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BULLETIN
DE LA
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SOCIETE ZOOLOGIQUE
DE FRANCE
POUR L'ANNÉE 1905
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
DE FRANCE
(RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE)
ANNEE 1 90 5
TRENTIEME VOLUME
P*^FtIS Vie
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE
28, RUE Serpente (Hôtel des Sociétés savantes)
1905
AVIS
Les Membres de la Sociélé soiil inslammeut priés d'adresser,
d'une façon Impersonnelle, tous les enrois d'argent et les mandats à
Monsieur le Tuésohiek
DE LA Société Zoologiqle de France.
//ICI
LISTE
DES
MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
AU 1er JANVIER 1905
AVEC I.A DATE DE LEUR ADMISSION
Le nom des Membres fondateurs est précédé de la leHre F
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL HONORAIRE
F Blanchard (Prof. Raphaël), élu le 18 décembre 1900.
MEMBRES HONORAIRES
1894 Agassiz (Alexander), directeur du Musée de zoologie com-
parée de Harvard Collège, à Cambridge. Mass. (Etats-Unis).
F Bahboza du Bocage (prol. José Vicente), membre de l'Aca-
démie royale des sciences, à Lisbonne (Portugal).
1901 Fabre (J. h.), membre correspondant de l'Institut, àSérignan
(Vaucluse).
1901 Grassi, professeur danatomie comparée à l'LIniversité, 92,
via Agostino Depretis, à Rome (Italie).
1878 GCnther (D'' Albert), F. R. S., directeur de la section zoolo-
gique du British Muséum, à Londres (Angleterre).
1901 1.IIMA (Isao), professeur de zoologie à l'Université (Collège of
science), à Tokyo (Japon).
1901 Laveran, membre de l'Institut, membre de l'Académie de
médecine, 25, rue du Montparnasse, à Paris.
1894 Lnx.n:BORG (W.), professeur émérite à l'Université d'I^psal
(Suède).
1894 MoBius (K., directeur du Musée Zoologique, 43, Invaliden-
strasse, à Berlin (Prusse).
1897 MrRRAY (John), Ph. 1)., directeur des publications de l'expé-
dition du Challenger, Challenger lodge, Wardie, à Edim-
bourg (Ecosse).
1897 Nansen (Fridtjof), professeur à l'Université de Christiania
(Norvège).
F Sharpe (R. Bowdler). F. L. S., chargé de la section ornitho-
logique du British Muséum, à Londres (Angleterre).
I90I ScHULZE (F. E.), directeur de l'Institut zoologique, 43, Invali-
denstrasse, à Berlin (Prusse).
189o Van Beneden (Edouard), membre de l'Académie royale de
Belgique, professeur à l'Université de Liège (Belgique).
1903 ZoGRAK (Dr Nicolas de), professeur à l'Université (Musée poly-
technique), à Moscou (Russie).
MEMBRES CORRESPONDANTS
1893 Brlsina (Spiridion), professeur à lUniversité, directeur du
Musée national zoologique à Agrani (Croatie).
1886 DuGÈs (Dr Alfred), consul de France, à Guanajuato (Mexique).
1888 Fritsh (l)r Anton), professeur à l'Université de Bohême, à
Prague (Bohême).
1896 (Iraff (h. Vox), professeur à l'Université de Graz (Autriche).
1890 HoRST (D^ R.), conservateur au Musée d'Histoire naturelle, à
Leide (Hollande).
1902 LeverkChn (D^ Paul), Conseiller de la Cour, à Sophia (Bul-
garie).
1897 Sluiter, professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande).
1904 Strebel (Hermann), au Musée Zoologique, Hambourg (Alle-
magne).
1891 Ve.idovsky (Franz), professeur à l'Université de Bohême, è
Prague (Bohême).
MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (1)
F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884.
1888 Chancel (M'i'' Aline), décédée en J889.
1888 GuERNE (baron Frédéric de), décédé en 1888.
F Hamonville (baron d'), décédé en 1899.
F Hugo (comte Léopold), décédé en 1893.
1876 Semallé (vicomte René de), décédé en 1894.
F Vian (Jules), décédé en 1904.
(1) Par une délibération on date du 2;j janvier 188ij, le Conseil a décidé de main-
tenir perpétuellement en tète du Uiillctiii la liste des Membres donateurs décédés.
MEMBRES TITULAIRES (1)
11)03 Aiîuic (Paul), licencié es sciences, 10, quai Debilly, à
Paris (10").
1897 AcoNiN (Georges), avocat, 8, rue Sophie-Germain, à Paris (14'').
1890 Albert l'^^ (S. A. S. le prince), prince de Monaco {membre
donateur', correspondant de l'Institut, 10, avenue du Tro-
cadéro, à Paris (10' ).
1889 Alluaud (Charles), 3, rue du Dragon, à Paris (0'^).
1893 Amaudrut, professeur au lycée, à Vesoul (Haute-Saône).
1892 André (E.), notaire honoraire, 17, rue des Promenades, à
Gray (Haute-Saône).
1897 AxTU'A (D'' Grégoire), directeurdu Musée dhistoire naturelle,
rue Blona, à Bucarest (Roumanie).
1890 Arechavaleta (D^ José), directeur général du Muséum natio-
nal, 309, calle Uruguay, à Montevideo (Uruguay).
1893 Arrigom degli Oddi (comte), professeur à l'Université, à
Padoue (Italie),
lo. 1897 Artallt (l)r Stéphen), 2, rueBoutarel, à Paris (4").
1893 AuBERT (Marins), aide-naturaliste au Muséum d'histoire
naturelle, 103 A, boulevard Boisson, quartier de la Blan-
carde, à Marseille (Bouches-du-Rhône).
1880 Bambeke (Dr Charles van), professeur à l'Université, 7, rue
Haute, à (iand (Belgique).
1880 Barrois (Di Théodore), professeur à l'Université. 220, rue
Solférino, à Lille (Nord).
1890 Barrows (Walter B.), professeur de Zoologie et de Géologie
au Collège d'agriculture, à Lansing, Mich. (Etats-Unis).
1879 Bava Y (Arthur), pharmacien en chef de la marine en retraite
82, rue Lauriston, à Paris (10'').
1903 Beauchamp (Paul de), licencié es sciences, 13, rue Saint-
Romain, à Paris (0'').
1901 BEAccLAm (Henri), vétérinaire à Cherré, commune de la
Ferté Bernard (Sarthe).
1889 Bedot (Di" Maurice), directeur du Musée d'histoire naturelle,
professeur à l'Université, à Genève (Suisse).
1901 Bellari) (D' E. p. de), médecin chirurgien, à La Ceïba (Hon-
duras).
2o. F Besnard (Auguste), conducteur des ponts et-chaussées, 68,
route de Laval, au Mans (Sarthe).
1904 Best (D'' W. H. G. H.), médecin en chef de l'hôpital et parasi-
tologue du gouvernement, à Lagos (Afrique occidentale
anglaise).
(I) La Socif'té s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un
certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (.1*^
// (/(/ Rèijlemenl)
VIII
1884 Bibliothèque de l'Université et de l'État, à Strasbourg (Alsace).
1889 Bibliothèque de l'Université, à Grenoble (Isère).
1890 Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de
Bufïon. à Paris (o'^').
1892 Bibliothèque du Musée des Invertébrés, 19, via romana, à
Florence (Italie).
1892 Bibliothèque de l'Université, à Rennes (Ille et-Vilaine).
1884 Bignon (M"'' Fanny), docteur es sciences, professeur à l'École
Edgard Quinet, 102, rue du Faubourg-Poissonnière, à
Paris (1(K).
1884 BiNOT (Di' Jean), chef de laboratoire à l'Institut Pasteur, 22,
rue Cassette, à Paris (6'').
1891 Blanc (Edouard), (membre à rie), explorateur, 52, rue de
Varenne, à Paris (7').
30. 1892 Blanchard (M™'^ Raphaël), {membre donateur), 226, boulevard
Saint-Gerinain, à Paris (7'').
F Blanchard (!> Raphaël), {membre donateur), professeur à
l'Université, membre de l'Académie de médecine, 22(5,
boulevard Saint-Germain, à Paris (7').
1889 Blasius (Dr Rudolph), 25, Petrithor Promenade, à Brunswick
(Allemagne).
1889 Blasius (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire natu-
relle, 7, Gauss-strasse, à Brunswick (Allemagne).
1881 Blonav (Roger de), 23, rue de Larochefoucault, à Paris (9').
1904 BoHN (Georges), docteur ès-sciences, préparateur-chef de
Zoologie à la Faculté des sciences, 18, boulevard Saint-
Marcel, à Paris (o*?).
1883 Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université,
I, calle Moreto, à Madrid (Espagne).
1882 Bonaparte (le prince Roland), (membre donateur), 10, avenue
diéna, à Paris (16').
1898 BoNDOUY, préparateur à la Faculté des sciences, à Rennes
(llle-et-Vilaine).
1893 B0NNAIRE (l)i' E.), professeur agrégé à l'Université, accoucheur
des hôpitaux, 37*'''', rue de Bourgogne, à Paris (7'').
40. 1903 Bonnet (Ainédée), (membre donateur), préparateur à la Faculté
des sciences, 21, place Bellecour, à Lyon (Rhône).
1904 BoRCÉA (Jean), licencié ès-sciences, 9, rue Thoullier, à
Paris (5' ).
1904 Boubée (Ernest), naturaliste, 3, place Saint André des arts, à
Paris (6'^).
1880 BoucARD (Adolphe), Spring vale, île de Wight (Angleterre).
1897 BouTAN (Dr Louis), maître de conférences à l'Université de
Paris, directeur de la Mission pour l'exploration scienti-
lique de l'indo Chine, à Hanoi (Tonkin).
IX
|S!)() BoiviER (E. L.), professeur au Muséum (riiistoire uaturelle,
39, rue Claude IJeruanl. à l'aris (.")").
1893 Brabant (Edouard), au cliàteau de lAlouelle, près Caïubrai
(Nord).
18S9 Branicki (comte Xavier), (membre à vie), 10, rue Wiejska,
à Varsovie (Russie).
1890 Braun (D"" Max), professeur à lUniversité, directeur du
Musée zooloi^ique, I, Sternwartstrasse, à Konigsberg
(Prusse).
189^ Brian (Alfred), (membre donateur), 6, via San Sebastiano, à
Gènes (Italie).
50. 1894 Brôlemann (Henry), directeur de la succursale du Comptoir
national descompte, à Cannes (Alpes Maritimes).
189() Brumpt (Emile), docteur ès-sciences, préparateur à la Faculté
de médecine, l(), rue (îustave Courbet, à Paris (Ki*').
1896 Bruyant, professeur-suppléant à lÉcole'de médecine, 26, rue
Gaultier-de-Biauzat, à Clermont Ferrand (Puy-de Dôme).
1892 Blchet (Gaston), rue de lÉcu, à Roinoiantin(Loir-et-Cber).
1904 Bl'gnion (Dr Edouard), professeur d'Embryologie à la Faculté
de médecine, au Mont Olivet, à Lausanne (Suisse).
1897 BujOR (Dr Paul), professeur de Zoologie à la F^aculté des
sciences de l'Université dlassy (Boumanie).
F Bureau (D^ Louis), (membre à vie), directeur du Musée,
professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes
(Loire Inférieure).
1902 Galvet, chef des travaux pratiques, attaché à la Station
zoologique de Cette (Hérault).
1889 Camerano (D^ Lorenzo). professeur à l'Université, palazzo
Carignano, à Turin (Italie).
1880 Campbell (John Mac Naught), C. E., F. Z. S., senior assistant
curator, Kelvingrove Muséum, à (îlasgovv (Ecosse).
60. 1902 Carié (Paul), (membre donatenr), 130, rue de la Boëtie, à
Paris (8'-) et à Curepipe (lie Maurice).
1895 Caustier (Eugène), 32, rue Lacépède, à Paris (5'').
1900 Cazamian, professeur au Lycée de Dijon (Côte-d'Or).
1903 Caziot (Commandant), lï, quai Lunel, à Nice (Alpes-Mari-
times).
1903 Certes (M™*? Adrien), 53, rue de Varenne. à Paris (7').
1891 Ch.^ncel (Mme Marins), (membre donateur), ^2.(), boulevard
Saint Germain, à Paris (7').
1900 Charlot (M"' Julie), 40, rue des Saints-Pères, à Paris.
1883 Chatin (1)1- Joannès). membre de l'Institut, professeur à
l'iîniversité. 174, boulevard Saint Germain, à Paris (6').
1904 Chatton, licencié ès-sciences, 5. rue de Navarre, à Paris (5'^).
1891 Chaves (Francisco Alfonso), directeur de l'Observatoire
météorologique, à Ponta Delgada, île Sào Miguel (Açores)
X
70. 1881 Chevreux (Edouard), (membre donateur), rouie du cs\^,kBône
(Algérie).
1891 Chevreux (MH"), (membre à vie), 131, (îrande-Rue, à Boulogne
sur-Seine (Seine).
1899 Ghobait (Dr A.), 4, rue Dorée, à Avignon (Vaucluse).
1888 Claybrooke (Jean de), 5, rue de Sontay, à Paris (16'^).
1881 Clément (A, L.), (membre à lie), dessinateur, 34, rue Lacé-
pède, à Paris (5^).
1876 Collardeau du Heaume (Marie-Philéas), 6, rue Halévy, à
Paris (9^).
1887 CosMovici (Di" LéonC), professeur à l'Université, 11, Stefan
cel mare, à lassy (Roumanie).
1900 CouTU^RE, (l)r H.) professcur à l'Ecole supérieure de Phar-
macie, 12, rue Notre-Dame des Cliamps, à l^aris ((V ).
189.") Dalmas (comte Raymond de)', 20, rue de Berri, à Paris (0').
1904 Dambeza, (membre à vie), avocat au Conseil d'Etat et à la Cour
de cassation, o, rue de Villersexel, à Paris (9").
8o. 1902 Darboix (G.), (membre donaieur), chargé de cours à la Faculté
des sciences, o3, boulevard Périer, à Marseille ( Bouches du-
Rhône).
1897 Darltv de (îrandré (Albert), directeur du Muséum Des-
jardins à Port-Louis (lie Maurice).
1884 Dautzenberg (Philippe), (membre donateur), 209, rue de l'Uni-
versité, à Paris (7'').
1904 Davenport (Charles), director Station for expérimental Evo-
lution ofcold spring llarbor, Carnegie Institution, New-
York (Etats-Unis).
1898 Davenière (Emile), licencié es sciences, 0, rue Mizon, à
Paris (0'^).
1904 Debreuil (Charles), avocat à la Cour d'Appel, 2."), rue de Châ-
teaudun, à Paris (9*?).
1887 Delage (Dr Yves), membre de l'Institut, professeur à l'Uni-
versité de Paris, au laboratoire de la Faculté des sciences.
Sorbonne, Paris (o^).
189o Delolche de Pémoret (Paul), au château des (^rubliers, com-
mune d'Arthon (Indre).
1870 Demaison (Louis), archiviste, 21, rue Nicolas-Perseval, à Reims
(Marne).
1901 Dessalle (L. A.), 2, rue Boutharel (lie Saint Louis), à l*aris(4'').
90. F DoLLFus (Adrien), <\\vqqXquy û.q\^ Feuille des jeunes naturalistes,
'•^o, rue Pierre-Charron, à Paris (8'^).
1892 DoLLFus (Gustave), (membre à vie), \o, rue de Chabrol, à
Paris (10').
1897 Domet de Vorges (Albert), licencié ès-sciences naturelles, 4,
avenue ïhiers, à Compiègne (Oise).
XI
18S7 DoMiNici (Henri), licencié ès-sciences, 10. |»l;ice de LaJ)()r(le,
à Paris (8'^).
1877 DorviLLÉ, professeur à l'École des Mines, 207, boulevard
Saint Germain, à Paris (7').
1902 DiBAR, docteur en médecine, 73, rue Caumartin, à Paris (î)' ).
187(j DiBois (Aphonse), docteur es sciences, conservateur au Musée
royal d'histoire naturelle, 127, rue Franklin, à Bruxelles
(Belgique).
1897 DiBOSCQ (!>■ 0.), professeurde Zoologieà la Faculté des sciences,
à Montpellier (Hérault).
1904 Dupont (Charles), étudiant en sciences naturelles, 30, villa
Dupont (48, rue Pergolèse), à Paris (16'').
1902 DvÉ (Léon), préparateur à la Faculté de médecine, 123, avenue
de Wagram, à Paris (17').
loo. 1895 Ellingsen (Edvard), à Krager^ (Norvège).
1887 Emery (D' Emile), chef de clinique à la F'aculté de médecine,
105, rue Saint- Lazare, à Paris (8*').
1876 Fatio (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse).
1884 Faurot (Dr Lionel), (membre à rie), 7, rue Gustave-Nadeau,
à Paris (16"^).
1901 Favette (D'), à Saint-Bel (Rhône).
1902 FÉDOROFF (Mii'^ N.), docteur en médecine, 21, rue (îalilée, à
Paris ([(i^).
1902 Ferdinand I"(S. A. H.), prince deBiû'^arie, [membre donateur),
à Sophia (Bulgarie). Direction de la Bibliothèque princière.
1893 FiELD (Dr Herbert Haviland), directeur du Concilium Bihlio-
graphicum, 38, Eidmattstrasse, à Zûrich-Neumunster
(Suisse).
1894 Fischer (Henri), docteur ès-sciences, chef de travaux pra-
tiques à la Faculté des sciences, 51, boulevard Saint Michel,
à Paris (o^).
1895 FocKEU (Dr Henri), chargé de cours à la Faculté de médecine,
34, rue Barthélémy-Delespaul, à Lille (Nord).
iio. 1900 François (Ph.), docteur ès-sciences, chef de travaux pra-
tiques à la Sorbonne, 20, rue des Fossés Saint Jacques,
à Paris (5«).
1897 Freyssinge (Louis), licencié ès-sciences, pharmacien, 105,
rue de Rennes, à Paris (0'^').
1890 Friedlànder (R.) et fils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin
(Prusse).
1895 FiLLARTON (Dr J. H.), zoologistc au Fishery Board for Scot-
land, à Saint-Andrews (Ecosse).
1881 Gadeau de Kerville (Henri), 7, rue Dupont, à Rouen (Seine
Inférieure).
1900 Garcia Canizares (Dr Philippe), professeur d'histoire natu-
relle. 110, calle de Gonsulado, à la Havane (Cuba),
XII
1880 CiARMAN (Sainiiel). assistant of Ichthyology and Herpetology
at the Muséum of Comparative Zoology, àt Harvard Collège,
à Cambridge, Mass. (Etats Unis).
189't CiArDRY (.\lbert), membre de l'Institut, professeurau Muséum
d'bistoire naturelle, 7 bis, rue des Saints Pères, à Paris (fi'^).
1895 Gaulle (Jules de), 41. rue de Vaugirard, à Paris (6e).
1879 Gazagnairk (Joseph), 29, rue Centrale, à Cannes (Alpes-
Maritimes).
I20. 1899 Geougevitch (J.), professeur de Zoologie à l'Université,
Belgrade (Serbie).
189ij Gervais (Di' Henri), assistant au Muséum d'histoire natu-
relle, [li, rue de Navarre, à Paris (.ïe).
1887 GmoD (])> Paul), professeur à l'Université, à Clermont-
Ferrand (Puy-de Dôme).
1890 GmoDON (Alphonse), 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône).
1903 GoELDi. (membre à vie), directeur du Musée Gœldi, 399, caixa
do Correio, au Para (Brésil).
1900 Grandidier (Guillaume), chargé de missions scientifiques à
Madagascar, 9, avenue Marceau, à Paris (8'^^).
1902 Gréban. notaire, rue de Paris, à Saint-Germain-en-Laye
(Seine et Oise).
1891 Gruvel, maître de conférences à l'Université, à Bordeaux
(Gironde).
1900 GuÉRiN, préparateur de Zoologie, à l'Université de Rennes
(IlIeetA'ilaine).
1880 GcERNE (baron Jules de), (membre donateur), (>, rue de Tour-
non, à Paris (()").
130. 1895 GuiART (!)'■ Jules), (membre donateur), docteur ès-sciences,
professeur agrégé à la Faculté de médecine, 15, rue de
l'Ecole de Médecine, à Paris, ((i').
1880 GuiTEL (Frédéric), professeur adjoint à la Faculté des sciences,
32, rue Gurvand, à Rennes (Ille et-Vilaine).
1894 Hakki (Ismaïl), professeur à l'École vétérinaire de Pankalti.
à Constantinople (Turquie).
1891 Hallez (D> Paul), ju'ofesseur à l'Université, à Lille (Nord).
1900 Hamonville (Baron d), (membre à rie), au château de Manon-
ville, par Noviant-aux Prés (Meurthe-et-Moselle).
1888 Hecht (l)r Emile), chef de travaux à la Faculté des sciences,
12, rue Victor Hugo, à Nancy (Meurthe et Moselle).
1902 Henry, répétiteur à l'École Vétérinaire, à Alfort (Seine).
1880 HÉROUARO (Edgard), (membre à vie), maître de conférences de
Zoologie à l'Université, sous-directeur du laboratoire de
Roscotï ,9, rue de l'Eperon, à Paris (0*).
1892 Herrera (Alphonse), aide-naturaliste au Muséum national,
à Mexico (iMexique).
XIII
l(Syi) Hertwk; (1)' Richard), professeur de Zoologie à l'Université
de Miiiiich (Bavière).
140. 11)00 HÉRUBKL, licencié es sciences, 112, rue Monge, à Paris (.V).
1890 HoLSSAVE (Emile), ])harinacien de l'Assistance publi(|ue, a,
rue de lEpée-de-Hois, à Paris (.'}'').
l!S9.") .Ia.mmks (!)'• L.), luailre de conférences à l'Université, à Tou
louse (Haute (iaronne).
1893 Janet (Armand), (membre à vie), ancien ingénieur de la ma-
rine, 29, rue des Volontaires, à Paris (lo").
1890 Jam:t (Uliarles). (membre à rie), docteur es sciences, ingénieur
des arts et manufactures, villa des Roses, près Beauvais
(Oise).
1890 JoANiN (Albert), chef de travaux^à la Faculté de médecine, 2,
rue du Ponceau, à Chàtillon-sur Bagneux (Seine).
1882 JouBix (Iji" Louis), (membre à rie), professeur au Muséum d'his-
toire naturelle, 88, boulevard Saint-Ciermain, à Paris (.")').
1892 JouRDAN (Etienne), professeur-adjoint à l'Université, 0, rue
de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône).
F JoissEAiME (Dr Eéllx), (niemhre à rie), 29, rue de (îergovie, à
Paris (14").
1883 Joyeux-Laffuie, professeur de Zoologie à l'Université de Caen
(Calvados).
150. 1900 Jimentié, préparateur;! la Faculté de médecine, 120, rue de
la Pompe, à Paris (Kl').
1879 Kempen (Ch. van), 12, rue Saint Bertin, à Saint Omer (Pas-
de-Calais).
1888 Kerhervé (L. B. de), licencié ès-sciences naturelles, à Lacres,
par Samer (Pas-de-Calais).
1897 Klixcksieck (Paul), éditeur, 3, rue Corneille, à Paris (0").
1894 Koi:hler (R.), professeur à l'Université, 29, rue Cuilloud, à
Lyon (Rhône).
1904 KoLLMANx (Max), agrégé de l'Université, 80''' rue de Rennes,
à Nantes (Loire-Inférieure).
1893 Krasilsshtshik (Isaac). 82, Leovska'ia, à Kishinev (Russie
méridionale).
1903 Krempf, licencié ès-sciences, 7'" rue de Laromiguière, à
Paris (5e).
1879 Kl NCKEL d'Hercl'lais (Jules), assistant au Muséum d'histoire
naturelle, au laboratoire d'Entomologie, 55, rue de Bulfon,
à Paris (5' ).
1881 Klnstler (.Iules), professeur-adjoint à l'Université, à Bor-
deaux (Gironde).
160. 1904 La Barre ((laston de), 10, rue de Phalsbourg, à Paris (17«).
1891 Larbé (Alphonse), docteur es sciences, chef de travaux pra-
tiques de Zoologie à l'Université, 28, rue Vauquelin, à
Paris (5")
XIV
1891 Laboratoire colonial de l'École pratique des Haules-Études,
au Muséum d'histoire naturelle, 1x6, rue de Bufîon, à Paris (l'y).
1903 Labohatoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle,
'.y.'), rue de Bulïon, à Paris {l'y),
1892 Laboratoire de Zoologie de l'Université, à Nancy (Meurthe-
et Moselle).
1904 Lamv, préparateur de Malacologie au Muséum, 47, rue Claude-
Bernard, à Paris {l'y).
1892 Lande (I)' Adam), (>, Maryjânska, à Varsovie (Pologne).
1904 Landriei, 10, rue de la Falaise, au Havre (Seine-Inférieure).
1880 Langlassé (Bené), 50, rue Jacques-Dulud, à Neuilly sur-Seine
(Seine).
1883 Lar(,her {Jy Oscar), membre de la Société de Biologie, 97, rue
de Passy, à Paris (16' ).
170. 1900 Launois (1)1), professeur agrégé à la Faculté de médecine,
12, rue Portails, à Paris (8<),
1888 Lavergne de Labarrière (Joseph Lois), inspecteur d'assu-
rances, 51, rue de Naples, à Paris (8').
1882 Lenxier ((î), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 22,
route de la Hève, à Sainte Adresse, près le Havre (Seine
Inférieure).
1897 LÉVY (M"' Madeleine), licenciée es sciences, 9, rue Bataud,
à Paris (5').
1891 LiGMKRES (Joseph), directeur de l'Institut de médecine vété
rinaire, à Buenos-Aires (Bépublique Argentine).
1890 LoRioL (de), à Frontauex, près (ieiiève (Suisse).
1897 Lovez (M"'" Marie), licenciée es sciences naturelles, professeur
à l'Ecole Edgar Quinet, 58, rue lîonaparte, à Paris (6' ).
1889 LucET (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret).
1893 Maës (Albert), 39'"% rue du Landy, à Clichy (Seine).
1889 MagalhÀes (!>' Pedro Severiano de), professeur à la Faculté
de médecine, caixa do correio, n" 344, à Hio de-Janeiro
(Brésil).
180. 1882 Maggi (Leopoldo), professeur à l'Université, à Pavie (Italie).
1886 Magne (Alexandre), (membre ilonateur), 13, place Carnot (Bras-
serie Alexandre), à Nancy (Meurthe-et-Moselle).
1899 Magretti (I)'' Paolo), 76, foro Bonaparte, à Milan (Italie).
1889 Maisonnetve (D^' Paul), professeur de Zoologie à la Faculté des
sciences, 5, rue V'olney, à Angers (Maine et-Loire).
1897 Malaquin (D"" A.), professeur suppléant à l'Université, 159,
rue Brûle-Maison, à Lille (Nord).
1884 Man (J.-(î. de), docteur ès-sciences, à lerseke, Zélande (Hol
lande).
1887 Marchal (Paul), directeur de la Station entomologique de
Paris, professeur de Zoologie à l'Institut national agrono-
mique, 30, rue desToulouses, à Fontenay-aux-Boses (Seine).
XV
F Mai'.mottan (I)'). ."il, rue Desbordes-Valinore, à Paris (10').
1892 Maiitin (\y Henri), iJO, rue Singer, à Paris (10").
1885 Martin (René), avocat, au Blanc (Indre).
190- 1S93 Mafpas (E.), conservateur de la Hibliothèque nationale, rue
de l'Etat major, à Alger (Algérie).
1890 Matrice (Charles), docteur es sciences, à Altiches, par Pont-
à Marcq (Nord).
1879 Mkgnix (Pierre), membre de l'Académie de médecine, 0, ave-
nue Aubert, à Vincennes (Seine).
1904 Meillassoux (Jean Baptiste), [membre (lonateur), 14, rue Pe-
louze, à Paris (S').
1899 MiNCHiN (D'' Edward), profeseur de Zoologie à University
Collège, 12. Bramshill (îardens, Dartmouth Park Hill, à
Londres N. W. (Angleterre).
1901 MiTCHELL (P. Chalmers). professeur de Biologie au London
Hospital, Wbllechapel, London E (Angleterre).
1884 MoNiEz (Di Romain), inspecteur de l'Académie de Paris, 10,
rue Escudier, à Boulogne (Seine).
1895 MooRE (J. Percy) instructor in Zoology, 1 Jiiversity of Pennsyl-
vania, à Philadelphie, Penna (Etats-Unis).
1897 Moreau (Dr Louis), 189, boulevard Saint Germain, à Paris (7^).
1905 Mottaz (Charles), assistant au Musée d'Histoire naturelle, 39
Grand Pré, à Genève (Suisse).
200. 1892 Moulé (Léon), vétérinaire délégué de Paris et du département
de la Seine, 33, avenue Sainte-Marie, à Saint-Mandé (Seine).
1892 Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse).
1888 Musée zoologique, 43, Invalidenstrasse, à Berlin (Prusse).
1892 Musée zoologique de l'Université, à Pavie (Italie).
1883 Musée national zoologique, à Agram (Croatie).
1880 Narias (Dr B. de), (membre à rie), doyen de la Faculté de méde-
cine et de ])harmacie, 17''% cours d'Atiuitaine, à Bordeaux
(Gironde),
1888 Nadar (Paul), photographe, 51, rue d'Anjou, à Paris (8').
1891 Nerville (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 59, rue
de Ponthieu, à Paris (8").
1891 Neumann (Georges), professeur à l'École vétérinaire, à Tou-
louse (Haute Garonne).
1890 Neveu Lemaire (D' Maurice), professeur agrégé à la Faculté
de médecine, 23, quai Claude-Bernard, à Lyon (Rhône).
2X0. 1903 NiRELLE, uuc dcs Arsins, à Rouen (Seine-Inférieure).
1870 Orerthur (Charles), imprimeur, à Rennes (llle-et-Vilaine).
1893 Odlx (Amédé), directeur du Laboratoire maritime, 23, quai
de Franqueville, aux Sables d'Olonue (Vendée).
1890 Oka (])' Asajiro), au laboratoire de Zoologie de la Koto-Shi-
han (îakko (Ecole normale supérieure), à Tokyo (Japon).
XVI
1892 Olivier (Ernest), directeur de la Remie scientifique du Bour-
bonnais, 10, cours de la Préfecture, à Moulins (Allier).
1890 Orlkta (Domingo de), ingénieur des mines, à Gijon (Espagne).
1903 Oldemans (Ijr Antonie Cornelie), leerar, 8."), boulevard, à
Arnhem (Hollande).
1879 OuDRi (général Emile), commandant la 9' division d'infan-
terie, à Orléans (Loiret) et à Durtal (Maine-et-Loire).
1884 OusTALET (Di" Emile), professeur au Muséum, 01, rue Cuvier,
à Paris (.")').
1900 Pacallt (Edgar), 20, rue d Antin, à Paris (2).
220. 1889 Packard (A. S.), professeur à Bronn University, à Providence
U. I. (Etats-Unis).
1890 PsALAcKY (Jean), professeur à lUniversité de Bohême, il, rue
de Cracovie, à Prague (Bohème).
1889 Paszlavszkv (Joseph), professeur à la Réaliskola, 7, Bat
thyâny uteza, à Budapest (Hongrie).
1902 Pas (comtesse du), (membre à vie), 97 rue Royale, à Lille
(Nord).
1904 Patte (Paul), au château de (lorget, près Chartres (Eure-et
Loire).
1884 Pavlov (M'"'^ Marie), Sheremetevski pereulok, maison Shere-
metiev, logement 32, à Moscou (iiussie).
1900 Pellegrin (1)1" Jacques), préparateur au laboratoire dHeri)é
tologie du Muséum d'histoire naturelle, 143, rue de Rennes,
à Paris ((>'-).
F Pkxnetier (1)^' (îeorges), directeur du Musée d'histoire natu-
relle, professeur à 1' Ecole de médecine, 9, rue Alain Blan
chard, à Rouen (Seine-Inférieure).
1887 pERRn:R (Edmond), membre de l'Institut, directeur du Mu-
séum d'histoire naturelle, o7, rue Cuvier, à Paris (o'').
1880 Perroncito (D^" Edouard), correspondant de l'Académie de
médecine, professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université,
40, corso Valentino, à Turin (Italie).
2)o. F Petit (Louis) aîné, (membre à vie), naturaliste, 21, rue du
Caire, à Paris (2").
1897 Philippson (Maurice), docteur ès-sciences, 18, rue Guimard,
à Bruxelles (Belgique).
1893 Pic (Maurice), (membre à r<cj, Les Guerreaux, par Saint-Agnan
(Saône et-Loire).
1879 PiERSoN (Henri), {membre à vie), à Brunoy (Seine-et-Oise).
1900 PixoY {\y Ernest), 30, rue de Versailles, à Ville d'Avray
(Seine-et-Oise).
1901 PizoN (Antoine), docteur èssciences naturelles, professeur au
lycée Janson de Sailly, 92, rue de la Pompe, à Paris (10").
1899 Plate (1)'" Ludwig), privât docent à l'Institut Zoologique, 43,
Invalidenslrasse, Berlin (Allemagne).
XVII
1879 Plateau (Félix), professeur à l'Université, 148, chaussée de
Courtrai, à Gand (Belgique).
1902 PoLAiLLON (Dr Henri), 229, boulevard Saint-Germain, à
_ Paris (7'')
1903 PoNSFXLE (A.), étudiant en médecine, II i, avenue de Wagram,
à Paris (17'^).
HO. 189G Porter (Chaiie-E.), casilla 1 lOS, k Valparaiso (Chili).
1896 Portier (Dr Paul), préparateur à la Sorbonne, 11, rue de la
Pitié, à Paris (5' ).
1889 Preudhomme de Borre (Alfred), villa de la Fauvette, Petit
Saconnex, à Genève (Suisse).
1886 Prouho (Henri), maître de conférences à l'Université de Lille,
à Rabastens-sur-Tarn (Tarn).
1893 Prlvôt (professeur Georges), directeur du Laboratoire Arago
(Banyuls-sur-Mer), 28, rue Vauquelin, à Paris (o«).
1893 Racovitza (G. Emile), (membre à vie), docteur ès-sciences,
directeur adjoint du Laboratoire Arago (Banyuls-sur-Mer),
2, boulevard Saint-André-des-Arts, à Paris (6'').
1882 Ratlliet (A.), membre de l'Académie de médecine, professeur
d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine).
1886 Raspail (Xavier), à Gouvieux (Oise).
1896 Ràtz (D^ Stephan von), professeur à l'xAcadémie vétérinaire,
23, Rottenbiller utcza, à Budapest (Hongrie).
1879 Rec.nard (l)i' Paul), membre de l'Académie de médecine,
directeur de l'Institut national agronomique, 224, boulevard
Saint-Germain, à Paris (7*^').
!5o. 189o RÉGNIER (Raymond), juge de paix, à Lorgnes (Var).
1890 Reyckaert (J.), agent de la Société Zoologique, 28, rue
Serpente, à Paris (6'^').
1898 Ribemoxt Dessaignes (D^ A.), professeur agrégea la Faculté
de médecine, membre de l'Académie de médecine, 10, bou-
levard Malesherbes, à Paris (8<').
1887 Richard {\y Jules), directeur du Musée océanographique, à
Monaco (Principauté de Monaco).
1877 RiGHET []y Charles), professeur à l'Université, lo, rue de
l'Université, à Paris (7<).
1903 Rivera (D^ Manuel), professeur d'entomologie à l'Intilut
agricole du Chili, à Santiago (Chili).
1897 Robert (Adrien), préparateur du laboratoire de Roscoff
(Finistère), 3, rue Nouvelle, à Paris (9°).
1887 Rorinet (Charles), professeur au lycée. 72, rue Bonneval, à
Chartres (Eure-et-Loir).
1893 RocHÉ (Georges), docteur ès-sciences, 4, rue Dante, à Paris(o'').
1901 RoDRiGUEz (Juan), à Guatemala (Amérif|ue centrale).
>6o. 1890 RoDRiGiEz (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la
légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris (6").
Bull. Soc. Zool. de Fr., 190.;. xxx
9
XVIII
1888 RoLLiNAT (Raymond), {membre à vie), à. Argeuton (Indre).
F Rothschild (Baron Edmond de), (membre donateur), 19, rue
Lafïite, à Paris (9e).
1880 RoTRou (Alexandre), pharmacien, à La Ferté Bernard (Sarthe).
1895 Roule (D^ Louis), professeur à l'Université, 19, rue Saint-
Etienne, à Toulouse (Haute-Garonne).
1900 RuDEVAL (Haoult de), imprimeur-éditeur, 4, rue Antoine
Dubois, à J^aris(()'').
1888 Sabatieu (l)r Armand), correspondant de l'Institut, professeur
honoraire à la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault).
1895 Saint Joseph (baron de), 23, rue François-l'^i', à Paris (S^).
1896 Saint Paul (Léonard de), pharmacien de l'x^ssistance publi-
que, 18, rue Saint Benoit, à Paris (0').
1897 Sand (René), candidat en sciences à l'Université, 45, rue des
Minimes, à Bruxelles (Belgique).
270. 1876 Saunders (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place
Gloucester square, à Londres (Angleterre).
1884 Sauvage {\y Emile), directeur honoraire de la Station aquicole,
directeur du Musée, 39bis, rue Tour Notre-Dame, à Boulo
gne sur-Mer (Pas-de-Calais).
1881 Sauvinet (L. -Ernest), assistant au Muséum, 57, rue Cuvier, à
Paris (5-^).
1894 Sauzieh (Théodore), 80, rue du Rocher, à Paris (8' ).
1902 Savouré (P.), licencié ès-sciences naturelles, préparateur de
Zoologie à la Faculté des sciences de Rennes (llle-et Vil.).
1886 Schlumberger (Charles), (membre donateur), ingénieur de la
marine en retraite, 16, rue Christophe Colomb, à Paris (8').
1896 Scott (Thomas). LLD, F. L. S., naturalisttothefisheryBoard for
Scotland, 280, Victoria Road, à Aberdeen (Ecosse).
1889 Secques (François), pharmacien de D'^ classe, 34, rue Mont-
gallet, à Paris (12^).
F SÉuiLLOT (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à Paris (6^).
1895 SELOus(Percy Sherborn), à rireenville,Michigan (États Unis)
280. 1902 Semichon (Louis), licencié ès-sciences, 27, rue Cassette, à
Paris (6'^).
IS76 Shellev (captain Georges-Ernest), (membre à rie), F. Z, S., 7,
Princes street, Cavendish square, W., à Londres (Angle
terre),
F Simon (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris (16'^).
1901 Simroth (Henrick), i)rofesseur à l'Université, à Leipzig
(Allemagne).
1899 Slioumne(D^N.), à Ihôpital maritime de Cronstadt (Russie).
1899 Société scientifique et station zoologique dArcachon, à
Arcachon (Gironde).
1893 Spengel (D' .1. W.), professeur à l'Université, à Giessen (Alle-
magne).
XIX
1877 Steindachner (Hofrath D^ Frantz), Director des naturhistoris-
chen Hofmuseums, Burgring, à Vienne (Autriche).
J891 Stiles (Dr Charles Wardell), correspondant de l'Académie
de médecine, Chief of the Division of Zoology, Hygienic La-
boratory, Public Health and Marine Hospital service of the
U. S., à Washington, D. C. (Etats-Unis).
1889 Stolzmann (Jean), 10, rue Wiejska à Varsovie, (Russie).
290. 1889 Studer (Dr Th.), professeur à l'Université, directeur du
Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse).
1895 SuARD (Dr Paul), médecin de première classe de la marine,
18, avenue Colbert, à Toulon (Var).
1897 SzczAwiNSKA (Mil'' Wanda), docteur ès-sciences et docteur
en médecine, 18, rue Dutot, à Paris (15'').
1898 Terxier (Louis), avocat, à Ronfleur (Calvados).
1893 Théry (André), à Saint-Charles, près Philippeville (Algérie).
1896 Thézée (Dr Henri), professeur à l'École de médecine, 70, rue
de Paris, à Angers (Maine-et-Loire).
1805 Thompson (W. d'Arcy), professeur à l'Université, directeur du
Musée zoologique, à Dundee (Ecosse).
1901 TiLLiER (J.-B.). chef du transit du canal de Suez, à Isma'ilia
(Egypte).
1887 TopsENT (Emile), docteur ès-sciences, maître deconférences de
Zoologie à la Faculté des sciences, à Caen (Calvados).
1897 ToRRE (Carlos de la), professeur d'anatomie com parée à l'Uni-
versité de la Havane (Cuba).
300. 1878 TouRNEux (Dr Frédéric), professeur à l'Université, 14, rue
Sainte-Philomène, à Toulouse (Haute-Garonne).
1894 Traizet (Emile), {membre à vie), 42, rue Notre Dame-de-Naza-
reth, à Paris (3'^).
1887 Trapet, pharmacien major de première classe en retraite,
8, rue Valentin Hauy, à Paris (L>).
1895 Troi'essart (D'' Edouard), 145, rue de la Pom])e. à Paris (16e).
1889 Vaillant (Léon), professeur au Muséum d'Iiistoire naturelle,
8, rue de Bufïon, à Paris (5'^).
1896 Vallé (Louis), docteur es sciences, 41, rue de l'Abattoir, à
Tourcoing (Nord).
1903 Vanev, docteur es sciences, chef des travaux de Zoologie à la
Faculté des sciences, à Lyon (Rhône).
1891 Vaudremer (Dr Albert), 50, rue Centrale, à Cannes. (Alpes Ma
ritimes).
1898 Versluys (J), docteur ès-sciences, Amsteldijk,6:i, à Amster-
dam (Hollande).
1876 ViAX (Paul), notaire, 9, rue Boissy-d'Angias, à Paris (8'^).
310. 1894 ViGNAL (Louis), ÏH, avenue Duquesne, à Paris (7'^).
1899 ViGNON, préparateur au laboratoire de Zoologie de la Faculté
des sciences, 9, boulevard la Tour Maubourg, à Paris (7'^).
XX
1900 ViLLATTE des Prûgnes (Robert), ingéuieur-agronome, au
Château des Prûgnes, par Vallon en Sully (Allier).
1888 ViLLEDiEix (Léopold), à Lariaux, par Saint-Didier en Rollat
(Allier).
1902 ViSARD de Bocarmé (comte Ferdinand), 0, rue Grandgagnage
à Naniur (Belgique).
1903 Vlès (Fred), licencié es sciences, 15, rue deCluny àParis (o'').
1902 VoLOVATz (M"c Elise), docteur en médecine, 36, avenue de
Wagram, à Paris (8").
1897 Ward (Henry Baldwin), professeur à l'Université de Ne
braska, à Lincoln, Nebr. (Etats-Unis).
1880 Wavrin (Marquis de), château de Rousele, par Somergem,
près Gand (Belgique).
1880 Weber (Di' Max), professeur à l'Université, 3, Sarphatikade,
à'Amsterdam (Hollande).
320. 1890 Wierzejskv, professeur à l'Université, (),Wielopole, à Cracovie
(Autriche).
1900 YuNG (Dr Emile), professeur de Zoologie à l'Université de Ge-
nève (Suisse).
XXI
LISTE GÉOGRAPHIOUE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
MH = Membre honoraire; MC = Membre correspondant
FRANCE (224)
Allier (3)
Hérault (3)
Olivier
Villate des Prûgnes
Villedieux
Calvet
Duboscq
Sabatier
Alpes-Maritimes (3)
Ille-et-Vilaine (6)
Brôlemann
Gazagnaire
Vaudremer
Bondouy
Guérin
Guitel
BouchesduRhône (3)
Oberthiir
Aubert
Darboux
Rennes (Bibliothèque)
Savouré
Jourdan
Indre (3)
Calvados (3)
Delouche de Pémoret
Joyeux-Laffuie
Ternier
Martin (R.)
Rollinat
Topsent
Isère (1)
Côte-d'Or (1)
Grenoble (Bibliothèque)
Cazamian
Loir-et-Cher (1)
Eure-et-Loir (2)
Buchet
Patte
Loire-Inférieure (2
Robinet
Bureau
Garonne (Haute) (4)
Kollmann
Jammes
Loiret (1)
Neumann
Roule
Lucet
Tourneux
Maine-et-Loire (3)
Gironde (4)
Arcachon (station)
Gruvel
Maisonneuve
Oudri
Thézée
Kûnstler
Marne (1)
Nabias(B. de)
Demaison
XXII
MeURTHE ET-MOSELLE (o)
Hamonville (baron cl')
Hecht
Magne
Nancy (Bibliothèque)
Nancy (Laboratoire de Zoologie)
Nord (8)
Barrois (Th.)
Brabant
Fockeu
Hallez
*
Malaquin
Maurice
Pas (Comtesse du)
Vallé
Oise (3)
Domel de \orges
Janet (Ch.)
Raspail
Pas-de-Calais (3)
Kempen (Ch. Van)
Kerhervé (L.-B. de)
Sauvage
Puy-de-Dôme (2)
Bruyant
Girod
Rhône (6)
Bonnet
Favette
Girodon
Kœhler
Neveu Lemaire
Vaney
Saône (Haute) (2)
Arnaud rut
André
Saône-et Loire (1)
Pic
S A uni E (3)
Beauclair
Besnard
Rotrou
Seine (11)
M'
Chevreux {a
Fleutiaux
Henry
Joanin
Langlassé
Maës
Marchai (P.)
Mégnin
Meniez
Moulé
Railliet
Paris (121)
Abric
Aconin (Georges)
Alluaud
Artault
Bavay
Beauchamp (de)
Bignon (M'")
Binot
Blanc
Blanchard (M"-^ R.)
Blanchard (R.)
Blonay (R. de)
Bohn
Bonaparte (Prince R.)
Bonnaire
Borcéa
Boubée
Bouvier (E.-L.)
Brumpt
Caustier
Certes (M""-')
Cliancel (M""' M.)
Chariot (M'")
Chatin (J)
Chatton
Claybroocke (J. de)
Clément
Collardeau du Haume
Coutière
Dalmas (Comte de)
Dambeza
Dautzenberg
Davenicrc
Dcbreuil
Delage
Dessalle
Dollfus (A.)
XXIII
Dollfus (G.)
Pizon
Dominici
Polaillon
Douvillé
Ponselle
Dubar
Portier
Dupont
Pruvôt
Dyé
Racovitza
Emery
Regnard
Faurot
Reyckaert
Fédoroff (M'")
Ribemont-Dessaignes
Fischer
Richet
François
Robert
Freyssinge
Roche
Gaudry
Rodriguez
Gaulle (J. de)
Rothschild (Baron Edm. de
Gervais
Rudeval (de)
Grandidier
Saint Joseph (Baron de)
Guerne (Baron J. de)
Saint-Paul (L. de)
Guiart
Sauvinet
Hérouard
Sauzier
Hérubel
Schlumberger
Houssaye
Secques
Janet (A.)
Sédillot
Joubin
Semichon
Jousseauine
Simon
Jumentié
Szczawinska (M"')
Klincksicck
Traizet
Krempf
Trapet
Iviinckel d'Herculais
Trouessart
La Barre (de)
Vaillant
Labbé
Vian (P.)
Lamy
Vignal
Larcher
Vies
Launois
Volovatz {W-)
Laveran, 37. 11.
Lavergne de Labarricre
Lévy (M"')
Seine-eï-Oise (3)
Loyez (M"')
Marmotlan
Gréban
Martin (D^ H.)
Meillassoux
Pierson
M or eau
Pinoy
Muséum (Bibliothèque)
Muséum (Lab. colonial)
Muséum (Lab. de malacologie)
SeineIxférieure (o)
Nadar
Nervillft (F. de)
Gadeau de Kerville
Ouslalet
Landrieu
Pacault
Lennier
Pellegrin
Perrier (Edm.)
Nibelle
Petit (L.)
Pennetier
XXIV
ÏAUN (2)
Micgcmarquc
Prouho
Var (2)
Régnier
Suard
Vaucluse (2i
Chobaut
Fabre, M. IL
Odin
Vendée (1)
ÉTRANGER (124)
EUROPE (92)
Chaves
AÇORES (1)
Allemagne (12)
Berlin (Musée)
Biasius (R.)
Blasius (W.)
Braun
Friedlânder
Hertwig (R.)
Môbius, M. H.
Plate (L.)
Schulze, M. H.
Simroth
Spengel
Strebcl, M. C.
Alsace (1)
Strasbourg (Bibliothèque)
AUTRICHE-HONGIUE (10)
Agrara (Musée)
Brusina, M. C.
Fritsh, M. C.
Grafï (L. von) M. C.
Palacky
Paszlavszky
Ràtz (S. von)
Steindachner
Vejdovsky, M. C.
Wicrzejsky
Belgique (8)
Bambeke (Ch. van)
Dubois (Alph.)
Philippson
Plateau
Sand
Van Beneden (Ed.), M. H.
Visart de Bocarmé (Comte)
Wavrin (Marquis de)
Bulgarie (2)
S. A. R. Ferdinand I
Leverkûhn (D'), M. C.
Espagne (2)
Bolivar
Orueta (D. de)
Grande-Bretagne (12)
Boucard
Campbell
FuUarton
Gùnther, M. II.
XXV
Minchin
Mitchell
Miirray (John), M. H.
Saunders
Scott
Sharpe, M. H.
Shelley
Thompson
Hollande (6)
Horst, M. C.
Man (J.-G. de)
Oudcmans
Sluiter, M. C.
Versluys
Webcr
Italie (9)
Arrigoni degli Oddi (Comte)
Brian
Camerano
Florence (Bibliothèque des Invertr
brés)
Grassi, M. H.
Maggi
Magretti
Pavie (Musée)
Perroncito
Monaco (2)
Albert I" (S. A. S. le Prince)
Richard
Norvège (2)
Ellingsen
Nansen, M. II.
Portugal (1)
Barboza du Bocage, M. II.
Roumanie (3)
Antipa
Bujor
Cosmovici
Russie
Branicki (comte X.)
Krasilshtshik
Lande
Pavlov (M""^ M.)
Sliounine
Stolzmann
Zograf, 31. H.
Serbie (l)
Georgevitch (J)
Suède (1)
Lilljeborg, M. II.
Suisse (11)
Bcdot
Bugnion
Fatio
Field
Genève (Musée)
Larguier des Bancels
Loriol (de)
Mottaz
Preudhomme de Borre
Studer
Yung
Turquie (1)
Ismaïl Hakki
ASIE (3)
Japon (2)
TONKIN
Oka
Ijima, M. H.
Boutan
XXVI
AFRIQUE (S)
AçoRES (Iles) (I)
Chaves
Algérie (3)
Chevreux (Ed.)
Maupas
Théry
Egypte (1)
Tillier.
Brésil (â)
Gœldi
Malgalhàes (P. S. de)
Chili (2)
Porter
Rivera
Cuba (2)
Garcia
Torre (de La)
États-Unis (9)
Agassiz, M. H.
Barrows
Davenport
Garman
Moorc
Pacliard
Afrique ocao. anglaise |1)
Best
Maurice (Ile) (2)
Carie
Daruty de Grandpré
AMÉRIQUE (21)
Selous
Ward
W. Stiles
Guatemala (1)
Rodriguez
Bellard
Honduras (1)
Mexique (2)
Dugès, M. C.
Herrera
République Argentine (1)
Lignières
Uruguay (1)
Arechavaleta.
LISTE DES MEMBRES DECEDES
pendant l'année 1904.
1893. Carus (J. Victor).
1877. Larguieu des Bancels.
1888. MiÈGEMAHQUE.
F Vian (Jules).
XXVII
BUREAU ET CONSEIL POUR L'ANNÉE 1905
Membres du Bureau :
Président Pi'of • L. Jol bin.
C X. Raspail.
Vice-Présidents | (. Pruvôt.
Secrétaire général D^ J. Guiart.
( Pellegrin.
Secrétaires ^^_ 3^^^^^^^^,^
Trésorier Ch. Schlumberger.
Archiviste-Bibliothécaire Hérubel.
Membres
/o Membres donateurs
S. A. S. le prince Albert P', de
Monaco.
M™® R. Blanchard,
Prof. R. Blanchard.
A. Bonnet.
A. Brian.
Prince R. Bonaparte.
P. Carié.
M™« M. Chancel.
Ed. Chevreux.
G. Darboux.
Ph. Dautzenberg.
S. A. R. Ferdinand T r, de Bul-
garie.
B"" J. de Guerne.
D' J. Guiart.
A. Magne.
Meillassoux.
B"" DE Rothschild.
SCHLUMBEKGER.
du Conseil :
^o Anciens présidents
Prof. Y. Delage.
Di" Trouessart.
Bava Y.
Dr J. Richard.
E. HÉROUARD.
5*^ Membres élus
A. L. Clément.
Dr F. Jousseaume
Dr R. Moniez.
Fr. Secques.
G. Dollfus.
L. Petit.
E. Racovitza.
L. Vaillant.
R. KOEHLER.
P. Marchal.
E. Oustalet.
L. VlGN.\L.
Pour 1903
Pour 1904
PourlOOo
XXVIII
LISTE DES PRESIDENTS
DEPUIS LA FONDATION DE LA SOCIÉTÉ
MM.
MM.
1876 J. Vmn (t 1904).
1891 A. Railliet.
1877 J. Vian (- 1904).
1892 Ph. Dautzenberg.
1878 F. JOUSSEAUME.
1893 E, OUSTALET.
1879 E. Perrier.
1894 L. Faurot.
1880 J. Vian (f 1904).
1895 L. Vaillant.
1881 F. Lataste.
1896 E.-L. Bouvier.
1882 E. Simon.
1897 R. MoNiEz.
1883 J. KûNCKEL d'Herculais.
1898 H. FiLHOL (t 1902)
1884 M. Chaper (-1896).
1899 Ch. Janet.
188o P. MÉGNIN.
1900 Y. Delage.
1886 P. Fischer (f 1893).
1901 E. Trouessart.
1887 A. Certes (f 1903).
1902 A. Bavay.
1888 J. JuLLiEN (t 1897).
1903 J. Richard.
1889 G. Cotteau (t 1894).
1904 E. Hérouard.
1890 J. DE GUERNE.
1903 L. JouBiN.
XXIX
PRIX 3IAL0TALX DE GUERNE FRÉDÉRIC JULES
REGLEMENT
Article premier.
La valeur du prix est de 600 francs. Il est triennal et décerné par
la Société dans son Assemblée générale annuelle. Il est attribué
successivement :
1« à des travaux de Zoologie portant sur les animaux terrestres
ou d'eau douce;
2» à un voyageur français, qui aura contribué à augmenter nos
connaissances sur la Zoologie, particulièrement sur celle des colo-
nies françaises. 11 devra s'être tenu en rapports avec la Société au
cours de ses voyages et avoir rapporté des collections zoologiques
destinées aux Musées ou établissements publics français ;
30 à des travaux de Zoologie concernant les animaux marins.
Article 2.
Sont appelés à concourir pour les deux prix spécifiés aux para-
graphes 1 et 3 de l'article précédent tous les Zoologistes, à quelque
nationalité qu'ils appartiennent. Ils devront avoir moins de 35 ans
au 1®"" janvier de l'année dans laquelle le prix sera décerné.
Article 3.
Les travaux présentés au concours seront manuscrits ou impri-
més; ils devront être en langue française. Les travaux imprimés
devront avoir été publiés à une date postérieure au précédent con-
cours de même nature. Les thèses, dissertations inaugurales et
travaux analogues destinés à obtenir un titre universitaire ou pro-
fessionnel sont exclus du concours.
XXX
Ar.TicLE 4.
Les travaux présentés ou proposés seront examinés par une
Commission composée de trois Membres désignés par le CoDseil.
En outre des trois Membres élus, M. le baron Jules de Guerne,
fondateur du prix, le Président et le Secrétaire général de la
Société font partie de droit de cette Commission. Les pouvoirs
expirent avec l'Assemblée générale dans laquelle elle aura déposé
son rapport. Elle statue en dernier ressort.
Article 5.
Dans le cas où la Commission déciderait de ne pas décerner le
prix, les (JOO francs seront reportés à une période triennale ulté-
rieure et ajoutés de ])référence au prix à décerner à un voyageur.
Dans ce cas, le prix pourra être divisé.
Article 6.
Les travaux présentés au concours devront être adressés à la
Société avant le 1'^'' novembre qui précédera l'échéance du prix ; la
Commission compétente sera nommée par le Conseil dans la
première quinzaine de novembre.
Article 7.
La Société se réserve le droit de faire paraître dans ses Mémoires
les travaux manuscrits qui seraient couronnés. Dans le cas où celte
publication aurait lieu, l'auteur ne pourrait publier ailleurs son
travail sans lassentiment de la Société.
Article 8.
Le prix sera décerné pour la première fois par la Société Zoolo
gique de France dans son Assemblée générale de 1901. 11 le sera
ensuite tous les trois ans à la même époque.
Article 9.
En cas de désaccord au sein de la Commission sur l'interprétation
du présent règiemenl, il en est référé au Conseil, qui statue en
dernier ressort.
XXXI
PRIX FRANÇOIS SECOUES
REGLEMENT
La rente de cette somme est de 0 francs par an. Elle servira à
l'achat d'une médaille d'argent qui sera décernée tous les trois ans
à la séance générale.
Elle pourra être attribuée à un fonctionnaire colonial (civil ou
militaire) qui aura le plus contribué à augmenter nos connaissances
zoologiques par l'envoi de collections, soit à la Société Zoologique
de F'rance, soit au Muséum d'histoire naturelle de Paris, à condition
que l'étude de ces collections ait été publiée dans les recueils de
la Société Zoologique de France.
Pourront aussi concourir les instituteurs qui auront adressé à
notre Société les notes les plus importantes sur la faune française.
Vu la modicité de la récompense, les voyageurs naturalistes à
l'étranger, pourvus de missions ofïïcielles, à qui d'autres Compa-
gnies réservent de plus grands avantages, ne pourront prendre part
au concours.
Séance du iO Janvier ii)05.
PRÉSIDENCE DE MM. HÉROUARD ET JOUBIN, PRÉSIDENTS
M. Hérouard, président sortant ouvre la séance et prononce le
discours suivant:
« Mes chers collègues,
» Vous avez bien voulu me confier le fauteuil présidentiel pen-
dant l'année qui vient de s'écouler et 1 honneur que vous m'avez
fait comptera pour moi, comme un des meilleurs souvenirs de ma
carrière scientifique.
)) Avant de céder la place à mon successeur, permettez moi de
jeter un coup d'oeil d'ensemble sur les événements qui se sont pré-
sentés pendant cette période. Dans une société comme la nôtre qui
compte plus de 300 membres il est rare qu'au cours d'une année
nous n'ayons pas à enregistrer la disparition de quelques uns des
nôtres. Cette année si nous n'avons eu a déplorer que la mort de peu
de nos collègues, Larguier des Bancels et J. Vian, notre deuil n'en a
pas été moins cruel, car, comme M. R. Blanchard vous l'a rappelé
dans un éloge funèbre, l'un des disparus J. Vian, avait été l'homme
qui s'était dévoué pour la Société dans la période où sa prospérité
n'avait pas encore eu le temps de s'accuser et si aujourd'hui il nous
est permis de regarder avec satisfaction la marche ascendante
qu'elle poursuit, c'est grâce à ceux, qui comme lui, ont soutenu
ses premiers pas : aussi la Société conservera t elle à J. Vian une
éternelle reconnaissance. Heureusement quinze nouveaux adhé-
rents sont venus se joindre à nous et affirmer le rajeunissement
constant de notre Société et assurer la prospérité de nos séances.
)) Un de nos collègues, notre nouveau vice- président M. le D""
Pruvôt, dont chacun connaît la haute érudition et le profond dé-
vouement à la science, a été promu Chevalier de la légion d'hon-
neur.
» Pendant le mois d'août le cinquième congrès international de
Zoologie s'est réuni à Berne. La Suisse avait tenu à honneur d'olïrir
l'hospitalité à ce Congrès voulant affirmer une fois de plus l'intérêt
qu'elle porte à tout ce qui intéresse la pensée humaine. Les mem-
SÉANCE DU 10 JANVIER d90o 2
bres de notre Société, s'y sont rendus en grand nombre autant pour
manifester leur sympathie à ceux qui donnaient gracieusement
asile à ce congrès que pour participer par leurs communications
à l'intérêt scientifique de cette grande assemblée.
» Notre réunion générale annuelle a eu la bonne fortune d'être
présidée par un des savants les plus considérables de cette nation
amie, le sympathique professeur Ylng de Genève.
)) En prenant la présidence au commencement de Tannée 1904.
je vous avais signalé tout lintérêt qu'il y aurait pour la Zoologie
en général et pour la Société Zoologique en particulier d'entre-
prendre la publication de la faune française. La commission nommée
pour étudier cette proposition a jugé qu'il y avait lieu d'entrepren-
dre ce grand travail et le projet détinitif est aujourd'hui à peu près
arrêté. Pour lancer la société dans uue entreprise aussi considéra-
ble, les préliminaires sont longs, car il est urgent de tout prévoir;
il est nécessaire d'établir un plan définitif auquel chaque auteur
ait l'obligation de se conformer, afin que l'ensemble soit homogène.
Il faut aussi éliminer les anciens errements et faire de cette publi-
cation une œuvre qui se distingue de ses ainées par sa clarté et sa
précision et notre nouveau président M. Joubin a présenté une
proposition qui parait répondre à ces desiderata. Il a, prenant
exemple sur la paléontologie, pro])Oséde réaliser ceprojetde faune
franraisc en publiant cette faune par fiches représentatives, conte-
nant une figuration et non une description uniquement littéraire
de l'objet que l'on décrit, et ce projet a été adopté. Cette détermi-
nation heureuse, qui marquera dans l'étude des sciences zoologi-
ques une étape vers un avenir meilleur, la Société Zoologique sera
en droit d'en être lière, car c'est grâce à elle et à son autorité re-
connue que la réalisation en sera possible.
» Nous aurons ainsi formulé que le charme de la phrase, qui
compte tant d'adeptes, doit être sinon banni du domaine scientifi-
que, du moins limité à l'exposé des acquisitions réellement utiles.
