelée (Mart.). — Alt. 600-850"'.
6. Xeiîotus discolor Montag. FI. Chilena, VII, p. 353.
Lam. 7, fig. 3. — Syllog., p. 151, n° 473. Fries Epier,
(sect. hypoxerus), p, 400. — Coll. Husnot, n" 584.
Hab. Ad truneos. —Le Matouba (Guad.). —Alt. 700'".
— 220 -
7. Lenzites repanda Pries Epier. , p. /iOû , n» 5. —
Daedalea repanda Pers. in Freyc. Voy. p. 169. — Montag.
hist. nat. Cuba PI. Cell., p. 382, tab. \U , f. 6. Crypt.
Guyan., p. 97, n° 332. — Coll. Husnot, n° 610.
Hab. Ad truncos arborum in sylvis. — Morne Goyavier
(Guad.). Alt. gOO".
s. II. POLYPOREI.
1. POLYPORUS (mesopus) Tricholoma MoHlag, hist. nat.
Cuba. Plant. Ce!!., p. 411, pi. 17, t. I. —Crypt. Guyan.,
p. 98, n° 336.— Fries Epier., p. 431, n° 15.— Coll. Husn.,
n' 588.
Hab. Ad ramos putrides. — Morne de la Découverte
(Guad.). — Alt. 800"".
2. Polyporus (merisma) Sulfureus Pries , S. M. I ,
p. 357. —Epier., p. U5Q , n° 84. — Bull. Champ., p. 347,
pi. 429. — Grevil. Scot. Crypt. II, tab. 113. Var. Pileo
luberculoso. — Coll. Husnot, n° 609.
Hab. Ad truncos in sylvis. — Porêt de Choisy (Guad.). —
Alt. 400"".
3. Polyporus (Apus-Fomentarius) multiplicatus Mon-
tag. Crypt. Guyan., p. 102, n" 357. — Syllog., p. 156. —
Coll. Husnot, n° 608.
ffab. Ad truncos arborum. — Le camp Jacob (Guad.). —
Alt. eco"".
4. Polyporus (Apus-Lignosus) Lignosus Kiotz. Sch.—
Pries Epier., p. 471, n" 185. — Coll. Husnot, n° 612.
Hab. Ad truncos arborum. — Le camp Jacob (Guad.). —
Alt. 600'°.
5. Polyporus (Apus-Stuposus) Thelephoroides Pries
— 221 —
Epier., p. ^70, n" 197. — Bolelus hook in Kunth. Syn. PI.
aequiii. I, p. 10. — Coll. Flusnot, n° 598.
Hab. Ad truncos. — Le Matouba (Guad.). -- Alt. 700".
6. PoLYPORUS (Apus-Coriaceus) Pavonius Fiies Epier.,
p. hll, 11° 219. Boletus Hook. in Kunth. Syn. PI. œquin. I,
p. 10. — Coll. Ilusn., n° 600.
Hab. ad truncos emortuos. — Forêts des Pitons du Carbet
(Mari.). — Alt. SSO"".
7. POLYPORUS ( Apus-Coriageus) Zonatus Pries, S.
myc. I , p. 368. — Eleuch. I , p. 9^. — Epier. , p. 478 ,
n" 223. — Coll. Husnoi, n" 593.
Hab. Ad ligna putrida. — Le Matouba (Guad.). -- Alt.
700"'.
8. PoLYPORUS (Apus-Coriaceus) Limbatus Fries Linnaea,
V, p. 519. Epier., p. 479, n° 227. — Coll. Husiiot, n° 597.
Hab. Ad truncos. — Le Matouba (Guad.). — Ait. 700"".
9. POLYPORUS (A PUS MEMBRANACEUS) STRIATUS FlicS
Epier., p. 480, n" 234. — Boletus Hook. in Kunth. Syn.
PI. asquin., I, p. 11. —Coll. Husnot, n" 607.
Hab. Ad truncos arborum. —Le Camp Jacob (Guad.). —
Alt. SOO'".
10. POLYPORUS (Resupinatus) subspadiceus Fries Obs.,
II, p. 263. — S. Myc, I, p. 378. —Eleuch., I, p. 116.—
Epier., p. 482 , n" 245. — Junior : status , mollis, albidus.
— Coll. Husnot, n» 601.
Hab. Ad ligna. — Le Matouba ( Guad. ). Le camp Balala
(Mart.). —Alt. 400-700'°.
S. IIÎ. HVDNEI.
1. Radulum orbicCLARe Fries Eleuch., I, p. 149.—
— 222 —
Epier., p. 52^. — Grev. Scot. Crypt. V. Tab. 278. — Cord.
Auleit. Tab. G. S. 7/t. f. 5, 6. — Schwein. Syn. Fung.
Amer, bor.;, p. 164 , n° 589. — Coll. Husnot, n° 596.
Hab. Ad ligna in sylvis. — Le Houelmont (Guad. ). —
Alt. 700".
S. IV. AURICULARINI.
1. Craterellus clavatus Pries Epier., p. 533. «— Can-
thareltus S. Myc. , I , p. 322. — Wallr. Crypt. Germ., II,
p. 630, n° 3057. — Gomphus truncatus , Pers. Myc. Eur.,
II, p. 9. — Coll. Ilusnot , n° 606.
Hab. Ad ramuios in sylvis. — Forêt de Choisy (Guad.). —
Alt. iOO-".
2. Hymekocii^te Tabacimum Leveil. Champ, du Muséum
in an. se. nat. 1846, V, p. 151 , n° 175. — Siereum Taba-
cinum Fries , Epier., p. 550, \\° 34. — Tlielefora Tabacina,
a. Clirysoloma Pevs. Myc. Eur., I, p. 118. — Coll. Husnot,
n° 599.
Hab. Ad iruncos arborum. — Le camp Jacob ( Guad.). —
Alt. 550"'.
3. HymenoghtEte. — Stereum tenuissimum Berk. Dec.
of Fungi, n" 184. Vix difïert Si. Rheicolor Montag. Crypt.
Guyan., n" 412. — Hymenochctte Leveil., loc. cit., n" 172.
Berk. and Curtis Fungi Cubeus , n" 418, in Journ. Lin.
Soc, vol. X, p. 333. — Coll. Husnot, n° 595.
Hab. Ad truncos in sylvis. — Le Matouba (Guad. ). — La
montagne Pelée (Mart. ). —Alt. 650-900"".
4. CORA PAVONIA Fries, Epier, p. 556 , n° 1. — Montag.
Crypt. Guyan., p. 114, n° 416. Teleplwra pavonia Swartz
FI. Ind. Occid., III, p. 1930. — Hook in Kunth. Syn. Pi.
— 223 —
aequinox., I, p. 12, n° 3. Berk. aiid Curtis , loc. cit.,
11° 633, p. 335.
C. Pavonia Fr. — Énunier. Lich. Nyland. (1858) Trib.
Lccanorei , p. 110. — Addit. Lichenog. Audium. Ann. se.
liât. 1862, p. 382. ïrib. Pyrenocarpis , cum descriptione
apolhecii et Prod. Lichenog. Novae Granat. Helsingfors 1863,
in-A°, p. 73. — Coll. Husnol, n° 586.
Hab. Ad. truncos arborum in syivis. — Morne de la
Découverte (Guad. ).— Montagne Pelée ( Mart. ). — Alt.
750-1, OOO".
5. CORA GLABRATA FHes, Epier., p. 556, n° 2. — Leveil.
Champ, du Muséum, ioc. cit., p. 156, ii° 189. — Telephora
glabrata Fries, S. Myc, I, p. 638. — Coll. Husnot, n" 592.
Hab. Ad truncos. — Morne Goyavier ( Guad. ). — Alt.
800"\
6. CORA SERICEA Frlcs , S. v. Scand., p. 333.— Tliele-
phora sericea Swartz , Fl. Iiid. Occid. , III, p. 1928. —
Diciyonema sericetim Berk. Not. of Brazil. fung. p. 10 ,
n" 80. Berk. and Curtis , loc. cit. , n" 636. — Dichonema
sericcum Nées ab Es. in Montag. Voy. Bélanger, p. 155,
tab. 16, f. 1 (Byssacea). Nyl. Énum. Lich., p. 110 (Leca-
norei). Nyl. Lich. Peruv. , p. 218. — Lich. Polynes., p. 260,
in an. se. nat. , 1859. —Coll. Husnot, n° 585.
Hab. Ad truncos in syivis. — Morne de la Découverte
(Guad.).— Alt. 700-900-".
7. CoRTiGiUM AUCERIANUM Montag. hist. nat. Cuba.
Pi. celluL , p. 372. — Syllog. , p, 178, n° 591. Berk.
and Curtis, loc. cit., p. 336, n° 663. — Coll. Husnot,
n" 602.
Hab. Ad truncos einortuos. — Vallée St-Louis (Guad.).
— Alt. 700"',
— 22U —
II. PYRENOMYOETES.
S. I. SPHiERIACEf.
1. Xylaria (xyloglossa) Cubensis Montag. Crypt.
Guyan., p. 127, n" ^72. — Syllog., n" QB,2.— Hypoxijlon
Cubense Monlag. hist. nat. Cuba. Plant. Cell. , p. 347 , pi.
XIII, f. 1. Berk. and Curlis, loc. cit., p. 380, n° 784. —
Coll. Husnot, n° 604.
Hab. Ad ligna putrida,— Morne de la Découverte (Guad.).
— Alt. 900™.
2. Xylaria (xyloglossa) globosa Montag. Crypt.
Guyan., p. 131 , 484. — Sphœria globosa Spreng. — Pries,
S. Myc, II , p. 331. — Coll. Husnot, n" 605.
Hab. Ad ligna putrida. — Morne de la Découverte (Guad.).
— Alt. 800-".
3. Hypoxylon rxibiginosum Pries, Sum. v. Scand.,
p. 384, n" 18. — Nitsch. Pyren. Germ., I, p. 38. Berk. and
Curlis, loc. cit., p. 385, n" 833. — Sphœria rubiginosa
Pers. Syn. , p. 11. — Schvvein. Syn. Pung. Carol. , p. 29,
n" 17. — Id. Americ. boréal., p. 191, n° 1193. —
S. atropurpurea Tod. Mekl., II, p. 32, tab. XIII, f. 105.
— Coll. Husnot, n° 603.
^ Hab. Ad cortices. — Morne de la Découverte (Guad.). —
Alt. 900™.
4. NectrIa EpispHjERIa Pries, Sum. veg. Scand., p. 388,
n° 18. — Sphœria Tod. Pung. Meckl., II, p. 21 , fig. 39.
— Grev. Scot. Crypt. III, tab. 175. — Schwein. Synop.
Pung. Carol., p. 41 , n° 140. — Pers. Synop., p. 57. —
Coll. Husnot , n" 605 bis.
Hab. In xylaria globosa parasitica.
— 225 —
5. SPHiEROSTILBE ClNNABAKINA Tul. SelcCt. Fung. ,
carp. I, page 130, in not., et III, page 103. « Les
Perithèces ne sont pas mûrs et sont parasites d'un vieux
Stroma d'une autre Spheric (ex dictis ccleberrimi auctoris) !
Syno7i : Stilbum (Atractium) Cinnabarinum Montg , in
an. se. nat. ser. ait., tome VIII, p. 360, et in Ramonis de
Sagra hist. Ins. Cuba. Pi. Cell. , page 308 , tab. XI , fig. 3.
Coll. Husnot, n" 59Zi.
Hab. Ad ligna. — Forêt de Choisy (Guad.). — Alt. /lOO"'.
III. MYXOQASTRES.
TRICHIACE^.
Ophiothega Currey?. ... Stipes conico-filiformis, long,
circiter 2 , 3 millira. luteo-aurantiacus. Peridio globoso ,
fatiscente ; capillitio rugoso et sporis rotundis , nucleatis ,
striatis ex observatione D. Tulasne.
Coll. Husnot, n° 583.
Hab. Ad ligna cariosa. — 3Iorne de la Découverte , près
de l'arbre du signal d'observation (Guad.). — Alt. lliO".
IV. HAPLOMYCETES.
1. Helminthospouium subulatum Nées. Nova act. curio-
sorum IX, p. 2^2, lab. V, fig. 13. — Fries, Syst. M., III,
p. 357. Link Spec, VI-I , p. ttS. — Pers. Myc. Eur., I,
p. 18. — Coll. Husnot, n" 611.
Hab. Ad folia dejecta. — La Pointe-à-Pitre ( Guad.). —
Alt. 0".
15
— 226 -
La Société , appelée à voter sur le choix du lieu où elle
fera son excursion annuelle en 1869, décide qu'elle ira
à Alençon , et que l'année prochaine elle se rendra sur un
des points du département de la Manche. M. Morière est
invité d'écrire h MM. Letellier et docteur Prévost pour savoir
d'eux quelle serait l'époque la plus favorable pour l'excursion.
Sont présentés comme meixjbrcs de la Société, pour qu'il
soit voté sur ces présentations dans la prochaine séance :
MM. Lacaille, botaniste à Bolbec, présenté par MM. Berjot
et Morière ; Mathieu, pharmacien à Pont-l'Évôque, par MM. le
docteur Faucon et Morière ; Mannoury, professeur au collège
de Falaise, par MM. de Brébisson et Morière.
A 10 heures la séance est levée.
SÉANCE DU 3 MAI 1869.
A 7 heures et demie la séance est ouverte. — Le procès-
verbal de la séance précédente est lu el adopté.
La Société a reçu en échange de ses publications :
1° Mémoires de la Société des sciences physiques et natu-
relles de Bordeaux, t. VI, 1" cahier.
Extraits des procès-verbaux des séances de la Société.
Année 1868-1869.
2° Maître- Jacques. — Journal populaire d'agriculture.
Janvier 1869;
3° Bulletin de la Société académique d'agriculture ,
belles-lettres, sciences et arts de Poitiers,^^ 132, 133, 13i ;
U° Société impériale havraise d'études diverses. — Pro-
cès-verbaux des séances. Séance du 8 janvier 1869 ;
5° Bidletin de la Société des sciences historiques et natu-
relles de l'Yonne. Année 1868. — 22* volume;
6" Journal de la Société d'horticulture du département
de Seine-et-Oise, iv' 9, 10, 11. Octobre, novembre el dé-
cembre 1868 ;
7° Verhandlungen des Naturforsclienden Vereines in
Briinn, VL lîand. 1867;
8" Bulleiiti de la Société algérienne de climatologie,
sciences physiques et naturelles. 5" année. 1868. N°' 6, 5
et 6;
— 228 —
9' Annales de la Société Linnèenne de Lyon. Années 1845,
1846; année 1858, t. V; année 1859, t. VI; année 1868,
t. XVI ;
10° Mémoires de l'Académie impériale des sciences de
St-Pétersbourg, VIP série, t. XII n»» 1, 2 et 3 ;
11° Bulletin de l'Académie impériale des sciences de
St-Pétershourg, t. XIII, n°^ 1, 2, 3, feuilles 1-6 ; feuilles 7-
13 et feuilles 14-20;
12° The Quar ter ly, journal of the geological Society,
vol, XXV, n° 97 ;
13° Bulletin de la Société vaudoise des sciences natu-
relles, vol. X, n° 60 ;
14° Quelques réflexions sur la doctrine scientifique
dite Darwinisme, par M. Ch. Desmoulins;
15° Bulletin de l'Académie d'Hippone, n° 6, 1868.
M. Morière annonce à la Compagnie la perte qu'elle vient
de faire dans la personne de M. Amédée de Monlbrun, de
Quetiéville, décédé le 30 avril 1869, à l'âge de 59 ans, et
qui a été pendant 35 ans membre de la Société. Ancien élève
de l'école des mineurs de St-Étienne, M. de Montbrun, de
retour en Normandie, appliqua les connaissances qu'il avait ac-
quises en minéralogie et en géologie à l'étude du sol normand;
et à diverses reprises il communiqua à la Société des décou-
vertes paléontologiques importantes. Dans ces dernières
années, il s'était occupé activement de rechercher l'époque
du frai pour diverses espèces de poissons, et il était parvenu
récemment à jeter un nouveau jour sur la question si contro-
versée du mode de reproduction des anguilles. La Société
Linnèenne perd en M. de ÎMonlbrun un membre actif et
dévoué, et ses collègues n'oublieront pas les excellentes qualités
de cœur qui faisaient aimer l'homme privé.
Il est donné connaissance de la correspondance, et en
— 229 —
particulier d'une lettre de notre collègue , M. Letellier,
relative à l'organisation de l'excursion de la Société Lin-
néenne à Alençon , qui est définitivement fixée au samedi 3
et au dimanche U juillet; le premier de ces deux jours sera
consacré à une promenade scientifique, et le second à une
séance publique qui sera suivie d'une visite au Musée d'his-
toire naturelle de la ville. Il est décidé qu'une convocation
spéciale sera adressée aux membres de la Société.
M. l'inspecteur de l'Académie sollicite de la Compagnie
qu'elle veuille bien imprimer, dans son Bulletin, le résumé des
observations météorologiques faites à l'école normale de Caen
chaque année par M. Gesbert , l'un des maîtres-adjoints de
l'établissement. Ces observations, outre leur intérêt général,
ont un intérêt local dont il serait bon de conserver la trace.
La proposition de M. l'abbé Hébert-Duperron est accueillie
avec d'autant plus d'empressement que la Société insérait
précédemment dans ses Mémoires des observations météoro-
logiques dues à notre collègue, M. Leboucher, professeur à
la Faculté des sciences, et que des circonstances particuhères
ne lui ont pas permis de continuer.
M. Morière montre à ses collègues un pied d'Alocasia,
dans lequel la spathe a été transformée en feuille sagillée, ne
différant en rien des autres feuilles. Ce cas tératologique
vient confirmer l'origine de la spathe et démontrer que ,
si généralement elle doit être considérée comme une
feuille à base engainante réduite à sa gaine, le limbe peut
aussi, dans d'autres circonstances, permettre d'expliquer, par
son enroulement et d'autres modifications, la formation du
cornet qui enveloppe le spadice.
M. Fauvel résume ses dernières observations sur la notion
de V Espèce, dans les insectes et spécialement chei les
Coléoptères. Ces observations doivent former un des chapitres
de la Faune Gallo-Rhénane, en cours de publication.
— 230 —
L'auteur, dans la promiùre partie de son travail, intitulée
De l'Espèce et de ses dérives, insiste sur ce fait que la
recherche de l'origine des espèces est un problème au-dessus
des forces de la science et dont le naturaliste descripteur
peut très-bien ne pas se préoccuper. La zoologie, la géologie
et l'histoire nous fournissent des preuves irrécusables que les
animaux, à l'état de nature, n'ont pas changé essentiellement
depuis des centaines de siècles, et que, s'ils se transforment
(ce dont on n'a pas donné la preuve), ils ont besoin pour
cela d'une antiquité que nous ne pouvons apprécier. Rien ne
nous empêche donc de les considérer comme fixes et stables,
au moins actuellement, et cela nous suffit.
Mais quel sera, à ce point de vue, le critérium de ce que
nwus appelons espècel II y a ici plus de difficulté.
Ni la fécondité, ni la métamorphose ne peuvent nous éclai-
rer suffisamment ; l'auteur en cite des preuves nombreuses.
Reste la forme ou ressemblance qui paraît être, dans l'état
présent de nos connaissances, le véritable critérium de l'es-
pèce.
Mais cette forme n'est pas absolument fixe ; le type n'est
pas toujours stable en tous temps et en tous lieux. L'auteur
rappelle ici les lois de la variabilité et les conséquences qui en
découlent pour les méthodes zoologiques.
Après avoir défini l'espèce, il est ainsi amené à étudier la
race et la variété ; il expose en détail les principes qui doi-
vent guider le naturaliste dans le classement de ces étals
dérivés de l'espèce, principes trop souvent méconnus des clas-
sificateurs et faute desquels tant de travaux descriptifs
n'ont servi qu'à entraver la science en multipliant les syno-
nymies.
Cette première partie du travail de M. Fauvel se termine
par un résumé des différences sexuelles qu'on observe chez
les Coléoptères, différences souvent si profondes qu'on a pris
— 231 —
parfois les deux sexes d'un type pour deux espèces distinctes.
La deuxième partie du travail de notre collègue traite des
variations de L'Espèce que l'auteur divise en spécifiques et en
génériques. Les premières sont celles que subit l'espèce sans
changer de nature ; elles affectent la taille, le volume, la
forme, la couleur, etc. Ces variations sont énumérées en
détail et appuyées de nombreux exemples.
Les variations génériques sont celles que subissent les
organes ou caractères primaires, c'est-à-dire ceux qui étant
les plus constants servent, dans nos classifications, à l'éta-
blissement de groupes supérieurs à l'espèce (genre, tribu,
famille, etc.). L'auteur donne des preuves de la variabilité de
ces organes considérés à tort par des auteurs comme inva-
riables. Il recherche quelle valeur relative doit être attribuée
à leurs modifications , quelles parties les subissent à un
moindre degré et méritent, par cela même, d'être préférées;
enfin , il en déduit les principes qui doivent guider l'entomo-
logiste dans l'étude des genres et des autres divisions pri-
maires des insectes.
M. le docteur Fayel, qui avait bien voulu se charger de
rédiger une notice biographique sur M. le docteur Fourneaux,
s'exprime ainsi:
Multis ille bonis flebllis occidit
NuUi flebllior quam raihi (1) !
IIOR.
Messieurs ,
C'est ainsi qu'à la dernière séance de notre Association des
médecins du Calvados, son secrétaire, M. Faucon, votre
(1) Il est mort regretté de tous les gens de bien ,
Mais d'aucun d'eux le deuil n'égalera le mien.
