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RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
ORDONNANCE DU ROI, DU 3 AVRIL 1832)
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BULLETIN
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
1883 à 1884
PARIS
PAU StLGE DE LA SOCIÈTE
7, rue des Grands-Augustins, 7
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SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
Séance du 5 Novembre 18885.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
Par suite des présentations faites à la réunion extraordinaire de
Charleville, le Président proclame membres de la Société :
MM. le Comte DE CHALLAYE, propriétaire et directeur des carrières
de marbre de la Vernaz, près Thonon (Haute-Savoie), présenté par
MM. Gosselet et Bioche.
Henri Royer, maître de forges, à Bologne-sur-Marne, présenté par
MM. Gosselet et Daval.
SOREIL, à Marédret (Belgique), présenté par MM. Mourlon et
Bioche.
Il annonce ensuite cinq présentations.
Le Président fait part à la Société, de la mort de MM. Max
Braun, Barrande et Cloez.
Il annonce également que M. de Lamothe, colonel d'artillerie en
retraite, a fait don à la Société d’une somme de mille francs, et qu'il
sera inscrit à perpétuité sur la liste des membres.
Le Président présente, de la part de M. von Koenen, une bro-
chure intitulée : Beitrag zur Kentniss der Placodermen
des Norddeutschen Oberdevon's. |
M. Hébert offre à la Société un opuscule qu'il vient de publier
(G. Masson, éditeur), sous le titre de Notions générales de
Géologie. PE
6 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D nov.
M. Hébert présente à la Société au nom de l’auteur, M. le Pro-
fesseur Karl Zittel et du traducteur M. Gh. Barrois, le premier
volume du Traité de Paléontologie qui vient d'être publié en
langue française, chez l'éditeur Octave Doin, à Paris. Ce volume
contient les Protozoaires, les Célentérés, les Échinodermes et les
Molluscoïdes. Ce n’est pas une simple traduction de l'édition alle-
mande ; les nombreuses améliorations apportées par M. Zittel en
font une œuvre originale et nouvelle.
M. Zeiïller présente la note suivante :
Étude paléontologique sur les tuîs quaternaires de Resson,
Par M. Fliche.
On rencontre dans l’arrondissement de Nogent-sur-Seine, un
dépôt assez important de tufs quaternaires qui ont attiré l’attention
de tous les géologues qui se sont occupés du département de l'Aube
ou du bassin de la Seine. Situé dans le petit vallon de la Doué, il est
indiqué dans leurs travaux sous le nom de Tufs de Éesson, du nom
d’un hameau dont il occupe une partie du territoire. Comme presque
tous les dépôts de l'espèce, celui-ci présente de nombreuses em-
preintes végétales ; on y trouve aussi des coquilles de mollusques
terrestres ou d'eau douce, des ossements de mammifères et d'’oi-
seaux ; enfin on y a constaté des ossements humains, des silex taillés
et des entailles faites de main d'homme sur des bois de cerf.
Parmi ces différents fossiles, les débris de mammifères ont seuls,
jusqu’à présent, été l’objet de déterminations précises ; et encore,
l'examen n’en a pas élé fait d’une facon complète. Quant aux végé-
taux, l'étude en a été à peine ébauchée, et cependant ils sont très
intéressants chaque fois qu'il s’agit d’un dépôt quaternaire, puis-
qu'ils peuvent nous aider à résoudre les problèmes que présente
encore la succession des climats et des flores pendant la période qui
s'étend de la fin des époques tertiaires à l’aurore des temps actuels.
Les tufs de Resson ont été longtemps l’objet d’une exploitation
active ; ils fournissaient une pierre poreuse, très légère, employée
dans les constructions. On lui préfère maintenant la brique ; aussi,
n’ouvre-t-on plus de carrières, et les anciennes sont à peu près aban-
données. Il serait, par suite, fort difficile aujourd'hui, de former une :
collection de fossiles, permettant de se rendre un compte quelque
peu exact de la faune et de la flore qui vivaient dans la localité au
moment où la Doué déposait les tufs. Heureusement, un assez grand
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 7
nombre de fossiles ont été recueillis à l’époque où les carrières
étaient en pleine activité. Le musée d'histoire naturelle de Troyes
en possède une belle collection. On pourrait la désirer plus nom-
breuse, mais, telle qu’elle est, elle fournit de précieux éléments
d'étude. M. Ray, conservateur de l'établissement, a bien voulu me la
confier. Grâce à son extrême obligeance, j'ai pu aussi étudier la
. collection formée par M. Chertier, son ami, docteur en médecine à
Nogent-sur-Seine. Je prie ces messieurs d’agréer tous mes remercie-
ments. Je les dois surtout à M. Ray, qui a fait du musée de Troyes
un dépôt si remarquable pour l’histoire naturelle et l’archéologie
préhistorique ; sans lui, le travail que j'ai entrepris sur les tufs de
Resson, aurait été impossible.
Mes études les plus habituelles rendaient particulièrement intéres-
sant, pour moi, l'examen des empreintes végétales, et j'avais d’abord
songé à publier seulement le résultat de mes recherches à leur
sujet. Après avoir étudié le dépôt sur place, avoir examiné aussi les
débris appartenant à l’homme et aux animaux, qui en proviennent, il
m'a semblé possible de faire plus, et d'essayer une monographie des
tufs, des débris de l’homme, des animaux, et des végétaux qu'ils
renferment. Je ne me dissimule pas d’ailleurs que, indépendamment
des additions que l'avenir réserve souvent à un travail paléontolo-
gique, il serait dès à présent désirable que les ossements humains,
fussent examinés par un anthropologiste, et que les coquilles de
mollusques recueillies en plus grand nombre, devinssent l’objet d'un
travail spécial fait par un malacologiste de profession. Avant d'expo-
ser le résultat de mes recherches, je crois utile de rappeler les prin-
cipaux travaux qui leur sont antérieurs.
Les tufs de Resson ont été décrits pour la première fois par Ley-
merie dans la Statistique géologique de l’Aube (1).
Il donne des détails très précis sur les allures du dépôt, les roches
qui le constituent, les conditions probables de la formation. Comme
débris organisés, il cite des dents de Castor et d’£lephas primigenius,
des coquilles terrestres et d’eau douce, parmi lesquelles des Zymnées,
Cyclostomes, Hélices ; des plantes aquatiques et terrestres, notam-
ment des chara, des roseaux, des feuilles de scolopendre et d’arbres
dicotylédones.
En 1868, M. Belgrand (2), à propos de la présentation à la Société
géologique d’une note de M. de Saporta sur les plantes de la période
(1) Leymerie. Séatistique géologique et minéralogique du département de l'Aube.
Troyes, 1846, page 102.
(2) Bulletin de la Société géologique, 2e série, tome XXV, page 574. (Séance du
16 mars 1868).
8 FLICHE, = ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov.
quaternaire, fait observer que les restes de végétaux quaternaires
sont extrêmement rares dans le bassin de la Seine, et il signalé
comme évidemment quaternaire et pouvant fournir des données sur
ce sujet, le dépôt de Resson déjà indiqué par Leymerie. Il en repro-
duit les données,
En 1869, le même géologue, dans son grand ouvrage sur le bassin
de la Seine (1), revient à plusieurs reprises sur le dépôt de Resson.
Dans le passage le plus important parmi ceux qu’il lui consacre à la
page 167, il signale quelques nouveaux objets : ossements d'oiseau,
crâne humain ; mais pour les coquilles et les plantes, il s’en réfère
à ce qu'avait dit Leymerie. Il termine par la phrase suivante : « Voilà
dans un bien petit bassin, les deux couches de terrain de transport,
le fond du lit, le terrain à ossements et à coquilles fluviatiles et ter-
restres, représenté par un travertin.. et l’alluvion déposée rapide-
ment, tumultueusement comme le dit Leymerie. »
En 1877, M. Meugy (2), dans un travail d'ensemble sur le terrain
quaternaire du nord de la France, place les tufs au nombre des
dépôts qui lui appartiennent, et il cite ceux de Resson. « Il est diffi-
cile, dit-il, de déterminer avec précision l’âge de ces tufs, quand ils
ne sont recouverts par aucun autre dépôt ; car les sources qui les ont
produits, peuvent s'être fait jour à différentes époques de la période
quaternaire. Mais quand on reconnaît, comme à Resson par exem-
ple, que les vallées où ils existent avaient déjà recu des terrains
remaniés de l’époque du limon, et que l’on ne constate dans ces
vallées aucun dépôt postérieur à ces tufs, il est rationnel de les
classer à la partie supérieure du terrain quaternaire. » Dans la dis-
cussion qui suivit la lecture du travail de M. Meugy, M. Tournouër
fit observer que tous les tufs ne devaient pas être placés aussi haut
que l’admettait son confrère, et que ceux de La Celle, notamment,
occupaient certainement une position bien inférieure.
L'année où M. Meugy présentait son mémoire à la Société géolo-
gique, je faisais à la Société des sciences de Nancy (3), une commu-
nication préliminaire sur la flore des tufs de Resson. J’en faisais
ressortir l’analogie avec la flore actuelle de la contrée, et le caractère
non boréal par comparaison avec celle des lignites quaternaires de
Jarville et de la base de la tourbe en Champagne.
(1) Belgrand. Le Bassin de la Seine aux âges antéhistoriques. Paris, 1869.
(2) Note sur le terrain quaternaire du nord de la France, par M. Meugy.
(Bulletin de la Soc. géol., 3° série, tome V, page 61).
(3) Bulletin de la Société des sciences de Nancy, 2e série, tome IT, p, 72, (Séance
du 5 novembre 1877).
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 9
En 1881, M. Rothpletz (1), dans son étude sur le quaternaire des
environs de Paris, cite Resson avec l'indication des restes d'êtres
organisés indiqués par Leymerie et Belgrand, et fait remarquer qu'il
ne connaît pas de déterminations plus précises.
En 1882, M. de Mortillet (2), dans l’ouvrage qu'il a consacré à une
étude d'ensemble sur l'archéologie préhistorique, place le dépôt de
Resson parmi ceux de son époque moustiérienne. Il s'appuie en par-
ticulier sur la forme des silex taillés et sur les mammifères qui y ont
été trouvés. Il fait remarquer que, parmi les mollusques, on rencon-
tre notamment l’Aelix fruticum, espèce des stations humides, qui ne
descend pas jusqu’au midi de la France, mais ne remonte pas aux
régions froides du pôle. Enfin, il donne une liste des plantes dont les
restes se trouvent dans les tufs. Cette énumération, faite d’après mes
déterminations, est moins complète que celle qui sera dans ce tra-
vail. M. de Mortillet a pu examiner une partie de la collection du
musée de Troyes à l'Exposition universelle de 1878. Depuis cette
époque, l’étude de nouveaux échantillons m’a permis de faire d'im-
portantes additions à la flore des tufs de Resson.
J'ai visité, je l'ai déjà dit, le dépôt de Resson et j'ai pu constater
l'exactitude de la description de Leymerie. Comme l’a établi ce géo-
logue, il a la forme d’une ellipse dont le grand axe dirigé du N.0. au
S.E, aurait environ un kilomètre. Il occupe une partie du flanc N.0.
et du fond d’un vallon creusé dans les calcaires lacustres de la Doué,
et les argiles qui les supportent. Cette dépression descend de Mont-
potier à la Saulsotte où elle débouche dans le bassin de Nogent. Une
bonne coupe existe le long du chemin rural qui va de la Saulsotte
(Saint-Ferréol) aux champs, en longeant le bord N.0. des tufs; on en
trouve une autre dans une carrière ouverte dans un bois de bouleaux,
enfin plusieurs petites et très médiocres le long du chemin vicinal de
Resson. On voit très bien qu’à la partie supérieure du dépôt, des
éboulis de calcaire lacustre viennent recouvrir les tufs ; mais, pas
plus que Leymerie, je n’ai pu observer aucune relation entre ceux-ci
et les grèves des hauts niveaux de la Seine, L’épaisseur totale du
dépôt est de 8 à 10 mètres ; elle se divise en deux assises qui passent
graduellement de l’une à l’autre. L’inférieure est du tuf à peu près
pur, tantôt terreux, tantôt agrégé de manière à former une pierre
celluleuse tendre. Dans la supérieure, le calcaire est bien plus gros-
sier ; on trouve des fragments de calcaire lacustre, des silex, des lits
de sable tantôt pur, tantôt mélangé d'argile. Certains lits de sables
(1) Das Diluvium um Paris, von Rothpletz. Zürich, 1881, p. 34.
(2) De Mortiliet. Le Préhistorique. Paris, 1882, p. 336,
10 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov,
très fins semblent toutefois se rapporter aux tufs inférieurs. Ceux-ci,
se sont évidemment formés lentement, par suite de dépôts effectués
par des sources calcarifères, sans ou à peu près sans apport de maté-
riaux arrachés aux terrains environnants. La partie supérieure du
dépôt, au contraire, a été formée par des eaux plus agitées, dépo-
sant encore du calcaire tenu par elles en dissolution, mais apportant
en même temps des débris venus sans doute de la région supérieure
du vallon. La séparation habituelle des coquilles d’eau douce, et de
celles des mollusques terrestres, semble indiquer aussi que l’eau ne
recouvrait pas d’une façon continue toute la surface occupée aujour-
d’'hui par le dépôt, qu’à de certaines époques de l’année des portions
émergées servaient à l'habitation des Æélices, par exemple, dont la
dépouille était ensuite recouverte par les sables aux moments de
débit plus fort des sources. La surface du dépôt est mamelonnée,
mais une seule butte est à peu près isolée, c’est celle qui le termine
à l’aval.
C’est surtout dans les lits de sables purs ou mélangés d'argile fré-
quemment colorée par de la matière organique, qu’on trouve les
coquilles. Elles ont le test très fragile, mais elles ont souvent con-
servé en grande partie leurs couleurs, On en trouve aussi dans le tuf
proprement dit. Les Hélices sont très abondantes, ce sont elles qui,
par le nombre et par la taille, ont joué le rôle le plus important.
Comme je viens de le dire, les lits à Hélices et ceux à coquilles d’eau
douce sont généralement séparés.
Les empreintes de Monocotylédones sont très fréquentes dans les
deux formations; les Chara moins abondants, mais cependant com-
muns, paraissent appartenir de préférence à l’inférieure. C’est dans
celle-ci que semblent confinés les feuilles et autres débris de Dicoty-
lédones, sans doute aussi de Scolopendres et de Mousses, aujour-
d’hui rares, mais qui ont dû être rencontrées plus fréquemment
autrefois, à en juger par ce que renferment les collections. La nerva-
tion des feuilles est le plus souvent très bien conservée, mais il est
rare de rencontrer des empreintes entières; le plus souvent elles
sont même très fragmentées, de manière à rendre parfois toute
détermination impossible. En dissolvant le calcaire par un acide, il
m'a été possible d’isoler des Chara, des Mousses et quelques frag-
ments de feuilles de Dicotylédones présentant encore leurs tissus
formés de cellulose plus ou moins altérée.
C’est aussi dans la formation inférieure que paraissent se rencon-
trer exclusivement les ossements de Mammifères. L'homme existait
dans Île pays au moment où se sont déposés les tufs de Resson; on y
a trouvé des ossements lui appartenant, des fragments de crâne et
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. A1
de mâchoire notamment, qui sont déposés au musée de Troyes. Il a
laissé d’autres preuves de sa présence. Une lance de silex du type
du Moustier, trouvée par M. Gérost, existe aussi au musée de Troyes;
elle est épaisse, fortement cacholonnée, présente son bulbe de per-
cussion, et mesure 11 centimètres de longueur sur 5 de largeur. J'ai
trouvé un silex non taillé, mais brisé, qui me semble avoir été
apporté par la main de l’homme. Je l’ai rencontré, en effet, dans le
tuf inférieur en dehors de la portion du dépôt où ont été apportés
par les eaux les fragments volumineux.
Ossements humains et silex semblent bien, par leurs caractères
extérieurs, par les souvenirs qui se rattachent à leur découverte, pro-
venir de la même portion du dépôt que les ossements de Mammi-
fères. Quelques-uns de ceux-ci portent d’ailleurs les preuves irrécu-
- sables de la présence de l’homme. Un bois de Cerf commun, de la
taille de celui qui habite aujourd’hui quelques forêts de France, a été
brisé avant son enfouissement, et peut-être a-t-il été sectionné avec
un instrument tranchant. Mais l'intervention de l’homme est encore
plus visible sur deux fragments de bois d’un très gros Cerf qui sera
décrit plus loin. L’un d'eux a été évidemment taillé au sommet, et
peut-être les deux andouillers de base ont été aussi coupés et non
détachés accidentellement. L'autre porte des coupures bien nettes et
antérieures à la fossilisation.
Je vais maintenant donner l’'énumération des espèces animales et
végétales que j'ai étudiées, en accompagnant leur nom des observa-
tions que chacune d'elles me semble comporter. Je les disposerai
suivant les classifications zoologique et botanique, et j'indiquerai
pour chacune d'elles, à qui appartiennent les pièces qui ont été
entre mes mains. Celles qui ont été trouvées par moi ayant été don-
nées au musée de Troyes, figureront avec celles de ce dernier éta-
blissement.
Animaux
MOLLUSQUES
\
Helix hortensis, Müll. — Coll. Chertier. — Cette espèce habite la
France centrale et septentrionale. Elle vit dans les bois, les jardins,
les haies, les arbustes.
Helix candidula, Hud. — Musée de Do — Une coquille fort
endommagée paraît appartenir à cette espèce qui habite toute la
France.
Helix ericetorum, Müll. — Musée de Troyes. -- Cette espèce, nn
19 FLICHE, —— ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON: D nov,
sentée par plusieurs échantillons, vit dans les endroits secs, le long
des chemins, sur le bord des champs, sur les arbustes, les pelouses.
Helix fruticum, Müll. — Musée de Troyes. — Cette espèce est
aussi représentée par plusieurs échantillons. Elle habite presque
toute la France, excepté le midi. Cependant elle a été signalée dans
la Drôme, les Landes, les Basses-Pyrénées. Elle vit dans les bois,
sous les haïes, sur les tiges des arbrisseaux.
Planorbis complanatus, Hud. — Musée de Troyes. — Cette espèce
habite presque toute la France, du nord au midi. Elle vit dans les
bassins, les fossés, les eaux stagnantes.
Planorbis albus, Müll. — Musée de Troyes. — Cette espèce habite
presque toute la France, du nord au midi. Elle vit sur les plantes
aquatiques, dans les eaux tranquilles.
Lymnæa palustris, Flem. — Musée de Troyes. — Cette espèce
habite presque toute la France, du nord au midi. Elle vit dans les
fossés, les étangs, les marais, les canaux, ne s'élève pas très haut
dans les montagnes, où elle dépasse rarement 450 mètres,
Lymnæa truncatulata, Beck. — Musée de Troyes. = Cette espèce
habite presque toute la France. Elle semble plus commune dans le
nord que dans le midi. Elle vit dans les bassins, les fossés, les ruis-
seaux, les rigoles des prairies, aime à se tenir hors de l’eau.
Lymnæa limosa, L. (Moq.-Tand.), Z. ovata, Beck. — Coll. Chertier.
— Cette espèce habite toute la France. Elle vit dans les sources, les
ruisseaux, les rivières, les fossés, les mares.
Cyclostoma elegans, Drap. — Cette espèce habite toute la France.
Elle vit sous les haies, le long des murs gazonnés, dans les lieux
ombragés, sous les feuilles mortes et sous la mousse. Je ne l’ai pas
vue dans les provenances de Resson, mais elle y est citée par Ley-
merie, et M. Deschiens m’a affirmé par lettre qu’on l’y avait rencon-
trée ; la coquille est si caractérisée qu'une erreur n’est pas possible.
ARTICULÉS
Insectes.
La collection Chertier renferme une larve appartenant à cette
classe, mais elle n’a pu être déterminée. |
VERTÉBRÉS
Oiseaux.
Anas boschas, L. — Musée de Troyes. — Un cubitus et un méta-
carpien, comparés avec les mêmes os provenant d’un individu de cette
18383. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 13
espèce ayant vécu récemment, ne laissent aucun doute sur cette dé-
termination. Un tibia paraît avoir appartenu au même oiseau. L’in-
dividu de Resson était de forte taille.
Le canard sauvage a déjà été rencontré à diverses reprises dans le
terrain quaternaire et dans les dépôts de l’époque moderne (1).
J'ai trouvé, dans le tuf de Resson, un fragment de cubitus d’un
autre oiseau. Son état imparfait en rend la détermination précise
impossible. On peut affirmer, cependant, qu'il ne provient pas d’un
canard ; la courbure prononcée, les impressions pennaires, semblent
indiquer un gallinacé, et, parmi ceux-ci, sa section presque circu-
laire le rapprocherait des faisans et des tétras. [Il offre une très
grande ressemblance avec le même os chez le Tetrao albus, espèce
trouvée dans les dépôts des cavernes. Il est très légèrement plus fort
que le même os figuré par M. A. Milne-Edwards, d’après un échan-
_ tillon de cette provenance.
Mammiferes.
Canis familiaris, L., fossilis, Blainv, — Musée de Troyes. — La
présence de cette espèce dans le dépôt de Resson est indiquée par
une première molaire vraie du côté gauche de la mâchoire supé-
rieure. Elle appartient certainement à un chien, qui ne saurait être
le loup ; elle est environ d’un quart plus petite que la même dent
chez cette espèce. Cette dernière est, en outre, plus épaisse, à crêtes
moins marquées ; l’analogie de taille, de formes, de crêtes, est, au
contraire, complète avec un chien domestique de race braque, dont
le squelette appartient à la Faculté des sciences de Nancy. Je ne
prétends pas d’ailleurs que l’animal auquel a appartenu cette dent
ait vécu à l’état de domesticité, je ne le pense même pas, et je crois,
comme M. de Mortillet l’a fait remarquer encore récemment (2),
qu'il n’y a pas eu de chiens soumis à l’homme à une époque aussi
ancienne que celle où se sont déposés les tufs de Resson. Mais il me
semble évident que l'animal qui vivait alors à l’état sauvage, a été
la souche de notre chien domestique, et c’est poux cela que je
lui ai conservé le nom admis par les anciens paléontologistes, au
jieu de lui imposer celui de Canis ferus proposé par M. Bourgui-
gnat (3), l’état de liberté ou de domesticité ne me semblant pas un
(1) Voir notamment Milne-Edwards (Alphonse), Recherches sur les oiseaux fos-
siles de France, I, p. 159.
(2) De Mortillet, le Préhistorique, p. 385.
(3) Recherches sur les ossements de Canidæ constatés en France à létat fossile
pendant la période quaternaire (Ann, Sc. géol., VI, 1875.)
44 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 novy.
caractère suffisant pour donner deux noms à la même forme ani-
male. Les ossements de l’animal qui a été probablement la souche
sauvage de notre chien domestique sont rares ; cela donne quelque
intérêt à la dent de Resson.
Castor fiber, L. — Musée de Troyes. — Une maxillaire avec une
incisive et trois molaires ne laissent aucun doute sur l'existence de
cette espèce, qui a vécu en France jusqu’à une époque assez rappro-
chée de nous.
Elephas primigenius, Blum. — Musée de Troyes. — Une molaire
appartient à cette espèce. Je l’ai vérifiée.
Rhinoceros tichorhinus, Guv. — Je n’ai pas vu de débris appartenant
à cette espèce, mais une dent a été trouvée autrefois dans le tuf in-
férieur de Resson, par M. Deschiens qui habite aujourd’hui Vin-
cennes. L’auteur de la découverte a bien voulu me donner, parlettre,
des détails dont je le remercie, et me dire que cette dent a été donnée
par lui à un de ses amis mort aujourd'hui. Il ignore, par suite, ce
qu’elle est devenue.
Le Rhinoceros tichorhinus était le compagnon si fidèle de l’£/ephas
primigenius, qu'il n’y a pas de doute à avoir sur la légitimité de la
détermination spécifique.
Cerphus elaphus, L. — Musée de Troyes. — Les débris appartenant
à cette espèce sont assez nombreux. Ils indiquent des animaux de
taille différente ; les uns ressemblaient sous ce rapport aux individus
qui vivent encore aujourd'hui en France, les autres leur étaient su-
périeurs. Aux premiers se rapportent un fragment de bois d’un in-
dividu adulte; un fragment de bois d’un individu de quatre ans com-
plètement analogue de tous points à ceux d’un individu du même
âge tué dans les environs de Paris et faisant partie des collections de
l’École forestière ; une portion du crâne, avec des sutures, est adhé-
rente à ce bois. C’est aussi à cette forme qu’il faut, je pense, ratta-
cher deux molaires de cerf du musée de Troyes. La seconde forme
est représentée par deux fragments de bois et, probablement, deux
vertèbres. Des dernières je n’ai rien à dire; les premiers méritent,
au contraire, quelques observations. Ils proviennent d'animaux de
très grande taille ; le plus fort a 22 centimètres de circonférence au-
dessus de la meule, tandis que des bois de taille exceptionnelle d’un
individu actuel (coll. Écol. for.) ont seulément 19 centimètres au
même endroit. Mais cette grande taille a été fréquemment signalée
chez les individus de l’époque quaternaire, par Cuvier notamment
qui déjà n'y attachait aucune importance (1). Elle s'explique très
(1) Recherches sur les ossements fossiles, t. VI, p. 208.
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 15
bien par les conditions d’existence si favorables que l’espèce rencon-
irait alors. Aujourd'hui encore la taille est chez elle assez variable.
Les deux morceaux de bois, appartenant au musée de Troyes, en
constituent la base ; l’un d’eux est un peu plus droit en arrière que
cela n’est chez le vivant, mais cette différence s’efface sur le second
échantillon. Le premier a été évidemment taillé au sommet, et peut-
être les deux andouillers de base ont-ils été coupés de main d'homme ;
il a été évidemment roulé, une partie de la meule est détruite, et les
aspérités sont en général très effacées. Le second, moins complet,
brisé, mais portant des traces de coupures, n’est nullement roulé.
Végétaux.
ACOTYLÉDONES
Characées.
. Chara fœtida, AL. Braun. — Musée de Troyes ; coll. Chertier. — A
en juger par le nombre des échantillons recueillis, cette espèce de-
vait être abondante dans les eaux où se déposaient les tufs. Ces
échatillons sont de valeur très inégale ; mais sur quelques-uns il est
possible de faire de très bonnes coupes transversales ou longitudi-
nales permettant de se rendre parfaitement compte de la structure
de la plante. La détermination est donc absolument certaine. Cette
espèce qui est très commune dans le département de l’Aube a déjà
été trouvée dans les dépôts quaternaires du Forfarshire et de Cann-
stadt.
Chara hispida, L. var. brachyphylla. — Coll. Chertier. — La déter-
mination de cette espèce me semble suffisamment certaine ; ce se-
rait le Ch. hispida au sens d’AIl. Braun, mais avec peu d’aiguillons.
Il est remarquable d’ailleurs que dans les dépôts quaternaires du
Forfarshire et de Cannstadt, où elle a été aussi signalée, elle en est
complètement dépourvue. Elle paraît avoir été, à Resson, beaucoup
plus rare que la précédente. Aujourd’hui, elle est moins commune
que celle-ci dans la région, mais sans y être rare.
Mousses.
Bryum bimum, Schreb. — Musée de Troyes, — Cetie mousse est
assez largement représentée sur un échantillon où elle est jointe à
des Chara indéterminables. Il m'a été possible, en dissolvant, par de
l'acide azotique très étendu, le carbonate de chaux qui l’incrustait,
d'obtenir un individu qui s’est montré complètement identique avec
16 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. > nov.
des échantillons de Praslin, près de Melun, que je possède et qui
proviennent de l’herbier de M. de Brébisson. La plante de Resson
était remarquablement développée. Le Br. bimum habite, à l'époque
actuelle, les prairies marécageuses et les rochers humides des plaines
et des montagnes inférieures de l'Europe tempérée; il s’avance ce-
pendant jusqu’en Suède et en Norvège, et il monte rarement dans la
région alpine.
Fougères.
Scolopendrium vulgare, Sÿmons. — Musée de Troyes; Coll. Cher-
tier. — Cette espèce a dû être très abondante à Resson, si on en
juge par le nombre des échantillons quiexistent dans les collections.
Ce sont des empreintes, généralement très belles, de frondes. L’une
d'elles, appartenant au musée de Troyes, porte des sores. Elles dé-
notent des plantes d’une très grande vigueur. Les frondes fertiles se
distinguent des formes que l’on rencontre habituellement aujour-
d’hui parce qu’elles sont plus bombées, et qu'elles portent des sores
très gros et plus rapprochés de la nervure médiane. Ce dernier ca-
ractère se montre assez fréquemment chez les échantillons du midi
de la France et de Corse; on le rencontre aussi, mais rarement, dans
le nord; je l’ai vu, dans l’herbier Soyer-Willemet, sur un pied du
Saint-Mont, aux environs de Remiremont. Les frondes bombées se
rencontrent aussi dans le midi, mais elles ne sont pas aussi accusées
que chez notre fossile. Parmi les échantillons que j’ai pu étudier,
celui qui s’en rapprocheraït le plus, serait un qui a été recueilli en
Corse par Salle, et qui se trouve dans l’herbier Soyer-Willemet ; les
frondes chez lui sont également assez étroites, caractère qui se re-
trouve dans la plante de Resson. Le $. Hemtiontitis, Sw., de l'Europe
méridionale a aussi les frondes très bombées et les sores gros, mais
il est impossible de lui rapporter la fougère que nous étudions. Elle
ne me semble pas pouvoir être séparée du S. vulgare; les frondes
fertiles appartiendraient tout au plus à une variété. Le S. vulgare est
répandu dans presque toute l’Europe; il est assez commun dans la
région, et il a déjà été trouvé dans des dépôts quaternaires, notam-
ment à La Celle.
MONOCOTYLÉDONES
Graminées.
Phragmites communis, Trin, — Musée de Troyes. — Un échantillon
présente un paquet de tiges et de feuilles appartenant à cette espèce
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 17
qui est encore très commune aujourd’hui dans toute la région. Elle
a déjà été rencontrée dans des dépôts quaternaires.
On trouve, en outre, dans les échantillons, soit du musée de
Troyes, soit de la collection Chertier, la preuve que plusieurs autres
graminées ont vécu à Resson au moment où se déposaient les tufs ;
mais les empreintes sont en très mauvais état, trop fragmentées,
il y a absence complète d'organes de fructification et, par suite, il
est impossible de tenter des déterminations même génériques.
C'ypéracées.
Scirpus. — Musée de Troyes. — L’empreinte d’un organe foliacé
très réduit paraît appartenir certainement à ce genre. Il ressemble
aux bractées et aux feuilles rudimentaires qu’on trouve à la base de
la tige de certaines cypéracées. C’est en définitive avec ces feuilles
arrivées à l’état d’écailles, telles qu’on les observe chez les Scirpus
que l’analogie est la plus grande ; la forme, la nervation, sont les
mêmes de part et d’autre. Si l’attribution générique ne me laisse
guère de doute, il me semble impossible de rien affirmer comme
détermination spécifique.
Carex glauca Scop. — Musée de Troyes. — L’empreinte de la face
inférieure d’une feuille de carex présente une ressemblance assez
complète avec les feuilles de cette espèce, pour que la détermination
semble certaine; elle paraît être accompagnée d’un fragment de
tige. Le C’. glauca est une des espèces les plus communes dans les
prairies et les bois humides de toute la région.
Carex maxima, Scop. — Musée de Troyes. — Trois empreintes de
fragments de feuilles de carex, de grandes dimensions, semblent
appartenir à cette espèce; pour deux d’entre elles la détermination
laisse place à un doute légitime, mais pour une recueillie par moi, la
similitude est telle dans les dimensions, dans la nervation, dans les
grosses cannelures bien régulières qui les parcourent, avec les
échantillons actuels que l'attribution me paraît certaine. Le
C. maxima se rencontre, au bord des ruisseaux surtout, dans les
forêts de presque toute la France. Il est rare dans le département de
l'Aube.
Carex flava, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte d’un frag-
ment de feuille présente une nervation admirablement conservée.
Par son extrême régularité elle rappelle mieux encore une espèce
très voisine, le C. Œ'deri, Ehrh., mais la taille de la feuille fossile est
plus grande que celle du même organe chez celui-ci; il y a, au
contraire, identité avec le €. flava, à ce point qu’on a pu opérer une
XIIe 2
18 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov.
superposition exacte avec une feuille d’un échantillon des Fonds-de-
Toul aux environs de Nancy. Le C. flava se rencontre dans les prai-
ries humides et marécageuses de toute la France; il est commun
dans toute la région.
Indépendamment de ces empreintes déterminables, on trouve
dans les collections du musée de Troyes et de M. Chertier, bon
nombre de feuilles, de tiges, parfois des pieds entiers, qui ont appar-
tenu à des cypéracées, quelques-uns certainement à des carex ; mais
ces organes sont trop fragmentés ou en trop mauvais état pour qu'il
soit possible même de hasarder une détermination.
Joncées.
Juncus. — Musée de Troyes. — Une empreinte paraît avoir été
produite par une tige de ce genre ; les lignes très saillantes séparées :
par des espaces plans, qu’elle présentait, rendent cette attribution
très plausible ; mais le fragment est si petit que toute détermination
spécifique est impossible.
Typhacées.
Typha! latifolia, L.? — Musée de Troyes et coll. Chertier. — A
en juger par le nombre des échantillons, les éypha ont été très abon-
dants à Resson. On trouve leurs rhizomes avec des racines, leurs
tiges, pius rarement leurs feuilles. L’analogie de tous ces organes
avec ceux du 7. latifolia est complète ; les feuilles sont étroites,
mais il y a sous ce rapport, des écarts assez notables chez cette
espèce. Toutefois, en l’absence des organes de la reproduction, il est
difficile de se prononcer d’une façon absolue entre lui et le 7. an-
gustifolia. Cette dernière espèce est très rare aujourd’hui dans toute
la région, tandis que le 7’. latifolia y abonde ; il a été déjà rencontré
dans des dépôts quaternaires.
DICOTYLÉDONES
PBétulacées.
Betula ! alba, L.? — Musée de Troyes. — Une empreinte de feuille
appartient à ce genre, et très probablement à cette espèce qui est
très commune dans toute la région, souvent plantée, mais fréquem-
ment aussi à l’état spontané.
Betula alba, L., var. papyrifera, Spach. — Musée de Troyes. — Un
beau fragment d’empreinte de feuille appartenant au bouleau, se
distingue, par ses nervures fortement enfoncées dans le parenchyme,
1883. FLICHE. == ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 19
du type du 2. alba; il se rapproche, sous ce rapport, de la forme qui
est habituellement décrite comme spécifique sous le nom de £. pu-
bescens, et des Bouleaux américains. Mais la feuille de Resson n'était
évidemment pas velue, c’est donc chez les seconds qu’il faut cher-
cher ses analogues. C’est avec le 2. papyrifera, Mich., que la ressem-
biance est plus grande. Comparée avec des feuilles d’un pied élevé
dans le jardin de l’École forestière, il y a identité dans les dimen-
sions de l'organe, dans l’écartement des nervures ; on a pu procéder
à une superposition exacte. Les nervures sont un peu plus divari-
quées qu'elles ne le sont d'habitude, mais il y a sous ce rapport,
chez le vivant, des variations de feuille à feuille ; les nervures ter-
tiaires sont peut-être un peu plus marquées. J’ai suivi l’opinion de
Spach, adoptée par M. Regel dans le Prodrome, en réunissant à titre
. de variété le 2. papyrifera au B. alba. Cette réunion me semble par-
faitement légitime, et la présence de cette forme de l'Amérique du
Nord et de là Sibérie, dans le dépôt de Resson, lui apporte une nou-
velle confirmation.
_ Alnus glutinosa, Gartn.? — Musée de Troyes. — Des empreintes de
feuilles, très médiocres, parce qu’elles sont incomplètes et que la ner-
vation a disparu en grande partie, me paraissent cependant apparte-
nir à cette espèce. Ce qui confirmerait cette détermination, c’est la
présence, à côté des feuilles, d'empreintes de rameaux triangulaires
qui présentent une incontestable analogie avec les jeunesramules
“d’Aune glutineux. L’A. glutinosa est très commun dans les stations
humides de toute la région.
Alnus incana, DC.? — Musée de Troyes. — Une empreinte de
feuille incomplète, et dont malheureusement les bords sont cachés,
appartient certainement aux Bétulacées ; ‘les analogies avec l'A, in-
cana sont incontestables. Il y cependant des différences ; ainsi les
nervures principales, qui se détachent de la médiane, sont plus écar-
tées que cela n’est d'habitude chez cette espèce. Sous ce rapport, c’est
avec des échantillons de Haguenau et un de Vens que j'ai constaté
la plus grande ressemblance, la feuille était aussi remarquablement
développée, les grosses nervures de troisième ordre sont plus mar-
quées. Il est fort possible que l'espèce de Resson, si on pouvait
l’étudier sur des échantillons plus complets, fût une espèce distincte
quoique voisine de l'A. incana, peut-être une variété des stations
basses ; la ressemblance avec les échantillons de Haguenau militerait
en faveur de cette dernière opinion. N'ayant point à ma disposition
des matériaux suffisants, j'ai préféré, au lieu de créer une nouvelle
espèce, me borner à indiquer des affinités certaines avec l'A. incana,
Cette espèce, qui n’existe pas dans le département de l'Aube, habite
20 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov.
les montagnes d’une partie de la France, mais elle en descend sou-
vent avec les eaux et elle peut même s'installer sur des points où le
climat est très tempéré. C'est ainsi que je l’ai vue, en Italie, au-dessus
de Castello, près de Lecco, et en Suisse, au S. Salvador, près de Lu-
gano.
Salicinées.
Populus'canescens, Sm. — Coll. Chertier. Musée de Troyes. — Des
empreintes de feuilles de la collection Chertier, provenant d’un peu-
plier, rappellent un peu le Tremble, mais la faible saillie des ner-
vures, la nervure principale nettement creusée en gouttière, les di-
mensions des feuilles, les rapprochent du P?. alba et plus probable-
ment du ?. canescens, forme assez variable d’ailleurs, qui paraît être
un hybride du P. fremula et du P. alba. La ressemblance est remar-
quable avec un échantillon des bords du Rhin, en Alsace. Une em-
preinte du musée de Troyes, incomplète, mais dont la nervation est
bien conservée, paraît aussi appartenir à cette forme. Le ?. canescens
se rencontre çà et là dans la région, où il est probablement toujours
planté. Il a déjà été signalé par M. de Saporta dans les tufs quater-
naires de La Celle.
Populus tremula, L. — Coll. Chertier. — Plusieurs empreintes de
feuilles, dont une bien dégagée, appartiennent à cette espèce très
commune aujourd'hui encore dans la région, comme dans tout le
centre et le nord de la France.
Salix purpurea, L. — Musée de Troyes. — Une feuille, dont la
matière organique est encore en partie conservée, appartient à cette
espèce très commune aujourd'hui au bord des eaux dans la région,
comme dans presque toute la France.
Salix cinerea, L. — Musée de Troyes. — De belles empreintes de
feuilles appartiennent certainement à cette espèce très commune au
bord des eaux, dans les marais et dans les bois humides de toute la
France, en plaine et dans les régions de coteaux et de basses mon-
tagnes.-Elle a déjà été signalée dans les dépôts quaternaires, notam-
ment par M. de Saporta dans celui de La Celle.
Salix grandifolia, Ser.? — Coll. Chertier. Musée de Troyes. — Des
empreintes de feuilles nombreuses appartiennent comme les précé-
dentes à un saule de la section des Caprœæa, mais elles en sont diffé-
rentes. Parmi les espèces vivantes, c’est avec le S. capræa et le
S. grandifolia que sont leurs analogies. Il est à peu près impossible,
sur de simples empreintes de feuilles, de prononcer d’une façon cer-
taine sur l'attribution à l’une ou à l’autre ; ce qui pourrait faire pen-
cher pour la première, c’est qu’elle est encore très commune dans la
1883. FLICHE. -— ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 21
région, tandis que la seconde est une espèce du Jura et des Alpes,
qui peut d’ailleurs descendre assez bas, comme au Mont-Boro près
de Lecco, où elle pénètre au moins dans la région de la vigne. Les
raisons qui me font admettre la probabilité plutôt en faveur du
S. grandifolia, sont : la grande taille des feuilles, leur forme géné-
rale, mais surtout la forte saillie des nervures à la face inférieure de
la feuille, Si nous sommes en présence du S. capræa, les pieds qui
vivaient à Resson ressemblaient beaucoup plus, par la grande taille
de leurs feuilles, à ceux que l’on rencontre dans les régions monta-
gneuses qu'à leurs congénères des plaines ou des côteaux. Peut-être
aussi l'espèce qui croissait à Resson différait-elle des deux formes
vivantes ; on sait combien les saules de cette section sont difficiles
à étudier quand on n'a pas à sa disposition des échantillons com-
_ plets. :
Salix nigricans, Sm. ??. — Musée de Troyes. — Cette détermi-
nation est plus douteuse encore que la précédente. La feuille dont
nous avons étudié l’empreinte appartient certainement à un saule
latifolié, et parmi ceux-ci, la ressemblance avec la var. fragifolia du
S. nigricans est incontestable; mais en présence de la variabilité
considérable des feuilles chez les saules de cette section, je ne me
prononce pas, je donne une simple indication qui peut servir pour
des recherches futures, et il est fort possible, qu'ici encore, nous
soyons simplement en présence d’une forme du $S, capræa dont
l’existence est très naturelle dans les tufs de Resson, tandis que le
S. nigricans est une espèce des montagnes de l’est de la France,
complètement étrangère à la flore de l'Aube.
Corylacées.
Corylus avellana, L. — Musée de Troyes. — Belles empreintes de
feuilles complètement identiques à celles des pieds vivant aujour-
d'hui. Cette espèce est très commune dans les bois, les haies, les
buissons de toute la région ; elle a été rencontrée à diverses reprises
dans les dépôts de l’époque quaternaire et du commencement de l’é-
poque actuelle.
Cupulifères.
Fagus sylvatica, L. — Musée de Troyes. Coll. Chertier, — Plusieurs
empreintes de feuilles, dont la détermination ne laisse aucun doute,
montrent que cette espèce était assez commune à Resson. Elle l’est
encore, sinon dans les environs immédiats des tufs, au moins dans
toute la région. Elle a déjà été signalée, en France, dans les terrains
929 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D now.
quaternaires, et n'est donc pas d’arrivée aussi récente qu’on a voulu
parfois le soutenir, en se basant sur une interprétation fausse, à mon
avis, des remarquables résultats obtenus, pour l’histoire de la végé-
tation, de l’étude des tourbières du Danemark.
Juglandées.
Juglans regia, L. — Musée de Troyes. — Deux empreintes de
fragments de feuilles présentent la nervation des Juglans. L'une
d'elles est assez complète ; elle donne une portion du contour de la
feuille, du côté droit aussi bien que du côté gauche ; la largeur des
dernières mailles formées par les nervures, l’écartement des nervures
principales, la forme de la feuille, le contour presque entier, présen-
tant seulement de rares crénelures, concordent entièrement avec ce
qu’on observe chez le J. regia. Cette espèce est abondamment cul-
tivée dans l’Aube, mais elle n’est plus nulle part spontanée en
France. Elle a déjà été signalée dans les tufs quaternaires de
Meyrargues en Provence, par M. de Saporta. Sa présence à Resson
prouve qu'elle a eu une large extension dans notre pays. Elle paraît
y avoir disparu par suite des basses températures qui ont régné à la
fin de la période quaternaire et au commencement de l'époque
actuelle, et n’a été introduite par la culture qu’à une époque relative-
ment récente (1). Il est bon de faire remarquer, d’ailleurs, que le
noyer est fréquemment semé par les oiseaux dans les boïs de la
Champagne et de la basse Bourgogne; qu’il lève et se développe
pendant quelques années, pour disparaître devant la concurrence
que lui fait la végétation spontanée, mieux adaptée que lui aux con-
ditions actuelles.
E'uphorbiacées.
Buxzus sempervirens, L. — Musée de Troyes. — Plusieurs em-
preintes de feuilles, sur l’une desquelles on trouve encore des traces
de matières organiques, ne laissent aucun doute sur l'existence de
cette espèce. Elle n’est plus spontanée dans les environs de Resson,
mais on la rencontre dans les jardins, dans les haies, où elle croît
parfaitement. Elle abonde sur les collines calcaires de la Bourgogne.
On la retrouve, fort rarement d’ailleurs, dans des stations plus
septentrionales, aux environs de Stenay, par exemple, dans le nord
du département de la Meuse. M. de Saporta l’a trouvée dans les tufs
quaternaires de La Celle.
(1) Voir A. de Candolle, Origine des végétaur cultivés, p. 343.
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 23
Oléacées.
Ligustrum vulgare, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte de
feuille évidemment coriace, très glabre, très lisse, à bords entiers,
allongée, appartient certainement à cette espèce; des feuilles de
Troëne vivant ont pu lui être exactement superposées, en même
temps que la nervation est identique de part et d'autre. Cette espèce
qui abonde aujourd’hui encore dans les environs de Resson, n’a
point été signalée jusqu'ici dans les dépôts quaternaires.
Cornées.
Cornus sanquinea, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte de
feuille appartient certainement à cette espèce, très commune aussi
dans les environs de Resson, et qui n’a point encore été signalée
dans les dépôts quaternaires.
Araliacées.
Hedera Helix, L. — Musée de Troyes. — Belle empreinte de feuille
absolument identique à celles des pieds vivant aujourd’hui dans la
localité. Cette espèce a été rencontrée dans plusieurs dépôts quater-
naires.
Ombelliferes.
Un fragment de tige complètement minéralisé provient d’une
plante de cette famille. L’analogie"est même très grande avec cet
organe chez l’Æeracleum sphondylium, L.; l'attribution me semble
très probable, mais on comprend qu’on ne saurait l’affirmer sur un
débris de cette nature.
Rosacées.
Rubus fruticosus, L. — Musée de Troyes. — Un fragment de ra-
meau et des empreintes de feuilles appartiennent certainement à
cette espèce entendue dans son sens le plus large. Le rameau est
cannelé et épineux; quant aux feuilles, elles ont la nervation de
celles des ronces. Parmi les différentes formes que l’on a détachées
du À. fruticosus, pour en constituer des espèces plus ou moins légi-
* times, c'est le À. rhamnifolius, Weïh. qui présente la plus grande res-
semblance avec la plante fossile ; la comparaison a été faite avec un
échantillon des environs de Nancy. Cette forme existe, mais paraît
être assez rare, dans le département de l'Aube. La détermination de
toutes ces petites espèces est trop difficile, même sur le vif, pour
24 FLICHE, — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. ) nov.
qu'il faille voir ici autre chose qu’une simple indication. Mais le fait
seul de la présence à Resson du Z. fruticosus, entendu dans son sens
le plus large, est déjà intéressant puisque la seule ronce signalée
jusqu’à présent, dans les terrains quaternaires, est le À. idœus.
Amygdalees.
Cerasus! padus, D. G., ? — Coll. Chertier. — Une feuille provient
certainement d’un cerisier qui ne saurait être que le merisier ou le
cerisier à grappes. Par sa taille, par ses bords qui paraissent avoir
été garnis de dents très petites, elle ressemble à celles du C’. padus ;
mais il est difficile de se décider sur. un seul échantillon entre des
feuilles qui se ressemblent beaucoup sur les empreintes qu’elles
peuvent laisser, et il est possible que le cerisier de Resson ait été le
C. avium, commun aujourd’hui encore dans le département de
l'Aube, tandis que le €’. padus, spontané dans les plaines de l’ex-
trême nord de la France et dans les montagnes, n’y existe pas.
Aucune des deux espèces n’a d’ailleurs été signalée jusqu'ici à l’état
fossile.
Rhamneées.
Rhamnus frangula, L. — Coll. Chertier. — Des feuilles de cette
espèce ont laissé leurs empreintes. Elle est commune aujourd'hui
dans les marais et les bois humides de toute la région. Elle n’a point
encore été signalée à l’état fossile.
Tiliacées.
Tilia ! platyphylla, Scop. ? — Musée de Troyes. —- Une belle em-
preinte de feuille dont la nervation est admirablement conservée,
permet d'affirmer l'attribution générique. La détermination spéci-
fique n’est pas aussi certaine, parce qu'on ne voit pas les bords de
l'organe. Cependant, par sa grande taille, l’angle que font les ner-
vures secondaires avec la nervure principale, leur espacement, cette
feuille se rapproche entièrement de celles du 7. platyphylla. Cette
espèce n’est pas spontanée dans les environs immédiats de Resson,
mais on la rencontre dans plusieurs forêts de la région. Elle a déjà
été, aussi bien que le 7, parvifolia, rencontrée dans les terrains qua-
ternaires.
Acérinées.
Acer campestre, L. — Musée de Troyes. — L’empreinte d’un frag-
ment de feuille, en très mauvais état, mais évidemment lobée,
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 25
appartient certainement à cette espèce. La taille, tous les détails de
la nervation, distribution, écartement, grosseur des nervures, sont
les mêmes que chez les feuilles de l’Érable champêtre. Cette espèce
est très commune dans tous les environs de Resson; elle a été si-
gnalée dans les dépôts quaternaires, mais avec doute.
Acer platanoïdes, L. — Musée de Troyes. — Une empreinte de
feuille palminervée, dont la nervation était un peu effacée et les
bords imparfaitement visibles, pouvait se rapporter à l’érable plane
ou à la vigne ; j'étais d’abord disposé à la rapporter à cette dernière,
cependant les nervures principales sont plus redressées que chez
elle ; mais j’ai pu trancher la question d’une facon certaine. L’em-
preinte présentait encore à la surface une partie des tissus, notam-
ment des nervures et de l’épiderme ; soumis à l’examen microsco-
pique, ils se sont montrés semblables à ceux de l’érable plane,
parfaitement distincts de ceux de la vigne. Cet érable est très rare à
l'état spontané dans le département de l’Aube ; on ne le rencontre
que dans la forêt de Clairvaux, à une assez grande distance de
Resson. C’est une espèce des stations fraiches, qui habite les coteaux
du nord de la France, plus habituellement les montagnes ; elle n’a
point encore été signalée à l’état fossile.
Acer opulifohum, Vill. — Musée de Troyes. — On peut lui rappor-
ter plusieurs fragments de feuilles d’un érable dont la nervation rap-
pelle un peu celle de l’érable champêtre, mais se rencontre aussi
chez l’A. opulifolium. La taille de ces feuilles, leur bord fortement
réfléchi, les sinus et les dents largement arrondis formant presque
une ligne ondulée, laissent peu de place au doute, quant à l’attribu-
tion à cette espèce qui n’existe plus aujourd'hui en Champagne. On
la rencontre dans le Jura, les Alpes, les Pyrénées et les Cévennes,
et elle a été signalée dans les tufs quaternaires de la Provence.
Renonculacées.
Clematis vitalba, L. — Musée de Troyes. — Des empreintes de
feuilles en très mauvais état, mais dont la nervation et le contour
sont bien distincts, appartiennent certainement au genre Clematis.
L'attribution à la clématite des haies est rendue aussi à peu près cer-
taine, par la forme des feuilles et par ce fait que l’espèce est encore
très commune sur les sols calcaires de toute la région. Elle a été
trouvée aussi dans les tufs de La Celle. M. Kasan (1) dans un travail
consacré à une question plus générale, attribue, d’après des obser-
(1) Kasan. Uber den combinirten Einfluss der Warme und des Lichtes auf die
Dauer der jahrlichen Periode der Pflanzen ; ein Beïitrag zur nachweisung der
ursprünglichen Heimathzone der Arten. Bot. jahrb. 3° vol. 1° liv. p. 74.
26 FLICUE, + ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D nov.
vations phénologiques, une origine méridionale, avec marche pro-
gressive et récente vers le nord, au Clematis vitalba. On voit que les
données paléontologiques ne vérifient pas, au cas particulier, les
idées de l’auteur, qui sont d’ailleurs fort intéressantes et dignes
d'être prises en sérieuse considération.
CONCLUSIONS.
Si nous cherchons, d’après tout ce qui vient d’être dit, à nous re-
présenter ce qu'étaient les environs de Resson, au moment où les
tufs, leur portion inférieure notamment, se déposaient, nous voyons
que des sources, beaucoup plus abondantes que celles de la Doué
actuelle, venaient sourdre au milieu d’un petit marais où elles dépo-
saient une grande partie du carbonate de chaux qu'elles tenaient en
dissolution. En certains endroits le sol était complètement sous
l'eau; en d’autres il était émergé, au moins pendant la saison la
plus sèche. Le débit des sources, tout en étant très fort, paraît avoir
été soumis à quelques variations devenues particulièrement sensibles
à la fin de la période de formation du terrain. Dans le sein de l’eau
vivaient des plantes aquatiques dont quelques-unes complètement
submergées, parmi lesquelles les Chara ont joué un rôle très impor-
tant. Les autres avaient seulement le pied couvert par l’eau et se dé-
veloppaient en abondance; les 7ypha et quelques grands Carex pa-
raissent avoir joué le premier rôle parmi elles. D’autres espèces s’y
joignaient également, parmi lesquelles certainement le PAragmites
communis ; probablement les Scirpus et un grand nombre d’autres
monocotylédones, dont plusieurs Cypéracées ou Graminées, vivaient
plutôt sur la terre humide que dans l’eau. Au milieu d'elles, on voyait
aussi des dicotylédones herbacées, parmi lesquelles de grandes Om-
belliferes. C’est là que devaient commencer à se montrer les Saules,
qui ont été évidemment très communs et représentés par plusieurs
espèces ; tantôt seuls, tantôt mélangés avec des Aunes, des Bour-
daines, ils commencaient une riche végétation forestière qui devenait
plus puissante et plus variée en s’éloignant du bord immédiat de
l'eau. Des Bouleaux, des Peupliers, le Hêtre et le Noyer commun, des
Tilleuls, des Érables d'espèces variées, formaient un étage supérieur
à l'abri ou dans le voisinage duquel on voyait de nombreux arbustes ;
Coudriers, Troënes, Cornouillers, Ronces, Nerpruns, constituaient tout
un sous-étage buissonnant, tandis que le Puis occupait les stations
les plus sèches. Le Zierre rampait sur le sol, puis s’élevait sur les
arbres en société de la Clématite des haies. Sur le sol des Mousses, des
Fougères, la Scolopendre au moins, des Cypéracées, des Graminées,
1883. FLICHE. —— ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 2
formaient un tapis végétal mêlé sans aucun doute de plusieurs dico-
tylédones herbacées. Sur ces arbustes, sur et sous ces herbes, dans
un milieu plein de fraîcheur, on rencontrait de nombreux mollusques ;
les Æélices, en particulier, y promenaient des coquilles de formes et
de couleurs variées. Les eaux étaient largement habitées par des
animaux du même embranchement. Le monde végétal et celui des
animaux inférieurs présentaient, on le voit, une grande analogie avec
la nature actuelle: quelques modifications survenues dans la flore
n’en altèrent pas le caractère général. Les différences les plus pro-
fondes, pour un observateur un peu superficiel, auraient consisté
dans l’extrême vigueur de la végétation, se traduisant par le dévelop-
pement des feuilles, et dans l’abondance plus grande des mollusques.
Les vertébrés lui auraient réservé de bien plus grandes surprises.
. Pendant que des canards sauvages voguaient sur les eaux, un gal/linacé
plus gros que nos perdrix et nos cailles, se tenait probablement dans
les grandes herbes qui peuplaient les clairières de la forêt. Celle-ci
était fréquentée par des troupes de cerfs le plus Souvent de grande
taille, par des éléphants, par des rhinocéros; tandis que des castors
bâtissaient leurs digues et leurs huttes au bord de l’eau. Cette faune
de mammifères herbivores avait pour ennemis des carnassiers qui
paraissent avoir été peu nombreux, et l’omme qui leur faisait la
guerre pour se nourrir de leur chair, sans doute aussi pour se cou-
vrir de leur peau et pour utiliser les parties solides de leur corps. Les
traces laissées par ses outils de pierre, sur les bois de cerf, donnent
à cette dernière supposition plus que de la vraisemblance,
Il ne suffit pas d’avoir ainsi présenté à notre imagination une vue
générale du marais, de la forêt, des animaux qui les habitaient, et
de l’homme qui était le maître sauvage, mais déjà puissant de cette
nature, il nous faut poursuivre la solution aussi rigoureuse que pos-
sible de plusieurs questions intéressantes : Quelle relation y a-t-il
entre la flore ancienne et celle qu’on observe aujourd’hui à Resson et
dans les environs ? Sous quel climat a-t-elle vécu ? enfin quel est son
âge et quels rapports présente-t-elle avec les autres flores quater-
naires ?
La flore des marais, si accusée dans les tufs, a disparu ; la Doué,
comme nous avons eu déjà occasion de le dire, est un petit ruisseau
de débit faible et très régulier. Quant à la végétation forestière, elle
est bien représentée sur les tufs eux-mêmes, mais le chêne-rouvre
y joue un rôle prépondérant, le hêtre y est extrêmement rare, la
spontanéité du bouleau est douteuse, les peupliers sont représentés
par le tremble, les érables par le champêtre ; on ne voit pas de
tilleuls, le cerisier Mahaleb abonde, tandis que le cerisier à grappes
28 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. D noy
fait défaut. Quant au noyer et au buis, ils n'existent pas dans la
forêt. Si, au lieu de nous en tenir aux environs immédiats de Resson,
nous comparons la flore forestière des tufs à celle de la région où
est située cette localité, nous voyons qu'elles se ressemblent beau-
coup. Cependant, en nous bornant aux espèces dont la détermination
présente un degré de certitude suffisant, nous voyons que sur trente
espèces ou variétés notables rencontrées, il en est quatre qui ont
abandonné la contrée. Ce sont les : |
Betula alba, L. var. papyrifera, Spach.
Juglans regia, L.
Buxus sempervirens, L.
Acer opulifolium, Vill.
La première n’existe même plus en Europe, mais c’est une simple
variété d'une espèce encore commune dans le département de
l’Aube : le buis se rencontre abondamment sur les collines de la
Côte-d'Or; pour trouver l’érable à feuilles d’osier, il faut aller jus-
qu’au Jura. Quant au noyer, il n’existe plus à l’état spontané dans la
flore européenne, mais, comme je l’ai dit plus haut, il est bien près,
même dans les environs de Resson, d’une naturalisation complète.
En résumé, on peut considérer la flore de Resson comme très voi-
sine de celle d’aujourd’hui. Elle paraît avoir été composée exclusive-
ment de formes vivant à notre époque ; peut-être y aurait-il, comme
cela a été dit plus haut, une seule exception à faire pour un aune.
Seulement, la distribution des espèces était un peu différente de ce
qu’elle est dans les environs immédiats de Resson.
Cette distribution différente tient évidemment, en partie, à ce que
le sol était marécageux, tandis qu'aujourd'hui, il est sec. C’est pour
cette cause, par exemple, que les Chara, les Typha, les grands
Carex, le Salix cinerea, ont été éliminés. Mais il y a eu une influence
plus générale, puisqu'elle s’est exercée sur des espèces forestières
qui habitaient certainement en dehors du marais; ce ne peut être
que celle d’un climat différent, et il est assez facile de nous rendre
compte de ce qu'il était. La température devait être très voisine de ce
qu’elle est aujourd’hui ; la présence du noyer commun et du buis
semblerait indiquer qu’elle était un peu plus élevée ; il est probable
qu’elle était surtout plus régulière : la moyenne de l'été étant au plus
égale à celle d'aujourd'hui, celle d'hiver un peu plus élevée, et sur-
tout les minima moins bas. Ce qui justifie cette hypothèse, c’est qu'à
côté de ces espèces, qui appartiennent à des climats un peu plus
chauds, on en trouve d’autres qui réclameraient plutôt une tempéra-
ture moins élevée que celle qu’on observe aujourd’hui à Resson; tel
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 29
est, par exemple, l’Acer platanoides. Cela serait encore plus vrai de
quelques espèces dont la présence, tout en étant un peu douteuse
est cependant assez probable : l’A/nus incanus et le Cerasus padus, par
exemple. Ce qui devait surtout caractériser ce climat, c'était une
grande fraicheur ; l'abondance du hêtre, la présence du bouleau, des
tilleuls, de l’érable plane, la largeur des feuilles se traduisant par
des variétés notables pour le bouleau blanc et peut-être pour le
saule Marceau, le prouvent surabondamment.
On pourrait penser qu’il y a eu changement de climat pendant que
les tufs se déposaient, que les espèces se rencontrant habituellement
daus des stations plus froides que celles convenant au buis et au
noyer, leur sont antérieures ou postérieures. Le mélange des em-
preintes est complet ; pour n’en citer qu'un exemple, mais caracté-
_ristique, j'ai rencontré des feuilles de buis à côté de celles de l’Acer
platanoides.
Les mollusques, bien que nous les connaissions imparfaitement,
corroborent entièrement les conclusions auxquelles nous amène
l'étude des végétaux. Ils sont nombreux, les espèces vivent aujour-
d'hui dans les régions tempérées et les stations fraiches. Une seule
fait un peu exception, c’est l'ex ericetorum ; comme le buis,
parmi les végétaux, elle préfère les stations sèches que pouvaient
d'ailleurs lui fournir, même avec un climat plus humide, la colline
de calcaire lacustre qui dominait le marais.
Cette régularité de la température, cette grande fraîcheur, tenaient
à des causes générales qui nous échappent en grande partie; mais
elles devaient aussi se relier à l’état complètement boisé du pays.
Couvert d’une forêt à peu près continue, comme l'était l'Amérique
du Nord, lorsque les Européens sont venus s’y installer, il offrait à la
vie des conditions analogues ; rien d'étonnant, dès lors, à voir, de
part et d'autre, même vigueur de végétation, mêmes variétés à
feuilles largement développées.
Reste à déterminer l’âge du dépôt ; question presque toujours fort
délicate, quand il s’agit de formations quaternaires. À Resson, le
caractère stratigraphique nous fait défaut, puisque, cela a déjà été
dit, on n’a pu observer de relations entre les tufs et les graviers de la
vallée de la Seine ; maïs nous possédons des fossiles animaux carac-
téristiques : les Zlephas primigenius et Rhinoceros hichorhinus. Leur
présence donne raison à M. de Mortillet qui, daus l’ouvrage cité plus
haut, cherche à diviser d’une façon rigoureuse, la période quater-
naire, en se basant à la fois sur la faune, sur la flore et sur les don-
nées de l’archéologie préhistorique. Il place les tufs de Resson dans
son Moustiérien, époque du règne incontesté des deux grands mam-
30 FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 5 nov.
mifères que nous venons de nommer; mais en même temps, il les
considère comme supérieurs à ceux de La Celle, si bien étudiés par
M. de Saporta (1), avec lesquels il y a tout intérêt à les comparer,
puisque ces derniers sont situés à peu de distance, et se sont dépo-
sés dans des conditions géologiques fort analogues. Il me semble,
au contraire, qu'ils doivent être contemporains ; les nouvelles déter-
minations que j'ai pu faire diminuent la dissemblance qui existait
primitivement entre les deux flores, la présence du buis et du noyer,
notamment, montrent qu'à Resson, comme à La Celle, le climat
devait être plus chaud qu'aujourd'hui. Il n’en reste pas moins que la
flore de la seconde localité a un facies bien plus méridional, accusé
par les #icus carica, Laurus nobilis et Cercis siliquastrum ; mais il ne
faudrait pas, je crois, attacher une importance exagérée à cette
différence des deux flores. À l’époque où se sont déposés les tufs, le
relief du sol était à peu de chose près le même qu’à l’époque actuelle ;
or, lies environs de La Celle sont encore, grâce à cette condition,
notablement plus chauds que le reste du pays et que ceux de Res-
son ; cela influe beaucoup sur la végétation, soit spontanée, soit
cultivée.
Dans une visite que je faisais à La Celle, le 15 octobre 1878, avant
le redoutable hiver qui a fait périr tant de végétaux, dans le nord et
le centre de la France, non seulement je constatais que la flore
spontanée était celle des collines les plus chaudes du pays, mais en-
core, j'admirais dans les jardins les Ficus carica, Viburnum tinus,
Rhamnus alaternus, Jasminum officinale, Laurus nobihs, Arundo donax,
Cercis siliquastrum, toutes espèces qui, ou ne se rencontrent pas à
Resson, ou n’y croissent pas avec la même vigueur qu'à La Celle. On
voit, pour le dire en passant, que dans les deux localités, les espèces
disparues, depuis l’époque quaternaire, peuvent encore vivre dans ie
pays, mais qu’elles exigent aujourd’hui, pour se maintenir, l'inter-
vention de l’homme, ce qui montre combien est faible l'écart chima-
térique des deux époques,
Non seulement la température a toujours dû être un peu plus
basse à Resson qu’à La Celle, mais encore, le milieu où se déposaient
les tufs était plus marécageux, plus aquatique même, La présence,
l'abondance même des Chara et des Typha, qui font défaut dans les
environs de Moret, le prouvent de la façon la plus évidente. Si l’on
tient compte de ces différences locales dans les conditions de végé-
(1) G. de Saporta. Sur le climat des eñvirons de Paris, à l'époque du Diluvium
gris, à propos de la découverte du Laurier dans les tufs quaternaires de La Celle.
— (Association française pour l'avancement des sciences, 5° section, à Clermont=
Ferrand, p. 640).
1883. FLICHE. — ÉTUDE SUR LES TUFS DE RESSON. 31
tation, il est difficile de n’être pas frappé de l'extrême ressemblance
des deux flores. De part et d'autre, absence complète des conifères
des régions froides, végétation fort analogue à celle qu’on rencontre
aujourd’hui dans le pays, avec ce mélange remarquable de quelques
espèces demandant une température un peu plus élevée, et de quel-
ques autres recherchant des stations plus fraîches. Sur dix-sept
espèces déterminées à La Celle, sept se retrouvent à Resson (À);
deux autres, les Salix fragilis, L. et Acer pseudo-Platanus, L., y sont
représentées par des espèces d’exigences similaires et appartenant
aux mêmes genres ; enfin, des espèces de genres différents ont
aujourd hui des habitats identiques, les Z'vonymus lahifolius, L. et
Acer opuhfolium, Vill., par exemple.
L'opinion que nous émettons sur le synchronisme des deux flores,
est du reste, parfaitement d'accord avec les résultats de l’étude faite
par M. Tournouër, des tufs de La Celle (2). Ce géologue, si exact, les
les avait d’abord cru plus anciens qu'ils ne sont réellement; mais à
la suite d'un sondage, il vit qu’ils reposaient sur les alluvions
anciennes de la Seine. Aussi, tout en reconnaissant qu'ils ne sont
pas de l’époque moderne, ce que prouve l'étude des végétaux et des
mollusques qu’on y trouve, .il tire, de ce fait stratigraphique, la
conséquence très rigoureuse qu'ils ne sauraient être plus anciens
que la partie supérieure de ces mêmes alluvions. Or, celle-ci corres-
pond à l'époque où l’Z/ephas antiquus avait bien définitivement fait
place à l’£ephas primigenius, c’est-à-dire à celle que l'observation
directe des fossiles nous a fait admettre pour Resson.
On a vu que je suis arrivé pour le climat de cette période à des
conclusions identiques à celles de M. de Saporta. Ce paléontologiste,
si autorisé, a donné une classification des flores tertiaires supérieures
et quaternaires (3); il y place les plantes de La Celle à la fin de son
étage quaternaire inférieur. C’est donc là qu'il faut mettre aussi les
tufs de Resson.
M. Albert Gaudry annonce que M. Croizier, capitaine d’ar-
tllerie de marine, lui a remis pour le Muséum plusieurs pièces d’un
(1) Ce sont les Scolopendrium vulgare, Sym., Populus canescens, Sm., Salix
cinerea, L., Corylus avellana, L., Buxus sempervirens, L., Hedera helix, L., et
Clematis vitalba, L.
(2) Note complémentaire sur les tufs quaternaires de La Celle, près Moret
(Seine-et-Marne), par M. R. Tournouër. (Bull. Soc. géol., 3e série, V. 1877,
p. 646).
(3) G. de Saporta. Tableau de la classification des étages tertiaires et quater-
naires. Matériaux pour servir à l’histoire primitive de l’homme, 1880.
32 LEMOINE. — FAUNE CERNAYSIENNE. D NUV.
grand Téléosaurien trouvé dans le Kimméridien des environs
d'Angoulême. Ces pièces sont de nombreuses vertèbres du cou, du
dos et de la queue, des côtes, des os des membres incomplets et des
plaques osseuses de la carapace, qui sont épaisses, présentent de
profondes anfractuosités et indiquent une bête fortement cuirassée.
Ce Téléosaurien signalé par M. Croizier, devait avoir à peu près la
même taille que le Zeleosaurus cadomensis de la pierre de Caen.
Il donne lecture de la lettre suivante de M. Croizier, indiquant le
gisement de ce fossile :
« Dans les travaux exécutés à la fonderie nationale de canons de
» Ruelle (6 kilomètres N.-E. d'Angoulême), sur les bords de la Tou-
» vre, on a trouvé sous la terre végétale une couche épaisse de gra-
» viers, alluvions anciennes de cette rivière, puis un calcaire noirâ-
» tre, très marneux (contenant environ 27 0/0 d'argile), renfermant
» quelques débris de lignite et des lumachelles d’£'xogyra virgula.
» C’est à la partie supérieure de ce calcaire, presque au contact avec
» les graviers, qu'on a trouvé les restes du Saurien. Les ossements
» encore engagés dans le calcaire à Æ£xog. virqula, montrent bien
» qu'ils sont kimméridgiens.
» M. Ramonet, sous-agent administratif à la fonderie, qui a assisté
» à leur découverte, et à l’obligeance de qui je les dois, m’a écrit que
» ces ossements se trouvaient réunis sous un petit espace, les verte-
» bres presque dans le prolongement l’une de l'autre. »
M, Fischer présente un ouvrage de M. Issel, intitulé : Oscilla-
ziont lente del suolo, et une brochure de M. Locard sur Ja faune du
pliocène du département de l’Aïn.
M. Lemoine présente un certain nombre de pièces osseuses,
relatives à des mammifères de fort petite taille appartenant à la
faune cernaysienne. Ces mammifères lui semblent devoir être
rapportés à un genre nouveau.
Ce genre paraît pouvoir être caractérisé par la forme très allongée
de son maxillaire inférieur, à peu près complètement dépourvu
d’apophyse coronoïde, par l’inclinaison de ses deux paires d'incisives
_comprimées par ie développement spécial de sa quatrième prémo-
laire, et par la disposition cupuliforme de ses arrière-molaires dont
la troisième manque de talon.
Les incisives supérieures, par suite du développement spécial de la
paire interne à bandes d’émail saillantes, et les molaires supérieures,
par suite du volume de leur denticule interne, rappellent les mêmes
dents du Plesiadans.
1833.
135.00
186.00 LL
XIT.
rs nr
eZ 22 CL
MARCEL BERTRAND. — SONDAGE DE SALIES. 33
Les quatre espèces ap-
partenant à ce nouveau
genre, seraient caractéri-
sées à la fois par leur
taille différente et par la
forme de la quatrième
prémolaire inférieure.
Un humérus, un fémur
à col allongé et oblique,
un Ccalcanéum et plusieurs
autres pièces osseuses pa-
raissent, par suite de leur
petit volume, pouvoir être
rapportés à ce même
genre.
M. Lemoine présente
également le maxillaire
d'une nouvelle espèce de
Neoplagiaulax caractéri-
sée par la forme grêle de
l'incisive et par la dispo-
sition demi-circulaire de
la prémolaire.
Un calcanéum de la
forme la plus étrange lui
semble pouvoir être rap-
porté au Veoplagiaulax.
M. Douvillé présente
au nom de M. Marcel
Bertrand, une conpe
du sondage de Sa-
lies, qui lui a étéenvoyée
par M. Chavanne, ingé-
nieur-directeur des re-
cherches. Le sondage est
placé au sud du pointe-
ment ophitique, dans un
petit vallon où rien ne
pouvait faire prévoir l’exis-
tence d’alluvions aussi
profondes, aussi loin que
34 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov.
possible de l’ophite et à la limite de l’affleurement des couches con-
sidérées comme crétacées.
La carotte de sel, extraite de la profondeur de 210 mètres, se com-
pose de plaquettes, séparées par de petits lits marneux, le tout pré-
sentant une horizontalité parfaite.
M. Chavanne signale en outre, des fragments de diorite (?) pris
dans le sel.
La coupe de ce sondage, la nature et l’horizontalité des bancs tra-
versés, semblent exclure pour le « cortège ophitique » de Salies, tout
autre explication que la présence en ce point du Trias, qui formerait
une bande étroite et allongée au milieu du Crétacé.
Il y aurait là un problème stratigraphique, analogue à celui des
vallées tiphoniques du Portugal décrites par M. Choffat. M. Cha-
vanne se propose d’ailleurs, de donner prochaineïnent une coupe
détaillée de la région.
Explication de la coupe. (Page 33.)
1. Alluvions, tourbes, gypses remaniés.
Marnes irisées, gypse gris fissuré, avec cavités remplies de graviers d’al-
luvion.
Calcaire compact, très noir, géodique, tapissé de cristaux de gypse.
Marnes irisées.
Grès blanc, très dur.
Terrain vaseux, très tendre.
. Calcaire magnésien, très noir, très dense, à petits trous très nombreux,
espèce de trapp.
8. Courant d’eau ; grotte remplie de blocs d’anhydrite corrodés
9. Anhyürite.
10. Marnes très blanches, très tendres.
11. Gypse cristallin blanc.
12. Marnes vertes avec sel.
13. Sel gemme, poudinguiforme, bien stratifié et sans pendage sensible.
LO)
I Oo Où À
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante :
Sur les Échinides du Miocène moyen de la Bretagne, .
par M. l'abbé Bazin.
PI. I-TIT,
Le plus grand nombre des oursins décrits et figurés dans les pages
suivantes, ne l’avaient point été encore dans les ouvrages d’Agassiz,
d'Orbigny, Desor, etc., et ils ont même été oubliés presque tous par
M. Cotteau, dont la plume savante s’est fait une sorte de propriété
1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 39
de la famille, si intéressante pour la Géologie, des échinides. Plu-
sieurs d’entre eux, cependant, sont déjà connus, et ils ont depuis
longtemps pris place dans les collections publiques ou privées.
_ M. Vasseur, dans la remarquable thèse où il a résumé les travaux
publiés jusqu à ce jour sur les faluns de la Bretagne, nomme sept
échinides : Crdaris avenionensis, Arbacia fragilis, Scutella Faujasü,
Echinolampas dinanensis, Spatangus britannus, Nucleolites sp., Cassi=
dulus Bazini. Mes recherches personnelles, ainsi que la collection
de M. Lebesconte, mise à ma disposition avec une grande bienveil-
lance, m'ont permis d'ajouter à cette liste quelques espèces nouvelles
et c’est le sujet de ce petit travail, extrait d’une étude sur les faluns
de la Bretagne, que je me propose àäe publier prochainement. Les
planches sont dues au crayon de M. Humbert,
CipaRis AVENIONENSIS, Des Moulins, var. Sancti-Juvati. PL I, fig. 1-14.
Ce Cidaris a été désigné par Des Moulins, sous le nom d’avenionensis ;
désignation acceptée par Agassiz, d'Orbigny, Pictet, Desor, Tour-
nouër, Vasseur, etc. M. de Loriol l’a figuré dans ses Échinides ter-
tiaires de la Suisse, et M. Cotteau dans ceux de la Corse. Une partie
assez considérable du test, trouvée à Saint-Juvat, près de Dinan, m’a
permis d'en donner une figure plus complète.
Espèce d’une taille assez haute, circulaire, déprimée en haut et en
bas : zones porifères très peu flexueuses, composées de pores arrondis,
unis par un petit sillon transversal; l’état de l’exemplaire dessiné
n’autorise pas à juger de la largeur du renflement granuliforme qui
séparait les deux côtés des zones porifères. Aires ambulacraires peu
enfoncées. Aires interambulacraires garnies d’une double rangée de
six ou sept tubercules gros, largement espacés, à base lisse, à mame-
lon perforé et non crénelé, plus forts au milieu de l’échinide qu’à
ses extrémités. Les scrobicules larges, elliptiques, entourés de gra-
nules assez saillants, ont entre eux une petiie zone miliaire étroite.
Radioles très variables, si variables même, qu’on s’étonne qu'ils
appartiennent à une même espèce. On en distingue trois sortes; les
uns longs, cylindriques, garnis de granulations plus ou moins espa-
cées, souvent plus fortes sur une des faces du radiole (fig. 9, 10); les
autres ont leur tige atténuée à la base, qui est lisse à la collerette,
mais striée dans toute sa longueur jusqu’à son extrémité, fermée et
. non épanoulie (fig. 6) ; une troisième espèce de radiole se remarque.
par une cupule terminale profonde plus ou moins large et fortement
sillonnée ; les sillons se prolongent sur la tige (fig. 3, 4, 5). Cette
dernière espèce de radioles l'emporte par la profondeur et la largeur
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30 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov.
de sa cupule sur les radioles semblables trouvés dans le Miocène, aux
Angles, près d'Avignon; à Saint-Paul-Trois-Châteaux, à Bonifacio,
en Corse, par M. Locard. Serait-ce une raison suffisante pour en
faire une variété ? Cidaris avenionensis, var. Sancti-Juvati?
Collection de M. Lebesconte.
Explication des figures. PI]. I.
Fig. 1. Portion du test interambulacraire.
Fig. 2, 3, 4, 5. Radiole à large cupule.
Fig. 6. Autre radiole fermé à son extrémité.
Fig. 7 à 14. Divers radioles.
PsammEecxinus monilis, Desor (PI. XVIIT). PI. I, fig. 15-24.
Arbacia monilis, Ag.; Arbacia fragihs, Duch., Vasseur, etc.
Le genre Psammechinus d’'Agassiz a subi, sous la plume de Desor,
des modifications généralement admises ; il a pour caractères prin-
cipaux, l’absence de fortes entailles au péristome, et par conséquent
sa forme circulaire ; sa taille petite, ou moyenne et déprimée; ses
tubercules nombreux, lisses, formant des séries verticales multiples,
mais d’inégale valeur, qui le distinguent des C'ottaldia,dont les tuber-
cules sont uniformes ; ses pores semblent être disposés par triples
paires.
L’Arbacia vint trop tard, en 1835, désigner le genre vivant Z'chino-
cidaris, créé déjà par Des Moulins; il est à retrancher.
Sur le Psammechinus monilis de la Bretagne, les deux séries de
tubercules principaux sont très visibles dans chaque aire, mais il
n’en est pas ainsi de la disposition des pores ; sont-ils unigéminés ou
sont-ils rangés par triples paires ? La loupe promenée longtemps sur
les ambulacres laisse encore la question assez indécise et l’on com-
prend les deux affirmations opposées de M. Forbes et de M. Cotteau.
Explication des figures. PI. I.
Fig. 15. Face supérieure. Spécimen d’une parfaite conservation (Saint-Juvat).
Fig. 16. Face inférieure du même.
Fig. 17. Le même, vu de côté.
Fig. 18. Exemplaire dont le test usé permet d’apercevoir les pores.
Fig. 19 et 20. Spécimen plus petit à l’aspect plus granuleux (Saint-Juvat).
Fig. 21. Une aire ambulacraire grossie.
Desor donne la figure d’un Psammechinus monilis plus petit. Est-ce
par distraction qu'il dit dans le texte que les pores sont disposés par
triples paires et qu'ils sont unigéminés sur la planche?
1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 37
HippONOE, sp. PI. I, fig. 22-95.
Les deux plaques trouvées à Saint-Juvat ne me paraissent pas
autoriser à établir une espèce nouvelle, mais elles attestent parfaite-
ment que nous sommes en présence d’un Hipponoë; incontestable-
ment ce fossile n’est pas le Zripneustes Parkinsoni, Ag., dessiné dans
la planche XVIII du Synopsis de Desor et appartenant à la molasse de
Foz, car le spécimen de Saint-Juvat, au lieu de deux rangées longi-
tudinales de gros tubercules interambulacraires, en a au moins
quatre; de plus, dans les ambulacres, la disposition des pores n'est
pas du tout la même que chez le Æ. Parkinsonti.
Desor ne cite que deux Tripneustes fossiles, appartenant tous les
- deux au Miocène moyen, et ce genre ne remonte pas plus haut que
cet étage géologique.
Le genre Zripneustes est d'Agassiz, en 1841, et, en 1840, Gray avait
déjà nommé Âipponoë les mêmes échinides. Ce dernier nom doit donc
être adopté.
Explication des fiqures. PI. I.
Fig. 22. Partie d'un ambulacre.
Fig. 23. Autre plaque vue à l’intérieur.
Fig. 24. Bouton d'un tubercule grossi.
Fig. 25. Partie grossie.
Ecainocyamus LEBEsCONTEr, nobis. PI. III, fig. 4 à 6.
Espèce de très petite taille, déprimée, elliptique, élargie et légère-
ment tronquée en arrière, à bords renflés. La face supérieure est un
peu arrondie, plus ou moins selon les individus, sans doute à cause
des dix cloisons de l’intérieur plus ou moins élevées; la face infé-
rieure offre une faible excavation vers le milieu. Les ambulacres,
à peine visibles, même à ia loupe, sont imparfaitement pétaloïdes.
Le péristome, presque central, un peu plus en avant, est rond, petit,
sans lèvres saillantes. Le périprocte s'aperçoit à l'extrémité de la
face inférieure et quelquefois il est même marginal, surtout dans les
individus plus renflés. Il s’ensuivrait qu'il y aurait probablement dans
les faluns du Miocène breton plusieurs espèces d’Zchinocyamus à dis-
tinguer, mais Desor l’a remarqué avec justesse : si petite est la diffé-
rence entre les espèces de ce genre, qu’elles sont d’un faible secours.
Localités : Saint-Juvat, Saint-Grégoire.
38 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov.
Explication des figures. PI, VIT.
Fig. 1. Face inférieure.
Fig. 2. Face supérieure.
Fig. 3. Vue de côté,
Fig. 4. Individus plus petits.
Fig. 5 et 6. Grossis.
ScuTELLA FauJasi, Defrance. PI. II, fig. 1-4.
La Scutella Faujasii a Eté figurée par Grateloup, par Agassiz, et elle
a été plus ou moins complètement décrite par Des Moulins et par
Desor, etc. Ces auteurs s'accordent à lui assigner comme caractèrés
spéciaux, la truncature postérieure plus accusée que dans les autres
scutelles et plus étroite ; les pétales ambulacraires amples et arrondis
à leurs extrémités, le périprocte tantôt au quart, tantôt au tiers de la
distance du bord au péristome et surtout, d'après Agassiz, l’épais-
seur du bord comparée à la hauteur peu considérable du test.
La scutelle, représentée ici, abondante dans le bassin de Saint-
Juvat, réunit ces caractères, et par conséquent elle doit porter le
nom de Sc. Faujasi, quoique l'épaisseur de ses bords varie souvent,
ainsi que l’espace renfermé entre les deux sinus au bord postérieur.
Desor réunit dans une même espèce les Scutella Brongnmarti, Scu-
tella Smithiana, d'Agassiz, et il n’y voit que des variétés de la Sc. Fau-
jasi. I serait possible d'aller plus loin encore, tant les caractères
diagnostiques signalés dans les différentes espèces de ce genre s'effa-
cent lorsqu'on les compare attentivement et d'autant plus que le
genre Scutella n’a été trouvé encore que dans le seul Miocène.
Explication des fiqures. PI. IT.
Fig. 1. Face supérieure.
Fig. 2. Face inférieure.
Fig. 3. Profil.
Fig. 4. Ambulacre.
SCUTELLA CIRCULARIS, nobis. PI, IT, fig. 5.
Cette espèce, de taille médiocre, d’une forme subconique, présen-
tant une légère déclivité du sommet peu élevé au bord, se distingue
de toutes les autres scutelles par sa forme circulaire et par son pour-
tour non ondulé, de sorte que la troncature du bord postérieur dis-
paraît entièrement et que sa largeur égale sa longueur. La face
supérieure est unie, très peu renflée. Les cinq pétales ambulacraires,
d'une longueur moyenne, s’arrondissent et s’élargissent vers leurs
1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 39
extrémités où ils se ferment. L'espace compris entre les zones pori-
fères est sensiblement moins large que les zones elles-mêmes ; les
pores des rangées externes sont très allongés, au lieu que les internes
sont ronds et petits ; les sillons qui les unissent sont dirigés oblique-
ment du dedans au dehors. La face inférieure, presque plane, est un
peu déprimée vers la bouche, qui est centrale, ronde, et laisse entre-
voir la roseite buccale; à peu de distance du péristome, cinq rayons
qui en partent, se bifurquent et, en arrivant près des bords, les deux
sillons se ramifient. L'appareil apicial, pentagonal, central, au point
culminant de la face supérieure, montre ses quatres pores génitaux
bien plus visibles que les pores ocellaires. Les granules répandus
sur les deux faces sont serrés et égaux; vus à la loupe, ils sont de
petits tubercules imperforés avec un scrobicule lisse. Le périprocte
‘s'ouvre plus communément aux deux tiers de la distance entre le
bord et le péristome, mais au tiers le plus voisin du bord; il est rond
et petit, également éloigné des deux ambulacres pairs antérieurs.
Cette scutelle, abondante à Saint-Juvat, n’est peut-être qu’une
variété de la Sc. Faujasi, dont elle a les zones porifères; j'ai cru
devoir la séparer de cette dernière, à raison de sa forme circulaire et
de l’étroitesse de ses zones porifères. Elle varie de grandeur mais
.n’attéint jamais celle de la Sc. Faujasi.
L'intérieur des scutelles, les séries de piliers rangées à leurs bords,
leur solide appareil masticatoire et les lames qui hérissent leurs
mâchoires pourraient peut-être devenir de bons caractères pour la
spécification des espèces, mais cette construction intérieure n’est
pas assez visible dans les spécimens de Saint-Juvat.
NUCLEOLITES DINANENSIS, nobis. PI. II, fig. 6-10.
Espèce d'assez petite taille, allongée, arrondie et plus étroite en
avant, élargie et tronquée en arrière. Sa face supérieure obliquement
convexe, renflée dans la région postérieure a sa plus grande hauteur
près du bord, au-dessus du périprocte; la face inférieure est déprimée,
convexe même au milieu, autour du péristome qui est excentrique
en avant, pentagonal, avec floscelles et bourrelets peu visibles. Le
périprocte se laisse seulement deviner, vers le haut de la face posté-
rieure, à cause de l’état incomplet du spécimen. Les zones porifères
sont droites, étroites, prolongées jusqu’à l’ambitus au-dessous duquel
elles ne se dessinent plus qu’obscurément ; les pores arrondis et
simples ne sont pas unis par un trait, mais plutôt séparés de chaque
côté de la zone par une ligne longitudinale. Les zones porifères anté-
rieures sont sensiblement moins longues que les postérieures. Le
RTE TOO st
MS ce aa the re le 3 nd, ur
+: N :
40 BAZIN. —= ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov.
sommet ambulacraire est excentrique en avant. À l’appareil apicial
trois plaques seulement sont perforées.
Le nom de /Vucleolies a été donné à cet échinide parce que ses
zones porifères ne sont pas conjuguées, comme elles le sont dans les
Echinobrissus : il n’est pas non plus un Cassidulus (Cassidulus Bazin,
Tourn. et Vasseur), qui a le péristome entouré de forts tubercules
avec floscelles, et dont les pétales sont courts. Le ucleolites Bazini
ne peut pas être confondu avec le Vucleolites Lebescontei que Tour-
nouër a décrit et rapporté avec raison au Tongrien de la Chaus-
sairie (Rennes) (Bulletin de la Soc. géol., 7 avril 1879).
Explication des figures. PI. II.
Fig. 6. Face supérieure.
Fic. 7. Face inférieure.
Fig. 8. Couché sur l'appareil apicial pour que l’on voie le périprocte (presque
disparu dans le modèle).
Fig. 9. Idem, pour qu'on juge de sa hauteur.
Fig. 10. L’ambulacraire impair, grossi.
Gisement : Un seul exemplaire trouvé à Saint-Juvat, ou du moins
que l’on m'a affirmé être de cette localité.
On sait que Desor a séparé des Z'chinobrissus (de Breyn 1782) les
Nucleolites (de Lamarck 1801) en s’appuyant surtout sur les zones
porifères non conjuguées dans les Vucleolites, et au contraire unies
par un trait dans les Æ'chinobrissus qui, d’ailleurs, ne se rencontrent
que dans les formations jurassiques et crétacées.
ECuINANTHUS AREMORICUS (1), nobis. PI, I, fig. 26-30.
Espèce de taille moyenne, ovale, allongée, arrondie en avant et
élargie en arrière. Face supérieure un peu convexe, unie et sans
carène dans la région postérieure; face inférieure légèrement
enfoncée à son milieu. Sommet ambulacraire excentrique en avant.
Aires ambulacraires antérieures pétaloïdes, à fleur de test, assez
larges, s’amoindrissant avant d'atteindre l’ambitus et s’élargissant
ensuite, mais à peine visibles au-dessous des bords; les postérieures
plus longues que les antérieures. Dans tous les ambulacres, les pores
des rangées externes sont légèrement ovales et plus grands que les
pores des rangées internes, unis tous les deux par un sillon superfi-
ciel. Les tubercules scrobiculés fins et serrés sur les deux faces.
Périprocte ovale, au haut d’un petit sillon peu accusé, évasé en
(1) Pline dit aremoricus et non pas armoricus (Dictionnaire de Quicherat),
1583. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. AA
s’atténuant, et comme abrité sous le prolongement de la face supé-
rieure. Le péristome, excentrique en avant, est orné d’un floscelle,
dans une dépression peu profonde, pentagonal plutôt qu’ovale et un
peu oblique. A l’appareil apicial, trois pores génitaux ronds et ouverts
entourent la plaque madréporiforme rugueuse, longue et s'étendant
un peu au delà des plaques ocellaires postérieures.
Une variété, trouvée à Saint-Juvat, est plus ronde, plus enflée, a
sa face inférieure presque plane, et elle se rapproche de l’ÆZchinan-
thus Cuvieri (fig. 29).
Localités : Saint-Grégoire, près de Rennes. — Saint-Juvat.
Collection de M. Lebesconte et la mienne.
Explication des figures. PI, I.
Fig. 26. Face supérieure, var. de Saint-Juvat.
Fig. 27. Face inférieure.
Fig. 23. Vu de côté, face postérieure.
Fig. 29. Autre individu plus enflé.
Fig. 30. Appareil apicial grossi.
ECHINOLAMPAS DINANENSIS, Tournouèër. PI. III, fig. 7-9.
Espèce de taille moyenne, un peu plus longue que large, arrondie
en avant, allongée postérieurement : la courbe du rostre se rétrécit
à partir du point de l’ambitus ou l’Echinolampas a sa plus grande
largeur. Face supérieure renflée et légèrement conique : à la ré-
gion postérieure, une longue et large carène s’allonge jusqu’au-
dessus du périprocte ; face inférieure un peu concave, surtout au-
près du péristome. Le sommet apicial répond au péristome. Aires
ambulacraires pétaloïdes, saillantes, longues, ouvertes à leurs extré-
mités : les deux antérieures plus courtes que les postérieures :
l’aire ambulacraire impaire est plus droite et plus étroite que les
autres. Zones porifères un peu déprimées : les pores internes plus
arrondis que les externes auxquels un sillon les unit : l’un des côtés
de chaque zone porifère est plus long que l’autre, et l’espace inter-
porifère est plus large que les zones qui le conscrivent. Les aires
ambulacraires cessent d’être pétaloïdes aux deux tiers de leur lon-
gueur : continués par de simples points peu visibles, elles s’élargis-
sent en traversant l’ambitus et se rétrécissent de nouveau avant d’a-
boutir au péristome. Tubercules fins, serrés, un peu plus espacés
sur la face inférieure. Péristome légèrement excentrique en avant,
obscurément pentagonal, plus large que long, orné d’un floscelle,
phyllodes et bourrelets bien visibles. Périprocte très près du bord,
oval, transverse, presque triangulaire, ayant la pointe en avant.
42 BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 5 nov.
L'appareil apicial laisse apercevoir quatre pores ouverts dans les
plaques génitales entourant la plaque madréporiforme qui est oblon-
gue et couverte de très petits tubercules.
Les caractères indiqués dans l’£chinolampas dinanensis conviennent,
il est vrai, presque tous aux autres Z’chinolampas, et ils sont souvent
modifiés dans les exemplaires de la même espèce plus ou moins
haute, large, longue. Cependant celui qu’on vient de décrire se dis-
tingue de ses congénères connus dans le Miocène :
— De l'£chinolampas hemisphæricus, Ag., moins conique, plus
arrondi, à ambulacres plus allongés et moins larges.
— De l'£chinolampas Laurillardi, Ag., moins rostré et dont la lar-
geur est moins grande à la naissance de la courbe de l’ambitus for-
mant la partie postérieure de l’oursin.
— De l’£chinolampas Klein (que Goldfus figure dans la pl. XLII de
son Atlas, et qu'il donne comme appartenant au Pliocène), parce que
ce dernier est moins long, plus anguleux dans son contour, moins
haut, et que ses ambulacres sont plus étroits.
— L'Echinolampas Hayesi, Desor, figuré par M. Locard dans la
pl. X du Miocène de la Corse, ressemble davantage à l’'£. dinanensis
dont il se sépare pourtant par sa forme moins arrondie, par l’étroi-
tesse de ses bords, par le maximum de sa largeur placé plus avant,
— Enfin l’£chinolampas lycopersicus du Miocène des îles Saint-
Barthélemy, aux Antilles (décrit par M. Cotteau, Description des
Échinides tertiaires, 1875), se distingue de l’Z, dinanensis par sa face
postérieure moins acuminée et surtout par son appareil apicial
presque circulaire au lieu d’être allongé.
À Chazé-Henri (Maine-et-Loire), j'ai trouvé un grand E chinolampas
presque en forme de disque, dont la bouche est plus centrale et le
floscelle fortement accusé. Sa face supérieure d’une conservation
très imparfaite a empêché de le dessiner.
Localité : Assez abondant à Sainti-Juvat, près Dinan.
Explication des fiqures. PI. II
Fig. 7. Face supérieure.
Fig. 8. Face inférieure.
Fig. 9. Zone porifère, paire postérieure.
Brissus HumgerTi, nobis, PL. IL, fig. 10.
Espèce de taille moyenne, allongée, ovale, peu renflée; face supé-
rieure légèrement convexe, fortement carénée dans sa région posté-
rieure; mais la carène aiguë semble provenir d’une pression et
comme d’une fracture du test.
1883. BAZIN. =— ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. A3
La face inférieure n'existe plus dans l’exemplaire dessiné.
Sommet ambulacraire assez excentrique en avant : sillon antérieur
nul : aire ambulacraire impaire droite, indiquée seulement par quel-
ques pores peu visibles. Aires ambulacraires paires antérieures
divergentes, un peu élevées en avant, pétaloïdes : les postérieures
sont plus droites, plus longues et plus larges. Zones porifères
ayant leurs pores, petits, ronds et semblables unis par des sillons :
bien incomplètes dans l’exemplaire dessiné. Le périprocte, large et
oval, s'ouvre dans la face postérieure. L'appareil apicial laisse
plutôt deviner que distinguer quatre pores génitaux. Les fascioles
sont invisibles.
J'ai trouvé ce Prissus à Saint-Juvat et je le crois le seul de son
espèce connu encore : malheureusement trop mal conservé pour
qu’on puisse le décrire complètement. |
L’appeler du nom de l'artiste si distingué, qui a comme consacré
son talent aux échinides était un devoir de reconnaissance : d'autant
plus que son crayon, trop habile peut-être dans la reproduction du
Brissus tel qu'il devait être, mais tel qu’il n’est plus, lui donnait un
droit de paternité ; et c’est vraiment le Prissus Humberti.
SPATANGUS BRITANNUS, Michelin, PI. III, fig. 11-12-13.
Cet échinide se trouve dans plusieurs collections, sans avoir été
encore figuré: sa beauté lui donne droit à une complète descrip-
tion.
Espèce de grande taille, cordiforme, échancrée en avant, arrondie
et un peu tronquée en arrière, plus longue que large (de 8 milli-
mètres). Face supérieure convexe, renflée, ayant sa plus grande
épaisseur en arrière du sommet apicial et sa plus grande largeur au
point qui, dans l’ambitus, répond au point le plus élevé de la face
supérieure : face inférieure presque plane, légèrement déprimée en
avant du péristome et renflée dans l'aire interambulacraire im-
paire postérieure, formant un plastron long et presque triangulaire.
Sommet ambulacraire un peu excentrique en avant, comme dans
tous les spatangues, sillon antérieur s’élargissant du sommet api-
cial à son extrémité, peu relevé sur ses bords et d’une profondeur
médiocre. L’aire ambulacraire est formée de petits pores à peine
visibles et espacés. Les aires ambulacraires antérieures sont plus
divergentes et plus virgulaires que les autres. Zones porifères an-
térieures larges, fermées à leur extrémité ; à pores inégaux, les in-
ternes plus ronds et plus petits que les externes, unis par un sillon :
le côté postérieur de chacune de ces zones plus sinueux, en forme
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44 BAZIN. = ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. S'nov.
de virgule, garde ses pores dans toute son étendue, tandis que l’autre
côté, en se rapprochant de l’appareil apicial, perd ses pores vers le
milieu de sa longueur et ils sont remplacés par des points microsco-
piques, très visibles encore au-dessous du test brisé. Les zones inter-
porifères sont assez larges et suivent les inflexions des ambulacres.
Diverses sortes de tubercules : les uns très petits, serrés, répandus
sur la face supérieure dont ils font comme le fond du dessin : les
autres moins serrés, mieux scrobiculés, de grandeur variable sont
sur la face inférieure ; et enfin de gros tubercules nettement per-
forés, séparés, espacés, couvrent les quatre aires interambulacraires
où ils forment cinq ou six lignes régulières, dirigées des zones pori-
fères parallèlement à l’ambitus, en nombres variables de tuber-
cules. Péristome infra-marginal assez éloigné du bord, semi-lunaire,
la lèvre postérieure s’arrondit en s’avançant vers la lèvre antérieure ;
des tubercules plus gros entourent la bouche en dessinant une sorte
de croix. L'appareil apicial laisse voir distinctement quatre pores
génitaux ronds et égaux ; les deux antérieurs, plus rapprochés entre
eux, sont au bout de la plaque madréporiforme, les deux autres, plus
espacés, sont à ses côtés.
Les cinq plaques ocellaires sont moins visibles à l'extrémité des
aires anterambulacraires. Le périprocte oval, transversal, au haut
de la face postérieure est entouré d’un fasciole sous-anal.
A Saint-Juvat, il existe une variété plus large, plus déprimée, qui
ressemble beaucoup au Spatangus ocellatus, De France, cité par Ch.
des Moulins comme étant dans cette localité (Études sur les Echi-
nides, p. 398.) Ma collection possède cette variété, très rare, ainsi
qu’un moule du Spat. ocellatus, trouvé auprès de Saucats.
Grateloup (Mémoire sur les oursins fossiles. p. 72), indique à Saint-
Juvat le Spatangus ornatus, il en donne même la figure, et il renvoie
à une autre figure dessinée dans le Petrefacta Germanie, de Gold-
fus. Ilsuffit d’un regard sur ces deux dessins pour reconnaître que
les deux oursins mentionnés ne peuvent pas être le vrai Spatangus
britannus qui s’en sépare par ses ambulacraires plus virgulaires, par
ses tubercules plus nombreux et mieux arrangés, etc.
Localités : Saïnt-Juvat. Gahard (trouvé par M. Lebesconte :)
Je ne sache pas qu’on ait constaté son existence dans les faluns de
la Touraine et même dans ceux de l’Anjou.
Explication des figures. PI. TITI.
Fig. 11. Face supérieure.
Fig. 12. Face inférieure.
Fig. 13. Appareil apicial et zone porifère antérieure.
1883. BAZIN. — ÉCHINIDES MIOCÈNES DE BRETAGNE. 29
Il est remarquable qu’à peu de distance des faluns de la Bretagne,
dans la Manche, se trouve vivant encore le Spatangus purpureus qui
a des points nombreux de ressemblance avec le Sp. britannus, avec
lequel il ne peut cependant être confondu.
On ne trouvera pas figurés dans nos planches deux échinides
cités déjà dans le Miocène du nord-ouest de la France.
Le premier est le 7oxopneustes Delaunaeu, que M. Cotteau a décrit
en 4872 (Echinides nouveaux, p. 158). Il a été plusieurs fois recueilli
dans le Maine-et-Loire, mais il ne l’a pas été jusqu'ici en Bretagne.
On à remarqué avec vérité sa ressemblance avec le Toxopneustes livi-
dus qui habite encore la Manche à quelques pas des faluns.
_ Le second est l’Amphiope bioculata, Agassiz, pl. IL fig. 1-5 (Tou-
raine), et l’'Amphiope perspicillata, Agassiz, pl. I, fig. 6-10 (Tou-
raine).
Cette espèce, très facile à distinguer de l’'Amphiope bioculata par sa
forme générale bien moins arrondie et largement rostrée en avant,
est aussi dans ma collection, provenant de la Touraine : mais elle a
une épaisseur plus grande que ceile qu’a décrite Agassiz et que lui
avait donnée, dit-il, M. Michelin, comme provenant des terrains ter-
tiaires de Rennes.
Les familles d’échinides représentées dans les faluns de la Bretagne
sont donc :
Les Cidarides, par le Cidaris avenionensis, pl. I, fig. 1-14.
— Psammechinus monilis, pl. I, fig. 15-21.
— Tripneustes (ou Hipponoe), pl. I, fig. 22-25.
— Toxopneustes Delaunaen?
Les Clypéastroïdes, Æchinocyamus Lebescontei, pl. TT, fig. 1-6.
— Scutella Faujasii, pl. II, fig. 1-4.
— Scutella circularis, pl. IT, fig. 5.
= Amphiope bioculata.?
— — perspicillata?
Les Cassidules, Nucleolites dinanensis, pl. IT, fig. 6-10,
— E'chinanthus aremoricus, pl. I, fig. 26-30.
— Echinolampas dinanensis, pl. IT, fig. 7-9.
Les Spatangoïdes, Prissus Humbert, pl. II, fig. 10.
— Spatangus britannus, pl. IL, fig. 11-43.
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46 BLEICHER. — MINERAÏI DE FER DE LORRAINE. D noy.
Le secrétaire donne lecture de la note suivante :
Le Minerai de fer de Lorraine (las supérieur et oolithe infé-
rieure) au point de vue stratigraphique et paléontolo-
gique,
Par M. Bleicher.
L'utilité de reconnaître au minerai de fer de nos régions, une
grande importance dans la série des formations jurassiques de
Meurthe-et-Moselle, paraît s'être imposée à tous les géologues qui se
sont occupés de ces terrains.
Cette importance est due, pour les industriels, à la présence du
fer, pour les géologues, au caractère ambigu de cette formation
géologique, dont les relations sont telles, que pour la connaître à
fond, il est indispensable d'étudier à la fois les deux étages, lias
supérieur et oolithe inférieure, sur les confins desquels elle se trouve
placée. On jugera de la difficulté du sujet, de l'embarras des géolo-
gues, par les nombreux travaux sur la matière, dont le résumé forme
la première partie de cette étude.
Dès 1848, M. Husson (1) admet, après Guibal (2), une division de la
formation oolithique inférieure, caractérisée par le minerai de fer
hydroxydé ; à cette époque, l'exploitation du fer, actuellement si
active dans nos régions, ne faisait que commencer, et il fallait se
contenter, pour l’étudier, des coupes naturelles, malheureusement
peu nombreuses.
Aucun fossile caractéristique n’est indiqué par M. Husson, qui
sépare déjà nettement le minerai du calcaire grès, qu’il assimile au
grès supräliasique, et dans lequel il indique une gryphée indétermi-
née, Pecten lens, et P. personatus.
Levallois, en 1849 et 1851 (3), classe le minerai de fer hydroxydé
de Meurthe-et-Moselle dans les marnes supràliasiques, dont il forme
la partie supérieure.
Les fossiles qu’il a recueillis dans le minerai, de Longwy à Nancy,
sont: Pelemnites tripartitus, Schlot., B. irreqularis, Schlot., 8. paxullo-
sus, Schl., B. niger, Lister, Ammonites primordialis, Schl., À. aalensts,
Ziet., Gryphea cymbium, G. polymorpha, Goldf., Ostrea ferruginea,
Terq., Trigonia similis, Ag., etc.
(1) Esquisse géologique des environs de Toul et supplément, 1849.
(2) Statistique du département de la Meurthe, 1843, première partie.
(3) Annales des mines, t. XVI, p. 241, 1849, Idem. Aperçu de la Constitution
géologique du département de la Meurthe, 1851, p. 24.
1883. BLKICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. | 417
Plus tard (1), le savant professeur de la Sorbonne, M. Hébert, con-
firma les observations de Levallois.
Il recueillit à Champigneulles, à la limite supérieure du minerai :
Melania striata, Sow., Lima proboscidea, Sow., Astarte excavata, Sow.,
Pholadomya fidicula, Sow., Montlivaultia decipiens, Edw. et H. Il admet
que, par suite du contact et de la faible épaisseur des marnes qui se
trouvent au toit du minerai, dans les régions de Nancy et de Metz,
on peut y trouver les représentants des deux faunes liasique et ooli-
thique inférieure qu’elles séparent.
De plus, M. Hébert reconnut que des associations d’espèces de
niveaux différents sont fournies par les assises qui renferment le
minerai de fer (2) :
« Ainsi nous voyons, dans la Meuse, le minerai présenter des
» fossiles appartenant pour la plus grande partie au lias moyen, et
» quelques-uns au lias supérieur, et dans la Meurthe, le minerai
» associé à des espèces, la plupart liasiques et quelques-unes seule-
» ment de l’oolithe inférieure. Les eaux ferrugineuses auraient-elles
» eu la propriété de permettre un peu plus tôt la propagation ou
» l'apparition de certaines espèces ? »
C’est surtout à la note de M. Fabre, parue en 1862 (3), qu'il faut
remonter pour trouver des renseignements paléontologiques et stra-
tigrafiques précis sur le minerai lui-même et sa zone limite supé-
rieure. Cet excellent observateur a donné une coupe détaillée prise à
400 mètres environ à gauche de la route de Nancy à Metz (côte
Leprètre), qui résume parfaitement les traits généraux du minerai et
de la base de l’oolithe inférieure dans nos régions.
Il y distingue le minerai de fer liasique, épais de 6 mètres, conte-
nant: Belemnites tripartitus, Schl., Ammonites primordialis, Schl-A.
aalensis, Ziet., Ostrea ferruginea, Terq., O. polymorpha, Goldf,, Trigo-
mia simihis, Ag., Mytilus gregarius, Goldf., Trigonia navis, Ag., de la
couche durcie avec galets ferrugineux, base de l’oolithe inférieure,
caractérisée par : Lyonsia abducta, d'Orb., Ammonites Murchisone,
SOW., Astarte Menardi, Desh., Montlivaultia Delabechei, M. Edw. et
H. Ses observations s'étendent plus haut, et signalent dans le même
gisement et dans la forêt de Haye, l’horizon du Cancellophycus scopa-
rius et de l’Amimonites Sowerbyi.
En 1869, M. A. Benoît (4) fit paraître un mémoire sur la paléonto-
logie du lias supérieur des environs de Nancy, dans lequel il cherche
(1) Les Mers anciennes et leurs rivages dans le bassin de Paris, p. 14.
(2) Id., p. 24.
(3) Bull. Soc. géol., 1862, p. 357.
(4) Bull. Soc. linnéenne de Bordeaux, 1869.
TN ÉTLe: ME PER mL
48 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
a établir des divisions qui diffèrent si peu de celles de Quenstedt,
qu'il est à peine nécessaire de les mentionner.
Voici, d’après les notes des cours de notre regretté maître et ami,
M. le professeur Delbos, le résumé de ce mémoire et les appréciations
qu'il lui a suggérées. D'après M. A. Benoît, le lias supérieur des envi-
rons de Nancy se divise de bas en haut en : 4° Argiles à poissons, qui
ne sont autres que les schistes à Posidonomya Bronnti, partie de & de
Quenstedt ; 2° Marnes bitumineuses, subdivisées en couches à Ammo-
nites bifrons et serpentinus, couches à Turbo subduplhcatus, correspon-
dant, les premières à + de Quenstedt (partie supérieure), les
secondes à & du même auteur; 3° couches à Zrigonia navis, compre-
nant les marnes micacées à Ammonites thoarcensis, 6 Quenstedt (par-
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tie supérieure), couches de fer hydroxydé, subdivisée en horizons de
la Trigonia navis et de l’Ammonites aalensis, partie inférieure du Jura
| brun du géologue allemand.
ee Les publications diverses de M. l’ingénieur des mines Braconnier
et particulièrement ses : Descriptions des terrains qui constituent le sol
du département de Meurthe-et-Moselle, Nancy, 1878 ; Description géologi-
que et agronomique des terrains de Meurthe-et-Moselle, Nancy, 1883, don-
nent sur le minerai de fer, les renseignements les plus détaillés, soit
au point de vue technique, soit au point de vue minéralogique.
C'est l'étage P, argiles, sables, minerais de Thil et de Laxou
k quatrième partie des marnes supràliasiques, surmontant l'étage O,
argiles de Gorcy, Ludres, Vaudéléville, troisième partie des marnes
supräliasiques. L’étage P, ou du minerai, est formé de trois zones
distinctes. L’inférieure est un grès argileux ; la moyenne est l’en-
semble des bancs de minerai de fer ; la supérieure est une argile sur
laquelle repose l’oolithe inférieure.
De Longwy à Pont-Saint-Vincent, le minerai est sujet à de nom-
breuses variations qui se traduisent par des différences dans l’épais-
seur, la répartition des couches de minerai utile, alternant avec des
couches de grès argileux ou d’argiles.
La coupe de l'étage P, prise à Ludres, nous donne quelques ren-
seignements paléontologiques.
Les argiles jaunâtres sableuses de la partie inférieure sont carac-
térisées par Zrigonia navis, Belemnites breviformis, Pholadomya fidi-
cula ; dans la partie supérieure de la couche inférieure du minerai
qui surmonte ces argiles, se rencontre Pecten demissus. Aucun fossile
n’est indiqué dans la couche moyenne. Plus haut, à la limite extrême
de celle-ci, M. Braconnier a trouvé Ostrea polymorpha, O. calceola,
Pecten personatus, immédiatement au-dessous d’un calcaire ferrugi-
neux durci avec Ammonites Murchisonæ et gryphée très analogue à la
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1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 49
G. cymbium, qui représente évidemment la couche limite à galets
taraudés, ravinée, décrite pour la première fois par M. Fabre. Des
argiles sableuses micacées, atieignant 3"50 d'épaisseur, viennent
terminer l'étage du minerai. Dans son récent ouvrage (1883),
M. Braconnier admet pour les gisements du groupe de Nancy et de
Longwy, les divisions suivantes, fondées sur les caractères minéralo-
giques : 4° Minerai proprement dit, divisé en couche inférieure,
moyenne, supérieure ; 2° calcaire ferrugineux.
On voit, d’après ce qui précède, qu'entre ses mains, la question de
savoir où placer le minerai de fer dans la série des terrains n’a pas
fait de progrès.
Il est même à remarquer que pour lui, la limite pourtant si nette
des faunes de l’oolithe inférieure avec À. Murchisonæ et du lias supé-
rieur avec Zrigonia navis est flottante et indécise; n’admet-il pas en
effet (1) que l’oolithe inférieure ne commence qu’au-dessus des mar-
nes superposées aux couches de calcaire durci à Ammonites Mur-
chisonæ ?
Les limites du minerai sont elles-mêmes peu précises ; dans cer-
taines coupes, il y comprend les marnes supérieures au calcaire
durci, dans d’autres 1l n’en est pas question.
_ Les renseignements siratigraphiques et paléontologiques sur le
minerai de fer de la portion du département de Meurthe-et-Moselle
qui faisait autrefois partie de la Moselle, nous sont fournis par une
notice de M. Terquem, datant de 1855 (2). L’étage de l’hydroxyde ooh-
thique, ou fer supràliasique, prend place entre le grès supràliasique
inférieur et les marnes grises micacées supérieures. L'auteur fait
remarquer que les faunes du grès supräliasique et du fer hydroxydé
sont semblables, et qu'on y rencontre un mélange ou une association
d'espèces que l’on trouve d'ordinaire à des niveaux différents. L’ou-
vrage le plus important, à tous égards, qui ait paru sur le minerai de
fer lorrain, considéré au point de vue stratigraphique et paléontolo-
gique est celui de M. Branco, intitulé: Der Untere Dogger deutsch
Lothringens von Dr. W. Branco, avec 10 planches lithographiées de
coupes et de fossiles, Strasbourg, 1879. Cet ouvrage, nous ayant été
d'une grande utilité pour ia comparaison stratigraphique du lias
supérieur et de l’oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle, avec les
mêmes étages de’ la Lorraine annexée, nous en donnerons ici un
résumé succinct.
Le lias supérieur de la Lorraine annexée, ressemble beaucoup à
(1) Description, 1878, p. 169 ; id., 1883, p. 191.
(2) Paléontologie du département de la Moselle. Extrait de la Statistique, p. 22.
XII. 21
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s0 BLEICHER, — MINERAI DE FER DE LORRAINE, > nov.
celui de la Souabe, mais il convient de faire commencer le Dogger ou
oolithe inférieure plus bas que ne le font les géologues français.
Il se compose de bas en haut, 1° de marnes schisteuses, bitumi-
neuses à Posidonomya Bronnti ; 2 de marnes noires avec ellipsoïdes
de calcaire noduleux très fossilifères : ; 3° dans certaines parties du
nord de la Lorraine, il existe une assise qui ne se rencontre pas dans
la partie méridionale; c'est le calcaire gréseux. Vers la partie supé-
rieure des marnes n° 2, caractérisées par Harpoceras bifrons, et sans
changement minéralogique appréciable, on voit apparaître de rares
échantillons d’une faune nouvelle, caractérisée par Astarte Voltzü,
Cerithium armatum. C'est là, pour M. Branco, le commencement de
la zone souabe de l'A. torulosus et la base du Dogger.
Le Dogger lui-même comprend : 41° les couches à Farpoceras striatu-
lum (thoarcense), subdivisées en : a, zone inférieure, argiles à Asfarte
Voltzii, Cerithium armatum ; b, zone supérieure, argiles pauvres en
fossiles, zone de l’Ammontes concavus de certains géologues français ;
2° les couches à 7Zrigonia navis et Ammonites (Harpoceras) Murchisonæ
du minerai.
Il est impossible d'identifier complètement les zones fossilifères
du Dogger de Lorraine avec celles de la Souabe, car l’Ammonites
(Lytoceras) torulosus, si important dans ce pays, puisqu'il caractérise la
couche À ci-dessus, y manque, de même que certains fossiles très
importants, Ammonites (Harpoceras) opalinus, eic. ; de plus, certaines
formes, telles que Ammonites (Harpoceras), thoarcensis, Bel. acuarius,
remontent bien plus haut dans le Dogger ainsi compris, que dans
l’est de l’Allemagne, et il existe même dans le minerai à 7r:gonia
navis, des espèces franchement liasiques.
M. Branco n’admet pas la zone à Amm. concavus pour les raisons
suivantes: cette ammonite est excessivement rare, à ce niveau,
tandis que À. fhoarcensis continue à y être commune ; la faune de
cette zone, extrêmement pauvre d’ailleurs, ne diffère pas essentielle-
ment de celle de la zone sous-jacente.
Il n’y à pas de séparation à tracer entre les couches à Astarte
Voltzu et les couches à 7rigonia navis.
Le système du minerai de fer de la Lorraine annexée, forme un
tout homogène qui peut cependant se laisser diviser à l’aide de Ja
paléontologie en deux zones :
Zone inférieure de la 7rigonia navis et de la Gryphea ferruginea ; ;
Zone supérieure de la À. Murchisonæ et de Pholadomya reticulata.
Les deux termes de cette série sont extrêmement variables au point
de vue minéralogique ; les grès de la zone inférieure peuvent être
remplacés latéralement vers le parallèle d’Ars et de Gorze par les
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 51
argiles ; dans lés régions du nord de la Lorraine annexée, les argiles
appartiennent à la zone de A. fhoarcensis, et les grès qui les sur-
montent, contiennent Zrigonta navis.
Le minerai lui-même peut manquer plus ou moins complètement,
et passer latéralement au grès. Il en est de même de la couche de
marne qui forme sa limite supérieure, mais il lui arrive plus souvent
de s’amincir que de disparaître.
La puissance du minerai diminue du nord vers le sud, depuis les
Ardennes jusque vers les contreforts du plateau central. Dans le sud
de la Lorraine et spécialement dans la Lorraine restée française, l'ex-
ploitation du minerai se fait par galeries. Il n’en est pas de même
dans le nord et dans le Luxembourg où elle se fait à ciel ouvert. Ge
fait s'explique par la présence dans le sud d’un puissant système de
calcaires formant le toit du minerai ; ce toit manque dans le nord.
Il en résulte de irès grandes difficultés pour l'étude du minerai dans
le département de Meurthe-et-Moselle ; les fossiles y sont rarement
recueillis dans les couches en place, ordinairement dans les haldes,
et il est dès lors, sinon impossible, du moins difficile d’y tracer de
bonnes divisions paléontologiques.
Quant au minerai lui-même, il ne mérite pas le nom de minerai
oolithique sous lequel il est généralement connu, ses grains ne pré-
sentant aucune trace de couches concentriques.
On peut le diviser au point de vue minéralogique, dans la région
d’Esch, de Villerupt, en : couche noire et couche grise (zone de la
Trigonia navis), couche rouge et couche sableuse (zone de Ammomiées
Murchisonæ). On retrouve ces divisions à travers le Luxembourg, la
Lorraine annexée, jusque vers le sud, où elles deviennent de moins
en moins évidentes.
Les variations minéralogiques et paléontologiques dont elles sont
susceptibles, peuvent être résumées de la manière suivante.
Zone de la Trigonia navis. Grès remplaçant le minerai à la mon-
tagne du signal de Boevange, argile à Ars, en d’autres points, marne
sableuse, plus ou moins ferrugineuse, noire ou grise, avec plaquettes
calcaires vers le sommet. Fossiles nombreux : Ammonites thoarcensis à
la base, plus haut série nouvelle de Céphalopodes du type de
À. radians, Bélémnites, remontant des couches inférieures, Trigonia
navis, T. Zitleli caractéristiques.
Zone de À. Murchisonæ. Grès de la montagne du signal de Boe-
vange, minerai rouge, sableux de la région d'Esch, Villerupt; ; des
espèces de fossiles spéciales, bivalves abondantis, quelques-uns
caractéristiques, Lima Lessbergi, Trigonia similis, formes de céphalo.
podes moins abondantes que dans la zone précédente.
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52 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
M. Branco reconnaît enfin dans les marnes grises micacées qui
surmontent le minerai ainsi compris, un horizon pétrographique
excellent, que l’on peut suivre de Nancy, à travers la Lorraine,
jusque dans le Luxembourg. Il y a reconnu 36 espèces de fossiles,
parmi lesquels A. Murchisone.
Au-dessus de ces marnes, commencent les couches avec Ammonites
Sowerbyr et Gryphea sublobata, calcaires et grès à ciment calcaire
(calcaire ferrugineux de Terquem), contenant 39 espèces de fossiles
parmi lesquels les plus importants sont: À. Sowerbyi, G. sublobata,
Lima Schimperi, Bel. gingensis.
En résumé, l’ouvrage de M. Branco complété par des descriptions
et des figures de fossiles nouveaux du Dogger, sur lesquels nous au-
rons l’occasion de revenir, est un ouvrage capital, qui ouvre des
horizons nouveaux sur cette question si importante du minerai de
fer lorrain, et nous y avons largement puisé pour cette étude.
Pour compléter ces renseignements bibliographiques sur le mine-
rai de fer jurassique de nos régions, il nous reste à citer: une note de
M. Schlumberger sur trois espèces d'Alaria du niveau des A. Mur-
chisonæ et Sowerbyi. L'auteur regarde le minerai de fer, comme dépas-
sant le niveau de la première espèce et allant jusqu'à celui de la se-
conde.
Une note de M. Meugy (1) dans laquelle il s’occupe des conditions
de dépôt du minerai de fer lorrain, des Ardennes aux environs de
Nancy.
C'est par un soulèvement lent dans la direction E. 0. c’est-à-dire
perpendiculaire au grand axe du bassin minier, qu'il explique les
plongements différents, est ou ouest, des couches non seulement du
minerai, mais du lias tout entier,
Une note très récente (27 mars 1882) des comptes-rendus de l’Aca-
démie des sciences de M. Vélain, maître de conférences à la Sor-
bonne. Elle est intitulée : Sur la limite entre le Las et l'oolithe inférieure
dans l'est de la France, d’après des documents laissés par M. Hermite.
Vu son importance, nous croyons utile d’en reproduire ici une
partie. Le résultat de ces études faites par M. Hermite au laboratoire
de géologie de la Sorbonne, sur des échantillons recueillis à Mar-
bache, sont les suivants : «1° Zone à À. opalinus (minerai exploité)
» A. opalinus, Schl., À. aalensis, Ziet., A. costula, Reinecke ; A. flui-
» tans, Dum., À. radiosus, Schlem? Belemnuites sp., Pholadomya fidi-
» cula, SOW., Ph. Haussmanni, Gervillia, Hinnites. 2 Zone à Amm.
» Murchisonæ (calcaire marneux jaunâtre avec petites oolithes ferru-
(1) Bull. Soc. géol., 2e série, t. XXVI, p. 510.
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 53
gineuses), Drtremaria bicarinata, d'Orb ; Alaria Lorieri, Sch]., Pleuro-
» domaria armatla, var. (roldfussi; Pl, actinomphala, PI. Roubaleti,
» Desl., Pholadomya glabra, Ag; Ceromya glabra, Ag; Ceromya sp;
» Astarte excavata, Sow ; Macrodon sp ; Hippopodium isoarca ; Unicar-
» dium incertum, Phil; Trigonia striata; Lima proboscidea ; Ostrea
» Marshii; O articulata, Schl., Terebratula perovalis, Sow. ; Montli-
» vaullia decipiens.
» Ces deux listes, établies par M. Hermite sur des échantillons pris
» en place, dans chacun de ces horizons fossilifères, indiquent une
» distinction absolue entre ces deux zones, qui ne présentent pres-
» que aucune espèce commune ; cette distinction est encore appuyée
» sur un fait stratigraphique important, M. Hermite ayant reconnu à
» la limite de séparation des deux bancs, des traces d’érosion mani-
». feste, indiquant une interruption entre leurs dépôts; la couche fer-
» rugineuse à À. opalinus se termine en effet par un banc calcaire
» durci, perforé par des mollusques lithophages, souvent raviné et
» couvert d'huîtres (Ostrea sublobata). La faune de ‘ce minerai ferru-
» gineux aun Caractère liasique très prononcé ; elle se rattache inti-
» mément aux couches à Amm. bifrons qui se voient au-dessous,
» Celle du calcaire ferrugineux à 4. Murchisonæ dont toutes les es-
» pèces appartiennent à l’oolithe inférieure, se relie avec celle des
» calcaires marneux à À. Sowerbyi qui la recouvrent, et dans lesquels
» M. Hermite a recueilli les espèces suivantes, dans une localité voi-
» sine de Marbache, à Pierre: A. Sowerbyi; À. malagma; Alaria
» lotharingica ; Trigonia litterata, Goldff.; Astarte sp.
» La zone à À. Æumphriesianus a été reconnue au dessus. Ces ob-
» servations, qui établissent en Lorraine, entre la zone ferrugineuse
» à À. opalinus et le niveau de l’ÀA. Murchisonæ, une séparation bien
» nette, viennent apporter une nouvelle preuve à l'existence dans
» toute la ceinture du bassin anglo-parisien, de cette ligne d’érosion,
» marquant au-dessus des couches à À. opalinus, la limite du lias su-
» périeur, limite qui, dès 1857, avait été reconnue et mise en évi-
» dence par M. Hébert, dans ses études sur la distribution des mers
» anciennes dans le bassin de Paris. »
On nous permettra d'ajouter en terminant que cette note a été pré-
cédée de quelques jours par une communication faite par nous à ia
Société des sciences de Nancy : Sur le minerai de fer de Meurthe-et.
Moselle au point de vue paléontologique et stratigraphique, à la séance du
45 mars 1882 (voir le résumé de cette communication dans le Bulletin
de la société des sciences de Nancy, 1882-1883). Le présent mémoire
n'est que le développement de cette communication, et de celle
qui a été faite à la Réunion des Sociétés savantes de la session de 1882.
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54 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
il résulte des travaux nombreux auxquels a donné lieu le minerai
de fer de Meurthe-et-Moselle :
1°) Que, suivant les auteurs qui se sont préoccupés de paléhnto-
logie, la limite de séparation entre le lias et l'oolithe inférieure, en
Lorraine, est marquée par une couche de marne durcie à surface ra-
vinée et cailloux taraudés, mais les uns la placent dans les couches à
A. Murchisonæ, les autres entre celles-ci et la limite supérieure du
minerai à À. opalinus.
2°) Que suivant les uns, il y a mélange des espèces oolithiques infé-
rieures aux espèces liasiques dans le minerai à 77igonia navis, sui-
vant les autres, séparation absolue des deux faunes.
3°) Que pour les géologues même qui ne se sont occupés du mine-
rai qu'au point de vue technique, les limites supérieures et infé-
rieures du minerai ne peuvent être tracées d'une manière absolue,
vu ses variations très grandes, d’un point à un autre.
4°) Que dans la Lorraine annexée et le Luxembourg, le minerai
exploitable à une puissance bien plus grande que dans nos régions et
peut être plus facilement subdivisé en horizons paléontologiques.
Le but des recherches à entreprendre sur un pareil sujet est donc
tout indiqué. Il s’agit d'étudier le lias supérieur tout entier, l’oolithe
inférieure toute entière, de Longwy à la limite méridionale du dé-
partement de Meurthe-et-Moselle, au point de vue de leurs variations
minéralogiques et paléontologiques, en se servant des nombreux
renseignements donnés sur ces étages par les géologues français et
allemands. C'est ce but que nous nous sommes proposé, en suivant
pas à pas les affleurements de ces deux étages dans la région ci-des-
sus délimitée. |
La division naturellement indiquée pour une pareille étude est la
suivante :
I. Le lias supérieur au-dessous du minerai à 7rigonia navis.
IT. Le minerai de fer: a) liasien ou à Trigonia navis : D) oolithique
inférieur où à Ammontes Murchisone.
III. L’oolithe inférieure à partir des marnes micacées, partie supé-
rieure de la zone de À. Murchisonæ ; les zones de Ammonites Sowerbyi
et de Ammonites Humphriesianus, jusqu'aux limites supérieures de
l’oolithe inférieure.
IV. Résumé et conclusions.
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 55
LIAS SUPÉRIEUR AU-DESSOUS DU MINERAI A TRIGONIA NAVIS.
Aucun étage n’est plus difficile à étudier dans le département de
Meurthe-et-Moselle que le lias supérieur, dans les limites indiquées
par le titre de ce chapitre.
Les massifs de marnes et d’argiles dont il se compose, forment
généralement les pentes cultivées des collines ou les fonds des prai-
ries, des vallons et vallées qui découpent les massifs jurassiques. Une
bonne coupe au milieu de pareilles formations est encore à trouver.
Il faut se contenter de troncons de coupes, que l’on peut rarement
mettre bout à bout, ou le plus souvent se borner à la recherche de
fossiles au milieu de champs ou de vignes, sans espérer ainsi aucun
renseignement sur l'allure générale des couches et leur succession
verticale.
Les affleurements du lias supérieur dans le département de
Meurthe-et-Moselle, s'étendent de Pagny à Favières, reprennent aux
environs de Longwy vers Hussigny, Villerupt, mais c’est surtout aux
environs immédiats de Nancy que nous les avons étudiés avec soin,
_ nous servant des renseignements paléontologiques fournis par quel-
ques amateurs zélés de cette ville et spécialement par 1 MM. Gaiffe,
Roubalet, Henri Chenu et Monal.
Schistes à Posidonomyes. — La division inférieure du lias supérieur
ou schistes à Posidonomya Bronni doit être conservée, sans cepen-
dant y introduire les modifications proposées par M. À. Benoït.
Partout on les distingue nettement au-dessus des marnes sableuses
durcies du grès médo-hasique à Amim. spinatus et Plicatula spinosa,
avec lesquels ils contrastent par la consistance de leurs plaquettes in-
tercalées au milieu des marnes. C'est, grâce à cette circonstance,
l'horizon du lias supérieur le plus facile à reconnaître et à aborder.
On le suit fort bien, des environs de Pont-à-Mousson, où un ré-
cent glissement les a mis à nu sur les flancs de la colline de Mousson,
à Favières, mais il est rarement possible de l’aborder sur toute son
épaisseur, Cependant il paraît démontré que ces schistes diminuent
d'épaisseur du nord au sud, de Pont-à-Mousson à la montagne de
Sion, sur les flancs de laquelle on les observe assez commodément.
C'est l'horizon £: du Jura noir de Quenstedt, avec ses caractères es-
sentiels.
On y rencontre, en effet, à la partie inférieure (Baraques de Ludres)
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26 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov.
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une sorte de cloaque ou couche schisteuse riche en débris d'Ichthyo-
saures, dont M. Gaïiffe possède deux squelettes presque entiers. Avec
ces reptiles, abondent les débris de poissons malheureusement indé-
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E'i. terminables. Ce niveau peut se suivre de Messein, Ludres à Bou-
e xières, Millery, mais au delà, vers le nord et le sud, la trace s’en
‘4 perd.
5% Quant au niveau de Armmonites annulatus, qui se trouve partout in-
‘4 diquée dans ces schistes à Posidonomyes, nous n'avons jamais pu |
*4 l’aborder, ni trouver en place ce fossile qui, cependant, doit être |
a commun à en juger par le grand nombre des échantillons qui |
54 existent dans le musée de la ville et les collections particulières. |
En. Vers la partie supérieure de la zone des schistes à Posidonomyes,
Da que les géologues nancéiens appellent familièrement les schistes car- |
F1. tons, en raison de la consistance raide et flexible des feuillets de la |
‘738 roche, on trouve constamment des plaquettes de calcaire marneux |
1 bitumineux, avec Avicula (Monotis) substriata, Ziet., en abondance. |
3 Ce fossile, aussi abondant que Posidonomya Bronni peut servir de |
“1 repère. l |
D Les caractères de la division inférieure du lias supérieur peuvent |
4 se résumer ainsi : Marnes schisteuses plus ou moins fissiles, pla- |
1 quettes de calcaires marneux, formant un ensemble d’une épaisseur
1 variant de 5 à 8-10 mètres, ne se laissant pas subdiviser aisément en
| horizons paléontologiques, mais présentant souvent des débris de |
‘4 reptiles à sa base, presque toujours des débris de poissons vers sa
è ne. partie supérieure, caractérisé par l’abondance des plaquettes avec |
de Avicula substriata. |
La Posidonomya Bronni s’y trouve partout abondamment, sauf vers
la partie moyenne, souvent dépourvue de fossiles ; elle s’y présente |
sous deux formes, grande à la partie inférieure, plus petite vers la |
partie supérieure, comme en Souabe. |
Les fossiles qu'on peut y recueillir en place, dans les feuillets :
schisteux, sont :
| Ammonites (Harpoceras) bifrons, Brug. — Ludres. |
À Ammonites (Harpoceras) Holandrei, d'Orb. — partout abondante. |
LA —- (Harpoceras) annulatus, Sow. — Ludres. |
à | — (Harpoceras) complanatus, Brug. — rare, Nancy. |
Le: Lyonsia aspasia, d'Orb. (Lutraria elliptica, Goldf.) — Lurdes. < 4
1 * Inoceramus ellipticus, Roem. — Vendeuvre.
— cinctus, Goldf. — Vendeuvre.
_ dubius, Goldf. — Essey.
— undulatus, Ziet. — Vendeuvre.
Avicula (Monotis) substriata, Ziet. — Partout.
4 Posidonomya Bronni, Voltz. — id.
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 57
Les fossiles caractéristiques sont ces deux derniers et À. Aolandrei ;
A. bifrons est bien plus rare, quoique cependant M. Gaïffe l'ait trouvé
avec les Ichthyosaures de la base.
Marnes grises noirâtres avec et sans nodules, zone de A. bifrons. —
Cette zone est plus facile à distinguer de la précédente par ses carac-
tères minéralogiques que par sa faune. En effet, elles possèdent
toutes les deux À. bifrons et Posidonomya Bronni, mais tandis que le
premier de ces fossiles y est très abondant, le second y devient extrè-
mement rare ; de plus, cette ammonite s’accompagne bientôt d’une
faune spéciale qui est assez bien connue pour les espèces d’une cer-
taine taille, moins connue pour celle de petite taille qui y sont ce-
pendant par places, fort abondantes.
Elle débute par des marnes noires grisâtres, schisteuses, avec de
nodules d’un calcaire extrêmement compact, dans lequel les fossiles
sont abondants et généralement bien conservés. Plus haut, les marnes
continuent à être schisteuses, mais se chargent de cristaux de
gypse, se débarrassent de nodules.
On y rencontre même, en certains points, aux environs de Cham-
pigneulles, à droite de l'entrée du vallon de Belle-Fontaine, une
couche de 15 à 20 centimètres de minerai micacé, sableux qui em-
pâte un certain nombre de fossiles dont le test a disparu; ce sont :
P. Bronni (petite), Pecten pumilus, Avicula (Monotis) substriata, Inoce-
ramus Sp. indét.
C'est un peu plus haut, qu'il faut placer un horizon fossilifère très
intéressant, qui afffeure à Dommartemont, Saint-Max, Houdemont.
Les marnes sont ici remplies de grumeaux calcaires pétris de fos-
siles qui paraissent, sinon avoir été roulés, du moins avoir été cor-
rodés par des actions chimiques. On y rencontre encore A. bifrons,
dont cet horizon marque la limite extrême : elle y est toujours
accompagnée de À. raquinanus.
La faune de la zone de À. bifrons est plus riche en espèces que la
précédente, mais il est bien plus rare d’y trouver les fossiles en
place. C’est dans les champs, dans les vignes, qn’on peut ordinaire-
ment l’aborder. Elle a pour caractère l'abondance des ammonites,
bélemnites, des petites espèces de bivalves et de gastéropodes peu
ou point connus.
Son épaisseur est difficile à calculer : nous l’estimons, pour les
environs de Nancy, de 23 à 30 mètres, en faisant remarquer que si
À. bifrons se rencontre encore à sa limite supérieure, c’est peut-être
à l’état de fossile roulé et que, d'autre part, on commence à y trou-
ver un représentant de la faune liasique plus récente, Turbo subdu-
plicatus. L'’abondance extrême de A. raquinianus vers la partie supé-
DS BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
rieure de cet horizon, aux environs de Nancy, doit être remarquée»
3 mais elle ne nécessite pas, suivant nous, la création d’un horizon
ï à spécial caractérisé par cette ammonite.
| Il est préférable de conserver l'espèce plus cosmopolite A. bifrons,
partout assez commune dans nos régions, en signalant le fait de
la localisation de A. raquinianus dans les couches supérieures.
La zone de À. bifrons peut donc être caractérisée de la manière sui-
à vante : marnes à nodules fossilifères, marnes plus ou moins schis-
| teuses et gypseuses, minerai par places, marnes à grumeaux fossili-
fères, se laissant subdiviser au point de vue paléontologique en trois
séries : l’inférieure riche, la moyenne pauvre, la supérieure riche par
- place en A. bifrons.
Les fossiles les plus communs sont :
Ammonites (Harpoceras) bifrons, Brug. — Pont-à-Mousson, Nancy, Saint-Max,
400 Ludres.
“ — (Harpoceras) serpentinus, Schl. — Nancy.
a _ (Harpoceras) complanatus, Brug. — Houdemont.
#4 — (Harpoceras) raquinianus, d'Orb. — Saint-Max, Houdemont.
Dr - (Harpoceras) subarmatus, Young. — Ludres (base).
4 — (Harpoceras) insignis, Ziet. — Pont-à-Mousson (rare).
” — (Harpoceras) thoarcensis, d'Orb. — (rare) partie supérieure.
É = (Lytoceras) cornucopiæ, Young. — Messein (rare, p. sup.)
‘12 Belemnites irreqularis, Schl. — partout.
‘e _ breviformis, Voltz.; B. brevis, Blainv. (B. meta.)
“4 | — tricanaliculatus, Hartm. — Ludres.
"a — acuarius, Schl. — id.
ne: Nucula Hammeri, Defr. — Saint-Max.
. Turbo subduplicatus, d'Orb. — id.
ce
Re: Les fossiles caractéristiques sont, pour l’ensemble de la zone,
A. bifrons ; pour la base, A. subarmatus ; pour le sommet, À. raqui-
=, D :
NE: nianus.
ne. | Marnes noires avec ou sans nodules cloisonnés, sableuses, micacées,
4 gypseuses , avec À. thoarcensis et Astarte Vollzii. — Les géologues
"4 allemands font commencer ici le Pogger ou oolithe inférieure.
‘4 Nous ne croyons pas devoir les imiter, la classification d’Oppel
+ n'étant pas applicable à la Lorraine annexée d’après M. Branco
4 lui-même, pour les raisons indiquées plus haut dans le résumé
de son important mémoire. Il y a d’ailleurs peu d’avantages à tra-
cer une ligne de démarcation de cette importance au milieu d'un
pareil massif de marnes, alors que plus haut la chose est facile,
"4 _ grâce à des changements profonds dans la nature de la sédimenta-
| tion. Nous conserverons donc cette division dans le lias supérieur ou
4 toarcien, tel que le comprennent les géologues français; du reste sa
ar as
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. +58
faune se relie par an certain nombre d'espèces communes (voir le
tableau précédent) avec la division inférieure, tout en admettant un
certain nombre de formes nouvelles, généralement de petite taille,
cantonnées dans des couches d’une épaisseur peu considérable.
Quoique cette division du lias supérieur soit la plus riche en fos-
siles bien conservés, peu de géologues peuvent se vanter de les avoir
recueillis sur place. La tuilerie de Champigneulles, les déblais de
Clévant, sont des localités classiques ; dans le premier gisement on
peut, à la rigueur, après une sécheresse prolongée, aborder direc-
tement les couches à fossiles, mais nulle part on n’y arrive aussi aisé-
ment que dans une fouille de marne au pied du village de Viterne,
entre les deux routes qui y mènent, de la route de Nancy à Neufchà-
teau. Une couche de marne grise, devenant jaunâtre par exposition
à l’air, d’une épaisseur de 30 centimètres environ, y contient à peu
près tous les représentants de cette faune dont la liste suit :
Ammonites (Harpoceras) thoarcensis, d'Orb. — partout.
— (Harpoceras) variabilis, d'Orb. — Viterne, Nancy.
— (Harpoceras) insignis, Ziet. — Viterne, Pont-à-Mousson.
— (Harpoceras) concavus, Sow. — Viterne, Champigneulles.
— (Lytoceras) cornucopiae, Young.— Viterne, Champigneulles.
Nautilus latidorsatus, d'Orb. — Bouxières.
Belemnites irreqularis, Schl. — partout.
—— acuarius, Schl. — ( a. rare) Viterne.
— tricanaliculatus, Hartm. — (id.) Viterne.
— breviformis (Voltz), B. brevis, Blainv. (B. meta.) — Viterne.
— tripartitus, Schl. — partout.
Turbo elegans, Goldf. — Bouxières.
— subduplicatus, d'Orb. — partout.
— capitaneus, d'Orb. — Viterne, Messein.
Pleurotomaria subdepressa, d'Orb. — Champigneulles.
— perseus, d'Orb., — Messein, Nancy.
Cerithium armatum, Goldf. — partout.
— pseudo-costellatum, d'Orb. — id.
Eucyclus Philiasus, d'Orb. — Bouxières.
Chemnitzia periniana, d'Orb. — Bouxières.
Pholadomya decorata, Hartm. — Malzéville.
Panopea petrea, Buv. — Villers.
Lucina Gabrielis, d'Orb. — Villers, Champigneulles.
— plana, Ziet. — Villers, Saint-Max, Champigneulles,
Thracia gnidia, d'Orb. (Tellina). — Saint-Max.
— truncata, d'Orb, — Viterne.
Cardium subtruncatum, d'Orb. — Villers.
Astarte Voltzii, Hoening. — partout.
— subtetragona, Munst. — Viterne.
Trigonia pulchella, Ag. — partout.
Arca elegans, Roem. — Viterne, Champigneulles.
Leda Zietenii, d'Orh. — Champigneulles.
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60 BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
Nucula Hammeri, Defr. — partout.
— subglobosa. Roem. — Villers.
— Eudore, d'Orb. — id.
Gervèllia Hartmanni, Munst. — Viterne, Champigneulles.
Plicatula Neptuni, d'Orb. — Viterne. ,
Pecten pumilus, Lamk.— partout.
Ostrea subauricularis, d'Orb. — Malzéville.
Rhynchonella Moorei, Davids. (?) — Malzéville.
Serpula voisine de éricarinata, Goldf. — Viterne.
Thecocyathus mactra, Edw. et H.£— partout.
Glypheus Munsteri, Goldf, — Villers.
Côtes de Reptiles. — Malzéville.
Ces fossiles provenant de différentes localités des environs de
Nancy, appartiennent-ils à un seul horizon ou à plusieurs ?
Si le gisement de Viterne est remarquable au point de vue de l’a-
bondance des fossiles et de la possibilité de les recueillir en place,
il est moins satisfaisant au point de vue d’une coupe complète du
lias supérieur. Au-dessus de cet affleurement, dans les champs, on
ne voit, à une certaine hauteur, affleurer que les marnes à nodules
contenant À. thoarcensis. Une étude de la côte de Ludres, depuis l’em-
barcadère du minerai de la maison Dupont et Fould, jusque vers le
sommet de la colline, nous a donné, à ce point de vue, quelques ré-
sultats qui peuvent êlre utilisés pour élucider cette question. On
peut y suivre en succession régulière, les schistes à Posidonomyes,
les marnes avec ou sans nodules de la zone à À. bifrons, sur lesquelles
reposent immédiatement les marnes sableuses avec Trochus subduph-
catus, Bel, acuarius. Nous n'avons pu malheureusement y retrouver
Cerith. armatum, Astarte Voltziü, mais la présence du 7rochus subdupli-
catus qui les accompagne toujours, sur une hauteur de 20 à 30 mètres
au moins, nous semble un argument en faveur de l'opinion qui
admettrait plusieurs horizons fossilifères superposés contenant tous
cette dernière espèce, mais dont un seul serait caractérisé par
C. armatum et À. Voltzu.
Quel serait la place de cet horizon fossilifère si important? En
combinant les renseignements fournis par les divers gisements, nous
croyons pouvoir le mettre sur la limite inférieure des marnes qui ne
contiennent plus que À. {hoarcensts.
Cet horizon est des plus intéressants au point de vue de la strati-
graphie comparée. En effet, on y trouve la Lucina plana, Ziet., fossile
auquel Quenstedt accorde une grande importance, puisqu'il en fait la
caractéristique d’un banc de la division « du Jura brun. Si la pré-
sence de ce bivalve dans notre lias supérieur démontre les affinités
de notre bassin jurassique lorrain avec celui de la Souabe, elle doit
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 61
aussi servir à démontrer que les conditions de dépôt, de, vitalité, de
dispersion des espèces n’ont pas été les mêmes sur les deux versants
des chaînes jumelles du Schwarizwald et des Vosges.
En effet, tandis qu’en Souabe, au-dessous du banc à Zucina plana
se développent les couches à Ammonites torulosus, A. opalinus, chez
nous, pour trouver les fossiles contemporains, il faut monter bien
plus haut, jusque dans le minerai; de plus, dans le département de
Meurthe-et-Moselle, nous n’ayons aucune trace de bancs calcaires
dans cette partie du lias supérieur. La sédimentation typique du lias,
marnes, sables et argiles, s’est continuée chez nous bien plus tard
qu’en Souabe.
Pour arriver au minerai de fer liasique, il ne nous reste plus
qu'à étudier la partie supérieure de cette zone, celle qui ne con-
tient plus À. Volzi, mais reste caractérisée par À. thoarcensis.
C’est pour M. l’Inspecteur général des Mines Jacquot, l'horizon de
PAmmonites concavus, mais on à vu plus haut que M. Branco recon-
naît cette subdivision inutile dans le pays messin.
Nous nous rangeons volontiers à l’opinion du savant géologue
allemand, car les seuls échantillons d’ammonites que nous puissions
rapporter à cette espèce, appartiennent au niveau de l’Astarte Voltzu
et ont été trouvés avec Cerithium armatum, Lucina plana, etc., à Cham-
pigneulles. Ces réserves faites, il est cependant indispensable de
faire remarquer que la faune si riche du tableau précédent disparaît
à peu près complètement dans cette partie supérieure de la zone à
À. thoarcensis, que les nodules souvent cloisonnés y abondent, et
que plus haut le fer fait son apparition au milieu de marnes sableuses,
rarement en plaquettes (Saint-Max),
Les seuls fossiles que l’on rencontre ici sont : À. thoarcensis, Bel,
irregularis, B. tripartitus.
Nous n’y avons pu constater jusqu'ici aucun fossile précurseur de
la faune du minerai liasique à Zrigonia navis, comme l’a fait
M. Branco pour la Lorraine annexée, où il a trouvé dans ces couches
Bel, compressus, Bel. subclavatus.
Il n'y a donc, dans nos régions, aucune faune intermédiaire entre
celle de l’Astarte Volitzü et celle de la Trigonia navis, maïs il existe
dans cette zone de À, thoarcensis deux groupes faciles à distinguer :
le groupe inférieur riche en fossiles bien conservés et variés, le
groupe supérieur extrêmement pauvre en fossiles; le lien qui les
réunit l’un à l’autre est À. éhoarcensis.
Les caractéristiques minéralogiques et paléontologiques de cette
zone peuvent être résumées ainsi : (premier groupe) massif puissant
d’une épaisseur variable de 40 mètres au moins, formé de marnes
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62 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
sableuses, d’abord peu micacées et fossilifères, intercalées au milieu
de marnes schisteuses, puis : (deuxième groupe) de marnes d’abord
micacées, contenant ensuite des nodules cloisonnés de calcaire
marneux, qui disparaissent plus haut, où dominent les marnes schis-
teuses avec nodules ferrugineux.
Fossiles caractéristiques de l’ensemble : À. {hoarcensis; du premier
groupe: Astarte Voltzu, Cerithium armatum; du second : Pelemnites
irregularis.
On verra plus loin que dans notre département, comme dans la
Lorraine annexée, ces marnes schisteuses du deuxième groupe peu-
vent remplacer latéralement le minerai liasique à 7rigontia navts,
remonter jusqu'aux couches de minerai oolithique à À. Murchisonæ et
toucher par conséquent aux marnes oolithiques inférieures, de
manière à rendre toute division non basée sur les caractères paléon-
tologiques impossible.
Il
LE MINERAI DE FER
a) Liasique à 7rigona navis ; b) oolithique inférieur à Am. Murchisonæ.
A mesure que dans nos formations jJurassiques on s’approche des
limites supérieures du Lias, on voit s’accumuler des difficultés
d'interprétation qui ne se rencontrent pas dans les étages inférieurs.
La nature des fonds varie à de courtes distances, comme si le
relief sous-marin s'était considérablement modifié sous l'influence
des mouvements lents, La nature minéralogique change en fonction
de cette variation dans la nature des fonds. Il en est de même des
faunes qui, tout en restant comparables pour une même série de
couches, d’une région à l’autre, présentent de grandes différences,
venant de l’apparition de stations particulièrement favorables à la
multiplication de certaines espèces.
Le minerai de fer (liasique et oolithique) des auteurs français est,
de l’aveu de tous les géologues qui s’en sont occupés, plus difficile à
étudier dans le groupe minier de Nancy que dans ceux du Luxem-
bourg et de la Lorraine annexée. On a vu plus haut que d’après
M. Branco, ce fait tient au mode d’exploitation par galeries, néces-
sité par le puissant système de calcaires, manquant dans le nord de
la Lorraine, qui au sud couvre partout le minerai.
A l’époque où M. Fabre publiait son excellente note, les affleure-
ments de minerai étaient fort rares en effet. Ils sont devenus plus
1883. BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 63
abondants, grâce à l'immense développement qu’a pris l’industrie
du fer dans le département de Meurthe-et-Moselle. Sans compter
ceux du groupe de Longwy, que nous avons étudié à Saulnes, Mont-
Saint-Martin, Hussigny, Villerupt, il en existe quelques-uns dans le
groupe nancéien, à Ludres, Chavigny, Champigneulles, Bouxières,
qui, ou bien donnent la série entière des couches du minerai, ou
une partie de la série.
Les renseignements stratigraphiques ne manquent donc plus, et il
est permis actuellement d'entreprendre cette étude dans des condi-
tions satisfaisantes pour l’observation sur le terrain.
Quelles sont les limites du minerai de fer liasique et oolithique ?
On a vu plus haut que pour la plupart des géologues français, le
minerai de fer liasique comprend les couches à 7rigonia navis, Amm.
aalensis, primordialis, etc., que le minerai oolithique se borne aux
couches de calcaire ferrugineux, de marnes durcies à galets avec
Amm. Murchisonæ, ou remonte plus haut jusqu’à celles qui contien-
nent À. Sowerbyr.
Les géologues allemands reconnaissent dans la Lorraine annexée
et le Luxembourg les divisions suivantes dans le minerai de fer du
Dogger.
1° Couches à Gryphæa ferruginea et Trigonia navis, subdivisées en :
a) zone inférieure, grès qui forme la base du minerai dans le nord de
la Lorraine; remplacé à sa base par des argiles dans le midi de la
Lorraine (grès supràliasique ou Marlysandstone de Terquem (en
partie); d) zone supérieure , banc inférieur de minerai (noir et gris)
d Esch, Oetrange, Villerupt, Hayange, minerai d’Ars et de Bronvaux
tout entier, partie moyenne des grès de la montagne du Signal de
Boevange, jusqu’au banc fossilifère qui y est inclus (hydroxyde ooli-
thique de Terquem en partie, grès supràaliasique, id).
2° Couches à Harp. Murchisonæ et Pholadomya reticulata, subdivisées
en a) zone inférieure ; banc supérieur de minerai (rouge et sableux) des
environs d'Esch, d’Oetrange, partie supérieure du grès supérieur de
la montagne de Boevange (hydroxyde oolithique de Terquem en
partie); b) zone supérieure. Les marnés supérieures au minerai qui se
trouvent également superposées aux grès de la montagne du Signal
de Boevange.
L'ensemble du minerai ainsi compris atteint une puissance de
43 mètres à Esch près de Villerupt, c’est-à-dire dans le prolonge-
ment oriental des affleurements du groupe de Longwy.
On voit, d’après ce qui précède, que les géologues français sont
d'accord avec les géologues allemands pour y reconnaître deux zones
caractérisées l’une par Trigonia navis, l'autre par A. Murchisonæ, que
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Î
64 BLEICHER. — MINRRAI DE FER DE LORRAINE. D nov.
les géologues allemands admettent de plus la substitution latérale
des marnes et du sable au minerai en certains points, et l’amincis-
sement de la zone à A. Murchisonæ (comme minerai de fer exploi-
table) vers les limites méridionales de Ja Lorraine annexée.
Dans ce qui va suivre, nous avons plus d’une fois l’occasion de
reconnaître l'exactitude de ces résultats, mais, contrairement aux
géologues allemands, nous limiterons le minerai aux marnes mica-
cées qui surmontent immédiatement les couches de calcaire à
galets ferrugineux taraudés avec A. Murchisonæ, quoique l'horizon de
cette ammonite s’étende bien plus haut. À
Le but de cette éiude étant surtout de faire ressortir le minerai de
fer exploitable et exploité au milieu de la série des formations juras-
siques, où il se trouve compris, il nous à paru utile de ne pas dépasser
dans ce chapitre ses limites, qui ne nous paraissent pas être les
mêmes que dans la Lorraine annexée et le Luxembourg.
Il nous a paru également utile de signaler l'importance stratigra-
phique de ce banc de marne micacée qui constitue, de Longwy à
Favières, un repère des plus précieux, facile à retrouver partout, et
assez généralement riche en fossiles.
Si la limite supérieure du minerai est facile à tracer, en raison du
changement brusque dans la sédimentation, qui intervient au mo-
ment du dépôt de ces marnes, il n’en est pas de même de là limite
inférieure.
Les sondages et les affleurements du minerai montrent au-dessous
de ses couches exploitables des marnes bleuâtres, micacées, durcies,
ferrugineuses par place, avec 77rigonia navis, à Ludres et Chavigny.
Ces marnes, lorsqu'elles sont privées de fossiles, ce qui est le cas le
plus fréquent, ne se distinguent de celles de la zone sous-jacente à
Ammonites thoarcensis, que par le caractère négatif de l'absence de
cette Ammonite.
Il en est de même dans les affleurements non exploitables de la
zone du minerai, comme il est facile de le constater entre Faulx et
Mousson sur la rive droite de la Moselle.
Partout où la nature du sol permet sur ces collines, dont les flancs
sont cultivés et les sommets boisés, des observations précises, on
voit les couches à À. {hoarcensis passer sans transition aux couches
sableuses de la zone du minerai qui est assez pauvre en fer pour
mériter le nom de marnes sableuses.
Ce sont cependant les équivalents du vrai minerai, car la couche
de marne durcie avec cailloux ferrugineux, limite de la zone de
À. Murchisonæ, les surmonte immédiatement.
Sur la-rive gauche de la Moselle, au N.-0. des gisements précédents,
1. Soc.Deol.de France.
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1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 65
aux environs d'Onville, on retrouve les mêmes difficultés résultant du
remplacement du minerai par des marnes sableuses qui ont été signa-
lées par M. Branco, pour les environs d'Ars, de Gorze, mais nôus
n'avons nulle part trouvé comme lui dans les couches à Trigonia
mavis, Pecten lens, Quenst., Æhynchonella infra-oolithica, Opp., Rh. sub-
decorata, Davids., qui ne se rencontrent aux environs de Nancy qu'à
la base de l'Oolithe inférieure.
Au sud des gisements de Ludres et de Chavigny qui, dans le bas-
sin minier de Nancy, présentent le minerai dans son plus beau déve-
loppement, on voit se reproduire les mêmes faits de substitution de
la marne sableuse au minerai. Les rares affleurements que l’on peut
aborder de Pont-Saint-Vincent à Viterne, Favières, ne montrent nulle
part de ligne de démarcation entre les marnes à A. éhoarcensis et les
marnes sableuses du minerai liasique surmontées de la marne durcie
à galets de l'horizon de À. Murchisonæ..
La seule annonce de l'approche des temps où la sédimentation
ferrugineuse l'emporte généralement dans nos régions sur la sédi-
mentation sableuse est indiquée ici, comme aux environs de Faulx,
de Mousson, par des nodules creux de limonite terreuse, qui en se
décomposant donnent au sol une couleur ocreuse. C’est grâce à cette
couleur que partout où la partie supérieure du Toarcien et la base
du Bajocien affleurent dans nos régions, ils se signalent de loin par
leur couleur ocreuse, là même où le fer ne se trouve pas en quantité
suffisante pour donner lieu à une exploitation.
Il résulte de ce qui précède, que partout où la zone de la 7rigonia
navis prend franchement les allures du minerai de fer, dès sa limite
inférieure, les fossiles apparaissent (Ludres, Chavigny), et que par-
tout, au contraire, où la limonite s’y trouve en faible proportion, les
fossiles (Faulx, Mousson, Viterne) deviennent rares; dans le premier
cas, la délimitation de la base du minerai est à peu près possible,
dans le second cas, elle est impossible. Y aurait-il une relation de
cause à effet entre l'abondance du fer et l’abondance des fossiles ? On
serait tenté de le croire et d'expliquer ce fait par un empoisonne-
ment des animaux marins par des boues ferrugineuses rapidement
déposées sur place.
Le groupe minier de Longwy diffère de celui de Nancy, par les
caractères suivants : Le minerai y débute au-dessus des couches de
marne à À. thoarcensis par des marnes sableuses ou même par des
grès qui atteignent en certains points (Mont-Saint-Martin) une épais-
seur considérable. |
Quoique les fossiles y soient extrêmement rares, les relations de
ces couches avec cette marne d’une part, avec le minerai contenant,
XII. Ô
NL PUMA T AN TE TR
PET PEROU Ne à
+9
66 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
sinon À. Murchisonæ, au moins la faune oolithique inférieure, d'autre
part, enfin la présence de la 7rigonia navis dans des marnes sableuses
et occupant la même position stratigraphique dans la Lorraine
annexée et le Luxembourg, démontrent qu'elles sont bien l’équiva-
lent des couches inférieures du minerai de Ludres, de Chavigny.
Les limites inférieures et supérieures du minerai étant ainsi com-
prises, nous adopterons également dans l’étude qui va suivre une
délimitation un peu différente de celle qui a été admise jusqu'ici
entre le minerai liasien et le minerai oolithique inférieur. En cer-
tains points, en effet, (Ludres, Chavigny), la zone de l’A. Murchisonæ
comprise dans le, minerai dépasse évidemment les 0"60 que lui
attribue M. Fabre dans sa coupe de Champigneulles. Elle se compose
alors non seulement de la marne durcie avec galets ferrugineux,
dans laquelle cette ammonite est commune à Marbache, mais encore
du minerai rouge sableux qui atteint l’épaisseur de À mètre à 1750
au-dessous d'elle. Il est en effet caractérisé dans nos régions par
Ostrea calccola, Trigonia simulis, T. v. costata, Pholadomya reticu-
lata, etc., et un gisement (Chavigny) nous a fourni dans cette roche
une ammonite que ses caractères rapportent à A. Murchsonæ.
C’est là l'équivalent atténué des couches rouges et -sableuses du
Luxembourg et de la Lorraine annexée.
La marne durcie à galets ferrugineux de M. Fabre n’indiquerait
donc pas le commencement d’un nouvel état de choses, mais coïnei-
derait simplement avec un mouvement lent qui aurait substitué une
sédimentation marneuse à un essai très court de sédimentation cal-
caire, comme l'indique le tableau ei-joint. |
Ces remarques faites, nous avons cru, pour la parfaite compréhen-
sion de ce qui va suivre, devoir étudier successivement :
La région centrale du bassin minier de Nancy, ou du minerai exploi-
table ; la région septentrionale du même bassin (minerai non exploitable);
la région méridionale du même bassin (minerai non exploitable) ; la région
du bassin minier de Longwy (minerai exploitable), en le reliant avec les
travaux des géologues allemands sur la Lorraine annexée et le Luxem-
bourg.
4° RÉGION CENTRALE DU BASSIN DE NANCY
Elle comprend le périmètre des exploitations minières, tel qu'il a
été tracé sur les cartes photographiques de l'ouvrage de M. Bracon-
nier, c'est-à-dire la région des mines qui se groupent autour des
massifs du plateau de Haye, de la colline de Malzeville, du bois de
Faulx et de la colline de l’Avant-Garde.
. Le tableau ci-joint, qui résume les notions acquises sur le minerai,
I: TABLEAU DES GOUPES DU MINERAI DE FER LIASIEN ET OOLITHIQUE INFÉRIEUR DE LA RÉGION CENTRALE
DU BASSIN DE NANCY. T. XIE, p. 66.
L 2 3 4 mn 5 ; 6 4 8
Maron CHavigoye Ludres Laxou h op Champigneulles Bouxières Marbache
= ——————
Marnes-sableuses ferrugineuses Marnes sableuses micacées
(Limite/peu/nette). (Limite assez nette)
5 & /Galcairesa- | Galc.… sableux | Calcaire. mar- | Calc: mar- | Calc mar- |. Calc. mar- Calc: mar-|h Calc. mar-
2 S | bleux tarau- sans galets. de” |.neux, durci, ta- | neux,-.durci, | neux, fossi- |. neux, fossi- |kneux, fossi- |. neux, fossi-
2. déaveccail- | Iydienne, très | raudé, avec ga= |htaraudéavec |Mjestrèsabon- | lestrèsabon- |Mlestrèsabon- | lestrèsabon-
‘ENS |Mloux roulés ferrugineux, |lets, fossiles ra-\|hgalets, fossi-|Mdants, 0220 dants, 0M30/ | dants, Echi- |"dants, 4
© S |-delydienne. om10. res, 0M85, les-rares, A Murchi- nidesirrégu- | Murchisonæ,
ES 085 sonœ. liers: Echinides.
ES Calcairesa- |. Minerai .cal- |. Minerai jaune; |. Minerai Minerai -Minerai Minerai Miner. jaune,
“2 \bleux, ferru- |“cairesableux | rougeâtrelet sa-|\jaune,. rou= | jaune; rou-| jaune, rou- | jaune, .rou- rougetre
£ 8 ineux avec | avec O0. calceola, | bleux, avec. les | getrelet sa- | reâtre, avec | "geâtrelet sa- |Ngeûtretet sa- | et ,sableux,
S à streancal= || Trigonia v.-cos- mêmes fossiles, |hbleux,. avec |hO caiceola. bleux, Tsi- | bleux, mais |. mais-faisant
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ES chisonæ? 1250. |\chisonæ. fossiles, Trige costala. avecla/couche| couche pré-
a © similis. précédente. | cédente.
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e giganteus, mavis, brevifornmis: versla partie "avec Gr. fer- |Navec Apri- 150; abondants,
.S moyenne: bruginea. mordialis. A.“ aalensis,
5 1m50) à 3m, Labducta,
| & Mineraiex- | Minerai nodu- | Minerai à fos-|h. Minerai Mineraitrès | Mineraino- | Mineraisri- pie cu
Si ploitable, leux avec Zyon- |. siles rares: friable “avec |Mfossilifère à |"duleux avec|-che, Ph:vfidi- JE UD
8 sia abducta, Am]. Minerai.à. fos- Mbancsdemar-/|MTnavis. Timavis, Bel. | "cula, LL ab- Grès argi-
3 monites (Harpo- | silesabondants, |snes,.1m30. 4° Épaisseur subgiganteus, |" ducta: leuxbleuâtre:
o) ceras) subundu= |\T. navis, T.si- | \subinsignis,, visible, 6m Gr ferrugi-
a latus;-Belsubgi-.|\milis,.T\formo= | MOppel: ; D |Nnea."1m50:
a ganteus,.etc, sa, etc.
= Minerai. gris | Mineraiexploi- | "Marnes mi: Minerai
‘8 noir, très fossi= |.té, peu fossili- |"cacées. sansfossiles,
5 lifère, T. navis. |. fère: 1250
= Marnesisableu- | Marnes/sableu-
à ses;.ferrugineu- |Mses, ferrugineu-
S sesavecTenavis.…|\ses avec Tmavis.
ép: tot, 10053,
Marnes-à Ammonites thoarcensis, sans Tnavis (Mimite supérieure flottante)
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13883. BLEICHER. —- MINERAI DE FER DE LORRAINE. 67
là ou il est le plus abordable, montre qu’il doit être divisé en deux
séries d’inégale épaisseur.
La série liasienne est la plus importante dans nos régions, à l’in-
verse de la Lorraine annexée et du Luxembourg ; elle atteint, par-
tout où son épaisseur a pu être mesurée, de dix à douze mètres. Elle
correspond, dans ce tableau, comme dans ceux qui suivent, aux
couches inférieures, moyennes, et en partie aux couches supérieures
du minerai tel que le comprend M. l'ingénieur des mines Bracon-
nier, dans sa Description géologique et agronomique des terrains de
Meurthe-et-Moselle, 1883.
C'est vers la partie moyenne de cette série, que se trouvent les
couches les plus riches en minerai exploitable ; vers la partie infé-
rieure, la couleur noire ou grise domine, comme dans le Luxem-
bourg et la Lorraine annexée.
Mais là s'arrête l’analogie de composition du minerai liasien à 7ri-
gonia navts dans les deux régions. Nous n’avons reconnu nulle part,
dans notre champ d’études, les grès remplaçant en tout ou en partie
le minerai à Zrigonia navis que M. Branco indique dans la Lorraine
annexée. La 7rigonia navis apparaît chez nous pour la première fois,
dans les marnes micacées ferrugineuses plus ou moins durcies de la
base du minerai, et se trouve de plus en plus abondante à mesure
qu'on s'approche de la partie moyenne.
Elle ne disparaît qu’à la limite inférieure du minerai rouge sa-
bleux, tel qu’il est indiqué sur le tableau. i
La Éphen ferruginea l'accompagne surtout vers la partie supé-
rieure, et nous l’acceptons avec M. Branco comme caractéristique
du minerai liasique tout entier, en faisant remarquer qu’elle paraît
être bien plus abondante et bien plus répandue que la Trigonia navis.
La deuxième série, ou du minerai oolithique inférieur, caracté-
risée par À. Murchisonæ, est moins importante, soit au point de vue
industriel, soit au point de vue de sa puissance.
Elle ne dépasse guère dans nos régions 2 mètres d'épaisseur, et
correspond à une partie de la couche supérieure du minerai de
M. l'ingénieur Braconnier, et au calcaire ferrugineux de ses coupes.
Le minerai y prend des caractères spéciaux qui permettent de le
reconnaître, en l'absence même des fossiles. il est rouge, sableux,
riche en calcaire marneux, et fait contraste avec le minerai ordinai-
rement terreux qu'il surmonte.
Plus haut, la pâte de la roche devient plus calcaire, se charge de
galets de marne durcie enduits de limonite, et sa surface limite su-
périeure enfin, présente partout des traces évidentes de l’action des
mollusques lithophages.
GS BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov.
L'agitation sur place, provoquée par des mouvements d’oscilla-
tions rend compte de la formation de la plupart de ces galets, dont
la substance se retrouve dans la roche même du dépôt, mais elle ne
peut suffire à expliquer la présence de cailloux d’une sorte de
lydienne que nous avons reconnus aux environs de Maron, dans ces
couches à galets.
Il faut ici faire intervenir des courants venus de loin, soit des
Vosges, où la lydienne se retrouve dans les terrains anciens, soit
plutôt des massifs de transition des bords du Rhin. Quoi qu'il en soit,
la faune de cette série est bien plus variée que celle de la série pré-
cédente.
Les céphalopodes des formes de À. radians qui y dominaient, sont
devenus moins nombreux ; les bélemnites sont pauvres en formes,
mais ici encore la richesse de la faune est pour ainsi dire en fonction
de la richesse en fer. C’est là où le minerai oolithique est le plus
exploitable, que se trouvent les stations fossilifères les plus riches en
espèces variées : de Champigneulles à Marbache, le minerai de fer
oolithique tout entier et surtout sa partie supérieure, connue des
géologues nancéiens sous le nom Conglomérat, de tort du minerai, con-
tient un très grand nombre de formes nouvelles, parmi lesquelles il
convient de citer les échinides irréguliers, les céromyes, qui appa-
raissent pour la première fois dans nos mers jurassiques.
Le minerai liasique contient les espèces suivantes, qui ont été re-
cueillies en place. Les chiffres correspondent aux numéros d’ordre
des coupes du tableau précédent.
Ammonites (Harpoceras) subinsignis, Opp., grands exemplaires de cette espèce
bien caractérisée, 4.
Ammonites (Harpoceras) aalensis, Ziet., a, rare, 2, 3,8.
_— (Harpoceras) opalinus, a. rare, p. sup., 6, 8.
— (Harpoceras) mactra, Dum., 3.
— (Harpoceras) costula, Rœm., 7.
_— (Harpoceras) fluitans, Dum., 3.
== (Harpoceras) pseudo-radiosum, Branco, 2.
—_ (Harpoceras) subundulatum, Branco, Var., externe punctatum et
externe comptum, 2, 3, 5, 6.
— (Harpoceras) Lessbergi, Branco ? 2, 8.
— (Lytoceras) dilucidum, Dum., 3.
_ (Amaltheus) Friderici, Branco, 6.
Nautilus inornatus, d'Orh., 3.
Belemnites tripartitus, Schlot., 3, 4.
— breviformis, Voltz, 1, 2, 3, 4,5.
_— rhenanus, Opp. (compressus), Voltze, 3, 7.
=— irregularis, Schl., p. inf.
— spinatus, Quenst., 2, 3, 4,6, 7, 8.
—_ subgiganteus, Branco, 2, 3, 6.
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE, 69
Ostrea calceola, Ziet. 3.
— (Gryphea) ferruginea, Terq., 1, 6.
Pecten demissus, Goldf., 3, 5, 6.
— personatus, Goldf. (pumilus), Lam., 3.
Avicula (Monotis) elegans, Munst. 7.
— Munsteri, Goldf. ou 4. digitata, Desl.? 3.
| Gervilhia Hartmanni, Munst., 2, 3, 5, 6, 7, passant aux formes suivantes :
G. pernoides de Quenst. et
Gervillia modiolaris, d'Orb.
Pinna mitis, Phill., 3.
— opalina, Quenst., 3.
— diluviana, Ziet?, 6.
Modiola gregarea, Goldf., 3, 5, 6.
Trigonia navis, Lam., 2, 3, 4, 5, 6.
— similis, Ag., grande, 6.
— formosa, Lyc., 3.
Tancredia donaciformis, Lyc., 2, 3, 5, 6.
Pholadomya triquetra, Ag., 2, 3, 6.
— cordata, Quenst., 3.
— fidicula, Sow., partout.
Lyonsia abducta, Phil. partout.
Cardium subtruncatum, d'Orb., 2, 3, 5, 6.
Protocardia (Cardium) striatulum, Quenst., 2, 3.
Total 39 espèces, auxquelles il convient d'ajouter celles de la liste
suivante, qui ont été trouvées dans les haldes, mais dont il faut tenir
compte, en raison de leur association constante à 77igon1ia navis et
Gryphea ferruginea, qui sont pour nous, comme pour M. ‘Branco, les
caractéristiques de cette zone.
Ammonites (Lytoceras) torulosus? Un seul échantillon fragmenté recueilli
en face de Bellefontaine, dans une fouille abandonnée.
Hettangia voisine de Dionvillensis, Terq., Bouxières, Liverdun.
Pecchiola Terquemi, Bayan, des haldes de Frouard ; collection de M. l'abbé
Chevalier, Liverdun.
Ostrea voisine de subauricularis, d'Orb., Champigneulles.
— voisine de subcrenata, d'Orb., id.
Panopea oblonga, d'Orb., coll., de M. Gaiffe.
Nucula Hammeri, Defr., Liverdun.
Mytilus sowerbianus, d'Orb., Champigneulles.
Astarte Voltzii, Hoening., Liverdun.
Terebratula indét., et moule de Trochus, Maxéville,
Dents de Plésiosaures, Vertèbres d’'Ichthyosaures, Liverdun, Malzéville.
Cancellophycus scoparius ? Thioll., Liverdun.
Chondrites bollensis,Kurr., Villers-lès-Nancy.
Ces deux listes de fossiles ressemblent beaucoup à celles que
donne M. Branco, pour le minerai à 7rigonia navis (zone supérieure
du Luxembourg et de la Lorraine annexée), avec cette seule diffé-
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70 BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
rence que chez nous, les brachiopodes et les gastéropodes sont rares
et le Cancellophycus douteux.
On y rencontre la même abondance d'ammonites du type radians ; |
certaines espèces des couches inférieures du Lias supérieur s'y re-
trouvent : Astarte Voltzi, Nucula Hammeri, À. subinsignis, mais s'é-
teignent avec la fin de la période où a vécu 7rigonia navis, tandis que
d’autres : Pecten personatus, Gervillia Hartmanni franchissent la imite
du Lias supérieur, pour pénétrer dans l’Oolithe inférieure ; du reste,
il est à remarquer que la grande majorité des types de la faune des
lamellibranches a déjà ici un faciès oolithique, grâce à Zyonsia
abducta, Avicula Munsteri, Ostrea calceola, Pecten demissus, Modiola So-
werbyi, M, gregarea qu'on y rencontre:
Il y a donc là deux séries, l’une franchement liasique, composée
des céphalopodes et de quelques rares bivaives, l’autre franchement
oolithique, composée de bivalves précurseurs des temps plus récents.
Quant à la répartition des espèces en surface, elle est telle que, de
Ludres à Liverdun, du S.-E. au N.-0., on remarque une diminution
sensible des céphalopodes, tandis que les lamellibranches et les
algues surtout deviennent plus communs, au 1 milieu d’un minerai qui
prend un aspect vaseux.
Le fait du mélange des deux faunes dans les proportions indiquées
ci-dessus, a été nié par la plupart des géologues qui se sont occupés
du minerai des environs de Nancy, quoique, dès 14855, M. Terquem
l’ait signalé pour le département de la Moselle, dans les marnes suprà-
liasiques et dans le minerai qui est un des faciès de celui-ci.
Rappelons que M. Branco cite les mêmes fossiles que nous dans
dans son minerai à Trigonia navis, et qu’en Angleterre, Phillips, dans
sa Géologie d'Oxford et de la valléé de la Tamuse, 1871, p. 118, reconnaît
aux couches de transition entre l’oolithe inférieure et le lias supé-
rieur un caractère tellement particulier, qu’il propose pour leur, en-
semble le nom de Sables de Mildford. Ce célèbre géologue se base sur
ce que «en prenant le groupe des céphalopodes, on trouve qu’un
» certain nombre d’espèces du lias supérieur sous-jacent se sont
» continuées. Ce sont Ammonites bifrons, opalinus, striatulus, concavus,
» Belemnites compressus, wrreqularis, tripartitus : d'un autre côté, quel-
» ques mollusques bivalves qui se présentent avec les Céphalopodes,
» ont des affinités évidentes avec la faune oolithique et non avec
» la liasique. Tels sont : Âinnites abjectus, Trigonia striata, Modiola
» Sowerbyti, Pholodomya fidicula. La vie oolithique a commencé avant
» que la vie liasique ait pris fin. C’est là un fait de grande impor-
» tance pour qui 45 les causes successives des variations de la
» population marine. »
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 11
Le professeur Wrigth (1), après avoir donné des coupes intéres-
santes des collines de Frocester et de Dundry, où affleure la zone du
Lytoceras jurense, ou sables de Mildford, indique dans la liste des fos-
siles de cette zone un grand nombre de lamellibranches de l’Oolithe
inférieure. |
Dans cette liste, dit-il, « les espèces marquées d’une astérisque
» appartiennent à l'Oolithe inférieure, mais elles sont presque toutes
» naines ou rabougries, comme si les conditions physiques de leur
» existence avaient été défavorables à leur développement. Le ra-
» bougrissement des lamellibranches immobiles forme un remar-
» quable contraste avec le développement des céphalopodes vaga-
» bonds, qui sont enfouis dans les mêmes couches. L'apparition de
» ces espèces paraît avoir été le signal d’une lutte pour l'existence,
» tandis que les conditions dans lesquelles vivaient les céphalopodes
> étaient favorables à leur continuation dans le temps, comme cela
» paraît évident, d’après le grand nombre des individus trouvés dans
» les bancs de Frocester. Leur vie par contre a été abolie brusque-
» ment à l'avènement de cet ordre de choses physique différent,
» qui se place au commencement des dépôts de la formation ooli-
» thique. »
Gette tendance qu'ont les céphalopodes du Lias supérieur à sur-
vivre dans nos régions aux époques où ils avaient disparu dans le
bassin jurassique de la Souabe, a été remarquée également en Alsace
par M. Lepsius (2), qui reconnait dans l'horizon de l’Ammonites (Lyto-
ceras) jurensis.la survivance des Ammonites insignis, radians, hircinus :
on sait enfin que dans certains points de la France, il n’est pas rare
de trouver dans les mêmes couches À. énsignis avec À. aalensis. Dans
nos régions comme en Angleterre, il y a donc non seulement conser-
vation des formes anciennes des céphalopodes liasiques jusqu’à la
limite de cet étage, mais disparition presque complète des bivalves
liasiques de la base du minerai et remplacement des formes anciennes
par un certain nombre de nouvelles appartenant à la faune ooli-
thique.
Les fossiles du minerai de fer oolithique de l'horizon de À. Mur
chisonæ sont le plus souvent recueillis dans les haldes, mais au milieu
de roches.tellement caractérisées par leurs galets ferrugineux taraudés
et leur surface limite ravinée, qu'il est permis de les considérer
comme ayant été pris en place. Nous n'avons donc pas établi de
=
(1) Paleontographical Society, 1879, p. 146 et suiv. Monograph of the lias Am-
moniles.
(2) Bettrage zur Kenntniss der Jura formation in Unter-Elsass, 1875, p. 18°
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72 ; BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
ligne de démarcation entre les fossiles recueillis en place, et dans les
haldes. Les chiffres correspondent, comme dans le tableau précé-
dent, aux numéros d'ordre des coupes.
Ammonites (Harpoceras) Murchisonæ, Sow., 2, 5, 7, 8, grande, très aplatie,
généralement assez bien conservée.
Ammonites (Harpoceras) mactra, Dum., Eulmont, partie inférieure (minerai
sableux).
Belemnites spinatus, Quenst., 7, 8.
— subgiganteus, Branco, en débris souvent roulés, 6
_ breviformis, Voltz, 7, 8.
Chemnitzia coarctata, d'Orb., 7, 8.
Natica bajocensis, d'Orb., 7, 8.
Nerinea, indét., 5
Alaria Lorieri, Schlumb., 8
— lotharingica, Desl., 8.
Trochotoma marbachiensis, Hermite, 8.
Ditremaria bicarinata, d'Orb., S.
Pleurotomaria armata, Var. Goldfussi, 8
— actinomphala, E. Desl., 8
_— Roubaleti, Desl., 8
— punctata, SOW., 8e
— subscalaris? Desl., 7, 8.
— granulata, Gold., 8.
— _ subreticulata, d'Orb,, 7.
_— mutabilis, Var. ambiqua, E. Desl., 8.
Turbo camillus, d'Orb., 8.
— lamellosus, d'Orb., 8.
— Schlumbergeri, Desl., 8.
— voisin de Belus, d'Orb., 8.
Purpurina, voisin de Bira, d'Orb.,8.
Cerithium tortile?, &. Desl., 8
Otrea calceola, Ziet., partout à la base, minerai sableux.
— subcrenata, d'Orb., 6, 7, 8.
— articulata, Schl., 8.
Pecten gersonatus, Goldf., 1, 3, 7, 8.
— dentatus?, Sow., (Musée de Nancy).
— silenus, d'Orb., 1, 2.
— lens, Sow., partout.
— texturatus, Munst., 2, 3. 6.
— demissus, Goldf., 1, 5.
— ariiculatus, Goldf., 5.
Hinnites tuberculatus, d'Orb., 5.
Lima proboscidea, Sow., 8.
— tenuistria, Munst., 5.
— duplicata, Sow., 7.
Modiola cuneata, Sow.. 5.
— __gibbosa, SOw., 1, 2, 5, 7.
— gigantea, Quenst., 2, 5,8.
— gregarea, Goldf., 6.
_ Sowerbyi, d'Orb., 6.
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE.
Perna, voisine de crassitesta, Munst., 1, 5.
Pinna diluviana, Ziet., 5.
Cucullea cancellata, Phil., 5.
Arca elegans, R@Mm., 5.
Arca (Macrodon) voisine de hirsonensis, d'Arch., 5, 7, 8.
Trigonia sûnilis, Ag., petite, renflée, minerai sableux.
— v. de costata, Ag., partout.
_ formosa, Lyc., 5.
_ striata, Mill., 8.
Hettangia, voisine de dionvillensis, Terq., 5, 8.
Pholadomya siliqua, Ag., 8.
— reticulata, Ag., partout.
— fidicula, Sow., 1, 5, 8.
Homomya obtusa, Ag., 1.
Arcomya calceiformis, Ag., 5.
— sinistra, Ag., 5.
Plewromya FERUISTAIAN NS. 506 TS.
Lyonsia abducta, d'Orb., partout.
_ rotundata, d'Orb., 5.
Opis similis, Sow., 5, T7, 8.
Cardium subtruncatum ?, d'Orb.
Unicardium incertum, Phil., 8.
Ceromya glabra, Ag., 8.
Cyprina indét.
Cypricardia lebruniana, d'Orb., 8.
=. cordiformis, Desh. ?.
Astarte minima, Phil., partout.
— detrita, Goldf., 5.
— rhomboïdalis, Phil., 5, 8.
— excavata, SOW., 5, 7, 8.
Hemithyris spinosa, d'Orb., 2, 5, 8, forme petite.
Terebratula Wrigthi, Desl., 2, 7, 8.
— infraoolithica; Desl., 8.
= perovalis, Sow.. 5, 8.
Rhynchonella furcillata, Theod.
— Frireni, Branco, 8.
— concinna, Sow., plus var., 5, 7, 8.
_— Forbesii, Davids.. 8.
Radioles de Cidaris indéterminables.
Pygaster semi-sulcatus, Wrigth., 7.
Stomechinus bigranularis, Ag., 7.
Hyboclypus Theobaldi, de Lor., 7.
Berenicea Archiaci, Edw. et H., 8.
— diluviana, Sow., 2, 7.
Lichenipora Phillipsii, Edw. et H., 3.
Montlivaultia Delabechei, Edw. et H., partout.
—— trochoïdes, Edw. et H., id.
Thecosmilia gregarea, Edw. et H., 5, 8.
Serpula quadrilatera, Goldf.
13
Débris de crustacés indéterminables, de dents de poissons des genres Sfro-
phodus et Acrodus.
74 BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov.
Les fossiles caractéristiques du minerai de fer oolithique inférieur,
sont : A. Murchisonæ et Pholadomya reticulata, comme dans la Lor-
raine annexée et le Luxembourg, avec une forme petite et extrême-
ment abondante d’Ostrea calceola et Trigonia v. costata qui y est
aussi très répandue. Il est à remarquer que A. Murchisonæ est géné-
ralement assez rare dans nos régions, en dehors des stations si riches
de Marbache et de Champigneulles, tandis que PA. reticulata se
retrouve à peu près partout.
Quant à la 7rigonia v. costata, elle mériterait même d'être consi-
dérée comme le fossile le plus caractéristique du minerai de fer ooli-
thique inférieur, car elle n’en dépasse pas les limites supérieures,
tandis que À. Murchisonæ et Ph. reticulata remontent bien plus haut.
La liste de fossiles que nous avons donnée ci-dessus ne doit, du
reste, être considérée que comme provisoire, cet horizon étant, dans
certains gisements, tellement riche en espèces qu'il suffira à défrayer
longtemps encore les travaux des paléontologisies. Mais cette
richesse paraît être tout à fait locale. Les belles coupes de Maron,
Ludres, Chavigny, ne donnent que très peu de fossiles, tandis qu'à
partir de Champigneulles, vers Bouxières, Marbache, elle va en
augmentant. C’est à Bouxières qu'ont été trouvés les premiers Échi-
nides irréguliers de nos formations jurassiques, par MM. Gaiffe et
Roubalet qui nous les ont gracieusement communiqués et ont permis
ainsi à M. Cotteau de les déterminer avec exactitude.
C’est dans cette région que les brachiopodes, les bryozoaires, les
polypiers, extrêmement rares dans le Lias supérieur, se sont dévelop-
pés avec des formes variées et franchement oolithiques. Il en est de
même pour les gastéropodes, qui, par le nombre des pleurotomaires,
trochotomes, Alaria, Trochus, rappellent la faune de la mâlière de
Normandie.
Les bivalves, parmi lesquels apparaissent les céromyes, ne sont
pas moins remarquables, par la prédominance des formes de trigo-
nies, astartes, pholadomyes. Par contre , les céphalopodes sont
moins nombreux ; le type de l'A. radians paraît épuisé, et il en est
de même des bélemnites, à peine représentées par deux espèces.
L'A. Murchisone ne se trouvant sûrement et en abondance que dans
la marne durcie à galets, et peut-être dans le minerai sableux dont la
faune est déjà franchement oolithique, et ces deux couches atteignant
en certains points (Chavigny) 1"60 au-dessous de la surface ravinée,
taraudée de MM. Fabre, Hermite, Velain, il est donc inexact de dire
que la zone limite des faunes de la Zrigonia navis et de À. primor-
dialis est taraudée et ravinée. La surface ravinée et taraudée est plus
haut ; elle limite la roche appelée souvent à tort « conglomérat » par
al dome. ‘sidés. ee bé. —… di
|: LE AT ESS
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 75
les géologues nancéiens, dans laquelle se trouve déjà et en abon-
dance À. Murchisonæ, accompagnée de gastéropodes, bivalves, échi-
nides oolithiques inférieurs.
La limite des deux étages du Lias et de l’Oolithe inférieure se
trouve donc ramenée à un plan limite idéal et non à une surface
d’érosion. L'érosion, l’agitation au milieu de laquelle se sont formés
les cailloux roulés de marne durcie, ne coïncident pas avec un chan-
sement de faune.
Celui-ci s’est produit partiellement, avant le dépôt de ces cou-
ches, puisque nous trouvons des lamellibranches oolithiques dans le
minerai liasien, et il était achevé lorsque la surface limite taraudée
et ravinée s’est formée au fond de la mer, au moment où des sédi-
ments marno-sableux ont succédé à des sédiments marno-ferrugi-
neux durcis. Nous voyons dans cette série de phénomènes géologi-
ques la preuve d’oscillations lentes, de violentes agitations sur place,
de courants venus de loin (galets de lydienne), plutôt qu'un indice
d’une ligne de démarcation entre le Lias et l’Oolithe. On verra plus
loin que ces mêmes séries de phénomènes se sont répétées à plu-
sieurs reprises pendant la période bajocienne, sans se placer par
conséquent sur la limite de deux étages.
2° RÉGION DU NORD DU BASSIN DE NANCY (MINERAI NON EXPLOITABLE).
La région du N. N.-E. du bassin minier de Nancy, de Dommarte-
mont à Amance, Bratte, Mousson, Preny, Onville, ne présente que
de rares coupes complètes du minerai liasique et oolithique.
Nous avons pu à grand'peine en réunir sept, qui puissent être
mises en.parallèle avec celles de la région centrale; elles sont loin
d'avoir la précision de ces dernières, les épaisseurs exactes des cou-
ches ne pouvant y être indiquées, et celles-ci elles-mêmes étant bien
moins distinctes que dans la région du minerai exploitable.
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1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. TA
Ce tableau doit être complété par des coupes partielles prises dans
la région de Pagny, d'Onville, sur les limites de la Lorraine annexée,
et par celles que les géologues allemands ont publiées pour les envi-
rons d’Ars. |
Toutes ces coupes, que nous ne croyons pas devoir donner ici en
détail, montrent qu'à mesure qu’on s'éloigne de la région centrale du
bassin minier nancéien, le minerai diminue d'épaisseur, mais d’une
manière fort irrégulière, restant exploitable en certains points, pas-
sant en d’auires à des marnes sableuses plus ou moins teintées de
rouge par la limonite. |
Ges marnes sont surtout développées sur la rive droite de la
Moselle dans les environs de Millery, Autreville, montagne Sainte-
Geneviève, Mousson.
Plus loin, vers Preny, c’est à peine si l’on peut reconnaître un
minerai de fer liasique, et cette difficulté devient plus grande à
Onville, à l'extrême limite du bassin. Les marnes sableuses, qui
représentent le minerai liasique contiennent ici très peu de fer, incor-
poré à des plaquettes de calcaire marneux riche en débris de fossiles
Prigonia, Pecten demissus, et le minerai de fer oolithique inférieur
lui-même conserve ce caractère de marnes, d’où une grande diffi-
culté pour le géologue de s'orienter. Ce cas est heureusement rare,
et le plus souvent ces marnes sableuses du minerai liasique passent
brusquement vers la partie supérieure à des marnes plus ou moins
durcies avec galets et fossiles oolithiques qui permettent de recon-
naître l'horizon de l'A. Murchisone.
Les coupes d’Ars enfin, telles que les donne M. Branco, nous mon-
tirent le minerai liasique avec 7rigonia navis, et le minerai oolithique
inférieur, tel que nous le comprenons, réduits à une épaisseur totale
* de 2 mètres.
Les variations sont donc très étendues pour les deux zones de
minerai de fer, mais paraissent l'être plus pour le minerai liasique
que pour le minerai oolithique inférieur. Celui-ci perd rarement ses
caractères minéralogiques et paléontologiques ; si on n’y trouve pas
habituellement À. Murchisonæ, du moins est-il rare de ne pas y ren-
contrer Montlivaultia Delabechei, Astarte minima, Trigonia v.. costata,
… Pholadomya reticulata. Les marnes sableuses du minerai liasique au
contraire, sont généralement pauvres en fossiles. Si à Dommarte-
mont, à Amance, à Autreville, il en existe quelques-uns, il n’en est
pas de même à Sainte-Geneviève, à Mousson, Preny ; Bel. compressus
est souvent le seul fossile qu’on y trouve.
Remarquons enfin qu'ici, comme dans la région centrale du bassin
minier nancéien, c’est à la partie supérieure du minerai contenant la
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18 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
faune oolithique inférieure, souvent riche en galets, que se trouve la
surface taraudée et non à la limite supérieure des couches à 7rigonia
ravis.
3° RÉGION DU SUD DU BASSIN DE NANCY (MINERAI NON EXPLOITABLE).
Nous n'avons pu réunir que quatre coupes assez complètes pour
figurer à côté de celles des tableaux précédents, de Pont-Saint-Vin-
cent au parallèle de Vandéléville, Sion, Saxon, Aboncourt, Beuvezin.
Une seule, celle de Vandéléville, empruntée à M. l'ingénieur des
mines Braconnier, donne l’épaisseur des couches. Les autres ren-
seignent sur les caractères minéralogiques et paléontologiques que
nous avons pu saisir sur le terrain.
18
BLEICHER.
1883.
— MINERAI DE FER DE LORRAINE.
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S0 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov.
Ce tableau, tout en mettant en relief dans cette région du sud
quelques-uns des caractères que nous venons d'indiquer pour la
région du nord, permet de saisir quelques particularités. En effet,
on voit reparaître à Vandéléville, comme à Ars dans le nord, le
minerai exploitable qui avait à peu près disparu entre Pont-Saint-
Vincent et Viterne, mais les marnes sableuses micacées qui forment
la limite supérieure du minerai oolithique inférieur s’amincissent
vers le sud et finissent par y disparaitre.
Cet amincissement commence déjà à Maron (coupe n° 4 du
tableau [), et on verra plus loin qu'il coïncide avec un grand dévelop-
pement de couches marno-sableuses au niveau plus élevé de l'A.
Sowerbyt.
Au point de vue paléontologique, cette région est extrêmement
pauvre ; en l'absence de A. Murchisonæ, ce sont les espèces indiquées
pour la région du nord, qui servent. à caractériser le minerai oolithi-
que, qui souvent se présente aussi avec ses galets de marne durcie et
sa surface taraudée.
Quant au minerai liasique, au delà de Pont-Saint-Vincent, nous
l'avons trouvé tellement dépourvu de fossiles que force nous a été
de déterminer sa place à l’aide des caractères fournis par l’absence
de À. thoarcensis, et des espèces les plus répandues du minerai ooli-
thique ; dans ces limites, le minerai liasique est marno-sableux, et
rarement gréseux. | à
4° RÉGION DU BASSIN DE LONGWY (MINERAI ÆXPLOITÉ).
À partir de Pagny, d’Onville, le minerai de fer disparaît sous la
masse calcaire des formations oolithiques, suit dans la Lorraine
annexée le cours de la Moselle, la quitte vers Thionville pour se diri-
ger vers le N.-0. où ses affleurements se soudent à ceux du territoire
de Meurthe-et-Moseille, de Rehon à Longwy, Mont Saint-Martin,
Saulnes, Hussigny, Villerupt.
Le groupe minier, dit de Longwy, a été particulièrement étudié.
par M. Braconnier (4), qui reconnaît dans le minerai de ces régions
les quatre subdivisions du groupe des environs de Nancy; calcaire
ferrugineux correspondant au minerai de fer oolithique inférieur,
couches supérieure, moyenne, et inférieure du minerai à rgomta
navis ou liasique ; d’après ses tableaux, le calcaire ferrugineux varie
beaucoup d'épaisseur. Il est de 2235 à Mont-Saint-Martin, 880 à
(1) Description géologique et agronomique de Meurthe-et-Moselle, 1883, p. 302 et
suivantes.
1883. BLEICHER., — MINERAI DE FER DE LORRAINE. St
11232 à Saulnes, pour retomber à Hussigny à 239, et reprendre
vers Micheville 810, et 9°20 à Villerupt.
Quant au minerai liasique, son épaisseur est également variable,
mais les données positives manquent ou sont incomplètes.
C’est également dans les récents travaux des géologues allemands
qu’il faut chercher les renseignements paléontologiques sur cette
région, que nous avons parcourue après eux, et reconnue comme eux
pauvre en fossiles.
M. Branco indique les espèces suivantes dans les couches à 7igo-
nia ravis, ou du minerai gris et noir :
Ammonites (Amaltheus), Friderici, Branco, Longwy.
A. (Lytoceras) dilucidum, Dum. Villerupt.
Nautilus inornatus, d'Orb. —
Belemnites breviformis, Voltz. —
B. rhenanus (compressus), Opp. —
Gryphea ferruginea, Terq. —
Gervillia Hartmanni, Goldf. —
G. tortuosa, Opp. ==
Pinna mitis, Phill. —
Modiola cuneata, Sow. —
M. gregarea, Goldf. —
Trigonia navis, Lam. ==
Pholadomya fidicula, Sow. —
Homomya oblusa, Ag. ==
Lyonsia abducta, Phill. —
Terebratula ovoïdes, Sow. —
Les minières de Mont-Saint-Martin, de Saulnes, de Hussigny, de
Villerupt, nous ont donné quelques-unes des espèces ci-dessus indi-
quées. À Saulnes, à environ 9 mètres au-dessous de la surface
taraudée, limite supérieure du minerai de fer oolithique, nous avons
pu constater la présence de grandes ammonites du type radians ; à
Hussigny, à Villerupt, l’association de Gryphea ferruginea avec Pec-
ten Germaniæ paraît fréquente.
Quant aux limites inférieures du minerai liasique, elles ne sont pas
moins difficiles à tracer ici que dans le bassin nancéien. A Saulnes,
au-dessous du minerai liasique à ammonites du type radians, on voit
bientôt apparaître des marnes qui contiennent À. fhoarcensis. Pour
la limite à tracer entre le minerai liasique et le minerai oolithique
inférieur, nous n'avons que peu de données.
À Mont-Saint-Martin, à environ 1"50 au-dessous de la surface
limite taraudée du minerai oolithique inférieur, on voit apparaître
dans un minerai terreux Belemnites abbreviatus, B. compressus qui
appartiennent au minerai liasique.
XII. 6
DR A AL EG PE LR CU ON
A (NL ‘ M bee A x LCR
82 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
Dans les minières de Saulnes, on ne rencontre guère de fossiles
entre cette surface limite, qui y est couverte de galets de marne dur-
cie et la zone des ammonites ou du minerai de fer liasien qui se
trouve à environ 9 mètres au-dessous. Le minerai compris dans
ces limites est positivement sableux et calcaire, mais nous n’y avons
trouvé nulle part À. Murchisonæ. Il en est de même à Villerupt, où %
cependant les fossiles sont plus abondants. C’est donc sur des don-
nées minéralogiques plutôt que paléontologiques qu’il faut se fonder
ici pour faire la délimitation des deux étages du Lias et de l’Oolithe
inférieure. |
Dès qu’on s'élève vers la partie supérieure de ce minerai de fer M
sableux, souvent rouge, qui appartient tout entier, suivant les au- M
teurs allemands, à l’horizon de À. Murchisonæ, les caractères essen-
tiels de la couche de marne durcie à galets ferrugineux, à surface
limite taraudée et érodée, telle que nous l'avons décrite pour le bas- 4
sin nancéien apparaissent avec la plus grande netteté.
Le long de la voie du chemin de fer, entre Hussigny et Villerupt,
on peut alors y recueillir les fossiles les plus caro naue de cet
horizon.
Trigonia v. costata, T. similis de petite taille, Pholadomya reticulata,
Lyonsia abducta, Astarte minima, Tancredia donaciformis, Pecten Ger-
maniæ, Ostrea calceola, et peut-être 0. voisine de pictaviensis ou Beau-
monti, Héb., Monhvaultia Delabecher.
Il en est de même à Saulnes, où, soit en place, soit dans les haldes,
nous avons pu recueillir ces mêmes fossiles, des débris de gastéro-
podes et des dents d’Acrodus.
11 résulte de ce qui précède que si, par places (Mont-Saint-Martin),
le minerai du groupe de Longwy ressemble, trait pour trait, à celui «
du groupe nancéien, dans la pupant des gisements de la vallée qui
s'étend de Saulnes à Villerupt, il n’en est pas de même, par suite du
développement du minerai oolithique inférieur sableux, rouge, à
peine représenté dans les environs de Nancy. C’est, d’ailleurs, le «
seul trait distinctif de ce groupe, puisque la surface taraudée avec M
galets de marne durcie se irouve, comme aux environs de Nancy, |
reportée à la limite extrême du minerai oolithique inférieur, c'est-à-
dire pour certains points, en tenant compte des récents travaux des M
géologues français et allemands, à 11"32 au-dessus du plan de sépa-
ration idéal du Lias supérieur et de l’'Oohthe inférieure.
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1883. ; BLEICHER, — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 83
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L'OOLITHE INFÉRIEURE A PARTIR DES MARNES MICACÉES (PARTIE SUPÉ-
RIEURE DE LA ZONE DE A. MURCHISONÆ); ZONES DE A, SOWERBYI ET
DE A. HUMPHRIESIANUS. «
L’oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle, d’après les travaux les
plus récents, se compose, à partir de la marne micacée qui nous a
servi de limite supérieure pour le minerai oolithique, de la série sui-
vante: partie supérieure de la zone de À. Murchisonæ, marnes sableuses,
calcaire marneux durci, marnes sableuses et terreuses à Cancello-
phycus scopartus; zone de A. Sowerbyi, calcaire gréseux en bancs
réguliers, compacts et homogènes, ou avec cailloux de marne durcie,
bancs ferrugineux (forêt de Haye) avec A. Sowerbyr, Montlivaultia
Delabechei, Lyonsia abducta, Belemnites giganteus, Pholadomya fidicula,
Panopea Jurassi, Trigonia costata, Lima proboscidea, Pecten silenus,
Cypricardia cordiformis, Arca oblonga, Gervillia Zietenn, Ostrea sub-
crenata, Terebratulu perovalis.
Les limites inférieures el supérieures de cette zone sont à peine
tracées : zone de l’Ammonites Humphriesianus ou Bajocien propre-
ment dit, comprenant la roche rouge des carriers lorrains, fossiles
abondants : Arca oblonga, À. Humphriesianus ; le calcaire à Polypiers,
divisé en deux masses, inférieure et supérieure, par un lit mar-
neux dont la base est toujours riche en grosses phasianelles, Ce
lit marneux contient, vers sa partie supérieure, un banc d’Ostrea
subcrenata.
La masse supérieure des polypiers est pétrie de radioles d’oursins.
C'est celle qui forme la majeure partie des escarpements du sommet
des collines qui entourent Nancy. Elle se termine par une surface
taraudée, qui limite le Bathonien inférieur, ou Grande oolithe.
M. Branco, dans la Lorraine annexée et le Luxembourg, admet
dans les parties correspondantes du Dogger les subdivisions sui-
vantes : zone de À. Murchisonæ, b) division supérieure, marnes supé-
rieures au minerai, qui sont l'équivalent des grès de la montagne du
Signal de Boevange ; fossiles caractéristiques : À. Murchisonæ, Bel.
brevifornus, Phol. reticulata. Cette division correspond à nos marnes
sableuses micacées, aux calcaires marneux durcis, et aux marnes
sableuses et terreuses à Cancellophycus, épaisseur 20 mètres ; zone
de À. Sowerbyi, calcaires et calcaires sableux (calc. ferrugineux des
. Terquem) fossiles caractéristiques : Gryphea sublobata, Lima Schim-
D} 1 VI PEAR, ” '. dE, SM Rés ia, M
Es (Es Lo
84 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D nov.
peri, Bel. gingensis, Ammonites Sowerbyi, épaisseur 10 mètres; Æo-
rizon de A. Humphriesianus subdivisé en calcaires compacts, avec
A. Sauzei, et calcaires à Polypiers.
Si les grandes lignes de l'étude de l’Oolithe inférieure de notre
département sont tracées, le vaste champ de la paléontologie et des
variations des couches en surface, parait avoir été peu exploité par
les géologues. Tout n’est même pas dit sur les fossiles caractéristiques
des zones que l’on a admises pour nos régions. En effet, les ammo-
nites qui servent ainsi, sont extrêmement rares dans notre départe-
ment. C’est à peine si l’on trouve quelques débris roulés de À. Murchi-.
sonæ dans les couches supérieures au minerai oolitique inférieur ;
quant à À. Sowerbyi, en quatre ans de recherches minutieuses faites
de Longwy à Favières, sur environ 120 kilomètres de longueur, nous
l’avons rencontrée une seule fois ; il n'en est pas de même pour À.
Humphriesianus, qui est généralement plus commune. Les difficultés
ne se bornent pas là; en comparantides coupes prises dans l’oolithe
inférieure, de Longwy à Favières, on constate de nombreuses varia-
tions, provenant de passages latéraux, souvent brusques, d’une roche
à une autre, des apparitions et disparitions de couches à galets, de
surfaces taraudées, et enfin, au point de vue paléontologique, des
alternances fréquentes de couches privées de fossiles avec des cou-
ches qui en sont pétries.
Le but du géologue, dans ces conditions, consiste à trouver, par
la comparaison d'un grand nombre de coupes, des repères fixes et
à peu près invariables. Le seul que nous puissions indiquer dans
cette partie de l'Oolithe inférieure, avec la marne limite men-
tionnée dans le chapitre précédent, est l'horizon déjà reconnu en
1862 par M. Fabre du Cancellophycus scoporius. Son importance est
telle, que de Mont-Saint-Mariin (Longwy) à Maron, au sud de Nancy,
on peut le suivre et le retrouver partout, entre des marnes durcies M
souvent avec galets ferrugineux en bas, et des calcaires scintillants
avec Pecten pumilus et Gryphea sublobata en haut. Malgré son peu
d'épaisseur, car il ne dépasse guère 0©60, comme l’avait déjà reconnu
M. Fabre, il conserve, sur une longueur de près de 100 kilomèires,
les mêmes caractères qui font de ces « coups de balai » tracés en ,
creux dans une marne grossière et sableuse, des témoins précieux
de l'extension vers le nord de cette algue scoparienne, que nous
avons retrouvée jusque dans l’ouest de la province d'Oran.
Hâtons-nous de dire que cette importance accordée au Cancello-
phycus ne doit pas être exagérée : elle est toute locale; vers le N.E, «
cette algue disparaît sous le parallèle de Metz. Elle ne joue aucun
rôle dans les classifications de M. Branco, qui la retrouve par contre
ESSAI D'UN TABLEAU D'ASSEMBLAGE DES COUPES PRISES DANS LES ZONES DE LA. Sowerbyi er pe LA. Munchisontæ,
A PARTIR DES MARNES MICACÉES.
MEXINR B5.
Maron
Calc. sableux
compact.
Marnes à fossi-
lesroulés, 060,
Calc. sableux.
Marne durcie
à galets. ferru-
gineux et fossi-
lifère.
Calc. sableux.
Chaviguy Ludres
Calcaire com- Id:
pact à P. lexlu-
ratus.
Banc de marne Manque:
!| durcie à fossiles
roulés.
Calc. gréseux Id.
scintillant.
Marne sa-
Id. bleuse avec
fossiles rou-
lés rares.
Calc. sableux.
à galets de :
marne durcie, | Calcaire)sa-
taraudée. Do ee P.
Calc. sableuxà || ©
Ostreasublobata.
Champigneulles
Zone de l'Ammoniles Sowerbyi.
Id:
Manque.
Id.
Id:
Marnesableuse
à galets ferru-
ineux … fossili-
ère.
Calc. sableux à
0: sublobata:
Pect. personatus:
"Dommartemont | Saint -Geneviève Piedmont
Id. Id: Id-
Manque. Manque: 6 Manque:
Id. Id: Id.
Marne sa-
Id ? bleuse à fos-
siles roulés:
Id. Id. Id.
Calcaire sa- Id. Id.
bleux à 0. su-
blobata
Zone). de l’Ammonites Murchisonæ.
Hussiqny.
Alternance. de
marnes sableu-
ses avec des cal-
caires sableux
sans Pecten.
Alternance. de
marnes. sableu-
ses et de cal-
caire… marneux
plus ou moins
sableux, avec O,
sublobata à la
base.
Marnes terreuses et sableuses avec Cancellophycus scoparius, et rares fossiles marins (Bryozoaires).
Calc. marneux, |[Marnessableuses.| Calc. mar- |. Galc.marneux, Id. Calc. mar- Id.
ferrugineux neux, Sa- ferrugineux avec neux à ga-
0. calceola: (mi- bleux ävec | O.calceola. lets … fossili- Alternance. de
nimum d'épais- ou. sans ga- fères. marnes sableu-
seur). lets. = ses et de bancs
Calc: sableux, Calcairesa- |. Calc. sablétx. Bancs de Calc. mar- Calc. mar- dejcalcaire mer
épaisseur.plus |kbleux. calcaire com- | neux sableux. || neux, sa= | PEux sableux.
considérable. pactà Pecten. bleux à Can-
cellophiycus. É
(Minimum d'épaisseur.) Marnes,sableuses micacées plus ou moins gréseuses. o (Maximum d'épaisseur.)
EE La
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 85
déjà dans le minerai à Zrigonia navis. Quoique nous ne l’ayons
jamais rencontré à ce niveau, sauf peut-être à Liverdun, dans les
haldes du minerai liaisique, nous admettons volontiers la récurrence
de cette algue, démontrée d'ailleurs par le tableau suivant. On y
verra en effet, que nous en indiquons deux niveaux dans la coupe prise
à Piedmont (Mont-Saint-Martin). Dans nos mers jurassiques, l’in-
vasion des algues scopariennes a chassé la faune si riche de la zone
de À. Murchisonæ, et a duré assez longtemps pour faire disparaître
complètement cette espèce d'ammonite, qui dans le N.E., se retrouve
encore dans les couches correspondantes. Le caractère fourni par
ces algues scopariennes nous paraît mériter plus d'attention que les
surfaces taraudées et les couches de marnes durcies à galets qu’on
rencontre dans cette partie de la série ooïithique inférieure. Il semble
en effet que chaque banc de marne durcie s’y termine par une sur-
face taraudée correspondant à un nouvel ordre de dépôts : marne
sableuse, succédant à du calcaire marneux durci.
Ces surfaces taraudées ne peuvent, d’ailleurs, pas être toutes sui-
vies sur de grandes distances, et elles se répètent trop souvent, aussi
bien ici que plus haut, dans la zone de À. Sowerbyi, pour qu'il y ait
lieu de leur accorder une grande importance dans les essais de clas-
sification des couches.
Dans le tableau ci-joint, nous acceptons les divisions ci-dessus énon-
cées, en rappelant la rareté des ammonites, qui doivent servir à les
caractériser, dans les marnes sableuses micacées, dans les calcaires
ferrugineux et marneux, leur absence dans les couches à Cancello-
phycus. Ces trois groupes demandent à être étudiés séparément.
Marnes sableuses ferrugineuses et micacées. — Elles sont extrême-
ment puissantes au N.N.E. du département ; elles vont en diminuant
‘au sud, au point de disparaître à Vandéléville. Partout, dans cette
région, elles forment un horizon d’une netteté parfaite, qui tranche,
par sa couleur et sa nature minéralogique, sur les formations ferru-
gineuses sous-jacentes; mais il n’en est pas de même à partir de
Ludres et de Chavigny, où elles se chargent fortement de limonite et
se distinguent peu du minerai oolitique tel qu’il a été décrit plus
haut.
M. Fabre n'y a guère trouvé à Champigneulles que des fossiles
roulés. Nous avons été plus heureux que lui, et dans nos quatre ré-
gions du minerai de fer, il a été possible d’y recueillir un certain
nombre d'espèces, parmi lesquelles dominent les bryozoaires et les
polypiers. Ce sont :
Heteropora pustulosa, Edw. et H. — Marbache, Bouxières, Chavigny.
H. conifera. — Edw. et H. — id, id.
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86 BLEICHER, — MINERAI DE FER DE LORRAINE.
Lichenipora Phillipsii, Edw. et H. — Villers-les-Nancy.
Diastopora lamellosa, Edw. et H. — Bouxières.
D, retiformis, Edw. et H. — id.
Stomatopora dichotomoïdes, Edw. et H. — id.
Theonea vois. de clathrata, Edw. et H. — id.
Spiropora cespitosa, Edw. et H. — id.
— straminea, Edw. et H. — id.
Montlivaultia Delabechei, Edw. et H. — partout.
— Holli, Edw. et H. — Marbache.
— trochoïdes, Edw. et H. — Dommartemont, Marbache.
Thecosmilia gregarea, Edw. et H. — partout.
Thamnastrea Defranciana, Edw. et H. — Marbache.
— mettensis, Edw. et H. — Champigneulles.
— Terquemi, Edw. et H. — id. Marbache.
æ M'Coyi, Edw. et H. — id.
Isastrea Richardsoni. Edw. et H. — id. Bouxières.
Serpula quadrilatera, Goldf. — Bouxières.
Il faut y ajouter la plupart des espèces de la liste donnée au cha-
pitre précédent pour le minerai oolithique inférieur, dont cette
couche de marne sableuse n’est distincte que par sa nature minéra-
logique et par sa faune de bryozoaires et de polypiers.
Vers la partie supérieure de ces marnes sableuses qui envahissent,
aux environs de Longwy, tout l'horizon de A. Murchisonæ, au-dessus
du minerai oolithique, on rencontre de vrais bancs de Zima probos-
cidea, avec d’autres fossiles et spécialement des échinides irréguliers.
Les fossiles les plus caractéristiques de ces marnes sableuses pa-
raissent être Zerebratula Wrigthi, Eud. Desl., Bei. geéngensis, Opp.,
Pholadomya reticulata, Ag., qui s’y rencontrent, de Mont-Saint-Martin
à Pont-Saint-Vincent, tandis que les bryozoaires et les polypiers ne
sont abondants que dans certaines stations, appartenant aux envi-:
rons de Nancy. |
Calcaires ferrugineux et marneux. — Plus ou moins développés,
souvent remplis de galets de marne durcie, à enduit ferrugineux,
taraudés ou non (dans les environs de Nancy), plus sableux au nord
et au sud. Cette série de couches, qui peut atteindre 4 à 5 mètres et
se réduire à 4"50, est riche en fossiles, qui appartiennent presque
tous aux espèces déjà citées dans la liste du minerai de fer oolithique.
Les Trigonia costata, formosa, les grandes astartes, dont une peut-être
nouvelle, y sont très répandues, surtout à Dommartemont, Malzé-
ville; à Chavigny cette série contient Pholas Baugieri, d'Orb.
Dans le groupe de Longwy, où il n’existe pas de traces de ces
bancs de calcaires marneux ferrugineux à galets, les marnes sableuses
plus ou moins durcies qu’ils remplacent, ainsi qu’on la vu plus
re
TER (45
VE
1883. BLEICHER. —= MINERAI DE FER DE LORRAINE. 87
haut, ont une faune beaucoup moins riche que celle des couches
correspondantes des environs de Nancy.
Marnes sableuses ou terreuses à Cancellophycus. — Elles forment
ordinairement une série d’une épaisseur variable dans laquelle entre
une couche remplie d'algues scopariennes (de Nancy à Maron) ; quant
à leur nature minérale, elle ne varie pas plus que leur richesse en
« coups de balai », si faciles à reconnaître et si caractéristiques. Le
Cancellophycus est d’ailleurs le seul fossile que nous ait donné la
couche d'algues scopariennes. Les marnes sableuses qui l’accompa-
gnent contiennent de rares bryozoaires et brachiopodes des espèces
ci-dessus mentionnées.
Zone de l’'Ammonites Sowerbyi. — La zone de À. Sowerbye, limitée
inférieurement par les marnes sableuses et terreuses à Cancello-
phycus, supérieurement par les premières assises de roche rouge où
l’on trouve À. Humphriesianus, et caractérisée par la prédominance
des calcaires sableux sur les marnes, dont elle contient cependant
au moins un banc, avec fossiles roulés, d'épaisseur variable. C’est
dans les environs de Nancy que cette marne a son minimum d’épais-
seur; vers le N.E. du département, de Longwy à Hussigny, Villerupt,
la marne sableuse paraît l’emporter sur la marne durcie ou le cal-
Caire. Sous ces couches de marne, on rencontre souvent des surfaces
taraudées, et les bancs de calcaire marneux durcis qui alternent
avec elles peuvent contenir des galets de la même roche durcie avec
enduit ferrugineux. Cette série qui rappelle, trait pour trait, celle du
minerai de fer oolithique de la base de la zone de A. Murchisonæ, con-
tient également des associations pareilles de types d'animaux.
Il semble, en effet, que les causes qui ont produit cette alternance
si remarquable de roches durcies à galets et sans galets, à surface
souvent taraudée, avec des marnes, se soit répétée ici, après l’inva-
sion des algues scopariennes. La liste suivante de fossiles, recueillis
dans tout le département, prouvera que le fond de la faune est resté
le même, sauf pour les ammonites.
Amm. (Harpoceras) Sowerbyi, d'Orb. — Forêt de Haye, Dieulouard, Maron.
— (Waagenia) propinquans, Bayle. — Maron.
— (Harpoceras) Sutneri ? Branco. — Hussigny.
Belemnites giganteus, Schl. — Maron.
— gingensis, Opp. — partout.)
= spinatus, Quenst. — Maron.
Chemnitziu coarctata, d'Orb. — Champigneulles.
Ditremaria bicarinata, dOrb. — id.
Pleurotomaria mutabilis, E. Desl. — id,
Turbo, var. de Belus, d'Orb. — id.
Alaria lotharingica, E. Desl. — Forêt de Haye, Maron.
8SS BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
Alaria Roubaleti, E. Desl. — id.
Cerithium (Turrit.) muricatum, Quenst. — Champigneulles.
Ostrea (Gryphea) sublobata, Desh. — partout.
— calceola, Ziet. — id.
— subcrenata, d'Orb. — id.
Pecten disciformis, R. — Maron.
— lens, Sow. — id.
— articulatus, Goldf, — partout. Variétés nombreuses.
— texturatus, Munst. — partout.
— pumilus, Lam. — id.
Lima proboscidea, Sow. — Maron.
— sulcata, Goldf. — partout.
— Schimperi, Branco. — Maron,
Arca oblonga, Goldf. — Maron.
Perna voisine de crassitesla. — partout.
Hinnitles abjectus, Morr. — id.
Gervillia Zietenii, d'Orb. — Maron.
— consobrina, d'Orb. — Liverdun.
Modiola cuneata, Sow. — partout.
— gregarea, Goldf. — id.
Pholadomya reticulata, Ag. — Maron, roulée ?
— fidicula, Sow. — Champigneulles.
Lyonsia abducta, d'Orb. — partout.
Homomya gibbosa, Ag. — partout, forme grèle et allongée.
Pleuromya tenuistria, Ag. — partout.
— arenacea, Ag. — Maron.
Inoceramus lævigatus, Munst. — id.
Trigonia formosa, Lyc. — id.
— costata, Ag. — partout.
_ signata, Ag. — Bouxières.
Astarte excavata, Sow. — Dommartemont.
Hemithyris spinosa, d’'Orb. — partout.
Rhynchonella concinna, Sow. — id.
—- subtetraedra, Davids. — partout.
Terebratula Wrigthi, &. Desl. ? — rare.
— perovalis, Sow. — Maron.
— infra-oolithica, E. Desl. — id.
Radioles de Cidaris, indét.
Montlivaultia Delabechei, Edw. et H. — partout.
— trochoïdes, Edw. et H. — Maron.
Thecosmilia gregarea, Edw. et H. — partout.
Thamnastrea mettensis, Edw. et H. — Maron.
— : Defranciana, Edw. et H. — partout.
Les fossiles caractéristiques sont : Gryphea sublobata, Belemnites
gingensis, Homomya gibbosa (forme allongée et étroite), plutôt que
À. Sowerbyi, extrêmement rare dans nos régions.
Quelles sont les causes qui ont pu déterminer une troisième fois la
formation d’une série de marnes durcies à galets, surmontés de
marnes sableuses? Ce sont évidemment, comme dans la période du
18383. BLEICHER. — MINERAT DE FER DE LORRAI &. 89
dépôt des couches à À. Murchisonæ, des oscillations lentes, qui, se
suivant à de courts intervalles, ont tantôt approfondi la mer et favorisé
l'extension d’algues scopariennes, tantôt, au contraire, ont créé des
stations de haut fond favorables aux polypiers, aux gastéropodes,
aux mollusques perforants, mais il est à remarquer que si en remon-
tant la série des dépôts oolithiques inférieurs on voit les mêmes causes
produire les mêmes effets, au point de vue de l’ordre de succession
des dépôts, ici on constate un réel appauvrissement des formes
animales.
En effet, il suffirait de comparer la liste précédente à celle de la
zone de À. Murchisonæ, surtout dans sa partie inférieure ou du mine-
rai oolithique, pour remarquer que le fond de cette liste est surtout
formé d'espèces vagabondes et indifférentes telle que Zyonsia abducta,
Montlivaultia Delabechei, Homomya gibbosa, etc., tandis que les es-
pèces variées d'’astartes, trigonies, pleurotomaires y manquent,
sauf en certains points et sont remplacées par Arca oblonga, Gervillia
Zietenu, qui sont les vrais fossiles précurseurs de l’époque suivante.
L'épaisseur de cette zone varie de 10 à 8 et 15 mètres au maxi-
mum.
Zone de lAmmonites Humphriesianus. — La limite inférieure de
cette zone est plus ou moins nettement marquée, suivant que cette
ammonite se rencontre ou non dans les couches les plus-inférieures
de la roche rouge. Rien n’indiqué, d’ailleurs, la fin de l’ère précé-
dente, sinon peut-être à Maron, une surface légèrement taraudée et
une couche très mince remplie de fossiles roulés. Quant aux roches,
elles ont le même aspect à la limite des deux zones.
Pour la limite supérieure, elle ne peut être délimitée, qu’à condi-
tion de partir de ce principe que toute couche supérieure au Bajo-
cien avec ou sans polypiers, contenant Ostrea acuminata, appartient au
Bathonien ou grande oolithe. Ce principe, qui paraît être accepté
par tous les géologues, nous permet de tracer, ainsi qu’il suit, les
limites supérieures de cette zone. Du parallèle de Thiaucourt à Fa-
vières, c'est-à-dire à l'extrême limite méridionale du département, il
y a le plus souvent passage brusque de l’oolithe inférieure à poly-
piers, aux couches à Ostrea acuminata. C’est ordinairement un cal-
caire gris subcompact, ferrugineux, à surface taraudée, qui sur-
monte les dernières couches renfermant A. /umphriesianus ; en
certains points des environs de Nancy, il contient Am. niortensis,
d'Orb. Cette surface taraudée à une signification qui n’a échappé à
aucun des géologues qui se sont occupés de ce terrain, mais il est
bon de la ramener à sa juste valeur par les remarques suivantes :
La surface taraudée se trouve à la partie supérieure du banc où a
90 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D noy.
paru pour la première fois O. acuminata, et non à sa limite avec les
couches bajociennes.
Les polypiers en plateau du Bajocien remontent à Belleville, à Li-
verdun, dans les environs de Thiaucourt, jusque vers les couches
les plus élevées du Bathonien inférieur ou marnes de Longwy (Ter-
quem). À Belleville, ils sont accompagnés de polypiers branchus du
genre Cladophylha. L'ère des récifs coralliens n’a donc cessé brus-
quement dans nos mers jurassiques que dans certains points. Partout
ailleurs, il y a une transition lente et IÉNBESES entre les époques
baton et bathonienne.
Ce fait peut être facilement démontré au nord de Thiaucourt, dans
les environs de Briey où, au-dessus des polypiers, se développent des
roches sableuses contenant une ammonite dans un mauvais état de
conservation, qui pourrait être À. Æumphriessanus, avec O. acuminata
et Waldheimia orrithocephala. Aux environs de Longuyon, Rehon,
Longwy, le passage se fait le plus souvent sans transition, comme de
Thiaucourt à Favières, mais l’Osirea acuminata ne se rencontrant pas
partout immédiatement au-dessus des polypiers bajociens, force est
de recourir, dans certains cas, aux caractères lithologiques. C'est
alors que le fait de la succession brusque d’une marne quelquefois
oolithique, à des calcaires marneux avec ou sans polypiers, peut
servir. La zone de l’A. Æumphriesianus, quelle que soit sa composi-
tion minéralogiqne, débute toujours par des roches sableuses, dures,
faciles à reconnaître et qui partout, avec cette ammonite, sont pétries
de Gervillia Zietenii, Arca oblonga, Ostrea calceola. On peut dire qu’elles
sont moins compactes, ce qui arrive entre Hussigny et enne où
elles ont presque la consistance d’un sable.
Nous y avons constaté les espèces suivantes :
Ammonites (Stephanoceras) Humphriesianus, d'Orb.; forme grande, aplatie. —
partout.
— Sauzei, d'Orb., peut-être Brongniarti, Sow.; roulée et couverte
d’huîtres (collection de M. Gaïffe).
Nautilus truncatus, d'Orb. (coll. Lebrun.)
Belemnites giganteus, Schl. — Bouxières.
— gingensis, Opp. — Nancy (Saint-Mansuy),.
Natica abducta, d'Orb. — partout.
Pleurotomaria sauzeana, d'Orb. — Nancy.
— ornata, d'Orb. — Nancy.
Lyonsia abducta, d'Orb. — id.
Gervillia Zietenii, d'Orb. — id.
Goniomya scalprum, Ag. — Nancy.
Area oblonga, Goldf. — id.
Cypricardia cordiformis, Desl. — à. rare.
Trigonia costata, Ag. — Hussigny, Nancy.
1883. BLEICHER. —= MINERAI DE FER DE LORRAINE. 91
Trigonia signata, Ag. — Bouxières, Rehon.
Perna vois. de crassitesta, Munst. — Rehon.
Lima gibbosa, Sow. — Bouxières.
— lunularis, Sow. — Houdemont.
— semicircularis, Goldf. — id.
— proboscidea, Sow. — id., partout.
Avicula tegulata, Goldf. — partout.
— digitata, Desl. — Saint-Mansuy.
Pecten silenus, d'Orb. — Laxou.
— lens, Sow. — partout.
— articulatus, Goldf. — rare.
Ostrea calceola, Goldf. — partout.
— subcrenata, d'Orb. — id.
Terebratula perovalis, SOW. — rare.
Diastopora ramosissima, Edw. et H. — Liverdun.
_— lamellosa, Edw. et H. — id.
Spiropora straminea, Edw. et H. — Ludres.
Holectypus hemisphæricus, Desor. — Houdemont.
Pseudodiadema pentagonum, Ag. — Villers, Malzéville.
Galeropygus indét., id.; radioles de Cidaris, articles de pentacrines, dents de
poissons.
Les fossiles caractéristiques sont : Arca oblonga, Gervilha Zietenti,
Bel. gingensis, Ostrea calceola. Gette faune est surtout caractérisée par
l'abondance des pentacrines, dont la roche est pétrie, des grands
bivalves et la rareté des brachiopodes. |
Au-dessus de la roche rouge, se développe la série bajocienne supé-
rieure ou des polypters qui, d’après nos recherches, peut présenter
un certain nombre de faciès.
Le faciès le plus répandu est celui que l’on peut constater aux
environs immédiats de Nancy, jusque vers Pont-à-Mousson et qui se
retrouve de Longuyon à Longwy. Il se compose de bas en haut et sur
une hauteur de 25 à 30 mètres des séries de couches suivantes :
4°) Calcaire gris oohthique se débitant en dalles minces, à stratifi-
cation transgressive, rempli de débris de fossiles, contenant à sa
partie inférieure des bancs de Pecten silenus et de Gervillia Z'ietenii, à
sa partie supérieure un niveau très net de C‘lypeus angustiporus, Cott.
. 20) Masse inférieure des polypiers, calcaire subcristallin blanc, sou-
vent ferrugineux, plus ou moins compact, en bancs souvent minces,
taraudés, avec alternances de minces couches de marnes sableuses
quelquefois rutilantes, riches en fossiles roulés, radioles de Cidaris,
Pecten articulatus, Ostrea subcrenata, Terebratula infraoolithica.
Les espèces de polypiers qui abondent ici, sont :
Isastrea limitata, Edw. et H.
— bernardana, Edw. et H.
Thamnastrea Defranciana, Edw. et H.
99 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 novy.
30) Calcares, marnes, calcaire marneux & oolithes cannabines, niveau
de Phasianella striata. Gette série peut être divisée de la manière sui-
vante : |
Calcaire compact, scintillant, taraudé, à ÂVeronea lebruniana,
d'Orb., Cypricardia cordiformis, Desl., couche mince de marne à
Pseudodiadema Jobae, Cott., Haut-de-la-Chèvre, Frouard, Pagny.
En certains points (Morey, colline de Malzéville), se développent à
ce niveau, un ou plusieurs bancs de calcaire subcristallin blanc à
articles de pentacrines, dans lesquels MM. Schlumberger et Gaiffe
ont découvert une faunule extrêmement remarquable de petits gas-
téropodes des genres ÂVerinea, Trochus, Pleurotomaria, Cerithella, Ris-
soina, etc., dont la détermination n’a pas encore été faite.
Bancs de polypiers branchus appartenant à /Zaplophyllia Guettardi,
Edw. et H., isolés ou avec quelques rares polypiers en plateau pou-
vant manquer : marnes et calcaires marneux à grosses oolithes
cannabines avec Phasianella striata, d'Orb., Rhynchonella subtetraedra,
Davids., etc.
4°) Masse supérieure des polypiers, avec 1sastrea limitata, Edw. et H.,
1. bernardana, Edw. et H., Z. Conybeari, Edw. et H., T’hamnastrea De-
franciana, Edw. et H., en bancs irréguliers minces, avec marne in-
terposée et surface taraudée.
5o) Calcaire gris oolithique à oolithes irrégulières disposé en pla-
quettes à stratification trangressive, subordonnée ou non à la masse
supérieure des polypiers et pouvant la remplacer (Champ-le-Bœuf,
Malzéville). Ces calcaires peuvent être caractérisés par leur abon-
dance en petits gastéropodes roulés. Nous avons cru y reconnaître
Cylindrites turriculata, Lyc. et quelques espèces indéterminées des
genres ssoina, Cerithella (Orthostoma), Pleurotomaria, Trochus, Ne-
rinea, peut-être IV. anghca, N. cingenda.
Parmi les bivalves, on peut citer : Avicula braamburtensis (?), À. tequ-
lata (?), avec des débris de Terebratula. Des Anomies indéterminables
_ comme espèces y sont tellement abondantes qu’elles peuvent servir
de caractéristique à ce calcaire oolithique. Enfin, les radioles de
Cidaris spinulosa et C. Zschokkei n’y sont pas rares. Ce faciès normal
de l’horizon bajocien des polypiers est assez riche en fossiles ; on en
jugera par la liste suivante, dans laquelle chaque espèce porte un
numéro indiquant la subdivision de la série précédente dans laquelle
il a été trouvé.
Amm. (Stephanoceras) Humphriesianus, Sow.. — Pont Saint-Vincent, Saxon, — 3.
— Sauzei, d'Orb., ou peut-être Brongniarti, Sow. — 2.
Nautilus truncatus, Sow. — Nancy. — 3.
Belemnites giganteus, Schl., — Frouard. — 3.
1383. BLEICHER. == MINÉRAI DE FER DE LORRAINE.
Natica pictaviensis, d'Orb. — Clairlieu. 3.
— abducta, d'Orb. — Montauville. — 3.
Nerinea lebruniana, d'Orb. — Frouard, Clairlieu. — 3.
— cingenda, Bronn. (?) — Champ-le-Bœuf. — 5.
— anglica, d'Orb. (?) — id. — 5.
Cylindrites turriculata, Lyc. (?) — 5.
Phasianella striata, d'Orb. — partout. — 2.
Chemnitzia coarctata, d'Orb. — Frouard. — 3.
— procera, d'Orb. — id. —- id.
Pleurotomaria Palemon, d'Orb. — Clairlieu. — 3.
— Proteus, Desh. — Nancy. — 3.
Ditremaria affinis, d'Orb. — partoul. — 3.
Purpurina Bathis, d'Orb. — Montet, Longwy. — 8.
Turbo Belus, d'Orb. — Liverdun, Marbache. — 3.
Cerithium quadriseriatum, E. Desl. — Montet. — 3.
Pholadomya texta, Ag. — Marbache. — 3.
_ bucardium, Ag. — Dieulouard, Ars, — 3.
Homomya obtusa, Ag. — Marbache. — 3.
— gibbosa, Ag. — partout. — 3.
Panopea marginata, d'Orb. — id. — id.
— subelongata, d'Orb. (Pleuromya, Ag.) — id. — id.
Arcomya sinistra, Ag. — id. — id.
— acuta, Ag. — Clairlieu. — 3.
Pleuromya tenuistria, Ag. — Marbache, — 3,
Jurassi, Ag, — id. — id.
Lyonsia abducta, d'Orb. — partout. — 3.
— rotundata, d'Orb. — Clairlieu. — 3.
Opis lunulata, d'Orb. — id. — id.
Lucina Bellona, d'Orb. — partout. — 3.
— Zietenii, d'Orb. — id. — 8.
Unicardium incertum, Phil. — partout. — 3.
Cypricardia cordiformis, Desh. — Marbache. — 3.
Area oblonga, Goldf. — id. — id.
— sublineata, d'Orb. — Clairlieu. — 3.
Modiola gigantea, Quenst. — Marbache. — 3.
— reniformis, SOW. — partout. — 3.
— cuneata, Sow. — Houdemont, Sion. — 3,
Myoconcha crassa, Sow. — partout. — 3,
Lima proboscidea, Sow. — partout. — 3.
— semicireularis, Goldf. — Marbache. — 2, 3.
— lunularis, Desh. — id. — 3.
— gibbosa, Sow. — id. — 3,
— tenuistriata, Munst. — id. — 3,
— Helena, d'Orb. — Marbache.
— hellica, d'Orb. — Clairlieu. — 3.
Avicula braamburiensis, Sow. — Champ-le-Bœuf. — 5.
— tegulata, Goldf. — id. — 3, 5.
— Munsteri, Goldf. — id. — 2, 3.
Gervillia Zietenii, d'Orb. — rare. — 3.
— lata, Phil, — Clairlieu, — 2, 3.
Pecten lens, Sow. — Villers. — 2, 3, 4, 5.
93
94 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. D novy.
— articulatus, Goldf. — partout. — 3, 4, 5.
Ostrca subcrenata, d'Orb. — Villers. — 2, 8, 4.
Rhynchonella quadriplicata, Ziet. — Marbache. — 2.
— concinn«a, SOW.— partout. — 2, 3.
—_— subtetraedra, Davids. — Clairlieu, Malzéville. — 2, 3.
— obsoleta, Sow. — Malzéville. — 3.
=== subdecorata, Davids. — id. — 3.
Hemithyris spinosa, d'Orb. — Marbache. 2, 3.
Terebratula perovalis, Sow. — Maron, Liverdun. — 3.
— infra-oolithica, E. Desl, — Villers-les-Nancy. — 3.
Serpula contorta, Goldf. — partout. — 8.
— quadrilatera, Goldf. — partout. — 3.
Diastopora ramosissima, Edw. et H,. — partout. — 3.
Berenicea diluviana, Edw. et H. — id.
Lichenipora, sp. nova. — Malzéville. — 3.
Cidaris vois. de bathonica, Cott. (1). — Clairlieu. — 3.
— spinulosa, Rœm. — Clairlieu, Jauny, Villers. — 3.
_— cucumigera, Ag. — Onville, Morey, Nancy, Favières. — 2, 3.
— Zschokkei, Desor. — extrêmement abondant partout. — 4, 5.
— Sæmanni, Cott. — Marbache. —3,
Acrosalenia spinosa, Ag. — Frouard. — 3. | 4
Holectypus hemisphæricus, Desor. — id. — id. |
— depressus, Ag. — partout. 4
Pseudodiadema depressum, Ag. — Pagny. — 3.
_— pentagonum, Wright. — Villers. — 3.
_ Jobæ, Cott. — Villers, Frouard, Pagny. — 2,
Pseudopedina Babeaui, Cott. — Frouard, — 3.
Hemipedina Chalmasi, Cott. — (coll. Gaïffe). — 3.
Stomechinus bigranularis, Desor. — Krouard, Pont-Saint-Vincent. — 3.
Clypeus Ploti, Klein. — Marbache. — 3.
Aplophyllia Guettardi, Edw. et H. — presque partout. — 3. 4.
Isastrea explanulata, Edw, et H. — id. — 2, 4.
— Bernardana, Edw. et H. — id. — 2, 4.
— Conybeari, Eûdw. et H. — Liverdun, Pagny. — 4.
— Richardsoni, Edw. et H. — Villers. — 4.
Thamnastrea Defranciana, Edw. et H. — partout, — 2,4.
— M'Coyi, Edw. et H. — Villers. — 4.
Comoseris vermicularis, Edw. et H. — Villers. — 4.
Thecosmilia gregarea, Edw. et H. — Pagny. — 4.
Les fossiles caractéristiques de la série entière des polypiers sont :
Phasianella striata, Serpula contorta, Rhynchonella subtetraedra, Pseudo-
diadema Jobæ, Cidaris cucumigera, enfin Zsastrea Conybeari pour le
niveau supérieur des polypiers.
En résumé, l'ère des polypiers du Bajocien supérieur est caracté-
risé dans nos régions par la grande abondance des formes d’échinides
réguliers et des brachiopodes que l’on y rencontre dans les couches
intermédiaires entre les deux dépôts coralligènes.
(1) Lés déterminations des échinides cités dans ce Mémoire, sont toutes dues à
l’obligeance de M. Cotteau.
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1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 95
Le fait de l'alternance des polypiers branchus du type Aplophyllia
avec les polypiers en plateaux des types /sastrea, Thamnastrea, n’est
pas moins intéressant à signaler. Les surfaces taraudées, les bancs
- de marne intercalés au milieu des masses des polypiers compacts
cristallins, montrent enfin qu’il y a eu des oscillations nombreuses
pendant que se déposaieni les récifs coralliens. À ce type normal de
l'horizon à polypiers de la zone de l'A. Æumphriesianus, se rat-
tachent un certain nombre de variations que nous devons indiquer.
1°) Le calcaire gris oolithique à gastéropodes roulés, subordonné
à la masse supérieure des polypiers peut manquer. C'est celle-ci qui
supporte directement le calcaire compact taraudé qui forme la limite
inférieure du Bathonien.
Environs de Crepey : carrières derrière la Photoviila près Champ-
le-Bæœuf (Nancy). |
2°) Ce calcaire gris peut se terminer à sa partie supérieure, sous la
couche limite du Bathonien, par des marnes oolithiques à grandes
pholadomyes indéterminables et par des grès siliceux à grains fins
avec débris de plantes (carrière des Baraques de Toul).
Notre collaborateur et ami M. le professeur Fliche, expose ainsi
qu'il suit les résultats auxquels il a été amené par ses recherches sur
ces impressions végétales. (Ztudes de la Flore de l'oolithe inférieure
des environs de Nancy, par MM. Fliche et Bleicher, Bull. Soc, sc.
Nancy, 1881.) |
La zone à plantes n’a que 3 à 5 centimètres d'épaisseur. Les débris
- végétaux y abondent, mais leur état de conservation laisse souvent à
désirer. Ils appartiennent le plus souvent à des portions résistantes
du corps des plantes, qui végétaient alors dans les îlots ou îles des
mers jurassiques. Les bois, les écorces, les rameaux, les graines
sont prédominantes; des organes foliacés on trouve surtout des frag-
ments de pétiole de grandes feuilles composées, des feuilles ou
folioles de petite taille et coriaces.
Quand les organes ont eu un certain degré de mollesse, ils sont
plus ou moins repliés sur eux-mêmes ou fragmentés. Tous ces faits
indiquent que ces débris de plantes ont été transportés à d'assez
grandes distances, flottés même un certain temps, car quelques frag-
ments de tiges ligneuses, de cycadées probablement, sont complète-
ment recouverts de serpules, Si imparfaits que soient les fossiles
végétaux des Baraques de Toul, une étude attentive nous a permis
d'en obtenir quelques-uns susceptibles d'être rapportés à leur
classe, famille; quelquefois même nous avons pu arriver à une déter-
Mination spécifique.
. Les algues ny sont pas représentées ; aux acotylédones cellulaires
96 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
se rapporte une empreinte que ses caractères permettent d'attribuer
aux hépatiques.
Au moment où ce mémoire a paru, un rhizome de fougère, une
empreinte d’équisetacée qui paraît se rapprocher des Phyllotheca, si -
communs dans les dépôts de même âge en Russie, élaient les seuls
restes des acotylédones vasculaires. Des empreintes très nettes de
rondes de fougères sont venues depuis confirmer cette détermina-
tion. Les gymnospermes sont largement représentées par les deux
classes des conifères et des cycadées. Des cycadées, on trouve des
débris appartenant à la tige, aux frondes, aux écailles gemmaires,
aux graines et à leurs supports; le tout ordinairement très frag-
menté ; cependant, nous avons pu arriver à des déterminaisons suffi-
santes, pour montrer que les cycadées ont joué ici le rôle important
que toutes les recherches sur la végétation jurassique ont amené à
constater. Elles étaient nombreuses et de formes variées. Des folioles
détachées appartiennent à l’Ofozamites microphyllus, Brong., peut-
être aussi à l’'Otozamites Reglei, Sap.. espèces bathoniennes, ratta-
chant noire flore à celles qui ont été étudiées jusqu'ici; quelques
fragments de frondes indéterminables spécifiquement, mais parais-
sant avoir appartenu à des Podozamites et des Æiptozamites, concou-
rent aussi à Ce rapprochement. En même temps, des formes non
encore décrites, particulièrement un pétiole, une tige et deux graines
ajoutent à nos connaissances relatives aux cycadées jurassiques.
Les conifères n’ont pas laissé des traces moins nombreuses de leur
* existence et elles se rapportent à des types variés. Les araucariées si
communes dans les dépôts jurassiques nous offrent des fragments
de rameaux feuillés de Pachyphyllum, des graines, avec des frag-
ments d’écailles de cône, probablement un morceau de bois et des
débris d’inflorescence mâle. Les Pachyphyllum constatés en France
dans le Lias et l'Oolithe moyenne, n’avaient point été rencontrés
dans l’Oolithe inférieure de notre pays. Les graines des plantes de
cette famille nous présentent deux formes qui n’ont encore été
décrites ni l’une nil’autre.
Les abiétinées nous ont laissé des débris permettant d'affirmer
leur existence, de nous rendre aussi compte des formes qui les repré-
sentaient dans la forêt qui a fourni ces débris; des feuilles, des
écailles de cône, une graine et des fragments d’écorce appartiennent
à cette famille. Il est assez difficile de dire à quel genre appartien-
nent les feuilles, si l’on fractionne les Penus de Linné, comme on le
fait généralement aujourd’hui; l’une d'elles au moins, n’est pas sans
analogie avec celles qui ont été décrites par Heer sous le nom de
- Pinus Nordenskioldii ; l'empreinte d’une écaille de cône, vue par sa
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 97
face interne, ne laisse pas de doute sur son attribution à une abié-
tinée, par sa forme, par des traces très nettes qui indiquent à sa
base la présence de deux graines. Elle paraît appartenir à une espèce
différente de celles qui ont été décrites jusqu’à présent, elle présente
toutefois d’incontestables analogies avec les Z£latides ovalis et brand-
tiana décrits par M. Heer et provenant des dépôts jurassiques de
Sibérie. Comme eux, l'espèce lorraine paraît devoir être rattachée,
non aux vrais Pinus, mais bien aux abiétinées dont les écailles du
strobile sont dépourvues d’écusson. C’est dans la même section qu'il
faut également chercher les analogues de la graine que nous avons
trouvée aux Baraques. Par sa forme, sa taille, elle rappelle celle des
Picea et des Larix.
Les taxodiées ont laissé peu de traces ; l'empreinte d’une écaille
de strobile démontre l’existence des Leptostrobus, ou d’un genre très
étroitement allié à celui-ci.
Les salisburiées sont représentées, et cela est d'autant plus inté-
ressant que, rares dans le Jurassique français, ces végétaux y ont été
signalés jusqu'ici seulement dans le Corallien. Une empreinte de
feuille peut leur être attribuée avec certitude, et peut-être au genre
Czenakowskia, signalé par M. Heer dans le Jurassique de Sibérie. Une
graine ressemble entièrement à un organe semblable, également de
Sibérie et rapporté avec doute, par M. Schmalhausen, au même
_ genre. Quoi qu'il en soit de cette attribution, cette graine paraît
appartenir certainement aux salisburiées, et sa présence simultanée
en Sibérie et en France constitue un fait intéressant. L’empreinte
d’un rameau, avec cicatrice laissée par la chute de la feuille, peut
être rapportée aussi avec certitude au groupe des salisburiées.
Une empreinte de feuille rappelle les contours et la nervation des
liliacées arborescentes, mais sans qu'il soit possible d'affirmer cette
détermination.
| Il n’en est pas de même d’une empreinte présentant un fruit, un
fragment de tige et la base d’une feuille. Elle paraît devoir être rap-
| portée aux naïadées, compris dans le sens le plus large, c’est-à-dire
} en y joignant les zostéracées. L'espèce fossile ne paraît avoir appar-
| tenu à aucun des genres vivant aujourd’hui. Cette florule a les plus
grandes analogies avec celles qui ont été décrites pour l’Oolithe infé-
rieure du nord de l’Europe et de la Sibérie, grâce à la présence des
salisburiées et des abiétinées. Le mélange de ces conifères aux
araucariées et aux cycadées semble indiquer que la terre d’où :
venaient ces débris se relevait rapidement pour constituer une région
| montagneuse élevée.
Dans cette hypothèse, la côte et les régions montagneuses infé-
XIL. 7
|
EEE
98 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5. now.
rieures auraient été peuplées de cycadées, d’araucariées, peut-être
de salisburiées; ces dernières se seraient élevées plus haut; enfin
on aurait rencontré les abiétinées, et peut-être le petit nombre des
débris laissés par elles tiendrait plus à leur éloignement de la mer
qu'à leur rareté absolue.
C’est, selon toute probabilité, du côté de l’est, dans. les Vosges, ou
leur prolongement septentrional, là où se trouvent les terrains les
plus anciennement formés, qu'il faut chercher la terre accidentée, à
roches riches en grains de silice qui nourrissait cette curieuse végé-
tation,
3° Les calcaires, marnes, calcaires marneux à oolithes cannabines
du niveau de la Phasianella striata peuvent se développer aux dépens
de deux masses de polypiers, et surtout de la masse supérieure, au
point de la faire disparaître plus ou moins complètement. Ils attei-
gnent alors une épaisseur considérable. Le type de cette variation se
rencontre dans les fossés du fort de Sainte-Barbe, au-dessus de
Pont-Saint-Vincent, que notre excellent ami M. le capitaine du génie
Clinchard nous a permis d'étudier en détail, pendant la période de
construction de ce fort. Le grand développement des marnes et cal-
caires marneux paraît ici avoir influé sur la faune qui est riche en
bivalves, en Amm. Humphriesianus et en Aplophyllia Guettardi.
4° Les polypiers confondus en une masse unique peuvent se pré-
senter surmontés de puissantes assises de calcaire bleu gréseux, de
marne sableuse grise, avec nodules siliceux, dont la faune a un carac-
tère assez ambigu. Les tranchées du chemin de fer de Valleroy à
Briey, de Briey à Moyeuvre, près de Homécourt, nous offrent des
exemples de cette variation importante. Sur une hauteur de 40 mètres
environ, on rencontre des couches de calcaire sableux avec une
ammonite écrasée, À. HMumphriesianus ? une grande espèce de nau-
tile indéterminable, Pelemnites canaliculatus, Schl., Trigoma costata,
Ag., T. signata, Ag., Avicula tequlata, Goldf., Pholadomya bucardium,
Ag., Ph. nymphacea, Ag., Arcomya indét., Pinna ind., Terebratula
perovalis, Sow., qui d'après leur position stratigraphique font partie
des marnes de Longwy de M. Terquem, c’est-à-dire de la base du
Bathonien. On y rencontre en effet quelques rares échantillons
d'Ostrea acuminata et de Waldheimia ornithocephala. Le passage d’un
étage à l’autre se ferait ici sans surface taraudée, à moins de recher-
cher celle-ci à la partie supérieure des polypiers, ce que la nature du
terrain ne nous a pas permis de faire.
Quoi qu'il en soit, c’est à Homécourt même, sur les bords de l’Or-
nain, que les polypiers confondus en une masse unique, se présentent
avec une apparence qu'on ne leur voit nulle part ailleurs, de dykes
Je e
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 99
massifs de 10 mètres de hauteur sur 20 mètres de large entre lesquels
se développent les marnes et les calcaires noduleux avec polypiers
rares, Phasianella striata, Lucina Zietenii, Tereb. infra-oolithica, Lima
semicircularis, Ostrea subcrenata. Ces masses de calcaires subcristal-
lins, traversés de bandes de marnes, font saillie sous la forme de tours
rocheuses résistantes, au milieu des marnes qui le sont moins. Il ya
donc eu ici, pour des causes inconnues, formation synchronique des
couches à polypiers et des couches à phasianelles, qui alternent
partout ailleurs, et de plus il est possible de saisir sur le vif la dis-
position des récifs coralligènes, s’élevant en masses plus ou moins
isolées au milieu de la mer jurassique.
Ces différents faciès, surtout 1 et 2, se relient souvent très brus-
quement par des passages latéraux au faciès normal. Une coupe faite
aux environs de Nancy, de la carrière du Bâlin aux Baraques de
Toul, sur une longueur de 1,500 mètres au plus, présente successi-
vement le faciès normal, remplacé en certains points par le faciès
n° 2 et enfin aux Baraques par n° 3. La colline de Malzéville, de l'Est
à l'Ouest, présente la succession du faciès normal au faciès n° 8, et
on peut dire qu'en règle générale l'importance des massifs de Poly-
piers diminue de l’Est à l'Ouest, de telle facon, qu’aux environs de
Liverdun, au moment de disparaître sous le Bathonien, ils sont
réduits au minimum et ne se sont guère développés que sous la forme.
de minces lentilles intercalées dans les marnes ou calcaires marneux.
Le tableau qui suit est la représentation schématique des combinai-
sons de ces différents faciès.
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1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 101
IV
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS
Le but de cette étude a été de faire ressortir, à l’aide des carac-
tères stratigraphiques et paléontologiques, le rôle que joue le minerai
de fer de Meurthe-et-Moselle, au milieu des formations du Lias supé-
rieur et de l’Oolithe inférieure dont il dépend. Une analyse détaillée
des couches de chacun de ces étages, suivis pas à pas, sur une lon-
sueur d'environ 120 kilomètres, de Villerupt, Hussigny, Longwy à
Vandéléville, Favières, nous a permis d’en reconnaître les variations
très étendues. Ces données nouvelles nous autorisent à formuler un
certain nombre de conclusions relatives à chacun de ces étages,
considérés, non plus au point de vue exclusif du minerai qu’ils con-
tiennent, mais comme étages jurassiques tels qu’ils sont admis par
la plupart des géologues.
Lias supérieur. Le Lias supérieur de Meurthe-et-Moselle commence
par les schistes à Posidonomya Bronni, qui forment partout un niveau
facile à reconnaître ; il se termine au-dessous de la couche de marne
durcie à galets taraudés, à surface limite ravinée, décrite pour la
première fois par M. Fabre, mais à une profondeur variable, suivant
les lieux, de 0%10 à 150, aux environs de Nancy, de 8 à 10 mètres
aux environs de Longwy et dans la Lorraine annexée, d’après les
travaux les plus récents des géologues français et allemands.
Le passage du Lias supérieur à l’Oolithe inférieure se fait par subs-
titution du minerai sableux ou marneux à galets, au minerai terreux
ou grenu à nodules marneux,
La substitution de la faune de l’Oolithe inférieure à celle du Lias
supérieur à lieu brusquement pour les gastéropodes, bryozoaires,
échinides, polypiers, mais non pour tous les céphalopodes et lamel-
hibranches dont quelques-uns au moins ont déjà paru dans le minerai
liasien à Trigonia navis.
La marne durcie à galets, avec la surface ravinée limite est réduite
à la proportion d’un accident géologique marquant la fin des sédi-
ments ferrugineux exploitables de l’Oolithe inférieure.
Le Lias supérieur de Meurthe-et-Moselle, compris entre les limites
que nous venons d'indiquer, peut se subdiviser en cinq zones qui
sont de bas en haut : |
1° Schistes à Posidonomya Bronni et Ammonites Holandrei ; épais-
seur variant de 5 à 10 mètres;
2° Marnes grises noirâtres, avec ellipsoïdes; Amm. bifrons très
102 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 now.
abondante vers la partie supérieure avec À. raquinianus ; épaisseur
25 à 30 mètres ;
3° Marnes noires et grises jaunâtres, sableuses, micacées, gyp-
seuses, avec ou sans nodules; Amum. thoarcensis, Astarte Voltzi, Cerith.
armatum, formant avec Lucina plana un niveau; Zrochus subduplicatus
se trouvant dans toute l'épaisseur; 20 à 30 mètres;
%o Marnes sableuses micacées, avec nodules cloisonnés, sans
nodules, marnes schisteuses, noirâtres, souvent ferrugineuses, avec
Amm. thoarcensis et plus rarement Zel. irregularis ; 20 à 80 mètres
d'épaisseur.
5° Minerai liasique ou marnes sableuses, gréseuses, minerai nodu-
leux, grenu, terreux, passages latéraux du minerai aux marnes
sableuses ; 7rigonia navis, Gryphæa ferruginea; épaisseur 6 à 10 mètres.
Trois faunes se sont succédé dans le Lias supérieur de Lorraine;
dans la première, domine A. bifrons, qui apparaît dès la base des
schistes à Posidonomya pour ne disparaitre qu’au moment ou À. fhoar-
censis a déjà paru. Cette dernière espèce domine dans la seconde
faune. La troisième, concentrée dans le minerai, est riche en ammo-
nites du type radians, mais À. éhoarcensis a disparu.
Les ammonites peuvent donc servir à caractériser chacune de nos
zones du Lias supérieur, leur distribution verticale et horizontale
atteint dans nos régions la plus grande uniformité.
Les gastéropodes n’y ont qu’un seul maximum, vers l’époque du
C, armatum et de l’A. Volézü, et encore les espèces sont-elles toutes
de petite taille.
Les bivalves ont subi les mêmes influences qui ont amené le rape-
tissement des formes animales autres que les céphalopodes, dans
les fonds alors très vaseux de la mer jurassique.
C’est à partir de l’époque où apparaît cette faune de l'A, Voltzi,
que se montrent pour la première fois des bivalves qui franchissent
les limites du Lias pour entrer dans l’Oolithe inférieure.
Ces bivalves deviennent abondants pendant la durée du dépôt du
minerai de fer à 7rigonia navis.
Ils vivent côte à côte avec des formes liasiques nombreuses d’am-
monites des types insignis et radians. Au point de vue de l’ensemble
de la faune, le Lias supérieur de nos régions est caractérisé par
l'extrême rareté des brachiopodes, échinides, bryozoaires, polypiers,
par la localisation des faunes les plus riches dans de minces couches,
enfin par l’abondance des céphalopodes.
Le minerai de fer liasique résulte d’une simple modification des
marnes sableuses normales de la partie supérieure de l'étage, par
apport de sédiments ferrugineux. On peut suivre, du sud au nord,
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. 14883. BLEICHER. —— MINERAI DE FER DE LORRAINE. 103
de l’est à l’ouest, tous les passages des marnes sableuses plus ou
moins normales, c’est-à-dire de moins en moins teintées de rouge,
jusqu’au minerai devenu exploitable par la substitution complète,
par places, de la limonite grenue ou terreuse aux marnes sableuses.
Le minerai exploitable affecte dans son ensemble l’apparence de
lentilles plus ou moins étendues, et épaisses, plus ou moins nom-
breuses, sur une même coupe verticale. Il n’occupe donc pas partout
le même niveau paléontologique, mais paraît surtout se rencontrer
pour le minerai liasique, vers les parties moyennes et supérieures de
la zone de la Trigonia navis, qui est elle-même d'épaisseur variable,
Oolithe inférieure. T’Oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle com -
mence par les couches de minerai sableux ou marno-calcaire à
galets contenant, à défaut de A. WMurchisonæ qui s’y rencontre rare-
ment, sauf dans les environs de Nancy, une faunule de bivalves et
de polypiers qui permet de le distinguer facilement du minerai lia-
sique sous-jacent. Elle se termine aux environs de Nancy, soit par
une couche de calcaire marneux durci et taraudé, soit par des marnes
qui n’appartiennent plus à l’oolithe inférieure, en raison de l’appa-
rition de l'O. acuminata. C’est au-dessus de ce calcaire ou de ces
marnes que se trouve le plan de séparation idéal des deux étages.
Aux environs de Briey, ces marnes sont remplacées par des calcaires
sableux et des marnes sableuses très puissantes, qui contiennent à
leur base une ammonite qui paraît être A. Humphriesianus avec 0.
acuminata et Waldheimia ornithocephala.
L'Oolithe inférieure de Meurthe-et-Moselle ainsi limitée, peut être
subdivisée en trois zones, qui sont de bas en haut :
1° Zone de l'A. Murchisonæ, composée de la série suivante :
Minerai oolithique inférieur, se décomposant en minerai sableux et
calcaire à Ostrea calceola et Trigonia v. costata, très développé dans
le groupe de Longwy, Villerupt, moins bien représenté dans les
environs de Nancy, où il est souvent peu distinct des marnes durcies
à galets, couches à surface limite, ravinée, taraudée (toit du minerai,
conglomérat de quelques géologues nancéiens), riches, de Champi-
gneulles à Marbache en Amm. Murchisonæ, en gastéropodes, bivalves,
échinides, plus calcaire et plus pauvre dans le groupe de Longwy.
Le minerai de fer de l’Oolithe inférieure comprenant le minerai
sableux et calcaire et les marnes durcies a galets n’est guère utilisable
dans les environs de Nancy; il n’en est pas de même dans le groupe
de Longwy, Hussigny, Villerupt, où il atteint son maximum d’épais-
seur. -
Marnes sableuses ferrugineuses ou micacées, repère excellent dans le
N.N.E. de la Lorraine, couche allant en diminuant d'épaisseur, du
104 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
nord au sud, où elles disparaissent ou deviennent peu distinctes du
minerai oolithique ; niveau des bryozoaires, polypiers, brachiopodes.
Marnes ferrugineuses durcies ou non, culcaire ferrugineux. Calcaires
marneux avec ou sans galets, avec ou sans surface limite taraudée ;
même faune que dans les marnes durcies à galets de la base dela
zone, mais plus grande abondance de formes de trigonies, d'astartes,
et prédominance de l'élément calcaire sur l’élément ferrugineux.
Les marnes sableuses et terreuses avec Cancellophycus scoparius termi-
nent la zone de l’A. Murchisonæ et servent d’intermédiaires avec la
suivante ; épaisseur totale 6 à 15 mètres.
2 Zone de l'A. Sowerbyi. Limites inférieures assez nettes, grâce à
la couche à Cancellophycus, limites supérieures, moins nettes. Cal-
caires plus ou moins compacts scintillants, calcaire marno-sableux avec
galets à enduits ferrugineux.
Fossiles les plus abondants : Pecten personatus, P. texturatus, Gry-
phœæa sublobata; 6 à 10 mètres.
3° Zone de l'A. Humphriesianus, très variable dans sa partie supé-
rieure, contient toujours à sa base plusieurs bancs de :
Roche rouge compacte, sableuse, souvent pétrie d’articles de penta-
crines, qui conserve ses caractères d’un bout à l’autre du départe-
ment, sauf vers Hussigny, Villerupt, où elle devient marno-sableuse;
faune uniforme, composée de grands Bivalves Arca oblonga, Gervillia
Zietenii. Au-dessus de cette roche se développent le plus habituelle-
ment (série normale) les couches suivantes :
Calcaires gris oolithiques en bancs minces, à stratification transgres-
sive ; Pecten silenus à la base, plus haut niveau de C/ypeus angustiporus;
masse inférieure des polypiers en plateaux, calcaires subcristallins et
marnes rutilantes, isastrées et thamnastrées.
Calcaires taraudés, marnes, calcaires cristallins à pentacrines et
petits gastéropodes, calcaire marneux oolithique cannabin à Phasia-
nella striata, avec ou sans bancs minces de polypiers branchus du
genre Aplophyllia accompagnés de rares polypiers en plateau. Faune
très riche en gastéropodes, bivalves brachiopodes, échinides régu-
liers.
Masse supérieure des polypiers en plateaux, calcaire subcristallin à
polypiers en plateau, vers la base quelques Aplophyllia, Fhamnastrea
et /sastrea particulièrement J/. Conybeari à grands calyces.
Cette série se termine souvent par une puissante masse de cal-
caire marneux à oolithes irrégulières, à bancs ou stratification trans-
gressive, avec petits gastéropodes roulés et radioles de Cidaris
Zschokkei; épaisseur totale 40 à 60 mètres.
céensahad on) ne 2 æ
|
|
1883. BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 105
Ce faciès normal peut se modifier :
1° Par diminution d'épaisseur d’une ou de plusieurs des subdivi-
sions 2, 3, 4, 5 du tableau, correspondant au développement exagéré
d’une autre subdivision (couches à Phasianella striata se développant
aux dépens des masses de polypiers).
920 Par disparition de certaines d’entre elles; dans ce casily a
ordinairement passage latéral d’une subdivision à l’autre (masse
supérieure des polypiers remplacée par le calcaire gris oolithique
avec rares lentilles de polypiers);
3° Par suite du dépôt simultané en certains points (Homécourt) du
calcaire à polypiers et des couches à Phasianella striata, partout
ailleurs nettement superposées. :
34° Par addition de dépôts marneux et sableux avec débris de
plantes, Baraques de Toul, Frouard, Liverdun.
D’après ce qui précède, on voit que l’Oolithe inférieure du dépar-
tement de Meurthe-et-Moselle est loin d’avoir l’uniformité que nous
avons constatée dans les dépôts du Lias supérieur.
Il y existe cependant des repères sürs et d’un caractère pratique,
en l’absence des ammonites caractéristiques des zones, qui se ren-
contrent assez rarement dans nos régions. Ce sont de bas en haut :
La couche de marne durcie à galets, à surface limite ravinée
taraudée, qu’on ne peut confondre avec celles qui la suivent, en
raison de ses relations avec le minerai liasique d’une part, d'autre
part avec les marnes sableuses à bryozoaires.
La couche de marne sableuse ou terreuse avec bancs contenant
Cancellophycus scoparius.
La roche rouge à Gervilha Zietenu.
Les calcaires compacts et marneux oolithiques cannabins à PAa-
sianella striata.
Les premières couches à Ostrea acuminata.
Les conditions biologiques ont considérablement changé, dans le
passage de la période liasique à la période oolithique inférieure.
De fréquentes oscillations, des courants puissants y ont occa-
sionné des perturbations qui se traduisent par de nombreuses sur-
faces taraudées et ravinées, des marnes durcies avec galets, des grès
siliceux avec débris de plantes, des alternances de dépôt de marnes
et de roches durcies. :
La roche rouge seule paraît correspondre à une période de calme ;
elle sépare les temps agités de l'A. chisonæ et de l’A. Sowerbyi,
des temps non moins agités pda les récifs coralliens ont
apparu dans nos mers.
C'est encore à des oscillations lentes qu ‘il faut attribuer l’arrivée
106 BLEICHER. — MINERAI DE FER DE LORRAINE. 5 nov.
dans nos bassins jurassiques des polypiers branchus et d’une faune
vaseuse très riche, entre deux périodes de dépôts entièrement formés
de polypiérites en plateaux.
On pourrait même admettre que la période oolithique inférieure a
été dans nos régions signalée par cinq grandes oscillations, dont
trois antérieures au dépôt de la roche rouge, deux postérieures.
La première oscillation daterait de la fin du dépôt du minerai de
fer oolithique à À. Murchisonæ ; elle aurait été signalée par le dépôt
des marnes durcies à galets taraudés, à surface ravinée, découvertes
par M. Fabre.
La deuxième daterait de la seconde série de marnes durcies avec
ou sans galets du même horizon; elle se serait terminée par l’inva-
sion des algues scopariennes.
La troisième daterait du dépôt des couclies à A. Sowerbyi.
Ces deux dernières oscillations paraissent avoir été moins énergi-
ques et moins générales que la précédente, car leur trace ne se suit
pas aussi nettement dans le nord et le sud du département que dans
sa partie moyenne.
Les quatrième et cinquième oscillations appartiendraient à la série
corallienne du Bajocien supérieur.
À chacune d’elles correspondrait une des deux masses de poly-
piers ; le temps de repos qui les sépare serait marqué par les cal-
caires, marnes, Calcaire marneux à oolithes cannabines.
Les courants sous-marins se laissent aussi bien deviner que les
oscillations sous-marines.
On peut distinguer à ce point de vue l'agitation sur place, qui a
donné naissance à des galets de calcaire compact ow de marne dur-
cie, suivant le fond de boue calcaire ou de vase, et les courants
venus de loin, qui, seuls, peuvent expliquer les cailloux de lydienne,
les grès siliceux avec plantes.
La disposition en lits minces à stratification transgressive de cal=
caires oolithiques, au-dessous et au-dessus des masses de polypiers,
indique également de l'agitation dans le dépôt de ces formations.
Ces conditions d’instabilité des fonds expliquent suffisamment la
répartition des animaux marins en surface et en hauteur, pendant la
durée des dépôts oolithiques inférieurs.
La richesse de certaines stations (Marbache, Chap) peut
tenir à ces causes d’agitation sur place, dans des hauts fonds, où la
faune de l’époque de A. Murchisonæ a pu s'épanouir compet |
La répétition des mêmes causes plus tard, suffit pour faire com-
prendre le retour presque complet des mêmes .formes jusque dans la
zone de À. Sowerbyi.
AIN Poe N
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CONCORDANCES DES. ZONES DU LIASMSUPÉRIEUR ET DE L/00LITHE INFÉRIEURE DE MEURTHE-ET-MOSELLE,
DE LA LORRAINE ANNEXÉE ET DU LUXEMBOURG: M: XII, p. 407.
——————_—
MEURTHE-ET-MOSELLE MEURTHE=EBT-MOSELLE MEURTHE-EDMOSELLE LORRATNE ANNEXEE, LUXEMBOURG!
M. HUSSON. M:BRACONNIER® M: BLEICHER- MM: TERQUEM, BRANCO,
0 —
O0LITHE INFÉRIEURE
: | Calcaire subcompact & Masse-supérieure des, poly=
Z k & piersetcalcairegrisoolitmque: Calcaire/à polypiers
& |“supérieur à Calcaire cannabins, ec
3 : | et calcaires à Phasianella stri= et
A SL|L Galtaire à Mélanies. RS Gta.
a ; ;
2 8 ( Calcaire lumachelle- NÉ}, Masse inférieure des, poly> |esrcaires marneux oolithiques.
(Où Etage O. calcaires de 2 piers:
Et 8 JA Calcaire à Entroques. = Calcaire gris oolithique à C{y-
po) JE Longwy, Briey, Mous- A peus angusliporus:
E | Galcaire Subcompact N Et ferrugineux (roche Roche rouge.
nl . o
son, Sion, 1 partie de rouge
n 5 inférieur. DES -
Ok= loolithe inférieure: VS Calcaire sableux, marnes sa= | Calcaires et calcaires fennusi-
O à Calcaire ferrugineux 2) bleuses, marnes durciestà ga- ) neux(Terquem}avecA.Sower-
&\ . | res ” 3 ) lets, ferrugineuses. et fossili- by et Grypheasublobatæ.
CRE 8 Sa (res.
© 4 12
Hi & 2 = Marnes sableuses à Genres Marnes et grès avec A. Wur-
ie) Étage P. Argiles, sa 2% plycus; valcairesetmarnesdur- |. chisonæ et Pholadomya relicu-
< & | Galcaire gris. 5 Fo 52 )\ciesà galets;marnes sableuses,.) ata-
À ä bles et minerai de fer S S ) marnes durcies à galets, sur- Zone du minerai rouge sa-
in si 213 |: faces ravinées, mineraisableux, |: bleux et calcaire, grès hydrox.
O à de Thil, Laxou: 4 par - NS | calcaire. ool: de Terquem.
[2]
LS 8 Minerai de fer ooli- | tie des marnes suprà- LIAS SUPÉRIEUR.
hi n Minerai terreux, grenu, mar- Partie inférieure du minerai
ROUES iasiques . nes/sableuses (zone dela Zri- |.noïrou gris; mêmes fossiles,
gonia navis et Gryphea ferru- | suprà-liasique(enp.)Terquem:
PR ON RE le ee nl eee Ce ut |
ë OP [7 | Marnes sableuses micacées à | Argiles et marnes sableuses, | Marnes sableuses micacées à Argiles de ue sableuses,
à : : É P Amm.thoancensis: pauvresenfossiles; zone de À’.
Ë | | Maïne supérieure schis- Etage ON Agiles de Gorcy, torulosus, (de Quenstedt ; zone |
< ; | teuse et plus ou moins mi- { Ludresket Vandeléville, 3° pare | de A concauvus, Jacquot:
2 ü = Z e
a | cacée. j ss I Marnes noirestet-grises schis= |" Mêmesfossiles;saufL'plana,
2 3 ie de pr Rupee tjas teuses avec A.thoarcensis, As |\zone de A%orulosus, Oppel,de
& a ques: tarte Voltzii, CG. armatum, Lu- | Quenstedt, commencement du
È 7 cina plana. dogger.
Sr NE RE D E
ë El Marnessgrises,noïrâtres avec | Juramnoire, Quenstedt:
| Schistes marno-calcaires ellipsoïdes, &labase:/A"bifrons.
a DOS! EE
< : . Te Marnes et schistes à Posidono- Jura noir, Quenstedt.
= | bitumineux. mya Bronni,Amm.-Holandrei. x
1883. BLEICHER ET MIEG-== TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 107
Les stations à faune spéciale, riches en espèces, disparaissent pen-
dant la période de dépôt de la roche rouge, sous l'influence de l’uni-
formité des fonds.
Les dépôts coralligènes de la fin des temps bajociens ont provoqué
le développement d’une faune riche en échinides réguliers, tandis
que les sédiments calcaires et marno-calcaires oolithiques, qui cor-
respondent à l'intervalle de temps qui sépare leurs deux masses,
sont caractérisés par une faune vaseuse. Au point de vue paléontolo-
gique, les caractères de l’Oolithe inférieure peuvent se résumer
ainsi : Rareté des céphalopodes (ammonites et bélemnites).
Abondance des échinides réguliers dans la série corallienne.
Apparition des échinides irréguliers dès la base de la zone de
À. Murchisone.
Abondance de formes de brachiopodes dans toute la série.
L'Oolithe inférieure présente donc à ce point de vue le contraste
le plus parfait avec le Lias supérieur.
Le secrétaire donne lecture de la note suivante
Note sur la paléontologie du terrain carbonifère de la Haute-
Alsace,
Par MM. Bleicher et Mieg.
Dans une Note du 19 juin 1883, adressée à la Société géologique
et publiée dans ses Bulletins (1), nous avons fait connaître différents
gisements du terrain carbonifère marin en Haute-Alsace, et spécia-
lement celui de la ferme de Püttig, situé au fond du vallon d’Ober-
burbach.
Comme conclusion à ce travail, nous faisions ressortir que ce
gisement était inférieur au Culm ou Carbonifère à plantes, et que sa
faune était différente de celle du premier gisement trouvé à Ober-
-burbach, sur le chemin qui mène de ce village à Massevaux (Comptes
rendus, 13 février 1882). Nous constations en outre que les méla-
phyres étaient antérieurs au Carbonifère marin nouvellement décou-
vert, et que les argilolithes des environs d’Oberburbach étaient plus
récents. Les recherches faites depuis dans le vallon d’Oberburbach et
les vallons adjacents, ont amené la découverte de trois gisements
nouveaux, et ont complété nos connaissances sur la faune et la flore
de ce terrain en Alsace, par la mise au jour d'échantillons plus com-
HS SÉMEMOCID 501;
108 BLEICHER ET MIEG. — TERAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. D nov,
plets et plus déterminables que ceux qui ont servi à nos premiers
travaux.
Deux de ces gisements se trouvent sur le chemin creux qui, de
l'église, descend au N.-E. vers le ruisseau qui coule au fond du
ravin. Le troisième est situé sur le chemin du Rossberg (Club alpin),
à 300 mètres environ du/col du Hundsrück, c’est-à-dire à 2 kilomètres
au N.-E. du précédent. Ils nous ont donné un nombre de fossiles
suffisant pour reconnaître la grande extension du carbonifère marin
dans les environs d'Oberburbach.
Le nombre des gisements fossilifères de ce terrain est donc actuel-
lement porté à six, en comptant celui de la grotte du fond du vallon
d’Oberburbach, dont nous avons fait mention dans la note citée plus
haut. Ils sont échelonnés sur toute la partie haute du vallon etfisur
les vallons latéraux jusqu’au col du Hundsrück, mais les deux pre-
miers découverts, c’est-à-dire ceux du chemin de Massevaux et de
la ferme Püttig sont les plus remarquables, en raison de l’abondance
et du bon état de conservation des échantillons paléontologiques.
On en jugera par les listes de fossiles que nous donnons plus loin
et qui sont dues à l’obligeance de M. L.-G. de Koninck, de Liège,
qui a bien voulu revoir nos échantillons et nous prêter son con-
co urs pour leur détermination. Nous devons aussi exprimer ici notre
re connaissance à M. Grand Eury qui a examiné nos empreintes vé-
gétales et nous en a promis la détermination exacte.
Gisement du chemin de Massevaux. — Ce gisement décrit par l’un
de nous (Comptes rendus, 13 février 1882), comprend {des schistes
fossilifères jaunâtres, très fendillés et détritiques, qui se conti-
nuent sur environ 150 mètres, à partir des dernières maisons du
village et passent plus haut à une grauwacke grise métamorphique
qui n affleure que sur quelques mètres de longueur. C'est dans cette
roche surtout que les fossiles sont abondants. Les schistes jaunâtres
fendillés qui la surmontent en paraissent privés. Cet ensemble est
recouvert de grauwackes détritiques, d’argilophyres, enfin de por-
phyre rouge semblable extérieurement à celui du Rothüttel, qui sur-
monte le gisement de la ferme Puttig.
Les fossiles dont nous donnons ici la liste proviennent tous de la
grauwacke grise métamorphique.
Ce sont :
Goniatites sphæricus, Mart.
Straparollus Dionysii, D. de Mont.
Tychonia Omaliana, de Kon.
Macrochilina Newberrgi ?, Stevens.
M. voisine de ventricosa, de Kon.
1883. BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 109
Worthenia, voisine de Waageni, de Kon.
Platyschisma glabrata, de Kon.
Ptychomphalus sulcifer, de Kon.
_ _ voisin de variatus, de Kon.
— voisin de glans, de Kon.
Baylea spirata, de Kon.
Phanerotinus nudus, Sow.
Loxonema, voisin de priscum ?, Goldf.
Murchisonia amæna? de Kon,
Naticopsis planispira, Phill.
_— Sturii, de Kon.
Entalis ingens?, de Kon.
— acumen ?, de Kon.
Chonetes papilionacea, Phill.
— voisin de Dalmaniana, de Kon.
Atrypa, Sp.
Spirifer lineatus, Mart.
— glaber, Mart.
— Sp.
Orthis resupinata, Mart.
Productus cora, d'Orb.
— scabriculus, Sow.
— semireticulatus, Mart.
Orthotetes crenistria, Phil.
À ces fossiles déterminés par M. L.-G. de Koninck, il convient
d'ajouter les bivalves lamellibranches suivants que nous avons pu
reconnaître parmi les échantillons de ce gisement :
Pecten variabilis, M'Coy.
Aviculopecten, nov. espc.
Conocardium alæforme, Sow.
Isocardia (Edinondia) unioniformis ?, de Kon.
Nucula, voisine de Palmæ, Sow.
Aviculopecten variabilis, M'Coy.
— voisin de spinulosus, M'Cox.
— lunulatus?, de Kon.
— hemisphæricus ?, de Kon.
Un certain nombre d'échantillons enfin se rapportent aux genres :
Paleoarca, Pterinea, Cardiomorpha, Mytilus. De plus, cette grauwacke
est riche en articles d’encrines, en radioles d’'Archæocidaris, en fora-
minifères du genre Æ£ndothyra, en écailles incomplètes, rayons et
vertèbres de poissons ganoïdes paléoniscidés. Les polypiers y sont
à peine représentés, ainsi que les bryozoaires.
Quant aux végétaux, dont les débris sont épars dans cette roche,
ils paraissent appartenir aux fougères du genre Paleopteris ou 7ri-
phyllopteris, et aux lycopodiacées lépidodendrées, chacune de ces
familles n'étant représentée que par une seule espèce.
110 BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACÉ. D nOY.
Il convient enfin de relier à cette grauwacke, les schistes fossilifères
jaunâtres qui affleurent au-dessous d'elle, en face des dernières mai-
sons d'Oberburbach, car nous avons pu y constater : Productus cora ,
d’Orb., Chonetes papilionacea, Phill., Loxonema indét., articles d’en-
crines, etc. Ç |
Gisement de la ferme Püttig. — Ge gisement a été décrit dans notre
Note du 19 juin 1882 du Bulletin, nous renvoyons donc le lecteur à
la coupe qui l'accompagne et qui montre une série de couches car-
bonifères marines, allant du mélaphyre du fond du ravin, au por-
phyre rouge du sommet de Rothüttel. De nouvelles recherches
nous permettent d'y ajouter les remarques suivantes :
Les schistes argileux noduleux (n° 43 de la coupe), à fossiles ma-
rins et à plantes peuvent se subdiviser en une zone inférieure où do-
minent les articles d’encrine et un petit Chonetes, Ch. tuberculata ?
M’Coy, une zone moyenne très fosssilifère, à Productus giganteus et
autres, lamellibranches, plantes, une zone supérieure à petits fos-
siles marins, gastéropodes, lamellibranches, avec nombreuses pin-
nules de Paléoptéris, débris de Lépidodendrés; au-dessus enfin se
trouve une zone peu fossilifère.
Les schistes siliceux ferrugineux n° 10, passent en certains points
à une grauwacke grise, moins métamorphique que celle du gisement
de la route de Massevaux, et contiennent une faune extrêmement
riche et variée, de brachiopodes et de lamellibranches. C’est là seu-
lement que les Phillipsia sont assez bien conservés pour être déter-
minables. Il en est de même des bryozoaires èt des polypiers.
Les couches 4 à 9, grauwacke métamorphique, avec argilophyre
à la base, sont absolument stériles. Enfin 1 à 3, argilolithes et grès
à plantes, ont conservé le caractère mixte que nous avons constaté
dès la base de la série, mais les fossiles marins y deviennent rares,
tandis que les végétaux prédominent. Ils paraissent d’ailleurs appar-
tenir aux mêmes horizons paléontologiques que les couches plus an-
ciennes.
Nous donnons ici la liste des principales espèces recueillies dans
les schistes fossilifères n° 13, d’après les déterminations de M. L, de
Koninck :
Cythere (Cypridina) inornata? M'Coy.
Nautilus sulcatus, Sow.
Euomphalus pentagonalis ?, Phill.
Bucania textilis, de Kon.
Naticopsis elegans, de Kon.
Macrochilina, vois. de monodontiformis, de Kon.
Raphistoma junior, de Kon.
Chonctes tuberculata ? MCoy.
1883. BLEICEER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. AAA
Productus gigonteus, Mart.
— giganteus, Mart. var., hemisphericus.
— cord, d'Orb.
_ fimbriatus, Sow.
— undotus, Defrance.
_ woisin de rugatus, Phil].
— sennireticulatus, Mart. var. Martini.
Orthotetes crenistria, Phill.
Spirifer duplicicosta, Phill.
— bisulcata, Sow., passage au frigonalis.
FRhynchonella pugnus, Mart.
Aviculopecten semicircularis, M'Coy.
— voisine de dissimilis, M'Cox.
— Sowerbyi, M'Coxy.
— tumidus? de Kon.
3 _ voisine de spinulosus, MCoy.-
— Eknockoniensis ?, M'Cox.
— rugulssus ?, M'Cox.
— nOV. Sp.
Schizodus nuculoïdes ?, de Kon.
Polearca sqyamosa ?, de Kon.
— vois. de costellata, M'Cox.
Cardiomorpha, no%. sp.
— sulcata, de Kon.
Tellinomya, nov. sp.
Edmondia, n0%. sp.
Mytilus où Modiola, voisine de M. ungaloba, M'Cox.
Monticulipora tumida, de Kon.
Les pinnules de Paléoptéris et les débris de Lépidodendrées y sont
plus abondants que dans le gisement précédemment étudié du
chemin d'Oberburbach à Massevaux.
Outre la plupart des fossiles de cette liste, la couche n° 40 nous à
donné des échantillons parfaitement déterminables de Phillipsia
gemmulifera, Phill., Orthis resupinata, Mart., Orthoceras voisin de
neglectum, de Kon., des Bryozoaires des genres Monticulipora, Fenes-
tella, des tiges et un fragment de calice d’encrinite, des polypiers
déterminables des genres Zaphreutis, Axophyllum, des bivalves et
univalves nouveaux pour notre Carbonifère marin d'Alsace.
Au-dessus de cette couche n° 10, on ne rencontre plus guère, dans
les schistes à plantes et les argilophyres, que Spirifer duplocicosta,
Phill. et Chonetes tuberculata? M°'Coy, qui sont les espèces dont la
durée paraît avoir été la plus longue dans notre bassin carbonifère,
puisqu'on les rencontre dès la base de la série de la ferme Püttig.
Il résulte de ces remarques, qu'ici comme dans le gisement du
chemin de Massevaux, la division de la série carbonifère marine en
zones caractérisées par des fossiles spéciaux est impossible, mais que
112 BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 5 nov.
la série de la ferme Püttig se caractérise par ses formes rabougries,
même pour les grandes espèces, comme le Productus giganteus, dont
la variété hémisphérique, aplatie, P. kemisphæricus, Sow., est domi-
nante.
Les quatre autres gisements des environs d’Oberburbach nous ont
donné les renseignements paléontologiques suivants :
Le gisement de la grotte du haut du vallon d’Oberburbach ne
comprend que des schistes complètement métamorphisés et trans-
formés en hornstein. A côté de débris indéterminables de polypiers,
il est possible d'y reconnaître Chonetes papilionacea, Phill., qui met
ce gisement sur le même niveau que la grauwacke et les schistes
du chemin de Massevaux.