La nécessité de voir l'objet ou son image s'affirme de plus en plus
dans les sciences zoologiques et vous le comprenez si bien, mes chers
collègues, que quand une observation intéressante est tombée sous
vos yeux, vous ne vous contentez pas de nous l'exposer, mais vous
prenez soin de nous mettre en main, pour accompagner vos des-
criptions orales, les pièces du procès; ces pratiques vous les avez
établies par suite des convictions que vous avez acquises de l'impor-
tance de l'image.
)) Du temps où la figuration offrait pour son exécution des diffi-
Bull. Soc. Zool. de Fr., lOOa. xxx — 3
3 SÉANCE DU 10 JANVIER 190o
cultes matérielles parfois considérables, le désir du chercheur de
faire connaître ses découvertes faisait souvent passer outre aux né-
cessités delareprésentation; aujourd'hui oùla science du livreamis
à la portée de tous la possibilité de rendre par l'image l'objet d'une
descrijjtion, il serait impardonnable à ceux qui sont possédés du
souci de bien faire, de ne pas user des facilités qui leurs sont données,
pour rendre tangible à tous l'expression vraie de leurs observa-
tions. La zoologie descriptive (et vous savez quelle place elle occupe
dans la science qui nous est chère), aussi bien que l'anatomie, sont
justiciables d'une telle pratique et quand on représente un organe
sur lequel on désire attirer l'attention, on peut du mèmecoup,par
l'image, montrer les rapports qu'il affecte avec les organes voisins.
Ces données qu'on ne peut faire comprendre qu'imparfaitement
par une description, quek[ue soit le talent du descripteur, vous, les
rendez évidentes par la représentation et vous les rendez évidentes,
non seuleuienl pour celui qui comprend votre langue, mais encore
pour tout liomme qui sait lire et comprendre la géométrie de la
nature. C'est là, mes chers collègues, une détermination quicomp
fera dans les annales de la Société Zoologique de France, parce
quelle marquera la fin de ce régime du bon plaisir où l'auteur d'un
nom peut, sans souci des difficultés dans lesquelles il jette ceux qui
viennent a])rès lui, semer la confusion dans la connaissance du
règne animal efforcer ses successeurs à se débattre dans la solution
de problèmes parfois insolubles. Nous verrons ainsi la fin de ces
débats indigestes sur la recherche de la priorité, parce que cette
priorité, grâce à la fiche représentative, deviendra aveuglante et
indiscutable ; jusqu'ici le dessin était considéré comme l'acces-
soire du texte, aujourd'hui c'est l'inverse qui doit être.
)) Avantdequitter la présidence, je tiensà remercier les membres
du bureau, du concours qu'ils ont bien voulu me prêter; vous
connaissez tous le dévoùment de notre Secrétaire général M. Guiaut,
(ligne successeur de celui qui fut pendantde longues années l'âme de
nos séances; de notre excellent et sympathique Trésorier M. Sghlum
BERGER, auquel vous me permettrez d'adresser tous nos vœux pour le
prompt rétablissement de sa santé; de notre Archiviste bibliothécaire
M. HÉRiBEL, qui mérite aussi tous nos remerciements pour les
soins qu'il donne à notre bibliothèque, dont la richesse exige un
gardien vigilant.
)) Le moment est venu de céder la i)lace à mon successeur,
M. JouRiN. L'éloge de la carrière scientifique de notre nouveau pré-
sident n'est plus à faire. Successivement préparateur de lachairede
SÉANCIi DU 10 JANVIER lOOiJ 4
Zoologie de la Sorbonne, maître de conférences, professeur et doyen à
la Faculté des Sciencesde Rennes, l'importance de ses travaux, leur
variété et leur perfection l'ont désigné récemment pour occuper la
chaire de Malacologie du Muséum. C'est une charge considérable, à
laquelle un seul homme peutà peine suffire, en raison de l'importance
et du nombre de groupes zoohigic|ues qui y sont rattachéset lui seul
peut-être, parmi les zoologistes de sa génération, était préparé
pour occuper cette place avec distinction. Aussi, mes chers col-
lègues, est-ce un plaisir et un honneur pour moi, de remettre en
de telles mains les pouvoirs que vous m'aviez confiés. »
M. le professeur Joublx, président pour l'année 1905, prend
place au fauteuil et prononce le discours suivant :
« Mes chers confrères,
» Mon i)remier devoir, en assumant la charge si honorable que
vous m'avez confiée, est de remercier en votre nom notre président
sortant M. le i)rofesseur Héroiard. Nous lui otïrons l'expression de
nos sentiments les plus reconnaissants et les plus atïectueux pour
le dévouement dont il a fait preuve envers la Société Zoologique
de France.
» Il la laisse, à la tin de cette année, dans une situation des plus
florissantes, et votre nouveau président s'estimera heureux de la
remettre à son successeur dans un état de prospérité aussi satis-
faisant.
» Votre passage à cette place, mon cher collègue et ami, restera
marqué dans l'histoire de notre Société parle projet que vous nous
avez soumis dès le premier jour de votre présidence, de publier
une Faune française. Ce n'est i)as là une petite affaire qui pouvait
être entreprise à la légère ; aussi, sur votre demande et sous vos
auspices, nous enavons fait une sérieuse étude préalable; après des
discussions prolongées nous en avons établi les bases, et j'ai l'as-
surance que ce projet, qui est votre œuvre, qui est dû à votre ini-
tiative, entrera sous peu dans la période de réalisation. Vous avez
donc droit à la reconnaissance très vive de la Société Zoologique
de France.
» Vous demandiez dans noli-e première séance de janvier 1904
qu'une place fut faite dans un établissement de l'État à une col-
lection des animaux de France; je vous avais, en principe, donné
mon adhésion ; mais, je puis bien vous l'avouer, j'étais un peu
inquiet sur la façon dont je pourrais vous donner une marque plus
5 SÉANCE DU lu JANVIER 11)05
tangible de ma bonne volonté. Eh bien, je suis heureux de vous
dire que j'ai maintenant à ma disposition l'espace nécessaire
pour organiser une partie de cette collection, celle qui con-
cerne les classes d'Invertébrés dont je suis chargé au Muséum.
J'es})ère qu'avant longtemps j'aurai pu réunir les éléments d'une
collection, surtout d'une collection malacologique, de France. Ce
ne sera peut être pas très brillant, ni très complet pour commencer,
mais avec de la patience, et de la générosité de la part des collec-
tionneurs, nous la perfectionnerons par la suite.
)) Quand je dis nons, c'est avec intention. Si je ne comptais que
sur mes propres forces et sur les moyens laissez-moi ne pas les
qualifier que l'Etat meta ma disposition, je serais certain de
n'arriver à aucun résultat. Mais je fonde beaucoup d'espérance sur
les Membres de la Société Zoologique pour maider à mener à
bien cette entreprise.
» C'est vous, mes chers confrères, qui la ferez cette collection
de France, et c'est au dévouement de chacun de vous que je fais
appel; soyez mes collaborateurs dans cette œuvre où je n'aurai qu'à
centraliser toutes vos contributions.
)) Cette collection sera ainsi l'œuvre de la Société Zoologique de
France; et j'espère que son intérêt, ainsi doublé, vous sera une
raison pour vous risquer jusque dans les lointains parages du
Jardin des Plantes; aous viendrez la consulter, voir ce qu'elle con-
tient et ce qui y manque; qui sait même si plus tard vous ne ferez
pas le voyage pour l'admirer!
» Je viens de prononcer le mot de colJahorateurs ; permettez moi,
Messieurs, de vous dire ciu'en dehors des mes collaborateurs ofïi-
ciels du laboratoire de Malacologie, j'ai le i)laisir d'en compter
quelques autres qui sont pour la plupart membres de la Société
Zoologique ; ils ont une autre qualité, très grande à mes yeux,
c'est que ce sont tous des jeunes. Je vous en citerai quelques uns.
Tout d'abord notre ancien Président M. Bavay, qui est certaine-
ment l'étudiant le plus assidu de mon laboratoire; il a entièrement
refait la collection des Pectens, et je vous engage à venir voir dans
les galeries si elle ressemble à ce qu'elle était il y a un an. M. Bavay
est occupé maintenant à constituer la collection spéciale de la
Nouvelle-Calédonie. Je lui sais un gré infini du travail méthodi-
que, scrupuleux, qu'il veut bien exécuter pour le Muséum et qui
m'a été une occasion de réparer un oubli.
Depuis 23 ans M. Bavay avait droit à la rosette violette; il est
vrai qu'il en a une rouge qui lui permettait d'attendre sans trop
SÉANCE or H) JANVIER 190.') 6
dimpatience ce léger complément. On a bien voulu écouter ma
demande et j'ai été heureux du succès de ma démarche, appuyée
par une lettre collective du bureau, car je n'avais pas d'autre
jnoyen à ma disposition jiour exprimer à M. Bavay ma reconnais-
sance pour le service qu'il veut bien nous rendre. Je lui olTre, en
votre nom, nos sincères félicitations.
» Parmi les jeunes j'ai aussi le plaisir de compter M. Vignal,
membre du (lonseil de la Société. Vous n'avez peut-être pas remar-
qué qu'à toutes nos séances il arrive avec une petite caisse et que
régulièrement il en remporte une autre; si vous avez été intrigués,
parce mystère, je vais vous le dévoiler. M. Vigxal est le natura-
liste qui connaît le mieux la famille du Ccrithidac; il a bien voulu
se charger de classer la collection considérable de ces coquilles que
nous avons rassemblée, M. Lamy et moi; mais comme ses fonctions
rempêchent de venir vers les Cérithes, ce sont elles qui viennent à
lui; tous les quinze jours M. Lamv apporte à notre séance un petit
lot de Cérithes et les remet à M. Vigxal qui lui rend en échange le
lot de la séance précédente, classé, étiqueté, étudié avec la préci-
sion qui caractérise tout ce qu'il fait. J'espère bien que quand nous
n'aurons plus de Cérithes à fournir à M. ViGxXal, il voudra bien
nous donner le catalogue critique de la collection du Muséum. J'ai
été heureux de demander, d'accord avec le bureau de la Société, et
d'obtenir pour M. V'igxal, le ruban violet pour lequel je lui offre en
notre nom à tous, nos plus cordiales félicitations.
» Je ne voudrais pas oublier quelques autres de mes collabora-
teurs bénévoles: notre biijliothécaire M. Hérubel, qui s'est chargé
de l'étude de notre collection de Siponcles; il y a trouvé des nou-
veautés très intéressantes qu'il a décrites; vous en verrez d'autres;
puis M. Krempf qui a fait la revision des Sériatopores, travail par-
ticulièrement délicat: j'espérais qu'il aurait continué l'étude des
Coraux, mais il part prochainement i)Our rejoindre M. Boutan au
Tonkin; tous nos vœux l'y accompagnent avec nos souhaits de le voir
revenir avec une ample moisson de découvertes. C'est encore notre
confrère H. Fischer, qui veut bien accepter l'examen de ce qui
nous arrive, trop rarement à mon gré, de l'Asie centrale.
» Je ne vous parle pas de ceux de nos confrères qui, en dehors
de Paris, se sont chargés de l'étude de quelque partie de nos collec-
tions, KoEHLER et Vaney à I>.yon, Calvet à Montpellier, Topsent à
Caen, Roule à Toulouse. J'espère ([u'ils viendront ici vousfaire part
des résultats de leurs recherches.
t) Vous voyez, mes chers confrères, que j'ai quelques bonnes rai-
7 SÉANCE DU 10 JANVIER 1905
sons de me réjouir d'avoir trouvé à la Société Zoologique un
noyau de spécialistes consentant à devenir les collaborateurs béné-
voles de mon service. Mais il y a encore cbez moi des matériaux
immenses qui n'attendent que de nouveaux ouvriers. M(m labora
toire est fort laid, très pauvre, sombre et mal commode, et en-
combré; ce n'est évidemment pas très tentant d'y venir travailler;
en tout cas. Messieurs, vous y trouverez le meilleur accueil qu'il
nous sera possible de vous y olîrir, et de magniliques éléments
de travaux.
» Je m'arrête là, mes chers confrères, car réellement j'abuse de
votre patience. Il ne me reste plus qu'à vous remercier du très
grand honneur que vous m'avez fait, et à offrir nos félicitatious à
celui que vous avez élu pour la première fois au bureau comme
Vice-Président, à mon camarade et ami le professeur Piuvôt. C'est
une joie pour moi de l'avoir décidé à accepter cette fonction provi-
soire que, beaucoup trop modeste, il s'obstjnait à refuser. Je crois,
en triomphant de sa résistance, avoir rendu à la Société Zoologique
un vrai service; c'est pour moi un excellent début, et vous pouvez
compter, mes chers confrères, que je ferai tout mon possible pour
ne pas en rester là. »
A l'occasion des promotions du jour de l'an, M. le Président
adresse les félicitations de la Société à MM. BAVAYet Secques, nom
mes Officiers de l'Instruction publique, ainsi qu'à MM. de La Barre,
Nadar, Reyckaert et Vignal, nommés Officiers d'Académie.
MM. Hérouard et Semichon présentent M. Louis Fage, licencié
es-sciences naturelles, demeurant 88 bis, avenue Kléber, à Paris.
MM. de Gi'ERNE, ÏROUESSART et RoRERT sout délégués pour repré-
senter la Société au Congrès des Sociétés savantes, qui se tiendra
cette année à Alger.
M. le Secrétaire général annonce que le 14 février prochain M. le
D"" Trouessart fera au siège de la Société une Camerie sur la
faune des Mammifères d'Algérie et de Tunisie.
M. le Secrétaire général annonce qu'un, cours d'Océanographie
vient d'être fondé à Paris par S. A. S. le Prince de .Monaco. Les
conférences ont lieu le samedi soir à 9 heures dans l'ancienne salle
de l'Académie de Médecine, 49rue desSaints-Pères.Les [)rochaines
conférences seront faites par M. Jourin les 26 janvier, 18 février^
11 mars, et P' avril, par M. Portier les 4 et 2o février, et le 18 mars .
SÉANCE DL lu JANVIER 1905 8
M. le professeur H. Blanchard annonce la continuation des
conférences de l'enseignement colonial libre. Ces conférences, au
nombre de dix, porteront cette année sur le Maroc et se feront
dans l'ordre suivant :
Vendredi 13 janvier, M. Stanislas Meunier : Géologie et Minéralogie.
Mardi 17 janvier, M. Marcel Dubois : Géographie.
Vendredi .20 janvier, M. H. Hua : Botanique.
Mardi M janvier, M. Raphaël Blanchard : Zoologie.
Vendredi 21 janvier, M. E. Hamy : A7ithropologie et EthnograpJiie
Mardi 31 janvier, M. Gaudeiroy-Demombynes : la Société indigène
et les i)isfitulions.
Vendredi 3 février, M. H. Froidevaux : les Européens au Maroc
jusqu'au milieu du XIX- siècle.
Mardi 7 février, M. Cli. Schefer : les Européens au Maroc dans
la seconde moitié du ATA" siècle.
Vendredi 10 février, M. Raphaël Blanchard : iÎ7/f/iènc ef Médecine.
Mardi 14 février, M. Augustin Bernard : la pénétration euro-
péenne au Maroc.
Les conférences sont publiffues et gratuites. Elles ont lieu les
mardis et les vendredis, à o heures du soir, 49 rue des Saints-Pères.
M. le D'" Troiessart fait une communication sur les Acariens
du Képhir. 11 a toujours trouvé V Histiogaster entomopliagus, qui se
trouve être le deuxième Acarien trouvé en liquide alcoolique, le
premier étant le Carpoglyphus passularum, qui se rencontre dans
les vins de raisin sec. 11 signale en passant qu'il faut aussi rapporter
à V Histiogaster entomophagus, YH. spermaticus décrit autrefois par
lui dans un kystedu testicule; il en faitla sous espèce -.spermaticus.
MISSION DU BOURG DE BOZAS
DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE STEGOMYIA
RECUEILLIE PAR LE D"^ BRUMPT A HARAR
PAU
M. NEVEU-LEMAIRE
M. Brumpt a recueilli, au cours de ses deux voyages en Afrique,
un nombre considérable de Moustiques, dont il a bien voulu me
confier l'étude. Je n'ai pas encore eu le temps de les examiner
9
SÉANCE DU 10 JANVIER 1905
tous, mais j'ai déjà constaté parmi eux la présence d'espèces fort
intéressantes, dont quelques-unes probablement nouvelles. L'une
d'elles, appartenant au genre Stefinm nia Theoha\d 1901, n'a pas
encore été décrite et fera l'objet de cette courte note.
Stegomyia Brumpti nov. spec.
Tête brun foncé, avec quelques écailles blanc d'argent sur la ligne
médiane et autour des yeux. Thorax brun foncé avec trois taches circu-
laires d'un blanc pur, situées dorsale-
ment de chaque côté de la ligne médiane.
Abdoïiicn hrnn foncé avec des écailles
argentées sur le bord des anneaux et des
taches latérales blanches. Pattes 7ioires,
annelées de blanc à la hase des articles
du tarse; le dernier article du tarse des
pattes postérieures entièrement blanc.
Description. — cf Les antennes,
plus courtes que la trompe, sont très
plumeuses, excepté les deux derniers
articles, qui sont longs et presque
glabres. Les palpes maxillaires sont
un peu plus longs que la trompe et
formés de trois articles : le premier, i)lus long- que les deux autres
réunis, présente un anneau blanc en son milieu; le second et le
troisième sont annelés de blanc à leur base. Les parties foncées
sont presque noires et recouvertes, ainsi que la trompe, de nom-
breuses écailles brunes.
Les ailes sont iietites, maisdépassent cependant un peu l'abdomen;
les écailles sont plus foncées sur la nervure costale que sur les
autres. La première cellule sub-marginale est plus longue et plus
étroite que la deuxième cellule postérieure; la nervure transverse
postérieure est plus près de la base de l'aile que la transverse
moyenne.
Les pattes sont noires et annelées de blanc. Les fémurs présentent
une étroite bande blanche oblique, située vers leur tiers inférieur;
les tibias présentent une bande blanche vers leur tiers supérieur;
cette bande est beaucoup plus large à la troisième paire qu'aux
deux premières. Aux deux premières paires de pattes, les articles
du tarse ont un anneau blanc à leur base, et ces anneaux devien-
nent de plus en plus étroits à mesure qu'on se rapproche de l'ex-
trémité, le dernier article est même entièrement noir. A la dernière
Sterjoniijici Bi'Kiiijili n. sp. — Oi-
nementalion du thorax.
SÉANCE DU 10 JANVIER 1905 10
paire de pattes la disposition est inverse, la bande blanche s'élar-
git à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité et le dernier article
du tarse est complètement blanc.
Généralement les ongles sont inégaux et munis d'une grilTe, aux
deux premières paires de pattes; ils sont égaux, et l'un est simple
tandis que l'autre porte une grille à la troisième paire, disposition
indiquée par la formule suivante :
1.1 —l.l —1.0
iMais cette formule n'est pas constante. A la seconde paire de
pattes, certains individus présentent deux grilles à l'ongle le plus
développé et l'on a :
1.1 — 2.1 — 1.0
Enfin chez d'autres individus ce sont les ongles de la troisième
paire de pattes, qui varient et l'on observe parfois deux ongles
égaux munis chacun d'une grilîe :
1.1 —Il —1.1
ou deux ongles égaux et simples :
1.1 —l.l —0.0
Longueur totale, y compris la trompe = o millimètres \/±.
9. Les antennes sont plus courtes que la trompe, les palpes
maxillaii-es, plus courts que le tiers de la trompe, comprennent
trois articles sensiblement égaux. La trompe, très foncée, est re-
couverte d'écaillés brunes.
Les ailes dépassent un ])eu l'abdomen; elles sont plus grandes
que celles du mâle. La disposition des nervures est la même, mais
on trouve des écailles plus foncées à la base et sur plus de la moitié
de la longueur de la nervure costale, ainsi qu'à la basedel'axillaire
et de la première longitudinale.
Les pattes sont noires et les anneaux blancs sont disposés comme
chez le mâle.
Les ongles sont égaux et portent chacun une dent aux deux
premières paires de pattes; ils sont égaux et simples à la dernière.
La formule unguéale est donc :
1.1 — l.l —0.0
Longueur totale, y compris la trompe = 7 millimètres.
Diagno^e (lifferentielle. — Deux autres espèces de Stegomyia pré-
sentent des points blancs sur le thorax, ce sont :S. nigeria Theobald
1901 et S. sugens (Wiedemann 182S). Mais le premier présente
seulement deux taches blanches, le second quatre, tandis que
11 SÉANCE DU 10 JANVIEIl 1!)05
S. Brumpti en présente six parfaitement nettes. Il est donc impos-
sible de le confondre avec les deux espèces précitées.
Habitat. — Les exemplaires rapportés par M. Brumpt sont au
nombre de 8, dont 6 cf , :2 9 et quelques débris; ils proviennent de
l'élevage de larves récollées à Harar le ;26 avril 190U. En compaj^nie
de StegomijiaBnimpli, se trouvent un Stegomyia calopiis Ç, Mous-
tique très commun à Djibouti, une espèce d'A7iopheIes et plusieurs
espèces de Culex encore indéterminés.
COMPLÉMENT A L ÉTUDE DE HELIX VERMICULATA
l>AK
CAZIOT
Dans l'étude de YUcVix vermiculata parue dans le BuUclin de la
Société Zoologique de France (XXIX, janvier 1901) il a été dit,
p. 23, que cette Hélice descendait par Trieste, la Dalmatie et Cor-
fou, pour s'avancer jusqu'aux îles Ioniennes. Cette allirmation,
puisée dans différents auteurs, est à rectifier, car, d'après Fr.
EtuAVE(;(I), auteur consciencieux et digne de confiance, que j'ai
consulté depuis, cette espèce ne vit ni dans la province de Gorz, ni
près de Trieste, malgré les indications contraires de F. J. Schmidt
et d'autres auteurs; il ajoute qu'il ignore si elle se trouve dans
l'Istrie et que le point le i)lus se|)tentrional où il la observée sur
la côte orientale de l'Italie est Novi sur le littoral de la Croatie
Il a été dit dans cette même étude (p. i2) que cette espèce habi-
tait tout le littoral de la Méditerranée. Nous avons appris, depuis
l'impression de ce travail, qu'elle ne se trouve pas aux environs
de Venise, dans le « Veneto », et, si elle existe à Padoue, ainsi que
nous l'avons fait remarquer, c'est qu'elle y a été importée par des
plantes, au jardin botani(|ue (de Betta, Malacol. Veneta. 1870,
p. 53).
Elle existe par contre dans les Calabres, à Palmi, Morasterace,
RoccaAngito]a,Pizzo, Montelcone Palmi-Scilla, Palizzi-Monasterace
(Paulucci); monte Argentaro (Paulucci); dans les îles Giglio et
Giannutre, dans la mer Tyrrhénienne (D"" Major); dans les îles
Pianosa et Capraia (D^" Cavanna) ; enfin la variété pcJagosaua existe
dans l'île Pelagosa, dans l'Adriatique (Stossich).
(1) Fr. ER.IAVEG. Die Dialakologischen VerMltniA^e der gefilrsteten Grafschaft
Giirz int osterreichischen Kiislenlande. Gôrz, 1877, p. 33.
Séance du 24 janvier 1905.
PRÉSIDENCE DE .MM. TROUESS.\RT ET R. BL.\NCH.\RD
M. le professeur Jolbin s'excuse de ne pouvoir assister à la
séance,
M. le Président adresse les félicitations de la société à M. le
D»^ J. GuiART, nommé Officier de l'ordre de l'Étoile d'Anjouan.
M.M. François et Racovitza présentent M. Charles Pérez, profes-
seur de Zoologie à la Faculté des sciences de Bordeaux, au labora-
toire de Zoologie, cours Saint-Jean, à Bordeaux (Gironde).
MM. B.vv.vY et Vig.nal sont nommés membres de la couimission
de vérification des comptes.
M. de Be.\uch.vmi> fait une communication sur la morphologie
et l'anatomie du Discobothrium fallax.
M. le Dr Troless.\rt présente un Mémoire de M. Oudemans sur
les Acariens de la sous-famille des Cheylétinés.
ÉTUDE SUR QUELQUES COQUILLES
DE LA RÉGION CIRCA-MÉDITERRANÉENNE
(HELIX SERPENTINA)
PAU
le Commandant CAZIOT
(avec le concours de M. FAGOT).
Historique. — L'Hélix serpentina a été décrite ])ar Férussac fils (1)
et tigurée dans son Histoire générale et particulière des Mollusques
(pi. XL, fig. 7), où elle est fort bien représentée. Au contraire les
figures 14 et lo du couiplément de Michai d ne représentent pas du
tout lespèce tyi)e, telle qu'on peut la recueillir à Piseou à Livourne;
il en est de même des figures de l'abbé Dlpuy dans son Histoire
naturelle des Mollusques de France (pi. IV, flg. 4, a, b, c, d). Tous deux
ont représenté YHelix trica de Paulucci (2). Il en est de même de
l'Hélice que Mabille a désignée sous le nom d'H. Magnetti [ non H.
(1) FÉRUSSAC. Tableau systématique, (2), 1822, p. 35.
(2) Loc.\RD. Coquilles de France, 1894, p. 80.
13 SÉANCE DU 24 JANVIER 1903
Magnettii Cantraine (I) synonyme d'H. JtospUans Bonelli (2)]. Cette
H. trica a été aussi représentée sous le nom d'H. Magitettii par Ko-
BELT (3).
En 1837 Beck [Iml. Moli, p. 40) i)laça cette Hélice dans le sous
genre Helicogena établi en 1822 par Férlssag [Tabl. Syst., p. 35),
sous genre dans lequel entraient aussi les H. poinatia, H. neinoralis,
etc., n'ayant aucun rapport avec \H. serpent ina.
En 1849 Adams la plaça dans le sous-genre Iberus de Denis de
MoNTFORT, sous-genre qui ne lui convient pas davantage et qui n'a
été institué que pour la seule H. guaJtieriana Linné.
Nous pouvons donc établir ainsi qu'il suit la synonymie de cette
espèce, synonymie déjà présentée par la marquise Paulucci.
Hélix serpentina Férussac 1822, TabL Sgst., (3), II, p. 31 et Hist.
nat. gen. et part, des Moli, tav. XL, fig. 7.
Heli.r serpentina Rossnràss\er 183(5, leonog., IV, p. 9 et 20, tav.
XVI l, fig. 239.
Hélix serpentina ( var. marmorala, afftnis) Rossm . Ibid. , p. 20, fig. 243.
Hélix muralis (pars) Cantraine 1840, I\Ialac. Méd. et littor., p. 109.
Hélix marmora ta Pfeitïer, 1848, Monog. Hel. vie, II, p. 280 (nom.
H. marmorata Vévussixc Prodrom., 1822, p. 05).
Hélix serpentina Paulucci, 1882, Not. malac. sull. faune di Sardegna,
p. 68, tav. IV, fig. 1, 2, 3.
Distribution géographique. —Férussac signale cette espèce à Pise,
Livourne et Nice; c'est une fausse indication pour cette dernière
ville; elle n'y a jamais existé, car elle n'a pas été dans les dépôts
quaternaires de Menton et on ne l'a trouve pas trouvée non plus dans
les argiles pliocènes et post-pliocènes des environs de Nice. Après
l'abbé Veranv nous avons tenté de l'acclimater dans les ruines
du château de cette ville; elle semble s'y reproduire. Ainsi que nous
l'avons dit plus haut, le type se trouve à Pise, à Livourne et à Via-
reggio (de Monterosato). Les échantillons que nous avons i-ecueillis
à Bastia, ont une telle ressemblance, une telle analogie avec ceux
des stations précitées, que l'on peut afiirmer l'existence en Corse,
du type de l'espèce.
Paulucci l'a d'ailleurs signalée à Bonifacio; Cantraine ne l'ad-
mettait pas, parce qu'il confondait ensemble les Hélix serpentina, H.
cersoliana, H. muralis, etc.
(1) Cantraine. Malac. Méd. et litor., 1840, p. 108.
(2) In RossMASsLER. Arcli. de Malacot., I, 1869, p. 21 et 79.
(3) KoBELT. Cont. Roiismàss. Iconog., V, 1877, p. 12, tav. CXXIII, fig. 1181.
SÉANCE DU 24 JANVIER 190o 14
Adami, après Benoit (Moll. des env. de Sassari. Jiidl. Soc. Mal.
liai, II, p. 220, 187()) la signale en Sardaigne; mais Paulucci, in-
crédule, ne l'a pas relatée dans son étude sur la faune de cette île
et estime quAnAMi a voulu désigner une variété de cette espèce,
qui présente, en efïet, beaucoup de variations dans sa forme, sui-
vant son habitat.
I^renant pour type l'espèce figurée par Férussac, elle admet la
variété minor ([{ossmâsslkr. Iconnq.^ tav. XVII, û^. 239) à Livourne
Pise, et aux bains de Saint (liuliano, près de cette dernière ville;
la variété minor elata, dans le roc calcaire, près de Laconi ; la va-
riété pallida, à Pise et à Laconi; la variété globosa (tav. IV, tig. 3 de
Férussac) à Pise et à la villa nova Tulo, servant de passage à la va
riété trka de Saint-Cyr, près Toulon.
MiCHAUD (Complément à draparnaud, 1831) dit qu'elle habite la
Provence et ajoute qu'elle lui a été communiquée par M. de Fonte-
NAY, colonel d'artillerie en retraite; ])lus tard, dans sa Galerie des
Mollusqiiex du Muséum de Douai, il lui assigne Grasse comme lo-
calité.
DupuY indique aussi qu'elle n'est pas rare en Provence, aux
environs de Toulon et de Draguignan; nous ne savons pas quelle
espèce il a bien pu viser, vivant dans cette dernière ville, mais il est
certain qu'il a confondu aussi celle de Toulon avec YHelix Trica,
bien caractériséeet localisée à Saint Cyr, dans le même département.
Moquin-Tandon a copié l'abbé Dri'iv et ajoute Grasse (d'après
MiCHAUD et PoTiEz), la Corse à Saint Florent (ce qui est probléma-
tique), Bonifacio et Bastia (ce qui est exact).
Les formes affines ou variétés : bonifaciensis {= jaspidea), pseudo
hospitans, hospes, velanicia, halmuris, suburbana, sardica, conoïdea,
pseudol(almyris, adjaciensis ccnestincnsis, habitent la Corse.
Les variétés : Adamii, adiaccnsis, Carae, belciniana, lessurgensis,
subserpentina, cenestinensis, fallax, halmi/ris, Jiospitans, isilensis,
bonifaciensis, tentadae, pudiosa, rillica, suburbana, Isarac habitent la
Sardaigne.
Les variétés ou formes affines : trica et orgonensia, habitent la
France.
Le groupe des Hélix des Baléares n'a pas de rapport avec YHelix
serpentina.
En résumé les scrpentiniana, très communes dans la péninsule ita-
lique, la Corse, la Sardaigne, deviennent moins nombreux à mesure
15 SÉANCE DU M JANVIER 1Î)(J.">
qu'ils se rapprochent des côtes méditerranéennes de notre pays,
où elles sont localisées et réduites à une seule espèce : YHelLv trica
signalée aiithenticjueineHt à Saint Cyr et à Bandol (Var).
L"étude de la dispersion de quehjues coquilles circa-méditer-
ranéennes. telles que \csmuraHaiia, serpottiniarta, xoisïnes du)iicien-
siaiia, ainsi (|ueles Clausiliabiiknis, soUda, etc, conduisent à supposer
(|u"elles semblent toutes rayonner de lApennin.
Séance (ht 14 fn-rier 1905
PRÉSIDENCE DE M. JOUBLX, PRÉSIDENT-
M. HÉRLBEL s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.
M. Pkrez, présenté à la précédente séance est proclamé membre
de la Société.
L'Académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d'Aix
annonce qu'un prix de trois mille francs, indivisible (prix Thiers),
sera décerné dans la séance publique de juin 1907 « à l'auteur du
meilleur des ouvrages soumis au jugement de l'Académie sur un
sujet intéressant la Provence (Bouches du Rhône, V'ar, iVlpes-Mari-
times, Basses-Alpes, Hautes Alpes, Vaucluse). Il pourra l'être
également à l'auteur, né en Provence, de toute œuvre que l'Aca-
démie jugera digne de cette récompense, quel qu'en soit d'ailleurs
le sujet. » L'Académie se réserve en outre d'attribuer des médailles
d'or, ou d'argent ou des mentions honorables aux ouvrages qui lui
paraîtront les mériter.
M. Marchal offre a la Société son travail sur la biologie et le dé-
veloppement des Hyménoptères parasites et fait une communica-
tion à ce sujet.
M. le Dr Trouessart offre à la Société le S® fascicule de son sup-
plément au Catalogua Mammaluim et différentes notes relatives au
Rat musqué des Antilles et aux Acariens marins de Normandie.
M. Petit présente à la Société un Plongeon {Colymbus septentrio-
nalis) en parfait plumage de noce; ce magnifique exemplaire a été
capturé dans la baie de Somme en janvier dernier. Il signale éga-
lement la ca[)ture au même endroit d'un Flamant rose ne paraissant
pas avoir vécu en captivité. Ce sont là des cas très intéressants de
transport d'Oiseaux à grande distance. M. Petit en a déjà signalé
nombre de cas à la Société, il en existe baucoup d'autres dans la
collection Marmottan au Muséum d'Histoire naturelle de Paris et
M. Bureau, de Nantes, vient encore d'attirer sur ces faits l'attention
des ornithologistes.
M. le D"" Trouessart fait une conférence sur la faune des Mammi-
fères de l'Algérie et de la Tunisie. Cette conférence constituera la
dixième cauHcrk scientifique et clôturera ainsi le premier volume de
cette publication.
17 SÉANCE DU 14 FEVRIER 190o
ÉTUDE SUR QUELQUES COQUILLES DE LA RÉGION
CIRCA MEDITERRANEENNE
HELIX M LU A LIS
PAR
le Commandant CAZEOT
(avec le concours de M. FAGOT).
Historique. — Hélix muraUs a été décrite par MCller {Verm. hist.
II, p. 14, 1774) avec l'indication « en Italie » i)Our habitat.
Cette espèce est tellement bien caractérisée, que sa synonymie
n'a donné lieu à aucune confusion : Michald (Complément à Dra-
PARNAUD, p. 22, pi. XIV, fig. 9-10, 1831) décrivit et figura une es-
pèce du même groupe que l.ffc/tj' de Millier, sous le vocable d'/Zr/ia?
undulata, qui n'a pu être conservé, parce qu'il existait déjà une
coquille du même nom établie par Férussac ; cette espèce, trou-
vée à Orgon (Bouches du Rhône) a été appelée : Hélix orgotteima
par Philbeiît (in Moquin Tandon, Hist. nat. Moll. France, II, p. 143,
18oo). Gras [Moll. hère. p. 28, 1840) cite Y Hélix undnlata Michaud
de Gap, mais sa descri])tion parait se rapprocher de VHclixserpen-
tina variété trica Paulucci.
Diverses variétés ont été établies; nous les citons par ordre. Ce
sont les variétés rugosa Ziegler (d'après Rossmâssler ; Iconog. : 1 1
et 14, 231 b, 1836) d'Italie; la variété costulata Benoit (Hlust. Sistem
Sicilia, tav. Il,fig. 9, 1857) à Segesta, Marsalaetau monte San Carlo;
la variété crispata Benoit {ihid., tav II, tig. 15) à iMazzara; la variété
alatace Paulucci {Faun. Calabria, p. 11(3. tav. III, fig. 2 4, 1880) au
monte Consolino et au monte Stella; la variété Ciafaloi Cafici, {Na-
tur. Siciliana, 1885) à Trapani; enlin la variété mesmnanensis
(H. mursaîiensis SuWioili [Boll. Soc. Malac. liai., XIY, p. 18, 1888)
à Saint-Raincri, près Mes.sine.
Mabuxe [Arch. malacol., 2© fasc, p. 21 et 25, 1867) a décrit,
sous l'appellation d'Hélix abromia et H. abrœa Bourguignat, des es-
pèces de ce groupe qui habiteraient la Lombardie; mais cet ha-
bitat est erroné, aucune espèce de muraUana n'ayant encore été
constatée dans cette province.
D'après Cafu:i, VH. abrœa proviendrait de Trapani en Sicile, ce
qui est possible et même probable.
SÉANCE Di: 14 FÉVRIEll 190o 18
Distribution géographique. — L'Helir muralis typique, habite
Florence (Issel), Rome (divers), lîle d'Elbe (Uzielli), la Sicile
(Benoit), la Sardaigne (Issel, Villa et Pallucci).
Une variété existe en Calal)re, et le plus grand nombre dans la
Sicile et les (h)ls adjacents. Une seule forme arrive jusciuà Orgon
(BoLiclies-du-Kliùne), où elle est cantonnée, sans intermédiaire
jusqu'à Florence.
L'Hélix muralis a été citée en Portugal, en Espagne et aux Baléares,
mais ces provenances sont douteuses.
Les espèces de ce groupe, ont une aire de dispersion moins
étendue que les serpentiniana.
null. Soc. Zool. do Fr., 190o. xxx — 4
Séance du 28 février 1905.
Douzième Assemblée générale annuelle.
PRÉSIDENCE DE M. LE PROFESSEUR NEl MANN, PRÉSIDENT D'HONNEUR
ET DE M. LE PROFESSEUR JOUHIN, PRÉSIDENT
Etaient présents : MM. Alluaud, Bavay, De Beauchamp, M'i'\ F.
Bignon, MM. R. Blanchard, Blalin, Borcea, Brunipt, Chatton, Clé-
ment, Coutière, Dautzenberg, Debreuil, A. Dollfus, Dupont, Dyé,
Faurot, Fischer, François, (îadeau de Kerville, (îuérin. De Guerne,
Guiart, Hallez, Henry, Hérouard, Hérubel, A. Janet, Joubin, Joyeux-
Laffuie, Lamy, Landrieux, Lennier, M''' Loyez, MM. Marchai, Ous-
talet, Pellegrin, Perroncito, Petit, Pic, Pizon, Pruvôt, Racovitza,
Reyckaert, Richard, Robert, Secques, Topsent, Trouessart, Vignal
et Vlès.
MM. Van Beneden, X. Raspail et Schliuiiberger s'excusent de ne
pouvoir assister à la séance.
MM. François et De Guerne présentent M. Bourgeois, demeurant
à Sainte Marie-aux-Mines (Alsace-Lorraine).
MM. R. Blanchard et J. Guiart présentent M. le D^. Marc Blatin
demeurant 40, rue de Grenelle, à Paris.
Le professeur Jourin, Président, invite en ces termes le pro-
fesseur Neumann à prendre place au fauteuil présidentiel .
« Mes chers Collègues,
(( La Société Zoologique de France est réunie aujourd'hui pour
sa douzième Assemblée générale.
« Cette solennité toute amicale, nous procure le grand plaisir
de retrouver quelques uns de nos confrères de province et de
l'étranger, et nous olïre l'occasion, trop rare à notre gré, de passer
avec eux quelques journées agréables et profitables pour tous. Ces
deux adjectifs me paraissent d'autant plus de circonstance, que
nous voyons ici ce soir les représentants les plus qualifiés, pour-
quoi ne dii-ais je pas les plus illustres, de la parasitologie.
(( C'est avec une vraie satisfaction que je les prie d'agréer nos
meilleurs souhaits de bienvenue et de ne jamais oublier ce dernier
mardi de février qui consolide et rajeunit les vieilles amitiés en
en créant de nouvelles. Je puis bien en parler par expérience, car
il n'y a pas encore bien longtemps je remplissais aussi fidèlement
que possible ce rôle auquel je les convie ce soir.
SKANCK Dl" :1S KKVUIKR 190o 20
(( Mais si nous sommes ici entre amis, élèves, collègues, cama-
rades et confrères, il n'en est pas uioins vrai ((ue nous sommes
aussi entre zoologistes, et que nous devons tenir à honneur et con-
sidérer comme un devoir de donner à celui d'entre nous, qui nous
parait avoir le mieux mérité de la Science qui nous est chère, une
marque de notre estime et de notre reconnaissance.
« C'est dans ce but que nous avons jadis décidé de confier la pré-
sidence de cette séance annuelle à celui de nos confrères, qui, par
ses travaux, son caractère, son dévouemeot à notre Société, est le
plus digne de cette preuve de notre affectueux respect.
(( Notre choix s'est porté cette année sur le professeur Neumann,
qui possède incontestablement toutes les qualités que je viens
d'énumérer; nous connaissons tousses beaux travaux de parasito-
logie, vous avez tous présente à l'esprit la série de ses intéressantes
recherches sur les Ixodes, qui ont été publiés dans nos Mémoires.
Qui n'a lu et relu son Traité des maladies parasitaires des animaux
domestiques, si clair, si précis, et, permettez moi de le dire si com-
mode pour les professeurs tout autant que pour les étudiants.
(( Mais si tout le monde connaît le nom classique du professeur
Neumaxn, plusieurs d'entre nous n'avaient pas le plaisir d'être en
relations personnelles avec lui; cette réunion annuelle nous pro-
cure l'occasion agréable de combler cette lacune.
(( Je suis heureux, mon cher collègue, de vous prier de vouloir
bien prendre cette place, où vous ajjpellent l'estime et l'affection
des membres de la Société Zoologique de France ».
Le profeseur Neumann; prend place au fauteuil présidentiel et
remercie la Société de l'avoir choisi comme Président d'Honneur
de la douzième Assemblée générale annuelle.
Après avoir donnélecture des comptes de l'année 1904, en rempla-
cement de M. ScHLUMBERGER malade, M. VioxALlitlerapportsuivant:
(( Ayant été désignés, M. Bavay et moi, pour la vérihcation des
com]Ues dont je viens de vous donner lecture, nous sommes
heureux de pouvoir vous faire constater l'état satisfaisant des
finances de notre Société ».
(( D'après les chifïres indiqués par notre Trésorier, vous avez
vu que les recettes avaient été de 81)4 francs supérieures aux dépen-
ses,ce qui est déjà un beau résultat; mais si nous examinons sépa
rément certains couiptes, nous verrons que la situation est bien
meilleure encore.
(( Eu effet, dans le total des dépenses signalé par notre Trésorier
21 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 19Uo
se trouve une somme de 1665 fr. 80 provenant d'achat de rente
française, somme, qui, en réalité, n'est pas une dépense proprement
dite, puis([ue nous augmentons d'autant l'actif de notre Société.
(( Si maintenant nous comparons les comptes de 11)04 avec ceux
de 1903, nous remarquerons que l'impression et les dessins du
Bulletin et des Mémoires ont coûté en 1904, 4697 fr. 55 soit 2036, fr95
de plus qu'en 1903, où les mêmes dépenses ne s'étaient élevées qu'à
2660 fr. 60 ».
(( D'autre part nous sommes heureux de vous signaler, que cette
augmentation de dépenses a été compensée en grande partie par
la rentrée beaucoup plus importante des cotisations: les cotisa
lions ordinaires et les droits d'entrée, qui, en 1903, s'étaient élevés
à 4690 fr. montent à 5115 fr. en 1904 et les cotisations à vie, qui
n'étaient que de 300 fr. en 1903 arrivent à 1180 fr. en 1904; c'est au
total une augmentation de 1305 fr. pour 1904.
(( Quant à la partie matérielle des écritures nous ne vous annon-
cerons rien de nouveau en vous disant, que, comme les années
précédentes, les divers comptes sont tenus avec le plus grand soin
et la régularité la i)lus parfaite.
(( Aussi nous vous prions de vouloir ])ien voter de chaleureux
remerciments à notre sympathique Trésorier et de lui transmettre
par la même occasion nos vœux les plus sincères pour son prompt
rétablissement ».
Ces conclusions sont adoptées à l'unanimité et saluées de
chaleureux applaudissements.
M. CouTiÈRE offre à la Société un mémoire sur les Alpheidae des
îles Maldives et fait une communication à ce sujet.
M. Joubin présente un mémoire de M. Slliter sur les Tuniciers
recueillis par M. Gravier en 1904 dans le golfe de Tadjourah.
Renvoyé aux Mémoires.
M. Gadeau de Kerville fait une communication sur l'usage de la
pince des Forficulidés.
M. Brumpt fait une communication sur un nouveau Flagellé observé
dans le sang du Chabot de rivière : le Triipanoplasma Giiernei.
M. JouRix communique un curieux cas de pseudoparasitisme.
11 s'agit d'un Siplionops existant dans les collections du Muséum
et qui aurait été vomi par une femme à Pernambuco. M. G.
Gouvelle, voyageur du Muséum, ((ui a envoyé l'animal en
SÉANCK Dr 28 l-'ÉVRIKH 1905 22
181).j, a rédigé et signé la noie snivanle : « Le parasite que je dois
à l'obligeance de M. Braga (îuimaraès, pharmacien, a été rendu
dans un vomissement par la femme d'un Allemand résidant à
Pernambuco en 1803. Cette femme soulïrait depuis plusieurs mois
de maux d'estomac violents, accompagnés de phénomènes hysté-
riques. L'animal a été gardé vivant, })endant quinze jours, par le
pharmacien, qui lui donnait du pain trempé dans du lait; sa
couleur était d'un jaune rosé. Le rejet du parasite par la bouche a
eu lieu devant des témoins dignes de foi et m'a été certifié par
plusieurs personnalités médicales de Pernambuco. Inutile de dire
que pour le public la femme avait vomi un Serpent. » M. Joubin
in(li(jue qu'il s'agit certainement d'un de ces cas de simulations, si
fréquents chez les hystériques. Dans nos pays le soi-disant Serpent
est généralement un Amphibien ou un Orvet; il est intéressant de
constater qu'en Amérique également c'est à un Amphibien inofïen-
sif qu'une hystérique a eu l'idée de s'adresser.
M. CouTiÈRE fait une communication sur le revêtement d'écaillés
des Crustacés appartenant à la Famille des Pandalidae.
A la suite de cette communication M. de Guerne signale que sur
les côtes de Norvège on pèche actuellement le Pandalus borcalis au
casier, à de grandes profondeurs, pour en faire des conserves.
M. Pic indique quelques omissions parmi les Phytophages du
Gênera Insectorum.
M. Petit présente deux cas de monstruosités chez le Chat et chez
le Chien.
Il fait ensuite une communication, avec démonstrations à
l'appui, sur l'emploi pour la chasse des Oiseaux articulés.
M. le 1)1" Trouessart fait une communication sur l'origine du
Dromadaire.
Le mercredi l«r mars à 5 heures et demie un grand nombre de
nos collègues se trouvaient réunis à la Sorbonne, au laboratoire
d'anatomie comparée, mis gracieusement à notre disposition par
le professeur Pruvôt.
M. PizoN expose ses travaux sur le développement des Botrylles
et présente les cinématographies, qui ont obtenu au congrès de
Berne le succès que nous avons rapporté en son temps. Cette
présentation est accueillie par de chaleureux applaudissements.
23 SÉANCI-: DU 2(S FÉVHIKK 190o
Tous nos remerciements à MM. Pizon et Pruvôt, ainsi qu'à MM.
Bull, de l'Institut Marey, Racovitza et Vlès, qui ont pourvu à
l'installation nécessaire et contribué ainsi clans une lar^e mesure
au succès de cette séance.
Le jeudi 2 mars à huit heures du soir a eu lieu le banquet
annuel au restaurant Champeaux.
Etaient présents : MM. Alluaud, R. Blanchard, Blatin, Brumpt,
Mii° Chariot, MM. Clément, Davenière, Debreuil, de Claybrooke,
A. Dollfus, Dubar, M"'^' Fedorotï, MM. Fockeu, Cadeau de Kerville,
De Ciuerne, (luérin, Cuiart, Hérouard, A. Janet, Ch. Janet, Joubin,
J^angeron, Lennier, Marchai, Moniez, Neumann, Neveu-Lemaire,
Oustalet, Perroncito, Pizon, Pruvôt, Reyckaert, Richart, Jiobert, De
Rudeval, Ternier, Trouessart, Vignal, Fred Vlès, M et M™*' A. Vlès.
S'étaient excusés : le i)rince Roland Bonaparte, MM. Petit,
X. Raspail, Schlumberger et Yung.
M. le professeur JouBiN, Président, porte un toast à M. le profes
seur Neumann, Président d'Honneur.
M. le professeur Neumann, Président d'Honneur, prononce alors
le discours suivant :
(( Mesdames, mes chers Collègues,
» Lorsqu'on a été choisi par une élite pour occuper, ne fût-ce
qu'un jour, un poste d'honneur, il est d'usage que, dans l'allocu
tion obligatoire, on témoigne l'étonnement qu'on a éprouvé de cet
honneur et l'indignité qu'on se reconnaît.
» Je ne faillirais pas à cet usage si je ne le trouvais un peu
malséant à l'égard des membres tant dévoués de notre bureau.
Quand notre sympathique Secrétaire général m'a transmis le vœu
qui aboutit à ma présence provisoire en cette place, je me suis
demandé d'abord pourquoi ce vœu.
Qui de tant de héros va clioisir Cliildebrand ;
» Puis je me suis dit que notre Bureau devait bien savoir ce
qu'il faisait, que mon mérite est peut être jikis grand que je ne le
pense, ou bien que je bénéficie des 800 kilomètres qui me tiennent
loin des séances de notre Société, que j'en acquiers ainsi quelque
prestige et qu'auprès de vous les absents ont raison; ({u'après tout,
étant ancien, plus dàge que de services, j'ai atteint le degré de
SÉANCK 1)1- 2S l'ÉVHlKR l!)0.') 24
iiiinistral)le; ])rel', je me suis dit bien d'autres choses de nièine
valeur, dont je vous feis grâce, et, comme je suis discipliné avant
tout, je me suis soumis au désir de ceux que nous avons chargés
de nous diriger.
» Mais une des raisons de ma présence ici (s'il en est plusieurs),
celle sur laquelle je n'ai pas d'hésitation, c'est qu'en me nommant
Président d'Honneur, la Société a voulu témoigner encore une
fois sa sympathie pour une branche des plus vivantes de la
Zoologie, je veux dire la Parasitologie.
)) 11 n'y a pas vingt ans, je n'aurais osé prononcer ce mot. Notre
science n'avait pas encore détat civil. Ce n'est point que les
parasites manquassent ou fussent inconnus. Depuis que la vie
existe et que les êtres se mangent les uns les autres, il s'en est
trouvé de petits assez originaux pour mieux aimer manger les
gros que d'être mangés par eux, assez insinuants pour vivre
longtemps chez les puissants avant que ceux-ci s'avisassent qu'ils
avaient des intrus. C'est, d'ailleurs, un phénomène social autant
que biologique et, dans les groupes humains hiérarchisés, les
forts, ceux qui rendent à la foule quelques services en échange du bien-
êtrequ'ilsenreçoivent,ont toujours eu, dans leur giron, quelques
favoris habiles à s'exonérer de toute charge réelle et de tout souci
du lendemain.
') 11 y a donc eu toujours des parasites et depuis que, poussé par
l'esprit de curiosité qui est un de ses caractères spécifiques,
l'Homme observe ce qui l'entoure et s'observe lui-même, il a su en
découvrir quelques-uns d'abord, un nombre de plus en plus grand
ensuite. De ces hommes que l'on appelle des savants, parce qu'ils
savent bien des choses que les autres ignorent (tout en en ignorant
parfois tant que presque tout le monde sait), dessavants, donc, ont
consacré leur vie à étudier ces êtres si intéressants par lesmystères
de leur origine, les singularités de leur organisation, la variété de
leurs formes, leurs manifestations inattendues, leur séjour si bien
abrité, d'ordinaire, que les parasites semblent s'être dit, bien avant
le Grillon de la fable :
Pour vivre heureux, vivons cachés.
» On a découvert ainsi un douiaine immense, qui donne à
explorer tous les organes de toutes les espèces animales (sans
parler des plantes), des animaux inférieurs commedes supérieurs,
car un petit trouve toujours un plus petit qui le parasite.
La multiplicité des formes, des groupes quiviventainsiauxdépens
des autres a vite imposé les spécialisations, et l'on a eu l'Helmiu
25 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 190")
thologie, l'/Vcarologie et d'autres branches de la Zoologie, qui
attendent encore leurs noms. C'étaient comn^ des peuplades indé-
pendantes, mais appelées à former une nation.
» Un jour, le mot de « Parasitologie » fut prononcé, on ne sait
au juste par qui. C'était sans doute, la traduction de la a Parasi-
tenkunde » des iVllemands, qui apparut, il y a dix-huit ans, sur
la couverture d'un Ccntralblatt publié par le maître Leickart. Le
mot nouveau fut (( d'abord un bruit léger, rasant le sol comme
Hirondelle avant l'orage »; mais bientôt il grossit, (( la bienvenue
au jour lui rit dans tous les yeux «ou presque tous, et, maintenant,
qui ne le comprend? qui le repousse?
» La manifestation du nouveau vocable fut aussi provoquée par
la réorganisation des études médicales en France, qui transforma,
sans l'avouer, la chaired'Histoirenaturelledes Facultés de médecine
en chaire de Parasitologie. Il fallait un nom à un enseignement
nouveau et celui ci s'imposait. Il n'est pas encore oificiel, mais de
combien peu il s'en faut; il ne figure pas non plus dans les
dictionnaires les plus récents (il est vrai qu'ils sont faits avec les
anciens). En tous cas, il caractérise un laboratoire voisin, dont
nous connaissons tous la savante, cordiale et précieuse hospitalité.
Il caractérise des Archives, dont nous avons vu la naissance et le
rapidesuccès, sousl'impulsion activedesonsympathiquedirecteur ;
là, la Parasitologie règne en souveraine, elle réclame tout son
domaine, sans chercher, comme dans le Coitralblatt de Lelckart,
à se faire présenter et excuser par la Bakteriologie.
(( Nous la retrouvons encore dans les Écoles vétérinaires, où
l'enseignement de l'Histoire naturelle a subi une évolution ana-
logue à celle qu'on lui a vu faire dans les Facultés de médecine.
Chez nous, ce n'est pas le résultat d'une organisation nouvelle,
mais celui du progrès des nombreuses sciences que nous avons à
enseigner et qui, devenant de plus en plus vastes et précises, nous
obligent à émonder ce qui, dans l'ensemble, présente un caractère
somptuaire.
» Le vocable « Parasitologie » a l'avantage de préciser le groupe-
ment de connaissances dont le lien n'apparaissait pas nettement,
de lui donner en quelque sorte un état civil, avec le lustre que sa
désinence lui confère en la mettant de pair avec d'autres sciences
à passé glorieux. Nous avons maintenant un drapeau, ou tout au
moins un fanion, et nous pouvons grouper autour de lui des pha-
langes de chercheurs recrutés parmi les naturalistes et les médecins.
» Nous pouvons nous qualifier « parasitologues )) et trouver des
SÉANCR ni" 28 FKVRIKK liK».") 26
gens qui coinprenneiit ce que cela veut dire. 11 nen eût pas été de
même il y a quelque vingt ans. Lorsqu'on me demandait alors sur
quoi mes études portaient et que je disais que je m'occupais de
parasitisme : «Ah ! les Microbes! » ne manquait on pas de me répon
dre : il ny en avait que ])our eux. J'avouais humblement que je
n'étais pas tout à fait dans ce train, et je m'expliquais, mais je
sentais que je subissais la déchéance d'un tailleur de pierre qu'on
a pris un moment pour un sculpteur. Le vulgaire se contente volon-
tiers de juots, sans chercher tout ce qu'un mot embrasse de choses.
On aurait tort de lui en vouloir : chacun de nous n'est-il pas partie
du (( vulgaire » pour tout spécialiste d'un autre bord? Nous sommes
du (( vulgaire » pour notre cordonnier, qui peut être aussi méritant
que nous (surtout s'il nous permet d'aller à pied).
» Il y a donc des parasitologues et rien de ce qui est parasitisme
ne doit les trouver étrangers. Est-ce à dire qu'ils connaissent ou
qu'ils étudient tous les groupes de parasites, qu'ils sont à la fois
helminthologistes et acarologistes, que leurs recherches vont des
Protozoaires aux Diptères et au-delà, qu'ils peuvent se prononcer
hicetnunc sur tout parasite qu'on leur présentera ou dont on leur
parlera? Je ne crois pas qu'un seul ait cette prétention. Mais, en
s'occupant plus particulièrement de quelques groupes mis à leur
portée par des circonstances naturelles ou provoquées, ils sont
documentés sur les autres. Un géographe, pour être digne de ce
nom, est-il tenu d'être un globe-trotter? Qu'il soit alpiniste (tant
que ses jambes et ses poumons le lui permettent), c'est tout ce qu'on
est en droit de lui demander. Il n'en est pas moins apte à donner
d'emblée sur telle localité des renseignements souvent plus précis
que ceux d'un voyageur qui a couru beaucoup, mais peu regardé;
et, s'il ne peut répondre ex abrupto, il sait où trouver en quelques
instant ce dont il a besoin pour lui ou pour d'autres.
» Cette documentation incessante, qui accumule des milliers de
références dans les laboratoires de parasitologie, qui tient constam-
ment l'attention en éveil, entretient aussi la curiosité; et le désir
de savoir mieux engage à des recherches dont, au début, on était
loin de prévoir l'étendue et la portée.
» C'est ce qui m'advint il y a une dizaine d'années, quand je
m'aventurai dans l'étude des Tiques. Ma collection en comprenait
plusieurs lots dont je n'avais pu faire une détermination satisfai-
sante et j'y mettais de l'obstination. Après maintes et maintes ten-
tatives en divers sens, je m'avisai d'un moyeu héroïque et sollicitai
du Muséum d'histoire naturelle de Paris communication de sa col-
2.1 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1!)()"1
lection d'Ixodidés. Je fus satisfait au delà de tout espoir, grâce à
la bienveillance empressée de M. le professeur Brongmart, conti-
nuée généreusement par M. Bouvier. J'avais mis le doigt dans un
engrenage, j'y fus bientôt pris tout entier. Deux de mes collègues
et amis, MM. R. Blanchard et Tiîoiessart, un autre de nos éminents
collègues, M. Eugène Simon, mirent leurs collections à ma disposi-
tion. J'eus ainsi des richesses, et, si je m'en réjouis d'abord, je fus
vite etïrayé des engagements (|ue j'avais pris. Jetais en pleine
brousse : des milliers de spécimens, dont quebiues uns à peine et
provisoireuient étaient déterminés ; presque tous attendant la bonne
âme (c'était moi!) qui voudrait bien établirleur état civil. J'y allai
de tout mon courage et commençai de publier ma Révmon delà
famille des Ixodidés. Ce fut comme un signal : toutes les Tiques
sublunaires aftluèrent dans mon laboratoire; il en vint de l'ancien
et du lumveau monde, des tropiques et des pôles, des montagnes et
des côtes, de la Taupe et de l'Eléphant, des Reptiles comme des
Mammifères. J'ai tenu bon contre cette cohue ; j'ai fait prendre
patience à chacun, tous ont obtenu satisfaction et la plupart
s'en sont retournés avec l'étiquette qu'ils étaient venus chercher.
Et il m'est arrivé qu'en désirantsiinplementfairedelainor])liologle,
j'ai servi la médecine, en facilitant la diagnose des espèces qui
transmettent maintes maladies mici'obiennes des animaux domes-
tiques. Mais ces Acariens m'ont saisi; vous savez s'ils sont tenaces;
je crains (juils ne me lâchent plus, car ils font encore des retours
offensifs, plus espacés, il est viai, et de moins en moins vifs. J'ai,
d'ailleurs, pris mon parti de cette ixodiase cérébrale, j'ai acquis
l'accoutumance et je continue à me tenir à la disposition de tous
ceux, naturalistes, explorateurs, conservateurs de musées, qui
s'en reposent sur mon expérience pour déterminer leurs matériaux
de ce groupe si serré.
)) Je ne fais, au reste, que suivre en cela les exemples que j'ai
puisés ici. On parle beaucoup et partout de l'assistance mutuelle.
Où pourrait on la trouver mieux appliquée que dans des Sociétés
comme la nôtre? Chacun y travaille pour le bien commun, distri-
ime aux autres, selon leurs besoins et ses piopres ressources,
partie des richesses scientifiques qu'il a recueillies, et tous ces elîorts
associés tracent une route, toujours en réparation, il est vrai, mais
toujours en progrès, qui s'avance peu à peu vers le lointain idéal
de science complète que nous entrevoyons comme un héritage pré-
paré pour nos ultimes successeurs.
» Nous ne nous faisons pas l'illusion de croire à la longue péren-
SKAXr.K DU 2S l'ÉVHIKIÎ l'.M).") 2.H
iiité (le nos matériaux. Notre expérience de la vie scientitique
nous apprend que leur bloc ne peut être sans fissure et qu'ils s'efîri-
teront au moins en partie sous l'action du temps; mais nous avons
la conviction de leur utilité et, comme le cordonnier dont je parlais
tout à l'heure, nous pourrons dire que, grâce à nous, l'humanité
aura marché.
» Vous me pardonnerez, )nes chers Collègues, de vous avoir si
longtemps entretenus de ma personne. Mais la faute en est un peu
à vous, qui, par votre bienveillance à m'élever à la présidence d'hon-
neur, m'avez fait croire un moment que jetais un sujet intéres-
sant. Et puis, on ne vit pas impunément vingtciiTq ans sous le
soleil de Toulouse : on arrive par force à se croire quelque peu
(( illustre », comme on dit là-bas, ce qui implique simplement un
peu de notoriété.
» En tous cas, ce dont je demeure pleinement convaincu, c'est
(lu haut prix de l'honneur que m'a tait la Société Zoologique de
France; je lui en suis profondément reconnaissant et le trouverai
toujours dans les meilleurs souvenirs de ma carrière. Je mesure
cet honneur à l'importance de notre Société, à la valeur de ses
membres, à la solidité de leurs travaux, à sa bonne organisation,
à son excellente direction, à son activité dans tous les sens. Aussi
est ce de tout mon cœur que je vous demande de boire à l'inces-
sante prospérité de la Société Zoologique de France ».
Après avoir donné lecture des lettres et télégrammes d'excuse
des membres absents, M. le secrétaire général remercie les dames
et les membres de la province et de l'étranger qui assistent au
banquet. 11 adresse les félicitationsdelaSociétéàM.etMnieALLUAUD
de retour de leur intéressant voyage dans la région des grands lacs
africains. Il envoie les vœux de la Société à M. et M'»" Boutan ton
jours en mission au Toukin, ainsi qu'à M. Gruvel en mission sur
les C()tes occidentales d'Afrique. Il remercie M"»^ Charlot. pour
la charmante composition qui orne le menu et M. Petit, pour
l'abondance d'Oiseaux qu'il a envoyés pour orner la table du ban-
quet. Il termine par un toast aux dames, à la Société Zoologique
de France et à ses présidents.