- 232 —
collègue et ancien président, terminait les quelques pages
consacrées par lui à la mémoire de son vieux camarade
Fourneaux.
Fidèles aux pieuses traditions de In Société Linnéenne ,
vous avez voulu pour votre Buileiin la biographie de cet
homme de bien, l'un des plus anciens membres et, à
plusieurs reprises, le premier dignitaire de votre Compagnie.
Chargé par vous de l'honneur de la rédiger , je ne saurais
mieux faire que de mettre à mon tour ces deux vers pour
épigraphe. Car moi aussi, jaloux d'une amitié qui rendait
plus doux les liens de parenté existant entre nos deux
familles, moi qui pendant huit jours ai assisté à son agonie,
qui ai pu recevoir son dernier soupir, j'ai le droit de re-
vendiquer ma part dans ce cri de douleur du poète latin.
Et vous ne m'en voudrez pas si, en retraçant rapidement
devant vous l'existence de votre ancien collègue , je paie tout
d'abord à l'ami de mon enfance et de ma jeunesse la dette de
reconnaissance que son affection pour moi et les miens
m'inspire.
Issu d'une de ces vieilles familles de la bourgeoisie nor-
mande qui, au siècle dernier, par les services rendus autant
que par la dignité et l' honnesteiè de ses membres, avait su
conquérir à Falaise une considération méritée et une juste
influence sur les affaires de la cité. Fourneaux (Alexandre-
Armand) naquit le 3 janvier 1802 à Grentheville, près
Caen. C'était dans ce village, dans cette demeure que notre
confrère aimait tant, et qu'il devait rendre plus lard si
attrayante par le confortable de son installation et l'aménité
de ses réceptions, que s'était retiré son père, docteur-régent
de la Faculté de médecine de l'ancienne Université de Caen,
lorsque la Convention eut décidé la suppression de toutes les
Facultés de province ; mesure peut-être regrettée depuis en
présence de l'agglomération , quelquefois turbulente , des
— 233 —
étudiants au quartier Latin , et à coup sûr regrettable h
bien des points de vue ; car ces écoles , les aînées de celle h
laquelle nous avons l'honneur d'appartenir, ne méritaient
certes pas toujours le dédain dont tout récemment les acca-
blait l'auteur d'une très-remarquable biographie du dernier
docteur reçu par celle de Caen.
En effet, je ne crains pas de le dire : en supposant qu'elles
eussent tous les défauts qu'on leur reproche , ces Facultés
n'en avaient pas moins leur raison d'être, voire même sou-
vent leurs jours de prospérité et d'éclat lorsqu'y professaient
les Lecat , les Lieutaud , les Lepecq de La Clôture , les
Desgranges, les Ameline; lorsqu'y prenaient le bonnet de
docteur les Chaussieu , les Thouret, les Grimaud , les Senac,
les Percy et tant d'autres! El, quand de nos jours, déca-
pitées pour ainsi dire et réduites à faire des officiers de
santé , cette autre et terrible anomalie de notre organisation
médicale, de Facultés devenues écoles, elles nous offrent,
pour ne citer que les morts. Le Sauvage, Landouzy, Gintrac,
Bretonneau, et fournissent aux hôpitaux, aux chaires de
Paris la plupart de leurs professeurs, soyons fiers pour
l'Athènes normande d'y compter nos condisciples Gombault,
Tillaux , Labbé; et reconnaissons, sans avoir besoin d'in-
voquer le témoignage des vieilles universités d'Allemagne,
d'Angleterre et d'Italie toujours florissantes, que nos an-
ciennes Facultés avaient du bon, et que les capitales n'ont pas
le monopole des instructions solides et sérieuses. Le vent
souffle aujourd'hui vers la liberté de l'enseignement su-
périeur; souhaitons donc qu'un jour, en réclamant la colla-
tion des grades par l'État , si jamais nos vieux centres
universitaires se réorganisent, souhaitons que nos succes-
seurs puissent renouer la chaîne de ces traditions passées
dont, à Caen, le père de Fourneaux était un des gardiens
sévères et éclairés.
— 234 —
Son fils ne pouvait manquer de lui être un digne successeur.
Placé tout jeune au lycée de Caen et confié tout spécialement
à la direction de l'abbé De Larivière, grammairien célèbre
devenu depuis professeur de philosophie aux Facultés des
lettres de Strasbourg et de Paris, Fourneaux répondit aux
soins paternels et intelligents de ce maître plein de zèle par
un labeur opiniâtre, couronné de brillants succès ; il y puisa
surtout cette habitude de raisonnement, cette faculté de
logique, cette rectitude d'appréciation qui furent les prin-
cipaux caractères de son esprit.
Bachelier le 14 août 1819 et largement muni de ce bagage
littéraire que, dans ces dernières années, on avait cru inutile
au médecin et que nos patientes récriminations nous ont
fait rendre comme point de départ de nos études. Fourneaux
alla à Paris en 1820 ; il y trouva deux de nos chers
collègues, MM. Bourienne et Faucon, qui eurent le
bonheur de lui ouvrir la carrière médicale et mirent tout
en commun, travaux (. et distractions. » Et si je souligne
ce mot de la notice de M. Faucon , c'est que dans sa
bouche il a toute la saveur de Vutile dulci antique , et que
ces distractions ne l'empêchèrent pas d'acquérir vite une
instruction réelle. Et puis , j'en conviens , il avait d'autres
liens plus doux pour le maintenir dans la voie laborieuse
où il s'était engagé.
Fiancé à celle qui devait devenir sa femme, le lendemain
même du jour où il aurait passé sa thèse, et dont il ne
m'est pas permis de chanter les louanges , mais que
M. Faucon appelle si justement a sa digne et bien aimée
compagne, » il hâtait de tout son pouvoir l'instant où il
pourrait contracter cette union que ^2 ans de bonheur
devaient suivre sans interruption, et sans autre chagrin que
le regret de n'avoir pas d'enfants h aimer ; mais, ardent à
atteindre le but qu'il s'était proposé, il n'en resta pas moins le
— 235 —
temps réglemeniaire dans les hôpitaux dont les portes lui
avaient été ouvertes en 1823, à la suite d'un brillant concours
pour l'internat.
Là , tout entier à sa tâche , il se voua presque exclusive-
ment à l'étude de l'anatomie et de la clinique , ces deux
grandes branches de la science qui constituent à elles seules
presque tout l'édifice médical. Portant de préférence son
attention sur les maladies de la peau , dont l'histoire était
alors peu avancée, prenant chaque jour de nombreuses
observations, les classant avec cette méthode qu'il apportait
en tout, les analysant avec soin , il accumulait ainsi pièce à
pièce les matériaux qui devaient servir à la confection de sa
thèse sur les hémorrhagies cutanées, et lui permettaient,
en attendant , de passer avec éclat ses examens de doctorat.
Puis, alors que l'anatomie pathologique, cette grande con-
quérante de notre époque, qu'allait fonder de toutes pièces
pour ainsi dire M. Cruvelhier , existait à peine , Fourneaux ,
investigateur par nature et chercheur infatigable , en pres-
sentant l'importance capitale, réunissait et préparait un grand
nombre de pièces curieuses, que les autopsies ou l'amphi-
théâtre lui fournissaient. J'en parle à bon escient , car la
plupart d'entre elles me furent données par lui au commen-
cement de mes études médicales ; et tout dernièrement
encore, grâce h l'obligeance de M"'" Fourneaux , j'en ai pu
retrouver dans ses armoires une quantité assez considérable.
Et, encore instructives, grâce aux annotations qui les accom-
pagnent, aux numéros d'ordre qu'on y remarque, numéros
sans nul doute correspondant à un catalogue non retrouvé
jusqu'à présent , au milieu de l'innombrable quantité
de notes et de cahiers laissés par lui, elles démontrent le
soin méticuleux , la patience merveilleuse que, fidèle aux
habitudes de toute sa vie, il apportait à ce genre de recher-
ches si délicates.
~ 236 —
A son internat dans les hôpitaux de Paris se rattache le
souvenir des amitiés célèbres et précieuses dont il resta
entouré jusqu'à sa mort et qui, aujourd'hui lui survivant, se
complaisent à parler de celui qui n'est plus.
J'en appelle à M. Lelut, le savant académicien, son ancien
collègue d'internat à Bicêtre. J'en appelle à Mais à
quoi bon leurs noms? Je ne pourrais d'ailleurs les citer tous.
Cependant, parmi ceux qui l'ont précédé dans la tombe , je
n'aurai garde d'oublier Robert de L'Hôpital, Beaujon ,
Michon, le fameux chirurgien de Louis-le-Grand , Rayer ,
l'illustre fondateur de notre Association des médecins de
France, le savant connu du monde entier, et dont la fille,
la bienfaitrice de notre bibliothèque municipale et de notre
Faculté des sciences , venait si souvent avec lui pleurer la
perte à Grentheville.
Malgré le charme que lui promettaient ces amitiés et re-
nonçant à pousser plus loin une vie de concours que son
amour de la science lui eût rendue facile , mais que ses
goûts calmes et tranquilles ne lui conseillaient guère, attiré
d'ailleurs comme tant d'autres par les charmes du pays natal.
Fourneaux se fit recevoir docteur le 7 juillet 1826, et revint
s'établir à Caen.
La maison paternelle était vide. Ses deux sœurs étaient
mariées. Sa mère était morte en 182i, et son père avait été
frappé subitement d'apoplexie , l'année même où notre con-
frère arrivait à Paris. M. Faucon vous a encore dit la vive
douleur dont il avait été alors le témoin et le confident avec
M. Bourienne. II lui fut facile cependant de renouer les
relations que l'honorabilité de sa famille lui avait préparées
dans le pays, et bientôt une juste réputation lui ouvrit les
portes des plus opulentes maisons de notre ville. Assez riche
pour n'être pas obligé, comme le dit Hunter, de courir
après la guinée , assez fier surtout pour ne pas mendier la
— 237 —
clientèle, il occupait ses loisirs à herboriser et à préparer
son cabinet d'ornithologie. Très-amateur de littérature et de
musique, reçu partout quoique n'aimant pas beaucoup le
monde, recherché pour son savoir non moins que pour
l'affabilité de ses manières, aimé de tous ceux qui l'ap-
prochaient, et médecin des pauvres sachant pratiquer dis-
crètement les devoirs de charité inhérents à notre profession,
il sut conquérir sans effort la reconnaissance de ses obligés,
la confiance de ses clients, l'estime de ses concitoyens, et,
ce qui est plus difficile peut-être , l'affection de ses confrères
qui ne lui envièrent pas trop sa position de médecin de
M. Target , alors préfet du Calvados.
Il est vrai qu'elle ne manquait pas d'être assez délicate.
Voici pourquoi : Fourneaux était de l'opposition, et l'au-
torité de son nom , la fermeté bien connue de son caractère
en avaient fait, sinon l'un des chefs militants, du moins un
des membres les plus écoutés du parti libéral.
Dans la garde nationale, car, in ilio tempore nous en
avions une et il lui était permis d'éhre ses chefs , la com-
pagnie d'artillerie jouissait d'une mauvaise réputation de
radicalisme; Fourneaux en faisait partie, il en était même un
des lieutenants les plus aimés.
Enfin au conseil municipal, oui il avait su acquérir vite une
influence réelle et prépondérante par la sûreté de ses relations,
l'honnêteté de ses vues, la maturité de son jugement, il votait
mal. Tout cela ne lui nuisait en rien.
Je ne sais, et veuillez excuser mon ignorance, si aujourd'hui
il pourrait en être de même ; mais il paraît qu'alors cela
semblait tout naturel. En tous cas cela fait l'éloge du médecin
sachant envers et contre tous maintenir hardiment son
indépendance.
Aussi quand vint nous surprendre la révolution de février,
la cité tout entière applaudit au choix de Fourneaux comme
— 238 —
adjoint à la municipalité de Cacn, dont son vieil ami Durand
était devenu le chef. Il y a vingt ans de cela. Que de deuils
dans cet intervalle ! que de déceptions! Fourneaux n'attendit
pas l'heure où elles allaient commencer pour se retirer des
affaires publiques; dès qu'il le put, c'est à dire dès qu'il ne se
crut plus nécessaire, il donna sa démission, gardant jusqu'au
dernier jour la fermeté de ses convictions et restant l'adversaire
intraitable, mais bien inoffensif du nouveau régime ; il ne se
mêla plus en rien des luttes politiques.
Ce fut aussi à la même époque qu'il renonça entièrement
à la médecine et à la plupart des travaux qui avaient fait le
charme de sa vie. Quelques années plus tard il se démettait
de ses fonctions de médecin- inspecteur des aliénés et de
membre du bureau de bienfaisance, et il ne reprit un jour
pari à la vie médicale que pour seconder de toute son énergie
notre compatriote et son ami de prédilection, M. Rayer, dans
la fondation de notre Société de prévoyance des médecins de
France ; nous le retrouvâmes alors donnant l'impulsion dans
notre ville , parvenu à grouper la plupart d'entre nous et à
jeter ainsi les bases de notre société locale dont il refusa natu-
rellement d'être le président. Il y eût été à sa place ; mais
déjà privé d'un œil^ menacé de perdre l'autre (en 1856 il
lui avait fallu , pour le sauver, rester près de deux mois
enfermé dans l'obscurité la plus complète ), il avait , je vous
l'ai dit, compris depuis longtemps la nécessité du repos.
C'est pourquoi , Messieurs , vous ne le revîtes presque
plus à vos séances, bien qu'il continuât à suivre avec intérêt
les savantes études auxquelles il s'était si bien associé depuis
1832 , quoique, du moins si on en juge par vos publications,
il n'ait laissé que peu de traces de son passage dans notre
Société Linnéenne. (Cependant vous le savez, et ne voulez-vous
pas le prouver vous-mêmes en me demandant cette notice ? son
concours avait été souvent reconnu utile à vos recherches; sa
— 239 —
bonne voloiilé ne vous avait jamais fait défaut. Pourquoi
donc ce silence? La cause en est que vos bulletins étaient alors
incomplets ; vous n'y faisiez entrer que des mémoires
originaux ; le compte-rendu de vos séances n'y occupait que
peu de place, sous forme d'un résumé général et sommaire
confié à la plume de votre secrétaire. Vous avez depuis
comblé une lacune ; et comprenant mieux toute l'importance
de vos procès-verbaux mensuels , cette reproduction exacte
de la physionomie de vos réunions, celle analyse fidèle et
continue des observations qui s'y échangent, des discussions
qui s'y engagent, des idées qui s'y émettent, vous les avez
insérés dans le Bulletin, et vos lecteurs peuvent désormais
suivre chacun de vos membres à la trace et juger la part
prise par chacun à l'œuvre tommune. Mais celle sage mesure
date d'une époque bien postérieure à celle oii Fourneaux
suivait avec assiduité vos réunions. Quoi qu'il en soit , vos
archives ne sont pas tellement muettes qu'on n'y rencontre
assez souvent son nom. Et tantôt la botanique qu'il savait si
bien, tantôt la zoologie lui fournissent l'occasion de vous
soumettre le résullat de ses incessantes recherches eu histoire
naturelle ou de répondre aux demandes que les savants,
Juste hommage rendu à l'illustration de votre Compagnie,
faisaient à la Société Linnéenne.
Ainsi, quand vers 1836 M. Edwards, qui avait entrepris un
grand travail dans le but de constater les effets des végétaux
des diverses prairies de la France sur la race bovine et les
produits que l'homme retire de ces précieux animaux ,
s'adressa à vous pour obtenir une sorte de statistique des
provinces du Calvados, Fourneaux est désigné avec Hardouin,
Leclerc et Eudes-Deslongcharaps, pour dresser la Flore prai-
riale de la vallée de l'Orne , depuis Louvigny jusqu'à la mer.
El ce travail dont le rapport est imprimé dans votre 7" volume
fut fait par eux, non dans des herbiers , mais en parcourant
— 2^0 —
le terrain, en notant exactement les espèces de la vallée et
la proportion où elles s'y trouvent. Ailleurs je le trouve,
en compagnie d'Eudes-Deslongchamps, explorant géologique-
ment cette fois notre contrée et rapportant des carrières de
St-Vigor, près Bayeux, où existe un si beau spécimen d'une
des divisions de l'oolithe inférieure , une riche moisson de
fossiles. Et, quand un jour votre illustre et regretté secré-
taire, relevant l'importance qu'il y a à connaître la nature
des roches et des bancs situés dans la profondeur, jointe aux
difficultés,d'arriver à cette connaissance, invite les membres
de la Société Linnéenne à recueillir les renseignements rela-
tifs au creusement des puits , Fourneaux , toujours prêt à
apporter son contingent, si petit qu'il le fasse, à l'élucidation
des questions posées devant vous , lit une note sur un puits
profond seulement de 28 pieds, situé dans la commune de
Cagny, et qu'il a reconnu être établi dans le calcaire à
polypiers.
Et c'est parce que , connaissant l'érudition de votre
collègue , appréciant l'importance de ses services , vous
crûtes devoir le récompenser en l'appelant à la vice-pré-
sidence de votre Compagnie en 1836 , pour le nommer
président en 1837. Dix ans plus tard, vous lui renouveliez cet
honneur, et à cette seconde présidence se rattache un souvenir
dont vous avez le droit d'être fiers, et que je ne saurais passer
sous silence. Visitant la France, le fameux géologue et paléon-
tologiste de Berlin, Léopold de Buch, de passage à Caen, voulut
bien renoncer à son voyage de Cherbourg, pour assister à une
excursion que vous aviez projetée à Dives ; et Fourneaux, à
votre tête, eut l'honneur de recevoir et de conduire cet hôte
illustre dans l'exploration qu'il fit des falaises et du littoral ,
depuis le mauvais pas de Beuzeval jusqu'aux Vaches-Noires.
C'était le 13 juin 18i7 ; ce fut la dernière promenade
{|u'il fit avec vous. Mais s'il vous a quittés, Messieurs, il
n'en a pas abandonné pour cela ses recherches. De botaniste
il s'était fait jardinier , et nous le retrouvons installé à Gren-
theviîle qu'il ne quitte guère que pour venir présider la
Société Philharmonique et assister à ses concerts jadis si re-
nommés. Là, se bornant enfin à son goût favori , il passe sa
vie à surveiller son jardin, son parc, ses serres. Horticulteur
habile, amateur passionné des fleurs, il essaie, il compare
les méthodes, il introduit chez lui les cultures nouvelles,
ayant toujours bien soin d'inscrire avec sa ponctualité or-
dinaire ses échecs comme ses succès. Puis le soir il se repose
de ses fatigues en écoutant sa lectrice ordinaire , bien seule ,
hélas! maintenant, qui le tient au courant de notre litté-
rature moderne ou prépare avec lui , par le résumé des ou-
vrages les plus récents, l'itinéraire des voyages qu'ils vont
entreprendre ensemble. Et le moment venu, s'il regrette
bien un peu de quitter ses chères plantes et ses espaliers en
fleurs , il part bien résolu à rester jusqu'à ce qu'il ait tout
vu du pays qu'il va étudier.
Parcourant successivement l'Angleterre , l'Italie , l'Es-
pagne , sans oublier sa belle France , visitant et revisitant
avec joie la Suisse, il escalade les glaciers, il explore les
arsenaux , les ports et les manufactures ; il admire les
musées, fouille les bibliothèques, sachant partout s'y faire
de nouvelles relations aussi sûres qu'agréables, et notant
scrupuleusement ses impressions et le résultat de ses obser-
vations politiques ou morales. Aussi, quelle ample moisson
de souvenirs! quel sujet intarissable de causeries pour le
retour de ces lointaines excursions si bien remplies!
Doué d'une grande finesse d'esprit, d'une mémoire pro-
digieuse, conteur agréable, il se plaisait alors à redire à ses
amis les détails de ces longues pérégrinations , et c'était
fête au logis; car il aimait à recevoir, et jamais hospitalité
ne fut plus douce, plus charmante. Il n'imposait qu'une
16
— 2^2 —
condition : revenir souvent et ne jamais prévenir de l'ar-
rivée pour avoir le droit de vous remercier de votre com-
plaisance. Dites si j'exagère, vous tous qui avez connu
cette bonne et excellente figure, ce cœur franc et loyal, et
n'ai-je pas le droit de conclure que le collègue dont je viens
de vous retracer la vie simple et modeste autant qu'honnête
et utile, méritait les regrets dont sa mort fut entourée? Elle
vint le surprendre à l'âge de 68 ans, pendant un voyage
qu'il faisait à Paris. Parti de Caen avec sa femme le 15 avril
1868, heureux d'aller, comme chaque année, revoir ses
vieux amis et d'assister à une réunion générale de la loge
maçonique dont il était un des hauts dignitaires, non moins
heureux du plaisir qu'il procurait à celle qu'il avait invitée à
les accompagner , il me voyait avec bonheur le rejoindre la
semaine suivante. Le soir même de mon arrivée, il était
atteint d'une pneumonie qui, huit jours plus tard, l'enlevait
à notre affection; ce fut le 2 mai. Ramené à Grentheville, il
y est enterré dans la fosse où reposait son père, en face même
de l'entrée de sa maison bien aimée.
Et maintenant. Messieurs, permettez-moi de terminer
cette notice , que des circonstances indépendantes de notre
volonté à tous ont empêché seules de paraître plus tôt, par
les paroles qu'un de ses vieux amis, mort lui aussi il y a
quelques mois, M. le président Des Essarts, écrivait pour
un de nos collègues de l'Académie des Sciences.