Des deux gisements du chemin creux qui mène de l’église d’Ober-
burbach au fond du ravin, un seul, le supérieur, situé en face d’une
source qui émerge vers le milieu de la pente, contient dans une
grauwacke grise peu métamorphique des fossiles déterminables.
Ce sont : Chonetes papilionacea, Phill., Productus cora, d'Orb., qui le
font rapporter au niveau de la grauwacke et des schistes du chemin M
de Massevaux.
Le second, inférieur au premier, et immédiatement superposé au
mélaphyre qui affleure au fond du ravin, nous montre une roche
grise verdâtre très dure, riche en calcene, qui par places, contient
de petits gastéropodes.
Elle a toutes les apparences d’une grauwacke métamorphique et
affleure dans une fouille ou petite carrière que de récents travaux en
vue de construire la maison d'école d’Oberburbach, ont fait ouvrir à
gauche du chemin, à l'entrée du pont jeté sur le ruisseau.
Il est séparé du précédent par une puissante masse de schistes
plus ou moins complètement silicifiés, dans lesquels il nous a été
impossible de découvrir aucun fossile.
Quoique les gastéropodes contenus dans cette roche soient peu
déterminables, il est utile d'en faire mention, car ce sont les fossiles
marins les plus anciens de la série carbonifère marine, puisqu'ils se
trouvent bien au-dessous des grauwackes à Chonetes papilionacea,
qui sur le chemin de Massevaux ne se rencontre que dans les
schistes inférieurs à la grauwacke grise métamorphique. La coupe
de ce chemin creux est encore instructive à un autre point de vue;
au-dessus de ces deux horizons fossilifères dont nous venons de
parler, on voit affleurer des grauwackes schisteuses fortement re-
dressées, laminées, qui ne contiennent plus que des débris végétaux
de fougères et de lépidodendrées.
Elle nous donne la confirmation de ce fait que la coupe de la
1883. BLEICHER ET MIEG. — TERRAIN CARBON. DE LA H.-ALSACE. 413
ferme Püttig nous avait déjà fait entrevoir, à savoir que les forma-
tions carbonifères à plantes ont peu à peu remplacé les formations
mixtes, que la faune marine a été peu à peu éliminée par l’envahis-
sement des dépôts terrestres.
Le gisement situé sur le côté gauche du chemin que le club alpin
a fait pratiquer pour aller d'Oberburbach au sommet du Rossberg, à
environ 300 mètres du col, n’est pas moins intéressant,
Les fossiles qu’on y rencontre dans une grauwacke schisteuse qui
paraît redressée et écrasée sous la masse du porphyre de Rothüttel,
sont les suivants : Productus giganteus, Mart., Raphistoma junior, de
Kon., Cardiomorpha, indét.
Il est donc permis de le rattacher au gisement de la ferme Püttig,
dont il est séparé par toute l'épaisseur de la masse montagneuse
qui porte à son sommet la calotte de porphyre rouge du Rothüttel,
en faisant remarquer cependant qu'ici les grauwackes schisteuses
fossilifères sont accompagnées de bancs de conglomérats, ou plutôt
de poudingues à éléments quartzeux et granitiques. Cette roche qui
apparaît pour la première fois dans le Carbonifère marin, mérite une
mention spéciale. Sa présence ici montre combien les conditions
dans lesquelles se sont formés les dépôts marins en Haute-Alsace,
ont varié d’un point à un autre, à de très courtes distances.
Grâce à l'abondance des fossiles dans les deux gisements du che-
min d'Oberburbach à Massevaux et de la ferme Püttig, grâce surtout
à leur détermination exacte par M. L.-G. de Koninck, il est actuelle-
ment possible de les comparer l’un à l’autre au point de vue paléon-
tologique, et de tirer de cette comparaison quelques conséquences
importantes au point de vue de l’étude de ce terrain nouvellement
découvert en Haute-Alsace.
Les deux gisements ne renferment, outre Productus semireticulatus,
que peu de fossiles communs, mais la plupart des espèces, quoique
différentes d’un gisement à l’autre, appartiennent à l'horizon de Visé.
Le Chonetes tuberculata?, M'Coy, qui paraît caractériser de bas en
haut toute la série de Püttig, manque complètement dans la grau-
wacke et les schistes du chemin de Massevaux. Ici, par contre, les
lamellibranches sont peu nombreux, mais on y rencontre le genre
Conocardium, qui appartient à un horizon paléontologique inférieur
à celui de Visé. Par contre le Phillipsia gemmulifera, qui se trouve
déjà dans les couches de Tournay, bien inférieures à celles de Visé,
existe dans la partie moyenne de la série des couches de la ferme
Püttig.
Il est difficile, dans ces conditions, de ne pas paralléliser à peu
près ces deux gisements, en admettant qu’à de courtes distances les
XII. 8
114 VON KŒNEN. — DÉVONIEN SUPÉRIEUR DE L'HÉRAULT. 5 nov.
fonds marins différaient alors beaucoup, d’où la prédominance dans
chacun des deux gisements de certaines espèces, au milieu d’un
fonds commun de brachiopodes et spécialement de Productus.
Tous ces gisements carbonifères marins appartiendraient dès lors
aux couches les plus élevées de ce terrain, mais peut-être y trouve-
t-on avec la faune de Visé, un certain nombre de représentants de
celles de Tournay, de Vaulsort, de Namur. Les conditions biolo-
giques ont pu être telles en Alsace, que les faunes qui, ailleurs, se
présentent séparées en horizons superposés, se trouvent ici réunies
dans les mêmes couches. Ce caractère particulier de notre Carboni-
fère marin tient peut-être au voisinage d'une terre accidentée, cou-
verte d’un maigre tapis végétal de fougères et de lépidodendrées, qui
isolait notre bassin carbonifère de ceux plus étendus de la Belgique,
et contribuait à son comblement par des dépôts détritiques puis-
sants aidés de mouvements lents ?
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante :
Sur le D'évonien supérieur ef le Carbonifère de l'Hérault,
par M. von Koœnñren.
L'année passée, lors d’un voyage dans le midi de la France, j'ai été
fortement contrarié par le mauvais temps qu'il faisait durant la plus
PES partie du mois de septembre, de manière que je n'ai pu voir
qu’une partie de ce que je m'étais proposé.
A Montpellier, M. de Rouville voulut bien me montrer les nom-
breux fossiles qu’il avait recueillis dans l'Hérault et m'engager à
publier les quelques observations que j'avais à lui faire sous le rap-
port des comparaisons de ces faunes avec celles de l'Allemagne sep-
tentrionale.
C’étaient surtout trois gisements différents :
1° Des calcaires noirâtres trouvés au sud-est de Vailhan et au nord
de Neïfiès (que M. Chantre me montra, du reste, aussi au Musée de
Lyon). Ces calcaires ressemblent complètement au calcaire à Gonia-
tites (partie inférieure du Dévonien supérieur) de Bicken près Her-
bonn (Nassau), Braunau-Wildungen (Waldeck) et Altenau (Hartz) et
contiennent comme ceux-là :
Goniatites intumescens, Beyr., Cardiola cf. costulata, Munst., Ortho-
ceras Cf. subflexuosum, Sandb., Avicula obrotundata, Sandb., Cardola
retrostriata, v. Buch., À. lœvis, À. Rœmer ?.
Ce Let fu le
1883. VON KOŒNEN. — DÉVONIEN SUPÉRIEUR DE L'HÉRAULT, 415
Il faudra donc les reporter également à la partie inférieure du
Dévonien supérieur.
2° De nombreux goniatites, orthoceras, bivalves et brachiopodes,
conservés en moules de pyrite plus ou moins transformée en hydro-
xyde de fer, trouvés dans des schistes foncés à La Serre, près
Cabrières (Hérault), fossiles mentionnés à plusieurs reprises dans le
Bulletin de la Société géologique de France.
J'ai pu déterminer les espèces suivantes :
Goniatites simplex, x. Buch. Orthoceras ellipticum, Munst.
— subpartitus, Munst. — sp.
— Verneuilli, Munst. Phragmoceras sp.
— curvispina, Sandb. Posidonia (?) venusta, Munst.
— sacculus, Sandb. Cardiola retrostriata, v. Buch.
1 undulatus, Sandb. — duplicata, Munst.
— planidorsatus, Munst. Orthis sp.
C’est donc la faune des couches à clyménies, hormis les clymé-
nies elles-mêmes, c’est-à-dire exactement la faune des schistes de
Nehden, près Brilon, que M. Kayser a considérés, à juste titre comme
la zone inférieure de la partie supérieure du Dévonien supérieur.
Il convient d’ajouter que les fossiles de La Serre ressemblent à
ceux de Nehden, tant par leur conservation que par leur gran-
deur, etc. tellement, qu’il n’y a pas moyen de les distinguer.
Il n’y à donc pas de doute sur l’âge des schistes de La Serre,
3° Marbre griotte : M. de Rouville avait trouvé dans un calcaire
schisteux rougeâtre à Tourière, à l’ouest de Cabrières (par Cler-
mont-l'Hérault) un échantillon assez beau et un fragment de tour usé
d’un céphalopode, que jene savais point placer de suite. M. de Rou-
ville eut l’obligeance de me donner le fragment, que plus tard,
arrivé chez moi, je crus pouvoir rapporter à Clymenia intermedia,
Munst., de manière que le marbre griotte aurait été le Dévonien le
plus supérieur (1). Cependant, après avoir étudié de près le bel ouvrage
: de M. Barroiïs « sur les terrains anciens des Asturies et de la Galicie »,
j'ai changé d'avis et j'ai vu que le fragment en question pouvait être:
à plus juste titre, rapporté au Goniatites Henslowi, Sow., espèce figu-
rée et décrite en bons échantillons par M. Barrois. C’est donc bien
au calcaire carbonifère, ainsi que M. Barrois l’a montré, qu'appar-
tient aussi le marbre griotte de l'Hérault.
Il y reste donc encore à découvrir les couches à clyménies.
(1) C’est là ce que j'ai dit dans une note insérée par moi dans le VNeues Jahrbuch
1883, 1, p. 171.
116 G. POIRIER. — ARGILE PLASTIQUE DE PROVINS. D nov’
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante :
Sur un lambeau de l'Argile plastique des environs de Provins,
par M. l'abbé G. Poirier.
Il existe, à la partie supérieure et sur les flancs d’une protubérance
crayeuse portant la cote 132, et dominant les villages de Sigy et de
Luisetaines (canton de Donnemarie-en-Montois), une formation assez
puissante de sables et d’argiles, à l’état de lambeau tout à fait isolé.
Or cet îlot, d’ailleurs remarquable, n’est pas signalé sur la feuille de
Provins, non plus que sur la carte géologique de Seine-et-Marne,
par M. de Sénarmont. Le sol est jonché sur les pentes de petits blocs
de grès ferrugineux, et même on rencontre, vers l’ouest, quelques
poudingues épars, qui semblent relier insensiblement les sables de
Sigy aux galets du Ralloy (route de Donnemarie à Bray), ainsi
qu'aux sables de la forêt de Preuilly. Il n’était pas sans intérêt, selon
nous, de signaler à la Société ce témoin oublié de l’ancienne exten-
sion du bassin tertiaire.
J’ajouterai, pour ne pas rester incomplet, que j'ai observé, au pied
du versant nord, un autre petit lambeau de sable plus ferrugineux
encore que les premiers, avec lits intercalés de silex noirs roulés. Ce
dernier lambeau m’a paru distinct du lambeau supérieur. Je n’ose-
rais pas cependant l’affirmer. Il m'a été impossible jusqu’à présent
de les relier ensemble, à cause des bois qui cachent une grande
partie du sol.
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4
5 LÉGENDE
- [84 Aräile plastique - Ce Craie blanche
1883. CH. LORY. — GÉOLOGIE DU BRIANCONNAIS. 117
Le Secrétaire donne lecture de lafnote suivante :
Note sur deux faits nouveaux de la géologie du Briançonnais
(Hautes-Alpes),
par M. Ch. Lory.
Une tournée que j’ai faite dans le Briançonnais, au mois de sep-
tembre dernier, m'a donné l’occasion de constater, aux environs de
Guillestre, d’après des échantillons qui m'ont été communiqués par
M. de Lavalette, deux faits nouveaux et importantsipour la géologie
de cette partie des Alpes françaises.
Le premier consiste en un affleurement de roche porphyrique
massive, sous-jacente aux grès (dits guartzites) du Zreas, dans la
gorge du Guil, entre Guillestre et la Maison-du-Roi (1). Ce fait, sans
analogue jusqu'ici dans les Alpes françaises, rappelle le gisement,
non moins exceptionnel, du porphyre de la Windgelle, dans les
Alpes suisses, que j'avais eu l’avantage d'étudier un mois auparavant,
dans l’excursion dirigée par mon éminent confrère de Zurich,
M. Heim, à la suite de la réunion de la Société helvétique à Zurich.
La roche de Guillestre me paraît présenter des caractères pétrogra-
phiques un peu différents de ceux du porphyre de la Windgelle,
mais les conditions de gisement me paraissent être les mêmes. Bien
que cette roche massive apparaisse comme formant le noyau d'un
pli anticlinal des couches triasiques et jurassiques, je ne pense pas
qu’il y ait lieu de lui attribuer aucune action fsoulevante; je la con-
sidère comme antérieure aux grès triasiques, qui en ont empâté des
débris roulés dans leurs couches inférieures ; et je suis disposé à la
rapporter à l’époque permienne, qui ne paraît être représentée, dans
cette région, par aucune formation sédimentaire bien caractérisée.
Le porphyre massif, accompagné de quelques roches bréchiformes
ou altérées, forme, en dessous de la partie la plus élevée de la route,
le petit gradin de Montgovi et l’encaissement abrupt du Guil, sur
plus de 100 mètres de haut et près d’un kilomètre delong; mais il
- n’est abordable que dans ses parties supérieures.
Le deuxième fait nouveau que présente la même coupe suivant la
route, entre Guillestre et la Maison-du-Roi, est relatif à la partie su-
périeure de l'énorme série de calcaires compacts superposés au
Trias et que, jusqu'ici, faute de documents paléontologiques, j'avais .
dû désigner en bloc sous le nom de Calcaires du Briançonnais.
(1) Voir Carte et coupes géologiques du Briançonnais, Bull, 2 série, t. XX,
pl. n1 et 1v.
118 CH. LORY. — GÉOLOGIE DU BRIANCÇONNAIS. D noy.
Ces calcaires, comme la Société a pu le constater dans sa réunion
extraordinaire de 1861, se lient par une continuité incontestable avec
les calcaires compacts du massif des Encombres, en Maurienne, ren-
fermant des ammonites du Lias moyen et du Lias inférieur, et repo-
sant directement, dans les conditions normales, sur les couches à
Avicula contorta.
Depuis Saint-Michel-de-Maurienne jusqu’au col du Galibier, et de
là jusqu’à Briançon, on suit ces calcaires, superposés au 77rias,
comme celui-ci l’est au terrain houiller. Il était donc naturel de les
rapporter au Zias, et, dans l’étendue que je viens d'indiquer, cette
conclusion ne me paraît pas devoir être modifiée.
Mais à partir du parallèle de Briançon, l'épaisseur de ces calcaires
paraît augmenter beaucoup. On voit se développer, dans leur partie
supérieure, des amas plus ou moins épais de iconglomérats grossiers,
à éléments hétérogènes, attestant des conditions géogéniques diffé-
rentes et une origine plus récente, puisqu'ils sont formés, en ma-
jeure partie, de fragments roulés des calcaires sous-jacents. C’est ce
que l’on voit dans la partie supérieure du pic de Prorel, à l’ouest de
Briançon ; et même, en faisant ressortir ces caractères (1), je n’avais
pas été éloigné de considérer ces conglomérats, et par conséquent
les couches sur-jacentes, comme un faciès littoral du terrain num-
mulitique, très développé non loin de là, daus la Vallouise. Cepen-
dant, l’absence fréquente de ces conglomérats, la concordance et
l’analogie extrême des calcaires sus-jacents avec ceux de dessous,
enfin l’absence de nummulites et de tout autre document paléon-
tologique décisif ne permettaient guère de s'arrêter à cette idée, et
dans ma Carte géologique du Brianconnais (1863), je ne pouvais que
comprendre tout cet ensemble de calcaires en un seul grand groupe
provisoire, dont la majeure partie, du moins, paraissait certaine-
ment se rapporter au Lias.
Dans la partie supérieure de cet ensemble, on trouve, à Guillestre,
un calcaire rouge, exploité comme pierre de taille et comme marbre,
et dont les carrières se sont multipliées et ont acquis, dans ces der-
nières années, un grand développement. Ce calcaire rouge est sou-
vent rempli d’ammonites, mais tellement écrasées et déformées
qu’elles ne comportent aucune détermination certaine. Depuis long-
temps, j'avais signalé l'intérêt qu’il y aurait à rencontrer dans cette
roche des fossiles mieux caractérisés. Il y a quelques années, M. de
Lavalette me communiqua deux ammonites, les seules qu’il eût puse
procurer semblant déterminables : l’une d’elles était un Perisphanctes
(1) Descript. géolog. du Dauphiné, $ 275.
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1883. CH. LORY. — GÉOLOGIE DU BRIANÇONNAIS. 119
insuffisamment caractérisé: l’autre ressemblait à l’'Ammonites trans-
versarius, et je la montrai à M. Douvillé, qui était disposé à la consi-
dérer comme appartenant à cette espèce ; d’autres paléontologistes,
entre autres M. de Loriol, ne partageaient pas cette opinion et se
maintenaient dans une réserve absolue. Mais j'ai trouvé à Guillestre,
chez M. de Lavalette, des fossiles plus facilement déterminables, Be-
lemnites hastatus, Bi., B. latesulcatus, Voltz., A ptychus lœvis latus, qui ne
pouvaient laisser aucun doute sur le caractère oxfordien de cette assise.
Le calcaire de Guillestre est recouvert par une série plus ou moins
épaisse d’autres couches calcaires (au moins 40 mètres, et ailleurs
plusieurs centaines de mètres d'épaisseur), sur lesquelles repose, en
discordance bien sensible, le système très épais des schistes et grès
nummulitiques. On suit à peu près la limite des deux formations,
sur la route de Guillestre à Vars. Au S.-E. de ce dernier village, le
calcaire rouge, plongeant toujours à l’O., vient passer dans le vallon
Laugier (Carte de l'État-Major, feuille de Gap}, où j'ai trouvé encore,
en place, dans ce même calcaire, le Pelemnites hastatus. Un peu plus
au nord, entre Vars et Escreins, la même couche rouge passe tout
près du sommet de la Serre ou Grande-Baume (cote 2458 de la Carte);
on voit en dessous une cinquantaine de mètres de calcaires noirs
alternant avec des poudingues grossiers, dont les cailloux sont, pour
la plupart, calcaires, liasiques, mais aussi en partie gréseux, friasiques.
Sous ces conglomérats, il y a de minces couches de marnes feuille-
tées, charbonneuses, dans lesquelles on a fait des recherches de
combustibles ; une de ces couches, épaisse de 056, est pétrie de
fossiles indéterminables, surtout de gastropodes turriculés, ressem-
blant à des cérithes. Le tout repose sur un énorme escarpement de
calcaires compacts homogènes, du type ordinaire des Calcaires du
PBriançonnais.
Sur le chemin d’Escreins à Guillestre, on rencontre un énorme
développement de ces poudingues à éléments principalement a-
siques et en partie friasiques, ou même plus anciens. Ils marquent
: évidemment une dscontinuité entre deux grands étages calcaires,
l’un superposé directement au 7rias et que je persiste à considérer
comme liasique, l’autre comprenant le calcaire rouge de Guillestre
et caractérisé maintenant comme oxfordien. L'ensemble de ces cal-
caires constitue tout l'énorme massif (3370 m. d’alt.) compris entre
la vallée nummulitique de Vars et la combe triasique de Ceillac :
l’étroite et profonde combe d’Escreins résulte de la rupture des
mêmes calcaires suivant un pli anticlinal. Ces mêmes calcaires con-
tinuent, vers le S.-E., à travers la haute vallée de l’Ubaye, entre le
fort de Tournoux et Maurin.
F20 SÉANCE. 19 now.
La zone de poudingues, avec ses petites couches charbonneuses et
ieurs fossiles de caractère littoral (peut-être même d’eau saumâtre),
ne serait-elle pas un représentant rudimentaire et littoral des dépôts
bajociens et bathoniens dont l’existence est toujours si problématique
dans les chaînes apines du Dauphiné et de la Savoie, tandis qu’elle
est bien nette dans la région subalpine, aux environs de Gap, de
Digne, etc.? C’est là une question qui appelle des recherches nou-
velles, à poursuivre surtout dans la continuation sud des mêmes
couches à travers les Basses-Alpes.
Ce qui est du moins bien établi jusqu’à présent, c’est qu’à partir
de la latitude de Briançon, il y aura lieu de rechercher la délimita-
tion entre les calcaires lasiques, prolongement de ceux des En-
combres, et les calcaires oxfordiens, comprenant le marbre rouge de
Guillestre ; délimitation qui sera souvent bien difficile à tracer d’une
manière précise, à cause de la ressemblance des roches et de la con-
figuration abrupte des grands massifs qu’elles constituent.
Séance du 19 Novembre 18885.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. L. Carez, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites à la dernière séance, le Prési-
dent proclame membres de la Société :
MM. Caire SERRE, pharmacien de ‘première classe, à Apt (Vau-
cluse), présenté par MM. Sardi et Dollfus.
Dame, ingénieur des ponts-et-chaussées, à Digne (Basses-Alpes),
présenté par MM. Doze et Fallot.
FRUCHIER, juge de paix, ancien conseiller général, à Mézel (Basses-
Alpes), présenté par MM. Doze et Fallot.
Léon BourGeoïs, docteur ès sciences, 23, quai de la Tournelle, à
Paris, présenté par MM. Fouqué et Michel-Lévy.
FéLix PRUuDHOMME, 15, rue Piedfort, au Havre, présenté par
MM. Lionnet et de Lapparent.
Il annonce ensuite trois présentations.
M. Albert Gaudry entretient la Société de curieux essais de
restauration de reptiles fossiles qui ont été faits au Muséum par
M. le D' Fischer. L'un des animaux qui ont été montés, est une
tortue du Miocène inférieur de Saint-Gérand-le-Puy, à laquelle
+
ose tates és...) os: à
had “aasltée tros de à: 1"
1883. BERGERON. — SILURIEN ET DÉVONIEN DE MURASSON. 121
M. Pomel a donné le nom de Péychogaster ; l’autre est un crocodilien
du même gisement qui a recu la désignation de Diplocynodon. On
voit sortir de la carapace de la tortue, le cou portant une tête en bon
état; le plastron s'ouvre en mettant à découvert la plus grande
partie des membres. Le crocodilien ne montre pas seulement sa
tête, les os de son tronc et de ses membres mis en connexion ; mais
M. Fischer a réussi à assembler une partie des plaques osseuses de
sa carapace et de son plastron. Les montages ont pu être faits grâce
à une multitude de pièces qui ont été généreusement données au
Muséum par M. Alphonse Milne-Edwards. M. Vaillant se livre en ce
moment à leur étude.
M. Bergeron fait la communication suivante :
Note sur les terrains Silurien ef Dévonien de Murasson
(Aveyron),
Par M. Jules Bergeron.
Les terrains anciens forment dans la partie méridionale du dépar-
tement de l’Aveyron, une large bande qui correspond aux derniers
contreïlorts du versant septentrional des Cévennes. Les auteurs qui
les ont étudiés, n’y ayant pas trouvé de fossiles, les ont classés de
façons différentes.
Marcel de Serres, dans sa Notice géologique sur le département de
l'Aveyron (1), rangeait ces dépôts anciens dans la partie inférieure
du groupe de transition, sans spécifier aucun étage.
MM. Reynès et de Rouville, dans une {Vote sur la Géologie de l'ar-
_rondissement de Saint-Affrique (Aveyron) (2), qui parut en 1858, fai-
saient rentrer les schistes et les calcaires qui constituent cette bande,
dans le terrain cambrien.
Dix ans plus tard, M. Reynès (3) rattacha à l'étage, qu’il désignait
sous le nom de Silurien inférieur, les couches comprises entre les
micaschistes et le terrain permien. Il s’appuyait sur la « ressemblance
» parfaite des caractères pétrographiques des schistes de cette ré-
» gion, avec ceux de Neffiez ». Ces derniers, qui ne sont autres que
(1) Mémoires couronnés et Mémoires des savants étrangers, publiés par l'Académie
royale des Sciences et Belles-Lettres de Belgique, t. XVIII, 1845.
(2) Mémoires de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, section des
setences, t. IV, 1858.
a Essai de Géologie et de Paléontologie aveyronnaise. In-8°, Paris, Baillère,
199 BERGERON. — SILURIEN ET DÉVONIEN DE MURASSON. 19 nov.
les schistes à Asaphus de Cabrières, appartiennent au Silurien
moyen.
M. Boisse (1) pensait également qu'il fallait rapporter au terrain
silurien, le groupe de transition de l’Aveyron; lui aussi s’appuyait
sur la « composition pétrologique » des assises. Il dit bien qu’on ya
trouvé des fossiles, « mais déformés, fondus en quelque sorte dans la
» roche encaissante, présentant en général des caractères trop effa-
» cés pour qu'il soit possible de les bien déterminer. »
J'ai été un peu plus heureux que ces différents auteurs, et s’il est
vrai que la plupart des schistes et des calcaires de transition de
l’Aveyron doivent rentrer dans le terrain cambrien, il en est d’autres
dans lesquels j’ai pu trouver des fossiles, mal conservés, mais per-
mettant néanmoins, d'établir la présence des étages moyen et supé-
rieur du terrain silurien et celle du terrain dévonien.
Près du village de Murasson, s'élève la montagne d’Escripy. Elle
est formée en grande partie, par des schistes bleus, très fissiles, très
plissés, qui prennent une teinte brune par altération. Au milieu de
ces schistes, se rencontrent en grand nombre des nodules, dont les
plus gros ont à peine les dimensions du poing, d’un calcaire noir,
très dur, dans lesquels se voient des traces d'organismes indétermi-
nables. En bien moins grand nombre que ces nodules calcaires, s’en
trouvent d’autres de dimensions bien plus grandes, qui ont une
forme ovoïde, allongée, et qui sont dus à une agglomération des
schistes fortement comprimés ; ils sont identiques à ceux que l’on
voit à Cabrières dans des schistes bleus semblables à ceux de Muras-
son, et qui appartiennent à l'étage du Silurien moyen. Il y a donc
identité au point de vue minéralogique entre les dépôts de ces deux
localités.
Mais, à Murasson, ces nodules schisteux sont très pauvres en _
fossiles. Malgré de longues recherches, je n’ai pu y trouver qu’un
trilobite. Par son pygidium sans ornement et à axe court, il appar-
tient à la famille des ///ænus qui sont propres au Silurien moyen,
mais certainement il n'appartient pas au genre //{/ænus ; ses plèvres
à sillons, la forme du thorax et du pygidium le rapprochent des Bar-
randia. Malheureusement la tête manque, et elle seule eût permis
d'établir le genre avec certitude. Il est regrettable que cet exemplaire
soit en si mauvais état, car il eût été très intéressant de retrouver en
France, ce genre qui a été créé par M’Coy, en 1849, pour des trilo-
bites des Llandeïlo-flags.
(1) Esquisse géologique du département de l'Aveyron. In-8°, Paris, Imprimerie
nationale, 1870.
1833. BERGERON. — SILURIEN ET DÉVONIEN DE MURASSON. 193
L'épaisseur de cet étage ne peut être évaluée, même approximative-
ment, par suite du très grand nombre de plissements qu'ont subis ces
couches. Le sens général de leur plongement est dirigé du sud
vers le nord.
Contre ces schistes bleus du Silurien moyen, viennent buter des
schistes noirs dont les couches sont très sensiblement horizontales ;
cette disposition est due à une faille. Au milieu de ces schistes, se
montrent des amandes d’un calcaire noir, ampéliteux, renfermant de
nombreux fragments d’orthocères. J'ai pu reconnaître Orthoceras
Lychas, Barr. ; il y a encore un autre orthocère très allongé, mais
dont le mauvais état de conservation a rendu impossible toute dé-
termination spécifique. La première de ces deux formes se ren-
contre en Bohème dans l'étage E; on la retrouve encore en Nor-
mandie, à Feuguerolles, dans des calcaires de même composition
que ceux de Murasson, et qui appartiennent au Silurien supérieur.
Ce dernier étage existe donc aussi dans l’Aveyron,
Enfin, sur ces schistes et ces calcaires noirs, se voient en stratifi-
cation qui semble concordante, des lambeaux d’un calcschiste noir,
très cristallin par places, qui est rempli de fragments de tiges d’en-
crines et d'un polypier qui paraît appartenir au groupe des Favo-
sites.
Ces fragments d’encrines se rapprochent surtout du Cyathocrinus
rugosus, Miller, que l’on rencontre dans le terrain dévonien de l’Eifel.
Fournet (1) avait déjà trouvé cette espèce dans un calcaire gris dévo-
nien de la Montagne-Noire; il l’avait désignée sous le nom de Pentacri-
nites rugosus. Je pense donc que jusqu'à nouvel ordre, on peut ranger
ces lambeaux de calcschiste dans le terrain dévonien. Le dépôt dé-
vonien de Murasson a dü être enlevé en grande partie par les éro-
sions qui ont creusé la vallée au fond de laquelle se trouve ce
village.
On ne connaissait jusqu’à présent de dépôts des terrains paléo-
zoïques, que sur le versant méridional des Cévennes, sur une grande
bande partant de Cabrières et allant jusqu’à Caunes dans le départe-
ment de l’Aude. La présence des terrains silurien et dévonien sur le
versant septentrional des Cévennes me semble donc présenter un
certain intérêt, au point de vue théorique ; elle montre que les mers
qui ont déposé ces sédiments, couvraient une surface beaucoup plus
considérable qu’on ne l’avait supposé jusqu'ici. Il est même fort
probable que ces mers s’étendaient jusqu’au Plateau central, sur le
(1) Fournet. Note sur les terrains houillers du Languedoc. Bull. de la Soc. Géol,
de France, 2e série, t. II, p. 784.
19% MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L'ARR. DE MÉZIÈRES. 19 nov.
versant méridional duquel M. Michel-Lévy a déjà reconnu la pré-
sence des terrains cambrien (1) et dévonien (2).
M. Meugy fait la communication suivante :
Note sur la Garte Géologique Agronomique de
l'arrondissement de Mézières,
par M. Meugy. :
L’arrondissement de Mézières présente certaines particularités
assez intéressantes pour faire l’objet d’un court préambule annexé à
la légende des terrains.
J'ai jugé utile, au point de vue agronomique, de distinguer par des
teintes spéciales les divers étages du Calcaire sableux et c’est en fai-
sant cette distinction qu’en parcourant la contrée, je suis arrivé à
constater des faits qui n’avaient pas encore été reconnus ou au
moins qui avaient été jusqu'ici passés sous silence.
Sauvage, dans la description de la Carte géologique des Ardennes,
divise le calcaire sableux en 3 étages :
L'inférieur, composé d’alternances de calcaires et de sables jaunä-
tres (Romery, Sedan, etc.).
Le moyen, consistant aussi en alternances de calcaires et de sables,
mais où l'élément argileux communique à l’ensemble des propriétés
un peu différentes de celles de l’étage inférieur, en ce sens que les
calcaires qui sont bleuâtres ne donnent pas une chaux grasse comme
les précédents et que les sables de nuance grise ou bleuâtre, ne lais-
sent pas passer l’eau aussi facilement que ceux de dessous. Cet étage
moyen, bien développé dans la commune de Saint-Laurent, au-
dessus de Romery, est caractérisé par la Gryphæa obliquata.
Enfin l’éfage supérieur, tantôt marneux (calcaire de Villette, près
Donchery), tantôt sableux (comme à l’est de Garignan), et dont les
fossiles comprennent la GryphϾa cymbium.
Cette partie de l’explication de la Carte Géologique des re
m'a paru exiger quelques éclaircissements. Ainsi, quelle est la posi-
tion du calcaire dit de Villette par rapport aux couches sableuses
des environs de Carignan? D’après le texte (page 229), ces deux dé-
pôts appartiennent à la partie supérieure du calcaire sableux. Mais
quel est le niveau du calcaire de Villette relativement à celui des sa-
(1) Michel-Lévy. Bull. de la Soc. Géol. de France, 3° série, 1. IX, p. 182.
(2) Michel-Lévy. Carte géologique de France; Notice explicative de la feuille
d'Autun.
4883. MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L’ARR. DE MÉZIÈRES. 123
bles de Carignan? D'un autre côté, la liste des fossiles relative à
l’étage supérieur mentionne surtout des localités situées à l’est du
département, du côté de Carignan, où il y a en effet un grand dé-
veloppement de sables calcaires, mais où on ne signale pas de bancs
avec intervalles marneux. Or, en examinant les choses de très près,
des faits de superposition très nets observés en plusieurs points dans
les environs de Rimogne, de Harcy et de Renwez, m'ont conduit à
cette conclusion qu'immédiatement après le calcaire de Saint-
Laurent, venaient des sables avec calcaire concretionné en bancs
discontinus (vulgairement appelés Tétes de chats), et au-dessus de
ces sables, des alternances de calcaires et de marnes, c’est-à-dire,
qu'au lieu de trois étages, le calcaire sableux en comprendrait quatre
alternativement sableux et argileux ou marneux.
Il était intéressant de fixer la position respective des calcaires sa-
bleux ou marneux supérieurs dont la distinction et la séparation sur
la carte importait d’ailleurs au point de vue agronomique, les pro-
priétés de la terre végétale étant toutes différentes sur l’une ou l’autre
des deux roches.
Maintenant, voici le résumé des faits.
Dans l’est du département, la série est complète. Le ‘deuxième
étage (le Saint-Laurent) qui se distingue en ce que les bancs cal-
caires sont séparés non seulement par des sables argileux, mais
aussi par des marnes bleuâtres (Mogues), fait suite immédiatement
au calcaire jaunâtre de Romery. On voit très nettement la superpo-
sition des deux étages près du village de Villiers sur la frontière
belge.
Au-dessus du Saint-Laurent qui donne des terres plus ou moins
humides, on remarque un grand développement de sables ordinaire-
ment jaunâtres avec quelques bancs calcaires discontinus qui recou-
vrent une bonne partie des communes de Puilly, Auflance, Sapogne,
Herbeuval et Margny et dans lesquels MM. Jannel et Nivoit ont
constaté la présence de nodules phosphatés grisâtres. À ces sables,
succèdent des alternances de calcaires gris-bleuâtre et de marnes
grises et bleues, micacées et assez compactes, qu'on peut observer en
beaucoup de points, notamment à Sachy, Osnes, Carignan, Blagny,
Linay, Charbeaux, Margny, Herbeuval.
Dans ces deux dernières communes qui touchent au département
de la Meuse, on rencontre encore au-dessus du système marneux
précédent, de nouveaux lits de sables intercalés dans les bancs cal-
caires et exploités pour les forges de Stenay. ;
Mais c’est là un fait exceptionnel au moins pour le département
des Ardennes. Car partout ailleurs, on passe immédiatement des
126 MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L'ARR. DE MÉZIÈRES. 19 nov.
couches calcaires et marneuses à la marne moyenne à ovoïdes ferru-
gineux comme on peut le voir très distinctement à Charbeaux.
Entre Sedan et Mezières, les sables de Puilly, Auflance, etc., n’exis-
tent en aucun point, et le calcaire de Villette repose directement sur
celui de Saint-Laurent qui lui-même est superposé à celui de
Romery.
Au-delà de Mézières en marchant vers l’ouest, on peut suivre les
mêmes étages avec les mêmes caractères minéralogiques et conchy-
liologiques et constater les mêmes faits de superposition. Aïnsi, à
Renwez, on voit parfaitement dans les carrières de cette localité, les
deux calcaires de Saint-Laurent et de Romery se succédant l’un à
l’autre. A Lonny, e’est encore le calcaire de Saint-Laurent; et à Sor-
monne, c’est celui de Villette qui se prolonge vers Murtin et Bogny.
A fun 0, le calcaire de Romery disparaît; mais celui de Saint-
Laurent se montre toujours bien caractérisé ; et, ce qu’il importe de
remarquer, c'est qu'au sud de la Sormonne, au village du Châtelet,
le calcaire de Villette paraît faire encore suite à celui de Saint-Lau-
rent, tandis qu’au nord de la même rivière, vers Harcy, on peut
constater entre ces deux étages de Saint-Laurent et de Villette, des
sables à concrétions calcaires qui sont exploités près de Rimogne, à
l’ouest du Bourg et qui s’étendent pour ainsi dire sans discontinuité
vers l’est jusqu’au nord de Renwez, et au-delà. De plus ces sables
sont recouverts sur le plateau, à l’est de Harcy, par le calcaire de
Villette qui là, est très imprégné de petits grains ferrugineux ooliti-
ques.
Tels sont les faits que révèle l’exploration attentive des localités.
Comment peut-on les expliquer? Comment se fait-il que les sables
supérieurs, si développés au-delà de Carignan, n’occupent qu'un
espace très circonscrit du côté de Renwez et qu'on n’en voie pas
trace dans le centre de l’arrondissement de Mézières?
C'est ici qu’il convient de faire ressort les nombreux accidents
qui traversent toute cette zone.
J'ai déjà relevé près de Mézières trois principaux systèmes de failles
dont il a été question dans la communication faite au congrès de
Rens, en août 1880 : le premier, à peu près parallèle au cours de
la Meuse entre Sedan et Mézières, et dirigé (O0. 18° N.); le second,
presque perpendiculaire au premier (N. 26° E.); et le troisième,
orienté (E. 16° N.). Ces directions qui se rapportent au soulèvement
des Pyrénées et à ceux des Alpes occidendales et de la chaîne princi-
pale des Alpes, se manifestent dans la plupart des carrières ouvertes
près de Romery et de Saint-Laurent, ainsi que dans les accidents
topographiques du sol, tels que les crochets que fait la Meuse autour
1883. MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L’ARR. DE MÉZIÈRES. 197
de Mézières et de Charleville, tels aussi que les vallées de la Vence,
des ruisseaux d’'Evigny, de Prêle et de This. L’inspection de la carte
démontre par exemple la nécessité de l’existence d’une faille du pre-
mier système entre Mohon et Prix, un peu au sud de la grande route,
pour concevoir comment le calcaire de Romery qui affleure sous
l’église de Mohon, peut se trouver au même niveau que les marnes
moyennes qu’on trouve immédiatement au sud du village. Il est évi-
dent aussi qu'une faille du même système existe entre le village de
Semeuse et le chemin de fer, puisqu’à Semeuse, affleure le calcaire de
Saint-Laurent, tandis qu’à très peu de distance et à la même altitude,
la tranchée du chemin de fer de Mohon à Villers ne traverse que les
marnes moyennes à ovoides.
Les vallées de la Vence, d'Evigny, du moulin de Renwez, de Prêle,
se rapportent aux failles du deuxième système, celle de This à celles
du troisième système. On voit encore au village de Sury un exemple
de dislocation parallèle à la Meuse, et sur la hauteur, à l’ouest, un
dos d’âne perpendiculaire à la première direction.
Mais indépendamment de ces trois principaux systèmes de failles
qui exercent une si grande influence sur la physionomie de la con-
trée, on en remarque encore d’autres affectant des orientations nota-
blement différentes. Ainsi la vallée de Tournes à Charoué (0. 67° N.)
se trouve très probablement dans la direction d’une faille rejetant
vers l’ouest les couches qui affleurent sur la rive gauche du ruisseau.
Il en est de même à Cliron.
Je citerai aussi une faille partant de la Grange Lecomte près de
Tournes et se dirigeant vers Lonny (0. 30 à 35° N.), dont l'effet est
d'amener la marne moyenne au contact du calcaire sableux de Saint-
Laurent. Une autre faille parallèle à la précédente passe entre le vil-
lage de Sormonne et le chemin de fer et rejette le calcaire de Villette
au sud, à un niveau bien inférieur à celui du calcaire de Saint- ne
rent qui affleure le long du chemin de fer.
Ces derniers accidents semblent se rapprocher par leur direction
des soulèvements du Thuringerwald (entre le Trias et le terrain ju-
rassique) et du Mont Viso (entre la partie inférieure et la partie
supérieure de la craie).
La ligne droite indiquée sur la carte, de Revin à Laifour et à Naux
(O. 10 à 15° N.) marque aussi la trace des fracture rappelant par sa
direction le système des Ballons qui a précédé le terrain houiller et
le long de laquelle ont surgi au commencement de l’époque crétacée,
des sources ferrugineuses qui ont laissé en beaucoup de points des
traces de leur passage.
Parmi les faits stratigraphiques qui sont la conséquence des failles
128 MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L’ARR. DE MÉZIÈRES. A9 nov.
dont. il vient d’être question, il en est un que je dois particulière-
ment signaler : c’est la légère inclinaison de l’ouest à l’est qu’affec-
tent les couches du calcaire sableux de Mézières à Vrigne-Meuse.
Cette inclinaison est toute locale et indépendante de la pente géné-
rale qui a lieu du N. N. E. au $S. $S. O. Elle est évidemment la
conséquence de la faille (N 26° E) qui longe la Meuse près des Fours
à chaux Périn en face de Charleville. C’est encore une faille parallèle
à cette direction qui suit la rivière de la Bar et qui a pour effet de
relever sur la rive droite les marnes supérieures au calcaire sableux.
On remarque ici, comme entre Mézières et Vrigne-Meuse, une incli-
naison vers l’est qui résulte de ce soulèvement et qui permet de
suivre les marnes jusqu’à l’extrémité du village de Cheveuge, où des
puits les ont rencontrées à peu de profondeur sous des détritus cal-
caires.
Les vallées de la Bar et de la Vrigne, de même que le grand coude
de la Meuse en amont de Donchery, correspondent à deux fractures
parallèles, qui, jointes à deux autres failles du premier système
(O. 18° N.) passant l’une à Donchery, et l’autre à trois kilomètres au
nord de ce village, comprennent une grande plaine où les marnes
moyennes se trouvent au contact du calcaire sableux qui affleure
plus au nord, jusqu’au-delà de Briancourt.
Ainsi, voilà un ensemble de faits qui prouve qu’à différentes
époques, le sol des environs de Mézières a subi des bouleversements
qui, dans beaucoup de cas, ont eu pour résultat de modifier les ni-
veaux relatifs des différentes couches de la série géologique.
Eh bien ! pourquoi n’admettrait-on pas aussi qu’à l’époque même
du Lias, l’écorce terrestre subissait fréquemment les effets des com-
motions intérieures (1)?
Les faits observés dans l’arrondissement de Mézières, rapprochés
de ce qui se passe aux environs de Carignan, tendraient à faire sup-
poser, en effet, qu'après le dépôt du calcaire de Saint-Laurent, il s’est
opéré dans la partie centrale de l'arrondissement, un bombement par
suite duquel la limite des rivages où se sont déposés les sables avec
concrétions calcaires (troisième étage du calcaire sableux) a été re-
poussée à une certaine distance au sud. Puis, un nouveau mouvement,
inverse du premier, venant à se produire, le calcaire de Villette a pu
se déposer plus au nord, en recouvrant, en siratification transgres-
sive, les sables précédents ainsi que le calcaire de Saint-Laurent au-
quel il paraît immédiatement succéder.
(1) Déjà j'ai été conduit à des conclusions analogues en étudiant les terrains
liasiques dans l’est de la France. (Mémoire sur le Lias. — Bulletin de la Société
géologique, ?° série, tome XXVI, 1868-1869).
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1883. MEUGY. — CARTE GÉOLOGIQUE DE L'ARR. DE MÉZIÈRES. 129
Nous croyons devoir donner, en terminant, quelques coupes
montrant la disposition générale des divers étages du calcaire sa-
bleux dans la traversée de l'arrondissement de Mézières. Elles per-
mettent de se rendre compte des anomalies qui, au premier abord,
semblent résulter de l'inspection des lieux et doivent aussi faire
mieux comprendre les détails géologiques indiqués sur la carte.
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1883. PARRAN. -— TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 131
M. Parran fait la communication suivante :
Coupe des terrains Tertiaires lacustres
entre Rousson et Mons, arrondissement d’'Alais (Gard),
Par M. Parran.
La formation lacustre du Gard fait partie de cette série de dépôts
d’eau douce ou saumâtre qui couvre d'immenses étendues dans le
midi de la France et qui peut se diviser en deux périodes : l’une,
antérieure à la mer nummulitique, et l’autre, postérieure, qui a pris
n au retour de la mer des mollasses miocènes. Les grands lacs ont
alors disparu généralement de la région méditerranéenne et ont
été reportés plus au nord.
Tontefois, les sédiments nummulitiques marins n’ont pas recou-
vert partout, dans le midi, les dépôts lacustres antérieurs. Dans le
Gard, en particulier, la formation d’eau douce n’a pas discontinué
depuis l’émersion des couches supérieures des calcaires à hippurites
(considérées aujourd'hui comme faisant partie du terrain crétacé
supérieur), jusqu'à l'invasion de la mer des mollasses. Il y a donc
là un ensemble de dépôts laguniens ou lacustres qui se sont succédé
sans interruption apparente, et qui représentent la série des dépôts
désignés en d’autres régions sous les noms de garumnien, éocène et
oligocène.
E. Dumas avait étudié avec un soin minutieux la formation la-
custre dans le Gard et dans les régions voisines, et tracé avec sa
sûreté habituelle les divisions naturelles qu’elle présente, ne laissant
à combler par ceux qui sont venus après lui que des lacunes de
. détail. Il a distingué trois étages, savoir, de haut en bas :
Alaisien. — Marnes argileuses, grès, poudingues à éléments volu-
mineux, parfois bréchiformes, particulièrement développés dans les
environs d’Alais et de Saint-Ambroix.
Sextien. — Marnes, argiles, gypses, lignites et calcaires équivalents
des calcaires à gypse d’Aix, et de ceux des environs d'Apt (Vaucluse).
Uzégien. — Argiles rutilantes, lignites, sables, poudingues et cal-
caires avec pisolites, bien développés dans le pays d'Uzège, dont la
ville d'Uzès occupe le centre.
Les travaux du chemin de fer de Saint-Julien à Uzès ont mis à
jour, dans les terrains tertiaires lacustres des environs d’'Alais, près
de Célas et de Monteils, une faune (poissons, insectes, mammifères,
reptiles), et une flore intéressantes dont les types, très bien con-
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1883. PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD, 133
servés, ont été adressés au musée de Marseille, et dont la description
sera publiée par M. Marion.
En attendant cette description, qui sera d'un grand intérêt pour
la science, il nous à paru utile de préciser les niveaux fossilifères
nouvellement découverts.
La coupe ci-jointe, dirigée du N.0 au S.E., depuis Rousson jusqu’à
la colline comprise entre Célas et Mons, indique la succession des
assises lacustres qui sont, de haut en bas (1) :
10. Bancs de poudingues à galets de calcaires volumineux,
désignés dans le pays sous le nom d’Amella.
LACUSTRE JAUNE | 9, Marnes et argiles avec lignites (ossements de Rhinoceros,
ou Acerotherium à incisives).
ALAISIEN | Marnes et argiles bariolées sans fossiles ;
(E. Dumas). S Grès calcaires bleus passant aux poudingues, exploités
pour pierre de taille, renfermant Flabellaria et Anthra-
cotherium magnum.
7. Marnes et lignites de Célas, avec planorbes, dents de cro-
| codile et ossements d’Anoplotherium.
6. Marnes grises avec bancs minces de calcaire marneux for-
mant l’entrée du tunnel du côté de Célas, et renfermant,
surtout à la partie supérieure, des débris de plantes, (Es
insectes et des poissons.
5. Grès calcaire bleu à empreintes végétales.
4, Calcaire tubuleux et asphaltique, en bancs de 0"60 à 1 mètre
avec cyclades, mélanies, potamides, etc.
3. Calcaires fissiles exploités à Célas, avec nombreuses em-
preintes de Sequoia Sternbergii (branches et fruits), et
donnant à Monteils les belles plaques à empreintes de
poissons, de Sabalites, etc.
LACUSTRE ROUGE { 2. Calcaires durs avec nombreuses cyclades, lymnées et lits
UZÉGIEN -_ de silex bruns.
(E: Dumas). 1. Argiles rutilantes, au-dessous et à l’est de Mons.
U. Urgonien à Chama.
N. Néocomien.
D. Calcaires à Terebratula diphyoïdes.
E. Calcaires ruiniformes, zone de l’A. fransitorius.
F. Calcaires en strates régulières à À, polyplocus.
LACUSTRE BLANC
(E. Dumas).
SEXTIEN =
La coupe montre que les couches lacustres se sont déposées dans
les dépressions des terrains urgonien et néocomien et que les dépôts
se sont successivement reportés de l’est à l’ouest par suite des affais-
sements résultant de la grande faille N.N.E. qui, dans cette région,
affecte et dénivelle tous les terrains qu’elle rencontre sur un par-
cours de plus de 50 kilomètres. Elle paraît s'être produite ou réou-
verte avec son maximum d'effet à la fin de la série éocène.
(1) L’échelle des hauteurs a été quadruplée pour rendre les détails intelligibles,
et la coupe a dû être divisée en deux parties, à cause de ses dimensions.
134 PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 19 nov.
Le contact des calcaires à Z'erebratula diphyoides avec le Jurassique
supérieur, à lieu suivant la faille même et les bancs sont redressés
jusqu’à la verticale.
Le calcaire à Chama de Rousson est exploité, au pied du coteau,
pour extraire la castine nécessaire à l’usine de Salindres. On la
atteint en perçant par une tranchée le poudingue Amella.
A l’autre extrémité de la coupe, les marnes néocomiennes d’un gris
foncé, ou jaunâtres avec rognons calcaires alignés, sont redressées
par l'effet d'une selle que M. Torcapel a exactement figurée dans sa
coupe de Saint-Just. La tête du tunnel de Célas est établie dans les
marnes grises redressées, presque verticales et plongeant au nord.
Elles sont recouvertes par les calcaires lacustres en stratification
absolument discordante.
Passons maintenant aux différents termes de la formation lacustre :
Le N° 1 est une argile rouge que l’on voit affleurer entre Célas et
Mons, qui constitue le Serre-Rouge, et s'étend ensuite en se déve-
loppant beaucoup vers le sud-est, dans les communes de Baron,
d’Aigaliers et de Froissac, arrondissement d'Uzès; E. Dumas a signalé
depuis longtemps, à la base de cet étage, un calcaire d’eau douce
gris, très compact, avec pisolites, renfermant des fossiles que
M. Matheron avait rencontrés dans le calcaire à Lychnus placé sous
la ville des Baux.
Cyclostoma heliciformis, Math.
— disquncta, Math.
Auricula Requientii, Math.
On sait que cet auteur a synchronisé depuis avec le Garumnien de
Leymerie, l'étage dont il s’agit.
Le N° 2 est formé de bancs calcaires blancs, de 0220 à 0:60 d’é-
paisseur, bien stratifiés, renfermant des lits de silex bruns, et criblés
de moules spathisés, Lymnées, Pupa, Mélanies, Néritines. Les cy-
clades sont aussi très nombreuses dans ces calcaires, les deux
valves le plus souvent ouvertes et opposées par leurs crochets.
Le N°3 se lie insensiblement au N° 1 par des calcaires plus mar-
neux qui se séparent en plaques minces, d’une ténuité parfois com-
parable à celle des feuillets d'un livre, aux environs de Monteils. Dans
cette localité, les fouilles faites par M. Pouthier, chef de section du
chemin de fer, ont permis d’extraire des plaques à empreintes de
poissons admirablement conservées, avec leurs écailles encore colo-
rées (Atherina, Lebias, et autres non décrits). On y trouve aussi de
nombreux insectes, et des débris de plantes, Sequoia, Sabalites, ete.
Ce riche gisement se poursuit du côté de Saint-Hippolyte-de-Caton,
\
1883. PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD. / 435
où d'Hombres Firmas l’avait fouillé il y a plus de cinquante ans, et
où E. Dumas avait lui-même recueilli de nombreux fossiles. C’est
dans les assises calcaires 2 et 3 que d'Hombres Firmas avait recueilli
les ossements de mammifères déterminés par Paul Gervais sous les
noms suivants :
Anchterium Dumasii.
Palæotherium medium.
Lophiotherium cervulum.
Hycœnodon Requienii.
— minor.
Tylodon Hombresu.
Les calcaires fissiles N°3 sont exploités au-dessus du hameau de
Célas. Ils sont là très riches en empreintes végétales, et principale-
ment en tiges, fruits et graines de Sequoia Sternbergu.
Les divisions 2 et 3, d'épaisseur à peu près égale, présentent, près
de Célas, une puissance totale d'environ 40 mètres. Elles se dévelop-
pent plus au nord et ont plus de 100 mètres aux environs de Barjac.
Le n° 4, dont l'épaisseur ne dépasse guère 8 à 10 mètres, présente
une certaine importance industrielle. Il est formé par des bancs de
calcaires massifs, durs et compacts, mais parfois aussi crayeux ou
poreux et souvent intimement pénétrés d’asphalte, résidu naturel
des huiles ou pétroles qui ont surgi par une série de failles dirigées :
N.N.E., dont l’une est figurée sur la coupe. Il n’est pas douteux que
les sources pétrolifères n’aient jailli de l’intérieur, car l’asphalte se
retrouve dans les assises sous-jacentes tertiaires et néocomiennes.
Il n’est pas douteux non plus que ces sources ne soient venues au
jour par ces failles, car les gisements d’asphalte et les sources miné-
rales bitumino-sulfureuses (Euzet, les Fumades) sont alignés sur les
dites failles. Il ne serait pas impossible d’atteindre peut-être la nappe
pétrohfère à une certaine profondeur par des sondages pratiqués au-
dessous des gisements asphaltiques les plus riches, ainsi que cela
s’est fait dans d’autres pays.
_ Au-dessus des calcaires asphaltiques, se trouve {N° 5) un grès cal-
caire bleu, ocreux à la surface, se désagrégeant parfois en sables près
de Célas, et dont les lits de stratification sont mamelonnés ou couverts
d'empreintes de feuilles dont les espèces n’ont pas été déterminées,
et appartiennent pour la plupart à la famille des Laurinées.
Le N° 6 est formé par des marnes argileuses, d’un gris foncé, d’une
puissance d'environ 30 mètres, avec bancs de calcaires marneux
minces interstratifiés, et terminées dans le haut par un faible banc
de grès calcaire à empreintes végétales, semblable au N° 5.
136 PARRAN. — TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 19 nov.
La tête du tunnel, du côté de Célas, est établie dans ces marnes,
et c’est dans un petit banc calcaire de 0"40, qui affleure à la voûte
du tunnel, un peu au-dessous du banc de grès, que M. Pouthier a
recueilli cette riche moisson d'insectes, de poissons, de reptiles, dont
M. Marion fait l'étude en ce moment.
Le N° 7 est le petit bassin à lignite qui se trouve entre le coteau de
Célas et la route de Bagnols. Le lignite est assez brillant, à cassure
conchoïde, brûlant avec cendres blanches et odeur empyreumatique.
La couche a de 1 à 2 mètres d'épaisseur, mais ne s'étend que sur
un espace très limité. La roche encaissante est une marne noi-
râtre avec nombreuses coquilles aplaties de planorbes et de lymnées.
L'exploitation de ce lignite a mis à découvert des dents et ossements
de crocodiles et d’Anoplotherium. L'ensemble à une épaisseur d’en-
viron 30 mètres.
Le niveau de ce lignite est un peu plus élevé que celui de Barjac,
où l’on a trouvé des mâchoires de Palæotherium, et qui a pour mur
les calcaires asphaltiques, dont le grain est ici oolithique.
Nous limitons au lignite de Célas l’étage moyen ou Sextien d'E.
Dumas. Nous pensons que le marécage charbonneux indique plutôt
la fin que le début d’une série de dépôts, et d’ailleurs le contact des
assises 7 et 8 est formé, près de la station de Cativiel, par des graviers
désagrégés qui indiquent un ancien rivage.
Les couches marquées 8 débutent par deux assises de grès et pou-
dingues d’un gris bleuâtre, jaunissant à l’air, employés comme ma-
tériaux de construction, et séparées par un intervalle argilo-marneux.
La tranchée de la station d’Alais au Rhône, près Cativiel, a été
percée dans le banc inférieur. Le banc supérieur affleure au pied du
Serre de Brunet et a été exploité, au point A, pour les constructions du
chemin de fer de Saint-Julien (P.-L.M.). C’est là qu'ont été rencon-
trés les Flabellaria, et une belle mâchoire d’'Anthracotherium magnum
déterminée par M. Marion.
Les assises supérieures sont principalement formées d'argiles mar-
neuses, grises, jaunes ou roses. D’autres poudingues reparaissent
dans le lit de la rivière d’Avène, un peu en aval de Salindres. L’en-
semble des couches 8 à une puissance de 150 mètres au moins.
Le N° 9 se compose de calcaires, de marnes ligniteuses blanches et
de bancs de poudingues discontinus, englobés dans des marnes argi-
leuses jaunes. La grande usine à produits chimiques de Salindres est
bâtie sur les marnes et calcaires dont les berges de la rivière, derrière
la station, présentent une bonne coupe. Épaisseur : 40 à 50 mètres.
On a trouvé les débris d’un rhinocéros à incisives (Acerotherium ?)
dans les fondations même de l'usine. Le même terrain existe à
1883. PARRAN. —= TERRAINS LACUSTRES DU GARD. 137
Montagnac (3 kilomètres S.0. d’Alais). D’Hombres Firmas y avait
aussi trouvé des ossements d’un rhinocéros à incisives, que de Blain-
ville avait appelé Æhinoceros minutus. Des découvertes semblables ont
été faites au même niveau, à Saint-Étienne (4 kilomètres à l’ouest de
Saint-Ambroix) et à Saint-Christol-les-Alais, mais tous ces débris ont
été dispersés et n’ont pu être soumis à une revision qui serait indis-
pensable pour fixer les espèces. Il faut attendre d’autres trouvailles.
Le N° 10 est le terme supérieur de la formation lacustre. Il se com-
pose de poudingues ou de brèches à fragments volumineux, arrachés
pour la plupart aux calcaires néocomiens et urgoniens, et réunis par
un ciment argilo-calcaire: On lui donne dans la localité le nom
d'Amella (amande). Il provient de l’éboulement des falaises néoco-
miennes, et d’un roulis par les brisants du littoral. C’est au pied des
coteaux du calcaire à Chama (Rousson, Saint-Ambroix) que ces brè-
ches et poudingues atteignent leur maximum de développement
(50 à 60 mètres). Ils ne renferment que les fossiles propres aux roches
préexistantes.
En résumé, c’est dans les assises 3 (Monteils), 6 (Célas), 8 A (Serre
de Brunet), qu'ont été faites les intéressantes découvertes de
M. Pouthier.
Nous remarquerons en finissant que, comme dans toutes les forma-
tions lacustres, la puissance, l’étendue et le caractère pétrographique
des couches sont soumis aux plus grandes variations, et que les dé-
pressions dans lesquelles se sont effectués les dépôts nous paraissent
plutôt dues à des failles parallèles dirigées N.N.E. qu’à de simples
ondulations des terrains urgonien et néocomien. Ces failles ont pro-
duit des mouvements d’affaissement au pied du pic de Rousson, et
au-dessous du hameau de Célas, et d’exhaussement sur les couches 8,
qui atteignent, dans les bois de la Liquière, l'altitude de 250 mètres.
A la suite de cette communication, M. Albert Gaudry dit
qu’en rangeant les collections du Muséum, il s’est aperçu d'une
singulière méprise à laquelle a donné lieu le 7’ylodon Hombresii cité
par M. Parran. Ce genre a été établi d’après un échantillon dans
lequel on a, par mégarde, collé un morceau postérieur d’une man-
dibule d'Adapis avec un morceau antérieur d’un petit carnivore di-
delphoïde qui est sans doute un //yœnodon. Aïnsi Adapis, Aphelo-
thertum, Palæolemur, Tylodon seraient du même genre. On pourrait
ajouter que C’œnopithecus paraît très voisin d’Adapis.
138 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 419 now.
Le secrétaire donne lecture de la note suivante :
Position des Hippurites dilatatus et Hippurites bioculatus
dans la série crétacée,
Par M. H. Arnaud.
Les diverses notes que j'ai publiées sur le synchronisme du Turo-
nien et du Sénonien inférieur dans le sud-ouest et dans le midi de la
France, reposent sur deux principes dont il paraît difficile de con-
tester sérieusement l’exactitude aujourd’hui :
1°, Différences des faunes contemporaines suivant les milieux :
conditions bathymétriques, exposition des côtes, origine et direc-
tion des courants, nature des éléments charriés et déposés, constitu-
tion chimique de eaux, etc. ;
2° Déplacement et een des tie par l’effet des révolu-
tions : par suite, occupation de niveaux différents par des faunes de
même origine.
Ces principes dont l'importance a rapidement grandi dans ces
dernières années ont suggéré à M. Credner les observations sui-
vantes :
« Le changement des mondes végétal et animal, au cours des pé-
» riodes qui se sont succédé, n’a pas eu lieu en même temps pour tout
» le globe : d’une part, les conditions locales de transformation et
» d'immigration étaient plus ou moins favorables ; d’autre part, il s’é-
» Coulait de longs intervalles avant que des formes nouvelles vinssent
» à rayonner de leur patrie dans les contrées voisines ; et enfin le dé-
» veloppement des habitants d’un continent isolé ou d’un bassin
» fermé se faisait tout à fait indépendamment des autres bassins et
» continents, Il en résulte que le caractère organique de la surface
» de la terre à ces époques anciennes, présentait ainsi des différences
» locales et que le développement de l'ensemble des organismes
» pouvait déjà être porté loin sur un point, tandis qu'ailleurs il était
» resté stationnaire. Malgré l'identité ou la ressemblance extraordi-
» naire de leurs caractères paléontologiques, des formations peu-
» vent très bien n'être pas synchroniques, mais simplement avoir
» acquis plus tôt ou plus tard et indépendamment un même degré
» de développement (4). »
De son côté, M. de Lapparent s'exprime ainsi :
(1) Credner. Traité de Géologie, t. V. p. 331 et suivantes. — Voir aussi Zittel.
Paléontologie, trad. Barrois, p. 17 et suivantes.
1883. H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 139
« Ii convient de remarquer que la notion du synchronisme ne sau-
» rait, en géologie, avoir un sens absolu. De ce que deux assises
» observées dans deux régions différentes renferment des faunes
» tout à fait semblables, il ne s’ensuit pas que leur dépôt corres-
» ponde rigoureusement au même moment de l’histoire du monde :
» l'identité organique implique seulement l'identité dans les condi-
» tions physiques : or, ces conditions peuvent cesser d’exister en un
» point, tandis qu’elles se transportent en bloc en d’autres points
» plus ou moins voisins, déterminant une migration correspondante
» des espèces animales et végétales ; de la sorte deux groupes re-
» connus identiques, ne représentant pas toujours deux formations
» synchroniques, mais bien deux ensembles équivalents, et peut-être
» successifs, dont l’un, en raison des conditions extérieures, a pu se
» prolonger au point qu'il occupe, beaucoup plus longtemps que
» l’autre (1). »
Il semble donc que le premier objet à poursuivre dans une étude
de synchronisme, doit consister dans la recherche des révolutions
et de l’extension de leurs effets.
C’est dans cet ordre d'idées que j’ai tenté d'établir le synchronisme
du Turonien et du Sénonien inférieur.
Pour y parvenir, j'ai dû rechercher, dans le bassin du S.-0., la
trace des événements dont il a élé le théâtre et j'en ai déduit l’his-
toire, pour le Turonien, dans ma note du 18 février 1878 (2), dont les
constatations peuvent se résumer de la manière suivante :
1° L’Angoumien couronné par la pierre de tailleà Radiolites lumbri-
calis offre, dans tout le bassin, une constitution calcaire homogène,
attestant qu'il a été, pendant cette période, soumis à des conditions
uniformes ;
2° Ces conditions se sont modifiées avec l’avènement du Proven-
cien, dont les éléments se transforment à mesure qu’on s’avance
vers le sud et passent, des calcaires qui le composent exclusivement
au N.-0., à des sables, des argiles, des calcaires marneux et des grès
au sud ;
3° Le nouvel étage ainsi formé s'étend trangressivement sur les
couches qui ont successivement constitué l’Angoumien ;
4° Le Provencien à pris fin par une nouvelle révolution qui marque,
selon d’Orbigny, la séparation du Turonien et du Sénonien ;
ÿ° Le Sénonien s’étend à son tour transgressivement sur le Pro-
vencien.
(1) De Lapparent : Traité de Géologie, p. 655.
(2) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3e série, t. VI, p. 233 et suivantes.
140 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 149 nov.
De là ressort la trace des deux modifications fondamentales sur-
venues dans le S.-0. : l’une entre l’Angoumien et le Provencien ;
l’autre entre le Provencien et le Sénonien.
Si l’on soumet à la même étude les étages supérieurs de la craie,
on arrive aux résultats suivants :
Uniformément répandu sur les diverses zones du Provencien
(zone inférieure à l'ouest, zones moyenne et supérieure au centre et
à l’est), le Coniacien débute à l'ouest par des sables meubles ou con-
solidés, passe au centre à des calcaires arénacés, à l’est à des marnes.
Aux sables et aux grès de l’ouest, succèdent, dans l’ordre ascen-
dant, des calcaires durs, noduleux, suberistallins, chargés de glau-
conie ; à l’est, des calcaires jaunes ou rouges, tendres ou très
durs, quartzifères et micacés, exploités comme pierre de taille dans
le Sarladais.
Le Coniacien supérieur ne présente qu'au centre, les couches:glau-
conieuses homogènes, qui constituent la pierre de taille de Péri-
gueux.
l'invasion des marnes, à l'ouest, signale l'apparition du Santo-
nien : de l’ouest à l’est, l'élément arénacé les pénètre et finit par s’y
substituer en donnant, sur quelques points, naissance à des bancs
calcarifères exploités comme pierre de taille, notamment entre
Belvès et le Got (Dordogne), où ils ont été utilisés pour les ouvrages
d'art du chemin de fer.
L'ensemble du Coniacien et du Santonien suit un développement
uniforme du N.-0. au S.-E., où l’on constate par suite de ce dévelop-
pemént, l'apparition de bancs fossilifères inconnus à l’ouest :
Bancs à Hippurites dilatatus, Hipp. bioculatus ;
Bancs à Ostrea acutirostris.
La première période du Sénonien se traduit ainsi dans le S.-0. par
un double caractère : — Prédominance des influences locales, —
Extrême mobilité des conditions de dépôt.
Ces caractères lui sont communs avec le Provencien, et c’est à
leur persistance qu'est due l’atténuation des effets de la révolution
qui les sépare.
A partir de ce moment, ces conditions changent brusquement.
Aux formations diverses et variables sur chaque point de la pé-
riode précédente, succède un étage d’une uniformité constante, dans
toute l'étendue du bassin et pendant toute la durée de son dépôt,
étage homogène, attestant la modification profonde apportée au ré-
gime des mers pendant cette seconde période.
1883. H. ARNAUD. —= HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. A4
Inversement à l’étage précédent, le Campanien se développe du
S.-E. au N.-0.
Le Danien apparaît à son tour dans des conditions nouvelles, sur
la distinction desquelles ne s'élève aucune divergence.
Le Crétacé supérieur se divise ainsi naturellement en trois bran-
ches : à quel point doit se placer la division des deux premières?
Si l’on se rattache à ce que j'ai appelé ailleurs l'observation des
phénomènes généraux, il est difficile de contester la place qui lui a
été assignée par les auteurs qui ont approfondi la craie du S.-0.
Indépendamment de la transformation des caractères minéralo-
giques, on peut en quelque sorte saisir sur le fait les traces du mou-
vement qui l’a provoquée : on en voit notamment un exemple dans
les tranchées du chemin de fer de Périgueux à Agen, entre Belvès et
le Got, à Larzac, où les calcaires blancs, gélifs, avec bancs plus so-
lides et cordons de silex noirs, succèdent aux grès de Las Tuques.
La. base de la tranchée de Larzac révèle, au début du Campanien, la
présence de zones noduleuses, endurcies, chargées de glauconie et
de taches ferrugineuses, indices manifestes des oscillations qui ont
accompagné l'apparition du nouvel étage.
L'étude des faunes vient-elle contrarier ces déductions ?
Qu'il y ait entre le Santonien et le Campanien, au-dessus et au-
dessous de la ligne de démarcation que je viens d'indiquer, un
nombre considérable de gastropodes et de lamellibranches com-
muns, c’est un fait incontestable que j'ai depuis longtemps signalé :
je dois ajouter que, dans le S.-0., la grande majorité de cette faune,
relativement déjà ancienne, passe dans le Danien qu’on ne songe
cependant plus à fondre dans l'étage précédent : chaque jour de
nouvelles découvertes accroissent le nombre de ces espèces tenaces
dont on trouve les premiers représentants dès le Cénomanien, et qui,
de là, se poursuivent jusqu'aux dépôts les plus récents de la craie :
aussi est-il facile de tirer des listes de fossiles à peu près tout ce que
l’on veut à l’appui du système que l’on adopte. Chacun est libre de
_ considérer comme caractéristique telle ou telle espèce, tel ou tel
genre ; mais, jusqu à ce que la totalité de la faune soit connue, et
elle est loin de l’être, jusqu’à ce que des listes complètes aient été
dressées, quel critérium justifiera cette préférence ? L'observation ne
montre t-elle pas que telle espèce, spéciale sur un point à un étage,
occupe sur un autre point un étage différent ? La communauté d’un
plus ou moins grand nombre d’espèces à deux étages successifs ne
saurait donc en légitimer la confusion : pour juger sainement, il
faudrait pouvoir mettre en regard les deux faunes tout entières ; or,
ces faunes sont loin d'être complètement connues; chaque jour
442 H. ARNAUD. = HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov.
contribue à les enrichir et à en modifier par suite les relations.
Dans l’état actuel, en ce qui touche les rapports du Santonien et
du Campanien dans le S.-0., je me borne à constater :
1° Qu'abstraction faite de la persistance des phénomènes généraux
dont l'importance ne saurait être contestée, les liens paléontolo-
giques du Santonien offrent leur plus grande intimité avec le Conia-
cien, non avec le Campanien : la constatation récente de la persis-
tance de Wicraster brevis jusqu’au sommet du Santonien tend à les
resserrer encore ; |
2° Qu’avec le Santonien à Wicraster brevis, expirent dans le S.-0.,
notamment :
Ammonites texanus, Rœm. Botryopygus Nanclasi, Coq.
A. Ribourianus, d'Orb. Pyrina ovulum, Ag.
Car diaster tenuiporus, Cott. — Bourgeoisi, Cott.
Faujasia Delaunayi, d'Orb. Hippurites dilatatus, Deir.
Botryopygus Toucasi, d'Orb. — bioculatus, Lk., etc.
Avec le Coniacien s'étaient éteints
Aminonites petrocoriensis, Coq.
— Margæ, Schl.
3° Que l’avènement du Campanien se signale dans le S.-0. par
l'abondance de :
Scaphites binodosus, Schl.
Baculites anceps, Lk.
qui s y associent à :
Belemnitella quadrata, d'Orb. Heteroceras polyplocum, d'Orb.
Amnmontites neubergicus, Schl. Ancyloceras pseudo-armatum, Sch].
étrangers à la période précédente.
4° Qu’au début de l'étage, apparaît le genre Schizaster qui jusqu'à
ce jour, avait paru cantonné dans des couches plus récentes, et oc-
cupe le Campanien avec :
Micropsis petrocoriensis, Arn. Cyphosoma Sæmanni, Coq.
Micraster glyphus, Schl. — girumnense, Des.
Offaster pilula, Des. — inflatum, Arn.
Cardiaster granulosus, Forbes. — Boopis, Arn.
Holaster carentonensis, Gott. Terebratella santonensis, d'Orb.
Salenia anthophora, Mull. Crania ignabergensis, Retz, etc.
fossiles qu’on chercherait vainement dans le Santonien.
Et de là je déduis avec les auteurs qui ont complètement étudié la
craie du S.-0., la légitimité de la division correspondant à l’événe-
UMA % *
“+, Fe +
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1883. H. ARNAUD. —— HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 143
ment qui a introduit dans le bassin cette nouvelle faune, notamment
les céphalopodes dont le rayonnement paraît offrir des données plus
sûres que celles des autres genres.
En résumé, les divers étages que je viens d’énumérer se classent
sous trois modes de formation successifs, caractérisés chacun par
un faciès particulier.
1° Faciès uniforme dans le temps et dans l'espace :
ANGOUMIEN
2° Faciès ondoyant, variable à un même moment suivant les localités et
sur un même point suivant l'âge :
PROVENCIEN, CONIACIEN, SANTONIEN.
Division du Provencien et du Coniacien par l’effet d’une révolution
qui a modifié l’assiette des mers et la constitution des faunes sans
interrompre les conditions de dépôt.
3° Faciès uniforme et homogène :
CAMPANIEN
J’ai indiqué antérieurement :
1° Que l’émersion du bassin de la Provence et son occupation par
les eaux douces après le dépôt des bancs à O. acutirostris, étage de
Fuveau de M. Matheron, correspondent au Campanien (1);
2° Que les modifications apportées aux conditions de dépôt entre
PAngoumien et le Provencien, n'indiquent pas l'existence d’une la-
cune entre les deux étages qui se sont immédiatement succédé (2).
_ La même observation s'applique au changement de faciès survenu
entre le Santonien et le Campanien.
Quant aux faunes, il convient de rappeler :
1° Que les rudistes répandus en bancs puissants dans le Turonien
du S.-0., s'arrêtent brusquement au sommet de l'étage, sous la
seule exception de Sphærulites Coquandi que nous retrouvons dans le
Santonien ;
2° Que la grande majorité de la faune des gastropodes et des la-
mellibranches du Turonien franchit cette limite et passe dans le
Sénonien avec quelques échinodermes connus dès l’Angoumien infé-
rieur.
Si du S.-0., on se transporte dans le midi et que l’on recherche,
(1) Mém. Soc. Géol de Fr., 2e série, t. X, Mém., IV, p. 55.
(2) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. VI, p. 240.
4244 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov.
en prenant le même point de départ, les phénomènes qui ont présidé
à la formation des dépôts crétacés, on constate :
1° À la base : « Un dépôt puissant qui se distingue par son en-
» semble SH indivisible qui lui donne l'aspect d’une véritable
» assise (1) ; »
2° Au- es un ensemble de grès, de marnes et de jé mar-
neux, inégalement et irrégulièrement distribués ;
3° Enfin des couches saumâtres.
Cette succession de phénomènes généraux, assimilable à celle que
nous avons constatée dans le S.-0., correspond-elle aux divisions que
nous y avons indiquées ?
L'opinion contraire cherche sa justification dans l'étude des
faunes.
J’ai exprimé ailleurs (2) mon sentiment sur la valeur absolue attri-
buée aux faunes par quelques géologues et les considérations que
j'ai émises à ce sujet ont trouvé leur confirmation dans les observa-
tions des auteurs cités au début de cette note.
Je ne prétends pas toutefois repousser par une simple fin de non-
recevoir l'examen de la question soulevée : il est utile, pour l’exac-
titude de la solution, qu’elle soit étudiée sous toutes ses faces.
Pas de difficulté pour l’Angoumien, séricto sensu ; l'assimilation
n’en est pas contestée.
Au sommet de la masse qui le constitue dans le midi, et en regard
de laquelle M. Toucas place le Provencien du S.-0., se trouve une
zone distinguée, sous le nom de « calcaires à Ceratites Fourneli et à
Cyphosoma Archiaci », classée dans les derniers travaux de l’auteur
à la base du dénonicns
La faune de cette zone est indiquée, Bull. Soc. Géol de Fr., 3° série,
t. X, p. 158; il convient de la compléter par celle du premier Mé-
moire (3° série, t. VIII, p. 45), où l’on voit figurer : O. eburnea,
O. diluviana, Chemnitzia pailleteana, Periaster Verneuilli, etc.
La faune tout entière des gastropodes et des lamellibranches se
trouve dans le $.-0. à la base de l’Angoumien, sous la seule excep-
tion peut-être de Janira quadricostata, car je ne puis rapporter avec
certitude à cette espèce une forme qui apparaît dès le Ligérien.
Les échinodermes occupent la même station : je n'ai jamais re-
cueilli, dans le S.-0., ni Cyphosoma Archiaci, ni Periaster Verneuilli dans
le Sénonien; Æhynch. petrocoriensis (Rh. latissima dans les premiers
travaux de M. Toucas), commune à la base du Sénonien, descend
(1) Toucas. Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. X, p. 161.
(2) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. IX, p. 417 et suivantes ; t. VI, p. £34et
suivantes.
1883. IH. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 145
dans le Turonien ; quant à Ammonites pelrocoriensis, qui dans le S.-O.
est spécial au Sénonien, je ne puis lui reconnaître l’analogie signalée
avec Ceratites Fourneli : elle s’en distinguera toujours par la profonde
division de ses selles en deux branches, chacune trilobée, et par
ses lobes aigus quinquéfides.
Quant aux rudistes attribués aux couches précédentes (1), ils sont,
dans le S.-0., communs à l’'Angoumien et à la base du Provencien.
Si donc nous nous tenons sur le terrain de la comparaison des
faunes, c’est dans le S.-0., avec l'Angoumien, que l’assimilation est
possible, et c’est en effet au Turonien que M. Toucas avait primitive-
ment rapporté les les calcaires à Ceratites Fournelr (2).
S’il pouvait naître un doute sur l'exactitude de cette première
_ attribution et sur la convenance de détacher ces calcaires des
couches qui leur succèdent, ce doute serait résolu par les obser-
vations de M. Toucas qui a constaté (3) la transgressivité des grès à
Micraster sur les calcaires à Ceratites et la transformation de la cons-
titution et de la faune au-dessus de cette limite :
« À ce point, débute une série de grès et de calcaires marneux qui
» se distinguent facilement des couches précédentes par leur nature
» minéralogique aussi bien que par leur faune (4). »
Il peut être intéressant de rechercher quelle est, dans le S.-O., la
station connue jusqu’à ce jour des espèces indiquées à ce niveau su-
périeur dans la craie du Midi : l’'énumération en est donnée ci-
après (5) :
FOSSILES COMMUNS STATION DANS LE S.-0.
Céphalopodes communs aux deux zones distinguées par M. Toucas.
Nautilus sublævigatus. Ligérien sup., Angoumien inf. et moyen.
Ammonitles subtricarinatus. Coniacien moyen.
— texanus. Santonien inférieur.
Céphalopodes spéciaux à la zone à Micraster brevis.
Ammonites Bourgeoïisi. Coniacien moyen.
| Ceratites sp. . Inconnu.
Céphalopodes spéciaux à la zone à /noc. digitatus.
Ammonites Margz. Coniacien supérieur.
— serrato-marginatus. Inconnu.
— gollevillensis. du Ligérien sup. au Danien inclusivement.
(1) Bull. Soc. Géol de Fr., 3 série, t. VIII, p. 45.
(2) Bull. Soc. Géol. de Fr., æ série, t. VILLE, p. 60.
(3) 1bid., p. 57.
(4) Zbid., p. 60.
(5) Tbid., t. X, p. 210 et suivantes, tableaux.
XII. 10
146 H. ARNAUD, == HIPPURITES DILATATUS ET BIOGULATUS. 19 noye
Echinodermes communs aux deux zones distinguées par M. Toucas.
Echynocoris vulgaris. Campanien.
Pyrina ovulum. | Santonien.
Salenia Bourgeoisi. du Santonien au Danien inclusivement.
Cidaris sceptrifera. de l’Angoumien inf. au Danien inclusivt.
— subvesiculosa. du Provencien au Danien inclusivement.
Échinodermes spéciaux à la zone à M. brevis.
Micraster brevis. du Coniacien moyen au Santonien sup.
Nucleolites oblongus. Danien.
Echinobrissus minimus. du Coniacien au Danien inclusivement.
Cidaris Jouannetti. Coniacien moyen et supérieur.
— gibberula. Carentonien inférieur.
Cyphosoma magnificum. du Santonien au Danien inclusivement.
— Archiact. Angoumien inférieur et moyen.
Orthopsis miliaris. du Carentonien au Danien inclusivement.
Échinodermes spéciaux à la zone à /noc. digitatus.
Micraster cortestudinarium. Santonien moyen.
Cidaris pseudo-pistillum. du Coniacien inf. au Danien inclusivement.
Manquent dans le S.-0, jusqu’à ce jour :
Ammonites pailleteanus. Micraster gibbus.
_ Haberfellneri. _ tercensis.
Turrilites plicatus. Echinoconus conicus
— acusticostatus. Hemiaster Desori.
Hamites plicatilis. Cidaris clavigera.
Holaster integer. — pseudo-sceptrifera.
Micraster Heberti. — pistillum.
— Matheroni. — hirudo.
C’est au-dessus de cette faune, que M. Toucas place la coupure à
l’aide de laquelle il attribue au Campanien les couches supérieures
sous le nom de zone à Bélemnitelles et deuxième niveau à Hippu-
rites.
Soumettons cette faune au même examen que la précédente :
Céphalopodes.
?
Bélemnitelles. Nautilus Dekayi. du Coniacien au Danien inclusivement.
Ammonites ribourianus. Santonien inférieur.
— syrtalis. Santonien, Campanien.
Rudistes.
Hippurites bioculatus. Santonien.
— dilatatatus, Santonien.
— Toucasi. Provencien.
— OTJANISANS Angoumien, Provencien.
1883. H. ABNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 147
— COPNUVACCINUM » Angoumien, Provencien.
Radiolites acuticostatus, Danien.
— excavatus. Provencien supérieur.
— fissicostatus. du Santonien au Danien inclusivement.
Sphærulites Toucasi. Provencien ; Danien moyen et sup.
— Sæmanni. Danien moyen.
— angeoides. Provencien.
— Desmoulinsi. Angoumien, Provencien inférieur.
— sinuatus. Provencien supérieur.
— Coquandi. Prov. sup., Sant., Camp., Danien.
— Boucheroni. Provencien. =
— Hœninghaust, Santonien supérieur, Campanien, Danien.
Echinodermes.
Botryopygus Toucasi. Santonien inférieur.
Hemiaster nasutulus (regulusanus). Prov.?, Santonien, Camp., Danien.
Holectypus lævissimus (turonensis). Ang., Prov., Coniacien, Sant.. Camp., Dan.
Salenia scutigera. Coniacien, Santonien, Campanien, Danien.
— Bourgeoisi. id. id.
Cidaris sceptrifera. Angoumien, Danien.
— subvesiculosa. du Provencien au Danien inclusivement.
= pseudo-hirudo. Inconnu.
_ — pseudo-pistillum. Coniacien, Danien.
Orthopsis miliaris. du Carentonien au Danien inclusivement.
Cyphosoma microtuberculatum . Santonien.
— corollare. Santonien.
Si l’on compare entre elles ces deux faunes, abstraction faite des
gastropodes et des lamellibranches, dont l’interminable longévité per-
met les appréciations les plus opposées, et qu’on les rapproche de
celles du S. 0., on est frappé de cette circonstance que la faune
supérieure (Campanien de M. Toucas) présente dans son ensemble
un faciès plus ancien que celle qui l’a précédée.
Sur 16 espèces de rudistes, 10 appartiennent dans le S. ©., soit à
Ml'Angoumien soit au Provencien, et sur dix, huit ne dépassent pas le
“sommet du Provencien, respectant la limite tracée par d'Orbigny
entre le Turonien et le Sénonien. Aussi ne puis-je, comme l’a fait
M. Toucas (1), considérer cette faune comme constituée par des es-
pèces caractéristiques du Campanien de l’Aquitaine : parmi les ru-
distes, les céphalopodes et les échinodermes, aucun n’est spécial au
Campanien. Il est au contraire remarquable qu’il n’en est pas un
seul qui ne soit représenté dans ie Santonien : aussi est-il permis de
se demander pourquoi cette faune du midi est plutôt campanienne
que santonienne : pour établir entre le midi et le S. O. l’assimila-
tion proposée, il a fallu prendre dans le Santonien du S. O., des termes
(1) Bull. Soc. Géol, Fr, 3° série, t. X., p. 166.
148 H. ARNAUD. == HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 now.
de comparaison, et, à défaut de la vraie faune campanienne dont j'ai plus
haut indiqué quelques représentants (céphalopodes et échinodermes), faire
passer tout le Santonien dans le Campanien, c'est-a-dire supprimer en
réalité le Santonien et laisser à la base du Sénonien, sous le faux nom du
Santonien, le Coniacien tel qu'il a été décrit et limité par son auteur (4).
J'ai parlé de céphalopodes : il me reste à présenter une observa-
tion à ce sujet. Qu'entend-on universellement quand on parle des
zones à Bélemnitelles de la craie du nord? Uniquement les zones à
Bel. mucronata et à Bel. quadrata. Au-dessous, il y a certainement des
céphalopodes, bélemnitelles pour les uns, Acéinocamax pour les
autres : Bel. vera, Bel, westphalica… I n’est jamais venu à la pensée
des auteurs de réunir les couches qui les recèlent aux zones à Bélem-
nitelles. Si donc les bélemnitelles indiquées, mais non déterminées
au tableau de M. Toucas, ne sont ni Ë. mucronata ni B. quadrata,
si elles doivent être rapportées aux formes nommées Acéinocamax
par les auteurs, on ne saurait, sans une fâcheuse confusion de mots,
donner à ces couches le nom de zone à Bélemnitelles et perpétuer
une assimilation dont la base fait défaut.
L'établissement d’un Campanien marin dans le midi offre, il est
vrai, l'avantage de lier, sans changement de nature, les divers mem-
bres de la formation crétacée.*Mais, pour que cet avantage subsiste, il
faut en fait que la persistance de l'occupation marine soit démon-
trée. La faune énumérée le prouve-t-elle? Je ne puis l’admettre. Je
crains que l'excès des lacunes proposées dans certains cas ait pro-
voqué chez d'excellents esprits une réaction trop énergique, et en-
traîne à un excès contraire. J’estime qu'il faut se tenir en garde
contre toutes les exagérations. Existe-t-il une raison sérieuse d’ad-
mettre dans le midi la possibilité d’une lacune marine? Trouve-t-on
la trace d'un fait qui l’explique et la rende au moins vraisemblable ?
Ce fait, il est palpable, manifeste : il est attesté par l'intervention
des eaux douces et l'extension de leur empire. Leurs dépôts ne cou-
vrent pas à ce moment l’universalité de la région méditerranéenne, je
le veux bien; mais leur présence sur un point suffit pour attester l’é-
mersion, le fait qui a donné naissance à l'interruption sédimentaire.
Cette interruption ne saurait être contestée : la discussion peut por-
ter sur sa date, sur son étendue, non sur son existence. Or, ainsique
je l’ai dit ailleurs, aux lacs il a fallu des rivages, Quelles en sont les
limites? A quels signes les reconnaître, si ce n’est à l'absence de
dépôts marins peuplés d’une faune correspondant incontestablement
à celles des autres régions? Si dans le S. 0. (où la concomitance de
(1) Bull. Soc. Géol. Fr., 2° série, t, XIV, p. 84-88, 852.
2 -S'IRÈRR
1883. H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 149
l'avènement du Campanien avec l’émersion du midi est attestée par
l’affaissement corrélatif du lit de la mer et par la nature de ses sédi-
ments) on trouve, dans le Santonien, les éléments de la faune cor-
respondante à celle du « deuxième niveau à Hippurites », pourquoi,
dans le midi, attribuer cette zone à un niveau supérieur, c’est-à-dire
au Campanien ? Il ne faut pas oublier que, longtemps avant l’ouver-
ture des discussions engagées, c'est-à-dire sans parti pris sur les
questions qui nous divisent, M. Matheron, qui a si complètement
étudié le bassin de la Provence, a constaté, dans les dépôts d’eau
douce de cette région, une succession de faunes en attestant la durée
et a pu dès lors mettre légitimement en parallèle les couches infé-
rieures, étage de Fuveau, avec le Campanien (1).
Je maintiens donc avec une conviction absolue que le « deuxième
niveau à hippurites » de M. Toucas (Hipp. bioculatus, H. dilatatus) ne
saurait franchir la limite supérieure du Santonien (2); qu’il ne peut
ni être placé sur l'horizon des véritables zones à Bélemnitelles, telles
qu'elles sont unanimement admises, ni y être rattaché comme un
membre inférieur. -
Les couches qui constituent ce « deuxième niveau à Hippurites »
| doivent-elles occuper exclusivement le Santonien? Une partie ne
peut-elle descendre à un niveau inférieur ?
Les observations que j'ai présentées ci-dessus sur la répartition
des rudistes autorisent cette dernière supposition, qui pourrait être
facilement corroborée par l’examen des gastropodes et des autres
lamellibranches, si, ainsi que je l'ai dit, la longévité des espèces
offrait une sécurité suffisante à l’appui des déductions que l’on en
peut tirer. 5
À quels niveaux et dans quelles conditions ces rudistes se sont-ils
| développés dans le $S. 0?
Si l’on étudie, dans cette région, le début du Provencien, que con-
slate-t-on ?
A Saint-Girq, Dordogne, au-dessus des calcaires blancs à Sphæruli-
tes salignacensis :
1° Un banc peu épais de calcaire cristallin jaunâtre avec Actéo-
nelles.
20 Banc de calcaire marneux, bleu ou roux, avec grains oolithi-
ques, renfermant une petite exogyre striée, voisine d’Z. caderensis.
30 Marne argileuse bleue, avec lignites et pyrites.
(1) Ph. Matheron : Notice sur les reptiles fossiles de Fuveau. Paris, Savy, 1889.
(2) J'entends du Santonien vrai, celui auquel son créateur a donné ce nom et
qui est limité au sommet par les bancs à Ostrea acutirostris et Conoclypeus
ovum.
150 H. ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov,
4° Calcaire marneux semblable au n° 2.
5° Marne bleue semblable au n° 8.
6° Calcaire jaune, dur, arénacé, sans fossiles.
7° Argile bleuâtre sableuse.
8° Calcaire jaune passant à
9° Calcaire gris arénacé avec /ipp. cornuvaccinum, Sph. patera,
Rad. angulosus. | :
10° Marne sableuse, grise, avec lignites et tarets.
41° Calcaire marneux blanc : Sphær. angeiodes, Sph. ponsianus,
Sph. radiosus, Hippur. cornuvaccinum, Rad. angulosus, etc.
_ 49° Calcaire jaune, sableux, ferrugineux avec ARad. cornupastoris,
Hipp. cornuvaccinum, Sph. patera, etc.
13° Sable argileux avec lignites et pyrites.
14° Calcaire arénacé, jaune, en deux bancs, sans fossiles, passant
supérieurement à des rognons empâtés de marne.
150 Calcaire marneux bleu avec veines d'argile noirâtre : Æipp.
organisans, H. Toucasi, H. cornuvaccinum, H. nov. sp. (non #. Re-
quient), Sph. angeiodes, Sph. Toucasi, Sph. Coquandi, Sph. sinuatus,
Sph. Martini, Rad. angulosus, À. ercavatus, Plagioptychus Coquandi,
Exogyra caderensis, Ostrea Tisnei, Arca Archiaci, Venus subplana, 4
Myoconcha supracretacea, etc.
Cette assise forme le couronnement du Provencien. Avec elle, s’ar-
rêtent les bancs à rudistes. Le Coniacien sans rudistes succède sans
transition.
À Sauveterre (Lot-et-Garonne), on observe entire l’Angoumien
et le Coniacien, une successsion analogue, avec prédominance mar-
quée de l'élément arénacé et substitution aux bancs à rudistes du
Provencien supérieur d’un calcaire marneux, bleu, d’aspect juras-
sique, exploité pour chaux hydraulique et ciment, sans trace de «
rudistes.
Sur les rives du Lot, près de Fumel, on retrouve à Saint-Vite et
Bouhoume les grès et les marnes bleues ci-dessus signalés.
Au Pech del Trel, le Provencien se sépare de l’Angoumien par
l’interposition de sables argileux, glauconieux et ligniteux, avec
Holectypus turonensis. |
A Vézac, près de Sarlat, cette formation de lignites s’annonce déjà
dans les bancs supérieurs angoumiens. Le Provencien y débute par
des marnes verdâires avec une riche faune de gastropodes et de
lamellibranches.
En avançant à l’est, dans le Lot, près de Gourdon, dans la Dor- «
dogne, à Carbex, à Montignac, les grès provenciens se développent
graduellement ‘et finissent, sur certains points, par se substituer en-
1883. H,. ARNAUD, ==> HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 151
tièrement aux calcaires, mais le Provencien supérieur les couronne
avec la faune de rudistes que j'ai indiquée.
Que représente cette faune de rudistes? Je n’y ai point recueilli
Hippurites bioculatus ni H. dilatatus. La forme que j'avais rapportée à
cette dernière espèce, paraît appartenir à un type nouveau non dé-
crit. Mais on y trouve /Zipp. organisans, Hipp. Toucasi, Hipp. cornu-
vaccinum associés à Rad. angulosus, Sph. Coguandi, Sph. sinua-
tus, etc. |
Où se trouvent ces sphérulites dans le midi? Au-dessus ou au-des-
sous des bancs à Wicraster brewis? La réponse est donnée : Bull, Sac,
(réol., t. X, p. 166.
Si les hippurites sont communes à l’Angoumien, Sph. Coquandh,
Sph. sinuatus n’y ont jamais été indiqués. Ils en sont séparés par les
bancs à Micraster brevis. Pourquoi, dans le classement des faunes,
donnerait-on la prééminence au genre hippurite dont nous voyons
les représentants (/7. cornuvaccinum, H. organisans, 1. Toucasi) pas-
ser au midi, dans les couches attribuées au Sénonien, tandis que,
dans le S.-0., ces espèces sont cantonnées dans le Turonien? A
quel titre imposerait-on à ce genre ou à quelques-unes de ses es-
pèces, une fixité de station refusée aux autres rudistes? N’est-il pas
vrai que, dans le S.-0. notamment, certaines espèces, connues
dès le Provencien, et disparues avec lui, sont ressuscitées dans le Dor-
donien? Qu'il a donc fallu que, chassées par l'avènement du Séno-
nien, elles trouvassent, en dehors du bassin, des conditions favora-
bles à leur salut, et que, laissant ailleurs leurs dépouilles pendant
ce temps intermédiaire, elles attendissent, pour y rentrer, le retour
des conditions indissolublement liées à leur existence?
Singulière coïncidence! c’est précisément le Sphær. sinuatus qui a
servi à Reynès à désigner les couches dont le classement nous divise.
Or ce rudiste, dans le S.-0., est situé au-dessous de M. brevis
I et rien qu'au-dessous, tandis que, dans le midi, il est au-dessus de
|| Micraster brevis et rien qu’au-dessus. Dans le S.-0., ilest, au niveau
| inférieur qu'il occupe, associé à la majeure partie de la faune qui
| l'accompagne dans le midi.
Que conclure de là, sinon cette alternative?
Ou les bancs à Wicraster brevis se sont déposés dans le midi, pen- .
dant que les rudistes provenciens se déposaient dans le S.-0.
Ou ce Provencien du S.-0. n’a pas d’équivalent dans le midi,
et le niveau correspondant y est représenté par une lacune, dont
l'existence est nécessaire pour arriver à paralléliser les bancs à
M. brevis dans les deux régions.
On ne saurait en effet justement paralléliser avec l’Angoumien du
159 I, ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS, 49 now.
midi, où ces sphérulites font défaut, cette faune de rudistes supé-
rieure à l’Angomnien vrai du S.-0., le seul qu’il soit exact d'y
assimiler.
La faune des calcaires à Cératites indiquée par M. Toucas est, ainsi
qu'il l'a démontré, essentiellement angoumienne, et c'est immédia-
tement au-dessus de ces calcaires à Cératites, que débutent dans le
midi les bancs à M. brevis. Si donc, entre ces bancs à M. brevis et les
calcaires à Cératites, il n’existe pas de lacune, le M. brevwis du midi
est contemporain du Provencien du S.-0. |
Ces deux faunes ne se ressemblent pas dans les deux régions, je
n'hésite pas à le reconnaître. A quelle cause en attribuer la diversité?
A une différence de milieux contemporains? ou à une différence de
date dans leur existence, entraînant alors nécessairement la preuve
d’une lacune correspondant au Provencien du S.-0.?
Il y a bien, entre les calcaires à Cératites du midi, et les bancs à
M. brevis, une discordance de stratification signalée par M. Tou-
cas (1). Mais toute discordance de stratification, si elle indique un
changement dans le régime des mers, n’entraîne pas nécessairement
la preuve d’une émersion, d’une lacune entre deux dépôts qui peu-
vent s'être immédiatement succédé. Le bassin du S.-0. en fournit
des exemples frappants. J’admets, dans le midi, la lacune correspon-
dant au Gampanien marin, parce que j'en trouve la cause génératrice
dans une émersion incontestable, et que ce phénomène vient confir-
mer les données paléontologiques. Mais je cherche vainement, entre
les calcaires à Cératites et les bancs à M. brevis, la trace d’un phéno-
mène analogue, expliquant l'absence de la faune provencienne et
excluant l’idée de la persistance d’une occupation marine, dont les
conditions seules se seraient modifiées : la lacune est possible, mais
non démontrée.
. Les phénomènes généraux la rendent-ils vraisemblable? Pour moi,
la solution résulte du parallèle précédemment établi dans les deux
régions :
Concordance de la transformation au-dessus de l’Angoumien.
Egalité de constitution pendant le Provencien, le Coniacien et le
Santonien.
Changement au-dessus de cette limite.
Il est frappant de suivre, du nord au midi, la transformation, dans
le S.-0., du Provencien qui accuse successivement des caractères
d'autant plus semblables à ceux de la craie des Corbières et de la
Provence, que la distance qui les sépare diminue davantage.
(1) Bull. Soc. Géol. Fr., 3me série, t. VIII, p. 57.
1883. H. ARNAUD, — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS, 153
Tout tend donc à démontrer l’unité de ces phénomènes généraux,
agissant simultanément dans les deux bassins, se traduisant par des
formations identiques et ne laissant subsister des différences que
celles des conditions vitales subordonnées aux influences du climat,
des courants, des communications et du niveau du lit des mers.
Quelles sont donc les conséquences de l'admission de l’une ou de
l’autre des hypothèses que j'ai indiquées ?
S'il y a lacune :
On doit admettre que le retour de l'occupation marine s’est pro-
duit au moment du dépôt du Coniacien moyen du S.-0., première
apparition de M. brevis.
Conséquement, c’est avec le Santonien qu’il convient de paralléli-
ser les bancs à rudistes et la faune citée au troisième tableau de
M. Toucas.
En faveur de cette hypothèse, milite l'absence de rudistes dans les
bancs à #. brevis et'Inoc. digitatus, qui, par suite, appartiennent à un
même système, et l’analogie de ce système avec celui du S.-0., où
les rudistes sont rares et ne constituent qu’une exception dans le
Coniacien.
S'il n'existe pas de lacune :
Les dépôts qui, dans le S.-0. et dans le midi, reposent sur l’An-
goumien, sont nécessairement contemporains, et alors :
Les bancs à Wicraster brevis se placent sur l'horizon du Provencien
inférieur.
Les deuxième et troisième niveaux à Hippurites (première colonne
du tableau de M. Toucas (Bull. Soc. Géol., 3° série, t. VIIL, p. 82)
correspondent aux bancs à rudistes du Provencien moyen et supé-
rieur, Sph. sinuatus occupant, dans ce cas, le même niveau dans les
deux régions. ,
A l’appui de cette hypothèse, se placent les considérations que j'ai
précédemment exposées : Uniformité des phénomènes généraux;
identité de leur ordre de succession.
Gette uniformité des phénomènes généraux pendant le Provencien,
le Coniacien et le Santonien, rend dans le midi, la distinction du
Turonien et du Sénonien d'autant plus difficile, qu’on s’avance da-
vantage vers l’est. Il faut alors, pour en constater les limites, une
étude minutieuse et approfondie, Insuffisante, elle entraîne à des di-
vergences que peut-être une observation plus attentive fera dispa-
raître. C’est ainsi que certains fossiles paraissent, dans les deux ré-
sions, occuper des niveaux différents : Codiopsis Arnaudi, Cott., par
exemple, recueilli dans le Provencien inférieur à Angoulême et
Monthiers (Charente), et dans le Provencien supérieur à Périgueux,
4154 H,. ARNAUD. == HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov.
paraît aux Martigues classé dans le Santonien (Pal, Fr. Terrains cré-
lacés, t. VII, p. 787.)
J'ai exposé les deux hypothèses sur l’une ou l’autre desquelles
peut uniquement, suivant moi, se baser le parallélisme de la craie
du midi, avec celle du S.-0. A côté de la plus séduisante peut-être,
j'ai indiqué celle que je crois étayée des considérations les plus sé-
rieuses : le lecteur choisira le système qu'il trouvera le mieux justifié.
Pour moi, je ne puis en aucune façon souscrire à l’extraction du
Santonien de son cadre naturel et à son implantation dans le Cam-
panien. Je ne puis admetire la confusion des couches à Æippurites
bioculatus, Hipp. dilatatus, avec les zones à Bélemnitelles. Pour mieux
faire ressortir la comparaison, j’ai rapproché, dans le tableau ci-
joint, l’application des deux hypothèses que j'ai discutées. J’ai em-
prunté au premier mémoire de M. Toucas (1), la colonne relative à
la craie du Beausset, dont les éléments détaillés se prêtent à une com-
paraison suivie, que ne permettent pas les énonciations générales
du second et du troisième mémoire (2), et j'y ai réuni tous les élé- …
ments sérieux de parallélisme de faune que j'ai cru pouvoir y intro-
duire, en les puisant dans les travaux de mon honorable confrère.
J'en ai complété la partie supérieure par l’adjonction du Danien
d’après les travaux de M. Matheron, et par l’addition aux couches à
O. acutirostris, du genre Âemipneustes indiqué dans les derniers tra-
vaux de M. Toucas.
Je dois rappeler, à ce sujet, que, dans le Santonien supérieur du
S.-0., grès du Bugue (Dordogne), niveau des O. acutirostris et Hipp.
dilatatus, M. Hébert a découvert un Æemipneustes, fixant à la première
apparition de ce genre une date bien plus ancienne que celle qui
lui avait été assignée jusqu'ici.
Les grosses hippurites, qui accompagnent cet échinoderme dans
la Provence, sont avec un point de doute, attribuées par M. Toucasà
Hipp. radiosus. Je n'’attacherais qu’une importance secondaire à
l'exactitude de cette détermination hypothétique. M. Toucas nous à
appris combien, dans le midi, la situation de certaines espèces dé-
route les prévisions, à Bagnols par exemple, où les rudistes qu’on
ne rencontre dans le S.-0. que dans le Danien, occupent le premier
niveau à rudistes, c’est-à-dire l’Angoumien, conjointement avec les
espèces spéciales à cette zone (3). Ce fait n’a d’ailleurs rien d’absolu-. |
ment exceptionnel, car il est à remarquer qu’en général, de nom-
(1) Bull. Soc. Géol. Fr., 3 série,t. VIII, p. 82,
(2) Bull. Soc. Géol. Fr.,3° série, t. X, p. 209.
(3) Bull. Soc. Géol. Fr., 3° série, t. X, p. 165.
1883. H., ARNAUD, == HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 155
breux représentants de cetie famille ont commencé à apparaître dans
le midi, avant le moment où l’on peut constater leur présence dans
le S.-0. ; observation qui tend à appuyer le classement possible d’une
partie des bancs à App. dilatatus dans le Provencien.
L'attribution à ©. acutirostris de l'huître de Beaufort (Saint-Front
de Pradoux), déterminée comme 0. conirostris par Coquand, et in-
diquée à ce point dans sa monographie, peut zoologiquement être
exacte. Je n’ai ni à le reconnaître ni à le contester. Mais cette attri-
bution possible n’autorise pas à supprimer les bancs à 0. acutirostris
incontestable du Santonien supérieur, dont l’espèce se distingue de
celle de Beaufort, non seulement par l’écart du niveau stratigra-
phique, mais par des différences certaines de taille et de forme.
Enfin, je place stratigraphiquement au niveau du Campanien infé-
rieur, les couches saumâtres contemporaines du début de l’émersion
de la Provence. Elles attestent la lutte entre les eaux douces et ma-
rines et marquent incontestablement l’origine de l'étage supérieur.
Elles ne pourraient être placées à la base du Danien que bar suite de
l'admission d’une lacune produite par un retrait immédiat de la mer
santonienne, et l’absence dans le midi de tout dépôt, marin ou
lacusire, correspondant au Campanien. On s’expliquerait mal, dans
cette hypothèse, le retour des eaux salées, uniquement pour la cons-
titution d’une couche saumâtre destinée à céder aussitôt la place aux
eaux douces. Il me paraît plus simple et plus conforme aux faits
constatés de considérer ces couches saumâtres comme immédiate-
ment consécutives au Santonien,
Les observations rapportées dans le cours de cette note pourraient
laisser supposer que j’admeis la nécessité d’une division prineipale
entre l’'Angoumien et le Provencien qui, dans ce cas, devrait être rat-
taché à l’étage sénonien. Telle n’est pas ma pensée. En indiquant la
marche des phénomènes généraux dans le sud du bassin, je me suis
préoccupé de la recherche des liens qui l’unissent aux formations
correspondantes du midi. Mais je ne puis scinder l’ensemble de la
M. craie du S.-0., ni perdre de vue la région septentrionale du bassin,
M dans laquelle l’'Angoumien et le Provencien sont intimement liés, tant
par leur faune que par la similitude de leurs caractères minéralogi-
ques. Il me paraît done préférable de maintenir la division tracée
par d'Orbigny au-dessus du Provencien et qui coïncide avec le mo-
ment où out le bassin à été simultanément affecté par l'avènement du
Sénonien. J'ai d’ailleurs indiqué précédemment les liens établis entre
PAngoumien et la Craie supérieure par une faune commune de gas-
tropodes et de lamellibranches descendant au-dessous du Provencien.
Au résultat de mes dernières études, la division de premier ordre
156 H, ARNAUD. — HIPPURITES DILATATUS ET BIOCULATUS. 19 nov.
à établir dans la craie du S.-0. se place entre le Carentonien et le
Ligérien. C'est à ce moment que, malgré le passage d’un certain
nombre de fossiles dans l'étage supérieur, une distinction profonde
s'établit, attribuant à l'horizon inférieur des genres qui ne le fran-
chissent pas, tels que : Caprina, Caprinella, Caprotina, Heterocaprina,
C'haperia, etc., et, à l'horizon supérieur, les genres Æadioltes, Hippu-
rites, Plagioptychus, etc., qu'on ne rencontre pas dans le premier
niveau.
Les recherches les plus récentes tendent d'ailleurs à attribuer au
Carentonien du S.-0. une extension de limites que ne je lui avais pas
antérieurement reconnue. La découverte par MM. Mouret et Dumas
de la dalle de Manoric (1), la constatation que j'avais faite à la même
époque d'empreintes de Caprinella triangularis à Simeyrols, retrouvées
depuis par M. Mouret à Domme, à la base de la série crétacée, dé-
montrent que la mer carentonienne a au moins effleuré au S.-E. les
limites actuelles du bassin.
Au-dessous de la division principale que je viens d'indiquer, se
place, comme division de second ordre, celle que d’Orbigny a établie
entre le Turonien et le Sénonien, c’est-à-dire entre le Provencien et
le Coniacien. Si le nombre des espèces communes entre les deux
termes qu’elle sépare s’est accru, on ne peut méconnaître que le fa-
ciès du crétacé supérieur s’accentue d’une manière tranchée au-
dessus de cette limite dont l'importance est attestée par la généralité
des effets de la révolution avec laquelle elle coïncide.
Les deux membres ainsi divisés présentent à leur tour des divisions
de troisième ordre : Ligérien, Angoumien, Provencien pour le Turo-
nien; Santonien, Campanien, Danien pour la Craie supérieure. La
division du Santonien et du Campanien, telle qu’elle a été établie par
M. Coquand, et que je l’ai indiquée dans le cours de cette note, a été
récemment consacrée, dansles mêmes limites, par M. Cotteau (Æchi-
nides du sud-ouest de la France, p. 191-192).
Si l’on cherche, au-delà des régions étudiées dans cette note, la
trace des transformations subies dans les mêmes limites verticales
par les étages crétacés, on constate la progression suivante :
Dans le nord de la France, le faciès calcaire ammonitique (craie à
Ammonites peramplus, Micraster breviporus, etc.) persiste sans divi-
sion tranchée jusqu’au milieu du Santonien (2).
Dans la Sarthe et le Loir-et-Cher, ce double facies s'arrête à la base
(1) Bull. Soc. Géol. Fr., 3 série, t. VIII, p. 32.
(2) Arnaud , De la division du Turonien et du Sénonien, tableau.
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1833. SÉANCE- 157
du Coniacien, limite tracée par d’Orbigny entre le Turonien et le Sé-
nonien,
Dans le S.-0. le faciès ammonitique s’arrête au sommet du Ligé-
rien, tandis que le faciès calcaire persiste dans des limites diverses,
suivant les points où il est observé.
Au N.-0. du bassin, il persiste, comme dans la Sarthe, jusqu’à la
base du Coniacien, mais avec substitution du faciès hippuritique au-
dessus du Ligérien.
Au S.-E., il cesse avec l’Angoumien et cède la place aux formations
marno-arénacées également hippuritiques.
Dans l’Aude et la Provence, se manifestent les mêmes caractères et
les mêmes divisions, mais avec exagération de l’élément marno-
arénacé.
Ces diverses transformations minéralogiques correspondent à des
différences corrélatives de faunes, différences plus ou moins accen-
tuées suivant l'intensité du changement de nature des milieux où elles
se sont développées,
Séance du 3 Décembre 1883.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membres de la Société :
MM. Busquer, directeur des mines de la Machine (Nièvre), présenté
par MM. Douvillé et Dagincourt.
WENCESLAU DE LIMA, docteur ès sciences, professeur de géo-
logie à l’Académie Polytechnique de Porto, présenté par
MM. Delgado et Choffat.
EUGÈNE SCALARONE, entrepreneur de travaux publics, 24 rue
de Laval, à Paris, présenté par MM. Daubrée et Nivoit.
Il annonce ensuite une présentation.
Le Président annonce la mort de M. le professur Nilsson de
Lund. Il rappelle que M. Nilsson servit de guide, il y a plus de
60 ans, à Alexandre et Adolphe Brongniart, lorsque nos illustres
compatriotes visitèrent la Suède. M. Nilsson est mort le 30 novembre,
à Lund, dans sa 97° année.
158 LEMOINE. — GAVYIAL DU MONT-AIMÉ. 3 déc.
Il annonce ensuite la mort de M. Tissot, ingénieur en chef des
Mines à Constantine, et se fait l'interprète des regrets que sa perte
inspire à la Société.
M. Vasseur dépose sur le bureau, au nom de M. Daubrée, le
compte rendu des séances de la Commission internationale de no-
menclature géologique et du Comité dela carte géologique d'Europe,
tenues à Zurich en août 1883.
M. Vasseur présente la note suivante de M. Munier-Chalmas :
M. Munier-Chalmas annonce que M. Jamin, membre de l’'Ins-
titut, a donné au Laboratoire de géolologie de la Sorbonne, deux
molaires d'£lephas primigenius, appartenant au type sibérien.
D’après les observations de M. Jamin, entre Termes et Senuc (Ar-
dennes), le fond de ia vallée est formé par des alluvions lacustres
avec Lymnées et Planorbes, qui ont enseveli une ancienne forêt qua-
ternaire, présentant encore quelques arbres en place : Eva Noise-
lier, etc.
Un changement, survenu dans le de des eaux, amena dans
cette vallée un dépôt de 2 à 3 mètres de cailloux roulés, provenant
de roches jurassiques en place à Varenne. Ces graviers, qui sont M
surmontés par une terre végétale argileuse très riche, renferment
l’Eleph. primigentus et des fragments d’os de mammifères, indétermi-
nables,
M. Lemoine fait la communication suivante :
Note sur l'Encéphale du Gavial du Mont-Aimé, étudié sur
trois moulages naturels.
par M. Lemoine.
PI UV
Les moulages naturels (moulage n° 4, fig. 4-5. 9 10 ; moulage n°2,
fig. 6-7; moulage n° 3, fig. 8), que j'ai l'honneur de présenter à la
Société de géologie, font partie d’une série de pièces, relatives à la
faune du calcaire pisolithique. Ces pièces, déjà assez nombreuses,
me permettront bientôt, je l'espère, une étude d'ensemble sur les
différents types de vertébrés et de mollusques qui appartiennent à
cette période, si intéressante par suite de ses caractères de transi-
tion.
1883. LEMOINE. — GAVYIAL DU MONT-AIMÉ. 159
Les moulages naturels dont il s’agit aujourd’hui, par leur con-
servation toute spéciale, permettent d'envisager l’encéphale du Ga-
vial du Mont-Aimé (Gavialis Macrorhynchus), non seulement dans
son ensemble, mais encore dans ses différentes parties et jusque dans
|. l’origine de quelques-uns des nerfs crâniens.
Nous ne croyons pas pouvoir mieux faire, pour étudier l’encéphale
de ce type déjà si ancien de crocodilien, que de le comparer à un
type actuel : le Crocodile à museau de brochet (Crocodilus Lucius), qui
se trouve figuré sous ses différents aspects dans le Règne animal.
= La figure À, que nous donnons planche IV, nous représente le
… cerveau du Crocodile à museau de brochet, vu par sa face supérieure.
Nous pouvons y étudier les lobes olfactifs (O/f.), les hémisphères
cérébraux (77 m p), ou prosencéphales, correspondant également au
cerveau antérieur, les lobes optiques du cerveau moyen {(L O), la
glande pinéale (Pen) le cervelet ou cerebellum (C V) qui présente
dans le type crocodile un vermis distinct, accompagné de fissures
transversales, première trace des appendices latéraux ou floculli
(Foc.) qui deviennent si bien définis chez les oiseaux et surtout chez
les mammifères.
Au-dessous du cervelei, nous pouvons étudier le ventricule corres-
pondant (V P) ; de chaque côté et en bas de celui-ci se présente, dans
tout son développement, la moelle allongée (M A). Celle-ci donne
naissance sur ses côtés au nerf trifacial (V), au nerf acoustique (VII).
Au-dessous de la moelle allongée, la moelle épinière proprement
dite donne naissance aux nerfs rachidiens (N R).
. Étudions comparativement à cette figure du Crocodile à museau de
brochet la figure À qui nous représente, avec une réduction de près
d’un tiers, la face supérieure d’un de nos moulages naturels (n° 1)
du Gavial du Mont-Aimé.
La partie correspondante de l’encéphale se trouve presque complè-
tement à découvert, sauf à droite et en avant, où nous avons pu con-
server un fragment de la voûte crânienne.
Les‘lobes olfactifs (O7) sont entamés à leur extrémité antérieure ;
ils se prolongent jusqu’à la partie antérieure des hémisphères céré-
braux (Æmp.) par un pédoncule relativement épais, si on le com-
pare à la même partie de l’encéphale du Crocodile à museau de broche.
Ce pédoncule se trouve accompagné sur son bord externe par une
petite bande accessoire (A).
Les hémisphères cérébraux (fig. 4 Amp) du Gavial semblent
moins larges, moins saillants extérieurement. Nous croyons pouvoir
considérer les lobes arrondis (L O}) qui leur font suite comme les
lobes optiques du cerveau moyen étudié sur la figure 4.
160 LEMOINE. == GAVIAL DU MONT-AIMÉ 3 déc.
Le cervelet (G V), d’une autre part, est bien nettement représenté
dans ses différentes parties constituantes, ainsi que le ventricule
(V P) sous-jacent; mais la séparation entre ses parties latérales
(Floc.) et sa partie moyenne semble moins nettement accusée que
sur le cerveau du crocodile actuel. Peut-être, peut-on donner au cor-
don (V) la valeur du nerf de la cinquième paire.
Si nous comparons maintenant la figure 2 qui nous présente l’en-
céphale du Crocodile à museau de brochet, vu de profil, aux figures 5-7
et 8 qui nous offrent les faces latérales des trois moulages naturels
(fig. 5. Moulage n° 1; fig. 7. Moulage n°2; fig. 8. Moulage n° 3).
Nous pouvons y étudier chez le Gavial du Mont-Aïmé les lobes olfac-
tifs (O/f.) avec leur pédoncule et leur cordon latéral (A), les hémis-
phères cérébraux (77 m p), les lobes optiques (L O) du cerveau moyen,
la glande ou corps pituitaire (Pit.) avec son tubercule d'implantation.
Cette glande est d’une conservation vraiment bien remarquable
sur la fig. 5. Elle peut également être bien étudiée sur les figures 9
et 10, également relatives au moulage n° 1.
De forme assez régulièrement arrondie, elle se prolonge en bas et
en avant par une partie conique.
Sur la figure 7 (Moulage n° 2), la glande ou corps pituitaire (Put.)
est de forme beaucoup plus allongée et paraît offrir comme moulage
une reproduction beaucoups moins satisfaisante. En avant du corps
pituitaire, nous pouvons étudier les nerfs optiques (IT), qui SÉSER De
relativement développés.
Le cervelet du Gavial du Mont-Aimé peut être bien nettement étu-
dié, sur la figure 8, C V. Moulage n° 3, surtout au point de vue des
inflexions de son lobe principal que l’on peut comparer à la même
portion de l’encéphale du crocodile (figure 2 (C V).
Le ventricule sous-jacent au cervelet peut être bien étudié, figure
5 (VP). La moelle allongée (MA) est netiement bombée dans sa
partie antérieure, à la fois chez le crocodile actuel (fig. 2) et chez le
Gavial ancien (fig. 5 et 7).
Sur la figure 2, relative au Crocodile à museau de brochet, se trouve
représenté le nerf oculo moteur (III), le nerf pathétique (IV), le nerf
trifacial (V), le nerf abducteur (VI), le nerf acoustique (VID.
La face latérale de la moelle allongée du Gavial du Mont-Aimé
(fig. 5-7), nous présente également des cordons auxquels nous pou-
vons peut-être donner la valeur du nerftrifacial (V) et du nerf acous-
tique (VIT).
Les parties saillantes, représentées figure 7, ont peut-être la valeur
du nerf de la septième paire et des premières paires de nerfs rachi-
diens (N R).
LE En LS TS Ed M
1883. LEMOINE. — GAVIAL DU MONT-AIMÉ. 161
On conçoit toutefois avec quelle réserve nous présentons cette ma-
nière de voir.
Quant à la face inférieure de l’encéphale que nous étudions, elle
se trouve représentée chez le crocodile (fig. 2) et chez le Gavial du
Mont-Aimé (fig. 6 et 9). La figure 6 est empruntée au moulage n° 2
déjà représenté fig. 7, et la fig. 9 au moulage n° 1 représenté fig. 4
et 5. Le fragment calcaire (F C) masque la partie correspondante
du cerveau et ne nous permet d'étudier que le corps pituitaire
(Pit) et la face inférieure de la moelle allongée (M A), dont les détails
de moulage paraissent complets, au point même qu’une branche
nerveuse (V) se trouve conservée avec sa bifurcation; elle paraît cor-
respondre comme position au nerf de la cinquième paire.
Sur ces différentes figures nous retrouvons la base des tubercules
olfactifs, les nerfs optiques (IL), la face inférieure des hémisphères
cérébraux (4 m p), relativement rétrécis selon leur diamètre trans-
versal, le corps pituitaire (Pif) et enfin la face inférieure de la moelle
allongée (M A) avec ses différents faisceaux, ainsi que le commence-
ment de la moelle épinière. La figure 10 offre le moulage n° 1 déjà
| représenté fig. 4-5. 9, et vu ici par son extrémité postérieure, de
… telle façon que nous avons là comme une coupe naturelle qui nous
| permet de nous rendre compte des différents diamètres de la moelle
allongée (M A) et du cervelet (G V), ainsi que de la saillie du corps
| pituitaire (Pur).
Le résultat de cette étude comparative entre l’encéphale d’un type
… crocodilien actuel, et l’encéphale d’un type crocodilien ancien, sem-
blerait démontrer, en même temps qu’une grande conformité dans la
Mdisposition générale, le développement relativement moindre des
hémisphères cérébraux chez le type ancien. Empressons-nous tou-
| tefois d'ajouter qu'il ne faudrait pas donner à ces moulages naturels
| plus de valeur qu'ils n’en comportent réellement, puisqu'il ne s’agit
| à après tout que de la reproduction de la surface interne de la boîte
| cranienne par une substance qui y a pénétré sons forme d'injection
naturelle. Mais les conditions ätns lesquelles se fait la pénétration
| de cette substance sont loin d’être toujours identiques, ce dont on
peut facilement se convaincre, si l’on compare le moulage n° 1 repré-
… senté fig. 4-5. 9-10 et les moulages n° 2 et 3 représentés fig. 6, 7et8,
|. qui diffèrent considérablement, bien que la surface interne de la hoite
cranienne proprement dite ait dû être identiquement la même. Peut-
être peut-on en conclure que l'injection s’est faite à des périodes dif-
férentes, et, dans cette hypothèse, la substitution de la pâte calcaire
à la substance molle de l’encéphale a dû être assez rapide pour le
moulage n° 1. Au contraire, pour les moulages n°2 et 3, l’intro-
XII. 11 e
162 CH. CLOEZ. — ARRAGONITE DE MORIGNY. 3 déc.
duction de cette même pâte ne se serait produite qu'après la des- «
truction complète des parties molles. |
On pourrait donc espérer que, dans certaines circonstances parti- «
culièrement favorables, l’étude des fossiles pourrait nous donner «
des renseignements, non seulement sur les parties dures, os et Co-…
quilles, considérées longtemps comme seules susceptibles d’être
conservées, mais encore sur des parties beaucoup moins résistantes,
plumes, cartilages, tendons d'insertion, enveloppe chitineuse des in-
vertébrés et même sur des parties essentiellement destructibles M
comme l’encéphale et le tégument de certains vertébrés. |
Les moulages de batraciens, étudiés dans les phosphorites par
M, Filhol, sont, à ce point de vue, complètement démonstratifs.
On connait depuis longtemps le empreintes does qui ont
permis de reconstituer la faune de Solenhofen.
M. Ch. Cloëz fait la communication suivante :
Sur la présence de l’'Arragonite 4 Morigny (prés ËÊ tampes).
par M. Ch. Cloëz.
Le carbonate de chaux naturel constitue, au point de: vue phy-
sique, deux variétés que l’on a su distinguer depuis longtemps, et
auxquelles les minéralogistes ont donné des noms différents. La pre-
mière de ces variétés, chaux carbonatée proprement dite, ou spath
d'Islande, se rencontre dans toutes les couches géologiques, même
les plus modernes. L’arragonite, au contraire, ne s’est jusqu'ici mon-*
trée que dans quelques terrains de trapps ou de basaltes, et surtout
dans les couches gypseuses intercalées au milieu des argiles secon-«
daires ; la chaux carbonatée est connue depuis longtemps déjà dans“
le bassin parisien, tandis que l’arragonite n'y a pas encore été ren-w
contrée, du moins à ma connaissance. Sa découverte est donc a5502
intéressante, tant pour la minéralogie que pour la géologie parisienne,
par les conséquences que l'on peut tirer de sa présence. SA
C’est dans le gisement fossilifère de Morigny près Étampes, que
j'ai fait cette découverte. Les impressions musculaires de quelques
fossiles de ce niveau, et principalement Pectunculus obovatus (Lamk)}««
sont remarquables par leurs dimensions. Chez ce dernier bivalve, M
elles sont ovales, larges parfois de 40 millimètres, et longues de
20 millimètres; mais elles ne sont ouvertes que sur la moitié de leur 4
longueur, l’autre moitié s’enfonçant dans l’épaisseur de la coquille. % |
Ces impressions musculaires sont souvent remplies par urie Masse M
1883. CH, CLOEZ. —— ARRAGONITE DE MORIGNY. 163
composée de fibres nettement cristallisées, faciles à séparer les unes
des autres, et disposées perpendiculairement à l'épaisseur du test,
L'analyse de ce minéral m'a conduit aux résultats suivants :
Eau interposée . . . . . . DE
Résidu insoluble . . . .. 4
Carbonate de chaux . . . 93,6
99,8
C’est donc du carbonate de chaux presque pur. Mais comme le
spath peut se rencontrer en masses fibreuses, difficiles quelquefois à
reconnaitre de l’arragonite, je dois signaler les différents caractères
du carbonate de chaux de Morigny, qui me font admettre que c’est
bien de l’arragonite.
Tandis que dans le spath, les fibres sont toujours, pour ainsi dire,
soudées les unes aux autres, ici, elles se séparent, et peuvent s’isoler
avec la plus grande facilité. Vues au microscope, elles sont nettement
terminées en pointe; au contraire, les aiguilles de spath fibreux sont
généralement épointées, c’est-à-dire terminées par des biseaux, in-
dices des clivages si nets du spath d’Islande. Si l’on chauffe au cha-
lumeau une petite masse cristalline détachée d’un Pectunculus, elle
s’éparpille instantanément et se résout en fibres très fines; ce carac-
: ‘ère ne se rencontre pas dans le spath fibreux qui, au chalumeau, est
très facile à convertir en chaux vive, sans que jamais ses fibres se sé-
parent par l’action de la chaleur. Enfin la densité de cette masse
cristalline que j'ai trouvée par expérience égale à 2,85 (1), se rap-
proche plus de celle de l’arragonite (2,92) que de celle du spath
fibreux (2,7 au maximum). L'ensemble de ces raisons est, je crois,
suffisant pour dire que l’arragonite doit prendre place dans la liste
« des minéraux du bassin parisien.
-Or les expériences classiques de G. Rose ont prouvé, que l'arra-
. gonite ne pouvait se former qu'à une température voisine du point
d'ébullition de l’eau, et qu'à une température plus basse, ce n’était
jamais que le spath qui pouvait prendre naissance, Il faut donc né-
cessairement en conclure qu'à un certain moment, il s’est produit
aux environs d'Étampes un dégagement peu abondant d’acide carbo-
nique, accompagné, en ce point, d’une élévation de température des
(1) Dans l’analyse que j'ai citée plus haut, l’eau est interposée mécaniquement
et peut être chassée par une température de 110. Le résidu insoluble est du
quartz coloré par de l’oxyde dc. fer. Ces deux éléments tendent à abaisser la den-
sité du minéral, comparée à celle de l’arragonite. En en faisant abstraction par le
calcul, on trouve pour densité, au lieu de 2,85, un nombre très voisin de 3.
164 CH. CLOEZ. — ARRAGONITE DE MORIGNY. 3 déc.
eaux de la mer. Ce dégagement de gaz acide était très certainement
peu abondant, vu la bonne conservation des fossiles qui ont été ce-
pendant légèrement corrodés, car ils ne présentent jamais l'éclat que
d’autres du même genre présentent en certaines localités. L’agglo-
mération de ces fossiles prouve qu'ils trouvaient là les conditions
d’une facile existence, due probablement à la présence d’une grande
quantité d'algues, dont les restes ne sont pas venus jusqu’à nous.
L’abondance de ces algues pouvait être due à ce dégagement très
lent d'acide carbonique, ce gaz étant en effet indispensable à la vie
des végétaux.
Tous les fossiles de Morigny sont morts sur place; tout le prouve:
et l’absence de cailloux roulés, et la bonne conservation des fossiles,
En outre, l'abondance des mollusques acéphalés que l’on rencontre
avec les deux valves encore attachées l’une à l’autre, semblerait indi-
quer que dans ce lieu, la vie a cessé brusquement, comme aurait pu
le produire une subite élévation de température telle que celle qui,
comme nous l’avons répété d’après les expériences de G. Rose, est
nécessaire pour la production de l’arragonite.
Cette hypothèse d’élévation de température, amenant toute cessa-
tion de vie à Morigny, n'a rien qui puisse nous surprendre, si nous
considérons le mode de formation des Meulières de Brie et de Beauce
qui enclavent les Sables supérieurs ; que l’on attribue en effet à ces
meulières l’origine que l’on voudra, soit action d’un acide sur un cal-
caire siliceux, soit mieux, phénomènes geysériens, on est obligé de «
faire intervenir deux agents principaux : l’acide carbonique, et l’élé-
vation de température de l’eau. Or n’est-il pas étonnant que ces deux
phénomènes, après s'être produits une première fois, aient cessé
presque tout à coup, pour se produire de nouveau? Ne serait-il pas
plus simple et plus naturel d'admettre que ces dégagements d’eau
bouillante et de gaz acides, d’abord très violents pendant la période
des Meulières de Brie, se sont peu à peu apaisés pour entrer dans
une phase d’accalmie nécessaire à la vie végétale et animale, puis ont
repris lentement et graduellement. La température de l’eau est re:
montée en certains endroits d’abord jusqu’au point d’ébullition, sans
que le dégagement d'acide carbonique, qui n’a peut-être jamais
cessé complètement, fût encore très violent. À ce moment corres-
pondent l'extinction de la vie à Morigny, et la production de l'arra
gonite que nous y avons trouvée; plus tard, enfin, nous entrons dans
une nouvelle période de violence qui a accompagné la formation
des Meulières de Beauce.
On pourrait peut-être ainsi expliquer l’abondance des fossiles aux
environs d'Étampes. Ce n’est là, bien entendu qu'une hypothèse,
14883. ED. BUREAU. = BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 165
mais elle est basée sur un fait certain : la présence de l’arragonite à
Morigny.
M. Ed. Bureau fait la communication suivante :
Recherches sur la structure géologique du bassin primaire
de la basse Loire,
Par M. Ed. Bureau.
I. — NOUVELLES SOURCES D’'OBSERVATIONS.
Mes premières observations sur les terrains primaires du bassin
de la basse Loire datent de 1859, et, depuis cette époque, j'ai à plu-
sieurs reprises entretenu la Société géologique de cette intéressante
région, où Je retourne chaque année à l’époque des vacances.
En dehors de la vallée de la Loire, qui présente des coteaux
escarpés et parfois de véritables falaises rocheuses, les affleurements
sont rares dans ce pays. Il se rattache, en effet, au point de vue
| physique et pittoresque, comme au point de vue géologique, à la ré-
gion naturelle connue sous le nom de Bocage, dont il n’est qu'un
prolongement au nord du fleuve. Comme dans le Bocage vendéen et
angevin, le sol forme, par ses ondulations, de petites collines dispo-
sées sans ordre apparent, et séparées par des vallées étroites et peu
profondes où coulent des ruisseaux assez faibles pour tarir pendant
la belle saison ; les champs sont entourés de haïes vives que dominent
des arbres cultivés en têtards, de sorte que la vue s’étend rarement
Lun peu loin, et se trouve le plus souvent bornée à peu de distance
par un rideau de verdure ; enfindes villages communiquent entre
eux et ont accès aux cultures par un réseau de chemins tortueux,
parfois insuffisamment marqués sur les cartes même les meilleures.
C’est dans ces chemins, lorsqu'ils sont en contre-bas du sol, qu'on
a chance de trouver des affleurements assez facilement accessibles,
Quant aux carrières pratiquées cà et là pour extraire des matériaux
de construction ou pour ferrer les routes, il faut se hâter de les
observer à mesure qu’on les ouvre ; car, si elles n’ont pas un écoule-
ment naturel, ou si l’on n’y pratique pas des travaux d'épuisement, en
raison de l’humidité du climat elles ne tardent pas à se remplir
d'eau.
Depuis un certain nombre d'années, ce pays a été percé de belles
voies de communication ; mais elles ont nécessité relativement peu
de tranchées, les faibles pentes du sol permettant le plus souvent
d'établir la chaussée à niveau. En somme, lorsqu'on a parcouru
166 ED. BUREAU, == BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 3 déc,
attentivement cette région si couverte, et profité des moindres affleu-
rements, on peut bien encore espérer y rencontrer des fossiles,
mais pour pouvoir ajouter aux connaissances stratigraphiques
acquises, il faut nécessairement attendre que quelques grands tra-
vaux publics ou privés viennent à s’exécuter. C’est ce qui est arrivé
après un long espace de temps, et ce qui me permet de donner au-
jourd’hui une interprétation plus exacte de la coupe que j’ai publiée
dans ce même recueil en 1860, et que je reproduis ici modifiée.
Cette modification, du reste, porte ‘essentiellement sur Ia détermi-
nation de plusieurs niveaux; car, en ce qui concerne la succession
des couches qu'on rencontre du sud au nord, il n’y a à peu près
rien à changer à l’ancienne coupe. J'aurai soin de conserver les
mêmes numéros, pour chaque étage ou subdivision d'étage, dans
GEL que je donne aujourd’hui, et dont l'échelle des longueurs est
ce _ * les hauteurs restant arbitraires.
Les travaux qui sont venus apporter une lumière nouvelle sur la
constitution du bassin sont :
4° L'ouverture d’un nouveau chemin d'exploitation pour les fours
à chaux de Cop-Choux (Loire-Inférieure) ; 2° l'agrandissement con-
tinu des carrières de cet établissement ; 3° le tracé du chemin de fer
de Nantes à Segré.
Le chemin d'exploitation dont je viens de parler se dirige de Cop-
Choux vers le nord, pour rejoindre la route départementale n° 15,
de Nantes à Candé. Il a un kilomètre de long et passe sur les couches :
41 à 14 de la‘coupe actuelle. Pendant la première partie de son
trajet il traverse en tranchée un niveau marqué 12 dans l’ancienne
coupe et portant ici les n° 11 bis et 192. En effet, cette tranchée,
comparée aux escarpements qui entourent le grand fourneau de
Cop-Choux, m'a permis de voir qu’il y a en réalité dans cet ancien
no 12 deux systèmes de couches très différents. Viquesnel, dans sa
Note sur le terrain à combustible exploité à Monzeil et à Montrelars (Bull.
de la Soc. Géol. de France, 2° série, tome I), avait désigné leur en-
semble sous le nom de grauwacke, terme du reste assez peu conve-
nable, car la roche à laquelle on a jusqu'ici appliqué cette dénomi-
nation dans le bassin de la basse Loire n’est autre chose qu’un grès
argileux. En réalité, la partie nord seulement, la plus épaisse, peut
se rapporter à sa grauwacke, et nous lui conservons le n° 42. Ici
la roche ne contient pas de fossiles et présente une teinte un peu
plus brune que la grauwacke à végétaux (8) (A), située au sud du
calcaire de Cop-Choux (9).
(A) Les numéros entre parenthèses répondent à ceux de la coupe.
1883. ED. BUREAU. — BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE, 167
Toute la partie sud de notre ancien n° 12, partie désignée ici sous
le n° 41 bés, est constituée par une roche tout à fait différente, Ce
sont des schistes durs à feuillets contournés, qui offrent la ressem-
blance la plus frappante avec ceux (3) qu’on voit au sud des rochers
de grès connus sous le nom de Pierre-Meulière (4), aux environs
. d’Ancenis. Ici ces schistes avoisinent les grès de l’Angellerie (41),
absolument semblables à ceux de Pierre-Meulière ; mais au lieu
d’être au sud, ils sont au nord. Cette disposition inverse donnait na-
turellement l’idée d’un bassin, et cette supposition se trouva tout d’a-
bord appuyée par un fait dont je n’avais pu jusque là saisir la portée :
c'est que de part et d’autre, les bancs schisteux les plus voisins des
grès ne sont plus durs et ondulés, mais tendres et à feuillets tout à
fait droits.
L’élargissement continu, par les progrès de l'exploitation, des
carrières de calcaire dévonien supérieur de Cop-Choux confirma ces
premières données. En avançant vers le sud, dans la vieille carrière,
on atteignit les limites du calcaire. Au lieu d’un marbre compact
d’un gris bleuâtre clair, on trouva d’abord un marbre brèche d’une
grande beauté, à fragments anguleux de la couleur ordinaire, em-
pâtés dans un ciment calcaire rouge.
Cette masse, épaisse de plusieurs mètres, étant dépassée, on attei-
: pnit un poudingue à noyaux calcaires arrondis, plongés dans une
« pâte schisteuse. Là roche n'était plus propre à la fabrication de la
. chaux et l’on dut s'arrêter; mais une circonstance heureuse me
permit de voir la suite de cette série. Au sud de la grande carrière,
c’est-à-dire dans une position anätogue à celle du poudingue précé-
dent, l’abatage de broussailles épineuses qui constituaient un fourré
impénétrable mit à nu un escarpement situé très près du calcaire, et
je constatai que cette sorte de petite falaise est formée par la roche
…._ désignée par Viquesnel sous le nom de poudingue de grauwacke.
… C'est un poudingue à gros éléments, dont la pâte et la plupart des
noyaux arrondis sont également formés de grès argileux ; mais fré-
quemment il y en a aussi qui sont constitués par d’autres roches. Ici
ces noyaux mélangés aux autres nous apportent un éclaircissement
précieux : les uns sont faits du grès de l’Angellerie, les autres du
calcaire de Cop-Choux.
Les premiers n’offrent pas la moindre altération ; les seconds, un
peu jaunis et érodés à la surface par les eaux d'infiltration, ont, sur la
cassure, le grain et la coloration caractéristique du marbre dévonien
supérieur. Le poudingue qui contient ces cailloux de calcaire et de
grès est nécessairement postérieur aux roches dont les eaux ont
arraché et roulé des fragments. À une certaine époque, ces roches
168 ED. BUREAU. »— BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 3 déc.
ont été soulevées de manière à former, soit la rive nord du bassin
dans lequel s’est disposée la grauwacke à végétaux, soit un haut fond
dans ce bassin, et leur démolition graduelle s’est effectuée. Ce com-
mencement de soulèvement a laissé des traces dans:une discordance
sensible de direction entre les bancs de calcaire et les bancs de pou-
dingues. Ainsi, les premiers fragments de calcaire ont été ressoudés
par un ciment également calcaire, avant d’être usés, et ont formé
une brèche; par-dessus, des cailloux calcaires, roulés plus long-
temps, ont formé les noyaux d’un poudingue à pâte schisteuse ; puis,
des sables et des galets siliceux venant à affluer, les noyaux calcaires
se sont trouvés disséminés au milieu de noyaux d’une tout autre
nature.
On voit qu'en partant de Cop-Choux pour se diriger vers le sud, on
rencontre des affleurements de roches de plus en plus récentes. Aux
environs d'Ancenis, c’est le contraire : les roches anciennes sont au
sud, et, en marchant vers le nord, on traverse une série de dépôts
de moins en moins âgés. Tout concourt donc à indiquer l'existence
d’un bassin dont le fond est formé par les schistes ondulés (3, 11 bis),
sous-jacents aux grès de Pierre-Meulière (4) et de l’Angellerie (41).
Mais à quel terrain, à quel étage appartiennent ces schistes et ces
grès? J'étais assez disposé à les regarder comme dévoniens et à les
rapporter au grès à Orthis Monnieri, en raison de leur situation au-
dessous de couches appartenant sans conteste à l’étage dévonien
inférieur; mais jusqu'ici les recherches pour y trouver des fossiles
avaient été infructueuses, lorsqu’en relevant cette année la coupe du
chemin de fer de Segré à Nantes j'arrivai à un résultat fort inat-
tendu. Cette coupe, entre le village du Boulay-des-Minés et le bourg
de Ligné, traverse le bassin dans toute sa largeur. Les grès du bord
septentrional y sont visibles le long de la voie à quelques centaines
de pas au sud du point où le chemin de fer coupe la route départe-
mentale n° 15, et mieux encore dans une excavation sur le bord du
chemin. Ils m'ont paru dépourvus de fossiles, comme d'habitude; mais
il n’en a pas été de même des grès du bord méridional du bassin,
qui se montrent dans une grande tranchée un peu avant l’emplace-
ment préparé pour la future gare de Ligné. Là, ces grès ne sont pas
superposés aux schistes; ils forment cinq à six bancs, alternant avec
leurs couches supérieures, et le second de ces bancs contient en
grand nombre des Zigillites, en tout semblables à une des formes les
plus fréquentes dans le grès armoricain : 7. Danielos M. Rouault,
Cette découverte se trouva bientôt confirmée par une revue atten-
tive des échantillons de roches que j'avais recueillis antérieurement
sur le trajet de la bande nord de ces grès : l’un d’eux, provenant du
1883. ED. BUREAU. -— BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 169
Plessis, commune de Mésanger, contenait un Tigillites si évident, que
je ne puis comprendre comment je ne l’avais pas remarqué.
Tels sont les faits principaux qui peu à peu m'ont conduit à une
interprétation différente de toute la partie méridionale de la coupe
du bassin de la basse Loire que j’ai publiée anciennement dans ce
recueil; mais en se reportant à cette coupe, ou mieux à celle que je
donne aujourd'hui, on verra qu’au nord des grès à Z'igillites, n° 11,
s'étend encore toute la série des couches contenant le combustible
exploité dans les concessions de Mouzeil et des Touches. Un relevé
des moindres affleurements, opéré pour dresser la carte géologique
du pays, me montra que ces couches se trouvent disposées avec
une réelle symétrie par rapport à une ligne est-ouest, tirée vers le
milieu de l'espace qui s'étend entre Cop-Choux et Teillé. Il y a donc
iei indication d’un second plissement, et il devient nécessaire de
reprendre la description sommaire du grand bassin de la basse Loire,
en tenant compte de toutes ces données nouvelles. C’est ce que je
vais faire actuellement.
IT. =— DESCRIPTION SOMMAIRE DU BASSIN.
Le bassin le plus méridional formé par les plissements du terrain
silurien de la Bretagne, qui est connu sous le nom du bassin de la
basse Loire, et qui s’appuye au sud.sur les terrains cristallophylliens,
est parallèle aux autres plis de la région et paraît tout aussi long;
car il s'étend de Beaugé-Menuau, près de Doué (Maine-et-Loire),
| jusque dans la partie est du département du Morbihan et très proba-
blement beaucoup au-delà.
Son bord nord est formé par le Silurien supérieur (20) :
M schistes verts et rouges avec grès, phtanites à Graptolites et cal-
caires ; mais cet étage paraît s'arrêter dans la profondeur du pli; car
au bord sud on voit affleurer, au moins sur une étendue considérable,
depuis Ligné (Loire-Inférieure) jusque près de Chaudefonds (Maine-et-
| Loire), un grès à Tigillites (4) ne pouvant en rien se distinguer du
grès armoricain, lequel appartient à l'étage silurien moyen. Il y a
cependant vers ce même bord, près du village de la Motte, com-
mune de Bouzillé (Maine-et-Loire), un affleurement de phtanite qui
semble bien décéler la présence du Silurien supérieur, mais qui jus-
qu'ici n'a pas fourni de fossiles, et devra être examiné de nouveau.
Le grès, dont je viens de parler, forme parfois des escarpements
précieux comme points de repère pour la géologie du pays. Il n'est
pas disposé en une bande continue: mais il constitue des bancs
ou des dépôts plus ou moins importants à la partie supérieure de
170 ED, BUREAU, == BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 3 déc.
schistes (3) qui, eux, s'étendent d’une manière ininterrompue sur les
couchesles plus élevées des terrains cristallophylliens, avec lesquelles
ils ne présentent pas de discordance.
Ces schistes sont en général durs et à feuillets très ondulés, sauf
peut-être à leur partie supérieure ; du moins, dans trois points où j'ai
pu les voir au contact ou presque au contact des grès, je les ai trou-
vés tendres et à feuillets droits. |
La liaison intime de ses schistes avec les grès à Tigillites ne per-
met pas de les placer dans un autre terrain, ni même dans un autre
étage.
Le bassin ainsi limité au sud et au nord renferme les trois étages
du terrain dévonien et l’étage houiller inférieur. Aucun des autres
plis concaves du massif breton ne contient à beaucoup près une série
aussi complète des terrains primaires.
Mais ces quatre étages ne se trouvent pas dans toute la longueur
du sillon : le Dévonien moyen s'étend sur plus de 40 kilom., de l’É-
cochère, près! d'Ancenis (Loire-[nférieure), au château de la Fresnaie,
près de Saint-Lambert-du-Lattay (Maine-et-Loire), tandis que le Dé-
vonien inférieur et le Dévonien supérieur ne sont connus avec certi-
tude que sur des points limités. Quant à l’étage houiller inférieur, il
déborde longuement le terrain dévonien au nord-ouest et au sud-est :
il commence à Languin, près de Nort (Loire-Inférieure), et se perd à
Beaugé-Menuau (Maine-et-Loire) sous les terrains secondaires, s’é-
tendant ainsi sur 107 kilom. de longueur. A l’ouest de Languin, le
sillon silurien ne contient pas de terrains primaires plus récents.
Ainsi, dans une coupe dirigée du sud au nord et passant par le
Languin, on ne rencontre dans la concavité du pli que l'étage houil-
ler inférieur, ou plus exactement que la partie supérieure de cet
étage, représentée par des couches de psammites, de schistes et de
houille presque verticales, plongeant cependant un peu au nord, et
assez parallèle pour qu’il soit difficile de savoir si leur position ac-
tuelle résulte d’un plissement en V très fermé, ou d’un relèvement
de couches qui se seraient trouvées disposées de manière à occuper
seulement un des versants du sillon silurien, lors de la formation de
celui-ci. |
Dans une coupe semblablement dirigée et passant par Doué
(Maine-et-Loire), à l’autre extrémité du dépôt, on ne rencontre en-
core que le même niveau; mais les couches du nord et celles du sud «
plongent en sens inverse, de manière à rendre évident le plissement
du terrain houiller en forme de V.
Dans une coupe passant par Chalonnes (Maine-et-Loire), le même
V se montre ayec une épaisseur plus grande des mêmes couches,
à de À ve de CRT
1883. ED, BUREAU. — BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 4171
et, de plus, la branche sud, celle qui plonge au nord, se trouve ren-
forcée par des dépôts plus anciens. Ge sont, en allant du sud au nord:
1° des schistes appartenant probablement à l'étage dévonien infé-
rieur, 2° un calcaire marbre dévonien moyen, 3° un grès argileux, ou
grauwacke, rempli d'empreintes de plantes, et formant un niveau du
terrain houiller inférieur, immédiatement sous-jacent aux couches
exploitées, qui se trouvaient seules aux deux extrémités du bassin.
Les niveaux géologiques qui remplissent le bassin silurien se mon-
trent donc plus nombreux lorsqu'on approche du milieu de la lon-
sueur de ce bassin; mais c’est seulement dans une coupe passant
par Ancenis (Loire-Inférieure), qu’on les rencontre tous et qu’on
trouve le maximum de complication dans leur disposition relative.
En ce point, le bassin se trouve partagé en deux cuvettes secon-
daires par un relèvement des schistes ondulés (11 ts) et des grès à
Tigillites (11). La partie nord des deux cuvettes ainsi formées a ses
couches renversées, de sorte que l’ensemble de la coupe peut être
comparée à un W italique.
La cuvette méridionale est de beaucoup la plus large. Elle con-
tient les trois étages du terrain dévonien et la base du terrain houil-
ler inférieur.
” L’étage dévonien inférieur (5) se compose de schistes qui, dans le
chemin des fourneaux de Liré, présentent de nombreux fossiles :
Phacops lahfrons, Leptæna depressa, Receptaculites Neptuni, Pleurodic-
tyum problematicum, etc. Plusieurs dépôts calcaires : les Brulis (Loire-
Inférieure), Liré (Maine-et-Loire), ne contenant que de rares tiges
d'Encrines, sont situés au milieu des schistes. On peut même voir,
… dans le chemin des fourneaux de Liré, que les calcaires ne forment
pas des strates différentes des strates schisteuses : il y à un simple
changement dans la nature minéralogique de la roche, et chaque
feuillet schisteux semble se continuer en un feuillet calcaire. Les
deux dépôts sont donc bien contemporains, et l’âge du calcaire ne
_ peut être douteux.
L'étage dévonien moyen (6) succède régulièrement au précédent,
… avec lequel il est en concordance parfaite. 11 se compose aussi de
. schistes contenant des calcaires. Ces calcaires sont peu développés
au fourneau de l’'Ecochère (Loire-Inférieure), où ils contiennent le
Stringocephalus Burtini ; s remplacent au contraire presque complé-
tement les schistes, dans la longue bande qui s'étend depuis Bourg-
Paillon, commune du Mesnil, jusqu’au château de la Fresnaie (Maine-
et-Loire). Les rares espèces de Brachiopodes recueillis dans les loca-
lités les plus importantes de cette bande, Montjean et Chalonnes, ont
été décrites et figurées par M. OEhlert dans le tome XII des Annales des
172 ED. BUREAU. — BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 3 déc.
Setences géologiques. Toutes sont nouvelles; mais l’une d'elles appar-
tient au genre Uncites qui n’a été signalé jusqu'ici que dans le Dévo-
nien moyen. Les polypiers sont assez nombreux, D’après M. Nichol-
son, qui à décrit les espèces nouvelles (Ann. and Mag. of Nat.
Hist. janv. 1881), leurs formes rappellent celles de l’Eifel,
Il y a lieu de faire des réserves sur l’âge du calcaire de Bouzillé
(Maine-et-Loire). Sur la carte, il semble dans le prolongement du
calcaire dévonien inférieur de Liré; mais il en diffère beaucoup
comme aspect. Sa couleur noire lui donne au contraire la plus grande
ressemblance avec le calcaire de la bande de Montjean. J'y ai trouvé
aussi quelques polypiers, qui demanderont une étude spéciale.
Les étages dévonien inférieur et dévonien moyen n'affluent que
sur le bord sud de la cuvette méridionale.
C'est au contraire au nord qu'il faut se transporter pour trouver
l’étage dévonien supérieur, qui se montre à Cop-Choux (Loire-Infé-
rieure) avec de nombreux fossiles : Productus subaculeatus Murch., Spi-
rigerina reticularis d’Orb., S. aspera d'Orb., Terebratula cuboides Phill.,
T. pugnus Mart., 7} rhomboidea Phill., 7. semiluna Phill., Spirifer
glaber Sow., S. conoideus Rœm., Pentamerus globus Bronn, etc.
La mer s’est donc déplacée après le dépôt des calcaires à Stringoce-
phalus et à Uncites ; puis elle s’est retirée du bassin, pour faire place à
de vastes dépôts d’eau douce.
L'étage houiller inférieur commence à Ancenis par des schistes (7)
d’une grande puissance, où l’on trouve des empreintes de coquilles
bivalves lisses, encore indéterminées, appartenant toutes à des Mol-
lusques lamellibranches. Cette faune, si différente de celle qui précède,
indique un dépôt formé dans des conditions tout autres, probable-
ment dans une eau devenue saumâtre, sinon tout à fait douce. Evi-
demment une terre émergée n'était pas loin; car dans ce même
dépôt on trouve des traces de végétaux terrestres. J'y ai vu des
Calamariées, probablement le Pornia transitionis Rœm., des pétioles
de Fougères et de petites tiges cannelées portant des feuilles verticil-
lées, qui paraissent se rapporter au genre Cingularia.
Au-dessus de ces schistes, qui n'existent que vers le sud, toute la
cuvette méridionale est remplie par des grès argileux (8) (Grauwacke :
de Viquesnel et des autres auteurs qui ont écrit sur la région). Ces
grès, à leur base, alternent avec les bancs de schistes les plus élevés.
A différents niveaux, et surtout à leur partie supérieure, ils présen-
tent le poudingue de grauwacke dont nous avons déjà parlé. Ce pou-
dingue, qu'on voit paraître à Ingrande, où il sort de sous le lit de la
Loire et présente une puissance considérable, s'étend de l'est à
l'ouest, en devenant de moins en moins important, jusqu’au-delà du
1883. ED. BUREAU. — BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 4173
Pont-Esnault, commune de Mouzeil (Loire-Inférieure). La pâte et la
plupart des noyaux sont de grauwacke; mais on y trouve aussi des
galets de micaschiste ou de gneiss, de schistes durs et ondulés du
Silurien moyen, de grès à Zigilhtes du même étage, de calcaire
marbre, et même de porphyre quartzifère. Les couches les plus infé-
rieures de la grauwacke sont souvent d’un rouge lie de vin ; mais dans
la plus grande partie du dépôt, la roche offre une teinte verdâtre se
rapprochant plus ou moins de la couleur vert olive. La grauwacke,
soit rouge, soit verte, est riche en végétaux fossiles : les Stigmaria
y abondent, bien qu’on n’y trouve pas de Sigillaria; le Bornia tran-
sihionis Rœm., le Lepidodendron veltheëmianum Ung., sont communs
par endroits ; les Fougères sont plus rares et appartiennent au genre
Diplothnema de Stur. J’ai trouvé des empreintes délicates dans des
lits de grès schisteux interposés à des bancs de poudingue; mais en
général les fossiles végétaux du niveau de la grauwacke sont beau-
coup moins bien conservés que ceux qu'on rencontre dans l’autre
cuvette à un niveau plus élevé. Les empreintes sont abondantes;
mais la flore est pauvre en espèces.
La cuvette septentrionale est entièrement remplie par des couches
_ appartenant au terrain houiller inférieur ; mais ce ne sont pas les
| mêmes que dans la cuvette méridionale : elles sont assurément plus
| élevées dans la série, comme on peut s’en convaincre à Montjean et à
Chalonnes, où il n’y a pas de double cuvette, et où on les voit reposer
directement et en stratification concordante sur la grauwacke à vé-
| gétaux. On peut même constater à Montjean que les premiers bancs
de ce nouvel ensemble de couches, qui, là, sont formés par de l’eu-
| ritine (nommée, dans le pays, pierre carrée), alternent avec les der-
niers bancs de la grauwacke.
| Dans la coupe que nous donnons, cette partie élevée de l'étage
| houiller inférieur, en même temps qu’elle forme un pli concave,
|
| offre une plus grande complication que sur les autres points du
|
TT ee
| bassin.
On y reconnaît trois systèmes de couches :
| 1° À la base, on voit, sur le bord sud du pli, des grès (12) verdâtres
| ou grisâtres foncés, sans fossiles ; sur le bord nord, une alternance
| (16 à 19) de poudingue quartzeux et de poudingue de grauwacke, ce
. dernier offrant même une puissance plus grande. Il semble donc
| que les couches inférieures de cette cuvette se rattachent aux cou-
ches supérieures de la cuvette méridionale.
2° Par-dessus, se trouvent les schistes et Penn ide houillers
(13 et 15) contenant le charbon exploité dans les concessions de Mou-
| zeil et des Touches. Les deux bords du pli concave formé par ces
|
GR nr CE Ode MU
roches charbonneuses dessinent sur la carte deux bandes qui se re-
joignent, d’une part à l’ouest de la Guérinière, commune des Tou-
ches, de l’autre à l’est de la Transonnière, commune de Mésanger,
après un trajet de 12 kilomètres. La plupart des exploitations ont
été installées sur la bande méridionale, et c’est là surtout que les
plantes fossiles ont été récoltées; mais quelques puits et des car-
rières à ciel ouvert m'ont permis d’en trouver aussi sur la bande
septentrionale et de constater l'identité des espèces.
Ces psammites et schistes sont remplis d'empreintes de végétaux
de la plus belle conservation. J'ai recueilli à ce niveau, tant en ce
point que dans diverses autres localités du bassin, environ cinquante
espèces ou formes. Je puis citer :
47. ED. BUREAU. == BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE.
Cordaites. Diplothmema dicksonioides Stur.
Bornia transitionis Rœm. Calymmotheca Stangeri Stur.
Calamites. — tenuifolia Stur (Calym-
Asterophyllites. motheca Linkii Stur,
Sphenophyllum longifoliunm Gæpp ?.
Sphenopteris tenwfolia
- Ad. Brongn.". 1
Dubuissonis Stur (Sphe-
nopteris Dubuissonis
Ad. Brongn.).
Sigillaria minima Ad. Brongn.
Stigmaria ficoides Ad. Brongn. —
— inæqualis Gœpp.
Knorria imbricata Sternb.
Lomatophloios crassicaule Corda. == tridactylites Stur (Sphe- i
Lepidophloios laricinum Sternb. nopteris tridactylites
Lepidophyllum. Ad. Brongn.).
divaricata Stur).
moravica Stur (Rhodea
moravica Stur.
Archæopteris Virletii Stur (Sphenopteris
teris dissecta Ad. Brong.). Virletii Ad. Brongn.).
_ elegans Stur (Sphenopteris = lyra, Stur.
elegans, Ad. Brongniart). Prepecopteris aspera Grand'Eury (Pe-
= subgeniculatum Stur. copteris aspera Ad. Brogn.). -
— Schænknechti Stur. Neuropteris antecedens Stur.
Lepidodendron veltheimianum Ung. e _
4 ou 5 autres espèces. —
Ulodendron.
Diplothmema dissectum Stur (Sphenop-
Les caractères de cette flore sont très nets : par l'absence de Car-
diopteris, la présence de nombreux Zepidodendron et de très nom-
breuses Sphénoptéridées appartenant aux genres Diplothmema et Ca-
lymmotheca, elle se place non seulement bien au-dessus des flores du
Roannaiïis, du terrain de transition des Vosges et des schistes tégu-
aires de Moravie et de Silésie, qui appartiennent au Culm, tel que le
définit M. Grand’Eury, mais au-dessus, il me semble, de celle des
anthracites de la Baconnière (Mayenne), où l’on a trouvé le Cardiop-«
teris polymorpha Schimp. (Cyclopteris polymorpha Gœpp.), et qui
n’ont fourni aucune Lépidodendrée.
Ses affinités paraissent plus étroites avec la flore de la formation M |
1884. ED, BUREAU. -— BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 4175
de Saint-Laurs (Deux-Sèvres) et avec celle des schistes d’Ostrau et
de Waldenburg (Silésie), qui appartiennent à l'étage désigné par
M. Grand'Eury sous le nom de Grauwacke supérieure : là majeure
partie des espèces sont les mêmes, et, comme dans ces deux gise-
ments, il y a absence du genre Cardiopteris, propre aux couches con-
temporaines du calcaire carbonifère ou immédiatement postérieures
à ce dépôt. Mais la flore de la basse Loire se distingue de toutes
celles que nous venons d’énumérer par sa richesse plus grande en
individus et en espèces de Lépidodendrées. Ce caractère la rapproche
de la flore de l’étage infra-houiller, avec laquelle cependant l’abon-
dance du Pornia transitionis Rœm. et du Lepidodendron veltheimia-
num Ung., ainsi que la présence de quelques fougères anciennes :
Neuropteris antecedens Stur, Calymmotheca moravica Stur, etc., ne
permettent pas de la confondre.
Je pense donc que la flore houïllère de la basse Loire appartient à
la partie la plus élevée de la grauwacke supérieure, et qu’elle a pré“
cédé immédiatement la flore infra-houillère, qui ouvre la série des
flores houillères moyennes. L’étage houiller moyen ne paraît pas
représenté dans la basse Loire; mais dans la Vendée on le trouve
surmontant la grauwacke supérieure.
Au-dessus des schistes et psammites, la série des dépôts de la cu-
vette septentrionale se termine par un grès (14) très argileux sans fos-
siles, d’une couleur vert pâle ou vert d’eau qui le rend très facile à
| reconnaître.
En somme, les couches visibles dans la cuvette nord continuent la
série ascendante observée dans la cuvette sud, et les plus élevées,
dans lesquelles on observe des fossiles, appartiennent à la partie su-
périeure du terrain houiller inférieur. Comment cette disjonction de
niveaux, qui sont régulièrement superposés et en stratification con-
cordante dans d’autres parties du bassin, a-t-elle pu se produire? Il
est probable qu’elle n’est qu’apparente, et on ne voit pas que cet
effet puisse êtré dû à une autre cause qu'à une faille qui se serait
produite entre les n°11 bis et 12 de la coupe, et dont la lèvre sud
aurait été soulevée. Dans cette hypothèse, la partie des couches 13
et 14 qui aurait pu s'étendre originairement vers le sud au-dessus de
la grauwacke à plantes (8), se trouvant en saillie, aurait été en-
traînée, surtout lors de ces grands lavages du sol qui ont eu lieu
pendant les époques pliocène et quaternaire, et qui ont contribué à
niveler la Bretagne et déterminé en partie les lits des cours d’eau
actuels. L'activité des eaux aux époques dont nous venons de parler
a été des plus marquées dans le bassin de la basse Loire. Les sables
rouges que M. Vasseur rapporte pour la plupart au Pliocène supé-
1476 ED. BUREAU. — BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 3 déc.
rieur y couvrent des surfaces considérables, et au-dessus même
de la grande carrière de marbre de Cop-Choux, ils ont une puissance
de 10 à 15 mètres. Là, comme à Saint-Gildas-des-Bois, leur partie
supérieure est ravinée, et les poches qui y sont formées sont rem-
plies par un dépôt de transport très remarquable. Il est constitué
par des blocs de grès de toutes les dimensions, depuis une grosseur
moindre que le poing jusqu'à celle de la tête, et même plus, tous
polis ou plus ou moins arrondis. On en voit de presque sphéri-
ques. Il n’est pas possible d'attribuer leur forme à une autre action
qu'à un frottement énergique et prolongé ; car rien à leur surface ni
dans leur cassure n'indique une altération ou un délitement par
couches concentriques ; l’usure est évidente, et la roche, d’ailleurs,
est des plus compactes et des plus inaltérables : elle n’est autre que
le grès à ZJigilhtes. Ces galets se trouvent tous au sud des rochers
de l’Angellerie (41), et il est certain que les blocs dont ils ont été
formés avaient été arrachés à cette couche : par sa dureté, elle a dû
former pendant longtemps un véritable barrage au travers de la
vallée où coule aujourd’hui le ruisseau nommé le Havre, lorsque
celle-ci se creusait, et elle n’a pu manquer d’occasionner des rapides
ou une chute d’eau.
Il est bien probable qu'à Cop-Choux, comme à Saint-Gildas-des-
Bois, les sables rouges sont de l’étage pliocène supérieur, et les cail-
loux roulés du terrain quaternaire.
Dans une extrémité de la même carrière, j’ai constaté la présence
d’une sorte de boue argilo-sableuse, très fine, d’un brun jaunâtre,
contenant des coquilles de C'yclostoma eleqans Drap., mollusque qui
n'existe pas vivant à Cop-Choux. Ce dépôt, dont la partie visible est,
du reste, très peu étendue, a toutes les apparences du læss des en-
virons de Paris. Bien que je n’aie pu voir son contact avec les galets,
dont il est cependant très rapproché latéralement, il m'a paru leur
être superposé, et je ne doute pas qu'il ne soit d’une époque plus
récente. Je le crois formé, vers la partie inférieure du coteau, par le
ruissellement des eaux pluviales sur le versant. Il y a, du reste, dans
toute la carrière, par-dessus les sables et les cailloux roulés, un
véritable manteau de terrain meuble des pentes. Au sommet de la
coupe, on voit la terre végétale actuelle plantée de vignes.
Dans ces vignes, qui couvrent la plus grande partie de la butte de
l’'Angellerie, dont la carrière entamele flanc, on trouve de nombreux
éclats de silex, traces d’un atelier préhistorique. Or ces silex n’ont
pu être fournis par aucune des couches géologiques du pays, et le
terrain crétacé, d’où ils proviennent, est, en ligne droite, à 60 kilo-
mètres de Cop-Choux. Ils ont donc été apportés de fort loin, et
1883. ED, BUREAU, — BASSIN PRIMAIRE DE LA BASSE LOIRE. 177
comme il eût été presque impossible de les amener à dos d'hommes,
on les a bien probablement transportés par eau, en suivant la Loire
et en remontant la petite rivière le Havre, alors navigable plus haut
qu'elle ne l’est aujourd’hui,
Les carrières de Cop-Choux présentent donc actuellement un nou-
vel intérêt : non seulement elles sont les seules qui permettent l’é-
tude du Dévonien supérieur dans l'Ouest; mais on y voit le calcaire
de cet âge surmonté de dépôts successifs appartenant à des terrains
plus récents.
EXPLICATION DE LA COUPE
Nota. Les différents niveaux portent ici les mêmes numéros que
dans la coupe publiée dans le Bulletin de la Société géologique,
2° série, t. XVII, p. 794.
1. Granulite de la Vendée. (Ce n° ne figure pas dans la nouvelle coupe; il serait
placé à gauche des micaschistes.)
2. Micaschistes et gneiss.
3. Schistes ordinairement durs et ondulés, formant le bord sud de la cuvette
méridionale. Étage silurien moyen.
4. Grès à Tigillites, bande sud passant par Pierre-Meulière et Ligné. Étage silu-
rien moyen.
5. Schistes de l’étage dévonien inférieur (schistes à Pleurodictyum), contenant
les dépôts de calcaire marbre des Brulis et de Liré.
6. Schistes de l’étage dévonien moyen, contenant les dépôts de calcaire marbre
de l’'Écochère, avec Séringocephalus, et de Montjean, avec Uncites.
7. Schistes à empreintes de végétaux et de coquilles lisses appartenant à des
Mollusques lamellibranches. Ces schistes forment la base de l'étage houiller infé-
rieuret, comme les n°: 5 et 6, ne sont visibles que sur le bord sud de la cuvette.
8. Grès argileux (grauwacke de Viquesnel), tantôt d’une couleur à peu près vert
olive, tantôt d'un rouge lie de vie, commençant par des bancs intercalés dans
les schistes précédents, et renfermant des poudingues à pâte et noyaux de grauwacke,
Mais avec adjonction fréquente de noyaux d’autres roches : micaschistes, schistes
durs siluriens, grès à Tigillites, calcaire marbre, porphyre quartzifère. Les pou-
dingues occupent surtout la partie supérieure de ce niveau. Les couches de la
grauwacke semblent plonger toutes vers le nord ; mais il y a en réalité un pli
concave avec léger renversement des couches formant le versant nord du pli; Em-
preintes de plantes dans toute l'épaisseur du n° 8, qui appartient encore à l'étage
houiller inférieur et forme le plus élevé des dépôts compris dans la cuvette méri-
dionale,
9. Calcaire marbre dévonien supérieur à Terebratula cuboides, de Gop-Choux.
Ce calcaire n’existe que vers le bord nord de la cuvette méridionale. Il y a donc eu
déplacement de la mer après le dépôt de l'étage dévonien moyen. Le calcaire de
Cop-Choux offre une discordance sensible de direction avec les bancs les plus voi-
sins de la grauwacke : il avait donc éprouvé déjà un commencement de soulève-
ment, lors du dépôt des couches formant le ne 8. Le soulèvement du sol a continué
plus tard, de sorte que le calcaire est maintenant renversé et présente une incli-
naïison telle que sa face supérieure regarde au midi et en bas.
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1883. SÉANCE. 179
10. La petite bande de schistes portant dans l’ancienne coupe ce numéro, ici
supprimé, m'a paru n'avoir rien de constant et n'être qu'une dépendance du calcaire.
41. Grès à Tigillites, bande du nord, passant par la butte de l’Angellerie, Bé-
lan, la Demptière. C’est la couche n°4, qui reparaïit au nord, après avoir formé,
avec les schistes ondulés, le fond de la cuvette méridionale. Le soulèvement a été
tel que le grès est maintenantrenversé, comme le calcaire. |
11 bis, C’est la couche de schistes siluriens n° 3, qui reparaït au nord, après avoir
accompagné le grès dans toute la largeur de la cuvette méridionale, dont elle
forme le fond.
F. Faille très probable.
12. Grauwacke en général d’une couleur brunâtre ou grisatre. On n'y a pas
trouvé de fossiles. Cette grauwacke correspond probablement au n° 8 et le repré-
sente dans la cuvette septentrionale.
13. Psammite et schistes houillers, avec couches de poudingue quartzeux,
d'euritine et de charbon, exploité actuellement aux mines de la Tardivière. Nom-
breux fossiles végétaux : flore de la partie la plus élevée de l'étage houiller infé-
rieur,
14. Grès argileux (grauwacke) d’une couleur vert pâle, tantôt compact, tantôt
schisteux, sans fossiles. Il surmonte tous les dépôts de la cuvette septentrionale,
dont il remplit le milieu. 5
15. C’est le niveau n° 13 qui reparaît avec les mêmes caractères et la même flore
fossile, après avoir décrit une courbe sous le ne 14 replié. Puits et carrières à ciel
ouvert au village de la Rivière.
16 à 19. Alternance de poudingue quartzeux et de poudingue de grauwacke, Ges
couches paraissent, sous une autre forme, représenter le niveau n° 12.
20. Terrain silurien, étage supérieur. Schistes verts, rouges ou gris jaunâtre,
avec bancs de phtanite à Graptolithes.
Séance du 17 Décembre 1883.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
- Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame Membre de la Société :
M. Ep. AnDRé, ingénieur civil à Beaune, présenté par MM. Locard
et Fischer.
Il annonce ensuite cinq présentations.
Le Président annonce la mort de M. ARNAUD, avoué à Aix.
180 COTTEAU. == ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 17 déc.
M. Cotteau fait la communication suivante :
Note sur les Échinides jurassiques, crétacés, éocènes du
Sud-Ouest de /a France,
Par M. Cotteau.
Je viens de publier dans les Annales de la Société des Sciences natu-
relles de la Rochelle, un mémoire sur les Échinides jurassiques, cré-
tacés, éocènes du Sud-Ouest de la France. En offrant ce volume à la
Société, je crois devoir en présenter le résumé.
J'ai mentionné deux cent vingt-sept espèces ; pour le plus grand
nombre, je me suis borné à renvoyer aux descriptions et aux figures
données dans la Paléontologie française ; je ne suis entré dans les dé-
tails zoologiques, que lorsque j'ai rencontré des particularités inté-
ressantes à noter ou des espèces nouvelles à décrire. J’ai indiqué
avec soin le gisement des espèces, les localités où elles ont été re-
CUEMES, les collections principales qui les renferment, et à la fin du
travail, j’ai présenté des listes générales montrant la ee des
espèces dans les différents terrains.
J’insisterai surtout sur cette dernière partie de mon Mémoire.
L’étage oxfordien n’est représenté que par une seule espèce qui lui
est propre :
Collyrites elliptica Lamarck, Des Moulins.
Deux espèces ont été rencontrées dans l'étage corallien inférieur :
Stomechinus perlatus (Desmarets), Desor.
Pygaster umbrella, Agassiz.
Trente-cinq espèces appartiennent au terrain corallien supérieur :
Cidaris florigemma, Phillips. Diplocidaris miranda (Agassiz), Cot-
— marginata, Goldfuss. teau.
— Blumenbachi, Munster. — verrucosa, Gauthier.
— constricta, Agassiz. Pseudosalenia aspera (Agassiz), Étal-
— Beltremieuxi, Cotteau. lon.
— Basseti, Cotteau. Pseudocidaris mammosa (Agassiz), de
Rhabdocidaris Orbignyi (Agassiz), De- Loriol,
SOr. — rupellensis (Gotteau),
— nobilis (Munster), Desor. Gauthier.
— trigonacantha (Agassiz). Hemicidaris intermedia (Fleming),
— megalacantha (Agassiz), Forbes
Desor. Hemicidaris Agassizi (Rœmer), Dames.
— virgata, Gauthier. Hemipygus tuberculosus, Agassiz.
1883. COTTEAU. —= ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 181
Acrocidaris nobilis, Agassiz. — planissimum (Agassiz),
Pseudodiadema aroviense (Thurmann), Desor,
Desor. — rupellense, Gotteau.
== florescens (Agassiz), de — Beltremieuxi, Gotteau.
Loriol. Acropeltis æquituberculata, Agassiz.
—_ pseudodiadema (La- Pe l.na sublævis, Agassiz.
marck), Cotteau. Polyycyphus distinctus (Agassiz), Desor.
— Orbignyt (Cotteau), Stomechinus Robineaui, Cotteau.
| Desor. Pygaster umbrella, Agassiz,
_— mamillanum (Ræœmer), — Gresslyi, Desor.
Desor. Holectypus corallinus, d'Orbigny.
Parmi les plus intéressantes de ces espèces, je citerai le Cidaris
Blumenbachi, dont j’ai fait figurer un très bel exemplaire appartenant
au Muséum Fleuriau, pourvu d’une grande partie de ses radioles et
présentant parfaitement tous les caractères du type ; le Cidaris Bas-
seti, espèce nouvelle, connue par un radiole très allongé, grèle,
cylindrique, acuminé vers le sommet, garni sur toute la tige de
côtes longitudinales peu nombreuses, espacées, fortement épineuses,
que séparent des stries serrées, fines, délicates et granuleuses ; le
Pseudocidaris mammosa que nous connaissons maintenant muni de
ses radioles ; l’exemplaire figuré appartient à M. Basset, de la Ro-
chelle, et ne laisse aucun doute sur l'identité des Pseudocidaris mam-
mosa et ovifera.
Sur les trente-cinq espèces recueillies dans l’étage corallien supé-
rieur, une seule, Æhabdocidaris Orbignyi, se retrouve dans l'étage
kimméridgien, qui renferme en outre huit espèces particulières :
Pseudocidaris Thurmanni (Agassiz), Pseudodesorella Orbignyi (Cotteau),
Étallon. Étallon.
Hemicidaris Hoffmanni (Rœmer), Agas- Echinobrissus Brodiei, Wright,
siz. — Perroni, Étallon.
Pseudodiadema conforme (Agassiz), Pygurus jurensis, Marcou.
Étallon. Dysaster granulosus (Goldfuss), Agassiz.
La plus curieuse de ces espèces est sans contredit le Pseudodesorella
Orbignyi, remarquable par sa forme plus large que longue, par sa
face inférieure Étli Tate et son périprocte très rapproché du sommet.
Ge type bizarre que j'ai signalé pour la première fois, en 1855, dans
mes Études sur les Échinides fossiles de l Yonne, a été rencontré suc-
cessivement à Andryes, à Merry-sur-Yonne (Yonne) et à Valfin (Jura),
dans l'étage corallien inférieur; à Martin-sur-Armencon (Yonne),
dans l'étage corallien supérieur ; plus tard à Stramberg, dans le ter-
rain tithonique ; sa présence aux environs d'Angoulême vient étendre
encore l'horizon stratigraphique et géographique de cette espèce.
182
L'étage cénomanien contient quarante-six espèces (1), TÉpArRERS
dans vingt-six genres :
Cidaris vesiculosa, Goldfuss.
— cenomanensis, Cotteau.
Rhaëbdocidaris Schlumbergeri, Cotteau.
Peltastes acanthoïdes (Des Moulins),
Agassiz.
Salenia gibba, Agassiz.
Pseudodiadema tenue (Agassiz), Desor.
_ Michelini (Agassiz), De-
sor.
= ornatum (Goldfuss), De-
sor.
_ pseudo-ornatum , Cot-
teau.
—. variolare (Brongniart),
Cotteau.
— Guerangeri, Cotteau.
— elegantulum, Cotteau.
Orthopsis miliaris (d'Archiac), Cotteau.
Cyphosoma cenomanense, Cotteau.
— subcompressum, Cotteau.
Goniopygus Menardi (Desmarets), Agas-
siz.
— major, Agassiz.
Codiopsis doma (Desmarets), Agassiz.
Cottaldia Benettiz (Kænig), Cotteau.
Psammechinus Beltremieuxi, Cotteau.
Pygaster truncatus, Agassiz.
COTTEAU, —— ÉCHINIDES DU S.-0, DE LA FRANCE.
Hemiaster cenomanensis, Cotteau.
17 déc. Ë
Anorthopyqus orbicularis (Grateloup), «
Cotteau. |
— Michelini, Cotteau.
Holectypus excisus (Desor), Cotteau.
— cenomanensis, Gueranger.
— crassus, Cotteau.
Pyrina ovalis, d'Orbigny.
— Des Moulinsi, d'Archiac.
Caratomus faba, Agassiz.
— rostratus, Agassiz.
Pygaulus macropygus, Desor.
— _ subæqualis, Agassize
Nucleolites similis (d’Orbigny), Desor. |
Catopygus carinatus (Goldfuss), Agassiz.
— columbarius (Lamarck),
Agassiz.
Pyqurus lampas (de la Bêche), Desor.
Archiacia sandalina, Agassiz.
— _ gigantea, d'Orbigny.
— santonensis, d'Orbigny.
Claviaster Beltremieuxi, Cotteau.
Holaster suborbicularis (Defrance),
Agassiz.
— nodulosus (Goldfuss), Agassiz. “
Epiaster distinctus (Agassiz), d'Orbigny.
Linthia elata (Des Moulins), Cotteau.
Les types intéressants abondent ; j'en citerai seulement quelques
UDS : 2
Cidaris cenomanensis. — L'exemplaire que j'ai fait figurer offre unes
monstruosité très digne de remarque; une des aires interambula-
craires, beaucoup plus étroite que les autres, ne présente, à la face”
supérieure, qu'une rangée de gros tubercules, se dédoublant seule-«
ment aux approches du péristome ; près du sommet, l’aire interam-
bulacraire se réduit à une bande étroite et granuleuse. En dehors
de cette anomalie, le test s’est développé très régulièrement. Cet
exemplaire fait partie de la collection de la Sorbonne. È
_ Rhabdocidaris Schlumbergeri. — Espèce nouvelle, caractérisée par sa
(1) À ces quarante-six espèces, il y a lieu d'ajouter le Pedinopsis Arnaud
espèce fort rare recueillie à Piedmont par M. Arnaud, décrite et figurée dans
nos Échinides nouveaux ou peu connus, 1° série, p. 224, pl. XXXII, et que par
erreur je n’ai point citée dans mon travail.
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488: COTTEAU. — ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. 183
| | petite faille, ses zones porifères onduleuses, à fleur de test, composées
“de pores arrondis, serrés par un sillon, séparés par une ligne granu-
“Jeuse transverse. C'est la première fois que le genre Ahabdocidaris
| est signalé dans l'étage cénomanien.
— Anorthopyqus orbicularis. — Cette espèce est commune dans les
Ésrès de Piedmont et s'y rencontre souvent admirablement con-
cervée. Un des exemplaires recueillis par M. Arnaud a son péri-
«procte garni des petites plaques qui le fermaient; elles sont angu-
Jeuses, inégales, finement granuleuses, irrégulièrement disposées ;
c'est du côté du bord inférieur que l’ouverture anale est située.
% Archiacia gigantea. — Cette belle espèce est encore très rare dans
“les collections. Un des exemplaires recueillis à Fouras, et apparte-
nant à la collection de l'École des Mines de Paris, se distingue par
s24 forme plus allongée, par sa face antérieure tronquée plus vertica-
ler ent, par son péristome un peu oblique, et par son périprocie
plus largement développé. Malgré ces différences, cet échantillon ne
Es pas paru devoir être séparé du type figuré par d'Orbigny.
. Claviaster Beltremieuxi. — Les trois exemplaires de cette espèce
‘que nous avons pu étudier sont malheureusement incomplets, et
> réduisent à la partie supérieure cylindrique et allongée en forme
* de doigt. Chez un de nos échantillons, la base s’élargit obliquement
et fait supposer que l'ensemble du test avait quelques rapports avec
celui des Arcacia, tout en s'en éloignant d’une manière positive par
li forme cylindrique et la longueur démesurée du sommet, par les
tubercules épars et saillants dont il est recouvert, et surtout par la
structure toute particulière des aires ambulacraires. Les Clariaster
co) utus et Beltremieuri ne sont encore connus que par des frag-
m nents. Ilest à désirer que la découverte d'un individu entier per-
e de préciser les caractères de cette espèce étrange.
ne les quarante-six espèces de Fétage cénomanien, neuf se re-
rouvent dans l'étage turonien, principalement dans les couches
ir eures (Ligérien) :
is vesiculosa. Goniopyqus Menardi.
odiadema tenue. Cotéaldia Bencitie.
— variolare. Anorthopyqus Michelini.
hopsis miliaris. Nucleolites similis.
Z CEROIRARENSE
— Une seule de ces neuf espèces, Oréhopsis miliaris, persiste au delà
le de l'étage turonien et se montre encore dans l'étage sénonien infé-
eur et supérieur, Restaient trente-huit espèces, en y comprenant le
einopsis Arneudi, qu'on peut considérer comme caractéristique de
l'étage cénomanien.
ÿ
184.
COTTEAU. — ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE.
17 déc.
L'étage turonien qui se compose du Ligérien, de l’Angoumien, du
Provencien et correspond en grande partie à la Craie moyenne de
M. Arnaud, renferme quarante et une espèces :
Cidaris vesiculosa, Goldfuss.
— lLigeriensis, Cotteau.
— subvesiculosa, d'Orbigny.
— sceptrifera, Mantell.
_ perlata, Sorignet.,
Pseudodiadema variolare (Brongniart),
Cotteau.
— tenue (Agassiz), Desor.
Orthopsis granularis (Agassiz), Cotteau.
— miliaris (d’Archiac), Cotteau.
Cyphosoma cenomanense, Cotteau.
Codiopsis Arnaudi, Cotteau.
Cottaldia Benettiæ (Kænig), Cotteau.
Anorthopygus Michelini, Cotteau.
Holectypus serialis, Deshayes.
Discoïdea infera, Desor.
Nucleolites similis (d'Orbigny) , Desor.
— parallelus, Agassiz.
— Minor (Agassiz), Cotteau.
Catopygus obtusus, Desor.
Cassidulus ligeriensis, Cotteau.
Epiaster crassissimus (Defrance), d'Or- .
— Archiaci (Agassiz), Cotteau,. bigny.
— Orbignyi, Cotteau. — meridanensis, Cotteau.
_ perfectum, Agassiz. Micraster Michelini, Agassiz,
= Delaunayi, Cotteau. — brevis, Desor.
— Bourgeoisi, Cotteau. — breviporus, Agassiz. ® ?!:044
— Schlumbergeri, Cotteau. — laxoporus, d'Orbigny.
—= carantonianum (Agassiz), Hemiaster Orbignyi, Desor.
Desor. — Leymeriei, Desor.
Goniopyqus Menardi (Desmarets), — nasutulus, Desor.
Agassiz. Linthia conica (d'Orbigny), Cotteau.
e marticensis, Cotteau. =
— Arnaudi, Cotteau.
Verneuilli (Desor), Peron et
Gauthier.
Presque toutes ces espèces étaient connues avant mon travail ;
comme espèce nouvelle, je citerai seulement le Goniopyqus Arnaud,
qui, par la forme subquandragulaire de son périprocte, muni de
quatre petites impressions semicirculaires, ainsi que par la disposi-
tion de ses tubercules ambulacraires, présente de grands rapports
avec le Goniopyqus delphinensis, de l'étage aptien de l'Isère, tout en
offrant cependant quelques différences qui ne permettent pas de
confondre les deux espèces.
Sur les quarante et une espèce qu’on rencontre dans l'étage iuro-
nien, treize remontent dans l'étage sénonien inférieur :
Holectypus serialis.
Nucleolites parallelus.
Cidaris subvesiculosa.
— sceptrifera.
— perlata. _ minor.
Orthopsis miliaris. Micraster brevis.
Cyphosoma Orbignyi. — laxoporus.
— Delaunayi. Hemiaster nasutuluse
— Burgoeoisi.
Re Res RE unes
18383.
COTTEAU. —— ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE.
185
Sur ces treize espèces, cinq persistent dans l'étage sénonien su-
périeur :
Cidaris subvesiculosa.
— perlata.
Orthopsis miliaris.
Cyphosoma Orbignyi.
Hemiaster nasutulus.
Ces nombreux passages démontrent les rapports très étroits qui
existent entre les divers étages de la Craie proprement dite.
Quarante-trois espèces appartiennent à l'étage sénonien inférieur.
qui comprend le Coniacien et le Santonien :
Cidaris subvesiculosa, d'Orbignx.
— sceptrifera, Mantell.
— T° perlata, Sorignet.
— Jouanetti, Des Moulins.
— pseudopistillum, Cotteau.
Salenia scutigera (Goldfuss), Gray.
— Bourgeoisi, Cotteau.
Orthopsis miliaris (d'Archiac), Cotteau.
Cyphosoma regulare, Agassiz.
Holectypus serialis, Deshayes.
Pyrina ovulum, Agassiz.
— insularis, Arnaud.
Nucleolites parallelus, Agassiz.
— minimus, Agassiz.
— minor (Agassiz), Desor.
Catopygus elongatus, Desor.
_— Arnaudi, Cotteau.
Botriopyqus Toucasi, d'Orbigny.
_ Orbignyi, Cotteau. — Nanclasi, Coquand.
— Delaunayi, Gotteau. — Arnaudi, Cotteau.
_— Bourgeoisi, Cotteau. Clypeolampas ovum (Agassiz), Cotteau.
_ microtuberculatum, Gotteau. Faujasia Delaunayi, d'Orbigny.
— magnificum, Agassiz. Claviaster cornutus(Agassiz), d'Orbigny.
_— raretuberculatum, Cotteau. Gardiaster ligeriensis, d'Orbigny.
— Ameliæ, Cotteau. — tenuiporus, Cotteau.
— cireinatum (Breyn), Agassiz. Micraster brevis, Desor.
— remus, Cotteau. — laxoporus, d'Orbigny.
— tenuistriatum, Gotteau. — cortestudinarium (Goldfuss),
— engolismense, Arnaud. Agassiz.
_ Cotteaui, Arnaud. Hemiaster nasutulus, Sorignet.
Holectypus turonensis, Desor. — stella.
-
Le genre Cyphosoma, déjà très nombreux à l’époque précédente,
est représenté par treize espèces dont deux, les C’yphosoma engohs-
_mense et Cotteaui, précédemment décrites par M. Arnaud, n'avaient
pas encore été figurées. La première, voisine du Cyph. girumnense,
s'en éloigne par sa face supérieure plus épaisse et plus renflée, par
ses tubercules moins nombreux, par sa zone miliaire granuleuse et
non déprimée au sommet, par son péristome large et à fleur de test.
La seconde espèce rappelle le Cyph. Arnaudi; elle en diffère par sa
face supérieure moins conique, par ses pores plus fortement bigé-
minés à la face supérieure, par ses tubercules ambulacraires et inter-
ambulacraires plus nombreux, par le décroissement plus régulier
de ses tubercules au-dessus de l’ambitus, Mentionnons également,
186 17 déc,
dans cet étage, les PBofriopyqus Toucasi, Nanclasti et Arnaud; la pre-
mière de ces espèces avait seule été décrite et figurée ; la seconde
connue, avant notre travail, par une simple diagnose, se distingue
du Botriopyqus Toucast par sa forme encore plus allongée, par ses
aires ambulacraires plus étroites, par son périprocte situé un peu
plus haut. Nous en avons donné des figures détaillées ainsi que du
Botr. Arnaudi, qui en diffère certainement par sa forme moins
longue, plus ovale, par sa face supérieure plus bombée, par sa face
inférieure plus plane, par ses aires ambulacraires plus larges et plus
courtes, par son floscelle moins apparent.
Sur les quarante-trois espèces de l'étage sénonien inférieur, treize
espèces avaient vécu dans l'étage turonien; cinq de ces treize es-
pèces, auxquelles il faut en joindre seize Que montent dans l'é-
tage sénonien supérieur :
COTTEAU. —— ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE,
Cidaris subvesiculosa. Cyphosoma remus.
— perlata. — tenuistriatum.
— Jouanetti. — Cotteaui.
— pseudopistillum. Goniopygus royanus.
Salenia scutigera. Holectypus turonensis.
Orthopsis miliaris. Nucleolites minimus.
Cyphosomaæ.Orbignyi. Catopygus elongatus.
— regulare. Clypeolampas ovum.
— microtuberculatum. Cardiaster tenuiporus,
— magnificum. Hemiaster nasutulus.
— Amelie.
Restent quatorze espèces qui peuvent être considérées comme
propres à l'étage sénonien inférieur.
L’étage sénonien supérieur, comprenant le Campanien et le Dor-
donien, termine la série crétacée et contient soixante- -quatorze es-
pèces :
Cyphosoma magnificum, Agassiz,
Seemanni, Coquand.
girumnense, Desor.
Arnaudi, CGotteau.
pulchellum, Colteau.
Cidaris subvesiculosa, d'Orbigny.
— perlata, Sorignet. —
— Jouanetti, Des Moulins. —
— pseudopistillum, Coiteau. ==
— Ramoneti, Cotteau. =
Salenia scutigera (Goldfuss), Gray.
— trigonata, Agassiz.
— Bourgeoisi, Cotteau.
— Bonissenti, Cotteau.
Orthopsis miliaris (d'Archiac), Cotteau.
Cyphosoma regulare, Agassiz.
— Orbignyi, Cotteau.
_ microtuberculatum, Gotteau.
— Verneuilli, Cotteau.
— Ameliæ, Gotteau.
_ remus, Cotteau.
—— tenuistriatum, Agassiz.
— radiatum, Sorignet.
re costulatum, Cotteau.
_ Des Moulinsi, Cotteau.
— Raulini, Cotteau.
1883.
Gyphosoma Bonissenti, Cotteau.
— minus, Arnaud.
= Cotteaui, Arnaud.
— propinquum, Arnaud.
— inflatum, Arnaud.
. Goniopygus royanus, d'Archiac.
+ Holectypus turonensis, Desor.
Pyrina petrocoriensis, Des Moulins.
— flava, Arnaud.
Nucleolites minimus, Agassiz.
_ oblongus (d'Orbigny), Desor.
— analis (d'Orbigny), Desor.
— Des;Moulinsi, Cotteau.
— scrobiculatus, Goldfuss,.
Catopygus elongatus, Desor.
Stimatopygus galeatus, d'Orbigny.
Echinanthus Heberti, Cotteau.
Cassidulus lapiscancri, Lamarck,
_ Arnaudi, Cotteau.
Rhynchopygus Marmini (Des Moulins),
COTTEAU. == ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE.
187
Clypeolampas orbicularis, Arnaud, Cot-
teau.
Faujasia apicalis (Desor), d'Orbigny.
Faujasi (Desmoulins), d'Orhi-
BNYe
— longa, Arnaud.
Echinocorys vulgaris, Breyn.
— orbis, Arnaud.
Holaster carentonensis, Cotteau.
Cardiaster granulosus (Goldfuss),
Forbes.
_ tenuiporus, Cotteau.
_ transversus, Cotteau,
— Arnaudi, Cotteau.
Offaster pillula (Lamarck), Desor.
— Bourgeoisi (d'Orbigny), Desor.
Hemipneustes striato-radiatus (Leske),
Cotteau. GE
Micraster laxoporus, d'Orbigny.
—. glyphus, Schluter.
d'Orbigny, — regularis, Arnaud.
Clypeolampas Leskei (Goldfuss), Pomel. Hemiaster nasutulus, Sorignet.
— ovum (Grateloup), Cot- — ligeriensis, d'Orbigny.
; teau. _ Des Moulinsi, d'Orbigny.
— acutus (Des Moulins), — prunella, Desor.
: Cotteau. — excavatus, Arnaud.
_ conicus, Arnaud, Cotteau. Schizaster atavus, Arnaud.
— perovalis, Arnaud,? Cot-
teau.
Je signalerai d’abord le grand développement du genre C'yphosoma,
représenté par vingt et une espèces, dont quelques-unes, telles que
les Cyphosoma microtuberculatum, magnificum, girumnense, Ameliæ,
sont très abondantes. Parmi les Cyphosoma peu connus, je citerai
les Cyph. minus, propinquum, et inflatum, décrits précédemment par
M Arnaud, mais qui, comme les Cyph. engolismense et Cotteaut de l’é-
tage sénonien inférieur, ne se trouvent pas dans la Paléontologie fran-
corse et n'avaient pas encore été figurés. Associées à ces Cyphosoma,
serencontrent un grand nombre d'espèces intéressantes, apparte-
nant presque toutes à la riche collection de M. Arnaud.
MJe me borneraï à en mentionner quelques-unes : le Cidaris pseudo-
mu pistillum, dont on ne connaissait que les radioles assez abondants, à
Royan, à Meschers, à Talmont, mais dont nous avons décrit le test,
sans qu'un doute soit possible sur son identité, car il présente,
adhérent à l’un de ses tubercules, un radiole parfaitement caracté-
nisé; l'EZchinanthus Heberti, premier représentant d’une genre si abon-
dant à l’époque éocène, espèce remarquable par sa face supérieure
188 COTTEAU. — ÉCHINIDES DU S.-0. DE LA FRANCE. A7 déc.
renflée, déclive sur les côtés, subcarénée en arrière, par ses aires
ambulacraires grêles, étroites, allongées, par son périprocte élevé,
aigu, s'ouvrant au sommet d’un sillon apparent; le Cassidulus Ar-
naudi, qui offre au premier aspect la physionomie du Sfimatopygus,
mais s’en distingue par son périprocte dépourvu de la fente supé-
rieure caractéristique des Séimatopygus, et sera toujours reconnais-
sable à sa taille relativement grande, à sa face supérieure oblique-
ment déclive en avant et sur les côtés, renflée et évidée en arrière, à
son périprocte arrondi, très étendu et s’ouvrant dans une large dé-
pression ; l’£'chinocorys orbis, très jolie espèce, que sa taille constam-
ment petite et sa forme générale rapprochent des individus jeunes
de l’£chinocorys semiglobus, et notamment des exemplaires qu’on ren-
contre dans la Craie du Danemark, mais qui s’en distingue par ses .
pores ambulacraires placés à la partie inférieure des plaques, par sa
granulation plus fine et plus écartée, par sa face inférieure plus
bombée et plus déprimée autour du péristome ; l’Æolaster carento-
nensis, espèce nouvelle, de forte dimension, qui présente plusieurs -
rapports avec l’Æolaster integer, mais qui en diffère par sa forme
plus élevée, plus conique, plus élargie au milieu et relativement .
moins longue, par sa face inférieure plus bombée, par son sommet
ambulacraire plus excentrique en arrière ; le Cardiaster tenuiporus,
que la profondeur de son sillon antérieur gibbeux et renflé sur les
bords, l’étroitesse excessive des zones porifères antérieures des aires
ambulacraires paires, séparent nettement de ses congénères ; l’Ae-
miaster nasutulus dont nous avons pu étudier un exemplaire, chez
lequel le périprocte est fermé par de petites plaques anguleuses, iné-
gales, groupées autour de l'ouverture anale ; ce précieux échantillon
a été recueilli dans les falaises de Meschers, et fait partie de la collec-
tion de M. de Loriol; le Schizaster atavus que la largeur et la profon- x
deur du sillon antérieur, son sommet très excentrique en arrière,
ses aires ambulacraires flexueuses, placent incontestablement dans le
genre Schizaster, si rare encore à l’époque crétacée.
Le terrain éocène développé seulement dans la localité de Saint- | |
Palais, m'a offert vingt et une espèces. Je me suis borné à les signaler
et à renvoyer au volume des Annales géologiques dans lequel elles
seront prochainement décrites et figurées.
1883. ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 189
M. Zeiller fait la communication suivante :
Note sur les Fougères du terrain houïiller du Nord de la
| France.
Par M. R. Zeiïller.
J'ai l'honneur d'offrir à la Société une Note sur les fructifications
de quelques espèces de Fougères du terrain houiller (1). J’ai été assez
heureux pour rencontrer, parmi un grand nombre d'empreintes
provenant des houillères du Nord et du Pas-de-Calais,des frondes
fertiles bien conservées dont les sporanges, transformés en charbon,
montrent au miscroscope tous les traits extérieurs de leur organi-
sation. J'ai pu reconnaître ainsi quelques types génériques nou-
VeaUx, SaVOIr :
Crossotheca. — Caractérisé par des sporanges coriaces, pendant ou
s'étalant sous forme de frange au bord des segments fertiles ; ceux-ci
de forme ovale et de dimensions très réduites, complètement diffé-
rm des segments stériles. La seule espèce observée (Crossotheca
Crepini Zeiller) appartient, par ses pennes stériles, au groupe des
Sphénoptéridées.
| Dactylotheca. — Sporanges coriaces, indépendants, effilés en pointe,
appliqués sur le dos des nervures. Type : Pecopteris dentata Brongit.
| Renaultia. — Sporanges coriaces, de forme ovale, indépendants,
isolés ou groupés à l'extrémité des nervures. Type : Pecopteris chœæro-
lohytloïdes Brongt.
Myriotheca. — Sporanges coriaces, de forme ovale, réunis en très
grand nombre sous les pinnules fertiles, comme ceux des Acros-
ichées. Type : Myriotheca Desaillyi Zeïller.
1M (4) Extrait des Ann. des Sc. nat. 6° sér., Bot., t. XVI, p. 177 à 209; pl. IX à
XI: Fructifications de Fougères du terrain houiller. — Peu de mois après la pu-
pate de cette Note dans les Annales des Sciences naturelles, à paru à Vienne
anäimportant travail de M. D. Stur : « Zur Morphologierund Systematik der Culm
| und Carbonfarne ÿ, dans lequel l’auteur a également créé plusieurs genres nouveaux
le Fougères houillères, fondés sur la connaissance des organes de fructification.
«le dois signaler ici la concordance de quelques-uns de ces genres avec une partie
les miens, savoir du genre Hapalopteris avec mon genre Renaultia, du genre
accopteris avec mon genre Grand'Eurya, et du genre Sorotheca avec mon genre
Zmossotheca; ces noms de M. Stur, plus récents que les miens, ne peuvent par
‘onséquent être conservés, non plus que ceux de Renaultia et de Grund'Eurya
1uil applique à des Pecopteris étudiés par M. Renault sur des échantillons silici-
és On trouvera d’ailleurs plus de détails à ce sujet dans les Annales des Sciences
raturelles, 6e série, Bot., t. XVII, p. 130. (Note ajoutée pendant l'impression.)
190 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU Non. 17 déc,
Ces quatre genres paraissent, de même que les Calymmatotheca,
Stur, dont j'ai pu examiner une espèce, rentrer dans la famille des
Marattiacées. \
Un autre type, très singulier, auquel j’ai donné le nom de Grand’
Eurya, est caractérisé par de gros sporanges munis d'une bande
élastique légèrement renflée, formée de plusieurs rangées de cel-
lules, qui semble partir de leur point d'attache et les entourer com-
plètement ; ces sporanges sont groupés, au nombre de 5 à 7, comme
les côtes d’un melon, formant sous chaque pinnule fertile un sore
unique, très volumineux, de forme à peu près sphérique. Les frondes
fertiles de Grand’ E'urya que j'ai observées, m'ont paru pouvoir être,
avec beaucoup de probabilité, rapportées au Sphenopteris coralloides M
Guitb. D’après M. H. B. Geinitz, qui a bien voulu me faire part de ses
remarques à ce sujet, elles appartiendraient plutôt au Pecopteris erosa
Gutb. ; les frondes stériles de cette espèce ont en effet une grande
ressemblance de forme avec les pennes fertiles que j'ai observées,
mais il y a aussi des différences assez importantes dans les dimen-
sions relatives et l'aspect du rachis, comme dans l'orientation et le
mode d’attache des pinnules. En tout cas, le 2. erosa appartient
par ses fructifications, telles que M. Geinitz a pu les étudier sur des
échantillons de Zwickau, au genre Grand’'Eurya.
Ce genre qui, à ce que je crois, comprend également le Spheno=
pteris Essinghi Andræ, viendrait se placer dans la famille des Bo-M
tryoptéridées, auprès des Z'ygopteris et des Botryopteris.
Enfin j'ai observé quelques Fougères à sporanges annelés, qui ren-
trent dans des familles actuellement vivantes : ainsi l’étude des fruc-
tifications du genre Oligocarpia, représenté par l'O. Gutbieri Gæpp.
et par le Sphenopteris formosa Gutb., m'a prouvé que ce genre avait
positivement sa place parmi les Gleichéniées. "|
Un autre Sphenopteris, le Sph. delicatula Sternb., (Spk. quadridac-«
tylites Gutb.), m’a offert des fructifications ayant nettement le carac-
tère de celles des Hyménophyllées. |
J’ai en outre examiné des frondes fertiles de Diploiémema acutilo-«
bum Sternb. (sp.), recueillies par M. L. Crépin, ingénieur aux mines
de Bully-Grenay, à l’obligeance de qui je dois également de magni-Ml
fiques frondes stériles de cette belle espèce; par leur aspect extérieur
elles ressemblent à la fois aux Z/ymenophyllum et au genre Dicksontites
créé par M. Sterzel pour le Pecopteris Pluckenetr Schloth. (sp); mais
les sporanges eux-mêmes n'étant pas visibles, je n’ai pu fixer la place
de cette curieuse Fougère, qui, par son mode de ramification, se
rapproche des Zygodium et surtout de certains Mertensia.
Malheureusement les quelques espèces sur lesquelles ont porté
1883. ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 191
ces observations ne représentent encore qu'une bien petite fraction
de la flore ptéridologique du bassin houiller de Valenciennes, et l’on
reste dans l'incertitude sur la place que doivent occuper, dans la
classification, le plus grand nombre des Fougères du terrain houiller
moyen. J’ai pu, en effet, en constater près de 60 espèces différentes
parmi les échantillons que l’Ecole nationale des Mines a reçus à di-
verses reprises du Nord et du Pas-de-Calais, et dont la plus grande
partie a été donnée par M. l'inspecteur général du Souich, qui a
recueilli dans ce bassin une magnifique collection. Je ne crois pas
inutile de donner ici la liste de ces espèces, dont plusieurs n’ont pas
encore été signalées en France,
SPHÉNOPTÉRIDÉES.
Les Sphénoptéridées constituent un ensemble fort hétérogène, et
la connaissance du mode de fructification de chaque espèce permet-
tra seule de vérifier, si les groupes artificiels qu'on y a établis, ont
quelque valeur. On peut toutefois réunir provisoirement certaines
espèces dont les frondes stériles ont une assez grande analogie, par
leurs pinnules divisées en lobes presque toujours arrondis, à limbe
assez développé, parcouru par des nervures plusieurs fois dichotomes.
Ce groupe, qu’on pourrait appeler groupe des Sphenopteris nevropte-
roides ou groupe du Sph. obtusiloba, comprend :
Sphenopteris obtusiloba Brongt. (Sph. trregularis Andræ.) — Espèce
assez répandue dans tout le bassin, mais surtout dans la région la
plus élevée. M. L. Crépin en a recueilli à la fosse n° 7 de Bully-
Grenay un superbe échantillon, dont le rachis présente une largeur
de 07,03 : il porte de part et d'autre des pennes primaires tripinnées,
et se suit sur 0",53 de longueur, puis il se divise, sous un angle de
«50°, en deux branches également garnies de pennes; mais celles-ci
sont seulement bipinnées, les derniers segments étant, il est vrai,
quinqué ou trilobés; ces divisions du rachis primaire mesurent,
Pune 0%,015, l’autre 0",010 de largeur. M. Stur a observé un mode
de division semblable du rachis chez quelques-uns des Sphenopteris
qu'il à réunis dans son genre Calymmatotheca (1). Le mode de fruc-
tification du Sp. obtusiloba n'étant pas connu, il est impossible de
Savoir s’il rentre vraiment dans ce genre.
Sph. nevropteroides. (Pecopteris neuropteroides Boulay). — Cette
(1) Culm-Flora, pl. XXV à XXVIL.
1492 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 147 déc.
espèce, distincte de la précédente par la forme, moins étranglée à la
base, de ses pinnules et des lobes de celles-ci, ainsi que par l’absence,
entre les nervures, des fines stries parallèles qui s’observent chez le
Sph. obtusiloba, se rencontre dans les couches élevées du bassin du
Nord et du Pas-de-Calais, par exemple à Dourges, à Courrières, à
Bully-Grenay, à Lens, à Marles, et surtout à Liévin où elle est abon-
dante. Ses pinnules présentent quelquefois des sortes de petites pus-
tules ponctiformes, faisant saillie à leur face supérieure, comme.
celles que M. Lesquereux a figurées sur son Pseudopecopteris anceps (1),
espèce peut-être identique à celle-ci; il me paraît probable qu’elles
sont dues à la présence de quelque champignon parasite,
Sph. Schillingsi Andræ. — Cette espèce, indiquée déjà à Vendin
par M. l'abbé Boulay, se rencontre aussi à Nœux.
Sph. polyphylla Lindl. et Huit. — Je ne puis rapporter qu'à cette
espèce une Fougère de Lens et de Bully-Grenay, bien distincte par
le segment terminal de chaque penne, plus grand que tous les au-
tres. Elle n'avait encore été signalée qu’en Angleterre.
Sph. trifoliolata Artis (sp.) — J’en ai observé des empreintes net-
tement caractérisées et tout à fait conformes au lype d’Artis, dans les
concessions de Vieux-Condé, d’Anzin, d’Aniche, de l’Escarpelle, de
Courrières; le Muséum d'histoire naturelle en possède notamment,
des mines d'Aniche, un magnifique échantillon. J’ai pu m’assurer,
en suivant la variation de forme des pennes dans les différentes por-
tions de la fronde, qu’il faut bien positivement rapporter au Sph,
trifoliolata l'échantillon d’Anzin qu’Ad. Brongniart a figuré sous ce
nom et que MM. Andræ (2) et Schimper (3) ont cru devoir attribuer
plutôt au Sph. irreqularis.
Sph. nummularia Gutb. — Cette espèce, à laquelle je réunirais le
Sph. convexiloba Schimper, tel du moins que l’a compris et figuré
M. l’abbé Boulay, paraît se trouver surtout dans les régions moyenne
et supérieure du bassin, Je doute qu’elle appartienne au genre Dr-
plotmema, malgré la bifurcation du rachis qu'indique l’une des figures
de Gutbier, ceite bifurcation pouvant n'être qu’accidentelle, comme
celle que j'ai signalée tout à l’heure sur un échantillon de Spa.
obtusiloba.
(1) Aélas tothe Coal-Flora of Pennsylvania, pl. XXX VIII, fig. 2.
(2) Andræ, Vorweltl. Pflanz., p. 26.
(3) Schimper, Traité de paléont. végét. 1, p.372, 374.
1883. ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 193
En dehors du groupe, d'apparence assez homogène, auquel appar-
tiennent ces six espèces, il serait assez difficile d’en former d’autres,
les affinités qui peuvent exister entre certains des Sphenopteris que
je vais avoir à énumérer étant généralement des plus incertaines ; je
… m'abstiendrai en conséquence de tout groupement.
Sph. Hœninghausi Brongt. — Abondante dans les couches infé-
rieures et jusque dans les couches moyennes du bassin du Nord,
cette espèce paraît manquer dans les couches supérieures. On en
trouve fréquemment des fragments de rachis, reconnaissables aux
écailles dont ils sont hérissés, et atteignant plusieurs centimètres
de largeur.
Sph. Laurent: Andræ. — Je ne l’ai rencontré jusqu'ici qu’à Vicoi-
gne ; il n'avait encore été observé qu’à Eschweiler.
Sph. mixta Schimper. — J'en ai trouvé à Courrières des échantil-
lons absolument identiques aux figures données par M. Lesquereux
dans le Geol. Survey of Illinois (1), mais non à celles du Coal-Flora (2)
publiées sous le même nom et qui me paraissent appartenir à une
autre espèce. Le Sph. mixta n'avait pas encore été signalé en dehors
des États-Unis.
Sph. (Renaultia) chærophylloides Brongt (sp.). — Je l’ai observé
dans la zone supérieure, à Bully-Grenay, à Lens, à Liévin, à Dour-
ges, etc.
Sph. stipulata Gutb. — Cetté espèce me paraît, comme la précé-
dente, particulière aux couches élevées du bassin du Pas-de-Calais;
elle semble, du reste, peu commune.
Sph. | (Hymenophyllites) delicatula Sternb. (Sph. quadridactylites
Gutb.). — Se trouve dans la région moyenne et plus abondamment
dans la région supérieure du bassin.
Sph. (Hymenophyllites) Bronni Gutb. — Espèce voisine de la pré- |
cédente ; j'en ai vu de Lens des échantillons bien caractérisés.
(1) Vol. IX, pl. XXXIX, fig. 5, 6; vol. IV, pl. XV, fig. 7, 8.
(2) Atlas to the Coal-Flora of Pennsylvania, pl. LIV.
XIT, 13
194 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc.
Sph. (Hymenophyllites ?) herbacea Boulay. — J'ai retrouvé cette es-
pèce, découverte par M. l'abbé Boulay, à Lens, sur un grand nombre
de points du bassin, aussi bien dans la région moyenne, à Aniche et
à Anzin, que dans la région supérieure.
M. Dernoncourt en a recueilli, à la fosse Thiers d’Anzin, un
échantillon fructifñié qui, sans être tout à fait net, malheureusement,
me paraît de nature à faire ranger le Sph. herbacea dans la famille
des Hyménophyllées.
Sph. trichomanoides. Brongt. — Il est possible que le type de
l’espèce, qui provient d’Anzin, ne soit, comme l’a pensé M. l’abbé
Boulay, qu'un fragment de penne de Sph. furcata; ce n’est donc
qu'avec quelque doute que je lui rapporte des pennes d’une Fou-
gère à consistance très délicate, d'aspect analogue à diverses Hymé-
nophyllées vivantes, que j'ai observée à Bully-Grenay.
Sph. (Oligocarpia) formosa Gutb. — Cette espèce n'est pas très
rare dans les couches supérieures, notamment à Bully-Grenay, à
Lens et à Liévin ; on la trouve presque toujours fructifiée.
Sph. (Grand Eurya?) coralloides Gutb. — Répandu surtout dans la
région supérieure du bassin; les échantillons fructifiés que je lui ai
attribués, et que M. Geinitz rapporte au Pec. erosa, Gutb., viennent,
les uns d’Aniche, les autres de Ferfay.
Sph. (Grand'E'urya) E'ssinghi Andræ. — Je ne l’ai encore vu que
des mines d’Aniche, mais en échantillons parfaitement nets. Décou-
vert à Eschweiïler, il a été retrouvé déjà en Belgique par M. F. Crépin.
Sph. (Crossotheca) Crepini Zeïller. — Je ne connais cette espèce
que de Lens, de Liévin et de Bully-Grenay ; elle a été observée égale-
ment, comme je l’ai dit, par M. F. Crépin dans les couches supé-
rieures du terrain houiller de Mons, aux mines du Levant-du-Flénu.
Sph. lanceolata Gutb. — Cette espèce, à laquelle je réunirais le
Sph. acutiloba, Andræ, non Sternb., a été rencontrée en divers points
de la région supérieure du bassin, de Dourges à Liévin.
Sph. macilenta Lindl. et Hutt. — J’indiquerais pour celle-ci là
même provenance que pour la précédente, si des échantillons de
_ Meurchin, présentant des pennes qui me semblent lui appartenir, ne
me faisaient penser qu’elle se montre déjà à un niveau plus bas.
1883. ZEILLER. = FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 195
Sph. spinosa Gœpp. — J'en ai vu des empreintes très nettes pro-
venant de Liévin et de Bully-Grenay, c’est-à-dire de la région supé-
rieure du bassin.
Cette belle espèce n’a encore été signalée qu’à Sarrebrück, par
M. Gæppert, et en Belgique par M. F. Crépin.
Diplotmema acutilobum Sternb. (sp.) — Je lai observé de di-
verses provenances, Courrières, Bully-Grenay, Liévin, mais pas en
dehors de la zone supérieure,
Dipl. furcatum Brongt. (sp.) — Assez répandue, sans être com-
mune nulle part, cette espèce paraît se montrer sur une assez grande
étendue en hauteur, depuis la région inférieure jusque dans la région
| supérieure du bassin.
Myriotheca Desaillyi Zeïller. — Je ne connais de cette espèce qu'un
fragment fertile, recueilli à Liévin par M. Desailly, et tout juste
suffisant pour fixer sa place dans les Sphénoptéridées.
Calymmatotheca asteroides Lesq. (sp.) — L'École des Mines en pos-
“ède de Dourges un échantillon bien net, mais qui ne présente mal-
… heureusement aucun caractère de nature à faire préjuger quelle
| peut être l’espèce, déjà connue à l’état stérile, dont il représente la
|fructification. D’après M. Stur, le genre Calymmatotheca compren-
L drait surtout des Sphénoptéridées, et c’est pour ce motif que je le
signale ici à la suite de cette famille.
NÉVROPTÉRIDÉES.
1 Nevropieris Scheuchzeri Hoffm. — Cette belle espèce, bien carac-
|térisée par les longs poils dont sont garnies ses pinnules, se ren-
«contre dans toute la zone supérieure, à Dourges, à Bully-Grenay,
à Lens, à Liévin, etc. M. L. Crépin en a recueilli au-dessus de la
veine Saint-Augustin, à la fosse n° 2 de Bully-Grenay, un magni-
fique échantillon, dont le rachis, large de 0,010, est garni, entre les
| pennes qu'il porte, de grandes pinnules arquées en faux, flanquées
| à leur base, du côté supérieur, d’une petite pinnule ovale. Les
pennes, simplement pinnées, portent de grandes pinnules sembla-
| bles à celles qui garnissent le rachis principal, et dont la longueur
| atteint 0,08. J'ai donné ailleurs (1) le détail de la synonymie, assez
| compliquée, de cette espèce.
PB: (1) Mém. dé là Soc. géol, du Nord, t. I. Notes sur la flore houillère des Asturies,
| P: 6 à 10,
196 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc.
Nevr, acuminata Schloth. (sp.) — Je n’en ai observé que quelques
pennes, les unes de Vieux-Condé, les autres d’Anzin, recueillies par
M. Dernoncourt.
Nevr. gigantea Sternb. — Zone moyenne ou supérieure, à Aniche,
l'Escarpelle, Courrières, Bully-Grenay, Nœux.
Nevr. flexuosa Sternb. — Se rencontre sur un grand nombre de
points du bassin, depuis Vicoigne et Vieux-Condé jusqu'à Bully-
Grenay, Nœux, etc.
Nevr. tenuifolia Schloth. (sp.) — Cette espèce, distincte de la
suivante par la forme de ses pinnules, atténuées au sommet, ainsi
que par ses nervures plus fines et un peu moins serrées, est répandue
presque dans tout le bassin, mais semble cependant plus commune
dans la région supérieure, à Dourges, à Courrières, à Liévin, à Bully-
Grenay, à Nœux, à Marles, etc. On trouve très fréquemment sur ses
pinnules le Spirorbis carbonarius, Daws.
Nevr. heterophylla Brongt. — Se rencontre depuis les couches
les plus basses jusque dans les plus élevées ; plus abondant toutefois,
à ce qu'il semble, dans les zones inférieure et moyenne. J'ai pu en
examiner de grandes plaques, et en en comparant les diverses por-
tions aux échantillons types de Brongniart, je me suis convaincu que, …
comme l’a déjà dit M. l’abbé Boulay (1), le N. Zoshi ne représente
qu’une des formes du !. heterophylla, et ne peut même pas être re-
gardé comme une variété. On trouverait facilement, du reste, sur la
pl. LXXI de Brongniart, consacrée au !V. heterophylla, des pennes ou
portions de pennes identiques à la fig. 4, pl. LXXII, qui représente
le N. Loshi. Cette espèce, outre les variations de forme que subissent
ses pinnules suivant la place qu’elles occupent sur une même fronde,
ne laisse pas, du reste, d’être quelque peu polymorphe, et l'on en
rencontre, à Bully-Grenay, par exemple, des formes qui, sans pou-
voir être séparées de celles qu'on trouve dans les régions plus basses,
à Carvin, Meurchin, ou Vieux-Condé, ont cependant des pinnules de
forme un peu différente, rappelant à certains égards le V. Grangeri
Brongt. M. L,. Crépin en a recueilli, à la fosse n° 4 de Bully-Grenay,
une grande plaque dont le rachis, irrégulièrement ramifñé, atteint
003 et plus de largeur. D’autres portions de rachis ont jusqu’à 007
et 008 et portent de grands Cyclopteris sessiles.
(1) Recherches de paléont. végét. dans le terrain houiller du Nord de la France,
p. 21.
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Î
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‘1883. ZEILLER. == FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 197
Nevr. rarinervis. Bunb. (N. attenuata Boulay, non Lindil. et Hutt.)
— Très répandu dans toute la zone supérieure, à Dourges, Cour-
rières, Lens, Liévin, Bully-Grenay, Marles, etc. On en trouve fré-
quemment des empreintes dont le rachis porte à la fois des pennes
feuillées et des Cyclopteris. Je me suis assuré, par l'examen de spéci-
mens authentiques de Pensylvanie, que M. R. D. Lacoe a bien voulu
m'envoyer pour l’École des Mines, de l’identité de cette espèce, dis-
tincte du À. attenuata, Lindi. et Hutt. parce que, chez celui-ci, la
pinnule terminale de chaque penne est toujours plus petite que
toutes les autres, au lieu d’être plus grande comme chez le NV. rari-
nervis et le N. heterophylla.
… Dictyopteris sub-Brongniarti Gr. Eury. — Très abondant dans toute
la:zone supérieure du bassin du Pas-de-Calais. J’ai pu constater,
‘en le comparant à des empreintes bien conservées de Dict. obliqua
Bunb. de l’Amérique du Nord, que je dois à l’obligeance de MM. Les-
quereux et Lacoe, qu’il différait décidément de cette espèce, dont
j'avais un instant songé à le rapprocher en raison de l'identité d’un
grand nombre des espèces qui leur sont associées à l'un et à
l’autre (1).
… Daict. Münsteri Eichw. (sp.) — Cette espèce, dont j'avais, il y a
“quelques années, signalé la présence à Marles, se retrouve sur plu-
sieurs autres points dans les couches supérieures du Pas-de-Calais,
notamment à Lens, à Liévin et à Bully-Grenay, mais sans être com-
-mune nulle part. Je ne serais pas surpris, d’après les variations de
forme que j'ai observées sur des empreintes d'assez grandes dimer
sions, qu'il fallût lui réunir le Dict. Hoffmanni, Rœumn.
J'ai observé avec elle à Bully-Grenay des pinnules fructifiées dont
la forme et la dimension indiquent une Névroptéridée, mais dont la
mervation est malheureusement à peu près indiscernable. Elles sont
-garnies de grandes capsules pendantes, ressemblant à celles des Cros-
.sotheca et des Scolecopteris, et elles rappellent à tous égards, sauf
“leur taille un peu plus petite, les pinnules fructifiées que j'ai décrites
“comme appartenant au Dict. Schützei (2); je crois qu'elles doivent
| être rapportées au Dict. Münsteri.
ODONTOPTÉRIDÉES
Odontopteris sphenopteroides Lesq. — Je n'ai observé encore cette
(1) Notes sur la flore houillère des Asturies, p. 11.
(2) Explic. de la Carte géol. de la France, t. IV, ® partie, p. 57.
198 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc{
belle espèce qu’à Liévin (fosse n° 1) et à Bully-Grenay (fosse n° 5,
veine Saint-Alexis). Elle n’avait jusqu’à présent pas été signalée en
dehors des États-Unis.
Odont. obliqua (Pecopteris obliqua Brongt.). — Cette espèce, qui
me paraît avoir sa place marquée dans le genre Odontopteris et à
laquelle il faudrait peut-être réunir l’Odont. britannica Gutb., est
répandue, sans être commune, dans la zone inférieure et dans la
zone moyenne du bassin; il est rare d’en rencontrer des fragments
de pennes de dimensions tant soit peu notables.
Mariopteris nervosa Brongt (sp.) — Se rencontre partout, depuis
les couches les plus basses jusque dans les plus élevées, mais peut-
être avec plus d’abondance encore dans ces dernières. J’en ai re-
cueilli à Marles un échantillon dont le rachis porte, les unes au
dessus des autres, trois feuilles alternes, nettement distiques, toutes
divisées en quatre pennes.
Mar. muricata Schloth. (sp.) — Très voisine de la précédente,
mais pourtant distincte, à ce que je crois, cette espèce me parait
être moins répandue et ne pas s’élever aussi haut que le Mar. nervosa;
elle semble du moins, à l’inverse de celle-ci, moins abondante dans
la zone supérieure que dans la zone moyenne.
Mar. latifolia Brongt. (sp.) — Je l’ai observé d’un grand nombre
de provenances, aussi bien des couches inférieures, de Vieux-Condé,
par exemple, que des couches élevées, comme celles de Lens et de
Bully-Grenay; elle présente des variations assez notables, mais il
me paraît impossible de distinguer spécifiquement les diverses formes
sous lesquelles elle apparaît et qui se lient les unes aux autres par
des passages insensibles. Je suis même porté à croire que le Mar.
acuta Brongt. (sp.), que j'ai rencontré notamment à Lens et à Bully-
Grenay, n’en est qu’une modification pouvant à peine prétendre au
rang de variété. Le Pecopteris Loshi Brongt., me paraît également ne
représenter qu’une des formes de cette espèce.
ALÉTHOPTÉRIDÉES
Alethopteris Grandini Brongt. (sp.) — Rare dans le bassin du Pas-
de-Calais, où il ne se montre que dans les couches supérieures, à
Dourges, à Lens, à Liévin, à Bully-Grenay.
1883. ZEILLER. -— FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 199
Aleth. Serli Brongt. (sp.) — Beaucoup plus abondante que la
précédente, cette espèce se rencontre dans la zone moyenne et sur-
tout dans la zone supérieure, d’Anzin jusqu'à l'extrémité occidentale
du bassin. Si l'étiquetage de certains échantillons recueillis par
M. L. Crépin est exact, elle aurait été trouvée également à Annœul-
lin, c'est-à-dire à un niveau assez bas et dans lequel elle semble man-
quer ailleurs.
Aleth. lonchitica Schloth. (sp.) — Assez commune dans les régions
inférieure et moyenne du bassin, depuis Vieux-Condé et Vicoigne
| jusqu’à Aniche.
Aleth. Mantelli Brongt. (sp.) — Plus rare que la précédente, cette
espèce paraît cependant assez abondante sur quelques points, no-
tamment à Meurchin et à Ferfay, dans le Pas-de-Calais.
Aleth. gracillima Boulay. — M. l'abbé Boulay a signalé cette espèce
à la fosse de Rœulx de la concession d'Anzin, et à l’Escarpelle;:
je l'ai vue également de la fosse Casimir-Périer d’Anzin.
Aleth. Davreuxi Brongt. (sp.) — Se rencontre dès la zone infé-
Lrieure, à Vieux-Condé, par exemple, mais se montre surtout abon-
…dante à un niveau plus élevé, dans les couches supérieures d’Anzin,
à Douchy, et sur quelques points du Pas-de-Calais. Je n’ai, notam-
ment, observé que cette espèce à Douchy, où M. l’abbé Boulay cite
comme assez commun son Aleth. valida.
Lonchopteris rugosa Brongt. — Dans les couches inférieures et
L moyennes, à Meurchin, à Aniche, etc.
Lonch. Bricei Brongt. (Z. Rœhli Andræ). — J'ai, dans l'£rpli-
cation de la Carte géologique de la France (4), réuni cette espèce et la
hk précédente, comme l'avaient fait beaucoup d'auteurs, mais l’exa-
men attentif des figures de Brongniart m'a montré que les mailles de
Pune et de l’autre semblaient n'avoir pas les mêmes dimensions,
celles du Z. rugosa paraissant plus serrées, et celles du Z. Bricei plus
lâches et moins nombreuses. L'examen des types conservés au Mu-
sSéum m'a convaincu qu'en effet ces deux espèces étaient positive-
ment distinctes, et que le Z. Rœhli Andræ n'était autre chose en réa-
lité que le Z. Bricei Brongt. Cette espèce est assez abondante à
Anzin, où Brongniart l'avait recueillie; je l'ai observée également
(1) Tome IV, 2° partie, p. 79.
,
200 ZEILLER. — FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 17 déc.
venant d’Auchy-au-Bois, et l'École des Mines en a reçu du Grand-
Buisson, près de Mons, de magnifiques échantillons, qui dénotent
des frondes de dimensions peu ordinaires : d’après la longueur de
certains fragments de pennes encore attachés au rachis primaire, il
est certain que la largeur de ces frondes devait atteindre 2 à 3 mè-
tres, car les pennes primaires mesuraient au moins 4"50 de lon-
gueur. Le Z. Bricei semble correspondre à un niveau un peu plus
élevé que le Z. rugosa.
Lonch. eschweileriana Andræ. — J’ai rencontré cette espèce à la
fosse Chabaud-Latour de la concession de Vieux-Condé; elle n’avait
été signalée encore qu’à Eschweiler.
PÉCOPTÉRIDÉES
Pecopteris (Asterotheca) abbreviata Brongt. — Très répandue dans
la zone supérieure, ctete espèce, dont j'ai discuté ailleurs la syno-
nymie (1), se présente fréquemment avec des fructifications bien
conservées, dont la constitution montre qu’elle rentre dans le genre
Asterotheca Presl, auquel appartiennent un grand nombre de Pecop-
teris du terrain houiller supérieur.
Pec. (Asterotheca) crenulataBrongt. — Le Pec. crenulata, créé par
Brongniart sur une penne de FouSère de Geislautern, n'avait pas été
retrouvé ailleurs, du moins avec certitude ; je me suis assuré, par l’exa-
men du type, de l'identité des échantillons du bassin du Nord, dont
j'ai recueilli un assez grand nombre dans les couches supérieures, À
Dourges, Bully-Grenay, Marles, etc. Je dois à l’obligeance de M. L.
Crépin des spécimens fructifiés de cette espèce, qui montrent net-
tement leurs sores, formés de quatre ou cinq capsules coriaces sou-
dées en synangium, identiques de tout point à ceux des Asterotheca
Seulement ces groupes de capsules, au lieu d’être, comme dans la
plupart des espèces de ce genre, voisins de la nervure médiane de
chaque pinnule, sont presque marginaux, ce qui donne aux pennes
fertiles un aspect tout à fait caractéristique. Les segments stériles M
varient considérablement de forme et de dimensions, suivant la por-
tion de la fronde à laquelle on a affaire, mais ils sont presque tou-…
jours, sauf les plus petits, légèrement crénelés sur le bord. |
Pecopteris integra Andræ (sp.) — Je n’ai vu cette espèce que de |
Bully-Grenay, fosse n° 5, veine Sainte Barbe; les échantillons re-
(1) Note sur la flore houillère des Asturies, p. 12 à 14.
Det 14
RE: I
1883. ZEILLER. = FOUGÈRES DU TERRAIN HOULLER DU NORD. 201
cueillis dans cette veine par M. L. Crépin se rapportent si exactement,
quoique un peu fragmentaires, aux figures publiées par Germar du
Sphenopteris integra, ainsi qu'aux spécimens de Saint-Étienne donnés
par M. Grand’ Eury à l'Ecole des Mines, que je ne puis avoir de doute
sur l'identification : on trouve du reste dans la même veine l’An-
nularia stellata Schloth. (sp.), de sorte qu’on ne peut s'étonner beau-
coup d'y rencontrer aussi une Fougère de l'étage houiller supérieur.
Pec (Dactylotheca) dentata Brongt. Cette espèce se montre, sans
être très abondante, dans toute l'étendue du bassin, depuis les cou-
Ches les plus basses jusqu'aux plus élevées : elle est assez poly-
morphe, se présentant tantôt avec des pinnules bien développées, à
sommet obtus, tantôt avec des pinnules presque triangulaires, rétré-
cies et aiguës au sommet. Cette dernière forme correspond au Pec.
plumosa Brongt, mais on trouve entre les deux types extrêmes tous
les intermédiaires possibles, et je serais porté à rattacher encore
à la même espèce le Pec. delicatula Brongt.
Pec. pennæformis Brongt. — Je crois que, comme l'avait pré-
sumé Brongniart, et comme l’a admis Schimper, cette espèce et le
Pec, æquahs, Brongt, ne doivent pas être séparés. J’en ai observé des
empreintes provenant de niveaux assez différents, depuis la région
inférieure du bassin, où Brongniart l'avait signalée à Fresnes, jusqu’à
la région moyenne et supérieure, à Auchy-au-Bois, à Nœux, à Bully-
Grenay. M. L. Crépin en a recueilli dans cette dernière localité un
certain nombre d'échantillons, bien caractérisés par leurs fortes ner-
Vures et presque exactement identiques à certains spécimens de Pec.
pennæformis provenant de Sarrebrück, qui se trouvent dans les col-
lections du Muséum. L'un de ces échantillons, portant des pennes
fructifiées, a été généreusement donné à l’École des Mines par
M. Crépin : malheureusement les sores sont recouverts par les bords
des pinnules, qui se replient sur eux, et il est impossible de voir
comment ils étaient constitués ; chaque penne fertile porte à sa base
trois ou quatre paires de pinnules stériles, au delà desquelles les pin-
nüles sorifères, beaucoup plus courtes, simulent un long épi linéaire
dont l'aspect rappelle un peu les pennes fertiles de Grand'Eurya ;
cest, je crois, à cet échantillon que M. l'abbé Boulay à fait allusion
en le désignant sous le nom d’Okigocarpia Gutbieri (1). Quant à la
forme Pec, æqualis, dont le type vient d’Anzin, c’est d’Anzin auss
(1) Recherches de paléont. végét. dans le terrain houiller du Nord de la France,
p.24,
902 ZEILLER. =— FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD, 17 déc.
que je l'ai vue le mieux caractérisée; mais l'existence de formes
intermédiaires me porte à penser, comme je l’ai dit, qu'elle ne doit
pas être distinguée spécifiquement du Pec. pennæformis.
Pec. aspera Brongt. — Cette espèce n’a guère été signalée jus-
qu’à présent que dans l'étage houiller inférieur, dans la Basse-Loire,
à Berghaupten, à Berthelsdorf en Saxe, et à Ostrau en Moravie. Ce-
pendant M. Lesquereux la mentionne, sans la figurer (1), à Morris,
(Illinois), c’est-à-dire dans le vrai terrain houiller. En tout cas il
m'est impossible, après examen des types de Brongniart, de ne pas
lui rapporter positivement certaines pennes de Fougères provenant,
soit de Vieux-Condé, soit d'Annœullin, et bien caractérisées par leur
forme et leur nervation, ainsi que par les aspérités qui couvrent leurs
rachis, Le Pec, aspera vient ainsi prendre place dans la catégorie, très
peu nombreuse, des Fougères communes à l'étage inférieur et à l'étage
moyen du terrain houiller.
(enre APHLEBIA
Aphlebia crispa Gutb. (sp.) — J'ai vu cette singulière forme vé-
gétale de diverses provenances, en général de la zone supérieure
ou de la zone moyenne, mais sans pouvoir affirmer son absence
dans les niveaux inférieurs. L'École des Mines en possède notamment,
de Nœux, deux grandes frondes bien conservées, dont on ne peut
toutefois tirer aucun renseignement sur la place à leur attribuer. J’en
ai observé, il y a quelques années, à Decazeville une fronde de grande
taille, associée à un Pecopteris voisin du P. dentata, comme sielle avait
été fixée sur le rachis primaire de celui-ci; j’en ai trouvé de même à
Aniche des fragments appliqués sur une fronde de Pec. dentata. Il est
fort possible, évidemment, qu’il n’y ait eu, dans ces échantillons,
qu'une juxtaposition accidentelle de fragments de plantes diffé-
rentes ; on peut cependant se demander, en présence de ces associa-
tions, si les frondes d’Aphl. crispa ne représenteraient pas des pro-« |
ductions de même nature que les folioles sessiles, irrégulièrement
découpées (Fucoïdes filiciformis Gutb. — Schizopteris adnascens Lindl.
et Hutt.), qui, chez le Pec. dentata et chez quelques autres espèces du
même groupe, naissent sur le rachis à la base de chaque penne :il
n’y aurait pas trop d'invraisemblance, en effet, à supposer que ces
grandes feuilles, plus ou moins profondément découpées, hérissées
de poils ou d’écailles, étaient attachées, comme pennes adventives, à
la base ou sur la portion inférieure des pétioles du Pec. dentata, soit
que ceux-ci partissent directement du sol, soit qu'ils fussent portés
(1) Coal Flora of Pennsylvania, p. 242.
En -
1883. ZEILLER, = FOUGÈRES DU TERRAIN HOUILLER DU NORD. 203
par des troncs arborescents. Ce n’est, bien entendu, qu'une hypo-
thèse, mais il est peut-être utile de la signaler à l’attention de ceux
qui ont l’occasion d’observer et de recueillir sur place des empreintes
de végétaux houillers.
TRONCS DE FOUGÈRES
Les troncs de Fougères sont excessivement rares dans le terrain
hoviller du Nord et du Pas-de-Calais; je n’y ai rencontré, non plus
que M. l’abbé Boulay, aucune trace de Caulopteris, et il est permis de
s’en étonner en présence de l’abondance des empreintes du Pec. (As-
|“ rerotheca) abbreviata ; il est en effet à peu près démontré que c’est aux
M Pec. (Asterotheca) cyathea, arborescens, et autres, que correspondent
les diverses espèces de Caulopteris qu’on trouve avec tant de fré-
quence dans l'étage houiller supérieur, et il était permis de penser
“que les frondes des Asterotheca de l'étage houiller moyen avaient dû
… Être également portées par des troncs arborescents de constitution
analogue. J'ai vu, il est vrai, de Bully-Grenay, une empreinte qu’on
peut regarder comme représentant un Pfychopteris très déformé,
et les beaux échantillons recueillis à Commentry par M. Fayol éta-
…blissent que les Piychopteris ne sont autre chose qu'une portion in-
terne des Caulopteris, correspondant probablement à la gaïne de sclé-
mrenchyme qui entourait le cylindre ligneux central. Cette empreinte
est malheureusement trop peu précise pour qu'on puisse rien affir-
mer, et il ne serait pas impossible qu’elle représentât simplement
Mune très vieille écorce de Zepidodendron, bien qu’elle semble offrir
sur quelques points des traces de la cicatrice vasculaire en V ren-
versé, caractéristique des Cauloptéridées.
Quoi qu'il en soit, il a été trouvé dans le bassin du Nord quelques
mironcs de Fougères authentiques, mais du genre Megaphyton. M. l'abbé
Boulay a signalé à Bully-Grenay le Meg. approximatum, Lindl. et
Hutt. J'ai observé, pour ma part, deux autres espèces du même genre.
Meyaphyton Souichi Zeïller. — Je ne le connais encore que de
| la fosse du Chaufour, de la concession de Raismes.
Meg. giganteum Goldenb. — Par la forme moins allongée de ses
| cicatrices comme par leurs dimensions plus grandes, cette espèce me
| paraît bien distincte de la précédente ; M. Dernoncourt en a recueilli,
| également dans les travaux de la fosse du Chaufour, plusieurs‘beaux
échantillons, dont l’un porte encore des fragments de pétioles adhé-
rents aux cicatrices ; mais ces pétioles ne fournissent aucun indice
204 TORCAPEL. == URGONIEN DE LUSSAN. 17 déc.
permettant de présumer quelles étaient les frondes portées par ces
troncs.
On peut se demander seulement, en tenant compte des associations
qu'on a pu observer entre les diverses espèces connues de Megaphyton
etles pennes de Fougères qu'on rencontre dans les mêmes couches,
si les troncs de ce genre ne correspondraient pas aux Pecopteris du
groupe du ?. dentata; mais ce n’est là qu’une simple conjecture.
Il ressort de la liste que je viens de donner que les Sphénoptéri-
dées tiennent la première place dans la flore houillère du Nord et
du Pas-de-Calais au point de vue de la variété des formes spécifiques;
quelques-unes de leurs espèces, comme le Sph. obtusiloba, sont en
même temps très abondantes; mais il semble toutefois qu’au point
de vue du nombre des individus les Sphenopteris ne devaient occuper
qu'un rang secondaire; il est vrai que leurs frondes, plus délicates,
plus finement découpées, ont dû être plus facilement détruites par
la macération. En tout cas, parmi les empreintes, ce sont les Névrop-
téridées et les Aléthoptéridées qui semblent de beaucoup les plus
nombreuses. Les Pécoptéridées seraient presque effacées si le Peec.
dentata ne se montrait avec une certaine fréquence dans tout le bas-
sin, et le Pec. abbreviata plus abondant encore dans les couches supé-
rieures, car les autres espèces ne figurent dans l’ensemble que pour
une part peu importante. Enfin, parmi les Odontoptéridées, les Ma-
riopteris, qui ne se rattachent à cette famille que par certains carac-
ières de leur nervation et par la forme souvent bilobée de la pinnule
basilaire de chaque penne, sont seuls un peu abondants ; l’un d'eux,
le Mar. nervosa, peut être regardé, à raison de sa fréquence, comme
l’une des espèces caractéristiques de cette flore. Quant aux Odontop-
teris, on n’en trouve que quelques traces, et il faut aller jusqu’au ter-
rain houiller supérieur pour les voir convenablement représentés. :
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante :
Note sur l'Urgonien de Lussan (Gard),
par M. A. Torcapel.
Dans une nouvelle note dont je n’ai pu prendre connaissance que
tout récemment (1), M. Carez renouvelle ses attaques contre ma clas-
sification du Néocomien du Languedoc. Les explications que j'ai
(i) L. Garez, Note sur l'Urgonien et le Néocomien de la vallée du Rhône. Buil
Soc. Géol., 1883, p. 350,
1883. TORCAPEL. —= URGONIEN DE LUSSAN. 205
déjà données me paraissent suffisamment claires et précises, pour
que je n’aie pas à revenir sur les points précédemment controversés;
aussi me bornerai-je à présenter, dans cette nouvelle réponse, quel-
ques observations sur les arguments nouveaux que M. Garez apporte
à l'appui de sa manière de voir et notamment sur le niveau qu'il
attribue aux couches marneuses de Lussan et de Saint-Remèze, infé-
rieures au Calcaire à Chama, couches que j'ai placées dans l’Urgo-
nien, et dans lesquelles notre confrère ne voit que du Néocomien
inférieur.
. Les raisons qu’il en donne sont d’abord, que ces couches ont été
classées par E. Dumas dans son étage 3, dit Calcaire à Spatangoides.
Mais, ainsi que je l'ai fait remarquer, cet habile géologue, à l'œuvre
savante duquel je suis le premier à rendre hommage, a compris sous
cette dénomination, non seulement les couches à Ammonites radiatus,
mais aussi les calcaires à ROUES du Cruasien, et les marnes à
Echinospatagus ricordeanus dont j'ai fait le Barutélien. Il en résulte
que son étage 3 ne correspond nullement au Calcaire à Spatangues
du bassin parisien. On n’est donc pas fondé à s'appuyer sur son
autorité pour dire que toutes les couches de cet étage 3 sont du
Néocomien inférieur.
. Ayant constaté la complexité de cet étage 3 et ayant reconnu que
les horizons supérieurs à l’Amm. radiatus forment dans le Gard et
LI'Ardèche des zones continues et nettement distinctes, j'ai cru utile
: de les définir d’une façon précise. Me suis-je trompé et ai-je fait, au
contraire, ainsi que le prétend M. Carez, une œuvre nuisible aux
progrès de la science ? Je laisse à ceux de nos confrères qui ont
suivi cette discussion le soin d’en décider.
M. Carez s'appuie, en second lieu, pour classer les marnes de
L'Lussan et de Saint-Remèze dans le Néocomien inférieur, sur la
faune qu’il y a reconnue et qui se compose de 10 espèces, savoir :
Echinospatagus cordiformis, Breyn. (1), Collyrites subelongata, d'Orb.,
— _ ricordeanus, Cott., Crioceras Duvalii. Léveillé.
(1) Cette espèce paraît très rare dans le Barutélien du Gard central (Lussan,
les Augustines, Euzet, Nîmes, etc.), et ainsi que je l’ai dit dans ma dernière note,
je n’en ai pas encore trouvé un seul exemplaire dans cette région, mais je l’ai au
contraire trouvée en grand nombre, récemment, avec la variété Ech. amplus, Desor,
dans le Barutélien de l’arrondissement du Vigan, à Sébenc près Sauve, où elle est
associée à l'Ech. Collegnii, à peu près aussi abondante. Il suit de là et des recher-
ches de M. Leenhardt, que l’Ech. cordiformis n’est nullement une espèce spéciale
au Calcaire à Spatangues comme on l’a cru jusqu'ici,
206 TORCAPEL. == URGONIEN DE LUSSAN. 17 déc,
trouvés sur le plateau de Saint-Remèze. Notre confrère a retrouvé les
deux premières espèces à Lussan et en outre :
Ammonites subfimbriatus, d'Orb., Ostrea Couloni, d'Orb.,
— cassida, d'Orb., Rhynchonella depressa, d'Orb.,
Nautilus neocomiensis, d'Orb., Terebratula Garteroniana, d'Orb. (1).
Si je n'avais trouvé moi-même dans ces couches que les 40 espèces
ci-dessus, je ne me hasarderais certes pas à fixer leur âge d’une
façon aussi absolue que M. Carez, car, en raison des passages nom
breux d'espèces que l’on constate entre les diverses zones néoco-"
miennes, ce n’est que sur un ensemble faunique, qu’on peut se pro!
noncer, et non d’après quelques espèces seulement. Dans tous les
cas, en raison de la présence de l’Amm. cassida, du Crioceras Duval,
de l’£chin. ricordeanus, j'hésiterais beaucoup à les ranger dans le
Néocomien inférieur, d'autant plus qu’elles recouvrent des calcaires
où M. Carez a trouvé Amm. angulicostatus et Amm. Deshayesi, fossiles
qui appartiennent au Néocomien supérieur et à l’Aptien.
Heureusement mes recherches me permettent d'ajouter à cette
faune les espèces suivantes, que j'ai trouvées moi-même dans les
marnes de Lussan, n° 6 de la coupe de M. Carez, et sous le village
même de ce nom :
Nautilus plicatus, Sow., Ostrea aquila, d'Orb. (0. Couloni, types
Ammonites difficilis, d'Orb., n° ] et.3, Pet C:)
_ rouyanus, d'Orb., Rhynchonella gibbsiana, Sow.,
Panopæa plicata, Sow., Pygaulus Desmoulini, Ag.
Arca aptiensis, Pictet et Campiche,
Ces espèces se retrouvent pour la plupart dans les mêmes marnes…
n° 6 de Valerargues et de Colorgues rencontrées par la coupe de
M. Carez. J’y ai trouvé en outre le Codechinus rotundus.
Je pourrais allonger cette liste, en y ajoutant d’autres espèces que.
renferment les mêmes couches, dans leur prolongement vers Seynes
et Euzet, telles que ÂVautilus lallerianus, Ancyloceras matheronianus,
Plicatula placunea, PI. radiola, E'chinobrissus Requieni, mais en voilà,
je pense, assez pour faire voir que les couches marneuses de Lussan
et de Saint-Remèze ne sauraient faire partie du Néocomien inférieur,
et qu'elles contiennent, au contraire, à côté de formes de cet étage,
(1) Je ne comprends pas dans cette liste l’Amm. asterianus, que M. Carez a
trouvé dans des couches qui ne paraissent pas en continuité certaine avec les cou-
ches n° 6 du plateau de Saint-Remèze.
|
X
L
!
4
|
| 1883. TORCAPEL. — URGONIEN DE LUSSAN. 907
et qui, pour la plupart, ne lui sont point spéciales (1), un nombre
d'espèces du Néocomien supérieur et de l’Aptien, largement suffisant
pour justifier la distinction que j'en ai faite et la position que je leur
ai donnée dans l’Urgonien, position que leur assigne d’ailleurs la
| stratigraphie, puisqu'elles sont comprises entre le calcaire à Chama
a
et le Cruasien, qui doit, ainsi que je l’ai montré, être rattaché à l’Urgo-
| mien. Il y a donc concordance parfaite de la position stratigraphique
et de la faune.
Si M. Carez eût suivi ses couches n°* 5 et G vers l’ouest et le nord,
il aurait trouvé qu'elles reposent sur les calcaires cruasiens à Ancy-
loceras, à Amm. recticostatus, et autres Céphalopodes complètement
étrangers au Néocomien inférieur. il aurait constaté que ceux-ci
recouvrent à leur tour les calcaires marneux à Amm. radiatus, Amm.
Cryptoceras. Amm. clypeiformis, etc. Il aurait trouvé sous ces derniers
la zone puissante des marnes à Pelemnites latus, et enfin les couches
de Berrias, Il se serait alors convaincu que sa coupe de Lussan ne
donne qu'une idée très incomplète du Néocomien du Gard, puis-
qu'elle n’entame que les deux zones les plus supérieures : le Don-
£érien et le Barutélien,
Il ne me reste que quelques mots à dire sur la coupe d’Orgon, que
donne M. Carez, pour combattre les vues que j'ai exprimées sur la
présence possible du Barutélien dans cette région. Je rappellerai
| d'abord que c’est seulement d’une façon hypothétique et sous béné-
| fice d’une vérification ultérieure, que j'ai présumé que cette zone
| pourrait être représentée par le système de calcaires et de marnes
| qui s'étend entre les calcaires crayeux à Chama d’Orgon, et les cal-
Caires compacts, également à Chama, de Cavaillon, et qu'il pourrait
ÿ avoir, sur ce point, deux niveaux différents de couches à Chama.
| Siréellement ce système est le calcaire à Lychnus garumnien, comme
| l’annonce M. Carez, il ne saurait, à coup sûr, représenter le Baru-
| télien, mais la coupe donnée par mon contradicteur ne suffit nulle-
ment pour trancher la question des deux niveaux de calcaire à
Chama, ni pour montrer que le Barutélien n’existe pas dans la région.
Ilest facile de dire que la butte de Cavaillon n’est que la réapparition,
par faille, des calcaires d'Orgon, mais ce n’est là qu’une hypothèse,
et il faudrait autre chose qu’une simple affirmation pour décider la
question. Une étude plus complète de la stratigraphie de la contrée
(1) Le Collyrites elongata, seul des 10 espèces citées par M. Carez, n’a pas encore
été trouvé dans les étages supérieurs au calcaire à Spatangues ou Hauterivien. —
La Terébratula carteroniana à été trouvée dans le Donzérien de Saint- Pons-de-la-
Calm, par M. Pellet, agent voyer inspecteur du Gard,
DER EC
208 SÉANCE. 7 janv.
me paraîtrait nécessaire. Tant que cette étude n'aura pas été pro-
duite, je m’en tiendrai, quant à moi, aux vues que j'ai exposées pré-
cédemment, et que je n’ai pas émises à la légère. Quand je consi-
dère la puissance et l’aspect rocheux que prend le Cruasien dans
les environs de Nîmes et d’Aramon, par exemple, où il ressemble,
à s’y méprendre, au calcaire à Chama, je me dis qu'il a dû se dé-
poser dans des conditions très analogues à celles qui ont présidé au
dépôt de ce calcaire, et que l’existence de véritables couches à Chama
dans sa partie supérieure n’aurait rien que de très vraisemblable.
M. L. Carez présente les observations suivantes :
Je ne veux pas rouvrir encore une discussion qui a déjà trop duré
et que je considère comme définitivement close. D’ailleurs, la note
qui vient d’être présentée à la Société, ne fait connaître aucun fait
nouveau, de sorte que je me borne à maintenir formellement mes
conclusions antérieures. J’ose croire, en outre, que la coupe d’Orgon
est suffisamment nette et démonstrative pour ne pas avoir besoin
d’être revue.
Séance du 7 Janvier 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Prési-
dent proclame membres de la Société :
MM. Sue wicz, pharmacien à Cette, présenté par MM. l'abbé Sou-
lier et Fallot;
DESsERCES, surnuméraire de l'enregistrement, 14, rue de l’Evé-
ché à Angoulême, présenté par MM. Arnaud et Dubergé;
PRIE, professeur au Lycée de Rennes, présenté par MM. Hé-
bert et Munier-Chalmas ; |
Wegzscu, élève de l'Ecole Normale supérieure, 45, rue d'Ulm
à Paris, présenté par MM. Hébert et Munier-Chalmas ;
ZuRcRER, ingénieur des ponts et chaussées, à Toulon, pré-
senté par MM. l’abbé Michalet et Bertrand:
Il annonce ensuite une présentation.
| DSnoine del.
Mote De Mb zmone,
Emp.B ecquet fr. Paris.
SAS ere, ce JUIN TANT
(Séance Ou 3 ODec. 85.)
Maubert th.
POP UE ET ER LEE F
1883. SÉANCE. 209
Le Président annonce la mort de M. Innocenzo RATTI.
On procède au vote et au dépouillement du scrutin de la province
pour l'élection du Président.
M. Parran, ayant obtenu 98 voix, sur 165 votants, est proclamé
président.
La Société nomme ensuite successivement :
Vice-Présidents : MM. PoTiER, PERON, CAREZ, MALLARD.
Secrétaire pour l'Étranger : M. DAGINCOURT.
Vice-secrétaire : M. De MARGERIE.
Membres du Conseil : MM. DELAIRE, BERTRAND, CHAPER.
Par suite de ces nominations, le bureau et le Conseil sont com-
posés pour l’année 1884, de la manière suivante :
Président : M. PARRAN
Vice- Présidents :
MM. Porrer. MM. Carez.
PERON. MALLARD.
Secrétaires : Vice-secrétaires :
MM. E. Fazror.
DE MARGERIE,
MM. Montuiers, pour la France.
DAGINcourT, pour l'Etranger.
Trésorier : Archiviste :
M. Biocac. | M. FEerraND DE Missor.
Membres du Conseil :
MM. Fiscuer. MM. de CHANCOURTOIS.
HÉBERT. SAUVAGE,
SCHLUMBERGER MoREaAu.
DouviLLé. DELAIRE.
ZEILLER. BERTRAND.
GAUDRY. CHAPER.
Dans sa séance du 17 décembre 1883, le Conseil a fixé de la ma-
nière suivante la composition des commissions pour l’année 1884 :
1° Commission du Bulletin : MM. Sauvage, Gaudry, Bertrand,
Schlumberger, L. Carez.
2° Commission des Mémoires : MM. Vélain, Mallard, Douvillé.
3° Commission de Comptabilité : MM. Jannettaz, Parran, Ferrand de
Missol.
4° Commission des Archives : MM. Moreau, Bioche, Schlumberger.
XIL. 14
210 SÉANCE. 14 janv.
Séance du 14 Janvier 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée. =
M. Parran remercie la Société de l’honneur qu’elle lui a fait en le
nommant président pour l’année 1884.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Présis
dent proclame membre de la Société : é
M. EuvGÈène RisLer, directeur de l’Institut agronomique, présenté
par MM. Fischer et Schlumberger.
Il annonce ensuite une présentation.
="
M. Paul Marès présente la thèse de M. A. Pomel sur la Classi
fication méthodique et Genera des Échinides vivants,
et fossiles. #4
Fe
M. Cossmann fait la communication suivante :
J'ai l'honneur de déposer sur le bureau, au nom de M. von Klips-
tein, professeur à l'Université de Giessen, trois fascicules faisant
suite au premier volume de son ouvrage intitulé : Contributions,
à l'étude géologique et topographique des Alpes orien-,
tales.
Cette première partie, publiée en 1843 et renfermant 21 planche}
de coupes géologiques et de fossiles, a été analysée par Élie de Beau
mont, et a donné lieu, dans la séance du 18 juin 1855, au dépôt.
d'une note de M. Kæchlin-Schlumberger (PBull., 2 sér., t. XIE
p. 1055), tendant à prouver qu’un certain nombre des espèces créées.
par Münster et par M. de Klipstein pourraient être SUPPrinés
comme faisant double emploi. Dr
Les fascicules que M. de Klipsiein m’a chargé de remettre NN.
Société n’ajoutent aucun fossile nouveau à cette liste que M. Kæchlin=
Schlumberger trouvait déjà beaucoup trop longue. Ils résument seus
lement les notes et les observations recueillies par l’auteur pen=
dant les excursions plus récentes qu’il a faites dans le Tyrol, dans
l’ordre des localités qu'il a successivement visitées. +
Cette étude consciencieuse contient donc des matériaux réciei
pour ceux qui s’occuperont ultérieurement de dresser la carte géo-
logique de cette région d'un accès difficile. |
A884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 911
M. Jannettaz fait la communication suivante :
Mémorre sur les clivages des roches (schistosité, longrain),
et sur leur reproduction,
par M. Éd. Jannettaz.
PREMIÈRE PARTIE
| \ “ra | HISTORIQUE
Déjà, en 1813, sir James Hall avait publié des expériences nom-
breuses sur le plissement que des refoulements latéraux impriment
“aux matières molles et flexibles telles que des morceaux d’étoffe (1).
Sedgwick est le premier observateur qui ait distingué les uns des
autres les plans de séparation qui sillonnent les roches dans des
directions souvent régulières (2). Il a reconnu que les fentes visibles
qu'on appelle Joints et qui divisent des masses considérables, telles
que les granites du mont Perdu, en blocs à formes de prismes rhom-
…hoidaux, n'existent que là où on les voit, et qu’on ne peut les con-
fondre avec cette fissilité des schistes qui conserve généralement,
par exemple, dans la partie nord du pays de Galles, une direction
constante sur de grandes étendues, à travers des bancs de composi-
| tion minéralogique très différente et sans cesse ployés ou même
«contournés, quelquefois de la facon la plus bizarre.
La figure 1 est la copie d’un des nombreux exemples que Sedgwick
a publiés dans son mémoire cité plus haut.
«|.
. |
|
|
|
F Les lignes épaisses y représentent les bancs, et les lignes minces
la direction toujours la même de la fissilité. Près du milieu de la
Coupe on remarque un plan de flexion des bancs. Sur l’axe anticlinal
(1) Transactions of the Royal Soc. of Edinburgh, VII, 1813.
(2) Transactions of the Géol. Soc. of London, second series, vol, III, 1829.
se trouve un grès quarizeux dur, flanqué à droite et à gauche de
schistes cristallins. La fissilité ou clivage de la roche garde partout
la même direction, en plongeant presque au nord-ouest.
Comme la fissilité ou clivage, les joints gardent leur direction en
passant du granite aux schistes. En 4843, John Phillips a vérifié la jus-
tesse des observations de Sedgwick ; il a, en outre, signalé la défor-
mation des coquilles minces et des trilobites que renferment les
schistes ; la déformation semble y résulter, disait-il, d'un mouvement
d’étirage des particules de la roche le long du plan de fissilité. La
figure 2 montre une Ammonite ainsi déprimée.
Elle nous a été communiquée par notre collègue M. Pellat, qui l'a
recueillie dans les calcaires schisteux liasiques sur les rives du Bréda
à Allevard (Isère). (Partie inférieure du Lias moyen.)
Le plan, suivant lequel a eu lieu la compression de ce fossile, est
parallèle à celui du clivage général de ces schistes.
Poursuivant ces observations commencées avec tant de bonheur,
Sharpe est arrivé à conclure que « les formes tordues actuelles des
coquilles au milieu de plusieurs roches schisteuses, en Angleterre »,
peuvent s'expliquer par la supposition que ces roches avaient subi
une compression perpendiculaire à la direction plane du clivage, et
une expansion correspondante suivant le sens de plongement dans
ce plan.
En 1853, serrant de plus près cette question, Sorby a remarqué, «
comme Sharpe, l'allongement opéré suivant la ligne de plongement
du clivage, dont la direction générale est perpendiculaire à celle qu'à
dù suivre la pression; il vit de plus que, dans certains schistes où le
mica se montre en nombreuses lamelles cristallines, ces lamelles sont
presque toujours disposées suivant le plan de clivage; il fit alors une
expérience devenue célèbre : il comprima un mélange d'oligiste et
de terre à pipe molle, et la structure schisteuse s’y manifesta, en
4
1
1
242 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.…
1884. * E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 9213
même temps que les lamelles d’oligiste s’y étendaient le long des
feuillets. Plus tard, John Tyndall communiqua la structure de
Pardoise à des matières qu’il soumettait à la fois à l’action de la pres-
sion et à celle d’une sorte de laminage.
À plusieurs reprises, on a signalé en France dans les roches d’ori-
gine évidemment sédimentaire, les différences d'inclinaisons et de
directions des couches ou plans de dépôt et de la fissilité qui s’y était
produite sous l'influence d'actions extérieures. En 1842, dans leur
“Statistique minéralogique et géologique du département des Ardennes,
Sauvage et Buvignier en ont cité des cas nombreux. Ils y ont ajouté
cette remarque importante, que les couches et les feuillets sont les
seules inclinaisons apparentes, mais qu’il y a dans beaucoup de bancs
exploités pour la fabrication des ardoises, à Fumay, par exemple, une
seconde direction plane, de séparation facile, qui ne se voit pas,
mais que les ouvriers connaissent, qu'ils mettent à profit et qu'ils
appellent le longrain. En 1845, la Description géologique du départe-
ment de Maine-et-Loire par Cacarrié, nous apprend que les schistes
d'Angers sont aussi divisés ou divisibles dans plusieurs directions,
C’est d'abord un feuilletage incliné en sens contraire de la veine et
dévié par rapport à elle de 10° à la Paperie, de 20° aux Fresnays;
puis une seconde division oblique au feuilletage donne à la roche
une disposition fibreuse. Les ouvriers appellent érusses les cassures
qu'elle produit. Enfin les bancs sont parcourus encore par des fissures
diverses, les unes perpendiculaires aux plans des feuillets (chefs), les
» autres obliques et irrégulières (chauves ou délits).
M. Daubrée à repris d’un bout à l’autre cette question. D’une
première série d'expériences, il a conclu que pour acquérir la schis-
tosité, l’argile doit s'étendre par un commencement de laminage.
Il a vu que les Bélemnites, corps allongés, résistants, se couchent
dans le pian de la schistosité, qu'ils y subissent un étirement, et que
la roche tout entière participe à cet étirement, comme le montrent
ses fissures injectées souvent de substances étrangères. (Fig. 3.)
% L
214 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.
Dans une autre série d'expériences, M. Daubrée a étendu aussi le À
champ ouvert par'les essais de Hall. Nous ne pourrions transcrire
dans ce mémoire ses nonombreux travaux, condensés du reste dans
son grand ouvrage intitulé : « Æudes synthétiques de géologie expéri-
mentale, » mais nous ne saurions nous dispenser de en présenter en
quelques mots les principaux résultats.
En soumettant à des pressions horizontales des matières plastiques
sur lesquelles agissaient en même temps des pressions verticales
supérieures aux premières, il a vu se produire dans la matière com-
primée des inflexions.
La coupe de ces inflexions est une ligne sinusoïdale, une série dem
lignes synclinales et anticlinales, lorsque les pressions verticales
sont homogènes. Elle rappelle le renversement de certaines couches
des Alpes ou d’autres régions tourmentées par les mouvements du
globe, lorsque la pression verticale n’est pas constante en tous les
points de la masse sur laquelle elle agit, ou que celle-ci n’a pas
partout la même section. Puis, frappé comme Sedgwick, comme
Phillips et plus récemment William King, de la constance avec
laquelle se maintient la direction des joints sur de grandes étendues,
M. Daubrée a rattaché ces joints aux failles, dont elles ne se distin-
guent guère que par l'absence des rejets. En général, dans une
faille, les deux portions d’une couche ‘qu’elle sépare ne restent pas
au même niveau horizontal, tandis que les deux parois d'un même
joint ne s’écartent pas verticalement, d'ordinaire, l’un par rapport à
l’autre. Phillips avait déjà observé .que les joints ont dans le
Yorkshire deux directions dominantes perpendiculaires entre elles.
M. Daubrée de son côté avait vu que dans les Vosges, et en particu
lier dans les escarpements que forme le sommet du Schneeberg, ces
joints coupent en deux les cailloux de quartz ou de porphyre. Il
soumit différentes matières dures, et particulièrement des lames de
glace à une forte torsion. Il les encastrait solidement par un bout et
les tordait à l’autre au moyen d’un tourne-à-gauche.
Ces lames de verre montrent, après leur torsion, une sorte de
réseau de félures, en lignes à peu près droites ou en éventails aigus,
sensiblement parallèles entre eux et à deux directions conjuguées,
imitant les systèmes de joints qui sillonnent les roches dans la
nature. Enfin M. Daubrée a observé que la direction des grandes
cassures du globe qui ont produit non seulement les failles, mais
encore les vallées d’une région était en relation avec celle des joints
ou mieux encore avec la bissectrice de l’angle que forment les direc-
tions conjuguées de ces fentes qu’il appelle diaclases, tandis qu’il
donne le nom de paraclases aux failles ou fissures accompagnées du
4
4
|
1884. E. JANNETIAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 215
rejet, c’est-à-dire du déplacement relatif des deux portions des
mêmes couches séparées l’une de l’autre par la cassure.
M. À. Favre a aussi reproduit, en 4878, les expériences de Hall,
sous une autre forme également heureuse. Il a fixé des couches
d'argile à une bande de caoutchouc tendre; puis, il a laissé la bande
revenir sur elle-même. Pendant le retrait du caoutchouc, l’argile
s'est plissée, ridée, rompue parfois au sommet des voûtes ou des
plis; les accidents de sa surface rappelaient en petit ceux de la surface
du globe (1). M. de Chancourtois a réalisé une expérience analogue
au moyen d’un ballon de caoutchouc plein d’air et enduit de cire (2);
ä mesure que l'air s’échappait, l'enveloppe du ballon se ridait en
s’affaissant sur elle-même. Dans la nature, comme l’a montré M. Lory,
“ces mouvements sont accompagnés de glissements, de chutes de
masses considérables (3). Ils sont sans doute accompagnés de pres-
sions que les masses minérales exercent les unes sur les autres, en se
refoulant et en s’écrasant mutuellement.
DEUXIÈME PARTIE
OBSERVATIONS
Relations des propriétés thermiques des roches schisteuses et de leur
Structure. — Nous venions de publier en 1872 un mémoire (Ann. de
Oh. et de Phys., IV° série, t. XXIX, p. 3.) où nous avions démontré
qu'en général les corps cristallisés conduisent moins bien la chaleur
“dans la direction perpendiculaire que dans les directions parallèles
‘à leur plan de clivage. Nous avons alors pensé que si la schistosité
des roches était assimilable à un clivage, elle serait soumise à la
même loi.
L'expérience nous a montré qu’en effet la schistosité proprement
“dite, celle dont les ardoises offrent le véritable type, se comporte
‘absolument comme les clivages des minéraux vis-à-vis de la chaleur.
Si l'on recouvre de graisse une section faite dans une ardoise per-
pendiculaire à son plan de elivage et qu’on chauffe un point de cette
section, la courbe que dessine le bourrelet formé par la graisse
fondue après son refroidissement est une ellipse, dont le grand axe
{1} A. Favre. Compte rendu da Congrès international de géologie. Paris, 1878,
p. 35.
(2) De Chancourtois. Compte rendu du Congrès international de géologie, Paris,
1878, p. 43.
(3) Lory. Compte rendu du Congrès international de géologie, Paris, 1878, p. 39
et Suiv.
kr) 7
216 E. JANNETTAZ. —— CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.
est toujours parallèle, et le petit, perpendiculaire par conséquent au
plan de la schistosité.
Influence de la composition minéralogique. — Nous avons comparé
les degrés de schistosité que des roches de composition différente
ont pu acquérir sous l’action d’une pression égale. Nous devons
à l’excursion extraordinaire de la Société faite aux environs de Gre-
noble sous la présidence de M. Lory, en 1881, une coupe qui nous
a permis cette comparaison sur place. Nous l'avons étudiée en détail
depuis cette époque et nous avons indiqué dans notre dessin, figure 4,
la position exacte des échantillons qui ont servi à nos expériences.
Fig. 4.
Le massif, dans lequel elle est prise, domine la Lignarre, qui coule
à peu de distance en avant de sa base, et la route de Grenoble à
Bourg-d’Oisans, qui le longe sur son flanc droit. Il se dresse en escar-"
pement concave devant la Lignarre, à quelques centaines de mètres
du village de la Paute; il est composé de bancs tous contournés à la
fois et tous striés ensemble par les plans de clivage presque verti=
caux, el à peu près perpendiculaires à la section qu'il détermine dans
le massif, La section va de l’est (à gauche) à l’ouest (à droite) ; les
1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES, 947
plans de clivage du nord-nord-ouest, vers le sud-sud-est. Ils sont
inclinés d'environ 20° sur la verticale (34 centimètres par mètre).
| Les bancs sont tous des calcaires plus ou moins argilifères; certains
d'entre eux se divisent en feuillets assez tenaces pour qu'on puisse
Jes employer comme ardoises; on y rencontre un assez grand nombre
de bélemnites. M. Schlumberger nous à confié un de ces fossiles,
courbé légèrement sous l'influence de la pression. (Fig. 5.)
L
{
| Fig. 5.
|
|
Dans l’ardoisière même (fig. 6) de M. Eustache Ponsol, on voit
très nettement cette disposition des schistes. Si on en regarde l’en-
semble sur la tranche, perpendiculairement au feuilletage, on
remarque des bancs de bélemnites très courtes qui les traversent
obliquement.
Deux de ces bancs épais, l’un de 0"4, l’autre de 05, sont à 6 mè-
tres de distance l’un de l’autre. (Voir fig. 7.)
Ces bélemnites, que les ouvriers appellent des boutons, empèê-
chent les schistes de se fendre régulièrement, On voit déjà que la
schistosité est parfaitement indépendante de la stratification et que
les bancs ont dû être fendus brusquement. Le longrain, appelé fil
dans la carrière de la Paute, est presque vertical comme la schisto-
|
|
|
. 12
218 = E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.
sité: mais il la coupe à peu près à angle droit; il est dirigé à peu à
près de l’est à l’ouest et il penche de 10° environ vers le sud.
S. Schiste ardoisier; schistosité perpendiculaire au plan du papier. — P. Carrière. -
C. Bancs calcaires. — R, Route nationale, n° 91, de la Paute à Bourg-d'Oisans..
— E. Eboules. | 4
A 694 mètres d’altitude sur le flanc de la montagne, on voit aussi.
des bélemnites d’une espèce plus grande couper obliquement las
schistosité. A l’est de la carrière, des bélemnites se rencontrent
alignées parallèlement à la schistosité dans des blocs éboulés.
J'ai comparé entre elles les courbes isothermiques sur des plaques:
prises en des points différents. Soit d’abord des plaques ayant leurs
faces perpendiculaires à la schistosité, parallèles au plan même dela
fig. 4. Les grands axes sont tous alignés suivant les stries du dessin.
qui indiquent les traces des plans de schistosité. 20
1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 219
Points d'où proviennent Rapports des axes. Proportion relative
les échantillons. HUE “d'argile de calcaire
RACINE TONER EEE: 1.4 62 38
Bdenls doure 4. - - . . 1223 35 65
1 65 NME EN An
| . À (partie intérieure), C.. 1.19
Le à SUOMI R 1-1 6 94
dl st NN DC 1,09
2, 1, d'SEMEeSS 1.06 à 1.08
À (partie extérieure). . . 1.06 10 90
L’ardoise exploitée contient, d’après mes analyses :
| Silice, 37,4; alumine et oxyde de fer, 16.9; chaux, 22.1; soude, 3.18; acide
carbonique, 15.9 ; eau, 4.3; total : 99.8.
Si on en retire 38.2 de carbonate de chaux, il reste 61.8 d'argile;
si on rapporte à 100 la silice, l’alumine, etc., on voit que l'argile
serait composée de :
MSilice, 60.52 ; alumine et oxyde de fer, 27.34; soude, 5.14; eau, 6.96 ; total 99.96.
Les échantillons recueillis en F contiennent :
CRDONAlENTeNCRAUAPNE Ve A ENS 64
— GIE) HENRI NE RENE APS PERTE ae 6.2
SON RENTONS SOUMET 2]
ENTER en es LR N e e De — P TI
100.0
L’argile rapportée à 100 serait formée de :
SHC dr Ne. 61
AIDHMINneR M ten 24
Soude, potasse . ONE SAUCE 6
CIRAD RNA A AR TRS ARR SE AA 1.5
Mabnésies | 1: D NEA Us nn 0.6
IDE, NME NE ve RATS S ÿ
100.1
Les carbonates forment des agrégats grenus qui brillent des plus
vives couleurs en lumière polarisée ; l'argile est en général opaque;
mon y distingue cependant des sortes de fibres qui s’éteignent suivant
leur longueur. Les différents échantillons, taillés en lames minces
| perpendiculaires à la schistosité, montrent bien en lumière naturelle
au microscope leur structure schisteuse.
Le massif liasique où se trouve la coupe précédente forme une
bande dirigée du nord au sud, enclavée entre des masses de gra-
nite protoginique et coupée en écharpe par la vallée de la Romanche
(Voir la carte géologique du Dauphiné par M. Lory).
220 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.
_Au sud-est de cette vallée, vers son confluent avec celle du Vénéon,
les plans de schistosité du Lias alpin se dressent verticalement sur
des schistes cristallins qui les débordent, en s’inclinant seulement
de 25° au-dessous de l'horizon. Les schistes cristallins (gneiss, etc.),
renferment le quartz aurifère de la Gardette. En montant à ce fameux
filon, mon guide, M. Albertazzo, qui savait et qui comprenait le but
de mon excursion, m'a montré dans un bloc de schiste éboulé une
grande ammonite comprimée.
Fees:
B
AE
Il m'a prié de la laisser à l’admiration des touristes instruits, ce
que j'ai fait d'autant plus volontiers qu’elle n’aurait pu d’ailleurs être
déplacée sans tomber en miettes.
. J'en ai mesuré sur place la plus grande et la plus petite dimension
en longueur. J’ai trouvé 27 centimètres suivant la direction CD,
17 centimètres suivant la direction AB. Un fragment que j’ai emporté
pour le soumettre à mes observations m’a donné 1.4 pour rapport
du plus grand au plus petit axe de l’ellipse isothermique, l’ordre de
grandeur de ceux-ci étant le même que celui des direclions AB, CD.
Dans la même série d'excursions, je suis allé à Vénosc, et j'ai
visité une ardoisière abandonnée à ce moment. Les ardoises qu'on
en retirait étaient beaucoup plus douces que celles de Bourg-d’Oisans;
elles se travaillaient bien au tour ou même avec des outils de menui-
sier ; on en faisait des supports. Vénosc étant situé à peu près aux
limites du Lias et du terrain houiiler, je n’ai pu déterminer l'âge
de ces ardoises; je puis dire cependant que leur composition et
leur caractère minéralogique les rapprochent des schistes de Saint-
Michel en Maurienne.
L'analyse chimique m’a donné :
SIC LÉ RUN TE CN RER RER 51.8
ATAMANCTENS EE QE NE M RE RENE RE PTE 20.7
OxvdE TETE RS NE PRE 6.4
Chaux Pet MAN DE PERS RENE 5.1
SOUAET. HR U IR LNEA RA EE Er 9.6
HAUSSE NS ER PR TRE ER TRE RSR 6.1
AGIdeRCATDONIQUEE LAMPE SERRE CEE 9.4
1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 291
La poussière en est presque aussi douce au toucher que celle de
la pyrophyllite.
Au microscope, à un fort grossissement, on voit qu'elles est com-
posée de fibres ou d’aiguilles extrêmement déliées qui s’éteignent
dans la lumière polarisée parallèle à 30° de leur longueur; je les
regarde provisoirement comme formées principalement d’une va-
riété de mica allongé suivant une face de prisme; mais c’est une
étude qui fera l’objet d’une note prochaine.
Cette matière qui ne contient qu’une quantité insignifiante de
carbonate de chaux s’est admirablement prêtée à la schistosité; le
grand axe. de la courbe isothermique, sur le plan perpendiculaire à
ce clivage, atteint 2.2 en moyenne, en prenant le petit pour unité.
J'ai comparé aux calcaires schisteux de Bourg-d’Oisans ceux
d'Allevard et des rives du Bréda. L’échantillon qui renferme des
ammonites comprimées dont une a été dessinée, fig. 2 de cette note,
montre une ellipticité à peine sensible; mais c'est du calcaire
presque pur et cristallin. Dans un autre morceau recueilli également
par M. Pellat à l'entrée de la gorge du Bréda et renfermant aussi des
ammonites comprimées, l’excentricité est de 1.14; mais elle est
accompagnée d’une certaine teneur en argile.
J'ai comparé encore aux schistes du Bourg-d'Oisans, ceux de
Saint-Colomban-des-Villars, village situé à 1,100 mètres d'altitude,
à 15 kilomètres de la Chambre, mais sur la rive gauche de l’Arc et
sur le flanc occidental de cette bande de Lias qui part du nord de la
chaîne des Grandes-Rousses et traverse la Maurienne. Je dois à
M: Villet, garde-mine de Saint-Jean-de-Maurienne, qui a bien voulu
me guider dans quelques excursions au travers de la vallée de l'Arc,
une coupe qui montre la position des exploitations d’ardoise, ou, si
on aime mieux, du calcaire schisteux employé comme tel et assez
estimé dans cette région comme pierre tégulaire.
Fig. 9.
INC)
=.
à AEEPNS
d m S
ps Le Clandon nd Ée
a È 2 Ju S ©
C4 S | S = |
Co CRIE =
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l # * A
k Fra e Sie
9299 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv
En A, B, sont les exploitations ; la direction générale dans les car
rières de M. Tardy est N.0.-S.E. ; l’exploitation se fait par gradins
D'après mes analyses, les sn ares renferment 30,9 0/0 de cal:
caire et 69.1 d'argile. Sur la tranche ou section perpendiculaire à la
schistosité, l’excentricité est de 1,426.
J'ai mesuré aussi l’excentricité de l’ellipse sur un calcaire schis-
teux de la station de Veynes, près Gap; elle n’était que de 1,42;
mais la teneur en argile n’y était pas considérable.
Je rapprocherai enfin de ces calcaires argileux celui dont un de
nos collègues, M. Michel, a fait l'analyse dans un but différent du
mien, et qui provient des environs de Gap.
Il contenait :
Acide carbonique. :-0. 1% 26.25
CAE RE PAPE RER EEE 39.48
SEE FM Ve ( 66.03
F2 GERIIGNENe I EUSS AA RAMENVES CPR PO 2,95
S'OULEB ST LUS Re NE ER TPNE 0)
AUS UE PERTE ERA PNR EEE 2.30
SUCRE RE RE FR ET MENAGER SA
Alumine et fer AE NES OS
Le Ex SE NT A ER RON TE CAES ee 385741
Argile ChAUR NN UT UE 2.06 |
Magnesie ne TERRE 0.71
Potassetet SOUTe ME EN 1.25
99:24
SIICE ADEME CT EEE EURE ENS 56.73
AIMER EE EN SEE 24.24
CRAMELNES RATES OS ER RES 6.14
IMAGE SION EE MEME ts et 40848
Potasse let SOUTENIR CR
HAUT EUR ACER in PET EL Re 6.92
99.92
Cette composition est assez voisine de celle de l’argile des schistes
du Bourg-d'Oisans. 4
Schistes de la vallée de la Maurienne. — La Maurienne si bien
étudiée par M. Lory, en partie aussi par M. A. Favre, me fournis*
sait un beau champ de recherches. Jai commencé par les schistes
micacés de Saint-Michel. Ils passent, en prenant un grain de plus
plus grossier, aux grès micacés si caractéristiques du terrain houillet
de cette région. L’acide chlohydrique ne les attaque que partielle:
ment; ilne dissout que 8,8 0/0 d’alumine et de fer; 8,26 de chaux:
€
1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 225
‘Après calcination, ces schistes, naturellement noirs, deviennent un
peu jaunâtres. :
J'ai visité une mine de houille du pont de la Saussaz, dirigée par
M. Gaillon. Les couches dirigées N.S. pendent à l'est. Un échan-
tillon de schiste très luisant, renfermant l’anthracite exploitée, con-
tient :
AICIdeSCArDONIqUEJ PAM EN 4.94 ie
Protoxyde desfers. nm. 7.91 à
TES RER AE RS Rp a LE RE 54.90
Ja NS UT EAN NE ON An AE re SR 19.99
CHAUD Me Cane 7e ve 0.50 87.38
DONC: ais NME AE NAT EnEe TEEr 9.90
A CT rt 1.09
RAT VON GENS NOR An À
100.23
La matière non soluble dans l’acide chlorhydrique serait formée en
centièmes de :
SUCER te Teen ten dete NA z 63.5
AIUNNINerS Mr APCE NIET, DU
| SOCIETES AA TS 1404
| A A SU unit 1,2
CHA NS Se One ARE ALES 0.6
99.8
|
| — Le rapport des axes de l’ellipsoïde isothermique est de 1.675.
[Sur un grès micacé passant au schiste, j'ai obtenu pour rapport
| des axes, 1.45.
(«Sur le grès micacé grossier, ce rapport ne dépasse pas 1.2.
| Sur l'échantillon de schiste arénacé, caractérisé par le rapport
("1:45 des axes de la courbe isothermique, on observe au microscope
lMdes lamelles de mica très vivement colorés en bleu, en rouge, sui-
Mvant leur épaisseur, et des fibres un peu contournées qui s’éteignent
obliquement sous des angles un peu variables dans les sections per-
pendiculaires au plan de la schistosité.
Je terminerai cette énumération par l’étude des schistes nummu-
litiques qui fournissent des ardoises à Saint-Julien-en-Maurienne, à
| Villargondran, etc. |
Je n’ai pas besoin de reproduire ici la belle coupe de cette vallée
{relevée par M. Lory, où l’on voit les schistes du célèbre golfe num-
mulitique alpin repliés sur eux-mêmes, pincés entre les couches
du Lias (1). |
i
)
(1) Réunion extraordinaire en Savoie, Bull., 2e série, t. XVIII, pl. XV, p. 698.
224 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.
La schistosité est dirigée du nord au sud, avec pendage à l’est
sous un angle de 34° dans la carrière de M. Tardy. J’ai trouvé aux
échantillons que j’ai pris sur place la composition suivante :
Carbonate de chaux . . . .. ST R
34.8
an | AO TEL ET RNA REA NE FE sc
SLCE SU NE ER nIT een T Lecs 38.4
AlQMINE 2 RER ER ARR TR FRS 12.6
ChaURe SE NE E PER OR RARE M PE 714, ALL 64.8
Magnésie. . . . . Aie 0.9 99.6
Saude (peutde potasse) . . 0 5.3
HU SO A EN. NL Le TERRE 4,4
99.6
Rapportée à 100, la partie insoluble dans l’acide étendu serait
composée de :
SALCB PPS Tr LIT MANN PERSO NS
AU IN es US COAST ER ER 19.4
ChAUX 22 NC EN ET ART PRET 5
Magnésie sv LR RRRER Ne SES 1.8
Soude rer ets mar ROUE Dod sie Sd
RAS EN PLU RTE RTE ES RE CE 627
100.2
Les courbes isothermiques sont caractérisées par le rapport 1.53 de
leurs axes.
Généralité de l'existence du longrain dans les schistes. — Je rappelle
qu’on donne, dans les exploitations des différentes régions, des
noms divers, mais surtout ceux de longrain, de long et de fil, à ces
directions planes, de division particulièrement facile, qui permet-
tent de débiter les ardoises en sortes de longs rubans, lorsqu’on a
déjà mis à profit la schistosité pour les diviser en lames après l’aba-
tage en blocs. On a donc deux plans de division ou de clivage. L'un
est celui de la schistosité, souvent parallèle, mais quelquefois plus
ou moins oblique par rapport à la stratification primitive ; c’est celui.
aussi du clivage le plus facile et le plus net. L’autre, qui coupe le
premier sous un angle variant généralement de 60 à 90°, est un plan
de clivage moins facile, mais qui l’est pourtant plus que les autres
directions, comme l’atteste le parti que les ouvriers en tirent depuis
un temps immémorial. Le longrain étant un clivage de second ordre
est souvent moins facile aussi à reconnaître que la schistosité. Aussi
est-il resté ignoré en général dans les schistes qu'on n’exploitait pas:
Dans les Pyrénées cependant, les paysans eux-mêmes ont utilisé ces
deux clivages des roches schisteuses pour en faire des échalas.