M. le professeur R. Blanchard porte un toast au professeur Per-
ROxciTo, dont c'est levingt-cinquièmeanniversairedes mémorables
travaux sur la maladie du Saint Gothard et sur l'Ankylostome,
travaux qui marquent une date considérable dans l'histoire de la
parasitologie. Ce discours est salué de chaleureux applaudissements.
29 SÉANTE ])V 2H FÉVRIER 190.")
Le vendredi 3 mars, la Société s'est réunie en séance extraordi-
naire dans l'amphithéâtre Richelieu, àla Sorbonne, poury entendre
une très intéressante conférence de notre collègue le D^' M. Neveu-
LEMAmE, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Lyon. Le
conférencier a retracé, avec de superbes projections à l'appui, le
voyage qu'il lit à travers les hauts |)lateaux de la Bolivie, au cours
de la récente mission De Créqui Montfortet Sénéchal de LaGrange.
De nombreuses personnes avaient répondu à l'appel de la Société
et ont souligné la conférence par de fréquents applaudissements.
En levant la séance M. le professeur Neumann, Président d'hon
neur, s'est fait l'interprète de l'Assemblée en remerciant chaleu-
reusement le conférencier.
LA LÉGENDE DE JENNER SUR L'ISOLEMENT DU JEUNE
COUCOU DANS LE NID
PAR
XAVIER RASPAIL
Lorsque j'eus la bonne fortune de trouver réunies les conditfons
les plus favorables pour étudier et déterminer la durée de l'incu-
bation chez le Coucou chanteur {Cuciilus Canoris), je fus également
favorisé, au cours de mes observations, pour arriver à élucider
d'autres points de la biologie de cet Oiseau sur lesquelles, jusqu'à
lors, n'existaient que des hy])othèses comme celle qui a donné cours
à la légende due à Edw. Jenner.
Cet auteur, à qui on doit la vaccine, qu'il avait vu pratiquerchez
les montagnards del'Ecosse, a rapporté, comme étant lerésultatde
ses propres observations, que lexpulsiondes œufsoudesjeunes du
nid était faite par le jeune (loucou lui même aussitôt après sa nais-
sance. 11 exi»lit|uait ainsi les manœuvres à laide desquelles ce nou-
veau-né parvenait à faire le vide autour de lui :
« En se glissant sous l'un des Oiseaux dont le berceau est par lui
partagé, il tâche de le placer sur son dos où il le retient à l'aide de
ses ailes et se traine à reculons jusqu'au bord du nid par dessus
lequel il jette la charge; lorsqu'il l'a laissée tomber, il recom-
mence son travail et ne le discontinue pas jusqu'à ce qu'il soit venu
à bout de son entreprise. 11 suit le môme procédé pour les autres
petits et pour les œufs; et cette obligation dans laquelle doit se
SÉANCI-: DU 28 FÉVRIKR 1005 30
trouver le jeune Coucou pourrait être un des motifs qui détermine
la mère dans le clioix du nid d'Oiseaux de petite taille pour le
dépôt de son œuf ».
.Ikxxer est allé plus loin encore dans le domaine de la fiction en
donnant, comme le résultat de ses propres expériences, cette con-
ception née sans conteste de son imagination :
(( Ayant trouvé, dans le même nid, une fauvette, et r/ci/j' Coucous
nouvellement éclos, avec un œuf de la première espèce, il vit les
deux (Coucous se disputer entre eux la possession du nid ; chacun
d'eux portait successivement son antagoniste jusqu'au bord et
retombait au fond accal)lé sous le poids de sa charge, mais le plus
gros, après beaucoup d'etïorts, parvint à jeter dehors son compéti-
teur, ainsi que la petite Fauvette et l'œuf et il fut seul élevé » (1).
Ces faits furent admis comme véridiques parla plupart des orni-
thologistes de l'époque et, à son tour, le ])' J. Fraxklin vint les
étayer d'une explication non moius fantaisiste, attribuant au jeune
Coucou, à sa sortie de la coquille, le rôle d'un véritable acrobate
son dos devaut servir, à l'instar de la coupe qui termine le bout
d'un bilboquet, à recevoir l'œuf ou le jeune à évincer du nid.
D'après lui, la nature a, dans cet unique Init, doué le jeune Cou-
cou d'une dépression entre les épaules, de sorte qu'au moyen de ce
creux, il parvient à soulever et à tenir en équilibre les œufs ou les
jeunes pour les amener sur le bord du nid et les jeter à bas.
Dans deux mémoires présentés l'un eu 1895, à la Société Zoolo-
gique de France (2), l'autre au Congrès ornithologique interna-
tional de 1900 (.'3), j'ai fait justice de ces élucubrations qui font
tache dans l'histoire naturelle des Oiseaux et j'ai montré pai- suite
de quelles circonstances le jeune Coucou. [)arfailement innocent
du crime qu'on lui impute, se trouve seul dans le nid aussitôt après
sa naissance, isolement f[ui a pour but de lui réserver toute la nour-
riture que ses parents adoptifs ont déjà bien de la peine à lui four-
nir en quantité sufTisan te [)our satisfaire ses besoins. Ces observations,
faites dans des conditions qui ne permettaient pas de me tiomper
sur cette question de l'isolement du jeune (loucou dans le nid»
eurent, au moment où je les produisis, les honneurs de la plus,
large publicité; repi'oduites intégralement par la Revue Sciottifiqiie
et commentées dans les [»lus imi)ortantes publications scientifiques.
(1) La vérité sur lo Coucou, par 0. des Mlrs ; page ;')2, Paris, I.S79.
(2) Durée do l'incubation de l'œuf du Coucou et de l'éducation du jeune dans fe
nid. Mém. de la Soc. Zonl. de France; VIII, page l.'jl, ISO,").
(3) Les légendes sur le Coucou; Oriiix, XI, page 2'i'i, lOfll.
31 SKANCK Dl' 28 FÉVRIKK 1905
périodiques, elles servireut de sujet à de nombreux articles dans
la presse française et étrangère. Je croyais donc n'avoir plus à re-
venir sur ce point jusqu'alors si controversé de la biologie du Cou-
cou, d'autant plus qu'avant moi, de savants et plus autorisés
oinithologistes avaient rejeté, comme absurde, l'explication de Jeû-
ner renforcée par le D^' Franklin. Mais, s'il est touj(uirs difficile de
faire entrer une vérité nouvelle dans le domaine scientifique, il l'est
encore plus d'en faire disparaître une erreur, surtout lorsque,
comme dans le cas de Jenner, cette erreur, par sou côté mystérieux,
séduit l'imagination toujours disposée à accepter sans raisonner
les faits merveilleux qui lui sont présentés et mon illusion ne fut
pas de longue durée.
Dans La Nature du .3 novembre lî)00, je trouvai, en effet, une
communication qui prétendait corroborer la légende de Jknxkr et
surtout l'assertion du l)r Franklin à laide de pbotograpbies soi-
disant prises d'après nature et ayant saisi sur le fait les manœuvres
employées par le jeune Coucou pour faire place nette dans le nid.
Je cite textuellement:
« Le dos de ces Oiseaux (Coucous), lorsqu'ils sont en bas âge, est
foi't large et creusé en forme de cuvette; ils se glissent alors sous
l'œuf ou l'oisillon dont ils veulent opérer l'éviction; celui-ci tombe
dans cette sorte d'entonnoir: aussitôt qu'il sent ses épaules char-
gées, le Coucou, s'arc-boutant sur les ailes, imprime à son corps
une secousse brusque qui lance le fardeau hors du nid. Les photo-
graphies de M. Craig montrent parfaitement ces divers mouve-
ments en résolvant, sur ce point, le problème du Coucou ».
Je profitai néanmoins du dépouillement que je fus aj)pelé à faire,
en ce qui concernait spécialement le Coucou, des feuilles de l'en-
quête administrative prescrite, en 188;)-i886, sur les migrations et
la disli'ibulion géographique des Oiseaux en France, pour mettre
à néant celte audacieuse supercherie (1). Rien n'y lit.
En 1904, en effet, parut le tome II, consacré aux Oiseaux, d'un
grand ouvrage de luxe spécialement destiné aux étrennes et inti
tulé :
Les Animaux vivants dumonde. Histoire naturelle de Çh. CORMSH;
illustrée d'aiwès la photographie directe!
Je détache tout particulièi-ement cette dernière partie du titre :
illustrée d'après la photographie directe !
A l'article conceiuant le Coucou se trouvent reproduites tout au
(1) Le Coucou devanl l'orKjuèle administrative de 188a-I886. Revue scientifique ;
(4), XVIII, page 142, août 11102.
SÉANCE Dl- 28 FÉVKIKR l!)0."i 32
long' les assertions de Jexnek et de Franklin contrôlées par l'auteur
et par d'autres observateurs, notamment par M'"° Hcgu-Blackburn;
j)our leur donner toute l'autorité désirable, on trouve, à la page 110,
une photogi'avure (|ui représente un jeune Coucou occupant tout le
fond d'un nid et ayant un œuf en éffuilibre sur le dos.
(Comment, après cela, pourrait on mettre en doute cequelapbo-
tograi)bie directe a pris sur le vif!
L'invraisemblance saute aux yeux, le nid et l'oisillon sont tigurés
comme si on les regardait directement en dessus; pour en obtenir
ainsi la pbotographie, il aurait fallu que l'appareil fût braqué exac-
tement dans le sens de la perpendicularité, ce qui est matérielle-
ment impossil)le ; mais ce qui rend cette invraisemblance i)lus mani-
feste, c'est que le jeune Coucou, occupant presque toute la capacité
du nid est représenté ayant déjà les gaines des pennes et des ré
miges qui ne commencent à pousser qu'à parti)' du quatrième
jour. Or, on sait qu'aussitôt sorti de la coquille, il se trouve tou-
jours solitaire au fond du nid, le vide ayant été fait autour de lui,
ainsi que je lai observé à plusieurs reprises, parla femelle Coucou
elle-même qui, loin de se désintéresser, ainsi qu'on le croyait, du
sort de son œuf, surveille son éclosion.
En résumé, il est de toute évidence qu'il n'y a là qu'un dessin de
pure imagination reproduit ensuite à l'aide de la pbotograpbie.
11 me faut donc encore revenir sur ce sujet, au risque d'être ac-
cusé de rabâchage, mais pour la dernière fois, car j'espère le faire
dans des conditions qui ne permettront i)lus à cette légende de
subsister, alors que jusqu'à présent, comme le Phénix, elle renaît
sans cesse de ses cendres.
Je vais, à mon tour, recourir à la photographie pour détruire une
bonne fois cette histoire de haute fantaisie qui fait du jeune Coucou,
le meurtrier de ses frères de couvée.
Les figures représentées sont la reproduction exacte, de gran-
deur naturelle des originaux que je conserve dans l'alcool, ainsi
que de l'œuf du Coucou dont il est intéressant de faire renuirquer
le volume si disproportionné à la taille de l'Oiseau adulte.
La figure 2 montre le jeune Coucou au moment où il est prêt à
sortir de l'œuf (fig. 1). Et, c'est ce petit être presque inerte, à peine
plus gros qu'un jeune Bruant qu'on accuse de se livrer à des exer-
cices de véritable acro])atie pour se débarrasser de ses frères de
couvée !
« De toutes les espèces d'Oiseaux dont j'ai pu suivre les phases
de la reproduction, ai-je déjà écrit précédemment, le jeune Coucou
.S3
SKANCK DU ES FÉVRIKR KlOo
est justement celui qui demande le plus de temps pour sortir de
l'état de faiblesse, je dirai mieux de torpeur où il reste après sa
naissance; au bout de quarante-huit heures, alors qu'il a déjà grossi
notablement, il reste encore dans le fond du nid, incapable de se
dé|)lacer, tout au plus soulève t-il la tète quil agite toute trem-
blante en ouvrant le bec quand on touche le nid et qu'il s'attend à
it
Fig. i. œuf de Coucou. — t'ig. 2. Jeune Coucou prrt à sortir de l'œuf. — Fig. ',].
Jeune âgé de 30 heures. (Ces trois ligures sont rigoureusement de grandeur
naturelle).
recevoir la becquée. Evidemment, ni Jrnxer, ni le D'' J. Franklin,
ni aucun des autres observateurs similaires n'ont vu naître un Cou-
cou et, dans leur ignorance de la cause de son isolement dès la
première heure, ils ii'ont l'ien trouvé de mieux que d'imaginer cette
scène évidemment d'un très haut intéi^êt, si elle était vraie. »
La figure 3 représente un jeune Coucou, né dans un nidd'Eiïar-^
SÉANCE DU 28 FÉVRIER 190o
34
vatte, le 22 juillet 1902, entre onze heures et midi et que j'enlevai
le lendemain à (5 heures du soir, ])ar conséquent trente heures après
sa naissance. Rien que déjà notablement développé par rapport
à ce qu'il était à sa sortie de Vœul {i'i'j;. 2), il gisait dans le fond du
nid, sans mouvement, dans le même état que celui que j'ai décrit
plus haut.
Fig. 4. — Jeune Coucou Agé de G jours cl demi (grandeur naturelle).
Quant au creux signalé entre les épaules, par le D^" Franklin et
destiné, selon lui, à recevoir œufs ou jeunes, on peut se convaincre
qu'il n'en existe pas trace sur le nouveau-né (fig. 2).
Bull. Soc. Zool. de Fr,, 190o. xxx — rî
35 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905
Chez le second, âgé de trente heures (fig. 3), apparaît une dépres-
sion sur les reins que la photographie a exagérée, exagération qui
résulte en partie du refoulement des cuisses en arrière par une
pression un peu trop forte donnée au corps en le fixant sur le car-
ton. En somme, elle n'a rien de commun avec la cuvette formant
entonnoir décrite par certains auteurs.
Du reste, sur le sujet âgé de 6 jours et demi (fig. 4), le dos n'offre
aucune dépression, la colonne vertéhrale est parfaitement droite.
La faiblesse toute particulière du jeune Coucou pendant les
premiers jours de son existence persiste beaucoup plus longtemps
que chez les jeunes des autres Oiseaux relativement à la durée
de leur développement dans le nid. Le jeune Coucou (lig. 4), né le
14 juillet 1902, dans la matinée, toujours dans un nid d'Efïar-
vatte suspendu dans les roseaux des bords de l'Oise et que je pris le
20 à 4 heures de l'après-midi, m'a permis de le constater de nou-
veau. Agé de G jours et demi, il pesait 29 grammes et avait déjà les
yeux à demi ouverts.
Eh bien, malgré sa taille, qui lui faisait occuper presque loute
la capacité du nid, il ne pouvait pas encore se mouvoir sufTisam-
ment pour se déplacer; ses pattes n'ayant aucune force et, jusque là,
sa croissance s'était faite pour ainsi dire d'une façon loute végéta-
tive. Posé sur ma main, mes excitations lui faisaient bien remuer la
tête et les ailes commençant à s'emplumer, mais je ne percevais
aucun mouvement de ses pattes qui semblaient paralysées. Par
conséquent, môme à cet âge, il aurait été incapable de nuire inten-
tionnellement à ses frères de couvée, mais si ceux-ci avaient continué
à partager leur berceau avec lui, il serait devenu involontairement
leur meurtrier en les étouffant par son poids.
Voilà donc un point de la biologie du Coucou parfaitement élu-
cidé.
Du moment que ce n'est pas le jeune Coucou qui fait le vide au-
tour de lui, il faut que ce soitoules parents nourriciers, ouïe Cou-
cou femelle lui-même : il n'y a pas place pour une troisième hypo-
thèse. Or, là encore, je suis très-heureusement parvenu à établir
que c'est bien ce dernier qui enlève les œufs légitimes à l'instant mê-
me où le sien vient d'éclore. Mes observations, qui ne me laissèrent
aucun doute à ce sujet, ont été publiées enl-895(l). Elles vinrent du
reste corroborer celles faites antérieurement par Walter (2) et que
le D"^ Alp. Dubois a reproduites dans son grand ouvrage : Faune
(1) Mém. de la Soc. Zool. de France, tome VIII, page loi, 1895.
(2) Zeitschrift fur die Gesammte ornithologie, page 66, 1886.
SKANC.E DU 28 FÉVHIEK 1905 36
illustrée des Vertébrés delà Belgique, en leur donnant toute créance.
Par contre, un ornithologiste distingué M. Paul Bernard, de
Montbéliard, nie qu'il en soit ainsi; il a publié, enlDOl, une note (l)
pour démontrer que, contrairement à l'opinion de Walter et à la
mienne, « ce n'est pas le Coucou femelle qui est le coupable, mais
bien la mère adoptive du jeune Coucou qui est la meurtrière de
ses propres petits ». A l'appui, il produit deux observations per-
sonnelles qui lui permettent de manifester toute sa satisfaction
d'avoir pu élucider un point d'histoire naturelle resté jusqu'ici
inconnu.
Avant d'examiner l'assertion de M. Paul Bernard, je dois donner
quelques explications préliuiinaires.
D'abord, la durée de l'incubation de l'œuf du Coucou que j'ai
déterminée, par trois observations minutieusement poursuivies,
est en moyenne de 11 jours, 12 heures. En général, les œufs des
petits Passereaux, dont le nid est choisi par le Coucou femelle pour
y déposer le sien, nécessitent un ou deux jours déplus pour éclore ;
par conséquent, si l'œuf du Coucou est déposé dans un nid d'une
espèce chez laquelle l'incubation est de 13 jours, comme chez le
Bruant jaune, par exemple, il devra éclore avant ceux de ce dernier
en supposant que le dépôt en ait eu lieu avant le commencement de
l'incubation. Mais, il n'en est pas toujours ainsi ; j'ai constaté plu-
sieurs fois, en effet, que la mère Coucou choisit indifféremment un
nid contenant des œufs de toute fraîcheur ou dont l'incubation est
déjà avancée, de sorte que ces derniers doivent éclore plusieurs
jours avant l'inlrus.
C'est ici qu'api)araît le rôle de la femelle Coucou : surveillante
attentive, elle frappe les œufs de la mère adoptive d'un coup de
bec, tuant les petits au moment où ils commencent les premiers
efforts qui doivent amener leur délivrance et les laisse ainsi à
moitié aplatis pour ne revenir les enlever que lorsque son œuf
vient déclore.
J'ai vu deux fois ce fait qui me permit en toute certitude d'attri-
buer à la mère Coucou l'enlèvement des œufs du nid qui doit ser-
vir de berceau à son jeune. En réalité, il serait impossible aux
parents nourriciers de produire un semblable écrasement de la
coquille et, du reste, pour quelle raison agiraient-ils ainsi ?
Admettons qu'ils soient amenés, par une force suggestive inconnue
à préférer sacrifier leur progéniture pour adopter et nourrir un
(1) De l'expulsion des œufs ou des petits des parents adoptifs du jeune Coucou.
Méin. de la Soc. d'émulation de Monlbéliard, 1901.
37 SÉANCE DU 28 FKVUIEK IDOo
étranger, quel intérêt auraient-ils à aggraver leur cruauté en tuant
leurs petits avant l'éclosion de l'œuf intrus, sans s'en débarrasser
immédiatement. Si, à ce moment, leur décision barbare était déjà
prise, il serait bien plus simple pour eux de jeter les œufs liors du
nid.
M. Paul Bernard donne à la vérité deux observations très détail-
lées qui ont pour but de montrer les parents nourriciers comme
les propres meurtriers de leurs petits. Ces deux observations ont
été faites par lui, en 1901, en compagnie d'un garde-chasse, sur
deux nids de Rouge-gorge. Dans l'une et l'autre, les deux obser-
vateurs ont vu, à maintes reprises, la femelle Rouge-gorge jeter
hors du nid ses jeunes trouvés à terre et qu'ils y avaient remis.
Elle les prenait successivement et les déposait tout vivants sur le
sol, les exposant ainsi sans pitié à mourir de faim à côté de l'é-
tranger qu'elle allait nourrir avec un dévouement tout maternel.
Un tel acte est bien contre nature.
Les observations de M. Paul Bernard viennent appuyer l'opinion
émise par quelques naturalistes, notamment par Altum, qui, n'ac-
ceptant pas l'explication de Jenner, imputaient la responsabilité
de l'expulsion des œufs ou des jeunes aux parents adoptifs du jeune
Coucou.
Loin de moi la pensée de mettre en doute la sincérité de ces
observations, mais j'ai le droit, en m'autorisant des miennes, de les
considérer comme ne relataat qu'un acte tout à fait exceptionnel
de la part de deux individus de la même espèce d'Oiseaux. S'il est
vrai que les exceptions confirment la règle, ce serait bien ici le
cas, autrement, il faudrait admettre que les parents nourriciers,
en détruisant eux-mêmes leur progéniture, obéiraient à la même
loi qui les force à accepter un œuf étranger, à le couver et ensuite
à nourrir consciencieusement, au lieu et place de leurs propres jeu-
nes, le petit qui en sort. Or, les observations sont nombreuses, qui
ont signalé dans le nid, la présence simultanée du jeune Coucou
et des jeunes légitimes que les parents nourrissaient avec la même
sollicitude.
J'ai expliqué que ce fait ne se produit que lorsque la femelle
Coucou a été détruite accidentellement avant l'éclosion de son œuf .
Dans l'enquête administrative faite en 1885 .SO, j'ai relevé cette
déclaration d'un observateur de la Haute-Vienne : « J'ai vu un
jeune Coucou qu'une Hoche queue élevait avec ses vrais petits ».
De même, la Revue Scientifique, ayant signalé comme extraordi-
naire la découverte justement d'un nid de Rouge gorge contenant,
SÉANCE dl: 2H févriei{ JDOo 38
à côté de cinq jeunes, un petit Coucou, un éminent naturaliste,
M. A. Mansiox a cité un cas analogue dans la même Revue (I).
En 1889, un garde-chasse lui apporta un Coucou femelle qu'il
venait de tuer, dans le bois Bailly de la vallée de Hoyaux, au lieu
dit Picherotte. Peu de jours après cette regrettable destruction que
pratiquent trop souvent les garde-chasses par ignorance de la
grande utilité de cet Oiseau ou le confondant par erreur avec l'Eper-
vier, M. Mansion trouva, non loin de l'endroit où elle avait eu lieu, un
nid de Hoche queue renfermant quatre petits et un jeune Coucou.
(( Le fait, ajoute-t-il, de rencontrer l'intrus que je considérais
alors comme un meurtrier, vivant en bonne intelligence avec ses
frères de couvée, ne manqua pas de m'étonner singulièrement.
« En juillet 189.j, la lecture d'un article publié dans la Rcrue
Scientifique, par M. Xavier Raspail, me remit en mémoire mon
ancienne observation et me fournit en même temps l'explication
du phénomène qui m'avait tant intrigué.
« Si ce n'est pas le petit Coucou qui est le meurtrier de ses frères
d'adoption et si la mère, loin de se montrer indifférente, surveille
attentivement l'incubation de son œuf sans laisser éclore jamais
les œufs légitimes, n'est-il pas éminemment probable que le Cou-
cou femelle tué à Picherotte, en 1889, n'était autre que la mère du
jeune grimpeur en compagnie de quatre Hoche-queue ».
Ainsi, ce que j'avais admis par le raisonnement seul, se trouve
confirmé par l'observation des plus concluantes de M. A. Mansion.
Si donc, la mère Coucou a été victime d'un de ces accidents qui mena-
cent les Oiseaux à toute heure de leur existence, les parents adoptifs
conservent leurs propres jeunes avec l'étranger; dans toute l'échelle
animale le sentiment maternel est trop développé pour qu'il en
soit autrement. Peut-être, dans ce cas, arriveraient-ils, en multi-
pliant leurs efforts, à donner à tous la subsistance nécessaire, si
le jeune Coucou ne devenait pas, par le fait de sa croissance, le
meurtrier involontaire de ses voisins. A peine parvenu à la moitié
de son développement, il ne laisse plus de place pour ces derniers;
non-seulement, il fait éclater les parois du nid, mais il les aplatit
au point de les réduire en une sorte de plateau d'une solidité très
problématique sur le({uel il a souvent beaucoup de peine à se
maintenir en équilibre jusqu'au moment où il est en état de se
déplacer, ce qui n'arrive que du dix-huitième au dix-neuvième
jour après sa naissance.
(1) Revue Scientifique, n° du 22 décembre 1900.
39 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1903
L'explicationdel'isolemeatdu jeune Coucou résultant du sacrifice
cruel que les parents feraient de leur progéniture n'est pas nou-
velle; elle remonte à la plus haute antiquité ;le génie universel que
fut Aristote en faisait déjà mention 3o0 ans avant notre ère:
(( Le père nourricier même rejette, dit on, ses propres petits hors
du nid, les laisse mourir de faim tandis que grandit le jeune Cou-
cou; d'autres racontent qu'il tue sa progéniture pour en nourrir le
Coucou, car celui-ci est tellement joli — ce(|ui ne cadre guère avec
l'opinion de certains auteurs qui le comparent à un Crapaud — que
ses parents nourriciers dédaignent pour lui leurs propres petits. »
Après avoir énuméré d'autres racontars, Aristote a soin d'ajou-
ter : (( tous ces récits sont avancés par des témoins prétendus ocu-
laires, mais ils ne concordent pas quant à la manière dont péris-
sent les jeunes de l'Oiseau nourricier. ))
Seule l'explication de Jkxneh n'y hgure pas. Pour être plus mo-
derne, elle n'en est pas plus vraie et elle doit définitivement être
classée dans les légendes de haute fantaisie dont s'est composée
jusqu'ici la biologie du Coucou.
OBSERVATIONS ET RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES SUR LE
GENERA INSECTORUM (PHYTOPHAGA)
PAR
M. PiC
J'ai dû publier [Bull. Soc. Zool. Fr., 1903, p. 232) un petit addenda
et corrigenda aux Sagridae du Gênera Inscctorum de Wvtsman et je
suis étonné que, dans un récent addenda à ce Gênera, l'on n'ait pas
tenu compte de mes observations. En constatant celte nouvelle
omission, on peut être en droit de se demander si certains auteurs
ne négligent pas par trop complètement les Coléoptères paléarcti-
ques pour se consacrer plus largement, et malheureusement d'une
façon un peu trop exclusive, à l'étude des exotiques. Il me semble
que la note vague, et en partie étrangère au sujet, de Clavareau [An.
Belg., 1900, p. 334) ne peut suffire à excuser des omissions impor-
tantes, ou empêcher certaines erreurs de se propager.
Jugeant qu'il est regrettable qu'un ouvrage d'ensemble, surtout
écrit en collaboration, soit publié avec des données incomplètes
SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1903 40
sur la faune paléarctique plus étudiée que toute autre, je me per-
mets, en vue de rendre service, de compléter ce Gênera dans la
mesure de mes connaissances.
Pour compléter le Gênera des Sagridae je renvoie les spécialistes
futurs, insuffisamment renseignés par le Gênera seul accompagné
d'un addenda incomplet, non seulement à mon petit article cité
plus haut {Bull. Soc. Zool. Fr., 1903, p. 252), mais encore à un
précédent sur le même sujet {An. Belg., 1900, p. 353). Aujourd'hui,
je veux simplement, et pour la première fois, compléter, ou recti-
fier, le fascicule récent de cet ouvrage qui traite des Crioceridae (1).
Je ne puis fournir aucun renseignement sur les exotiques que je
n'ai pas étudiés et m'en tiens exclusivement aux Criocerides pa^
léarctiques.
lo Addenda.
Lema puncticolUs v. obscurior Pic, Variétés, II, 1897, p. 3, de France.
Lema Lacordairei Desbr., Bull. Soc. Ent. Fr., 1875, CXXXVIII.
Ce nom est préoccupé et à remplacer par le suivant : algerica
Pic.
/.ema of/^mm Pic, Variétés, II, 1897, p. 3; Soc. H. Nat. Autun.,
1897, d'Algérie.
Crioceris asparagi L. plusieurs variétés, Pic. in l'Echange, n» 189,
1900, p. 63.
Crioceris Linnei Pic [nom nouveau], L'Echange, n» 128, 1895, p. 88.
Crioceris macilenta Weise, plusieurs variétés. Pic in Variétés, II,
1897, p. 3; ces variétés sont : lineata, d'Algérie; corsica,
de Corse; hipponensis, Jacqueti et Tournieri, d'Algérie.
Crioceris tibialisy. nigripes Pic, L'Échange, n^ 79, 1891, p. 51, des
Alpes.
2o Corrigenda (ex parte).
Crioceris pupillata Ahr., n'est pas un synonyme pur et simple, mais
doit être considéré comme bonne variété de asparagi L.
Crioceris Abeillei Pic, bonne variété et non synonyme complet : con-
sulter ma note sur la validité de cette variété {Mise. Eut.,
VI, 1898, p. 155).
(1) Un autre fascicule également récent signé M. Jacoby et H. Clavareau,
comme celui des Crioceridae, comprend la famille des Donacidae, où je relève
comme omissions dans le genre Donacia : microcephala Dan; v. cyanicollis
et V. Waldaica Olsouf (de coccineo-fasciata Harr.). Il n'a pas été tenu compte
par les auteurs de ce fascicule de l'importante note de Bergkoth sur le genre
Haemonia {Ent. Nachr., 1893, p- 311).
41 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905
DESCRIPTION D'ESPÈCES NOUVELLES DE MOLLUSQUES
TERRESTRES ET FLUVIATILES DES DÉPARTEMENTS DES ALPES-
MARITIMES ET DE L'ALLIER
PAR
M. CAZIOT
Hélix conventae Sp. nov.
Testa depresso-globidosa mpra conico-tcctiformis subtus tumidula,
undique striata, striis numerosissimis, obUquis irregularibus, crassius
culus, parum prœminentibus, ad superficicm teste castaneo-rufescentis
adspersis, procipue supra apcrturam : translucidis in idtimo anfractu
usque ad suturam, iiitcr locum umbilicalem et aperturam ; anfractibus
septem, parum conrexis, lente regulariterque erescentibiis, ultimo cari-
mato in omni pereursu in breriter in parte terminali ; sutura sat pro-
fu7ida ; apice obtuso, et sicut cœteros spira ambitus colorato ; umbilico
minimo (3/4 i"™ lato, 5™™ profundo) ; apertura omnlno Hélix StrigeUa
simillima rotundata margiiiibus non comniventus ; peristomate inter-
rupto minimo rcflexo solum in dimidia parte descendente, intus robuste
roseo-incrassato, entus fascia albida munito. D. 12 ; Alt. 9 mm.
Coquille subdéprlmée, globu-
leuse, conique tectiforme , peu
bombée en dessous ; striée sur
toute sa surface par des stries obli-
ques, grossières, irrégulières, nom-
breuses, peu saillantes, sur un fond
chagriné ; principalement au-des-
sus de l'ouverture ; test marron
brunâtre terne, subtranslucide,
Fig. 1. — Helix conventae sp. nov. luisant dans la première moitié du
dessous de la coquille entre l'om-
bilic et l'ouverture, jusque vers la suture; 7 tours de spire peu
convexes, croissant lentement, régulièrement et progressivement,
le dernier caréné sur presque tout son développement, arrondi
à son extrémité s'infléchissant brusquement sur une toute petite
longueur à sa partie terminale; suture assez profonde; sommet
obtus, de la même coloration quelesautres tours despire; ombilic
petit (3/4 de millimètres de profondeur ; 2'""> de diamètre) ; ouver-
ture comme dans l'Hélix strigella, arrondie, bords non conver-
gents; péristome interrompu très peu réfléchi, seulement à partir
SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905
42
de la 2'' nioilié descendante; bourrelet intérieur robuste, non pro-
loudémeut enfoncé, rose, avec une bande claire au dehors.
Habitat. — Très rare, sur les cùtés herbeux d'un petit chemin
desservant des villas, sur les tiges des plantes qui le borde, au nord
du couvent des Ursulines, cul de-sac ayant son origine sur la route
de Ciniiez, près Nice. (Je n'ai pu en recueillir que 2 spécimens).
C'est une espèce du groupe de YHelix incarnata paraissant, d'après
sa description se rapprocher de V Hélix permira de Bourguignat et
de l'Hélix jiirinian a du même auteur. Elle a la taille plus grande,
le dernier tour moins convexe en dessous, des tours plus bombés,
la suture plus profonde : l'ouverture dilïérente, etc. Elle est aussi
voisine, quoique différente, de ï Hélix xillae, Megerle von Muhlfeld,
de Lombardie.
Hélix (Xerophila) subpapalis Sp. uov
Testa minuta, umhilicata, (jlohulom depressa, supra parum conica,
subtus cojivexa sat solida, subopaca albida, fasciics brunneis continiiis
tel subcontinuis atque striis ut in Hélix papalis simillimis ornata ; spira
valde depressa ; anfractibus sex haud gradatis lente crescentibus ;
sutura lineari separatis : umbilico minutulo, parum profondo ; apice in
Hélix papalis consimili ; apertura oblique rotundata ; peristomate
discontinuo, reeto acuto, intus in crassato roseo-violaceo marginibus
(superiore et inferiore) subrotundatis ; columcllari autem ad wnbilicum
reflexo, quem partim obtcgit. D. S; Haut 6mm.
Fig. 2. — Hélix mbjHipali^, sp. nov.
Coquille ombiliquée, de petite taille, globuleuse, déprimée, très
peu conique en dessus, bien convexe en dessous; test peu mince
assez solide, subopaque, d'un blanc sale avec des bandes brunes
continues ou discontinues, orné de stries comme chez YHelix
papalis; spire très surbaissée : 6 tours de spire à profil presque tout
à fait plat, croissant lentement et progressivement, non étages,
43 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905
séparés par une suture linéaire : ombilic très petit et très peu
profond : sommet comme chez 17/('/à' ;;apa/js; ouverture oblique,
bien ronde; peristome discontinu droit, aigu, bordé intérieurement
par un petit bourrelet d'un rose un peu violacé, bords supérieur
et inférieur arrondis, bord columellaire réfléchi vers l'ombilic
qu'il cache en partie.
Habitat. — Derrière l'égljse de Saint-André, au nord de Nice, au
bord du chemin.
Sur le terrain inculte, autour de la ruine des Paiens, au nord de
Falicon, à l'ouest de la colle Saint André, sur les plantes basses, le
Chiendent, etc.
A Pointe de Contes, sur le bord de la route.
Autour du château de la Palarea, sur les terrains incultes du
nummulitique, dans les Alpes-Maritimes. Embouchure du Var.
Cette espèce diffère de l'Hélix pa palis Locard, par ses tours plats,
non convexes, non étages; par sa suture linéaire, son ombilic
beaucoup plus petit, et son ouverture moins oblique.
LiMNEA FALICONICA.
Testa oblongo-subventricosa aut oblonga, corneo luteole pellucida,
minute striatula; spira superne subdilatata infeime acuminata; apice
Icevi, mamillato subobtuso ; anfractïbus 6 convexis ad suturam planatis
scalariforbus, celeriter et regulariter crescentibus ; su-
tura profonda separatis ; ultimo majore oblongo, sub-
ventricoso tel mediam partcm altitudinis superante ;
apertura fere recta, vix obWjua oblongo piriformi : pe-
ristomate recto acuto, intus aliquando xix incrassato
margine columellari reflexo rimam u7nbilicak'm suhte-
gente in margine externo fere regulariter arcuata,
marginibus ùx approximatis callo albidojunctis. Alt. 8 ;
D. 31/2-4; ait. apert. 41/2-5; diam. apert. 3mm. 5.
Fig. 3. — Lun- Coquille oblongue, très peu ventrue, corné jau-
nea falico- ^^^^^^ brillante; stries très fines et très petites;
nica ; X 4. . . ' .
6 tours de spire très convexes, croissant progressi-
vement et régulièrement, le dernier grand, égalant en hauteur la
moitié de la hauteur totale : suture très profonde en escalier; ouver-
ture presque droite, ventrue, à peine oblique, piriforme oblon-
gue; peristome discontinu, tranchant; bord supérieur arrondi sur
une petite largeur (le méplat de la suture) puis s'infléchissanl brus-
quement; bord inférieur arrondi, réfléchi : les 2 bords de l'ouver-
ture reliés par un callum blanc jaunâtre.
SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905 4'lr
Habitat. — Source dans la montagne, 250'" d'altitude, dans une
propriété d'Oliviers, ouverte au S. E. proche la colle Saint-André,
près Nice (1).
Dans un bassin, propriété particulière, en plein champ au
nord de Falicon, près Nice.
La Linuica faliconica du groupe de la Limnea truncatidade Mûller,
est aussi voisine des Limnea lacedanica et spclea de Lourdes {W^^
Pyrénées) surtout de cette dernière espèce dont elle se sépare par
son dernier tour plus ventru, ses autres tours moins méplats au
voisinage de la suture, qui est profonde et comme canaliculée, son
sommet presque subulé, son ouverture moins oblique et plus
arrondie, etc.
Il est toutefois utile d'ajouter que certains échantillons ont le
dernier tour moins renflé, ce qui leur donne un aspect plus subulé;
mais les autres caractères demeurent constants, ce qui empêche de
la séparer, même comme variété.
Limnea Guebhardi (2)
Testa ovoideaparum, ventricosa, suhcostulata (costidis numerosis pau-
lo proeniinentihus irre(jularibus,distantibusqiœ in ultimo anfractu quem
sicut malleatum apparet) et transverse percursis a costis pluribus
elatioribus, irrefjidariter usque ad suturam dispositis ; anfractibus 5,
parum regalariter crescentibus, primis lœvigatis aut leviter striatis,
nitidis sub pellucidis e corneo rubescentibus, ultimo maximo fere totum
partent testœ œquante ; sutura impressa : apice nitido subacuto ;
umbilico parvo, subterto : apcrtura magna ocali irregularis in parte
superiore subangulari, in inferiore rotundato ; peristomatediscontinuo,
acutoferrugineopurpureo, margine columellariadbasin paulumreflexo :
D. lO-Uïnm. H. 14-17mm.
Coquille ovoïde, un peu ventrue, côtes peu proéminentes, nom-
breuses, irrégulièrement espacées sur le dernier tour (lequel est
comme mallée) et recoupés transversalement par d'autres côtes
plus élevées, irrégulièrement disposées jusqu'à la suture, formant
des méplats : les premiers tours de spire lisses ou très finement
striés; assez mince, fragile, luisante, légèrement transparente,
corné rougeàtre. 5 tours de spire à croissance peu régulière, le
dernier grand, formant à lui seul presque toute la coquille; suture
(1) J'ai constaté une fois de plus à cette source, que les Mollusques (Limnées,
Planorbes, Bythinelles) ne se placent jamais sur les tiges des végétaux cellulaires
qui portent le nom de Chara fselida.
(2) Espèce dédiée à mon ami et collègue le D^ Guebhard, de St-ValJier de
Tlîiey (Alpes-Maritimes).
45
SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1905
Fig
4. — Lininea
Guehhardi ; x 2
bien nette; sommet un peu pointu, luisant ; ombilic recouvert :
ouverture grande (H. IG. D. JU'»''") ovale (non régulier) subanguleuse
dans le haut, arrondie en bas, gibbeuse aux 3/4 de son développe-
ment : péristome discontinu, aigu, tranchant, couleur lie de vin
(non due à un arrêt de développement, car
tous les individus, même les plus jeunes, pré-
sentent cette particularité) bord columellaire
très peu rétléchi.
Habitat. — Dans le lit du Paillon, vallon
de Laghet, près du monastère, aux environs
de Nice.
Cette Limnée du groupe de la L. vulgaris de
Pi'EiFFER, ditïère de celle ci par sa grosseur,
son ouverture plus ample, sa spire un peu plus
élevée, son dernier tour plus ventru, sa suture
beaucoup plus accusée, son bord columellaire
plus tordu, etc.
Elle dilïère de la Umosa par la nature du test, la forme de
l'ouverture et ses dimensions : elle a beaucoup d'analogie avec la
Limnea limosina de Locard, mais la forme de son ouverture, la
nature du test, la couleur lie de vin de son péristome, suffisent à
la différencier; il est vrai que M. Germain, dans son ouvrage sur
les Mollusques de Maine-et-Loire, fait remarquer (page IGO) que
cette couleur lie de vin du péristome se retrouve aussi chez
certaines Limnea Hînosina et même chez certains échantillons de
la. Limnea auricularia ; mais, dans les Alpes-Maritimes aussi bien
que dans l'Yonne et dans Vaucluse, ce fait ne se produit pas.
J'aurais pu mettre cette Limnée dans le groupe de la Limnea
Umosa, au lieu de la placer dans le groupe de la Limnea vulgaris,
mais il y a lieu de considérer que ces deux groupes sont absolument
superficiels et la Limnea Guehhardi, établit pi'écisément le passage
entre ces deux groupes.
Balia Malleyi (1).
Testa sinistrosa, tenui, fusco-castanea, conico-turriculata nitida,
oblique ac regulariter striata, stries crassis dentisque sed in ultimo
anfractu crassioribus et irregularibus ; anfractihus iO-ii, subinflatis,
irregulariter sed lente accrescentibus ultime ventricoso, basi rotundato,
ad aperturam paule ascendente; sutura obliqua, undique sat imfressa;
rimula umbiUcali angustissima ; apertura piriformi contracta, inferne
(1) Espèce dédiée au sympathique docteur Malley, de Bourbon l'Archambault.
SÉANCE uu 28 i'Évi\ii:ii 1005
46
roiiindala, margiiiibiis superioribas callo tenui junclis ad insertioncm
labvi externi lamclla lœvigaia albescenteque munilis, margine exierno
minime sinuoso ; periatomate acuto, simplici reflexo prœcipue in parte
infcriore; apice corneo, rotundalo. Ail. 10 mm. Diam. 2 mm.
Coquille senestre, réguliè-
rement turriculée, lest fra-
gile, de couleur marron, lui-
sant, orné de stries obliques,
fortes, serrées, nombreuses,
régulières, plus fortes encore,
et alors irrégulières, sous le
dernier tour : 11 tours de
spire renflés, croissant régu-
lièrement mais d'une très
petite quantité à chaque tour,
le dernier ventru, arrondi à
la base, remontant un peu
vers l'ouverture ; fente très
étroite; suture oblique, très
accusée sur tous les tours ;
ouverture pi riforme,rétrécie,
arrondie dans le bas ; bords
supérieurs réunis par un
callum présentant, vers l'in-
sertion du labre, une lamelle
assez forte, lisse et blanchâ-
tre ; bord externe très peu
sinueux : péristome aigu, tranchant, rélléclii surtout à la partie
inférieure ; sommet arrondi, corné. Hauteur :10; diamètre : 2mm.
Habitat. — Sur les ruines du vieux château de Bourbon l'Archam-
bault (Allier).
Cette espèce diffère de la Balia perversa, par sa forme régulière-
ment turriculée; son péristome beaucoup plus réfléchi; la forme
de son ouverture ; ses stries plus accentuées; elle a la forme géné-
rale de la Balia drshaijsiana mais son ouverture est plus arrondie
dans le bas, son dernier tour est ventru, et les autres tours renflés
et séparés par une suture très accusée. Sa coloration n'est pas non
plus la même; sa hauteur est plus grande, son diamètre plus petit.
Inutile de la comparer aux Balia pyrcnaia, rayiana, lucifuga et
fischeriana, les seuls Balia connus de France, dont elle diffère
notablement.
Fig. i5. — Bulia Malleyi.
Séance du 14 mars 1905
PRÉSIDENCE DU PROFESSEUR JOUBIN, PRÉSIDENT.
Le Di'GuiART s'excuse de ne pouvoir assister à la séance.
M. le Président fait part du décès de M. Preudhomme de Borre,
ancien conservateur au Musée d'Histoire naturelle de Bruxelles.
MM. Blatin et Bourgeois sont proclamés membres de la Société.
M. François fait une communication sur les ingénieux procédés
dépêche employés par les indigènes de certaines îles deTOcéanie,
et spécialement de l'archipel Santa-Cruz. Ayant remarqué que les
Poissons carnassiers suivent les vols d'Oiseaux de mer qui leur in-
diquent les bancs de petits Poissons, lisse servent d'un cerf-volant
ayant la silhouette d'une Frégate et auquel est attaché par une li-
gne un hameçon de nacre en forme de Poisson; tout Poisson ayant
mordu est harponné et placé dans une pirogue. Ils se servent aussi
de flotteurs auxquels sont suspendus des hameçons automatiques à
deux pointes, qui, avalés dans le sens de la longueur, viennent se
placer transversalement dans le gosier du Poisson, qui se trouve
ainsi immobilisé.
M. Petit présente des Nématodes récoltés par M. Petit de Rouen
dans l'intestin dun Boa et un autre parasite récolté par lui-même
dans le pharynx dune Biche.
M. JouBiN présente deux échantillons de Céphalopodes phospho-
rescents fort rares. Le premier, Leachia cyclurd, qui possède sous
les yeux cinq organes lumineux tous de structure différente, a été
capturé en grande quantité dans les parages des Canaries par la
dernière croisière du Prince de Monaco: l'autre, Meleagrotcrithis
Hoijlei Pfeffer vient de l'expédition du Sibogà.
M. DE Beauchamp fait une communication sur la systématique des
Tétraphylles du genre Acanthobothrhmi; il montre que VA. Bcne-
deni Lônnberg 1889, identique à l'A. paidumLinion 1891, mais pro-
bablement distinctde V Âcanthohothrium (Prosthecobothrium Diesing)
Dujardini Van Beneden 1850. doit être considéré comme une sim-
ple variété distinguée par la brièveté de son cou, de \A. ftlicoUe
(Zschokkei887).
Comme les années précédentes, une réunion à laquelle sont con-
viés les étudiants et les personnes qui s'intéressent aux sciences
SÉANCE DU 14 MARS 1903 48
naturelles se tiendra, pendant les vacances de Pâques, au Labora-
toire Arago, à Banyuls sur-Mer, sous la direction de M. G. Pruvot,
directeur du Laboratoire, et avec le concours de plusieurs profes-
seurs des Facultés françaises et étrangères. Elle sera suivie d'une
excursion aux iles Baléares.
Le temps du séjour à Banyuls (du 10 au 20 avril) sera employé à
des dragages et des pêches diverses ellectuées à bord du vapeur le
((Roland», des conférences au Laboratoire, récoltes d'Algues, her-
borisations dans la montagne, etc.
Puis, on gagnera par le chemin de fer Barcelone, où aura lieu, le
soir même, l'embarquement pour Palma. On visitera ensuite Ma-
nacor, les grottes célèbres d'Artà et du Drach, le grand canon du
Torrente del Pareis, Miramar, Soller et ses jardins d'orangers.
L'ascension du pic de l'Ofre, un des plus hauts sommets de l'ile de
Majorque, est également comprise dans le programme.
On sera de retour le vendredi matin 28 avril à Barcelone, où les
excursionnistes séjourneront, sils le désirent, et d'où ils pourront
à leur gré soit regagner Banyuls, soit rentrer à Paris directement.
Le prix total de l'excursion, de Paris à Paris, sera pour les deux
semaines de 200 francs environ.
On peut s'inscrire dès maintenant ou s'adresser pour plus amples
renseignements au laboratoire d'Anatomie comparée de la Sorbon-
ne. Mais, pour bénéficier de la réduction de 50 o/° consentie par
les chemins de fer français, il est indispensable de s'inscrire avant
le ler avril, dernier délai.
CHOUETTES ET GRANDS-DUCS ARTICULÉS POUR LA CHASSE
PAR
L. PETIT
Jusqu'à présent on n'avait guère pensé que les Oiseaux de rapine
et de proie, tels que les Chouettes et les Grand- ducs, pourraient être
utiles à quelque chose, et encore moins servir à la destruction des
Oiseaux de leur espèce. Il est vrai que cette utilité n'apparaît qu'a-
près leur mort et qu'il faut leur faire subir une transformation
dont on me permettra de revendiquer l'invention.
Sollicité en efïet depuis longtemps par mes nombreux clients,
grands disciples de Saint-Hubert, de leur trouver du nouveau en
49 SÉANCE DU 14 MARS 1905
fait dappeaux et d'épouvantails, j'ai réussi, après de longues
recherches, à les satisfaire par linvention et la fabrication des
Chouettes et des Grands-ducs articulés pour la chasse.
Je dois dire qu'une telle innovation, dont les modèles sont dépo-
sés et dont le modèle est absolument français, m'a valu d'être plu-
sieurs fois récompensé et félicité, sans parler des remerciements
qui m'ont été adressés de tous côtés par tous ceux qui ont fait usage
de mes articles.
Le principe qui ma guidé dans mon invention est double, c'est,
à la fois, d'être utile à l'agriculture en permettant la destruction
des Rapaces qui sont les plus grands ennemis des Oiseaux insecti-
vores, et, en même temps doiïrir aux chasseurs un système d'ap-
peaux beaucoup plus efficace que tous ceux existant jusqu'à ce
jour.
Voici, par exemple, ma Chouette articulée servant à la chasse
aux Alouettes et remplaçant avantageusement le miroir. Cette
Chouette est fixée sur un piquet que Ion plante dans la terre. Une
corde suit ce piquet, qui porte à sa base une poulie. On conduit la
corde horizontalement à une pclite distance et, chaque fois que
l'on tire sur cette corde, les ailes et la têle de la Choutte remuent
et les Alouettes sont attirées et viennent tourner autour d'elle.
Voici maintenant trois modèles de (îrands-ducs {Bubomaximns),
tous trois absolument parfaits, j'ose le dire, au point de vue du but
à atteindre.
Le premier (hg. 1) a les ailes demi-ouvertes, comme la Chouette
que nous venons d'examiner.
Le second (fig. 2) est au repos et a vraiment grand air. Il est fixé
sur un morceau de bois horizontal qui porte en son milieu un trou
pour recevoir la pointe d'un piquet quelconque.
Le troisième modèle est incontestablement le mieux réussi tant
au point de vue de son utilité à la chasse qu'au point de vue de
limitation parfaite de la nature.
11 présente cet avantage qu'on peut s'en servir de deux manières :
soit au repos, les ailes complètement fermées, soit en mouvement.
Pour cette seconde manière, il suffit de tirer la corde et le Crand-
duc a aussitôt l'air de se jeter en avant puis de revenir à sa pre-
mière position. Ce mouvement a lieu aulant de fois que l'on lire
la corde. Pour attirer encore plus sûrement les Oiseaux, on joint à
cela l'imitation du cri du Grand duc en embrassant fortement le des-
sus de sa main. Ce cri excite tout à fait la curiosité des Oiseaux
qui viennent en troupe tourner autour du Grand-duc articulé.
SÉANCE DU 14 MARS 1905
30
En somme, comme vous pouvez vous en rendre com})le [)ar celte
présentation sommaire, rien de plus attrayant qu'une telle chasse,
rien de plus utile aussi.
Avec une Chouette ou un Grand-duc articulés selon mon système
on arrive en effet à la destruction rapide et certaine de tous les Oi-
seaux nuisibles à l'agriculture et aux chasseurs : les Buses et Bu-
Fis. 1.
Fis. -2.
sards, les Faucons, les Éperviers, les Corbeaux, les Pies, les Geais,
etc.
Tous ces Oiseaux cherchent en elïet leur vie dans les champs et
ils sont les pires ennemis des Perdreaux, Faisans, Lièvres, Lapins,
Poussins, Canetons, etc. Très méliants, ils ne se laissent pas prendre
aux pièges ordinaires. Seuls, les engins articulés arrivent à trom-
Bull. Soc. Zool. de Vr. 190;j. .\xx — 0
51 SÉANCE DU 14 MARS 1905
per leur perspicacité et cela pour le plus grand bien de nos cam-
pagnes.
Pour démontrer l'efricacité de mon système, je citerai, avant de
terminer, ce que dit M. Emile Passekat. dans un passage de son ex-
cellent livre sur la chasse au Grand-duc:
(( Les Busards m'enlevaient cha(|ue année, en mai. de nombreu-
ses Perdrix sur leurs nids et aussitôt qu'un Poussin ou un Caneton
s'écartait de la ferme il était perdu, malgré les pièges à poteaux et
en jardinet disposés un peu partout et où les Busards ne se pre-
naient que très exceptionnellement.
(( C'est alors que je lis l'acquisition duu (Irand-duc empaillé et
articulé.
« J'avoue qu'en recevant l'animal, je me mis à le considérer d'un
œil plutôt sceptique... Mais je me rappellerai toujours ma joyeuse
stupéfaction quand, à peine installé, je vis de tous côtés les Oiseaux
de proie accourir faire les cabrioles les plus réjouissantes au-dessus
de mon Grand duc placé à îli mètres de ma cabane, sur un petit
arbre tiché en terre. En une demi-lieure je tirai la vingtaine de
cartoucbes dont jetais muni et rentrai avec cinq Busards, deux
Faucons, deux Pies, un (Corbeau et une Pie grièche, tableau assez
varié comme vous voyez.
« Tous les jours, pendant une semaine je revins à ma cabane
passer une heure ou deux et, au bout de la semaine, on ne voyait
plus îtn seul Oiseau de rapine circuler sur ma propriété. »
On me permettra de me réjouir d'un tel témoignage que tous
ceux qui usent de mon système m'ont renouvelé. Je suis également
très heureux d'avoir concouru, par mon innovation, à la création
d'un nouveau sport cynégétique et je pense en cela avoir bien mé-
rité de Saint Hubert.
Séance du 2S mars 1905
PRÉSIDENCE DU PROFESSEUR JOUBIN, PRÉSIDENT
M. le J^-ésident adresse les félicitations de la Société au profes-
seur R. MoNiKz, ancien Président, nommé Recteur de l'Université
(le (î renoble.
MM. Joubin et Guiart présentent le laboratoire de biologie
GÉNÉRALE dc l'Université de Dijon (directeur M. Bataillon).
M. le Bibliotbécaire annonce que le professeur R. Blanchard fait
don à la Société de la Revue internationale des sciences de 1878 à 1883
et de ïAnatomie comparée de Cui'ier en neuf volumes.
M. le Président adresse au professeur R. Blanchard les remer
cléments de la Société.
M. le baron de guerne annonce qu'une Exposition nationale d'Agri-
culture coloniale aura lieu au Jardin colonial de Noi?ent surMarne,
du 2.0 juin au 20 juillet IDO.'i. 11 a été créé une section des ani-
maux utiles et nuisibles dont voici le programme :
Sériciculture : espèces séricigènes (Bombyciens et Araignées),
élevage, cocons, soies grèges et autres produits.
Apiculture : Abeilles et autres Mellifères, matériel apicole, éle-
vage, cire et miel en nature.
Insectes fournissant des produits utiles: Cochenilles, Insectes à
cire et à laque, Vésicants.
Insectes nuisibles : parasites ennemis des cultures et des produits
agricoles.
Insectes utiles comme destructeurs d'Insectes nuisibles.
Crustacés, Oursins et Holothuries (Trépang) comestibles.
Mollusques comestibles et producteurs de nacre ; perles, byssus;
coquilles employées comme monnaie ou ornements.
Corail et Eponges; culture des Eponges.
Collections entomologiques et malacologiques. scientifiques ou
ornementales; dessins, photographies et documents divers.
Ladministration de l'Exposition est décidée à accorder lem-
])Iacement à titre gratuit aux Expositions purement scieutiliques.
Toutes les demandes concernant l'Exposition doivent être adres-
sées au Secrétaire général, au Jardin colonial, à Nogeut sur-Marne
(Seine).
53 SÉANCE DU 28 MARS 1905
M. p. de BEAUCHAMP fait une communication sur le Phijllohothrium
gracile Wedl.
M. le D. GUfART fait une communication sur l'Ascam/Mmftncoïrfes
de l'Homme dans ses rapports avec rap[)endicite.
NOTE SUR LES FONCTIONS DE LA PINCE DES INSECTES ORTHOPTÈRES
DE LA FAMILLE DES FORFICULIDÉS
l'Ai;
HENRI CADEAU DE KERVILLE
Les Forficulidés, vulgairement appelés Perce-oreilles, composent
une famille bien homogène de Tordre des Orthoptères.
Relativement à lappellation vulgaire de Perce-oreilles, je crois
Cju'il est intéressant de présenter les observations suivantes :
D'après beaucoup d'entomologistes, ce nom provient d'anciennes
et absurdes croyances d'après lesquelles ces Insectes pénètrent
dans le conduit auditif de l'Homme et peuvent percer la membrane
du tympan, voire même s'introduire dans le cerveau où ils grossis-
sent jusqu'à la taille d'un œuf d'Oie, en causant la mort de leur
victime.
Par contre, d'autres entomologistes pensent que le nom de
Perce-oreilles leur fut donné en raison de l'analogie de foi'me
que présente, chez certaines espèces, la pince située à l'extrémité
postérieure de leur abdomen et composée de deux branches, avec
l'un des instruments dont se servaient autrefois les bijoutiers pour
percer le lobule des oreilles.
J'ai cherché à savoir où était la vérité, et suis enclin à penser
que le nom de Perce-oreilles a pour origine les absurdes croyan-
ces en question.
Voici mes raisons à cet égard :
(Ibacun sait fort bien que, jadis, on était très porté à croire à
l'extraordinaire, au fantastique, au mystérieux, et l'on admettait
couramment la réalité de nombreux faits que l'obsei'vation a re-
connus pour être des erreurs colossales. Il n'est donc nullement
étonnant que l'on ait attribué un pouvoir redoutable à la pince des
Forficulidés, que ces Insectes relèvent dune façon menaçante
quand ils sont inquiétés, et dont ils écartent les branches en s'ef-
forçant de pincer et en déterminantà la peau humaine des piqûres
allant parfois jusqu'à écoulement de sang. De plus, il est presque
SKANnK DU iH :\i.\ns litO.'i 34
certain que des Forficulidés se seront introduits parmégarde dans
le conduit auditif de gens endormis, où ils déterminèrent une dou-
leur grandie démesurément par des récits successifs.
Non seulement on croyait jadis que les Forficulidés pouvaient,
au moyen de leur pince, perforer la membrane du tympan et péné-
trer dans le cerveau, fait qui, de toute évidence, est impossible,
mais on croyait aussi que cette pince pouvait déterminera la peau
humaine des douleurs épouvantables. En outre, un vieil auteur,
Thomas Molfet, dit ceci, en parlant du Perce-oreilles (1): « Boréa-
les Angli obscœno nomine Tivitchballock nominant », expression
que je traduis par Pince-testicule, ne voulant pas employer ici le
mot trivial, qui est pourtant le mot juste.
D'après ce qui précède, je considère comme tout naturel d'ad-
mettre que le nom de Perce oreilles a pour origine les très graves
méfaits attribués bien à tort à ces Insectes que Ion regardait autre-
fois, et que quantité de personnes ignorantes regardent encore
aujourd'hui, comme étant des Insectes dangereux.
En revanche, je ne puis guère admettre que le nom de Perce-
oreilles provienne de la ressemblance entre leur pince et l'un
des instruments dont se servaient jadis les bijoutiers pour percer
les oreilles. Des recherches m'ont fait connaître la forme de difïé-
rents instruments employés autrefois pour l'usage en question,
et j'ai constaté que ces instruments ne ressemblaient certes à au-
cune pince de Forhculidé, pince dont la forme est plus ou moins
ditïérente selon l'espèce et le sexe.
Cependant, je possède une boucle d'oreilles perce-oreilles dont
la forme olïre une certaine analogie avec celle de la pince du
mâle de difïérentes espèces et de la partie postérieure de la pince
du mâle de certaines autres. Cette boucle d'oreilles perce-oreilles,
désignée, par abréviation, sous le nom de perce oreilles, et très
employée autrefois, ne l'est plus aujourd'hui que dune façon res-
treinte.
Les exemplaires que je possède se composent d'un anneau circu-
laire en argent ayant un diamètre extérieur de quinze millimètres,
et dont le fil a un diamètre de trois quarts de millimètre. L'une
des extrémités de cet anneau est taillée en pointe, et à l'autre ex-
trémité est soudé un petit tube creux, également en argent, et dans
lequel on peut faire rentrer l'autre bout. Après avoir sulïisammeut
écarté, grâce à la malléabilité du métal, les deux extrémités de cet
(1) Thomas ArouFET. — Insecinruin sire Miniiiionuii Aninialiinii Thcalrinn,
Londres, Ui.34, p. 171.
OO SÉANCE DU 28 MARS 1 90o
anneau sans charnière, on met entre elles le lobule de l'oreille (jue
l'on transperce grâce à la pointe, après quoi on fait rentrer cette
dernière dans le petit tube creux. Ceci fait, on laisse jusqu'à l'en-
tière cicatrisation ce perce-oreilles que certaines gens gardent
toujours, ayant ainsi des boucles d'oreilles qui, certes, ne sont pas
coûteuses.
Je dois ajouter que mon savant Collègue à la Société Zoologique
de France, M. le D^ .1. Joykux-Lafkcii:, a eu l'obligeance de me
dessiner — ce dont je le remercie sincèrement — un ancien modèle
de pince pour percer les oreilles, qui présente incontestablement
une grande analogie de forme avec la pince du mâle de certaines
espèces de Forficulidés. Dans cette pince, la partie servant à percer
le lobule de l'oreille correspond à la |)artie antérieure de la pince
des mâles en question, et les brandies que l'on tenait dans la main
correspondent à la partie postérieure de la pince de ces Insectes.
En dépit de cette ressemblance, je crois f[u'il est plus logique
d'admettre que les Orthoptères en question doivent leur nom vul-
gaire de Perce-oreilles à une croyance absolument erronée, jadis
très répandue et qui n'a pas encore disparu.
Cette digression étant terminée, j'aborde le sujet de ma modeste
note.
En consultant de nombreux travaux relatifs aux Forficulidés,
j'ai vu que plusieurs rôles ont été attribués à leur pince. Ce serait
très long, et cela me paraît inutile, de reproduire ici les passages
où de multiples auteurs ont parlé de cet organe, et je me borne
à traduire ce qu'en dit A. de Bormans dans sa magistrale mono-
graphie des Forliculidés, qui est le travail systémati(iue le plus
important que la science possède sur ces Orthoptères. La pince, dit
il ( 1 ), est un organe d'intimidation et de défense, ainsi qu'un organe
de maintien jMMidant Taccouplement, et qui sert, chez les espèces
ailées, au déi)loiement et au reploiement des ailes.