« Depuis plus de deux ans , la terre a couvert les restes
mortels de notre aimé confrère; cependant il est toujours
présent à notre pensée. Le souvenir de ses qualités aimables,
de son caractère , de son talent , nous pénètre aussi vivement
qu'au lendemain du jour où il s'éloigna de nous. L'hom-
mage que nous lui rendons n'est donc pas l'expression pas-
sionnée d'une douleur qu'exalte l'émotion d'une perte ré-
cente. Une réflexion calme y préside. Les regrets sont bien
mérités quand ils survivent à l'épreuve des années. »
— 243 —
Merci donc, Messieurs, de m'avoir permis d'affirmer avec
vous que, lorsqu'un homme de bien disparaît de la scène du
monde , l'oubli , comme une mer profonde dans laquelle on
laisse tomber un cercueil, ne se referme pas sur les existences
finies ; qu'il y a des cœurs fidèles , et que le culte des pieux
souvenirs n'est pas délaissé.
Le scrutin est ouvert sur les présentations qui ont été
faites dans la dernière séance. A l'unanimité, MM. Lacaille,
botaniste à Bolbec ; Mathieu, pharmacien à Pont-l'Evêque, et
Manoury, professeur au collège de Falaise, ont été déclarés
membres correspondants de la Société Linnéenne.
MM. René Lenormand et Morière ont l'honneur de pré-
senter, comme membre correspondant de la Société, M. Pel-
vet, docteur-médecin à Vire.
A 9 heures et demie la séance est levée.
SÉANCE DU 7 JUIN 1869.
Présidenee de il. l'abbé II.IRG.
A 7 heures et 1/2, la séance est ouverte. — En l'absence
du président et du vice-président, M. l'abbé Marc, archiviste,
occupe le fauteuil.
Ouvrages déposés sur le bureau :
1° Extrait des travaux de la Société centrale d' Agriculture
du département de la Seine-Inférieure , 177" cahier ;
2° Précis analytique des travaux de L'Académie impé-
riale des Sciences , Belles-lettres et Arts de Rouen ,
1H67-68;
3° Paul Ben. — Des mouvements respiratoires chez les
Batraciens et les Reptiles. — L'observation anatomique et
l'expérimentation. — La physiologie générale et ses progrès.
(Cours de physiologie fait à la Faculté des Sciences de Paris);
k° Bulletin de l'Instruction primaire pour Le départe-
ment du Calvados, vf 29 ;
5° Note additionnelle, relative h une lettre de M. Jordan à
iM. Charles Desmoulins ;
6° Bulletin de la Société Géologique de France, T
série, t. XXVI, feuilles 1-5 ;
7" Bulletin de la Société départementale d' Agriculture
du Haut-Rhin, 1" trimestre, 1869, n° 1 ;
go |o ]>^QiiQg sur Le Carex Ligerina Bor. Espèce nouvelle
pour la Flore belge, par Armand Thiélens. — 2° Notice sur
— 2Zi5 —
/'Asparagus prostratus , par le même. — 3° Notice sur le
Senerio barbarasfolius Rihb. , espèce nouvelle pour la Flore
belge. — W Petites observations sur quelques plantes criti-
ques;
9° Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences natu-
relles, vol. X, n° 61 ;
10° Annales de la Société d' Horticulture de Maine-et-
Loire, 1868, W trimestre ;
11° Société des Sciences naturelles du grand duché de
Luxembourg, t. X, années 1867 et 1868 ;
12° Observations sur la Flore de la Champagne , du
Maine et de ses environs, par 31. Louis Crié ;
l.'J° Bulletin de la Société d'Agriculture , Sciences et
Arts de la Sarthe, 1^ série, t. XI, 1*"^ trimestre 1869;
14° Jahrbach der Kaieserlich. — Koniglichen geolo-
gischen Reichsanstalt , Jahrgang 1869, XIX, Band., n° 1 ,
janner, februar, marz ;
15° Verhandlungen der K. K. geologischen Reichsans-
tall, n°' 1, 2, 3, 4, 5, 1869.
Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.
Lecture est donnée d'une lettre par laquelle M. le Secré-
taire-archiviste de la Société départementale d'Agriculture du
Haut-Rhin soUicite , pour la Compagnie qu'il représente ,
l'échange de publications avec la Société Linnéenne. Con-
sultée sur cette proposition , la Société ne croit pas pouvoir
faire droit, au moins dans les circonstances présentes, au
désir de la Société d'Agriculture du Haut-Rhin , son tirage
actuel ne lui permettant de faire d'échange qu'avec les
Sociétés qui s'occupent spécialement de sciences natu-
relles.
M. le docteur Ogier Ward entretient ses collègues d'une
observation faite en Angleterre par un de ses fils ; des œufs
— 246 —
de coucou ont été rencontrés dans des nids de troglodytes ,
quoiqu'il fût impossible à l'oiseau d'y pénétrer pour procéder
à la ponte.
M. Goesle fait observer que le fait cité par le docteur
Ward n'est ni nouveau pour la science , ni bien rare. Il est
en effet parfaitement reconnu par tous les ornithologistes que
le coucou pond son œuf à terre , puis le prend dans son bec
qui est largement fendu, et le dépose dans un nid de tro-
glodyte, de fauvette, de rouge-gorge, ou de tout autre petit
oiseau insectivore. Le fait qui paraît le moins connu à
M. Goesle est celui-ci : le coucou n'abandonne pas ses œufs
aussitôt après les avoir déposés ainsi dans un nid. Vers 1850,
notre collègue trouva un œuf de coucou dans un nid de
rouge-gorge , au milieu de la mousse qui pousse entre les
ronces, le long de ces sortes de murs en terre dont sont clos
les champs des environs de Coutances. Il prit l'œuf de coucou
et le déposa dans les herbes au milieu du champ, à 20 ou 25
pas du nid; puis il se cacha 50 pas plus loin, au milieu d'une
touffe de grandes fougères, et il resta immobile. Au bout de
5 ou 6 minutes, un coucou s'envola du milieu des arbres
qui entourent le champ, se dirigea avec précision vers l'en-
droit où l'œuf était déposé et presque aussitôt vers le nid de
rouge-gorge, puis remonta vers les arbres , au milieu du
feuillage, iM. Goesle alla voir le nid de rouge-gorge et y
trouva l'œuf de coucou ; le lendemain il fit une nouvelle
visite, mais le nid était vide.
M. Gillet lit la note suivante :
— 247 —
NOTE
L'AGARIC DÉLICIEUX
ET SUR UNE ESPÈCE VOISINE QUI, SANS DOUTE, A JUSQU'A
PRÉSENT ÉTÉ CONFONDUE AVEC LUI ,
Par AI. GILLET ,
Vétérinaire principal en retraite, à Alençon (1).
Les accidents qui arrivent tous les ans ont beau nous
apprendre à connaître les dangers qui peuvent résulter de
l'usage des champignons, il se trouve toujours des personnes
assez imprudentes pour en ramasser et en manger , malgré
leur complète ignorance des caractères souvent si difficiles à
saisir qui distinguent les espèces vénéneuses de celles qui ne
le sont pas.
Dire à ces personnes que cette confiance peut souvent
être suivie des accidents les plus graves et chercher à
caractériser les champignons, non pas vaguement comme
cela s'est presque toujours fait, mais de manière à rendre
l'erreur impossible ou du moins aussi rare que possible, tel
est le but auquel doit tendre le botaniste ou toute personne
s'occupant sérieusement de l'étude de ces cryptogames.
C'est dans l'intention d'élucider une de ces questions
souvent très-embarrassantes que nous croyons devoir vous
présenter. Messieurs, les observations suivantes qui, si elles
n'éclairent pas autant que nous le voudrions certains points
importants, engageront du moins les amateurs de champignons
(1) Ce tiavail à été lu à la séance publique tenue par la Société
Linnéenne à Alençon, le dimanche /i juillet 1869.
— 248 —
à agir avec plus de circonspeclion quand , dans leurs re-
cherches, ils rencontreront l'agaric décrit généralement sous
le nom de deliciosus.
Il est une chose qui d'abord devrait mettre en garde
contre cette espèce, ce sont les dénominations différentes
qu'elle a reçues par les auteurs qui ont cherché à la décrire.
Quelques cryptogamistes en effet, considérant l'espèce dont il
est ici question comme d'une excellente qualité, lui donnent
le nom significatif de deliciosus , tandis que d'autres , la
regardant au contraire comme on ne peut plus dangereuse,
ne trouvent pas pour elle de meilleure dénomination que
celle de perniciosus.
De quel côté est la vérité ? Quels sont, parmi ces botanistes,
ceux qui ont raison? quels sont ceux qui ont tort? Telles
sont les questions que naturellement on se pose. Il est
évident qu'il doit y avoir ici une erreur, ou que, si les uns et
les autres ont bien vu et bien jugé les champignons qu'ils
ont étudiés, il y a non pas, comme tous les ouvrages
tendent à le faire croire, une seule espèce, mais bien deux
espèces dont l'une devrait conserver le nom qui ne peut que
la faire rechercher pour la table, tandis que l'autre posséderait
les propriétés vénéneuses qui lui ont mérité celui de
perniciosus.
La question est donc celle-ci : n'y a-t-il qu'une seule
espèce d'agaric à lait jaune safrané ou rouge, et l'épithète de
deliciosus convient-elle à tous les individus qui présentent
ce caractère ; ou bien est-il possible de distinguer plusieurs
espèces parmi les agarics répandant, lorsqu'on les entame,
un lait d'une couleur semblable à celle dont nous venons de
parler ?
Les divers auteurs qui ont écrit sur les champignons
décrivent, à peu près comme il suit, la seule espèce dont il
ait été parlé jusqu'à présent et qu'on ait désigné, nous le
— 240 —
répétons, tantôt sous le nom de deliciosus, tantôt sous celui
de permciosus :
Chapeau convexe, à bords réfléchis réguliers, puis bientôt
plans, déprimé au centre, visqueux, luisant, légèrement
zone et de couleur orangé pâle ; d'abord glabre, il ne tarde
pas à devenir légèrement tomenteux ; son diamètre est de US
centimètres et quelquefois plus; feuillets orangés, verdissant
ordinairement quand il sont blessés ; pied long de U-6
centimètres, épais, ferme, glabre, creux, concolore au
chapeau et portant à sa surface des taches enfoncées d'une
couleur plus intense; lait orangé. = Champignon croissant,
en août et septembre, sur la terre, sous les sapins des bois
montagneux surtout; Person le donne comme comestible.
Cette description est, selon nous, très-bonne et peut donner
une idée très-exacte de l'agaric délicieux de Linné , agaric
sur les propriétés duquel il ne peut exister aucun doute ; et
nous n'aurions rien h dire, rien à ajouter si, à côté de cette
espèce, il n'en existait pas une autre s'en rapprochant beau-
coup sous bien des rapports, mais s'en éloignant aussi sous
bien d'autres, comme nous allons chercher à le faire voir.
L'espèce dont nous voulons parler a été trouvée en au-
tomne, aux environs d'Alençon, dans la commune de Fer-
rière-Bochard, lieu dit le bois de la Garenne, autrefois
fouillé pour obtenir du minerai de fer, actuellement trans-
formé en un taillis coupé par quelques routes ravinées
et bordées de sapins sous lesquels cet agaric croît assez
abondamment.
Ce champignon se reconnaît aux caractères suivants :
Le chapeau , d'abord convexe, devient bientôt plan , dé-
primé, ombéliqué au centre, les bords plus ou moins repliés
en dessous; il se creuse ensuite de plus en plus et arrive h
être concave, les bords relevés sinueusement ou lobés; sa
surface est lisse, humide, presque visqueuse, un peu luisante,
— 250 —
entièrement couverte de petits poils appliqués et marquée de
zones d'autant plus visibles qu'elles se rapprochent davantage
de la marge qui est grise ou gris légèrement rosé ; sa couleur
est d'un jaune rougeâtre clair plus ou moins lavé de bleu ou
de vert de gris ; quelquefois ces teintes se manifestent par
plaques plus ou moins larges , le plus ordinairement elles
sont à peu près uniformément répandues. Il n'est pas rare
non plus de le trouver portant, sur les bords surtout, des
taches d'un rouge vermillon assez vif; ces dernières se re-
marquent principalement quand le champignon est déjà un
peu avancé en âge et quand sa surface est devenue entière-
ment d'un blanc sale ou jaunâtre. Son diamètre varie entre S,
10 ou 12 centimètres; sa chair épaisse, compacte, pesante,
jaune ou jaunâtre, devient subitement rouge ou rouge-
orangé au contact de l'air, surtout au-dessus des feuillets et à
sa réunion avec le pied.
Les feuillets, larges de G-8 millim., sont inégaux , entiers,
nombreux, concaves et décurrents; leur couleur est jau-
nâtre ; ils présentent, lorsqu'ils sont vus sous un certain jour,
un léger chatoiement carné ; entamés , ils répandent un lait
rouge ou rougeâtre.
Le pied long de 2-U centimètres, et épais de 1 ou 2, est
quelquefois égal, droit ou courbé et le plus souvent renflé au
sommet ; sa surface est lisse ou bien marquée de quelques
taches irrégulières, enfoncées, rouges ou bleues; sa couleur
est ordinairement celle du chapeau avec une ligne blanche
assez bien dessinée à sa partie supérieure, à l'endroit même
où les feuillets se réunissent h lui. Jeune, il n'est pas rare de
le trouver entièrement d'un bleu clair.
La chair compacte est jaune-orangé clair ou rougeâtre
vers les couches extérieures; l'intérieur, ordinairement,
irrégulièrement creux, est blanc ou blanchâtre ; on le trouve
rarement plein.
— 251 —
Toute la plante est humide, pesante et fragile.
Sa saveur n'a rien de remarquable ; son odeur, un peu
plus pénétrante que celle de Vagaric délicieux, est plutôt
désagréable qu'agréable. Enfin, toutes les parties blessées ne
tardent pas à prendre des teintes d'un vert très-foncé.
Cette description, comme il est facile de le voir, a beau-
coup de ressemblance avec celle de Vagaricus deliciosus ;
cependant, les différences qui séparent cette espèce de la
première décrite ne sont pas si légères qu'on ne puisse les
saisir avec assez de facilité. C'est ainsi que si, sous le rapport
de leur forme (bien que le deliciosus ait le pied plus fort et
plus long) et du suc qu'ils versent quand on les brise, ces
deux champignons peuvent être très-facilement confondus,
il est impossible de ne pas reconnaître que leur couleur les
différencie assez grandement pour ne pas permettre l'erreur.
Et , en effet , Vagaric délicieux est toujours d'une belle
couleur jaune-rougeâlre, ses feuillets ne deviennent verls que
lorsqu'ils ont été entamés ou froissés, le chapeau ne prend
qu'exceptionnellement cette teinte, et encore n'est-ce que dans
l'extrême vieillesse. La plante qui nous occupe, au contraire,
est d'un jaune pâle toujours plus ou moins lavé de bleu ou
de vert, et ces dernières teintes, qui se remarquent sur toutes
les parties du champignon, sont d'autant plus étendues et
d'autant plus intenses que les individus sont plus jeunes. Il
n'est pas rare de trouver de ces champignons à peine sortis
de terre, dont le chapeau est entièrement d'un bleu indigo, et
le pied complètement d'un bleu clair et comme prui-
neux.
Non-seulement la couleur éloigne, comme on peut le voir,
ces espèces l'une de l'autre, mais elles diffèrent encore par
l'odeur et par les spores.
L'odeur de l'agaric délicieux est douce ou insignifiante ;
celle de l'autre espèce est, comme nous l'avons déjà fait re-
— 252 —
marquer, assez pénétrante, et a quelque chose de peu agréa-
ble, je dirai même de désagréable.
Quant aux spores qui sont irrégulièrement arrondies dans
les deux espèces, nous les avons trouvées sensiblement plus
grosses dans le de Uciosus que dansl'agaric aux teintes bleues,
dans lequel elles nous ont paru être un quart au moins plus
petites.
Tels sont les caractères propres à l'agaric que nous vous
présentons. Je crois qu'ils sont assez faciles à saisir et capa-
bles, par conséquent, de fixer les opinions. Il n'est pas pos-
sible , selon nous du moins , d'admettre que ces deux
champignons appartiennent à la même espèce : trop de
différences existent entre eux pour qu'il en soit ainsi. Mais
si ces agarics doivent être séparés et doivent constituer,
comme nous le croyons, deux espèces distinctes, il nous reste
à savoir si cette distinction a déjà été faite, ou si l'agaric que
nous venons de comparer au délicieux a été, jusqu'à présent,
confondu avec celui-ci. Nous ne serions pas très-éloigiié de
croire à cette dernière hypothèse ; car dans les ouvrages que
nous avons pu consulter, nous n'avons trouvé aucune indica-
tion prouvant que la distinction que nous cherchons à
établir ait jamais été faite.
Sécrétan, dans sa Mycologie, parle bien d'un agaric décrit
par Fries et iMicheli, agaric qui ressemble beaucoup à celui
dont il est ici question; mais on remarque, dans la description
qu'il en fait, une différence essentielle consistant dans la
présence de feuillets simplement adhérents, tandis que
l'espèce qui nous occupe les a fortement décurrents. Partout
ailleurs nous ne trouvons qu'une seule description , celle du
deliciosus , à laquelle quelques auteurs ajoutent certains
caractères qui ne lui appartiennent pas, mais qui sont propres
à l'espèce qui fait le sujet de cette noie. C'est ainsi que nous
avons en vain consulté Paulet, Bulliard, le Botanicum
— 253 —
gaUlCum, la Flore des environs de Paris par Chevalier, celle
de Mérat , le Traité des champignons au point de vue bota-
nique, alimentaire et toxicologique de M. le curé Morel,
VHistoire et description des champignons alimentaires et
vénéneux des environs de Paris par Letellier, le Traité des
champignons par Lavalle , VHistoire des champignons
comestibles et vénéneux par Roques , et nous n'avons , nous
le répétons, absolument rien découvert sur les renseignements
que nous cherchions. Tout paraît faire croire, au contraire,
que ces deux espèces ont toujours été décrites sous la même
dénomination, et que les caractères que nous avons rapportés
ont été donnés comme appartenant à une seule et même
plante, représentée alors tantôt comme étant d'un beau jaune-
orangé susceptible de verdir aux feuillets, et tantôt comme
pouvant devenir de bonne heure verdâtre non-seulement
aux feuillets, mais encore sur tout le chapeau.
Or nous croyons qu'il n'en est pas ainsi et que la couleur
bleue ou verte , plus ou moins généralement répandue ,
n'appartient qu'à une d'elles, à celle que nous ne pouvons
considérer comme étant le deliciosus. Il y a donc pour nous
erreur, et nous nous demandons si cette erreur n'expliquerait
pas la divergence des opinions qui ont été émises sur les
qualités alimentaires de l'agaric délicieux, lequel, comme
je l'ai déjà dit, a aussi été désigné par quelques botanistes
sous le nom de pernicieux, ou du moins comme méritant
cette épithète. Nous nous demandons pourquoi ces deux
qualificatifs si diamétralement opposés, s'il n'y a réellement
qu'une seule et môme plante représentant seulement quelques
variétés de couleur. Ne serait-il pas plus raisonnable de croire
que, pensant toujours avoir affaire au même champignon,
parce que, dans tous les cas, la chair est également
imprégnée d'un suc rougeâtre ou jaune-safrané, les personnes
qui ont étudié ces espèces leur ont donné, selon qu'elles ont
— 254 -
expérimenté sur l'une ou sur l'autre, tantôt le nom qui ne
peut qu'engager à en faire usage et tantôt celui qui doit
au contraire inspirer les plus grandes craintes , même aux
mycophages les plus hardis?
De là les doutes qui ont existé et qui existent toujours dans
l'esprit de beaucoup sur les véritables propriétés de l'agaric
délicieux; de là l'éloignementque l'on éprouve généralement
pour ce champignon dont au reste les couleurs n'ont rien
d'engageant. Il serait cependant juste de détruire la prévention
que l'on a contre cet agaric, de prouver que tous les reproches
qu'on lui adresse sont peu mérités, de réhabiliter enfin cette
espèce dans l'opinion publique. Nous le ferons autant que
nous le pouvons, en disant que, bien que n'ayant pas encore
fait d'expériences sur ces champignons, nous pensons que, si
des empoisonnements ont été déterminés par ce qui a été
jusqu'à ce jour désigné sous le nom d'agaric délicieux, on
ne doit réellement pas les attribuer à ce dernier tel que nous
le comprenons, tel que nous l'avons décrit ; mais bien plutôt à
l'espèce dont l'aspect verdàtre a quelque chose de si peu rassu-
rant et bien plutôt propre à éloigner qu'à inspirer de la confiance.
En résumé donc, si je m'en rapporte aux divers auteurs
qui ont parlé des qualités alimentaires de l'agaric délicieux
et aux personnes qui eu ont goûté, et parmi ces dernières je
vous citerai M. le docteur Prévost qui en a mangé et n'en a
été nullement incommodé , l'agaric délicieux de Linné
constituerait une espèce très-comestible dont on fait usage
dans le nord et dans le midi de la France , et dont le goût,
selon le dire de M. de Seynes, docteur en médecine et
auteur de la Flore mycologique de la région de Montpellier
et du Gard , rappelle très-bien celui de la chair d'agneau ,
lorsque ce champignon est apprêté simplement sur le gril
avec du beurre et du sel; tandis que tout, jusqu'à l'aspect de
l'agaric aux teintes toujours bleues ou vertes, semble indiquer
— 255 —
une espèce devant faire naître des doutes sur les qualités et
devant être regardée comme vénéneuse jusqu'à ce que des
expériences positives aient pu indiquer ses véritables
propriétés; ce que nous nous proposons de faire prochai-
nement, en vous promettant de vous faire connaître les
résultats que nous aurons obtenus.