1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 295
J'ai montré comment les courbes isothermiques manifestent l’exis-
tence du longrain dans les roches schisteuses en général, non seule-
ment des Ardennes et d'Angers, mais de la Mayenne (1). Désireux de
savoir si des schistes d’autres contrées offriraient aussi ces deux plans
de division, j'ai parcouru, pendant les vacances de l’année 1882,
. “quelques-unes des exploitations d’ardoises de l’Oisans et de la Mau-
rienne, dans les Alpes. Dans l’Oisans, l’ouvrier se servait du longrain
| et il avait appris à le chercher dans les ardoisières de Saint-Julien e
Maurienne ; dans celle-ci, les ouvriers connaissaient également le
ons ou fil, et l’un d’entre eux l'avait utilisé antérieurement à An-
Ligérs et à Labassère (Hautes-Pyrénées); enfin, à l’aide de mes courbes
isothermiques, je l’ai reconnu dans les ardoises de la carrière aban-
donnée de Vénosce et de Saint-Colomban-des-Villars.
| Je résumerai dans le tableau suivant les rapports des axes des
| | courbes isothermiques sur le plan perpendiculaire à la schistosité et
| | sur Celui du longrain.
La figure théorique ci-contre (fig. 10) rendra plus claires ces rela-
| fions des axes, des courbes et des plans de séparation des roches.
À Pour plus de simplicité, j'y suppose les deux plans de clivage per-
| pendiculaires.
ABCD, plan de la schistosité.
BDF, plan du longrain.
CDEF, plan perpendiculaire aux deux précédents.
Pour une roche ayant cette structure, les trois plans ABCD, BDF,
| CDEF, sont les trois sections principales de l’ellipsoïde AE
. mique, dont les axes sont : aa, grand axe parallèle à l'intersection BD
_ dela schistosité et du longrain ; ce, petit axe, perpendiculaire à la
(1) Bull. Soc. Géol., t. IX, p. 196.
XII. 15
226 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv. ;
schistosité ; 0b, axe moyen, parallèle à la schistosité, perpendicu-
laire au longrain.
Rapports des axes des ellipses.
A
sur le plan de sur le plan du
Régions d'où proviennent les échantillons la schistosité longrain
ABCD. BDF,
Phyllade de Génos (Hautes-Pyrénées). . . . . . boël 1.9
Id. de Fumay et Ardennes (Sil. inférieur) . . . de 1.05 à 1,01 de 1.8 à 2.2
Id. de La Bassère (Hautes-Pyrénées) , . . . . de 1.02 à 1.03 118
Id 06 "Anpers EE NA NE AN PET AUS de 1.03 à 1.06 1.6
rdede Vitré (SIIAMOVEN) AN ENS ARS 1-27 1.4
Tu deAncenisS (CAT) EN Er AU ANR 1.066
Schiste de Laval (Carbonifère) . . . . . . . : . 1.04 1.1
Schiste micacifère de Saint-Michel en Maurienne
(Carboniière) MEDAL En ANSE 1.09 1.45
Id: deAVénose,:0isans etre AE ER D Al 22
Saint-Colomban-des -Villars (Lias). . . . . . . . 1.03 1.426
Oisans (Lias) (A de la figure 4 ). . . . . . . . 1.05 1.06
— (GAMIde ER en pl 1.03 1.19
— (E id, D te ess 1.06 1.08
— (He Mid: Jon Mel 0 1.06 1.09
— (Ed je td Al 1.05 1.08
_—- Ardoisière, fig. 62102 Rene 151 1.4
Route d'ATevard (Li2s) 1er MEMOIRE 1.06 1.14
Schiste rhomboïdal de lallée Maïntenon, Ba-
gnères-de-Bigorre (entre Crétacé et Jurassique). 1.4 1.416
Saint-Julien de Maurienne (Nummulitique) . . . 1.03 : 1.6
Je n’ai pas encore analysé le schiste rhomboïdal de l'allée Mainte-
non (Bagnères-de-Bigorre), que je dois à l’obligeance de M. Fros-
sard,
Le longraïin s’y trouve parallèle à l’une des fentes qui divisent na-
turellement ce schiste en parallélogrammes de 60 et 120°. Ordinaire-
ment, dans ces schistes rhomboïdaux, le longrain est parallèle à la
bissectrice de l’angle aigu, comme je l’ai dit précédemment (1).
On remarquera cette coïncidence des bissectrices des angles des
schistes rhomboïdaux avec les axes des courbes isothermiques,
d’une part, et d'autre part avec la direction des grandes cassures du
globe qui ont produit les vallées (voir plus haut, page 214).
En résumé, le longrain existe probablement dans la plupart des
schistes; les courbes isothermiques sont éminemment propres à en
révéler l'existence, quand même elle ne se trahirait pas extérieure-
ment par une sorte de fibrosité,
(1) Tome IX, 3° série, p. 198.
)
1884. E. JANNETTAZ. == Ç(LIVAGES DES ROCHES. 997
La structure fibreuse n’est apparente que dans les schistes qui
montrent des ellipses isothermiques très allongées sur les deux plans
de la schistosité et du longrain; les schistes de Vitré en fournissent
un des meilleurs types. La plupart des schistes ont plutôt en appa-
rence une structure simplement laminaire.
TROISIÈME PARTIE
EXPÉRIENCES
Origine et reproduction de la schistosité et du longrain. — Cette divi-
sibilité des roches suivant un plan n’est pas contemporaine de leur
première formation ; elle leur a été communiquée par des influences
extérieures. Sans doute, une roche qui renferme du mica présente
après sa consolidation une schistosité qui tient au clivage même du
mica ; les courbes isothermiques restent d’accord avec cette dispo-
sition, puisque les grands axes de ces courbes sont parallèles, non
seulement aux plans du clivage des roches, mais aussi à ceux des
minéraux et particulièrement à celui du mica parallèle aux bases des
cristaux de cette substance; or, les paillettes de ce dernier minéral
se plaçant toujours sur leurs bases, lorsqu'elles sont déposées parles
eaux, il est évident qu’elles donneront aux argiles, sables, calcaires
auxquels elles sont mêlées la propriété de se diviser facilement sui-
vant le plan du dépôt et celle aussi defmieux conduire la chaleur, sui-
vant les directions de ce plan que suivant la direction perpendicu-
laire.
C'est ce que nous avons observé sur des roches formées artificiel-
lement par M. Fayol, ingénieur en chef des houillères de Commen-
try. M. Fayol a fait arriver 4° pendant 35 jours, dans un bassin à
niveau constant, un cours d’eau dans lequel on jetait du sable, de
Pargile, de la houille, des végétaux ; 2 dans un autre de 120 mètres
de long, de 35 de large et de 1 mètre de haut un courant d’eau qui
apportait des schlamms provenant du lavage de la houille et diverses
matières jetées dans le courant; 3° un courant d’eau continu qui a
déversé, pendant dix ans, dans les parties basses d’une galerie en fond
de bateau d’où elle s’échappait par une crevasse, des matières argilo-
ferrugineuses, mêlées de matières charbonneuses, qui ont formé un
dépôt de 1 » 50 d'épaisseur ; 4° un courant d’eau dans une galerie
qu'il noyait, en y entraînant de l'argile très fine, mêlée d’une grande
quantité de paillettes ténues de mica; celui-ci a fourni une roche
assez consistante, à structure évidemment schisteuse, et perforée en
tous sens de très petites cavités sphériques.
298 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. A4 janv.
Les trois premières roches artificielles n’ont pas de plan de division
spécialement facile, et les courbes isothermiques y sont des cercles,
sur le plan parallèle comme sur les plans perpendiculaires au dépôt,
[Il n’en est pas de même de l'argile n° 4. Celle-ci donne sur la tranche
une ellipse isothermique dont le grand axe est parallèle aux lamelles
de mica et au plan du dépôt : le rapport des axes atteint 4,95.
Mais, comme nous le verrons, la pression augmente singulière-
ment cette excentricité. |
Les espèces minérales peuvent, lorsqu'elles forment soit des agré-
gats, soit des dépôts parallèles à leur direction de plus grandes con-
ductibilité thermique, influer évidemment sur les courbes qui me-
surent cette conductibilité ; mais les argiles, les matières amorphes
ne peuvent exercer la même action; aussi les trois premières espèces
de roches artificielles de M. Fayol donnent-elles des cercles, comme
les argiles et les roches naturelles de même composition minéralo-
gique. Nous avons montré (1) que dans les roches stratifiées, comme
dans les minéraux à structure stratiforme, les courbes isothermiques
sont circulaires, que dans les roches schisteuses comme dans les
minéraux anisotropes possédant des plans de clivage, ces courbes
sont elliptiques. |
Comme nous l’avons montré aussi (2), de même que les agré-
gats fibreux, lamellaires de matières cristallines ont les mêmes pro-
priétés thermiques que les cristaux dans les mêmes directions, de
même les roches stratifiées n’ont pas de propriétés thermiques dif-
férentes de celles qui doivent résulter de leurs éléments. Donc les
masses d'argile ne peuvent devoir l’ellipticité de leurs courbes iso-
thermiques dans certaines directions qu'à des actions extérieures.
Nous avons encore établi précédemment (3) que les courbes isother-
miques, lorsqu'elles sont sensibles à l’action du retrait, ont leurs
grands axes perpendiculaires aux fentes ou surfaces de séparation
déterminées par ce phénomène. Il ne reste donc enfin à invoquer
que la pression.
La pression et des actions mécaniques extérieures en général peu-
vent communiquer de la schistosité à de l’argile pulvérisée, à de
l'argile dans un certain état d'humidité, comme on l’a vu dans lhis-
torique sommaire présenté au début de ce mémoire.
Le longrain. — Mais en outre le longrain caractérise, comme
nous l’avons dit plus haut, la plupart, ou, pour mieux dire la presquem
totalité des roches schisteuses. |
Bull 3 séme te pt503.
(2) Bull., 3° série, t. VI, p. 202.
(3) Bull, 3°série, t. IV, p. 8 et f IV, p: 203.
1884. E. JANNETTAZ. —— CLIVAGES DES ROCHES. | 299
Après avoir constaté cette grande généralité du longrain dans les
roches de cette structure, nous nous sommes demandé quelle pou-
vait être son origine. Nous avions d’abord pensé à la réaction des
parois qui encaissent les roches, au moment où elles les compri-
ment. Mais les parois capables de réagir sont souvent bien loin, et
Pon conçoit difficilement cette action qui ne diminuerait pas d’in-
tensité à mesure qu'elle s’étendrait à de plus grandes distances.
Les premiers expérimentateurs n'avaient pas cherché à reproduire
le longrain, qui ne peut généralement pas se reconnaître à l’œil nu.
Nos courbes isothermiques nous mettant à même de le découvrir
partout où il existe, nous avons recommencé les anciennes expé-
riences. |
Il nous fallait pour cela des moyens plus puissants que ceux dont
on dispose d'habitude dans les laboratoires. Nous les avons heureu-
sement trouvés dans les ateliers d'essais mécaniques de la Compagnie
des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée et nous exprimons
Lùunotre vive et sincère gratitude à M. Lebasteur, ingénieur de la Com-
pagnie, chef de service, qui à bien voulu nous permettre d'utiliser
les puissants appareils de ses ateliers pour nos recherches; nous de-
vons en même temps reconnaître combien nous a été précieuse la
collaboration active et intelligente de M. Neel, qui dirige les essais,
et de M. Clermont, attaché au même service.
La grande machine qui à servi à nos expériences consiste en un
cylindre hydraulique qui est actionné par la vapeur et dont le piston
est relié par l'intermédiaire de bielles, d'un côté à l'appareil com-
presseur et de l’autre à une bascule permettant de mesurer des
efforts jusqu'à 100 tonnes (100,000 kilogr.) avec une précision
de 1/100000. Elle permet de transformer les efforts de traction en
efforts de pression par une disposition aussi simple qu'habile, au
moyen de deux plateaux qui vont à la rencontre l’un de l’autre, tout
“enétant guidés de façon à conserver un mouvement rigoureusement
parallèle.
Entre ces plateaux est introduit le corps soumis à la pression, soit
directement, s’il est en masse consistante, soit enfermé dans une
boîte convenable, s’il est en poudre. Pour répéter les expériences
relatives à la schistosité, pour voir en même temps si elle serait ac-
compagnée de longrain comme dans la nature, nous avons enfermé
un bloc d'argile cubique, ayant encore son eau de carrière, de 1 déci-
mètre de côté, dans une boîte parallélipipédique en fer à parois très
résistantes (fig. 11), ayant environ 0"30 de hauteur, 0720 de largeur
et 0712 de profondeur. Une des parois verticales mobile, }?£/, pouvait
être poussée vers le fond de la boîte, qui en réalité n'avait que cinq
Peu +
230 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.
Fig. 11.
servait de fond, 4ef; à l’autre était reliée par la tige P la paroi mo- ÿ
bile. À mesure que les deux parois se rapprochaient l’une de l’autre, …
XX : Ÿ >
ES 5 STE
= RKRSSN
À [= RSS ÈR SO NN
À RSS = S SK R MN
A] —_——= ÈS RQ N\ \
= Se ITK :"
= = hÈFRSS \ KR
ESS,
à *
|
1884. E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 934
le bloc d'argile diminuait d'épaisseur, mais il s’étendait en largeur et
en hauteur ; il finissait par s’extravaser en forme de plaque de 001
d'épaisseur. La figure 12 est la section de la précédente par un plan
perpendiculaire aux deux parois e/k, jkl, mené par le milieu du
piston. Elle montre la masse M d'argile extravasée, enroulée sur elle-
même à son extrémité; comme la paroi mobile entrait à frottement
doux dans la boîte, une partie de la matière s’est extravasée de même
entre elle et les parois latérales ab, cdef; on voit fig. 19 la matière
étalée en lame mince sur la paroi de gauche ab, par suite de cette
extravasation. |
Voici les résultats de ces expériences sur plusieurs blocs d’argile :
1° Il y a eu développement de la schistosité, comme le montre l’ellipse
isothermique obtenue sur une section perpendiculaire à la plaque;
le grand axe de la courbe est parallèle et le petit, perpendiculaire aux
faces comprimées de cette plaque; c’est ce qu’on voit sur la face
ABCD.
2° Ils’est produit un longrain, comme le manifeste l’ellipse iso-
| thermique obtenue sur la face MEA parallèle à la paroi mobile, per-
pendiculaire à la schistosité. Le grand axe est parallèle à la direction
que suit l'argile, lorsque la pression la force à sortir de la boîte par
la paroi restée ouverte, ef qu’on peut appeler la direction d'extravasation
| où d'écoulement. Cela est si vrai que sur l’enduit argileux qui tapisse
la paroi latérale, le grand axe de la courbe analogue est horizontal,
| "comme la direction suivie par l’argile au travers de la fente. L’ellip-
| ticité n’est pas très forte, mais elle est très nette dans les différentes
courbes. Toutes les courbes, et nous en avons produit un grand
nombre, alignent leurs grands axes verticalement sur les deux plans
ABCD, MEA. Sur le plan ABCD, perpendiculaire à la schistosité,
qu'on peut comparer à la tranche d'un livre, le grand axe a été 1.06
à la partie inférieure, 4.1 dans le milieu de la masse comprimée
à 20 atmosphères (20 kilogrammes par centimètre carré de surface
pressée), de 1.13 à 30 atmosphères, le petit axe étant pris pour unité.
Souvent le bloc se replie sur lui-même en zigzag dans la partie
extérieure M.
Sur la face MAE le petit axe étant pris pour unité, le grand axe
est de 1.03 et 1.04 sur les enduits des faces latérales tels que M
(épaisseur de l’enduit 225); ce grand axe est de 4.06 dans la partie
supérieure (épaisseur 1°3), de 1.08 dans le milieu de la boîte (épais-
seur 24). |
Dans plusieurs de nos expériences, le bloc d'argile présentait après
la compression, sur sa face parallèle au piston compresseur, des stries
semblables à celles que nous avons observées sur le plan de schistosité
239 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. A4 janv, |
dans certaines roches ayant cette structure, par exemple à Saint-
Colomban-des-Villars (Maurienne), à la Paute (Oisans). Ce striage
est indiqué sur la face MEA ; il est parallèle au longrain. comme
dans les roches de la nature.
En résumé, l'argile plastique des environs de Paris (Issy), soumise
dans une boîte qui ne lui permet de s’étaler que dans une seule
direction à des pressions d’environ 40 kilogrammes par centimètre
carré en moyenne, acquiert de la schistosité perpendiculairement à
la pression et un longrain parallèle à la direction qu'elle est forcée
de suivre en s’étalant.
On remarquera enfin que cette masse d’ Varie sortie de la î bote
représente assez bien certaines parties de pics élevés qui dominent
des masses ambiantes plus basses. La différence d'altitude des points
culminants de différentes roches comprimées peut donc tenir à des
différences de plasticité qui élèvent les unes plus que les autres,
plutôt qu’à des dénudations, au moins dans certains cas.
Lorsqu'on la laisse libre de s’étaler en tous sens, l’argile n'offre
plus cette direction spéciale de clivage qui est l’analogue du lon-
grain des roches naturelles, mais seulement de la schistosité.
L’argile micacée artificielle de Commentry (p. 228 de ce mémoire),
comprimée à 20 atmosphères, acquiert une schistosité déjà notable-
ment supérieure à celle qu'elle offre naturellement; le rapport des
axes de la courbe isothermique sur la tranche s'élève à 1,47. Les
roches artificielles obtenues par M. Fayol (n° 2 et 3, voy. p. 228).
de ce mémoire), l’une noire et l’autre plus jaunâtre, qui ne donnaient
que des cercles, ont fourni, après avoir subi une pression d’environ
40 atmosphères, des ellipses dont l’excentricité était mesurée par le
rapport 1.2.
Conclusion. La règle générale est donc la suivante : Zorsqw’elles
ont élé soumises à des pressions, les matières plastiques se montrent
divisibles : À° en lames parallèles aux surfaces comprimées ; 2 en files
paralléles à la direction qu'elles ont suivie pour s'échapper, lorsqu'elles
ont pu trouver une issue.
La première direction plane de séparation facile est la schistosité , a
seconde, le longrain. Les courbes isothermiques ont leur grand axe,
celui qui mesure la plus grande conductibilité pour la chaleur, parallèle
à la direction de cette sorte d'écoulement, soit à la trace du longrain sur
le plan de la schistosité, soit à la trace de la schistosité sur le plan du
longrain.
Action de la pression sur les métaux en masses. — Bien que cette
étude sorte un peu des questions géologiques et que nous l’ayons
encore à peine abordée, nous signalerons ici plusieurs de nos pres
1884. E. JANNETTAZ, == CLIVAGES DES ROCHES. 233
miers résultats qui ne sont pas sans intérêt, même pour la géologie,
En comprimant un bloc de métal de cloche jusqu'à 6,000 atmos-
phères (6,000 kilogrammes par centimètre carré), nous avons vu le
bloc s’élancer d’entre les plateaux compresseurs en éclats qui ont
volé de toutes parts autour de nous. Ces éclats étaient presque brû-
Jants lorsque nous les avons ramassés ; ils étaient couverts, dans une
grande partie de leur étendue, d’une sorte de vernis d’un jaune d’or,
M qui indiquait une fusion superficielle de la matière et qui n’était pas
sans analogie avec celui dont sont enveloppées les pierres météo-
riques.
Action de la pression sur les matières pulvérulentes et les sels chi-
miques. — Nous avons trouvé dans les ateliers d’essais de la Com-
pagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée un appareil tout
préparé pour cette étude. Notre savant confrère, M, Zeiller, ingé-
nieur des Mines, ayant voulu vérifier un des résultats annoncés par
M. Spring (1), celui de la transformation de la tourbe en houille
sous l'influence d’une forte pression, la Compagnie avait fait cons-
truire un appareil destiné à répéter cette expérience qui aurait eu
des conséquences industrielles extrêmement importantes. Cet appa-
reil se compose d’abord d’un tube d'acier divisé suivant sa longueur
en deux moitiés rigoureusement applicables l’une sur l’antre. Ces
deux demi-eylindres entrent dans un autre tube entier dont les
parois ont plus de 15 centimètres d'épaisseur. Dans la cavité du tube
“intérieur, après en avoir fermé l’extrémité inférieure au moyen d'un
bouchon d’acier, on verse des poudres; on introduit en partie le
piston dans ce qui reste vide, et tout cet appareil est enfin placé
entre les plateaux qui doivent transmettre la pression. Tout est dis-
posé pour que le piston reste bien parallèle à lui-même ainsi que
tout l’ensemble de l’appareil pendant l'opération. Par ce moyen, on
exerce cur le piston des pressions qui peuvent atteindre 10,000
atmosphères, soit 10,000 kilogrammes par centimètre carré.
M. Spring, qui avait le premier imaginé un appareil analogue,
pensait avoir fait cristalliser beaucoup des matières pulvérulentes
que ces fortes pressions agrègent en masses cohérentes.
M: Neel et M. Clermont ont bien voulu m'aider dans ces recher-
ches. Déjà M. Friedel avait contesté la cristallisation des corps
dans ces conditions (2). Nous sommes parvenus aux mêmes ré-
(1) Annales de Chimie et de Physique, 5° sér., t. XXII (1881), p.170. — Recher-
ches sur la propriété que possèdent certains corps de se souder sous l'action de la
pression, par M. Walter Spring.
(2) Bull. Soc. chimique de Paris, t. XXXIX, p. 526; t. XL, p. 51, 515, 520, 526;
LXBT, p, 114,
234 E. JANNETTAZ. — CLIVAGES DES ROCHES. 14 janv.
sultats négatifs. Sous lPaction des plus fortes pressions, les poudres
s’agrègent et prennent une cohérence remarquable; mais elles ne”
cristallisent pas. Un certain nombre de matières qu’on peut appeler
plastiques ou grasses acquièrent une structure schisteuse, comme
l'ont déjà vu bien des expérimentateurs, comme nous venons de le
redire tant de fois dans ce mémoire, mais nous n'avons pas vu la
cristallisation gagner quelque chose à la pression.
Mais ces expériences n’en avaient pas moins un haut intérêt pour
nous, puisqu'elles nous fournissaient un moyen d'estimer en nombre
le degré de schistosité que les corps acquièrent sous l'influence de
pressions déterminées que la balance de la Compagnie des chemins
de fer Paris-Lyon- -Méditerranée permet de mesurer avec une si
grande précision.
Dans le tableau suivant, le petit axe des courbes est pris pour unité;
le grand axe est toujours perpendiculaire à la pression, les courbes
isothermiques ayant été produites sur des sections perpendiculaires à
la schistosité, parallèles à l'axe de l'appareil.
Pressions en
Corps soumis à l'expérience atmosphères Rapport des axes
Cuivre en poudre impalpable, telle que
l’emploient les) lpeintres. Mine 8000 -3,5
Cuivreten dimanlesr een en 8000 DPI
Paiton en malle Ne NOPARPTNNErTE 8000 1,9
PNA OL DHVINEC APN EURE 8000 1,4
An DOI ADIEU OPEN ER RRES 8000 1,2
BISMULR EMEA : EN NEA 8000 1,06
ee DR ARTE 8000 1,03
Vermilons Peter rente rt 8000 1,05
CEA DIT RTS ENTRE RP TRE 8000 5
Ad R ANA ru ere ns reer 4000 NP
MO Le ME SAR EC PANNES 2000 15
Poudrema gants 00e) PAU 4000 3,1
RG CU EU AR ASE Le 2000 1,53
Argile désséchée depuis Mira an-
NéES APONDRMTISÉES ANNE 8000 1,25
AOL A2 SE RQN A QU AAA ARE DANS ER a AU 4000 * 1,18
5 NAME AA AN CA APR Ed AT 2000 1,034
Craie, Li At eds En UE À 8000 1,06
On voit, ce qui était facile à prévoir, que l’augmentation de pres="
sion fait croître l’excentricité des ellipses, que les poudres les plus
fines-et les plus grasses sont celles qui atteignent le plus grand degré
de ischistosité.
Le graphite et la poudre à gants se sont agrégés en masses consis=
5%
1884. E. JANNETTAZ. == CLIVAGES DES ROCHES. 935
tantes qui ressemblent complètement à des schistes graphiteux ou
talqueux.
Influence du diamètre intérieur du compresseur. — Le tube inté-
rieur, dans lequel on comprimait toutes ces substances, n’avait que
15 millimètres de diamètre. En comprimant de l’argile en poudre
dans un tube plus large ayant 6 centimètres de diamètre, j’ai vu que
lPexcentricité était déjà de 1,19 à 3500 atmosphères, tandis qu’elle
n’atteint cette valeur qu'à 4000 atmosphères dans un tube plus
étroit, ce qui semble indiquer une réaction de la paroi latérale.
L'exentricité, il est vrai, n'est pas constante en tous les points d’un
mème cylindre comprimé. Souvent, il s’en détache une sorte de
cône auprès du piston qui communique la pression, et c’est près de
ce cône que l’excentricité est la plus grande.
Les poudres métalliques se soudent, comme l’a vu M, Spring, en
masses d’une certaine cohérence qui se laissent travailler avec la lime
ou la scie.
La plupart des précipités chimiques, les poudres qui n’ont pas
de liant n’acquièrent pas de schistosité : silice, alumine, magnésie,
silicate de magnésie, chlorure de plomb, sulfate de cuivre, marbre
pulvérisé, sulfure de plomb ou de zinc, lignite, ambre, etc., toutes
ces matières forment seulement des masses d’une certaine cohérence.
Le sel gemme acquiert, il est vrai, une assez grande ténacité et une
certaine iransparence. Les courbes isothermiques sont toujours des
cercles sur des surfaces planes de direction quelconque, taillées au
hasard dans l’une ou l’autre de ces matières.
Action de la pression sur des mélanges de matières différentes.
Pression Parties d'argile Parties de calcaire Grand axe
8000 5 0 4,25
4 1 4,17
3 2 4,09
2 3 1,02
DICAIRE SNDUNE NE ENT NAN A Acaten RTE 1,00
La variété-de calcaire employée était du marbre pur en poudre
fine.
Ceci fait comprendre les varialions de l’excentricité dans les roches
schisteuses différentes qui portent l'empreinte d’une même action
._ mécanique, telles que celles de l’Oisans (page 219).
Influence de la pression sur les combinaisons. — En comprimant
à 8000 atmosphères de la fleur de soufre mêlée successivement
| à du fer, du zinc, du cuivre, du plomb, du bismuth en poudres
aussi fines que possible, dans les proportions où pouvaient se for-
236 AMEGHINO. == GÉOLOGIE ARGENTINE. 14 janv.
mer feS, Zn S,Cu?$, PbS, Bi?$3 (les poids atomiques des éléments ë :
étant : soufre, 32; fer, 56; zinc, 65; cuivre, 63,5: plomb, 206,92; bis
muth, 218), neus avons obtenu de petites quantités de sulfures, mais
de bien petites quantités. Le mélange de soufre et de cuivre ressem-
blait bien après la compression à de la chalkosine ; ceux de soufre et
de plomb, ou de soufre et de zinc à de la galène ou à de la blende;
mais en enlevant le soufre non combiné à l’aide du sulfure de car-
bone, nous avons constaté qu’il ne s'était formé que quelques mil-
lièmes de sulfures, surtout de ceux de bismuth et de cuivre. Le bisul-
fate de potasse cristallisé, conservant son eau de cristallisation nous
a permis de constater la formation de très petites quantités de sul
fure de plomb et de zinc, par le dégagement d'hydrogène sulfuré au
quel ce réactif donne lieu, quand on le fait agir sur certains mono
sulfures, tels que ceux de plomb et de zinc, comme nous l'avons
observé. 4
Les petites quantités de sulfures formés nous forcent à penser que M
ces combinaisons sont dues à la chaleur que produit la pression, plu=«
tôt qu’à la pression elle-même. On sait qu'une haute température
suffit pour produire ces combinaisons de soufre et de fer, de soufre
et de cuivre, etc. Or, pendant la compression de toutes ces matières,"
il se dégage des quantités considérables de chaleur, comme nous
avons dû nous en convaincre en comprimant du métal de cloche"
(voy. plus haut, page 233).
Ces expériences ayant été exécutées sur des matières solides et à :
froid n'infirment pas, bien entendu, celles qui ont été effectuées ä«
des températures plus élevées avec le concours de vapeurs eMpri
_sonnées dans des espaces hermétiquement clos. |
M. Gaudry présente deux brochures de M. Ameghino sur les |
Mammifères fossiles du Parana, un mémoire sur le genre
Schistopleurum ainsi que le résumé suivant : +
Résumé d'un mémoire de M. Adolphe Doering sur la Géologie <
argentine,
Par M. Ameghino.
Il s’agit d’une publication assez peu connue (1), bien que d'une
haute importance scientifique. C’est le compte rendu de la commis=
(1) Informe oficial de la Comision cientifica agregada al E. {M. G. de la expes
dicion al Rio Negro, realizada en los meses de Abril, Mayo y Junio de 1879;
bajo las 6rdenes del general D' Julio Roca. Entrega III. Geologia. — Buenosz
Aires, 1883,
| 1884. AMEGHINO. —= GÉOLOGIE ARGENTINE. 231
| sion scientifique attachée à l'expédition au Rio-Negro, qui formera
un ouvrage volumineux, de format in-4°, et illustré de nombreuses
planches ; il en a déjà paru deux livraisons, qui traitent de la Zoo-
logie et de la Botanique, et l'on distribue maintenant la troisième
qui traite de la Géologie. Cette partie du compte rendu a été rédigée
par le D' Adolphe Doering, avec des développements si considérables,
qu'ils nécessiteront une quatrième livraison, qui doit bientôt pa-
raître.
Pour la Géologie des Pampas, à laquelle j'ai déjà travaillé en ama-
‘eur, cet ouvrage est tellement important, que je crois utile de
donner un aperçu, au moins de la partie qui vient de paraître.
La première partie de cette livraison est consacrée à l'étude des
formations éruptives et primitives qui se montrent dans les diffé-
rentes petites chaînes isolées de la Pampa. Il y passe successive-
ment en revue les sierras ou petites chaînes de Tandil, Ventana,
Pichi-Mahuida, Choique-Mahuida, Lihue-Calel, Calen-C6, Luan-Ma-
huida, Cochi-C6 et Luam-C.
Les Sierras du Tandil et de la Ventana étaient déjà connues par
des descriptions plus ou moins exactes, aujourd'hui complétées par
les observations du D' Doering, mais toutes les autres petites chaînes
ci-dessus mentionnées étaient jusqu’à aujourd'hui tout à fait incon-
bnues au point du vue géologique ; aussi cet ouvrage apporte-t-il des
données précieuses pour la connaissance géologique de ces régions,
Mais la partie de l'ouvrage, la plus intéressante et la plus impor-
tante, est certainement celle qui regarde l’étude des formations céno-
| zoïques de ces contrées.
Bien que Darwin, d’Orbigny et Bravard aient décrit à grands
traits les phénomènes qui caractérisent les formations tertiaires de
la Plata, depuis lors on a fait peu de progrès dans leur classement
| Systématique comparé, soit au point de vue stratigraphique, soit au
point de vue paléontologique. On aurait dit que les successeurs de
“Ces savants s'étaient ligués pour choisir, parmi leurs observations,
tout ce qu'il y avait d’erroné pour en faire un dogme scientifique, en
. Mimposant avec le despotisme de l’autorité, et tout cela dans le seul
but apparent de rajeunir autant que possible les formations sédimen-
aires cénozoïques de la République Argentine, en les divisant en
«deux étages : le Pliocène, représenté par le terrain patagonien et le
| Quaternaire, représenté par le limon des Pampas.
Les terrains sédimentaires du bassin de la Plata forment un en-
| semble de couches de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur, de
| nature et d'aspect très différents, mais reposant toutes les unes sur
les autres en stratification concordante, ce qui semble indiquer
238 AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 44 janv.
une période de formation continue, sans interruption notable pen
dant un espace de temps immense.
On a reconnu, qu’en Europe et dans l'Amérique du Nord, les terrains
tertiaires forment une succession de 14 ou 15 étages différents, avec
leurs faunes respectives caractéristiques. Comment est-il possible
que l’ensemble des terrains tertiaires argentins soit rapporté à un
seul étage ? et au Pliocène ! C’est cependant ce qu'a prétendu im="
poser dans la science une certaine école. Pour cela on a fait du
terrain patagonien, que Darwin regardait déjà comme miocène et
d'Orbigny comme éocène, une formation pliocène, avec des fossiles
caractéristiques de l’Éocène ! De plus on a fait de la formation pam-
péenne qui renferme une faune profondément distincte de l’actuelle,
avec des fossiles caractéristiques du Tertiaire, une formation qua-
ternaire ! On lisait jusqu'à ces derniers temps, dans tous les traités
de géologie, que la plaine argentine était d'époque récente, puis-
qu’on trouvait à sa surface d'immenses strates de coquilles marines
récentes. Il était inutile de nier l'existence de ces vestiges de la pré-
sence de l’Océan, il était inutile de remplir les musées de ces formes
de vertébrés terrestres extraordinaires, qui se trouvent ensevelis
dans le sol de la Pampa.
Il y a une huitaine d’années, bien qu’inconnu et sans études appro=
fondies, mais ayant déjà alors des idées propres que j'avais acquises
dans l'observation des terrains des Pampas, je prétendis appli-
quer les données de la paléontologie comparée à la classification
des terrains de transport de la Plata, mais ma voix fut couverte par
les railleries d’ignorants que m'adressèrent ceux qui, n'ayant pas
d'idées géologiques propres, défendaient celles d'autrui, sans les
comprendre. |
Je m’attaquai ensuite aux vieilles et fausses idées, dans un autre’
milieu qui pouvait mieux me juger, en démontrant que ce qu’on:
appelle formation et faune nampéenne, était la Succession de trois
faunes distinctes, correspondant à trois étages également différents,
qui représentaient le Pliocène d'Europe et de l’Amérique du Nord,
et j'ai déterminé en même temps les dépôts, qui, dans les Pampas
représentaient les terrains quaternaires, tant au point de vue strati-
graphique qu’au point de vue paléontologique. Cette démonstration,
sans doute prévue par les savants européens qui trouvaient contra=
dictoires les données que l’on possédait sur ces terrains et les (os
siles qu'ils renferment, les fit cependant réfléchir, et aujourd'hui
aucun d’eux n’écrit que la formation pampéenne soit marine et qua
ternaire. |
Cependant, je n’avais fait que mettre un peu d'ordre dans une.
1884. AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 239
partie très restreinte des dépôts sédimentaires du bassin de la Plata.
Il restait les couches plus anciennes et plus puissantes, appelées
patagonienne et quaranitique qui, jusqu à ces derniers temps, se pré-
sentaient encore à nous comme un mystère impénétrable, comme
une barrière qui empêchait toute classification systématique.
Heureusement, pendant que j'ouvrais une large brèche dans le
système érroné de classification des formations sédimentaires de la
Plata, d’autres s’occupaient de lui porter le coup de grâce, en l’atta-
mquant par sa base, en la réduisant à néant, pour refaire la classifi-
cation systématique de nos formations sédimentaires, d’après les
données que fournissent la stratigraphie et la paléontologie com-
parées. Ce fut la tâche du D' Doering lequel, après de soigreuses
observations personnelles et une étude comparée de tout ce qu’on a
écrit sur les formations cénozoïques de l'Amérique du Sud, classe
celles de la République Argentine, d’après le système qu'indique le
tableau suivant.
ES 20 a
map
EE EE
Système des formations cénozoiques de la région atlantico-australe.
» | . Horizon géolo=
gique probable.
Formation alluviale . . . .1 Étage arianien. . . . . . | PAluyionse
| Étage de la Plata (Ampullaria orbi- \
| à CHOEUR LE ONE OS on Le
*. Formation post-pampéenne. | ane Ce DU ne 0 Diluvium.
| ROUSDUEICRANQ) EME ee
IWFormation erratique . . . .| Étage LÉHTÉlCNE MEN NMENSEPNE NS ERE | Glaciaire,
| Etage pampéen lacustre (Paludestrina
| ARODNIN)E PNA PENSE COUE
| Formation rene Etage éolithique (Equus) . . . . . . Pliocène.
| Étage a inférieur (Typothe-
| | 1} ium). ee et le ete ele latte is. l'elpèe me
Étage AHeraEes FRE PAR tir
Etage araucanien (Nesodon, Anchithe-
POIL) 1 LEE ANRT AT D PATES PRE °
Formation araucanienne . . |
Étage patagonien {Ostrea patagonica). |
Miocène.
|
Etage mésopotamien (Megamys, Ano-
plotherium)
Étage paranien (Ostrea Ferrarisi).
Étage du Mesotherium . . . . . . .
| Formation guaranienne À ; : :
8 É c Etage guaranien , . . . . . ol aramique
: An
Formation patagonienne . . Oligocène
etlieer tue Ve ner elfe eee e
|
|
| Éocène.
|
| Quatorze étages au lieu de deux ou trois qu’on admettait d’après
le vieux système ! La différence n’est pas petite. Les adversaires des
HAnnoyations trouveront là une multiplication exagérée de divisions,
|mais s'ils se donnent la peine de se rappeler que les terrains ter-
tiaires du vieux monde se subdivisent en quinze étages géologiques
240 AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 14 Janv.
distincts, et que dans les quatorze étages sus-indiqués, on trouve |
compris ceux quireprésententles terrains quaternaires etmodernes, de
même que ceux qui semblent correspondre à la formation laramienne
de l'Amérique du Nord, l’on sera bien obligé de reconnaître que le
D' Dœring a été modeste dans ses subdivisions.
D'un autre côté, la paléontologie confirme pleinement cette classi-
fication, comme j'ai l’occasion de le constater tous les jours, en clas-
sant les débris de mammifères fossiles qui me sont adressés de
toutes les régions de la République; ces débris de la vie des anciens
mondes démontrent avec la plus grande évidence la succession de
nombreuses faunes bien distinctes.
La formation guaranitique, la plus ancienne de nos formations cé
nozoiques, reste subdivisée au moins en deux étages très différents;
l’un inférieur, pré-tertiaire et équivalent probable du Zaramien, des
États-Unis; l’autre supérieur, que l’on peut reporter à l’Éocène in-
férieur et dans lequel on a trouvé les plus anciens vestiges de mamM
mifères sud-américains. Ces vestiges consistent en morceaux de côtes
appartenant certainement à des Édentés de la famille des Mégathé-"
roïdes, et dans un crâne d’un animal énigmatique que l’on à appelé
Mesotherium et qui semblerait appartenir à un animal de l’ordre des
Proboscidiens; on dirait même qu’il est voisin de l'Éléphant. Dans la
même formation, un ingénieur militaire à recueilli des côtes, des
vertèbres et des os longs d’un énorme reptile, qu’il a adressé comme
cadeau au général Roca, président de la République. J’ai reconnu
dans ces débris un représentant des plus gigantesques de l’ordre
des Dinosauriens. C’est vraiment une association étrange.
La formation patagonienne, que, jusqu’à maintenant l’on a attribuée
à une seule époque, le Pliocène, se trouve subdivisée en trois étages
bien distincts, avec leur faunes respectives, bien délimitées : le Paray |
men, le Mésopotamien et le Patagonien.
L'étage paranien, équivalent probable de l’Éocène supérieur, se |
trouve représenté par des strates d’origine marine, déposées à une
époque pendant laquelle la plus grande partie de la République
Argentine était occupée par l'Océan. Le fossile caractéristique est
l'Ostrea Ferrarisi.
Le Mésopotamien correspond à l’Oligocène et se trouve représenté
par la partie moyenne de la formation patagonienne; il contient
beaucoup de débris de mammifères et il se présente à découvert et
très développé dans la province d'Entre-Rios dans le nord, et dans la
région comprise entre le Rio Colorado et le Rio Negro dans le sud”
Un des résultats les plus importants des études du D’ Dæring, est la
démonstration que cet étage est d’origine fluviatile et sous-aérienne;
1884. | AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. 2/4
et qu'il a été déposé pendant une époque de recul de l’ancienne côte
marine. La plaine argentine devait avoir alors, avec peu de diffé-
rence, ses limites actuelles, bien que sa configuration physique fût
tout autre. C’est de cette partie moyenne que proviennent les fameux
débris, classés par Bravard comme provenant d’Anoplotherium et
de Palæotherium. Une fort jolie collection de mammifères fossiles de
cette formation que m'a adressée récemment M. Pierre Scalabrini,
professeur à l’École Normale du Parana, me permet de dissiper les
doutes qui existaient sur la nature de ces deux animaux. Le pre-
mier est en effet un animal très voisin de l’Anoplotherium, mais
cependant génériquement distinct : je l’ai nommé Prachytherium
cuspidatum. Le deuxième est un mammifère également voisin du
Palæotherium, mais encore davantage du Macrauchenia dont il est, je
crois, le précurseur; je lui ai donné le nom de Scalabrinitherium
Bravardi, en l'honneur des deux savants qui l’ont découvert.
Le Patagonien, qui comprend l'étage supérieur, est la formation
patagonienne classique, par ses caractères physiques et par sa faune,
particulièrement, par la grande huître qui porte le nom d’Ostrea
patagonica ; elle diffère profondément de celle qui se rencontre dans
Pétage inférieur, ce qui démontre une fois de plus, la grave erreur
dans laquelle tombaient ceux qui prétendaient réunir le tout dans
un seul étage, le Pliocène. Le Patagonien, qui est un dépôt d’ori-
gine marine, démontre un avancement de la côte atlantique sur le
continent mésopotamien, mais elle ne pénétrait pas autant dans
Pintérieur, qu'on le croyait généralement.
De la formation patagonienne, on passait toujours à la Pampéenne,
comme si celle-ci avait succédé immédiatement à celle-là, mais il
reste maintenant démontré que les couches de sable demi-fluide qui
dans la province de Buenos-Aires se trouvent au-dessous du Pampéen,
correspondent à une vaste formation fluviatile ou sous-aérienne, qui
slétend sur une partie considérable de la République et qui a reçu
du D’ Dæring le nom de formation araucanienne. C’est à cette forma-
tion, qu'appartient une partie considérable des mammifères que l’on
| ättribuait au Patagonien, comme les Vesodon, l’Homalodontotherium,
| | l'Anchitheri ium australe et plusieurs autres, découverts dans ces der-
|
|
niers temps. Cette formation, qui SE au Miocène d'Europe
et de l'Amérique du Nord, indique un nouveau recul de l’Atlantique,
| qui atteignit son maximun pendant l’époque pampéenne. A cette
époque, la plaine argentine s’étendait vers l’orient, sur un vaste
| espace occupé aujourd’hui par les eaux de l'Océan.
|
|
La livraison, dont j'ai tâché de donner une idée, se termine par la
description de la formation araucanienne, en laissant pour la qua-
XII. 16
249 AMEGHINO. — GÉOLOGIE ARGENTINE. LA janv. |
trième livraison, l’examen des formations pampéenne, tehuelche et. |
quérandienne. Cependant le tableau systématique de la classification
des terrains nous permet de juger, dès à présent, de l’âge relatif des
différents étages, correspondant à ces dernières formations.
Ainsi, pour la formation pampéenne, le D' Dœring accepte ma divi=
sion en trois étages, de même que son âge pliocène, que j'avais établi
d'après de nombreuses données, fournies par tous les groupes du règnen
animal qui ont laissé des fossiles dans cette formation, en faisant
exception pour les mollusques, auxquels je n’ai pas pu demander de
renseignements, n’étant pas spécialiste. Cependant j'avais démontré
qu’il n'existait pas de coquilles marines permettant d'attribuer Ie«
Pampéen à l’époque quaternaire, et qu’il ne renfermait que des co
quilles d’eau douce dont je ne pourrais juger la valeur spécifique. Eh
bien ! le D' Dœring, qui est spécialement versé dans l'étude des mol-
lusques, à entrepris l'étude de ces anciens habitants des eaux douces
que renferme la formation pampéenne, et il a trouvé que, même
dans ceux qui appartiennent à l'étage le plus récent de la formation,
il existe des espèces éteintes, et qu’il y a des formes disparues, même
parmi les terrains post-pampéens les plus anciens : voici done un nou-
veau et puissant contingent de preuves positives en faveur de l’anü-
quité du terrain pampéen, que quelques-uns veulent attribuer à une
époque récente, et qui, pour cela, trouvent suffisant de passer sous
silence les preuves que l’on a fournies du contraire.
Un autre point assez obscur de la géologie argentine, qui, d’après
le tableau précédent, semble recevoir une solution peut-être défini-
tive, c’est celui qui a rapport à l’âge géologique de l’époque glaciaire
dans notre sol. Le D' Dœæring, en se basant sur des données positives
que lui a fournies l'étude stratigraphique des terrains de la région
australe de la Pampa, place l’époque glaciaire entre la formation pam-=
péenne et la quérandienne, qui correspond à mes terrains post-pam-
péens; de très récentes observations que j’ai faites, non loin de
Buenos-Aires, dans les dépôts classiques de Lujan, semblent, en effet, \
confirmer d'une manière décisive que l’époque glaciaire correspond &
ici au grand Aiatus géologique, paléontologique et archéologique, qui
existe entre les terrains pampéens les plus modernes et les terrains
post-pampéens les plus anciens.
Si, comme je n’en doute pas, la quatrième livraison éclaire tous ces:
problèmes difficiles et correspond à la magistrale description des ter="
rains pré-pampéens que l’auteur fait dans latroisième livraison, il aura
élevé un vrai monument à la géologie de la plaine argentine et aura
attaché son nom par un lien indissoluble à l'étude des formations
cenozoïques de l'Amérique du Sud. à
(4
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1884. ARNAUD. — HUITRES DE JARNAC. 243
Le Secrétaire donne lecture de la note suivante :
Présentation d’un travail de M. Lièvre sur les dépôts
d'huîtres de Jarnac (Charente),
par M. H. Arnaud (1).
“Notre confrère, M. Boutillier, a publié dans le Pulletin de la
Société (2) une note sur les intéressants dépôts d’huîtres dont la
présence a depuis longtemps été signalée aux Grands-Maisons, près
de Jarnac (Charente); c'est, dans sa pensée, à un formidable raz de
marée que serait dû l’apport de ces mollusques répandus en un banc
régulier sur une assez large étendue.
La même question a récemment été étudiée par M. Lièvre, membre
ét ancien président de la Société archéologique et historique de la
Gharente. Il en a fait l'objet d’une note que j'ai l'honneur d'offrir en
son nom à la Société, avec quelques observations du même auteur
surles fosses gallo-romaines de Jarnac, dont l'étude se lie intime-
ment à la solution de la question précédente.
L'existence constatée par cet habile et consciencieux observateur
dun lit d'argile rapportée au-dessous du banc d’huîtres, rapprochée
dela découverte faite à Avranches d’un lit de mastic ou de ciment
dans la même situation, a déterminé M. Lièvre à attribuer ce dépôt
à d'anciens viviers destinés à conserver les huîtres à l’état de domes-
cité pendant la période gallo-romaine Une médaille de Trajan,
irouvée au-dessous du banc, au milieu des débris gallo-romains qui
remplissent quelques-unes des fosses sur lesquelles repose le dépôt,
permet de fixer avec certitude la date extrême de la création de ces
réservoirs. |
M: Lièvre discute les deux hypothèses ci-dessus indiquées; il
constate qu'on a trouvé à Bordeaux, Saintes, Avranches, Poitiers,
Glermont, des dépôts identiques à ceux de Jarnac et estime qu'il est
Impossible d'attribuer à un raz de marée ces bancs, dont quelques-
uns atteignent quatre-vingts et même quatre cents mètres d'altitude.
Cette impossibilité serait confirmée par la constitution du banc, par
son défaut de continuité au delà de limites restreintes, enfin par la
nature des dépôts meubles et plus légers sur lesquels il est assis et
que le raz de marée n’eût certainement pas respectés.
(GW) Eièvre. — Les Huitres nourries en eau douce dans l'ancienne Aquitaine.
(Problème d'Archéologie et de Zooéthique). In-8°, 7 p. 1883.
(2) Bull. Soc, Géol., 3e série, t. IV, p. 28.
244 SÉANCE. 28 janv.
L’objection, qu’il place en regard du système auquel il s’est rat-
taché, consiste dans la difficulté de transporter et renouveler en quan-
tité suffisante l’eau de mer, nécessaire à l’entretien de la vie de ces
mollusques, et dans la probabilité qu'ils n’ont pu s’acclimater dans
les eaux douces ; mais rien ne s’oppose à la possibilité d’une salure
artificielle des eaux, tout au moins à titre d'expérience suffisamment
prolongée pour expliquer ce dépôt; la prodigalité des Romains de la
décadence pour le luxe de la table explique tout au moins une tenta-
tive dans ce but.
Cette solution ferait sortir la question du domaine des faits géolo-
giques et la réduirait aux proportions d’une industrie alimentaire.
Séance du 28 Janvier 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN
M. E. Fallot, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési-
dent proclame membre de la Société :
M PéÉRaRD, professeur au collège de Montlucon, réec LES par
MM: Dagincourt et Vélain.
Le Président annonce la mort de M. le docteur GRAUGNARD.
M. de Lapparent offre à la SO son Traité de Minéra-
logie.
M. Chaper annonce l’envoi d’une Note sur la présence du
diamant dans la Pegmatite de l'Inde.
Conformément aux propositions du Conseil, la Société décide que
la réunion extraordinaire de 1884 aura lieu dans le Cantal.
M. Bioche, trésorier, rend compte de la gestion financière pen- M
dant l’année 1882-83 et fait l'exposé du projet de budget pour
l’année 1883-84.
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1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 247
Le projet de budget pour 1883-84 est adopté ; l'examen des comptes
. de 1882-83 est renvoyé à la commission de Comptabilité.
M. Gaudry présente la note suivante :
Nouvelles études sur les Ruminants pliocènes
et quaternaires d'Auvergne,
par M. Charles Depéret.
PI. Và VIII.
L'époque du Miocène supérieur marque l’apogée de l’ordre des
Ruminants, dont la richesse et la variété des formes nous ont été
révélées par l'étude des célèbres gisements de Pikermi et du Léberon.
Da suprématie appartenait alors à {a famille des Antilopidés, qui
étaient représentés en Europe par des genres variés. Les Cervidés ou
Ruminants à bois, bien que représentant une branche divergente
déjà ancienne de la souche des Ruminants, ne comptaient qu’un
petit nombre d'espèces, et les Bovidés ou Ruminants à cornes creuses
nélaient pas encore apparus en Europe.
L'époque du Pliocène inférieur ne paraît pas avoir amené de
verands changements dans la prépondérance relative de ces familles ;
du moins, l’étude des faunes de Montpellier, de Perpignan, de
Casino (Italie) et sans doute d’Alcoy (Espagne), montre encore la
prépondérance des grandes espèces d’Antilopes (Antilope boodon,
rechicorms, Massoni, etc.) sur les Ruminants à bois, qui s’y trouvent
pourtant représentés.
Mais ces relations changent dès qu'on arrive à l’époque un peu
plus récente du Pliocène de Perrier. Ici, les Antilopes deviennent
rares et de petite taille ; la famille des Cervidés, au contraire, se
développe avec une richesse de formes très remarquable, et celle des
« Bovidés fait en Europe sa première apparition.
Pour l'étude des faunes de cet âge, aucune région ne saurait être
comparée à l'Auvergne pour la richesse des matériaux accumulés, et
il serait sans doute difficile de trouver, à l’époque actuelle, une
région du globe qui puisse, sur une surface aussi restreinte, fournir
autant de formes de Cervidés que celles qui ont été recueillies dans
les alluvions volcaniques de la montagne de Perrier et de quelques
autres localités du bassin d'Issoire.
L'étude des faunes pliocènes d'Auvergne est pourtant loin d’être
complète, malgré les travaux importants déjà publiés par Croizet et
a
248 DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv.
Jobert, Devèze et Bouillet, Bravard, P. Gervais et par MM. Aymard
et Pomel.
Des matériaux importants avaient été réunis, il y a quelques
années déjà, dans ce pays, d'une part par l'abbé Croizet, de l’autre
par Bravard. Ces deux savants sont morts sans avoir pu les étudier
et les décrire complètement. Leurs précieuses collections ont été
acquises par le Muséum de Paris, où j'ai pu les étudier, grâce à la
généreuse obligeance de M. le professeur Gaudry. Je remplis ici un
agréable devoir en remerciant l'illustre maître dont les encourage-
ments et les conseils m'ont suivi dans ce travail long et quelquefois
un peu ingrat. | |
Le savant professeur du Muséum a bien voulu communiquer en
mon nom à l’Institut (séance du 15 octobre 1883) un aperçu som-
maire donnant les résultats de cette étude. Le travail descriptif plus
complet, et accompagné de figures que j’ai l'honneur de soumettre
aujourd'hui à la Société, servira, je l’espère, à mieux faire connaître
ces Ruminants intéressants et variés, qui peuplaient le centre de la
France à une époque géologiquement peu ancienne.
4° TRAVAUX ANTÉRIEURS. — Le premier travail publié sur le sujet
date de 1827. Il est intitulé : £ssai géologique et minéralogique sur les
environs d'Issoire et principalement sur la montagne de Boulade, par
Devèze de Chabriol et Bouillet. La partie paléontologique, seule
intéressante ici, n’occupe qu'un assez court chapitre, dans lequel
les auteurs énumèrent un certain nombre d’espèces du gisement de
Boulade (synonyme de celui de Perrier) parmi lesquelles le genre
Cervus compte 7 formes distinctes. Parmi celles-ci, deux seraient,
vivantes : le Renne et l'Élan ; les 5 autres, plus ou moins voisines de
l’Élaphe et du Chevreuil, sont considérées comme nouvelles, sans
être pourtant ni décrites ni même nommées. Parmi les planches qui
accompagnent l'ouvrage, dix sont consacrées aux débris des Rumi-
nants, et il m’a été possible de reconnaître dans la plupart d’entre
elles des formes identiques à celles des collections Croizet et Bra-
vard. Les indicationS concernant les figures de ces planches seront
données avec la description de chacune des espèces.
L'ouvrage très remarquable, pour l’époque où il a été écrit, de
Croizet et Jobert (Æecherches sur les ossements fossiles du Puy-de-Dôme,
1828), est aussi resté tout à fait inachevé, surtout en ce qui concerne
les Ruminants. Les planches seules, des animaux de cet ordre, au
nombre de vingt et une, ont été publiées; mais elles sont restées
jusqu'ici (à l'exception de trois ou quatre vaguement déterminées
par P. Gervais), sans texte correspondant et même sans explication
de figures. Grâce aux pièces originales de la collection Croizet, que
RC 2e
Si
Le
ang
1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 249
j'ai eues entre les mains au Muséum, il m'a été possible de rétablir
cette légende explicative, sans laquelle les belles planches de l’ou-
yrage étaient restées sans grande valeur scientifique.
L'importante collection réunie par Bravard réclamait également
une étude plus approfondie; son auteur est mort avant d’avoir
pu la terminer, et les noms seulement des espèces figurent dans les
diverses publications de cet auteur (1) et dans le catalogue inédit qui
accompagne la collection du Muséum. On verra du reste que la plu-
part de ces noms forment double emploi avec ceux qui avaient élé
donnés précédemment par l’abbé Croizet dans son catalogue égale-
ment inédit.
Le savant qui a le mieux fait connaître les vertébrés fossiles de
Auvergne, est sans contredit M. Pomel, dont les travaux remar-
-quables ont surtout trait à la distinction stratigraphique des diverses
faunes tertiaires et alluviales de ce pays. Dans les premiers de ses
écrits (2), les indications paléontologiques se réduisent à des listes
d'espèces, nommées sans aucune description, et plus vaguement
établies encore parmi les Ruminants. Il n’en est heureusement plus
de même dans le dernier et le plus important de ces ouvrages,
publié sous le titre de : Cataloque méthodique et descriptif des Vertébrés
fossiles découverts dans le bassin hydrographique supérieur de la Loire et
de l'Allier, 1854. Le savant professeur y fait connaître les différentes
espèces qu'il a distinguées, et spécialement celles de la collection
Groizet, qu'il avait sans doute eu l’occasion d'examiner en Auvergne.
Les Ruminants y comptent 25 espèces pliocènes ou quaternaires :
1% proviennent de la montagne de Perrier (11 Cerfs, 1 Antilope,
2 Bœufs); 4 des alluvions très anciennes ou pleistocènes (2 Cerfs,
—Ll'Antilope, 1 Chèvre); 7 enfin de la faune quaternaire proprement
dite (3 Cerfs, 1 Añtilope, 1 Mouton, 2 Bœufs). Ces descriptions, très
exactes, mais beaucoup trop sommaires, et sans planches à l'appui,
sont encore aujourd'hui les seules auxquelles on puisse se rapporter
pour la connaissance de ces intéressantes faunes.
(1) Monographie de la montagne de Perrier, 1828. — Considérations sur la dis-
mibution des Mammifères terrestres fossiles du Puy-de-Dôme, 1845. — Lettre à
M: Pomel sur les animaux fossiles de l'Auvergne (Bull. Soc. géol., 2e sér., vol. I,
1846, p. 197).
(2) Essai sur la coordination des terrains tertiaires du département du Puy-de-
Dôme et du nord de la France (Annales scient. et lit. de l'Auvergne, vol. XV,
1842). — Ann. scient. de l'Auvergne, vol. XVI, 1843. — Description géologique et
paléontologique de la colline de la Towr de Boulade (Bull. Soc. géol., 2e sér., vol. I,
1844, p. 579). — Quelques nouvelles considérations sur la paléontologie de l’Au-
vergne (Bull. Soc. géol., 2e sér., vol. III, 1846, p. 198 et 355).
250 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D AUVERGNE. 28 janv.
Toutes les listes qui ont été publiées depuis cette époque et notam-«
ment celle de P. Gervais (1) et de Poulett Scrope (2) ne sont que la
reproduction plus ou moins complète du travail de M. Pomel. L
2° AGE GÉOLOGIQUE. — Les ossements et les bois de Ruminants que :
j'ai étudiés ont tous été recueillis en Auvergne et d’une manière plus
précise, dans la haute vallée de l'Allier. Il faut en excepter quelques
pièces de la collection Croizet, provenant du bassin parallèle, mais «
bien distinct, de la Haute-Loire ou bassin du Puy, et dont je ne
m’occuperai pas pour le moment. Dans la vallée de l’Allier elle-même,
les localités assez variées, dont proviennent ces fossiles, ne sont pas
toutes du même âge. Je les classerai stratigraphiquement de la
manière suivante, en me conformant d’ailleurs aux idées de Bravard
et de M. Pomel.
I. Pliocène moyen. — Age de la montagne de Perrier (faune de là
base ou la plus ancienne). La plupart des espèces de la collection
Croizet viennent de la montagne de Perrier elle-même (Perrier, ravin
des Etouaires, Pardines), qui a fourni sans doute, si l’on en juge par
l'identité des formes, les espèces de la collection Bravard, rangées
par cet auteur dans sa faune mastozoïque ou des alluvions volcaniques
anciennes. Il est regrettable toutefois que les noms de localités ne
figurent pas dans le catalogue qui accompagne cette dernière collec-«
tion.
Je considère comme étant du même âge que Perrier quelques
autres gisements du même canton d’Issoire, tels que : alluvions vol-
caniques d’Ardé, de Bourbon, Cros-Roland et une partie au moins
de Neschers.
L’ensemble de ces couches paraît à peu près synchronique du
pliocène de Vialette et du Coupet (Haute-Loire), du crag fluvio-ma=
rin d'Angleterre, et d’une grande partie des couches du Val d’Arno
Il. Pliocène supérieur. — Age des alluvions très anciennes, que l’on«
désigne souvent sous le nom de pleistocènes, caractérisées par la fré«
quence de l’£/ephas meridionalis, et contemporaines de la deuxième
faune ou faune supérieure de Perrier, des sables de Saint-Prest, dun
du forest-bed de Cromer, et d’une partie du Val d’Arno. Ce sont les"
sables volcaniques de Malbattu, synchroniques, d’après M. Pomel, }
des alluvions de Champeix, de Tormeil, des Peyrolles, ete. |
IIT. Quaternaire. — Age des alluvions anciennes vraies ou quater=
paires, dans lequel je range les espèces des atterrissements de la
montagne de Gergovia (collection Croizet), et toutes celles qui tons
partie de la faune appelée par Bravard faune éléphantique.
(1) P. Gervais, Zoologie et paléontologie françaises, 2e édition, 1859.
(2) Poulett Scrope, The geoloyy and extinct volcanos of Central France, 1858:
_ 1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE.
[NS
(ar
ES 2,
I. — PLIOCÈNE MOYEN
Ac FAMILLE DES ANTILOPIDÉS.
Espèce 1. Gazella borbonica, Depéret ex Bravard.
PI. VIII, fig. À et 2.
Syn. Antilope borbonica, Bravard. Collection Muséum. — ? Antilope antiqua,
Pomel. Cat. méth. p. 112.
Des alluvions volcaniques de Bourbon et de la montagne de Perrier.
Diagnose. — Espèce de petite taille, à cornes implantées directe-
ment au-dessus de l'orbite, un peu infléchies en arrière et presque
| parallèles. Chevilles osseuses de ces cornes aplaties latéralement, à
surface presque lisse, sans trace de carènes. Molaires supérieures de
wait (les seules connues) et molaires inférieures de remplacement
munies du pli d'émail antérieur -et transverse des Chèvres, sans
traces de colonnettes interlobaires.
Description. — Un maxillaire supérieur presque complét (pl. VIT,
Mig. 2), porte la série des molaires de lait (coll. Bravard), au nombre
de quatre ; les prémolaires sont allongées comme chez les jeunes Ru-
minants. Les plis d’émail sont peu accentués sur la muraille externe :
- eton n’y voit point en dedans de colonnettes interlobaires. La lon-
sueur de la série dentaire est de 0,040, répartie de la manière sui-
vante : 0,008, 0,009, 0,040, 0,013, de la première à la dernière qui
_ est la plus longue; elle est un peu inférieure à celle de la série des
molaires du même âge de la Gazella brevicornis (et même du Palæoreas
Lindermayer: (0,042) de Pikermi : dans ces deux dernières espèces,
on n observe pas non plus de colonnettes internes aux molaires de
. lait, bien que le Palæoreas en ait à la mâchoire supérieure chez
l'adulte. -
Une dernière arrière-molaire inférieure adulte, pourvue en avant
_ d'un pli transverse d'émail aussi prononcé que dans le Palæoreas,
manque de colonnettes interlobaires comme cette dernière espèce.
Sa longueur est de 0,017.
Une belle portion de crâne, dont les dimensions concordent avec
celle des pièces précédentes, et qui porte les chevilles osseuses des
cornes (pl. VIIL, fig. 4) a été découverte en 1879 dans le Pliocène de
Perrier par M. Barissa. Les chevilles, malheureusement brisées à
leur partie supérieure, sont fortes, plantées directement au-dessus
de l'orbite, rapprochées à la base, et peu divergentes entre elles. La
Coupe est ovalaire, à grand axe antéro-postérieur; la surface est
2592 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 jany,
presque lisse, marquée seulement de quelques stries longitudinales “
fines, sans trace de carène sur tout le pourtour. Diamètre maximum
à la base : 0,050; diamètre transverse : 0,040. Ces chevilles doivent
avoir été fort longues, car les diamètres sont à peine diminués à
7 centimètres au-dessus de la base.
. Rapports et différences. — Par la taille, et par la forme des molaires,
la Gazella borbonica paraît voisine des trois petites Antilopes du mio-
cène supérieur de Pikermi. La présence da pli transverse antérieur
des molaires, et l'absence de colonnettes interlobaires, la rapproche,
pour la dentition, surtout du Palæoreas Lyndermayeri, qu’il est facile
d’en distinguer par la forme spirale de ses cornes. Ce dernier carac-
tère l’éloigne également de l’Anfidocras Both, dont la taille est à
peu près égale à la sienne.
La (Gazella brevicornis est un peu plus forte; ses molaires n’ont
pas de pli antérieur, et portent le plus souvent des colonnettes aux…
deux mâchoires. Ses chevilles osseuses sont plus courbées en arrière,
plus divergentes entre elles, plus coniques, et la coupe en est circu-
laire au lieu d’être elliptique; enfin la surface est garnie de côtes lon-
gitudinales très apparentes.
L’Antilope clavata, de Sansan, a des chevilles osseuses beaucoup
plus grêles, plus courtes et encore plus coniques.
L'Antilope antiqua, Pomel, du pliocène de Perrier, est trop peu
connue pour. pouvoir être comparée : Je la suppose provisoirement
identique, bien que sa taille « un peu supérieure à celle d’un mou-
ton », ne soit pas tout à fait d’accord avec les dimensions de l'espèce
que je décris.
La forme comprimée des chevilles des cornes de la Gazella borbo-
nica rappelle beaucoup plus les Gazelles vivantes, et notamment la
Gazella dorcas, dont il ne m’a pas paru possible de la distinguer
génériquement. Cependant, cette dernière espèce est plus forte; ses
chevilles osseuses plus recourbées en arrière, sont relativement moins
épaisses, et divergent entre elles en dehors, à partir de leur base, en
décrivant dans leur ensemble la figure d'une lyre.
Espèce 2. Antilope ardea, Depéret ex Croiïzet.
PI. VIIT, fig. 3
Syn. Antilope d'Ardé, Croizet. Collection Muséum.
Des alluvions volcaniques d’Ardé et de ? Perrier.
Diagnose. — Espèce de la taille du Cerf élaphe. Chevilles des cornes
inconnues, excepté à leur base, dont la coupe est ronde et la surface
18384. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D AUVERGNE. 253
rugueuse. Molaires supérieures robustes, à émail épais et lisse, sans
pli transverse antérieur ni colonnettes interlobaires.
Description. — Deux moitiés de maxillaire supérieur d’Ardé (coll,
. Croizet), l’une droite (pl. VIII, fig. 3), l’autre gauche, proviennent
sans doute d’un même sujet très adulte. La série des molaires, com-
plète du côté droit, indique un animal de la taille du Tragocerus
amalthœus de Pikermi, voisine de celle du Cerf commun. Les prémo-
laires sont bien développées, à contour sinueux et arrondi, et,
comme chez la plupart des Antilopes, leur longueur totale (0,043),
dépasse la moitié de celle des arrière-molaires (0,062), qui sont aussi
très robustes. La muraille externe de toutes ces dents porte des plis
verticaux assez saillants, mais arrondis ; leur couronne est large et
peu élevée; l'émail très épais et lisse; et l’on ne voit aucune trace de
pli antérieur ni de coionnettes interlobaires. La longueur totale de
la série des molaires est de 0,106.
Une portion de crâne de la même provenance porte une base
d'axe osseux de corne dont la surface est couverte de rugosités irré-
| oulières, et dont la texture celluleuse rappelle un peu les cornes des
Moutons. La coupe est circulaire et le diamètre égale 0,045.
Un métacarpien découvert à Perrier par M. Barissa (coll. Muséum),
long de 0,270, dont l’épiphyse inférieure très élargie rappelle les
Antilopes, se rapporte peut-être à la même espèce. Sa forme, sa lon-
sueur supérieure à celle du même os dans le Cerf élaphe (0,245), in-
diqueraient un animal plus élancé que n'aurait pu le faire supposer
la forme des molaires.
Rapports et différences. — Il est difficile de préciser les affinités
réelles de cette espèce en présence de matériaux aussi incomplets,
et la détermination générique elle-même doit être entièrement ré-
servée.
Parmi les formes fossiles, l’'Antilope d'Auvergne, rappelle, par la
dentition, le Zragocerus de Pikermi, dont il a aussi la taille, mais
dont les nue sont presque toujours pourvues de colonnettes très
apparentes, et dont les chevilles des cornes sont triangulaires à partir
de la base. Pour M. Rutimeyer (1), cette dernière espèce a de grandes
affinités avec les genres Ægoceros et Damalis vivant en Afrique, mais
non pas avec les Chèvres. Pour M. le professeur Gaudry (2), les cornes
du Zragocerus marquent pourtant une tendance vers ces derniers ani-
maux, et la texture très celluleuse des chevilles osseuses de l’Anti-
lope d'Auvergne paraît indiquer une affinité toute semblable,
(1) Fertiare Rinder und Antilopen. (Mémoires de la Société paléontologique de
Suisse, 1878).
(2) Enchaînements du monde animal. Mammifères tertiaires, 1878.
254 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv
Il se pourrait qu'une cheville de corne, d'espèce indéterminée, de A
Pikermi (Gaudry : Animaux fossiles de l'Attique, pl. LII, fig. }, fût.
extrêmement voisine de l’Antilope ardea : cette corne, que j'ai exa—
minée au Muséum, est ronde, à surface rugueuse, et sa texture interne
celluleuse rappelle les cornes de Mouton, comme l’a indiqué
M. Gaudry.
9o FAMILLE Des CERVIDÉS.
C'est de beaucoup la famille la plus intéressante par le nombre et
la variété des espèces. Vingt-quatre noms différents ont été proposés
par Croizet, Bravard, P. Gervais et par M. Pomel pour les seules
formes pliocènes d'Auvergne. Beaucoup de ces noms sont de simples
synonymes; d’autres ne représentent que des formes d’âge ou des
races locales : j’ai cru devoir conserver seulement dix espèces bien
distinctes.
Croizet et Jobert divisaient leurs Cerfs fossiles en deux sous-genres
fondés sur la présence (1° sous-genre Cataglochis), ou l’absence
(2° sous-genre Anoglochis) d’un andouiller basilaire. Cette division,
acceptée par Bravard et par M. Pomel, qui y a introduit des sections:
secondaires, n’est pas très naturelle; de plus elle est difficilement
applicable, car on observe une transition insensible entre les espèces
dont le maître andouiller touche la meule, comme les Cervus iss10-
dorensis, Perrieri, etc., et celles où il naît de plus en plus haut sur le
merrain. Le Cervus borbonicus, par exemple, pourrait appartenir, à.
volonté, à l’une ou à l’autre des divisions de Croizet. J'ai adopté les
sous-genres admis par P. Gervais, dans la Zoologie et Paléontologie
françaises, parce qu'ils ont l’avantage d’avoir presque tous des repré-
sentants actuels, et de mettre ainsi mieux en évidence les affinités
zoologiques des espèces éteintes. -
Genre Cervus, L.
Premier sous-genre. Polycladus, P. Gerv.
Cette section comprend les espèces dont les bois sont partielle-
ment aplatis, surtout vers le haut, mais ne forment pas une véri-,
table empaumure. Le premier andouiller naît à une distance notable:
au-dessus de la meule. Ces espèces, au nombre de deux, forment:
une sorte d’intermédiaire entre les Daims et les véritables Cerfs.
DT RON APM PR ONE PURE
DEPÉRET. —+ SUR LES RUMINANTS D AUVERGNE, 255
Espèce 1. Cervus ardeus, Croizet.
Dre let 2
mSyn. Cervus ardeus, Croizet, coll. Muséum. — Id. Bravard, coll. Mus. — Id.
Pomel, Cath. méth. p. 108. — Id. P. Gervais. Zool. et pal. fr. 2° éd.
p. 146.
Croizet et Jobert. Ossements fossiles du Puy-de-Dôme. 2 sous-genre, pl. IT,
mien, et pl: IV, f. 6°
Des sables volcaniques d’Ardé, canton d'Issoire.
Diagnose. — Taille supérieure à celle du Cerf élaphe. Front étroit
et élevé ; perches très rapprochées à la base, infléchies brusquement
“en arrière et en dehors à partir de la naissance du premier andouil-
mer, qui est antérieur, robuste, élevé de 14 centimètres au-dessus de
ia meule, et porte, du côté interne, an gros tubercule saillant. Le
bois s’aplatit vers le haut, revient en avant et en dedans, et se ter-
mine par une petite empaumure triangulaire, pourvue en dessus de
: trois grosses digitations.
Description. — La naissance des bois est caractéristique. Sur trois
frontaux, l’un de la collection Croizet, les autres de la collection Bra-
“ward, le front est étroit, élevé, et les pédicules osseux, vus de face,
Minterceptent un angle aigu (pl. V, fig. 4), de sorte que la portion de
Pos frontal comprise entre les bois est nettement concave. Les per-
ches (pl. V, fig. 2, coil. Croizet), sont très rapprochées à la base, la
“distance entre les meules variant de 3 à G centimètres. Elle sont
d'abord peu divergentes, et presque rondes ou à peine un peu apla-
ties latéralement jusqu’à la naissance du maître andouiller, qui naît
à 13 ou 14 centimètres au-dessus de la meule. Celui-ci, très-fort,
haplati latéralement vers sa base, se recourbe en haut et en avant : il
porte du côté interne un fort tubercule, plus ou moins développé
Suivant les sujets. Cette pointe, qui peut passer quelquefois pour une
véritable bifurcation, s’est montrée constante sur les sujets que j'ai
eus sous les yeux (voir Croizet et Job. pl. I, £. 3), mais elle est quel-
quefois réduite à une simple saillie sans importance. Au niveau de
cet'andouiller, le bois présente une inflexion brusque en arrière eten
dehors, pour revenir ensuite en avant et en dedans dans sa partie
supérieure. Il s’aplatit de plus en plus vers le haut, et se termine par
une sorte d'empaumure triangulaire munie en avant de trois longues
digitations. La surface du bois est assez rugueuse, et parcourue par
des cannelures longitudinales larges et peu profondes.
Les molaires sont épaisses, à plis verticaux bien marqués, munies
en haut et en bas de tubercules interlobaires forts, triangulaires;
à
256 DEPÉRET. —- SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv.
mais peu élevés. Les prémolaires sont relativement un peu plus
longues que celles du Cerf commun.
Les os des membres indiquent un animal robuste et trapu, d’une
taille notablement supérieure à celle de l’Élaphe, ce qu’il sera facile
de vérifier par le tableau suivant de leurs dimensions comparées :
C. ardeus. C. elaphus,
Mâchoire. Long. des 6 molaires . . . . . 0,114 0,106
— des 3 arrière-molaires. . 0,065 0,069
— des 3 prémolaires. . . . 0,049 0,037
Mandibule, Long. des 6 molaires . . . . . 0,122 0,118
— des 3 arrrière-molaires . 0,075 0,075
— des 3 prémolaires. . . . 0,047 0,043
HUMÉTUS MALTE MEN DAS OMAN ARMES 0,059 0,035
Tibia. | Hontoiale CURE NE 0,380 0,956
Astragale. Long. sur le bord externe. . . 0,057 à 0,063 0,055
Métacarpien. Long totale re 0 20/2071 0,245
MétatarsientiNEong-Mtotale AE SES 0,327 0,260
Rapports et différences. — Le Cervus ardeus est une espèce bien
caractérisée. Si la forme de l’empaumure rappelle un peu les Daims,
l’absence d’andouiller basilaire et le peu d’aplatissement général du
bois la séparent franchement de ce groupe pour la rapprocher des
véritables Cerfs. |
Le Cervus martialis, P. Gerv., du pléistocène de l'Hérault, est une
espèce bien voisine du Cervus ardeus par la forme générale du bois
et de l’empaumure à trois divisions qui le termine. Quoique distinct
du Cerf d'Auvergne, par un peu plus de complication des bois qui
portent un deuxième andouiller, médian, et par la bifurcation plus
complète et plus constante de ses andouillers, il est permis peut-
être de voir en lui une race dont le Cervus ardeus représenterait la
forme ancestrale plus simplifiée.
Comparé avec les Cervidés vivants, le Cervus ardeus offre quelques
lointaines analogies avec le groupe auquel appartiennent les C'ervus
nemoralis, columbianus et virginianus de l'Amérique du Nord, la der-
nière surtout dont ie bois porte un andouiller basilaire et un rudi-
ment d’'empaumure à quatre digitations. Par l’intermédiaire de ces
espèces, il se rattache à une forme du groupe des Axis, le Cervus
borbonicus, fossile des mêmes terrains pliocènes d'Auvergne.
Espèce 2. Cervus ramosus, Croizet
PI. V, fig. 3-8.
Syn. Cervus ramosus et Croizeti, coll. Muséum. — Cervus ramosus, Croizeti, pla-
tuceros et cladoceros, Bravard, coll. Mus. — C. ramosus et cladoaceros, Po-
mel, Cat. méth., p. 108. — G. polycladus, P. Gerv. Zool. et pal. fr., p. 146:
1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 9257
Croizet et Job. Oss. /oss., 2° sous-genre, pl. IV, fig. 1-5 et pl. V. — Devèze
et Bouillet. Essai géol. sur la mont. de Boulade, pl. IV, fig, 1 et 2, et
HP NUS. 12,3, 4 et 5.
Des sables volcaniques d’Ardé, de Bourbon et de Perrier
Diagnose. Espèce de taille intermédiaire entre le Cerf et le Daim,
portant des bois aplatis sur toute leur longueur, sans former d’em-
paumure, et d'une courbure générale gracieuse rappelant celle d’une
lyre. Le premier andouiller est surbasilaire ; le deuxième est très
éloigné du premier et commence une série régulière et décroissante
d'andouillers aplatis, en forme de hameçon, souvent munis de pointes
secondaires, et qui se succèdent à intervalles égaux le long du bord
antérieur du bois, devenu rectiligne dans sa partie supérieure. La
surface du bois est couverte de fines stries longitudinales, mais de-
vient beaucoup plus rugueuse chez l’adulte.
Description. — En résumant les matériaux des collections Croizet
et Bravard, il m'a été possible de constituer une série remarquable
des bois de cette espèce depuis le jeune âge jusqu’à l’âge très adulte.
Ces différentes formes ne se relient bien que dans une série aussi
complète que celle du Muséum et diffèrent assez entre elles pour
avoir mérité des auteurs jusqu’à cinq noms spécifiques distincts.
a) La forme de dague ou premier bois est inconnue.
b) L'une des perches de la collection Croizet C. Croizeti (pl. V,
f: 3), correspond au deuxième bois. Le merrain à peu près rond, est
porté sur un pédicule élevé : il est droit jusqu’à la naissance d’un
andouiller unique, placé à 8 centimètres au-dessus du cercle de pier-
rures, et dirigé en avant et en haut. Cet andouiller, en forme de
crochet aplati latéralement, est aussi long, mais plus grêle que la
branche principale, qui s'incline en arrière, et se termine par une
extrémité mousse et arrondie. La surface est rugueuse, ornée de
côles longitudinales étroites et régulières.
c) La forme un peu plus âgée ou troisième bois (Cervus Croizetr,
coll. Croizet, pl. V fig. 4 et Cervus sans nom, coll. Bravard) est repré-
sentée par deux perches gauches, un peu moins rondes à la base
que la précédente, aplaties surtout au niveau de la naissance des
andouillers.
Ces derniers, au nombre de deux, sont antérieurs, et naissent l’un
à 8 centimètres au-dessus de la base, l’autre plus petit à 20 centi-
mètres au-dessus du premier. Leur forme en crochet aplati et re-
courbé en haut, leur naissance à angle obtus sur la perche, sont des
Caractères que l’on observe dans tous les âges de cette espèce. Le
bois se termine par une pointe aiguë et à peu près droite.
Un certain nombre de perches, notablement plus robustes que les
XII. 17
| DCR.
258 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 98 janv.
précédentes (C. Croizeti, coll. Croizet, C. platuceros, Bravard, pl. EL
fig. 5), indiquent sans doute un âge un peu plus adulte, quoique non
caractérisé par l'augmentation du nombre des andouillers. Le bois
plus rugueux et un peu plus aplati latéralement, décrit au-dessus de
l’'andouiller inférieur une courbe ovalaire très gracieuse, dont la
convexité est dirigée en arrière. Sur l’une de ces perches, le deuxième
andouiller porte sur son bord supérieur un tubercule supplémen-
taire, et marque déjà une tendance à la bifurcation, qui devient un
caractère des bois plus adultes. |
d) Les âges plus avancés (C. Crotzeti, coll. Croizet, pl. V, fig, 6,
C. platuceros, pl. V, fig. 7 et cladoceros, Bravard) sont marqués sur-
tout par l'augmentation du nombre des andouillers, et par la ten-
dance des andouillers supérieurs à se bifurquer et à former des
pointes secondaires de dimensions parfois égales à la pointe princi-
pale. Le premier andouiller, toujours simple, naît à 10 centimètres.
de la base ; le second, placé à une grande distance du précédent
(27 centimètres), en est séparé par la grande courbure de la perche,
qui devient verticale dans sa partie supérieure, et porte un troisième
et parfois un rudiment de quatrième andouiller, rapprochés entre
eux. L'ensemble du bois tend à s’aplatir de plus en plus en travers,
au point de former deux crêtes tranchantes antérieure et postérieure.
Les rugosités longitudinales de la surface sont aussi plus accen-
tuées.
e) Enfin la forme très adulte (C.ramosus, coll. Croizet, pl. V, fig. 8
C. cladoceros, Pomel, C. polycladus, P. Gerv,; Devèze et Bouillet,*
pl. IX, fig. 1), diffère notablement des précédentes par sa grande
taille, par la rugosité de la surface, et surtout par l’aplatissement
extrême du bois qui prend sur toute sa longueur l'aspect d’une
sorte d'empaumure. Néanmoins, on y retrouve la forme typique, en
crochet, des andouillers, qui sont presque tous hérissés de tubercules
secondaires, et forment une série décroissante el régulière (au
nombre de 7 et même plus) le long du bord antérieur de ce singulier
bois.
Le front de cette espèce est moins étroit que celui du Cervus ardeusà
la portion de frontal, comprise entre les bois, décrit, lorsqu'on la rez
garde de face, une courbe régulière concave, mais les perches sont
notablement divergentes à partir de leur base, de sorte que la dis:
tance entre les meules est déjà de 8 centimètres. Cette concavité du
frontal est beaucoup moins prononcée sur les jeunes sujets.
La longueur des séries des molaires indique un animal d’une
taille intermédiaire entre le Cerf et le Daim, mais bien plus voisine
du premier. A la mâchoire supérieure, les molaires sont grêles,
1884. DEPÉRET. == SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 959
pourvues de plis externes étroits et saillants ; les tubercules interlo-
baires sont détachés du fût, et continus avec un bourrelet basal très
accentué. À l'inverse du Cervus ardeus, les prémolaires sont raccour-
cies. Il en est de même à la mâchoire inférieure, où les tubercules
des arrière-molaires sont petits et bien isolés.
Les os des membres sont presque aussi allongés, mais plus grêles
que ceux du Cerf élaphe et surtout que ceux du Cervus ardeus. Ges
os m'ont présenté des variations de taille très grandes, sans doute en
rapport avec les âges ou le sexe des objets examinés.
Le tableau suivant donne les mesures comparatives moyennes de
cette espèce :
C. ramosus. C. elaphus. C. Dama.
Mächoire. Long. des 6 molaires . . . . 0,102 0,106 0,070
— 8 arrière-molaires. 0,061 0,069 0,041
— 3 prémolaires. . . 0,041 0,047 0,029
Mandibule. Long. des 6 molaires. . . . . 0,110 0,118 =—0,079
— 3 arrière-molaires . 0,060 0,069 0,050
— 3 prémolaires . . . 0,050 0,049 0,029
Humérus. Long. totale. . . . . . ÉUEE 0,268 0,275 0,165
mire em Das... 3: Hubs 0,056 0,055 0,035
Radius gnsMofales te hit Lo: 0,280 0,280 0,170
Tibia. mor menibase rai 0,048 0,050 0,032
Astragale. Long. sur le bord externe +. . 0,054 0,055 0,034
Rapports et différences. — Les bois du Cervus ramosus se distin-
guent aisément de ceux de la plupart des Cerfs vivants et fossiles. Il
est même difficile de reconnaître les affinités de cette curieuse
forme : le Cervus Sedgwicki, Falconer, cu forest-bed d'Angleterre,
aux bois si étrangement compliqués, est la seule espèce qui paraisse
pouvoir être comprise dans un même groupe naturel, caractérisé par
la présence, le long du bord de la verche, d’une série nombreuse
d'andouillers aplatis qui donnent naissance à des digitations secon-
daires, toutes disposées dans un même plan vertical. Dans les deux
espèces, le bois est longuement pédiculé, recourbé en arrière à
partir de la naissance du premier andouiller, qui est éloigné de la
meule ; mais, dans le C’. Sedgwickii, tous ces andouillers sont à peu
près équidistants, tandis que dans le C. ramosus, le deuxième naît
bien au-dessus du premier et en est séparé par la grande courbe du
bois. De plus, la tendance à la production des pointes secondaires
sur les andouillers est exagérée encore dans la première espèce,
dont l’andouiller inférieur porte jusqu’à quatre digitations.
Ce groupe que l’on peut désigner avec Falconer sous le nom d’Æu-
clodacerus, ne paraît plus avoir de représentants dans le monde
actuel,
260 DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv.
Deuxième sous-genre. Axis, H. Smith.
Espèces à bois arrondis, pourvus seulement de deux andouillers;
l’un basilaire, l’autre plus ou moins rapproché du sommet, qui prend
la forme d’une fourche. Géologiquement plus ancien que les vrais
Cervus, quoiqu'il renferme aussi des espèces vivantes, ce groupe
semble représenter une phase de développement des Cerfs à bois
compliqués, qui passent tous, dans leur jeune âge, par une forme
analogue à celle des Axts. Les terrains pliocènes d'Auvergne en con-
tiennent deux espèces.
Espèce 3. Cervus borbonicus, Depéret ex Croizet.
PI. VI, fig. 1 et 2.
Syn. Cervus borbonicus, Groizet, coll. Mus. — Cervus cylindroceros, Bravard, coll.=
Mus.
& Devèze et Bouillet. Mont. de Boulade, pl. IX. fig. 3.
Des alluvions volcaniques de Bourbon, près Issoire.
Diagnose. Espèce non décrite, de la taille du Cerf élaphe, dont le
bois rond, presque lisse, est caractérisé par la position surélevée du
premier andouiller, qui est conique, effilé, et muni d’un tubercule
accessoire du côté interne. Les perches, d’abord très courbées en
dehors, reviennent ensuite en dedans par une inflexion brusque et ca=
ractéristique, au niveau de laquelle se produit, par l'intermédiaire
d’une partie plate et dilatée, la bifurcation de l’andouiller supérieur.
Description. — Le bois, porté sur un pédicule allongé, est rond à la
base, robuste, et s’élève d’abord verticalement sur une longueur de
9 centimètres. À ce niveau, naît un gros andouiller conique, aplati à
sa base, d’abord recourbé en dedans et terminé par une pointe
effilée qui regarde un peu en dehors. Cet andouiller est presque
toujours muni d’un tubercule accessoire, sur son bord supéro-im
terne, et à la moitié environ de sa longueur totate (1). La perche
décrit ensuite une forte courbe en arrière et en dehors, puis revient.
en dedans par une inflexion brusque et comme forcée, qui ramène
les bois sur la ligne médiane du front, et quelquefois même un peu
(1) D'une manière générale, il ne faut pas attribuer une valeur exagérée à la
présence de ces tubercules secondaires ou des bifurcations des andouillers des
Cerfs : dans la belle série de Cervus Axis vivants que possède le Muséum, il est
facile de voir exceptionnellement, sur certains sujets, des pointes secondaires dé-
veloppées sur l’andouiller inférieur. Cette remarque est applicable à plusieurs des
espèces fossiles d'Auvergne, telles que les Cervus ardeus, borbonicus, issiodoren:
sis, etc., bien que, dans la pratique, la considération de ces tubercules m'ait
fourni des caractères distinctifs d’une grande valeur.
Î
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1884. DEPÉRET. —— SUR LES RUMINANTS D’AUVERGNE, 261
au delà. Au niveau de cette courbure, le bois s’aplatit et se dilate de
manière à former un rudiment d'empaumure triangulaire, qui donne
naissance à un andouiller postérieur, arrondi, éloigné du premier
d'environ 35 centimètres, et aussi fort que la branche terminale de
la perche. La surface du bois est lisse, excepté à la base, qui est
ornée, ainsi que l'andouiller inférieur, de sillons longitudinaux sé-
parés par des côtes rugueuses. |
Les mâchoires et les os du squelette n’offrent rien de spécial. Les
plis externes des molaires sont peu prononcés ; les tubercules inter-
lobaires, courts et triangulaires à la mâchoire supérieure, sont petits
et grêles à l'inférieure. Ces dents et les os des membres indiquent
une taille égale à celle de l’Elaphe; les mächoires de la collection
Croizet se sont montrées un peu plus petites, ainsi que les bois et
les autres parties de la même espèce : ces différences sont sans doute
en rapport avec le sexe ou l’âge des sujets.
Le tableau suivant donne les principales dimensions de ces parties :
Mâchoire. Longueur des 3 arrière-molaires, 0,069
Mandibule. » des 6 molaires . . . . 0,122
» » des 3 arrière-molaires. 0,075
» » des 3 prémolaires. . . 0,047
Humérus Parsueur/en bas 0,270 00,055
éins tPongueurtotale.." 0.0/1). 1000200
Métacarpien » DTOUE PNR AU pren te 0,270
Astragale. Longueur sur le bord externe. . 0,046 (Coll. Croizet).
Rapport et différences, — Cette espèce, bien distincte, n’a jamais
été décrite. Aucune planche ne la représente, à l'exception peut-être
d'une portion de bois figurée par Devèze et Bouillet (pl. X, fig. 3).
M: Pomel (Cat. méth., p. 112) ne donne que l'indication suivante :
« Le Cervus Croizeti ou borbonicus Croizet, nous paraît être un
jeune ramosus ou polycladus, qui n’a encore que deux andouillers. »
Cette opinion est certainement erronée, du moins en Ce qui concerne
le nom de borbonicus, ce dernier n’offrant avec le Cervus ramosus au-
Cune espèce d’analogie.
C'est dans le groupe nord-américain qui comprend les Cervus vir-
gimianus, nemoralis, similis et columbianus, qu’il faut chercher, parmi
les formes vivantes, les analogues de l’espèce fossile d'Auvergne. On
retrouve notamment dans le Cervus virginianus l’andouiller surbasi-
laire et la forte inflexion en dedans de l'extrémité supérieure du bois.
Toutefois, cette dernière espèce manque de la pointe secondaire sur
l’andouiller inférieur et se divise en un plus grand nombre de digi-
tations supérieures; les formes de jeune âge, simplement bifurquées
en haut, sont remarquablement voisines du Cervus borbonicus.
&”
W'ALA7
262 DEPÉRET. —— SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv.
J
Espèce 4. Cervus pardinensis, Croizet.
PI. VI, fig. 3 et 4.
Syn. Cervus pardinensis, Croizet, coll. Mus. — Cervus (Rusa) pardinensis, Pomel,
Cat. méth., p. 166. — Cervus (Axis) pardinensis, P. Gerv., Zool. et pal.
fr., 2° éd., p. 146.—Cervus pardinalis et pardinensis, Did co Mus.
— Cervus CR Brav., id.
Croizet et Job. Oss. foss., 1er s Senne pl. IX, fig. 4 et 5 et pl. VI, fig. 3-8.
Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier (à Pardines) et
de Cros-Roland.
Diagnose. — Espèce de petite taille, un peu supérieure à celle du
Daim, caractérisée par la rectitude générale de son bois, qui est
rond, faiblement sillonné, et pourvu de deux andouillers antérieurs,
droits, formant, avec la perche, des angles très peu ouverts : le pre-
mier est presque basilaire, le second naît un peu au-dessus de la
moitié de la longueur du bois.
Description. — Les bois, très simples et légèrement divergents, sont
remarquables par leur rectitude presque parfaite, interrompue seu-
lement par une très légère inflexion en arrière et en dehors, au ni-
veau de la naissance de chacun des andouillers qui sont au nombre
de deux, antérieurs, et presque accolés à la branche principale, dont
ils ne divergent que sous un angle très aigu. Le premier naît à une
distance de 6 à 7 centimètres au-dessus de la meule et peut être con-
sidéré comme surbasilaire ; il est rond, droit et assez épais. Le second,
éloigné du précédent de 27 centimètres, est placé un peu au-dessus
de la moitié de la longueur de la perche qu’il bifurque, mais en res-
tant beaucoup plus court et plus grêle que la branche principale. La
surface, parcourue, seulement vers la base, par des sillons larges et
peu profonds, est à peu près lisse dans la partie supérieure.
Les dents et les os des membres sont rares et peu caractéristiques;
ces pièces correspondent à un animal un peu plus élancé que le
Daim, si l’on en juge par les longueurs comparées d’un métacarpien;
d’un tibia et de l’astragale : ces mesures sont reproduites dans le
tableau ci-contre :
HUMÉCUS MATSEUTICHIDAS RARES 0,032
AiDiS ON PLeUTITOIRLe EEE NS de T0
DU LATE CUTENDAS PEN ER REE 0,045
_ Métacarpien. Longueur totale. , . . . .. 0,241
Astragale. » sur le bord externe. 0,048
» Lareeurken Das 0,030
J’ajouterai, à titre de renseignements complémentaires sur cette
intéressante espèce, les mesures suivantes, que j'ai pu prendre au
1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 263
Muséum de Lyon, grâce à l’obligeance de M. le professeur Lortet,
sur de belles pièces du Cervus pardinensis, provenant du pliocène de
Vialette, dans le bassin du Puy :
Longueur d’une arrière-molaire sup.. . . . . 0,017
Menus Largeur en bas. 2, 0,042 et 0,041
We tEirceur en-haut.:. 1. UN 0,066
» » CUS DAS ee OR SRE VC nbee 0,039
Méracarpien. Largeur en bas , : 5 . . . : 0,033
Métatarsien. » CHAT ENS LPC ENNN RTE AMEONRE 0,029
» » ÉTAD ASP ARR ENCr SEE 0,034
Astragale. Longueur sur le bord externe. . . 0,043 à 0,046
» PARSÉMRNEN DAS AMEN APM 0,026 a 0,027
Rapports et différences. — Le Cervus pardinensis est un véritable
Axis, mais qui diffère des espèces vivantes en Asie (Cervus axis, hip-
pélaphus, aristotelis, etc.) par la rectitude remarquable de son bois,
par la faible divergence de ses andouillers, et par la position de son
deuxième andouiller, qui est antérieur au lieu d’être postérieur ou
interne.
Parmi les espèces fossiles, le Cervus Perrieri, du pliocène d’Au-
vergne, est celle qui s’en rapproche le plus; mais, dans cette dernière,
ilMexiste constamment trois andouitlers à l’état adulte; la perche
présente à leur niveau des inflexions plus prononcées, et l’angle que
Ceux-ci forment avec la branche principale est beaucoup plus ouvert.
Troisième sous-genre : Z£'laphus, P. Gerv.
Espèces pourvues d’un ou deux andouillers basilaires et d’un
nombre variable d’audouillers disposés sur toute la longueur du bois.
En général, les espèces à double andouiller basilaire et à bois com-
pliqués sont quaternaires ou actuelles. Les espèces pliocènes n’ont
qu un andouiller basilaire unique, un médian et un supérieur. C’est
àcette dernière section qu'appartiennent trois espèces d'Auvergne.
Espèce 5. Cervus issiodorensis, Croizet.
PI. VI, fig. 6.
Syn. Cervus issiodorensis, Croiz., coll. Mus. — /d. Bravard, coll. Mus. — Id. Pomel,
Cat. méth., p. 105. — Id. P. Gervais, Zool. et pal. fr., p. 447. — Cervus
triglochiceros, Bravard, coll. Mus.
Cr. et Job. Oss. foss., 1e s.-genre, pl. I et pl. II, fig. 5 et 17.
Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier, près [ssoire.
Diagnose. — Grande et forte espèce, supérieure à l'Elaphe, pourvue
de bois robustes, triangulaires, presque lisses, composés d’une série
\
264 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv.
de courbures régulières, à la jonction desquelles naissent les an-
douillers, au nombre de trois et antérieurs. Le premier andouiller,
tout à fait basilaire, aplati, est pourvu à son aisselle d’un gros tuber-
cule élevé; le deuxième naît un peu au-dessus de la moitié de la lon-"
gueur totale; le troisième forme, avec l’extrémité de la perche, une
fourche à Déisaes sensiblement égales.
Description. — Le bois de cette espèce est remarquable par son
épaisseur, et par la série de courbures régulières, à concavité anté-
rieure, qui constituent la branche principale en s’ajoutant bout à
bout. Les andouillers, au nombre de trois, et antérieurs, prennent
naissance aux points de jonction de ces courbures., Le premier est w
tout à fait basilaire, c’est-à-dire que sa base commence à élargir la
perche immédiatement au-dessus de la meule; il est très haut, aplat
en travers, relativement court, recourbé en dehors, et porte, chez
l’adulte seulement, un gros tubercule d'autant plus développé que le
sujet est plus vieux. Le bois est triangulaire au-dessus de cet an-
douiller, dont le bord supérieur se continue avec une crête bien
marquée sur la face antérieure du merrain. Cette forme triangulaire
est moins prononcée dans les parties supérieures. Il existe, au moins
chez l’adulte, deux autres andouillers, antérieurs, plus longs que le
basilaire : l’un, placé à 38 centimètres du premier, naît un peu au-
dessus de la moitié de la longueur totale du bois ; l’autre, supérieur,
distant de 28 centimètres, est aussi fort que la branche terminale de
la perche. La portion de bois qui avoisine cette fourche supérieure
est aplatie et notablement dilatée. La surface est presque lisse, sauf
dans le voisinage de la meule, où elle est parcourue dans sa longueur
par des sillons larges et peu profonds.
Dans la perche droite de cette espèce, figurée pl. VI, fig. 6, l’an-
douiller médian a été accidentellement brisé pendant la vie de
l'animal, et le fragment supérieur s’est placé en croix avec la partie
basilaire, à laquelle il est resté soudé malgré la cassure.
Les séries très complètes de mâchoires et d'os des membres que
possède le Muséum ne m'ont offert rien de particulier que leur taille
qui est notablement supérieure à celle du cerf commun et même
du Cervus ardeus. Les principales dimensions du squelette sont les
suivantes :
Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . . . . 0,122 0,105 (jeune)
» » des 3 arrière-molaires. . 0,072
» » des 3 prémolaires . . . 0,050
Mandibule. Longueur des 3 arrière-molaires. 0,085 0,072 (jeune)
Humérus. Largeur en bas. . . . . DNA UE RE 0,059
RadiusLongueuntotale MERE Et 0,312
1884. DEPÉRET, == SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 265
Métacarpien (jeune). Longueur totale. . . . 0,304
Hi arseur)en Das, 200 LA a AE 210087
Astragale. Longueur sur le bord externe. . . 0,061
» Parreurien Das se eue er rex 0,037
Caicameum’Longueur totale 2. 0, . : 0,128
Métaarsien Largeur en bas... 51. 0,049
Rapports et différences. — Le Cervus issiodorensis doit être distingué
avec soin du Cervus Perrieri, espèce de la même section, de taille à
peine plus faible, mais qu’on reconnaîtra à l’aide des caractères sui-
vanis :
- 4° Dans le premier, le bois est formé d’une série de courbures
jointes bout à bout; dans le deuxième, les portions de bois comprises
entre les andouillers sont rectilignes et forment entre elles des angles
brusques à chacune des bifurcations. Il est nécessaire d'ajouter que
cette rectitude, très marquée sur les bois adultes (pl. VL fig. 7), du
©, Perrieri, est beaucoup moindre sur d’autres bois plus grèles (coll.
Muséum) et plus jeunes. Elle manque également sur une magnifique
perche de cette espèce, provenant de Figline (Toscane) et qui fait
partie du Muséum de Lyon.
9 L’andouiller basilaire du C. issiodorensis touche la meule; il est
toujours aplati, épais, mais relativement court; chez l'adulte, il porte
un tubercule axillaire. Dans le C. Perrieri, l'andouiller basilaire naît
à» ou 6 centimètres au-dessus de la meule; il est cylindrique, plus
srêle et plus long que celui de l'espèce voisine.
3° Le deuxième andouiller naît chez le premier très peu au-dessus
de la moitié du bois ; chez le second, il naît aux deux tiers de cette
hauteur.
4° Le bois du C. Perrieri a une surface plus rugueuse que celui du
C. issiodorensis.
Les bois jeunes du C’. sssiodorensis, à deux andouillers seulement,
ont une grande ressemblance avec les bois adultes du C. Ztueriarum,
_ de Perrier.
Les caractères distinctifs seront donnés à propos de cette dernière
forme.
Je ne connais aucune espèce vivante voisine du €, issiodorensts.
Espèce 6. Cervus E'tueriarum, Croizet.
PI. VI, fig. 5.
SYN: Cervus Etueriarum, Croiz., coll. Mus. — Cervus (Rusa) Etueriarum, Pomel,
Cat. mêth., p. 106. — Cervus (Axis) Etueriarum, P. Gerv., Zool. et pal.
lp. 147.
266 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv.
Croiz. et Job., Oss. foss., 2° sous-genre, pl. VI, fig. 4, pl. VI bis, fig. 1 et 2,
pl. VIL pl. VIII, pl. IX, fig. 1, 2, 3, 6 et pl. X:
Du ravin des Étouaires (montagne de Perrier). 3
Diagnose. — Espèce (ou peut-être race du C'ervus issiodorensis), un
peu plus petite que le Cerf élaphe, à bois ronds, divergents, lisses,
pourvus de deux andouillers antérieurs : le premier, basilaire, court
et effilé; le deuxième, placé un peu au-dessus du milieu de la hau-
teur du bois, plus grêle que la branche principale. La perche décrit
dans sa longueur deux courbures à concavité antérieure. va
Description. — Les bois, grêles, à peu près ronds sur toute leurlon-
eueur, sont divergents en dehors et en arrière. ,
Je n’y ai jamais observé que deux andouillers qui sont antérieurs.
Le premier touche presque la meule: il est très court, rond, excepté
vers sa base qui est un peu aplatie, et se termine par une pointe effi-
lée qui regarde en haut et en dehors, Cet andouiller fait avec la
perche un angle remarquablement ouvert, et ne porte aucune trace
de tubercule axillaire. Le deuxième, arrondi, éloigné du premier de
25 centimètres, est plus court et aie grêle que la portion terminale
du bois, qui se rejette en arrière à son niveau. et forme avec lui une
fourche à branches très divergentes. La base de cet andouiller marquem
le point de jonction des deux courbures à concavité antérieure que
forme dans sa longueur le bois de cette espèce. La surface est lisse,«
excepté vers la base, qui est un peu sillonnée ainsi que la moilié infé—.
rieure de l’andouiller basilaire. |
Les molaires, dont la muraille est à peu près lisse, et les os des
membres, sont d’une taille un peu inférieure à celle du Cerf élaphem
J'ai remarqué que l'extrémité inférieure des canons était remarqua=«
blement élargie aux deux membres; ce caractère, déjà figuré par
Croizet et Jobert (pl. X, fig. 4 et 8), correspond sans doute à une«
forme des pieds élargie, un peu comme chez le Renne. +
Les dimensions suivantes ont été choisies toutes sur des sujets bien
adultes : +
à
+
Mâchoire. Longueur des 6 molaires, , . . . 0,104 .
— 3 arrière-molaires . 0,064
—_ 3 prémolaires. . « 0,040
Mandibule. Longueur des 6 molaires . . . . 0,104
—— 3 arrière-molaires. 0,070
— 3 prémolaires. . . 0,034
Humérus:ÆLarseur/en bas. . 100 2.00,0%4
Radius. Longueur totale : : . - . . . - . . 0,272
Métacarpien. Longueur totale. . . . . . . . 0,242
Largeur en bas. . . . . . . . 0,045 (Cerf. 0,040)
1884. DEPÉRET. —= SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 267
Astragale. Longueur sur le bord extérieur. . 0,054
HART EN DAS APE Nes UE MOI 0,035
Métatarsien. Longueur totale. . . . . . . . 0,274
Largeur en bas. . . . . . . . 0,042 (Cerf. 0,038)
Rapports et différences. — Les caractères de cette espèce montrent
combien sont peu naturelles et peu faciles à appliquer les divisions
“en sous-genres établies parmi les Cerfs. En ne tenant compte que du
nombre des andouillers, qui est de deux au plus, le Cervus Etueria-
rum, devrait être rangé dans la section des Axis, et c’est ainsi qu’il a
“été classé par P. Gervais et par M. Pomel. Mais d’autre part, une
très grande anaïogie dans la courbure générale du bois, dans la posi-
tion et la forme des andouillers, le rend tellement voisin du Cervus
issiodorensts, que j'ai dû me demander s’il ne représenterait pas sim-
plement une phase de transition, c'est-à-dire une forme de jeune âge
de cette dernière espèce. La belle collection du Muséum m'a permis
de résoudre ce problème en me montrant d’un côté des molaires très
usées et des os des membres de faible taille, à épiphyses entièrement
soudées, qui ont été recueillis et classés par l’abbé Croizet, avec les
bois du C. Ætueriarum; de l’autre côté, des os des membres de taille
bien supérieure aux premiers, à épiphyses incomplètement soudées,
mélés aux os adultes du C. issiodorensis. De plus, un fragment de
mandibule de ce dernier, portant encore la dentition de lait, était de
taille au moins égale à celle des plus fortes mandibules adultes du
C. Etueriarum.
Enfin, la comparaison entre les bois du C. £'tueriarum et les vrais
bois du jeune âge du C. issiodorensis (coll. Bravard, sous le nom de
Ctriglochiceros), m'a permis de constater quelques différences, qui
portent sur les points suivants : dans le premier, les bois sont ronds
sur presque toute la longueur, et seulement un peu triangulaires à la
base du premier andouiller; dans le second, ils sont triangulaires et
aplatis sur plus de la moitié de leur longueur, plus même que sur les
bois adultes. L’andouiller basilaire est rond et plus court dans le
premier ; il est très haut et très aplati dans le second.
On peut conclure de cet examen comparatif que le C'ervus E'tuerta-
rumn'est pas la forme jeune du C'ervus issiodorensis, ni d'aucune autre
espèce d'Auvergne, Les caractères indiqués ci-dessus me paraissent
un peu insuffisants pour en faire une espèce à part, et peut-être vau-
drait-il mieux n’y voir qu’une race locale de petite taille du C. tssio-
dorensis.
268 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv
Espèce 7. Cervus Perrieri, Croizet.
Pl. VI, fig. 7.
Syx : Cervus Perrieri, Croizet, coll. Mus. — Id. Pomel. Cat. méth., p. 104. ="
Id. P. Gerv., Zoo!. et pal. fr. p. 147. — Cervus Perrieri et perrierius, Bras
vard, coll. Mus.
Cr. et Job. Oss. foss. du Puy-de-Dôme, 1‘ sous-genre, pl. II, fig. 1-16, pl. IV
äg. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, fig. 3 et 4. — Devèze et Bouillet, Montagne de
Boulade, pl. XI et pl. XII, fig. 1-3.
Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier.
Diagnose. — Espèce un peu plus grande que le Cerfélaphe, portan |
des bois robustes, triangulaires en bas, sillonnés, formés, chex
l'adulte, d’une suite de portions rectilignes, rejetées successivement:
en arrière au niveau de la naissance des andouillers, qui sont au
nombre de irois et antérieurs. Le premier, arrondi, naît à 6 cent
mètres au-dessus de la meule; le deuxième aux deux tiers de la lon
gueur totale; le troisième, tout à fait supérieur, est plus grêle que la»
branche terminale du bois.
Description. — Les bois du Cervus Perrieri, très adulte (pl. VI, fig. 7},
sont très robustes, divergentis en dehors à partir de la base, et toute
leur surface est couverte de sillons réguliers et profonds. La perche
est ronde, à l'exception du tiers inférieur qui est un peu triangulaire:
Je n'ai jamais compté plus de trois andouillers, bien que, d’après
M. Pomel, il puisse en exister quelquefois un quatrième rudimen-
taire. À la naissance de chaque andouiller, le bois, formé de portions
rectilignes se rejette brusquement en arrière et en dehors, de ma“
uière que l’ensemble figure une ligne brisée. Les sujets à bois plus
grêles et sans doute moins adultes, ne présentent pas cette rec
titude, et les diverses portions du bois, quoique infléchies en arrière
à la naissance des andouillers, décrivent des courbures concaves en
avant, plus ou moins accentuées. Le premier andouiller naït
à 5 ou 6 centimètres au-dessus de la meule; il est rond, conique,
assez allongé et déjeté en dehors; il forme avec le bois un angle
bien ouvert. Le deuxième, également conique et allongé, naît à
40 centimètres au-dessus, et à peu près aux deux tiers de la longueur
totale du bois. Celui-ci est notablement élargi et dilaté à son niveau
formant presque un rudiment d'empaumure. Le troisième andouiller,
situé à 23 centimètres du précédent, forme la branche antérieure
courte et grêle de la fourche terminale. s
Les molaires du C. Perrieri, sont anguleuses, à émail mince et
lisse, et portent des tubercules interlobaires grêles et peu élevés.
Leurs dimensions moyennes concordent avec celles du Cerf commun,
1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 269
OR CR ÉD RER RS CDS CREER CORERER AE EE
et il en est de même des os et des membres, avec des variations assez
sensibles en plus ou en moins; en général, ces os m'ont paru un peu
plus grêles.
Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . . , . . . 0,107
== 3 arrière-molaires . . . 0,066
— S Prémolaires 2510.14 0;041
Mandibule. Longueur des 6 molaires. . , . . NOUS
— 3 arrière-molaires . . . 0,075
— S PrÉMOIAIrEs ee 110,080
Humérus. Éoncueurtotale 00e our ie 02280
Bar enrientbDas es RENE 0 056
Eims Eonsueur totale’... 1 10 001029
MMétacarpien. Longueur totale: “1.2 | 4/1, 4 "0,285
Larceuren bas es poeme 0 04S
Hibia-sRarceuren Das . .).... ON 053
Astragale. Longueur sur le bord exterue . . . . 0,060
Erreur en/bas RANCE" A St ED DS
Baleaneume Longueur Lotale 10100 D 00,118
Mérarsien- Longueur totale 5000) 11000 0,283
Rapports et différences. — Le Cervus Perrieri, entre de plein droit
dans le groupe des Cerfs pliocènes à bois peu ramifiés, munis d’un
nombre d’andouillers constant, et que l’on peut considérer comme
les précurseurs des Cerfs actuels du groupe des Élaphes.
Jai indiqué plus haut, à propos du Cervus issiodorensis, les ca-
racières qui permettent de le distinguer de cette espèce fort voi-
sine.
Dans la nature actuelle, il n’est guère de Cerf qui ressemble au
C Perrieri. Une espèce asiatique, le C'ervus hippelaphus, de la section
des Azs, porte quelquefois (galeries du Muséum) un troisième an-
douiller supplémentaire; mais, dans cette espèce, le deuxième
andouiller est toujours postéro-interne, au lieu d’être antérieur, et la
courbure du bois est unique et régulière.
Troisième sous-genre. Capreolus, Briss.
Les Chevreuils sont de petits Cervidés, dont les bois aplatis portent
en général deux andouillers : un antérieur et médian, ou du moins
toujours assez éloigné de la meule; l’autre, postérieur, formant une
fourche avec la pointe terminale de la perche. Les espèces, aussi bien
_ mvantes que fossiles, ne se distinguent que par des caractères peu
importants.
270 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv
Espèce 8. Cervus cusanus, Croiïzet.
PI. VII, fig. 4 et 2.
Syn : Cervus cusanus, Croiz., Coll. Mus. (Cerf de la rivière de Couse). — Ceryus|
cusanus. P. Gerv., Zool. et pal. fr. p. 149. — Cervus platycerus, Pomel,
non cusanus, Cat. méth., p. 110. Cervus dichroceros, Bravard, coll. Mus.
Croiz. et Job. Oss. foss., 2° sous-genre, pl, VIII.
Des alluvions volcaniques pliocènes de Perrier et d’Ardé. |
Diagnose. — Espèce de la taille du Chevreuil vivant, pourvue del
bois courts, très aplatis, rugueux seulement vers la base. Il existe
deux andouillers chez l’adulte : l’un antérieur, presque médian
l’autre postérieur, plus élevé, légèrement déjeté en arrière, plus court
que la pointe terminale du bois qui est effilée et droite.
Description. — Le bois adulte (pl. VIT, fig. 2), est droit, un peu
incliné en dehors, court, et très large, par suite de son aplatissement
transversal qui est surtout marqué dans la moitié supérieure. La sur-
face est couverte de sillons irréguliers peu profonds, excepté versa
base, qui est assez rugueuse. Le premier andouiller, antérieur, peu
divergent, naît à 43 centimètres au-dessus de la meule, presque au
milieu de la longueur de la perche, et son bord inférieur continue,
par une courbe très douce, le bord antérieur du bois. Le deuxième.
andouiller, postérieur, placé à 9 centimètres au-dessus du précédent,
est un peu plus divergent que l’andouiller antérieur; il est plus court
et plus grêle que la branche terminale du bois qui est effilée et ver.
ticale.
Les sujeis jeunes et pourvus encore de la dentition de lait, que
Bravard a désignés sous le nom de Cervus dichroceros (pl. VI, fig. 4},
portent des bois de même forme et de même largeur, mais plus
courts, et pourvus d’un seul andouiller, antérieur, effilé, placé L
7 centimètres seulement au-dessus de la meule.
Les mâchoires offrent quelques particularités intéressantes. Les
molaires sont pourvues aux deux mâchoires d’un émail épais et lisse,
très peu plissé sur la muraille externe. Les arrière-molaires infé-
rieures ont un contour remarquablement arrondi, et portent des
tubercules interlobaires peu développés. Les prémolaires inférieures
sont longues et compliquées, la première et la deuxième étant for
mées d’une muraille externe qui porte un pli vertical en arrière, et
qui projette en dedans trois saillies transverses dont l’antérieure et
la postérieure sont bifides. La troisième prémolaire est plus compli-
quée encore, son lobe antérieur étant à peu près identique à une
moitié d’arrière-molaire, tandis que le lobe postérieur ressemble
| 1884.
DEPÉRET. —= SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 971
à celui de la deuxième prémolaire. Ces caractères des prémolaires
m'ont paru caractéristiques et constants dans cette espèce.
Les os des membres n’ont rien d’intéressant que leurs dimensions
qui sont à peu près celles du Chevreuil actuel :
Mâchoire. Long. des 3 arrière-molaires. . . . . 0,041 à 0,045
Mandibule Long. des 6 molaires, . .: ... . , , , 0,075
— 3 arrière-molaires. , . . . , . , 0,045
ns Drémolairess 2 Un à 0,030
Humérus. Pong. ”#totale/:: 20. DAS EMEA 0,144
Mone entbase D 00, A D NEO gs
Radius. Ponpietotalenre =). PE A RE
Métacarpien. Larg.enhaut. . . . . . AU RE N E 0,024
Tibia. Bévonenc Das, dont CR Ra aa 0,031 à 0,034
D asale NL Eons. sur le bord ext. . . . . De nn 0,034
Pan RE nNDaS ES RARE URI RIRE 0,020
M Lonc.. 1otale.: : . , 0. 0,082
Métatarsien. Long. totale. . .: . . . .. MER NAS 0,233
een AR ER CNE Ne Le ete 0,024
Rapponts et différences. — Le Cervus cusanus est une espèce en
somme peu éloignée du Chevreuil actuel dont il diffère par un bois
plus élargi dans le haut, moins rugueux, et surtout par l’andouiller
supérieur qui est un peu divergent, au lieu d'être presque à angle
droit, comme dans l’espèce suivante. Il existe aussi quelque différence
dans la structure des prémolaires inférieures,
Les bois jeunes (C. dichroceros, Brav.), simplement bifurqués, réa-
lisent, mais pour une période transitoire, la forme définitive de cer-
tains bois de Cervidés fossiles, tels que les Drcrocerus du miocène de
Sansan, ou mieux éncore le Cervus australis, P. Gerv., du pliocène
inférieur de Montpellier. Il en est d’ailleurs de même des jeunes
Chevreuils actuels.
M. Pomel (Cat. méth., P. 110), a décrit sous le nom de Cervus cusa-
nusune espèce « à merrain non comprimé et presque rond », certai-
nement différente de celle qui porte ce nom dans la collection Croi-
Zeb. Le Cervus cusanus de ce dernier correspond plutôt à l'espèce
trop sommairement décrite par M. Pomel sous le nom de Cervus
platycerus.
Le Cervus cusanus semble avoir été très répandu à l’époque du
pliocère de Perrier, non seulement dans le bassin d’Issoire, mais
aussi dans celui du Puy. La fréquence de ses débris dans la plupart
des collections donnent à cette espèce une véritable valeur stratigra-
phique.
La
A2 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janv.
Espèce 9. Cervus neschersensis, Depéret ex Croizet.
PI. VII, fig. 3
Syn. Cervus neschersensis, Croiz., coll. Mus. — ?Cervus (Capreolus) furcifer,
Pomel, Cat. méth., p. 111.
|
Du ravin des Étouaires à Perrier, de Neschers et d’Ardé.
Diagnose. — Espèce un peu plus petite que le Cervus cusanus; maïs |
très voisine, distincte seulement par ses bois encore plus aplatis et
plus dilatés, et surtout par la position du premier andouiller, qui est
de moitié plus rapproché de la meule.
Description. — Le C'ervus neschersensis repose sur des pièces encore |
un peu incomplètes. Une perche droite presque entière (pl. VII, fig. 3),
est courte, très aplatie à partir de la base, et se dilate de plus en plus |
vers le haut, de manière à figurer une sorte d’empaumure. La sur-
face est peu rugueuse, parcourue seulement par quelques côtes irré-
|
|
|
|
|
|
|
gulières. Le premier andouiller, antérieur et grêle, naît à 8 centi-
mètres de la meule, au lieu d’être presque médian, comme dans
l'espèce précédente. Le deuxième naît sur le bord postérieur du bois,
à 10 centimètres au-dessus du premier. Quoique brisé en partie sur
la pièce figurée, il est plus divergent, plus déjeté en arrière que dans
le Cervus cusanus, ce qui le rapproche du Chevreuil actuel. L'ensemble
du bois paraît encore plus court que dans ces deux espèces, à cause
de son extrême aplatissement.
Les molaires ressemblent à celles du Cervus cusanus, mais avec
une taille un peu plus faible; il en est de même des os des membres.
Mandibule. Long. des 6 molaires. . . . 0,069
— 3 arrière-molaires. . 0,042
Humérus. Larsen bas ee . 0,025
Métacarpien Lars en haut PE 0,022
Astragale. Long. sur le bord ext. . . . 0,030
Métatarsien. Larg. en haut. . . . . . . 0,020
Rapports et différences. — Quoique très voisine du Cervus cusanus,
cette espèce déjà distinguée par l’abbé Croizet, m’a paru pouvoir!
être maintenue, malgré le petit nombre de matériaux sur lesquels elle!
repose. Ces pièces n’ont jamais été ni figurées, ni décrites.
Peut-être le Cervus furcifer de M. Pomel (Cat. méth. p. 111) se rap- |
porte-t-il à un jeune bois simplement bifurqué de la même espèce, |
si l’on en juge par la phrase suivante, qui constitue toute sa descrip-|
tion : « Bois ayant beaucoup d’analogies avec le précédent (C. cusa-| |
» nus) dans l’andouiller inférieur qui est ici unique et plus près de |
» la base. La pointe du merrain est un peu comprimée. » Au ré- |
PE …_ Ybolce de MoN Eh. OMeperel.
oc. Géol. de France. L Sue NP
(Scance dun 28 Sauvier 1884.)
Fig. 2) | Fig. Ô.
Imp.Bec HO Be :
SH ENS POSSILE SUDAEMERGNE
M Dervus andeus, Croizet Fig 3_8. Cervus ramosus, Crorzet.
( au huitième de grandeur naturelle.)
Pbote de NU! CA. Oeperet.
Bull.Soc.Geol.de France. DS Éie MtACIL PI AL
« Séance du 28 Sanvier 1884.)
ing d.
Formant lith. | /mp Pecqu ettr Parts.
CODES HOSSILES DAUVERCNE.
Fig. 12. Cervus borbonica, Deperet ex Croiz._F1g. 34. Cervus pardinensis, Crorzet
Fig 5. Cervus Etueriarum, Croiz Fig. 6. Cervus issiodorensis, Croiz. Mig7 Cervus
Perrieri, Croiz. fau hutieme de grandeur naturelle.)
ÿ £ Ne
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1 > ), D
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.
.
|
Obote de Mb’ CR.ODeperet.
Bull. Soc. Géol. de France. SES JO LATE
( Seauce Du 28 damoier 1884.)
Fig. 4,
Formant Lt.
Ip Béc quet fr. Paris.
MU DES RO SSILE SNDAUVERONE.
|
|
| Mg 42. Cervus cusanus, Croizet. (quart de gr nat) — Mq.S. Cervus
neschers ensis, Deperet ex Croiz. ( quart de gr. nat.) _ Fig. 4, Cervus buladensis,
| Depéret ex Croizet. ( quart de gr nat)_ Fig. 5_7. Cervus arvernensis, Croizet.
(s1x1ème de gr.nat.)_ Fig. 8. Cervus (Dama) somonensis, G.Cur. ( cinquième de grnat
GYbote de NO! Ch. Oeperet.
“Bull Soc.Géol.de France. Soie, CCI AA
É ( Séance Du 28 Sanvier 1884.)
Formant lith. Imp B ecquet Paris.
ÉHRMIPOPEDES HOcSILES DE L'AUVERGNE.
gt 2. Gazella borb om1Ga, Depéret exBravard. (Grnat.) _ Fig. 5. Antilope
ardea , Deperet ex Crorz. ( Gr nat) _ Fig. 4x5. Tragelaphus torticornis,
Aymard . ( A de gr. nat. )
Y
je
1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 973
sumé, le Cervus neschersensis devra être étudié avec de nouveaux ma-
tériaux.
Espèce 10. Cervus buladensis, Depéret ex Croizet.
PI. VII, fig. 4.
Syn. Cervus buladensis, Croiz., coll. Mus. — Cervus microceros, Bravard, coll. Mus.
De Boulade (montagne de Perrier) et du ravin des Étouaires.
Diagnose. — Espèce de petite taille, un peu inférieure au Cervus
cusanus, caractérisée par des bois très grêles et allongés, un peu apla-
tis, cannelés et assez rugueux : une dent obtuse et saillante qui se
montre à une hauteur de 415 centimètres au-dessus de la meule re-
présente un premier andouiller rudimentaire. La terminaison des
bois est inconnue. |
Description. — Les premiers bois ou dagues (coll. Croizet), sont
simples, à peine aplatis, un peu divergents; leur bord antérieur
forme une carène marquée qui porteaux deux tiers de sa hauteur une
dent obtuse et saïillante. Les bois adultes, désignés par Bravard sous
le nom de Cervus microceros (pl. VIL, fig. 4), sont rapprochés à la base,
un peu divergents, allongés et très grêles, plus aplatis que les pre-
miers. Leur surface est marquée de cannelures longitudinales pro-
fondes. Les bords, et surtout le bord antérieur, forment des crêtes
aiguës ; le dernier porte à une hauteur de 15 centimètres au-dessus
de la meule, une dent plus saillante que dans les jeunes. Cette saillie,
constante sur tous les sujets que j'ai eus entre les mains, rappelle
par sa présence l’andouiller médian des Chevreuils, qui serait resté
tout à fait rudimentaire. Le bois semble avoir été plus élargi dans sa
partie supérieure qui est malheureusement brisée sur toutes les pièces
du Muséum.
Les mâchoires diffèrent peu de celles du Cervus cusanus, sinon par
la taille, qui est d'un quart plus faible, et par un peu moins d’épais-
seur relative des molaires. Les dimensions de ces dents et celles des
os des membres sont à peu près identiques à celles du Cervus nes-
| chersensis.
* Mâchoire. Long. des 3 arrière-molaires. . . 0,036
Mandibule. Long. des 6 molaires. . , . .. . 0,068
- — 3 arrière-molaires, . . . . 0,040
Humérus. Laroelion bases enter 0,032
Radius. Fons totales eue 0,188
Métacarpien. Lars. en haut... .. 0,023
Tibia. Faro en basent Ce en 0,030
mm
Astragale. Long. sur le bord externe. . . . 0,028
Valcaneums, ‘Long: totale. L A. 00. 01. 0,072
Métatarsien. Larg. en haut. . . . . hate 0,023
KITS 18
274 DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 jan
Rapports et différences. — Bien que fondé sur des pièces un peu.
insuffisantes, le Cervus buladensis se distingue nettement du groupé
des véritables Chevreuils, qui comprend les Cervus cusanus et 14
chersensis d'Auvergne par l'allongement et par l’extrême gracilité de”
ses bois. Il est même possible, lorsque lespèce sera mieux connues
qu'il ne puisse être maintenu dans le sous-genre Capreolus. Je ne.
vois dans les Cerfs vivants aucune forme qui puisse en être rappros
chée, et il en est de même des petites espèces fossiles indiquées an :
M. Pomel.
3° Famirce Des BOVIDÉS,
=
Les Bœufs ont fait leur apparition en Asie beaucoup plus anciens
nement qu'en Europe; on en trouve déjà dans le Miocène supérieur
des monts Sewalick, tandis que les terrains miocène et pliccène…
inférieur de nos régions en sont jusqu'ici totalement dépourvus,
L'espèce la plus ancienne a été découverte depuis longtemps dans le.
Pliocène moyen de Perrier par l’abbé Croizet, et a mérité de ce savan
le nom de Bos elatus, en raison de ses formes sveltes qui contrastent À
avec la lourdeur des Bœufs quaternaires et actuels d'Europe. Par se
caractères de iransition, cette espèce montre le lien de parenté
réunit la famille des Bœufs à certains genres de la famille des Antis
lopes.
Espèce 1. Pos elatus, Pomel ex Croizet.
Syx. : Bos elatus, 1828, Croizet (grande et petite race), coll. Mus. — Bos ela
et Bos elaphus, Pomel, 1854. Cat. méth., p. 114. — Bos (Bonasus) elatus/.
P. Gervais, Zool. et pal. fr., p. 114. — Bos elaphros magnus et Bos
elaphros minus, Bravard, coll. Mus. — Bos etruscus, Falconer, 1857,
Palæontological memoirs and notes. — Bos (Bi00s) etruscus, Rutimeyer
1866, Versuch einer natürlichen Geschichte des Rindes (Abth. II, p. 4%
77 et pl. I, fig. 3-5). &
Des alluvions ponceuses de la montagne de Perrier. æ
Diagnose. — Espèce de petite taille, se rapprochant des Bison pi
son front légèrement bombé, et par ses cornes très divergentes,
courtes, spirales, recourbées en avant. Os des membres bien plus”
grêles que dans les sections des Zos et des Bison. Molaires à fût peu
élevé relativement, étroites, et recouvertes d’une faible quantité de
cément. Prémolaires plus longues et plus compliquées que dans les
Bos, ayant un aspect antilopin très accentué. Colonnettes interlo=.
baires longues, étroites, souvent isolées du fût. La première et la
deuxième arrière-molaires portent du côté interne un tubercule ou
colonnette accessoire plus ou moins développée. à
9
DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 15
Description. — Le Muséum de Paris est très riche en débris de
cette espèce qui n'a été jusqu'ici que très sommairement décrite ;
aussi ai-je cru devoir entrer dans quelques détails en raison de
l'intérêt qui s'attache à ce premier représentant dans nos pays d’une
famille qui est aujourd’hui à son apogée de développement.
Jai pu étudier une portion postérieure de crâne (coll. Bravard),
avec l'origine des deux cornes. Le front est légèrement bombé dans
son ensemble, moins pourtant que dans l’Aurocbs et présente son
maximum de largeur sur une ligne transversale qui réunit la base
des cornes, et qui est placée, comme dans le Prison, en avant du plan
occipital, au lieu de former en arrière, comme Chez les Bœufs, la
limite extrème du crâne. Les cornes, courtes, coniques, rejétées tout
à fait en arrière de la tête, s’insèrent sur un prolongement épais de
los frontal, et, à leur naissance, se dirigent d’abord en travers de
laxe du crâne, ou s’infléchissent même un peu en arrière de cette
ligne. Elles reviennent ensuite en avant, en restant à peu près hori-
zontales, par une courbure régulière, qui est moins forte et à peine
spirale chez les jeunes sujets (coll. Croizet); dans cette dernière
pièce, le cône figuré par l’axe osseux de la corne est plus surbaissé
ebà base relativement plus large que chez ladulte. Dans les vieux
sujets, la courbure spirale est plus prononcée, de sorte que la pointe
dela corne regarde en avant et en haut» L’axe osseux des cornes,
couvert de rugosités superficielles, porte sur la face postérieure ou
convexe, des sillons longitudinaux profonds qui suivent l’inflexion
spirale de la corne, et dont deux sont surtout plus accentués. La lon-
sueur de ces axes, mesurée suivant la courbure, est environ de
20 centimètres.
Les mâchoires sont très intéressantes à étudier. Comparées à celles
des Bœufs actuels, les molaires supérieures, de forme carrée, pré-
sentent à la jonction de la couronne et de la racine un collet appa-
rent qui manque à ces derniers; l'émail est plus mince, et le cément
moins développé ou presque absent. Les colonnettes interlobaires
sont plus étroites, et moins solidement accolées au fût,
Les molaires inférieures sont plus étroites et plus allongées; elles
ontun aspect anfilopin qui frappe à première vue, bien qu’on y
retrouve les principaux caractères des Bœufs, ét notamment la forte
Saillie de la côte médiane à chaque lobe des arrière-molaires. Toutes
Sont pourvues d’un collet, moins marqué pourtant que dans les Cerfs.
Bes”arrière-molaires portent en avant un gros pli transverse d’émail,
Comme celui des Chèvres, et que j'ai aperçu à la dernière seulement
chez le Bison priscus, Les colonnettes externes sont moins larges, et
_ Moins étroitement accolées au fût que dans les vrais Bœufs, mais
276 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 98 janv.
elles y sont aussi longues et aussi rapidement entamées par l’usure
de la dent. Sur les nombreuses mandibules que j'ai examinées, la
première et la deuxième arrière-molaires présentaient, sur le milieu
de leur côté interne, un tubercule conique ou colonnette accessoire,
plus ou moins détachée du fût, mais dont le développement est très M
variable. La présence de ce tubercule m'a paru assez constante pour
servir souvent à reconnaître le Pos elatus, bien que j'ai eu occasion
d'observer exceptionnellement une colonnette semblable sur plusieurs
autres Ruminants, tels que l’Antilope boodon, le Bos primigenius, ete.
Elle m'a semblé faire entièrement défaut chez le Bœuf et l’Aurochs:
Les prémolaires sont encore plus caractéristiques par leur étroi-
tesse et leur longueur, eu égard à l’atrophie relative de ces mêmes
dents chez le Bœuf et l'Aurochs. Dans ces deux derniers, l’atrophie K
porte surtout sur le lobe postérieur de la dent qui est coupée carré= M
ment en arrière ; tandis que dans le Bos elatus, ce lobe est bien déve-
loppé et bifide comme dans les Cerfs. Ainsi, on observe chez le !
Bœuf de Perrier, quatre saillies verticales du côté interne des prémo-
laires, au lieu des deux seulement qui existent sur le Bison priscus, et
des cinq que l’on observe chez les Cervidés. |
On remarque également des caractères intermédiaires sur les os M
des membres, que l’on prendrait difficilement pour ceux d’un Bœuf,
si on les considérait isolément.
Le tableau suivant donne les proportions principales de l’animal M
adulte ou grande race de Croiïzet et Bravard.
Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . . . . . 0,126
» » des 3 arrière-molaires . . 0,080
Mandibule. Long. des 6 molaires, . . . . . , 0,140
» » des 3 arrrière-molaires. . . 0,087
» » des 3 prémolaires . , . . : 0,053
Humérus. Largeur en bas. . . , . . … . . . . 0,085
Radius-FLongueur totale Cu se 140;300
» Largeur en haut. 2. Luce . 0,082
Métacarpien. Longueur totale, . . . . . . .. 0,240
» Largenr(ent"hantr ete . 0,054
Tibias/Longueuritotale, 56 2e cn 60:38
D, « Largeuren bases 2 es ee 0,060
Astragale. Longueur sur le bord externe . . . 0,071
» LArS CUT EN DAS ER TERRES s = 0,045
Calcanéum. Longueur totale . . . . . .. 172 1049
Métatarsien. Longueur totale, . . . . .. ti 0276
» Largeur en haut. . . .. + + «+ 0,046
Rapports et différences. — La description qui précède permettra
d'apprécier aisément les différences qui séparent le Bos elatus des
|
_ 1884. DEPÉRET, — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 977
autres espèces européennes, avec lesquelles il n’a du reste que des
parentés assez éloignées. Si la forme bombée de son crâne et la dis-
position des cornes le rapprochent de la section des Pison, dans
laquelle il a été placé par P. Gervais, on reconnaîtra que les carac-
tères spéciaux et comme antilopins de la dentition, l’éloignent de ce
groupe qui présente, au contraire à un haut degré, le type normal de
la dentition des Bœufs. M. Rutimeyer a été amené par ses belles
recherches sur la filiation des Ruminants à rapprocher le Pos etruscus
(identique ou très analogue au Bos elatus), d’un groupe de Bœufs
asiatiques vivants (Bos gaurus, sondaicus, indicus, etc.), et fossiles (Bos
palæogaurus du pleistocène de l'Inde), formant le sous-genre B1bos,
qui n a laissé aucun descendant direct en Europe. Ce groupe se rat-
tache facilement aux Antilopes par l'intermédiaire des Bubalus, et
semble d'autre part avoir été la souche commune des Bisons et des
yrais Bœufs.
On a découvert dans le pliocène du val d’Arno, dont l’âge diffère
peu de celui de Perrier, de nombreux débris d’un Bœuf, que Falconer
asommairement décrit sous le nom de Pos etruscus. M. Rutimeyer,
qui à beaucoup étudié cette espèce, soupçonnait son identité avec le
Bos elatus de Perrier, d’après quelques débris de ce dernier qu'il
avait vus au Musée du Puy et en Angleterre, ces derniers provenant
de l'abbé Croizet. Après une comparaison minutieuse des beaux
spécimens de Bos etruscus que possède le Muséum de Paris, et des
pièces typiques du Pos elatus, je suis arrivé à la même conviction,
|. Bt Pidentité entre ces deux formes ne me paraît pas douteuse. Les
| quelques petites différences que j'ai observées, notamment dans la
forme des cornes qui étaient un peu plus longues et plus spirales
dans les sujets d'Italie, s'expliquent par une différence d'âge; j'ai
: déjà indiqué, en effet, que les cornes étaient aussi plus courtes et
moins recourbées dans les jeunes sujets de Perrier. En présence de
ce résultat, j'ai cru devoir maintenir le nom plus ‘ancien de Bos
elatus, donné par l’abbé Croizet dès 1828. Ce dernier nom n'est, il
est. vrai, accompagné d'aucune description ni d'aucune figure ; mais
M: Pomel l’a reproduit en 1854, et a fait connaître l’espèce, trois
ans avant que Falconer l’eut désignée sous le nom de Pos etruscus
(857), qui s’est seul répandu, à tort, dans les publications mo-
dernes.
Oroizet admettait dans son Pos elatus une grande et une petite race,
que M. Pomel a élevées au rang d’espèces sous les noms de Pos
elatus et de Bos elaphus. Je ne saurais admettre cette distinction,
fondée uniquement sur les dimensions de quelques os des membres,
qui seraient d'un tiers moindres dans le Pos elaphus et un peu plus
grêles. D'après mes observations, la portion de mandibule de la col-
lection Croizet, la seule connue de la petite race, est d’un jeune du
Bos elatus, encore pourvu de la dentition de lait. Quant aux os des
membres, rapportés par Bravard à son Zos elaphros minus, un certain
nombre, et notamment deux métacarpiens (0,240) et un métatarsien
(0,276), sont identiques de taille à ceux du Zos elaphros magnus.
D’autres, parmi lesquels un radius, un astragale, et une portion de |
fémur, sont, il est vrai, un peu plus petits, mais restent compris
dans les limites des variations individuelles d'âge ou de sexe,
II, — PLIOCÈNE SUPÉRIEUR
Age des alluvions anciennes à £/ephas meridionals.
Les sables volcaniques de Malbattu (canton d'Issoire), sont l’unique
gisement des Mammifères de cet âge représentés dans la collection.
Croizet. J’ai compris dans le même chapitre un certain nombre d’es
pèces des aliuvions anciennes d'Auvergne, recueillies par Bravard,
et portées dans son catalogue sans aucune indication de localité.
1° Faure Des ANTILOPIDÉS
Espèce 1. Antilope (Tragelaphus) torticornis, Aymard.
PI. VIIL, fig. 4 et 5.
Sn. Antilope torticornis. Aymard et Dorihac. Notice sur le cratère du Coupet
(Ann. Soc. Agr. Scienc. et Arts du Puy, vol. XIX, p. 509, fig. 8, 1854}
Id. Rutimevyer. Die Rinder der Tertiär-Epoche (Albhandl, der schweïz
palæont. Gesellschaft, vol, IV, 1877, p. 84). — Antilope arvernensis, Bras
vard, coll. Muséum.
Des alluvions anciennes d'Auvergne (coll. Bravard). Des produits
volcaniques remaniés du Coupet, près le Puy (M. Aymard). Des ‘
volcaniques pleistocènes d'Auvergne (M. Rutimeyer).
Diagnose. — Espèce de taille à peine supérieure à celle du Chamois
d'Europe, de formes générales trapues. Chevilles osseuses insérées
au-dessus de l'orbite, courtes, prismatiques, munies de deux carènes
spirales dont la postérieure est la plus aiguë. Molaires étroites, éle=
vées, à émail épais et lisse, à collet bien marqué, pourvues de très
petites colonnettes interlobaires qui ne sont pas constantes. Mo
laires inférieures portant en avant un large pli transverse d’émails
Représente une forme de transition entre les Palæoreas miocènes ét
les 7ragelaphus vivants d’Afrique.
Description. — Dans le bassin de la Limagne, je ne connais de l'A
1884. DEPÉRET. => SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE, 279
tilope torticornis que deux arrière-molaires et un métacarpien de la
collection Bravard. Aussi ai-je dû compléter l’étude de cette espèce
par celle des matériaux plus importants venus du volcan du Coupet
(Haute-Loire), et qui font également partie des collections du Mu-
séum de Paris. :
Une cheville osseuse de corne. presque entière (pl. VITE, fig. 4), de
cette dernière localité, est prismatique, et contournée en spirale
comme celle des Palæoreas de Pikermi. La surface, couverte de fines
rugosités, porte deux carènes qui naissent l’une en avant, l’autre
en arrière de la corne, et suivent une spirale qui ne décrit pas tout à
fait un tour complet. La carène postérieure forme, surtout vers la
base, une crête très accentuée. La longueur totale de cette cheville
est de 0,170, mais elle est légèrement brisée à sa partie supérieure,
Les molaires sont étroites, à fût élevé, à émail épais et lisse, Par
Ja présence d’un collet bien marqué, elles se distinguent de celles
des Chèvres, avec lesquelles elles ont certains rapports, surtout dans
le-développement du pli transverse antérieur d'émail aux molaires
inférieures. Les dents provenant d'Auvergne sont identiques de forme
àä.celles du Coupet, mais elles sont dépourvues aux deux mâchoires
des toutes petites colonnettes interlobaires qui existent, mais pas
constamment sur les molaires de cette dernière localité. Longueur
d'une première arrière-molaire supérieure 0,019 ; d’une deuxième
arrière-molaire inférieure 0,023. |
Un métacarpien (pl. VII, fig. à), est court et trapu, à peu près dans
lés proportions de celui du Chamois d'Europe. Il est élargi en travers
etrirès dilaté, surtout au niveau de son épiphyse inférieure.
À. torticornis. Chamois.
Métacarpien. ont rtolaler-rertne 0,147 0,134
— Arc AENMRAUt Eee 0,938 0,025
— are ren basse 0,044 0,029
Astragale (du Coupet). Long. en dehors . . . 0,053 0,030
— Fare-en) bas: ter 0,034 0,020
Humérus (du Coupet) Larg. en bas. . , , . 0,050 0,030
Rapports et différences. — M. Rutimeyer qui a étudié cette espèce
surdes pièces du Coupet qui sont au musée de Bâle, et sur d’autres
débris de la Limagne au British Muséum et dans les musées d’Au-
—vergne, rapproche l’Antilope torticornis, par la forme et la situation
des cornes, plutôt des vrais Strepsiceros vivants que des genres Oreas
et lragelaphus. La dentition, au contraire, paraît fort voisine de ce
dernier genre, ainsi que des Palæoreas fossiles. « Tout cela, dit le
»savant professeur de Bâle, ne laisse guère de doute que l'Antilope
»ossile d'Auvergne se rapproche du genre des Strepsicères, et cons-
280 DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 jany.…
» titue une forme de passage entre les Palæoreas miocènes et les Thil
» gelaphus vivants d'Afrique. » J’ajouterai que certains caractères de
la dentition et la structure passablement celluleuse des cornes, mar-
quent une tendance naturelle vers le groupe des Chèvres.
La place stratigraphique de l’espèce est encore un peu douteuse :
je l’ai comprise dans le Pliocène supérieur ou Pleistocène, avec Bra-
vard et M. Rutimeyer, bien que la faune du Coupet, dont elle fait
aussi partie, soit certainement un peu plus ancienne, et sans doute
contemporaine du Pliocène moyen de Perrier. Les renseignements
sur la localité dont elle provient en Auvergne me font entièrement
défaut.
90 FAMILLE DES CERVIDÉS
Espèce 1. Cervus (Elaphus) arvernensis, Croizet.
PI. VII, fig. 5-7.
Svx. Cervus arvernensis, Croiz., coll. Mus. — Cervus (Axis) arvernensis, P. Gerw.
Zool. et pal. fr., p. 141. — Cervus trigonoceros arvernensis, Bravard, coll.
Mus. i
Croiz et Job. Oss, foss., Cerfs fossiles de Malbattu, pl. XI, fig 1 et 2, pl. XI
et pl. XII bis.
Des sables volcaniques de Malbattu, canton d’Issoire.
Diagnose. — Espèce de la taille du Cervus issiodorensis, à front
large et plat, à bois divergents, dès la base, ronds, sillonnés, pourvus
de deux andouillers antérieurs : le premier, tout à fait basilaire, dé-
jeté en bas vers le front, le deuxième, tout à fait supérieur, robuste,
formant avec la perche une fourche très ouverte. |
Description. — Le Cervus arvernensis est facile à distinguer de ses
congénères d’Auvèrgne par l'extrême écartement de ses bois (pl. VII;
fig. 5), dont les meules sont déjà distantes de 9 centimètres. Il em
résulte que la portion de frontal comprise entre les bois est à peu
près plane, au lieu d'être concave, comme dans les espèces à bois
rapprochés, tels que les Cervus ardeus et ramosus. La disposition du.
premier andouiller est aussi irès caratéristique : il est antérieur,
épais, tout à fait en contact avec la meule, et l’angle qu'il forme
avec la perche dépasse de beaucoup l'angle droit, de sorte qu'il est
rabattu en bas dans une direction parallèle au front de l'animal
(pl. VII, fig. 6). A partir de leur base, les perches divergent en ar-
rière et en dehors, et s’écartent de plus en plus jusque près de leur
extrémité qui revient un peu en dedans. À une hauteur de 40 centi-
mètres au-dessus de la meule, naît un deuxième andouiller, anté-=
1884. DEPÉRET. — SUR LES RUMINANTS D’AUVERGNE. 281
rieur, grêle et pointu, formant avec le bois un angle très ouvert. La
seule perche, un peu complète que j'ai eue entre les mains, était
brisée à sa partie supérieure, et ne permettait pas de décrire l’extré-
mité terminale du bois. Celui-ci est arrondi, et la surface est par-
courue dans sa longueur par des sillons réguliers et profonds qui se
prolongent aussi sur les andouillers.
La perche droite figurée par Croizet et Jobert (pl. XII bis, fig. 1) et
qui fait partie de la collection du Muséum, est boursouflée et irrégu-
lière à la base du deuxième andouiller; elle a subi en ce point une
altération accidentelle, car cette dilatation n’existe plus sur les autres
figures de Croizet (pl. XII, fig. 1 et pl. XIT bis, fig. 2). C’est sans doute
le-même bois que M. Pomel (Cat. méth., p. 112) considère comme
un bois « trop anormal pour caractériser l'espèce. »
La série des molaires supérieures du côté gauche (coll. Croizet),
indique un animal de forte taille, supérieure au Cervus ardeus. Ces
molaires sont remarquables par leur épaisseur, et par les côtes très
saillantes de leur muraille externe. Les tubercules interlobaires, pe-
tits et bien détachés du fût, sont continus, avec un bourrelet basal
très accentué. Les mandibules de la collection Bravard sont plus petites
et appartiennent à des sujets plus jeunes. Les plis verticaux internes
ysont bien marqués, et les tubercules interlobaires grêles et cylin-
| driques.
Les os des membres sont inconnus, à l’exception d’une extrémité
“supérieure de Tibia de grande taille.
Mâchoire. Longueur des 6 molaires, . . . .. 0,120
me 8 arrière-molaires. . . 0,077
— 3 prémolaires . . . . 0,043
Mandibule. Longueur des 3 arrière-molaires. . . 0,070
Astragale (d’après Croizet). Longueur. . . . . 0,060
Rapports et différences. — Le Cervus arvernensis est une des espèces
les plus faciles à caractériser par la forme plane du frontal, l'extrême
divergence des bois, et la direction proclive de l’andouiller basilaire.
Mais les affinités zoologiques de l’espèce sont obscures. Il est difficile
d'admettre, ainsi que le fait P. Gervais, son rapprochement avec les
Axis, qui n'ont de commun avec lui que le nombre des andouillers.
Ilksemble plus naturel d'y voir une espèce à bois très simplifié, à
andouiller basilaire unique, de la section des Élaphes, dont les bois
présentent avec ceux du C, arvernensis, une certaine analogie géné-
rale. ;
Brayard a recueilli en outre dans les alluvions anciennes d’Au-
vergne, des débris de deux espèces de Cervidés, qu'il a désignées
DEPÉRET. =— SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 28 janw.
[Ro]
@2)
bo
dans son catalogue sous les noms de Cervus tarandoides et de Ceru
magnus. Les bois font défaut d'une manière presque absolue : après
un examen attentif des mâchoires et des os des membres, j'ai cru
pouvoir les rattacher aux deux formes suivantes : |
Espèce 2. Cervus (Elaphus) Perrieri, Croizet.
Syn : Cervus tarandoïdes, Bravard, coll. Mus.
Espèce déjà étudiée dans le Pliocène de Perrier, et représentée ici
par des mâchoires et des os des membres, de formes et de dimen-
sions identiques à celles de la collection Croizet. Si je ne tenais
compte de l'indication de Bravard, qui comprend cette espèce dans
sa faune éléphantique ou superficielle, je serais tenté de croire que ces
débris proviennent également de Perrier ou d'une localité du même |
âge.
Espèce 3. Cervus (Dama) somonensis, G. Cuv.
PI. VII, fig. 8.
Syn : Cervus magnus, Bravard, coll. Mus. — Cervus dama giganteus, Laurill. Dict
hist. nat. — Cervus (platyceros) somonensis, Pomel, Cat. méth., p. 103: =
Cervus dama cussacus, F. Robert.
Il n'existe de cette espèce, dans la collection Bravard, qu’un seul
fragment de bois (pl. VIT, fig. 8), aplati, triangulaire, concave sur une
face, et qui répond exactement, sauf les sillons plus marqués delà
surface, à la base de lempaumure du grand Daim des alluvions qua
ternaires de la Somme. La même espèce existe à Solilhac, près du
Puy, dans un terrain d’alluvion généralement considéré comme plio-
cène supérieur. Il ne m’a pas semblé possible de distinguer la forme
pliocène de la forme quaternaire de la Somme.
Les mâchoires et les os des membres, dénotent un animal de forte
taille, supérieure de plus d’un tiers au Daim actuel, Les principales
de ces dimensions sont les suivantes : na
. *
Mâchoire. Longueur des 6 molaires. . , . : 76,445
_ 3 arrière- eue . 0,068
Mandibule. Longueur des 6 molaires. . . . . . 0,135
_— 8 arrière-molaires . . 0,082
Humérus VLATTEUR ENNEMI ER 0,061
Métacarpien. Longueur totale. . ,. . . . . .. 0,315
Hibia-"Larseur en \hase METRE 0,060
ASITADAle + LONENEUT en 0 MEN NRERCE 0:0:072
Largeur en DAS FRE TE ET 0,046
A.
_ 1884. DEPÉRET. = SUR LES RUMINANTS D'AUVERGNE. 283
D 'TU
Nota. — L'âge géologique des deux dernières espèces de Cerfs est
incertain, en l'absence de toute indication de localité. Je les range
ici à la suite des espèces pliocènes, sans préjuger leur classement
définitif dans l’une ou l’autre des faunes de cette période.
“IL — QUATÉRNAIRE
OÙ ALLUVIONS ANCIENNES PROPREMENT DITES
(etie faune, beaucoup mieux connue que les précédentes, est
très riche en Auvergne, et ses principaux gisements sont : Coudes,
Neschers, tour de Boulade, Gergovia, Parentignac, etc. Elle est dési-
gnée par Bravard, sous le nom de faune des atterrissements superfi-
ciels ou faune é/éphantique.
J'ai reconnu parmi les Ruminants, les espèces suivantes, qui sont
‘très connues, et que je me borne à énumérer : |
1° Le Renne (Cervus tarandus, L.) ou Cervus (uettardi, Pomel, dont
Bravard avait fait trois espèces : (€. parentignacus, rangiceros et taran-
doides, part. (de Neschers),
2° Le Cerf commun (€. elaphus, L.), des brèches de Coudes, que
Bravard avait distingué sous le nom de Cervus elaphoceros. Le C'ervus
gergouanus de Croizet, de la montagne de Gergovia, ne peut pas en
être séparé.
9° Le Bison prisceus, Schl. ou Aurochs, représenté seulement par
quelques molaires, dont Bravard avait fait son Pos pardinensis.
Explication des figures.
Planche V, au huitième de gr. nat.
Fig. 1-2. Cervus ardeus, Croizet. — 1, Bois. — 2. Portion de crâne (coll.
Croizet).
Fig. 3-8, Cervus ramosus, Croizet. — 3. Bois de jeune âge (C. Croizeti.
coll. Croiz.). — 4. Bois plus âgé (C. Croizeti, coll. Croizet). — 5. id,
(G. plaiuceros, coll. Bravard). — 6. Bois adulte (C. Croizeti, coll. Croiz.).
— 7. Id. (GC. platuceros, coll. Brav.). — 8. Bois très vieux (C. cladoce-
rus, Coll. Croiz.).
Planche VI, au huitième de gr. nat.
> Fig. 1-2: Cervus borbonicus, Depéret ex Croiz. — 1. Bois (G. borbonicus,
Coll. Croiz.). — 2. Bois (C. cylindroceros, coll. Bravard).
Fig. 3-4. Cervus pardinensis, Croiz. — 3. Bois (QC. pardinensis, coll. Croiz.).
— 4. Base de bois (C. Cros-Rolandi, coll. Brav.).
Fig. 5. Cervus Etueriarum, Croizet. — Bois (coll. Croizet).
Fig. 6. Cervus issiodorensis, Croizet. — Bois (coll. Croizet).
Fig. 7. Cervus Perrieri, Croizet. — Bois adulte (coll. Croizet).
Planche VII. Les figures 1-4, au quart ; les figures.5-8, au huitième de gr, nat,
4
PA *
Le PA]
98% DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 98 janv. 4
Fig. 1-2. Cervus cusanus, Croizet. — 1. Bois jeune (CG. dichroceros, coll.
Bravard). — 2. Bois adulte (C. Cusanus, coll. Croizet).
Fig. 3. Cervus neschersensis, Depéret ex Croizet. — Bois (coll. Croizet).
Fig. 4. Cervus buladensis, Depéret ex Croizet. — Crâne et portion de bois
(CG. microceros, coll. Bravard).
Fig. 5-7. Cervus arvernensis, Croizet, — 5. Portion de crâne (coll. Croizet}.
— 6. Base de bois (coll. Croizet). — 7. Base de bois (C. Trigonoceros aver:
nensis, Coll. Bravard).
Fig. 8. Cervus (Dama) somonensis, G. Cuv. — Portion de la base de l’em-
paumure (C. magnus, coll. Bravard).
Planche VIII. Les figures 1-3 de gr. nat; les figures 4-5 à demi-grandeur.
Fig. 1-2. Crâne et portions de chevilles des cornes (coll. Muséum, M. Ba-
rissa). Gazella borbonica, Depéret ex Bravard. — 2. Maxillaire supérieur
de jeune âge )coll. Bravard).
Fig. 3. Moitié droite de maxillaire supérieur d’Antilope ardea, Depéret ex
Croizet.
Fig. 45, Antilope (Tragelaphus) torticornis, Aymard. — 4. Cheville de corne
(du Coupet, Haute-Loire, coll. Mus.). — 5. Métacarpien (d'Auvergne,
coll. Bravard).
Note sur les roches éruptives de l'île de Jersey,
par M. A. de Lapparent.
L'île de Jersey ne paraît pas avoir attiré jusqu'ici, autant qu'elle
le mérite, l’attention des géologues. Ce n’est pas que les explorateurs
aient absolument fait défaut; mais leurs travaux sont demeurés
sans lien et, la plupart du temps, chaque nouveau venu semble avoir
ignoré les recherches de ses devanciers. Le premier en date, parmi
ceux qui ont étudié Jersey au point de vue géologique; est Macculloch,
Dans un travail daté de 1817, cet auteur mentionne la superposition
du schiste à la syénite, ainsi que l'existence d’un poudingue ou d'une
brèche argtleuse formant la pointe nord-est de l’île et dans le voisi-
nage de laquelle il indique un porphyre pétrosiliceux (hornstone por-
phyry). La même année, Plees fait connaître, dans une description
générale de Jersey, un travail de Kônig, signalant l'existence d'un
porphyre argileux joint à une roche amygdaloïde. Cependant la Carte
géologique de France, publiée en 1840, se borne à représenter l'ile
comme divisée, par une ligne nord-sud, en deux parties à peu près
égales, dont l’une est formée de terrain de transition, tandis que
l’autre est constituée par une roche granitique.
En 1851, M. Transon, alors ingénieur des mines, a publié, dans les
Annales des Mines (1), une bonne description géologique de l'île, avec
(1) 4e série, XX, p. 501.
#
1884. DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L ILE DE JERSEY. 285
carte à l’appui. L'auteur signale trois massifs de granite syénitique, au
milieu desquels se trouve un terrain de schiste argileux et de grau-
wacke, dont les couches sont dirigées N. 29° E. Il reconnaît deux
épanchements porphyriques, s'étendant, l’un de Fremont-Point à
Bouley-Bay, l’autre autour de la pointe de Montorgueil et reliés par
une bande d’une roche de couleur variable, qu’il qualifie de grès, bien
qu'il reconnaisse sa structure rubanée et, par endroits, ses remar-
quables séparations prismatiques. Enfin M. Transon marque, à l’ouest
de Saint-Hélier, un affleurement de ce qu'il appelle des porphyres
argileux amygdaloides, qu'il considère comme du schiste ancien,
métamorphosé par le contact de la syénite.
Le travail de M. Transon, écrit avec soin, est d’ailleurs rempli
d'observations intéressantes et consciencieuses.
En 1862, MM. Ansted et Latham ont publié sous le titre : « The
Channel Islands », un livre où M. Ansted a donné une coupe de Jersey
mais sans mentionner le travail de M. Transon. Dans cette coupe,
dirigée de l’ouest à l’est, la masse principale de l’île est représentée
comme composée de schistes, souvent durcis, disloqués par la syé-
nite. La pointe orientale laisse apercevoir, reposant sur cet ensemble,
ce que M. Ansted a nommé un conglomérat ancien (old conglomerate),
entremêlé de schistes pétrosiliceux (hornstone schist), lesquels suppor-
tent un conglomérat plus récent, à cailloux variés et à pâte rougeûtre,
où l'auteur n’est pas éloigné de voir un dépôt permien ou triasique.
Ainsi ce travail, fort en retard sur l’œuvre de M. Transon, semble
ignorer absolument les roches porphyriques dont Macculloch avait
reconnu l'existence dès 1817.
En 1878, M. J. À. Birds publiait, dans le Geological Magazine, une
note où il n’est fait aucune mention de l’étude de M. Transon, mais
où la position des trois masses principales de granite amphibolique
(syénite) est bien indiquée. En même temps, l’auteur signale, là où
M: Ansted avait parlé de schistes pétrosiliceux, des roches porphy-
riques à pâte felsitique. En 1879, ces roches porphyriques ont été
LPobjet d'une étude sommaire de M. Thos. Davies (1). Sur des échan-
Ltillons envoyés par M. Dunlop, ce savant a reconnu et décrit, sous le
L\nom de rAyolites anciennes, des porphyres pétrosiliceux, où les struc-
tures perlitique et sphérolithique étaient remarquablement dévelop-
pées. L'auteur signale la dimension des globules, capables d'acquérir
jusqu'à deux pouces de diamètre et mentionne, d’après M. Dunlop,
la présence du porphyre en fragments dans le conglomérat le plus
récent de la pointe nord-est de l’île.
(1) Mineralogical Magazine, 1879, n° 14.
286 DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 98 janv.
L'année dernière, M. l'abbé Noury m'ayant adressé, de Jersey, des’
échantillons de ces « rhyolites », je fus frappé d'y reconnaître un
porphyre pétrosiliceux brun-chocolat, identique avec ceux du Per
mien des Vosges et de l’Esterel, ainsi qu'une pyroméride des mieux
caractérisées. Comme précédemment j'avais reçu de M. l'abbé de» |
Joannis, avec des diorites anciennes et des diabases de Jersey, un
morceau bien franc de porphyre labradorique amygdaloïde, rappe-
lant également les types des Vosges, je soupçonnais qu’il devait
exister, dans l'île, un massif éruptif de l’époque permienne, auquel
serait bhsdoné le conglomérat le plus récent de M. Anti
J’engageai donc M. Noury à réunir le plus possible d'échantillons. A Ld
l’entrée de l’hiver dernier, mon savant correspondart me remettait
toute une collection de roches parfaitement choisies, qui confirmait. 4
nos déductions et nous faisait connaître, en même temps, le plus
beau type de pyroméride qui ait jamais été rencontré. Ces roches;
jointes à celles que m'avait précédemment envoyées M. de Joannis,
ont été vues par plusieurs pétrographes compétents, notamment par |
M. Michel-Lévy, qui a bien voulu en faire tailler quelques plaques et
me communiquer ses appréciations, dont je crois devoir faire proies À
notre Pulletin, en y joignant les observations que j’ai provoquées de
La roche stratifiée la plus ancienne de l’île est une grauwacke.
schisteuse, souvent très dure et dont M. Transon a reconnu l'ana=
rain, qui occupe la partie centrale de Jersey, est entouré par trois
massi!s d'une roche granitique que les auteurs ont qualifiée de syénite«
mica verdätre en partie décomposé, devient souvent porphyroï |
par le développement de grands cristaux d’orthose. Aucun des.
on peut constater la grande ressemblance de ce granite avec celuk i
de Flamanville, près de Cherbourg. |
rence granulitiqne. Il en résulte des massifs ou filons d’une granu
lite à mica très noir et assez rare, fort différente d’ailleurs des gra- ge
qu’on observe, auprès du Mont-Mado, sous la forme d’une bande €
200 à 300 mètres de l’est à l’ouest et de 2 kilomètres du nordaus
sulfuré, qui conduisent à la faire considérer comme un accident
pegmatoïide. à
ja part de M. Noury. - k
logie avec . phyllades cambriens de Granville en Cotentin. Ce ter
Cette roche, formée de feldspath rougeâtre, de quartz vitreux et d
échantillons que rous avons vus ne nous à offert d'amphibole nette” 4
Un fait node est la tendance du quartz à prendre l’appa-
nulites du Plateau central et dont l'affleurement le plus net est 4 2 i
Cette bande est accompagnée de filons quartzeux, avec Role ES
La même tendance s’observe au sud- est, dans le massif de la baie
5 PT mon sms eve
RE D ne mn Come - 5 de
84. DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 287
| de Sainte-Brelade, où la granulite tourne parfois au porphyre quart-
“ifère microgranulitique. Il en est de même dans le massif du sud-
ouest, remarquable aussi par le développement que prend, dans la
baie de Saint-Clément, une belle diorite à feldspath blanc et à am-
phibole verte, que traversent des veines de diabase foncée et com-
pacte.
À Elisabeth Castle, tout le rocher est formé par une diabase grani-
…toide d'un très beau grain, soudée à un granite rose dont elle empâte
| des fragments anguleux.
Mais le principal intérêt de l'île réside dans la bande qui s'étend,
Mtnord-est, depuis la baie de Granville jnsqu’au Havre-Giffard et à
Ja baie de Bonne-Nuit. Toute cette bande est constituée de roches
| porphyriques, où domine un porphyre pétrosiliceux brun-chocolat, à
| exture fluidale souvent bien marquée et, parfois, à séparations pris-
matiques comme celles des porphyres pétrosiliceux des Vosges ou
Me la Creuse. M. Michel-Lévy reconnaît la grande ressemblance de
Ices porphyres avec les eurites de Sincey et de Bourganeuf, mais sur-
Mjout avec les porphyres pétrosiliceux de la forêt de Perseigne, près
“d'Alençon et ceux de la Sarthe. On y remarque la présence d’une
matière secondaire de décomposition, analogue à la Plaviérite, étu-
diée en Bretagne, par MM. Jannettaz et Munier-Chalmas.
‘Outre la teinte brune, le porphyre peut offrir avec une grande
Lcompacité et un grain indiscernable, des couleurs diverses, jaune-
| clair, verdâtre, grisâtre, etc., rappelant les teintes variables des por-
Lphyres et des tufs de l'Odenwald.
Sur sa limite septentrionale, depuis la tour d’Archirondel jusqu’à
l'Étaquerel, la bande porphyrique change de caractères ; sans cesser
d'être d’un brun foncé, elle devient très compacte, très dure et est
“parsemée de petites veines blanches de calcédoine. En examinant la
roche avec attention, on reconnaît que là calcédoine tapisse des fis-
“sures perlitiques, isolant parfois des noyaux sphériques. Mais ce ca-
| ractère devient surtout tranché au nord, près de Bouley-Bay. En ce
L point, c'est une vraie pyroméride qui se développe, avec des noyaux
Lirès nets, ayant en moyenne un à deux centimètres de diamètre,
mais dont quelques-uns atteignent 0%25. Sur tous, on observe une
|très belle division en couches ou écailles concenitriques de un à
| deux centimètres d'épaisseur ou moins, séparées par des filets de
| calcédoine.
Les plus gros noyaux sont vides à l'intérieur et la cavité centrale
l'est occupée, non seulement par de la calcédoine, mais par du quartz
en cristaux pyramidés très nets, quoique jaunâtres et non limpides.
“On peut dire que ce type de pyroméride dépasse en netteté et en
988 DE LAPPARENT. — ROCHES ÉRUPTIVES DE L'ILE DE JERSEY. 28 janv.
dimensions tout ce qui a été décrit jusqu'ici. Il est remarquable qu'il
ait échappé aussi longtemps à l'attention, n'étant connu scientifique-
ment que depuis la description de M. Davies, faite sur des échantil=«
lons qui, d’ailleurs, étaient loin d’en représenter les plus belles va-
riétés. Nous ne croyons même pas faire un jugement téméraire en
supposant que c’est cette roche qui, vu la compacité et la forme
arrondie de ses parties, a dû être qualifiée par M. Ansted d'ancien
conglomérat. Car cet old conglomerate est indiqué juste aux points où
affleure la pyroméride, laquelle n’est pas mentionnée dans le travail
en question.
Dans les environs du Havre-Giffard, la pyroméride est bréch#
forme et prend les allures d’une argilolite. |
Cette roche est recouverte par un conglomérat qui forme la pointe
nord-est de l’île et où des cailloux roulés ou anguleux sont pris dans
un ciment rougeâtre, souvent rubané en fines veinules. La granulite
figure parmi les cailloux de ce conglomérat, où l’on rencontre aussi
d'incontestables fragments de porphyre pétrosiliceux. Si certains
échantillons du conglomérat semblent indiquer une roche sédimen-
taire, d’autres plaident pour un tuf et la teinte générale est d'accord
avec celle des argilolites du Permien des Vosges. Aussi admettons-
nous l'attribution, faite depuis longtemps avec doute, de ce conglo=
mérat au nouveau grès rouge. Et nous étendons cette détermination
d’âge au massif ou plutôt à la bande de porphyre et de pyroméride,
tant à cause de sa relation avec le conglomérat qu’en vertu desa
constitution pétrographique, si bien d’accord avec les caractères que
M. Michel-Lévy a indiqués comme essentiels dans les épanchements
permiens.
Il existe encore à Jersey d’autres roches fort intéressantes. Dece
nombre sont les eurites à teinte foncée de la baie de Bonne-Nuitet
les mélaphyres amygdaloïdes de Saint-Hélier. Ces derniers, à pâte
brune, avec grands cristaux feldspathiques d’un blanc verdâtre,
rappellent beaucoup certains porphyres labradoriques des Vosges“
mais ils se font remarquer par l'abondance des amandes remplies de
calcite spathique. M. Transon avait considéré ces roches, nommées
par lui porphyres argileux, comme le produit du métamorphisme des
phyllades cambriens au contact de la syénite. Mais nous ne pensons
pas que cette manière de voir puisse être soutenue et, à défaut d’ob-
servations plus précises, nous inclinerions à voir dans ces roches. |
mélaphyriques un épanchement basique de la même époque d’érup- |
tion que les porphyres. |
En résumé, l'ile de Jersey nous offre, dans le voisinage immédiat
du Cotentin, un massif éruptif du plus haut intérêt, riche en types /
1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D’ÈZE. 289
vraiment exceptionnels et dont il semble que le classement chro-
nologique puisse se faire, sans doute possible, dans la série per-
mienne (du moins en ce qui concerne les roches porphyriques), par
Papplication des principes de classification pétrographique posés par
M. Michel-Lévy.
M. E, Fallot fait la communication suivante :
Note sur un gisement crétacé fossilifère des environs
de la gare d'Èze (Alpes-Maritimes),
par M. E. Fallot.
PI. IX
Notre confrère, M. Bréon, a envoyé l’an dernier à la Sorbonne, une
collection de fossiles, recueillis par lui aux environs de la gare d’Eze
(Alpes-Maritimes). Un premier examen nous à fait immédiatement
rapporter ces coquilles à l'étage albien. En effet, la présence des
espèces suivantes :
Ammonites Beudanti? Brongn.
Natica gaultina, d'Orb.
Plicatula radiola, Lamk.
Terebratula dutempleana, d'Orb.
Discoidea conica, Desor.
était bien suffisante pour justifier une semblable opinion. Mais au
milieu de ces formes si caractéristiques, nous en avons remarqué un
certain nombre qui paraissaient nouvelles, ou appartenir à des
couches inférieures. |
C'est à l’étude de cette petite faune intéressante que nous consa-
crons cette note; mais avant d'arriver à la partie paléontologique,
nous donnerons quelques détails sur la position du gisement décou-
vert par M. Bréon. Un voyage que nous avons fait dans le Midi, cet
automne, nous à permis d'étudier les environs de Nice et de recueillir,
nous-même, la plupart des espèces rencontrées par notre confrère.
Lorsque l’on suit la côte de la Méditerranée, entre Nice et Menton,
on remarque qu'elle est bordée en général par une chaîne de rochers
pittoresques, d’une altitude qui ne dépasse pas six cents mètres, et
lormés d'un calcaire très compact, d’un blanc grisâtre, dont il est
assez difficile d'apprécier l’inclinaison et l’âge relatif. Élie de Beau-
mont et Dufrénoy (1) avaient considéré ces calcaires comme appar-
| tenant au grès vert inférieur, c’est-à-dire au Néocomien. De la
(1) Carte géologique de la France.
XIL. 19
290 E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 98 janv.
À
Bèche (1) dit que, d’après E. de Beaumont, ces calcaires et les dolo\
mies qu’il place dans le même ensemble, constituent la partie infé
rieure de la formation du Grès vert ou la partie supérieure du système |
oolitique. La présence de quelques Polypiers dans ces calcaires, au
Saint-Hospice, détermina plus tard M. de Tchihatchef (2) à exprimer.
l'opinion qu’on pourrait peut-être les rapporter au Coral-rag. Depuis,
on a trouvé, dans ces calcaires si pauvres en fossiles, quelques débris |
quiont engagé Coquand (3) à les rattacher aux Calcaires à Diceras Lucu,
c’est-à-dire à la partie supérieure du terrain jurassique. M. Caméré,«
dans sa carte géologique (4), les a placés dans la série jurassique,
sans aucune désignation de zone. Enfin, M. Potier (5) range « les
calcaires blancs, stratifiés supérieurement, de Menton », parmi E | |
calcaires à Z'erebratula moravica de Nice. |
Ces couches jurassiques ne sont souvent recouvertes d'aucun . |
sur le littoral, mais dans certains points, aux environs de Beaulieu
et d'Eze, elles sont surmontées de formations plus récentes. 4
Reynès (6) a donné une coupe des environs d'Eze, mais il n’en
indique malheureusement pas la direction. Elle semble cependant,
être orientée du nord au sud. Il y aurait, de cette façon, au nord du
village, un petit lambeau crétacé, comprenant le Néocomien, le
Gault, le Cénomanien, puis au sud, vers la mer, un autre, formé pan
le Néocomien, surmonté par la craie de Rouen et les couches à
Ostrea columba. Nous ne dirons rien du premier de ces lambeaux que.
nous n'avons pas étudié; quant au second, il ne nous semble pas
exactement décrit. 4
En effet, lorsqu'on suit, par la route de Nice à Monaco, le pied mé
ridional de la falaise jurassique dont nous avons parlé plus haut, on
arrive à deux cents mètres environ à l’est de la gare d’Eze, près :
_
(1) On the Geology of the environs of Nice. (Transactions of the Soc. Geol. of e
don, 2m série, t. III, 1829, p. 171.)
(2) Observations géologiques sur Nice et ses environs. (Un Coup d’æil sur *
constitution géologique des provinces méridionales du royaume de Naples, in-8,
1842, p. 181.) “4
(3) Coquand. Sur le Klippenkalk des départements du Var et des AIpes-Maris
times. (Bull. Soc. Géol., 2° série, t. XXVIII, p. 208, 1871.)
— Observations sur les Calcaires blancs jurassiques du midi de la France. Bull.
Soc. Géol., 3° série, t. V, p. 813, 1877.)
(4) Fe Carte géologique d’un portion du département des Alpes-Mari-
times. (Bull. Soc. Géol. de Fr., 3 série, t. V, p. 803, pl. XV, 1877.)
(5) Potier. Notice Hot des feuilles 213 bis et 225 bis (Saorge et Pont-
Saint-Louis).
(6) Reynès. Étude sur le synchronisme et la délimitation des terrains crétacés
du Sud-Est de la France, Paris, 1861.
DUT
E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 291
pont du chemin de fer, à un petit ravin orienté du sud au nord et au
fond duquel se trouve le gisement en question.
Au pied des rochers jurassiques, on voit des couches verticales
formées de calcaire blanc très compact, ne présentant aucune trace
de fossile et qu'il nous semble difficile, en l’état actuel de nos con-
naissances, de rapporter d’une facon bien certaine à la formation
néocomienne. En effet, cet étage qui est en général très réduit dans
les Alpes-Maritimes, est formé ordinairement de marnes et de cal-
caires grisâtres alternant ensemble; cet aspect fait défaut ici. Du
reste, la végétation et les éboulis empêchent d'étudier suffisamment
ce point.
Quoi qu'il en soit, on remarque, immédiatement appliqué contre
ces couches de calcaire blanc, et en stratification concordante, un lit
“mince, formé d’une sorte de calcaire blanc, plus ou moins friable,
“rempli de glauconie et de débris de calcaire siliceux. Cette couche,
“épaisse de vingt centimètres environ, est pétrie de fossiles, assez
fragiles, mais généralement en bon état de conservation. C’est d’elle,
que proviennent les espèces recueillies par M. Bréon et par moi.
En voici la liste :
Nautilus.
Ammonites Beudantit Brongn.
Cardita, Sp.
Janira.
— ci. milletianus, d'Orb. (1).
— charrierianus, d'Orb.
— Sp.
Belemnites semicanaliculatus, Blainville.
Plicatula radiola, Lamk.
Terebratula dutempleana, d’Orb.
— sulcifera, Morris.
Rhynchonella sulcata, Sow.
… Opis glareosa, de Lor.
Solarium cf. tingryanum, Pict.
Natica gaultina, d'Orb.
Avellana lacryma, d'Orb. (2).
Trigonosemus, sp.
Cidaris, sp. (baguette).
Discoïdea conica, Desor.
Trochocyathus.
Lorsque l’on examine cette faune, on voit quela plupart des espèces
appartiennent à l'étage albien. Une seule, Terebratula sulcifera, Mor-
ris, monte à un niveau supérieur; en effet, M. Davidson la cite dans
le Lower Chalk des Anglais (3). La Plicatula radiola se trouve à la fois
dans l’Aptien et le Gault. C’est ainsi que M. Leenhardt (4) la cite
(1) L'espèce que nous avons sous les yeux, ne diffère de l’Ammonites milletia-
nus, d'Orb. type, que par son dos plus arrondi. Elle est en quelque sorte intermé-
…daire entre l'A. milletianus, d'Orb. et l'A. crassicostatus, d'Orb., espèce de l’Aptien
de Gargas. L'espèce d’Eze est identique à celle que l’on trouve à Clansayes
(Drôme), dans les couches du Gault.
(2) L'échantillon que nous possédons est tout à fait conforme à une des variétés
figurées dans de Loriol. Études sur la faune du Gault de Cosne (Mém. Soc. pa-
léontol. suisse, vol. IX, 1882, pl. V, fig. 3.)
… (3) Palzontographical Soc., vol. VIII, p. 64, pl. VII, 1854.
(4) Étude géol, sur le Mont-Ventoux, p. 95, 1882.
ART ON TON PTE
| L'ENUTEE
[ie]
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LO
E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 28 janv
comme très commune dans les marnes aptiennes à Am. Dufrenoyi, 1
c'est-à-dire dans l’Aptien supérieur. Quant au PBelemnites semicanali-
culatus, si caractéristique de l’étage aptien, nous l’avons trouvé nous-
même dans des couches glauconieuses, à Jabron (Var), sur la route
de Castellane à Draguignan, avec la faune spéciale au Gault; voici”
quelques-unes des espèces qui l’accompagnaient dans cette localité
qui semble n'avoir pas été étudiée jusqu’à présent (1) :
Ammonites Deluci, Brongn. Turrilites catenatus, d'Orb.
— Lyelli, Leymerie. Natica gaultina, d’Orb.
— nodosocostatus, d'Orb., var. Inoceramus concentricus, Parkinson.
_ latidorsatus, Michelin. Terebratula dutempleana, d'Orb.
— tardefurcatus, Leymerie. Echinoconus castanea, d’Orb.
— Delaruei, d'Orb.
Là, le Gault repose sur des calcaires appartenant au Néocomien
supérieur. Le même fait se présente fréquemment dans cette région,
notamment à Escragnolles, où le Gault repose directement sur le
Néocomien à Am. difficilis et Am. charrierianus (2). ut
L'Ammonites charrierianus que nous venons de citer dans les cou
ches qui constituent le Parrémien de Coquand, est assezabondant dans
la zone d’Eze dont nous pe rlons, et l’on est étonné de le voir associée
avec des espèces si éminemment caractéristiques du Gault. Cependant,
c’est bien avec la Zerebratula dutempleana et la Discoidea conica qu’ellë
se trouve en abondance et non dans les calcaires blancs compacts
placés au-dessous, et qu’on aurait pu à la rigueur rapporter au Bar-
rémien. On trouvera plus loin des détails sur cette espèce (voir pl. IX},
qui n’a pas été figurée par d’Orbigny dans la Paléontologie française.
Avec toutes ces espèces, se trouve un certain nombre de formes
nouvelles que nous décrirons plus loin; la plus abondante est un.
Crioceras que je me fais un plaisir de dédier à mon savant mails |
M. Hébert. 2
On trouvera plus loin la description des espèces nouvelles les plus
remarquables de cette zone : 4
Crioceras Heberti, n. sp. Turbo Kiliani, n. sp.
Trochus Chalmasi, n. sp. Crassatella Breoni, n. sp.
Pleurotomaria Bergeroni, n. sp. Rhynchonella Vasseuri, n. sp.
Cette couche, dont je viens de décrire la faune, semble donc, par
ses caractères minéralogiques et paléontologiques, se rapporter piu=
(1) M. Panescorse, cite cependant Jabron, parmi les localités où on trouve du
phosphate de chaux. (Étude sur les phosphates de chaux et coprolithes fossiles du
Var, Draguignan, 1872.)
(2) Hébert. Réunion à Nice. (Bull. Soc. Géol, de France, t. V, p. 799, 4877.)
1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 293
tôt à l'étage albien, qu’à des couches plus inférieures, bien qu’elle
ait avec elles de nombreuses affinités. C’est donc une zone de pas-
sage que nous plaçons à la base du Gault, dans l’état actuel de nos
connaissances. De nouvelles recherches viendront, je l’espère, jeter
une lumière complète sur ce point délicat.
Au-dessus de cette zone inférieure à Discoidea conica, Terebratula
dutempleana, etc., se trouve une nouvelle couche glauconieuse,
épaisse de 10 centimètres environ, et formée de débris de fossiles,
de petits cailloux roulés, et de nodules phosphatés. C’est bien là,
minéralogiquement parlant, le Gault typique. Du reste, parmi les
quelques fossiles informes que nous en avons pu retirer, nous avons
“reconnu l’Æolaster Perezii, Sismonda, caractéristique de l'étage
albien.
Cette zone supérieure est recouverte par des marnes grises sans
fossiles, qui occupent tout le ravin, jusqu’à la route et au chemin de
fer, qui, en ce point, longent de très près la mer. Ces marnes rap-
pellent bien, comme faciès, les marnes cénomaniennes de la région,
qui, comme nous l'avons pu observer, renferment en abondance, au
Pont de Peille et à Saint-Laurent près l’Escarène, l’Aolaster sub-
globosus.
Du reste nous avons trouvé à peu de distance du point que nous
venons d'étudier, à Rompe-Talon, près du Saint-Hospice, des cou-
ches glauconieuses à Ostrea columba.
La succession des couches dans le ravin d’Eze est donc celle-ci, de
bas en haut :
4° Calcaire blanc compact sans fossiles.
20 Calcaire friable, rempli de glauconie, très fossilifère, avec Discoïdea
conica, Plicatula radiola, etc., etc., et faune nouvelle .
3, Couche glauconieuse, formée de coquilles brisées ou roulées et de nodules
MODES avec Holaster Perez is 5... Us ou ce 0.10
4» Marnes grises (Cénomanien).
DESCRIPTION DES ESPÈCES
Ammonites (Haploceras) charrierianus, d’'Orb.
PLOIX fps la, ie.
Syn.: 1846. — Ammonites charrierianus, d'Orb. — Paléontologie française, ter-
rains crétacés t. I, p, 618.
1847, — Ammonites Parandieri, Quenstedt. — Ceph., pl. XVII, fig. 7, p. 219.
1850. — Ammonites charrierianus, d'Orbigny. — Prodrome, p. 99.
1859. — Ammonites charrierianus, Pictet. — Fossiles de Sainte-Croix,
p. 359.
[RS]
co
tre
1872, — Ammoniles charrierianus, Tietze. — Geologische und palæonto=
logische Mittheilungen aus dem südlichen Theil des Banater-
gebirgsstockes (Swinitza). (Jahrb. der K. K. geologischen
Reichsanstalt, t. XXII, p. 134.)
1883, — Haploceras charrierianum, Uhlig. — Die Cephalopodenfauna der
Wernsdorfer Schichten (Abd. aus dem XLVI Bande der
Denkschriften der Kaiserl. Akad. der Wissenschaften von
Wien, p. 231 (107)).
L'espèce que nous figurons PL, IX, fig. 1 a, b, c, n’est pas nouvelle,
mais elle n’a jamais été figurée ni décrite d’une façon satisfaisante, |
D'Orbigny (1) cite parmi les Ammonites du Néocomien, l’Am. charrieMk
rianus, avec cette note : « Cette espèce ressemble beaucoup à.
A. Parandieri; c’est même avec elle que je l'avais confondue, lorsque
j'ai cité (p. 129), l’Am. Parandieri aux environs de Castellane, cita=t
tion que j’ai rectifiée p. 276. L’une, l’Am. charrierianus, est propre“
aux terrains néocomiens, tandis que l’autre se trouve seulement dans!
le Gault. » Plus tard, dans le Prodrome, le même auteur donne
comme synonymie de cette espèce : Am. Parandieri, Quenstedt.
L'auteur allemand a en effet figuré (Ceph., pl. XVII, fig. 7) un petit |
échantillon du Néocomien de Provence auquel il donne le nom de
Am. Paranderi. C'est à cette figure que d’Orbigny renvoie pour
l'Am. charrierianus ; mais la figure de Quenstedt ne semble pas très
exacte et de plus, il ne figure pas le dos.
Les auteurs qui ont parlé de cette espèce, depuis les travaux que je
viens de citer, se sont tous reportés à l’Am. Parandieri de Quenstedt.
C’est ainsi que Pictet cite l’Am. charrierianus (loc. cit.), en disant qu'il
ressemble à l’Am. Parandieri, maïs qu’il est aplati sur les côtés, que
son ombilic est bordé d’une carène et qu’il a les sillons moins pro
fonds.
M. Tietze cite ce fossile dans les couches de Swinitza, qu’il rap=Ml
porte à l’Aptien, et il figure dans la pl. IX de son mémoire, sous le
nom d'A. charrieranus, une espèce qui s’éloigne beaucoup de celle dé
d'Orbigny et de l'espèce d’Eze. En effet, les sillons de l’espèce de
d’'Orbigny font un coude prononcé en avant, et de plus, l’ombilic est
plus profond que dans l'A. charrieranus, Tietze.
M. Uhlig (loc. cit., pl. XV, fig. 5; pl. _XVE fig°5, 6, 1: pl Xi
fig. 11, 14) a figuré plusieurs échantillons qu’il rapporte à l’ Am. char:
rierianus, mais ces figures représentent des exemplaires si mal con-
servés qu'on ne peut guère se prononcer à leur égard; néanmoins
leurs caractères s’éloignent assez de l’espèce type, pour empêcher
tout rapprochement avec l’espèce de d’Orbigny.
(1) Paléont. france., p. 618.
2 2 $ A
E. FALLOT. —— CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 28 janv. |
En Luet PRE UN. «QU 3 LU PHASE
1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 295
“Grâce à la bienveillance de M. Fischer, nous avons pu contrôler,
sur les types de la collection d’Orbigny, les échantillons recueillis
par M. Bréon et par nous. Ceux de la collection d’Orbigny sont
classés dans l'Urgonien, c'est-à-dire dans le Barrémien de Coquand,
et proviennent de Saint-Martin (Var), Ils sont conformes à ceux que
nous avons trouvés à Eze.
En voici la description :
MONS Diametre sn il, ms ep. en. 37 mill.
— Parce dernier tour NPC EU 19 mill,
— nn DAS QUES Sale ON NET EE ARS 10 mill.
Coquille discoïdale assez comprimée, à pourtour arrondi; les flancs
sont aplatis, ornés de sillons au nombre de 10 environ (1). Ces sillons
qui s'élargissent légèrement vers la périphérie, passent sur le dos où
ils forment une très légère convexité en avant. Lorsqu'on les examine
sur les flancs de l'Ammonite, on voit qu'à partir de l’ombilic, ils
“sinfléchissent en avant, jus que vers le milieu du tour de spire, puis
font un coude en arrière pour aboutir directement au dos. Quelque-
fois on aperçoit, entre les sillons, de légères ondulations parallèles
: à leur direction.
Ombilic profond, hélicoïde, coupé carrément à son pourtour.
Bouche allongée, de forme presque ovalaire.
Cloisons mal conservées.
Rapports et différences. — Nous avons suffisamment indiqué dans
l'historique les rapports de l’Am. charrierianus, d'Orb., avec les
espèces qui lui ont été assimilées. Elle diffère de l’Am. Paran-
RÉ ER
lient (2) parce qu’elle n’a pas de côte obtuse saillante entre chaque
maouble sillon, et parce qu’elle est moins globuleuse.
Elle se distingue de l’Am. Celestini, Pict. et Camp., par la direction
des sillons qui sont plus coudés en avant et qui passent sur le dos;
de plus, celui-ci est lisse dans l’espèce de Pictet. C’est aussi surtout
cette disposition anguleuse des sillons qui le différencie de l’Am.
…Tachtahæ, Tietze. Enfin l’'Am. Beudanti a des sillons plus fins et beau-
coup plus rapprochés; de plus il a le dos lisse et la bouche plus
| triangulaire.
Collection de la Sorbonne.
(1) Les échantillons qui proviennent du Néocomien supérieur ont souvent un
ou deux sillons de plus et sont un peu plus renflés que ceux d’Eze, mais ce carac-
| ère n’est pas constant.
(2) Paléont, franc, pl. XXVIII, p. 129.
296 E. FALLOT. -— CRÉTACÉ DE LA GARE D ÈZE. 28 janv.
Crioceras Heberti, E. Fall.
Bo 0 tn GC:
Dimensions: "DIamMeIMeEMMAnNE NUS. L RME 35 mill.
— = DPAISSEUR ER UE Sr tee à 15 mill.
— — Larceuniuernier OUR SRE 16 mill.
Coquille comprimée, ornée par tour d'environ 30 côtes droites ou
légèrement obliques en avant. Ces côtes, qui ne descendent pas jus-
qu'au tour de spire contigu, du moins quand il s’agit du dernier, sont
munies chacune de trois tubercules : un vers l’ombilic, un second vers
le bord externe et le troisième sur le dos; ces tubercules sont géné-
ralement pointus, surtout sur les tours intérieurs de la spire. Les
dernières côtes n’ont que des tubercules très émoussés et à peine
marqués ;,parmi ces dernières, il s’en présente quelques-unes qui sont,
complètement lisses, et s'arrêtent vers le tiers interne du tour de
spire. Ges côtes supplémentaires, peu nombreuses, sont placées à 1a«
fin du dernier tour et toujours entre deux côtes tuberculeuses.
Dos carré, presque lisse au milieu, les tubercules dorsaux n’étant
unis que par des côtes atténuées à leur milieu; les côtes supplémen-"
taires, par contre, passent entièrement sur le dos. °
Spire composée de tours à peine détachés, d'aspect un peu qua=
drangulaires ou mieux pentagonaux.
Bouche subcirculaire ou légèrement pentagonale.
Cloisons invisibles.
Rapports et différences. — Cette espèce s'éloigne en général beau-
coup de toutes celles qui ont été décrites par les auteurs. Cependant
M. Uhlig a décrit sous le nom de Crioceras Hoheneggeri (loc. cit.,
pl. XXXI, pl. XX XII, fig. 2) une grande espèce qui rappelle un peu
celle que je décris, mais dont il ne figure malheureusement pas le
dos. L’espèce de M. Uhlig s’en distingue par les caractères suivants :
1° par la présence de petites côtes lisses, au nombre de deux en
général, placées entre les côtes tuberculeuses, dans les tours de spire
intérieurs, 2° par l’inclinaison en arrière des côtes qui, dans notre
espèce, sont plutôt légèrerement inclinées en avant; enfin, par sa
forme moins carrée.
Collection de la Sorbonne.
4882. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 297
Trochus Chalmasi, E. Fall.
PIX ie. 3, a, bc.
D bus Dongueur-totale 4540). Mar, 9 mill,
2 Hnuieurdu dernier tourne LL 0 een CU AR TN ENE anms
2 Diametrendelahase ms ie lmes s n er . . + 10nm6
Coquille conique, très fortement ombiliquée.
Spire composée de cinq tours plans, croissant rapidement, et pré-
sentant une carène à la partie supérieure (1) : cette carène est très
marquée dans le dernier tour. Les ornements, bien visibles dans les
deux derniers tours, se composent de petits tubercules allongés,
obliques en arrière et placés vers la suture; il s’en échappe une sorte
de pinceau de petites côtes très fines, dirigées d’abord en arrière,
pour revenir bientôt légèrement en avant. Elles passent sur la ca-
rène, sinfléchissent en arrière et s’atténuent un peu pour repa-
raitre très nettes au pourtour de l’ombilic. Celui-ci est entouré, de
celte facon, d’une auréole de très légers tubercules, ce qui lui donne
Papparence d’un ombilic de Solarium ; il est très profond. Les côtes,
dont je viens de parler sont très rapprochées, et accompagnées d’au-
tres petites côtes semblables et parallèles prenant naissance entre les
“tubercules; elles sont coupées par une série de stries transversales
très fines et très rapprochées les unes des autres, de telle sorte que
lornementation des tours de spire semble constituée, au dessus.
des tubercules, par un quadrillage très fin de stries, se coupant à
| angle droit.
Bouche triangulaire.
Rapports et différences. — Cette jolie espèce rappelle de loin les
échantillons jeunes du 7rochus nivernensis de Lor., qui a l’ombilic
moins rond et les tubercules plus nombreux, plus rapprochés ; de
. plus dans cette dernière espèce, chaque tubercule est muni d’une
| seule côte, tandis qu'il y en a souvent plusieurs dans celle que nous
décrivons. Enfin la bouche est plus arrondie et la carène moins mar-
| quée dans le 7. nivernensis.
Collection de la Sorbonne.
|
|
| Pleurotomaria Bergeroni, E. Fall.
PI. IX, fig. 4 a, b, c.
Daéensions : Longueur totale, . , . . : . . 145 mill.
| —_ Diamètre dela base air AE 19 mill.
— Hauteur du dernier tour de spire
(1) Cette carène n’est pas suffisamment marquée sur la figure 3c qui représente
une portion grossie des deux derniers tours de spire,
298 E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 98 janv. |
Coqguille conique, assez épaisse, munie d’un ombilic étroit et com-
posée de tours larges. Ils sont ornés de côtes fines, parallèles à la
suture ; ces côtes sont très rapprochées et très inégales de gros-
seur : elles sont coupées par de petites rides verticales ou légère-
ment obliques en arrière. Chaque tour de spire est muni d’une
carène supérieure, mousse. Bande du sinus très marquée et ornée de
petites rides semi-circulaires, concentriques, à ouverture antérieure.
La base est ornée de stries concentriques fines et nombreuses, cou-
pées de distance en distance par des indices de stries d’accroisse-
ment, disposées comme des rayons.
Bouche rhomboïdale.
Rapports et différences. — Cette espèce se rapproche du P. dupi-
niana, d'Orb. Mais elle s’en distingue par sa bouche plus quadrangu-
laire, plus élevée, par ses tours moins carénés et par la bande du
sinus placée plus haut dans le tour de spire.
Collection de la Sorbonne.
Turbo Kiliani, E. Fall.
PI. IX, fig. 5, à, 6, c.
Dimensions Hauteuritotale 1 PR RE 9 mill,
— Diametre du dernier tour MMS PRE RER 9 mill.
— Hauteurdu dernier tour EM PR NE 5 mill.
Coquille ombiliquée. Spire composée de tours très convexes, bien
distincts, ornés parallèlement à la suture, de fines côtes très rappro-
chées, qui n’apparaissent qu’à la partie supérieure des tours et sur-
tout dans le dernier. A la partie inférieure des tours de spire, se
montrent de petites rides obliques de bas en haut et d’avant en ar-
rière. Ces rides disparaissent vers le milieu du tour. Enfin, autour
de la bouche, on remarque quelques petites stries d’accroissement
partant de l’ombilic.
Bouche ronde.
Rapports et différences. — Cette espèce se rapproche beaucoup du
Turbo fleurierianus, Pict. et Camp., mais elle en diffère parce que les
côtes parallèles à la suture ne se trouvent qu’à la partie supérieure
des tours de spire et surtout dans le dernier tour. Il se distingue
du Z’urbo conicus, Sow., par la disposition de ces mêmes côtes fines
et par la rondeur des on de spire.
Collection de la Sorbonne.
1884. E. FALLOT. — CRÉTACÉ DE LA GARE D'ÈZE. 299
Crassatella Breoni, E. Fall.
PI. IX, fig. 6.
Dimensions : Diamètre antéro-postérieur . . . . . . . . . . 38 mill.
—_ — umbO-marGinal MM Es NE NUE 25 mill.
— Epaisseur de la valve figurée . . . . . . . .. 10 mill.
Coguille allongée, épaisse, légèrement quadrangulaire, ornée de
“lignes d'accroissement irrégulières très rapprochées. Elle est coupée
presque carrément du côté anal et présente un côté buccal arrondi,
avec une très légère échancrure près de la charnière. Corselet peu
excavé. Lunule lancéolée. Labre épais.
Rapports et différences. — Elle rappelle par sa forme la Crassatella
Guerangeri, d'Orb., mais elle en diffère par son diamètre umbo-mar-
ginal moindre, par sa forme moins carrée, l’'échancrure postérieure
moins accusée, et enfin par ses lignes d’accroissement irrégulières.
Collection de la Sorbonne.
Rhynchonella Vasseuri, E. Fall.
Pix era, oc; dd.
M ons Doneueur 0 is) mu: 20 mill.
— ILES DE LE SEM RS EN Se Qt 16 mill,
_ RDS SEUL PAM DEN EAST PNA ANT NE EAU 16 mill.
+ Coquille plus longue que large, fortement renflée, subpentagone,
ornée, par valve, d'environ 16 côtes bien accusées, un peu angus=
mleuses. Grande valve peu convexe, aplatie sur sa partie moyenne ;
petite valve régulièrement hémisphérique. Crochet saillant, muni
d'une petite ouverture ovale, placée très bas sous le crochet. Com-
missure latérale, légèrement courbe vers le crochet, puis presque
“droite. Commissure palléale légèrement infléchie des deux côtés,
de manière à échancrer un peu la petite valve.
Rapports et différences. — Cette espèce offre quelque ne avec
Rhynchonella polygona, d’Orb. Cependant elle en diffère par sa lar-
geur moindre, par sa ‘grande valve beaucoup moins excavée, par la
position de l'ouverture qui est placée tout à fait à la base du crochet,
enfin par sa forme pentagonale plus régulière. En effet, dans la
Rynchonella polygona, d’Orb., les deux côtés latéraux inférieurs sont
plus petits que les supérieurs; au contraire, dans l’espèce que nous
décrivons, ces mêmes côtés ont à peu près les mêmes dimensions
que les côtés latéraux supérieurs.
Collection de la Sorbonne.
300 SÉANCE. 18 fév.
EXPLICATION DES FIGURES (PI. IX).
1 a — Ammonnites charrierianus. — Individu de grandeur naturelle vu de côté.
1 6. — Id. Vu du côté de la bouche.
1 C. — Id. De plus petite taille, destiné à montrer la
forme de l’ombilic.
2 a. — Crioceras Heberti., — Individu de grandeur naturelle vu de côté.
2 b. — Id. Vu du côté de la bouche.
2 ©. — Id. De plus petite taille, perforé par des Pholades.
3 a. — Trochus Chalmasi. — Individu de grandeur naturelle, vu de côté.
3 b. — Id. Destiné à montrer la face supérieure du dernier
tour de spire.
3 ce. — Id. Portion des deux derniers tours de spire grossiss
4 &. — Pleurotomaria Bergeroni. — Individu de grandeur naturelle.
4 db, — Id. Destiné à montrer la face supérieure du der-
; nier tour.
4 ©. — Id. Portion des deux derniers tours de spire grossis,
5 a. --- Turbo Kiliani. — Individu de grandeur naturelle.
5 6. — Id. Destiné à montrer la face supérieure du dernier tour
de spire.
6. — Crassatella Breoni. — Valve gauche de grandeur naturelle,
Ta. — Rhynchonella Vasseuri. — De grandeur naturelle ; face ventrale.
7 0. — Id. Face dorsale.
TC. — Id. Vue de côté.
7 d. — Id. Vue sur la région palléale.
Séance du 4 Février 1884.
i PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. E. Fallot, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Le Président annonce deux présentations.
M. Delaïire présente, de la part de M. Lefort, une brochure inti-
tulée : Observations géologiques sur les failles du dé-
partement de la Nièvre.
Séance du 18 Février 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. E. Fallot, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
1884. DOUVILLÉ. —- NOUVEAUX TRAVAUX DE QUENSTEDT. 301
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membre de la Société :
MM. l'abbé Draver, curé à Saint-Martin d’Aspres (Orne), présenté
par MM. Douvillé et de Lapparent.
Haug (Émile) à Niederbronn (Alsace), présenté par MM. Hébert
et Munier-Chalmas.
MM. Marion professeur de Zoologie à la Faculté des Sciences de
Marseille, et CnAUvET, Président de la Société archéologique et histo-
rique de la Charente, à Ruffec, sont admis, sur leur demande, à faire
de nouveau partie de la Société.
Le Président annonce annonce la mort de M. DUBERGÉ.
M. Douvillé appelle l’attention de la Société sur une nouvelle
publication de l’infatigable professeur Quenstedt, intitulée « die
Ammoniten des Schwäbischen Jura » (1).
Tous les géologues connaissent les beaux travaux du professeur
Quenstedt, et en particulier sa monographie stratigraphique et pa-
léontologique du Jura du Wurttemberg, qui est restée classique.
Dans les études de cette nature, on s'aperçoit bien vite que les fos-
siles sont loin d’avoir tous la même valeur au point de vue géolo-
gique. Les uns se recontrent exclusivement sur un horizon déterminé
et caractérisent alors bien nettement la période correspondante,
d'autres au contraire sont relativement indifférents : ils apparaissent
sur un point, puis disparaissent, pour reparaître plus tard sur d’au-
tres points, dans des périodes géologiques plus récentes. C'est ainsi
que nous voyons un géologue qui s’est voué depuis longtemps à l’é-
tude du terrain crétacé du Sud-Ouest de la France, M. Arnaud, faire
allusion dans un mémoire récent (2) à « l’interminable longévité
des gastropodes et des lamellibranches » qui, dans la comparaison
des faunes, « permet les appréciations les plus opposées ». Des faits
du même ordre pourraient être cités dans le terrain jurassique où le
retour d'un même faciès vaseux, corallien ou spongitien amène la
réapparition de faunes presque identiques, à des niveaux stratigra-
phiques très différents, et semble mettre la paléontologie en défaut,
ätel point que des faunes d'âge différent mais de même faciès pour-
rOnt paraitre identiques, tandis que des faunes de faciès différent
et.de même âge seront au contraire très dissemblables. C'est que
(1) Stuttgart. E. Schweizerbartsche Verlags handlung (E. Koch), 1883.
(2) Bull. Soc. Géol., 19 nov. 1883, p. 147.
302 DOUVILLÉ. —— NOUVEAUX TRAVAUX DE QUENSTEDT. 18 fév.
certains fossiles paraissent être dans une dépendance étroite des
conditions de milieu ou de faciès, et que les variations qu'ils éprou-|
vent en passant d’un horizon à un autre sont très faibles ou du
moins ont échappé jusqu'ici aux paléontologues. En un mot, au
point de vue du géologue pratique, il y a de bons fossiles et ily ena
d'indifférents.
Parmi les premiers, les Céphalopodes et surtout les Ammonites oc-
cupent incontestablement le premier rang. Animaux essentiellement
nageurs et de haute mer, ils échappent à l'influence des conditions
locales et seront par suite indépendants de la nature des dépôts
Sans doute leurs coquilles cloisonnés flottaient presque toujours à la
surface après la mort de l’animal et étaient rejetées à la côte, commele
sont aujourd’hui les coquilles de la spirule. Les Ammonites ne seront
par suite réellement abondantes que dans les formations littoraless
mais on peut imaginer également bien des cas où, soit par suite de
fracture accidentelle, soit par suite de la destruction du siphon, les
coquilles cloisonnées auront étéenfouies dans les sédiments profonds,
et permettront ainsi un rapprochement entre des couches de nature
et de faciès différents. Ajoutons à cela que par la multiplicité de
leurs formes et leur extrême variabilité, les Ammonites nous tradui
sent avec une remarquable sensibilité les changements progressifs,
que le temps a amenés peu à peu dans les conditions générales dela,
vie à la surface du globe. On comprendra dès lors que leur étude
présente pour le géologue un intérêt et une importance tout à fait.
exceptionnels. }
C’est par l’étude des Ammonitidés que Quenstedt commençait en
1846 son grand ouvrage sur la Paléontologie de l'Allemagne, à peu.
près à la même époque où d’Orbigny publiait lui-même les premiers \
volumes de la Paléontologie française. Depuis cette époque les découM
vertes se sont multipliées ; le développement donné aux recherches \
géologiques a augmenté dans une proportion considérable le nombre M
des formes fossiles connues; aussi ce premier ouvrage ne donnait
plus qu’une idée incomplètes des richesses paléontologiques acc
mulées dans les collections de Tubingue par l’éminent professeur.
C’est pour combler cette lacune que Quenstedt vient d'entreprendre
la monographie des Ammonitidés de la région qu'il a principalement M
étudiée. |
Les planches déjà publiées montrent bien l'intérêt tout spécial de
cette publication. Les échantillons sont figurés tels qu'ils sont, sans h
être ni restaurés ni complétés. Les lignes de suture des cloisons, M
qui prennent une importance de plus en plus grande dans l'étude D
des Ammonites, sont dessinées avec un soin tout particulier. Lau |
1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 903
teur s’est enfin attaché à montrer les modifications souvent considé-
rables que les espèces éprouvent à leurs différents âges; et toutes les
fois que les échantillons l’ont permis, les formes adultes ont été figu-
rées en vraie grandeur, au moins partiellement et avec leurs cloisons,
On trouvera donc dans cet ouvrage tous les éléments nécessaires
pour la connaissance complète de chaque espèce.
Les deux premières livraisons parues jusqu'ici sont consacrées à
l'étude des Psilonoti, des Angulati et des Arietes, groupes correspon-
dant aux genres Psyloceras (Hyatt) Schlotheimia (Bayle), et Arietites
“(Waagen); Quenstedt propose de substituer à ces dénominations
celles de Psulonoticeras, Angulaticeras, Arieticeras; on voit que l’au-
teur fait, en réalité, bon marché des règles de la nomenclature,
il les met systématiquement de côté ; ainsi, pour n’en citer qu’un
exemple il conserve des dénominations ternaires, comme celle
d’Amm. psilonotus lœvis, proposée par lui en 1843, tandis qu'il indique
en synonymie Amm. planorbis, Sow., 1824 : c’est une double infrac-
tion à la nomenclature binaire et à la loi de priorité. Il est vraiment
regrettable que dans une œuvre de cette importance, l’auteur n'ait
pas cru devoir se conformer à des lois acceptées aujourd'hui par la
presque universalité des naturalistes.
En dehors de cette critique de pure forme, l’ouvrage n’en reste
pas moins d’une importance capitale pour les géologues et les pa-
léontologues et nous n’avons qu’à souhaiter qu'il soit rapidement
mené à bonne fin.
M. Michel-Lévy présente à la Société la note suivante :
Note sur la constitution géologique d'une partie de
la Zambézie,
par M. H. Kuss.
PI. X
Nous avons eu, en 1881, l’occasion de faire en Zambézie un voyage
de plus de six mois, dans le but d'étudier les ressources diverses et
spécialement les richesses minérales d’une partie de cette vaste
région, encore si peu connue. Nous avons rendu compte de ce
voyage, au point de vue géographique, dans le Bulletin de la Société
de géographie (2° trimestre 1889); nous en présentons aujourd’hui à
la Société géologique les résultats géologiques les plus saillants. Les
nombreux échantillons de roches que nous en avons rapportés ont
été soumis à l'examen de M. Michel-Lévy, qui a bien voulu en faire
304 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 18 fév.
l'étude microscopique et donner ainsi à nos déterminations un CaraC-
tère de précision et de certitude complètes : nous tenons à lui en. M
exprimer ici toute notre gratitude. |
La carte jointe à la présente note permet de se rendre compte al
l'étendue de la région explorée; elle s’étend depuis l'embouchure
du Zambèze jusqu’à 500 kilomètres environ dans l’intérieur. Les par-
ties blanches correspondent à des territoires que nous n'avons pu
visiter; il appartiendra à d’autres explorateurs de compléter des
tracés dont nous ne pouvons donner qu’une première esquisse.
On voit immédiatement, à l'inspection de cette carte, que les”
roches anciennes, granite et gneiss, constituent l’ossature principale
de toute la région; des porphyrites, des euphotides, des diorites les
traversent sur certains points; des grès houillers, aux environs de
Tête ; d’autres grès, aux environs de Senna ; puis des alluvions dans
les vallées, les recouvrent en partie. Rien Aus ne se trouve
qui puisse être assimilé aux terrains jurassiques ou crétacéss
l’absencé complète de toute formation calcaire, à l'exception d'un
dépôt local subordonné aux micaschistes, près de Muchena, est un
des traits caractéristiques de la constitution de cette région. Il
semble qu'elle ait été définitivement émergée avant le commence:
ment de la période jurassique et ait joui, depuis cette époque, d'un
repos et d'une stabilité presque absolus.
Nous examinerons successivement, en suivant l’ordre d'âge pro
bable :
1° Les roches cristallines anciennes des bassins du Zambèze et des
fleuves voisins ;
2° Le terrain houiller des environs de Tête; |
3° Les porphyrites de la Luia, de la Lupata et de l’Uréma ;
4° Les euphotides du Rovugo, les mélaphyres ophitiques de la
Lupata, les diorites du Revue ;
9° Les grès de Senna;
6° Les alluvions.
I. — ROCHES CRISTALLINES ANCIENNES
Nous avons, dans notre carte, divisé les roches anciennes en roches
éruptives représentées par la lettre y et la teinte rose foncée et en
roches stratifiées, représentées par la lettre +’ et la teinte rose pâle.
Ce n’est pas que la division soit toujours facile et que nous ayons, en
général, la prétention de tracer des démarcations certaines et défini
tives : sur certains points, par exemple au sud-ouest de la ville de Tête,
on constate des alternances fréquentes de gneiss et de granite ou de
1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 305
pegmatites ; il ne nous à pas été possible de les figurer d’une manière
rigoureusement exacte. Sous la réserve de cette observation, nous
indiquons ci-après les points sur lesquels nous avons pu étudier la
constitution du terrain.
En remontant le Zambèze à partir de la mer, on traverse d’abord,
‘sur 125 kilomètres environ, les alluvions qui en constituent le delta,
puis on atteint, un peu en aval du confluent du Chiré, le massif gra-
mtique du Morumbala, dont le mont Chamoara constitue le contre-
fort le plus avancé vers le sud. A Chamoara même on observe, tout
“autour de la maison de Senhora Maria, station bien connue des
voyageurs, une syénite verte, très cristalline, avec amphibole très
abondante et feldspath blanc en petits cristaux; des filons de pegma-
tite à grandes lamelles d’orthose rose traversent cette syénite, qui
ne tarde pas d’ailleurs à faire place à un granite proprement dit, peu
micacé, traversé par de nombreuses veinules et par quelques gros
filons de quartz blanc; le remplissage de ces filons, très réguliers,
dirigés à peu près nord-sud et plongeant vers l’ouest, renferme des
veinules chloritiques et talqueuses, avec indices de minerai de cuivre
et de pyrite de fer décomposée. Plus au nord, le mont Morumbala
est également formé de granite ordinaire.
Entre le Chiré et le Zambèze, s'étend le massif considérable des
monts Maganja, que nous n'avons pu étudier en détail, mais qui est
certainement formé de roches cristallines anciennes; les récits des
voyageurs, notamment de Livingstone, les renseignements oraux
que nous avons recueillis dans le pays, quelques échantillons que
nous avons eus entre les mains, enfin la nature des sables qui en pro-
viennent ne permettent pas d'en douter. Nous sommes porté à
croire que les roches granitiques y sont prédominantes : nous avons
pu en effet explorer la lisière ouest de ce massif et constater qu’elle
Lestentièrement granitique. C'est ainsi qu’en remontant la vallée du
L Moatise, affluent du Rovugo, qui se jette lui-même dans le Zambèze,
| à deux kilomètres en aval de Tête, nous avons traversé successive-
ment le terrain houiller, des euphotides ophitiques, des micaschistes
Let des gneiss, pour arriver enfin à des granulites qui paraissaient se
L continuer fort loin vers le nord-est. Deux échantillons rapportés par
nous de l’Ignamatrara, affluent du Moatise, ont été examinés par
* M: Michel-Lévy et déterminés :
Le premier, comme un gneiss granulitique (influencé et injecté
par de la granulite), avec microcline (orthose), oligoclase, mica
. abondant et beaucoup de fer oligiste;
Le deuxième, comme une granulite proprement dite, riche en
| mica blanc. Ajoutons qu’un de nos compagnons, M. Durand, a trouvé
XII. 20
306 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIF. 18 f6v
dans les sables ferrugineux provenant de la décomposition de la gra
nulite, de la molybdénite et un bel échantillon de corindon pierreux.
Plus au nord, près de Muchena, nous avons encore observé le pas-
sage des micaschistes au gneiss, puis à la granulite; de même encore
à Maxinga, où la granulite est ordinairement srenatifère ; un échan:
tillon soumis à M. Michel-Lévy a été reconnu par lui te riche en
microcline. La granulite de Maxinga est traversée par un filon de 4
quartz légèrement aurifère; on retrouve également un peu d’or dans
les arènes granitiques qui recouvrent le granite non décomposé € et
dans les alluvions des ruisseaux.
Entre le Zambèze et le massif montagneux dont nous venons de
décrire la lisière ouest, s'étendent des collines de faible élévation qui
séparent le Rovugo du Mavuzi, l’un et l’autre affluents du Zambèze
Ici la roche fondamentale dominante est le gneiss ou le micaschiste,
Nous avons observé des micaschistes au nord-ouest et à l’ouest du
Muchena, sur le Musumbusé, affluent du Rovugo; en ce dernier
point, où l'on nous avait indiqué une prétendue mine de cuivre,
à 6 kilomètres environ de Muchena, nous avons trouvé une bande
d’un beau calcaire, avec mouches isolées de malachite, intercalée
dans les schistes micacés. Cette bande, dirigée N. 120° E. et plon
geant de 70° vers le sud-ouest, a 200 mètres environ de puissances
on y voit des calcaires compacts subcristallins, d’un blanc à peine
teinté de rose; d’autres calcaires mouchetés de taches vertes, pro
bablement chloritiques, puis quelques zones chargées de petits gres
nats. Ce calcaire, évidemment subordonné aux micaschistes, offre
un intérêt spécial, parce que c'est absolument le seul que nous
ayons vu dans tout notre voyage. |
Les gneiss ordinaires forment d'ailleurs la masse principale à d
tout le terrain compris entre Müchena et le Zambèze; nous revi À
drons plus loin sur les euphotides qui les traversent et devons seu
ment signaler encore l'abondance de l'amphibole au voisinage d
Morongozé, le dernier affluent de la rive droite du Rovugo: le gnëis
‘commun y est remplacé par des gneiss amphiboliques et, en certains
points, par de véritablés amphibolites. Deux échantillons de cé
amphibolites ont été examinés par M. Michel-Lévy, qui a constaté |
dans l’un la présence du sphène, dans l’autre celle d’un peu. $
pyroxène ouralitisant et d'épidote secondaire; l’amphibole paraît
être consolidée en même temps que le feldspath labrador ; on!
remarque en outre de belles veines rouges d’oligiste. |
Sur la rive droite du Zambèze, en cheminant vers le sud-oues
partir de Tête, on traverse d’abord quelques collines de grès houille
puis on atteint bientôt les roches cristallines anciennes. Ge ee.
| KUSS. =— CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 307
Dora les gneiss amphiboliques et les amphibolites qui dominent ;
de nombreux filons de pegmatite et de granite les traversent. 1.
gneiss sont formés de quartz, orthose en beaux cristaux roses, mica
noir ou amphibole; ils sont remarquables par la netteté de leur
Urubanement. On atteint ensuite une zone de pegmatite à microcline :
Mtout.le sol y est recouvert de gros rhomboèdres d’orthose rose; on
retrouve des gneiss, puis une deuxième zone de pegmatite. Là com-
_mence un massif important de porphyrite micacée sur lequel nous
LI reviendrons ultérieurement et qui s'étend jusqu'à la rivière Luia. Au
sud de cette rivière, on ne trouve plus que des gneiss, très souvent
amphiboliques, que le cours du Mazoe met à nu et permet d’exa-
“miner en détail. Les strates de la roche sont sensiblement verticales;
Mon y distingue du feldspath blanc ou rose, du quartz, du mica noir,
! de la hornblende, parfois du grenat, du fer oligiste, de la pyrite de
fer. Dans le lit même du Mazoe, on remarque d'innombrables cavités
cylindriques (marmites de géants), verticales, ayant souvent plus
d'un mètre de profondeur, avec 040 à 050 de diamètre. Nous avons
fait vider quelques-unes de ces marmites, dans le remplissage des-
jelles nous pensions trouver de la poudre d’or plus abondante que
sles sables de la rivière ; nous n’y avons trouvé, avec des sables
et galets de toute nature, que du grenat, du fer oligiste et de la
agnétile, accompagnés de faibles traces d’or et peut-être de platine.
>s eneiss sont d’ailleurs traversés par des filons assez nombreux de
anite rose; des filons d’eurite noire, plus récents, traversent à leur
Mour le gneiss et le granite. Sur certains points, les gneiss sont
Mextraordinairement riches en grenat, notamment au voisinage des
filons d’eurite.
En résumé, les roches anciennes de la rive droite du Zambèze,
ans la résion comprise entre ce fleuve et le Mazoe, sont essentielle-
ent des gneiss amphiboliques, à travers lesquels se sont fait jour
“nasses parfois considérables de granite et de pegmatite, abon-
tes surtout dans la région voisine du Zambèze, au nord de la
ide de porphyrite micacée dont nous n’avons fait qu’indiquer
istence et sur laquelle nous reviendrons ultérieurement.
Passons maintenant de deux degrés plus au sud, tout en restant
Psunlarive droite du Zambèze. Nous y retrouverons encore, sur la
toute de Senna à Manica, un puissant développement de roches
tallines anciennes. Après avoir traversé des grès, puis des por-
yrites, on arrive en effet, près de l’Ignazoe, affluent de l'Uréma, à
Leranites à grands éléments, où domine l’orthose rose accompa-
gnée.de quartz blanc ou gris et d’un peu de mica, c’est-à-dire à des
{ granies très voisins des pegmatites; on atteint ensuite bientôt les
308 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 18 fév.
gneiss amphiboliques, traversés par des filons de pegmatite et par
d’autres filons d’eurite, jusqu’à Gorongoza. Les roches qui affleurent.
ainsi dans le bassin du rio Uréma rappellent de la manière la plus
frappante celles du Mazoe. Si nous ajoutons que la lacune comprise
dans notre carte entre le Mazoe et Gorongoza a été parcourue parle
voyageur allemand Karl Mauch, qui y a signalé la prédominance des
gneiss et la présence de quelques massifs granitiques (voir Peter-
mann's Mitth., 1874, n° 37), nous serions presque en droit d'étendre
notre teinte rose sur tout l’espace compris entre le 46° et le 47° paral:
lèles, de l’'Uréma à la Luia. Si nous ne le faisons pas, c’est surtout
parce que nous ignorons si les deux bandes de porphyrites de la
Luia et de l'Uréma peuvent être directement rattachées l’une à
l'autre. |
Au sud de Gorongoza apparaît un massif montagneux, dont le
point culminant atteint 2,000 mètres d'altitude ; tout ce massif est
entièrement granitique ; généralement c’est le granite syénitique qui
y prédomine. Deux échantillons recueillis à la base du massif, près
de la lisière nord, dans le ravin de Singa, ont été examinés par
M. Michel-Lévy, qui a reconnu :
Dans l’un, un granite à amphibole, avec quartz de corrosion,
orthose, oligoclase, amphibole en débris, quartz granulitique, un
peu de mica et des fragments de gneiss ;
Dans l’autre, un granite à amphibole, diallage et mica noir, conte-
nant : fer oxydulé, mica noir, diallage, amphibole, labrador, oligo-
clase, orthose, quartz, épidote secondaire. La roche est remarquable
à cause de la présence, à côté du quartz libre, d’un beau diallage
ouralitisé, à inclusions alignées dans le plan A.
En cheminant de Gorongoza vers l’ouest, on marche constamment
sur du gneiss ordinaire, formant des coteaux ondulés dont la mono=
tonie n’est interrompue que par la présence de quelques filons gra=
nitiques très saillants, arrondis en forme de pains de sucre, jusqu'à
ce que l’on atteigne les montagnes de Manica, où reparaît le granites
celui-ci forme près du rio Condé, aux monts Mahoué-Ma-Smique, un
entassement vraiment curieux de blocs énormes; de loin, on dirait
les ruines immenses de quelque ville fortifiée par des géants. Tout le
haut plateau de Manica (altitude 2,000 mètres) est également formé
de granite, ainsi que le mont Doë, le sommet le plus élevé qui
domine le plateau. Dans la partie sud du massif de Manica, le granite
se charge de nouveau d’amphibole ; on y trouve en même temps des
nodules de fer oligiste, puis on atteint des schistes verts, luisants;
à toucher onctueux, que l’on prendrait aisément pour des schistes
talqueux. L'examen microscopique a montré à M. Michel-Lévy qu'en
|
oo 7
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| 1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 309
réalité c'étaient des schistes argileux entièrement amorphes, dé-
pourvus de talc. Ils paraissent recouvrir comme d’un manteau le
versant sud du massif granitique; ils sont eux-mêmes recouverts, au
voisinage du Revue, par des alluvions, à travers lesquelles apparais-
sent quelques pointements de roches dioritiques. Les alluvions an-
ciennes du Revue sont légèrement aurifères; elles sont recouvertes
par des alluvions modernes, formées principalement d’argile rouge,
dans lesquelles nous n’avons pas trouvé d’or.
II, — TERRAIN HOUILLER DES ENVIRONS DE TÊTE.
L'existence dans le bassin du Zambèze d’une formation houillère
importante a été signalée pour la première fois par Livingstone
“(voir par exemple £'xplorations du Z'ambèze, traduction Loreau, p. 49,
137, 172). L'illustre voyageur a décrit sommairement les grès de
Mête et indiqué que des grès semblables se retrouvent en amont du
massif de roches anciennes qui forme dans le Zambèze les rapides de
Kébrabasa. Nous avons retrouvé sur le Morongozé, affluent du
Rovugo, une galerie de mine ouverte autrefois par Livingstone.
Notre intention n'est pas de donner ici une description détaillée
du bassin houiller de Tête et des magnifiques couches de houille
qu'il renferme, notamment sur le Moatise. L’un de nos compagnons
mde voyage, M. Lapierre, avait été spécialement chargé de l’étude de
ces gîtes et il va en donner la description dans les Annales des Mines,
6° livraison de 1883. Nous devons nous borner à en indiquer briève-
ment les caractères essentiels et à tracer d'une manière approchée
les limites du bassin.
Comme on le voit sur notre carte, le bassin houiller de Tête s’allonge
le long du Zambèze et prend son plus grand développement dans
Pangle compris entre le Zambèze et son affluent le Rovugo. Nous en
avons reconnu et nous en indiquons à peu près exactement les
limites au nord, au nord-est et à l’est; la limite sud-ouest n’a été
relevée par nous que sur deux points, à l’ouest et au sud de Tête;
nous n'avons pu reconnaître non plus l’étendue exacte de la langue
de terrain houiller qui suit le Zambèze en le remontant en amont
de Lête; peut-être s’approche-t-elle des chutes Kébrabasa un peu
plus que nous ne l'avons indiqué. Tandis que, sur la rive gauche du
Zambèze, le terrain houiller ne forme que des collines d’une faible
hauteur, il s’élève au contraire sur la rive droite, au sud-ouest de
Tête, jusqu'à 300 mètres environ au-dessus du fleuve (serra Car-
roeira). De ce côté, il paraît buter contre les terrains anciens et en
être séparé par une faille ; il plonge en effet doucement vers le sud-
310 KUSS, — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. Â8 fév
ouest, sans se relever au voisinage des gneiss et sans s’appuyer sur
eux. Vers le centre du bassin principal, un petit massif de micaschiste
émerge du terrain houiller sur la rive gauche du Rovugo, en face de |
Chingosa. L'existence de ce massif, qui doit se relier souterraines
ment aux gneiss et micaschistes de la rive droite du Rovugo, l’allurem
des couches et celle des roches qui entourent le terrain houiller, per- |
mettent difficilement de lui attribuer une grande puissance sur la
rive gauche du Zambèze. Sur la rive droite, au contraire, nous avons : |
dit qu’il s'élève à une hauteur assez grande et est formé de couches
en stratification régulière. 1
Indépendamment du bassin principal, on retrouve encore sue
divers points, entre Tête et la Luia, des lambeaux isolés de grès
houiller recouvrant les gneiss et les pegmatites et, sauf erreur, tra
versés par les porphyrites de la Luia ; on voit aussi, au nord, près
de Muchena, affleurer sur les berges du Rovugo des bancs de grès
argileux rouges qu'à raison de leur peu d'importance nous réunis
sons simplement au terrain houiller, mais qui peut-être seraient un |
peu plus récents. n'A
Ce sont les grès qui dominent d’une manière frappante dans le 4
bassin houiller de Tête. Ils ont généralement un grain grossier, une |
couleur grise claire tirant sur lelbrun : à l’œil nu, on y distingue tot |
les éléments des roches anciennes sur lesquelles ils s'appuient; 1e
grès de Tête est évidemment un agrégat de débris de roches granit
tiques. M. Michel-Lévy a trouvé dans un échantillon de ce grès qu'il
a examiné et qui provenait de Tête même : orthose, oligoclase,
microcline, quartz, mica noir, avec ciment légèrement calcaire. {Ma
étudié aussi trois autres échantillons Dors de l'extrémité sud-
est du bassin (Lupata) : 4
4° Grès avec quartz et microcline abondants, à ciment bpales co
éléments remarquablement roulés ; un débris de quartzite; |
2° Grès à grain plus fin, avec ciment hématiteux et opalescents
3° Grès à grain beaucoup plus fin passant au quartzite; que
secondaire en agrégats irréguliers, orientés sur une certaine étendue
Ce dernier échantillon a été pris dans des roches voisines du contaë 6. |
des grès avec les porphyrites de la Lupata : nous attribuons
linfluence de ces porphyrites la texture quartziteuse qu’il a pris |
sentée. ;
Les schistes bien caractérisés sont fort rares; nous n’en avons
trouvé qu’au voisinage immédiat des couches de houille, sur le 1e à
tise ; encore plusieurs des couches reconnues ont-elles des grès
pour toit et pour mur. D:
Nous renverrons au travail déjà cité de M. Lapierre pour 1 des: 3
> KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 341
ption des couches qu'il a étudiées sur le Moatise ; bornons-nous à
fesque le charbon qu’elles fournissent est noir et brillant; qu'il
e aisément avec une flamme moyenne en donnant un coke
er; bien fondu et que de nombreux essais ont donné en moyenne |
omposition immédiate suivante :
Carbone Red NDS À 160
Dunes, 2,00. 117:à.22; Total : 100.
Matières volatiles . . . . 92 à 93
position qui fait rentrer le charbon de Moatise dans la caté-
e.des houilles grasses ordinaires. Il est fâcheux que la proportion
cendres soit si élevée. Il n’en est pas moins vrai que le bassin de
te peut être considéré comme une réserve importante, à laquelle
jour peut-être la navigation de l’océan Indien sera heureuse de
ourir, lorsque les combustibles plus purs lui feront défaut, que
ransports sur le Zambèze seront devenus plus faciles qu'ils ne le
aujourd'hui et que l’accès du port qui se trouve à l'embouchure
ras principal du fleuve sera devenu possible aux bateaux d’un
age un peu Dodo
Da
l
IT. PORPHYRITES DE LA LUPATA, DE LA LUIA ET DE L'URÉMA,
Vous réunissons sous une même rubrique les porphyrites que
us avons observées dans la chaîne de la Lupata, sur la Luia et sur
ma et que nous avons figurées sur notre carte par une teinte et
letire uniques, mais nous n'entendons nullement préjuger par
e réunion la question du synchronisme des trois groupes ni
é là région montagneuse, accidentée ; elle constitue, comme
fait justement remarquer, la limite naturelle de la région du
Isatteignent dans quelques autres, par exemple dans l’échan-
n° 4 ci-dessous, des dimensions de 45 à 20 millimètres. La
dela pâte est toujours d’un gris tirant sur le brun. Quatre
312 KUSS. -— CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 48 fév.
échantillons de ces roches, pris en remontant le Zambèze, ont été
examinés par M. Michel-Lévy et caractérisés par lui comme suit:
4) Porphyrite andésitique à pyroxène. — I. Fer oxydulé, orthose (2),
oligoclase, pyroxène ; les feldspaths très rongés, silicifiés. — II. Pâte
finement microlithique, avec oligoclase. Roche silicifiée et calcifiée |
par des actions secondaires. |
2) Porphyrite micacée à orthose. — 1. Fer oxydulé, orthose (micro-=_M
cline), oligoclase. — II. Dans la pâte, microlithes de mica noir.
3) Même roche, avec fer oligiste abondant; texture euritique ; oligo-
clase de deuxième consolidation et microlithes de mica vert ou d’am:
phibole. |
4) Même roche que n° 1, franchement micacée; apatite en gros cris=
taux.
La chaîne de la Lupata doit donc être considérée comme formée
de porphyrites andésitiques et micacées.
9° Luia. — On reilrouve des porphyrites analogues aux prébil
dentes, mais non identiques, et notablement plus acides, sur la rive
gauche de la Luia et de son affluent, le Kangouzi. On y voit à l’œil nu
beaucoup moins de cristaux de feldspath ; mais on y observe, par
compensation, beaucoup d’amygdales remplies de quartz sous.
forme de jaspe ou de véritables agates. M. Michel-Lévy en a exa=
miné quelques échantillons provenant des bords du Kangoui :
4) Porphyrite micacée, avec microlithes de mica noir ; texture très
compacte, pâle amorphe; vacuoles contenant du quartz et de là
chlorite. |
2) Porphyrite micacée et andésitique, vacuolaire, avec microlithes
d’oligoclase.
3) Porphyrite micacée.
À) Même roche, avec quelques grains de quartz et microlithes four-
chus d’oligoclase. |
5) Jaspe.
Ce sont, d’après M. Michel-Lévy, des types de porphyrites allant
avec les vrais mélaphyres et formant leur passage à des types plus
acides jusqu’au porphyre pétrosiliceux. On en trouve de beaux
exemples permiens dans les Vosges, notamment au bois des Faites
et à Senones (Voir Minéralogie micrographique de MM. Pons :
Michel-Lévy).
3° Uréma. — Les premières collines que l’on rencontre en allant de
Senna à Gorongoza, sur les bords du Rio Magudo et de quelques
affluents de l’Uréma, sont également formées de porphyrites dont
l'aspect extérieur rappelle beaucoup celles de la Luia. La pâte de ces
porphyrites est constamment brune ; elle est souvent criblée de va-
1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE, 313
cuoles à remplissage de quartz ou de zéolithes; près du Rio Capimbi,
nous y avons trouvé en très grande abondance des amygdales de
stilbite rouge (détermination faite par M. Des Cloizeaux). Ailleurs,
les remplissages ont disparu et l’on ne voit plus qu'un porphyre
celluleux dont l’aspect extérieur rappelle assez celui des scories vol-
caniques. Ailleurs enfin la roche est compacte et l’on n’y distingue
plus aucun des éléments.
Ces porphyrites disparaissent entre le Rio Morozi et É Rio Igna-
1706; elles sont séparées des gneiss amphiboliques de l’Ignazoe par
“une bande de granite à grands éléments. Elles présentent une ana-
logie d'apparence frappante avec celles de la Luia et diffèrent au
contraire sensiblement de celles de la Lupata.
En comparant les porphyrites de la Luia et de la Lupata à d’autres
porphyrites d’âges bien connus, M. Michel-Lévy est arrivé à consi-
dérer les porphyrites de la Luia comme probablement permiennes ;
celles de la Lupata lui ont paru un peu plus anciennes. Nous sommes
porté à regarder les porphyrites de la Lupata comme postérieures à
la formation du grès houiller de Tête. Tandis, en effet, que ce grès
contient de nombreux fragments de roches anciennes, que c’est
une véritable arène granitique cimentée, on y constate même à la
Lupata, au voisinage immédiat du contact avec les porphyrites, l’ab-
sence complète de tout élément
Porphyrite. provenant de ces porphyrites.
Certaines couches de grès sont
A ES jouse avec fragments métamorphisées, transformées en
de porphyrite. k
quartzites au contact de la roche
Porphyrite dure à grands cristaux éruptive. D’autres, également mé-
de feldspath. tamorphisées, sont recouvertes
de nappes porphyriques dans un
ordre de superposition qui serait
Grès rouge fin, métamorphisé.
| Conglomérat grossier de grès. incompréhensible si le grès était
| postérieur aux porphyrites. Nous
Niveau du Zambèze. — avons relevé, par exemple, dans
me
a Lupata, la coupe ci-contre où la superposition des porphyres sur
les grès est bien visible.
Nous considérons, en conséquence, les porphyrites de la Lupata
comme venues au jour à l’époque permienne ; si, comme il semble,
celles de la Luia, également permiennes, et celles de l'Uréma que
nous leur assimilons sont moins anciennes, rien n'empêche d’ad-
mettre que plusieurs éruptions se soient succédé dans la même pé-
_miode géologique. Nous verrons tout à l'heure que des éruptions de
| mélaphyres et d’euphotides paraissent avoir été, aux environs de
314 KUSS. == CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 18 fév
Tête, la dernière manifestation de cette activité éruptive. qui a suivi
la période houilière. : L
IV. MÉLAPHYRES DE LA LUPATA. =—— EUPHOTIDES DU ROVUGO. — DIO®S |
RITES DE MANICA. … |
4° Mélaphyres de la Lupata. — Immédiatement en amont du défilé”
de la Lupata, sur les bords mêmes du Zambèze et sur sa rive gauche,
apparaissent une série de mamelons formés encore de roches por:
phyriques, mais dont l'apparence et les allures tranchent netieres
sur celles des porphyrites de la Lupata et qu'à première vue on esl
amené à rapprocher des mélaphyres amygdaloïdes d'Oberstein ou a
Zwickau. Une pâte d’un brun foncé contient quelques cristaux dis- |
cernables de feldspath et d’olivine, quelques grains de fer oxydulé et.
et de nombreuses cavités à remplissage de calcite ou parfois deu
quartz, couvert d’un enduit de chlorite d’un beau vert. En en er |
nant quelques échantillons au microscope, M. Michel-Lévy ya
reconnu des mélaphyres à texture ophitique et vacuolaire. IL y:
trouvé, par exemple : |
4) Mélaphyre ophitique labradorique, présentant par places un véri-
table verre jaune palagonitique et sphérolithique et formé de : I. Fer
oxydulé. Il. Labrador, moulé par de l’augite brune et de la palago=
nite ; le verre brun est rempli de ponctuations opaques (cristallites),
2) Mélaphyre à oligoclase, formé de feldspath (l'oligoclase domi
nant) et d’olivine, dans un magma vitreux TERRA de cristallites den
fer oligiste. À
3) Même roche, formée de : I. Olivine, fer ee. feldspath rare |
IT. Grands microlithes d’oligoclase, de labrador; augite rare; verre
brun rempli de cristallites arborisés de fer oligiste. Dans les vacuoles
quartz, chlorite, calcite. È
4) Même che) avec vacuoles à remplissage de chlorite d’un beau
vert-émeraude, sensiblement polychroïque. à
En résumé, M. Michel-Lévy rapproche ces mélaphyres de ceux
des Vosges et les considère comme permiens ou triasiques. 1
- 2 Euphotides du Rovugo. — Lorsqu'on remonte l’une des rivières
qui traversent le bassin houiller de Tête, par exemple le Moatise, “of
rencontre, d’abord en filons traversant les grès houillers, puise
masses séparant ces grès des gneiss sous-jacents, de nombreux
épanchements d’euphotide, de diorite et de diabase. Nous les avons
indiqués sur notre Carte par la même teinte verte et la même lettre
que les mélaphyres de la Lupata, qui occupent une position sen
KUS3. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE, 315
ble : nous ne prétendons point trancher la question du synchro-
me de ces deux séries. ;
Les échantillons suivants provenant du Moatise ont été examinés
ar M. Michel-Lévy.
Ml et 2) Diabase très cristalline formant un beau filon vertical de
0 h.. de puissance, dirigé nord 155° est, traversant le terrain
ouiller et y formant un rejet de 5 à 6 mètres. Le filon barre le
batise qui en tombe en dessinant une jolie cascade. L’échantillon
1 contient du labrador comme feldspath dominant: le pyroxène
se au diallage et à l’amphibole ; le fer oxydulé, le mica noir et les
ges de pyroxène moulent les microlithes feldspathiques ; quartz
alcite secondäires. Dans l'échantillon no 2, le feldspath dominant
de l’oligoclase ; le pyroxène est en partie ouralitisé (transformé en
iphibole). La structure de cette roche est nettement ophitique.
, 4, 5, 6) Gisement : masses séparant le terrain houiller du ter-
rain ancien, dans le ravin d'Ignapsicondo, affluent du Moatise.
3) Fuphotide à labrador, diallage; mica noir, amphibole et épidote
ondaires. L’amphibole épigénise le fin par trainées alignées
hivant 4; le mica noir a un aspect chevelu très spécial.
4) Même roche, passant à la diorite par l'abondance de l’amphibole,
JM Euphotide, partiellement transformée en serpentine, avec fer
né recouvert d’un enduit de sphène.
J Même roche, passant à la diabase par la prédominance du py-
ène; structure ophitique; quelques indices de matière vitreuse
ne remplie de cristallites. |
es euphotides, notamment celles de lignapsicondo, sont rem-
sde grains et de rognons parfois volumineux de fer oxydulé et
fer titané. D’après M. ir toute cette série rappelle fort
Ile des ophites des Pyrénées ou du Cap. et celle des euphotides des
Ipes : elle est vraisemblablement triasique.
Des roches analogues se retrouvent sur la rive droite du Rovugo,
milieu des gneiss, entre Giba et Ignamitipiso. Elles sont remar-
Quables à Giba par l'abondance du diallage dont il est facile de
rer de gros blocs; à dons so, par celle du fer oxydulé. Tout
ol y est M Laent couvert de blocs pouvant atteindre 200 ou
0 kilogrammes, de fer oxydulé pur. Nous considérons les roches
| Giba comme le prolongement dans le gneiss des euphotides du
iSe; nous ignorons, d’ailleurs, jusqu'où cette formation se pro-
evers le N.E. et comment elle s’y termine.
Diorites de Manica, — Mentionnons ici, sans vouloir d’ailleurs
blir aucune assimilation, la présence au Revue, dans la région de
Ma, d’un certain nombre de pointements dioritiques; ces roches
316 KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE, 18 fév
traversent les schistes argileux qui s'appuient sur le massif grani-
tique de Manica et sont elles-mêmes, en majeure partie, recouvertes
par les alluvions du Revue. Elles ne paraissent pas avoir une exten-.
sion considérable et les circonstances ne nous ont pas permis de les
étudier en détail.
En résumé, les mélaphyres et les euphotides des environs de Tête
nous paraissent former une série à peu près continue, dont la venue
au jour a pu commencer à l'époque permienne et se poursuivre
peut-être pendant qu'ailleurs se formaient les dépôts triasiques. Les
porphyrites de la Lupata marqueraient le commencement de ces
éruptions ; celles de la Luia et de l’Uréma seraient du même âge ou
un peu plus récentes ; viendraient ensuite les mélaphyres ophitiques
observés en amont de la Lupata et enfin les euphotides ophitiques
du Rovugo.
V. GRÈS DE SENNA.
Il ne nous reste plus qu'à indiquer, sans y insister aucunement
faute de renseignements suffisants, une formation de grès argileux
rouges ou roses, faiblement cimentés, que l’on observe en divers
points du Zangadzi, près de Senna, etc. Ils forment une plaine légè-
rement ondulée, très boisée, couverte de végétation, où nous n'avons
pu les observer que sur quelques points isolés; nous n’y avons
trouvé aucun fossile. Il semble, d’ailleurs, qu’ils n'aient qu’une faible
épaisseur, et nous pensons qu’on retrouverait bientôt, au-dessous,
des gneiss ou peut-être le terrain houiller; nous n’affirmons même
pas que les roches anciennes n’affleurent en aucun point de la région
couverte par ces grès. Quoi qu’il en soit, nous sommes obligé de
laisser indéterminé l’âge de cette formation; nous pouvons dire seu
lement que nous serions assez porté, d'après leur facies, à les regarder
comme triasiques, mais, encore une fois, nous n’avons aucun argu-
ment certain à donner à l’appui de cette manière de voir
VI. ALLUVIONS..
Les alluvions du Zambèze ne nous ont paru présenter aucune par-
ticularité d’un intérêt spécial; on ne peut les observer que sur les
berges du fleuve; on y voit la succession habituelle d’assises caillou-
teuses, d’assises argileuses et d'assises sableuses : ces dernières pré-
dominent ordinairement. Les sables que le Zambèze charrie et qu'il
dépose actuellement partout où son cours est ralenti proviennent
|
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1884. KUSS. — CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA ZAMBÉZIE. 317
évidemment, en majeure partie, de la désagrégation de roches gra-
nitiques ou gneissiques; ils contiennent souvent, sur les berges du
fleuve, une notable quantité de fer oxydulé ou de fer oligiste.
Les alluvions du Revue sont plus intéressantes à étudier. Elles
recouvrent les diorites dont nous avons dit quelques mots plus haut.
On y distingue nettement des alluvions anciennes et des alluvions
modernes. Les premières sont formées surtout de sables, de blocs et
cailloux roulés avec quelques lits interposés d'argile bleue ou grise ;
les alluvions modernes sont représentées par des argiles sableuses
rouges atteignant parfois 10 et même 15 mètres d'épaisseur. L’étage
inférieur est généralement caché ; il n'apparaît que sur les berges
mêmes du Revue ou dans les points où l'argile rouge supérieure a
été enlevée par érosion. Les sables et les cailloux qui constituent
l'étage inférieur, celui des alluvions anciennes, ont été autrefois et
sont encore aujourd'hui plus ou moins exploités pour or par les
indigènes, De nombreux essais auxquels nous avons procédé pour
déterminer la teneur approximative en or de ces alluvions nous ont
donné une moyenne de 05"480 par mètre cube, avec un maximum de
18:05 et un minimum de 08'017. L’argile sableuse qui constitue l'étage
supérieur, celui des alluvions modernes, est absolument stérile. En
résumé la grande richesse en or attribuée par la tradition au pays
de Manica, c’est-à-dire aux alluvions du Revue, nous a paru absolu-
ment légendaire. |
Nous étions arrivé déjà à la même conclusion pour quelques
autres placers à la richesse desquels on avait cru sur la foi de rensei-
#nements superficiels : on est facilement amené à penser que, si des
nègres et des nègresses parviennent, avec un outillage évidemment
primitif, à extraire un peu d’or des sables d’une rivière, des Euro-
péens obtiendraient, avec un outillage perfectionné, des résultats
bien meilleurs. À Maxinga, sur le Mazoe, les orpaiileurs indigènes
produisent incontestablement un peu d’or; mais, laissant de côté
toutes les difficultés matérielles, on se tromperait gravement en
voulant en conclure la présence de placers riches, étendus, écono-
miquement exploitables. Ce serait un raisonnement plus faux encore
que celui qui consisterait à vouloir conclure de l'existence, dans Îles
sables de beaucoup de rivières en Europe, d’un peu d’or que les
orpailleurs parvenaient à en extraire, à la possibilité d’établir sur ces
sables de grandes exploitations industrielles.
318 | BERTRAND. — ALPES DE GLARIS.
M. Bertrand fait la communication suivante :
Rapports de structure des Alpes de Glaris et du bassin houi | er
du Nord,
Par M. M. Bertrand.
PLeX %
4
M. Lory a entretenu, il y à un an, la Société (1) d’une coupe remar
quable, signalée depuis 4840 par Escher de la Linth, et qui mon tre
le Nummulitique fortement plissé, recouvert par la série normale ef
presque horizontale des couches permiennes et triasiques. L'étran:
geté du fait est encore accrue par l’intercalation entre les deux s& le:
d’une bande très étroite, souvent réduite à quelques mètres, de eow
ches d’âÂge et de nature variables, jurassiques et triasiques, presqu
horizontales, comme la série supérieure, mais toujours renversées,
Le beau livre de M. Heim (2), où à côté de vues théoriques d’un
haute importance, les faits d'observation se trouvent décrits“
groupés avec une remarquable clarté, ne peut laisser subsistel
aucun doute, ni sur l’exactitude des déterminations d'âge, ni sur
celle des positions relatives. L’explication proposée par Escher et
développée par M. Heim, a le grand avantage d’embrasser, dans un
formule très simple, l’ensemble de ces singulières anomalies ; elk
a rendu ce phénomène célèbre sous le nom de « double pli des Alpe
- de Glaris » (3). | | ‘4
Je ne me serais pas permis d'écrire cette note sur-un pays quede
n’ai pas visité, si je n'avais été frappé, en étudiant ur
M. Heim, des ones rapports de structure que (le relief dus
mis à ) cette partie des Alpes présente avec le bassin houille le
franco-belge. J'ai essayé simplement d'étendre aux Alpes l’expli
cation, si simple et si rationnelle, que M. Gosselet a donnée pot
le Nord (4). J'ajouterai que, si elle était admise par ceux qui, €0I
naissant le pays, peuvent mieux juger la question, loin de contredÿ
les idées de M. Heim, elle leur apporterait une nouvelle confirmat or
(1) Bull. Soc. géol, 3° sér., t. XI, p. 14.
(2) Heim, Mechanismus der Gebildbildung.
(3) L’explication de M. Lory suppose que le Nummulitique repose directeme
sur les roches cristallines, ce qui me semble en opposition avec les coupes à
région.
(4) Bull. Soc. géol., 3° sér., t, VIII, p. 505.
BERTRAND. == ALPES DE GLARIS. 319
… Je reproduis (pl. XI, fig. 1) une des coupes de M. Heim, qui suffit
Our bien se rendre compte des faits. Les pointillés indiquent la
ntinuation supposée des deux grands plis qui inclinés, l’un vers le
d, l’autre vers le sud, enserrent comme dans un anneau presque
mé-la masse des terrains tertiaires. La petite bande de calcaire
assique supérieur qui, avec son accompagnement intermittent de
gseret de Trias renversés, sépare le Nummulitique du Permien,
trejoindre en profondeur, vers le nord, les couches jurassiques
bien développées qui supportent ce même Nummulitique ; on aurait
si un vasie pli, dont l’axe serait couché vers le sud, et dont la
iiéinférieure, comprimée et étirée, aurait presque disparu.
Cette expression de « pli comprimé et étiré » appelle quelques
aircissements. Il n'est guère de géologue français qui, en pré-
ce.de la figure 1, ne songera à une faille et ne désignera de ce
n l’ensemble du phénomène, quitte à expliquer ensuite la pré-
ce de la petite bande renversée, et aussi à chercher les con-
ences de la présence d’une faille aussi considérable et aussi
inclinée sur la structure profonde du pays plus au nord. Les
ogues suisses, au contraire, sont habitués à trouver tous les
médiaires entre un pli normal, sans amincissement de couches,
Mpli étiré, c'est-à-dire un pli sur les flancs duquel certaines
hes sont réduites ou supprimées: dans l’exemple actuel, il leur
donc de voir quelques bancs dans la position relative où les
trait l’existence d’un pli normal, pour conclure à l’existence réelle
“de ce pli, sauf à chercher et à expliquer plus tard comment et pour-
“quoi les couches qui manquent ont pu disparaître.
Au fond, ii y 2 surtout là une différence de mots. Prenons, pour
Mieux préciser, l'exemple d’un pli bien caractérisé et indiscutable,
aminci sur un de ses flancs (fig. 5). On passe de là comme limite, au
10 | Pig. 8.
.
Pli normal. Pli étiré. pl faille.
320 BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 18 fév.
cas où les quatre lignes de e en f arrivent à se confondre, et oùilya D
alors proprement faille et par suite glissement relatif. M. Heim rap-=…
proche dans son livre les deux figures et crée même, pour la seconde,
le nom de pli-faille, Faltenverwerfung. X1 est donc clair qu’à ses yeux
lamincissement, même avant d'arriver à supprimer la couche, cor-
respond déjà à un glissement relatif des bancs entre lesquels elle est
comprise.
La chose est d’ailleurs évidente. Les couches sont incompressi-
bles, donc celles qui s’amincissent s’allongent, ce qui, à cause de
la solidarité des bancs, implique la nécessité d’un déplacement re-
latif. Supposons ainsi (fig. 6) que la couche AB A’B’ restant immobile,
Fig. 6.
la couche BCB' C' s’étire et vienne en BC B”C”. Le point C’ s’est déplacé
dans le sens de l’inclinaison des couches, par rapport au point B’
d’une longueur égale à B'B”, et le point D’ a du venir en D”, Si done
la couche CC'DD' ne s’est pas étirée, c’est qu’elle a glissé précisément
de la longueur B'B”. Ainsi, non seulement l’amincissement des cou-
ches le long d’un pli implique le glissement, et équivaut à ce point
de vue à une faille, mais même il donne en quelque sorte la mesure
du déplacement; si / est la longueur primitive du pli normal, e l'é-
paisseur des couches considérées, e leur épaisseur moyenne après
le mouvement, le glissement relatif est I(2 = |
Les remarquables études de plaques minces, ,dont M. Heim a
donné le résultat, permettent même d'aller plus loin et de se rendre
compte du mécanisme probable des phénomènes. La figure 3;
planche XI, empruntée à la planche XV de l’ouvrage précité, montre
une couche marneuse amincie divisée en un grand nombre de petits
fragments par des plans à peu près parallèles à l’axe du pli; chacun
de ces fragments s’est déplacé légèrement par rapport au voisin, et
se trouve ainsi plus oblique par rapport aux nouvelles courbes que
1884. BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 321
dessinent leurs extrémités; d’où le rapprochement de ces courbes,
et par conséquent l’amincissement de la couche. L’apparence finale
est la même que si la couche eût été plastique et qu'il y eût eu réel-
lement écoulement de cette matière plastique (1).
En résumé, on peut dire que quand il y a eu étirement de couches
le long d'un pli, c’est qu'il y a eu dans ces couches, parallèlement
à leur stratification, des surfaces de glissement et des zones de glisse-
ments. Ces zones de glissements ont dû évidemment se produire d’au-
tant plus facilement que les plis sont plus couchés, c’est-à-dire que
la direction de la force agissante était plus voisine des plans natu-
rels de division de la roche, qui sont les plans de stratification. On
se figure difficilement de grands mouvements de l'écorce terrestre
“se produisant sans que des fragments plus ou moins considérables
ne jouent les uns par rapport aux autres ; ce jeu se fait plutôt par
failles dans nos pays de plaines; dans les pays de montagnes, il se
morcelle en quelque sorte, il se fait par glissements élémentaires ou
par zones de glissements, et se traduit par l’amincissement des cou-
ches. C’est là sans doute une des causes d'une différence souvent si-
snalée, et parfois même attribuée en partie, au moins tacitement, à
la différence des observateurs (2).
Si l’on applique ces considérations à la coupe de Glaris (fig. 1), on
voit que la grande ligne presque droite, qui sur une longueur de près
de 15 kilomètres forme la base du Permien, correspond à une surface
de glissement, et que la petite bande renversée représente une zone
de glissements. Son épaisseur moyenne ne dépasse pas une dizaine de
mètres, et l'épaisseur normale des terrains qui devraient y figurer
(Hrias et Jurassique, sans parler même du Crétacé, dont l'absence,
d'après M. Heim, pourrait tenir à des causes mécaniques) atteindrait
au moins 600 mètres. On voit donc, sans insister, quel immense dé-
placement il faut supposer dans le sens de l’axe du pli supposé. Ce
déplacement, en maintenant la disposition des pointillés, ne peut
évidemment s'être effectué que du nord vers le sud. Il faudrait donc
reculer de bien des kilomètres vers le nord l'extrémité synclinale du
pli, et on ne peut s'empêcher de reconnaître que cette hypothèse
arrive à prêter à la solution, malgré sa grandeur et sa simplicité
incontestables, un certain degré d’invraisemblance.
(1) Si l'on cherche sur une coupe à évaluer la longueur primitive d’une couche
avant le plissement, en mesurant le développement de cette couche, on obtient
non pas la longueur cherchée, mais cette longueur augmentée de la somme algé-
brique de tous les déplacements relatifs.
Ci. ajoute, d'après une remarque bien simple de M. Douvillé, que a pesanteur
ne peut jouer uu rôle dans la production des dénivellations que s’il y à eu exten-
Sion, et jamais quand il y a eu compression.
XII 21
322 BERTRAND. -— ALPES DE GLARIS. 18 fév.
M. Heim, qui résulte de l’inclinaison différente de l’axe du pli prin- *
cipal et de ceux des plis secondaires englobés (plis du Nummu-« 4
litique).
Comparons maintenant la structure du bassin houiller du Nord.h
Pour plus de clarté je reproduis d’après M. Gosselet (fig. 4, pl. XI) la
coupe schématique du bassin houiller à Anzin. Les traits princiä
paux peuvent s’en résumer ainsi : une grande faille F, dite Faille
du Midi, plongeant vers le sud sous un angle variable, souvent très.
faible, et sur laquelle les schistes siluriens du Condros reposent en |
concordance ; une seconde faille L, dite Faille-limite, peu inclinée y
sur la première, et isolant avec elle une bande de Dévonien et dem
Carbonifère renversés ; au nord, ou si l’on veut, au-dessous de cetté&
bande, des couches beaucoup plus récentes (houille grasse de De:
nain), présentant une série de plis et de crochons fortement accusés,
et une stratification tout à fait indépendante des précédentes ; enfin 1
une troisième faille R, la Faille ou le Cran de retour, au nord de
laquelle une série plus ancienne (houilles de Vicoigne et d’Anzin}),M
repose sans plissements et régulièrement sur le Calcaire carbonifère, À
M. Gosselet rend compte ainsi qu'il suit de ces apparences com- |
pliquées : les schistes siluriens du Condros étaient déjà soulevés et
plissés avant l’époque dévonienne, dont les dépôts se sont ainsi faits |
en discordance. Après l’époque houillère, le pli du Condros s’est” :
accentué, puis renversé vers le nord; une brisure s’est produite suivant
l'axe, et la partie supérieure, comme glissant sur un vaste plan i
an a été refoulée et remontée bien loin vers le nord, en recou=
vrant les plis successifs de la région plus septentrionale. Dans ce mou
vement, la masse refoulée a entraîné des lambeaux de la masse
inférieure ; autrement dit, en même temps que glissement, il ÿ a eë
rabotage. La partie ainsi entraînée est celle qui est comprise entre
les deux failles F et L, celle que M. Gosselet appelle le /ambeau 10
poussée. Elle montre des terrains variables, mais toujours renversés; à
ils ne sont pas parallèles à la faille limite, mais d’après les figures et |
les explications de M. Gosselet, il est permis de penser que l'angle
qu'ils forment avec elle est l’angle de discordance du terrain
dévonien avec le terrain silurien, ou mieux que, si un lambeau …
silurien entraîné se trouvait quelque part au-dessous de la faille du.
midi, il lui serait également parallèle. LA
ci pour un moment, dans la coupe de M. Heim, on appelle faille du
midi la surface de séparation du Permien avec la petite bande”
amincie de Trias et de Jurassique renversés ; faille-limite, la surface
de séparation de cette bande avec le Nummulitique, on peut réunir
_ 1884. BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 323
“ans une même phrase, applicable aux deux régions, soit l’ensemble
des phénomènes, soit l'explication proposée :
Une vaste région fortement plissée a été recouverte d’un manteau
de terrains plus anciens, dont la limite inférieure, parallèle à leurs
| plans de stratification, est peu inclinée sur l’horizon; une bande,
d'épaisseur variable, de terrains d'âge intermédiaire et toujours ren-
| versés, sépare les deux systèmes ; la direction (au moins celle des
couches les plus anciennes) est dans cette bande égaiement parallèle
MA Ja surface de séparation. La cause de cette disposition peut se
—irouver dans un refoulement général vers le nord de la masse située
au-dessus de la faille du midi, cette masse ayant dans son mouvement
entrainé avec elle un « lambeau de poussée ».
Dans le Nord, une immense dénudation, puis le retour de la mer et
M laccumulation de nouveaux dépôts ont masqué en partie les phéno-
Lmènes primitifs. Dans les Alpes, il n’en est pas ainsi ; l’explication
doit donc être serrée de plus près, ou plutôt suivie plus loin. Il ne
suffit plus qu’elle rende compte de la superposition anormale, il faut
“encore qu elle en fasse comprendre les rapports avec la structure du
reste du pays. En d’autres termes il ne suffit pas de dire qu’il y a eu
Lrefoulement, il faut qu’on puisse concevoir d’où est venue la masse
des terrains refoulés, et aussi où elle s’est arrêtée.
un A la première au moins de ces questions, la réponse me semble
“facile. Reprenons la coupe de M. Heim (pl. XI, fig. 2), en nous bornant
b ‘à considérer le pli nord. On peut considérer que ce pli couché est le
Pérésultat de deux mouvements distincts, l’un correspondant à la for-
f mation de plis verticaux, l’autre à FACE aisde progressive de leurs
Maxes vers le nord. Qu’on prête ou non quelque réalité à cette
succession de deux phases distinctes, la décomposition des mouve-
ments est permise ; c’est la simple application d’un des théorèmes
[Miondamentaux de la mécanique.
Ceci posé, rétablissons le pli nord dans sa position verticale, en lui
conservant l'amplitude supposée par M. Heim ; faisons de même
| naturellement pour ceux qu’on voit plus au nord et pour ceux qu'on
peut supposer plus au sud ; nous arriverons à une figure analogue à
| la partie barrée de la figure 2 (pl. XI). La seconde phase, celle du cou :
chement des plis, sera marquée sur la même figure par les lignes en
pointillé. Supposons alors qu'il se produise une brisure suivant l’axe
[“ahbh du premier pli couché. On se trouve avoir tous les éléments de
dafigure finale, correspondant à l’état de choses actuel; il reste seu-
“lement à expliquer comment le lambeau supérieur a! b’ k', a pu des-
cendre en a” 4” k". Le trajet est de 15 kilomètres environ.
Lest clair d’abord qu’il n’y a pas à invoquer comme cause appré«
324 BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 18 fév.
ciable l’action de la pesanteur. L'analogie avec le bassin belge où
elle aurait au contraire agi comme force résistante, suffit à le
prouver. |
Mais on peut concevoir que le phénomène de plissement que j'ai
essayé d'analyser se poursuive progressivement vers le sud avec les
mêmes phases successives et qu’une série de plis a, à, & b:, toujours
couchés et poussés vers le nord à mesure de leur formation, con-
tinuent à transmettre la poussée. Pour les mêmes causes, la ligne de.
brisure a’ d’ se poursuivrait dans tous ces plis, en se transformant
sans doute en profondeur en une zone de glissements. D’après la figure
ainsi obtenue, l’image d’un écoulement lent, se transformant près de
la surface en glissements successifs, s’impose en quelque sorte,
sinon pour expliquer, au moins pour résumer le phénomène.
Cette hypothèse d’un écoulement sous pression des masses pro-
fondes, peut, si l’on se reporte au début de cette note, se traduire
d’une manière plus précise par celle de la multiplication en profon-
deur des zones de glissements, c'est-à-dire encore par la possibilité pour
les particules de la roche de se déplacer légèrement les unes par
rapport aux autres; c’est ce qui constitue la plasticité. Or M. Heim,
par de savantes et ingénieuses déductions, est précisément arrivé à
cette conclusion, que la plasticité des roches croît avec la profondeur
ou mieux avec le poids dont elles sont chargées, et que la différence
de cohésion, due à la différence de nature des roches, devient.
même négligeable à une profondeur et sous une pression suf-.M
fisantes (1).
Cette « plasticité latente » des roches, pour employer l'expression
de M. Heim, est, il est vrai, assez contraire à l’idée que nous nous
faisons ordinairement de la cohésion des solides. On peut remarquer.
cependant, d’une part, que les expériences de M. Tresca ont déjà M
montré la possibilité, au moins pour les métaux, de l’écoulement etrM
du rabotage ; âe plus pour réaliser dans de semblables expériences M
les conditions supposées nécessaires par M. Heim à la production des
phénomènes, il faudrait exercer la pression, non pas seulement sur id
(1) Je ne puis que renvoyer ici encore une fois à l'ouvrage de M. Heim. Il më
semble pourtant intéressant de rappeler brièvement le point de départ de son M
analyse : l'expérience des travaux souterrains a montré que les parois latérales, fl
aussi bien que le sol et le toit d’une galerie profonde, tendent à « se gonfler » etäs M
rétrécir lentement le vide qu’elle a formé ; on peut en conclure que la pression,
résultant de la charge des terrains supérieurs, se transmet également dans tous les
sens. Mais on reconnait là le théorème fondamental de l’hydrostatique, et l'analogie. Mu
de la loi qui résume dans les deux cas les efforts statiques, permet de concevoir la M
possibilité d'une égale analogie dans les mouvements, si une force extérieurervient”
à agir. |
1884. BERTRAND. — ALPES DE GLARIS. 320
une ou plusieurs faces, mais sur foute la surface du solide, puis en-
suite l’'augmenter ou la diminuer sur une faible partie de cette surface.
J'ajoute, toujours pour me conformer aux idées de M. Heim, qu'il
faudrait agir, non pas sur un solide homogène, mais sur un solide
stratifié. Alors seulement le résultat pourrait être sérieusement con-
-cluant, soit pour confirmer, soit pour rejeter l'hypothèse.
Enfin il faut remarquer que cette hypothèse a été introduite par
MM. Heim, non pas, comme ce serait le cas ici, pour légitimer d’autres
hypothèses, mais pour expliquer des /üts d'observation, dont l’exac-
titude n’est contestée par aucun géologue, tels que le pli de la Wind-
gälle (loc. cit., profils I et Il}, et les « coins » des Alpes bernoises.
Non seulement cette hypothèse rend un compte satisfaisant de ces
faits extraordinaires, mais c’est la seule, dans l’état actuel de la
science, qui permette de le faire.
Le mouvement de glissement, étant du à un refoulement, n’a pu
se produire et se continuer que s’il n’y a pas eu détachement du
massif central, c’est-à-dire que le recouvrement a dû être continu;
par conséquent, sans l’action postérieure de la dénudation, on obser-
verait sur une largeur de 20 kilomètres, une série régulière allant
du Permien, peut-être même des roches cristallines, jusqu’au Cré-
tacé, et cette série recouvrirait sur toute cette largeur une autre
série régulière, et complète jusqu’à l’Éocène, qui serait complètement
masquée.
… Il reste, pour montrer que l'explication de M. Gosselet peut s’appli-
quer aux Alpes, à trouver la ligne le long de laquelle se serait arrêté le
mouvement de glissement, la ligne qui limite la masse de recouvrement
et la série normale. Il semble que cette ligne, si elle existait, devrait
être une ligne tranchée, signalée par tous les observateurs, en de-
hors de toute explication, comme un des traits le plus frappants de
là région. Mais on doit remarquer que, si cette ligne a existé, les
dénudations, les actions de la pesanteur, glissements et éboule-
ments, ont dû contribuer à la masquer; elle ne peut pas a priori
avoir conservé sa netteté primitive, et elle doit maintenant cor-
respondre à une bande plus ou moins étendue, telle qu’il s’en pré-
sente si souvent dans toutes les régions, mais surtout dans les pays
de montagnes, où, pour compléter la carte, l'observation est insuffi-
sante et où le rôle de l'interprétation devient prépondérant. De part
ét d'autre de cette bande, les terrains pourront être les mêmes ; on
pourra du moins imaginer telles combinaisons de pendages et de
plissements qui sans discontinuité les relient entre eux, et même
aussi avec les affleurements intermédiaires. Mais, sans parler des
petites anomalies locales, cette interprétation même laissera présu-
326 BERTRAND. == ALPES DE GLARIS. 18 fév.
mer, par quelques irrégularités, notamment par les différences dans
le sens d’inclinaison des plis, la présence probable de quelque ano=«
malie plus profonde. | |
L'existence d’une semblable ligne semble au moins bien probable“
entre le lac des Quatre-Cantons et Glaris ; elle irait de l'Axenberg à
Muotta, pour suivre de là à peu près la vallée du Klôn et passerait
entre le Glärnisch et le Wigzis, dont les structures géologiques sont
en effet complètement distinctes ; plus à l’est il faudrait la chercher
dans le lac même de Wallenstadt, et sur les flancs du Churfisten. Les
cartes laissent moins nettement apercevoir sa continuation jusqu’à
la vallée du Rhin.
En tout cas cette ligne, telle que je peux provisoirement la conce-
voir, pourrait se définir ainsi : elle limite au nord tous les lambeaux"
de recouvrement, mais ces lambeaux n’arrivent pas partout jusqu’à
elle, et alors elle marque d’une manière très nette dans la masse re-
couverte l'existence d’un ressaut, ou, si l’on veut, d'un retour de
couches plus anciennes. Ce retour se fait, soit par un pli-faille, soit
per un pli étiré ; or, ce sont là, comme je crois l’avoir montré, deux
modes différents de glissement relatif, qui équivalent l’un et l’autre.
à une véritable faille. Nous retrouverions donc dans les Alpes dev
Glaris une nouvelle analogie avec le bassin du Nord, l'existence d’un
cran de retour, comme à Anzin.
Ce n’est là d’ailleurs, en effet, qu’une conséquence directe et bien
naturelle de l'hypothèse de M. Gosselet ; la masse de recouvrement
atteint au Glärnisch, où pourtant il y a eu certainement des dénuda=
tions, deux mille mètres d'épaisseur. Il n’y a pas lieu de s'étonner
que la superposition d’un semblable poids ait au moins contribué à
produire un affaissement de la partie recouverte.
Enfin l’étude même de la disposition des couches au Glärnisch me
semble apporter une nouvelle confirmation. M. Baltzer a consacré à
cette montagne un livre intitulé : Un Problème de la Géologie alpine. Je»
reproduis ici (fig. 7) une de ses coupes, en modifiant seulement less
pointillés; on voit que c'est une montagne formée de plis couchés,
même au delà de l'horizontale, avec plis-failles et plis étirés, c'est-à…
dire avec surfaces et zones de glissement. Si on la supposait retournée:
de 90 degrés, et mise de champ sur son flanc sud, l’étrangeté de sa:
structure disparaîtrait en partie, Or, c'est là précisément le mouves
ment inverse de celui que j'ai supposé avoir été effectué par la masse
de recouvrement (fig. 2). De plus, le glissement d'ensemble le long
de la « faille du Midi », a dû avoir pour corollaire une série de glisw
sements relatifs, ce qui expliquerait l’étirement considérable des”
| 4882.
plis du Glärnish, et l’amincissement ou la disparition des couches
sur leurs flancs.
BERTRAND. == ALPES DE GLARIS, 327
Fig. 7, — Coupe du Glärnisch.
D = +
{ € ce D I)
SAMI [1100020007 ne =
Het DRDDNEET" DIE
su
=
RSS et mm ms uns
1. Valenginien. — 2. Hauterivien. — 3. Urgonien.
1 résulierait de là que dans le Glärnisch, tous les plis doivent
{ourner leur « courbure anticlinale » vers le nord et leur « courbure
ur » vers le sud, ainsi que l’indique la figure; c’est-à-dire
que, si jamais l'on trouve pour une couche sur le terrain l'extrémité
—observable de l’un des plis, l'arc de cercle qu'elle dessine devra en-
Lvelopper des couches plus récentes ou plus anciennes, selon qu’il
regarde le nord ou le sud. Il y a là peut-être un élément de vérifi-
| cation.
mu L'étude des cartes géologiques de la Suisse mène à cette conclu-
Msion, que le phénomène du recouvrement n’est pas spécial aux
M'Alpes de Glaris. La feuille de Sion, récemment publiée, donne dans
son ensemble l’impression très nette d’un « fond » de Flysch, sur
lequel s’étalent de grandes taches de terrains plus anciens, occupant
en général les hauts sommets, Quelques lambeaux sont, il est vrai,
dans le fond des vallées, maïs ce serait là le résultat d’un glissement
postérieur, uniquement dû à la pesanteur, tel qu'on en voit encore
actuellement se dessiner et s’annoncer en quelque sorte, partout où
une puissante corniche calcaire couronne une pente de terrains mar-
neux.
328 BERTRAND, — ALPES DE GLARIS, 18 fév. +4
:
Le sud de la feuille de Fribourg, et la carte de la région de - à
Mont-Blanc, par M. Favre, permettent de suivre les mêmes phéno-
mènes, dont les dernières traces s’arrêteraient en face de la pointe
sud du Mont-Blanc (près de Serraval, à l’ouest du mont Charvin).
Partout on semble constater, limitant tous les lambeaux de recou-
vrement, et toujours parallèle au massif central, la continuation du
« cran de retour ». Il y a lieu de signaler seulement les décroche-
ments, souvent considérables, que subit cette ligne, aïnsi que celle”
qui limite la mollasse, en face des principales vallées normales à la”
chaine (1). me.
A l'est de Glaris, dans le Tyrol (Rhætikon), M. Moijsisovics (2) a
observé des faits du même ordre; il y a là de plus cette circonstance
bien intéressante, que les terrains dans la masse de recouvrement
présentent le faciès alpin, et dans les autres affleurements le facies
helvétique.
J’ai essayé de reporter ces. résultats sur une petite carte de la
Suisse, simplement pour donner une idée sommaire de l’extension
que, sous toutes réserves, je suis porté à attribuer à ces phénomènes;
les renseignements m'ont manqué seulement pour la région qui s'é-
tend du lac de Lucerne au lac de Thun. J’ajoute que, d’après une
étude encore sommaire, je ne les crois limités ni à cette région, ni
même à ce versant des Alpes.
J'ai aussi indiqué sur la carte la place des principaux « blocs exo-
tiques » (3), dont l'existence m'a été, à la suite de ma communication,
obligeamment indiquée par notre confrère, M. Haug. Ces blocs eu-
rieux, trop volumineux pour qu’on attribue leur transport à des gla-
ciers (4), offrent toujours des caractères pétrographiques différents
de ceux que présente en Suisse la formation à laquelle leurs fos-
siles ou leur nature minéralogique les font rapporter; quelques-uns,
notamment ceux qui proviennent du Maim ou de l'horizon de l’Am-
monites planorbis, rappellent, d’après M. Mæsch, le faciès connu des
dépôts alpins; ils sont tous, ou au moins ont tous été incontesta*
(1) Ce fait, que je me contente ici d'indiquer, n'est pas rare dans les pays
des montagnes. J'en ai observé dans le Jura des exemples très nets, en rapport
direct avec les cluses. M. Suess a, le premier, je crois, dans son nouvel ouvrage,
Das Antlitz der Erde, appelé l'attention sur la généralité de ces sortes de glisse-
ments, et il a proposé le nom de b/att, pour les failles de nature spéciale qui les
limitent de part et d'autre.
(2) Mojsisovics, in Suess, das Antlitz der Erde, p. 184.
(3) Mæsch, Saint-Gall, p. 276.
(4) Le bloc de granite d'Haukern (formé d'un granite non connu dans le mas:
sif central), mesure 1500 mètres cubes. Quelques blocs forment de véritables
petites montagnes au milieu du Flysch.
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330 FONTANNES. = FAUNE DU GROUPE D’AIX. 18 fév, |
blement, d’après les traces encore observables, enfoncés dans le
Flysch, qui présente autour d'eux une apparence « chaotique ».M
Sauf leur teneur considérable en fer, qui resterait inexpliquée, tous
ces caractères semblent bien d'accord avec les conséquences de l’hy-
pothèse développée dans cette note (1).
Jereviens pour terminer aux Alpes de Glaris : en adoptant le mode
de représentation schématique qui ramène à des plis tous les phéno-
mènes de glissements, la structure de cette région pourrait se résu-
mer ainsi : une série de plis, dont les axes à partir du massif central
sont régulièrement couchés vers la plaine mollassique, mais se relè-«
vent de plus en plus vers la verticale à mesure qu’on approche de
cette plaine, et, par-dessus tous ces plis, un autre beaucoup plus
vaste, dont l’axe incliné dans le même sens a même dépassé l’hori-…
zontale, et qui descend presque jusqu’à la plaine. C’est simplement
au fond l'hypothèse d’un « pli unique » substituée à celle du « double
pli » d’'Escher.
Ce sont les mêmes faits qu’on résume sous une autre forme en di-
sant, avec M. Gosselet, que sur une région déjà plissée est venue glis-
ser et s’étendre une masse de terrains plus anciens, entraînant avec.
elle un « lambeau de poussée », et produisant ultérieurement par
son poids l’affaissement relatif des parties recouvertes. La coïnci-
dence si remarquable qu’on met ainsi en évidence dans deux soulè=
vements d'âge bien différent, celui du Hainaut et celui des Alpes,
laisse présumer qu'il y a là une règle générale, et que le résultat de
la contraction du globe Lu refroidissement est non seulement le
plissement de l’écorce, mais l’écoulement et le déversement du centre
de la zone plissée.
M. F'ontannes offre à la Société une notice intitulée : Des-«
cription sommaire de la faune malacologique des formations sau=
mâtres et d’eau douce du « Groupe d'Aix », dans le Bas- “Languedoc, À
le Dauphiné et la Provence, et envoie la note nine
Note sur la faune et la classification du « Groupe d'Aix »
dans le (Gard, la Provence et le Dauphiné.
Sous la dénomination de Groupe d’Aix, j'ai réuni toutes les for:
(1). M. Seguenza (Real. Ac. dei Lincei, Mém., vol. VI, 1879) a également signalé,
dans la province de Catane, non plus à la surface du sol, mais dans les conglomé-
rats pliocènes, des blocs volumineux, toujours roulés, dont le gisement primitif
est inconnu. C’est ce qui a lieu pour le Nagelfluh suisse, et la liaison de ces faits“
avec l'existence des blocs exotiques, me semble bien probable. Il est vrai qu’on
arrive ainsi à vieillir singulièrement les phénomènes en question, mais c'est une
conséquence à laquelle, pour d’autres raisons, il me paraît impossible d'échapper. Si
l’on admet le « recouvrement», son âge est donné par celui des terrains recouverts.
1884. | FONTANNES. — FAUNE DU GROUPE D’AIX. 391
mations saumâtres et d'eau douce comprises dans le sud-est de la
France, entre les calcaires à Planorbis pseudoammonius de Cuques,
près d'Aix, à la base, et la mollasse marine au sommet (1).
Le Groupe d’Aix comprend donc tous les termes correspondant,
(dans le bassin de Paris, aux Sables de Beauchamp et au Calcaire de
| Saint-Ouen (Bartonien), au Gypse de Montmartre (Liqurien), au Cal-
Ikçaire de Brie, aux Sables de Fontainebleau et d'Étampes (Tongrien
(see, Mayer), au Calcaire de Beauce (Aquitanien).
Get ensemble n’a pas été détaillé sur les cartes géologiques de F
{«résion qui à été l’objet de mes recherches, et qui comprend les
mdépartements du Gard, de l'Ardèche, des Bou he dU-RDones de Vau-
É cluse, de la Drôme, des Basses-Alpes. Dans de récentes monogra-
mpraphies, MM. Collot et Léenhardt ont cependant distingué le conglo-
| mérat qui en forme la base (Sextien caillouteux in de Rouville).
Le Service de la Carte géologique détaillée ne pouvant, en l'état
actuel des connaissances sur les autres bassins tertiaires, admettre
un tel complexe, il devenait absolument nécessaire de procéder à de
“nouvelles et minutieuses explorations, qui permissent d'établir des
subdivisions applicables à tout le Sud-Est et en harmonie avec la
| Jégende générale de la Carte.
‘On comprend qu’en présence de la continuité d’une sédimentation
luvio-lacustre qu'aucun retour de la mer n’est venu interrompre,
les documents paléontologiques pouvaient seuls permettre de dis-
.Mtineuer des termes de quelque valeur. Or, dans le Sud-Est, — et c’est
“sans doute ce qui a si longtemps retardé cette étude, — les fossiles
en bon état de conservation sont excessivement rares et, de plus,
AMcantonnés dans un petit nombre de gisements très éloignés les uns
des autres, présentant le plus souvent des faciès fauniques assez dif,
Miérents pour faire naître des doutes sur leur âge respectif. Sur de
«yasies espaces, on ne trouve que des moules déformés ou des em-
.Mpreintes, qui ne paraissaient dignes d'aucune attention. Le travail
Mque je viens de terminer prouvera cependant, je l'espère, qu'il était
| possible de tirer de leur étude comparative des conclusions stratigra-
|Mphiques suffisamment motivées.
«Je ne saurais aller plus loin dans cet exposé sommaire sans recon-
| naître la parfaite exactitude des conclusions exposées par M. Mathe-
von, dans son remarquable travail sur Les dépôts fluvio-lacustres des
env de Montpellier, de l'Aude et de la Provence (1862). En ce qui con-
«cerne cette dernière région, la seule qui soit comprise dans le cadre
«de la présente étude, et particulièrement le bassin d'Aix, je n'ai eu
(4). V. Étude VI, Le bassin du Crest, 1880, p. 80 à 86.
Ph .
7 |
332 FONTANNES. — FAUNE DU GROUPE D’AIX. 18 il
qu'à appliquer la classification très détaillée proposée dans’ cet
excellent Mémoire, auquel il ne manque pour être absolument par-
fait, que quelques coupes et des planches représentant les espèces
nouvelles.
Ainsi que je l'ai dit plus haut, la faune malacologique du
groupe d'Aix dans le Bas-Languedoc, la Provence et le Dauphiné
n’a jamais été l’objet d’une monographie complète. Quelques rares
espèces ont seules été décrites et figurées par divers auteurs; 10 es=
pèces figurées et 13 citations plus ou moins certaines pour les Bou-
ches-du-Rhône et Vaucluse, onze espèces dont deux figurées pour le
Gard, tel était le bilan de nos connaissances au début de mes re-
cherches. En 1880, je fis connaître la faune du Miocène inférieur
dans le bassin de Crest (Drôme), où je venais de reconnaître la pré=
sence des couches à Cyrena semustriata. Enfin le présent travail, pour
lequel je n’ai utilisé que les matériaux recueillis par moi-même dans
un grand nombre de gisements dont beaucoup sont nouveaux, -
à 83 le nombre des espèces décrites et figurées.
Parmi celles qui sont nouvelles, il en est quelques-unes qui pré*
sentent un grand intérêt au point de vue exclusivement paléontolo-
gique; tels sont les Melanoides occitanicus et M. eucircodes, le Vivipara
megaloglypta, ces trois belles espèces qui rappellent les formes les plus
remarquables de la faune indo-australienne, — les petites Mélanies
(Striatella, etc.), si insaisissables dans leur infini polymorphisme;
qui pullulent dans le lac de Barjac et vont décroître rapidement dans
les eaux douces du Sud-Est miocène, pour s’éteindre dans les couches
à Congéries avec le Melania semidecussata, — les Potamides, témoins
de la proximité d'une mer dont l’extension et la faune dans le bassin
du Rhône nous sont inconnues, — les Cyrènes, si monotones dans
leur livrée mais si capricieuses dans leur profil, qui abondent à
deux niveaux distincts, jusqu'ici confondus, — et enfin ces Gastéro=
podes si démesurément effilés que j’ai provisoirement rapprochés
des Melania (s. L.), mais qui représentent très probablement un genre
nouveau (47. (?) sphecodes et apirospira).
La description des espèces est accompagnée d’un tableau qui en
indique la répartition stratigraphique et géographique, et dans
lequel j’ai essayé de classer méthodiquement toutes les assises qu'il
importe de distinguer dans la longue série des dépôts du groupe
d'Aix. Toutes les observations stratigraphiques sur lesquelles cette
classification est basée, seront exposées, avec coupes à l’appui, dans
1884. FONTANNES. — FAUNE DU GROUPE D’AIX. 333
un mémoire qui paraîtra très prochainement, et dans lequel toutes
les espèces seront figurées à nouveau, discutées et classées.
Qu'il me soit permis, en attendant, de détacher de ce tableau
synoptique quelques conclusions d’un intérêt général pour la géolo-
gie tertiaire du Sud-Est.
4° La partie supérieure de l’Uzégien de Dumas et la partie infé-
rieure de son Sextien, correspondent aux étages Bartonien (éocène
moyen, p. p.) et Ligurien (éocène supérieur) ; maïs il est difficile d’in-
diquer nettement dès aujourd’hui où doit se placer la limite de ces
deux termes. Il serait possible que les calcaires à Cyrena Dumasi
représentassent un niveau un peu inférieur à la base de l’éocène
supérieur du bassin de Paris.
2° Les calcaires lacustres du bassin d’Alais qui constituent en
grande partie l’étage Sextien (Dumas, non de Rouville), ne sauraient
être synchronisés, ainsi que l’a cru le savant auteur de la Statistique
géologique du Gard, avec ceux des plâtrières d’Aix et de Gargas. Les
faunes sont absolument distinctes. Les calcaires lacustres d’Aïx ét de
Gargas qui reposent sur les marnes à lignite et Palæotherium,
appartiennent au miocène, ainsi que l'a reconnu depuis longtemps
M°Matheron. Les calcaires à Cyrena Dumasi du Gard, sont infé-
meurs aux Couches à lignite et Palæotherium de Barjac et doivent
rester dans l'éocène.
3% La faune malacologique qui accompagne à Barjac les Palæothe-
riüum et Anoplotherium, offre un assez grand nombre de termes
communs, et des plus caractéristiques, avec celle de l’éocène supé-
rieur dans le bassin de Paris. Plusieurs de ces termes se rencontrent
même, dans le bassin d’Alais, au-dessous du lignite ossifère. On ne
saurait donc s'appuyer sur les caractères paléontologiques de cette
assise, pour prétendre, ainsi qu'on l’a fait dernièrement, que les
Palætoherium ont apparu dans le midi de la France, à une époque
postérieure à celle de leur maximum de développement dans le
Nord. : :
4° Les calcaires [à Cyrena semistriata de Ha Provence et du Dau-
phiné, sont vraisemblablement représentés dans les environs d’Alais
(Monteils, etc.), par des calcaires à Cyrènes qui renferment une
| faune différente de celle des calcaires à Cyrena Dumasi de Barjac, et
| quisont, en tous cas, supérieurs à ces derniers et même à la masse
principale du Sextien de Dumas. Le Sextien de cet auteur corres-
pondrait donc à la partie tout à fait supérieure de l’éocène moyen (?),
4 léocène supérieur et à:la base du miocène inférieur.
9° Les dépôts groupés sous le nom d’Alaisien par Dumas, doivent
être classés non dans l’éocène, comme l’a proposé mon savant pré-
394 FONTANNES. — FAUNE DU GROUPE D’AIX. 18 fé
décesseur dans l’étude de cette région, mais dans le miocène infé-
rieur (1). Il ne me paraît pas douteux qu’ils appartiennent, au moins
en très grande partie, au Tongrien (sec. Mayer). Quant à l’Aquita=
nien, il est difficile de reconnaître dès aujourd'hui s’il est représenté
dans le bassin d’Alais, le sommet de l’Alaisien présentant un faciès
caillouteux qu’on ne rencontre pas dans la Provence et le SE
et les fossiles y étant très rares et en mauvais état (2).