Il convient de faire l'examen de ces trois points, au cours du-
quel je fais connaître des observations jusqu'alors inédites.
I. — La pince est un organe de défense et d'attaque.
On sait fort bien que, lorsqu'ils sont inquiétés, les Fodicuiidés
relèvent leur pince et en écartent les branches d'une façon mena-
çante, ce qui prouve qu'ils s'en servent comme d'un moyen d'inli
(1)A. dn Bormans et H. Krauss. — Forficulidae und Hemimeridao, avoc 47 lifiu-
ros dans lo loxto, dans DrtS Tierreicli,il'' livraison, Berlin, H. Frii^dlâiulcrct Solin,
IIMJO, p. j.
SÉANCE DU :iS MAns 1905 56
midatioii. Ce moyen leui' réussit très bien auprès de beaucoup de
personnes qui n'osent [)as alors les prendre avec les doigts.
M. Malcolm Burr ma écrit qu'à son avis la pince de ces Insectes
élail une arme défensive et olïensive. En prenant un bain de mer
à Barcelone (Espagne), il fut pincé par un Labidura riparia (Pall.)-
La douleur fut légère, mais le saisissement tel, qu'aussitôt il laissa
tomber llnsecte, qu'il reprit immédiatement. La pinçure était
comparable à celles que Ton peut se faire avec les ongles, mais,
comme le remarque judicieusement ce savant Orthoptériste, une
telle pinçure aurait de limportance pour un petit animal, et même
pour un Homme, si elle était faite en un point où la peau est tendre.
Quand on saisit par sa partie antérieure un Fovficula aurkularia
L., espèce des plus communes, il s'efforce de pincer la peau. Très
généralement, il ne cause pas de douleur; mais le contraire a lieu
parfois. Dans les montagnes de la Haute-Garonne, un Forficula
aurkularia mâle ma pincé un doigt jusqu'au sang, et certaines
espèces de Forficulidés dont les branches de la pince sont robustes,
courtes et arquées, peuvent produire le même résultat.
Relativement à une espèce exotique, VApterygkla Unearis (Eschz.),
mon excellent Collègue à la Société Entomologique de France,
M. G. -A. Baeu, a publié liutéressante note qui suit (1) :
(( Dans mes précédentes communications sur mon voyage au
Tucuman, j'ai déjà signalé quelques faits biologiques intéressants,
concernant divers Insectes observés à Santa- Ana, petite localité
située à quatre vingt-dix kilomètres au sud de la ville de Tucuman.
)) J'avais trouvé à Santa- Ana la ])lus large hospitalité chez un
Français, M. C. Hileret, un des plus gros industriels de la Républi-
que Argentine, qui habite une belle maison isolée au milieu d'un
superbe parc et d'immenses jardins et vergers.
» Dans cette propriété, j'ai eu l'occasion de constater un fait
assez curieux. Jusqu'alors j avais cru que toutes les histoires popu
laires de piqûres de Perce-oreilles n'avaient aucune base sérieuse,
mais j'ai pu me convaincre à Santa-Ana qu'une espèce fort répandue
dans toute l'Amérique duSud, ApterygidalinearisEschsch., produi-
sait des piqûres assez douloureuses en implantant dans la peau les
deux i)ointes de sa queue bifurquée.
» Dans les derniers jours de novembre 1903, cette espèce était
extrêmement abondante, et diverses personnes de la maison de
(1) G. -A. Baer. — Note sur la piqûre d'un Forliculide de la République Argentine,
Aptenjgida ItnearU Eschsch., tacmata Dohrn, 'Orthoptère;, dans le IhiU. de la
Soc. Entomologique de France, 1904, p. 103; tiré à part, même pagination.
o7 SÉANCE nr 28 mars 1905
M. HiLERET en ont reçu des piqûres soit au cou, soit à la ligure, le
soir, au lit, sans doute en cherchant à écarter de la main 1 Insecte
qui les chatouillait en courant sur la i)eau.
» La piqûre double, qui fait sortir régulièrementdeux gouttelettes
de sang-, produit l'etïet d'une brûlure, la douleur se dissipant assez
rapidement la plupart du temps; elle laisse deux points rouges
très marqués, et souvent il survient une inflammation indurée
blanchâtre, de peu d'étendue, qui persiste pendant plusieurs jours.
)) Mon jeune chasseur qui dormait dans une chambre située sous
les toits, où ces Perce oreilles, attirés par la lumière, étaient parti-
culièrement abondants, en étaitsérieusementincommodé; le matin
il portait souvent plusieurs paires de piqûres fort visibles sur les
côtés de la figure.
)) Il reste à savoir s'il s'agit pour l'Insecte d'un véritable moyen
de défense, ou s'il implante ses deux pinces dans la i)eau unique-
ment pour ne pas tomber lorsqu'on cherche à l'écarter. Quand on
prend l'Insecte dans le creux de la main, il ne cherche jamais à
piquer.
» J'ignore s'il s'agit d'un t'ait non encore signalé; je n'ai eu l'occa-
sion de l'observer qu'à Santa-Ana où ces Perce-oreilles entraient
dans les maisons, le soir, par milliers.
)) Dans les autres localités du Tucuman que j'ai visitées, ils
étaient bien moins abondants et on n'en était nullement incom-
modé ».
Relativement à un détail de cette intéressante note, je dois dire
qu'à mon avis les Forficulidés font usage de leur pince comme
d'une arme de défense, et si les individus de l'espèce en question
ne piquent pas quand ils sont dans le creux de la main, c'est tout
simpleuient parce que n'ayant pas la sensation d'être attaqués, ils
se bornent à fuir.
M. Malcolm Burr m'a obligeamment l'ait savoir que, dans la
Nouvelle Galles du Sud (Australie), M. J.-.I. Walker avait été très
fortement pincé au pouce par un Anisolabis colossea (H. Dohrn),
qui est le plus gros des Forficulidés <;onnus.
Si la pince des Forficulidés est, d'une façon générale, inofïensive
ou à peu près pour l'Homme, elle constitue néanmoins un bon or-
gane de défense à l'égard des petits animaux, ce qui est confirmé
par le fait que la pince est aussi un organe d'attaque.
En efïet, les Forliculidés ne se nourrissent pas seulement de sub-
stances végétales vivantes et mortes et de substances animales mor-
SÉANCE nu 28 MARS 190.") 58
tes, mais ils mangent aussi des bestioles vivantes, et, dans ce cas,
leur pince leur est souvent très utile.
Dans une intéressante note concernant le Labidura n;)Cfr/a(Pall.),
Malcolm RuRR a fait savoir (1) qu'ayant capturé un mâle de cette
espèce, il l'avait mis dans une petite bouteille et le nourrissait avec
des Mouches que le Perce oreilles dévorait avidement. Un jour, il
il lui donna une grosse Mouche bleue. Comme il la laissait tomber
dans la bouteille, l'Insecte releva de suite, rapidement et verticale-
ment, sa pince avec laquelle il saisit solidement la Mouche dont le
corps fut entièrement pénétré par une branche de la pince. La
Mouche était tombée sur la partie postérieure du corps du Perce-
oreille, et, cependant, ce dernier la saisit instantanément et avec
beaucoup d'adresse, comme s'il l'avait nettement vue venir. Mal-
col m lîuRR s'intéressa beaucoup à constater cet usage de la pince
qui. a t-il ajouté, est une arme dangereuse à l'égard des petits ani-
maux.
H.- B. RoBERTsoN. qui nourrissait avec des Mouches et des Perce-
oreilles une colonie de Labkhirariparia(PM.) de tous âges, a dit (2)
qu'il était amusant de voir leur pince se relever quand on leur je-
tait une Mouche bleue.
Il convient d'ajouter que dans un fort intéressant travail sur la
pince des Forliculidés, E. J.- B. Sopp a fait connaître {'.]) des obser-
vations personnelles concernant aussi le Labidura riparia, et mon-
trant que les individus de cette espèce utilisent leur ])ince pour sai-
sir des Mouches vivantes et les maintenir pendant qu'ils les mangent,
Sopp a dit également, dans ce travail, qu'il est possible que les
Forliculidés, Insectes altérés, se servent de leur pince pour percer
des substances végétales et en faire sortir des sucs.
II. — La plnce sert a maintenir les deux sexes pendant
l'accouplement.
Jusqu'alors, l'accouplement des Forticulidés n'a été que peu
étudié.
(1) Malcolm Blrr. — Labidura riparia, Pall.,using its forceps, dans The Ento-
inologist's Record and Journal of Variation, Londres, Berlin et New Yorlc, vol. XV,
ann. 1903, p. 2G2.
(2) R.-B. RoBEirrsoN. — Entomological Notes from Hanls (Angleterre , dans TIte
Entomologist'^ Record and Journal of Variation, Londres, Berlin et New York,
vol. XVI, ann. 1904, p. 294.
(3). E.-J.-B. Sopp. — The Callipers of Earwigs, dans le 28' Report and Pro-
ceedings of the lancashire and Cheshire Eiitonwlogical Societij , Liverpool, 1904,
p. 44; tiré à part, Southport, 1905, p. 4.
59 SÉANCK DU 28 MARS 11)05
L'illustre naturaliste Giiarles de Geer a décrit comuie il suit l'ac-
couplement du Forficula auricularia L. :
« J'ai vu, dit-il (1), l'accouplement de ces Insectes. Le riiAle
s'approche à reculons de la femelle, dont il ta te le ventre avec
sa pince pour rencontrer l'endroit propre à s'unir à elle, et
appliquant alors l'extrémité de son ventre contre le dessous du
corps de la femelle, ils se trouvent ainsi joints l'un à l'autre par
une partie qui sort de la jonction du pénultième au dernier
anneau du corps du mâle. Ils restent tranquillement dans cette
position, la pince du mâle appliquée contre le ventre de la fe-
melle, et réciproquement celle de cette dernière contre le ventre
du mâle. Les Perce oreilles sont alors placés dans une même
ligne, la tète de l'un tournée d'un côté, et celle de l'autre du coté
opposé ».
Dans cette description, de (Ieer ne dit pas que la pince sert à
maintenir les sexes pendant le coït. D'ailleurs, sur la tigure qu'il
donne et qui représente en cofjulation les deux sexes du Forficula
auricularia placés subrectilignement, on voit très bien que les pinces
ne jouent nullement le rôle en question.
J'ai moi-même observé l'accouplement de cette espèce et pu-
blié une note sur l'accouplement des Forliculidés, d'où j'extrais
le paragraphe suivant (2): (( Quand il désire s'accoupler, le For-
ficula auricularia mâle s"api)roche d'une femelle, va et vient
auprès d'elle, avance et recule, contourne son abdomen en
ditïérents sens et paraît chercher à saisir la femelle avec sa
pince qui, en réalité, — j'insiste sur ce point — semble ne lui
être utile ni dans les préliminaires de l'accouplement, ni pendant
cet acte ».
A. de BoRMANs a vu l'accouplement du Chclidura aptera (Charp.).
« J'ai été témoin, dit il (.'S), de l'accouplement, le 27 septembre; le
mâle reposait le dos à terre, la femelle, les pattes sur le sol; de
façon que le mâle appuyait le dessous de ses pinces sur le ventre de
la femelle, et vice-versa ».
L'accouplement du Chelidurapyrenaica (Gêné) [C. dilatata{Li\h\)].
m
(1) Charles (le Geer. — Mémoires pour servir à l'IiiMoire dos Insectes, t. III,
Stockholm, 1773, p. ,"j52, et pi. 25, fig. 25.
(2) Henri G.\de.\u de Kerville. — L'Accouplement des Forliculidés (Orthoptères),
avec une ligure dans le texte, dans le 7i»//. de la Soc. Enloiiiologique de France,
ann. 1903, p. !SG; tiré à part, même pagination.
(3) A. de BoRMANs (.\. Dubrony, pseudonyme). — Essai sur le genre Chelidura,
dans les Ànnali del Museo civico.di Storia naiitrale di Genoca, \o\.\\], 1878,
p. 449; tiré à part, p. 17.
SKANCE 1)1' :iS INIAUS l'JU.') 60
dit Xambeu (1), (( a lieu en avril ou en mai, suivant l'altitude. Il se
fait dans la galerie protectrice, à reculons, par juxtaposition des
deux corps bout à bout, celui de la femelle dessus, les deux grosses
|)inces du mâle sous le corps de sa conjointe, et les pinces de celle-
ci surral)domen de son copulateur, la tète de la femelle tournée
vers le fond de la galerie, celle du mâle vers rentrée; la copulation
cesse dès que l'abri qui couvre le couple est soulevé ».
M. E.-J. -B. Sopp ma obligeamment écrit qu'il avait observé lac-
coujjlement du Lahidura riparia (Pall.), et constaté que la pince
n'était pas utilisée pendant la copulation.
Ces diflérentes observations montrent que, chez les espèces en
question, la pince ne sert pas au maintien des sexes pendant le
coït. Je ne puis évidemuient afTirmer que, chez certaines espèces,
cet organe ne joue pas ce rôle, mais j'en doute beaucoup. Ilestfort
probable que cet usage aura été admis sans observations rigoureuses
et que, sur ce point, des auteurs se seront copiés les uns les autres,
sans le moindre contrôle.
III. — La PIXCE est employée pour le DÉPLOn:MENT
ET LE REPLOIEMENT DES AILES ET LE SOULÈVEMENT DES ÉLYTRES,
Voici, entre autres, des renseignements qui concernent cet
emploi :
A l'égard du déploiement des ailes, monexcellentami Paul Noël,
Directeur du Laboratoire régional d'Entomologie agricole de Rouen,
ma obligeamment communi([ué l'intéressante observation qui
suit:
Un soir de l'année 1880, m'a-t-il écrit, j'assistais à la représenta-
tion d'un cirque installé sur une place herbue, à Evreux (Eure). Le
siège ([ue j'occupais n'était séparé de la piste que par une corde
tendue, à environ un mètre de hauteur, au moyen de piquets en
bois, et j'étais assis tout près de l'un d'eux. Pendant la représenta-
tion, j'ai observé des Perce-oreilles, presque certainement des For-
ficuia auricularia L., qui grimpaient au piquet. Arrivés au sommet,
ils ouvraient leurs élytres, puis, en recourbant en avant la partie
postérieure de leur corps, ils déployaient leursailes à l'aide de leur
pince et s'envolaient. J'en ai vu certainement une vingtaine pen-
dant cette soirée, mais n'ai pas eu, depuis, l'occasion d'observer
(1) Xambeu. — Instinct de la malcrnité chez le Chelidura dilatata, Lafrenaye,
Orthoptère du ijroupe des Forficuliens, dans Le Naturalùte, Paris, n" du t.") juin
1!)U3, p. lU.
61 SKANCE DU 28 MARS 190."»
de nouveau ce fait intéressant. M. Paul Noël m'a également écrit
que certains petits Insectes coléoptères de la famille des Staphyli-
nidés, incommodés par la fumée de tabac, se servent de la partie
postérieure de leur cor})S pour aider au déploiement de leurs ailes.
Au cours d'un très intéressant article de vulgarisation sur les
Forficulidés, (Irant Allkx a montré, en accompagnant son texte de
figures, qu'à une certaine phase du reploiement des ailes, les bran-
ches de la pince (1) suppléent à l'action des muscles des ailes, l'In-
secte relevant soudainement sa pince, écartant ses branches et
appli(|uant l'extrémité pointue de ces dernières au bout des ailes,
mouvements qui s'exécutent très rapidement.
Dans une intéressante note sur la fonction de la pince chez les
Perce-oreilles, G. Morhis a observé (2) bien des fois chez un
Forficula dont il ne donne pas le nom spécifique, que la pince, re-
levée, servait invariablement à soulever les courtes élytres avant
le déploiement des ailes, mais n'était pas utilisée pour déployer
ces dernières.
La plupart des Forficulidés, dont le nombre des espèces actuel-
lement décrites approche de cinq cents, sont pourvus d'élytres
et d'ailes; mais il existe des espèces qui sont privées d'élytres, et
d'autres qui ne possèdent ni élytres, ni ailes.
Afin de donner aux personnes qui n'ont pas étudié les Forficu-
lidés un simple aperçu de la forme et de la taille de leur pince, mon
excellent Collègue, M. A.-L. Clément, m'a fidèlement dessiné les
seize figures ci-jointes qui représentent, toutes au double de la graii-
deur naturelle, la pince de spécimens mâles et femelles de ma col-
lection. Sur ces figures, grâce aux traits longitudinaux qui don-
nent, en grandeur naturelle, la longueur de l'Insecte, de l'extrémité
de la tête à l'extrémité de l'abdomen, la pince non comprise, on voit
le rapport qui existe entre la longueur de l'Insecte et celle de sa
pince.
Pour rendre facilement comparables entre elles la taille de la
pince des deux sexes, dans chaque espèce, ces figures ont été fai-
tes en admettant que les individus mâle et femelle avaient, dans
chacune des espèces, la même longueur, de l'extrémité de la tète à
l'extrémité de l'abdouieu, la pince non comprise, individus que,
d'ailleurs, on peut facilement trouver chez les espèces en question.
(1) Grant Allen. — Glimpses of Nature. VI. Those horrid Earwigs, dans The
Strand Magazine, Londres, vol. XIV, n° 84, décembre 1897, p. 707 et lig. 12 et 13.
(2) Jno. G. Morris. — What is Ihe function ot the forcops in Forficula '! dans
The Canadian Enloniologiat, Loiidon (Canada), vol IX, 1877, p. 219.
SÉANCE DU 28 MARS 190-")
1t2
3-4
7-8
5-(i
9-10
11-12
13 - U
15-16
Pinces df l-'uriiculidés (double de la graiicieur naturelle). — l-'iy. l-"2. Apaclnjs lù-ae
Borm., espèce ailée, mâle et femelle. — Fig. 3-4. Pyragra Dohrni (Scudd.), espèce ailée,
mâle et femelle. — Fig. 5-6. Aiiisolahis maritimn (Gêné), espèce privée d'élytres et d'ailes,
mâle et femelle. — Fig. 7-8. CheUdiira slnuata (Germ.) var. Dufiniri (Serv.), espèce privée
d'ailes, mâle et femelle. — Fig. 9-10. Aticclntra nietallicd (H. Dohrn). espèce ailée, mâle et
femelle. — Fig. 11-12. Anecliiira liipunctata (F.), espèce ailée, mâle et femelle. — Fig. 13-14.
Opisthocosmia furcipatn (Haan), espèce ailée, mâle et femelle. — Fig. 15-lti. Farfinila
pubcsccns (Serv.), espèce ailée, mâle et femelle.
Chaque trait longitudinal donne la longueur d'un mâle et d'une femelle de ces dilTérentes
espèces, de l'extrémité de la tète à l'extrémité de l'abdomen, la pince non comprise.
La détermination de ces espèces m'a été laite par le savant Orthoptériste, M. Malcolm
Runn.
63 SÉANCE DU 28 MARS IDOij
En résumé, la pince des FoiTiculidés a de multiples fonctions,
car elle est un organe de défense et d'attaque, qui aide au déi)loie-
ment et au rejjloiement des ailes et au soulèvement des élytres, et
qui, possiblement, sert aussi à piquer des substances végétales
plus ou moins aqueuses pour en faire couler des sucs que boivent
les Forliculidés.
11 importe absolument de considérer ces diverses fonctions de
la pince comme étant seulement des fonctions générales chez les
Forliculidés, car il est certain que la pince de nombreuses espèces
ne joue pas ce multiple rôle.
Des entomologistes ont considéré la pince comme étant un organe
d'ornement, ce que je ne peux croire.
Enfin, je suis très enclin à penser que la pince ne sert jamais
ou presque jauiaisà maintenir les sexes pendant l'accouplement.
Avant de terminer cette modeste note dans laquelle je me suis
efforcé de résumer, le mieux que je l'ai pu, nos connaissances sur les
fonctions de la pince des Forficulidés, j'adresse des remerciements
très sincères à MM. Malcolm Biiui, Paul Noël etE.-J.-B. Son* pour
les renseignements fort intéressants qu'ils ont eu l'amabilité de
me donner.
En finissant, je souhaite que des entomologistes ajoutent des
observations précises et nombreuses à la question, encore ])eu
connue, des fonctions de la pince des Forficulidés, Insectes humbles
et sans beauté, mais dont l'étude est captivante.
Séance du il avril 1905.
l'RÉSIDENCE DU D^ TROl ESSART, ANCIEN PRÉSIDENT.
Le Laboratoire (h Biologie générale de l'Université de Dijon est pro-
clamé Membre de la Société Zoologique de France.
M. F. Vlés fait une communication sur un nouvel organedes sens
de la Nucule, avec présentation de préparations microscopiques.
M. L. Pktit annonce que les Hirondelles ont fait leur apparition
le o avril aux environs de Paris, où elles ont été signalées en même
temps à Sceaux, au Rourget et à Neuilly Plaisance. Elles sont donc
en avance d'une quinzaine sur l'an dernier, malgré une chute brus-
que de température, le thermomètre étant descendu à — 3°.
M. Troiessart cite à ce propos le cas d'une personne, qui, grâce
à une nourriture appropriée, conserve des Hirondelles en cage du-
rant tout l'hiver, à Paris. Le fait est rapporté en détails dans une
note insérée au Bulletin de la Société 'nationale d'Acclimatation.
A propos de l'excursion organisée aux Baléares par le professeur
Pruvôt, m. le Secrétaire général, annonce qu'un assez grand nombre
de Membres de la Société font partie de l'excursion et se mettent
à la disposition de leurs collègues pour les récoltes scientiliques.
NOTE SUR LES ORGANES LUMINEUX DE DEUX CÉPHALOPODES
PAlt
L. JOUBIN
l^rofcsseiu' au Muséum d'Histoire naturollc
Au cours des dernières campagnes de S. A. S. le Prince de Mo-
naco on a recueilli entre les Açores et les^.anaries plusieurs exem-
plaires d'un (léphalopode très rare, Leachia Cyclura. Cet animal
porte sur le globe oculaire des organes photogènes. Une rangée
équatoriale de 5 perles brillantes occupe le bord ventral de l'œil;
deux autres sont placées entre le cristallin et les précédentes sur
l'œil même. Ces organes, d'aspect argenté, tranchent nettement sur
le fond noir des meml)ranes pigmentées du globe oculaire.
L'étude histologique de ces appareils m'a montré qu'ils ne dif-
65 SÉANCE DU 11 AVRIL 1905
fèrent pas essentiellement de ceux que jai décrits chez quelques
autres Céphalopodes, et de ceux qu'ont sij^nalés Chun et Hoyle, le
I)remier chez Thaumatolampas, le second chez Ptérygioteuthis. Mais
si le plan général d'orçanisatiou est le même, les détails sont très
diiïérents, et l'on peut dii"e que aucun de ces ori^anes nest identi-
que à l'un des six autres. Je ferai i)lus tard connaître les détails de
leur structure. Il est probahle que, dans ces conditions, leur fonc-
tionnement n'est pas le même, et d'après certains indices, la cou-
leur et l'intensité de la lumière émise par ces petits appareils doi-
vent être dissemblables.
Un autre Céphalopode fort intéressant Mdeagroteuthis Hoylei Pf efïer
(jui jusqu'à présent n'a été décrit que dans deux lignes d'un mémoire
de H. Pkeffer, de Hambouri;-, et n'a pas été fig-uré (I), présente une
énorme quantité d'appareils photogènes sur la face ventrale de son
corps, de sa tête et de ses bras; il y en a aussi .«ur les côtés, et
même quelques-uns sur la face dorsale, ce qui est tout a fait ex-
ceptionnel chez les Céphalopodes. On peut même dire que ce fait
est contraire à la règle chez les animaux i)élagiques producteurs
de lumière, qui ont toujours leurs a|)pareils photogènes veutraux.
Ce Céphalopode a été capturé au cours de l'expédition du Siboga,
au large de 1 île Paternoster (mer de Flores, au nord de Sumatra)
par 500 à 700 mètres de profondeur. Je donnerai, dans le volume
relatif aux Céphalopodes du Siboga, une descri[)tion détaillée de
ce très curieux aniuial.
Pour le moment je ne veux examiner que les organes lumineux
cutanés
On en observe plusieurs centaines, très rapprochés les uns des
autres, faisant une légère saillie à la surface de la peau.
Si l'on examine à la loupe un de ces organes, on voit qu'il se
compose de trois parties. Vn petit cor[)s ovo'ide noir ayant environ
1 millimètre de long; un corps hémisphérique blanc qui le surmonte,
et une surface légèrement concave, blanche, qui vient ensuite; le
tout a environ 3 millimètres de long.
Dans tous ces organes le globe noir est situé en arrière et les deux
surfaces blanches en avant; il s'en suit que les rayons luuiineux
émis par eux sont dirigés tous vers la pointe- des bras de l'animal.
L'épithélium cutané transparent passe j)ar-dessus l'ensemble de
ces organes. On y trouve un certain nouibre de chromatophores
(1) Ceorg l'felïcr, Synopsis dor oei^opsidon Cophalopoden, 31itl. rtî/s di'in nalu^
hi!<lorischen Mu^cuiit, XVII, Hambourg, 1900, p. 170.
SKANCE Dr 11 AVRIL 1!)(K)
66
qui ont dans tous les appareils i)liotogènes une disposition absolu-
ment constante. La lig. 1 montre leurs rapports. On voit en bas
l'organe ovoïde P qui produit la lumière, au milieu la lentille L
hémisphérique et au-dessus le miroir M. Tout autour de l'espace
occupé parla lentille et le miroir il y a un cercle de chromatophores
foncés, N; 3 grands autour du miroir, 7 petits autour delà lentille.
Au milieu du cercle, au-dessus de la lentille, se trouve un gros
chromatophore rouge (1 R. Il est absolument constant, et toujours
à la même place, dans tous les appareils de l'animal. 11 en est de
JV_/__
- M
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J\r i
-Z
^j-_i^
Vu;. I . — Lambeau de peau montrant un organe
photogène. Clî, chromatophore rouge; L, lentille;
N, chromatophores noirs; P, organe producteur de
lumière; M, miroir.
même des chromatophores foncés. Les autres, représentés sur le
pourtour de la figure 1, sont des chromatophores cutanés quel-
conques, sans relation directe avec l'appareil photogène.
De cette disposition on peut conclure à l'emploi de ces organes
colorés par le Céphalopode de la manière suivante.
Si l'animal produit de la lumière blanche par exemple avec son
appareil, il obtiendra le maximum d'intensité lumineuse en fer-
mant tous ses chromatophores, Toute la lumière blanche émise par
Bull. Suc. Zool. de Fr., 19iij. xxx — 7
57 SÉANCE DU 11 AVRIL lifOo
la souree P sera rélléchie i)ar le miroir M ou projetée par la lentille
L. Si l'animal vient à ouvrir ses chromatophores noirs N, leur di-
latation masquera une portion du miroir et de la lentille plus ou
moins grande, et la lumière sera diminuée d'autant; en extension
complète ces chromatophores forment un véritable écran noir de-
vant l'appareil.
Mais il faut tenir compte du chromato])hore rouge médian. S'il
est fermé, la lumière reste blanche; s'il est ouvert, il masque en
grande partie la lentille. Le rayon lumineux émis sera donc rouge
au centre et blanc sur ses bords.
Si l'animal étale ses chromatophores noirs en même temps que
le rouge, tous les rayons blancs seront arrêtés; il n'y aura plus
qu'un seul faisceau lumineux rouge partant de la lentille et traver-
sant le chromatophore rouge.
Etant données la mobilité des chromatophores et la facilité bien
connue avec laquelle les Céphalopodes les font se dilater ou se
contracter à volonté, on doit penser que les jeux de lumière sont
extrêmement variés, d'autant jtlus que l'animal peut en modifier
le fonctionnement dans certains ])oints de son corps. Il peut, par
exemple, produire de la lumière blanche sur ses bras, rouge sur sa
tête, mixte sur l'abdomen; éteindre les uns, éclairer les autres, etc.
11 est encore possible que les deux chromatophores qui sur
montent le miroir, entre les ',i grands chromatophores noirs,
s'étendent sur ce miroir, et modifient la lumière qu'il réfléchit;
or ils sont jaunes; cela produirait un nouvel élément de variations
de la couleur du rayon réiléchi.
J'ai, pour plus de simplicité, supposé que la lumière produite
par 1 appareil était blanche. J'ai eu l'occasion de voir, un soir,
entre les Canai'ies et les Açores, un grand Céphalopode lumineux
émettre sa lumière. C'était un spectacle merveilleux dont plusieurs
personnes, dont le Prince de Monaco, ont été témoins; nralheu-
reusement nous ne pûmes capturer ce Céphalopode dont les mou-
vements étaient très vifs de sorte que j'ignore à quelle espèce il
appartenait. La lumière qu'il produisait était bleu-verdàtre,
claire, mais très intense; elle était limitée à la paroi ventrale de
l'abdomen. On peut donc penser que la lumière émise ])ar les
Céphalo])odes peut être légèrement teintée en dehors de toute inter
vention des écrans colorés en jaune ou en rouge constitués par les
chromatophores.
11 me reste à donner quehjues indications sur la structure de ces
appareils; elles seront très brèves, car ils neditfèrent |)as beaucoup
SÉANCK m 11 AVRIL 1 !)();)
68
de ceux que jai décrits il y a ([uelques années chez les Histiotcuthis.
L'organe [)h()togène se compose d'un corps ovoïde recouvert d'un
enduit épais de matière noire (0) sauf dans la calotte où est enchâssée
la lentille. Cet enduit noir me paraît être une transformation par-
ticulière du pigment colorant des chromatophores (fig. 2).
A l'intérieur on trouve une épaisse couche de cellules; les unes (E)
ont l'aspect lenticulaire très régulier, enchâssée les unes dans les
autres, présentant un noyau central, et formées de lamelles très
minces se recouvrant. C'est identique à ce que j'ai déjà décrit chez
FiG. 2. — Coupes saf,àttalcs à travers l'organe phologcne, grossies Oi) fois. A
gauche, figure passant par le plan médian; à droite, ligure passant parle
bord de l'organe. A, épithélium cutané ; B, gaine fibreuse enchâssant la len-
tille ;C.R,chromatophore rouge; E miroir interne lenticulaire; L, lentille;
M, miroir externe; N, chromatophore noir; 0, gaine pigmentée; P,
cellules photogènes.
Histioteuthis Ruppelli et qui a été revu par Hoyle et Ch[;x chez
d'autres esf)èces. Mais ici il n'y a qu'une portion de ces cellules
ayant gardé l'aspect lenticulaire; beaucoup d'autres se sont allon-
gées, aplaties, et ont pris l'aspect de lames. Quoi qu'il en soit, ces
cellules constituent un niiroir interne appliqué contre l'enduit
noir et les rayons lumineux qui se produisent au foyer de ce
miroir parabolique sont dirigés par lui vers la lentille L.
La couche productrice de lumière (P) occupe le centre de l'appareil.
G9 SÉANCE DU 11 AVRIL 1905
L'histologie en est encore mal connue par suite de l'insuffisance de
la fixation. Les réactifs pénètrent mal et lentement à travers les
couches compactes qui l'entourent. On y distingue à la périphérie
une couche assez épaisse de gros noyaux qui doivent se rap[)orter
les uns à des cellules de soutien, les autres à de longues cellules
cylindriques, ilexueuses, qui sont vraisemhlablement celles qui
produisent la lumière. On les retrouve jusque sous la lentille qui
les recouvre.
La lentille (L) concavo-convexe est formée de longues cellules
hyalines, à noyaux facilement colorés par la safranine. Cette
lentille très bombée est adossée au miroir externe (M). Celui-
ci se compose d'éléments fibreux, en lamelles, ]dus abondants sur
les bords, partant de la lentille elle-même. Autour de la lentille,
on trouve un tissu granuleux compact (B), qui me parait être formé
d'un amas d'iridocystes. Enfin un peu de pigment noir tapisse la
face profonde de ce miroir.
L'une des deux figures, celle de gauche, montre une coupe sagittale
passant par l'axe de l'organe et passe par le chromatophore rouge.
L'autre orientée de la même façon passe en coté, sur le bord de
la lentille, en dehors de ce chromatophore rouge. Elle montre la
niasse des iridocystesqui entourent la lentille, bien plus abondante
sur les bords que dans le plan médian de l'organe.
Je n'insiste pas davantage sur les détails de cet appareil dont je
donnerai prochainement une description complète dans un travail
d'ensemble sur les Céiihalopodes du Siboga.
Séance r.rtranrdinnirr du 20 arril 1005
TENUE A PALMA DE MALLORCA (ILES BALÉARES)
Sors LA Prksioknck d'Honnelr dv PROFKSSFAii Odon de Blf.n
ET LA IMlÉSIDENCE DU PROFESSEUR PrUVÔT.
La deuxième séance d'avril ayant lieu durant les vacances de
Pâques et le Bureau et les Membres les plus assidus devant s'ab-
senter à cette époque, il était permis de supposer que la séance
ordinaire ne pourrait avoir lieu. Or l'un des Vice-Présidents et un
certain nombre de Membres se trouvant réunis aux Baléares pour
l'excursion organisée par l'administration du Laboratoire Arago,
le Secrétaire général, avec l'assentiment du Président, a cru pou-
voir prendre l'initiative dune réunion extraordinaire destinée
à remplacer celle de Paris.
Étaient présents : MM. Adam et Anthony, M'"'^ Bande, M'i'^^ M.
et T. Baude, MM. P. de Beauchamp, Brantza, Odon de Buen.
Clément de (îrancourt, M"'"' Cuisinier et Décleiz, M. 0. Duboscq,
M"'' A. Fol, MM.J.Fuset, Ch. Céneau,J. Cuiart,Lantz, J. Malberti,
Fernando et José Moragues, A. Morlot, R. de Nogues, Ch. Perez,
Pinoy, Mlle Pogor, MM. Pradales, G. Pruvôt, E. Racovitza, B. del
Riego, Roule, Mi'*' E. Sakellarides, MM. J. Verges, F. Vies et
Mme VlèS.
M. le professeur Pruvôt ouvre la séance en remerciant les mem-
bres présents et plus particulièrement les personnes de Palma
parmi lesquelles nous citerons plus particulièrement M. Malrerti,
ingénieur-chef du port, M Fernando Moragues, entomologiste et
propriétaire de la grotte du Drach et M. José Fuset, professeur
d'histoire naturelle, qui a fait mettre à notre disi^osition pour cette
réunion la grande salle de l'instilut baléare. 11 fait Ihistoriijue de
l'excursion et montre que sa bonne organisation est due en gran-
de partie au dévouement de M. Malberti, qui peut être considéré
comme la providence des naturalistes visitant Majorque. 111e prie
de transmettre à la population nutjoi'([uiue les remerciements des
naturalistes français et étrangers pour l'accueil toujours si cordial
et souvent si chaleureux qu'ils ont reçu. 11 se fait également l'in-
terprète de la Société Zoologique de France et remercie l'Ins-
titut baléare de l'hospitalité qu'il nous olïre
M. le professeur Pruvôt propose de donner la présidence
71 SÉANCE DU 2(i AVHIL IIIO.")
d'honneur de la séance à AI. Odon de Buen, professeur d'histoire na-
turelle à l'Université de Barcelone et après l'acceptation de l'assem-
blée lui cède la place au fauteuil présidentiel.
M. le professeur Odon de Blîen remercie M. le professeur
Pruvôt et les membres présents du i^rand honneur qui lui est fait.
11 donne lecture d'un télégramme du professeur Bolivar directeur
du Musée d'histoire naturelle de Madrid, qui adresse ses salutations
cordiales à ses collèf^ues de la Société Zoologique de France.
A la suite d'une demande signée de MM. de Beauchamp, Duboscq,
(iuiart, Pérez, Pinoy, Pruvôt, Racovitza et Vlès, M. le professeur Odo.x
de Buen est nommé par acclamation Membre correiipondant de
la Société Zoologiijuede France.
MM. de Beauchamp et .1. duiart présentent M"'' Alice Fol,
demeurant 2(5, rue Gay-Lussac, à Paris (o^). En considération de
son illustre père, le grand naturaliste genevois Hermann Fol, les
membres présents décident de devancer l'époque réglementaire
et nomment par acclamation M'''' Fol membre de la Société
Zoologique de France.
M. le Secrétaire général fait appel aux personnes présentes qui
ne sont pas encore membres de la Société. Quand les Zoologistes
connaîtront la cordiale camaraderie qui règne parmi nous, ils seront
heureux de venir grossir nos rangs; quant aux |)ersonnes étrangè-
res à la Zoologie elles auront la satisfaction intime de pouvoir col-
laborer indirectement à nos travaux en contribuant à l'impression
de nos |)ublications. Les personnes suivantes nous ont fait l'aima-
ble surprise de répondre à cet appel.
Mi''^ E. PoGoiî, demeurant 4, rue Danjeau, à Paris (10'^), présentée
par M M. duiart et Racovitza.
M'i' Lydie Mantell, demeurant 30, rue Dutot, à Paris, présentée
par MM. (îuiart et Pruvôt.
M. Parls, préparateur à la Faculté des sciences de Dijon (Yonne),
présenté par MM. (îuiart et Pruvôt.
M'"'' Nela Vlès, deuuHirant l.'i, rue de (lluny. à Paris (.")'), pré-
sentée par MM. Guiart et Vlès.
M'"'' Eugénie Chatunesco, demeurant lO'i,. rue de la Tour, à Paris,
présentée par MM. Guiart et Racovitza.
M. le Secrétaire général fait remarquer qu'en raison de l'iieure
tardive et des fatigues de la journée, il |)rie ses collègues de vouloir
bien lemettre à une séance ultérieure les communications qui
SKAiNCK l)i: 2(i AVUIL iDOo 72
n'auraient pas trait à la faune de Majorque ou n'auraient pas de rela-
tion avec l'excursion en général.
M. Racovitza fait le récit de l'exploration dans la grotte du Dracli
qu'il fit avec M. le professeur PruvôtetM. F. Moragues. Le premier
animal qu'ils rencontrèrent est un Isopode nouveau (gen. nov. et
s|). nov.) le Tiphlosirolana Moraguesi. Ce nouveau genre résulte
d'une ada])tation à la vie cavernicole par perte des yeux et allonge-
ment considérable des antennes et des pattes. Il a trouvé également
d'autres animaux dans les lacs de la grotte et en particulier plu-
sieurs Amphipodes et une Planaire. Quant à la faune terrestre
elle est également assez abondante; elle compte notamment deux
espèces de Diptères, un Hémiptère, des Myriapodes, des Isopodes
terrestres, des Arachnides, etc. (Vest donc une des grottes les plus
l)euplées, ce qui tient à ce que les animaux y trouvent une nour-
riture cryptogamique abondante sur les racines qui traversent
les parois.
iM de BiîAL'CHAMi^ fait une communication sur la faune des
Rotifères d'eau douce de la région de Banyuls.
M. Udon de Bl'kx fait une communication sur la zoogéographie
de la région méditerranéenne des Baléares et sur la faune de Ma-
jorque en particulier.
M. le JJ' (îuiART api)elle l'attention sur une atïiche répandue à
profusion dans l'île et relative à un remède souverain contre le
paludisme: l'esanofèle. 11 tient à rassurer les personnes (|ui ont
été piquées par des Moustiques, tous ceux qui ont été capturés
étant des Ciilex et les formes graves de paludisme ne se rencontrant
d'ailleurs que dans les régions d'Alcudia et de Campos, où l'excur
sion n'a pas pénétré.
TYPHLOCIROLANA MORAGUESI N. G. N. SP.
ISOPODE AQUATIQUE CAVERNICOLE DES GROTTES DU DRACH
(BALÉARES)
PAK
EMILE G. RACOVITZA
Sous-Directeur du Laboratoire Arago (Baiiyuls-sur-Mer).
A l'occasion de la campagne de recherches océanographiques
entreprise en juillet 1904 aux Baléares avec le vapeur du labora-
toire x\rago, le « Roland », nous consacrâmes, M. Pruvot et moi,
73 SÉANCE DU 2(> AVRIL lilOo
trois jours à lexploration des grottes du Drach situées près de
Porto Cristo dans lîle de Majorque. M. F. Mokacues, le proprié-
taire de la grotte, nous accompagna aimablement pendant ces
trois jours; il mit à notre disposition un guide et sa connaissance
approfondie de son domaine souterrain.
Grâce aux etïorts dévoués de notre chef de service DAvm et de
l'équipage du « Roland », un solide canot démontable en bois,
prêté par un ami de M. Moragues, fut transporté, non sans peine,
jusqu'au lac de la Grande Duchesse de Toscane; nous avions ap-
porté aussi un canot en toile, très léger. Avec ces deux embar-
cations nous pénétrâmes dans le lac de Miramar qui n'avait pas été
visité depuis sa découverte — ou mieux son exploration — en 1896
par M. Martel et ses compagnons.
Nous exposerons autre part les résultats généraux de nos re-
cherches et les modifications qu'il y a à apporter au plan et à la
description qu'a donné Martel de cette partie des grottes du Drach ;
nous avons pu, en effet, découvrir de nouveaux passages réunissant
la salle des Piliers au dôme Moragues et acquérir des notions plus
précises sur les directions des salles nouvelles par rapport aux
parties bien connues des souterrains du Drach.
Pour le moment je ne veux signaler que quelques faits concer-
nant la faune. On trouve dans l'intéressant travail de Martel (1)
sur les cavernes des Baléares (p. 25), le passage suivant relatif à la
faune des grottes du Drach :
« Au point de vue de la faune, M. F. Moragues m'a affirmé qu'on
avait trouvé dans la caverne du Dragon un seul exemplaire d'une
Fourmi (?) aveugle; les Insectes aveugles n'y manquent point:
j'en ai recueilli moi-même; mais nos essais de pêche dans les
lacs sont demeurés infructueux; toutes les nasses placées ont été
relevées vides! »
On pourrait conclure que la faune de cette immense cavité sou-
terraine est pauvre. Nos recherches nous ont montré qu'il n'en
était rien. Nous pouvons affirmer au contraire, dès maintenant, que
cette faune est très riche et très variée.
Nous avons trouvé en effet, malgré le peu de temps qu'a duré
notre exploration, comme animaux terrestres: des Diptères extrê-
mement abondants; un Hémiptère (Homoptère); deux espèces
d'Aianéides abondantes; un Myriapode {Lilliobius) ixhondniil', un
lsoi)ode terrestre abondant.
(1) E A. Mautkl. Les cavernes de Majorque (Iles Baléares). Spehmca, Paris,
V, n" :)2, février 1903.
sÉAXCK nr H'} AviîiL h)05 74
Coinine aiiiinaux a(|uali(|iies : un lso[)ude, deux Anii)hipodes
dont l'un est très nhoiulant, une Planaire.
Jusqu'à présent seule l'étude de l'isopode aquatl(|ue est terminée ;
comme c'est une forme tout à fait nouvelle et fort intéressante, je
vais en publier ici la diagnose me réservant de donner plus tard,
dans le travail d'ensemble sur la faune souterraine de Majorque,
les figures et la description détaillée de cette espèce.
Typhlocjrolana (1) n. g.
Crustacé Isopode de la famille de (lirolanidae telle que l'a établie
H. J. Hanskn (i)
Diagnose générique. — Antennnles : pédoncule à 3 articles,
fouet à articles peu nombreux, mais plus de deux.
Antennea : pédoncule à o articles, fouet beaucoup plus long que
celui des antennules, à très nombreux articles.
Yeux : manquent.
MaxiJIipèdcs ayant la lacinie du second article munie de crochets.
Percion avec épimères nettement délimitées sur les segments 4
à 7, en forme de cornet.
Péreiopodes delà première ])aire, courts, massifs, préhensiles;
ceux des ^^ à 1^ paires, subsemblables, ambulatoires, grêles.
Pleon à segments libres, non soudés.
Pléopodes de la l''' paire durs en totalité, ne recouvrant pas en-
tièrement les autres pour former un opercule; sans branchies;
ayant presque la même longueur que ceux de la 2.'^ paire; avec
branches de longueur presque égale.
Hampe des pléopodes plus large que longue.
Pléopodes de la P' et 2,'' paire ayant la branche externe ovo'ide et
très différente de la branche interne, qui est étroite et subrectan-
gulaire.
Uropodes durs, non respiratoires, à branches bien développées,
inégales, avec hampe à angle postéro interne très saillant.
Différences sexuelles jjresque nulles.
Le genre Tijphlocirolana, ainsi déhni, rentre dans la section a de
Hansen, c'est-à-dire dans la division des Cirolanidae qui comprend
les genres dont la lacinie du second article des maxillipèdes porte
des crochets. Il est très voisin des genres Cirolanael ConUera, mais
(1) De z-jy'yo: = avougle et Cirolana = genre d'Isopode le plus voisin.
(2) H. .1. Hansen. Cirolanidae et familiae nonuUae propinquae Musei Hauniensis.
Videmk. SehU. Skr. G. Rœkke, naturvidensk. og mathem. .\fd. v. 3, KjfJbenhavn,
1890.
7o SÉANCE DU 2() AVIÎlL IDO")
en dilïère par des caractères iiiii)ortants, même si l'on néglige ceux
qui sont dus manifestement à l'adaptation à la vie dans l'obscurité,
cest-à-dire : l'absence d'yeux, l'allongement des antennes, des pat-
tes et du corps, la disparition complète du pigment coloré, et le dé-
veloppement considérable des organes tactiles. En efïet le genre
Tijphlocirolana se distingue de Cirolana et Conilera par la structure
des péreiopodes de la ])remière paire, qui sont beaucoup plus forts,
plus larges et plus ramassés que les autres péreiopodes, et qui ne
servent plus à la marche chez le Cavernicole, car ils se sont trans-
formés en organes préhensiles, tandis qu'ils sont très semblables
aux autres pattes chez les genres marins. 11 diffère aussi des
Conilera et Cirolana par la structure des pléo[)odes de la première
et seconde paire.
Au moment où je fis ma communication à Palma à la séance
extraordinaire de la Société Zoologique de France, c'est tout ce
qu'il y avait à dire sur les rapports de ce nouveau genre avec les
autres genres déjà décrits et voisins. Javais bien remarqué dans
un travail de VmÉ (1) une figure (pi. II, fig. 2), d'ailleurs mani-
festement insufiisante, représentant un Isopode dont la forme
générale rappelait celui que j'avais trouvé. Mais, comme cet
Isopode, portant le nom de Sphcewmides Raijmondi, avait été décrit
par DoLFFUs et [)lacé par ce distingué spécialiste dans la famille des
SphaTomidac, je n'avais pas à m'en occuper, étant donné que les
Cirolanidae et [csSphseromidae sont des groupes tellement distincts
qu'aucune hésitation n'est possible lorsqu'il s'agit de départager
les formes qui peuvent leur appartenir.
Et pourtant Sphseromidcs est bien un genre voisin de Typhloci-
rolana! Dans un nouveau travail qui vient de paraître, Dollfus et
Vu\É (2) rectifient leur détermination précédente et déclarent
(page 371) :
(( Nous avions cru pouvoir assimiler le Spliseromides Raymondi et
la Faucheria Faucheri aux Sphéromiens, mais létude des pièces buc-
cales nous a montré que nous avions affaire, sans hésitation pos-
sible, à des Isopodes du groupe des Girolanes. »
Quoique les diagnoses du Sphœromides et Fauckeria soient encore
incomplètes et les nouvelles figures tout à fait insuffisantes — ce
qui ne permet pas de fixer la position exacte de ces deux genres à
(1) A. Viré. Essai sur la faune obscuricole de France. Étude particulière
de quelques formes zoologiques. Thèse de Paris, Baillère, 1899.
(2) A. DoLFFUs et A. Viré. Sur quelques formes d'isopodes appartenant à la Faune
souterraine d'Europe. Ann. Se. nat., Zoologie, S' série, t. XX, p. 335-412. pi. XIV-
XV.
SÉANCE 1)1 '2(\ AVIilL 190;» 7fi
l'intérieur de la famille des Cirolanidés — on })eut uéauinoiiis
arriver à la conviction que le genre Typhlocirolana est dilïérent de
Sphœromides (dont il se distingue par les antennules beaucoup
plus courtes que les antennes, les régions coxales nettement déli-
mitées seulement à partir du V' segment, les seconde et troisième
paires de j)érei()podes semblables aux suivantes) et très éloigné de
Fauclieria. Quant à Proac<ia Virei Valle on ne peut lien en dire
sinon qu'il est trop insutlisament décrit pour qu'on puisse savoir
de quoi il s'agit.
ÏVFHLOr.UiOLAXA MOHAOL'ESI (1) 11. Sp.
Dimensions. Longueur maxima 10 mm chez une Ç immature,
largeur de la même 2.1) mm.
Coloration blanchâtre, pâk\
Corps allongé, assez aplati, surlace de la carapace lisse et brillante.
Front large, échancré au niveau de l'insertion des antennules,
prolongé en une petite pointe triangulaire sur la ligne médiane.
Lame frontale allongée, étroite, beaucoup plus longue que large
et haute, légèrement dilatée du côté inférieur, non unie au bord
frontal.
Clypeus lisse, plus large que long; ses bords latéraux dépassent
les bords du labre et contournent les angles antérieur de ce dernier.
Son bord antérieur forme sur la ligne médiane un angle saillant
qui fait paraître triangulaire sa portion médiane.
Labre grand, à angles postérieurs très arrondis et à bord posté-
rieur pourvu d'une sinuosité médiane peu profonde.
xintennules mesurant un peu plus du tiers de la longueur des
antennes, ayant le pédoncule aussi long que le fouet qui compte
8 articles très nets, plus longs que larges, diminuant progressive-
ment de dimension vers l'extrémité.
Antennes atteignant le l'y' segment pereial, ayant le pédoncule
au moins deux fois et demi plus court que le fouet qui est composé
d'une trentaine d'articles très nets, deux fois au moins aussi longs
que larges, excepté du côté distal et proximal ou les articles sont
presque aussi longs que larges. Les articles du pédoncule s'accrois-
sent progressivement en longueur du b'^ au 5*^ qui est le plus long
mais le plus grêle.
Mandibule\arii;e dans toute sa hauteur, en forme de botte, pourvue
d'un condyle postérieur fort et conique de même forme et de même
(1) Dodié à M. A. Moragues, propriétaire des grottes du Drach et naturaliste
aussi passionné que compétent.
77 SKANGE nr i6 avhil 190.")
force que le condyle antérieure. Le condyle auxiliaire est plus
large que ce dernier et plus arrondi.
Acies nettement tridenté.
Lacinia mobilis ovoïde, pourvue d'épines légèrement courbées
et garnie de petits tubercules près du sommet.
Pars molaris allongée, subtriangulaire, |)Ourvue sur le bord de
dents aplaties, recouvertes par une lèvre membraneuse qui les
caclie à moitié.
Palpe de trois articles : art. 2> art. 1 >art. 3. L'article 1 est nu;
le '2™'' porte des soies barbelées irrégulièrement plantées sur la face
externe. L'article 3 est en forme de lame portant d'un côté, sur le
bord, une série de soies très régulièrement disposées qui augmen-
tent de longueur du côté distal.
Deu.rihne mâchoire en forme de lame. Région basilaire présen-
tant une seule articulation distincte.
Lacinie de l'article 2 ou interne portant sui' la trancbe 7 soies
légèrement barbelées plus 3 tiges plus courtes et plus fortes, ciliées
comme celle de la lacinie interne de la P'^ mâchoire. L'une des
tiges est la plus inférieure de la rangée des soies, les deux autres
sont hors série du côté ventral.
Lacinie de l'article 3 ou externe nettement double, chacune des
parties portant à l'extrémité distale 8 à 9 soies longues, recour-
bées, légèrement barbelées comme celles de la lacinie interne.
Première mâchoire. Le 3'^ article ou lacinie externe porte
11 fortes dents recourbées, jaunâtres et 2 soies plus minces, trans
lucides, incolores, le tout disposé sur une ligne d'insertion qui se
recourbe du côté dorsal. Huit dents sont ventrales et trois, les plus
longues et les plus minces, dorsales. Les 3 dents dorsales portent, un
peu au-dessous de la pointe, d'abord une série de stries puis 4 ou
5 tubercules très petits et coniques. Les deux soies sont finement
dentées dans leur moitié distale et sont situées : la première entre
les dents 1 et 2 ventrales, la seconde entre la Cf et la 7". Toutes les
dents sont creusées d'un canal très net.
Lacinie interne ou du P' article pourvue de trois tiges très fortes,
renllées à la base et ciliées à partir du premier tiers proximal jus-
qu'au sommet ; 2 petits poils sont fixés du côté ventral à la base de
l'insertion des tiges. Le corps de la lacinie ne m'a paru calcifié que
dans la partie distale renfiée; le reste est membraneux.
Ma.rillipède. Région basilaire formé de 3 articles dont le pre-
mier très court, rudimentaire, le 2'' et le 3'' bien déveloi)pés, nus,
égaux en hauteur.
SÉANCE DU 2H AVRIL 1905 78
Laciaie du second article ovoïde, arrivant à peine à la hauteur
du milieu du premier segment du palpe, pourvue dun crochet et
de ï fortes tiges, ciliées de la base au sommet.
Palpe formé de ï articles lamelleux : art. 2 > art. 1 > art. 'A
>art. ï. Le premier article à une forme de trapèze, le second et le
troisième une forme plus ou moins quadrilatère, le quatrième va
guement triangulaire. Les bords sont pourvus de soies légèrement
recourbées et presque toute barbelées d'un côté. Ces soies barbelées
sont d'autant plus fréquentes qu'on pa.sse du l'f au ¥ article. Sur
le bord externe les soies sont plus fortes mais moins nombreuses.
Sur le bord interne les soies sont implantées par bouquets et aug-
mentent eu nombre du l'"^ au 4'' article. Elles sont implantées
des deux côtés sur la région distale de l'article.
Vércion formé de segments très inégaux : le l'^ aussi long que le
céphalon; les 2'^ et 3'^ très réduits à peine aussi longs que la moitié
du \'^ ; le 3'' un peu plus long que les deux précédents ; le 4''
presque aussi long que le céphalon; le o' plus long que le 4'' et
le 6'^ le plus long de tous.
Tergites avec une légère bordure postérieure qui s'élargit du 1"''
au 7'' segment et aussi avec une très faible carène uiédiaue qui
n'est bieu nette qu'à partir du 4'' segment et qui augmente de ce
segment au 7'^', en sétendant de plus en plus du bord postérieur
dessegments vers l'avant. Parconséquence le 7'' segment est le plus
largement bordé et le plus nettement et longuement caréné.
Epimères des segments 1, 2 et 3 indiqués par une légère ligne
de suture du côté externe, non saillants du côté interne et absolu
ment confondus avec le reste du segment.
Epimères du 4'', o'', H'' et 7'' segments en forme de cornet, nette-
ment séparés du tergite du côté externe, très saillants du côté
interne, se terminant en pointe du côté postérieur; ils augmentent
de taille, et leur pointe postérieure s'allonge et s'effile de plus en
plus du 4'* au 7' segment.
Péreiopodes de la l'^'^ paire, courts, massifs, préhensiles, armés
de tubercules et de bouquets de soies sur les articles 4, 5 et (5. Ba-
sipodite ovoïde, plus long que les autres articles; ischiopodite en
forme de cornet embrassant la base du méropodite qui, du côté
ventral, i)résente une profonde encoche en angle droit. Carpopo-
dite (1) à moitié externe seule visible, carll est caché par les bords
(1) DoLFFUs et Viré (1. c. p. 371) notent dans la diagnosc du genre Sphxromides
« péreiopodes des trois premiers segments à carpopodite élargi ». Cest très pro-
bablement une erreur; e'est le propodite (lui est élargi comme le montre leur
dessin de la planche .XIV.
79 SÉANCE DU i(i AVHIL I DUo
du méropodite de telle façon que le propodite paraît s'articuler
en même temps avec le méropodite du côté interne et avec le
propodite du côté externe, i^ropodite ovalaire, à contour uni du
côté externe, avec trois forts tubercules munis de bouquets de
poils du côté interne, et avec bords dentés entre les tubercules.
Dactylopodile aussi long que la moitié de l'article précédent, muni
d'un ongle fort (aussi long- que la moitié de la longueur de l'article)
auquel vient se joindre du côté interne une épine.
Péreiopodes de la 2.'' à la 7'' paire, très différents de ceux de la
première, grêles, allongés, très semblables entre eux. Ceux de la 2'^
et 3'^ paire subégaux, les autres sallongeaut de plus en plus de la
4'' à la 7'' paire. Basipodite plus long que les autres articles, muni
de soies simples et acoustiques, les autres articles pourvus, surtout
du côté interne, d'épines bifides. Ischiopodite en forme de cornet,
les autres articles cylindriques. Dans les péreiopodes de la 2^" et
3'' paire, c'est le méropodite qui est le plus long des 5 articles dis-
taux, dans (^eux des 4*^, o'', ()'', et 7'' c'est le propodite. Dacty-
lopodite, court et grêle, ongle plus long que la moitié de la lon-
gueur de l'article, accompagné d'une foile épine du côté interne.
Pléon formé par o segments libres; le l''^" plus long que deux des
suivants qui sont presque égaux en longueur. Les segments 1 à 4
à angles postéro-latéraux très saillants vers l'arrière, formant une
pointe latérale et une ventrale. Le o'' segment avec bords latéraux
cachés sous les bords du segment précédent.
Pb'opodcs très variés comme structure; ceux de la U'' ]iaire re-
couvrent à peine la base des branches de la 2'' paire; ceux de la
2° paire cachent les deux tiers des branches de la 3^' paire qui re
couvrent presque complètement la 4'' paire. La o^ paire est invi-
sible.
Pléopode 1 entièrement dur, calcifié. La hampe est plus large que
longue, munie de 7 crochets sur la moitié postérieure de son bord
interne. Les branches sont subégales en longueur ; l'exopodite est
ovoïde et recouvre à moitié l'endopodite, qui est étroit, sub rectan-
gulaireeta le bord interne relevé en forme de gouttière longitudi-
nale. L'exopodite porte environ 2(5, l'endopodite environ 1(5 soies
ciliées.
Pléopode 2, membraneux, chitinisé. La hampe est plus large
que longue et munie de 7 crochets surla moitié postérieure de son
bord interne. Exopodite plus large et plus long que celui de la U'^
paire, ovoïde, plus long que lendopodite (jui est subrectangulaire,
allongé et entièrement recouvert par l'exopodite .sauf dans l'angle
SÉANCE Di: 26 AVJUL 1905 80
antéro-interne. L'exopodile porte environ 31, lendopodite environ
8 soies ciliées.
Pleojiodes 3, 4 et o presque sembhi))les. La hampe est réduite, et
plus larj;e que longue; celle du 3'^ a six crochets, celle du 4'' en a
3 sur la moitié i)ostérieure de son bord interne ; mais celle du 5''
n'en a pas. Exopodites chitinisés, ovoïdes, beaucoup plus longs que
lendopodite, divisés en deux par une de ligne suture transversale,
marquée seulement au bord sur le pléo])ode3, complète mais faible
chez le i, très marquée chez le 5. L'exopodite du pléopode 3 porte en-
viron 27 soies ciliées, celui du pléopode 4 environ 18, celui du o en-
viron S. Endopodites mous, membraneux, sans soies, ovoïdes, entiè-
rement recouverts parlexopodite sauf dans leur coins antéro-pos-
térieurs.
Telson plus long que large et plus étroit en arrière; très convexe
du côté latéral et postérieur. Son bord postérieur forme un angle
très obtus dont le sommet est constitué par une faible proémi-
nence conique; les angles postéro-latéraux sont également mar-
qués par une légère proéminence. Ouelques rares et faibles poils
existent sur le bord postérieur du telson.
Uropodes durs, calcifiés, dépassant à peine en longueur le tel
son. Hampe pourvue d'un angle postéro interne très saillant, arri
vaut jusqu'à la moitié de la longueur de lendopodite et armé
denviron 7 fortes soies ciliées.
Exopodite étroit, plus de o fois plus long que large, pourvu
d'épines sur ses deux bords et d'un bouquet de soies au sommet.
Endopodite large, plus de deux fois plus long que large, ])Ourvu
d'épines du coté externe, de soies ciliées du côté interne et d'un
bouquet de soies simples au sommet.
Organe mâledu second pléopode, falciforme.à bord interne relevé,
terminé en pointe aiguë, très étroit et long, dépassant de beaucoup
le bord postérieurdespléopodes, arrivant presque au bord du telson.
Habitat : trois cf , une Ç non ovigère et un jeune trouvés en juil-
let KIO'i et avril IDo:; dans les lacs d'eau douce des grottes du Orach,
à Majorque (Baléares).
J'ai négligé, dans cette description, beaucoup de détails qui trou-
veront leur place dans le mémoire auquel j'ai fait allusion plus
haut ; les organes des sens et leur distribution seront étudiés et
ligures aussi dans ce travail, car ils offrent de l'intérêt au point
de vue de l'adaptation de cette forme à la vie dans l'obscurité.
J'ai voulu donner ici seulement une diagnose suffisante pour qu'il
ne puisse y avoir doute sur l'identité du Typhlocirolana Mora<juesi.
Séance du 9 mai 1005.
Présidence du imiofesseliu Joublx, Président.
M. le Président annonce le décès de M. Léopoldo Maggi, professeur
à l'Université de Pavie.
M. le Président adresse les félicitations de la Société à M. Robert,
nommé chef des travaux pratiques de Zoologie à la Faculté des
sciences de Paris et à M. Hérubel, nommé pré[)arateur du labora-
toire de Zoologie expérimentale de Roscofï (Finistère).
]V[iies Pogor et Mantell, m. Paris, M"" "* Vlès et Cratunesco sont
proclamés Membres de la Société Zoologique de France.
jVjiie pol et M'"''VlèsprésententleD' Raoul Anthony, préparateur au
Muséum d'Histoire naturelle, demeurant 12, rueChevert,àParis(7«).
M"'^' Fol et M'"e Vlès présentent M. Izzet Salah el Din Folad,
demeurant 104, rue de la Tour, à Paris (Hv).
]\jme Yiés et M. (luiart présentent M""' AVerner, demeurant 52,
rue d'Assas, à Paris (6').
MM. De Beauchamp et Vlès présentent M. E. George, demeurant
1)1, boulevard Beaumarchais, à Paris.