En attendant nous donnons h celte dernière espèce le nom
de rubrifluus, par la raison que ce nom rappelle parfaitement
la couleur du liquide que ses blessures laissent échapper.
Nous le préférons, pour le moment, h celui de perniciostis
parce que nous ne sommes pas encore fixé sur ses propriétés,
et que cette épithète a déjà été appliquée, par les rares auteurs
qui en ont parlé, à une espèce ayant, assurent-ils, les
feuillets adhérents, ce qui n'a pas lieu, comme nous vous
l'avons déjà fait observer, dans l'espèce qui fait le sujet de
cette observation.
Telles sont. Messieurs, les observations que nous voulions
vous communiquer. Nous regrettons de ne pouvoir vous les
fournir plus complètes ; mais si nous n'avons pu vous satis-
faire davantage, ne nous en accusez pas seul; accusez-en aussi
l'état actuel de la science, c'est-à-dire le chaos qui existe dans
la synonymie des champignons et l'absence des descriptions
exactes. Tant qu'il en sera ainsi, la confusion la plus grande
régnera surtout dans cette partie de la cryptogamie qui traite
des champignons, et nous aurons sans cesse à nous effrayer
de la confiance avec laquelle on fait généralement usage des
espèces ramassées au hasard soit par des enfants, soit par des
femmes, dont les connaissances en celte matière sont absolu-
ment usuelles. Éludions donc celle partie si intéressante à
tous égards de notre chère botanique, car ce n'est qu'en
agissant ainsi que nous arriverons à pouvoir fournir des
descriptions exactes et complètes, à pouvoir donner à chaque
plante un nom certain, à pouvoir enfin nous mettre d'accord
P(H«S AV>
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— 2oG —
sur les propriétés alimentaires ou vénéneuses des nombreuses
espèces qui couvrent notre sol une grande partie de l'année
et qui, à une époque surtout où le prix des denrées de toutes
sortes tend sans cesse à s'élever, deviendraient, si elles étaient
mieux connues, une ressource précieuse, surtout pour
certaines classes de la société.
M. l'Inspecteur d'Académie entretient l'Assemblée des ser-
vices que pourraient rendre les instituteurs, en recueillant les
objets appartenant aux trois règnes de la nature, qu'ils ont
l'occasion de rencontrer dans leur commune. Ces recherches
pourraient conduire plus tard à une connaissance plus exacte
des produits naturels de notre département, en même temps
qu'elles seraient pleines d'attrait pour les élèves qui accom-
pagneraient l'instituteur pendant les excursions. — Déjà des
commencements de collections de plantes, de fossiles et de
roches ont figuré à l'exposition scolaire d'Isigny, et dénotent
chez les instituteurs qui les ont envoyées une assez grande
aptitude pour les sciences naturelles. M. l'Inspecteur désire-
rait que ces efforts fussent encouragés par la Société , dont
plusieurs membres pourraient venir puissamment en aide
aux instituteurs par leurs conseils ou par leurs ouvrages ; il
est d'ailleurs tout prêt à adopter les mesures que la Société
voudrait bien lui suggérer pour favoriser ces études.
La Société ne peut qu'applaudir aux bonnes intentions de
M. l'Inspecteur et elle les favorisera de tout son pouvoir.
Le Secrétaire donne connaissance de l'ordre qui a
été arrêté pour la session que la Société doit tenir cette
année à Alençon.
Samedi 3 juillet. — Départ d' Alençon à 6 heures du
matin pour l'excursion. — Déjeuner à St-Léonard et retour
le soir à Alençon.
Dimanche U juillet. — De 6 heures à 9 heures, excursion
— 257 —
aux environs d'Alençon. — A 10 heures, déjeuner. — A
1 heure , séance publique. — A 5 heures , visite au musée
d'Alençon. — A G heures, banquet.
Les heures de départ de Caen pour Alençon sont 5 heures
55 du matin, 9 heures 35 du matin et 6 heures 15 du soir.
Les personnes qui voudraient participer à l'excursion du
samedi devront donc partir le vendredi soir par le train de
6 heures 15.
Il est décidé qu'une liste d'inscription sera présentée par
le concierge du Pavillon chez les membres résidants, et
qu'une circulaire sera envoyée aux membres correspondants
par les soins du Secrétaire.
MW. Pelvet, docteur-médecin à Vire, et Louis Crié, na-
turaliste au Mans , présentés dans la dernière séance comme
membres correspondants, sont nommés à l'unanimité.
iMM. Bin-Dupart et Morière ont l'honneur de proposer
comme membre correspondant M. Courteille , pharmacien à
Lisieux.
A 9 heures la séance est levée.
17
SÉANCE DU 26 JUILLET 1869.
Présidence de M. le doeteur BOURIENNE.
A 7 heures 1/2 la séance est ouverte. Le procès-verbal de
la séance précédente est lu et adopté.
Le Secrétaire fait passer sous les yeux de ses collègues les
ouvrages qu'il a reçus depuis la dernière réunion.
1° Nova acia regice societatis scientiarum Upsaliensîs ,
seriei tertiae, vol. VI, fasc. 2, 1868;
2° Société académique des sciences, arts, belles-lettres ,
agriculture et industrie de St-Quentin, 3- série, t. VIII,
travaux de 1868;
3° Annales de la Société impériale d' agriculture , in-
dustrie , sciences , arts et belles-lettres du département de
la Loire, t. XII, année 1868, 1", 2% 3*^ et k" livraison.
/i° Bulletin de la Société géologique de France, t. XXVI,
feuilles 7-12, 1868-69;
5° Annales de la Société d'horticulture de Maine-et-
Loire, 1869, 1" trimestre;
6° Société de la carte géologique de France. — Discussion
des statuts ;
7° Société impériale havraise d'études diverses. — Procès-
verbaux des séances. — Séance du 12 mars 1869 ;
8" Bulletin de l'instruction primaire pour le dépar-
tement du Calvados , n" 30 ;
I
— 259 —
9° Maître Jac(jues, journal populaire d'agriculture, publié
à Niort, avril 1869;
10° Annales de la Société académique de Nantes et du
département de la Loire-Inférieure, 1868, 1" et 2' se-
mestre ;
11° Haute antiquité du genre humain. — Discours pro-
noncé par M. Joly, président de l'Académie impériale des
sciences , inscriptions et belles-lettres de Toulouse ;
12° Bulletin de la Société des sciences naturelles de
Neufchâtel, t. VIII, 1" cahier, 1868;
13° ISote sur la valeur alibile de la Salicorne herbacée,
par M. Besnou ;
14° Dreizehnter Bericht der Oberliessischen Gessels-
chaft far Natur iind Heibkunde, Giefsen, im april 1869;
15" Jlie Quaterly Journal of the geological Society,
vol. XXV, part. 2, n° 98, 1869.
M. Morière fait ensuite un compte-rendu sommaire de
la session tenue par la Société Linnéenne à Alençon , les 3
et U juillet.
Le dimanche U juillet, à l'ouverture de la séance publique,
M. Morière a prononcé l'allocution suivante :
Messieurs ,
Lorsque la Société Linnéenne transporte ses assises dans
chacun des départements de la Normandie , elle se propose
de mettre en rapport les hommes qui s'occupent des mêmes
études , d'explorer les diverses parties du sol normand et
d'en faire connaître les productions naturelles , enfin de
raviver ces sentiments de confraternité qui font le charme
de nos réunions annuelles.
Nulle part elle n'avait fait d'excursion plus fructueuse
— 260 —
que celle à laquelle nous venons d'assister. Grâce à l'habileté
des organisateurs de cette excursion et à leur parfaite con-
naissance des localités , les botanistes , les géologues , les
conchyliologistes, les archéologues ont tous trouvé moyen de
faire une abondante moisson ou de précieuses observations :
aussi conserverons-nous longtemps le souvenir de cette char-
mante promenade, faite le 3 juillet, dans les parties les plus
pittoresques et les plus délicieuses des départements de
l'Orne et de la Sarthe; — et, lorsque, après avoir transporté
notre tente dans les autres départements de notre chère pro-
vince, nous reviendrons dans le département de l'Orne , je
n'ai pas besoin de vous dire que ce sera avec un véritable
bonheur. Puissions-nous alors, comme hier, être éclairés
dans nos recherches par un illustre géologue, M, Cotteau,
d'Auxerre , dont la science n'est dépassée que par la mo-
destie! — Puissions-nous aussi, à cette époque, voir le nom
de La Billardière donné à l'une de vos rues , rappeler aux
étrangers qui viennent visiter votre cité que ce savant bo-
taniste est né à Alençon !
Organe de la Société Linnéenne, je viens aujourd'hui, au
nom de tous mes confrères , offrir les plus vifs sentiments de
gratitude aux naturalistes qui ont bien voulu diriger notre
excursion, et nous mettre à même d'apprécier les richesses
des localités que nous avons parcourues. Que M3I. de La
Sicotière, docteur Prévost et Letellier veulent bien nous
permettre de les remercier particulièrement de tout ce qu'ils
ont fait pour nous.
La Société Linnéenne de Normandie, voulant reconnaître
publiquement les services rendus depuis longtemps par
M. Letellier à l'étude des sciences naturelles dans la ville
d'Alençon , le proclame membre honoraire de la Société et
lui décerne une médaille en argent à L'effigie de Linné,
qu'elle a déjà offerte à MM, René Lenormand et de Bré-
— 261 —
bisson (1). Ce sera la troisième récompense de cette nature
accordée par la Société, qui sera heureuse d'inscrire dans
ses archives le nom de M. LeteUier à côté de celui de deux
hommes qui ont tant fait l'un et l'autre pour les sciences
naturelles et surtout pour notre chère botanique.
M. le docteur Bourienne, vice-président de la Société
Linnéenne, a pris ensuite la parole et s'est exprimé ainsi :
Messieurs ,
Vous aviez choisi pour présider à vos réunions un homme
digne de cet honneur par ses profondes connaissances et par
des travaux originaux. Une mission scientifique, qui l'a
retenu loin de vous depuis plusieurs mois , vous prive encore
aujourd'hui de sa présence.
Honoré du titre de vice-président, je dois siéger à sa
place , et je suis profondément ému à la pensée de porter
la parole dans une assemblée d'hommes aussi éminents , les
uns par leurs hautes fonctions universitaires , les autres par
la renommée que leur ont valu leurs écrits, d'autres revenant
d'excursions lointaines et rapportant à la mère-patrie le fruit
de leurs intéressantes découvertes.
Mais, Messieurs, si j'apprécie la grandeur de vos mérites,
parce que j'ai été élevé au milieu de vous et que vous avez
guidé mes premiers pas dans la carrière scientifique, je
connais aussi votre aménité et votre bienveillance , et c'est
pourquoi j'espère que vous voudrez bien accueillir favorable-
ment, comme un tribut de ma reconnaissance , quelques
détails sur l'histoire de la Société Linnéenne de Normandie.
(1) Des applaudissements unanimes viennent prouver à M. Le-
teUier combien la récompense qu'il reçoit est sympathique à ses
nombreux amis;
— 262 —
En 1823 , un certain nombre de personnes d'esprit cultivé
et zélées pour la science se réunirent en société à Caen ,
pour s'occuper d'histoire naturelle en général , mais spéciale-
ment pour faire connaître les richesses minérales , animales
et végétales du département. Les dignitaires choisis furent
MM. Roberge, Eudes-Deslongchamps, de Caumont, Charles
Thomine et Hardouin.
En outre des réunions ordinaires, la Compagnie tenait une
séance publique h l'hôtel-de-ville où le secrétaire résumait les
travaux de l'année , faisait connaître la hste des nouveaux
membres, et dans laquelle on entendait la lecture de travaux
nouveaux sur quelque point de la science.
Après une seule année d'existence de la Société, un
volume paraît où l'on trouve, après le compte-rendu des dis-
cussions mensuelles , des mémoires signés de noms qui sont
devenus illustres pour la plupart.
M. de Caumont , secrétaire , publiait ses premières études
sur la géologie; Blot indiquait les propriétés des insectes
recueillis aux environs de Caen ; Eudes-Deslongchamps dé-
crivait avec un rare talent d'observation les coquilles du
genre GerviUie.
Ces écrits furent appréciés du monde savant; et de la
France et de l'Europe entière vinrent des adhésions qui
furent un encouragement puissant pour ces hommes d'élite
qui avaient eu l'heureuse initiative du travail en commun ;
la Société conserve religieusement le souvenir des éloges
qu'elle recul de de Humbolt , l'un des premiers qui demanda
d'être inscrit au nombre des membres correspondants.
On se remit à l'œuvre avec une nouvelle ardeur ; les uns
enlevant à leurs occupations professionnelles quelques rares
instants qu'ils consacraient à des excursions, à des recherches
consignées dans des notices , les autres se livrant à de vastes
projets d'étude , tous s'entendirent pour constituer un classe-
— 263 —
ment méthodique des richesses du pays; et, après avoir
organisé le travail , on communiqua le plan adopté aux cor-
respondants , surtout à ceux des départements voisins.
Des mémoires considérables , des catalogues, qui dénotent
une élude profonde et attentive des objets, arrivèrent bientôt,
et l'on publia un second volume : une Histoire des Lichens,
par M. Delise ; un Catalogue des coquilles trouvées sur les
côtes de la Manche , par M. de Gerville ; un Catalogue
méthodique des crustacés terrestres, fluviatiles et marins,
par M. de Brébisson ; une Description des Orchidées qui
croissent naturellement dans les environs de Falaise, par
M. Alphonse de Brébisson ; un Mémoire sur les fossiles du
grès intermédiaire du Calvados, par M. Eudes-Deslong-
champs ; un Essai sur les fougères du Calvados , par
M. Chauvin; un Mémoire géologique sur quelques terrains
de la Normandie occidentale, par M. de Caumont.
En même temps, les sciences naturelles recevaient de
nombreux adeptes dans toute la Normandie. Nos archives
nous rappellent les noms des travailleurs qui développaient
ainsi chez eux l'amour de la science.
M. Chesnon, à Bayeux, faisait un cours public et gratuit;
MM. de Brébisson père et fils formaient une collection en
lieu pubhc à Falaise ; M. Alphonse de Brébisson y enseignait
la botanique; MM. Delise, Dubourg d'Isigny, Lenormand et
Despréaux s'entendaient pour établir un musée du Bocage ;
MM. Marquis et Auguste Le Prévost , à Rouen ; M. de Ger-
ville, à Valognes ; MftL Gaillon, à Dieppe; Suriray, au
Havre, faisaient chacun de leur côté des efforts assidus pour
propager le goût des études d'histoire naturelle.
C'est alors que la Société prit le titre de Société Lin-
néenne de Normandie. Pour rendre plus intimes et plus
fructueux ses rapports avec tant de naturalistes distingués,
elle choisit parmi eux des commissaires chargés d'activer les
— 26a —
travaux, de se mettre en rapport avec les autorités locales,
etc. ; elle arrêta, en outre, le projet d'excursions annuelles
dans les diverses localités de la circonscription et de publi-
cations régulières.
Les principaux articles des . trois volumes qui furent
publiés en 1827, 1828 et 1829, sont : un Mémoire de
M. Auguste Le Prévost sur un groupe de lichens; un Mé-
moire sur les terrains de transport du département du Cal-
vados, par M. de Magneville; un Catalogue des insectes
aptères du Calvados , par M. de Brébisson ; une Liste des
plantes croissant naturellement dans le département de la
Manche, par M. de Gerville; un Essai sur la topographie
géognostique du Calvados, par M. de Caumont; un Coup
d'œil de la végétation de la Basse-Normandie dans ses rapports
avec le sol et les terrains, par M. Alphonse de Brébisson;
un Tableau synoptique des formations de la croûte du globe
et de leurs masses subordonnées principales, par M. Ami
Boue; un Mémoire sur la nature des phénomènes volca-
niques aux îles Canaries , par M. Léopold de Buch , traduit
par M. de La Foye; un Essai géognostique sur le dépar-
tement des Pyrénées-Orientales , par M. Marcel de Serres.
Dans le tome cinquième, qui porte la date de 1833, se
trouvent des Mémoires sur les crustacés fossiles, sur les
coquilles fossiles du genre Munsleria, sur les Teudopsides ,
par M. Eudes-Deslongcharaps ; des Observations sur l'in-
fluence des feuilles sur la nutrition des arbres toujours verts,
par M. de Magneville; des Observations sur les Thalassio-
phytes, par M. Crouan; un Catalogue des insectes de l'ordre
des Coléoptères qui se trouvent en Normandie, par M. de
Brébisson; un Essai sur la distribution géographique des
roches du département de la Manche , par M. de Caumont.
Dans le compte-rendu qui fit partie de cette dernière pu-
blication , le Secrétaire signalait les indices d'une extension
— 265 ~
graduelle des connaissances scientifiques en Normandie; il
constatait la création de collections nombreuses depuis 1825 :
celle de la Faculté des sciences dans notre ville , celle de
Rouen, celle de Cherbourg, qui venait de s'enrichir des mi-
néraux de M. Chevreuil; le musée d'Évreux, la galerie
d'histoire naturelle de M. de La Fresnaye, à Falaise, celle
du collège de Baveux , due aux soins de M. Chesnon.
M. de Gaumont pouvait se dire , avec un légitime orgueil,
que l'honneur d'avoir étendu le champ de ces belles et
nobles connaissances dans notre pays lui revenait en grande
partie, et c'est ce que pensèrent unanimement ses collègues
qui , en apprenant sa démission en faveur du savant profes-
seur de la Faculté des sciences, lui donnèrent par acclamation
le titre de secrétaire honoraire de la Société Linnéenne.
Les excursions projetées avaient été peu nombreuses; les
séances publiques se tenaient toujours à Caen. A la suite
d'une de ces séances, on avait visité en commun les
rives de l'Orne jusqu'à May; une autre fois on était allé
explorer les carrières de Ranville, les marais de Varaville,les
dunes de Merville et les environs de Sallenelles. Pendant la
halte qui eut lieu dans ce dernier village, M. de Caumont évo-
qua un souvenir bien touchant: il rappela que dans la même
localité, au commencement de l'année 1823 , Lamouroux se
reposant avec lui au milieu d'un groupe de naturalistes ,
ses compagnons, avait arrêté avec eux le projet d'organisation
de la Société Linnéenne. Une autre fois on s'était rendu à
Troarn et Argences, pour examiner la constitution géologique
des coteaux qui unissent ces deux points et la flore du
marais des Terriers.
Mais, en 1833, il fut décidé qu'à l'avenir les séances
publiques annuelles seraient tenues dans chacune des villes
principales des départements qui formaient l'ancienne province;
qu'en outre la date serait reculée , dans l'espoir que la végé-
— 266 —
tation plus avancée fournirait une moisson plus abondante
aux botanistes.
C'est ainsi que la Société a tenu à Falaise, le 5 juin 183i,
une séance dont elle a gardé le meilleur souvenir. MM. de
Brébisson , Spencer Smith , de La Fresnaye , de Vauquelin ,
Lejumel, de Bonnechose , Legrand, Castel, de Beau-
repaire, Travers, s'étaient joints aux membres résidants
venus de Caen pour la solennité.
Après les discours d'usage , on entendit des lectures
pleines d'intérêt : de M. de La Fresnaye , sur une nouvelle
section à former dans le sous-genre canard; de M. Eudes-
Deslongchamps , sur la sociabilité de quelques mammifères
carnassiers ; sur l'utilité des mousses et les usages auxquels
on peut les employer dans les arts, par M. de Brébisson;
sur les collections d'hydropbytes et leur préparation, par
M. Chauvin. On visita le cabinet de M. de La Fresnaye; et
une herborisation instructive, dont M. Hardouin a donné
une relation , eut lieu sous la direction de M. de Brébisson.
L'année suivante on se transporta à Bayeux; un nombre
de correspondants plus grand encore qu'à Falaise avait ré-
pondu à l'appel de leurs collègues de Caen.
Après une exploration des botanistes aux environs de Port-
en-Bessin, et des géologues aux carrières de St-Vigor, on se
rendit à Thôtel-de-ville pour la séance, et là on entendit
une analyse des travaux de l'année par le nouveau secrétaire,
M. Eudes-Deslongchamps ; des considérations sur l'histoire
naturelle, par M. Hardouin; des remarques sur certaines
fonctions du système nerveux, par Roberton; une notice de
M. Lambert sur le grand chêne de la forêt de Cerisy; un
mémoire de M. de La Fresnaye sur les mœurs de quelques
espèces d'oiseaux ; une notice géologique de M. Castel sur le
Val-d'Enfer. On visita ensuite les principaux monuments , le
musée du collège, la bibliothèque de la ville.
— 267 —
A la séance de Vire, MW. Delise, Dubourg d'Isigny, de
La Fresnaye, de Bréhisson, Chauvin, communiquèrent des
études remarquables; et l'herborisation dirigée par M. Le-
normand fut très-fructueuse en plantes rares.
La séance qui eut lieu en 1837 h Honflour fut également bien
remplie. Au milieu d'un grand concours de membres corres-
pondants et d'invités de distinction , M. le Secrétaire fit
connaître l'énoncé de sa classification des Brachiopodes fos-
siles des terrains du Calvados; M. Castel lut une notice
géologique sur la Brèche-au-Diable ; M. Lejumel indiqua
une nouvelle espèce d'Oxalis. Puis on alla explorer les
falaises du cap la Hève et les environs d'Harfleur.