4
(1) La conscience avec laquelle E. Dumas a poursuivi toute cette œuvré
remarquable qui s'appelle {a Statistique géologique du Gard, lui a permis d'en-
trevoir que le tertiaire du bassin d'Alais, pour être connu à l’égal de celui des |
bassins classiques, nécessiterait encore bien des recherches minutieuses. Voici,
effet, ce qu'on lit dans le deuxième volume, p. 490 et 491. .
« Ces trois étages (Uzégien, Sextien, Alaisien), reposent les uns au-dessus x
autres sans qu'on puisse observer entre eux aucune discordance de stratificationç…
ils paraissent avoir été déposés d'une manière suivie et continue dans les bassins
où on les observe et avoir été émergés par la même convulsion terrestre. Ils for
ment donc, sous ce rapport, un ensemble ou un tout tellement lié qu’il est souvent
fort difficile de les subdiviser. +
» Cette dernière considération et la difficulté que nous aurions éprouvée à trace
sûrement les contours de ces trois étages sur la carte géologique du Gard, nous.
ont engagé à les y indiquer par une seule teinte et sous la dénomination générale
de formation lacustre. Nous avons cependant le pressentiment qu'un jour viendra
où l'on reconnaitra l'importance de cette subdivision et que nos trois étages, répor ‘à
dant à des périodes distinctes du terrain tertiaire, pourront être rattachés à L:
étages particuliers, situés dans d’autres bassins. Mais la rareté des débris 4 |
mammifères fossiles qu'on y rencontre dans nos contrées, ef surtoué lets
difficulté qu'on éprouve en général à déterminer d'une manière précise les re de
mollusques terrestres et fluviatiles de cette formation, seront longtemps encore Un
obstacle à l'établissement certain et définitif du synchronisme de ces divers étages
En attendant que de nouvelles recherches me donnent des résultats absolumen
certains sur les points encore douteux, voici comment je comprends aujourdhu
ce synchronisme : 4
(2) C'est sous l’obligeante conduite de mon confrère et ami, M. Ée que j
visité en 1882 les environs de Servas et de Célas, où s’exécutaient d’importa
travaux de chemin de fer, et recueilli tous les matériaux utilisés pour l'étude de
| ALAISIEN {
(Éocène : Etage partieu- } ? Aquitanien.
lier au bassin d'Alais, } Tongrien moyen et supérieur. » Miocène inférieur. ::
sec. Dumas). |
SEXTIEN Tongrien inférieur. #
(Eocène de Montmartre, ? Ligurien. | Éocène supérieur.
sec. Dumas). ? Bartonien supérieur. #00 Le
2h. RRNÈTÉE Eocène moyen. Ë
UZÉGIÈN Bartonien inférieur. L 4
(Étage à lignite du Sois- 4 ? | 4
sonnais, sec. Dumas). \ Garumnien. Crétacé. | Ci
E 4
,
ne
É 1884. FONTANNES. == FAUNE DU GROUPE D’AIX. 339
Mais à peu de distance et au nord-est de Barjac, dans les environs
de Bourg-Saint-Andéol, on trouve des lambeaux de calcaire lacus-
fre fossilifère, offrant tous les caractères des assises de la Drôme que
| j'ai placées à la base de l’Aquitanien.
“6e L'histoire organique du bassin d’Alais, à dater des premiers
| dépôts de calcaire lacustre, comprend cinq grandes phases bien dis-
.iincies à leur apogée, mais passant graduellement des unes aux
| autres,
4° La phase des grandes Cyrènes et des Potamides ;
| 9 Za phase des Striatelles, très riche en individus et en espèces de
| ce genre ;
m3 Za phase des grosses Mélanies épineuses, des Paludines costulées, des
| Melanopsis ;
|m“A0 La phase des coquilles d'eau douce : Limnées, Planorbes, Hydro-
bies, Néritines, Sphærium, etc ; Fe
| 5° La phase des coquilles 7 DE ne Helix, Clausilies, Pupa, Cyclos-
. tomes, etc.
70 1] paraît impossible que le gypse d’Aix et de Gargas puisse être
placé dans l’éocène, ainsi que M. Mayer l’a proposé au Congrès de
Foix. J'ai, en effet, trouvé dans les calcaires marneux à Cypris et
empreintes végétales qui, à Aix, supportent la masse gypseuse, de
“nombreuses empreintes du Potamides submargaritaceus, représentant
Mioutes les variétés qui se rencontrent si abondamment au-dessus du
| gypse. À Gargas, il y a bien quelques couches un peu gypseuses dans
| les marnes argileuses verdâtres inférieures au lignite à Palæothe-
Lrium, mais la masse exploitée est non seulement au-dessus de ce
| ie, mais supérieure encore au calcaire à Cyrena semistriata ; elle
| est donc certainement tongrienne.
| 82 L'étude des faunes du sud-est de la France conduit à cette con-
| clusion générale que la période tertiaire, dans cette région, se divise
| naturellement en deux grandes époques, se subdivisant chacune en
| deux phases distinctes :
| L L'époque néogène comprenant le pliocène (Groupe de Saint-Ariés)
| elle miocène depuis l’invasion de la mer helvétienne (Groupe de
Visan).
IL L'époque palæogène comprenant le Groupe d'Aix qui corres-
| pond à peu près à l’oligocène des Allemands, et le Groupe de Vitrolles
ces localités. Que M. Fabre me permette de lui renouveler ici mes plus sincères
remerciements. Je crois devoir rappeler en même temps, que pendant que mon
. | travail était à l'impression, M. Parran a publié dans le Bulletin, une coupe indi-
quant la succession des assises entre Rousson et Mons (arrondissement d’Alais),
et confirmant, d’après lui, la classification de Dumas.
336 FERRAND DE MISSOL. — COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 3 Maté
(Gr. nummulitique, p. p.) qui embrasse la base de l’éocène moyen et
l’éocène inférieur.
Les limites de ces groupes varient un peu suivant les régions, par
suite de la lente propagation ou de l’inégale amplitude des mouve-
ments du sol qui les distinguent.
Séance du 3 Mars 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der-
nière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membres de la Société :
MM. ApRien Dozcrus, à Paris, présenté par MM. G. Dee et
Kilian;
Pan. Tomas, vétérinaire en premier au 40° régiment de Hs
sards, à Nancy, présenté par MM. Peron et Le Mesle.
M. le Président annonce la mort de M. le docteur GAILLARDOT.
M. Ferrand de Missol donne lecture du rapport suivant de la
Commission de Comptabilité relatif à l’exercice 1882-1883 :
Messieurs,
Votre Commission a examiné les comptes de M. le Trésorier pour
l’année 1882-1883 et les a trouvés entièrement conformes à ses Ecri-
tures.
Nous n'énumérerons pas les augmentations ni les diminutions que” |
présentent les divers articles tant des recettes que des dépenses; les |
deux tableaux ci-joints vous en donneront le détail. Nous n ‘attirerons |
voire attention que sur les points principaux.
RECETTES
Elles se sont élevées à . . . .. 149109 9498: 33,132 fr. 88
Elles avaient été prévues pour . . . . . . .. 29,320 m4
Soit une augmentation de . . . . . . 3,812 fr. 88
L'article Cotisations à vie et Cotisations perpétuelles prévu pour
4,200 francs a produit 2,600 francs, soit 1,400 francs en plus; cette
Jo; PIC
Série
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Sbe-Geéol.de France.
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Atnoul del.et lith.
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Top B ecquet {r. Par
ESQUISSE GÉHOLOGIQUE D'UNE PARTIE DELA ZAMBÉZIE
3€ Série TAXI FIX:
Pulldeta So. Céolede Frurtce RM OMARE SE (Jane Gunb Féonier 1062)
S29 &° s4° 2
ET 3
“+ LÉGENDE
Alluvions.
ROM Cr es ovraves.
Terraërvliouiller:
Euphotides ebrmnélaphyres. 2]
Diorite de Maricæ
Chrtes Re
ZAMBE e
ZAMBEZT
Lorplarites
WA | Greiss, amphibolites rrcasthistes.
Crarite/grandète, pegratiter
a Si hstes argileus.
Echelle de 1 à 3/000:000
limit 10
» 12000
IR
oc le VEstdu Meridien de Paris, SP 30 L)
Cart rer COTE : ; Znp-raveg.
no
..
Baldé We Céoide Frances
NOTE DE M. BERTRAND:
Fig 1 = Coupe des Alpes'de Glaris d'apres M Hein (PIMIcoupe 13)
LintR
Echelle 150000
doSerre TAXI, PAM SEL Mans 1882)
Permien
TU Trias
Jurassique
Légende des FigMet 2°
EZ527) Nummulitique etElysch
|
la, Si
E> F>
b, à na"
SN NS
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Fig 3
Coupe dineroche |
dolomitique dulrias |
d'après MO Hem PIX F5 A {1}
Qrossissement 24 diametres | {l
1
Oravë che LWthrer Ride LABEE delEpér$" ;
\
Schéma
Vicoiine
à
1" Silurien (etDévomen meneur)
2 Devomen
3 Carbonifère
# HouilledeVicoïine
5 Houille grasse de Denain
Fig "Coupe schematique diBassin dAnzin dapres M (Gosse.
Anzin
# Faille dumidi
1 Faille hmite
R Æaïlle déretour
Zrp Monrocg.
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4 «188%. FERRAND DE MISSOL. — COMMISSION DE COMPTABILITÉ. 337
augmentation provient de la cotisation perpétuelle versée par notre
confrère M. de Lamothe.
Il y a aussi une augmentation de 503 fr. 20 sur l’article Vente du
Bulletin et de la Table ; au lieu de 3,500 francs, on a reçu 4,003 fr. 20,
Ce chapitre comprend de plus la vente du Compte rendu sommaire
pour lequel il y a eu cette année 6 souscriptions à vie, soit une
somme de 180 francs.
On avait prévu pour l'allocation ministérielle 4,000 francs et on
n'a reçu que 500 francs, somme qui était due par le Ministère sur
Pexercice précédent. Pour la souscription aux Mémoires, on avait
prévu 600 francs. Le Ministère a supprimé la souscription aux
Mémoires, mais il a porté l'allocation annuelle à 1.500 francs. Le
payement de cette somme a subi un retard qui a empêché de le com-
prendre dans les recettes de l’exercice 1882-1883,
Les recettes diverses avaient été prévues pour 50 francs, elles sont
de 377 fr. 83. Dans cette somme figurent les 300 francs encaissés
pour le concours institué par M. Plessier, et dont la contre-partie
sera portée en dépense ultérieurement.
DÉPENSES
. Les dépenses qui avaient été prévues pour. . 32.670 fr. »
RERERSont EélByées qu'à. . 4 0, Lie, 27,996 68
SOL eRNMOINS eue) NN 4,673 fr. 39
L'article Mobilier ne figurait que pour 4,000 francs, mais, par suite
Mde l'extension de la Bibliothèque, les dépenses se sont élevées à
2,941 fr. 85, soit une augmentation de 1,941 fr. 85. Le mémoire payé
| au menuisier s'élève à 2,345 francs.
Il y a diminution sur l'impression du Bulletin, sur le port du Bul-
| letin, et sur l'impression des Mémoires. Pour le Bulletin, il n’a été
dépensé que 8,769 fr. 15, au lieu de 12,000. Pour les Mémoires, 953
fr. 41, au lieu de 3,000, et pour le port du Bulletin, 544 fr. LO, au
Mieunde 1,000, ce qui donne pour ces trois articles une diminution
de5,834 ir. 14, mais plus apparente que réelle, car elle provient
duwrétard qu'a subi la publication des Réunions extraordinaires, et
Sera compensée ultérieurement.
Les dépenses diverses présentent une augmentation de 292 fr. 80;
| Onavait prévu 50 francs et on a dépensé 342 fr. 80. Dans cette
| dépense figure une somme de 127 fr. 35 pour la souscription Darwin.
XIL. 22
|
3 mars
FERRAND DE MISSOL. == COMMISSION DE COMPTABILITÉ.
398
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340 DE RAINCOURT. =—— FOSSILES DES SABLES MOYENS. 3 mars
En résumé les recettes ont été de. . . . . . . 33,139 fr. 88
Le reliquat au 31 octobre 1882 était de. . . . 4,298 48
Total : 37,431 36
Les dépenses se sont élevées à . . . . . . .. 27,996 68
Il restait donc en caisse au 31 octobre 1883. . 9,431 fr. 36
non compris une dette litigieuse de 3,799 fr. 49.
La Commission vous propose d'approuver les comptes de l’an- |
née 1882-1883 et de voter de vifs remerciements à M. Bioche, pour
les services qu’il rend à la Société avec tant de zèle et de dévouement.
Lu et approuvé :
A. PARRAN. En. JANNETTAZ. FERRAND DE MissoL.
Les conclusions de ce rapport sont adoptées à l'unanimité,
M. de Raincourt fait la communication suivante :
Note sur des gisements fossilifères des sables moyens.
Par M. De Raincourt.
En 1851, M. Hébert a découvert près du hameau de Crênes, à peuk
de distance de Chars, sur la limite du département de l'Oise, un
petit gisement fort intéressant des sables moyens.
Les quelques espèces nouvelles que notre savant collègue y à dé-
couvertes ont été décrites par M. Deshayes; mais malheureusement M
ce gisement est resté fort peu de temps accessible aux recherches
des paléontologistes. |
Depuis quelques années, l’ouverture de sablières et le tracé de.
routes et chemins sur les territoires de Crênes, du Ruel, de Quonian| |
et autres, ont remis à jour cette intéressante faune.
Les belles espèces découvertes par M. Hébert y ont été retrouvées,
accompagnées d’un certain nombre d’espèces nouvelles qu'il est in-
téressant de faire connaître. Je présente donc à la société la descerip-
tion de quelques-unes de ces espèces.
Il en est d’autres, déjà connues, mais qui offrent un grand intéré |
par leur présence dans les sables moyens, où elles n’avaient pas En4
core été rencontrées : leur bon état de conservation ne permet pas
de supposer qu’elles ont été arrachées à des dépôts préexistants.
1884. DE RAINCOURT. — FOSSILES DES SABLES MOYENS. 341
PYTHINA EOCOŒENICA.
EDR een le
Le genre Pyfhina, de la famille des Ærycinidæ, Desh., n'avait
jamais été rencontré dans les terrains tertiaires.
Cette belle espèce est presque équilatérale, elle a le bord ventral
sensiblement droit : sa surface offre quelques rares stries d’accroisse-
ment fortement accusées; elle est ornée en avant et en arrière de
quelques côtes peu saillantes qui produisent, vers le bord, de faibles
dentelures, mais disparaissent entièrement vers les crochets. La
valve gauche porte, au milieu, une petite dent cardinale assez épaisse,
courbée dans sa longueur, et deux dents latérales ; sur la valve droite,
on observe aussi une dent cardinale et deux dents latérales. Les
impressions musculaires, orbiculaires, sont placées très haut; l’im-
pression palléale assez distante du bord, est entière.
… Dimensions : Longueur 8 mill. Largeur 5 mill.
- Habitat : Crènes.
HINDSIA PARISIENSIS.
D XIe 2
Cette petite et intéressante espèce est de petite taille; à peu près
équilatérale, assez étroite et légèrement arquée. Toute la surface est
couverte de granulations qui la feraient ressembler au Aindsia pustu-
lata Desh., si elle n’en différait entièrement par sa forme générale
et par sa charnière. Au-dessous d’un crochet assez saillant, se trou-
vent deux dents cardinales divergentes. Les impressions musculaires
sont peu marquées, l'impression palléale est large et entière.
… Dimensions : Longueur 3 mill. Largeur 1 1/2 mill.
… Habitat : Le Ruel.
ARGIOPE HEBERTI.
PI. XIL, fig. 3.
Ce genre, qui vit encore aujourd'hui, a fait son apparition dans le
Bias de la Normandie, où M. Deslonschamps en cite deux espèces.
Assez abondant dans la Craie de Meudon, il n’était plus représenté
dans les formations éocènes, que par les quelques espèces, fort rares
des calcaires grossiers du bassin de Paris. Nous avons été assez heu-
reux pour rencontrer ce genre dans les Sables inférieurs d'Hérouval
eb dans les Sables moyens du Ruel.
L'espèce que nous décrivons est petite, plus large que longue,
342 DE RAINCOURT. —— FOSSILES DES SABLES MOYENS. 3 Mars …
presque semilunaire. Sa surface est ornée de douze côtes rayon-
nantes, dont les extrémités rendent le bord des valves flexueux. Un
fort grossissement fait apercevoir de fines ponctuations à l’intérieur
et à l'extérieur des valves. Les dents cardinales sont fortes. On observe
à l’intérieur un septum médian qui divise la cavité en deux loges.
Dimensions :Longueur 2 1/2 mill. Largeur 3 1/2 mill.
Habitat : Le Ruel.
PLANAXIS FISCHERI.
PI. XII, fig. 4.
Coquille de petite taille, épaisse, ventrue, à laquelle on compte.
cinq à six tours séparés par une suture assez profonde. La surface de
ces tours est couverte de sillons assez espacés, mais devenant plus
nombreux vers l’extrémité du dernier tour. L'ouverture ovale, angu-
leuse en arrière, se termine en avant par une troncature. La colu-
melle, presque droite, est revêtue d’un bord gauche assez large.
Dimensions : Longueur 7 mill. Diamètre 4 mill.
Habitat : Crènes.
Tous les exemplaires que nous avons pu recueillir de cette inté-
ressante espèce sont plus ou moins roulés et ne paraissent pas devoir
avoir vécu 2n situ,
RISSOINA MORELETI.
PI. XII fig. 3.
Cette jolie espèce a quelques rapports de forme avec le ÆRissoina
Schwartz, Desh.. mais il est impossible de les confondre, cette der-
nière étant entièrement lisse. La coquille que nous décrivons est de
petite taille, ventrue, la spire, assez courte et obtuse, est légèrement
arquée. On y compte sept tours ; le dernier occupant plus de la moitié
de la longueur totale de la coquille. Les tours de spire, légèrement
convexes, sont séparés par une suture peu profonde et bordés par um
petit bourrelet ; toute la surface de ces tours, à l’exception des deux
premiers, est ornée de stries d’une parfaite régularité. L'ouverture;
oblongue, semilunaire, est terminée, en arrière, par un angle aigu“.
en avant, elle s’arrondit et se confond insensiblement avec la colu=
melle. Le bord droit légèrement épaissi se projette en avant.
Demensions : Longueur 9 1/2 mill. Diamètre 3 mill.
Habitat : Le Ruel.
ne EE à Eu)
1884. DE RAINCOURT. — FOSSILES DES SABLES MOYENS. 343
LACUNA LANGLASSEIT,
PL XII, fig. 6.
Le genre Zacuna n’a pas été encore, je crois, rencontré dans les
Sables moyens. L'espèce que nous y avons trouvée a quelques rap-
ports avec la Lacuna sahdula, Desh., des Sables inférieurs et aussi avec
à Lacuna labiata, Sandb., des Sables supérieurs; mais on ne peut
«cependant la confondre avec ces espèces : elle fait partie du groupe
pour lequel MW. Adams ont proposé le nom d’£pheria.
Notre espèce courte, ventrue, à spire pointue, est composée de
quatre tours séparés par une suture linéaire; le dernier tour très
globuleux est plus long que la spire. La surface de la coquille est
lisse. L'ouverture, assez large, est terminée par une légère tronca-
ture de la columelle; cette columelle est renversée en avant. La
fente ombilicale est assez grande et accompagnée de cinq ou six stries
peu apparentes qui la bordent; le bord droit, simple, est un peu
dilaté.
Dimensions : Longueur 3 mill. Largeur 2 mill.
Habitat : Le Ruel,
PEDIPES LAPPARENTI,
Pl. XIT, fe, 7.
Le genre Pedipes n'avait encore été rencontré dans le bassin de
Paris que dans les sables inférieurs et les calcaires grossiers ; le Pe-
dipes Low, Desh., très rare dans les sables inférieurs et les Pedipes
Marceaux1 et Pfaifferi, Desh., non moins rares dans les calcaires gros-
siers. Le nombre d'individus et le bon état de conservation de l’es-
| pèce que nous avons rencontré au Ruel, dans les sables moyens, ne
Lpermet pas de douter que cette coquille n’ait vécu en situ. .
—… Cette espèce beaucoup plus grande que ses congénères du bassin
de Paris est oblongue, légèrement ventrue; la spire assez longue est
| Un peu obtuse au sommet: on y compte six tours, légèrement con-
vexes, bordés par un bourrelet méplat, assez large : le dernier tour
| est beaucoup ‘plus long que la spire. Le bord gauche renversé sur la
columelle, laisse apercevoir une fente ombilicale. L'ouverture assez
| étroite se termine en arrière par un angle aigu. Sur la columelle on
| compte trois plis croissants graduellement; les deux premiers plus
obliques que le dernier : à l’intérieur du bord droit s'élèvent deux et
: quelques fois trois petites côtes.
Dimensions : Longueur : 9 mill. ; largeur : 5 mill.
Habitat, : Le Ruel.
344 DE RAINCOURT. — FOSSILES DES SABLES MOYENS. 3 mars
SELLIA PULCHRA.
PI. XII, fig. 8.
La coquille que nous allons décrire nous a vivement préoccupé.
Nous avons vainement cherché à la rattacher à un genre connu et
malgré le regret que nous éprouvons de charger encore la nomencela=
ture, nous nous voyons forcé de proposer un nouveau genre.
La coquille que nous décrivons est courte, trapue, composée de
six tours s’accroissant rapidement : les trois premiers sont convexess
les suivants sont partagés par une carène qui devient de plus en plus
saillante vers le dernier tour. La partie antérieure de ces tours est
plane et parallèle à l’axe de la coquille; la partie postérieure inclinée
d'environ 45° conserve une certaine convexité. L'ouverture, ovalaire,
est terminée en arrière pour un angle peu sensible. Le bord gauche
appliqué vers le haut sur la columelle, laisse apercevoir une fente
ombilicale étroite; mais assez longue et profonde : le bord droit est
mince, mais non tranchant. |
Dimensions : Longueur : 5% 1/2; diamètre : 3 mill.
Habitat. : Le Ruel.
Nous possédons une coquille du pliocène de Gourbesville qui doit
appartenir au même genre.
BORSONIA CRESNEI.
PI. XIL fig. 9.
Cette espèce voisine du PBorsonia obesula, Desh., s’en distingue
cependant par sa forme et par son ornementation. Cette coquille,
allongée, conique, a sa spire composée de sept tours; le dernier n'o€-
cupant pas tout à fait la moitié de la longueur totale. Toute la sur:
face est couverte de stries assez fortes et obsolètes. Les tours de
spire limités par un bourrelet assez saillant, sont ornés de fortes
côtes se correspondant d'un tour à l’autre et s’arrêtant vers les deux
tiers du dernier tour où ils forment une série de tubercules. L'ouvers
ture assez étroite se rétrécit encore vers l'extrémité. La columelle
porte trois plis obliques peu saillants, surtout vers l'extrémité de l’ou-
veriure.
Dimensions : Longueur : 12 mill.; diamètre : 4 4/2,
Habitat. : Crènes.
1884. DE RAINCOURT. —— FOSSILES DES SABLES MOYENS. 345
CANCELLARIA BEZANCÇONI,
PI. XII, fig. 40.
Nous ne pouvons rapporter cette espèce à aucune de celles déjà
connues : elle est de très petite taille, courte, ventrue : sa spire ob-
tuse est composée de cinq tours, les deux premiers lisses, les suivants
séparés par une suture canaliculée, sont ornés de côtes saïllantes,
un peu obliques et traversées par des stries assez fortes et proémi-
. nantes : on observe sur cette coquille quelques rares varices. L’ou-
“veriure subovalaire est terminée en avant par un canal étroit. La
columelle, parallèle à l’axe porte deux plis, tranchants, rapprochés
«et presque perpendiculaires à l’axe : le bord droit est garni de cinq
| “dents très marquées et assez allongées.
Dimensions : Longueur : 5 mill. ; diamètre : 3 mill.
Habitat. : Le Ruel; assez commune.
PURPURA COSSMANNI:
PI. XII, fig. 11.
-Par sa forme cette espèce se rapproche beaucoup de la Purpura
| …funiculosa, Desh., mais elle en diffère par son ornementation. Cette
M coquille, étroite, a sa spire plus longue que le dernier tour. On y
compte cinq tours, séparés par une suture assez profonde; chacun
de ces tours est orné de trois cordons; les deux premiers assez rap-
prochés; le troisième un peu plus distant : l’espace qui sépare ces
cordons est légèrement plissé. L'ouverture est petite : la columelle,
épaisse et un peu concave en arrière, est revêtue d’un bord droit à
Pintérieur duquel on observe deux ou trois petites dents.
Dimensions : Longeur : 5 mill. ; diamètre : 2 mill.
Habitat. : Le Ruel.
MITRA GAUDRYI.
PI. XII, fig. 12.
L'espèce que nous décrivons a quelques rapports avec la Mitra
extranea, Desh., des sables inférieurs et la Mitra Barbieri, Desh., du
calcaire grossier; mais il est impossible de la confondre avec ces
espèces. Allongée, étroite, à spire turriculée, notre coquille a six à
Sepiiours, plans, séparés par une suture étroite et bordés par un cor-
don méplat. Le dernier tour qui égale la hauteur de la spire est di-
visé, vers la moitié, par un angle très net, au-dessous duquel on
he
346 HAUG, — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars
observe trois stries transverses : des côtes assez fortes ornent les
tours. L'ouverture assez étroite est terminée par une troncature. La
columelle porte quatre plis décroissants d’arrière en avant, le dernier
fort peu sensible.
Dimensions : Longueur : 8 mill. ; diamètre : 3% 1/2.
Habitat. : Crènes.
M. Haug fait la communication suivante :
Note sur quelques espèces d'Ammonites nouvelles ou peu
connues du Lias supérieur,
Par M. Émile Haug.
PI. XII, XIV XY.
Dans des recherches en vue d’une révision des espèces du genre
Harpoceras et d’une étude approfondie de leur évolution, étude que
j'espère être en mesure de publier bientôt, j'ai découvert dans les
collections de la Sorbonne et de l'Ecole des Mines un certain
nombre de formes nouvelles qui me paraissent assez intéressantes
pour être figurées dans ce Bulletin. Je pourrai ainsi me dispenser,
dans mon travail général, de revenir sur les détails concernant ces
espèces. |
Je les énumère sous le nom de /arpoceras, car, partisan décidé de
la division de l’ancien genre Ammonites en un certain nombre de
coupes auxquelles j’accorde une valeur générique, je ne puis me ré
soudre à écrire, comme font beaucoup d'auteurs, le nom Ammonites. &
en tête et le nom nouveau, comme sous-genre, entre parenthèses.
Cette répugnance qu'ont bien des géologues à adopter les coupes #
faites parmi les Ammonites vient certainement de l’abondance de
noms nouveaux qui envahit l'étude de ce groupe d'organismes. Le
plus sûr moyen de parer à cette invasion, me paraît être de réserver M
pour un grand groupe le nom générique, quitte à donner à des divi-
sions plus restreintes des noms de sous-genres, qu’on écrira entre M
parenthèses dans les monographies paléontologiques et dans les listes M
consciencieuses de fossiles, mais qu'on omettra dans le langage
courant ou dans des listes superficielles.
Pour moi, le genre Æarpoceras, tel qu’il a été caractérisé par
M. Neumayr, dans sa note sur la systématique des Ammonites
(Zeitschr. d. deutsch. geol. Ges., 1875), comprend plusieurs sous=
genres, tels que Grammoceras, Hyatt (groupes de l’Amm. radians et de M
l’'Amm. undulatus), Hildoceras, Hyatt (groupe de l’Amm. bifrons),
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1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 341
Lioceras, Hyatt (groupe de l’Amm. falcifer, de l'Amm. discoides, etc.,
Ludwigia, Bayle (groupe de l’Amm. opalinus).
Comme je prépare une étude critique de ces sous-genres et que je
ne suis pas encore entièrement fixé sur leur valeur (surtout sur celle
du genre Ludwigia), je cite, dans la présente note, les espèces sous
le nom de Æarpoceras seul, en omettant le sous-genre. J’ai fait une
exception pour le seul Jammatoceras que je décris, car cette section
me paraît devoir constituer un véritable genre, comprenant les
groupes de l’Amm. 2nsignis, de l’'Amm. variabilis, de l'Amm. Sowerbyi
(Sonninia, Bayle, Bull. Soc. Géol., 3° série, t. VII, p. 92), etc.
Je ne veux pas passer à la description des espèces sans remercier
MM. Hébert, Fischer et Douvillé de la bienveillance qu'ils m'ont
montrée en me permettant d'étudier à loisir les espèces du groupe
qui m'occupe en ce moment dans les collections de la Sorbonne, du
Muséum et de l’École des Mines.
Je tiens aussi à remercier M. Munier-Chalmas de m'avoir consacré
une partie de son temps, en m'aidant dans l'exécution des dessins
de cloisons et en m'assistant de ses conseils.
Je dois ajouter que M. Baron et M. Chelot ont eu l’obligeance de
me communiquer quelques échantillons de leurs collections.
HARPOCERAS STAHLI, Opp.
PI. XIII, fig. 1, a, b, c.
1853. Ammonites radians numismalis, Opp. Der Mittl. Lias Schwabens, p. 61,
pl. III, fig. 2.
1856. Ammonites Stahli, Opp. Die Juraformation, p. 168.
? Ammonites venarensis, Reynès, in coll.
… Dimensions : Diamètre 50 mill.; largeur maxima du dernier tour 18 mill.; épais-
Seur 10 mill.; largeur de l'ombilic 26 mill.
Coquille comprimée, carénée, largement ombiliquée ; tours ellip-
tiques, ornés d’une trentaine de côtes bien accentuées, d’abord
droites, puis brusquement infléchies en avant, atteignant la carène
en s'effaçant légèrement. La carène est peu proéminente sur le
moule. Les côtés des tours tombent en pente douce vers l'ombilic
sans former de bande suturale nettement séparée des flancs. Le test
nest pas connu, la dernière loge n’est pas conservée.
Les cloisons sont très découpées. Le premier lobe latéral est divisé
entrois parties égales, le deuxième n’est pas symétrique et est beau-
Coup plus petit, il est très oblique, de même que le lobe accessoire.
Laselle dorsale est très large et se décompose en deux parties iné-
348 HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 MArs”
gales, les selles latérales sont étroites et plus découpées que la selle
dorsale.
Le Æarpoceras Stahli se rapproche beaucoup par son mode d’en-
roulement et par ses cloisons du Æ/arpoceras binotatum, Opp. (Am:
monites Valdani, d'Orb.), la direction des côtes est la même dans ces
deux espèces, mais les côtes du Æ/arpoceras Stahli sont beaucoup
plus rapprochées et sont dépourvues des deux tubercules caractéris-
tiques du //arpoceras binotatum. Par son ornementation Æarp. Stahlh.
se rapproche aussi du groupe du Æarpoceras undulatum, Stahl (Harp.
Levesquei, d'Orb.).
Oppel a décrit cette espèce comme venant de la zone à Amm. ibex
de Hinterweiler, dans le Wurtemberg. L’exemplaire que j'ai fait figu-
rer provient du même niveau à Venarey, dans la Côte-d'Or. Il appar-
tient à la collection du laboratoire de recherches de la Sorbonne et
portait l'étiquette Ammonites alisiensis, Reyn. Cette espèce est iné-
dite et doit se confondre avec l’espèce d’Oppel.
HARPOCERAS SUBUNDULATUM, Branco.
Pl XL Re 2 im Diee
1879. Harpoceras subundulatum, Branco « Der untere Dogger Deutsch-Lothringens »,
Abh. zur geol. Spezialkarte von Elsass-Lothringen. Tome I, 1r livraison,
p. 84-88, var. externe costatum, pl. III, fig. 3.
Dimensions : Diamètre 67mm; largeur maxima du dernier tour 24mm; épaisseur
8mm ; largeur de l’ombilic 26m,
Coquille comprimée, carénée, à ombilic de largeur moyennes
tours extérieurs aplatis, tours intérieurs probablement beaucoup
plus arrondis. Ils sont ornés de côtes droites, espacées, n’atteignant
pas la carène, les tours extérieurs sont ornés de côtes plus serrées,
légèrement ondulées sur les flancs, puis subitement infléchies en
avant dans la région externe. La carène est peu proéminente. Les
flancs descendent subitement vers la suture ombilicale, surtout dans
les tours internes. Le test n’est pas conservé, l'ouverture est incon-
nue.
Les cloisons sont assez découpées, le lobe siphonal (1) présente de
chaque côté deux branches inégales. Le premier lobe latéral est
découpé en trois branches non symétriques. Les deux lobes suivants M
sont ascendants, ils sont beaucoup plus simples et plus petits quele
premier. La selle dorsale est divisée en deux parties de dimensions
(1) Pour ne pas faire régner de confusion, je m’abstiens de parler de lobe ventral, 4
comme on devrait le faire, pour désigner le lobe externe.
1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 349
peu différentes. La selle latérale peut être considérée comme unique
et divisée par un lobe adventif en deux parties très inégales, mais
toutes deux pendant vers le côté interne des tours. La selle acces-
soire est unique, elle est coupée en deux par la suture ombilicale.
M. Branco a décrit cette espèce sous le nom de /arpoceras subundu-
latum, il en distingue trois variétés : les var. externe costatum, externe
Comptum et externe punctatum. L’exemplaire sur lequel se base ma
description, appartient à la première, mais il a un ombilic plus large
et des côtes plus aplaties. Il vient de la Verpillière, où il se trouve
au contact de la zoné à /arpoceras opalinum et de la zone à Lytoceras
jurense. J'ai jugé utile de le faire figurer, car le Harpoceras subundu-
latum était peu connu en France et mon échantillon est très bien
conservé. Il est probable que des Ammonites à dos très arrondi et à
côtes droites et espacées assez fréquentes à la Verpillière, ne sont
que des jeunes de cette espèce, mais il est difficile de les distinguer
des jeunes du /arpoceras Lessbergr, Branco.
HARPOCERAS MUNIERI, N. SP,
PI. XIIL, Big. 8, a, 6, c.
Dimensions : Diamètre 54mm ; largeur maxima du dernier tour 19mm ; épaisseur
l5mm; largeur de l'ombilic 21mm.
Coquille comprimée, carénée, à ombilic de largeur moyenne;
tours extérieurs parfaitement elliptiques, tours intérieurs plus arron-
dis. Les tours sont ornés de distance en distance de côtes fortement
marquées sur le moule, atténuées sur le test, d’abord droites et
Jésèrement penchées en avant, puis fortement dirigées en avant sur
la résion externe, elles passent par-dessus la carène presque sans
“seffacer. Parmi ces côtes fortes, on voit souvent des côtes plus
légères, se bifurquant sur la région externe. Le test présente en
outre des stries d’accroissement. Les côtes sont plus rapprochées
dans le jeune que dans l'individu de taille moyenne ; dans l’adulte
elles disparaissent et cèdent entièrement le pas aux stries d’accrois-
sement.
Une partie de la dernière loge est conservée, mais l'ouverture est
inconnue. La carène disparaît presque entièrement sur le test.
Les cloisons sont peu découpées, les selles sont arrondies, le lobe
Siphonal et le premier lobe latéral sont à peu près de même gran-
deur, le deuxième lobe latéral et le lobe adventif sont très petits : ce
dernier est en forme de pointe.
Cette espèce ressemble beaucoup au Aarpoceras subundulatum,
Branco, figuré plus haut, mais il en diffère avant tout par les côtes
350 HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars
plus serrées dans l’exemplaire jeune et passant par-dessus la carène,
comme cela se voit chez l’Ammonites viticola, Dum., espèce apparte=
nant au genre £Z'chioceras de M. Bayle. Les cloisons sont moins.
découpées que celles du Æarpoceras subundulatum, mais il ne faudrait.)
pas attacher trop d'importance à ce caractère, car précisément dans
une espèce du même groupe, le Æarpoceras undulatum, Stahl, les
cloisons varient extrêmement d’un individu à l’autre. L'espèce
décrite plus haut est certainement nouvelle; je la dédie à M. Munier-
Chalmas qui a trouvé l’exemplaire sur lequel se base ma description:
Il provient de la zone à Marpoceras opalinum de Sainte-Marie du
Mont (Calvados). Le Harpoceras Munieri est rare, outre l’échantillon
figuré, je ne connais que quelques exemplaires assez incomplets
munis de leur test, de Gundershoffen (Alsace). Ils se trouvent dans:la
même couche qu’en Normandie.
HARPOCERAS STRIATULUM, SOW., VAR. COMPTUM.
PI XV, fig..92, a,0.
J'ai cru utile de faire figurer une variété intéressante du Æarpoce-
ras striatulum à côtes disposées constamment deux à deux en forme
de V. Elle provient des environs de Mareil dans la Sarthe, où elle
paraît être commune, j'en dois la communication à l'obligeance de
M. Chelot. Je ne veux pas revenir ici sur la synonymie si difficile du
Harpoceras thouarsense et du Harpoceras striatulum, je réserve cette
discussion pour une autre occasion.
HARPOCERAS COMPACTILE, SiMPps. .
AIN CPI XV he dar bre
21830. Ammonites depressus, Ziet. (non Brug.) Verst. Würt., pl. V, fig. 5.
1855. — compactilis, Simps. Foss. of Yorksh. Lias, p. 75.
? 1864. — eæaratus, Dum. (non Young et Bird). Études paléont. sur les dép:
Jurass. du bassin du Rhône, IV, p. 67, pl. XI, fig. 11, pl: XII, fig:
1876. Harpoceras compactile, Tate et Blake. The Yorkshire Lias, p. 308, pl. MH,
fig. 6.
Dimensions : Diamètre : 49 mill.; largeur maxima du dernier tour : 26 mill
épaisseur : 6 mill.; largeur de l’ombilic : 6, 5 mill.
Coquille discoïde, très comprimée, très étroitement ombiliquée.
Dos très tranchant, carène surélevée, très apparente même sur Je
moule. Les tours tombent à angle droit sur l’ombilic, ils sont ornés
Sur les côtés de larges côtes peu élevées, en forme de faucille et tout.
à fait effacées dans la partie qui constituerait le manche.
1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 351
Les cloisons se composent d’un lobe dorsal assez large et peu
profond, d'un premier lobe latéral étroit et pointu, puis de 2 ou
3 lobes latéraux larges, à pourtour carré et disposés en décroissant,
| desorte qu’il n’est pas facile de dire où ils cessent et où commencent
| les lobes accessoires, ces derniers finissent par avoir un aspect de
| lobes de goniatites. On arrive ainsi à avoir de 6 à 9 lobes sur les
côtés. En considérant les selles, on voit que la selle dorsale et la
première selle latérale forment en quelque sorte un tout, qui est en
| réalité la selle dorsale divisée en deux parties inégales par un lobe ad-
ventif. La 2° et la 3° selle latérale constitueraient le lobe latéral et
toutes celles qui suivent seraient des selles accessoires. Ces dernières
sont fortement portées en avant. Chaque lobe et chaque selle étant
peu découpés, leur contour forme sensiblement une série de carrés
ouverts d'un côté. Comme deux cloisons sont juste assez rapprochées
| pour qu'elles se touchent presque en certains points, sans toutefois
Me couper, et que la partie terminale de chaque lobe forme, avec les
trois côtés du lobe correspondant de la cloison voisine, sensiblement
un carré, il en résulte une disposition générale des cloisons en
damier, qui frappe à première vue.
Les échantillons que j'ai sous les yeux sont tous jeunes; ils ne pré-
sentent n1 le test, ni la dernière loge. Dumortier a figuré une espèce au
moins très voisine sous le nom d’'Ammonites exaratus, mais l'espèce de
Young et Bird est toute différente, ainsi que le démontrent les figures
données récemment par MM. Blake et Tate et par M. Wright. Je crois
que les exemplaires figurés par Dumortier sont des adultes de mon
espèce ; d'après cet auteur le rapport de l’épaisseur des tours et celui
de la largeur de l’ombilic avec le diamètre augmentent avec l’âge,
ces rapports mesurés sur un de mes échantillons sont de 12 et de
| “13 0/0, tandis que sur ceux de Dumortier ils varient de 19 à 23 0/0 et
«de 18 à 30 0/0. Malgré cette analogie je ne puis me prononcer avec
certitude pour l'assimilation de mon espèce aux types figurés par
huDumortier. MM. Tate et Blake l’ont figurée sous le nom de Æarpocerus
mcormpactile, Simps., leur figure est bonne, mais comme l'excellent
ouvrage des deux auteurs anglais est peu répandu et qu'ils ne figu-
rent pas les cloisons, j’ai pensé qu'il serait bon de figurer à nouveau
espèce de Simpson. Le Harpoceras compactile est très voisin, par sa
LMiorme extérieure, du //arpoceras cumulatum, Hyatt (Amm. bicarinatus,
| \Ziet. non Münst.), il en diffère cependant considérablement par les
Cloisons. Leur disposition en damier est caractéristique du groupe
mudu Harp. opalinum (Ludwigia), avec lequel mon espèce a quelques
affinités.
-L'exemplaire figuré appartient à la collection de l’École des Mines
392 HAUG. :— NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 mars N.
et m'a été communiqué par M. Douvillé, il provient de Saint-…
Romain (Rhône); d’autres échantillons proviennent du Clapier et ont
été recueillis par M. Reynès. J’ai vu également en Alsace quelques
échantillons de cette espèce provenant des couches à Lytoceras
jurense, c’est-à-dire du même niveau que dans le Yorkshire.
HARPOCERAS KILIANI, N. Sp.
PI. XV, ho. 21000):
Dimensions : Exemplaire de la Sorbonne : Diamètre 119 mill. ; largeur maxima
du dernier tour 35 mill.; épaisseur 24 mill.; largeur de lombilie 58 mill.
Exemplaire de l’École des Mines: D 118 mill.; largeur maxima du der-
nier tour : 39 mill.; épaisseur : 29 mill.; largeur de L'OMbIES 59 mill.
Coquille comprimée, carénée, largement ombiliquée; tours ar-
rondis sur le côté externe, à côtés parallèles et formant brusquement
vers l’ombilic une surface légèrement inclinée. Les tours internes
sont ornés de côtes rapprochées, disposées deux à deux, effacées
dans la région ombilicale, très accentuées dans la région externe et
légèrement dirigées en arrière. Chaque tour est orné de 42 à 44 côtes,"
à mesure qu’on s'éloigne du centre elles sont plus effacées du côté
de l’ombilic. La carène est assez élevée, elle est arrondie et n’est pas
accompagnée de sillons latéraux, du moins dans l'adulte. Le test
n’est pas connu, la dernière loge n’est qu’en partie conservée. Les
cloisons sont de plus en plus rapprochées à mesure qu’on s’approche
de la dernière loge, mais elles n'arrivent pas à se couper. Elles sont
médiocrement développées, les selles sont très arrondies; la selle
externe est divisée en deux parties très inégales, la partie externe est
de beaucoup la plus petite; la selle latérale est de même grandeur |
que la partie interne de la selle externe. Il y a deux lobes advenüis |
très courts, séparés par une petite selle très étroite. |
Cette espèce présente, à première vue, une grande ressemblance
avec le /Zarpoceras {Hildoceras) Levisoni, Simps., mais elle en est net-
tement séparée par le manque de sillons des deux côtés de la carène
et par la disposition des côtes deux à deux sur les tours internes
Les cloisons se rattachent au type de celles du groupe du Harpoceras M
bifrons, mais la division de la selle externe en deux parties inégales.M
est très particulière. Je dédie cette nouvelle espèce à mon ami
M. Kilian. J’ai eu deux échantillons de cette espèce entre les mains; [1
l'un d'eux, que j’ai fait figurer, appartient à la collection de la Sor= M
bonne et provient de la Jamonière, près Fontenay-le-Comte (Vendée);
l’autre appartient à la collection de l'École des Mines et provient de M
Verson (Calvados). Ces deux exemplaires sont presque identiques
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1884. HAUG. — NOUVELLLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 353
tant par leurs dimensions que par leur ornementation et leurs cloi-
sons. Ils viennent tous deux des couches à Æarp. Levisoni et falci-
ferum, (serpentinum aut. non Rein.).
HARPOCERAS DOUVILLEI, ND, Sp.
d
PI, XVE fig. 1, a, b, c.
Dimensions : Diametre 61 mill.; largeur maxima,du dernier tour 18 mill. ; épais-
seur 146 mill. ; largeur de l’ombilic 28 mill.
Coquille comprimée, carénée, à ombilic de largeur moyenne.
Tours presque carrés, présentant vers l’ombilic une bande suturale.
Chaque tour est couvert de 21 côtes droites, très élevées, entière-
ment effacées à l'approche de la carène. La carène est élevée, même
sur le moule, elle est accompagnée, de chaque côté, d’un sillon peu
profond. Le test est conservé par endroits, la dernière loge a disparu.
Les cloisons sont espacées, elles sont peu découpées. La selle ex-
terne est très large et se décompose en deux parties égales, la selle
latérale est simple et plus étroite.
C'est là tout à fait la disposition qu’on observe chez le //arpoceras
Levison. Notre espèce présente avec cette dernière de grandes ana-
logies en ce qui concerne son mode d’enroulement et la conforma-
tion de la région siphonale, mais ses côtes droites l’en distinguent,
carle ÆZarp. Leuisoni (Wright Lias Ammon., pl. LX) possède toujours
des côtes d'abord infléchies en avant, puis subitement rejetées en
arrière. Elle est voisine également de l'espèce que M. Wright figure
sous le nom de /Æarp. Levisoni sur la planche LXI, fig. 1-3 de sa mo-
nographie des Ammonites du Lias, et qui n’est pas le ÆZarpoceras Le-
visont véritable, ainsi que j'ai pu m'en assurer en étudiant des jeunes
de-cette espèce provenant de Fontaine-Etoupefour et présentant tous
les caractères des tours internes de l’Ammonite figurée sur la
planche LX. L'espèce de la planche LXI, fig. 1-3 de M. Wright diffère
pourtant de mon espèce par ses côtes de plus en plus rares, à me-
Sure qu on s'approche du centre. Il est possible que mon espèce,
lemvéritable Zevisoni et la forme de M. Wright prennent avec l’âge
des-caractères identiques, de sorte qu’on ne peut plus les distinguer.
L'exemplaire figuré provient des couches à Æarp. Levisoni et à
Harp: falciferum de Saint-Jacques, près Thouars et fait partie de la
collection de l'École des Mines. Je dédie l'espèce à M. Douvillé.
XIE, NU 93
304 HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars
HARPOCERAS FRANTZI, Reyn.
1868. Ammonites Frantzi, Reyn. Géol. et paléont. Aveyron. p. 103, pl. V, fig. 6.
Dimensions : Diamètre 93 mill.; largeur maxima du dernier tour 28 mill.; épaisse
seur 16 mil]. ; largeur de l'ombilic 44 mill.
Coquille comprimée, carénée, largement ombiliquée. Tours en. 4
biseau, carène arrondie, accompagnée de chaque côté d’un sillon
assez profond, limité du côté des flancs, par une seconde carène, à
laquelle viennent aboutir les côtes. Les flancs n’étant pas limités du
côté de l’ombilic par une bande suturale très marquée, les côtes nais-«
sent presque sur le bord de l’ombilic; elles sont d’abord dirigées en
avant, puis brusquement rejetées en arrière, pour former du côté de
la carène une courbure en avant. Elles sont élevées, presque tran=«
chantes. Les cloisons sont mal conservées dans l’unique échantillon
jury ’ai entre les mains. La dernière loge est en partie conservée, il
n’en est pas de même du test. ù
Reynès a très bien figuré cette espèce sous le nom d'Amm. COMEN*
sis, Buch, plus tard il a reconnu qu’elle était nouvelle, mais il l'a |
décrite d’une manière insuffisante. Il y a réuni à tort l’Amm. comen*
sis figurée et décrite par M. de Hauer dans son ouvrage intitulén
« Ueber die Cephalopoden aus dem Lias der N.-0. Alpen, 1856 »,
p. 37, pl. XI, fig. 1-9. Cetteespèce est l’Amm. Bayani de Dumortier,
il se peut HrRe que les figures 1 à 3 appartiennent à une autre
espèce. Les figures À et 2 sont très bien réussies, de même que la
figure de Dumortier (Études paléontologiques, IV, pl. XVI, fig. 7, 8).
La figure des cloisons est très inexacte {:d. fig. 9), celle de M. de
Hauer (loc. cit. fig. 6), par contre, peut servir à caractériser l'es-
pèce. Pour en revenir au arpoceras Frantzi Joue qu’il sen |
beaucoup au Æarpoceras Levisoni, Simps. Il s’en distingue par ses
sillons, bordant la carène, beaucoup plus marqués, même dans l'æ
dulte, par ses côtes atteignant les deux carènes latérales sans s 'effa=
cer, comme cela a lieu chez le Aarp. Levisoni. |
Reynès cite l’espèce du Clapier (Aveyron), dans la zone à Amm.
bifrons ; l’'exemplaire que j'ai sous le yeux provient des mêmes cou=
ches de Chassilée, dans la Sarthe; il m'a été communiqué par
M. Chelot. Il n’est pas assez bien conditionné pour être figuré, da
figure de Reynès peut d’ailleurs suffire à caractériser l’espèce. |
1884. HAUG. — NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 339
HAMMATOCERAS OCCIDENTALE, N. Sp.
PI. XV, fig. 3, a, b.
Dimensions : Diamètre : 122 mill.; largeur maxima du dernier tour 49 mill. ; lar=
seur 28 mill. ; largeur de l’ombilic 33 mill.
| Coquille comprimée, carénée, à ombilic assez étroit. Les tours
Sont tranchants, les flancs sont bombés et sont limités du côté de
| Pombilic par une bande suturale inclinée, formant avec eux un
“angle obtus. Le moule présente des côtes nombreuses, infléchies en
avant, effacées dans la région ombilicale. Le test est entièrement
dépourvu de côtes et de nodosités et ne présente que des stries d’ac-
croissement. La carène fait défaut sur le moule, elle est par contre
très élevée sur le test. La dernière loge n’est pas connue.
Les cloisons sont juste assez rapprochées pour se couper en quel-
ques points ; elles sont peu découpées. Les lobes ne sont pas profon-
dément divisés; la selle äbdominale, par contre, est divisée en une
|: petite selle externe et en une selle interne beaucoup plus grande; la
première selle latérale est très large, il y a trois lobes accessoires.
(«Cette espèce présente tous les passages au //ammatoceras variabile,
…d'Orb., il y a des variétés de cette espèce où les flancs sont presque
dépourvus de côtes et où les tubercules sont très effacés, les cloisons
«sont à peu près les mêmes tout en étant moins découpées dans mon
espèce; il y a cependant des échantillons de l’espèce de d’Orbigny
dont les cloisons sont très réduites, plus même que dans le Zamma-
toceras occidentale. La carène est la même que celle du Zamm. varia-
ble; comme dans cette espèce, elle manque sur le moule et est très
élevée sur le test. Ge caractère est celui du Æarpoceras (Grammoceras)
—radians. Une espèce de ce groupe, le Æarpoceras fallaciosum, Bayle
(Expl. de la Carte géol. de la France, t. IV, pl. LXX VII, fig. 1, 2),
présente une variété à tours très embrassants, qui rappelle d’une
manière frappante le Æammatoceras occidentale. L’enroulement, la
carène, voire même les cloisons, sont absolument semblables à ceux
“de mon espèce, mais les côtes sont accentuées, même autour de
Pombilic et les flancs sont plus aplatis. Ces analogies paraissent éta-
blirdes relations intimes entre le groupe de l’Amm. insignis et de
PAmm. variabilis et celui de l'Amm. radians, maïs ces deux groupes
difièrent essentiellement par leur évolution, le premier se rattachant
ainsi que le montrent les jeunes du Æamm. insigne — au genre
iriasique Zropites Mojs (1), le second se reliant par Amm. binotatus et
(1). Une espèce de ce genre, provenant des couches à Aegoceras (Schlotheimia)
angulatum, à été signalée par M. Canavari à la Spezia (v. Palæontographica,
| EXXIX, pl. XXI, fig. 1-5).
|A SARE
306 HAUG. = NOUVELLES AMMONITES DU LIAS SUPÉRIEUR. 3 Mars
Actæon au genre Aegoceras. Mon travail général sur l’évolution du.
genre /larpoceras devra approfondir cette question. | -2
Les exemplaires du Æammatoceras occidentale que j'ai eus entre les 4
mains proviennent de la zone à Lytoceras jurense de Sainte-Marie du 2
Mont (Calvados). é:
Explication des planches.
PLANCHE XIII,
Fig. 1. Harpoceras Stahli, Opp. Lias moyen. Venarey (Côte-d'Or).
a. Vue de face.
b. Vue de profil.
c. Cloisons.
Fig. 2. Harpoceras subundulatum, Branco. Z. du Harp. opalinum. La Verpil-|
lière (Isère).
a. Vue de face.
b. Vue de profil.
c. Cloisons. 4
Fig. 3. Harpoceras Munieri, n. sp. Z. du Harp. opalinum. Sainte-Marie du
Mont (Calvados). sh D
a. Vue de face.
b. Vue de profil.
c. Cloisons.
PLANCHE XIV.
Fig. 1. Harpoceras compactile, Simps. Z. du Lyloceras jurense. Saint-Romain
(Rhône).
a. Vue de face.
b. Vue de profil.
c. Cloisons.
Fig, 2. Harpoceras Kiliani, n. sp. Z. du Harp. falciferum. La Jamonière, près
Fontenay-le-Comte (Vendée). £
a. Vue de face.
b. Vue de profil.
c. Cloisons.
Lu
DE: À
PLANCHE XV.
Fig. 1. Harpoceras Douvillei, n. sp. Z. du Harp. falciferum. Saint-Jacques, près
Thouars (Deux-Sèvres). 4
a. Vue de face. +
b. Coupe d'un des tours.
ce. Cloisons.
Fig. 2. Harpoceras striatulum, Sow. var. comptum. Lias supérieur. Mareil {Sarthe}
a. Vue de face. #
b. Coupe d’un des tours. -
Fig. 3. Harpoceras occidentale, n. sp. Z. du L: pores as urense, Sainte-Marie au
Mont (Calvados).
_a. Vue de face. ;
b. Coupe d’un des tours. 3)
4
H
1
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À
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;
À
1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 397
M. Lemoine présente de nombreuses pièces du squelette de
“lEupterornis qui indiquent un type très bon voilier. Il montre
ensuite une vertèbre caudale de Gastornis, admirablement con-
“servée, et un maxillaire inférieur complet de Pleuraspidothe-
M, Fontannes fait la communication suivante :
PI. XVI.
Ilest peu de régions, dans le bassin méditerranéen, où la Mollasse
à Æchinolampas hemisphæricus ne renferme un Pecten généralement
désigné sous le nom de Pecten latissimus, Brocchi, et qui, en effet,
présente une grande analogie avec le type pliocène des environs de
Sienne. Le bassin du Rhône ne fait pas exception et la Mollasse à
Oursins et grands Peignes de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Mollasse à
Pecten præscabriusculus) en a livré de nombreux exemplaires.
Bien que les Lamellibranches jouissent généralement d’une aire
séologique et géographique beaucoup plus étendue que la plupart
des Gastéropodes, il n’en est pas moins étonnant de rencontrer,
| près de la base de la Mollasse helvétienne, une espèce subapen-
nine, cantonnée dans un dépôt d'une faible épaisseur, et qui, après
cette courte apparition, disparaît du Sud-Est pendant toute la fin de
époque miocène, pour y revenir ensuite avec la faune pliocène de
Saint-Ariès.
Des représentants de ces deux phases si distinctes de l’histoire du
‘eroupe du Pecten latissimus, se rencontrent en assez grande abon-
‘dance dans les environs de Saint-Restitut (Drôme) : au sommet de
la"colline, dans la Mollasse calcaire, ceux de la phase miocène
accompagnés de Peignes de grande taille, Pecten solarium, var., P.
\SuD=Holger:, — à la base, au milieu des sables de rivage du golfe
|de Saint-Ariès, le type subapennin comptant de nombreux spé-
cimens, dont quelques-uns, malgré leurs dimensions, sont d’une
remarquable conservation. Si l’on compare avec soin les individus
provenant du premier de ces horizons avec ceux fournis par le se-
. cond, on ne tarde pas à constater des divergences sensibles et surtout
très constantes, qui, au premier abord, s’effaçaient devant l’analogie
des caractères les plus saillants. Ces divergences m'ont engagé, en
358 FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 3 mars
A881, à distinguer sous le nom de Pecten restitutensis la forme
miocène, que je rattachai à titre de variété au ?. latissimus (4). |
Je ne ferai pas ici la description du Pecten latissimus pliocène,
connu de tous les géologues, et dont on trouvera sur la planche qui
accompagne cette note, une figure plus complète ou plus exacte que
celles publiées jusqu'ici (PI. XVE, fig. 2.). Le Pecten restitulensis, qui
est aussi représenté dans toutes les grandes collections et figuré
même planche, figure 4, en diffère par une taille notablement moins
grande. |
Cette divergence ne saurait être imputée à des influences de
milieu, ainsi qu’on est en droit de le faire, par exemple, pour les
mollusques de la mollasse de Cucuron, où presque toutes les espèces
acquièrent un développement inusité (2). Le Pecten restilutensis est
accompagné de Peignes dont les dimensions dépassent sensiblement
les siennes : le Pecten latissimus, au contraire, n’est escorté que d’es-
pèces de petite taille. L’exemplaire le plus développé que j’aie ren-
contré du premier, mesure 143 millim. sur 160; le second atteint
292 millim. sur 260.
Le contour du Pecten restitutensis est toujours plus ou moins
oblique, le côté antérieur étant sensiblement moins élargi que le
côté postérieur. Cette obliquité semble d’ailleurs, au moins chez un
certain nombre de Peignes du Sud-Est, un caractère ancien qui se
perd peu à peu, à mesure qu’on s'élève dans la série des formes
néogènes. Le Pecten præscabriusculus de l’Helvétien inférieur est très
oblique ; les Pecten du groupe du ?. scabriusculus de l'Helvétien su-
périeur le sont beaucoup moins, et je pourrais citer d’autres
exemples.
Les oreillettes sont proportionnellement plus développées chez le
Pecten restitutensis, où elles atteignent les 55 centièmes du diamètre
antéro-postérieur. C’est là un fait qui n’est pas isolé et j'ai déjà
signalé une divergence semblable entre les formes miocènes et les
formes pliocènes du groupe du Pecten benedictus (3).
La sculpture extérieure, si elle n'offre pas de différences cons-
tantes au point de vue du nombre et de la disposition des côtes, en
présente une très sensible par contre en ce qui concerne les costules
qui couvrent les côtes et leurs interstices ; ces costules ordinaires
ment si nettes, si nombreuses sur le Peigne subapennin adulte, sont
le plus souvent rares et très obsolètes chez le Peigne miocène.
(1) Les Mollusques pliocènes de la vallée du Rhône et du Roussillon, t. I, p. 186:
(2) V. Etude IV : Les lerrains néogènes du plateau de Cucuron, p. 50.
(3) V. Etude III : Le bassin de Visan, p. 84.
1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 359
En résumé, les deux formes peuvent aisément et toujours se dis-
tinguer ; je n'ai pas encore rencontré, dans le bassin du Rhône, de
spécimens qui établissent un passage graduel entre elles. Le Pecten
latissimus type n’est pas plus représenté dans la mollasse helvé-
tienne que le ?. restitutensis dans les sables plaisanciens. Cet isole-
ment des deux formes n’est pas, d’ailleurs, propre à cette région ;
tous les Peignes de ce groupe provenant du niveau de Saint-Restitut
quil m'a été donné d'étudier, appartiennent indubitablement au
P. Restitutensis. Je signalerai entre autres les exemplaires de l’Helvé-
tien de l'Asie Mineure cités sous le nom de P. latissimus, comme re-
présentant sans conteste, ainsi que j'ai pu m'en assurer au Muséum,
la forme ancienne de la Drôme (1).
Ce cantonnement dans des horizons bien distincts et sur une
vaste étendue, venant s'ajouter aux divergences analysées plus haut,
ilconviendrait suivant moi, au point de vue systématique, de consi-.
dérer ces deux formes comme deux espèces; mais les analogies
morphologiques qui les unissent sont cependant assez nombreuses
et assez accusées, pour qu'il soit intéressant de chercher à en dé-
duire leur degré de parenté.
ILa été recommandé, au Congrès de Bologne (2), d’établir autant
que possible à l’avenir une distinction entre les modifications suc-
cessives et les modifications contemporaines d’un même type, les
premières devant être désignées sous le nom de mutation, les se-
…condes sous celui de variété. Il serait très désirable, en effet, qu’une
notion aussi importante püt être mise en évidence par un procédé
aussi simple; mais la distinction entre une mutation et une variété
peut-elle être, dans la plupart des cas, assez nette, assez générale,
pour être traduite facilement et brièvement dans la nomenclature?
Prenons pour exemples les Pecten restitutensis et P. latissimus.
Ces deux formes sont unies par des,caractères communs assez
nombreux pour que quelques auteurs puissent lhésiter à les séparer
spécifiquement. La première appartenant à une époque différente
“de celle qui a vu se développer la seconde, devra être considérée
par eux, non comme une variété, mais comme une mutation ; elie
sera donc désignée sous le nom de Pecten latissimus, Brocchi, mul.
…restitutensts, Font. Or, n’est-il pas étrange de faire changer une forme
qui n'existe pas encore, en d’autres termes, de regarder comme une
mutation la forme qui apparaît la première ?
Pour épargner à la nomenclature cet anachronisme, serait-il pré-
(1) V. P. Fischer ir Tchihatcheff, Asie-Mineure, Paléontologie, D. 267.
(2) C. R. de la session de Bologne, 1881, p. 168.
360 FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 3 mars ‘4
férable de considérer désormais comme le type le Pecten Restitutensis
et comme une mutation le P?. latissimus, et de désigner celui-ci sous
le nom de Pecten restitutensis, Font., mut. latissimus, Brocchi? Je
pense qu’au point de vue de la pratique, cette solution, quoique
conforme aux données chronologiques et les traduisant avec plus de
netteté, serait fâcheuse et de nature à susciter de regrettables con-
fusions. Car le type d’un groupe, au lieu d’être une forme précise,
fixée dans notre esprit, deviendrait ainsi des plus instables et chan:
gerait avec le progrès de nos connaissances sur l’enchainement des
êtres. :
J’ai proposé, il est vrai, un moyen très simple non pour résoudre,
mais pour tourner la difficulté (1). La forme primitivement décrite
et figurée serait considérée, ainsi qu’elle l’a toujours été jusqu'ici,
comme le type, etles mutations seraient dites ascendantes ou descen-
dantes suivant qu’elles auraient précédé ou suivi la phase de dévelop-
pement maximum de la forme typique. Dans le cas qui nous occupe,
le Pecten restitutensis serait une mutation ascendante du ?. latissi=
mus, Ce qui pourrait se traduire facilement ainsi : Pecten latissimus,
Brocchi, m. a. restitutensis, Font.
Mais une semblable dénomination serait-elle partout justifiée ? Je
me suis adressé à M. Th. Fuchs pour avoir sur les caractères de l’'es=
pèce miocène du bassin du Danube, rapportée par Hærnes au Pecten
latissimus, des détails qui me permissent de la rapprocher soit de”
la forme de Saint-Restitut, soit de celle de Sienne. Voici ce que le
savant Conservateur du Cabinet impérial de minéralogie de Viennea
bien voulu me répondre :
« Les distinctions que vous établissez entre les Peignes pliocènes
et les Peignes miocènes désignés jusqu'ici sous le nom commun de
Pecten latissimus, sont en très grande partie justifiées, et longtemps
j'ai moi-même pensé que lés deux formes ne sauraient être confon
dues sous une même dénomination spécifique. Un grand nombre de
spécimens du Leythakalk sont si étroits, si bombés et si obliques,
qu'au premier abord il est difficile d'admettre qu'on puisse les assis
miler à l'espèce pliocène qui est toujours beaucoup plus plate, plus
équilatérale et plus arrondie. Les exemplaires miocènes offrent, en
outre, au moins pour la plupart, un test plus épais, des nodosités
apicales plus accentuées et une taille plus petite.
« En poursuivant cette étude comparative, j'ai cependant reconnu
que, dans notre miocène, à côté de la forme restitutensis, se trou-
(4) Nouvelles observations sur les terr. tertiaires et quaternaïres de l'Isère, de la
Drôme et de l'Ardèche, 1882, p. 17.
/
1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 301
vaient aussi des exemplaires qui sont parfaitement conformes aux
spécimens pliocènes. J'ai, par exemple, sous les yeux un exemplaire
des sables de Neudorf qui est si aplati, si équilatéral, si mince de
test et si peu noduleux au sommet qu'il me serait impossible de le
distinguer du Pecten latissimus typique.
« En somme, il me semble ressortir de mes observations à cet
égard que, dans le bassin de Vienne, le P. latissimus se rencontre
principalement dans les sables, le P. restitutensis plus spécialement
dans les calcaires. On pourrait donc conclure que, dans le miocène,
apparaissent deux espèces, le ?. latissimus type et le P. restitutensis,
tandis que, dans le pliocène, on ne rencontre plus que la première: »
Ainsi les deux formes qui se succèdent et ne se confondent sur
aucun point dans le bassin du Rhône, sont contemporaines dans le
Beythakalk du bassin du Danube, c’est-à-dire à un niveau intermé-
“diaire entre la mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et les sables de
Saint-Ariès. Les géologues français qui ne voudraient pas voir dans
ces deux Peignes des espèces distinctes devront logiquement consi-
dérer l’un des deux comme une mutation, tandis que les géologues
autrichiens qui les trouvent associés dans la même zone ne verront
dans le premier qu’une variété du second.
Je n’aurais pas aussi longuement insisté sur cette question, si elle
ne devait pas dépasser, suivant moi, les bornes d’un simple procédé
denomenclaiture. Les rapports et différences des Pecten restitutensis
“et P. lalissimus m'’auraient certainement moins préoccupé, si je ne
Voyais là non un cas spécial, isolé, mais une manifestation particu-
“lièrement évidente d’un processus biologique sur lequel je crois
devoir appeler l'attention.
J'estime, en effet, que la plupart des formes qu’on pourrait regar-
der comme des mutations d'un certain type, ont été à un moment
“donné, sur certains points, de simples variétés contemporaines de
cetype. La transformation finale n’est pas due à l’ensemble de l’es-
pèce se mouvant lentement, continuellement dans une direction
unique, mais bien à l’extinction de certaines variétés anciennes qui
ont disparu sous des influences diverses, et à la survivance de cer-
taines autres qui, par le fait d’une distribution particulière ou d’une
plus grande force de résistance aux changements de milieu, ont con-
tinué la lignée en lui imprimant un faciès spécial, conséquence
forcée de la loi d’hérédité.
Le Pecten restitutensis que les observations de M. Fuchs et les
| "miennes tendent à ranger parmi les espèces calcicoles, s’éteint dans
le bassin du Rhône dès que le régime sableux de la mollasse à Ostrea
362 FONTANNES. —— PECTEN RESTITUTENSIS. 3 Mars |
crassissima tend à y dominer exclusivement. Il se perpétue dans Ie
bassin du Danube jusque dans le Tortonien qui comprend des dé
pôts calcaires, mais il ne peut survivre à la grande émigration de
toute cette brillante faune du Leythakalk et des argiles de Baden,
chassée par l’exhaussement du sol qui débute avec la période sarmas
tique. Mais, en mêmetemps que lui, vivait, dans cette même région,
uue variété qui recherchait au contraire les fonds sableux. Celle-ci
résiste et se propage de proche en proche dans le bassin méditerra
péen, à mesure que se déplacent dans les eaux marines les lignes
d'égale température, d’égale profondeur, etc. (1); elle acquiert en-
fin son maximum de développement numérique et géographique
dans les sables pliocènes de l’Italie et du midi de la France.
Ce n’est pas le Pecten restitutensis qui est peu à peu devenu le 2,
latissimus sous l'effet de changements graduels dans les conditions
extérieures ; c’est une forme affine, mieux organisée sans doute pour
supporter les vicissitudes des migrations, surtout mieux adaptée au
nouveau milieu créé par les ondulations du sol, qui a survécu à l’ex-
tinction du type miocène.
Cette manière de EG TEDTENN® la succession dans le temps des
formes'affines, peut s'appuyer sur de nombreux exemples, mais je
ne pense pas que ce soit ici le cas d'entrer à cet égard dans des con-
sidérations développées (2). Je n’en citerai qu'un autre, choisi dans
un milieu différent de celui qui m’a fourni le sujet principal de cette
note. Dans l’Allemagne centrale, de même que dans le midi de la
France, au-dessus et au-dessous de la mollasse, comme au-dessus et
au-dessous du pliocène marin, on trouve des mollusques terrestres
et d’eau douce qui offrent de grandes analogies, tout en présentant
des caractères qui, dans la plupart des cas, permettent de les distin-
guer. Je citerai en particulier les Limnées, les Planorbes (groupe du
PI, cornu), les Bythinies (groupe du Z. allobrogica d'Hauterives), les
(4) V. à ce propos dans le C. R., Acad. Sc., déc. 1883, une note très intéressante
de M. le D' P. Fischerintitulée : Sur les espèces de Mollusques arctiques trouvées
dans les grandes profondeurs de l'océan hante intertropical, et dont voiti
deux conclusions importantes :
« Les espèces des mers froides que nous avons draguées présentaient dans leur
distribution bathymétrique une particularité remarquable, pressentie &’ailleurs par
S. Loven. Les limites de leur profondeur USERS mesure qu'on s'avance
vers l'équateur. »
« La température de l’eau règle la distribution des animaux marins plutôt que
l'intensité de la lumière qui, sous toutes les latitudes, n’est plus perceptible à une
distance relativement faible de la surface. » |
(2) V. Extension et faune de la mer pliocène, etc., Bull, Soc. géol., t. XI, 1882 M
p. 139 et suiv. |
TS
T4
1884. FONTANNES. — PECTEN RESTITUTENSIS. 363
Hydrobies (groupe de l’Æydrobia gracrlis), les Valvées, etc. Faut-il né-
cessairement conclure de la succession des diverses formes d’un
même groupe, que ce sont des mutations graduelles d'un même type?
Je ne le pense pas.
Les Mollusques terrestres sont en général très polymorphes.
Des nombreuses modifications que présentent les espèces, les unes
Semblent ubiquistes et indépendantes du milieu; d’autres, au con-
traire, sont intimement liées soit à la nature du sol, soit à l'altitude,
soit au degré d'humidité, de chaleur, etc. Supposons que la mer
puisse, par un retour offensif, isoler quelque temps un de nos grands
massifs montagneux. Les variétés de la plaine, des sols alluviens,
pourront être anéanties; celles des hauteurs persisteront, en partie au
moins, et lorsque la mer seretirera de nouveau, c’est de cette région,
devenue pour ainsi dire un centre de création, que rayonneront les
mollusques qui iront peupler les terres rendues au continent. L’en-
semble de cette faune aura évidemment un faciès très semblable à
celui de la faune qui occupait ce même domaine avani l'abaissement
du sol, puisqu'elle est issue de variétés contemporaines de cette der-
nière, et cependant il est facile de concevoir qu'elle pourrra pré-
sentier un cachet spécial, sans admettre forcément une lente modi-
fication des espèces pendant l'invasion des eaux marines.
C'est ainsi qu’on peut expliquer, à mon avis, les différences si sub-
tiles, d’une étude souvent si délicate, qui existent, dans le Sud-Est,
entire les faunes continentales du miocène supérieur et celles qui se
sont développées dans la vallée du Rhône après le retrait de la mer
pliocène. Les modifications que, dans le sud de cette contrée, on se-
raït en droit de considérer comme des mutations, peuvent être con-
temporaines dans le nord, où la mer pliocène n’a pas pénétré et où
les deux phases continentales se soudent en une seule et même
grande époque.
Il semble ressortir de tout ce qui précède que la notation de « mu-
tation », si elle est appelée à rendre quelques services dans des cas
Spéciaux, ne saurait être que rarement employée dans des études
d'un cadre étendu et pourrait même, dans certaines circonstances,
engendrer quelque confusion; — 2°, que le mot lui-même de muta-
on ne pourrait être appliqué à toutes les variétés successives que
nous observons, ces variétés n’étant parfois que des modifications con-
temporaines du type, isolées dans le temps par des causes diverses.
On peut aussi tirer des considérations que je viens d’exposer, cette
conclusion qu’il ne faut pas nécessairement réunir deux espèces
parce qu'on trouve des formes transitoires, quels que soient le rôle et
364 DE ROUVILLE, == DÉVONIEN DE L'HÉRAULT. 3 mars
la fréquence de celles-ci; que la notion de l'espèce doit se dégager.
d’un ensemble d’observations aussi multipliées que possible et ne
saurait être atteinte par des variations extrêmes, par les aberrations
de quelques individus ; enfin, qu'on ne saurait étudier avec trop de
soin, ni mettre trop en relief les caractères de répartition soit géolo-\
gique, soit géographique des formes qu’on étudie. Le Pecten restitu-\
tensis correspond à une phase bien déterminée de l’histoire du
groupe du ?. latissimus, c’est là un caractère qui, au point de vue du |
rang à lui assigner dans nos classifications, toujours plus ou moins!
artificielles, a plus de valeur à mes yeux qu’une côte de plus ou de
moins, qui cependant lui donnerait au premier abord une individuas
lité plus accusée. |
M. de Rouville envoie la note suivante :
Note sur le Dévonien de l'Hérault,
Par M. de Rouvilile.
La question du Dévonien de l'Hérault ayant été remise récemment
à l'ordre du jour par M. von Kœnen, à la suite de son intéressante
comparaison des fossiles de nos régions avec ceux de Saxe et d’Alle-
magne, je crois opportun de faire intervenir l'élément stratigra=
phique. 1
Coupes du pic de Bissous et de Tourière (——, Hauteurs doublées).
Fig. 4. Fig. 2.
Pic de Bissous
+ Ge
S.SE.
Tourière
283
|
'
l
;
l
(
| KR
1. Schistes siluriens à Asaphes. 4, Lydiennes. |
2 Schistes et calcaires intercalés. 5. Calcaires amygdalins rouges et à M
3. Lydiennes et calcaires intercalés. Goniatites. |
6. Calcaires blancs à Polypiers.
| 1884. DE ROUVILLE. — DÉVONIEN DE L'HÉRAULT. 365
M. von Kœnen serait. amené par la ressemblance de l’un des
Mreprésentants de notre faune avec Gomatites Henslowi, Sow., signalé
| par M. Barrois dans le Carbonifère d'Espagne, à rapporter à cet ho-
| rizon les calcaires rouges, marbre griotte de l'Hérault, et ceux de la
localité de Tourière en particulier.
| Je crois bien faire de montrer dans une coupe la situation strati-
| graphique de ces calcaires ; ils sont au pic de Bissous (fig. 1) et à Tou-
Lrière (fig. 2), surmontés par d’autres calcaires, mais ceux-ci blancs,
Lpénétrés de rognons de silex, offrant un grand nombre de Poly-
Mpiers, et avec ces derniers, des fossiles qui ont été considérés comme
Mdévoniens, et dont quelques-uns même sont communs à ce dernier
terrain et au Silurien.
M Ge sont, en énumérant les Polypiers : Cyathophyllum helianthoïdes,
LHehohtes interstincta, Chœtetes Trigeri, Terebratula princeps ou
| subwilsont, Atrypa reticularis, Orthis crenistria, Phacops latifrons, Bron-
| teus pahfer, etc.
MuUne pareille faune normalement supérieure aux calcaires rouges
Liaintient ceux-ci nécessairement dans l'horizon dévonien, au risque
Mdevoir dans Gontatites Henslowi, si c’est décidément à lui qu’on a
baffaire, un représentant avant coureur de la faune carbonifère, dans
nos contrées.
J'ajoute que les calcaires blancs à Polypiers (6) en recouvrement
sur le marbre griotte, sont ailleurs avec lui dans des relations très
Mintéressantes et très nettes de passage latéral et d'équivalence, dont
\lemassif appelé la Serre, très voisin de Tourière, donne un exemple
remarquable. Le calcaire blanc s’y présente dans des conditions de
polymorphisme remarquable, sous la forme dolomitique dans la
Mplus grande partie de son étendue, sous celle de calcaires blancs
“par places, contrastant avec le faciès dolomitique, mais y passant
Lävue d'œil et s’y fondant, et sur d’autres points très rapprochés, se
délitant en plaquettes rouges, du plus beau marbre griotte, sans
Mcontinuité, et présentant des Goniatites. Impossible d’y établir deux
Mhorizons, tant sous le rapport pétrographique qu’au point de vue
| Stratigraphique. J'ajoute enfin que ces mêmes calcaires rouges sup-
hportent à la Serre les Schistes noirs à fossiles pyriteux, énumérés
| par M. von Kœnen, et qu'il donne comme composant la faune des
| Schistes de Nehden.
Le Dévonien et le Carbonifère de l'Hérault me paraissent se dis-
Müinguer neltement l’un de l’autre. Il n’en est pas de même des rela-
tons du Dévonien et du Silurien, dont j'espère avoir l'honneur d’en-
| tretenir un jour la Société.
366 ZEILLER. — FOUGÈRES FOSSILES. 17 mars
Séance du 17 Mars 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
M. le Président annonce la mort de M. QuinTino SELLA, président
de l’Académie royale dei Lincei. Il rappelle les divers travaux cris-
tallographiques et géologiques de M. Sella et prie la Société de
s'associer publiquement aux regrets qu'inspire sa perte à ses con-
frères italiens.
M. Zeiller offre, de la part de M. le marquis de Saporta, une
brochure extraite des Annales des sciences naturelles, intitulée : Nou-
velles observations sur la flore fossile de Mogji, au Japon.
L'auteur y fait remarquer l'identité de plusieurs des espèces de cette
flore, décrites par M. Nathorst, avec celles du Pliocène inférieur de
Meximieux et surtout des Cinérites du Cantal; il en conclut qu'au
lieu de rapporter les dépôts de Mogi au Pliocène récent ou au com-
mencement de la période quaternaire et d'y voir l'indice d’un abais-
sement de température, on est plutôt conduit à placer Mogi sur le
même horizon que les Cinérites et à admettre qu'il s’agit d’une forêt
montagneuse ayant vécu sous un climat plus humide que le climat
actuel de la même région.
M. Zeiller fait la communication suivante :
Sur la dénomination de quelques nouveaux genres
de Fougères fossiles,
par M. R. Zeiller.
J'ai offert, il y a peu de semaines, à la Société, en en résumant les
principaux résultats, une étude sur les fructifications de quelques
Fougères du terrain houiller du nord de la France, étude publiée en
août-octobre 1883 dans les Annales des scrences naturelles. Peu de
jours après cette communication, j'ai reçu de M. D. Stur, de Vienne,
un important travail sur le même sujet (1), que j'ai du reste signalé
(1) Zur Morphologie und Systematik der Culm und Carbonfarne.
1884. ZEILLER. =— FOUGÈRES FOSSILES. 367
en note (1), en annonçant la publication prochaine, dans le même
recueil, d'un nouvel article consacré à l'examen des principaux
“genres nouveaux créés dans ce travail. C'est cet article que j'ai l'hon-
neur de présenter aujourd'hui à la Société (2), en me bornant à en
indiquer les points essentiels. Je signalerai notamment la concor-
dance parfaite de quelques-uns des genres de M. Stur avec une partie
de ceux que j'ai moi-même créés, concordance que j'ai constatée
avec grand plaisir, et qui me paraît prouver que ces coupes géné-
riques correspondent bien à des groupes naturels. Sur quelques
autres points les conclusions de M. Stur ne sont pas en accord aussi
complet avec les miennes, mais du moins nos observations, en
sénéral, se confirment mutuellement, et les quelques divergences
qu'elles présentent peuvent, je crois, s’expliquer par de simples diffé-
rences de conservation des échantillons que nous avons examinés
J'un et l’autre.
En indiquant, dans la note que je présente aujourd’hui, la coïnci-
dence respective des genres //apalopteris, Saccopteris et Sorotheca de
M'Stur avec mes genres Renaultia, Grand’ Eurya et Crossotheca, j'ai
ajouté que le travail du savant paléontologiste de Vienne n'ayant
paru que le 4°* décembre 1883, les genres créés par moi se trouvaient
avoir la priorité, et qu’il fallait, par suite, abandonner en même
temps les noms de Æenaultia et de Grand'Eurya appliqués par
M° Stur à d’autres types que ceux que j'avais choisis, ces deux noms
constituant désormais des doubles emplois.
En réponse à l'envoi que je lui ai fait de cette note, M. Stur a bien
voulu me signaler et m’a demandé. de faire connaître que, dès le
mois de mai 1883, il avait publié dans l’Anzeiger der K. Akad. der
Wissenschaften (3) un résumé de son travail. Je saisis donc l’occasion
qui m'est offerte aujourd’hui de réparer une omission involontaire,
et de remercier M. Stur de l’obligeance avec laquelle il a bien voulu
me communiquer cette publication, que je n'avais pu trouver
dans les bibliothèques publiques de Paris (4) : à la suite d’un court
résumé des résultats généraux de son travail, présenté par lui à
_—PAcadémie dans la séance du 10 mai, M. Stur y donne la liste nomi-
native des genres, soit nouveaux, soit anciens, entre lesquels il
| répartit les espèces qu’il a étudiées. Ces nouveaux noms auraient
donc la priorité sur les miens si l’auteur les avait alors définis, soit
(1) Bull. Soc. géol. de Fr., t. XII, p. 189, note 1.
(2) Extr. des Ann. des sc. nat., 6° sér., Bot.,t. XVII, p. 130. Sur quelques genres
de Fougères fossiles nouvellement créés.
(3) No XII, 10 mai 1883, p. 95 à 98.
(4) Je l’ai trouvée ultérieurement à la Bibliothèque de l’Institut.
368 ZEILLER. == FOUGÈRES FOSSILES. 417 mars
par une diagnose, soit du moins en citant l'espèce, déjà décrite, qu'il
prenait pour type de chacun des genres qu'il voulait créer; mais il
s’est borné à une simple liste de noms, en ajoutant seulement à
chacun d’eux le nombre des espèces qu'il y faisait rentrer, comme
par exemple « Genus Sorotheca, Stur (2 sp.). »
Je n’aurais donc pu, si j'avais eu connaissance, avant la publication
de mon travail, de cette note de l'Anzeiger, reconnaître la coïnci-
dence des genres que je proposais de créer avec ceux dont M. Stur
venait d'annoncer les noms ; mais j'aurais du moins renoncé à me
servir des noms de ARenaultia et de Grand'Eurya qu’il manifestait
l'intention d'employer. Seulement, ne l’ayant pas fait, dans l’igno-
rance où j'étais de l'existence de cette note, je ne pourrais plus au-
jourd’hui, sans violer l’une des règles de la nomenclature le plus
universellement admises, abandonner des noms génériques que, par
le fait, je me trouve avoir définis le premier, puisque j'en ai, dès les
mois d'août et d'octobre 1883, publié des diagnoses précises accom-
pagnées de figures détaillées, tandis que le travail de M. Stur, conte- M
nant les définitions de ses nouveaux genres, n’a paru que le 4° dé-
cembre suivant.
Dans ces conditions, les noms de enaultia et de Grand'Eurya ne
pouvaient, au moment où je les ai publiés, constituer des doubles
emplois, puisque en réalité, il n’y avait pas eu encore emploi de ces
deux noms, l'emploi d’un nom résidant essentiellement dans son
application à un objet déterminé. Toute annonce d’un nom, sans
définition de l’objet auquel il s'applique, ne peut être considérée, en
effet, que comme une intention et ne saurait conférer à un auteur le
droit, à son profit, de mise en interdit du nom ainsi annoncé.
Il suffit de rappeler à ce sujet que tous les codes de nomenclature
édictés jusqu’à présent ont unanimement admis cette règle, indiquée
dès 1813 par de Candolle, que la prise en considération d’un nom
exige que ce nom ait été nettement défini dans un ouvrage publié et
imprimé; et pour ne citer que les lois qui doivent régir la paléonto-,
logie végétale, je me bornerai à mentionner la condition posée par
le S 5 des Æeègles votées au Congrès géologique international de Bo-
logne (1) et l’article 46 des Lois de la nomenclature botanique adoptées
par le Congrès international de botanique de 1867 (2).
(1) $5. « Le nom attribué à chaque genre ou à chaque espèce est celui sous
lequel ils ont été le plus anciennement désignés, à la condition que les caractères
du genre et de l'espèce aient été publiés et clairement définis. »
(2). Art. 46. « Une espèce annoncée dans un ouvrage sous des noms générique
et spécifique, mais sans aucun renseignement, ne peut étre considérée comme pur
bliée. Il en est de même d’un genre annoncé sans aucune indication, pas même
| 1884. SÉANCE. | 369
La solution de la question de priorité qui est ici en jeu ne donne
donc prise à aucun doute ; mais si je ne puis, dans ces conditions,
proposer l'abandon des noms de genres que j’ai choisis, j’ai tenr,
du moins, à réparer l’omission bibliographique que j'avais commise
el à donner sur ce point à M. Stur la satisfaction à laquelle il a
droit, estimant d’ailleurs à grand honneur pour moi que nous nous
soyons ainsi rencontrés dans des travaux entrepris tout à fait indé-
pendamment l’un de l’autre.
Le Secrétaire dépose sur le bureau, au nom de M. Philippe
Thomas, un mémoire intitulé : Recherches stratigraphi-
ques et paléontologiques sur quelques formations
d'eau douce de l’Algérie. Ce mémoire est accompagné de plu-
sieurs planches.
Séance du 7 Avril 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
“dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membre de la Société :
La BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DE TouLousE (Section des Sciences),
…présentée par MM. Lartet et Caralp.
M; Nivoiïit annonce que la Compagnie de l'Est, sur l'initiative de
son éminent directeur, M. Jacqmin, vient de s’attacher un géologue.
Elle à choisi pour occuper ce poste un employé de ses bureaux,
M: Jannel, qui a une véritable passion pour la Géologie.
N'ayant que ses soirées et ses jours de congé à sa disposition,
M°Jannel les consacre exclusivement à sa science de prédilection. Il
est parvenu, par ses recherches patientes, à éclairer quelques points
obscurs de la Géologie de l’Ardenne ; il a contribué notamment à
fixer l’âge de ces schistes violets et bleuâtres qui constituent une
grande partie du massif ardennais. Ceux d'entre nous qui ont as-
sisté à la réunion de la Société géologique l’année dernière ont pu
constater combien son concours nous a été utile.
en disant de quelles espèces d’un autre genre on le compose. Si plus tard l’auteur
ou ure autre personne font connaître publiquement ce que signifiait ce nom, la
date de cette seconde publication est la seule qui compte. »
XII. 24
370 COSSMANN. == FAUNE DE L'ÉTAGE BATHONIEN EN FRANCE. ‘7 avril
J'ajouterai que les études géologiques sont de tradition à la Com-
pagnie de l'Est. L'illustre ingénieur qui a été longtemps placé à sa
tête, Sauvage, leur a consacré une bonne part de sa carrière si bien…|
remplie, et il est suivi avec succès dans cette voie par puseus in- |
génieurs ou chefs de section.
Ce n’est pas ici d’ailleurs qu'il est nécessaire d’insister sur les ser-
vices que les chemins de fer peuvent attendre de la Géologie, ni sur
ceux que, par réciprocité, ils sont appelés à lui rendre.
Je crois donc qu'il y a là une excellente mesure qui fait le plus
grand honneur à la Compagnie de l’Est et que nous devons proposer
comme un exemple à suivre à toutes les autres Compagnies.
M. Tardy envoie une notice intitulée : L'homme quater-
naire dans la vallée de l'Ain (Ext. des Mémoires de la Soc. des
Sc. nat. de Saône-et-Loire).
M. Cossmann fait la communication suivante :
Sur un Mémoire concernant la faune de l'étage bathonien en,
France.
J’ai l'honneur de déposer sur le bureau, un travail exclusivement, |
paléontologique, formant la première partie d’une étude que j'ai en- |
treprise sur la faune de l'étage bathonien, en France.
La paléontologie. jurassique, en général, a été, jusqu’à présents M
l'objet de nombreux travaux qui facilitent beaucoup la tâche des M
géologues ; mais, en ce qui concerne plus spécialement les couches
bathoniennes, il m’a paru que les publications antérieures n'étaient. h
pas en rapport avec la richesse de la faune que ces couches contien-
nent, et qu’en tous cas, les éléments de la détermination de ces M
coquilles étaient épars dans divers recueils et méritaient d’être coor= M
donnés dans une monographie spéciale à l’étage en question. |
En effet, depuis l'époque où d'Orbigny a laissé inachevée la P& M
léontologie française, la découverte de nouveaux gisements, renfer- |
mant des fossiles d’une rare conservation, a donné lieu à la publi 4
cation de descriptions locales, parmi lesquelles je citerai ceiles de,
M. Piette sur les coquilles de la grande Oolithe des Ardennes, le M
volumineux Mémoire de MM. Terquem et Jourdy sur les fossiles du)
Bathonien de la Moselle, la note de MM. Rigaux et Sauvage, sur ies M
espèces nouvelles de Fullers’ Earth et du Cornbrash des environs de M
Boulogne, enfin la continuation de la Paléontologie française en ce
“1884. COSSMANN. — FAUNE DE L'ÉTAGE BATHONIEN EN FRANCE. 3171
qui concerne les coquilles ailées, les Brachiopodes, les Bryozoaires,
les Crinoïdes, les Échinides, etc.
Laissant donc de côté ces divers ordres, ainsi que les Céphalo-
podes, les Zoophytes et les Foraminifères, je me suis spécialement
attaché aux Gastropodes que la Paléontologie n’a pas terminés et
aux Lamellibranches, qu’elle n’a même pas commencés.
Le Mémoire que je remets aujourd'hui à la Société, concerne les
Gastropodes ; le tableau général, qui est à la fois la base et le résumé
de ce travail, n’en énumère pas moins de 428 espèces : c’est un total
considérable, surtout si l’on songe que la Paléontologie française
n'en a décrit que 92, et que le Prodrome en cite 118 pour la France.
Sur ce nombre d'espèces, il n’y en a guère que 53 qui soient abso-
lument nouvelles, c’est-à-dire moins de 13 0/0. Je serais presque
tenté de m'applaudir de ce résultat qui tendrait à prouver le soin
avec lequel j'ai évité de créer des espèces sur de simples variétés
locales, et avec lequel j'ai, au contraire, cherché à réunir, quand il y
avait lieu, des espèces que d’Orbigny ou d’autres auteurs ont sépa-
rées, par la seule raison qu’ils les classaient à des niveaux stratigra-
phiques différents.
| «Je crois superflu d'ajouter que les matériaux de ma propre collec-
tion n'entrent que pour une faible part dans le nombre des espèces
décrites et figurées. C’est aux communications qui m'ont été faites
avec une obligeance et un empressement, dont je ne saurais assez
remercier nos confrères, que je dois d’avoir pu examiner les types
de la plupart de ces espèces. Malgré ces circonstances favorables, il
ya encore un certain nombre d’espèces que je n’ai pu citer ou dis-
cuter que d’après des figures plus ou moins imparfaites, ou même
d'après des citations souvent hypothétiques. Aussi, ai-je dû recourir
plus d’une fois au classique point d'interrogation, n’attribuant, à
{«ort ou à raison, une confiance absolue qu'aux déterminations des
“échantillons que j'ai eus sous les yeux.
“Pour compléter ce travail, il eût été nécessaire de le faire suivre
Imou précéder d’une étude stratigraphique, discutant les limites et les
s| divisions de l'étage bathonien, dans les diverses régions de la
France.
Mais, outre qu’une pareille étude eût été au-dessus de mes forces
eébde ma compétence, elle eût nécessité, de ma part, des déplace-
ments nombreux et prolongés qui me sont interdits par ma rési-
dence. J'ai donc dû me ‘borner à donner, au sujet des divers gise-
… “ment, d'où proviennent les coquilles que j'ai recueillies, ou que l’on
Re : : à .
| Me confiées, des renseignements sommaires extraits de plusieurs
| publications.
312 GAUDRY. — NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. ‘7 avril
Pour m'’éviter la recherche d’un synchronisme minutieux, qui au-
rait pu m'amener à des conclusions contradictoires selon les loca- |
lités, j'ai adopté, comme la plupart des auteurs, trois grandes divi-
sions. Dans le Bathonien inférieur, je range le Âuller’s Earth, les
couches à Clypeus Plotn; dans le Bathonien moyen, la grande
Oolithe ou Oolithe miliaire, les couches à Zhynchonella decorata et à
. Rhynchonella Hopkinsi; enfin, dans le Bathonien supérieur, le Forest
marble et le Cornbrash.
En admettant ces divisions tranchées, un peu arbitraires, il est
vrai, mais qui ne sont au fond qu'une”question d’accolade, dont la
solution n’a d'autre intérêt que de faciliter le classement synoptique
des espèces, j'ai trouvé que le Bathonien inférieur renferme 176 es-
pèces, dont 17 existaient déjà dans l’Oolithe inférieure ou le Lias;
que, dans le Bathonien moyen, on compte 220 espèces, dont 134 seu-
lement commencent à apparaître à ce niveau; enfin que le Batho-
nien supérieur contient 210 espèces, dont 102 n’existaient pas anté-
rieurement, et dont 17 remontent dans le Callovien et l’Oxfordien.
Il y a 49 espèces que je connais à la fois du niveau inférieur et du
niveau supérieur, mais qui n’ont pas encore été rencontrées dans le
niveau intermédiaire, ce qui s'explique, si l’on songe que la plupart
des gisements connus dans le Bathonien moyen, à l'exception de
ceux des Ardennes, ont une faune de haute mer toute spéciale, bien
distincte des faunes de rivage que l’on trouve surtout au-dessus et
au-dessous, et en tous cas, peu riche en Gastropodes.
L’examen de ce Mémoire est renvoyé à la Commission compé-
tente.
M. Gaudry fait la communication suivante :
Sur un Sirénien d'espèce nouvelle trouvé dans le bassin Ge Paris, |
Par Albert Gaudry.
Planche XVII
En faisant les tranchées du chemin de fer qui réunit la station
de Saint-Cloud à celle de l’Étang-la-Ville, on a mis à nu sur toutle
parcours de cette nouvelle ligne, l'étage des sables de Fontainebleau
avec les marnes coquillières qui en forment la base,
M. Chouquet, déjà bien connu des géologues par ses découvertes
aux environs de Moret, a suivi les travaux des tranchées, y recher-
chant les fossiles, et, conformément à ses habitudes de générosité, il
a donné au Muséum les produits de ses recherches. MM. Olewinskiei M
FA
1884, GAUDRY. == NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. 373
“Calot, qui ont conduit, sous la direction de M. l'ingénieur Luneau,
les beaux travaux d'art du nouveau chemin de fer, ont non seule-
ment accordé à M. Chouquet et à moi toutes les facilités pour exa-
miner les terrains, mais encore ils ont envoyé au Muséum les pièces
. qu'ils ont recueillies.
Parmi les fossiles qui ont été rencontrés, je dois citer quatorze
côtes d’un Âalitherium, vraiment étranges par leurs proportions :
elle indiquent une espèce nouvelle à laquelle on pourrait donner
lenom d'Aalitherium Chougueti, pour la distinguer de l’espèce ordi-
naire du bassin de Paris, l’Aalitherium Schinzi, Kaup., souvent
appelé Haltherium Guettardi. M. Chouquet m’a conduit à l’endroit où
ces grosses côtes ont été déterrées ; elles proviennent de la marne à
Ostrea cyathula, très près de l'emplacement de la nouvelle gare de
Louveciennes. L’ouvrier, qui les a mises à jour, nous a dit qu’elles
étaient réunies confusément les unes sur les autres. Dans le voisi-
nage, nous avons trouvé des Ostrea cyathula et longirostris, une dent
de Lamna, un morceau de Myliobates, des vertèbres de poissons os-
seux et des pièces de l’Æalitherium Schinzi. M. Chouquet et M. Ole-
winski ont recueilli de nombreux débris de ce même Æalitherium
Schinzi à l'Étang-la-Ville, Déjà du temps de Cuvier, un ingénieur,
M: Bralle, en avait rencontré dans la même région, à Marly (1).
M: Lepsius (2), dans le bel ouvrage qu’il a récemment publié sur
PAahtherium Schinzi, a fait remarquer combien les côtes de cet
animal sont épaisses. L’Æalitherium Chouqueti exagéraïit encore ce ca-
ractère, J'ai fait représenter dans la planche XVII, figures 1 et 2, une
côte de chacune de ces espèces. La côte de l’Halitherium Chougueti
(fig. 2), est longue seulement de 0,43 sur son contour interne ou
concaye, et de 0,52 sur son contour externe ou convexe, et pourtant
elle a 0,20 de circonférence dans son milieu; nous en avons même
qui ont 0,22. Ce qui est surtout curieux, c’est que l'épaisseur égale
la largeur ; comme on le voit sur notre figure, la coupe donne dans
le milieu 0,059, dans le sens de l’épaisseur, aussi bien que dans celui
de la largeur; cela établit une différence sensible avec les côtes de
L'Halitherium Schinzi qui a vécu dans la même région (fig. 4). A la
mérité, il y a des côtes de l’Aalitherium Schinzi qui sont plus rondes,
| plus trapues que celles de notre figure 4 ; mais ce sont les dernières
|
Blainville, M. Munier-Chalmas ont fait connaître les restes de l’Halitherium Schinzi
qui ont été trouvés aux environs d’'Étampes.
(2) Halitherium Schinzi, die fossile Sirene des Mainzer Beckens, avec 10 planches,
| in-4°, Darmstadt, 1882. M. Lepsius vient d'envoyer au muséum de Paris les mou-
läges d'un squelette entier de cette espèce.
| (1) Les recherches de Guettard, Sergent, Cuvier, M. Desnoyers, Béchu, de
37% GAUDRY. — NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. ‘7 avril.
côtes: or, toutes nos côtes de l’Æalitherium Chouqueti ayant été
trouvées ensemble, il est vraisemblable qu’elles proviennent du même
individu ; je suppose que ce sont les 10°, 11°, 12°, 136, 14°, 15°, 46°,.
ATe et 18° côtes. La différence entre l’épaississement des côtes de
l'Halitherium Schinzi et de l’Halitherium Chouqueli est surtout consi-.
dérable près de la pointe sternale ; si, par exemple, nous mesurons
l'épaisseur des côtes, représentées fig. 4 et 2, à 7 millimètres au-dessus
de la pointe sf, nous trouvons que l'épaisseur dans l’Æalitherium
Chouqueti est de 0,053, tandis qu’elle est seulement de 0,028 dans
l’Halitherium Schinzi. é
On a de la peine à s’imaginer la conformation d’un animal avec une
cage thoracique d’une telle épaisseur : c'était une sorte de blindage.
Des côtes si lourdes devaient être difficiles à soutenir, car non seule-
ment elles étaient plus grosses comparativement à leur longueur que
dans aucun autre animal, mais encore, ainsi que tous les géologues
le savent, les côtes d’Æalitherium sont d’une densité étonnante. Cinq
seulement des côtes de l’Æalitherium Chouguetri sont conservées dans
la partie où elles s’articulent avec les vertèbres ; dans ces cinq côtes,
la facette articulaire (diarthroïdale) de la tête (fig. 2, &.) est très ré-
duite ; celle de la tubérosité (fig. 2, fu.) est à peine marquée. Cela
semble indiquer que ces côtes avaient des mouvements bornés. Ge
qui leur était surtout nécessaire, c'était de puissants ligaments qui
les attachassent fortement aux vertèbres. Dans leur région angulaire
(fig. 2, a.), plusieurs des côtes ont un bombement très accentué, qui
a dû donner attache à de très forts faisceaux des muscles sacro-lom-
baires. Sur le bord externe de quelques-unes des côtes, on observe
vers le tiers inférieur une dépression oblique qui marque une légère
torsion. La pointe ventrale des côtes a une très petite facette ; ül
faut sans doute conclure de là que les cartilages qui unissaient les
côtes au sternum étaient étroits.
M. Chouquet a recueilli avec les débris du gros animal de Louve-
ciennes un très petit humérus sans épiphyses, de forme allongée
comme dans l’ÆZalitherium Schinzi. Je ne peux dire de quelle espèce
il provient.
L’ÆHalitherium Chouqueti ne s’est pas arrêté à Louveciennes ; il a dû
traverser l’emplacement où est actuellement Paris, car nous avons
dans le Muséum des morceaux de côtes qui semblent lui appartenir
et qui ont été trouvés à Belleville. Voici ce que Blainville (1) en a
dit : Dans ces dernières années, par suite des travaux entrepris pour les
fortifications de Paris, on a trouvé une très grande quantité de ces frag-
(1) Ostéographie. Manatus, p. 109.
1884. GAUDRY. — NOUV. ESPÈCE DE SIRÉNIEN DU BASSIN DE PARIS. 375
A]
ments de côtes, de peu de longueur, mais d’une grosseur considérable, à
Belleville, dans une sorte de marne sableuse, intermédiaire au calcaire
grossier et au gypse, et nous en possédons plus d'une vingtaine dans un
état de fraîcheur remarquable. En réalité, les anciens catalogues des
collections du Muséum indiquent seulement quatre tronçons de côtes
de Belleville, dont deux portent le nom de M. Boucault et deux por-
tent celui de M. Laurillard, avec cette mention : Belleville, au-dessus
du plâtre, au-dessous du banc d'huîtres, 1840.
Dans un important Mémoire sur les Siréniens fossiles du S.-0. de la
France, M. Delfortrie (4) a figuré des côtes d'Aalitherium provenant
du Miocène inférieur de Cenon (Gironde), qui se rapprochent des
nôtres par leur forme épaisse. |
L’AÆalitherium Schinzi est l'espèce qui diffère le moins de l’Ha-
lithertum Chouqueti par la forme de ses côtes. L’Aalitherium fossile de
Pépoque des faluns (2) a des côtes plus longues et plus aplaties.
Christol, Gervais, M. Capellini, M. le baron de Zigno, qui ont bien
étudié les Siréniens pliocènes, n'ont pas signalé des côtes semblables
à nos côtes de Louveciennes.
J'ai vu dans le musée de Saint-Pétersbourg le squelette de la
Rhytine, et dans celui de Bordeaux les débris du #hytiodus ; ces deux
animaux ont des côtes bien plus allongées, proportionnellement
moins épaisses et plus minces que celles de l’Aahtherium Chouqueti.
EXPLICATION DE LA PLANCHE XVII.
Fig. 1. — Côte d'Halitherium Schinzi, vue sur le bord postérieur, aux 2/5° de
grandeur : é. tête de la côte ; {u. sa tubérosité; a. angle de la côte; st. facette
d'attache du cartilage du côté sternal ; la coupe la plus basse a été faite à 7 milli-
mètres au-dessus de cette facette. — Etage des sables de Fontainebleau, environs
d’Etampes.
Fig. 2. — Côte d'Halitherium Chouqueti, vue sur le bord postérieur aux 2/5° de
grandeur : €. tête de la côte; tu. sa tubérosité; a. sa région angulaire ; sé. facette
d'attache du cartilage du côté sternal ; la coupe la plus basse à été faite à 7 mil-
limètres au-dessus de cette facette. — Marnes à Ostrea cyathula, à la base de l'étage
des sables de Fontainebleau. Près de la station du chemin de fer, à Louveciennes
(Seine-et-Oise).
(1) Étude sur les restes fossiles de Siréniens du genre Halitherium, dans le
bassin de la Garonne, pl. XXII, fig. 44 et 46 (Actes de la Société linnéenne de Bor-
deaux, vol. XX VIII, in-4°, 1871).
(2) Le muséum de Paris possède de beaux échantillons de cette espèce. Notre
confrère, M. Paul Vulpian, vient d’en trouver de nombreuses pièces dans le falun
de Fosse, non loin de Segré.
316 FONTANNES. = MARNES PLAISANCIENNES DE SAINT-ARIES. 1 ayril
M. F. Fontannes signale un nouveau gisement fossilifère des
marnes plaisanciennes de Saint-Ariès, situé près d'Ey-
guières (Bouches-du-Rhône). Il fait suivre cette communication
des conclusions suivantes :
1° Le chaînon qui s'étend du nord au sud entre Saint-Saturnin et
Saint-Rémy et que coupe la Durance entre Noves et Caumont, est
constitué en grande partie par des marnes argileuses appartenant à
l'Helvétien, ainsi qu’en témoignent les stations fossilifères de Noves,
de Caumont, de Saint-Saturnin. Le caïlloutis à galets de quartzite
qui la couronne est quaternaire ;
90 Les marnes à /Vassa semistriata et Ostrea barriensis affleurent à la
base orientale des Alpines, en face de Sénas et pénètrent dans le
vallon de Saint-Pierre-de-Vence. Toutes les espèces recueillies sur ce
point, — le premier des Bouches-du-Rhône qui ait livré une faune
marine pliocène bien caractérisée, — se trouvent dans les marnes et
faluns de Saint-Ariès, Dans son ensemble, et surtout par ses carac-
tères négatifs, cette faunule rappelle plus particulièrement le faciès
ontologique de l’Argile grise à Polypiers de Saint-Restitut, déposée au
pied des falaises mollassiques de la colline de Saint-Paul-Trois-Chà-
teaux (Drôme);
3° La mer pliocène de Saint-Ariès ayant généralement pénéiré
dans les terres miocènes par les vallées actuelles dont le creusement
a débuté à la fin du Tortonien et inauguré, à s’en tenir aux faits les
plus généraux, l'époque pliocène, il est à présumer qu'un bras de la
Durance, sinon toute la rivière, a dû avoir une embouchure äistinete
de celle du Rhône et se jeter dans la mer aux environs d'Eyguières;
4° La composition géologique du sous-sol de la Crau et de la
plaine d'Avignon présente la plus complète analogie avec celle du
sous-sol de la plaine d'Orange, de celle de Crest, de la vallée de
Beaurepaire, etc. L'Helvétien moyen en constitue la plus grande
partie et n’est raviné par le Plaisancien que sur une surface res-
treinte.
.
Fe
1884. PARRAN. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. SI
Séance générale annuelle du 17 Avril 1884.
PRÉSIDENCE -DE M. PARRAN
Remplaçant M. Lory, Président pour l'année 1883,
Puis de M. FoNTANNES, Vice-Président.
M. DesroNcaawrs, professeur à la Faculté des sciences de Caen,
ancien membre de la Société, est admis, sur sa demande, à en faire
de nouveau partie.
M. le Président annonce en outre une présentation.
Le Président annonce la mort de M. Auçuste GARNIER et se fait
l'interprète des regrets que la perte d’un géologue aussi distingué
inspire à tous les membres de la Société.
Le Président prononce l’allocution suivante :
« Messieurs,
» En vous souhaitant la bienvenue dans cette réunion annuelle,
et avant de donner la parole à ceux de nos confrères qui nous appor-
tent leurs intéressantes communications, je vous demanderai la per-
… mission de consacrer, suivant l’usage, quelques instants au souvenir
des membres de la Société que nous avons eu le regret de perdre
en 1883.
» M. Joachim Barrande, dont nous avions admiré en 1877, au Con-
grès de Géologie, l’ardeur encore juvénile, a suivi de près dans la
tombe un prince dont il avait été le précepteur et l’ami. La Société
tiendra à honneur de consacrer une notice spéciale à celui qui nous
a révélé avec un éclat et une autorité incomparables les êtres du
monde Silurien, mais nous ne saurions ici passer sous silence les
regrets que sa perte nous a inspirés, et la libéralité avec laquelle Bar-
rande communiquait à ses confrères les précieuses brochures où se
trouvent résumées ses plus importantes découvertes.
» M. Louis Gruner avait été en 1865 président de notre Société. Ses
remarquables travaux font l’objet d'une notice dont il va vous être
donné lecture. La bienveillance de Gruner et l'élévation de son carac-
tère sont connues de tous ceux qui l’ont approché.
» M. Amédée Burat était un des vétérans de la phalange qui avait
378 PARRAN. = ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 17 avril.
suivi Élie de Beaumont et Dufrénoy dans leurs premiers travaux. On
Pa PRE ; \
Es :
lui doit divers traités de géologie appliquée, écrits avec une grande
clarté, des monographies houillères, des études sur les gites métalli-
fères et un volume d'ensemble sur la géologie de la France. Profes-
seur de fondation à l’École centrale des Arts et Manufactures, il a
pris une part active dans la création ou la direction de nombreuses
mines et particulièrement de celles de Blanzy.
» M. le Feldsmarschal, lieutenant de Hauslab, était un des plus an-
ciens membres de la Société; il s’est occupé surtout de géographie
physique, et est cité dans l'ouvrage de Beaumont sur les systèmes de
montagnes, comme l’auteur d’un ouvrage remarquable sur l’orogra-
phie des États autrichiens et autres régions. Il avait, en 4854, pré- L
senté à notre Société une note tendant à faire entrer les éléments de
la symétrie quadrilatérale dans les ridements de l’écorce terrestre,
contrairement aux idées de Beaumont qui n’admettait, pour cet
ordre de phénomènes, que la symétrie pentagonale.
» M. Émile Benoît suivait assidûment les séances de notre Société,
et sa mort a laissé un vide sensible dans nos rangs. Ses travaux ont
eu principalement pour objet la géologie du Jura méridional. Une de
ses dernières communications (avril 1879) avait trait à l’extension
géographique et stratigraphique du Purbeckien dans le Jura.
» M. Jaubert, ingénieur de la Compagnie P.-L.-M., a été l’un des
premiers, avec M, Matheron, qui aient songé à profiter du creuse-
ment des tranchées et des études de tracé rentrant dans leur ser-
vice, pour recueillir les observations précieuses qu’on en peut tirer
au profit de la géologie. Leur exemple a été très heureusement suivi,
et nous devons à leurs successeurs, MM. Torcapel, Saunier, Poul=
thier, des découvertes d’une grande utilité. La Compagnie de l’Esta
pris récemment à cet égard, ainsi que nous l’a annoncé notre con
frère, M. Nivoit, une initiative qui sera, nous l’espérons, suivie par les
autres Compagnies, Elle a créé un service spécial de géologue.
» Jaubert avait étudié particulièrement les terrains du Midi, et
avait rassemblé une très belle colléction. La réunion extraordinaire
de Grenoble l’avait choisi comme vice-président en 1881.
» M. Justin Dorlhac, ingénieur, a dirigé successivement les mines
de houille de Brassac et celles de Montigné (Mayenne).
» Très bon géologue, Dorlhac a publié divers mémoires sur les
filons de la Haute-Loire, sur la Lozère, et autres régions du Plateau
central; un travail important sur l’origine des roches et la forma=
tion des filons, honoré d’une médaille d’or par la Société de l'In-
dustrie minérale; enfin une description des bassins houillers de
Brioude et de Brassac, imprimée aux frais de l’État en 1881,
k
1884. PARRAN. — ALLOCUTION PRÉSIDENTIELLE. 319
» M.J. Tissot, ingénieur en chef des mines de la province de Cons-
tantine, avait exploré cette province pendant vingt années et venait
d'en publier la première carte géologique complète qu’il qualifiait
d'essai, malgré tout le soin qu'il y avait apporté, et qu’il se proposait
de reviser aussitôt que le levé topographique de la province aurait
“été terminé. Il avait déposé au bureau des Mines une collection de
fossiles au nombre d'environ 15,000. Entraîné peu à peu par l'attrait
irrésistible des problèmes que soulève l’étude de l'écorce terrestre, il
s'était laissé aller comme Auguste Comte, comme Boucheporn, à la
recherche des principes naturels qui régissent le monde physique et
moral, et dont la marche progressive des sciences doit nous mettre
en possession, dans les limites assignées à la portée de l'esprit bu-
main. Avec son labeur acharné, avec la pénétration de son esprit,
Tissot est sans nul doute allé plus loin que ses prédécesseurs dans
cet ordre de recherches, mais il n’a pu résister à la fatigue d'un
semblable travail; il est mort à la peine, avant d’avoir pu livrer à l'im-
pression le second volume de son! Zssai de philosophie naturelle.
» M. 7. B. Tawney, du Woodwardian-Museum, à Cambridge, s’est
principalement occupé des terrains tertiaires, houillers, permiens et
jurassiques de l'Angleterre ; il a fourni, dans la description des envi-
rons de Bristol, les parties relatives aux terrains houiller, permien,
Rhétien, basique, inf, oolite, etc.
» M. Berthelot s'était plus spécialement voué à la botanique; il est
Mort, pendant la mission du Sénégal, d’une insolation.
» MM. Mérian, professeur de géologie à l’Université de Bâle; Mon-
nerot, directeur de la Compagnie d'assurances /a Nationale; Max
Braun, ancien directeur des mines de la Vieille-Montagne, géologue
et minéralogiste distingé; Cloez, examinateur à l’École polytech-
nique; M. le docteur Zassy, M. le docteur Æatti, viennent clore cette
Hste nécrologique, malheureusement plus remplie que d’ordinaire.
» Nos jeunes confrères se montreront jaloux de recueillir l'héritage
Iket de suivre les traditions de ces illustres vétérans de la science, dont
nous avons le regret de voir disparaitre peu à peu les derniers survi-
| vants.
» La Société s’empressera d'enregistrer leurs succès et de les con-
Sacrer par le prix Viquesnel qui a été décerné cette année, par les
suffrages de nos confrères, à M. Franz Léenhardt, de Montpel-
1 lier, professeur à la Faculté de théologie de Montauban, l’auteur du
remarquable travail sur la géologie de la région du Mont-Ventoux.
» Dans ces dernières années, les méthodes et les moyens d’inves-
tigation ont subi, dans les sciences naturelles, une transformation
380 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER, 17 avril
radicale qui a amené des progrès rapides, et conduit de plus en plus à
la division du travail. |
» Cette évolution peut être utilement servie par nos réunions ordi-
naires, qui permettent à nos confrères spécialistes de se retrouver
sur un terrain commun où ils échangent amicalement leurs idées, et
par nos publications où se resserrent en faisceau les recherches indi-
viduelles dont l’ensemble contribue à enrichir la moisson scienti-
fique de notre siècle.
» Ainsi se trouveront réalisées, Messieurs, avec votre concours,
les vues de nos prédécesseurs et maîtres, les fondateurs de cette
Société, et de ceux qui, venus après eux, tiennent à honneur de
marcher sur leurs traces.
M. Parran prie M. Fontannes, de le remplacer au bureau et
donne lecture de la notice suivante :
Notice sur les travaux géologiques de Louis Gruner,
par M. A. Parran.
Emmanuel-Louis Gruner, né le 41 mai 1809, en Suisse, à Wor-
blaufen, près Berne, était le quatrième d’une famille de seize enfants
dont douze ont vécu ensemble pendant plus de trente-cinq ans.
Il descendait, par sa mère, Julie de Jenner, de l’illustre natura-
liste Albert de Haller, et, par son père, de l’auteur d’un ouvrage bien
conau sur les glaciers.
En 1898, il fut admis avec le n° 3, à l’École polytechnique, à titre
de sujet Suisse. En 1830, il obtint la petite naturalisation, qui lui
permit d'entrer comme élève ingénieur de l’État à l’École des mines
de Paris (1).
En 1834, après un voyage de deux ans consacré à visiter le Hartz,
Freyberg, la Styrie, le Tyrol, il était envoyé à Saint-Étienne comme
ingénieur ordinaire, et nommé bientôt après professeur de chimie et
de métallurgie à l'École des mines de cette ville. Il y resta jus-
qu’en 1847.
Ses aptitudes exceptionnelles, son instruction fortifiée par les
voyages et par la connaissance des langues, sa prédilection marquée
pour les sciences qui se rattachent à l’art du mineur et du métallur-
giste le mettaient, mieux que tout autre, en mesure de tirer parti
(1) Ces détails biographiques sont empruntés à la notice de M. Castel (Bulletin
de la Société de l'Industrie minérale, 2e sér., t. XII, 1883).
|
|
pe
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 381
des ressources que lui offrait le vaste champ d’études où il venait
d’être appelé.
Il entreprit aussitôt et mena de front cette double série de recher-
ches géologiques et métallurgiques qui l’ont occupé jusqu’à la fin de
sa laborieuse carrière.
Le cadre de cette notice, consacrée spécialement à l’œuvre du
séologue, nous oblige à laisser de côté l’œuvre du métallurgiste, qui
trouvera d’ailleurs dans les Annales des Mines une place mieux appro-
priée à son importance et une appréciation plus autorisée.
Notre tâche, ainsi allégée, ne laisse pas de rester assez ardue, car
les recherches de Gruner se rattachent aux questions les plus
compliquées de la géologie : terrains anciens, roches éruptives,
filons, formations houillères.
Nul n’était, on peut le dire, mieux armé que lui pour aborder avec
succès ces problèmes, dont les données doivent être recueillies sur
les pentes abruptes des montagnes aussi bien que dans les galeries
souterraines, et dont la solution doit être poursuivie dans le labora-
toire du minéralogiste.
Observateur pénétrant et judicieux, Gruner excellait à saisir sur le
terrain l’allure et les rapports des masses minérales et à démêler les
“accidents dont elles sont fréquemment affectées,
Ses connaissances approfondies, son attention à se tenir toujours
au courant des publications étrangères, lui permettaient d'appliquer
à l'interprétation des faits observés toutes les ressources de la science,
et d'arriver ainsi à des déductions qui portent le cachet de la rigueur
et de la simplicité. Ent
Chargé de la Carte géologique de la Loire, Gruner commença ses
premières courses en 1836 et, dès la fin de 1838, il avait à peu près
terminé les études générales qu’il résumait dans son mémoire sur la
Nature des terrains de transition et des porphyres du département de la
Loire, publié en 1841, dans les Annales des Mines (3° sér., t. XIX).
DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA LOIRE. — De nouvelles courses en
1840, 1841, 14847 et 1851 lui permirent de mettre la dernière main à
sa Description géologique de la Loire, qui fui livrée au public en 1859
Seulement, bien qu’elle porte la date de 1857.
Il avait déjà fait connaître, en 1847, dans l’annuaire local, la consti-
tution géologique du département, et publié une carte générale avec
coupes et texte explicatif du bassin houiller de la Loire, où, pour la
première fois, les divers étages houillers sont indiqués et délimités.
Lorsqu'il entreprit, en 1836, l'étude géologique du département,
les terrains paléozoïques n’avaient pas été encore reconnus et étaient
restés confondus avec les terrains anciens; tout était à faire sous ce
382 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
rapport. Gruner établit les divisions de ces terrains, qui sont les sui- LE
vantes, en allant de haut en bas :
4. Terrain houiller proprement dit
Porphyre quartzifère (système du Forez, N. 15° O.).
2. Grès à anthracite.
Porphyre micacé granitoïde (système des Ballons E. 15° S.).
3. Grauwacke ou calcaire carbonifère.
Ces résultats importants firent sensation dans la science.
Ils attachaïent le nom de Gruner à l’un des systèmes de montagnes
(système du Forez), adopté immédiatement par Élie de Beaumont et
à un type de roche éruptive d’un âge bien déterminé, fournissant
par cela même un point de repère précieux, et établissant, commen
l'indique son nom si heureusement choisi, un passage pétrogra-
phique et chronologique entre les granites et les porphyres. A Ce
titre, le nom de porphyre granitoïde est un de ceux qui méritent, au
plus juste titre, d'être conservés dans la nomenclature française.
On a reconnu depuis que la Grauwacke ou Calcaire earbonifère
pouvait se dédoubler en deux sous-étages qui se retrouvent super
posés dans le même ordre, dans plusieurs bassins carbonifères d'Eu-
rope, savoir : le Culm (sens restreint) et le Calcaire carbonifère; le
grès anthracifère étant l’équivalent de ce que les Allemands ont
appelé la Grauwacke moderne. Gruner avait indiqué nettement pour
la Loire cette division, mais il s’est abstenu de la généraliser,
en 1857; les points de comparaison qu'ont fournis depuis les pays
étrangers étant, à cette époque, trop peu connus. :
La Description géologique de ‘la Loire fut présentée par l’auteur à"
notre Société dans la séance du 21 février 1859. :
MM. Delesse et Hébert s'empressèrent d'en proclamer le mérite et
présentèrent d'intéressantes observations; Delesse, sur ia présence
de l’albite dans certains porphyres, en indiquant que ce feldspathM
paraissait surtout d’origine métamorphique; M. Hébert, sur l'exis=
tence des filons et des rognons siliceux dans les schistes ardoisiers
de la Meuse, existence qui ne pouvait être attribuée au granite
éruptif commun, considéré par Gruner comme anté-silurien. La
réserve de M. Hébert était fondée, car l’éruption principale de ce
granite a été suivie par celle d’autres roches granitoïdes, accompa=
gnées d'intrusions siliceuses, pendant les périodes cos et
dévonienne.
Gruner en a lui-même fourni les preuves dans son travail sur la
classification des filons.
Postérieurement aux porphyres granitoïdes et quartzifères et au
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 383
terrain houiller, est apparu un troisième porphyre, l'Eurite quartzi-
“ère, qui court sensiblement du sud au nord. Chacun de ces por-
phyres, comme aussi les granites et les pegmatites, ont provoqué la
—{ormation de filons quartzeux spéciaux; mais les plus importants de
ces filons, ceux qui renferment en outre spécialement de la barytine,
de la fluorine, de la blende, de la pyrite et de la galène, sont d’un
âge plus récent ; leur direction habituelle est le N.0.-$S.E., ils se rat-
“iachent intimement aux dépôts métalHières des arkoses triasiques et
liasiques et aux dislocations qui ont produit en si grande abondance,
dans le Morvan, des filons de même direction et de même remplissage.
Les terrains secondaires et tertiaires sont loin d’avoir dans la
Loire l'importance des terrains cristallins et paléozoïques.
Gruner à déduit de ses observations les conclusions suivantes :
La lisière nord du Plateau central a dû s’affaisser lentement depuis
Vorigine de la période jurassique jusqu’à la fin du dépôt des argiles
à jaspes de l’Oolithe inférieure et, à partir de ce moment, le sous-sol
ancien se souleva graduellement pendant tout le reste de durée de
la période secondaire.
“À dater de la période tertiaire, il s’abaissa de nouveau jusqu’à la
fin de la période miocène.
L'origine de la période pliocène a été marquée par un dernier sou-
lèyement du Plateau central.
Le terrain lacustre tertiaire des bassins de la Loire et de l’Allier,
se compose de trois parties dont l’altitude et l'extension s’accroissent
de-bas en haut, tandis que leur puissance varie en sens inverse.
La base de ces dépôts, bornés aux bassins supérieurs de la Loire
étde l'Allier, correspondrait, d’après Gruner, au terrain éocène, la
partie moyenne au Miocène inférieur (Tongrien), et la partie la plus
élevée au Miocène supérieur (Falunien).
Enfin, les trachytes et les basaltes sont postérieurs au terrain ter-
tire le plus récent du département de la Loire.
Tels sont, dans leurs traits généraux, les faits mis en lumière par
la Description géologique de la Loire.
GISEMENTS DE FER, MANGANÈSE. — En 1841, 1843, 1844, 14845 et 1846
furent insérés aux Annales des mines les résultats des essais, analyses
ebexpériences faites au laboratoire de l’École des mines de Saint-
Etienne, sur les combustibles minéraux, les eaux de la Loire, les
minerais de fer de Saône-et-Loire, du Gard et du Var. Gruner signa-
lait en particulier dans le Massif des Maures un bisilicate ferreux de
lafamille des pyroxènes et des amphiboles, appelé Grunérite par
MM: Dana et Rammelsberg, et qui se trouve en connexion dans ce
massif ancien avec les gisements de fer oxydulé.
384 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 7 avril
En 1845, Gruner publia dans le même recueil (t. VIT, 4° sér.) un
mémoire sur le gisement et la nature de quelques minerais de fer des
environs de Privas et de la Voulte. Il décrivit exactement et mit à
leur véritable place ces gisements classés à tort dans le Lias supé-
rieur par Dufrénoy.
En octobre 1847, Gruner, nommé ingénieur en chef, était envoyé.
à Poitiers et chargé du double service de Nantes et de Guéret; ily
resta quatre années qu'il consacra à l’étude des bassins houillers de
la Creuse et à celle des terrains métallifères du Plateau central; il.
étendit ses excursions jusque dans les Pyrénées et les Alpes, pour
chercher des termes de comparaison.
Dans son mémoire sur le gisement et le mode de formation des
minerais de manganèse des Pyrénées (Annales des Mines, 1850, t. X VII,
4° sér.), l’auteur a constaté que le minerai de manganèse, mélange
de peroxyde et de sesquioxyde, remplit une série de poches ou
cavités irrégulières dans les schistes anciens, argilo-calcaires, sui-.
vant une direction parallèle à l’axe des Pyrénées. Les parois des
poches présentent de minces fissures tapissées de manganèse carbo-
naté rose en cristaux rhomboédriques très purs, ce qui démontre
pour la formation de ces gisements l'intervention de sources miné-
rales bicarbonatées.
FILONS MÉTALLIFÈRES ET AUTRES. — Gruner publia en 1856 et 1857
dans les Annales de la Société d'agriculture et d'histoire naturelle de
Lyon, deux mémoires d’une grande importance dont il communiqua
le résumé à la Société géologique, le 7 décembre 1857 (2° série,
t. XV, p. 221).
Le premier est intitulé : £'ssai d’une classification des principaux
filons du Plateau central de la France avec indication des roches éruptives
et des soulèvements auxquels ils semblent se rattacher ; il comprend
103 pages et 2 planches avec nombreuses coupes de filons.
Le second est une description des anciennes mines de plomb du
Forez (82 pages et deux cartes des districts miniers de Saint-Martin-
la-Sauveté et de Saint-Julien-Molin-Molette).
Ce dernier mémoire comprend, outre la description détaillée des
gisements, l'historique complet des travaux et les documents fournis
par les archives locales sur les exploitations faites par les anciens
seigneurs du Forez, puis par la famille de Blumenstein, qui, venue
d'Allemagne, avait obtenu ses premières licences en 1718 par l'in-
fluence du maréchal de Villeroy. Les Blumensiein, mineurs de père
en fils, poursuivirent pendant près d’un siècle, avec persévérance et
avec des chances diverses, l’exploitation des mines du Forez. Ce n’est
& 10 AU
k ‘À CRAEMET £
ut. ; -
Ve M
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 389
même qu'en 1844 qu'ils abandonnèrent définitivement les iravaux
de Saint-Martin-la-Sauveté.
Leiravail de Gruner où se trouvent recueillies les traditions des
mines du Forez servira de point de départ à toute reprise de ces
| mines qui pourrait être tentée dans l'avenir.
Le premier mémoire, d’un intérêt plus général, doit par son im-
portance nous arrêter quelques instants.
Chaque roche éruptive traversant les dépôts sédimentaires sous
forme de dykes est accompagnée d’une auréole spéciale de filons à
structure concrétionnée (métallifères ou stériles) qui pourtant, en
oénéral, sont moins un produit immédiat des roches elles-mêmes
qu'un dépôt lent et prolongé provenant, les uns d’émanalions ga-
zeuses, les autres, et le plus grand nombre, de puissantes sources
minérales et thermales, dont la première origine doit être attribuée
äl’apparition des masses éruptives, et dont la circulation s’opère à
Paide des fentes ou cassures du terrain qui les accompagnaient.
Ces filons concrétionnés sont simples, c’est-à-dire dus à une seule
cassure et à un seul remplissage, ou complexes, c’est-à-dire dus
a des cassures réitérées et à des remplissages successifs correspon-
dant à des roches éruptives d’âges différents.
1° Le plus ancien type se compose de nombreux amas et rognons
“quartzeux, développés sous l'influence du premier granite éruptif à
mica noir (système du Longmynd, d’Élie de Beaumont) dans les ter-
rains antésiluriens, tels que les micaschistes, les schistes à séricites,
chloritoschistes, etc. Toutefois, nous ferons remarquer que ce gra-
nite n’est pas le plus riche en silice, et que le quartz dont il est par-
tiellement constitué n’a pas un pouvoir d’intrusion aussi grand que
celui des roches granitoïdes postérieures. De plus, les schistes qui
renferment les rognons quartzeux ne sont pas toujours les plus rap-
prochés du granite. Aussi pensons-nous qu'une partie de ces rognons
appartient plutôt aux types suivants.
2° Le deuxième type est lié aux granites à deux micas et aux peg-
matites; ce sont des filons ou veines de quartz avec wolfram, cassité-
rite, émeraude, mispickel, tourmaline, etc. L'âge de ce type, dit
Gruner, est un peu incertain; mais, dans tous les cas, les pegmatites
ont fait éruption après la sortie des granites ordinaires (système du
Longmynd) et avant le dépôt du terrain carbonifère.
Nous pensons que ce type peut être dédoublé et qu'il y a lieu de sé-
parer les quartz stannifères appartenant aux Greisen et liés à des gra-
nites à deux micas, des quartz tourmalinifères liés à des granulites
eb à des pegmatites plus feldspathiques et plus récentes, mais tou- :
jours antérieures au terrain carbonifère. Ces dernières se trouvent
ile : 95
386 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
fréquemment dans la Lozère; la tourmaline abonde dans les veines
quartzeuses, mais l’oxyde d'étain et ses minéraux congénères nes pi ©
trouvent plus.
3° Le troisième type se compose, dans le Forez, de veinules quar-
tzeuses minces et d’une sorte d’imprégnations siliceuses se reliant à
l’apparition du porphyre granitoïde que Gruner rattache au 7
des Ballons.
Gruner pense qu'on peut aussi rattacher à l'apparition de ce por-
phyre la première ébauche d’un certain nombre de filons de Ja
Lozère, des Vosges et du Hartz orientés sur l'heure 8 de la boussole;
et dont le remplissage successif s’est opéré ultérieurement.
4° Les émissions du porphyre quartzilère et les mouvements du
sol qui entr’ouvrirent, vers la même époque, les vallées houilières
de la Loire et de Saône-et-Loire, ont engendré de nombreux filonset
amas calcédonieux, en partie au centre même des terrains carbomi-
fères ; c’est le quatrième type. Il n’est point métallifère dans le Fo=
rez, mais plusieurs des filons plombeux de Pontgibaud, de la Bre=
tagne et des Vosges doivent très probablemeni leur quartz calcédoine
aux émanations siliceuses de l’époque en question. Nous pensons
que les filons de quartz avec antimoine sulfuré se rattachent aussrà
ce type ou au type précédent, car ces filons traversent la grauwacke
carbonifère et ne pénètrent pas dans le terrain houiller.
5° Le cinquième type de filons a été formé sous l'influence des
eurites et argilophyres quartzifères qui parurent vers la fin del
période houillère ou à l’origine de la période permienne. Les dykes
euritiques et les filons &e cette classe sont nombreux dans les dépar
tements de la Creuse et de l'Aveyron, la Lozère, la Bretagne, etc. Les:
filons sont essentiellement quartzeux et courent généralement du
nord au sud. Ils renferment sur divers points de la galène riche en
argent qui doit être d’une venue postérieure.
6° La période permienne et l’origine de celle du trias sont marque
par l’apparition des porphyres noirs de la Sarre, de la Nahe, des
Vosges et du centre de la France. Ces porphyres ont surtout engen=
dré les filons ferrugineux $S. S. O., N. N. E. des Vosges et de la Sarre;
et les hématites brunes en rognons, amas et couches du grès vos=
gien et du grès bigarré. On retrouve des épanchements ferrugineux
correspondants dans les dépôts inférieurs du Trias, dans les départe=
ments du Gard et de l'Ardèche. Les filons cuivreux et leurs épanche=
ments dans les schistes permiens et dans les parties inférieures du
Trias nous paraissent devoir être rattachés à ces porphyres, surtout
‘ aux éruptions basiques.
7° Enfin, le dernier type comprend les nombreux flons quartzo-
1884. PARRAN. — TRAYAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 387
…barytiques et plombo-barytiques généralement orientés en Alle-
magne et en Italie (filons de Bottino) aussi bien qu'en France, du
N. O. au S. E.
La formation ou la réouverture principale des fentes et failles
N. O.-S. E., dont le Morvan présente des types nombreuxet variés, a
| atteint son maximum d'effet aux époques triasique et liasique. Les
= serpentines des Vosges et du centre de la France surgissent à l’é-
poque triasique, et, autant qu’il est possible d’en juger, suivant le
même alignement. Dès ce moment commence aussi le remplissage
des fentes, et, sauf des variations plus ou moins grandes dans la na-
ture et l'abondance des substances filoniennes, ce remplissage se
poursuit durant tout le cours de la période du Lias, et même encore
pendant la première partie de l’époque oolithique (argiles à jaspes
manganésifères du Nontronais).
La baryte est la gangue dominante de ces gisements, elle est as-
sociée à la fluorine, à la calcite, à la dolomie, au quartz, à la py-
rite de fer et de cuivre, à la blende, et à la galène pauvre ou moyen-
nement riche en argent.
Si les matières filoniennes des précédents types se rencontrent
parfois sous forme d’amas, rognons ou veinules, en dehors des
filons mêmes, dans les terrains sédimentaires, ce phénomène se ma-
mfeste surtout d’une manière très frappante et sur une large échelle
autour des filons de ce dernier type. Partout où le Lias repose sur
des terrains plus ou moins sillonnés de filons quarzo-barytiques, on
Le rencontre imprégné de substances étrangères. Alors, à la place du
| lias normal, apparaissent des dépôts métallifères d’un aspect tout à
Ljuit spécial, des arkoses siliceuses, cuivreuses, plombo-barytiques
ou ferrugineuses, dépôts qui varient de composition suivant les lieux
| “et le niveau géologique auxquels ils appartiennent.
| Gruner déduit enfin de ses importantes recherches la conclusion
Lwsuivante, confirmée par toutes les observations faites depuis.
| « En un mot, les filons concrétionnés doivent pouvoir se ciasser,
muDiquant à leur âge, comme les autres formations géologiques, et
| lon arrivera sans doute un jour à montrer la correspondance
» exacte de la plupart des filons et de leur remplissage concrétionné
MuMaAvec les roches éruptives d’une part, et avec certaines masses subor-
| données spéciales des dépôts sédimentaires ordinaires de l’autre. »
| CREUSE. — Gruner, chargé de poursuivre l’étude des bassins houil-
| Mers de la Creuse, à la suite de l’ingénieur Furgaud, avait terminé ce
| travail en 1851, mais la publication en ayant été ajournée, il revint
| presque tous les ans dans la Creuse pour perfectionner son œuvre
| retmettre à profit les indications fournies par les travaux de la mine
|
|
388 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 117 avril …
d’Ahun. En livrant son manuscrit et ses planches à l’impression,
en 1867, Gruner pouvait dire que son travail se trouvait à jour jus-
qu’à fin 1866. Nous devons ajouter que ce travail ne laissait rien à
désirer.
Gruner a distingué dans la Creuse les terrains suivants, en com-
mençant par les plus anciens :
Le vrai gneiss passant à la base au granite ancien ae ou moins
schisteux, mais qui ne possède aucun caractère éruptif, car il n’em-
pâte His aucun fragment de roche préexistante, et n'apparaît
nulle part sous forme de dykes.
Ce granite renferme deux micas; le noir et le blanc; mais ce der-
nier manque quelquefois. Sa présence paraît liée dans le granite et
dans le gneiss à celle des veines de pegmatite. Le granite est carac-
térisé par l'abondance du quartz et la rareté relative du feldspath
strié du système irrégulier: il résiste à l’action atmosphérique.
Le gneiss est moins développé dans la Creuse que dans la Haute-
Vienne, Il n’y forme qu’une zone peu large, entre le granite ancien
qui lui sert de base, et le micaschiste qui lui sert de toit. Le mica-
schiste, qui succède au gneiss et parfois alterne avec lui, occupe une
zone assez importante et fait place à son tour à des schistes quartzo-
graphitiques.
Le granite éruptif correspond en France à la clôture de la période
_ anté-silurienne. Le relèvement du plateau central concordant avec
la sortie de ce granite est la cause de l’absence de dépôts siluriens
proprement dits dans la majeure partie du plateau central. Ce gra-
nite, comme celui des ballons des Vosges, contient un seul mica
brun, vert ou noir, de l’orthose, et en proportion plus élevée que
dans le granite ancien, du feldspath strié du sixième système, et de
la pinite en petites masses amorphes ou lamelleuses ayant l’appa-«
rence et presque la nuance jaunâtre de la cire. Le quartz est gris
hyalin.
D'après M. Mallard, la proportion de silice est moindre dans CE
granite que dans le granite ancien. La roche se décompose en arènes,
du milieu desquelles ressortent de grands blocs arrondis, fort durs,
dont les larges écailles concentriques se détachent peu à peu sous.
l'influence des agents extérieurs. Elle est à grains moyens et souvenb
porphyroïde, avec des cristaux d’orthose atteignant parfois 0", 410
de longueur.
Ce granite est incontestablement éruptif. Il pénètre sous forme de
dykes dans le terrain de gneiss et en empâte des fragments plus ou
moins émoussés.
Le granite éruplif est accompagné dans la Creuse d’une sorte de
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 389
tuf granitique et micacé, à grains moyens, renfermant les éléments
du granite éruptif, et ressemblant au premier abord à certains gneiss
dont il diffère cependant par une apparence grésiforme et une ten-
dance plus marquée à la stratification.
La pegmatite se rencontre très abondante dans tous les terrains
ci-dessus, en veines, sitockwerks et dykes. Elle est caractérisée par
la présence du feldspath orthose non mâclé, le mica blanc ou jaune
doré, et dans les variétés trés quartzeuses par la tourmaline. Elle
passe à la granulite, roche grenue, rose clair, pauvre en mica, et
renfermant de petits cristaux de grenat.
La pegmatite a partout réagi sur le terrain encaissant, en l’impré-
snant presque toujours de mica clair. Delesse à depuis longtemps si-
enalé ces effets d'imprégnation dans les Vosges, et M. de Cessac avait
attribué en partie le métamorphisme du granite ancien de la Creuse
et la présence du mica clair à l'influence des pegmatites.
Le granite éruptif a pu subir aussi un métamorphisme de même
nature.
La direction des zones de pegmatites paraît coïncider avec celles
des granites à deux micas qui vont sensiblement de l’est à l’ouest.
Il existe dans la Creuse des lambeaux de dépôts schisteux, de grès
quartzeux, argilo-micacés et feldspathiques avec de rares calcaires
oris-bleuâtres, semi-cristallins, bitumineux et avec argiles anthraci-
“ieuses dans la partie supérieure. Cet ensemble représente le terrain
anthracifère du Roannais.
Le Porphyre granitoïide est ici plus rare que dans le Roannais,
mais le porphyre quartzifère à grands cristaux d'orthose et les Eu-
rites quartzifères se montrent à chaque pas. ;
On constate, en résumé, dans la Creuse, le même ensemble de ro=
ches carbonifères que dans la Loire. A la base, des grauwackes ordi-
M naires alternent avec des schistes et des bancs calcaires. L’éruption
du porphyre granitoide micacé suspend le dépôt de ces roches, puis
provoque, à leur place, la formation de poudingues et de grès por-
phyriques, entremêlés de schistes noirs anthracifères. Le porphyre
Quartzifère bouleverse ce nouvel étage. Vient ensuite le terrain houil-
ler proprement dit, lequel, à son tour, est sillonné par les Zurites
quartzifères. La grauwacke de Bourganeuf, d’un gris, vert foncé, à
pâte compacte, parsemée de lamelles feldspathiques blanches, est le
représentant des grès porphyriques anthraciières du Roannais, du
Morvan et des Vosges, dont la majeure partie est considérée aujour-
d'hui comme une roche éruptive.
Le terrain houiller de la Creuse forme deux groupes, celui d'Ahun
et de Saint-Michel de Vaisse dans la vallée de la Creuse, et celui de
390 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
Bostmoreau, de Bouzogles et Mazuras, dans la vallée du Thorion. «
Ce terrain est très dérangé. Il est sillonné à Bouzogles et à Mazuras
par les Æ'urites quartziferes, et à Ahun par le &app ou porphyre noir
(la Dioritine de Cordier, le basaltite des Allemands) qui s’est répandu
en puissantes coulées, au sein des dépôts houillers d'Ahun, à l'é-
poque même de leur formation. b
Il est de plus affecté par des failles N. O.-S. E. dont le remplissage
correspond comme la direction aux filons si nombreux qui coupent
dans le Morvan les dépôts triasiques et liasiques.
Le porphyre granitoide micacé et le porphyre quartzifère sont bien
moins fréquents que dans la Loire, mais les Z'urites quartziferes pren-
nent ici une netteté de caractères très remarquable.
L'Eurite quartzifère de la Creuse est formée par une pâte feldspa-"
thique compacte ou terreuse, d’une nuance jaune, passant tour à
tour au blanc, au rose, au rouge ou au vert pâle. Dans cette pâte qui
manifeste parfois une très grande tendance à la kaolinisation, on cb
serve toujours de petits cristaux bi-pyramidés de quartz et des no
dules ou cristaux de pinites, tandis que les lamelles feldspathiques
n'y apparaissent que d'une façon exceptionnelle.
Les Eurites de Bourganeuf forment des filons dont la direction
s'éloigne peu du méridien vrai, et sont associées à de puissanis et
pittoresques filons quartzeux dont la formation a dû être provoquée
par leur apparition et qui présentent la même direction. $
Le terrain houiller d’Ahun est formé à sa base par un conglomérat,
à débris roulés de granite, de gneiss, de micaschiste, de SrauWaGkesS à
de porphyre granitoïde et quartzifere. Au-dessus vient le systèmen
houiller proprement dit, alternance de grès, de schistes et de coue à
ches de houille. Le tout est couronné par un grès grossier stérile
La puissance totale atteint 450 à 500 mètres dont 300 à 350 pour le
système houiller. Dans cette houille la teneur en matières volatiles
varie de 12 à 30 0/0.
Le terrain houiller d’Ahun est limité à l’est par une grande faille î
N. 0.-S. E. qui a relevé, brisé et parfois renversé les couches boul
_lères. C’est une faille de direction. La bordure ouest du bassin est
aussi recoupée par des failles parallèles à celle-ci, mais moins im
portantes. Le même mouvement a produit aussi des failles trans
versales qui paraissent de même date, car elles sont raccordées par
le contournement régulier des couches qui semble bien prouver que
les deux classes d'accidents résultent de cette cause unique. Le
maximum d'effet de ces failles est évidemment postérieur aux dé-
pôts houillers, mais il est très probable que leur origine et leurs pre=«
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 391
miers mouvements coïncident avec la formation de la vallée houil-
lère et avec le développement des dépôts. ;
Vers la fin de la période houillère, la majeure partie du plateau
central, en particulier le territoire du département de la Creuse fut et
mm demeura émergé jusqu'à l’origine de la période tertiaire. Le terrain
| permien et toute la série des terrains secondaires forment, en effet,
| autour du plateau central, un ensemble de zones plus ou moins con-
centriques, qui accusent, surtout au Nord, le retrait continu des eaux
de la mer.
À l’origine de la période tertiaire, des lacs se forment dans les
basses terres jurassiques et jusqu'aux parties plus élevées du plateau
central (plaines de la Limagne et de Brioude, celles du Puy, du
Forez, et de Roanne). à
À l’époque miocène, ces lacs s'étendent dans toutes les plaines du
centre. Ils pénètrent dans le bassin de Gouzon (Creuse), et y déposent
des argiles, des gypses et des calcaires ; puis, des sables partielle-
ment durcis par un ciment koalinique, siliceux ou calcaire (grès ou
grison de Réville). On n’y trouve ni galets de trachyte, ni galets de
basalte.
Les terrains quaternaires sont représentés dans la Creuse par les
alluvions caillouteuses des vallées, la terre à brique qui existe dans
certaines dépressions et par les tourbes des plateaux granitiques.
MRAPPS HOUILLERS. — La roche verte des Fourneaux, dont Gruner
muavait constaté l’intercalation en coulées contemporaines dans les
assises houillères, l’amena à s’occuper des autres roches analogues,
dites trapps ou basanites, reconnues ailleurs, dans les dépôts du
même àge, et désignées sous les noms de whinstone, greenstone, toad-
stone en Angleterre, de roche noire à Noyant et Fins, de dioritine à
“Commentry, de porphyre verdûtre à Brassac, de porphyre pyroxénique
sur les rives du Lot, de porphyre noir à Rive-de-Gier èt dans le Roan-
mais, de mélaphyre dans la vallée de la Nahe, près de Saarbruck. Il
_Communiqua à la Société, le 20 novembre 1865, le résultat de ses
_ recherches.
| Il remarque que ces roches sont constituées principalement par du
pyroxène, du plagioclase et du mica brun, dont la proportion est
très variable ; qu’elles forment des dykes et des coulées dans les
sirates houillères ; qu’elles renferment des carbonates de fer et une
certaine quantité d’eau. |
Dans le voisinage des dykes, la roche encaissante est altérée et la
houille transformée en anthraëite. Ces modifications ne se produi-
Sent pas au contact des masses de coulées, probablement par suite de
Minterposition de la vapeur d’eau, mais la partie inférieure des cou-
EE
Lu
392 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
lées, montre en général, une roche plus blanche et plus hydratée
que celle du dessus. C’est, sans doute, une modification analogue à ‘4
celle qui produit la palagonite sous les coulées basaltiques. |
Gruner considère l’ensemble de ces roches, dont il a trouvé la pre-
mière apparition dans les grès anthracifères du Roannais, et dont
les dykes coupent les assises houillères supérieures à Brassac et à
jommentry, comme formant une série d’éruptions basiques paral
lèles à celle des roches acides désignées par lui, sous les noms de
porphyres granitoïdes, porphyres et eurites quartzifères, et venues”
au jour pendant la période carbonifère-permienne.
MM. Fouqué et Michel Lévy, qui ont étudié ces roches au micros-
cope, les ont désignées sous le nom de porphyrites et mélaphyres.
La Porphyrite andésitique micacée à pyroxène de ces auteurs, dont
ils ont pris le type dans la roche anciennement appelée Minette du
Morvan, et qui passe aux mélaphyres par l’adjonction de microlithes
d’augite et de cristaux de péridot, correspondrait, d’ apres eux, aux
trapps houillers du plateau central.
Gruner avait aussi porté son attention sur la flore du terrain houil
ler d’Ahun, et l’avait comparée avec les cinq zones de végétation
établies en 4856 par M. Geinitz, pour la formation houillère de la
Saxe. |
Les échantillons d'Ahun, soigneusement recueillis en place par
M. Robert, l'ingénieur de la mine, avaient été déterminés par
Adolphe Brogniart, | l
Gruner a reconnu que le bassin d'Ahun appartient par sa flore, à
la partie supérieure du terrain houiller.
Cette conclusion, confirmée pour Ahun, comme pour les autres
lambeaux houillers du plateau central, par les études de M. Grand
Eury, fut communiquée à la Société Géologique, dans sa séance du
3 février 1868. 2
PnospnATEs DU GAULT. — Tout le monde connaît l'étude si origi-
nale et si profonde d'Élie de Beaumont, sur l’utilité agricole et sur
les gisements géologiques du Phosphore. Un intéressant travail, lu
par Gruner dans ia séance du 10 juillet 18714, vint rappeler l'attention
de la Société sur cette question. |
Il avait constaté que le Gault fossilifère présente, à la perte du
Rhône, une épaisseur de 6 à 7 mètres, et renferme trois bancs sableux
fossilifères, dont les deux premiers de 0",80 et de 0,60 reposent l’un
sur l’autre, et dont le troisième de 0490, est séparé des premiers par
1 à 2 mètres de sables ; que le phosphate de chaux, dans la propor-
tion de 30 à 60 0/0, associé à du carbonate de chaux, dans la propors
tion de 27 à 45 0/0, a rempli l’intérieur des coquilles par voie des
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 393
concrétion ; qu'il y a très peu de nodules et de coprolites dans les
couches dont il s’agit, et que les sables renferment eux-mêmes une
très faible proportion de phosphate, cette substance s’étant concen-
trée de préférence dans l’intérieur des coquilles.
Le phosphate s’est évidemment déposé par voie de dissolution ;
mais d'où vient, pendant cette période du gault, cette énorme accu-
mulation de phosphate calcaire ? La bonne conservation des coquilles
encore recouvertes de leur test nacré, semble indiquer qu’elles ont
été déposées dans un bas-fond abrité, peut-être dans une lagune, où
la dissolution phosphatée provenant de la décomposition des êtres
organisés par l’eau et l’acide carbonique, se serait lentement déposée
par voie de concrétion et sous forme de phosphate calcaire, dans les
chambres des coquilles.
Lexplication des mêmes phénomènes par l’apparition de sources
phosphatées pendant la période du gault, proposée par M. Daubrée,
s'était présentée à l’esprit de Gruner, mais il se trouvait arrêté dans
cette hypothèse par l'absence de filons phosphatés dans les terrains
jurassiques. Ce fait négatif, qui pouvait être invoqué en 1871, comme
une objection sérieuse, ne peut plus l'être aujourd’hui; les dépôts
concrétionnés de phosphates en poches ou fentes irrégulières dans
les calcaires jurassiques supérieurs et urgoniens du Midi, ont été
découverts dernièrement en telle abondance, qu’un épanchement de
sources phosphatées pendant les dépôts de gault de cette région, ne
peut aujourd'hui être révoqué en doute. Il est done tout naturel
d'attribuer à cette activité des sources phosphatées, l'énorme propor-
tion de phosphates calcaires qui se trouvent concentrés dans ces
“couches, soit qu'ils résultent d’un dépôt immédiat, soit qu'ils aient
passé préalablement par l'intermédiaire des êtres organisés.
Gruner avait été rappelé à Saint-Étienne en 1852, comme direc-
teur de l’École des Mines où il avait professé déjà pendant douze ans
la chimie et la métallurgie.
Il y reprit le cours de ses études spéciales sur le bassin houiller, et
ne cessa de les poursuivre jusqu'à la publication de son grand ou-
Yrage sur ce bassin, imprimé en 1882 aux frais de l'administration.
En 1855, il fonda, avec le concours des professeurs de l'École et de
ses anciens élèves, la Société de l’Industrie minérale, dont il fut le
président dévoué. Cette Société compte aujourd’hui, près de trente
années d'existence et un nombre d’adhérents considérable.
Le Bulletin de cette Société, qui est devenu le répertoire pratique
leplus complet des mines et de la métallurgie, renferme de nom-
breux mémoires techniques de Gruner ; nous citerons seulement
Ceux qui ont trait à la géologie et qui se trouvent dans les années
394 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
4855, 57 et 66, sur le pouvoir calorifique des combustibles minéraux,
sur les mines d'argent du Chili, sur l’âge des gîtes plombeux de la
Toscane, et sur la classification des couches du bassin houiller de la
Loire. ,
La chaire de métallurgie à l'École des Mines de Paris était devenues
vacante en 4858, et Gruner se trouvait naturellement désigné pour
en devenir le titulaire. Ce ne fut pas sans regret qu'il se décida à
quitter l’École où il avait passé dix-huit années de sa vie, et la belle
résidence de Chantegrillet si favorable au travail; mais les ins:
tances de sa famille qui craignait pour lui le climat trop rude des
Saint-Étienne, triomphèrent de ses hésitations.
Il professa à Paris le cours de métallurgie pendant quatorze
ans, de 1858 à 1872; il avait été nommé Inspecteur Général des Mines
en 1866, et investi en 1873 de la Vice-Présidence du Conseil générak
des Mines, dont la présidence est réservée au Ministre. Il la conserva
jusqu "à sa mise à la retraite en 1879.
Gruner assistait assidûment aux séances de notre Société, dont la
présidence lui fut déférée en 1865. Son caractère et son savoir lui
avaient mérité l'estime et la considération de tous nos confrères.
RÉUNION DE Roanne. — Le 31 août 1873, la Société géologique ou=
vrait à Roanne sa réunion extraordinaire, dont la présidence était
dévolue à Gruner comme un témoignage d'estime pour ses beaux
travaux. Cette réunion fut particulièrement intéressante.
La succession des roches éruptives de la région, telle qu’il l’avait
établie en 1841 : Granite, Pegmatite, Porphyre granitoïde, Porphyre
quartzifère, Eurite quartzifère, fut constatée par la Société. M. Michel
Lévy, proposa d’intercaler dans cette série, un nouveau terme érup=
tif, intermédiaire entre le porphyre granitoïde et le porphyre quartzi
fère, celui des porphyres noirs ou bruns quartzifères de Fridifont els
Villemontais, présentant pour la première fois, une pâte porphy=
rique, et devant être rapprochés, par leur composition et leur struc…
ture, des porphyres noirs ou bruns du Morvan et des Vosges ; il
proposait en même temps de séparer ces porphyres, des grès anthra®
cifères mélamorphisés, dans lesquels Gruner les avait compris.
Gruner avait hésité avant de se prononcer sur le véritable carac=
tère de ces mimophyres de la Loire, et de les ranger dans la caté=
gorie des roches sédimentaires, il s’y était décidé par la prédomis
nance des éléments détritiques et les considérait d'ailleurs comme
des tufs résultant d’éruptions sous-marines de certaines variétés plus:
noires et plus basiques de porphyre granitoïde, mais il avait reconnu
que ces variétés avaient dû continuer à surgir pendant le dépôt des
grès anthracifères,
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 395
L'étude des plaques minces a montré à M. Michel Lévy, que ces
roches doivent être en partie rangées parmi les roches éruptives, et
qu'elles constituent un type spécial défini minéralogiquement par sa
pdte fluidale, amorphe en partie, par l'abondance de l’oligoclase, et
péologiquement par son cortège d'auréoles multicolores vertes et
rouges et de brèches souvent très développées.
Les types analogues, verts ou bruns, se retrouvent, d’après le
mème géologue, dans le Morvan, les Vosges, à Lugano, à Quenast, et
ont reçu de lui le nom générique de Porphyrites. Ils forment la
contre-partie neutre et basique des éruptions acides qui se sont
succédé dans la période carbonifère-permienne, et qui sont repré-
sentées par des porphyres plus ou moins quartzifères de teinte claire
ou rougeûtre.
Les porphyres quartzifères avaient été étudiés depuis longtemps
par Gruner dans la Loire, la Creuse et d’autres régions du plateau
central ; il en a fixé la date qui se trouve comprise entre les grès an-
thracifères qu'ils tra versent en filons et le terrain houiller supérieur
bassin de Saint-Étienne), dont les poudingues inférieurs renferment :
des débris roulés de ces porphyres. Il en avait également fixé la
direction générale N. 15° O. (système du Forez).
Les eurites quartzifères recoupent le terrain houiller supérieur et
äpparliennent, au moins en partie, à l'époque permienne.
La succession des roches éruptives ainsi établie par Gruner est un
des plus importants services qu'il ait rendus aux sciences géologiques.
Elle à fourni aux pétrographes des jalons sur lesquels ils ont pu se
guider en toute sécurité pour établir, à l’aide des procédés nouveaux,
les caractères de composition et de texture propres aux roches érup-
tives d'âges différents, comme la stratigraphie avait permis aux
paléontologistes de reconnaître l’ordre chronologique des faunes. Il
l'est pas besoin d'ajouter que les caractères pétrographiques per-
mettent, une fois qu'ils ont été définis, de déterminer à leur tour
l'âge d'une roche éruptive isolée (au moins pour les roches acides),
comme les caractères paléontologiques permettent de fixer l’âge
d'une assise dont les rapports géognostiques ne peuvent être saisis.
Peu de temps après la réunion de Roanne, M. Michel Lévy expo-
sait à la Société, dans la séance du 11 février 1875, les remarquables
Inrecherches dont les roches éruptives du Roannais, de Lugano et du
| Morvan, lui avaient fourni les matériaux et présentait la série chro-
_ uologique des roches acides et intermédiaires, dont il précisait l’âge
_ ebles caractères minéralogiques, savoir :
Granite ancien.
Granite porphyroïde.
CS
396 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril |
Evans et granulites, comprenant les pegmatites.
Porphyres anthracifères, comprenant :
4o Les porphyres granitoïdes quartzifères rouges ou micropegma-
tites de Boën et d'Urphé, et les porphyres granitoïdes feldspathiques
ou microgranulites de Saint-Just ;
2% Les porphyres noirs, roches neutres ou intermédiaires à pâle
d'aspect fluidal.
Porphyres houillers, comprenant :
1° Les porphyres rouges microgranulitiques ;
2° Les porphyres bruns ou verts, chloritiques à magma, cristallisé
partiellement, de microgranulite ou de micropegmatite, et à pâle
amorphe avec apparition de sphérolites ;
3° Les porphyres bleus non quartzifères à pâte amorphe, fluidale,
en partie vitreuse, formant la suite naturelle des porphyres noirs, et
inconnus en France jusqu ici.
Porphyres permiens, comprenant :
1° Les eurites quartzifères à pâte terreuse claire, à grains de
quartz hyalin, à magma cristallisé et pâte amorphe, fluidale en masse
avec sphérolites à croix noires et veinules de calcédoine ;
2° Les porphyres bruns et violets, dans lesquels la fluidalité de la
masse est très accusée, à veinules de calcédoine et à sphrs
radiées offrant le phénomène complet de la croix bleuâtre.
Porphyres triasiques, comprenant :
Porphyres bruns, amarante et violets.
Pyromérides à lobules volumineux ; Pechsteins : dans lesquels
l’absence de loligoclase, la vitrosité et ja forme Dre sont les
caractères dominants. (
Ces résultats, dont la haute importance a été si justement appré-
ciée, ne perdent rien de leur mérite par la part que nous faisons à M
Gruner, en disant que ses observations dans le Roannaïs et dans la KW
Creuse, ont fixé les points de repère principaux de la chronologie des
roches anciennes.
L'indépendance que Gruner avait établie dès ses premières études,
en 1837, entre le terrain houiller de la Loire et le terrain anthracifère
du Roannais, fut également constatée par la Société.
M. Douvillé rappelait, à ce propos, la division qu'il venait de pro-
poser pour la période carbonifère; le terrain anthracifère en
connexion et en concordance avec le calcaire carbonifère constituamt
le terrain houiller inférieur ; les couches de Rive-de-Gier et de Saint-
Étienne, dans leur position indépendante et leur passage dans le
haut aux couches permiennes, constituant le terrain houiller supés
rieur. Au premier, se rattachent les bassins de la Rubr et de la Bel-
1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 397
gique, au second, les bassins de Sarrebruck et tous ceux qui dépen-
dent du plateau central en France. Le mouvement qui s’est produit
a été un mouvement violent, car il a été accompagné d’éruptions
porphyriques et de la formation de puissants conglomérats. Sa direc-
tion E. 25° N., est connue depuis la Saxe jusqu'aux Ardennes.
Gruner avait lui-même signalé depuis longtemps comme de la même
époque, la faille de Régny, et les failles limites de direction du bassin
de Saint-Étienne, dont la première ouverture a donné naissance
à la vallée houillère.
BASSIN HOUILLER DE LA LoiRe. — En 1877, Gruner faillit succom-
ber à une maladie des plus graves. Il se rétablit pourtant et put
reprendre la publication de son étude sur le bassin de la Loire, dont
illivra le manuscrit à l'impression, en décembre 1881. Cette étude
devait former le tome II de la description géologique de la Loire,
dont le premier volume avait paru en 1857, mais l’administration
nayant pu disposer à cette époque des fonds nécessaires à cette
publication, il fallut attendre jusqu’en 1879.
Ce délai n’est pas à regretter, car il a permis à l’auteur, qui faisait
de fréquents voyages dans la Loire et se tenait exactement informé
de tous les faits constatés dans les travaux souterrains, de mettre à
profit les observations nouvelles et de laisser ainsi à la science, un
monument achevé.
A défaut d’un résumé, qu'il serait OR de faire rentrer dans
le cadre de cette notice, nous voudrions appeler du moins l'atten-
tion sur quelques faits et sur quelques principes que Gruner a pu
établir et qui sont d’une grande importance pour le géologue, comme
pour le mineur.
C'est à Beaunier, ingénieur en chef des mines de Saint-Étienne,
qu'est due la première publication, en 1813, sur l’ensemble du
bassin. À cette époque, il n’était guère possible, à cause du faible
développement des travaux souterrains, de fixer les rapports des
diverses parties des dépôts houillers. Chaque district était considéré
comme une unité indépendante ; on ne soupçonnait encore aucun
rapport entre les couches de Rive-de-Gier et celles de Saint-Étienne,
lorsque Gruner commenca, en 1835, ses premières études sur le bas-
sin de la Loire.
En 1847, il résumait les résultats de ses observations, par la publi-
cation né carte géologique avec coupes et texte explicatif à l'appui,
où, pour la première fois, les rapports stratigraphiques des diffé-
rentes parties du bassin étaient établis et exprimés par une succes-
Sion de neuf divisions, dont quatre avec couches de houille, et cinq
stériles,
: NE]
———
398 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
Le travail définitif, publié en 1882, comprend un volume de texte à
en deux parties et un atlas de 28 planches, dont deux doubles. La
première partie du texte est consacrée aux généralités qui intéres-
sent le géologue et aux faits qui peuvent révéler le mécanisme de la
formation du bassin ; la deuxième, consacrée à la description de tous
les districts, est spécialement destinée à ceux qui désirent étudier en.
détail les couches de houille, en vue de leur exploitation.
Gruner rappelle d’abord les divisions du système carbonifère com-
pris entre le dévonien et le permien, savoir, en allant de hauten
bas :
Couches servant de transition entre le Permien et le Terrain houiller.
Saint-Étienne, dépôts disséminés en
a Terrain houiller caractérisé par
= ,; | des bancs de poudingues, grès gros-| bordure sur le plateau central; Ott-
ï siers, couches de houille, puis- | weiler et Saint-Wendel dans le bassin
£ 2) santes, irrégulières, peu nom-}) de Saarbrück;, Ilefeld au Hartz, Ilme-
à 7 breuses, disposées souvent en forme nau, en Saxe, d'après M. Grand’Eury.
T d’amas.
a
Æ | d’un grès poudingue plus ou moins | Vendée, la presque totalité des dépôts
E A grossier à la base (millstone grit), | houillers belges, allemands, anglais,
£ 2 jet vers le haut d’une alternance } américains, Donetz, etc.
= | de grès, de schistes et de nom-
Es
breuses couches de houille.
Grauwacke moderne des Alle-
mands, composée de grès quartzo-
feldspathiques.
Plateau de Neulize, entre Roanne et
les plaines du Forez. — Houilles mai-
gres de la basse Loire, de la Mayenne
et de la Sarthe, d'après M. Grand-
Eury.
À Amions et Bully, rive gauche, à
Saint-Symphorien, Combres, etc., rive
droite de la Loire; Thann, dans les
Vosges.
Culm de Westphalie et du Nas-
sau; formation argilo-charbon-
neuse, parfois imprégnée de pyrites
de fer avec couches irrégulières
d’anthracite.
Calcaire carbonifère comprenant Nord-ouest et centre de la France,
non seulement des calcaires plus | à Régny, Saint-Germain-le-Val, Né
ou moins bitumineux, mais le plus À ronde (Loire), à Belmez (Andalousie):
souvent aussi des schistes argilo-
charbonneux, et du grès de nuance
foucée contenant des couches de
houille irrégulières.
Terrain houiller moyen, Nord et Pas-de-Calais, Vouvant,.
Terrain houiller inférieur.
L’'immense bassin du Donetz, dans la Russie méridionale, présente
d'après les recherches les plus récentes en superposition régulière
les divisions ci-dessus, sauf peut-être l'équivalent des dépôts de
Saint-Étienne qu'on n’a pu distinguer jusqu'ici, soit qu'il fasse dé-
faut, soit qu'il se confonde avec le terrain houiller moyen. En.
1884 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 399
revanche, l'étage permo-carbonifère, dont un témoin existe aux en-
virons de Saint-Étienne, se montre nettement développé dans la
partie nord du bassin du Donetz.
Le terrain houiller de la Loire occupe au sein des terrains anciens,
une dépression triangulaire qui s'étend des bords de la Loire aux
rives du Rhône; il dépasse même ce dernier fleuve, au pont de Gi-
“vors pour se perdre dans la direction du nord-est sous la plaine ter-
iiaire et quaternaire du Dauphiné, où des sondages récents exécutés
sur les indications de MM. Gruner et Grand'Eury l'ont recoupé
“Vers 200 mètres de profondeur.
| Gruner divise le terrrain houiller de Saint-Étienne en 7 étages
dont 3 stériles et 4 plus ou moins riches en houille, savoir de haut
en bas :
7 Étage stérile servant de couronnement au terrain stéphanois,
(500 mètres), argileux ou quartzo-micacé vert, rouge (permo-
* carbonifère).
6. Etage houiller supérieur de Saint-Étienne (200 à 250 mètres,
10 à 12 couches de houille) dit du Bois d’Aveize.
5. tage houiller moyen de Saint-Étienne (350 mètres, 8 à 9 cou-
ches de houille) dit de Saint-Étienne.
4. Étage houiller inférieur de Saint-Étienne (850 à 900 mètres, 10
à 12 couches de houille) dit de Saint-Chamond.
3. Étage stérile de Saint-Chamond entre les faisceaux de Saint-
Chamond — Rive-de-Gier, et ceux de Saint-Étienne (poudin-
gues quartzeux et micacés, 200 à 800 mètres).
2, Étage ou faisceau houiller de Rive-de-Gier (100 à 120 mètres,
4 couches de houille).
1. Brèche de la base.
Les limites de ces divisions tracées sur une carte, forment une
IMsérie de courbures grossièrement concentriques, à part quelques
ressauts brusques occasionnés par les grandes failles transversales.
Gruner à constaté, dans la brèche de la base, des blocs de gneiss,
mde-micaschiste, de granite porphyroïde et de porphyre quartzifère
de nuance claire. Il explique la formation de cette brèche par l’ef-
Miondrement et les éboulis du sous-sol ancien dus à deux grandes
Miailles, à pentes inverses que l’on à constatées à une certaine dis-
tance l'une de l’autre, à droite et à gauche du grand axe du bassin.
Crest sur cet immense éboulis, nivelé et cimenté par les apports tor-
rentiels que s’est constitué le bas-fond ou marécage, et que s’est dé-
veloppée, pendant une longue période de calme, la première végéta-
ton houillère de la contrée.
14 CFA
Ant {1 N
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400 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. A7 avril
Le faisceau houiller de l’étage 4 est séparé du faisceau houiller de
l'étage 3 par une épaisseur stérile de 150 à 200 mètres et celui de
l'étage 3 est séparé de l'étage 2 par une épaisseur stérile de 100 à
150 mètres.
Gruner évalue à 3,000 mètres environ l'épaisseur totale du ter-
rain houiller et à 30 le nombre de couches de houille de plus d’un
mètre d'épaisseur.
L’épaisseur utile totale des couches de houille varie de 50 à 80 mè-
tres, mais il importe de ne pas oublier que, même au centre du
bassin, au sud de la ville de Saint-Étienne, il n’est guère probable
que ces 30 couches comprenant 50 à 80 mètres de houille, soient
réellement toutes superposées les unes aux autres, suivant une
même verticale.
M. Grand’Eury a constaté que chacun de ces divers étages est carac-
térisé par une faune spéciale qui se modifie graduellement par l’ap-
parition de nouveaux types et l'extinction des anciens.
Il a également constaté :
1° Que le 7° étage, stérile dans la Loire, correspond par sa faune
en partie permienne aux schistes bitumineux d’Autun, aux schistes
et houilles de Fréjus (Var), et qu'il forme le passage au terrain per-
mien proprement dit, auquel appartiennent les houilles de Bert
(Allier).
2° Que le stérile de Saint-Chamond correspond par sa faune au
faisceau houiller de Bességes (Gard).
Le terrain houiller de Saint-Etienne repose directement sur Îles
micaschistes du Pilat au sud, sur les gneiss de la Riverie au nord, et
sur le granite éruptif du Forez à l’ouest; il s'étend depuis le Rhône à
Givors jusqu'à la Loire au-delà de Firminy, coordonné dans sa direc-=
tion, à la vallée du Janon et du Gier, tributaires du Rhône, et à celle
de l'Ondène, tributaire de la Loire.
Mais à l’ouest, dans la région où le bassin s’élargit, règne la direc-…
tion N. 20° O., sensiblement normale à la précédente et coordonnée
à la direction de 4 vallées correspondant aux plus importantes failles
transversales du terrain houiller : la vallée inférieure de l’izérable,
celle du Furens, celle qui descend du Cluzel à Villars, et celle de
Roche-la-Molière.
La Brèche qui constitue la base du terrain houiller est formée d’un
amas confus de blocs non émoussés, parfois très volumineux, de
granite, de gneiss, de micaschiste, avec quelques rares galets de
porphyre quartzifère ou de roches des terrains de transition amenées
de loin par les eaux. C’est une brèche d’éboulement produite par les
énormes failles longitudinales du bassin.
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F.2. Côte d Halitherium Chouquet.
Aux 2 de gran deur.
5
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1884.
L’allure générale du terrain est caractérisée par la direction lon-
situdinale des couches N, 50 à 600 E., à S, 50 à 600 O., qui est la di-
rection normale et leur disposition en fond de bateau, et par la di-
rection transversale N. 20° O, à S. 20° E. ou anormale, coordonnée
aux failles transversales.
La quille du fond de bateau est très rapprochée de la lisière sud,
le long de laquelle le contact du terrain houiller a lieu suivant une
grande faille limite ; les couches se rapprochent de la verticale, tan-
dis que, sur la lisière nord, les couches sont inclinées seulement de
10 à 25°. La direction longitudinale et la direction transversale se
raccordant par des courbes régulières, Gruner, après avoir bien cons-
taté ce fait par de nombreuses observations, en conclut nécessaire-
ment que cette double direction est le résultat d’un mouvement ré-
sultant de la simultanéité des failles longitudinales et transversales.
Les dépôts houillers présentent certains accidents évidemment
contemporains de leur formation.
… Ge qui frappe à première vue dans ces terrains, c’est la variabilité
des assises. Les poudingues passent latéralement aux grès et aux
schistes ; l'épaisseur de certains bancs augmente parfois si rapide-
ment qu'ils prennent la forme de coins ou d'amandes aplaties vers
les bords, et ces inégalités sont augmentées encore par les érosions
contemporaines. Les couches de houille se transforment de même
graduellement dans le sens de leur direction ou suivant leur pente;
le charbon gras devient maigre, il perd ou acquiert de la dureté, de
la pureté; l'épaisseur des veines varie de quelques centimètres jus-
qu'à 10 ou 15 mètres ; elles se divisent ou se réunissent.
- Les couches de charbon passent dans certains cas au schiste par
accroissement progressif des nerfs schisteux qu’elles renferment.
Les poudingues ou les grès immédiatement superposés aux cou-
ches de houille sont connexes d’érosions plus ou moins profondes
subies par ces couches.
- Ces modifications, contemporaines des dépôts, impriment aux ter-
rains houillers de la Loire, comme à ceux du plateau central, un ca-
tactère essentiellement différent de celui des terrains houillers du
nord où les dépôts ont dû se faire dans de vastes lagunes marines à
l'abri de l’agitation des courants dont l'influence intermittente a
laissé des traces si manifestes dans les premiers. Aussi, tandis que
la coupe des puits du Nord est à peu près constante dans la même
localité, elle présente dans la Loire des variations très prononcées.
- Gruner a spécialement étudié ces variations et en a déduit deux
lois importantes; celle de l’accroissement de grosseur du grain avec
l'épaisseur de la roche, et celle de la disposition cunéiforme des
XIT, 26
PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 401
402 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
bancs quand la grosseur du grain change brusquement. Il a reconnu
là des faits analogues à ceux qui se passent à l'embouchure des tor-
rents dans les lacs Alpins, et en a conclu que les bancs cunéiformes
dénotent une formation essentiellement littorale.
D’autres accidents sont au contraire postérieurs à la formation des
dépôts.
Gruner cite quelques exemples de failles inverses ou de refoule-
ment; il constate que jusqu'ici elles ont été trouvées relativement
peu nombreuses et peu importantes dans le bassin de la Loire.
Il a étudié avec un soin particulier les failles directes ou de glis-
sement, et recueilli sur ce genre d'accidents des documents aussi
importants pour le géologue que pour le mineur.
_ Il désigne d’abord sous le nom de tranchants les fractures simples,
rapprochées, parallèles, ne produisant pas de rejets appréciables,
qui sont les avant-coureurs des failles de même direction et de
même inclinaison.
Il appelle sauts, rejets et glissements, les cassures ou fractures
simples, sans épaisseur, donnant lieu à un glissement qui main-
tient sensiblement le parallélisme du banc des deux côtés du plan
de fracture. |
Aux dislocations majeures correspondent des fentes d’une épais-
seur très variable et remplies par les débris broyés des roches en-
caissantes, les unes planes ou régulières, les autres ondulées ou
bosselées.
Les failles planes et régulières sont les plus fréquentes dans le
bassin de la Loire; leur épaisseur remplie de houille et de schistes
broyés ne dépasse pas deux décimètres et le rejet atteint rarement
60 mètres. |
Les failles ondulées et bosselées sont le résultat de mouvements.
bien plus considérables et leur épaisseur est souvent de plusieurs
mètres.
Le remplissage renferme des blocs émoussés par le frottement; les
ondulations et bossellements proviennent de l’inégale résistance des
terrains soumis à l'effort de rupture. Elles sont l'effet de refoule-
ments, de compressions ou de torsions qui ont donné aux bancs des
deux côtés de la faille des allures très différentes.
Ces failles sont en réalité des filons sans ciment incrustant; les
rejets qui en résultent atteignent parfois une amplitude verticale de
plusieurs centaines de mètres, et nous avons nous-même constaté
dans le bassin d’Alais un déplacement de 1,000 mètres dans le sens
horizontal.
Toutes les grandes failles du bassin de la Loire appartiennent à
… 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 403
cette catégorie, et notamment la grande faille de la vallée du Fu-
rens, entre les mines du Treuil et du quartier Gaillard.
Il est rare que des failles de cette nature et de cette importance
soient isolées ; cela arrive pourtant quelquefois, et Gruner en cite des
exemples. Le plus souvent, elles sont accompagnées par une escorte
de failles parallèles de moindre importance qui découpent dans le
terrain encaissant des gradins contigus ou placés en échelons; par-
fois, elles sont bifurquées ou ramifiées, mais ces ramifications s’éva-
nouissent rapidement; certaines failles de la Loire présentent une
série de lignes brisées et par suite une allure polygonale. La grande
faille des puits Mars et Saint-Claude, à Méons, offre cette particu-
larité.
Néanmoins, en s’attachant aux directions prédominantes et fai-
sant abstraction des accidents parasites, Gruner a reconnu que les
failles du bassin de la Loire se coordonnent dans leur ensemble à
deux systèmes de faisceaux rectilignes et orientés, l’un suivant l’axe
du bassin, l’autre perpendiculairement à cette direction.
« La direction des failles, dit-il, obéit aux mêmes lois que l’allure
» des couches. L’une et l’autre résultent des mouvements du sol qui
» ont façonné le bassin. Quand on compare l'allure des failles avec
» Celle du terrain, on voit que les mêmes accidents coupent les
.». assises, tantôt suivant le sens de leur pente, tantôt parallèlement à
» leur direction. »
Les failles transversales sont plus nombreuses que les failles longi-
tudinales dans le bassin de la Loire. |
Gruner a soin d'indiquer que l’inflexion des couches contre la faille
ne donne pas le sens du rejet; l’inflexion peut-être dans le même
sens ou en sens contraire du rejet.
Il rappelle ensuite que l’amplitude du rejet varie sur le parcours de
la faille, que le rejet devient nul parfois à une certaine distance et
quelquefois dans les deux directions opposées, c’est-à-dire qu’il a
deux points zéro; que si la faille se poursuit au-delà de son point
zéro, si elle devient, comme disent les mineurs, une faille à ciseaux,
le rejet change de sens, en sorte que la règle de l’angle obtus,
vraie d’un côté du point zéro, n’est plus vraie de l’autre côté. La
faille du puits Egarando à Rive-de-Gier présente cette intéressante
particularité.
L'étude attentive des failles du bassin de la Loire a conduit Gruner
aux conclusions suivantes, dont la portée peut être étendue à tous
les bassins houillers circonscrits comme celui de la Loire.
L’affaissement tantôt lent, tantôt saccadé du fond du bassin, qui
a permis la formation successive des bancs de houille, de schistes et
404 PARRAN, == TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
de grès fut relativement faible sur la lisière nord du bassin, tandis
que, sur la lisière sud, il fut précipité par la faille longitudinale,
faille limite dont l'amplitude diminue aux deux extrémités, mais
s’accroît considérablement vers le centre, auprès de Saint-Étienne,
où la puissance du terrain houiller atteint son maximum.
« En s’affaissant ainsi entre deux massifs anciens, comme entre
» les mâchoires d’un puissant étau qui inclineni l’une vers l’autre, le
» terrain houiller a dû se loger dans un espace de plus en plus étroit;
» de là les effets de refoulement latéral, la forme en fond de bateau,
» les failles inverses, les plis et les inflexions de couches, etc. »
Cet affaissement n’a pu s’opérer tout d’une pièce, sans fractures
transversales, puisque son amplitude est plus grande au centre que
vers les deux bouts, mais comme l'allure longitudinale se relie dans
les couches à l’allure transversale par une courbure régulière, Gruner
en a déduit avec juste raison que les deux allures, comme les deux
ordres de failles, sont dues à une seule et même action dynamique,
s’exerçant d'une manière plus ou moins intermittente pendant et
même après la durée des dépôts carbonifères.
Les mouvements bien ultérieurs du sol, qui ont amené la surélé-
vation du chaînon du Pilat et celle du plateau de Saint-Étienne, n’ont
porté aucune atteinte essentielle à la structure du terrain houiller.
Gruner termine son important chapitre sur les failles, en mention-
nant deux autres sortes d'accidents qui se rattachent à celles-ci.
En dehors des amincissements qui affectent parfois les couches de
houille et qui sont dus à une érosion postérieure, on rencontre assez
fréquemment des étranglements ou barrages et des brouillages.
Les premiers sont caractérisés par des dislocations partielles du
toit et du mur, accompagnées d’un étirement ou laminage de la
couche dont le charbon se trouve brisé et ne fournit que du menu à
l’abattage. Les choses se passent comme si la couche était coupée
par une faille inverse d’inclinaison presque égale, produisant un rejet
presque nul.
Les brouillages sont des parties de terrains bouleversées, plus ou
moins étendues, qui se trouvent au contact des grandes failles ou
dans leur remplissage, mais surtout vers les régions de rencontre ou
de croisement des failles. La trace d’un grand accident se reconnait
généralement à la surface par la traînée de terrain brisé qui en suit
la direction et occupe toujours une certaine largeur.
Dans deux mémoires insérés aux Annales des Mines en 1852,
(5° série, t. II) et 1873 (7° série, t. IV), Gruner avait établi une clas-
sification rationnelle des houilles, admise depuis en France et à
l'étranger.
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1884. PARRAN. == TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 405
Il a montré que les combustibles minéraux sont caractérisés par le
rapport de la quantité d'oxygène et d'azote à la quantité d'hydrogène
qu'ils renferment, et par la quantité relative de charbon fixe résul-
tant de la distillation en vase clos,
Les extrêmes sont représentés par le ligneux pur pour lequel le
rapport est égal à 8, avec un rendement de 0,928 à 0,30 de charbon
fixe, et par les anthracites pour lesquels le même rapport est de 4 à
.0,75 avec un rendement de 0,90 à 0,92 en charbon fixe.
Pour les houilles, le rapport varie de 4 à 4 et le rendement de
0,50 à 0,90, suivant qu'elles se rapprochent des ligaites ou des
anthracites.
Les houilles ont été divisées par Gruner en cinq types, établis
d'après la nature et la proportion du charbon fixe et d’après leur
pouvoir calorifique.
1° Houilles sèches à longue flamme ou charbons secs (4-3) ;
. 20 Houilles grasses à longue flamme ou charbons à gaz (3-2);
3° Houilles grasses ordinaires ou charbons de forge (2-1) ;
4 Houilles grasses à courte flamme ou charbons à coke (1);
” 5° Houilles maigres ou charbons anthraciteux (1).
Le rapport entre la quantité d'oxygène et azote et la quantité
d'hydrogène, est indiqué par les nombres placés à la suite de chaque
type.
Le type 4 n’est pas collant parce qu’il renferme une forte propor-
tion d'oxygène, et le type 5 ne l’est pas non plus, parce qu’il renferme
“trop peu d'hydrogène. Pour distinguer ces deux types, souvent con-
fondus auparavant, à cause de leur propriété négative de ne pas
s'agglomérer au feu, et malgré les différences profondes qui les sépa-
rent, Gruner a appelé les premiers secs et les derniers maigres.
Les pouvoirs calorifiques représentés en calories, c’est-à-dire par
le nombre de kilogrammes d’eau échaufiés d’un degré centigrade
pour un kilogramme de houille brûlée, sont indiqués respectivement
par les nombres: (8,000 à 8,500), (8,500 à 8,800), (8,800 à 9,300),
(9,300 à 9,600), (9,200 à 9,500), pour les types 1 à 5 pris à l’état de
pureté, c’est-à-dire abstraction faite des cendres.
Quant à la composition élémentaire des houilles, elle oscille entre
les limites extrêmes suivantes :
HAMDONO ee ee 20 POSE A 93:0/OL
HAMEOSENCS 20 et, VOL SG A;
Deyéne EL 4ZOLe . 72. 7149 473
Gruner à appliqué ces principes à l’étude des houilles de la Loire.
Il a reconnu que la composition et la nature de la houille varient
406 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
avec la situation spéciale du district, la profondeur relative des cou-
ches et, dans une même couche, avec la distance plus ou moins
grande en aval des affleurements,
Le bassin de la Loire ne renferme aucun charbon sec et les char-
bons maigres concentrés dans le voisinage de Saint-Chamond et de
Sorbiers, ne forment qu’une minime proportion de la production
totale du bassin.
Gruner a constaté dans ce bassin, que la proportion de matières
volatiles diminuait, et que la houille s’amaigrissait en profondeur sur
la même verticale. Cette loi a été aussi vérifiée dans certaines régions
du Nord, mais elle n’est pas générale.
La flore fossile du bassin de la Loire a été étudiée avec un remar-
quable succès, par M. Grand’Eury, dont le travail a été publié
en 1371.
Gruner, en rappelant les résultats et le mérite des recherches de
cet ingénieur, dont il était le maître et l’ami, a émis sur la formation
même de la houille dans le bassin de la Loire, une opinion qui
diffère à un certain point de vue de celle de M. Grand’Eury.
Tous deux s'accordent à considérer la houille comme formée par
l'accumulation de débris végétaux, mais M. Grand’ Eury pense que
ces débris ont été entraînés par le ruissellement des eaux et déposés
dans les lagunes de fond, alternativement avec des vases et des
sables. Gruner pense que la couche de houille a été formée sur
place, sans transport, et que les schistes du toit où les grès provien-
nent de l’envasement ou de l’ensablement des marécages peu pro-
fonds, dans lesquels les débris végétaux, s’accumulaient pendant les
périodes de calme, avec cette exubérance qui est le caractère de la
végétation houillère. Il se fonde sur la présence de troncs de sigilla=
rinées enracinés et restés debout dans le grès du toit de la cinquième
couche, à la mine du Treuil, au-dessus de la couche même de
houille, et sur l’existence assez fréquente, immédiatement au-des-
sous des couches de houille, d’un banc argileux désigné par les An-
glais sous le nom de Under-Clay, sorte de terre végétale dans
laquelle il a constaté de nombreuses stigmariées dans leur position
naturelle.
Si le mode de formation indiqué par M. Grand’Eury, s'accorde
mieux avec les détails si délicats et la régularité si parfaite de la
sédimentation houillère dans certains bassins, il est probable cepen-
dant, que le mode de formation proposé par Gruner, a dû se réaliser
aussi, notamment dans les bas-fonds boisés et marécageux.
Les récentes observations de MM. Fayol et Renault sur les lentilles
brillantes à structure conservée, empâtées dans des couches de
4
_ 1884. PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 407
houille, viennent à l’appui de l'hypothèse d’une formation sur place
pour les houilles qui présentent cette particularité.
Gruner a signalé dans le bassin de Rive-de-Gier, la présence de la
roche verte, analogue aux trapps ou basanites houillers du plateau
central.
Cette roche forme des dykes, des culots isolés ou même des
nappes offrant la structure colonnaire dans l'étage le plus inférieur
du bassin de la Loire, entre Rive-de-Gier et Givors, notamment à
l'est de Fontanas, auprès des maisons Journaud.
Gruner n’a pu constater la présence de l’Eurite dans le terrain
houiller de Saint-Étienne, mais il a fait connaître des dépôts siliceux
d'un grand intérêt, qui se montrent à un niveau constant, vers le
tiers de la hauteur de l’étage stérile de Saint-Chamond et dont la
butte de Saint-Priest est le type le plus saillant. Ils consistent en
bancs de calcédoine ou en galets de cette substance mêlés aux
autres éléments des grès et poudingues.
C'est dans ces galets siliceux que M. Grand'Eury a découvert de
xéritables graines et des fleurs, parfaitement conservées dans leur
prison siliceuse.
Gruner attribue ces dépôts à des sources thermales siliceuses dont
lapparition a accompagné celle de la rothe éruptive verte, dont il a
été question plus haut.
Après avoir décrit chaque district avec tous les détails nécessaires
à ceux qu'intéresse l'exploitation des houillères de la Loire, l’auteur
résume à grands traits les phénomènes dynamiques, auxquels a été
liée la formation du bassin houiller de Saint-Étienne.
« Si je ne m’abuse, dit-il, les étages supérieurs du bassin de la
» Loire étaient, dès l’origine, d'autant moins étendus que leur âge
» est plus récent, et cette réduction graduelle des marécages houil-
» lers est la conséquence de l’affaissement fort inégal du sous-sol
» houiller, inégalité qui eut pour résultat l’ouverture successive de
» cassures nombreuses, le long desquelles les assises et les couches
» houillères s’affaissèrent selon les lieux et les temps, tantôt lente-
» ment, tantôt par sauts brusques, pour faire place à de nouveaux
» dépôts, qui s’abîimaient ensuite à leur tour également.
» L'origine des failles doit donc remonter à des époques diverses,
». les plus anciennes appartiennent au pourtour, les plus récentes au
» centre du bassin. Mais, dans la plupart des cas, lé mouvement se
» continua, le long de ces cassures, tant que dura la formation de
» l'un au moins, et le plus souvent, de plusieurs sites successifs
» du bassin houiller. »
408 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril.
Tel est l'ensemble des travaux géologiques de Louis Gruner.
Si l’on y joint les travaux d'une autre nature que lui imposaient
ses fonctions administratives, et les recherches qu’il a poursuivies
pendant plus de quarante ans, en vue de son enseignement métallur-
gique, on aura la mesure des résultats obtenus par un labeur con-
tinu, mis au service d’une intelligence d'élite.
Gruner avait entrepris la publication d’un traité général de métal-
lurgie dont les deux premiers volumes parurent en 1875 et 1878. Il
ne put mener à fin cette importante publication.
Une fluxion de poitrine, contractée à l’usine de Saint-Montant
près Beaucaire, l’enlevait le 26 mars 1883 à sa famille, à la science et
à ses nombreux élèves qui l’aimaient et le vénéraient comme un père.
Il était âgé de 74 ans.
Depuis 1877, sa santé ne lui permettait plus de suivre régulière-
ment les ce de notre Société.
Gruner était commandeur de la Légion d'honneur.
Membre du Comité consultatif des Arts et Manufactures et du
Conseil de perfectionnement du Conservatoire des arts et métiers.
Président honoraire de la Société de l'Industrie minérale.
Membre de la Commission supérieure des Expositions internatio-
nales.
La notoriété de Gruner dans le monde scientifique et industriel
était universelle ; elle lui valut les titres de:
Membre honoraire de l’Iron and Steel Institute de Londres (sur un
nombre total de huit membres honoraires).
Membre honoraire de l’Américan Institute of Minings Engineers
(sur un nombre total de quatre membres honoraires).
Gruner n’était pas insensible aux distinctions honorifiques dont il
était l’objet, mais il était plus jaloux de les mériter que de les obte-
nir. Sa devise constante fut : Sein, nicht schein ; être, non paraitre.
Sa vie austère, vouée exclusivement au travail et au bien, a été un
honneur pour le corps des Mines et un exemple pour tous.
OUVRAGES, MÉMOIRES ET NOTICES GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER.
ANNALES DES MINES
1841. Tome XIX. Mémoire sur la nature du terrain de transition et des porphyres
du département de la Loire.
1841. Tome XX. Résultats principaux des travaux faits pendant l’année 1840
dans le laboratoire de l’École des mines de Saint-Étienne.
Calcaires, laitiers, minerais divers, houilles et lignites.
1841. 4° Série, Tome I. Résultats principaux des expériences faites dans le labo-
ratoire de l'École des mines de Saint-Étienne pendant 1841.
PE :
1984, PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 409
Entre autres : Analyse des houilles du bassin; leur classification d’après
la richesse en gaz et en carbone et leur qualité collante. — Analyse
des eaux de la Loire. Minerais de fer de Saône-et-Loire, etc.
1843. Tome VI. Résultats principaux des expériences faites dans le laboratoire
de l’École des mines de Saint-Etienne pendant l’année 1843.
Entre autres : Houilles et minerais de fer.
1844. Tome VII. Résultats principaux des expériences faites dans le laboratoire
de l'Ecole des mines de Saint-Etienne pendant l’année 1844.
Entre autres : Houilles du bassin de Saint-Etienne, minerais divers.
1845. Tome X. Résultats principaux des expériences faites dans le laboratoire
de l'Ecole des mines de Saint-Etienne pendant l’année 1845.
Houilles de Saint-Etienne. Anthracites de Roanne. —Calcaires de transi-
tion de la Loire.
1845. Tome VII. Mémoire sur le gisement et la nature de quelques minerais de
fer des environs de Privas et de La Voulte.
1846. Tome XIV. Essais et analyses faits au laboratoire de l'Ecole des mineurs
en 1846.
Minerais de fer et houilles du Gard et du Var. — Divers aciers des fabri-
ques de la Loire.
1847. Cartes et coupes du bassin houiller de la Loire avec texte explicatif.
41350, Tome XVIII. Mémoire sur le gisement et le mode de formation des mine-
rais de manganèse des Pyrénées, suivi de quelques considérations sur le
rôle des sources minérales dans la formation de certains minerais.
» Rôle de l'acide carbonique dans la formation de ces minerais et des gîtes
métailifères en général. Formation par sources minérales des dépôts
carbonatés. Origine aqueuse des jaspes. Mode de formation de la baryte
sulfatée, des sulfures et carbonates de plomb et de zinc.
BULLETIN DE L'INDUSTRIE MINÉRALE.
1855, 1r° Série, Tome I. Notice sur les mines d'argent du Chili.
ANNALES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES ET ARTS DE LYON
1856. Mémoire sur la classification des filons du Plateau central.
1857. Mémoire sur les filons plombeux du département de la Loire.
BULLETIN DE L'INDUSTRIE MINÉRALE.
1857. Tome II. Note concernant l’âge des gîtes plombeux de la Toscane.
1866, Tome XI. Notice sur la classification des couches du bassin houiller de la
Loire.
1857. Description géologique du département de la Loire, avec atlas.
REVUE CHRÉTIENNE.
1863. Etude : Dieu et la création révélés par la géologie.
1868. Etude des bassins houillers de la Creuse, avec atlas.
1882. Description détaillée du bassin houiller de la Loire, volume de 800 pages,
grand atlas de 30 planches.
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE.
2 Série. Tome VI. Notice sur un amas de fer oxydulé et de bisilicate ferreux
dans les schistes grenatifères des Maures (Var); (Grunérite d’après Ram-
melsberg et Dana).
410 PARRAN. — TRAVAUX GÉOLOGIQUES DE LOUIS GRUNER. 17 avril
Tome XV. Sur les filons du plateau central de la France.
Tome XVI. Note concernant la carte et la description géologique de la Loire.
Tome XXIII. Sur une roche éruptive trappéenne de la période houillère.
Tome XXV. Flore du bassin houiller d’Ahun.
Tome XXVI. Sur un vieux bois d'étai de la mine de Littry (Calvados), trans-
formé en une substance voisine des lignites ou des houilles sèches à longue
flamme.
Tome XXVIII. Note sur les nodules phosphatés de la perte du Rhône.
Note sur les traces d'anciens glaciers au Mont-Dore.
Observations sur une communication de M. Levallois, relative au minerai
de fer en grains ou minerai pisiforme.
3e Série. Tome I. Observation sur la communication de M. Munier, relative aux
gneiss de la vallée de l’Eyrieux.
Réunion extraordinaire à Roanne (Loire). Président M. Gruner.
Sur les terrains carbonifère et anthraxifère du Roannais.
Sur la classification des terrains de transition du Roannais.
Compte rendu de la course de Régny (Loire).
Compte rendu de la course à Cordelle et au plateau de Neulize (Loire).
Compte rendu de la course à Charlieu (Loire).
Compte rendu de la course dans les montagnes de la Madelaine (Loire),
Tome II. Observations sur une note de M. Michel Lévy, sur une classe de roches
éruptives intermédiaires entre les granites phorphyroïdes et les porphyres
granitoides.
Tome IV. Observations sur la note de M. Mallard, des oscillations séculaires des
glaciers et des variations qu'elles accusent dans les éléments météorolo-
giques du globe.
Tome V. Sur la division des bassins houillers en étages basée sur les plantes fos-
siles.
M. Fontannes félicite M. Parran pour le talent avec lequel il a
résumé les travaux de Gruner. L’hommage rendu chaque année à
quelqu’une des illustrations que la mort nous a enlevées, est une des
plus nobles et des plus chères traditions de la Société géologique. Le
soin de le continuer ne pouvait s'exercer au profit d'une mémoire
plus sympathique et plus vénérée que celle de Gruner; il ne pouvait
être confié à un savant plus compétent et plus imbu de la religion du
souvenir reconnaissant que M. Parran.
Lemoine met sous les yeux de la Société plusieurs pièces d'un
nouveau reptile de la faune cernaysienne, appartenant au genre
Simædosaurus, qui doit, d’après lui, former une famille distincte dans
ce groupe d'animaux,
1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. AU
M. OEhlert fait la communication suivante :
Études sur quelques Brachiopodes dévoniens,
par M. D. Œhlert.
PI. XVIII à XXII.
Dans le Prodrome de Paléontologie de d’Orbigny, il existe un cer-
tain nombre d'espèces caractérisées seulement par quelques lignes,
et qui semblent avoir été souvent oubliées par les paléontologistes.
Les types du Prodrome se trouvant au Muséum dans la collection
d'Orbigny, déposée au laboratoire de Paléontologie, nous avons pu les
étudier, grâce à l’obligeance de M. le professeur Gaudry et de M. le
D: Fischer, choisissant tout d’abord, de préférence, les espèces dévo-
miennes, et en particulier les Brachiopodes qui ont pour nous un plus
srand intérêt. Parmi ces espèces, les unes n’ont été mentionnées
“nulle part, et les autres ont été méconnues : faire connaître les pre-
mières et établir nettement l'identité des secondes, tel était tout
d'abord le but de cette note qui s’est ensuite trouvée augmentée de
l'étude de quelques formes voisines de celles du Prodrome.
Le groupe des Rhynchonelles nous à tout spécialement fourni
des documents.
Le genre Rhynchonella appartient à l’un de ces types si intéressants
qui se sont perpétués depuis les faunes siluriennes jusqu’à nos jours,
et les nombreux échantillons appartenant à diverses espèces qu'il
nous a été donné d'examiner, se sont montrés semblables, au point
de vue de la disposition interne (plateau cardinal, appareil apophy-
saire, muscles, impressions vasculaires), aux formes les plus ré-
centes de ce genre. Tout au plus pourrait-on dire, qu’en général
chez les Rhynchonelles anciennes, le septum médian de la valve
ventrale est un peu plus accusé, et que, dans quelques espèces, on
observe une tendance à se rapprocher des formes les plus atténuées
des Pentameridæ.
Quant aux caractères externes, nous voyons des Rhynchonelles
paléozoïques qui offrent de telles analogies avec des espèces secon-
daires et crétacées qu’elles pourraient presque leur être identifiées
en prenant l’espèce dans le sens large du mot, et que les différences
qu'elles présentent sont parfois moins importantes que les variations
qu'on observe parmi les individus d’une même espèce DEAN n ant d'un
même terrain.
Donc, tandis que certaines formes semblent constantes et se con-
tinuent, sans changement important pendant toute la série des pé-
47 avril
riodes géologiques, d’autres au contraire donnent naissance dans
une même couche à des variétés qui permettent de relier entre elles,
des espèces distinctes d’une même époque.
C'est ainsi que la A. cypris de d'Orbigny devient beaucoup plus
globuleuse dans certaines couches, offrant des caractères de pas-
sage à la 2h. subpareti de la Sarthe, qui n’est elle-même qu’une mo-
dification locale de la Àh. Pareti d'Espagne, mais dont les carac-
tères sont suffisamment fixés pour qu'il soit nécessaire de lui donner
un nom distinct.
Parmi les Rhynchonellidæ paléozoïques, on remarque certaines
formes qui par leur seul aspect externe se distinguent assez nette-
ment des Rhynchonelles proprement dites, pour avoir déterminé
quelques auteurs à en faire un groupe séparé ( Wilsoniennes de Quens-
tedt), et qui, par diverses particularités de leurs caractères internes,
méritent de constituer un genre à part. Ce genre prévu par King et
par d’Orbigny a reçu dernièrement le nom d’Uncinulus (Bayle) ; nous
espérons que les renseignements nouveaux que nous apportons à
ce sujet, feront adopter cette nouvelle section d’une façon définitive:
419 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS.
Rhynchonella cypris, d'Orb.
PP XIX He. ATaterc.
(Rhynchonella cypris, d'Orbigny, Prodrome, 1847, page 92, N° 855.)
Coquille de petite taille, triangulaire, ornée de 14 à 46 plis angu-
leux, régulièrement espacés et traversés par quelques lignes d'ac-
croissement un peu squammeuses. Ligne palléale sinueuse au front,
presque droite sur les côtés de la coquille qu’elle partage en deux
parties à peu près égales, laissant un peu plus de profondeur à la
valve dorsale, Commissure frontale tranchante.
Valve ventrale présentant un sinus médian qui prend naissance
dans la région umbonale, et qui se creuse et s’élargit rapidement, de
façon à devenir bien accusé par rapport aux parties latérales de la
valve. Crochet petit, saillant, faiblement recourbé, au-dessous du-
quel se trouve une ouverture ovalaire séparée de la ligne cardinale
par deux pièces deltidiales extrêmement petites. A l’intérieur, les
dents sont supportées par de petites cloisons rostrales. — Impres-
sions musculaires très rapprochées du crochet, dont deux grandes
latérales qui montrent distinctement dans un grand nombre d'é-
chantillons quatre points d’attaches musculaires (paire interne :
diducteurs; paire externe : ajusteurs ventraux) et deux très petites
centrales complètement entourées par les premières (adducteurs).
Vaive dorsale avec un bourrelet médian remontant jusqu'aux en-
|
1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 413
virons du crochet, et constitué par quatre côtes sub-égales. Pro-
cessus cardinal nul. Plateau cardinal faisant saillie au-dessus des
fossettes et constitué par deux lames triangulaires, légèrement con-
caves, séparées par une échancrure linéaire, qui près du crochet se
termine par une petite ouverture arrondie; du plateau cardinal par-
tent deux lames apophysaires arquées, courtes et très recourbées du
côté ventral. Septum médian bien développé, séparant les quatre
impressions des adducteurs, dont deux ovalaires très nettes situées
sur le milieu de la valve, et deux autres moins importantes conti-
guës à celles-ci, placées plus près de la ligne cardinale et ne se con-
fondant jamais avec les premières.
Localités : Néhou, Gahard, Izé, La Baconnière, Saint-Germain,
Saint-Jean, etc. (1).
Observations : D'Orbigny donna en 1850 le nom de Ah. cypris à
une espèce de Néhou « voisine de l’Afrypa livonica, mais moins
haute, plus petite et plus triangulaire » (2). En outre, on peut dire
que les valves sont moins inégalement développées, que la forme est
plus allongée et que les plis qui constituent le bourrelet sont sem-
blables à ceux des parties latérales de la valve.
Bien que cette espèce rappelât extérieurement certaines Rhyncho-
nelles des terrains jurassiques, nous avons tenu à nous assurer de
ses caractères génériques internes. Par suite de nombreuses prépara-
tions, et de moules internes bien conservés, nous avons pu constater
qu'elle présentait les traits normaux du genre; les parties latérales
du plateau cardinal, sont, il est vrai, plus rapprochées que dans la
plupart des Rhynchonelles, mais on sait que chez ces dernières, ce
Caractère n’est pas général et que l’on trouve tous les passages de-
puis la large séparation médiane sub-carrée, comme dans Ah. nigri-
cans (PI. XX), jusqu’à l’ouverture étroite, presque fermée à l’extré-
mité du plateau cardinal par le rapprochement des parties latérales
et le renflement interne de celles-ci, comme dans 2h. limbata, Schl.
(PL. XX); la disposition la plus commune du plateau cardinal chez
les Rhynchonelles, sert d’intermédiaire, celui-ci présentant ordi-
naäirement une échancrure triangulaire plus ou moins ouverte et
arrondie à son sommet. (Æ2h. cynocephala, PI. XX, Rh. psittacea,
PI, XX, Rk. plicatilis, Sow.).
(4) M. Barrois a signalé avec doute R. cypris ? d’Orb., dans le calcaire de Mo-
Mello et dans celui d'Arnao, Espagne. Il indique six plis sur le bourrelet; ce ca-
ractère, qui n'existe jamais dans l’espèce de Néhou, nous porte à croire que la
forme d'Espagne ne doit pas porter le nom de R. cypris. (Terrains anciens des As-
turies, p. 268.)
(2) D'Orbigny, Prod., p. 92.
A14 ŒHLERT. >— BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril
Les empreintes musculaires de 2h. cypris sont analogues à celles
de Æh. loxia, type du genre, et de Æh. cynocephala qui en est très
voisine et que nous figurons, Ainsi que dans les espèces que nous
venons de citer, il n'existe pas de processus cardinal dans #h. cypris,
et les muscles diducteurs devaient, comme dans ces dernières, s’at-
tacher directement au sommet du plateau cardinal.
Les spécimens typiques qui existent au laboratoire de paléonto-
logie du Muséum et que M. le professeur Gaudry a bien voulu nous
communiquer, sont de dimension moyenne et identiques à une
forme extrêmement abondante dans certains gisements dévoniens de
l’ouest de la France où nous en avons recueilli un grand nombre, ce
qui nous a permis d'étudier l’espèce de d'Orbigny, depuis ses formes
jeunes, jusqu'à l’âge adulte, et de la suivre dans toutes ses modifica-
tions.
Dans le jeune âge, des coquilles atteignant à peine 2 millimètres
de longueur, sont déjà parfaitement caractérisées et sûrement dé-
terminables; celles-ci sont linguiformes, très aplaties, et même
déprimées au milieu de chaque valve, en se rapprochant du bord
frontal qui est presque droit. La commissure palléale est tranchante.
Cependant le bourrelet dorsal ne tarde pas à apparaître (5 millimètres
de longueur) et bientôt la coquille devient transverse, trilobée, et
enfin subglobuleuse.
Dans certaines couches où, du reste, tous les fossiles ont de plus
grandes dimensions, cette espèce atteint le double de la taille nor-
male; dans ce cas, les individus sont plus globuleux, mais ils con-
servent cependant tous les caractères spécifiques de Ah. cypris.
Nous avions tout d’abord confondu l'espèce de d'Orbigny avec 2.
Pareti, Vern., nom sous lequel elle a été désignée par erreur dans
l’un de nos travaux sur la faune dévonienne de la Mayenne (1).
C’est grâce à l’examen des spécimens typiques de d'Orbigny et à l'é-
tude que nous avons faite d'échantillons de 2. Pareti provenant d'Es-
pagne, que nous avons pu reconnaître distinctement deux formes
qui tendent peut-être l’une vers l’autre, si l’on compare des spéei-
mens exagérés ou amoindris de ces deux espèces, mais dont les types
normaux doivent être spécifiquement séparés. C’est ainsi que la va-
riété globuleuse de A. cypris que nous venons de décrire et qui est
‘une forme extrême de A. cypris se rapproche d’une forme amoindrie |
-de la RÀh. Pareti, mais qui cependant offre des modifications suili-
(1) Marie Rouault ne semble pas l’avoir connu; aucune de ses descriptions me
semble correspondre à cette forme.
|
|
|
|
| 41884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 715
samment constantes et distinctes du type d'Espagne, pour qu'il
soit nécessaire de la mettre à part; c’est pourquoi nous proposons
pour cette espèce qui se trouve assez fréquemment dans les gise-
ments dévoniens de la Sarthe, le nom de Æh. sub-Pareti.
Nous rappellerons d’abord les caractères de RAA. Pareti, puis nous
décrirons la forme du Dévonien de la Sarthe (2h. sub-Pareti) afin de
mettre en parallèle ces différentes espèces qui présentent en commun
certains caractères.
Rhynchonella Pareti, de Vern.
PRE he2 90, eic.
Hemithyris Pareti, de Vern. 1850. Bull. Soc. géol. Fr., 2° sér., t. VII, p. 177.
Terebratula — 9? — 1850. = — — — _p. 780.
— — —— 1855. Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. XII, p. 1016,
Paléont. de l'Asie Mineure.
— — — 1870. Bonissent, Ess. géol. de la Manche, p. 252.
Rhynchonella Pareti, de Vern. 1878. Bigsby, Thes. Dev. Carb., p. 46.
_. _ — 1883. Barrois. Ter. anc. Asturies, p. 267.
… Coquille un peu plus large que haute, subtrigone, cunéiforme, et
dont le point culminant se trouve au bord palléal. Surface ornée de
MUIG à 18 plis larges, anguleux, très élevés et à sommet tranchant, qui
remontent jusqu’au crochet. Bord palléal très sinueux; commissure
L fatérale des valves fortement déprimée, de chaque côté du crochet,
L formant deux cavités dans lesquelles les plis sont très atténués.
… Arêtes cardinales anguleuses.
Valve ventrale très peu profonde, avec un sinus ayant environ le
| tiers de la largeur de la coquille et se prolongeant en une longue
languette recourbée qui va rejoindre le bourrelet de la valve opposée.
Parties latérales de la valve courtes et relevées sur leur bord.Crochet
aigu, petit et peu saillant. Ouverture ovalaire touchant la ligne car-
dinale et limitée de chaque côté par une petite pièce deltidiale trian-
gulaire,
Valve dorsale beaucoup plus profonde que la valve ventrale, avec
un bourrelet formé de quatre plis, les deux externes présentant deux
grands talus lisses et subparallèles; ce bourrelet prend naissance
L vers le milieu de la valve: il est d'abord assez étroit, puis il s’évase
L et se relève près du bord palléal, tandis que les parties latérales
: dela valve s’allongent et décrivent une courbe convexe pour aller
» rejoindre les parties correspondantes, si courtes, de l’autre valve.
ET.
Cette espèce fut décrite en 1850 par M. de Verneuil, sous le nom
416 ŒHLERT, == BRACHIOPODES DÉVONIENS, A7 avril
d'Aemithyris Pareti (1), dans une étude sur la faune de Sabero (2). —
« On trouve à Viré, dit-il en terminant, une espèce presque iden-
tique. » Ce doute semble avoir disparu de l'esprit de M. de Verneuil
qui, dans ses travaux postérieurs, a confondu, sous un même nom,
les formes analogues trouvées dans le Dévonien inférieur des diffé-
rentes localités de l’ouest de la France, en Espagne et dans les
dépôts de même âge du Bosphore; c’est ainsi que le nom de 4.
Pareti servit à désigner, à tort, la ÆA. cypris. Actuellement, nous
distinguons : 4° RA. cypris, d'Orb., abondante dans les localités de
Néhou, Gahard, Izé, La Baconnière, Saint-Jean et présentant parfois
des variétés globuleuses que nous avons figurées; 2° Ah. Pareti, de.
Verneuil, dont le type provient des couches dévoniennes des Asturies
et qui se trouve représentée à Néhou concurremment avec 2h. cypris;
3° Rh. subpareti, qui, dans la Sarthe, constitue une forme représen-
tative de la A. Pareti d'Espagne, mais qui, pour ses caractères
constants, mérite d'être désignée par un nom distinct. Ces espèces
forment un groupe naturel avec Ah. livonica, Rh. nympha, Barr.,
Rh. pseudolivonica, Barr., etc., et ne sont sans doute qu'un même
type, modifié dans le temps ou dans l’espace, auquel, pour l'étude
minutieuse des terrains et des faunes, il est utile actuellement de
donner des noms différents. La 2h. Pareti d'Espagne présente des
variétés parmi lesquelles nous figurons un spécimen globuleux (coll.
d’Orbigny) (PI. XIX, fig. 2e, 24). Les jeunes possèdent le caractère
que nous avons signalé chez les adultes du relèvement des plis près
du bord frontal; ce fait, qui existe aussi très nettement accusé chez
les jeunes de 24. subpareti montre les liens qui unissent ces deux
espèces, tandis que chez RA. cypris, la forme de ceux-ci est toute
différente, ainsi que nous l’avons indiqué dans la description de
cette dernière.
Rhynchonella subpareti, OEhl., nov. sp.
PI. XIX, fig. 3, 3a, etc.
Terebratula Pareti, de Vern. Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. VII, p. 780.
_— — _— Guéranger, Répertoire, p. 12.
Cette espèce, que nous avons longtemps considérée comme une
simple variété de l’espèce d'Espagne, nous semble, depuis qu'il nous
a été donné d’en observer un plus grand nombre d'échantillons,
(1) Voir plus loin, nos observations sur la valeur du genre Hemithyris, d'Or-
bigny.
(2) Bull. Soc. géol. Fr., 2e sér., t. VII, p. 177.
ep a
1884. CŒHLERT. —= BRACHIOPODES DÉVONIENS, A7
…— devoir constituer une espèce à part, se distinguant du type par sa
forme amoindrie, moins cunéiforme et par certains caractères qui
Jui sont spéciaux; c’est ainsi qu'elle est plus petite, plus globuleuse
et présente moins de disproportion dans les différentes parties des
valves, aussi bien en ce qui concerne leur profondeur relative que
dans le développement de leurs parties latérales et médiane.
Le contour de la coquille est rendu plus nettement triangulaire
par l'absence d’arêtes cardinales anguleuses et par l'allongement
des parties latérales dont les plis se poursuivent régulièrement au
lieu de se recourber vers la ligne cardinale comme dans la Ah.
Pareti ; de même, la partie déprimée de chaque côté du crochet est
remplacée par un méplat souvent peu accusé. Les plis, qui ne diffè-
rent pas en nombre, sont moins forts et moins anguleux; le bour-
relet est également relevé au bord palléal et composé de quatre plis
auxquels se joignent parfois un ou deux autres plis secondaires, ren-
dant les talus moins abrupts.
Certains spécimens de cette forme atténuée de la 2h. Pareti, rap-
pellent, ainsi que nous l’avons dit plus haut, la variété globuleuse de
Rh. cypris. Toutefois, si à l’âge adulte ces deux espèces offrent quel-
ques caractères communs, on ne saurait les confondre sous un même
nom, alors que, dès le jeune âge, leur différenciation est facile à éta-
blir.
Les jeunes individus mesurant 4 millimètres ont déjà la forme
rhynchonelloïde .bien accusée; ils sont renflés ainsi que dans la
forme adulte et atteignent de même leur plus grande épaisseur au
bord palléal où l’on distingue un sinus et un bourrelet médians très
nets. On remarque également un aplatissement à la commissure des
valves de chaque côté du crochet.
Loc. : Viré, les Courtoisières, Vaux-Michel, Saint-Céneré.
Rhynchonella boloniensis, d’Orb., sp.
PE XX ie. 1 Meetc.
Atrypa boloniensis, d'Orb., 1850. Prod., t. I, p. 92, N° 859.
Rhynchonella boloniensis, de Verneuil, Paléont. Asie Mineure, p. 12, 1866.
— _ _— non Gosselet, 1377. Ann. Soc. géol. Nord, t. IV, p. 264,
De
— non Gosselet, 1880. Esquisse géol. du Nord,. p.49,
DIAIN, hors:
Coquille subpentagonale, légèrement transverse, d’une épaisseur
médiocre dont le maximum est atteint vers le milieu des valves.
Surface couverte de 30 à 32 plis simples, peu élevés et serrés les uns
contre les autres.
XII. 21
+
1
|
*
[0
4
AT ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril
Valve ventrale modérément profonde, avec un large sinus dans”
lequel on compte six à sept côtes de même dimension que les côtes
latérales. Crochet petit et recourbé, laissant voir un très petit
foramen ovale, séparé de la ligne cardinale par deux pièces delti-
diales peu développées. Parties latérales du crochet carénées.
Valve dorsale plus profonde que la valve opposée, régulièrement
convexe et munie d’un bourrelet prenant naissance un peu en avant
du milieu de la valve et qui est peu élevé, aplati à sa partie supé-
rieure et orné de sept côtes.
M. le professeur Gosselet a représenté et décrit une Bhyoshot
très abondante dans le Boulonnais, qu'il rapporte à l'espèce de |
d'Orbigny, mais qui cependant, d’après la description qui en est
faite, ne nous semble pas la même :
« Coquille trilobée, couverte de plis simples, légèrement arrondis,
» quelquefois tranchants, au nombre de trois (rarement plus) dans le
» sinus, et de cinq ou six sur les ailes. La valve ventrale est réguliè-
» rement courbe, de sorte que lorsque la coquille est à plat sur le
» dos, son point culminant est au milieu de la valve ventrale, tandis!
» que dans 2h. livonica, dont elle est très voisine, ce point culmi-\l
» nant est sur le front ou près du front. Long. : 0"012; larg. 0015:
» Cette espèce me paraît bien voisine de certaines variétés de
» {ih. pleurodon venant de Tournai et d’Avesnelles. Je lui aurais
» donné ce nom si j'avais été convaincu que l'on doit laisser à la,
» Ah. pleurodon l'extension que lui a donnée M. Davidson (1). »
De même, les spécimens de la collection du Muséum ne concor-\
dent pas avec la figure donnée par le savant professeur de Lille. |
La Rh. boloniensis de Gosselet est plus globuleuse, beaucoup plus M
élevée au bord palléal et ses plis sont moins nombreux. Du reste,
les rapports établis par l’auteur entre cette Rhynchonelle et 2h. pleum
rodon montrent que cette forme appartient à un groupe différent de
celui de la ZA. boloniensis de d'Orbigny qui, au contraire, semble
être extrêmement voisine de 2h. elliptica de Schnur, du calcaire dek
Gerolstein (2); elle diffère de celle figurée par Davidson (3) et pro-«
venant de Budleigh-Salterton.
Toutefois, cette dernière espèce est plus large et à plis plus nom-M
breux (38 côtes en tout, dont 12 sur le bourrelet et 13 de chaque
côté). De plus, les plis ne paraissent pas remonter jusqu’au co ni
d’après la figure de Schnur.
D'Orbigny avait brièvement différencié A. boloniensis de Ah. livo-
(1) Gosselet. Ann. Soc. géol. Nord., t. IV, p. 264, pl. III, fig. 1.
(2) Dunker et Meyer. Paleon., 1854, t. II, pl. XXII, fig. 7 à, 6, c, d.
(3) Davidson. Paleont., Soc., vol. XXXV, pl. XXXVIIÏ, fig. 22, 25 ; 1884.
_ 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 449
nca en signalant « sa forme moins élevée, plus large et ses côtes
. plus nombreuses » (1).
… Ahynchonella boloniensis, d'Orbigny, appartiént au groupe de
Ah. Minerva, Barr., du Silurien E de Bohême.
Le crochet est plus aigu dans l’espèce de Bohême et les côtes sont
moins nombreuses.
« Loc. : Ferques.
_ Rhynchonella Guillieri, OEhl., nov. sp.
DIX HE 9 007 /eLC:
| Espèce de forme subtrigone, plus large que haute, ornée de plis
mumtrès anguleux, serrés et simples, au nombre de 24 à 28.
Ligne palléale sinueuse au front, devenant presque droite en
remontant vers le crochet et divisant la coquille en deux parties à
“peu près égales, de facon cependant à laisser un peu plus de profon-
“deur à la valve dorsale. Commissure frontale tranchante : commis-
sure latérale formant une faible arête qui se termine non loin du
crochet par une petite oreillette, et qui s'élève au milieu d’un méplat
plus ou moins accusé s'étendant de chaque côté de la région cardinale.
Valve ventrale pourvue d’un sinus large, très évasé et nettement
“délimité, qui est visible jusqu'aux environs du crochet, où il est très
étroit, et qui, au bord palléal, occupe à peu près le tiers de la lar-
méeur de la coquille; le nombre des plis placés au fond de ce sinus
varie de quatre à six. De chaque côté de celui-ci, les parties latérales
de la valve se renflent et s’étalent en devenant légèrement aliformes.
Crochet obtus, dépassant faiblement la ligne cardinale et recourbé
de manière à cacher complètement le foramen.
Valve dorsale très bombée (surtout dans la région umbonale), à
courbure régulière et dont le maximum de profondeur se trouve vers
le milieu de la valve, point qui correspond à la plus grande épaisseur
de toute la coquille. Bourrelet médian moins accusé que le sinus
“correspondant de l’autre valve; dans la plupart des échantillons, il
disparaît à peu près dans le renflement général de toute la valve et
ne devient distinct qu’au tiers inférieur, près du bord frontal.
Une série de coupes polies, faites transversalement, nous ont
“démontré l'existence de fortes dents à la valve ventrale; la valve dor-
“sale est munie d’un court septum et d'un appareil apophysaire
constitué par deux lamelles arquées descendant très bas dans la
valve dorsale et, à leur extrémité, se projetant en avant du côté
ventral.
Fe
(1) Prodrome, p. 92.
420 ŒBLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril
Cette Rhynchonelle n’est mentionnée dans aucun catalogue ; nous
l'avons découverte à Vaux-Michel, près Brulon et depuis, divers
échantillons appartenant à cette espèce, nous ont été communiqués
par MM. Guillier, Soye et Joubert, qui les avaient recueillis dans la
tranchée de Sablé.
Cette espèce représente dans le Dévonien certaines formes silu-
riennes de Bohême, telles que : /h. rympha, Latona, Amalthea, etc.
Loc. : Sablé, Vaux-Michel près Brulon.
Rhynchonella fallaciosa, Bayle, sp.
PI. XVIIL, fig. 5, 5a, etc.
(Uncinulina fallaciosa, Bayle. Expl. cart. géol. Atlas, pl. XIIT, fig. 13-16.)
Coquille globuleuse, subcuboïde; surface de chaque valve couverte
d'environ 20 à 24 plis larges, anguleux, simples, remontant jusqu'au
crochet et modérément saillants. Parties latérales des crochets com-
primés et lisses.
Valve ventrale peu profonde, aplatie, avec un sinus large et très peu
profond, dans lequel on compte cinq plis. Ge sinus prend naissance
vers le milieu de la valve et se continue sous la forme d’une lan-
guette à bords subparallèles, qui s’infléchit en formant un angle
droit avec le reste de la valve, dont elle égale à peu près la longueur.
Crochet court, obtus et s’appuyant sur le sommet de l’autre valve:
Impressions des diducteurs flabelliformes, et entourant celles des
adducteurs qui sont juxtaposées, très petites et de forme ovalaire.
Valve dorsale fortement convexe et très profonde, atteignant son
point culminant à une faible distance du bord frontal. Bourrelet peu
élevé, sur lequel on compte six plis. Parties latérales de la valve lon-
gues et fortement arquées.
Septum dépassant le milieu de la valve et séparant les impressions
des adducteurs qui occupent de chaque côté une surface allongée et
triangulaire.
Dimensions : Longueur : 0"95; largeur : 0"24; épaisseur : 022:
Localités : Nehou, Gahard, La Baconnière, Saint-Germain-le-Fouil-
loux, Saint-Jean-Sur-Mayenne, etc.
Observations : A l’état le plus jeune que nous ayons pu observer,
cette coquille a une forme allongée, peu épaisse, subtriangulaire,
avec un crochet petit, presque droit, et un bord palléal, faiblement,
mais distinciement sinueux el très tranchant. Un peu plus tard la -
coquille, sans augmenter sensiblement d'épaisseur, s’est considéra-
blement élargie, gardant toujours la forme triangulaire, mais avec un
[a
_ 4884. ŒBLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. %21
bourrelet et un sinus médian plus accusés ; le bord palléal est encore
tranchant. Enfin elle devient globuleuse ; les parties latérales de la
valve ventrale s'arrêtent dans leur développement, tandis que la
partie médiane, faisant suite au sinus, prend au contraire une très
srande extension. Le contraire a lieu à la valve dorsale dont le mi-
heu reste court, tandis que les parties latérales se développent en
enserrant de chaque côté la languette de la valve ventrale.
Le moule interne montre nettement la place laissée par les plaques
rostrales de la valve ventrale; du côté dorsal on remarque une fis-
sure médiane avec la trace des impressions musculaires de chaque
côté.
Cette espèce se différencie de l’espèce figurée sous le nom de Æhyn-
chonella (Terebratula) Stricklandi, Sow. (1), par sa forme subcuboïde
au front, par le contour de la coquille et par son moins grand
nombre de côtes sur les parties latérales des valves, aussi bien que
Sur le bourrelet et que dans le sinus (3 à 6 au lieu de 8 à 11). Elle
est également très distincte de Æh. daleidensis, Rôemer sp., de la
grauwacke de l’Eifel (2), par l’aplatissement subcarré de la région
palléale, par sa forme massive, le grand développement de la valve
dorsale, le peu d’élévation du bourrelet médian, et par la forme de
“ses côtes qui sont moins anguleuses.
Nous avons conservé à cette espèce le nom générique de Rhyncho-
nella, bien que M. Bayle l’ait prise pour type d’un groupe nouveau
auquel il à donné le nom d’Uncinulina (3). Les caractères internes
que nous avons pu observer, c’est-à-dire la disposition des muscles,
ebla forme du plateau cardinal (fig. 5/) ne présentent pas de carac-
tères particuliers permettant d'adopter ce nouveau genre.
Rhynchonella Barroisi. OEhl., n. sp.
DIX ie de 17 /eLc:
On trouve aussi à la Baconnière une autre Rhynchonelle qui y est
“assez rare et dont nous ne connaissons que le moule interne ; il rap-
pelle certaines formes globuleuses de 2h. cypris, qui sont de plus
petite taille, mais qui, par leurs contours et leur aspect général en
sont les formes les plus voisines.
C'est une coquille plus large que longue, à contour subtriangulaire,
eb atteignant son point culminant près du bord frontal; elle est un
(4) Schnur. Paléont. Vol. IL, p. 172473, pl. XXII fig. 2.
(2) Schnur. Paléont. Vol. III, p. 172-173, pl. XXII, fig. 1.
(3) Bayle. Explic. Cart. géol. Fr. Atlas, pl. XIIL, fig. 13-16.
499 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril
peu cunéiforme, surtout dans le jeune âge : ce caractère s’atténuant
plus tard par suite du bombement régulier de la valve dorsale,
Ligne palléale droite sur les côtés de la coquille, très sinueuse au
front.
Région frontale élevée, triangulaire, mais non aplatie. Les plis, au
nombre de seize à dix-huit, sont simples, anguleux, et ne sont appa-
rents que près de la commissure des valves.
La valve ventrale, très peu profonde, présente un sinus, ou plutôt
une légère dépression non délimitée, qui occupe une; grande parlie
de la largeur de la valve, ne laissant que peu de place pour un relè-
vement des parties latérales. Le milieu de la valve se prolonge en
une languette dans laquelle on compte ordinairement de deux à
quatre plis : le pli externe, situé de chaque côté, étant moins élevé
que les autres et incliné vers eux de façon à donner un aspect suban-
suleux à la languette et non sub-carré comme dans Unc. OEhlerti et
Unc. subwilsont.
Plaques dentales bien accusées.
Muscles situés près du crochet, analogues à ceux de Xh. cypris et
de la plupart des autres Rhynchonelles : deux grands diducteurs
latéraux et deux petits adducteurs au centre.
Valve dorsale profonde, renflée, avec un bourrelet indiqué seule-
ment près du bord frontal par le soulèvement de trois à cinq plis plus
forts que ceux des parties latérales de la valve et légèrement inclinés:
Un septum médian descendant jusqu’au milieu de la valve, sépare
les deux empreintes ovales des adducteurs.
Localité : La Baconnière.
Uncinulus, Bayle.
PL XXI.
Uncinulus subwilsoni, d'Orb.
Rhynchonella auctorum, pars.
Hypothyris, Phillips, 1841, pars.
Hemithiris, d'Orb., 1847, pars.
Hypothyris, King (non Phillips), 4850.
Wilsonia (groupe des..….), Quenstedt. 1871.
Uncinulus, Bayle, 1878 (figuré, non décrit).
Coquille de forme généralement globuleuse, avec un sinus et un
pli médian peu accusés, et ornée de côtes rayonnantes.
Valve ventrale (Intérieur). Plaques dentales peu développées et
soudées aux parois de la coquille. — Impressions des diducteurs,
allongées, grandes et profondes, occupant près des _ de la longueur
de la valve et entre lesquelles se trouvent les deux petites empreintes
1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 223
des adducteurs. Cet ensemble de muscles est séparé par un septum
médian peu élevé, entouré par une crête mince très nettement ac-
cusée. Les impressions ovariennes occupent un espace très étroit
entre cette crête et la branche ascendante du système vasculaire qui
se compose comme chez les Rhynchonelles d’un rameau descen-
dant et d'un rameau ascendant, ce dernier ayant plus d'importance
et présentant des divisions plus nombreuses et plus rapprochées que
chez les véritables Rhynchonelles.
… Valve dorsale, généralement très bombée dans la région umbo-
nale (Intérieur) : — Plateau cardinal, épais, massif et saillant,
constitué par une partie médiane, de forme sub-carrée, légèrement
déprimée au centre et accompagnée de chaque côté d’un court sitlon
qui la sépare d’une petite protubérance latérale servant de rebord à
la partie postérieure des fossettes. La partie médiane présente à son
sommet une série de petites crêtes subparallèles, au nombre de 8 à
12, qui devaient servir de point d'attache aux muscles diducteurs.
— Cavités fovéales profondes, striées, et limitées en avant, du côté
interne, par un renflement de forme allongée qui se continue assez
loin le long de la ligne cardinale et qui est dans le prolongement
des protubérances situées de chaque côté du plateau cardinal.
… L'appareil apophysaire est représenté par deux tiges cylindriques,
éfñlées à leur extrémité et fortement recourbées du côté ventral. Le
septum médian bien accusé, et parfois même très élevé, s’avance
au-delà du milieu de la valve.
Impressions musculaires (adducteurs) au nombre de quatre : deux
grandes ovalaires, très nettement délimitées, et en arrière de celles-
ci, deux petites empreintes moins accusées; ces impressions qui
occupent le milieu de la valve, sont toujours moins profondes qu’à
la valve ventrale et sont entourées d’une crête moins développée que
dans celle-ci.
Rapports et Différences. — Ge genre qui se distingue des véritables
Rhynchonelles par sa forme externe, s’en sépare surtout par ses ca-
ractères internes : la disposition de son plateau cardinal si différent
des deux lames horizontales, échancrées au centre, caractéristiques
des Rhynchonelles depuis les temps primaires jusqu’à l’époque
actuelle (1) ; la place et le développement remarquables des muscles,
ainsi que l'importance des rameaux vasculaires ascendants, justi-
fient la création d'un nouveau genre ayant pour type : Aemithyris
Subwilsoni, d'Orb. ‘
(1) Nous donnons une série de figures de diverses Rhynchonelles qui permet-
tront de mieux saisir ces caractères essentiels. {PI. XX.)
;
4924 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril
Historique. — Ce genre qui, par son aspect extérieur, forme un
groupe assez nettement délimité au milieu des Rhynchonelles paléo-
zoïques, avait été prévu par King dans son travail sur les Fossiles
Permiens (1).
Hypothyris. — Il prit pour type de cette section À. cuboides, Sby.,
et lui donna le nom d'ÆZypothyris, emprunté à un travail de Phil-
lips (2) qui lui avait déjà attribué une autre signification, et c'est 4
pour cette raison que ce nom ne peut être conservé.
Philips considérant comme un caractère très important la pré-
sence ou l'absence du foramen, ainsi que sa forme et sa place, avait
divisé les Brachiopodes articulés en Aéhyridæ (Producta, Calceola),
Delthyridæ (Orthis, Spirifer, Strigocephalus, Pentamerus, Cleiothyris)
et Cyclothyridæ (Epithyris et Hypothyris), ces deux dernières sections
étant accompagnées d'une courte diagnose :
Crochet tronqué, perforé : Æpithyris.
Crochet aigu, perforation située dessous : ypothyris.
Cette différentiation semble seulement indiquer la séparation des
Térébratules et des Rhynchonelles, dans le sens large du mot.
Phillips ne cita en effet aucune espèce, comme type de ces deux
genres dont les noms ne réapparaissent plus dans son travail.
En 1850, King crut pouvoir faire revivre ces termes en leur don-
nant une attribution plus restreinte, et appliqua le nom d’Æpithyris
à un groupe de Térébratules paléozoïques (type : Terebratulites elon-
gatus, Schloth., et donna le nom d’/ypothyris à une section rhyncho-
nelloïde, à la tête de laquelle il placa : Afrypa cuboides, Sow.
King reconnut depuis que le nom de Æpithyris avait été dévié de
son sens primitif et, pour éviter toute confusion, il le remplaça par
un nouveau nom, Dielasma, qui devint synonyme du premier (3).
Pour la même raison, le nom d’'Aypothyris doit être également
abandonné.
Hemithyris. — En 1847, M. d'Orbigny (4) créa dans la famille des
Rhynchonellidæ, le genre Æemithyris, pour certaines formes dont
« l'ouverture est contiguë à la charnière, et sans deltidium » (5).
L'existence de pièces deltidiales à été depuis reconnue dans Île
type du genre : /. psittacea ; ces pièces, lorsque l’espèce est adulte,
sont rudimentaires mais analogues à celles qui existent chez les
& (1) King. Permian Fossils, p. 114.
(2) Phillips. Paleozoic Foss., p. 55.
(3) Nat. Hist. Rev., t. VI, p. 519. Douvillé. Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série,
t. VII, p. 269.
(4) Comptes rendus Acad., t. XXV, p. 268.
(5) Ann. Sc. Nat., 3° sér., t. XIII, p. 332, 1850.
| . 1884. CŒHLERT, — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 425
jeunes des Rhynchonelles. Quant aux caractères internes ils ne pré-
sentent aucune différence importante avec les Rhynchonelles des
autres terrains.
Ouire À. psittacea, espèce vivante, M. d'Orbigny range encore
dans le genre Æemithyris, les formes globulenses des Terrains paléo-
zoiques : À. Wilson: et I. subwilsoni, increbescens, Henrici, stricklan-
du, etc, etc. (4).
Quelques années plus tard, M. Davidson publia une étude sur le
genre Rhynchonelle (2) dans laquelle il n’admettait pas la nouvelle
section d'Hemithyris, créée pour Æh. psittacea, parce qu’il pensait que
les espèces paléozoïques (Z2. Wilsoni et subwilsoni) réunies à ce nou-
veau groupe, diffèrent plus de #2}. psittacea que cette dernière espèce
une diffère elle-même des vraies Rhynchonelles ; à ce propos l’auteur
a figuré (/oc. cit., pl. XIII) des moules de 2. Wilsoni et de À. subwilsont
(ces dernières provenant de Néhou), en même temps que des Rhyn-
chonelles secondaires et vivantes, pour montrer les différences qui
existent entre ces diverses fonte. Il ajoutait que si plus tard une
distinction générique devait avoir lieu pour la forme globuleuse pa-
léozoïque, on ne saurait recourir au nom d’Æ/emithyris fait pour #4.
psutacea, mais qu'il faudrait reprendre celui d’/ypothyris de Phillips,
1847. Nous avons démontré comment ce nom doit aussi être aban-
donné, n'ayant point été défini par son auteur, et n'étant devenu
précis que plus tard d’après une interprétation arbitraire de King.
Les prévisions de King et de M. Davidson ont été confirmées par
les découvertes faites postérieurement, et le groupement de certaines
“formes globuleuses rhynchonelloïdes paléozoïques est devenu une
section générique, par suite de la création du genre Uncinulus de
M. Bayle (1878).
[1] nous reste encore à examiner le genre Xhynchotrema, Mall, qui
parfois a été confondu avec ÆHemithyris, et la gen du groupe des
Térébratules Wilsoniennes de Quenstedt.
Rhynchotrema. — Parmi les nombreuses Rhynchonelles paléo-
“oiques de l'Amérique, M. Hall avait cru devoir faire une section
pour une espèce gibbeuse qu’il avait d’abord désignée sous le nom
de Ah. increbescens (1847) mais dont la première dénomination, AA.
capax de Conrad (1842) doit être seule conservée. — Voici les carac-
tères essentiels qu'il signale : Plateau cardinal de la valve dorsale
comme dans les Rhynchonelles, mais ayant « un processus cardinal
central, étroit et plus distinct qu’il ne l’est d'ordinaire. » A la valve
(1) Prod., t. I, pages 18, 37, 92.
(2) Ann. and Mag. of Nat, Hist., Vol, IX, 2° série, p. 249-267, 1852.
OA
426 ŒULERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril.
ventrale, « l’espace triangulaire placé au-dessus des dents est occupé:
» totalement ou en partie par une area concave, solide, au-dessous de
» laquelle il existe un foramen qui débouche au sommet de la valve
» ou près de celui-ci. » Un épaississement de certaines parties de la
valve qui rend les empreintes des muscles beaucoup plus profondes,
principalement à la valve ventrale, est aussi signalé par M. Hall,
mais ce caractère n’est souvent qu'’accidentel et ne saurait être seul
invoqué pour la création d’un nouveau genre.
En présence des renseignements encore vagues que l’on possède
sur les caractères internes de Æh. capax (type du genre Æhyncho-
trema), et pour compléter les indications fournies par les dessins de
M. Hall, nous figurons le crochet d’une valve ventrale, et le plateau
cardinal de la valve dorsale d’une Æh. capax de Richmond (Hudson
river group), provenant de notre collection et de la collection de
l'École des Mines. Nous n'avons pu constater la présence de l’area
concave signalée par Hall; il existe seulement une lame mince dou-
blant la cavité apicale et limitée latéralement par les plaques dentales
qui, dans cette espèce comme dans lncinulus, se soudent aux pa-
rois de la valve. — A la valve dorsale, le plateau cardinal est cons-
titué comme celui des Rhynchonelles ; le seul caractère qui lui soit
plus particulier, est l'importance du septum qui, en atteignant le
plateau cardinal se bifurque en formant une petite cavité angulaire
en forme de V, rappelant celle des Stenocisma, Camaraphoria, etc.,
— et montrant les liens‘intimes qui unissent Iles Rhynchonelles aux
Pentamères.
Tous ces caractères de détail sont insuffisants pour la création
d’un genre qui, du reste, semble avoir été abandonné par les auteurs
américains, mais que nous avons tenu à rappeler pour montrer que
Rh. capax n'appartient pas au même groupe que ?. subwilsont.
Groupe des Wilsoniennes de Quenstedt. — Quenstedt dans l'étude
qu'il a faite des Brachiopodes siluriens et dévoniens (Bicorner des
Uebergangsgebirge) (1), distingue plusieurs sections ; dans l’une
d’elles il groupe un certain nombre d’espèces autour de Zerebratula
Wilson, et il considère celles-ci comme les vibrations d’une méme
forme dans le temps et dans l’espace ; il nomme ces différentes mani-
festations Wilsoniennes et intercale le mot W/soni entre le nom de
genre (Zerebratula) et le nom spécifique donné par les auteurs;
Terebratula Wilsoni gothlandica, Terebratula Wilsoni bohemica, Tere-
bratula Wilsoni prinupilaris, etc., etc.
Ce nom ainsi employé, ne peut être considéré comme un terme
(1) Quenstedt. Petrefactenkunde, Brachiopoden, p. 192 à 201.
$ 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 427
générique, ainsi que l’ont prétendu certains auteurs ; les règles de la
nomenclature binaire s’y opposent, et nous ne voyons là qu’un
oroupe, plus ou moins artificiel, analogue à ceux qui furent établis
par v. Buch (Pugnacæ, Concinnæ), et qui n’ont jamais été considérés
comme des genres.
L'auteur du Petrefactenkunde Dao hion de montre les modifications
que présente, suivant les localités, le type Wilsonien et nous parta-
seons entièrement sa manière de voir en considérant les {. subwilsoni,
orbignyana, etc., comme descendant de formes analogues du terrain
Silurien ({. Wälsoni, princeps, Henrici).
… Toutefois, nous pensons que l’ensemble des caractères peut seul
permettre de bien limiter ce groupe, et nous serons moins affirmatifs
que l’auteur allemand pour l’adjonction de certaines espèces qui
nous sont insuffisamment connues.
Les caractères internes que nous avons signalés, venant s’ajouter à
ceux qui étaient déjà décrits, donnent une valeur générique au
groupe des Wilsoniennes qui se trouvent ainsi séparées des véritables
“Rhynchonelles et qui, par conséquent, doivent être désignées par un
nom spécial.
C'est pourquoi nous adoptons le nom de Uncinulus, Bayle, prenant
“avec ce savant paléontologiste, l'espèce Ÿ/. suhwilsoni, comme type de
“ce nouveau genre. |
“À cette première forme qui nous est la mieux connue au point de
vue interne, nous ajouterons U. OEhlerti, provenant des mêmes
“couches, dont nous n'avons pu dégager le plateau cardinal, mais
dont la disposition nous a été indiquée avec certitude par de nom-
breuses coupes.
Uncinulus subwilsoni, d'Orb., sp
PI: XXI, fig. 1, 1a, etc.
Hemithyris subwilsoni, d'Orb., Prod., p. 92.
Terebratula —- — Bull. Soc. géol. Fr., 2° série, t. VII, p. 780,
a — — Gueranger, Repert., p. 12.
= — — Davidson An. a. Mag. of Mat. hist., 1852.
» Rhynchonella — — de Verneuil. Asie Mineure, p. 9 et p. 468.
e
… Coquille globuleuse, à front vertical, dont la largeur, la longueur
et l’épaisseur sont presque égales dans tous les sens. Sinus et pli
médian très peu accusés. Côtés de la coquille aplatis ou très légè-
Frement convexes; région frontale subquadrangulaire, ‘très élevée et
presque plate, — commissure palléale, sinueuse, ne formant aucune
Saillie au milieu de la compression circulaire des valves,
228 ŒHLERT. == BRACHIOPODES DÉVONIENS. 47 avril
Surface couverte de nombreux plis arrondis, très rapprochés, di-
chotomes, et de grosseur médiocre, remontant jusqu’au crochet et
dont on compte environ 50 à 60 au bord palléal.
Valve ventrale, beaucoup moins profonde que l’autre valve, légère-
ment convexe près du crochet et présentant près du bord frontal
une faible dépression médiane mal délimitée, qui se prolonge en
une languette sub-carrée, à bords parallèles, qui ne remonte pas
jusqu’à la partie supérieure de la région frontale et sur laquelle on
compile huit à dix plis. — Bords de la valve retombant perpendicu-
lairement.
Crochet petit, peu saillant, recourbé sur le sommet de la valve
opposée, et perforé chez les jeunes par une petite ouverture ovalaire
qui s’oblitère avec l’âge.
Deltidium rudimentaire composé de deux pièces, caché Du la
courbure du crochet.
(Intérieur). — Intérieur de la valve ventrale occupé en majeure
partie par les empreintes musculaires des diducteurs qui sont pro-
fondes, striées longitudinalement, et forment une cavité semi-ova- M4
laire, entourée par une crête et divisée par un septum médian; ce
septum, très net, peu élevé, est large à sa base et tranchant au
sommet (fig. 12, 1n, 1.)
Les diducteurs sont limités en arrière par une secrétion calcaire
en forme de coin (1), qui prend de plus en plus d'importance avec
l'âge, et dans laquelle est ménagée, au centre, une petite cavité très
profonde, destinée à recevoir les muscles adducteurs qui sont sé-
parés par la partie postérieure du septum médian qui s’amincit brus-
quement dans la partie comprise entre ces talons calcaires (fig. A).
Les plaques dentaires toujours très rudimentaires et accolées aux
parois de la valve, disparaissent complètement à l’âge adulte, et la
partie apicale. comprise entre elles, forme une cavité arrondie, à
parois épaisses et lisses.
Cet ensemble de caractères donne au moule interne un aspect tout
particulier, par suite des dépôts calcaires qui encroûtent la base des.
muscles diducteurs et qui sont en creux dans les moules, tandis que
les empreintes des diducteurs eux-mêmes, celles des adducteurs (2),
(1) Cette même disposition se retrouve dans les espèces suivantes : Rhynch. or=
bignyana (Bul. Soc. géol. Fr., t. XII, pl. XVIII); RA. pila (Schnur, Brach. Eifel,
pl. XXVI); Rh. subcordiformis (Schnur, Brach. Eïfel, pl. XXV), (25), etc., etc.;
tandis que dans d’autres formes du groupe Wilsonien, les muscles diducteurs re-
montent jusqu'au crochet. Ex. : Rhynch. princeps (Barr. Brach. sil. de la Bohême;
pl. XXVI).
(2) Le moulage de la cavité des adducteurs qui forme un relief étranglé à la
base, est rarement conservé dans les moules internes que l’on trouve dans les
grauwackes dévoniennes.
._ A884 CŒHLERT. —= BRACHIOPODES DÉVONIENS. 429
ainsi que la cavité apicale, sont représentées par des reliefs fortement
accusés (fig. 1n).
Les impressions vasculaires dont le rameau ascendant nous est
seul connu, sont très rapprochées de la crête qui entoure les diduc-
teurs, de facon à laisser un espace extrêmement restreint aux im-
pressions ovariennes. Cette branche ascendante donne naissance à
cinq rameaux secondaires qui se subdivisent plusieurs fois dans leur
parcours en formant des rameaux tertiaires, quaternaires et DA
même quinaires (fig. A0).
… Valve dorsale légèrement convexe, un peu aplatie; pli médian peu
distinct et ne s’élevant pas au-dessus de la convexité générale de la
valve.
(Intérieur). — Surface interne remarquable par le peu d'importance
que prennent les empreintes musculaires comparativement à celles
de la valve opposée. Ces dernières sont constituées par deux impres-
“sions ovales très nettes, accompagnées en arrière de deux autres plus
petites, qui leur sont juxtaposées. Ces quatre empreintes (adduc-
teurs) qui sont à peu près placées à la moitié de la hauteur de la
valve, sont séparées par un septum s’avançant jusque dans le voisi-
nage du bord frontal (fig. 1m, 1e).
La forme du plateau cardinal et la disposition de l’appareil apo-
physaire ont été complètement décrites dans la diagnose générique
IM(p. 422).
Cette espèce dont nous avons pu suivre le développement depuis
la forme jeune (1"" —_ jusqu’à la forme adulte (20 millimètres) a
toujours le même aspect globuleux et les mêmes proportions rela-
*—iives des valves ; seulement le pli médian et le sinus sont beaucoup
plus accusés dans le jeune âge, et le crochet, ainsi que nous l’avons
dit plus haut, est perforé par un petit foramen ovalaire.
… Uncinulus subwilsont diffère de Unc. Wilsoni, Sow., de l’Angle-
terre, par sa forme générale moins arrondie, par la courbure de ses
valves aplaties à leur partie supérieure et dont les bords retombent à
angle droit, et enfin, ainsi que l’auteur l’a fait remarquer dans son
-Prodrome (p. 92), par ses plis plus fins et plus nombreux.
De même, elle se distingue de Unc. (1) orbignyana, de Vern., par
son sinus et son bourrelet presque indistincts à l’âge adulte, et par
Pabsence d’une particularité qui caractérise cette espèce, nous voulons
parler de la côte médiane longitudinale qui existe au milieu du
sinus, et du sillon correspondant qu’on observe sur le bourrelet.
Le) ER. onbignyands de Vern. : Bull. Soc. géol. Fr., 2° série, t,. VII pl. III,
fig, 10,
430 OŒHLERT. —— BRACHIOPODES DÉVONIENS.
Unc. cuboides, du dévonien supérieur, se distingue facilement de
Unc. subwilsoni par la forme de sa valve dorsale, très renflée à la partie
médiane, et dont les parties latérales s’abaissent graduellement jus-
qu'à la suture des valves qui présente un angle saillant, tandis que
dans Unc. subwilsoni la commissure se confond dans l'aplatissement
circulaire de la coquille.
Dans Unc. (1) pila, Schnur, du Dévonien de L'Eifel, il existe égale-
ment une côte et un sillon au milieu du sinus et du Po mais
beaucoup moins nettement définis que dans Unc. orbignyana, tou
tefois ce caractère, joint à sa forme plus large que dans Une
subwilsont suffit pour différencier ces deux espèces que Sandberger
pensait pouvoir réunir.
Uncinulus Œhlerk, Bayle.
PI. XXI, ig.2, 20, etc.
. Terebratula Eucharis, de Vern., aff. Barr. Bull. Soc. géol., 2° sér.,", p. 780.t. VII
— — Gueranger, Repert., p. 12.
Atrypa — Œhlert, Bull. SocAgéol::Fr.; 3e sér 21e NP 2pe 597
Uncinulus ŒElhlerti, Bayle. Expl. cart. géol. Fr. Atlas, pl. XI, fig. 17-20.
Coquille plus longue que large, renflée du côté dorsal, aplatie du
côté ventral, et très épaisse au front où elle atteint son maximum de
hauteur; région frontale subtrigone. Angle apical aigu, à partir du
_ quel les contours latéraux s’arrondissent légèrement jusqu’à la partie!
antérieure de la coquille qui est droite. Commissure frontale très
sinueuse el tranchante de chaque côté de la languette; commissure
latérale non saillante. Sinus et pli médian peu neltement définis, |
excepté près du bord palléal.Surface ornée de 16 à 22 plis simples, |
arrondis, larges, peu élevés. Ces plis n'existent que dans le voisinage
de la région frontale et disparaissent complètement sur tout le reste
de la valve, ainsi que sur les bords de chaque côté du crochet, de
sorte que la commissure latérale qui est fortement denticulée dans
toute la seconde moitié de la coquille, devient absolument rectiligne
dans la partie postérieure. — Les plis qui ornent le sinus et le bour®#
relet sont beaucoup plus forts que les autres, et en nombre variable
(2 à 7) (fig. 2c, 29).
Valve ventrale aplatie, légèrement convexe près du crochet et dé-
_primée vers le front. Bords latéraux courts et recourbés à angle droit:
Partie médiane de la valve se prolongeant en une longue languette, 4
un peu concave, qui retombe perpendiculairement et dont le sommet}
(1) Sandberger. Rheëin. Schich. in Nassau, pl. XXXIII, f. 43.
| 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 431
| lécèrement arrondi, remonte presque jusqu’au point culminant de
| Ja région frontale.
— Crochet petit, aigu, recourbé sur le sommet de l’autre valve; fo-
ramen très petit, s’oblitérant avec l’âge ; côtés du crochet carénés.
(Intérieur). Plaques rostrales rudimentaires et soudées aux parois
de la valve. Impressions musculaires des diducteurs allongées, très
profondes, striées obliquement et remontant jusqu’au crochet, sans
qu'il existe postérieurement de dépôt calcaire analogue à celui qu’on
“observe dans U. subwilsoni, et dans ses congénères. Les adducteurs
sont petits, centraux, et complètement entourés par les diducteurs.
Ces muscles sont séparés par un septum qui ne dépasse pas ordi-
nairement le milieu de la valve, et sont limités circulairement par
tune petite crête (fig. 2m).
| Valve dorsale très bombée suivant son axe longitudinal; sans
…_bourrelet distinct, sauf au bord frontal où il se relève et se montre
orné de plis très courts et en nombre variable, — Parties latérales
très développées et s’abaissant rapidement par une légère courbure
pour rejoindre les bords de la valve ventrale, avec lesquels elles
s'unissent sans former d’arête. Sommet apical bien développé, dis-
paraissant sous le crochet de la valve ventrale.
(Intérieur). Le plateau cardinal que nous n'avons pu dégager com-
(mplètement nous à cependant montré très nettement les pelites
I. crêtes parallèles qui occupent la partie postérieure du plateau cardi-
…nal d’U. subwilsont et qui paraît être une surface d'insertion pour les
muscles diducteurs; le reste du plateau, d’après les nombreuses
Coupes que nous avons faites, nous paraît du reste conforme à celui
que nous avons décrit dans la diagnose générique d’Uncinulus. De
“chaque côté du plateau cardinal, on observe, comme dans l'espèce
de d'Orbigny, un renflement allongé qui accompagne le bord car-
dinal et qui laisse dans les moules une empreinte très accusée. —
Le septum est élevé, et s'étend environ sur la moitié de la longueur
de la coquille, séparant les empreintes des adducteurs qui sont pla-
cées un peu en avant du milieu de la valve; celles-ci sont peu pro-
{ondes et constituées par quatre empreintes, dont deux très nettes,
de forme ovoïde, en arrière desquelles se trouvent deux autres petites
| empreintes qui sont juxtaposées aux premières et qui se prolongent
{un peu le long du septum (fig. 2/).
| Les impressions vasculaires, visibles sur un certain nombre de
moules internes, sont constituées de chaque côté par deux branches
principales : l’une ascendante, l’autre descendante. Le rameau as-
| “cendant qui a son point de départ à la partie antérieure des adduc-
teurs, décrit d’abord une courbe semi-circulaire qui laisse un assez
239 ŒHLERT. — BACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril
large espace libre pour les impressions ovariennes, puis remonte
le long des parties latérales en fournissant de nombreux rameaux
secondaires (8 environ), qui se bifurquent plusieurs fois dans leur
parcours suivant des angles aigus, formant ainsi des rameaux ter-
naires, quaternaires, et parfois quinaires. — La branche descendante
est courte et ne fournit qu'un petit nombre de ramifications au bord.
frontal (fig. 2h, 2%). Ç
Cette espèce, ainsi que l'avait fait observer M. de Verneuil (b),
diffère de l'espèce de Bohème (X. Æucharis, Barrande), « par sa
forme globuleuse et par ses plis qui disparaissent avant d'atteindre
le crochet. » |
Nous ferons remarquer toutefois que certaines variétés figurées
récemment par M. Barrande, tendent à rapprocher ces deux formes,
et il serait sans doute possible de trouver tous les passages entre les
termes extrèmes du Silurien de Bohême et du Dévonien inférieur de
l'ouest de la France, où cette espèce présente certaines variations
suivant les gisements et les couches qui la renferment (2).
Spirifer Venus, d'Orbigny.
PI. XVIII, fig. 3, 3a, etc.
Spirifer Venus, d'Orbigny, Prod., p. 95, ne 923, t. I.
— non Bayle, Atlas, pl. XIV, fig. 9, 10.
Coquille de taille médiocre, très transverse, et presque deux fois
aussi large que longue; sinus et pli médian lisses. Parties latérales
s’amincissant et devenant très étroites à leurs extrémités où elles
sont effilées et pointues. Plis au nombre de 7 à 9 de chaque côté;
ces plis sont simples, élevés, anguleux et diminuent graduellement
d'importance depuis le milieu de la valve jusqu’à l'extrémité card
nale où ils sont beaucoup plus petits, mais toujours bien accusés:
Stries d’accroissement squammeuses, imbriquées et très rapprochées
surtout près du bord palléal.
Valve ventrale avec un sinus étroit, profond, dont les talus sub-pa*
rallèles laissent entre eux une surface aplatie, et très nettement
définie depuis le bord frontal jusqu’au sommet de la coquille. Cro=
chet petit, recourbé au-dessus de l’aréa qui est peu élevée, légère
ment concave et pourvue d’une large ouverture triangulaire médiane:
Valve dorsale avec un bourrelet très saïllant, dont le sommenl pré-
sente un méplat bien caractérisé ; crochet nul, aréa linéaire.
(1) Bull. Soc. Géol de Fr., 2e série, t. VII, p. 780.
(2) Barrande. Syst. Sil. Bohéme, vol. V, pl. XXVI, fig. 4, pl. LXXXIII, fig.2:
A:
, 1884. OŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 133
Cette espèce par sa forme mucronée et par la constitution de ses
«lis appartient au même groupe que les Sp. Rousseau et subspeciosus.
Cette dernière forme que M. de Verneuil décrivit pour la première
fois dans un travail sur les fossiles dévoniens de Sabero (1), lui pa-
raissait voisine de l'espèce que nous décrivons, car il ajoute dans ses
rapports et différences : « On trouve aussi dans les couches dévo-
miennes de Normandie et de la Sarthe des Spirifer très voisins de
celui-ci (S. spectosus) et qui n’en diffèrent que par les stries transverses
qui recouvrent les plis longitudinaux. »
Toutefois la forme subcarrée et peu transverse de la figure donnée
ne rappelle nullement la disposition aliforme de Sp. Venus; de plus
les plis, un peu plus nombreux (10 à 12 sur chaque côté), sont ar-
rondis au sommet et non anguleux et le bourrelet ne présente pas
'aplatissement caractéristique de l’espèce de d’Orbigny. En outre,
MM. Quenstedt (2) et Barrois (3) ont fait observer que la seule
figure donnée par l’auteur ne représente qu’une variété de petite
| taille, très aplatie et peu transverse, et qu'il existe d’autres formes
appartenant à la même espèce qui sont beaucoup plus larges et plus
rapprochées comme contour du Sp. speciosus. La figure donnée par
M: Barrois (PI. IX, fig. 9), se rapproche davantage de la forme gé-
nérale du Sp. Venus, mais les plis sont plus nombreux, plus arrondis,
etle bourrelet ne présente pas le caractère très constant que nous
avons signalé dans l’espèce de d’Orbigny et que cet auteur dans la
Wicourte diagnose donnée dans le Prodrome avait négligé de men-
Mionner : « Espèce très allongée transversalement, aiguë sur les côtés,
ornée de neuf grosses côtes de chaque côté du sillon médian. »
M. Bayle a figuré sous le nom de Sp. Venus (PI, XIV, fig. 9, 10),
une forme de grande taille, très transverse, à côtes nombreuses (15
Lude chaque côté) et à bourrelet arrondi, qui ne peut être considérée
comme représentant le type de d'Orbigny, décrit dans le Prodrome
Letexistant dans la collection du Muséum.
L'espèce que nous figurons est assez abondante dans les schistes
dévoniens qui alternent avec les calcaires de Saint-Jean-sur-Mayenne;
elle présente dès le jeune âge sa forme caractéristique et les spéci-
mens de très petite taille sont bien distincts des Spirifer Rousseau,
—. lævicosta, et undiferus avec lesquels ils se trouvent mélangés. Nous
figurons-un individu de 3 millimètres de long, qui présente déjà l’a-
… platissement du bourrelet, ainsi que la forme générale de cette
(1) Bull. Soc. Géol. de Fr., 2° série, II, VII, 1855, p. 159, pl. IV, fig. 5 4, 0, c.
(2) Quenstedt. PI. LII, fig. 43.
(3) Barrois. Ter. Anc. des Asturies, p. 247.
XII, 28
434 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 17 avril
espèce. — La taille maximum du Spirifer Venus est toujours infé-
rieure à celle qu’atteint normalement le Sp. Éousseau. Dans l’espèce -
de d'Orbigny, les valves, arrivées à l’âge adulte, s’accroissent lente-
ment sur les bords, par une série de lamelles imbriquées, très ser-
rées, qui, par leur superposition donnent un aspect plus globuleux à
l'individu, sans augmenter sensiblement ses dimensions en longueur
et en largeur. |
Orthis fascicularis, d'Orb., 1847.
PI. XVIII, fig. 4, Aa, etc.
Orthis orbicularis, d'Arch. et de Vern. (non Sow.)Bull. Soc. Géol. de Fr., 2 série,
t. Il, p. 478, pl. XV, fig. 9.
— fascicularis, d'Orbigny, Prodrome, t. I, p. 90.
— orbicularis d'Arch. et de Vern. (non Sow.), Bull. Soc. Géol. de Fr., 2° série,
t VIT Gp. 782
—— — — Bull. Soc. Géol. de Fr., 2° série, t, XII,
_ = _ p. 1016.
_- — — id. t. XXI, p.151
_ _ — de Verneuil, Paléont. Asie Mineure, p. 29.
— = — _ Barrois, Ter. anc. Asturies, p. 234,
Coquille subpentagonale, plano-convexe ; surface couverte de pe-
tites côtes rayonnantes, anguleuses, saillantes, très nombreuses et
de grosseur inégale par suite de l’intercalation de côtes intermé-
diaires qui naissent irrégulièrement sur toute l’étendue de la valve,
mais qui sont surtout abondantes près du bord palléal; en se rappro-
chant de la charnière elles forment de petits faisceaux entre les côtes
primordiales, caractère qui a valu à cette espèce le nom de /ascicu-
laris donné par d’Orbigny. En se rapprochant du crochet, les côtes
s’infléchissent fortement vers la ligne cardinale, caractère visible
sur les deux valves, mais particulièrement évident sur la valve dor-
sale. — Toutes ces stries rayonnantes sont traversées par des lignes
d’accroissement nettement accusées et au nombre de 3 ou de 4, qui
semblent indiquer que dans le jeune âge, la coquille avait une forme
un peu plus transverse. Ligne cardinale rectiligne, présentant le
minimum de largeur de la coquille, le maximum se trouvant reporté
vers le 1/3 inférieur de la valve non loin du bord frontal qui est droit
sur une partie de son étendue. Aréas aux deux valves faisant entre
elles un angle de 45°.
Valve ventrale très légèrement carénée le long de la ligne médiane.
Crochet très petit, presque nul. Aréa triangulaire surbaissée et pour-
vue d’un large foramen fermé à sa partie supérieure par un delti-
L
_ 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 435
dium rudimentaire, la base de l'ouverture étant occupée par le pro-
cessus cardinal de l’autre valve.
Valve dorsale avec un faible sinus médian allant du crochet au
bord frontal où il s’évase et s’accuse de façon à relever légèrement la
ligne de commissure des valves. Nucleus distinct au sommet de la
valve où il forme une légère saillie au-dessus de l’arête cardinale
qui est droite. — Aréa plus étroite que celle de la valve opposée,
et présentant au milieu un renflement triangulaire auquel certains
auteurs donnent le nom de pseudodeltidium ou hypodeltidium et qui
n’est autre chose que la base du processus cardinal.
Le spécimen typique de la collection d’Orbigny, que nous figurons,
présente moins d'épaisseur que la majeure partie des échantillons
: de Ferrones que nous avons eus entre les mains ; dans celui-là, la
1 valve dorsale est plane, tandis que dans les autres elle est légère-
ment bombée.
Historique. — Cette espèce a été découverte en Espagne par.
MM. de Verneuil et d’Archiac qui la réunirent « avec doute », à
0. orbicularis, Sby. Ces auteurs ajoutaient : « L’O. orbicularis à la-
quelle nous la rapportons provisoirement n’a encore été signalée
qu'en Angleterre dans l’étage silurien du Ludlow. »
Quelques années après, d’Orbigny reconnaissant dans la forme
‘dévonienne d'Espagne, une espèce distincte, lui donna le nom d’0.
…fascicularis. Il la caractérisa en ces termes : « Espèce suborbiculaire,
…rès déprimée, petite valve presque plate ornée de stries en faisceaux
uqui partent de centres communs, droits au milieu, arqués sur les
LMcôtés. Espagne, Ferrones Asturies (4). »
- Cette diagnose semble avoir échappé aux auteurs qui depuis ont
étudié les faunes paléozoïques d'Espagne et M. de Verneuil (2) ayant
plus tard admis avec Sowerby, que l’O. orbicularis, Sby, du Silurien,
L n'est autre qu’une variété d’O. elegantula, crut pouvoir garder pour
l'espèce du Dévonien d’Espagne, qu’il regardait alors comme une
forme distincte, le nom d’O. orbicularis sous lequel il l'avait désignée
tout d'abord (3).
… C'est sous ce nom qu’on la trouve mentionnée dans tous les tra-
vaux postérieurs, sans qu'il soit fait mention du nom d’O. fascicularis
. donné par d’Orbigny.
(1) Prodrome. T. I, p. 90.
(2) Voir (1850), Bull. Soc. Géol. de Fr., > série, t. VII, et (1866), Asie Mineure
| Paléontologie, p. 29. Voir Siluria, pl. XX, fig. 9.
4 |
N
Di
|
à
(3) Pour Davidson, O. orbicularis, Sby, est synonyme de O. Zunata, British, Fos.
Brach., part. VII, n° 3, p. 215.
436 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril
Bien que le nom d’O. orbicularis ait été donné à l’espèce dévo-
nienne d'Espagne, par MM. d'Archiac et de Verneuil en 1845 et
que le nom de d’Orbigny date de quelques années plus tard, ce der-
nier doit cependant être seul conservé, le nom d’orbicularis ayant
été employé par Sowerby ponr désigner une autre forme qui est
tombée en synonymie, et ne pouvant être repris par aucun autre au-
teur.
Cette espèce, ainsi que l’avait reconnu M.de Verneuil dans sa des-
cription, appartient au groupe des Arcualo striatæ, c'est-à-dire aux
Orthis dont les stries sont arquées vers la région cardinale (1).
Ex, : O. opercularis, Gervillei, basalis, ete.
Leptæna Thasbe, d'Orb., 1847.
PI. XVIII, fig. 2, 20.
« Espèce un peu transverse, néanmoins presque aussi longue que large, peu
‘» convexe, ornée de fines stries dichotomes, rayonnantes, égales. »
Néhou.
D'Orb. Prodrome, N°:709 MID #80;
Cette espèce dont nous connaissons seulement la valve ventrale,
est médiocrement bombée et à contours arrondis. — Ligne cardi-
nale égalant la plus grande largeur de la coquille. — Surface externe
couverte de fines stries rayonnantes très nombreuses et régulières.
— Aréa striée transversalement.
Le moule interne de la même valve montre un septum médian qui
occupe les 2/3 de la longueur de la valve et sépare les impressions
musculaires qui sont flabelliformes et limitées du côté externe par
une petite crête.
Ce Lepiæna appartient au groupe de Leptæna explanata, Sow. (W.:
Schnur., Dunk. et Mayer., t. III, pl. XXXIX, fig. 6, d’Arch.etde
Vern. Trans. Géol. Soc., 2° sér., vol. VI, pl. XXX VIIL, fig. 8).
La figure de Schnur est celle d’un moule interne de valve ventrale
qui semble bien identique à celle de Zept. Thisbe. Le peu de carac-
tères, fournis par l'échantillon type de d’Orbigny, ne paraït pas jus»
tifier la création d’une nouvelle espèce; d’un autre côté, nous ne
pouvons, pour les mêmes motifs, l'identifier au ZLepiæna explanata,
Sow. ; en tous cas, nous pensons éclairer la question en le faisant
figurer.
(1) Le caractère des stries à courbure concave vers la ligne cardinale nest
point indiqué dans la figure donnée par M. de Verneuil, Bull. Soc. Géol. de Fr,
2 série, t.. LU, pl. XV, fig. 9:
7 1884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 437
| Nous pensons que cette espèce a pu être désignée sous le nom
| d'Orthis hipparionyx par certains auteurs (1).
| Strophalosia Lorterei, d'Orb., sp.
PV is 22/27 elLC.
Productus Lorieri, d'Orb., 4847. Prod., t. I, p. 78. N° 779.
— — — 1855. Davoust, Bull, Soc. ag. Sarthe, 2 sér., t. III,
| p. 474.
Coquille presque plano-convexe, subtrigone, à contours arrondis.
‘sauf à la partie médiane du bord frontal qui est droite. Ligne cardi-
nale courte et rectiligne. Aréa à chaque valve, formant entre elles
un angle très ouvert.
Valve ventrale globuleuse, surtout près du crochet; celui-ci est
petit, peu saillant, surmonte l’aréa qui est de dimension moyenne
“et présente au centre une pelite ouverture triangulaire fermée par
un deltidium. Surface ornée de côtes longitudinales arrondies, sub-
égales et présentant dans le sens de leur longueur quelques renfle-
«ments qui indiquent la base des épines. Des stries concentriques
…d'accroissement sont visibles us du crochet, sur le premier tiers
de la coquille,
… Valve dorsale faiblement concave et ornée de côtes longitudinales,
Mmoins saillantes que celles de l’autre valve, et de côtes concentriques
qui existent sur toute l'étendue de la surface dorsale.
Aréa étroite, nettement définie.
“Dimensions : Longueur, 14 mill. Largeur, 10 mill. Épaisseur, 6 mill.
Observations. — La forme productoïde, qui apparaît dans le Dévo-
Wnien, est représentée à la base de ce terrain, tant en Amérique qu’en
Europe, par de rares espèces que les auteurs américains, M. Hall
men particulier, ont une tendance à désigner sous le nom de Produc-
tella. Chez les espèces qui ont servi à caractériser ce genre, les im-
pressions musculaires et les impressions réniformes rappellent celles
des Strophalosia ; la forme générale est celle d’un Productus, il existe
une longue et étroite aréa à chaque valve ainsi que des dents car-
dinales, caractères qui manquent aux Productus de l’époque carbo-
mifère. Outre les genres Productus et Productella, signalés dans le
Dévonien, quelques auteurs ont aussi indiqué un petit nombre
| d'espèces qu'ils ont rapportées au genre Strophalosia, groupe émi-
nemment permien, caractérisé extérieurement par une aréa ventrale
bien développée et munie d’un deltidium, une ligne cardinale courte,
() De Tromelin. Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° sér.,t. XIV, p. 3; Bonnissent : Géo-
logie de la Manche, p. 252.
138 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. A7 avril
et le peu de concavité de la valve dorsale. L'existence de ce genre
dans le terrain dévonien a été mise en doute par M. Hall (4), qui
pense que les espèces en question ont été placées dans le genre S#ro-
phalosia, d'après la forme externe et que la disposition des carac=. |
tères internes les séparent de ce groupe pour les ranger dans les
genres Productus où Productella. Quoi qu'il en soit et bien que nous
ne connaissions pas l’intérieur de Productus Lorierei, nous croyons
toutefois qu'il mérite plutôt le nom de Sérophalosia que celui de’ Pro-
ductus ou de Productella par sa forme générale trigone, le peu de lon-
gueur de la ligne cardinale et surtout le développement en hauteur
de l’aréa ventrale.
D’Orbigny avait signalé cette espèce dans le terrain dévonien de
Viré (Sarthe), où elle fut découverte par M. de Lorière. Il la carac-
térise ainsi : « Petite espèce qui diffère des trois précédentes (Pr.
productoides, dissimilis et subaculeatus) par ses stries rayonnantes régu:
lières et par les rides transverses de son crochet. » Nous pouvons
ajouter par sa forme générale et la disposition de sa région cardinale.
Deux espèces de Productus ont été signalées dans le Dévonien de
Gahard : P. subaculeatus, Murch. et P. Twamleyi, M. Rouault. La pre-
mière forme, qui est abondante dans le Dévonien supérieur de Fer-
ques, nous paraît fort douteuse dans les calcaires de Gahard et nous
n'avons jamais rien trouvé dans les gisements analogues qui püût rap-
peler cette espèce. Quant au P. Twamleyi, il rentre dans la catégorie.
trop nombreuse des espèces énigmatiques signalées par Marie
Rouault,
EXPLICATION DES PLANCHES
Planche XVIIL
Fig. 1. Orthis fascicularis, d'Orb. Valve dorsale, gr. nat.
— la. — — Valve ventrale, gr. nat.
— là, = — Front, gr. nat.
— IC. — — Profïil, gr. nat,
— Id. — — Région cardinale, grossie.
Échantillon provenant de Ferroñes (Espagne). Col. d'Orbigny.
Fig. 2. Leptæna Thisbe, d'Orb. Moule interne de la valve ventrale.
— 24. — — Moule externe de la valve ventraie.
Échantillon en grauwache, provenant de Néhou. Col. d'Orbigny.
Fig. 3. Spurifer pere d'Orb. Valve ventrale, gr. nat.
— 34. — — Valve dorsale, gr. nat.
— 30. — — Front.
— . 3c 34. — — Individu jeune, grossi
Échantillon provenant de Saint-J PEUR
(1) Paleont. of New-York, vol. IV, p. 151.
| 41884. ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 439
EE ÉS
. 4. Strophalosia Lorierei, d'Orb., sp. Valve dorsale, gr. nat.
44. — — Profil.
46, — — Valve ventrale.
. 5a. Rhynchonella fallaciosa, d'Orb. Valve ventrale.
56. — — Valve dorsale,
5c. _ 1 (Profil.
54. = — Front.
5e 5f 59. — — Forme aplatie, non adulte.
5h. — — Moule interne (valve dorsale),
52. — — Moule interne (valve ventrale).
5k. _ — Moule interne, vu du côté du crochet,
5l. — — Plateau cardinal.
5m 5n 50. — — Individu jeune, grossi,
Planche XIX.
is. 1. Rhynchonella cypris, d'Orb. Valve dorsale, gr, nat., Saint-Jean.
14. — — Valve ventrale, gr. nat.
26: — — Front.
1e: — — Profil,
14. — — Plateau cardinal.
le. _ — Section longitudinale montrant l’un des
cruras.
1f. _ — Individu jeune.
19. — — Individu plus grand.
1h. — — Moule interne, valve dorsale; ad et ad ad-
ducteurs.
Moule interne, valve ventrale; ad, adduc-
2. — —
teurs; dav, diducteurs et ajusteurs ventraux.
14 10 1m. — — Variété globulense. La Baconnière.
is, 2. Rhynchonella Pareti, de Vern. Valve dorsale, gr. nat. (Espagne).
24. — . — Front, gr. nat.
2b. — = Profil, gr. nat.
2C. — _ Valve ventrale un peu renversée.,
: 24. — — Variété globuleuse, profil.
2e. — — — front.
2f, . — _ Individu jeune, gr. nat.
29. = = — —
2h. _ — = _
21. — — — —
ig. 3. Rhynchonella subpareti, Œfhl, Front.
_ 3e — . æ Profil.
30, — — Valve dorsale.
3c. Ad — Individu jeune, grossi.
3, — = — —
3e. _ — _ —
Planche XX.
ig. 1. Rhynchonella boloniensis, d'Orb, Valve ventrale, gr. nat. Type prove-
nant de Ferques. Col. d'Orbigny.
1&. — — Valve dorsale.
440 ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. 47 avril
— là. | — — Profil.
TIQUE a — Front.
Fig. 2. Rhynchonella Guillieri, Œhl. Valve dorsale, gr. nat. Viré.
Pr 0: = — Valve ventrale.
— #20 La == — Profil.
DnteCe a — Front.
— ?d. NE — Individu plus globuleux, gr. nat.
ee = — Le même, vu de front. :
Fig. 3. - Rhynchonella cynocephala, Rich. Valve ventrale grossié, montrant les
impressions ovariennes et les em-
preintes musculaires.
RASE = — Région caräinale de la valve dorsale.
Fix. 4, Rhynchonella nigricans, Sow. Crochet de la valve ventrale montrant la
doublure qui tapisse le sommet de la
valve entre les lamelles dentaires
Echant. du musée de Laval, grossi,
(Vivant).
met de — Région cardinale de la valve dorsale.
nn: Fe — Valve dorsale renversée, montrant le sep…
tum et les impressions musculaires.
Fig. 5. Rhynchonella limbata, Schloth. Crochet et deltidium de la valve ventrale, .
grossi. (Craie de Meudon).
ROLE = — Région cardinale de la valve dorsale mon
trant l’étroite ouverture du plateau car-
dinal et les deux protubérances qui
uk existent à la base des cruras.
Fig. 6. Rhynchonella psittacea, Gmel. Crochet de la valve centrale. (Vivant). ©
mo EE — Région cardinale de la valve dorsale.
=. 02 = — Individu jeune, agrandi.
Fig
+ 7: Rhynchonella vespertilio, d’Ord. Région cardinale de la valve dorsale.
&- 8. Rñynchonella sulcata, Parkinson. Moule interne montrant les ramifica
tions du système vasculaire, d'après
Davidson. Pal. Ter. crét., pl. X, fig.35;,
+ 9. Rhynchonella, sp. Crochet de la valve ventrale, renversé pour montre”
la disposition des dents et des lamelles dentaires
(Grande Oolithe). :
S. 10. Rhyncotrema capax, Conrad. Valve ventrale, d'après un échantillon de
l'Ecole des Mines.
— Crochet de la valve ventrale, grossi.
— Plateau cardinal.
e
….
104. mE
104. Es
Planche XXI.
. l. Uncinulus subwilsoni, d'Orb. Valve ventrale.
la. — — - Valve dorsale.
10. + — Profil.
lc. — — Le même, vu du côté frontal.
a — Le même, vu du côté cardinal.
e. ms
_— Valve dorsale vue de l'intérieur.
1
ŒHLERT. — BRACHIOPODES DÉVONIENS. à LM
— — Plateau cardinal, grossi.
— — Le même, renversé pour montrer l’inser-
tion du septum sous la protubérance
cardinale.
1h. — ; _ Valve ventrale, vue à l’intérieur.
FE. — _ La même, agrandie.
CE — _ Section d'un moule interne montrant le
septum dorsal et l’une des pointes cru-
rales.
En. — — Section montrant l’épaississement du test
et l'importance du septum médian dans
la région cardinale.
1/. — — Moule interne, montrant la disposition des
rameaux ascendants du système vascu-.
laire, à la valve ventrale.
Im. À _ — Moule interne, montrant les impressions
musculaires (valve dorsale).
In. — — Le même, vu du côté ventral,
10. _ _ Le même, vu de profil.
19. — — Le même, vu du côté frontal.
19. — — Individu jeune, grossi trois fois,
JF AN — _ Le même, vu de profil.
Is, EEE — Le même, vu de front.
Planche XXII.
1g. 1. Rhynchonella Barroisi, Œhl. Moule interne, vu du côté ventral, gr. nat.
1a. — — Le même, vu du côté dorsal.
16. — — Le même, vu de profil.
1e, — — Échantillon vu de front,
LI, — — Section montrant l’une des pointes crurales.
2. Uncinulus ŒEhlerti, Bayle. Vu du côté dorsal, gr. nat.
24. — — Côté ventral.
20. — _— Front.
2C- — — Autre individu n'ayant que deux plis dans .
le sinus.
VAR — — Valve ventrale (forme triangulaire).
2e. — — Valve dorsale.
2) — — Profil d’un individu présentant la forme
normale.
29. es — Front d'un spécimen ayant sept plis dans le
sinus. :
2h. —_ — Moule interne montrant la forme des em-
preintes musculaires et la disposition du
système vasculaire (valve dorsale).
21. = — Le même, vu de profil.
2k. = — ‘ Moule interne, vu du côté cardinal.
21: — — Le même, vu du côté dorsal.
2m. — — Le même, vu du côté ventral.
2n. — — Section montrant le septum ventral, le sep-
tum dorsal et le système apophysaire, grossi.
de
449 BLEICHER., — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. A7 avril
M. Bleicher fait la communication suivante :
Note sur la limite inférieure du Lias er Lorraine,
par M. Bleicher.
La limitation exacte et précise du Jurassique et du Trias n’a pas
encore fait dans nos régions l’objet d’un travail d'ensemble et nous
ne trouvons, dans les auteurs qui se sont occupés de ces terrains, au
point de vue à la fois stratigraphique et paléontologique, que peu de
renseignements sur ce sujet.
Levallois, en 1851 (1), indique à la partie supérieure du Keuper la
présence de marnes rouges, puis, en 1856, de grès à Avicula contorta
dans les environs, de Dieuze (Lorraine annexée) et reconnaît leur
existence au même niveau dans le département de la Meurthe.
L’étage du Keuper, tel qu’il le comprend, se termine par des marnes-
rouges ou versicolores surmontant les couches à Avicula contorta et
les séparant des assises les plus inférieures du Lias inférieur.
Celui-ci est divisé en deux groupes caractérisés, l’un par la Gryphée
arquée, l’autre par les Bélemnites courtes.
En 1862, MM. Terquem et Piette signalent la zone à Ammonites
angulatus dans la colline de Varangeville-Saint-Nicolas, dont ils
donnent une coupe comprenant une partie du Rhétien. En 1865 (2),
les mêmes observateurs s'expliquent ainsi qu’il suit sur cette ques-
tion : « Dans la Meurthe et dans la Moselle, le Lias ne présente que
» des assises marneuses. Il commence par une couche d'argile
» rouge sans fossiles. De nombreux bancs de marnes bleuâtres et de
» calcaires propres à la fabrication de la chaux hydraulique la
* » recouvrent. Les plus inférieurs renferment des Ammonites pla-
» norbis; ceux qui leur sont superposés contiennent des Ammonites
» angulatus; puis vient la puissante formation des calcaires à Ostrea
» arcuata, dont les couches supérieures renferment des £Pelemnites
» aculus. »
Les zones à Avicula contorta, à Ammontles angulatus, séparées par
une couche de marne rouge dans le département de la Meurthe, se
trouvent donc nettement indiquées par les travaux de nos devan-
ciers. Il nous reste à étudier à fond chacune d'elles, soit au point de
vue stratigraphique, soit surtout au point de vue paléontologique, à
(1) Aperçu géologique du département de la Meurthe (Ann. min., 4 sér., t. XIX,
p. 18).
(2) Le Lias inférieur de l'Est de la France (Mém. Soc. géol., p. 5).
| 1884. BLEICHER. — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. 443
les suivre sur une certaine distance pour en constater les variations.
“Nous avons aussi à rechercher l’Ammonites planorbis et à déterminer
Ja signification des marnes rouges, keupériennes ou infrà-liasiques
suivant Levallois, liasiques suivant MM. Terquem et Piette. Cette
note a pour objet de donner un premier aperçu sur cette question
‘et ne doit être considérée que comme une introduction à l’étude du
Rhétien et du Lias inférieur, que nous poursuivons depuis quelques
années dans le département de Meurthe-et Moselle. Elle ne porte que
sur une partie de la bande rhétienne et sinémurienne qui y affleure ;
celle qui s'étend sur 35 kilomètres environ, de Lenoncourt, Varange-
ville-Saint-Nicolas à Bainville-aux-Miroirs et Gripport, au sud de
Bayon. Les localités les plus riches en fossiles sont, pour le Rhétien :
Plavigny-sur-Moselle, Varangeville-Saint-Nicolas, routes de Lenon-
court et de Manoncourt, Saint-Phlin, Xeuilley, Saint-Remimont,
Bamville-aux-Miroirs, Gripport; pour la zone à Ammonites angulatus :
Flavigny, Saint-Remimont, Bayon.