MM. Marchai et (îuiart présentent M. Lavanden, élève à l'Institut
national agronomique, rue Claude Bernard, à Paris,
M.BRLîMPTfait une communication sur le Tryjianoplasma Guernei
qui vit dans le sang du Chabot deau douce [Cottus (johio) et sur sa
transmission par la Clepsine.
11 fait également une communication sur un Sclérostomien qu'il
a recueilli dans des tumeurs du gros intestin d'un Noir africain
et qui vient dètre étudié par MM. Raillet et Henry sous le nom
d' Œsophagostomum Brumpli.
Le D>' fiuiART fait une rectification à sa précédente communication
relative à la répartition du paludisme et des ^wop/iele.s dans l'île de
Majorque. Les formes graves de paludisme se rencontrent bien dans
le nord de l'île, dans la région d'Alcudia et autour des marais del'Al-
bufera. Dans le sud, les formes les plus graves se rencontrent non
à Campos, mais dans la région comprise entre Palma et Llumayor
et plus particulièrement dans la vallée de San Jorge. Les agents
d'inoculation sont VAnophclcs maculipcnnis et peut-être aussi VA.
bifurcatm.Ces(\ueslion^onl été surtout étudiées par le D'Pittaluga.
SÉANCE DU n MAI 1905 82
MISSION PERMANENTE FRANÇAISE EN INDO-CHINE
POISSONS DE LA BAIE D'ALONG (TONKIN)
PAR
Le D' Jacques PELLEGRIN
La mission permanente française en Indo-Chine a rassemblé dans
le i^olfe du Tonkin une importante collection de Poissons marins
dont, à la demande du professeur Hérolard, l'examen m'a été confié.
Les animaux proviennent de récoltes faites au mois de novembre
1904 en divers points de la baie dAlong : Hongay, rade du Crapaud,
rade de la Surprise, cirque du Crâne, baie de Pak ha-moun, baie
de Hatan, Doson. Les matériaux ichtyologiques réunis sont consi-
dérables; la quantité des espèces recueillies, en effet, n'est pas
inférieure à une centaine; la plupart sont représentées par de
nombreux exemplaires.
Sans doute, les Poissons marins de ces régions sont maintenant,
engénéral, bien connus. La distribution géographique de beaucoup
de ces espèces est des plus vastes et bon nombi'e d entre elles se
rencontrent à la fois dans la mer Rouge, l'océan Indien, la Malaisie
et une grande partie du Pacifique ; cela n'einpéche pas les collections
ichtyologiques rassemblées par la mission de mériter une étude
un peu détaillée. En dehors de plusieurs espèces fort intéressantes,
elles renferment, en effet, une forme nouvelle pour la science, c'est
un Poisson de la famille des Trachinidés, un Sillago f(ue je me suis
fait un plaisir de dédier au chef distingué de la mission le pro-
fesseur BOUTAN.
On trouvera ci-dessous la liste par familles de toutes les espèces
récoltées. Les localités dentelles proviennent, toutes plus ou moins
voisines les unes des autres, ne sont pas indiquées, car pour des
Poissons marins, à distribution géographique souvent des ])lus
étendues, cela ne présenterait qu'une utilité restreinte.
Trygon Zugei Miilter et Hoiilo.
Triacanthus brevirostris Sclilegel.
Monacanthus chinensis Blocli.
Tetrodon lunaris Blocli Scluieider.
Telvodon lunarU El. Sclui. var. spadicea Biceker.
Tetrodon obloufj us Bloch.
Tetrodon ocellatus Osbecli.
Tetrodon patocn Hamilton Bucliaiian.
Murœnesox cinereus forskal.
Bull. Soc. Zool. de Fr., 1905. xxx — S
Trygonidak
1.
Triacanthidae
2
Balistidae
3.
TKTRODONTIDAf';
r,
6.
—
7.
—
8.
MUR.E.MDAE
9.
83
SKANCK ])V 1) MAI 190.")
SiLURIDAE
10.
—
11.
SCOPEUDAE
12.
Scombuesocidae13.
—
14.
—
13.
—
16.
Clupeidae
17.
—
18.
—
19.
—
20.
—
21.
—
22.
—
23.
—
24.
Pleuronectidae 2u.
—
2(3.
—
27.
—
28.
Mugilidae
20.
Atherinidae
30.
Sphyr^nidae
31.
Gobiidae
32.
—
33.
— •
34.
—
33.
—
36.
—
37.
Trichiuhidae
38.
SCOMBRIDAE
3U.
—
40.
Stromateidae
41.
Carangidae
42.
—
43.
—
44.
—
43.
—
46.
—
47.
—
48.
Nomeidae
4<).
—
30.
Trachinidae
31.
32.
33.
34.
Plotosus arab Forskal.
Àrius thalassinus Riïppcll.
Saurida tvmbil Bloch.
Belone clwram Forskal.
Belone sUvngijluruii V. Hasselt.
Hemiram'phns Beynaldi Cuvier vi Valeiicicnnes.
Hemiramphus far F'orskal.
Engraulis Hamiltoni Giay.
Engvaulis kammalensis Blceker.
Engraidis Ihissumicri Cuvier et Valencieiines.
Engraulis. indiens V. Hasselt.
Chatoessus nasus Bloch.
Clupca mdaiiura Cuvier et Valeiiciennes.
Pellona Honeni Bleeker.
Dussumieria acnta Cuvier et Valenciennes.
Psettodes erumei Bloch Schneider.
Pseudorhombus arsius Bleeker.
Synaptura orientali>> Bloch Schneider.
Cgnoglossvs macroLepidotus Blceker.
Mugil cunnesius Cuvier et Valenciennes.
Atherina Forskali Rûppell.
Sphyrœna jello Cuvier et Valenciennes.
Goblus viridipunctatus Cuvier et Valenciennes.
Gobius crirtiger Forskal.
Gobius albomamlatm Rûppell.
Periophthabnus Koelreuteri Pallas.
Eleotris bu lis H. Buchauan.
Callionymuii sagitta Pallas.
Trichiurm japonicus Teniniinck et Schlegel.
Cybium gxiltalum Bloch Schneider.
Echcneiy. naucrates Linné.
Slromateus niger Bloch.
Caranx afftnis Rûppell.
Caranx djeddaba Forskal.
Caranx ire Cuvier et Valenciennes.
Caranx leptolepis Cuvier et Valenciennes.
Caranx hippos Linné.
Caranx armatus Forskal.
Pnettus argenleus Linné.
Eqnida splcndens Cuvier.
Eijuula insidiatrix Bloch.
Pereis hexophthalma Cuvier et Valenciennes.
Sillago siliama Forskal.
Sdlago Boutani nov. sp.
SUlagn maeidata Quoy et (iaiiuard.
séan«:e ni !» mai 1!)05
84
SCI.EMDAE
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—
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—
;)7.
—
58.
POLY.NK.MIDAE
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KUHTIUAE
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Teuthididae
(il.
—
62.
Scorp.*:mdae
63
—
64..
—
65.
Platycephalidai
■-. 66
—
67.
68.
Sparidae
69
—
70,
—
71,
Mullidae
72
—
73.
—
74.
Labridae
75.
Squamipennidae 76.
—
77.
—
78.
Pristipomaïidae 79
—
80.
—
81.
—
82.
—
83.
—
84.
85.
—
86.
^
87.
Pomacenïridae
88,
—
89.
—
90.
Gerridae
91
—
92
Percidae
93
i'mbyina Dussumieri Cuvicr et Valcncicmics.
Sciœna miles Lacépède.
Sciœna glane h s Day.
Ololithus arf/etiteus Cuvier et Valenciennes.
Pnhinemuîs sextarius Bloch Scluieidor.
l'emplieris mangnla Cuvier et Valenciennes.
Teiithis concatenata Cuvier et Valenciennes.
Teuthis oramin Bloch Schneider.
Seorpœnopsis oxyeephalus Bleeker.
Prosopodasys tracidnoides Cuvier et Valen-
ciennes.
Pohjcaulus uranoscopus Bloch Schneider.
Platyeephalus scaber Linné.
Plaftjcephalns punctatus Cuvier et Valencien-
nes.
Platyeephalus carbunculus Cuvier et N'alencien-
nes.
LethyHnus nebidosus Forskal.
Chrysophrys haffara Forskal.
Clirysophrys ealamara Cuvier et Valenciennes.
Upeneoides trngida Richardson.
Upeneoides Bensasi Teniniinck et Schlegel.
Upeneoides sidphureus Cuvier et Valenciennes.
Platyglossus Dnssumieri Cuvier et Valenciennes.
Chœtodon oetofaseiatus Cmelin Linné.
Scatophayus argus Gnielin Linné.
Ephippus orbis Bloch.
Therapon jarbtia Forskal.
Therapon puta Cuvier et Valenciennes.
Hclotes sexUrieatus Quoy et (iainiard.
Diagramiua cinctum Teniminck et Sciilegel.
Diagramma piclmn Thunberg.
Diagramma punctatum Cuvier et Valencien-
nes.
Scnlopsides Yosmeri Bloch.
Penlapus setosus Cuvier et Valenciennes.
Csesio lunaris Cuvier et Valenciennes.
Chromis analis Cuvicr et Valenciennes.
Pomacentrus violascens Bleeker.
Gbipliidodon cœlesUnus Cuvier et Valenciennes.
var. Rahti Cuvier et Valenciennes.
Gerres {ilamentosus Cuvier et Valenciennes.
Gerres oyena Forskal.
Psammoperca luaigiensis Cuvier et Valencien-
nes.
85 SÉANCE DU 9 MAI 190o
Percidae
94.
—
9o.
9().
—
97.
—
98.
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99.
—
100.
—
101.
—
102.
—
103.
Epinephelus tauvina Forskal.
Epmephelns diacanthus Cuvier et Valencien-
nes.
Epinephehif. akaara Temminck et Schlegei.
Epinephelua boenack Bloch.
Lutjaniis fulviflamma Forskal, var. Russelli
Bleeker.
Lutjantis John'i Bleoker.
Lutjanus vilta Quoy et Gainiard.
Lntjanus madraa Cuvier et Valeucieiines.
Ambassis gymnocephalus Lacépède.
Apogon qundrifasciatus Valeiicieiines.
Quelques-unes de ces espèces mérilent une mention spéciale.
Le Psettodes erumci Bl. Sclm. est un curieux Pleuroneclidé qui
présente cette particularité assez rare chez les Poissons plats, d'avoir
les yeux situés inditïéremnieut suivant les exemplaires, tantôt sur
le côté droit du corps, tantôt sur le côté gauche. C'est ainsi que des
deux spécimens recueillis par la mission permanente en Indo-
Chine l'un est dextre, l'autre est senestre.
D'une façon générale au contraire, chez les Poissons plats, tous
les individus d'un genre donné, sauf le cas d'anomalie, ontinvaria-
hlement les yeux situés du même côté droit ou gauche. Les Pset-
todes font donc exception à la règle habituelle et à ce titre doivent
être signalés.
Le StromateusnigerïM. qui appartient à la famille des Stromateidés
que quelques auteurs comme GCmhkr ne séparent pas des Scoin-
bridés est remarquable par ce fait qu'il existe des nageoires ventrales
jugulaires chez le jeune qui disparaissent complètement avec l'âge.
Cette perte d'organes doit se faire assez brusquement, ou être
tardive chez certains individus. En effet, sur six spécimens recueillis
])ar la mission, cinq mesurant de 120 à 140 millimètres de longueur
^oiit apodes, mais un autre atteignant la taille déjà respectable et
en tout cas peu éloignée de celle des individus précédents, de 110
millimètres, possède des ventrales fort nettes de 1,") millimètres de
long.
Cette disparition des ventrales n'est pas en elle-même un fait bien
extraordinaire, ces nageoires jouant un rôle des plus restreints
dans la locomotion des Poissons et le nombre des espèces apodes
étant relativement assez considérable dans la classe. Je n'en veux
ra|q)eler comme exemple, que les Oreslias, Cyprinodontidés des
lacs élevés des Andes dont je me suis occupé ici même il y a peu de
SÉAiXCE DU 9 MAI 1905 86
temps (1), Ce qu'il est intéressant de constater c'est que cette perte
de membres se fait dans le cours du développement individuel. 11 y a
lieu d'insister sur ces formes encore plastiques et changeantes qui
nous permettent de saisir en ([uelque sorte sur le vif, les étapes de
l'atrophie dun organe, la marclie de révolution, de la dilïérenciatiou
d'ungroupespécitique. On i)ourrait, semble-t-il, donnera cesespèces
le nom de dynamiques par opposition aux espèces plus fixées,
actuellement invariables ou statiques. On en arrive ainsi naturel
lement à cette conclusion que le même caractère suivant qu'on
s'adresse à telle ou telle forme est loin d'avoir la même importance.
Il est incontestable, par exemple, que l'absence de ventrales chez
le Stromateus niger Bl. doit être considéré comme un simple signe
de maturité, purement individuel, tandis que chez les Orestias en
raison de sa constance, de son invariabilité, elle a réellement la
valeur d'un caractère générique.
La forme la plus intéressante recueillie par la mission perma-
nente en Indo-Chine est un Trachinidé du genre SiUacjo qui doit
être considéré comme le type d'une espèce nouvelle. Les SiUago
qui présentent quelques rapports morphologiques avec les Sciœna
et dont quelques auteurs à la suite de Richardson font une petite
famille distincte, comprend, à l'heure actuelle, pour témoins, une
dizaine d'espèces répandues dans la mer Rouge, l'Océan Indien, laMa-
laisieetle Pacifique jusque sur les côtes méridionales australiennes.
Ce sont des Poissons côtiers qui remontent dans les estuaires et
se font prendre dans les lames du ressac, sur les rivages sablonneux.
Ils sont excellents au point de vue comestible, si excellents même
qu'une espèce de Pondichéry doit son nom scienliliqiic de Sillago
domina C. \. et sa désignation vulgaire, rap|)ortée par Sonnelîat,
de « Pêche Madame » à ce fait que son goût (( agréait à un degré
tout particulier à M'"e de la Bourdonnaye, femme du célèbre gou
verneur de cette colonie » (2).
Voici la description de l'espèce nouvelle que nous dédions bien
volontiers à M. Boutan.
SiLLAGO BOUTANI nOV. Sp.
D. XI I I, 21 ; A H, 22; P. 17; V. I, o; Ec. o \ 74 | 12.
Corps allongé, subcylindrique. Hauteur du corps contenue 7 fois
dans la longueur sans la caudale, 8 fois en y comprenant la caudale,
deux fois dans la longueur de la tête. Tête conique, légèrement
(1) Bull. S. Z. F., Cf. 1904, p. UU.
(2). CuviER et Valenciexnes. nut. nat. îles Poissons, 1829, III, p. 4IG.
87 SÉANCE DU 9 MAI 1905
aplatie en dessus. Museau allongé, pointu ; mâchoire inférieure
proéminente. Bouche vue par la face inférieure en forme de fer à
cheval. Mâchoires munies d'une large bande de fines dents villifor-
mes. Des dents semblables sur le vomer. Bord du préopercule
avec quelques denticulations. Opercule avec une épine nette au cen-
tre de son bord postérieur. Trois rangées d'ecailles sur la joue. Œil
légèrement allongé dans le sens horizontal. Le plus grand diamètre
contenu près de 7 fois dans la longueur de la tête, 3 fois dans la
longueur du museau, 1 fois 1/^dans l'espace interorbitaire. Ecailles
fortement ciliées. Ligne latérale continue descendant légèrement
jusque vers le ()'' rayon mou de la dorsale, puis devenant à ])eu près
médiane. ."5 rangées longitudinales d'écaillés entre la ligne latérale
et l'origine de la D'' dorsale, 7i en ligne longitudinale à partir de la
fente branchiale, 12 rangées longitudinales entre la ligne latérale
et le milieu de l'abdomen. Première dorsale comprenant 11 épines
flexibles, les antérieures un peu supérieures à la hauteur du corps.
Seconde dorsale composée d'une épine et de 21 rayon mous. Anale
commen(;antlégèrementenavantdu débutde la dorsale, comprenant
.2 rayons simples et 22 rayons mous. Pectorale de 17 rayons, faisant
les 2/3 de la longueur de la tête, notablement j^lus longue que la par-
tie de celle-ci couiprise entre le bord antérieur de l'œil et la fente
branchiale. Epine de la ventrale non épaissie. Hauteur du pédicule
caudal contenue 1 fois 1/2 dans la longueur. Caudale subtronquée,
le lobe inférieur légèrement pointu, l'inférieur arrondi.
(Coloration jaune-olivâtre sur le dos, plus claire sur les côtés et
l'abdomen. Joues et une ])artie de l'opercule jaune-orangé; une ou
deux lignes de même teinte devant courir le long des tlancs.
Nageoires uniformément grisâtres. Quelques traces de ponctuations
sur les rayons de la deuxième dorsale.
Coll. Mus. 0o-218. Baie tie llalan (.Vlong) : Mission permanente française en
ndo-Chine.
Longueur totale : 180 millimètres.
Cette espèce est voisine de Sillago sikamaForsk'cû, l'espèce la plus
commune dugenreetqu'on rencontre aussi dans les mêmes régions.
Elle s'en distingue toutefois par la petitesse de son œil qui est con-
tenu près de 7 fois dans la longueur de la tête, au lieu de \ à o
fois (1). La pectorale est en outre notablement plus longue, elle
(1) Sur un spécimen do S. ^ihaiiia Forskal de la baie d'Alonj^, provenant du même
envoi et mesurant 19o millimètres de lonj>ueur, c'est à dire une taille presque iden-
tique à celle du type, le grand diamètre de l'œil est contenu 4 fois 1/2 dans la lon-
gueur de la tôte.
SÉAXCK 1)1- 1) MAI 1!JU;) 88
lait les 2i/3 de la longueur de la tète, au lieu de la moitié environ.
Le corps est plus allongé.
L'espèce ofïre aussi certaines aiïinités avec le SiUafjo chondropus
BleekerdesMoluques, mais lépinede la ventrale présente l'aspect
habituel chez les SillafjO, elle n'est pas épaissie, arrondie. L'œil est
aussi plus pelit que dans resi)èce de Bleekku (1).
SUR UN NOUVEL ORGANE SENSITIF DE NUCULA NUCLEUS L.
(note préliminaire)
PAR
Fred VLÈS
Les Protobranches sont remarquables au point de vue de la variété
de leurs organes des sens; il existe en efïet chez eux, outre des
diiïérenciations sensitives plus ou moins générales chez les Lamel-
libranches (les otocystes, les osphradiums, les palpes), une série
d'organes spéciaux. Les uns sont principalement tactiles : tentacule
postérieur des palpes {Nucula, ïohlia, Leda, Mallctia), tentacule
siphonal {Yoldia), papilles palléales antérieures (?) (Yoldia); les
autres : organes palléaux postérieurs (Yoldia, Leda), organe
de Stkmpell {Nucula), sont mal caractérisables en ce qui concerne
leur physiologie. Il semble que ceux-ci doivent rentrer dans le
groupe de ce que Simuoth a ap[)elé (( les organes des sens infé-
rieurs ».
11 existe chez la Nucule [N. nuckus L) un autre organe des sens,
pair, et situé dans la cavité palléale.
On remarque en elïet (tig. I) sur des coupes transversales de
l'animal passant au niveau des ganglions cérébroïdes, un bourrelet
épithélial assez élevé, adjacent extérieurement (par rapport à la
bouche) à la base commune de chaque système de palpes, à l'endroit
où les cérébroïdes sont tangents à la paroi palléale ventrale.
Ce bourrelet épithélial est constitué par d'assez hautes cellules
non ciliées, dont quelques-unes sont glandulaires; entre leurs pieds
se trouvent des éléments plus petits, à caractères ganglionnaires.
Sous lépithélium, une basale épaisse.
Chaque organe est innervé par le cérébroïde correspondant, qui
lui envoie un faisceau nerveux relativement gros (tig. 2); ce nerf,
bien individualisé, naît un peu en dessous et en arrière du nerf
(1) Dans la figure donnée par Bleeker, Atlas ichtyulogiqne, pi. CCCLXXXIX,
fig. 2, l'œil est contenu à peine 5 fois dans la longueur de la tète.
89
SÉANCE Dr 9 MAI IDOij
palpo-teiitaculaire ; il est très court, traverse directement la couche
musculo conjonctive sous-cutanée et la basale, et vient s'épanouir
Fig. 1. — Coupe transversale, en avant de la Jiouche, montrant les rapports des
g. cérébroïdes avec les organes sensitits latéraux {Nitcul(( nucleus L.) ; 1, organe
sensitif latéral ; 2, ganglions oérébroïdes ; 3, ]ialpes ; 4, rétracteurs du pied ;
5, glandes génitales; 6, coquille; 7, pied ; 8, terminaison de l'adducteur antérieur.
à la base du bourrelet épithélial. Une telle innervation sullit à
donner à cet organe une signilication nettement sensorielle.
SKANCK IHJ 9 MAI 1905
90
11 ne m'est guère possiI)le encore d'établir avec précision la
physiologie de cet organe. Il y a lieu toutefois de l'aire remarquer
son analogie (sinon son homologie) assez frappante, tant au point de
Fig. 2. — Coupe longitudinale de l'organe sensiUf latéral, monti'ant l'innervation {Nucidn
nucleus L.); 1, organe sensitif latéral ; 2, son nerf; 3, basale; 4, g. cérébroïde ; 5, adducteur
antérieur ; 6. palpe externe ; 7, nuiscles.
vue de la structure histologique que des rapports anatomiques, avec
certains organes des sens des Gastéropodes, et principalement avec
la région dite olfactive de l'organe de Hangcok des Céphalaspides.
LES PRODUCTIONS TÉGUMENTAIRES DES SIPUNCULIDES
(note préliminaire)
PAR
Marcel A. HÉRUBEL.
Préparatoiu- à T Université de Paris.
Il n'est pas de Géphyrieu connu dont l'appareil tégumentaire ne
soit bien décrit. Mais toutes ces descriptions gisent isolées. Une
étude générale et comparative me parut donc nécessaire. C'est cette
étude que j'ai l'honneur de publier aujourd'hui. A cet etïet, j'ai
passé en revue la plupart des Sipunculides du globe, qui sont si
richement représentés dans les collections du Muséum (laboratoire
91
SÉANCE DU 9 MAI l!)0o
de M. le Prof. L. Joubin), et coininenté les ouvrages (1) qui traitent
de ces matières. Cette double série d'investigations m'a conduit au
mode de classement (jue voici.
m
m
l'A
"00°
7/
Fig. 1. — Papilles (les six premières de profil, les autres de face).
Papilles.
Je distingue d'abord les papilles qui sont dépourvues de plaque»
de celles qui ne le sont pas. Celles-là consistent en un simple gon-
tlement de la cuticule; celles-ci en un véritable système de petites
plaques chitineuses enchâssées dans la cuticule. Je répartis les
(1) Jo ne prétonfls pas donner ici la biblioj^raphie complète. Je le ferai plus tard
lorscjue j'aurai publié l'ensemble de mes recherches. Je citerai seulement aujour-
d'hui (juehjues mémoires fondamentaux.
Damklssen et Kohe.n. (iephvrea. Norske Nordhavs-expedition, 187G-78. Chris-
tiania, 1881.
OiATUEFAGES (A. de). Hlstoirc naturelle des Annelés marins et d'eau douce. An-
nelides et Gephyrien II (1). Paris, 1865.
Roule. Notice préliminaire sur les espèces de Gephyriens recueillis dans les
expéditions sous-marines du Travailleur et du Titli^niaii. Bull. Mut^éuitt HisL
Nat.Parix, IV, 1898.
Selenka. Report of the Gephyrea collected duringthe voyage of H. M. S. Chal-
lenger. Rep. Challenger, XIII, 188;;.
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î)3 SKANCE Dr 9 MAI 1905
premières d'après leurs formes générales et les secondes, qui se
ressemblent à peu près toutes, d'après la forme et les dispositions
respectives des plaques. Enfin, comme transition entre les papilles
et les épines, j'ai constitué un troisième ordre : les papilles-épines.
Ces préliminaires posés, il me reste à expliquer les épithètes sous
lesquels je range les dilïérentes catégories : Ordre I (papilles sans
plaques) a [type conique), b {troncoconique) etc.. La signification est
impliquée dans le vocable lui-même; Ordre II {papilles avec pla-
ques) : Tantôt on constate que les plaques sont enfermées dans une
zone bien nettement circonscrite : c'est le type limité. TantcM, au con-
traire, elles se répandent sans ordre sur le tégument. 11 n'y a pas
de zone nettement circonscrite; bref, la papille n'a pas de bords :
c'est te type illimité. Qu'on ne prétende pas que, dans ce cas, la pa-
pille n'est qu'un mot. Il y a papille puisqu'il y a hampe axiale. Le
type limité peut être plein ou épars. Il est plein lorsque la pai>ille est
entièrement couverte de plaques. Il est f^pons lorsqu'elle présente des
espaces vides de plaques. Dans le type plein, les plaques peuvent se
comporter de trois manières différentes : I" elles sont toutes d'égale
dimension (type plein uniforme); 2" elles sont d'inégale dimension
et les plus petites bordent la base de la papille (type plein microba-
sal); 3'^ les plus grandes bordent la base de la papille (type plein
macrobasal). Les papilles-épines tirent leur nom du fait que les pla-
Selenka, de Man et Bulow. Die Sipunculiden. Eine systematischemono{);raphie.
Wiesbaden, 1884.
Shipley. On a newspeciesof f /i(/»(rtSO//(a, with a synopsis of thegenus and some
accnunt of ils geographical distribution. Quart. Journ. Micros. Sci., XXXII, 1891.
Sluiiku. Die Evertebraten ans der Sammlung des Kôniglichen naturwis-
senschaftilichen Vereins von Niederlaudiscli- Indien in Batavia; zugleich III.
Gephyrecn. Naturkuntlig Tijd><clirift Voor Nederlaudsch-Indie, L, 1891.
Sluiter. Gephyriens (Sipunculides et Echiurides) provenant des campagnes de
l'Hirondelle et de la Prince^i<e Alice. Resuit. Conip. Scien. Albert /", fasc. Mona-
co, 1900.
ÏHEEL. Etude sur les Gephyriens inermes de mer de la Scandinavie, du Spitz-
berg et du Groenland. Bittang till. K. Sveuska. Vet. Alaid. Handlingar, (6)
Stociiholm, 1875.
Je me permettrai d'y joindre quelques notes publiées par moi-môme.
Hérubel (Marcel-A.). Sur la distribution et les affinités réciproques des Sipun-
culides. Bull. Soc. Zool. Fr., XX VIII, 1903, page 99.
HÉRUBEL. Première contribution à la morphologie et physiologie comparées et
à la biostatique des Sipunculides (Ibid. p. III.)
HÉRUBEL. Les Sipunculides nouveaux rapportés par M. Ch. Gravier de la mer
Rouge iSipuncuius Graineri). Bull. Mus. Hist. i\at. Paris, novembre 1904, et
Coinp. Rend. Congres internat. Zoologie, Berne 1904.
HÉRUBEL. Liste des Sipunculides et des Echiurides rapportés par M. Ch. Gravier
du golfe de Tadjourah (mer Rouge). Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, décembre H)04.
HÉRUBEL. Sur une nouvelle espèce de Sipunculide de la collection du Muséum
Bull. .Mus. Hist. Nat. Pans, janvier 1905.
SÉANCE DU 0 MAI 190.') 94
ques sont étirées eu épines; elles constituent le troisième ordre.
Dans le tableau que j'ai dressé, je fais suivre chacune des caté-
gories de rénumération des espèces correspondantes. Mais, comme
le tégument n'est pas identique sur tous les points d'un individu,
il ma paru indispensable de désigner les régions intéressées par
les lettres suivantes :
1», tiers postérieur du corps : m. tiers moyen ; a, tiers antérieur
i, introvert dans son ensemble; i,, cercle sous la couronne ten-
tacualaire i,, milieu de lintrovert ; i,, base de l'introvert; cr,
espace libre entre les crochets ; au, région anale.
Epines et crochets.
Théoriquement au jnoins, tous les Sipunculides portent des
papilles. 11 n'en est pas de même des épines et des crochets. Citons
d'abord les nombreuses espèces qui en sont dépourvues :
Pliascolosoma mcmjaritaccum, P. capsiforme, F. papiUosum, /'. ca-
pense, P. Prioki, P. Semperi. P. procerum. P. catharmae, P. eremita,
P, pellucidum, P. squamatum, P. LiUjeborgii, P. flagriferum, P. pro-
fundnm, P. approxlmatum etc....
PliascoUon manceps, P. Strombi.
PInjmosomaLôveni, P. AntiUarum, P.asser, P. pebna. P. Psaron,P.
Weldoni, P. Meteori.
Sipuncidns... Il est inutile de les énumérer au long : il sont tous
dépourvus de crochets et d'épines sauf S. australis. S. arcassonensis.
Aspklosiphoii voiahubim.
J'appelle dès maintenant l'attention du lecteur sur deux espèces;
Pliascolosoma pellucidum et PliascoUon Strombi dont nous aurons à
reparler plus loin.
Epines — Certaines d'entre elles sont portées par une papille: on
dira peut être que c'est une papille épine ? Non, cardans la papille-
épine c'est la papille qui rem|)orte en grandeur. L'épine avec sub-
stratuni est la transition entre la papille épine et l'épine franche.
La base de l'épine est ou bien droite ou bien bifide. A cette dernière
catégorie se rattachent les formes en éperon, trident et /'('/■ à cheral.
oRiJKE I [ a) base droite — PliascoUon lubicola (i); Phyntosonia
(épines avec ) (fig- I) dentUjerum
papille comme i b) base bifide — Dendrostoinaalutaceum, D.blandum,
substratum) ( (lîgH) D. ^ignifer
éperon — PliascoUon collare (p), P. lubicola
(fig. III)
dérivés de la base } ^"dcnt - PliascoUon tridens
(fig- iv;
fer a cheval — PliascoUon hedrœuin, P. lucifugax
bifide
(fig- V
95
SÉAXCE DL' !) MAI 1905
Ordre il
épines sans
papilles
a) base droite —
(lis- VI)
Phascolosoina eloïKjalii III , P. peliuci-
dum, PhOit'Colion Stroiiibi, Sijiuncio-
lus australe, S. arcaiisonc.nsis, A'/irt.s-
colion hedrii'uni fij, Pluiacolosoiiia
Dclagi'i, PlioAColosoina elongatnin
piinctatuni.
Crochets — Le crochet, qui se distingue immédiatement de l'épine
toujours droite, a sa courbure plus ou moins prononcée. Soit un
crochet (tig. Vil). Par le milieu de la base, j'élève une perpendicu-
Fig. 2. — Epines et crochets.
laire. Puis, par le point où celte ligne rencontre le bord convexe du
crochet je mène une parallèle P>B' à cette base. Cette simple cons-
truction nous donne un moyen de classilication. Le crochet est dit
oai-erl, lorsque la pointe est au dessus de la ligne HP'; il est d'il à angle
droit, lorsque la pointe est située sur la ligne IIP' (position n); il est
recourbé, lorsque la pointe est au dessous de la ligne PU' (position p).
Voila constitués trois types fondamentaux. Et on les retrouve dans
les trois modalités que présentent les crochets : 1") le crochet est
simple (fig. VII), c'est à dire qu'il n'a qu'une seule pointe: 2^) il a
des denticulations à la base (hg. Vlll) : 3») il est composé (fig. IX)
c'est à dire qu'il a deux pointes, une principale et une autre se-
condaire.
SÉANCE DU !) MAI 190o
9«
OlUlUE 1
crochcHs simples
1 soiilc dent
(lis. VII)
I l'hascolosniiia rulgari', P.C()riaceuiii,Fhy-
i inufioina lurco, /'. sco/oyv.s adcnticulaluiii,
type 1 Aapidimphon Cumingii. A. Kkmzingeri,
il) oiivcrl ] A. truncatus, A. torlxm, A. gracilii^, Phy-
I niofioina granulatuni (Méditerranée),
Phancolomina scutiger. P. Delagei.
type \ Phymoi^onui granulatuni, Fhascolosoma
b) recourbé ) ritrenm
Ordre II
crochets avec
denticulations
(/ig. VIII)
a) type
ouvert
b) type
recourbé
( Phymosoma pectinatum (de Maurice), P.
deutigeruiii, P. nigrescens (de Fiji), P. sco-
{ laps Philippines)
\
Pliynionoiiia nigrescenft (Maurice), /'. ni-
, grescciif (de Tadjourah, P. scolops (de
I Mozambique), P. japonicuin
c) type à \ Pliymusoina paci/icuin, P. variant, P.
angle droit ) albo-lineatuin
[ a) type
Orduk m
V ouvert —
crochets,
1 b) type
composés
\ recourbé -
(lig. IX)
/ c) type à
\ angle droit
Ai^pidosiphon Steenstruppi.
A^pidosiphon elegans.
Cloeosiphon aspergilluni, C. mollis.
Non seulement la présence des épines ou des crochets n'est pas
constante dans un même genre, mais elle ne l'est pas toujours dans
une même espèce. Le Phascoloaoma pclUiculum est, nous le savons,
dépourvu de ces formations. Toutefois certains individus des Phi-
lippines peuvent porter quelrpiefois des crochets. Le Phascolion
Strombi offre, à cet égard, un vif intérêt. J'ai dragué, le long des
côtes norvégiennes et dans les fjords, entre Bergen et Trondli-
jem (1), une grande quantité de ces êtres. L'étude de leuranatomie
montre qu'ils appartiennent tous à la même espèce (7^. Strombi).
Cependant l'examen détaillé des épines seules conduirait à cons-
tituer trois espèces. C'est ce qu'a fait IL Théél (2) en créant, à côté
(1) Herubei. (Marcel-A.) Sur les Priapulides des cotes occidentales de la Scan-
dinavie. Bullelin Soc. Zool. de Fr., XXIX, 1904, p. 100.
(2)Tutth(U .)B.echerchessm-le Pliascolioii {Phascolo><onia) StroinbiMont. Bi haiig
tiU. K. Svi^nska. Y et. Akad. Haiidlingar, (6) Stockholm, 187.").
97 SÉANCE DU 9 MAI 1905
de Pliascolion Strombi, les deux espèces P. tuberculosuin (pourvue
d'épines) et P. spitzhergense (dépourvue d'épines). Selenka, de
Man et BuLOW rabaissèrent ces espèces au rang' de variété (/*. Stromhi
verrucoanm). En réalité, le PAasco/ioTi^'îrom^i subit des llucluations,
qui se manifestent extérieurement par l'augmentation et la diminu-
tion du nombre des crochets ou leur absence même. Si l'on classe
selon un ordre décroissant la fréquence de ces trois cas, on a la série
suivante : 1") absence de crochets ; 2") grand nombre de crochets ;
3") petit nombre de crochets. 11 y a donc deux modalités relative
ment stables. Pourquoi la troisième, instable et presque exception-
nelle, ne ressortirait-elle pas de la catégorie des phénomènes de
mutations de Hugo deVniEs ?
Conclusions. — En bonne et rigoureuse méthode, je devrais discuter
les matériaux que j'ai classés. Mais cela dépasserait les limites
permises à une simple note Jaborde donc immédiatement les
conclusions.
1") Un groupement de crochets ne coexiste jamais avec un grou-
pement d'épines.
2") Tous les crochets dune même espèce ou variété, distribués
selon un certain nombre de cycles, sont construits sur le même
type. Ils ne varient seuleuient que par leur r/wawîi/e. Cette variation
porte ou bien sur la plus ou moins grande densité des crochets dans
les cycles ou bien sur le plus ou moins grand nombre de cycles :
elle est souvent d'ordre mdkiduel.
3°) Au contraire, les papilles, beaucoup plus stables, oiïrent une
caractéristique générique. En d'autres termes, on peut dire qu'un
revêtenïent papiilifère donné est a peu près constant dans un genre
donné. Par exemple, les genres Sipu7icuh(s et Phaseolosoma prédo-
minent dans l'ordre 1. Dans l'ordre II, ce sont les genres riiijmo
soma et Aspklosiphon.
4") Toutefois (cas particulierj, les papilles dans une môme espèce
sont quelquefois, en des régions différentes du corps, d'ordres dilTé-
rents (Ex : Vliymosoma dentigcrium, P. Scolops; Aspiflosiphon rena-
buhim, etc.) Mais un tel revêtement papiilifère, bigarré et hété
rogène, est constant dans une même espèce.
5°) Les systèmes de papilles comme les systèmes de crochets,
sans être localisés exclusivement chez les es\)èces des mers chaudes,
se trouvent cependant la plupart du temps dans celles ci. Le déve-
loppement du système papiilifère parait marcher de pair avec le
développement des systèmes de crochets.
Séance du 23 mai 1005.
PRÉsrnExr.F, uk M. Bavay, ancien président.
Le Président adresse les félicitations de la Société au professeur
R. Blanchard, élu membre honoraire de YAssocialion of économie
BioIo(jists, et à M. Ch. Alluaud, qui vient d'obtenir de la Société
de (îéoi^rapliie le prix Ch. Maunoir (médaille de vermeil) pour les
résultats scient iliques de ses voyages en Afrique.
M"i'' Cratunesco et M"'' Pogor présentent M^i'- Dabija, demeurant
hôtel de Belfort, rue de l'Arcade, à Paris.
MM. Debrel'il, De (Iuerne et Oustalet sont délégués pour repré-
senter la Société au (-ongrès d'Ornithologie, qui se tiendra à Lon-
dres en juin 190o.
M. de (luERNE, délégué de la Société au Congrès des Sociétés
savantes, qui s'est tenu à x\lger durant les vacances de Pâques, fait
l'exposé de la partie zoologique du congrès. 11 insiste plus parti-
culièrement sur l'élevage des Autruches au jardin d'essai et sur
les chasses herpétologiques et ornithologiques de notre collègue
M. Olivier.
Le professeur R. Blanchard fait don à la Société de son livre
sur l'Histoire naturelle et médicale des Moustiques et fait une courte
communication à ce sujet.
Le Dr Pellegrlx fait une communication sur les Poissons marins
récoltés dans la baie d'Along par la Mission permanente en Indo-
Chine et insiste plus particulièrement sur une espèce nouvelle, le
Sillago Boutani.
LA RÉGION MÉDITERRANÉENNE DES BALÉARES (1)
par
ODON DE BUEN
professeur à l'Université de Barcelone.
J'ai été profondément touché parla décision qu'a prise la Société
Zoologique de France de tenir une séance à Palma et plus encore
par le vote par lequel vous venez de m'en donner la Prési-
dence d'honneur. Je vous suis très reconnaissant de cette
(1) Discours prononcé le 2G avril, lors de la réunion extraordinaire de la Société
tenue à Piilma de Mallorca (lies Baléares).
Bull. .Soc. Zool. de Fr., 190o. xx.v — 9
99 SÉANCE DU 23 MAI 190o
distinction imméritée, et je fais des vœux sincères pour que le
séjour dans cette belle île vous soit agréable, et pour que les tra-
vaux que vous faites donnent des résultats positifs pour la Science.
Si j'avais su plus tôt que j'aurais à vous faire une communica-
tion, j'aurais préparé tous les documents nécessaires pour vous
parler de l'expédition scientifique que le I^aboratoire Arago, avec
son bateau le Roland, a entreprise dans la région des îles Baléares,
ainsi que des résultats obtenus, ces deux dernières années, ])ar les
sondages et les dragages opérés autour de Majorque, de Cabrera
et de Minorque.
Je faisais partie de l'expédition avec l'autorisation du directeur
de la mission, notre savant Président, le professeur Pruvôï, et il
me permettra de vous dire quelques mots sur les travaux effectués.
Déjà par l'importante communication du D^' Racovitza, vous avez
pu apprendre (jue la mission du Boland a eu l'honneur de décou-
vrir la faune cavernicole lacustre de Majorque ; les fantastiques
lacs des grottes majorquines étaient, croyait-on, inhabités; depuis
les recherches de l'an dernier on peut alTirmer qu'ils contiennent
une faune très intéressante.
L'étude zoologique des côtes baléares était le rêve de notre émi-
nent maître le professeur de Lacaze-Dlthiers. C'est à lui que revient
la gloire de cette initiative ; nous autres n'avons que l'honneur
d'avoir mis à exécution son idée.
Aussitôt après la construction du nouveau iîo/oHf/ sous la direction
du professeur Pruvôt, on se proposa de venir entreprendre l'étude
de ces côtes suivant un plan consciencieusement tracé et rigoureuse-
ment suivi. Et il est de fait que le Roland s'est comporté d'une façon
admirable, et a dépassé toutes les espérances; c'est un bateau qui
réalise des conditions exceptionnelles pour l'étude des faunes lit-
torales et côtières.
Le Rola)id a fait ici deux longues campagnes, pour sonder et
draguer le fond de ces splendides baies depuis le plateau qui réunit
Majorque et Minorque et les entoure, jusqu'aux pentes rapides
qui conduisent aux grandes profondeurs.
Pour que vous compreniez bien quel est le théâtre des travaux
du Roland, je vous rappellerai que Majorque, Cabrera et Minorc[ue
sont entourées |)ar un plateau situé à 100 mètres de profondeur;
que l'espace compris dans cette région a sa plus grande largeur
entre Cabrera et la Dragonera et est très étroit, formant comme une
sorte de pont, entre Majorque et Minorque, depuis le massif monta-
gneux de Capdepera jusqu'au cap Dartuch.
SÉANCE DU 23 MAI I 90o 100
Cette région est bien limitée et bien définie. De Majorque à Ibiza
il y a des profondeurs dépassant 500 mètres, qui existent également
entre le petit groupe des Pitiuses (Ibiza et Formentera) et la côte
espagnole la plus procbe (cap de la Nao).
De toute antiquité on a maintenu cette division de l'archipel
baléare en deux groupes d'îles.
'Le Roland, ])our venir étendre jusque sur ces côtes la zone d'in-
lluence scientifi((ue du Laboratoire Arago, croise dans une région
de la Méditerranée bien limitée, elle aussi, dont l'étude zoologique
est du plus haut intérêt.
La côte du midi de la France, celle de Catalogne, de Valence
jus(|u'au cap de la Nao, et les îles Baléares, limitent une région
méditerranéenne, que nous pouvons désigner sous le nom de région
de la tramontane ou du mistral à cause de l'intluence qu'ont ces
vents sur elle ; région terminée à ses extrémités par deux golfes,
celui du Lion et celui de Valence.
L'étude de cette très intéressante région, tant désirée par de
Lacaze-Duthikrs, est un champ très vaste où les activités des zoolo-
gistes français et espagnols pourront s'exercer pendant de longues
années pour leur plus grande gloire et pour le plus grand bénéfice
de la Biologie.
Les Français ont déjà dans cette région le laboratoire Arago, avec
le vaillant Roland qui en est le complément indispensal)le: à llieure
actuelle, nous ne pouvons encore, nous autres Espagnols, collaborer
avec vous qu'en mettant à votre service toute notre bonne volonté,
toute notre inépuisable ferveur scientifique.
Il est nécessaire de créer sur ces côtes baléares un laboratoire
frère de celui de Banyuls. Mes efforts tendent à cela, vous le savez,
depuis déjà plusieurs années; je me butte à de sérieuses difficultés
par suite du manque des moyens matériels dont on est si parcimo-
nieux en Espagne pour le travail scientifique; mais malgré tout je
puis vous annoncer que j'ai de grandes espérances de pouvoir
bientôt créer le laboratoire Baléarique, où, quelque modestes que
puissent être nos ressources, vous trouverez la même hospitalité
fraternelle que nous avons rencontrée, nous, à Banyuls.
Elle est bien attrayante, cette région franco-espagnole de la Mé-
diterranée; elle a des stations biologiques si intéressantes: la rade
de Banyuls; le cap Creus; le golfe de Rosas; la côte catalane avec
ses profonds îTc//.s ; les bouches de l'Ebre avec le grand port des
Alfaques, qui est un vrai vivier; l'embouchure du Jùcar au fond
du golfe de Valence; les côtes d'ibiza avec ses immenses salines où
101 SÉANCE DU 23 MAI 190o
se métamorphose l'irfemia; les falai'ses de Formeiilera; les baies
mallorquiues à fond calcaire; Cabrera, avec son admirable rivage;
les côtes septentrionales de Minorque avec leurs rades profondes et
leurs terrains paléozoiques; le splendide port de Mahon, dont un
côté est devonien et l'autre miocène.
Le plateau continental se i)rolonge du nord au sud en une lan-
gue de 100 mètres de profondeur, depuis les bouches de FEbre
jusqu'en face de V^alence, et sur cette large plate-forme submergée,
qui, au sud, descend par un rapide escar})ement vers les grandes
profondeurs, se dresse le cône volcanique dont !e vaste ciatère dé-
mantelé par les vagues forme le groupe des îles Golumbretes. C'est
là une zone sur laquelle j'attire votre attention. Vous voyez déjà
quel est l'horizon ouvert aux campagnes combinées du laboratoire
Arago, et de son jeune frère le futur laboratoire des Baléares.
Deux campagnes ont été effectuées par le Roland, pendant les
étés de 1903 et 1904, sous la direction du professeur Pruvôt, avec
à bord dans la première expédition : M"^^ Motz, le professeur Gru-
VEL de Bordeaux, les ]y^ Mienkuîwicz et Livanov de l'Université de
Kasan, et celui qui a Ihonneur de vous parler; dans la seconde, il
y avait, MM. Piujvôt, Bacovitza et moi; dans l'une et l'autre:
DAvm l'intelligent mécanicien du laboratoire x\rago, a rendu d'im-
portants services.
Pendant les deux campagnes, les centres d'opérations lurent
d'abord l'extrémité de lîlede Cabrera, admirablement située, avec
un port exceptionnel, une faune littorale et côtière très riche; la
baie de Palma; la rade liatjada, à l'abri du cap de Pera ; Port-Ma-
nacor, à côté duquel s'ouvrent les grottes du Drach; la baie dePol-
lensa ; Port-Mahon, et le port de Soller.
Le fond de la baie de Palma, entre cette ville et Cabrera et au
large de la côte basse de l'île, est formé d'une boue calcaire et pau
vre; vous savez déjà que, en général, les côtes calcaires n'ont pas de
richesses. En quelques ])oints la végétation d'Algues est extraor-
dinaire; on remonte parfois le chalut complètement plein dune
Algue rouge et contournée que les pêcheurs appellent « herbe
tordue » (la Vidalia volubilis), caractéristique de ces fonds calcaires.
Dans les fonds de Vidalia nous avons rencontré, dans la baie de
Pollensa, VAmphioxus. Une question intéressante est le changement
de niveau du fond de ces baies tranquilles, où le travail de sédi-
mentation mécanique et organique est continuel; il sera facile de
la résoudre en su])erposanl les lignes de |)r()l'ondeui- obtenues
SKAXCEDU 23 MAI inO:> 102
depuis quont été l;iits les premiers sondages pour le tracé des
cartes marines.
Il n'est pas ])ossible de faire à Iheure actuelle la chronique des
excursions du Roland par le travers de ces îles, et je me bornerai
à vous signaler (fuelques questions intéressantes.
Fonds de Caulerpa. — Dans le port de Palma, vous avez récolté en
abondance la Caukrpa proliféra, qui caractérise les petits fonds de
lintérieur des baies tranquilles et des rades les plus abritées. On la
rencontre à Palma. Pollensa et Alcudia, dans le port de Campos,
dans celui de Cabrera et dans les rades de Port-Mahon. Là où il y a
peu d'eau et du calme, la Caiderpa forme de vastes prairies d'un
joli ton vert uniforme; Codium tomentosum, et Zostera nana l'ac-
compagnent d'ordinaire.
Le même fond, avec une énorme végétation de Caulerpa se re-
trouve dans le vaste port des Alfagues, dans le delta de l'Ebre,
localité très intéressante pour les zoologistes. La Caiderpa vit sur
les fonds de sable ou de vase; elle s'attache aux pierres, aux co-
quilles de Mollusques et à tous les objets qui peuvent exister eu de
tels fonds.
Les prairies de Caulerpa sont aboudam ment habitées par uiîe po-
pulation très nombreuse de Poissons tout petits, appartenant aux
mêmes espèces littorales (Oblada, Labrus, CreniJahrua, Julis, Serra-
nus scriba, MiiUns, Sargus, Pagellus, Scorpœna, Gobius, Blennius,
Syngitathus, Chromis), par d'abondants Crustacés (Portunus, Illa,
AcantJionijx, Dromia, SplKrroi7ia, Stoiorlignchus, Inachus, Carchius
mœnas) surtout des quantités énormes de Palémonidés dont les
Caulerpa sont rhajjilat préféré [Nika eduUs prédominant, espèces
diverses de Palsemon, Athanas, Virbius, Hippolyte, etc. etc). Les
Ecliinodermes sont représentés abondamment par des Holothuries
et des Ophioglyphes ; les Mollusques par Conus mediterraneus, Murex
Irunculus, Columbella rustica, Lima, Ccrithium, de petites Aply-
sies, etc, etc.
Dans la grande prairie des Alfagues (delta de l'Ebre), où l'eau
est très tranquille, viventenoutre, entre autres espècesimportantes:
Sepia elegans, Styela plicata (vulgairement appelée Patague), Scyl-
larus latus, Pœneus, Anemonia sulcata (forme spéciale).
La pêche dans ces prairies de Caulerpa doit se faire pendant des
nuits obscures en se servant du petit filet que les pêcheurs ap-
pellent ganguil et qu'ils emploient pour « faire gamba » (prendre
des Palémonidés). La chaleur, dans ces endroits de faible profon-
deur, est extraordinaire ; à Pollensa nous avons noté un jour 30° C
103 SÉANCE DF 28 MAI IIK).')
dans leau du port, et à Malion certain jour de chaleur sénégalienne
l'eau était brûlante. Malgré tout, nous prîmes quelques Ascidies
(Ciona intestinalis et quelques autres). C'est, sans aucun doute, une
des causes de la rareté des animaux pendant le jour. De plus, avec la
lumière, ils voient le filet et ils le fuient. Pendant les nuits de lune
le Poisson est également très rare.
Bancs de Pinna nobils. -- C'est un point bien intéressant de la
faune littorale baléare. La première année, en sondant le port de
Pollensa, nous nous aperçûmes que nous étions au-dessus d'un banc
de ces Mollusques gigantesques; la seconde année, nous avons
retrouvé ce banc très étendu dans toutes les directions.
Les Pinna se rencontrent avec l'extrémité inférieure enterrée
dans le sable, dressées, fixées par un byssus abondant au travers
des racines et des Algues. La coquille rugueuse est couiplètement
couverte d'une couche d'Algues, de Bryozoaires, d'Épongés, d'Asci-
dies, de Mollusques, au milieu de laquelle se cachent un grand
nombre de Vers et de Crustacés.
Ces bancs de Pinna nobilis étaient fréquents sur toute la côte des
Baléares; ils abondaient à Ibiza, dans le port de Campos (sud de
Majorque) et dans tous les parages abrités, tranquilles, couverts
de Caulerim. Ils sont en train de disparaître, et sans doute le plus
important de ceux qui restent est celui de Pollensa, sur lequel a
dragué le Roland iiendant ces deux années.
Les Pinna sont appelées vulgairement dans le pays Nacares.
Ces grands Mollusques vivent depuis le rivage où l'eau les cou-
vre à peine, jusqu'à 5 ou (i mètres de profondeur.
On les trouve dans les prairies de Gauler pa, où ils sont très nom-
breux et de grande taille. A côté du Roland j'ai compté 42 indivi-
dus.
David, étant descendu en scaphandre à 4 m 50, en a péché îio en
une heure.
Ce serait un grand dommage qu'un l)anc si important disparaisse.
Mais il y a lieu de craindre qu'il en soit ainsi. La baie de Pollensa
est tran([uille et était autiefois peu visitée par les navires ; mais,
depuis quelque temps, des escadres puissantes y mouillent fré-
quemment et les ancres des bateaux, ainsi que les matelots, cons-
tituent des agents de destruction suffisamment actifs.
L'année deruière, nous avons vu avec peine beaucoup de Pinna
mortes. A leur intérieur vivent en commensalisme des Crustacés :
Pontonia tyirhcna et Pinnotheres veterum, rarement les deux
ensemble; presque toujours il y a un seul individu de Pontonia, par
SÉANCE DU 23 MAI 100.'; 101
exception deux; Pinnotheres se trouve souvent par couple dans
chaque Pinna.
Chaque Mollusque porte une charge extraordinaire. La flore
qu'il supporte est représentée par d'abondantes Caulerpa, par
Codium tomentouïim, par la Padina paronia, Acetabularia méditer-
ranea, Halimeda luna, PeijssoneJlia pohjmorpha, Valonia, Sphacel-
laria, et Udotea.
La faune consiste en franges très abondantes de Zoobothryon
peUueidum, et en nombreux Bryozoaires encroûtants; des Ascidies
simples (Ciona, Cynthia, Microcosmus), des Ascidies composées en
grands groupes qui ressemblent à des amas de certains Mollusques ;
des Éponges rouges et jaunes, des Eponges du type de VEuspongia
et du Sycoii ; CaryopliylUa Smithi et C. clavus; des Mollusques
(Arca Noae, A. lactœa, A. tetragona, Chama yryphoidcs, Spondylus
gœderopus, Pecten varkii^, Modiola barbata, Chiton oUraceun, Cli.
fascicidans, Fissurella grœca, Anomia, ColumbcUa rustica); des
Polychètes en quantité (Serpules, Polymnia nebulosa, Polynoe,
Psammolycc arenosa, Polycirrus) ; des Planaires, des Crustacés
divers, etc.
Vous voyez par ces données incomplètes quel est l'intérêt d'une
étude attentive de ces bancs de Pinna nobilis, et quelle est la richesse
de leur faune.
Fonds decascajo. — Les excellentes cartes de la Marine espagnole
que nous avons employées, faisant allusion à certains fonds du
bord du plateau continental, répètent fréquemment le mot cascajo,
et, comme on devra certainement adopter ce terme espagnol pour
les graphiques de topographie sous-marine, il convientde préciser
sa signification.
Le cascajo des côtes baléares est l'agglomération de concrétions
calcaires de différentes grosseurs, généralement de la taille d'une
Noisette à celle du poing. On peut y'A\)\^e\er cascajo organique, pour
le différencier du cascajo minéral, agglomération de cailloux
minéraux — parce que les concrétions sont formées par des Algues
calcaires, entre lesquelles se détachent les expansions pétriliées
rouges de Peyssonellia sciuamaria. Il y a du casca/o blanc et du rouge ;
les grosses masses rouges sont connues des pécheurs sous le nom de
magrana (grenades).
Nous avons trouvé un fond de cascajo depuis 60 mètres jusqu'à
103 mètres autour de Cabrera ; de petites concrétions, entre Majorque
et Minorque, à 77 mètres; à 3 milles de la Mola (entrée du port de
Mahon) à 129 mètres de profondeur; à 2 milles du cap Caballeria
105 SÉANCE DU 23 MAI 190o
(côte de Minorque) à 92 mètres; près du cap Formeiito et au pied
de la côte abrupte de cette région, à moins de 40 mètres.
En certains points le fond estcoquillier; il y a de grandes agglo-
mérations de coquilles mortes et de fragments de coquilles mélan-
gées avec les concrétions du cascajo.
Passé 100 mètres de profondeur; entre le cascajo et ces coquilles
vides se trouvent mêlés des Bracliiopodes, de grands exemplaires
très beaux de Tcrcbratnla ritrea, Mcfjerlia Iruncata, Tcrcbratulina
caput-serpentis et Crania anomala.
Ces fonds de cnsrajo organiques et de ïérébratules sont très riches ;
il y abonde de beaux échantillons de Laminaria Rodriguezi, de
grands Hydraires, Dowcidaris papillata, Spataugiis purpurcus,
Echmns acutm, Sphserechinus granularis, Hifalmsecia tubicola, un
Polychète enfermé dans des tubes vitrés entrelacés, qui paraît être
le Placostegus tricuspidatus, etc, etc.
Fonds coralufères. — De toute antiquité on connaît les fonds
corallifères de la côte Majorquine, dans la partie avoisinant Minor-
que, au delà de la baie de Pollensa. C'était un objet d'exploi-
tation quand le Corail atteignait un bon prix (de 22 à 23 pesetas
la livre); aujourd'hui le Corail ne se pêche plus, parcequ'il est bon
marché elles pêcheurs obtiennent plus de profit en s'adonnant à
la pêche de la Langouste. Dans les bonnes époques on recueillait
une quarantaine de quintaux de Corail par saison.
Il y a du Corail très près de terre, à côté des formidables escar-
pements du cap Formento, par 25 ou 30 brasses; nous en avons eu
quelques pieds près de la pointe Troueta, célèbre par la grotte
qu'elle contient. C'est là un des plus beaux sites de la côte
Majorquine.
Il y a aussi du Corail autour de Minorque; je conserve quelques
exemplaires provenant de cet endroit.
Les fonds de bon Corail, à grands rameaux, se trouvent dans les
passages que les pêcheurs nomment Barre de Fora et La Pola, à
environ 4 milles de la rade de Boca.
C'est dans le fond de cette rade (isthme de la |)resqu'ile qui va
du port de Pollensa au cap Formento) que les pêcheurs de Corail
nettoyaient leurs engins de pêche, et ils y ont formé, avec les débris
undépôtcorallientrès intéressant, capable de désorienter n'importe
quel paléontologue. Le dépôt a plus d'un mètre d'épaisseur et con-
tient d'abondants fragments des espèces suivantes : Dendrophyllia
ramea, Amphihclia oculata (vulg. Pola), CoraUium rubrum, Lophohe-
SÉANCE niT 2.'-] MAI 100;") lOfi
lia proliféra, Desmophyllum cristagalli, CarophiiUia arcuata (vulg.
Pierres de vieille), radioles de Dorocidaris papillata.
Tel est le fond corallilère; dans ce dépôt on peut étudier sa com-
position sans les fatigues et les dangers de la mer, inévitables sur
ces côtes agitées, imposantes et belles entre toutes.
Le Roland nyimi cherclié le meilleur fond de Corail a Uni par le
trouver après de fatiguantes recherches. Au lieu ap])elé La Vola
(nom vulgaire de VAmpldhcUa) à 378 mètres, on rencontra le Corail
accompagné de Amphihelia, Lopholielia, Gorgonia, Anthipathes, Tere-
hraiulina capiit-serpentis, Megcrlia îrmicata, Crania lima, C. anomala,
deux Gorgonides encore indéterminés, Placosiegus tricuspidatu!'!,
Gephyra Dolirni, Avicida, des Éponges, des Serpules, etc.
J'éviterai de faire des comparaisons entre la faune recueillie par
le Roland sur ces côtes, et les faunes littorales et côtières du
midi de la France et de la (latalogne.
Depuis longtemps ajjparaissent de grandes ressemblances, qui
indiquent l'existence d'une région méditerranéenne bien définie.
Le travail d'ensemble qui sera d'un si haut intérêt scienlilique, sera
fait par notre sa vaut directeur, le professeur Pruvôt, dont l'érudition
et la grande expérience permettent d'espérerd'importants résultats.
Je renonce à continuer, pour ne pas augmenter les fatigues d'une
journée déjà trop bien remi)lie et })arce que je ne suis pas sans in-
quiétude sur la façondont j'ai pu m'acquitter de l'honneur que vous
m'avez fait
Puissiez vous, en quittant ces îles, emporter d'agréables souvenirs,
et avoir obtenu de tels résultats scientifiques que vous n'ayez plus
qu'un désir : celui d'y revenir.
Séance du 13 juin i005
Présidence du professeur Joubin, Président.
]VPi«^ Dabija, présentée à la précédente séance, est proclamée
membre de la Société.
M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre adressée par
la Société Entomologique de Belfjique à l'occasion du cinquantième
anniversaire de sa fondation.
M. Pellegrin présente l'écaillé d'un Clupéïde, le Megalops atlan-
ticus C. et V., abondant dans le golfe du Mexique et remarquable
par la grandeur de ses écailles, ce qui lui a valu à la Martinique le
nom de « grande Ecaille ».
M. Joubin annonce la réception au Muséum d'un magnifique
exemplaire de IHeurotomaria Beiirichii (coquille et animal) envoyé
de Tokio par le professeur Ijima.
M. Bava Y annonce la capture aux Baléares d'une espèce très
rare de Mollusque : la Venm effossa. Cette capture a été faite par
MM. Pruvôt et Uacovitza.
M. HÉROUARD fait une communication sur la circulation des
Cladocères.
M. de Beauchamp rectifie quelques faits relatifs à l'organisation
de Drilophaga DeJagei. 11 annonce avoir trouvé dans la môme localité
le Pknrotrocha parasitica vivant en parasite sur un Oligochète, le
Stilaria lacustris.
ROLE DES NAGEOIRES CHEZ LES POISSONS.
PAR
LE D' ALFRED DUGÈS
De Guanajuato (Mexique).
La détermination exacte du rôle de chaque espèce de nageoire
chez les Poissons ne paraît pas avoir été traitée jusqu'à présent
d'une manière pratique; en général, on regarde ces organes comme
de peu d'importance pour la natation. J'ai pensé que quelques
expériences pourraient élucider la question. Malheureusement je
n'avais et ne puis avoir à ma disposition que des Poissons à na-
geoires peu développées et en petit nombre, de sorte que les faits
que je vais exposer n'ont qu'une portée relative, et que seuls les
8ka\(;k du I3.irix inO". 108
naturalistes disposant d'élénients sutïisants pourront arriver à
établir des règles générales.
Je possédais dans l'aquarium du Collège de l'Etat trois ou quatre
petits exemplaires de Goodea atripinnis (Pœcilidé physostome)
longs de 40 à 50 mm, pris dans un étang de l'état de (ïuanajuato.
Un de ces individus attira mon attention par le manque absolu de
sa nageoire dorsale, soitqu'elle eût disparu par accident, soit qu'elle
n'eût jamais existé. Comme l'animal nageait exactement comme
ceux qui étaient complets, je pensai à rechercher le rôle de cette
nageoire et aussi des autres, paires et impaires.
A. — Individu sans dorsale. Mon préparateur tranche la nageoire
anale au ras de sa naissance. Aucune espèce de changement ne
s'observe dans les allures du Poisson: je conclus que, du moins
chez les Coodea, cet organe n'a aucune action soit sur la natation,
soit sur l'équilibre.