Vous le voyez , Messieurs , dès cette époque le succès de
l'entreprise était définitivement assuré. Autour du noyau
scientifique de Caen s'étaient groupés les naturalistes des
déparlements du Calvados, de la Seine-Inférieure, de l'Orne,
de l'Eure et de la Manche ; leurs communications , jointes à
celles des membres résidants par la main savante de notre
regretté secrétaire, M. Eudes-Deslongchamps , formèrent
une collection de volumes qui vous ont valu des récompenses
à la Sorbonne et des rapports bien flatteurs avec les autres
Sociétés scientifiques les plus estimées en France et à
l'étranger.
Le travail serait long et je craindrais do fatiguer votre
attention, que des collègues plus autorisés vont bientôt récla-
mer pour leur compte, si je vous disais en détail ce qui
compose vos annales des trente dernières années. Je ne puis,
cependant, m'empêcher de rappeler le nom de ceux qui ont
le plus contribué à les enrichir. Eudes-Deslongchamps s'est
signalé entre toutes vos illustrations par son zèle pour la
science, par la grandeur et la variété des œuvres qu'il vous
a données ; il a écrit, en effet, sur la zoologie, sur la géologie,
sur la botanique ; mais en paléontologie, il a conquis un rang
L
— 268 —
glorieux. Chauvin a entrepris et exécuté en grande partie la
classification si difficile des algues de la Normandie. — Roberge,
son collaborateur, a fait en botanique des découvertes nom-
breuses que notre cher secrétaire actuel, M. IMorière, a mises
au jour pour prendre place dans votre bulletin. — De Bré-
bisson était un entomologiste distingué et vous faisait part de
toutes ses observations. La partie botanique est surtout rede-
vable à M. de Brébisson, qui a été notre maître à tous et l'est
encore ; au savant botaniste virois, M. Lenormand, qui veut
bien encore vous suivre dans vos travaux, malgré sou âge ;
aux Hardouin , Leclerc , Perrier , Durand Duquesnay , à
MM. Modère, Renou, de l'Hôpital.
La géologie, la paléontologie ont eu pour interprètes princi-
paux : MM. de Caumont, de Fromentel, Davidson, de Ferry,
Sœmann, Eugène Eudes-Deslongchamps qui possède, en outre
de ses connaissances étendues, une grande habileté à reproduire
par le dessin les objets d'étude , et la met si gracieusement
au service de vos publications.
Vous comptez encore dans vos rangs des entomologistes ;
l'un d'eux, M. Fauvel, a acquis en peu d'années une répu-
tation étendue par ses travaux sur la faune française, sur
celle du Chili, de la Guyane et de la Nouvelle-Calédonie.
Vous êtes redevables de notes sur la physique à MM. Mer-
get, Leboucher et Du 3Ioncel ; et M. Pierre vous a donné
des études très-remarquables et bien appréciées sur le colza et
le blé.
Enfin, Messieurs, vous eûtes la primeur des communications
de deux naturalistes voyageurs, nos compatriotes, de M. De-
planche et de M. Vieillard ; et nous avons lieu d'espérer
qu'ils nous feront jouir encore et bientôt peut-être des con-
naissances qu'ils ont acquises dans leurs voyages.
Si maintenant je recherche, dans ces publications si riches
de faits scientifiques, la trace de vos fêtes annuelles , je trouve
— 269 —
des comptes-rendus d'excursions successivement faites dans
les dilïérents points du département, qui ont été la source de
douces émotions, qui ont engendré des amitiés durables ;
parfois vous avez eu la bonne fortune de compter dans vos
rangs quelqu'un des savants que l'Europe admire : le savant
géologue allemand de Buch vous accompagnait dans une
course aux Vaches Noires , et je me souviens qu'il m'a été
permis de jouir avec vous de son vaste savoir et des charmes
de son esprit.
Mais aucune solennité ne suivait plus ces excursions, vous
aviez supprimé cette séance publique où vous alliez autrefois
faire connaître à vos correspondants vos œuvres de l'année,
et encourager leurs travaux de l'exemple et des applaudis-
sements.
Vous avez heureusement renoué la chaîne des traditions.
Des séances publiques tenues à Vire et à Falaise, sous le
patronnge vénéré de MM. Lenormand et de Brébisson,
ont donné les résultats que vous pouviez en attendre ; vous
avez resserré les liens qui unissent les membres de la
famille linnéenne, par un échange de communications variées
et de renseignements précieux sur les localités.
En 1869, vous venez à Alençon retrouver vos bien aimés
collaborateurs, partager leurs travaux, visiter leurs collec-
tions; et certainement quand vous vous quitterez ce soir, vous
emporterez le désir de vous revoir encore l'année prochaine à
Valognes.
Les divers travaux lus et les communications faites dans la
séance publique seront consignés dans le procès-verbal de la
session qui a été confié à M. Letellier , professeur au lycée
d'Alençon. Cette pièce devra clore le Bulletin de l'année
1868-69.
MM. de la Sicotière et Morière ont proposé, comme
— 270 —
membres correspondants de la Société: MM. Boissière, di-
recteur de verrerie au Gast, près Alençon ; Boudon, receveur
de la poste, botaniste à Alençon.
M. Morière donne lecture d'une lettre qu'il a reçue de
M. Marie, sous-commissaire de la marine à la Nouvelle-
Calédonie et qui accompagnait une boîte de coquilles spé-
ciales à cette île, la plupart découvertes ou décrites par lui et
destinées au musée de Caen. Cet envoi comprend les espèces
suivantes :
Bidhnus Bavayi (Crosse et E. Marie).
— Mariei (Crosse et Fischer).
— Soxverbiana (Gass.).
— Mageni (Gass.).
Columbeita pLicaria (Mont.).
Cyclostoma Monti'ouzieri {Gass. ).
Diplommatina Mariei (Crosse).
Helicina primacea.
Helix abax (E. Marie).
— cheLonitis (Crosse).
— Trichocoma (Crosse).
— artensis (Sow.).
— ferrieziana (Crosse).
— Saisseti (Mont.).
— muitisutcata (Gass. ).
— costulifera (Pfr.).
— Lefouana (JMont. ) .
— Mouensis (Crosse) .
— Mariei (Crosse).
— Dcndrobia (Crosse).
Baladensis{]owxà.).
— Barayi (Crosse et E. Marie).
— acanthinula (Crosse).
— 271 —
HeLix VieiUardi (Crosse et Marie).
— Pauluccice (Crosse).
MargineUa suavïs (Mont. ).
— Mariei (Crosse).
Melanvpus Montrouzieri.
Melania Mageni (Gass.).
Melanopsis Deshayesiana (Gass. ).
— aperta (Gass.).
Physa tetrica (Morelet).
Pisania Montrouzieri (Crosse).
Placotrema Sowerbiei (Mont.).
Pyomorbis Montrouzieri (Gass. ) .
Scarabus leopardus (R.).
— minor (Gass.).
Tapes Caledonica.
Trochus Eecrei (Mont. ).
— constellatus.
Truncatella semi-costaia (Mont.).
— Labiosa (Mont.).
TurbineUa Caledonica (Petit).
M. Marie dit dans sa lettre qu'il sera heureux de contri-
buer, dans la mesure de ses pouvoirs, à augmenter les
richesses de notre musée , principalement en coquilles et en
oiseaux. Il ajoute que Caen n'est pas cependant sa ville natale,
mais que c'est celle de sa mère et de quelques parents, et que
ce sera pour ces motifs un devoir pour lui d'apporter sa par-
ticipation à tout ce qui peut intéresser la ville de Caen, toutes
les fois qu'elle pourra être utile.
La Société accueille avec reconnaissance l'envoi de M. Marie;
elle charge son secrétaire de lui écrire combien elle lui sait
gré de ses bonnes intentions à l'égard de la ville de Caen.
Elle sera heureuse d'imprimer dans son Bulletin la descrip-
~ 272 —
tion de l'Hélix abax que M. Marie vient de faire, et de rece-
voir toutes ses communications ultérieures.
RI. Puchot lit la note suivante :
NOTJE
SUR
LA MESURE DES ANGLES
AVEC LE GONIOMÈTRE DE BABINET.
« Si on consulte les ouvrages de physique et de minéralogie
sur la manière de mesurer un angle dièdre au moyen du
goniomètre de Babinet ou d'un instrument analogue, on les
trouve tous d'accord pour dire que l'arête de l'angle à me-
surer doit être perpendiculaire au plan du cercle ; mais quel-
ques auteurs veulent que cette arête passe rigoureusement
par le centre de l'instrument, tandis que d'autres admettent
qu'elle peut en être à une petite distance ; les uns et les
autres s'abstiennent de démonstration. En présence de ces
indications contradictoires, il m'a paru intéressant d'établir
la proposition suivante qui, d'ailleurs, est vérifiée par l'ex-
périence.
« Dans La mesure d'un angle dièdre au moyen du gonio"
mètre de Babinet , on obtient exactement le même résultat ,
quel que soit le point ou C arête de cet angle rencontre le
plan du limbe,
« Soit a b (fig. 1) la trace d'un plan perpendiculaire au
cercle et passant par son centre; on la suppose orientée de
manière que la coïncidence des images des deux réticules ait
— 273 —
lieu ; si alors on déplace la surface a b soit en l'avançant,
soit en la reculant, mais en la laissant toujours parallèle à
elle-même, par exemple, en lai donnant la position a'b', le
faisceau réfléchi e'f'g'h' conserve toujours la direction du
faisceau efgh, il reste parallèle à l'axe optique de la lunette, de
sorte que la portion de ce faisceau qui pénètre dans la
lunette va encore converger sur le réticule.
« Cela étant, soit bacxxn angle à mesurer, on le considère
sur le cercle (fig. 2) dans deux positions b'a'c^et b"a" c";
dans la première , son arête passe par le centre et l'une de
ses faces b'a' est perpendiculaire à la bissectrice des axes des
lunettes ; dans l'autre position , le point a" est quelconque,
mais les côtés b'^a" , c"a" sont respectivement parallèles à
b'a' et c'a'; la coïncidence des images des réticules s'observera
aussi bien si les rayons sont réfléchis par a"b^' que s'ils le
sont par a'6',- si, maintenant, on fait tourner l'alidade qui
18
— 274 —
porte le cristal jusqu'à ce que la face a'c' vienne prendre
la direction qu'avait b'a' , la face a"d' vient prendre une
H 2
position parallèle. Les images des deux réticules coïncident
encore, que les rayons soient réfléchis sur a'c' ou qu'ils le
soient sur a"c"; donc, pour mesurer l'angle, il faut, dans
chacune de ses positions, déplacer l'alidade d'une même
quantité angulaire, et comme a" a été pris d'une manière
arbitraire , il en résulte qu'on trouve la même mesure , quel
que soit le point où l'arête de l'angle à mesurer rencontre
le plan du cercle.
« Il est à peine besoin de faire remarquer qu'il y a une limite
au déplacement des surfaces du cristal à partir du centre ;
un écart trop grand rejetterait le faisceau réfléchi en dehors
de la lunette, l'observation ne pourrait plus avoir lieu. Il est
même utile de rester bien en deçà de cette limite pour con-
server à l'image formée par les rayons réfléchis une clarté
suflisante et ne pas s'exposer aux erreurs qui pourraient être
- 275 —
produites par l'aberralion de sphéricité, si on ne recevait
que des rayons passant près du bord de la lentille objective.
« Le goniomètre de Babinet sert aussi à déterminer les
indices de réfraction par la méthode de la déviation mini-
mum. Une démonstration tout à fait analogue à la précédente
ferait voir que la mesure est indépendante de la position de
la base du prisme sur le support de l'instrument ; il suffit
d'assurer la perpendicularité de l'arête. »
M. Morière entretient ses collègues de l'acclimatation dé-
sastreuse de VElodea canadensis Mich., dans plusieurs de nos
cours d'eau. Quelques échantillons de cette plante rapportés
d'Angleterre avaient été jetés par M. Roberge dans le ruisseau
du Dan, l'un des affluents de l'Orne les moins importants et
dans quelques autres petits ruisseaux, sans beaucoup d'espoir
de la voir réussir à s'y acclimater. Les résultats ont dépassé
de beaucoup l'expérience que voulait tenter M. Roberge et
font croire que d'autres botanistes que lui auront jeté des
échantillons de cette plante dans plusieurs de nos cours d'eau.
En revenant d'une excursion botanique à Mouen, le dimanche
25 juillet et suivant le cours de l'Odon pour rentrer à Caen ,
nous avons pu constater que la partie de celte rivière com-
prise entre Venoix et le Pont-Créon était remplie de touffes
très-serrées d'Elodea canadensis que nous prîmes de loin
pour un Potamogeton. Nous avons pu vérifier depuis que
cette hydrocharidée était abondamment répandue dans les
divers affluents de l'Orne entre Caen et la mer, qu'elle se
trouvait également en très-grande quantité dans la Noë
et dans la plupart des fossés des Prés-d'Aulne ; au point
que pendant près de quinze jours, pendant le mois
d'août, on voyait passer, rue de Baycux , les banneaux qui
servent à enlever les boues de la ville complètement chargés
diElodea canadensis recueilli dans la prairie. Avec une telle
rapidité d'acclimatation , il est à craindre que le canal qui
— 276 —
alimente le bassin , que la rivière d'Orne elle-même ne se
trouvent obstrués et que nous n'ayons à déplorer des accidents
graves occasionnés par cette plante chez nous comme en An-
gleterre où elle entrave aujourd'hui la marche des navires
dans une partie de la Tamise ; aussi les Anglais l'ont-ils sur-
nommée la mauvaise herbe de Babingion du nom du bota-
niste qui eut , le premier , la malheureuse idée de faire ce
présent funeste à son pays.
La Société est appelée à voter sur les présentations faites
dans la dernière séance :
Sont admis à faire partie de la Société comme membres
correspondants :
MM. Courteille, inspecteur des pharmacies, à Lisieux.
Reiche (Louis), entomologiste, à Paris.
Boissière , directeur de verrerie , au Gast , près
Alençon.
Boudon , receveur de la poste , botaniste, à Alençon.
Sont proposés pour être statué sur ces présentations lors
de la prochaine séance :
MM. Le Blanc, imprimeur-éditeur à Caen , rue Froide , 2,
Féray de Montitier, ancien juge de paix, rue de Bre-
tagne, à Caen.
A 9 heures 1/2, la séance est levée.
EXCURSION
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉEISTNE
A ALENÇON,
Les samedi 3 et dimanche 4 juillet 1869,
La Société Linnéenne, clans sa séance de mai, avait choisi
les environs d'Alençon comme but de son excursion annuelle
de 1869 , et M. Morière avait demandé aux naturalistes de la
localité un projet d'exploration pour deux jours, en réservant
le temps nécessaire pour une séance publique et le banquet
traditionnel.
Le contour immédiat d'Alençon est très-intéressant au
point de vue géologique, puisque dans une course de quel-
ques lieues, ou peut étudier les granits et les gneiss de Condé,
les porphyres quartzifères et euritiques de Hêloup, les schistes
màclifères de St-Barlhélemi , les quartzites siluriens des
Aulnais, l'oolilhe inférieure des carrières de l'Hôpital et de
Condé, la grande ooliihe d'Alençon et de Daraigny, le callovien
de Valframbert, et même le lambeau de grès verts de Radon;
mais il ne présente aux botanistes et aux entomologistes
aucune localité assez riche en espèces pour mériter le dépla-
cement des naturalistes des autres départements de la
Normandie.
Pour ce motif, M. L. de La Sicotière, qui connaît parfai-
tement le pays sous tous les rapports; M. le docteur Prévost,
botaniste et conchyliologiste ; M, Gillet, l'un des auteurs de
la Nouvelle Flore française ^ et de plus entomologiste; ej
— 278 —
M. Letellier, conservateur du Musée, proposèrent à la Société
une excursion plus lointaine, plus pénible, mais présentant,
suivant eux, l'avantage de ne point séparer les excursionnistes
et de leur offrir à tous, simultanément ou successivement,
des objets d'étude variés et des points de vue remarquables
dans une suite de plaines, d'étangs, de vallées et de mon-
tagnes modestes, mais qui n'en sont pas moins des plus con-
sidérables du pays: ils proposèrent l'excursion d'Âlençon à
St-Léonard-des-Bois, par les étangs desRablais et du Mortier,
Gesne-le-Grandelain et Moulins, avec retour par la vallée de
la Sarthe, St-Cénery et Condé-sur-Sarthe.
La Société voulut bien adopter leur projet et en ûxa
l'exécution aux samedi et dimanche 3 et 4 juillet.
Le vendredi 2, nous avions le bonheur de recevoir à
Alençon notre savant paléontologiste, M. Cotteau, d'Auxerre,
qui consentit à accompagner la Société, malgré les fatigues de
quinze jours ou trois semaines de voyages et de recherches
dans ks terrains secondaires du Maine.
Le soir du même jour, arrivaient à la gare d'Alençon
MM. Morière, secrétaire de la Société Linnéenne;
le docteur Godey, de Balleroy ;
le docteur Ogier Ward, de Caen ;
le docteur Vieillard, de Périers ;
le docteur Deplanche, d'Argentan ;
le docteur Porquet, de Vire ;
Husnot, de Caban ;
Duhamel, de Camembert ;
Mélion, pharmacien à Viraoutiers;
Bertot, de Bayeux.
Le samedi, à 7 heures du matin, on se réunissait devant
l'hôtel du Grand-Cerf. Outre les membres ci-dessus, il y
avait:
- 279 —
MM. Cotteau ;
Léon de La Sicotière , avocat, à Alençon ;
le docteur Prévost, d'Alençon;
le docteur Libert, archéologue d'Alençon ;
de Courlilloles, archéologue, à St-Rigomer ;
Romet, pharmacien, h Alençon;
l'abbé Blin, professeur au Petit-Séminaire de Sées;
Beaudoin, botaniste, à Alençon;
Damoiseau, h Alençon;
Crié, du Mans ;
Lavertu et Lerat , horticulteurs et botanistes à
Lonray ;
et Leteliier, professeur au Lycée, faisant, avec le
docteur Prévost, les fonctions de guide.
On part gaîment, et les études de la Société commencent
au sortir de la ville.
La ville d'Alençon est bâtie en partie sur la grande oolithe
et l'oolithe inférieure , représentée par l'arkose ; en partie
sur les alluvions récentes qui ont rempli partiellement, à
une époque fort rapprochée, les vallées de la Sarthe et de la
Briante. A une faible profondeur on trouve le granit, tantôt
nu, tantôt recouvert d'une épaisse couche de kaolin. La
nappe d'eau qui alimente les puits se trouve généralement
entre l'arkose et le kaolin, ou le granit.
Le pont St-Léonard, que traverse la Société, est fondé sur
une puissante masse de kaolin, qui commence à 5 ou 6
mètres au-dessous du sol.
Au-delà de la prairie, la roule de Fresnay, que nous sui-
vons, est en déblai dans les alluvions anciennes qui longent la
vallée de la Sarthe. Cette vallée elle-même est creusée dans
les assises horizontales des terrains jurassiques,
A un kilomètre de la ville, on met pied à terre pour étu-
dier, le marteau à la main, les carrières de sable de la Fosse-
— 280 ^
aux-Renards, appelées aussi carrières de l'Hôpital ou de la
Diguetterie , localité classique , toujours visitée par les géo-
logues.
Ces carrières , autrefois beaucoup plus étendues, sont au-
jourd'hui presque épuisées ; et sur leur emplacement s'élève
un hameau avec nombreux cabarets, qui s'intitule Village de
la Belle-Promenade.
La Société Géologique de France visita la Fosse-aux-Renards
\e U septembre 1837. Elle y observa « la grande oolithe à
« l'état de sables incohérents, remarquables par la finesse et
« la régularité des oolithes, et au dessous des indices du
« calcaire compacte à nérinées ; puis des sables d'abord
« calcaires et siliceux, et enfin des sables siliceux jaunâtres
« et blancs, parfaitement purs. Ces sables renferment des
« nodules ou couches interrompues de grès coquillier dans
« lesquels on trouve la Lima proboscidea , des plagiostomes
« et les grosses espèces de térébratules, qu'on verra caracté-
« riser ce système dans toute la partie occidentale de la
« plaine. »
La grosse térébratule est la Rhynchonella Wrigihii , rare
ici, commune à Condé, mais caractérisant partout notre
oolithe inférieure et nos arkoses fossilifères.
M. Blavier a relevé au même endroit la coupe suivante ;
De haut en bas :
1° Argile ferrugineuse. 0™,30 à 2"'.
2° Bancs enchevêtrés et passant de l'un
à l'autre, de calcaire à texture oolithique
ou demi-compacte , de sables d'oolithes
très-fines et de calcaire marneux. . . . 0"',60 à 3"'.
3° Sable fin siliceux, sans fossiles. . . 5"' à 6"'.
k° Gros sable O^.ôO à 1"".
5" Roche d'arkose.
(Blavier, Etudes géologiques sur le départetneni de COrne],
— 281 —
Les bancs supérieurs ont offert à la Société Linnéenne de
nombreux débris de coquilles très-fragiles et des polypiers
indéterminables transformés en chaux carbonatée spalhique.
A quelque distance, est une localité connue depuis bien
longtemps où , dans les mêmes bancs , les enfants vont cher-
cher des étoiles. Ce sont des articulations de pentacrinites
d'une régularité parfaite. M. de La Sicotière, dont la biblio-
thèque est un trésor inépuisable de documents relatifs au
pays, possède un autographe du père André où ces étoiles
sont décrites avec une minutieuse précision. On y voit aussi
les hypothèses du temps sur l'origine et la nature de ces
corps : personne ne se doutait que ce fussent des débris
d'animaux d'une époque antérieure à la nôtre.