Acceptant comme zone limite du Lias et du Rhétien les marnes
rouges ou versicolores de Levallois, qui forment un niveau excellent,
partout facile à constater, nous étudierons successivement : 4° le
Rhétien, qui se trouve au-dessous des marnes rouges; 2° /a zone à
A. angulatus qui se trouve au-dessus.
1° Rhétien. La limite supérieure du Rhétien est facile à tracer,
gràce à la présence des marnes rouges de Levallois, grâce aussi au
Lu changement brusque de la nature des dépôts, qui, de gréseux ou do-
jomitiques qu'ils étaient, deviennent tout à coup marno-calcaires,
avec l'apparition de l’Ammonites angulatus. C'est à la surface supé-
rieure des marnes rouges de Levallois que nous plaçons la limite du
«Rhétien et de la zone à À. angulatus, contrairement à l’opinion de
MM. Terquem et Piette. Cette opinion nous est suggérée en l’absence
mude fossiles, par la nature minéralogique de ce dépôt qui ne rappelle
ben rien les calcaires marneux du Lias inférieur, tandis qu’il imite à
sy méprendre les marnes versicolores du Keuper, auquel le Rhétien
est intimement lié.
— La limite inférieure du Rhétien est plus indécise, quoique cepen-
dant il paraïisse logique de la faire passer au-dessous des grès à Avi-
“cula contorta, là où (Varangeville Saint-Nicolas) disparaissent les
marnes durcies, plus ou moins feuilletées, couvertes de Zingula
tenuissima, Bronn.
Entre ces limites, il y a souvent 8 à 10 mètres de grès siliceux fins,
Où passant au poudingues, de dolomies grenues ou compactes, de
umarnes feuilletées grises ou noires, de marnes rouges ou jaunâtres.
En général on observe la succession suivante, de bas en haut :
444 BLEICHER. — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. 17 avril
Premier massif de grès siliceux à grains fins, passant rarement au
poudingue, de dolomies grises grenues, sableuses et sub-cristallines,
ou plus ou moins compactes, avec ou sans cailloux roulés quartzeux.
Ces roches sont généralement assez riches en fossiles, et atteignent
l'épaisseur de 4 à 6 mètres. Nous y avons constaté (1) la présence des
espèces suivantes :
Gyrolepis tenuistriatus, Ag., Gripport.
Saurichtys acuminatus. Ag., Gripport,
Chemnitzia (Turbonilla) indéterminable, Gripport, Varangeville.”
Avicula contorta, Portl., Flavigny-sur-Moselle, Blainville (Levallois).
Anatina præcursor, Qu., Flavigny, Saint-Phlin.
Gervillia præcursor, Qu., Flavigny, Varangeville, Flavigny, Gripport.
Cardium philippinum, Dunk., Varangeville, Flavigny, Gripport.
Mytilus minutus, Goldf., Flavigny, Gripport.
Trigonia postera, Qu., Flavigny.
Pecten cloarinus, Qu., Klavigny,
Marnes feuilletées, noires ou grises, tachetées de blanc, sans fos-
siles ou avec traces de végétaux indéterminables. Épaisseur : 1 mètre
à 1750. É
Deuxième massif de grès siliceux plus ou moins compact, passant
souvent au poudingue, surtout vers la partie supérieure, à ciment cal
caire, et plus rarement dolomitique, contenant de rares fossiles
bivalves du genre Anatina, et des os, dents et écailles de poissons
et de reptiles appartenant aux espèces suivantes : Saurichtys acu=
minatus, Ag.; Gyrolepis tenuistriatus, Ag. Flavigny ; Hybodus sublævis
ou minor, Ag., Saint-Phlin, Varangeville; Acrodus minimus, Ag., Fla=
vigny; Ceratodus indét., Varangeville ; Zchtyosaurus où Nothosaurus ?,
Varangeville (2).
La dureté de cette roche, vers la partie supérieure de ce deuxième
massif de grès, est telle à Flavigny, qu’il est extrêmement difficile
d'en dégager les fossiles. Les grains de quartz qui en forment la
pâte, sont arrondis, de petite taille, liés entre eux par un ciment
calcaire ou dolomitique, des nodules ferrugineux, des masses arrons
dies d’une substance blanche, pulvérulente (calcite avec traces d'æ
patite), des cailloux roulés de petite taille, presque tous quartzeux,
plus ou moins teintés en vert par une matière colorante, verte,
(1) Cette liste de fossiles n’est que provisoire; nous possédons de ce niveau ui
grand nombre d'espèces de bivalves non encore déterminées, des genres Cardinia;,
Schizodus ou Trigonia, Anatina, etc.
(2) Ces deux espèces de fossiles ont été trouvées sous mes yeux, pendant l'im-
pression de cette note, le premier par M. Millot, chargé du cours de métébrologie
à la Faculté des sciences de Nancy, le second par M. Bazin, préparateur du
cours de minéralogie de la même Faculté.
ra 1884. BLEICHER., — LIMITE INFÉR. DU LIAS EN LORRAINE. 415
isolée en grumeaux dans la pâte, donnant, avec les débris roulés
hude poissons, une physionomie toute particulière à ce grès. Il nous
semble rappeler à certains égards l’arkose de l’infrà-lias de Bour-
sogne, tel que nous l’avons vue et étudiée à la réunion extraordi-
“naire de la Société à Semur en 1879.
Ajoutons enfin que ce deuxième massif peut être atténué au point
qu'il est dans certains cas, difficile de le retrouver (Blainville, Grip-
port), ou très développé sous la forme de grès et de poudingues (Va-
rangeville). Il a, dans les gisements les plus favorables aux recher-
ches, et spécialement à Flavigny et à Varangeville, une épaisseur
de 1 mètre 50 à 3 et 4 mètres.
Nous n’avons rien à ajouter à ce qui a été dit par MM. Levallois,
“Terquem et Piette sur les marnes rouges. Comme eux, nous les
avons trouvé sans fossiles, et atteignant une épaisseur variant de
1 mètre, 17 50, à 5 mètres. Lorsqu’elles sont très développées, elles
“semblent remplacer la masse supérieure de grès.
2 Zone de l'Ammonites angulatus. Contrairement à in de
MM. Terquem et Piette, nous n’admettons pas dans le département
de Meurthe-et-Moselle, de zone à Ammonites Planorbis.
Quant à celle de l’A. angulatus, elle est tellement atténuée et
passe si rapidement à la zone de la gryphée arquée, qu’elle doit être
considérée comme absolument rudimentaire. Partout où il est pos-
“sible de l’aborder, à Art-sur-Meurthe, Saint-Phlin, Lenoncourt, Ma-
| noncourt, Xeuilley, Saint-Remimont, Bayon, Flavigny, elle n’atteint
: quel cu de 060 au plus, et il n’est pas rare de trouver des
blocs de calcaire marneux de ce niveau, contenant à la fois Ammo-
munies angulatus, type, ou sa forme #moreanus, avec la gryphée arquée.
M Elle est d’ailleurs assez riche en fossiles parmi lesquels nous avons
pu reconnaître :
mAmmonites angulatus, Schlot., atteignant 25 à 30 centimètres de diamètre ; partout.
4, moreanus, d'Orb., Bayon, Saint-Remimont.
Apsilonotus (plicatus), Quenst.; la forme lævis; (A. planorbis, Sow.) ne se trouve
pas dans nos régions ; échantillons de 8 à 10 centimètres de diamètre.
Nautilus striatus, d'Orb., Xeuilley, Bayon.
Littorina minuta, Terq., Bayon.
Ostrea irregqularis, Munst., Bayon.
Lima hettangiensis, Terq., Bayon, Art-sur-Meurthe.
L\ dentata, Terq., Bayon.
L: compressa, Terq., Bayon.
| L° Fischeri, Terq., Bayon.
Lsuccincta, Schlot., partout.
| Pholadomya glabra, Ag., Bayon.
| Pleuromya striatula, Ag., Bayon.
“| Astarte thalassima, Quenst., Bayon.
[4
À L
Ai
416 BLEICHER. — LIMITE INFÉR, DU LIAS EN LORRAINE. 17 avril
Cardinia concinna, d'Orb., Bayon. .
Pecten jamoignensis, Terq. et P., Bayon.
P. punctatissimus, Terq. et P., Bayon.
Mytilus tenuissimus, Terq. et P., Bayon.
Rhynchonella plicatissima, Quenst., partout.
Rh. Deffneri, Opp., Xeuilley.
Montlivaultia denticulata, E. de Fr., partout.
M. sinemuriensis, d'Orb., Bayon.
Stylastrea sinemuriensis, d'Orb., Bayon.
On y remarquera la présence d'un certain nombre d'espèces de la
faune d’Hettange, surtout les Lamellibranches. Les Gastropodes y
sont bien plus rares, et généralement de petite taille.
Au point de vue lithologique, cette zone se fait remarquer par
l'abondance de nodules plus ou moins ferrugineux, de phosphate de
chaux impur, isolés dans la roche de marne durcie, ou remplissant
certaines coquilles, surtout les Nautiles. Ces nodules sont vraisem-
blablement d’origine animale, car, à la loupe, on y distingue des dé-
bris de coquille, et certains d’entre eux, traités par l’acide chlorhy-
drique, étendu à froid, montrent au microscope, à un faible grossis-
sement des débris de carapace de Foraminifères et de Cypris. En
nous résumant, nous pouvons conclure de la manière suivante :
Le Rhétien de Meurthe-et-Moselle se sépare nettement du Lias in-
férieur par sa faune et sa composition minéralogique; il se sépare
moins nettement des’marnes irisées, dont il se distingue cependant
par sa faune composée d'espèces qui lui sont propres. Il commence
par des couches de grès siliceux ou des dolomies grenues, caracté-
risées par Avicula contorta et la faune habituelle du Rhétien, et se
termine par les grès à débris de poissons et les marnes rouges de
Levallois. |
La zone de l’Ammonites planorbis n’existe pas dans le département
de Meurthe-et-Moselle; celle de l’Ammonites angulatus est très atté-
nuée et passe sans transition aucune à la zone de la gryphée arquée,
de laquelle on ne peut guère la séparer. La zone de l’A. angulatus est
assez riche en fossiles qui appartiennent à la faune d’'Hettange.
À
1884. OF. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 417
Séance du 21 Avril 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Prési-
dent proclame membre de la Société :
M. J. Ganizx, à Pontoise, présenté par MM. G. Dollfus et Ra-
mond.
I] annonce ensuite une présentation.
M. le Président fait part de la mort de M. Ducroco.
M. Fontannes fait la communication suivante :
Note sur la présence des sables à Potamides Basterotr
dans la vallée de la Cèze (Gard),
Par M. F. Fontannes.
À l’époque où la mer pliocène pénétrait dans le Sud-Est jusqu’au
midi du Lyonnais, la pittoresque vallée de la Cèze constituait un
M iord étroit, profondément encaissé, dont la largeur ne dépassait
Louère trois kilomètres, et qui s’enfonçait jusqu’à Saint-André-de-
mhRoquepertuis, à plus de vingt-quatre kilomètres de son débouché
dans le golfe de Saint-Ariès. Les dépôts subapennins peuvent, en
effet, se suivre presque sans interruption sur la rive gauche de la
rivière, au pied des collines crétacées qui dominent la vallée ; ils
…affleurent sur une bande étroite, avec une inclinaison marquée vers
le. sud, se dégageant ainsi des alluvions que recouvrent les assises
| pliocènes.
… … Ce sont généralement des sables et des grès de rivage où abon-
dent les Balanes, les Huîtres (0. barriensis, 0. cucullata, var., etc.),
accompagnées de quelques Peignes (P. pusio, var., P. pes felis), de
rares Spondyles (Sp. ferreolensis), Hinnites (47. ercolanianus), etc.
| Des dépôts argileux se rencontrent aussi à peu de distance du littoral,
Melremplissent entre autres les petites anses de Saint-André et de
Saint-Laurent; mais ils sont beaucoup plus développés vers le centre
de la vallée, dont ils constituent, au moins en grande partie, le
| sous-sol, On peut s’en convaincre dans les environs de Bagnols, où
4148 F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 9 avril”
les exploitations des tuileries montrent l'argile subapennine sous les
alluvions anciennes et modernes de la Cèze. La faune de ces forma-
tions est beaucoup plus variée que celle des sables, el j'ai déjà eu
l'occasion de signaler au fond du fiord quelques gisements intéres-
sants ; je puis leur adjoindre aujourd’hui les environs de Chusclan,
où j'ai recueilli dernièrement de nombreux fossiles représentant les
espèces suivantes :
GASTÉROPODES
Murex Lassaignei, Bast., v. Natica aff. helicina, Brocchi.
— ariesensis, Font. — Josephinia, Risso.
— imbricatus, Brocchi. Solarium simplex, Bronn.
Triton Doderleini, d’Anc. — Mmoniliferum, Bronn.
Pollia fusulus, Brocchi, v., davidiana, Turritella dicosmema, Font.
Font. — subangulata, Brocchi.
Nassa bollenensis, Tourn. — communis, Risso, v. ariesen-
— semistriata, Brocchi. sis, Font. ren
— limata, Chemnitz. Vermetus arenarius, Linné.
— vreticulata, Lam. Fissurella italica, Defrance.
— eurosta, Font. Dentalium delphinense, Font.
Mitra aperta, Bellardi, v.
Mallea denticulata, Desh., v., Aragoi,
Font.
LAMELLIBRANCHES
Sazxicava arctica, Linné. Lucina spinifera, Mont.
Panopæa glycimeris, Born., v. Faujasi, Mytilicardia elongata, Lam., v. semivæ
M. de la Grove. rians, Font.
Corbula gibba, Olivi. Barbatia restitutensis, Font.
Lutraria elliptica, Roissy. — lactea, Linné.
Venus multilamella, Lam. Anomalocardia pectinata, Brocchi.
— Bronni, May., v. comitatensis, Pecten pusio, Linné.
Font. — scabrellus, Lam.
Venus verrucosa, Linné. Lima inflata, Chemnitz.
— ferreolensis, Font. Spondylus ferreolensis, Font.
— islandicoides, Lam. Anomia ephippium, Linné.
Tapes decussata, Linné. Ostrea barriensis, Font.
Cardium multicostatum, Brocchi. — cucullata, Bronn. v.
— papillosum, Poli. — cochlear, Poli, v. naviculanis,
Chama gryphoides, Linné. Bronn.
Balanes, Polypiers, etc.
Cette faune qui comprend 21 Gastéropodes et 26 Lamellibranches
et classe Chusclan parmi les stations les plus fossilifères du Gard,
est absolument caractéristique du Plaisancien de Saint-Ariès et par-
ticipe à la fois du faciès de ce gisement typique et de celui de l'ar-
1884. F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 449
gile à Polypiers de Saint-Restitut (1) Cinq espèces seulement n'’a-
vaient pas encore été rencontrées dans le département du Gard :
Triton Doderleini, Natica Josephinia, Solartum moniliferum, Tapes de-
cussata, Pecten scabrellus.
Le Solarium moniliferum ne m'était encore connu dans le Sud-Est
que des environs de Saint-Restitut (Drôme). Quant au Pecten sca-
brellus dont je n’ai trouvé qu'un seul exemplaire, c’est la première
fois que j'ai à le signaler en dehors du Roussillon, où il est au moins
aussi abondant que dans ses stations les plus riches de l'Italie.
L'exemplaire de Chusclan est identique à ceux de Millas et de Ba-
nyuls.
Les caractères négatifs de cette faune seraient certainement cu-
Mumrieux à analyser, mais je n’oserais le faire dès aujourd’hui, mes re-
D cherches à l'entrée du fiord de la Cèze n’ayant pas été assez minu-
. “ieuses, pour me permettre de croire que l’on ne pourrait y découvrir
Le. les espèces dont l’absence dans la liste ci-dessus a lieu de surprendre.
Ce n'est pas d’ailleurs sur ce gisement, quelque intéressant qu'il
soit, que je désire plus particulièrement appeler l’attention.
. Entre Chusclan et Bagnols, sous le bois de Gicou, de profonds
ravins sillonnent les dépôts pliocènes qui atteignent ici une forte
épaisseur et montrent les couches immédiatement superposées aux
argiles et sables à ÆVassa semistriata et Ostrea barriensis; celles-ci sont
constituées par un sable assez fin, ferrugineux, plus ou moins argi-
leux, qui, avec quelques coquilles remaniées des formations marines
sous-jacentes, renferme une faune spéciale. J'y ai trouvé les espèces
suivantes :
— Potamides Basteroti, M. de Serres. Corbula gibba, Olivi.
Bythinia allobrogica, Fontannes. Scrobicularia plana, Da Costa, v. pipe-
Helix, sp.? rata, Gmelin.
Limnæa Bouilleti, Michaud, v. lauren- Cardiun rastellense, Fontannes.
tensis, Font. Pecten pes felis, Linné.
Planorbis cf. heriacensis, Fontannes, v. Empreintes végétales.
occitana, Font.
Cette faunule se compose de trois éléments distincts, Les débris de
Peignes datent d’une époque antérieure au dépôt de ces sables, ou
ont été rejetés par les marées; les Bythinies, Helix, Lymnées et Pla-
norbes, ainsi que les végétaux dont les empreintes nombreuses sont
malheureusement indéterminables, représentent les apports du con-
tinent. Seuls les Potamides, les Corbules, les Cardium et les Scrobi-
culaires représentent les genres qui pouvaient vivre sur ce point,
… (1) V. Extension et faune de la mer pliocène dans le Sud-Est. (Bull. Soc. Géol.,
& sér., t. XI, p. 132.)
XII. 29 .
TR
2450 F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE. 21 avril
au moment où se déposait l’assise où l’on rencontre leurs coquilles.
Or, ces genres caractérisent les dépôts saumâtres, et plus particu-
lièrement ceux qui se forment à l'embouchure des fleuves ou des
ruisseaux.
Les Potamides, ainsi que leur nom l'indique, n’abondent que dans
le voisinage des embouchures et remontent assez haut dans certains
cours d’eau de la zone tropicale. Il est rare d’ailleurs que le Pota-
mides Basteroti dont on connaît aujourd'hui une douzaine de gise-
ments dans la Provence et le Languedoc, ne soit pas accompagné
d’espèces continentales, le plus souvent submaritimes.
Au sommet du Miocène marin, comme dans le Pliocène, les Cor-
bules du groupe du Corbula gibba ne pullulent qu’à partir de l'horizon
où les dépôts perdent leur caractère exclusivement marin.
Les petits Cardium du groupe du C. rastellense ne se développent
largement que sur les plages sableuses, à proximité de l'embouchure
des cours d’eau ; aussi se rencontrent-ils presque exclusivement dans
les couches de mélange qui couronnent les formations marines plio-«
cènes, et supportent les sables à Masfodon arvernensis.
Il en est de même des Scrobiculaires ou Lavignons, genre nouveau
pour la faune du Gard, mais que j'ai déjà signalé au même niveau
dans les départements de la Drôme et de Vaucluse.
Les Lavignons, dit Deshayes, sont des Mollusques littoraux qui se
plaisent sur les plages basses et vaseuses qui avoisinent l’embour-
chure des rivières. — Wood fait observer que le Scrobicularia plana
est presque entièrement confiné dans les estuaires, et qu’il en a
trouvé un exemplaire associé avec des Unio, des Cardium, etc. (4).
— Le Scrobicularia piperata, d’après le D' F. Daniel, vit aux environs
de Brest dans la vase, sur le bord des rivières eù remonte la marée
et dans les anses vaseuses où se jettent des ruisseaux (2).
Ces quatre genres viennent donc confirmer, par les conditions bio-
logiques nécessaires à leur développement ce qu’on pouvait déduire,
des caractères stratigraphiques et géographiques des dépôts subapen:
nins de la vallée de la Cèze, à savoir que celle-ci était déjà formée
avant l'invasion de la mer de Saint-Ariès et que des eaux fluviatiles
s’en emparaient à mesure que se retiraient les eaux marines. La Cèze
pliocène qui se jetait tout d’abord dans la mer près de Saint-André de
Roquepertuis, au sortir du défilé de Montclus, a peu à peu avancé son
embouchure jusque dans les environs de Chusclan, près de Codolet,
(1) Voir Fontannes, Les Moll. plioc. de la vallée du Rhône, etc., t. II, p. 43.
(2) Faune malacologique terrestre, fluviatile et marine des env. de Brest. (Journx
de Conch., t. XXIII, p. 223.)
F. FONTANNES. — SABLES DE LA VALLÉE DE LA CÈZE, A5A
. 1884.
où elle a rencontré le Rhône qui, à la faveur de la même ondulation,
poussait de plus en plus son delta vers le sud.
Les espèces qui vivaient alors sur le continent et dont les débris se
trouvent mêlés avec les coquilles saumâtres des sables à Potamides
Basteroti, appartiennent à la faune de Saint-Geniès, de Saint-Lau-
rent-des-Arbres, dont j’ai décrit et figuré les principaux types (1) et
qui paraît être contemporaine de celle de Hauterive (Drôme). La plus
commune à Chusclan, la PBythinia allobrogica, Font. (2), est extré-
“mement abondante dans les marnes à lignite du Bas-Dauphiné (Hau-
terive, Fay-d’'Albon, etc.).
L'histoire pliocène de la vallée de la Cèze concorde donc exacte-
ment sous tous les rapports avec celle de la plupart des vallées tri-
Mbuiaires du Rhône, et notamment des vallées de lArdèche, de
| EL de la Drôme, de l'Isère, dans la partie basse desquelles on
ï “retrouve la même succession de faunes.
Au-dessus des formations saumâtres ou fluvio-marines et des
4 marnes à lignite de eette époque s’accumulent, ainsi que le montre
mule diagramme théorique n° 1, des sables et des galets charriés par
% de nombreux cours d’eau et fonc le relèvement du sol hâte de plus
ï en plus le dépôt.
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D Diagr. 1. Diagr. 2.
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æ. — Terrains prémolassiques. — 14 Miocène marin; 16 Miocène saumâtre et
uvio-marin; 1e Miocène continental. — 2a Pliocène marin; 26 Pliocène sau-
mètre et fluvio-marin ; 2c Pliocène continental. — 34 Quaternaire des terrasses;
#0 Quaternaire des vallées ; 3c Alluvions actuelles.
Ceux-ci achèvent rapidement de combler la plupart des dépres-
sions dues au premier creusement des vallées rhodaniennes, et s’é-
tendent alors en une nappe immense sur les plateaux qui les bor-
daient. Puis ces phénomènes de transport ne tardent pas à perdre de
leur grandiose amplitude. Les rivières, affouillant leurs propres allu-
(1) Diagnoses spéces et de variétés cle des terrains tertiaires du bassin
du Rhône, avril 1883, p. 6, 7 et 9, fig. 16, 17, 18, et 22, 23.
(2) Étude VI : Le Ba de Crest, 1880, p. 180.
452 M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 21 avril
vions, s’encaissent dans des lits de plus en plus resserrés, dont les
terrasses actuelles nous permettent de reconstituer le tracé et de
mesurer la largeur (Diagr. 2). Et, sous l'effet de ce nouveau creuse-
ment qui caractérise la période quaternaire, le sol acquiert enfin
son relief actuel.
M. Munier-Chalmas, après avoir fait remarquer l'intérêt et la
grande valeur du travail de M. Fontannes, lui demande son avis sur
l’âge des couches à Congéries.
M. F'ontannes répond qu'il n’a pas fait sur ces dépôts d’obser-
vations nouvelles. Les couches à Congéries n’affleurent dans le bassin
du Rhône que sur quelques points isolés, dans une région peu étendue
et sur des surfaces très restreintes. Leur faune, par sa nature spé-
ciale, les isole aussi bien du Miocène que du Pliocène, mais par leurs
caractères stratigraphiques ct géographiques, elles se lient beaucoup:
plus intimement avec les argiles et les sables pliocènes qu'avec les
dernières assises inconteslablement miocènes.
L'Helvétien et le Tortonien étaient déjà profondément ravinés par
un premier creusement de la vallée du Rhône, au moins dans la
région où les couches à Congéries sont connues, lorsque celles-ci se
sont formées. La discordance qu’on peut observer entre ces dépôts
et le Plaisancien, ne saurait donc avoir, au point de vue de la classi-
fication à adopter pour le Sud-Est, la même importance que celle
qui sépare le Tortonien à #ipparion gracile, du Messinien à Congeria
subcarinata.
M. Munier-Chalmas, se basant sur la faune des couches à&
Congéries, qui appartiennent d’une manière générale à une seule
grande époque, et sur l’extension de la mer qui les a déposées, croit
que ces dépôts doivent être plutôt rapportés au Miocène supérieur;
par conséquent le premier creusement de Ia vallée du Rhône doit
être reporté à cette époque. Une deuxième oscillation descendante
aurait donné à la mer pliocène une plus grande extension, et ses
dépôts seraient en discordance sur les couches à Congéries ou au
moins disposés très transgressivement par rapport à ces dernières.
M. M. Bertrand fait la communication suivante :
Failles courbes dans le Jura et bassins d’affaissement,
par M. M. Bertrand.
Entre Arbois et Lons-le-Saunier, une ligne dirigée S. 30° O. limite
les premiers escarpements calcaires du Jura ; à l’ouest de cette ligne
éteinte. Métis hate et
me D a
1884. M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 453
s'étend jusqu’à la Bresse la région du vignoble, formée de coteaux
marneux où les couches du Lias et du Trias, avec une direction géné-
rale parallèle à celle de la chaîne, se montrent très faillées et plis-
sées, surtout près de la limite occidentale ; à l’est s’élève le premier
plateau du Jura, où les cotes d'altitude varient de 5 à 600 mètres
et où les couches bajociennes et bathoniennes se succèdent régu-
lièrement, avec un léger pendage vers l’est. Si, en face de Lons-le-
Saunier, à Conliège, par exemple, on gravit cette ligne d’escarpe-
ment, on rencontre la série complète du Lias, sur laquelle reposent
normalement les assises inférieures du Bajocien. Mais il n’en est
plus de même entre Arbois et Poligny, non plus qu’entre Voiteur et
Pannessières, ainsi qu'on peut s’en convaincre en suivant par
exemple la route de Buvilly à Chamolle ou celle de Lons-le-Saunier
à Champagnole; entre le Lias et le Bajocien on traverse une ligne de
calcaires blancs compacts ou spathiques qui forment la falaise et que
leur nature minéralogique ne permet de rapporter qu’au Bathonien.
La stratification est souvent difficile à préciser, mais paraît dans son
ensemble former un petit pli synclinal. Les fossiles sont rares ; pour-
tant la présence de l’Ostrea acuminata près de Plasnes, celle de la
Rhynchonella decorata au nord de Poligny viennent confirmer la pre-
mière détermination. Les figures 1 et 2 mettent en évidence la diffé-
rence des deux coupes : d’un côté la série normale, de l’autre un
lambeau de Bathonien tombé entre deux failles.
Si l’on cherche à suivre les contours de ces lambeaux sur la carte,
“on voit qu’ils forment deux bandes étroites (voir la carte, fig. 8, et
les fig. 1 et 2): la première, au sud d’Arbois, a une longueur de
Fig. 4 et 2.
1: Calc. à Gryphées arquées. — 2. Lias moyen. — 3. Couches à Posidonies. —
4. Lias supérieur. — 5. Bajocien. — 6. Bathonien.
12 kilomètres et une largeur variant, de quelques mètres seulement
(auprès de Pupillin), jusqu'à 300 mètres (au nord de Poligny); la
seconde, au sud de Voiteur, est un peu plus large et continue le
même alignement sur une longueur de 8 kilomètres. Aux points où
cessent ces bandes, il m’a été impossible de constater dans leur
454 M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 21 avril
prolongement aucun dérangement des couches, elles ne se ratta-
chent ainsi à aucune cassure plus importante ni à aucun accident.
d’un autre ordre; elles ne jalonnent pas une ligne de dislocation.
Elles sont au milieu d’une région normalement stratifiée, isolées |
chacune par une faille elliptique complètement fermée.
J'avais essayé d'abord de rapprocher ces faits de ceux qu’on
observe plus à l’est à l'extrémité orientale du premier plateau. Là,
entre Montrond et la route de Salins à Champagnole, on peut suivre
une bande étroite d'Oxfordien de 200 mètres de largeur au plus, 4
bordée sur une longueur de plusieurs kilomètres par des escarpe-
ments bathoniens et même bajociens ; mais cette bande est la conti-
nuation d’une grande ligne de faille, celle de la chaîne de Leuthe, et
alors on s’explique facilement, comme conséquence même de la
dislocation du terrain, la formation de vides plus ou moins étendus
où les couches supérieures ont pu s’affaisser. A défaut de dénivella=
tion et de faille proprement dite, l’existence seule d’un pli avec forte
courbure des bancs pourrait mener à une explication analogue;
mais le long des bandes précitées je n’ai pu observer qu'en deux
points, au sud de Pannessières et au nord de Poligny, un pendage
anormal (vers l’ouest) des couches du Lias qui s’appuient contre la
bande bathonienne; et encore la cause doit-elle en être cherchéeh
probablement dans des glissements locaux et postérieurs des assises
marneuses. Partout ailleurs l’inclinaison est très faible et semble àä«
très peu près la même de part et d'autre de la bande.
Au sud de Lons-le-Saunier, on trouve dans le vignoble, entre”
Gevingey et Vincelles, une bande analogue, Là, il est vrai, les condi-
tions d'observation ne sont pas partout aussi favorables, par suite
de la culture, des éboulis et des recouyrements quaternaires (argiles
à chailles). Je crois pourtant que l’esquisse ci-jointe (fig. 3) repré-
sente exactement les divers affleurements. La partie cd doit surtout
être remarquée pour la netteté avec laquelle se présente la ligne de
séparation; lai différence de couleur des deux roches dessine et
permet de suivre, même à distance, sur le plateau dénudé, l’extré-"_ M
mité courbe de la faille elliptique. Un peu plus au nord, en de, lan
faille, devenue parallèle à la direction des couches, se traduit seule-
ment par la disparition d’une partie des assises bathoniennes et
oxfordiennes ; plus loin, de l’autre côté du ruisseau de Gevingey, on
trouve en contact dans les vignes les Marnes irisées et l'Oxfordien
supérieur. Les chailles quaternaires masquent l’extrémité nord de la
courbe, mais de l’autre côté du petit plateau, dans le vallon de Chilly,
on peut s'assurer qu'il n’y a plus rien d’analogue; il faut done
admettre là une terminaison de la courbe plus ou moins symétrique
+
Se)
: Fr)
x
O6
(eB]d
Faille.
Ligne qui limite
= Î
la bande affaissée.
1 Quaternaire.
Astertien.
Cr en.
.
Oxfordien.
& Bathonien.
item à
"+ +
til
HE
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Mn Se
—
(
. C1
Ba jocien £
SULies.
man
Marnes irisées.
Pa Infralias et calcaire à Gryphées. e 3. Lias.
— 8. Astartien.
thonien. — 6. Oxfordien. — 7. Corallien.
— 4. Bajocien. — 5. Ba-
456 M. BERTRAND. —— FAILLES COURBES DANS LE JURA. 91 avril
l’est à l’ouest, normalement à l’accident fet à la chaîne, montre les
rapports de la bande affaissée avec les terrains qui l'entourent.
J'ai eu également l’occasion, en Provence et spécialement dans les
environs immédiats de Toulon, d'observer des failles de même
nature. La structure d'ensemble de cette région semble offrir si peu
de rapports avec celle du Jura que, pendant longtemps, je n'ai pas
voulu m'’arrêter à ce rapprochement. Les faits sont pourtant iden-
tiques, puisque dans les deux cas ces lignes de failles fermées enve-
loppent des terrains plus récents que ceux qui les entourent, c’est-à-
dire des terrains affaissés. Je citerai seulement ici l’exemple du
Faron, la montagne isolée dont les crêtes blanches et dénudées
s’élèvent, au nord de Toulon, jusqu’à 700 mètres au-dessus du niveau
de la mer (fig. 5). Le sommet en est formé d'Urgonien qui, au nord,
butte successivement contre les différents étages du Jurassique et du
Trias et qui, au sud, repose régulièrement sur le Néocomien à Zere-
bratula prœlonga et sur les dolomies jurassiques, dont la base passe
aux couches à fossiles bathoniens. Celles-ci sont à leur tour séparées
du Muschelkalk par une faille et cette faille peut se suivre sans dis-
continuité sur les flancs de la montagne jusqu'à ce qu’elle aille
rejoindre celle du versant nord. On peut ainsi faire le tour de la
montagne sans rencontrer de dérangements; on ne peut la gravir
sur aucun de ses versants sans traverser une grande faille. La coupe!
que j'en donne (fig. 5) marque en gros traits pointillés la continua-
Fig. 5. — Coupe du Mont Faron (1/20000°).
Fortifications ;
de Toulon c: mes
007
da\ Ba jocien |.
5 À à, / 439%. 2€ ET.
- oe Les ee”
ne VEen Ssy A Reite
tion supposée de cette faille en profondeur; une coupe parallèle, X
faite 3 kilomètres plus à l’est ou plus à l’ouest, ne montrerait que la
succession normale des terrains inférieurs.
J'aurai l’occasion de revenir avec plus de détails sur cette ei |
de Toulon, dont je n’ai pas encore terminé l'étude, mais je puis dire
dès maintenant que ces sortes de faits y sont fréquents ; aïnsi les
|
|
|
1884. M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 457
sommets du Coudon et du Cap Gros se présentent dans les mêmes
conditions d'isolement géologique que celui du Faron, et sur une
plus grande échelle, le bassin du Beausset, au moins dans sa partie
est, est entouré de deux grandes failles sinueuses et concentriques.
Ces phénomènes sont bien difficiles à expliquer, si l’on veut voir
dans toutes les failles des cassures qui traversent de part en part
l'écorce terrestre, ou même seulement le résultat d'efforts d’ensemble
auxquels cette écorce aurait été soumise. Ils me semblent au con-
traire avoir une signification bien nette si, sans s'arrêter à ce mot de
faille et à l’idée qu’il éveille ordinairement, on les considère en eux-
mêmes et indépendamment de dislocations générales, auxquelles
l’observation directe ne les rattache pas : puisque des terrains strati-
fiés se trouvent au milieu d’autres plus anciens, c’est qu'ils sont des-
cendus de leur position première, c’est par conséquent qu’il existait
au-dessous d’eux un vide où cet affaissement a pu se produire. La
cause de ce vide peut être discutée ; le mécanisme du mouvement
peut plus ou moins facilement se concevoir ; mais le fait en lui-même
ne semble pas contestable.
La considération des bassins d’affaissement est bien loin d'être
nouvelle. Les phénomènes actuels suffisent à en faire concevoir la
possibilité et, on peut dire que la part à leur accorder dans les
mouvements du sol, tend à s’accroître à mesure que se poursuit
l'étude plus détaillée des diverses régions. C’est par eux que M. Lory
explique la plupart des dislocations des Alpes dauphinoises, et
M: Gosselet (1) rattache aux mêmes causes certains plissements des
Ardennes. Enfin M. Suess, dans l’importante classification qu'il vient
de donner des cassures de l’écorce terrestre, distingue deux groupes
principaux : celles qui sont dues à des poussées latérales et celles
qui résultent d’affaissements; pour ces dernières, dit-il, si l’on ne
borne pas son étude à telle ou telle cassure isolée, mais que l’on
considère l’ensemble d’une région, on les voit se coordonner en
réseaux et systèmes, qui dessinent généralement l'emplacement d’un
bassin d’affaissement, et qui, comme les plis d’une même chaîne,
sont les produits d’une seule cause d'ensemble (2).
S'il s’agit d'affaissements régionaux, cette cause doit évidemment
être en rapport avec l'étendue des phénomènes; ainsi M. Lory la
cherche pour les Alpes dans le jeu lent et progressif des failles
anciennes ; il a même proposé d'étendre cette explication aux plisse-
ments du Jura. Mais dans les cas que j'ai cités, la nature isolée et
_ (1) Bull, Soc. géol., 3 sér., t. IX, p. 689.
(2) Suess. das Antlitz der Erde, p. 165.
458 M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 91 avril
en quelque sorte superficielle du phénomène ne permet pas d'adopter
la même hypothèse. Pour concevoir la formation de ces vides res-
treints et si voisins de la surface, l’action des eaux, arrivant à la
longue à dissoudre les calcaires et à délayer les argiles, une sorte de
dénudation souterraine, paraît la seule explication possible.
Dans le cas le plus simple, il est clair que les couches affaissées
doivent former un pli synclinal, ne différant pas à la surface de celui
qu'aurait produit une pression latérale (fig. 6 et 7); les bords n’en
Fig .6:
Lo É
seront qu'en certains points marqués par des lignes de faille et
n’apparaîtront pas partout avec la même netteté. Mais si une dénu-
dation superficielle vient à agir, enlève les couches supérieures et
approche du fond du bassin, les parois de la cavité primitive devien-
dront observables et les deux séries, celle des terrains affaissés et
celle des terrains sur lesquels s’est fait l’affaissement, se trouveront
séparées par une ligne annulaire et fermée. Dans certains cas l’appa-
rence pourra être simplement celle d’une superposition anormale,
ou même à la rigueur d’une lacune dans la série stratigraphique;M
dans d’autres, au contraire, les parties affaissées auront pu s’enfoncer
plus ou moins par leur poids dans les terrains sous-jacents et cette
ligne limite se présentera comme une faille verticale. C’est ainsi
que s’expliqueraient les exemples précédents.
Ces dénudations inégales au-dessus d’un bassin d’affaissement
peuvent aussi rendre compte de certaines anomalies, telles que celles
que j'ai déjà décrites aux environs de Salins (1), où un léger ravine-
ment sur le flanc d’une colline astartienne met au jour les marnes
(1) Bull. Soc. géol., g° SÉT:5 COX UD: 1240
_ 1884. M. BERTRAND. —— FAILLES COURBES DANS LE JURA. 459
du Lias. Un fait semblable se présente plus bas que Lons-le-Saunier,
au sud du hameau de Grusse, entre les points marqués 409 et 574
sur la carte d'état-major (ligne ab sur la carte, fig. 3). Les pentes
mamelonnées qui s'élèvent au sud du village sur une largeur de
300 mètres, sont formées de Trias et de Lias inférieur (calcaire à
Gryphées), dont les couches sont très tourmentées et que deux
failles à l’est et à l’ouest séparent de pentes bathoniennes et oxfor-
diennes. Le plateau qui s'étend plus au sud est au contraire formé
de roches bajociennes et bathoniennes peu inclinées; le contact
avec les mamelons marneux, difficile à observer, ne semble pas se
faire par superposition normale. Sur ce plateau, une petite bande
de prés (ab), large de 50 mètres à peine, dirigée à peu près N.S., in-
—errompt la série des bois et va rejoindre la route de Beaufort à
Augisey. Dans ces prés, un peu avant la route, un fossé nouvellement
creusé m'a permis d'observer les Marnes irisées, qui se trouvent
ainsi former une bande étroite au milieu du Bathonien. La bande
marneuse s’interrompt un peu plus au sud, pour reprendre bientôt,
| toujours entre deux murailles calcaires, dans la direction de l’Aber-
sgement-Rosay.
“De même, au pied du Faron, la route militaire de l’ouest traverse
mun petit vallon où affleurent, au milieu du Bathonien à Cidaris mean-
Mrina et des dolomies qui le surmontent, des marnes gypsifères en
| filets verticaux. Ces marnes, d’après ce que je connais de la région,
| ne peuvent appartenir qu'au Trias. C’est sur elles qu’aurait eu lieu
| Jaffaissement des terrains supérieurs et la pression exercée les aurait
| fait remonter dans les fentes du calcaire.
West naturel de se demander si ces bassins d’affaissement sont des
“faits isolés dans le Jura, ou si la cause à laquelle ils se rattachent n’a
pas eu une action plus générale. Il est certain que les grands plisse-
ments réguliers du Jura oriental appellent l’idée d’une compression
latérale, dont il semble difficile de ne pas chercher la cause première
dans le soulèvement alpin; mais il faut reconnaître aussi que l’ouest
dela chaîne, notamment sur les feuilles que j’ai étudiées, de Besan-
çonet de Lons-le-Saunier, s’écarte singulièrement de ce type en
\ quelque sorte classique. Il y a longtemps que M. Marcou a fait la
même remarque; l'étude de détail ne fait que la confirmer. Même
“au-point de vue orographique, c’est la convergence des chaînes bien
plutôt que leur parallélisme qui est la règle et les nombreux bassins
fermés sur lesquels M. Parandier appelait déjà l’attention en 1830 (1)
Lpourraient bien n'être autre chose que le résultat de ces sortes
d'actions.
fl
|
| (1) Bull. Soc. géol., 3° sér., t. XI, p. 441.
460
Fig. 8.
= Bassins daffaissement
5. entre Besançon et Lons-le-Saunier
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[Lons-le-Saunier
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Lu _ és Ps -
1884. M. BERTRAND. — FAILLES COURBES DANS LE JURA. 461
Comme je l’ai expliqué plus haut, ce n’est qu'exceptionnellement
qu'un bassin d'affaissement doit se montrer limité par une faille sur
toute son étendue, car à l’affaissement n’est pas nécessairement liée
une rupture sur les bords. Pour une recherche méthodique il faudrait
dresser, comme j'a fait M. de Lapparent pour le pays de Bray, les
courbes de niveau de la surface d’une même couche supposée con-
tinue, et je n’ai pas encore les éléments nécessaires pour terminer ce
travail. Mais l'examen seul des contours géologiques dessine déjà
irès nettement un grand nombre de ces bassins; l’esquisse ci-jointe
(fig. 8) où les lignes pleines désignent les failles et les pointillés les
« plis monoclinaux », en montre l’extension présumée sur les
feuilles de Besançon et de Lons-le-Saunier.
En suivant la chaîne, bien plus au sud, on rencontre le petit
bassin miocène de Soblay, qui est intéressant à ce même point de
vue. L'exploitation des lignites à depais longtemps fait découvrir
dans ces couches l’Æipparion gracile et le Mastodon tapiroides. Un exa-
men superficiel peut faire croire que ces couches, horizontales dans
le champ d'exploitation, se sont déposées en discordance dans une
“dépression des calcaires jurassiques ; c’est l’opinion qu'émettait en
1859 M. Jourdan, lors de la Réunion extraordinaire à Lyon (1) et je
ne crois pas que depuis elle ait été contredite. Or, l'étude de la région
m'a montré que cette prétendue discordance n’est qu'une discor-
dance mécanique, et qu'en réalité on a simplement affaire à un
affaissement de la nature de ceux que je viens de décrire. Près du
village de Soblay, les couches miocènes horizontales sont, il est vrai,
bordées de tous les côtés par l’Astartien, plus ou moins incliné,
presque vertical à l’ouest; mais là même il est à remarquer que
quand l'exploitation a atteint le bord du bassin, le banc de lignite
horizontal se relevait brusquement à angle droit en arrivant {contre
les couches jurassiques. En descendant au sud vers la vallée du
Suran, une série d’affleurements de sables miocènes (immédiatement
inférieurs aux argiles à lignite) relie les couches de Soblay à celles
“de Varambon et permet d’observer leurs véritables relations strati-
graphiques. En face du pont de Saint-André (fig. 9), ces sables sont
“verticaux, même légèrement renversés, semblant plonger en concor-
dance sous les dolomies portlandiennes, c’est-à-dire sous les couches
les plus supérieures du Jurassique. Celles-ci butent par faille contre
PAstartien, et cette faille, qui se suit au sud vers Turgon, est la conti-
nuation de la ligne qui forme plus au nord le bord du bassin. Sur la
rive gauche auprès du même pont, on ne voit que le Portlandien
(A) Bull. Soc. géol., 2° sér., t. XVI, p. 1123
4692 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril É
plongeant fortement vers la rivière, c'est-à-dire vers le Miocène,
ainsi enveloppé dans un pli très aigu du Jurassique. La même action
1. Oxfordien, — 2. Corallien. — 3. Astartien. — 4. Portlandien. —
5. Sables mollassiques. — 6. Alluvions des plateaux.
a donc affecté en même temps les deux étages et la discordance est
une apparence locale aux points où le paquet affaissé ne montre plus. È
que des couches miocènes. L'existence d’un ravinement profond an=« É
térieur au dépôt de la Mollasse serait en désaccord avec tous les faits
observés’dans la chaîne et on n’a pas plus le droit de tirer cette con="
clusion de l'exemple de Soblay ie ne l'aurait de chercher dans les.
faits cités au début, la preuve d’une discordance entre le Bajocien et.
le Bathonien. #
Ce petit bassin de Soblay acquiert ainsi, au point de vue deces. ol
mouvements d’affaissement, une certaine importance, parce qu "1%
permet, sinon de fixer leur âge, au moins d’affirmer que cet âge est
relativement récent et postérieur au Miocène. Ils pourraient done x:
suffire à expliquer dans les chainons de l’est du Jura, comme ils |
l'expliquent à Soblay, l'inclinaison des couches mollassiques suï
les flancs des plis synclinaux. On arriverait ainsi à se rprsees le.
Jura comme résultant de deux actions successives : une poussée
latérale, liée au grand mouvement alpin, et une série d° affaissements
longitudinaux. Ces derniers seraient postérieurs à la Mollasse, mais,
le ridement primitif pourrait être beaucoup plus ancien.
En tous cas, que ces phénomènes d’affaissement aient joué ou non
un rôle important dans l’histoire de la chaîne, ils se sont certaine
ment produits dans le Jura occidental. Les faits signalés ne me parais=
sent pas susceptibles d’une autre interprétation et ils ont du moins
l'intérêt de montrer que certaines failles peuvent être tout à fait.
superficielles et n’affecter qu'une très faible portion de l’écorce
terrestre.
M. Munier-Chalmas rappelle à ce propos les cours d’eau sou-
terrains de l’'Istrie, qui indiquent la présence de grands vides inté-
1882. F. FONTANNES. —— SOUS-SOL DE LA CRAU. 463
-rieurs formés par les eaux et les nombreux effondrements, en forme
d'entonnoirs, qui en résultent dans la région.
Note sur la constitution du sous-sol de la Crau
et de la plaine d'Avignon,
par M. F. Fontannes (!).
Depuis les temps les plus reculés de l’histoire des sciences natu-
«relles, la formation et l’âge des craus du midi de la France et en
“particulier de la grande Crau d’Arles, ont été l’objet des études et
surtout des spéculations des naturalistes. L'historique de tous ces
essais qui embrassent une période de plus de deux mille ans et rap-
prochent les noms d’Eschyle et de Strabon de ceux de Saussure et
L de Martins, a été fait d’une manière très complète et avec sa verve
ordinaire, par M. Coquand, — peut-être un peu sévère pour des
savants dont la plupart n’ont eu que le tort de ne pas mettre en pra-
| tique, il y a plusieurs siècles, les méthodes d'investigation décou-
myertes par la science moderne. De tous ces travaux, le plus complet,
assurément, le seul d’ailleurs qui s’appuie sur des observations minu-
Liieuses, méthodiquement conduites, est celui que le fécond géologue
marseillais a publié en 1869 dans le Pulletin, sous le titre de : La
Crau, sa composition géologique et son origine (2).
M. Coquand y établit avec beaucoup de netteté que les conglo-
Mmérats rapportés par les auteurs à une formation unique, celle de la
“Grau, appartiennent en réalité à cinq horizons géologiques distincts
qu'il désigne ainsi : 1° Le système garumnien; 2° l’étage falunien;
3% la formation pliocène; 4° la période quaternaire ancienne ; 5° la
- période actuelle.
Ayant ensuite isolé, d’une part les poudingues à cailloux calcaires
hprédominants, de l’autre les alluvions à cailloux presque exclusivement
suhceux, qui constituent les premiers le sous-sol, les secondes le sol
dela Crau, il s'applique à démontrer que les uns et les autres ne
doivent rien à la Durance, au moins directement, — que les poudin-
gues calcaires sont d’origine marine et contemporains du terrain
tertiaire lacustre supérieur des Basses-Alpes, tandis que le cailloutis
siliceux superficiel est le produit direct du Rhône quaternaire.
Celles de ces conclusions qui concernent l’âge des deux formations
oo _—
oo ts
ntm ntm 2 ——
| (1) Note relative à sa communication du 7 avril, parvenue en retard au secré-
tariat.
(2) Bull. Soc. géol. de France, 2° sér.,t. XXVI, p. 541.
164 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 21 avril
caillouteuses de la Crau, ont été adoptées par le savant auteur de la
Statistique géologique du Gard, qui eut à étudier dans ce département
des dépôts analogues et me paraissent confirmées par les observa-
tions que j'ai été à même de faire dans les Bouches-du-Rhône (1).
Peut-être pourrais-je présenter un léger amendement aux proposi-
tions de M. Coquand et réserver à la période intermédiaire entre le
régime marin exclusif et le régime continental, le charriage des
galets dont les bancs ou les lentilles, entremêlés de lits sableux,
couronnent les marnes argileuses de formation manifestement A
marine.
Les poudingues paraissent en effet correspondre exactement à cel
niveau qui, dans le Midi, présente de nombreux fossiles d’eau douce
(Limnées, Planorbes, Bythinies, Unio, etc.), mêlés à quelques coquilles
marines (/Vassa semistriata), ou saumâtres (Potamides Basteroti), ou
submaritimes (Auricula Serresi) et qui reproduit si fidèlement, après
une longue période, le faciès ontologique des sables miocènes à
Nassa Michaudi et Helix delphinensis. Mais comme les fossiles man-
quent jusqu'ici à l’appui de l’une ou de l’autre de ces manières de
voir, il serait prématuré de vouloir dès aujourd’hui approfondir cette
question qui, d’ailleurs, n'offre qu’une minime importance. Les:
dépôts entre lesquels est compris ce poudingue à cailloux calcaires
prédominants, sont clairement datés par les restes organiques qu'ils
ont livrés ; l’époque de la formation du terme qui les sépare, ne sau-
rait donc osciller dans notre esprit qu'entre des limites très rappro=
chées.
Mais si les conclusions de M. Coquand sur cette question, si long
temps en litige, me paraissent à l’abri d’une critique sérieuse et
prouvent en faveur de la sagacité de ce vaillant géologue, dont les.
années respectèrent si longtemps la laborieuse ardeur, il est à remar=
quer que les arguments qu’il a tirés de l'étude des terrains néogènes
dans les départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône;
témoignent d’une connaissance insuffisante des caractères et de
l'extension des terrains pliocènes dans le bassin du Rhône. Aussi,
dans la crainte qu’une semblable constatation n’entraîne un jour
(1) Pour m'écarter le moins possible du sujet de cette note, je m’abstiendrai de
discuter ici la classification des AZluvions des plateaux (P de la carte géol. dé-
taillée), que certains géologues rapportent à l’époque pliocène, tandis que d’au-
tres n’y voient que le début de cette grande période de transport, qui, après
plusieurs phases de comblement et d’affouillement, a donné à nos vallées leur
configuration actuelle. L'âge relatif de ces alluvions est nettement établi par la h
stratigraphie; leur classement définitif n’est donc plus qu’une question d’accolade:
ou d'opportunité, dont la solution, d’ailleurs, peut être influencée par des considé-
rations locales.
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1884. F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 465
quelque défiance à l'égard de solutions qui semblent fondées, crois-je
devoir étayer de nouvelles observations plus précises une argumen-
tation d’ailleurs très habiie.
Après avoir cité, d’après Sc. Gras, le gisement fossilifère de Bol-
Iène (Saint-Ariès) — un des meilleurs types du Pliocène marin rho-
danien, — M. Coquand rapporte au même niveau ceux de Visan, de
Valréas et de Caïranne (Vaucluse), qui appartiennent, sans conteste
suivant moi, aux marnes helvétiennes à Ancillaria glandiformis et
Cardita Jouanneti de Cabrières-d’Aigues, dernier dépôt de la mer
miocène dans le Sud-Est. Plus loin, l’auteur rappelle les graviers de
Lyon et de ses environs, où l'on aurait trouvé le Wastodon arvernensis
associé aux /Vassa Michaudi, Dendrophylha Colonjoni, etc."Or, il a été
“reconnu depuis longtemps que les graviers du Lyonnais où l’on ren-
contre des débris organiques du Miocène de Tersanne, font partie
des alluvions anciennes et si, réellement, il y a été trouvé des osse-
ments du Mastodon arvernensis, il faut admettre que ceux-ci ont été
arrachés aux sables pliocènes, de même que les coquilles qui les
“accompagnent dans ces graviers l'ont été à la mollasse helvétienne.
Mais laissons ces dépôts trop éloignés de la Crau pour qu’il soit néces-
saire d'en fixer ici l’âge, — fort exactement établi d’ailleurs dans
Mdes publications postérieures au mémoire de M. Coquand — et reve-
.nons à la Provence.
« Les marnes subapennines, — dit le savant auquel la géologie du
“midi de l'Europe et de l’Algérie doit tant d'observations, — fran-
chissent la Durance et nous les avons découvertes sur plusieurs
points du département des Bouches-du-Rhône, notamment dans les
WMierritoires de Saint-Rémy, d’Eyragues, de Lagoy, de Noves, sur le
Lrevers septentrional des Alpines, et, ce qui a une importance capi-
“tale, à la base même de la grande Crau, dans les communes de
\Mouriès et d'Arles, entre la Teulière et Barbegal. C’est le terrain que
M: Matheron désigne par le nom de Tertiaire supérieur marin, et
dont il fixe très exactement la position entre la mollasse miocèue et
tune couche de poudingue en tout semblable à celui de la Crau (1). »
Chargé du tracé des terrains tertiaire et quaternaire de la feuille
d'Avignon, j'ai terminé l'étude de la région mentionnée ici par
… M: Coquand, et j'avoue n'avoir rencontré les marnes pliocènes sur
aucun des points de la plaine d'Avignon cités par cet auteur, et
à teintés comme tertiaires supérieurs par M. Matheron sur sa carte
des Bouches-du-Rhône, — œuvre remarquable, d’ailleurs, pour
— l'époque où elle parut (1843).
(1) Loc. cit., p. 555.
XII 30
+
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1
*
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1]
466 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 21 avril
L'étroit chaînon qui s'étend du Nord au Sud depuis Sorgues jus-
qu'àiSaint-Rémy et qui, sur la rive gauche de la Durance, porte à
son sommet cette couverture de cailloux siliceux qui a valu au
troncen des Bouches-du-Rhône le nom de Petite Crau, est constitué
par des marnes argileuses bleuâtres, souvent sableuses, générale-
ment très pauvres en fossiles. M. Coquand cite de ce niveau les
Turritella Brocchi et Ostrea undata, puis des Pecten, de nombreux
Bryozoaires et des dents de Squales. Les deux seules déterminations
spécifiques qui figurent ici sont-elles exactes et, dans l’affirmative,
les fossiles ainsi désignés ont-ils bien été recueillis dans les marnes
argileuses de la colline d’Eyragues ?
La Turritella Brocchii, Bronn, ne m'est pas connue du Pliocène du
sud-est de la France. C’est une grande espèce du groupe dun
T, turnis, dont elle se rapproche assez pour avoir été confondue avec d
le type de Bordeaux; or, ce groupe est bien représenté dans le Mio=M
cène rhodanien et " figure de Brocchi rappelle à quelques égards
l’espèce des marnes helvétiennes, que j’ai désignée sous le nom de.
Turritella valriacensis (41). Les Huîtres rapportées généralement a
l’Ostrea undata (auct.) de la Provence et du Languedoe, présentent"
des formes trop diverses pour que cette citation, dont le contrôle esta 4
impossible, soit d’une grande valeur. Les Pecten ne sont pas spécifia
quement dénommés ; les Bryozoaires qui pullulent dans le Miocène…
et en particulier dans l'Helvétien, jusqu’à représenter parfois une
partie notable des éléments constitutifs de la roche, sont sen
lement peu communs dans le Pliocène provençal; quant aux dents
de Squales, elles y sont d’une telle rareté, que leur présence soule
dans les marnes d'Eyragues suffirait à éveiller le doute relativement,
à l’âge pliocène de ce dépôt. +
Ces marnes bleuâtres où grises reposent d’ ans à ce qu'il m a
semblé, en stratification concordante sur la mollasse à Pecten præsctMl
briusculus qui affleure depuis Saint-Rémy jusqu’au Mas Blanc, a
pied septentrional des Alpines et dont l'exploitation, aujourd'hui.
délaissée, remonte à une haute antiquité (2). ‘a
À Noves, à Caumont, à Saint-Saturnin, j'ai réussi à trouver queE
ques gisements fossilifères qui, en effet, m'ont livré des dents de
Squales, des Peignes, des Huîtres et de nombreux Bryozoaires, mais”
{6
(1) Étude V : Description de quelques fossiles nouveaux ou peu CONNUS.
(2) Ainsi que l’a observé M. Léenhardt, l'Helvétien moyen (zones à O. €» assise
sima et P. Gentoni) est parfois dans cette région en discordance avec l'Helvétien
inférieur (zone à P. præscabriusculus) ; mais ce phènomène est local et souvent
réduit à une minime extension,
1884. F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 467
toute cette faune est incontestablement miocène. Le Pecten (Gentoni,
Font., qui caractérise la grande formation marno-sableuse comprise
entre la Mollasse de Saint-Paul-Trois-Châteaux et les marnes de
Cabrières-d’Aigues, est très commun à Saint-Saturnin. Le grès supé-
“rieur que M. Coquand a rapproché de la Panchina des géologues
italiens, renferme, au-dessus du village même de Saint-Saturnin, de
nombreuses valves d’une Huître qui est abondante dans l’Helvétien
moyen des environs de Caïranne, de Nyons, de Valence et que je
rattache à l’Ostrea luberonensis, Fisch. et Tourn. À Noves et à Cau-
mont, à la base des collines qui dominent ces villages, on trouve
avec de nombreux Pecten du groupe des ?. Gentoni, P. ventilabrum,
M des fragments représentant celui des P. spinulosus et P. Haueri du
“ Miocène méditerranéen. Je citerai en outre, de la dernière de ces
mlocalités, des dents de Lamna, des pinces de Cancériens, des valves
de Balanes de grande taille, des moules de Gastéropodes (indétermi-
IMnables), de Tellines, du ZLutraria elliphea, (Roissy, qui n’est pas
rare dans l'Helvétien du Comtat), des valves de Thécidées et d’Argiopes
maippartenant vraisemblablement aux espèces communes à ce niveau
Mdans le Viennois (Balmes de Saint-Fons, de Feyzin, etc.), un article
Me Pentacrinus, une des grandes raretés paléontologiques du Miocène
Ladu Sud-Est, de nombreux Bryozoaires identiques à ceux qui abondent
Mans la Mollasse du Comitat, depuis la base de l’Helvétien jusqu'au
Léorès à Patelles de Visan, enfin un Polypier commun dans le grès à
Gardites de Grane. :
Mu Ces marnes argileuses des collines de la plaine d'Avignon sont
Mdonc incontestablement miocènes et très probablement découpées
Mdaäns le prolongement, un peu épaissi, des couches marno-argileuses
qui alternent avec les sables et les grès de l’Helvétien moyen dans le
MComtat (Grignan), le Valentinois (La Vache près de Valence, etc.).
Ainsi s'explique l’inclinaison des strates mise en évidence par les
bcoupes de M. Coquand, et qui serait assez anormale à une telle dis-
l'iance du rivage, si ces marnes appartenaient en réalité à l'étage
\plaisancien (1).
«Il est utile de faire observer qu’il serait tout à fait impossible de
rapporter au terrain de la Mollasse les sables, les argiles, les marnes,
lecaicaire coquillier et les poudingues que nous venons de décrire.
La Mollasse miocène existe au sud de Saint-Rémy où elle est forte-
ment redressée, et c’est dans son prolongement vers le nord qu’elle
s'enfonce sous la petite Crau, qu'elle supporte par conséquent, ainsi
que le terrain subapennin intermédiaire. »
(a) Loc. cit., p. 558.
468 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril |
La Mollasse de Saint-Rémy représente le terme inférieur de
l'Helvétien du Comitat et de la Provence, normalement surmonté
de plus de 300 mètres de sables, de grès et de marnes, — et pour
attribuer au Pliocène le chaïinon d’Eyragues, de Noves, de Saint-
Saturnin, il faudrait admettre une puissante dénudation du groupe
de Visan, dont la base seule formerait entre le Rhône et le Luberon …
une vaste cuvette, remplie par les argiles subapennines, ravinées à
leur tour par les courants quaternaires.
Cette succession de phénomènes n’aurait rien que de très conforme
à ce que nous savons de l’histoire tertiaire de la vallée du Rhône,
mais aucun fait stratigraphique, aucune donnée paléontologique ne
prouve qu’elle ait concouru à la formation des collines argileuses de
la plaine d'Avignon. Les documents que j'ai recueillis témoignent
tous, au contraire, de l’âge miocène de ces dépôts, qui doivent sans
doute à leur faciès pétrologique d'avoir été assimilés aux marnes
subapennines (1).
L'Helvétien inférieur soulevé au midi par les Alpines, à l’est par
le Luberon, au nord par le petit massif de Châteauneuf, à l’ouest par
celui de Villeneuve, et, dans l'intérieur de ce périmètre, par l'ilot
crétacé de Védènes, borde de tous côtés la plaine d'Avignon, sup-
portant l’Helvétien moyen, dont les strates convergent visiblement
vers le fond, assez accidenté, de la cuvette. C'est dans les grès et les
marnes de cette dernière assise que les courants quaternaires ont
taillé le relief actuel ; sans doute la mer pliocène les avait déjà
entamés, mais ce ne peut être que sur un espace très restreint. La
composition géologique et l’origine de la plaine d'Avignon sont
donc absolument les mêmes que celles des plaines ou vallées ou
vertes sur la rive gauche du Rhône par ses principaux affluents des
temps pliocènes ou actuels, et en particulier de la plaine d’ Drag
de celle de Crest, de la vallée de Beaurepaire, etc.
Rapprochons-nous maintenant de la grande Crau et franchissons
la chaîne des Alpines. Entre Aureille et Mouriès, la région
des marais d'Arles est bordée à l’est par un escarpement qui
montre la constitution sur ce point du sous-sol de la Crau. Ce sont
des argiles, des sables, des grès, — au sommet, des bancs de pou-
(1) Il en est de même des argiles de Villeneuve-lez-Avignon, des Angles, exploi-
tées par plusieurs tuileries, et qui ont été indûment rapportées par Dumas &
Pliocène; ce dépôt qui atteint une épaisseur notable, appartient à l'Helvétien
moyen, ainsi qu'on peut s'en convaincre soit par l'étade des rares fossiles con-
tenus dans ses dernières couches, soit en le suivant au nord jusqu’au château de
l'Insolas, où les argiles, de plus en plus sableuses, passent sous des sables et des
grès dont l'âge miocène est de toute évidence.
1884. F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 469
dingues, — que M. Coquand assimile aux terrains des collines
d'Eyragues et classe par conséquent dans le Pliocène. Je n’y ai
trouvé aucun fossile et je ne me permets de combattre l'opinion des
maîtres, que lorsque les documents réunis me paraissent absolument
concluants ; je ne me prononcerai donc pas dès aujourd'hui à
lésard de leur âge, sur lequel je n’ai que des présomptions. Il en
est de même des falaises qui dominent au sud l'étang de Comte. Je
me bornerai à faire remarquer que les pointements tertiaires qui
percent la nappe des alluvions quaternaires de la Crau, à quelques
kilomètres au sud-est d'Aureille et de Mouriès, me paraissent appar-
tenir au grès miocène qui borde à l’est et au sud, la vaste plaine
caillouteuse.
Ainsi, de tous les dépôts invoqués par M. Coquand, pour démon-
trer par analogie l’origine marine et l’âge subapennin du poudingue
calcaire de la Crau, les uns, — et c’est le plus grand nombre, —
sont certainement miocènes, les autres ne sauraient être encore
classés avec une entière certitude. La thèse si brillamment soutenue
par cet auteur avait, on le voit, besoin d’être étayée d'arguments
plus solides que ceux qu’il a fait valoir; aussi est-ce avec une grande
satisfaction que j'ai rencontré, l’an dernier, à quelques centaines de
mètres au nord de la Crau, dans les environs d’Eyguières, un gise-
ment fossilifère incontestablement pliocène, qui me paraît devoir
éclairer vivement la question.
… Le mont Menu au pied duquel est bâti le village d’Eyguières,
s'élève entre deux vallons qui le séparent, l’un de la montagne mol-
Mlassique du Défends, l’autre de la chaîne crétacée des Alpines, et
qui font communiquer, ainsi que le pertuis de Lamanon situé un
peu plus à l’est, la plaine de la Durance avec celle de la Crau. Le
“fond du vallon occidental qui aboutit au nord au château de Ro-
quemartine, est constitué par des marnes grises, cachées en grande
| partie par des alluvions ou des éboulis. Sur plusieurs points, et no-
tamment près du mas de Gras, du château de Saint-Pierre-de-Vence,
ces marnes argileuses, jadis exploitées par une tuilerie, présentent
d'assez nombreux débris de fossiles. Voici la liste des espèces que j'ai
pu reconnaitre :
Nassa semistriata, Brocchi. Arca Noæ, Linné.
Turritella subangulata, Brocchi. — tetragona, Poli.
Vermetus arenarius, Linné. Anomalocardia diluvii, Lamarck.
Dentalium delphinense, Fontannes. Barbatia barbata, L., v. restitutensis,
Corbula gibba, Olivi. Font.
Venus islandicoides, Lamarck. — acanthis, Fontannes.
Circe minima, Montagu. Pecten pes felis, Linné.
4170 F. FONTANNES. —— SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril
Lima inflata, Chemnitz. Ostrea barriensis, Fontannes.
Spondylus, cf. gæderopus, Linné. — cuculata, Born.
Ostrea cochlear, Poli, v. navicularis. Polvpiers.
Toutes ces espèces font partie de la faune du Pliocène rhodanien,
et caractérisent particulièrement le: faciès que j'ai désigné sous le
nom d’Argile grise & Polypiers de Saint-Restitut (1).
En les suivant au sud, on voit ces marnes passer, au débouché du
vallon dans la Crau, sous les sables et poudingues calcaires qui
supportent eux-mêmes les cailloux quaternaires. La coupe est très
nette sur ce point ; elle montre d’une part que les sables et proba-
blement les graviers appartiennent au même groupe que les marnes.
sous-jacentes, de l’autre qu’ils sont supérieurs à l'horizon des marnes
argileuses à ÂVassa semistriata. Sont-ils comme ces dernières d’'ori-
gine marine ? |
A l’exception de Montpellier, — où la faune mammalogique qui
caractérise les sables à Mastodon arvernensis, est associée à des fossiles
marins et particulièrement à de nombreuses Huîtres (2), — les sables
et graviers, les marnes et argiles qui succèdent aux couches à Vassa
semistriata, sont généralement dépourvus de toute trace de fossiles
marins. Dans le Comtat, et notamment dans les environs de Nyons
(Drôme), les rares débris de coquilles qui se rencontrent dans les
marnes coupées de bancs de poudingue à cailloux calcaires, qui
couronnent la formation pliocène marine, représentent presque
exclusivement des coquilles terrestres et surtout des Hélix. Ces co-
quilles ont-elles été entraînées dans des lacs ou des étangs abandon-
nés par la mer pliocène, par les cours d’eau qui, dans leurs périodes
de violence, ont charrié les galets? L’absence de tout débris orga=
nique marin ou saumâtre tendrait à le faire croire, car les condi-
tions biologiques, même dans le rayon d’un delta, ne sont pas telles
que certains mollusques ne puissent s’y développer, au moins dans
les phases de calme ; le delta pliocène du Var le prouve surabon=
damment. |
(1) Extension et faune de la mer pliocène, etc. Bull. Soc. Géol., 3° série, t. XE
p. 132.
(2) Il ne faut pas croire, d’ailleurs, que la limite entre les argiles et les sables
corresponde partout exactement, comme les tableaux synthétiques tendraient à le
faire supposer, à la limite des faunes marines et continentales du pliocène. Tandis
que, sur certains points, les dernières couches argileuses ne renferment déjà que
des coquilles terrestres et d’eau douce, sur d’autres, parfois peu éloignés, les pre
miers dépôts sableux offrent encore de nombreux débris de fossiles marins (Sca=
laires, Pecten, Huitres, Anomies, Bryozoaires, etc.). Les bancs compacts ou
gréseux présentent alors un faciès qui ressemble, à s'y méprendre, à celui de cers
taines couches de la mollasse.
— > EE SN I NE
CR 1
188%. F, FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 471
Quoi qu'il en soit, le poudingue de la Crau correspond certainement
à cet horizon de transition dans lequel on ne saurait chercher une
unité de formation, incompatible avec le régime sous lequel il s’est
déposé. Fluvio-marins à Montpellier, plus exclusivement fluviatiles à
Nyons, les dépôts de cette époque, dans la Crau, peuvent dépendre
d'un régime saumâtre ou lacustre, mais aucune observation précise
ne permet encore de se prononcer pour l’une ou l’autre de ces ma-
nières de voir.
Je ne crois pas, d'ailleurs, que les marnes plaisanciennes occupent
sous les sables et graviers une grande étendue, car, ainsi que je l’ai
dit plus haut, les rares affleurements tertiaires qui se dégagent de la
nappe des alluvions, au nord comme au sud de la route d’Arles à
Salon, entre cette dernière ville et Mouriès, m'ont paru appartenir à
la mollasse qui borde la plaine sur toute sa lisière orientale. Le sous-
Sol de la Crau présenterait donc une composition géologique iden-
tique à celui des plaines d'Avignon, d'Orange, de Crest, etc., c’est-à-
dire une vaste surface occupée par les sables et grès helvétiens,
entamés et sillonnés par les anses ou les fiords de la mer pliocène.
Ces considérations conduisent à tirer de la présence des marnes à
Nassa semistriata dans le vallon de Saint-Pierre-de-Vence, une déduc-
ton intéressante au point de vue du cours primitif de la Durance,
question si souvent discutée et qui a été de nouveau soulevée par
M: Gollot, lors du Congrès de Montpellier (1).
S1 on jette les yeux sur la carte de la mer pliocène dans le sud-est
de la France (2), on remarque que les eaux marines s’avançaient
plus ou moins dans toutes les vallées rhodaniennes, qui étaient déjà
Creusées, en partie du moins. Cette opinion que j'ai émise en
1880 (3), a été soutenue depuis par M. Torcapel et appuyée de nou-
“elles preuves dues aux intéressantes recherches de notre con-
frère (4).
(1) C.-R. 45s. fr. Av. des Sciences., t. VIII, p. 660.
(2) Fontannes, in Moll. pliocènes de la vallée du Rhône et du Roussillon, t. II.
(3) Etude VI : Le bassin de Crest, p” 132 60 SUIV., DA 181
… « Les galets perforés des bords de la mer pliocène, plaqués contre les collines
sableuses qui lui servaient de rivage, attestent que le transport des alluvions cal-
Caires était en pleine activité à cette époque — .» Id., p. 142. »
n (4) Le plateau des Coirons et ses alluvions sous-basaltiques. (Bull. Soc. Géol.,
3e série, t. X, 1832, p. 406.)
“Je ne saurais cependant partager l'opinion de M. Torcapel sur l’âge du Conglo-
mérat de Chambaran, qu’à l'exemple de l’éminent doyen de la Faculté des sciences
de Grenoble, il rapporte au Miocène.
Il me paraît impossible de séparer cette nappe d’alluvions de celle qui s'étend
sur les dépôts pliocènes des environs de Hauterives, de Saint-Vallier, de Saint-
Michel-de-Montmiral, etc. E
472 F. FONTANNES. — SOUS-SOL DE LA CRAU. 91 avril
Malheureusement le rivage pliocène est beaucoup plus difficile
à suivre dans le département des Bouches-du-Rhône que dans le
Comtat et le Dauphiné, et je ne saurais encore en indiquer un lam-
beau quelconque dans la plaine de la Durance comprise entre les
contreforts du Luberon et le Rhône (1). Est-ce à dire que la Durance
pliocène suivait un autre cours que la Durance quaternaire et se
jetait dans la mer par une embouchure distincte de celle du Rhône?
M. Coquand ne l’admet pas, mais si cette manière de voir rencontre
des objections aussi péremptoires que le pense cet auteur, il ne
serait nullement invraisemblable qu’un bras se fût détaché au-des-
sous d’Orgon, où la rivière venait buter contre les falaises crétacées
des Alpines, pour suivre la base orientale de cette chaîne et s’en-
gager dans le vallon de Saint-Pierre-de-Vence.
Dans les intéressantes discussions qui ont cherché à fixer le cours
de la Durance à l’époque du dépôt du poudingue et des alluvions de
la Crau, afin d’en déduire la part que cette rivière a pu prendre à
leur formation, on s’est uniquement préoccupé du pertuis de Lama="
non, la voie la plus large, en effet, qui fasse actuellement communi-
quer la Crau avec la Durance. Maïs là on ne rencontre que des dépôts
mollassiques, et l’hypothèse du passage d’un grand cours d’eau soit
pliocène, soit quaternaire, ne saurait y trouver des preuves absolu-
ment irrécusables (2); il en est autrement du vallon de Saint-Pierre,
où l’on peut constater la présence de formations tertiaires évidem-
ment plus récentes que celles qui sont entamées par le défilé de La-
manon.
Les faits qui ressortent de ces quelques observations sur les ter-
rains tertiaires qui s'étendent au nord et au sud de la chaîne des AI
pines, — observations que je me propose de compléter prochaine-
ment, — peuvent donc se résumer ainsi:
1° Le chaînon qui s'étend du nord au sud entre Saint-Saturnin et
(1) De nouvelles recherches me permettent de signaler aujourd'hui trois nou-
veaux lambeaux plaisanciens, plaqués contre les collines helvétiennes de Bédar-
rides, de Sorgues et le massif crétacé de Barbentane, et qui viennent confirmer
le tracé approximatif que j'ai donné du rivage pliocène dans cette région. Les
deux premiers m'ont été indiqués par M. Léenhardt, et j'en sais d'autant plus de
gré à mon excellent confrère, que l’un d’eux, celui de Bédarrides, enfoui pour
ainsi dire dans les sables et grès miocènes, eût probablement échappé à mon
attention.
(2) Des observations récentes sur les éléments des dépôts caillouteux de la
Crau ont cependant décidé M. Collot à abandonner les idées de M. Coquand, en
ce qui touche l'exclusion de la Durance de toute participation à leur formation, et
à se rapprocher de la manière de voir de M. Martins, « qui considère cette plaine
comme le lit de déjection de la Durance, ayant passé par le pertuis de Lamanon ».
— Loc. cit., p. 600.
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1884. SÉANCE. 473
Saint-Rémy, et que coupe la Durance entre Noves et Caumont, est
constitué en grande partie, par des marnes argileuses appartenant à
lFelvétien, ainsi qu’en témoignent les stations fossilifères de Noves,
de Caumont, de Saint-Saturnin. Le cailloutis à galets dé quartzite
qui le couronne est un dépôt quaternaire.
9° Les marnes à /Vassa semistriata et Ostrea barriensis affleurent à
la base orientale des Alpines, en face de Sénas et pénètrent dans le
vallon de Saint-Pierre-de-Vence. Toutes les espèces recueillies sur
ce point, — le premier des Bouches-du-Rhône qui ait livré une
faune marine pliocène de quelque importance, — se trouvent dans
jes marnes et faluns de Saint-Ariès. Dans son ensemble, et surtout
par ses caractères négatifs, cette faunule rappelle plus particulière-
ment le faciès ontologique de l'argile grise à Polypiers de Saint-Res-
titut, déposée au pied des falaises mollassiques de la colline de
Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme).
3° La mer pliocène de Saint-Ariès ayant généralement pénétré
dans les terres miocènes par les vallées actuelles, dont le premier
creusement a débuté à la fin du Tortonien et inauguré, si l’on s’en
tient aux faits les plus généraux, l’époque pliocène, il est à présu-
mer qu'un bras de la Durance, sinon toute la rivière, a dû avoir une
embouchure distincte de celle du Rhône et se jeter dans la mer aux
environs d'Eyguières.
4° La composition géologique du sous-sol de la Crau et de la plaine
d'Avignon, présente la plus complète analogie avec celle du sous-sol
de la plaine d'Orange, de celle de Crest, de la vallée de Beaure-
paire, etc. L’Helvétien moyen en constitue la plus grande partie et
nest raviné par le Plaisancien que sur une surface relativement res-
treinte.
Séance du 5 Mai 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
- M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membre de la Société :
| M. GrzLIÉRON, professeur à Bâle, présenté par MM. Renevier et
: Alphonse Favre.
M. le Président annonce la mort de M. SEIGNETTE.
474 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5Mmai
M. Munier-Chalmas présente la communication suivante, de
M. Léon Dru :
Note sur la géologie et l'hydrologie de la région
du Bechtaou (Æussie-Caucase),
par M. Léon Dru.
PI... XXIII à XX VI.
En 1882, je fus chargé par le gouvernement impérial de Russie"
d'une mission au Caucase. Le programme qui m'était tracé compor-
tait l'examen des eaux minérales de Piatigorsk et des localités voi-« à
sines, tant au point de vue de la genèse des sources qu'à celui de
leur aménagement et de leur exploitation. Les recherches et travaux
de sondages que j'entrepris et qui furent consignés dans un rap
port (1), me donnèrent l’occasion de faire une étude stratigraphiquen
des terrains, des accidents qui les ont affectés et du régime des eaux
souterraines. L'existence dans cette région de roches éruptives et de
nombreuses sources thermales constituant des phénomènes con-«
nexes d’un réel intérêt, je les ai réunis dans un même exposé, espé
rant ainsi faciliter l'examen des personnes qui s’intéresseront à la
géologie et à l'hydrologie de ce curieux pays.
Les publications ayant trait à la description géologique de cetiel
partie au Caucase sont encore peu nombreuses et ne donnent que
des aperçus généraux sur les stations balnéaires de Piatigorsk;, 4
Geleznovodsk, Essentouky et Kislovodsk. M. E. Favre, dans ses
études si consciencieuses sur le centre du Caucase (2), en a fait
une description sommaire ; après un voyage dans l'Iméritie, la Soua
nétie, l'Ossétie et la Kabarda, il visita les gisements fossilifères dem
Kisiovodsk; mais une maladie qu'il contracta subitement dès 2
arrivée dans cette localité interrompit le cours de ses excursions, ei“
nécessita son retour à Tiflis. Ses mémoires reproduisent (p. 55 et
suivantes) des analyses de sources minérales et quelques observa=
tions attentives et raisonnées sur les stations thermales. Les notes ;
les plus remarquables et les plus étendues sont dues au savant géo-…
logue M. Abich, qui les a consignées dans de nombreux ouvrages (3)
(1) Rapport sur les eaux minérales du Caucase, Léon Dru, Paris, 1883.
(2) Recherches géologiques dans la partie centrale de la chaîne du Caucase, par
Ernest Favre ; Genève, Bâle, Lyon, 1875. 4
(3) Darren géologique du versant septentrional de la chaîne du Caucase
depuis le mont Elbrous jusqu'au mont Betchaou, par M. Abich, 4853 (publié en.
russe et en allemand). — Géologie d'Essentouky, par M. Abich. Bull, méd., n° 19,
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NOTA. — Les analyses du tableau II n'ont pas été mises dans le tableau,
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Voir le tableau II.
l 0.44133 0.17781 0,.71400 0.14151 0.00543 0.01270 »
0.41507 0.18637 0.70660 0.141498 0.006838 0.04028 »
- Voir le tableau II. ————
_0.39992 0.19021 | 0.73135 | 0.15449 0.00615 0.02252 »
—————— Voir le tableau II. Re
0.34504 0.21644 0.71906 0.16241 0.00977 0,05032 D
0.42091 0.16717 0.81778 | 0.14744 0.01086 0.02828 «
0.51421 0.13975 0.79600 0.12789 0.01243 0.03490 »
0.29418 0.14478 0.75556 0.14311 0.00253 0.03032 »
0.39730 0.38020 0.84080 0.01147 » »
0.42070 0.43910 0.785170 « 0.00785 » »
Îl » « » D » D »
0.46747 » 0.63890 0.15588 0.00846 0.03890 »
0.37390 » 0 76940 % 0.00765 » 0.28150
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0,54898 0.36749 0.06521 0.00230 0.38790 0.03142 0.80722 :
0,61553 0.42351 0.06314 0.00134 0,59044 0.237356 1.41844 |É
0.96488 0.3:500 0 06650 0.00144 0.570296 0.46904 1.61096 Û
0.63216 037039 0.05693 0.00583 0.64416 0.83084 2.11916 ï
1e la forme différente que leur a donné M. le chimiste Fahmine.
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_ 4834.
À La Société en a donné des extraits dans les tomes XII et XV de la
L
»
LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 415
Hesérie.
Il faut citer également M. Frédéric Dubois de Montpéreux, auquel
on doit les premières indications géologiques, parues dans une rela-
tion de ses voyages éditée en 1839 (1) et dans les Pulletins de la
Société de Géologie (2). Cet important travail, aujourd’hui introu-
vable, se rattache principalement à l’histoire, à l’archéologie et à
…lethnographie, mais on y trouve des notes fort utiles sur l’ensemble
des soulèvements qui ont affecté, à diverses époques, l’isthme cauca-
sien.
En paléontologie, on peut consulter une publication faite par le
service des mines de l'empire Russe (3); elle donne une monogra-
phie des fossiles des couches crétacées, et quelques tableaux indi-
ln. Cm ment nt em
quant la répartition des terrains et des faunes dans les localités qui
viennent d'être désignées. ;
La question des eaux minérales a fait l’objet d’un mémoire édicé
par M. Jules Francois, inspecteur général des mines (4). Elle avait
| “été traitée antérieurement par M. Fr. de Koschkull, ingénieur des
| mines à Tiflis, qui a relevé avec un soin minutieux l’orientation des
fissures de la Goriatchaïa-Gora (Montagne chaude) à Piatigorsk (5) et
par MM. les docteurs Nébuline, Conradi vers 1830, Smirnow et
… Miloutine, ces derniers auteurs de guides publiés plus récemment sur
les groupes thermaux du Caucase,
M. le docteur Smirnow, ancien directeur des établissements bal-
créaires a donné un historique des eaux de Piatigorsk, dont l’usage
Len Russie remonte aux années 41807 ou 1808 (6). A cette époque, les
mu874 (publié en russe). — Etude comparative des mouvements de terrain, ete. —
Prodrome d'une géologie du Caucase, par Abich; Saint-Pétershbourg. 1858 (publié
en allemand). — Observations géologiques sur une excursion au Caucase faite
pendant l'année 1873, par M. Abich (Bull. de la Société Imp. des naturalistes de
Moscou (publié en allemand). |
(1) Voyages autour du Caucase chez les Tcherkesses et les Abhases, en Colchide, en
Géorgie, en Arménie et en Crimée, avec un atlas, t. I-VI, par Dubois de Mont-
péreux ; Paris, 1839-43.
(2) 1°° série, t. VIII, p. 371.
(3) Documents pour la géologie du Caucase, avec carte pour la description géo-
logique de la région de Piatigorsk, publiés en russe par le service impérial des
| mines: Tiflis, 1876.
(4) Mémoire sur la genèse des eaux minérales et des émanations salines des
| groupes nord du Caucase, par Jules François ; Paris, 1875.
(5) Compte rendu des travaux exécutés aux eaux minérales de Piatigorsk, Gelez-
novodsk et Essentouky, par Fr. de Koschkull; Tiflis, 4871 (publié en russe).
(6) Guide aux eaux minérales du Caucase, par le docteur Smirnow. — Moscou
| 1870 (publié en français).
476 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mai
malades qui se hasardaient aux bains de Piatigorsk, étaient obligés
de revenir passer la nuit à 4 kilom. environ des sources, dans la
petite forteresse de Constantinogorskaïa, construite en 1780. Ces
précautions étaient indispensables, car les forêts du Bechtaou et de |
la Machouka servaient de refuge à des montagnards kabardiens, qui
trouvaient un profit assez avantageux dans la rançon des voyageurs
russes qu'ils avaient faits prisonniers. On trouve dans ce guide des |
renseignements statistiques et la désignation de toutes les sources
et bains qui ont existé avant l’année 1870. |
L'ouvrage du docteur Miloutine (1), paru en 1879, intéresse les
quatre stations balnéaires ; il contient des analyses très complètes de
la plupart des sources, et l’appréciation de géologues et naturalistes
sur les terrains. L’exposé de la formation des roches éruptives du
Bechtaou est curieux à parcourir à cause des théories qui y sont dé-
veloppées, et que l’auteur attribue à M. Bayern. Ce manuel détaillé
renferme, en outre, des plans et vues des stations thermales.
On a désigné sous le nom générique d’eaux minérales du Caucase,
l’ensemble des émanations hydro-minérales qui existent autour du
Bechtaou et dans le steppe de Piatigorsk, quoique d’autres sources
importantes se rencontrent également dans le Caucase et en Trans-
Caucasie ; mais cette désignation, un peu exclusive, il est vrai, leur a
été donnée parce qu’elles furent les premières exploitées, puis à
cause de leur nombre et de leur étonnante variété.
Ces sources ne paraissent avoir été découvertes par les Russes que
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, vers l’année 1774,
mais on suppose qu'elles étaient déjà connues en 1717, lors de la
mission du médecin Schobert que le czar Pierre le Grand envoya à
Pétrovsk et dans le Térek. En 1793, le naturaliste Pallas, puis en
1807, Jules Klaproth, orientaliste distingué, fils du célèbre chimiste,
et de savants voyageurs tels que Dubois de Montpéreux, Haas, etc…..,
en firent la description dans leurs relations de voyage.
Les occupations de la conquête et une peste terrible qui sévit au
Caucase en 1804 et 1808 firent délaisser momentanément ces sources;
celles du versant de la Machouka étaient alors à peu près les seules
que l’on fréquentât. En 1811, deux cents familles russes les visitè= M
rent, chiffre considérable, si l’on songe aux difficultés de route et
aux dangers que couraient les voyageurs. Vers la même époque, le
gouvernement fit venir une tribu de Kalmoucks des steppes d'Astra= M
kan, pour peupler le pays et former un centre de colonisation; puis M
(1) Les eaux minérales du Caucase, par le docteur Miloutine. — Moscou. 1879
(publié en russe).
|
|
— Ro eme enr,
1884. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 471
la petite forteresse de Constanstinogorsk et ses annexes, situées à
environ trois ou quatre kilomètres de Piatigorsk, ne suffisant plus
pour abriter les baigneurs, on construisit des maisons qui furent
le commencement de la ville actuelle, qu'un décret, promulgué en
1830, transforma en chef-lieu de district. Dans l’histoire des eaux
minérales du Caucase, on cite les généraux Obreskoff, Ermoloff, Em-
manuel, Vorontzoff et Bariatinsky comme ayant le plus contribué à
la formation des établissements thermaux et au développement des
stations que nous allons examiner. |
Aperçu général sur la Géologie de la région. — Quand on parcourt
les vastes plaines qui s'étendent du Volga au Don, et du Kouban aux
premiers versants de la chaîne caucasique, on est frappé de l’unifor-
mité qu'elles présentent : c’est un immense steppe avec quelques
éminences qui en rompent à peine la monotonie et dont la disposi-
lion orographique, comparée à celle du Caucase proprement dit,
indique que la contrée n’a pas participé aux grands mouvements qui
ont affecté la région montagneuse voisine.
Cette régularité dans l’aspect du pays n’est troublé que vers Sta-
vropol, et elle commence à disparaître à cent vingt-huit kilomètres
environ de cette localité, quand on se rapproche de Piatigorsk. Le
contraste est d'autant plus frappant que l’on quitte un pays peu
accidenté pour se trouver subitement en présence d’une série de
montagnes et de dykes isolés, inscrits dans un cercle d'à peu près
vingt et un kilomètres de rayon, avec des altitudes comprises entre
380 et 1,398 mètres au-dessus du niveau de la mer Noire. La vue se
repose agréablement sur un horizon nouveau dont la ligne est éner-
giquement accentuée par ces reliefs imposants couverts d’une végéta-
ton inconnue aux steppes du Kouban. Ce pays est le centre des
Stations thermales si renommées du versant nord du Caucase; en
effet, 1l offre sur un espace relativement restreint les variétés les plus
nombreuses d’émanations hydro-minérales : telles sont les sources
sulfurées alcalines thermales de Piatigorsk ; celles bicarbonatées
alcalino-ferrugineuses thermales de Geleznovodsk; les sources bi-
Carbonatées alcalines, et alcalino-sulfureuses froides d’'Essentouky ;
celle bicarbonatée ferrugineuse froide de Kislovodsk, etc.
Beaucoup d’autres sources d'eau minérale, dont la nomenclature
est résumée dans le tableau ci-joint se rencontrent en grand
nombre dans la région; quelques-unes sont remarquables par leur
minéralisation : telles sont, par exemple, les sources sulfatées fer-
rugineuses de la montagne des Serpents, désignées sous le nom de
Kouporossni, qui empruntent leur composition à des pyrites conte-
nues dans les couches tertiaires ; celles de Gorko-Salionni, chloro-
478 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU 5.maiml
sulfatées magnésiennes et la série des eaux alcalines sulfureuses sodi-
ques d’Essentouky et du mont Kouma. ‘|
Eaux minérales de la région du Bechtaou.
LOCALITES NATURE DE L'EAU
Piatigorsk. Sulfurée alcaline acidule chaude.
Mont Byk (source Kalmoukaïevski). Sulfurée sodique chaude.
Mont Kouma. Id. id. id.
Colonie Tempelkow. Id. id. id.
Lacs Tamboukan. Sulfatée sodique froide.
Essentouky. Bicarbonatée alcaline froide.
Vallon de la Kirkili. Id. id. id.
Vallon de la Djemougha. Magnésienne sodique froide.
Vallon (source Gorko Salionni). Chloro-sulfatée magnésienne froide.
Lisogorskaia. id. id. id.
Lacs amers de la colonie Karras. Sulfatée magnésienne froide.
Geleznovodsk. Bicarbonatée alcalino - ferrugineuse
chaude.
Kislovodsk. Bicarbonatée ferrugineuse froide.
Plateau du Bermamout. Id. id. id.
Mont Zmeïnaïa (source Kouporossni). | Sulfatée. id. id.
Quant aux sources d’eau douce, elles sont non moins nombreuses":
quelques-unes, comme celles du mont Youtza ont un débit considé-
rable et une origine filonienne; d’autres, parcourent d'immenses”
fissures et cavités à la manière des sources vauclusiennes, et dans
ce genre on peut citer celle du Moulin de la Bérézovaia, à Kislovodsk
Dans les affleurements des assises tertiaires, au milieu des traver:
tins et des conglomérats, on voit encore des sources assez abon*
dantes : telles sont les sources de Zolotouchka et Perkalka, à Pia-
tigorsk, du ravin des grottes d'Essentouky; et sur les pentes du
Bechtaou, à 250 mètres au-dessus du steppe, émergent également
des eaux pures et froides dont le régime est entretenu d’une manière
permanente, par les eaux météoriques.
L'apparition des eaux minérales est contemporaine de celle des
roches éruptives ; elle a correspondu à une série d’oscillations du
sol qui, en déplaçant les points d'émergence ont modifié la composi-
tion chimique des eaux; de là, des différences marquées dans les.
dépôts qu’elles ont laissés et qui ont cependant une origine com-
M 1884 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHYAOU. 479
mune. L'activité éruptive qui s’est produite pendant l'ère tertiaire,
et dont le Pliocène a vu l'apogée, a été la cause majeure de ces
nombreux mouvements; des roches sont arrivées au jour par les fis-
sures profondes du versant caucasique et ont formé la plupart des
reliefs actuels du steppe de Piatigorsk.
Du sommet des monts Machouka et Youtza, j’ai tracé deux vues
d'ensemble (pl. XXIV) qui reproduisent une partie de ces accidents
séologiques remarquables que M. Abich a très justement comparés à
un archipel dont les îles émergent de la mer. Cet éminent géologue a
émis l'idée que ces mouvements du sol ont eu lieu à la fin de la pé-
rode crétacée, à deux reprises différentes et dans deux directions
principales ; la première s’est faite suivant une orientation nord-
ouest, et aurait donné naissance aux monts Bechtaou et Kouma ; la
seconde, dirigée vers le nord-est comprendrait les autres mon-
“iagnes, et principalement la Machouka qui présente une large frac-
ture par laquelle les eaux thermales de Piatigorsk se sont écoulées.
| “Cest peut-être attribuer une date trop ancienne à ces soulèvements,
car les roches éruptives des environs de Piatigorsk appartiennent à
Mlasérie des microgranulites récentes, formant diverses variétés de
M porphyres qui semblent être apparues postérieurement à la période
? tertiaire.
Quant aux sources thermales, elles durent arriver au jour par les
mêmes orifices qui ont livré passage aux dykes : elles se localisèrent
ensuite dans des canaux souterrains éntretenus par une circulation
Mplus active, puis elles changèrent de lieu d’émergence et de direc-
tion sous l'influence de nouvelles oscillations.
Les terrains qui constituent le sol de cette contrée, pris dans leur
“ensemble, se réduisent aux termes suivants :
1° Les roches éruptives, tels que les microgranulites et les por-
phyres pétrosiliceux qui par leur faciès paraissent se rattacher à la
IMsérie des roches anciennes, mais qui sont contemporaines de la for-
mation tertiaire ;
22 Les terrains sédimentaires qui appartiennent aux groupes se-
| condaire et tertiaire ;
3 Les terrains les plus récents tels que les alluvions anciennes
dessteppes, des thalwegs et les dépôts laissés par; les sources ther-
males.
Roches éruptives. — C'est à l’époque tertiaire que prennent place
| leséruptions dykales du steppe de Piatigorsk : dans une note pu-
bliée en 1875 (1), M. Jules François les a reliées au massif de l'El-
(1) Mémoire sur la Genèse des Eaux minérales du Caucase, par Jules François,
| inspecteur général des Mines, Paris, 1875. \
180 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mai
brous, et il désigne le mont Djoutza comme le premier évent d’une
coulée partie de ce grand centre d’éruption.
L'action éruptive se serait ensuite dirigée au N.-N.-E., pour
aboutir au Mont Kouma, (Koum-Gora). Mais la différence qui existe
entre les roches éruptives ne permet pas de les réunir et de con-
fondre les influences qu’elles ont pu exercer sur la genèse des eaux
minérales du Caucase. L'expansion des microgranulites de la région
de Piatigorsk se montre comme un ensemble indépendant éloigné
de plus de 85 kilomètres de l’Elbrous dont le massif est composé en
majeure partie par des andésites, et l'examen de la carte (pl. XXII),
met en évidence la distinction qu’il convient d'établir.
Le mont Bechtaou se distingue par son importance et son alti-
tude (+ 1,398 mètres) des dykes moins élevés qui l’entourent :
ceux-ci sont désignés sous les noms de Montagnes de Fer, du Lion,
des Serpents, des Sangliers ; Monts Chameau, Kouma, Djoutza, etc.
D’autres sommets contemporains des mêmes accidents géolo-
giques, ne sont formés que de couches crétacées et tertiaires : cel
sont les monts Chauve, Machouka et la Colline d’Or.
Le nom de Bechtaou, d’origine tartare, veut dire cing têtes, et il a
été donné à ce massif de roche éruptive, à cause des cinq pitons
qui découpent son profil anguleux sur l'horizon. Peu de voyageurs
en font l'ascension, et cependant on ne saurait trop la recom-
mander à cause de l’admirable panorama des steppes du Kouban,
du pays de Kabarda et de la chaîne du Caucase que l’on découvre de
son sommet; sur près de 200 kilomètres de longueur se déploient
aux regards les cimes neigeuses du Caucase que dominent à l'Est Ie M
mont Kasbek (+ 5,043 mètres), et à l'Ouest la masse colossale de |
l’Elbrous (+ 5,646 mètres). On se rend au Bechtaou directement de M
Piatigorsk par le versant Sud-Est de la montagne dont les pentes
herbeuses conduisent au niveau des sources d’eau douce qui s’écou-
lent presque en totalité sur le flanc Est. |
Ces eaux proviennent des pluies qui atteignent, à Piatigorsk, une M
moyenne annuelle de 0"551 (1) et leur permanence est entretenue k
par la fonte des neiges qui durent jusqu’au mois de juin. Elles s’em-
magasinent dans les fissures des microgranulites et des porphyres,
pour se déverser ensuite à la limite d’affleurement des marnes ter-
tiaires, ou à travers les éboulis des pentes.
Du côté de Gélernovodsk, qui n’est séparé du Bechtaou que par le
ravin de la Geleznaïa (pl. XXIII et XXIV), cette ascension est égale-
ment possible et elle offre même une promenade plus accidentée. On
(1) Docteur Smirnoff. — Guide aux eaux minérales du Caucase, août 1870.
1884. LÉON DRU. =—— GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 181
se dirige vers le sommet sous des couverts de bois, puis à travers une
prairie parsemée d’arbustes jusqu’au pied du piton principal que l’on
#ravit par une pente de 40° environ. Le chemin est tracé par des
lacets que les chevaux cosaques montent et descendent avec un faci-
lité surprenante. |
Dans tout ce parcours, la microgranulite offre divers aspects: quel-
quefois elle est corrodée, presque perforée, ce qui indiquerait le pas-
sage de sources thermales ; en d’autres endroits on y reconnaît la
forme prismatique que l’on ob<erve assez souvent dans les roches
porphyriques affectées par les diaclases.
Divers échantillons du Bechtaou ont été examinés par M. Vélain,
a laide du microscope polarisant à lumière parallèle ; l'analyse a
permis de les classer parmi les microgranulites, et même d'établir
leur ordre chronologique (voir e tableau page 485).
Après une longue interruption qui a correspondu aux dépôts des
sédiments jurassiques et crétacés, le réveil de l’activité éruptive du
M slobe s’est manifesté de nouveau, pendant la période tertiaire, avec
“des roches analogues aux microgranulites anciennes qui avaient
M fait antérieurement leur apparition dans les terrains carbonifères et
mpermiens. — Elles ont, en effet, une composition minéralogique et
une siructure similaires mais avec certaines particularités qui les
distinguent nettement de celles-ci, telles que l'aspect craquelé,
“eirité de l'orthose vitreux (sanidine) et des inclusions qui n’existent
ï pas dans les roches anciennes de même composition.
Les microgranulites récentes n'étaient connues jusqu’à présent
Mmquen des points très éloignés et sur des espaces assez limités : en
Hongrie, district de Schemnitz; en France, au milieu des mon-
Miagnes des Maures et de l’Estérel, ainsi que dans l'île Galite (ou
Djalta), près du littoral tunisien. Il est curieux de les retrouver au
Caucase, accompagnées de sources thermo-minérales qui font de
MPiatigorsk une région typique de ces émanations souterraines.
M: Jules François a rattaché directement l’ensemble de ces phéno-
mènes éruptifs à ceux du même ordre que l’on rencontre dans les
«Pyrénées ; mais leur véritable affinité est avec les roches des massifs
montagneux de l’'Estérel, de la Hongrie et de l’île Galite. Les échan-
“üillons de microgranulites qui ont été soumis à l'examen du micros-
..cope polarisant peuvent se séparer par quelques caractères spéciaux
|(fig. Let 2, pages 482 et 483). Ceux du Bechtaou, qui contiennent des
cristaux de quartz bipyramidé, auraient apparu les premiers : les
autres, représentés par les roches du Koum-Gora et de Geleznovodsk,
"ne-seraient venus qu'après celte première émission : le quartz sy
| rencontre à l’état globulaire avec une pâte porphyrique. Ce dernier
| XII, 31
489 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. D MAI
RÉGION DU MONT BECHTAOU.
Fig. 1. — Microgranulite récente à pyroxène du Mont Bechtaou.
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Eléments de première consolidation,
1. Orthose (Sanidine).
2, Oligoclase.
3. Augite.
4 Hornblende.
5. Sphène.
6. Augite altéré transformé en oxyde de fer hydraté.
Eléments de deuxième consolidation.
Magma granulitique composé de :
7. Quartz granulitique.
8. Orthose.
483
DU BECHTAOU.
ET HYDROLOGIE
— GÉOLOGIE
DRU.
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| 4884.
DU MONT BECHTAOU.
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Pie. 2. — Microgranulite récente à mica noir du Mont Kouma (Koum-Gora).
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7. Quartz granulitique,
8. Orthose.
484 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mai |
état très accusé dans la microgranulite de la montagne de Fer
(Geleznaïa-Gora), en ferait une roche plus récente encore que celle
du mont Kouma et la rapprocherait des véritables porphyres; le fer
oxydulé y est aussi plus abondant, et c'est à sa présence qu'il faut
attribuer la forte proportion de sels ferreux contenue dans les eaux
minérales de Geleznovodsk. À
On constate également parmi ces diverses variétés, un plus grand
développement de silice hydratée et d'opale.
Les éruptions dykales du steppe de Piatigorsk offrent un relief des
plus remarquables dont il est peut-être difficile de trouver un pareil
exemple en Europe (pl. XXIV). Le massif gigantesque du Bechlaou, M
dont les cinq pitons dénudés dominent les montagnes voisines, quil
l'entourent comme des satellites, montre un ensemble imposant des 3
phénomènes éruptifs de la période tertiaire. Les dykes et les protu-
bérances tertiaires et crétacées qui l’accompagnent sont au nombre
de dix-sept, dont voici l’'énumération :
NS Altitude.
Monts . Bechtdoii 4 40404 40e 5 ee ne COR 1.398m
2 . Djoutzà 4. "4 LES EE ARR 1.197
= . Zmeinaïa (Mont dés Serpents) . "4... s 990 D
=" Machouka © 4 42700000 20 NRC RON NS 984 F
2e VOUtZA LUE 2 NRA SE MAMAN EE SPP 969 ;
MN PRazvalka (MONtedUMETON MN ERNERRRR 924 4
— Verbloud (Mont du Chameau). . . . . . . . . . 8384 4
. Zolotata (Mont d'OS See 2 e00 4
— Cheloudivaïa (Montagne Galeuse). . . . . . ... 872 : À
— Geleznaïa (Montagne de Fer). : . . . . +. - : 856 4
= \Svistoun (Mont Siffleur).r Le Bar 818 4
—UByk Montdu Taureau). MP ee 816 ee
= L'Kaban (Mont des Sancliers) 4 ee 2 765 %
— 1 Medovka (Mont de Miel) 49e, EUR » &
— Lisaïa (Mont Chauve). . . . . . One 735 |
= ABOUTOUNAOUR EE ENENERR CC QUE ee 492 NS
— } KoumMa EE EN TS SERRE EC RER ._ 2381
Le plus curieux par sa forme et en même temps le plus isolé de ce
faisceau d’éruptions, est le mont Kouma (pl. XXIV); ce rocher est
situé à 10 kilomètres environ du Byk-Gora (Mont du Taureau), et à
20 kilomètres du Bechtaou; sa hauteur est de 195 mètres environ aus
dessus du steppe, il est presque vertical, mais avec le'‘sommet légè-
rement incliné vers le N.-E. ; aux deux tiers de sa hauteur, une an-
fractuosité créée par la dégradation de la roche forme une sorte
d’abri qui sert de repaire à un nombre considérable d’aigles. Des
brisures verticales et transversales donnent à quelques saillies ros
cheuses un aspect prismatique très accusé. Le faite, presque plat et
485
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is 1884.
A86 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Mai
arrasé, décrit un angle obtus dont la somme des côtés peut avoir un |
développement de 15 à 18 mètres, et une largeur de 2 à 8 mètres, des. 4
fissures et des lignes de retrait fort rapprochées, et orientées en
moyenne N. 68° E. divisent cette plate-forme étroite, dont quelques »
gradins changent seulement le niveau. Quoique la hauteur de ce dyke |
ne soit pas très considérable, on éprouve une sensation de vertiges
quand on parcourt sa crête étroite terminant des parois abruptes et"
d'accès difficile.
”,
al
M. Dubois de Montpéreux, qui a visité ce pays en 1837, expliquait
ainsi la présence de ces roches dans le steppe de Piatigorsk (1).
« Si je ne me trompe, disait-il, nous aurions ici les débris d'un “
» cirque ou cratère volcanique. La Machouka, l’une des neuf mon
» tagnes qui en forment l'ensemble, est de craie de l'étage supérieur
» jusqu'à sa cime, pétrie d’/noceramus Cuvieri. Au centre de ce cra
» tère a surgi le Bechtaou, élevé de 4,500 pieds et reconnaissable a
» ses cinq cimes pointues de porphyre trachytique comme celle de
l'Elbrous. Voilà quel fut l'agent d'éruption et de soulèvement
» Aussi les couches et les faces les plus abruptes des montagnes qui
- » formaient le cratère de soulèvement sont-elles tournées vers Iem
» Bechtaou..… Le Bechtaou a dû rentrer dans le repos avant ou pen“
» dant l’époque tertiaire, car les formations tertiaires récentes ont
» ensuite nivelé toutes les inégalités de ce sol déchiré, de facon & |
» présenter une plaine uniforme entre chacune des parties de ce
» cratère abandonné.
Le
» Les sources nombreuses d'eaux chaudes plus ou moins sulfu=
» reuses qui jaillissent dans son enceinte sont les seuls monumen €
» bien caractérisés qui nous restent des anciens phénomènes volca=
» niques, »
Cette idée sur le mode de formation de certaines roches éruptiwe s
fut reproduite au sujet des dykes du Puy-en-Velay, au cours des
séances qui suivirent la réunion générale des membres de la Sociét =
géologique de France dans cette ville, au mois de septembre 18692 4
Les rochers Corneille, de Saint-Michel, de Polignac, etc., furent 1
attribués à des débris épars de l'enceinte d’un volcan, en partie”
détruit par l’action des eaux à l'époque du creusement des vallées, et
qui permettraient de reconstituer le périmètre de l'ancien craie
On supposait également qu'ils indiquaïent la présence d'anciennes.
(1) Dubois de Montpéreux, Bulletin de la Société géologique de France, t. VIE,
1r. série, page 381.
1884. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 487
“cheminées remplies de matières éruptives et qui auraient été ensuite
mises au jour par l’ablation des terrains encaissants (1).
Il est à remarquer que ces roches sont formées d’une brèche basal-
iique contenant des fragments de granite et de gneiss et qu’elles
En et ns nn ntnnes nt ent
oo =
ne paraissent pas avoir de similaires en dehors de la région.
Ces hypothèses ne sont pas admissibles pour le Koum-Gora, car
les déblais prendraient, en raison de la surface du terrain, des pro-
portions si considérables, qu'il est difficile de concevoir des cou-
rants pouvant, au milieu de ces plaines immenses, opérer une telle
érosion ; d’ailleurs, les alluvions que l’on rencontre dans les steppes
ne paraissent pas en rapport avec l'importance d’un phénomène de
celte nature. D'un autre côté, elles ne contiennent pas de matières
volcaniques telles que cendres, lapilli, tufs, etc... ; et dans les pentes
du Bechtaou on ne retrouve aucune trace de scories ou de déjec-
tions volcaniques indiquant le lieu d'émission d’un ancien cratère.
De même que les rochers Corneille et Saint-Michel, dont les bases
sont entourées de marnes tertiaires, la plupart de ces dykes sont
enveloppés d’une ceinture de terrains tertiaires et crétacés que les
eaux n'eussent pas respectée; surtout au mont Kouma, où cette
enveloppe s'élève, collée contre les faces du dyke, à près du tiers de
sa hauteur. Et d’ailleurs ces couches, relativement assez meubles,
auraient-elles résisté à l’action des courants toujours plus éner-
giques autour de l’obstacle qui leur est opposé ? Il est donc plus ra-
tionnel d'admettre l’action d’une force expansive qui a porté au-des-
sus du sol ces masses éruptives.
À 3 kilomètres au nord-est du mont Kouma (pl. XXIV),se rencontre
la source sulfureuse sodique de Koumogorsk, qui émerge à une tem-
M pérature de 31° centigrades du milieu d’un escarpement formé de
calcaires tertiaires fissurés. Les quelques baignoires anciennement
installées par les soins du général Mouravieff ont disparu et la source
(est complètement abandonnée. Elle coule abondamment sur le talus
Couvert des débris de la roche en affleurement, qu’elle recouvre
d'une substance blanche, filamenteuse, ressemblant aux algues sul-
furaires qui vivent dans les eaux thermales sulfureuses. La Kouma,
qui se jette dans la mer Caspienne, passe à 4 kilomètres du dyke;
son lit est encaissé entre des berges de 12 à 15 mètres de hauteur
composées, en majeure partie, d'un limon fin jaunâtre, que les eaux
dégradent sans cesse.
Ces accidents géologiques indiquent que le faisceau éruptif de Pia-
(1) Société géologique de France. Réunion extraordinaire du Puy-en-Velay (Haute-
| Loire), du 12 au 18 septembre 1869.
€ FE e :
- + CES de
488 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Ma
tigorsk, dont le Bechtaou est le centre, a des racines profondes et que
les dykes voisins sont autant de branchements qui ont accompagné
ou suivi l'éruption principale; l'analyse de ces roches accuse d'ail
leurs une différence dans leur texture et leur composition, ce qu
indique évidemment des intervalles dans les éruptions.
Groupe secondaire. — Les terrains secondaires (pl. XXIII à
dont j'ai pu reconnaître la structure aux environs de Kislovod |
d'Essentouky et de Piatigorsk, appartiennent aux assises des terrains,
néocomiens, du gault et de la craie supérieure. A Kislovodsk, les
couches néocomiennes sont les seules qui paraissent avoir un lier
commun avec le régime des eaux minéralisées. On les voit sous l'as
pect de calcaires dolomitiques, jaunâtres, très durs, contenant de
nombreuses Nérinées et traversés par de larges fissures qui livret
passage à de véritables sources vauclusiennes, comme celle du mou
lin de la Berezovaïa. Quelques bancs, composés d’un calcaire ook
thique jenpae ou gris sont perforés et se montrent avec de nome
breux fossiles. Quoique la roche émissaire de la source Narzan D !
soit pas visible, il est certain qu’elle appartient à ces calcaires dolo=
mitiques que l’on retrouve près de son émergence, dans les berge
de la rivière Olkovka (pl. XXV, assise 1). Au même endroit les
couches néocomiennes se continuent par différentes assises de
marnes noirâtres et micacées, avec rognons-et plaquettes de grès
calcaires ; elles sont caractérisées par l'Ostrea Couloni, d'Orb., les
Terebratula sella, Sow., Tereb. prælonga, Sow. et d'auires fossiles du
senre Panopæa (assise 2). |
Puis, sur Ces marnes, s'élève au-dessus de Fétablissement, un
premier contrefort appelé montagne de la Croix, également compose
de calcaires gréseux, jaunes ou rougeâtres, avec sables intercalé
(assise 3). Un bane renfermant l'Ostrea Couloni, d'Orb., le termine
712 mètres environ au-dessus de l'Olkovka et constitue dans la ré
gion un excellent repère pour reconnaitre le Néocomien supériem
(assise 4). Le plateau de la Croïx est peu étendu et la pente oppos
redescend vers l’ouest avec des ondulations formées au milieu“
sables et de grès rouges ferrugineux que leur position désigne
comme l'équivalent des argiles, marnes et sables bigarrés inférieurs
au Gault et qui doivent limiter le Néocomien supérieur (assise 5}.M
L'Aptien existe dans la série inférieure du terrain crétacé de cet
région ; MM. Abich et Favre y ont signalé la présence de nombrem
fossiles et principalement de l'Ostrea aquila, Brong. Je ne puis entr
cer exactement le niveau dans la coupe (pl. XXV), mais il me para
indiqué à la suite des couches rouges, sous les prairies herbeuses((
qui conduisent au deuxième escarpement si connu dans le pays pa
1884. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 489
es grottes et les cavités que les agents atmosphériques y ont creu-
sées (7).
Ges accidents naturels offrent un aspect des plus pittoresques au
voyageur qui aperçoit, en arrivant à Kislovodsk, la montagne du
Coltze, dont la crête est formée par des grès durs passant brusque-
ment à un grès grisâtre, friable, puis à une couche de sables légère-
ment agglutinés. Des vents intenses ont créé, à l’aide de la pluie, de
grandes excavations dans la masse sableuse de 10 à 45 mètres d'épais-
seur, que recouvrent les grès plus durs du sommet (assise 8). Quand
ces grès sont en saillie, la roche étant plus exposée aux actions des-
—iructives des ouragans, se trouve perforée et, si quelques fragments
importants sont détachés du massif principal, ils prennent l'aspect
tantôt de piliers dont les joints seraient fouillés profondément, tantôt
de blocs isolés de forme bizarre et tellement rétrécis à la base qu’ils
“semblent se tenir en équilibre instable. On rencontre là les exemples
les plus intéressants des influences de la dynamique terrestre externe
sur les phénomènes d'érosion et de transport atmosphériques. Un
dépôt éolien, produit direct de la dégradation de ces roches se ren-
Mconire sur les pentes qu’elles dominent.
C'est par erreur qu'on a voulu attribuer à la présence d’émanations
salines la formation des grottes à arceaux et des trous circulaires du
MuUGault à Kislovodsk (1); dans ce cas, les influences météoriques
Luparaissent seules en cause et ne peuvent être contestées. Les éma-
nations salines et leurs traces sont nombreuses, il est vrai, dans le
| groupe des eaux minérales du Caucase, mais il convient de les
localiser dans les assises supérieures de la craie et principalement
ans le terrain tertiaire. |
… La suite des couches se continue jusqu’à la falaise crétacée par
une succession de sables et de grès verts glauconieux qui plongent
Mau N.0. sous une inclinaison moyenne de 42 et dans lesquels
domine l'élément calcaire. Les fossiles sont répartis abondamment
dans tout l’ensemble de ce terrain; quelques bancs, comme ceux du
sommet de l’étage, près des argiles, sont pétris de Zhe/is major, Sow.
Letmnor, Sow. (assise 9). Les espèces de la partie moyenne sont : La
Gervillia alpina, Pictet, l’Ammonites milletianus, d'Orb. et cornuelianus,
d'Orb., la Aostellaria E'brayi, de Lor., la Vatica Ervyna, de Lor. et
diverses variétés d’Asfarte, de Tellina, de Venus, etc. (assise 10).
Puis viennent les argiles noires sur lesquelles coulent de nom-
mbreuses sources, ce qui constitue encore à cette altitude un horizon
facile à reconnaître (assise 11). Au-dessus de ces argiles on retrouve
(1), Mémoire sur la genèse des eaux minérales du Caucase, par Jules François.
490 LÉON DRU, — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Mai.
les mêmes Ammonites que dans l’assise précédente, la Zrigonia alifor- 2
mis, Park., la Panopæa Rhodani, Pictet et Roux, la ÆRostellaria Par
kinsoni, Sow.; et des Pectunculus et Cardium (assise 19).
A la côte, + 1226 mètres environ, des grès calcaires glauconieux…
accusent dans la coupe le point culminant qui précède la craie
(assise 13). Ils contiennent l’/noceramus coguandianus, d'Orb., les
Ammonites milletianus, d'Orb., Amm. cornuelianus, d'Orb. et des bi-
valves appartenant aux genres Cardium, Thetis, Venus et Pandora.
Le Cénomanien, dont je n'ai pu constater l'existence, devrait for-
mer la partie supérieure du plateau, entièrement couvert d’épais
pâturages (14). Des calcaires gris, marneux, éboulés en forme de“
talus (assise 15), commencent les couches crayeuses et limitent à"
l'Est les affleurements du terrain crétacé moyen.
En résumé, la coupe de Kislovodsk donne une série intéressante
de la base du système crétacé dont le rapprochement est assez
intime avec les formations similaires du nord de la France, des
Alpes et des Pyrénées. A la liste des fossiles que j'ai recueillis dans
cette localité, j'ai réuni celles qui ont été publiées par M. E. Favre
et le Service des Mines de Tiflis : elle donnera, par la variété des
espèces, une idée de la richesse des gisements fossilifères de cette
localité (Voir Liste des Fossiles, à la fin de cette communication,
page 312). | A
La réunion des couches du système crétacé inférieur de KislovodskM
est, d'après M. Abich, d'une épaisseur de 350 mètres ; elle est proba=
blement supérieure à ce chiffre, car le Gault seul accuse un dévelop
pement à peu près équivalent. Quant aux couches crayeuses que
nous allons examiner et retrouver près d'Essentouky, en descendant
le Podkoumok, elles acquièrent. au-dessus de Kislovodsk, un déve=
loppement d'à peu près 235 mètres et couronnent l'arête monta
gneuse du système secondaire. F.
Parmi les couches du terrain crétacé, la craie blanche est la pre
mière assise que l'on rencontre dans les affleurements en contact.
avec les microgranulites des dykes de la steppe : elle couvre les
hauteurs de Kislovodsk, les flancs et le sommet des monts Machouka
et Youtza, ainsi que les rives du Podkoumok en amont d'Essentouky…
L'action des roches éruptives a transformé et métamorphisé la craie
qui a pris à la Machouka l'aspect d'un calcaire subcristallin d'une
couleur gris-bleuâtre. Les bancs sont généralement minces et dise
sés, redressés sous des angles de 10 à 15 degrés, et renfermenten
grand nombre des échantillons déformés d’Ananchytes gibba (Lamk}
ovata (Lamk), d'/noceramus regularis (d'Orb.), et d'un Offaster now
veau, que j'ai désigné sous le nom d'Ofaster caucasicus (pl. XX VI), et
\
“199%. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 491
dont M. Munier-Chalmas, l’obligeant sous-directeur du laboratoire
de géologie de la Sorbonne, a pris soin de donner la spécification
(Noir la description de cette nouvelle espèce à la fin de cette commu-
nication (p. 14).
C'est à tort qu'il a été affirmé que l’on trouverait sur le versant de
la Machouka des marbres à exploiter : j'ai visité les affleurements de
cette montagne, et j’ai reconnu que partout les bancs étaient peu
épais, rompus, fendillés, et qu'ils ne pouvaient, par conséquent, se
prêter qu’à l'exploitation des matériaux employés dans la construc-
tion ordinaire. Des lits de marne feuilletée, rendue schisteuse par les
pressions qu'elle a subies, séparent ces roches stratifiées ; en d’autres
endroits la marne, probablement entraînée par les eaux minérales,
“n'apparaît plus dans les joints et son absence laisse entre les bancs
un profond sillon.
Les phénomènes de métamorphisme par contact, et ceux causés
par les sources thermo-minérales, ont essentiellement modifié ces
couches crayeuses et leurs actions ont encore été plus énergiques
mans les terrains tertiaires. C’est dans les pentes basses des soulève-
ments, et principalement dans les affleurements d’Essentouky et
me Kislovodsk que l’on retrouve la craie dans son état normal avec
le faciès qui lui est propre.
Après avoir reconnu le plan de séparation des assises crétacées et
| tertiaires de la Machouka, je fus conduit à l’examiner sur les rives
“du Podkoumok, près d'Essentouky, où je le retrouvais exactement à
+ Ja hauteur de la stanitza (1), dans le lit de la rivière Podkoumok.
“Gette reconnaissance était pour moi d'un grand intérêt, car, sur
ce point, elle corroborait ce que J'avais vu au mont Machouka, c’est-
ä-dire, la superposition directe du terrain éocène sur la formation
crétacée sans intercalation de couches nummulitiques, constatations
également signalées par M. Barbot de Marny, sur le plateau de l’Er-
sénie, au nord de Stavropol.
Les assises de la craie blanche se répartissent dans l’ordre suivant:
En premier lieu, des calcaires gris à /noceramus (pl. XXV, assise 17),
qui seffritent à l'air et contribuent ainsi à la formation des talus
qui garnissent le pied des falaises crétacées.
À leur base on remarque un lit d'argile noire, schisteuse, micacée,
un peu ligniteuse, de 36 centimètres environ d'épaisseur et qui
donne naissance à un niveau de sources assez important (assise 16).
Dans la partie moyenne des calcaires blanc-jaunâtre, durs, for-
ment des bancs épais de 1"50 à 2 mètres, séparés par des filets à peine
(1) On donne le nom de séanitza aux villages cosaques.
499 LÉON DRU. —- GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. à mai.
visibles de marne verte (18). La craie, au contact de ces marnes est
finement dentelée ; quand on divise un bloc ayant acquis cette struc\
ture, on obtient deux empreintes modelées l’une sur l’autre, dont je.
ne puis mieux comparer l’aspect qu’au moulage du plan en relief“
d’une contrée montagneuse dont les aspérités seraient aiguës et rap
prochées. Lorsque les lignes de séparation n'ont pas cette disposi-M
tion, la roche présente des stylolithes, sortes de pénétrations verti=
cales ressemblant à des fragments de bois silicifiés et soudés aux"
bancs par une de leurs extrémités. Sur cette assise s'appuie une
couche de calcaires crayeux, blancs, divisés en plaquettes de 10 à
25 centimètres (assise 19); les joints formés également de marne verte
y sont plus épais, de 5 à 10 centimètres. Ce genre de stratification
est commun à tout l’ensemble de la formation et il lui doune un
faciès aussi particulier que celui des silex pyromaques disposés en
lits réguliers dans les terrains crétacés du nord de la France
mais à l’opposé de ceux-ci, les silex y ‘sont assez rares. On y re
trouve cependant les mêmes fossiles, tels que : l'£chinoconus sub
conicus (d Orb.) et les Ananchytes gibba (Lamk), ovata (Lamk), et
carinata (Park.) ; à l’ancien pont de la route de Kislovodsk, sur la
rive droite du Podkoumok, on peut voir de beaux gisements dem
cette craie; ils correspondent, pour la zone à plaquettes, aux affleu”
rements qui dominent le Grand Proval, à Piatigorsk, et aux couches
que l’on remarque dans l’intérieur de cette curieuse excavations
Ce dernier étage, qui finit la coupe de Kislovodsk est en contact
avec les marnes bleues éocènes d'Essentouky. Près de ces marnes.
tertiaires (pl. XXV, assise 1), la craie a une couleur grise légèrement
bleuâtre ; les fossiles, disséminés dans les autres assises, sont ici
plus abondants : les /noceramus regularis (d'Orb.), Cripsu (Mantell), y.
pullulent et atteignent des dimensions énormes, puis les variétés
d'Ananchytes désignées ci-dessus et une forme voisine du Micraster He
berti (Lacv.), l’Offaster Bouilleti (Cott.), et dans les derniers banes, au
niveau du lit du Podkoumok, près de la stanitza, l’Offaster caucasicus
très commun à cet horizon (assise 2). La faune de cet étage crétacé
le rattache directement au système sénonien supérieur, probable=M
ment de l’âge de la craie de Meudon du bassin de Paris. Les couches
à Offaster caucasicus terminent la formation crayeuse qui disparail
avec un pendage de 5° N.-0. sous les dépôts tertiaires. Cette incl
naison permettrait de la retrouver par un sondage profond de 125 à
450 mètres, sous la stanitza d'Essentouky, et ferait entrevoir la pos
sibilité de découvrir des eaux jaillissantes en aval de ce village, sur
tout si l’on tient compte de la faible distance qui le sépare des
monts Machouka et Youtza où l’on retrouve les mêmes affleurements
188%. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 493
Mude la craie supérieure. Le bassin compris entre ces soulèvements
est peu encaissé, et il n'est pas exagéré de supposer dans ses
limites l'existence des couches crayeuses à 150 mètres en moyenne
dela surface du sol. À ces remarques s'ajoutent les preuves fournies
IMparles nombreuses sources froides émergeant des couches tertiaires
et crétacées, comme celle du mont Youtlza, de Perkalka sur le ver-
sant nord de la Machouka et de Zolotouchka, au pied de la pente
“sud du Bechtlaou. Sans vouloir rechercher d’autres exemples, ne
“oit-on pas les eaux du Podkoumok parcourir sur les assises fissu-
l rées du Sénonien, entre Essentonky et Kislovodsk, une distance de
| 16 kilomètres avec une différence de niveau d'environ 149 mètres: il
L—…st incontestable que ces eaux doivent s’infiltrer dans la masse du
Liérrain crétacé pour rejaillir ensuite à des points plus éloignés et
plus inférieurs. La remarquable source de la Youtza qui coule sur le
(versant ouest de cette montagne, à une altitude de + 640 mètres,
Rest au contact des systèmes secondaire et tertiaire; elle vient, par
Mconséquent d’une assez grande profondeur et son émergence à plus
de 170 mètres au-dessus du Podkoumok montre bien qu’elle fonc-
Ltionne comme une source d’eau jaillissante.
Des nappes puissantes parcourent donc l’intérieur du sol : un son-
Mdäse ayant pour but de les découvrir sous le steppe de Piatisgorsk
aurait à traverser environ 150 mètres de terrains tertiaires pour
“atteindre le sommet des couches sénoniennes, puis 240 à 255 mètres
pour arriver au Gault où le résultat serait encore plus certain, soit
ie épaisseur totale d'environ 425 mètres : c’est même à ce dernier
hifre qu'il faudrait s'arrêter afin de parer à toutes les éventua-
ités. Il y a dans cet ordre d'idées d’intéressantes recherches à entre-
| prendre pour mettre en culture ces immenses steppes et cette so-
Mlution désirable ne sera obtenue que par des sondages d'étude, qui
Mieront connaître l’ensemble des couches à traverser, le niveau des
nappes artésiennes et leur limite ascensionnelle.
| Groupe tertiaire. — Le terrain tertiaire n'existe pas à Kislovodsk,
Mais il est représenté dans les autres stations par deux assises qui
ont été classées dans l’éocène. Les terrains nummulitiques, que l’on
(rencontre généralement à la base de cet étage, manquent sur le
| versant nord du Caucase, tandis qu'au sud, ils sont, au contraire,
| très développés ; cette remarque a été faite par M. Abich dans ses
| études fort intéressantes sur la géologie de la contrée. Les oscilla-
tions qui ont affecté l’isthme caucasien pendant la période tertiaire
l'ont déterminé cette inégalité de dépôts surles contreforts de la
| chaîne.
«| «C'est à Essentouky que l’on rencontre les meilleurs affleurements
494 LÉON DRU. —— GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mai
de l’éocène ; les pentes du mont Svistoun et la rive droite du Pod-
koumok (pl. XXV) en offrent une coupe assez complète. L'assise infé-
rieure est constituée par des marnes bleues, quelquefois gréseuses,
micacées et schisteuses qui paraissent être sans fossiles ; du moins
je n'ai pu en découvrir aucune trace, malgré de nombreuses recher-
ches.
Rien de particulier à signaler dans cette couche, si ce n'est, à
peu de distance de la base, un niveau de marne jaunâtre, feuilletée,
qui se voit dans la berge escarpée de la rivière en face de la stanitza
d'Essentouky, et que j’ai rencontré plus tard au mont Machouka et
sur les bords du lac salé de Tamboukan. D’autres constatations arri-
veront peut-être à placer ce niveau comme un point de repère indi-
quant la base du groupe tertiaire, et par conséquent le voisinage des
terrains secondaires.
A l'extrémité Ouest du grand lac de Tamboukan, on voit une réu-
nion d'énormes blocs de grès gris-jaunâtre, ferrugineux à la surface,
qui semblent erratiques ; mais le voisinage de marnes éocènes qui
bordent le lac ferait supposer plutôt que ce sont des bancs de roches
intercalés au milieu de ce terrain et qui auraient été dégagés par
l’ablation des couches marneuses.
Ils pourraient encore appartenir à l'horizon du miocène où l’on a
rencontré dans la région des grès à peu près de même nature.
L’assise tertiaire supérieure est composée de marnes blanches un
peu jaunâtres, fragmentées et couvertes de dendrites ; elles sont à
l'état de témoins, de monticules, ou bien encore de petits plateaux,
dans les environs du Bechtaou et d’Essentouky.
Quelques sources s’y rencontrent, telles que celle de Zolotouchka
et les émergences qui sourdent au pied de ces marnes dans une
prairie au sud de la colline désignée sous le nom de mont Svistoun,
(mont Siffleur) et donnent naissance à la petite rivière des Tortues
(pl. XXV). Ces marnes blanches calcaires ont ici environ 20 mètres
de hauteur, et je crois que leur développement total n'excède pas
30 mètres dans les environs. Les fossiles y sont excessivement
rares : Cependant quelques empreintes à peu près indéterminables
de poissons y ont été recueillies.
Dans les affleurements de Geleznovodsk et du Bechtaou, que j'ai
visités à plusieurs reprises, elles se confondent parfois comme as:
pect, et je dirai même comme composition chimique, avec les cous
ches crétacées; les fossiles seuls permettraient de les distinguer.
Leur analyse, que je reproduis ci-dessous, a été faite par M. Fab:
mine, directeur du laboratoire de Piatigorsk.
“1884. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 495
Elle a donné pour 400 parties :
Résidu insoluble. . . . . .. 55,701
CHARS NE CAE IL . 13,430
Acide carbonique . . . . . . 13,182
Eau et matières organiques. 9,180
POI MAENTC MER 0 A2 4,380
MIRE. do à om ee 2,961
MAMNnÉSe Ar 2, traces.
Dans mes évaluations sur la profondeur à atteindre pour la décou-
“verte des eaux jaillissantes, je n’ai pas compris cette couche que
l'on peut éviter en choisissant les endroits où les marnes bleues sont
| à la surface du sol.
Dépôts quaternatres. — Les terrains quaternaires occupent dans
étude des couches superficielles une place importante : on peut les
“séparer en trois types principaux :
1° Les alluvions anciennes du Podkoumok, que l’on voit à Essen-
touky, et à Piatigorsk. Dans le parc d’Essentouky, elles repo-
sent sur les marnes éocènes : les sources alcalines et celles du ravin
des Gouttes en ont formé des poudingues ou conglomérats cimentés
par une pâte calcaire, qui s'étendent jusqu’au vallon de la Kis-
louchka (pl. XX V).
On retrouve ces poudingues sur la rive gauche du Podkoumok, en
“ace de la Machouka, et sur le plateau à l’Est de la colonie alle-
mande. |
Ceux de la colonie, composés d'éléments divers, perforés par des
Mubulures qui indiquent le cheminement de sources anciennes, peu-
vent être pris comme prototype pour la région. C’est d’ailleurs ainsi
que doivent circuler, dans les mêmes conglomérats, les sources des
“Gouties et du parc d'Essentouky. Au bord du Podkoumok (pl. XXV),
\ils sont accumulés en bancs épais qui dominent le fleuve sur une
lhauteur de 6 à 7 mètres ; le voisinage de carrières où l’on exploite
un amas de travertin comme pierre de construction, est une preuve
de l'existence des sources calcaires qui les ont cimentés.
Mu 2° Un second dépôt d'à peu près 18 à 20 mètres d'épaisseur et su-
perposé à ce premier niveau couvre le sommet du mont Svistoun. Il
est formé de cailloux blanchâtres, minces et arrondis ; ces alluvions
sont plus élevées que les premières et paraissent, comme à Essen-
touky, avoir emprunté une grande partie de leurs matériaux aux
marnes tertiaires supérieures. On les retrouve sur la plupart des
mamelons que l’on rencontre dans le steppe, entre le Bechtaou et le
|Podkoumok,
496 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 MA
3° Les séries quaternaires se terminent par une couche désignée
sous le nom d’alluvions et de dépôts meubles des pentes, compo”
sée de débris de roches diverses détachés des versants sur lesquels.
ces alluvions se sont formées. À Geleznovodsk, elles couvrent l'en
semble des groupes, et les sources chaudes dérivées souterraine
ment des tranchées n° 2 et Griaznoucka supérieure coulent encore
dans ces terrains remaniés, en les agglutinant et en les modifiant,
sans cesse. En face des bains sulfureux tièdes de Piatigorsk, les…
alluvions des pentes forment le sommet de la berge du fleuve, età
la Machouka on les voit agglomérées par les travertins qui les ont"
transformées en brèches compactes, dures et zonées par des filons
de carbonate de chaux. v
Enfin, dans toutes les stations balnéaires apparaissent des trayer-
ins plus ou moins récents qui recouvrent ces alluvions. Ce produit
moderne des sources minérales est un accident géologique, dont
l'importance ne le cède en rien aux dépôts similaires du Maragha
dans le Caucase, de la Hamma Meskoutine en Algérie, et de quelques
pays de l’Europe méridionale. ;
PIATIGORSK |
Les eaux minérales du Caucase sont exploitées dans quatren
stations, dont la plus importante est Piatigorsk, ville de 12 à
15,000 âmes, située à 2 kilomètres du mont Bechtaou. Une grande
partie de la population de cette ville est concentrée dans les fau
bourgs de Constantinogorskaïa et de ee te qui borde la.
rivière Podkoumok. he
En face de ce dernier faubourg de l’autre côté du fleuve est établien
une stanitza de Cosaques appelée Goriatchevodskaïa (village des eaux, |
chaudes). Lt
De nombreux jardins y sont cultivés sur les alluvions du 15
en partie concrétionnées par les eaux minérales et que recouvre une. |
terre végétale fertile. à
Le centre de la ville et les établissements thermaux sont à la nais=
sance du versant Sud du mont Machouka, qua s'élève à environ
500 mètres au-dessus du Podkoumok et mesure à peu ie huit kilo=
mètres de tour. Cette montagne, couverte de bois jusqu’au sommet,
est formée presque en totalité par la craie supérieure (Sénonien). Sur
les pentes méridionales on aperçoit de nombreux affleurements de
roches qui renferment quelques fossiles, souvent difficiles à extraire
et presque indéterminäbles ; mais, dans les plans de glissements que:
les soulèvements ont découverts et parmi les bloes éboulés au fond
“1884. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 497
des ravines qui découpent le versant, on retrouve des /noceramus et
des Ananchytes mieux conservés.
Au-dessus de la galerie Tobieff, à la naissance des marnes ter-
tiaires qui dominent ce côté de la ville et vers la côte 760, on rencontre
comme à Essentouky, une zone de marne jaunâtre que les phéno-
mènes de métamorphisme ont transformé en calcaire marneux. Les
terrains crétacés de la Machouka sont composés de couches peu
épaisses de calcaire bleuâtre, à texture cristalline, recoupées quel-
quefois dans leur masse par de petits filons de carbonate de chaux,
et séparées par des lits minces de marne feuilletée. L'inclinaison
moyenne des bancs varie de 10 degrés vers la cote + 746 mètres à
55 degrés: vers + 640 mètres (1); on y constate par endroits des
traces anciennes de la circulation des eaux thermales qui ont recou-
vert d'un enduit les parois des fissures après avoir fait disparaître
les lits marneux intercalés entre les joints de la roche. Ces traces de
action des eaux minérales se retrouvent à des cotes bien supérieures
aux points actuels d'émission; elles sont notamment manifestes
dans les escarpements situés au nord des casernes de la ville, à la
cote + 682 mètres, soit à 85 mètres au-dessus des sources les plus
hautes.
En suivant la direction générale que donne la limite des couches
tertiaires et crétacées, que l’on relève dans tous les replis des pentes
de la Machouka, on est conduit à un des accidents géologiques les
plus remarquables de la contrée, le Zollchoy proval (Grand-Gouffre),
sorte d'ouverture cratériforme que l’on a mis en communication
“avec un chemin d'accès, par une galerie de 42 mètres de longueur
(pl: XXIV). Du centre de cet entonnoir émerge une source thermale
puissante, mais dont le débit n’est pas appréciable en raison de la
faible charge sous laquelle elle coule, son altitude atteignant 597 mè-
tres.
M. A. Conradi, ingénieur des Mines, dont le père fut médecin aux
Stations thermales du Caucase, dans les premiers temps de leur fon-
dation, a fait des observations très suivies, mais qui n’ont pas été
publiées, sur le régime des eaux du Grand-Proval. Il a remarqué
que chaque année, au commencement du mois d’avril, le niveau de
Peau s'élève et que cet exhaussement correspond à un plus fort déga-
gement de gaz. Cette période d’agitation dure un mois ou deux,
puis la source reprend insensiblement son niveau. Ne pourrait-on
pas voir dans ce phénomène annuel le résultat de la force expansive
des gaz agissant sous les influences combinées d’une pression
(1) Les cotes d'altitude sont rapportées au niveau de la mer Noire,
XIE. 32
à
498 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Mai
plus considérable des eaux accumulées pendant la saison pluviale
dans les cavités du sous-sol et d’un état climatologique qui, à cette
époque de l’année, coïnciderait avec une élévation de la tempéra-
ture. Ce gigantesque griffon, dont les parois appartiennent au ter-
rain crétacé, est traversé par une fissure principale orientée E. 27° N.
à peu près suivant la direction générale des a!fleurements (pl. XXIV). 4
Les anfractuosités du gouffre sont lapissées çà et là de gypse cristal-
lisé et de calcaire concrétionné, imprégné de sels alcalins, où com-
blées par une brèche grossière formée de travertin et de fragments
de roche,
Près de cet alignement, une deuxième ouverture, bien moins.
importante, appelée Petit-Proval, existe entre la galerie Élisabeth et
le Grand-Proval (1); elle est plus au sud que celui-ci et se continué
en descendant au sud-ouest de ce versant de la Machouka, par des
séries interrompues de fentes et d'ouvertures en partie comblées, ou
masquées par la végétation. Tous ces accidents, vérifiés jusqu'aux
points extrêmes de la Machouka, impliquent bien l’idée d’une
grande fracture dans la craie, qui est la roche émissaire des eaux
minérales. |
La délimitation du contact des terrains tertiaire et crétacé sur le
versant sud de là montagne paraît, au premier abord difficile, car.
les marnes éocènes, redressées par les soulèvements, ont été trans-
formées, par suite des pressions énormes et des aclions thermales
qu'elles ont subies, en un calcaire schisteux, dur et cristallin, dont la
couleur bleu noirâtre se confond avec celle de la roche crétacée
Mais la schistosité, l'absence des fossiles que l’on rencontre au
contraire dans la craie, la direction du contact de ces couches et
d’autres caractères d'ensemble permettent, après quelques recher-
ches, de distinguer les deux formations. -
La dissemblance s’accuse un peu plus à l’extrémité de la galerie
qui accède au Grand-Proval ; il y a là, entre les deux systèmes, une
différence que lobservateur attentif peut vérifier; on passe gra
duellement des couches tertiaires à celles de la craie qui forment
l’intérieur de cette excavation (pl. XXIV).
Les indications qui précèdent démontrent que les eaux minérales.
ne viennent ni des couches tertiaires, ni de la limite séparative des
deux terrains qui forment le point de moindre résistance, mais bien
d’une fracture de la craie. Elles furent dans la suite confirmées par
l'examen d'anciennes tranchées, ouvertes dans le voisinage de la
G) Dans les descriptions faites sur les eaux minérales, l'usage a conservé les
désignations de Grand et de Petit Proval.
“1884 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 499
galerie Tobieff, lors de son percement et au moyen de fouilles que je
fis exécuter entre cette galerie eb le Grand-Proval. Pour les travaux
ultérieurs de captage, cette connaissance exacte du point de l’émis-
sion des eaux minérales et du contact des terrains permettra donc
de délimiter d’une manière plus certaine la zone où devront être
poussées les recherches.
-Les sources thermales, ainsi que je l’ai dit précédemment, n’ont
pas conservé les mêmes lieux d'émergence ; elles ont produit, à un
moment donné et en des endroits assez éloignés les uns des autres,
d'immenses dépôts de travertin qui n’ont ni la même apparence, ni
la mème texture, ce qui indique que certains mouvements géolo-
giques ont dû, à des intervalles différents, déplacer les sources,
changer leur température et leur minéralisation. Le déplacement du
niveau d'émergence des sources par les oscillations du sol explique
alors les altitudes variables auxquelles on rencontre ces gisements.
Actuellement, les sources Sabanieff et Tobieff émergent sur le flanc
lie la Machouka, à travers le revêtement tertiaire et laissent, mais
dans des proportions moindres, un résidu calcaire qui s’accumule
sur les pentes. Ce dépôt récent, plus friable, n’a pas l'apparence des
M nciens et accuse une différence marquée dans la minéralisation des
eaux. Ainsi, on ne constate nulle part, dans les travertins anciens, ia
(Mprésence du soufre, que l’on rencontre parfois en abondance près
«des émergences actuelles. Enfin il est facile de remarquer qu'ils
(M nont pas la même contemporanéité ; leur altitude supérieure varie,
pour les plus anciens, entre + 598 et 609 mètres, tandis que ceux
formés plus récemment, à l’ouest de la Goriatchaïa, par exemple
| he dépassent pas la cote + 565 mètres.
1 En consultant les coupes géologiques (pl. XXV), qui n’intéressent
pourtant qu'une faible partie du territoire de la ville et du mont
. Machouka, on peut juger de l'emplacement occupé par les travertins
«et du rôle qu'ils ont joué dans la géologie de cette région. Ils se
développent au pied du versant de la montagne sur une largeur qui
varie entre 350 et 1,000 mètres, parallèlement à la rivière Pod-
koumok et sur une longueur de plus de 4 kilomètres.
Sur la rive gauche du fleuve, qui leur a tracé une limite naturelle,
« als ont imprégné les graviers alluviens et en ont fait un poudingue
très compact et très adhérent (pl. XXV); de même dans les replis du
«| terrain tertiaire, qui sont en quelque sorte les contreforts du mont
LMachouka, depuis le parc Emmanuel et la butte Michel jusqu'au
| “Grand-Proval, ils ont formé près des fissures et dans leur intérieur
une brèche, zonée par du carbonate de chaux saccharoïde, et com-
200 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. D Mai |
posée : d’arragonite, de débris crétacés anguleux et de concrétions
arrachées aux parois des fissures.
A l’opposite, on les retrouve autour de la source Perkalka, en face
de laquelle ils sont exploités comme matériaux de construction sur”
des épaisseurs considérables (pl. XXV). |
Dans leurs épanchements, les sources de Piatigorsk paraissent
avoir formé sur le flanc de la montagne Machouka deux massifs
principaux de travertin, l’un, pour ainsi dire enclavé dans le sol du
parc Emmanuel, a débordé sur la pente de la butte Michel, dont le
sommet est le pavillon d'Eole; l’autre, qui est plus important, touche
au Grand-Proval, couvre la majeure partie du versant sud et se soude
à l'ouest au promontoire de la Goriatchaïa-Gora (Montagne chaude),
qui est le type le plus moderne de ces tufs. Ce dernier accuse d’une
manière remarquable son mode de formation. Le travertin est
poreux, disposé au sommet en feuillets minces et friables, qui se
sont affaissés sous le poids des couches que les eaux accumulaient
rapidement. On voit, en effet, en allant de la galerie Sabanieff à celle
de Ermoloff, que la Goriatchaïa s’est rompue et distendue en créant
une large fissure dont la direction générale est de N. 50° E, et par
laquelle les eaux thermo-minérales ont pris leur cours pour aboutir
d’une part à l'établissement Ermoloff et, plus loin, avec un change-
ment de direction de 20 à 25° vers le sud, à celui des sources sulfu-
reuses tièdes.
Cette fissure s’est prolongée en même temps que le dépôt de tra=…
vertin s’est augmenté par l'addition successive des couches sur les.
pentes de la Goriatchaïa. D'autres brisures à peu près perpendi- |
culaires à la grande crevasse ont été les rameaux de la branche
principale et ont créé les amas qui dominent la rue Kabardinka.
C’est à une semblable dérivation qu'est due une source nouvelle, que
j'ai fait déboucher sur le flanc de ce promontoire. G
À la butte Michel, un accident particulier semble avoir déplacé les
travertins qu'ont été renversés vers la vallée; ce déplacement anor- 4
mal peut s'expliquer soit par des efforts de distension semblables à
ceux qui ont affecté le massif de la Goriatchaïa, soit encore par un 4
affaissement ou un glissement des marnes tertiaires sous-jacentes.
Les sources thermales de Piatigorsk, actuellement employées au M
traitement des malades, sont au nombre de neuf; malgré une miné- M
ralisation équivalente, je crois intéressant de reproduire les analyses M
qui ont été faites en partie au laboratoire chimique de Piatigorsk. k
(Voir le tableau page 501.) |
En dehors des sources qui ont un écoulement fixe et déterminé L
depuis longtemps, on retrouve d’autres émergences près de la
28 -# 12
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000880100810 |OIC600 0|1T2920"0 [88600 |6S98T'T |FFL00 0 |6L291°Q [8e8c0'T |O8£0L'T |COLOT O0 | OY6E'F OëY'E 8 08€ “eAMEMEUI [OUOIN
020S2°0108109'0 |0F9600'01962L0"0 |82260'0 |F9698'T |09810 0 |FI691°0 |800F0'1 [08819 T |0SC66G'O | O0F'F O8L'6E CURE
*21N9119)X0
00820°T|0088S 0 |OT2&00"0|SF2L0°0 |LGIFO O [880CT'I [eGTO)'O [SGPEZ O |69866 0 |F9FE9'T |C8269'0
‘enonoqut yodestlA
08€619'°0160909'0 1069200°0101990'0 |O8GLT'O |0689T°1 |9F200'0 |0/2C0 0 |0981& T |[0C08G I [06081 0 OP&'GGE 7 JOIOUUT SAPUBKETY
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1884.
502 LÉON DRU, — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 MAi
galerie Sabanieff, dans quelques parties élargies de la fissure princi
pale de Goriatchaïa-Gora.
Dans ces ouvertures, qui forment des regards naturels sur cette
sorte de conduite souterraine, on voit les gaz thermaux s'échapper
en abondance des eaux minérales: de nombreuses larves de Stra-
tiomys (Diptères) s’y développent sous l’action d'une température”
qui n'est pas inférieure à 30° centigrades. $
.
GELEZNOVODSK.
Les eaux minérales de Piatigorsk, d'Essentouky et de Kislovodsk«
étaient déjà connues et analysées, que l’on avait encore fort peu
d'indications sur Geleznovodsk. On signale le médecin Haas commen
ayant désigné, en 1810, la position des sources thermales de Gelez=\
novodsk, qui lui fut indiquée par un prince Tcherkesse, dont il avait.
fait la connaissance au Caucase. Ces eaux, perdues dans les bois du
val de la Geleznaïa, au pied de la Montagne de Fer, ne pouvaient
être explorées ni utilisées faute de chemins. Aujourd’hui, une route
carrossable conduit au village de Geleznovodsk et aux sources qui.
sont exploitées dans plusieurs établissements. 120
Sa situation si pittoresque dans une vallée du Bechtaou, en fera
peut-être dans l'avenir la station la plus belle des eaux minérales du
Caucase. Ici les baigneurs, comme ceux de Kislovodsk et de Piati
gorsk, complètent leur cure par l’usage du Æoumys (1). ke.
La roche émissaire des eaux minérales est un porphyre pétro=.
siliceux analogue aux microgranulites des dykes qui entourent le
mont Bechtaou et qui ont soulevé les masses minérales crétacées et
tertiaires des monts Youtza et Machouka. La Geleznaïa-Gora (Mon=
tagne de Fer), entièrement formée de celte roche éruptive, n'est.
séparée du massif du Bechtaou que par une dépression étroite où
prend naissance la petite rivière Geleznaïa (pl. XXIV). 2
Dans cette station les sources thermo-minérales sont nombreuses
elles ont deux foyers principaux : l’un sur le versant Sud, qu elles
contournent un peu à l'Est, l’autre sur celui du Nord, où l’on ren-
contre. les sources minérales froides Emmanuel et Keigam. Leur
apparition à la surface du sol est marquée par des lambeaux de
marnes tertiaires relevés jusqu'à la cote + 660; ces terrains, rema=
niés avec les débris des roches, constituent les alluvions des pentes,
que des iravertins ferrugineux recouvrent sur de grandes étendues:
Au Sud-Ouest, la faible épaisseur de ces dépôts a permis d'atteindre
les sources thermales dans les fissures du porphyre pétrosiliceux de.
4
(1) Lait fermenté de jument.
LE Zi
1884. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 503
la Montagne de Fer, par des galeries et des sondages peu profonds.
A leur sortie des terrains éruptifs, elles circulent aussi bien dans
les alluvions des pentes que dans les travertins, mais leur minérali-
sation et leur thermalité y subissent des modifications essentielles :
on voit en effet les eaux chaudes du sommet devenir tempérées dans
la partie médiane et froides au pied du versant, ce qui donne une
variété de sources dont les températures sont comprises entre + 13°
et 51° centigrades. C'est un phénomène à peu près de même nature
que celui qui produit par dérivation souterraine les sources sulfu-
reuses tièdes de Piatigorsk.
La coupe en travers du sous-groupe de l'Est (pl. XXV) montre la
superposition de ces différentes couches et fait ainsi entrevoir les
fonctions qu'elles remplissent dans la conduite des eaux miné-
lnpales.
Les deux foyers d’émergence principaux sont isolés sur le versant
sud de la montagne par la butte de l’Archevêque, sorte de promon-
loire avancé vers le vallon de la Geleznaïa et formant le point de
Mpurtage des eaux. Cette éminence est recouverte par un amas de
ltravertin, le plus ancien du versant méridional de la Geleznaïa-Gora,
lice qui indique un centre d'émergence d’eau thermale dont l’ écoulé
| ment a cessé, soit par l'obstruction, soit par le resserrement des
Mconduits souterrains. Le calcaire est ici moins ferrugineux, d'une
Lplus grande dureté et paraît un peu siliceux ; ce sont là des carac-
\“ières propres aux traverlins anciens de la région, tels qu’on peut les
+ voir à Piatigorsk, au S.-E. du Grand-Proval. Le travertin du sous-
…sroupe de l’ouest est, au contraire, moins dur et se rencontre quel-
quefois à l’état friable ; la pente étant plus rapide dans cette partie
de la montagne les dépôts se sont formés principalement à la base,
dans la dépression qui sépare Geleznovodsk du mont Bechtaou.
Un troisième massif de même nature que le précédent, est étagé
. Sur le versant du sous-groupe de l’est ; il joue un rôle très actif dans
la distribution des eaux minérales qui subissent en le parcourant
dés modifications complexes dans leur température et leur minérali-
sation,
| Les nombreuses ouvertures qui se trouvent dans les traverlins
| | servent de conduites aux eaux thermales dont la pression est main-
| tenue par la surface de ce terrain généralement formé d’une croûte
V épaisse et solide ; dès que cette enveloppe superficielle est traversée,
les eaux en raison de la pression qu’elles ont en amont de la pente,
s'élèvent rapidement à leur niveau statique. Le travertin constam-
- ment refroidi par les agents atmosphériques est aussi la couche ré-
“\irigérente par excellence des eaux thermales qu’il accompagne; en
504 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Mai
dehors de ces limites on ne voit plus de manifestations hydro-miné-
rales.
Cette décroissance dans la thermalité a suggéré l’idée de capter
les sources à la limite de leur écoulement dans les travertins, pour
recueillir des eaux minérales refroidies. La possibilité d'obtenir ce
résultat fut démontrée à l’aide de coupes géologiques basées sur des
sondages qui firent connaître les endroits favorables à ces re-
cherches, et permirent de constater qu'ils coïncidaient presque tou-
jours avec les dépressions souterraines existant dans les marnes
tertiaires sur lesquelles les alluvions et le dépôt des travertins s’é-
taient modelés (pl. XXV).
Le fait de la circulation des eaux minérales au milieu des travertins,
n'exclut pas l'existence d’un régime plus profond circulant dans les
alluvions marneuses des pentes et les marnes tertiaires remaniées,
qui sont même en quelques points concrétionnées par les résidus
calcaires des sources. On a remarqué, en effet, que dans ces terrains
la température augmentait avec la profondeur, ce qui indiquait un
sous-sol réchauffé par la i-SSries des eaux thermales.
Gelesnovodsk, ainsi qu'on peut en juger par les tableaux des ana-
lyses, possède au moins dix-huit sources minérales froides et
chaudes ; la séparation sur le même versant des deux centres d'éma-
nation hydro-minérales par le promontoire de la butte de l’Arche-
vêque a fait diviser la localité en deux sous-groupes, celui de l'Est et
celui de l'Ouest qui possèdent chacun des établissements balnéaires.
Il est rare de rencontrer dans une station thermale une telle variété
de sources dont l'utilité se joint à une situation des plus pitto-
resques.
ESSENTOUKY
De Piatigorsk à Kislovodsk, on passe par la stanitza d’° Essentouli
dont la station est renommée par ses sources froides alcalines et
alcalino-sulfureuses.
La ville se confond avec la stanitza des Cosaques, établie sur la
rive gauche du Podkoumok, près de l'emplacement d'une des forte-
resses qui défendaient en 1798 la frontière militaire du Caucase. Les
sources furent également signalées en 1810 par Haas et l'académie
cien Nelubine, puis LR? Ts par le professeur Reiïss ; elles resiè-
rent sans no jusqu’à l’année 1830, Fo à ruelle on COM-
mença à les propager en Russie.
À Essentouky, les caractères orographiques du sol et sa constitu-
tion géologique ne suffisent pas à guider l'examen et à fournir une
1384. LÉON DRU, — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 505
indication rationnelle sur le mode d’émergence des eaux miné-
rales. Il a fallu des recherches multipliées, pour circonscrire le
périmètre des eaux minéralisées et déterminer leur origine et leur
direction.
Les sources qui toutes ont un faible débit apparaissent dans un
vallon parallèle à la rivière Podkoumok, à la base d’un versant qui
n'est pas à plus de 22 mètres au-dessus de ce cours d’eau.
La composition du terrain s'aperçoit sous un aspect uniforme ; ce
sant des marnes tertiaires, bleuâtres, légèrement micacées, nodu-
leuses où quelquefois schisteuses, épaisses d'environ 75 mètres. Ces
marnes sont recouvertes dans le parc de l’établissement par des
poudingues fissurés et traversés de nombreuses tubulures, dont les
éléments ont été fournis par des alluvions anciennes du Podkoumok
que les dépôts calcairés provenant des sources ont ensuite forte-
ment cimentées. Les sources froides du ravin des Gouttes, de Per-
kalka, au nord de la Machouka et du mont Youtza abandonnent en-
core les mêmes sédiments qui se mélangent aux alluvions anciennes
et récentes, et reproduisent de nos jours ce genre de formation. Au-
dessus des poudingues, les graviers alluviens reprennent leur faciès
normal, ils sont recouverts par les alluvions des pentes et les ter-
rains remaniés de la surface.
L'absence de phénomènes géologiques visibles présidant, comme
à Piatigorsk ou à Geleznovodsk, à l'émission des eaux minérales
avait conduit à deux hypothèses sur les conditions génésiques des
sources.
On supposait d’abord que les eaux douces du ravin des Gouttes,
ou d’autres, ayant une origine semblable, s’infiltraient au travers des
couches de poudingues, dissolvaient à la faveur de l’acide carbonique
des sels de soude et de potasse contenus dans les débris de roches
feldspathiques qui en sont les éléments constitutifs, et donnaient en-
Suite naissance aux sources alcalines.
D'un autre côté, comme cette dissolution paraissait ne pouvoir
s'exercer que sur de petites surfaces, on se rejetait sur un mode d'’é-
mission souterraine, mais sans pouvoir, faute de preuves et d’argu-
ments décisifs, affirmer d’une facon absolue cette dernière théorie.
Lors de ma première visite à Essentouky, mon attention se porta
sur ce point essentiel ; on avait commencé, sur mes indications, à
irconscrire en partie le foyer des sources alcalines, mais il restait à
démontrer par quelles causes il était ainsi localisé.
Cette reconnaissance eut lieu après une étude des terrains, des
sources du ravin des Gouttes et du mont Svistoun (mont Siffleur).
La coupe géologique qui va de cette colline au groupe des sources
506 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mal”
du pare (pl. XXV) montre que son sommet est formé par des alluvionsi
supérieures aux poudingues, composées de fragments de calcaire
blanc ou jaunâtre, arrondis et méplats, mélangés souvent à des lits
de sable fin également jaune, et recouverts par la terre végétale.
Ces alluvions calcaires ont une épaisseur moyenne de 18 à
19 mètres; elles reposent sur des marnes blanches fragmentées
d’une hauteur de 25 mètres, superposées aux marnes bleues qui
affleurent dans le parc. Le contact de celles-ci avec le gisement des
marnes blanches ne pourrait être exactement fixé que par des tran-
chées ou des sondages; il est, dans tous les cas, supérieur à la
prairie où prend naissance le ruisseau des Tortues, au pied du mont
Silfleur. C'est là qu'apparaissent les premières eaux, dans une dé-
pression où des débris végétaux se sont accumulés sous forme de
tourbes et d'humus. À une faible distance de ce point, on peut voir
le commencement des dépôts d’alluvions de Podkoumok, qui s’é-
paississent vers la source des Gouttes, où elles ont constitué un
poudingue disposé en couches de forme tubulaire. La prairie doit
marquer le niveau des marnes bleues imperméables, et c’est à tra-"
vers ces alluvions caillouteuses ou conglomérées, que circule sur le
versant sud du mont Svistoun, la nappe d'infiltration qui se dirige
vers le Podkoumok.
En suivant le ruisseau des Tortues, on arrive à une chute d’eau de
5 mètres environ créée par le ravinement des marnes bleues sous-«
jacentes aux poudingues et aux sources des Gouttes, qui émergent
sur les bords du ravin, principalement sur la rive droite.
En cet endroit, les poudingues ou conglomérats sont absolu-m
ment semblables à ceux que l’on voit sur le coteau qui borde le ruis-"
seau Djemougbha, en face de la source alcalino-magnésienne de lan |
colonie allemande, à 7 kilomètres et demi de Piatigorsk et que j'ai
désignés précédemment comme les prototypes de cette formation.
A la source des Gouttes, les marnes bleues sont en affleurement;*
on peut y relever un grand nombre de fractures résultant des actions
mécaniques que les terrains ont subies. Ces brisures, dues à des
efforts de compression et de retrait, ont été désignées par le savant“
professeur M. Daubrée, sous les noms de diaclases et de leptoclases;
elles m'indiquèrent un ensemble de directions dont on pouvait tirer
des conclusions favorables au principe de l'émission souterraine des
eaux alcalines.
Je m’attachai d'autant plus à ces indications que la théorie de la
dissolution ne me paraissait plus soutenable depuis la délimitation
du périmètre, et que je voyais la nappe d'infiltration alimentée par
les sources des Gouttes et du ravin de la Kislouchka, prendre une
kŸ
“1894. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 507
issue vers le thalweg dans des conditions toutes naturelles et bien
“différentes de celles que cette théorie leur attribuaïit.
Ces premières investigations furent confirmées par des indices de
même nature rencontrés ensuite dans les affleurements éocènes du
parc d'Essentouky, derrière le pavillon de la source n° 6 et notam-
“ment près de la buvette n° 4, auprès du talus formé par les marnes.
— En cet endroit un faisceau de fissures parallèles et séparées par
des intervalles de 10 à 25 centimètres, était bien accusé et l’orienta-
tion N. 20° E. correspondait exactement à la ligne de plus grande
“alcalinité des sondages inscrits dans le périmètre.
Cette concordance m'apparut alors comme l'accident géologique,
“cause primordiale de l'émission souterraine. On n'avait plus en cet
“endroit de simples phénomènes de diaclase, mais des fissures prin-
“cipales transformées en filons, dont l'intérieur avait été ATESE par
Je dépôt des sources minérales.
In Deux faits principaux ressortaient avec évidence de cette méthode
| d'examen :
4o L'indication d’un centre d’émanation hydro-minérale ; 2° une
Morientation de fentes correspondant à celle de la ligne de plus
F grande alcalinité des eaux minérales.
[À l'appui de ces premières recherches devaient encore s’ajouter
les analyses, le débit fourni par les trous de sonde forés sur la ligne
Malcaline et la détermination du relief souterrain des marnes qui coïn-
“cidait avec la direction découverte sur le sol.
| … Des essais de débit qui ne donnèrent qu’un faible volume d’eau
Mcorrespondant à peu près à celui de la source principale (n° 18) et
LMdes analyses faites avec le plus grand soin par M. Fahmine, direc-
bieur du laboratoire chimique de Piatigorsk, fixèrent rigoureusement
ble “degré d’alcalinité et vinrent sanctionner ces observations.
| Du moment où l’on admettait qu'une source aussi importante que
|
|pauvre et devait avoir son origine au-dessous des poudingues.
| La déclivité souterraine que de nombreux profils établis perpendi-
| culairement et parallèlement à la ligne des eaux alcalines avaient
permis de déterminer avec exactitude, correspondait encore à la
direction des fissures ; mais elle ne donnait pas naissance, comme
cela à souvent lieu, à une circulation plus active,
Cet ensemble de faits que je résume avait pour conséquence
d’asseoir sur des bases sérieuses l'hypothèse d’une émission profonde
et bien localisée. Elle s’appuyait : 1° Sur la fermeture d’un périmètre
508 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HNYDROLOGIE DU BECHTAOU, D mai
tracé autour d’un foyer alcalin, 2 sur la découverte de fissures
apparentes dans le voisinage; 3° sur la correspondance de ces fis-
sures avec les sondages dont l’eau avait la plus grande alcalinité et
sur le débit constant des trous de sonde suivant cette même direc-
tion; 4° enfin sur la constatation d'une température uniforme de
l’eau minérale et d’un dégagement plus actif de gaz acide carbo="
nique dans ces mêmes sondages.
L'étude de ce régime avait nécessité un assez grand nombre de
sondages formant une longueur développée de plus de 400 mètres.
ANALYSES DES SOURCES D'EAU ALCALINE D'ESSENTOUKY.
SOURCE | SOURCE | SOURCE | SOURCE
Ne 4 N° 6 N° 1% N°18
Température centigrade . . . .|10° à 12° 5 De 150 à. 16° 3|11° 25 à 1205!
Débit en litres par 24 heures.| :,.400 2 200 200 1.800
Résidu fixe en grammes par
AA HE AE RE A Ep 5.76805 5.37400 ‘ .30000
Sulfate de: potasse.. . ! = 171 0:02700 traces.
Sulfate de soute UM ATEN Ée4010 traces.
Phosphate de chaux. . . . . .| traces. traces.
Chlorure de potassium. . . .. » .02990
Chlorure’ dersodiam 0e 0 .17260 2,.77150
Bromure de sodium . . .00870 | 0.01040
lodure (de SOMME DRAM .00110 .00800
Carbonate de soude... . . . . . .16424 118750
déchate pe .23150 .34750
de magnésie » :. . .25950 .20620
AO TELE Vie .00290 | 0.01650
deMithineMEr MoN Ipraces: traces.
delbarvie A One Mitraces. traces.
de strontiane. . . traces. | traces.
SIC NEA" CE CRETE : 0.020350 0.31980
Acide carbonique en dissolution.| 4,13640 1.59030
— En Dre PE 10482808 net
En dehors des sources alcalines qui sont toutes situées à l’affleu-
rement des marnes tertiaires, Essentouky possède des eaux froides
alcalino-sulfureuses également en usage et réparties sur une faible
surface dans le vallon de la Kislouchka.
On attribuait la formation des sulfures à la décomposition des
gypses au contact des matières organiques végétales qui se rencon*
trent dans les terrains du vallon.
1884 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 909
C'est en effet le phénomène chimique qui donne naissance à bien
des eaux sulfurées ; mais on devait tenir compte de la présence des
eaux alcalines que pouvaient apporter également les sulfates de chaux.
L'apport pouvait se faire par les écoulements d’eau minérale qui
se rencontrent dans le versant nord du parc d’Essentouky et qui se
perdent dans le marais de la Kislouchka.
Cependant, comme les analyses chimiques n’indiquaient pas de
traces appréciables de sels alcalins sulfatés dans les eaux superfi-
Cielles, il y avait des probabilités pour que le régime des sources
sulfureuses n'empruntât rien aux alluvions supérieures qu'il traver-
sait pour arriver au sol et qu'il eût une circulation plus profonde.
Cette opinion fut confirmée par des sondages qui servirent à
explorer le sous-sol du vallon, au-dessous de la nappe d'infiltration
superficielle.
Après avoir traversé les premiers terrains composés de graviers et
d'humus, puis des marnes remaniées imperméables, on fit la décou-
verte du niveau des eaux sulfureuses dans une petite couche de cail-
toux calcaires analogues à ceux du mont Svistoun. L’écoulement
“assez rapide de la nappe s’observait au moyen d’un miroir placé au-
dessus de l’orifice du sondage.
Il y avait une assez grande importance à connaître l’origine de
ces eaux sulfureuses alcalines et à démontrer qu’elles n’existaient
pas dans les couches supérieures du sol que l’on devait drainer pour
assainir les terrains du parc, mais bien au-dessous, et par consé-
quent, à l’abri des travaux de drainage projetés.
ANALYSE DE L'EAU ALCALINO-SULFUREUSE D’ESSENTOUKY.
Température. . A ma de eo 14° 4 centig. ||
ui drometrique. 44... danoise 793 j
Résidu fixe en grammes par litre. . 2.01600
Acide sulfurique. . 0.18060
Bhloure. | 5 : .. 0.33155
Carbonates alcalins . À 0.91696
Carbonates alcalino-terreux. . 0.299414
Chaux. . 0.20547
Magnésie . . 0.06557
| Potasse . 0.20320
5 0.53588
Acide carbonique en combinaison . 0.51240
Acide sulfhydrique en combinaison. 0.00172
== — libre” 0.00472
— — jotalh Ve 0 00643
910 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Mai
KISLOVODSK
Kislovodsk est célèbre par la source du Narzan que les attachés de
la commission envoyée par Pierre le Grand pour étudier le régime
des eaux du Terek furent les premiers à visiter.
La ville est située presque au confluent des rivières Olkovka et Be-
resovaïa ; quant à la source et aux établissements balnéaires, ils
occupent un espace resserré compris entre les affleurements des
grès verts de la Butte de la Croix et la rive gauche de l’Olkovka
(pl. XXV).
Le Narzan (géant) est une source bicarbonatée ferrugineuse très
abondante qui dégage du gaz acide carbonique en quantité considé-
rable. Elle a depuis nombre d'années une grande renommée dans
la contrée. On cite également une autre source analogue au Narzan,
et d’une température de 7° centigrades, qui serait située plus au
sud, sur le plateau du Bechtassin, limité par la vallée de Ghassaout.
ANALYSE DE L'EAU DU NARZAN.
De
Résidu fixe en grammes par litre. . | 2.562350
Sulfate de potasse. . | 0.05174
— A RE er 0.73765
= MAGNESIESE UNIES MISE ARE RON FACE ERRRRSE 0.05116
Chlorure. de mägnésinm:.;:£$:i1 idiote eee EM nb
Iodure de magnésium. 0 .0u002
Phosphate d’alumine . 0.0:064
Carhonate de magnésie. 0.01758
— de chaux 1.284108
— HET E 0.0C432
— de manganèse. | _0.00084
— de strontiane . : 0.003579
— de nickel et de cuivre . traces.
SUCER ee 0.01676
Acide carbonique libre. Lens 1.81419
— — en dissolution. . . 0.57968
_ La stanitza des Cosaques, Kislovodskaïa, est plus au Nord, à uñ
kilomètre de Kislovodsk, que traverse une des grandes routes du Cau-
case par lesquelles se firent les migrations des peuplades qui occupè-
rent successivement cette contrée. On a rencontré dans les environs
de nombreux vestiges des expéditions romaines,
SE
|
l
. CTIr
LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 511
* Pallas fut le premier à décrire le Narzan en 1792, et l'installation
des bains par les généraux russes ne commença que vers 1829; avant
cette date, le Narzan était presque au milieu de la rivière que l’on a
dérivée depuis pour dégager la source ; le public se baignait dans
des fosses entourées d'une claie, et les bains étaient gardés par des
Tartares installés à proximité dans leurs ktbitkas. Aujourd'hui c’est
avec Piatigorsk, la station la plus fréquentée : les Russes ont avec
raison une préférence marquée pour cette localité, située dans une
vallée pitloresque, au pied des premiers contreforts de la chaîne
caucasique, et pour les magnifiques ombrages qui abritent le parc de
Pétablissement balnéaire. À ces agréments naturels est venue s’a-
jouter depuis quelques années la construction de nombreux hôtels
et villas, qui donnent à Kislovodsk le mouvement et l'aspect des
villes d'eaux les plus recherchées. Le général Vorontzoff est signalé
comme ayant particulièrement développé et embelli cette station.
La source du Narzan devait anciennement émerger à l'emplacement
du Vaux-Hall; cette place est marquée par un monticule de travertin
ferrugineux semblable à ceux qui existent à l’est de la Machouka et.
dans le voisinage des sources du mont Youtza.
Ce travertin s’est formé au milieu des alluvions de l'Oikovka que
es eaux minérales ont déplacées et entraînées ; puis il a été recou-
vert par un lambeau de læss qui indique ainsi l’époque de sa forma-
tion dans la série des dépôts modernes.
À Kislovodsk, les formations n’ont qu'un rapport très limité avec
Porigine des eaux minérales. J’ai d’ailleurs donné quelques indica-
tons sur leur faune et leur composition dans les considérations gé-
nérales sur la géologie de la contrée.
Ce sont les couches néocomiennes en affleurement près des bains,
“sous formes de calcaires dolomitiques, qui constituent le terrain
émissaire de la source du Narzan, dont l’eau émerge vraisemblable-
ment d'une fissure assez large, si l’on en juge par l'importance du
débit.
Ces calcaires se rencontrent dans le lit de l’Olkovka, qui traverse
le Parc ; ils sont recouverts par des argiles noires, empruntées aux
‘Couches du Gault ou aux argiles micacées à Ostrea aquila des assises
.néocomiennes ; puis par un dépôt peu épais de sable, de gravier et
de limon appartenant aux alluvions de la rivière. En sortant de Kis-
lovodsk on entre dans la série des terrains jurassiques qui com-
mence par des calcaires à /Verinea. Ces formations secondaires cons-
tituent le massif du Bermamout, qui renferme quelques gisements de
houille jurassique, que M. Abich a décrits dans ses notes sur la
région.
919 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 mai LA
Liste des Fossiles.
CÉPHALOPODES
Belemnitella minima is tee A AT ER US Le CN a ARR Gault.
Anvmonites NobnSo Gr im Us MA Or). CNET. LOC NENRRERRERE Id.
— COPNUAIURUS, AA OPEL ELEC LERS M LE 4 10, PORN ï, Id.
= CRASSICOSLOLUS; 2 0'OrD, 21e RSS 2. 7-0 NO MENRNEREE ê Id.
_ Deshayesr,SLeNmM.... 202,0 1 4 VIN ._. Néocomien.
— d'uvaltanus "d'Orbrr. 25 ME. 21 NS CONS . Gault.
— RSSICOSLALUS A OTD. RL CEE NES . Néocomien.
— HOMO ER SENS EE Er QE VISE 2 o : 11 MOOD RSENN Gault.
— MOANTULUTS, SCIE 57 PR A SEE RER RER Id.
— MLYOTTAUUS AUOPD LE SERRE NM EN ENTRE ERE Re Id.
— milletianus; d'OTD' 2. IR RENTE NET Id.
— nOAOSOCOSIALUS, A OCD EEE" EU RS CEE Id.
— TOUJANUS 3 A'OrDS LME NN NS AD RCI CE EES Néocomieu.
— FPRAUTSCROLALSE NE RP PER MENENSENTE ORAN AL UT, 2 CN GAULE:
Mi Velledz; NiCh Es ES Aie LM ae Pa OR EEE Id.
HGRILCS ATMOUS VOTENT PRE REP ET ‘1 STD , Id.
— = jCyhndraceus MODE EL MEN PENSE RNB EE Id. 5
Torocenas temericianus) d'Orb ENCRES . Néocomien.
M royerianus d'OLDL Us ERIC TL RER AE VE NERE 115
Nautins pseudoelegans, QOrD.. CEE TUE NN OO Id,
GASTÉROPODES
Naticasgaultina, dOrbDi42 0 020 TN Pete RES Gault.
= Dupinits Jenna de ee: ec: NU NN Id.
LNETUyNa;: 1e Or. 5 4 1402 CT AMEN EEUP RIRE ! Id.
Rostellaria macrostoma, SOW. . . . : . . . . .. . .: 2? D UN Id. +2
ho Ebrayt, deLor: 24/4104. mo A Ur "# |
— _costata (Parkinsoni), Mieh. . . . . + 2... 0 2e Id 0
ACÉPHALES
Gastrochœna dilatata, Leym. . . . . AP PAU e ci ElRe . . . Néocomien..
Perpioma sunplemdOb UT "2 RARE ve dos SORTE |
“Panopæaaplicata, MODELE NEC RES ORNE RER Id. +
PSE SORŒMET Te PR ORNE LA BUT LT ARRET Pa eT SLR TE ER ETES 4
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Pholadomyay/avrina AG NET ASE CREER EC Id.
SOlECURUS EQUANS DOTE SN UT CR 5 SET EURE
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(Seauce Du 17 Au 1884.)
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| 1884.
LÉON. DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 513
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XIL. 39
514 LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 5 Mai
Offaster caucasicus, L. Dru.
PI. XX VI, fig. 5 à 10.
Syn. Holaster caucasicus, L. Dru, 1884. Rapp. sur les eaux minér. du
Caucase, Léon Dru, p. 11.
Espèce de petite taille, élevée, globuleuse, un peu plus longue que
large, présentant un sillon antérieur assez profond qui part du péris-
tome et qui disparaît un peu avant d'atteindre l’appareil apical; test
épuis.
Face supérieure très haute, munie près de l’appareïl apical et sur
les bords du sillon antérieur, d’une dizaine de tubercules plus forts
que les autres; aires ambulacraires munies de plaques ayant la
même disposition que celles de l’Offaster pilula ; pores ronds et obli-
quement conjugués; fasciole circulaire et marginal; périprocte très
élevé, petit, circulaire, situé en haut du bord postérieur qui tombe
presque perpendiculairement.
Face inférieure convexe, surtout sur la région médiane; bords ar-
rondis, l’antérieur fortement échancré parle sillon de l’aire ambula-
craire impaire; péristome petit, sub-circulaire; aires interambula-.
craires médianes et latérales munies de tubercules assez forts; aires
ambulacraires postérieures, présentant des granulations bien déve-
loppées.
Habitat. Cette espèce est caractéristique des couches sénoniennes
les plus élevées de Kislovodsk, d’'Essentouky et de Piatigorsk, où
elle est très abondante. |
Diamètre antéro-postérieur : 19 mill.; largeur : 18 mill. ; hau-
teur : 17 mill.
Variété A. Plus allongé et plus surbaïissé que dans le type.
Diamètre antéro-postérieur : 21 mill.; largeur : 19 mill.; hau-
teur : 17 mill. ; HER
Rapports et différences. L'Offaster caucasicus (pl. XXVI, fig. 7-10),
se distingue très facilement de l’Ofaster pilula (pl. XXVI, fig. 1 à 4),
par un sillon très prononcé. — Une autre espèce recueillie par M. Hé-
bert dans les couches à Pelemnitella quadrata (Sénonien supérieur),
entre Guerne et Dennemont, et décrite par M. Munier-Chalmas
sous le nom de Of. Pomeli (1) (pl. XXVI, fig. 11-14), est intermédiaire
(1) L'espèce décrite par M. Munier-Chalmas, sous le nom d’Offaster Pomeli, dif
fère de l’'Offaster pilula par son sillon antérieur plus accusé, et par sa face infé-
rieure beaucoup plus remplie, et sa moindre longueur relativement à la hauteur
1834. LÉON DRU. — GÉOLOGIE ET HYDROLOGIE DU BECHTAOU. 515
entre l'Ojff. caucasicus et l’0/f. pilula. La différence entre la profon-
—deur du sillon antérieur permet encore de séparer sans difficultés
ces deux espèces. Il est encore intéressant de faire remarquer que
cette nouvelle espèce est un trait d'union entre /’Off. Pomeli, Mun.
Ch., et une autre décrite par M. de Loriol, sous le nom de Cardiaster
Gillheron: (1). L'espèce suisse qui est plus cardiforme que celle du
Caucase en diffère encore par son sommet plus acuminé, etc.
Observations. Dans mon rapport sur les eaux minérales du Caucase
javais désigné cette espèce sous le nom d’Æolaster caucasicus ; les
échantiilons, nouvellement préparés, ont montré l'existence d’un
fasciole très développé qui la rattache au genre Offaster. La variété B
nest représentée que par un seul échantillon, en dehors de sa forme
plus allongée, les autres caractères restent les mêmes que dans le
_ |ype.
1.
EXPLICATION DE LA PLANCHE XX VI.
Ofjaster pilula.
Fig, 1. Face supérieure grossie 2 fois et demie.
Fig. 2. Face inférieure, id.
Fig. 3. Partie antérieure, id.
Fig. 4. Vu de profil.
Offaster caucasicus, L. Dru.
Var. A.
x
Fig. 5. Face inférieure, grandeur naturelle.
Fig. 6. Vu de profil, id.
Forme typique.
Fig. 7. Face supérieure, grandeur naturelle.
Fig. 8. Partie antérieure, id.
Fig. 9. Face inférieure, id.
Fig, 10. Vu de profil.
Offaster Pomeli, M.-Ch.
Fig. 11. Face supérieure, grandeur naturelle.
Fig. 12. Partie antérieure, id,
Fig. 13. Face inférieure, id.
(1) De Loriol, Echino. Helvet., 2 partie, p. 338, pl XXVIIÏ, fig. 4.
916 VAN DEN BROŒCK. — NOUVEAU MODE DE CLASSIFICATION. 5 mail
M. Gustave Dollfus présente une brochure de M. Van den
Broeck intitulée : Sur un nouveau mode de classification et de nota-
tion graphique des dépôts géologiques, basé sur l'étude des Phénomènes
de la sédimentation marine.
Dans cette notice, M. Van den Broeck s’est proposé de nous expo-
ser combien il s’associait à un récent travail de M. Rutot, sur les
Phénomènes de la sédimentation marine étudiés dans leurs rapports avec
la stratigraphie régionale, et comment, poussant plus loin les prin-
cipes du même auteur, il en déduisait une notation géologique nou-
selle pour les terrains tertiaires belges, applicable à la nouvelle carte
géologique en cours d'étude et de publication dans son pays.
La thèse des oscillations séculaires des rivages prend une énorme
importance en Belgique, où les dépôts tertiaires se sont formés dans “b
un golfe peu profond dont les rivages étaient bas et étendus. |
L'ordre des sédiments d’une oscillation complète du sol, est le
suivant:
Cailloux et graviers littoraux.
Sables côtiers.
Vases et argiles de zone plus profonde.
Sables côtiers. |
EE
Cailloux et graviers littoraux.
Chacun des termes de cette série symétrique pouvant venir à man-
quer par suite d’oscillations plus longues et plus brèves, d’autres
pouvant se prolonger pendant une grande durée.
Les graviers étant les termes les plus importants du cycle pour la
classification.
Étant donné une suite de faunes distinctes M. N. O., il suffira
d'indiquer à la suite, par une seconde petite lettre, sa nature a, b, €;
d, e, pour connaître sa place dans le cycle.
S'il existe plusieurs faunes M, M1, M2, etc., successives et voisines
sans être identiques, dans le même étage, elles prendront respecti-
vement les formules Ma, Mb, Mec, et Mia, M1, Mie, etc.
Les lettres M, N, O, étant les initiales des noms des divers étages
distincts.
1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 517
M. Gustave Dollfas présente la communication suivante de
M. Marcou :
Notes à l'occasion du prochain Congrès géologique international, avec des
remarques Sur les noms des terrains fossilifères les plus
anciens,
Par M. Jules Marcou.
Les deux sessions du Congrès géologique international ont mon-
iré l'impuissance de l’adoption de classifications générales, la diffi-
culté extrême de l'unification dans le coloriage des cartes, et l’im-
possibilité de fixer le langage géologique.
Les classifications et nomenclatures uniformes, qui avaient paru
être d’abord le but principal et unique des organisateurs de ces
Congrès, n’ont pas même été discutées.
C'était facile à prévoir, car ce ne sera pas avant plusieurs siècles,
et seulement après qu’une expioration et description complète, mi-
nutieuse et très soignée, de toutes les parties de la terre aura été
faite, que l’on pourra discuter avec les documents en main, et ar-
river à quelque chose de vrai et de pratique.
Dans la période de création de la géologie, dans laquelle nous
sommes encore, il n'y à qu'un moyen, qui s'impose d’ailleurs à tous
ceux qui observent et cherchent à décrire ce qu'ils voient sur le
terrain, c'est la classification géographique pour chaque partie de
la terre, au fur et à mesure qu’on les étudie en détail. Ainsi, pour
l'Europe centrale, l’Europe méridionale, l’Europe septentrionale,
PInde, la Chine, l’Afrique méridionale, l'Australie, la Nouvelle-
Zélande, l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud, on à créé des
classifications, et on en créera de plus en plus à mesure qu’on
étendra les études minutieuses et soignées,
Bien entendu que je ne parle pas ici des personnes qui écrivent des
Manuels et Traités de géologie et de paléontologie, ni même de celles
qui, après avoir créé une classification spéciale d’une partie des
roches stratifiées essayent, par des voyages rapides et surtout des
visites aux. collections et aux réunions des Sociétés savantes, d’é-
tendre leurs vues et opinions dans un but de satisfaction person-
nelle,
Pour le langage géologique, l’idée de chercher à le fixer n’a pu
venir qu'à des mathématiciens et à des chimistes, tout au plus à
quelques professeurs de géologie s’occupant beaucoup plus de
518 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai
théorie que de pratique. Que leur bonne intention soit réelle, il n’y
pas à en douter. Mais de là à la pratique, il y a un abime qui ne sera
jamais comblé, parce que la question est insoluble et que, bien plus,
elle n’a pas besoin de solution.
Ceux qui ont mis en avant la fixation du langage géologique, ont
oublié que la géologie est de l’histoire naturelle au premier chef,
une description historique de la terre, et non sa mesure, son poids,
ses mouvements dans l'espace, ses phénomènes physiques et chi-
miques, etc. Ils n’ont pas pensé que chaque peuple possède une
langue à lui, dont tous les mots et toutes les nuances ne sont pas
traduisibles littéralement. Leur tentative n’est pas autre chose qu'un
essai partiel et renouvelé d’une langue unique. Utopie jugée depuis
longtemps.
Aussi les discussions sans fin du Congrès de Bologne n’ont nu
aboutir à rien de pratique. Chacun y comprenait différemment les
mots : Roche, formation, terrain, groupe, série, système, étage,
zone, horizon, division, dépôt, assise, couche, lit, banc, période,
âge, époque, cycle, temps, ère, faisceau, etc. Chacun avait élaboré et
était prêt à proposer au moins une classification et à en démontrer
la supériorité. L'accord a fini par être déclaré chimérique, puisqu'on
ne pouvait s'entendre sur rien, même sur les questions les plus
simples, Toutes les délibérations ont été sans issues ; et l’on était tel-
lement divisé, que l’un des membres en est venu à « exprimer le
vœu qu’on ne vote que sur les points sur lesquels on est d'accord ! »"
On peut juger dans quel labyrinthe inextricable et inutile on se lan-
çait, si l’on pense qu'il n'y avait à ce Congrès qu'un fort petit
nombre de géologues — moins de deux pour cent — et que la plu=4
part de ceux qui étaient là n'avaient recu aucun mandat de leurs
confrères, ou tout au moins étaient sans pouvoir d'aucune espèce
d'engager leurs adhésions aux résolutions qu’on y pouvait prendre:
Un seul exemple suffira pour montrer l’insolubilité de la fixation"
du langage géologique. Le mot ferrain ne peut se traduire ni en an
glais, ni en allemand, ni en scandinave; et le mot terrane que l’on
proposait de lui substituer n’est qu’un expédient sans valeur philo=M
logique, et dont l'emploi rencontre les mêmes difficultés que le mot
terrain. Qu’a-t-on fait? On a proposé alors de supprimer ce mot et de
le remplacer d’abord par groupe, puis par système. Eh bien ! en fran
çais cette suppression est impossible dans la géologie pratique. Que
dans un cours et un manuel de géologie, le professeur parvienne à
ne jamais prononcer ou écrire le mot terrain, cela est possible, non
toutefois sans de grands efforts et non sans nombreux /apsus lin=,
guæ. Mais sur le terrain, en face des roches, je pose en fait qu'il est
22
nes
Pme ue
… 1984. : J. MARCOU. —— TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 519
impossible de faire une description en langue française sans se
servir de ce mot, qui rend mieux que tout autre les liaisons et asso-
ciations des strates.
Les géographes se sont montrés beaucoup plus pratiques dans
leurs Congrès internationaux, en ne soulevant pas la question de
fixer le langage géographique. Ainsi, un peuplé nomme un cours
d'eau un fleuve, un autre nommera le même cours d’eau une ri-
vière, un troisième dira: cela, un fleuve ? une rivière ? non, c’est un
torrent! un gave! un arroyo ! un creek! un bayon ! un bras de mer
même. De même pour les mots: Montagne, chaîne de montagne,
sierra, cordillière, crête, pic, dômes, môle, butte, dent, corne,
cône, yama, etc., etc., qui sont tous laissés à l'appréciation de
chacun, sans qu’il en résulte la moindre difficulté dans les des-
Criptions et ouvrages géographiques.
D'ailleurs, l'emploi d’un nom ou d’un autre dont les significations
sont identiques ou se rapprochant beaucoup, tels que : Terrain se-
condaire, terrain jurassique, terrain oxfordien, n’a jamais empêché
de comprendre une description géologique ; et toutes les unifica-
tions et fixations du langage géologique n’augmenteront en rien la
valeur d’un mémoire.
Quant à la question de l'unification du coloriage des cartes géolo-
giques, il n’est guère possible d’avoir été plus mal inspiré que le
Comité d'organisation italien, qui a eu la singulière idée de la mettre
Au concours, en y attribuant des prix et des médailles. Les couleurs
et les signes conventionnels pour les représentalions graphiques
des roches sur les cartes et profils géologiques, ne peuvent avoir de
la valeur que par suite d’une longue pratique et des années d’expé-
rience d'une réunion ou corps de géologues. Comment a-t-on pu
penser qu'un homme, quelles que soient sa valeur et son expérience,
“püt offrir une solution ayant quelque valeur, lorsque cette question
a fait l’objet des études et des essais continuels, et cela pendant qua-
rante et cinquante années de corps constitués dans le but spécial de
colorier les cartes de l'Angleterre, de la France, de l’Autriche, etc...
Aussi le résultat a-t-il été des plus maigres. |
Il n’y avait qu’à présenter au Congrès les tableaux et index des
couleurs et signes adoptés pour les grands travaux des cartes géolo-
giques du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, de la
France, de l’Autriche-Hongrie, de l'Allemagne, de la Scandinavie,
de la Belgique, de la Suisse, l'Espagne, l'Italie, etc., etc. ; les com-
parer et voir si l’on pouvait arriver à une entente. Je la crois impos-
Sible, moins à cause des prétentions patriotiques et nationales de
chacun, que par suite des travaux énormes déjà exécutés et qui ne
520 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai
peuvent pas se recommencer, et aussi surtout par les impressions
différentes que font les couleurs suivant qu’on les regarde dans cer-
tains pays et sous certains climats. Il est bien certain que la gamme
des couleurs n’a pas la même valeur pour toutes les nations, et que
des préférences s’accentuent suivant les régions géographiques et
géologiques. À cet égard, je fais appel aux souvenirs de tous les géo-
logues-voyageurs ?
Après avoir constaté l'impuissance d'unification des procédés gra-
phiques, pour toutes les cartes géologiques, le Congrès de Bologne
s’est rabattu sur un essai d'unification borné seulement aux cartes
d'ensemble, de chaque pays. Et afin de mettre en pratique l'idée, le
représentant de l’Autriche-Hongrie a proposé l'exécution d’une carte
géologique de l'Europe, à l'échelle de 1 : 500,000, en 49 feuilles.
La proposition de faire aussi une carte géologique de la terre, sous
la forme d’un atlas, a présenté de si grandes difficultés, que la Com-
mission internationale l’a immédiatement écartée, préférant se con-
centrer et se consacrer entièrement à l'exécution de la carte géolo-
gique internationale d'Europe. Le Congrès a décidé que cette carte
serait exécutée à Berlin et non à Vienne, malgré l'initiative qu'en
avait prise l’Autriche et la haute position et très grande valeur de
l’École géologique de Vienne. De plus, après n’avoir admis que cinq
membres représentant l'Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la France,
l'Angleterre et la Russie pour la Commission exécutive ; l'Allemagne,
pour reconnaître les bons services de l'Italie, dans l'acceptation de
Berlin comme lieu d'exécution de la carte, a fait joindre l'Italie aux
cinq grandes puissances. Puis, le représentant de la Suisse, qui avait
mis en avant l’idée singulière et complètement impraticable de la
création d'un bureau international à Berne, subventionné par tous
les pays d'Europe, finit aussi par être ajouté à la Commission d’exé-
cution. |
L'Espagne, le Portugal, la Belgique, la Scandinavie, etc., sont
laissés de côté. Pourquoi? Les surfaces géologiques n’ont rien à
faire avec les puissances politiques, et l’on ne voit pas l'avantage
d’exclure les péninsules ibériques et scandinaves, dont la géologie
certes joue en Europe un aussi grand rôle que celle de n'importe
quelle autre contrée.
On à cru d’abord que cette carte marcherait vite, et qu'on la pu-
blierait dans quatre ou six années. Maïs on n’a pas tardé à s'aperce-
voir des grandes difficultés d'exécution, même pour les feuilles de
l'Europe centrale, que l’on croyait déjà avoir toutes prêtes et sous
la main. Que sera-ce lorsqu'on voudra exécuter les feuilles du Nord?
de l'Est? du Sud ? Mettons largement douze et dix-huit années pour
ant ?
1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. s21
son exécution ; heureux si elle a entièrement parue avant le siècle
prochain. Alors on pourra juger de sa valeur comme essai partiel
d'unification des procédés graphiques, et des nomenclatures et clas-
sifications.
Son inconvénient principal, et qu’on peut signaler dès à présent,
sera l’autorité qu’elle prendra aux yeux de la majorité des géolo-
gues. Quoique n'obligeant personne à accepter ses classifications,
nomenclatures, couleurs et langage technique, elle sera forcément
un argument du plus grand poids et une arme qui sera employée
constamment pour empêcher les changements et modifications
mêmes les plus nécessaires, que les observateurs pourront indiquer.
La plus petite altération sera tout une affaire, et par suite, les progrès
seront fort difficiles à réaliser et à être acceptés. |
Si la carte d'Europe était l’œuvre d’un seul ou de deux géologues,
“comme cela est arrivé jusqu'à présent, des changements et modifi-
cations seraient beaucoup plus faciles. Ne s'imposant pas avec cet
appareil de Commission des grandes puissances, qui donne une
tournure officielle obligée, les géologues lui préfèreront toujours une
carte qui ne leur opposera pas par sa nature une espèce de non possu-
us, ou tout au moins un obstacle formidable à placer dessus leurs
découvertes originales. Car il ne faut pas croire que cette carte géo-
logique internationale de l’Europe sera définitive. Quelque soin
qu'on y apporte, ce ne sera qu’un essai. Bref, il y à là un danger et
“une menace contre la liberté individuelle, dans une science qui est
en train de se construire, de s'établir, dont toutes les grandes dé-
couvertes et bases sont dues aux géologues isolés non ofticiels, et
dont toutes les grandes lignes ne sont pas encore assurées, et ne se-
ront bien certaines et définies que dans plusieurs siècles à venir.
Car nous connaissons si peu !
Les observations précédentes ne visent en rien l’utilité et la grande
valeur des Congrès géologiques internationaux (1); seulement on les
a mal engagés dans des voies dont il faudra à toute force sortir et le
(4) Les résultats les plus pratiques et de grandes valeurs du Congrès tenu à
Bologne, ont été les publications, en vue du Congrès, par le gouvernement ita-
lien de la Carta geologica d'Italia, et par le Comité d'organisation du Congrès de
la Bibliographie géologique et paléontologique de l'Italie. Il est à regretter qu’on
“aie pas eu l’idée de mettre au concours, la description géologique résumée de
Pltalie ; et de reconnaître par des médailles ou prix les travaux analogues pu-
bliés dans ces dernières années sur la Belgique, l'Angleterre, l'Irlande, la Nor-
vèze, etc., etc. De pareils travaux sont surtout de la compétence des Congrès in-
…ernationaux, parce qu'ils font avancer la science comparative en donnant l'état
actuel des questions dans chaque pays, et en permettant des rapprochements et
identifications des résultats obtenus entre pays voisins.
529 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai
plus tôt possible. Ainsi que l’a dit M. Torell à Bologne, il faut
«réserver une place aux études purement scientifiques à côté des tra-
vaux d’unification ». Il y a tant de questions pratiques internatio-
nales à résoudre ; tant de progrès à accomplir, qu'il n’y a que l’em-
barras du choix pour faire de la belle et bonne besogne.
C'est dans l’espoir de contribuer à éclaircir les questions des
grandes classifications, si difficiles pour maints motifs, que j’offre au-
jourd’hui les notes suivantes sur un point bien obscur quoique da-
tant de cinquante années au plus.
Taconique versus. C'ambrien et Silurien. — Le temps est venu de
montrer les droits de priorité et les avantages véritables du « sys-
tème taconique », sur les expressions généralement employées de
« Silurien » et de « Cambrien », pour désigner les strates que ren-
ferme la faune primordiale. D'abord, c’est une question de justice;
et il n’est guère possible que le troisième Congrès géologique inter-
national qui doit se tenir au mois de septembre prochain à Berlin,
n’aie pas à s’occuper des noms à choisir pour les grandes divisions
des terrains de la carte géologique d'Europe.
Je vais prouver par des faits et dates que l’Amérique a droit à
nommer un des grands systèmes ou série des strates ; et que c'est
grâce aux observations et aux travaux exécutés de ce côté de l’Atlan-
tique, que l’on a premièrement connu la véritable base de l'échelle
Stratigraphique.
Ne voulant pas se servir du nom allemand de « Grauwake », ni du
terme « Terrain de transition » des Français; voici comment Mur-
chison explique l’origine des termes « Silurien » et « Cambrien » (1).
« À cette époque (1835), j'ai proposé le nom de Silurien, et voici
. comment ? Mon ami, l’'éminent géologue français, Elie de Beaumont,
frappé de la clarté de la classification que je venais d'établir dans
l’ordre de superposition et des fossiles caractéristiques, dans cha-
cunes des séries descendantes, appuya fortement auprès de moi
pour que j’adopte un nom général pour tous les groupes naturels."
Voyant que la région qui renfermait les meilleurs types était réelle-
ment le pays des Silures du vieux roi breton Caractacus, j'ai adopté
(1) Cambria du latin Cimbri (voleurs) et du celte Cymry, la Britannia secunda
des Romains, comprenait tout le pays de Galles, depuis la rivière Severn jusqu'à
celle de Dee. Trois peuples l’habitaient; au sud, les Silures (Siluria), à l'ouest, les
Dimetes (Dimetia), et au nord, les Ordovices (Ordovicia). Tous ces noms ont été
employés par les géoligues anglais qui, en outre, ont proposé d’autres nomS$ gallois,
tels que : Menevien, Pebidien, Arvonien, Longmynd, Llamberris, Harleck, Festi-
niog, Tremadoc, Arenig, Caradoc, etc. Aucun pays n’a fourni autant de noms géo-
graphiques à la géologie, que la petite principauté de Galles.
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cenom (Silurien). Je savais que tous les noms géologiques établis au
moyen des caractères minéralogiques et paléontologiques n'avaient
EU aucun succès et ne satisfaisaient pas ; et que les noms fantai-
sistes tirés du grec étaient encore moins goûtés. Alors il m’a semblé
“qu'un beau nom harmonieux géographique, choisi dans une région
où la classification avait été bien étudiée, et où chacun pouvait aller
et se convaincre par lui-même, était après tout ce qu’il y avait de
“mieux » (Life of sir Roderick J. Murchison, vol. I, p. 227, London,
1875). |
«Le mot Cambrien a été imprimé pour la première fois en 1836... »
æWVoici son origine. Ayant envoyé un exemplaire de ma nouvelle
classification à Élie de Beaumont, cet éminent géologue voulant dé-
signer par un nom spécial, tout groupe de strates séparés par une
| ligne de dislocation, proposa de donner le nom d’Æ/ercynien, près
des montagnes du Hartz en Allemagne où, d’après lui, les plus an-
ciens schistes devaient être plus anciens que ceux auxquels j'avais
…ippliqué le nom de Silurien. Ne voulant pas qu’un nom choisi dans
un pays étranger, où jusqu'alors on n’avait pas fixé encore d'horizons
paléozoïques certains, fussent donnés à ces roches infra-siluriennes,
je me suis hâté d'engager le professeur Sedgwick de donner à ces
roches schisteuses, que je croyais en toute confiance inférieures aux
Miennes, un nom géographique, ayant une origine similaire au
« Silurien ».
«Je suis allé même jusqu’à lui soumettre le nom de Snowdonien,
parce que je savais que mon ami regardait la partie Nord-Ouest de la
chaine galloise comme formée des plus anciens massifs fossilifères ;
“mais préférant un nom géographique plus facile à comprendre, il
choisit celui de Cambrien. Avec cette classification, nous élions cer-
täins tous deux qu'aucun malentendu ne pouvait trouver place dans
la classification du Paléozoïque inférieur, parce que les masses mi-
nérales étant contiguës, nous pouvions plus tard étudier leurs rela-
tions et les fossiles qu'ils renfermaient, sans aucune crainte d’erreur
ou de conflit de vues théoriques » (On the meaning originally attached
10 the lerm « Cambrian system », etc., by Murchison, dans Quarterly
Journal of the Geological Society, vol. TT, p. 1467, London, 1847).
D'après ces deux citations, Élie de Beaumont serait l’inspirateur
des noms géographiques à terminaison en en pour désigner les
groupes stratigraphiques. Ce n’est que partiellement la vérité. De
Beaumont n’a jamais proposé que deux noms géographiques, savoir :
le. Grès vosgien en 1841, et le Cambrien en 1847. Ce dernier, pour
essayer de mettre d'accord Murchison et Sedgwick, et désigner les
strates contenant la faune seconde. Ni l’un ni l’autre des adver-
5924 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai
saires n’ont accepté cette transaction. Mais de Beaumont avait été
frappé du succès des noms de «Portlandien, Kimméridien, Coral-
lien et Oxfordien », proposés et employés dès 1832, par Jules Thur-
mann, dans son Æssai sur les soulèvements jurassiques du Porrentruy.
Thurmann, géologue à idées nouvelles et originales, est celui qui,
le premier, a reconnu lutilité des termes géographiques à terminai-
son uniforme en en, et qui le premier s’en est servi, dès 18392, pour
ses très remarquables classifications orographiques des montagnes
du Jura. Poursuivant son idée, en 1834, il trouva et employa le nom:
« Néocomien », pour désigner la partie inférieure du terrain cré-
tacé, appelé alors « Crétacé du Jura », ou « Jura-Crétacé ». Ce nom
fut proposé et employé dans une réunion de la Société géologique
des Monts-Jura, tenue à Besançon, les 1°" et 2 octobre 1835, ainsi
qu’il résulte d’une lettre que Thurmann a écrite à Élie de Beaumont,
et que ce dernier a publiée dans le tome VII du Bulletin de la Société
géologique de France, 1° série, p. 209, où l’on lit : « Je (Thurmann)
propose de donner le nom de terrain néocomien (/ÂVeocomensis), c’est-
à-dire de Neuchâtel, comme on dit Portlandien, Oxfordien, etc. ».
La coïncidence de la suggestion d'Élie de Beaumont, de se servir
du mot /ercynien vers la fin de 1835, avec la création du terme MVéo-
comien que Thurmann venait de lui communiquer, montre bien que
l'initiative de ces termes géographiques terminés en en vient vrai-
ment de Thurmann, ainsi que le prouvent les dates des documents
publiés.
Sedgwick et Murchison avaient fait entre eux une espèce d’asso-
ciation amicale pour étudier les roches stratifiées anciennes de
l’Angleterre, Murchison explorant les grauwackes des comtés de
Hereford, Radnor, Pembroks, tandis que Sedgwick étudiait plus
spécialement la région ardoisière ou schisteuse du nord du pays de
Galles. Ce dernier reconnut vite la succession des massifs principaux
de schistes, ainsi que les dislocations qui les ont affectés. Il vit fort
bien que son « Groupe de Bala » reposait en discordance de stratifi-
cation sur les schistes du Jestinoig et de Longmynd. Et comme on
n'avait pas trouvé de fossiles dans les strates au-dessous du groupe
de Bala, leur épaisseur et leur structure n’ont pas tout d’abord été
étudiées. On se contenta de savoir que l'épaisseur devait être très
grande et que la structure en était fort compliquée, surtout dans les
comtés de Pembroks, de Cardigan et de Caernavon. Toute l'attention
de Sedgwick se concentra sur le groupe de Bala. Il y reconnut une
série de strates qu’il subdivisa en deux étages, contenant toute une
faune spéciale. Sedgwick ne se préoccupa pas de l’étudier dans le
Shropshire et Montgomeryshire, où Murchison le rencontrait et s'en
|
|
|
_ 1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 595
emparait pour en former son « Silurien inférieur ». Comme excuse,
Murchison dit qu'il pensait que les fossiles recueillis par Sedgwick
- étaient différents de ceux qu’il plaçait dans son « Silurien inférieur »
et qu'il a été fort étonné d'apprendre que Sedgwick n'avait trouvé
seulement que des fossiles siluriens dans son « Cambrien. » Par con-
séquent, dit-il, le « Cambrien » «n’est pas dans une position infé-
rieure aux parties les plus basses des roches stratifiées de mon
Silurien de la région du Shropshire et de la région voisine du Mont-
someryshire, ainsi que nous l’avions supposé, mais il est simple-
ment une continuation des mêmes couches » (Siluria, L'° division,
p. 8, London, 1854).
Et afin de prendre date, Murchison s’empressa de publier son
« Silurian system, » en 1839, en ayant grand soin d’y faire décrire
tous les fossiles qu'il avait pu se procurer par des spécialistes tels
qu'Agassiz, Sowerby et surtout Lonsdale. De plus, il eut le talent de
soumettre quelques-unes des portions de son manuscrit, principale-
ment l’Introduction, à son ami Sedgwick, à qui ille dédia et il engloba
dans son volume, comme étant de lui, une quantité d'observations
de la plus haute valeur, faites par d’autres géologues, qui les lui
avaient très libéralement communiquées. Citons surtout le Révérend
… T. T. Levis, vicaire d'Aymestry, qui avait débrouillé et classé tous
les strates de ses environs avant que Murchison n’y vint et dont les
talents d’observateur étaient au moins égaux à ceux de Murchison,
suivant l'opinion d’un bon juge, le professeur Phillips (Zife of Mur-
chison, vol. I, p. 242).
Sedgwick, d’une grande honnêteté de caractère, très simple dans
ses manières et ne pensant qu'aux progrès de la stratigraphie et de
la géologie, dont il était certainement le représentant le plus savant
et le plus capable, depuis la mort de « Strata Smith », ne vit pas
tout d'abord le grand avantage de cette publication, qui lui coupait
en quelque sorte l'herbe sous les pieds et le devançait d’une marche.
Il continua ses études, réunissant patiemment tous ses matériaux
avec le plus grand soin, observant surtout avec habileté et un grand
savoir toutes les superpositions, les dislocations et les associations
des strates et, sans se presser, il retarda la publication de ses fos-
siles jusqu’en 1855 : « À Synopsis of the classification of the British
paleozoic rocks, by Adam Sedgwick, with a systematic description
of the British palæozoic fossils in the geological Museum of the Uni-
versity of Cambridge, by Frederick Mac Coy, Royal 4° Cambridge. »
Il est vrai que, dans l'intervalle, une controverse des plus actives,
surtout de la part de Murchison, s’éleva entre les deux associés,
devenus des ennemis irréconciliables et qu’une rupture complète et
526 J. MARCOU. =— TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mail
des plus regrettables, dans l'intérêt de la science, eut lieu entre eux.
A présent, il est admis que Sedgwick a eu raison d'insister sur
l’indépendance de la faune seconde et sa séparation de la faune
troisième qui, seule, a le droit de s'appeler silurienne; que dès les
premières observations il a reconnu un système différent de celui
des groupes de Wenlock et de Ludlow et qu’en le nommant « Cam-
brien » il a agi suivant les règles reconnues en stratigraphie pour -
établir les grands terrains ou systèmes. 1)
Mais il est nécessaire de revenir en arrière, pour montrer la chro-
nologie des progrès accomplis, d'abord hors de l Angleterre, puis en
Angleterre même.
La publication du «Silurian system » en 1839, fut un véritable.
événement et marque un point important dans les progrès de la
géologie. Toutefois, il est bon de dire qu’en Amérique, ce livre n’a
eu tout d’abord presque aucune influence et que ce n’est qu’à partir M
du voyage de de Verneuil, en 1846, que cette influence s’exerca
dans de certaines limites.
Depuis 1836, Vanuxem, Emmons et Conrad étudiaient et classaient
avec le plus grand succès les terrains de transition de l’état de
New-York. Les assises étant en partie horizontales, ou peu s’en faut,
et se succédant par retrait, les géologues américains eurent peu de
difficultés à établir une bonne classification sans avoir à faire les
raccordements difficiles qui ont arrêté Sedgwick et Murchison en.
Angleterre. |
En Europe, linfluence de la publication du « «Silurian system » à
été immédiatement très grande et cela, par suite de causes très
diverses. Tout d’abord son auteur s’est mis à parcourir l’Europe dans
tous les sens, cherchant partout à reconnaître et à établir sa classi=}
fication silurienue. Ce n’est pas qu’il n’ait pas trouvé une assez grande
résistance de la part des géologues allemands, scandinaves et russes,
résistance qu'il à fini toutefois par surmonter, grâce à l’appui des
géologues français, de tout temps très disposés à l’anglomanie. |
Mais celui qui surtout a fait la fortune du « Silurian system » est
Barrande. Exilé à Prague avec la famille royale de France, Barrande
avait commencé depuis quelques années l’étude du bassin de la
Bohême, recueillant systématiquement des fossiles et des sections M
géologiques. Le manque de points de comparaison et la résistance.
qu’il éprouvait de la part des géologues et paléontologistes de la
Bohême, qui tous déclaraient que la géologie de ce pays était un
fait unique et ne se rattachant à rien de semblable dans l’histoire
de la terre, fit que Barrande accueillit le premier exemplaire qu'il vit
à Vienne, en 1840, du « Silurian system » comme un navigateur
_ 1884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 527
qui, la nuit, dans le brouillard, aperçoit un phare. Aussi, par recon-
naissance pour les grands services que lui a rendus ce livre, non
seulement il employa le terme Silurien, mais il l’étendit à des strates
bien au-dessous du niveau de celles décrites par Murchison, leur
ajoutant d’un seul coup 3,000 mètres, en moyenne, de couches con-
tenant la faune primordiale — sa division C — entièrement inconnue
à Murchison et à Sedgwick et, de plus, ses étages azoïques À et B.
Barrande, tout en ayant entendu parler des divergences de vue et
de la véritable querelle qui avait éclatée en 1846 et 1847 entre Sedg-
wich et Murchison, ne pouvait avoir une opinion sur la solidité
des revendications de Sedgwick, sans aller étudier la question sur
les lieux, dans le pays de Galles et le Shropshire, ce qui lui était
alors matériellement impossible de faire à cette époque de sa:vie;
tout le peu de temps dont il pouvait disposer étant pris par ses
études sur la géologie de la Bohême.
—Sedewick n'ayant publié son « Synopsis... » avec les fossiles par
Mac-Coy qu’en 1855, Barrande ne put en faire usage dans sa classifi-
cation de 1850 et toutes ses publications avec carte géologique, tant
dans le Pulletin de la Soc. géol. de France, en 1851, que dans son pre-
mier volume du « Système silurien du centre de la Bohème», en 1852,
ne font aucune mention du « Cambrian system » qu’il ne connaissait
pas. Il n’est pas douteux qu'avec sa grande loyauté et son amour de
“là justice, Barrande aurait reconnu les droits réels de Sedgwick et
“de son « Cambrian system », comme il l’a fait plus tard pour le « Ta-
—conic syslem », qu'il ignorait tout autant, quoique publié dès 1846.
Une fois sa classification publiée et son grand ouvrage commencé,
Barrande ne pouvait plus revenir sur le terme adopté et changer son
titre. -
… Voici ses divisions du système silurien de la Bohême :
H.
Division silurienne
: faune troisième.
supérieure.
Division silurienne | C. Schistes protozoïques ou faune primordiale.
inférieure,
G
F
E.
D. Quartzites ou faune seconde.
C
B
UN
Schistes et conglomérats azoïques.
Granite et (Gneriss.
Murchison s’empressa de profiter des beaux travaux de Barrande
et, avant même que Sedgwick, se décidât, à la fin, à publier son
598 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai
« Synopsis, » depuis si longtemps attendu et annoncé et qui ne
parut qu'en 1855, quoique daté de 1851 et 1852 dans l’Introduction,
Murchison, toujours sur le qui-vive, fit paraître une nouvelle édition,
plus populaire et dans le format in-8° de son « Silurian system ». \
Seulement, mettant de côté tout ménagement, il plaça hardiment |
dans son « Silurien inférieur » non seulement les formations de |
Caradoc et de Llandeiïlo ou Groupe de Bala de Sedgwick, mais bien |
plus, il y met aussi les « Lingula-flags » et le «Longmynd ou Bottom- |
rocks » et supprime tout à fait le « Cambrien ».
Il fit même plus : le succès du terme « Silurien » lui fit oublier
toute prudence et il comprit, dans sa nouvelle édition du « Silurian 4
system » toutes les séries paléozoïques sous le titre unique de
« Siluria ». Plaçant sous cette rubrique de « Silurie » les faunes pri-
mordiale, seconde et troisième, le Dévonien, le Carbonifère et même
tout le nouveau Grès rouge de Russie (Dyas et Trias), qu'il désigne
sous le nom russe de « Permien ». Dans les deuxième et troisième 4
éditions de « Siluria », en 1859 et 1867, les strates dont il donnait |
des descriptions, allaient toujours en augmentant, citant déjà le |
Jurassique et le Crétacé et, s’il avait publié une édition de plus, W
toute la série stratigraphique aurait passée sous le titre de « Silurie », M
ne s’arrêtant tout au plus qu’au Quaternaire glaciaire. |
Cet excès de « Silurie » et de « Silurien » amena une réaction et |
c’est Barrande lui-même qui en donna le signal. |
Rappelons d’abord qu’il y à quarante années et même seulement
trente ans, les communications n'étaient pas faciles comme à pré-
sent et que les publications, d’un pays à un autre et surtout d’un
hémisphère à l’autre, n’arrivaient qu'avec beaucoup de peine et
même souvent n’arrivaient pas du tout. Aussi ne faut-il pas s'étonner
si, malgré les recherches très actives et persistantes de Barrande sur
tout ce qui avait paru sur la faune primordiale et les roches qui la
renferment, tous les Mémoires et Rapports d'Emmons lui avaient M
entièrement échappés. Avec une véritable intuition prophétique,
Barrande avait successivement annoncé l'extension de la faune pri
mordiale qu’il avait établie en Bohême en 1846, à la Suède, à la
Norvège, à l'Angleterre, à l'Espagne, au Haut-Mississipi, à Braintrie, |
près Boston, dans la Géorgie, au Texas et au Missouri. | |
Cela n’a pas été toutefois sans une certaine opposition, oppos- M
tion dont le centre était en Angleterre, où personne n’en voulait,
pas plus Sedgwick que Murchison et le « Geological Survey ». Avec
son esprit fin et courtois, Barrande nomme la « faune primordiale » M
Mademoiselle de Trop. Effectivement elle était de trop pour Mur-
chison, qui croyait avoir tout compris dans son « Silurian system» M
_ 41884. J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 929
et elle venait aussi fort mal à propos pour Sedgwick, qui faisait
décrire par Mac-Coy tous les fossiles recueillis dans son « Cambrian »
et qu'il était en droit de regarder comme les êtres les plus anciens,
formant la base des types organiques.
Enfin le Relevé géologique (Geological Survey), avec son nombreux
état-major d'assistants et de collectionneurs de fossiles et le soin
extrême qu’il mettait à étudier le Pays de Galles et les collines de
Malverm, n'aimait pas admettre qu’un étranger, dans un rapide
«séjour à Londres et sur divers autres points du pays pendant
Phiver de 1850 à 1851 », avait pu trouver toute une nouvelle faune,
qui leur avait complètement échappé.
Personne n’a eu l'esprit plus élevé et n’a porté à un si haut degré
la moralité dans les découvertes et recherches géologiques et paléon-
tologiques que Barrande. Pendant quinze années il a consacré la
plus grande partie de son temps et de ses ressources « à créer la
faune primordiale », suivant l’expression d'Omalius d'Halloy et,
lorsqu’en 1860 il recut du docteur Emmons et de Billings les docu-
ments publiés sur le « Système Taconique », il n’hésita pas un ins-
«tant à reconnaître et à proclamer les droits de priorité d'Emmons et
du « Taconic system ».
mm…Voici les termes qu'il emploie : « À l’origine, c’est-à-dire de 1838
d jusqu’en 1844, ce système Taconique n’était présenté que comme
Ë fondé sur des observations pétrographiques et stratigraphiques et il
muconstituait simplement la base sédimentaire, suivant l'expression amé-
| Bicaine. Il n’était encore caractérisé par aucune faune quelconque.
«Mais, en 1844, le docteur Emmons ayant découvert dans ce ter-
rain des fossiles jusqu'alors inconnus, son Taconic system représen-
ait, suivant lui, la base paléozoique.
…» Cette expression, usitée sur l’autre bord de l’ Atlantique, cest évi-
«demment équivalente à celle de faune primordiale, que j'ai appliquée
au groupe trilobitique le plus ancien de la Bohème, défini pour la
première fois dans ma MVotice préliminaire, en 1846.
…» On sait que les Lingules, qui caractérisent l'horizon correspon-
dant des Lingula flags dans le Pays de Galles, c’est-à-dire dans la
région cambrienne, en Angleterre, n’ont été découvertes par M. Davis
qu'en 1845 (Siluria, 2° édition, p. 43, 1859).
….» En comparant ces dates, il est clair que le docteur Emmons
avait annoncé le premier Vaste d’une faune antérieure à celle
qui avait été établie dans le Silurian system comme caractérisant la
division silurienne inférieure et que j’ai nommée faune seconde. Il est
donc juste de reconnaître cette priorité et je crois d'autant plus conve-
… -nable de la constater en ce moment, qu’elle n’a point été réclamée
XII, 34
550 j. MARCOU. — TERRAÎNS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 5 mai
jusqu’à ce jour » (Documents anciens el nouveaux sur la faune primor-
diale et le Système Taconique en Amérique dans le Bull, Soc, géol. de
France, 2° sér., t. XVIII, p. 295, 1861).
On ne peut désirer une plus complète démonstration et juslifica=
tion de la priorité du système Taconique, et de sa posilion à la base
de tous les systèmes de strates, et du grand rôle qu'il joue dans
l’échelle stratigraphique.
Il est évident que si Barrande avait connu les mémoires d'Em-
mons dès leur apparition, il aurait employé le nom de Taconique
pour désigner toute cette partie inlérieure des strates les plus an-
ciennes de la Bohême, qu'il a nommé faute de mieux, division A, Ê
et G du Silurien inférieur.
De même qu'il n’est pas douteux que si Sedgwick et Mac-Coy
avaient publié quinze années plus tôt le « Synopsis ofthe Brinish Palæ=l
zoic rocksand fossils », Barrande aurait reconnu le « Cambrien » dans
son étage D des quartzites à faune seconde. Mais Barrande a publié
son « Système silurien de la Bohême », en 1852, tandis que Sedgwick
n'a publié son grand ouvrage qu’en 1855, et que les documents Ta-M
coniques d'Emmons ne sont Dents entre les mains de Barrande |
qu'en 1860. |
Ces dates expliquent et répondent à toutes les obiections. Il ne
peut plus être question de réunir dans un seul système ou terrain,
les strates contenant les faunes primordiale, seconde et troisième;
ce serait, dans l’état actuel de nos connaissances, un anachronismenl
aussi grand que de faire un seul système des strates contenant les
faunes triasique, jurassique et crétacée. Aussi Linnarson, malgré le
peu d'épaisseur des strates du Paléozoïque inférieur de la Suède, n au
pas hésité à y reconnaître trois grands terrains. qu'il nomme : Cam
brien, Ordovicien et Silurien. Ce savant ne s’est occupé ni de ques-M
tions de priorité, ni de savoir avec précision la signification du terme
« Cambrien »., Quant au terme « Ordovicien », mis en avant dans ces
dernières années, par quelques géologues anglais, pour désigner les |
roches contenant la faune seconde, il n’y a aucune raison de lac}
cepter, pas plus que le nom « Cambro-Silurien », proposé jadis pal
Lyell. |.
Le terme « Taconique » ramené sur le tapis avec tant d’éclat par M
Barraude, est aujourd’hui bien connu; on l’a employé en Allemagne, M
en Norwège, en Espagne, en Italie et en France. Je m'en suis servi M
dans les deux éditions de mon essai de Carte géologique de la Terre:
Pour le nom de « Cambrien » on ne peut l’appliquer en toute jus=
tice qu'aux séries de roches renfermant la faune seconde. Vouloir.
l'étendre aux strates des faunes primordiale et seconde, ainsi que
_ 1884. j. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS. 531
| J'essaye depuis plusieurs années l'école géologique de Cambridge
en Angleterre, c'est tomber dans les mêmes fautes que l’on reproche
_ aux partisans de Murchison, qui dans son « Silurian system » a
étendu le nom de silurien aux faunes troisième et seconde. Sedewick
et Mac-Coy ont complètement ignoré l'existence de la faune pri-
mordiale, et dans leur « Synopsis, etc., » de 1855, il n’y a pas un
seul fossile primordial. Comment avec un pareil hiatus et une igno-
—rance absolue de l’ordre d'apparition des types organiques et du
È premier terme de l'évolution paléontologique, peut-on essayer d’ap-
… pliquer le nom de « Cambrien » à la base de l'échelle stratigra-
— phique ? Ce serait contraire à toutes les règles qui ont dirigé jus-
qu présent les classifications et dénominations des grands terrains.
(Comme l'a dit Barrande, — car il faut toujours revenir à lui et le
citer lorsqu il s’agit de tout ce qui touche de près ou de loin aux
trois premières grandes faunes conservées dans les strates de la
Terre, — le « côté moral qui accélère ou retarde les solutions des
à
questions scientifiques doit être envisagé, avec un esprit d'équité et
de justice ». Le temps des controverses et des animosités est passé.
Iny à plus que très peu de survivants; et avant la fin du siècle, il
ne restera plus un seul de tous ceux quiontpris part aux discussions
taux polémiques. C’est aux jeunes générations des géologues ac-
tuels, à rendre à chacun des maîtres, qui ont créé les classifications
: et qui ont été les premiers à l’œuvre difficile de déchiffer et d'expli-
quer le manuscrit de la Terre, ce qui leur est dû ; tout en tenant
compte de l'équilibre dans la classification générale, de la logique
les faits enregistrés, et surtout de la priorité. À tous ces points de
“vue, je n'hésite pas à leur proposer comme solution, les trois ter-
6
mTains ou systèmes suivants :
HI. Système silurien, contenant la faune troisième.
1. Système cambrien, contenant la faune seconde.
ÿf Système taconique, contenant la faune primordiale.
Systèmes correspondant dans le temps, dans l’espace, et dans
l'évolution des êtres à trois autres grands systèmes consécutifs, tels
“QUE par exemple : les terrains triasiques, jurassiques et crétacés.
«La question des liaisons et passages d’une grande faune à une
1 autre, est un fait aujourd'hui mis hors de doute et incontestable ; et
“que toutes les explications au moyen de failles invisibles et de plis-
séments de l’école des uniformistes à règles absolues et mathémati-
“ques ne peuvent plus ni arrêter et encore moins supprimer.
“Barrande le premier a découvert et montré en Bohême les colo-
mes de la faune troisième dans la faune seconde. Puis j'ai appelé
attention sur les colonies de la faune seconde dans la faune pri-
D92 J. MARCOU. — TERRAINS FOSSILIFÈRES ANCIENS, 5 mai - ;
mordiale des bords du lac Champlain. Le docteur E. Kayser a reconnu
dans le Hartz et dans le Nassau des colonies, placées aussi dans des
lentilles calcaires, de la faune troisième ou silurienne, dans la
faune quatrième ou dévouienne. Le professeur H. S. Williams vient
de trouver dans l’État de New-York à Ithaca et au lac Canandai-
gna, dans la faune quatrième ou dévonienne, une colonie de la
faune cinquième ou carbonifère.
Enfin dans l'Inde, à la Nouvelle-Zélande, dans la Californie, dans le
Tithonique, le Réthique, le Dyas inférieur, le groupe de Laramée, etc.,
etc., partout, à tous les degrés de l’échelle stratigraphique et sous
toutes les latitudes, les passages existent, les êtres organiques se sont
mélangés dans des proportions suffisantes pour accrocher les uns
aux autres tous les anneaux des chaînes, et former des séries conti-
nues dans l’évolution générale.
Les grandes lignes de la série stratigraphique sont à présent tirées
d'une manière assez distincte. Les géologues d'Europe ont eu l’hon-
neur de reconnaître et de créer cette magnifique classification dans
l’ordre chronologique des temps qui se sont écoulés depuis que la
. Terre est habitée. Sur un seul point ils ont été devancés par leurs
confrères d'Amérique. Le premier degré de l’échelle; le plus ancien
de tous les systèmes, a été reconnu d’abord dans le Nouveau-Monde.
Il n’est que juste que cette découverte soit enregistrée dans la clas=«
sification générale.
Aux géologues européens, je dirai : l'Amérique occupe une place
qui ne ia cède que peu, dans l’histoire des progrès de la géologie, à
ce qui s’est fait en Europe. Tous les jours des découvertes de la plus
grande importance sont faites en Amérique ; et comme vient de le
dire le professeur K. A. Zittel de Munich à son retour d’une rapide
excursion à travers l'Amérique du Nord : « Le temps des grandes
découvertes a commencé en Amérique, tandis qu’il est fini en Eu 1°
rope.. Iln' y a pas de doute que le développement futur de la géo=
logie et de la paléontologie sera surtout influencé par l’Amérique.»
En acceptant le « système taconique » et en le plaçant dans lé-
chelle des formations, vous ferez un acte de courtoisie et de gracieuse
bienveillance. |
Aux géologues américains, je dirai : Vous avez un devoir de patrio-
tisme à remplir. C’est sur votre sol et par un des vôtres, un Américain
dans toute l’acception du terme, car Emmons n’est même jamais
allé en Europe, — que l’on a, pour la première fois, trouvé, décrit et
nommé, la faune primordiale et les assises qui la renferme. En em-
ployant le terme « taconique », vous défendez un droit, que depuis
Barrande aucun géologue n’a contesté.
1884. J. BERGERON. —— STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 533
Enfin à tous mes confrères géologues, aussi bien Américains qu’Eu-
ropéens, à ceux de l’Inde, aux Australiens, aux Nouveaux-Zélandais,
aux Javanais et Africains : je vous demande au nom de la justice,
du droit de priorité et de l’équité, de vous servir du « système ta-
conique ».
M. Jules Bergeron fait la communication suivante :
Note sur les strobiles du Walchia piniformis,
Par M. Jules Bergeron.
PI. XXVII et XX VIII.
J’ai trouvé, dans la localité célèbre de la tuilière de Lodève, un
rameau de Walchia piniformis qui porte quelques cônes à l'extrémité
de ses branches. Les différents auteurs qui se sont occupés de cette
espèce, soit dans des traités de Paléontologie végétale, soit dans des
monographies relatives au terrain permien, ont rarement parlé de
ces cônes ; aucun ne dit en avoir trouvé sur des rameaux et d’ailleurs
les exemplaires figurés sont différents de ceux que j'ai trouvés. C’est
“pourquoi J'ai cru intéressant de présenter cet échantillon à la Société
géologique.
Je ne veux pas faire ici une étude complète du Walchia piniformis,
ni des autres espèces de Waïlchia qu'on pourrait iui rapporter; je
laisserai également de côté la synonymie de cette espèce, synonymie
qui d’ailleurs se trouve développée tout au long dans le 7raité de
Paléontologie végétale de Schimper (1); je ne m'occuperai que des
strobiles attribués au Walchia piniformis, de ceux que j'ai trouvés, et
j'exposerai les conclusions auxquelles je suis arrivé à la suite de mes
recherches.
Sternberg, dans son ouvrage flora des Vorwelt, tome I, p. 22,
pl. XXXIV, donne deux figures de cônes qui appartiennent peut-être
au W. piniformis; mais les exemplaires figurés sont mal conservés ;
Pauteur ne dit rien dans le texte qui soit relatif à ces strobiles.
Geinitz, dans le Dyas, représente, planche XXXI, fig. 3 et 4, deux
cônes qu'il attribue au W. piniformis ; le premier se rapproche de la
figure donnée généralement comme celle du fruit de cette espèce ; le
second appartient sans doute à une autre espèce que le premier,
mais aucun des deux ne peut être rapporté au W. piniformis. Quant
aux figures de la même planche, qui portent les numéros de 5 à 40,
(1) Tome II, p.5236.
34 J. BERGERON. — STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 5 Mai
elles représentent des organes qui sûrement n’appartiennent pas non …
plus au W. piniformis; les écailles des strobiles que j'ai trouvés ne
correspondent pas à des graines d’aussi grandes dimensions.
Schlotheim dans Die Petrefactenkunde auf ihrem jetzigem Stand-
punckte a peut-être reproduit dans la planche XXV, fig. 2, un cône
de Walchia, mais l’exemplaire est si mal conservé que l’auteur n’en
parle même pas.
Güppert, dans son étude sur la Æore fossile de la formation per-
mienne (1) est le premier qui se soit occupé sérieusement des cônes
du W. piniformis. Mais il ne dit pas qu'il ait trouvé ces stobiles sur
les branches; il les à rapprochés de l'espèce en question « à cause
» de la forme des feuilles qui y sont encore et qui ne permet aucun
» doute sur ce fait qu'ils appartiennent bien au W. piniformis ». En
traitant des cônes que j'ai trouvés, j’exposerai ma manière de voir
sur les exemplaires qu’il figure.
Schimper, dans son 7raité de Paléontologie végétale, reproduit (2)
les figures de cônes de W. piniformis qu'a donnés Güppert, sans rien
ajouter de nouveau.
Gutbier (3) a donné des figures de cônes, d’ailleurs assez mal con-
servés, qui appartiennentbien au W. piniformis; mais ils sont figurés
sans aucun nom d'espèce. La figure 13 de la planche X est un jeune
strobile en voie de développement.
L’échantillon que j'ai rapporté de Lodève résout la question des
cônes d’une façon certaine. En effet, le rameau qui porte les stro-
biles appartient incontestablement au Walchia piniformus ; le seul |
doute que l’on puisse avoir à la vue de ces derniers est relatif à leur …
sexe; sont-ils mâles ou femelles? Le cône complet ne laissant
paraître aucune trace de graines, soit par suite de son organisa-
tion, soit à cause de l’état de conservation dans lequel il se trouve,
on ne peut en déterminer le sexe avec certitude. Cependant il me
semble qu'il y a de grandes présomptions pour que ce soit un cône
femelle. En effet ce même rameau porte en b (pl. XXVII) un axe de
sirobile sur lequel se voient encore les points d'insertion des bractées
qui sont tombées. Or, en général, dans les Conifères, l’axe du
chaton mâle, peu riche en fibres ligneuses, est facilement destruc-
tible et disparaît pour ainsi dire en même temps que les sacs pol-
liniques. Si cet axe a persisté, c'est donc qu’il appartient probable-
ment à un cône femelle.
(1) Palzontographia, t. XII, pl. XLIX, p. 236.
(2) PI LXXLII, fig. 6 et 7.
(3) Die Versteinerungen des Rothliegenden in Sachsen, 1849.
1884. J. BERGERON. —— STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 535
Les Walchia, et plus particulièrement le Walchia piniformis, rap-
pellent d'une façon singulière les Araucaria du groupe des Eutassa,
tels qu'Araucaria excelsa, Ar. Cuninghami, Ar. Bigwili. J'ai étudié
ces différentes espèces et j'ai pu voir que les cônes mâles ne portent
pas de bractées, tandis que les cônes femelles en portent de longues
dont l’extrémité est très acutée. D'ailleurs, chez la plupart des Coni-
fères chez lesquels les cônes mâles portent des braclées, celles-ci
sont de très faibles dimensions, et on s’expliquerait mal, en effet,
que des cônes mâles, dont le pollen doit se disséminer de tous côtés,
fussent couverts d’écailles dont le but paraît être de recueillir la
poussière fécondante. Ces faits n’ont malheureusement pas la valeur
d’une preuve matérielle, mais ils viennent à l'appui de mon opinion.
Une fois en possession de cônes appartenant à coup sûr au W.
piniformis, j'ai cherché à réunir les strobiles que l’on pourrait en-
core rattacher à celte espèce. De cette façon je suis arrivé à recon-
paître en partie la structure de ces cônes; elle était assez obscure
sur l'échantillon figuré planche XXVII, mais on peut s’en rendre
compte, en comparant la figure a de la planche XXVIT et les figures
1, 2a et 3 de la planche XXVIIT. On voit, en effet, que les écailles
étaient enroulées en spirales autour de l’axe ; c’est surtout la figure 3
“de la planche XX VIII qui permet le mieux de reconnaître cette dis-
position qui se laisse pressentir dans la figure 2a (1). Ces écailles,
minces et elfilées dans le début, devenaient assez larges par la suite,
mais elles présentaient toujours une extrémité très aiguë. Toutes ces
modifications se voient avec tous leurs passages dans la figure 3, où
se rencontrent, à l'extrémité, les bractées les plus jeunes qui sont
très étroites et semblables à celles qui constituent les cônes de la
figure 2 de la planche XXVIII, et ceux des figures a, c, d, e de la
planche XXVII. En avançant en âge les bractées finissent par ac-
quérir une largeur double de la première, telles qu’on les voit à
la base du cône, c’est-à-dire là où se trouvent les bractées les plus
anciennes.
La figure 3 de la planche XX VIII représente le moulage d'une em-
preinte en creux d’un cône dont les dimensions et la forme sont, au
premier abord, différentes de celles des cônes des planches XXVII
et XXVIIT, mais, ainsi que je le disais plus haut, les écailles sont
encore les mêmes. C’est bien un fruit de W’alchia piniformis, mais
qui a subi des modifications analogues à celles que subissent fré-
quemment les sirobiles des conifères actuels.
… (1) La figure 26 représente un cône qui appartient à une autre espèce et proba-
blement à un autre genre de conifère. ï
536 J. BERGERON. — STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 5 mai
En comparant ces strobiles à ceux figurés par Güppert (1), je vois
des différences sensibles. Les cônes qu'il a représentés par les figures
2, 3, 4, 5, doivent appartenir à une autre espèce que ceux des fi-
gures 6 et 7; peut-être les premières appartiennent-elles au Walchia
piniformis ; cependant la forme des bractées est différente de celles
de cette espèce, surtout dans les figures 3, 4 et 5. La figure 9 repré-
sente un cône dont les bractées sont plus larges et plus courtes que
celles des cônes que j'ai trouvés; de plus l’extrêmité de la bractée
est beaucoup moins acutée, elle ne présente pas la pointe ter-
minale; c’est évidemment une autre espèce que le W. pinifor-
mis. D'ailleurs Goppert rapportait, avec doute, cet exemplaire à cette
espèce. Quant à la figure 1 de la même planche, au lieu de re-
produire un rameau avec de jeunes strobiles en voie de formation,
elle représente des bourgeons foliaires semblables à ceux que j'ai
figurés planche XX VIIT, figure 4. La série de bourgeons que donne
Gôppert n’expose donc pas toute la suite des modifications que subit
le bourgeon fructifère ; les uns en effet sont des bourgeons foliaires,
les autres sont des bourgeons fructifères d'espèces différentes.
C'est encore le rameau figuré planche XX VII qui permet de cons-
tater des faits intéressants, relatifs à la végétation du W. piniformis.
Sur l’axe principal se voit en ç un petit bourgeon naissant sur l’axe
même; en det en e se trouvent deux autres bourgeons qui sont par-
venus déjà à une période plus avancée. A la manière dont sont im-
briquées les écailles de ces différents bourgeons et à leur forme
même qui rappelle beaucoup celle du cône arrivé au complet déve-
loppement, on voit que ce sont de jeunes sirobiles en voie de for-
mation; les bourgeons fructifères naissaient donc à la base du ra-
meau foliaire. De plus la branche qui porte le cone femelle se
développe en même temps que le bourgeon fructifère, quoiqu'elle
n’apparaisse que postérieurement à ce bourgeon ; le cône femelle est
terminal. Enfin, sur un même rameau, les cônes peuvent se trouver
à différents états, depuis le bourgeon naissant, jusqu’à l’axe fruc-
tifère dépouillé de toutes ses bractées, tombées après maturité
complète.
La comparaison de ces cônes m’a conduit encore à grouper un
certain nombre de rameaux qui pouvaient peut-être passer pour des
branches appartenant à une autre espèce. C’est ainsi que j'ai pu
réunir au W. piniformis le rameau figuré planche XX VIII, figure 4,
quoique les feuilles de ce dernier soient plus longues et plus touffues
que celles attribuées généralement à cette espèce; mais à la base
(1) Goppert, Op. cit., pl. XLIX, fig. 2, 3,4, 5, 6, 7, 8, 9.
1884. J. BERGERON. == STROBILES DU WALCHIA PINIFORMIS. 537
du cône les écailles prennent des dimensions moindres et se rap-
prochent davantage de la forme ordinaire des feuilles, telles que
celles figurées sur la planche XX VIT; il finit même par y avoir identité
absolue entre les écailles du cône que porte cette branche el celle du
strobile de la planche XX VIT. Les cônes étant semblables, il n’y a pas
de doute sur la communauté d’espèce des deux échantillons. Ce fait
présente un certain intérêt car il montre que déjà à l’époque per-
mienne les feuilles de certains conifères présentaient ce dimorphisme
que l’on peut observer actuellement sur quelques espèces vivantes,
telles que Juniperus bermudiana. C’est là peut-être un dimorphisme
plus apparent que réel, n'offrant rien de comparable au vrai dimor-
phisme que présentent quelques conifères et qui correspond à la pré-
sence de feuilles vertes assimilatrices. Le même exemplaire repro-
duit figure 1 offre une particularité curieuse et jusqu'ici inexpliquée :
l'axe de cette branche porte des stries transversales. C’est un fait que
j'ai observé sur le rameau représenté figure 4 et sur quelques ra-
meaux de W. piniformis qui se trouvent dans les collections du
Muséum; Gôppert a figuré (1) également un rameau portant ces stries,
J'ai fait représenter planche XXVIIL, figure 4, un fragment fort
incomplet d’un rameau dont les branches latérales portent des
feuilles qui semblent être différentes de celles du W. piniformis, elles
sont falciformes; mais en vieillissant elles se redressent et repren-
nent la forme ordinaire. L’extrémité de chacune de ces branches
porte un bourgeon qui me semble devoir être considéré comme un
…bourgeon foliaire plutôt que fructifère; en effet, si on le compare
aux bourgeons fructifères de la planche XX VII, on voit que les écailles
terminales sont semblables à celles qui recouvrént les branches,
tandis que les bractées des strobiles sont généralement plus étroites
et plus longues que les écailles des branches.
À la suite de l’étude de ces échantillons, tout d’abord si différents
quoiqu'ils appartiennent bien vraisemblablement à la même espèce,
je pense que si l’époque permienne semble si extraordinairement
riche en espèces du genre Walchia, cette richesse provient peut-être
de notre ignorance des différentes formes que peut présenter un
même conifère, suivant l’âge des rameaux que l’on étudie. Je crois
done, et en cela je suis d'accord avec plusieurs de nos savants
paléontologistes (2), qu’au lieu d’accepter toutes ces espèces de
Wailchia, il conviendrait de ne reconnaître comme espèces que celles
MMGoppert. Loc. cit., pl. XLIX, fig. 1.
(2) MM.. Munier-Chalmas, Renault et Bureau, à qui j'exprime tous mes remer-
ciements pour les conseils qu’ils ont bien voulu me donner.
538 GORCEIX. —— GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR,. o mai "|
dont on aurait pu déterminer le fruit, ce dernier étant souvent le
seul organe qui permette d'établir avec certitude le genre et même
l'espèce chez les Conifères.
M. Jannettaz présente la note suivante de M. Gorceix :
(risement de Diamants de Grao-Mogor (province de Minas-Géraës)
Brésil,
Par M. Gorceix.
Le bassin de Grao-Mogor, à l'extrémité nord de la province de
Minas-Géraës, a élé le premier poirt du globe où le diamant ait été
signalé comme se trouvant en place dans une roche ancienne et en-
tièrement différente des dépôts quaternaires où jusqu'alors il avait
été exploité, soit dans le lit des rivières, soit sur des plateaux
élevés. |
La découverte du gisement de Sao-Joao da Chapada, sur lequel
j'ai transmis une note à l’Académie des sciences (1), est venue en-
suite montrer que ce fait, si important et si intéressant pour l'his-
toire encore si obscure de l’origine de cette pierre précieuse, n’est
pas unique au Brésil.
_ Comme, depuis Helmreichen, cetie partie de la province de Minas
n’a donné lieu à aucune étude géologique, je crois utile de faire
connaître, dès à présent, le résumé des observations que j'ai recueil-
lies sur les lieux mêmes au mois de juillet 1883.
Le gisement de Grao-Mogor est situé, comme la plupart des ter-
rains diamantifères du nord de Minas, dans le bassin du Jéquétin-
honha, à 300 kilomètres environ au nord de la ville de Diamantina.”
La route qui y conduit s'éloigne peu du cours de la rivière et suit
une série de plateaux d’une altitude de 800 à 900 mètres, recouverts
par une argile rouge que je considère comme quaternaire. Au-des-
sous de cette argile apparaissent d’abord, sur les rives du Jéquétin-
honha, des dépôts de conglomérats appartenant à la série des ter-
rains supérieurs aux roches métamorphiques azoïques du centre de
Minas.
Ces conglomérats recouvrent des schistes, des quartzites micacés,
des micaschistes, dont on voit les affleurements dans des ravins assez
profonds pour que les couches supérieures aient été entièrement
(1) Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, t. LXXXIII, p. 981,
année 1881,
_ 1884. GORCEIX, — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 539
entamées, comme cela:a lieu dans le lit du Jéquétinhonha au gué de
Santa Cruz, où on passe sur la rive gauche de cetle rivière.
À peu de distance de ce point, après avoir quitté le village de
Terra-branca, la route s’engageant dans une espèce de défilé irrégu-
lier, les schistes et les quartzites augmentent d'importance et par-
tout où ces roches elles-mêmes ont été enlevées se montrent les
gneiss granitoides et les vrais granites qui forment la base de tous les
terrains de Minas-Géraës.
Dès qu’on a quitté les deux cours d’eau du Rio Manso et de l’Ar-
rassuahy, dont les sources sont voisines de celles du Jéquétinhonha,
et comme elles placées au milieu des quartziles et schistes micacés,
aucuns des ruisseaux que l'on traverse sur la rive droite de cette der-
nière rivière ne contiennent de diamants; il en est de même sur la
rive gauche, après qu’on est sorti du plateau de Diamantina.
Ce n’est qu'à 150 kilomètres au nord de cette ville, que lon re-
“irouve, avant Grao-Mogor, un autre petit bassin diamantifère, celui
du Jéquitahy et de la Serra de Cabral, mais où les ruisseaux pren-
nent leurs sources au milieu des mêmes roches que celles de Dia-
mantina et où les graviers contiennent en abondance les mêmes mi-
“néraux, oxydes de titane, tourmalines, etc., si caractéristiques des
mu sraviers diamantifères de cette régicn.
Autour de Grao-Mogor, à partir de la rivière de l’Itacambirassou,
affluent du Jéquétinhonha, les quartzites micacés schisteux sont
seuls visibles et c’est au milieu d'eux qu'est creusé le cirque irrégu-
hier où est placé la ville qui a donné son nom à cette localité. Ces
quartzites, en général très flexibles, sont formés de petits grains de
quartz avec de très faibles quantités de mica blanc.
Ils sont relevés de 40 à 50° vers l’ouest et sont dirigés N.-S.; di-
rection autour de laquelle se groupent les principaux accidents topo-
graphiques da centre de Minas.
C'est dans une série de petites fentes irrégulières (f) peu profondes
“ben général ayant la forme d’un coin (fig 1) que se trouve le gra-
vier diamanti!ère. Il est formé de quelques grains de quartz transpa-
rent ou laiteux, peu roulés, et de rares cristaux de rutile, martite,
pyrites avec paillettes de mica et de disthène.
Ce n’est d’ailleurs que dans les graviers de l’'Itacambirassou que
Von peut se procurer une quantité notable de ces minéraux, leur peu
…d'abondance est par suite en relation avec la pauvreté relative de ces
“dépôts qui n’ont jamais donné lieu à de grandes recherches et dont
Pexploitation est aujourd'hui presque complètement abandonnée.
| Au milieu de ces Quartz, sur les bords du cirque, tant à l'est qu’à
Poyest, se montre une couche de conglomérats dans laquelle, en un
L:
540 GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 5 Mai
point (A de la coupe fig. 1), le diamant se trouve en place. Ces con-
glomérats sont formés de galets oblongs de quartz fragmenté où
compact au milieu d'une masse granuleuse de même nature que
celle qui constitue les quartzites encaissants. Leur consistance est
peu considérable, sauf au point A, où ils ont été imprégnés de silice,
au milieu de laquelle sont noyés les galets.
Fig. 1. — Coupe E.-0. du bassin diamantifère de Grao-Mogor passant
un peu au nord de la ville.
E !
'
' 0 Se <
n , SK NN
\ Riberao da Gdade @rrego Rico @rrego dos bois
Age À #
\
4
a
serie
A. Couche de conglomérats avec Diamants, Pyrites et Martites.
B. Quartzites micacés flexibles.
C. Quartzites moins schisteux que ceux de B.
f. Fentes qui contenaient du gravier diamantifère.
d. Petits cours d’eau dont les graviers sont diamantifères.
Echelle : 4 mill. 5 pour 10 mètres, distances horizontales.
2
On note en même temps en ce point une abondance plus considé-
rable de mica vert, et l'apparition de cristaux entiers à faciès bril-
lants, à arêtes vives, sans traces d'usure, de pyrite martiale et de
martite. L'aspect de la roche est telle que, sans les galets, il serait
impossible de la distinguer de certains quartzites métallifères à fuch=
site des environs d'Ouro-Preto, désignés, en général, sous le noms
vague d'Itacolumite employé par les auteurs qui se sont occupés de
la géologie du Brésil.
Le diamant a été exploité dans cette roche dont la figure 2 1n-
dique l’aspect et il s’y trouve en cristaux intacts, engagés au milieu
du quartz, dans les mêmes conditions que la pyrite et la martite.
Ce fait qui ne peut être mis en doute, puisque j'ai eu ent: les
mains un échantillon de la roche contenant un diamant et q al
fait faire sous mes yeux des recherches, soulève deux questiois /m=
portantes. |
En premier lieu, ces dépôts de conglomérats et les quartzite
les surmontent sont-ils du même âge que les quartzites flexibles ”
1884. GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 541
lesqueis ils reposent et quel niveau géologique doivent-ils acupel
dans les terrains azoïques de Minas ?
En second lieu, le diamant s'est-il formé au milieu de ces roches
ou, comme les éléments qui les constituent, provient-il de dépôts
plus anciens auxquels il a été enlevé?
Fig. 2.
. Quartzites flexibles grenues.
. Quartzites siliceux.
. Conglomérat diamantifère.
. Commencement de galerie.
Fentes en forme de coins qui contenaient du gravier diamantifère.
. Blocs détachés des quartzites.
ENS EH > O
Je crois pouvoir répondre affirmativement à la première question,
bien qu’une coupe, fournie d’ailleurs de mémoire par le géologue
Derby Helmreichen, semble indiquer une différence dans l’incli-
naison des couches inférieures et supérieures, séparées par les con-
glomérats. Je n'ai rien vu qui puisse indiquer cette différence dans
la stratification.
Quand on monte (fig. 2) de D vers A, point où RL on de la
picrre à diamants, pierre riche comme la désignent les mineurs du
pays, a été poursuivie, on suit d'abord les quartzites flexibles bien
caractérisés, avec leur forte inclinaison; puis ils deviennent plus
compacts, se chargent d’un ciment siliceux, quelques galets appa-
542 GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR 5 mai
raissent et les lits de stratification disparaissent en partie. Les mêmes
faits se reproduisent à la partie supérieure où ils repassent à des
quartzites micacés aussi inclinés que ceux de la base, avant la même
direction mais moins schisteux et dépourvus de flexibilité. Ces deux
caractères différentiels ne sont cerlainement pas sulifisants pour
faire placer ces roches dans deux séries différentes.
Cette flexibilité, qui a servi à caractériser les quartzites ou grès
micacés du Brésil ne me paraît qu’un accident secondaire de struc=«
ture pour des roches qui pourraient appartenir à des horizons géolo=
giques différents. À Ouro-Preto, les quartzites du sommet de l'Ita=
columy ne la possèdent pas ; elle se retrouve quelquefois dans les
roches à mica vert des carrières de cette ville, inférieures aux précé-
dentes et beaucoup plus schisteuses.
Elle proviendrait, soit de la disposition des grains de quartz, soit
de l'existence entre eux de petites lamelles de mica. mais surtout,
d’après le géologue Derby, d’une altération de la roche et d'un com=
mencement de désagrégation.
Il a observé, dans la sierra de la Montiquevia, des quartzites schisA
teux découverts par une tranchée du chemin de fer, qui étaient
resiés compacts dans les parties profondes et étaient devenus.
flexibles, là où les agents atmosphériques avaient produit un com
mencement d'altération. Il est donc encore vrai que là, comme à
Grao-Mogor, des couches appartenant à la même série peuvent ne
pas posséder simultanément cette flexibilité, et alors on ne doit pas
en faire un caractère déterminant de leur âge relatif.
La sitvation de ces quartzites au-dessus des micaschistes, les dis=
locations qui les ont affectés, leur forte inclinaison, me les font
considérer comme appartenant au même horizon géologique que les:
roches schisteuses, mitacées ou à fer oligiste (Itabirites) du centre,
de Minas, qui constitueraient un groupe parallèle au Huronien de
Amérique du Sud, tandis que les micaschistes, amphibolites,
gneiss, sur lesquels ils reposent correspondraient au Laurentien.
. Maïs cette assimilation, basée sur la composition minéralogiques
de ces terrains et leur faciès, ne peut avoir le degré de probabilité.
que donnerait la découverte de quelques fossiles dans un quelconqu 2
des membres de cette série ou de celle qui lui est supérieure. L’exis=
tence de conglomérats, de poudingues, au milieu de ces roches, à
Grao-Mogor, comme près de Curral del Rey, d'Ouro Preto même,
ne peut laisser le moindre doute sur leur origine sédimentaire et dé=
tritique. Il peut très bien se faire que la plus grande partie de leurs
éléments minéralogiques aient été empruntés à des granites et à des,
pegmatites dont la Serra do Mar contient de nombreux et impor=
1884. GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 543
tants gisements, mais je ne crois pas que cette proposition puisse
être étendue à tous ces éléments.
Les pyrites de toute nature, l’or, les tourmalines, l’amphibole, les
oxydes de titane, etc., minéraux en filons, en fentes, ou en couches in-
tercalées entre les strates, ne proviennent certainement pas de dépôts
plus anciens et se sont bien formés là où on les trouve aujourd’hui.
Il en est de même d'une partie du mica qui abonde dans certains
termes de cette série de terrains, et surtout de la fuchsite en cris-
taux nets, brillants, si abondante dans les quartzites métallifères des
environs d Ouro-Preto et que je n’ai jamais rencontrée jusqu'ici dans
les roches cristallines de cette région, granite ou pegmatite.
Pourquoi le diamant ferait-il exception à ces minéraux qui, au
Brésil, l’'accompagnent constamment?
Si, lui aussi, provenait de la destruction de terrains plus anciens,
“ne devrait-on pas le trouver disséminé plus irrégulièrement au milieu
des couches dont les éléments auraient avec lui une commune
origine ? :
Or, dans un très grand nombre de points de la province, il existe
des. quarizites, des schistes identiques à ceux de Diamantina, de
Grao-Mogor, etc. ; leur destruction donne lieu à des graviers qui, à
première vue, ont une si grande analogie avec les Cascalhos diaman-
tifères que bien des chercheurs de diamants les ont essayés, et ja-
mais une seule de ces pierres précieuses n’est venue récompenser
leurs travaux ! |
À Grao-Mogor, la couche de conglomérat a une grande extension ;
on peut suivre ses affleurements sur une longueur de 300 à 400 m.,
on la retrouve sur le bord ouest, au milieu même de la ville; elle a
été l'objet de bien des recherches et il est impossible d'affirmer
qu'ailleurs qu’au point indiqué, un diamant y ait été trouvé en
place. En ce point, elle a été soumise à des actions secondaires qui
ont apporté la silice, le quartz cristallisé qu’on y rencontre aussi, la
pyrite, etc. Il peut exister d’autres de ces cheminées au milieu de
cette couche ; une seule expliquerait difficilement l'existence du dia-
mant dans des dépôts d'alluvions d’une grande étendue. Il peut
même se faire que le diamant, comme quelques minéraux, se soit
aussi formé à une certaine distance de la fente primitive.
Ce sont des faits qui expliqueraient bien comment de temps en
temps à Grao-Mogor, après les grandes pluies, apparaissent quel-
ques diamants dans les graviers provenant de la destruction du con-
glomérat, destruction que les habitants facilitent en le sillonnant de
petits canaux.
Dans un district métallifère il est bien rare qu'un filon soit isolé et
544 GORCEIX. — GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. D Mai
très fréquemment à Minas, l'or, dont l’origine filonienne n’est pas
douteuse, imprègne la roche sur une grande étendue.
En second lieu, si le gisement primitif du diamant, au Brésil, de-
vait être placé dans les roches cristallines, il faudrait admettre que
les agents de destruction de ces roches ont spécialement, à l’époque
où ils ont agi, attaqué les parties où cette pierre précieuse se rencon-
trait et n’ont laissé que celles qui étaient stériles.
En effet, comme je l’ai déjà indiqué, de Diamantina à Grao-Mogor,
on rencontre un grand nombre de petits ruisseaux prenant leur
source et courant sur les granites ; leurs graviers empruntent leurs
éléments à ces roches, et le diamant n’y a jamais été rencontré.
Plus bas, dans le cours moyen du Jéquétinhonha, dans le bassin
d’une série d’affluents de l’Arrassuahy, les granites, les pegmatites
dominent; c’est au milieu d’eux que sont creusés les lits du Gravata,
Sétoubal, Ouroubou, Piauhy, etc., où abondent les pierres colorées:
Cymophane, triphane, andalousite dicroïque, béryls, tourmalines,
grenats, etc., et la staurotide, le disthène, la fibrolite.
Avec l’aide d’un de mes collaborateurs, M. Sena, nous avons re-
trouvé les gisements primitifs de ces minéraux, soit dans des filons
de quartz au milieu des graniles et des micaschistes, soit dans la
pegmalite même.
Les graviers qui les contiennent ont été soumis pendant des an-
_nées à des lavages analogues à ceux des dépôts diamantifères; pour-
tant aucun diamant n’y a été signalé ! Il me semble donc plus ration-
nel de considé er le diamant, au Brésil, comme un minéral de filon,
au même titre que l'or, les oxydes de titane, les terres phosphatées
et ses autres satellites.
Ce n’est encore là, j'en conviens aussi, qu’une hypothèse, mais lan
découverte dans le gisement de Sao-Joao da Chapada, de Grao-Mogor,
d'un diamant enchâssé au milieu d’un cristal d’Anatase (je ne parle
que des observations faites par moi), me paraît devoir lui donner
plus qu’un caractère de probabilité, que j'essayerai de développer
dans un travail complet sur les gisements diamantifères du Brésil.
Cette hypothèse, en tous cas, rend complètement compte de
toutes les particularités que présentent ces gisements. Que le dia-
mant, dans d’autres pays, se rencontre dans des conditions diffé-
rentes, cela peut être.
Je dois pourtant noter que M. Ball, dans son travail sur le dia
mant, l'or et le charbon de l’Inde, indique comme roches mères du
premier de ces minéraux, des grès, quartziteset conglomérats obser-
vés dans les districts de Karnul, Kistna, and Godavére, etc. Il dé-
Clare, d’ailleurs, que le diamant pourrait provenir des mêmes roches
1884. GORCEIX. —— GISEMENT DE DIAMANTS DE GRAO-MOGOR. 545
plus anciennes qui ont fourni les éléments minéralogiques de ces
terrains appartenant à la série Vindhyan, des géologues de l'Inde;
mais, comme au Brésil, aucune de ces pierres précieuses n'avait
jamais été, jusqu'alors, rencontrée avec certitude, dans la série des
roches cristallines, le fait nouveau et si intéressant, découvert par
M. Chaper ne changerait en rien mes conclusions relatives au Brésil,
Il en serait du diamant comme de l’or. Pour Forbes, l’or se trouve-
rait spécialement en relation avec les roches granitiques ou diori-
tiques.
Or, au Brésil, sauf quelques mines sans importance placées dans
les roches granitiques de la côte, toutes les autres exploitations sont
poursuivies au milieu de micaschistes, schistes micacées, quartzites
et itabirites.
Dans deux cas seulement, les filons pourraient être considérés
“comme étant en relation avec des roches ampbiboliques, dé sorte
“que ce qui ailleurs serait la règle générale, deviendrait ici une excep-
tion représentée par un bien petit nombre de faits !
M. Gourdon envoie une note sur le gisement du pré de
Roger (Pic du Gar, près Saint-Béat). Ce gisement découvert par lui
le 1% avril 1880 lui avait donné des Ammonites et des Oursins.
Il y est retourné à la fin de l’automne 1883 et il y a récolté de nou-
veaux fossiles. M. Ch. Barroiïs, qui les a étudiés, a reconnu qu'ils ap-
partenaient à l'étage aptien. Les fossiles déterminables récoltés sont :
Ammonites Deshayesi, Belemnites sp., Plicatula placunea, E’chinospata-
gus Collegnyi.
M. Gourdon signale également la découverte qu’il a faite en oc-
tobre 1883 d'un nouvel horizon du Silurien supérieur, à Bourg,
vallée d'Oueil (Haute-Garonne). Il a récolté à Bourg des fossiles dans
lesquelles M. Barrois a reconnu des fossiles identiques à ceux récoltés
à San Domingos (Portugal) par M. J. Delgado; c’est sa faune à Ne-
reites. L'auteur cite les fossiles suivants : Vereutes Sedgwichi, Hyo-
Le simplex, Pleurotomaria?, Encrines.
M. Collot envoie la note suivante :
Dans le compte rendu sommaire du 7 avril 1884, je trouve le
résumé d’un travail de M. Fontannes, dans lequel il est dit : « Il est
à présumer qu'un bras de la Durance, sinon toute la rivière, a dû
avoir une embouchure distincte de celle du Rhône et se jeter dans
la mer aux environs d'Eyguières, » Cette conclusion se rapporte à la
mvière plaisancienne. L'étude des poudingues de la vallée de la Du-
rance et de la Crau, m’a conduit à la même opinion. En 1880, après
XIL, 39
546 COLLOT. == OBSERVATIONS. 5 mai
avoir distingué les deux poudingues qui constituent la Crau, je fai-
sais remarquer que l’un d'eux, de couleur fauve, atteint l'altitude
de 163 mètres entre Eyguières et Aureille. J’indiquais que sa grande
altitude et l’altération profonde de ses cailloux me le faisaient con-
sidérer comme très ancien, c’est-à-dire pliocène supérieur. J’ajou-
tais : « Ce poudingue jaune de la Crau me paraît avoir été formé par
la Durance arrivant par les défilés de Lamanon et Eyguières, vers la
même époque où elle abandonnait les cailloux roulés des plateaux
et des sommets des mamelons, au Puy de Durance (près Peyrolles),
aux Gardi, à Cadenet, à Lauris. »
Les observations de M. Fontannes étant complètement indépen-
dantes des miennes, les unes peuvent servir de confirmation aux
autres. Je suis heureux de voir un observateur aussi distingué que
M. Fontannes arriver par une autre voie à des déductions analogues
aux miennes.
Rigoureusement, les conclusions de M. Fontannes s'appliquent à
un âge un peu plus ancien que celui du poudingue en question.
Mais rien n'indique qu'il faille, au point de vue du cours de la Du-
rance, faire une distinction entre ces deux âges successifs. Au con-
traire, le poudingue jaune de la Crau atteignant le niveau du col
d'Eyguières, qui est d’ailleurs son point le plus élevé, il est évident
que c’est par là que sont passés les éléments de ce poudingue.
Non seulement la dérivation directe des eaux de la Durance sur la
Crau s’est continuée de l’époque des marnes de Saint-Ariès et d'Ey-…
guières à l’époque du poudingue jaune (pliocène supérieur), mais
elle a continué pendant les temps quaternaires. Pendant ceux-ei
elle a passé par le pertuis de Lamanon, à l’exclusion de celui d’'Ey-
guières trop élevé. En effet le sol du défilé de Lamanon est consti-
tué par un poudingue où abondent les variolites, euphotides, dio-
rites, comme dans le lit de la Durance actuelle. De là ces roches se
sont répandues dans toute la Crau orientale, sans arriver dans sa
partie occidentale (Saint-Martin, Raphèle, Arles).
Dans la Crau, de même que dans la vallée de la Durance le
deuxième poudingue diffère du premier par son altitude, inférieure
d'environ 70 mètres; — par l’abondance des roches vertes; — par
la non-altération de ses cailloux; — par la couleur grise qui en est
la conséquence.
\)
1884. _. SÉANCE. 54
Séance du 19 Mai 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Le Président annonce une présentation.
Le Président annonce la mort de M. LAGRANGE et de celle
M. A. Guyot.
M. Cotteau présente la 69° livraison de la Paléontologie fran-
caïse (terrain jurassique). Dans cette livraison l’auteur continue la
description des espèces du genre Stomechinus. L’une des plus répan-
“dues est le Séomechinus serratus, Desor, qui commence à se montrer
‘dans l'étage bajocien et atteint le maximum de son développement
dans l'étage bathonien. Parmi les espèces nouvelles, M. Cotteau cite
le Stomechinus Heberti qu'on rencontre, en assez grande abondance,
dans l'étage callovien d’Etrochey (Côte-d'Or) et qui se distingue de
‘ses congénères par le nombre et la petitesse de ses tubercules aug-
mentant à peine de volume à la face inférieure. Une des espèces
curieuses est encore le Sfomechinus Desnoyersi, Cotteau, rencontré
aux environs de Mortagne (Orne) par M. Desnoyers, dans l'étage
callovien inférieur et dont les tubercules, très petits à la face supé-
mrieure, augmentent brusquement de volume au-dessous de l’am-
bitus.
M. Cotteau présente ensuite le 2 fascicule d’un travail conte-
nant des Échinides nouveaux ou peu connus.
Parmi les espèces les plus intéressantes décrites dans ce fascicule,
M. Cotieau signale le Séomechinus Bazini provenant de Palerme
(Sicile), et recueilli probablement dans le terrain pliocène. C’est la
première fois que le genre Stomechinus, si abondant à l’époque juras-
sique et devenu déjà très rare à l’époque crétacée, est indiqué dans
le terrain tertiaire. Dans cette livraison, M. Cotteau a décrit deux
senres nouveaux : le genre Asferopsis, bien caractérisé par ses pores
“bigéminés et ses tubercules crénelés et imperforés et qui offre, au
premier aspect, quelque ressemblance avec les genres Æ’chinopedina,
548 SÉANCE. 19 mai
Leiopedina, Micropsis et Pedinopsis, mais ne saurait y être réuni ; le
genre Coplechinus qui diffère très nettement de tous les genres
d'Échinides connus par la disposition de ses pores simples, espacés,
onduleux, et surtout par l’arrangement de ses granules rayonnant
autour des tubercules et se reliant en lacets obliques. L'aspect de ses
granules rapproche le genre Coptechinus des genres Dictyopleurus et
Arachniopleurus récemment établis par MM. Duncan et Sladen pour
de petits Échinides tertiaires de l'Inde, mais les Copiechinus en
diffèrent essentiellement par leurs pores plus espacés, plus onduleux,
par leurs tubercules lisses au lieu d’être crénelés. L'espèce qui a
servi de type au genre, le Coptechinus Bardini, a été recueillie à
Saint-Georges-Chatelairon (Maine-et-Loire), dans le terrain miocène,
par M. l’abbé Bardin. |
En offrant à la Société, au nom de MM. Peron, Gauthier et
au sien, le dernier fascicule des Æchinides fossiles de l'Algérie,
M. Cotteau présente quelques considérations générales sur l’en-
semble des espèces décrites et figurées dans cet ouvrage. Ces espèces
appartenant au terrain jurassique supérieur, à l’étage tithonique,
aux étages néocomien, urgo-aptien, albien, cénomanien, turonien et
sénonien sont au nombre de 296. 87 de ces espèces se rencontrent
en Europe ; restent 209 espèces qui peuvent être considérées comme
étant propres à l’Algérie. Un fait intéressant à constater, c'est que la
proportion des espèces communes diminue sensiblement dans les
étages supérieurs. Le terrain jurassique, sur 46 espèces, en renferme
27 qui se retrouvent en Europe. Dans l’étage cénomanien, la propor-
tion est encore de 95 sur 86 ; dans l'étage turonien, elle n’est plus
que de 5 sur 29, et dans l'étage sénonien, de 6 sur 62. En ce qui
touche les espèces propres à l’Algérie, le grand développement des
Hemiaster est à signaler ; sur 42 espèces décrites, aucune n’a été
signalée en Europe. |
M. Delaire présente, de la part du prince Roland Bona-
parte, une brochure contenant des renseignements sur l’éruption
du Krakatau en 1883.
M. Ch. Frossard offre une brochure contenant la liste des mi-
néraux et des roches trouvés dans les environs de Bagnères-de-
Bigorre.
M. Ch. Frossard donne un résumé de ses études géologiques
sur le Pic Péguère, aux environs de Cauterets.
1884. DE RAINCOURT. — FAUNE DE SEPTEUIL. 549
M. de Raincourt fait la communication suivante :
Note sur la faune de Septeuil,
Par M. le Marquis de Raincourt.
Dans le département de Seine-et-Oise, entre Mantes et Houdan, au
village de Septeuil, existe un gisement très intéressant des calcaires
grossiers. Ce gisement se trouvant dans l'intérieur d'un parc, fort
peu de personnes en possèdent des fossiles. Grâce à l’aimable inter-
vention de notre collègue, M. de Selle, M. le docteur Bezancon et
moi avons pu nous procurer les espèces de cette localité. Cette faune
étant peu connue et quelques-uns de nos collègues m’ayant témoigné
le désir d’en voir publier la liste, je la présente à la Société géolo-
sique. J'ai cru devoir m'abstenir d'y faire figurer les nombreux fora-
“ minifères que renferme cette faune; M. Terquem les ayant fait con-
naître dans un mémoire qu'il a publié il y a deux ans.
Certaines espèces, fort rares dans d’autres localités, se rencontrent
assez fréquemment à Septeuil : je citerai, en outre, le Pedipes Pfeif-
feri, Desh., dont on ne voit, en général, qu'un petit nombre d’exem-
plaires dans les collections, que l’on rencontre là en certain nombre.
Capsa minima? Desh.
Psammobia Bervillei, Desh.
Teredo angusta, Desh.
Gastrochena ampullaria, Lamk.
Cultellus fragilis, Desm.
Ceratosolen.
Corbulomya.
Corbula minuta, Desh.
— Lamarkii, Desh.
— rugosa, Lamk,
— angulosa.
Neœra.
Sphenia angusta, Desh.
— rostrata, Lamk.
— nilida, Desh.
— _n. Sp.
— n, Sp.
Mactra semisulcata, Lamk.
Syndosmya pusilla, Desh.
_ n. Sp,
Tellina rostralina, Desh.
— exclusa, Desh.
— collustrata, Desh.
Tellina corneola, Lamk.
— donacialis, Lamk.
— sinuata, Lamk.
— nn, Sp.
- donacilla, Desh.
— n. Sp.
Donazx nitida, Lamk.
Venerupis hermonvillensis, Desh.
— n. Sp.
Venus obliqua, Desh.
— fallaciosa, Desh.
— texta, Lamk.
Cytherea analoga, Desh.
— _gibbosula, Desh.
— elegans, Lamk.
Cyrena Charpentieri, Desh.
— breviuscula, Desh.
— tetragona, Desh.
Cypricardia sillicula, Desh.
Cardium granulosum, Lamk.
— scobinula, Merian.
— aviculare, Lamk.
— impeditum, Desh.
— obliquum, Lamk.
— verrucosum, Desh. ,
Diplodonta bidens, Desh.
Lucino elegans, efr.D :
550 DE RAINCOURT,. —— FAUNE DE SEPTEUIL.
Lucina saxorum, Lamk.
— striata, Desh.
Erycina radiolata, Lamk.
— n. Sp.
Lepton nitidissimum ? Desh.
Crassatella grignonensis, Desh.
— lævigata, Lamk.
_— trigonata, Lamk.
Cardita serrulata, Desh.
Nucula subovata, Desh.
— minor, Desh.
Trigonocælia deltoiïdea, Lamk.
— n. Sp.
Limopsis.
Arca barbatula, Lamk.
— angusta, Lamk.
— scapulina, Lamk.
— Gisseyi, de Rainc,
— quadrilatera, Lamk.
Modiola crenella, Desh,
Avicula Hornesi ? Desh.
Lima obliqua, Lamk.
— bulloïdes, Lamk.
Ostrea flabellula, Lamk.
Anomya tenuistriata, Desh.
Leptochiton Raincourti, de Roche.
Tonicia parisiensis, de Roche.
Lepidopleurus Heberti, de Roche.
Dentalium sulcatum, Lamk.
Gadus parisiensis ? Desh.
Patella delicatula, Desh.
Fissurella incerta, Desh.
Parmophorus. :
Calyptræa lamellosa, Desh.
Cœcum lituus, Desh.
Turritella semistriata.
_— fasciata, Lamk.
— n. Sp.
— n. SP.
_ un. Sp.
Scalaria decussata, Lamk.
— turrilellata, Defr.
— mullilamella, Bast.
— heteromorpha, Desh.
— striatularis, Desh.
Mathilda.
Littorina incompleta, Desh.
Diastoma costellata, Desh.
Lacuna.
Lacunella.
Truncatella parisiensis, Desh.
Keilostoma minor, Desh.
Adeorbis Fischeri, Desh.
Melania lactea, Lamk.
— fibula var. Desh,
— minulissima, Desh.
— n.sp.
Bithinia Demaresti, C. Prevost.
— microstoma, Var. Desh.
— Eugent, Desh.
— nilens ? Desh.
_ dissita, Desh.
— _ globulus, Desh.
Aciculina gracilis, Desh.
— np
.Pyramidella terebellata, Lamk.
Eulima, n. sp.
— nn. Sp.
Odostomia hordeola, Lamk.
— n. Sp.
Turbonilla acicula, Desh.
— parva, Desh.
— angusta, Desh.
Tornatella Ferussaci, Desh.
— sulcata.
— sphœæricula, Desh.
Ringicula Raincourti, Morlet.
— Langlassei, Morlet.
Bullæa, n. sp.
Bulla conulus, Desh.
— Caillati, Desh.
— Lebrun, Desh.
— assula, Desh.
Solarium plicatum, Lamk.
—_ ammonites, Desh.
Bifrontia marginata, Desh.
— serrata, Desh.
Limnæa.
Planorbis subangulatus, Desh.
— nitidulus, Desh.
Pedipes Pfeifferi, Desh.
Auricula Lamarckii, Desh.
Turbo denticulatus, Lamk.
Trochus Lamarckii, Desh.
Phasianella parisiensis, d'Orb.
Teinostoma rotellæformis, Desh.
Delphinula striata, Lamk.
— conica, Lamk.
— n. Sp.
— n. Sp.
— ne SD:
Natica Caillati, Desh.
1.7 SNS
è LISTES
tr DAS
REA
w
1884. DE RAINCOURT, — FAUNE DE SEPTEUIL. 551
Natica epiglottina, Lamk. Pleurotoma sulcata, Lamk.
— separata ? Desh.
Cerithium denticulatum, Lamk.
— tiara, variétés, Lamk.
— fragile, Desh.
— costulatu, Lammk.
— lapidum, Lamk.
— lamellosum, Brug.
— cinctum, Desh.
— tristriatum, Lamk.
— angulosum, Lamk.
— prælongum, Desh.
— muricoïdes, Lamk. :
_— cancellatum, Lamk.
— quadrisulcatum? Lamk.
_— echinoides, Lamk.
Triforis minutus, Desh.
Fusus longevus, Lamk.
— excisus, Lamk.
— scalaroides, Lamk.
— bulbiformis, Lamk.
| Pleurotoma obliterata, Desh.
— polygona, Desh.
— cepacæa, Lamk. — striarella, Desh.
| — sigaretina, Desh. — cytharella, Var., Desh.
— parisiensis, d'Orb. — _plicata, Lamk.
| | Nerita mammaria, Lamk. _ lineolata, Lamk.
|. Cancellaria canaliculata, Desh. — n. Sp.
Conus nodulus ? Desh.
turbinopsis, Desh.
Terebellum sopitum, Brand.
— Isabella, Bernay.
Terebra plicatula, Lamk.
Oliva laumontiana, Lamk.
— Marmini, Michelin.
— Mitreola, Desh.
Ancillaria buccinoïdes, Lamk.
A
—
Margin
dubia, Desh.
ella crassula. Desh.
— bifidoplicata, Ewards.
hordeola, Desh.
— ovulata, var., Lamk.
Mitra terebellum, Lamk.
Voluta
cythara, Lamk.
spinosa, var., Lamk.
ventricosa, Defr.
un. — costulatus, Lamk. Vermelus.
|| — hordeolus, Lamk. Scalpellum.
| — poligonus, Lamk. Dactylopora
|
Turbinolia dispar.
sulcata.
— n. Sp. Sphenotrochus crispus.
— n.sp. Alveolina oblonga.
— n. sp. Fabularia discolites.
| Murex crispus, Lamk. Nummulites.
| — n.sSp. Orbitolites complanata.
Asterias poritoides.
| — inflexza, Lamk. Dents de poissons,
| — angulosa, Desh. Os de poissons.
| — granulata, Lamk. Crustacés.
(DTA
(74
LO
SÉANCE. 9 juin
Séance du 9 Juin 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
sident proclame membres de la Société :
M. ALEXANDRE STUER présenté par MM. Boutellier et de Lap-
parent.
M. Vicror GAUTHIER, ancien membre de la Société.
Il annonce ensuite deux présentations.
M. le Président annonce la mort de M. de Lamothe, Colonel
d’Artillerie en retraite. Il rappelle que M. de Lamothe suivait avec le
plus vif intérêt les progrès des sciences géologiques et qu’il s'était
associé encore tout récemment au développement de la Société, en
se faisant inscrire comme membre à perpétuité. Il termine en se fai-
sant l'interprète des sentiments de regrets que sa perte inspire à la M
Société.
M. Albert Gaudry présente deux notes de M. Hans Pohlig
sur le Quaternaire de la Thuringe.
M. Albert Gaudry présente un mémoire de M. Capellini
intitulé : Z/ chelonio veronese, et s'exprime en ces termes :
Suivant notre savant confrère de Bologne, on découvrit, il y a
trente-deux ans, dans le Crétacé {la scaglia) des environs de Vérone
les restes d’un grand animal fossile. Le bruit se répandit que c'était
un homme. Le propriétaire pensa qu’un homme crétacé valait son
pesant d’or, et il en demanda un demi-million. Il y a deux ans, le
propriétaire entendit dire que c'était un Saurien, et alors
M. Capellini l'obtint à un prix raisonnable. L’ayant dégagé de la
pierre, il vit que ce n’était pas un Saurien, mais une grande tortue
du groupe des Sphargis, c’est-à-dire de ces tortues moins tortues que
les autres, dans lesquelles les pièces de l’endo-squeletie, non sou-
dées à celles de l’exo-squelette, laissent comprendre plus facilement
la singulière organisation du type chélonien. Il est intéressant de
|
|
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|
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1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FRUVIO-LACUSTRES DU GARD, 553
trouver dans un terrain secondaire une tortue aussi peu avancée dans
son évolution que le sont les ‘Sphargis. M. Capellini l’a nommée
Protosphargis veronensis. 1] l’a décrite avec son habileté ordinaire et
lui a consacré sept belles planches.
M. Dagincourt présente deux notes de M. Tardy intitulées :
Quelques mots sur la masse aquifère inférieure des Dombes et Huit jours
d'excursions aux environs de Grenoble.
M. Paulow présente deux de ses brochures sur le ferrain juras-
sique du Bas- Volga.
M. de Sarran d’Allard envoie la communication suivante :
_ Recherches sur les Dépôts fluvio-lacustres antérieurs
et postérieurs aux assises marines de la craie supérieure
du département du Gard,
_ par M. L. de Sarran d’Allard.
PI. XXIX
I
EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE
Les dépôts fluvio-lacustres du bassin du Rhône ont, de tout temps,
attiré l’attention des géologues. Dès 1836, M. Dufrénoy vint étudier
la formation d’eau douce du midi de la France, qu’il rapporta dans son
ensemble (même les lignites de Saint-Paulet), au fertiaire moyen (1).
C'est sous cette dénomination qu’elle figure sur la carte géologique
de France et, malgré l’opposition des géologues méridionaux, cette
opinion était encore admise en 1862.
Quelques années plus tard (1844-1846), £. Dumas faisait paraître
les cartes géologiques des arrondissements du Vigan, d’Alais et de
Nimes. Il eut à examiner les bassins d’eau douce de Sommières et
d'Alais, qu'il nota sur ses cartes sous le nom de formation lacustre,
(éocène où parisien).
En 1868, devant la Société géologique réunie à Montpellier,
M. Leymerie présente son mémoire sur l’origine et les progrès de la
(1) Mémoire sur les terrains tertiaires du midi de la France, p. 87. Mémoire
pour servir à une description géologique de la France, t. Il, p. 45 et t. III, p. 111.
994 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 9 juin
question relative au type garumnien (1) dontil voit le représentant dans
les assises rutilantes de l'Hérault et de la Provence. A ce sujet, ïl
fait la réflexion suivante : « Il manque à cé concert la voix de notre
» éminent confrère et ami, E. Dumas, que des circonstances parti
» culières ont tenu éloigné, depuis trop longtemps, de la géologie
» régionale... Je ne doute pas qu'il reconnaisse notré étage dans le
» Gard, où il doit, sans doute, se montrer, avant d'atteindre la Pro-
» vence (2). »
Depuis la réunion extraordinaire d’Alais, aucun ouvrage didac-
tique n’était venu compléter la notice sur la constitution géologique de
la région supérieure ou Cévennique (3). C’est cette lacune que M. Par-
ran est venu combler en publiant son £'ssai de classification stratigra-
phique des terrains du Gard, par étages (4).
Le tableau des étages est suivi d'observations nombreuses, dont
nous détachons les suivantes :
— Ilest facile de reconnaître, dans la division supérieure des cal-
caires lacustres éocènes, l'équivalent des dépôts gypseux à Paleothe-
rium.
— Les assises rouges inférieures du village d'Euzet représentent
également les dépôts infra-nummulitiques (garumnien). |
— Il y aurait lieu de rechercher, dans les calcaires lacustres infé-
rieurs, la faune des couches du Montaiguet.
— Quant aux dépôts argileux ou lignitifères de Vagnas, Vénéjan,
et Cornillon, ils pourraient correspondre, les uns aux argiles de
Rognac, ou aux lignites de Fuveau, les autres à ceux du Plan
d'Aups (5). ; |
Enfin, en 1875, parut, grâce aux soins pieux de son gendre,
M. Lombard-Dumas, le grand ouvrage d'Émilien Dumas, si impatiem-
ment attendu par ses amis, sous le titre modeste de Siatistique géolo-
gique, minéralogique, métallurgique et paléontologique du département du
Gard. Il y a lieu de remarquer que la division du terrain tertiaire et
du terrain crétacé est la même que celle adoptée pour la carte géo-
logique d’Uzès, dont la minute était terminée dès 1852; elle fut indi-
quée par Dumas à Coquand, dans une course qu'ils firent ensemble
à Pont-Saint-Esprit (6).
(1) Bull. Soc. Géol. Fr., Réunion extr. Montpellier, 1868, p. 24.
(2) Note de la page 34, loc. cit.
(3) G. rendu de la Réunion extraord. d’Alais, 1846 ; 2° édition en 1872.
(4) C. rendus de la Soc. scient. et litt. d’Alais, 1871, t. III, p. 13, loc. cit.,
p. 36 ets.
(5) Loc. cit., p. 36 et suiv.
(6) Bull, Soc. géol. Fr., 2° série, t. XIV, p. 61, 1857.
ASS. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 555
La même année MM. Hébert et Toucas publiaient la description du
Bassin d'Uchaux (1). Cet ouvrage présente une nouvelle classification
des terrains crétacés : M. Hébert crée l’assise des grès de Mornas
(non mornasien, Coq.) et la place entre le calcaire à Hippurites et
les grès d'Uchaux, rendant à ces derniers la place que, dès 1852,
E. Dumas leur avait assignée.
Peu de temps après, M. Toucas signale, entre Saint-Nazaire et
Bagnols (2) les calcaires de Villedieu, à Ostrea matheroniana, au-des-
sus des couches à Spherulites mammillaris.
En dernier lieu, nous citerons une note de M. Carez, sur l’Ur-
gonien et le Néocomien dans la vallée du Rhône, où l’auteur
présente une critique contre la création, par M. Torcapel, d’étages
multiples, entre le Néocomien à spatangues et l’Urgonien à Chama.
Nous n’examinerons pas, ici, cette critique qui est étrangère à notre
sujet, nous relèverons seulement les résultats que M. Carez a con-
signés dans sa coupe de Lussan à Serviers (3). Il indique, entre La-
beaume et Serviers, au-dessus du calcaire à Hippurites, des marnes
plus ou moins rouges, avec lignites. Il considère (4), provisoirement,
ces couches comme l’équivalent du Garumnien, mais il a besoin de
quelques études complémentaires pour fixer définitivement ce point,
II
COUPES GÉOLOGIQUES RELEYÉES DANS LES ENVIRONS DU PONT-
SAINT-ESPRIT, BAGNOLS, UZÈS ET ALAIS.
1. — Coupe de Laval-Suint-Roman, à Latourette près Chusclan, par
Carsan et Vénéjan.
PI. XXIX, fig. 1.
Le village de Laval-Saint-Roman repose sur :
1. — Calcaire blanc, compact, résistant, se reliant aux rochers
qui encaissent l'Ardèche, en amont d’Aiguèze, avec rares Réquienies,
empâtées dans la roche :
Requienia carinata, Math. Heteraster oblongus, d’Orb.
— ammonia, Goldf., sp., Math. Pygaulus depressus, Agass.
Heteraster Couloni, d'Orb. Janira deshayesiana, Math., sp., d’Orb.
(1) Ann. des Sc. géol., t. VI, art. 2. Bull. Soc. géol., 3° série, t. IT, p. 472.
(2) Bull. Soc. géol., 3° série, t. IV, p. 311.
(3) Bull. Soc. géol. Fr., 3° série, t. XI, pl. VII, fig. 3, p. 351.