B. — Je prends un autre Poisson et lui fais amputer les pecto-
rales et les ventrales, c'est-à dire les quatre membres. L'animal
paraît d'abord un peu étonné et hésitant; mais, au bout d'une
heure, il finit par se mouvoir délibérément et nager comme d'habi-
tude. Le rôle des nageoires paires pour la locomotion paraît donc
nul ou à peu près.
C. — Une troisième Goodea me servit pour l'étude de la nageoire
caudale: celle-ci est retranchée seule. Le Poisson reste au fond de
l'aquarium et va lentement se réfugier sous une tuile qui sert
d'abri; il est alors trois heures de l'après midi. Le lendemain, à
la même heure, je le trouve dans un paquet de plantes de Jumciia
qui flotte à la surface de Peau.
Afin de bien examiner mes Poissons, j'enlève les plantes, et j'ob-
serve que les individus A et 5 ne paraissent nullement influencés
par l'opération qu'ils ont subie ; seulement l'individu B, privé de
ses nageoires pectorales et ventrales, semble ne pouvoir reculer
facilement. L'individu C agite vivement, et par secousses latérales
ininterrompues, la partie postérieure de son corps ; il peut tourner,
monter, descendre et nager en avant, mais avec beaucoup moins
de rapidité et d'aisance que les autres qui, d'un coup de queue,
partent comme des flèches, sans avoir besoin de frapper de nou-
veau le liquide pour avancer. Ce troisième Poisson a fini par
apprendre à suppléer sa caudale par les mouvements de la dorsale
et de l'anale, qui se sont un peu accrues, sans doute par l'exercice.
11 me restait une dernière expérience à faire pour fixer le rôle
des nageoires et celui de la vessie aérienne.
109 sÉANCK m' 13.IU1X lî
7). — On coupe à un Poisson toutes les nageoires, paires ou im-
paires, en respectant seulement la caudale. L'animal ainsi mutilé
paraît d'abord, comme l'individu (\ indécis et se mouvant avec
lenteur au iond de l'aquarium : mais, le lendemain, je le vois nager
rapidement et exécuter avec agilité toutes ses évolutions habi-
tuelles. La seule particularité notable est que, poursemainteniren
place, il faisait vibrer avec rapidité et continuellement son unique
nageoire, et que ces vil)rations communiquaient un tremblement
à tout le corps. L'é(juilibre était donc encore conservé et la vessie
aérienne ne faisait pas tourner le Poisson avec le ventre en l'air,
quoiqu'il se tint au fond de leau, au milieu ou à la surface, éprou-
vant par conséquent une série de pressions différentes. Mon savant
ami le professeur F. Plateau, si connu par ses expériences sur les
Insectes et qui m'a engagé à publier ces légères études, m'écrit
qu'il enseigne à ses élèves (jue la locomotion clœz la plupart des
Poissons s'effectue par des flexions de toute la partie caudale du corps
et que les ondulations des nageoires impaires (dorsale, anale et cau-
dale) ne servent (|u'à donner plus de précision aux mouvements
généraux de la locomotion; et que, sauf dans des cas exceptionnels,
le rôle des nageoires paires est à peu près nul. Je suis heureux de
voir mes observations concorder avec les idées d'un savant dont le
nom fait autorité.
Lorsque mes Poissons nagent doucement ou demeurent immo-
biles, la nageoire caudale exécute des mouvements hélico'i'daux
(godille) très nets: cette nageoire paraît donc non pas indispensa-
ble, mais extrêmement utile pour la natation. Quant à la progres-
sion en avant, elle est due aux flexions alternatives de la queue,
c'est-à-dire de la partie du corps située en arrière de l'anus, comme
tout le monde sait; mais, d'après l'observation faite sur l'individu
C, il est évident que la nageoire qui la termine lui prête une aide
très puissante, soit pour la rapidité, soit i)0ur l'uniforiuité du uiou-
vement. Quant au rôle des pectorales, j'ai remarqué que, lorsque
les Poissons qui les possédaient restaient en place, ils n'en conti-
nuaient pas moins à agiter rapideuient ces nageoires et que celles-
ci paraissaient alors destinées à produire dans l'eau des courants
destinés à renouveler les parties de ce liquide qui avaient déjà
cédé leur oxygène aux branchies, et restaient chargées d'anhydride
carbonique.
11 est évident que ces expériences, sur une seule espèce et sur
un si petit nombre de Poissons, sont insufTisantes pour déterminer
d'une manière générale le rôle de chaque espèce de nageoires ;
SÉANCE nu i:».u:iN i!K)5 110
aussi ne les publiè-je que pour provoquer d'autres études plus
variées, surtout au moyen de Poissons pourvus de nageoires bien
développées. Quant à ceux de ces Vertébrés ([ui ne possèdent que
la caudale, on sait que la forme de leur corps, surtout dans la
partie postérieure, ox|)lique parfaitement la progression directe.
Avant de finir cet article, je désire appeler l'attention sur un fait
qui, peut-être, n'a pas encore été observé, ou du moins publié. La
nageoire dorsale et les deux pectorales amputées ont repoussé en
grande partie. Il est probable que les mutilés ont continué machi-
nalement à se servir du moignon qui leur restait, sans doute avec
un petit fragment de la nageoire, et que, sous cette action, le reste
de l'organe s'est reproduit. Ce qui semblerait le prouver, c'est que,
comme je lai dit en parlant de l'individu C, la nageoire dorsale
s'était agrandie par l'usage qu'il en faisait pour suppléer la cau-
dale ami)utée.
Séance du 27 juin 1905
Présidence du professeur Joubin, Président.
MM. Joubin et Richard présentent M. Sirvent, préparateur au
Musée océanographique de Monaco.
M. le Secrétaire général présente le volume terminé des Tables
généralesdu BnUetinet des 3Iémoires delà Société \iour les années 187()
à 1895. Ces tables commencées depuis longtemps par M. Secques
ont été rapidement terminées par M. Hérubel auquel le Président
adresse les félicitations de la Société.
Ces tables seront adressées gratuitement à tous les membres.
M. De Guerne rend compte des travaux du Congrès ornithologi-
que de Londres, auquel il a assisté en qualité de délégué de la
Société Zoologique de P'rance.
M. L. Petit fait une communication sur la dispersion regrettable
de certaines collections particulières. 11 cite entre autres la vente
récente de notre ancien collègue Le Metteil, de Bolbec.
M. de CiUEBNE annonce à ce propos que la collection J. Vian vient
d'être acquise par le Musée de Nantes.
M. Bavay fait une communication sur quelques espèces nouvelles
mal connues ou faisant double emploi dans le genre Vecten.
M. de Beauchamp présente une ceinture de dame faite avec les
écailles du Megalops atlanticus.
M. BoRCEA fait une communication sur l'origine des corps sur-
rénaux des Sélaciens.
M. Pellegbin signale la présence et présente la photographie
d'un jeune Eléphant, âgé de 16 mois, se trouvant actuellement à
l'exposition coloniale de Nogent.
M. Joubin annonce qu'il a reçu dans son laboratoire du Muséum
les Invertébrés (sauf les Arthropodes) recueillis au cours de l'expé-
dition du D'' Charcot dans l'Antarctique. Cette remarquable collec-
tion a été entièrement faite par le D^ Turquet, naturaliste de
l'expédition, dans des conditions particulièrement ditliciles et sou-
vent périlleuses; M. Turquet a ainsi rendu à la Zoologie un service
signalé et il est juste que la Société Zoologique de France en soit
informée et lui en exprime sa reconnaissance.
Les Invertébrés en question ont été immédiatement répartis entre
un grand nombre de spécialistes, dont la plupart sont membres de
la Société. 11 est à croire que d'ici très peu de temps les résultats
de l'expédition seront publiés sous forme de notes préliminaires.
M. Joubin signale parmi les Némertiens recueillis par le D^Tur-
SÉANCE D[- 2.1 JUIN 1905 112
QUET une Nénierte de très grande taille que l'on pêche en quantité
à la ligne; cette Nénierte est Carnivore et lune d'elles contenait
un gros morceau de viande de Phoque entourant un gros hameçon
de fer avec un fragment de ligne en cuivre. Cette espèce se rattache
au groui)e du Ccrebratulin^ marginatx!'; Renier, dont les représentants,
tous de grande taille, prennent des aspects variés selon les latitudes
et les habitats; les espèces qui représentent cette forme sont par
exemple le C. Barcntzi dans les eaux Arctiques, C. Steineni dans
les eaux magellaniques, C. grandis dans les eaux canadiennes, etc.
M. JouBiN signale enfin deux Céphalopodes nouveaux qui feront
l'objet d'une prochaine communication.
SUR UN FŒTUS A TERME DE CASTOR
• PAR
Galien MINGAUD.
Tous les Castors que j'ai maniés depuis une quinzaine d'années,
soit pour les naturaliser, soit pour rechercher leurs parasites {Platy-
psijllus castoris Rits, et Schizocarpm Mingamli ïrouessart) étaient
des mâles.
Je désespérais de posséder une femelle, lorsque le 12 mai 1905,
je reçus un nouveau Castor tué de la veille. En l'examinant je recon-
nus une femelle à ses quatre mamelles très apparentes. Mon opinion
fut confirmée à l'autopsie : je trouvai, en etïet, un superbe fœtus
bien conformé et qui présentait tous les caractères d'un fœtus à
Fœtus à torme de Castor du Rtione.
terme : ongles, pelage bien fourni, les deux incisives inférieures
dépassant les gencives de 5 millimètres, etc. 11 pesait 725 grammes
et mesurait 35 centimètres de longueur du museau à l'extrémité
de la queue. D'ailleurs, la belle photographieque je dois à l'obligeance
de mon excellent collègue, M. Paul Bi:renguii:r, me dispense de
décrire ce fœtus.
La mère, un beau sujet adulte, pesait 23 kilogs 500 gr et
mesurait 1 m 13.
113 SÉANCE DU 27 JUIN 1905
Elle fut prise le 11 mai à un piège placé sur l'un des « iluns »
des Pradaoux, dans le petit Rhône, à environ 17 kilomètres au-
dessous de Saint-Gilles. Cette femelle de Castor était donc sur le
point de mettre bas. Il est réellement dommage qu'elle a-it été tuée
si malencontreusement, car nous aurions pu l'élever au Muséum,
ainsi que son petit.
A quelques jours de là, le 27 mai, je reçus un nouveau Castor,
mais vivant cette fois. C'était une femelle demi-adulte, qui pesait
14 kilogs oOO grammes et mesurait 1 m 06 du museau à l'extrémité
de la queue ; elle fut prise à un piège dans les mêmes parages que
la première. Je la gardai vivante deux jours ; elle mourut des suites
des blessures occasionnées par le piège. A l'autopsie, je ne trouvai
rien dans la matrice.
Je ne pense pas que le Castor, quoique certains en aient dit,
puisse se reproduire à un an. Il faut probablement, ainsi que le
dit le Di' Trouessart, que l'animal ait deux ou trois ans. Les auteurs
indiquent comme variant de deux à cinq, le nombre des petits du
Castor. D'ailleurs on a des renseignements contradictoires sur ce
nombre (1) ainsi que sur l'époque ou la femelle met bas.
Notre observation relative à un petit unique à terme, en mai,
oll're donc un certain intérêt et appelle de nouvelles recherches
relatives à la durée de la gestation et au nombre des petits du
Castor du Rhône.
(1) .le puis pourtant mentionner une observation quant au nomljre des petits.
Au moins de juillet 189G, on m'apporta un jeune Castor (jui venait d'être pris,
avec deux autres jeunes, soit ti-ois en tout, dans un fileta Poissons dans le Gardon,
près de Montferin : « Toute la nichée, me dirent les pêcheurs ». — Celte petite bètc
pesait 2 kg 200 et mesurait iiC centimètres de longueur.
Séance du ii juillet 4005.
Présidence du professeur L. Joubin, Président.
M. SiRVENT, présenté à la précédente séance, est proclamé mem-
bre de la Société.
MM. Joubin, Hérouard et Lamy présentent M. Germain, institu-
teur, demeurant 20, rue Coypel, à Paris.
MM. René Martin et Raymond Rollinat présentent M. Eugène
Peignon, naturaliste, demeurant 22, rue des Grandes-Écoles, à Poi-
tiers.
En raison de la période des vacances, MM. Germain et Peignon
sont proclamés membres de la Société.
Le Secrétaire général annonce à la Société que le septième
Congrès international de Zoologie se réunira à Boston (Etats-Unis),
en août 1907, sous la présidence du professeur Agassiz. On y décer-
nera le prix de S. M. lEmpereur Nicolas II, pour lequel la Com-
mission internationale des prix met au concours la question
suivante : JSoucelles recherches ejcpêrimentales sur la question des
hybrides.
Les travaux manuscrits ou imprimés, mais dans ce cas publiés
postérieurement à la présente insertion, devront être adressés
avant le l'^^' juin 1907 à M. le professeur R. Rlanchard, boulevard
Saint-Germain, 226, à Paris.
Dans le cas de présentation d'ouvrages imprimés, on est prié
d'en envoyer plusieurs exemplaires (six au plus).
Le règlement du concours, élaboré par le Congrès de Moscou
(1N92), dit expressément que les mémoires présentés devront être
écrits en langue française. Le Congrès de Rerne (1904) a modifié
cette condition en décidant que tout ouvrage écrit en allemand,
anglais ou italien serait admis, pourvu qu'il soit accompagné d'un
résumé en français.
Les naturalistes des Etats-Unis sont exclus du concours.
Le Dr Trouessart offre à la Société son nouveau supplément au
Catalogue des Mammifères.
M. de Beauchamp offre à la Société un travail sur les Cestodes
des Sélaciens et fait une communication sur les Rotifères des
environs de Paris.
M. Joubin fait une communication sur deux Elédones nouvelles
recueillies par l'expédition Cbarcot et présente une note du pro-
Hiill. Soc. Zool. de l'r., 190.'). xxx — 10
113 SÉANCE DU il JUILLET 190o
lesseur Hallez sur les Polyclades recueillies par celle même expé-
clilion.
En réponse à une communicalion du professeur JouBiNs"élevant
conlre l'emploi du formol pour la conservation des Mollusques, le
D' GuiART présente deux Ténias conservés l'un dans l'alcool et
l'autredans une solution alcoolique de formol (solution aqueuse de
formol à 4 %, 2 parties; alcool à 90°, 1 partie). Alors que le Ténia
conservé en alcool est opaque, contracté et informe, le Ténia con-
servé dans la solution de formol est étalé et transparent, 11 en est
de même avec les Trématodes. 11 ne faut donc pas généraliser el en
ce qui concoure les Plathelmiullies le formol reste certainement le
meilleur agent conservateur.
PREMIÈRE LISTE DE ROTIFÈRES
OBSERVÉS AUX ENVIRONS DE PARIS
PAIl
Le D' P. de BEAUCHAMP.
Parmi les nombreuses lacunes que présentent nos connaissances
sur la faune de la France, il n'en est guère de plus marquée que
celle relative aux Rotifères, qui n'ont jamais fait l'objet d'aucun
travail d'ensemble, à moins qu'on ne compte pour tel l'ouvrage de
DuJARDiN, vieux de cinquante ans. Désireux de travailler à la com-
bler, j'ai résolu de publier de suite un premier relevé des espèces
qu'il m'a été jusqu'ici donné de rencontrer, principalement aux
environs de Paris (j'y ai compris en les marquant d'un astérisque
quelques formes rencontrées seulement par moi en d'autres points
de la France, mais qui existent certainement aussi dans notre
région). Cette première liste comprend 96 espèces ou bonnes varié-
tés; ce cbiffre est ])eu élevé, mais il ne représente guère plus d'une
année de recherches et de déterminations précises, bien que j'aie
pu tenir compte de quelques observations antérieures, et j'aurai
Foccasion de l'étendre considérablement, la faune française appa-
raissant comme très riche; je n'y ai compris que les formes iden-
tifiées avec certitude, sauf deux ou trois dont la diagnose faute de
matériaux n'est pas absolument certaine et que j'ai marquées d'un
point d'interrogation. Enfin le signe cf entre parenthèses désigne
celles dont il m'a été donné d'observer les mâles. La liste ne peut
donner une idée à peu près complète des Rotifères qui m'ont passé
SÉANCE DU 1 1 JUILLET 1905
116
SOUS les yeux ((ue pour les Ploïinides, surloul les Loricidés plus
faciles à préparer et à identifier; elle est très incomplète pour les
Bdelloïdes, groupe très homogène et ditïicile à observer que j'ai
un peu négligé jusquici, et pour les Rliizotides qui demandent à
être recherchés d'une façon spéciale. Il n'y a aucune conclusion
générale à mettre en évidence, sinon d'insister une fois de plus
sur luniformité de la répartition géographique des Rotifères, nos
espèces étant celles quon trouve en Allemagne, en Amérique ou en
Australie; une seule était nouvelle, c'es^i Dr ilophaga Delagci décrit
par moi l'année dernière. J'ai jugé inutile d'indiquer les stations,
ce qui aurait été fastidieux pour les espèces communes et insufïi-
samment caractéristique pour celles qui sont plus rares; je citerai
parmi celles que j'ai le plus fouillé et qui mont fourni le plus
d'espèces l'étang de Villebon, celui des Vaux de Cernay, le lac du
Bois de Boulogne et à Paris même les bassins du Muséum, voire la
fontaine Saint-Sulpice.
Ploïmida illoricidae.
Hijdatina senta Ehrexberg (a').
Gastropus hijptopus (Ehh.).
Asplanchna Imhofî de Guerne?
Asplanchna priodonta Gosse (cf).
Hertwigia parasita (Ehr.).
Sjjnchseta pectinata Ehr.
Sijnchada kitina lioussELEx?
*Microcodon clams Ehr.
Triarthra breviseta Gosse.
Triarthra longiseta Ehr.
Triarthra mgstacina Ehr.
Polyarthra platyptera Ehr.
Notommata aurita Ehr.
Notommata hrachgota Ehr.
Notommata tripus Ehr.
Notommata torulosa (Dujardln).
Taphrocampa annulosa Gosse.
Eosphora digitata Ehr. (à^).
Proaies petromgzon (Ehr.).
Drilophaga Delagei de Reauchamp.
Fnrcxdarin forficula Ehr.
Furcularia gammari Plate.
Furcularia longiseta (Mïjller).
Diglena forcipata (Lamarck).
Diglena grandis Gosse.
Diglena catellina (Mûller).
Pleurotrocha constricta Ehr.?
Pleurotrocha parasitica Jexnings.
Diaschiza gracilis (Ehr.).
Diaschiza cseca (Gosse).
Diaschiza lacinulata (Mûller).
Diaschiza gibba (Ehr.).
Diascitiza ventripes Dixox-Xuttal.
Albertia rermicidus Dujardlx.
Albertia naïdis Bousfield.
Ploïmida Loricidae.
Rattidus carinatus (Lamarck).
RattulHS longisetus (Schrank).
Diurella tigris (Mûller).
Dinrella intermedia (Stexros).
Diurella tenuior (Gosse).
Diurella porcellus (Gosse).
Diurella stglata Eyferth.
Dinocharis pocillum (Mûller).
Scaridium longicaudum (Mûller),
Stephanops lamellaris (Mûller).
Stephanops muticus Ehr.
Cathgpna luna (Mûller).
Distyla giessensis Ecksteix.
Monostyla lunaris Ehr.
Monostgla quadridentata Ehr.
Euchlanis dilata ta Ehr.
Euchlanis deflexa Gosse.
117
SÉANCE DN 11 JUILLET 190;.»
Euchlanis piriformis Gosse.
Euchlanis uniseta Leydig.
Euchlanu triqiieira P^hr.
Colurus bicuspidatus Ehr.
Colurus obtuf;\is Gosse.
Metopidia itolidus Gosse.
Metopidia lepadella Ehr. (o').
Metopidia acuminata Ehr.
Metopidia triptcra Ehr.
Metopidia salpina (Ehr.).
Salpina mucronala (Muller).
Salpina brevispina Ehr.
Salpina eaUala Gosse.
Diplax trigona Gosse.
Bradnoniin pala (Ehr.) (q^).
Br. pala var. amphiceros Ehr.
Brachiomts nrceolaria Ehr. (d^).
Brachionns Baheri (Muller).
Br. Bakeri var. breri^pina Efir.
Brachionux angularis Gosse.
Noteus quadricornis Faiu.
Pterodina patina (Muller).
Pterodina elliplica Ehr.
Pompholyx sulcata Gosse.
Anurœa aculeata Ehr.
A. aculeata var. ralga Ehr.
A. cochlearis Gosse (cf).
A. cochlearis \ar. stipitata E^n.
Aotholca siriata (Miller).
N. siriata var. labis Gosse.
SCIRTOPODIDA.
*Pedalion mirum Hudson.
Bdelloïda.
Philodina citrina Ehr.
Philodina roseola Ehr.
Philodina aculeata Ehr.
Botifer rulgaris Schrank.
Bntifer tardifs Ehr.
Botifer elon gains Weber.
Botifer neptunius (Ehr.).
Callidina magna-calcarata Bryce.
Hhizotida.
Floscularia ornata Ehr.
Floscularia cornuta Dohie.
Melicerta ringens (L.).
Oecistes intermedius Davis (o^).
Oecistes vêla tus (Gosse).
(Travail du laboratoire d'Anatomie conijmrée de la Sorbonne).
REMARQUES SUR DEUX ROTIFÈRES PARASITES
PAU
LE D' P. DE BEAUCHAMP
Les deux formes parasites doiil il va être ici question sont Pleu-
rotrucha parasilica Jennings et Drlloiihaga IJelagei de Beauchamp. La
liremière a été décrite en J901, (il n'est pas à ma connaissance
qu'elle ait été signalée depuis) avec une iigure et une diagnose
assez sommaires. Je puis appliquer le même qualilicalif à celles
que j'ai publiées l'année dernière (2) en décrivant mon espèce,
dont je n'avais plus déchantillons vivants sous les yeux. Jai pu
depuis men procurer un certain nombre, insuflisainment pour
trancher les questions intéressantes que soulève la biologie de
(1) Bull. of. the U. S. Cowni. of. Fish for ^8!)9, p. 84, pi. XV, liii. 13 14.
(2) BuU. Soc. Zool. (le Fn(ua>,\X\X, p. i;i7160.
SIÎANCE Dr 11 JUILLET IDO.'i
118
celte forme, mais assez pour en faire une élude anatomique assez
complète ({u'il est utile de publier, d'autant plus que nos connais-
sances sur ce genre se bornent à la description déjà ancienne de
la première espèce Dr. biicephalus donnée lors de sa création par
A'ejdovsky (l) qui paraît d'ailleurs être le seul à l'avoir observée.
Il m'a paru intéressant de rapprocber l'étude de ces deux formes,
à peu près de même taille (110 à l.'JO y.) vivant exactement dans
les mêmes conditions et appartenant
à une même famille, pour faire res-
sortir linfluencede l'adaptation à un
mode spécial de parasitisme sur le
mastax et sur les glandes digestives
principalement.
J'ai rencontré PI. parasitica unique-
ment dans létang des Vaux de Cernay
où Dr. delagel m'a paru jusqu'ici con-
finé. Elle est fixée par son mastax
protracté, comme ce dernier sur
ï Hcrpobdella octomlata, sur unOligo
chète commun, Stylaria lacmtris, le
même sur lequel la observé Jexxinos.
Au mois de juin dernier, presque
toutes les Stylaires rapportées de
l'étang en portaient au moins deux
ou trois (elles étaient d'ailleurs infec-
tées en même temps par un Rotifère
eudoparasite, Albertia nduUs Rous-
iield). Reaucoup moins exclusive-
ment parasite que Drllopltaga, la
Pkurotrocha se déplace fréquemment
à la surface de son bote et l'abandonne
assez volontiers. La forme générale
(tlg. 1) est alors celle dun ovoïde
11, uncns- w, manubrium ; p, allongé, à face ventrale i»lane, lermi-
piece dorsale ; ?-,i-anius; /,fulcli- , ^ , . , ,
rum; gw, glande du mastax ; "t^« en avant par une région cepba
gg, gl. gastriques ; ov, ovaire ; lique bien distincte, en arrière par
• ri, vitellogène ; ff, œuf ; «, rec- „^ ^j^ y^^^j^jg individualisé, qui
lum ; gj), glandes pedieuses. '■ ' '
porte deux doigts assez longs et qu'on
prend à première vue, comme l'a fait Jennings, pour un pied. En
Fig. 1. — Pleurotrocha panmika
vue par la face ventrale, étalée ;
X 600 ; ce, cils de la couronne ;
[D S. B. (1er Kon. Bohin. Gcs. der ll'/ssc»sc/(. zii Prog, jahrg. 1882, p. 390-07.
119
SÉANCE DL 11 .iriLLET
réalité, il ne mérite pas ce nom car le rectum le traverse de part en
part pour venir s'ouvrir juste au-dessus des doigts : il ny a donc
pas de pied, véritable, et, en rapport avec ce l'ait, les glandes pédieu-
ses {g. /h) sont extrêmement réduites ei difficiles à voir. Les orteils,
qui atteignent un sixième ou un cinquième de la longueur totale,
sont renflés à la base, effilés à l'extrémité et légèrement incurvés
vers la face ventrale.
La région céplialique est terminée en avant i)ar une troncature
oblique dont le contour ovale est marqué par lim plantation des
cils de la couronne {ce), assez longs et formant par conséquent un
cercle uni([ue. Au centre de cette aire s'ouvre la bouche et viennent
faire saillie les troplii. Quant l'animal est en place, cette région
est en général à moitié invaginée avec les cils et forme un second
organe de fixation, une véritable ventouse dont les bords
s'appuient sur la peau de l'hôte retenue d'autre part à son piston
par les unci qui la pincent; pour
se déplacer à sa surface l'animal
n'a qu'à relâcher leur prise et à
mettre les cils en mouvement,
sans les dévaginer complètement
et en s'arcboutant avec ses orteils.
(Test la position que représente
la ligure 12. Quand au contraire
il est immobile et se laisse en-
traîner passivement, toute l'aire
péribuccale fait saillie en un
cône dont les unci seuls en prise
marquent le sommet et dont la
base est entourée par la couronne
ciliaire. Je signale de suite le cer-
veau (c) allongé et piriforme, qui
s'étend en bas jusqu'au rétrécis
sèment collaire, et un tentacule
dorsal très réduit (t) juste au-
dessus de celui ci. Il n'existe pas
d'yeux.
Le mastax appartient nettement
au type virgé par l'allongement
de ses pièces. La tige médiane du fulcrum (/) est flanquée de deux
rami aliformes sur lesquels s'articulent les mallei eu forme d'arc
de cercle à grand rayon dont la partie postérieure est le manu-
Fig. 2. — Plciirotroclia parasitica
légèrement contractée, vue laté-
rale ; X 600 ; mêmes lettres que
précédemment, plus : c, cerveau,
cl t, tentacule dorsal.
SÉANCE DC l l JL'ILLET 190o J 20
l)rium [m), lantérieure runciis {u) terminé par deux petites
dents et faisant pince avec celui du côté opposé. J^a masse
musculaire où sont enchâssées ces pièces ne forme pas tout le
mastax bien qu'il paraisse dune seule venue; toute sa partie
postérieure, globuleuse, est constituée par du protoplasma clair
avec des noyaux arrondis à gros nucléole (gra). Elle est en réalité
formée par les deux glandes qui se trouvent annexées au mastax
chez la plupart des Rotifères etquona décritesquelquefois comme
glandes salivaires, bien qu'on aie confondu sous ce nom des
formations très dilïérentes (1;. Elles sont fondamentalement
latéro-ventrales, mais ici, en raison de la fonction spéciale du mas-
tax, elles prennent un grand développement et se fusionnent en
bas en entourant la masse musculaire; on peut suivre, gràceau pro-
duit de sécrétion granuleux qu'il renferme, leur col qui passe en
dedans des manubria pour venir s'ouvrir dans la cavité, juste en
dessous d'une pièce chitineuse impaire et dorsale (//), déjà connue
dans le genre Diaschiza, qui représente un épaississement de la
paroi buccale et est douée d'un mouvement de va et vient destiné
à opérer la succion. Le reste du tube digestif est constitué par un
court œsophage, un estomac (e) à parois assez minces qu'un rétré-
cissement sépare du rectum (i) rentlé à son origine. Au contraire
des glandes salivaires, les glandes gastriques sont assez réduites;
de forme triangulaire et d'une transparence très grande il est dif-
ficile de les distinguer sur l'animal vu de profil. L'appareil excré-
teur comprend une vessie (r) noruialement constituée et qui des-
cend jusque dans le faux pied. Les canaux latéraux et leurs fiam-
mes sont, comme dans toutes les petites formes, très difficiles à voir.
J'ai compté trois de celles-ci de chaque côté mais je ne saurais être
très affirmatif sur leur nombre et leur position. Quant à l'appareil
génital, rien de particulier à en dire : il comprend essentiellement
un vaste vitellogène ventral, lobé, avec un ovaire latéral et généra-
lement un œuf en voie de formation, qui est pondu à la surface du
corps de la Stylaire. Le mâle est inconnu comme dans l'espèce sui-
vante. Quant aux affinités de cette forme, il n'est pas sur qu'elle
doive rester dans le genre où l'a placée son auteur: il en a fait une
Pleurotrocha en raison principalement de l'absence d'yeux ; or ce
caractère (et c'est une réflexion qui vient souvent à l'esprit en
étudiant la classification des Rotifères) est en général un caractère
(1) J'ai eu récemment l'occasion de les signaler dans une note en cours de publi-
cation aux Archives de Zoologie expérimentale, chez Eosphora digitata Ehr. où
elles sont faciles à voir et très typiques.
1,21 .st:ANcic nr II .hillet lOO.'J
d'adaptation plutôt quiin indice de parenté réelle et dans l'espèce
en question notamment il pourrait bien être lié au parasitisme.
D'ailleurs le genre P/ei<rof?'oc/ia a, comme beaucoup de genres de
Notammatinés, des limites un peu vagues, étant fondé sur trois
espèces très imparfaitement décrites par Ehrkxbkrg. D'autre part,
la taille, la forme du corps, les doigts, le mastax rappellent
beaucoup chez PL parasitica les espèces du genre Diaschiza et je
n'eusse pas hésité à l'y rapporter si j'avais constaté sur son corps
les épaississements de la cuticule qui caractérisent celles-ci et en
font des formes de passage vers les Loricidés.
Drilophaga Delagei, espèce beaucoup plus aberrante en apparence
(fig. 3), va nous montrer une évolution dans le même sens plus
accentuée et liée à un parasitisme beaucoup plus complet. 11 semble
incapable de se nourrir autrement qu'aux dépens de son hôte, car
son estomac ne renferme jamais de débris solides comme on en
voit chez PL parasitica; autant il est commun de voir celle-ci quit-
ter rOligochète ou se déplacer à sa surface, autant cela est rare
liour Drilophaga qui se laisse emporter passivement par la Sangsue
et ne lâche pas prise même en mourant. Dans son aspect extérieur,
pour lequel je renvoie à ma note précédente, deux caractères sur-
tout le différencient de PLparasitica : 1" l'appareil rotatoire est con-
stitué encore par un cercle unique (ce), mais celui-ci, d'habitude
invaginé tout à fait comme l'extrémité d'un doigt de gant, est
entièrement préoral ; il correspond donc au trochus des autres
Rotifères tandis que celui de /*/. parasifica correspond au cingulum.
L'animal le dévagine parfois à moitié pour se déplacer sur son hôte
en s'arcboutant lui aussi avec son pied peu propre à cet usage et en
remuantactivement les trophi d'habitude immobiles. Je l'ai vu plus
rarement encore se dévaginer tout à fait pour nager librement. Je
ne reproduis pas le croquis que j'ai pris de l'aspect, bien différent de
l'aspect ordinaire, qu'il prend alors, car il est absolument analogue
à celui qu'a figuré Vejdovsky; :2» il existe un pied post-anal petit,
mais bien individualisé, avec deux glandes pédieusesf^/jjj assez déve-
loppées, dont le réservoir est probablement commun, et les orteils
sont par contre minuscules. L'organisation interne est très diflicile
à débrouiller en raison du faible développement de la cavité géné-
rale et de la compression réciproque des organes. La musculature
notamment est presqu'invisible.
L'allongement des pièces du mastax est encore plus marqué
que dans PL parasitica, puisqu'il s'étend même aux rami (r) dont
la forme en longues baguettes cintrées est un bon caractère difîé-
sKA.Nc.i: i>i' 1 1 .irii.r.KT I !)().">
122
VL .
reuliel d'avec />. hucephalm. Les maniihria (m) sont en forme de t
àlextrémité postérieure comme dans celui-ci, et non coudés simple-
ment comme je l'avais figuré par erreur l'année dernière. Les unci
(u) sont tout à fait spéciaux par
leur forme en croissant qui
n'existe chez aucun autre Roti-
fère et rappelle plutôt les épai-
sissements chitineux des lèvres
chez Diaschiza. Les glandes du
mastax {gm) sont bien plus déve-
loppées encore que chez Pleuro-
troclia; non contentes de former
par leur fusion la partie infé-
rieure de sa masse, elles envoient
en bas un large lobe détaché
dont je n'ai pu distinguer s'il
est fondamentalement impair,
comme c'est probable ou s'il
représente une des glandes asy-
métriquement accrue. Vejdovsky
figure dans D. bucephalus (fig. 1
de sa planche) le mastax flanqué
ventralement d'une glande piri-
forme qui est à coup sur ce que
nous venons de décrire et dor-
salement d'une autre qui est
tout à fait incompréhensible si
l'on admet les rapports et les
homologies que nous attribuons
aux glandes du mastax. Je ne
puis me défendre, à la vue de sa
Fig. 3.
Drilophaga Delagei à l'état
normal, vue latérale; x 600 ; mêmes
lettres que précédemment, plus : o,
points oculitormes et n, canal excré- ligure, de l'idée que cette pré-
teur.
tendue glande est en réalité le
cerveau; si bizarre que paraisse l'erreur, elle s'explique fort bien :
ce ganglion, qui a tout à fait la même position, comme le montre
mon dessin (c), est intimement accolé au tube digestif et j'ai dû
regarder longtemps l'animal vivant avant d'être sur qu'il n'y
était pas soudé; de plus, pendant la vie, son aspect est tout à
fait hyalin comme celui des glandes. Enfin, sur la figure de
Vejdovsky il n'y a pas de place entre la glande dorsale et le tégu-
ment pour le cerveau qui devrait se trouver là, et l'auteur en
123 SÉAXCK DU 11 JlILLET I90o
effet dit n'avoir pas vu trace de système nerveux, ce qui est au
moins bizarre. L'œsophage, l'estomac (e) dont les cellules assez
basses renferment des granulations réfringentes, et le rectum (i),
n'olïrent rien de particulier. J'ai cru d'abord à l'absence complète
des glandes gastriques; je pense pourtant les avoir trouvées à leur
place normale sous l'aspect de deux petites cellules claires {(jg),
mal distinctes de l'estomac, arrondies ou déformées par la pres-
sion des organes voisins. 11 est fort possible qu'elles existent
aussi chez D. hucephalus et aient échappé à VE.movsKY quien nie
l'existence.
J'ai déjà parlé du cerveau (c), où l'on distingue nettement des
cellules localisées dans la partie postérieure. Le pore nucal de
l'auteur tchèque, homologue du tentacule dorsal des autres Rotifè-
res, se trouve à la base de la protubérance rotatoire [t). J'ai dis-
tingué dans celle-ci quand elle est évaginée, aux deux bouts du
diauîètre transversal du cercle ciliaire, deux petits corpuscules
incolores et réfringents ff^ue je ne veux pas qualifier d'yeux, bien
qu'on l'ait fait dans certaines espèces, ce qui modifierait la dia-
gnose du genre. On les retrouve avec de l'attention même à l'état
d'invagination(o). L'appareil excréteur que figure VEJoovsKYchezZ).
bucephalus est bien bizarre et bien aberrant pour un Rotifère avec
ses pelotons de canalicules intracellulaires et ses entonnoirs large-
ment ouverts dans la cavité générale; on peut se demander si,
dans l'observation difficile de ces détails délicats, il n'y a pas eu un
peu de schématisation inconsciente qui l'a rapproché des néphridies
des Oligochètes. Quoi qu'il en soit, dans D. Delagei je n'ai pu obser-
ver qu'un canal latéral {n) très transparent et difficile à voir sur
lequel sont branchées des ampoules à ffamme vibratile, au nombre
de trois (avec les mêmes réserves que plus haut), et qui n'ont de
particulier que leur grande longueur relative, atteignant presque
le diamètre de la vessie distendue. Celle-ci est bien entendu nor-
male chez les deux formes (rj. Quant à l'appareil génital, il ne pré-
sente à noter que le grand développement du vitellogène (ci) qui,
comme chez beaucoup d'espèces comprimées latéralement, à l'état
de maturité sexuelle contourne asymétriquement le tube digestif
en passant à sa gauche et vient s'étaler dans ta partie dorsale du
corps.
Pour résumer la comparaison que nous venons de faire de PL
parasitica elDr. Delagei, elle nous montre les transformations entraî-
nées dans l'organisation des Notommatinés par l'ectoparasitisme
avec fixation par le mastax. L'allongement des pièces de celui-ci,
SKA.NCi: nu II .ILILLET 190.") \2\
le grand développement de ses glandes, la réduction complémen-
taire des glandes gastriques liée à l'absence daliments solides, la
simplification et linvaginalion habituelle de l'appareil rotatoire
sont des caractères qui vont en s'accentuant de la première à la
seconde plus exclusivement parasite. Faut-il pour cela les placer
sur la même lignée évolutive et faire de l'une 1 ancêtre de l'autre?
Plusieurs caractères s'y opposent: l'absence d'homologie entre les
couronnes uniques qui ont persisté dans les deux cas, le dévelop-
pement inégal des orteils, complémentaire de celui du pied et des
glandes pédieuses, quelques caractères du mastax et la forme
générale différente. Si Pkurotwcha parasitica se rapproche surtout
comme vous l'avons vu de Diaschiza, le genre Drilophaga a plus
d'affinités avec les Proaies dont une espèce, Pr. petromyzon, se
fixe fréquemment sur des objets vivants (je l'ai trouvée récemment
en grande quantité sur des Hydres d'eau douce). Nous n'avons là
une fois de plus, qu'un cas intéressant de convergence.
(Trarail du laboratoire d'Anatomie comparée de la Sorbonne).
NOTE PRÉLIMINAIRE SUR LES POLYCLADES RECUEILLIS DANS
L'EXPÉDITION ANTARCTIQUE DU o FRANÇAIS ».
PAR
Paul HALLEZ
Professeur à l'Université de Lille.
Le « Français » sous le commandementduDi' CHARcoxa rapporté
cinq exemplaires de Polyclades dont l'étude m'a été confiée par le
professeur Joubin. Ils proviennent tous de la baie Carthage, où ils
ont été dragués par 20 et 40 mètres.
Ces cinq exemplaires appartiennent à trois genres et à trois ou
quatre espèces dont voici les caractères:
Stylochus albus, nov. sp.
(N» 349; dragué à 40 mètres, le 4 avril 1904).
Un seul exemplaire.
Longueur: 4'""S largeur: 2'"'" o. Corps ovale, blanc, opaque. Face
dorsale lisse, convexe, avec deux tentacules nucaux coniques, pas
très éloignés du bord antérieur du corps, 6 à 7 yeux à l'intérieur
de chaque tentacule; 3 yeux presque marginaux en avant de
125 SKANCE Dl' Il JLILLET lî)0."î
chaque tentacule; yeux cervicaux formant deux longues Irainées
longitudinales, composées chacune de 16 à 17 yeux assez irrégu-
lièrement distribués.
Le genre Stylochis est connu dans la Méditerranée, la mer Noire,
la mer Rouge, l'Amérique du Nord (océan Atlantique) et le Japon,
mais aucune espèce n'est cosmopolite.
ACEROS MACULATIS, UOV. Sp.
(N'^ 202; dragué à 20 mètres, le i:; mars 1904).
Un seul exemplaire.
Longueur: 4'"'"; largeur 2"i'»,
Corps arrondi aux deux extrémités, à bords latéraux droits,
parallèles; à bord frontal à peine plus large que le bord postérieur.
Pas trace de tentatules marginaux. Face ventrale aplatie d'un
blanc légèrement jaunâtre. Face dorsale légèrement convexe, pré-
sentant tout autour une marge assez large de couleur jaunâtre, un
peu plus foncée que la face ventrale. Toute la partie ventrale du
dos est couverte de nombreuses tâches pigmentaires de couleur
fauve. Yeux tenlaculaires dorsaux: 5 à 6 de chaque côté, dont
3 ou 4 plus forts et 2 très petits. Yeux tenlaculaires ventraux:
11 à 12 de chaque côté dont 5 plus gros et 6 à 7 plus petits. Yeux
cervicaux : deux groupes allongés dans le sens longitudinal.
Chaque groupe comprend 14 ou 15 yeux dont 8 relativement gros
et f) à 7 petits.
Sur la face ventrale, on voit, par transparence, le pharynx cy-
lindrique dirigé en avant et situé en arrière du cerveau. La bouche
s'ouvre exactement derrière le cerveau. Vers le milieu de la face
ventrale, un grand disque duquel s'irradient des glandes dans
toutes les directions et portant l'oritice génital femelle, marque la
place des glandes coquillières. A peu près à égale distance de
cet organe et de l'extrémité postérieure du corps se trouve la ven-
touse.
Cette espèce antarctique, un peu plus grande que l'espèce médi-
terranéenne, diffère surtout de celle-ci par sa coloration et par ses
yeux lentaculaires et cervicaux.
Parmi les caractères du genre Aceros qu'il a créé, Lang fait fi-
gurer le petit nombre des yeux cervicaux et des yeux lentaculaires ;
ce caractère n'a plus que la valeur d'un caractère spécifique, Y)ro-
pre kVAcerosinconspicuus Lang. .
SÉANCE DU 11 JUILLET 1905 126
SïYLOSTOMUM.
Le genre Slylostomum est assez largement distribué dans Ihé-
niisphère nord. Sa découverte dans la zone antarctique montre
combien est vaste sa distril)ution géographique.
Les diverses espèces de ce genre sont établies principalement
sur le nombre et la disposition des yeux tentaculaires et cervicaux.
Par l'ensemble de leur organisation, qui est des mieux caractéri-
sée, elles se ressemblent tellement qu'on pourrait les considérer
toutes comme de simples variétés, d'autant plus que le immbre
des yeux peut légèrement varier d'un individu à un autre. Comme
chez la plupart des Polyclades, il arrive même souvent que le nom-
bre des yeux dilïère sur le coté droit et sur le côté gauche d'un
même individu.
Espèces ou variétés, les trois individus recueillis par le « Fran-
çais )) se rattachent à deux types :
Stylostomu.m puxctatum, nov. sp.
(N'5 204; dragué à 20 mètres, le lu mars 1904 et n» 349,
dragué à 40 mètres, le 4 avril 1904).
Deux exemplaires.
Longueur : 3ni'" ; largeur : 2'"'". Blanc ; légèrement jaunâtre
dans la région médiane du corps avec G à 7 taches arrondies d'un
jaune brunâtre de chaque côté de la ligne médiane dorsale. Ten-
tacules marginaux semblables à ceux de Stylostomum tariabile
Lang.
Veux tentaculaires dorsaux : 3 à 4 dont 2 plus gros, de chaque
côté. Yeux tentaculaires ventraux : Oà 8 dont 3 plus gros, de cha-
que côté. Yeux cervicaux : 9 à 11 de chaque côté, dont 2 plus gros
correspondant aux gros yeux situés au-dessus du cerveau des
autres espèces.
Stylostomum piuictatum est assez voisin de Stylostomum tariabile
dont il ne se distingue que par les tâches pigmentaires paires et
le nombre moins élevé des yeux tentaculaires.
Stylosto.mu.m antakcticum nov. sp.?
(No 202; dragué à 20 mètres, le l.j mars 1904).
Un seul exemplaire.
Longueur : 2"!'» 5; largeur : 2""". Cet individu n'est peut-être
qu'un jeune de .S/»//o.sfom(/m //(/«c?an(m. L'étude .seule des coupes
127
SÉANCE DU il JUILLET 1903
le démontrera. La coloration est la même, mais les taches dorsa-
les iont défaut.
Yeux tentaculaires dorsaux : 4 à 7 de chaque ccMé dont 2 ou 3
plus gros que les autres. Yeux tentaculaires ventraux : 3 de cha
que côté dont 2 gros et un petit entre les deux premiers. Yeux
cervicaux : l'y de chaque côté dont 1 ou 2 un peu plus petits.
SUR UNE CHENILLE DU SOUDAN
PAR
Le Professeur R. BLANCHARD
M. A. Lucet. de Courtenay (Loiret), ma tiansmis une (liieniHc
soudanaise qui m'a paru mériter une Ijrève description. J'ai fait
don de cet exeinphiire au laboratoire dEntomologie du Muséum
d'histoire naturelle.
L'animal (tig. 1) est cylindro'ide, hmg de 83""", large de 17">"i ;
Fig. i. — Chenille du Soudan, de grandeur naturelle.
il est armé de forts piquants en rétroversion, qui lui donnent un
aspect redoutable et en rendent le maniement dilîicile. Son tégu-
ment est chagriné et d'un noir profond, à l'exception de la tête,
du dernier segment abdominal, des piquants et des plaques stig-
matifères, qui sont jaune fauve.
Les segments portent huit rangées longitudinales de piquants,
soit quatre rangées de chaque côté, que Ton peut diviser en deux
groupes, savoir : 1" un groupe dorsal, comprenant un piquant
submédian (aj et un piquant latéral (U), et 2° un groupe ventral,
comprenant un piquant externe (r) et un piquant interne {d):
SÉANCE DU 11 JUILLET 190."j 128
Examinons un segment situé vers le milieu du corps, par exem-
ple le quatrième segment de labdomen. On y remarque de cha-
que côté :
a. — Un fort piquant dorsal interne ou submédian, long de 8"^'",
dun jaune fauve, noir au sommet, inséré avec les autres sur une
ligne transverse qui coupe le segment en deux moitiés égales, A
sa base et en avant, le tégument est lui-même jaunâtre sur un très
petit espace semi-lunaire.
b. — Un piquant dorsal externe ou latéral, très acéré, plus court
que le i)récédent et ne dépassant pas 5"'^ -^ omm;;^ \\ est également
jaune, avec pointe noire. A sa base, le tégument est jaune sur un
très petit espace semi-lunaire, plus large pourtant que pour le
piquant précédent. Le stigmate se voit immédiatement au-dessous ;
il est percé sur un large écusson jaune, plus développé en avant,
atteignant, d'une part, le bord antérieur du segment et se confon-
dant, d'autre part, avec le bord antérieur du piquant sus-jacent.
c. — L'U piquant ventral externe, jaune à pointe noire, encore
])lus court que le précédent et ne mesurant que 4'""^ de longueur.
11 simplante au bord postérieur d'un écusson, jaune, oblong
et progressivement rétréci en avant, jusqu'à ce qu'il atteigne le
bord antérieurdu segment ; il est alors contigu sur toute sa longueur
avec l'écusson stigmatifère, mais en reste partout bien distinct.
d. — Un piquant ventral interne, jaune à pointe noire, la teinte
jaune envahissant le tégument voisin d'une façon peu appréciable
Ce piquant s'insère à la racine et à la face externe des fausses pat-
tes ; il occupe une position correspondante sur les segments
dépourvus de fausses pattes.
Voilà le plan général. Envisageons maintenant les différents
segments, en désignant, pour plus de simplicité, les piquants par
les lettres ci-dessus.
Prothorax. — Le piquante est absent. Le piquant ^est représenté
par un petit tubercule jaune non épineux, situé au bord antérieur
du segment, sur la même ligne longitudinale que le stigmate, qui
occupe le bord antérieur. Le piquant c est absent. Le piquant d
n'est représenté que par un tubercule jaune, surmonté d un très
petit mucron noir et obtus.
Mésothorax. — Les piquants a et b sont bien formés; ils sont
entièrement noirs; c et d existent aussi; mais sont jaunes, à pointe
noire.
Métathorax. — Même disposition qu'au mésothorax.
Abdomen. — Les sept premiers anneaux de l'abdomen sont cou-
129 SÉANCE DU 11 JUILLET 1905
formes à la description que nous avons donnée comme type; les
les segments 3 à 6 inclusivement portent chacun une paire de
fausses-pattes; les segments 1 à 8 inclusivement portent une paire
de stigmates
Sur le huitième segment, les deux piquants a se sont fusionnés
en un seul, dont la duplicité initiale est indiquée par la bifurcation
de sa pointe; quant au reste, ce segment est conforme au type. Le
neuvième et dernier segment, malgré sa forme particulière, est
encore conforme au type.
Celte Chenille ne semble pas encore avoir été décrite. Le Muséum
en possède quelcjucs-unes d'assez semblables, qui sont attribuées
au genre Bunsea, de la famille des Saturniadae. Ce genre est tout
entier africain; il comprend de 20 à 30 espèces. C'est apparemment
à l'une de celles-ci qu'appartient la larve que nous venons de faire
connaître.
CHSCHLUMBERGER
0/Jicier- de. IctyLé^wn d 'Ilonn.e.U-r
'l'rdivorier de, la. Société' Zootofficfue, ds'jfrariaî.
1S90 -1905
JPré<ftd/in.i d'IIonne-ur Rn.I903
!Va.mi,Phoi
CHARLES SCHLUM BERGER
Notice nécrologique
].a SociéléZoologiquede France vient d'être crnellement éprouvée
parla mort de Charles Schlimbeuger, en qui elle a perdu son dévoué
Trésorier, en même temps que le plus fidèle et le plus aimé de ses
Membres. wSorti de l'Éeole polytechnique en 1845, il fut nojnmé,
en 1881, Ingénieur en chef de la Marine. Ses hautes fonctions ne
l'empêchèrent pas de se livrer avec ardeur à l'étude delà Zoolo-
gie, et, en qualité de Président d'Honneur de notre Assemblée
générale de 1!)()3, il nous a du reste raconté lui-même, avec sa
bonne humeur habituelle, comment il était devenu Zoologiste.
Ses nombreux travaux sur les Foraminifères sont d'ailleurs
devenus classiques; c'est le meilleur éloge qu'on en puisse faire.
Comme Trésorier il a rendu d'inoublia])les services à notre
Société et beaucoup ignorent que bien souvent il a comblé de ses
deniers les trous faits dans nos finances par nos publications.
Tout de dévouement et de bonté, il a su porter partout son activité
et il la mettait surtout avec ardeur au service des œuvres de
science et de bienfaisance. On peut dire qu'il était encore jeune
malgré ses 79 ans quand la maladie implacable est venue le ravir
à l'aiïection de sa famille et de ses nombreux amis.
Ses obsèques ont eu lieu le 15 juillet 1905.
Nous ne pouvons mieux faire que de joindre à son portrait le
discours qui fut prononcé sur sa tombe, au nom de la Société
Zoologique de France, par M. le professeur R. Blanchard.
(( Messieurs,
)) C'est avec la plus vive émotion que je viens dire l'adieu suprême,
au nom de la Société Zoologique de France, au plus aimable et au
plus aimé de nos collègues. Il faisait partie de notre compagnie
depuis le 9 mars 1S8() : depuis tantôt vingt ans, il fréquentait
nos réunions avec une assiduité vraiment exein])laire; depuis le
1er janvier 1890, il remplissait les fonctions de Trésorier.
)) Je n'insisterai pas sur les services qu'il nous a rendus en cette
qualité : ceux qui l'ont connu savent tout le dévouement dont il
était capable et cette qualité chaque jour plus rare, qu'il possédait
au plus haut point, s'est manifestée en des circonstances autrement
Bull. Soc. Zoul. de Fr., 190:5. x.xxii— 11
131 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
importantes, que j'indiquerai tout à l'heure. Mais je dois dire l'es-
time aJïectueuse, le respect amical et familier que chacun de nous
lui avait voué sans réserve.
» Venu parmi nous après avoir pris sa retraite d'Ingénieur en chef
de la marine, par conséquent après avoir rendu d'éminents services
à l'Etat, il était resté aussi simple que le plus modeste de nos collè-
gues. Son extrême afîahilité, étrangère à toute affectation, mais
reflétant une loyauté sincère et une bonté sans seconde, lui gagnait
tous les cœurs. 11 était du nombre bien restreint de ces privilégiés
qui n'ont que des amis; il avait pour ses collègues des délicatesses
exquises; il nous traitait tous, jeunes ou vieux, débutants ou savants
déjà connus, comme des cauiarades et nous avions pris la douce
habitude de le considérer effectivement comme tel. Nous avions
presque oubliéqu'ilétait notre aîné; il était si gai, si jeune d'esprit
et de cœur! Il était la joie de nos réunions et de nos Congrès.
» Ces sentiments d'affection profonde, (jue j'essaie de retracer, se
manifestèrent d'une façon non é(]uivoque, voilà deux ans, quand
il fut appelé à la présidence d'honneur de notre dixième Assemblée
générale (26 février 1903). Après les professeurs Milne-Edwards,
Gaudry, Van Bambeke, il recevait ainsi de notre Société l'hommage
le plus éclatant et le plus sincère, encore que modeste dans la
forme, dont elle puisse honorer les savants qu'elle tient en particu-
lière estime.
))Schlumberger était digne dune telle manifestation. Son œuvre
zoologique lui survivra, car elle comporte une belle série de travaux
assidûment poursuivis, exécutés avec talent, desquels est résultée
une importante découverte. Il a conté lui-même, avec un humour
charmant, comment il était devenu Zoologiste et comment ses nom-
breux voyages dans presque toutes les forêts de France, pour la
recherche et la réception des bois de marine, avaient fait de lui un
collectionneur de fossiles.
» Parmi ceux-ci se trouvaient de nombreux Foraminifères. Il en-
treprit l'étude de ces minuscules animaux, puis aborda l'examen
des espèces actuellement vivantes; grâce à ses fonctions dans la
marine, il lui fut facile de recevoir des échantillons des sables du
fond de toutes les mers où flotte notre pavillon. Les collections ainsi
rassemblées sont, pour ce groupe de Protozoaires, probablement les
plus importantes qui aient jamais existé : elles renferment un grand
nombre de formes nouvelles, qui ont été décrites dans notre JiuUc-
lin et nos Mémoires, ainsi que dans ceux de la Société (îéologique
de France. Ces travaux descriptifs sont d'une rigoureuse précision;
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE 132
ils ont abouti à la belle découverte du diniorphisme de la coquille,
qui jette un jour tout nouveau sur la structure des Foraminifères
et sur leur mode d'accroissement.
» A l'occasion de l'Exposition de 1889, notre Société prenait l'ini-
tiative de la fondation d'un Congrès international de Zoologie. Avec
A. Milne-Edwards et quatre autres personnes, Schlumberger fut
au nombre des fondateurs de cette réunion scientifique. Le succès
dépassa toute ])révision; le Congrès s'est assemblé de|)uis lors très
régulièrement tous les trois ans, à Moscou, à Leyde, à Cambridge,
à Berlin et à Berne. Notre collègue n'a manqué aucune de ces réu-
nions internationales; il y faisait toujours partie de la délégation du
Ministère de l'Instruction publique, et sa présence parmi nous était,
pour notre petite troui)e, un i.uissant élément de succès scientifique
et mondain. Sa courtoisie i)roverbiale valait des attentions fiat-
teuses et des égards particuliers au petit groupe des Français.
» Français, Scblumberger l'a été dans toute la force duterme. Né
à Mulhouse, il a eu l'inexprimable douleur de voir la maison
paternelle et sa chère terre d'Alsace violemment séparées de la
France, au service de laquelle il avait voulu consacrer toute son
intelligence et toute son activité, à laquelle il a voué aussi ses deux
fils, tous deux officiers supérieurs dans notre armée. Comme direc-
teur de l'Association des Alsaciens-Lorrains, comme organisateur
de la fête annuelle de l'arbre de Noël, il a rendu à ses compatriotes
d'inappréciables services : il a entretenu en eux la solidarité
réconfortante, les doux espoirs, un i)atriotisme toujours ardent,
une foi vive en des jours meilleurs. D'autres connaissent mieux
l'admirable activité que Schlumberger a déployée à ce titre ; ils lui
rendront l'hommage qu'il mérite. Je n'insiste donc pas, mais je
dois signaler une autre face, plus ignorée mais non moins utile,
de l'œuvre patriotique de notre ami.
)) Quand l'Association des Dauies Françaises fut fondée eu 1879 par
le D'" Duchaussoy, Schluuiberger fut au nombre des premiers
adhérents. La société nouvelle prenant l'admirable extension qu'on
lui connaît et devenant l'un des plus puissants auxiliaires du
service de santé des armées, on dut créer des Délégués régionaux
auprès de chaque division militaire: Schlumberger fut choisi pour
la région parisienne. Comuie membre du Conseil de l'Association,
je sais avec r|uelle inlassable sollicitude il a veillé à l'organisation
des hôpitaux de campagne et des très nombreuses ambulances qui,
en cas de guerre, seraient installés à Paris ou dans la région. Son
action généreuse, fruit du plus pur patriotisme, s'est exercée là
133 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE
dune façon généralement peu connue, mais féconde et vraiment
digne de notre respectueuse reconnaissance.
» Ce n'est pas seulement dans les Sociétés patriotiques ou savan-
tes que j'ai connu Schlumberger. Il m'honorait de son amitié ; j'ai
goûté le charme de son logis hospitalier, j'ai connu sa vie familiale
et simple, sa femme affectueuse et dévouée, qui trouve dans son
intelligence d'élite la force de supporter une vie toute de souffrance.
» La cruelle épreuve qui l'accable en ce jour de deuil doit trou-
ver un adoucissement dans la certitude que celui qui fut le meil-
leur des époux laisse un souvenir ineffaçable à tous ceux qui ont
pu apprécier les rares qualités de son cœur et de son esprit.
» De tels hommes, en effet, sont la gloire de leur famille et l'orgueil
de leurs concitoyens ; ils survivent par leur exemple, qui nous rend
meilleurs et exalte en nos cœurs les sentiments d'honneur et de
patriotisme. Leurs amis gardent dans le coin le plus intime leur
souvenir attendri et vivant, comme un conseiller dont on aime à
prendre l'avis dans les circonstances les plus graves de la vie ;
l'avertissement qu'on en reçoit alors tient en cette simple formule :
bonté, droiture et loyauté. »
Séance (ht 2i octobre 1005.
Présidence de M. Dautzenberg, ancien Président
MM. de Beauchamp et Joubin s'excusent de ne pouvoir assister
à la séance.
M. le Président fait part du décès de notre dévoué trésorier
M. Ch. Schlumberger, dont on trouvera plus haut le portrait et la
notice biographique, ainsi que du décès tout récent de M. Oustalet,
professeur au Muséum d'Histoire naturelle. La Société Zoologique
de France adresse aux familles l'expression de ses plus sincères
condoléances.
MM. U. Blanchard et L. Petit présentent M. Grobon, médecin
vétérinaire, demeurant 1, rue des Filles Saint-Thomas, à Paris.
Le comité d'organisation de l'Exposition coloniale qui s'ouvrira
à Marseille en mai 1906 annonce qu'il a décidé d'y joindre une
exposition internationale d'océanographie, des pêches maritimes
et des produits de la mer. Pour tous renseignements s'adresser à
Paris, o, rue des Mathurins.
La Société d'Histoire naturelle d'Autun ayant organisé une tom-
bola de 300.000 billets à un franc pour faire l'acquisition d'un
immeuble pour ses réunions et ses collections, se recommande à
la générosité de tous les amis des sciences naturelles.
M. le D"" Pellegrin fait une communication sur les Poissons
recueillis par M. Gruvel sur la côte occidentale d'Afrique.
M. L. Petit annonce qu'un jeune sujet mâle de la Mouette de
Sabine {Larus Sabinei) a été tué dans la baie de l'Orne (Calvados)
le 22 septembre 1905. Si l'on se reporte aux captures de l'an dernier
on constate que c'est en septembre et après de forts coups de vent
que ces Oiseaux sont amenés sur nos cotes.
M. Alluaud annonce à la Société son prochain départ pour la
région du Nil bleu où il est chargé d'une double mission par le
Ministère de l'Instruction publique et le Muséum d'Histoire natu-
relle.
M. Le Président adresse à M. et M^e Alluaud les vœux de la So-
ciété Zoologique de France.
135 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 190o
MISSION DES PÊCHERIES DE LA COTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE,
DIRIGÉE PAR M. GRUVEL
POISSONS
Par M. le D' Jacques PELLEGRIN
Les matériaux ichtyologiques rassemblés par la mission des
Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique, de janvier à avril 1905,
sont torts importants. Ce n'est pas ici le lieu d'insister sur leur
valeur pratique et industrielle, mais, même en se |)laçantau point
de vue exclusivement scientifique, les collections de Poissons
recueillies par l'expédition que dirigeait M'" Gruvel ne manquent
pas d'intérêt.
Les pêches ont été etîectuées sur la côte mauritanique et sénéga-
lienne, entre le cap Blanc et le Cap-Vert. Bien que ces parages
soient connus depuis longtemps en cequi concerne leurpopulation
ichtyologique et qu'ils aient été l'objet de nombreux travaux, bien
qu'en outre la mission se soit efforcée surtout de recueillir autant
que possible des Poissonscommuns, volumineux etmarchands, cela
n'empêche pas que parmi les 66 espèces rapportées il s'en trouve
plusieurs de fort rares et dont quelques-unes neliguraient pas dans
les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris où elles ont
pu prendre place. L'une d'elle même est nouvelle pour la science,
c'est un Platycéphale dont la présence est d'autant plus intéressante
à signaler sur la côte occidentale d'x\frique, que la presque totalité
des représentants du genre habite l'océan Indien et le Pacifique et
que beaucoup d'ichtyologistes éminents doutaient de l'exactitude
de la provenance des deux espèces décrites jusqu'ici comme venant
de la côte américaine de l'Atlantique.