On sait que le père André fut d'abord professeur à Alençon,
puis à Caen ; que ses manuscrits les plus précieux sont à la
bibliothèque de celte dernière ville, et qu'il mourut en 175i!i.
Les nodules arrondis de grès , signalés par la Société Géo-
logique et qui abondent sous nos pieds , ont été pris par des
observateurs novices pour des fruits fossiles , et même pour
des reptiles gigantesques, fossilifiés chair et peau. On cite un
amateur qui en chargea sa voiture pour en enrichir son
cabinet et le musée d'une ville voisine.
Un peu plus loin, le granit se montre par ilôts à la surface
du sol; puis le terrain s'élève et présente la butte des Aulnais,
formée de quartzite silurien. C'était le fond du golfe au sein
duquel se sont déposées les couches de la plaine d' Alençon ,
oolithe inférieure et grande oolithe. La surface des rochers,
sous la bruyère, est polie comme du marbre, et leur base est
recouverte de galets ovoïdes comme si c'était à une époque
récente que cette falaise eût cessé d'être battue par les flots.
Au tour maintenant des botanistes.
Nous sommes à la Noë de Gesnes , célèbre à Alençon sous
le nom altéré de Norgène ou Lorgène. C'est le but de la pre-
— 282 —
mière promenade du printemps. Les enfants y viennent cueillir
le Porion (ISarcissus pseiido-narcissus) , la Sylvie (Anémone
neniorosa) , la Jacinthe ( Endymion nutans) , le Coucou
( Primula officinatis , variabilis , grandiflora, avec la var.
acaulis) ; et les botanistes : Orobus tuberosus, Sedum elegans,
Chondrilla juncea , Inula lieleninm (Letellier) , Phelipœa
cœruLea (D"" Prévost), Mercurialis perenyiis , Daphne taureola,
la race des saules, Neottia nidus-avis (M. Gillet), Galanihus
nivalis (subsp. Letellier"), TuUpa syLvesiris, Alliumursinum,
les Polygonatum, Ruscus acuteatus, Paris quadrifoiia, Carex
depauperata (M. Gillet), Nitella intricata (D' Prévost).
Aujourd'hui , la saison est trop avancée ; on ne cherche
donc qu'une seule bonne plante de la localité , Ranunculus
chœrophyllos , et on a la bonne chance de la trouver.
Tout le plateau que nous parcourons est du quartzite ; mais
on marche bientôt sur des schistes ardoisiers, exploités autre-
fois. Il reste un grand amas de déblais recouvert de chênes ,
et un trou de 20 à 30"' de largeur et d'une profondeur de
800" au moins ! au dire des gens du pays. Mais ce trou est
plein d'eau et personne n'en a vu le fond. La tradition veut
que chaque visiteur y jette sa pierre ; MM. les membres de la
Société Linnéenne s'y conforment , et constatent , avec un
certain étonneraent, que les bulles gazeuses, parlant du fond,
n'arrivent à la surface qu'après un temps assez long, souvent
quelques minutes. De là les légendes sur la profondeur ex-
traordinaire de ce trou , profondeur qui n'est en réalité que
de 7 h 8™. Pour vous rendre compte du phénomène, comme
disent les physiciens, considérez qu'on ne jette que des débris
de schiste ardoisier ; que ces débris , à cause de leur faible
densité et de leur forme aplatie , arrivent au fond avec une
faible vitesse , et que les gaz se dégagent seulement après que
la pierre s'est enfoncée profondément dans la vase par la
pression de son propre poids.
— 283 —
On remonte en voiture pour gagner au plus vite les étangs
des Rablais et du Mortier.
Les étangs des Rablais et du Mortier sont une région bien
chère aux botanistes.
Sans remonter plus haut, c'est une des localités le plus
sopvent citées dans la Flore du département de l'Orne , par
Renault , professeur à l'École centrale de l'Orne ( Alençon ,
Malassis, an XII). M. Leiièvre , botaniste alençonnais fort
apprécié de M, de Brébisson, publiait en 1836 un Catalogue
des plantes phanérogames rares ou peu communes des envi-
rons d' Alençon (Annuaire de C Association normande 1837).
Il cite environ 120 plantes , dont une dizaine des Rablais ou
du Mortier. Enfin , notre vade-mecum à tous, la Flore de
Normandie de M. de Brébisson, a vulgarisé les mêmes noms
parmi les botanistes normands.
Cependant , l'étang des Rablais a perdu de son importance
botanique. Depuis plus de 30 ans , il est réduit au quart à
peine de son ancienne étendue , et le propriétaire actuel ,
M. Richer Levesque , ayant fait réparer la digue et les clô-
tures, le niveau de l'eau se maintient presque stationnaire, et
nous n'avons plus , comme autrefois , le libre accès du
pourtour.
Profilant pour aujourd'hui de l'autorisation gracieusement
accordée par le propriétaire , nous entrons tout de suite dans
la bruyère et les prés qui précèdent l'étang et qu'on a formés
à ses dépens. Nous voulions y cueillir une de nos fleurs les
plus délicates, Heliantliemum guttatum ; personne n'en peut
trouver. Puis, l'étang est plein jusqu'au bord, nouvelle dé-
ception. On récolte pourtant: Salix repens , les Alisma,
Elodes palustris, SamoLus Valerandi , Genista sagittalis ,
Lobelia urens , Potamogeton heterophyllus ; mais pas de
Ranunculus Lenormandi , ni ololeucos , ni de Cicendia
Candollii, sur lesquelles on comptait. L'angle où nous trou-
vions cette dernière est couvert d'un mètre d'eau.
— 284 -
Au bord des Rablais, la caravane s'accroît de IM. Tourangin,
receveur-général de l'Orne, qu'on est toujours sûr de ren-
contrer quand il s'agit d'encourager les sciences ou les arts ;
de MM. Houyvet, procureur impérial ; Plannaz, intendant
militaire; Ruillier et Pichon, tous deux inspecteurs des forêts.
On se dirige sur le Mortier , où l'on espère une plus abon-
dante moisson. Sur le trajet, le bois regorge de Cantareilus
cibarius magnifiques ; on en fait une abondante récolte qui
sera fêtée en commun à St-Léonard-des-Bois.
L'étang du Mortier est une assez vaste nappe d'eau circu-
laire, au milieu des bois de Gesnes, à 2 kilom. des Rablais ;
il ne reçoit aucun ruisseau , et ses berges, en pente douce ,
sont toujours plus ou moins à sec et accessibles. C'est à l'en-
trée que se trouve ordinairement VEleocliaris ovata, cette
plante rarissime , signalée, dans la Flore de Normandie, seu-
lement aux Rablais et à Vrigny. La place est inondée, et c'est
à grand'peine que M. Vieillard en voit une touffe. 31ais on
récolte en abondance : Radiola Linoïdes , Cicendia fili-
formis , Litioretla iacustris , ALisma ranunculoïdes, repens
et naians , Junciis pygmœus^ etc.
Au moment du départ , M. le curé de Sl-Cénery se joint à
la Société et lui présente des échantillons superbes de Tha-
lictrum minus qu'il vient de découvrir tout à côté de l'étang.
Cette belle plante, rare en Normandie, et haute ordinaire-
ment de 3 à 6 décim. , atteint ici 1 mèire et plus.
Outre les plantes relatées ci-dessus , les botanistes alen-
çonnais , et surtout MM. Gillet et le D^ Prévost, ont trouvé
dans cette région : Drosera rotundifolia , Sedum cepaa ,
CrassuLa rubens , Pyrola minor , Seliiium carvifolia {une
seule fois, Letellier), Gratiola officinalis, Scutellaria minor,
Bartsia viscosa,Pilulariagiobulifera, Centuncutus mimmus,
Geniiana pneumonanihe, Eiatine paludosa, var. hexandra ,
Alopecurus fulvus, Aïra uliginosa.
— 285 —
Nous arrivons au bourg de Gesnes-le-Gandelain.
Le silurien a disparu , et nous trouvons de belles carrières
de calcaire marneux ouvertes dans l'oolitlie inférieure et la
grande ooliihe. Là se trouvent quelques bons oursins; aussi
tous se font-ils géologues , ou du moins chercheurs , car tous
veulent témoigner à M. Cotteau combien ils lui savent gré
d'avoir pris part à cette excursion où il y a si peu à glaner
pour lui. Les efforts communs sont couronnés de succès : on
trouve Clypeus Ploti, Pygurus Micheli et deux ou trois autres
espèces d'échinodermes , avec de belles térébratules.
En suivant la route de Fresnay , on voit bientôt le contact
du terrain jurassique et du quartzite silurien ; puis un vaste
lambeau de porphyre quartzifère qui s'étend jusqu'au bourg
d'Assé-le-Boisne ; puis , tout près d'Assé , un gisement de
dolomie, que nous avons vu autrefois en exploitation pour la
fabrication des sels de magnésie.
W. le D' Prévost trouve , dans une fontaine , des Ancylus
fluviatilis de grandeur exceptionnelle, et sur la hauteur,
Bulimus obscurus , Hélix carthusianeLla et Cyclosloma
elegans. On ne les trouve guère plus près d'Alençon , si ce
n'est au sud , vers Arsonnay et Champfleur.
De Gesnes à Moulins, la Société traverse des terrains variés,
mais sans intérêt paléontologique : Kelloway argileux , Kello-
way sableux , quartzite, gneiss ou eurite, puis granit syéni-
tique formant le sommet de la butte sur laquelle s'élèvent
l'église , le château et le petit bourg. On a , de ce point cul-
minant (altitude 190"'; Alençon , 136) , une vue splendide
sur tout le pays vers Alençon ; on embrasse d'un coup d'oeil
trois ou quatre communes : Gesnes, Hêloup, Mieuxcé , St-
Cénery.
C'est là que l'on quitte la plaine un peu monotone poiir le
pays richement accidenté et les beaux points de vue. Mais les
géologues n'ont presque rien à faire au milieu des grès
— 286 —
azoïques ; la botanique y est tout aussi pauvre ; l'heure
s'avance et la fatigue commence à se faire sentir. On presse
donc les chevaux pour atteindre promptement St-Léonard et
surtout le déjeuner. En arrivant , M. Crié trouve une bonne
plante , le Lotus angustissimus.
Nous voilà donc à V hôtel.
Malgré les précautions prises huit jours à l'avance, rien
n'est prêt pour le déjeuner ; mais tout est commencé , et ne
se fait pas trop attendre. Les omelettes, les fritures de poissons
de la Sarthe , les canets rôtis gros comme des merles , et
encore les fritures , puis les Cantarellus des Rablais savam-
ment préparés par un amateur compétent, tout disparaît à
vue d'œil. C'est un plaisir de voir le bon appétit des natura-
listes , aiguisé par six heures de voiture et de recherches. On
y ajoute une tasse de café passable, et en route !
Le petit bourg de St-Léonard est bâti sur la rive droite de
la Sarthe, et ses maisons , mal construites en quartzite et en
schiste qui ne se taillent pas, à un étage pour la plupart,
quelquefois couvertes en chaume, sont dispersées sur la pente
de la montagne de la façon la plus irrégulière mais la plus
pittoresque. M. l'abbé Blin en prend une photographie fort
bien réussie. En face , sur l'autre rive , s'élève une autre
montagne en partie pelée comme un glacier , en partie cou-
verte d'une petite forêt. Au fond , dans un grand coude de la
rivière, s'étend une prairie verdoyante avec quelques champs
de blé.
Au-delà du bourg , en descendant la rivière , la montagne
à droite devient abrupte ; elle est d'abord couverte d'arbres
enracinés dans les fentes du rocher , puis de buissons entre-
mêlés de larges espaces de pierres sèches et roulantes , et de
petits carrés en culture sur des pentes où les chèvres pour-
raient à peine se tenir en équilibre. La Sarthe , changeant de
côté, vient couler au pied de l'escarpement et laisse la prairie
— 287 —
à gauche. Le chemin suit la rive droite, presque au niveau de
la rivière et sous les rochers surplombants.
La base de la montagne nous offre des champs de Sedum
elegans ; les fentes des rochers sont remphes d't/m^27!CM5
penduLinus et de fougères. La Sarthe est couverte de Nénu-
phars, de Potamogétons et de Polygonum ; sa rive est bordée
de Graliole , de Scutellaire, de Barbarée , de Myosotis; et
c'est peut-être sous ces pierres que se cache V Hélix obvoluta,
autrefois trouvée par M. Anjubault, et vainement cherchée
depuis par les conchyliologisies d'Alençon.
A un kilomètre de St-Léonard, la vallée semble barrée par
une haute colline couverte d'herbe et couronnée d'un bois.
A gauche , la Sarthe, divisée en deux bras , embrasse une île
couverte de grands arbres et disparaît sous leur épaisse ver-
dure , puis elle s'élance vers Fresnay, qu'elle n'atteindra tou-
tefois qu'après avoir parcouru de nombreux méandres, qui
rappellent ceux de la Seine et qui sont encaissés entre de
gigantesques falaises de quartzite et de marbre. A droite, un
petit hameau avec jardins, champs cultivés et petite prairie,
ferme l'entrée d'une autre dépression : c'est le Val-de-Mùère.
C'est lui que nous voulons remonter; mais l'accès en est diffi-
cile, if faut prendre un détour et franchir quelques haies et
quelques clôtures formées de rocs amoncelés.
Quel contraste avec la végétation luxuriante que nous
venons de quitter! Le fond du vallon, large d'une centaine
de mètres, est parsemé de têtes de rochers entre lesquelles
serpente le ruisseau divisé et subdivisé en ruisselets imper-
ceptibles. Le sol est couvert au milieu d'une toison de Splia-
gnum constellée de Pinguicuia Imiianica , de Drosera
rotundifolia et mtermedia, peut-être même, iongifoiia, et
sur les côtés, de fougères : Pteris aquiiina, Blechnum spicans.
La montagne à droite, absolument nue, est couronnée d'un
rempart de rochers desquels descendent de vastes nappes de
— 288 —
pierres menues, débris des rochers supérieurs accumulés par
les siècles , et que d'autres siècles réduiront eu poussière.
Omnis vallis implebùur, cl omnis mons et coUis liumilia-
bitur (S. Luc, III ,5). La colline à gauche, à pentes plus
douces, est couverte de bruyères et surmontée d'un bois de
chênes.
Nous remontons le vallon, et tout à coup l'aspect sauvage
du Val-de-Misère s'évanouit : en face de nous se dresse une
masse formidable de déblais d'ardoise ; puis au-dessus, une
haute charpente de poutres noircies, des bâtiments, des
hangars en ruine. C'est tout ce qui reste de l'Ardoisière de
St-Léonard-des-Bois.
Elle était exploitée de temps immémorial par les moyens
les plus primitifs. Une société par actions, fondée à Alençon,
voulut tenter, il y a quelques années, une exploitation plus en
grand. On fit de nouveaux découverts , on essaya même
d'une galerie , on construisit des bâtiments d'exploitation
et d'habitation ; puis cela fait, la société put constater que les
blocs de schiste bien fissiles, donnant de bonne ardoise,
étaient fort rares; de leur côté, les consommateurs s'aper-
çurent que trop souvent il y avait un deuxième plan de
clivage qui, au moindre choc, divisait les ardoises. Alors ,
tout fut abandonné. Les actionnaires perdirent leur argent,
et les géologues , l'occasion de récolter des Trî7otùe5 d'au-
tant plus précieux qu'ils étaient plus rares : Calymene
Tristani, Calymene Arago , lilœnus crassicauda, sans comp-
ter des Orthis , des Cardinia ! et des corps singuliers
ressemblants à des baguettes aplaties, qui ont été dénommés
par M. Rouault, mais non sans témérité.
C'est tout près de là que MM. Triger et de Verneuil ont
trouvé les premiers Lingula Trigeri, Vern, que M. Rouault
réclame pour sa L. Lesueuri , Rouault. Non nobis inter
vos ,
— 289 —
C'était pour cette lingule que les géologues sont montés
à l'ardoisière. Ils ont le vif plaisir d'en voir sur place quel-
ques échantillons.
Il faut bien noter ce point : c'est le seul endroit du pays
oii l'on ait trouvé dans le quartzite un corps organisé bien
distinct et pouvant servir à le classer paléontologiquement.
La Société Linnéenne est au but le plus éloigné de son
excursion ; il faut songer au retour.
On regagne donc la vallée de la Sarlhe en amont de St-
Léonard, et on remonte celte vallée sous la conduite de M. le
curé de St-Cénery, le meilleur guide qu'on puisse avoir
pour la botanique de cette contrée.
La contemplation des sites variés, souvent charmants, que
l'on rencontre à chaque pas, a un peu souffert de la fatigue
générale. La science même a été négligée. Ainsi, M. de La
Sicotière voulait mettre sous les yeux de la Société un rocher
couvert d'empreintes inexpliquées jusqu'à présent , fort
rares, puisqu'on n'en connaît qu'aux Vaux-d'Aubin, commune
de Guerprey, près Trun {Bulletin de la Société Géologique,
t. IX, p. 200, avec fig.), et à Bagnoles, où elles ont été
découvertes par le même M. de La Sicotière, et signalées dans
une lettre à M. Deslongchamps, insérée au Bull, de la Soc.
Linn. Mais, par un fâcheux malentendu, on s'est trompé de
chemin, et personne ensuite n'a eu la force de retourner de
quelques kilomètres en arrière.
Les conchyliologistes seuls ont fait une bonne récolte. Outre
nos héUces communes, ils ont recueilli Hclix cosiaia, lucida,
hirsuta ; Bulimus obscur us; Clausilia rugosa; Pupa mus-
corum et umbïlicata ; plusieurs Limnea et Planorbis ;
Biihynia tentaculata; Valvata piscinaiis ; Physa fontinalis;
Neriiina fluviatilis , nomb. var. ; Pisidium amnicum ;
Cijclas cornea, nos trois ou quatre espèces à'Unio iittoralis,
pictorum, batava, etc.
19
-• 290 —
St-Cénery, le lieu de promenade favori des Alençonnais,
aurait aussi mérité une étude plus longue et plus attentive.
Sa situation dans un détour de la Sarthe , sa vieille église
romane avec son clocher bien conservé et ses peintures mu-
rales nettoyées et restaurées , les restes du vieux ch.îteau-fort,
célèbre dans l'histoire des guerres locales au moyen-âge,
surtout à l'époque des Anglais, tout cela n'a été vu qu'en
courant.
Les botanistes ont pourtant recueilli à St-Cénery même :
Sedum refleximi , OEnanthe crocata , Silène nutans ; ils
auraient pu trouver encore notre plus belle fougère, Osmunda
regalis , Vincetoxicum officinale , Ranuncuius fluitans, et la
Villarsia, signalée par M. le curé.
Les géologues n'ont pas pu voir, à cause de la nuit , les
gneiss de St-Cénery , Mieuxcé et Condé , ni la carrière de
Condé-sur-Sarthe où l'on trouve les plus beaux exemplaires
de Rliynchonella Wrigthii.
A 9 heures , nous rentrions à Alençon , fatigués, mais avec
la satisfaction qu'on éprouve après une journée bien remplie.
Le lendemain dimanche , la Société devait faire une nou-
velle excursion le malin , autour d'Alençon. Mais, en partie à
cause de la fatigue , en partie par un malentendu, l'excursion
n'a pas eu lieu. Les correspondants d'Alençon ont été désolés
de ce contre-temps ; mais les forces physiques ont été infé-
rieures à la bonne volonté.
A 9 heures et demie , on allait recevoir à la gare notre
vénérable doyen et maître, RI. de Brébissou ; M. le D' Bou-
rienne , M. Fauvel , M. René de Brébisson, et les autres
membres qui n'avaient pu prendre part à la grande excursion.
M. de Brébisson fait au D"" Prévost l'honneur d'entrer dans
son cabinet pour s'y reposer en attendant le déjeuner. Beau-
coup de membres de la Société viennent le saluer, et le
— 291 —
cabinet se trouve bientôt rempli. M. Prévost profite de cette
occasion pour soumettre à l'appréciation des naturalistes pré-
sents quelques-uns des spécimens les plus intéressants de sa
collection conchyliologique , collection déjà très-importante
par le nombre et aussi par la beauté des pièces qui la com-
posent.
Nous citerons entre autres :
Corbis Sowerbyi , très-jolie et très-rare espèce ;
Une belle série de Spondytus , parmi lesquels , un exem-
plaire jumeau de Sp. aibibarbaïus et un Sp. pturispinosus ;
Un Murex monodon, prodigieusement beau (Wonder fully
une ) , expression de Sowerby ;
Les Harpa imperialis et rosea ;
Un beau choix de Cônes , notamment un splendide Conus
arcliithalassus , les C. princeps , Timorensis , d'une grande
fraîcheur de coloris ; les C. complanatus, crocaïus , malac-
canus , Victoria , avec leurs opercules ; le Conus crosseanus
et sa jolie variété , exemplaire figuré au Thésaurus concliy-
liorum de Sowerby ; le C. nobilis ;
Les Volutes, au nombre de quarante espèces ou variétés
toutes de premier choix, et parmi les plus belles, les V. Cym-
biola, pulchra , Angasi, mitrctformis, voivacea , vexiUum ,
fuiœformis , fulgetrum, Delesserti , Deshaycsi, rutila ,
Norrisi, reticidala , costata ^ EUioti , Jamraclii, deliciosa ,
deux exemplaires^ dont un operculé, toutes rivales de beauté
et d'éclat ; la Voluta polyzonalis ; V. Ruckeri , récemment
découverte en Australie , et enfin , la V. africana , dont
M. Prévost possède , paraît-il , le meilleur spécimen connu.
Les splendeurs du genre Cyprcea sont dignement repré-
sentées par des exemplaires parfaits des C. aurantia , umbi-
Ilicata, leucostoma, tessellaia, Scotti, etc., etc.