(4) Loc. cit, p. 359.
ir
, + .1" 1
5356 DE SARRAN D’ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin …
Ce calcaire est très développé dans cette région et sa puissance
AFNIVO À + — euh ce jeff eo en cenunt 0e SU CT SOON
2, — Calcaire plus ou moins marneux, en dalles, gris-clair, teinté
de bleu et de jaunâtre, renfermant à la Combe de Mars, près Saint-
Roman, empâtés dans la roche, de grands fossiles, à l’état de moule,
pour la plupart :
Belemnites grasianus, Duval. Cyprina cf. cordiformis, d'Orb.
_ semicanaliculatus, Blain. Corbis aptiensis, E. Dumas, — C. cor-
Nautilus nekerianus, Pict. rugata, d'Orb.
— radiatus, Sow. Plicatula placunea, Lamk.
— requienianus, d'Orb. = radiola, Lamk.
— cf.subradiatus, &'Orb. Ostrea aguila, d'Orb.
Ammonites crassicostatus, d'Orb. Rhynchonella Bertheloti, d'Orb.
— fissicostatus, d'Orb. Terebratula sella, Sow.
— cornuelianus, d'Orb. Echinospatagus Collegnii, E. Sism.
Ammonitoceras Ucetiz, E. Dumas. — Ucetiae, E. Dumas, sp.
Ancyloceras matheronianus, d'Orb. (Toxaster).
Pleurotomaria pailleteana, &Orb. Heteraster Couloni, Agass., sp.
Panopea Prevostu, d'Orb. Orbitolina discoïdea, Alb. gras.
L'épaisseur est'de - 5 5 0 A SE NE
3. — Marnes argileuses bleu-cendré, avec très rares petits bancs -
calcaires intercalés, assez peu fossilifères, épais de . . . . 55.
Ostrea aquila, d'Orb. Rhynchonella Bertheloti, d'Orb.
Belemnites semicanaliculatus, Blainv. Echinospatagus Collegnü, E. Sism.
4. — Calcaires en dalles, formant un escarpement de. . , 20°
au-dessus des marnes précédentes, d'un aspect gris-jaunâtre avec
grains chloriteux, renfermant de nombreux débris de fossiles, rares
à rencontrer en bon état de conservation.
Discoïdea decorata, Desor. Orbitolina, cf. lenticulata, Lamk., sp.
Belemnites semicanaliculatus, Blainv.
5. — Grès marneux, glauconieux, avec nodules de phosphate de. |
chaux, épais'de 0604". 5: SON DER ENS
Ammonites auritus, SOW. Turrilites robertianus, d'Orb.
—_ gardonicus, Héb. et M.-Ch. — astierianus, d'Orb.
_ valbonnensis, H. et M.-Ch. — vibrayeanus, d'Orb.
Turrilites catenatus, d'Orb. _ Toucasi, Héb. et M.-Ch.
_ elegans, à’ Orb. Scalaria dupiniana, d'Orb.
6. — Grès sableux, sans fossiles, et sans consistance, à fausse
stratification, 80 de . - . - . D - L - - LI . . . 1007 ;
1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 557
1. — Grès à gros grains siliceux, jaunâtres, avec petits points
jaunes et verts, se liant intimement à l’assise précédente.
Ammonites Delucii, Brongn. Turrilites costatus, Lam.
— mayorianus, d’'Orb. — Bergeri, Brongn.
— latidorsatus, Michelin. Pecten asper, Lam.
= inflatus, SOw. Ostrea carinata, Lam.
EEur épaisseur estide L'\1... 2 | FR SUN
8. — Alternances de marnes gris-jaunâtres et “e ne calcaire gri-
sâtres, plus ou moins durs, d’une épaisseur très variable.
MnniDusSance esL dei is re hidiaueuntactasel 2807
Pecten asper, Lam. Epiaster distinctus, Agass, sp.
Holaster carinatus, d'Orb. Orbitolina concava, Lamk.
9. — Grès siliceux, rougeâtres, lustrés, donnant naissance,
par leur DO tion, à des be jaunes, sans mica, sans fos-
do
10. — Alternance de marnes, de grès, de sables et de calcaires
lacustres, avec 3 couches de lignites de 0"50 à 1 mètre d'épaisseur,
Mormant un ensemble de. . .. . . . . .. . , ,. . ,. 40"
… fossiles lacustres ou saumâtres.
La partie supérieure de l’étage est formée par :
10 bis. — Banc de grès calcaire, épais de . . . . . . . 2"
Ostrea flabellata.
— columba.
Tout ce sytème forme le fond du bateau, de sorte que l’on re-
trouve, de nouveau, sous le lignite, le n°
9..— Grès rouge, lustré, très grossier, converti, généralement en
D RS ne a Re GR Log
| Très rares fossiles :
| Door Deslongchampsi, M. (dedalea, Trigonia affinis, Park.
d’Orb.). — sulcataria, Lamk.
Trigonia quadrata, Agass. Ostrea vesicularis, SW.
| 8. — Grès calcaires, dur, glauconieux, avec bancs de marnes gri-
sâtres :
Belemnites ultimus, d'Orb.
| Orbilolina convava, Lamk.
NME M 0, 20
1. — Grès marneux, plus ou moins compact, chloriteux, bien
558 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
moins fossilifère qu'à Cabaresse et à Mézerac, d’une épaisseur
de e e e e e e e e e e e e e e a e Q e 0 ° 102
Ammonites salazacensis, Héb. et M. Ch. Ammonites inflatus, Sow.
— mayorianus, d'Orb. Turrilites Bergeri, Brong.
6. — Grès grossiers, se décomposant en sables jaunes sans fos-
siles, formant le fond de la vallée de Carsan. Base invisible. . 9m
— Faille, direction N. 80° E., partant du massif de Saint-Antoine
et de Lablachère et se continuant jusque dans le bois de Valbonne,
avec une inclinaison de 15° vers le S.-F.
Cette faille met en contact les grès sableux avec la Ç
10 bis. — Formation ligniteuse qui se présente avec les mêmes
caractères qu'à Saint-Paulet et renferme 3 couches de lignite.
10. — Mêmes fossiles.
11. — Grès calcaire, marneux, gris et glauconieux . . . 145"
Inoceramus labiatus, S'oliska. Pterodonta inflata, d'Orb.
Epiaster nov. Sp. Trigonia scabra, Lamk (Lyriodon, scaber
Ammonites deverianus, d'Orb. Bronn.
Acteonella Ameliæ, E. Dumas. Ostrea columba, Desh.
12. — Grès calcaire, marneux, jaunâtre ou blanchâtre, devenant
quelquefois sableux, dans le haut et renfermant de petites paillettes
de mica : . ., 70) 0 ue Eee AZ
Ostrea columba var., media et major. Trigonia scabra, Lamk.
Cucullæa matheroniana, d'Orb. Cardium productum, Sow.
Pterodonta inflata, d'Orb. — subalternatum, d'Orb.
Natica lyrata, Sonn. Caprina Aguilloni, d'Orb.
Cette assise, vers Saint-Alexandre, est recouverte par les
P. — Argiles bleues subapennines et les sables jaunes qui leur sont
superposés. Les sables sont sans fossiles, mais les argiles, qui sont
exploitées par les tuileries, ont fourni à M. Fontannes les fossiles dem,
la zone à Cerithium vulgatum de Saint-Ariès, entre autres : |
Congeria subcarinata, Desh.
— _ var., rhodanica, Font.
Le pliocène est, à son tour, recouvert par les
A. — Alluvions de l’Arnave. |
Si l’on traverse la rivière et si l’on monte à Roquebrune, on ren= M
contre :
14. — Calcaire gréseux, jaune ou gris-jaunâtre, cristallin avec
petits bancs de calcaire jaunâtre, dur, formant escaliers à la partie
supérieure. |
—
1884. DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 559
Hippurites toucasianus, d’'Orb. Radiolites Toucasi, d'Orb.
— flexuosus, Nerinea trochiformis, d'Hombres-F,
— cornuvaccinum, Bronn. Ostrea mornasiensis, Héb. et M.-Ch.
—_ organisans, Desm. — frons? Park.
Spherulites Sauvagesi, Bayle.
— ponsianus, d'Arch.
_ mammillaris, Math.
— martinianus, d'Orb.
Rhynchonella Cuvieri, d'Orb.
Terebratula toucasiana, d'Orb.
Biloculina antiqua, d'Orb.
Triloculina cretacea, d'Orb.
D hit our GO ieclinculée alto SO
44 bis. — Calcaire marneux, noduleux, blanchâtre ou jaunâtre,
avec marnes blanchâtres ou bleuâtres intercalées :
Hippurites cf. organisans, Desm. Ostrea mornasiensis, Héb. et M.-Ch,
— cf. cornuvaccinum, Bronn. — frons, Park.
Spheruliles sinuatus, d'Orb. Turritella sexcincta, Goldf.
—— Coquandi, Bayle. = SP.
— cylindraceus, Desm.
Radiolites fissicostatus ? d'Orb. Cerithium Toucasi, d'Orb,
Rhynchonella deformis, d'Orb. Crassatella orbicularis, Math.
Ostrea matheroniana, d'Or. var. spi- Lima marticensis, Math.
nos«. Arcopagia numismalis, Math.
Ostrea acutirostris, Nilss. Nucleolites minor, Agass.
Cypræa marticensis, Math.
Ce système est très puissant, il dépasse . . . . ,. . . 80"
Il s'étend depuis les hauteurs de Roquebrune, jusqu’à la ferme de
la Marmière, où il forme un fond de bateau dans lequel se sont dé-
posés des |
15. — Sables et grès sableux, rouges, jaunes ou blancs avec minerai
de fer à la base. Entre les sables sont intercalés, à 8 mètres d’inter-
valle, deux couches de lignite. L’inférieure a 450 et la supérieure
4280 d'épaisseur ; chacune d’elles se compose d’une alternance de
lignite schisteux et de lignite pur. Ces couches ont été exploitées,
en 1855, au mas de la Roquette et au mas Dardaillon, près Véné-
jan (1). Le système supérieur est formé par des marnes bitumineuses,
des grès et des sables qui occupent tout le centre du bassin ligniti-
fère. Des affleurements sont peu visibles, la terre végétale les mas-
quant, ils se présentent au nord du village de Vénéjan, sur le chemin
Sn ESpril, di, SU Shi a au), 80m
À partir de Vénéjan, les bancs se redressent et laissent apparaître
les mêmes couches qui composent les assises 414 bis et 14. Mais, ici,
les couches sont plus développées et affleurent au jour sur une
étendue bien plus considérable. Aussi, se présentent-elles mieux à
l'étude.
Sous le rocher de la Queue d’Hirondelle, après avoir dépassé la
ferme de Jonquière, on voit apparaître une assise que nous n’avions
(1) Voir plus loin, la coupe du puits Dardaillon, donnée par E. Dumas.
560 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
pas encore examinée et qui, bien qu'invisible (1) entre Saint-Alexandre
et Roquebrune, se développe dans la vallée de l’Arnave.
Cette assise se compose de
13 dis. — Grès durs et quartzites rougeâtres, se transformant en
sables, plus ou moins agglutinés et versicolores, d’une épaisseur
variable HS SN SUR IREM 0e SES ONE EN US
Rares fossiles, mal conservés :
Turritella requieniana, d'Orb. Chenopus simplex, d'Orb., sp.
Nerinea requieniana, d'Orb. Ostrea malletiana, E. Dumas.
Acteonella gigantea, d'Orb. — mornasiensis, H. et M.-Ch.
Débris de végétaux silicifiés.
13. — Argiles et marnes grises, avec grès, sables versicolores et.
filets de lignite intercalés.
Ostrea mornasiensis, Trigonia scabra.
BUISSANCENA AMENER DR € :" 1 00
Dès qu’on entre dans le bois de Marcoule, on rencontre un nouvel
étage que l’on reconnaît pour être le même que le n° 42.
12. — Grès calcaires, marneux, jaunâtres ou blanchâtres, souvent
sableux. 4.00 0 TRS ee PR 2
Ostrea columba. Natica lyrata.
Cucullæa matheroniana. Trigonia scabra.
Pierodonta inflata.
11. — Calcaire gréseux ou marneux, gris et glauconieux. . 457
Inoceramus labiatus, Ostrea columba.
Hemiaster Fourneli, Desh.,
+
Arrivé à la Tourette, cet étage est recouvert par les |
P. — Sables jaunes subapennins à Ostrea barriensis, Font., qui
sont à leur tour recouverts par le
D. — Diluvium rouge caillouteux de la vallée du Rhône et, enfin
par les |
À. — Alluvions modernes,
2. — Coupe de Pougnadoresse à Saïint-Pancrace,
par Cavillargques et Sabran.
PI. XXIX, fig. 2.
Si, partant du bois de Varus, on se dirige vers Pougnadoresse, on
rencontre successivement :
(1) J’ai tout lieu de croire, comme le représente ma coupe, que ce groupe manque,
par suite d’une dénivellation due à une faille, dans laquelle s’est creusé le lit de
l’Arnave.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 561
4. — Calcaire blanc, ruiniforme, confusément stratifié, coupé par
de nombreuses fentes verticales, qui forment en certains endroits
des abîmes, entre autres, l’Aven dau Prat ; fossiles très rares :
ROM 0 TO CU ere CE AE ns 0: 00
2. — Calcaire grisâtre, jaunâtre au dehors, plus ou moins marneux,
en assises irrégulières, peu résistantes. Les fossiles, quoique moins
rares que dans la zone précédente, sont presque toujours à l’état de
moules calcaires, adhérant plus ou moins fortement à la roche :
Belemnites grasianus. Plicatula radiola.
— semicanaliculatus. Ostrea aquila.
Cyprina cf. cordiformis. Echinospatagus Collegnii.
Corbis aptiensis. Orbitolina lenticulata.
MoGceur 0 4). . 1 Pr e 307
3. — Marnes et calcaires marneux gris- ee se ‘délitant à l'air,
“formant talus au-dessus des calcaires n° 2, d’une épaisseur de 30"
L pelemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola.
Phicatula placunea. Ostrea aquila.
4. — Grès argileux, jaunâtre ou verdâtre, avec points glauconieux
et débris de coquilles :
mhOrbitolina cf. lenticulata. Belemnites semicanaliculatus.
Épaisseur. . . ; dd ie ie …. 207
7. — Calcaires et D die oies se bonne sou-
vent en sables, fossiles assez rares :
» Belemnites minimus, Lister. Rhynchonella compressa, d’Orb.
k Ammonites salazacensis, Héb. et M.-Ch. Discoïdea decorata, Desor.
pb Scaphites huygardianus, d'Orb. Holaster Perezii, E. Sism.
MA USSEUr, . : . … RUE “UAO0E
|... 8. — Grès jaunâtre ou verditre. avec neo de contes cal-
| Caires plus ou moins marneuses, formant une épaisseur totale de 30"
| Ostrea carinata, Lamk. Hemiaster phrynus, Desor.
Collyrites hemisphærica. Micraster trigonalis, Desor.
Hemiaster bufo, Desor. Orbitolina concava, Lamk.
9. — Sables versicolores, rouges, jaunes ou blancs, surmontés par
un grès rouge siliceux et ee plus ou moins dur, lustré,
Hans Mlossiles. .: . . RME en ve | 'JD
C'est sur ce grès rooms qu le bâti le village de Pougnado-
| resse, ainsi que le vieux château.
10. — Alternance de calcaires marneux, de marnes, de sables et
XII. ï 30
dl dr, LR, rs " "Te WUR LS
962 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUV(O-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
d'argiles bitumineuses, avec deux couches de lignite intercalées, «
ÉpaiSseur, Ne 5), die AN RER DCS RP ONE ES
Fossiles lacustres : 00
Cassiope non renauæiana. Cyrena non globosa.
— non coguandiana. Cerithium Julieni.
Ampullaria Faujasii.
Débris de végétaux : Fi ceA d'arbres. d
10 bis. — Couche de calcaire marneux, formant le sommet de fl
l'étage précédent, remplie de débris d'huîtres. . à : . :
Ostrea fiabellata. Ostrea columba.
11. — Calcaire gréseux ou sableux avec intercalation de marnes
jaune-grisâire.. 002 00, de, ue OMS ER
<
Inoceramus labiatus. Ostrea columba.
Ostrea flabellata. Trigonia scabra.
12. — Calcaire plus ou moins marneux, jaunâtre, souvent siliceux,
avec intercalation d'une couche argileuse jaune, micacée, très fossi- -
lifère, peu épaisse (2-3).
Pyramidella canaliculata, d’'Orb. Natica lyrata. à
Ostrea columba. Cucullæa matheroniana.
Pterodonta infata. . Trigonia scabra.
Tout cet ensemble plonge en fond de bateau, de sorte que si l’on
descend la colline, en se dirigeant vers le mas de Carrière, ok
retrouve la couche fossilifère à Pyramidelles, dont nous venons de
parler.
- Au-dessous vient le n° +
14. — Calcaire gréseux ou marneux grisâtre, Het et Osire
COUMMDB LES NT Se ERA MN Se EC RER ES
Puistie n°
10 Dis = Banc M OSÉTACES NS PONS 4
10. — Calcaires, sables et marnes à Hits ren L'exploitatitl ]
du mas de Carrière: 1192205 ORNE
9. — Banc de grès rouge, siliceux et ferrugineux, sur lequel esi
bâti le mas de Carrière. \ 42 45.0 SOS
8. — Grès jaunâtre ou verdâtre, avec intercalation de calcaires ;
marneux, à peu près, mêmes fossiles que ceux cités précédemment,
dans le grès portant le même numéro : ; am
Er
Pecten asper, Lamk. Orbitolina concava, Lamk. A
Ostrea conica, d'Orb. ; 4
Epaisseur ti. 14 LIEU SORT MT 2R CREER
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 563
7. — Calcaires et grès jaunâtres, chloriteux, plus ou moins sa-
D Un NUE eu ASE
Belemnites minimus. Rhynchonella compressa.
Ammonites inflatus. Discordea decorata.
— salazacensis. Holaster Perezii.
Turrilites Bergeri. —— lœvis.
= costatus. Hemiaster phrynus.
4, — Grès calcaire plus ou moins argileux, jaunâtre ou verdâtre,
avec points glauconieux et débris de fossiles. . . . . . 25"
Discoïdea decorata. Orbitolina cf. lenticulata.
3. — Marnes argileuses gris-cendré, visibles en partie . . 30"
Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola.
Plicatula placunea. Rhynchonella Bertheloti.
Le fond de la vallée de Cavillargues est occupé par les
| P. — Sables pliocènes à Ostrea barriensis ; ils sont recouverts par le
D — Diluvium et les
À — Alluvions récentes.
Les groupes 1, 2 et 3 sont cachés par ces dépôts; ils forment, sous
Cavillargues, un vaste dos d'âne. En effet, si partant de la gare de
Cavillargues, on fait l'ascension de la montagne de Sabran, on revoit
le groupe n°
4. — Grès calcaire plus ou moins argileux, avec marnes et sables
D On =... 4. : 4,907
Discoiïdea decorata. Beleminites semicanaliculatus.
Im Orbitolina cf. lenticulata.
1. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, chloriteux, plus ou moins
0. mi Hits di 468
L Belemnites minimus. Cyprina cf. Rhodant.
| Ammoñites inflatus. Discoïdea decorata.
— salazacensis. Holaster Peregii.
— mayorianus. — lœvis.
Turrilites Bergeri. Hemiaster phrynus.
_— costatus. Holectypus crassus, Cott.
Scaphites hugardianus.
8. — Grès calcaire jaunâtre et verdâtre avec marnes interca-
Su au ..85e
Pecten asper, Janira faucignyana, Peron ?
Ostrea conica. VE Orbitolina concava.
9. — Grès rouge chargé de minerai de fer, se décomposant en
sables rouges ou jaunes à la partie supérieure. . . . . . 40°
564 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin 0
10. — Alternance de calcaires, de sables, de marnes et d’argiles
bitumineuses, dans lesquelles sont intercalées deux couches de li-
LRILESÀ 02 0 eue, de 20 AE TE" OS
Ampullaria Faujasi. Cerithium Julieni.
Débris de végétaux.
10 bis. — Calcaire marneux, banc à Ostracés. . . . . . 9»
Ostrea flabellata. Ostrea columba.
11, — Calcaire grisâtre, gréseux ou argileux, se décomposant en
sables gris-jaunâtre ou blanchâtre. - : . _ 71
Fossiles assez rares :
Ostrea flabellata. - Pterodonta inflata.
— columba. Inoceramus labiatus.
Ceratites Evaldii. Epiaster Guerangeri. -
Ammonites Vielbanci.
12. — Grès argileux, jaunâtre, passant souvent à des sables ou à
des argiles jaunâtres 45,4 cr en RCE RS
Turritella requieniana. Trigonia scabra.
Nerina requieniana. Cardium productum. e ”
Pterodonta inflata. — subalternatum. ‘
Natica lyrata. Ostrea flubella.
Cucullæa matheroniana. — columba. 5
Teredo requienianus. Periaster Verneuili, Desor. sp.
13. — Système très complexe de sables à stratification entre-croisée
de grès plus ou moins calcaires et d’argiles versicolores alternant en-
semble et présentant entre leurs bancs de minces filets d'argile char-
bonneuse, le tout formant une épaisseur de. . . . . . . GA
fort peu de fossiles, sauf quelques petites huîtres :
Turritella requieniana. Trigonia scabra. :
Nerinea requieniana. Ostrea matheroniana.
Acteonella gigantea. — malletiana.
Chenopus simplex, d'Orb. sp. — mornasiensis.
| Bois silicifiés.
13 bis. — Grès quartzeux, plus ou moins dur, se décomposant en
sables rouges ou jaunes, surmontés par des bancs de grès durs, très
siliceux, rouges ou jaunes. . . . nr SAT GATE
fossiles plus rares que dans la zone “ re
Eulima amphora. Spondylus hystrix.
Acteonella crassa. Chenopus simplex.
Cardium hillanum. Pectunculus renauxianus.
1884. DE SARRAN D ALLARD. —— DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 565
Pectunculus requienianus. Ostrea mornasiensis.
Ostrea matheroniana. : — malletiana.
— Tisnei.
14. — Grès calcaire jaune, en petits bancs, avec intercalation de
IS FCNGUR 0 RM MSN ER rh
Rhynchonella Cuvierti. Spherulites Sauvagest.
Terebratula toucasiana. _ martiniand.
Hippurites cornuvaccinum. Radiolites Ponsiana.
— lata, Math. — Toucasi.
— galloprovincialis, Math. — socialis.
— organisans. Catopygus gallinus.
Caprina Aguilloni. Polytrema marticensis.
Spherulites mammillaris.
14 bis. — Calcaire marneux et calcaire gréseux, passant à des
sables jaunâtres, surmontés par un banc de grès molasse sableux,
occupant le sommet de la butte de Sabran.
“Rhynchonella deformis. Radiolites fissicostatus.
Terebratula toucasiana. Ostrea mornasiensis.
Spherulites cylindraceus. — Tisnei,
Hippurites organisans. — frons.
— cornuvaccinum. — matheroniana.
_ radiosus.
Épaisseur ne le HVRE st V30r
Si l’on veut ia de Cabrel à L lee de la Eée il faut
recouper les calcaires de la zone n° 14, qui forment un escarpement
autour de la montagne, jusqu’à ce que l’on arrive au n° suivant.
13 bis. — Gros banc de grès quartzeux, très dur, devenant de
Mplus en plus sableux dans le bas et renfermant des traces de minerai
de fer, qui donne à la roche un aspect rougeâtre ; peu fossilifère :
Ostrea Tisnei. Spondylus hystrix.
— matheroniana. Chenopus simplezx.
— MOrnasiensis.
13. — Alternance d’'argiles multicolores, de grès plus ou moins
Calcarifères et de sables à stratification confuse, avec filets ligniteux.
Trigonia scabra. Eulima amphora.
Cucullæza matheroniana. Ostrea matheroniana.
Cardium productum. — MOrnasiensis.
Les sables sont recouverts par le pliocène (sables jaunes à Osfrea
Varriensis) qui, à son tour, est recouvert par le diluvium et par les
alluvions modernes.
Si, après avoir traversé la Céze, on gravit la montagne qui se
trouve vis-à-vis, on rencontre uné grande barre calcaire.
566 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
C’est l’étage que nous avons décrit sous le n° 44. À
14. — Grès calcaire, assez dur, en plaquettes, avec rares fossiles. «
Nerinea trochiformis, d'H. Firmas=N.
brevis, d'Orb.
Rhynchonella Cuvieri.
Hippurites bioculatus.
— corn uvaccinum.
— latus.
_ galloprovincialrs.
— organisans.
Epaisseur.
14 bis. — Calcaire marneux, quelquefois gréseux et passant, à la
partie supérieure, à une mollasse sableuse ; fossiles peu communs.
Rhynchonella deformis.
Terebratula toucasiana.
Hippurites organisans.
ee COTNUVACCInUM.
— radiosus.
Si l’on veut redescendre la montagne, pour traverser le ruisseau
de l’Arnave, on rencontre une certaine difficulté à cause du grand
escarpement formé par les deux zones précipitées.
Au-dessous, nous retrouvons notre n°.
— Grès quartzeux rougeâtre, passant, dans le bas, à un«
grès sableux et à des sables multicolores, sans fossiles.
L'Arnave a dû, certainement, creuser son lit dans une faille qui
cache le n° 13 et met le n° 13 bis en contact avec le n°
12. — Calcaire gréseux, jaunâtre, plus ou moins marneux, assez -
13 bis.
peu fossilifère :
Turritella verneuiliana.
— requieniana.
Nerinea requieniana.
Natica lyrata.
Rostellaria ornata.
Teredo requienianus.
Épaisseure CDR
Â1. — Calcaire marneux, grisâtre, très sableux, assez fossilifère * : À
Acteonella Ameliæ, E. Dumas.
Pterodonta inflata.
Cucullæa matheroniana.
Trigonia scabra.
Epaisseur.
Inoceramus labiatus.
Ostrea flabella.
Epiaster cf. Guerangeri.
Hippurites canaliculatus.
Plagioptychus Aguilloni.
Spherulites mamillaris.
— martiniand.
— Sauvagesi.
Polytrema marticensis.
Biloculina antiqua.
Triloculina cretacea.
eu. 4 2 RP NE
Radiolites fissicostatus.
Ostrea mornasiensis.
— Tisnei.
— frons.
— matheroniana.
Trigonia scabra.
Cardium productum.
— subalternatum.
Ostrea flabella.
— columba.
Periaster Verneuili.
25
— columba, var. media et minor.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 367
10 bis. — Banc de calcaire marneux à Ostracés :
Ostrea flabella. DOS CFE Ne a ER NE tIR AN QUE
— columba.
e
10. — Alternance de calcaires marneux, de marnes et d’argiles
| “bitumineuses, avec 3 couches de lignites intercalées, fossiles lacus-
tres :
Ampullaria Faujasi. | Valvata Faujasii.
Melania Pauletii. Unio Lombardi.
— Faujasii.
Débris de végétaux. . A0"
9. — Grès siliceux, rougeâtres, ferrugineux et lustrés, se décom-
posant en sables jaunes ou rouges.
Trigonia dedalæa. Trigonia sulcataria.
RE Ne uen Sn
8. — Grès calcaire, gris jaunâtre, glauconieux; alternance de
sables et de marnes cendrées :
Janira faucygniana. Cardiaster fossarius.
Ostrea-carinata. Epiaster distinctus.
— canaliculata. Hemiaster Greepenki,
— conica. Pecten asper.
2 ME Orbitolina concava. . . . . 10
1. — Grès jaunâtre ou verdâtre, se Dons en plaquettes et pas-
sant à des sables :
Belemnites ultimus. Turrilites Bergeri.
Ammonites latidorsatus. =) Ce
— inflalus. Cyprina evryensis.!
— _salazacensis. Cardium hillanum.
— mayorianus. Rhynchonella compressa.
Scaphites hugardianus. Holaster lœvis.
… Hamites rotundus. Holectypus crassus.
Épaisseur invisible.
Tout cet ensemble plonge en forme de dos d'âne, car, si l’on se
dirige vers le Pont-Saint-Esprit, on retrouve, au-dessus des grès sa-
bleux que nous venons de décrire.
8. — Les mêmes grès calcaires, alternant avec des sables et des
argiles où nous retrouvons la faune de la zone Orbitolina concava.
Vient au-dessus.
9. — Le gros banc de grès ousbaire ferrugineux, se décompo-
sant, par place, en un sable jaunâtre; sans fossiles ;
568 DE SARRAN D'ALLARD. = DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin.
Que surmontent :
10. — Les grès calcarifères et les argiles à lignites, à Ce et
Bivalves.
Cette formation est bientôt recouverte par les :
P.— Sables jaunes pliocènes à Ostrea barriensis, sur lesquels le
diluvium a répandu une couche plus ou moins épaisse de cailloux
roulés.
Si, de la plaine de Saint-Paulet, on se rend à la chapelle Saint-
Pancrace, on aperçoit d'abord, des :
192. — Calcaires gris-jaunâtres, gréseux ou marneux, à fossiles
assez rares :
Cucullæa matheroniana. Cardium alternatum.
Ostrea columba, minor et media. Spongiaires ?
Trigonia scabra.
13. — Grès sableux, jaunes, se décomposant facilement en sables
jaunâtres ou blanchâtres, sur lesquels est bâtie la chapelle de Saint-
Pancrace ; fossiles très rares et en mauvais état (1) :
Trigonia scabra. Spondylus hystrix.
Cucullæa matheroniana. Eulima amphora,
En descendant la butte, on rencontre sous les grès sableux l'as- u |
sise inférieure : |
12. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, sableux ou marneux à Cucul-
lées et Ostrea columba.
Il repose sur : |
11. — Grès calcaire marneux, grisâtre, en assises plus où moins
compactes, visible sur. seit. vosmacer eat ie 0e |
Inoceramus labiatus. Ostrea columba.
Epiaster cf, Guer Der:
Cette assise, dont on ne voit pas k base, est recouverte par les
sables jaunes Écrans P. avec leur revêtement de cailloux diluviens.
Et, enfin, si on continue la coupe jusqu'à l'Ardèche, on rencontre les
alluvions modernes.
(1) Je dois la connaissance de ce gisement à M. Louis Bruguier-Roure, du
Pont-Saint-Esprit,
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 569
3. — Coupe de Saint-André de Roquepertuis
au château des Aupiats et à Flaux.
PI. XXIX, fig. 3.
1 d. — Calcaire blanc cristallin, confusément stralifié, percé par
de nombreuses crevasses (grotte du Soulier, près la Céze).
| Requienia ammonia. Requienia Lonsdalii.
| S2. — Calcaire blanc, plus ou moins marneux, lacustre, à fossiles
| non Secnlsibonela plupart 04 Loin or er Sn
| Unio Dumasü. Planorbis rotundatus.
| Lymnea fabula.
…._ S'!. — Argiles grisâtres ou jaunâtres, renfermant des débris de
coquilles lacustres indéterminables. . . . ENT NT
Cette formation lacustre bute contre le bn n° 1 d à repose sur
4. — Grès calcaire gris-jaunâtre, glauconieux, à fossiles très rares :
| Belemnites semicanaliculatus. Discoidea decorata.
Orbitolina lenticulata.
Au-dessous de ces grès on remarque :
—…—_ 3. — Marnes argileuses, bleuâtres, avec rares bancs calcaires
. intercalés.
| Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola.
| _Plicatula placunea. : Ostrea aquila.
|
M7 — Calcaires marneux, gris-bleuâtres.. . 7 4. . . 5"
Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola.
Ammonites crassicostatus. Ostrea aquila.
— fissicostatus. Rhynchonella Bertheloti.
Panopæa Prevostii. Terebratula sella.
Cyprina cordiformis. Æchinospatagus Collegnii.
Corbis aptiensis, E. Dumas. Heteraster Couloni.
Lima cottaldina. Orbitolina discoïdea.
Ces deux assises, recouvertes par les alluvions de la Céze, se
retrouvent de l’autre côté de la rivière, ainsi que le calcaire à /2e-
quienia qui s’étend jusqu’à la Bastide d’Orniols.
À partir de ce point, on rencontre : |
2 Calcaire marneux bleuâtre. ,. . ... ,. , . . 410"
Belemnites semicanaliculatus. | Ostrea aquila.
Corbis aptiensis. Echinospatagqus Collegni.
570 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
3. — Marnes argileuses bleuâtres, avec minces bancs de calcaire
marneux intercalés. 5 4 Ua ES RENNES
Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola.
Ostrea aquila.
4. — Calcaire gréseux, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle.
Belemnites semicanaliculatus. Discoïdea decorata.
Orbitolina lenticulata.
9. — Grès rouge, siliceux et ferrugineux, lustré, sans fossiles. 15"
40. — Alternance de marnes, de FIRE, de sables et d’argiles
lignitifères ou bitumineuses. . . . 20%
11. — Calcaire gréseux ou marneux, Sade en. en à des
sables; ‘par décomposition. 2 4 Met CORRE
Ammonîtes Vielbanci. Inoceramus labiatus. |
Pterodonta infiata. Ostrea flabella. ca
_ intermedia. — columba.
Trigonia scabra. Epiaster cf. Guerangeri.
12. — Calcaire gréseux, jaunâtre, plus ou moins marneux. . 20"
Turrilella granulatoïdes. Ostrea flabella. wa
— requieniana. — columba, media et major.
Natica lyrata. Plagioptycus Aguilloni.
Rostellaria ornata. Radiolites ponsiana.
Trigonia scabra. Cryptocænia terminaria.
Toutes ces couches plongent en forme de fond de bateau, de sorte
que, si l’on se dirige vers le château des Aupiats, on rencontre, au-«
dessous, le
A1. — Calcaire marneux grisâtre, à Ostrea columba et Inoceramus.
10 bis. — Banc de calcaire marneux grisâtre, lumachelle à Ostrea …
columbanet flabellg : ANNE .. 20
10. — Formation lacustre, tone nanoute de cie de
marnes et d’argiles, avec amas de gypse. . . 040.
Ampullaria Faujasu. Cerithium Matheroni.
9. — Gros banc de grès rouge lustré, souvent sableux renfermant
des nodules de minerai de fer. . . . : RÉ —
8. — Grès calcarifère, jaunâtre, AU avec bancs de
marnes grisätres et de grès sableux intercalés. . . . . . 602
Turrilites costatus. Holaster tercensis.
0 a : 9 .
Ostrea carinata. Micraster trigonalis.
Pyrina Paumardi. Orbitolina concava.
Collyrites hemispherica.
1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 971
Ici, les couches se redressent pour s’abaisser ensuite en forme de
bateau, et l’on voit apparaître les
9. — Grès rouges lustrés que nous avons déjà recoupés à deux
er leon den A5
Au-dessus, nous voyons la
10. — Formation ligniteuse avec ses calcaires, ses marnes et ses
argiles bitumineuses :
Ampullaria Faujasi. Cerithium Matheroni.
Troncs d'arbres. . . . i DD
A0 bis. — Calcaire marneux à lnachelle. d’ Étnes ONCE
Ostrea columba. Ostrea flabella.
D Caleaire marneux grisdtre. . ., 2 4, , . ." 507
Le château des Aupiats est bâti sur cette assise :
_ Pterodonta inflata. Ostrea flabella.
Trigonia scabra. — columba.
_ Inoceramus labiatus. Hemiaster Fournel.
22 Calcaire jaune, plus ou moins marneux. . . . . 15”
Turritella granulatoïides. Cardium productum.
— verneuiliana. Ostrea flabella.
_ Pterodonta inflata. — columba.
Natica lyrata. Cassidulus Desorii, E. Dumas.
Cucullæza matheroniana. Periaster Verneuil.
Trigonia scabra. Hemiaster nucleus.
—… Si, de ce point, l’on se rend au bois de la Chaux, on rencontre sous
M l'étage que nous venons de signaler :
11. — Calcaires gris, marneux, à /noceramus et Ostrea columba.
A D Da UN CE A er Nr 40
10. — Formation ligniteuse à Cassiope. . . AS
9. — Grès rouge Lpoe Ne D Dee eu. A0
Et enfin :
mu. 1. — Grès calcaire gris-jaunâtre, glauconifère, à Belemnites semica-
bunaliculatus et Orbitolina lenticulata.
| Immédiatement après, on rencontre l'étage
Ad. — Calcaire blanc, cristallin, coralloïde du bois de La Chaux.
Nerinea Archimedi. Requienia ammonia.
Janira deshayesiana. — Lonsdali.
Rhynchonella gibbsiana. — trilobata.
| Cet ensemble est très confusément stratifié, on peut cependant
constater qu'il se replie en dos d’âne, et, si l’on continue la coupe
572 DE SARRAN D’ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin.
vers le chemin de fer d’Alais au Rhône, on rencontre, au-dessus du
calcaire blanc, les étages 2 et 3 qui manquent au bois de La Chaux,
cachés qu'ils sont par une petite cassure, mais ils se développent à
l’est, vers Cavillargues.
C'est, d’abord, l'étage
2, — Avec son calcaire gris-bleuâtre marneux, se délitant en
plaquettes 0 qe te in tte A ET TS COTE IE
Belemnites grasianus. Plicatula radiola.
— semicanaliculatus. Ostrea aquila.
Cyprina cordiformis. Echinospatagus Collegni.
Corbis aptiensis.
3. — Marnes argileuses, gris-cendré, fusant à l’air, avec rares bancs “
édigaires.iniercalésD "is $ GUOUOMUENR, SSP
Belemnites semicanaliculatus. Ammonites Dufrenoyi.
Ammonites Nisus. Plicatula placunea.
_— Martini. — radiola.
— Guettardi. Ostrea aquila.
4, — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle 415®.
Orbitolina lenticulata. Belemnites semicanaliculatus.
Discoidea decorata.
8. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, plus ou moins marneux 10",
Scaphites hugardianus. Discoïdea decorata.
Turrilites costatus. Holaster Perezii.
Pecten asper. — lævis.
Janira faucygnianu. Hemiaster phrynus.
Ostrea carinata. Holectypus crassus.
9. — Grès rouge siliceux, lustre. 00 1... 2 TS
10. — Sables, marnes et argiles bitumineuses, lignites. he 40%.
Ampullaria Faujasii.
Débris de végétaux. 4
11. — Calcaires marneux, grisâtres, souvent sablonneux. . . 252 ;
Trigonia scabra. Ostrea flabella.
Inoceramus labiatus. — columba, media et minor. 4
12 — Calcaire gréseux, jaunâtre, plus ou moins dur. . . . 4
Pyramidella canaliculata. Trigonia scabra. -
Pterodonta inflata. _ Ostrea flabella. "4
Natica lyrata. — columba, media et major. L
Cucullæza matheroniana.
|
|
|
1884. DE SARRAN D'ALLARD. = DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 573
. 13. — Marnes grises, argiles réfractaires, calcaires marneux et
Aus où moins COnSIStANIS. 2 à. 1. à ciel erle 9e:1208
Trigonia scabra. Ostrea Matheroni.
Ostrea mornasiensis.
13 bis. — Grès quartzeux rougeâtres et sables versicolores. . 30m
Fossiles très rares : Ostrea mornasiensis.
Cette assise, ainsi que la précédente, forme un fond de bateau qui
a été rempli par les calcaires lacustres à Unio Dumasti.
Après avoir passé la Tave, on retrouve de nouveau :
13. — Alternance de marnes, d’argiles, de grès et de sables à
petites huîtres, avec minces filets de lignite. . . . . . . 25m
Puis :
12. — Calcaire jaunâtre, avec couche à Pyramidella. . . 20"
11. — Calcaire gris, marneux, à Ostrea columba, . . . . 95"
10. — Formation ligniteuse, à fossiles lacustres. . . . . 40m
9. — Grès quartzeux, rougeâtre, lustré, sans fossile . . . 95m
8. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, plus ou moins marneux . 10"
Turrilites costatus. Discoïdea decorata.
Ostrea carinata. Holaster lævis.
4. — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle 10"
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticula.
Discoiïdea decorata.
3. — Marnes argileuses, gris-bleuâtre, avec calcaires marneux
RE 5 du. San 3 LAND
Belemnites semicanaliculatus. Plicatula radiola.
Plicatula placunea. Ostrea aquila.
2. — Calcaire Marneux, gris-bleuâtre, se délitant en dalles
| minces . RE LR et MN er 1
Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila.
Corbis aptliensis. Echinospatagus Collegnii.
Plcatula radiola.
Ces calcaires reposent sur le
1 d. — Calcaire blanc, coralloïde, à gros bancs, confusément stra-
| tie, du bois de Varus, entièrement identique à ss du bois de La
D mais bien moins fossilifères.
Ici, également, le calcaire à Requienia forme un vaste dos d'âne,
de Sorte que, près du chemin de Valabris, on voit apparaître :
2. — Calcaire {gris bleuâtre, MAPNEUXS 0. 422 AN PEN RARE EAN
Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila.
| Gypria cordiformis. | Echinospatagus Collegnii.
ic |
37 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
3. — Marnes argileuses, gris-cendré. . . . . . . : . 500
Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila.
Plicatula placunea. Terebratula sella.
— radiola.
4. — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconifère, à lumachelle. 410" 4
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata.
Discoïdea decorata.
8. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, plus ou moins marneux. . 307
Turrilites costatus. Cardium hillanum.
Scaphites hugardianus.
9. — Grès quartzeux, contenant des nodules defer hydraté. 107
13. — Argiles réfractaires donnant lieu à des exploitations, et
sables à stratification entre-croisée. . . . . . - . . . - 30.
Ostrea mornasiensis.
Cet ensemble forme un fond de bateau, dans lequel s’est effectué”
un dépôt de:
S°. — Calcaire siliceux, plus ou moins marneux, à fossiles lacus-
tres.
Cyrena, sp. Melania Laurz.
S'. — Argiles et marnes jaunâtres, formant la base de l'étage ci-
> |
À
*
be
Ls:
7. |
dessus. 8]
Si l’on continue la coupe vers Flaux, on rencontre, sous le n° 13,
en couches relevées jusqu’à la verticale.
9.— Grès rougseatre, Ierrugineux. 0 e. .… ….
8. — Grès calcaire, gris jaunâtre, plus ou moins marneux. 10"
Turrilites costatus. Discoïdea decorata.
4. — Calcaire gréseux, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle. 5
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata.
Discoïdea decorata.
3. — Marnes argileuses bleuâtres : ." . . ES
Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea.
Ostrea aquila. — radiola. 4
2. — Calcaire marneux, bleuâtre, plus ou moins dur. . . 105
Belemnites semicanaliculatus. Echinospatagus Collegnü.
Ostrea aquila.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 575
Ce dernier repose sur le
1d. — Calcaire blanc, cristallin, à Réquienies, qui se continue au
… delà de la route d'Uzès.
Si, de ce point on se rend à Flaux, avant d'arriver au chemin qui
conduit à ce village, on voit apparaître butant contre le calcaire à
Chama :
M. —- Molasse calcaire, plus ou moins marneuse ou sableuse. 30"
Pecten prœscabriusculus. : Echinolampas sculiformis.
COUPES RÉGIONALES
Fig. 4. — Coupe de Picorel près Vagnas, à Bessas (Ardèche).
E.N.E. Picorel 1a Trouilère Bessas 0.S.0,
longueur : =
hauteur : -
Echelles
Ad. — Calcaire blanc cristallin à Réquienies :
Requienia ammonia.
.…. L'épaisseur de ce calcaire ne peut être évaluée, car on voit buter
| contre lui
13. — Grès sableux, avec marnes bitumineuses et argiles réfrac-
aires subordonnées, filets de lignite, au nord de Vagnas, peu fossi-
| Lifères :
Ostrea matheroniana. Ostrea mornasiensis.
D it nu. 0 menu nee
13 bis. — Grès dur, rougeâtre, passant de la dureté du quartzite à
race des Sables. .,.,. . ....:,.,. 50
» Je n’y ai pas trouvé de fossiles.
14. — Calcaire dur, blanc-jaunâire, en assises assez bien strati-
D EU OP oise). 307
Hippurites organisans. Rhynchonella cf. Cuvieri.
— Ccornuvaccinum. Nerinea trochiformis.
9176 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 9 juin -
14 bis. — Calcaire jaunâtre, plus marneux que le précédent. 50"
Ostrea mornasiensis. Hippurites cf. cornuvaccinum.
Hippurites cf. organisans. Rhynchonella cf. Cuvieri.
— canaliculatus.
Près de la Trouillère, ce système fait place à
F. — Argiles violacées, souvent bitumineuses, avec sables ferru-
gineux subordonnés et renfermant deux couches de lignite (7). L'une
de ces couches se trouve à l’est, l’autre, à l’ouest du vallat de Fer- M
rières ; elles ont donné lieu, autrefois, à une exploitation. 1
La puissance de ce système lignitifère approche de. . . 1007
Les fossiles sont très rares et ne présentent que des débris de co-
quilles lacustres indéterminables.
G. — Argiles jaunâtres ou blanchâtres, avec bancs de calcaire gri-
sâtre intercalés. Empreintes de coquilles lacustres. . . . 15"
V!, — Argiles rutilantes avec banc de calcaire rougeâtre souvent
bréchiforme, sans fossiles. . . . PMU Ne LETTRES
m. — Calcaire blanchâtre, comen Een débats RTE ANSE 5"
Si. — Argiles détritiques, jaunâtres ou grisâtres. . . . 1572
S?, — Calcaire marneux, fissile, blanc, ou blanc-grisâtre, à texture …
oolitique, ou tuffacée, avec nodules de silex bruns, et empreintes
végétales: ‘ut V1 +2 ERNEST ES
Chara destructa.
S,. — Calcaires blancs ou grisâtres, compacts, avec couches de
calcaires fissiles souvent asphaltiques et marnes grises subordon-
nées. 7, PAUSE BTS ESRI BASTIA SONORE ES
Melania cf. Lauræ. Melanopsis mansiana.
Unio Dumasi. — dubiosa.
Cyelas sp. Chara destructa.
Neritina aquensis.
A!. — Argiles jaunâtres, avec points rougeâtres, présentant quel-
quefois, un aspect fleuri, sans fossiles.
A?. — Grès mollasse lacustre, couronné par un barc de pou
dingue à éléments plus ou moins volumineux, réunis par un ciment
argilo-calcaire plus ou moins résistant.
Dans la mollasse, se trouve intercalée une couche d'argile bitumi-
neuse qui a donné lieu, aux environs de Bessas, à des travaux de
recherches, restés sans résultats.
La molasse lacustre, est peu fossilifère, sauf quelques empreintes
de Sequoia Stenbergü, Heer, et Chamerops dumasiana d'Hombres-
Firmas.
1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU. GARD. 917
Quant aux autres fossiles, ils proviennent du remaniement du Néo-
comien. Tels sont : Ostrea Couloni et Echinospatagus cordiformis.
Fig. 5. — Coupe de Sauvan, près Issirac, à La Roque.
À
+
: (S
#7. N &
A N\ Re
NN à
NS 0
ÀX NK EE AN te £-
cz > 4 £
Fins
Longueur : ——.
= .00:
Échelle. SRE
Hauteur se
Si, partant du mas de Volle, on se dirige vers La Roque, par Sau-
van, on rencontre, d'abord, formant le sommet de la butte de Volle,
5’. — Calcaire blanc ou blanchâtre, plus ou moins compact avec
D is de marnes intercalés. . . .. . : .. .. ! .+2lsi3807
Fossiles lacustres très rares :
Unio Dumasii. Empreintes végétales.
… Melanopsis dubiosa.
S2,. — Marnes et calcaires marneux fissiles, avec zones de silex
bruns. L] L] L2 L L2 LL ° L3 e e L2 L 1 e ° L] LL L2 e e SO
Empreintes végétales.
St, — Argile jaunâtre ou grisâtre, sans fossiles. . . . . 410”
m, — Calcaire peu épais, grisâtre, plus ou moins grumeleux. 1
Planorbis cf. pseudo-rotundatus. Ferrussina, sp.
… Vi. — Argiles rutilantes avec couche de gypse subordonnée, affleu-
Hnl/au-dessus du mas de Sauvan. ... +, ie sais +... 407
. Cette formation lacustre repose sur :
n 4. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle. 12°
Discoïdea decorata. Belemnites semicanaliculatus.
Orbitolina lenticulata.
3. — Marnes argileuses gris-cendré. . . . . . . . . 15°
Belemnites semicanaliculatus. Rhynchonella Bertheloti.
XII. 34
518 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
2, — Calcaire marneux, grisâtre, avec taches verdâtres ou jau-
MALTÉS 8 en de ee SUN NI tt ANNE RUsar NE
Ostrea aquila. Panopea Prevostii. |
Echinospatagus Collegnii. Cyprina cordiformis.
Belemnites semicanaliculatus. - Corbis apliensis. |
Amrmonites crassicostatus. Arca Costei. |
— cf Arnaudi. | Plicatula placunea.
— fissicostatus. — radiola.
Ammonitoceras Ucetiæ. Terebratula sella.
Rostellaria gargasensis.
14. — Calcaire blanc cristallin à Réquienies.
Requienia Ammonia.
Ce calcaire dont l'épaisseur ne peut être fixée, forme un bombe-
ment, de sorte que, en continuant la coupe vers La Roque, on ren-
contre, au-dessus : |
2, — Les calcaires marneux gris-jaunâtres à Ostrea aquila et les
principaux fossiles ci-dessus cités. . . . 0. . 5
Viennent ensuite |
3. — Les marnes argileuses bleues à fPelemnites semicanalicu-
letuis 28 er NN SN IRAN ERA ee ot ee DE
Puis 1
4. — Calcaire gréseux, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumackielle.« |
Orbitolina cf. lenticulata. Discoidea/decorata MORE AMIS
7. — Grès calcaires jaunâires, chlorités et marnes grises à
Turrilites Bergeri. Janèra faucygniana.
— costatus, Rhynchonella compressa.
Ammonites inflatus. — lala.
— mayorianus. Holaster trecensis.
Scaphiles hugardianus. Micraster Michelini. ;
Lima clypeiformis. Holectypus crassus. . . . . 20%
Après ces calcaires, on remarque, dans les couches, un petit dé-
rangement, auquel on peut attribuer l'absence des zones n° 8 et n° 9%
On rencontre, en effet, au-dessus des calcaires chlorités : EL
10. — Alternance de calcaires, d'argiles et de marnes bitumineuses
avec fossiles fluvio-lacustres :
Cürena, non globosa, Math... 20e NN
11. — Calcaire grisâtre, marneux, quelquefois sableux :
Inoceramus labiatus. Ostrea columba.
Nautilus cf. triangularis, Montf. — flabella.
. . . ‘ nt
Ammoniles peramplus, Epiaster cf. Guerangeri. v à 30
Plerodonta inflata.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 579
12. — Calcaire jaunâtre, plus ou moins marneux, . . ,. 50"
Turritella granulatoïdes. Cardium productum.
Péerodonta inflata. Ostrea flabella.
Natica lyrata. — columba.
Cucullæa matheroniana. Caprotina archiaciana.
Teredo requienianus. Periaster Verneuili.
Trigonia scabra.
13. — Marnes grisätres, avec bancs d’argiles, de grès et de sables
intercalés,
TASSE OMIS RS 50"
Q o ° ® ° e 6 ®
Ostrea mornasiensis,
43 dis. — Quartzite, grès et sables multicolores, jaunes, rouges
OÙ blancs e e e e C] © ° e © 9 L] e L2 ® e e e È » 20"
Turritella sp. Ostrea mornasiensis.
14. — Grès calcaire, jaune ou blanc jaunâtre, plus ou moins cris-
| _tallin. e Q 0 8 e e 0 e ® e ® e o 0 e 0 ° e C) 302
Nerinea trochiformis. Hippurites organisans.
— pailleteana. — COTNUVACCINUM.
1% bis. — Grès calcaire, marneux ou sableux, présentant Îles
mêmes fossiles que la zone inférieure : Nérinées, Hippurites, plus
L'Ostrea mornasiensis. Turritella sexcincta. :
| Rhynchonella Guvieri, Spherulites Coquandi. : . . 197
Au-dessus vient un
MF. — Système assez puissant de sables, d’abord jaunes, puis blancs
Let rouges, ayec traces de minerai de fer, ocres, argiles réfractaires
versicolores, et marnes bitumineuses et lignitifères, sans fossiles.
di no Nam re, 85m
M. — Mince couche de calcaire grisälre, grumeieux, mauvais
coues lacustress 0 AO Uno ones
S', — Argiles jaunâtres ou grisâtres, sans fossiles. . . . 15"
|" 5. Calcaire blanc, plus ou moins compact, Fi de marnes gri-
sûtres intercalés, avec gypse subordonné à la base. . . . 100"
| Melañopsis mansiana. Cerithium Lamarkii.
| Unio Dumas.
La formation lacustre couronne deux monticules, au-dessus des
| Calcaires à Hippurites.
Sil'on redescend la montagne, dans la direction de la vallée de la
| Céze, on retrouve, sous la formation lacustre, les calcaires à Hippu-
580 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 9 juin
rites, 14 et 1% bis, puis, les grès et sables du n°13 bis, avec les marnes
et argiles n° 13.
Au-dessous, l’on rencontre les calcaires jaunes n° 12, présentant
quelques Sans identiques, à ceux du Travers de la forêt de Cornil-
lon :
Turritella granulatoïdes. Natica lyrata,.
Pterodonta inflata. Cucullæa matheroniana.
Cette assise repose sur
11. — Calcaire marneux, grisâtre, Plus ou moins consistant à
Inocérames.
Cette couche n’est visible qu’en partie, car les alluvions de la Cèze
la recouvrent.
Après avoir traversé la rivière, on voit sortir, de dessous les allu-
vions, l’assise n° 12 que nous avons remarquée de l’autre côté de la
Cèze. En continuant la coupe vers La Roque, on rencontre successi-
vement :
43. — Marnes et argiles, plus ou moins réfractaires à
40%
OSÉTEL MOPNASTENSIS ST AN ETIENNE AS TRS OMS INSEE
13 bis. — Quartzites, grès et sables agglutinés, avec sables versi-
colores, excessivement pauvres en fossiles. . . . . …. 60%
visibles sur une très petite surface, une calotte lacustre be surmon-
tant.
Cette butte est ainsi composée de bas en haut.
F. — Sables bigarrés, jaunes blancs ou rouges et lits de marnes
argileuses intercalés, sans fossiles, . . . Aa Pro ère 307
m. — Mince banc de calcaire, plus ou moins marneux crane
grumeleux : débris de coquilles lacustres. . . … . . . . 5
5. — Argiles jaunâtres et grisâtres, sans fossiles, . . . . 157
S?, — Calcaire marneux, blanchâtre, souvent siliceux, à empreintes
e e 20"
végétales. 401) SR OR 9 20 ST OMAN
S5, — Calcaire blanc, plus ou moins compact, avec lits de marnes
grisâtres intercalés.
Melanopsis mansiana. Cerithium Lamarkii., . . . 60°
Unio Dumasir.
L'étude de la butte lacustre terminée, on redescend dans les grès
ne 43 bis et, si l’on monte la rampe de La Roque, on peut examiner
au-dessus
14. — Calcaire jaunâtre, plus ou moins foncé, plus ou moins com-
pact, souvent cristallin, quelquefois crayeux, fossiles assez com-
507
muns ; e » , 0 e 0 e , , . , . . , . .
EE dub BE
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 581
Nerinea trochiformis. Hippurites organisans.
Ostrea cf. frons. Caprina Aguilloni.
— mornasiensis. Biloculina antiqua.
Hippurites cornuvaccinum. Triloculina cretacea.
Ces calcaires sont couronnés par une assise de
44 bis. — Calcaire jaunâtre, ou blanchâtre, plus ou moins mar-
Mn Sc zossiliielemni entente de... .\... 2. 007
Ostrea frons. Hippuriles organisans.
— mornastiensis. Spherulites Coquandi.
Hippurites cf. cornuvaccinum. Turritella sexcincta.
Fig. 6. — Coupe du Ruisseau de Rodières à Goudarques, par Cornillon.
Longueur : ——
Échelle.
Hauteur :
Le ruisseau de Rodières coule dans
2, — Calcaire marneux bleuâtre, avec taches jaunâtres, se déli-
tant facilement, assez fossilifère.
Belemnites grasianus. Corbis aptiensis.
— semicanaliculatus. Plicatula placunea.
Nautilus radiatus. — radiola,.
Ammonites crassicostatus. Ostrea aquila.
_ fissicostatus. Rhynchonella Bertheloti.
— cf. Arnaudi, Terebratula sella.
Rôstellaria gargasensis. Echinospatagus Collegni.
Panopea Prevosti. Heteraster CGouloni.
Cypria cordiformis. Orbitolina discoïdea.
. La base n’est pas visible en cet endroit.
3. — Marnes argileuses bleuâtres ou gris-cendré, fusant à l'air,
| fossilifères :
Belemnites semicanaliculatus. Toxoceras royerianus.
Ammonites Martini. — emericianus.
— crassicostatus. Plicatula placunea.
— gargasensis. — radiola.
582 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LAGUSTRES DU GARD. 9 juin
Ostrea aquila. Terebratula sella.
Rhynchonella Bertheloti. Terebratulina martiniana.
Épaisseur\i0 0er AD AC HAT MORE A AU
%. — Calcaires gris-jaunâtre, mouchetés de vert, à lumachelle,
nombreux débris de coquilles et d’échinides.
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata.
Discoïdea decorata.
visibles SU: 20m D AT e ot nee re *
Une cassure met ce calcaire en contact avec
10. — Calcaire, marnes et argiles bitumineuses et lignitifères à
fossiles fluvio-lacustres,
Unio Lombardi. Cerithium Julieni, . ‘1, NU800
11. — Calcaire gris-jaunâtre, très marneux, assez pauvre en fos-
siles.
Ostrea columba. Epiaster cf. Guerangeri.
— flabella.
visible sur 0e A LU : ù FONDS
Ce calcaire est event Due une te ÉGUre dent voici la
coupe de bas en haut :
F. — Sables diversement colorés, d’abord jaunes, puis blancs et
rouges, avec ocre et traces de minerai de fer, argiles TéHacIAres
intercalées :
Sans fossiles. 0000) ue AE a
m. — Calcaire grisâtre, plus ou moins compact, A ÉEUnx- Î05-
Sp ho
siles lacustres, très mal conservés. . . . . . . .
ON LE Argiles on ou blanchâtres, it sans fos- \
Ses no 0 He | 15"
S?, — Calcaire marneux, blanchâtre, fissile, avec lits ou nodules
de silex et empreintes végétales. .,.. 2.4 CM AO 0 1
S5, — Calcaire plus ou moins compact, avec intercalation de lits
de marnes gypsifères, à la base. . , . . . ./.: 1; 4. 100
Melanopsis mansiana. Cerithium Lamarkii.
Unio Dumasii.
Puis, sortant de dessous la formation lacustre.
A _— Calcaire jaunâtre, ou bleuâtre, en bancs plus ou moins
marneux, assez fossilifères. 274.012 de eee RES ES
Ostrea frons. Hippuriles cf. organisans.
— mornasiensis, Spherulites Coquandi.
Hippurites cf. cornuvaccinum. Turrilella sexcincta.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 583
Ce calcaire recouvre.
44. — Calcaire jaunâtre, plus ou moins foncé, en assises plus ou
moins compactes, cristallin ou crayeux, fossiles assez communs :
Nerinea trochiformis. Caprina Agquilloni.
Ostrea cf. frons. Spheruliles mammillaris.
— mornasiensis. Radiolites ponsiana.
Hippurites cornuvaccinum. —. TOUCASTANE MEN 307
— organisans.
Si, de Cornillon, on descend vers Goudargues, on rencontre succes-
sivement :
13 bis. — Quartzites et grès plus ou moins durs et plus ou moins
sableux, très rares fossiles :
60%
| D O0 En NUE UN LR,
13, — Marnes et argiles réfractaires à Ostrea mornasiensis. . AO®
| 12. — Calcaire jaune, plus ou moins compact, fossiles assez
communs. © 0 © e e 8 [2] e o e e ® e © © 9 eo C] 302
Turritella granulatoides. Natica lyrata.
Pterodonta inflata. Cucullæa matheroniana.
. On ne voit point l’assise n° 41, sur laquelle ces calcaires reposent,
les alluvions de la Cèze, recouvrant toute la plaine.
À Goudargues, les alluvions reposent sur
Ad. — Calcaire blanc, dur, cristallin, fossiles fortement empâtés
dans la roche.
l Requienia ammonia. Terebratula lata.
— Lonsdalei. Rhynchonella faba.
Fig. 7. — Coupe de Belvézet à Serviers (4).
Belrczet 0, -Serviers
Me 152
A AA +
1 A +
LE +
\
\ k
| Ü à
; F lb la
Longueur :
10,000 °
]
80. 000°
Échelles.
Hauteur :
(1) Cette coupe que j'ai relevée vers la fin de l’année 1878, est dirigée à peu près
dans le même sens que celle de Lussan à Serviers, donnée par M. Carez (voir
Supra, Je suis heureux de voir mon profil contrôlé par mon honorable confrère de
Paris,
84 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUV(O-LACUSTRES DU GARD. 9) juin |
4b. — Calcaire blanc plus ou moins compact, alternant avec des
couches de marnes gris-jaunâtre, et des calcaires marneux, se divi-.
sant en nodules polyédriques. “4
Les marnes sont très fossilifères :
Natica Bruguieri. Rhynchonella lata.
— allaudiensis. Terebratula prælonga.
Corbis corrugata. _— carteronian«a.
Ostrea Couloni, var. aguila. — sella.
Rhynchonella depressa. Echinospataqus ricordeanus.
Urgonien moyen — Barutélien, Torcapel. . . . . . 250%
1d, — Calcaire, blond à la base, assez souvent Fe devenant.
de plus en plus compact et blanc à mesure que l’on s'élève dans les.
bancs supérieurs. Ces derniers sont cristallins et pétris de débris de
coquilles. Les fossiles sont très difficiles à extraire en bon état 1e
conservation.
Requienia ammonia. Terebratula faba.
— Lonsdali.
Débris de polypiers et d'échinides.
Urgonien supérieur — Donzérien, Torcapel . . . . . . 750
2. — Calcaires marneux, bleuâtres, avec taches jaunâtres, plus ou
moins COonsistanis) 5: 20) 20000 DONNE 12%
- L4
Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea.
Ammonîites Stobieckii. _ radiola.
— fissicostatus. Ostrea aquila.
Ammonitoceras Ucetiz. Rhynchonella Bertheloti.
Ancybeceras matheronianus. Terebratula sella.
— gigas. Echinospatagus Collegnii.
Panopea Prevostii. Heteraster Couloni. ;
Cyprina cordiformis. Orbitolina discoïdea.
Corbis aptiensis.
3. — Marnes argileuses, gris-bleuâtres, plus ou moins cendrées,
füsdnt à lair. 0, Lancet. SR ON
Belemnites semicanaliculatus. Rhynchonella Bertheloti.
Plicatula placunea. Terebratula sella.
_— radiola. Se martiniana.
Ostrea aquila.
4. — Grès calcaire, jaunâtre, glauconieux, à lumachelle, fossiles
très raresen bon: état. 02020 Te 0e CS
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata.
Discoidea decorata.
CE
1884. DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 585
. &, — Grès calcaire, plus ou moins marneux, grisâtres, avec points
verts de glauconie, et lits de marnes intercalés, . . . . . 4925"
Malgré sa grande puissance, cette zone est très peu fossilifère.
Turrilites costatus. Orbitlolina concava.
: Pecten asper.
Fa 9. — Grès rouge, lustré, ferrugineux, sans fossiles, . . . 50"
43, — Marnes et argiles réfractaires, avec lits de grès plus ou
moins sableux, intercalés; fossiles excessivement rares : . , 50"
- Ostrea mornastiensis.
43 bis. — Grès siliceux rougeâtres ou blanchâtres et sables multi-
A D os cdés D 00 ann eee curl 0 «lion
| 14. — Calcaire, plus ou moins gréseux, compact, jaunâtre ou
M Huile assez fossilifère à - : Oo , e , . . , 307
LNerinea trochiformis. Hippurites organisans.
L'Ostrea mornasiensis. — galloprovincialis.
D 'Rhynchonella Cuvieri. Spherulites Sauvagesi,
MHippurites bioculatus. ES socialis.
— COPNUVOCCINUM . Biloculina antiqua.
— latus. Triloculina cretacea.
14 bis. — Calcaire jaune ou bleu, plus ou moins marneux, . 45"
Ostrea mornasiensis. Hippurites bioculatus.
… — matheroniana. — radiosus.
“Rhynchonella Cuvieri. Spherulites fissicostatus … . . 245"
bTerebratula toucasiana.
F. — Marnes argileuses, violacées, avec argiles noirâtres, bitumi-
uneuses et lignitifères, n'ayant, jusqu’à ce jour, fourni aucun débris
organique déterminable ; cette formation repose sur les calcaires su-
périeurs à Hippurites en stratification légèrement discordante. 50"
G. — Au-dessus viennent des marnes, plus ou moins calcaires
… passant à de minces couches calcaires, avec fossiles lacustres.
Physa, sp. EANERNSDU NN EME AMENN AS TON
Vi, — Marnes et argiles rutilantes, en couches stratifiées, avec lits
de calcaire plus ou moins pisolitique ou bréchoïde, à la partie su-
| périeure : fossiles lacustres, très mal conservés. . . . . . 30"
Tout cet ensemble lacustre occupe un fond de bateau, entre La-
| beaume et Serviers.
Ce dernier village est bâti sur
14 bis. — Calcaire jaunâtre ou bleuâtre, avec débris de coquilles
A MANU ABDARSAN ua
Hippurites radiosus. Rhynchonella Cuvieri, etc.
4
586 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin.
m
Si l’on se dirige vers la rivière de la Seyne, on rencontre successi-
vement, en descendant l'échelle stratigraphique : |
14. — Calcaire compact, jaunâtre ou blanchâtre . . . . 307
Hippuriles cornuvaccinum. Nerinea trochiformis. *
— organisans. Ostrea mornasiensis.
Foraminiféres. .
13 bis. — Quartzites, grès et sables multicolores, sans fos-
STIBSS LC at eu UT UE LE CE NE re
43. — Marnes argileuses, réfractaires, avec intercalations de lits_
des grès plus ou moins sableux.
Ostrea mornasiensis. / .…
9. — Grès rouge lustré, siliceux, ferrugineux, sans fossiles. 30%
8. — Alternance de grès calcaire plus ou moins marneux, grisâtre,
glauconieux, et de marnes grisâtres ou noirâtres. . . . . 12518
e A
Turrilites costatus.
Pecten asper.
4. — Grès calcaire, jaunâtre, à lumachelle, fossiles très rares.
Belemnites semicanaliculatus.
Discoïdea decorata.
3. — Marnes argileuses, gris-bleuâtre, plus ou moins cendrées,
ISA LA AIT ROUE
Belemnites semicanaliculatus.
Ammonites crassicostatus.
Lima sp.
Plicatula placunea.
— radiola.
Orbitolina concava.
Orbitolina lenticulata., .
Ostrea aquila.
Rhynchonella Bertheloti.
Terebratula moutiniana.
_— martiniana.
Discoïdea decorata.
ë,
. 351
2. — Calcaires marneux, bleuâtres avec taches jaunâtres, . 122
Belemnites semicanaliculatus.
Nautilus nekerianus.
— radiatus.
— plicatus.
Ammonites Stobieckii.
— cornuelianus.
Ammonites royerianus.
_ fissicostatus.
Ammonitoceras \Ucetiz.
Ancyloceras matheronianus.
— gigas.
Pleurotomaria pailleteana.
Panopea Prevosti.
Cyprina cordiformis.
Corbis aptiensis.
Plicatula placunea.
— radiola.
Ostrea aquila.
Rhynchonella Bertheloti.
Diplopodia sp.
Echinospataqus Collegnii.
= Ucetiæ.
Heteraster Couloni.
Orbitolina discoïdea.
1
N27
1884. DE SARRAN D'ALLARD, == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 587
Les assises 4, 3 et 2, forment un bombement dont la partie supé-
rieure a été entamée par l'érosion, de sorte que l’on voit sortir de
dessous les calcaires bleus : |
Ad. — Calcaire blanc, plus ou moins cristallin à Réquiénies.
Puis, en remontant, après avoir de nouveau traversé les assises 2,
9 et 4, on se trouve en présence de
M. 5°. — Calcaire blanchâtre ou grisâtre, plus ou moins marneux,
m quelquefois siliceux, fossiles lacustres.
… Melania mansiana. Potamides, sp.
| — dubiosa. Cyrena gargasensis.
Melania, sp. Chara destructa.
Fig. 8. — Coupe de Marignac à Serviers, par Gatiques.
AA Marignac Gati êues Serviers
* : 252
«,
s#
Div.
id
!
80.000
far eee
{ Hauteur : ALU
Longueur :
Échelle :
>
TR EE PS AR
het
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5;
©
ee
…1d. — Calcaire blanc compact, plus ou moins cristallin à Ré-
Le
pi |
“Requienia ammonia. Requienia Lansdalii.
|:
ne ë i à
D — Caleaire marneux, bleuâtre. . . . . , .. . . . , , , . 427
HE
Le ; : :
M Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea.
… Ammonites fissicostatus.… | — . radiola.
_…Panopea Prevostii. Ostrea aquila.
Lh\Cyprina cordiformis. Echinospatagus Collegnii.
Corbis aptiensis. Heteraster Gouloni.
3. — Marnes argileuses bleues ou gris-cendré.. . . . . . . . 30"
Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila.
Plicatula placunea. Rhynchonella Bertheloti.
— radiola.
%. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle, fos-
D RL a AR AAN en ag
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata.
Discoïdea decorata.
358$ DE SARRAN D’ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin À
8. — Grès calcaire, plus ou moins marneux, grisâtre et glauco-
nieux, alternant avec des marnes bleuâtres ou grisâtres. . . . 50
Turrilites costatus. Pecten asper.
9. — Grès ferrugineux, rouge lustré, sans fossiles. . . . . . 30"
13. — Alternance de grès marneux, d’argiles réfractaires et de
sables,
OStrea marnasiensissiwasnme aient + + : ce steam 2 GRR
13 bis. — Quartzites, grès et sables multicolores, sans fos-,
siles. 3 è où L LL n 5 ou L] “ L2 ue L e D è é 3 L2 L] L] L2 L2 L L] L 32
14, — Calcaire or ou Pncaise. plus ou moins compact.
Hippurites organisans. Spherulites Sauvagesi.
— COTNUVACCINUM . Radiolites canaliculatus.
Spherulites angeoides. Nernea trochiformis.
Foraminiferes.
Épaisseur.. . . . . NE a CESR
14 bis. — Calcaire Henane unitre ou bleuâtre.. 5 CES
Hippurites radiosus. Ostrea mornasiensis.
Rhynchonella Cuvieri.
F. — Marnes argileuses ou sableuses, bigarrés, avec argiles noi
râtres, bitumineuses et lignitifères, reposant sur les calcaires supé- ë,
rieurs à Hippurites, en stratification légèrement discordante.
Pas de fossiles: : : : 227100 SET EN, RARE SSRRIQR EC NERES
G. — Calcaires plus ou moins marneux, souvent pisolitiques;
coquilles lacustres très rares et très mal conservées. . . . . . 15
Vi. — Argiles rutilantes, avec banc supérieur de calcaire bréchoïde,
passant quelquefois au poudingue. . ... 307
Toute cette série fluvio-lacustre forme un bn 5e Fer ns les
dépressions du calcaire à Hippurites, de sorte que, si l’on continue
la coupe, par Serviers et au-delà, on rencontre successivement :
14 bis. — Calcaire supérieur à Hippurites, légèrement mar-
neuxs . 9 Nas 0h 00e OM OR NO TORRES
Hippurites radiosus, etc.
14. — Calcaires inférieurs à LE NE généralement com-
pacte ia RR
13 bis. — Grès et LAbIES TR sans dose RE
13. — Grès marneux, argiles et sables à
Ostrea' mornastiensis PSN RENE RE 50°
“1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 589
| 9. — Grès ferrugineux, rouge, lustré, sans fossiles . . . . . 30"
|” 8. — Grès calcaire, marneux, glauconieux et marnes bleuâtres ou
orisâtres, sans fossiles, en cet endroit. An EL OO
4. — Grès calcaire, gris-jaunâtre, ete .TÉSSEON ESSR MORE
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata.
Discoidea decorata.
3. —- Marnes argileuses bleuâtres à
Belemnites semicanaliculatus. Plicatula placunea, etc. . . . 257
man
L’étage n° 2, n'apparaît pas, sur cette coupe, car on rencontre
immédiatement :
Molt. — Molasse sableuse, avec bancs de grès et de poudingues
subordonnés.
Dents de Squalidés
Pecten prœscabriusculus, Font. Cidaris avenionensis, Desm.
| Echinolampas scutiformis, Leske. Colepora, sp.
_ Scutella pauclensis, Agass.
PERS CRE EEE EEE ONE ere Pr enas
Épaisseur : 39 à - SARA à À DNA Re CRM LOL
Mol. — Marnes sn aNareee LAS © ou It eg DA CA SRE OS
Dents de Zamna.
LTurritella vermicularis, Brocchi, var. Clypeaster Scillai, Desor.
nPecten prescabriusculus, Font. Cidaris avenionensis, Desm.
L Echinolampas scutiformis, Leske.
Mo. — Molasse calcaire, très peu fossilifère. . . . . . . . . 30"
Pecten cf. latissimus, Brocchi.
Fig. 9. — Coupe de Marignac au pont du Bourdiquet.
NE,
Zacdigtier S.0.
Po.
Longueur : 1
Echelle : 5 OUTS
Hauteur : =
Ad. — Calcaire blanc, plus ou moins cristallin, compact, à fos-
_ siles fortement empâtés dans la roche.
Requienia ammonia.
590 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
2, — Calcaire marneux, gris-jaunâtre, se délitant à l’air avec assez
de facilité.
Ostrea aquila. Plicatula radiola.
Belemnites semicanaliculatus. Echinospatagus Collegnii.
Plicatula placuneai\s ECM NAS ARENA tn . 12
3.-— Marnes arsileuses bleues, ,,. 44.148) 0 Re A EN ONEE
Belemnites semicanaliculatus. Ostrea aquila.
Plicatula placunea. Rhynchonella Ber theloti. 4
— radiola. 2
4. — Grès calcaire gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle. Aa
Belemnites semicanaliculatus. Orbitolina lenticulata.
Discoidea decorata.
8. — Grès calcaire, plus ou moins marneux, grisètre et glauco- ê
nieux, alternant avec des marnes bleuâtres ou grisâtres. . . , SO &.
9, = Grès ferrugineux, rouge, lustré, sans fossiles. . . . . 302 À
13. — Alternance de grès marneux, d’argiles réfractaires et de.
sables : A
PL:
OStrea inornasiensis MEME SANS NE 50°
13 bis. — Quartzites, grès et sables Me sans fos-
SES, 40 MUR des L 0600 33m
14. — Calcaire jaunàtre où Ranch plus ou moins compact.
Hippuriles organisans. Spheruliles Sauvagesi.
— COTNUUACCINUM . Nerinea trochiformis, |
à
Foraminiferes.
44 bis. — Calcaire marneux, jaunâitre ou bleuâtre, . . . .. 150 |
Hippurites cf. cornuvaccinum. Ostrea mornasiensis.
— cf. organisans.
fer
Va. — Calcaire plus ou moins DE en grisâtre, à pâte fine, fos= 1
siles fluvio-lacustres, inédits pour la plupart, avec bancs de marnesM
et de grès pisolitiques subordonnés, . : ., ..., . .... 20%
Pupa sp. Bulimus tenuicostatus.
Auricula Requient,. Megaspira, Sp.
Paludina novemcostata.
F. — Marnes, argiles et sables bigarrés, avec argiles moirâtres, bin
tumineuses et lignitifères reposant ainsi que la zone précédente, suï
le calcaire à Hippurites, en stratification légèrement discordante.
Pas de fossiles. 4h nie ne NOR
1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 591
G. — Calcaire plus ou moins marneux, souvent pisolitique, très
peu fossilifère, coquilles is généralement mal conser-
a ten enaRs SE
Vi. — Argiles rutilantes avec ae en de nee bréchoïde
Manoudingulforme, . 5: . 2, ...,... ! De OU
Ge système vient buter contre Île Dale ee one à Paie am-
monia.
Fig. 10. — Coupe de Bézut à la route d'Uzes.
NE
:
50.000
CR L
( Hauteur ns
1 Longueur :
Échelle :
1d. — Calcaire blanc compact, cristallin, empâtant fortement les
fossiles.
Requienia ammonia.
2. — Calcaire gris-jaunâtre, plus ou moins marneux, se délitant à
Pair avec beaucoup de facilité.
Ostrea aquila. ; Belemnites semicanaliculatus. . 12
.—. Marnes bleuätres, usant à l'air. . . : . … . . ... : . 30"
Ostrea aquila. Plicatula radiola.
- Belemnites semicanaliculatus. Terebratula sella.
Plicatula placunea.
k,— Grès calcaire gris-jaunâtre à lumachelle. . . . . . .. 42"
Orbitolina lenticulata. Discoidea decorata.
Belemnites semicanaliculatus.
9. — Grès rouge, quartzeux, ferrugineux, lustré. . . . .. 80"
13. — Alternance de grès, de marnes, d’argiles He et de
. ..,....1!.14%..: 50
Ostrea mornasiensis
13 bis. — Quartzites, grès et sables multicolores. . . . . 32%
“14 — Calcaire généralement compact, jaunâtre ou blan-
D De Li ue. « 9307
: Hippurites organisans. Spherulites Sauvagesi.
— COTNUVACCINUM, :
\ 2
592 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
Foraminifères.
44 bis. — Calcaire marneux, jaunâtre ou bleuâtre. . . . . . 45"
Hippurites radiosus. Ostrea mornasiensis.
Rhynchonella Cuvieri.
Va. — Calcaire lacustre, plus ou moins compact, grisâtre, à pâte
fine, avec banc de grès pisolitique blanchâtre subordonné, fossiles
terrestres, anédiisipour la plupart 26200 ee. 20%
Pupa, Sp. Cyrena globosa, Math.
Pupa Sp. nov. (E. Dumas, t. II, pl. 4, — Ferrusaci, Math.
fig. 9.) Paludina novemcostata, Math. |
Auricula Requientii, Math . Bulimus tenuicostatus, Math. |
Melania lyrata, Math. Megaspira sp.
Melanopsis galloprovincialis, Math. Ampullaria proboscidea, Math.
F. — Argiles et sables bariolés, avec marnes bitumineuses. 40%
G. — Calcaire blanchâtre, plus ou moins marneux, quelquefois
pisolitique où bréchiforme: 2.72" ERREUR
Paludina heliciformis, Math. : Cyclostoma, Sp.
Cyclostoma disjunctum, Math. Lychnus, Sp.
Vi, — Argiles rutilantes avec banc supérieur de calcaire bréchoïdes
ou poudinguiforme. . . . . . RO D Li se... 010
Près de la route d'Uzès, ce système Mieui buter contre le calcaires
donzérien à Réquienies.
Fig. 11. — Coupe de Brouzet au Serre Rouge.
(4)
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Longueur :
80. ne
Hauteur : ——
Echelle :
1d. — Calcaire cristallin, blanc, formant le grand massif du Serre
de Bouquet... Len Rien US EEE sh bre ae ERRE
f
1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 593
Nerinea gigantea, d'Hombres Fir. Terebratula sella, Sow.
Gervilia anceps, Desh. Requienia ammonia, Math.
Rhynchonella lata, d'Orb. — Lonsdalii, d'Orb.
Terebratula faba, Sow.
14%. — Calcaire blanc, jaunâtre, plus ou moins tendre, à Hippu-
… rites, butant, par faille, contre le calcaire à Chama.
Nous n’y avons pas rencontré de fossiles.
À *. — Argile jaunâtre, avec alternance de grès et de marnes cal-
caires, grisâtres ou bleuâtres, avec empreintes de plantes. . . 925»
Flabellaria, sp.
A?. — Bancs supérieurs formés par des poudingues à éléments
Paleaires, plus ou moins volumineux. . ... . . . . . . .. SRÉRERREE LE
1d. — Calcaire cristallin, à Chama, fortement disloqué . .. 4507
4d’. — Calcaire jaune rosé, plus ou moins compact, avec nodules
d'argile bleue, formant la base du calcaire à Chama. . . . . 407
Rhynchonella lata.
1b. — Marnes argileuses, calcaires, noduleuses, gris-jaunâtre.
Rhynchonella lata. Echinospatagus ricordeanus, Cott. 30m
Panopea plicata, Sow.
1b'. — Calcaire plus ou moins compact, marneux, renfermant,
dans le haut, une couche de marnes à Spatangues et à Ostrea Cou-
loni L 2 e e < » L2 ® L2 Her retlelte Ceres y e L2 L1 L L2 9.97 oh ar ve e e e e e 207
Echinospatagus ricordeanus. Ostrea Couloni, var. aquila . . A0
Botryopygus obovatus, d'Orb.
1b1. — Calcaire compact, ressemblant au calcaire à Chama, sans
a. . . . . Re DD Me ni nd do de oo 152
1b”. — Marnes et calcaires marneux blanchâtres, fossiles
D om 40 D EME 207
ct. — Calcaire blond ou bleuâtre, spathique, dur, rocheux, d’un
aspect généralement blanchâtre, avec rares bancs de silex et de lu-
machelle, très peu de fossiles. . . . .. .. . . . . . . .. Se PT Le
C'. — Calcaire bleuâtre, à cassure conchoïdale, plus ou moins
marneux ; très rares fossiles. . . . . . . . RARE PE RAR ANS ue AD
H. — Alternance de marnes et de calcaire noduleux, gris-bleuâ-
“ire, jaunissant à l'air, à cassure fragmentaire. . . . . . . . . 30”
Echinospatagus cordiformis, Breyn. Ostrea Couloni.
XIT. 38
594 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
N. — Marnes argileuses, bleues ou grises, jaunissant à l'air, en
feuillets -résultens NEED, LUE RE LAN ESS
Aptychus Didayi. Ammoniles grasianus.
Belemnites orbignyanus. — diphyllus.
— bipartitus. — neocomiensis.
— Emerici. — asperrimus.
Ammoniles astierianuse — roubaudianus.
N'. —: Marnes calcaires, grises ou gris blanchâtre. . . . . . 5e
Ammonites cryptoceras. Ammonites ophurus.
Vi, — Alternance d’argiles rutilantes et de calcaires, donnant le
détail suivant, de haut en bas :
a. — Conglomérat à éléments généralement calcaires, plus ou
Moins agsluiinés fs shell tr SON NN 6"
b. — Calcaire blanc, plus ou moins terreux à Cyrènes (Cyrena
vois. detC' garummcn; LE) ER SNMP 0,50"
cs Argllesi jaunes) ira EUTAU TE RSR eee 15
d. — Calcaire blanc à fossiles lacustres, très mal conservés. 1%
e. — Argiles rouges, avec concrétions calcaires, tubuleuses et
minces lits de calcaire blanc: intercalés:. 4 2e (
1 \Argiles jaunes. ss 2 ee RE Hana f. 3"
g. = Conglomérat. sé eu 1 nn EN EN SE DO
h. — Calcaire blanc, grumeleux, avec points argileux rouges. 2e
à, — Calcaire grisâtre, dur, en plaquettes. . . . . . . . .. 4°
J. — Argiles rouges ou jaunes. . . . . . Res | —
Après le Serre Rouge qui est constitué par l’ensemble que nous
venons de décrire, on rencontre, de nouveau, les marnes néoco-
miennes (N) sur lesquelles reposent de l’autre côté du vallon :
S*, — Calcaires lacustres, blancs, plus ou moins compacts, dont
certains bancs sont exploités, rares fossiles :
Cyrena Dumasii. x
Ces bancs s'étendent jusqu’au delà de la route d’'Uzès où se ter
mine la coupe.
Fig. 12. — Coupe de l'arche de Baron à Moussac.
Ad. — Calcaire blanc, compact, cristallin, à Chamaammonia. 300%
V'..— Argiles rutilantes, sans fossiles. | .: : 0... "0
m. — Bancs minces dé calcaire, plus ou moins pisolitique, égale-.
MENLISANSTOSSIES ARMES RE a RE ee 3”
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no Longueur : ——
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Épaisseur. . : :.
Longueur : 1
Echelle :
Hauteur :
A2. — Bancs de grès et de poudingues (amenba), d’inégale épais-
D RTE EL ANR EUS Hé
S1, — Argiles jaunes avec lits de cailloux roulés intercalés.
“_ _S2. — Calcaire plus ou moins marneux, lacustre, grisâtre ou jau-
nâtre, avec lits de silex, empreintes de Sequoia. . . . . .
5°. — Calcaire blanc, plus ou moins marneux, plus ou
Mie avec débris de coquilles lacustres .-. . .:. 4. : . .!.
A1, — Argiles jaunes, marnes el grès avec empreintes de plantes.
Moulézan
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD.
Moussac 9725
Cardon Rio
MERS
995
157
30%
moins fis-
007
307
107
Courne Rs
36
596 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
De la station de Fons au village, on marche sur
A2. — Poudingues plus ou moins agglutinés. . . . . . . . 95m
At. — Argiles jaunâtres et grès calcaires, jaunes, subordonnés,
avec marnes à empreintes végétales, à la base. . . . . . . . . 55%
S3, — Calcaire blanc, compact, devenant marneux à la base, avec
argiles jaunâtres subordonnées. E. Dumas y signale :
Anchiterium Dumasii, P. Gervais. Cyrena aquensis, Math.. . . . 207
S?, — Calcaire blanc, plus ou moins compact, plus ou moins mar
neux, renfermant à divers niveaux des lits de silex, assez abondants
pour donner à la roche un aspect rubigineux. . . .. .. .. . 55m
Melanopsis mansiana.
St. — Argiles détritiques, tantôt blanchâitres, tantôt rougeûtres,.
tantôt jaunâtres, avec lits de cailloux intercalés. . . . . . . . 9252
m. — Calcaire blanchâtre, plus ou moins dur; fossiles rares. 40"
Bulimus subcylindricus, Math. Strophostoma lapicida.
— Hopei, M. de Serres. Ferrusina globosa, EE. Dumas, t. LU,
Planorbis pseudo-rotundatus, Math. pl 3,16:
V2. — Poudingue et brèches calcaires, à ciment calcaire, plus ou
moins colorés en rouge par l’oxyde de fer. . . . . . . . . .. 3
Vi, — Argiles rouges stratifiées, avec minces lits de calcaire, plus
ou moins marneux, intercalés. . : . . .: + sk 21. 04. 000
Nous n’y avons pu rencontrer aucun fossile.
Ad. — Calcaire blanc, cristallin, quelquefois siliceux . . . 100%
Requienia ammonia. Hemicidaris neocomiensis.
— Lonsdalii.
Débris de Polypiers et d'Échinides.
Certaines couches de cet horizon prennent l'aspect crayeux ; c'esbh
ainsi qu'il se présente aux carrières du bois de Lens. |
b'. — Calcaire compact, pseudo-urgonien, alternant avec des cal= M
caires marneux et des marnes noduleuses, . . . . . . . . . . 250?
Nautilus requienianus, d'Orb. Panopea plicata, Sow.
Ammonites, cf. difficilis, d'Orb. Cyprina Saussurii, Brongn.
Serpula antiqua, Sow. Corbis corrugata, d'Orb.
ue
|
|
ù
|
|
|
1834. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVYIO-LACUSTRES DU GARD. 597
_ Ostrea Couloni, var. aquila. d'Orb. Terebratula sella, Sow.
* Rhynchonella depressa, d'Orb. Botriopygus obovatus, d’Orb.
— lata, d'Orb. Echinospatagus argilaceus, Cott.
Terebratula carteroniana, d’Orb. Nemausina neocomiensis, E. Dumas.
— . biplicata, Brocchi.
c!, — Calcaire de couleur variable, gris ou blond, souvent sili-
| ceux, généralement dur, d'aspect blanchâtre et rocheux. . . . 200"
Nous n’y avons pas rencontré de fossiles.
c. — (Calcaire gris bleuâtre, spathique, plus ou moins mar-
F neux, e L] e e e prier ever tels .e erEfelueltie ris elfe] -siMelrie y ets e e [3 e ® e ® 4 3 La
Nemausina neocomiensis.
H. — Calcaire bleuâtre, jaunissant à l’air, marneux, à cassure frag-
«mentaire, avec assises marneuses intercalées, . . . . . . . . 200"
mOstrea Couloni, d'Orb. Pholadomya cf. elongata, Münst.
“Ammonites radiatus, Brug. Echinospatagus cordiformis, Breyn.
—_ astierianus, d'Orb.
N. — Marnes argileuses, grises, jaunissant à l'air, en lits très
ER. 2... . RER NES E 150%
Spherodus neocomiensis, Agass. Belemnites binervius, Rasp.
t Aphtychus Didayi, Coq. — Emerici, Raspail.
Belemnites pistilliformis, Blainv. — conicus, Blainv.
— subfusiformis, Duval. Ammonites cryptoceras, d'Orb.
= orbignyanus, Duval. — astierianus, d'Orb.
— bipartitus, Desh.
Ce système est bien développé et très fossilifère, depuis Moulézan,
Ljusqu’au ruisseau de Courme.
LIL.
DESCRIPTION ET CLASSIFICATION DES ÉTAGES MARINS ET,
: FLUVIO -LACUSTRES.
Les coupes qui précèdent nous paraissent suffire pour indiquer,
d'une façon complète, la composition de la formation qui nous oc-
cupe. Il ne nous reste plus qu’à les coordonner.
Le tableau suivant présente le classement des couches, par ordre
598 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
chronologique, avec les noms des étages auxquels elles appartien-
nent. |
A?. Argiles supérieures avec poudingues
Supérieur. À : à
et conglomérats sans fossiles. 10 à 50
SE At. Argiles jaunes, marn rè 2
Alaisien. à ë J À DA EL PERCES
à caires, molasse lacusire, ossements de
Inférieur. - |
Rhinoceros et d’Antracotherium magnum,
coquilles lacustres. . . . . . 50 à 150
S%% Calcaires lacustres supérieurs, An-
Tertiaire Supérieur. ? chiterium Dumasii, Cyrena aquensis.«
lacustre. 50 à 150.
S2. Calcaire lacustre inférieur, plus où
: dur, plus ou moins marneux, à.
Sextien. Moyen. SES D ET k 5
silex. Débris de Paleotherium, Lymnean«
longiseat® 1 2 MR SI MNOT AUDIT ES à:
St, Argiles généralement jaunâtres,
Inférieur. { quelquefois rougeâtres, détritiques, avec
el re JE sun OS OR
m. Calcaire lacustre, plus ou moins dur, «
Horizon du
quelquefois pisolitique, rarement fossi-
Montaiguet.
Vitrollien. lifère. Bulimus subcylindricus.. 4 à 10 $
Horizon ce Vi. Argiles rutilantes avec brèches et cal-
Crétacé Vitrolles. caires intercalés, sans fossiles. 15 à 100 à
poto RAA G. sis À lacustre grisâtre plus ou moins mar
acusire. neux, fossiles de Rognac, Lychnus. . . . . . 3 à 25
re F. Argiles et sables à lignites, coquilles lacustres
Fuvélien.
| très rares et généralement indéterminables.. . . 40
Le nniEn Va. Calcaire généralement marueux, grisâtre, fossiles à
lacustres de Valdonne. Paludina heliciformis. 3 à 40 4
Craie du { 14 bis. Calcaire supérieur à Hippurites, avec fossiles
Plan d'Aups.t du plan d’Aups, Hippurites radiosus. . . . 80 à 100
Caleaire à 14. Calcaire inférieur à Hippurites : Hippurites 07
Hippurites. ( ganisans, Hippurites cornuvaccinum. . . . 50 à 150
Supérieur. { 13 bis. Grès ei quarizite, sables plus
Des ens ou moins agglutinés, rares fosssiles. 100
13. Grès, sables, marnes et argiles ré-
| Inférieur.
fractaires. Ostrea mornasiensis. . . ne |
42. Calcaire jaune plus ou moins compact, d'Uchau”
d 11/00 SCO. SNS RENE . 60
11. Grès calcaire gris, plus ou moins marneux à
Inoceramus labiatus:. AREA 100.
40 bis. Bancs à Ostracées. . . . . . . . . . 2 à 10
10. Système fluvio-lacustre ou saumâtre : grès, sables,
Angoumien. fs
Ligérien.
Pauletien. : NIET S
marnes, calcaires et argiles à lignites : Ampullaria"
Faujasii o_ + +» se let ee) "e ele “otre meteo 1e tele 40.
Fanene 9. Grès et sables rouges ou jaunes à Trigonies.
dou dedalea, T. Deslongchampsi. . . . . . . 40
Rotomagien + . Grès, calcaires et marnes à Pecten asper et Orbi-
PRE ARE nt ns de NA sn 350.
4
Grès, marnes et calcaires à Ammonites 1n-
Vraconnien.
“ atus. . . . L [2 L . L2 L2 . L . LA . LA LA . LA L » . 10-
|
PR. |
1884. DE SARRAN D ALLARD. — DÉPOTS FLUVYIO-LACUSTRES DU GARD. 599
6. Gault sableux, sans fossiles. . * . . ,. . . 35
Albien. 5. Gault fossilifère à Ammonites auritus. . . . 2?
4. Grès à Discoïdea et Orbitolines . . . . . . . 20
Aptien. 3. Marnes argileuses, bleues ou grises à Belemnites
SOARICGRICUIAUUSE. US NT RE te ee 60
Rhodanien. { 2. Calcaire marneux à Ostrea aquila et gros Cépha-
DOTE S RNA 0 EP MR RERO 20
‘Æ HR 3 : | é :
Dnséion. 1 Ca caire blanc à Chama ammonia, Urgonien su
DEMEURE MMM eat. ete. RE POUEE CN ES 300
| — Telles sont les divisions que nous avons cru devoir adopter pour
notre carte géologique détaillée (1) du canton de Pont-Saint-Esprit
Mdont, j espère, sous peu, terminer la minute, grâce au concours que
pourra me prêter mon ami M. Pierredon, par suite de sa présence
Maux environs de Pont-Saint-Esprit même.
Nous allons passer, successivement, en revue, chacune de ces
Lt zones.
LT. — COUCHES CRÉTACÉES MARINES ANTÉRIEURES AU LIGNITES DE SAINT-
PAULET,
1° Donzérien. — Torcapel.
Je ne parlerai que pour mémoire de l'étage urgonien qui forme le
substratum du grès vert et dont M. Torcapel a mis en lumière (2)
Les trois zones que nous avons, d’ailleurs, signalées dans nos coupes,
à savoir :
Zone supérieure : Donzérien (1 d) Calcaire à Chama ammonia.
muZone moyenne : Barutélien (1 b) Calcaires et marnes à £'ch. argi-
| laceus.
Zone inférieure : Cruasien (1 c) Calcaire à Criocères et à silex.
LuuJci n’est pas la place de reprendre la discussion qu’à soulevée le
Mémoire de notre savant confrère de Nîmes, je me bornerai à dire
h que les divisions qu'il a introduites ont été parfaitement reconnues
par presque tous les géologues qui ont vérifié ses coupes.
Mu. Dans toute la région que j’ai explorée, le calcaire à Chama paraît
former un niveau constant, mais, je suis loin de nier qu’il en soit
autrement, dans d’autres contrées, par exemple au mont Ventoux,
ainsi que vient de l’établir M. Léenhardt, dans son beau Mémoire
. géologique, où même, en Espagne, où nous savons, d’après les tra-
vaux de M. Landerer que le calca re à Réquienies occupe divers ni-
veaux dans l'étage tenencien (3). R
(1) Sur la minute de la carte d'État-Major au TS avec courbes de niveau.
(2) Urgonien du Languedoc. (Revue des Sc. nat, Montpellier, 7 septembre 1882.)
(3) EL piso tenencico y sua fauna.
600 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
Voici, du reste, la liste des fossiles que nous avons rencontrés
dans la région qui nous occupe, ou qui y ont été signalés par divers”
de nos confrères (1).
— LC
“|o|s 5ly
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&|s|e s|al&lnm|=|S
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Fume; SD. LS RQ NT ANNE LE
Nerinea gigantea, d'Hombres, Pal. fr. 5 ‘Ter. crét.,
Mn DIESEL 129 ra OR le
— Archimedi, d'Orb.,Pal. fr., II. D. 28, PE 158.
fig. 3-4 . eue. +) le". /e, 0e "le le ee, "0e e
Pter GCCRA ISSN NSTs de TS NS ONE RE TEN
* Gervilia anceps, Desh., Pal. fr., III. p. 482, pl. 394.|..
Pecten deshayesianus, (Janira), Math., Pal. fre:
Técréts PTIT pe 626 AIT EE Ce
Janira atava, ie Pal frs Al. /p. 627, pl: 7442;
LOTS ONU TES te ele Jeet cer
Rhynchonella manie D British cret. Brach.,
ls 415) A 140 De at le
—_ lite a te Pal. 17e IV. p . 24, pl. 491,
fig. 8-17. SR et EM | 12 2
— renauxian«, d’ Orb.., Pal. fre, IV. p. 23,
pl. 490. fig. 58 . (IE OUR
Terebratula faba, Sow., Pal. fr, IV. p. 506, fig. 8-12|..
— sella, Sow., — T. cret., IV pl. 510,
Requienia ammonia, Math: Pal /r 2 "AN vb s72
— trilobata, Math., — IV: pl: 572: L
— Lonsdalii, Math., — IV. pl. 573-574] 1 2À LE SL LE ; Ja
*Heteraster Couloni, LE sp. Ech, Suisse, I. p.22.
. 4, fig. 9-10.
* Hemicidaris reoropens. Cott., Echin. de l'Yonne,
: ASS DOME QE EP Del PRE
* Astrocænia nb E, de From., Desc. Polp.
foss. néo., p. 45, pl. é fig. 1-2 .
— our is, E. _e From., Dito. p. 47, pl.
GA AGTISL ANT EU ART EE
* Heteraster oblongus, don. Pal. fr., Ech. cret.,
DNSGT AP LENS EN SE Te CRIER
* Pygaulus depressus, AL Gras., Ours. foss., p. 49. .|..|.. S
VORUS SpA ESS RER AR LOL ENRE RARRE Han) LES VAGUES LL Le
2. Rhodanien. — Renevier.
La base du grès vert est toujours constituée par des calcaires mar-
neux plus ou moins fissiles, gris ou gris-jaunâtre, d’une épaisseur.
variant entre 10 et 20 mètres, On les voit affleurer, presque partout,
au pied de l’Aptien, principalement dans les environs de Laval
(1) Tous les fossiles marqués d’un astérisque sont signalés par moi, pour la pre-
mière fois, dans la localité ou dans le Gard, les autres ont été déjà mentionnés par
E. Dumas, MM. Hébert et Toucas, Torcapel, Carez et Fontannes.
1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUYIO-LACUSTRES DU GARD. 601
de Saint-Roman, de Salazac, de Saint-Christol-de-Rodières, et, enfin
“dans la vallée de la Seyne, à Fontcouverte, Baron, Montaren et
Serviers. Le Rhodanien est, surtout, caractérisé par l’abondance des
srands Céphalopodes et des grandes Ostrea aquila.
Voici, d’ailleurs, la liste des fossiles qu'a fournis cet étage :
- D Ua) un 2
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Nautilus er rnaist Pictet, M. foss. gré
verts, p. 16, pl, 1,66 2 + Ale Ro etioe AA Re AIRES
— plicatus, Sow., par INRA crét.,
Ep: 72 pl. à MENT 0 ARE PES 7 leclerc EI
radiatus, Sow., Gin, ÉCROIDANT TES EAN A ES A PS ES EE EE
— neocomiensis, d'Orb RTE es sm :
os ubradiqeus, d'Orb., Pal. fr, 1
: DR AD AR Un 7. +.
“Anvmmonites crassicostatus, d'Orb., Pal. fr., 1.
DO MDI HUE. 11 re EE ES EE CS EN PE EE OS SE DE
— Stobieckii, d'Orb., Prod. pal. strat.,
+ NÉ VICRES RE RER ER 3 | ON el SI le Il al ee SE EI E
— royerianus, dOrb., Pal. fr., 1.
D ete ee ht) Ph,
_ fissicostatus, Philips, Pal. fr. :
p. 147, pl. 47 ER Date A MER RES ES ES ES ES RE
— cornuelianus, d'Orb., —
M Den te doc M emltale Pa AN LL Lot
Bo — Arnaudi, Cod, Mon. . Re
Espagne, DE ne 1 : ROLLER
* Ammonitoceras Ucetiæ, E. Dumas, % IL, p.
| 459, pl. 5, fig. 1. la Rs he onhi de mi IC CS ES ER A EE SE EC ES
* Ancyloceras matheronianus, d’Orb., Pal.
14 Îr 1. p. 497, pl. OPA E a E e AE) LEA Ve PES Ja EE ER ES ESS Le D
— gigas, Forbes, Pal, fr., p. 499,
LS TD ARR RS SRE NE LE REA Se Le ee lee | +1+
D nd... de... AA ado n A M'LS LE
Pleurotomaria pailletecna, d'Ord., Pal. 15e
IDE TARA PRET locales) ol) lee
Rostellaria gargasensis, d'Orb.,Prod. Pal. fr.,
116, MONTS ES Me Nr EE ef eoloslo.looleos ++ |., os.le.le.
Panopea Prevosti Desh., ee in Leym. M. Soc.
s 4 . p. 3, PL 9, fig 7. 5 O6 el.
Cyprina Pelleti, ie qq. foss. n. Urgo-
nien du Languedoc, p. 4, FE 8,
cu RE Are UE SURe RENE one on een onE
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602 DE SARRAN D'ALLARD, =— DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin …
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mois Cole ue Aptien, Esp., pl. 22,
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Lima cottaldina, DoEs Bal frs vcret.,
ILE: pe 537, “pl. 416, fig. ÉMIS n R en ELEol |
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Plicatula placunea, Lamk., An. soc.vert.,t. 6, :
DGA LL fr ee PA ER PR ER AN ES PS ESPN LS CS
— radiola, Lamk., Pal. fr. PA RO RENE
HD pl fie. 145. 11000 HE
Rhynchonella Bertieloté ‘d'Ord., PRO EELO
LOS D PRE A APTE ES 2 6 52 +... ++ LI
Terebratula sella, Sow., Min. conch., pl. 437,
fig. 1 et 2 SRE ER RES NE LILAS 2 NS ane Roanne <
Terebratula moutiniana, d'Orb., Pal. Fe LA
pl. 510, fig. Ge UN ARS DURE
Ostrea aquila, Brong.,sp. Pal. fr. ut p. 706,
pl. 4 ie RS Er do Etels EIRE IR IR IE
Echinospatagus Collegni, E. Sism., sp. VI.
P'AOONDIIISRGE AL STE 2 ei eo
— Ucetiæ. E. Dumas, Stat. Gard.
II. p. 481, pl. 2. fig. 4. SAS IE . eo
Heteraster Couloni, Agass., sp., Echin. Suisse,
I. p. 22, pl. 4, fig. 9-10. . neclele haletietos
Orbitolina discoidea, A. Gras., Foss., Isère,
p. 52, pl. 4, fig. 7 à9 RO " [+]. +++ )-- à
— lenticularis, Pect. et Ren., Foss.
ŒUNITR. aptien, D:#466;2pl:725,
HIDE OT ANDRE NAN PERS SET PE D BON A LR RO CURE >
Diplonoa Ep RMS EN Eee elle M boot aol dlederle
3. Aptien. — D'Orbigny.
L’étage aptien est formé par une ee de 60 mètres, en
moyenne, de marnes argileuses, grises ou bleues, se délitant à l'air
et formant des talus plus ou moins rapides au-dessus des calcaires
rhodaniens. Quelquefois, les marnes sont entrelardées de minces lits
de calcaire marneux, de couleur cendrée.
On rencontre cet étage partout où se trouve le-Rhodanien. Selon
les localités, sa richesse en fossiles varie. Nous y avons rencontré
les suivants :
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SE OT
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 603
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> [© [DID |Q
æ |A, pe)
Belemnites semicanaliculatus, Blaïinv., Mém.
sur les Belemnites, p. 67, pl. 1,f. :8.
Ammonites Nisus, d'Orb. Pal., fr., T. crét., 1.
p. 184, pl. 55, fig. 7 à 9. ot
— ou d'Orb., ne 15 12 crét.,
LD: 191, pl. 58, ig. Re A EE sl DE) PE A
—_ gargasensis, d'Orb., Pal. fr., T : de
crét., I p. 199, pl. 59, fig. 5-7.{|..1.
* — crassicostatus, d'Orb., Pal. fr.
bp 07 pl 00 fic, 1-4. .
— Guettardi, Raspail, Pal. fr., T
ÉRÉPDIEDDE LG ED 02102426, Re
— Dufrenoyi, d'Orb., Pal. fr., T.crét.,
L°1p: 1200: pl: 33, fig. 4-6...
Toxoceras royerianus, d'Orb., Pal. TRE Ter ét.,
I. p. 365, pl. 112, fig. 3
— emericianus, Raspail, Pal. fr.
CHEN D 160 pl 51 ae 1-3
Ostrea aqguila, Brong. Sp., Pal, 10, 3E. crét.
RO ol A TO
Terebratula sella, Sow., Min. conch., pl. 437,
PR Ae DUO NE APE LU) ee LA ES] VAR LR PSN EC VO Ar VAS LA AS RS RES
Rhynchonella Per theloti, d'Orb., Prod.,
June PANIER CU ee en en
Narleie
+-
AR A US NS er
Terebratula ; d'Orb., Pal., pk 502,
fig. 8-12. .
Echinospatagus Collegnii, Ë. Sism., cp Sp. VI
DAE60 pl SSL RE UTeN
Plicatula placunea, Pamk An Soc Vert.
ERMOND HS0 MPa... 2e on D eo DE D
— radiola, Lamk, Pal. fr., II. pl. 463,
fig. 1-15 (n. 6-7). D ae Gr ra A PE ea re ar Eu
D LE 4 5 Lo. te db 20) OA ae LS CIRE
Discoïdea decorata, Desor., Mon. des Galer.. sd
DS pl 8 fie 13). +].
4. Grès à Discoidea.
. L’étage aptien est constamment recouvert par un grès calcaire,
compacte, gris-jaunâtre, glauconieux, à lumachelle, qu’'£. Dumas à
parfaitement reconnu et qu’il a rangé dans le Gault inférieur sous le
nom de calcaire à Orbitohina lenticulata (1). Cet étage renferme beau-
HOuP de débris organiques, généralement indéterminables, ce qui fait
qu'on peut être indécis sur la classification de ce niveau, dans la
série du grès vert.
E. Dumas, y ayant rencontré divers fossiles du gault
Galerites decorata.
Holaster lœvis.
(1) Loc. cit., 2, p, 409.
60% DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
à Pradon, près Salazac, associés avec le Belemnites semicanaliculatus
de l’Aptien et une orbitoline qu'il rapproche, sans en être sûr, de
l'Orbitulina lenticulata (1), pensait (2) que cet étage avait plus de
rapport avec le Gault qu'avec l’Aptien. Coquand et M. Parran qui
ont signalé ce même étage, après E. Dumas, ont été du même avis,
Dans leur étude sur le bassin d’Uchaux, MM. Hébert et Toucas (3)
ont rangé cette assise (n° 5 de la coupe de Saint-Pancrace à Salazac),
dans l’Aptien. Mais, cette coupe était erronée, en ce sens que le n°6
n’est autre que l’Aptien inférieur (calcaire marneux n°2, 3 et 4).
C'est, d’ailleurs, ce qu’à reconnu M. Toucas qui, dans le tome IV
du Bulletin de la Société géologique (Note sur les terrains crétacés du
S.-E, de la France, p. 309, — 1876), donne une coupe rectificative
de la précédente. Nous y remarquons que l’assise des grès compactes
avec fragments de Cidaris, Belemnites, etc., n'y figure plus et qu’elle
est remplacée par une couche n° 5. — Grès marneux, seulement à la
partie supérieure, renfermant dans les bancs compactes, des frag-
ments d’Echinides, d'Huîtres et de Belemnites minimus et, dans les
couches marneuses, un grand nombre de fossiles du Gault. C’est
donc, à la fois, l’assise n° 5 et l’assise n° 8 de l’ancienne coupe et
c’est elle (le n° 5 seulement) qui, ainsi que le fait remarquer l’au-
teur, couronne la butte, sur laquelle est bâti le village de Salazac.
Or, M. Toucas déclare que cette assise appartient au Gault et non à
l’Aptien.
En effet, par son faciès, ce niveau se distingue nettement de l’Ap-
tion supérieur qui est essentiellement marneux et grisâtre, tandis
que l'étage qui nous occupe, forme au dessus des talus marneux, une
calotte jaunâtre ou verdâtre, d'aspect gréseux ou sableux, ce qui
lui donne toute l’apparence du vrai Gault. D’un autre côté si, sur une
carte détaillée, comme celle que j’ai entreprise pour le Pont-Saint-
Esprit, il est facile de distinguer sa limite inférieure, c’est-à-dire sa.
séparation d’avec l’Aptien, il est bien téméraire de tracer une dé-
marcation d'étage surtout, franche et nette, d’avec le Gault vrai.
Quand ce ne serait que pour cette raison, je crois devoir ranger cette
zone dans l’Albien, ainsi que l’a fait E. Dumas, contrairement à
l'opinion de M. Carez. Notre confrère de Paris (4), signale les sables
(1) Je dois à l’obligeance de notre éminent confrère de Lausanne, M. Renevier,
la communication de quelques échantillons de l’Orb. lenticularis de l'Aptien infé-
rieur (Rhodanien) de la perte de Rhône, elle me paraît ne pas pouvoir être assi-
milée à notre Orbitoline du grès à Discoïdea.
(2) Loc. cit., p. 410.
(3) Ann. Sc. géol., t. VI, 1875, p. 31.
(4) Bull., lac. cit.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 605
verts à Belemnites, comme nouvelle division à introduire dans l’Ap-
tien. Je suis loin de nier cette zone, dans le bassin de l’Ardèche, à
Bransas, près Saint-Marcel-d’Ardèche, où l’on rencontre le Pelem-
mites minimus associé au Bel. semicanaliculatus et où, d’ailleurs, les
grès à Discoidea sont également visibles. Mais, dans la région que
j'ai explorée, je n’ai trouvé aucune trace de cette assise, sauf, dans
ma coupe de Cavillargues, où l’on rencontre quelques lits de sables
verdâtres ou jaunâtres, au-dessus de l’Aptien. Il n’y a pas lieu pour
moi de distinguer cette petite zone qui se rattache d’une manière
très intime au calcaire à Discoïdea et Orbhitolines.
Le grès calcaire à Discoidea, varie d'épaisseur dans les divers bas-
….sins où il existe ; c’est dans celui de la Tave qu’il est le mieux déve-
loppé, sa puissance y est de 15 à 20 mètres, tandis qu'aux environs
d'Uzès et dans le bassin de Saint-Paulet, il a à peine, 8 à 10 mètres.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, il renferme fort peu de débris
organiques déterminables.
Voici la liste des fossiles qui lui sont propres :
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== | À
Lis |siSs|is|s|2ls1zlà
misiæiss|slsls ==
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Cp] o|gi21|°
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— — —— — | — = | — | | — | —
» Discoïdea decorata, Desor, Mon. des Gal.,
De CEE ATEN ES SAS PE HIHI ++
* Belemnites semicanaliculatus, Blainv., Mém.
sur les Bel., p. 67, pl. 1, fig. 13 . .[H{+I+I+I+I+41..Hl+i+ ii
“Belemnites minimus, Lister, Pal. univ., pl. 76,
5 Ge ALT SN SONO RE EE) el POS ee 1e OC nie
D A NU GS NES set, CPE A AN AAA RRRANRES AS
Orbitolina, cf., lenticulata, Lamk. . . . . .|.. +++ Hi
5. Gault.
Immédiatement au-dessus de la division que nous venons de dé-
crire, on rencontre une petite assise fossilifère qui a été mise en
lumière par les travaux de recherches pour le phosphate de chaux,
aux environs de Salazac et de Saint-Julien-de-Peyrolas, où l’on n’a-
“wait pu distinguer le vrai gault du vraconien. Le premier de ces
étages est formé par une épaisseur variant entre 0750 et 2 mètres
de grès marneux, glauconieux, renfermant de nombreux nodules de
phosphate de chaux.
(1) Signalés par M. Toucas (loc, cit.).
606 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
Au point de vue paléontologique, cette zone a fourni la liste sui-
vante :
Saint-Julien
RERRRREEEEEREETETE
Belemnites minimus, Lister, Pal. fr., T. crét., I. p. 57, pl. 2. . . . . . .| IH
Ammonites auritus, Sow., — — lp 227 DIM SEE à d
_— latidorsatus, Michelin. — I. p. 270, pl. 80 = jallaber-
LIONUS, + PiCtet Se NERO ERNEST RAIEE
Ammonites mayorianus, d'Orb. — LL Pi 267% PI TO EMEA ONE
Ammoniles Geo Éépertiet M=CRalmas A PR re .| +
— splendens, Sow, Pal. fr., L. p. 222, pl. 63-64 = A. Fittoni, d'Arch.|..
— valbonensis, Hébertet MizGh 24 0 DUR EN ene +
Turrilites catenatus, d'Orb., Pal. fr. I. p. 574. pl. 140, fig. FE Met +-
— elegans, d’Orb., — I. p.577, pl. 140, fig. 6-7. * . . . .|+
— robertianus, d'Orb., — I. p. 535, pl. 148 + MAR Le dre an
— astiemanus, d'Orb:, = WIND: 578; D 440 10 SA +
— vibrayeanus , d’'Orb., — I. p. 538, pl. 147, fig. 9-41. . . . . .|+
_— Toucasi, Hébert;et/ MECS +
Scalaria dupiniana, d\Orb:,:Pal. fr 1° p.54, pl 454 0 MUPABEMNEN EC NLCIEE
Natica gaultina, d'Orb., — TPE DIEM ER NSELRREN E +
— Clementina, d'Orb., — IL2D.454,) ph MATRA RES CINE
— Evryna, d’'Orb., — IT, p, 1594 Das Ro Tee RIES
— excavata, Michelin, — pi: 185, pi TS Ne MER TC
Solarium tingryanum, Pictet et Renv., Des. des moll. foss., p.215, pl. 21, fig. 1 |.
Arca fibrosa, d'Orb:, Pal. fr., Al. p. 212, pl SL2 RENTRER nn +4
Plicatula radiola, Lamk., Pal. PNA SD: 683, DILAIS EPA IE +
— gurgilis, Pictet, Desc. des moll. TOSS De A7, 10e ARR UT ++
Rhynchonella sulcata, d'Orb, Pal. frs AS p 495 0 ASS NOR EMIUEEe REA +
6. Gault sableux. «.]
Le vrai gault est recouvert par une assise plus ou moins épaisse, M
10 à 50 mètres, de grès sableux, sans consistance et sans fossiles
très confusément stratifiés. Ils sont siliceux, jaunes, chloriteux, mi=
cacés; ce dernier caractère permet de les distinguer des grès
jaunes, souvent saäbleux, que l’on rencontre au mur des couches à
lignites. De même que l'étage précédent, ces sables ne sont visibles
que dans le bassin de Pont-Saint-Esprit, à Saint-Julien, à Salazac,««
à Carsan et à Saint-Laurent-de-Carnols. Partout ailleurs, ils font.
défaut, ainsi que l’a déjà fait remarquer E. Dumas (1). De l’autre
côté du Rhône, le même fait se produit dans le S.E. du bassin d'U-
chaux, à Orange et à Bédouin (2) si, toutefois, on range dans le Gé-
nomanien, comme l’a fait M. Hébert, les sables rougeâtres, sans Îos-
siles (c' de M. Léenhardt, Description du mont Ventoux, p. 113.)
7. Vraconien, Renevier. |
(1) Loc. cit., p. 410 et suiv.
(2) Hébert et Toucas, loc. cit., p. 63.
Ne.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, 607
L espèces qui lui sont propres :
C'est au-dessus du gault sableux que l’on rencontre l’étage vraco-
nien, qui offre un mélange de fossiles caractéristiques de l’albien et
“du cénomanien et qui a été souvent pris pour le gault lui-même.
Il se compose, en général, d’un grès calcaire à grains siliceux, plus
ou moins gros, et glauconieux. Ce grès, dont la couleur est généra-
lement jaunâtre ou verdâtre, avec petits points roses ou verts, ne
«présente pas partout la même consistance, il passe souvent à des
Lsables marneux, avec lesquels il alterne. L’épaisseur de l'étage est
peu considérable, elle ne dépasse pas 3 à 10 mètres.
Sa richesse paléontologique est assez grande. Voici la liste des
[=
D
les)
ANS
= =
a æ
(er TD
an
St.-laurent la Vernède
Fonhtarèches
St -Laurent- de-Carnols
Cavillargues
* Belemnites minimus, ter, Pal. fr, T. crét., 1. p. 87, pl. 2 .|+|+|+1+
| ? Ammonites latidorsatus. Michelin, — I. p. 270, pl. 80
| = jallabertianus); PACICLANS NIMES Se lt nn
1“Ammonites varians, Sow., Pal. fr., I. p. 311, pl, 92 (= tiria-
| sinuatus) , SON AUTRE RTS à ace lle
Le Ammoniles RCE Nice CD 280, pDlrs2 re ei NM ONE +,
L — splendens, Sow, Pal. fr., I. D. 222, pl. 63-64 (= cre-
natus), Sow.. DES pEINAee A EN ART EE DU ER RE nn A] LU
DWArmmonites brotiianus, d'Orb., p.290 ples5, fie 1810P |" Aa Le
| — inflatus, Sow., D D 904 DL 90 MEN TEMIEEICE are
— salazaäcensis, Hébert et M.-Chalmas . : . . . . . : cu ame olie
mayorianus, d'Orb., Pal. fr., I. de 267 DOC IAE IRIS
| Scaphites hugardianus, d'Orb., — | EVA LP ER PRE 7 RE ++)..).
Se Me eue es ile Dee ee Erlemteele
|l Hurnites rofundus (Sow., Pal.-fr, 1: p.536; pl. 132. fig. 154: re lee ..
| — flexuosus, d'Orb., 1.)p. 535, pl. 134, fig. nel _ +|..
| Turrilites Bergeri, Brong. , — p. 592, pl. 143, fig. SACS DO 0e el te lee Le -
| — astierianus, d'Orb.,— p. 577, pl, 140, fig. 6, 7 . . .|..l+1..1..1..|..
— costatus, Lamk, Pal. [ris L.p- 593, pl. 114, fig. Does lalaet= elles
| — tuberculatus, Lamk., Pal. FF ep is98: pl. MASSE FÀ
| Baculites baculoïdes, d'Orb., — p.562, pl. 138, fig. 6-11 .|..|+|..|.. de
LCyprina evryensis, d'Orb., | — III. p. 102, BL GE SOS RON RME LES Le PASS dan
| — Rhodani, Pictetet R., — Description, pl. 34 . + |. he
| Trigonia aliformis, Park., — Il. p.143, pl. 291, fig. 1-3|..|+ MAP EOe C
Pecten asper, Lamk., — Il. p. 599, pl. 434, fig. 1-6 +|+ “kg else
Janira faucyyniana, Peron, D PURE NP EAN RS ALT EEE CRETE ++ APCE
Ostrea canaliculata, d'Orb., — Ill. p.709, pl. 471, fig. 4-8|..|+ Li A Se
— -laciniata,; Goldf., Pétref. germ., I. p. 35, pl. 9, fig. 12.|. |+ Ier
re note, AM. in sales HE ES ler
— arduennensis, d'Orb,, Pal. fr., IIL p. 711, p. 472, fig. 1-4|+|+ ë
D" compressa, d'Orb., — IV. pl. 497, fig. 1-6 (=
alata), Geinitz). MONS Ee A RE ne +|+ +
SO delete eu tele lee: e Le el. .|+ re
Holaster Perezii, E. Sism., Echin. foss., p. 11, pl. 1, fig. nets: — A
lœuis, Âgass., Echin. Suisse, je P. 17, pl. 8, fig. I-3. ++ 2e
| Hemiaster Phrynus, Desor, Agass. cat., D. 12. + . . « ÉPNNUEN PCS ET [+
| Holetypus CTASSUS,, Gi LATE |.
| Discoïdea decorata, Desor, Mon. des galer., D. °63, pl 8, fig. 13. EE
|
|
|
608 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
On a nié l'existence du mélange de fossiles albiens et cénomaniens.
M. Héberts’est surtout occupé (1) de démontrer l'indépendance de la
zone à Zurrilites Bergeri et Ammonites inflatus, relativement au gault
et a été conduit à refuser au vraconien son titre d'étage. Quoi qu'il en
soit, nous ferons remarquer que le vrai gault est séparé du vraconien
par une épaisseur de sables sans fossiles (2) qui atteint, dans cer-
taines localités, près de 100 mètres, tandis que la zone à Am. inflatus
se lie intimement au vrai cénomanien.
8. Rotomagien, Coquand.
Ainsi que nous venons de le dire, l'étage vraconien se lie intime-
ment, par le haut, à l'étage rotomagien. Ce dernier est composé par
une alternance plus ou moins répétée de marnes glauconieuses, et
de calcaires jaunâtres ou grisâtres, tantôt marneux, tantôt com-=
pactes, surtout à la partie supérieure de l'étage qui est caractérisée,
ainsi que l’a déjà indiqué E. Dumas, par Orbitolina concava.
Cet étage est très diversement ann ainsi, dans le bassin
d'Uzès, il présente 100 à 150 mètres d'épaisseur, tandis que dans
celui de Pont-Saint-Esprit il n’atteint que 40 mètres.
Ses fossiles sont les suivants :
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Belemnites ultimus, d'Orb,, Pal. univ., de 19 lite ire USER
Nautilus triangqularis, Montfort, Pal. fr. T. crét., 1. p. 79, pl. 12.
Turrilites tuberculatus, Lamk., p. 593, pl. 144, fig. 1-2.
Trigonia crenulata, Lamk., III. p. 154, pl. 295 . .
— sulcataria, Lamk., p. 150, pl. 294, fig. 5-9.
Lima clypeiformis, d'Orb., p. 544, pl. 418, fig. 1-4.
Pecten asper, Lamk., p. 599, pl. 434, fig. 1-6.
Ostrea carinata, Lamk., p:714; pl. 4747004708
— ricordeana, d'Orb., Prod paA71. Cénomanien. n° 524.
— canaliculata, d'Orb., Pal. fr. III. p. 709, pl. 471, fig. 4-8
— diluviana, Linné, —— p. 728, pl. ASOS LES
— Conica, d'Orb., — P. 726, pl. 478, fig. 5-8
— olisoponensis, Sharpe, sp. Sect. rocks. Portugal, p. 185,
pl::49, 119.429, ha eee APR 6e CRAN
— pectinata, Lam., Ann. Mus., t. VIII, p. 405, pl. 28, fig 1
— vesiculosa, Sow., HER EEE 08 SRE ENNEMI
JORMRANOUCYIRNIAN, PÉTONA NOM N ENS NESE
(1) Bassin d'Uchaux, p. 81.
(2) Qui ne sont pas signalés dans la coupe de Salazac à Saint-Pancrace, bien W
qu'ils soient visibles dans les ravins de Mézerac et de Cabaresse.
. 1 A di
oo om pm EE
1884. DE SARRAN D'ALLARD, — DÉPOTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 609
Salazac
St.Raurent de Carnols
Cavillargues
Pont-St.-Esprit
— | — | — | —
Rhynchonella compressa, d'Orb., Pal. fr., IV. p. 479, fig. 1-6 . |+|..|..
Pyrina Paumardi, Cott., Desor, (Synops.), p. 191 . . . . . . . _.
Collyrites hemispherica, Desor, (Synops.), p. 210. . . . . . .
mrarginals, Avasst, Cat. :p: 184. 7... . à. , see
en nérecensis, Levm., Mém. soc. géol., t. N, p.2, pl. 2. fig. 1.1... 0).
Hatem distinctus, Agass.isp., Cat, p. 129. , . . . | . His fol. Ni
Hemiaster bufo, Brong. sp., Geol. par., p. 84 et 389, pl. 5, fig. 4. |+|.
Cardiaster fossarius, Forbes, Geol. Surv., IV. p. 18. . . . . 2 E PEUE A LEE
Epiaster trigonalis, d'Orb., Pal. NBC D 80 Die 850). em NE M UE
— Michelini, d'Orb., — — D 205 D 8562 CPP) Re A ennen rs
Hemiaster Grepenkii, Strombeck, Desor, Synop., p. 377. , . .
LOUS CROSSTSNOQUERNNERE RE PE Er
Orbitolina concava, Lamk., An. S. vert., II. —- Mich. Zcon.
, ONDES DS, Ds Hienn Os LA) USE AA Sas Eh. l. NET
A tn mia nn ne EU PA AR AA
9, Tavien, E. Dumas.
Au-dessus du Rotomagien on rencontre des grès siliceux, tantôt
durs, tantôt sableux, rougeâtres ou jaunâtres, ferrugineux, d’appa-
rence geysérienne, ainsi que le fait remarquer E. Dumas, qui n’y a
“pu rencontrer aucun fossile. Plus heureux que lui, M. Toucas (1) y a
rencontré, à 2 kilomètres N.E. de Carsan, sur la route de Pont-Saint-
Esprit :
| Trigonia Deslongchampsi, M.-Chalmas. Trigonia sulcataria, Lam.
— affinis, Park. | Ostrea vesiculosa, Sow.
qui permettent de les ranger au niveau des grès à Trigonies du Maine.
E. Dumas, qui a fait de ces grès son étage Zavien, les compare
aux grés quartzeux du Salève et, s'appuyant sur l'étude de M. Favre (2),
1e admet, conformément à la théorie de M. Gressly (3), que ces grès
sont le résultat d’éjections semi-plutoniques qui auraient eu lieu
après le dépôt du gault.
« L’étage de grès rouge lustré nous paraît donc être le résultat
» d’une émission de silice à l’état gélatineux et nous pensons que le
» phénomène d'éjection siliceuse et ferrugineuse qui lui donna
» naissance se lie à celui qui a produit les grands filons de fer que
(1) Bassin d’'Uchaux, p. 34.
. (2) E. Dumas, t. II, p. 418 et suiv.
(3) Jura Soleurois, p. 251, 1841.
XII. 89
610 DE SARRAN D'ALLARD. =— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin.
» l’on observe à Connaux, sur la colline néocomienne de Sarcin. Ce
» serait par des canaux analogues, ouverts dans le Néocomien, que
» ces.éjaculations seraient venues interrompre la sédimentation ré-
» gulière du grès vert. L’'inégal développement de cet étage pourrait,
» aussi être attribué au plus ou moins grand éloignement du centre
» d'émission siliceux » (1). |
Ainsi que je l’ai déjà dit, les grès peuvent passer à des sables
tantôt jaunes, tantôt rouges, quelquefois même blancs ; on pourrait,
alors, facilement les confondre avec les sables du Gault ; ce qui les
en distingue, c’est l’absence complète des paillettes de mica blanc,
argentin, tandis qu’on les trouve en abondance dans le gault sableux.«
IT. — LIGNITES DE SAINT-PAULET, FORMATION FLUVIO-MARINE.
10. Paulétien, E. Dumas. |
Après le dépôt du Tavien, le sol a subi divers mouvements qui ont 2.
eu pour résultat d'émerger une grande partie des grès rouges co |
la mer s’est éloignée, ce qui a permis aux apports fluvio-lacustres +.
de déposer leurs sédiments dans les bas-fonds du Pont-Saint-Esprit,««
de la Céze et de la Tave, mais c’est surtout aux environs du Pont
Saint-Esprit, à Saint-Paulet, que cette formation est bien dévelop
ce qui à suggéré à E. Dumas le nom de Paulétien, qu'il a imposéà 4
cet étage. C’est ce même étage que, plus tard, Coquand a appelé |
Gardonien (2) et qu'il a assimilé aux lignites d'Aix, ce qui est une |
grave erreur, ainsi que l’a fait remarquer M. Hébert (3), ceux- Cu
étant recouverts par les couches de Fouras à O-bitolina concava, baSem 3
des grès du Maine, tandis que les lignites de Saint-Paulet se sont à
déposés dans une dépression de ces mêmes grès du Maine. Cette
raison, jointe à la question de priorité, oblige de rayer le Gardonien \ à
des catalogues, à moins de le réserver pour les lignites de l'Aqui=
taine, qui auraient alors un nom bien peu en rapport avec leur pos
tion géographique.
La formation ligniteuse paulétienne est composée d’un ensemblen
plus ou moins puissant de couches, tantôt marno-calcaires, tantôt,
gréseuses ou sablonneuses. Ces dernières affleurent au fond du bassin
de la Tave, tandis qu’à partir de Pougnadoresse et de Cavillargues
l’élément calcaire domine. Il en est de même dans le bassin de la
Céze et dans celui de Saint-Paulet (4).
(4) E. D loc. cit., p. 419.
(2) Bull. Soc. géol. Fr., 2° série, t. XIV, p. 65 et 861.
(3) Bassin d'Uchaux, p. 86.
(4) E. Dumas, loc. cit., p. 423.
“1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. GI
C’est entre ces diverses couches que sont intercalées des marnes
ouargiles noirâtres, bitumineuses, renfermant une série, variant selon
les exploitations, de bancs de lignite plus ou moins pur. ,
Voici, pour chacun des bassins, la coupe détaillée de l'étage à
lignite, d'après les puits forés dans les diverses concessions.
Bassin de Saint-Paulet. — Il est essentiellement compris dans la
concession de Saint-Julien-de-Peyrolas, dont les propriétaires ont
donné, depuis quelques années, une extension considérable à leurs
travaux. |
Coupe a
MÉZERAC : SAINT-PAUEET :
Rerrenésétale -..: « 2050 » Terrésvécétale mms OS
Altern. de calc. et de sabl. 5.50 » Alternance de calcaires de
Marne bitumineuse. . . . 1.00 >» marnes et d’argiles . . . 6.50 >»
M ESS D", . 450 > ÉTOILE RER net TER LEIOMIS
Mile noiratre . . - « . , 0.50 _» MARneRErISC PARA PES
Lignite schisteux inexpl. . » Om25 Lignite exploité. . . . , . x» 1.30
Marnes et calcaires. . , . 4.30 >» Marines rite sir ss Or
Lignite schisteux inexpl. . » TÉAUTOMANES DEN TU SONATA NES PP" OS
Calcaires et schistes. . . , 3.00 Marne Srises M. EU: S5 De
Bimite exploité. : . . . . >» 1.50 Ligniteavec marnesinterc. » 2-95
Schistes argileux . . . . . 0.50 » SCI TES A re etape 10220 »
me LL lé. à 2.00 » Calcarreshiis, 4 rte MAO ON xD
CN NU
Profondeur des puits. , 21m355 16055
Bassin de la Céze. — L'étage à lignites du bassin de la Céze a donné
lieu à l'établissement de trois concessions : Saint-Marcel-de-Careiret
“et Saint-André-d'Olérargues et Goudargues.
Voici la coupe de ces trois concessions :
SAINT-MARCEL :
Rlcaire ligérien. + . . . » » SAPIEMTES SR EM DST 0050
Galcaires et marnes . . . 3m00 » Calcaires et marnes. . . 10200 »
MEniie ue +. » 00 Mer bionites tee ns dr. » 0.40
Calcaires et marnes . ._. 2.00 » Calcaires et marnes . . . 20.00 »
EE D... . . . >» OPPOMMMIENPIONITE eee ne 0 1.00
Calcaires et marnes . . . 2.00 » Calcaiïres et marnes « . . 3.00 »
MAIDEN e « … . » GORGES tAVIeN AS ON TENTE » »
Calcaires et Marnes deu: )05.00.:
SAINT-ANDRÉ :
Calcaire ligérien. . . . . » » 22 Lignes M AR EN DT ges
Mrnite. . . . . . ne » . O0mM25 Calcaires et marnes. . . 3m00 »
Calcaires et marnes . . . 3m00 » ARE NERO GR MONET » 0.20
EMILE... . ., » 0.37 Calcaires et marnes . . . 2.00 »
Calcaires et marnes. . . ‘7.00 » 1e Dicnites à ie tee à » 0.20
IE NITe . à: . . . . . » 6.20 Calcaires et marnes. ... : 25.00 »
Calcaires et marnes . . . 2.00 »
612 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin,
GOUDARGUES :
Calcaire ligérien. . . . . » » 3. Lignites "10e » Om10
6 eLienite RAR EEARIEUr »it..20m95 Calcaire.:. .,,. + MA 0MSTODRES
Calcaire marneux . . . . 3m00 » 2. Lignites «(us CREME RDS
RMS SE ST Ed » OMS ANGAICAITENEMORSS shsite tt 2 CODES
Calcaire EEE STE QD 1. Lionite: SERRE » 0.15
A DIS NITES ne ET EU » 0:15: Calcaire. "SM SO OURS
Calcaire ses NERO RS AOUERE
Bassin de la Tave. — Parmi les diverses concessions instituées dans
le bassin de la Tave, nous avons exploré les suivantes : concession
du Pin, du Mas-de-Carrière, de Massepas et Solan, et de Cavillargues,
Voici les diverses coupes relevées dans chacune de ces concessions:
LE PIN MAS DE CARRIÈRE
Terre végétale et calcaires. 14m » Calc, marneux ligérien, . . » )
Cale. rocher de la Garde. . 0.50 »
1 couche du rocher(lignite) » 1:25
Caleaire me er on 200 » Calcaires et marnes. . . . 25m00 »
Grès IA DIE TRE RE ER UD »
ATOUC LR ALERT NS NN AE OB EL NS AN DIN ER ORPESRSE2 » 11258
Calc. rocher de Valpine. . 2.00 DS
ATEMESS RS TETE NE ENS AO) »
Marne LEE. se VR 50 pt Calcaires etanartes ee ESF 00
2° couche du rocher . , . » 0,75
Caleaire rouge avec lits de
MA TE RES FAMILIERS CQRX 5.00 »
Calc. rocher dela Clauselle. 0.50 »
Couche de la Clausselle. . D 20715
Calc. rocher de la Minette. 0.50 »
Couche la Minette . . . . Y-4:25) -Hignite: MAINS LES >. 2-00)
Rocherncalcaire 00702700 » Calcaire ou marnes. , . . 10.00 » -
Grande COUChE TEL 0 D 2:20 Mint EPA Re D 22525
MAPHES ER ets OUR, |
Calcaire re 144.007 -»1#-Calcaireseétmarne PS AUE COS
BassCCouche ne » 0.70
Grès et sables de la base. » » : "Tavien.. NE Aus » »
MASSEPAS ET SOLAN
Calc.sup. avec filets char- 3. Mauvais lignite‘ 5 pans » +
ponneUux LE RME Se » »*, Calcaire”. Ne 00 ».
ER AAA AE AM TE » 0.75 2. Lignite inexploité . . . » 0.50
Calcaire fossilifère . . . . 2.00 ».., 1Calcaire. .: 5428 SCORE Rte »
6. Lignite la Minette . . . » 0.75 ]. Basse mine Lignite . . » 0.90
CAICAT EMA EP RS MERE » - Calcaires de la base =. . 230700
5. Lignite Le Rocher. . . DITS MAT NVIEN ENS AE RRE » »
Calcaire fossilifère . . , . 7.50 »
4. Lignite Grande mine . » 0.95
Calcaire RUE e ODA
Re
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 613
CAVILLARGUES
Calcaire supérieur . . . . 25"00» Calcaires et marnes, « . . 4m90 »
MSIE"... . 1 DMC MO NON Ie der » 4150
Calcaires et marnes,. . ND 00 » Calcaires et marnes, . , . 6.00 »
ÉBIITOn . 0 e . L. » SOA EIDNITe SERRE » 2.00
Calcaire et marnes. . . 2.00 » Calcaire de la base. , . . 20.00 »
LICENSE » 0.40 AVENUE HN Ne » »
D'après les diverses coupes qui précèdent et dont la plupart ont
été relevées sur les travaux effectués par les concessionnaires on voit
que, dans un même bassin, les couches de lignite sont loin de pré-
senter la même uniformité, de sorte qu'il serait arbitraire de cher-
cher à établir un parallélisme entre les couches des diverses exploi-
tations, ainsi que le fait très bien remarquer E. Dumas (1).
Ii nous reste à donner la liste des espèces fossiles qui caractérisent
le Paulétien, dans chacune des localités précitées : |
Saint-Julien
Saint-Paulet
Les Aupiats
Cavillargues
Goudargues
US el RL, EN Pret 2 le nat un
Cassiope non renauriana, CAO NE ENS LE OR OA A ADI
0 non coquandiana, Or te ++).
Ampullaria Faujasii, E. Dumas, An. M, XIV, “pl. 19. ñg.
nu nie ns ane. +|+ILI+..
Melania Pauletii, E. Dumas, t. XIV, pl. 19, fig. SO. | EN om die
— Faujast, Duras XV DIS 10 Re AA Ne ONE een
Valvata Faujasii, E. Dumas, t. XIV, pl. 19, fig. An Eole c
me MON SD 20 RNA pe Sn DT PAR En AN ec lFar lo ge
tm Julien Math, (in letté ined.) : 5°. . : . : : :. ball éles
Cyrena non globosa, Mb D et SAR to et CA alle
Unio Lombardi, Kovaliski, (in lett. ined..). . . « . . . te |.
El DO SD MN ER RE ner RE RO VOA SPA LE PE RS
clin) d'Orb., Pal. fr,;ep. 475) 110. io ii Le lle
— columba, Desh., p. 721 : . . . La RP AR TRE ReT MERE mel le let
Dicotyledones NE NIUE ARR NNN LE nee +|+|..|+1+
MATOS, NOV. ISD. 1 D. dau, à. ES PT PS EE IS Boule HER
Corbula angusta, SON NET EN US TT EEE EEE PE A se ë si .
Cardium Mo PAS ASE PNR DER NSE SAT TES SRE TN [+ pa
gene ZAttelS RER Se ee 2e ele ..
Mie noy sp. . . : . Ra NON tele LAS AR MR ar ent .|+-|. Se
ROM, TO OS OPA AE Pa ren rie ..
La présence de ces divers fossiles fluvio-marins indique un dépôt
d'estuaire analogue à ceux des îles tropicales, qui s’est effectué,
dans des conditions à peu près semblables à celles qui se sont pro-
(1) Stat. III, p. 297.
614 DE SARRAN D'ALLARD, —— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin.
duites à l'époque bathonienne pendant la formation des howilles sti-
pites du Lazac (1).
10 bis. Couches à Ostracées,
Au-dessus du Paulétien, avec lequel ils forment un tout inséparable
on rencontre des bancs à Ostracées qui atteignent 2 à 3 mètres d’é-
paisseur et qui marquent la fin de la période ligniteuse. Les princi-
paux fossiles qu'on y rencontre appartiennent au genre Osérea :
Ostrea columba, var. media.
— flabella.
— nov. Sp.
On les trouve presque partout au sommet du Paulétien.
IT. — COUCHES CRÉTACÉES MARINES POSTÉRIEURES AUX LIGNITES
SAINT-PAULET.
A1. Ligérien, Coquand.
Le système que nous venons de décrire est recouvert par un
ensemble de calcaire marneux gris ou gris-jaunâtre, quelquefois
glauconieux, passant souvent à des sables jaunâtres ougrisâtres, micez
cés. On le voit affleurer presque partout où la série crétacée est com
plète. Il a été décrit par E. Dumas, sous le nom de calcaire gris à
Ostrea columba (2) et par M. Hébert, sous le nom de grès à Æ'piastems
La puissance de ce système est très variable, on peut l’évaluer de
90 à 100 mètres, en moyenne.
La faune est la suivante :
Aupiats
Cavillargues
Cornillon
Saint-Esprit
um
=
=
Eu
e
=
=
al
2
=
e
s=]
æ
Eu
=
—
=
2
Nautilus triangularis, Montfort, Pal, fr., T. crét. 1. p. 79, pl. 12.
Ammonites peramplus, Mantel, — TL. crét:, R.p333 PRUOE
œ, 45 ess ee, Far ser fet e fre eh real ele Un), tons era
— deverianus, d’'Orb, — p. 356, pl. 110
evile ele eine Riel lens: etBef Ve VW) Mer Eat Lette tete toto tEs Cia) tie te
Sn intermedia, d'Orb., — 1813, DIS 220 PEER
Trigonia ei Lamk., An.S. vertèbres, t. IN, p. 63. (Lyriodon,
LOnDi) PA SRTENCTE
ele. :squiiel Re fit Dapta lle Telffelt fa (ete
siitiefsare. dal Le, Fete. Mfertte 2e Te) folie Tieltrel f'oite Mettre 1ts5 latte ta toi.
eh, Payiio Fées. joie “eù Lette lors
(1) Bleicher. Bull. Soc. Géol. de Fr. 3° série, t Il, p. 25-26, 1873.
(2) E. Dumas, Loc. cit., II, p. 432.
“ Ammonites requienianus, d'Orb., Pal. fr., 1. p. 315, pl. 93.
RP ER I NS PONT TN Om PET LP le PAS. N CM dy LAMENALE
Ca
/
“1384. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 645
12. Angoumien, Coquand.
Après le Ligérien vient le grès d'Uchaux que, d'accord avec Co-
quand, je range dans l’Angoumien. C'est le sous-étage supérieur ou
B du Turonien d'E. Dumas (1). Cette assise est formée par un grès
calcaire plus ou moins compact, avec grains de quartz et paillettes
de mica, d'une couleur jaunâtre, quelquefois rougeâtre, par suite de
Pabondance de la silice. Par ses fossiles, elle correspond à la fois
aux grès à Ammonites papas et aux grès à Ammonites requienianus de
M. Hébert (2). Bien qu'elle soit loin de présenter dans le Gard, le
même développement et la même richesse paléontologique que dans
le département de Vaucluse, on les voit couronner les assises ligé-
riennes, au-dessus desquelles elle forme, généralement un abrupt.
«Sa puissance varie dans les mêmes proportions que celle du Ligé-
rien, c'est-à-dire entre 30 et 50 mètres.
Les fossiles sont très souvent rougeâtres, à test silicifiés. Voici la
liste des diverses espèces que l’on y rencontre ; parmi elles plusieurs
ont été signalées dans le Ligérien, d’autres montent dans les étages
supérieurs.
Cornillon
Aubpiats
Saint-Esprit
St. André-de-Roqueperluis
Cavillargues
St. André-d'Olérarques .
St Laurent-la-Vernide
mn
a
1
ro)
A
_
5
d
T
5
n
&
pe)
&
=
me | — | —
— | Mantell, — p. 333, pl. 100,
1E où 202 APE RSR OR EE A EE EE
— deverianus , d'OrD EU D:.856, pl. 110, 1
| Turritella, BD LUE See Re A er AT On
| — granulatoïdes, d'Orb. Pal frs A erÉt-H Il. p.46,
DROIT EN en Rte en Ml
— | verneuiliana, d'Orb., = ‘Il p. 47,'pl. 153,
MOTS NOR RAT OR DAS ts Peu Le ER à
— Behauwiana, d'Orb., -— "11. p.40, pl. 91, :
| MAP EE Se CU NUE anse AR
Nerinea requieniana, d'Orb., — Il. L 94, Dé 163,
AS TE AURA LE SLR 2 |A LS
Pyramidella canaliculata, d'Orb., — p. 104, “pl. 464,
bee RON NP ATAUITaE PES Ne RASE A A A PA EU
à inflata, E. Dumas, Stat. Gard,, II. p. 463 .|..|+1|.
Pterodonta inflata, d'Orb., Pal. fn, Me pe 888,4pl. 219 2 me
| Natica lyrata, Sow., — p. 161, pl. 17, fig. 5. . .|..[+|.
Ta subbulbiformis, d'Orb.,— p. 162, pl. 174, ie 3, JE]:
Eulima. amphora, d'Orb., — p. 66, pl. 96, He ae NPA
Teredo requienianus, Math. — IIl. p. 308, pl. 343, fo Se +].
(1) Loc. cit, ps 429.
(2) Loc. cit., p. 89-90,
Trigonia scabra, Lam., Pal. fr., II. p. 93, pl. 296
Cardin pradutlum ss SSP MMENS LL 7 SNS RON ARTS Æiadiesieal.miie
— subalternatum, d'Orb Pal. fr, IN. p:30, pl.1246 AE EPS NI ASS
Cucullen MmatRETORANE NET OUI D en Eee EE ES ES ER RS
Ostrea columba, media etmajor, d'Orb., Pal. fr., III. p.721,
pl. AI NME à ds Mat à PRET OO ee ++ I4 +++) 1
Ostrea flabella, d'Orb., Pal." fr. SpA TR INR PIE EI
Caprotina archiaciana, d'Orb., — VS DL 0588, MI PEINE AIRE
Caprina Aguilloni, d'Orb., — De 538 Ne MM I EIRE III
Radiolites ronsiana, d'Orb., p..552he dolce adsl
Cassidulus Desorii, E. Dumas, Stat. Gard., II, p . 480 A PA EE RE Et PR RS -
Linthia Verneuili, Desor sp., Cat. rais., P. du UT se TA SI EI AE) AETEESS
Hemiaster nucleus, Desor, Échin. , P. 240, pl. 276. lead les dise
Cryptocania terminaria, Michelin, sh: Icon. z00ph. 3 pl. : 21.
pl. 5, fig. DE LC] . Q'l'e | 27 ele), este, je. rer Le L'eflete eee e . . - .. LA
13. Ucétien. E. Dumas.
Au-dessus des bancs de calcaire que nous venons de décrire vient
un ensemble gréseux et arénacé qui correspond au grès de Mornas
bien que MM. Hébert et Toucas aient nié leur existence sur la rive
droite du Rhône (1).
Ce système qui a été appelé Ucétien par E. Dumas peut se diviser
en deux groupes que nous allons successivement décrire.
13. Assise inférieure. — Cette assise est extrêmement variable dans
sa composition minéralogique. Elle est généralement formée par des
bancs de sables siliceux, multicolores, de grès plus ou moins durs
généralement jaunâtres, avec bancs d’argiles réfractaires et de F4
marnes bitumineuses et lignitifères. Toutefois, les lignites de cette
assise sont loin de se présenter en couches, comme ceux du Paulé-
tien. Ils ne sont, en général, que de simples filets charbonneux, se.
répétant, quelquefois, à diverses hauteurs, au milieu de l’étage.
Si, au point de vue industriel, cette zone est très importante à cause
des argiles réfractaires qu’elle renferme aux environs d'Uzès, elle
est réellement insignifiante au point de vue paléontologique, malgré
sa puissance qui arrive à 400 mètres.
(1) Bassin d'Uchaux, p. 66.
1884. DE SARRAN D ALLARD, — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. (617
Voici, en effet, les seuls fossiles reconnus :
S
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Of |
- | Ë
&)
EL AT ER OMAN EN CU Eee A ET Lire ein AA US NÉS ass he
D aonmialscabra, Lamk., Pal. fr, III. p. 153, pl. 296. : . |. lle
OC ER En EN No UE NO es +]...
Meme amphora, d'Orb., Pal! fr., Il. p. 66, pl. 156, fig. 41 . . . : . lente
LPectunculus requienianus, d'Orb., III. p. 190, pl. 307, fig. 1-6. . . . |[+|..|..
ne NE eh En ne [+++
and 0 ON ie LED AS er
nu — Ucetiz, E. DumaseStar. Gard pr 475 pl 135100 7e UN NE ICE IeE
# — mornasiensis, Hébert et NS CHEN enr e ANER ARR QATAR AN IH IT
— malletiana, 1 Dumas, Stat. Gard., Il, p. 475, a SAROR +++
re 604 ON CR SR an) ir
_ requieniana, d'Orb., Pal. fr., IT. p. 43, pl. 152, NE een ES) A QE
Nerinea requieniana, d'Orb., — a on pl. 163, fig. 1- Le SE CIE AE A
Acteonella gigantea, d’Orb., — H° pl. 165, fig. US a LA To ne I ES
ee A LE Pole sine Us +|..|..
4 Chenopus simplez, d'Orb., Pal. RATE D 200 MDIEN208 0, 16-70 MIEL IE RICE
D NA Se du ons do our Jia
COS D'APOTOS: & AM RER PR Re er EE +++
13 bis. Assise supérieure. — Cette assise est constituée par des grès,
des sables, des quartzites souvent très durs. Les grès sont siliceux,
rarement calcaires. Quant aux sables, ils sont multicolores, à stratifi-
cation confuse et entrecroisée, leur couleur varie du blanc au rouge
le plus vif. Les quartzites sont durs, à grains de silex plus ou moins
gros, rougeâtres ou jaunâtres, assez analogues au grès taviens, dont
ils n’ont pas cependant, le lustré. Coquand, qui (1) a signalé l’assise
précédente et l’assise que nous décrivons, y indique comme fos-
Sile : 7rigonia scabra, ce qui a causé une méprise singulière. Co-
“quand et après lui Reynès (2) et bien d’autres encore, ont considéré ces
couches comme représentant les grès d'Uchaux, qui se trouvaient,
ainsi, placés au niveau des grès de Mornas et des grès de Beausset.
Ce n’est qu’en 1875 que M. Hébert a remis l'horizon d'Uchaux à
sa vraie place, qu'il avait soupconnée en 1872 (3), alors que dès 1854,
E. Dumas, dans ses notes et sur sa carte d'Uzès, avait sainement
compris la position de ces grès d'Uchaux.
(1) Loc. cit., p. 63.
, (2) Terrains crétacés du S.-E. De l'étage dans la formation crétacée. Bull. Soc.
Emulation, Provence, III, p. 176 et suiv.
(3) Bull. Soc. Géol., 2 série, t. XXIV, p. 415.
D
618 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin:
Comme fossiles, cette assise est encore plus pauvre que la précé-
dente. Nulle part, nous n’y avons trouvé, soit dans l’une, soit dans
l’autre, ces Polypiers et ces Rudistes qui pullulent dans la zone
moyenne des grès de Mornas.
Voici, d’ailleurs, les quelques espèces qe nous y avons rencon-
trées :
Sabran
Vénéjan,
SUCRE PR Æ
ALTER DEEE SD SE: ts ER ON CRE st Fa Ge SRE DURE
* — requieniana, d'Orb. RAR EE EL. p. 43, pl. 152, fig. 5. . . LL
* Acteonella crassa, d'Orb., — D. 111, pl TG RS re AAPMAE:
= gigantea , d'Orb., —— pl. 165; fig. LAET Me | IN
* Chenopus simplez, d'Orb. Sp. _— p. 290, pl. 208, fig. SN ARR ME
* Ostrea Tisnei, Coquand . . M: suis 02 +00 SR
* — malletiana, E. Dumas, Stat. Gard. IL./p. 4155, “pl. ‘18, fig. 6, : . TE
Fr — mornasiensis, Hébert et M.-Chalmas. ee. à 2 NN EE +
Ostreæ.Ueetie, M:]Dumas. 7,15 OMR EN AN EMEA PRE LE
Terebrataline, Cr! Clementi . MEN UN CORNE TERRE RTE +2
Rhynchonella, cf. .depressuss.. 1x. 2. Uk. 22 RSS
Végétaux silicifiéss 2312 fe 1 ET RE TE REP CE 0 + HE!
| ;
NET
Sc dd
14. Calcaires à Hippurites.
Lorsque la série crétacée est complète, on voit les calcaires à Hip=
purites reposer, sans transition, sur le système gréseux et arénacé…
de l’Ucétien, au-dessus duquel ils forment généralement des abrupis |
plus ou moins prononcés. Au point de vue géologique, comme ai"
point de vue paléontologique, nous croyons devoir diviser cette
assise en deux zones que nous allons successivement passer L
revue.
14. Calcaire à Hippurites inférieur. Cette assise débute par des
couches assez minces de calcaires gréseux, jaunâtre ou blanchâtre,
plus ou moins dur, souvent cristallin. C’est dans cette série de bancs”
qu'est ouverte la ne de Roquebrune, au col que traverse la”
route de Bagnols à Pont-Saint-Esprit. Entre les bancs calcaires, son£n
intercalées de rares couches de marnes dans lesquelles sont dissé-
minés des fossiles, principalement des Hippurites ; ce sont les sui-
vants :
Kéhates
=
1884. DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 619
= None =
<|<|2|s : ARE
HÉAMAACE
oT|=lil|s|m Le)
Aie AE AU SI
Nerinza RORUOPNeS, d'Hombres Fir., — brevis, d'Orb.,
Palin IT. p. 92, pl. 162, fig. 3-4 DE ATAR l +++ i+s.. [+
— pailleteana, d'Orb., JADE à URI OL
ÊG. 1284 ML AR RE A RP et -
Cerithium toucasianum, ‘d’Orb., Prod. Pal., II. p. 230, n° 401|+|. CNET LA QU
Ostrea mornasiensis, Hébert et NC LE PAU AE +. Alle RER
— diluviana, Un sn Monog. du g. Ostrea,
DD 20 MENT ÉLUS sat nc ane lle Are
Rhynchonella Cuvieri, d'Orb., ai fr., IV. p. 497,'fig. 12-15|+ +. +. JA
Terebratula loucasiana, d'Orb., Prod. EE: 258, n° 961 +|. HA PE DES TO
Hippurites Moulinsii, d'H. Firmas = (cornuvaccinum),
d'Orb., Pal. fr., pl. 526, fig. 1-2. (non 3). .[+|+ di on | a en ee OC
bioculatus, Lamk. , Pal. NET mp. GEL. IV DINORO: AE ee
== latus, Math. A LR CE AR TR ne UT NT + |.
— organisans, Montfort, Pal.:fr., AN pl. 533, Mel he ae L + ‘ Fe
* — galloprovincialis, Math, SU CRE NET EC AA A Le =
“Plagioptychus Aguilloni, d'Orb., Pal. fr Ve pl 5380 APE tea sl ni
1" Biradiolites canaliculata, d'Orb.. _ TV. LOIS 7 EST AA LEE IN DES PUS AS PR Eu US
…_ Radiolites ponsiana, d'Orb., — DISSOUTE 2 A PER SEE PR EU ES APE
— toucasiana, d'Orb., — DIS SEEN AIRES ARS
nr ulites mamillaris, Math. — DIMSOD MECS D SR (ANA PA PASS VO SES ES
| angeoides, P. de Lap. Spe, Pul- JT. DL. 5492) IUT DISEASES
— martinianus, d'Orb. sp., — 1 pl, 559, .| El. . PE BASS
_ Sauvagesti, d Hombres KFir. Sp.— pl. 553 + + | +]
à — SomaisdOrb.,- Pal fn) pl. 555, fo, 4-81 2 et...
— cylindraceus, Desm., Spherulites, pl. 4 . . .[+ A A Le
— desmoulinsianus, Math, Pole INDES SI pe
ON SDL Lin ous in less eV. an
Toucasia Toucasi, d'Or. sp., Pal. fr, IV. pl, 591 AT te ER AN A La AL TES
ACatopygus gallinus, Desor, Synops., p. 284 . . . . . . .|..1..|..1..1..{..|..1+
CT GE COMIEUSD). Lin D Lol. ils en à EE Den PSP A RM LE LE SOS
SD MR AMEL AUS CRE MORE LES At SE A RATE LRU LTÉE
. Biloculina antiqua, d’ Orb., Prod. Pal., IL p. 210, n° 358.1+|..|+|+I+i+i+)-
Triloculina cretacea, d'Orb., = IT, p. 210, n° 359.|+|..|+|+|+l+)+)+
La puissance de toute la zone inférieure varie entre 80 et 100 mètres.
14 bis. Calcaire supérieur à Hippurites. — Cette assise est formée
par un ensemble marno-calcaire. Les calcaires sont presque toujours
marneux ou noduleux, jaunâtres ou blanchâtres. Quant aux marnes,
ellés sont plus ou moins argileuses, de couleur grisätre ou bleuâtre.
C'est très probablement, dans celte zone que M. Toucas a rencontré
là faune sénonienne qu'il a signalée, entre Saint-Nazaire et Ba-
gnols (1),
(1) Bull. Soc. géol. de Fr., 1876, p. 311.
620 DE SARRAN D'ALLARD. =— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin.
La faune est, d’ailleurs, la suivante :
dslmnliQ
8 513 SISIS EE
# slPalels el
: | UN) ME)
> fé il Ê o [2 5 à
RACE FR RUE
| |
Hippurites cf. organisans, Montfort, Pal. fr., IV. pl. 533.|+ ++ +] +]ÆI+IÆN
COPRUVACCINUM, d’Orb., — pl. 526, [+
fig. 3 (non 1-2) di er RTC M NME LONEGS CEE RICE IEIRISS
S — radiosus, Desmoul., Spherulites, p. 11, | ;
DIODES LR RES AU reel ane PIECE
SORETUTESESNUOSUSSEEMETT EU: Pelle ee EE A le
— angeoïdes, P. de Lap., sb. Palfre, AND. 549. > celles ac RSI
— CDIUANATENEMENEN RRSOAR ET LE PAROISSE A OA PPUE 2 EE ESA pu
Hippurites bioculatus, Lamk., INA DL Re TRM PAAEREe
Spherulites cylindraceus, Desmoulins, Spherulites pl NEC AEMIEOIEE 2
Hippurites canaliculatus, Rolland, Pal. TRS UNE DIE NS 3 ONE x ; À
Radiolites fissicostatus, d'Orb. SP, — pl. 570 1e Lan MEANS + AIS
Terebratula toucasiana, d’Orb., Prod. Pal., II. ù 258,
MA IOG IE RU nee MN NES TUE AA. +
Rhynchonella difformis, d'Orb., Pal. fr., T. crét., "pl. 98, 4
Me Bi ous ANT n Use lee HI+i..1:sl.. LL
— Cuvieri, d'Orb., — IV.p. 497, fig. 19-15 [ie +. | FIRE
Ostrea matheroniana, d'Orb., — Ijl.p. 737, pl. 485.2 CPE CT TS
— acutirostris, d'Orb., — JIL p. 730, fig. 14-3.|+|+ A 1e .
— mornasiensis, Hébert, DS Érenbts LV. tire rene Li+Hi+ + se +] +
—. Tisnei, Coquand. .: . . . su dre foie Notes MOINE CN ENCRES
— frons, Park., III. p. 733, pl. 483.|+|+|+ ++ +4
Turritella sexcincta, Goldf., IT pe 107, pl 197) MERIPP ME EIE CIC CIRE
_— DONS NSDEP MENT Me en IT D ACER Hal... EE
Cyprea marticensis, Math., Cat., p. 285. pl. 40, fig. 21 .[+|..|.
Varigera, sp E
Cerithium (era d'Or; Prod Pull AE D:6230;
ln
Fe de Vale ve ne) rer Lielg as de tfet telle) 'es-e lof re tea toile
SAONE ve etre ME UI SE. mel RE te 0 EU LE a 2 2
Crassatella ne Math. Cat pouAl pl 48 A0 TAN CRIE ER RIES
Lima marticensis, Math., (= ovala, Rœmer), Pal. fr. PSS
p. 554, PL. ARTS PR te LÉ He oi IS
Arcopgagia ao MOTS Pol) AE DAS ie 379, | |
Do ED: RÉ RNOORE r NE sl. e le
Nucleolites minor re SD AC GTS AD IO ANNEE EU TEEN +l..f.. 12) lies
AGCLEON EIRE DR MIE CARE RE NE NEA CE TE +...
HolÉCEpUS Sp, NP EN EN DR CRRE ARTE RICE D HT SL TEE
L'APTOTOCET ISERE PR RE LEO ND CNE EN OR HIVIÈNE ++
Natica Sp 2e DM PM So CNE PROS MES ER A EE ARE +++
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IsSocandia Sp SNA A EAU ER NRA EA MERE es lee +++)
ARCAISD SES TL 3 CUS NS SEE ER SEE MR RA ET ARE NE am ES dE +| ++
La puissance de toute cette assise varie entre 80 et 100 mètres.
Il y a lieu de remarquer que E. Dumas formait des calcaires à
Hippurites un seul étage qu'il reconnaissait, cependant, être l’équi-
valent d’une partie du Turonien et du Sénonien de d’Orbigny. Il avait
CR mt CES 2 » p ét re : Yi. SDS. PL ” pu 4 L pu:
L “Her: = & Er a f
2 = /
“1982. DE SARRAN D ALLARD, — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 621
soin, d’ailleurs, de mettre en parallèle ces calcaires avec ceux de
“Piolenc, des Bouches-du-Rhône et des Corbières.
IV. — COUCHES CRÉTACÉES LACUSTRES, POSTÉRIEURES AUX CALCAIRES
A HIPPURITES.
15. Étage Valdonnien, Mathéron.
Dans le bassin d’Uzès et de Pont-Saint-Esprit, après les dépôts des
derniers calcaires à Hippurites, le sol à subi un mouvement qui a
“permis à la mer dese retirer des bas-fonds, dans lesquels se sont
“lormés des dépôts d’estuaire avec couches de lignite intercalées.
C'est, en effet, à cet étage que nous rapportons les lignites de Vé-
“néjan qui sont le pendant des lignites de Piolenc, et comme eux
“reposent sur les calcaires à Hippurites. Malheureusement nous
“n'avons pu encore y rencontrer aucun fossile pour venir à l’appui de
notre assimilation. Cependant E. Dumas qui, d’ailleurs, classait ces
Mlisnites dans le Tertiaire, fait remarquer (1) qu'un puits creusé près
“du mas Dardailhon, à Vénéjan, mit à découvert une mince couche
de lignite (5 à 6 centimètres) intercalée dans un calcaire gris à fos-
“Siles marins (Hippurites), surmonté lui-même d’un banc de 4 mètre,
formé par un grès dur à foraminifères et à particules de charbon,
Ceci est une preuve très convaincante de la lagune fluvio-marine,
Malaquelle ont pu même survivre quelques Hippurites.
Dans les environs d’Uzès, il existe des lignites, mais nous ne les
Leroyons pas aussi anciens que les précédents. Une seule exception
«pourrait être faite pour les lignites d’Aigaliers qui, d’après la coupe
| du puits ouvert en 1854 et reproduite par Dumas (2), reposeraient
Mdirectement sur le calcaire à Hippurites lui-même, par une interca-
“lation de 3 mètres de marnes bitumineuses.
Quoi qu’il en soit, après avoir étudié la formation lacustre cré-
tacée de Provence, je me décidais à visiter, dès 1878, le gisement de
Bézut, signalé par E. Dumas (3), où M. Mathéron avait bien voulu
m'indiquer la présence de son étage Valdonnien.
C’est à ce sujet que je fis la coupe jointe à la présente note.
J—L'étage Valdonnien repose, à Bézut et à Marignac, directement
sur le calcaire supérieur à Hippurites. Il est formé par un calcaire
WMacustre grisâtre, par des marnes et par des grès plus ou moins piso-
litiques. Comme fossiles, il renferme toute la faune fluvio-terrestre
de la zone à Melanopsis galloprovincialis des Bouches-du-Rhône.
MPBoc. cit, t. IL p. 508.
(2) Loc. cit., t. III, p. 350.
(W)}MLoc. cit., t. Il, p. 501.
622 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin
Voici les espèces qui lui sont propres :
Pupa, us DONS LES RSR ET Se
Ansicala Reyuicnss, Main Ann ; pl 2, fs 1425 En D
—= RON SR ARMES se LL LR RS !
Paludina novemrosiate, Math., Ann., pL E, Ge 12 2
Bulimus tenuicostatus, Maih., Cat., pl. 36, fig. 192. - _ . - - - _ - --
Melania lyrata, Maïñh., Cat, p. 21, pl. 37, fig. 840... -- =
Melanopsis galloprovineialis. Math., p. 219, pl 37, fig. EG. 2 = =
Ampullaria proboscidea, Math. ge 235, pl. 37, fe CE. TE RU RD
Cyrena globosa, Maïñh., p. 148, pL 14, LE CS CORRE LEE i-
— Ferrussari, Maïh., ÿ. 149, pl. 14, fig. 4415. 0 © 0 |
Mesaspire, nav. SD 42-00
Cet étage, qui m'a paru n'affleurer que dans les deux localités pré ré
ciiées, peut avoir une puissance de 10 à 30 mètres.
16. Fuvélien, Mathéron.
Au-dessus du Valdonnien se présentent des couches araileuses €
sableuses qui renferment diverses couches de lignites, dont quek
ques-unes ont été exploitées aux environs de Serviers. Ces couche
n'ont fourni que des débris indéterminables de coquilles terrestre
ou fluviaties, principalement des Unio, ce qui, avec leur position
géologique, permet de les ranger au niveau des lignites de Fu ea
L'épaisseur est très variable, son maximum est de 100 mètres, quel
quefois elle n’atteint que 10 mètres. Je range, provisoirement, dan
cet étage les sables sans lignite avec argiles réfractaires que Pos
trouve à Cornillon et à Vagnas, au-dessus des caleaires à CES ÎLes
bien que je n’y ai pas encore trouvé de fossiles. 4
17. Garumnien, Leymerie. 3
Le Fuvélien est surmonté par des couches calcaires et marne
qui ressemblent assez à celles du Valdonnien, au point que EI
mas (1) a réuni ensemble les fossiles de ces deux eouches, ans
lesquelles il a vu l'équivalent des calcaires de Rognac (Math.), ce
n’est, évidemment, vrai que pour la M qui renferme, ( 1
effet, la faune du Rousset et de Rognac. |
(1) Loc. cit, t. IL, p. 502.
r
"
æ
“1884. DE SARRAN D'ALLARD. —— DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 623
Cette faune est la suivante :
©
æ
=
ef
=
œ
=
Paludina heliciformis, Math., Cat., p. 210, et Ann., pl. 1, fig. 46-17. , . .
mCyclostoma disjunctum, Math., Ann., III. p. 59, pl. 2, fig. 1-4. . . . . .
| _ SU AO in 2 UE Wu de eUndin dub Cru etya Eee
5 5 D 3 Le soute ook «pm à
Cet étage, qui n'apparaît fossilifère qu'à Bézut et à Marignac a
“une épaisseur qui varie entre 3 et 25 mètres. Nous ne l'avons encore
“reconnu que dans les deux localités précitées; cependant il pourrait
“exister au Serre-Rouge, près de Mons, où j'ai trouvé une Cyrène qui,
“d'après M. Mathéron, à qui je l’ai montrée, a la plus grande ressem-
“blance avec Cyrena garumnica, Leymerie.
48. Vitrolhien, Mathéron.
Au-dessus des calcaires de Rognac, on voit apparaître un ensemble
plus ou moins considérable d’argiles rutilantes, avec rares couches
kcalcaires et brèches intercalées. Nous n’y avons jusqu’à présent
Lirouvé aucun fossile. Ces marnes rouges sont surtout bien déve-
| loppées aux environs de Serviers et dans la plaine des Candouillères,
Lce sont elles aussi qui constituent la butte du Serre-Rouge, près
Mons. |
L\M. Calcatres du Cengle et du Montaiquet. — La partie supérieure
Mdu Vitrollien passe à des calcaires qui sont loin d’être aussi puissants
“et aussi fossilifères que ceux du Cengle et du Montaiguet, près Aix-
“en-Provence. Il sont même bien moins développés que dans l’Hé-
rault, où ils forment une bande continue, au-dessus du Garumnien
Let du Vitrollien.
| E. Dumas a cependant rencontré, soit dans l'Hérault, soit dans le
Gard, divers fossiles qui sont caractéristiques de cette zone qu'il
| confond avec son Sextien inférieur.
624 DE SARRAN D'ALLARD. == DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin,
Voici les quelques fossiles de cet horizon :
un
[e2)
=
En +
un = =
APE
ER SR LS
2 |
©
An
Bulimus subcylindricus, Math., Cat., pl. 34, fg.16-7 UN +|.,[+
* Planorbis pseudo-rotundatus, Math., Cat., p. 213, pl. 35, fig. 28-29. . |+|..|..
Strophostoma lapicida, Leufroy, Ann. sc. nat., 1828, pl. 11, fig. 1-3. . |. ,[+1+
Ferrussina? globosa, E. Dumas, p. 540, pl. 4, fig. 8. . . AUS
E. Dumas avait parfaitement reconnu l'étage Vitrollien, qui forme
une partie de son groupe Uzégien, dont il fait la base du tertiaire (4).
Il avait aussi reconnu l'horizon de Bézut qu’il place au niveau des
couches de Rilly-la-Montagne, à cause, je pense, de certaines formes
qui se rapprochent des espèces décrites pas Boissy (2).
Quant aux couches de Montaiguet, de même que M. de Rouville,
il les classait dans son étage Sextien (Sextien inférieur ou a, E. D.),
sans indiquer le rapport qu'elles ont avec leurs équivalents d'Aix. IL
est vrai qu’à cette époque encore, l’auteur lui-même de la division
du Lacustre en Crétacé et en Tertiaire, rangeait toutes ces couches“
dans le Tertiaire inférieur.
L’étage Vitrollien termine la série crétacée ; immédiatement après
on lui voit succéder la série tertiaire lacustre, dont nous n’avons pas.
à faire l’étude ici.
Cependant, comme, sur nos coupes, nous avons indiqué quelques
divisions du Tertiaire lacustre, nous allons les indiquer succincte-
ment.
V. — COUCHES TERTIAIRES LACUSTRES DU SEXTIEN.
Sextien, de Rouville.
S'. Sextien inférieur. — La base du groupe Sextien est généralement
formée par des argiles analogues à celles signalées par M. Mathéron,
aux environs d'Aix (3), sous le nom d’argiles et poudingues des Milles,
et par M. Collot (4).
(1) E. Dumas, t. II, p. 449 et suiv.
(2) Loc. cit., p. 495.
(3) Loc. cit., 1864, À
(4) Description des environs d’Aix-en-Provence.
La
# cr
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUYIO-LACUSTRES DU GARD. 6925
Ces argiles ressemblent beaucoup aux argiles vitrolliennes, avec
lesquelles on peut les confondre si l’on n’a pas pour guide, à leur
base, les calcaires du Montaiguet, surtout lorsqu'elles affectent les
méouleurs rouge ou jaune, qui sont les nuances dominantes.
“E. Dumas, lui-même, ne s’est pas mépris sur l’âge relatif de ces
marnes rouges, cest ainsi que les marnes multicolores qui forment
à base des calcaires lacustres, dans le bassin de Quissac, ont été rap-
“portées par lui au Sextien à Paleotherium (1).
— D'autrefois, ces marnes perdent leurs couleurs vives, comme à
«Brisnon et à Saint-Cézaire, elles sont, alors, grises ou gris-jaunâtre,
Ces argiles sont souvent détritiques, aussi ne renferment-elles pas
“de fossiles.
…S2. Sextien moyen. — E. Dumas (2) a divisé son étage sextien en
À deux sous-étages que nous croyons devoir adopter. L'étage inférieur
qi devient notre Sextien moyen, est généralement constitué par des
calcaires marneux, en couches tantôt épaisses et compacts, tantôt
minces et schisteuses, comme des ardoises. C’est dans cette série
«d'assises que M. Ponthiers, sous-ingénieur au chemin de fer Paris-
“Lyon-Méditerranée, ancien chef de section principale à Alais et
M. Saunier, chef de section, ont découvert le gisement à poissons de
«Monteils, caractérisé spécialement par une Afherina et par d’autres
Donèces que M. Marion, professeur à la Faculté de Marseille, se pro-
pose d'étudier, dans un travail spécial sur la faune et la flore tertiaires
du Gard, dont il a donné un apercu dans son discours d'ouverture à
Ma séance anniversaire de la Société d'étude des Sciences naturelles
kde Nimes, le 22 décembre 1883.
«C'est, également, dans ce sous-étage que M. Faysse, entrepreneur
“du chemin de fer, a découvert, toujours sur la commune de Monteils
un gisement analogue à celui signalé par d'Hombres-Firmas et Emi-
lien Dumas (3) :
Anchiterium Dumasii, P. Gervais. Hycnodon Requienii, P. Gervais.
Paleotherium medium, Cuvier. — minor, P, Gervais.
_— minus, Cuvier.
etle Zylodon Hombresii, P. Gervais, qui a donné lieu à la singulière
méprise signalée par M. Gaudry (4).
(1) E. Dumas, Il, p. 510.
(2) Loc. cit., p. 510.
(3) E. Dumas, II, p. 491.
(4) Bull. Soc. Géol., 1884, 3° série, t. XII, p. 137.
XII. 40
Les coquilles, lacustres déterminables ou déterminées à ce jour,
sont rares : nous ne pouvons citer que les suivantes : Ne
Lymnea longiscata, Brong., Ann. du Mus., t. XV, p. 372, pl. 22, fig. 9. . |+|.. [0
x Melanopsis mansian«, Male ue OI UN Re CNRS | FIÈRS
x Cyrena aquensis, Math., Cat. "pl. 2 119,480 lt CREME Ce +] [HR
Enfin, c’est principalement dans cet étage que se rencontrent des.
silex. Telles sont les couches à silex des environs de Saint- -Hippolytes
et du Patis-de-Salazac. |
C’est, aussi, à ce niveau que se trouvent les gypses de Cornillom
équivalents probables de ceux d’Aïx, ainsi que les lignites de Barjac
et d'Avéjan. 2
S°. Sextien supérieur. — Le sous-étage supérieur est caractérisé par
des calcaires lacustres, généralement plus compacts et moins mar-
neux que les précédents, sauf dans les couches inférieures ou tout à
fait supérieures où l’élément argileux domine.
Les fossiles sont un peu plus communs, surtout, aux environs de
sommières. À
En voici la liste :
AE SR R=7 |
= |<|2|51s
= 1S ll ENS
& =|E Oo
i|< 5121
=] [eb] . k
ES A|=
2: [ee De
Melania baurz;- Math; Gal, pl 36 AN 2324 CRE ++ D |
Planorbis rotundatus, Brong., Ann. Mus., t. XV, p. 370, pl. 22, fig. 4l..{.. 8
MaPGludina, Dubuissonr ee ILE NE AE SUR AE 1. |. 1
* Lymnea fabula, Brong., Ann. Mus., t. XV, p. 370, pl. 22, fig. % MORE
Potamides L conte Bovillet, Cog. foss. du Cantal. p. 8, pl. De
D, ADR EN ER ee NES RE. 4
Unio Dumasü, M. de Serres, sp. E. Dumas, II. p. 541 ne 3 îse 8. 16 he Re |
Cyrena gargasensis, Math., p. 147, pl. 14, fig. 6. . . . [12
— aquensis, Math., pl. 14, fig. SOLE PEUR ARE Ne RE PU EE ET |
Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. XII, p. 6%,
} LÉ LL ho rt 3
|
DE SARHAN. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD, |
DÉSIGNATION GARD ARDÉCHE DROME VAUCLUSE PROVENCE
+ — ELLE mm —
des _ = È
, M. CAREZ MM. CAREZ ET FONTANNES DOTE HOT NENTONE M. MATHÉRON
ÉTAGES : : RE = L
(nobis) (nobis) (nobis) MM. HÉBERT er TOUCAS|. M. LÉENHARDT (9)
Calcaires. Tacustres. avec |} Calcaires Jacustres à Pa= Calcaires lacustres Calcairés "lacustreS plus |[mCäalcaires plus on moinsmar-
Leotherium, peu-fossilifères
à la base: à >»
Paleotlierium.
neux à Paleotherium, Lymnea
longiscata.
Calcaires plus ou moins durs
sans fossiles:
ou moins durs avec débris
de Paleothenium®
débris de Paleothierium, et
Lymnealongiscala, peu
fossilifères à Ja bases
Sextien®
Base détritiquende l'étage
Sextien:
Base détnitique de l'étage
Sextien
Poudingues des Millestetar-
Base plus on nioins détri=
giles,-rouge-bnique, d'Aix:
Base détritique dellétage
tique de-l'étage Sextiens.
Sextien:
Calcaire blanchâtre» Calcaire du Montaiguet et de
Cinques:
Calcaire lacustre à Bulimus
SUbeylindricus:
Calcairede Vitrolleset. du
? Horizon de Suzette.
HÉRAULT
MM: MATHÉRON ET DE ROUVILLE
Galcaires des Grabels et des
Matelles à Paleotherium®:
Calcaires du Mas de Novi,
Sous-étage inférieur marno-
caillouteux Sextien, de Rou-
ville.
Galcaire À PL: pseudorotunda-
lus.
Calcaires, marnes et calcaires
de la Garrigue deVallemagne:
AUDE
MM. MATHÉRON FT rot
Calcaire du Mas
à Pateotherium.
SLs-Pus
Marnes et gypses de hi
Puelles: “sis
Grès de Carcassonne.
Calcaire de Venere
Numimilitique den
tagne Noire.
RES
Gouches à Physes te
lieu.
& mou.
Mono. |
terminables®
Galcaires marneux, fos-
siles\de Valdonne : Palu-
dina heliciformis
Craie. À Echinoconus sub
, a
Valdonnien, rotundatus.
Calcaire supérieur à Hip- |. Calcaire supérieur à Hip- Calcaire supérieur, àHip-
punites; fossiles. du Plan | purites. punites de Piolenc!(3c):
d'Aups : Hippurites radio- » »
Couches supérieures sus. É
à
HUnnuLEE Calcaires inférieurs à Hip- Calcaires inférieurs à Hip- Grès calcaires et calcaires
purites: Hippurites organi-
Sans et cornuvaccinum.
purites: Hippuritesorganti-
sans, »
du Grétacé méridional: en plaquettes.
Calcaire. à Rudistes "de
Mornas (2:).
Grès et quartzites avec | Grès quartzites.
rares fossiles: >:
Sables à Ostrea plicifera.
Grès à Ostreæ plicifera: .
Utétien.
Grès AMOshrea monnasien-
Grès, sables, marnes et.|. Grès à Ostrea mornasien-
argiles à Oshoa morna- |h sis n sise : à
Siensis. Grès grossiersMet sables
quartzeux-
Grès à Asrequienianus et
Grès calcaire à Trig. sca- ‘
rudistes ausommet (1),
bra. »
Grès calcaires jaunes à
Angoumien...|| Trigonia scabra.
Grès. à A. papalis et Os- 2
trea ebumea
Grès calcaires gris à Zno- || Grès. calcaire à, Jn. Va- Calcaire à In. labiatus.
Turonien.. . … CLigérien. ...|hceramus labiatus: biatus. » »
Se cha Lignites de Banc rouge à k Bancs à Ostracées.
Paulétien . . .| Ou saumatre à ie à Ampullaria Faujasi. De Lignites de Mondragon- » =
Ampullaria Faujasü.
Grès; sables rouges ou
jaunes àMigonies.
Grès-et sables rouges. Grèset sables rouges. Grès'etsables à Trigontes:
HO à à 0 à
Calcaire à Orbitolinacon-
cava.
Grès, calcaires, marnes à
Pectenvasper et Orbitolina
concava
Galcaire à Orbitolinascon=|M\Calcaire à Orbconcavu”
cava:
Zone à Holastensubqlo=
Gosus:
Zone à "A"varians.
CénOMANIEN. ...(ROtOMAgIEN
D ——— ——
Grès, marneset calcaires Mannes à Am. in/latus.
à Marnes à Amn.inflalus.
à Ammoniles inflatus.
Grèsteumannes à A4#m470-
mianuss
: - Marnes à Am.inflatus.
Mraconnien
Gault sableux, sans fos-
Gaultmsableux;.sans fosMGault sableux, sans fos- | Gault.sableux; sans fos M VSables.marinssans f0s
siles® siles: siles, siles” siles-
| ———_
Gault fossilifère à Arno F F Ÿ
Gault. EDGE TR 7 Gau]lt a Amauius. Gault'a An. auritus. Gault à Am. auritus. »
Da——— | sables verts à Bélemnites. ï
Caléaire etIgrés AUDI Sables yerts à Bélemnites. à
Coidea el Orbitolines. Calcaires à Discoïiden. Calcaire à Discoïdea. »
Marnes à Belemnites se-
& À Marnes à B,semicanali-
Micanalieutatus.
culatus
Marnes à B. semicanali-
culatus
Marnes à B«semicanali-
Culatus,.
Marnesgréseuses AB, se-
‘Aptien. 1 micanaliculatus.
Dufrenoyi. 11e
— — |}
RRQ om
Calc. à grosses Ammonites A .
et grosses Ostrea aquila. Calcaires à Ostrea aguila. | |Calcaires à Ostrea aquila.
Res | ü = consobrinus.
| Calcaïres à Requienia am- | Calcaires à Réquienies, |M\Gaicaires à Réquienies. [Mu Calcaires à Réquienies. .… Urgonien à| Calcaire:
D 4 .| monia e Réguienie Lons-\ ; " || Orbitolines | Céphat
onzérien. . .| dalit, 1h 1 sy ä avec bancs, ë de
D
ee A PENSE
é ï Rhodani
Urgonien-aptien.…. nien + Calcaires à Ostrea aquila.. 11:
TOR : cl
ALU
Vitrollien- Cengle, à Lymneaobliqua:
Aïgiles rutilantes avec CRE EE
brèches. calcaires interca= : Argiles rutilantes et brèches
lées: Argiles rutilantes: du Tholonet.
É RS —
2 Calcaire lacustre;fos- |MCalcaire et arpiles. jau- Calcaire de Rognacet Rousset
e siles"de-Rognac, Zychinus. | nâtres: à Lychnus.
H Garumnien, » >» »
ë
d Argiles let grès biparrés.
2 = —————————_— | —_—_—_—_—__
S Argileset sables à ligni- : M Calcairemarneux de Fuveau
ê x tre Agiles lignitifères de Grès; (sables et lignites de RQ Grès, marnes violacées.
Fuvélien: Coquilles lacustres indé- | Vagnas. D Piolenc: el Lt Coucties à Physargardanensis.
——————————————————— |
————————_——_—…_—_—_—_—_—_—_—a—aaLaLaaEEE LL
RE PE
“Gault à 4m. auritus. »
a
Calcaires, marnes à 4."
. Calcaires et-marnes urgo-ap- ||
———_—
Argiles rulilantes,
— "|
Calcaires des Dentelles, mar- |} Galcaire alternant avec q
nes et grès de Marconine. argiles rutilantes, ;|
Calcaire de Fondouce. 1
Argiles gypseuses.
Calcaires à PAysa doliolum.
Grès'etargilesdeRoquemale.
Cyrendgarumnica, |
—————— |
Dépôt sidérolitique.
Grès d'Alet avec rares Patn,|
Lignites de Fuveaus: Unio:
CalcaireLà"MelanopsisNgallo= |
provincialis.
Calcaire saumätre à Cassiope, Grès et sables à Lignite,
|
Calcaire à Ostreæ acutiros-
j Grès à Turrit. sexcinclas
ris. Marnes à Osbrea Malleron |
Calc. marneux à Osfrea vesi- » Calvaires à végétaux,
culanis:
e Calcaires à Hippuniles (tn)
Calc à "Hipp\bioculatus (3°).
Marnes à Osérea proboscidea. Grès et sables quartzeuxs
Calcaires à Rudistes (2°). = Calcaires à Hippurites,
————…“—“"“mmî
Marnes.et calcaires à /Jnoce- Calcaires à Inocérames
ramus > Calcaires à Wicraster Mae!
GälCaires. à Micraster. Ma- Toni.
béheron: Grès à Micrasler brevis,
LIMartnesèmMicrastenmbreuis.
Grès à Sprérulites et Échi-
nides: »
Û : Calcaires à Ueratiles.
Calcaire à Sph Sauvagest.
Calcaires à Sp, Saubagest,
———…—…—…—…——…—…—…—…—.—_—____——…—……….….….… “aa
Calcaire. à Bin. cornupasto=
ris (4%). »
Calcaire à Cidaris hirudo.
Calcaire à Hippuriles commu
vaccinurm (1%):
Grès à Nerinea Requieni.
Grès à Térébralelles et Ostrea
columba
Marneseticalcaires à Perias-
ter Verneuil, »
—_—_——
Calcaire supérieur à Caprina
Calcaire à Caprinaraduersæ
fadvensas 5 :
ARR AR mme
Zone à Helerodiademantybi-
Cum.
Calcaire à Jchtyosarcolites.
Zone à Monti=onbiculaniss
Calcaire à Caprinelles,
» Calcaire à Ostrea flabellu»
Calcaire à Zchtyosarcoliles.
|
‘Grès à Am rolomagensis et Calcaire à Orb. concava.
Turrilites costatus: S
Grèssetcalc. à 4. inflatus®
» » »
Gault à A. millelianus,
» » 2
Calcaire argileux à Ammo-
Marnesargileuses à 4. HF
Calcaires à Ancylocéras-
_ Calcaires et marnes.
| Urgo-aptien à Reguienia
nues à FRE et Orbi- és d Lonsdali et Ostrea aquila.
. || Gruasien à Janira atava.
LA Z ir Te,
DE SARRAN. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD.
1884. DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 697
et d'Uzès, des zones siliceuses, vers la partie supérieure, mais, en
général, elles sont moins considérables que dans l'étage précédent.
A la partie supérieure de l’étage, se trouvent les lignites de Célas
—qu{#. Dumas (1) plaçait dans son groupe supérieur ou Alaisien
tandis que M. Parran (2) les range encore dans le Sextien,
dont ils formeraient la limite supérieure, par la raison que les
- lignites précités (n° 7 de sa coupe) sont surmontés par des grès et
des poudingues qui semblent indiquer un ancien rivage (couche 8).
VI. — COUCHES TERTIAIRES LACUSTRES POSTÉRIEURES AU SEXTIEN.
Alaisien, Dumas.
Comme Dumas, nous divisons l'étage alaisien en deux zones :
1, Alaisien inférieur. A! — Molasse lacustre : — Cette assise est
ormée, en général, par des argiles versicolores, plus ou moins plas-
tiques, par des calcaires et par des grès plus ou moins fins qui don-
nent à l’ensemble un aspect de Molasse.
Les fossiles y sont très rares : on y a trouvé des débris de Æhino-
| ceros et d'Antracotherium. Cette Molasse est souvent très puissante
… (50 à 150»).
41 2. Alaisien supérieur. À? — Au-dessus de cette zone, viennent, de
— nouveau, des argiles qui passent à des poudingues ou des conglo-
“mérats à éléments plus ou moins agglutinés qui forment, presque
partout, la partie supérieure de la formation lacustre des environs
d'Alais. Ces poudingues sont à éléments souvent très gros et renfer-
ment, comme seuls fossiles, des débris organiques arrachés aux ter-
… rains qui ont fourni les galets dont sont formés ces conglomérats.
— Tels sont les Ostrea Couloni et les spatangues que l’on rencontre
mu milieu de ces galets désagrégés.
COMPARAISON DES TERRAINS DU GARD, AVEC CEUX DE QUELQUES AUTRES
É | RÉGIONS. —= RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS.
— Nous né saurions terminer notre travail, sans présenter quelques
“comparaisons des terrains que nous venons d'étudier avec ceux des
ln régions voisines.
Si nous nous reportons au tableau synoptique joint à la présente
L … note, où sont résumées les assises de divers bassins du Midi, compa-
à _ rées avec celles du Gard, nous remarquons que l’Urgonien présente
le faciès coralligène, sans aucun passage pélagique ou vaseux comme
MLoc-\cit., p. 520:
(2) Terrains lacustres du Gard (Bull. Soc. Géol., 3 série, t. XII, p. 136).
k
628 DE SARRAN D'ALLARD. — DÉPÔTS FLUVIO-LACUSTRES DU GARD. 9 juin.
au Ventoux. L’Aptien est identique partout, sauf que, dans l’Ardèche
et dans la Drôme, l’assise la plus supérieure est constituée par des
sables verts à Belemnites, signalés par M. Carez (1). Quant au Gault et
au Cénomanien, le bassin de Pont-Saint-Esprit présente les mêmes
types que ceux des autres bassins.
Dès le Turonien, la mer s’est un peu retirée de notre région, où se
sont déposés les sédiments d’estuaire fluvio-marins du Paulétien.
Le Ligérien est presque partout caractérisé par la zone à /nocera-
mus labiatus. L'Angoumien est, aussi, identique à celui des autres
pays, sauf que les faunes ne permettent pas la même division que
dans le bassin d'Uchaux et la Provence où, d’ailleurs, la fin de
l’époque a été marquée par un abondance de Rudistes, énorme re-
lativement à notre région, où ce genre ne présente que d'assez rares
échantillons à ce niveau.
L'Ucétien correspond, exactement, aux grès de Mornas : voilà,
ainsi établie, ou plutôt rétablie, dans le Gard, une zone que MM. Hé-
bert et Toucas ont cru manquer, dans notre région. La faune de cet
étage est loin d’être aussi riche que celle du même horizon aux Mar-
tigues.
Quant aux calcaires à Hippurites de Saint-Nazaire et de Vénéjan,
leur position, au-dessus de l’Ucétien, ne permet pas de les ranger dans
le premier niveau à Rudistes, comme l’a fait M. Toucas, qui, d’ail-
leurs, a signalé, au-dessus de ces mêmes calcaires, les calcaires mar-
neux de Villedieu (2).
Nous avons divisé les calcaires à Hippurites, ainsi que l’Ucétien,
en deux zones, qui correspondent, assez aux nouvelles divisions
admises par M. Toucas, pour les deux étages, dans le bassin d’U-
chaux.
Nous n’ayons, encore, pu rencontrer, au-dessus, la faune sau-
mâtre à Cassiope qui forme un horizon si constant en Provence.
Par contre, l'étage Valdonnien existe bien caractérisé aux environs
de Baron, ainsi que l’avait soupconné notre éminent confrère M. Ma-
théron.
Quant au Fuvélien, nous pensons que l’on doit y ranger la plupart.
des lignites de l’arrondissement d’Uzès, sauf, peut-être, ceux de Vé-
néjan qui paraissent plus anciens ; mais, comme ils ne nous ont pas
pas fourni de fossiles, cette assimilation présente encore un certain
doute.
Le Garumnien (étage de Rognac) est bien représenté à Bézut où,
déjà, E. Dumas l'avait remarqué.
(4) Bull. Soc. Géol. de Fr., 3° série, t. XI, p. 101.
(2) Bull. Soc. Géol, de Fr., IV, 1876, p. 311.
1884. SCHLUMBERGER. —= NOTE SUR LES MILIOLIDÉES TRÉMATOPHORÉES. 629
Quant au Vitrollien, de même que le Fuvélien, il est excessive-
- ment pauvre en fossiles, il en est de même pour les calcaires du
Montaiguet qui surmontent les argiles vitrolliennes.
La recherche des fossiles, dans l'horizon du Montaiguet, a une cer-
taine importance ; elle seule peut permettre de ranger, soit dans le
Sextien, soit dans le Vitrollien, ces divers amas d’argiles rouges du
bassin d’Alais.
L’étage sextien débute, presque toujours, par une assise qui a,
souvent, les plus grands rapports avec celle de Vitrolles.
Ce n’est qu’au-dessus que se présente l’horizon des calcaires mar-
neux avec débris de Paleotherium, si précieux pour 1e synchronisme
de ces couches (1).
En terminant, je dois appeler la bienveillance de mes savants
confrères sur ce modeste travail que l’auteur est loin de présenter
comme un ouvrage exempt d'erreurs.
M. Schlumberger présente en son nom et au nom de M. Mu-
nier-Chalmas une note sur les Wéliolidées trématophorées.
Les auteurs ont étudié la faune des Foraminifères des couches à
… Hippurites cornuvaccinum des Martigues. A propos des Foraminifères
de la Craie, ils critiquent l’opinion qui s’est propagée dans la science
sur la constitution de la Craie blanche. Les Foraminifères y sont
irès disséminés et rares ; on ne peut donc admettre l'hypothèse
“d'après laquelle les Foraminifères actuels qui occupent les grands
fonds de l'Océan représentent la continuité de l’époque crétacée jus-
qu'à nos jours. .
Dans leur note, MM. Munier-Chalmas et Schlumberger établissent
les caractères spéciaux des Miliolites trématophorés, déjà indiqués
—sommairement par l’un d'eux (2) dans la séance du 5 juin 1882.
La présence d’un trématophore et l’enveloppe entière des loges :
les distinguent de toutes les autres Miliolidées.
Les auteurs décrivent et figurent les deux genres /dalina et La-
cazina. |
Le genre /dalina, très abondant dans les calcaires sénoniens des
Martigues, est très remarquable par son polymorphisme extérieur.
Dans l’/dalina antiqua, d'Orb., adulte, le plasmostracum ovoïdal est
composé d’une seule loge. A l’intérieur, on trouve une série de loges
(1) Cette note dont la rédaction remonte au mois d'avril dernier, était terminée
lorsque j'ai reçu le Bulletin n° 5, 14884, qui contient une note remarquable de
M. Fontannes sur la faune et la Classification du groupe d'Aix, dans le Gard, la
Provence et le Dauphiné.
(2) M. Munier-Chalmas.
630 BOURGEAT. — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 9 juin.
biloculinaires, puis les loges sont disposées par trois, enfin par
quatre ou cinq jusqu’à la loge centrale sphérique. De plus, ce genre
est dimorphe et on retrouve les formes A et B (1).
L'Idalina antiqua, d’Orb. sp., comprend les deux genres Biloculina
antiqua et Triloculina cretacea mentionnés par d'Orbigny dans son
Prodrome (Étage 21°, n°° 353 et 359).
Le genre Lacazina, Munier-Chalmas (2), ne présente aussi à l'exté-
rieur tantôt qu’une loge unique, tantôt deux loges dont la dernière
est très embrassante. Les premières loges internes sont disposées
comme dans les Biloculines, puis les suivantes deviennent envelop-
pantes dans un sens perpendiculaire aux premières. Toutes les loges
sont subdivisées par des trabécules en canaux longitudinaux corres-
pondant entre eux par des passages latéraux.
Le Lacazina compressa, d'Orb. sp., provient aussi des calcaires sé-
noniens des Martigues et figure dans le Prodrome et la collection de
d’Orbigny sous le nom de Alveolina compressa (Ët. 21°, n° 357).
La note est accompagnée de deux planches et de nombreuses sec-
tions.
M. l’abbé Bourgeat envoie la communication suivante :
Note sur la découverte de trois lambeaux nouveaux de
Cénomanien dans le Jura
par M. Bourgeat.
On connaît actuellement dans l’intérieur des montagnes du Jura
9 lambeaux de Cénomanien, dont 4 appartiennent à la région suisse
et 5 à la région française. Les quatre de la région suisse sont ceux
de Souaillon, de Mouille-Mougnon, de Fleurier et des Ponts dont la
découverte revient à Du Bois de Montperreux, au docteur Campiche
et à MM. Jaccard et Gressly. Les cinq de la région française sont
ceux de Saint-Point, du val d'Oye, de Laiïns, de Leyssard et de Genin.
Les deux premiers sont situés dans le département du Doubs et fu-
rent signalés par M. Lory en 1849 ; le troisième est dans le départe-
ment du Jura, près de Saint-Julien-sur-Suran, et fut découvert en
1858 par Bonjour Defrenoux et frère Ogérien; les deux autres se
trouvent dans le département de l'Ain, et furent connus à la suite
des communications faites par Émile Benoît en 1858, et par Charles
d’Aleizette en 1862, à la Société géologique de France.
(1) Comptes rendus, 1883, p. 862 et 1598.
(2) Bullet. de la Soc. géol., t. X, p. 472.
1884, BOURGEAT. — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 631
Tout récemment MM. de Tribolet et Charpy signalaient un dixième
Jambeau de la même formation aux environs de Cuiseaux, dans le dé-
partement de Saône-et-Loire, sur l’un des premiers contreforts occi-
dentaux du Jura.
Je voudrais faire connaître aujourd'hui à la Société trois autres
localités du Jura français, où ce terrain existe encore, mais où il n’a
pas été signalé jusqu’à ce Jour.
Ces trois localités sont celles CE Grand-Essart, de Leschères et de
Mournans.
La première est située au pied des escarpements occidentaux de
la Montagne d'Avignon, qui limite vers le nord l'horizon de Saint-
Claude, et à 4 kilomètres à peu près du village de Valfin. La position
du Cénomanien peut y être déterminée d’une facon très précise par
mu] connaissance des formations géologiques qui y attirent tout d’a-
Cr
L
bord l’attention. Il y a là en effet un marais tourbeux, qui repose sur
4
.
“des débris glaciaires engagés eux-mêmes dans un repli du Néoco-
mien. Quelques-uns de ces débris émergent au couchant du marais
ét y dessinent une gibbosité ellipsoïdale, dont le grand axe est
orienté à peu près parallèlement au marais et au fond du pli, c’est-à-
dire du Nord-Est ou Sud-Ouest. Or c'est à peu près exactement à
we lPextrémité de cette gibbosité, et derrière une ferme appartenant
…ctucilement à M. l'ingénieur Monneret que le Cénomanien se ren-
MU.
FU
SE
#1
mais il y est tellement masqué par des broussailles qu’il m'est im-
contre. Il y repose sur le Gault, appuyé lui-même sur l’Urgonien;
"à Do d'en bien préciser les dimensions. Il m’a paru avoir de 10 à
nc mètres de long sur 2 à 3 de large, avec une épaisseur qui varie
K entre 50 et 80 centimètres.
Le Gault sur lequel il repose est à peu près quatre fois plus épais
et présente un ensemble assez uniforme d’argiles vertes peu fossili-
—fères et assez imperméables pour qu'on ait pu y creuser des réser-
“voirs d'eau. Ces argiles sont mélangées à leur partie supérieure de
2ros rognons de grès mi-verdâtres et mi-roses par suite de la pré-
| L de l’oxyde de fer, où les fossiles s y rencontrent en très grande
abondance. La pâte de ces grès est calcaire, et ils font très vite ef-
M fervescence à l'acide; ils sont de plus traversés par des veines de
spath d'Islande, qui en rendent la cassure très irrégulière et ne per-
mettent pas d’en extraire facilement les fossiles.
J'y ai pu recueillir cependant :
-Hamites rotundus, Sowerby. Solarium cirroïde, d’Orbigny.
Nautilus clementinus, d'Orbigny. Nalica gaultina, id.
Ammonites luberculatus, Sowerby. Phasianella gaultina, id.
Pleurotomaria gurgites, d'Orbigny. Thetis minor, Sow.
| … Solarium ornatum, id. Inoceramus sulcatus, id.
632 BOURGEAT, == LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 9 juin.
Le Cénomaïñien, qui vient immédiatement au-dessus, forme une
croûte irrégulière et fracturée de calcaire blanchâtre, -rappelant
par sa couleur la craie cénomanienne de Blanc-Nez, mais en diffé-
rant par une texture plus compacte. Je n'y ai trouvé aucune trace
de silex; il est seulement traversé çà et là par de minces veines de
calcaire brun, qui me semblent dues à des tests de mollusques.
Les espèces que j'y ai trouvées sont les suivantes :
Scaphites æœqualis, Sow. -Inoceramus coquandianus, d'Orbigny.
Ammonites rothomagensis, Defrance. Cyprina quadrata, id.
— Mantelli, Sow. Terebratula obesa, Sow.
— varians, id. Rhynchonella Cuvieri, d'Orbigny.
Nautilus sowerbyanus, d'Orbigny. Holaster subglobosus, Agass.
= fleuriansianus, id,
Parmi ces 11 espèces, l’Æolaster subalobosus est de beaucoup la
plus commune et c’est le,fossile qui se trouve dans le meilleur état
de conservation.
Le second dépôt de Cénomanien, ou celui de Leschères, est situé
à quelques centaines de mètres au sud de ce village et n’est guère
distant que de à kilomètres du premier dans la direction du Nord.
Il se trouve à l’origine du chemin de Vichaumois, dès qu’on a passé
le barrage qui retient les eaux des usines de Montenet. Je ne l'y ai
pas vu reposer sur le Gault, mais ce dernier terrain se montre à
quelque distance plus au sud près de la route nationale des Crozets,
avec les mêmes caractères et à peu près la même épaisseur qu'à
Grand-Essart. Le Cénomanien est ici en contact immédiat avec les
assises supérieures du Valanginien, contre lesquelles il se trouve pla-
qué en vertu d'un effondrement des couches urgonniennes dont
j'aurai occasion de parler dans une prochaine note. Il forme un
lambeau d’une vingtaine de mètres de long sur une largeur de
1 mètre à 1 m. 50, et une épaisseur de 80 centimètres au plus.
Beaucoup plus crayeux et un peu plus blanc qu’à Grand-Essart, ilse
présente en plaquettes minces traversées par des silex rameux, de
couleur jaunâtre ou brune, analogues à ceux qu'Émile Benoît à
signalé dans la craie du département de l’Ain. Le seul fossile, bien
déterminable que j'y aie rencontré est l’/noceramus cuneiformis de
d'Orbigny. Il y est accompagné de quelques lamellibranches en
mauvais état de conservation; mais nulle part je n’y ai pu décou-
vrir l’Æolaster subqlobosus si commun à Grand-Essart.
Le troisième dépôt de Cénomanien est à plus de 50 kilomètres au
nord-est des deux premiers, à l'extrémité à la fois méridionale et
occidentale du bassin néocomien de Nozeroy. Il est visible au sortir
du village de Mournans, à un talus de l’ancienne route de Pontarlier
ti
w
æ-
nr.
1884. BOURGEAT, — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 633
à Champagnole. Je ne saurais en donner les dimensions, car tout ce
que j'en ai vu se réduit à quelques blocs crayeux couronnant le
Gault et plus ou moins engagés dans l’intérieur de ses assises les
plus élevées. En retour, le Gault qui le supporte atteint un dévelop-
pement considérable que je ne saurais évaluer à moins de 15 mètres.
Sa base est formée de sables micacés très fins de couleur jaune ou
blanche, que l’on a exploités quelque temps pour les hauts fourneaux
de Syam et dont l'épaisseur totale est de près de 10 mètres. Il ne
m'a pas été possible d'y découvrir de fossiles, et je ne serais pas loin
de croire que cette formation représente, dans ses assises inférieures
du moins, l'étage aptien signalé par le frère Ogérien avec des carac-
tères à peu près semblables dans le voisinage de Charbonny. Au-
dessus vient un mélange de sables et de grès ferrugineux de 41 mètre
à 1250 d'épaisseur avec nombreux grains de quartz hyalins de la
srosseur d'un pois. Puis le tout se termine par un mélange d'argile,
de sables et de grès, au sein duquel apparaissent les quelques blocs
….crayeux du Cénomanien. La couleur qui domine dans ces deux der-
Lie couches est la couleur jaune de la limonite, bien différente,
-comme on le voit, de la couleur verdâtre des argiles de Grand-Essart
et de Leschères (1). C’est principalement dans les grès répandus sous
D de rognons que se trouvent la plupart des fossiles. J'y ai pu
découvrir, avec des Serpules, un assez grand nombre de Mollusques
| . dont les DENÉIpAUX sont :
| pe dAmmonites mammillatus, Schlotheim. Opis sabaudiana, d’Orb.
+4 — milletianus, d'Orb. Inoceramus concentricus, Parkinson.
_ interruplus, Bruguières. — sulcatus, Sow.
— Lyelli, Leymerie. Venus vibrayeana, d'Orb.
— tuberculatus, Sow. Analina. royana, d'Orb.
# Natica gaultina, d'Orb. Thetis minor, Sow.
54 — clementina, d'Orb. Cyprina regularis; d'Orb.
Pieurotomaria guryites, d'Orb. Ostrea rauliniana, d'Orb.
L Cerithium gargasense, d'Orb.
Quant aux calcaires crayeux, ils m'ont fourni quatre espèces qui
me paraissent bien en établir la position. Ce sont :
Ammonites rothomagensis, Defrance. Trigonia ornata, d'Orb.
…Neritopsis pulchella, d'Orb. Echinobrissus Morrisit.
Ils sont crayeux comme à Leschères, mais un peu moins blancs et
…(1) Je dois dire cependant que, dans une excursion récente, jai vu le Gault de
Mournans se terminer par un peu d'argile verte que le creusement des fossés
mettait en évidence. Le Cénomanien dans ces fossés mesurait 0m30 d'épaisseur.
(Note ajoutée pendant l'impression.)
634 BOURGEAT. — LAMBEAUX DE CÉNOMANIEN DANS LE JURA. 9 juin
sans trace de silex. Ils rappelleraient assez bien la craie cénoma-
nienne des falaises de la Manche.
La découverte de ces trois lambeaux porte maintenant à treize le
nombre des gisements de Cénomanien du Jura en y comprenant
celui de Cuiseaux. Ce ne sont sans doute pas les seuls ; mais, quel que
soit le nombre de ceux que l’on signalera encore dans l’avenir, il est
permis de conclure que la mer au sein de laquelle ces dépôts se sont
formés avait une grande extension dans la région du Jura. Il ne me
semble pas néanmoins qu'elle y ait constitué un large bassin sans
aucun encombre de seuils ou d’îilots; car comment expliquer avec
cela les différences de composition, d'épaisseur et de faune que pré-
sentent les divers lambeaux du Cénomanien ? Celui de Cuiseaux, qui
est siliceux et qui rappelle si bien la Gaize, comme l’a fait remar-
quer M. Douvillé et ainsi que j'ai pu le constater sur des Holaster
venant de cette localité, a dû se déposer dans des conditions sensible-
ment différentes de celles qui présidaient à la formation des lam-
beaux calcaires. Quant à ces derniers, il est tout naturel de rattacher
ceux de Leschères et de Grand-Essart aux gisements de Leyssard
et de Genin, avec lesquels ils ont plus d’un rapport. De même on
ne saurait guère séparer le Cénomanien de Mournans de celui de
Saint-Point, qui se relie sans peine à celui de Fleurier, de Sainte-
Croix et des Ponts. Mais peut-on le rattacher aussi facilement aux
dépôts du midi de la chaîne? Je n’oserais le croire, vu surtout la
différence considérable que présente le Gault, sur lequel il repose,
avec celui des régions qui avoisinent la Perte du Rhône. Mon opinion
- serait donc qu’à l’époque cénomanienne le Jura était formé de terres
basses au milieu desquelles s’avançaient trois grands golfes dont
deux venaient de l'Est par les environs de Neuchâtel et de Bellegarde
et le troisième de l'Ouest par Cuiséaux, penchant dans la direction
d’'Andelot-lès-Saint-Amour et de Saint-Julien. C’est à l'avenir de con-
firmer ou de contredire cetle opinion, à laquelle je n’attache, du
reste, pas plus d'importance qu’à un grand nombre d’autres hypo- 4
thèses géologiques.
. 41884. CAREZ. — PRÉSENTATION D'UNE NOUVELLE CARTE. 635
MA
LR
+
7
à
“
F Las
4
- È
‘©
ee
à
Séance du 23 Juin 1884.
PRÉSIDENCE DE M. PARRAN.
M. Monthiers, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
… dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite des présentations faites dans la dernière séance, le Pré-
mm. sident proclame membre de la Société :
. M. Léororp VizLeDiEux, présenté par MM. Fallot et Kilian.
M. NoôrruiG, présenté par MM. Hébert et Cotteau.
. Il annonce ensuite une présentation.
M. de Lapparent présente, de la part des auteurs MM. Cor-
#} bière et Bigot, une étude extraite des Mémoires de la Société des
sciences de Cherbourg et relative à la tranchée du chemin de fer de
Sottevast à Martinvast. On relève dans cette tranchée la superposi-
mtion suivante, de bas en haut : 4° Anagénites ; 2° Phyllades ; 3° Grès
«.…feldspathique ; 4° Grès armoricain ; 5° Schistes à Calymene Tristant ;
6° Grès de May; 7° Schistes à Zrinucleus ornatus. C'est la première
fois que les schistes à Trinucles sont signalés aux environs de Cher-
bourg et leur superposition démontrée au grès de May confirme
l'ordre admis en Bretagne par MM. de Tromelin et Lebesconte.
… M. L. Carez présente à la Société, au nom de M. G. Vasseur
et au sien, les deux premières feuilles d’une nouvelle carte géo-
mlogique générale de la France à l'échelle du 1/500000.
LA . Il accompagne cette présentation des paroles suivantes :
— « Le Congrès géologique international réuni à Bologne en 1881, a,
. sur la proposition de M. Van den Broeck, émis le vœu, qu'une carte
à géologique au 1/500000 fût exécutée dans chacun des États de l'Eu-
mrope. Or dix-huit mois s'étaient déjà écoulés sans que ni les services
Iépublics, ni les particuliers eussent commencé aucun travail de ce
Isenre, lorsque M. Vasseur vint me proposer de l’entreprendre.
. » Aujourd’hui notre carte est très avancée ; sur les quarante-huit
l'E feuilles qui la composeront, deux sont entièrement terminées, et
| "3 cinq sont gravées, de sorte que nous espérons pouvoir présenter la
| carte complète avant le mois de juin 1883.
… » Maïs il reste encore en France quelques régions inexplorées, ou
| pour lesquelles les documents publiés jusqu’à ce jour sont très insuf-
| “fisants: nous faisons donc un pressant appel à tous les géologues
Le
bou
ÿ %
636 HÉBERT. — CRÉTACÉ SUPÉRIEUR D'ITALIE. 23 juin.
qui auraient dans leurs notes, des observations inédites pouvant ser-
vir à notre carte, et nous les prions de vouloir bien concourir, en
nous les communiquant, à l’œuvre que nous avons entreprise. Une
notice explicative accompagnera la carte et indiquera tous les docu-
ments que nous aurons consultés. »
M. Zeiller offre à la Société, au nom de M. B. Renault et au
sien, une note extraite des Comptes rendus, sur un nouveau genre de
fossiles végétaux découvert par M. Fayol dans le terrain houiller su-
périeur de Commentry, et auquel ils ont donné le nom de Fayolia.
Les Fayolia sont des organes de fructification sans doute, formés de
deux valves opposées soudées par leurs bords, tournant en hélice
autour d’un axe idéal, munies tout le long de chacune des carènes
correspondant aux sutures, d’une colleretie hélicoïdale, à bord en-
tier ou frangé, et portant en outre une série d’épines insérées en
hélice un peu au-dessus de chaque carène. Ils viennent se placer à
côté des Paleoxyris.
M. Hébert présente à la Société, au nom de M. Capellini, un
Mémoire imprimé en italien : « /{ cretaceo superiore e il gruppo di
Priabona nell ÂApennino settentrionale, etc. », dans lequel il signale LE
résultats suivants :
« M. Capellini a constaté que le Flysch crétacé de l’Apennin de la
province de Bologne (Montese, san Martino et Il Salto) renferme des:
Inocérames, de petits Fucoïdes (Paleodictyon) et de véritables traces
de Vers, comme on en trouve dans les roches incontestablement cré-
tacées de la Ligurie et de la Toscane. ;
» 1 a reconnu que les Fucoïdes sont les mêmes que ceux des grès
de Celles et de Soueix (Ariège), qu’il a pu étudier sur des exemplaires
recueillis par lui aux environs de Foix, ou donnés par M. de Lacvi-
vier, ou enfin communiqués par M. Hébert. Les schistes à Fucoïdes
de Soueix sont identiques à ceux de Vezzano, de Ponte à Sieve, de
Montese et autres localités. Les fossiles caractéristiques sont Fu-
coides intricatus et Fucoides Targioni. En outre, Gleichenophycus gra-
nulosus, Massal., se trouve à Soueix comme à Pennabili, et Vemertites
Strozzi, de Saint-Paul, est identique à celui de Venezzano et Mon-
tese, où les mêmes couches renferment des Inocérames. |
» Les grès de Rébenac, qüe M. Hébert considère comme les équi-
valents de ceux de Celles, ont fourni à M. Capellini des empreintes
de Nemertites, semblables à celles que l’on trouve à Pistoia dans les
grès à Inocérames,
1884. ROLLAND. —= DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 637
» Les calcaires à Inocérames de Bidart contiennent également
“— Fucoides Targioni et Taonurus flabelliformis.
» Dans l’Apennin comme dans les Pyrénées, toutes ces formes
3 sont donc crétacées, voisines de celles qu’on trouve dans les assises
…… jertiaires, mais non identiques.
» De cette ressemblance est résultée une grande confusion dans
…l'Apennin, entre le Flysch crétacé et le Flysch tertiaire, qui se trou-
4 vent quelquefois directement superposés.
….… » C'est ainsi que, dans l’Apennin septentrional, plusieurs localités
montrent, directement au-dessus du Flysch crétacé dont il vient
d'être question, des assises de nature semblable, mais avec Orbi-
| toides stellata, O. papyracea, O. aspera, Serpula spirulea, Clavulina
… Szaboï et une petile Nummulite striée, qui appartiennent au groupe
“de Priabona; puis viennent des couches avec empreintes de Fu-
—coïdes semblables à celles-qui caractérisent le Flysch de Suisse.
| Dans l’Apennin de l'Émilie, le terrain crétacé se terminerait donc
D des couches appartenant au Sénonien inférieur, et le terrain ter-
…tiaire débuterait par l’Éocène supérieur, synchronique des couches
- de Priabona. |
…._ » L'Éocène inférieur et l’ Éoeène moyen manquent dans l’Apennin
. septentrional.
« M. Capellini fait remarquer que, dans les Alpes bavaroises ei
dans les environs de Vienne, on a reconnu qu’une partie du Flysch
que l’on croyait éocène est crétacé, et que peut-être il en est de même
“dans certaines régions des Alpes suisses. Aussi ce nom de #/ysch
“doit-il disparaître des classifications géologiques. »
M. Rolland fait la communication suivante :
Résumé des observations de M. Th. Kjeruli
sur les dislocations de la vallée de Ghristiania,
par M. G. Rolland.
A & J'ai l'honneur de présenter à la Société darts de la part de
. Th. Kjerulf, professeur de géologie et de minéralogie à l’'Univer-
Le 7 de Christiania, un travail sur les Dislocations dans la vallée de
… Christiania (1).
: (1) Les brochures que M. Kjerulf m'a chargé de remettre à la Société, sont
g extraites du Nyé Magazin for Naturvidenskaberne.
“Une traduction allemande en a été faite par M. O. Herrmann de Leipzig, eta
“été publiée dans le Newes Jahrbuch für Mineralogie, Geologie ùnd Paliontologie,
3 sus, Bd I.
63S ROLLAND. —= DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 93 luin.
» Dans ce travail, le savant géologue de la Norwège décrit des
exemples remarquables de dislocations de l'écorce terrestre, el si-
gnale une région dont le relief résulte directement de fractures dans
les terrains qui la constituent, et de déplacements relatifs ayant
accompagné ces fractures. ;
» La région dont il s’agit, s'étend au nord-ouest du fjord de Chris-
tiania. Elle est traversée par une série de vallées encaissées, sensible-
ment rectilignes, parallèles, ou faisant entre elles des angles très
aigus. Ces vallées coïncident avec des lignes de dislocations, suivant
lesquelles ont eu lieu des déplacements relatifs dans le sens vertical
et dans le sens horizontal. En particulier, les bandes étroites de ter-
rains qui se trouvent à l’aplomb des vallées, ont été abaissées vertica-
lement par rapport aux terrains encaissants, et l’on a là des exemples
fort nets de vallées formées par des affaissements de voussoirs.
Les travaux antérieurs de M. Kjerulf ont fait connaître la consti-
tution géologique de la région considérée. Les terrains appartiennent
aux étages du silurien inférieur et du silurien supérieur; les couches
sont fortement relevées, et présentent une succession remarquable
de plissements synclinaux et anticlinaux, dont les axes sont voisins
de l'horizontale. La partie supérieure de cet ensemble de couches
plissées fut, à une époque géologique très ancienne, l’objet d’une
vaste dénudation, qui nivela la région et donna lieu au plateau qui
s'étend actuellement au fond du fjord de Christiania; cette dénuda-
tion fut accompagnée du dépôt d’un conglomérat quartzeux, de for-
mation littorale et d'âge peut-être dévonien, qui s'étend sur le pla-
teau comme un manteau et repose en discordance sur les tranches
des couches siluriennes relevées (1). Le conglomérat en question est
lui-même recouvert, au nord-ouest, par des dépôts ultérieurs de tufs
porphyriques et par de puissantes nappes de porphyres, lesquels
constituent les massifs montagneux qui, de ce côté, s'élèvent à l’ar-
rière plan, au-dessus du plateau silurien. Il faut enfin noter, dans
cette région, de nombreux filons de diabase, de porphyres feldspa-
thiques, etc. |
Les dislocations sur lesquelles M. Kjerulf appelle notre attentiôn,
sont postérieures à toutes ces formations sédimentaires ou éruptives,
et les recoupent indifféremment.
La série des vallées ou des couloirs naturels qui entaillent le pla-
teau silurien et le sillonnent en ligne droite, est dirigée approxi-
(1) Le même conglomérat s'étend, au nord-ouest, sur un étage de grès sans
fossile, qui repose en concordance sur le silurien supérieur et qui est sans doute
dévonien.
x
{
1884. ROLLAND. —— DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISIIANIA. 639
mativement du nord au sud, et se trouve presque perpendiculaire
à la direction des couches relevées. Ces lignes de dépressions
_encaissées se poursuivent au nord au travers des montagnes por-
phyriques; elles sont en relation avec des lignes de dépressions
“iransversales, occupées par des vallées, des lacs, des détroits, etc.
- Les principaux couloirs nord-sud qui découpent le plateau, ainsi
que les parties intermédiaires, sont indiqués de l’ouest à l’est, par le
tableau suivant :
Massif Massif Massif Massit Plateau Plateau
u du du du de de
Bergsfjeld Skauumaas Seminar Tanum Jong Sandviken
fl & << [(æ) =
de > = = =
ë 3 & = &
o, Qi
© [hr es © S
Ww - -
& (we) tüN 2 (C2) ro) E
© au a [se]
= = 8 ® 5
= S a = Cu
° Eh 5 se
ï ° S au
e (ee)
5
| La figure 3 donne un aperçu général du relief et de la constitution
—céologique de la région comprise entre le plateau de Sandviken et le
massif du Skauumaas. |
m… Je résumerai brièvement les observations de M. Kjerulf au sujet
Le. des dislocations de la vallée de Sandviken et du défilé de Slaepend.
Le - Ainsi que le montre la figure 3, il y a lieu de distinguer dans la
vallée de Sandviken deux sections principales, l’une en amont,
“l'autre en aval. Dans la partie supérieure, le fleuve de ce nom coule
en ligne droite, du nord au sud, au fond d’un couloir rectiligne ; puis
“iltourne à angle droit vers l’est, et ensuite, faisant un nouveau coude,
reprend son cours vers le sud, avec des sinuosités, au fond d’un autre
Mcouloir semblable; il se poursuit ainsi jusqu'à Sandviken, où il se
jette dans le fjord de Christiania. Quant au prolongement sud de la
partie supérieure de la vallée de Sandviken, il est formé par le défilé
de Slaepend, lequel est également encaissé et rectiligne, et se trouve
|: “ainsi juxtaposé, vers l’ouest, à la partie inférieure de la vallée de
| “Sandviken.
C’est dans la partie supérieure de la vallée de Sandviken que furent
faites en premier lieu les observations qui nous occupent. M. O. Herr-
Mann avait montré que cette vallée était en relation avec des phéno-
-mènes intéressants de dislocations, accompagnés de déplacements
relatifs dans le sens horizontal. M. Kjerulf vérifia ces faits, et des
| “recherches plus détaillées l’amenèrent à constater, de plus, que le
"1 L \ ut: Fo ENT MAT" | \
LN * | | 14 ; ‘4
30
640 ROLLAND. — DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 23 Juin.
couloir même de la vallée était dû à l’effondrement vertical d’une
bande correspondante et étroite de terrain par rapport aux parois
encaissantes.
De même, en aval, pour la vallée proprement dite de Sandviken.
Le mode de formation de cette vallée a pu être représenté théorique-
ment par M. Kjerulf au moyen d’un modèle géométrique d’une
grande simplicité (fig. 1), modèle dans lequel on a fait subir à la
tranche de la vallée un mouvement de descente vertical.
Les couches siluriennes, plissées alternativement en forme de V et
de A sont figurées sur ce modèle. Considérons un groupe de couches …
déterminées, pliées en forme de V : les deux systèmes de lignes
opposées et inverses que ces couches tracent sur chaque flanc de.
la vallée, présentent entre eux, vers le haut, un écart horizontal cd, «
lequel est plus grand que vers le bas, où cet écart n’est que ab.
Si la vallée était due à l'érosion par les eaux comme c’est le cas
général, la tranche de terrain située à l’aplomb de cette vallée serait
en place, et les couches considérées se poursuivraient au travers du
fond du couloir avec le même écart ab qu’à la base des parois laté-
rales. Si, au contraire, la vallée est due à l’abaissement relatif d'une
tranche de terrain, et si le déplacement vertical de celle-ci est égal à
la différence de hauteur qui correspond à la différence des écarts cdet
ab, les lignes d’affleurement des mêmes couches au fond du couloir
seront écartées d’une distance horizontale c'd —cd; enfin, si c'd' n’est
pas égal à cd, le rapport de c'd à ab donnera la mesure du déplace-
ment vertical.
On voit donc que, dans le cas d’un abaissement vertical ‘de la
tranche de la vallée, les plis synclinaux seront plus ouverts dans le
fond de la vallée qu’au bas des parois latérales, au même niveau ; au
contraire, les plis anticlinaux seront plus fermés : et le rapport des
témé SE à
par M. Kjerulf au moyen d’un autre modèle (fig. 2), où, non seulemen
1884. ROLLAND. == DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 641
écarts horizontaux au milieu et de chaque côté de la vallée per-
mettra de mesurer le déplacement vertical.
Pour de semblables recherches, il fallait que le sous-sol de la vallée
ne fût pas uniformément recouvert par des alluvions, et qu’il apparût
à nu en certains points ; il importait aussi que la formation consi-
dérée présentât certaines couches faciles à reconnaître au milieu
des autres et pouvant servir de fil conducteur au travers de cet en-
semble complexe de plissements. Ces diverses conditions se sont
trouvées réunies dans la région où opérait M. Kjerulf. Le groupe de
couches caractéristiques qui lui a servi pour ses déterminations
comprend, de bas en haut : un calcaire bleu à Pentamères (étage 6
de cet auteur), des schistes brun-chocolat avec tiges d’Encrines, et
des schistes verts avec Graphtolites et Orthocères.
Appliquant la méthode indiquée ci-dessus, M. Kjeruilf a cons-
taté qu’en effet, la vallée de Sandviken résultait de l’abaissement
d’une tranche nord-suc de terrain, et que, de plus, il y avait eu
abaissement du côté ouest de la vallée par rapport au côté est. Les
amplitudes de ces mouvements relatifs ont pu être mesurées à la
hauteur d'Engervand et de Jong.
Le fond de la vallée est descendu verticalement de 197 mètres par
| apport au plateau d'Engervand, à l'est; de plus, le plateau de
Jong, à l’ouest, est descendu de 144 mètres : en somme, le {id de
Ja vallée est descendu par rapport au plateau oriental d’une cinquau
taine de mètres plus bas que le plateau ccidental, et la vallée m ême
st bien due à l’affaissement d’un voussoir. Ajoutons que des dénu-
dations ultérieures ont en partie racheté la différence de niveau entre
les plateaux est et ouest.
Des déplacements horizontaux ont également eu lieu dans la vallée
de Sandviken, mais bien qu'à l'ordinaire plus faciles à déterminer
ils n’ont pu être mesurés dans le cas actuel, où ils semblent d’ailleurs
peu importants.
A l’ouest de la vallée proprement dite de Sandviken se trouve le
défilé de Slaepend, qui forme, ainsi que j'ai dit, le prolongement
sud de la partie supérieure de la vallée. Le mode de formation de
ce défilé est tout à fait analogue; il a été représenté théoriquemen
Le
Von à fait descendre verticalement la tranche correspondante pa,
rapport aux pièces latérales, mais encore où l’on a fait subir successi -
vement aux pièces des déplacements relatifs dans le sens horizontal.
De plus, la figure 2 se rapproche davantage de la réalité que la
figure 4, en ce que les plateaux qui s'étendent de chaque côté du
couloir naturel, n'ont pas été absolument nivelés par les dénuda_
XIL. 41
642 ROLLAND. — DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA, 93 juin
tions, mais sont sillonnés alternativement par des crêtes saillantes
et par des zones déprimées, en relation avec les affleurements plus
ou moins résistants des couches relevées : des lignes transversales
correspondantes, en saillie ou en creux, se retrouvent au fond du
couloir d’effondrement.
Sur toute la longueur du défilé de Slaepend, M. Kjerulf à constaté
des dislocations. Les observations de ce géologue ont été particuliè-
rement intéressantes dans la partie située entre Hestehagen et Slae-
pend.
Ici, de même que dans beaucoup de vallées et de fjords de la Nor-
vège, se dresse, au milieu du défilé, un rocher isolé, semblable à un
ilot. De part et d’autre, les parois de la vallée sont à pic; elles pré-
sentent des traces incontestables de friction, consistant en surfaces
polies et en larges stries, lesquelles ne sauraient être confondues
avec des stries glaciaires : ces stries inclinées indiquent les direc-
tions des mouvements relatifs dont elles sont les empreintes, et don-
nent les rapports de leurs composantes verticales et horizontales.
Enfin, de chaque côté, se trouve une brèche de friction, dont les élé-
ments concassés atteignent la grosseur du poing, et qui forme
comme une couche verticale, plaquée sur la paroi escarpée et sur les
tranches des couches siluriennes.
En comparant les positions des couches sur les parois latérales et.
dans le rocher central, et en étudiant les directions des stries de
friction, on conclut que la pièce centrale s’est abaissée par rapport
aux pièces latérales. De la discussion à laquelle M. Kjerulf se livre
pour la détermination des amplitudes des déplacements relatifs, 1l
semble résulter que la tranche de terrain située à l’aplomb du défilé
de Slaepend s’est abaissée verticalement de 30 mètres et déplacée
horizontalement de 18 mètres vers le sud par rapport au flanc ouest;
1884. ROLLAND. — DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA, 643
et que, de plus, le flanc est à lui-même subi par rapport au flanc
ouest un abaissement vertical de 14 à 22 mètres et un déplacement
horizontal de 50 à 60 mètres vers le sud,
Un peu plus au sud, le défilé de Slaepend est traversé par un
groupe de plusieurs filons de porphyre feldspathique, au moyen des-
quels on peut constater un déplacement horizontal de 40 mètres d’un
côté du couloir par rapport à l’autre. Ces filons forment une large
. iraînée qui continue au loin vers l’ouest, qui recoupe la vallée de
Nœs, puis celle de Skutad, et qui, au delà, se suit jusqu’au massif
porphyrique du Skauumaas (voir la fig. 3).
Le défilé de Slaepend aboutit au sud au fjord de Christiania, où
lon trouve, sur son prolongement en ligne droite, le détroit du
Gronsund, puis le détroit du Hestesund. Dans le Grônsund, la com-
paraison de certains plis anticlinaux, des deux côtés du détroit,
indique un déplacement relatif de 30 mètres dans le sens horizontal,
Dans le Hestesund, un filon de porphyre feldspathique présente un
rejet horizontal de 25 mètres,
En résumé, pour ce qui concerne le défilé de Slaepend et son pro-
…jongement tant au nord qu’au sud, M. Kjerulf a vérifié, sur une lon-
sueur de 5 kilomètres, que ce couloir naturel était en relation avec
des dislocations, et, en cinq points différents, il a pu mesurer les dé-
— placements verticaux ou horizontaux.
La ligne de ia vallée de Sandviken se poursuit également au sud
dans le fjord de Christiania, où son prolongement est formé par le
détroit du grand Ostsund. Tout le long de ce détroit, le côté ouest
est déplacé horizontalement vers le sud par rapport au côté est; ces
« déplacements horizontaux ne laissent pas que d'être importants : en
un premier point, M. Kjerulf a trouvé 195 mètres, en un second en-
— core 125 mètres, et en un troisième 150 mètres. De plus, le côté
ouest est abaissé verticalement par rapport au côté est, de même
que plus au nord sur la même ligne de dislocation, dans la vallée de
. Sandviken.
Les recherches de M. Kierulf ont également porté sur les autres
vallées ou couloirs naturels, qui sont situés à l’ouest des précé.
dents et que nous avons déjà cités.
Partout il est arrivé à des conclusions analogues. -Ces lignes dépri-
mées du relief sont dues à des dislocations et, en de nombreux points,
les déplacements relatifs que l’on observe peuvent être mesurés,
grace à l'existence de certaines couches caractéristiques, aux plisse-
“ments synclinaux et anticlinaux de ces couches, à la présence de
filons au travers de la formation, etc.
Enfin, après avoir étudié les dislocations du plateau silurien, M. Kje-
DISLOCATIONS DE LA VALLÉE DE CHRISTIANIA. 23 Juin
644 ROLLAND.
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1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. G45
rulf a complété ses travaux en explorant au même point de vue les
massifs porphyriques que nous avons signalés au nord-ouest de cette
région. Là également, il a rencontré une contrée entièrement dislo-
quée, et constaté que les divers massifs avaient subi des déplace-
ments verticaux et horizontaux les uns par rapport aux autres.
Le mode général de formation de la région dont nous venons de
donner un aperçu, au nord-ouest du fjord de Christiania, a été re-
présenté théoriquement par M. Kjerulf au moyen d’un modèle d'’en-
semble (fig. 3), où ne sont figurées que les principales lignes de dis-
location et les déplacements les plus importants; l'échelle des
hauteurs a été amplifiée, de manière que les déplacements dans le
sens vertical ressortent mieux.
. On voit sur ce modèle que les lignes de dislocation découpent la
région en longues tranches, que ces tranches ont subi des déplace-
ments relatifs dans le sens vertical et dans le sens horizontal, et que
ce sont, avant tout, ces déplacements relatifs qui ont motivé le relief
actuel. On voit, en particulier, que ce sont les affaissements verticaux
de certaines tranches étroites de terrain qui ont donné lieu aux vallées
encaissées et rectilignes de la région.
. Remarquons, en terminant, que si dans un modèle géométrique,
chaque tranche de terrain a dû être représentée comme formant un
solide invariable et comme ayant été déplacée en bloc sur toute sa
longueur, il est évident que, dans la nature, les phénomènes de
. dislocation et de mouvements relatifs des pièces disloquées se sont
passés moins simplement.
_ M. Lodin fait la communication suivante :
Note sur la constitution des gîtes séannifères
de la Villeder (Morbihan),
par M. Lodin.
Le département du Morbihan paraît renfermer un assez grand
nombre de gîtes stannifères : on a trouvé de la cassitérite près de
l'embouchure de la Vilaine, non loin de Pénestin, dans les amphi-
bolites interstratifiées dans les gneiss et dans les micaschistes, près
de Questember des filons stannifères ont été signalés à la Villaulau
et à Pourmabon, près de Guéhenno; les deux derniers gisements,
compris dans la concession actuelle de la Villeder, et situés près
de la limite du granite et du schiste, ont donné lieu à quelques re-
cherches peu importantes. Mais on n’a exécuté de travaux sé-
646 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin
rieux que sur la zone stannifère qui s'étend au sud-ouest de
Ploërmel, sur plus de quatre kilomètres de long, de Maupas à
la Villeder. Cette région présente des particularités intéressantes
au point de vue géologique et des caractères spéciaux qui nous pa-
raissent de nature à éclaircir certains points de la théorie des
gîtes stannifères. Le seul point où l’on puisse aujourd’hui y faire
des études sérieuses est la mine de la Villeder; les travaux y ont
atteint une profondeur de près de 100 mètres et un développement
de 400 mètres suivant la direction du gîte. Les autres affleurements
situés au nord de la Villeder, jusqu'aux carrières de Maupas, ont été,
il ya trente à quarante ans, l’objet de recherches peu profondes,
mais très multipliées. D’après les notes laissées par M. Durocher, les
caractères des affleurements ainsi explorés se rapprochaient beau-
coup de ceux des filons de la Villeder; nous donnerons plus loin,
d’après ces notes, quelques indications sur leur allure et leur appa-
rence générale.
En dehors des filons, l’étain se rencontre fréquemment dans les
alluvions anciennes qui présentent dans cette région un grand déve-
loppement et atteignent des altitudes relativement considérables. Ces
alluvions se composent de quartz et de débris schisteux fortement
roulés ; elles contiennent, outre la cassitérite, de l’or et du mercure
en petite quantité (1), des grenats, du disthène, de la tourmaline, etc.
Historique. — Les alluvions stannifères paraissent avoir été exploi-
tées à une époque fort ancienne, peut-être préhistorique; ce qui le
ferait supposer, c’est qu'on a trouvé en 41854 dans une prairie située
entre la lande de la Hy et le village du Haut-Quily des scories et des
grains d'étain fondu au milieu de la masse même des alluvions stan-
nifères que l’on était en train d'explorer. Peut-être les explorateurs
primitifs recherchaient-ils, en même temps que l’étain, l’or qui se
trouve dans les alluvions en quantité fort appréciable.
Les filons stannifères ont été également exploités à une époque
très reculée; un certain nombre de leurs affleurements, ceux de la
Villeder notamment, avaient été largement attaqués et avaient donné
lieu à la création de vastes excavations dont l’origine avait été com-
plètement oubliée plus tard.
Au commencement du siècle, on les attribuait à d’anciennes ver-
reries; mais la découverte dans les environs de la Villeder d'un
certain nombre de haches, tant en pierre polie qu'en bronze, doit
faire supposer que ces travaux remontent à une antiquité très
reculée, comme les exploitations analogues du centre de la France.
(1) Durocher, Comptes rendus de l’Académie des sciences, I, XXXII, p. 902 (4851)
|
|
1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 647
- En 1833, on ignorait absolument que ces excavations pussent se
rattacher d’une manière quelconque à l'exploitation de minerais mé-
talliques, lorsque M. de Bellevue, propriétaire du château de la Vil-
leder, remarqua dans le quartz de filons voisins, exploités pour l’em-
pierrement des routes, une substance brune, d’une forte densité. Il
en fit parvenir un échantüillon à M. Biavier, alors ingénieur des mines
à Rennes, qui reconnut la cassitérite (mars 1834) et publie peu de
temps après, avec M. Lorieux, une description du gîte dans les An-
nales des Mines (3° sér., t. VI, p. 381). L’administration des mines fit
faire, en 1836, sur les fonds de l’État, quelques recherches superf-
cielles qui donnèrent quelques notions générales sur l’allure du gîte, :
mais n’eurent pas d’autre suite.
En 1844, on découvrit la cassitérite dans les carrières de Maupas (1);
vers 4851, on trouva le filon de la Villaulau près de Guéhenno; en
1854, on reconnut, d’après les indices donnés par d'anciennes fouilles,
les filons de Pourmabon dans la même région.
… Des iravaux d'exploration importants avaient été entrepris dans
la région à partir de 1846; ils ont abouti à l’institution de la conces-
sion de la Villeder, le 19 novembre 1856.
Les concessionnaires, après avoir fait à la Villeder des recherches
étendues, qui avaient atteint 56 mètres de profondeur, entreprirent
d'exploiter à ciel ouvert les granites décomposés de la surface, plus
ou moins stannifères au voisinage des filons; ils abandonnèrent en
même temps les travaux souterrains. Cette combinaison donna de
fâcheux résultats; les granites abattus rendaient au maximum
2 kilogrammes de minerai marchand par mètre cube en place, ce
qui était tout à fait insuffisant pour payer les frais. Aussi l’exploi-
tation fut-elle suspendue le 1° mars 1863.
En 1873, on rentra dans les travaux et on fit quelques recherches
peu importantes ; mais ce ne fut qu’en 1880 que l’exploitation fut sé-
meusement reprise par la société qui la poursuit encore aujourd'hui.
… Allure des roches encaissantes. — Les gîtes stannifères des environs
de la Villeder sont des filons quartzeux, de puissance très variable,
dirigés généralement nord-nord-ouest et plongeant vers l’ouest sous
un angle considérable, Ils affleurent à une petite distance du bord
d'un vaste massif granitique qui s'étend à l’ouest jusque vers Baud
et Locminé ; la limite de ce massif présente dans tous les points,
où se rencontrent les filons stannifères une direction générale assez
rapprochée de celle de ces filons. |
. Les affleurements se montrent généralement en dedans du contour
(1) Ann. des Mines, 4° sér., t. VII, p. 181.
CE NNY
b
648 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin
du massif granitique ; on en observe également dans les schistes qui
entourent ce massif, mais en nombre beaucoup moindre, Cette diffé-
rence peut être réelle ou n’être qu'une apparence tenant aux carac-
tères superficiels des deux terrains. Les granites forment un plateau
relativement élevé, peu cultivé, où les affleurements apparaissent
nettement ; les schistes, au contraire, constituent le sous-sol de
vallées plus ou moins recouvertes d’alluvions et de terre végétale.
Les filons qui peuvent y exister sont peu apparents et il faudrait
des recherches méthodiques pour arriver à les reconnaître.
Le massif granitique dont nous nous occupons présente probable-
mentune assez grande variété de roches cristallines, mais il n’a
guère été étudié jusqu'ici à ce point de vue. Au voisinage des gîtes
stannifères, la roche granitique contient à la fois du mica blanc et
du mica noir; elle paraît se rattacher aux granulites, d’après l’exa-
men que M. Michel Lévy a bien voulu en faire.
Aux carrières de Maupas, exploitées anciennement pour les tra-
vaux du canal de Nantes à Brest, on avait rencontré un filon de peg-
matite bien caractérisée, contenant des cristaux de mispickel.
Les schistes qui reposent sur le massif granitique sont ordinaire-
ment d’un gris plus ou moins foncé, souvent lustrés et d’une fissilité
très variable. Leur âge ne peut jusqu'ici être déterminé avec certi-
tude ; ils n’ont pas fourni de fossiles et l’étude stratigraphique de la
région n’est pas assez complète pour suppléer positivement à
l'absence d'indications paléontologiques. Elle paraît cependant con-
duire à rapporter ces schistes à la formation cambrienne et cette
manière de voir concorde bien avec leur aspect, très analogue à
celui des schistes de Rennes.
Leur direction la plus fréquente est vers l’ouest nord-ouest ; sou-
vent ils la conservent jusqu’à une très petite distance du massif gra-
nitique et viennent pour ainsi dire buter contre celui-ci; d’autres
fois ils s’infléchissent près du contact et s'appliquent à peu près en
concordance sur la surface extérieure du massif granitique. Mais
c’est là un phénomène tout local; l’apparition du massif grani-
tique au milieu des schistes semble avoir bien peu dérangé la strati-
fication de ceux-ci. Au contact de la roche éruptive, les schistes sont
sensiblement modifiés dans leur composition; ils se chargent de
mica blanc et parfois de chiastolite; en certains points ils prennent
en même temps une couleur rougeâtre, comme on peut le voir dans
la grande tranchée de la Villeder.
La surface de contact est ondulée et irrégulière (1) ; en plan, son af-
(4) La limite du granite et du schiste a été tracée sur la petite carte ci-contre
d'après les indications de Durocher. Elle est en réalité beaucoup plus irrégulière;
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1884.
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650 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin
fleurement présente des dentelures très marquées, quelquefois d’une
grande étendue; c’est ainsi qu’au nord des travaux de la Villeder,
dans le ravin de Brohaïis, une pointe de schistes vient pénétrer
fort avant dans le massif granitique; une autre protubérance schis-
teuse analogue se trouve plus au nord, près le Poudelan. Outre ces
grandes ondulations, la limite des schistes et du granite présente de
fréquentes irrégularités locales ; d'assez nombreux filons de la roche
éruptive pénètrent dans le schiste jusqu’à une certaine distance.
En moyenne, la surface de séparation des deux roches n’est pas
très inclinée; sa pente dépasse rarement 45° et se tient plutôt
entre 20° et 25°.
Allure générale des gîtes. — Vers le nord, la limite du faisceau
stannifère reconnue jusqu'ici se trouve aux carrières de Maupas,
près du canal de Nantes à Brest. Le granite y est très solide, se divi-
sant en plaques épaisses de 0"05 à 0192, qui plongent faiblement
vers l’est ; on a constaté dans une tranchée de recherches l’existence
d’une veine de pegmatite déjà mentionnée plus haut. Les affleure-
ments principaux se composaient de deux veines de quartz, de forme
assez irrégulière, atteignant au maximum une puissance de 180 et
accompagnées d'un grand nombre de veines secondaires; l’ensemble
de ces veines était orienté 150° E. en moyenne et plongeait vers
l'ouest-sud-ouest sous un angle considérable.
Dans les affleurements et dans une petite galerie, d’une vingtaine
de mètres, ouverte en direction sur un groupe de filets quartzeux,
on a trouvé de beaux cristaux de cassitérite, d’'émeraude, de blende
noire et de mispickel. Ce dernier minéral imprégnait souvent, sous
forme de mouches cristallines, le granite encaissant, qui ne parais-
sait pas avoir éprouvé de décomposition visible.
A l’ouest des carrières de Maupas, sur une largeur de 200 mètres
environ, affleurent à la surface du granite un très grand nombre de
filons quartzeux par faisceaux; deux de ces faisceaux, comprenant
l’un quatorze, l’autre onze veines de quartz ont été explorés vers
1847 au moyen de tranchées superficielles. La puissance individuelle
de chaque veine variait de 0°15 à 0"35, leur direction générale était
de 150 à 15° est, et leur plongement de 60 à 80° vers l’ouest-sud-
ouest. Le remplissage se composait uniformément de quartz fé-
tide, de cassitérite, de mispickel et d’émeraude blanche. Le quartz
était fréquemment coupé par des surfaces de glissement, d'apparence
talqueuse.
d’après les observations récentes de M. Burthe, directeur actuel des mines de la
Villeder, elle présente des sinuosités très brusques près du Lédo et surtout vers
Poudelan.
1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 651
Au château du Gras et à la Pelleray,”à des distances de 700 et
900 mètres environ au sud de Maupas, on a également constaté
l'existence dans le granite d’un faisceau, vraisemblablement unique,
de veines quartzeuses fort analogues aux précédentes : seulement la
cassitérite et le mispickel paraissent s’y être concentrés du côté du
toit. Dans la deuxième localité le mica blanc abonde dans les géodes;
la tourmaline, rare à Maupas, commence à se montrer et devient de
plus en plus abondante à mesure que l’on avance vers le sud de la
zone stannifère. Les affleurements de ce groupe ont généralement
la direction 155° E.; l’un d'eux cependant, à la Pelleray, a une
direction 138° E. Le plongement moyen est de 79° à 80° vers l’ouest-
sud-ouest; le granite encaissant est généralement solide et divisé
en bancs qui plongent faiblément vers l’est ou le nord-est.
A six cents mètres environ au sud de Maupas, au Lédo, on avait
foncé vers 1846 un puits à quelques mètres de la limite superficielle
du granite et du schiste ; le granite était décomposé près du contact,
mais il devenait de plus en plus dur à mesure que le puits s’enfonçait.
On exécuta en outre à la limite même du schiste et du granite, une
tranchée qui mit en évidence les ondulations de la surface de con-
act, le métamorphisme du schiste, imprégné de mica blanc au voi-
sinage du granite, et le peu d'influence que l’apparition de la roche
fi éruptive a exercé sur l’allure de ce schiste, celui-ci étant orienté
110° E. et plongeant 60° à 650 N.N.E., alors que ia direction de la
surface de contact est sud-est en ce point,
Fig. 2. — Coupe d’une tranchée faite près du puits de Lédo,
(d'après Durocher, 1847).
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A. Granite ou granulite. — B. Schiste micacé. — C. Quartz en filons.
La coupe fournie par la tranchée/montrait nettement que le rem-
plissage stannifère s'était développé non seulement dans le granite,
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652 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin
mais aussi suivant la surface de contact et dans les schistes où il
s'était intercalé fréquemment entre les feuillets.
Au sud de la région de Maupas, sillonnée ainsi de veines nu oe
sur près d’un kilomètre de long et sur 300 à 400 mètres de largeur,
les affleurements deviennent plus rares jusqu’au voisinage de la Vil-
leder. On en a cependant constaté près du village de Trégugnet, à
celui du Poudelan, et près du moulin de Bobuay. A 200 mètres envi-
ron au nord de Trégugnet, on a suivi en tranchée sur 65 mètres un
affleurement quartzeux dirigé 130° E, et plongeant de 70° vers le
sud-ouest; il était encaissé dans un granite assez solide et présen-
tait ordinairement de la cassitérite au toit, avec de la tourmaline
au mur. Un filon voisin avait une direction 445° E. avec un plon-
gement de 70° vers le nord-ouest. Tardis que les divers affleure-
ments décrits ci-dessus sont tous voisins du contact du granite ei
du schiste et ne s’écartent pas à plus de 200 mètres d’un axe géné-
ral passant par Maupas et la Villeder, les affleurements du Poudelan
et du Bobuay sont à plus de 500 mètres à l’ouest de cette ligne, le pre-
mier à 400 mètres, le second à un kilomètre des schistes. Au Poudelan
ce sont de minces veines quartzeuses avec cassitérite, presque verti-
cales, dirigées 145° E. dans un granite divisé en bancs plongeant de
12° à 15° vers le sud-est. Au Bobuay, on a exploré des veines quar-
tzeuses de 0 mètre 20 à 0 mètre 25 de puissance, avec cassitérite,
mispickel et tourmaline; la direction de l’une de ces veines est
1450 E., celle de l’autre 1550 E. ; leur plongement est de 60° à 65°
ouest-sud-ouest. Les affleurements du Poudelan et du Bobuay pour-
raient bien faire partie d’un faisceau distinct du précédent et situé
notablement plus à l’ouest.
Les anciens explorateurs n’avaient fait aucune recherche entre
Tréguguet ou le Bobuay d’une part et la Vilieder d’autre pari,
c'est-à-dire sur une longueur de 1200 à 1500 mètres. Depuis on a
observé sur la pente nord du ravin de Brohais quelques affleure-
ments quartzeux contenant un peu de cassitérite.
Les environs du moulin de la Villeder ont été, ainsi que nous
l'avons vu, l’origine de la découverte de l’étain dans la région; ils.
ont élé également le siège des travaux les plus importants. Le mou-
lin de la Villeder est situé sur une sorte de promontoire de granite
ou plutôt de granulite, entouré par les schistes dans trois direc-
tions ; c’est au sud de ce point que la ligne de contact du schiste et
du granite s’infléchit définitivement vers l’est. De l’autre côté, au
nord, se rencontre la protubérance schisteuse déjà mentionnée qui pé-
nètre assez loin dans le massif granitique suivant le ravin de Brohais.
La granulite où les filons sont encaissés est très décomposée à la
D
1884. LODIN. — GITES STANNIFÉÈRES DE LA VILLEDER, 253
surface ; en profondeur elle devient de plus en plus solide; au ni-
veau de 75 mètres, le plus profond des travaux actuels, elle est sou-
vent plus dure que le quartz des filons. Il faut remarquer que les
fragments empâtés dans les gros filons de quartz, sont ordinairement
plus solides que la roche encaissante au mème niveau. Le contact
de la roche granitique avec les schistes s’observe aujourd’hui vers le
nord dans la grande tranchée et au sud dans la galerie d’écoule-
ment : il est assez ondulé et plonge sous une inclinaison médiocre
vers l'extérieur du massif granitique. Le schiste est micacé, rou-
geâtre et assez altéré près du contact; il reprend un caractère normal
à peu de distance. Un certain nombre de filons de granulite y pé-
nètrent ; l’un d'eux, puissant de 4 mètre 50, a été observé dans les re-
cherches de Plinet faites à 300 mètres au sud du moulin de la Vil-
“Jeder et formant dans cette direction la limite des explorations exé-
cutées.
En ce point, à plus de 100 mètres de la limite du massif grani-
tique, le schiste était orienté 135° E. avec un plongement presque
vertical ; il était gris bleuâtre, mais au voisinage du filon de roche
éruptive, il se chargeait de mica blanc et prenait une teinte jaunâtre.
À 3 mètres à l’est du filon granitique, on a reconnu et exploré par un
petit puits de 8 mètres de profondeur, un filon quartzeux dirigé
comme ceux de la Villeder et plongeant de 60 à 70° vers l’ouest-sud-
ouest; il contenait de la cassitérite en quantité assez importante et
du mispickel. D'après les échantillons que nous avons vus, la cassi-
térite n’avait pas l’aspect cristallin ordinaire à la Villeder; elle parais-
sait être en fragments anguleux cimentés par du quartz. Le filon se
perdait à l'approche de la roche granitique, mais paraissait reprendre
de la puissance après avoir pénétré dans celle-ci. On n’a fait d’ail-
leurs sur son prolongement aucune exploration sérieuse, pas plus
que sur un autre aïffleurement quartzeux, parallèle au premier,
constaté près du puits de Plinet vers 1853.
A la Villeder, les travaux ont atteint un développement d'environ
cing cents mètres en direction, sans parler de la galerie d’écoule-
ment dirigée vers Plinet, et poussée en grande partie dans les schistes,
en dehors de la zone métallifère. Actuellement le niveau inférieur est
à 75 mètres etle puits Saint-Michel n’est pas loin d'atteindre 100 mè-
tres de profondeur. Malgré ce développement considérable, ces tra-
vaux sont loin d’avoir élucidé complètement l'allure si complexe du
faisceau de veines quartzeuses qu’ils ont recoupé. Ces veines consti-
tuent un niveau inextricable enveloppant des fragments anguleux de
granulite de toute dimension. C’est un véritable stockwerk au milieu
duquel on peut distinguer deux ou trois veines principales, dirigées
654 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin
152 à 455° E., c’est-à-dire à peu près nord-sud magnétique, et plon-
geant vers l’ouest sous un angle considérable, La veine la plus impor-
tante, connue actuellement sous le nom de filon n° 4, mais qui paraît
correspondre au filon n°9 des anciens exploitants, est presque verti-
cale; le puits Saint-Michel la suit en profondeur. Sa puissance est de
Fig. 3. — Coupe de la grande tranchée de la Villeder
(d'après Renouf, 18538).
Ouest
L ében de
fe Cranite décompose:
SV Züons de quartr starrs/fère
8 à 4 mètres; les autres filons sont moins épais aux affleuremenis, et
ils n’ont pas encore été bien nettement reconnus par les travaux sou-
terrains. Le faisceau de fractures de la Villeder est d’une irrégularité
telle qu’on peut seulement s’en faire une idée au moyen de figures
détaillées, telles que celles qui nous ont été communiquées en août
1883 par M. Chauveau, alors directeur de l'exploitation et qui sont
reproduites ci-contre (1). Dans cet ensemble de veines contempo-
raines et enchevêtrées, il semble impossible de distinguer utilement
des filons isolés.
L'irrégularité et l’enchevêtrement des veines élémentaires est un
caractère commun à tout le faisceau stannifère qui s’étend de Mau-
pas à la Villeder; comme nous l’avons fait observer déjà, ce faisceau
a des caractères intermédiaires entre ceux des stockwerks et ceux
des filons proprement dits. |
La direction générale suivant laquelle les affleurements sont ali-
gnés, se rapproche beaucoup de la direction nord-sud, alors que les
affleurements eux-mêmes ont des directions comprises généralement
entre 150° et 155° E., se déviant même souvent jusqu'à 140° E. L'o-
!
(1) Voir également les croquis publiés par M. de Limur. (La mine d’étain de la
Villeder. — Extrait du Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse,
1882.)
LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER,
1884.
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656 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin
rientation générale du faisceau et celle de ses éléments diffère beau-
coup de celle que l’on observe le plus ordinairement dans le Corn-
wall; elle est presque perpendiculaire tout en se rapprochant de
celle des filons du district de Saint-Just. Il est cependant bien dif-
ficile d'admettre que la direction véritable de la veine stannifère
soit différente de celle des filons el que ceux-ci aient été enrichis
par le croisement de veines transversales, inexplorées jusqu'ici. Il
n’a été signalé en effet dans toute la région qu’un seul filon est-
ouest, situé près de Serent, à cinq kilomètres environ au sud-ouest
de la Villeder; encore a-t-il été impossible de retrouver à une date
récente l'emplacement exact de ce filon. Dans toute la zone décrite
ci-dessus, les nombreuses recherches qui ont été faites n’ont amené
jusqu'ici la découverte d'aucun affleurement orienté est-ouest ; la
disposition du remplissage des divers filons reconnus ne donne d’ail-
leurs aucune raison de supposer que le minerai ait pu y être intro=
duit par des réouvertures transversales.
Nous nous bornerons donc à faire observer que la direction des
filons stannifères situés entre Maupas:et la Villeder se rapproche de
la direction générale de la surface de contact du schiste et du gra-
nite, surface fort irrégulière, ainsi que nous l'avons déjà dit. Ce
caractère, joint au rapprochement constant qu’on observe entre
le contour superficiel de la masse granitique et les affleurements
stannifères, se retrouve dans un certain nombre de districts du
Cornwall; le plus important de ces districts, celui de Camborne et
Redruth, en offre un exemple frappant. Le filon est-ouest, signalé
autrefois près de Serent, satisferait à cette condition de parallélisme
au contour extérieur du massif granitique; en effet dans cette ré-…
gion ce contour s’infléchit complètement et se dirige vers l’ouest. M
Remplissage des filons. — Les minéraux reconnus jusqu'ici à lan
Villeder sont fort nombreux et généralement bien cristallisés; ce
sont, outre le quartz qui constitue la masse dominante, la cassité-
rite, le mica blanc, l’émeraude, la phénakite, la topaze, la tourma-
line, l’apatite, la fluorine, la molybdénite, le mispickel, la pyrite, la
blende noire, la chalkopyrite, la galène et enfin divers minéraux
secondaires, tels que l’oxyde de fer hydraté et divers arséniates de fer
provenant de l’altération du mispickel. Le wolfram ne paraît pas
avoir jamais été rencontré dans les filons, bien que Durocher affirme |
l’avoir trouvé dans les alluvions stannifères près de Sérent. Quel-
ques-uns des minéraux énumérés ci-dessus sont fort rares ; ainsi, la
topaze, signalée il y a longtemps déjà par Durocher comme un mi- #
néral exceptionnel n’a été retrouvée que deux ou trois fois depuis la |
reprise des travaux de la Villeder; elle se présente en petits cris- |
1884. ‘ LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 657
taux incolores, à l’intérieur des géodes du remplissage quartzeux.
La phénakite se rencontre presque aussi rarement et dans la
même situation ; elle est en rhomboèdres obtus incolores et translu-
cides, qui sont ordinairement entourés de cristaux de mica (1).
La fluorine aurait été trouvée, d’après Durocher, en dodécaèdres
rhomboïdaux d’une couleur jaune miel, lors des premières explora-
tions ; on n’en à pas observé depuis. Il en est de même de la mo-
lybdénite.
— La galène n’est guère moins rare ; on en a trouvé quelques petits
… cristaux dans une veine quartzeuse.
La pyrite de fer est peu commune; elle est en cristaux de petite
dimension, isolés dans le quartz.
… La tourmaline noire se présente sous forme de longues aiguilles
—disséminées dans le quartz; elle est assez abondante, mais elle
semble se rencontrer spécialement dans certaines veines, peu incli-
nées sur l'horizon et où l’on ne trouve pas d'oxyde d’étain en quantité
appréciable. Le quartz de ces veines particulières a un aspect un peu
différent de celui des filons stannifères ; il ne répand pas sous le
marteau l’odeur fétide caractéristique de ce dernier. Cette espèce
d'exclusion réciproque qu'exercent l’une sur l’autre la cassitérite et
12 tourmaline a été signalée il y a longtemps déjà ; M. Chéron, ingé-
…nieur en chef des Mines, qui avait dirigé les premières explorations
en 1836, en faisait mention dans le rapport où il rendait compte des
…ravaux exécutés ; Durocher a répété cette observation, faite de nou-
veau par les exploitants actuels, Le fait présente un réel intérêt,
bien qu’il comporte quelques exceptions; ainsi que Durocher le fai-
sait remarquer, la cassitérite et la tourmaline se trouvent parfois
réunies. Nous possédons en effet un cristal d'oxyde d'’étain de la
Villeder qui porte à sa base de fines aiguilles de tourmaline avec du
_ mica blanc.
Ce dernier minéral et l’émeraude accompagnent d’une façon cons-
tante la cassitérite.
Le mica blanc se trouve d’ailleurs partout dans les filons de la Vil-
…leder ; il tapisse leurs épontes, énveloppe et pénètre parfois les
cristaux d'oxyde d’étain appliqués sur celles-ci, coupe en veinules
irrégulières le quartz massif des filons, imprègne souvent les
mouches de blende noire avec mispickel et chalkopyrite et enfin rem-
plit de ses légers cristaux les géodes restées ouvertes au centre des
filons quartzeux. D’après nos essais, faits suivant la méthode de De-
(1) M. de Limur. — Catalogue raisonné des minéraux du Morbihan. — Vannes,
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658 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin
ville, il contient 3,31 0/0 de fluor; la lithine n’y existe pas en quan-
tité sensible,
L’émeraude se présente sous deux aspects différents. Empâtée
dans le remplissage quartzeux, elle est blanche ou jaunâtre, opaque,
en cristaux hexagonaux basés, sans modifications: elle se trouve alors
surtout sur les épontes des grands filons et dans certaines veines
quartzeuses plus minces. D’autres fois elle se trouve à l’intérieur
des géodes, en prismes transparents, incolores, un peu salis exté-
rieurement par de l’oxyde de fer, présentant des modifications sur
les angles et les arêtes de la base. à
Nous devons signaler à cette occasion une confusion qui a été
faite bien fréquemment à la Villeder. On a pris pour de l’émeraude :
d’une part des prismes hexagonaux généralement très allongés, d'un
vert-bleuâtre, qui se rencontrent en grand nombre dans le quartz
des filons; d’autre part, des cristaux de même forme, mais plus pe-
tits, tantôt d’un vert bleuâtre, tantôt incolores, qui se trouvent sou-
vent à l’intérieur des géodes avec le mica blanc et l’oxyde d’étain.
Les cristaux de la deuxième catégorie sont fréquemment terminés
par une sorte de pointement à faces courbes parfois un peu Cor
rodées. Ces divers cristaux prismatiques ne sont pas autre chose
que de l’apatite. (le minéral avait été signalé dès 1866 par M. d’Aultm
du Mesnil et depuis par M. Sandberger (1); nous avons pu constater
qu'il était en réalité fort abondant. Dans le quartz voisin des affleu=«
rements on observe fréquemment des vides hexagonaux que l'on
attribuait à la disparition de cristaux d’émeraude; ils représentent
probablement des cristaux d’apatite dissous par l’action des agents
atmosphériques. En effet, en traitant par l'acide azotique moyenne»
ment étendu les quartz avec prismes hexagonaux bleuâtres, on
obtient des échantillons cariés tout à fait semblables à ceux qu'on
observe près des affleurements.
L’apatite de la Villeder ne contient que des traces de chlore ; elle
doit être rangée parmi les variétés exclusivement fluorifères.
Tout en attribuant à l’apatite l’origine de la plupart des cavités
hexagonales qu on constate dans les quartz de la Villeder, nous de-
vons faire quelques réserves. L’émeraude de la Villeder se décom-
pose très facilement et finit par se transformer en une sorte de
kaolin blanchâtre ; entre cette matière et l'émeraude intacte on peut |
observer tous les degrés d’altération. Il n’y a pas de doute qu’on me |
doive attribuer à la présence antérieure de l’'émeraude la plupart des |
vides hexagonaux qu’on observe à l’intérieur des cristaux de cassis
(1) M. de Limur. = Catalogue raisonné des minéraux du Morbihan, p. 100:
1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 659
térite; ce minéral s’est en effet moulé très fréquemment sur l’éme-
raude, tandis qu'il n’a enveloppé l’apatite que plus rarement, quand
il s'est déposé, à l’intérieur des géodes, faisant ainsi partie de cette
formation secondaire où l’apatite abonde,
La cassitérite peut se présenter dans des conditions assez di-
verses; le plus souvent elle est en cristaux volumineux, brun
foncé et opaques, appliqués sur les épontes du filon dont ils
sont séparés ordinairement par une couche de mica blanc. Celui-ci
s'incruste souvent dans les faces même des cristaux; l’émeraude
(traverse leur masse et semble avoir été formée antérieurement, ainsi
que Durocher l'avait déjà remarqué. Jamais nous n’avons constaté
un ordre de cristallisation inverse sur un même échantillon; il est
cependant bien probable que les émeraudes des géodes ont dû se
former alors que la plupart des cristaux de cassitérite s'étaient déjà
déposés sur les parois des filons.
Ë Quelquefois la cassitérite se trouve en cristaux disséminés ou en
masses irrégulières au milieu des remplissages quartzeux ; d’autres
fois enfin on la rencontre sous forme de cristaux d’un brun rougeâtre
assez clair, translucides, dans les géodes du quartz des filons. Ces
F4 “derniers cristaux sont parfois complets et isolés au milieu du mica
blanc, ils sont à faces très brillantes, beaucoup moins cannelées que
celles des cristaux provenant des parois du filon, Ce sont ces cristaux
Gui enveloppent parfois des cristaux d’apatite, comme nous l'avons
déjà signalé. D’après un essai fait à l’École des Mines en 1836, les
h “échantillons de cassitérite envoyés par M. Chéron auraient contenu
| : de l’acide titanique ; nous avons inutilement recherché cette subs-
_ tance.
Le quartz de la Villeder est blanc laiteux, fréquemment coupé par
IL Udes plans de division normaux aux épontes des filons : sous le choc
| mil dégage une odeur fétide. Taillé en lames minces et examiné au
microscope, il laisse voir une quantité extraordinaire d’inclusions
Mliquides, qui paraissent formées essentiellement d’eau et d'acide car-
| | bonique liquide.
| Il enveloppe ordinairement ia cassitérite, l’émeraude, l'apatite, le
mispickel, la blende, etc; mais au milieu de sa masse se sont déve-
“Joppées des géodes où il a cristallisé en prismes transparents souvent
très allongés. A l'intérieur de ces géodes il s’est formé, comme nous
avons déjà dit, un deuxième dépôt de mica blanc, cassitérite, éme-
raude et apatite. Ce dernier minéral est parfois recouvert d’un mince
enduit de petits cristaux de quartz. Les sulfures divers, blende,
pyrite cuivreuse, mispickel, ne se rencontrent jamais dans les
géodes, où l'on à, au contraire, observé la topaze et la phénakite.
DAC, Li.
re LE.
+
660 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin
Sauf dans les géodes, qui semblent correspondre à la période
finale de la formation des filons, le mispickel se trouve partout dans
le remplissage de ceux-ci ; il pénètre même assez fréquemment la
granulite des épontes. Il se présente alors en prismes cannelés, assez
allongés, terminés par un biseau très net, sans que la roche paraisse
d’ailleurs avoir éprouvé d’altération bien sensible. Il est difficile de
comprendre comment a pu se produire l’intrusion de pareils cris-
taux ; la roche où ils se trouvent ne semble pas avoir été modifiée, et
cependant elle devait être complètement consolidée lors de la forma-
tion des filons, car les nombreux fragments des épontes contenus
dans le remplissage quartzeux sont de forme franchement anguleuse
et nettement délimitée.
Le mispickel est toujours cristallisé; il se trouve parfois au voisi-
nage des épontes et est alors recouvert assez souvent par les cristaux
de cassitérite; d’autres fois il se rencontre au milieu du quartz, si
intimement associé avec la blende, la chalkopyrite et le mica blanc,
qu'on ne peut douter de la simultanéité du dépôt de ces diverses
substances.
La blende, bien qu’associée très fréquemment avec le mispickel,
se montre moins souvent que celui-ci au voisinage des épontes; on a
donc plus rarement l’occasion d’observer ses relations avec la cassi-
térite, concentrée dans cette région de filon. Nous avons trouvé ce-
pendant quelques échantillons où la cassitérite s’est moulée sur la
blende et sur le mispickel; ce cas exceptionnel a une certaine im
portance théorique sur laquelle nous reviendrons plus loin.
La blende de la Villeder est noire, assez brillante, toujours eristal-
lisée, mais rarement sous une forme nette : elle est ordinairement
empâtée dans le quartz et son aspect se rapproche assez de celui du
wolfram pour que les premiers explorateurs l’aient confondue avec
cette substance. Elle contient une forte proportion de fer (1); nous
y avons inutilement recherché le sélénium. Elle n'est pas sensible-
ment argentifère, pas plus que le mispickel des mêmes gîtes (2);
mais ce dernier, d’après des essais récents contiendrait une quantité
d’or fort appréciable, correspondant à 8 à 9 millionièmes. C’est là
probablement qu'il faut chercher l’origine de l’or rencontré fréquem-
ment à l’état natif dans les alluvions stannifères de la région.
Nous devons ajouter que, d'après Durocher (3) certains échantil-
lons de cassitérite seraient sensiblement argentifères. Les essais faits
(1) Un échantillon nous a donné 13,1 0/0 de fer.
(2) Durocher. Ann. des Mines, 4° série, t. XVII, p. 47, 54, 70 et 74.
(3) Durocher. 16id, p. 48, 64, 70 et 74.
a — mme
1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 661
sur des échantillons de Trégugnet, du château du Gras et du Lédo au-
raient donné un résultat négatif, mais un échantillon de la Villeder
aurait contenu 0,00016 et un échantillon de Maupas 0,00077 d’ar-
… gent. C'est le seul exemple que nous connaissions de la présence de
l'argent dans la cassitérite et il est difficile de dire sous quelle forme
je métal précieux peut vraisemblablement se trouver.
La formation d’arséniates de fer et d’oxyde de fer par altération du
mispickel dérive de l’action des agents atmosphériques et ne pré-
sente aucun intérêt spécial. En mettant de côté ces phénomènes re-
lativement récents, on voit par ce qui précède qu’il n’est guère possible
d’assigner un ordre rigoureux de formation aux divers minéraux qui
constituent le remplissage des filons de la Villeder. On peut dire
cependant qu’en moyenne la cristallisation de l’'émeraude paraît
avoir précédé celle de la cassitérite, qui a précédé elle-même celle
… des autres éléments, quartz, blende, chalkopyrite, apatite ; mais cet
ordre souffre certaines inversions, comme nous l'avons vu. Le mica
blanc se rencontre dans toutes les parties des filons ; le mispickel est
dans le même cas, sauf qu’il ne se montre pas dans les géodes où se
sont développées ces élégantes cristallisations d’apatite, mica, cassi-
térite, qui semblent correspondre à la période finale de la venue
_ métallifère.
_ Conséquences relatives à l'origine des filons stannifères. — Les gîtes
de la Villeder présentent un ensemble de caractères que l’on trouve
rarement réunis. Leur alignement sur plus de quatre kilomètres de
long, la constance relative de direction et de plongement des veines
quartzeuses qui les constituent, l'extension rectiligne sur une assez
grande étendue de certaines de ces veines, ne permettent guère de
ne pas les assimiler à un faisceau de filons. Cependant ils se rappro-
chent beaucoup des stockwerks par le détail de leur allure et les ca-
ractères de leur remplissage; l’association de minéraux que nous
avons signalée, la cristallinité très marquée de leurs éléments rap-
pellent les stockwerks de Zinnwald et de Michaels Mount et con-
trastent avec la structure compacte fréquente dans les grands filons
du Cornwall. | |
. Nous avons déjà exposé avec détail les faits qui permettent de se
faire une opinion sur l’ordre de formation des divers minéraux des
gites de la Villeder; bien que la blende s’y soit déposée, en moyenne,
après la cassitérite, il n’est point douteux qu’en certains points elle
ne se soit formée la première. D'autre part il est incontestable que
la formation du mica blanc s’est continuée pendant le dépôt entier
- du gîte et que ce minéral se rencontre intimement associé à la
blende et à la chalkopyrite,
662 LODIN, == GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin
Ce dernier point n’est pas spécial à la Villeder ; nous ayons cons-
taté à Brokwood, près Buckfasteigh, dans le Devonshire, le dépôt de
mica blanc à l'intérieur des géodes d’un filon composé de fluorine,
quartz et pyrite de cuivre, cù d’ailleurs l’étain faisait complètement
défaut. On ne saurait donc considérer les silicates fluorifiés comme
appartenant exclusivement aux filons stannifères ; on doit admettre,
au contraire, que leur formation est compatible avec celle des miné-
raux sulfurés.
D'autre part, la tourmaline, loin d'accompagner régulièrement
l’oxyde d’étain, semble exercer sur lui une action répulsive, Il faut
reconnaître d’ailleurs, que l’association de la tourmaline et de l’oxyde
d'étain n’est nullement un fait constant, comme certains auteurs ont
paru le supposer. A Zinnwald, la tourmaline est rare; au Michaels.
Mount, elle ne se trouve pas dans le remplissage quartzeux des
veines du stockwerk et ne se rencontre que dans la roche grani-
tique encaissante. Elle fait défaut dans beaucoup de gîtes impor-
tants du Cornwall, tels que Dolcoth, Tincroft, Carn Brea, East Pool,
et, au contraire, se montre fréquemment dans ce pays sans être
accompagnée d'oxyde d’étain. Un autre silicaie borifère, l’axinite,
est bien plus exceptionnel encore que la tourmaline dans les gîtes
stannifères. Ce minéral a bien été rencontré à Botallack, mais il :
provenait en réalité, de veines spéciales, dirigées du nord-est au
sud-ouest, c’est-à-dire à peu près perpendiculairement aux filons
stannifères (1) ; on ne paraît pas l’avoir rencontré dans aucun autre
filon d’étain. On ne peut donc poser en principe que les silicates
borifères accompagnent fréquemment la cassitérite ét on ne saurait
tirer de leur présence, aucune conciusion sur le mode de forma-
tion des gîtes stannifères,
La théorie généralement admise pour expliquer l’origine de ces
gîtes a pour base l'intervention du perchlorure ou du perfluorur8 «
d’étain anhydre à l’état de vapeur, et la réaction de ces composés
sur la vapeur d’eau, donnant dans ces conditions de l’oxyde d'étainm
et de l'acide chlorhydrique ou de lacide fluorhydrique. Il est incon:
testable que cette réaction, opérée au rouge dans un tube ou danS
un creuset de porcelaine, donne de la cassitérite cristallisée, ainsi
que l’a montré M. Daubrée (2), et qu'on obtient le même résultat en
faisant passer au rouge de l’acide chlorhydrique sur de l’acide méta=
stannique amorphe, suivant les expériences de M. Saint-Claire De=
ville, Mais ces expériences ingénieuses présentent-elles quelque rap-
(1) Carue, — Transactions of the Geological Society of Cornwall, vol, II, p. 59,
(2) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1849, t, XXIX, p.227.
1884. LODIN, — GITES STANNIFÉRES DE LA VILLEDER. 663
port avec le mode de production de la cassitérite naturelle, C’est ce
“qui nous parait bien douteux. Les fissures du sol ne sont vraisem-
blablement pas disposées de manière à permettre la circulation
distincte d'une part de chlorures ou fluorures anhydres, d’autre part
de vapeur d'eau; dans tous les cas, on ne comprendrait guère qu’une
semblable rencontre de vapeur eût pu se produire uniformément sur
des profondeurs de plusieurs centaines de mètres et une étendue
horizontale de plusieurs kilomètres, ainsi qu'il faudrait l'admettre
pour expliquer l’origine de certains filons stannifères. Les innom-
brables inclusions liquides contenues dans le quartz de la Villeder
paraissent d’ailleurs démontrer que ce quartz a cristallisé à l’inté-
rieur d’une dissolution, et non pas au milieu d’une masse gazeuse.
Il faut remarquer que le dépôt de quartz est au moins, en par-
mie, contemporain de celui de l’oxyde d'étain, et qu’on ne peut par
suite attribuer aux deux minéraux une origine différente; si l’un s’est
— formé par voie liquide, l’autre a dû se former de la même manière.
Le mélange du quartz et de la cassitérite est d’ailleurs dans beau-
coup de gîtes stannifères plus intime encore qu'à la Villeder; or il a
66 impossible jusqu'ici de reproduire le quartz par réaction au rouge
du chlorure ou du fluorure de silicium tant sur la vapeur d’eau que
sur des bases diverses. I1 y a là une objection des plus graves à la
M. ihéorie de la formation des gîtes stannifères par réaction de vapeurs.
… Une des raisons qui avaient fait admettre l'intervention du fluorure
d'étain dans la formation des gîtes stannifères, est la présence rela-
“tivement assez fréquente des silicates fluorifères dans le remplissage
mude ces gîtes. Mais nous avons vu que la tourmaline est rarement
…ssociée à la cassitérite et paraît plutôt l’exclure ; la topaze, à peine
connue à la Villeder, ne se rencontre dans le Cornwall qu’en un
mirès petit nombre de points; certains gîtes de Saxe sont les seuls
où elle se présente avec quelque abondance. L’émeraude ne con-
tient du fluor qu'exceptionnellement, en proportion très minime; la
fluorine accompagne ordinairement dans le Cornwall le minerai cui-
“rreux et non la cassitérite: elle est beaucoup plus commune dans
les gîtes plombifères que dans les gîtes stannifères. Il ne resterait
donc comme minéraux fluorés caratéristiques de ces derniers que
le mica blanc et l’apatite. Mais nous avons vu que le premier minéral
peut se rencontrer également dans des filons exclusivement cui-
vreux: le deuxième se trouve dans des gisements de nature fort
variée et dans les roches éruptives les plus diverses. L'intervention
du fluor dans la formation des gîtes stannifères n’a peut-être donc
pas eu l'importance qu'on pourrait supposer; il reste à savoir, dans
mmious les cas, sous quelle forme elle a pu s'exercer,
664 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 23 juin
D’après tout ce que nous savons aujourd'hui de la présence cons-
tante de l’eau dans les émanations provenant des profondeurs du
globe, un dégagement de vapeurs de fluorure d’étain anhydre a
quelque chose d’assez peu vraisemblable; nous avons vu d’ailleurs
qu'il était difficile de ne pas admettre que la cassitérite des gîtes
stannifères et notamment de ceux de la Villeder, avait dû se préci-
piter d’une solution aqueuse, ainsi qu’on l’admet pour les minéraux
des filons ordinaires. Cette solution contenait-elle du fluorure
d'étain ?
Certaines associations de minéraux constatées à la Villeder nous ont
paru de nature à élucider la question ainsi posée. Nous avons vu en
effet que la cassitérite se rencontrait parfois déposée sur de la
blende et du mispickel qui ne présentaient aucun indice d’altération :
il y avait donc lieu de rechercher quelle serait l’action d’une dissolu-
tiou de fluorure d’étain sur ces minerais sulfurés, et c'est ce que nous
avons essayé de faire. Nous avons rencontré dans ces recherches
quelques difficultés dues au peu de renseignements précis que l’on
possède jusqu'ici sur les propriétés des fluorures d’étain. D'une part
il convenait d'obtenir ces produits aussi exempts que possible d'acide
fluorhydrique en excès, or la dissolution de l’étain métallique ou de
l'acide stannique dans cet acide se fait assez difficilement et on ne
parvient que très lentement à la saturation. D'autre part il est pro-
bable que l’évaporation prolongée dissocie partiellement les fluorures
d’étain neutre et hydratés et amène un dégagement d'acide fluorhy-
drique. Malgré ces diverses causes perturbatrices, nous avons pu
constater que le perfluorure d’étain neutre et hydraté attaquait sen-
siblement la blende vers 100°: cette observation a d’ailleurs été con-
firmée par les expériences suivantes. ;
Nous avons opéré, comme l’avait fait M. Daubrée, avec du perchlo-
rure d’étain; pour être certain de la neutralité de la dissolution em-
ployée, nous l’avons préparée avec du perchlorure anhydre, Par une
ébullition prolongée, le perchlorure d’étain hydraté ne réagit pas sen-
siblement sur le mispickel, mais il attaque la blende. En substituant
à cette dernière substance du sulfure de zinc précipité, la réaction est
beaucoup plus rapide ; en peu de temps, le zinc est entièrement dis-
sous et il reste du sulfure d’étain, inattaquable par le chlorure de
zinc. Nous avons vérifié que ce dernier caractère s’appliquait éga=
lement au fluorure de zinc et que dans une ébullition prolongée de
ce fluorure avec le bisulfure d’étain, il ne se produisait pas la
moindre réaction entre les deux substances.
Nous avons ensuite étudié la réaction du perchlorure d’étain hy-
draté sur le mispickel et la blende dans des tubes scellés, à des tem-
1884. LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER. 665
pératures variant de 1200 à 480°. Le mispickel est resté intact ; mais
la blende s’est partiellement transformée en sulfure d’étain, bien
reconnaissable à sa couleur, et il s’est dissous du chlorure de zinc.
En tubes scellés et vers 170° à 180°, la dissolution de perchlorure
d'étain paraît attaquer également les pyrites de fer et la chalkopy-
rite, mais la réaction est d’une lenteur extrême.
On s’explique assez facilement ces divers phénomènes chimiques
lorsque l’on sait que la solution de perchlorure d’étain, obtenue
comme nous l’avons indiqué, laisse précipiter de l’acide stannique
gélatineux vers 120°; il y a donc dissociation au moins partielle du
chlorure et mise en liberté d’une certaine quantité d’acide chlorhy-
drique en présence duquel le sulfure d’étain est stable, mais le sul-
fure de zinc ne l’est pas.
La blende n'ayant subi aucune altération à la Villeder par suite du
dépôt de la cassitérite à sa surface, il y a tout lieu de présumer que
l'origine de celle-ci n’est pas due à la circulation de dissolutions con-
tenant du chlorure ou du fluorure d’étain à l’état libre. Il faut d’ail-
leurs remarquer que, si le fluorure se dissocie facilement en présence
(de l’eau, comme le fait le chlorure, il aurait dû exercer sur les
épontes des filons, formées de silicates, une action corrosive intense
dont on n’observe aucune trace.
… En effet, si dans quelques localités on n’a pu admettre que le kao-
lin doit son origine à la décomposition du granite par les vapeurs
fluorifères qui auraient amené l’étain, ce n’est certainement pas à la
Villeder qu’on trouvera des arguments à l’appui de cette opinion,
Nous avons vu que dans la région de Maupas le granite qui encaisse
les filons est très solide; celui de la Villeder est altéré à la surface il
est très vrai, mais en profondeur il devient extrêmement dur. Les frag-
ments de cette roche qui sont empâtés dans le quartz des filons sont
“plutôt moins altérés que ne l’est la masse encaissante au même ni-
veau ; ils ont dû cependant être exposés bien davantage à l'influence
des émanations métallifères. Il n’est donc pas douteux que l’altéra-
tion du granite ne soit due ici à l’action atmosphérique, et qu'elle
n'ait aucune corrélation avec l’origine des filons.
- En résumé l'étude des filons de la Villeder nous paraît conduire à
des résultats peu favorables à l'intervention dufluorure d'étain à l’état
libre dans la formation de ces gîtes. Peut-être les fluostannates sont-
ils intervenus dans cette formation, mais aucune expérience n’est
venue jusqu'ici jeter quelque lumière sur ce point. Ce qui nous
paraît hors de doute, c’est que la distinction si tranchée qu'on a
voulu établir entre les gîtes stannifères et les autres gîtes métallifères
au point de vue de leur origine devra s’effacer de plus en plus. De-
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666 LODIN. — GITES STANNIFÈRES DE LA VILLEDER, 23 juin
puis longtemps on sait que dans le Cornwall les mêmes filons con-
tiennent la cassitérite et des minéraux cuivreux; mais dans cette
région il est parfois assez difficile de dire s'il s’agit d'une formation
unique ou de deux venues distinctes; beaucoup de gites importants
semblent à première vue présenter des caractères à l'appui de cette
dernière hypothèse. Il semble bien qu’en moyenne dans le Cornwall
la venue cuivreuse soit un peu postérieure à la venue stannifère;
mais l'exemple de la Villeder prouve que ces deux séries de phé-
nomènes peuvent non seulement se superposer, mais même alterner
dans un même gîte.