En ce qui concerne la distribution géographique des Poissons
marins, la région où ont été effectuées les pêches se trouve placée
dans des conditions tout à fait particulières. On y rencontre, en
effet, à peu près en quantité égale, à la fois des espèces des zones
tempérées et des espèces tropicales. Il y a donc là un lieu de fusion,
de transition entre deux faunes relativement assez différentes. Bon
nombre de nos espèces côtières métropolitaines habitant principa-
lement la Méditerranée et les régions avoisinantes de l'Atlantique
descendent jusque là et se trouvent dans les envois de la mission,
SÛANCE n[I M OCTOBRE 1903 136
réciproquement une assez grande quantité d'espèces de l'Atlantique
tropical, même de celles du golfe de Guinée et de la côte du Congo
s'y rencontrent également.
Parmi ces dernières il en est quelques unes qui sont répandues
dans tout l'Atlantique tropical jusqu'aux côtes américaines, cest-à-
dire jusqu'au Brésil et au golfe du Mexique. Ce fait s'explique
facilement, les conditions climatériques étant les mêmes et aucun
obstacle ne s'opposant à travers l'Atlantique aux déplacements des
espèces bonnes nageuses.
Une autre constatation plus curieuse et qui semble assez bien
mise en relief par les envois de la mission des Pêcheries de la côte
occidentale d'Afrique, c'est la présence sur les côtes sénégaliennes,
parmi les espèces tropicales, de plusieurs Poissons habitant égale-
ment l'océan Indien et le Pacilique. On en peut citer plusieurs
exemples, dont l'un des plus typiques est peut-être le Platycéphale
nouveau. Pour ces Poissons, les migrations sont assurément moins
faciles. Il est évident néanmoins que le cap de Bonne Espérance ne
s'avançant pas beaucoup au sud du tropique du Capricorne n'op-
pose qu'un léger obstacle aux migrations d'espèces des mers
chaudes venant de l'océan Indien ou des côtes australiennes. In-
contestablement le passage est de ce côté beaucoup plus aisé que
du côté américain où le cap Horn, très austral, forme pour celles-ci
entre le Pacilique et l'Atlantique un barrière quasiment infran-
chissable.
Chaque espèce de Poisson a une distribution géographique parti-
culière soumise d'ailleurs à une multitude de causes de variation
dans le temps comme dans l'espace; aussi est-ilfortdifficile de jeter
un coup d'œil d'ensemble et de diviser en un certain nombre de
catégories, au point de vue de leur habitat, toutes les espèces rap-
portées par la mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afri-
que. Le tableau qui est donné ici n'a donc aucune valeur absolue;
il permettra néanmoins de formuler quelques remarques intéres-
santes. C'est ainsi que l'on est amené à constater que sur les 66
espèces récoltées entre le cap Vert et le cap Blanc, 31, c'est-à-dire
environ la moitié, sont susceptibles de se rencontrer sur nos côtes
métropolitaines.
Voici, au surplus, comment les 66 espèces peuvent être répar-
ties au point de vue de la distribution géographique.
1. Espèces des mers tempérées se trouvant sur nos côtes, habitant
principalement la Méditerranée et les parties avoisinantes de
l'Atlantique 20
137
SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1905
II. Espèces se trouvant sur nos côtes, habitant la Méditerranée,
l'Atlantique tempéré et intertropical 7
III. Espèces se trouvant sur nos côtes, habitant la Méditerranée,
l'Atlantique, l'océan Indien et au delà 4
IV. Espèces des mers tempérées, ne se rencontrant pas sur nos côtes,
habitant la Méditerranée et les parties avoisinantes de l'Atlan-
tique 4
V. Espèces de l'Atlantique tropical plutôt spéciales à la partie nord
(Région de Madère, des Canaries, au nord du Cap-Vert) 14
VI. Espèces de l'Atlantique tropical plutôt spéciales à la partie sud
(golfe de Guinée, etc.) 10
VII. Espèces de l'Atlantique tropical, de l'océan Indien et
au delà 7
ToRPEDix^ 1. Torpédo narce Nardo.
— 2. — marmorata Risso.
Ra.tid^ 3. liaja miraletus Linné.
4. Platijrhina Schoeideini Mûller et Henle.
Trygonid.^ 5. Trygon pastinaca Linné.
Myliobatid.e 6. Rhinoptera Peli Bleeker.
Tetrodoxtid/E 7. Tetrodon lœvigatus Linné.
— 8. Chilomycterus reticidatus Linné.
MuR.£NiD.E y. Mursona afra Bloch.
ScoMBREsociD.*; 10. Belonc yracilis Lowe.
— 11. Exocœlus lineatus Cuvier et Valenciennes.
Elopid.e 12. Elops lacerta Cuvier et Valenciennes.
Clupeid.*: 13. Chipea senegalensis Bennett.
I'leuronectid.e 14. Pseltodes erumei Bloch Sclineider.
— Vô. Hemirhombus guineensis Bleelîer.
— 16. lîhomboidichthys mancus Risso.
— 17. Solea vulgaris Quensel.
— 18. — hexophthalma Bennett.
— 19. — lascaris Risso.
— 20. Synaptura punctatissima Peters.
— 20. bis — — var. nigromamlata var. nov.
— 21. Cynoglossus goreensis Steindacliner.
MuGiLiD.*: 22. Mugil cephalus Linné.
— 23. — aaratus Risso.
— 24. — Hoefleri Steindacliner.
Sgombrid.e 25. Cybium tritor Cuvier et Valenciennes.
— 26. Echeneis naucrates Linné.
— 27. Stroniateus fîatola Linné.
— 28. — inicrochirus Bonclli.
Carangid.e. 29. Caranx dentex Bloch Schneider.
SÉANCE DU 2i or/roBRE
138
Carangid.e.
Trachixid.b.
BATRACHID.t:.
Sci.e.md.ï:.
polynemid.ï.
scorp.'emd.e.
Platycephalid.e.
TRIGLID.t:.
Sparid.e.
MULLID.*:.
Labrid.e.
Ch.ETODONTID-E.
Pristipomatid-e.
Gerrid^.
Serranid.e.
30. — carangus Bloch.
31. Temnodon saltator Bloch Schneider.
32. Lichia glaitca Linné.
33. — vadigo Risso.
34. Traclvjnotus ovatus Linné.
33. Uranoscopus scaber Linné.
36. Batrachus didactyius Bloch Schneider.
37. Umbrina ronchus V'alenciemies.
38. Sciœna aquila Linné.
39. Corviim nigra Bloch.
40. Otolithus senegalensis Cuvier et Valenciennes.
41. Galeoides decadactylus Bloch.
42. Scorpœna ustulUa Lowe.
43. Platgcepludus Grureli nov. sp.
44. Trigla hirundo Bloch.
43. Canlharus linealus Montagu.
46. Box salpa Linné.
47. Sargus indgarix Geoffroy.
48. — cervinus Lowe.
49. Pagrus auriga Valenciennes.
30. Pagellus erythrinus Linné.
31. Pagellus mormyrus Linné.
52. [peneus proyensis Cuvier et Valenciennes.
53. Crenilabym Bailloni Cuvier et Valenciennes.
54. Chœtodon Hoelleri Steindachner.
35. Ephippus goreensis Cuvier et Valenciennes.
56. Drepane punctata Linné Gmelin.
57. Pristipoma JubeUni Cuvier et Valenciennes,
38. Diagramnia mediterraneum Guichenot.
59. Dentex vulgaris Cuvier et Valenciennes.
60. — filosus Valenciennes.
61. Gerres melanopterus Bleeker.
62. Morone punctata Bloch.
63. Epinephelus Ixniops Cuvier et Valenciennes.
64. — alexandrinus Cuvier et Valenciennes.
65. — œneus Geolïroy.
66. Serranus scriba Linné (1).
Platycephalls Gruveli nov. sp.
D. I I VII 1 12; A. 12; P. 20; V, 1, 3; L. long. 50.
La longueur de la tète est comprise à peine 3 fois dans la longueur
(1) A cette liste peut être joint le BranchiosLoma lanceolaium Pallas, dont de
nombreux spécimens de diverses dimensions ont été récoltés à Nouakcliott;
139 SÉANCE DU M OCTOBRE 1905
du corps sans la caudale ; la largeur de la tête 1 fois 1/2 dans sa
longueur. L'espace inlerorbitaire concave fait un peu plus de la 1/2
du grand diamètre de l'œil qui est contenu 3 fois dans la longueur
de la tête. Il n'y a pas d'épines au bout du museau ; une épine
devant l'œil. 11 n'existe pas de filaments orbitaires. Le rebord orbi-
taire est armé d'épines. Les lignes du vertex ne portent que quel-
ques épines. La ligne de la joue est munie de 5 à 6 épines assez
fortes. Le préopercule est armé de 3 épines; la supérieure plus
forte, égale l'espace interorbitaire. Il n'existe pas d'épine proémi-
nente à l'interopercule. Le maxillaire supérieur s'étend jusqu'au
delà du bord antérieur de lœil. Le museau fait 1 fois 1/2 le gi-and
diamètre de l'œil. La ligne latérale est épineuse sur toute son
étendue. Elle comprend oO écailles. Il n y a antérieurement que 2
rangées 1/2 d'écaillés entre la ligne latérale et la première dorsale.
On compte 11 rangées longitudinales d'écaillés entre la ligne laté-
rale et l'origine de l'anale. Lépine détachée qui constitue la pre-
mière dorsale mesure les 2/3 du diamètre de l'œil. La deuxième
épine de la deuxième dorsale épineuse est la plus longue ; elle est
contenue presque 2 fois 1/2 dans la longueur de la tête. Les pecto-
rales sont un peu plus courtes que l'espace qui sépare le bout du
museau du bord postérieur de l'feil. Les ventrales sont longues ;
elles atteignent l'origine de l'anale. La caudale est légèrement
arrondie.
Le dos est olivâtre, le dessous du corps rosé. Des marques noires
existent sur la partie postérieure de la 2<' dorsale épineuse, à l'ori-
gine et à l'extrémité des rayons de la caudale, sur les ventrales et
sur les opercules. Des lignes de points foncés apparaissent sur les
dorsales et sur les pectorales.
N° 03-302. Coll. Mus. — Environs de Guet N' Dar : Mission des Pêcheries de
la côte occidentale d'Afrique.
Longueur 160 + 30 = 190 millimètres.
Cette espèce que je dédie bien volontiers au chef de la mission
des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique se distingue du
Flatycephalus amerkanus Sauvage par ses formes plus courtes et
plus ramassées, sa tête plus large, ses écailles notablement plus
grandes (1).
La présence d'un Platycéphale sur la côte, de Sénégambie est un
fait extrêmement intéressant. Le genre est représenté par de très
(1) L'existence de 3 dents au préopercule n'est pas un caractère d'une bien
grande valeur car dans le type de P. ainericanus Sauvage, il y en a 2 d'un côté
et 3 de l'autre.
SÉANCE DU 24 OCTOBRE I90;l 140
iioinl)reuses espèces dans la mer Rouge, l'océan Indien, les mers
de (Hiine et du Japon, la Polynésie et les mers australiennes, mais
beaucoup d'ichtyologistes nadmettent qu'avec les plus grandes
réserves l'exactitude de la provenance des deux espèces connues
jusqu'ici de l'océan Atlantique : l^latycephalns aurjustus Steindachner
et Platycepliaius amerkanus Sauvage. C'est ainsi que Jordan et
EvERMANX, dans leur récent et si important ouvrage sur les Poissons
de l'Amérique centrale et septentrionale, s'expriment ainsi en
parlant du genre yiatyceplialuH (1) « Two species of thisgenus hâve
(( been described from American waters, in both cases apparently
(( by error, as no American ichtyologist bas found any spécimens
(( of either. »
Le Platycephalus angiistus Steindachner (2) est indiqué comme
provenant de Surinam. Ses écailles beaucoup plus petites (L.
long. 108) le distinguent facilejnent du Platycephalus Gruveli.
Le Platycephalus americamis Sauvage (3) doit venir du fleuve Po-
tomac, sur la côte atlantique des Etats-Unis. M. Sauvage toutefois
n'ose se montrer absolument catégorique en ce qui concerne son
origine : « Si l'espèce provient bien de cette région, écrit il, il est
singulier que les auteurs américains n'en aient pas fait mention ; il
nous a dès lors paru utile d'attirer l'attention sur une espèce dont
l'habitat serait complètement en dehors de celui des autres Platy-
céphales. »
Les matériaux rapportés par M. Gruvel tranchent définitivement
la question et montrent que le genre Platycéphale se rencontre
indubitablement, au moins en ce qui concerne le côté africain,
dans l'Atlantique intertropical.
Synaptura pungtatissima Peters.
L'espèce a été décrite en 1876 par Peters (4) d'après un exemplaire
provenant de Victoria (Ouest-africain) d'une longueur de 250 milli-
mètres. Elle a été redécrite en 1882 par Steindachner (5) d'après un
autre de 320 millimètres d'Algoa-Bay.
La coloration des trois spécimens recueillis par la Mission des
Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique mesurant respective-
(1) Jordan et Evermann. Fishes of North and Middle America, Bull. U. S.Nat.
Mus. N« 47, Part. II, 1898, p. 2028.
(2) Sitzgber. Akad. Wis>>. Wien., 1866, p. 213, pi. I, fig. 4.
(3) Nouv, Arch. Mus., I, 2'^ série 1878, p. 148, pi. H, fig. 3.
(4) M. B. Àk. Wiss. Berlin, XLI, 1876, p. 249. pi. fig. 2.
(5) Silzb. Ak. Wiss. Wien, LXXXIII, 1882, p. 207.
141 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1905
ment 390, 330 et 310 millimètres, se ramène à deux types dis-
tincts.
Dans le premier (spécimens de 390 et de330 millimètres) qui paraît
se rapprocher le plus de la coloration indiquée par Peters, la teinte
générale du fond assez claire, même du côté des yeux, est rosée ;
chaque écaille est marquée d'un |)oint noir,élendu le plus souvent
tout le long du bord libre. La dorsale, l'anale, la caudale sont mar-
quées aussi d'une multitude de petits points noirs qui se trouvent
aussi bien sur la membrane interadiale que sur les rayons et justi-
lient parfaitement répithètespéciliquede;^wwcfa/i.s'.stma. Les nageoi-
res impaires sont bordées en outre d'un tin liseré blanchâtre peu
apparent, étant donnée la teinte générale très claire. La pectorale
du côté des yeux est noirâtre avec quelques petits points noirs à sa
base. Le coté aveugle est uniformément rosé. On distingue à peine
(juelques traces de larges taches un peu foncées sur le côté coloré.
Le second type représenté par le spécimen de 310 millimètres
est d'aspect dilïérent et mérite de constituer, semble-t-il, une
variété nouvelle.
Var. nigromaculala var. nov.
D. 73; A. 00; L. lat. 117 (1)
La coloration du côté des yeux est beaucoup plus foncée. Le fond
est grisâtre, les petits points sont répartis de la même façon sur
les écailles et sur les nageoires que dans les spécimens précédents,
mais il existe de plus une cinquantaine de larges taches noires
inégales, irrégulièrement arrondies, dont le diamètre est générale-
ment compris entre 5 et 10 millimètres. Un lin liseré clair apparaît
distinctement tout le long du bord aux nageoires impaires.
N" 0;J-296. Coll. Mus. — Toute la cote mais plus spécialement entre Nouakchott
et Guet N' Dar : Mission des Pêcheries de la côte occidentale d'Afrique.
Le genre Sijnaptura est avant tout répandu dans l'océan Indien
et dans l'Inde archipélagique et le nombre des espèces décrites de
l'Atlantique ou de la Méditerranée est des plus restreints. L'une
d'elles le Synaptura lusUaiiica Brito Capello(2) se rencontre sur les
côtes du Portugal.
(1) Les écailles sont comptées en ligne longitudinale depuis le niveau delà fente
branchiale.
(2) Jorn. Ac. Se. Lisboa, n° V, 1868, p. 02 et n» VI, 1869, p. 153, pi. IX, fig. 1.
Séance du ii novembre 1005.
Présidence du professeur Joubin, Président.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M™'^ Oustalet annon-
çant l'envoi du portrait du professeur Oustalet.
M. Grobon, présenté à la précédente séance, est proclamé Membre
de la Société.
MM. Petit et Guiart présentent M. de Renesse de Duivenbode,
habitant 45, rue de Trévise, à Paris.
M. le Président annonce que le roi de Portugal viendra visiter
le Muséum d'Histoire naturelle le ^4 novembre prochain et qu'une
salle sera réservée aux membres du Bureau de la Société Zoologique
de France.
Ala suited'unedemandeécrite signée de MM. Bavay,Dautzenberg,
Guiart, Hérouard, Hérubel, Joubin, xMarchal et Trouessart, les
Membres présents décident de décerner à Sa Majesté Dom Carlos 1^1-,
roi de Portugal, le titre de Membre honoraire de la Société Zoolo-
gique de France. Le diplôme lui en sera remis à l'occasion de sa
visite au Muséum.
M. le Secrétaire général annonce que l'Assemblée générale de
février aura pour Président d'Honneur le professeur Sharp, du
Musée d'Histoire naturelle de Londres. La conférence sera faite par
M. Gruvel.
M. le Président annonce que le Cours d'Océanographie, fondé à
Paris par S. A. S. le Prince de Monaco, a été inauguré le il novem-
bre en la présence du Président de la République. Les conférences
ultérieures auront lieu, 49, rue des Saints-Pères, le samedi à
9 heures du soir et dans l'ordre suivant :
MM
Samedi 18 novembre Seurat
Samedi 2o novembre Joubin
Samedi 2 décembre Seurat
Samedi 9 décembre D^ P. Portier
Samedi 1(3 décembre A. Berget
Samedi 23 décembre Joubin
Samedi 6 janvier D' P. Portier
143 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1905
Samedi 13 janvier A. Berget
Samedi 20 janvier Joubin
Samedi 27 janvier D'' P. Portier
Samedi 3 février Mangin
Samedi 10 février Berget
Samedi 17 février Joubin
Samedi 24 février D^" P. Portier
Samedi 3 mars A. Berget
Samedi 10 mars Joubin
Samedi 17 mars D'' P. Portier
M. le D'' Trouessart fait une communication sur les collections
de Mammifères et d'Oiseaux dans les Musées d'Histoire naturelle.
M. le D'' Guiart présente le crâne d'un Chien qui a subi dans son
jeune âge des multilations ne pouvant guère s'expliquer que dans
un but de perversion sexuelle.
M. le professeur Joubin présente un animal énigmatique, péla-
gique, recueilli par le Prince de Monaco, aux Açores, avec le lilet
Richard, entre 0 et 3.000 mètres.
MM. Dautzenberg, (îuiart et Richard sont d'avis qu'il s'agit d'un
Mollusque pélagique et probablement d'un Ptéropode.
M. Borcea fait une communication relative à un mémoire récent
de M. Widakowich sur la structure et le fonctionnement de l'organe
nidamentaire chez Scyllhim canicula (Zeitschrift f. iciss. ZooL, 26
sept. 190o). Plusieurs points de ce mémoire ont été mis en évidence
et publiés antérieurement par lui (voir C. B. Ac. Se, Paris, 11
janvier 1904 et /??///. Soc. ZooL France, 24 mai, 1904), tels que la
sécrétion muqueuse des tubes glandulaires intermédiaires entre la
zone albuminipare et la zone coquillière etcelledeceux delà partie
inférieure de l'organe. Mais M. Rorcea ne considère pas ces tubes
glandulaires comme constituant des zones à part, parce que chez
plusieurs Plagiostomes, toute la zone albuminipare présente les
caractères de la mucine et les tubes de la partie inférieure de l'or-
gane nidamentaire sont loin de présenter la même importance
que ceux des autres zones. Contrairement à Widakowich, il soutient
que les tubes glandulaires de l'organe peuvent être considérés
comme appartenant à la muqueuse de l'oviducte, de la même
manière que les plis et les lamelles (le développement confirme
cette manière de voir); de même, les filaments de la coque se for-
ment au niveau des enfoncements semi-lunaires des bandes trans-
versales. Enfin, le cas de conformation anormale cité, cas dans
SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1905 144
lequel un organe nidamentaire avait fonctionné normalement, tout
en étant en solution de continuité avec l'oviducte supérieur, ne peut
pas appuyer l'opinion de Widakowich suivant laquelle l'entrée en
tension de l'organe nidamentaire, pendant son fonctionnement,
serait sous la dépendance de l'afllux de sang dans des lacunes
situées dans l'épaisseur de la paroi de l'oviducte supérieur et de
l'oviducte inférieur.
NOTES ORNITHOLOGIQUES
par E. PEIGNON
Parmi les Oiseaux que possède le département de la Vienne, je
crois intéressant de signaler aux Ornithologistes les espèces sui-
vantes, qu'on y observe plus ou moins rarement.
Aigle pygargue, Haliœius albicilla, Leach. — Est rencontré acci-
dentellement. Un jeune mâle me fut apporté vivant en novembre
1904. D'après Mauduyt, une femelle de cette espèce fut capturée
vivante, sur son nid, dans la forêt de Lussac, en juin 1829.
Balbuzard tluviatile, Pandion haliœtits Lesson. — Assez rare,a été
tué à Chauvigny, Gençais, la Roclie-Posay.
Circaète Jean le blanc, Circaètus gallkus Vieillot. — Sédentaire
dans notre département ; quelques individus sont tués chaque
année en forêt de Moulière, où ils nichent régulièrement.
RoUier ordinaire, Coracias garrula Linn. — Mon père a noté la
capture d'un Oiseau de cette espèce, faite en 187S, en forêt de Mou-
lière.
Guêpier vulgaire, Merops apiaster Linn. — Une bande d'une ving-
taine de ces Oiseaux resta plusieurs jours autour des ruches d'un
instituteur de Migné-les-Lourdines, qui en tua plusieurs le 4 mai 1905.
Tichodrome échelette, Tkhodroma muraria lUiger. — A été
observé plusieurs fois au printemps et à lautomne, à Poitiers
même, sur les murailles de la cathédrale.
Casse-noix vulgaire, Aucifraga cai'iocatactes Tem. — De passage
très irrégulier en automne. En novembre 1902, plusieurs de ces
Oiseaux ont été tués dans de grands bois, près de Saint-Julien-l'Ars.
Bec croisé des Pins, Loxia curvirostra Linné. — Passe à des in-
tervalles éloignés en troupes nombreuses. Des passages ont été
observés en juillet, septembre, novembre et mars.
Plectrophane des neiges, Plectrophanes nwalis Ney. et Wolf. —
De passage accidentel dans notre département. J'ai conservé plu-
145 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 190o
sieurs mois en cage un beau spécimen de l'espèce, pris au trébu
chet, en janvier 1902, dans les faubourgs de Poitiers.
Traquet oreillard, Saxicola anrita Temminck. — Se montre
accidentellement en Poitou. Figure dans plusieurs collections
ornithologiques de la région.
Jaseur de Bohême. Ampelis garndus Linné. — N'a été tué qu'une
seule fois à ma connaissance, en 1866.
Syrrhapte paradoxal, Syrrhaptea paradojois Licht. — Une collée
tion de Poitiers possède un exemplaire tué en 1904, le seul dont
j'aie entendu parler.
Outarde barbue, Otis tarda Linné. — Très rare dans le départe-
ment. Une fut tuée vers 1885, près de Saint-Julien-l'Ars.
Ibis falcinelle. Ibis falcinelhis Temminck. — Également très rare
en Poitou; a été tué le l*""" septembre 1902, à Gençais.
Stercoraire pomarin, Slcrcnrarius pomariims Vieillot. — Je n'ai
eu connaissance que d'une seule capture d'un jeune individu,
faite en 1902, à Neuville, où il s'était abattu sur des cadavres de
jeunes Lapins.
Labbe cataracte, Stercorarius cataractes Vieillot ex Linn. — Un
Oiseau de cette espèce fut tué en 1904, sur les rives du Clain, à
Iteuil.
Bernache cravant, Bernicla brenta Steph, — De passage acciden-
tel aux époques de grands froids; a été tuée en janvier 1905, sur le
Clain, dans la ville même de Poitiers.
NOTE SUR UN NÉMERTIEN RECUEILLI AU TONKIN
PAR M. L. BOUTAN
PAR
L. JOUBIN
professeur au Muséum d'Histoire naturelle de Paris.
Parmi les animaux que m'a récemment envoyés du Tonkin
notre confrère L. Boutan, directeur de la Mission permanente en
Indo-Chine, se trouve une Némerte d'assez grande taille qui pré-
sente quelques particularités intéressantes.
L'animal a été trouvé le 13 juillet 1905, dans la baie d'Along, à
la pointe du Talus, à marée basse, sur le sable humide, près du
rivage. Lorsqu'il était vivant, l'animal mesurait environ 25 centi-
mètres de long et un centimètre de largeur maximum. La conser-
vation dans l'alcool l'a fait diminuer d'un quart environ.
SÉANCE DU li NOVEMBRE 1903
14o bis
M. BouTAX ma C()iiimuiii(|ué quelques indications de forme et de
couleur prises sur lécliantillon frais, ce qui a une jurande impor-
tance, car son séjour dans l'alcool la presque entièrement décoloré
et a beaucoup modilié la disposition des plis et des fentes delà tète.
La couleur de l'animal frais était rose saumon, un peu plus rose
sur la face ventrale, un peu ])lus saunion sur la face dorsale. Cette
B
I
\
Cerebratulus velatus. — A. Aspect de l'animal vivant, vu par la lace dorsale,
de grandeur naturelle. — H. La tète de l'animal vivant, vue de prolil. — C. La tète
vue par la face ventrale dans l'animal conservi-. — T). La tt'te vue de profil chez
l'animal conservé. — E. I^a trompe de grandeur naturelle.
dernière était parcourue par trois bandes blanchâtres longitudi-
nales, lune médiane, les deux autres marginales. Les deux bandes
saumon alternent donc avec les trois blanches qui sont en outre
bien plus étroites.
L'alcool a non seulement changé la coloration générale, mais
encore il a presque effacé les bandes blanches marginales. Celle
Bull. 8oc. Zool. de Kr., 190.";. xxxii — 10
\M\ SÉANCE DU 14 NOVEMBHE 190."j
du milieu a complètement (lis])aru et même elle est remplaeée j)ai'
une ligne brunâtre due probaljlement à la difïusion du pigment
contenu dans le liquide de la gaine ])roboscidienne sous-jacente.
La tête, d'après le croquis de M. Boutan, était plate, allongée,
lancéolée et couverte d'une forte tache dorsale de pigment noir;
sur les bords des fentes latérales on voyait deux lignes noires
onduleuses.
Sur l'échantillon conservé, la tète s'est fortementconlractée et il
s'est produit un pli profond circulaire qui la sépare du corps, juste
au-dessus de la bouche. 11 est fort probable que cette séparation
n'était pas aussi tranchée sur l'animal frais.
D'autres plis se sont également produits sur la tète; ils ont dé-
formé les fentes céphaliques, qui ne sont plus conformes aux indi-
cations de M. BoLTAX ; les deux lignes noires qui les bordent ont
disparu. Je crois devoir donner un dessin de face et un autre de
prolil de la tète ainsi modiliée à côté du dessin qui la représente à
l'état frais; la comi)araison est intéressante et peut être utile pour
la détermination ultérieure d'autres échantillons conservés.
Deux détails importants se remarquent chez cette Némerte. C'est
d'abord une forte tache pigmentée noirâtre autour de l'orilice de la
trompe, au point de rencontre antérieur des deux sillons céphali-
ques. L'orihce qui est relativement loin en arrière de la pointe de
la tète et qui est grand le })araît encoi'e plus par suite de cette pig-
mentation abondante qui l'entoure.
C'est ensuite, au-dessus de l'orihce buccal, (|ui est relativement
petit, une sorte de membrane mince et transparente tendue
transversalement qui recouvre la commissure supérieure comme
d'un mince voile. Je ne connais aucune autre Némerte pourvue
d'une membrane buccale aussi caractérisée. L'intérieur de la
bouche est garni de plis radiés très nets et régulièrement espacés.
La pigmentation noirâtre du dessus de la tète euipèche de voir
si elle porte des yeux.
Le corps est très aplati, un peu plus saillant sur les lignes média-
nes dorsale et ventrale, de sorte que sa section est losangique,
comme c'est d'ailleurs la règle chez les formes nageuses côtières
et en particulier chez les Cerebratulus. La portion terminale du
corps est plus arrondie, dépourvue de filament caudal, ce qui per-
met d'écarter cette Némerte du genre Mkrura.
M. BoiTAX signale la trompe comme étant énorme. Je n'ai pu en
examiner qu'un fi-agment ayant .') ou (5 centimètres et qui me
parait en être la moitié.
SÉANCE DU li .NOVEMBRE 190.') 147
l*ar sa loriiie générale, celle de sa seelioii transversale, son ha-
bitat, ses bandes marginales, la forme de sa tète, cette Némerte
a[)partienl certainement au genre Cerebratulus et elle se rapproche
du groupe dont C. marginatus est la forme type.
Je crois devoir en faire une espèce nouvelle, à laquelle je donne
le nom de Cerebratulus velatus.
Séance da !2S iiocembrc l'JOJ.
PKÉSIDENCE \)L l'KUl' ESSEUll JOLBIX, l'UÉSIDENT.
M. HéruLel sexcuse de ne pouvoir assister à la séance.
M le Président annonce le décès de M. (î. Lexnieh, directeur du
Musée dliistoii'e naturelle du Havre.
Il adresse les félicitations de la Société à M. F'red Vlès, nommé
pré])arateur de Zoologie à la Faculté des sciences de Paris (labora-
toire de RoscolT) ; à M. de Beaichami', lauréat de la Faculté de Méde-
cine de Paris (médaille d'argent) i)our sa tlièse sur les Cestodesdes
Sélaciens ; à M"'' Loyez, reçue docteur devant la Faculté des
sciences de Paris, avec une thèse sur les œufs méroblastiques à
vitellus abondant.
M. DE Re.nessr de Dlivexbode, présenté à la précédente séance,
est proclamé Membre de la Société.
M. Bavay, en son nom et au nom de M. Tillier, fait une commu-
nication sur la répartitiou des Mollusques testacés dans le canal
de Suez.
M. le 1)1' Troiessart donne lecture de la communication sui-
vante de M. (îalien Mixgaid, conservateur du Musée de Nîmes :
(( Jai eu en mains, le l.') octobre 190."), un Eider mâle jeune, cap
turé en Camargue, sur les bords de la mer, près les Saintes-Mariés.
Cet Oiseau était d'une maigreur extrême. Il fut pris à la main par
une personne qui, le voyant épuisé, sélança à sa poursuite et fut
assez heureuse pour l'attraper. Ce Canard fut apporté aux Saintes-
Mariés où aucun des vieux chasseurs ne le reconnut. C'est alors
qu'un de mes amis, archéologue et peintre distingué, M. Ivan Pra
nishnikofï. me l'envoya pour en savoir le nom.
(( La capture d'un Eider. dans la première ([uinzaine d'oclobi'e,
est un fait des plus rares pour la région méditei'ranéenne. II y a
trois ans, en 1902, aux mois de novembre et décembre, par des
températures de ."> et 7 degrés au-dessous de 0, deux Eiders jeunes
furent tués surlesbordsdu Petit Rhône, près Saint Gilles (dard). »
M. DE Real'c.ha^u' rend comjjte du premier Co/<///v'.s- /'(v/r/Y////'////t'r-
it al ional d' A iialomie, ienu îx (ienève du (1 au Kl août 190."). 11 était
formé jiar la réunion, i)Our une séance générale simultanée, de
SRAXCR Dr 2S XOVRMRMK I !)().') 11!)
ciiuj sociétés : Anatomical Society of (jrfat Britain and Iroland, Ami-
tomische Gesdlschaft, Aitaociationdes Anatomistes, Association of Ame-
rican Anatomits, et Unione Zoologica Italiana, dont les bureaux réunis
formaient le bureau du Congrès et dont les présidents fonction-
naient à tour de rôle. Vn bureau et un comité local avaient été
constitués sous la présidence du iirofesseur Etf.rnod, tous les
professeurs suisses d'anatouiie avaient adhéré et les anatomistes
non membres d'une des Sociétés fédérées étaient cordialement
invités. Plus de tiois cents conjuressistes étaient réunis à (lenève,
parmi lesquels la Société Zooloi^ique était représentée par Mi''^^ Fol
et Lovez, MM. dk Bi:aicha.\ip, Bedot, BuGNmN, Field. Kuxstler,
Lauxois et Toi'HNEL'x. Durant les quatre journées du Congrès, les
communications eurent lieu le matin dans VAula de l'Université, les
démonstrations l'a près-midi dans le bâtiment de l'Ecole de Médecine,
où était égaleuient organisée une exposition des industries se rap-
portant aux sciences anatomiques.
Le mardi H août eut lieu à l'Université linauguralion du busle
du professeur H. Fol. Des discours furent prononcés par soji ancien
collaborateur, M. Sarasin. au nom du comité du monument; par
M. le conseiller d'Etat Mussard, au nom de l'Elat el de la Ville de
(ienève; par M. Martin, recteur de l'Université, au nom decelleci ;
par le professeur Waldeyer au nom de la science allemande. Tous
retracèrent la carrière du savant. Enfin M. Henneguy apprécia ses
travaux et sut revendi((uer la part de la France, avec laquelle
H. Fol avait tant de liens. Une couronne a été également déposée
au monument récemment inauguré de Michel Serveï.
Parmi les nombreuses communications, pour la plupart d'inté-
rêt zoologique, ([ui ont été produites, je ne citerai, en raison
de leur intérêt général, que trois motions : vœu du professeur
Prex.\nt tendant à perfectionner le mode de pul)lication des docu
ments anatomi(iues : vœu deM .Chaîne tendantà la nominationd'une
commission chargée d'établii- une nomenclature myologique uni-
verselle, applicable dans toute la série des Vertébrés; vœu du pro-
fesseur Renaut tendant à cequ'à l'avenir, pouréviterFécourtement
des communications et de la discussion, dont on a vu les fâcheux
résultats, les premières fussent imprimées etdistribuéesà l'avance.
Tous nos remerciements à M'"'' Fol, à MM. Bugnion et Eterxod,
ainsi qu'à tout le comité local, à l'Association des intérêtsdeGenève,
à l'Etat et à la Ville, pour les fêtes et réceptions aussi brillantes que
cordiales dont ont bénéhciéles congressistes, qui tous emportèrent
de cette réunion le meilleur souvenir.
|,")() SÉANCE l)[J i(S NdVEMRIîK lilO.'i
INTÉSESSANTE CAPTURE ORNITHOLOGIQUE AUPRÈS DE SAINT-OMER
(Pas-de-Calais)
PAR
Charles VAN KEMPEN
J'ai eu la bonne fortune de trouver, au marché de Saint-Omer. un
Palmipède tué le 2.',') mars 190."), sur un élani>\ dans nos marais et
qui n'avait jamais été signalé dans notre dé|)artement. C'est une
Oie d'EgT]»te femelle, adulte, en j)himage de noces, CJienalope.r
vegyptiaca Linn. Klle était seule et aucun autre sujet ne laccom-
gnait. Cette espèce passe régulièrement en (îrèce et sur la mer
Noire; accidentellement en France, en P)elgifpie. en Angleterre et
en Allemagne. M. de Norcuet, dans son catalogue très com
plet des Oiseaux du nord de la France, paru en 18(5;'), ne cite l'Oie
d'Egypte que parmi les races domestiques. Marcotte, en lS(iO, dans
les Veilébrés del'arrondissement d'Abbeville. n'en faitpasmenlion.
J'avais d'abord cru que cet Oiseau avait pu s'échapper, soit d'un
Jardin d'acclimatation, soit d'un i)arc particulier; mais après un
examen approfondi, j'ai conclu que cette Oie était un individu sau-
vage; car, lors(|ue l'on tient des Palmipèdes peu familiers en cap-
tivité, on les éjointe toujours afin d'éviter qu'ils ne s'envolent; en-
suite les ongles des j)attes sont usés chez les Oiseaux qui n'ont pas
leur entière liberté, à cause de leur séjour sur la terre, tandis ([ue
ma femelle les a longs et aucunement détériorés.
Je ne connais qu'une paire adulte d'Oies d'Egypte, tués en chasse,
dans les collections ornithologiques du Pas-de-Calais. Elle se trouve
chez M. Le Sergeant de Bayenghem, au Château d'Upen près
de ïhérouanne; elle a été capturée au Crotoy, en novembre 190(1.
Ee très riche cabinet ornithologique de M. de Bavenghem, trop
peu connu, contient des raretés, jjarfaitement empaillées par leur
possesseur, entre autres, provenant de noire région et de la baie
de Somme : l'Epervier majeur {Accipiter major Degl.) ; le Milan noir
(Milvïis ater Linn.); la Buse vulgaire [Buteo imlgaris Linn.) et la Buse
l)attue (Archibuteo lagopus Brùnn.) en superbes variétés; le Canard
|)ilet, cf, adulte {Anas muta Linn.) variété albine; la Macreuse
l»rune (Oïf/emiff /"?/sca. Linn.) variété avec la tète et la couverture
des ailes blanches; de magnifiques Echassiers et Palmi|)èdes en
complet plumage de noces, qui arrêtent l'attention des visiteurs,
ainsi (|u"un grand nombre d'autres pièces, qu'il serait (l'oplong de
citer.
SKANCIi 1)1 2S NONEMBHi: llM),i l.'il
FLAMANT ROSE (PHiENlCOPTERUS ROSEUS Pall.)
TUÉ PRÈS DE DUNKERQUE.
PAR
Ch. VAN KEMPEN
l'u Oiseau excessivement rare, et dont la capture est tout à fait
fortuite dans notre région a été tué le 18 octobre 190;'» à Saint-Pol,
près de Dunkerque. C'est un Flamant rose {[^hœnicopterus ^o.sr?^s
Pall.) adulte. Ce Palmipède, commun en Afrique, se rencontre dans
le midi de la France, nuus accidentellement dans le nord, où Ion
ne cite que deux ou trois exemplaires provenant de nos dépar-
tements.
REMARQUE SUR UNE INCUBATION DE BUSES VULGAIRES
{BUTEO VULGARIS Linn.)
PAR
Ch. VAN KEMPEN
Un de mes amis, chasseur passionné, me racontait dernièrement
la remarque suivante, qui me paraît intéressante à noter. Au prin-
temps dernier son attention avait été attirée par une paire de Buses
vulgaires [Buîeo vulgarh Linn.), qui établissait son nid au sommet
d'un Chêne. Lorsque la femelle se mit à couver, il la tua; le lende-
main, passant par le même endroit, il aperçut un second Oiseau sur
le nid, il le tira et, en le dépouillant, il constata avec surprise, que
c'était une seconde femelle. Le mâle l'aura sans doute décidée à
remplacer sa compagne morte et elle accomplissait sa besogne cons-
ciencieusement. Pensant le nid abandonné, le chasseur fut ([uel-
ques jours sans venir dans la région où se trouvait le nid ; aussi,
fut-il fort étonné, quand il y passa, d'apercevoir une troisièmeBuse
sur les œufs. C'était le mâle, qui, il faut le présumer, n'ayant pas
trouvé de troisième femelle, avait pris le parti de mener à bien sa
couvée, ce qu'il ne put faire, car une balle vint mettre fin à son
projet.
MÉTHODES NOUVELLES POUR RÉUNIR ET CONSERVER LES
COLLECTIONS DE PETITS MAMMIFÈRES.
PAR
le D' E. TROUESSART
Par suite des exigences de la science moderne, la manière de
152
sl':ax(:e du 2.8 novembre 1905
former et de conserver les collections de INIainmifères s'est com-
plètement modifiée depuis 30 ans.
A côté des collections de Mammifères montés exposés dans les
Fiii. 1.
— Potils Mainiiiifcros (Rondeur cl Chauve-Souris), préparcs suivant
la méthode anuTicaiiic jioui' les colleetions de Laboratoire.
j^aleries i)uljliques. on exii;e aujourd'liui des collections beaucoup
plus nombreuses de Mammifères en peaux. Les premières sont
SKANr.F, i»r 2S .\()vi;miîhk lilO."» lo.'H
destinées à la vulgai-isalioii des notions de Zooloi^ie parmi les gens
du monde, et pour cela quelques types de chaque genre, choisis
parmi les espèces les plus répandues, suffisent largement. Les
autres, au contraire, sont destinées à servir aux études des natu-
ralistes de profession et doivent rester dans les laboratoires, où ]iar
leur nature même (peaux plates ou très légèrement bourrées),
elles tiennent peu de [jlace dans les tiroirs et les carions. Ces spé-
cimens doivent être aussi nombreuxqne possible, afin (jue Ton puisse
étudier l'espèce dans les deux sexes, à tous les Ages, dans toutes les
saisons et sur tous les points de sa répartition géographique.
Ceci ne peut pas toujours s'appliquer aux .grandes espèces, trop
difliciles à se procurer et trop encombrantes, mais s'applique très
facilement aux petites espèces, qui représentent plus des trois
quarts de la classe des Mammifères, et qu'on peut se procurer en
nombre et très aisément au moyen de pièges très simples tendus
pendant la nuit.
Les naturalistes américains sont entrés les premiers dans cette
voie: aujourd'hui, dans les grands musées de Washington, de
New-York et de Chicago, il est telle espèce de petit Rongeurqui est
représentée par plus de 300 spécimens, provenant de tous les
points du vaste territoire des Etats-Unis. Ces300 spécimens en peau,
rangés méthodiquement sur plusieurs épaisseurs, dans un tiroir
ou un carton, tiennent peu de place, tandis que, montés* ils occu
peraient un espace énorme dans les galeries, tout en devenant
beaucoup moins propres à l'étude.
Si l'espèce est très disséminée et comprend plusieurs sous-espè-
ces, le nombre des spécimens augmente. 11 n'est pas rare de voir un
type spécifique, avec ses sous-espèces, représenté par 1.000 à 1.200
spécimens.
Lorqu'on a besoin détudierces spécimens, rien de plus facile que
de les étaler sur unegrandetableoùonles passe facilementenrevue.
Ces collections s'accroissent continuellement par des échanges.
Mais pour que ces échanges soient possibles et vraiment utiles,
il est indispensable que les peaux soient préparées suivant une méthode
toujours la même et qui permette de placer un spécimen nouveau dans
la collectio7i, saïis qu'il y fasse tache par sa préparation défectueuse ou
son attitude irrégulière, comme c'était presque toujours le cas avec
les anciens procédés de taxidermie.
Pour arriver à ce résultat, les musées ont édité de petites bro-
chures, avec figures, indiquant en quelques pages les procédés les
plus simples pour préparer les peaux et pour les disposer dans
l.")'! SÉANCE Di: 28 NOVEMBRE 1903
rattitiide requise et toujours la même, qui permet de classer le
spécimen immédiatement à la place qui lui convient dans la
collection, sans être forcé de le ramollir pour lui donner une
meilleure position.
Ces brochures, répandues à profusion sur le vaste teri'itoire des
Etats-Unis, parmi les correspondants de tout genre, voyageurs-
naturalistes, marchands naturalistes, instituteurs primaires, agents
forestiers, ont formé d'excellents taxidermistes, ([ui rendent aujour-
d'hui à la science des services incalculables.
Le département de la Mammalogie du British Muséum de
Londres est entré dans la même voie en éditant une courte Notice
(pii donne, en deux pages, tous les renseignements nécessaires
pour |)réparer correctement une peau de petit Mammifère et la
placer dans l'attitude qui lui permet de prendre place immédiate-
ment dans les collections de cet établissement (je reproduis ci-
après le texte de ce document).
C'est une erreur absolue de croire que la faune mammalo-
gique de la France soit actuelleiuent bienconnue: c'estle contraire
qui est vrai. Tout est à faire dans cette voie, même après les travaux
de Gerbe qui datent de ."iO ans (1).
Des Américains et des x\nglais, venus eu France en simples
touristes, ont découvert des espèces de Mammifères nouvelles
dans les Alpes et les Pyrénées françaises !
J'ai donc raison de dire qu'il n'est pas besoin d'explorations
lointaines richement subventionnées pour enrichir nos collections
nationales. En intéressant à ce genre de recherches, par une
connaissance exacte des faits et par la distribution de la feuille ci-
après, les instituteurs, les marchands-naturalistes, les gardes-
forestiers et jusqu'aux simples taupiers, on formerait sur le terri-
toire de notre belle France, aux sites si variés, tout un réseau de
taxidermistes bien stylés, qui réuniraient pour nous des collections
d'un prix inestimable. D'abord elles nous feraient connaître une
faune qui nous est moins familière que celle du Congo ou de
Madagascar; puis elles nous permettraient de faire avec l'Amé-
ri(|ue et les auti'es régions de l'Europe des échanges excessivement
fructueux |)Our nos propres collections.
La dépense, en tous cas, serait excessivement minime, surtout
si des distinctions honorilîques, accordées avec discernement,
montraient à nos instituteurs primaires, si modestes et si dévoués
(Il l^'llo de Corso, notammont, aurait besoin d'une exploration scientifique qui
n'a jamais été faite et qui donnerait très probalîlenient des résultats inattendus.
SKA.Xr.K 1)1" iS NOVKMHRE 190.")
loo
Ja valeur (jne nous atlaclions à leur précieux concours. Les résul-
tats obtenus par les Musées scolaires que l'on a pu voir aux diver-
ses expositions prouvent que le projet exposé ici est réalisable.
La Notice qui suit a été rédigée en Anglais par M. Oldfield
Thomas, premier Assistant de Mammalogy au Bristish Muséum,
en ISDij. Je lai traduite en français, sur sa demande, atin qu'on
])uisse la dislribuei' dans ions les jiays où l'on parle notre langue.
Instructions pour préparer les petits Mammifères en peaux (1).
I. — Lanimal fraîcbement tué étant placé devant vous, écrire
l'étiquette. Celle-ci doit porter un numéro d'ordre, la localité, l'alti-
tude au-dessus de la mer. le sexe, la date et les mesures suivantes.
/)■ T'^ouessarl
wmf/a^//j!v/y^jm'y^/^yyy^//yAy^/^yA)m^^^^
V\'^. 2. — Petit .Mammifère (lionaeur), préparé d'après l'instruction du lirdi^h
Mitiieuiii de Londres, pour les collections de Laboratoire; mesure de l'oreille, de
la queue et du pied à l'aide du compas.
en millimètres, piises sur l'animal en cbair : longueur 1" de la tète
et du corps ; 2" de la queue sans la toufïe de poils terminale ; 3" du
pied postéiieur sans les ongles ; et 4° de l'oreille, de l'échancrure
de la base à la pointe. (Ces mesures sont prises à l'aide d'un compas
que l'on reporte sur une règle divisée en millimètres.) Pour les
deux premières mesures, le corjts doit être étendu (sur la table)
autant (juil est ytossible : la queue doit être redressée à angle droit
avec la ligne du dos et les mesures doivent être pinses à partir de
l'angle ainsi formé. (Voyez les figures.) L'étiquette portera en outre,
(I) En hiver, les animaux fraîchement tués peuvent voyager sans être préparés,
(liiand la distance n'est pas considérable ; il suffît d'ouvrir l'abdomen et d'en
retirer les viscères. — Les Chauves souris vivante>< voyai^ent très facilement en
toute saison.
1;)()
sKANci': ur ÎH novk.mhue !!)(>.")
de l'autre côté, toutes les notes nécessaires pour bien préciser la
localité où le spécimen a été pris.
EXKMI'LE dEtIOCETTE.
RECTO
VERSO
à"
Q "V (Kspacc pour li' nom soienlifique).
\ Corzt' (M.-et-Loire) Si(|ii,iliin'
o S
\_
Prairies au bord du Loir.
I.~i00
2.
4.
40
10
(['ii'(jf il rcssiiiij
Il importe que la place des diverses indications, la façon d'écrire
les dates et la direction de la légende (en partant de la ticelle)
soient exactement comme dans l'exemple ci-dessus, de manière
que des peaux d'origine dilïérente soient toutes étiquetées de la
même uianière.
II. — Ouvrez la peau en coupant le ventre depuis l'extrémité du
sternum jusqu'à l'anus ; séparez à droite et à gauche les membres
postérieurs et coupez les pattes à l'articulation du genou ; nettoyez
les os de la jambe des principaux muscles et séparez la peau jus-
qu'à la queue. Alors saisissant solidement la peau à la base de la
(jueue entre l'ongle du pouce et celui de l'index, ou en se servant de
la fourche d'un bâton fendu, on dépouille les vertèbres caudales à
l'aide de cette pince ; on renverse la peau par dessus la partie anté-
rieure du corps, pour dépouiller les épaules et la tête; on sépare
les pattes antérieures au coude et l'on prend grand .soin de ne pas
couper la peau lorsqu'elle passe par-dessus les yeux ; la peau est
enfin complètement séparée de la bouche en coupant avec soin
tout autour des lèvres. Pendant toute cette opéi-ation. de la sciure
de bois très fine est d'une grande utilité pour garder les uinins, et
par suite le pelage de l'animal, secs et sans souillures.
III. — Nettoyez avec de la .sciure de bois la face interne de la
peau du sang, de la graisse, etc, puis enduisez-la partout de savon
arsenical (1), en prenant soin toutspécialementd'en enduire l'inté-
rieur des membres. On ne doit mettre aucun poison, ni particu-
lièrement de la poudre d'arsenic, sur les faces externes de la peau.
Mais le poivre, la naphtaline, le camphre, peuvent servira préserver
les peaux des Teignes pendant le voyage.
IV. — On retourne la peau le poil en dehors, et l'on remplit la
(1) Dans les climats humides l'acide arsénieux en poudre doit servir à séclier
les peaux, mais il faut éviter d'en respirer pendant l'opération et d'en répandre
sur le cùti' poilu de la peau.
SÉANCt: UC 2(S NOVKMlîlti; lUO.'i l.")7
cavité du corps avec de l'ouate de coton, que l'on introduit antant
(|ue possible d'une seule pièce ; on peut encore renverser la peau
|)ar-dessus louate en poussant la pince par dessus la face poilue
de la peau depuis lextréniité de la queue, et saisissant la masse de
coton par la bouche. (Dans les climats troi)icaux on peut verser sur
le coton (|uelques gouttes d'acide phénique ou d'un autre désin-
fectant pour écarter les Insectes.) On prendra soin de remplir la
peau sans la bourrer outre mesure et Ion s'appliquera à remplir
toutes les peaux d'une façon égale. Prenant alors until de fer droit
assez long- pour aller de l'ouverture antérieure du ventre au bout
de la ({ueue, et l'aiguisant, au besoin, à l'une de ses extrémités,
on l'entoure d'une spirale de coton suffisante pour remplir la peau
de la queue et on l'enduit de savon arsenical ; puis on pousse l'extré-
mité pointue jusqu'au bout de la queue, et l'on cache l'autre dans
le ventre en l'enveloppant du coton qui remplit cette partie. On
pousse une petite boule d'ouate dans la peau vide des quatre meni
bres. Entin on coud l'ouverture du ventre, et on attache l'étiquette
au talon droit.
V. — On dispose la peau ainsi préparée sur une planchette de
bois ou de liège, en étendant les pattes antérieures en avant, et les
fixant au moyen d'une é])ingle piquée dans le milieu de la paume
des mains. On aura soin de rapprocher les pattes le plus possible
du cou et de la tète, de manière à éviter que les griffes ne s'atta-
chent aux autres peaux lorsque plusieurs seront empaquetées
ensemble dans une même boîte. On tixera de la même manière les
pattes postérieures dirigées en arrière, la plante du pied en dessous
et rapprochée des côtés de la ([ueue. Il est très important que les
pattes antérieures et postérieures ne forment pas saillie latérale-
ment et ne puissent se recourber en séchant, et que les doigts et
les orteils restent rapprochés et parallèles sans former de saillies
en dehors.
VI. — Pendant que la peau sèche, on veille à ce qu'elle prenne
une ai)i)arence aussi naturelle que possible, à ce (|iie les oreilles
restent plates et dressées.
VII. — Le crâne ayant été séparé du tronc, on l'étiquette avec un
numéro correspojidant à celui de la peau, et on le laisse sécher.
Sous un climat sec, on peut presque se dispenser de le nettoyer de
la chair; même sous un climat humide, si ce crâne peut être placé
dans de la sciure de bois artiliciellement desséchée, on peut égale-
ment s'en dispenser en partie; mais tout au moins on doit enlever
les yeux et la cervelle, en prenant soin, lorsqu'on extrait celle-ci,
Iij8 SÉANCE L»U :2s NOVEMBKI': IDUo
de ne pas abîmer la partie postérieure du crâne. D'une façon géné-
rale, on ne doit dépouiller le crâne qu'autant qu'il est nécessaire,
étant donné le climat, pour euipêcher ([u'il ne pourrisse. Il vaut
mieux le sécher naturellement ou artiliciellement; on ne doit pas
le saupoudrer d'arsenic ou d'autres poudres chiiuiques, les Insectes
étant écartés par l'euiploi de boites en fer-blanc fermant berméti-
([uement et l'emploi d'un peu de napbtaline ou d'un autre désin-
fectant placé dans la boîte.
VIII. — Empaquetez séparément les peaux, lor<[u"elles sont
sèches, dans de petites boites, en ayant soin de les envelopper d'un
peu de cotoH pour les empêcher de se froisser entre elles; on ne
doit pas les rouler séparément dans du papier à moins que les
exigences du voyage ne rendent cette manière de faire absolument
nécessaire.
Il est bon d'avoir avec soi un carton à Insectes à foiid de liège,
dans lequel les jjlaques de liège peuvent être lixées pour le voyage.
Lorsque les peaux sont à demi sèches, elle peuvent être enlevées
de dessus les plaques de liège et Hxées à l'aide d'épingles l'une
près de l'autre dans la boîte où elles voyagent en sûreté et sèchent
en même temps.
IX. — Les ChauveS-Souris doivent être fixées à laide d'épingles,
comme les autres animaux, les ailes repliées de chaque côté du
corps de manière à ne pas cacher le pelage du ventre. Les pouces
doivent être dirigés en- dedans ou en arrière, non en dehors. Un ou
deux spécimens de chaque espèce doivent être, autant que possible,
conservés dans l'alcool.
Le dépouillement des animaux de grande taille se lait iiéeessairenieiil
il'une manière un peu différente, mais l'étiquetage et le maniement des
peaux doit être conforme à ce qui précède, sauf (|ue. lorsque la longucui-
du corps ajoutée à celle de la queue dépasse 7."» centimètres, la queue doil
être rabattue sous le ventre, tandis (|ue les patics antérieures cl posté-
rieures sont dirigées en arrière. La longueur totale de toutes les peaux de
moyenne taillé (Renards, ctc), ne doit pas dépasser s'il est possible
75 centimètres ; les peaux (pii dépassent cette dimension seront réduites
en dirigeant les pieds de derrière en avant, ou même eu repliant la
peau sous le ventre.
On désire en général tous les petits Mammifères même connnuns (pdurvu
qu'ils ne soient pas domestiques ou habitants des maisons) — c'est-à-dire
les Ecureuils, Rats, Souris, Musaraignes, Taupes, Chauves-Souris, Relettes
Hermines, etc. II ne faut pas craindre d'envoyer trop d'individus de la
même espèce, |iourvu qu'ils soient préparés et étiipielés avec soin,
comme il est indi(jué ci-dessus ; ces instructions, cependant, doivent
SÉANCE DU 28 NOVE.MBUE lîH).") \")\i
néccssairompiil être niodiliées dans le cas de spécinipiis récoltés pour In
tente. Des séries de peaux représentant les différentes saisons sont aussi
intéressantes.
Ces animaux peuvent être obtenus principalement en plaçant des pièges
en bonnes places ; les sentiers et les terriers creusés par les Rats serviront
d'indication pour cela. Le collectionneur doit avoir un certain nond)re de
petits pièges en métal ; il se servira aussi utilement des pièges en usage
dans le pays où il se trouvera. Des pièges à trébuchet formés d'un vase
de verre ou de métal enterré au niveau du sol, donnent aussi un excellent
résultat.
Cette notice de deux });iges ( recto et verso), inipriniées sur une seule
feuille, condense comme on voit en quelques lii^nes tout ce ffu'il
est nécessaire de savoir pour bien pré|)arer un petit Mammifère.
Le British Muséum y joint une i)etite règle de 10 centimètres de
long, graduée en millimètres et achetée en France. En effet, il n'est
pas inutile de rappeler (jue le mètre et ses subdivisions nont pas
encore cours légal en Angleterre. La fabrication de règles sub-
divisées en pouces et en lignes est seule autorisée parla loi. J'ai
donc fait expédier à M. Thomas, par grosses, cette petite règle si
commode, que l'on trouve cbez nous, pour un piix si modique,
dans tous les bazars sous le nom de double-décimètre, et ([ue le
Brilish Muséum envoie maintenant à tous ses corres|)ondants, qui
doivent s'en servir pour mesurer exactement l'animal frais, avant
toute i)réparalion.
DIAGNOSES D'AMPHIPODES NOUVEAUX PROVENANT DE L'EXPÉDITION
ANTARCTIQUE DU FlUyÇAIS
l'A n
Ed. CHEVREUX.
l. LYSIANASSIDAE
CHEmiMEDOX DEXTIMANIS nOV. Sp.
N"« 24G, iTlJ, 388, 098. 8111, 822. île Wandel etile Wienke, draga-
ges par 20 à 40 mètres de profondeur. Nombreux exemplaires.
FemeUe. — Corps modérément obèse, mesurant 10™^ de longeur.
Tête plus longue que le premier segment du mésosome, lobes laté-
raux prolongés, subaigus. Plaques coxales des quatre premières
paires à peu près deux fois aussi hautes que les segments corres-
pondants du mésosome. Plaques coxales de la cinquième paire un
1(50
SÉAXCI': 1)1' 28 NOVEMBRE 190o
peu moins larges {[ue Jiyutes. Angle postérieur des pla(|ues épinié-
rales du Iroisième segment du métasome légèrement prolongé en
arrière et terminé par une petite dent. Premier segment de l'uro-
some présentant une légère dépression dorsale.
Yeux grands, réniformes. Antennes supérieures (fig. l,A)un peu
plus longues que l'ensemble de la tète et du premier segment du
]nésosome. Premier article du pédoncule atteignant trois fois la
longueur de l'ensemble des deux articles suivants. Flagellum prin-
cipal plus long que le pédoncule et comprenant 17 articles. Fla-
Fiii. I. — ('hciriniedon ck'tiltinaini>^, nov. sp — A, anlennc siipi-riciirL' ; /i,
Jintcnne inférieure ; C, gnatliopodc antérieur ; D, gnatliopode postérieur ; E, patte
(le la troisième paire ; F, patte de la cinquième paire ; (î, patte île la sixième
paire; H, patte de la septième paire; [, uropodc de la dernière paire; J, telson
(A, B, X 14 ; C, D, E, V, G, H, X 10 ; I, J, X 26).
gellum accessoii^e 7 articulé. Antennes inférieures (fig. 1,B) un peu
plus longues ({ue les antennes supérieures. Quatrième article du
l)édoncule beaucoup plus long que les troisième et cinquième
articles, qui sont d'égale laille. Flagellum comprenant 19 articles.
Epistome ne débordant pas sur la lèvre antérieure. Lobes de la
lèvre postérieure régulièrement arrondis. Angle externe du bord
trauchant des mandibules jirolongé en l'orme de dent aiguë. Pro-
cessus molaire bien déveloiqié. Palpe de la longueur de la mandi-
bule et lixé vers son uiiliou, à la bailleur du processus molaiie.
Lobe interne des maxilles de la [)remièi'e jiaire terminé ])ar deux
soies cilées. Lobe externe bien dévelopi)é, armé de l'oiies épines
SÉAXCIi Di: 2S NOVEMBUE lOO.'j l()l
créiieléos. l'alpo courl, dépassant à peine le lobe externe. Lobe
externe des niaxilles de la deuxième paire beaucoup plus large et
plus long que le lobe interne. Lobe externe des maxillipèdes n'at-
teignant pas tout à fait l'extrémité du deuxième article du palpe,
qui est bien développé et se termine par un article dactyliforme.
Gnatbopodes antérieurs (lig. 1, C) courts mais robustes. Carpe
triangulaire, jirolongé en arrière pour former un lobe étroit et
allongé. Propode rectangulaire, à peu près deux fois aussi longque
large, légèrement dilaté à son extrémité. Bord palmaire un peu
convexe, per])endiculaire au bord postérieur et garni d'une rangée
de petites dents. Dactyle recourbé, un peu plus long que le bord
l)alinaire. Cinatbopodes postérieurs ((îg. 1, D) remarquables par le
développement du carpe, qui est près de deux fois aussi large que
le propode. Exti'émité postérieure du propode prolongée de façon à
former, avec le dactyle, un petit organe chéliforme. Pattes des
troisième et quatrième paires (lig. 1, E) garnies de longues soies
au bord postérieur. Pattes des trois dernières paires (lig. 1, F, G
etH)assez courtes, augmentant progressivement de longueur, de la
cinquième à la septième paire. Article basai faiblement crénelé au
bord postérieur.
Branche externe des uropodes de la première paire beaucoup
plus longue que la branche interne. Branche externe des uropodes
de la deuxième paire un peu plus longue que la branche interne
et de même longueur que le pédoncule. Branche externe des
uropodes de la dernière paire (fig. 1, I) beaucoup plus longue que
la branche interne, portant trois épines au bord externe et munie
d'un petit article terminal. Branche interne ne portant (|ue deux
soies au bord interne. Telson (tlg. 1. J) un peu plus long que large
et fendu sur la moitié de sa longueur.
Cette espèce, très voisine de Ckcirimedon Fotigurri Walker, en
dilïère surtout par la grande hauteur de ses plaques coxales des
quatre premières paires et par la dent qui termine l'angle posté-
rieur des plaques épimérales du troisième segment du métasome.
Orcho.menell.v m.vcronvx nov. s[).
N«-^ 18(), 11)1 et [\):1. Baie Carthage, 15 mars l!)Oi, dragage, pro-
fondeur 40 mètres. Quatre exemplaires.
Corps assez obèse, mesurant 0°^™ de longueur. Tète beaucoup
plus longue que le premier segment du métasome, lobes latéraux
Bull. Soc. Zoul. do Ir., I90j. xxxii — 11
162
SÉAiNCE hV 28 NOVEMBRE llJUo
très saillants, larges et arrondis. Plaques coxales des quatre
premières paires étroites, beaucoup plus hautes que les segments
correspondants du niésosonie. Plaques coxales de la cinquième
]taire un peu moins larges que liantes. Troisième seguient du
métasoine présentant une légère dépression dorsale et des jilaques
épimérales arrondies à laugle postérieur. Premier segment de
Furosome présentant une dépression dorsale très profonde, suivie
d'une carène arrondie.