Les espèces terrestres et fluviatiles occupent une place im-
porlante dans cette collection. Les Melania et genres
-- 292 —
voisins, les Ampullaria , Unio, Anodon y figurent en grand
nombre.
Parmi les Bulimes , nous signalerons le Bulimus Ada?isoni
d'une beauté exceptionnelle, et la série à peu près eiUièrv.
des Bulimes auriculiformes de l'archipel Néo-Calédonien ;
citons encore de beaux Cyclostomes et les /Jnostorna rinijcns
et globulosum.
Le grand genre Hélix a élu l'objet d'une prédilection parti-
culière et compte plus de trois cents espèces choisies parmi
les plus belles indiennes et australes , cinquante de Madère,
et le plus possible des espèces de nos contrées (1).
Enfin , M. Prévost s'occupe de former une collection
malacologique locale, déjà pourvue de quelques espèces
intéressantes.
Le déjeuner à l'hôtel du Grand-Cerf réunissait presque
tous les membres présents à Alençon ; il était présidé par
M. de Brébisson, et au dessert, M. de La Sicotière le remer-
ciait de sa visite en portant le toast suivant, salué par d'una-
nimes acclamations:
« Messieurs, la santé de M. Brébisson ne lui permet pas
c de rester avec vous jusqu'à ce soir et d'assister à votre
« banquet d'adieu. Nous devons être profondément recon-
« naissants de sa visite. Permettez-moi de me faire ici l'inter-
« prête de vos remerciements et des sentiments qu'il nous
(( inspire à tous.
<( Messieurs, à l'illustre maître dont le nom est une des
(( gloire de la botanique française ! A l'homme éminent et
(1) Depuis la réunion de la Société, la collection de M. le docteur
Prévost s'est enrichie de VHe.iix consiricta, Boubée, espèce pyré*
néenne, et la plus rare de la faune française, dont plusieurs échantil-
lons sont arrivés vivants à Alençon, aujourd'hui 7 août, par l'entremise
de M. PichoDj sous-inspecteur des forêts.
— 293 —
« excellent qui, dans sa longue et laborieuse carrière, a su
« se faire tant d'amis et pas un jaloux ! A celui qui, dès ses
« premiers travaux, savait associer la maturité à la vivacité
(( de l'esprit, et qui aujourd'hui , sous le poids des années,
« garde et gardera longtemps encore, nous l'espérons, la
a fleur immortelle de l'esprit le plus jeune, des sentiments
(c les plus délicats, de la plus exquise bienveillance ! A M. de
« Brébisson ! »
A une heure de l'après-midi a commencé la séance publi-
que dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville, offerte par M. ie
Maire de la façon la plus empressée.
Parmi les personnes présentes on remarque , outre les
membres de la Société déjà cités, I\I. le docteur Chambay,
premier adjoint ; M. Tourangin, receveur général ; M. Char-
pentier, inspecteur d'Académie; M. Plannaz, intendant mili-
taire; M. Boissière, maître de verrerie; M. l'abbé Croquet,
deBeauvain; MM. Ruillier et Pichon , inspecteurs des forêts;
M. de Courtilloles ; M. Dreux, professeur au Lycée; M. Ga-
héry, de Lisieux, et plusieurs autres personnes.
La séance étant ouverte, M. Morière remercie de leur
concours MM. de La Sicotière, Prévost et Letellier; fait
connaître que la Société Linnéenne a admis ce dernier au
nombre de ses membres honoraires , et qu'elle lui accorde
une médaille d'argent à l'effigie de Linné, à titre de récom-
pense pour les services qu'il a rendus à la science.
M. le docteur Bourienne Ht ensuite un Historique de la
Société Linnéenne, écouté avec le plus vif intérêt.
M. le docteur Deplanche, ancien chirurgien de la marine,
qui a passé de longues années à la Nouvelle-Calédonie, lit un
Mémoire très-important sur les naturels de cet archipel. On
attend avec une grande impatience la publication de ce grand
travail.
M. Vieillard, de Périers, digne compagnon de M. Deplan-
— 29k —
che, et qui s'est adonné plus spécialeraenl à l'étude de la
botanique, lit un Exposé de la végétation du même archipel
Néo-Calédonien.
M. Gillct , d'Alençon, une Note intéressante sur deux
champignons très-voisins : l'un comestible , l'autre véné-
neux , Vagaricus deliciosus et Vagaricus perniciosus.
M. Husnot, de Cahan, des Considérations sur la Géogra-
phie botanique des Antilles.
M. le docteur Godcy, de Balleroy, des Observations sur
les Lichens de la Basse-Normandie.
M. Cotteau, d'Auxerre, prenant la parole à propos d'un
échinoderme trouvé à Damigny, près d'Alençon, et décrit
par lui dans les Ecliinides de la Sartlie , sous le nom de
Heterocidaris Trigeri, a développé des considérations très-
importanies et très- élevées sur la permanence des espèces
dans les temps géologiques.
M. de La Sicotière a appelé l'attention de la Société sur les
Emprcimcs qu'il a découvertes à Bagnoles et à Saint-
Léonard. Une discussion s'engage à laquelle prennent part
M. Morière, M. Cotteau et M. l'abbé Croquet. U. Fauvel
résume la discussion en avouant que la nature de ces em-
preintes est encore un mystère scientifique.
M. Fauvel lit encore un Coup-d'OEil sur la distribution
géographique des insectes en France, extrait de l'Introduc-
tion de l'ouvrage dont il commence la publication.
Enfin, M. Bertot, de Bayeux, communique à la Société
des dessins de plantes obtenus par un procédé instantané
dont il est l'inventeur ; et M. Husnot, deux gracieux petits
nids d'oiseaux-mouches avec leurs œufs, dont il veut bien
faire honmiage au Musée d'Alençon.
La Société, levant la séance, passe dans les salles du Musée
d'Histoire naturelle.
Le Musée d'Alençon ne date que d'un petit nombre
— 295 —
d'années; mais son histoire est si instructive et en même
temps si glorieuse par les noms illustres qu'elle rappelle,
qu'on nous permettra de la raconter en quelques mots.
Le 2 septembre 1836, l'Association normande, si chère
à notre province par les services qu'elle lui a rendus, se réu-
nissait à Alençon.
On comptait, parmi les membres présents : MM. de Cau-
mont , fondateur de l'Association ; de Magneville , fondateur
du Musée d'histoire naturelle de Caen ; Lair, secrétaire de la
Société d'Agriculture de la môme ville ; Boblaye, capitaine du
génie , chargé des travaux de la carte de France et savant
géologue ; le comte Gurial , pair de France ; le D" Libert ,
député ; L. de La Sicotière , avocat ; Debrix , procureur du
roi ; Desnos , pharmacien ; Lelièvre , botaniste , et beaucoup
d'autres.
C'était la première fois qu'on voyait réunis en cette ville ,
pour un motif scientifique , un certain nombre de person-
nages distingués. L'attention fut éveillée et les séances furent
suivies avec intérêt par ce qu'il y avait dans le pays de per-
sonnes intelligentes. La session dura cinq jours , pendant
lesquels l'Association reçut d'intéressantes communications.
Parmi les plus importantes fut celle du capitaine Boblaye
sur la géologie des cantons de Séez, d'Exmes, de Moulins-la-
Marche et de Merlerault. C'était le premier travail d'ensemble
un peu détaillé sur la géologie du département. Il fut écouté
avec le plus vif intérêt, et l'Association, sur la proposition de
M. de Caumont , adopta la résolution suivante :
« Provoquer le dépôt à la bibliothèque d'Alençon de tous
« les échantillons minéralogiques découverts dans le dépar-
« tement ou aux environs afin d'arriver à former un
R musée départemental d'histoire naturelle. »
Un an plus tard, à la môme date, la Société Géologique de
France se réunissait également à Âlençon pour y tenir une
session extraordinaire.
— 296 —
Plus de vingt-cinq membres titulaires prirent part à ses
travaux ; plus de cinquante personnes suivirent les séances et
les excursions.
Parmi les membres et les personnes présentes, il faut citer
avant tous les autres , l'illustre Bucklanu , le plus grand géo-
logue de l'Angleterre à cette époque ; puis les capitaines du
génie Hossard et Boblaye, les ingénieurs Blavier , Triger et
Pouëttre; MM. de BcUisle, Cauvin, Astoud, de La Billardière,
Leguicheux, Michelin, lloberton , L. de La Sicotière , de
Verneuil , le comte de Chambray , le comte Curial , des Pro-
vostières, Galeron , D"" Marchand, Sévestre, Witzinski , etc.
La Société Géologique parcourut les environs d'Alençon
pendant sept jours, du 3 au 10 septembre 1837, et son
Bulletin fait foi de tout l'intérêt qu'elle y trouva et de l'im-
portance des observations qu'elle eut l'occasion d'y faire.
A la dernière séance , M. Buckland fit ressortir l'analogie
frappante des terrains des environs d'Alençon avec ceux de
quelques parties de l'Angleterre. « Nulle part , dit-il , cette
« analogie n'est plus parfaite et mieux caractérisée ; nulle
ft part je n'ai rencontré une application plus évidente , plus
(( décisive des grandes lois d'uniformité qui président à toutes
« les œuvres de la création. y>
Puis , entrant dans quelques détails sur la richesse de nos
terrains en minéraux et en fossiles , il s'étonne qu'un musée
liait vas clé ouvert à Alençon pour en recevoir la collection.
Il fait sentir combien de semblables collections sont utiles à
la science et combien la création de ce musée serait oppor-
tune en ce moment où les travaux de MM. Boblaye et Triger
avaient jeté une si vive lumière sur la statistique géologique
des environs d'Alençon.
L'élan était donné par les illustrations de la science fran-
çaise et étrangère ; il fallait se mettre à l'œuvre.
M. de La Sicotière présenta au conseil municipal une
— 297 —
demande pour la fondation d'un musée. Le 17 août 1839, le
conseil accordait un local et votait quelques fonds. M. Bla-
vier , ingénieur des mines, offrait à la ville la collection des
roches et des fossiles recueillis par lui pendant son exploration
du département en 1837 et 1838. Ce fut le premier fonds du
musée. Quelques personnes généreuses, le comte Curial,
M. de La Sicotière, M. Sévestre aîné, le colonel Charpentier
ajoutèrent des dons considérables , et on garnit un certain
nombre de vitrines.
Malheureusement, le mouvement imprimé fut de courte
durée. Les salles du musée étaient à peu près inaccessibles;
personne ne les visita, et le musée tomba bien vite dans l'oubli
et l'abandon. Peut-être même ce premier fonds eût-il été
gaspillé, comme autrefois les collections de l'École centrale
de l'Orne , sans la persévérance du conservateur actuel qui ,
sans titre ni permission explicite , remit un peu d'ordre ,
garda les clefs, et dut par la suite opérer jusqu'à trois démé-
nagements pour sauver ce qui restait.
Il ne fallut rien moins qu'une nouvelle réunion de l'Asso-
ciation normande , en 1857 , pour rappeler l'attention des
autorités sur la nécessité d'un musée public , et pour en dé-
terminer enfin la création.
On appropria donc à l'hôtel-de-ville une belle salle pour
les tableaux et une autre plus petite pour les dessins ; et on
donna deux petites salles pour l'histoire naturelle. M. Godard,
le célèbre et trop modeste graveur dont nous déplorons encore
la perte, rangea les salles des beaux-arts; M. Letellier, les
salles d'histoire naturelle; et le 15 juillet 1857, se fit l'inau-
guration solennelle par M. Corbière , maire de la ville ,
entouré de son conseil municipal , et en présence de M. de
Caumont et d'un grand nombre de membres de l'Association
normande.
Depuis lors, toutes les collections se sont enrichies, pr£5(7«e
— 298 —
sans frais pour la ville, par des dons venus de tous côtés;
les deux petites salles sont encombrées, et beaucoup d'objets
restent en caisse faute de place pour les exposer.
Espérons que la sollicitude éclairée de l'administration
remédiera h cet état de choses; qu'elle nous donnera un jour
un emplacement commode , assez vaste pour y ranger toutes
nos richesses , digne enfin de l'importance que présentent à
tous les points de vue toutes les branches de l'histoire natu-
relle.
Voyons maintenant les collections, et d'abord les collections
départementales.
La collection des roches du département de l'Orne, formée
à l'origine par M. Blavier, s'est notablement accrue et pré-
sente aujourd'hui le tableau assez complet de la géologie
locale. La série des granits d'Alençon, surtout, présente tous
les accidents et tous les minéraux accidentels qu'on y a dé-
couverts jusqu'ici. On y peut voir de superbes représentants
du Diamant d'Alençon, dont l'un, donné par M. Lécusson,
est un prisme hexagonal de 7 centimètres de côté; — un autre
de 10 centimètres de longueur; — de beaux morceaux de
feldspath orthose ; — des groupes de Béril, variété d'éme-
raude , formés de prismes rayonnants appelés par les ouvriers
des soleils ou des saints-sacrements ; — du mica en larges lames
hexagonales superposées; — du înîca en aiguilles rayonnantes;
— de la tourmaline ; — du kaolin avec les divers états d'al-
tération depuis la pegmatite , qui fait les bords des massifs ,
jusqu'au kaolin plastique, utilisable comme terre à porce-
laine.
Les fossiles du département n'ont pas encore été mis à
part, faute de place, mais ils le seront prochainement.
La collection des oiseaux du département est presque com-
plète. Elle est due à peu près tout entière à la générosité de
M. Hupier, ancien conseiller de préfecture, aujourd'hui con-
— 299 -
servaleur du Musée des Beaux-Arts. Elle contient plus de
200 individus, dont la plupart sont montés avec une rare
perfection.
La série locale des reptiles est commencée. Il en est de
même de celle des coquilles vivantes.
Les éléments de l'herbier départemental sont réunis en
grand nombre et seront mis en ordre dès que l'espace le per-
mettra.
Quant aux collections générales, elles forment déjà plusieurs
séries fort appréciées du public. Ce sont :
La collection de minéralogie, dans laquelle on remarque de
belles suites de minerais d'argent, de cuivre, de plomb, de
fer, d'antimoine ; — des échantillons splendides de cristal
de roche sur quartz et sur sidérose ; — une riche série de
grenats, un bloc de cuivre natif de Corse ; — de beaux
échantillons d'aimant , et un fragment d'aéroiitlie de la
pluie de pierres tombée à Laigle en 1803.
La collection de conchyliologie , donnée en grande partie
par le neveu du célèbre Labillardière, renferme déjà de
bonnes pièces, notamment un Conus auratus, un Murex
regius , un Murex brassica d'une beauté exceptionnelle,
etc.
Il y a aussi de beaux objets de la Nouvelle-Calédonie
donnés par M. Deplanche après son premier voyage ; une
petite série de polypiers, et quelques boîtes de coléoptères.
La série paléontologique remplit à elle seule une grande ar-
moire et quatre vitrines. Elle renferme des fossiles de tous les
terrains, surtout des terrains tertiaires inconnus dans l'Orne.
La Société remarque spécialement les séries départemen-
tales, et insiste sur la nécessité de ces collections locales qui
font connaître au premier coup d'œil les ressources scienti-
fiques d'un pays , et qui peuvent rendre d'immenses ser-
vices à l'agriculture , aux travaux publics et à l'industrie.
— 300 -
M. Cotteau a bien voulu de plus donner son approbation à
l'arrangement matériel des objets, bien qu'on doive regretter
vivement le manque de place, qui force à les trop resserrer
les uns contre les autres.
De tous les objets portés à l'ordre du jour , il n'en reste
puisqu'un : le dîner en famille des membres de la Société et
des personnes qui ont participé à ses travaux.
On se réunit donc au Grand-Cerf à 7 heures.
La vie et la fatigue en commun de ces deux jours a fait
de tous des amis; aussi le banquet est-il cordial et animé.
A la fin, M. le docteur Bourienne porte, suivant l'usage,
un toast à la mémoire de Linné. On l'accueille, bien entendu,
avec les sentiments de respect que chacun conserve pour
le grand législateur de l'histoire naturelle, patron de la
Société.
Puis M. le docteur Prévost, au nom des Alençonnais,
remercie la Société Linnéenne de l'honneur qu'elle a fait h
notre ville en la choisissant cette année pour le but de ses étu-
des ; il remercie aussi M. Cotteau, dont la présence a si fort
contribué à l'intérêt de l'excursion et de la séance publique.
3L Cotteau répond avec cet heureux choix d'expressions et
cette élévation de la pensée que nous connaissons tous.
Enfin, M. Morière, prenant la parole à son tour, porte un
dernier toast h la ville d'Alençon, il la remercie de son ac-
cueil hospitalier ; il exprime l'espoir que la Société y
reviendra dans quelques années, proclame l'importance des
observations qu'elle a faites et des lectures qu'elle a entendues,
et , après avoir ajouté quelques mots touchants pour la mé-
moire du docteur Périer, mort récemment, et l'un des plus
habiles explorateurs de la flore de l'Orne , il exprime le vœu
de voir donner à l'une de nos rues le nom de l'illustre
botaniste Labillardière, l'un des enfants d'Alençon.
— 301 —
On se sépare alors, en se donnant rendez-vous pour l'an
prochain à Valognes.
Qu'il nous soit permis de porter tout de suite à la connais-
sance de la Société que le vœu de !M. Morière a déjà reçu
son accomplissement. Le Conseil municipal d'xMençon a donné
le nom de Labillardière à l'une des rues nouvelles du quartier
de la Gare.
Et ainsi ce nom, inscrit sur nos murailles, nous rappellera
en même temps l'une des illustrations de notre ville et la
visite de la Société Linnécnne.
Alençon, 12 août 1869.
Letelliek
LISTE GENERALE DES MEMBRES.
MEMBRES HONORAIRES.
Date de nominatiojt,
M. Fée, professeur à la Faculté des sciences de Stras-
bourg 1823 Fondatcnr.
Secrétaire — : M. de Caumont, membre corres-
pondant de l'Institut 1823 Fondalfnr.
Archiviste — : M. Faucon-Duquesnay, docteur-
médecin 1823 Fondateur.
LISTE
DES MEMBRES RÉSIDANTS DE LA SOCIÉTÉ.
MM. AîZE, professeur libre 1867
BEr.jOT, membre du Conseil municipal. . . . 1863
BiN-DupART, pharmacien 1861
BoNNECHOSE ( de ) , au château de Monceaux ,
près Bayeux 1826
BouGAREL, ingénieur des ponts-et-chaussées, rue
Vilaine, à Caen 1869
BouRiENNE, docteur-médecin 1823 FoDdateui'.
BouRiENNE (A), docteur-médecin, président de
la Société 185i
Caumom (de), correspondant de l'Institut, se-
crétaire honoraire de ta Société 1823 Fondateur.
Durand, pharmacien des Hôpitaux 1854
Ecdes-Deslokgchamps (Eugène), professeur de
Zoologie à la Faculté des sciences, membre
du Coi^iité de la Paléontologie française. . 1853
Feray de Mostitier , ancien juge de paix , rue
de Bretagne-Bourg-i'Abbé, à Caen
— 304 ~
Date de nomination
MM. Falcon-Duquesnay, docteur-médecin 1823 Fondateur.
Fauvel (Albert), bibliotliécaîre de la Sociclé. . 1859
Fayel, pharmacien , . . , . 1854
Fayel (C), docteur-médecin 1859
Féron, pharmacien 1859
FoiiMiGNY DE La Lokde (de), ornithologiste. . . 1864
Gandy, propriétaire, à Cacn 1867
Glendowyn Scott (C''), propriétaire, à Caen. 1868
GoESLE, professeur au Lycée 1867
GouLARD, botaniste, rue de l'Enganueric. . . . 1866
Halbique, pharmacien 1843
Hue DE Mathan, entomologiste 1859
JouANNE, professeur au Lycée 1860
Le Blanc-Hardel, éditeur, rue Froide, à Caen. 1869
Le Boucher, professeur de Physique à la Faculté
des sciences 1848
LiÉGARD (L.), professeur à l'École de médecine. 1866
Marc (l'abbé), arcinviste de la Société. . . . 1861
Moncoq (l'abbé), chef d'institution 1864
MoKiÈRE, professeur de Géologie et de Botanique
à la Faculté des 'sciences , secrétaire delà
Société. . . =, 1844
Pierre (I.) , doyen de la Faculté des sciences,
membre correspondant de l'Institut 1848
PosTEL, docteur-médecin, vice-secrétaire delà
Société 1858
Pcchot, préparateur à la Faculté des sciences. 1868
RocLLAND, docteur-médecin 1866
Vieillard, ingénieur des mines 1865
ViGER, docteur-médecin 1861
LISTE
DES MEMBRES CORRESPONDANTS QUI ONT ADHÉRÉ AUX
NOUVEAUX STATUTS.