On pourrait même aller plus loin si les échantillons de galène dé-
couverts à la Villeder étaient moins exceptionnels et permettaient
de se rendre compte des relations qui peuvent exister entre ce miné-
ral et les autres éléments essentiels du gîte. Au Groënland on a éga-
lement rencontré la cassitérite et la niobite associées non seulement
à la cryolithe, mais aussi à la galène et à la sidérose. Peut-être
cette réunion anormale de minéraux est-elle due à une réouverture;
peut-être en est-il de même à la Villeder et c'est ce que le dévelop-
pement ultérieur des travaux pourra seul nous apprendre. Ce qui
pourrait faire croire à la postériorité de la galène, c’est que la di-
rection des filons de la Villeder se trouve coïncider presque exacte-
ment avec celle des grands filons de plomb de la Bretagne et du
Cornwall, circonstance qui a du faciliter tout particulièrement les
réouvertures. Il y a donc incertitude sur la date du dépôt de la ga-
lène trouvée à la Villeder; mais néanmoins la découverte de ce mi-
néral dans un filon stannifère est un fait exceptionnel qui présente
quelque intérêt pour l'étude des filons de ce genre.
Les gîtes de la Villeder présentent d’ailleurs à un très haut degré
l’analogie déjà signalée entre certains gîtes stannifères et les filons
de pegmatite qui contiennent souvent en cristaux isolés la cassitérite,
le rutile, l'émeraude, etc. Ils permettent d'établir, comme nous
l'avons montré, la contemporanéité d'origine de la venue stannifère
et de la venue cuivreuse: ils présentent donc un intérêt considérable
au point de vue théorique et il y a lieu de présumer que le dévelop-
pement des travaux souterrains pourra encore dans Ja suite y donner
lieu à d'intéressantes observations.
1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS, 667
M. de Boury fait la communication suivante :
+ Observations sur quelques espèces nouvelles du Bassin de
Paris, décrites par M. le marquis de Raincourt,
Par M. E. de Boury.
- M. le marquis de Raïincourt a décrit, soit dans le Journal de Con-
—chylhologre, soit dans le Pulletin de la Societé Géologique de France un
Ada ie
assez grand nombre d'espèces du Tertiaire parisien. Parmi les nome
breuses et intéressantes formes ose: il en est quelques-unes
qui avaient déjà été publiées.
Nous croyons utile dans l'intérêt de la synonymie de faire quel-
ques rectifications aux descriptions de ces espèces. Nous en profite-
…rons pour indiquer des localités nouvelles pour d’autres fort intéres-
santes faisant partie des mêmes publications.
4. Scalaria Munieri, Raincourt, 1870.
“Scalaria Munieri, de Raïncourt. Bull. Soc. Géol. de France, 2 série, t. XX VII,
p. 627, pl. XIV, 1870.
Calcaire grossier : Parnes et Chaussy.
— Cette jolie petite coquille qui, à notre avis, n’est pas un véritable
…Scalaria, a les plus grands rapports avec le Scalaria primula, Des-
hayes, dont M, le D' Baudon a bien voulu nous communiquer
le type. L’embryon est plus pointu, composé d’un plus grand
nombre de tours, dont les derniers sont ornés de fines stries longitu-
“—dinales. Il nous semble aussi y avoir quelques légères différences
dans l’ornementation.
2, Cyprœa Selle, Raïncourt, 1874.
: Cypreæa Sellei, de Raincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3 série, t. IT, p. 202 et
suivantes, pl. VI, fig. 2, 2a et tirage à part, p. 4,
16 mars 1874.
Calcaire grossier intérieur : Chaumont, Parnes,
Cette petite coquille n'existe pas seulement à Chaumont. Nous
l'avons retrouvée dans les couches inférieures de Parnes.
3. Scalaria Sellei, Raincourt, 1876.
Scalaria HEURE, de Raincourt, Bull. Soc. Géol. de France, 3e série, t. IV, p. 290 et
suivantes, pl. V, fig. 3, 3a et tirage à part, p. 2;
21 fév, 1876,
Eire grossier : Septeuil.
Ce très rare petit Scalaria que nous avons trouvé en plusieurs en«
*
668 DE BOURY.— ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 23 juin
droits n’a pas le disque lisse comme M. de Raincourt l'indique. Cette
partie en assez mauvais état sur le type que l’auteur a eu lobli-
geance de nous montrer, est, au contraire, couverte de stries concen-
triques très fines comme sur le reste de la coquille.
4. Nerita equina, Bezançon, 1870.
Nerita equina, Bezançon. Journ. de Conchyl., vol. XVIII, p. 320, pl. X, fig. 5,
1870.
Nerita Sainti, de Raincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3° série, t. IV, p. 352 et
suivantes, pl. X, fig. 3, 34, 30 et tirage à part, p. 2,
17 avril 1876,
Sables de Cuise : Hérouval.
Galcaire grossier inférieur : CGahaignes (Eure).
L'espèce dont il est question ayant été décrite par M. le D' Bezan-
con, en 1870, le nom de M. de Raincourt doit être supprimé.
Nous avons aussi quelques doutes sur l'horizon indiqué par M. le
D' Bezancçcon. La sablière de Cahaïgnes renferme certainement du
calcaire grossier inférieur, mais les sables de Cuise n’existent-ils pas
à la base? Il y a trop longtemps que nous avons visité cette sablière
où nous n'avons pas fait de fouilles, pour pouvoir rien affirmer à ce
sujet. Dans les environs plus ou moins immédiats de Magny, les
sables de Guise et le calcaire grossier inférieur offrent souvent une
assez grande ressemblance pour qu’un examen superficiel induise fa-
cilement en erreur.
5. Eulima Ludovicæ, Raïincourt, 1876.
Eulima Ludovicæ, de Raincourt. Bull, Soc. Géol. de France, 3° série, t. IV,
p. 352 et suivantes, pl. X, fig. 5 et tirage à
part, p. 3, 17 avril 1876.
Calcaire grossier ;: Requiécourt (Eure), Parnes, Chaussy (Seine-et-
Oise).
Cette espèce se rencontre aussi à Parnes et à Chaussy. Elle est
toujours fort rare. Nous croyons sans pouvoir l’affirmer d’une ma-
nière absolue, que le type de l'espèce appartient à la collection de
M. l'abbé Saint. Nous pensons qu’il en est de même des espèces sui-
vantes également décrites par M. de Raïincourt :
Isocardia eocenica, Raïnc., de Vaudancourt,
Saintia Munieri, Raïinc,, d'Héroudal:
1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 669
6. Cypræa Velaini, Raincourt, 1877.
7508 EN Raïincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3 série, t. V, p. 332,
pl. IV, fig. 4, 4a, 5 mars 1877.
Calcaire grossier inférieur : Fontenay, près Guitry (Eure). Le Bois-
geloup, près Gisors (Eure).
M. de Raincourt a décrit cette magnifique espèce d’après l’exem-
plaire, unique alors, mais en parfait état, appartenant à M. l'abbé
Saint. Depuis nous en avons vu un fragment très important prove-
nant du calcaire grossier inférieur du Boisgeloup et faisant partie
de la collection de M. Bénêche de Monjavoult.
1. Pedipes Lapparenti, Raïncourt, 1884.
Pedipes Lapparenti, de Raïincourt. Bull. Soc. Géol. de France, 3 série, t. XII,
p. 343, pl. XII, fig. 7,3 mars 1884.
Sables moyens : Le Ruel (Seine-et-Oise), Marines (Seine-et-Oise),
Montagny (Oise). |
Cette très belle espèce de Pedipes : n'existe pas seulement au Ruel,
Nous la possédions depuis longtemps déjà des deux autres localités
citées plus haut. Nous l’avions mise dans Dore collection comme
- espèce nouvelle, |
Qu'il nous soit permis d'exprimer ici un regret, celui de ne pas
“voir M. de Raincourt citer une seule fois notre nom au sujet des
riches localités de cette région. ,
C’est en 1874 que nous découvrimes la localité du Ruel. Nous n’a-
vons aucunement tenu le gisement secret, et c’est par suite de nos
indications qu'il s’est trouvé peu à peu connu de beaucoup d’autres
séologues. Nous avons plusieurs fois entretenu M. de Raïncourt des
—sisements des environs de Marines. Cette dernière localité nous fut
indiquée par M. le D’ Bezançon vers 1878. Quant au célèbre gisement
de Crênes, nous sommes resté totalement étranger à sa nouvelle dé-
couverte.
Cistella Bouryi, Morgan, 1883.
nr Buy Morgan, Bull. Soc. Zool. de France, t. VIII, pl. XII, fig. 19-24 et
tirage à part, p. 21, 1883.
Be Heberti, de Raïincourt. Bull. Soc. Géol, de France, 3° série, t. XII, p. 321,
pl. XII, fig. 3, 3 mars 1884.
Sables moyens : Le Ruel (de Raincourt); Marines (de Boury). —
(non Le Guépelle, de Morgan, par erreur).
Nous avons recueilli à Marines il y a plusieurs années, trois valves
. LÉ *:
1 Ni
Li.
ATX
670 DE BOURY. — ESPÉCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS, 23 juin
inférieures et trois valves supérieures de cette rarissime espèce que
M. de Morgan a bien voulu nous dédier.
Le type fait partie de notre collection et nous y rapportons, sans
hésitation, l'espèce décrite par M. de Raïncourt, provenant d’un ni-
veau identique et d’une localité très voisine.
Il n’est pas étonnant que M. de Raincourt n’ait pas reconnu notre
coquille. Le dessin de M. de Morgan n'indique pas bien les côtes
rayonnanties qui sont cependant très accentuées. Elles le sont parti-
culièrement chez les individus plus jeunes; nous possédons une
valve, moins adulte que le type, qui se rapporte parfaitement à l’es-
pèce du Ruel.
Cette petite coquille n’est pas un Argtiope ou plutôt un Megathyris.
Ainsi que M. Morgan le fait voir, le genre Argiope à dû changer de
nom, ce mot Argiope ayant été employé antérieurement par La-
treille pour un genre d’Araignées. Le genre Megathyris est caracté-
risé par la présence de trois septums internes. La coquille du Ruel,
qui n'en offre qu'un, appartient dès lors au genre Cüstella créé par
Gray en 1853.
C’est par erreur que M. de Morgan cite le type du Guépelle. Notre
coquille vient de Marines (Seine-et-Oise).
M. de Raincourt ajoute avoir trouvé ce genre très intéressant dans
les sables de l’étage de Cuise. Nous le possédons également de cet
horizon. On trouve même parfois à la limite de ces couches et du
calcaire grossier inférieur toute une faunule de petits Brachiopodes
relativement assez abondants : Cistella (plusieurs espèces), Zerebratu:-
lina. Les sables inférieurs sont, du reste, d’une grande richesse sur-
tout à Hérouval ; nous y avons également rencontré plusieurs genres
nouveaux pour cette zone : Chiton, Plicatula, etc., ainsi que le raris-
sime Ztttorina monodonta, Desh., dont on ne connaissait que le type
provenant du Calcaire grossier de Grignon. Ces deux dernières
espèces proviennent d'Hérouval.
M. de Boury fait la communication suivante :
Liste de quelques espèces rares recueillies à Cuise-
Lamotte,
Par M. E. de Boury.
Une excursion que nous venons de faire, tout récemment, dans
les sables inférieurs de Cuise-Lamotte, nous a procuré un nombre
relativement considérable d'espèces très rares, qu’il nous à paru inté-
1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 671
ressant de faire connaître. Nous devons ajouter qu’elles nous ont été
fournies par près de deux cents kilogrammes de tamisage obtenus
en plusieurs jours.
4. Fissurella sublamellosa, Deshayes.
2. Serpulorbis Morchi, Deshayes.
3. Scalaria'aizyensis, Deshayes.
Un exemplaire magaifique de ce dernier et quelques fragments.
Nous avons été à même d'observer un nombre relativement assez
grand d'exemplaires provenant de Guise, d’Aizy, d'Hérouval. Nous
sommes de plus en plus porté à réunir les S. aizyensis et S. involuta,
Desh. ; cette dernière espèce ne nous paraissant qu’une variété.
4. Scalaria marginalis, Deshayes.
Espèce toujours très rare et bien différente des S. Lamarcku,
Desh., et S. obsoleta, Desh., par sa forme étroite, pointue, à côtés
non renflés. Un exemplaire entier et trois fragments. Nous ne con-
naissons encore cette espèce que de Cuise.
5. Scalaria transversaria, Deshayes.
Un individu entier et un fragment.
Ce n’est pas un véritable Scalaria.
6. Littorina prisca, Deshayes.
Deux individus, dont un remarquable.
7. Quoya heterogena, Deshayes.
- Deshayes n'indique pas cette espèce de Cuise où nous en avons
trouvé un bel exemplaire. M. le D' Bezançon en possède plusieurs
«de la même localité.
8. Melanopsis Dufresnu, Deshaÿes,
La
Toujours très rare.
9, Bithinia crassa, Deshayes,
Un exemplaire dont la pointe manque.
Deshayes n’en connaissait qu’un seul individu.
10. Tornatella turgida, Deshayes.
Un magnifique exemplaire.
Le type fut figuré par Deshayes, d’après l’unique individu de la col-
lection Watelet : il provenait de Laversines, et depuis Deshayes en
recueillit un fragment à Cuise. Cette espèce est remarquable et se
672 DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 23 juin
reconnaît immédiatement par la présence d’une perforation :
cale. |
11. Bulla radius, Deshayes.
12. Sigaretus Levesquei, Recluz.
13. Cancellaria dentifera, Deshayes.
14. Cerithium spectabile, Deshayes.
Remarquable espèce, voisine du C. angulatum, Brander. Deshayes
en trouva seulement quelques fragments. Le type décrit fait partie de
la collection de M. Hébert. Deshayes ne connaissait pas d'autre
exemplaire entier. Le nôtre est à peu près intact; la partie anté-
rieure de l’ouverture est un peu mutilée.
15. Fusus sulcatus, Deshayes.
16. Murex flexuosus, Deshayes.
Un certain nombre d'individus jeunes pour la plupart.
17. Typhis coronarius, Deshayes.
Deux adultes et quelques jeunes.
18. Buccinum ovatum, Deshayes.
Jeunes.
19. Mitra extranea, Deshayes.
Deux.
20. Conus bicoronatus, Melleville.
Un exemplaire.
Cette coquille fait partie des cônes A à elle porte des cor-
dons transverses. C’est le Conus bicoronatus (Melleville, Sables ter-
haires, p. 75, pl. X, fig. 19, 13). L'espèce n’est pas figurée dans Des-
hayes qui ne fait que la mentionner dans ses considérations sur le
genre Conus.
D'Orbigny dans son Pots le cite de Guise et de Laon. Melle-
ville ne la connaissait que de cette localité.
21. Belosepia tricarinata, Watelet.
22. Teredo modica, Deshayes.
Une valve.
Deshayes ne connaissait que le tube de cette espèce. M. de Rain-
court a fait connaître les valves trouvées par lui dans un tube.
M. de Boury présente ensuite deux études qu'il a publiées l'an-
1884. DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. (673
Mée dernière dans le Journal de Conchyliologie (Janvier et octobre
1883).
La première consiste dans la diagnose d’une dizaine de Scalaires
nouvelles du bassin de Paris. La seconde partie de la description
accompagnée de planches paraîtra très prochainement dans le même
recueil. L'une d'elles, provenant du Fayel, le S. Bourdoû est une ma-
onifique espèce qui a beaucoup de rapports avec le S. Zelebori,
Frauenfeld, de la Nouvelle-Zélande.
Le second travail, beaucoup plus considérable, consiste dans la
description de neuf Mathilda nouveaux qui, joints aux trois espèces
placées par Deshayes avec les Scalaria, porte à douze le nombre des
espèces du bassin de Paris. Elles sont réparties dans toutes les
couches marines de cette région, de sorte que la lacune indiquée par
0. Semper, entre les sables de Bracheux et l’Oligocène, se trouve lar-
sement comblée. L'auteur donne en outre la liste de toutes les
espèces actuellement connues, Comme il le prévoyait quelques-unes
lui ont échappé, entre autres celles décrites par MM. Bosquet,
Briard et Cornet, de Folin et Périer. Ces formes jointes à d'autres
nouvellement découvertes, soit dans le bassin de Paris, soit ailleurs,
- feront l’objet d'un premier supplément. Il faudra y ajouter plusieurs
“Mathilda dont un avec l'embryon que M. Cossman vient de recon-
naître dans les terrains jurassiques.
On voit donc que ce genre, qui en résumé compte maintenant une
cinquantaine d’espèces, possède une existence assez étendue.
…. M. Cossman vient de faire observer à l’auteur que le nom de Ya-
thilda a été changé par Bosquet en celui de Mathildia plus correct et
«plus conforme aux règles de la nomenclature. C’est donc le nom qui
«devra être adopté postérieurement.
- M. de Boury termine par quelques observations sur l'extension
des sables de Cuise et du calcaire de Saint-Ouen aux environs de
Magny.
… Les sables de Cuise s'étendent au sud bien plus qu'on ne le suppo-
sait il y a quelques années. On les retrouve jusqu'aux environs de
Mantes, tandis que leur ancienne limite avait été fixée au nord de
Magny. Les sables rouges très développés au sud avaient été attri-
bués aux formations de l'argile plastique. La détermination de l’âge
“de ces couches était rendue moins facile par l’absence presque
totale de fossiles. Cependant aux environs immédiats de Magny et
jusqu’à Banthélu ils sont encore assez fossilifères. En arrivant sur
Vigny les seuls et rares débris de fossiles existent principalement à
la base.
XII. A3
674 DE BOURY. — ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 23 juin
J'ai pu reconnaître quelques espèces entre autres le Z'urritella edita,
des Cardites, etc.
Voici (fig. 1) la Coupe théorique de la côte entre Avernes et Ga-
dancourt, soit à la Pointe-Saint-Pierre, soit à la fontaine du Caq.
A. Craie blanche.
B. Argile plastique, souvent réduite à un simple filet argileux. À sa partie supé-
rieure se trouve le niveau des sources et des suintements.
C. Sables de Cuise dont la puissance moyenne est de dix mètres. Leur partie su-
périeure dénuée de fossiles est souvent rouge. Eu se rapprochant de la base,
qui renferme quelque rares débris de coquilles, ces sables deviennent gris.
D. Calcaire grossier inférieur. Nombreux fossiles, mais que l’on ne peut obtenir
entiers.
E, Calcaire grossier moyen, tantôt en masse, tantôt à l’état rudimentaire. Ce
sont alors de sortes de caillasses appelées Crons dans le pay$. On y trouve
quelques Anomia et Orbitolites.
F. Calcaire grossier supérieur.
Cette disposition des couches se retrouve dans presque toute la
contrée. Nous observons facilement les sables de Cuise dans les
localités suivantes qui indiquent leur distribution géographique :
Gaïllon près Meulan, Seraincourt, Théméricourt, Avernes, Gadan-
court, Guiry, Santeuil, Banthélu, Magny, Parres, Ambleville,
Guerny (Eure), Fontenay-Saint-Père.
À Théméricourt et à Ambleville on observe deux coupes de sables
de Cuise assez intéressantes. Nous les avons relevées avec soin, et
nous les donnons ici (fig. 2 et 2). La première se remarquait ily a
quelques années à gauche du bâtiment de la distillerie. Elle est ac-
tuellement en partie masquée.
C'est aux environs de Magny qu’on commence à rencontrer un
certain nombre de fossiles parfois intéressants. A Banthélu, où la
faune est assez pauvre, nous avons mis la main sur un Pseudohva
fissurata, espèce des sables de Bracheux que l’on retrouve très rare=
ment dans l’horizon de Cuise.
DE BOURY. == ESPÈCES NOUV. ET RARES DU BASSIN DE PARIS. 615
Fig. 2. — Coupe prise à Théméricourt.
O. Calcaire grossier ere visible dans une biere au-
hi: dessus de la route.
… Sables de Cuise N. Sables sans fossiles visibles dans Le même sablière.
Mois de dr.
et
» Calcaire grossier {
M. Couches masquées par la route (sables de Guise et argile
|. | argile mr pan
L'1 L'hArole brune d'UVrenEs 502 0... . . 030
1 L. Argile plastique parfois bleue et res belle ANNE 0m40
4 K. Argile à Cyrênes. Huîtres, EE DV AE SEA ED RER 010
1 I. Sables jaunes ou gris (Sables de ai plastique). 0m?25
Li IEEE NON EE RE SPA NEO ER Ets 0m30
Argi IEEE AG MSables commerenttr tn nr er een 0205
M HAneilelnoire diamies 2e Lin en AVE ue 0m08
F2 E. Couche à Cyrènes, Huîtres comme en K , . . . . . Oml0
b'" DESable commente eee UE Ur DU et 010
Là CAOIBiSe emeeLlES Cale ue Len, Du 0m06
k ? à Brie brune te AA NTM iR Tee Lin A ie om30
MAC raemblanche) visible SUPERMAN EAN 1m50
ne. D anien Belemnitella mucronata. Rare.
Le calcaire de Saint-Ouen est également très développé dans cette
Du. On le rencontre au-dessus dés sables moyens sous forme de
-Marnes blanches dont l'épaisseur est d'environ cinq ou six mètres.
Mo marnes sont généralement dépourvues de fossiles, cependant on
Ÿ : parfois, à Lainville par exemple, de nombreuses queue
676 ZEILLER. — TRACES D'INSECTES.
Fig. 3. — Coupe prise à Ambleville.
15. Terre végétale” 2r5 27 20e CESR
K. Sables de Cuaise Sans fossiles. 7 OCR
I
H
. Couche de petits galets.
. Couche cendreuse vers le haut. Argile grise, lignites végé-=
taux, etCe
G. Argile bleue.
F. Argile jaune.
E. Argile rose.
D. Partie invisible. Probablement base de l'argile plastique et
fin du calcaire pisolithique. Environ 4 mètres. 1
C. Calcaire pisolithique. 7 mètres de visible. La puissance de
cette couche doit être de 10 à 12 mètres.
B. Partie invisible. Limite de la craie blanche et du calcaire
pisolithiqüe. à
A. Craie blanche visible dans le talus de la route. Nombreux
silex. 2 mètres de visible.
Argile plastique
2m50 de visible
bord de la route d’Avernes, Gadancourt aux lieux dits : les Quarante=
Arpents et la Grande-Remise, à Maudétour. Le calcaire de Saint
Ouen de notre contrée avait été autrefois assimilé au gypse.
M. Zeiller fait la communication suivante ;
Sur des traces d'insectes simulant des empreintes végétales,
Par M. R. Zeiller.
PI. XXX
Dans son important Mémoire sur quelques traces d'animaux sans ver-
tèbres, M. Nathorst cite des traces formées à la surface de sols argi-
leux par des animaux « qui, immédiatement au-dessous de la sur-
+
Emme *
D mn
aps a. Pa ss bé
ri terres
a OP à
1884. ZEILLER. == TRACES D'INSECTES. 677
» face, donnent naissance à des conduits cylindriques en forme de
» tunnels et parallèles à cette surface (1). » Il signale notamment une
trace rencontrée par lui sur un chemin argileux et « dont la struc-
» ture concordait parfaitement avec celle du Phymatoderma (2); »
l'animal inconnu qui l’avait produite « avait rampé sous la surface
» de la vase, qui était relevée en une foule de petits mamelons » res-
semblant à ceux qu’on observe dans le genre précité et que Schimper
a comparés aux exCroissances papilliformes de quelques Caulerpa.
J'ai observé l’été dernier, près de Villers-sur-Mer, des traces du
même genre, et j'ai été frappé de leur analogie avec certaines em-
preintes de végétaux fossiles. Ces traces occupaient le fond d’une
petite mare d’eau douce à demi desséchée, située sur un des pla-
teaux formés à mi-côte des falaises par le glissement des marnes
oxfordiennes (märnes de Villers); elles étaient produites par un ani-
mal qui avait creusé des galeries de 0"015 de diamètre, à une pro-
fondeur de 0*005 au-dessous de la surface (voir la coupe PI. XXX,
fig. 5) et parallèlement à elle, et qui avait relevé l’argile sous forme de
demi-cylindres surbaissés, munis sur toute leur longueur de mame-
lons saillants affectant parfois une disposition spiralée assez régu-
lière (fig. 2) ; dans d’autres cas, les mamelons étaient groupés en
deux séries longitudinales parallèles, séparées par un sillon médian
(fig. 1, 3, 4). Ce qui donnait le plus nettement à ces traces l’aspect
d'empreintes végétales, c'était leur ramification assez fréquente, une
série de galeries se détachant à angles aigus, tantôt à droite, tantôt
à gauche, de celle qui semblait former l’axe du système, et ces ra-
meaux courant à peu près parallèlement les uns aux autres, se rap-
prochant parfois, mais sans s’anastomoser jamais ; la plupart se
perdaient au milieu des touffes de plantes, prêles et massettes, qui
croissaient dans la mare; mais quelques-uns d’entre eux étaient
… plus courts et nettement terminés.
Les fig. 4 à 4 de la pl. XXX représentent des fragments de ces traces
en demi-relief, que j'ai pu conserver en enlevant l’argile qui, en se
desséchant, s’était divisée d'elle-même en plaquettes de 0"060 d'é-
paisseur, légèrement relevées sur les bords et faciles à détacher
complètement de la couche sous-jacente encore humide et molle à
laquelle elles n’adhéraient plus que faiblement.
Leurs dimensions considérables, le relief accusé et la régularité
des mamelons dont ces traces sont couvertes écartent l’idée d’une
(1) Traduction française. Kongl. Svenska Vet, Akademiens Handlingar, Band 18,
MA D. 78.
(2) Ibid., p. 84.
Not Lu 2 D:
L 1
V=s 4
678 ZEILLER. — YRACES D'INSECTES, . 23 juin
comparaison avec les Phymatoderma, ou du moins avec le PA. lia-
sicum; mais il est difficile de méconnaître l’analogie qu’elles offrent
avec certaines empreintes de conilères, du genre Prachyphyllum, et
notamment avec le Fr. Desnoyersi Brgt (sp.) (1), de l’oolithe de Ma-
mers et d'Étrochey.
Je ne songe nullement d’ailleurs, en faisant cette comparaison, à
contester la nature végétale de ces Brachyphyllum, qui ne saurait
être mise en doute; mais je crois que si l’on trouvait à l’état fos-
sile des empreintes semblables aux traces que je viens de décrire, on
pourrait bien en méconnaître la nature et, les rapportant à des végé-
taux, les ranger, suivant leur netteté plus ou moins grande, soit
parmi les conifères à côté des Brachyphyllum, soit parmi les algues à
côté des Phymatoderma.
J’ai exploré en vain les galeries qui couraient au fond de la mare, «
pour y trouver l’animal qui les avait creusées; mais si cette re-
cherche immédiate a été infructueuse, j'ai réussi depuis lors, par
l'examen des traces que portent leur parois, à en déterminer l’au-
teur avec certitude.
Ces traces sont, en effet, très caractéristiques : elle se composent,
au plancher de la galerie, de sillons transversaux toujours groupés
par quatre, profonds de 0001 environ (PI. XXX, fig. 6), tels que
pourrait en produire un peigne muni de quatre petites dents, aussi
larges à la base que hautes, et aiguës au sommet. Au plafond des
galeries on observe une succession assez régulière d'impressions à
bord dentelé, correspondant, à ce qu'il semble, aux mouvements
par lesquels l'animal. se frayant un passage à travers l’argile molle,
produisait le soulèvement des petits mamelons qu’on voit à l’exté-
rieur (PI. XXX, fig. 7). Parfois aussi on observe au plafond les
mêmes traces qu’au plancher de la galerie, l’animal ayant évidem
ment pivoté sur lui-même. |
Les sillons du plancher de ces galeries, comme les dimensions
mêmes de celles-ci, faisaient songer tout d’abord à des galeries de
courtilières, mais je ne m'étais pas arrêté à cette idée, sachant que
ces insectes ne peuvent vivre dans l’eau ; j'y ai été ramené plus tard
par une indication de notre confrère, M. Schlumberger, qui, con-
naissant les lieux, m'a fait remarquer que les mares des falaises de
Villers étaient à sec, au moins en partie, pendant presque tout l'été,
et que rien ne s’opposait alors à ce que des courtilières vivant aux
alentours de ces mares y étendissent leurs incursions et allassent y
(1) De Saporta. Paléontologie francaise. Végétaux jurassiques, t. III, pl, CLXIN,
1884. ZEILLER, = TRACES D'INSECTES, 679
chercher pâture. J'ai en conséquence cherché à me rendre compte de
la nature des traces qui doivent exister sur les parois des galeries
creusées par ces insectes quand ils travaillent dans une terre argi-
leuse et plastique : ne pouvant mettre dans les conditions voulues
des courtilières vivantes, j'ai essayé simplement, avec des individus
morts, quelles traces donneraient, sur de la terre glaise, les pattes
antérieures dentelées en peigne, qui leur servent à fouir la terre :
j'ai reproduit ainsi des sillons absolument identiques à ceux du plan-
cher des galeries trouvées à Villers, et j’ai pu reproduire de même
les impressions dentelées du plafond en appuyant sur l'argile le bord
antérieur de ces mêmes pattes, alternativement à droite et à gauche,
ainsi que ces insectes doivent le faire pour s'ouvrir un passage.
J'ajouterai, comme confirmation des résultats ainsi obtenus, que
j'ai observé, en deux ou trois points du plafond des galeries, des em-
» preintes linéaires très délicates, finement striées en travers, iden-
tiques à celles que produisent les antennes des mêmes insectes
quand on les appuie légèrement sur l’argile molle. C’est donc posi-
… tivement à des courtilières (Gryllotalpa vulgaris) qu'il faut attribuer
les traces que j’ai observées.
Je dois, avant de terminer, faire une réserve au sujet de l” Mo RAe
que ces traces présentent avec des empreintes végétales : c’est qu’en
cas de fossilisation, si par exemple les mares de Villers venaient à
… être envahies par un dépôt sableux, il arriverait sans doute, le plus
souvent, que le sable pénètrerait aussi dans la galerie, et plus tard
l'empreinte moulée en creux dans la couche de grès serait accompa-
#née dans la couche marneuse sous-jacente par une sorte de tige
ramifiée, en relief, qui porterait à sa surface le moulage des sillons
et des dentelures des parois de la galerie. Ces ornements, de nature
“toute particulière, pourraient alors mettre en garde contre l’attribu-
ion à un végétal du moule en creux offert par la face inférieure du
banc de grès. Mais si la galerie venait au préalable à se remplir de
nouveau de boue argileuse, ce qui est évidemment possible, il ne
subsisterait plus que la bande en demi-relief couverte de mamelons
saillants, et l’on aurait sans doute alors quelque peine à en recon-
naître la véritable nature.
EXPLICATION DE LA PLANCHE XXX.
Fig. À à 4. Reliefs formés à la surface du sol argileux par le pas-
sage de l’insecte à une faible profondeur au-dessous de cette sur-
face. Les figures 1 et 2 montrent des ramifications de la galerie prin-
cipale ; dans l’échantillon de la figure 2 la galerie secondaire n’a pas
été poursuivie, et l’insecte est revenu sur ses pas,
680 ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 23 juin
Fig. 3. Coupe d’une galerie par un plan vertical perpendiculaire à
sa direction. Sur plusieurs échantillons, à la suite du dessèchement
complet de l'argile la partie soulevée s'est détachée du reste de la
masse suivanta betc d.
Fig. 6. Plancher d'une galerie en cul-de-sac, portant les sillons
tracées par les pattes antérieures de la courtilière. |
Fig. 7. Plafond de la galerie représentée fig. 2, vu du côté inté-
rieur, en retournant la partie en demi-relief, qui s’est séparée du
reste suivant a bet c d de la fig. 5.
M. Zeiller fait la communication suivante :
Note sur la compression de quelques combustibles fossiles,
Par M. KR. Zeiller. 4
M. Jannettaz a fait connaître il y a quelques mois à la Société, =
dans son savant Mémoire sur les clivages des roches, les résultats qu'il M
avait obtenus en soumettant à de fortes pressions diverses matières
pulvérulentes, que M. Spring annonçait avoir fait eristalliser dans |
ces conditions (1). Il a bien voulu rappeler que l'appareil dont il
s'était servi pour ces expériences, aux ateliers du chemin de fer de
Paris-Lyon-Méditerranée, avait été préparé sur ma demande, dans
le but de vérifier l’un des résultats publiés par M. Spring, à savoir lan
transformation de la tourbe en houille sous l'influence d’une com-
pression énergique. |
Il n’est peut-être pas sans intérêt de faire connaître, comme com=
plément à cette indication, les résultats, complètement négatifs, du
reste, que j'ai obtenus dans ces essais. ;
D’après M. Spring (2), « sous une pression de 6.000 atmosphères, «
la tourbe se change en un bloc noir brillant, dur, ayant tout l'as
pect physique de la houille, présentant même, sur les bords de la
cassure vue au microscope, l'allure feuilletée de la houille; le pro-
duit ainsi obtenu ressemble à la houille au point d’être con-
fondu avec elle par tous les observateurs non prévenus, et, chauffé
en vase clos, il donne un coke gris, à éclat métallique impar-
fait, compact, ne différant en rien du coke obtenu au moyen de.
la houille ». M. Spring conclut de là qu’une élévation de température
est inutile pour changer la tourbe en houïlle, et que les matières végé-
(1) Bull. Soc. géol., 3° série, t. XII, p. 233.
(1) Annales de chimie et de physique, 5° série, t. XXII, p. 201.
1884. ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 681
tales ont bien pu se transformer d’abord en tourbe par fermentation,
. et se changer ensuite en houille sous l’action de la pression seule,
sans élévation de température.
Ayant recu, grâce à l’extrême obligeance de notre confrère
: M. Trautschold, de Moscou, une certaine quantité de Papierkohle du
terrain houiller de la Russie centrale, qu’il voulut bien recueillir lui-
même à mon intention à la mine de Tovarkova, j’eus le désir de re-
produire les expériences de M. Spring sur cette matière, restée de-
puis son dépôt à l’état d'acide ulmique (1), et à laquelle il semblait,
d’après les conditions de son gisement, n'avoir manqué qu’une com-
pression suffisante pour achever sa transformation en houille. Mon
camarade et ami, M. Henry, ingénieur en chef du matériel et de
la traction de la Compagnie P.-L.-M:, ayant pris connaissance du
travail de M. Spring, jugea, de son côté, la question assez intéres-
sante, au point de vue industriel comme au point du vue scienti-
fique, pour mériter vérification, et il voulut bien faire construire les
appareils nécessaires et les metire à ma disposition. Ces appareils
sont, ainsi que l’a indiqué M. Jannettaz, des moules en acier dur de
forme extérieure tronconique, percés suivant leur axe d’une cavité
cylindrique dans laquelle se fait la compression, et divisés en deux
moitiés suivant un plan diamétral de manière à permettre, comme
dans l’appareil de M. Spring, le démoulage facile de la matière com-
primée. Les deux moitiés du moule sont maintenues réunies par un
anneau d'acier de même hauteur, cylindrigne extérieurement el
percé au centre d'une ouverture tronconique dans laquelle s’em-
boite la surface extérieure du moule ; cette conicité permet de sé-
parer plus facilement le moule de sa frette après la compression.
Un bouchon d’acier exactement ajusté ferme le fond du moule, dans
lequel la compression s’exerce au moyen d'un piston cylindrique en
… acier dur, ajusté lui-même aussi exactement que possible. L’effort
est donné par la machine à essayer les métaux, dont la puissance va
jusqu'à 100 tonnes.
Dans celui de ces appareils dont je me suis servi, le vide cylin-
“drique du moule a un diamètre de 0015 et une hauteur de 0080. Le
diamètre extérieur du moule est de 0045 pour la petite base et de
0055 pour la grande. Enfin l'anneau d’acier a un diamètre total de
0"136.
Toutes les opérations de compression ont été faites sous la direc-
tion de M. Neel, ingénieur à la Compagnie P.-L.-M., chef de l'atelier
MB Soc. ‘bot. t. XXVII, 1880, p. 348. — Exposition universelle de 1878.
Rapports du jury, classe 43, section I, p. 17. — Bull. Soc. géol., 3 série,
EXT, p.:6.
NE VON Ne DC NUS
l'a
*
r
682 ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 23 juin
des essais, à qui j'adresse ici tous mes remerciements, ainsi qu’à
M. Clermont, attaché au même service, pour l’obligeant concours
qu'ils ont bien voulu me prêter.
J'ai essayé tout d’abord l'acide ulmique naturel de la couche de
Papierkohle de Tovarkova, et l’ai soumis à des pressions de 2.000,
4.000 et 6.000 kilogrammes par centimètre carré; j'ai obtenu ainsi
des cylindres d’un brun noir brillant, et j'ai constaté, comme
M. Spring, que sous ces pressions la matière devient absolument
plastique et pénètre, par une sorte d'écoulement, dans tous les joints
de l'appareil. Mais la substance ainsi comprimée a gardé sa com-
plète solubilité dans l’ammoniaque : elle est donc restée à l’état d’a-
cide ulmique et n’a subi aucune transformation.
Les résultats ont été identiquement les mêmes quel qu'ait été
l’état de la matière soumise à la compression, sèche ou imbibée:
d’eau ; lorsqu'elle était humide, la matière, entraînée par l’eau, cou-
lait d'abord en grande partie par les joints, et le cylindre comprimé
parfaitement sec qui restait à la fin de l’opération ne différait que
par sa moindre longueur de celui qu’on avait obtenu en comprimant
la poudre sèche.
Un essai de carbonisation fait au Bureau d’essai de l’École des
Mines par M Rioult, sur un des cylindres comprimés à 6.000 kilo-
grammes, a donné un cylindre de charbon extrêmement léger, ne
ressemblant que de fort loin à du coke, et qui, allumé par une extré-
mité, s’est consumé en quelques instants à la manière d’un
morceau d’amadou : les résultats numériques de cet essai ont été
les suivants : |
GarBDn exe ES 5,48
Matières volatiles. . . . . . 54,95
Cendres très ferrugineuses. 40,27
| 100,00
On voit qu'il ne peut être question d’un rapprochement avec la
houille, tandis que, dans les expériences bien connues de M. Frémy,
l’acide ulmique chauffé sous pression entre 200 et 300 degrés pendant
plusieurs jours avait subi une véritable transformation chimique et
avait donné une matière ayant réellement une composition semblable
à celle de la houille (1). Ici il n’y a eu qu’une simple agglomération.
J'ai recommencé l’expérience sur des houilles ligniteuses de. la
même provenance, que M, Trautschold avait bien voulu joindre à
(1) Comptes rendus, t, LXXXVIIT, p, 4048 et suiv, Frémy, Recherches chimis
ques sur la formation de la houille,
1884. ZEILLER. —— COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 683
son envoi. Dans leur étude sur les houilles de la Russie centrale,
MM. Auerbach et Trautschold (1) ont fait remarquer que les houilles
des mines de Malovka et de Tovarkova ressemblent beaucoup plus,
sous tous les rapports, à du lignite qu’à de la houille proprement
dite. On serait porté, comme pour le Papierkohle, à admettre que
cest à l'absence de couches de recouvrement, et par conséquent au
défaut de pression, qu'est due cette transformation incomplète de
la matière végétale ; il était, par conséquent, intéressant de voir
quelle influence une compression énergique exercerait sur ces char-
bons.
L'analyse de deux échantillons, faite comme la précédente par
M. Rioult au Bureau d’essai de l’École des Mines, a donné :
Echantillon A. Echantillon B.
Carbonerhxe. 0, à 21. 36,4 35,0
Matières volatiles . . . . . . A5,6 46,8
Cendres argileuses . . . . . 18.0 | 18,2
100,0 100,0
La compression a été poussée, pour ces charbons jusqu’à
10.000 kil. par centimètre carré; l'analyse des échantillons ainsi
comprimés a donné les résultats suivants :
Echantillon A. Echantillon B.
Garpone fixe. os. SOLE 39,4 40,0
Matières volatiles . . . RU, 2 40,4
Cendres argileuses . . . .. 19,4 19,6
| 100,0 100,0
La matière est restée agglomérée après la calcination, mais le
coke ainsi ebtenu n’était nullement identique au coke de houille. On
voit que la composition chimique n’a pas été modifiée par la com-
pression, car si la proportion du carbone fixe paraît un peu plus
forte, cela s’explique très simplement par l’état même des matières
soumises à l’essai : on compte en effet comme matières volatiles
toute la perte de poids que l’on constate après calcination, et qui
comprend nécessairement la quantité, assez faible d'ordinaire, mais
variable, de carbone brülé par l’air qui reste dans le creuset : or il
est évident que, si la matière est fortement agglomérée, il devra s’en
(1} Nouveaux Mémoires de la Soc. Imp. des naturalistes de Moscou, t. XII,
liv, I (Ueber die Kohlen von Central-Russland, von J, Auerbach und H. Traut-
schold, p. 25 à 30),
B.
684 ZEILLER. — COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 23 juin
brûler moins que si elle est en grains et si elle offre ainsi plus de
surface à l’action comburante de Pair; j'ai, d’ailleurs, pour m’en
assurer, prié M. Rioult de refaire l’essai sur un échantillon d’abord
comprimé à 10,000 kil., puis pulvérisé, et les résultats ont été les
suivants :
Carbone.) ARR 27,0
Matières volatiles . . . . .. 59,6
CénUresS 7 RPM 13,4
100,0
On voit que la proportion de carbone fixe a été très notablement
diminuée par le fait de la pulvérisation, bien que l'échantillon eût
une teneur en cendres sensiblement moindre que les précédents.
En résumé, cette houille ligniteuse n’a, pas plus que l'acide ulmi-
que, été transformée en houille par la compression.
Malgré ces résultats négatifs, j’ai voulu essayer encore la tourbe,
puisque c’est à cette substance que se rapportaient les expériences
de M. Spring, et la soumettre précisément à la pression qu'il avait
lui-même indiquée.
J'ai opéré sur de la tourbe de Long, dans la vallée de la Somme,
parfaitement compacte et sèche, extraite depuis un an, que M. Ba-
doureau, ingénieur des mines à Amiens, avait eu l’obligeance de
m'envoyer. Deux prises d’essai ont donné à l'analyse les résultats
suivants :
a. F2:
Carbon exe re ETES 252 2452
Matiéreswolatles 27e 61,2 68,4
CORATES AS AN RP EE 7,8 10,4
400,0 100,0
Les cylindres obtenus par compression à 6.000 kil. ont donné :
a b.
Garbonerixertt amine 25,0 29,4
Matières volatiles . . . . . . 66,4 68,0
Cendres: ts LAN Eu 8,6 9,6
100,0 100,0
On voit que les résultats de l'analyse sont presque identiquement
les mêmes pour la tourbe comprimée que pour la tourbe non com-
dE
1 72
1884. ZEILLER. == COMPRESSION DE COMBUSTIBLES FOSSILES. 685
primée ; on trouverait seulement, si l’on ramenait la composition à
une même teneur en cendres, une proportion de carbone fixe un
peu plus forte dans le second cas que dans le premier, et cela pour
la raison que j'ai indiquée tout à l’heure.
Quant au coke, ou plus exactement au carbone fixe, obtenu par
la calcination, il était resté, pour les échantillons comprimés, sous
la forme de cylindres compacts, mais peu denses, qui, allumés par
un bout, ont brûlé comme de l’amadou, ainsi qu'il était arrivé dans
les mêmes conditions pour le charbon de l’acide ulmique comprimé.
J’ajouterai que la tourbe comprimée à 6.000 kil. se comporte vis-à-
vis des réactifs chimiques identiquement comme la tourbe non com-
primée : elle se dissout en partie dans la potasse en colorant Îla
liqueur en brun presque noir, et l’acide nitrique l’attaque avec une
extrême vivacité. Enfin, ce qui est plus caractéristique encore, si
lon plonge dans l’eau des fragments des cylindres obtenus par cette
compression à 6.000 kil., ils ne tardent pas à se désagréger d’eux-
mêmes et à se fondre en une bouillie gluante qui ne diffère en rien
de la tourbe désagrégée et mouillée.
Ainsi, la tourbe, pas plus que l’acide ulmique naturel et la houille
ligniteuse de Tovarkova, n’a subi par le fait de la compression au-
cune modification essentielle ; il n’y a pas eu transformation en
houille, et il est impossible de voir dans la pression seule, quelque
considérable qu’elle puisse être, l'agent auquel il faut attribuer la
formation de nos couches de combustible minéral.
| M. Douvillé présente, de la part de M. Zurcher, une « Note sur la
zone à À. Sowerbyi, dans le S.0. du département du Var. » L’auteur a
lmÉétudié à nouveau les coupes signalées par MM. Hébert et Jaubert et
a pu reconnaître les mêmes couches dans la vallée de Valaury, près
de Rochbaron et dans les environs de Brignoles. M. Zurcher a reconnu
pariout au-dessus des calcaires à silex à Zima heteromorpha une
couche mince de 0*30 à 0770 extrêmement fossilifère et représen-
tant la zone à A. Sowerbyi; au-dessus, dans un puissant massif de
calcaires marneux, il signale les À. éripartitus, subradiatus, Parkinsonr.
M. Douvillé a étudié la faune d’Ammonites très intéressante décou-
verte par M. Zurcher dans la zone à A. Sowerbyr; il a pu y recon-
naître avec des formes voisines de cette dernière espèce (A. adicrus,
A. propinquans), d’autres espèces bien caractérisées, telles que les
A. corrugatus, À. Sauzei, À. Brocchii, À. Edouardi, A. Truelle et
, «des formes nouvelles parmi lesquelles deux espèces voisines, de l'A.
subradiatus et de l’A. Romani. À l’occasion de la description de ces
espèces, il passe en revue les espèces voisines et insiste sur les ca-
#4 ee ci ” L . | RE 2
2
…
686 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin
ractères de quelques genres encore incomplètement définis (Zud-
wigia, Sonnina, Sphæroceras, eic.). L'une des espèces nouÿelles
présente des caractères si particuliers qu'elle paraît représenter un
genre nouveau voisin des Lissoceras.
M. Pavlow fait la communication suivante :
Notions sur /e système jurassique de l'Est de la Russie,
par M. À. Pavlow.
Les assises jurassiques de la Russie européenne ont attiré, depuis
longtemps, l'attention des géologues russes et étrangers, non que le
développement complet et compliqué du Jura en ait été la cause :
on n'y voit que les assises supérieures de ce système, et ces assises ne
paraissent que dans quelques localités isolées, conséquences des éro-
sions énormes qu'elles ont subies dans la période quaternaire, période
dont les dépôts puissants recouvrent tout ce qui est resté des assises
secondaires, dans presque toute la Russie septentrionale. Les affleu-
rements de ces assises ne paraissent ordinairement que dans les
vallées des rivières et dans les berges des ravins profonds; c'est la
richesse et la diversité des fossiles, parmi lesquels on trouve un.
grand nombre d'espèces complètement inconnues dans le reste de
l'Europe, qui leur ont ioujours attiré l'intérêt des savants. Ce carac-«
tère particulier de la faune russe et la rareté relative des formes
communes rendaient bien difficile la comparaison des assises juras-"_
siques russes avec celles de l'Europe occidentale. Dans le travail de
M. le Professeur Neumayr — Die Ornatenthone von Tschuikowo (1),
— nous trouvons la définition de l'âge géologique de nos assises ju=«
rassiques plus précise qu'on ne l’a fait jusqu'ici. Dans le même
travail nous trouvons un schéma général du Jura russe (2) que nous |
reproduisons ci-contre :
1. Couches à Inocérames de Simbirsk.
6. Grès vert-olive, glauconieux, à Amnm. catenulatus et Amm.
fulgens.
5. Bancs à Aucella mosquensis et Amm. catenulatus.
4. Couches à Amm. virgatus de Moscou.
3. Couches à Amm. alternans.
2.. Couches à Aram. Jason et Amim. coronatus de Tschulkowo.
1. Schistes à Bélemnites d'Elaima.
APN AT
1
à
Ÿ
(1) Benecke, Geogn. palæontologische Beitrage, 1876. B. IL
(2) Ce schéma e$t indiqué dans le Traité de Géologie de M. de Lapparent, 188.
1884. PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 687
Depuis l'apparition de ce travail, les recherches nombreuses des
géologues russes, surtout celles de MM. Milachevitch, Lahusen,
Nikitin, ont contribué à compléter et à changer en partie ce schéma,
À l'heure qu’il est, la succession de nos assises jurassiques peut être
représ entée de la manière suivante :
ÉTAGE VOLGIEN
b. Volgien supérieur, couches à Amm. catenulatus (Oxynoticeras
catenulatum, Fisch., Olcostephanus subditus, Traut. — Amm. Xœnigi,
d'Orb. des auteurs, Pel.russiensis, d'Orb. Dans la plupart des loca-
lités, ces couches peuvent être encore subdivisées en deux zones:
Zone supérieure à Amm. nodiger (Olcosteph. nodiger, Eichw., Olcosteph.
… haschpuricus, Traut.);. Zone inférieure à Amm. okensis (Olcosteph.
okensis, d'Orb., Oxynoticeras fulgens, Traut.).
a. Volgien inférieur, couches à Amm. virgatus (Perisph. virgatus,
= Buch., Perisph. Quenstedti, Riir., Bel. absolutus, Fisch.).
ÉTAGE OXFORDIEN
— 0°. Couches à Amm. alternans (Cardioceras alternans, Buch.,
—… Dlcosteph. stephanoïdes, Opp.).
o!. Couches à Amm. cordatus (Cardioc. cordatum, Sow., Cardioceras
Mrenuicostaium, Nik., Cardioc. quadratoïdes, Nik., Perisph. plica-
ns, Sow.),
D ÉTAGE CALLOVIEN
nn Callovien supérieur, couches à Amm. ornatus, Schloth., Cosm.
… Pollux, Rein., Quenstedioceras Lamberti, Sow.
k2. Callovien moyen, couches à Steph. coronatum, Brug., Steph. Re-
nardi, Nik., C'osm. Jason, Ziet.
| k!. Callovien inférieur, couches à Steph. macrocephalum, Schloth.,
Steph. tumidum, Rein., Cadoceras Elaimæ, Nik., Cosm. goweria-
num, SOw., Perisph. Kænigi, Sow., Cardioc. funiferum, Phill.
C’est surtout le Jura de la Russie centrale qui a été étudié dans
ces dernières années. Les assises de l’est de la Russie et les affleure-
ments des rivages du Volga ont fait le sujet des recherches qui
datent de loin. On sait parfaitement que ces affleurements sont com-
posés des couches suivantes :
_ 4. Argile à Inocérames de Simbirsk ;
3. Grès à Aucelles;
2. Schistes bitumineux à Amm. virgatus ;
1. Argile marneuse de Gorodistche.
| — Ce qui a été moins bien connu, c’est (a) la relation existant entre
688 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin
les assises jurassiques et les couches du système sous-jacent; (4)
l’âge géologique de l'argile de Gorodistche, dans laquelle on trouvait
quelquefois les fossiles de différents étages du Jura (Cardioceras
alternans, Buch., Cosm. Jason, Ziet.); (c) l’âge de l’argile à Inocérames
de Simbirsk, — les uns l’ont considérée comme l'assise supérieure
du Jura, les autres l'ont rangée dans la série crétacée. Ce fait, ainsi
que quelques indications de la littérature, permettaient de supposer
que nous avons là une série progressive de dépôts de la mer avec des
faunes se succédant les unes aux autres sans interruption et que
par conséquent, la délimitation de ces deux systèmes serait assez
arbitraire. Cette transition était-elle réellement si peu marquée, ou
bien existe-t-il quelques données pouvant délimiter les deux sys-
tèmes ? Voilà ce qu’il restait à résoudre par l’observation.
Mes recherches personnelles à ce sujet m'ont permis de conclure
que la subdivision du Jura du bas Volga en quatre couches doit être
abandonnée parce que le changement pétrographique des sédiments
ne coïncide pas avec le changement de la faune. Donc, pour pou-
voir comparer ces assises à celles des autres pays, elles doivent être
subdivisées en zones, suivant la distribution des fossiles et surtout
des céphalopodes. A la base de l’assise argileuse de Gorodistche, on
trouve la zone à Amm. cordatus avec Cardioc. cordatum, Sow., Car-
dioc. tenuicostatum, Nik., Perisxh. phcatilis, Sow., etc., cette zone est
recouverte par la zone à Awmm. alternans; au-dessus de celle-ci se
rencontre une couche avec les représentants des genres Æoplites et
Aspidoceras du groupe Cycloti, caractérisant la zone à Oppelia tenui-
lobata, (Hopl. eudoxus, d'Orb., Æopl, pseudomutabilis, Lor., Aspid.
liparum, opp., etc.). Cette dernière est recouverte par la zone à Pe-
risph. virgatus ; Sa composition pétrographique est variable : la base
est argileuse, comme le sont toutes les zones précédentes, et plus
baut nous voyons des schistes bitumineux s’intercaler dans cette ar-
gile ; le tout est recouvert par des grès riches en fossiles, parmi les-
quels les espèces du genre Aucella et Perisph. virgatus, Buch., sont
les plus nombreuses. Dans la partie supérieure de ce grès on ne
trouve plus de Perisph. virgatus, Buch., mais d’autres espèces caracté-
risant une autre zone; ce sont : Olcosteph. okensis, d'Orb., Olcosteph,
subditus, Traut. Cette zone à Olcosteph, subditus est à son tour recou-
verte par le grès à Olcosteph. kaschpuricus, Traut., qui est développé au
sud, dans le district de Sysran, manquant dans le reste de la région ju
rassique du bas Volga (nord du gouvernement de Simbirsk). Au-des-
sus des grès à Aucelles est située l'argile noire à Inocérames. Ces grès
n'étant pas également développés dans différentes localités et mon-
trant quelquefois des traces d’érosion, m ont amené à poser la imite
. 1884.
PAVLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 689
du système jurassique et crétacé entre les grès et l’argile noire à
Inocérames. Cette conclusion est appuyée par la différence bien
tranchée de ces deux assises, par leur composition minéralogique
autant que ‘par leur faune : la faune de l'argile noire porte déjà bien
nettement le caractère néocomien et rappelle beaucoup la faune des
assises du Hils de l'Allemagne.
Dans le but de déterminer la relation existant entre les assises
—_jurassiques et celles des marnes bigarrées du système sous-jacent,
je me mis à examiner les localités avoisinant la frontière du gouver-
nement de Simbirsk et de Kazan, près d’un village mordvien, Doli-
nowka, où ces marnes bigarrées apparaissent sur les rives du Volga
et occupent plus loin, vers le Nord, un espace énorme. d’ai observé
ici une série puissante de dépôts se trouvant entre les marnes bigar-
…rées et l'argile de Gorodistche; cette série se compose de roches très
différentes.
4. Conglomérat marneux avec débris de fossiles roulés . . 0"925
DH OADIe MICACÉ. 4, a en ee Re eh 2 3”
2, Argile grise foncée, nDNDeuse Darplace sr. 41, qi
ne Dom Vendatre Le. Lu tn 4250
Plus bas sont situées les marnes bigarrées (permiennes — suivant
l'opinion de M. le professeur Stuckenberg); à la partie supérieure de
- ces marnes, on rencontre une Bee couche riche en fossiles (Uno,
MhFsiheria, etc.).
La détermination de l'âge des couches situées entre les marnes
bigarrées et l'argile de Gorodistche (Oxfordien) présente des diffi-
“culiés considérables à cause de la pauvreté extrême de ces couches
LE en fossiles. Dans le grès brun inférieur j’ai trouvé le moule de
…l'alvéole d’une Bélemnite; parmi les galets de la couche supérieure
se trouvent des débris arrondis de fossiles du Callovien inférieur :
…Cardioc. funiferum, Phil. (Chamousetti, d'Orb.); Cosmoc. cf. goweria-
Munum, Sow.; Bel. subabsolutus, Nik. La présence de ces débris m'a
IMépermis de conclure que ce conglomérat, recouvert par l'argile
Moxfordienne, a pu se déposer à la fin ou dans le milieu de l’époque
“callovienne, lorsque le continent, composé en partie de marnes
bisarrées et en partie de roches calloviennes inférieures existait
| déjà ; le conglomérat que je décris à dû se déposer près des rivages.
Cette déduction peut être confirmée par la présence de quelques
fossiles non roulés dans la couche située immédiatement au-dessous
| du conglomérat. On y trouve : Bel. cf. calloviensis, Opp., Avicula
Mmæquivalvis, Sow., Pseudomonotis subechinata, Lahus., Posidonomya
ornata, Qu., Waldheimia Trautscholdi, Neum., qui sont caractéristiques
XIL. 44
F
690 PAVLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin.
des couches calloviennes moyennes du gouvernement de Rjazan.
Mes recherches dans le bassin de Soura (partie occidentale du gou-
vernement de Simbirsk)}, m'ont permis de vérifier les résultats
obtenus par les recherches géologiques que je viens de décrire, de
préciser davantage l’âge des assises apparaissant sur le Volga sous”
l'argile oxfordienne, et de rattacher les observations faites dans l'Est
de la Russie aux recherches antérieures sur les mêmes assises dans
la Russie centrale, Aux bords de Soura, j'ai trouvé des argiles gris
foncé ressemblant aux mêmes argiles du Volga, mais étant riches en
fossiles, qui indiquent l’âge callovien inférieur du dépôt (C'adoceras
Elaimæ, Nik., Cosmoc. Galilæi, Opp.). Par le mode de conservation
de ces fossiles dans les concrétions calcaires, ces argiles sont com-
plètement semblables à celles du même âge, que M. Nikitin a étu- &
diées près d'Elatma sur l’'Oka. Ces argiles reposent sur le sable,
qui est ici moins développé que sur le Volga; au-dessous de toute la £
série s'étendent les marnes. En haut, la série callovienne se termineh
par une marne oolithique dure, compacte, en fragments anguleux,
riche en fossiles du Callovien moyen. Les fossiles les plus caracté
ristiques de cette marne sont : Steph. coronatum, Brug., C'adoceras
(Stéphan.) stenolobum, Nik., Cosmoc. Gulielmi, Sow., Bel, subabsolutus,«
Nik. Sur cette couche marneuse repose l'argile grise oxfordienne,
semblable à l’argile de Gorodistche. Les assises calloviennes supé-"
rieures manquent ici, comme sur le Volga. Cette absence des assises ;
calloviennes supérieures, développées plus loin à l'Ouest, commen
par exemple dans le gouvernement de Rjazan, et la présence de. *
galets See qui se sont déposés à lépoque callovienne MOYCRRE, M à
émergée, formée : en partie de marnes bigarrées permiennes, en
partie de marnes calloviennes. =:
De cette manière la succession des assises du système jurassiquem
et leur relation avec celles des systèmes voisins peut être exprimée
par la coupe générale ci-jointe (fig. 1). n |
Passons maintenant à quelques observations générales sur les
zones jurassiques décrites plus haut.
La composition minéralogique et les particularités des couches
que nous venons de décrire indiquent, que le début des dépôts des"
sédiments jurassiques en Russie s’accomplissait d’une autre Ma
nière qu'on est porté à le supposer ordinairement et qu'il n’y à pas
eu de marche régulière et progressive de la mer jurassique de l’ouest
à l’est. Nous savons que les assises calloviennes inférieures sont
bien développées dans toute l'étendue de la Russie ; leur présence“
Pig. L to.
PAVLOW. — SYSTÈME JURASSIQUESDE L'ESI DE LA RUSSIE. 661
Argile à Inocéremes de Sénbirsk/ a
; Q an
Grès &/Aucelles & Olcosteplu sub-
ne g
Lust Crès a Aucelles à Frisph vürg«/ |
| à
@:
4
< Scistes bitumirneue «/Ferisph/ o
—_— DEqaËus. >
GE De Argie/grèse/&/Perisph/virgatus.
7 | Ar (2 ee étes (Z a Op, e/-
lez. = ee Ah eraelobata/ “
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| Argile grise à/Cardioc. alternans. à
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Argilegrése/è/Cardioc’ cor dati L:
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: Sables, grès ct/argiles pauvres er à
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d &:
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"à
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+ {
sa)
692 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin.
est indubitable dans le bassin de Petschora, dans bien des localités
de la Russie centrale, et dans les gouvernements de : Nijnii Now-
gorod, Kazan, Simbirsk, Samara, Orenbourg, Kief; c'est précisément
à l’Est de la Russie que les changements de la distribution des terres
et des eaux ont eu lieu, ainsi que l'interruption des dépôts à la fin
de l’époque callovienre et au commencement de l’époque oxfor-
dienne. Une étude plus détaillée des assises calloviennes de la Russie,
surtout au Nord, dans le bassin du Petschora, à l'Est au pied de
l’Oural et au Sud dans le gouvernement de Kief, promet de fournir
de nombreux documents, d’où l’on pourra tirer des conclusions inté-
ressantes pour l’histoire de cette période, non seulement en Russie,
mais dans l’Europe occidentale. |
Les puissants dépôts d'argile grise — 0’, 0°, k, a — présentent sur-
tout un grand intérêt scientifique. La distribution des fossiles qui s'y
trouvent prouve que ce dépôt a débuté dans la mer à Amm. cordatus
et a continué presque sans changer de faciès dans tout cet immense
laps de temps, pendant lequel les mers européennes de l’ouest ont
subi des changements dans les faunes d’Ammonites, caractérisant
les zones : à Peltoceras transversarium, Peltoceras bimammatum, Op-
pelia tenuilobata, et ayant subi plus d’une fois la substitution des
faciès pélagiques argileux et riches en Ammonites aux faciès litto-
raux, Coralliens ou nérinéens. La fin de ce dépôt n’a eu lieu que
lorsque la mer jurassique russe fut déjà peuplée par la faune carac-
térisant la partie inférieure de notre étage volgien (couches à Perisph.
virgatus). Il est donc facile à concevoir qu’un dépôt si puissant et
progressif ne peut être considéré comme un horizon géologique
unique et doit être subdivisé, à la manière des argiles liasiques de
l’Europe occidentale, en plusieurs horizons différents, qui pourraieni«
être comparés aux différents dépôts que nous venons de signaler.
Ce problème de la subdivision régulière de l’argile grise de Goro-
distsche ne peut être considéré comme résolu même à l'heure qu’il
est. Je n’ai réussi qu’à en déterminer l'horizon inférieur à Cardoc.
cordatum et le plus élevé à Perisph virgatus et à constater la pré
sence de la couche intermédiaire avec les représentants du genre
Hoplites et du genre Aspidoceras du groupe Cycloti, horizon, qu'il est
possible, je suppose, de placer parallèlement à la zone européenne
de l’ouest à Oppelia tenuilobata.
Les couches situées immédiatement au-dessous et recouvrant les
couches à Cardioc cordatum attendent une étude encore plus appro-
fondie. D’après quelques débris d’Ammonites qu’on trouve dans les
alluvions du Volga, on peut s'attendre à la découverte dans ces cou-
ches d’autres faunes d’Armmonites, dont la présence dans le Jura du
|
RM RSENÉ ANT ES
: 1884, PAVLOW. —— SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 693
bas Volga inspire un intérêt non moins grand, que la faune de la
zone à Oppelia tenuilobata. L'étude de la composition et de la distri-
tion des faunes dans l’argile de Gorodistche promet, à ce qu'il paraît,
de fournir des résultats plus fertiles que l'étude de ces faunes dans
les horizons équivalents de l'Europe occidentale, où la substitution
fréquente des faciès et les changements des conditions de la vie dans
la mer jurassique ne présentent pas de facilité aussi grande à l’étude
de l’évolution et des phènomènes de migration des espèces.
De tous les horizons de l’argile de Goroditsche ceux du milieu
présentent le plus grand intérêt (couches à Æoplites et à Aspidoceras
“du groupe Cycloti), car on y trouve des formes que l’on considérait
jusqu'à présent comme étant caractéristiques du Jura de l’Europe
centrale, et dont l’absence dans le Jura russe à été indiquée comme
constituant son caractère distinctif. (La présence des représentants
du genre Oppelia a été également signalée par M. le professeur La-
husen dans son travail sur le Jura du Rjazan (1).
On considérait ordinairement le Jura Baltique, Saxo-Bohême et
Krakovien comme étant la limite orientale de la province euro-
péenne moyenne. La découverte des couches, correspondant à la
…one à Oppelia tenuilobata sur les rives du Volga permet d’élargir
considérablement les limites de la province jurassique moyenne. Du
reste, en ce qui concerne le prolongement des couches à Aoplites à
l'Est, à n'en juger que d’après les fossiles, que j'ai eu l’occasion de
voir dans les différentes collections recueillies dans la Russie orien-
1 tale, on peut affirmer que ces couches atteignent un développement
considérable dans les ‘gouvernements de Samara et d'Orenbourg,
b jusqu'au pied de l’Oural du sud. C’est l’Aophtes Kirghisensis, d'Orb.,
qui est le fossile le plus caractéristique de ces couches dans la Russie
- orientale.
=
La présence des couches à Ammonites, caractérisant la province
européenne moyenne sur le bas Volga et la relation des formes eu-
ropéennes avec les boréales, indique qu’on ne peut expliquer le fait
de la distribution des fossiles dans les couches du Jura russe par la
séparation seule du bassin russe de la mer de l’Europe centrale.
Nous sommes donc obligés de supposer d’autres causes. Il a été déjà
indiqué quels pourraient être les phénomènes influant sur la distri-
bution des formes dans les mers jurassiques.
… Dans un série d'études, M. le Professeur Neumayr démontre qu’on
“doit considérer la différence des conditions climatériques {comme
(1) La faune des formations jurassiques du gouvernement de Rjazan. Mém. du
Comité géol. de Saint-Pétersbourg, t. I,
694 PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 93 juin
étant un des éléments principaux dont dépend la différence de com-
position de la faune des provinces jurassiques européennes, surtout
de celle de l’Europe ‘centrale et méditerranéenne (4), Dans un tra-
vail récent (2), il insiste davantage sur cette explication en l’étendant
sur les autres provinces jurassiques ; et il observe que le caractère
particulier de la faune jurassique russe doit être dû essentiellement
à de mêmes causes climatériques. |
La présence dans les assises jurassiques du bas Volga de la faune
caractérisant la province jurassique moyenne de l’Europe confirme
on ne peut mieux cette opinion.
Les horizons moyens de l'argile de Gorodistche : assises à Æoplites
et à Cardioc. alternans — attirent encore l'attention par la présence
des aucelles qu’ils renferment. Les représentants du genre Aucella
sont ordinairement considérés comme étant les plus caractéristiques
des couches supérieures du Jura russe, où ils apparaissent avec quel-
ques formes d’Ammonites, inconnues dans l’Europe occidentale et
fournissant au Jura russe son caractère original. Ces mêmes Aucelles
sont les formes les plus caractéristiques des dépôts jurassiques des
pays boreaux. Ce fait a provoqué l'hypothèse d'un abaïissement con-
sidérable du sol ayant eu lieu au nord de la Russie à la fin de la pé-
riode jurassique, abaissement qui a établi une communication entre
la mer jurassique russe et la mer polaire, d’où sont arrivés les Au-
celies ainsi que les Ammonites spéciales aux assises supérieures du
Jura russe. Mais les Aucelles n’appartiennent pas exclusivement
aux couches les plus élevées du Jura russe. Il y a bien longtemps
que leur présence a été signalée dans les couches à Cardioc. alternans
du Jura de Petschora par M. le comte Keyserling et M. le professeur
Stuckenberg. La répétition de ce fait dans le Jura du bas Volga pré-
sente un intérêt considérable pour l’appréciation de la valeur strati-
graphique de ces fossiles et de leur utilité pour l’histoire de la pé-
riode jurassique.
Les Aucelles, après avoir paru sur le Volga dans les couches à
Cardioc. alternans se rencontrent plus nombreuses dans les horizons
situés plus haut et arrivent enfin à leur maximum de développement
dans les couches les plus élevées du grès à Aucelles. Ge fait ne
permet pas de considérer ces fossiles comme étant exclusivement
(1) Der penninische Klippenxug. Jahrb. d. K. K. Geol. Reichsanstalt 1871.
Bd. XXI. Heft 4; Ueber Jura-Provinzen. Verh. d. K. K. Geol. Reichsanstalt
1872. N° 3; Die Ornatenthone von Tchulkowo. Benecke Geogn. Paleont. Bei-
trage 1876. Bd. IT., etc.
(2) Ueber klimatische Zonen wärend der Jura und Kreïidezeit. Denkschriften
der Wien. Akad. 1383.
1884. PAYLOW. — SYSTÈME JURASSIQUE DE L'EST DE LA RUSSIE. 695
propres aux couches supérieures du Jura russe et de tirer des con-
- clusions sur leur Sir nu dans la Russie centrale, d’autant plus
que, au Nord, nous n’avons pas d'indications précises sur la présence
…dAucelles, accompagnées d’Ammonites, caractérisant les horizons
supérieurs (Volgien sup.) du Jura. Au contraire, ni dans les listes de
…fossiles, ni dans les collections rapportées par les expéditions bo-
n réales, renfermant toujours des Aucelles, nous ne trouvons nulle
…partla présence d'Ammonites du Volgien, auxquelles on attribueune
Mprovenance boréale. Cela pourrait être un accident, bien explicable
“par ces phénomènes d'érosion dont les formations sédimentaires du
Nord ont tant souffert; mais ce cas curieux doit nous inviter quand
mème à être prudents dans nos déductions. Il me semble, qu'ayant
actuellement ces faits à notre disposition, nous sommes en droit de
… supposer, qu'au lieu d'un vaste abaissement de la région boréale, à
» ]a fin de la période jurassique, un phénomène complètement inverse
“eu lieu ; qu'une élévation lente s’est produite, en débutant dans le
“Nord à la fin de l'époque à Cardioc. alternans. Cette élévation, attei-
: gnant peu à peu des latitudes de plus en plus australes, devait s’ac-
‘compagner de la substitution des dépôts pélagiques argileux aux
“dépôts littoraux.
A peine ferait-on erreur d'attribuer au banc à Aucelles le faciès
litioral de la mer boréale. A l’état actuel il ny aurait rien d’invrai-
semblable dans l'hypothèse suivante : ce faciès à Aucelles atteignait
au nord son développement complet encore à l’époque du dépôt des
couches à Cardioc. alternans en Russie; déjà, à cette époque, les colo-
nmisateurs de ce faciès apparaissaient jte, dans la Russie cen-
trale et laissaient des traces de leur existence dans les couches assez
1 rofondes de l'argile de Gorodistche. Ce faciès s’avancant toujours
vers le Sud, suivant le déplacement de la ligne du rivage, a pu
atteindre les limites de la Russie centrale déjà à l'époque où la mu-
tation de Cardioc. alternans et de ses ammonites contemporaines ter-
mina son existence, et fut remplacé par les zones successives à Am-
monites. Cette hypothèse tout opposée à celle qui est généralement
ë pie, trouvera à peine une grande contradiction dans les faits,
ue nous avons à notre disposition jusqu'ici.
44 Disons maintenant aux couches les plus élevées du Jura du bas
Nolga (a, a!, a, b de la coupe ci-jointe, fig. 1). Ces couches se distin-
guent par une faune toute spéciale, inconnue dans l’Europe occiden-
, et ne peuvent être comparées à aucun des étages connus du Jura
ipérieur de cette contrée par leurs caractères paléontologiques.
Ce fait a permis de les séparer en un étage, Volgien, particulier,
“appelé ainsi par M. Nikitin, à cause de son grand développement,
+ on GRAINS né
En ï = RS DS pt PERS NOESIS EE
1e DOS 99 DR RDS nn (PATES GERS FO DS LES
696 TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE, 923 juin
surtout dans le bassin du Volga. Il est généralement considéré comme
équivalent des étages kimméridgien et portlandien de l’Europe occi-
dentale, mais une équivalence plus complète dans des suhdivisions
plus petites ne peut être établie.
Les caractères pétrographiques de ces couches et leur relation
avec les sédiments néocomiens, situés plus haut, indiquent, que l’os-
cillation du niveau de la mer à la fin de la période jurassique, qui a
laissé des traces très visibles dans l’Europe occidentale (par l’inter-
ruption de la sédimentation, par des conglomérats et par les dépôts
d’eau douce), se faisait également sentir sous une forme moins nette
dans les limites de la Russie orientale.
La faune volgienne du bas Volga se distingue de celle des couches
supérieures du Jura allemand, aussi nettement que celle de la Russie
centrale. Cependant il ne faut pas perdre de vue, que cette diffé-
renciation des faunes appartenant aux couches jurassiques supé-
rieures ne s’observe pas exclusivement dans le Jura russe, mais cons-
iitue un phénomène plus général, indiqué dernièrement d’unemanière
très nette dans le Jura anglais, par M. le professeur Struckmann (1).
Quant à l’étendue géographique des zones supérieures de notre
Jura russe, nous savons que les couches à Perisph. virgatus sont lar-
gement étendues dans le sud-est de la Russie ; elles prennent part à
la formation des contreforts de l’Oural du sud (Obschii Syrte) et
s'étendent vers le sud, presque jusqu’à la mer Caspienne (Jura d’In-
dersk). La question de la limite boréale de ces couches, malgré tout
l'intérêt qu’elle présente, reste en attendant sans solution défini-
tive. On ne peut donc pas considérer le Perisph. virgatus de même
que les Ammonites, caractérisant les zones suivantes du Jura russe,
comme des espèces boréales, attendu qu’elles n’ont pas été encore
signalées dans les dépôts des rives du Petschora, ainsi que dans
les assises jurassiques des régions polaires.
M. Tardy fait la communication suivante :
Nouvelles observations sur la Bresse,
ou de la jonction du Pliocène ef du Quaternaire,
par M. Tardy.
Sous le premier de ces deux titres, j'ai publié l’année dernière (2)
une note sur les assises inférieures de la Bresse. Dans cette note, je
(1) Struckmann, Ueber den Parallelismus der hannoverschen und der englischen
oberen Jurabildungen. Neues Jahrb. für Miner. 4881, Bd. II.
(PIB ULL NS TSI MP 1518:
1884. TARDY, — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 697
résumais dix ans d'observations, en n'’insistant que sur les assises
de la succession lacustre, la seule représentée en Bresse, avec la
succession erratique.
Aujourd'hui, je me propose d'aborder l'étude des formations
erratiques, en décrivant sept kilomètres de tranchées du chemin de
fer de Lyon à Trévoux, comprises entre Sathonay et Fleurieux.
APERÇU GÉOGRAPHIQUE DU BASSIN GÉOLOGIQUE
Le bassin de la Saône est en majeure partie formé par une vaste
plaine dont la moitié méridionale est connue sous le nom de Bresse.
C’est une région ondulée, bordée de toutes parts par des montagnes
dont les sommets s'élèvent jusque vers mille mètres d’altitude. Cette
plaine présente deux issues vers la mer : l’une, la vallée suivie par le
canal du Centre, semble fermée depuis longtemps; l’autre, la vallée
du Rhône, est encore ouverte.
La présence, au point de partage des eaux du canal du Centre,
d’argiles réfractaires reconnues par M. Potier, et l'impossibilité
d'identifier ces roches avec celles du même genre qui existent en
Mu Bresse, semblent prouver que la vallée du canal est fermée depuis
les premiers temps du Pliocène. Depuis cette époque la Saône existe
et suit le bord occidental de la Bresse, en passant près de Lyon.
En effet, du Jura, au hameau de la Petite-Cote de Neyron, on voit
constamment des dépôts argileux pliocènes qui ferment de ce côté
toute issue. Au contraire, entre La Pape, les Échets et Lyon, on ne
rencontre que des alluvions. Cette masse de cailloux est coupée
profondément de l’est à l’ouest par le ravin de Sathonay.
Ce ravin renferme des dépôts fluviatiles et des moraines anciennes.
On y rencontre, à diverses hauteurs, des lehms très abondants.
Mais la plupart des assises y sont couvertes d’éboulis épais. L’enlè-
vement de ces derniers dans la plupart des tranchées du chemin de
fer a rendu possible l'étude de cette région.
La voie ferrée s’engage, en quittant la gare de Sathonay, dans un
ravin secondaire. Bientôt après elle traverse le ravin principal et,
tournant à l’ouest, en suit la rive nord, pour passer au-dessus de
Fontaine-sur-Saône. Elle tourne alors vers le Nord et continue à
descendre dans la vallée de la Saône jusqu'à Fleurieux. Au delà, la
“voie reste constamment dans la plaine et ses tranchées m'ont paru
offrir un bien moindre intérêt (1).
(1) Une petite carte, copiée sur la feuille de Lyon de la Carte de l'État-Major,
m'a paru fort utile. Elle ne comprend que la région exclusivement occupée par
les alluvions. Les puits atteignent dans cette région des profondeurs excessives :
698 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. * 23 juin
Fig. 4. — Carte au 80/000°,
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Fig. 2. — Profil sur le plan de la Rive N. 132 E.
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pe Viper Eve de) SO + Vu E Le © Ei-tP ES Xer =
u. Horizon des grandes moraines médianes ; æ. Horizons du retrait des glaciers
et des terrasses ; z. Dépôts modernes. >
m. Horizon de Saint-Clair; n. Horizon de Rochetaillée ; r. Horizon de Sathonay; —
s. Horizon de Fontaine ; et e. Moraine Dee
a. Horizon de Mollon; €. Horizon à Pyrgidium; ee, Surface de la moraine de BR.
pompe de Sathonay : Pliocène. LES
Pointillé : rnx, chemin de fer ; #23, ravin de Sathonay et la Saône. -
TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 699
DESCRIPTION DES ASSISES
Avant d'aborder la description, je dois tout d’abord remercier
M. Jacquot, le savant directeur de la Carte géologique détaillée de la
… France et tous les ingénieurs de ce service, de l’aide si empressée
qu'ils m'ont toujours donnée pour ces études.
Je parlerai d’abord des gneiss rencontrés entre Fleurieux au nord
et le Petit-Moulin au sud. |
Les gneiss sont visibles sur les deux rives de la Saône dans les
quartiers nord de la ville de Lyon. Plus au nord, on les retrouve
autour de Rochetaillée. Sur ce point, ils sont recouverts par des
… dépôts diluviens, et ne sont visibles qu’en quelques endroits, par
suite d'érosion. Ils m'ont paru former deux éminences arrondies,
—_céparées par le chemin de fer et un instant par le ruisseau des
Échets. Ces deux monticules allongés sont dirigés N. 13 E. environ.
Celui de l’ouest est visible à Rochetaillée ; l’autre, plus étendu, est
… coupé en tranchée par le chemin de fer, derrière l’usine à bleu
éud'outremer Guimet, à Fleurieux. La coupe offre d’abord, au nord, un
…pointement de micro-granulite rose, dont le mica s’aligne comme
“dans les gneiss en lits stratiformes. Ensuite le gneiss se présente
M cous la forme de monticules isolés, mais c’est sans doute le résultat
M d'érosions anciennes. Cette coupe m'a paru utile à reproduire à
Mkcause de certains faits ; j'en donne seulement la partie située au nord
Mu de l'usine Guimet.
«…. Le gneiss est coupé de nombreuses fissures et fentes qui se grou-
upent en trois types différents, répartis peut-être un peu inégalement
M dans tout le massif de gneiss.
Le 1° groupe est dirigé N. 157°E.; le 2 N.108°E.; le 3 N.75E.
ja Le prolongement des failles de chacun de ces groupes s’éloigne peu
d'un plongement moyen propre à chaque groupe. La schistosité
Mhvarie de même de direction et de pente. Par exemple, au niveau
du ruisseau, vers 170 mètres d'altitude, elle est dirigée N. 40° E., et
ma pente vers l’ouest est de 50°, Au contraire, à 230 mètres d'altitude,
M un peu à l’est du point précédent, sur le même sentier, on trouve :
Direction, N. 20°0. à N.20°E. ; pente, 60° vers l’ouest. Dans la fi-
gure 3, j'ai indiqué à droite l'orientation et à gauche la pente.
CE pe ES CEE Re e . PE TE
por de ds Sr
LS à
RE AE À
40 mètres aux Échets, 60 à Rosage, 50 à Sathonay, La plupart des nombres
inscrits sur cette carte sont des cotes d'altitude, mais quelques-uns, accompagnés
d'une ligne droite et d’un petit (o) sont les degrés d'orientation de ces lignes.
1 Ces degrés sont comptés du nord au sud par l’est. Les chemins de fer sont seuls
indiqués, ainsi que les ruisseaux.
100 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin
Le gneiss présente différents états. En ga (fig. 3), il se montre sous
la forme d’une argile rose; en gd c’est un gneiss dur; en gp C'est du
gneiss altéré et décomposé sur place. En ge on pourrait appeler le
eneiss erratique, car il repose sur un lit de cailloux épars; il est
sans doute descendu des pentes du mamelon, ce qui prouve l’exten-
sion de celui-ci vers l’est sous les terrains diluviens.
Fig. 3. — Partie nord des qneiss de Fleurieux.
m. microgranulite; gd. gneiss ;dur ; ge. gneiss diluvien; gp. gneiss décomposé
ga. gneiss argileux.
Sur le gneiss ge on rencontre une première alluvion, qui ne ren
ferme pas de roches spéciales aux Alpes. Au-dessus on voit plusieurs
lits de lehm jaune alternant avec des lits de cailloux et recouverts
par des cailloux et du limon rouge. Sauf ces derniers lits rouges,
tous les autres, même les limons jaunes, produits d’éboulements sur
les pentes, sont coupés par les failles N. 75°E. L’âge de ces failles
est ainsi très récent et postérieur à la formation de la vallée actuelle
de la Saône, ou plutôt à son déblaiement final. Ces failles ont la
même direction que celles de la Bresse, dont j'ai parlé le 44 juin 1883.
Quelques fentes verticales semblent encore avoir bougé après le
dernier mouvement des failles N. 75° E.
PREMIÈRES ALLUVIONS
En étudiant les gneiss de Fleurieux, nous avons vu que les pre-
mières alluvions de la vallée de la Saône étaient dépourvues de cail-
loux des Alpes ou du moins de roches caractérisant la provenance
des Alpes. Ces alluvions antérieures à la venue des cailloux des
Alpes se rencontrent en deux autres points; d'une part, au sud, sous
forme de sables ; d'autre part, sous forme d'alluvions, en dehors de
la voie ferrée, à Fleurieux, au nord du massif de gneiss.
Sablière de Fleurieux. — Cette sablière est située au nord du massif
de gneiss, au flanc de la côte, Dans le fond, on trouve des sables qui
ne renferment pas de grains verdâtres ; ils sont purs et m'ont paru
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1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 701
ne pas contenir de graviers ni de cailloux. Sous ce rapport ils se
rapprochent des sables visibles sous la culée sud du grand viaduc du
Petit-Moulin, au kilomètre 11 de la voie. L’altitude la plus voisine de
la sablière sur la carte est 271 mètres ; mais elle se rapporte évidem-
ment à la partie supérieure de la côte, et pour établir la cote de la
sablière, il est préférable de partir de la voie ferrée. Cette cote doit
être environ 185 à 158 mètres, presque la même que celle des sables
du Petit-Moulin (185 mètres). La grande analogie entre les deux
dépôts nous permet de les assimiler et de conclure de leur altitude,
185 mètres, leur âge. Mais avant d'aborder ce sujet délicat, il m’a
paru préférable d'étudier toute la suite des ailuvions du profil du
chemin de fer de Trévoux. :
Distinction des dépôts caillouteux. — Obligé, depuis dix
ans, de renoncer à la géologie ou de trouver un moyen de grouper
entre elles les alluvions, à l’aide des seuls caractères physiques,
- toute faune faisant défaut dans les alluvions qui entourent Bourg-en-
Bresse, j'ai dû faire une étude assidue de tous les caractères de ces
… dépôts. Le travail que j'entreprends ici roulant presque tout entier
Sur ces Caractères, je crois devoir les indiquer tout d’abord figure 4.
Si on parcourt le lit d’une rivière à régime très variable, comme
celui de nos rivières de montagnes, on remarque que tous les cail-
Joux ont en général la forme de galets, c’est-à-dire trois dimensions
très inégales. Quelquefois deux Gimensions sont presque égales ;
mais cela n'arrive qu’à une grande distance du lieu d’origine; le galet
a en général une forme ellipsoïdale très aplatie. :
A. B. Dans la rivière le galet ne prend pas une position incer-
taine et variable; sa situation dépend surtout de la direction du cou-
rant et est, par cela même, à peu près constante. Dans un courant
(les cailloux se disposent comme les tuiles d’un toit par rapport à
1 l'eau de pluie qui coule dessus. En coupe,le courant venant du point B
(fig. 4), les cailloux se disposent suivant le dessin B, et leur plus
grande surface plonge vers le point d’origine du courant. C'est là
(un caractère constant et prépondérant. En plan, ils se disposent
suivant le dessin À.
C. La position déterminée par le courant est si prépondérante
que dans une alluvion d'inondation où la masse d’eau se déverse du
lit vers le rivage et même, lorsqu'un autre cours d’eau vient à former
barrage, d’aval en amont, les cailloux prennent de suite une légère
inclinaison dans le sens du courant. Ces lits d'inondation présentent
surtout cela de très particulier, que tous les cailloux sont plus
arrondis et toujours sans mélange de sables, C’est dans un lit de ce
TE SA
102 TARDY. = NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin
genre, très étendu, que. l’on a trouvé, dans la vallée de l’Ain, dans
la ballastière d'Ambronay, une pierre à aiguiser les aiguilles d'os,
ayant servi vraisemblablement à l'Homme quaternaire.
Dans la figure C, le courant principal vient dans la même direction
qu'en B, c’est-à-dire de C; aussi, en terminant le dessin, ai-je in-
diqué ce qui se produit et se voit toujours, le retour au courant
principal.
D. Lors de la réunion de Nice, j'ai pu étudier en dis points, près
d'Antibes et dans le delta du Var, la disposition des galets de plage,
et j'ai constaté ainsi l'exactitude de plusieurs des affirmations de
M. de Rosemont. Dans l’étude des alluvions sur le chemin de fer de
_ Sathonay à Trévoux, j'ai retrouvé une disposition analogue, mais
non identique. J’ai cherché à la rendre dans le dessin D. Ce sont des
alluvions en lits alternants, formés par des courants alternatifs de
sens opposés ; c’est pour ainsi dire le produit de la lutte de deux
courants. La direction du courant le plus fort est indiquée par le lit
dans lequel se trouvent les plus gros cailloux. |
M. On observe dans l’alluvion de plage maritime des masses de
cailloux terminées chacunes vers le haut du côté du rivage par une
crête tranchante de cailloux. Chaque crête est séparée de celle qui
l’a précédée par un lit de cailloux abandonné par le retrait de la
lame. Ainsi chaque flot remue une assez forte épaisseur de cailloux,
l’entraîne sur le talus et, en se retirant, ne déplace que les caïlloux
de la surface. C’est la même disposition que j’ai observée dans les
alluvions diluviennes de plage à Saint-Amour dura au-dessous des
assises à Pyrgidium (1).
E. et F. Dans les éboulements sur les pentes l’aspect présenté par
les cailloux est différent suivant la position de l’observateur. Si celui-
ci fait face à la côte, les cailloux sont dans le désordre le plus com=«
.
=
à
à
»
gi
plet (E fig. 4). Si, au contraire, on a la côte à droite en R (F fig. 4), onu
voit que les cailloux sont stratifiés comme s'ils avaient été déposés
par des eaux coulant à la surface de la côte. La comparaison des
deux vues peut seule convaincre de l’origine de la stratification. 4
Lorsque des éboulements, produits ainsi, lentement, ont atteint une
certaine épaisseur, il n’est pas rare de voir des Rene sous-ja-
centes, en place en R, renversées par le glissement des terres. Cela
est très sensible sur les roches feuilletées. Dans le dessin F j'ai«
cherché à indiquer cet effet par la courbure des hachures vers la
surface supérieure du rocher en Q.
G. En indiquant ici par un croquis la disposition des dépôts gla-=
{1} V. Bull., 3° série, t. XI, p. 573.
TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 103
Fig. 4. — Positions diverses des cailloux.
IDD
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Légende de toutes les lettres et Résumé du texte.
_ l'opposé.
, Alluvions produites par la lutte de deux courants; le plus fort vient ici de D.
glissements, E. Eboulement vu de face. F. Vue de profil.
Glaciaire. I. Moraine ordinaire type. J. Moraine dont les cailloux ont tous la
- même inclinaison. Les hachures indiquent la boue glaciaire.
Moraine de chute. L. Dans les limons argileux. K. Dans les alluvions de
.… graviers. |
Diluvium final à Bourg. N. Côté nord. P. Amas de cailloux préexistants.
U. Sables, avec un lit de graviers, V. le courant venant de T.
. Passage insensible X, d’une moraine Y, à une alluvion W qui en provient.
s à + * Her RUN bre ” His Av =
VO " n A)
» à n«
104 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin …
ciaires, j'ai pour but d'appeler l'attention sur les Moraines d'appa-
rence stratifiée (J, fig. G). Tandis que dans toutes les Moraines, don-
nées pour type, les cailloux sont en désordre et en tout sens (L.'%
fig. G), au contraire, dans plusieurs Moraines de la Bresse, les call
loux, sans aucun ordre quant à leur poids et à leur volume, ont tou- à
jours la même orientation; ils semblent déposés par un courant venu à
du glacier. La présence de l'argile glaciaire, indiquée par les ha
chures dans la fig. G, éloigne ponte toute idée de courant. Cette
disposition ne m'a pas paru jusqu ici facile à expliquer, même après “
l'étude des dépôts diluviens, qui eux aussi renferment des cailloux
épars et régulièrement Eve
H. Je rappellerai qu’au-devant de certaines Moraines on trouve
des limons remplis de cailloux plantés verticalement. La seule expli-
cation qui m'a satisfait jusqu'à ce jour, est celle des glaces ilot-
tantes laissant tomber dans la vase des cailloux. J'ai trouvé les
mêmes faits au milieu de certaines alluvions ; c'est ce que j'ai voulu.
rappeler dans la partie K de la fig. H, tandis qu'en L j’ai indiqué le
limon par des hachures. à
N. Enfin, comme j'aurais dû parler ici de nouveau du diluvium
final du Nord, qui clôt l'époque quaternaire et commence l'époque
moderne, j'en figure en N les diverses phases. C’est d’abord l’arrivée
du courant du nord, entraînant les cailloux des éminences, précé
demment déposés (P) par un courant du sud; puis, l'abandon de
cailloux dans les limons par un courant venant du nord, c'est-à-dire
de N dans la fig. N. Ensuite viennent des cailloux de chute, puis
encore des cailloux du nord, et enfin les courants RE ar
cours actuel, et sur le plateau de Bourg on a des courants ven
du sud. Ë
T. Je n’ai pas encore trouvé de moyen assuré de constater la
rection du courant dans les sables. Lorsqu'il n’y a pas de graviers,
les grains de sable n'ayant aucune forme ne peuvent donner d'inde
cations précises ; et lorsqu'il y a des graviers épars, on peut craindre
que ce ne soient des apports d'inondations. |
En effet, ces lits minces de graviers présentent souvent deux lits
de sens contraires. Dans cette circonstance, il est probable quelle
courant général est indiqué par l'inclinaison des graviers du ht su
périeur. Toutefois c'est surtout l’ensemble qui doit ici guider et dé
cider de l'opinion à adopter. Dans le croquis T, U indique
sables et V les graviers. 4
W. Enfin, pour rassembler ici tous les faits relatifs à la disposition
des cailloux, je donne en X un croquis essayant de montrer le pas”
sage (X), tout à fait insensible d’une Moraine Y à une alluvion con
Perd ds nas
N
EL
1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 705
temporaine W. C’est un fait qu'on peut observer sur le chemin de
fer de Sathonay à Trévoux, dans l’ancienne sablière. On y voit à une
distance de moins de dix mètres, d’un côté une alluvion parfaite, de
Pautre une Moraine intacte du vrai type I (fig. G).
: Cette transformation rapide est utile à constater, car elle montre
avec quelle facilité une Moraine peut disparaître et être remplacée
par une alluvion, dont quelquefois des cailloux striés indiqueront
seuls l’origine.
Sablière de Fleurieux. — Au-dessus des sables que j'ai déjà
indiqués à la base de cette sablière, vient une assise de graviers et de
sables AA dont on peut, par suite du grand nombre de lits de graviers
qu'elle renferme, étudier la provenance. Cette alluvion ne contient
encore aucun caillou d’origine essentiellement alpine. La direction
du courant, précisée ici avec soin, vient de N. 200 E. Ce n’est pas à
proprement parler le lit de la Saône actuelle; mais la différence n’est
pas très grande, surtout si on considère certains faits géologiques
qui tendent à prouver que pendant la formation pliocène de la
“Bresse, la Saône devait passer au-dessous de Saint-Jean-de-Thuri-
eueux, à l’est de Trévoux. C’est en effet dans cette commune et aussi
à Ambérieux-en-Dombes que les puits allant chercher l'eau sous des
Mu marnes pliocènes sont les plus profonds : 30 mètres à Ambérieux et
(15 à Saint-Jean. Si on tient compte encore de la présence près de
MuNeuville-sur-Saône de la source importante de la Roye, on arrivera
Mfacilement à se convaincre que l’ancien lit pliocène répond par-
faitement par ces jalons, à la direction N. 200 E. indiquée ci-dessus.
Au-dessus de la zone À A, l’alluvion se charge de plus en plus de
(cailloux, et ceux-ci deviennent jusqu’à un certain niveau de plus en
plus gros, sans toutefois atteindre et surtout dépasser les trois di-
(«_mensions suivantes qui font à peu près la grosseur du poing (005,
010, 0208). Cette nouvelle alluvion À, à peu d'épaisseur, 20 centi-
mètres environ: mais la direction du courant est très différente de
(Mia précédente; elle est de N. 105° E. Cette direction semble indi-
“quer que la Saône de cet âge divaguait dans une vaste plaine. Il
“convient de remarquer ici que la direction du courant N. 405° E. est
singulièrement concordante avec la moyenne de l’un des groupes de
directions des fentes du gneiss à Fleurieux.
Cette concordance est peut-être fortuite; mais, comme il en existe
une semblable pour une autre direction dans l’alluvion suivante Z,
“il m'a paru utile de la signaler. L’alluviou A se termine par un lit
mremanié de 30 centimètres d'épaisseur, à peu près horizontal, dans
lequel tous les caïlloux sont, malgré cela, très en désordre. Ce lit
XII. 45
#
706 TARDŸ. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin
ressemble pour l'aspect au croquis E (fig. 4). Cette disposition est
assez fréquente entre deux alluvions de régime différent et de même
grosseur de cailloux, c’est-à-dire de même puissance de courant.
On pourrait croire ce lit produit par des eaux luttant les unes contre
les autres sans que celles-ci l'emportent sur celles-là.
Une alluvion Z recouvre le lit remanié de l’alluvion A. Cette nou-
velle bande de cailloux accuse un courant assez différent du précé-
dent. Le courant À venait de N. 405° E. ; le courant Z vient, au con-
traire, de N. 155° E. Cette nouvelle direction se rapproche beaucoup
d'une direction assez fréquente dans les failles du gneiss de Fleu-
rieux. Ce groupe de failles, qui est peut-être le groupe primitif, parce «
qu'il est perpendiculaire à la schistosité, semble ainsi avoir réagi sur M
la direction des courants de l’alluvion Z. La comparaison du régime
orographique actuel avec l'orientation du courant Z paraît indiquer M
l'arrivée sur ce point des eaux de la vallée du Rhône. Pour le mo-
ment ce n’est qu’une opinion à noter; mais cette observation devant
s’ajouter à beaucoup d’autres, cette opinion prendra par la suite
l’aspect d’une vérité, et nous devrons admettre la proximité du lit «
Rhône dès cette époque.
Jusqu'ici nous n’avons pas trouvé un seul caillou qui püût indiquer M
la présence des roches des Alpes. Nous n’en trouverons pas davan-…
tage dans le lit suivant H. Les alluvions AA, À, Z et H proviennent
donc pour ainsi dire exclusivement du bassin de la Saône actuelle,
Elles sont, par suite, antérieures à la venue des cailloux alpins aux
environs de Bourg-en-Bresse, c’est-à-dire au Diluvium qui recouvre
à Bourg la faune à Pyrgidium Nodoti.
La couche suivante, H, encore exempte de cailloux essentiellement
alpins, présente un aspect particulier : elle est rouge de rouille
assez intense et à ce point de vue mérite une description spéciale, «
parce que son aspect indique, en général, un changement de régime,
très accentué ici. Son épaisseur, relativement faible, 40 centimètres
environ, est néanmoins fort constante. Jusqu'ici le mode de forma=«
tion de ces lits, dans lesquels les cailloux sont d'ordinaire dans un
désordre complet et mélangés d'argile rouge, me semble difficile à"
expliquer. En effet, auprès de Bourg on voit à la surface du plateau,
sous une couche de limon rouge parfois dénudée, un banc de ce
genre qui atteint un mètre environ d'épaisseur. Il ne peut pas être à
Bourg le produit d’éboulements. En outre la puissance de ces lits est”
toujours très constante.
Le lit H repose, comme je l’ai déjà dit, sur une alluvion venant du.
sud (N. 155° E). Néanmoins son premier lit de cailloux indique un
L
PAT LE €
‘al
18814. TARDY, — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 707
courant venant du nord. Ensuite sa partie supérieure est, comme je
lai dit ci-dessus, mêlée d’argile rouge.
La modification de régime indiquée par le lit H est très évidente. En
“effet, jusqu’à la partie supérieure du lit H, il n’existe dans ces allu-
ions aucun Caillou pouvant venir des Alpes ; au contraire, immé-
diatement au-dessus, ceux-ci abondent, attestant la proximité des
» torrents alpins. |
L’alluvion B, supérieure au lit H, est formée de plusieurs lits qu’il
conviendrait de séparer. La partie inférieure est sableuse et renferme
quelques lits argileux. Un lit rougeâtre la sépare d’une alluvion dont
les couches sont plus inclinées. Enfin, vers le nord, des bancs plus
Caillouteux ravinent les deux alluvions précédentes. Tout cet en-
semble (B), vient sensiblement de N. 20° E. Sa puissance est d’envi-
von six mètres. On y voit en grand nombre des cailloux de jaspes
…rouces (exotiques de M. Pillet). Ces alluvions venues de la Saône,
L. apportant pour la première fois des cailloux des Alpes en abondance,
doivent correspondre à la venue des mêmes cailloux, auprès de
M. Bourg, c’est-à-dire couronner la faune à Pyrgidium Nodoti.
… Une banquetle de grès, G, couronne l’alluvion B. La conclusion
| sur l’âge de ces grès se fera d’elle-même à la fin de cette note.
» L'alluvion D, qui recouvre les grès G, présente un caractère qui
Lo paraître singulier de prime abord, mais que les alluvions A et B
fe ‘ont déjà offert et qui se retrouvera dans l’horizon (S) du tableau final.
lé ‘Chaque système d’alluvion ne contient au début que du sable ou des
| cailloux de faible dimension, tandis que vers sa fin les cailloux pren-
“nent plus de grosseur. Dans l’alluvion A le fait est très net; pour
À Douvion B il en est de même, sableuse à la base, elle se termine
par de gros cailloux.
— La progression de la grosseur des cailloux est très nette et très
“rapide dans l’alluvion D : de la grosseur du poing au plus à la base,
hits sont en haut de la grosseur de la tête au moins, La direction du
courant, prise vers le haut, donne pour l’alluvion D (N. 25° E.), direc-
tion presque concordante avec celle de l’alluvion précédente B
IM(N. 20° E.) et tout à fait en rapport aveciles données fournies par les
puits profonds de la Dombes.
(M Za partie supérieure de la sablière de Fleurieux est occupée par des
IMehms qui contrastent par leur couleur rougeâtre avec la couleur
| jaune de l'alluvion D. Ce contraste ne peut laisser aucun doute sur
[absence de liaison entre cette alluvion et ies lehms, car il existe
entre les deux une couche de trois mètres de terre jaune J, mêlée
|‘de gros cailloux qui relient assez bien cette couche J avec les allu-
St 2°
»
«
708 TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin
Tranchées des Gneiss. — En quittant la sablière de Fleurieux
pour étudier les tranchées successives du chemin de fer entre Fleu-
rieux et Sathonay, il faut passer sur les gneiss déjà décrits (fig. 3).
Nous y avons vu des lehms jaunes éboulés avec leurs lits de cailloux
sous-jacents, sur les pentes du gneiss. Ces lehms jaunes rappellent
ceux de la couche J de la sablière. Ces éboulements sont donc plus
récents que la formation J; néanmoins ils sont coupés par les failles
N. 75° E. du gneiss. Ces failles sont donc bien plus récentes que la
formation du lehm J.
Tranchée au nord de la gare de Rochetaillée. — Dans
cette tranchée on observe, du côté du nord, un lehm fossilifère de la
terrasse de 20 mètres. Au-Gessous quelques alluvions graveleuses de
la Saône semblent du même âge. Mais bientôt, en marchant vers le
sud, on arrive à des alluvions qui rappellent tout à fait l’alluvion D
de la sablière de Fleurieux et qu’il me semble naturel de rattacher «
à ce même horizon. C’est le même ensemble de faits, la même allure,
la même grosseur de cailloux, le même mode de succession des «
couches ; seulement il s’y mêle, vers la gare, dans la partie moyenne
de l’alluvion, plusieurs lits de cailloux charriés par un courant venu
du sud; ces lits se terminent tous à peu de distance vers le nord:
L'ensemble de cette alluvion offre néanmoins la même progression
dans la grosseur des cailloux, la même altitude qu'à Fieurieux\
194 mètres vers sa partie supérieure. Il me semble donc impossible
de séparer l’alluvion de Rochetaillée de l’alluvion D de Fleurieux
C’est un point important, dont je regrette de ne pouvoir donner de
preuves plus convaincantes, car tout le reste de cette étude reposeram
sur ce point de départ. J'espère toutefois que, cette étude achevée,
l'assimilation énoncée ci-dessus se fera du moins accepter comme la
meilleure solution. +
Au-dessous, ou plutôt sur le flanc de l’alluvion de la tranchée, à l’ouest
de la gare de la Rochetaillée, sur le chemin de la gare au village, on
voit des blocs de poudingue en place. Tout d'abord, on est tenté de
les faire contemporains de l’alluvion de la tranchée, parce que dans
les deux dépôts les lits de gros cailloux se correspondent, mais c’est
là un aspect trompeur, qui m'a beaucoup embarrassé au début. En
examinant avec soin les lits de cailloux du poudingue et leur orien-
tation par le courant, on voit ces lits se terminer suivant une ligne
au delà de laquelle la grosseur des cailloux reste la même sur un
même niveau horizontal, mais les directions des courants sont dif-
férentes. Si cette ligne séparative des alluvions est inclinée, on peut
hésiter à la prendre en considération; mais lorsqu'elle est verticale
ACT
FE CR
DA
1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 7109
et continue sur une grande hauteur, il est impossible de ne pas en
tenir compte (1). Alors, une foule de détails s’y associant, la limite
devient virtuellement très nette. En effet les lits de sables, par
exemple, s'arrêtent brusquement contre les poudingues. Les lits
d'inondation sont de même nettement limités, tandis que dans une
alluvion homogène, ils se terminent toujours par des biseaux très
allongés. Pour toutes ces diverses raisons, les poudingues de Roche-
… taillée sont très certainement antérieurs aux alluvions qui les recou-
vrent immédiatement dans les tranchées du chemin de fer, soit au
nord de la gare de Rochetaillée, soit au sud du viaduc.
Viaduc de Rochetaillée. — Sous ce viaduc passe le ruisseau
descendant du marais des Echets, si souvent cité dans les travaux
“ d'E. Benoït, et dans ceux de MM. Falsan et Chantre sur les glaciers
de la Dombes.
… Tranchée entre les deux viaducs. — Entre le viaduc de
Rochetaillée et celui du Petit-Moulin, le chemin de fer coupe en
tranchée un monticule assez élevé, à peine recouvert de lehms qua-
ternaires. La tranchée est profonde, le terrain argileux, jaune; les
lits plongent légèrement vers la Saône; quelques-uns sont assez
durs pour se éliter à la manière des calcaires marneux. En un mot,
ces divers lits peu épais et souvent feuilletés rappellent tout à fait
les assises du Pliocène lacustre de la Bresse, que j'ai décrit l’année
dernière (Pull., 3° sér., t. XI, p. 543). Aucune différence bien essen- :
tielle ne peut les séparer.
Une argile bleuâtre s'observe entre l’alluvion D de Fleurieux et de
Rochetaillée, qui paraît au sud du viaduc du nord, et les marnes
jaunes argileuses mentionnées ci-dessus. Cette argile bleu-cendré
ressemble beaucoup à des argiles de même nuance rencontrées sur
la ligne de Bourg à Lons-le-Saulnier. Sèches, elles sont très dures et
ne présentent aucun lit de straüfication; mouillées, elles deviennent
gluantes; mises dans l’eau elles s’étalent d’elles-mêmes au fond du
vase, comme une poussière impalpable. Les mêmes propriétés se
rencontrent dans les argiles glaciaires. L’alluvion qui supporte ces
argiles derrière Rochetaillée est légèrement cimentée, comme les
bancs de l’alluvion D autour de la gare, au nord du viaduc. L'eau
retenue par ce conglomérat a fait des argiles bleu-cendré une vase
molle sans résistance qui a causé un vaste éboulement dans les ar-
giles jaunes sus-jacentes.
… (1) On en voit un exemple concluant sous le village de Sathonay.
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710 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin
Les argiles marneuses, jaunes, qui surmontent l'alluvion D de Ro-
chetaillée, et les argiies bleu-cendré commencent de part et d'autre
par un lit jaunâtre, à stratification confuse, ressemblant bien plus à
un lehm jaune qu'aux argiles lacustres de la Bresse. Au contraire la
partie supérieure est formée de lits minces qui se délitent en un
grand nombre de feuillets. Toutes ces assises sont blanc-jaunâtre,
comme tous les horizons calcaires des assises lacustres pliocènes de
la Bresse. Leur enlèvement d'abord, puis un éboulement, ont amené
la découverte, dans le lehm inférieur aux marnes, d'une extrémité
de défense d'Éléphant présentant une très faible courbure, moins À
de 10 centimètres.
Une ligne, N. 5° E. environ, aligne trois éboulements. Est-ce le fait M |
de failles toutes récentes ? Je ne puis le dire; mais cette orientation,
quoique très rare dans le Jura méridional, se rencontre quelquefois.
în lehm blanc jaunâtre clair et argileux, recouvre les argiles jaunes «
dont je viens de parler et que j'aurai encore l’occasion de rappeler
sous le nom d’argiles de Rochetaillée. Tout le plateau de la Bresse
et de la Dombes est recouvert, sauf sur les bords de la Saône, d'un
lehm argileux plus ou moins rougeâtre, veiné verticalement de zones
bleuâtres au centre et blanchâtres sur leurs bords. Ce lehm, lorsqu'il
sert de fond d’étang dans la Dombes devient uniformément bleuâtreM
et blanchit par la dessiccation à l’air. On peut done considérer que
la décoloration du lehm est due à l’action désoxydante ou dissolvanteM
de l’eau qui entraîne le fer dans la profondeur, après l'avoir trans-«
formé en sels de protoxyde. Les lehms du voisinage de la Saône sont“
au contraire sableux et présentent une teinte uniforme grisâtre. Ces.
derniers lehms doivent être un apport de la Saône, tandis que bien
des lehms, surtout au nord du département de l'Ain, sont le produit
de l’altération lente des couches sous-jacentes. C’est à ce dernier
groupe qu'il convient de rapporter le lehm de Rochetaillée, toujours
situé sur les argiles jaunes.
Un lehm gris sableux, de la fin du Quaternaire, se voit au sortir de
la tranchée du côté du viaduc du Petit-Moulin. Ce lehm est très fos-
silifère. Notre confrère R. Tournouër fit à mes assertions sur Ce sujet
des objections sérieuses. Je les ai examinées avec soin, et je puis”
assurer que les lehms fossilifères signalés dans cette étude peuvent
guider les études paléontologiques sur les variations des espèces
pendant les temps quaternaires. En effet, si ces coquilles se sont.
introduites dans ces lehms après leur dépôt, ce ne peut être qu'anté-…
rieurement à leur recouvrement par des éboulements äivers. Or, il
me semble résulter de mes observations que ces éboulements, dont
on peut sur plusieurs points fixer la date avec une étonnante préci-
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Lei,
1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 711
sion, datent presque toujours d’une époque qui suit de très près celle
où le lehm a dû être abandonné définitivement pariles eaux d’inonda-
- tion qui avaient contribué à sa formation. Il en résulte que si les fos-
siles ne sont pas exactement contemporains du dépôt du lehm dans
lequel ils se trouvent, ils sont au moins de l’âge des dépôts intermé-
diaires entre la formation de ce lehm et le dépôt du lehm suivant au
niveau de la terrasse immédiatement inférieure. L'âge des fossiles
ne diffère donc pas sensiblement de l’âge du dépôt.
Viaduc du Petit-Moulin. — Dans la vallée du Petit-Moulin,
on ne voit plus le gneiss à la surface du sol, mais on l’a rencontré à
une faible profondeur du côté du nord. Au sud on voit, à 185 mètres
d'altitude, des sables fins, identiques à ceux de la Bresse et très
analogues à ceux du fond de la sablière de Fleurieux. Ces sables sont
très bien stratifiés en lits minces, étendus et horizontaux. Ils ne
renferment aucun gravier ni aucune trace de fossiles.
Gare de Fontaine. — Le palier de la gare de Fontaine est à
498250 d'altitude, presque au niveau de la terrasse de 40 mètres qui
se dessine nettersent dans la direction de la vallée de la Saône. Tout
…_ autour de la gare, on peut observer le lehm blanc jaunâtre recou-
— vrant les argiles de Rochetaillée.
Tranchée de la passerelle en fer. — En quittant la terrasse
de la gare de Fontaine, on entre dans une tranchée qui montre un
M nouveau système d'assises et sa superposition aux argiles de Roche-
| taillée.
Des sables jaunâtres reposent tout d’abord sur les dernières assises
des argiles de Rochetaïllée. Ces sables sont de moins en moins argi-
leux à mesure que l’on s’élève et finissent par être tout à fait privés
d’argiles vers leur surface. Celle-ci, cimentée par du calcaire, donne
naissance à de petits lits de grès qui, restés en saillie sous l’action
du vent, montrent par leur discontinuité sur un même plan, que ces
Fables (Y) ont subi des éboulements. L’inclinaison des fentes et sur-
(«tout celle des lits prouve que les éboulements glissaient vers un vide
Situé à l’est, où se trouve aujourd'hui le plateau de Sathonay.
La disposition en lits continus des bancs supérieurs à ces sables
montre que les éboulements sont anciens et antérieurs à toute la
puissante série d'assises qui va maintenant nous occuper.
Un lit argileux blanc, pétri de cailloux non roulés, recouvre les sables
précédents; c’est une moraine du type J (fig. 4).
. Des sables et des graviers rouges reposent sur cette moraine, Ge lit,
712 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin
ainsi que je l'ai déjà dit à propos de la sablière de Fleurieux, doit
indiquer par sa couleur et par sa régularité une lacune ou un chan-
gement de régime. Rien autre ne vient confirmer la lacune; mais le :
changement de régime est assez accentué; des lits de graviers for-
mant une puissante alluvion, recouvrent ces sables rouges. Ces lits
de graviers plongent vers l’est et indiquent ainsi que le thalweg de
leur vallée était de ce côté. Ils présentent une teinte générale jaune-
rougeâtre, et accusent la présence des courants de la Saône au début,
et du Rhône ensuite. Leur partie supérieure est rasée au niveau de la
passerelle en fer par un plan traçant sur le flanc de la iranchée une
ligne horizontale recouverte par des sables. Cette érosion, d’après ce
que nous verrons plus loin, est d'au moins quarante mètres de hau-
teur et représente ainsi un notable changement dans l’orographie.
Chemin du cimetière. — En passant sur le pont qui est à
l’ouest de la passerelle en fer, on peut étudier toute la série des cou-
ches qui surmontent cette tranchée. Ce sont d’abord des sables gras,
puis des argiles et enfin des sables maigres entremêlés de lits argi- «
leux. Ceux-ci offrent sur un point des contournements qui annoncent
le voisinage de la rive. Celle-ci est indiquée, d'autre part, par l'in-M
clinaison des couches de sables et d’argiles vers l’est. Il en résulte :
que sur ce point, où se trouve la berge de la terrasse de 40 mètres
dans le dernier âge äu Quaternaire, la rive de l’âge des sables dont
je parle a complètement disparu, emportée par une puissante éro-
sion postérieure non seulement au äépôt des sables mais encore
à celui des argiles et des cailloux qui terminent cet âge, et postérieur
même à des dépôts plus récents qui couronnent le plateau au niveau
du cimetière neuf de Fontaine. Ÿ
Faille N. 75° E.— En descendant du cimetière neuf de Fontaine
directement vers le sud, ou en suivant la voie ferrée, on arrive à un
passage à niveau qui domine l’abattoir de Fontaine, puis après avoir
franchi un ravin profond, on entre dans une tranchée ouverte dans
les sables argileux supérieurs de la passerelle en fer. Lorsque l’ou-
verture de la tranchée était toute fraîche, on voyait sur ce point
une faille qui, pour bien des raisons, me semble passer vers le clo-
cher de Fontaine et être dirigée N. 75° E., comme les autres failles
de la Bresse déjà signalées l’année dernière. Au nord de celle-ci,
il s’en trouve une autre très nettement alignée par un éboulement
qui s’est produit de bonne heure à la gare de Neuville-sur-Saône.
Au sud, la côtière du Rhône, de Miribel à Meximieux, est de même
alignée N. 75° E., en sorte qu'il est probable que cette berge a été
1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 113
provoquée par le mur d’une faille. L'origine de ces failles récentes
remonte, ainsi que nous l’avons vu, au gneiss, qui présente des failles
assez récentes (groupe N. 75° E. de Fleurieux) pour que les éboule-
ments d’argiles jaunes de Rochetaillée aient été coupés par les failles.
L'âge des failles N. 75° FE. se rapproche aïnsi considérablement de
la fin des temps géologiques; il est en effet postérieur non seulement
aux argiles coupées par la faille, mais encore à toutes les assises
erratiques qui recouvrent ces argiles, et postérieur même à leur
éro$ion pour l'ouverture de la vallée de la Saône à Fleurieux. Il reste
néanmoins plus ancien que l’âge des cluses du Jura. Ce qui semble
le plus à remarquer, c’est que ces failles très inclinées ont l’orien-
tation générale du bassin de la Méditerranée, en y comprenant le
lac Aral. C’est un fait intéressant, surtout à cause des résultats
fournis par les dernières explorations sous-marines.
Tranchées des viaducs de l'Étang. — Dans ces diverses
tranchées on voit les mêmes sables, argileux à la base, devenir de
plus en plus sableux et de moins en moins argileux à mesure qu’on
… s'élève dans la série des couches. Enfin, dans la dernière tranchée,
à la limite du département de l'Ain, les sables se relèvent vers l’est
et sondulent, annonçant ainsi le voisinage de la rive orientale du
cours d’eau de cet âge. Les dernières couches de sables sont mêlées
de quelques lits de graviers qui indiquent la présence du courant du
Rhône. Mais en continuant à s'élever, les graviers sont peu à peu
remplacés, sans limite distincte, par des lits de cailloux même très
gros, indiquant une lutte des deux courants du Rhône et de la Saône.
Ensuite, le volume des cailloux diminue et les sables finissent par
reparaître tout en haut.
Au-dessus, dans les champs, viennent d’autres assises qui m'ont
paru, après de longues et minutieuses recherches, devoir faire partie
d’un horizon plus récent.
Tranchées des Ponts. — À l’est du dernier viaduc de l'étang,
on entre dans une haute tranchée ouverte dans des alluvions Jaunes,
très caillouteuses, qui ne ressemblent en rien aux alluvions situées
à l’ouest du viaduc : ces dernières étaient blanches; les autres sont
jaune rougeâtre. Les principaux bancs ne se correspondent pas d’un
côté à l’autre du vallon assez étroit qui les sépare. Il semble donc
qu'il y a deux systèmes bien distincts, et malgré toute mes recher-
Ches, cette première opinion est restée la conclusion de cette étude.
Entre les éboulement récents qu’on rencontre toujours sur les pentes
de tous les vallons, et les alluvions caiïllouteuses jaune-rougeâtre en
114 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 juin
lits réguliers, on observe ici deux éboulements plus anciens dont
l’âge est pour ainsi dire fixé par diverses circonstances.
L'un de ces éboulements, le plus extérieur, ne renferme aucun débris
des assises les plus supérieures de la tranchée. Il semble donc qu'il
est antérieur à ces dernières assises, formées essentiellement de
lehm argileux et de loess sableux blanchâtre. L'âge de ces lehms est
facile à établir. Ils se terminent à moins de deux cents mètres à
l’est et sont alors remplis de diverses coquilles. C’est le rivage de ces
lehms. Ce rivage est presque à 80 mètres au-dessus de la Saône. En
sorte que nous sommes sur ce point en présence d'un lambeau res-
treint de la terrasse de 80 mètres.
Cette terrasse occupe le milieu du dernier âge quaternaire, celui
du retrait définitif des grands glaciers. Vers la base des loess ou lehms
sableux de cette terrasse, on a recueilli la tête, les os et les défenses
d’un mammouth ancien. Les lames de ses dents étaient plus écartées
que celles des dents de l’Æ, primigenius ordinaire, m’a dit M. Gau-
dry qui a bien voulu déterminer une des dents recueillies avec la
mâchoire. Cette différence entre les dents de l’Éléphant de la terrasse
de 80 mètres et celle du véritable Z. primigenius concorde avec la
différence d'âge de ces deux Éléphants.
La limite postérieure de l’éboulement est ainsi antérieure à la ter-
terrasse de 80 mètres, et le vallon dans lequel s’est produit l’ébou-
lement est aussi antérieur à cette terrasse. Le début de l’érosion du
ravin de Sathonay a donc précédé la formation de la terrasse de
80 mètres à un niveau supérieur au fond de ce vallon. |
La limite antérieure de l’éboulement est fixée par l’étude de ses
matériaux ; ceux-ci sont les mêmes que ceux des tranchées des via-
ducs de l'étang. Les alluvions de ces tranchées étaient ainsi déjà
déposées à l’époque de l'ouverture du vallon du dernier viaduc.
L’éboulement le plus ancien est situé sous le précédent. Par l'absence M
complète dans ce dépôt de toute trace indiquant l'existence des allu-
vions des viaducs de l'étang, il devient à peu près évident que cet
éboulement leur est antérieur.
En résumé, les alluvions jaune-rougeâtres semblent avoir été cou-
pées par une érosion dirigée N. 132° E. Dans cette vallée un éboule-
ment s’est fait et à servi de rivage aux alluvions des viaducs de
l'Étang. Enfin une nouvelle érosion, agissant comme à Toussieux
(Isère), plus énergiquement sur les dépôts de la rive, a fait dispa-
raître le contact entre les alluvions du viaduc de l'Étang et les
dépôts antérieurs. Il n’en reste qu’un lambeau ayant tout le faciès
d’un éboulement lent. C’est ce dernier éboulement que j'ai décrit
1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS: SUR LA BRESSE. 715
tout d'abord et qui est antérieur au dépôt du læss de la terrasse de
quatre-vingts mètres.
Les alluvions jaune-rougeûtre, en bancs réguliers très étendus, dans
* lesquelles nous entrons maintenant, sont ainsi, par tous leurs carac-
tères et par leurs diverses conditions de voisinage, antérieures aux
alluvions du viaduc de l’'Étang. Elles rappellent les alluvions de la
—…. base de la tranchée de la passerelle en fer. Comme dans cette tran-
— chéé, on voit au-dessous des alluvions, d’abord un niveau de sables
rouge-noirâtre, puis, un dépôt glaciaire assez bien défini, qui se
présente ici sous la forme d’une moraine de chute. Ainsi de part et
d'autre on trouve le même ensemble; c’est ce qui m'engage à iden-
—{ifier ces deux lambeaux séparés par une distance d’un kilomètre
occupé par les sables et les argiles des viaducs de l’'Étang. Ces allu-
—vions jaune-rougeâtre se suivent ensuite jusque dans le dernier em-
—prunt situé près de la route de Sathonay au camp, à l'endroit où le
—… chemin de fer tourne vers le sud.
Le rivage des alluvions jaune-rougeûtre se trouve par l'allure des
couches : toutes ces assises de sables ou de cailloux se relèvent len-
tement toutes ensemble et prennent enfin vers la route une pente
assez rapide et ondulée, qui est l’un des aspects les plus constants
é des dépôts de rivage. On y retrouve les sables rouges du fond situés
“sur la moraine de la passerelle en fer. Au-dessous les cailloux sont
plus gros, moins colorés, quoiqu'il y ait encore quelques lits très
Î rougeâtres. Mais la faible partie visible de ces dépôts anciens ne
permet pas de les étudier suffisamment en détail. On pourrait toute-
fois les assimiler aux assises disparues qui occupaient la vallée de la
L Saône, à l’ouest de la passerelle en fer, à l’époque du dépôt des
3 sables (Y) inférieurs à la moraine de cette tranchée.
1:
Le
Ancienne sablière.— Aussitôt après avoir franchi la route
qui conduit de Sathonay au camp, la voie ferrée longe sur un rem-
3 blai une ancienne sablière ouverte à l’est. Cette exploitation donne
une magnifique coupe qui, avec une dernière tranchée et deux
autres fouilles importantes, complète tout ce que j'ai pu apprendre
“sur les alluvions des environs du village de Sathonay. La masse des
malluvions se subdivise nettement dans la sablière en trois parties
bien distinctes : des lehms en haut, des alluvions et des moraines en
“dessous, puis une ligne droite bien tracée et faiblement inclinée
limite un poudingue. Au-dessous se développe une puissante alluvion
très régulière, indiquant une unité de formation qui n’existe pas dans
les couches supérieures.
Ancienne moraine. — Pour suivre maintenant l’ordre purement stra-
716 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 Juin
tigraphique, je dirai que, d'après mes observations, comme d’après
celles de M. Gotty, officier d'administration, on rencontre vers
218 mètres d'altitude, au-dessous du ravin de Sathonay, un dépôt
glaciaire assez bien caractérisé. Au début, M. Gotty lui donnait une
autre origine, parce que la présence d’un dépôt glaciaire dans une
telle situation, sous une telle masse d’alluvions, lui semblait impos-
sible. M. Gotty avait observé ce dépôt au fond de la sablière qui est
en face de la pompe à feu du camp de Sathonay. Depuis, on l'a
reconnu dans les fondations de la pile du milieu du viaduc, située
auprès de cette pompe. Enfin, les 24 degrés hydrométriques de l’eau
de la pompe et de celle du ruisseau qui prend sa source au fond du
ravin de Sathonay, prouvent que la moraine a une assez grande
étendue pour qu'il soit indispensable d’en tenir compte.
Au-dessous de la moraine, M. Gotty a observé des sables qu’il a
appelés «des mollasses », et plus bas d’autres sables qu'il a distin-
gués sous le nom d’ «alluvions anciennes ne contenant que des
sables marins très fins ». Les sables qu’il indiquait sous ces deux
désignations ressemblent beaucoup à ceux qui viennent affleurer sur …
la route de la Saône entre le pont de Collonges et le vallon de Fon-
taine-Sathonay. C’est tout ce que je puis en dire, ne connaissant
pas le lieu exact où M. Falsan a recueilli des fossiles de molasses
marines aux environs du Vernay, c'est-à-dire dans le voisinage du
pont de Collonges.
Alluvions supérieures à la moraine. — Au- is de la moraine les
observations de M. Gotty et les miennes sont aussi PET SONRT EE que
possible. x
M. Gotty disuünguait bien plusieurs lits, mais il lui semblait tou-
jours que les différences étaient trop fugitives, trop peu saisissables
pour qu’on püt les indiquer et dans sa coupe il classait toutes ces
subdivisions sous une seule légende : « alluvions caïillouteuses, sables
siliceux, poudingues ». Néanmoins il distinguait, dans un croquis
que je possède de la grande sablière de la pompe à feu, des allu-«
vions anciennes (4 bis), puis, au-dessus, des lits plus sableux, et
ensuite des alluvions mêlées de lits de poudingues. À ces observa-
tions j'ajouterai que les premières alluvions renferment des cailloux
alpins dès leur début. Les sables sont aussi très rarement purs; le
plus souvent, ils sont mêlés de graviers. Enfin, la masse des allu-
vions est homogène et atteint environ cinquante mètres.
1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 717
POSITIONS STRATIGRAPHIQUES
Depuis notre point de départ en suivant la voie de Fleurieux à la
pompe à feu de Sathonay, je n’ai parlé qu’une fois des poudingues
équi constamment supportent la série des alluvions meubles que
M” j'ai décrites; j'ai fait remarquer avec détails que, malgré l’absence
M de toute limite très apparente, il fallait séparer ces poudingues des
alluvions meubles. En renoncçant à cette séparation, comme le vou-
draient quelques-uns, on rend la géologie détaillée de ces alluvions
impossible. En l’admettant, ne fût-ce qu’à titre provisoire, on peut,
je crois, tirer un bon parti de l'étude des cent mètres d'épaisseur
_ d’alluvions qui entourent le ravin de Sathonay. C’est pourquoi,
malgré les nombreuses objections de mes confrères, j'ai continué
cette étude avec le ferme espoir de les voir un jour de mon avis.
Des sables fins existent à la base des coupes les plus profondes.
On les voit à Fleurieux et sous le remblai du Petit-Moulin, vers
185 mètres d'altitude. On peut très bien les identifier avec les « mol-
lasses » de M. Gotty ou avec ses « alluvions anciennes ne renfermant
que des sables très fins ». Toutefois, ces dépôts de M. Gotty sont
peut-être à une altitude un peu plus élevée.
- À l’ouest de Miribel, au Bas-Nevyron et à la Petite-Côte, on rencontre
… des argiles bleuâtres et des sables de la formation lacustre pliocène
de la Bresse. La faune de ces assises s’identifie presque avec celle
Mn des lignites de la rivière d’Ain à Mollon et, par cela même, avec celle
des puits de Sanciat et de Treffort, dont j'ai parlé le 18 juin 1883.
Les argiles et les sables qui les accompagnent sont à la Petite-Côte à
186 mètres d'altitude. Ces sables sont semblables à ceux de Fleu-
rieux et du Petit-Moulin ; peut-on les identifier ? C’est très probable.
Une alluvion ne renfermant aucun caillou de provenance excelusi-
yvement alpine couronne les sables précédents à Fleurieux et accuse
-une plus grande intensité des cours d’eau. Si cette plus grande acti-
vité des rivières correspond à une modification générale du climat,
nous pouvons admettre que ces alluvions sont du même âge que le
deuxième erratique dont j'ai parlé dans ma note de l’année dernière.
Le deuxième erratique est placé entre les lignites de la rivière à
Mollon et les argiles à Pyrgidium Nodot. Cet erratique renferme,
près de Treffort, des cailloux qui sont peut-être alpins, mais qui
peuvent aussi avoir une origine moins éloignée. Dans le Sud le Pyr-
gidium Nodoti n’a pas encore été rencontré, et d’autre part la faune à
Valvées du Sud ne se trouve pas dans le nord. Seuls, la VNematurella
lugdunensis et le Pisidium tardyanum relient, d’après M, Locard, ces
115 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 juin
deux faunes entre elles. Or, d’après les déterminations de Tournouër
indiquées dans ma note de l’an dernier, la Nematurella lugdunensis
est une espèce commune aux deux horizons séparés par le deuxième
erratique. Il ne reste ainsi que le Pisidium tardyanum et la Bythinia
tentaculata, d’après les collections de Tournouër, pour identifier la
zone à Pyrgidium iNodoti du Nord avec celle à Vivipara tardyana et
à Valvata vanciana du Sud. On ne peut donc encore fixer au Sud la
position des faunes du Nord. Mais en étudiant le travail de M. Lo-
card on peut grouper : en bas, le Bas-Neyron, Trévoux, Meximieux,
Pérouges, Montgardon et Condal; au-dessus, Cormoz, le Villard; en
haut, Loyes, les Boulées, Sermenaz. Au-dessus de ces faunes on n’a
recueilli qu’üne Succinée.
La grande différence de faune qui, du fait de cette Succinée, semble .
exister entre ces argiles et celles à Pyrgidium, qui sont au-dessous,
paraît indiquer qu'il convient de placer ici l’une de nos grandes
divisions. Cette opinion, que j'emprunte à M. Potier, m'a semblé
devoir être admise sans difficulté par un grand nombre de mes
savants confrères, mieux placés que moi pour l’apprécier. Je placerai
donc, avec MM. Potier, Gaudry, etc:, la division du Quaternaire et
du Pliocène en ce point bien précis, facile à tracer sur la plupart de
nos cartes et dans presque toutes les coupes de la Bresse. La consé-
quence la plus considérable sera de ranger dans le Quaternaire
toutes les dernières grandes extensions de glaciers, de donner ainsi 5
à cette époque une réelle raison d’être qu’elle semblait perdre de
plus en plus. Il en résuliera aussi plusieurs solutions intéressantes.
D'abord tous les Mastodontes resteront pliocènes, et tous les Élé-
phants deviendront quaternaires. Ensuite la faune des autres mam-
mifères sera très homogène; celle des mollusques, espérons-le, ne le
sera pas moins. | |
En Bourgogne, et notamment sur le chemin de fer entre Dijon et
Chalon, les sables à Z’/ephas meridionalis et F'quus stenonis, etc., repo-
sent toujours sur les argiles à Pyrgidium Nodoti ; jusqu’à ce jour on
n’a constaté de terrain erratique qu’au-dessus des sables. Dans la
Bresse de l’Ain ou du Sud, on trouve cà et là l’Z. meridionalis dans
des sables, mais sans qu'aucune coupe détaillée d’un de ces gise-
ments ait été donnée. Toutefois c'est dans des sables et dans des
dépôts superficiels de Saône-et-Loire et du Jura que ces découvertes
ont eu lieu. Il résulte de ces circonstances que ces trouvailles ont
dû être toutes faites dans des assises supérieures au troisième er-
ratique de la Bresse, c’est-à-dire sur la moraine des puits profonds
de la Dombes et de Bourg, ou dans des alluvions à peu près con-
temporaines.
TARDY. — NOUVELLES OBSÉRVATIONS SUR LA BRESSE. 719
1884.
Si dans le Nord du département de l’Ain on trouve des sables au-
dessous des chailles du troisième erratique, ces sables font défaut
dans les tranchées du chemin de fer de Bourg à Besancon, soit au
point kilométrique 487 k. 700, soit aux kilomètres 491 et 493 À
487 k. 700, les chailles jurassiques de ce niveau reposent sur les
argiles et sont ensuite recouvertes par des sables. Aux kilomè-
—ires 491 et 493 on voit affleurer les cailloux alpins les plus septen-
“trionaux du troisième erratique ; ils reposent sur des argiles. Plus
au sud on trouve sous cet horizon caillouteux une nappe aquifère
très abondante. L'étude des puits profonds de la Dombes, comparée
“avec les résultats de mes dernières recherches me porte à penser
dr
que la moraine du troisième erratique, très nettement observée à
ai Bourg, a raviné les assises lacustres pliocènes. Et, selon toute pro-
babilité, l’£lephas meridionalis est postérieur à la moraine qui, dans
tous les cas, est très voisine de l’âge de cet Éléphant.
La morainc de l'E. meridionalis, ainsi que nous pourrions presque
nous permettre de la nommer, renferme à Bourg de nombreux cail-
loux alpins. Son extension jusqu’au nord de la ville nous donne une
idée de l’excessive puissance des glaciers de cet âge. Cette Moraine
se raccorde très bien, par les puits profonds de la Dombes, avec
Mu ja Moraine du fond du ravin de Sathonay.
—. L'alluvion B de la sablière de Fleurieux, venant de la vallée de la
“à Saône, et contenant pour la première fois des cailloux alpins, peut
être immédiatement postérieure à cette Moraine. À Sathonay une
alluvion identique repose sur la Moraine profonde. Nous pouvons
donc considérer ces deux alluvions comme étant du même âge.
| L'alluvion B de Fleurieux et les alluvions régulières qui entourent la
pompe à feu de Sathonay sont à peu près du même âge. De part
et d'autre elles sont meubles à leur partie inférieure et cimentées
Iudans le haut. Elle semblent toutes deux devoir être, à leur base
(I à la même cote d'altitude. Leur puissance varie toutefois; mais
IMcette variation est une diminution constante d'épaisseur depuis Sa-
thoray jusqu'à Fleurieux. En sorte qu'il suffit d’une érosion anté-
rieure à la cimentation des couches par des eaux calcaires pour
expliquer cette différence de puissance. Enfin, je rappellerai que si
| l'alluvion B de Fleurieux est la première qui ait amené par la vallée
(M de la Saône des cailloux alpins, la Moraine de la pompe à feu semble
aussi, à tous les points de vue, être le prolongement du troisième
| erratique de la Bresse du Nord, formé essentiellement de cailloux
“alpins au nord de Bourg. Aussi, si l’alluvion régulière ne correspond
| pas à tout l’ensemble B de Fleurieux, il est du moins fort probable
|
qu'elle est du même âge que les assises supérieures de cet ensemble.
120 TARDY. == NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 93 Juin
Des coquilles marines usées et remaniées ont été trouvées autrefois
dans ces alluvions et ont fait l’objet de longues discussions à l’époque
de Fournet. On en rencontre encore, et ce fait permet de raccorder
avec ce niveau les alluvions de la plaine située au sud-est de Lyon
et de classer ies Moraines de cette plaine. .
Des ossements et des dents d'animaux ont été trouvés sur le chemin
de fer de Sathonay à Trévoux dans la tranchée qui est au sud du
viaduc de la pompe à feu de Sathonay et de l’ancienne sablière.
Au-dessus des alluvions régulières dont je parlais tout à l'heure,
on voit des bancs de poudingues. C’est au milieu de ces bancs,
dans une poche occupée par des alluvions meubles, qu’on a trouvé
sur un lit sableux une brèche osseuse renfermant d’après M. Gaudry,
des débris de Cheval, de Bœuf, d'Hyène, ({yæna spelæa) et de pe-
tits rongeurs, ainsi qu'une mâchoire d’un grand Bovidé resté indé- M
terminé pour M. Gaudry. L'un de ces os semble avoir été rongé par M
des carnassiers. Des os d'ÜUrsus arctos ont été mêlés aux premiers M
ossements trouvés dans ce gîte. Leur meilleure conservation permet, |
à cause de l’exisience d’une grotte vers ce point, de les croire plus |
récents que les autres dont j'ai recueilli quelques-uns en place; par-
ticulièrement des dents d'/yæna spelæa.
L'âge de l’alluvion à ossements n’est pas douteux. Partout, autour
des ossements, l'alluvion est fortement cimentée; or, aucune allu-
vion postérieure à la couche de grès G de Fleurieux, n’est cimentée |
de la même facon. D'autre part, on peut suivre de Sathonay jusque
tout près de Fleurieux ces bancs de poudingues très durs, très com-
pacts et très épais, et s'assurer qu'ils forment un seul tout.
Le contraste entre l'ancienneté de l’alluvion et l’apparence ré-«
cente de la faune, m’a conduit à faire une étude minutieuse de cette
alluvion. Après bien des recherches j'ai dû la séparer des a/luvions
régulières qu'elle couronne tout autour de Sathonay. La ligne de dé-
marcation entre les deux alluvions n’est pas très apparente. Il est
cependant facile de l’observer, car les deux courants n’ont pas la
même direction. L'alluvion régulière se termine par un courant ve-«M
nant du sud, tandis que l’alluvion à ossements vient du nord. C’est
dans les anfractuosités d’un premier poudingue que les ossements\
ont été laissés, et les secondes alluvions ont recouvert ces débris os-
seux d’une conservation très variable,
Les ossements situés au-dessus de l’alluvion qui accompagne la
Moraine du troisième erratique de la Bresse semblent de l’âge des
assises lacustres qui ont fourni la grande Succinée de la collection
de l'École des Mines de Paris, c’est-à-dire des argiles et des marnes
de Bourg-en-Bresse. Leur faune serait ainsi celle indiquée ci-dessus.
1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 721
L'alluvion qui recouvre les ossements doit, ainsi que nous l'avons
vu pour le deuxième erratique, correspondre à un nouveau déve-
loppement des phénomènes climatologiques qui ont provoqué l’ar-
rivée des cailloux au milieu des dépôts lacustres de la Bresse. Cette
alluvion serait alors du même âge que le quatrième erratique visible,
ainsi que je l'ai dit l’année dernière, à Césile, auprès de Montrevel.
On l’observe encore à la Chambière, à Buellas, à Corgenon, à Saint-
Remy et à l’ouest de Bourg. Dans ces dernières localités il renferme
déjà des petits blocs soit jurassiques, soit alpins.
Des sables recouvrent autour de Bourg le quatrième erratique ;
ils se retrouvent sous forme de grès au-dessus de l’alluvion précé-
dente, dans l’ancienne sablière sur la ligne de Lyon à Trévoux. Le
grès G de Fleurieux est encore du même âge, car il est dans la même
situation,
L'alluvion D de la sablière de Fleurieux, reposant sur les grès
G, correspond sans doute aux alluvions et aux sables qu’on ren-
contre vers Perrex et qui forment vers Vandeins, à l’ouest de Corge-
non et de Buellas, des montagnes de cailloux dont E. Benoît a parlé
_ dans l’une de ses notes.
Les argiles jaunes de Rochetaillée recouvrent à Fleurieux l’allu-
vion. D. De même les sables de Perrex sont recouverts à Saint-
André-d’Huriat par des marnes jaunes identiques à celles de Roche-
taillée. Ces marnes renferment, d’après Tournouër, la Succinea
oblonga et trois espèces du Villars-de-Donsure. Mais ces trois der-
nières sont, avec le Pyrgidium, toujours roulées et usées.
A cette époque, les rives du bassin lacustre, sont assez éloignées
de Bourg pour qu'on puisse observer au voisinage de cette ville le
lit d’une rivière ancienne. À la Chagne, ce lit présente des argiles
jaunes, mais aucun fossile. En établissant la succession des couches
des sablières de la Chagne, on peut s'assurer qu’elle correspond exac-
tement à celle de Sathonay. Les argiles jaunes de la Chagne sont
celles de Rochetaillée,
Au-dessus des argiles, je n’ai plus de point de comparaison en
Bresse. Une simple énumération des diverses assises me reste à
donner. Je la ferai dans le même ordre, c’est-à-dire en m'élevant
dans la succession sédimentaire.
Des sables rouges recouvrent les argiles jaunes de Rochetaillée
sur le chemin de fer, vers le pont du cimetière de Fontaine. Le
profil des poudingues montre qu'à l'époque des argiles jaunes le
“lit du bassin se trouvait sur l'alignement Fontaine-Fleurieux ; à
l’époque des sables rouges il se trouve à l’est entre Fontaine et 5a-
thonay. Aux sables rouges de Fontaine doivent correspondre les
XII, 46
729 LARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BASSE. 23 juin
_alluvions rouges du fond du premier emprunt près de Sathonay.
Une Moraine repose sur les sables précédents. On en trouve la
trace à un kilomètre plus loin, vers l’est; mais dans l'emprunt men-
tionné ci-dessus elle n’est pas représentée d’une façon certaine.
Le lit rouge sableux, souvent noirâtre, qui repose sur la Mo-
raine précédente, près de la passerelle en fer, se retrouve dans les
tranchées au-dessous de Sathonay; il y est très net et très épais.
Des alluvions jaune-rougeâtre recouvrent de part et d'autre les
sables rouges. Dans la tranchée de la passerelle en fer elles sont
coupées horizontalement par les assises suivantes. Vers Sathonay M
elles sont coupées de la même manière par des assises bien posté- "
rieures. Nous ne pouvons donc pas connaître la puissance exacte
qu’elles ont eue.
Une érosion d'au moins quarante mètres ravine les alluvions
précédentes et prépare le lit des alluvions suivantes. Cette érosion
coupe la voie ferrée suivant la direction N. 132° E. du côté de Sa-
thonay. |
Un éboulement se produit sur la rive N. 132° E. avant le dépôt des
alluvions suivantes (S du tableau final).
Des alluvions ou alluvions du viaduc de l'Étang occupent le vide
produit par l’érosion précédente. Elles s’appuient sur les alluvions.
jaune-rougeûtre à la passerelle en fer. Elles y débutent par des
sables argileux. Au dessus, ce sont de véritables lits d'argile un peu
sableuse; puis les sables reparaissent, accompagnés de graviers et
surmontés par des cailloux. Enfin des sables existent vers le haut. “M
Une faille, dont le banc le plus argileux de la succession précé-
dente à seul conservé la trace, coupe tout cet ensemble. Ce fait
permet de fixer la date des failles de cette direction N. 75° E. à une“
époque bien postérieure à celle que j'avais pu établir l’année der-
nière. Les éboulements de Fleurieux permettent du reste d’en rap-«
procher encore davantage la date. “à
Cette faille nous montre que les sables même un peu argileux ne
conservent aucune trace des failles qui les traversent ; les argiles
seules peuvent nous les indiquer. A plus forte raison les alluvionsM
n’indiqueront-elles aucune de ces dislocations du sol.
_ C'est ici que je me suis arrêté dans la description des assises, en
suivant la voie ferrée; je n’ai dit qu'un mot des assises suivantes,
lorsque j'ai nommé l’ancienne sablière, Je vais maintenant, parler de
ces diverses couches.
Une érosion indiquée par un plan légèrement incliné qui coupe
toutes les assises précédemment mentionnées : Alluvions S, alluvions
DL:
MT :
y
4884. TARDŸY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 793
jaune-rougeâtres, poudingues, alluvions supérieures aux ossements,
alluvions anciennes, etc., succède à toutes ces assises. Ce plan d’é-
rosion offre cette particularité que sa trace sur les flancs du ravin
détermine une surface parfaitement plane quelle que soit la résistance
des alluvions nivelées. Cette surface est faiblement inclinée vers la
Saône.
_ Une moraine et une alluvion reposent sur le plan d’érosion. L’al-
luvion, formée de très gros cailloux s’observe très bien dans la moitié
nord de l’ancienne sablière et ensuite partout vers l’ouest. La mo-
raine, au contraire, forme une bande amincie par des érosions, au
sud dans l’ancienne sablière et au nord dans la tranchée suivante,
juste au-dessus de la faune du grand Bovidé à Ayæna spelæa.
Une alluvion dont on ne peut pas apprécier la durée sépare cette
première moraine d’une deuxième, que j’appellerai la moraine mé-
diane.
Les moraines médianes et leurs alluvions sont très distinctes des
— précédentes à Sathonay et à Bourg. De part et d'autre le groupe in-
férieur est jaunâtre et le groupe supérieur est tout différent. La mo-
raine inférieure n'existe pas auprès de Bourg, à La Chagne, mais la
moraine médiane y est très puissante et ses produits dérivés ou
accessoires se retrouvent encore plus loin vers le nord. Ces deux
moraines se superposent constamment dans le nord de la Dombes;
elles y sont séparées par une nappe aquifère dont les infiltrations
donnent quelquefois à la moraine inférieure une couleur bleuâtre.
Alluvions supérieures à la moraine médiane. J'irai ici au-devant
d’une objection que mes prédécesseurs dans létude des alluvions
glaciaires sont en général très disposés à faire. Ils disent que les
superpositions de moraines sont le plus souvent le fait d’un torrent
éphémère qui a intercalé des alluvions au milieu d’une même mo-
raine. Cette objection est-elle bonne pour les moraines médianes et
inférieures dont je parlais tout à l’heure ? Je ne puis le dire. Mais
l'extension de la nappe aquifère qui les sépare et sa constance me
font croire qu’il y a deux moraines distinctes séparées par un horizon
argilo-sableux bleuâtre très constant quoique très mince.
Au-dessus de la moraine médiane cette objection tombe d’elle-
même. Auprès de Bourg on trouve constamment à ce niveau une
alluvion du nord. Celle-ci prouve que tous les courants diluviens
qui jusqu'à ce moment étaient venus du sud par la vallée de Bourg
ou de la Reyssouze s’écoulent maintenant en sens inverse, c’est-à-
dire par le sud, en passant sur un col qui atteint environ 260 à
270 mètres d'altitude.
Au cimetière de Fontaine-sur-Saône on voit des alluvions de rivage
124 TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 23 Juin
du même âge dont l'altitude est la même. Ensuite, il suffit d'étudier
le plateau de Fourvières, Saint-Irénée, Sainte-Foy pour juger du ni-
veau des eaux et des points où passait la Saône. Il semble, en un
mot, qu’à cette époque le bassin de la Saône s’est fermé vers Lyon
et que son plan d’eau s’est élevé jusqu’à 270 mètres d'altitude.
Un lehm ancien blanc-jaunâtre s’observe dans les vallonnements
de l’alluvion précédente. Il est argileux et très différent des lehms
bien plus rougeâtres qui couvrent le plateau de la Dombes et la mo-
raine supérieure ou finale dont je vais parler.
Moraine supérieure, base du dernier âge quaternaire. Au-dessus du
lehm ancien, on voit des dépôts de cailloux dans l’ancienne sa-
blière et sur bien d’autres points, notamment au cimetière de Fon-
taine, au-dessus du Miribel et sur la côte de Sainte-Foy. Ceux-ci
correspondent toujours à des dépôts glaciaires, c’est-à-dire aux
moraines les plus supérieures, à celles qui sont partout presque à
la surface du sol. L'extension de ces amas glaciaires est bien moins
grande que celle des glaciers antérieurs. La moraine de l’£. meridio-
nalis est de toutes la plus étendue ; la moraine médiane et celle de
la passerelle en fer viennent ensuite. Par son extension il arrive
souvent que la moraine médiane vient si près de la surface du sol
que de faibles tranchées suffisent pour l’atteindre. Cette circonstance
a dû souvent tromper sur l’âge de ces moraines. Les moraines supé-
rieures ont une extension très restreinte si on la compare aux exten-
sions indiquées en général pour les glaciers par MM. Falsan et
Chantre. Ce travail, d’une exactitude rigoureuse, s'applique à l’en-
semble de l’époque glaciaire et aux traces que nos savants confrères
ont reconnues, mais sans distinguer les diverses extensions. Du
reste à l’époque où ce travail a été exécuté, il ne pouvait encore être M
question de plusieurs grandes extensions successives des glaciers, «
et l'étude dont je donne ici les principales conclusions n’aurait pu l
se produire. ;
Les moraines supérieures s'étendent plus loin vers Lyon que dans le
nord. Souvent elles présentent un aspect démantelé très caractéris-«
tique. Alors elles sont souillées par un lehm rouge dont j’ai déjà
entretenu la Société à diverses reprises, notamment le 40 avril 1878;
c’est le lehm de la terrasse de 600 à 700 mètres d'altitude. La der-««
nière grande tranchée du chemin de fer de Sathonay à Trévoux en
donne un exemple; mais l’intercalation du lehm ancien n'étant visible
que sur un point très restreint; on peut croire de prime abord que
la moraine démantelée n’est autre que la moraine médiane lavée et
altérée. La séparation des deux moraines est très difficile à faire en
ce point. Elle l’est encore plus en se rapprochant de la gare.
Bull Soc. Géol.de France.
Note de M. TARDY.
Ordre de succession-des divers faits géologiques dela -période-finale.
COUCHES QUION PEUT CONSIDÉRER COMME SUFFISAMMENT
CONNUES
Dépôts modernes/(néolithiques)et contemporains\de
la prairie dela Saône
Derniendiluvium au nord ousfinal:
Merrasse de 20m,.enface du barrage de Couzon-
Stations solutréennes de l'Ain.
Meassemde om au Petit Moulin, sur la Voie
ferrée
Hache acheuléennede l'Ain. (Chelléenne,.G: de Mor>
tilletet D.)
Merrasse de 80m a l'est du viaduc de l'Étang E*
primigenius ancien.
ferrasse de 160, Plateaurde la Dombes,-surfaces
Éboulis sun es pentes à Fieurieux, coupés par la
failles
Terrasse de 320m, Plateau de la Dombes, couche
moyenne:
Moraines de Vancia®
Merrasse de 600m. Montagne de la chapelle de
Napt, 700m:
Moraines, Lyon, Ruelle. Alluvions supérieures du.
cimetière de Fontaine,
Lehm ancien: ancienne sablière et cimetière de
Fontaine:
Alluvions supérieures, ancienne sablière et cime-
tière de Fontaine,
Moraines médianes, ancienne sablière,
Alluvions ancienne sablière.. Emprunts de Sa-
thonay”
Moraineamincie de l’ancienne:sablière:
Erosion de-tous les dépôts antérieurs.
Alluvion dela tranchée du viadue de l'Étang.
Aroile jaune pâle coupée par la faille N 75° E:
de Fontaine:
Sables-argileux supérieurs de la passerelle en fer.
Érosion duilit des alluvions (S): de la passerellelen
fer au viaduc à l'Etang.
Alluvion. jaune-rouge, passerelle/enfer, ponts par=
dessus. Emprunts:
Moraine dela passerelle en. fer et des ponts par-
dessus.
kSables et alluvionstrouges (Y).: pont dulchemin du
cimetière de Fontaine et emprunt de Sathonay-.
Argiles jaunes de Rochetaillée; Eléphant défense
droite.
Sables et alluvions D: de Fleurieux, -Rochetaillée.
Grès G.de Fleurieux, poudingueset grès: ancienne
sablière,, etc.
Alluvions à ossements.: Cheval, -Bœuf, Hyène
(Hyænanspelæa) rongeurs, etc.; "Ursusarctos,
peut-être plusécent:
Alluvions régulières, puissantes de Rochetaillée.à
Sathonay, BdeFleurieux.
Moraine 28m altitude, sous la pompe à feu de Sa=
thonay- (1 Err. Alpin connu à Sathonay).
Alluvion: cailloux exclusivement originaires dela
Saône à Fleurieux:
Sables de 185% altitude au Petit-Moulin®
Alluvion\desables fins de la base "dela coupende
M:\Gotty:
DISLOCATIONS DU SOL; ÉROSIONS ET
RACCORD DES COUCHES AVEC
LA BRESSE
Station de Veyrier (Salève):
Moraines durlacde Genève:
Cluses-du,Jura:central:
Moraines de Belley:
2wéboulement du viaduc de l'É-
tang.
Faïlles nord 75%est, ayec minerais
fer et manganèse:
Ein\durcreusementdulitduRhône:
Moraines Loyes à Lagnieu,-etc.
Erosionkdu Rhône Débuts:
Moraines de Vantia:
Lehmrinférieur de la Dombes:
Dernière grandetextension.
Alluvion du nord,à La Chagne:
Moraines vers Bourg.
Alluvion. Emprunts-de Sathonay.
Erosion plane.
Viaduc de
1° éboulement rive
lEtang,
nord 432°
St:-Anudré d'Huriat probablement.
4Erratique (note duM8 juin 1883:)
Argile à Succinéel(Sp?) Bourg:
3°Erratique, Bourg.(2*Err Alpin
Bresse)
Muf de Cormoz:
Argiles\à Pyrgidium Nodoti.
Dufs à Mastodanvernensis,
Sables 4 Helix Chaivi.
Argilesrà faune du Niquedet-
2 Enr (1#avec roches des Alpes
en Bresse?)
186m,altitude.Bas-Neyron.
FaunesdeMollon-nivière,Lref-
fort Sanciat, etc.
Au-dessous (Voir tableau etnole
du 18 juin 1885.)
COUCHES RESTANT ENCORE A M ÉTUDIER, A COMPLÉTER
OUA RECHERCHER
Terrasse de 20m,.sa faune?
Givilisation solutréenne de l'Ain:
Terrasse de 40m, sa faune?
Givilisation acheuléenne-et/chelléenne de l'Ain,
Terrasse de 80, sa faune?
Terrasse de 160, sa faune? (Succinea oblonga.)
Moraines du Jura et.de l'Ain? /(Nurieux):
Terrasse de 320, sa faune? (Mas Rillier).
Terrasse de,600 n, sa faune”?
Dépôts divers de l'avancement des glaciers?
Phases diverses du retrait des glaciers:
Lehmsanciens,-leur faune
Valeur relative de cette grande extension.
Durée relative de cet âge.
Valeur relativede cette grande extension
Aupoint de vue de l'importance relative ces al=
luvions,-les argiles jaunes et lessables/sont-ilsile
produit dunephase secondaire. de-retrait.des gla-
ciers,-de la grande extension/glaciaire antérieure
aux alluvions (r) ou dlun-âge-spécial séparé des
alluvions (r)}\par une grande-extension| glaciaire”
Partie disparue du vide actuel\de la vallée “dela
Saône:
Faune”?
Chercher ici la relation qui peut unir ou séparer
ces deux genres de dépôts trèsidistincts entfait
Succinée(collection de l'Ecole des Mines à Paris)
(sp-?)
Faune (Z/assa Michaudi remanié; Fournet,-etc:)
Position.de L'Étephas meridionalis sumousous cette
moraine.
Positionde cette faune:
Faunemde Martinaz, en face de Mollon,-au niveau
de.l'Aïn}
Sables “du gouffre de Martinaz-
LETTRES
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1884. TARDY. — NOUVELLES OBSERVATIONS SUR LA BRESSE. 725
DERNIER ÉTAGE QUATERNAIRE
J'ai donné, dans ma première note du 45 avril 1878, la classifi-
. cation du dernier étage quaternaire; je n’ai rien à changer à la pre-
mière partie (p. 428) du tableau qui termine cette note. Il n’en est
pas de même de ma deuxième note et de la seconde partie (p. 429)
du tableau. Cette partie, où j'avais pour but de montrer que les
oscillations du sol sont en quelque sorte l’état normal du globe,
est toute à refaire au point de vue des concordances stratigraphi-
ques. Aujourd'hui, pour ne pas sortir de ma région et ne parler ici
que de ce que j'ai pu contrôler avec soin, je bornerai mon tableau
final à la Bresse et au Jura, et rappelant en quelques endroits le
tableau de l’an dernier, auquel celui-ci fera suite, je ne donnerai
- de détails que pour les faits relatifs à la présente note.
Dans les dernières tranchées du chemin de fer de Trévoux à
Sathonay, on observe facilement les lehms supérieurs et leurs su-
perpositions : celui de 600 mètres tout d’abord, ensuite celui de
320 mètres, puis celui de 160 mètres. En outre, sur le chemin de
fer on rencontre les lehms fossilifères de la terrasse de 80 mètres
avec ossements d’Z. primigenius ancien (1). Plus bas, au Petit-Moulin,
on traverse encore les lehms de 40 mètres. Enfin de Fleurieux à
Trévoux on recoupe plusieurs fois les divers lehms inférieurs.
Un petit profil en travers (fig. 2), fait en projetant sur un plan
unique les divers accidents géologiques et orographiques, m’a paru
un complément utile. J'ai choisi pour plan celui du rivage N.132°E.
de l’'éboulement qui précède la venue des alluvions S. du viaduc
de l’Étang. J'y ai projeté en pointillé, le ravin de Sathonay et la
Saône en partie, le chemin de fer enx, et le relief du sol pris à
une faible distance de la voie ferrée. La légende géologique est la
même que celle de la carte et se trouve appliquée dans le tableau
final ci-joint,
Parmi ceux qui ont étudié cette région avant moi, je dois citer
Fournet, puis MM. Falsan, Locard, Chantre. En outre je dois une
mention toute spéciale à E. Benoit qui y découvrit le premier les
.moraines des Echets. Je ne discuterai pas ici les opinions de mes
confrères; mais je dirai que Benoit, dans ses cartes géologiques et
agronomiques du département de l’Ain, a colorié comme terrain
glaciaire non seulement les moraines du plateau, mais aussi celles
que j'ai reconnues depuis sur les flancs du même plateau. Les obser-
(4) L'Ursus arctos mentionné ci-dessus pourrait être de ce niveau ou plus
récent.
EP TATNURE 4
1
126 LORY. — REMARQUES SUR LES ALPES DE GLARIS. 23 juin
vations de Benoit concordent donc parfaitement avec!les miennes.
Dans le tableau ci-joint, j'ai conservé la disposition adoptée l’année
dernière; mais j'ai ajouté sur le côté une division par lettre pour la
légende du profil et de la carte, puis une division par étages et sous-
étages ou horizons. Plusieurs préfèrent les désinences univoques en
ien; je leur propose le nom de Safhonien pour désigner le Quater-
naire, Il aura le grand avantage de rappeler une localité où chacun
pourra toujours étudier à loisir cet étage, tandis que le mot de Sa-
harien adopté par M. Mayer-Eymar indique une région encore ina-
bordable pour longtemps à la plupart d’entre nous.
M. Lory envoie la communication suivante :
Remarques au sujet des Alpes de Glaris ef des allures du terrain
éocène dans les Alpes,
Par M. Lory. |
J'ai lu, avec le plus grand intérêt, dans une des dernières livrai=
sons du Zulletin (1), les ingénieuses considérations par lesquelles
M. Marcel Bertrand a fait ressortir l’analogie du problème des Alpes
de Glaris avec la structure du bassin houiller franco-belge, si bien
élucidée par M. Gosselet. Ce rapprochement établit de plus en plus
l'intervention des failles dans les anomalies stratigraphiques de cette
partie des Alpes.
C’est aussi, d’ailleurs, la conclusion à laquelle aboutit le nouveau
travail de M. Rothpletz (2) : le Verrucano aurait glissé sur l’Éocène,
suivant une faille très inclinée vers le nord; l’explication de cette
superposition anormale s’accorderait avec l'hypothèse déjà émise
depuis trente ans par M. Studer.
Le repli du Verrucano et d’une partie du terrain jurassique sous
eux-mêmes, se trouverait dès lors restreint dans des limites qui ren-
draient ce fait bien plus facilement concevable et supprimeraient,
ce me semble, toute difficulté, à l'égard de l'explication que j'en ai
proposée (Pull., 3° série, t. XI, p. 14), pour la partie où ce replise
manifeste d'une manière incontestable, dans la coupe passant par le
Bützistæckli, entre Elm et Linththtal.
Ce qui me paraît le point capital, dans la structure des Alpes de
(1) Bull., 3° série, t. XII, p. 318. |
(2) Zeitschrift d. deutsch. geol. Gesellsch., 1883, t. XXXV, p. 434, — Ern, Favre,
Revue géol. suisse, pour 1883; Arch. des Sciences de Genève, 1884,
1884. LORY. — RÉMARQUES SUR LES ALPES DE GLARIS. 127
Glaris, c’est qu’elles sont situées exactement sur le prolongement du
massif des Alpes bernoises et qu’elles correspondent à un affaisse-
ment très brusque et: très considérable du massif des schistes cris-
tallins sous-jacents, dont les Alpes bernoises sont, au contraire,
une saillie mazima. C'est le même fait que dans les Alpes calcaires
vaudoises, situées entre le massif ancien des Alpes bernoïses, d’une
part, et ceux du Mont-Blanc et des Aiguilles-Rouges, d'autre part.
Les complications stratigraphiques exceptionnelles qui caractérisent
les terrains secondaires et tertiaires dans ces deux districts de Vaud
et de-Glaris sont essentiellement liées à cette dépression brusque de
leur soubassement de roches anciennes.
Sur les flancs des massifs saillants, en éventail (Mont-Blanc ou
Alpes bernoiïses), les terrains secondaires ont dû s’affaisser en plis
synclinaux plongeant sous les schistes cristallins ; — au contraire,
là où les massifs de gneiss ont subi un mouvement d’affaisséement,
suivant leurs axes anticlinaux, les terrains secondaires et tertiaires
ont dû descendre dans les cavités ainsi produites, à lèvres plus ou
moins surplombantes, et éprouver, alors, dans leur ensemble, un
renfoncement, un repli sous eux-mêmes, analogue à celui d’un doigt
de gant dont on fait rentrer l'extrémité.
Ce n’est là qu’une conséquence particulière toute simple du carac-
ière fondamental de toute la première zone alpine (1) dans laquelle les
dislocations et les plissements des terrains secondaires sont essen-
tiellement subordonnés aux failles de leur soubassement de terrains
anciens, plissés et disloqués antérieurement à ces terrains secon-
daires, et sur lesquels ceux-ci reposent en stratification constamment
| discordante.
Le terrain éocène, dans les Alpes, se trouve dans deux conditions
“essentiellement différentes. Dans les chaînes subalpines du versant
“nord-ouest, à partir des environs de Chambéry, et à travers toute la
Savoie et la Suisse, il repose généralement, en concordance, sur le
terrain crétacé. Mais d'autre part il s’étend souvent en dehors des
limites de celui-ci, et repose alors, en discordance complète, sur tous
les terrains plus anciens.
C’est dans ces dernières conditions que se trouve, par exemple, la
large bande de terrain nummulitique des Bassés-Alpes et des
Hautes-Alpes, formant les puissants massifs qui entourent Barcelon-
nette et Embrun, entre le massif primitif des Alpes-Maritimes, au
sud-est, et celui du Pelvoux äu nord-ouest ; c’est cette même bande
qui se prolonge en une languette étroite, vers le nord, jusqu'aux en-
(1) Bull,, 3 série, t. IX, p. 655.
128 LORY. — REMARQUES SUR LES ALPES DE GLARIS. 23 juin
virons de Saint-Jean-de-Maurienne et de Moutiers ; et la Carte géolo-
gique d'Italie en indique un prolongement analogue, par le col de
l’Armentière et le haut de la vallée de la Stura.
Dans cette région des arrondissements de Barcelonnette, de Gap et
d'Embrun, le terrain éocène a encore, dans son ensemble, une dis-
position à peu près horizontale, et il repose, souvent à de faibles dis-
tances, sur les terrains les plus divers, depuis l’Oxfordien jusqu'aux
Schistes cristallins. De plus, on le voit, en divers points, entourer
des pitons saillants de calcaires jurassiques, soit oxfordiens, soit lia-
siques, qui se montrent bien clairement comme ayant formé des îles
dans la mer éocène. J’ai décrit, il y trente ans, ces faits, que Rozet
avait interprétés tout autrement, mais sur le sens desquels il ne sau-
rait rester aucun doute (1).
Il ne me paraît pas en être autrement pour ces diverses saillies de
terrains jurassiques, ou même plus anciens, qui se montrent entou-
rées par le terrain éocène, et aussi par le terrain crétacé, dans le dé-
partement de la Haute-Savoie, et qui se lient intimement avec les
Pré-Alpes suisses des cantons de Vaud, de Fribourg et de Berne, jus-
qu’au lac de Thoune. Je crois que ces dispositions résultent de dis-
locations qui ont eu lieu antérieurement au terrain éocène, ou même
à une partie ou à la totalité des terrains crétacés.
J'ai cité, dans le Dévoluy (Hautes-Alpes), une superposition dis-
cordante des calcaires à silex sénoniens (surmontés de l’Éocène num-
mulitique), sur les tranches des calcaires oxfordiens (2). Dans les
environs de Thônes (Haute-Savoie), les îlots de roches jurassiques et
triasiques de la montagne de Sullens, près Serraval, et de celle des
Almes, près le Grand-Bornant, entourés par les terrains éocène et
crétacé (3), ne me paraissent pas avoir besoin d’être caractérisés au-
trement que comme des récifs saillants au milieu des mers où se
sont déposés ces terrains plus récents. Ce sont les plus méridionaux
de ces affleurements que M. Marcel Bertrand a figurés sous le titre
de /ambeaux de recouvrement (4); maïs je suis porté à croire que le
terrain éocène ne passe pas par-dessous, et que l’on peut étendre
à ces divers lambeaux, dans les Pré-Alpes de la Savoie et de la Suisse,
l'interprétation beaucoup plus simple que je viens d'indiquer, et qui
est d'accord avec les allures du terrain éocène autour de lambeaux
(1) Bull., 2 série, t. XII, p. 7; et Descript. géol. du Dauphiné, S 242.
(2) Bull., & série, t. X, p. 33; — Descript. géol. du Dauphiné, S 184.
(3) Voir Bull., 2° série, t. XVIII, p. 801, et Alph. Favre, Recherches géologt-
ques, etC., t. IT, p. 207-209 et 216-221. |
(4) Bull., 3e série, t. XII, p. 329.
AS
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP, DU DOUBS. 729
analogues, dans d’autres parties des Alpes beaucoup moins boule-
versées.
Le Secrétaire dépose une note de M. Hollande, intitulée : Ze-
cherches géologiques sur le massif des Beauges (Savoie) et les terrains ter-
harres situés dans la zone subalpine (Savoie et Haute-Savoie).
M. Fallot fait observer que M. Hollande place dans l’Éocène
moyen des couches à Cerithium elegans, Cerithium plicatum, Natica
crassatina, espèces caractéristiques des sables de Fontainebleau,
c’est-à-dire du Miocène inférieur. La présence des schistes à fucoïdes
au-dessus de cette zone ne lui semble pas suffisante pour autoriser
une pareille classification.
M. Kilian fait la communication suivante :
Note sur les terrains tertiaires du territoire de Belfort
et des environs de Montbéliard (Doubs).
Par M. W. Kilian.
INTRODUCTION
Nous venons de terminer l’étude des affleurements que présentent
les terrains tertiaires sur les feuilles Montbéliard et Ferrette de la
carte géologique de la France au 1/80,000°. Les explorations nom-
m breuses que nous avons faites pour établir les contours géologiques
nous ont fourni des documents assez intéressants. Il nous à été pos-
sible de rectifier ainsi quelques erreurs qui avaient été commises
“dans la classification des assises tertiaires de la région.
Nous devons à l’obligeance de MM. Henry L’Epée et Meunier
d'avoir pu consulter à loisir les échantillons de fossiles éocènes et
“miocènes que possède le musée de Montbéliard; M. Parisot, de son
côté, nous à communiqué gracieusement une série de coquilles la-
Custres recueillies à Châtenois. Il nous a paru utile de faire part à la
“Société géologique des résultats auxquels nous sommes arrivé et
de les rattacher aux observations que vient de publier M. Andreæ (1)
sur les terrains tertiaires de l’Alsace annexée.
La détermination des espèces lacustres réclame une grande habi-
(1) A. Andreæ. Beitrag zur Kenntniss des elsaesser Tertiaers. Strasbourg,
Schultz, 1884.
130 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS, 23 juin
tude et une expérience que nous n’avons pas. Comme nous ne nous
sommes pas occupé d'une manière spéciale de la faune tertiaire, il
nous à semblé que nos indications paléontologiques devaient être
contrôlées par des savants plus compétents. MM. Munier-Chalmas
et Boettger de Francfort, ont bien voulu examiner une partie de nos
fossiles, et nous tenons à leur en exprimer ici toute notre reconnais-
sance, ainsi qu'à MM. Zeiller et Fliche qui nous ont aidé à déter-
miner les débris de végétaux des schistes de Réchésy.
Les terrains tertiaires des vallées de l’Allaine et de la Savoureuse
ont été décrits à plusieurs reprises dans les ouvrages excellents qui.
ont fait connaître les environs de Montbéliard et de Belfort, et si
nous reprenons leur étude, c’est que nous croyons devoir apporter
des modifications notables aux divisions adoptées jusqu'ici pour les
assises éocènes et miocènes. Afin d'éviter de fastidieuses répétitions,
nous renverrons donc nos lecteurs, en ce qui concerne les détails
paléontologiques et stratigraphiques, aux travaux remarquables de
MM. Contejean, Parisot, Delbos et Koæchlin-Schlumberger, Sandber-
ger, Sauvage, Oustalet et Muston, et nous nous bornerons à consigner«
daus cette note les faits qui ressortent de nos observations person-
nelles. |
Les dépôts tertiaires occupent de grandes étendues au sud-est de
Belfort. On peut les étudier facilement toutes les fois que l’on tra-
verse l’épais manteau diluvien qui couvre toute la contrée ; les affleu-«
rements sont nombreux le long des vallées, sur le flanc abrupt des
collines dont le sommet porte le plus souvent une couche de lehm
et de graviers quaternaires. Au sud et au sud-ouest ces assises repo=M
sent, en s’amincissant, sur les terrains jJurassiques; elles vienneni
mourir ainsi le long d’une courbe qui passerait pas Belfort, Châte
nois, Montbéliard, Dasle, Badevel, Delle, Courcelles, Réchésy et qui 4
coïncide à peu près, comme nous le verrons dans la suite, avec le
littoral de la mer tongrienne. |
A l’est les couches tertiaires disparaissent sous les alluvions ant
ciennes; mais des sondages pratiqués en Alsace (1), non loin de
Ja frontière paraissent montrer que les marnes miocènes acquièrent
rapidement une épaisseur de plus de 100 mètres. Au nord de Belfort, M
région qui est en dehors de notre champ d’études, les terrains ter=l
tiaires vont s'appuyer sur le grès rouge à Saint-Germain (2). Les
affleurements sont du reste assez restreints de ce côté pour que leur
description puisse être négligée sans inconvénients.
(1) D'après M. Andreæ (loc. cit., p. 167), on a traversé en 1883, à Seppois-le=
Bas, 270 mètres de marnes léfliaires sans atteindre le substratum jurassique.
(2) D'après la carte géologique du territoire de Belfort, par M. Païisot.
. 1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP,. DU DOUBS. 131
. À — HISTORIQUE
De nombreuses ‘études ont été publiées sur les dépôts éocènes et
miocènes du département du Haut-Rhin, notamment sur ceux des
environs de Mulhouse et de Colmar; le territoire de Belfort a été
“exploré à plusieurs reprises, ainsi que la vallée de l’Allaine ; néan-
moins le résumé des diverses classifications qu'ont proposées les
auteurs pour les terrains tertiaires de ce pays montrera que les géolo-
—oues sont loin d’être d'accord sur la superposition des assises qui
font suite au terrain jurassique.
…—. M. Koæchlin-Schlumberger (1) (1858) mentionne le premier les
dépôts sidérolithiques et tongriens des environs de Belfort; mais il
“ne donne aucune indication précise sur la succession des assises qui
“constituent ce système.
— M. Contejan (2) (1861), dans son mémoire sur lrrohdissement de
Montbéliard, décrit le minerai de fer et la molasse de la contrée; il
Madopte l’ordre suivant (de haut en bas) :
Grès, etc.
DD EseEL Conglomérats.
Calcaire lacustre (Châtenois ?)
Minerai de fer sidérolithique (Kocène moyen ?)
Terrain tertiaire,
M. Parisot (3) (1868) étudie à son tour les couches tertiaires du
territoire de Belfort, il en donne la succession qui suit :
À
Schistes à poissons de Froidefcntaine.
Miocène. ? Calcaire lacustre de Châtenois.
Molasse, marnes et conglomérats.
Minerai de fer sidérolithique et nagelfluh.
Terrain tertiaire.
Mu La description minéralogique et géologique du département du
MHaut-Rhin de MM. Delbos et Koæchlin-Schlumberger (1867) con-
| tient une foule de documents sur les dépôts qui nous occupent; la
succession est la suivante (4) :
/ Calcaire lacustre de Châtenois.
Schistes à poissons.
Formation merine tongrienne (grès et conglomérats de
Bourogne, marnes de Méroux, etc.)
. Miocène inférieur.
(1) Bull. Soc. géol. de Fr., 2° sér., t. XV.
(2) Ch. Contejean. Esquisse dune description géologique et physique de l’arron-
Wissement de Montbéliard. Mém. Soc. d'émulation de Montbéliard, 2e sér., vol. I.
IM(3) Parisot. Esquisse géologique des environs de Belfort. Mém, Soc. d'émulation
le Montbéliard, 2e sér., vol. I.
(4) Nous ne. dofnons ici que les subdivisions qui se rencontrent aux environs
le Belfort et de Montbéliard, ;
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132 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS, 93 juin
Calcaire d'eau douce de Morvillars.
D UE { Terrain sidérolithique et conglomérats.
Pour M. Oustalet (1) (1870) l’ordre de superposition des assises est
résumé dans le tableau ci-contre :
= hr à Calcaire de Châtenois.
Miocène, Tongrien Grès de Bourogne et marnes à Meletta
(= S. de Fontainebleau (Sch. à poissons).
et M. à Cyrènes). Marnes à Cyrènes.
Eocène supérieur. | Terrain sidérolithique et nagelfluh.
La nouvelle édition (2) (1877) de la description du territoire de
Belfort de M. Parisot reproduit la classification adoptée en 1867 par
MM. Delbos et Koæchlin-Schumberger.
M. Bleicher (3) (1880) signale dans la Haute-Alsace l'existence, dans
le Miocène inférieur, de trois groupes superposés correspondant à
des faciès paléontologiques différents ; ce sont :
1° Un groupe inférieur à faune marine. Marnes, grès fins et gros.-
siers : Vaiica crassatina, Pectunculus obovatus, P. angusticostatus, Ostrea
cyathula, Foraminifères ;
20 Un groupe moyen ou de passage (Faciès littoral détritique).
Conglomérats sans fossiles.
3° Un groupe supérieur (Faciès littoral et saumâtre). Alternance.
plusieurs fois répétée de poudingues, de grès et de marnes : Pois-
sons (Zebias paralates) ; végétaux (Cinnamomum polymorphum) et co
quilles saumâtres (Mytilus Faujasi, etc.).
M. Muston (4), dans ses «Notices géologiques (1881) », donne pour
les terrains tertiaires des environs de Delle la classification suivante :
Pliocène. | Dépôts d’eau douce.
Schistes à poissons de Froidefontaine.
Molasse.
Eocène, | Sidérolithique et conglomérats.
Miocène. {
Enfin nous ne pouvons passer sous silence une monographie très,
complète que vient de faire paraître M. Andreæ (5) sur les terrains
tertiaires de l’Alsace annexée. L'auteur allemand expose dans cet
(4) Bull. Soc. géol. de Fr., % sér., t. XX VII.
(2) Parisot. Description géologique et minéralogique du territoire de Belforë
Belfort, 1877.
(3) Bull. Soc. Géol., 3 série, t. VIII.
(4) Muston. Notices géologiques, Montbéliard, 1881.
(5) Andreæ. Beitrag zur Kenntniss des elsaesser Tertiaers, Strassburg, Schultz, |
1884.
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 133
ouvrage, à côté de recherches originales stratigraphiques et paléon-
tologiques, toutes les connaissances acquises sur les terrains éocène
et miocène de l’Alsace; on trouvera dans le tableau qui est joint à
cette note le résumé de la succession que M. Andreæ a définitive-
ment établie pour ces couches. Nous puiserons dans son travail des
renseignements précieux pour notre étude. L'auteur mentionne à
plusieurs reprises les environs de Belfort; mais sans entrer dans des
détails sur la contrée. Nous parlerons de ces remarques à propos des
assises auxquelles elles se rapportent. Les résultats que nous avons
obtenus ne diffèrent du reste que peu des conclusions émises par
M. Andreæ; elles ont trait principalement à la position du calcaire
de Châtenois ; nous plaçons en outre à un niveau un peu plus élevé
les couches lacustres de Morvillars ; il nous répugne enfin (malgré
notre patriotisme) d'admettre que les eaux qui ont donné naïssance
aux dépôts du Tongrien marin aient été en relation directe avec le
bassin parisien.
Il. — DESCRIPTION DES COUCHES
Terrain éocene
… É'ocène supérieur. — Tandis que dans la basse Alsace et dans le
Jura l'étage moyen de l’Éocène est représenté par des dépôts lacus-
tres à Planorbis pseudammonius, les terrains secondaires sont recou-
verts directement aux environs de Belfort par des assises plus
| récentes. |
a) Minerai de fer sidérolithique (Bohnerz des géologues allemands).
IMNotre intention n’est pas de reprendre ici la description du ter-
“rain sidérolithique ; MM. Contejean, Benoît (1), Greppin, Parisot,
LKœchlin Schlumberger et Muston l'ont étudié avec un soin et une
IMexactitude qui rendent inutile un exposé nouveau.
Nous attribuons au minerai de fer sidérolithique une origine
hydrothermale, comme on le fait généralement, et ainsi que parais-
sent le démontrer suffisamment les découvertes de M. Quiquerez,
dans le val de Delémont. — L'âge de ce dépôt correspond à l’Éocène
supérieur ; M. Greppin a signalé dans le minerai de fer du Jura Ber-
nois des ossements de Palæotherium; nous mettons notre terrain
…sidérolithique au même niveau, car il est compris à Châtenois comme
dans les environs de Delémont entre les calcaires jurassiques et des
“couches à Melania Escheri et Planorbis rotundatus (Châtenois).
… (1) Bull. Soc. géol., 2 sér., XII.
734 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin
Le minerai de fer repose en transgressivité sur les diverses assises
du Jurassique supérieur; les épanchements thermaux ont eu lieu
probablement, ainsi que l'indique M. Contejean, lorsqu'une partie
des étages avait été dénudée, et les nappes d'eau ferrugineuse se
sont étendues en les attaquant sur les bancs de l’Astartien, du Ptéro-
cérien ou du Virgulien.
Nous ne pouvons rattacher au terrain sidérolithique, ainsi que
l'ont fait les auteurs, les conglomérats calcaires qui surmontent dans
nos régions le minerai de fer. Ces poudingues (Nagelfluh, Gompho-
lithe), sont parfaitement stratifiés; ils ne se distinguent nullement «
des conglomérats franchement miocènes qui les recouvrent ; ils s'ap- :
puient en beaucoup de points directement sur le Jurassique sans «
que l’on puisse constater la présence du minerai de fer sidéroli-
thique. D'après M. Greppin, on trouverait dans le Jura Bernois, au
sein des dépôts sidérolithiques, des bancs de poudingues calcaires «
semblables à ceux que nous pouvons observer aux environs de Monti-
béliard. Nous n'avons jamais, pour notre part, rencontré dans la 1
région qui nous occupe la nagelfluh jurassique en alternance avec le“
minerai de fer en grains. Les conglomérats renferment, il est vrai,
des Pisolithes en certains points; ces grains sont même incrustés
dans les galets ; il nous semble néanmoins n'avoir affaire ici qu à
un remaniement des dépôts sidérolithiques. Les galets à incrus--
tations de minerai ne pourraient bien être autre chose que des frag-
ments de la roche jurassique altérée par le dépôt ferrugineux, arra=
chés et roulés par la mer tongrienne. En effet, ces conglomérais se
sont formés sur place, car ils ne contiennent que des éléments em
pruniés à leur substratum quel qu’il soit; pour expliquer cette”
formation, il paraît nécessaire d'admettre l'existence d'une me ;
dont le flux et le reflux aurait donné lieu à de puissants cordor
ltioraux. L'extension des poudingues dans notre région ne permet
pas d’attribuer leur origine à l’action de couranis fluviaüles. |
La coupe du terrain tertiaire de Danjoutin, donnée par M. Parisot
en 1863 (1), montre d'une facon évidente que les conglomérais cal=
caires sont nettement supérieurs au minerai et qu'ils sont stratifiés
La stratification uniforme de la Gompholithe et la concordance par
faite qui la relie aux dépôts miocènes semblent constituer une
preuve de plus en faveur de notre opinion. Nous considérons les
conglomérats qui recouvrent directement le minerai de fer sidéroli=«
thique et qui sont surmontés par l'équivalent des marnes à Cyrènes
(1}
Loc. cit., p. 332.
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAÎRES DU DÉP. DU DOUBS, 7135
tunculus obovatus et Panopæa Heberti, qui forment en Alsace avec
les schistes à Poissons et les marnes à Septaires le substratum des
marnes à Cyrènes (4). On peut suivre ces conglomérats sur de
grandes distances, le long des Vosges et de la Forêt-Noire où, asso-
ciés à des perforations de Lithophages, ils fournissent des jalons qui
permettent de suivre les limites de la mer miocène. Nous les avons
rencontrés partout au contact du Jurassique et du Miocène (Dan-
joutin, Trétudans, Montaineau, Dasle, Morvillars). Il en existe un
lambeau fort restreint à Saint-Michel, près Sainte-Suzanne. Cet affleu-
rement indiqué par M. Benoît comme appartenant au Sidérolithique
parait être masqué. Des fragments de nagelfluh calcaire épars sur
le plateau virgulien témoignent seuls de son existence.
Le terrain sidérolithique a été signalé en de nombreux points de
notre région : à Danjoutin, à Leupe, près d’Andelnans, à Grand-
Charmont, à Fèche-l'Église, Dampierre, Badevel, aux Bourbais entre
Dasle et Audincourt, au Bosmont, entre Nommay, Bethoncowurt et
Grand-Charmont, à Châtenois, à Sevenans, à Trétudans, à Exincourt,
Taillecourt, au N.E. d’Audincourt, dans le bois de Belchamp.
b) Calcaire à Melania Laure
Syn. : Calcaire de Brunnstatt, Palæotherienkalk, Melanienkalk (Andreæ). Couches
de Bembridge (Wight). Obereocaen (Andreæ), Éocène supérieur (Gypse
du bassin de Paris). Raitche de M. Greppin.
Entre Morvillars et Bourogne, la route et la voie ferrée traversent
M une petite colline très intéressante par sa constitution géologique.
Dans une anfractuosité des calcaires kimméridiens se trouve un
Mlambeau de calcaire et de marnes lacustres; les tranchées du
“chemin de fer et de la route sont ouvertes dans ces couches, dont
MM. Parisot (2) a donné une coupe détaillée, à laquelle nous ren-
voyons nos lecteurs. Les bancs du calcaire jurassique affleurent à
l'est et à l’ouest du gisement, à des altitudes égales et supérieures à
celle des assises d’eau douce; il n’existe pas de faille à cet endroit,
car l'inclinaison des assises kimméridiennes est la même de part et
d'autre, et l’on peut en suivre les strates très facilement. A l’ouest,
le calcaire jurassique est directement recouvert par les conglomé-
mrats et la molasse miocène. Enfin il est à noter que nous n'avons pas
| | constaté trace de minerai de fer sidérolithique soit sous le calcaire
(1) Nous comprenons ici sous le nom de Marnes à Cyrènes l'équivalent des
"«Cyrenenmergel » du bassin de Mayence et non les marnes vertes du bassin de
| Paris ou leur représentant.
M)Parisot, 1877, loc: cit., p. 179:
136 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 Juin
lacustre, soit entre les conglomérats et les bancs du Jurassique su-
périeur.
Les couches d’eau douce de Morvillars ayant été fort bien décrites
par divers auteurs, nous croyons pouvoir passer immédiatement à
l'étude des fossiles qu’elles renferment en abondance; nous citerons :
Planorbis goniobasis, Sandb. (P. rotundatus, Brg.). Très commun
dans le calcaire lacustre de Morvillars (ma collection, musée de
Montbéliard). Les échantillons que nous avons examinés sont par-
faitement conformes aux types des environs de Paris et de Nogent-
le-Rotrou (Calcaire de Saint-Ouen). Il importe de noter la fréquence
de cette espèce à Morvillars, car elle paraît être assez rare dans le :
calcaire à Megalostoma mumia et Melania Lauræ de l'Alsace annexée.
Lymnæa longiscata, Brongn. Espèce abondante à Morvillars ; nous
en avons recueilli nous-même un certain nombre d'exemplaires
typiques.
Lymnæa convexa (1), F. Edw. Desh., pl. 45, fig. 7-8. Ce fossile est
caractéristique des calcaires de Morvillars. Nous avons comparé les”
échantillons que nous possédons à l’exemplaire figuré par Deshayes,
qui appartient à M. Munier-Chalmas. La Z. convexa se distingue
aisément des autres Lymnées par son ouverture moins haute que le
dernier tour de spire, la convexité et la largeur de l’avant-dernier
tour.
Nous l’avons trouvée abondamment; le musée de Montbéliard
nous l’a communiquée en nombreux individus. Cette espèce a été
signalée dans le Calcaire de Saint-Ouen des environs de Paris et
dans les dépôts à Planorbis rotundatus de Nogent-le-Rotrou.
Lymnæa caudata, F. Edw. Plusieurs exemplaires; variétés allon-
gées. Musée de Montbéliard.
Melania Lauræ, Math. (MW. Koechlini, Grepp.) (M. Escheri, var.
Lauræ, Sandb., pl. XVIL fig. 17-17/). Espèce très variable ; com-
mune à Morvillars ; nos échantillons sont bien conformes aux figures
que donne M. Sandberger (2). La M. Laur«æ est très abondante dans
les calcaires d’eau douce de Brunstatt (Haute-Alsace) et de Kleinkems
(Bade), dont elle peut être considérée comme le fossile caractéris-
tique. |
Enfin l’on rencontre fréquemment à Morvillars de petits corps
ovoïdes, allongés, de la grosseur d’une balle de fusil. Les auteurs les
(1) Cette espèce a été citée sous le nom de L. fusiformis par les auteurs ; nous
avons pu nous assurer du fait en examinant les échantillons du musée de Mont-
béliard.
(2) Sandberger. Land und Süsswasser conchylien der Vorwelt. Wiesbaden,
1870-75.
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAÏRES DU DÉP. DU DOUBS. 137
ont cités dans les listes sous le nom d’'OEufs de Tortues ; M. Munier-
Chalmas voit dans ces globules des Œufs de Bulimes ; M. Boettger les
considère avec réserve comme des œufs d’'Hirudinées.
À Châtenois, M. Parisot a signalé l'existence au-dessus du minerai
de fer sidérolithique d’un calcaire bitumineux noirâtre, dans lequel
il a trouvé les espèces suivantes :
Melania Escheri, Lymnea fusiformis.
Planorbis rotundatus,
M. Parisot nous a communiqué une série de fragments de ce cal-
caire qui n’a pu être étudié qu'à l'occasion du creusement d’un
puits. Ces morceaux étaient pétris de coquilles de petite taille mal-
heureusement fort mal conservées; M. Boettger y a reconnu les
genres suivants :
Patula, Planorbis,
Lymnea, Valvata? ou Amnicola.
(Cette coquille nous paraît se rapprocher beaucoup du V. circinata,
Mérian. du calcaire de Brunstatt).
Pisidium ? ?
Le calcaire bitumineux de Châtenois paraît avoir été confondu par
MM. Parisot, Delbos et Kæchlin-Schlumberger avec les dépôts la-
custres miocènes qui affleurent dans cette même localité. M. Ous-
talet a fait ressortir l'étrange association de fossiles (1) de la pre-
mière liste de M. Parisot, et dans la deuxième édition de son livre,
ce dernier auteur a montré que le calcaire à Planorbis rotundatus
devait, en effet, être séparé à Châtenois d’une assise lacustre plus
récente caractérisée par l’Æ/elix osculum, Tho.
Nous n'’hésitons pas à assimiler avec M. Parisot les couches bitu-
mineuses de Châtenois, à Welania Lauræ, Planorbis rotundatus et
Lymnées aux calcaires de Morvillars éloignés seulement de quelques
kilomètres et caractérisés par une faune identique.
La position des calcaires à Melanies de Châtenois au-dessus du
minerai sidérolithique est un fait important. M. Andreæ a assigné
“aux calcaires de Brunnstatt et de Morvillars (ces deux dépôts sont
intimement liés par leur faune) un âge relativement ancien ; il les
place dans ce qu'il appelle l’Éocène supérieur (Obereocaen), c’est-à-
dire dans l’Éocène moyen des géologues français, malgré la présence
du Palæotherium medium dans ces dépôts.
La superposition observée à Châtenois nous semble prouver d’une
(1) L'Helix osculum y figurait à côté du Planorbis rotundatus, etc.
XIT. 47
135 KILIAN. — TERRAÎNS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 93 juin
façon indiscutable que nous avons à faire à des calcaires lacustres
assimilables tant par leur faune que par leur position à la raitche à
Melania Lauræ, Lymnea longiscata, Cyclostoma mumia de M. Greppin
qui, dans le val de Delémont, surmonte nettement le minerai de fer
à Palæotherium medium et P. crassum. Nous ne pouvons nous ré-
soudre à placer les calcaires de Morvillars, de Châtenois et de Brunns-
tatt dans l’Éocène moyen dont la faune est du reste représentée
dans le Jura par les brèches d'Egerkingen (canton de Soleure) à Lo-
phiodon et Proviverra.
L'analogie des calcaires de Brunnstatt avec les dépôts de l’île de
Wight (calc. de Bembridge), qui montrent également dans l’Eocène
supérieur une association de Mollusques du calcaire de Saint-Ouen
(Planorbis rotundatus, Lymnea longiscata) avec les mammifères carac-
téristiques du Gypse parisien (Palæotherium crassum, P. medium, P.
minus, etc.) ne fait que confirmer notre manière de voir. C’est ainsi
que dans le Tarn les Palæotherium sont accompagnés du Melania
Lauræ comme à Bembridge et à Brunstatt.
Terrain miocène.
Miocène inférieur. — (Oligocène moyen et supérieur des Alle-
mands.)
Le Miocène inférieur débute dans le Grand-duché de Bade par des
marnes à Cyrènes que M. Andreæ rapproche des marnes vertes du
bassin de Paris; ces marnes, représentées également à Zillisheim
(Haute-Alsace), supportent sur la rive droite du Rhin des sables ma-
rins auxquelles correspondent :
a) Sables et marnes de Dannemarte.
Syn. : S. de Roetteln (Bade), marnes d’Altkirch (Andreæ), couches de Rœders-
dorf, d’'Oltingen, etc., marnes à Huîtres, S. de Fontainebleau (base),
sables de Weinheim (Mayence). Molasse marine inférieure de M. Grep- bi
pin, 1* groupe de M. Bleicher.
Nous signalerons comme très rapprochés de notre champ d’étude
les marnes et sables à Pectunculus obovatus, Panopea Heberti, Ostrea
cyathula, Fusus elongatus développés à Dannemarie (Alsace) et décou-
vertes par M. Andreæ (1); à ces marnes correspondent de nombreux
dépôts marins dans les environs de Ferrette et de Bâle.
Conglomérats littoraux. — Nous rattachons à ces couches les con-
glomérats littoraux d’origine évidemment marine (2) qui recouvrent
(1) Nous avons eu l’occasion de visiter à plusieurs reprises ce gisement que nous
avait indiqué le savant allemand.
(2) M. Andreæ (p. 295) a découvert des foraminifères dans des marnes subor=
données à ces poudirnigues.
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DÜU DOUBS. 739
le minerai de fer aux environs de Montbéliard et de Belfort. Ces pou-
dingues ont été suivis sur tout le pourtour du golfe alsatique, dans
le duché de Bade et dans ie Jura bernois, il en a été parlé à propos
du Sidérolithique avec lequel ils ont été souvent confondus.
b) Schistes à Poissons de Froidefontaine.
Syn. : Meletiaschiefer, Fischschiefer, Amphisyleschiefer (Andreæ), Septarienthon
(Mayence), S. de Fontainebleau (p. parte).
Nous n’entrerons pas ici dans la description des schistes à Pois-
_ sons de Froidefontaine bien connus par les travaux de MM. Parisot,
sauvage, Kæchlin-Schlumberger, Oustalet, Muston et Rzehak. M. An-
dreæ vient de résumer récemment tout ce que nous savons sur les
schistes à Amphisyle ; il en a décrit les Foraminifères et a constaté
leur superposition aux marnes de Dannemarie (à Altkirch) et leur
transformation en marnes à Septaires typiques à Aue, près de Sen-
theim. |
Dans les environs de Montbéliard et de Belfort la place des couches
à Poissons à la base du système de la Molasse de Bourogne ne peut
faire l’objet d’un doute. Le gisement même de Froidefontaine ne
peut fournir aucun renseignement sur la position stratigraphique
des schistes à Amphisyle. Les fosses qui ont servi à l'extraction de
la roche sont comblées ou remplies par les eaux, et l’on ne voit af-
fleurer aux alentours que les alluvions anciennes recouvrant d'un
épais manteau les collines avoisinantes. Cependant une étude plus
attentive de la région nous à conduit à considérer les schistes à
Poissons comme inférieurs aux marnes et aux grès de Bourogne.
En effet, M. Muston (1) assure avoir rencontré dans un puits à
Allenjoie, ainsi que dans le fond de la vallée Saint-Nicolas, sur les
«Lerritoires d'Eschène, de Bourogne, de Brébotte, d'Autrage, des af-
“fleurements non équivoques de schistes à Poissons. — S’il en est
ainsi, comme il n'existe pas de failles sur les bords de la vallée (2),
les schistes doivent nécessairement servir de substratum aux grès
et aux conglomérats de Bourogne qu forment les collines des bords
de l’Allaine et de la rivière Saint-Nicolas.
D'autre part, en allant de Brébotte à Morvillars, on rencontre suc-
IMcessivement : 1° Les marnes lie de vin et les grès du système suivant
Ik(S: de Bourogne) qui affleurent sous les alluvions anciennes derrière
la maison d'école de Brébotte ; — 2° les schistes à Poissons de Froi-
(Mn (1) Muston. Notices géologiques, p. ‘77.
(2) On peut constater de part et d'autre de la vallée l'existence des mêmes bancs
_ 740 KILIAN. —— TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 93 juin
defontaine; — 30 les calcaires kimméridiens, près de la station de
Morvillars. — Toutes ces couches plongent vers l'E.
D'après M. Muston les schistes à Poissons reposeraient sur la Mo-
lasse; cette Molasse qui n’a été observée que dans des sondages re-
présenterait pour nous les marnes de Dannemarie et d’Altkirch qui
supportent en Alsace les couches à Amphisyle ; mais il nous paraît
impossible de la rattacher comme le fait M. Muston aux assises de
Bourogne que nous allons décrire dans le prochain paragraphe.
M. Parizot (1) a constaté à Charmois la présence sous les schistes à
Poissons de marnes diversement colorées qui, d’après nous, se rap-
porteraient également aux couches marines à Pectoncles.
Les couches à Poissons ne sont visibles actuellement qu’à Froide-
fontaine; mais très imparfaitement. MM. Parisot et Muston (2) en
ont indiqué l’extension d’après les sondages qu'ils ont opérés dans
la région. — Il est probable que ces schistes se sont déposés dans
une anse assez profonde de la mer tongrienne, occupant à peu près
l'emplacement de la vallée de Saint-Nicolas et de celle de l’Allaine +
entre Morvillars et Allenjoie. Sur les bords du bassin, à Danjoutin,
Exincourt, et sur la colline de Morvillars ce dépôt est représenté par
des conglomérats littoraux qui se confondent avec les précédents
et séparent le calcaire jurassique des assises du système de Bourogne.
A Morvillars les schistes à Poissons occupant un niveau plus bas
que le calcaire à Melania Lauræ il faut admettre une discordance
assez importante entre les couches éocènes et miocènes de la ré- .
gion.
c) Système de Bourogne.
Syn.: Couches de Pierrefitte et d'Ormoy ; Sables d'Elsheim et Cyrenenmergel du
bassin de Mayence; 3° groupe de M. Bleicher, Oligocène supérieur de #
M. Andreæ, Tongrien (p. parte de Delbos et Kæchlin-Schlumberger, Ton-
grien de M. Parisot, Molasse de MM. Contejean et Muston, Grès de Bou-…
rogne et marnes à Cyrènes de M. Oustalet.
Les collines qui s'élèvent de chaque côté de la vallée de l’Allaine
entre Bourogne et Sochaux, sont formées par un ensemble d'assises
auquel nous donnons le nom de Système de Bourogne. Ainsi que
nous l’avons démontré, ces couches surmontent les schistes de Froi-
defontaine. Elles s'étendent au nord du côté de Vézelois et de Mé-
roux et au S.-E. jusqu'à Delle et à Réchésy, A Danjoutin, Châtenois,
(1) Loc. cit., p. 189. S
(2) Parisot et Muston. Notice sur le dépôt des schistes bitumineux à Poissons de
Froidefontaine (Haut-Rhin). Arch. Soc. d'Emul. de Porrentruy, 1862.
1884. KILLAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 7141
Exincourt, Dasle, Courtelevant, Réchésy, ces couches s'appuient sur
les conglomérats qui sont, pour nous, une formation littorale de
la mer tongrienne.
Les coupes fort nombreuses que nous avons relevées et celles
. qu'ont données MM. Parisot, Delbos et Kæchlin-Schlumberger ainsi
que M. Oustalet nous ont montré que le Système de Bourogne, très
complexe en apparence, présentait la composition suivante :
Au-dessus des conglomérats marins de l’assise précédente, l’on
remarque des couches de marnes rouges lie de vin, grises ou jau-
nâtres, alternant souvent avec des bancs de molasse fine et argileuse
et des conglomérats calcaires. À ce niveau vient s’intercaler à Allen-
joie, à Moval (tranchée du chemin de fer) et à Châtenois une assise
de calcaire lacustre jaunâtre à Æehix dont nous parlerons plus loin
en détail. A Réchésy ce sont des bancs de marne schisteuse à végé-
taux qui occupent cet horizon.
Nous trouvons ensuite de nouvelles marnes rutilantes alternant
avec des bancs de molasse (1) et de nagelfluh; puis, apparaissent à
Méroux, à Grandvillars, à Courtelevant et à Boncourt des assises fos-
silifères à Cyrena convexza (Cyrena semistriata). — À Méroux, dans une
carrière ouverte sur la hauteur à l'O. du village (non loin de la
cote 377), les coquilles (Cerithium plicatum, Mytilus Faujasi, Cyrena
convexæa et petits Gâstropodes) sont renfermées principalement dans
des marnes grises (2) intercalées entre des bancs de grès molassiques
pétris de Cyrena convexa formant parfois lumachelle. M. Bleicher
qui a exploré ce gisement avant nous, nous dit avoir rencontré dans
les marnes grises de Méroux des restes (graines) de Mimosées et des
Typha. Dans la tranchée du Tiamont, près de Bourogne, nous re-
trouvons ces marnes grises assez bien développées. M. Parisot y a
rencontré Mytilus Faupasi, et le Cyrena donacina. À La Chaux, près
de Montbéliard, les travaux entrepris pour la construction des caves
M de M. Arlen, brasseur, ont mis au jour des marnes grises à débris
de coquilles que nous identifions aux argiles de Méroux. Enfin, à
Grandvillars et à Courtelevant, l’on rencontre au milieu des argiles
bigarrées des plaquettes de grès couvertes de Pryozoatres indétermi-
nables et de Cyrena convexa. À Fèche cette espèce est accompagnée
du Cytherea splendida et du Mytilus Faujasi.
C’est également à ce niveau qu'il convient de placer la molasse à
grains fins, très dure et calcaire, d’un blanc jaunâtre qui affleure à
(1) Les bancs de molasse renferment souvent des galets calcaires emprunté$
au Jurassique supérieur.
(2) Cette coquille est 'ici pourvue de son test. Ce fait est à signaler, car il est
isolé pour la contrée.
142 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 Juin
l'E. de Boncourt (Suisse). Cette roche est intercalée dans une série
de lits de molasse argileuse en dalles et de marnes bigarrées. Nous
avons recueilli dans la molasse calcaire de Boncourt de nombreux
exemplaires du Cyrena convexa et un Helix indéterminable (1).
La partie supérieure du Système de Bourogne est constituée par
des masses puissantes de conglomérats calcaires-et de molasse fine,
quartzeuse, à ciment calcaire, dont les bancs sont exploités à Bou-
rogne, aux environs d’Étupes et à Taillecourt. Ces assises ont été dé-
crites en détail par les géologues qui se sont occupés de la région.
Le Système de Bourogne caractérisé par une stralification régu-
lière est incliné d’une manière constante vers l’est (E.-S.-E. généra-
ment); N.-E. à Exincourt et à Étupes ainsi qu'à Réchésy.
Faune du Système de Bourogne.
Cypris. — Dans les marnes bigarrées. — Partout.
Cerithium plicatum, Brug., var. Galeotti, Nyst. — M. Boettger rat- M
tache à cette variété les échantillons que nous lui avons envoyés.
Nous en avons trouvé de nombreux exemplaires dans une carrière
située au N.-0. de Méroux ; ces Cérithes remplissaient une couche
d'argile jaunâtre comprise entre deux bancs de Molasse. Le Cer. pli-
catum, var. Galeotti se rencontre en abondance dans les marnes à
Cyrènes du bassin de Mayence et a été signalé dans les sables d'Or-
moy, près d’Étampes.
Cerithium plicatum, var., enodosa, Sandb. Cette variété caractérise
également les « Cyrenenmergel » de l'Allemagne du. Nord.
Nous avons extrait des marnes de Méroux un certain nombre de“
petits Gastropodes dont le mauvais état de conservation n’a pas
permis à M. Boettger de nous donner une détermination certaine:
ce sont, d’après le savant allemand :
Melanopsis callosa, Tho (?), pourrait aussi être une forme plus an-«
cienne.
Hydrobia, sp. rappelle plutôt le Æ. Dubuissoni, Bouill. des sables
de Valnay, près d'Étampes, que le #. ventrosa, Montg. du Miocène
moyen de Mayence. à
Euchilus? ou Nystia.
Melania. — Peut-être le M. semidecussata, Lam.
Cyrena convexa, Brongn. (= C. semistriata, Desh.). Espèce éminem-«
ment caractéristique du Tongrien supérieur de la région de l’Ajoie.m
Nous l'avons trouvée à Méroux (dans la couche à Cer. plicatum ei
EU
4 tenu tire à mel bus
EE ee 7 VU UT À ME
(1) M. Andreæ (loc. cit., p. 284) mentionne le gisement de Boncourt que nous
avons découvert en 1883 en compagnie de M. W. Deecke.
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 143
dans un grès molassique où elle était pourvue de son test), à Grand-
villars, à Boncourt, à Courtelevant (colline au S. du village), à Méziré.
On en voit des exemplaires de Moval et d’Étupes au musée de Mont-
béliard.
La Cyrena convexa (C: semistriata) est très fréquente dans les
marnes à Cyrènes (Cyrenenmergel) du bassin de Mayence qui occu-
pent, au-dessus des sables marins de Weinheim, un niveau équiva-
lent à celui de notre Tongrien supérieur des environs de Belfort.
. On a rencontré cette espèce dans les sable de Pierrefitte.
Loc. : Méroux (avec le test). Fèche-l’Église (musée de Montbéliard),
Grandvillars, Boncourt, Courtelevant.
Cyrena (Corbicula) donacina, Braun., Sandb., pl. XXVI, 5,
Nous croyons pouvoir rapporter à Cet De plusieurs échantil-
lons du musée de Montbéliard provenant de l'argile grise de Méroux.
— Corbiculakalk.
Cytherea splendida, Mer. Fèche- -PÉglise (musée de Montbéliard).
Corbicula Faujasi, Desh., sp. Il n’est guère possible de rapporter
M, à une autre espèce un moule que nous a communiqué M. Meunier
« et qui appartient au musée de Montbéliard. — Nous ne nous pro-
nonçons cependant que sous toutes réserves, quoique nous ayons eu
sous les yeux des échantillons du bassin de Mayence. Zoc. : Fèche-
l'Église. — Corbiculakalk de Mayence.
_ Mytilus Faujasi, Brongn., Sandb., pl. XXX, fig. 5. Le musée de
Montbéliard possède de superbes exemplaires de cette espèce, aussi
leur détermination est elle absolument certaine. Ils ont été trouvés
à Méroux où ils abondent dans une argile grise. De moins bons
échantillons proviennent de Fèche-l’Église : nous possédons le
I M. Faujasi que nous avons recueilli également en abondance dans
les marnes lie de vin à Rouffach (Haute-Alsace) — Cette espèce se
(M irouve dans les couches à Cérithes (Cerithienkalk) et à Corbicules
(“(Corbiculakalk) du bassin de Mayence. — Elle aurait donc avec le
k Corbicula Faujasi fait son apparition plus tôt en Alsace.
De nombreux fossiles ont été cités dans les couches de Bourogne :
| Ossements de Lamantin (d'après M.Con- Palæotherium (tibia), (Delbos et K.Schl.)
tejean.) Anoplotherium — (Parisot, 1883).
Ces déterminations paraisssent être douteuses, car il s’agit proba-
“blement de la même pièce rapportée par les uns au Palæothertum,
|par les autres à l’Anoplotherium.
|| On a sigñalé en outre :
\“Natica micromphalus, Sandb. Lutraria sequana, Delbos.
“| Cardium Raulini, Héb. Cytherea striatissima, Desh.
(M Pectunculus angusticostatus, Héb. Algues.
4
744 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 93 juin
Nous n'avons rencontré aucune de ces espèces dans nos exCur-
sions.
M. Bleicher vient de découvrir des restes de Mimosées (graines
avec l'embryon reconnaissable) et de 7ypha dans des marnes grises
à Cyrènes qui provenaient d’un puits creusé dans le village de Mé-
roux. — Il nous a obligeamment communiqué ces indications.
ASSISES DÉPENDANT DU SYSTÈME DE BOUROGNE
Calcaire lacustre d’Allenjoie.
Syx. : Calcaire de Châtenois (p. parte) (Parisot 1863 et Oustalet), cale. de Châte-
nois (Parisot 4877, Andreæ, etc.) ; marnes noires à Helix de Courren-
dlin (Greppin).
Ainsi que nous venons de le montrer, on peut observer en certains
points des environs de Belfort, à la base du Système de Bourogne,
un ou plusieurs (Moval) bancs de calcaire lacustre fossilifère. A
Châtenois où cette formation atteint son maximum de puissance
(3 mètres), le calcaire d'eau douce est recouvert : 1° par des marnes
lie-de-vin; 2° par des marnes grisâtres ; 30 par des bancs de molasse fine
et schisteuse ; 4° par des marnes, puis par une assise de conglomérats.
L'on peut suivre le Calcaire de Châtenois de l’autre côté de la Savou-
reuse, à Dambenois; il se continue jusque près d'Allenjoie. Derrière
le moulin d’Allenjoie, dans les escarpements qui bordent l'Allaine,
nous avons retrouvé le Calcaire de Châtenois avec sa faune (1) et sa
nature compacte et jaunâtre. Il repose en cet endroit sur Les marnes
lie-de-vin et supporte nettement les bancs de conglomérats et de
molasse de Bourogne sous lesquels il disparaît bientôt. A Moval,
dans la tranchée du chemin de fer, le Calcaire lacustre repose sur
des marnes bigarrées ; il est représenté par plusieurs banes de 0750 à
0780 d'épaisseur, séparés par des lits argileux. Il renferme des Æelix
et des Zymnées. M. Parisot a donné en 1877 (2) une bonne coupe de
la tranchée de Moval; il mentionne les bancs de calcaire que sur-
montent des marnes; mais il ne lui vient pas à l'esprit de rattacher à
ce dépôt le Calcaire de Châtenois, qui occupe la même position stra-
tigraphique. M. Contejean signale à Fèche-l'Église une assise
lacustre au sein de la molasse. Cette couche, dont nous n'avons pas
pu reconnaître l'existence, doit probablement se rattacher au Cal-
caire d'Allenjoie.
(1) Les fossiles se rencontrent principalement à la surface des bancs de calcaire
dans des lits de marnes rougeàtres.
(2) Loc. ci£., p. 186. — L'auteur, p. 184, mentionne un dépôt analogue à Bou-
rogne (tranchée),
OS
1, Cheb re
0 ne
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 745
M. Boettger, qui a bien voulu déterminer les Hélix que nous lui
avons envoyés, y à reconnu :
Helix (Coryda) cf. subsulcosa, Thom. (var. de l’Helix rugulosa, pour
M. Sandberger). Espèce caractéristique du Calcaire de Hochheim
(— C. de Beauce); on l’a trouvée à Sornetan (Jura Bernois). Loc, :
Châtenois (musée de Montbéliard).
Helix (Coryda) nov. sp. Châtenois (musée de Montbéliard); Moval
(notre coll.).
Helix (Coryda) girondica, Noulet (— Æ. moguntina, var. minor,
Sandbherger). On connaît cette espèce du calcaire à Corbicules du
bassin de Mayence; on l’a recueillie aussi à Saucats. Loc. : Allenjoie
(notre coll.); Châtenois (coll. Parisot, Musée de Montbéliard).
-Petraeus (Buliminus) Allenjoie (notre coll.).
Le calcaire lacustre de Châtenois a été étudié par nos prédéces-
seurs, tous ont cité comme seul fossile dans ce dépôt l’Helix osculum;
Tho. Nous nous sommes procuré les échantillons (Musée de Mont-
béliard, coll. Parisot) sur lesquels se basent ces indications, et
M. Boettger a pu reconnaître qu'ils se rapportaient tous aux espèces
précitées ; l’Æelix osculum, Tho., n’a donc jamais existé à Châtenois,
et aucune des coquilles qui ont été récoltées dans cette localité ne
peut en être rapprochée.
Le calcaire à Hélix, auquel nous donnons le nom de Calcaire dAl-
lenjote, afin d'éviter des confusions pouvant résulter de la coexistence
à Châtenois de deux formations lacustres, l’une éocène, l’autre mio-
cène, ne saurait trouver sa place au-dessus du Système de Bourogne,
ainsi que l’ont indiqué jusqu'à présent tous les géologues qui se sont
occupés.des environs de Belfort. Il est incontestable que cette for-
mation doit être considérée comme un accident lacustre, dû au
\ retrait momentané de la mer, au milieu des couches saumâtres qui
représentent les « Cyrenenmergel » dans l’Ajoie. Nous avons vu
que ce dépôt pouvait être suivi dans tout le golfe de Montbéliard.
RTE est probable qu'une incursion de la mer aura mis fin à cette for-
mation lacustre et déposé les conglomérats qui la surmontent, puis
= les eaux marines se retirant aussi rapidement qu’elles étaient venues,
il se sera formé des lagunes dont la trace nous est conservée dans
les Marnes de Méroux et la Molasse de Bourogne, qui sont, nous
tenons à le répéter encore, postérieures au Calcaire d’Allenjoie.
Les couches à Hélix d’Allenjoie ont leur équivalent exact dans le
Jura Bernois, à Courrendlin, où des marnes noires à //elix rugu-
losa (1) Mart., sont intercalées à la base du système saumäire et
(1) L'H. subsulcosa, Tho., étant rapportée par quelques auteurs à l’H. rugulosa,
il se peut que l’espèce de Châtenois soit la même que celle de Conrrendlin.
746 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP., DU DOUBS. 23 juin
lacustre (1) qui recouvre près de Delémont la molasse marine infé-
rieure (— Sables de Fontainebleau).
Couches à Feuilles de Réchésy.
À quelque distance de la frontière Suisse, à Réchésy, on remarque,
à la sortie du village, à gauche de la route qui se dirige vers Beur-
pevésain, une petite carrière très intéressante. On y voit les assises
tertiaires fortement redressées et présentant la succession suivante :
1° Conglomérat calcaire (de bas en haut). . . .. 1e
2° 1GrÉS NAMolassSiIQque. |. HELENE . 0780
3° Marne d’un brun jaunâtre, schisteuse, à em-
preintes de feuilles. . . . . . AU AS
4% Araile le de vin, .: ... 0 NN nant Am50
5° Conglomérat calcaire.
En suivant la chaussée du côté de la frontière, on voit affleurer,
sous le conglomérat (1° de notre coupe), une couche de marnes lie- *
de-vin, puis l’on rencontre les poudingues littoraux (assise inférieure
du Miocène inférieur) qui vont s'appuyer sur les calcaires jurassiques
ravinés. Le contact de ces bancs peut être étudié dans une carrière
au bord de la route, à quelques mètres de la borne frontière.
La couche de marne (3° de la coupe) schisteuse qui occupe ici la
même position que les calcaires d’Allenjoie, nous a fourni un cer-
tain nombre de feuilles malheureusement dans un état médiocre
de conservation. Nous avons communiqué le produit de nos recher-
ches à M. Fliche qui a reconnu les espèces suivantes :
Acotylédones : Lygodium Gaudini, Meer.
Equisetum Paralatorü, Sch. (Physagenia Paralatort,
Heer).
Champignon épiphyte indéterminable.
Monocotylédones : Cyperites multinervosus, Heer. |
Typha latissima, AI. Br. (2 échantillons).
Phænicites spectabilis, Ung.
Fragment de feuille d’un autre palmier, à nervation palmée; c’est
peut-être le Sabal hoeringiana, Ung.; mais sans qu'on puisse rien
affirmer, le fragment de feuille étant très petit et en très médiocre
état de conservation.
Fragments de feuilles indéterminables.
Racine.
(1) Delémontien (base) de M. Greppin.
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 741
Dicotylédones : Populus. 2 échantillons permettant d'affirmer la dé-
termination générique ; mais trop incomplets pour donner lieu à
une attribution spécifique.
Myrica deperdita, Ung.
— zachariensis, Sap.
Myrica, nov. sp. voisine du M. Laharpüi.
OQuercus myrtilloides, Ung.
Ficus scabriuscula, Heer.
Cinnamomum polymorphum, Heer, 8 échantillons.
Benson paucinerve, Heer, ou une espèce très voisine.
— NOV. Sp.
Grevillia hœringiana, tt.
Banksia helvetica, Heer ?
Andromeda protogea, Ung.
— subprotogea, Sap., 11 échantillons.
Vaccinium vitis Japeti, Ung.
_ Sapotacites parvifolius, Ett.
Pihosporium, espèce voisine du ?. Tobira vivant actuellement
Îlex berberidifolia, Heer.
« Cette petite flore, ajoute le savant botaniste de Nancy, a un ca-
» ractère aussi Aquitanien que Tongrien proprement dit, ce qui n’a
» d’ailleurs rien de surprenant; on connaît déjà beaucoup d’espèces
» qui passent d’un étage à l’autre dans le Miocène et d’une façon
» générale dans le Tertiaire. Elle est remarquable par le petit
» nombre des Acotylédones, l’absence totale des Gymnospermes ; le
» petit nombre comme espèces et comme individus des Monocotylé-
» dones et, malgré cela, la présence de deux Palmiers appartenant à
» des types bien différents; quant aux Dicotylédones, elles sont
.» assez variées, toutes ligneuses ; en outre, les arbres y sont
» très rares ; on ne peut citer comme tels que les Peupliers et peut-
» être le Figuier, l’un et l’autre très faiblement représentés. Les
…» Myricées, les Laurinées, les Éricinées représentés par les An-
» dromeda (Leucoth®æ) jouent un rôle prépondérant ; certains grou-
» pes importants, celui des Légumineuses par exemple, font totale-
» ment défaut.
» Sinous cherchons à nous rendre compte de l’aspect présenté
» par le pays que recouvrait une semblable flore, nous voyons des
» eaux douces bordées par des fourrés d'Equisétacées, de Typha et
» de grands Cyperus, auxquelles venait aboutir un terrain couvert
» d'une végétation arbustée, abondante et variée, offrant un appui à
» une Fougère grimpante, laquelle ne paraît pas d’ailleurs avoir été
718 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin
» très commune. Quant aux arbres, à en juger par la rareté et
» l'extrême imperfection des débris qu'ils ont laissés, ils devaient se
» rencontrer seulement à une assez grande distance de l’eau ; il pa-
» raît, et pour les mêmes raisons, en avoir été de même des Pai-
» miers. »
Nous remercions ici M. Gieselbrecht, instituteur à Beaucourt,
dont le secours nous a été très utile pour nous procurer les restes
végétaux de Réchésy.
A côté des empreintes végétales, les marnes de Réchésy renfer-
ment un grand nombre de Bithynies de petite taille.
Nous avons découvert un banc à végétaux à Bourogne, dans des
carrières, au S.0. de l’église. La position de cette couche est supé-
rieure à celle des marnes de Réchésy ; elle doit être placée dans les
assises supérieures du Système de Bourogne.
En résumé, le Système de Bourogne présente de haut en bas la
composition qui suit :
3. Conglomérats et molasse en bancs épais, marnes (plateau de
Bourogne, Etupes).
2. Conglomérats, molasse en bancs moins épais, marnes bariolées
et lie de vin à Cypris. Marnes grises de Meroux à Cyrena con-
vexza et Cer. plicatum, molasse de Boncourt à Cyrena con-
vexa, etc.
4. Conglomérats, marnes lie de vin. Calcaire à Æelix d’Allenjoie.
Couches à feuilles de Réchésy. Marnes bariolées et conglo-
mérats.
TOLAI ER 40 mètres.
Nous avons rencontré les marnes, grès et conglomérats de Bou-
rogne dans une foule de localités. Nous citerons les affleurements
de la Chaux, près Montbéliard, d’Exincourt (colline O. du village,
route d’Audincourt), de Taillecourt (carrières au N. du village,
lisière du bois Longeais), de la Combotte (tranchée du chemin de
fer, vallon au S. du bois des Écouteaux), d'Étupes (tout autour du
village, sur le flanc des collines recouvertes d’alluvions anciennes),
de Fesches-le-Chatel (des deux côtés du vallon entre le village et la
gare du chemin de fer), du grand magasin de Fesches (tranchée du
chemin de fer), de Méziré, de Grandvillars (route de Delle par Thian-
court), de Thiancourt, de Fèche-l’Église, de Boncourt (tranchée du
chemin de fer près de la frontière), de la gare de Delle (bois entre
Boncourt et la ferme de Saint-André), de Florimont (hauteur à l'est
du village), de Réchésy (à l'O. du village et sur la route de Suisse,
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP, DU DOUBS. 719
sur la lisière du bois, au S.E. du village), de Grosne, de Brébotte
(près de la maison d’école), de Morvillars (à l’O. du gisement éocène),
de Bourogne (tout autour du village), de la tranchée des Vernes, de
la Ragie-Pernot, de Moval (tranchée du chemin de fer), de Vézelois
(0.S.0. du village,route de Belfort), du bois de la Brosse et du Bos-
mont, de Méroux (cote. 377, fort en construction), du bois Grand-
Jean, des bois qui s'étendent entre Trétudans, Vourvenans et la
route de Moval à Bourogne (carrières à droite et à gauche de la
route), de Vourvenans, de Dambenoiïs, de Brognard. Enfin ce sys-
ième forme les collines qui bordent l’Allaine de Brognard à Bou-
rogne; il peut être étudié à Châtenois (route de Montbéliard, car-
rières) et à l'entrée de la route militaire du fort la Chaux (1).
Nous avons étudié en détail tous ces gisements; partout nous
avons été frappé de la rareté des fossiles et de la monotonie qui
caractérise la composition de ce système.
Les bancs du système de Bourogne sont les derniers représentants
des terrains tertiaires dans la région que nous avons étudiée. Les
assises classiques de la colline de Rouffach, que M. Bleicher nous a
fait connaître dans tous leurs détails, correspondent exactement
aux couches que nous venons de décrire ; nous avons déjà fait res-
sortir cette analogie à propos du Mytilus Faujasi qui y est accom-
pagné, comme à Méroux, du Cyrena convexa (d’après M. Andreæ),
En Alsace, M. Andreæ a décrit des dépôts saumâtres à Cerithium
plicatum, C. Lamarcki, C. margaritaceum, C'yrena convexa, très riches
en Foraminifères à Kolbsheim, Truchtersheim, etc. (Basse-Alsace);
ces couches renferment une faune quelque peu différente de celle
de notre Système de Bourogne. Le caractère des marnes de
Kolbsheim est plus marin, comme le fait remarquer, non sans
raison, M. Andreæ. Nous ne voyons dans ce fait qu’une conséquence
toute naturelle du dessèchement progressif du golfe alsatique. La
mer se retirant vers le nord, les lagunes ont dû se montrer d’abord
à l'extrémité sud du bassin, tandis que dans la basse Alsace, les
eaux subissaient encore l'influence d’une mer très rapprochée; à
Mayence se déposaient en même temps les Sables d’Elsheim (base
des Cyrenenmergel), dont la faune est presque essentiellement ma-
rine, Il nous paraît démontré tant par la position stratigraphique
des marnes et grès de Bourogne que par la faune que renferment ces
couches, que c’est bien aux marnes à Cyrènes (Cyrenenmergel) du
bassin de Mayence, qu’il convient de les rapporter. La présence à la
_ (4) M. Contejean (loc. cit., p. 79) a signalé à Courcelles, à la Petite-Hollande
et à Seloncourt des lambeaux isolés de molasse, dans les crevasses du terrain
jurassique.
150 KILIAN, — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS: 93 juin
base du Système des Schistes à Poissons et des Marnes de Danne:
marie, nous interdit de les assimiler aux sables marins de Weinheim:
les considérations que nous avons exposées au sujet du retrait des
eaux marines tongriennes ne nous permettent pas d’assigner au
Système de Bourogne un âge plus récent, correspondant par consé-
quent à une époque où l'éloignement de la mer aurait rendu impos-
sible l'existence de lagunes dans notre contrée. Le Calcaire d’Allen:
joie, intercalé à la base des assises de Bourogne, se trouve par
conséquent correspondre lui aussi aux Cyrenenmergel. L'existence
d'une formation lacustre à ce niveau n’est pas un fait isolé ;:M. Grep-
pin a signalé à Courrendlin (Jura Bernois) des marnes à Hélix sur
cet horizon. Dans le bassin de Mayence, l’on rencontre, vers la partie
supérieure du système, des bancs de calcaire d’eau douce (à Æelix
osculum, etc.), et il ne faut pas s’étonner si ces dépôts continentaux
ont apparu plus tôt (4) sur les points du bassin que la mer avait
abandonnés en premier lieu. Il nous est impossible cependant de
nous rattacher à l’opinion de M. Andreæ qui, se fondant sur quelques
différences dans la faune, différences du reste toutes naturelles, étant
donnée la distance qui sépare l'Alsace du bassin de Mayence, nous
dit que la mer qui a déposé les Sables de Dannemarie était en com-
munication directe, non pas avec Mayence et la Belgique, mais avec
le bassin de Paris (2).
Tous ceux qui ont étudié quelque peu le bassin de Paris savent
que les sables de Fontainebleau s’amincissent au sud et disparais-
sent complètement au nord du département de l’Aube, vers cette ré-
gion on y rencontre fréquemment des galets indiquant le voisinage
d’un rivage. Il est probable que ces sables s’étendaient plus loin ; une
partie des dépôts a pu être enlevée par les érosions ; néanmoins il
nous paraîtrait plus que téméraire d'affirmer que ces couches s’éten-
daient jusqu’en Bourgogne et en Alsace. Les phénomènes diluviens
ont pu être violents; mais ils ont laissé subsiter des dépôts lacustres
de l’âge du calcaire de Brie et, si les sables et grès de Fontainebleau
avaient recouvert une partie de la Bourgogne, il nous semble qu'il
en resterait quelques traces ne fût-ce que dans les anfractuosités
des couches lacustres sous-jacentes. Au nord du bassin, il n’en est
pas de même ; les érosions ont été plus fortes, elles ont enlevé toutes
les assises jusqu’à la craie ; mais les sables de Fontainebleau né pré-
sentent point dans leurs affleurements les plus septentrionaux un
caractère littoral aussi accusé que dans la partie méridionale.
(1) C’est de cette façon que l’on peut s'expliquer l'apparition prématurée daus
notre région du Mytilus Faujasi, du Corbicula Faujasi (?) et du Cyrena donacina:
(2) Loc.ucit., p.187
|
L !
18824, KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 151
Quoi qu’il en soit à cet égard, nous croyons avec M. Hébert (1) que
le bassin alsatique était un golfe de la mer du Nord et que cette mer
ne S’étendait pas plus loin que les environs de Bâle et de Delémont.
Nous avons tâché de montrer qu’il n’existait pas de communica-
tion directe entre le bassin de Paris et l’Alsace à l’époque ton-
grienne. Nous croyons pouvoir affirmer que le golfe alsatique était
entièrement fermé au sud et à l’ouest ; en voici des preuves indiscu-
tables : |
4° Les bords de la mer tongrienne sont indiqués dans les environs
de Belfort et de Montbéliard par des cordons littoraux, ce qui exclut
la possibilité de l'existence d’un bras de mer reliant à l’époque mio-
cène l’Alsace au bassin anglo-parisien ;
_ ®Il n'existe pas de dépôts miocènes marins à l’ouest de Belfort et
de Montbéliard. Aux environs de Gray (Cuiserey, Lä Chapelle Saint-
Quillain, etc.), l’on peut voir d’une part des calcaires à Pithynia pli-
cata remplaçant le calcaire de Brie, de l’autre des couches à /Zelix
Ramondi sans que l’on ait signalé l’existence du Tongrien marin dans
cette région. Ce fait nous paraît témoigner suffisamment de l’émer-
sion de la contrée pendant le Miocène inférieur ;
3° Au S. de Bâle, dans l’Argovie, le Tongrien est représenté par
des formations essentiellement iacustres. Le Jura argovien était
donc également émergé à cette époque ainsi qu’une partie du Jura
central ; ces régions furent bientôt envahies à leur tour par ia mer
helvétienne qui ne pénètra pas en Alsace ; ceci nous montre qu’il
existait déjà à l’époque tongrienne un ridement correspondant au
Jura, conclusion à laquelle nous conduit aussi l’étude de la région
de l’Ajoie.
Les différences, peu importantes d’ailleurs, que signale M. Andreæ,
entre les marnes de Dannemarie et les sables marins de Weinheim
sont probablement dues aux conditions de dépôt de ces couches à
- l'extrémité d’un long fjord ; ce fait explique l’analogie de la faune
avec celle des environs d'Étampes. La dissemblance qui distingue
notre système de Bourogne des marnes à Cyrènes de la Basse-Al-
sace et de Mayence est due aussi probablement à la position extrême
de cés dépôts dans la mer tongrienne. Les eaux marines commen-
Gant à se retirer, il est évident que les effets de l’assèchement ont
dû se faire sentir à l'extrémité du golfe avant d’être caractérisées
nettement dans les parties plus profondes, Nous ne nous étonnerons
done pas si les marnes à Cyrènes encore marines (S. d’Elsheim)
à leur base dans le bassin de Mayence, ont chez nous dès leur début
(1) Bull. Soc. Géol de France, 2°, t. XIV, 1855.
152 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin
un caractère franchement saumâtre et présentent même des inierca-
lations lacustres (Calc. de Châtenois).
La présence du gypse de Zimmersheim au-dessus des calcaires de
Brunnstatt et celle des marnes à Cyrènes du duché de Bade qui ont
été observées à la base des couches marines tongriennes fournissent
à M. Andreæ un argument de plus en faveur de sa théorie. Comment
ces dépôts de lagunes se seraient-ils formés au sud seulement du
golfe alsatique si la mer était venu du nord? D’après le savant alle-
mand, il semble que ces dépôts auraient dû se constituer aussi dans
le bassin de Mayence et dans la Basse-Alsace. Nous avouons qu'il
nous paraît plus rationnel d'admettre que les marnes à Cyrènes et
les gypses de Zimmersheim ont été formés sous l’influence d'une mer
située au nord et qui nous à laissé des témoins incontestables de sa
présence, que d’attribuer l’origine de ces dépôts au voisinage d'un
Océan dont nous n’avons aucune raison de supposer l’existence.
La présence des marnes à Cyrènes et du gypse à l'extrémité de la
baie tongrienne n’a, du reste, rien qui puisse nous étonner. Dans le
bassin de Paris il en est exactement de même et les observations ont
montré que les marnes à Cyrènes qui surmontent le gypse à faune
lacustre perdaient de plus en plus leur caractère saumâtre à mesure
qu'on les suivait vers le nord-est. En Belgique, elles sont remplacées
par des couches marines (S. de Grimmertingen, argiles de Henis) ou
submarines.
III. — RÉPARTITION DES EAUX DANS L’AJOIE A L'ÉPOQUE TERTIAIRE
Résumons rapidement les données que nous a fournies, sur la
configuration de la contrée aux époques éocène et miocène, l'étude
. des terrains tertiaires des environs de Belfort et de Montbéliard.
La fin de la période éocène a été caractérisée dans l’Ajoie par
l'existence de lacs probablement en communication avec ceux des
environs de Mulhouse (Brunnstatt). En même temps se produisaient
les phénomènes hydrothermaux qui ont donné naissance aux dépôts
sidérolithiques dans le sud de la région. Puis, survint une dislocation
par suite de laquelle la mer du Nord (1) put pénétrer en Alsace.
Dans le sud, elle fut précédée, comme dans le golfe parisien, de
lagunes où vécurent les Cyrènes d’Istein et d’Effringen (Bade). La mer
tongrienne déposa ses vases dans le fond de la dépression (Danne-
marie, Altkirch), et accumula les galets sur ses bords (Danjoutin,
(1) Dans la Basse-Alsace où se déversait, d’après M. Andreæ, un fleuve d'eau
chaude, les formations d’estuaire dominent à cet époque ; les dépôts asphaltifères
de Lobsann en témoignent.
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 153
Chätenois, Réchésy, etc.), l’affaissement continua à se produire
ainsi qu'en témoignent les couches riches en Foraminifères des
Marnes à Septaires et des schistes à Poissons peuplés d'espèces émi-
grées du bassin de Mayence. Un exhaussement survint alors; les
eaux de la mer se retirèrent vers le nord et des lagunes s’établirent
dans la Haute-Alsace. — A cette phase correspond la formation de
notre système de Bourogne. Des oscillations se firent sentir à plu-
sieurs reprises entretenant le degré de salure des eaux saumâtres en
occasionnant des incursions marines comme semblent le démontrer
les bancs plusieurs fois répétés de conglomérats que nous rencon-
irons à ce niveau. Enfin, il se forma des lacs (calcaire d’Allenjoie) et
la mer se retira non sans avoir réapparu plusieurs fois, laissant une
terre émergée. ;
C’est ici que s’arrête l’histoire de l'Ajoie ; nous ne pouvons la con-
tinuer faute de documents.
Les dépôts lacustres de l’Aquitanien et les graviers à Dinotherium
du Jura suisse s’étendaient-ils jusque dans nos parages, et ont-ils été
enlevés par les érosions puissantes qui ont dû précéder la formation
. des alluvions anciennes ? — Nous ne saurions le dire, et force nous.
est d'avouer ici l'ignorance complète dans laquelle nous laisse l’ab-
sence de toute assise postérieure aux grès de Bourogne et antérieure
aux graviers à £’lephas primigenius si puissants au S.-E. de Belfort.
IV. — PARALLÉLISME
Nous avons cru devoir résumer dans le tableau ci-joint le synchro-
nisme que nous avons établi entre les dépôts tertiaires de l’Alsace et
des régions avoisinantes d’une part, et ceux des bassins de Paris et de
Mayence de l’autre (4). — Le bassin alsatique se relie d’une manière
intime à celui de Mayence ; on reconnaîtra à l'examen du tableau
que les formations se succèdent dans le même ordre de part et d'autre
et que les caractères paléontologiques sont les mêmes.
En nous reportant vers une autre anse du littoral miocène, vers le
bassin de Paris, nons sommes frappés de la grande analogie que
. présente la succession des assises tongriennes avec celle que nous
avons constatée dans le bassin du Rhin. — Cette ressemblance est
une conséquence des conditions dans lesquelles se sont formés les
dépôts : le bassin de Paris était un golfe comme la vallée du Rhin et
le développement de la vie dans ses eaux a été le même ; seulement
(1) Nous avons donné dans ce tableau les successions éelles que les ont publiées
les auteurs cités; maïs nous nous sommes permis d'établir quelques synchronismes
nouveaux,
XIL. AS
154 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin
le fjord parisien étant moins étroit, moins allongé que le golfe rhé-
nan, les eaux n’y ont pas acquis aussi tôt qu'en Alsace le caractère
saumâtre précurseur de l’émersion, et c’est avec les parties septen-
trionales de la baie, avec le bassin de Mayence que les ressemblances
sont le plus accusées.
Nous nous dispenserons d’ insister sur les similitudes des diverses
faunes ; les espèces communes (1) étant citées en partie dans notre \
tableau: il nous suffira de noter ici quelques remarques que nous
a suggérées l’étude à laquelle nous nous sommes livré.
Nous avons synchronisé les calcaires de Morvillars et de Brunn-
statt avec le Gypse parisien malgré l’analogie de leur faune malaco-
logique avec celle du calcaire de Saint-Ouen. Nous avons été amené
à ce parallélisme que paraît ne pas admettre M. Andreæ par trois
motifs :
1° La présence de restes du Paleotherium dans le calcaire de Brunn-
stati ;
20 La superposition de ce calcaire (raitche) au minerai à Paleothe-
rium du val de Delémont;
3° La présence dans le Jura (Egerkingen) et en Alsace (Bouxwiller)
d’une faune de Vertébrés correspondant à l’époque du calcaire gros-
sier supérieur, différente par conséquent de celle du minerai de fer.
Il est nécessaire d'admettre, une lacune séparant ces deux horizons
et représentant une période de transition entre les faunes (S. de
Beauchamp, caic. de Saint-Ouen).
Les marnes à Cyrènes d’Istein et de Zillisheim (?) représentent les
marnes vertes du bassin de Paris. Leur présence dans la Haute-Alsace
nous confirme dans l’idée que le calcaire de Brunnstatt doit être as-
similé au gypse. Effectivement, les dépôts saumâtres d’Istein corres=.
pondent probablement à une période de transition pendant laquelle“
les eaux douces des lacs à Welania Escheri se sont peu à peu trans-
formées en eaux saumâtres, puis se sont reliées à la mer.
Dans le bassin de Mayence où aucune formation lacustre n’a pré-
cédé le Tongrien marin, ces couches n'existent pas, la mer a tout de
suite pris entièrement possession de son domaine sans se mélanger
d’abord avec des eaux douces. — Dans les environs de Montbéliard
et de Belfort, région extrême du golfe rhénan, la mer n’est arrivée
que tard, alors que les eaux du lac de Morvillars s'étaient probable-
(1) Les sables d'Elsheim contiennent une faune dont les rapports avec celle des
sables de Pierrefitte nous ont frappé dès l’abord. Nous avons été heureux de,
constater par une lettre qu'il nous a écrite que M. Boettger avait aussi remarqué
cette étroite analogie.
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Bull. Soc. Gtol. de France.
CLASSIFICATION
ALLEMANDE
MIOCENE
OLIGOCÈNE
ÉOCÈNE
Inférieur,
———— ———— .
Supérieur.
BASSIN DE MAYENCE
Lepsius 1883, (1)
Sables aEppelsheim à Dinotherium gi=
gauteum, Dryopithecus Fontani, Machai-
rodusceultridens, Rhinoceros, etc:
Discordance:
Argile à Littonnelles (bittorinellenthon):
Littorinella ventrosa, Lymnea pachy-
gaster, Planonbis connu, Helix mogun-
Una, Cypris, Rhinoceros Schleiermacheri,
Ateratheriumincisivum,lapirus priscus:
BASSE-AISACE
Andreie 4884
Basalle inférieur
—————_———————
a — —————————————_——
Calc à Corbicules (Corbiculakalk).et à
Indusies. (Phnyganeenkalk), Corbicula
Faujasi,Cyrena donacina, Mytilus Kau-
jasi, Cer. plicatum, Helix osculum, He
moguntina, Pl: cornu.
Galcaire à Cérithes (Gerithienkalk). et
Landschneckenkalk de Hochheim. Cer.
Lamarcki, C. Rathi, C. plicatum, Cyth:
incrassata, Helix osculum, H. Ramondi,
H° rugulosa, Lymnea fabula, PJanorbis
cornu, Rhinoceros.
Mannes à Cyrènes. supérieures
(Echte. Cyrenenmergel), saumä-
tres avec intercalations lacustres.
Cyrena convexa (semistriata),
Cer. Lamarcki, C: abbreviatum,
C: plicatum, var: Galeotti, C:
margaritaceum, Murex conspi-
cuus, Helix osculum, Lymneafa-
bula, Planorbis cornu, Littori-
nella Dubuissoni, Anthracothe-
rium alsaticum.
Sables d'Elsheim marins, quel-
ques fossiles lacustres par places,
Gyrenenmergels
Chenopus oxydactylus, G: pli-
catum, ar. papillatum, C: La-
marcki, Pectunculus. obovatus,
AYicula stampinensis, Corbulo-
mya Nysti, Gyth, incrassata, C.su-
baratas O: cyathula, Littorinella
Dubuissonis Lymnea fabula.
Elore riche.
|
Argiles à Seplaria (Septavienthon) Na-
tica Nysti, N, crassatina, Moluta Ra-
thieri, Leda Deshayesiana, Nucula
Chastelii, Lucina tenuistria, Cyth. splen-
didaÿ Péctunculus angusticostatus, P.
obovatus. Poissons : Amphisyle Heinri-
chi, Molotta, … RRoraminifères. — Flore
riche
Sables marins (Meeressande) d'Alzey, de
Weinheim, etc. — Cérithium plicatum,
C. trochleare, C: Boblayei, C.limula, C.
intradentatum, Natica crassatina, NN.
Nysti, Murex Deshayesii, Fusus elonga-
tus, Purbo cancellato-costatus, Murex A.
pereger, Moluta Rathieri, Panopæa He-
bernti, Peëtuneulus obovatus, Pangusti=
costatus;M@y1h® splendida, C. incrassata,
Nucula; Ostreacyathula, O: callifera,
Lamna Leuspidata, Anthracotherium
magnum,
Bancs d'huitres.
de
EZZ———]_Ï EE —Ï —]—|—aE——
(1) R. Lepsius, Daps Mainzer Becken geologisch beschrieben, Darmstadt 1833.
Grès à feuilles de Truchtersheim,
du Gloeckelsberg, etc:
Marnes à Cyrènes de Kolbsheim,
Mruchtersheïm à Cer: plicatum,
var. papillatum, C: Lamarcki, C.
NOTE DE M.
KILIAN!
HAUTE-ALSACE
Andreæ 1884
Conglomérats, marnes et grès de
Rouffach à Mytilus Faujasi, Gy-
renaconvexa (semistriata),Cypris,
Paralates Bleicheri, Cinnamonum,
margaritaceum, C. abbreviatum,
Cyrena convexa, Tellina Nysti,
Alsatia turbiniformis. Foramini-
fères:
Marnes à Septaria et marnes ru-
péliennes (Rupelthon). Chenopus
oxydactylus, Pectunculus obova-
tus, Leda Deshayesiana, Nucula
Chastelü, Gorbulomyes, l'erebra-
tula Haasi. Nombreux foramini-
fères.
Calcaire asphaltifére de Lobsann
(dépôt d'estuaire à Anthracothe-
rium magnum, A.alsaticum, En-
telodon magnum, Hypopotamus
velaunus, Rhinoceros) et marnes
supérieures. à Foraminfères de.
Schwabwillen (?). Couches à Cin-
namomum.
Conglomératsilittoraux du Bastberg, Scbarachberg, etc., etc.
Mannes grises à pélrole, grès ä feuilles
de Schwabwiller; couches à bitume de
Pechelbronn, Lobsann,-etc.
Planorbis cf. goniobasis—(rotundatus),
Melania cf. muricala, Anodonta Dau-
breana, Chara variabilis. Quelques fo-
raminifères,
Discordance:
CalcairendumBischenterg, Megalostoma
mumia,-Hydrobies, Plpseudammonius:
Calcairedle Boumiller à Planorbispseu-
dammonius PA Chertien, Glandina Cor=
dieni, Lymnea Michelin, Euchilus Des>
chiensi, Lophiodon.
Marnes à Lignites.
Minerai de fersidérolithiques
Insectes.
Marnes à Cyrènes ?
Grésià feuilles et Meletta de Habs-
heim et schistes à Poissons (Boux-
willer (Haute-Alsace, Aue, etc.)
Marnes à Ostrea callifera d'Oll-
willer, Rodern, etc.
Nombreux Foraminifères, Cer.
plicatum, Pectunculus obova-
tus; etc:
Marnes sableuses. marines de
Dannemarie et d'Altkirch, sables
marins des environs de Fevrette
et du duché de Bade : Natica
crassatina, N°Nysti, Murex Des-
hayesii, Kusus elongatus, Cer.
trochleare, Clima, Pectunculus
oboyatus, P. angusticostatus, Cy-
therea incrassata, C.splendida,
Panopæa Heberli, Psammobia
Meyeri, Pecten pictus, Halithe-
rium Schinzi, etc.
Conglomérats/littorauxde/Rouffach, Mürnkheim et de la li
——_—_—_——————————————..". —_——.—.—.——
Marnes à Cyrènes dustein (Bade)et de
Zillisheim (2). .Marnes à pétrole et grès à
feuilles de Hirtzbach.
ENVIRONS DE BELFORD
ÉT DE MONTBÉLIARD
NW: Kilian 1884
a ——_—_—_——_—_—_—_—_—_——_—_ —
—_———
a ——_———
3. Conglomérats et molasse de Bou-
rogne en bancs épais.
2. Marnes de Mérour à Cyrena conyexa,
Mytilus Raujasi, Cer. plicatum. Molasse
en dalles, conglomérats et molasse de
de Boncourt.
1. Mannes lie de vin À Cypris, calcaire
d'Allenjoie à Helix girondica, C. \Feuil-
les de Réchésy.
Schistes & Poissons de Froidefon-
taine à Amphisyle Heinrichii,,
Meletta longimana, Foraminifères
(Virgulina Mustoni, Bolivina me-
lettica), etc.
———————_—_——
_Marnes multicolores et. molasse
indiquées sous Jes schistes à Pois-
sons; par MM,Muston et Parisot,
à Réchésy, Châtenois, etc.
Conglomérats.
Conglomérats littoraux bien développés au Bosmont,
(Discordance):
JURA BERNOIS
Greppin 1871 (2)
Galets DE. SRE RON SPP AU | SR ETC | OU NE Dinotherium dubois de
Raube, etc.
(Oeningien pp.)
Couches à Melania Escheri (aqui-
tanica), Helix moguntina, Anchi-
teniumaurelianense et. molasse
(Helvétien) à Osti'ea crassissima.
Te XI, p.155,
| BASSIN DE PARIS
———————
EE ——————_—_—
Falunsude Touraine, sables dela So-
logne, marnesde|lOrléanais, calcaire" de
Montabuzardetsables de l'Orléanais : An-
chiterium, Rhinocéros. —(Discordänce.)
Calcaüies et marnes lacustres à
Helix Ramondi, H. rugulosa, PI:
solidus, etc.
Marnesebcalcaires bigarrés piso-
lithiques à Helix Ramondi. H:ru-
gulosa, etc.
EE |
Molasse, Nagelfluh, marnes noi-
res, schistes bitumineux, marnes
jaunes, rouges, micacées. (An-
thracotherium.)
Sables et grèsà feuilles.
Iutercalation d'un, banc à Hélix
rugulosæ (Gourrendlin).
Loc: Neucul, Wahlen, Bris-
lach:
Schistes à Poissons de Brislaeh,®
à Meletta crenata et Foramini-
fères.
Molasse marine inférieure.
Calcaire sableux (faciès littoral)
etmarnes nojrätres, (faciès .va-
seux} : Natica crassatina, Cer.
plicatum, Panopaea Heberti, Lu-
cinaDhierensi, Pectunculus an-
gusticostatus, Cythereaincrassata,
C“splendida, Lamna, etc.
Bancs d'Ostreacyathula, Mié-
court, Brislach,-etc.
Basalte inférieur (Centre de la France).
——————————————————
Calcaire de l'Onléanais à Helix Tristani,
H° Moroguesi, Planorbis cornu.
Molasse du Gâtinais.
Calcaire de Beauce inférieur, Helix Ra-
mondi, Planorbis cornu, Limnea cornea,
Cer Lamarcki, Anthracotherium.
RER 7 eee PT
Calc. de Beauce.
Couches à Antlvracotherium della Ferté-
Aleps:
Sables d'Ormoy et du Carrefour : Cav-
dità Bazini, Qyth. incrassata, Avicula
stampinensis, Cerithium plicatum, var.
Galeotti, Cer. Lamarcki, C. abbreviatum,
bancs, à Littorinella Dubuissoni, Cer.
(Potamides) Lamarcki, Helix ÿMunieri,
Gyel. antiquum.
Sable de Pierrefitle et sable à. Corbulo-
myes, Cardita Bazini, Cyrena convexa,
Gyr. subarata, Avicula stampinensis,
Corbulomya triangula, Pectunculus obo-
vatus, Cer. Lamarcki, etc.
Sables à Galetset sables de Morigny, Pec-
tuuculus obovatus, Gytherea incrassata,
C. spendida, Lucina Heberti,. Avicula
stampinensis, Pecten.pictus, Natica acha-
tensis, Cer. trochleare, Buccinum Gos-
sardi, Pleurotomabelgica, Cer: plicatum,
var. Galeotti, Murex pereger, Fususelon-
gatus:
Falun de Jeures : Natica-crassatina, Vo-
luta Rathieri, Cer. limula. C.intradenta-
tum, CG Boblayei, G: trochleare, Turbo
cancellato-costatus, Deshayesia.parisien-
sis, Pectunc.angusticostatus,; Panopaea
Heberti, Gyth. incrassata, C:splen-
dida, Pecten\pictus, Ostrea cyathula:
Marnes èhutlres et molasse d'Etréchy.
(O/longirostris,-etc.)
Calcaire de Brie, marnes/ vertes et 14a7-
nes à Cyrena convera
————— —
ER —————————_—_— | —_—_—_ ——_—— | —————…—….…"…"”…" ….…"…"…"…"…"…"…"…"…" —"— "—_—. _—_—_—
Gypse de Zimmerslieim, Hattstatt,- NWa=
senWiller,
Calcuireude Brunnstatt à Melania Lau-
tae,Planorbis-rotundatus, Lymnealon-
Biscata, Megalostoma-mumia, Palacothe-
rium,-medium.Grès à feuilles de Spech-
bach:
Marnes bleues.
| ——_—_———
Calcairen à Planorbis pseudammonius
de Hobel\(Suisse).
PIMBMGreppinDescripionspéologiquedunmuranbernoisetide quelquestdistriets adjacents,
Calcaire"de Morvillars et calcaire infé-
nicude Châtenois “à Melania Lauræ
Lymnea.longiscata, L. COnvexa, Planor-
bis goniobasis (rotundatus).
Mineraikder fer sidérolithique
|
Mat pl Mciriegéol SuissenLS71e
Terre jaunerebraitche à Melania
Laurae Lymnealongiscata, \Gy-
clostoma/mumia:
MineraÿdefersidérolithiquePa>
lacotheriumcrassum, P. medium.
Gypse à Paluotheriumet.mavnesla=
custres.
Gypse à faune marine Voisine de celle
desvsables-de-Beauchamp.
— —— —— ————_———_——— ——————————
Plsrotundatus.
Llongiscata®
L: convexa, etc.
Calc/de Saint-Ouen* {
Sablesde-Beauchamp.
Bréches dEgerkingen àäsLophio=
don Prevosti, L. Gartieri, Provi-
verra typica-
Calcaire grossier supérieurvet calcaire
de Longpont, Saint-Parres, Provins,-etc.
Planorbis pseudammonius, P.Chertieri,
Glandina Cordieri, LymneaMichelini,
Euchilus.Deschiensi,.Lophiodon.
Moyen:
S. de Fontainebleau.
Calc. de Brie.
Supérieur.
ñ
Inférieur.
MIOCÈNE
CLASSIFICATION
de
H —_—" —————_—_—_—_—_—_—_——_—
ÉOCÈNE
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 755.
ment déjà écoulées vers l’Alsace par suite de l’exhaussement de la
lisière du Jura qui paraît s'être effectué à cette époque. Ceci nous
explique l’absence des marnes à Cyrènes, près de Belfort où les
dépôts de la mer tongrienne sont, du reste, essentiellement détri-
tiques et littoraux.
. Les dépôts tongriens inférieurs sont représentés dans la Basse-
Alsace par les couches asphaltifères de Lobsann, ce sont pour M. An-
dreæ des formations d’estuaire; elles nous ont conservé les restes
des animaux (Anfhracotherium) qui peuplaient les bords de la mer à
l’époque des sables de Fontainebleau. Il est probable que les couches
marines synchroniques se continuent aux alentours de l’estuaire et
qu’on les découvrira un jour ou l’autre sous les assises plus récentes.
Nous croyons aussi devoir insister sur les rapports intimes des
- Cyrenenmergel du bassin de Mayence avec les dépôts de Kolbsheim,
…_ Rouffach et notre système de Bourogne. La (Cyrena convexa et
certaines variétés du Cer. plicatum se retrouvent dans toutes .ces
couches ainsi qu'à Pierrefitte et à Ormoy, dont les. assises coquil-
lières ont des ressemblances frappantes avec les sables d’Elsheim et
les Cyrenenmergel (v. le Tableau).
- Le calcaire de Hochheim (Landschneckenkalk), les couches à Céri-
thes (Cerithienkalk) et le calcaire à Corhicules (Corbiculakalk) repré-
sentent pour nous le calcaire de Beauce (sensu lato) avec ses mé-
«_ langes de coquilles saumâtres (Cer. Lamarchi) et lacustres à la base.
l.… Les assises de l’Allemagne contiennent du reste un certain nombre
Mn d’espèces de nos calcaires de Beauce et de l’Orléanais. C’est au-
—_ dessus du calcaire à Corbicules que vient se placer l’éruption basal-
M tique la plus ancienne (1). On sait qu’en France c’est également le
…._ calcaire de Beauce qui sert de substratum au basalte ancien. Il nous
semble que ce fait mérite d'attirer l'attention et qu'il devrait entrer
en considération dans toute tentative sérieuse de synchronisme.
Au-dessus apparaissent en Allemagne, comme dans le bassin de
Mn Paris, des assises dans lesquelles sont enfouis les restes d’une faune
de Vertébrés (Æhinoceros Schleiermacheri, Anchithertum aurelianense,
Aceratherium incisivum, Tapirus priscus, etc.) caractéristique. Nous
placons donc sur la même ligne l'argile à Littorinelles (Littorinel-
lenthon) et notre Miocène moyen avec la faune des sables de l’Orléa-
naïs, du cälcaire de Montabuzard, et des couches de Sansan.
Ici se termine la série des dépôts tertiaires dans le bassin de Paris.
F4 À Mayence les argiles à Littorinelles sont recouvertes en sératifi-
M. cation discordante par les sables à Dinotherium giganteum d'Eppels-
(1) V. Neues Jahrbuch für Mineralogie, etc., 1884, III”, Beilage Band, 1, p. 141.
156 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 923 juin
heim que l’on s'accorde à placer dans le Miocène supérieur. Ces
sables sont représentés dans le Jura bernois par les dépôts de galets
à Dinotherium du bois de Raube.
_L'essai de parallélisme que représente notre tableau est bien im-
parfait peut-être; mais nous nous sommes attaché à faire ressortir
un certain nombre de points de repère qui seront utiles aux per-
sonnes désireuses de se rendre compte du régime des eaux et de la
marche de l’évolution des faunes aux époques éocène et miocène
dans les régions dont nous parlons. — On voit que, sauf de petites
divergences purement locales, les phénomènes géologiques se sont
succédé dans le même ordre depuis l'Éocène supérieur jusqu’au
Miocène moyen, en Alsace, dans le val de Delémont, dans les bas-
sins de Mayence et de Paris.
La succession de faunes bien définies (Époques des Lophiodon (C.
de Provins), des Palæotherium (Gypse), des Anthracotherium (Miocène
inférieur), des Xhinoceros (Sansan, Montabuzard) et des Dinotherium
giganteum (Eppelsheim) nous enseignent que parmi les Vertébrés
aussi bien que pour les Moilusques l’évolution a été la même partout.
Ces transformations se correspondent-elles exactement dans le
temps ? c'est ce que nous ne saurions dire avec une entière certitude.
Quoi qu'il en soit à cet égard, il ne peut qu'être intéressant de cons-
tater en les juxtaposant l'identité de succession des faunes et des
formations.
IT. — REMARQUES STRATIGRAPHIQUES, MOUVEMENTS DU SOL
Maintenant que nous avons fixé aussi exactement que la rareté des
documents paléontologiques nous l’a permis, l’ordre de superposition
des assises qui constituent les terrains tertiaires des environs de
Belfort et de Montbéliard, il convient d'examiner quels peuvent être
les rapports que présentent entre elles ou avec d’autres terrains ces
couches qui occupent une étendue assez considérable dans le terri-
toire.
En étudiant l'agencement des strates, nous avons été amené à re-
trouver, dans la portion de la lisière jurassienne que comprend
notre champ de recherches, la trace de plusieurs mouvements con-
sécutifs du sol.
4° Les dépôts sidérolithiques affectent tantôt le Ptérocèrien (Chä-
tenois, Charmont), tantôt le Virgulien (Montaineau, Pésol, etc.),
tantôt le Corallien (d’après MM. Benoît et Contejean), tantôt l’Astar-
tien (Leupe); ils se sont donc formés lorsque la région avait eu à
subir déjà des érosions puissantes. Le fait qu'ils sont d’origine con-
1884. KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP, DU DOUBS. 71
tinentale implique en outre qu'entre le dépôt des dernières assises
jurassiques et la formation du minerai doit avoir eu lieu un mou-
vement d’'émersion qui, non seulement a mis la contrée à l’abri des
incursions marines, mais a empêché les HUE crétacés de s’y cons-
tituer.
Le calcaire éocène de Morvillars, reposant en discordance sur le
_ calcaire kimméridien nous montre également que les assises juras-
siques avaient été soulevées avant l’établissement dans la contrée
des lacs à Mélanies. — A Châtenois le calcaire à P/anorbis rotundatus
paraît présenter une disposition analogue.
2° Les dépôts (conglomérats) miocènes reposent en stratification
discordante sur les assises éocènes lorsqu'elles existent. — Ils re-
couvrent les poches remplies de minerai de fer sidérolithique (1) et
s'étendent beaucoup plus loin que les couches éocènes. À Morvillars
le calcaire lacustre à Mélanies occupe une altitude supérieure à celle
des dépôts miocènes constatés aux alentours (schistes de Froidefon-
taine). De plus il existe à côté de l’affleurement éocène, sur le flanc
N. de la butte une couche de conglomérats et de grès miocènes re-
posant directement sur le calcaire jurassique. ;
Partout où l’on peut observer le contact du Miocène et du Juras-
_ sique, ces terrains sont en discordance (Montaineau, Réchésy, etc.).
Ces faits prouvent qu’il y a eu entre les époques éocène et mio-
cène des mouvements du-sol dans notre région. Ces dislocations ont
permis à la mer de revenir, d'enlever en partie les dépôts éocènes
qui n’existent plus que par lambeaux et de recouvrir en beaucoup
de points directement les calcaires kimméridiens.
3° Les bancs de conglomérats plusieurs fois répétés et l'existence
du. calcaire lacustre d’Allenjoie dans notre système de Bourogne
semblent indiquer que l’époque miocène a élé signalée sur la lisière
du Jura par de fréquentes oscillations du sol.
4° Les assises tongriennes ne sont pas horizontales dans les envi-
rons de Belfort et de Montbéliard. Nous avons déjà dit qu’elles
. étaient généralement inclinées vers l'E. ; cette direction générale est
modifiée par le voisinage des couches jurassiques dont le plissement
à occasionné le changement de position des assises tertiaires. Le
redressement des couches a été considérable ; à Réchésy (route de
(1) Il est plus que probable que les dépôts sidérolithiques s’étendaient primitive-
ment en vastes nappes dans la contrée. Les érosions n'ayant épargné que des
lambeaux fort restreints de cette formation, on s'explique fort bien les difficultés
qu'ont eues les auteurs à expliquer la présence de ces amas dans les crevasses
du terrain jurassique sans qu'aucune cheminée ne puisse rendre compte de leur
grigine.
158 KILIAN. — TERRAINS TERTIAIRES DU DÉP. DU DOUBS. 23 juin
Beurnevésain) les couches tongriennes sont presque verticales ; à
Florimont sur le flanc de la colline à l'E. du village, on peut voir
également les bancs de molasses redressés vers l'E.-S.-E.
Que conclure de ces faits, sinon qu'une dislocation considérable
a eu lieu après le Miocène inférieur et avant l’époque quaternaire.
En effet, les alluvions anciennes à Æ£lephas primigenius ne parais-
sent nullement avoir participé à ces mouvements du sol; elles recou-
vrent d’une manière uniforme les couches les plus diverses (Juras-
sique, Eocène, Miocène) et ne s'élèvent pas au-dessus d'une certaine
altitude (450 mètres au Fays, près de Delle).
Cette manifestation des forces internes a été évidemment très im-
portante ; l'étude des terrains tertiaires dans l’intérieur de la chaîne
du Jura ne permet pas de la rapporter à une époque antérieure au
Miocène supérieur car l’on rencontre les assises helvétiennes et
oeningiennes (de M. Greppin) violemment PRES de leur position
horizontale,
Nous pouvons donc trouver dans l'étude des formations tertiaires
des environs de Belfort et de Monthéliard une vérification de ce fait
que le soulèvement (1) du Jura central a eu lieu progressivement.
Des mouvements d’exhaussement ont préludé avant l’époque
éocène et avant la formation des dépôts miocènes à un plissement
considérable et définitif qui a eu lieu à la fin de la période miocène.
RÉSUMÉ
I. Nous croyons avoir démontré dans ce travail :
1° Que les conglomérats qui recouvrent le minerai de fer sidéroli-
thique devaient étre détachés de cette formation et considérés
comme représentant les cordons liticraux de la mer tongrienne;
2° Que Îes schistes à Poissons sont inférieurs aux dépôts saumâtres
du système de Bourogne et que cette superposition peut être cons-
tatée aux environs de Belfort comme elle l’a été en Alsace par
M. Andre ; é
3° Que le système de Bourogne doit être assimilé aux marnes à
Cyrènes du bassin de Mayence et qu'il est contemporain des cou-
ches à Cer. plicatum de la Basse-Alsace étudiées par M. Andreæ;
4° Que le calcaire de Châtenois des auteurs occupe la base des
grès et conglomérats de Bourogne auxquels il est subordonné. Il ne
doit en aucun cas être placé à un niveau plus élevé que celui des
marnes à Cyrènes du bassin de Mayence,
(1) Nous employons ici ce mot dans un sens tout relatif, car c’est évidemment
un phénomène de plissement auquel nous faisons allusion,
x
En
REY
LACS
1884. LOCARD, —— NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 759
Il. Nous avons établi un synchronisme aussi exact que possible
enire les couches tertiaires du Haut-Rhin français, de l’Alsace an-
nexée, du Jura bernois, des bassins de Mayence et de Paris d'après
les travaux les plus récents.
IT. Enfin il nous a été possible de tirer de la disposition et des
rapports des couches entre elles, quelques indications sur la confi-
guration de la région à l’époque tertiaire et sur les mouvements du
sol qui lui ont donné son relief actuel.
M. Locard envoie la communication suivante :
Note sur un Géphalopode nouveau de la famille des Loliginidæ
le Pleuroteuthis costulatus,
par M. Arnould Locardl.
Nous devons à l'extrême complaisance de M. Boulangier, ingénieur
civil des mines de Lyon, la connaissance d’une forme nouvelle de
Céphalopode mou de la famille des Loliginidæ, trouvé par lui dans
les dépôts liasiques supérieurs des mines de fer de Villeboiïs, dans le
département de l'Ain. Cet individu, par ses caractères si nets et si
tranchés constitue, comme nous allons le voir, non seulement une
espèce nouvelle, mais même encore un genre nouveau, qui doit
prendre rang dans les classifications, à côté des genres Teuthopsis
Deslongchamps (1) et PAylloteuthis Meck et Hayden (2).
Description du genre. — Animal inconnu. — Gladius penniforme
_ simple, solide, testacé, armé d’une carène médiane longitudinale
saillante, visible sur toute sa longueur, orné en dessus, sur les par-
ties aïliformes, d’une série de costulations de grosseur variable, mais
régulièrement et symétriquement disposées par rapport à la carène
médiane.
Il existe déjà plusieurs espèces de Zoliginidæ fossiles appartenant
également aux formations jurassiques. Nous citerons notamment les
genres Teuthopsis E. Deslongchamps, du Lias supérieur et de l’Ooli-
the de France et du Wurtemberg; Phylloteuthis, Meck et Hayden, du
Lias français et de la Craie d'Amérique; Celæno, Münster (3), du
(1) Subnome : Teudopsis, Deslongchamps, 1835. In. Mém. Soc. Linnéenne de Nor-
mandie, t. V, p. 74.
(2) Meck and Hayden, 1860. Report of the United-States geological Survey,
MOT p:1505, pl XXXIIT, fig. 3.
- (3) Kelæno, Münster, olim. 1839. Beitr. x. Petref., t. I, (2e édit., p. 102). — 1842.
In Leonh. et Br., Jahrb., p. 46.
760 LOCARD. — NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 23 juin
Kimméridgien de Solenhofen; Pelotheuthis Münster, du Lias supé-
rieur du Wurtemberg (1); Pelemnosepia, Agassiz et Buckland, du
Lias supérieur du Calvados, de Lyme-Regis en Angleterre, du Wur-
temberg et de l’Oxfordien de Chippenham (2); enfin Leptotheuthis
Meyer, du Kimméridgien de Solenhofen (3).
En général, chez toutes les espèces ap-
CT partenant à ces différents genres, le g/a-
À dius, pour nous servir de l'expression heu-
TN reusement proposée par M. le docteur Paul
{\E Fischer, pour définir la partie solide des
Céphalopodes mous de la famille des Lo-
liginidæ (4), le gladius, disons-nous, est
corné comme dans les genres actuellement
vivants, Zoligo et Teuthis; son axe central
ou carène, est plus ou moins accentué;
son galbe spatuliforme plus ou moins ir-
régulier, avec ou sans expansions subaili-
formes ; enfin les ailes latérales sont ornées
de simples stries transversales plus ou
moins irrégulières, plus ou moins accu-
sées.
Dans notre nouveau genre, Le galbe du
gladius est nettement penniforme; de là
le nom de Pleuroteuthis (5), que nous pro-
posons de lui donner ; sa partie médiane,
sur toute sa longueur, est ornée d’une
crête ou carène saillante -assez étroite,
mais faisant nettement saillie sur toute
létendue du gladius. Enfin, et c’est là
son caractère le plus essentiel, les stries
sont ici remplacées par des costulations
régulières, exactement symétriques, tout
à fait analogues aux costulations que l’on observe sur certaines
Ammonites du même étage, comme par exemple l'Ammomites com-
planatus, Bruguière (6).
LEZ
(1) Münster, 1843. Beitr. z. Petref., t. VI.—1844. In Leonh. et Br., Jahrb., p. 380.
(2) Agassiz et Buckland, 1836. In Leonh. et Br., Jahrb., p. 76.
(3) Meyer, 1834. Mus. Senk., t. I, p. 292, — 1836. In Leonh. et Br., Jahrb., p. 56.
(4) Paul Fischer, 1881. Manuel de Conchyliologie, p. 351.
(5) Du grec zksuoov, côte, +euêls, calmar.
(6) Ammonites complanatus, Bruguière; d'Orbigny, Paléontologie française, Ter-
rains jurassiques, t. I, p. 353, pl. CXIV.
LR =
De
1884, LOCARD. — NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 761
Nous ne saurions mieux décrire notre échantillon qu’en le com-
parant à un fragment d'une Ammonites complanatus de très grand
diamètre, dont un segment taillé dans le dernier tour, par un plan
perpendiculaire au plan de la carène, serait régulièrement développé
suivant ce plan. Nous y retrouverions la carène de notre Pleuroteu-
this, et ses costulations disposées d’une facon tout à fait comparable.
Ajoutons, pour affirmer encore notre comparaison, que lorsque cet
échantillon nous fut présenté, nous attendant fort peu à y voir une
forme aussi nouvelle, et tenant compte du faciès de la roche, nous
pensions avoir sous les yeux quelque Ammonite déprimée, comme
celles que l’on trouve parfois dans les schistes du Lias d’Allevard,
dans l'Isère.
Pour qu'un gladius, dans un dépôt de constitution pétrographique
aussi peu homogène que celui qui nous occupe ait laissé une
empreinte semblable, ne peut-on pas en conclure qu’il devait être,
lui-même, solide, résistant, comme testacé. Nous en arrivons ainsi à
conclure que notre Pleuroteuthis avait un gladius non pas simple-
ment corné comme celui des autres genres de la famille des Zoligi-
nidæ,mais bien que ce gladius plus fort, plus résistant, était constitué
avec une substance testacée suffisamment épaisse pour qu’elle
puisse comporter à sa surface des costulations plus profondes, plus
accusées que les simples stries ou ondulations parfois comme obso-
lètes, que l’on observe sur les gladius des Calmars actuellement
vivants.
Description de l’espèce. — Animal inconnu. — Gladius d’un galbe
penniforme allongé, lancéolé, faiblement arqué dans le sens longi-
tudinal, fortement bombé dans le sens transversal, terminé en
pointe aiguë à la partie supérieure, probablement arrondi à la partie
inférieure ; — carène longitudinale centrale, rectiligne, à section rec-
tangulaire, large de un millimètre et demi dans sa partie médiane,
un peu moins haute que large, lisse en dessus, donnant naissance,
sur les côtés, aux costulations latérales des ailes; — ailes latérales
simples, symétriques, ornées sur toute leur surface de costulations
longitudinales très obliques ; profil des bords supérieurs très oblique,
presque rectiligne, faisant avec l’axe de la carène un angle de vingt-
cinq degrés environ ; bords latéraux très légèrement arrondis, ayant
leur maximum d’écartement à peu près au milieu de la longueur
totale des ailes; bord inférieur probablement arrondi ; — costula-
tions régulières, régulièrement espacées, symétriques, au nombre de
dix à douze par centimètre carré, partant toutes de la carène mé-
diane pour aboutir à la périphérie des ailes ; les costulations supé-
rieures presque droites, très obliques, très allongées, sensiblement
762 LOCARD. — NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 93 juin
parallèles aux bords supérieurs des ailes, les suivantes, un peu
moins obliques, droites à leur naissance vers la carène, puis légère-
ment recourbées vers le haut à leur extrémité; dans leur partie
courbe, les costulations s’épanouissent un peu à leur extrémité et
paraissent plus larges à mesure que l’on se rapproche de la partie
inférieure du gladius.
Dimensions : Longueur totale connue. . . . . . , 92 mill.
Longueur totale supposée . . . 440 à 150 —
Largeur tOtale Max UMA T0 VERS 32 —
Hauteur totale Maxima. "1700 9 —
‘Observations. — De tous les Loliginidæ connus, la forme dont notre
Pleuroteuthis costulatus semble se rapprocher le plus, est le Teufhopsis
Brunelli Deslongchamps, du Toarcien de Curcy et d'Amayé-sur-Orne,
dans le Calvados (1). Il en diffère cependant par son galbe général
plus allongé et surtout beaucoup plus lancéolé, proportionnellement
beaucoup moins élargi dans le bas et plus régulièrement penniforme;
en outre, ses ailes latérales ont une ornementation beaucoup plus
saillante, avec des costulations bien plus accentuées, plus profondé-
ment burinées, plus régulières, subégales dans toute leur longueur
et partant de la carène médiane pour aboutir à la périphérie. Ce ne
sont plus, comme on le voit, de simples striations plus ou moins
accentuées comme chez les Teuthis et les Logo, mais bien un
régime régulièrement disposé comme chez certaines Ammonites
carénées.
Habitat : Ge curieux Céphalopode, l’un des plus anciens Céphalo-
podes mous connus jusqu'à ce jour, a été découvert, comme nous
l'avons dit, dans les dépôts jurassiques de l’étage Toarcien du dépar-
tement de l’Ain, à Villebois. Dans cette station, comme dans les
formations synchroniques du département de l’Isère et du Mont d’Or
Lyonnais, le Toarcien est représenté à la base par des calcaires mar-
neux d'un gris noirâtre, durs, solides, renfermant quelques rares
Oolithes très petites (2); la partie supérieure devient plus nettement
oolithique et se charge de fer au point de devenir exploitable pour la
métallurgie, sur une épaisseur de un mètre environ (3); plus haut
(1) Deslongchamps, 1835. Loc. cit., p. 76.
(2) Voyez : E. Dumortier, 1874. Études paléontologiques sur les dépôts jurassi-
ques du bassin du Rhône, 4 part. Lias supérieur, p. 7.
A. Falsan et A. Locard, 1866. Monographie géologique du Mont-d'Or lyonnais
et de ses dépendances, p. 252.
(3) Ce minerai de fer quoique peu riche a cependant donné lieu, à diverses re-
prises, à des exploitations suivies ; par suite de sa gangue calcaire, en le mélan-
seant convenablement à des minerais siliceux, on a pu sérieusement l'utiliser
ds
1584. LOCARD. =— NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 163
encore, on retrouve une nouvelle couche ferrugineuse d’à peu près
même épaisseur, séparée de la première par un banc stérile de
60 centimètres d'épaisseur. L’ensemble des couches a une inclinaison
moyenne de 25° environ, avec une direction sensiblement nord-sud.
C’est en creusant une galerie dans les couches les pius inférieures
de l'étage Toarcien, pour aller retrouver les bancs ferrugineux, que
M. Boulangier a rencontré notre nouveau fossile, avec quelque au-
tres espèces de mollusques, notamment des Ammontites bifrons en
assez grande quantité. C’est ce même horizon que E. Dumortier dé-
signait (1) sous le nom de zone à Ammonites bifrons du Lias supé-
rieur, par opposition à la zone à Ammonites opalinus qui la sur-
monte et termine ainsi la série liasique dans la partie centrale du
bassin du Rhône.
_Nous croyons intéressant de relever ici, d’après E. Dumortier, la
liste des espèces récoltées dans les mines de fer de Villebois, et ap-
partenant à cette zone de l’Ammonites bifrons à la base de laquelle a
été rencontré le Pleuroteuthis costulatus :
Dome tripartitus, Schloth. Ammonites malagma, E. Dum.
— irregularis, Schloth. — annulatus, Sow. x
Nautilus Fourneti, E. Dum. — crassus, Phill.
Ammonites bifrons, Brug. an mucronatus, d'Orb.
— subplanatus, Oppel. _ cornucopiæ, Y, et Bird.
— bicarinatus, Münst. — Regleyi, Thiol.
_— lythensis, Y. et Bird. Eucyclus capitaneus, Münst.
= exaratus, Y. et Bird. Avicula substriata, Münst.
—— CONCAVUS, SOW. Inoceramus cinctus, Goldf.
— radians, Rein. — dubius, Sow.
— Eseri, Oppel. Lima punctata, Sow.
— toarcensis, d'Orb. Pecten disciformis, Schüpbl.
— undulatus, Stahl. Rhynchonella jurensis, Quenst.
— insignis, Schübl, — Forbesi, David.
— variabilis, d'Orb. Pentacrinus jurensis, Quenst.
A Yillebois, du reste, la coupe des terrains jurassiques est assez
complète; nous trouvons en effet toute la succession des étages de-
puis le Lias inférieur ou calcaire à gryphée, jusque y compris l’Ox-
dans les hauts fourneaux de Givors (Rhône) ou de- Chasse (Isère); voici du reste
quelle est sa composition moyenne, d'après M. Boulangier : d
HET AN AR EE 27
Galcaires Haas 50
SHICeNEL Aa Relle PAR ANS
Eau de combinaison 8
Total 100
(1) E. Dumortier. Loc. cit., p. 6,
764 LOCARD, == NOTE SUR UN CÉPHALOPODE NOUVEAU. 93 juin
fordien, avec leurs faunes fossilifères respectives. Rappelons quenon
loin de là, se trouvent les grandes carrières de calcaires connues
sous’ le nom de Choin de Villebois, ouvertes dans le Bathonien, et
en stratification discordante avec la série des couches précédentes ;
elles sont en effet séparées par une faille profonde qui met en con-
tact le Bathonien d'une part avec le Lias inférieur d'autre part. Nous
renvoyons pour plus de détails aux études stratigraphiques faites par
notre collègue et ami M. A. Falsan sur les dépôts jurassiques de cette
région (1). AA
La famille des Zoliginidæ ne paraît pas avoir fait son apparition
avant les dépôts de l’étage Toarcien. Notre Pleurotheutis costulatus est
donc par cela même un des plus anciens types connus de cette fa-
mille aujourd'hui si largement représentée dans toutes les mers (2),
sinon comme nombre d'espèce, du moins comme quantité d'indi-
vidus. En Angleterre, le genre Belemnosepia apparaît avec les idépôts
de Lyme-Regis et plus tard dans l’Oxfordien de Chippenham. Dans
le Wurtemberg, nous retrouvons également le même genre dans le
Lias supérieur accompagné du genre Peloteuthis; dans l’Oolithe du
même pays figure le genre Z'euthopsis, tandis que dans le Kimmerid-
gien de Solenhofen, nous voyons deux espèces du genre Celæno etun
Leptoteuthis. En Amérique, cette même famille figure également dans
quelques formations géologiques, mais relativement moins an-
ciennes. Meck et Hayden ont créé le genre Phylloteuthis pour une
espèce de la craie du Nebraska, tandis que Gabb signalait le genre
Püloteuthis dans le Néocomien de la Californie.
En France, les formes que l’on peut rapporter à cette famille sont
très peu nombreuses. Nous signalerons les Teufhopsis découverts par
M. E. Deslongchamps (7. Prunelli et T. Caumonti) à Curcy et à
Amayé-sur-Orne, dans le Calvados, et que d'Orbigny a réunis en
une seule espèce le 7euthopsis Brunelh. Ces formes appartiennent
également au Toarcien. Le Pleuroteuthis costulatus est le premier
Loliginidæ qui ait été signalé dans le bassin du Rhône.
(1) À. Falsan et E. Dumortier, 1873. Note sur les terrains subordonnés aux
gisements de Poissons et de Végétaux fossiles du Bas-Bugey, in V. Thiollière, Descr:.
Poissons fossiles des gisements coralliens du Jura dans le Bugey, 2 livr., tir. à
part\pe15). |
(2) A. T. de Rochebrune, 1883, Etude monogr. fam. Loligopsidæ, in Bull. Soc.
philom. Paris.
1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 165
M. l’abbé Pouech envoie la communication suivante :
Note sur la constitution géologique du Pech de Foix,
par M. l’abbé Pouech.
A la date du 19 juin 18892, et en prévision de la prochaine réunion
extraordinaire de la Société géologique à Foix, j'avais présenté à la
Société dans sa séance ordinaire de ce même jour, une courte note
accompagnée de deux coupes (Pull., t. X, 3° sér., p. 462): l’une
(fig. 1) du rocher de Foix (rive gauche de l'Ariège) à Vernajoul, par
le Pech Saint-Sauveur, avec détails stratigraphiques, l’autre (fig. 2),
par la montagne orientale dite du Pech de Foix, en face de la pre-
mière (rive droite), celle-ci sans détails stratigraphiques, vu l’iden-
tité des terrains figurant dans l’une et dans l’autre; me bornant à
signaler les accidents géologiques particuliers affectant ce massif,
La Société, pendant son séjour à Foix, ne visita pas, à mon grand
regret, cette montagne à laquelle, ainsi qu’à celle du Saint-Sau-
veur, était destinée ma note, du moins dans ma pensée, me propo-
sant uniquement de fournir à Messieurs les membres un premier
canevas, un simple fil conducteur dans l’exploration de ces deux
massifs si intéressants et si singulièrement tourmentés. Je m'étais
piqué d’exactitude, surtout dans le tracé de mes coupes, — et je
croyais avoir réussi,
Aussi, grand a été mon étonnement, quand j'ai lu, deux ans après,
dans les comptes rendus de cette réunion extraordinaire, parus ces
jours-ci, à propos du compte rendu particulier de l’excursion de
Foix à Pradières par M. de Lacvivier (Pull., 3° sér., t. X, p. 543), les
observations suivantes concernant ma communication de 1882 au su-
« jet du Pech de Foix : « Quant à la série jurassique, elle se présente
- » deux fois d'une manière à peu près symétrique. Toutefois, au sud-
» ouest, les dolomies se sont brisées et les bancs ont glissé vers le
» bas de la montagne; on les voit nettement en suivant le petit che-
» min qui passe derrière l'hôtel Rousse.
… » Sur ce point M. l'abbé Pouech indique une faille qui aurait
« » supprimé la dolomie. Ceci est inexact.
» Les dolomies se montrent encore au sommet de la crête du
» Pech, au-dessus de Jean-Germa, et quelques lambeaux les relient
» aux bancs qui plongent au nord, sur l’autre versant. Du côté de
» l'Ariège, le glissement de ces assises a mis à découvert le Lias
» moyen, quise montre sur une large surface et donne une teinte
» jaunâtre à cette partie de la montagne, Il n’est donc pas néces-
766 POUECE. — SUR LE PECIL DE FOIX. 93 juin
» saire d'imaginer le plissement des assises du Lias, comme fait
» M. l'abbé Pouech, afin d'expliquer leur grand développement. »
Ainsi, dans ces quelques lignes, M. de Lacvivier me reproche les
erreurs suivantes :
4° D'avoir indiqué une faille aux environs de on been sur le
versant S.0. du Pecb, c’est-à-dire vers le point R (fig. 1 et 2 accom-
pagnant la présente note), niant du même coup, dans cette région,
puisqu'il n’y en signale pas, l'existence d’une faille quelconque;
Fig. 1. Coupe géologique (N.S.) du Pech de Foix,
du point P. sommet de cette montagne à N.-D. de Montgauzy,
passant par le col et le mamelon de Jean-Germa.
16h 8
Eee
Infra-lias | (irias) | nfra-hes ram
P. Sommet du Pech. Point le plus élevé de la montagne appartenant au lams
beau N. È
_ C. Col de Jean-Germa, faille mettant face à face le Lias2 ou Lias moyen, avec à :
le Bonebed.
J-G. Mamelon dolomitique. Sorte de promontoire, que la plaque de dolomie qui
couvre le flanc de la montagne en face de Foix et de Bouychères jusqu'à
Rieucourtès, pousse vers l’ouest jusqu'à Jean-Germa. Ce petit lambeau À
secondaire appartient au grand lambeau $.
R. Entrée de la vaste échancrure de la plaque dolomitique ci-dessus men-
tionnée, où se trouve cette large surface signalée par M. de Lacvivier et
occupée par le Lias moyen mis à découvert par EDS de la dolomie
qui l’a couvert originairement,.
H. Hôtel Rousse et crête dolomitique cernant au S. cette large surface occupée
par le Lias moyen à découvert. C’est à travers cette crête et l’espace vide R;.
que passe le petit chemin signalé par M. de Lacvivier,
1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 767
29 D’y avoir mal à propos imaginé un plissement des assises du
Lias afin d'expliquer leur grand développement dans cette région
S.0. de la montagne. Je m'arrête à ces griefs, auxquels je vais
répondre, en demandant la permission de reproduire ici la partie de
ma coupe de 1882, afférente à la présente discussion, avec quelques
modifications d’ailleurs peu importantes, les seules concessions qu’il
me soit permis de faire à mon loyal et savant contradicteur.
Les lignes pointées marquent le dénivellement et le ploiement des
couches résultant de la faille (C).
Dans cette coupe le n° 1, Keuper ou marnes irisées, représente le
Trias;
Les n°° 2, 3, 4 (bb), (avc), (pl) l’Infrà-lias, c’est-à-dire le Bonebed,
couches à Avicula-contorta, et calcaire à Plicatula intustriata ;
. Les n° 5, 6, 7 le Lias; le n° 5 bréchiforme et siliceux; ie n° 6 ru-
banné; le n° 7 schisteux, seul fossilifère ;
Enfin, les n° 8, 9 représentent le Jurassique supérieur; le n° 8 est
cette dolomie dont il est surtout question dans cette note.
.Quant à la mince couche pointée n° 10, c’est une couche argileuse
pisolithique rouge dite Bauxite ;
Les n° 11 et 12 représentent le Crétacé, pressé contre le granit (G),
_ faillé et hors série.
ND. Église de N.-D. de Montgauzy, sur le granit, et limite S. de
la coupe. |
Au pied de ce mamelon est censée passer une faille théorique par-
faitement invisible, masquée qu’elle est par le dépôt diluvien de la
plaine. (A) le lit de l'Ariège.