Yeux grands, bien conformés, ovales. Antennes supérieures
Kig, 2. — Orchoiiienella macronyx, nov. sp, — A, antenne supérieure; B,
antenne inférieure; C, mandibule; D, maxille de la première paire ; E, maxille
de la deuxième paire; F, maxillipède; G, gnathopode antérieur ; H, gnathopode
postérieur ; 1, patte de la dernière paire ; J, uropode de la dernière paire; Iv,
telson (A, B, G, H. X 26 ; I, X 20 : C, D, E, F, .1, K, X 4(;).
(lig. 2. A) très courtes. Premier article Noiumiiieux, presque aus.si
large que long. Flagellum pi'incii>al beaucoup plus court (|ue le
pédoncule, (i-articulé. Premier article aussi long ({ue l'ensemble
des trois articles suivants. Flagellum accessoire ti'iai'ticulé, ])remier
article aussi long (|ue celui du llagelluin princijial. Antennes infé-
rieures (fig, 2, B) un peu ])lus longues quelesanlennessupérieures.
Dei'nier article du pédoncule moins long que larticle jirécédent.
Flagellum 7-articulé, l)eaucoup plus court (|ue l'ensemble des
deux derniers articles du pédoncule.
Epistome ne débordant pas sur la lèvre autéi'ieure. Mandibules
(lig. 2, (!) robustes, ))rocessus molaire bien développé, palpe fixé
])lus près de l;i hase de la mandibule (|ue le processus molaire.
SlÎANCt; Dl IH NOVEMBRE 1905 163
l^alpe des iiiaxilles de la première paire (lig. :!, D) armé, au bord
dislal, de quatre petites dents et d'une épine. Lobe externe un peu
obliquement tron((ué. Lobe externe des maxilles de la deuxième
paire (tig\ '2, E) un peu plus long- que le lobe interne. Lobe externe
des maxillipèdes (tig\ i, F) étroit, natteignant pas l'extrémité du
deuxième article du palpe et denticulé au bord interne. Palpe
grêle et allongé.
(înathopodes antérieurs (tig. 2, G} robustes. Carpe triangulaire,
lobe postérieur allongé, arrondi à lextrémité. Propode large et
court, bord palmaire un peu obli({ue, portant quelques petites
crénelures et peu nettement délimité du bord postérieur. Dactyle
plus long que le bord palmaire. (înatbopodes postérieurs (lig. 2, H)
relativement robustes, propode beaucoup plus court et plus étroit
([ue le carpe et légèrement prolongé au bord postérieur. Dactyle
l)ien développé, plus long que le bord palmaire. Article basai des
jjaltes des trois dernières paires ne présentant pas de crénelures
au bord postérieur.
Uropodes de la dernière paire (tîg. 2, J) dépassant de beaucoup
les uropodes précédents. Branche interne lancéolée, plus longue
que le pédoncule, légèrement crénelée au bord interne. Branche
externe de même longueur que la branche interne, aussi large à
son articulation avec le i)etit article terminal qu'à sa base, crénelée
à l'extrémité du bord interne. Telson un peu plus long que large
et fendu sur un peu moins des deux tiers de sa longueur.
Chahcotl\ obesa nov. gen. et sp.
N" 1)1)8. île Wandel, 4 décembre 1904, dans l'estomac d'un Pij(jo-
scclia antarctica. Un exemplaire. — N'^ 87."), baieBiscoe(îIed'Anvers),
lat. S. (i4» ÎJO", Il février 190.'), dragage, profondeur I 10 mètres. Un
exemplaire.
Femelle orifjhr. — Corps très obèse, long de [Imw ^^ mesurant 7'»»'
dans sa plus grande épaisseur. ïéguuients remarquablement épais
et durs. Lobes latéraux de la tête prolongés, aigus. Plaques coxales
des quatre première^ paires plus de trois fois aussi hautes que
les segments correspondants du mésosome. Plaques coxales de la
([uatrième paire (lig. 3, A) prolongées en arrière sur toute la lon-
gueur du bord inférieur des plaques coxales suivantes. Plaques
épimérales du troisième segment du métasome terminées en ar-
rière par un petit crochetaigu. Premier segment de lurosome sur-
monté d'une carèue dorsale haute et anguleuse.
164
SÉANCE DU 28 NOVEMBRE ['i)()l')
Yeux grands, bien conformés, réniformes. Antennes supérieures
(tig. 3, B) très courtes, à peine plus longues que la léte. Premier
article du pédoncule volumineux, deuxième et troisième articles
très courts. Flagellum principal 13-articulé. Flagellum accessoire
8-articulé. Antennes inférieures (lig. 3, C) à peine plus longues (juc
les antennes supérieures. Quatrième article du pédoncule un peu
plus long que les troisième et cinquième articles, qui sont dégale
taille. Flagellum l.'kirticulé.
Epistome proéminent, débordant un peu sur la lèvre antérieure,
l'"ig. '.i. — Cluorutia oho^a, nov. gen. et sp. — A, patte de la t]uatriénic paire;
B, antenne supérieure ; C, antenne inférieure ; D, mandil)ulc ; E, niaxillipéde ;
V, gnatliopode antérieur : G, gnatliopode postérieur ; H, patte de la cinquième
paire ; I, uropode de la dernière paire et telson fA, H, X •"> : H, C, F, G, X 10;
D, E, I, X 14).
dont il est séparé par un sinus assez profond. Lèvre postérieure
modérément large, prolongements postérieurs courts et non diver-
gents. Processus molaire des mandibules (lig. .'î, D) anguleux. Palpe
peu développé, plus court que la mandibule et lixé tout près de sa
base. Lobe externe des maxilles de la première paire armé de lar-
ges éjjines crénelées. Lobe interne terminé par deux soies ciliées.
Palpe bi articulé. Lobe externe des maxilles de la deuxiètne paire
un peu plus long et plus étroit que le lobe interne. Lobe externe des
maxillipèdes (fig. 3, E) très développé, atteignant le milieu du troi-
sième article du ])alpe. Quatrième article du pali)e unguiforme.
SÉANCE Dr 2S NOVEMBRE 190.")
(iiiatliopofles antéritMirs (lîii-. lî, F) assez courts. Carpe triangu-
laire, propode non siil)('lH''liforme. diminuant régulièrement de lon-
gueur, de la base à lextrémité. Dactyle recourbé, finathopodes
postérieurs (tig. 3, G) beaucoup plus longs quelesgnatliopodes pré-
cédents. ]*ropode ovale, non prolongé au bord postérieur. Pattes
de la cinquième paire (fig. .'{, H) remarquables parla formedeleur
article basai, qui est brusquement rétréci à sa partie supérieure.
Article basai des pattes des deux paires suivantes ovalaire, de
forme normale, bord postérieur lisse. Branchies des pattes des cinq
dernières paires possédant un lobe accessoire plus ou moins digi-
tiforme (fig. 3, A). Branchies des pattes de la sixième paire por-
tant un second lobe accessoire digitifoiMue. de l'autre côté du lobe
principal. Lamelles incubatrices longues et étroites.
Branches des uropodes de la dernière paire (tig. 3, 1) étroitement
lancéolées, plus longues que le pédoncule. Branche interne un peu
plus courte ([ue la branche externe et garnie, sur ses deux bords,
de longues soies ciliées. Branche externe portant des soies ciliées
sur son bord interne et quelques épines au bord externe. Telson
ffig'. 3. l) beaucoup plus long que le pédoncule des uropodes de la
dernière paire et presque entièrement fendu, chacun de ses lobes
étant terminé par une petite échancrure garnie dune épine.
Ce nouveau genre, assez voisin de Menigrates, en diffère surtout
par le présence de lobes accessoires aux branchies et par la forme
des uropodes de la dernière paire et du telson.
Je suis heureux d'olîrir la dédicace de ce nouveau genre d"Am-
phipodes au 1)'' Charcot, chef de l'Expédition antarctique du
Smnce du 1S décembre 100~)
PRKSinEXCE DL' PHOI RSSF.CU .IO[niX. PPiKSmF.XT
M. Pellegrin sexcuse de ne pouvoir assister à la séance.
AI. le Président adresse les remerriements de la Société à
M. Gadeau de Kerville. qui sinscrit en qualité de Membre dona-
teur.
Sa Majesté le Roi de Portugal remercie de sa nomination en
qualité de Membre honoraire de la Société.
M. Bruce, directeur de l'Expédition antarctique écossaise,
demande un jeune Zoologiste, qui, moyennant une rétribution
annuelle de 3.000 francs, remplirait près de lui les fonctions
d'assistant et de secrétaire.
Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse
le programme du \¥ Congrès des Sociétés savantes qui s'ouvrira
à la Sorbonne le mardi 17 avril lîHK). Parmi les questions mises à
Tordre du jour, nous signalerons les suivantes :
Repeuplement en Poissons des ileuves et cours d'eau. Aquicul-
ture.
Monographies relatives à la faune et à la tlore des lacs français.
Etude géologique et biologique des cavernes.
Applications de la photographie et de la radiographie aux
diverses sciences.
Méthodes microphotographiques et stéréoscopiques.
La peste; ses diverses formes et sa propagation; possibilité de
sa propagation en France.
Du rôle des Insectes et spécialement de la Mouche vulgaire dans
U\ propagation des maladies contagieuses.
Prière de n'envoyer au ministère que des manuscrits entière-
ment terminés, lisiblement écrits swr /e recro et accompagnés des
dessins, cartes et croquis nécessaires, de manière à ce que, si elle
est décidée, leur impression ne souffre aucun retard. Les Mémoires
devront parvenir avant le 30 janvier 1000, au 5'' bureau de la direc-
tion de r Enseignement supérieur.
SÉANCi; 1)1 \2. DÉCEMIMIE 1*.)0.") IH7
Le D'" Trouessarl fait une conniiunicalion sur la réiiai liliou de
lEcureuil en Europe el sur ses principales variétés.
M. DK Bkauchamp présente deux caricatures relatives à la Zoolo-.
i^ie el à la Paléontologie.
SUR DEUX POISSONS DU GENRE CIŒNICICHLA
DE LA COLLECTION DU MUSÉUM DE PARIS
PAIt
M. LE D^ JACQUES PELLEGRIN
Depuis la publication de la monographie consacrée par moi aux
Poissons de la familles des Cichlidés (1), M. C. Tate Kegan, du
Bristish Muséum de Londres, a entrepris la revision des Cichlidés
américains. Dans une note toute récente sur les Poissons des genres
Crenacara, Balmrhops et Crcnicichla{2,),\\ s'écarte parfois un peu de
ma manière de voir, (l'est ainsi par exemple qu'il élève au rang
d'espèces la prescjue totalité des variétés que je distinguais chez le
Cvenkkhia brasilioïKis Bloch. Sans entrer ici dans la discussion des
points sur lesquels nos opinions diffèrent, je crois utile de donner
dès maintenant la diagnose exacte de deux spécimens de Crenici-
chla de la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. La
description du premier, suivant M. Regax lui-même, demandée être
complétée et le second, d'après ce qui se ressort de son mémoire,
me semble devoir constituer une variété nouvelle.
(Ihexicichla marmorata Pellegrin.
^Crenicichla brasiUeitsis, var. inarmorata Pellogvin, IÇHKi. Mrni. Soc. Zool. do
Fr., XVI, p. 483, fig. 42 n" 4.
H. :j 1/2; T. :î 1/3: OE. 0; D. XXIV 17; A. 111 II; P. 17;
S. Den. T.; Ec. i:; | IKi | 34; L. lat. f?; Ec. .1. 18.
o 14
Longueur du museau contenue 3 fois 1/2 dans la longueur de la
tête; espace interorbilaire 3 fois 1/2. Maxillaire étendu jusqu'au
(1) .1. Pellegrix. Contribution à l'tHude anatomique, biologiquo et taxinomi([uo
des Poissons de la famille des Cichlidés. Méiii. Soc. Zool. France, XVI, 19015.
{2) C. Tate Reoan. A revision of the Fishcs of South-American Cichlid gênera
Crenacara, Batrachops, and Crenicichla. Fr. Zool. Soc. London, 190."j, i, p. 152 à
IGS, pi. XIV et XV.
J68 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1 nO;>
dessous du bord antérieur de l'œil. Ecailles de l'opercule éi>alant
celles des flancs. f]cailles denticulées, excepté sur la léte, les par-
ties inférieures du thorax et de l'abdomen et antérieurement
au-dessus de la lij^ne latérale. 12 écailles entre la dernière épine
dorsale et la ligne latérale, 5 entre la ligne latérale supérieure et
l'inférieure. Epines dorsales légèrement croissantes à parlir de la
7*^, la dernièi'e contenue 3 fois 3/4 dans la longueur de la tète.
Pectorale faisant presque les 2/3 de la longueur de la tète, ventrale
faisant la \/i. Pédicule caudal environ aussi long que haut. Cau-
dale écailleuse, arrondie.
Jaune clair avec une bande brune irrégulière à la partie supé-
rieure du corps et une seconde bande formée par une suite de taches
brunes irrégulières et de points au niveau de la ligne latérale in
férieure. Base de la pectorale brune. Traces d'une bande brunâtre
le long du bord supérieur de la dorsale.
A. 9496. Coll. Mus. — ? : Ancien cabinet.
Longueur : 270 + iiO = 320 millimètres.
Je considérais ce Poisson simplement comme une variété jmu
velle de Creiiicicida hraslliensls Bloch. M. Tate Iîegan dans sa revi-
sion des Crenicichla s'exprime ainsi (1) : « Crenicichla brasiliensis var.
mormorata Pellegrin is probably a valid species belonging to this
section (2), but is insufticiently described. »
(le Poisson se rapproche, en etïet, beaucoup de Crenkkhla lugu-
briH Heckel que j'ai rapporté aussi à une variété de C. brasilioi-
sis Bloch, mais, si on élève au rang d'espèces les diverses variétés
de C. brasiliensis, il n'y a pas de raison pour ne pas considérer
comme une espèce nouvelle C. marmomta, qui sécarte complète-
ment de C. liigiibris par sa coloration et aussi par quelques autres
légers caractères, ainsi qu'on peut s'en rendre compte d'après la
descriji-tion donnée ci dessus.
Crenicichla Johaxna Heckel; var. CARSEvr:NNENsis var. nov.
c reuicichla brasiliensis, var. ritiata, Pellegrin, 1903. Mém. Soc. Zool.deFr., .\V1
p. ;',Ki, fig. 42, n° 1 .
H. 4 2/3; T. 3; OE fi 1/2; 1). XXII Hi ; A. III. 12; P. 17;
s. Den. 7. ; Ec. 18 | 105 \ W ; L. lat. ~ ;Ec. J. 14; Br. 11.
o
18
(1) Op. cit., p. i:;s.
("2) La section dont il s'agit comprend d'après M. lU:ii.^.N : Cr. strigala Giin-
ther, C. Ivfjubris Heckel, C. cincla Rogan [C. brasiliensis var. fasciata Pol-
loiirin).
SÉANCE nu 12 nÉci'.MRRF: 1905 Hiil
Longueur du museau éiiale à l'espace interorbitaire et contenue
'A fois \/\ dans la longueur de la tète. Narine plus près de lextré-
niilé du museau que de l'œil. Maxillaire étendu jusqu'au-dessous
du bord antérieur de lœil. Ecailles de l'opercule égalant celles des
lianes. Ecailles cycloïdes, 10 entre la dernière épine dorsale et la
ligne latérale, (> entre la ligne latérale supérieure et l'inférieure.
Epines dorsales très légèrement croissantes, la dernière contenue
.'i fois 1/2 dans la longueur de la tète. Pectorale arrondie faisant
un peu plus de la moitié de la tète, ventrale contenue 2 fois 1/4
dans la longueur de la tète. Pédicule caudal environ aussi long
que baut. Caudale écailleuse, arrondie.
Brunâtre au-dessus, jaunâtre au-dessous, avec deux larges ban-
des foncées longitudinales, la supérieure d'abord confondue avec
celle du côté opposé étendue depuis la nuque tout le long de la
base de la dorsale, l'inférieure allant de l'œil jusqu'à la caudale,
où elle se termine en s'amincissant (l). Pas de points sur la tète.
Deux bandes obliques noirâtres sur la caudale se rejoignant à
l'extrémité des rayons médians.
90. 112. Coll. iMus. — Entre les rivirres Carsevennc et Cachipour (contesté
franco brésilien) : Geay.
Longueur : 170 -|- 40 = 210 millimètres.
M. Reoax (2) place, avec un point de doute, ce Poisson que je
considérais comme une variété de Crenicichla brasiUensis Bl. dans
la synonymie de Crenicichla strigala Gûntber.
Ce Crenicichla adulte s'écarte nettement non seulement par sa
coloration, mais encoi^e par ses écailles, toutes cyclo'ides, de l'es-
])èce telle que l'a décrite M. Regan. Il doit prendre place auprès
du Crenicichla JohannaUeckel. Il en est même si voisin que je ne
puis le considérer que comme une simple vaiiété, car il me paraît
difficile d'accorder une valeur spécifique à des caractères tirés
simplement de la coloration.
(1) Entre ces deux bandes existent des traces d'une douzaine d(^ lignes foncées
transversales.
(2) Op. cit. p. 16o.
170 SÉANCE Dl \2. DÉCK.MHUi: 1!)0.")
LES MOLLUSQUES TESTACÉS DU CANAL DE SUEZ
, PAR .MM.
L. TILLIER, et A. BAVAY,
niroclour du transit du Canal Pharmacion on cliof do la Marino.
de Suez, en retraite.
L'étude de la faune d'une région spéciale l)ien et nettement
déterminée est toujoui's intéressante pour l'histoire naturelle géné-
rale, puisque c'est en rapprochant les unes des autres et en coni
parant ensemble les faunes particulières (ju'on peut arriver à des
généralisations et à des vues d'ensemble, qui sont, en dernière ana-
lyse, le but linal de la science.
Parmi toutes les faunes régionales que Ion peut envisager, celle
des eaux du Canal maritime de Suez est certainement une de celles
qui olïre le plus d'intérêt pratique, car elle permet d'étudier des
faits biologiques importants en se plaçant à deux points de vue
différents. D'une part, en effet, en établissant aujourd'liui uncala-
logue complet des espèces marines qui peuplent les eaux du Canal
on peut voir comment et jusqu'à quel point s'est peuplé, après
une période de 35 années, un milieu nouveau artiliciellement créé.
Tandis que, d'autre part, en rangeant, dans ledit catalogue, toutes
les espèces d'après la mer (Aléditerrannée ou mer Rouge) où elles
vivaient avant le creusement de la grande voie maritime ouverte
au commerce du monde, on peut rechercher (luelles sont les for-
mes qui ont actuellement plus ou moins complètement changé
d'habitat. Ce travail a été fait par l'un de nous pour les Poissons (I )
et esquissé par l'autre pour les Mollusques (i); nous présentons
aujourd'hui le résultat définitif de nos communes recherches en
ce qui concerne les Mollusques testacés.
I^our (|ue le lecteur puisse juger en toute connaissance de cause
du degré de confiance qu'on peut accorder au travail que nous
soumettons à son examen, nous pensons qu'il est utile de dire,
tout d'abord, un mot de la méthode que nous avons suivie au cours
de nos explorations des faux du Canal.
Nos recherches ont été poursuivies, en toute saison, pendant trois
(1) Mém. Soc. Znnl. de France, XV, 1902, p. 279,
(2) Bnl. Soc. y.ool. de France, 23 octobre 189cS, p. 101.
sÉANi;r. DU 12 i>i';(;i:.mbkk I1K>."> 171
années consécutives. Des drajiai'es, avec la petiledraj-iie à co(|iiilles
ordinaire, ont été multipliés sur toute létendue du plafond du Canal
et dans les deux lacs (lac Tinisahet lacs Amers). De très nombreu-
ses recherches ont été faites sur les talus, jusqu'à la profondeur
qu'on peut atteindre à la main, par des indigènes qui ont pour
profession de pécher des coquilles comestibles pour les vendre
sur le marché de Port-Saïd. Des employés de la Compagnie qui
habitent les campements situés à 10 kilomètres les uns des autres
et qui remplissent, dans ces campements, les fondions de chefsde
gares du Canal maritime, ont fait recueillir par les matelots placés
sous leurs ordres toutes les coquilles vivantdans leurs circonscrip-
tions. Chaque récolte a été examinée et il a été pris note du nom-
bre des individus de chaque espèce ainsi récoltés. On a totalisé
ces nombres, de sorte que les renseignements relatifs à l'abondance
ou à la rareté résultent d'observations très répétées. Enfin, pour
vérifier autant qu'il était possible de le faire le résultat des dra-
gages et des pèches, ou a fait dans chaque région, soit dans le
Canal ])roprement dit, soit dans les lacs, plusieurs explorations
complètes au scaphandre. Sans doute, même dans ces conditions,
(|uelques espèces peuvent avoir échappé à nos recherches, malgré
leur multiplicité et malgré leur durée, mais il est certain que le
nombre de ces espèces doit être fort resteint et nous croyons i)ou-
voir afTirnier que le catalogue des espèces que nous donnons ci-des
sous comme constituant la faune malacologique de llsthuie est
aussi complet que possible.
Dans le travail dont nous avons parlé ci-dessus, relatif à la faune
ichthyologique du Canal on a donné des renseignements détaillés
sur ce qu'on pourrait appeler la géographie physique des eaux
maritimes de llsthme de Suez ; nous estimons qu'il est nécessaire
de résumer ici, brièvement, lesdits renseignements qui sont, en
réalité, indispensables pour qu'on puisse se rendre compte du
mode suivant lequel les coquilles ont pu se disperser d'une mer à
l'autre et se fixer, suivant leurs mœurs et leur nourriture, dans
telle région du Canal plutôt que dans telle autre.
Dimensions du Canal. — Le Canal de Suez a IG2 kilomètres de
longueur totale, avec une largeur moyenne de 40 mètres à la cuvette
et de 100 mètres à la ligne d'eau. Sa profondeur, au plafond, est de
9 mètres au minimum.
A partir de Port-Saïd, son point terminus sur la Méditerranée,
il traverse, sur une longueur de 44 kilomètres, les eaux peu pro-
fondes du lac Menzaleh ; ses berges le séparent du reste, compté-
172 SÉANCE nu' 12 nKr.KMBHE l!)0.")
teinenl, des eaux du lar. De ce point au lac Timsah, c'esl-à-dire
sur uue longueur de 30 kilomètres, il coupe d'abord une dépres-
sion jteu marquée (ancien lac Ballah complètement desséché au-
jourd'hui), puisquelques très petites collines de sableet enhn deux
(( seuils )). celui d'El Ferdane et celui d"El (luisr, plus élevés, mais
dont la hauteur maxima ne dépasse cependant pas 23 mètres.
Le lac Timsah, qui était, avant le creusement du Canal, une val
lée humide dans sa partie la plus déclive, a une superficie totale
de l/iOO hectares. Ses rives sont ti'ès irrégulièrement découpées
et il est entouré d'un chapelet de lagunes communiquant entre
elles et avec lui. Du côté Afrique, ces lagunes reçoivent des inlil-
Irations d'eau douce et quel(|ues-unes sont saumàtres.
En quittant la dernière lagune du lac Timsah, kilomètre 8."}, le
Canal est creusé à travers un (( seuil » qui a reçu le nom de seuil
du Sérapeum sur une longueur de 12 kilomètres environ, et il
débouche ensuite dans une dépression, qui était, en 1868, une val-
lée et qui constitue aujourd'hui le bassin des lacs Amers.
La pai'tie nord du Bassin. (|ui est la plus ])rofonde (9 mètres),
porte le nom de grand lac Amer; la partie sud, où les fonds natu-
rels sont beaucoup moindres (3mètres)et qui estaussi moinslarge,
se nomme petit lac Amer. La longueur tolale des deux lacs est de
35 kilomètres, la largeur maxima du grand lac est de 12 kilomètres.
La superficie des deux lacs réunis est de 34.590 hectares. Les rives
sont assez régulières ; elles n'ont nulle part la forme de lagunes pro-
prementdites. Onadmetquelesdeux îacssontséparésl'un delautre
par une petite presqu'île sur laquelle est établi le campement de
Kabret.
Le Canal quitte la vallée des Lacs au kilomètre 133 et est, à par
tir de ce point, creusé de nouveau entre des berges jusqu'au kilo-
mètre 158, il coupe dans cette partie, avant d'entrer dans la plaine
de Suez, un (c seuil » assez élevé (21 mètres) celui de Chalouf.
A partir du kilomètre 158 jusqu'au ])oint où il débouche dans la
rade de Suez proprement dite, kilomètre 102, le chenal est creusé
dans la ])lage couvrant et découvrant aux marées de la baie de
Suez.
Marées et courants. — Les marées à peine sensibles de la Médi
terranée se font cependant sentir dans le Canal jusqu'à quelques
kilomètres du lac Timsah ; mais les courants qu'elles produisent
sont très faibles et sont nettement iniluencés par les vents
régnants.
Le flot et le jusant de la mer llouge s'établissent au contraire tivs
SÉANCK l>r \2 DHCliMBriK iîM).') 173
régulièrenieul de Suez jusciu'aii débouclié du Canal dans le peLil
lac Amer.
En dehors de ces courants de marée 11 existe un grand courant
général saisonnier provenant de ce que le niveau moyen des deux
mers varie légèrement suivant les saisons. En été les eaux s'écou-
lent de la Méditerranée vers la mer Rouge, en hiver elles suivent
une direction opposée. La vitesse du courant est au maximum de
1 à 2 ou ;î kilomètres de Port-Saïd aux lacs Amers, mais elle peut
atteindre 7 kilomètres avec certains vents entre Suez et ces lacs.
Salure des eaux. — La salure des eaux varie suivant les saisons
dans les {iroporlions suivantes :
A Port-Sdid : de 26 grammes à 38 grammes par litre.
Dans le lac Timsah : de 40 à 60 grammes par litre au milieu du
lac.
Dans le grand lac Amer : en toute saison 7.'i grammes par litre.
Dans le petit lac et à Saez : de 40 à 43 grammes par litre.
Comme il existe un banc de sel dune grande épaisseur dans la
partie la plus profonde du grand lac Amer, on doit admettre que
pendant de nombreuses années leau conservera son très fort degré
de salure actuel dans cette région, et que cette forte salure gênera
le passage des espèces dans un sens ou dans l'autre à travers le lac.
Enfin il est Important d'ajouter que, toutes les fois (ju'en un point
quelconcjue du plafond, la profondeur est inférieure à 9 mètres,
on |)orte immédiatement, par des dragages appropriés, la profon-
deur à 10 mètres. Chaque point de la cuvette du Canal se trouve
ainsi dragué, en moyenne tous les trois ans. Les fonds, au point de
vue de la biologie marine, sont donc tout à fait instables.
Comme nous l'avons dit ci-dessus, l'étude de la faune malacolo-
gique du Canal de Suez intéresse les naturalistes à deux points de
vue; celui du peu])lementd'un milieu artificiellement créé, et celui
de la dispersion des espèces empruntant la nouvelle voie qui leur
était ouverte, pour se répandre plus ou moins loin de leur habitat
l)rimitif.
Pour qu'on [)uisse se rendre compte, à la fois, du peuplement et
de la dispersion, nous^vons dans les tableaux que nous donnons
divisé le Canal en huit régions distinctes, — pour chacune desquel-
les nous faisons connaître la nature des fonds — et réparti les espè-
ces dans ces huit régions en indiquant, à laide des abréviations
ordinaires, l'abondance ou la rareté de chaque espèce en individus.
Ces huit régions sont les suivantes :
i° Port de Hort-Sdid. — De l'extrémité des jetées à la courbe
171 SÉANCE DL li UKCEMBRii l'JUL)
d'entrée du canal proprement dit : kilomètre 3. Les diiïérents bas-
sins du port font naturellement partie de cette région. (]omme on le
verra, d'assez nombreuses espèces de la mer Kougeont été trouvées
dans les bassins du port et ([uelques unes dans lavant-port sans que
nous ayons pu nous les procurer jusquici en rade même. Nous
considérons ces espèces comme ne passant pas d'une mer dans
l'autre. 11 est cependant probable que quelques unes se trouvaient
à la mer, mais elles y sont sans doute très rares. Nous n'avons
fait aucune bypothèse à ce sujet et nous donnons comme médi
terranéennes seulement les espèces que nous avons trouvées en
rade.
Les fonds dans cette région sont de vase mélangée de sable
très lin.
2° Entrée du canal. — (lette'région va juscjuau kilomètre 10 en-
viron. Un certain nombre d'espèces ne pénètrent pas d'avantage
dans le canal proprement dit.
Mêmes fonds que dans le port.
3° Région nord. — Cette région va du kilomètre JOau lac Timsali
(67 kilomètres). Nous indiciuons, lorsque cela est nécessaire, les
espèces qui n'occupent i)as la région entière.
].«es fonds de sable vaseux, jusqu'au kilomètre iO, sont ensuite de
sable pur, avec des bancs d'argile assez dure sur certains points.
4" Lac Timsah. — Nous comprenons les lagunes du lacdanscetle
région, qui a ainsi (i kilomètres.
Les fonds sont de vase molle recouverte dune légère coucbe de
sable.
1')° Seuil de Sérapeum. — Du lac Timsali au déboucbé du canal
dans le grand lac Amer (gare du Déversoir) : [2. kilomètres.
Fonds en général d'ai'gile dure avec quekiues parties rocheuses.
6» Grand lac Amer. — De la gare du Déversoir au phare sud : îi)
kilomètres.
Fonds de vase extrêmement collante et molle.sauf dans la partie
la plus profonde oii le sol est constitué par un banc de sel l'ecouvert
d'une légère couche de vase molle.
1" Petit lac Amer. — Du phare sud à la gare du kilomètie 133,
c'est-à-dire à l'endroit où le canal est de nouveau creusé entre
berges : 18 kilomètres comptés sur l'axe.
Fonds très variables, quekiues îlots de roche dure.
8" Seuil de Chalouf. — De la gare du kilomètre 133 au kilomètre
11)2, où le canal débouche sur les plages de la rade de Suez.
Fonds dai'gile dure et bancs rocheux.
SÉANCE IJU \2. DÈCKMBHK l!)Uo
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(1» Ne dépasse pas le kiloiiièli-e 20.
(2) Trouvé une seule fois (b) eu hiver.
Oi) Trouvé une seule fois ((i) en hiver.
(4) Pholcis dactylus fiasix prfsque ccrtaineinoiit en rade de Suez, mais n'y a pas été
rencontrée.
(b) Trouvé une seule fois (i'i) en hiver.
(ti) Disparaît entre les kilomètres 20 et tiO.
(7) Ostrœasteiitiua passe probablement dune rade à l'autre, mais n'a pas été rencontrée
à Suez .
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(1) Dans lies Ascidiées.
(2) .lusqu'à Kabrel on est R.
(3) Jus(iirà K.ibret où est K.
(3) Jusqu'à Kabret où est TC.
SÉANCK DU 12 DÉCKMIîKE li)<).">
177
KSPICCES
DE
LA AI Eli UOUGE
M('fiO(le)>)iHi striata Heeve. .
Lioconclia arabica Lk. . .
Liocouclia picta Lk. . . .
Crisla pectinata Reeve. . .
Circe corrugata Chcin. . .
Tapes liUerata Lk
Dosinia (Artcmis) erijlhrœa
Rociii
Radula (Lima) paucicostata
Sow
Pelvicola llempriclui IsseL
Cardium (Hemicardium) aii-
ricuki Fork
Chama BroderipH Heeve (2)
Chama Riippelii Reeve. . .
Cardium papyraceum Lk. .
Lucina fischeriaîia Issel . .
Lncina globularis Lk. . . .
MijtilHS Pharaonis Fischer.
Modtola flavida Reeve. . .
Modiola aHricidata Krss. .
Modiola areolafa Reeve. .
Modiolaria. viridula ilimls. .
Perna crassidens Jou.ss. . .
Meleagrina radiata Dcsii. .
MallcKS régula Forsk. . . .
Pinna bicolor Cliem. . . .
Arca (Harliatia) lacerala Lin.
Arca imbricata Brll,i,^ . . .
Spondglus aculeatus Chcm.
Perna mgtiloïdes
Vulselta fipongiurum Lk. .
Ostrea Forskalii Gin. . . .
Pecten squamosus Gni. . .
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(1) Jus(|u'à Kabrel où est P..
(2) R tronvi'- à Alexiinilrii'.
Iliill. Suc. 7a\u\. ([,• Fr iDo;;.
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SÉANCE DU \2 DÉCEMBRE IDU.')
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Méditerranée.
ESPÈCES VIVANT DANS LE POUT ET LAVANT POHT DE POUT SAÏD
MAIS NE PÉNÉTRANT PAS DANS LE CANAL PHOPUEMENT DIT
Columbella rustica Lin 11
Natica millepunclata Lk. . Ilr
Corbiila gilla Oliv G
Tellina pidchella Lk R
Donax truncuius Lin TC
Dosinia lupinus Lin C
Arca (Barbatia) barbuta Lin H
Mer Rouge.
ESPÈCES VIVANT SUR LES PLAGES DE LA liAIE DE SUEZ
MAIS NE DÉPASSANT PAS l'eNTUÉE DU CANAL PROPREMENT DIT (kil. lo8)
Murex anguliferus Lk C
Melongena paradisiaca ^Heeve TC
Strombus tricornis Lk TC
Cgprœa turdns Link TC
CerUhium nodulos.iim Hrui^' U
CerUhmm variegalum Quoy H
Turbo radialus Gni C .
Trochus (polydonta) squim-osus Lk H
Clanmlus pliaraonis Lin C
TelUna Listeri Hanley Rrr
Circe litterata Pliil C
Avicula marmorata Piiil Rr
Pectunculus pecMniformis Lk C
Liinopsis midiistriata Forsk R
Pecten erythr;i>ensis Sow R
Pecten porphyreus G ni R
PlicaUda depressa Lk R
lUOI'.VIlTITION DES .MOLLUSQUES PANS LK CAXAL
Muj?£X TIJISULUÎ
£mi KmM&Am
(fRiTHIUM fCAgRIPUM
PlANMIi SawMU .
TerEW ELOIVMTVf
CRJSM PEaiNAlA
DoilNIA ERYTHRtA
MVTILIiJ PH/IRi(ON[S
Melhcriha RADIAM
Chama Brcoeripii
Pmmmobia RuPPeuM',
Malleuf Recuu
/llVATUM LASIAIA
Petricol/i Hempkichii .
FissuWLW Kmnw
CARDIUM PAPYRACtl/M,
METIS COXA
Siph:naria siPHO
LUCINA nSHfPIAKA
MaCTP7\ OLûRIfiA
/ANCILLARIA fRAisA
NAi>A ERYTHRAA
NERITACRASSIL/lfRI^
EUCHEUJS aiClNCTUi
LiOCdNCHA FICTA
TELLINA Waltoni
Trochus Kockii
CERITHiaW CERiatUW_
Patella radiata
CiRa CORRWATA
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ClRlIHIL'M MOaiii—
Cerithhw Ruppelii
CERIWIUM CLTPtOMOEl
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ChITûN SPIM6ER
ChITON DECORAn'è
CHITON SUEZIENSIS
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Chama Ruppelii
RaDULA PAL'CICO^TATA
Caroium AuRiaaA
MODlûLA AURIlI/LAW
MODIOL/. ARfOLATA
MODICLA FlAVIDA
MOOIOLARIA VIRIDULA
Arca IMBRI^ATA
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-Murex truwculus
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_ Vew.î gallina
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. NASSA MUTABlUt
.TAPEs PULLAsTRA
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_CyCLOPs NERITEUi
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POTAMIOEA CONICÀ'
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. Mactra comllina
.Phûlas OACTYLUS
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180 SÉANCE Di 12 i)i':i;i:.MBHi': lilO.'i
x\ous donnons à part les 8 espèces de la Méditerranée qui pénè-
trent dans lavant-port et le port de Port-Said, sans que nous les
ayons jamais trouvées dans le canal proprement dit, c'est-à-dire au
sud du kilomètre ^5.
Et à part également les espèces, au nombre de 17, qu'on trouve
du kilomètre J.">8 à la rade de Suez, c'est-à-dire sur les plages tra-
versées par le canal, mais couvertes et découvertes en partie aux
marées, sans qu'elles aient jamais été recueillies au sud du kilo-
mètre 158, c'est-à-dire en dehors du canal proprement dit.
L'examen des tabeaux et du diagramme qui les résume nous
montre que : (U espèces de Mollusques de la mer Houge pénètrent
plus ou moins avant dans le Clanal de Suez, et que, sur ce nombre,
10 paraissent actuellement acclimatées dans la mer Méditerranée,
depuis le crcmement du Canal (1); que 27 espèces de la Méditei-ra-
née pénètrent de leur côté dans le Canal et que 3 seulement d'entre
elles (."» au plus?) sont arrivées dans la mer Rouge depuis le perce-
ment de l'Isthme.
11 y a donc une inégalité manifeste entre ces deux courants in-
verses d'es|)èces. Nous pouvons dès jnaintenant chercher à expli-
quer cette inégatité. Elle résulte à notre avis decauses troisau moins:
1° La prépondérance marquée du courant maritime érythréen
sur le courant méditerranéen, (le facteur nous parait de beaucoup
le plus imi)ortant.
2" La richesse plus grande de la l'aune malacologi(|ue éry-
thréenne, relativement à la faune méditerranéenne.
3° La plus grande adaptivité de la faune érythréenne. Celle-ci en
elïet est en réalité ])eu distincte de la faune indo-pacitique. Très
peu d'espèces entrées par Suez dans le Canal sont exclusivement
érythréennes, toutes les autres sont répandues dans l'océan Indien
tout entier et beaucoup vivent aussi dans le Pacifique, occupant
ainsi une aire de dispersion immense par ra])[)ort à la Méditerra-
née et aux cotes atlantiques d'Euro])e. Ces espèces indo-.paciliques
doivent avoir acquis du fait de cette vaste dis[)ersion une aptitude
particulière à s'étendre en surface tout en se pliant aux circons-
tances de \;\ vie.
Quoi qu il en soit.ilestintéressantde noter au sujet de cette inéga-
lité dans la progression des deux faunes ma/aco/o^ùy //es érythréenne
(I) .M. !(• inariiiiis di' Monterosato nous a siiiinali' linnella ciiiccp)^ Lk, ospôce
in(l()-p;u'i(i(iuo, comme Iroiivée par lui dans les Epon.yi's de Tripoli. On l'aurait
rcncuniréc aussi à Alexandi'ic; ne l'ayant trouvée nous-mêmc ni à .Su(^z. ni dans
le Canal nous n'avons pas cru devoir comprendre ceUe espèce dans noire liste.
SKAXCE 1)1 \î DKCKMBUi; I !)0;') |S|
et iiiéditeiTHiirpiiiic. léi^alilé piH'sqne coniplèle dans la pro-
gression (les l'aunes iftltyolo(jiquc>> des mêmes mers (une très légère
inégalité dans le nombre des espères de Poissons passées dune mer
à Vautre, se trouve être en sens opposé de ce qui a lieu pour les
^foUusques). Cette dissemblance tient, pensons-nous, à ce que les
déplacement des Poissons sont actifs, c'est à-dire dépendant beau-
coup des animaux euxmêmes, tandis que les déplacements des
Mollusques sont jiassils. liés f|u"ils sont aux conditions extérieures
et particulièreiuent dans le cas actuel à la direction |)répondérante
des courants.
Il y a lieu de remarquer le ressaut prolongé que présente la
ligne de pénétration érythréenne au niveau du kilomètre 130, où
24 espèces de la mer Rouge se trouvent subitement arrêtées. Il est
dû évidemment à ce que c'est à ce point que cesse de se faire sen-
tir l'influence des marées de la mer Rouge. Un peu plus loin, dans
le grand Lac. un autre arrêt se produit encore, il est du à un maxi-
mum de salure des eaux, qui se manifeste vers le kilomètre lin.
Cette salure excessive paraît avoir Jiioins d'action sur les .Mollus-
ques venant de la Méditerranée.
Nous ferons observer aussi que pendant le creusement du canal
plusieurs espèces de Mollusques actuels ont été trouvées fossiles
dans les déblais de la partie sud, du kilomètre 158 au kilomètre 100.
Reaucoup de ces espèces ont élé retrouvées rirmites dans la partie
sud du canal. Leur présence à l'état fossile prouve que la mer
Rouge s'est jadis (et même à une époque historique) avancée vers
le nord plus quelle ne le fait aujourd'hui et que ces espèces
avaient alors la même propension à progresser dans ce sens.
Enlin nous pouvons dire que le soin extrême que nous avons
apporté à la recherche des Mollusques, les facilités exceptionnelles
que l'un de nous avait pour les effectuer, nous permettent d'espérer
que les listes que nous donnons, ainsi que le diagramme de la ré-
partition de ces espèces constitueront une base solide pour l'élude
qui sera certainement faite plus tard de la progression i-elalive des
espèces des deux mers dans un sens ou dans l'autre.
Nous ajouterons que toutes les déterminations litigieuses ont été
contrôlées par des Conchyliologistes compétents, par nos collègues
MM. JorssE.\uMR, Dautzexberg et Vk.xal, auxquels nous adressons
ici tous nos remercîments.
Séance du S6 décembre iOOi
PRESIDENCE DU PIlOFESSEUR .lOLBIX, PllESfDEXT.
M. le Président adresse les félicitations delà Société à M. le iJi
ÏROUESSART, élu Vice-Président de la Société de Biologie pour 1900.
MM. R. I)!:inchard et J. (îiiiart présentent M. Henri Dalmox. habi-
tant 60, avenue d'Orléans, à Paris et M. Maurice Royer, demeurant
rue de Villiers, à Levallois-Perret (Seine).
Le D"" ÏROUESSART fait une communication sur le blanchiment
des poils.
M. Germaix fait une communicalion sur les Mollusques terresties
et lluviatiles récoltés par le lieutenant Lacoin dans la région du lac
Tchad et du Chari. Il montre que cette faune na rien de spécial et
ressemble à celle du Haut-Nil.
Le !)•■ Pellegrin confirme aussi Tidentité de ces deux faunes en ce
qui concerne les Poissons.
Le Di' Pellegrin fait une communication sur deux froissons du
genre Crcnicichia.
Le ]>■ de Béai champ fait une communication sur l'organe relro-
cérébral de certains Rotifères et sur le mâle de VEoiiphora digi-
tata.
M. le Secrétaire général donne communication de la promulga-
tion récente de la Convention pour la protection de."; Oiseav.r ntilef! à
l'agriculture. Les membres présents décident que l'insertion en sera
faite dans le Bulletin.
L'ordre du jour appelle le dépouillement du scrutin pour l'élec-
tion du Bureau et du tiers sortant du Conseil, M. Reyckaert,
\liks PqI Qi Loyez sont élus scrutateurs. Sur 1 1!) votants ont ol)tenu :
Président: X. Raspau. par 110 voix.
,,. T, , . 1 , \ (i. Pruvôt. . .". il!) »
Vice-Presidents : ,, ^i im
/ P. Marchal II!) ))
Secrétaire général : D^ J. (îuiart 11(1 »
,, ,^ . { Brumpt llî) »
Secrétaires: ! , r» ,,,,
/ D'' Pellegrix IPI )»
SÉANCK 1)1" Ht DÉCKMBUH IDO.'i I S."}
rf\
résorier : L. \u;s\\ 118 voix
Archiviste-l)il)li()!hécaire: H. HÉRUBEi 118 »
A. L. Clément IIS »
1)1 .loUSSEAUMK Ilî) »
^fembres du Conseil : ■{ Prol. Y. Delage 118 »
Prof. H. COL'TIÈRE 119 ))
Cil. Allcai'I) 111) ))
MM. l'^iscHER et François, présentés par le Conseil, sont élus
membres du Conseil en remplacement de MM. Marebal et Vignal
devenus membres du Bureau.
CONVENTION POUR LA PROTECTION DES OISEAUX
UTILES A L'AGRICULTURE
Le président de la Républif[ue française ; S. M. l'empereur
d'Allemagne, roi de Prusse, au nom de l'empire allemand ; S. M.
l'empereur d'Aulriche, roi de Bobêiiie, etc, et roi apostolique de
Hongrie, agissant également au nom de S. A. le prince de Liclitens-
tein; S. M. le roi des Belges; S. M. le roi d'Espagne et, en son nom,
S. M. la reine régente du royaume; S. M. le roi des Hellènes;
S. A. B. le grand-duc de Luxeml)ourg; S. A. B. le prince de
Monaco; S. M. le roi de Portugal et des Algarves ; S. M. le roi
de Suède et de Norvège, au nom de la Suède, et le conseil fédérai
Suisse, reconnaissant l'opportunité d'une action commune
dans les différents i)ays pour la conservation des Oiseaux utiles à
l'agriculture, ont résolu de conclure une convention à cet effet
et ont nommé leurs plénipotentiaires, lesquels, après s'être
communiqué leurs pleins pouvoirs, trouvés en bonne et due
l'orme, sont convenus des articles suivants :
Art. 1^1". — Les Oiseaux utiles à l'agriculture, spécialement les
Insectivores et notamment les Oiseaux énumérés dans la liste n" 1
annexée à la présente convention, laquelle sera susceptible d'addi-
tions par la législation de chaque pays, jouiront d'une protection
absolue, de façon c|u"il soit interdit de les tuer en tous tejupsetde
quelque manière que ce soit, d'en détruire les nids, œufs et
couvées.
En attendant que ce résultat soit atteint partout, dans son
!Si sÉANci: Dr 26 dkckmbrf. I !)()')
ensemble, les haiiles parties contraclaules seiiij;agenl à |)rendre ou
à proposer à leurs législatures respectives les dispositions néces-
saires pour assurer l'exécution des mesures comprises dans les
articles ci-après.
Art. 2. — Il sera défendu d'enlever les nids, de prendre les œufs,
de capturer et de détruire les couvées en loul temps et par des
moyens quelconques.
L'importation et le transit, le transport, le colportage, la mise
en vente, la vente et Tacliat de ces nids, œufs et couvées seront
inteidits.
Cette interdiction ne s'étendra ])as à la destruction, par le pio-
priélaire, usufruitier ou leur mandataire, des nids que des Oiseaux
auront construits dans ou contre les maisons d'habitation ou les
bâtiments en général et dans l'intérieur des cours. 11 pourra de
plus être dérogé, à litre exceptionnel, aux dispositions du présent
article, en ce qui concerne les œufs de Vanneau et de Mouette.
Art. '.]. — Seront prohibés la pose et l'emploi des pièges, cages,
filets, lacets, gluaux, et de tous autres moyens quelconques ayant
|»our objet de faciliter la capture ou la destruction en uiasse des
Oiseaux.
Art. 4. — Dans le cas où les hautes [tarties contractantes ne se
trouveraient pas en mesure d'appliquer immédiatement et dans
leur intégralité les dispositions i)rohibitives de l'article qui {)ré-
cède, elles pouroni apporter des atténuations jugées nécessaires
auxdiles prohibitions, mais elles s'engagent à restreindre l'emploi
des méthodes, engins et moyens de capture et de destruction, de
façon à parvenir à réaliser peu à peu les mesures de protection
mentionnées dans l'article ;}.
Art. "). — Outre les défenses générales formulées à l'article .'», il
est interdit de prendre ou de tuer, du l'Mnarsau il'} septembre de
chaque année, les (Jiseaux utiles énumérés dans la liste n" 1
annexée à la convention.
La vente et la mise en vente seront interdites également pendant
la même période.
Les hautes parties contractantes s'engagent, dans la mesure où
leur législation le permet, à i)rohiber l'entrée et le transit desdits
Oiseaux et leur transport du L'i' mars au l.'i septembre.
La durée de l'interdiction prévue dans le présent article pourra,
toutefois, être modifiée dans les ]iays septenti'ionaux.
Art. (J. — Les autorités compétentes ])ouri'oiit accorder exception-
SKANCK 1)1 2i\ DKCK.MIÎHK 190,") I S."
nullement aux i)i()|tiiélaires ou exploiUiuts de vif^nobles, veri>ers
et jardins, de pépinières, de eliamps plantés ou ensemensés, ainsi
qu'aux agents préposés à leur surveillance, le droit temporaire de
tirer à l'arme à feu sur les Oiseaux dont la présence serait nuisible
et causerait un réel domma.i>e.
Il restera toutefois interdit de mettre en vente et de vendre les
Oiseaux tués dans ces conditions.
Arl. 7. — Des exceptions aux dispositions de cette convention
pourront être accordées dans un intérêt scientifique ou de repeu-
plement par les autorités compétentes, suivant les cas et en pre-
nant toutes les |)récautions nécessaires pour éviter les abus.
Pourront encore être perm'ises, avec les mêmes conditions de
précaution, la capture, la vente et la détention des Oiseaux desti-
nés à être tenus en cage. Les permissions devront être accordées
par les autorités compétentes.
Art. 8. — Les dispositions de la présente convention ne senmt
pas applicables aux Oiseaux de basse-cour, ainsi qu'aux Oiseaux-
gibier existant dans les cbasses réservées et désignés comme tels
parla législation du ])ays.
Partout ailleurs la destruction des Oiseaux-gibier ne sera auto-
risée qu'au moyen des armes à feu et à des époques déterminées
jtar la loi.
Les États contractants sont invités à interdire la vente, le trans-
port et le transit des Oiseaux-gibier dont la chasse est défendue
sur leur territoire, durant la période de cette interdiction.
Art. 1). —.Chacune des parties contractantes pourra faire des
exceptions aux dispositions de la présente convention.
1" Pour les Oiseaux que la législation du pays permet de tirer
ou de tuer comme étant nuisibles à la chasse ou à la pêche ;
.2" Pour les Oiseaux que la législation du pays aura désignés
comme nuisibles à l'agriculture locale.
A défaut d'une liste officielle dressée par la législation du pays,
le 2" du présent article sera appliqué aux Oiseaux désignés dans
la liste n" 2 annexée à la présente convention.
Art. 10. — Les hautes parties contractantes prendront les
mesures propres à mettre leur législation en accord avec les dispo-
sitions de la présente convention dans un délai de trois ans à par-
tir du joui- de la signature de la convention.
Art. H. — Les hautes parties contractantes se communiqueront,
])ar rintei'inédiaire du (iouvei-nement franeais. les lois el les déci-
186 SÉANCE l»U 2(> DÉCEMHRK I !)().">
sions administratives qui auraient déjà été rendues ou qui vien
draient à l'être dans leurs Etats, relativement à lobjet de la
présente convention.
Art. 12. — Lorsque cela sera jugé nécessaire, les hautes parties
contractantes se feront représenter à une réunion internationale
chargée d'examiner les questions que soulève l'exécution de la
convention et de proposer les modifications dont l'expérience aura
démont lé l'utilité.
Art. 13. — Les Etats qui n'ont pas pris part à la présente con-
vention sont admis à y adhérer sur leur demande. Cette adhésion
sera notitiée par la voie diplomatique au gouvernement de la
Ré[)ubli(iue française et par celui-ci aux autres gouvernements
signataires.
Art. \\. — La présente convention sera mise en vigueur dans
un délai maximum d'un an à dater du jour de l'échange des rati-
fications.
Elle restera, en vigueur indéliniment entre toutes les puissances
signataires. Dans le cas où l'une d'elles dénoncerait la convention,
cette dénonciation n'aurait d'elïet qu'à son égard et seulement une
année après le jour où cette dénonciation aura été notifiée aux
autres Etals contractants.
Art. L"l. — La présente convention sera ratifiée et les ratifica-
tions seront échangées à Paris dans le plus bref délai possible.
Art. IG. — La disposition du deuxième alinéa de l'article H de la
présente convention pourra, exceptionnellement, ne i)as être
appliquée dans les provinces septentrionales de la Suède, en rai-
son des conditions climatologiques toutes spéciales où elles se
liouvenl.
En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs l'ont signée et y
ont apposé leurs cachets.
LISTE N" I
OISEAUX UTILES
Rnpaces noctnrnes.
Chevêches (Athene) et Chevêchettes (Glauçidinm).
Chouettes (Surnia).
Hulottes ou Chats-Huants (Syrrium).
Elïraie commune {Strix flammea L.)
Hiboux brachyotte et Moyen Duc (Otus).
Scops d'Aldrovande ou Petit Duc {Scop!< giu Scop.).
SKAXCE DC 2() hKCr.MHKK 190") 187
Grimpeurs.
Pics {Picm, Gecinns, etc); toutes les espèces.
Sjpidactyks.
Rollier ordinaire [Coraeias (jarrtda L.)-
Cl u è |i i e rs (Mcrops) .
Passerea ux ordinaires.
Huppe vuli;aii"e (Upupa epops).
Grimpereaux, Tichodronies et Sitelles (Certhia, Tichodroma,
Sitta).
Alartiiiels (Cijpsdus).
Engoulevents (Caprimulfiiis).
Rossignols (Liiscinia).
riorges-Bleues (Cyanecula).
Rouges-Queues (Ruticilla).
Rouges-(îorges (Rubecula).
Traquets (Printacola et Sa.ricola).
Accenteurs (Accenlor).
Fauvettes de toutes sortes, telles que : Fauvettes ordinaires
(Sijh-ia); Fauvettes babillai'des (Currura); Fauvettes ictérines
(Hypolais); Fauvettes aquatiques, Rousseroles, IMiragmittes, Lo-
(Mistelles (AcroccphalKs, Calamodjita, LocusteUa), etc : Fauvettes
cisticoles (Cisticola).
Pouillots (PhyUoscopus).
Roitelets (Reguliis) et Troglodytes (Troglodytes).
Mésanges de toutes sortes [Parus, Panar us, Orites, etc).
(iobes-Mouclies (Muscicapa).
Hirondelles de toutes sortes (Hlrundo, Chelydon. Cotyle).
Lavandières et Bergeronnettes (Motadlla, Budytes).
Pipits (Anthus, Corydala).
Becs-Croisés (Loxia).
Venturons et Serins (Citrinella et Serinus).
Chardonnerets et Tarins (Carduelis et Chrysoniitris).
Etourneaux ordinaires et Martius [Sturnus, Pastor, etc.).
Echassiers.
Cigognes blanche et noire (Ciconia).
ISS SÉAiNCIÎ DU 26 DKCKMBIÎK !!)().")
LISTE N" 2
OISEAIX M'ISIRLKS
Rapaces diurne fi.
(iypaèle barbu [Gypaetus barhatus L.).
Aii^les (Aquila, Niscetus); toutes les espèces.
Pygarsues (Haliœtus); toutes les espèces.
Balbuzai'd lUiviatile (Pandion halianus).
Milans, Klanions et Nauclers (Milms, Elanits, Naudcrus); toutes
les espèces.
Faucons : (îerfauts, Pèlerins, Hobereaux, Emerillons (FaJco) ;
toutes les espèces, à l'exception des Faucons kobez, Cresserelle et
Cresserine.
Autoui- ordinaire [Aatiir palumbariiis L.).
Eperviers (Accipiter).
Busards (Circus).
Rapaces nocltirnea.
llrand Duc vulf^aire [Buho maximm Fleni.).
Passereaux ordinaires.
(irajid (Corbeau [Corvus corax L.).
Pie voleuse [Pica rnstica Scop.).
Cieai iglnndivore (Garndus glandariiis L.).
Echassiers.
Hérons cendré et pourpré (Ardea).
Butors et Biboreaux (Bautorus et Nyclicorax).
Palmipèdes.
Pélicans (Pekcanus).
Cormorans (Phalacrocorax ou GracuJus).
Harles (Merfjus).
Plongeons (Colymbns) .
Le président du conseil, ministre des affaires étrangères et le
ministre de lagriculture sont chargés, cbacun en ce ((ui les con-
cerne, de l'exécution du présent décret,
Fait à Pai'is, le 12 décembre 190o.
EXULR LOIRET.
l^ar lo Président de la République :
Le président du conseil,
minisire des affaires étrangères,
ROUVIER.
Le ministre de l'nrfricrtUnre,
nru'.
IS!)
ESPECES ET r.EXRES NOUVEAUX
DÉCRITS DANS LE BULLETIN DE lOOo
Poissons
Cl eniciiiila Jdlianiin var. carsevenncm^is Pellcgrin 108
Plalijccphaliis (intvcli - 138
Sillago Boulani 80
Syuaptura punctatisxiiiia \;ir. iiiijroniacitUtta 141
Insectk
SlcijoiHijia linuiipli Neveu Lomairc 9
Crustacés
Cliaixolia obi'xa E. Chcvreux 103
Cliéiritni'(hm dentinianui^ E. C lot)
Orchoiiienclla niacroiujx E. C 161
Typhlocirulana Moraguesi Racovitza n. g., n. sp 74
Mollusques
Balia Hlalleiji Caziot 45
Hélix conventac C 41
Hélix (Xerophila) suhpapalis c 42
Liiiinea faliconica C 4;j
I. Guebhardi C 44
Vers-
s
Aceros maculatua V. Ilallcz 125
CerehraUilui^ relaini< L. .Imibin 14d
SUjlocIms albuf: \\ Hallcz 124
Stjjtustoinuiii antarcticuin 1'. Il 120
S. punctahini P. H 120
11)0
TABLE DES MATIERES
PAR ORDRE ALPHARÉTIQUE D'AUTEURS
A. Bavay et L. ïiLLiEH. Les Mollusques testacés du Canal de Suez 170
D' P. UE Beaichamp. Première liste de Rotitères observés aux envirous de
Paris ll'j
D' P. DE Beauchamp. Remarque sur deux Rotifères parasites 117
D' R. Blanchard. Sur une Chenille du Soudan 127
Caziot. Complément à l'étude de 17/e/(\r «cr//((C(//(f<(/ 11
Caziot. Etude sur (juclques coquilles de la région méiliterranéenne (We/Lt:
serpentina) 12
Caziot. Etude sur quelques coquilles de la région méditerranéenne (Heltx
)nwalis] 17
Caziot. Description d'espèces nouvelles de Mollusques terrestres et lluvia-
tiles des départements des Alpes-Maritimes et do l'.Mlier 41
E. Chevreux. Diagnoses d'.\mpliipodes nouveaux provenant de l'expédition
antarctique du Franraif^. l.Lysianassidae l'M
A. DuGiîs. Rôle des nageoires chez les Poissons 107
H. Gadeau de KERvrLLÉ. Note sur les fonctions de la pince des Insectt^s ortho-
ptères de la famille des Forficulidés .'j.'i
P. Hallez. Note préliminaire sur les Polyclades recueillis dans l'expédition
antarctique du Français 124
M. IFÉRUBEL. Les productions tégumentaires des Sipunculides 90
L. .louiuN. Note sur les organes lumineux de dctix Céplialopodes 64
L. JoLRiN. Note sur un Némertien recueilli au ïonkin par L. Boutan . . . 14;j
C. Van Kempen. Intéressante capture ornilhologique auprès de Sainl-Oiner
(Pas de Calais; liJO
C. Van Kempen. Flamant rose {Pliœnicopleruii rnscus Pall.) tu(' près de
Dunkerijue l.il
C. Van Kempen. Remarque sur une incubation de Bu.ses vulgaires (Biiteo
rulgari!> Linn.) lui
G. MiNOAiD. Sur un fœtus à terme de Castor 112
M. Neveu- LEMAmE. Mission du Bourg de Bozas : description d'une nouvelle
• espèce de Siegoiiiyia,' recueillie par le D"^ Brumpt à Harrar ... 8
Obon de Buen. La région méditerranéenne des Baléares 99
E. Peignon. Notes ornithologiques 144
D' J.Pellegrin. Mission permanente française en Indo-Chiuc : l'oissons de
la baie d'Along (Tonkin) 82
T)' .1. Peleegrin. Mission des pêcheries île la côte occidentale d'.Vfricpic, diri-
gée par M. (îruvel : Poissons \o,\
D' J. Pellegrin. Sur deux Voissons du genre Crenicichla de la collection
du Muséum de Paris Kî"
L. Petit. Chouetlos et (irands-Ducs arliculi'.s pour la chasse 48
M. Pic. Observations et renseignements complémentaires sur le Gênera
rnsectarum (Phytophai^a) oi»
E. R.vcovrrzA. Typhlocirolana Moniguest n. g. n. sp., Isopode a([uatique
cavernicole des grottes du'] Dracli (Baléares) 72
X. R.vsPAiL. La légende de Jenner sur l'isolement du jeune Coucou dans le
nid 29
L. TiLi.iER et A. B.w.vv. Les Mollus»|ues testacés du Canal de Suez 170
D' E. Trouess.xut. Méthodes nouvelles pour réunir et conserver les collec-
tions de petits Mammifères l.il
F. Vlès. Sur un nouvel oriiane sensilif de .Vhch/(( ;iHc/eH.>>- 88
VJl
TABLE
PAU ORDRE DES MATIÈRES
Liste (le Membres V
Liste géograpliiiiiie des Membres XXI
Liste des MemJjres d<'eédés pendant l'année l'.KIi XXVI
Bureau et conseil pour ItKI.'i XXVII
Liste des l'rcsid(Mits de[)uis la fondation XXN'III
Frix Maiotaux de (iuerne (règlement) XXIX
Prix Secques (règlement) XXXI
Séance du 10 janvier VMJ.i 1
— 2i — — 12
14 février — K'
— 28 — — (12'- Assemblée générale) !■'
— 14 mars — 47
— 28 — — iî2
— 11 avril — • <>4
— 26 — — (tenu'e à Palnia de Mallorca) 70
— 0 mai — 81
„ 23 — — ns
— 13 juin — 107
— 27 — — m
— 11 juillet — 114
Charles ScuLbMitEHGKEî, notice nécrologique 130
Séance du 24 octobre KWj ' '134
— 14 novembre — 142
_ 28 — - 14λ
— 12 décembre— 1<»*>
_ 26 — — 1H2
Convention pour la protection des Oiseaux utiles à l'agi'iculture .... 183
Espèces et genres nouveaux décrits dans le llulli'lin de l'.K);') 189
Table des matières par ordre alphabéticiue d'auteurs 190
Le Sccrrtaire général, aérant.
Dr J. GUIART.
,.<^
^
MBL/WHOI LIBRARY
H 1A3D X