Date de nomination,
MM. Beaumont (Élie de), sénateur , membre de Tln-
sLitut, etc., à Paris 1826
Beut (Paul), professeur de Zoologie à la Faculté
des sciences de Bordeaux 1865
Bertot, inspecteur des pharmacies, à Bayeux
(Calvados) 1851
Besnou , chirurgien en chef de la marine en re-
traite , à Avranches (Manche) 1861
BiGNON, docteur-médecin, à la Ferté-Macé (Orne). 1867
BoissiÈRE, directeur de verrerie, àAlençon.. . 1869
BoNNECHOSE (E. de) , botaniste à Bayeux (Cal-
vados) 1859
BocRDON, receveur de la Poste, à Alençon. . . 1869
BoNVODLOiR (de), entomologiste, à Paris. . . . 186i
BouTiLLiEU , géologue, à Roncherolles, par Dar-
nétal, près Rouen 1866
Br.ÉBisso\ (de), botaniste, à Falaise (Calvados). 1825
Brébisson (René de), conchyliologiste, à Falaise. 1869
Bréon, géologue, à Semur (Côte-d'Or). . . . 186/i
»Brongniart (A.-E.) , professeur au Muséum
d'histoire naturelle, à Paris 1826
BucâiLLE, géologue, rue St-Vivieu, 132, à
Rouen. . 1866
Bureau, botaniste, quai deBéthune, à Paris. 1858
1» Castro, docteur-médecin , à Para (Brésil). . . ^867
H Chênedollé (de), conseiller général, à Vire.. . 1866
^^^ CoLEEAu, secrétaire de la Société malacologique
^^T de Belgique, à Bruxelles Id.
CoLLENOT, géologue, à Semur (Côte-d'Or). . . 1826
Constantin , docteur-médecin , géologue , à
Poitiers 1865
CoTTEAU, magistrat, membre du Comité de la
Paléontologie française, à Auxerre (Yonne). . 1863
20
— 306 —
Date de nomination,
MM. Croquet (rabbé)^ aumônier de l'établissement
thermal de Bagnoles (Orne) 1867
Crié (Louis) , naturaliste, à Sillé-le- Guillaume
(Sarthe) 1869
CouRTEiLLE, pharmacien, à Lisicus 1869
Deplanche, chirurgien auxiliaire de la marine ,
en retraite , à Argentan 1861
Dewalquk , professeur de Paléontologie à TUni-
versité de Liège (Belgique) 1857
Des Moulins (Charles) , géologue , à Bordeaux
(Gironde) 1829
Desnoïers (Jules) , bibliothécaire en chef du
Muséum, à Paris 1825
DouÉTiL , instituteur communal , à Vire. . . . 1866
DouMET, député au Corps législatif, à Cette
(Var) 1862
DuFOCR , président de la Société des sciences de
Nantes (Loire-Inférieure) 1863
Duhamel, botaniste, à Camembert (Orne). . . 1856
DuMORTiER , négociant , membre de la Société
géologique de France, à Lyon (Rhône). . . 1866
DuvEAU, ingénieur civil, à Rouen 1865
Ebray , ingénieur du chemin de fer de Lyon ,
membre du Comité de la Paléontologie fran-
çaise, à Tarare (Rhône) 1863
Etienne, pharmacien, à Elbeuf. 1867
Fédérique , bibliothécaire de la ville de
Vire 1866
Féret , ancien juge de paix , à Pont-l'Évêque
(Calvados) 1865
Ferry (de), membre du Comité de la Paléon-
tologie française , à Bussières , près Mâcon
(Saône-et-Loire) 1860
Flouest , paléontologiste , procureur impérial,
à Châlons-sur-Marne 1866
FoucHARD, docteur-médecin, à La Cambe (Cal-
vados) 1867
— 307 —
Date de nomination,
MM. Fromemel (de), docteur-médecin, membre du
Comité de la Paléontologie française, à Gray
(Haute-Saône) d866
Geuminy (de), entomologiste, à Paris 1864
GiLLET, botaniste, à Alençon 1867
GossELiN, pharmacien, à Caudebec-lès-Elbeuf. 1868
Grenier , docteur-médecin , président de la So-
ciété entomologique de France, 64, rue de
Vaugirard, à Paris 1867
Hébert, professeur de Géologie à la Faculté des
sciences de Paris, membre du Comité de la
Paléontologie française 1860
Hoven (Van der) , zoologiste, professeur à l'Uni-
versité de Leyde (Hollande) 1857
Hlsnot , botaniste , à Cahan , par Athis
(Orne) 1864
Jardin-Edelestan, commissaire de la marine, à
Bordeaux 1861
Labordette (docteur de), à Lisieus 1869
Lacaille, botaniste, à Bolbec (Seine-Inférieure). 1869
Lalleman, adjoint au maire de Vire 1866
Lallemant, pharmacien, membre de la Société
entomologique de France, à Meudon (Seine). 1868
Larturière (de), maire de Vire Id.
Le Baron, pharmacien, à Bayeux ...... 1867
Le Béhot , pharmacien , à Aunay-sur-Odon
(Calvados) 1862
Le Bel , docteur-médecin , botaniste , à Va-
lognes (Manche) 1850
Le Bouteiller , entomologiste, à Rouen, rue
des Charettes 1865
Le Demay, médecin, à Bagnoles (Orne) .... 1867
Le Gorjeu, avocat, à Vire 1866
Legrain, artiste peintre , à Vire Id.
Lehon (le major) , à Bruxelles 1868
Lennier , conservateur du musée du Havre
(Seine-Inférieure) 1868
— 308 —
Date de nomination,
MM. Le Marchand, médecin major de 1" classe, à
Amélie-les-Bains • . . . . 1866
LENOiitiAND (René), botaniste, à Vire (Cal-
vados) . , • 1863
Lepage, pliûrmacien à Gisors (Eure) 1850
Lepage, négociant , ingénieur des arts et manu-
factures, à Vire 1866
Leymerie, professeur de Géologie à la Faculté
des sciences de Toulouse 1864
LiMUR (de), conseiller général du Morbihan . . 1866
LoKioL (de), géologue, à Frontenex, près Genève
(Suisse) 1869
Malin'Vaud, botaniste, rue Clément, 6, bôtel
de r/iima , à Paris 1864
Manoury, professeur au Collège de Falaise. . . 1869
Marchand , pharmacien , à Fécamp ( Seine-
Inférietîre 1860
MARCfîAND (îe D' Léon), à Paris 1868
Marseul (ile), entomologiste, aux Ternes, à
Paris 1865
Martin ( Ecnoré ) , zoologiste , aux Martigues
(Bouc!i3S-di;-Rhône) 1864
Martin , secrétaire de la Société d'agriculture
de Vire 1866
Mathieu, pharmacien, à Pont-l'Évèque. . . .
Mellion, pharmacien, à Vimoutiers (Orne) . . . 1859
Milne-Edwards (Alphonse), professeur à l'École
de pharmacie de Paris 1864
Mocquerys, entomologiste, à Évreus 1857
Mlnier-C:!als:as, préparateur de Géologie à la
Faculté des sciences de Paris 1863
Nanzouty (de), général commandant la subdivi-
sion, à Angers 1862
Ogxer-Ward, docteur-médecin, à St-Germain-
cn-Laye 1866
Olivier , inspecteur des ponts-et-chaussées , à
Paris 1865
— 309 —
Date de nomination,
MM, Omalius-d'Halloy ( de ) , président du Sér.at
belge, à Halloy, près Bruxelles (Belgique). . 1827
OzANNE, juge d'instruction, à Vire 1866
Pelvet (le docteur), naturaliste, à Vire. . . . 1869
Pépin, docteur-médecin, à St-Pierre-sur-Dive. 1862
Picard, professeur au collège de Bouxviller
(Bas-Rhin) » . . . . 1865
PiERiiAT , ornithologiste , à Gerbamont , près
Vagny (Voges) . , Id.
PiETTE (E.)) magistrat, membre du Comité de
la Paléontologie française, à Craonne (Aisne). 1864
PoRQUET, docteur-médecin, à Vire 1866
QuÉRCEL, pharmacien, à Vire Ici.
Rabacld (docteur), à Bagncles 1868
Raixcourt (de) , archiviste de la Société géolo-
gique de France, à Paris 186Zi
Raulin, professeur de physique en mission, à
Paris 186/i
Reiche (Louis) , ancien président de la Société
entomologique de France, rue du Vingt-nauf-
Juillet, 10, à Paris 1859
Renou, avocat et botaniste, à Nantes (Loire-
Tnférieure) 1823 Fondateur,
Reynès, docteur es sciences et en médecine, à
Marseille (Bouches-du-Rhône) 186/î
Richard, directeur de l'établissement thermal de
Bagnoles (Orne) 1867
RocBAtET, géologue , à Na!icy 1865
Saporta (de), botaniste et paléontologiste, à Aix
(Bouches-du-Rhône) 1866
Saulcy (de), entomologiste , à Metz (Koselle) . 1865
ScHLCENBACH, doctcuF ès scieuces , aide-natura-
liste au musée de Vienne 186/i
ScHLUMBERGER, ingénieur de la marine, à Nancy
(Meurthe) 1863
SicoTiÈRE (de La), avocat, à Alençon 1861
SiPiÈRE, vétérinaire en chef, à Alger , 1868
— 310 —
Date de noiuination,
MM. Thielens , docteur-médecin , botaniste et géo-
logue, à Tirelemont (Belgique) 1865
Verneuil (de\ membre de l'iTislitut et du Comité
de la Paléontologie française, à Paris. . . . 1855
ViBRAîE (de), membre de l'Institut, au château
de Cheverny, près Blois 1855
Vieillard , chirurgien auxiliaire de la marine ,
en retraite, à Périers (Manche) 1861
ViLLERS (Georges de) , adjoint au maire de
Bayeux (Calvados) 18i5
Vos (de), botaniste, à Namur (Belgique).. . . 1866
Yver(L.), ornithologiste, au château du Quesnot,
par Canisy (Manche). 1863
Zezchner, professeur à l'Université de Varsovie. 4866
Zittel, professeur de Géologie à l'École poly-
technique de Carlsrhue (grand duché de Bade). 1865
Nota. — Prière à MM. les correspondants de rectifier, s'il
y a lieu, la date de nomination et leur adresse.
TABLE DES COMMUNICATIONS
PAR nions D'AUTEURS.
MM.
Bertot. Découverte du Senebiera pinnatifula à Courseulles,
p. 19.
BoNNECHOSE ( Edmoiicl de ). Découverte de VAhissum maritîmum dans
les sables de Graye , du Darkhamia setosa dans
un champ de luzerne à Ver, du Potamofjeton
obiusifolius à l'étang de La Bazoque, et du Pota-
mogetoti acutifolius dans les fossés du marais de
Subies, p. 18.
BouRIElN^E (D"^). Historique de la Société Linnéenne, lu à la séance
publique tenue à Alençon le dimanche à juillet ,
p. 261.
Deplanche (Emile). Ethnologie Calédonienne, p. 186.
Deslongchamps ( Eugène Eudes-). Communication relative à une tête
d'Ichthyosaure de nouvelle espèce trouvée à La
Caine, dans la partie moyenne du lias supérieur,
p. 850. — Portion de tête de poisson fossile ( Le-
picloius Elvensis) trouvée dans le lias supérieur,
p. 99.
Fauvel. Observations sur la notion de l'espèce dans les In-
sectes et spécialement chez les Coléoptères , p. 229.
Faiel (docteur). Notice biographique sur M. le docteur Fourneaux,
p. 231.
Gandy. Communication relative aux variétés de forme que
peut offrir une même espèce de Fougère , p. 74.
GiLLET. Notice sur les Agaricus deliciosus et pemiciosus ,
p. 247.
Goesle. Observations sur les mœurs du Coucou , p. 246.
HusNOT. Catalogue des Cryptogames recueillis aux Antilles
françaises en 1868, et essai sur leur distribution
géographique dans ces îles, p. 19. — Description
géologique et géographique, p. 21. — Fougères
— 312
Letellier.
Marc ( l'abbé ).
MAr.iE.
MORIÈRE.
et Lycopodiacées , p. 31. — I. Ilymenopbyllées,
p. 3/i ; II. Polypodiacées , p. iO ; III. Gleicbé-
niacées, p. 66; IV. Scbizéacées, p. 67; V. Da-
naeacées , p. 68 ; VI, Opbioglossées , Id. ; VII.
Lycopodiacées, p. 69.
Excursion de la Sociélé Liiinéenne à Aleuçon, les
samedi 3 et dimanebe k juillet 1869 , p. 277.
LiÉGARD (D' Léon). Communication relative à l'entomologie et à la
palbologie dermatologique , p. 92. — Fait extraor-
dinaire de parasitisme , p. 20Zi.
Note sur un bois fossile de Cervus elaplms et son
gisement, p. 86.
Coquilles de la Nouvelle-Calédonie , p. 270.
Germination de pépins de citrouille à l'intérieur du
fruit : explication du phénomène , p. 79. — Causes
qui ont pu amener à une assez grande distance en
mer le bois de cerf sur lequel M. l'abbé Marc a
fait une communication, p. 98. — Communication
relative à une mâchoire inférieure de Stcncosaurns
appartenant au docteur Pépin , de St-Piene-sur-
Dive , et qui a été trouvée dans la grande oolitlie
de cette localité, p. il 00. — Communication re-
lative à une spathe anormale (ï'Alocasia, p. 229.
— Allocution prononcée à la séance publique
tenue à Alençon, le dimanche 4 juillet 1869,p. 259.
— Communication relative à l'acclimatation de
VElodca Canadensis dans les cours d'eau des en-
virons de Cacn, p. 275.
Recognitio monographica Ramalinarum , p. 101. —
Ramalinei, p. 103. — Ramalea, p. 17/i. — Du-
fourea, p. 175. — Heterina, 177.
Note sur la mesure des angles avec le goniomètre de
Babinet, p. 272.
De l'utilité de la silice dans le développement des
Mucédinées, p. 76. — Application à la conservation
du cidre du procédé indiqué par M. Pasteur pour
les vins, p. 77. — Allocution en prenant place au
auteuil de la présidence , p. 84. — Examen de
Nylander.
PCCHOT.
Raulin.
— 313 —
cette question : Certains organismes parasites
doivent-ils Cire considérés comme étant la cause
des épidémies que l'on a observées sur plusieurs
végétaux et animaux, p. 93.
Roussel ( D'). Énumération des Champignons recollés par M. Husnot
aux Antilles françaises, en 1868. — Iljjmenomyceies,
p. 218. — Pyrenomycetes , p. 22A. — Myxo-
gastrcs , p. 225. — Haplomycetes , p. 225.
Ward (D''Ogier). Baguette plate d'Échinoderme trouvée dans les ar-
giles de l'oolilhe ferrugineuse, p. lli. — Empreinte
végétale trouvée dans le fuller's earth , p. 75. —
Bases d'Apiocrinites découvertes au Maresquet
dans la grande oolitlie , p. 76. — Eligmus trouvé
au Maresquet, p. 86. — Observations sur les
mœurs du Coucou, p. 2ùQ.
-^>S3Sê3(^
TABLE DES MATIÈRES.
Pages.
Composition du bureau de la Société pendant l'année 1868-69. 1
Statuts de la Société 3
Règlement intérieur 7
SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1868.
Communication de MM. Bertot et Edmond de Bonnechose rela-
tive à la découverte de plusieurs plantes nouvelles ou de lo-
calités nouvelles de plantes rares \wur la Flore de Nonn(mdie. 19
Catalogue de Cryptogames recueillis aux Antilles françaises en
1868, et essai sur leur distribution géographique dans ces
îles, par M. T. Husnot Id.
Description géographique et géologique • . 21
Fougères et Lycopodiacées 31
I. Hyménophyllées 34
II. Polypodiacées 40
III. Gleichéniacées 66
IV. Scbizéacées 67
V. Danœacées 68
VI. Ophioglossées Id.
Lycopodiacées 69
Communication de M. Gandy relative aux variétés de forme
que peut offrir la même fougère 74
Baguette d'Echinoderme trouvée par M. le D' Ogier Ward
dans les argiles de l'oolithe ferrugineuse». Id,
Doubles floraisons observées en 1868 Id.
SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE.
M. le D"' Ogier Ward montre à ses collègues : 1° une empreinte
végétale qu'il a trouvée dans le fuUer's eartli; 2° des bases
d'Apiocrinites qu'il a découvertes dans la couche à Eligmus
au Maresquet 75
Utilité de la silice dans le développement des Mucédinées, par
M. Raulin, professeur de physique au Lycée do Caen. . 76
— 315 —
Application à la conservation du cidre du procédé indiqué par
M. Pasteur pour la conservation des vins 77
Germination de pépins de citrouille à l'intérieur du fruit ; expli-
cation de ce phénomène , par M. Morière 79
Renouvellement du bureau 83
SÉANCE DU 11 JANVIER 1869.
Allocution de M. Raulin en prenant possession du fauteuil de la
présidence 84
M. Eug. Deslongchamps met sous les yeux de ses collègues une
tête d'une nouvelle espèce d'icthyosauve qu'il vient de pré-
parer et qui a été trouvée à La Caine dans la couche à
Amjnonites serpentinus 85
M. le D' Ogier Ward montre divers échantillons d'Eligmiis qu'il
a trouvés récemment au Maresquet dans la grande oolithe. 86
Note sur un bois fossile de Cervus elapkus et son gisement, par
M. l'abbé Marc W.
Réflexions du secrétaire sur la note précédente 90
Communication relative à l'entomologie et à la pathologie der-
matologique 92
Examen de cette question : Certains organismes parasites
doivent-ils être considérés comme étant la cause des épi-
démies que l'on a observées sur plusieurs végétaux et
animaux, par M. Raulin 93
Exposé de la situation financière de la Société 97
Approbation des comptes du Trésorier Jd,
SÉANCE DU 1" FÉVRIER.
Discussion relative à la communication faite par M. l'abbé Marc
dans la séance précédente 98
Lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique annonçant
l'époque de la distribution des récompenses accordées aux
Sociétés savantes, à la suite des concours de 1868. . . 99
Communication de VI. Deslongchamps relativement à une tête
de poisson fossile ( Lepidotus Elvensis ) trouvée dans le lias
supérieur Id,
— 316 —
Commiinicalion relative à une mfichoirc inférieure de Sleneo-
saurns qui appartient au docteur Pépin , de Sl-Pierre-sur-
Dive , et qui a été trouvée dans la grande oolithe de cette
localité 100
Recogiiitio Monographica Piamaliuarum , par M. le docteur
William Nylander 101
Ramatinei 103
Ramalca 174
Dufourea 175
Heterina , 177
SÉANCE DU 8 MARS.
Désignation des membres de la Société qui doivent assister aux
séances de la Sorbonne 182
Prix annuel de 1,000 fr. fondé par l'Empereur dans chacune des
Académies 182
Nomination d'un secrétaire et d'un secrétaire-adjoint. . . . 185
Mémoire sur l'Ethnologie calédonienne, par M. Emile Deplanche. 186
SÉANCE DU 12 AVRIL.
Communication sur un fait extraordinaire de parasitisme , par
M. le docteur Léon Liégard 21/i
Énumération des Champignons récoltés par M. T. Husnot aux
Antilles fiançaises en 1868 , par M. le D' Roussel. . . . 217
Hymenomycètes 218
Pyrenomycètes 22i
Myxogastres 225
Haplomycètes Id,
Choix d'Alençon comme lieu de l'excursiou annuelle de la Société
en 1869 226
Nomination : 1» de M. Bougarel, ingénieur des ponts-et-chaus-
sées à Caen , comme membre résidant ; 2° de MM. de
Loriol, géologue à Frontenex, près Genève, et docteur
Labordette, de Lisieux, comme membres correspondants. 226
— 317 —
SÉANCE DU 3 MAI.
M. Molière annonce à la Compagnie la perte qu'elle vient de
faire dans la personne de M. Amédée de Jlonlbrun. . . . 228
Proposition faite à la Compagnie par M. l'abbé Dupenon , in-
specteur de l'Académie 229
Communication de M. Morière relativement à un cas tératologique
offert par une spathe à'Alocasîa LL
Observations sur la notion de VEspèce dans les Insectes et spé-
cialement dans les Coléoptères , par M. Fauvel Id.
Notice biographique sur M. le docteur Fourneaux, par M. le
docteur Fajel 231
Nomination de MM. Lacaille , de Bolbec (Seine-Inférieure);
Mathieu, de Pont-l'Évêque , et Manoury, de Falaise, comme
membres correspondants. 2^3
SÉANCE DU 7 JUIN.
Observations sur une particularité des mœurs du Coucou , par
M. le docteur Ogier Ward 2Zi5
Réflexions de M. Goesle sur le même sujet 246
Note sur les Agaricus deliciosiis et perniciusus , par M. Gillet. . 247
Communication de M. l'Inspecteur d'Académie 256
Ordre arrêté pour la session que la Société doit tenir à Alençou
en 1869 256
Nomination de M. le docteur Pelvet , de Vire , comme membre
correspondant 257
SÉANCE DU 26 JUILLET.
Allocution prononcée à l'ouverture de la séance publique tenue
à Alençon , le dimanche 4 juillet , par M. Morière. . . 259
Une médaille en argent, à l'efligie de Linné, est offerte à M. Le-
tellier, qui est en outre proclamé membre honoraire de la
Société Linnéenne 260
Exposé historique des travaux de la Société, par M. le docteur
Bourienne , . ... 261
— 318 —
Coquilles de la Nouvelle-Calédonie offertes par M. Marie. . . 270
Note sur la mesure des angles avec le goniomètre de Babinet,
par M. Puchot 272
Communication relative à Tacclimatation de YElodea Canadensis
dans les cours d'eau des entrons de Caen, par M. Morière. 275
Nomination comme membres correspondants de la Société de
MM. Courteille, pharmacien à Lisieux; Reiche (Louis), en-
tomologiste ù Paris; Boissière, directeur de verrerie à
Alençon ; Bourdon, receveur de la poste, à Alençon. . . . 276
Procès-verbal de l'excursion de la Société Linnéenne à Alençon,
les samedi 3 et dimanche i juillet, par M. Letellier. . . 277
Liste des membres honoraires de la Société 303
Liste des membres résidants W.
Liste des membres correspondants 305
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