Cette coupe suffirait peut-être à la présente discussior ; néanmoins
pour plus de clarté, j’y joins le fragment de plan suivant, représen-
tant la région, et pris sur le cadastre. On y voit le pont et le quai de
Foix, l'hôtel Rousse et le petit chemin passant au-dessus signalé
par M. de Lacvivier ; Jean-Germa, Boychères, tous les points men-
tionnés en un mot, et surtout la large surface où se voit en noir le
Lias moyen à découvert, toute cette région du Pech, sujet de la pré-
sente discussion. Enfin la faille que j'y indique avec sa position et
sa direction marquée par une flèche pointée.
768 POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 93 juin
Fig. 2. Plan de la région litigieuse pres sur le cadastre au 1/10,000°-
J.-G, Jean-Germa. R. Point litigieux, K. Faille. h. Hôtel Rousse,
Pour les assises géologiques qui figurent dans ce plan, la légende
est la même que celle de la coupe ci-dessus ; néanmoins, je la repro-
duis pour la plus grande commodité du lecteur.
N° 4 Keuper ou marnes irisées visibles sur la droite du ravin qui,
du point C col de Jean-Germa, descend dans la direction de la gare;
N° 2 Infrà-lias, Bonebed. N° 3 n’y figure pas. N° 4 calcaire à Plva-
tula intustriata ;
N° 5, 6 Lias, ou Lias inférieur sans fossiles, le n° 6 rubanné et le
n°5 bréchiforme. N° 7 Lias, schisteux noir fossilifère. N° 8 Dolomie
grenue. |
Maintenant, passons à la discussion des AE formulés pee M. de
Lacvivier contre ma note (/oco citato).
Premier grief. Qu’au point R j'indique une faille qui aurait supprimé
les dolomies, et que cela est inexact. Que sur ce point les dolomies
soient supprimées, c'est ce qu'indique ma coupe de 1889, ainsi que
celle de 1884 ci-jointe, et la chose est parfaitement exacte; mais que
j'indique là une faille opérant cette suppression, comme M. de
dE:
|
,
1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 769
Lacvivier l’affirme, je le nie. C’est cela précisément qui est inexact.
J'ai signalé, en effet, une faille aux environs de Jean-Germa, en C,
et non pas en R; au N. et non pas au S. de Jean-Germa ; et celle-là,
je la maïintiens contre tous les raisonnements de M. de Lacvivier,
qui la nie implicitement. Oui, « les dolomies se montrent au sommet
de la crête du Pech », sommet situé au N., bien en arrière, apparte-
nant au lambeau septentrional, et qu'aucun lambeau dolomitique
intermédiaire ne relie au mamelon dolomitique de Jean-Germa, qui
appartient au lambeau S., et que M. de Lacvivier semble prendre à
tort pour le vrai sommet du Pech.
Quoi qu’il en soit de ces obscurités, sinon de ces erreurs d’exposi-
tion de la part de mon adversaire, venant au fait, j'ai dit, je redis et
maïintiens, qu'en C, au col qui se trouve au N. de ce pic ou sommet
de Jean-Germa, passe une faille, que je ne veux pas suivre à l'E.
pour le moment, mais qui, vers l’'O., à partir de ce col GC de Jean-
Germa, suivant le ravin qui en descend de ce côté, ‘au N. du petit
Paris, se prolonge dans la direction de la gare.
Gette faille que tout géologue tant soit peu expérimenté, peut re-
connaître au premier coup d'œil dès la première indication, est
aussi la première qui m'’ait frappé par son évidence. C’est de part et
d'autre de son plan queles assises des deux lambeaux se montrent an-
ticlines, et avec un dénivellement tel, que l’Infra-lias, le Keuper pres-
que, du lambeau N., se trouvent mis face à face avec le Lias moyen
et,la dolomie de celui du S. En descendant le ravin indiqué, l’obser-
vateur ne rencontre plus au N. ou à droite, que le Keuper oui les
marnes irisées, tandis qu'au S. ou à gauche, il ne rencontre que le
| Lias moyen et les deux membres du Lias inférieur jusqu’à ce que les
alluvions anciennes viennent dérober le sous-sol à ses regards, au N.
du petit Paris. M. de Lacvivier n’a qu’à se transporter sur les lieux
et il sera convaincu (voir fig. 4 et 2 ci-dessus).
Second grief. J’ai tort d'imaginer le plissement des assises au
point R pour expliquer la mise à découvert du Lias moyen sur cette
large surface de teinte jaunâtre qui domine au N. l'hôtel Rousse et
|: le quai de Foix. Le glissement de la dolomie, d’après M. de Lacvi-
_ vier, doit être seul invoqué pour expliquer ce fait.
Me voici donc ramené sur ce redoutable point R, où mon infati-
… gable adversaire m'appelle encore pour me combattre, non plus sans
doute à propos de faille, sujet sur lequel j'ai eu l’honneur de le sa-
| tisfaire, je crois, mais à propos de glissements qu'il y veut, et que
| je répugne à admettre, de plissements que j'y indique, et qu'il n'y
veut pas.
Voyons les glissements d’abord.
XII. 49
770 POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 23 juin
_ La théorie des glissements récemment introduite en géologie, est
certes très rationnelle et appelée à rendre de grands services, té6-
moin, les heureuses applications qu’en a faites M. Lory dans les
Alpes ; mais comme toute théorie, elle ne peut et ne doit être invo-
quée, que quand les faits l’autorisent et le réclament. Est-ce le cas
ici ? C’est ce que nous allons voir d’abord.
De quoi s'agit-il ? d’une large surface déclive dénudée des couches
géologiques supérieures et où les couches inférieures se montrent
seules au jour. Voilà le fait. Ici c’est le Lias moyen qui est seul au
jour dans la région marquée par le point R; la dolomie qui le cou-
vrait là originairement a été supprimée, et M. de Lacvivier veut à
toute force que ce soit par glissement. Par glissement, cela serait
possible sans doute ; la plaque dolomitique verticale et même ren-
versée (S) dont le bord supérieur forme cette crête de rochers den-
telés dominant le quai rive droite, ainsi que les hôtels et autres
habitations qui le longent, a certainement pu glisser de ce côté sur
le Lias, de nature schisto-terreuse ; le sol était assez déclive de ce
côté, et le substratum était glissant. Accordé tout cela. Maïs la ques-
tion est de fait, cette dénudation du Lias, sur cette large surface,
par suppression de la dolomie, est-elle évidemment le résultat du
glissement de celle-ci, de Jean-Germa, vers l'Ariège, d’amont aval,
du N. au $S.? voilà la question.
S'il n'y avait que la crête dolomitique dominant le quai où sont
situés l'hôtel Rousse et les autres, j'avoue que l’affirmative me pa-
raîtrait à peu près certaine ; mais il n’en est pas ainsi. Cette chaîne
(voir fig. 2) va se joindre à l’appendice de Jean-Germa au N.-E., sur
le flanc du Pech, vers Bouycherès, pour former avec lui la plaque
continue qui couvre tout le flanc S. de la montagne jusqu’à Riou-.
courtés. Alors il ne suffit pas de supposer le glissement de la pièce
dolomitique de l’hôtel Rousse sans faire en même temps glisser avec
elle celle de Jean-Germa, qui lui est solidaire. Or, celle-ci repose nor-
malement sur la couche liasique qui la supporteet coïncide avec elle
parfaitement, sans que celle-ci la dépasse du côté du N. comme cela
devrait être, s’il y avait eu glissement effectif de la dolomie sur le
Lias, d’amont aval, ou du N. au $S. comme le veut M. de Lacvivier.
Passons au plissements.
On sait l'effet des plissements sur les couches rigides des roches,
ce sont des ruptures aux extrados. « Imaginons » en R, un pli con-
vexe ou en voûte suivant un axe parcourant le flanc inférieur ou
méridional du Pech parallèlement à la route. Le Lias, à l'intrados,
jusqu’à un certain point plastique et flexible pourra supporter cette
flexion forcée sans se rompre tandis que la dolomie, épaisse, sèche,
|
1884. POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 771
massive et rigide nécessairement, se brisera en fragments, que
l'érosion (1) subséquente emportera. De là le Lias à nu, sur cette
plus ou moins large surface, aussi bien que par un glissement quel-
conque, et les faits respectés.
Les faits respectés. En effet : au mamelon dolomitique de Jean-
Germa on voit la dolomie avec le Lias sous-jacent ployés sensible-
ment en tartelette, la courbure concave en dessus. D'ailleurs, cette
courbure concave de la dolomie se continue dans toute la longueur
de cet appendice d’abord, et ensuite de là jusque vers Rieucourtés,
sur toute la longueur de la plaque dolomitique désormais continue,
qui rempare le flanc S. de la montagne, où elle s’accuse, par une
série de creux très profonds. De plus, sur tout le pourtour de cette
enceinte où paraît seul le Lias, à partir du point R jusque vers le
travers de Bouycherès, c’est un rempart presque à pic de plus de
20 mètres de hauteur que forme au N. la dolomie, sous laquelle on
voit toujours s’enfoncer le Lias et il en est de même, à l’intérieur et
tout le long de la crête qui la limite au S. De plus encore, en R, et
jusqu’à une certaine distance en avant dans l'intérieur de cette en-
ceinte, apparaît le Lias inférieur perçant le Lias moyen, plongeant
sous lui au N., au S. et à l’E., se montrant enfin seul, en cou-
ches emboîtées, imbriquées, sortant les unes de dessous les autres,
à, mesure qu’on avance vers l’ouest.
Voilà les signes d’un bombement ou d’un pli en voûte, venant
après un pli concave, et l'enceinte en question, à l’entrée de laquelle
se trouve le point R n’est pas autre chose qu’une demi-boutonnière
par laquelle le Lias moyen affleure, comme eut dit Leymerie dans
son langage imagé.
Maintenant que mes deux plissements essentiels sont sauvés, je
suis heureux d'accorder quelque chose à mon excellent ami, en lui
sacrifiant le troisième, celui peut-être qui lui répugnait le plus. J’en
étais peu satisfait moi-même. Parfois la main s’égare, et il est rare
aussi que le graveur à son tour, n’exagère pas les défauts d’un trait
mal tracé. Au reste, chacun le sait, ces coupes plus ou moins réus-
sies, ne sont après tout que de simples diagrammes destinés à se faire
comprendre. Après cela, ce point réglé, il nous sera facile de nous
entendre sur celui de la deuxième faille que je fais passer comme
M. de Lacvivier, entre le calcaire crétacé du rocher de Foix et le
(1) Érosion. Il ne faut pas que mon honorable contradicteur se récrie. Ce qu'il
fait faire, lui, à l'érosion est bien autre chose. Ne lui attribue-t-il pas l’ablation totale
de la dolomie et des assises urgoniennes jusqu'au niveau de l’Ariège, depuis le
Roc de Foix jusqu’à Montgaillard ? C’est en effet bien autre chose que de lui faire
enlever quelques milliers de blocs mobiles du flanc déclive du Pech de Foix.
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P'Ob n x
772 POUECH. — SUR LE PECH DE FOIX. 23 juin
granit du cap defla ville, faille que j'ai toujours admise, comme le
prouve le dernier alinéa de la page (465) de ma note de 1882, malgré
limperfection des figures, et que j'ai soin de mieux marquer ici
(fig. 1).
Ainsi, pour résumer ce débat :
1° J’accorde à M. de Lacvivier qu'il n’y a point de faille au point
R. Maisfjeïmaintiens qu'il y en a une au point C;
2° La théorie des glissements ne s'applique pas au fait de la dénu-
dation du Lias moyen, au-dessus et au N. de l'hôtel Rousse, celle
des plissements tient mieux compte des faits;
3° Enfin, dans laffig. 2 de ma note de 1882, les courbes représen-
tant les plissements sont réellement exagérées, et la faille rive
gauche, s’y trouve insuffisamment marquée, c'est là tout ce que je
puis accorder et ce que j'accorde aussi volontiers à mon savant
contradicteur.
J'ai fini javec M. de Lacvivier, celte discussion est amicale avant
tout, et la concorde entre nous, ne saurait en être troublée.
Personne ne connaît et n’apprécie mieux que moi, non seulement
le savoir de mon adversaire d’un moment, mais surtout sa loyauté
et son noble caractère. Puisse seulement la science avoir gagné ici
quelque chose ; c’est ce que nous voulons tous les deux.
Bull.deta Soc Céol de Frances
Note de M! LÉON DRU.
J'éurce die 5 Mai188%. TXT PIX,
oo. CARTE GEOLOCIQUE
DE LAREGION DU BECHTAOU ET DE LA CHAINE DU CAUCASE, AUNORD DU MSELBROUS
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Dépôts quaternarres et
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Système crétacé.
(Séries inférieures)
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(Séries supérieures)
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au-dessus du nipeur de le Mer Notre.
Bulle dote Soc. Cole de France
NOTE DE M“ LEON DRU.
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Vue prise sur le Mt Machoulca (+984)
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:+ 872 (Mt VdesiSanghers) : SET AR +924 381 +996
+ 763 { NES ; dr
j ù ; Gélemnovodsk
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Géleznovodsle= Coupe géologique N°40°/.0/delakSource Emmanuel
à la Rivière Géleznaïa.
Montagne de Fer
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Source Ermnanuel
+665
Butte de l'Archevèque
+645
LÉGENDE
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MÉKouma
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Gétace Supérieur (Sérorien)
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Grave (her L'Wahrer rde (Abbé de LEper 4
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Bull, de la Soc Giole de France ; NOTE DE M* LEON DRU
Jérib, XI, FLXXV.
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Source Perkalka Pare Emmanuel
+590
ï +690 4607
PIATIGORSK
Coupe géologique N:S:de la Source Perkalka à la Riv. Podkoumok à
ButteMichel Gonratchaiïa-Gorx
+556
Coupe &coloëique S:4k0°0:du Grand Proval
al'extremité orientale dela Goriatchaïa-Gora
Podkoumole era Cantet o en
Potkonmrols
M Svistoun (+818)
Mann jaune + 7u
ESSENTOUKY
Coupe Séologique N:5020:du Mont Svistoun a la Rivière Podkoumok
Ravin des Goultes Source-alealineN218
+607
Podkoumoke
+586
Profil géologique N:60/0/passant par le contact
des fronpes, Secondaire eb-tertiaire en amont dela Stanitza dSsentouly
Coupe géologique transversale du Sous groupe del'Est
SRE N°5 Sond N°# Source N°10 Sonde N°3 Sond. N°2 Sond! N°1
+58 +58: +58 +580 +58 +586
GELEZ NOVODSK
Coupe géologique du Sous groupe de L'Est
Source Criaznouchka nf. Source GriaznouchkasSupià MÉnode ter
+ Gi2 +G15
|
KISHOMODSK
Srête de Djinal Coupe géologique O.E.
+406
Bane d'argile noire Nivoaude sources
À Niyeau de sources ia
+172 B
Horiron des Grottes |
+920 j
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1412 u
Nota Zenit ont indiquées er metres au-dessus dela Mer Noire
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Creoné Aes L'Nalirer re de lb de lEpée/#
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Coupe de Saint André de Roquepertuis au Château des Aupiats et à Flaux.
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SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
RÉUNION EXTRAORDINAIRE A AURILLAC
Du 24 Août au 2 Septembre 1884.
Les Membres de la Société qui ont pris part aux travaux de la
session sont :
MM. BERGERON, MM. Mourer,
BERTRAND (Marcel), MoniER-CHALMAS,
BOISSELLIER, Pissor,
DE CHAIGNON, POTIER,
COLLOT, Puet,
DOUMERC, RAMES,
FABRE, RicaRD,
FERAUD-GIRAUD, RICHE,
FouQuÉ, ROBINEAU,
DE GRAMONT, de ROUVILLE,
JANET, Royer (Ernest),
LANGLASSE, Royer (Henri),
LAUMONIER, SAYN,
LHOTE, TABUTEAU,
de MaARGERIE, TOURNAIRE.
Micuez-Lévy,
Plusieurs personnes étrangères à la Société ont pris part aux
excursions, ce sont :
| MM. Bapoce, MM. Fine,
BouLE, HUMBERT,
DE CARBONNAT (père), LOISNEL,
DE CARBONNAT (fils), MASFRAND,
CARTAILHAC, OFFRET,
CHIBRET, SAURY.
FESo,
XII. | 50
=
=
CS:
1664.
1796.
1602.
1803.
1805.
1809.
1815,
1821.
1822.
1823.
1825.
1826.
1827.
1828.
RÉUNION D'AURILLAC. 24 août
LISTE DES PRINCIPALES PUBLICATIONS
RELATIVES A LA RÉGION QUE DOIT VISITER LA SOCIÉTÉ
EL. Coulon (l'abbé). — Les rivières de France, ou description géographique
et historique des cours et débordements des rivières, avec une carte minéralo-
gique, (1° notion du Plaleau central).
. Guettard. — Mémoire sur quelques montagnes de la France qui ont élé des
volcans. Mém. de l’Ac. des Sciences pour 1752, page 27. (Publié en 1756).
. Guettard. — Mémoire sur la minéralogie de l'Auvergne, 1759. Mém. de
l'Ac. Roy. des Sc., année 1759, page 538. (Imprimé en 1765).
. HBesmarest. —- Mémoire sur l'origine du basalte. Mém. de l’Ac. des Sc.,
année 1771, page 705, et année 1773, page 599.
. Monnet. — Quatrième voyage minéralogique fait en Auvergne, 1772. Obser-
vations sur la physique, tome XXXIII, page 321, nov. 1788.
Monnet. — Histoire d’un voyage politique et minéralogique fait dans les dé-
partements du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire, en nov. et déc. 1791.
Man. autog. de la Bibl. de l’école des Mines, page 220.
HDolomieu. — Rapport fait à l’Institut national par Dolomieu, sur ses
voyages de l'an V et VI. Journ. de Chim. de Phys. et d'Hist. Nat., prai-
rial, an VI, tom. III, page 401. Journal des Mines, n° 41 et 42, tom. VII,
an VI.
Lacoste de Plaisance (l'abbé). — Observations sur les volcans de l’Au-
vergne, 1 vol. in-8°, Clermont-Ferrand, an XI.
d.-KF. d’Aubuissomn. — Mémoire sur les volcans et les basaltes de l'Auvergne,
1803. Journ. de Chim. de Phys. et d'Hist. Nat., tom. EVIII, an XII,
page 310 ; tom. LIX, an XIII, page 367 ; tom. LXXXVII, 1849, page 432.
Lacoste de Plaisance (l'abbé). — Lettres minéralogiques et géologiques
sur les volcans d'Auvergne, 1 vol. in-8°. Clermont-Ferrand, 1805.
Alexandre Brongniart. — Mémoire sur les terrains qui paraissent avoir
élé formés sous l’eau douce. Ann. du Muséum d'Hist. Nat., tom. XV, an-
née 1810, page 357.
P.-IL.-A. Cordier. — Mémoire sur les substances diles en masse, qui entrent
dans la composition des roches volcaniques de tous les äges. Lu à lAcad.
Roy. des Sc. dans les séances des 16 et 30 oct., et 6 now. 1851, page 457.
Hbaubeny. — Letters lo professor Jameson on the volcanos of Auvergne. Ox-
ford, 1821, (2 lettres).
F, Raulhac, — Discours lu en séance publique de la Soc. d'Agriculture du
Cantal. Aurillac, 1822.
Steininger. — Die erloschenen Vulcane in Südfranreich, Mainz, 1823,
1 vol. in-8°,
Poulett Scrope. — Considerations on Volcanos. 1 vol. in-8°. London, 1825.
Daubeny. — À description of active and extinct volcanos, etc., London,
1 vol. in-8°, p. 31 et suiv.
Poulett Scrope. — Memoir on the geology of central France including the
volcanic formations of Auvergne, etc. London, 1827. 1 vol. in-4 et Atlas.
Dufrénoy. — Calcaire cristallin enclavé dans le gneiss. Ann. des Mines,
1" livraison, 1828, p. 59.
ri
13884. RÉUNION D'AURILLAC. 7115
1829. Lyell et Murchison. — Sur les dépôts lacustres du Cantal et leurs rap-
ports avec les roches primordiales et volcaniques. (Extrait des Ann. des Sc.
Nat., oct. 1829, avec 2 planches coloriées).
1832. J.-B. Bouillet. — J{inéraire minéralogique et historique de Clermont-Fer-
rand à Aurillac, etc., Clermont-Ferrand, 1832.
1833. A. Burat. — Description des terrains volcaniques de la France centrale.
Paris, 1833, avec 10 planches.
1333. Peghoux. — Promenade au Cantal. Clermont-Ferrand, 1833, 1 planche.
1833. Bufrénoy et Elie de Beaumont. — Mémoire sur les groupes du Cantal
et du Mont-Dore et sur les soulèvements auxquels ces montagnes duivent leur
relief actuel, avec deux cartes. (Extrait des Ann. des Min., 3 série,
tom. III, 1833).
1834. A. HDesgenevez. — Observalions sur le Cantal, les Monts-Dores et la com-
position des roches volcaniques, avec une coupe coloriée et une vue. Mémoires
de la Soc. Géologique de France, tom. I, 2° partie, 1834.
1834. Le Comte de Montlosier. — Du Cantal, du basalte et des anciennes ré-
voluliuns de la terre, en réponse à un nouvel écrit de M. E. de Beaumont.
(Extrait des Ann. Sc. de l'Auvergne, 1834).
1834. J.-R. Bouillet. — Description historique et scientifique de la Haute-Au-
vergne (département du Cantal), accompagnée d’un atlas de 35 planches
gravées et lithographiées, Paris, 1834, 2 vol. in-8°.
1836. J.-B. Bouïillet. — Catalogue des espèces et variélés de Mollusques lerres-
tres el fluvialiles, etc., suivi d'un autre catalogue des espèces fussiles, etc.
Clermont-Ferrand, 1836. 1 vol. in-8°.
1840. Becquerel. — Observations sur la présence des sables aurifères dans le gise-
ment de galène de Saint-Santin-Cantalès (Cantal), etc. (Extrait des Comptes
rendus des séances de l’Acad. des Sc., séance du 27 juillet 1840),
1841. Dufrénoy et Elie de Beaumont. — Bassins houillers placé; sur La sur-
face des montagnes du centre de la France, suivant une ligne droite, etc.
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1843. MRozet. — Mémoire sur les volcans de l'Auvergne, (présenté à l’Acad. des
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1843. DD. Baudin. — Carte géologique du département du Cantal, dressée pen-
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tion géologique et minéralogique des terrains qui constituent le sol de ce
département, etc., 1843, 1" livraison (terrain primitif), seule parue.
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1855. W. Nivet. — Enux minérales du Cantal. Dict. stat. et hist. du Cantal.
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1867.
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RÉUNION D'AURILLAC. 24 août
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Avec nombreuses planches. Paris, 4860.
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can du Cantal, observées par M. J.-B. Rames, et conséquences de cette @ou-
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l'époque pliocène. (Extr. des Comp. rendus de l’Inst., 3 février 1873).
G. de Saporta. — Sur les caractères propres à la végétation pliocène, à
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tions détaillées relatives au Cantal: pl. XXII, fig. 1 et2; XXVIII, fig. 1
et2; XXXVIIL fig. 1 et 2; XL, fig. 2; XLI, fig. 1 et 2; XLVI fig. 1 et
2 ; XLVII, fig. 2; XLVIIL fig. 2; LII, fig. 2.
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2
PROGRAMME. 24 août
mn |
@ 2)
PREMIÈRE SÉANCE
Du 24 Août 1884.
PRÉSIDENCE DE M. DE ROUVILLE, Puis de M. RAMES.
Les membres de la Société se réunissent à midi et demi dans une
salle de la mairie d’Aurillac, mise à leur disposition parla municipa-
lité. En l’absence des membres du bureau annuel de la Société géo-
logique, M. de Rouville prend la présidence provisoire, assisté de
M. E. de Margerie.
M. le Président invite les membres présents à procéder à la cons-
titulion du bureau définitif de cette session.
M. Rames est nommé président.
MM. Michel-Lévy et de Rouville sont élus vice-présidents.
MM. Laumonier et de Margerie sont choisis comme secrétaires.
Le bureau définitif ainsi constitué, M. Rames prend place au
fauteuil et remercie les membres de la Société qui l’ont appelé à
diriger la réunion extraordinaire de 1884.
Le Président donne leciure de plusieurs lettres : de M. Monthiers,
s’excusani, en son nom et au nom de M. Parran, de ne pouvoir assis-
ter à la réunion extraordinaire ; de M. E. Fallot, s’excusant égale-
ment de ne pouvoir venir à Aurillac; de M. Fouqué, professeur au
collège de France, annonçant l'envoi d’un panneau contenant les
quatre feuilles au 80,000° de la carte géologique détaillée du Cantal.
Par suite de la présentation faite dans la séance du 23 juin 1884,
le Président proclame membre de la Société, M. Pavrow, professeur
à l’Université de Moscou, présenté par MM. Albert Gaudry et de Lap-
parent.
Le Président annonce dix présentations.
Le Président soumet à la réunion le programme des excursions,
précédemment présenté au Conseil de la Société. Ce programme,
légèrement modifié, estfixé comme suit.
Dimanche 24 août. — Départ en voiture à 2 heures. — Ex-
cursion aux environs d'Aurillac. — Le bassin d’Aurillac (612) et les
collines qui l’entourent. — Ze Puy Courny (163). — Argile éocène
sans fossiles. — Miocène aquitanien (Chara destructa, Cypris faba,
Paludina Dubuissoni, Cerithium Lamarcki). Bancs de ménilite, bancs
de silex. — (Planorbis cornu, Limnæa pachygaster, Helix arvernen-
1884. PROGRAMME. 719
sis, etc.). — Basalie miocène. — Alluvions miocènes tortoniennes
(silex taillés ?). — (Dinoth. giganteum, Rhinoceros Schleiermacheri, Hip-
parion gracile, Mastodon, Tragocerus, Gazella deperdita, etc.). — Tuf
ponceux andésitique. — Brêche d’andésite. — Failles post-torto-
niennes.-- Plaine d’'Arpajon. = Terrasses et sablières chelléennes
avec haches de silex taillé. — Terrasse moustiérienne. — Puy de
Vaurs (180). — Coupe naturelle de toutes les assises des terrains
_-éocènes et miocènes du Cantal. — Vieux diluvium pliocène supé-
rieur des plateaux (première période glaciaire). — Moraine pliocène
(première période glaciaire). — Vue d'ensemble de la vallée de la
Cère. — Failles. — Phénomènes d’érosion. — Carnéjac. Moraine
frontale quaternaire (deuxième période glaciaire) barrant la vallée de
la Cère.
Déjeuner à Aurillac. — Retour en voiture, dîner et coucher à Au-
_ rillac.
Lundi 25 août. — Départ en chemin de fer pour le Lioran.
_ Ascension du Puy de Griou (1694) et du Puy Mary (1787*). — Le
Bioran (1152%), — Cirque de Font-Allagnon. — Domite, labradorite,
andésite pyroxénique. — Font de Cère. — Brèche d’andésite pyroxé-
nique. — Col de Rombières. — Brèche d’andésite à amphibole. —
Andésite amphibolique des hauteurs en puissantes coulées. Ascen-
sion du Piton phonolitique de Griou (1694%). — Phonolithe. — Vue
d'ensemble de toutes les cimes et de toutes les hautes vallées du vol-
can du Cantal. — Crêle de Peyre-Arse. — Col-de-Cabre (4539*). F1ï-
lons de phonolithe scoriacée. — Brèche de Rolland. Ascension du
piton du Puy Mary (1787*). — Andésite à amphibole. — Panorama
des plateaux basaltiques et des vallées du Nord et de l'Ouest.
Déjeuner au Col-de-Cabre. — Diner au Lioran. — Départ en che-
min de fer pour Aurillac. — Coucher à Aurillac.
Mardi 26 août. — Départ en voiture, à 9 heures du matin,
pour Vic-sur-Cére.
Vic-sur-Cère (680%). — Sources minérales. — Domite. — Ze Pas-
de-la-Mougudo (980"). Couches de cinérite du Pliocène inférieur avec
nombreuses empreintes de feuilles.
Déjeuner à Vic-sur-Cère. — Retour en voiture à Aurillac. — Diner
‘et coucher à Aurillac. — Quelques membres pourraient coucher à
Vic-sur-Cère.
Mercredi 27 août. -- Départ en chemin de fer pour Le Zioran.
Ascension du Plomb-du-Cantal (1858*). — Col de Sagnes (1250). —
780 PROGRAMME. | * 94 août
Pentes du Plomb. — Nombreux filons et nombreuses variétés d’an-
désite amphibolique. — Andésite de Ramburtet avec quartz. — Butte
basaltique du Plomb. — Dasalte des plateaux. — Filons de basalte.
— Panorama : les Pyrénées, l’Aubrac, la chaîne de la Margeride, les
volcans de la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, le Mont-Dore, les pla-
teaux basaltiques et les vallées du sud, de l’est, du nord-est, et
toutes les hautes cimes et crêtes du Cantal qui entourent la Caldeira.
— Crête du Plomb du Cantal au Cantalon (1800®%). — Couches de pé-
périno, inelinées de 30 à 40°, s’élevant brusquement sur les pentes
douces de 3 à 40. — Obsidienne porphyroïde verte du ravin des Vey-
rières.
Route du Lioran à Laveissière. — Brèche inférieure, domite, ba-
salte miocène, calcaire aquitanien.
Déjeuner au sommet du Plomb-du-Cantal, — Dîner au Lioran. —
Retour à Aurillac en chemin de fer. — Coucher à Aurillac.
Jeudi 28 août. — Départ en voiture, à neuf heures du matin,
pour Carlat,
Carlat (840*). — Terrain glaciaire (deuxième période) de la vallée
de la Cère (620%) et des vallées adjacentes. — Terrasses. — Moraines.
— Plateau de Puy Basset (880"). — Moraines et blocs roulés, plio-
cènes (première période glaciaire). — faille du ruisseau de Carlat. —
Dyke d’andésite de Murghat. — Cailloux roulés du Pliocène supérieur
sous le basalte des plateaux. — Table basaltique de Carlat (840%). —
Vue d'ensemble donnant une idée dela dénudation subie par le vol-
can à la fin des temps pliocènes. — Panorama des grandes tables
basaltiques couronnant les plateaux escarpés de la Chaux, du Dat-
Soubeyre, du Dat, de Prax, de Maussac, de Ronesque. — Aspect gé-
néral du terrain tertiaire, —Failles post-tortoniennes étagées en gra-
dins depuis le bassin d’Aurillac jusqu’au Mur-de-Barrez (Aveyron).
Déjeuner à Carlat. — Retour à Aurillac en voiture. — Diner et
coucher à Aurillac.
Vendredi 29 août. — Vallée de la Jordanne. — Rocher andé-
sitique de Caussac; couches calcaires soulevées. — Basalte porphy-
roïde sur le plateau de la rive gauche. — Blocs roulés. — Crête de
basalte des plateaux (1000) au dessus de Boussac; blocs erratiques
et blocs roulés de basalte porphyroïde perchés sur cette crête. —
Basalte porphyroïde de Bouygues.
Samedi 30 août. — Départ en chemin de fer pour La Capelle-
Viescamp.
me ati
D Res
;
DE
pe
1884. PROGRAMME. 181
La Capelle-Viescamp (513*). — Granite porphyroïde. — Viaduc du
Riveirès. — Gorges de la Cère. — Nombreuses variétés de roches érup-
tives avec orthose à structure granitoïde avec mica noir, amphibole,
pyroxène. — Départ en voiture pour Laroquebrou.
Laroquebrou. — Granulites. — Microgranulites. — Granulites
roses à mica blanc. — Porphyre rouge à grands cristaux de feld-
-spaih.
Déjeuner à Laroquebrou. — Retour à Aurillac. — Diner et coucher
à Aurillac.
Dimanche 31 août. — Le matin, excursion aux alluvions tor-
toniennes de Veyrac et de la Condamine.
Le soir, séance à Aurillac.
Lundi 4°” septembre. — Départ en chemin de fer pour
Thiézac. |
Thuézac (807%). — Failles du terrain primitif et du terrain tertiaire.
_— Domite de l'entrée du Pas-de-Compain (variétés blanche, grise,
rose, rouge, bariolée, flambée, bréchoïde, porphyroïde, fondue, etc.).
Bancs de silex et de calcaire du terrain miocène broyés dans la
brèche andésitique et métamorphisés en un magma de silex résinite
et d’aragonite. — Andésite pyroxénique avec opale.
Ascension du Pic de l Élancèze (15032), — Basalte porphyroïde de
Triboulan; eristaux libres d’augite offrant plusieurs variétés de
forme. Andésite à amphibole, porphyroïde de Fallitoux.
Déjeuner et diner à Thiézac. —' Retour à Aurillac en chemin de
fer. — Coucher à Aurillac.
Mardi 2 septembre. — Départ en chemin de fer pour !Veus-
sarques.
Neussarques (800%). — Gneiss et micaschiste. — Granulite en
masse. — Terrain glaciaire de la vallée de l’Allagnon (deuxième pé-
riode glaciaire). — Basalte des plateaux; grand rocher basaltique de
Laval (1009); gerbes de prismes, scories. — Cinérite grossière pro-
duite par projection. — Cinérite stratifiée du pliocène inférieur de
Joursac. — Grottes magdaléniennes de Neussargues avec silex taillés
et Renne.
Déjeuner et dîner à Neussargues. — Retour à Murat en chemin de
fer. — Coucher à Murat.
Mercredi 3 septembre. — Départ en chemin de fer pour
Massiac.
782 RAMES. — BASSIN D’'AURILLAC. 924 août
Massiac (5377). Gorges de l'Allagnon. — Gneiss et micaschiste. —
- Gneiss amphibolique. — Nombreux filons de granulite.
Le Suc de Védrines (895) volcan basaltique pliocène supérieur. —
Bombes, larmes volcaniques, scories rouges, «etc. Argile éocène et
calcaire miocène sous le volcan.
Vue d'ensemble d'un grand nombre de petits volcans basaltiques
du Pliocène supérieur. — Différences de niveau considérables of-
fertes par le calcaire miocène de la région. — Failles et glissements
post-torloniens.
os
Après l'adoption de ce programme, la séance est levée à une heure
et demie.
.:
Compte rendu de la course du 24 août, dans le Bassin d’Aurillac,
Par M. Rames.
La Société, partie à 2 heures en voiture, est arrivée en quelques
minutes au Puy Courny où elle a mis pied à terre. Elle a d’abord
observé au-dessus de la route, un affleurement de la zone inférieure
de l’Aquitanien avec Cypris faba, Paludina Dubuissoni, Cerithium La-
marcki, Chara destructa, Thypha latissima. Cette zone est constituée
par des couches de calcaire marneux alternant avecdes liés et des
bancs de silex résinite et de silex corné et pyromaque. Un banc de
ménilite pétri de Paludines, de Cérithes et de Cypris tranche sur
l’ensemble. -
La Société, après avoir gravi un petit boïs d’arbres verts, s’est
trouvée en présence d'une puissante coulée basaltique. Ce basalte,
appelé basalte miocène parce qu'il repose sur les couches aquita-
niennes à Limnæa pachygaster et qu'il supporte les couches torto-
niennes à //ipparion, joue dans tout le Cantal un rôle très impor-
tant : il indique, en effet, nettement la première manifestation des
phénomènes volcaniques.
Les alluvions tortoniennes qui reposent sur le basalte ont ensuite
attiré notre attention. Ces alluvions sont quartzeuses, elles ont une
faible épaisseur, 2 à 3 mètres tout au plus, mais elles sont très inté-
ressantes car elles représentent l'horizon de Pikermi, du Mont Lube-
ron, eic.
Ce gisement, que la Société a examiné avec soin, est connu de-
puis de longues années: il a fourni, de loin en loin, des débris de
Mammifères. Dans ces derniers temps, notre savant confrère,
M. Albert Gaudry a étudié ces débris, et il y a reconnu : Dinotherimm
1884. RAMES. —— BASSIN D'AURILLAC. 183
giganteum, Mastodon à dents mamelonnées (angustidens ?, longiros-
tris?), Rhinoceros Schleiermacheri, Hipparion gracile, Tragocerus taille
de l’amaltheus), Gazella deperdita.
Mais ce gisement est remarquable à un autre point de vue : il offre
des éclats de silex présentant tous les caractères d’une taille inten-
tionnelle. Ces éclats ont tous une patine brillante noire, bistre foncé,
plus rarement jaune sombre, et, chose étrange, ils appartiennent
absolument tous aux deux plus belles variétés de silex corné et de silex
pyromaque, variétés les plus rares au milieu des nombreux bancs de
silex résinite, jaspoïde, ménilite qui, dans l’Aquitanien, aiternent
avec les couches de calcaire marneux. Des anthropologistes du plus
grand mérite (Cartailhac, Chantre, Capellini, etc.) ont visité ce gise-
ment et, aujourd'hui, ces éclats de silex sont décrits et figurés dans
des publications renommées et très répandues.
Les membres de la Société groupés sur le rocher basaltique de
Coissy considèrent un instant le paysage qui les environne: la
plaine d’Arpajon (620%), au confluent des vallées de la Cère et de la
Jordanne, et les collines qui se succèdent et s’étagent jusqu'à l’ho-
rizon.
Les géologues du Cantal exposent à leurs confrères les principaux
traits de la géologie de ce district : dans le lointain, à l’ouest, les
montagnes granitiques de la Corrèze ; plus près, au midi, une rangée
de collines primitives formant un arc de cercle ; à l’est et à l’ouest
des puys et des témoins isolés ayant la même structure géologique
que le Puy Courny ; dans la plaine, les affleurements d'argile rouge
tongrienne (1) et les terrasses et les moraines quaternaires des val-
lées de la Cère et de la Jordanne (612, 630") et enfin, les moraines
pliocènes du plateau de Vaurs (7707) et du piton du Montal (768).
De ce même point, la Société commence aussi à se faire une pre-
mière idée de l'épisode des failles qui suivit le dépôt de l’étage torto-
nien et qui eut pour résultat le bombement du Plateau central. En
effet au Puy de Vaurs (770*), qui n’est séparé du Puy Courny que
par le val Mammon qui est très étroit, nous apercevons l’Aquitanien
et le Tortonien portés à 50 mètres plus haut qu’au Puy Courny.
Quittant le rocher basaltique nous allons visiter, à quelques pas
de là, la carrière des chauffours de Coissy qui offre une belle coupe
de l’Aquitanien où se détachent à vit les alternances souvent répé-
tées des calcaires marneux compacts ou feuilletés avec les lits et les
(1) Les argiles et les sables qui, dans le Cantal, n'avaient encore fourni aucun
débris fossile, étaient regardés comme éocènes mais, depuis la session extraordi-
naire, ces argiles et ces sables ont livré : Acerotherium lemanense, Entelodon
magnum, etc.; ils appartiennent donc au Tongrien.
7184 RAMES. — BASSIN D'AURILLAC. 9% août
bancs de silex très variés depuis les couches à Cypris faba, Paludina
Dubuissoni, Cerithium Lamarcki, etc., jusqu'aux assises calcaires à
Limnæa pachygaster, Planorbis cornu et Helix arvernensis.
Nous reprenons les voitures et nous retournons sur nos pas pour
descendre dans la plaine d’Arpajon. Aussitôt que nous dépassons
Aurillac nous côtoyons sur la rive droite de la vallée une terrasse
de 15 mètres de haut couverte de cailloux de grande taille roulés et
de blocs erratiques. Arrivés dans la plaine, nous nous arrêtons à la
grande sablière d’Arpajon. |
Cette sablière, qui recouvre une terrasse taillée dans l'argile ton-
grienne, fait partie de la moraine profonde des glaciers quaternaires
réunis des vallées de la Cère et de la Jordanne. Cette moraine a été
profondément remaniée par les eaux torrentielles provenant de la
fusion définitive des glaciers quaternaires, c’est ce remaniement qui
explique l’abondance des cailloux roulés avec intercalation de lits et
d’amas de sable. Au premier coup d’æil, cette composition fait
naître des doutes sur la nature morainique de ce vaste dépôt de ter-
rain de transport qui comble toute la plaine d'Arpajon, mais les
nombreux blocs erratiques à angles plus ou moins vifs et à méplats
caractéristiques qui sont partoutnoyés dans la masse de terrain tor-
rentiel, témoignent de l’origine glaciaire de ce dépôt. Les cailloux
roulés et les blocs erratiques représentent de nombreuses variétés
de roches tertiaires et volcaniques, les géologues du Cantal indi-
quent à leurs confrères les gisements d’origine de chacune de ces
variétés. Ce terrain erratique remanié à fourni des instruments en
silex taillé du type chelléen étudiés dès 1863, par E. Lartet, et de-
puis lors, signalés par plusieurs auteurs.
Reprenant nos voitures, nous descendons 1 lee la côte d’Ar-
pajon, c’est-à-dire la rampe de la terrasse chelléenne que nous ve-
nons de quitter et, aussitôt, la vallée de la Cère nous apparaît splen-
dide. Nous sommes au pied du Puy de Vaurs qui offre une coupe
naturelle de presque toutes les assises tertiaires qu’on peut observer
dans le Cantal. Nous gravissons lentement la pente; nous observons
d’abord l'argile tongrienne rouge et bariolée qui est surmontée
d'une épaisse couche d'argile verte ; au-dessus de ces argiles nous
retrouvons l'étage aquitanien identique à celui que nous avons vu à
la carrière de Coissy, ce sont les mêmes alternances de couches cal-
caires marneuses et de bancs siliceux avec les mêmes fossiles : Cypris, .
Paludines, Cérithes, etc. Les carrières qui surmontent cet ensemble
sont établies dans les puissantes assises calcaires qui terminent
l’Aquitanien du Cantal. Ces dernières assises sont pétries de moules
de Lèmnœæa symmetrica, L. pachygaster et de Planorbis cornu remar-
Péé-. AZ Tire le PR.
HSE ANT EL IR
1884. RAMES. — BASSIN D AURILLAC. 785
quables par leur grande taille. Les poches creusées à la surface du
calcaire sont remplies par les alluvions quartzeuses tortoniennes
Au-dessus des carrières nous étudions la tranche vive d’une moraine
pliocène supérieure. Les blocs roulés, sont aussi nombreux que les
blocs erratiques à arêtes vives. Les roches ne sont pas très variées
dans cette moraine de la première période, ce sont pour la plupart
des andésites amphiboliques à labrador, des basaltes des plateaux
et des basaltes porphyroïdes ; elles proviennent presque toutes de
hauts sommets aujourd'hui disparus. Tout le tiers inférieur du
volcan, äe 700 mètres à 1,000 mètres d’altitude, est parsemé de pa-
reilles moraines avec blocs roulés et blocs erratiques. Cet appareil
glaciaire pliocène des plateaux n’a aucun rapport avec le glaciaire
quaternaire des vallées ; il occupe toujours des lieux élevés terminés
de toute part par des escarpements et séparés des points culminants
actuels par un versant à pic ; ces lieux élevés ne peuvent par consé-
_ quent être actuellement parcourus par aucun cours d’eau. Ici, au
Puy de Vaurs, ce glaciaire pliocène est à 150 mètres au-dessus de la
sablière d'Arpajon que nous avons étudiée tout à l'heure, mais il est
souvent à 250, 300 et même 400 mètres (Dat Soubeyre) au-dessus du
terrain glaciaire quaternaire. Il est de toute évidence que les gla-
ciers et les eaux torrentielles qui ont engendré ce glaciaire pliocène
des plateaux existaient ou prenaient naissance sur des cônes d’érup-
tion très élevés (le Mont Saporta et l’Albert-Gaudry) que la dénu-
dation a fait disparaître.
La Société, avant de redescendre, admire les perspectives loin-
taines qui s'ouvrent de tous côtés : au nord-est la crête déchiquetée
du volcan ; à l’est la chaîne des Monts Margeride ; au sud-ouest le
volcan d’Aubrac; en face, les escarpements de la vallée de la Cère, les
plateaux basaltiques et la crête de Puy Basset (8907) recouverte par
une moraine pliocène identique à celle que nous foulons aux pieds,
mais à 250 mètres au-dessus du thalweg de la vallée de la Cère ; en
avant des Monts Margeride, les plateaux primitifs de la Viadène sur
lesquels nous voyons blanchir, au Mur-de-Barrez, les assises cal-
caires de l’Aquitanien à 800 mètres d'altitude; vers le nord et vers
l’ouest dés groupes de collines et des puys semblables au Puy de
Vaurs. Cette topographie nous rappelle l’histoire des failles post-tor-
toniennes et de la grande dénudation de la fin du Pliocène supérieur.
L'heure nous presse, nous rejoignons nos véhicules et pendant
% kilomètres nous remontons la rive droite de la Cère. De chaque
côté de la route nous ne voyons partout que blocs et cailloux roulés
ainsi que blocs erratiques quaternaires formant tantôt la moraine
786 RAMES. — OBSERVATIONS. 294 août
profonde, tantôt la moraine latérale. Nous touchons au terme de
notre première course, nous arrivons à la moraine frontale quater-
naire de Carnéjac.
Cette moraine frontale barre complètement la vallée depuis Carné-
jac jusqu’au hamean de Pendants. Sa surface est parsemée d'é-
normes blocs erratiques. Sur Ja rive gauche de la vallée, la Cère,
pour continuer son cours, a creusé dans la moraine un étroit sillon
recouvert par la végétation ; sur la rive droite le chemin de fer l’a
profondément entaillée. Cette grande tranchée nous permet d'en
étudier la structure intérieure. Comme dans toutes les moraines du
Cantal, les cailloux roulés et le sable y sont très abondants, çà et là,
se montrent les blocs à arêtes vives et les très grands blocs erra-
tiques. Les cailloux striés y sont rares mais nous en avons néan-
moins recueillis quelques-uns avec des stries très caractéristiques.
La véritable moraine frontale du glacier de la Cère est à 12 kilo-
mètres en aval de celle de Carnéjac. Cette dernière a par conséquent
été édifiée pendant un très long temps d’arrêt qui s'établit après un
mouvement de retrait considérable du glacier de la Cère. Les étapes
de ce retrait sont marquées, entre les deux moraines que nous ve-
nons de citer, par plusieurs petites moraines frontales. Ce phéno-
mène se reproduit dans toutes les principales vallées du Cantal.
Pendant l’excursion, des discussions se sont engagées au sujet du
basalte miocène et des alluvions quartzeuses tortoniennes. MM. Mi-
chel-Lévy, Potier et M. Bertrand sont disposés à admettre
que le basalte miocène loin de représenter une coulée reposant sur
l'Aquitanien et supportant le Tortonien et toute la masse du terrain
volcanique, ne serait, au contraire, qu'un blindage appliqué contre
les flancs de la vallée et représentant un basalte très récent qui au-
rait coulé dans les vallées creusées depuis longtemps et aurait été
ensuite dénudé par un second creusement des vallées qui aurait res-
pecté les parties de la coulée appuyées contre les pentes. Plusieurs
membres se demandent aussi si ce basalte ne seraït pas du basalte
des plateaux, ou tout autre basalle qui, n'ayant pu arriver au jour
se serait injecté dans la masse du terrain volcanique préexistant.
M. Rames répond que ce basalte miocène affleure toujours au
même niveau géognostique sur un très grand nombre de points de
la base du volcan très éloignés les uns des autres. Il suffit pour s’en
convaincre de jeter un coup d'œil sur la belle carte géologique de
M. Fouqué. Ici, dans le bassin d’Aurillac, ce basalte miocène affleure
dans toutes les vallées que nous apercevons : le val Mammon, la
ke
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1884. POTIER ET BERTRAND. — OBSERVATIONS. 787
vallée de la Jordanne et la vallée de l’Authre, ces affleurements ont,
dans chacune de ces vallées neuf kilomètres de long. Sur ce grand
zigzag, l’on voit souvent ce basalte en retrait, partout il repose sur
le terrain miocène.
Dans la vallée de la Jordanne et dans le val Mammon il est brisé,
soulevé et même renversé (Cantuel) par des labradorites pyroxé-
niques qui sont au nombre des roches les plus anciennes du volcan,
L'on ne voit, du reste, jamais ce basalte reposer sur des cailloux
roulés, ce qui n’aurait pas manqué d'arriver s’il eût coulé sur le
fond des vallées. Partout, ce basalte est dénudé au même titre que
les autres roches volcaniques qui forment les escarpements des
vallées ; toutes ces vallées datent du Pliocène supérieur et absolu-
ment aucun indice n’autorise à dire qu’il y ait eu dans le Cantal
deux creusements des vallées : l’un antérieur au basalte qui nous oc-
cupe et l’autre postérieur à ce même basalte.
Pour ce qui est de l’intrusion de ce basalte au milieu de couches
préexistantes, il serait tout à fait extraordinaire de voir cette intru-
sion avoir lieu entre le Miocène et les roches volcaniques superpo-
sées. Ce basalte miocène n’a que très rarement l’aspect du basalte
pliocène des plateaux; il se présente, au contraire, souvent à l’état
de wacke grumeleuse et vacuolaire, de plus, il est toujours beaucoup
plus altéré que le basalte des plateaux et offre par suite une bien
plus grande abondance de minéraux visibles, soit à l’œil nu, soit à la
loupe, tels que calcite, aragonite, mésotype, chabasie qui le distin-
guent empiriquement du basalte des plateaux. Si l’on croyait pou-
voir admettre l’intrusion pour le bassin d’Aurillac, il serait impos-
sible de l’admettre pour d’autres localités que nous visiterons,
Carlat, par exemple, où le basalte miocène a une épaisseur beaucoup
plus considérable que les terrains volcaniques qu’il supporte et qui
le revêtent d’une frêle écorce qu’il lui eût été facile de percer pour se
répandre à ciel ouvert. Le basalte des plateaux tend fréquemment a
passer à la dolérite sur de grands espaces, le basalte miocène tend,
au contraire, à passer à la limburgite avec chabasie et aragonite.
Enfin le hasalte miocène est, de toutes les roches volcaniques, la
seule: qui ait été intéressée et dénivelée par les failles dont l’âge est
compris entre le Tortonien et le Pliocène inférieur.
MM. Potier et M. Bertrand pensent que les alluvions quart-
zeuses tortoniennes, au lieu de constituer une nappe alluviale pas-
sant sous: le terrain volcanique, pourraient bien n'être qu’un simple
placage contre le basalte.
788 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 25 août
M. Rames fait observer que ces alluvions quartzeuzes ne peu-
vent être un placage, puisqu'elles sont tortoniennes et que la vallée
qui les présente a été creusée à la fin de l’époque pliocène. Si l’on
admet qu'il y a placage, il faut aussi nécessairement admettre que
les eaux qui ont déposé des alluvions absolument quartzeuses, ont
remonté les vallées, car le quartz ne peut provenir que du terrain
primitif que l’on voit à l'horizon au pied du volcan. Mais ce terrain
tortonien a fourni la faune de Pikermi non seulement ici, au Puy
Courny, mais aussi à Apchon, à Joursac et à Printegrade; de plus,
il renferme une flore œningienne à Joursac et à Andelat, et, tous
ces affleurements, très éloignés les uns des autres, et situés sur
toutes les pentes du volcan du fond des grandes vallées, indiquent
à coup sûr l'existence d'une grande nappe alluviale passant sous la
masse volcanique. L’âge de ces alluvions était connu du temps de
Cuvier, les premières dents de Pinotherium recueillies au Puy Courny
furent déterminées Tapir gigantesque et comparées à celles du Zapir
gigantesque d'Eppelsheim; les deux gisements ont été alors synchro-
nisés. Les alluvions quartzeuses sont partout englobées par lam-
beaux dans la brèche volcanique inférieure, et cela à toutes les hau-
teurs, comme on le voit sur les escarpements des vallées ; il fallait
donc nécessairement que ces alluvions existassent quand la brèche
venait les déchirer et les englober. Le Tortonien est, comme le ba-
salte miocène dénivelé par les failles post-miocènes supérieures.
Compte rendu de l'excursion du 95 août au Puy de Griou ef au
Puy Mary
par M. Rames.
La Société est partie à 4 heures et demie du matin de la PRE d’Au-
rillac (631 mètres) pour le Lioran (1152 mètres).
Au départ, le paysage est encore plongé dans une demi-obscurité,
mais le jour grandit rapidement, et les aspects pittoresques et variés
de la vallée de la Cère nous font oublier la longueur du voyage.
Notre attention est tour à tour attirée par les rochers bizarrement
découpés qui surplombent Polminhac, par les escarpements en
gradins qui entourent la petite ville de Vic, et par les longues lignes
grisâtres régulières qui couronnent les points culminants et qui in-
diquent le front des nappes basaltiques des plateaux.
Nous venons de prendre les grandes pentes, et maintenant, de
quelque côté que nous portions nos regards, nous n’apercevons que
des hautes cimes. Nous saluons le front chauve du Puy de Griou. La
4
1884. MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 189
montée du chemin de fer est en corniche; dans la profondeur se dé-
roule la gorge tortueuse, resserrée, et à pic du Pas-de-Compain dont
le fond est un chaos de rochers éboulés. Les tunnels et les viaducs se
succèdent, nous voilà à 1,152 mètres, et, au sortir du dernier grand
souterrain, nous nous trouvons au cœur du volcan dans la haute
vallée de l’Allagnon, au milieu d'une forêt de sapins, entrecoupée de
profonds ravins et de torrents. C'est de ce point que nous devons
commencer les ascensions.
Après nous être réconfortés à l'hôtellerie du Lioran, nous partons
à 7 heures 1/2, et nous nous dirigeons vers l’est pour attaquerle Puy
de Griou par sa pente nord-est. Chemin faisant, nous nous entrete-
nons d’un fait qui, pendant le voyage, a frappé la Société : la masse
presque entière du volcan est formée de tufs, de conglomérats et de
brèches à grands éléments; les coulées de basalte, de doemite, d’an-
désite, de phonolithe, n'ofirent relativement qu’une importance
médiocre, et le basalte des plateaux lui-même, malgré son épaisseur
et sa vaste étendue, ne peut être considéré que comme une légère
armure recouvrant, en certains points, 800 à 900 mètres et même
davantage de roches tuffacées, conglomérées ou brèchiformes. Ces
roches à blocs souvent frittés doivent leur origine au feu, et cepen-
dant, elles offrent, jusqu’à un certain point, l’aspect des dépôts mo-
rainiques dus à l’action de la glace... Pendant que nous devisons
ainsi, le cirque de Font-Allagnon s'ouvre tout à coup devant nous;
sa crête, dont les points culminants sont les rochers de Vassivières,
le Puy de Bataillouze (1,686), et Rombières (1,576*), forme un crois-
sant dont l'ouverture est de 4 kilomètres. Ses pentes accidentées par
quelques escarpements sont recouvertes d’une puissante végétation;
elles circonserivent une prairie que nous traversons pour gagner le
Col-de-Cère.
Après avoir franchi l’Allagnon, qui dans le cirque même est déjà
un torrent, nous gravissons un premier gradin et nous nous trouvons
sur un lacis de grands filons d'andésite à mica noir et à sphène, et
d’andésite à amphibole et labrador qui traversent des coulées im-
portantes de labradorite. Les labradorites sont venues au jour après
le basalte miocène et après la domite ou trachyte inférieur, elles ont
été rejetées en même temps que la brèche inférieure pendant la troi-
sième éruption; les andésites à mica noir et à sphène sont aussi
contemporaines de la brèche inférieure. Les filons d’andésite à
amphibole qui coupent les coulées de labradorile appartiennent à la
fin de la sixième éruption qui fut celle de la brèche supérieure.
M. Michel-Lévy nous donne la description micrographique
| XIE. 51
7190 MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. .. 95 août
précise de ces roches : les labradorites ont souvent été prises pour
des basaltes. Les minéraux du premier stade de consolidation sont
le fer oxydulé, l’apatite, la hornblende, l’anorthite; ceux du second
stade sont des microlites de labrador et de petits granules d’augite
et de fer oxydulé; ceux de formation secondaire sont le plus souvent
la palagonite développée aux dépens du magma vitreux, la tridymite
et l’opale. L'association de la hornblende et de l’anorthite est à
remarquer, elle rappelle l’association de la diorite orbiculaire de
Corse. L'absence de péridot différencie surtout les labradorites des
basaltes.
L'’andésite à mica noir et à cristaux de sanidine plus ou moins dé-
veloppés, renferme comme minéraux du premier stade de consolida-
tion : l’apatite, le mica noir, le sphène, l’amphibole, le pyroxène, le
fer oxydulé et titané, et du labrador; les minéraux du second stade
consistent en microlites d’oligoclase, ces microlites sont fibreux
et feutrés. La iridymite abonde parfois, comme minéral secondaire,
au milieu du magma amorphe fondamental. Le mica noir est très
abondant. Le fer oxydulé forme une auréole autour de quelques
cristaux d’amphibole. Le fer titané accompagne le sphène.
Les filons d’andésite à amphibole et labrador sont pliocènes, ils
coupent les précédents et s'élèvent jusqu’à la erête; ils sont généra-
lement plus grisâtres et plus poreux; on y distingue facilement à
l’œil nu des cristaux de labrador, d’amphibole et d’augite. Les miné-
raux du premier stade de consolidation sont : l’apatite remarquable
par ses inclusions, la hornblende, le pyroxène et le labrador. Le se-
cond stade est représenté par des microlites d’oligoclase et par des
cristaux de fer oxydulé. La tridymite et l'opale hyalitique sont les
minéraux secondaires immédiats. Le fer oxydulé forme des couronnes
autour des cristaux de hornblende,
Les étiquettes que nous écrivons sous la dictée de M. Michel-Lévy
rendent infiniment précieux les nombreux échantillons que nous
détachons à grand’peine de ces roches dures et vives.
Du point où nous sommes nous apercevons au fond du cirque un
affleurement blanchâtre, c’est la domite ou trachyte inférieur. L'âge
de cette roche a été exactement déterminé par M. Fouqué : elle est
postérieure au basalte miocène et antérieure à toutes les autres ro-
ches volcaniques ; elle forme sous les régions centrales du volcan des
coulées considérables. Nous n'’allons pas visiter cette domite parce
que dans la course de demain nous aurons l’occasion de l’étudier à
Vic-sur-Cère. LR
Nous suivons la pelouse jusqu’au Col-de-Cère (1,276*) qui sépare
le Puy du Lioran (1,368) des premiers contreforts du Pay de Griou ;
7
s
41884. MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 791
nous entrons dans la forêt où nous prenons un chemin creux qui
monte en écharpe le long de la pente interne est du cirque de Font-
Allagnon. Les crêtes, les pics, les cols que les contreforts nous ca-
-Chaïent apparaissent un à un à mesure que nous nous élevons, et ce
changement de décor nous fait oublier la monotonie de la brèche
inférieure qui affleure partout et que nous foulons aux pieds pen-
dant une heure.
Cette brèche inférieure est formée de fragments et de blocs d’an-
désite à amphibole de grosseur très variable, à arêtes plus ou
moins vives, souvent frittés et même scoriacés. Le ciment qui les
réunit est tuifacé et très dur. Çà et là, se montrent aussi quelques
fragments de gneiss, de micaschiste, de granulite, d'argile, de cal-
caire, mais surtout de silex. Ces débris proviennent de la masse des
terrains primitifs et tertiaires brisés par les explosions, engouffrés au
moment de l'élargissement du cratère et rejetés en fragments pen-
dant l’éruption de la brèche. Nous sommes sur un des centres d’é
ruption de cette brèche inférieure : les blocs frittés et scoriacés en-
_traînés avec la boue brûlante roulaient, poussés en avant et chassés
par l'énorme pression des matériaux de même nature que le cratère
rejetait flot sur flot. Il y avait aussi projection de blocs et, par inter-
valle, émission de coulées de labradorite et d’andésite à mica noir
semblables à celles que nous avons examinées au Col-de-Cère. Cette
brèche inférieure s’étend à 42 et 15 lieues vers tous les points de
J’horizon, mais à mesure qu’elle s’éloigne du centre d’éruption, elle
change d'aspect et de nature : les fragments d’andésite à amphibole
deviennent de moins en moins nombreux, le ciment tuffacé de-
vient moins dur et sa couleur plus claire; à une distance de 3 à 4
lieues, les blocs sont devenus de plus en plus rares, et la roche est
passée par degrés à un conglomérat identique au conglomérat de
Perrier ; finalement, elle se transforme en trass ou les petites ponces
et les petits fragments frittés sont en irès grande abondance. Les
débris du terrain tertiaire jouent dans ce trass un rôle important, on
y aperçoit aussi de nombreux fragments de tuf volcanique stratifié.
Les coulées de labradorite et d’andésite à mica noir se montrent à
tous les niveaux de la brèche, près et loin du cratère. Elles affec-
tent la forme de lopins séparés ayant chacun une individualité
bien tranchée et atteignant à peine 100 mètres de long. Ces petites
coulées ont sans doute roulé comme des avalanches sur le cône en
voie de formation, elles offrent, en effet, des indices qui prouvent
qu’elles ont produit des dérangements considérables sur les terrains
sur lesquels elles ont glissé. Elles sont toujours enveloppées d'une
couche de conglomérat par frottement, et, celles qui sont arrivées
71992 MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 25 août
sur le terrain tertiaire et sur le basalte miocène ont déchiré ces ter-
rains et en ont agglutiné de très grands lambeaux sous toutes les
inclinaisons; c’est le cas de toutes celles qui sont descendues jusque
dan» le voisinage d’Aurillac.
Avant d'atteindre la limite de la végétation forestière, nous quit-
tons enfin la brèche inférieure pour nous engager dans la brèche
supérieure. Rien, au premier abord, ne semble indiquer qu'il soit
possible de distinguer nettement ces deux brèches qui, cependant,
doivent leur origine à deux éruptions tout à fait distinctes et indé-
pendantes et qui ont eu lieu à des époques séparées par un immense
laps de temps, car c’est entre ces deux brèches que sont intercalées la
cinérite et ses forêts pliocènes et les épaisses coulées de basalte por-
phyroïde. Cette brèche supérieure a la même composition minéra-
logique et le même mode d’origine que la brèche inférieure et,
comme celle-ci, elle s'étend au loin sur toutes les pentes du volcan,
mais elle en diffère par les caractères suivants : elle est beaucoup
plus riche en fragments d’andésite et par conséquent, beaucoup
plus pauvre en ciment ; elle est absolument dépourvue de débris du
terrain tertiaire; ne se modifie nullement à partir du cratère jus-
qu'au pied du volcan, et, enfin, comme nous le voyons ici au-dessus
de no- têtes, elle alterne dans les hautes régions avec de puissantes
coulées continues d'andésite à amphibole et labrador.
Nous voici sur la crête au Col-de-Rombière, nous marchons main-
tenant sur les larges croupes d’andésite à amphibole. Cette roche
nous offre de distance en distance une suite de variétés très tran-
chées, soit à l'œil nu, soit à la loupe, mais ces différences s’effaçent
à l'examen microscopique qui fait rentrer toutes ces variétés dans un
type uuique. M. Michel-Lévy nous a magistralement exposé, au Col-
de-Cere, la composition minéralogique des filons de cette roche
plie èue,
Eu vous dirigeant vers le sud-ouest, nous nous élevons jusqu’à
4.5 à n ètres, sur un grand morne d’andésite qui, de ce côté, sert de
pié 6 al au Puy de Griou, aussi, voyons-nous aussitôt l’andésite
di- à: Î re sous la phonolithe. La Société est vivement intéressée par
last etimposant des ruines basales du vieux volcan. Nous désirons
tous contempier ce spectacle du sommet du pic phonolitique et rous
le gravi-sons en suivant une crête tantôt rocheuse, tantôt en partie
cache sous un amoncellement de grandes dalles de phonolithe ; à
droite et à gauche sont des abîimes à pic; une arête vive nous con-
duit sur ‘étroit sommet (1,694*) où nous nous réunissons ensun
or ré
N ecupons le centre même de la Caldeira dont le diamètre est
1384. RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY 193
de 11 kilomètres. Du haut de notre observatoire, aucun détail ne
nous échappe, nous embrassons du regard les pentes abruptes de
l'enceinte et les pics qui sont entés sur la crête circulaire. Vers
le haut, les escarpements rocheux andésitiques forment des zones à
pic qui alternent avec des éboulis et des pentes raides couvertes
d'herbe ou cachées par des forêts de sapin et de hêtre. A l'est et à
l’ouest, la chute dépasse 800 mètres.
M. de Rouville demande à M. Rames de vouloir bien donner
quelques explications sur la géologie des grandes ruines qui nous
environnent.
M. Rames dit qu'il est impossible de trouver un point mieux
choisi que le sommet du piton phonolithique de Griou pour se faire
rapidement une idée exacte, soit de l’état présent du volcan, soit des
théories qui ont été émises pour arriver à la restauration de ce vol-
can. Ce sommet n’est pas seulement le centre de la Caldeira, il est
aussi le centre de tout le massif volcanique ; autour de lui sont
groupés symétriquement tous les puys, toutes les vallées rayon-
nantes et tous les plateaux. Les principaux puys, parmi tous ceux
que nous apercevons, sont : le Puy Brunet (1,806), le Plomb-du-
Cantal, le plus élevé de tous (1,858%), le Puy de Bataillouze (1,686"),
le Puy de Peyre-Arse (1,767), le Puy Mary (1,787), le Puy Chave-
_ roche (1,744), le Pic de l’Elancèze (1,503") qui ferme le circuit au
sud-ouest. Tous ces puys sont constitués par l’andésite à amphibole
et labrador. Le Plomb-du-Cantal est couronné par un lambeau de
basalte.
Les deux pitons les plus rapprochés de nous, le Griounot (1,452)
qui est à nos pieds et l’Usclade (1,439*) qui ressemble au puy de
Griou, sont comme celui-ci taillés dans le massif phonolithique.
Derrière le cercle de cimes andésitiques, mais à une distance
double, il y a une seconde rangée circulaire de puys basaltiques au
nombre de quatorze, atteignant ou dépassant 1,500°. Ces puys com-
mandent les plateaux basaltiques ; nous sommes trop bas pour les
apercevoir, heureusement les trois plus grandes vallées, celles de la
Cère et de la Jordanne au sud-ouest et celle de l’Allagnon du nord-
est, ébrèchent profondément les remparts de la Caldeira, et nous ou-
vrent des échappées de vue qui nous permettent d'apercevoir quel-
ques-uns de ces puys et de grandes étendues de basalte des plateaux.
La stratigraphie de toute la masse de terrain volcanique est très
nette. Nous avons vu de loin la domite ou trachyte inférieur dans le
fond du cirque de Font-Allagnon. Nous voyons d'ici les coulées de
labradorite du Col-de-Cère où nous avons fait notre première halte ;
794 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY 25 août
elles reposent sur la domite. Nous pouvons juger de l'importance de la
brèche inférieure que nous suivons à perte de vue dans les vallées de
la Cère, de la Jordanne et de l’Allagnon. Jusqu’à ce niveau, le vol-
can est miocène supérieur. La zone blanchâtre que nous apercevons,
au-dessous de nous, dans la haute vallée de la Jordanne est un
affleurement de cinérite du Pliocène inférieur qui se montre dans
toutes les vallées ; par place, elle est pétrie de feuilles ; nous l'étu-
dierons demain à Vic. La flore pliocène inférieure que renferme cette
cinérite, représente une intéressante période biologique coupant en
deux la vie plutonique du volcan. Cette cinérite et toutes les assises.
qui lui sont superposées sont pliocènes. Plus haut, la petite plaine,
dite La Font-des-Vaches, qui est ici en contre-bas, à l’est, offre un
affleurement de basalte porphyroïde ; ce basalte, superposé à la ciné-
rite, se distingue facilement à simple vue du basalte miocène et du
basalte des plateaux, mais il s’en distingue aussi au microscope par
de petits grains de pléonaste qui manquent aux autres basaltes. La
brèche supérieure nous apparaît maintenant bien délimitée, depuis la
cinérite et le basalte porphyroïde jusqu’à l’andésite à amphibole et
labrador ; près de la crête, de quelque côté que nous regardions,
nous la voyons alterner nettement jusqu’à trois fois avec l’andésite
et nous voyons celle-ci prendre définitivement le dessus et une
grande épaisseur pour constituer toutes les hautes croupes et toutes.
les cimes. La phonolithe a fait éruption après l’andésite. Tout le
massif phonolithique dont nous occupons le point culminant repose,
pendant près d'une lieue, sur l’andésite du côté de la vallée de la
Gère ; il repose au contraire, sur la brèche supérieure du côté de la:
vallée de la Jordanne. A deux kilomètres en dehors de la Caldeïra, à la
faveur des cols situés entre le Puy Mary et le Puy Chaveroche, nous
apercevons un piton phonolithique grisâtre, c’est Roche-Taillade
(1,608). Ce piton, de même que le Puy de Griou repose au nord-
ouest sur la brèche supérieure et au sud-est sur l’andésite. A droite-
du Plomb-du-Cantal (1,858), entre ce sommet et celui du Cantalon
(1,805*), nous distinguons une grande corniche. Cette corniche est
formée par de minces couches de pépérino alternant un très grand:
nombre de fois avec des couches de sable volcanique, de lapilli et de
fragments scoriacés ; ces couches sont inclinées de 35° à 40°, elles
reposent en stratification transgressive sur les grandes assises du
volcan dont l’inclinaison maximum est seulement de 4° à 5° : elles
sont soudées à ces assises et leur base s’insinue comme des racines
dans les anfractuosités de l’andésite et de la brèche supérieure ; elles
ont une importance capitale au point de vue théorique. Il en existe |
de pareilles au pied du pic du Rocher (1,800®), qui domine le plateau.
C#
1884. RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 795
à gauche du Plomb-du-Cantal, et, à l’ouest, sur les pentes nord du
Puy Chaveroche et vers le pied du piton phonolithique de Roche-
Taillade. La grande éruption basaltique pliocène fut la dernière : elle
recouvrit tout le volcan et inonda au loin le terrain tertiaire et le
terrain primitif. Les plateaux que nous apercevons de chaque côté
des trois grandes vallées sont recouverts par ce basalte. La butte du
Plomb-du-Cantal (1,858?) qui est le point culminant, est formée par
un témoin de ce basalte des plateaux reposant sur l’andésite.
On voit sur la carte de M. Fouqué les pentes de la Caldeira par-
courues par des légions de filons relevés avec un soin infini. Ces
filons en se croisant et en coupant les assises de roches, confirment
la chronologie que je viens d’indiquer : les coulées inférieures de la-
bradorite sont coupées par les filons d’andésite à amphibole et la-
brador qui s'élèvent jusque sur la crête ; à leur tour, ces filons d’an-
désite sont coupés par les filons de phonolithe et ceux-ci par les filons
de basalte des plateaux. Notons un fait remarquable : les pics phono-
Hthiques de lUsclade (1,439°) et de Roche-Taillade (1,6082), sont
l’un et l’autre coupés en deux par un filon de basalte qui passe par
leur sommet.
Avec l’aide des ruines et des nombreux témoins isolés qui nous
entourent, nous pouvons nous représenter le volcan tel qu’il était
avant son démantèlement, avant les érosions et la dénudation qu'il a
eu à subir depuis le déclin des temps pliocènes jusqu’au commence-
ment des temps quaternaires.
Les lacis de filons de roches diverses qui s’élancent de toutes parts
du fond de la Caldeira, l’arrangement symétrique, et la grande
épaisseur des roches autour de cette région des filons, nous prouvent
que c’est là qu'étaient les cratères. C’est là que de grands lambeaux
de terrain primitif et tertiaire furent engloutis et rejetés avec la
brèche inférieure ; c’est là que jaillissaient les sources de roches
broyées et fondues ; c’est de ce point que les explosions de gaz et de
vapeurs lançaient dans les airs les cendres, le sable, les ponces, les
scories et les blocs; c'est sur cet ue que s’élevaient les
cônes d’éruption.
Il est bien évident que le volcan n’a pas été engendré à l’état de
ruine et de délabrement sous lequel nous le voyons aujourd'hui. Les
témoins isolés, si nombreux, si éloignés les uns des autres, presque
toujours perchés sur des sommets, ne sauraient avoir une origine
logiquement explicable si l’on voulait les individualiser et les re-
garder comme sortis du sein dela terre à la place qu'ils occupent ef
dans leurs conditions actuelles de gisement.
En admettant que, primitivement, le volcan avait une altitude
196 RAMES, — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 25 août
dépassant 4,000 mètres, tout s'explique facilement. Pour ma part,
avant d’avoir eu l’idée d’une restauration, je n’ai rien pu comprendre
ni au volcan actuel, ni aux phénomènes glaciaires dont il a été le
théâtre.
La carte de M. Fouqué sera notre meilleur guide dans cette res-
tauration : tous les plateaux basaltiques qui revêtent les flancs du
cône sont plus ou moins triangulaires ; le sommet du triangle
tourné vers les hauteurs centrales, s’allonge toujours en un long
promontoire à falaises escarpées. Ces promontoires et les lignes de
plus grande pente de tous les plateaux convergent et vont se couper
idéalement en deux points, l’un situé précisément ici à plus de
2,500 mètres au-dessus de nos têtes, entre le Puy de Griou et le Puy
de Bataillouze, l’autre vers la même hauteur un peu au nord-ouest du
Puy Mary. Ces deux points de convergence, séparés par une distance
de 4,200 mètres, représentent les sommets de deux cônes d’érup-
tion : le Mont-Saporta au-dessus de nous et l’Albert-Gaudry à
l’ouest. Maïs ces deux pitons acrocérauniens n’étaient pas seulement
constitués, comme les corniches que je vous ai signalées, par des
assises de fins produits de projection parfaitement stratifiés sous une
inclinaison de 35° à 40°, au contraire, leurs flancs, jusqu’à plus de
3,000 mètres étaient formés de basalte porphyroïde, d’andésite à
amphibole, de phonolithe et de basalte ; les brèches et la cinérite y
étaient aussi largement représentées.
L’andésite à amphibole formait un anneau continu de 7 lieues
de diamètre ; elle avait été très uniformément répandue par arrose-
ment circulaire, et, si nous faisons passer une ligne joignant tous
les sommets andésitiques, nous n’aurons qu’une faible idée de son
ancienne épaisseur. |
L'importance de la masse phonolithique n’était pas moins considé-
rable : le lambeau commandé par le Puy de Griou, le Griounot et
l'Usclade, n’est qu’un faible témoin de l'immense nappe qui s’éten-
dait très loin à l’est du point où nous sommes, bien au delà de
Roche-Taillade qui n’est qu’un témoin situé en dehors de la Cal-
deira au même titre que beaucoup de témoins d’andésite. Le som-
met andésitique que nous voyons entre le Puy Mary et le Puy Cha-
veroche, s’appelle le Puy Abbatial, il est divisé par un grand filon de
phonolithe que nous apercevons distinctement quoique nous en
soyons séparés par une distance de plus de cinq kilomètres. Un
autre filon phonolithique beaucoup plus important coupe à l’est et
un peu en contre-bas la pyramide d’andésite du Puy Mary, c’est le
point le plus élevé qu'atteint la phonolithe, elle dépasse là 1,700 mè-
1884. RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 797
tres. Nous apercevons encore deux filons de phonolithe blanchâtre
qui traversent l'extrémité ouest du Col-de-Cabre.
D’autres filons phonolithiques énormes se montrent sur les flancs
de la haute vallée de la Jordanne au sud de la place que nous occu-
. pons; nous ne pouvons les apercevoir; les voici sur la carte de
M. Fouqué, à Rugières, Courcy, le Clou, La Font, Fraissignes. Tous
ces filons nous disent qu'ils versaient des torrents de phonolithe au-
dessus de l’andésite à amphibole et labrador; les épaisses coulées
qu'ils avaient fournies et qui avaient plus de cinq lieues de dia-
mètre, ont été dénudées et ont disparu, il n’en est resté que deux
grands témoins : le massif où nous sommes, qui a une lieue de long
et qui occupait un bas-fond, et la butte de Roche-Taillade, celle-ci est
un témoin aussi caractéristique de la dénudation que les buttes
classiques du bassin de Paris.
Les filons de basalte des plateaux étant de couleur sombre nous
ne pouvons distinguer que les principaux. La carte de M. Fouqué
nous les montre criblant et traversant les plus hautes crêtes d’andé-
site, celles, par exemple, au midi du Plomb-du-Cantal qui dépassent
1,806 mètres, et celles du Puy Mary et du Puy Chaveroche. Ces
filons surplombent donc de près de 200 mètres les grands plateaux
basaltiques ; nous savons que.le pic de l’Usclade et Roche-Taïllade
sont l’un et l’autre traversés par un grand filon de basalte. Tous ces
filons nous démontrent que le basalte traversa l’andésite et la
masse de phonolithe pour se répandre à grands flots au-dessus de
ces deux roches.
Les plateaux basaltiques sont escarpés de toutes parts. Ils s’é-
tendent sur la majeure partie du cône volcanique. Ils sont en pente
douce de 4° à 5° seulement, comme nous pouvons en juger sur les
plateaux qui dominent les vallées de la Cère, de la Jordanne et de
PAllagnon. Mais en approchant des pentes externes de la crête de la
Caldeira, ils se relèvent brusquement, en passant sur l’andésite, et ils
prennent des pentes de 8° à 12°. Ce relèvement signifie que, jadis,
les plateaux se continuaient jusqu’à de très hautes altitudes, là, ils
faisaient corps avec les filons qui les ont produits. Aujourd'hui, ces
têtes de plateaux sont à pic et à 4 ou 5 kilomètres en dehors du do-
maine des filons.
Si nous n’avions pas recours à une immense dénudation, rien ne
pourrait justifier la présence des filons isolés et des gerbes de filons
sur les crêtes et au sein des pics. Si le volcan eut été comme il est
aujourd'hui, ces filons auraient versé par torrents les roches fondues
dans la Caldeira qui aurait été comblée et ils ne se seraient pas élevés
jusqu'aux points culminants.
798 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 25 août
Tous les phénomènes éruptifs et par suite la production soit de
toutes les coulées, soit de toutes les roches par projection ont tou-
jours eu lieu dans la région centrale du volcan car tous les filons sont
sroupés dans cette région; au delà, ils manquent absolument.
La constitution de butte du Plomb-de-Cantal, la présence dans la
région de corniches de pépérino inclinées de 35° à 40° et les phéno-
mènes glaciaires viennent confirmer la théorie que je viens d'exposer.
La butte qui couronne l’andésite du Plomb-du-Cantal (1,858%) est
de basalte des plateaux ; elle n’est qu’un témoin séparé des grandes
nappes qui forment la Planèze. Ces nappes sont aujourd'hui très
éloignées de ce témoin et à plus de deux cents mètres en contre-bas.
Ce témoin nous fournit donc la preuve d’une séparation verticale de
plus de deux cents mètres.
Quant aux corniches de pépérino formées de couches inclinées de
35° à 40°, surplombant aujourd’hui les pentes abruptes de la Gal-
deira, comment les interpréter, sinon comme les ruines basales de
la coque ou de l’enveloppe extérieure des anciens cônes d'éruption.
Nous avons eu dans notre première course l’occasion d'étudier
au Puy de Vaurs un lambeau de moraïine de la période glaciaire plio-
cène et j'ai exprimé l'opinion que ce terrain erratique recouvrait le
tiers inférieur des pentes du volcan et s’étendait aussi à deux ou
trois lieues au delà, sur les puys et les plateaux de terrain primitif.
Or les blocs erratiques et les blocs roulés qui constituent cette
vaste auréole pliocène appartiennent presque tous aux roches de
la crête qui nous entoure, Pour que des glaciers aient pu enlever
ces blocs sur cette crête, il fallait nécessairement que ces gla-
ciers fussent déjà considérables. Ils descendaient done puissants
des flancs élevés de l’Albert-Gaudry et du Mont-Saporta, et, c'est
dans ces hautes régions, certainement à plus de 3000 mètres qu'ils
commençaient à se charger des blocs erratiques qu'ils transpor-
taient ensuite sans mélange par-dessus le manteau basaltique
pour aller les déposer au pied du volcan. Les blocs roulés sont
presque tous d’andésite à amphibole et labrador et de basalte por-
phyroïde, ils descendent plus bas et ils commencent plus haut
que les moraines. Ils doivent évidemment leur origine et leur trans-
port à des eaux torrentielles douées d’une vitesse vertigineuse. Ce ne
sont pas, certes, les plateaux basaltiques qui ont fourni la substance
de ces blocs roulés ni engendré les eaux capables de les transporter
car ils sont à pic de tous côtés; il fallait donc nécessairement que
ces blocs fussent arrachés à de grandes hauteurs sur le Mont-Saporta
et l’Albert-Gaudry par des eaux qui avaient déjà acquis une très
grande vitesse sur ces terres élevées. Ces eaux provenaient de la
ne 8 2. 2°
1884. MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 7199
fonte des névés et des glaciers pliocènes; elles ont creusé les vingt-
quatre vallées rayonnantes du Cantal, et commencé le démantèle-
ment des cônes d'éruption. Quand on a l'habitude de la géologie du
pays, l’on peut dire,sans crainte de se tromper, que, si l’on pouvait
remettre en place tous les débris rocheux arrachés au-dessus de la
crête et qui jonchent maintenant les plateaux, l’on arriverait à un
_ entassement de blocs qui dép asserait de beaucoup 4000 mètres.
Une autre preuve de l'existence de très hautes cimes nous est
fournie par la différence énorme d’étendue et d'importance qui
existe entre le terrain erratique pliocène et le terrain erratique qua-
ternaire. Ce dernier, engendré par de petits glaciers classiques sur le
volcan décapité, diminué plus que de moitié et privé de ses grands
condensateurs, est relégué dans le thalweg des vallées en contre-bas
des plateaux sur lesquels l’erratique pliocène occupe cent fois plus
d'espace.
M. Michel-Lévy veut bien, à la prière de la Société, résumer les
résultats des études qu'il a faites avec M. Fouqué sur la structure
microscopique et la composition minéralogique des phonolithes du
Cantal : la phonolithe du massif commandé par le Puy de Griou
offre comme, minéraux du premier stade de consolidation : fer
oxydulé, apatïite, sphène, hornblende, augjite, haüyne, sanidine, oli-
goclase ; comme minéraux du second stade : microlites d’oligoclase,
de sanidine, d’augite, et, comme minéral secondaire immédiat, la
tridymite. Les microlites d’oligoclase sont très allongés, ils s’étei-
gnent suivant leurs longueurs, et offrent les macles multiples de
l’albite. Les microlites de sanidine sont, aplatis et à contours frangés.
La néphéline est relativement rare. L’amphibole, presque toujours
maclée offre des auréoles de microlites d’augite. La phonolithe du
grand filon de La Font, près Thiézac, présente à peu de chose près
la même composition minéralogique que celle du massif de Griou;
eile en diffère par l'abondance des microlites de sanidine et par la
rareté ou l’absence de sphène et de tridymite. La phonolithe des
filons du Pas-de-Compain, en amont de Thiézac, est remarquable
par sa pauvreté en espèces minérales : elle contient de la sanidine,
de l’oligoclase, du fer oxydulé et de l’haüyne, comme minéraux du
premier stade. Il est probable que dans cette roche, parmi les sec-
tions de cristaux qui n’agissent pas sur la lumière polarisée, il en est
qui appartiennent à la néphéline.
M. Michel-Lévy considère tout le massif phonolithique comme
étant un grand dyke. M. Tournaire se rallie à cette manière de voir.
S00 RAMES. — PUY DE GRIOU ET PUY MARY. 295 août
M. Rames, loin de voir un dyke dans ce massif croit, au con-
traire, que tout s'accorde pour le faire regarder comme le débris
d'une nappe considérable : on voit du côté de la vallée de la Cère,
partout où l’absence de végétation le permet, la phonolithe reposer
sur l’andésite; d'autre part, du côté de la vallée de la Jordanne, la
superposition de la phonolithe sur la brèche supérieure est bien évi-
dente. La forme arquée, en croissant du massif, l’inclinaison de sa
base à la fois vers la vallée de la Jordanne et suivant la pente géné-
rale des deux vallées, s'opposent à l’idée d’un dyke; du reste, l’on
n’aperçoit nulle part de dérangements. Si la phonolithe n’avait formé
d'immenses gisements dans les hautes régions, où pourrait-on cher-
cher l’origine de la masse effrayante de cailloux roulés et de blocs
erratiques de phonolithe qui forment presque entièrement la moraine
profonde quaternaire que nous voyons sur la carte de M. Fouqué,
occuper tout l'ouest de la plaine d’Aurillac et de la plaine d’Arpajon,
c'est-à-dire plusieurs lieues carrées. Si de pareils filons existent dans
le terrain primitif, c'est que tout est grandiose dans ce terrain qui
est la carapace du globe terrestre; mais dans un volcan qui n’est
qu’un point sur le globe terrestre un pareil filon serait exorbitant,
contraire à l'harmonie générale, et il aurait bouleversé les roches
encaissantes sur son passage. Ce massif n’est qu’une sorte de culot,
c'est-à-dire le point le plus bas et le plus épais d’une coulée venue
de très haut.
Nous descendons en nous éparpillant sur les pentes et les arêtes
du pic, et nous sommes bientôt réunis auprès d’une source, un peu
en contre-bas du Col-de-Rombières, où nous déjeunons.
De là, nous nous acheminons pleins d’entrain vers le Puy Mary.
Nous suivons pendant longtemps un sentier tracé au point de contact
de la brèche supérieure et de l’andésite, et nous arrivons au Col-de-
Cabre dont le point le plus bas est à 1,539 mètres. Cependant le ciel
est devenu orageux, l'atmosphère est lourde, le soleil qui se montre
par intervalles est brûlant. Nous sommes sur pied depuis 4 heures du
matin, c’est notre première course dans la montagne, aussi bien,
nous commençons à ressentir un peu de fatigue, et nous sommes
très loin du Lioran, notre quartier général. Le coup d'œil est ravis-
sant, nous voyons s'ouvrir à nos pieds les vallées de la Jordanne et de
la Santoire; les plateaux basaltiques qui recouvrent les pentes nord-
est du volcan, s'étendent jusqu'à l'horizon, monotones comme des
steppes, et nous pouvons voir leurs promontoires escarpés qui remon-
tent jusqu’à 1,500 mètres sur les pentes externes. Nous prenons le
croquis des trois pics phonolithiques qui se détachent admirable-
ment au milieu du grand cirque. Le Col-de-Cabre (1,539®)esttaillé dans
1884. POTIER. — OBSERVATIONS. 801
la brèche supérieure, mais il offre à ses deux extrémités d'énormes
gradins d’andésite ; ceux du midi sont les contreforts du puy de Ba-
taillouze (1,686), et ceux du nord les contreforts du puy de Peyre-Arse
(1,767*). Nous employons une heure pour traverser le col et arriver
jusqu'aux filons de phonolithe qui coupent son extrémité nord. Cette
phonolithe est blanchâtre, nacrée et satinée par un commencement
de fusion des cristaux; elle est scoriacée par place, et elle oo
de nombreux fragments d’andésite.
Nous sommes entourés de tous côtés par des escarpements consi-
dérables et à vif; nous les étudions longuement avec les épreuves de
la carte de M. Due et, en quittant le col, chacun de nous em-
porte une idée très nette de la stratigraphie du volcan.
Vu l'heure avancée et la fatigue générale, la Société décide qu’il
n’est pas opportun d'entreprendre l’ascension du Puy Mary. Cepen-
dant, MM. Tournaire, Bertrand, Collot, Finet et Albert Chibret ne
veulent point renoncer à cette ascension, ils tiennent à honneur de
remplir le programme. Ils partent et nos vœux les accompagnent.
Nous redescendons au Lioran en faisant des haltes fréquentes.
Quelques membres ont pris le devant, ils vont recueillir, dans les
sorges de la Cère, des échantillons d’obsidienne verte porphyroïde.
Nous terminons notre journée par un diner servi en plein air au
milieu d’un paysage alpestre.
À 11 heures du soir la Société rentrait à Aurillac.
Compte rendu de la course du 26 août à Vic-sur-Cère et au
Pas-de-la-Mougudo,
Par M. J.-B. Rames.
À 9 heures et demie la Société partait en voiture pour Vic-sur-
Cère (6807).
Nous longeons pendant quelques instants le bassin d'Aurillac et
nous nous engageons dans le val Mammon.
Notre première halte a lieu au pont de Veyrac. La structure géolo-
gique des flancs du vallon nous est parfaitement connue, elle est la
même que celle du puy Courny que nous avons étudié l’avant-veille.
Nous examinons le basalte miocène reposant sur le calcaire aqui-
tanien. Les alluvions tortoniennes recouvrent ici le basalte mais il y
en a aussi de grands lambeaux dans le tuf andésitique.
M. Potier après avoir observé un de ces lambeaux, supporté et
802 POTIER ET BERTRAND. — OBSERVATIONS. 26 août
surmonté par le tuf, déclare, qu’à son avis, les alluvions quartzeuses
paraissent contemporaines du tuf andésitique.
M. Rames objecte que non seulement les alluvions quartzeuses
se montrent dans le tuf mais qu’elles s’y montrent à tous les ni-
veaux même à sa partie supérieure et sous toutes les inclinaisons.
C'est par hasard que ces lambeaux sont, ici, horizontaux, ils sont le
plus souvent verticaux; c’est le cas pour l’un d'eux qui est à
150 mètres, juste au-dessus de celui que nous considérons, près du
sommet de la colline du Bois de Lafage (800). Il est impossible que
les alluvions quartzeuses soient arrivées primitivement en ce point
et dans la position verticale ; elles y ont été portées par les avalan-
ches de tuf qui les ont arrachées de leur gisement primitif. Dans
tout le val Mammon, comme partout ailleurs, les alluvions quart-
zeuses gisent sur le basalte miocène et quand celui-ci manque,
elles recouvrent le calcaire aquitanien. C’est ce que nous apercevons
sur la rive gauche du val : l’assise brune qui surmonte le calcaire des
carrières du château de Vaurs représente le front des alluvions quart-
zeuses tortoniennes qui, en face de nous, dans le bois de La Conda-
mine, reposent sur le basalte. Plusieurs failles ont concouru à
esquisser le val Mammon : le calcaire, le basalte, les alluvions torto-
niennes sont, comme nous le voyons, à environ 50 et 60 mètres plus
élevés sur la rive gauche que sur la rive droite, le tuf andésitique
n’est pas faillé, il a roulé en avalanches sur les gradins des terrains
antérieurs disloqués, il à nivelé ces gradins, il a fréquemment
enlevé les alluvions tortoniennes incohérentes et il les a englobées
dans sa masse. à
Nous reprenons notre course, et pendant trois kilomètres, nous
saisissons au passage, chaque fois que l’absence de végétation le
permet, les différences de niveau que présentent de tous côtés le
calcaire et le basalte.
Nous nous arrêtons près du pont du Ruisseau Mammon pour étu-
dier un point ou plusieurs petites failles s’entre-croisent et où la
brèche inférieure repose, par exception, sur le calcaire à Zimnæa pa-
chygaster très incliné.
MM. Potier et Bertrand, remarquant que des fragments de la
brèche volcanique pénètrent profondément dans les bancs calcaires,
voient dans ce fait un indice de contemporanéité de la roche volca-
nique et de ces bancs qui ne paraissent pas d’ailleurs être ici le cal-
caire aquitanien en place.
DE LE EPA
18824. RAMES. —— EXCURSION A VIC-SUR-CÈRE. 803
M. Michel-Lévy constate que, partout où les fragments -volca-
niques se mêlent au calcaire, il y a remaniement de ce dernier et
que l’on peut suivre les cheminées d'infiltration qui expliquent ce
phénomène.
M. Rames fait observer que si des fragments de brèche pénè-
trent jusque dans les bancs calcaires, les fragments calcaires avec
_ fossiles pénètrent aussi la brèche dans toute son épaisseur (plus de
100 mètres) et abondent surtout à sa partie inférieure. Cette double
pénétration indique qu’il y a eu simplement arrachement et bras-
sage. Du reste, chronologiquement, la brèche inférieure est séparée
du calc ire aquitanien par le basalte miocène, par les alluvions
quartzeuses et par la domite ; si elle repose ici sur l’Aquitanien, c’est
que les trois terrains que je viens d'indiquer font défaut. La brèche
_ inférieure a rencontré, ici, une petite vallée à fond calcaire, mais à
droite et à gauche du calcaire nous la voyons recouvrir le basalte
miocène et offrir plus de 100 mètres d'épaisseur. Nous sommes dans
une localité où le sol est très bouleversé, le calcaire qui est ici dans
_ le thalweg est étagé à droite et à gauche, de gradins en gradins
jusque près du plateau, le basalte miocène et les alluvions quartzeuses
l’accompagnent. Mais de plus, un cratère s’est ouvert ici, postérieu-
rement à la formation de la brèche inférieure, et il a fourni une
grande coulée de véritable trachyte grumeleux et un peu vitreux; la
carte de M. Fouqué nous la montre avec tous ses contours, le val l’a
divisée en deux parties. Il nous faudrait une demi-heure pour monter
jusqu'à cette remarquable coulée, malheureusement le temps nous
fait défaut pour cela.
Nous devons forcément aller jusqu’à Vic-sur-Cère d’une seule
traite. Le Mauvais-Pas qui termine le val Mammon nous conduit
dans la vallée de la Cère. La route est entaillée très haut sur le flanc
droit, et, autant nous avions la vue bornée dans le val, autant nous
voyageons maintenant à ciel ouvert et avec un vaste horizon. Les
points de vue géologiques sont admirables ; nous reconnaissons de
loin les diverses assises de roches volcaniques qui nous sont toutes
- familière et nous commentons nos précédentes observations. La
route descend rapidement; à Polminhac nous sommes sur la mo-
raine profonde, nous rencontrons de temps en temps des embryons
de moraines frontales et pendant une heure le chemin se poursuit
dans les mêmes conditions et dans le même cadre: le thalweg for-
mant une plaine régulière de 2 kilomètres de largeur, couverte de
prairies ; une végétation puissante, recouvrant des pentes de 400 mè-
tres, interrompue par des escarpements rocheux.
804 MICHEL-LÉVY. — OBSERVATIONS. 26 août
A 11 heures nous faisons notre entrée à Vic-sur-Cère. Pendant
qu'on met la dernière main à notre déjeuner, nous allons visiter
l'établissement des sources minérales. Ces sources jaillissent du
sein de la domite. Elles sont gazeuses, acidulées, ferrugineuses.
bicarbonatées, sodiques. Leur température est de + 12°, 2. Elles ont
été analysées par 0. Henry, E. Filhol, F. Garrigou. Des centaines de
sources identiques ou analogues viennent sourdre de toutes parts sur
le volcan depuis les régions centrales (La Bastide, Mondailles, Pas-
de-Compain, le Caire, etc.) jusqu’à son pied et même sur le terrain
primitif qui l'entoure immédiatement.
Après le déjeuner nous nous rendons au gisement de domite (tra-
chyte inférieur). La nouvelle route de Raulhac entaille profondément
cette roche et nne longue coupe nous permet de l’étudier sur une
grande épaisseur. Elle est ici de couleur jaunâtre et se présente en
roche vive et en fins produits de projection, tantôt cimentés sur
place, tantôt remaniés par les eaux et en partie stratifiés ; on y voit
de nombreux fragments de roches primitives et tertiaires projetés par
les explosions. Elle repose sur le calcaire aquitanien qui affleure au
pont de Fournols que nous apercevons un peu en amont de Vic.
Elle supporte 400 mètres de brèche inférieure, de cinérite, de brèche
supérieure et de basalte des plateaux. Elle a fait éruption après le
basalte miocène et après le dépôt des alluvions tortoniennes.
M. Michel-Lévy nous donne la description micrographique de
cette domite : elle paraît assez terne entre les nicols croisés ; elle
est riche en grands cristaux de sanidine, renferme du mica noir et
du sphène, très peu d’hornblende et d’augite; les microlites sont
d’orthose mélangé parfois à de l’oligoclase en petite quantité.
Au moment où nous nous disposons à monter au gisement de
cinérite pliocène du Pas-de-la-Mougudo (980%), le ciel se couvre de
nuages qui depuis le matin planaient sur la montagne et le vent
nous envoie des ondées. Nous ne renonçÇons pas à l’ascension et nous
nous divisons en deux groupes. L’un des groupes monte en droite
ligne à travers la forêt, l’autre suit un chemin creux beaucoup plus
long mais qui permet d'observer la brèche inférieure et les bancs de
silex résinite qu’elle renferme. Nous sommes à peine à moitié
chemin que l'orage, éclatant dans toute sa violence, nous oblige à
chercher des abris, mais voyant qu'il n’y a point d’éclaircie, nous
continuons quand même notre ascension. Nous ne tardons pas à
nous trouver en face du grand escarpement de cinérite dont les
épaisses couches se dessinent aussi nettement que le feraient des
strates jurassiques.
\
4
r
1884. RAMES. — EXCURSION A VIC-SUR-CÈRE. 805
Cette cinérite est l’assise volcanique la plus intéressante de tout le
Cantal. Elle a été lancée dans les airs et elle s’est déposée en couches
pendant une seule éruption caractérisée par une longue série de
fréquentes et très violentes explosions. Ces phénomènes ont dû être
accompagnés de pluies torrentielles engendrées par la condensation
des vapeurs. La cinérite recouvrit le volcan, à demi-édifié, qui
venait de traverser une très longue phase de repos absolu. Les plus
hautes altitudes dépassaient à peine 1,300 mètres. Elle s’accumula
en masse sur plusieurs districts et, partout, elle détruisit de fond en
comble et ensevelit profondément les forêts vierges qui s’étaient
établies sur les pentes du cône et jusque dans les cratères assoupis.
Sa pente générale {de 3 à 4 degrés) est jalonnée par les affleurements
qui se montrent depuis les hautes vallées jusque dans la plaine. Ses
caractères minéralogiques sont invariables : elle est constituée par
des éléments plus ou moins fins, plus ou moins légers, provenant de
la pulvérisation de roches andésitiques. Ce que nous voyons ici se
retrouve dans tous les autres affleurements.
La couche la plus inférieure, composée de plusieurs bancs, repose
sur la brèche inférieure. Elle est d’une extrême finesse, presque tou-
jours très dure et se débite en plaques. Elle est ici gris-bleuâtre,
mouchetée de blanc par d'innombrables petites ponces, et se ren-
contre dans tous les affleurements. Elle peut être blanche, grise,
jaune et même rouge, mais les ponces sont toujours d’un blanc écla-
tant.
Cette couche inférieure recouvre un banc rempli de feuilles en mau-
vais état serrées et empâtées : on voit qu'elles étaient déjà à demi
pourries avant d’être ensevelies sous la cinérite. Ce premier lit de
feuilles n’est autre chose que le lit de feuilles mortes qui jonchaient
le sol de la forêt pliocène ; ii se montre dans des conditions iden-
tiques sur tous les points du volcan où la cinérite affleure.
Dans les gisements des hautes vallées, le lit de feuilles mortes est,
par place, représenté et remplacé par un mince banc de silex rési-
nite xyloïde offrant à l’œil nu ou à la loupe la structure du bois. Les
_troncs séparés ou confondus en une masse commune et les vieux dé-
- bris de la forêt s’y présentent à tous les degrés de fossilisation,
depuis l’état de bois parfaitement conservé et se coupant au couteau
jusqu'à l’état de silex résinite vitreux et translucide. Ce silex rési-
nite xyloïde offre toutes les couleurs excepté le bleu : il est le plus
souvent blanc de lait, noir foncé, jaune clair, orangé, vert clair,
bistre, rubané de diverses nuances ; les bancs qui affleurent au Puy
Mary du côté des vallées de la Rhue et de la Santoire, sont opaques,
d’un rouge vif à reflets métalliques ou d’un noir intense à reflets gris
XIL. 92
806 RAMES. — EXCURSION À VIC-SUR-CÈRE. 926 août
d'acier ; si l’on ne rencontrait tous les passages entre ces dernières
variétés et le bois bien conservé, l’on ne croirait pas avoir affaire à
un silex d'origine organique. Ici, à la Mougudo, les troncs silicifiés
sont rompus mais ils sont debout, l’éboulis nous les cache aujour-
d'hui, nous pourrons tout à l'heure nous en procurer de beaux spéci-
mens grâce à l’amabilité du propriétaire du gisement. Les cavités
des trones silicifiés sont remplies d’une matière tendre et d’un beau
vert ressemblant à de la chlorophylle. Les troncs et les feuilles sont
quelquefois transformés en pyrite ou en limonite, c’est le cas pour le
gisement de Saint-Clément, à 3 kilomètres au sud-est de la Mougudo,
de l’autre côlé de la montagne.
À un pied environ au-dessus de la couche à feuilles mortes, l’as-
sise de cinérite à grains fins est pétrie de feuilles admirablement
conservées, tautôt posées à plat, tantôt disposées au hasard. Vien-
nent ensuite de puissantes assises formées de produits de projection
plus ou moins grossiers, frittés et scoriacés, leur ensemble ne mérite
pas le nom de cinérite nous les joignons néanmoins sous ce nom aux
couches à grains fins parce qu'elles les accompagnent constamment.
Ces couches grossières atteignent 30 mètres d'épaisseur, elles sont
séparées à divers niveaux par des lits de sable volcanique, et de gra-
vier arrondi et cimenté sous forme de poudingue friable; elles ren-
ferment des troncs brisés et quelques feuilles éparpillées.
11 est probable que le vent soufflait de l'Est pendant cette éruption,
car, vers l'Ouest, la cinérite s'étend à 30 et 35 kilomètres des cratères
(Auzers, Niac, Giels, Ayrens, La Vaurette, etc.), c’est aussi dans
l'Ouest qu'elle offre, et de beaucoup, le grain le plus fin. Le vent
opérait probablement un triage au sein de l’air et emportait à de plus
grandes distances les particules les plus ténues.
Les principales espèces ensevelies dans la cinérite sont les sui-
vantes : Abtes pectinata, Bambusa lugdunensis, Smilax mauritanica,
Ruscus, voisin de l’aculeatus, Populus tremula, Carpinus orientalis, Mi-
croptelea Marion, Sassafras afficinarum pliocenicum, Lindera lat:fola,
Fagus pliocenica, des Quercus à feuilles entières et à feuilles crénelées,
Zelkova crenata, Ulmus effusa, Vaccinium raridentatum, Vitis subinte-
gra, Corylus insignis, Planera Ungeri, Tilia expansa, Pterocarya fra-
æinifolia, Carya maxima, Hedera helix, Acer latum pliacenicum, Acer
opulifolium, A. polymorphum, Viburnum tinus, Dictamnus major, Ra-
nunculus voisin du philanotis, et un certain nombre d’autres espèces
encore inédites, notamment des Fougères et des Mousses.
Notre savant confrère M. le marquis de Saporta, dont nous regret-
tons l’absence involontaire, a fait connaître cette liste de plantes
—
1884. RAMES. —— EXCURSION A VIC-SUR-CÉRE. 8307
i du Pliocène inférieur; il l’a interprétée à divers points de vueetil en
4 a tiré des induclions très variées et très sûres (1).
Cette flore est forestière ; elle nous force à rejeter d’une façon ab-
solue toute idée de l'intervention de grands lacs ou de grands marais
tendant à expliquer l'accumulation de la cinérite en strates et en
feuillets minces. En effet, la couche à feuilles mortes où les feuilles
se rencontrent par myriades ne nous a jamais fourni une seule plante
lacustre ni une seule plante amie des marécages. Cette observation
porte sur plus de 98 gisements (2) très éloignés les uns des autres.
Les essences indiquent une forêt montagnarde. Le Lierre appartient
à la variété qui rampe sur le sol des forêts ; le Ranunculus est une
forme sylvicole; les Fougères, les Mousses et les arbustes appartien-
rent à des types qui aiment à s’abriter sous de hautes futaies.
Il aurait fallu pour que la cinérite ait pu se former dans des bas-
sins lacustres que les flancs inclinés du volcan aient supporté des
laes nombreux, très étendus et excessivement profonds car les cou-
ches très bien stratifiées offrent quelquefois plus de 46 mètres d’é-
paisseur (butte du Sarthre, la Pradelle, la Pevyre-del-Cros, la ferme
du Chauvier, le Rocher de Cuze, la Mougudo, Niac, etc.). Il n’en est
rien; bien au contraire, l'intervention et les effets des eaux courantes
sont partout évidents. Ces eaux ont même parfois rongé profondé-
ment les lits qu’elles venaient d’édifier à la hâte pour combler aussi-
tôt le déblai par d’autres lits en stratification discordante avec les
premiers (village de Niac). Si les lacs avaient joué un rôle quelconque,
les Planorbes et les Limnées se rencontreraient en abondance à l’état
fossile associés à des plantes lacustres. Les couches de cinérite,
identiques à celles de la Mougudo, se présentent à des altitudes où
l’on ne peut supposer l’existence de lacs et surtout de lacs profonds.
Ges couches affleurent en plusieurs points des hautes vallées de la
Santoire, de la Rhue, du Fouilhoux, de la Marse, de l’Aspre de la
Maronne, de la Jordanne, ete. De ces lieux élevés, les alfleurements
: _ échelonnés de loin en loin descendent en pente douce jusqu'au pied
du volcan et même au delà, sur le terrain tertiaire. Ces faits de stra-
tigraphie et l'absence de plantes et de mollusques lacustres démon-
trent la non existence des lacs et des marais.
En examinant avec soin les débris végétaux, l’on voit également
UE EL Ee D UE Un ge eme US SC St ESS
(1) Voyez page 774 Liste des publications sur le Cantal. Marquis de Saporta
._ Six mémoires de 1873 à 1884.
L (2) Les principaux gisements sont : La Pradèle, la butte et le bois du Sarthre,
| Le Claux, la côte de Cheylade, la ferme du Chauvier, Colancres, La Peyre-del-
Cros, Chavaspre, Palémon, La Pierre, le Rocher de Cuze, Chaumont, Saint-Vin-
cent, le Falgoux, Franconèche, Auzers, Saint-Clément, Niac, Ayrens, Ciels.
808 RAMES. == EXCURSION A VIC-SUR-CÈRE. 26 août
que l’éruption eut lieu à la fin du printemps; qu'elle fut très vio-
lente et de courte durée. Nous ne trouvons, en effet, dans la couche
à feuilles mortes que des feuilles entièrement développées, le plus
grand nombre a conservé l'aspect fané, flétri et desséché que présen-
tent les feuilles d'automne. Au contraire, les feuilles éparses à tous
les niveaux de la cinérite sont parfaitement conservées, beaucoup
n’ont pas leur entier développement, elles ont toutes la fraîcheur, le
moiré et le velouté qu’elles offrent au printemps; il en est qui sont
encore en vernation et non entièrement déplissées. Il est bien évi-
dent que ces jeunes feuilles ne se sont pas détachées d’elles-mêmes de
leur tige, c’est la pluie de cendres, la grêle de ponces et de scories,
la chute de blocs, l’orage volcanique qui les ont arrachées et disper-
sées. Ce n’est pas tout, avec ces myriades de jeunes feuilles nous
trouvons des fleurs et des fruits printaniers : samares de Zygophyl-
lum, d'Ulmus, d’Acer, fleurs d'Aulne, houppes d’étamines de Coni-
fères, jeunes rameaux. Enfin, l’accumulation des couches a eu lieu
rapidement, car, ici même, nous voyons des troncs debout, et nous
remarquons aussi de frêles tiges de Bambous encore debout ou
ployées qui, à diverses hauteurs, traversent plus de trente feuillets
de cinérite, deux ou trois bancs de sable volcanique ou de fragments
frittés. |
La flore des cinérites offre un mélange de types européens, cana-
riens, japonais et nord-américains. Elle est étroitement alliée par
des espèces soit identiques, soit analogues avec la flore pliocène in-
férieure de Meximieux (Ain) qui s’étendait sur la plaine, et avec la
flore fossile de Mogi (Japon) qui est très probablement du même âge,
Ces deux dernières flores présentent comme celle du Cantal un as-
semblage d'espèces et de types aujourd'hui cantonnés dans des ha-
bitats séparés par des distances considérables et occupant des lati-
tudes et des climats très différents. Dans les cinérites du Cantal, le \
Bambusa luydunensis, le Sassafras officimarum, le Lindera latifolia, etc.,
aujourd’hui exotiques, sont associés au #ragus phocenica, au Tremble,
au Chêne, au Lierre, aux Érables qui sont des types indigènes ac-
tuels. Mais il ne faudrait pas croire que des espèces américaines, ja-
ponaises, canariennes soient venues peupler le Cantal pendant la pé-
riode pliocène inférieure pour se retirer ensuite dans leur lieu d’ori-
gine. Au contraire, tous ces types aujourd hui si largement dissociés
et cantonnés sous des climats si divers étaient arrivés par bans de
terres septeutrionales ou elles ont pris naissance et elles s’étaient
arrêtées et assemblées dans une zone large, ondoyante, plus ou moins
continue où elles avaient trouvé un terme moyen de chaleur et d’hu-
midité qui leur permettait de vivre côte à côte. Quand la température
1884. . SÉANCE. 809
vint à baisser dans certaines parties de cette zone, dans le Cantal,
par exemple, le Bambou, le Snulax,. le Sassafras, le Lindera, etc.,
disparurent, tandis que le Hêtre, le Tremble, le Tilleul, les Ormes,
les Renoncules continuèrent à prospérer. Mais ces derniers types
succombèrent dans les régions où la sécheresse fit place à l’humi-
dité. Ce sont donc les changements dans les conditions climaté-
riques qui ont opéré çà et là le sarclage absolu de certaines espèces
qui, primitivement, pendant le Pliocène inférieur, étaient répan-
dues dans toute la zone tempérée boréale, jouissant d’un climat
doux, égal et humide.
C’est ainsi que pendant les premiers âges glaciaires le règne de
l'humidité est venu encore entretenir un climat tempéré et ‘sans
écarts, aussi bien, il y eu de nouveau sur de vastes étendues, tant
pour le règne animal que pour le règne végétal cohahitation d’es-
pèces des pays chauds d'espèces méridionales et d'espèces originaires
du Nord. Au retour de la sécheresse, ces alliances furent rompues, il
se produisit des extinctions, des migrations et des cantonnements
d'espèces.
La vraie cinérite pliocène inférieure est encore inconnue dans le
nord-est et dans l’est du Cantal. Les gisements regardés comme tels,
celui de Joursac dans la vallée de l’Allagnon, et celui d’Andelat,
près Saint-Flour, appartiennent au Tortonien; ils sont constitués
par de fines argiles schisteuses, micacées et par des grès psammites
fissiles formés aux dépens du terrain primitif. Les feuilles fossiles y
sont mal conservées, elles se trouvent souvent dans de minces lits de
feuilles de mica. L’Acer trilobatum et le Carpinus pyramidalis si com-
mun à Oeningen sont les deux seules espèces déterminées jusqu'à
présent.
Les averses qui nos harcèlent sans répit nous forcent à quitter le
Pas-de-la-Mougudo. Nous redescendons à Vic-sur-Cère pour re-
prendre nos voitures, et à 7 heures et demie nous rentrons à Au-
rilllac.
Séance du Jeudi 28 Août 1884.
PRÉSIDENCE DE M. RAMES.
La séance est ouverte dans une salle de la mairie d’Aurillac à
neuf heures un quart.
M. Laumonier, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction est adoptée.
810 MICHEL-LÉVY, RAMES. =— OBSERVATIONS. 28 août
M. Cartailhac oïffre à la Société le XVII volume et les livrai-
sons 4-8 du XVIII volume des Matériaux pour l'histoire primitive et
naturelle de l’homme; — une Notice sommaire sur l'Anthropologie,
extraite du catalogue de l'Exposition internationale de géographie de
Toulouse; — enfin la Zecon d'ouverture de la deuxième année du Cours
d'anthropologie, qu’il professe à la Faculté des sciences de Toulouse,
M. le Président prie M. Michel-Lévy de résumer les diverses
excursions géologiques faites depuis le dimanche 24 août par la
Réunion (V. £'xc. des 24, 95, 26 août.) (1).
En rendant compte de l’excursion du 27 août, M. Michel-Lévy
signale l’existence, sur les pentes du Plomb de Cantal d’une brèche
andésitique, inférieure pour M. Rames, supérieure pour M. Fouqué.
Cette divergence d'opinions est déterminée par l’absence de la ciné-
rite. Aux burons de Rambuste, on rencontre deux filons en croix
l’un d'andésite à sanidine et mica noir, dans lequel M. Fouqué a
signalé la présence de silice en amas, l’autre d’andésite à hornblende.
Les couches des premiers plateaux et de la planèze présentent une
alternance entre le type vitreux et le type trachytoïde. M. Michel-
Lévy demande à ce propos à M. Rames quelques renseignements sur
les blocs erratiques de leurs surfaces.
M. Rames répond que la plupart de ces blocs étant formés d’andé-
site à amphibole et très peu de basalte, avec basalte porphyroïde,
_ leur présence est seulement explicable par la destruction de deux
pitons que les phénomènes glaciaires ont entraînés en débris. Le
terrain erratique ainsi constitué a coulé sur le basalte sans l’atteindre
profondément. Ces deux pitons étaient situés l’un vers le Puy Mary,
l’autre vis-à-vis le Plomb; et les pépérites redressés du Plomb seraient
pour M. Rames les témoins de l’ancienne existence de ce dernier
piton. |
Après le déjeuner, pris au Lioran, la Société suit la roule de Murat
et y étudie d’abord une dolérite, analogue à celle des MS Dome,
traversée de filons d’andésite à hornblende, puis deux coupes basal-
tiques, l’une en rapport avec le calcaire aquitanien, l’autre en contact
avec des couches liguitifères. Ces couches, au nombre de deux, sont
séparées par une autre couche d’intercalation, provenant de roches
anciennes, et paraissent, d'après M. Potier, buter contre le ba-
salte miocène. M. Sayn signale dans la couche d'intercalation des
Cyclas des Planorbis, Spirorbis pour M. Rames, et des fragments de
végétaux.
(1) Notes communiquées par M. Laumonier, secrétaire de la réunion extraordi-
naire,
PS Su LS CE ER
1884. SÉANCE. g11
Prénnent ensuite la parole : M. Potier, pour indiquer la super-
position du basalte aux couches lignitifères: M. Boule, pour si-
gnaler, sur la route de Murat, la res du basalte à la brèche
andésitique.
La séance est levée à dix heures trois quarts.
M. Gollot fait la communication suivante :
Sur le Glaciaire de Carnéjac,
par M. L. Collot.
Je suis descendu dans la tranchée du chemin de fer, sous le pont
de Carnéjac, et j'ai constaté que le dépôt dans lequel elle est ouverte
présente tous les caractères des formations glaciaires. Non seulement
On y trouve des cailloux rayés, mais beaucoup de cailloux polis gros-
sièrement sur la majeure partie de leur surface, qui ont conservé
sur les faces non frottées des dépressions et des angles tels que les a
produits là rupture primitive de la roche. Il ést juste d'ajouter que
nombre de cailloux sont arrondis et paraissent roulés. Tous ces
matériaux sont mêlés sans ordre, sans stratification. Parmi eux se
trouvent de gros blocs anguleux dont les surfaces sont restées très
fraîches, grâce à leur transport sur la glace et à leur conservation
ultérieure dans la boue glaciaire. Il y a ici, en effet, cette boue
tenace qui, formée sous la glace à l’abri de l’oxygène de l'air, con-
serve sa couleur grise à elle-même et aux cailloux qu'elle emballe (1).
Tels sont les caractères que l’on peut observer dans la moraine du
pont de Carnéjac, et dont aucun n’est perceptible dans la terrasse
alluviale d'Arpajon, exploitée pour gravier, ou dans les amas de
blocs superposés au calcaire aquitanien de la carrière de Vaurs.
Séance du 31 Août 1884.
PRÉSIDENCE DE M. RAMES.
La séance est ouverte à une heure dans la salle de la mairie d’Au-
rillac.
M. Läumonier, secrétaire, lit le procès-verbal de la séance précé-
dente, qui est adopté.
(1) J’attribue également l’origine glaciaire à l’'amas de cailloux de graviers que
nons avons vus le 1* septembre sur le phonolithe de la Font-de-Cère, en face
Thiézac.
S12 RAMES. — COURSE A CARLAT. 31 août
M. le Président donne lecture d’une lettre de M. Gosselet, qui
s’excuse de ne pouvoir assister à la Réunion extraordinaire d’Aurillac,
pour des raisons de santé. Le Président exprime les regrets de la
Société pour cette absence et son motif.
M. le Président annonce ensuite la présentation de M. ALBERT
Cuisrer, présenté par MM. Rames et Sayn.
M. de Rouville retrace en quelques paroles les principaux traits
de la Géologie du Cantal et fait ressortir le mérite des travaux de
M. Rames sur ce sujet.
M. Fouqué se joint à lui pour faire l'éloge de M. Rames et
regrette qu'aucune des notabilités de la ville d'Aurillac ne soit pré-
sente pour entendre ce que la Société dit de leur compatriote.
M. Rames prend la parole pour résumer la course du 28 à Carlat.
Compte rendu de la Course du 98 août à Garlat,
par M. Rames.
La Société est partie‘en voiture à une heure pour Carlat (840 mè-
tres). ;
Arrivés à Arpajon, nous traversons la vallée de la Cère et nous la
remontons, pendant 4 kilomètres, en côtoyant le pied d’une falaise
de micaschiste qui forme le flanc de la rive gauche et qui contraste
avec les coupes naturelles du Tongrien, de l’Aquitanien et de la
brèche inférieure dont les assises variées et bien accusées consti-
tuent les pentes de la rive droite. La route sillonne la moraine pro-
fonde quaternaire. L’argile tongrienne apparaît sous cette moraine
et vient buter contre le micaschiste; elle est considérablement
réduite par la dénudation.
Au point où la moraine frontale de Carnéjac rejoint le mica-
schiste, nous quittons la vallée de la Cère par un petit col qui sépare
le Puy d’Espinet du Puy de Souez et nous atteignons bientôt le
vallon de Vézac. Ce vallon aboutit par ses deux extrémités, Caillac
et Les Granges, à la vallée de la Cère ; il recevait une ramification du
glacier de cette vallée, qui y déversait ainsi une partie de sa moraine
latérale. Au bas de la côte de Vézac nous nous arrêtons pour exa-
miner une moraine frontale qui barre le vallon; elle s’est formée en
même temps que celle de Carnéjac, pendant le temps d'arrêt qui
ae ne
de.
rs PCR
21
1884. RAMES. == COURSE A CARLAT. 813
suivit le premier épisode de fusion des glaciers quaternaires ; elle est
à 10 kilomètres en amont de la grande moraine frontale.
Nous entrons en plein dans le {errain primitif qui entoure le pied
du volcan, nous observons des affleurements d’un micaschiste très
brillant à séricite qui borde la route et nous en recueillons des échan-
tillons.
Au sommet de la côte, avant d'arriver au domaine de La Gane, nous
traversons de grands lambeaux de moraines de la période glaciaire
pliocène et nous apercevons de tous côtés des blocs roulés énormes
qui représentent la période interglaciaire. Les blocs erratiques et les
blocs roulés sont presque tous de basalte porphyroïde ; les plus volu-
mineux sont d'andésite à amphibole des hauteurs. Ces lambeaux
de moraines pliocènes et ces blocs roulés interglaciaires se retrou-
_vent sur tous les puys et sur tous les plateaux environnants ; ceux de
La Chaux sont à 835 mètres, ceux de Puy-Basset atteignent 900 mè-
tres.
Derrière le château de Cabane, un grand escarpement de tuf andé-
sitique (brèche inférieure) renfermant des fragments de toutes gros-
seurs de roches tertiaires et de roches andésitiques et même des
fragments de couches stratifiées de sable volcanique, rappelle d’une
manière absolue, à quelques-uns d’entre nous, le conglomérat de la
colline de Perrier.
Nous apercevons très haut devant nous la table basaltique de
Carlat, but principal de notre excursion. Pour y arriver, il nous
faut traverser le profond ravin du Ruisseau d'Embennes. Les loin-
tains disparaissent, mais, pendant la descente et la montée, nous
faisons d’intéressantes observations : l'argile tongrienne se montre
sur le micaschiste, elie plonge rapidement en masse au nord-est;
depuis le bois de Cabane, où elle est à 711 mètres, nous la suivons
jusque dans le thalweg du ruisseau, à 480 mètres ; un peu en amont
du pont, près de Caïizac, elle est surmontée par le calcaire aquita-
nien et celui-ci est recouvert par le basalte miocène. En montant la
côte de la rive gauche nous traversons plus de 100 mètres de mica-
schiste brillant à séricite, recouvert par une puissante assise de
micaschiste blanc, nacré, écailleux, avec mâcle et grenats et, sur ce
dernier, nous retrouvons l'argile tongrienne qui nous accompagne
jusqu’à Carlat, à 800 mètres d'altitude. Le tuf andésitique (brèche
inférieure) a nivelé tous les creux et tous les reliefs ; il a, en effet,
plus de 200 mètres d'épaisseur sur l'argile du thalweg, tandis qu'il
a tout au plus dix mètres sur l'argile du village de Carlat et sur celle
du plateau de la Chaux.
Aussitôt que nous arrivons au niveau de la grande ouverture qui sé-
814 RAMES. = COURSE A CARLAT. 31 août
pare la table basaltique de Carlat de celle du Dat-Soubeyre, le tableau
change subilement : la vue rase, vers le sud, une série dé plans et
d'arrières-plans qui dessinent les mouvements dé terrain les plus
élevés des départements de l'Aveyron, du Lot, du Tarn, du Tarh-et-:
Garonne et de la Haute-Garonne. Les dernières coulées volcaniques
viennent mourir sur le micaschiste. Le pays devient brusquement
sauvage ; il est partout entrecoupé de ravins et de précipices et sil-
lonné par ‘des gorges décharnées, resserrées, profondes, tortueuses.
Une enfilade de plateaux séparés les uns des autres par des abîmes
et couronnés par des tables basalliques, produit un effet des plus
pittoresques.
Au bout de la côte nous prenons un chemin qui traverse un Chaos
de blocs de basalte éboulés, et nous arrivons au pied de la table ba-
saltique pliocène de Carlat, du côté du sud-est. Notre premier soin
est d'examiner attentivement l’assise de cailloux roulés qui supporte
la table basaltique. Ces cailloux roulés appartiennent à diverses va-
riétés d’andésite, à un basalte ordinaire et au basalte porphyroïde.
Nous en cassons un grand nombre, et M. Michel-Lévy en remarque
ün d'aspect insolite dans lequel il reconnaît aussitôt le basalte déi-
deuil. Intrigués par cette découverte, nous cherchons avec un rédou-
blement d'attention, et nous en découvrons quelques autrés pa-
reils. Le gisement primitif de ce basalte est absolument inconnu
dans le Cantal. Un limon ferrugineux mêlé de sable cimente les cail-
loux roulés qui sont impressionnés par la formidable pression que le
basalte leur a fait éprouver. |
Nous suivons ensuite le pied de l’escarpement sud-est de la table
basaltique qui nous offre des exemples rémarquables de toutes les
formes par retrait : prismes droits, prismes courbes, dalles, lopins
irréguliers, etc. Le lit de cailloux roulés affleure çà et là sous forme
de pou‘ingue très dur, et nous constatons qu'il repose sur le tuf
andésitique (b'èche inlérieure).
_ Ce n’est pas sans étonnement que la Société aperçoit lé Figuier(!)
la Mélisse, le Fensuil, l: Pourprier, le Panic glauque, etc., qui crois-
sent spontanément et prospèrent sur la paroi basa tique verticale à
840 mètres d'altitude.
Nous quittons un instant le front de la table pour nous grouper au
milieu des arêtes d’un grand rocher d’andésite appelé le Murghat. Ce
rocher, bizarrenient découpé en une gi:antesque © ête dentelée, sur-
plombe le village de Carlat, et ressemble à un dyke. L'anaésite qui
le constitue est bleuâtre, porphyroïde, à cristaux de sanidine et de
pyroxène, et à grandes paillettes de mica bronzé.
Un chemin taillé dans lé roc nous conduit sur la plate-forme. Le
d Sr ÈS Ednims odtaé «5 à
».'
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A
à
1
A
1884. RAMES. = COURSE A CARLAT. 815
point de vue dont nous jouissons est un des plus remarquables de
toute l’Auvergne : il nous est possible de saisir en détail la stratigra-
phie et la topographie dé tout un vaste district; nous pouvons äinsi
nous faire une idée exacte d’abord de la succession des phénomènes
géologiques et ensuite de l’'énormité de la dénudation qui a changé
du tout au tout l'aspect que présentait primitivement la contrée. La
rangée de plateaux basaltiques que nous voyons se perdre à l’hori-
zon excite par-dessus tout notre admiration.
Nous voyons chaque assise, chaque affleurement, chaque lam
beau, chaque témoin se réfléchir sur la carte de M. Fouqué comme
dans un miroir, et nous pouvons reprendre en sous-œuvré et dans
. l'ordre chronologique tout ce que nous avons observé pendant notre
course :
Le micaschiste brillant à sérécite est recouvert ici même, à Carlat,
par le micaschisie blane, satiné, avec mâcle et grenats ; surles crêtes
aiguës, au delà de Calves, un talcschiste, en lits peu importants, com-
mencCe à récouvrir le micaschiste blanc. Sur les flancs du ravin nous
Yoyons que les assises de ce terrain primitif plongent au nord, et
que ses plis sont dirigés de l’est à l’ouest.
L’argile tongrienne, que nous apercevons de tous côtés dans la
p'o'ondeur, nous offre des différences de niveaux, 711 mètres au
bois de Cabane, 480 mètres dans le lit du Ruisseau, 800 mètres à
Cärlat, qui indiquent deux failles rapproc'iées, mais le calcaire aqui-
tanien dont nous distinguons très bien les affléurements étagés de-
puis Belbès (681 mètres) dans les environs d'Aurillac, jusqu à Rau-
1hac et jusque dans l'Aveyron, au Mur-de-Barrez (812 mètres), nous
prouve que les failles sont nombreu<es et répandues partout,
Le basalte miocène à éprouvé les mêmes dénivellations que le ter-
rain tertiaire. Nous le voyons à B:1bès, à Aron, près d'Aurillac, et, à
nos pieds, d’un côté dans le thai weg du ruisseau à Gaisac, dé l’autre
côté sur le plateau d’Ameyrac, et beaucoup plus loin, à Morzières
(800 mètres).
Toute la partie du pied du volcan que nous embrassons du regard,
nous offré des coupes naturelles d: tuf andésilique (brèche infé-
r'eure) d'une hauteur et d’une ét:ndue considérables. Nous voyons
sés avalanches et ses grossières strates horizontales combler tous les
rejets et Lo ites les dénitel ations produits par les failles. Son épais-
seur és! énorme, 100 à 250 mètres, partout où il repose sur les gra.
dins inférieurs comme à Caizac au bois de Cabane, etc., il a, au con-
träire, une très faible épaisseur, 10 à 20 mètres, sur les gradins
Supérieurs à Carlat, à La Chaux, à Ameyrac, etc. Cette dispozi-
tion et cette stratilicit on discordante sout plus faciles à saisir dans
816 RAMES. — COURSE A CARLAT. 31 août
la région où nous sommes que partout ailleurs, parce que, ainsi que
M. Fouqué l'a fait remarquer, le tuf andésitique est de plus en plus
régulièrement stratifié à mesure qu’il s'étend davantage vers la
limite sud-ouest du volcan. Cette stratification est si régulière sur
de grandes étendues que des géologues de l’Aveyron qui ont abordé
le Cantal de ce côté ont décrit ce tuf andésitique comme un étage du
terrain miocène. Nous le voyons très près de nous, à Ameyrac, par-
faitement stratifié et reposant sur le basalte miocène; la société visi-
tera tout à l'heure cette coupe intéressante.
Les petites coulées de labradorite et d’andésite pyroxénique qui
s’épanchaient du cratère en même temps que le tuf andésitique, sont
nombreuses dans les environs de Carlat. Le Murghat, ce rocher, si
singulièrement déchiqueté, que nous dominons et que nous admi-
rons n'est absolument qu’une de ces petites coulées : {sa partie supé-
rieure est encastrée dans le tuf andésitique (brèche inférieure) et sa
base s'enfonce dans l'argile, mais il ne pénètre pas dans le mica-
schiste ainsi qu’il est facile de le constater sur les pentes qui sont au-
dessous de lui. Ilest entaillé par l’ancienne vallée; il ornait la rive
du cours d’eau pliocène avant l’éruption basaltique.
Au premier moment, il peut sembler extraordinaire de voir repo-
ser sur une assise de cailloux roulés les tables basaltiques qui cou-
ronnent les puys et les étroits plateaux dont nous suivons du regard
la rangée jusqu’à Ronesque dans l'Aveyron; ces tables, en effet, sont
les points culminants de toute la contrée. Les plus importantes sont,
en s’éloignant de celle de Carlat (840 mètres) : celles de La Chaux
(837 mètres), du Dat-Soubeyre (828 mètres), du Dat (815 mètres), de
Prat (806 mètres), de Moissac (796 mètres), de Valette (792 mètres),
de Ronesque (775 mètres). Mais rien n’est plus simple que l’explica-
tion du singulier gisement de ces tables isolées et des lits de cail-
loux roulés que nous voyons haut perchés : l’assise de cailloux
roulés nous représente le thalweg d'une ancienne vallée pliocène qui
avant l’éruption du basalte des plateaux, descendait des hautes cimes
du volcan. Cette vallée était parcourue par un cours d’eau assez im-
portant car, sous la table du Dat-Soubeyre, le lit de cailloux roulés
atteint 5 mètres d'épaisseur et 100 mètres de large. Ces cailloux
roulés appartiennent au Pliocène supérieur; ils correspondent
synchroniquement aux alluvions glaciaires anciennes des Alpes. Il
est de toute évidence que les causes qui concouraient à leur trans-
port et à leur accumulation, faisaient partie du cortège complexe
de phénomènes climatologiques et géologiques qui préludaient à
la grande extension des glaciers pliocènes; les névés et les glaciers
avaient déjà élu domicile sur le grand volcan du Cantal.
PUS EE NU UR SUR PRE
ONCE TT AN PE SRE:
1884. RAMES. — COURSE A CARLAT. 817
Nous avons vu qu’un certain nombre de ces cailloux roulés appar-
tiennent à deux variétés de basalte : à un basalte très compacte et
très noir, et au basalte demi-deuil ; les gisements de ces deux va-
riétés sont complètement inconnus sur le volcan actuel; ces variétés
gisaient sans doute sur l’Albert-Gaudry et le Mont-Saporta. Quant au
basalte porphyroïde lui-même, assez abondant parmi les cailloux
roulés, il n'existe nulle part, aujourd’hui, sur les pentes du volcan
sillonnées par l’antique vallée pliocène.
Ce fut pendant que la vallée était florissante que la dernière
grande éruption vint tout à coup recouvrir tout le volcan d’un épais
manteau de basalte brûlant. Ce basalte nivela tous les accidents de
terrain, mais son épaisseur fut surtout considérable dans les vallées
qu'il inonda, et ce fut aussi, en suivant ces vallées, qu’il s’éloigna le
plus des cratères.
Tous les points culminants que nous apercevons, c’est-à-dire toute
la rangée de tables basaltiques, nous représentent doncle fond d’une
ancienne vallée remplie par le basalte et tronçonnée par la dénuda-
tion. Et si ce thalweg de l’ancienne vallée constitue aujourd’hui les
points culminants, c’est uniquement parce que le basalte, s'étant
trouvé plus épais dans la vallée que partout ailleurs, a pu résister
aux torrents tumultueux chargés de blocs énormes qui ont dénudé
tout ce qui n’était pas protégé et rendu invulnérable par un épais
blindage de basalte.
Les indices laissés par les causes et les agents de cette immense dé-
nudation se rencontrent partout autour de nous. Nous avons traversé,
avant d'arriver à Cabane, un haut vallon rempli de blocs erratiques et
de blocs roulés datant de la fin du Pliocène, nous apercevons ce même
dépôt erratique sur la crête de Puy Basset. Nous voyons très bien
d'ici que le haut vallon de Cabane aboutit au vide, et que la haute
crête de Puy Basset se perd dans un plateau, qui lui aussi affronte le
vide de tous côtés. En somme, ces couches se trouvent, aujourd’hui,
comme portées sur des tréteaux vers le ciel, et, nous ne pouvons pla-
cer logiquement leur lieu d’origine ailleurs que sur le Saporta et
l’Albert-Gaudry. Dans ce terrain erratique, figuré sur la carte de
M. Fouqué, les blocs à arêtes vives appartiennent à la période gla-
ciaire pliocène qui régna longtemps sur le volcan encore intact et
revêtu de basalte par la dernière éruption : c'était le temps de la
grande extension des glaciers pliocènes. Les blocs roulés, — il y en
a de trois mètres de diamètre dans le bois au-dessus de Vézac, —
sont presque tous de basalte porphyroïde : ils représentent la pé-
riode interglaciaire, les temps diluviens, le règne des eaux tumul-
818 RAMES. — COURSE A CARLAT. al août
tueuses et des torrents furieux qui creusèrent les vallées et démante-
lèrent les montagnes,
Nous pouvons affirmer que tous les profonds abimes que nous
apercevons d'ici ont été creusés par les eaux de fusion des nevés et i
des glaciers pliocènes. Ce phénomène est très rapproché de l’époque
actuelle, il à eu peu de durée, et cependant, quels prodigieux effets il
a produit! La table basaltique de Carlat et celles de La Chaux et du
Dat-Soubeyre qui sont devant nous sont séparées par un ravin de
360 mètres de profondeur ; les tables du Dat et celles qui sont plus
au sud sont toutes à plus de 400 mètres au-dessus des thalwegs.
Les hauteurs qui encaissaient l’ancienne vallée ont non seulement
complètement disparu, mais c’est précisément à leur place que se
trouvent aujourd hui les points les plus bas : le fond des ravins et
des gorges. En dressant par courbes de niveau la carte du district où
nous sommes, avant la dénudation, — ce qui est facile à cause des
nombreux témoins, — et après la dénudation, l’on voit, quoique la
pente générale soit restée la même, toutes les courbes se couper et
se croiser dans des directions diamétralement opposées, et former
un réseau régulier, à mailles serrées. Ce qui était SNS est devenu
bas-fond, et réciproquement.
Aucun mouvement du sol n’a eu lieu depuis le temps de la vallée
pliocène, car les cotes de hauteur des tables basaltiques indiquent
une pente normale, douce et régulière.
Les cailloux roulés sous-basaltiques se rencontrent, dans des con-
ditions analogues à celles que nous constatons ici, dans plusieurs
autres localités cantaliennes notamment daus l’ouest et le nord-est ;
à partir de la vallée de l’Allagnon on peut les suivre jusque dans la
Haute-Loire où ils ont fourni l£lephas méridonalhs.
Nous descendons de la plate-forme par une coche longue et étroite
et nous nous trouvons en face d'un paysage du nord. Ici, la flore
méridionale est remplacée par des Lichens, des Mousses, des Sedum,
des Saxifrages, des Sorbiers, des Amelanchiers, etc. appartenant à
la flore montagnarde. La largeur de la table basaltique sépare ces
deux flores, tout à fait différentes, qui rappellent les associations de
la période glaciaire.
Pour nous rendre au basalte miocène d’Ameyrac, nous suivons le
pied d’une table qui est en amont de celle de Carlat ; nous consta-
tons qu’elle repose sur l’assise de cailloux roulés et que ceux-ci sur-
montent le tuf andésitique. La route est tracée exactement à la limite
de l’argile tongrienne et du tuf andésitique. Au tournant, au-dessus
d'Ameyrac, le basalte miocène affleure entre l'argile tongrienne et le
tuf andésitique, et ce tuf est recouvert par le basalte des plateaux:
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1884. FOUQUÉ. == EXCURSION A SAINT-SIMON. 819
Quelques membres hésitent encore à accepter le basalte miocène ;
cependant, les couches de tuf andésitique qui le recouvrent sont
parfaitement horizontales et régulièrement stratifiées, et, s’il y avait
eu intrusion, elles auraient été certainement dérangées. Pour vider
complètement le différend, nous nous rendons, la carte de M. Fouqué
à la main, jusqu'à Lescenac,
. Là, le basalte miocène offre un affleurement considérable sur une
paroi : il repose tantôt sur le micaschiste, tanlôt sur l'argile, et nous
voyons que le tuf andésitique qui le recouvre s’est déposé en minces
couches dans toutes les anfractuosilés de la coulée basaltique. De
profonds rayins qui découpent à la lois le basalte miocène et le tuf
andésitique nous permettent d'observer avec tant de précision les
relations de ces deux roches, que toute la Sociélé tombe d'accord sur
l’âge du basalte miocène.
Malgré les altitudes considérables qu'elle présente, aucune région
ne s’est montrée plus riche en silex taillés que la région des tables
basaltiques. Ces tables ont servi de tout temps de forteresses natu-
relles et d'abris. Le territoire restreint qu’elles occupent a fourni des
silex taillés de tous les âges et de tous les types : haches chelléennes,
têtes de lances moustiériennes, têtes de lances solutréennes éclatées
régulièrement depuis le bord jusqu’à la nervure médiane, silex variés
magdaléniens, haches polies néolithiques et flèches barbelées. Enfin,
c’est dans le calcaire que nous apercevons près du Mur-de-Barrez que
se trouvent les célèbres puits creusés avec des pics en bois de Cerf par
les hommes de l’âge de la pierre polie, qui exploitaient ainsi des
bancs de silex profondément situés. MM. Cartailhac et Boule ont
observé, décrit et figuré ces mines préhistoriques.
Nous regagnons Carlat, et, à 7 heures du soir, nous sommes de
retour à Aurillac,
1
Sur l'invitation du Président, M. Fouqué rend compte des excur-
sions qu'il a dirigées et expose la classification des roches éruptives
adoptée par M. Michel-Lévy et par lui.
Compte rendu de l'Exeursion du 99 août à Saint-Simon,
par M. Fouqué.
L'excursion ne commence qu'au milieu de la journée. La Société
gravit la colline au sud et en face d’Aurillac. Après avoir franchi une
| bande d'argile et de calcaire miocène et rencontré quelques lam-
820 FOUQUÉ. — EXCURSION A SAINT-SIMON. 31 août
beaux de basalte miocène, elle suit un chemin tracé au milieu
d’une brèche andésitique très épaisse.
Le ciment de cette brèche est fortement altéré et les blocs qui la
composent sont de dimensions très inégales. Quelques-uns ont un
volume énorme et sont profondément enfoncés dans le sol, de telle
sorte que l’on ne peut apercevoir leur soubassement. Ils sont
exploités en carrière ouverte; des exploitations analogues établies
des deux côtés de la vallée ont fourni les matériaux de construction
de la ville d'Aurillac. Il est évident que la brèche dont ces blocs font
partie est en continuité avec celle qui se montre dans la haute vallée
de la Cère et dont l’origine ignée n’est pas douteuse, mais elle est
profondément modifiée et probablement l’eau a joué un rôle impor-
tant dans sa cimentation et son transport.
Quelques membres de la Société émettent l’idée que les gros amas
andésitiques exploités comme pierre à bâtir pourraient bien n'être
que des portions de dykes en place, profondément démantelés.
Cette hypothèse paraît à d’autres très improbable à cause de la
forme irrégulière des amas en question, qui contraste avec la régu-
larité des dykes andésitiques si nettement terminés par des surfaces
planes et parallèles dans la partie centrale du Cantal.
Un autre fait intéressant attire l’attention de la Société. C’est la
présence au milieu de la brèche andésitique de débris volumineux
de calcaire miocène identique à celui que l’on trouve près de là, à
un niveau beaucoup plus bas. Ce fait est expliqué diversement, sui-
vant l’origine attribuée à la brèche. La plupart des membres de la
Société, considérant que des débris semblables se rencontrent dans
la brèche depuis Vic-sur-Cère, se rattachent cependant à l’idée qu'ils
proviennent d'un transport effectué par la brèche au moment où
elle était en mouvement et qu’ils ont été arrachés à des parties du
bassin calcaire plus rapprochées du centre du volcan.
La Société ayant ensuite atteint le sommet de la colline, en par-
court la crête jusqu'à Boussac. Sur son chemin, elle observe des
blocs isolés de basalte porphyroïde, que M. Rames considère comme
ayant été transportés par un phénomène diluvien antérieurement au
creusement des vallées. La présence de blocs de la même roche sur
l’autre flanc de la vallée de la Cère rend cette explication probable.
Cependant, l’un des amas de basalte porphyroïde en question, com-
posé de blocs anguleux régulièrement groupés, semble plutôt pro-
venir d’une coulée de basalte porphyroïde, dont il ne resterait que
de rares débris.
Près de Boussac, la Société rencontre les premiers témoins d’une M
ë
1884. FOUQUÉ. —— OBSERVATIONS. 821
coulée de basalte des plateaux. La crête qui surmonte le village est
encore andésitique.
Les membres de la Société descendent ensuite dans la vallée de
Maudailles, qu'ils remontent jusqu'à Bouègues. Là, sur le flanc
oriental de la vallée, ils vont toucher un dyke gigantesque de basalte
porphyroïde dont la partie supérieure s’étale particulièrement du
côté sud, de manière à montrer la disposition de l’épanchement.
La nuit empêche de constater, le long de la route, vers Aurillac,
la présence de diverses particularités géologiques qu'offre cette
partie de la vallée de Maudailles, telle que la superposition du basalte
des plateaux à la brèche andésitique; la présence de points éruptifs
de basalte porphyroïde au milieu de cette brèche, sa superposition
au basalle miocène et le développement du calcaire miocène et de
J'argile éocène au-dessous des roches volcaniques.
L'absence de jour empêche également de voir la moraine glaciaire
qui traverse la vallée et que coupe la Jordane, près de Saint-Simon.
Quelques membres reprennent la discussion sur les calcaires
« englobés ».
M. Rames fait observer qu’on ne trouve pas de filon traversant
l’Aquitanien, ce qui prouve que l’andésite a coulé du haut des vol-
cans. Comme cette masse d’éruption était énorme, elle a très bien pu
entrainer des blocs calcaires; ces blocs devaient, sans doute, appar-
tenir à la cheminée même du volcan. Ce volcan s’est ouvert après le
soulèvement du calcaire et la faille post-tortonienne (1).
M. Potier signale, au-dessus du village de Croizet un volumineux
paquet de calcaire à Limnées ; a-t-il été aussi apporté par l’andésite?
M. Fouqué affirme que les bassins d’Aurillac et de Murat étaient
discontinus à l'époque de l’éruption andésitique. Il y avait un pas-
sage de micaschistes vers Thiézac et la Capelle-Banez. Toutefois,
au dire de M. Rames, le Cerithium Lamarcki existait partout. Mais
ce n’est qu'après le Dinotherium que le plateau central s’est réelle-
ment formé. A la Veyssière, au fond de la vallée de l’Allagnon, le
bassin était fermé par une masse compacte de granulite qui s'éten-
dait à un niveau supérieur aux calcaires, Comment donc ce bassin
‘aurait-il pu communiquer avec celui de l'Allier? Peut-être, toutefois,
y avait-il une trouée, du côté de Mauriac; encore aurait-elle été peu
importante. Les calcaires du bassin d’Aurillac ne semblent donc point
provenir par transport des assises inférieures du bassin de Murat.
(1) Notes communiquées ainsi que celles qui suivent, par M. Laumonier, se-
crétaire de la réunion extraordinaire.
XII. 53
829 FOUQUÉ. —— EXCURSION A LA CHAPELLE-VIESCAMP. 30 aoûl
Compte rendu de l'excursion du 30 août,
à la Capelle-Viescamp ef à Laroquebrou,
par M. Fouqué.
La Société, descendue à la station de la Capelle-Viescamp, observe
en ce lieu un très beau gisement de granite à grands cristaux. Tous
les éléments de la roche : orthose, oligoclase, mica noir et quartz
sont volumineux. L'orthose maclé suivant la loi de Karlsbad est en
échantillons de 8 à 10 centimètres de long, de 2 de large, souvent
alignés comme des microlites dans une roche à structure fluidale.
Leur couleur est blanche ou rosée. La roche est traversée de nom-
breux filons de granulite à grains fins tourmalinifère qui se voient le
long des talus de la route allant de la Capelle-Viescamp à la Ro-
quebrou. La Société suit ce cheminet ne quitte pas le granite à
grands cristaux jusqu'au village de Cassan. Là, elle rencontre les
argiles et les sables éocènes qui forment un manteau épais de quel-
ques mètres à la surface du micaschiste, dont on aperçoit les aïfleu-
rements en Certains points.
Bientôt on atteint, en suivant la ligne du chemin de fer, le petit
gisement houiller de Miécaze, formé de couches fortement inclinées
de grès micacés, de schistes noirâtres et de minces lits charbonneux
traversés au niveau du ruisseau par des filons de microgranulite.
En quittant ce terrain, si l’on passe par le village de la Bro jusqu'à
Saint-Étienne-Cantalès, on traverse une bande de micaschiste et de
là jusqu'à la Roquebrou, on marche sur le granit à grains fins,
bleuâtre, identique au granit de Vire. Ce granit se distingue nette-
ment de celui de la Capelle-Viescamp par la dimension plus petite de
ses éléments, par sa plus grande richesse en mica noir et en quartz
et surtout par la tendance du quartz qu'il renferme à s’indivi-
dualiser en cristaux bipyramidés. On y trouve aussi un peu de mica
blanc. Il constitue le passage du granit en grands éléments à la gra-
nulite.
ès de la Roquebrou, il est traversé par un large filon de quartz
lAiéte long de deux kilomètres, eee E. 20° $. Ce filon est exploité
pour empierrement.
A la Roquebrou on se retrouve sur une nouvelle bande de mica-
schiste traversée de nombreux filons de porphyrite en grande partie
décomposée et de microgranulite. La Société visite quelques-uns de
ces gisements filoniens et se rend à deux kilomètres au sud de la ville
1884, FOUQUÉ. — EXCURSION A LA CHAPELLE-VIESCAMP. 823
pour observer un amas de granulite peu étendu, isolé au milieu du
_ micaschiste et dont les éléments désagrégés par suite d’altérations
secondaires montrent nettement ia nature de la roche et sa diffé-
rence d'avec le granit à grains fins récemment étudié.
Après le déjeuner, la Société consacre l'après-midi à l'exploration
des gorges de la Cère, jusqu'à une distance d'environ 6 kilomètres
en aval de la Roquebrou. Un convoi de wagonnets avait été préparé
à l'avance par l’ordre de M. l'ingénieur du chemin de fer. C’est grâce
à cette faveur que la Société a pu accomplir une excursion aussi
_ intéressante au point de vue pittoresque qu’au point de vuë géolo-
gique. Elle ne saurait en exprimer trop vivement sa gratitude.
A peine sorti de la Roquebrou, le convoi s’est engagé dans un
étroit défilé bordé de chaque côté de hauteurs abruptes. La voie
nouvelle longe le torrent qu’elle surplombe à une dizaine de mètres
de hauteur; elle est sur presque tout son trajet entaillée dans la
roche vive, Jusqu’au-dessous du village de La Coste, où les mica-
schistes reparaissent, le ravin est creusé dans la granulite riche en
mica blanc et parfois très tourmalinifère. La roche de couleur rosée
est composée de cristaux ayant en moyenne deux à trois millimètres
de diamètre; elle est remarquablement intacte et fournit des blocs
volumineux pour la construction. Elle est traversée de nombreux
-filons de microgranulite à éléments un peu plus volumineux, riches
en quartz bipyramidé et en orthose rougeâtre. On y observe aussi
des filons également très nombreux de porphyrite andésitique. La
roche est d’un vert foncé, à grains très fins, d'apparence cristalline,
parfois jaunie et altérée. Les filons de microgranulite et ceux de
porphyrite sont souvent parallèles, comme si cette dernière jouait
par rapport à l’autre le rôle de salbande; cependant, quelquefois elle
la coupe en formant avec elle des angles aigus. La direction moyenne
de tous ces filons est du nord-ouest au sud-est. Entre ces deux types
de roches filoniennes, si nettement distinctes dans la plupart des
cas, on observe quelques échantillons à structure intermédiaire. Ge
sont des roches d’un vert foncé à grains fins comme la porphyrite,
mais riches en quartz et à éléments microlitiques raccourcis, de
telle sorte que l’on peut hésiter en beaucoup de cas pour savoir si
l’on a sous les yeux une microgranulite à grains fins ou une porphy-
rite quartzifiée et ayant perdu par suite d'actions secondaires la
presque totalité de ses microlites feldspathiques.
M. Fouqué fait remarquer, qu’au-dessus de Saint-Étienne-de-
Carlat, se trouvent des blocs de phonolithe et de basalte porphyroïde.
venus du Griou, qui ont dû passer avant le creusement de la vallée.
824 R FOUQUÉ. — EXCURSION A THIÉZAC. 1°" septembre
Tous les cailloux roulés des hauts plateaux appartiennent au Plio-
cène supérieur.
MM. Fouqué, Bertrand et Potier rapportent que dans une
excursion quils ont faite le matin même, ils ont trouvé, près
d’Aurillac, un gisement de sable tortonien reposant sur un lit de
brèche andésitique, ce qui montre que les éruptions d’andésite ont
commencé avant la fin de l’époque miocène.
La séance est levée à 4 h. 1/4.
Compte rendu de l'excursion du 1° septembre à Thiézac,
Par M. Fouqué.
La journée est consacrée à l’exploration des environs de Thiézac.
En arrière du village du côté du nord-ouest s'élèvent de grands escar-
pements de brèches andésitiques traversés par des dykes verticaux
de basalte porphyroïde. Ces dykes à parois planes et à faces paral-
lèles, épais de deux à trois mètres, sont formés de prismes transver-
saux qui se montrent soit sur leurs faces latérales, soit sur leurs
bases. *
La Société se transporte ensuite en aval du village oùelle observe
les argiles bleues éocènes, et au-dessus le calcaire miocène riche ou
silex noir. Un glissement semble avoir fait descendre ces assises au-
dessous de leur niveau normal et les avoir détachées de la montagne.
Les roches plus profondes ont été ainsi mises à nu; et, en suivant
le chemin qui monte à Tribolan, on trouve le micaschiste à décou-
vert. En continuant de gravir la pente, on observe de nouveau l'ar-
gile verte et le calcaire miocène qui là sont en place. Puis on marche
sur la brèche andésitique et l’on atteint un banc épais de basalte
porphyroïde. Ce banc est surmonté d’une brèche de la même roche
en voie de décomposition ; la surface du sol est jonchée de cristaux
d’augite qui proviennent de sa désagrégation. Le sommet de la col-
line est formée d’andésite en place, de telle sorte que dans cette
ascension on rencontre successivement toute la série des roches de
la Haute-Auvergne depuis l’argile éocène jusqu’à l’andésite à horn-
blende, à l’exception toutefois de la cinérite que masquent les ébou-
lements. |
En suivant le sentier qui, de Tribolan conduit aux Burons, situés
au nord-ouest, on marche à la limite de la brèche de basalte por-
phyroïde et de la brèche andésitique supérieure couronnée près de
A
1884. FOUQUÉ, — EXCURSION A THIÉZAC. 895
là par des bancs d’andésite à hornblende. Le long du trajet les
membres de la Société recueillent encore de nombreux cristaux
d’augite.
Arrivés près des Burons, au-dessus de la cascade de Faillitoux, ils
franchissent le torrent et passent sur le flanc droit de la vallée de
Faillitoux. La cascade du fond est formée par un magnifique escar-
pement de basalte porphyroïde en gros prismes. À peu de distance à
l’ouest, se montre un amas de cinérite que surmontent les dernières
assises de basalte porphyroïde, Cette cinérite est stratifiée, rema-
niée évidemment par les eaux. On peut la suivre au fond de la vallée
de Faillitoux sur la rive droite du ruisseau, jusqu’au près du village
des Moneyriès, où elle renferme de gros blocs roulés d’andésite au
milieu de grains fins agglutinés de même matière. Enfin, sur le flanc
droit de la vallée, au-dessus du basalte porphyroïde, se développent
une suite d'assises, de brèches et de bancs compactes d’andésite à
hornblende. Cette andésite, irès riche en feldspath, criblées de pe-
tites cavités remplies de tridymite ; et, par conséquent très poreuse,
est exploitée dans une vaste carrière. La pierre qui en provient est
d’un blanc grisâtre ; elle se taille aisément, durcit à l'air ; elle fournit
d'excellents matériaux de construction.
Des Moneyriès à Thiézac, le chemin longe au sud l’escarpement
franchi au commencement de l'excursion. Près de l’entrée de Thié-
zac, il est bordé par un banc épais de labradorite augitique enclavé
dans la brèche andésitique inférieure et exploité pour empierrement.
Cette labradorite est une roche noire compacte, ressemblant à un
basalte. Sa présence à la base des dépôts andésitiques en fait l’équi-
valent approché du basalte miocène.
Après avoir déjeuné à Thiézac, la Société franchit la vallée de la
Cère et la ligne du chemin de fer et se rend au village de la Font de
Cère. Avant d'arriver à ce village, elle explore les abords d’un escar-
pement à pie connu sous le nom d’escarpement du Croizet, constitué
par une assise puissante d’andésite à hornblende superposée à un lit
peu épais de cinérite. Au-devant de cette paroi rocheuse verticale
_s’étend un chaos de brèche andésitique inférieure démantelé par les
érosions et offrant par suite les formes les plus variées et les plus
bizarres.
L’'escarpement d’andésite du Croizet se termine brusquement au
nord, en face de la Font-de-Cère, de telle sorte que l’on est amené à
penser qu'il est formé par un glissement de l’andésite primitivement
située à un niveau beaucoup plus élevé.
Au village de la Font-de-Cère s’observe un très gros dyke de pho-
nolithe, allongé vers le nord et comme brisé et incurvé à sa partie
826 FOUQUÉ. -— COURSE A NEUSSARGUES. 2 septembre
inférieure. Un petit dyke d’andésite et un banc de basalte se voient
aussi près de là. Le basalte est probablement comme l’andésite du
Croizet, descendu à ce niveau par suite du glissement. La phonolithe
de la Font-de-Cère renferme une grande quantité de néphéline,
mais en échantillons tellement petits qu'ils agissent à peine sur la
lumière polarisée. Elle renferme aussi de beaux exemplaires de
sphène et de haüyne,
Compte rendu de l'excursion du 2 septembre à Neussargues,
par M. Fouqué.
La Société visite dans la matinée les environs de la station de
Neussargues. Là s'étend un bassin traversé par l’Alagnon et bordé
de pentes fortement inclinées formées de cinérite et de brèche andé-
sitique, surmontées sur les crêtes par le basalte des plateaux. Le
fond du bassin est recouvert d’un dépôt glaciaire étendu dans
lequel on distingue aisément des moraines latérales et une moraine
médiane. La moraine latérale gauche se réunit avec la moraine laté-
rale droite de la vallée d’Allanche et forme un amas considérable au
confluent des deux vallées. La moraine médiane doit son origine en
partie à cette cause, mais surtout à la présence au milieu du bassin
d’un petit pointement de basalte qui a formé en amont une moraine
d’arrêt et qui a contribué en arrière au développement de la moraine
médiane en facilitant en ces points l’accumulation des blocs. La
moraine terminale manque; il est probable qu’elle a disparu enlevée
par érosion au moment de l’ouverture du barrage de granulite qui
fermait l'issue du bassin à Pont-du-Vernet. |
Les dépôts glaciaires reposent sur un lit d'argile sableuse dont les
assises superficielles sont essentiellement quartzeuses et feldspa-
thiques. Au-dessus de la Tour-de-Joursac, la masse sableuse en ques-
tion débarrassée de sbn manteau glaciaire se montre à découvert et
directement superposée au gneiss. Il est probable que ses parties,
situées au niveau le plus élevé, c’est-à-dire le long de la route nou-
vellement ouverte de Neussargues à Joursac, sont constituées par du
sable tortonien, car on y a trouvé des ossements d'Aipparion. H y
aurait alors superposition directe en ce point du Tortonien aux
argiles sableuses du Miocène inférieur et peut-être même de l’Éocène.
Quoi qu’il en soit, ces sables sont surmontés par la cinérite, laquelle
est elle-même recouverte par le banc de basalte qui porte la tour de
Joursac.
La cinérite se retrouve encore et beaucoup plus développée de
|
= F
1884. FOUQUÉ, —— EXCURSION A MOLOMPISE. 827
l’autre côté du village de Joursac, près de Poni-du-Vernet, Elle y est
recouverte et comme écrasée par une masse énorme de basalte des
plateaux, sur laquelle un ruisseau s’épanche en formant une petite
caseade. La cinérite, très riche en empreintes de plantes dont l’âge
est rapporté par M. de Saporta au Pliocène inférieur a été évidem-
ment amenée en ce lieu par un cours d'eau; elle a rempli une petite
vallée, puis, dénudée partiellement elle-même, elle a formé le fond
et les bords d’une dépression qui a été remplie plus tard parle
basalte. Telle est l’opinion qui semble avoir prévalu parmi les mem-
bres de la Société. L'accord entre eux a paru moindre relativement
à l'hypothèse d’un grand lac ayant occupé tout le bassin de Neus-
sargues et détruit par l’ouverture du barrage qui le fermait à Pont-
du-Vernet. On a fait remarquer avec raison que la granulite n’a pas
en ce point le développement que lui attribue la feuille ‘de Saint-
Flour (carte géologique détaillée de la France). Mais on dit, d’autre
part, que l'accumulation très locale de la cinérite à Pont-du-Vernet
s'expliquait très bien, en supposant que le cours d’eau qui amenaït
la cinérite se déversait dans un lac doué d’une grande profondeur
d’eau.
Le bassin de Neussargues est curieux encore à cause de l'énorme
dyke de basalte des plateaux qui s'élève sur l’un de ses bords et qui
constitue ce que l’on appelle la roche Laval. Cette sorte de champi-
enon de basalte correspond à une puissante bouche éruptive; la
matière ignée s’y est solidifiée en se ,divisant en une gerbe de
prismes perpendiculaires aux surfaces de refroidissement. |
Compte rendu de l’excursion du 3 septembre à Molompise,
par M. Fouqué.
La Société se rend en chemin de fer de Murat à Molompise en
suivant la vallée de l’Atagnon, qui de Pont-du-Vernet à Molompise
est encaissée dans les gneiss. Dans cette dernière localité, l'excur-
sion commence par l'ascension du Suc de Vedrive. La montée à cette
sommité volcanique s'effectue par un chemin entaillé dans un mica-
schiste intercalé de bandes de granulite et de gneiss. Les points les
plus gneissiques sont ceux qui se voient en haut de la montée. Les
alternances de gneiss proprement dit et de gneiss amphibolique sont
fréquentes êt les feuillets des deux roches ont souvent une épaisseur
dépassant à peine quelques millimètres. L'une et l’autre de ces deux
roches sont traversées par de nombreux filonnets de granulite, el
l'on voit à chaque pas ces filonnets pénétrer en lits minces dans le
828" FOUQUÉ. —= EXCURSION A MOLOMPISE. 3 septembre
gneiss et le micaschiste et leur donner un faciès spécial (celui du
gneiss rouge, granulite des auteurs allemands). Au sommet du pla-
teau s’étend une couche d’argile verte d’une vingtaine de mètres
d'épaisseur surmontée d’un banc de calcaire à Cerithium Lamarcki,
épais de 2 à 3 mètres et sur le tout s'élève un petit cône de scories
basaltiques. C’est le Suc de Vedrive. Les membres de la Société
recueillent à la surface du cône beaucoup de cristaux d’augite de la
grosseur du pouce et des bombes volcaniques de dimensions varia-
bles, douées de la forme en fuseau caractéristique.
Du pied du cône à la surface du plateau partaient plusieurs cou-
lées superposées dirigées vers le nord, lesquelles à leur terminaison,
à peu de distance de Massiac, sont coupées par la vallée de l’Alagnon.
Enfin la Société termine la série de ses excursions en visitant, près
de Molompise, sur la route de Ferrière, un gisement très développé
de gneiss amphibolique. M.'Fouqué fait remarquer aux membres
présents les caractères que prend la pegmatite en filons en traver-
sant cette roche. Elle s'enrichit en feldspath triclinique dont les
stries de macle sont visibles à l’œil nu et en mica noir en grandes
lamelles.
pe
TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES
CONTENUS DANS CE VOLUME.
sean PLÉSOntations. à 42 «Shen Sn A tr
Fricue. — Étude paléontologique sur les tufs quaternaires de Resson.
Gaupry. — Sur un téléosaurien du Kimméridien d'Angoulême,
Hiscagn Le Présentations à , 12 4,04 Lu on,
Lemoine. — Mammifères nouveaux de la faune eee
M. BERTRAND. — Sondage de Salies..
L'ABBÉ Bazin. — Sur les échinides du Miocène moyen 4 la Bretagne.
(PI. I-III.).
BLEICHER.
C3 e L2 L2 LI L1 ® e e
— Le minerai de fer de Lorraine (Lias D cnoe ee Oolithe
inférieure), au point de vue stratigraphique et paléontolo-
ACID SPENCER EURE
- BieicHEer ET Mic, — Note sur la ina) du terrain Catbonifère
de la Haute-Alsace. . . .
- Vox K@NEN. — Sur le Dévonien supérieur et 1e Carbonifere de lV'Hé-
A PAR NE NI MARIA SERAE Ar SU Sun
Poirier. — Sur un lambeau de l'argile plastique des environs de
nn die hote AUS MigY ONU
Cu. Lory. — Note sur deux faits nouveaux de la Séologie du Brian-
PONHAISe re AR Mie dei de
A. Gaupry. — Restauration de reptiles fossiles. RATES VAE
J. BERGERON. — Note sur les terrains silurien et dévonien de Mu-
rasson CAN ÉVr On) AU AN Le, MR TANT
Meuay. — Note sur la carte géologique agronomique de l'anrondisse-
MEN METTENT ARE UTIULNS ne S UREUN NS
ParRAN. — Coupe des terrains tertiaires lacustres entre Rousson et
Mons, arrondissement d'Alais (Gard). . . . . . . .
GAUDRY. — Observations sur la communication précédente . à
H. ArNaup. — Position des Hippurites dilatatus et Hippurites biocula-
tus dans la série crétacée,
Pages
5,6
()
832 TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES.
Pages
Dawerke. — Présentation .: 224" em se STE
Munier-CHacmas. — Note sur deux molaires d’Elephas rond
NUS. LARMES ue sou RU + = TER TS, eg = 0 EVE
LeMoIxE. — Note sur l'Encéphale du Gavial du Mont- Aimé. (PL IV)4 158
Cu. CLorz. — Sur la présence de l’Arragonite à Morigny. . . . . . 162
En. Bureau. — Recherches sur la structure géologique du bassin pri-
nitire de’ la:Basse-horé }:. POURRAIT SRE CITES
CoTrTEau. — Note sur les Échinides jurassiques, crétacés, éocènes du
S.-0. de la France. . . . . 1 Se ts: VÉRINS 180
Zerzer. — Note sur les Fougères du terrain houiller du Nord de la
ÉEANGE- CIC LRIR MERS à) s TSI OSNRNETEN SITE ARE ASC ES Ru Le
TorcaPpez. — Note sur l’Urgonien de Lussan (Gard) . . . . . . . . 204
L. Carez. — Observations sur la communication précédente. . . . . 208
Nomination du bureau pour l’année 1884. . . . . . . . 209
PomMEL. — Présentation d'un travail sur la classification méthodique
et Genera des Échinides vivants et fossiles . . . . . . . . . 210
Cossmaxx. — Présentation d’un ouvrage de M. von Klipstein. . . . 210
JANNETTAZ. — Mémoire sur les clivages des roches (schistosité, lon-
grain) et sur leur reproduction. ee EE ee FE À
Gaupry. — Présentation d'ouvrages de M. Sisechinns RE SL 2
AMEGHINO. — Résumé d'un mémoire de M. Adolphe Dæring sur la
géologie argentine 5581 M AE ASS N ONE EMNNETENNNSES 236
ARNAUD. — Présentation d’un travail de M. Lièvre sur les dépôts
d'huitres de Jarnac (Charente):.21514 800 2 ER ES
DE LAPPARENT. — Présentation d'ouvrage. . . . . . . . . . . . . 244
Caapeh.i demie Gel LRU SSETE RTE Er
BiocHE. — Présentation du budget. . . . . DELA 244
DEPÉRET. — Nouvelles études sur les Poe Nbr: et Fr
naires d'Auvergne. (PI. V-VIIL.). . . . . AE SU 247
DE LaPPaReNT. —- Note sur les roches éruptives de l'ile de F1 . 284
E. Fazzor. — Note sur un gisement crétacé fossilifère des environs
de la gare d’Eze (Alpes-Maritimes). (PL IX.).. . . . . . . 289
DELaIRE . — Présentalion Cu 2 ttt, 00) ER LEP 300
DouviLé. — Presentation d'une nouvelle oi de M. Det 301
Kuss. — Note sur la constitution géologique d’une partie de la Zam-
PEACE ND Te Ne ss à 6 Ne à ie
BERTRAND. — Rapports de stracture Fe. Ame de Glaris et du bassin
houiller du Nord. (PI. XI.).. . . . . NÉ SAR
FoNTANNES. — Note sur la faune et la cssification du groupe d Aïe
dans le Gard, la Provence et le Dauphiné. . . . . . . . :
FERRAND DE Missoz. — Rapport de la Commission de pts. -
DE RaincourT. — Notesur des gisements fossilifères des sables moyens.
(EL) ne". SLBAS ILES, SUR
Hauc. — Note sur quelques a nue. nouvelles | ou ”
connues du Lias supérieur. (PI. XIII-XV.). , .
Lemoine. — Note sur l’Eupterornis. . . . .
TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES.
FoNTANNES. — Sur une des causes de la variation dans le temps des
faunes malacologiques, à propos de la filiation des Pecten res-
titutensis et latissimus. (PI. XVI.) .
DE Rouvizze. — Note sur le Dévonien de l'Hérault . . .
ZEILLER. — Présentation d'une brochure de M. le marquis de Sa:
Zeizuer. — Sur la dénomination de quelques nouveaux genres de
LOTIR AMTEC OR Re en ES ae ER ALU 147-0 Ar 0 a UE
Nivorr — Création d'un poste de géologue par la Compagnie des che-
ASUS dB RES RU MBLEGP OL Te Je Dj en
Cossmanx. — Sur un mémoire concernant la faune de l’étage batho-
HHÉNSenS OA 1,1. EE RRARAENS TN UR Sr 2:
GaAupry. — Sur un sirénien d’espèce nouvelle trouvé dans bassin de
AE PS CNE) cs es LE BEN TO PAS PR SREE REA ANT EN
FonTaANNEs. — Nouveau gisement fossilifère des marnes piaisan-
nriennes de/SainieATICS, 1. dla euro Leone
PARRAN. — Allocution présidentielle. . . . . .
ParRran, — Notice sur les travaux géologiques 40 Les Gene
PONS = ODSeRVAHIONs is 4 Lien ue nur ue
Lemoine. — Note sur un Simædosaurus.. . . . . . . . . . . . .
ŒnLerr. — Études sur quelques Brachiopodes dévoniens. (PI. XVIII-
DORA ER CT re à ND RME ls MNT Te
_ BLEICHER. — Note sur la limite inférieure du Lias en be. ne
FOoNTANNES. — Note sur la présence des sables à Potamides Basteroti.
dans là valléesderla/Céze (Gard). ne ob
Munter-CHALMas. — Observations. .
FonNTANNES. — Observations. , , ;
BERTRAND. — Failles courbes dans le fn et re d aient
Munier-CHaALMas. — Observations. . . , . br tone EE
FonTaNNEs. — Note sur la constitution du sous- El a Crau et de la
LE, DÉITE CANNES ARR UN EE ER Een ER HITS
Dru. — Note sur la géologie et l’hydrologie de la région de Bechtaou
(Hussie-Caucase). (PL.XXIIL-XXVL)... . 5/2. un,
DoLcrus. — Présentation d’une brochure de M. Van den Broeck . . .
Marcou. — Notes à l’occasion du prochain Congrès géologique inter-
national, avec des remarques sur les noms des terrains fossi-
Miérehestplusanelensi ni; 5." 21 piment alarme a fle.vent e: 4
BERGERON, — Notes sur les strobiles du Walchia pniornis (1 XXVII-
NM RE dé ee ed en ie } Ê
Gorceix. — Gisement de diamants de Grao sr (province = Minas
Be) Bresil. soda Hits
Gourpon. — Note sur le gisement du Pré-de-Roger (près Saint-Béat).
CoLcor. — Observations sur la communication de M. Fontannes du
RANCE DSSAC ENORME Tu EN SU SIREN ER AE EU Te le
GorrEau. — Présentation : d'ouvrages ; , ,
834 TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES.
Pages
DELAIRE, — Présentation d'ouvrages : . ; . à 4 . . . . . . . , 4548
Frossarp. — Présentation d'ouvrages. à . . : . . . . : . . à . . 548
DE RamcourT. — Note sur la faune de CT La 549
Gaupry. — Présentation d’un mémoire de M. Capellini, intétaltl:: : «Il
Chelonio veronese » et d’une note de M. Pohlig. . , . . . . 552
DE SARRAN D'ALLARD. — Recherches sur les dépôts fluvio-lacustres
antérieurs et postérieurs aux assises marines de la craie supé-
rieure du département du Gard. (PL. XXIX.). . . . . . . . 558
J
DagincourtT. — Présentation de deux notes de M. Tardy . . . . . . 553
PavLow. — Présentation de notes. . . . . Pa) RS
SCHLUMBERGER ET MUNIER-CHALMAS. — MUR sur es Miliolidées tréma-
PADPÉRSE Mann. intee «2 RER 622
BouRGEAT. — Note sur la déabtivelle ‘dé trois tattibèaüx nouveaux de
: Cénomanien dans le Jura. . .’. CU à Ge 28008
DE LAPPARENT. — Présentation d’un travail de MM. Corbière et Bigot. 635
CAREz — Présentation d’une uouvelle carte géologique générale dela ,
FranCB LL a 22 rehotoss DUT SERA 2. 639
ZKILLER. — Présentation d’une note sue Fuéolia: 115 MR 626
HÉBERT. — Présentation d’un mémoire de M. Capellini sur le crétté
supérieur dans l’Apennin septentrional. . . . . . . . . . . 636
RorLinp. — Résumé des observations de M. Th. RÈRE sur les dislo-:
cations de la vallée de Christiania.… . .-. .- .-.: .-. . : . . 631
Lopix. — Note sur la constitution des gîtes stannifères de la Villeder
(Mérbihan}iii ss à 86 MS 97, LOHReS ThANTMEE ss 2° \089
DE Boury. — Observations sur quelques espèces nouvelles du bassin
de Paris, décrites par M. le marquis de Raincourt. . : . . . 661
DE Boury. — Liste de quelques espèces rares recueillies à Cuise-La-
mots 23: 1 SLEYUIRES SR EG RE 3 HS ENONCE REUSU
DE Boury. — Présentation Hhurmees RE : 672
DE Boury. — Sur l'extension des sables de Guise: et du cales dé
Saint-Ouen aux environs de Magny ... . : . . . . . . . . 67
ZEILLER., — Sur des traces d'insectes simulant des empreintes végé-
jalés, (PL XXX.): . à JAMAIS AN) ESS RENE 656 ;
ZEILLER. — Note sur la compression de quelques combustibles fos- ;
session : 287404 Ta OG0E IS BUL00 ONE OS SEE è
Douvizcé. — Ammonites de la zone à A. Sowerbyi . : . . . . 683 "
Pavrow. — Notions sur le système jurassique de l'Est de la Rusdie. . 686
Tarpy.: — Nouvelles observations sur la Bresse, ou de la jonction du
Pliocène et du Quaternaire : 55240 Lu. 2 PPT. 696
Lorÿ. — Remarques au sujet des Alpes de Glaris et des allures du
terrain éocène dans:lés Alpes. & =. : à +000 26
HoLLanDE. — Présentation d’une note; : : . : : . : . : : . : : . 7129
Fauor; — Observations. . à 4 à à: . : . pa 129
Kicran (W.): — Note sur les terrains tertiaires ui territsirs de Belfort
et des environs de Montbéliard (Doubs) ; . à « 4 « : « : « 729
TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES.
Locarp. — Note sur un Céphalopode nouveau de la famille des Loligi-
nidæ Pleuroteuthiscostulatus : MN an le x
Pouecx. — Note sur la constitution géologique du Pech de Foix, *.
REUNION EXTRAORDINAIRE à Aurillac (Cantal) . . . . .
Liste des principales publications relatives au Cantal.
Constitution du Bureau. . . . . . .
Programme des excursions. . . .
/ eo o® e ® e e
RAMES. — Compte rendu de la course du 24 août. dans le bacon d'Au-
HINAIGS RSA TS AMP ER ARCS AUS RS ESS ARRET
Micuez-Lévy, POTIER ET BERTRAND. — ge ee RTL
RaAMEs. — Compte rendu de l’excursion du 25 août au Puy de ea
et au Puy Mary. ;
Micuez-Lévy. — D re de os.
DE Rouvizre. — Observation . . . £
Micue-Lkvy. — Descriptions de jones
RaMEs — Compte rendu de la course du 26 août à Vic- “notre U. au
Pas-de-la-Mougudo . LR ARE
PoTtiErR, RAMES, BERTRAND, Micnez-Lévy. — Observations .
_ MicëL-Lévy. — Description d’une domite. . . . . . .
Micnez-Lévy. — Observations sur l’excursion du 27 août.
RaMEs. — Id. . . . . .. NÉ NE Rs RUN RA
CozLor. — Sur le glaciaire fe once ; Hite
RaMEs. — Compte rendu de l’excursion du 28 ce à Canlat, RUE
Fouqué. — Compte rendu de l’excursion du 29 août à Saint-Simon.
RAMES, Potier, Fouqué. — Observations . . . . . . . . . + . .
Fouqué. — Compte rendu de l’exeursion du 30 août à la Capelle-Vies-
Eampiet à Laroquebrou..:2 044 son PSE
Fouqué. — Compte rendu de l’excursion du 1 ohne ne à
Fouqué. — Compte rendu de l’excursion du ? septembre à Neussargues.
Fouqué. — Compte rendu de l’excursion du 3 septembre à Molompise.
FIN DE LA TABLE GÉNÉRALE DES ARTICLES
BULLETIN
DE LA
SOCIÈTÉ CÉOLOGIOUE DE FRANCE
TABERE
DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
POUR LE DOUZIÈME VOLUME
(TROISIÈME SÉRIE)
Année I1SS3-1SS24
Àffaissement (bassin d’). Failles cour-
bes dans le Jura et — par M, Ber-
trand, 452.
Aimé (Mont). Note sur le Gavial du —,
par M. Lemoine (PI. IV), 158.
Aluis. Coupe des terrains tertiaires
lacustres entre Rousson et Mons,
arrondissement d'— (Gard), par
M. Parran, 131.
_ Alpes. Rapports de structure des —
de Glaris et du bassin houiller du
Nord, par M. M. Bertrand(Pl. XI),
318. Remarques au sujet des
— de Glaris et des allures du ter-
rain éocène dans les —, par
._M. Lory, 726. V. Hautes-Alpes.
| Alpes-Maritimes. Note sur un gise-
ment crétacé fossilifère de la gare
d'Eze, par M. Fallot (Pl. IX), 289.
Alsace. V. Haute-Alsace.
AMEGHINO. Résumé d’un mémoire
de M. Adolphe Dæring sur la Géo-
logie argentine, 236.
Amérique. Résumé d’un mémoire de
M. A. Dœring sur la Géologie ar-
gentine, par M. Ameghino, 286.
Ammonites. Présentation d’une nou-
XII.
A
{
velle publication de M. Quenstedt,
par M. Douvillé, 361. — Note sur
quelques espèces d’— nouvelles ou
peu connues du Lias supérieur, par
Me AHaus PL MSC AECINE CV),
346. — Note sur les — de la zone
à A. Sowerbyi, par M. Douvillé,
085.
Angoulème. Sur un Téléosaurien du
Kimméridien d'—, par M. Gau-
dry, 31.
ARNAUD (H.). Position des Hippurites
dilatatus et Hippurites bioculatus
dans la série crétacée (fin), 138. —
Présentation d’un travail de
M. Lièvre sur les dépôts d’huîtres
de Jarnac (Charente), 243.
Argile plastique. Sur un lambeau de
l— des environs de Provins par
M. l'abbé Poirier, 116.
Arragonite. Sur la présence de l— à
Morigny (près Etampes), par
M. Ch. Cloëz, 162.
Aurillac. Réunion extraordinaire à
—, 713. — Compte rendu de la
course du 24 août dans le bassin
d'—, par M. Rames, 782.
d4
835 TABLE DES MATIÈRES.
Auvergne. Nouvelles études sur les rien et dévonien de Murrasson (—),
Ruminants pliocènes et quater- par M. J. Bergeron, 121.
naires d—, par M. Depéret (PI. | Avignon. Note sur la constitution du
V à VIII), 247. sous-sol de la Crau et de la plaine
Aveyron. Note sur les terrains silu- d’—, par M. Fontannes, 463.
B
Bassin de Paris. Observations sur — Note sur la limite inférieure du
quelques espèces nouvelles du —, Lias en Lorraine, 442.
décrites par M. le marquis de | Bceicter ET Mic. Note sur la pa-
Raincourt, par M. de Boury, 667. léontologie du terrain carbonifère
— Voir aussi Terrains tertiuires. de la Haute-Alsace, 107.
Basse- Loire. Recherches sur la struc- | Boury (de). Observations sur quel-
ture géologique du bassin primaire ques espèces nouvelles du bassin
de la —, par M. E. Bureau, 165. de Paris, décrites par M. le mar-
Bazin (l'abbé) Sur les échinides du quis de Raincourt, 667. — Liste
Miocène moyen de la Bretagne de quelques espèces rares recueil-
(PL. I-HI), 34. lies à Cuise-Lamotte, 670. — Pré-
sentation d'ouvrages, 672. — Sur
l'extension des Sables de Cuise et
du Calcaire de Saint-Ouen aux en-
virons de Magny, 673.
BourGEAT. Note sur la découverte
de trois lambeaux nouveaux de Cé-
nomanien dans le Jura, 630.
Bechtaou. Note sur la géologie et
l'hydrologie de la région du —
(Russie-Caucase), par M. Dru (PI.
XXIII-XX VI), 474.
Belfort. Note sur les terrains ter-
tiaires du territoire de — et des
Ro ie inner (Doubs), Brachiopodes.- Etudes sur quelques
JET LR uen 7e — dévoniens par M. Œhlert (PI.
BERGERON (J.). Note sur les terrains XVIII-XXII), 41
silurien et dévonien de Murasson { p5551: Gisement. de diamants de
(Aveyron), 121. — Note sur les Grao Mogor, par M. Gorceix, 538.
strobiles du Walchia piniformis, | Presse. Nouvelles observations sur
(Pl XXVII-XXV ILE), 5939: la —, par M. Tardy, 696.
BerTranD (M.). Sondage de Salies, 33. | Bretagne. Sur les Echinides du Mio-
— Rapports de structure des cène moyen de la —, par l'abbé
Alpes de Glaris et du bassin houil- Bäsaim, (PLACE
ler du Nord (PI. XI), 318.— Failles | Byianconnais. Note sur deux faits
courbes dans le Jura et bassin nouveaux de la géologie du —
d’affaissement, 452. (Hautes-Alpes) par M. Ch. Lory, 117.
Biocxe. Présentation du budget, 244. | Bureau. (Ed.). Recherches sur la
BLeicHer. Le minerai de fer de | structure géologique du bassin
Lorraine (Lias supérieur et Oolithe | primaire de la basse Loire, 165.
inférieure), au point de vue strati- | Bureau, Nomination du — pour
graphique et paléontologique, 46. l’année 1884, 209.
C
Cantal, Liste des principales publi- | Car£z(L.\. Observations, 208. — Pre-
cations relatives à la région du —., sentation d'une nouvelle carte géo-
174. logique générale de la France, 635.
Capelle- Viescamp (la). Compte rendu | GCarlat. Compte rendu de la course
de l’excursion du 20 août à la — et du 28 août à —, par M. Rames,
à Laroquebrou, par M. Fouqué, 812.
822. Carnéjac. Sur le glaciaire de —; par
CAPELLINI. Présentation d’une note M. Collot, 811. -
de M. —, par M: Hébert, 636. Carte géologique: Note sur la =
sin ai us
int +
di
.TABLE DES MATIÈRES.
agronomique de l'arrondissement
de Mézières, par M. Meugy, 134.
Carte géologique de France au
1/500000. Présentation d'une nou-
velle — par MM. Carez et Vas-
-seur, 635.
Caucase. Note sur la géologie et l’hy-
drologie de la région du Bechtaou
(Russie-Caucase), par M. Léon
Dru (PI. XXIII-XXVI), 474.
Céphalopodes. Note sur un — nou-
veau de la famille des Loliginidæ,
le Pleuroteuthis costulatus, par
M. Locard, 759. — V. Ammonites.
Cêze. Note sur la présence des sabies
à Potamides Basteroti dans la vallée
de la — (Gard), par M. Fontannes,
447.
CHAPER. Observations, 254.
Chéloniens. Présentation d’un mé-
moire de M. Capellini sur I! Che-
lonio veronese, par M. Gaudry, 553.
Christiania. Résumé des observa-
tions de M. Kjerulf sur les dislo-
cations de la vallée de —, par
M. Rolland, 637.
Clivage. Mémoire sur les — des ro-
ches, par M. Jannetaz, 211.
DaciNcourr. Présentation de deux
notes de M. Tardy, 553.
DAUBRÉE. Présentation, 158.
Dauphiné. Note sur la faune et la
classification du groupe d’Aix,
dans le Gard, la Provence et le
—, par M. Fontannes, 330.
DELAIRE. Présentation, 300. = Pré-
sentation d'ouvrages, 548.
DepéRer. Nouvelles études sur les
Ruminants pliocènes et quater-
naires d'Auvergne (PI. V à VIII),
247.
Diamants. Gisement de — de Grao-
-Mogor (province de Minas Géraës,
(Brésil), par M. Gorceix, 538.
- Dislocations. Résumé des observations
de M. Kjerulf sur les — de la vallée
Ethinides. Sur les as du Miocène
moyen de la Bretagne, par l’abbé
Bazin, (PL: I à IT), 34. — Note sur
839
CLorz (Ch.). Sur la présence de
l'Arragonite à Morigny, 162.
Coczor. Observations sur la commu-
nication de M. Fontannes du
7 avril 1884, 545. — Sur le gla-
ciaire de Carnéjac par M. —. 811.
Combustibles. Note sur la compres-
sion de quelques — fossiles, par
M Zeiller, 6s0.
CoRBIÈRE ET BIiGoT, Présentation
d'une note de MM. — par M. de
Lapparent, 635.
CossMaAnN. — Présentation d’un ou-
vrage de M. von Klipstein, 210.
— Sur un mémoire concernant la
faune de létage bathonien en
France, 370,
CortTEau. — Note sur les Echinides
jurassiques, crétacés, éocènes du
sud-ouest de la France, 180. —
Présentation d'ouvrages, 547.
Crau. Note sur la constitution du
sous-50l de la — et de la plaine
d'Avignon, par M. Fontannes, 463.
Cuise-Eamotte. Liste de quelques es-
pèces rares recueillies à —, par
M. de Boury, 670.
de Christiania, par M.{Rolland, 635.
Dœrinc. Résumé d’un mémoire de
M. —, sur la géologie argentine,
par Mr Ameghino, 236.
Dorrrus. Présentation d’une bro-
chure de M. Van den Bræck, 516.
Doubs. Note sur les terrains tertiaires
du territoire de Belfort et des envi-
rons de Montbéliard, par M. W.
Kilian, 729.
DouvicLé. Présentation d’une nou-
velle publication de M. Quenstedt,
301. — Ammonites de la zone à
À. Sowerbyi, 685.
Deu. Note sur la géologie et l'hydro-
logie de la région de Bechtaou
(Russie-Caucase), (PI. XXITI-
XXVI), 474.
les — jurassiques, crétacés, 60-
cènes du sud-ouest de la France,
par M. Cotteau, 180.
840
Elephas primigenius. Note sur deux
molaires d’' —, par M. Munier-Chal-
mas, 158.
Etampes. Sur la présence de l’Arra-
gonite à Morigny (près ==), par
M. Ch. Cloëz, 162.
Failles. — courbes dans le Jura et
bassins d’affaissement, par M. Ber-
trand, 452.
FazLor (E.). Note sur un gisement
crétacé fossilifère des environs de
la gare d'Eze (Alpes-Maritimes),
(PL. IX), 289. — Observations, 729.
Faunes malacologiques. Note sur une
des causes de la variation dans le
temps des — à propos des Pecten
restitutensis et latissimus, par
M. Fontannes (PI. XVI), 357.
FERRAND DE Missos. Rapport de la
commission de comptabilité, 336.
FiscHer. Présentation, 32.
Fuce. Etude paléontologique sur
les tufs quaternaires de Resson, 6.
Foix. Note sur la constitution géolo-
gique du Pech de —, par M. l'abbé
Pouech, 765.
Fonrannes. Note sur la faune et la
classification du groupe d'Aix,
dans le Gard, la Provence et le
le Dauphiné, 330. — Sur une des
causes de la variation dans le
temps des faunes malacologiques,
à propos de la fillation des Pec-
ten restitutensis et latissimus, (PI.
XVI), 357. — Nouveau gisement
fossilifère des marnes plaisancien-
Gard. Coupe des terrains tertiaires
lacustres entre Rousson et Mons,
arrondissement d’Alais (Gard), par
M. Parran, 131. — Note sur l'Ur-
gonien de Lussan, par M. Torca-
pel, 204. — Note sur la faune, etc.,
du groupe d’Aix dans le —, la
Provence et le Dauphiné, par
M. Fontannes, 330. — Note sur la
présence des sables à Potamides
Basteroti dans la vallée de la Cèze
(—), par M. Fontannes, 447. —
TABLE DES MATIÈRES.
Eupterornis. Note sur l—, par
M. Lemoine, 357.
Eze. Note sur un gisement crétacé
fossilifère de la gare d — (Alpes-
Maritimes), par M. Fallot (PI. IX),
200.
nes de Saint-Ariès, 376. — Obser-
vations, 410. — Note sur la pré-
sence des sables à Potamides Bas-
teroti dans la vallée de la Ceze
(Gard), 447. — Note sur la consti-
tution du sous sol de la Crau et
de la plaine d'Avignon, 463.
Foraminifères. Note sur les Milio-
lidées trématophorées, par MM.
Schlumberger et Munier-Chalmas,
20
Fougéres. Note sur les — du terrain
houiller du nord de la France, par
M. R. Zeiller, 189. — Sur la déno-
mination de quelques nouveaux
genres de — fossiles, par M. Zeil-
ler, 306.
Fouqué. Compterendu de l’excursion
du 29 août à Saint-Simon, 819. —
Compte rendu de l’excursion du
30 août à la Capelle-Viescamp et à
Laroquebrou, 822. — Compte rendu
de l’excursion du 1° septembre à
Thiézac, par M. — 824. — Compte
rendu de l’excursion du 2 septem-
bre à Neussargues, par M. — 826.
— Compte rendu de l’excursion du
3 septembre à Molompise, par
M. — 827.
Frossarp. Présentation d'ouvrages,
048,
G
Recherches sur les dépôts fluvio-
lacustres antérieurs et postérieurs
aux assises de la Craie supérieure
du département du —, par M. de
Sarran d'Allard (PI. XXIX), 553.
GauprY. Sur un téléosaurien du
Kimméridien d’Angoulème, 31. —
Restauration de reptiles fossiles,
120. Observations 137. — Pré-
sentation d'ouvrages de M. Ame-
ghino, 236. — Sur un Sirénien
d'espèce nouvelle trouve dans la
PR RME NES. OT UE NE 2. CODNRR
TES
FA
JAnneTAz. Mémoire sur les clivages
TABLE DES MATIÈRES.
bassin de Paris, (PI. XVII), 372.
— Présentation d'un mémoire de
M. Capellini intitulé : 11 Chelonio
veronese, et d'une note de M. Poh-
lig, 552.
Gavial. Note sur l’Encéphale du —
du Mont-Aimé, par M, Lemoine
(ELPIN 108.
Gites. Note sur la constitution des
_ — stannifères de la Villeder (Mor-
bihan), par M. Lodin, 645.
Glaris. Rapports de structure des
Alpes de — et du bassin houiller
du Nord, par M. M. Bertrand
H
Hauc. Note sur quelques espèces
: d’'Ammonites nouvelles ou peu
connues du Lias supérieur, (PI,
XIII à XV), 348.
Hautes-Alpes. Note sur deux faits
nouveaux de la géologie du Brian-
. connais, par M. Ch. Lory, 117.
Haute-Alsace. Note sur la Paléonto-
logie du terrain carbonifère de la
—, par MM. Bleicher et Mieg, 107.
HéBert. Présentation d’une note de
M. —5. — Présentation du Traité
de paléontologie de M. Zittel, trad.
Barrois, par M. —, 6. — Présen-
tation d'un mémoire de M. Ca-
pellini sur le crétacé supérieur
dans l’Apennin septentrional, 636.
Insectes. Sur des traces d’— simulant
des empreintes végétales, par
J
des roches (schistosité, longrain) et
- sur leur reproduction, 211.
Jersey. Sur les roches éruptives de
l’île de —, par M. de Lapparent,
284.
Kicran (W}). Note sur les terrains
tertiaires du territoire de Belfort
et des environs de Montbéliard
(Doubs), 729.
841
(PI. XI), 318. — Remarques au
sujet des Alpes de —, par M. Lory,
126.
Gorceix. Gisement de diamants de
Grao Mogor (province de Minas
Géraës), Brésil, 538.
Gourpo. Note sur le gisement du Pré-
de-Roger (près Saint-Béat), 545.
Grao Mogor. Gisement de diamants
de — (province de Minas Géraës),
Brésil, par M. Gorceix, 538.
GRUNER (Louis). Notice sur les tra-
vaux géologiques de —, par
M, Parran, 380,
Hérault. Note sur le Dévonien de l—,
par M. de Rouville, 304. — Sur le
Dévonien supérieur et le Carboni-
fère de l’—, par M. von Koenen, 114.
Hippurites. Position des H. dilatatus
et H. bioculatus dans la série cré-
tacée, par M. Arnaud, 138.
Hollande. Présentation d'une note,
2)
Huîtres. Présentation d’un travail de
M. Lièvre sur les dépôts d’huitres
de Jarnac (Charente), par M. Ar-
naud, 243.
Hydrologie. Note sur la géologie et
V— de ia région du Bechtaou
(Russie - Caucase), par M. Dru,
(pl. XXITI-XX VI), 474.
M. Zeiller (PI. XXX), 676.
Jura. Failles courbes dans le — et
bassins d’affaissement, par M. Ber-
trand, 452. — Note sur la décou-
verte de trois lambeaux nouveaux
de Cénomanien dans le —, par
M. l’abbé Bourgeat, 630.
Kaeruzr. Résumé des observations
de M. —, sur les dislocations de la
vallée de Christiana, par M. G.
Rolland, 637.
842
Kæxex (Vox). Sur le Dévonien supé-
rieur et le Carbonifère de l’Hé-
rauli, 114.
LapParENT (DE). Présentation d’ou-
vrage, 244. — Note sur les roches
éruptives de l'ile de Jersey, 284.
— Présentation d'un travail de
MM. Corbière et Bigot, 635.
Laroguebrou. Compte rendu de l’ex-
cursion du 30 août à la Capelle-
Viescamp et à —, par M. Fouqué,
822.
Lemoine. Mammifères nouveaux de
la faune cernaysienne, 32. — Note
sur l’Encéphale du Gavial du Mont-
Aimé, (PL. IV), 158. — Note sur
un Simædosaurus, 410. Note
sur l’Eupterornis, 357.
Locarp. Note sur un Céphalopode
nouveau de la famille des Loligi-
nidæ, Pleuroteuthis costulatus, 159.
Lopx. Note sur la constitution des
gites stanniferes de la Villeder
(Morbihan), 645.
Loliginidæ., Note sur le Pleuroteuthis
Magny. Note sur l'extension des
sables de Cuise et du calcaire de
Saint-Ouen aux environs de —.,
par M. de Boury, 673.
Mammifères. — nouveaux de la faune
cernaysienne, par M. Lemoine, 32.
— Note sur deux molaires d'Ele-
phas primigenius, par M. Munier-
Chalmas, 158. — Note sur l’Encé-
phale du Gavial du Mont-:imé,
étudié sur trois moulages naturels,
par M. Lemoine (PI. IV), 158. —
Nouvelles études sur les Ruminants
pliocènes et quaternaires d’Au-
vergne, par M. Depéret (PI. V-
VIII), 247. = Note sur un Sirénien
d'espèce nouvelle trouvé dans le
Bassin de Paris, par M. Gaudry
(PL XVII), 372.
Maritimes (Alpes. —). V. Alpes.
Marcou. Notes à l’occasion du pro-
chain Congrès géologique interna-
tional, avec des remarques sur les
noms des terrains fossilifères les
plus anciens, 517.
TABLE DES MATIÈRES.
Kuss. Note sur la constitution géolo-
gique d’une partie de la Zambésie,
(PI, X), 303.
L
costulatus, par M. Locard, 759.
| Longrain. Mémoire sur les clivages
| des roches (schistosité, —), et sur
leur reproduction, par M. Janne-
taz, 211.
Lorraine. Le minerai de fer de — au
point de vue stratigraphique et pa-
léontologique, par M. Bleicher, 46.
— Note sur la limite inférieure du
Lias en —, par M. Bleicher, 442.
CE. Lory. Note sur deux faits nou-
veaux de la géologie du Briançon-
nais, 117, — Remarques au sujet
des Alpes de Glaris et des allures
du terrain éocène dans les Alpes,
726.
Lièvre. Présentation d’un travail de
M. — sur les dépôts d’huitres de
Jarnac (Charente), par M. Arnaud,
243.
Lussan. Note sur l'Urgonien de —
(Gard), par M. Torcapel, 204.
M
Meucy. Note sur la carte géologique
agronomique de l'arrondissement
de Mézières, 124.
Mézières. Note sur la carte géologi-
que, agronomique de l’arrondisse-
ment de —, par M. Meugy, 124.
Micez-L£vy. Description de roches
d'Auvergne, 180, 199, 804 — et de
Rouville. Observations, 793.
Observations, 803.
Mic. v. Bleicher.
Miliolidæ trématophorées. Note
sur ies —,par MM. Schlumberger
et Munier-Chalmas, 629.
Minas Géraës. Gisement de diamants
de Grao Mogor (province de —)
(Brésil), par M. Gorceix, 538.
Molompise. Compte rendu de l'excur-
sion du 3 septembre à —, par
M. Fouqué, 827.
Mons. Coupe des terrains tertiaires
lacustres entre Rousson et —,
arrondissement d’Alais (Gard), par
M. Parran, 181.
Mont-Aimé. Note sur l'Encéphale du
—
—
TABLE DES MATIÈRES. 849
Gavial du —, par M. Lemoine gonite à — (près d'Etampes), par :
(pl. IV), 158. M. Ch. Cloëz, 162.
Montbéliard. Note sur les terrains | Munrer-CHazmas. Note sur deux mo-
tertiaires du territoire de Belfort et laires d’'Elephas primigenius, 158.
des environs de — (Doubs), par Observations, 452. = Observations,
M. W. Kilian, 729. 462,
Morbihan. Note sur la constitution | Murasson. Note sur les terrains silu-
des gites stannifères de la Ville- rien et dévonien de — (Avey-
der, — par M. Lodin, 645. ron), par M. J. Bergeron, 121.
Morigny. Sur la présence de l’Arra-
N
Neussargues. Compte rendu de l'ex- ; Nord. Note sur les Fougères du ter-
cursion du 2 septembre à —, par rain houiller du -— de la France,
M. Fouqué, 826. par M. R. Zeiller, 189. — : Rapports
Nivoit. Création d’un poste de géo- _de structure des Alpes de Glaris et
logue par la compagnie des che- du bassin houiller du —, par
mins de fer de l'Est, 369. | M. M. Bertrand (PI. XI), 318,
0
ŒuLerT. Etude sur quelques Bra- | Ophite. Sondage de Salies, par M. Ber-
chiopodes dévoniens (PI. XVIII à trand, 33.
XXII), 411,
Paris (V. bassin de —). | PomeL. Présentation d’un travail sur
Parran. Coupe des terrains tertiaires la classification méthodique et Ge-
lacustres entre Rousson et Mons, nera des Echinides vivants et fos-
arrondissement d’Alais (Gard), 131. siles, 210.
— Allocution présidentielle, 377. | Porter. Observations, 801.
— Notice sur les travaux géologi- | Porrer et BerTRanr. Observations,
ques de Louis Gruner, 380. 802.
Pas-de-la-Mougudo. Compte rendu | Pourou (l'abbé). Note sur la constitu-
de la course du 20 août, à Vic-sur- tion géologique du Pech de Foix,
Cère et au —, par M. Rames, 801. 165.
Payzow. Présentation de notes, 553. | Pré-de-Roger. Note sur le gise-
Notions sur le système jurassique de ment du —, près Saint-Béat, par
l'Est de la Russie, 640. M. Gourdon, 545.
Pech de Foix. Note sur la consti- | Provence. Note sur la faune et la
. tution géologique du —, par classification du « groupe d'Aix »
M. l'abbé Pouech, 765. dans le Gard, la — etle Dauphiné,
Pecten restitutensis et latissimus. Sur par M. Fontannes, 330.
une des causes de la variation dans | Provins. Sur un lambeau de l'argile
le temps des faunes malacologi- plastique des environs de —, par
ques, à propos de Ja filiation des M. l’abbé Poirier, 116.
—, par M. Fontannes (Pl. XVI),357. | Puy-de-Griou. Exeursion au — et au
Pleuroteuthis costulatus. Note sur le Puy Mary, par M. Rames, 788.
—, par M. Locard, 759. Pyrénées. Note sur la constitution
PorrteR (l'abbé). Sur un lambeau de géologique du Pech de Foix, par
l'argile plastique des environs de M. l’abbé Pouech, 765.
Provins, 116.
S44 TABLE DES MATIÈRES
Q
Quensrenr. Présentation d’une nou-
velle publication de M. —, par
1
;
M. Douvillé, 301, .
Ramcourr (de). Note sur des gise-
ments fossilifères des sables moyens,
(PI. XI), 340. — Note sur la faune
de Septeuil, 549. Observations sur EVA O2 IS
quelques espèces nouvelles du bas- } Roches éruptives. Sur les — de l'ile
Roches. Mémoire sur les clivages des
sin de Paris, décrites par M. le de Jersey, par M. de Lapparent,
{
— (schistosité, longrain), et sur
leur reproduction, par M. Janne-
marquis de —, par M. de Boury, 284. — Descriptions de — d’Au- 4
667. vergne, 780, 799, 804. |
Rañes. Compte rendu de la course | Rorranp. Résumé des observations
du 24 août dans le bassin d’Auril- de M. Th. Kjeruif sur les disloca-
lac, 782. — Compte rendu de l'ex- tions de Ja vallée de Christiana,
cursion du 25 août au Puy-de- 631.
Griou et au Puy Mary, par | Rousson. Coupe des terrains tertiaires
M. Rames, 788, — Compte rendu entre — et Mons, arrondissement
dela course du 26 août à Vic-sur- d'Alais (Gard), par M. Parran, 131.
CAGE au Pas-de-la-Mougudo, 801. | DE Rouvicze. Note sur le Dévonien
ompte rendu de la course du de l'Hérault, 364.
|
28 août à Carlat, par M. —, 812. Ruminants. Nouvelles études sur les À
B. Rexaurr. Présentation d’une note — pliocènes et quaternaires d’Au-
de M. —, par M. Zeiller, 636. vergne, par M. Depéret (PI. V-
Reptiles. A. Gaudry. Restauration de MATE zie À
— fossiles, 120. Russie. Notions sur le système ju- à
Resson. Etude paléontologique sur les rassique de l'E. de la —, par s
tufs quaternaires de —, par M. Pavlow, 686, |
M. Fliche, 6. 1
4
Saint-Béat. Note sur le gisement du des roches (—, longrain), sur leur
Pré-de-Roger, près —, par M. reproduction, par M. Jannetaz, |
Gourdon, 545. 2e 4
Saint-Simon. Compte rendu de l’ex- | SoxLumBercer et Munier-CHALMAS. ,
cursion du 29 août à —, par M. Note sur i-s Milliolidées trémato-
Fouqué, 819. phorées, 629.
Salies. Sondage de —, par M. M. | Septeuil. Note sur la faune de —,
Bertrand, 33. par M. de Raincourt, 549.
SARRAN D'ALLARD (DE). — Recherches | Sirénien. Note sur un — d'espèce
sur les dépôts fluvio-lacustres an- nouvelle trouvé dans le bassin de
térieurs et postérieurs aux assises Paris, par M. Gaudry (PI. XVII),
marines de la craie supérieure du 312.
département du Gard, (PI. XX X), | Sud-Ouest. Note sur les Echinides ju-
553 rassiques, crétacés, éocènes du —
Schistosité,. Mémoire sur le clivage | de la France, par M. Cotteau, 181.
T
Tarpy. Nouvelles observations sur | Téléosauriens. Sur un — du Kimmé-
la Bresse, ou de la jonction du ridien d'Angoulême, par M. Gau-
Pliocène et du Quaternaire, 696. dry, 31,
TABLE DES
Terrain cambrien. Notes à l’occasion
du prochain congrès géologique
international, avec des remarques
sur les noms des terrains fossili-
fères les plus anciens, par M. Jules
Marcou, 511.
Terrain carbonifére. — Sur le Dévo-
nien supérieur et le — de l’Hé-
rault, par M. von Koenen, 114. —
Note sur la Paléontologie du —
de la Haute-Alsace, par MM. Blei-
cher et Mieg, 107. (V. T. houiller).
Terrain crétacé. Position des Hippu-
rites dilatatus et H, bioculatus dans
la série crétacée, par M. Arnaud,
138. — Note sur les Echinides ju-
rassiques, crétacés, éocènes du
sud-ouest de la France, par M.
Cotteau, 180. — Note sur l’Urgo-
nien de Lussan (Gard), par M. Tor-
capel, 204. — Note sur un gise-
ment crétacéfossilifère des environs
de la gare d’Eze (Alpes-Maritimes),
Da MEallot (pl:/1K),7289 —
Note sur le gisement du Pré-de-
Roger, près Saint-Béat, par M.
Gourdon, 545. — Recherches sur
les dépôts fluvio-lacustres anté-
rieurs et postérieurs aux assises
marines de la craie supérieure du
département du Gard, par M. Sar-
rad llarndupl. XXTX), 553. —
Note sur la découverte de trois
lambeaux nouveaux de Cénoma-
nien dans le Jura, par M. l’abbé
Bourgeat, 630. — Présentation
d’une note de M. Capellini sur les
— et tertiaires de l’Apennin, par
M. Hébert, 636.
Terrain dévonien. Recherches sur la
Structure géologique du bassin pri-
maire de la Basse-Loire, par M.
Edmond Bureau, 105. — Sur le —
supérieur et le carbonifère de l’'Hé-
rault, par M. von Koenen, 114. —
Note sur les terrains silurien et
dévonien de Murasson (Aveyron),
par M. J. Bergeron, 121. — Note
sur le Dévonien de l'Hérault, par
M. de Rouville, 364. — Etudes sur
quelques brachiopodes dévoniens,
par M. Œhlert (PI. XVIII-XXII),
411.
Terrain glaciaire. (V.T. quaternaire).
Terrain houiller. Recherches sur la
Structure géologique du bassin
primaire de la Basse-Loire, par M.
Terrain Ssilurien.
MATIÈRES. 845
Edmond Bureau, 165, — Note sur
les Fougères du — du Nord de la
France, par M.R. Zeiller, 189.
Terrain jurassique. Sur un Téléosau-
rien du Kimméridien d’'Angou-
lème, par M. Gaudry, 31. — Le
minerai de fer de Lorraine (Lias
supérieur et oolithe inférieur) au
point de vue stratigraphique et pa-
léontologique, par M. Bleicher, 46.
— Note sur les Echinides jurassi-
ques, crétacés, éocènes du sud-
ouest de la France, par M. Cot-
teau, 180. — Note sur quelques
espèces d’'Ammonites nouvelles ou
peu connues du Lias supérieur,
par M. Haug (pl. XIII, XIV, XV),
346. — Sur un mémoire concernant
la faune de l'étage bathonien en
France, par M. Cossmann, 370. —
Note sur la limite inférieure du
Lias en Lorraine, par M. Bleicher,
442. —ANote sur) las zonerat 4,
Sowerbyi, dans le département du
Var, par M. Zuürcher, 685. — No-
tions sur le système jurassique de
l'E. de la Russie, par M. Pavlow,
686.
Terrain permien. Sur les Strobiles du
Walchia piniformis, par M. J. Ber-
geron (Pl. XXVII-XX VIII), 533.
Terrain quaternaire. Etude paléonto-
logique sur lestufs quaternaires de
Resson, par M. Fiche, 6. — Note
sur deux molaires d’Elephas primi-
genius, par M. Mumier-Chalmas,
158. — Nouvelles études sur les
Ruminants pliocènes et quater-
naires d'Auvergne, par M. Depé-
ret (PI. V-VIII), 247. — Nouvelles
observations sur la Bresse ou de la
jonction du Pliocène et du quater-
naire, par M. Tardy, 696. — Sur
le glaciaire de Carnéjac, par M.
Collot, 811.
Note sur les — et
dévonien de Murasson (Aveyron),
par MEME NBErSeron 121 PAR
cherches sur la structure géologi-
que du bassin primaire de la
Basse-Loire, par M. Edmond Bu-
reau, 165. — Note sur le gisement
du Pré-de-Roger, par M. Gouraon,
545.
Terrains tertiaires. Mammifères nou-
veaux de la faune cernaysienne, par
M. Lemoine, 32.—Sur les Echinides
846
du miocène moyen de la Bretagne,
par M. l'abbé Bazin (pl. I-IIT), 84.
— Sur un lambeau de l'argile plas-
tique des environs de Provins, par
M. l'abbé Poirier, 116. — Coupe
des — lacustres, entre Rousson et
Mons, arrondissement d’Alais
(Gard), par M. Parran, 131. == Sur
la présence de l’Arragonite à Mori-
gny (près d'Etampes), par M. Ch.
Cloëz, 162. — Note sur les Echi-
nides jurassiques, crétacés, éocènes
du sud-ouest de la France, par
M. Cotteau, 180. — Résumé d’un
mémoire de M. A. Dæring sur la
géologie argentine, par M. Ame-
ghino, 236. — Nouvelles études sur
les Ruminants pliocènes et quater-
naires d'Auvergne, par M. Depéret,
(PI. V-VIIT), 247. = Note sur la
faune et la classification du
« groupe d'Aix, » dans le Gard, la
Provence et le Dauphiné, par M.
Fontannes, 330. — Note sur des
gisements fossilifères des sables
moyens, par M. de Raincourt
(PES XID) 340. =) Note ‘Sur les
Pecten restitutensis et latissimus,
par M. Fontannes (PI. XVI), 357.
— Note sur un Sirénien d’espèce
nouvelle trouvé dans le bassin de
Paris, par M. Gaudry (pl. XVII),
3172. — Note sur la présence des
sables à Potamides Basteroti, dans
la vallée de la Cèze (Gard), par
M. Fontannes, 447. — Couches à
Congéries ; discussion entre MM.
Vax DEN Brook. Présentation d’une
brochure de M. —, par M. Dollfus,
516.
TABLE DES MATIÈRES.
Munier-Chalmas et Fontannes,
452. = Note sur la constitution du
sous-sol de la Crau et de la plaine
d'Avignon, par M. Fontannes, 463.
— Observation à une note de M.
Fontannes, par M. Collot, 545, —
Note sur la faune de Septeuil, par
M. de Raincourt, 549. = Présenta-
tion d’une note de M. Capellini sur
les — et crétacés de l’Apennin, par
M. Hébert, 636. — Observations
sur quelques espèces nouvelles du
bassin de Paris, décrites par M. le
marquis de Raincourt, par M. E.
de Boury, 667. — Liste de quelques
espèces rares recueillies à Cuise-
Lamotte, par M. de Boury, 670.
— Note sur l'extension des sables
de Cuise et du calcaire de Saint-
Ouen aux environs de Magny, par
M. E. de Boury, 673. — Nouvelles
observations sur la Bresse ou de
la jonction du Pliocène et du qua-
ternaire, par M. Tardy, 696. —
Remarques au sujet des Alpes de
Glaris et des allures du terrain éo-
cène dans les Alpes, par M. Lory,
126. — Note sur les — du terri-
toire de Belfort et des environs de
Montbéliard (Doubs), par M. W.
Kilian, 729.
Thiezac. Compte rendu de l’excur-
sion du 1% septembre à —, par
M. Fouqué, 827.
Torcapez. Note sur l’Urgonien de
Lussan (Gard), 204. :
Vic-sur-Cère. Compte rendu de la
course du 26 août à — et au Pas-
de-la-Mougudo, par M. Rames,
gr man
|
Ë
|
j
1
|
|
1
Var. Note sur la zone à Ammonites 801.
Sowerbyi dans le département du | Villeder. Note sur la constitution des
Var, par MM. Zürcher et Douvillé, gites stannifères de la — (Morbi-
685. han), par M. Lodin, 645.
W
Walchia piniformis. Sur les strobiles | KV) 558
du --, par M. Bergeron (pl. XXVII-
TABLE.DES MATIÈRES, 847
f/
Zambésie. Note sur la constitution | tion de quelques nouveaux genres
géologique d'une partie de la —, de Fougères fossiles, 366. = Pré-
Y par M. Kuss (pl. X), 208. sentation d’une brochure de M. le
Zewzer. Note sur les Fougères du marquis de Saporta, 366. — Pré-
terrain houiller du Nord de la sentation d’une note sur les Fazo-
France, 189. — Sur la dénomina- lia, 636.
TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES
DÉCRITS, FIGURÉS,
DISCUTÉS ET DÉNOMMÉS A NOUVEAU,
ET DES SYNONYMIES INDIQUÉES DANS CE VOLUME (1).
Adapis, 137.
Ammonîtes (Haploceras) charrieria-
| nus, d'Orb. (A. Parandieri,
Qu.). (PI. IX, fig. 1), 293.
_ (V. Harpoceras et Hamma-
toceras).
Amphiope perspicillata, Ag., 45.
— bioculata, Ag., 45.
Anorthopygus orbicular is, Cott., 183.
Antilope ardea, Depér. ex Croiz. (PE
reNTIE, fig. 3 3), 252.
— (Tr agelaphus) torticornis,
Aym. (PI. VIII, 4, 5), (A. ar-
vernensis, Brav.), 278.
Aphelotherium, 137.
Aphlebia crispa, Gutb., sp., 202.
Arbacia, 36.
Archiacia gigantea, Cott., 183.
Argiope Heberti, de Raïinc., (PI. XII,
fig. 3), 341.
Axis, H. Smith, 260.
Bison-priscus, Schl.,
sis, Brav.), 288.
Borsonia Cresnei, de Rainc. (PI. XII,
114 fig. 9), 344,
Bos elatus, Pomel ex Croiz., (B. ela-
phus, Pom. B. elaphros magnus
(Bos. pardinen-
et minus, Bray. B. etruscus,
Falc. , Rüt.), 274.
Botriopyqus, Nanclasi, Coq., 186.
Arnaudi, Cott., 186.
Brachyphyllum, 678.
Brissus Humberti, Bazin, 42. (PI. III,
fig. 10).
Cancellaria Bezanconi, de Rainc,
(PI. XII, fig. 10), 345.
Canis familiaris, L., fossilis, Blainv.,
(— Caànis ferus, Bourgu.), 13.
Capreolus, Bress.
Cardiaster tenuiporus, Cott., 188.
Cassidulus Arnaudi, Cott., 188.
Cervus ardeus, Croiz., (PI. V., fig. 1
et 2), 255.
— ramosus, Croiz. (PI. V, fig. 3-8)
(Cervus Croizeti in coll., Cervus
platuceros, Brav., C. cladoceros,
Brav., Pomel., C. polycladus,
Gerv.), 256.
— borbonicus, Depér. ex Croiz.
(PI. VI, fig. 1-2). (C. cylindroce-
ros, Brav.), 260.
— pardinensis, Croiz. (PI. VI, fig.
8, 4). (Rusa pardinensis, Cervus
pardinalis, Brav., C. Cros
Rolandi, Brav.), 262
— issiodorensis, Croiz. (PI. Vi,
fig. 6). (C. triglochiceros, Brav.),
263.
— Etueriarum, Croiz. (PL. VI, fig. 5)
(Rusa Etueriarum, Pomel) 265.
— Porrien, Croiz.. (PL. VI, Giga
C. Perriereus, Brav.), .
— Cusanus, Croiz. (DEL NIT, Lot
2) (LG platy cerus, Pomel, non
(1) Les noms en caractères romains sont ceux que les auteurs placent en syno-
nymie.
850 J'ABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES.
non cusanus; C. dichroceros,
Brav.), 270.
Cervus neschersensis, Depér. ex Croiz.
(PIE VIL en) MC Murciier.
Pomel}, 272.
— buladensis, Depér. ex Croiz.
(PI. VII, fig. 4). (C. microceros,
Brav.), 275.
— arvernensis, Croiz. (PI, VII, 5, 7),
280.
— Perrieri, Croiz. (C. tarandoïdes,
(Brav.), 282.
— (Dama) somonensis, G. Cuv.
(PI. VII, fig. 8). (C. magnus,
Brow.,C. dama giganteus, Laur.,
C. dama cussacus, F. Rob.), 282.
— tarandus, L.(C.Guettardi, Pom.,
C. parentignacus, Brav, C. ran-
giceros, Brav., C. tarandoïdes,
Brav. part.), 283.
— elaphus, L. (C. elaphoceros,
Brav., C. gergovianus, Croiz.),
283.
Cidaris avenionensis, Des Moul., var.
Sancti Juvati, Baz., 35. (PI. I
1-14),
— cenomanensis, Cott., 182.
Cistella Bouryi, Morg. (Argiope He-
berti, Rainc.), 669.
Claviaster Beltremieuxi, Cott., 183.
Conus bicoronatus, Mellev., 672.
Crassatella Breoni, Fall. (PI. IX,
fig. 6), 299.
Crioceras Heberii, Fall. (PI. IX, fig. 2),
296.
Crossotheca, 367.
— nov. gen.), Zeill., 189.
(Sorotheca, Stur.).
— Crepini, Zeill., 189.
Cyphosoma engolismense, Arn., 185.
—— Cotteaui, Arn., 185.
Dactylotheca (nov. gen.), Zeill, 189.
— dentata, Br. sp. (Pecop- |
teris dentata), 189.
Dictyopteris sub-Brongniarti, Gr.-
Eury, (non D. obliqua, Bunb.),
197%
— Munsteri,Eichw., sp.,197.
Diplotmema acutilobum, Sternb., SP.,
190.
Echinanthus aremoricus, Bazin, 40.
PI. I, fig. 26-30).
— Heberti, Cott., 187.
Echinocidüris, 36.
Echinocorys orbis, Arn., 188.
Echinocyamus Lebescontei, Bazin, 317.
PI, IT, fig. 6-1.)
Echinolampas dinanensis, Tourn., 41.
(PI. III, fig. 7-9).
— Kleintt, Goldf.,
== Hayesi, Desor, Ho
= hemisphæricus, Ag. 42,
— Laurillardi, Ag. 42.
— lycopersicus, Cott., 42,
Elaphus, P. Gerv. 263.
Fayolia, Zeill. et Ren., 636.
Gavialis macrorhynchus, 159.
Gazella borbonica, Depér. ex Brav.
(PL, VII, fig. 1, 2), 251. (Anti-
lope borbonica, Brav.). — ? Anti-
lope antiqua, Pomel.
Goniopygus Arnaudi, Cott., 184.
Grand'Eurya, 368.
— (nov. gen.), Zeill. (Sac-
copteris, Stur.), 190.
— erosa, Gutb.,
copteris erosa), 190.
Halitherium Chouqueti, Gaudry. (PI.
XVII, fig. 2) 31:
Schinzi,
XVII, fig. 1), 373.
Hammatoceras occidentale, Haug. PI.
XV, fig. 3), 355.
Harpoceras, Neum., 346.
— Stahli , "Opp. CRIS KIT,
fie, LS CAMES radians numismalis,
Opp., Am. venarensis (?), Reynès,
347.
sp., (Pe-
Kaup. (PI.
subundulatum, Branco.
(PL XIII, fig. 2), 348.
Munieri, Haug. (PI. XII,
fig. 3), 349. |
— sitriatulum,. Sow., var.
comptum. (PI. XV, fig. 2), 350.
— compactile, Simps. (PI.
XIV, fig. 1). (Am. depressus,
Ziet., (A. exaratus, Dum.), 350.
— Kiliani, Haug. (PI. XIV,
née D AE
Douvillei, Haug. PI. XV,
Le 1), 355,
— Frantzi, Regn., 354.
Hemiaster nasutulus, Sor., 188.
Hindsia parisiensis, deRainc. (PI. XII,
fig. 2), 341.
Hipponoë, D: (PI. I, 22-25), 37
Holaster . RER Cott., 188.
Idalina, 629,
— ‘antiqua, d’Orb. (Biloculina an-
tiqua, Triloculina cretacea), 630.
Lacazina, M.-Ch., 630.
— compressa, d’Orb., sp. (Al-
veolina compressa), 630: |
TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES.
Lacuna. Langlassei, de Raïinc. (PI.
Xi. 6), "343.
Leptaena Thisbe, d'Orb. (PI. XVIII,
fig. 2), 436.
Lonchopteris Brice, Br. (L. Roehli,
Andrae), 199.
Mariopteris nervosa, Br., sp., 198.
— latifolia, Br., Sp., 198.
— Mathildia, (Mathilda),
673. |
Megaphyton giganteum, Goldenb.,203.
Mitra Gaudryi, de Rainc. (PI. XII,
fig. 12), 345.
Myriotheca (nov. gen.), Zeill., 189.
Desaillyi, Zeïll., 189.
Nerita equina, Bezançon. (N. Saimti,
Rainc.), 668.
Nevropteris Scheuchzeri, Hoffm., 195.
.— tenuifolia, Schl. , Sp. 5e
196.
— heterophylla, Br. (N.
Loshi, Br.), 196.
— rarinervis, Bunb. (N.
attenuata, Boulay, non Lindi. et
Hutt.)
Nucleolites dinanensis,
CPS US. 6-10).
— Lebescontei, Tourn., 40.
Odontopteris obliqua, Br., sSp.,
Pecopteris 6bliqua), 198.
Offaster caucasicus, L. Dru. (PI.
XX VI, fig. 5-10(. (Holaster cau-
casicus).
— pilula. (Pl XXVI, fig. 1-4),
014.
— Pomeli, M. Ch. (PI. XX VI,
fig. 1113), 515.
Oligocarpia, 190,
Orthis fascicularis, d'Orb. (PI. XVIII,
fig. 1). (O0. orbicularis, Arch. et
Bazin, 39.
V., 434.
Palaeolemur, 137.
Pecopteris (Asterotheca) abbreviata,
56,200:
— crenulata, Br., (P. plu-
mosa), Br, 200.
— ( Dactylotheca) dentata,
Br: 201;
— pennaeformis, Br. (P.
aequalis), Br., 201.
— aspera, Br.
Pecten restitutensis, Font., (PI. X VD),
SON E |
— latissimus, Brocch., (PI, XVI),
391.
Pedipes Lapparenti, de Rainc. (PI.
XII, fig, 7), 343.
851
Planaxis Fischeri, de Rainc. (PI, XII,
fig. 4), 342.
Pleuroteuthis costulatus, Loc.,
dans le texte), 759,
(1 fig.
- Pleurotomaria Bergeroni, Fall. (PI
IX, fig. 4), 297.
Polycladus, Gerv., 254.
Psammechinus monilis, Desor., 36.
(PL. I, 15-21).
Pseudodesorella Orbignyi, (Cott)., Et.
181.
Purpura Cossmanni, de Raïinc,
XII, fig. 11), 345.
Pythina eGcænica, de Rainc. (PI. XII,
fig. 1), 341.
Renaultia (nov. gen.), Zeill.
lopteris, Stur.), 189.
— choerophylloides, Br., sp.
(Pecopteris choirophylloïdes),
189.
(PL.
(Hapa-
AE GE
Rhabdocidaris Schlumbergeri, Cott.
183.
Rhynchonella cypris, d’Orb. (PI. XIX,
fig. 1), 412.
— . Pareti, de Vern. (PI.
XIX, fig. 2). (Terebratula, He-
mithyris), 415.
— subpareti, Œulree (PI:
XIX, “fig. 3). (Ter. Pareti, p.
416).
— boloniensis, d’Orb., sp.
(PL XX, fig. 1). (Atrypa), 417.
— Guillieri, Œhl. (PI. XX,
fig. 2), 419
— fallaciosa, Bayle, sp.
(PI. XVIII, fig. 5). (Uncinulina),
420
œ
D°
Barroisi, Œhl. (PI.
XXII, fig. 1), 421.
Rhynchonella Vasseuri, Fall. (PI. IX,
fig. 7), 299.
Rh'ynchotrema, (Rh.
Conr.), 422.
Rissoina Morcleti, de Rainc. (PI. XII,
fig, 5)} 3497
Scalaria aizyensis, Desh. (S.involuta,
(Desh.), 671.
— marginalis, Desh., 671,
— transversaria, Desh., 671.
— Munteri, Rainc., 667.
— Sellei, Rainc., 667. !
Schizaster atavus, Arn., 188.
Scutella Faujasi, Defr. (Sc. Bron-
sure Ag., Sc. Smithiana,
g.). PL. Ti fig. 1-4), 38.
—“ctreular is, Bazin. (PI. 11,5), 38;
Hall. capax,
892
Sellia pulchra, de Raïnc. (PI. XII,
fig. 8), 344.
Spatangus britannus, Mich. (PI. II,
fig. 11-12-13), 43.
—— ornatus, Grat., 48.
Sphenopteris delicatula, Sternb. (S.
quadridactylites, Gutb.), 190.
_ trifoliata, Artis., sp.,
(S. irregularis, Andræ, Schim-
per, p. p.), 192.
_ nummularia, Gutb. (S.
convexiloba, Schimp.), 192.
— mixta, Schimper, 193.
— (Hymenophyllites ?) her-
bacea, Boulay, 194.
— lanceolata, Gatb. (S.
acutiloba, Andræ, non Sternb.),
195.
— obtusiloba, Br. (S. irre-
gularis, Andræ), 191.
— nevropteroides, Boulay,
Sp. (Pecopteris nevropteroïdes),
LA
TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES.
Spirifer venus, d'Orb. (PI. XVIII,
fig. 3), 432. 1
Strophalosia Lorierei, d'Orb. (PI.
VIII, fig. 4. — Productus Lorie-
rei), 437.
Tornatelia turgida, Desh., 671.
Tripneustes, 31.
Trochus Chalmasi, Fall. (PI. IX,
fig. 3), 297.
Turbo Kiliani, Fall. (PI. IX, fig. 5),
298.
Tylodon Hombresii, 137.
Uncinulus Bayle. (PL. XXI). (Hypo-
thyris pars., Hemithyris pars.,
Wilsonia), 422.
— subwilsoni, d'Orb., sp.
(PL XXII), fig. 1), 427.
— Œhlerti, Bayle. (PI. XXII,
fig. 2) (Ter. Eucharis, de Vern.),
430.
Waichia piniformis. (PI XVII,
XXVIII), 533.
LISTE DES PLANCHES
I. p. 34. Bazix. — Fig, 1-14, Cidaris avenionensis, Desmoul. ; fig.
15-21, Psammechinus monilis, Desor.; fig. 22-95, Hippon®, Sp. ;
fizs. 26-30, Echinanthus aremoricus, Bazin.
II, (suite). — Fig. 1-4, Scutella Faujasi, Defr.; fig. 5, S. circularis,
Baz. ; fig. 6-10, Nucleolites dinanensis, Bazin.
III, (suite). — Fig. 1-16, Echinocyamus Lesbescontei, Baz.; fig. 7-9,
Echinolampas dinanensis, Tourn. ; fig. 10, Brissus Humberti, Baz. ;
fig. 11-13, Spatangus britannus, Mich.
IV. p. 158. Done — L’Encéphale du Gavial du Mont- Aimé.
V. p. 247. DEPÉRET. — Fig. 1-2, Cervus ardeus, Croizet; fig. 3-8,
Cervus ramosus, Croizet.
VI. (suite), fig. 1-2. — Cervus borbonica, Depéret ex Croiz.; fig. 3-4,
Cervus pardinensis, Croizet; fig. 5, Cervus Elueriarium, Croiz. ;
fig. 6, Cervus issiodorensis, Croiz. ; fig. 7, Cervus Perrieri, Croiz.
VII, (suite), fig. 1-2. — Cervus Dre es fig. 3, Cervus nescher-
sensis, Depéret ex Croiz.; fig. 4, Cervus buladensis, Depéret ex
Croiz.; fig. 5-7, Cervus arvernensis, Croiz.; fig. 8, Cervus (Dama)
somonensis, G. Cuv.
VIII. (suite), fig. 1-2. — Gazella borbonica, Depér. ex Brav. ; fig. 3, Antilope
_ ardea, Depér. ex Croiz.; fig. 4-5, Tragelaphus torticornis, Aym.
IX. p. 289. Fazcor. — Fig. 1, Ammonites charrierianus ; fig 2., Crioce-
ras Heberti; fs. 3, Trochus Chalmasi ; fig. 4, Pleurotomaria Berge-
ront; fig. 5, Turbo Kiliant; fig. 6, Crassatella Breoni; fig. 7, Rhyn-
chonella Vasseuri.
X. p. 303. Kuss. — Esquisse géologique (1/3,000,000€) d’une partie
de'la Zambezie.
XI. p. 318. BERTRAND. — Fig. 1. Coupe des Alpes de Glaris, d’après
M. Heim. Fig. 2. Coupe des Alpes de Glaris, d’après M. Bertrand.
Fig. 3. Coupe d’une roche dolomitique du D d’après M. Heim,
XII, 515
854
XII.
XXI.
XXIT.
XXIIL.
XXIV,
LISTE DES PLANCHES.
Fig. 4, Coupe schématique du bassin d’Anzin, d’après M, Gos-
selet.
p. 840. De RaixcourtT. — Fig. 1, Pylhina cocænica, de Raiïnc. ;
fig. 2, Hindsa parisensis, de Raïinc.: fig. 3, Argiope Heberti, de
Rainc.; fig. 4, Planazxis Fischeri, de Rainc. ; fig. 5, Rissoina More-
leti, de Raïinc.: fig. G. Lacuna Langlassei, de Raïinc. ; fig. 7 ns pe
ae de Raine.: ; fig. 8, Sellia pulchra, de nc > AA,
B #wsonia Cresnei, de Raïinc.; fig. 10, Cancellaria Bezanconi, de
Rainc.; fig. 11, Purpura Cossmanni, de Raïnc.; fig. 12, Mitra Gau-
dryi, de Rainc.
. p. 346. HauG. — Fig. 1, Harpoceras Stahli, Opp.; fig. 2, H. subun-
- dulatum, Branco; fig. 3, H. Munieri, Haug. |
. (suite). — Fig. 1, Harpoceras compactile, Simps. ; fig. 2, H. Kiliani,
Haug.
. (suite). — Fig. 1, Harpoceras Douvillei, Haug.; fig. 2, H. striatu-
lum, Sow., var. comptum; fig. 3, H. occidentale, Haug.
. P. 857. FoNTANNES. — Fig. 1, Pecten restitutensis, Font. ; fig. 2,
D. latissimus, Brocchi.
. P. 872. Gaupry. — Fig, 1. Halitherium Schinzi, Kaup.: fig. 2, H.
Chouqueti, Gaudry.
. p. 411. ŒuLerrT. — Fig. 1, Orthis fascicularis, d'Orb.; fig. 2,.Lep-
tæna Thisbe, d'Orb.; fig. 3, Spirifer Venus, d'Orb.; fig. 4, Stro-
phalosia Lorizrei, d'Orb.; fig. 5, Rhynchonellu fallaciosa, d'Orb.
. (suite). — Fig. 1, Rhynchonella Cypris, d'Orb. ; fig. 2, Rh. Pareti,
de Vern.; fig. 8, Rh. subpareti, Œhl.
. (suite). — Fig. 1, Rhynchonella boloniensis, d'Orb:; fig. 2, Rh. Guil-
lieri, Œhl.; fig. 3. Rh. cynocephala, Rich.; fig. 4, Rh. nigricans,
Sow. : fig. 5, Rh. limbata, Schl.; fig. 6, Rh. psitiacea, Gmel.:
fig. 7, Rh. vespertilio, d'Orb.; fig. 8, Rh. sulcata, Park.; fig. 9,
Rhynchonella sp.; fig. 10 Rhynchotrema capax, Conrad.
(suite). — Fig. 1, Uncinulus subwilsoni, d'Orb.
(suite). — Fig. 1, Rhynchonella Barroisi, Œhl: fig. 2. Uncinulus
Œhlerti, Bayle.
p. 474. Dru. — Carte géologique de la région du Bechtaou et de la
chaine du Caucase, au nord du Mont-Elbrouz.
(suite). — Coupes de la région du Bechtaou. Vue panoramique
prise sur le Mont-Youtza. Vue prise sur le Mont-Machouka.
Coupe géologique N. 40° O. de la source Emmanuel à la rivière
Géleznaïa. Coupe géologique du Mont-Kouma. Coupe géologique
du Grand Proval.
. (suite). — Coupes de la région du Bechtaou. Coupe Géol. N.-<.
de la source Perkalka à la rivière Podkoumok. Coupe S. 40»:
O. du Grand Proval à l'extrémité orientale de la Goriatchaïa-Gora.
Coupe N, 50°0. du Mont-Svistoun à la rivière Podkoumok. Prolil
géol., N. 60° O. passant par le contact des groupes secondaire et
tertiaire en amont de la Stanitza d’Essentouky. Coupes du sous-
LISTE DES PLANCHES, 899
groupe de l'Est (Géleznovodsk), Coupe géologique O.-E. (Kislo-
vodsk).
XXVI. (suite) — Fig. 1-4, Ofaster pilula; fig. 5-10, Off. caucasicus,
L. Dru.;\ fig. 11-14, Off. Pomeli, Mun.-Ch.
XXVII. p. 533. BERGERON. — Walchia piniformis.
XXVIIT. p. 533. BERGERON. — Walchia piniformis.
XXIX. p. 352. DE SARRAN D'ALLARD. — Coupes. Fig. 1. Coupes de Laval
Saint-Roman à la Tourette, par Carsan et Vénejan, Fig, 2. Coupe
de Pougnadoresse à Saint-Pancrace par Cavillargues et Sabran.
Fig. 3. Coupe de Saint-André de Roquepertuis au chàteau des Au-
prats et à Flaux.
XXX. p. 616. ZeiLcer, — Traces d’'Insectes.
DATES DE LA PUBLICATION
DES NUMÉROS QUI COMPOSENT CE VOLUME.
Livraison 1, (Feuilles 1-4, pl. I à III), décembre 1883.
CS
— + À NEC) RME janvier 1884.
— 3, — 10-43, pl. IV), février 1884.
_ù À, — 14-17, pl. V à VIII), mars 1884.
— — 18-21, pl. IX à XI), avril 1884.
— 22-25, pl. XII à X VIT), mai 1884.
— 26-32, pl. XVIII à XXII), juin 1884.
— 33-49, pl. XXIII à XXX), novembre 1884.
—. 50-55 juin 1885.
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homme.
_— 150, A. au lieu de : Carbex, lisez : Carlux.
— 350, 25, au lieu de : PI. XV, lisez : PI. XIV.
— 352, de au lieu de: PI. XV, lisez : PI. XIV,
— 853, 8, au lieu de : PI. XVI, lisez : PI. XV.
— 519, 9, au lieu de : bayon, lisez : bayou.
— 523, 40, . au lieu de : Cambrien, lisez : Cumbrien.
_ ROMA RATE 22. au lieu de : Jestinoig, lisez : Festiniog.
— SRE) au lieu de : division, lisez : édition in-8°.
— 529, 16, au lieu de : l'expression d'Omalius, lisez:
l'expression de d’Omalius.
— 626, (titre courant), au lieu de : 526, lisez : 626.
— HET, So au lieu we : 02060, lisez : 05010 d’épais-
seur.
— 684, 25, (échantillon a) au lieu de : Carbone fixe... 25, 2,
lisez : Carbone fixe. ...
25,0.
_— 740, 9, 9e au lieu de : Parizot, lisez: Parisot.
— 194-355, Tableau (Note de M. Kilian), 1'€ colonne, 11° ligne,
au lieu de Aceratherium, lisez Acerotherium, 6° colonne (Jura
bernois) 40° ligne, mettez : Minerai de fer sidérolithique, ete.,
dans la case immédiatement en regard de : Gypse (Bassin
de Paris, Te colonne) et de Minerai de fer sidérolithique de
la 5° colonne.
— 4® colonne (en marge), au lieu de : Türnkheim, lisez :
Türckheim.
— 3e colonne, 22e ligne, au lieu de : Hypopotamus, lisez : Hyo-
potamus.
— Note (1) au dieu de : Daps, lisez : Das.
F, Aureau, — Imprimerie de Lagny.
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LISTE DES OUVRAGES
- REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
bu ES juin au &5 Novembre 1883
1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES
(Les noms des donateurs sont en italiques).
| Albrecht. Note sur un sixième costoïde cervical chez un jeune
Hippopotamus amphibius, L., in-8, 6 p., 1 pl. (Extr. du Bull, du
Musée royal d'hist. nat. de Belgique, t. I, 1882).
— Note sur la présence d’un rudiment de proatlas sur un exem-
Musée royal d’hist. nat. de Belgique, t. Il, 1883).
t. II, 1883).
in-8°, 31 p., Bruxelles, 1883.
de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, 1883).
géol. du Nord, t. X, 1883).
2 pl. (Ext. des An. Soc. géol. du Nord, t. X, 18383).
Chinon (124), Brioude (175), Saint-Flour (185).
XII. a
_ plaire de Æatleria punctata, Gray, in-8°, 8 p., 1 pl. (Extr. du Bul. du
— Note sur le basioccipital des Batraciens anoures, in-8°, 4 p.,
À pi. (Ext. du Bul. du Musée royal d’hist. nat.de Belgique, t. IE, 1883).
— Notes sur une hémivertèbre gauche surnuméraire de Python
Sebæ, Duméril, et sur la présence d’épiphyses terminales sur le corps
des vertèbres d’un exemplaire de Manatus americanus, Desor, in-8o,
48 p., 1 pl. (Ext. du Bull. du Musée royal d’hist. nat. de Belgique,
— Mémoire sur le basiotique, un nouvel os de la base du crâne,
Arnaud (I1.). Profils géologiques des chemins de fer de Siorac à
Sarlat et de Périgueux à Ribérac, in-8°, 15 p., 3 pl. (Ext. des Actes
Barrois (Ch.). Note sur les recherches du docteur J. Lehmann dans
la région granulitique de la Saxe, in-8°, 16 p. (Ext. des Ann. Soc.
— Sur les faunes siluriennes de la Haute-Garonne, in-8°, 19 p.,
Carte géologique détaillée de la France. Feuilles au NT de Château-
Las)
DONS. — 18 JuIN-5 NOVEMBRE 1883.
Castel. M. Gruner (Emmanuel-Louis), in-8o, VI-68 p., Saint-
Étienne, 1883 (Don de la Soc. de l'Industrie minérale).
_ Cope. First addition to the fauna of the Puerco eocene, on the
brains of the eocene mammalia Phenacodus and Periptychus ; Fourth
contribution to the history of the permian formation of Texas, in-8°,
30 p., 2 pl. (Ext. Am. Phil. Society, 1883).
— On the mutual relations of the bunotherian mammalia, in-8°,
7 p. (Ext. de Proc. of the Ac, of nat. sc. of Philadelphia, 1883).
— On the characters of the skull in the Hadrosauridæ, and on
some vertebrata from the Permian of Illinois, in-8°, 14 p., 4 pl. (Ext.
de Proc. of Ac. of sc. of Philadelphia, 1883). À
— The siructure and appearance of a Laramie dinosaurian, in-8”,
4 p., 4 pl. (Ext. de American Naturalist, 1883).
— The genus Phenacodus, in-8, 1 p., 4 pl. (Ext. de American
Naturalist, 1883).
Firket. Découverte de la Chalcocite à Moët-Fontaine-(Rahier),
in-8°, 3 p. (Ext. des An. de la Soc. géol. de Belgique, 18383).
— Sur l’extension en Angleterre du bassin houiller franco-belge,
in-8°, 3 p. (Ext. des An. Soc. géol. de Belgique, 1883).
— Documents pour l’étude de la répartition stratigraphique des
végétaux houillers de la Belgique, in-8°, 9 p. (Ext. des Annales de la
Soc. géol. de Belgique, 1883).
Frossard. Tiste des minéraux et des roches trouvés dans les envi-
rons de Bagnères de Bigorre, in-8°, 8 p. (Ext. du Bull. de la Soc.
Ramond).
Gotische. Die sedimentaer Geschiebe der provinz Schleswig-Hols-
tein, in-8°, 66 p., 2 cartes, Yokohama, 1883.
Hayot. Sucriers et vivriers, in-8°, 64 p.
Hébert. Notions générales de géologie, in-12, 107 p., Paris 1884.
Issel. Le oscillazioni lente del suolo o bradissimi saggio di geolo-
gla storica, in-8°, 422 p., 1 pl., Genova, 1883.
Kœnen (von). Beïtrag zur Kentniss der Placodermen des Nord-
deutschen Oberdevons’, in-4°, 40 p., 4 pl., Gôttingen, 1883.
Lacoe. List of paleozoic fossil insects of the United States and
Canada, N° 5, in-8°, 21 p. (Ext. du Wyoming hist. and geol. Society,
1883).
Locard. Recherches paléontologiques sur les dépôts tertiaires à
Milne-E dwardsia et Vivipara du Pliocène inférieur du département de
l’Ain, in-8°, 160 p., 4 pl., Mâcon, 1883.
Loriol (de). Paléontologie française ; terrain jurassique; Crinoïdes,
livr. 62 et 64, in-8°, 96 p., 24 pl., Paris, 1883 (Don du Comité de la
Paléontologie française).
FEU
DONS. — 18 JUIN-D NOVEMBRE 1883. 3
sien de la Guerre. Carte topographique de l’état- -major au
%- Nouvelle édition, feuilles 50 (Châlons), 66 (Provins), 67 (Arcis),
81 (Sens), 82 (Troyes), 91 (Château-Gontier), 93 (Le Mans), 105 (An-
cenis), 106 (Angers), 113 (Gray), 195 (Beaune), 126 (Besançon), 140
(Les Sables-d'Olonne, 1 quart), 131 (Tour de Chassiron, 2 quarts),
152 (La Rochelle), 153 D 161 (Saintes), 162 (An-
goulême, 2 quarts), 179 is (Bonneval, 2 quarts), 180 (Bordeaux, 2
quarts), 183 (Brive, 2 quarts), 184 (Aurillac, 4 quart), 207 (Rodez,
2 quarts), 213 (Saint-Martin-Lantosque, 3 quarts), 213 bis (Saorge,
À quart), 225 (Nice), 2925 bes _ Saint-Louis, 2 quarts), 237 (Antibes,
3 quarts), 239 (Mauléon), 240 (Tarbes), 250 (Urdos, 2 quarts), 251
(Luz).
Mohn. Den Norske Nordhaus expedition ; meteorologi, in-&°, 450 p.,
-3 pl., À carte, Christiania, 1888.
Parandier. De la question des chômages d'été sur le canal de
Bourgogne, in-4°, 49 p., Dijon, 1848.
— Exposition d'instruments viticoles et vinicoles à Poligny, in-8°,
18 p., Paris, 1876.
— = ctnen de carte orographique avec projections stratigraphi
ques, in-4°, 2 p., À carte.
— Enquête sur l’avant-projet d’un canal de l’Allan à la Saône,
1878. k
. — Note sur l’ensemble du relief Nord-Est-Sud de la France et sur
les conséquences sommaires qui en résultent tant pour le tracé des
artères de communications internationales que pour le système
défensif des frontières, in-4°, 45 p., À carte.
— Étude sur les courants de circulation, in-8, 54 p. (Ext. des
Annales des Ponts-et-Chaussées, 1879).
— Topographie stratigraphique et géognostique applicable. aux
points fortifiés et passages défensifs à travers les zones frontières
soumises aux servitudes militaires, in-8°, 16 p., Paris, 1881.
— Vœu en faveur du projet de loi sur le nivellement général de la
France, in-8, 8 p. (Ext. du Bul. de la Société des Agriculteurs de
France, Arbois, 1882).
— Vues générales sur les travaux de l’Académie suivies de consi-
dérations spéciales sur l'utilité de la géologie dans les recherches
archéologiques, in-8&, 20 p. (Ext. du Recueil de l’Académie de
Besançon, 1882).
— Création d’une société et de salles de collection pour les
études géologiques et leur application dans le département du Doubs,
in-8°, 45 p. (Ext. du Compte rendu de la huitième session du Congrès
scientifique de France, tenue à Besançon en sept. 1840).
LE a M a ba pt on Qt a dé Pin LEA PL ES Lo LG NS
DA DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883.
Pery. Estatistica agricola do districto de Beja; concelho de Beja,
in-4°, 53 p., 2 cartes, Lisboa, 1883.
Purves. Sur les dépôts fluvio-marins d’âge sénonien ou sables
aachéniens de la province de Liège, in-8°, 30 p., 1 pl. (Ext. du Bull.
du Musée royal d’hist. nat. de Belgique, t. Il, 1883).
Renevier. Etude géologique sur le nouveau projet de tunnel coudé
traversant le massif du Simplon, in-8°, 27 p., 4 pl. (Ext. du Bull. de
la Soc. Vaudoise des sciences naturelles, t. XIX, 1883).
— Rapport d'expertise sur les eaux thermales de Lavey, in-4°,
56 p., 7 pl., Lausanne, 1883.
— Le Musée de Lausanne en 18892, in-8°, 7 p. (Ext. de la Soc.
Vaudoise des Sc. Nat., t. XIX, 1883).
Ricciardi. Sulla diffusione del Vanadio nel regno minerale e vege-
tale, in-4°, 6 p. (Ext. de Alti dell ?Accademia Gioenia di Sc. nat. in
Catania, 1882).
— Sulla composizione chimica dei basalti di Cattolica e Tremi-
glia e di una breccia basaltica, in-4°, 5 p. (Id., 1883). |
— Sulla composizione chimica di diversi strati di una stessa cor-
rente di lava eruttata dell’ Etna nel 1669, in-4°, 8 p. (Id., 1882).
— L’Etna e l’eruzione del mese di marzo 1883, in-4°, 35 p., 2 pl.,
Catania, 1883.
Rupert-Jones. On some fossil entomostraca from the Purbeck for-
mation at Boulogne, in-8°, 6 p. (Ext. de Proceedings of the geolo-
gist’s association, t. VIII).
Scudder. The tertiary lake basin at Florissant, Colorado, in-8°,
22 p., 1 pl., Washington, 1883.
Strobel. Iconografia comparata delle ossa fossili del cabinetto di
storia naturale dell” Universita di Parma, in-4°, 32 p., 5 pl., Parma,
1881.
Torcapel. Sur les alluvions tertiaires et quaternaires du Gard et de
l'Ardèche, in-8°, 15 p. (Ext. de la Soc. d'Études des sciences nat. de
Nimes, 1883).
Tribolet (de). Notes géologiques et paléontologiques sur le Jura
neuchatelois, in-8°, 15 p., 1 pl. (Ext. du Bul. Soc. des Sc. nat, de
Neuchatel, t. XIII, 1883).
Vaillant et Bocourt. Mission scientifique au Mexique et dans l’Amé-
rique centrale. Recherches zoologiques, 4° partie; Études sur les
poissons, in-4°, 80 p., 5 pl., Paris, 1883 (Don du Ministère de l’Instruc-
tion publique).
Zittel. Traité de paléontologie, traduit par Ch. Barrois, t. I, in-8°,
164 p., Paris, 1883.
. DONS. == 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. 5
2° OUVRAGES PÉRIODIQUES
France. Paris. Académie des Sciences. Comptes rendus de l’—,
t. XOVI, N°5 25 et 26, 18-25 juin 1883,
Daubrée. — Météorite charbonneuse tombée le 30 juin 1880 dans ia République
Argentine, non loin de Nogoga (province d'Entre-Rios), 1764.
_ Grand’Eury. — Sondage de Rilhac (bassin de Brassac), 1869. — Sondage de
Toussieu (Isère), 1870.
— — Id., t, XOVIT, N° 1-18, 2 juil.-29 oct. 1883.
Hébert. — Observations à propos du quatrième fascicule de la Faune carboni-
fère de Belgique, par M. de Koninck, 350.
De Voit. — Note relative à un fossile découvert en Russie, à l’île d'Œsel, province
de Livonie, 560.
L. Crié. — Sur les affinités des flores éocènes de l’Ouest de la France et de
l'Angleterre, 610.
Gaudry. — Echantillons de fossiles rapportés de Russie, 693.
Dieulafait. — Les serpentines et les terrains ophiolitiques de la Corse; leur âge,
811. — Horizons dioritiques de la Corse; leurs âges, 918.
. Depéret. — Nouvelles études sur les Ruminants fossiles d'Auvergne, 866.
— Annales des Mines. Table des matières de la vrre série décen-
nale, 1872-1881.
— Id., t. IIT, N° 1 et 2 de 1883.
Lodin. — Note sur certains combustibles tertiaires de l’Istrie et de la Dal-
matie, 209.
— Journal des Savants, juin-sept. 1883.
— La Nature, N° 525-544, 93 juin-3 nov. 1883.
St. Meunier. — L'ossuaire d'Argenteuil, 113. — Une coupe géologique, 251,
Bleunard. — Les carrières d’ardoise à Angers, 150.
Ch. Vélain. — La Géologie de l’Indo.Chine, 154.
— Club alpin français. Annuaire du —, 9° année, 1882.
Daubrée. — Études expérimentales pour expliquer les déformations et les cas-
sures qu'a subies l'écorce terrestre, 513.
— — Bulletin mensuel, juin et octobre 1883.
— Revue des travaux scientifiques, t. IT, N° 12, et t, III, N°° 2, 3
et Z.
— Société d’Anthropologie de —. Bulletin de la —, 3° série, t. VI,
N° 2 et 3, mars-juillet 1883.
— Société botanique de France. Bulletin de la —, t. XXX, Comptes
rendus des séances, N° 2, 3, 5 et 6, et Bulletin bibliographique A,
Bet C.
— Société de Géographie. Compte rendu des séances, N°° 12-14,
juin-juil. 1883.
— — Bulletin de la —, 1°"-3° trimestres 1883.
6 DONS. —— 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883.
— Société philomathique de —. Bulletin de la —, 7° série, t. Le
Nos 2, 3, 1882-83.
Filhol. — Description d'un nouveau genre de Pachyderme provenant des dépôts
de phosphate de chaux du Quercy, 94. — Description de la base du crâne des
Hyænodon, 95. — Description de la base du crâne des Pterodon, 98. — Descrip-
tion d'un nouveau genre de rongeurs provenant des phosphorites du Quercy, 99.
— Société zoologique de France. Bulletin de la — 1882, N°6 et
1883, N°3 et 4.
Béziers. Société d’étude des sciences naturelles de —, Bulletin de
la —, 6° année, 1881.
Cannat. Deux excursions géologiques dans l'Aude, 92.
Bordeaux. Journal d'histoire naturelle de — et du Sud-Ouest,
2° année, n°% 6-10, 30 juin-31 oct. 1883.
Benoist. — Le puits artésien de Saint-Denis d'Ambarès, 102. — Étude géolo-
gique sur le Médoc, 138.
Châlons-sur-Marne, Société d'agriculture du département de la
Marne. Mémoires de la —, année 1882-83. É
Nicaise. — Étude sur la découverte d’ossements humains associés à des silex
taillés et à la faune quaternaire à Chälons-sur-Marne, 57.
Havre (Le). Société géologique de Normandie. Bulletin de la —,
t. VIII, 1881.
Bucaille, — Etude sur les Echinides fossiles du département de la Seine-Infé-
rieure, 16. |
P. Bizet. — Notice à l'appui du profil géologique du chemin de fer de Mamers
à Mortagne, 40. :
Lennier. — Etude géologique sur Villequier, 71.
Prud'homme. — Note sur le limon des plateaux aux environs du Havre, 83.
Beaugrand. — Note sur les éboulements de Bréauté et de Goderville, 102.
Savalle. — Note sur les sables néocomiens, 104. — Note sur un gisement
d’aptychus, dans les argiles kimméridgiennes à Ammonites d'Octeville, 105.
Lennier. — Les éboulements au cap la Hève, 108.
Lille. Société géologique du Nord. Annales de la —, t. X, N“2 et
3, juin-août 1883.
Ladrière. — Le terrain quaternaire du fort du Vert-Galant, 86.
Gosselet. — Quelques remarques sur la flore des sables d’Ostricourt, 100. — Une
excursion dans les Pyrénées, 108. — Sur les mines de Commentrv, 145.
Van den Broeck. — Sur les dépôts oligocènes du Limbourg, 115.
Six. — Sur l’origine et le mode de formation des minerais de fer liasiques, 121.
Dollo. — Étude sur les Dinosauriens de Bernissart, 138.
De Candolle. — Les Ripplemarks, 140.
Malaise. — Échelle stratigraphique du massif du Brabant, 143.
Fayol. — Note sur la nomenclature des terrains de sédiment, 148.
Ch. Barrois. — Sur les faunes siluriennes de la Haute-Garonne, 151. — Note
sur les recherches de M. Lehmann, dans la région granulitique de la Saxe, 173.
Van Ertborn. — Forage fait à Alost, 188.
Six. — Les Dinosauriens de Bernissart, 189.
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? DONS. =— 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. | 7
Nancy. Académie de Stanislas. Mémoires de l’——, 4° série, t. XV,
1882.
Saint-Étienne. Société de l’industrie minérale. Bulletin de la —,
2e série, t. XIE, N°$ À et 2, avec atlas. |
Villet. — Note sur les anthracites et les chaux de la Maurienne (Savoie), 5.
Payen. — Bassin houiller du Donetz (Russie méridionale), 417.
— — Comptes-rendus mensuels, juin-août 1883.
Toulouse. Société académique franco-hispano-portugaise de —.
Bulletin de la —, t. IV, N° 2, 1882.
Troyes. Société académique du département de l'Aube. Mémoires
de la —, 3° série, t. XIX, 1882.
Valenciennes. Société d'agriculture. Revue agricole, etce., t. XXXVI,
N°5 4-9, avr.-sept. 1883.
Allemagne. Berlin. Geologischen Gesellschaft. Zeitschrift der
D. —, t. XXXV, N° 2, avr.-juin 1883.
Sven Axel Tullberg. — Ueber die schichtenfolge des Silurs in Schonen, nebst
‘einem Vergleiche mit anderen gleichalterigen Bildungen, 223.
Bornemann. — Palæontologisches aus dem cambrischen Gebiete von Canal- :
grande in Sardinien, 270.
H. Credner. — Die Stegocephalen aus dem Rothliesgenden des Plauen’schen
Grundes bei Dresden, 275.
Geinitz. — Ueber die gegenwärtige Senkung der mecklenburgischen Ostsee- .
küste, 301.
Kayser. — Beschreibung einiger neuen Goniatiten und Brachiopoden aus dem
rheinischen Devon, 306.
Fritz Noetling. — Ueber diatomeenführende Schichten des westpreussischen
Diluviums, 318. — Beitrag zur 1 ser Stellung des Genus Porambonites,
Pander, 355.
Bonn. Naturhistorischen Vereines der preussischen Rheinlande
und Westfalens, t. XXXIX, N° 2, 1882,
O. Follmann. — Die unterdevonischen Schichten von Olkenbach, Verdhl., 129.
W. Trenkner. — Die Muschel pos nie in der nächsten ace von
Osnabrück, Verh., 216.
Dücker. — Lüss in Westfalen, Verh., 234.
Riemann. — Ueber die Grünsteine des Kreises Wetzlar und einige ihrer Con-
tacterscheinungen, Verh., 245.
Angelbis. — Das Alter der Westerwälder Bimsteine, Verh., 308.
— —, &. XXX, N° 1, 1383.
Ducker. — Lôssin Westfalen, Vern., 310.
Von Dechen. — Notiz über die zweite Ausgabe der geologischen Uebersichs-
karte der Rhein provinz und der provinz Westfalen, Verh., 312. \
Breslau. Schlesischen Gesellschaft für LP AA Cultur.
Jahresbericht der —, t. LX, 1885.
Gôppert. — Ueber fossile Saugethiere in Schlesien, 140. — Ueber die soge-
8 DONS. — 18 JUIN-D NOVEMBRE 1883,
nannten Meerbälle, 141. — Ueber die fossile flora der miocänen Gypsformation
Oberschlesiens, 142. — Ueber die versteinten Stimme des Kyffhaüsergebirges, 142.
Kunisch. — Fossile saugèthiere aus Schweuz, 124.
Rômer. — Die geognostiche Uebersichtskarte des Harzes, von Lossen, 150. —
Vorkommen von glimmerschiefer bei Gr. Peterwitz bei Canth, 152. — Geognos-
tiche darstellung des niederschlesisch-bôhmischen Steinkohlengebirges nebst
Uebersichtskarte von Schütze, 152. — Geologische specialkarte von Preussen und
den thüringischen Staaten, 153. — Fossile reste des australischen Dingo, 153. —
Vorkommen von Bleighanz im Steinkohlengebirge Oberschlesiens, 153.
Frankfurt. Senckenbergischen Naturforschenden Gesellschaft.
Abhandlungen herausgegeben von der —, t. X, N° 1-4, 1876, t. XI,
N°° 1-4, 1877-79, et t. XIII, N° 2, 1883.
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Gotha. Geographischer Anstalt. Mitteilungen aus Justus Perthes’
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— — Id., Erganzungsheït, N°° 72 et 73.
Stuttgart. Neues Jahrbuch für mineralogie, geologie und palaeon-
tologie, 1883, t. I, No 3.
Haug. — Ueber sogenannte Chaetetes aus mesozoischen Ablagerungen, 171.
Klein und'Jannasch. — Ueber Antimonnickelglanz (Ullmannit), 180.
Diller. — Anatas als Ummandlungsprodukt von Titanit im Biotitamphibolgra-
nit der Troas, 187.
21883 LIL NA
Neumayr. — Ueber einige Süswasserconchylien aus China, 21. — Ueber Bra-
chialleisten der Productiden, 27. — Ueber einige tertiäre Süswasserschnecken aus
dem Orient, 37.
Marcou. — Mittheilungen über die Geologie Californiens, 52.
Link. — Zwei neue Spongiengattungen, 59.
Haeusler. — Ueber die neue Foraminiferengattung Thuramminopsis, 68.
Czernyschew. — Einige Bemerkungen über die silurischen und devonischen
ablagerungen im südlichen Ural, 73.
— — Beilage-Band II, N° 3, 1883.
Harada. — Das Luganer Eruptivgebiet, 1.
Bauer. — Beitrige zur mineralogie, 49.
Groddeck. — Zur Kenntniss einiger Sericitgesteine, welche neben und in
Erzlagerstätten auftretten, 72.
Sommerlad. — Ueber Hornblendeführende Basalgesteine, 139.
Verbeek et Fennema. — Neue geologische entdeckungen auf Java, 186.
Von Kænen. — Die Gastropoda holostomata und tectibranchiata, Cephalopoda
und Pteropoda des Norddeutschen Miocän, 223.
Stelzner. — Ueber Melilith und Melilithbasalte, 369.
Stutz. — Geologische Beschreibung der Axenstrasse, 440.
Fuchs. — Welche Ablagerungen haben wir als Tiefseebildungen zu betrach-
ten ?, 487.
Williams. — Die Eruptivgesteine der Gegend von Trybd&g im Schwarz
wald, 585,
en AE Mg a A A OL À No PS LE PA
DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1853. +5 )n
— Jahreshefte des Vereins für vaterlandische Naturkunde in Wür-
temberg, t. XXXIX, 1853.
Fraas. — Die Bohrmuscheln am Eselberg bei Ulm, 106.
Klemm. — Ueber alte und neue Ramispongien und andere verwandte Schwamm-
formen aus der Geislinger Gegend, 243.
Nies. — Ueber die verkieselten Baumstämme aus dem würtembergischen Keu-
. per und über den Verkieselungsprocess, 98.
Peine. — Untersuchung der Stuttgarter Wasserversorgung, 128.
Probst. — Beschreibung der fossilen Pflanzenreste aus der Molasse von Hegg-
bach O. A. Biberach, und einigen andern oberschwäbischen localitaten, 166.
Wundt. — Ueber die Vertretung der zone des Ammonites transversarius im
schwäbischen weissen Jura, 148.
— Würtembergische naturwissenchaftliche Jahreshefte, t. XIX,
N° 4, 1863.
Autriche-Hongrie. Vienne. Berg und Huttenmannisches
Jahrbuch der K. K. Bergakademien zu Leoben und Pribram, t. XXXI,
N°° 1-3, 1883.
—(Geologischen Reichsanstalt. Abhandlungen der K. K. —, t. VII,
N°5, 1879.
Neumayr. — Zur Kenntniss der fauna des untersten Lias in den Nordalpen.
— — Id., t. VII, N° 6, 1882.
Vinceuz Hilber. — Neue und wenig bekannte conchylien aus dem Ostgalizis-
chen Miocän.
ne t VIN, N°2, 1877.
Stur. — Die culm-flora der Ostrauer und Waldenburger Schichten.
— — Id., t. X, 1882.
Moijsisovics. — Die Cephalopoden der mediterranen triasprovinz.
dt. XII, N°5 1-3, 1870.
Hœrnes et Auinger. — Die Gasteropoden der Meeres-ablagerungen der ersten
und zweiten miocänen mediterran-stufe in der ôüsterreichisch-ungarischen monar-
chie.
— — Jahrbuch der K. K.—, t. XXXII, N° 4, oct.-déc. 1882.
Woldrich. — Beiträge zur fauna der Breccien und anderer diluvialgebilde
Œsterreichs, 435.
Scharizer. — Der Basalt von Otterdorf in Œsterreichischen Schlesien, 471.
Becker. — Die tertiären se in der Umgebung von Kaaten, Komo-
tau, und Saaz, 499.
Mo fe — Der Gebirgsbau des mittleren Egerthales, 537.
Handmann. — Die fossile Mollusken fauna von Kottingbrun, 543.
Pollack. — Beiträge zur Kentniss der Bodenbewegungen, 565.
Teller und John. — Geologisch-petrographische Beitrage zur Kenntniss der dio-
ritischen Gesteine von Clausen in Südtirol, 589.
Tietze. — Bemerkungen über die Bildung von Querthälern, 685.
10 DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883,
— — Id., it. XXXIII, N°5 1-3, janv.-sept. 1883,
Sandberger. — Ueber den Basait von Naurod bei Wiesbaden und seine
Einschlüsse, 33.
Fr. Toula. — Materialien zu einer geologie der Balkanhalbinsel. 61.
Pelz et Hussak. — Das Trachytgebiet der Rhodope, 115.
Bittner. — Ueber den Charakter der sarmatischen fauna des Wiener Beckens,
131.
Harada. — Ein Beitrag zur geologie des Comelico, und der westlichen Carnia,
151.
Stur. — Funde von untercarbonis hen Pflanzen der Schatzlarer Schichten am
Nordrande der Centralkette in den nordôstlichen Alpen, 189.
V. Foullon. — Ueber die petrographische Beschaffenheit der Krystallinischen
Schiefer der untercarbonischen Schichten und einiger alterer Gesteine aus der
gegend von Kaisersberg-bei St-Michael ob Leoben, etc., 207.
Kriz. — Der Lauf der unterirdischen Gewasser in den devonischen Kalken
Mahren's, 253.
Tietze. — Beitrag zur geologie von Galizien, 279. — Notizen über die gegend
zwischen Plojeschti und Kimpina in der Wallachei, 381.
Laube. — Das Erdbeben von Trautenau am 34 jänner 1883, 331.
Stur. — Geologische verhältnisse der wasserführenden schichten des Unter-
grundes in der Umgegend der Stadt Fürstenfeld in Steiermark, 373.
Groddeck. — Zur Kenntniss der grünen Gesteine (grünen Schiefer) von Mitter-
berg im Salzhurgischen, 397.
Bittner. — Nacträge zum Berichte über die geologischen aufnahmen in Judi-
carien und val Sabbia, 405.
Uhlig. — Beiïtrag zur Geologie der westgalizischen Karpathen, 443.
— — Verhandlungen der K. K. —, N°° 9-12, mai-août 1883.
Bittner. — Eisendungen von eocänen und neogenen petrefacten aus der Herce-
govina durch Hauptmann Baron v. Lôffelholz, 134.
Eberhard Fugger und Kastner. — Glaciale Erscheinungen in der Nähe der
Stadt Salzburg, 136. :
Woldrich. — Diluvialbildungen mit mammothresten bei Jicin, 139.
Cobalcescu. — Ueber einige Tertiärbildungen in der Moldau, 149.
Paul. — Die neueren Fortschritte der Karpathensandstein-geologie, 157.
Handmann. — Die sarmatische conchylienablagerung von Hôlles, 165. — Die
fossile Binnenfauna von St-Veit, 170. x
Hilber. — Ueber eine neue fossilsendung aus der miocän-bucht von Stein in
Krain, 175.
Hôrnes et Hilber. — Eine excursion in das miocängehiet um St-Florian in Steier-
mark 179.
Teglas. — Eine neue Knochenhôhle in dem siebenburgischen Erzgebirge in der
Nähe von Toroczko, 180.
Laube. — Zum Trautenauer Erdbeben am 30 jänner 1883, 181.
Trausch. — Zur Berichtigung, 181.
Keller. — Inoceramen in Wiener Sandstein von Pressbaum, 191.
Seeland. — Küustlicher lignit, 192.
Teller. — Neue Vorkommanisse diploporen führender dolomite und dolomitischer
Kalke im Bereiche der altkrystallinischen Schichtreihe Mitteltirols, 193.
Bittner. — Der Untersberg und die nächste umgebung von Golling, 201.
LS. 2
r *
a int à AS A A
DONS. — 18 JUIN-5 NOVEMBRE 1883. A1
Budapest. Geologischen Anstalt. Mittheilungen aus dem Jahrbuche
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Szterenyi Hugotal. — Az O-sopot es Dolnya-Lyubkova.
— — Id, t. XIII, N° 4-6, 1883.
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— Geologische notizen aus dem Leithagebirge, 257.
Halavats. — Bericht über die im Jahre 1882 in der Umgebung von Versetz
Durchgefürten geologischen aufnahmen, 226.
Johann Bockh. — Geologische Notizen von der Aufnahme des Jahres 1882 im
Komitate Krasso-Szoreny, 232.
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d'Anvers, 11. — Mémoire sur deux Plésiosaures du Lias inférieur du Luxem-
bourg, 295, 308.
— — Id., 3° série, t. I, 1881.
P.J. Van Beneden. — Sur un poisson fossile nouveau des environs de Bruxelles
et sur certains corps énigmatiques du crag d'Anvers, 116. :
Boulenger. — Sur l’arc pelvien chez les Dinosauriens de Bernissart, 63, 600, 608.
Rutot. — Sur la position stratigraphique des restes de mammifères terrestres
recueillis dans les couches de l’Éocène de Belgique, 506, 454, 460.
L. G. de Koninck. — Sur le Presiwichia rotundata, découvert dans le schiste
houiller de Hornu, près de Mons, 479.
De la Vallée-Poussin. — Sur les porphyroïdes fossilifères rencontrées dans le
Brabant, 901, 875, 876.
Petermann. — Troisième note sur les gisements de phosphate en Belgique et
particulièrement sur celui de Mesvin-Ciply, 126, 74.
— — Id. 3 série, t. II, 1881.
Malaise. — Documents paléontologiques relatifs au terrain cambrien de l’Ar-
denne, 73.:
Purves. — Sur la délimitation et la constitution de l'étage houiller inférieur de
la Belgique, 514, 437, 442.
. Dupont. — Sur l’origine des calcaires dévoniens de la Belgique, 264.
. Renard. — Sur la monazite des carrières de Nil-Saint-Vincent, 128, 71, 72. —
La substance micacée des filons de Nil-Saint-Vincent, 287, 224.
— — Id., 3° série, t. III, 1882.
Dewalque. — Sur l’origine des calcaires dévoniens de la Belgique, 165. — Ré-
plique à M. Dupont, 464.
Dupont. — Sur une revendication de priorité introduite devant l’Académie,
12 DONS. — À8 JUIN-5 NOVEMBRE 1883.
par M. Dewalque, à propos de ma note sur les calcaires dévoniens de la Belgique,
243. — Sur la nouvelle note de M. Dewalque concernant sa revendication de
priorité, 738.
Renard. — Sur le zircon des carrières de Nil-Saint-Vincent, 169, 143, 144.
St. Meunier. — Examen minéralogique des roches qui accompagnent le diamant
dans les mines du Cap de Bonne-Espérance, 374, 316, 321.
— — Id., 3° série, t. IV, 1882.
Dewalque. — Sur la nouvelle note de M. Dupont, concernant sa revendication
de priorité, 472. |
Mourlon. — Considérations sur les relations stratigraphiques des psammites
du Condroz et des schistes de la Famenne proprement dits, ainsi que sur le clas-
sement de ces dépôts dévoniens, 504.
— — Id. Tables générales du recueil des —, 2° série, t, XXI à L,
1867-1880.
— — Mémoires de l’—, t. XLIII, N° 2, 1882.
P.J. Van Beneden. — Deux Plésiosaures du Lias inférieur du Luxembourg.
— — Id., t. XLIV, 1882.
— — Mémoires couronnés et mémoires des savants étrangers,
in-40, t. XLIV, 1882.
Van den Broeck. — Mémoire sur les phénomènes d’altération des dépôts super-
ficiels par l’infiltration des eaux météoriques étudiés dans leurs rapports avec la
géologie stratigraphique.
= == id in-80 & XXXD XXI XXII ARPIESO!
— Musée royal d'histoire naturelle de Belgique. Annales du —,
t. VIII, texte et planches, 1883.
De Koninck. — Faune du calcaire carbonifère de la Belgique; Gastéropodes
(suite et fin).
— — Id., ti. X, texte et planches, 1882.
— — Bulletin du —, t. II, N°2, 1883.
L. Dollo. — Troisième note sur les Dinosauriens de Bernissart, 85.
Renard. — Recherches sur la composition des Phyllades ardennais, 127.
Purves. — Sur les dépôts fluvio-marins d'âge sénonien ou sables aachéniens de
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Glasgow. Geological society of —. ‘Transactions of the —, t. VII,
N° 1, 1880-82.
Robertson. — On the post-tertiary beds of Garvel Park, Greenock, 4. — The
bismuth and tin deposits of Australia, 126.
White. — Some notes on a recent trip in Ireland and thoughts suggested by
them, 37. — Remarks upon the geology of the isle of Man, 81.
Dairon. — Notes on several new forms of graptolites from the Silurian shales
of Dumfriesshire, 43. — Notes on graptolites, 176.
Pratt. — Notes on the igneous rocks of the kilmalcolm district, 46.
Dobbie. — Note on a specimen of altered dolomitic limestone from the
cementstone series of the Ballagan group, 49.
Koch. — Notes on Mull and its Leaf-beds, 52.
Hunter. — The silurian rocks of Logan water, Lesmahagow, 56. — The geo-
logy and paleontology of Bankend, Bellfield and Coalburn, Lesmahagow, 143.
DONS. — 18 JUIN-D NOVEMBRE 1833. 17
Wünsch. — Description of an erratic boulder on the Highland railway, 64.
Th. Stewart. — Sketch of the geology of part of the Mainland, Shetland, 66.
David Forsyth. — Notes on the silurian rocks of the Muirkirk district, 74.
J. Horne. — The volcanic history of the old red sandstone period, North of
the Grampians, 77.
R. Craig. — On the fossiliferous strata lying between the lower and upper
limestones in the Beith and Dalry district, 86.
. Barr. — Notes on the origin and early history of the geological society of Glas-
gow, 97.
James Stewart. — Notes on the limestones in the parishes of Cathcart and East-
wood, Renfrewshire, 158.
James Coutts. — Note on a carboniferous selacian fish from cementlimestone
series of east Kilbride, 164.
Glen and Young. — A geological excursion to Cathkin Quarries, 166.
Dugald Bell. — On a large boulder of micaschist near Inverbeg, Loch Lomond,
172:
John Young. — Remarks on some of the external characters which distinguish
Fenestrella plebeia of M’ Coy from those of F. éuberculo-carinata of Etheridge
junior, 182.
| Inde. Calcutta. Geological Survey of India. Memoirs of the —,
in-4o, série X, t. II, 4883.
Lydekker. — Siwalik selenodont suina.
Italie. Rome. Bollettino del Vulcanismo italiano, 10° année,
N 3-5, mars-mai 1883.
— R. Accademia dei Lincei. Atti della —, 3° série, t. VII, N°° 11-45,
mai-juil. 1883.
Milan. Societa italiana di scienze naturali : Atti della —, t. XXIV,
N°° 1-4, 1881-82.
Mercalli. — I terremoti dell’isola d’'Ischia, 20.
Lucchetti. — Sulla causa dei terremoti, 38.
Malfatti. — Bibliographia degli insecti fossili italiani finora conosciuti, 89.
— —Id.,t. XXV, N° 1 et 2, 1882.
Sordelli. — Sui fossili e sull'eta del deposita terziario della Badia presso Bres-
cia, 85.
Palerme. Giornale di scienze naturali ed economiche, t. 1, N° 1,
1865.
Gemmellaro. — Nerinee della cioca dei dintorni di Palermo, 6.
——t. VI, N° 1-4, 1870-71.
Gemmellaro. — Studii paleontologici sulla fauna del calcare a Terebratula
janitor del Nord di Sicilia, 153, 237.
——t. VIl, N° 1-4 (Sciences naturelles), 1871.
Gemmellaro. — Studii paleontologici sulla fauna del calcare a Terebratula jani-
tor del Nord di Sicilia, 74, 149.
Supplément au t. XII. (Bull. Soc. Géol.) b
18 DONS. — 18 JUIN: NOVEMBRE 1883.
— — t. VII et VIII (Sciences économiques), 1874-72.
— —t. VIIL N° 1-4, 1872.
Gemmellaro, — Sopra i Cephalopodi della zona con Aspidoceras acanthicum,
Opp. sp. di Burgilamuni presso Favara, provincia di Girgenti, 137.
— — t. IX, 1873.
— — À. X, 1874.
Gemmellaro. — Sopra i fossili della zona con Terebratula aspasia, Menegh.,
della provincia di Palermo e di Trapani, 73.
— — t. XIV, 1879.
Gemimellaro. — Sui fossili del calcare cristallino delle montagne del Casale
e di Bellampo nella provincia di Palermo, 157.
Turin. Osservatorio della Regia Universita. Bollettino dell —
17° année, 1882.
— R. Accademia delle Scienze di — Atti della —, t. XVII, N° 7
juin 1883.
Portis. — Il cervo della torbiera @i Trana, 701.
— — Id., t. XVIII, N°5, avr. 1883.
Russie. Saint-Pétersbourg. Académie impériale des sciences de
—, Bulletin de l—, t. XXVIIL, No 3.
N. Kokcharof. — Notices complémentaires sur le vauquelinite et le laxmanite, 267.
— Notice sur les cristaux d’olivine trouvés dans l’Oural par M. Lôsch, 215.
Mercklin. — Examen microscopique d'un lignite du lac Saïssan, 322.
Helmersen et Jakowlew. — Sur la dépression aralo-caspienne, 364.
— — Mémoires de l’—, 7° série, t. XXXI, N° 1-4, 1883.
Moscou. Société Impériale des Naturalistes de —. Bulletin de la —,
1882, N° 4, et 1883, No 1.
Suède. Stockholm. Geologiska foreningens i Stockholm forhan-
linger, t. VI, N° 19, 1883.
Sjogren. — Om ganomalit, 531. — Om tefroit, 538. — Kristallografiska stu-
dier, 556.
Tornebohm. — Nefelinsyenit frän Alnô, 542. — Nefelinit frän S. Berge i Medel-
pad, 547.
Lindstrôm. — Analysis of cancrinit frân Siksjoberget i Sarna, 549.
Eichstadt, — Erratiska Basaltblock ur N. Tyskland och Danmark diluvium, 557,
Svedmark. — Mikroskopisk undersôkning of de vid Djupadal i Skane forekom-
mande basaltbergarterna, 574.
Tôrnebohm. — Ofverblick ofver Mellersta Sveriges urformation, 582.
Cronquist. — Fossilt kol (kolm) frän Rännum, 608,
ant Dr 6 dec ae PULLS PARC En TI ad DE COR DELL à ns L
LISTE DES OUVRAGES
REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Du 5 Novembre au 1% Pécembre 1883
L° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES
(Les noms des donateurs sont en italiques).
Bleicher. Nancy avant l'Histoire, in-8°, 31 p. (Ext. des Mémoires
de l’Acad. de Stanislas pour 1882).
— Recherches de Minéralogie micrographique sur la Roche de
Thelod et sur le Basalte d'Essey-la-Côte, in-8°, 14 p., 2 pl. (Ext. du
Bull. de la Soc. des sciences de Nancy, 1883.)
Commission internationale de Nomenclature géologique. Compte rendu
des séances de la —, tenues à Zurich en août 1883, in-8°, 48 p.,
Boulogne, 1883. - - -
Cossmann. Description d'espèces du terrain tertiaire des environs
de Paris (Suite), in-8°, 2 pl. (Ext. du Journal de Conchyliologie, 1883).
Cotteau. Echinides jurassiques, crétacés, éocènes du Sud-Ouest de
la France, in-8°, 209 p., 12 pl. (Ext. des Ann. de la Soc. des sciences
nat. de La Rochelle pour 1883).
Davidson. À monograph of the British fossil Brachiopoda, vol. V,
part. Il, Silurian supplement, in-4°, 107 p., 40 pl. (Ext. de Paleonto-
graphical Society, vol. pour 1883.)
Depéret. Nouvelles études sur les Ruminants fossiles d'Auvergne,
in-4°, 3 p. (Ext. des Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 1833).
Delvaux. (E.). Notice explicative du levé géologique de la plan-
chette d’Avelghem, in-8°, 68 p., Bruxelles, 1882.
. — Levé géologique de la planchette d’Avelghem, in-folio.
Duméril (A.) et Bocourt, Mission scientifique au Mexique et dans
l'Amérique centrale. Études sur les Reptiles et les Batraciens, in-4°,
63 p., 5 pl., 1883. (Ministère de l'Instruction publique.)
|. Früsch. (D' Ant.). Fauna der gaskohle und der kalksteine der per-
| mformation Bôhmens, 15" Bd (suite), in-4°, 27 p., 11 pl., Prague,
1883.
20 DONS. — D NOVEMBRE-17 DÉCEMBRE 1883.
Jeanjean (A.). Étude sur les terrains jurassiques des Basses-Cé-
vennes, in-8°, 32 p., 2 pl. (Ext. des Mém. de l’Acad. de Nimes pour
1882.)
De Koninck (D L.-G.). Notice sur la distribution géologique des
fossiles carbonifères de la Belgique, in-8°, 33 p. (Ext. du Bull. du
Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, 1883).
Æuntz (D' 0.). Phytogeogenesis. Die vorweltliche Entwickelung der
Erdkruste u. der Pflanzen in Grundzügen dargestellt von —, in-8°
213 p., Leipzig, 1884.
Marty (G.). La Caverne de Montlaur ou de L’Herm (Ariège), in-8°,
51 p., 18 pl., Toulouse, 1883.
Schumacher (E.). Erläuterungen zur geologischen Karte der Um-
gegend von Strassburg, mit Berücksichtigung der agronomischen
Verhältnisse. Herausgegeben von der Commission für die geologische
Landes-Untersuchung von Elsass-Lothringen, in-8°,70 p., Strasbourg,
1883. (Commission géologique de l'Alsace-Lorraine.)
— Geologische Karte der Umgegend von Strassburg, mit Berück-
sichtigung der agrenomischen Verhältnisse, 1/25,000. 1 feuille in-
folio, Strasbourg, 1883. (Commission géologique de l’Alsace-Lorrarne.)
Scudder (Samuel Æ.). The fossil white Ants of Colorado, 43 p. (Ext.
des Proceedings of the American Academy, 1883.) |
Sessa (Don Fabrigio). Geologia del Dottore Sig. —, Nella quale si
spiega, che la Terra, en non le Stelle influisca ne suoi corpi terrestri,
in-18, 240 p., Naples, 14687. (M. F. V. Lienkowicz.)
Vidal (L. M.). Edad de las Capas de Pulimus gerundensis, in-8°,
17 p., 1 pl. (Ext. de Mém. de la R. Academia de Barcelona.)
Villa (G. B.). Escursioni geologiche fatte nella Brianza, in-8°, 16 p.
(Ext. des Atti d. Soc. italiana di Sc. Nat., 1883.)
— Notizie sulle torbe della Brianza, in-8°, 3 p. (Ext. du Giorn.
dell” Ing. Arch. ed Agron., 1864.) |
— UÜlieriori osservazioni geognostiche sulla Brianza, in-8°, 8 p.
(Ext. du Giorn. del!’ Ing. Arch. ed Agron., 1837.)
Weimberg (D' Julien). La Genèse et le développement du globe
terrestre et des êtres organiques qui l’habitent, in-8°, 374 p. Varsovie,
1882.
Zeiller (R.). Fructification de fougères du terrain houiller, in-8&,
33 p., 4 pl. (Ext. des Ann. des Sc. nat. botan., 1883.)
© O7 0 En RER CORDES NRA DES RO 00 CR RER RSR CE CS
DONS. — D NOVEMBRE-17 DÉCEMBRE 1883. 21
2° OUVRAGES PÉRIODIQUES
France. Paris. Académie des Sciences. Comptes rendus de l'—,
t. XCVII, N°° 49-24, 5 nov.-10 déc. 1883.
Daubrée. — Lettre de M. Nordenskjolü sur les résultats obtenus dans son
exploration de l’intérieur du Groenland, 1031. — Phénomènes volcaniques du
détroit de la Sonde (26 et 27 août 1883); examen minéralogique des cendres
recueillies, 1100.
Renault. — Deuxième note pour servir à l’histoire de la formation de la houille,
1019.
G. Lespiault et L. Forquignon. — Sur une météorite ferrifère tombée le
28 janvier 1883 à Saint-Caprais-de-Quinsac (Gironde), 1022.
Ch. V. Zeuger. — Note relative à la périodicité des tremblements de terre, 1025.
Dieulafait. — Calcaires saccharoïdes et ophites du versant nord des Pyrénées,
1089. A
L. Vaillant. — Sur le genre Plychogaster, Pomel. Chélonien fossile de Saint-
Gérand-le-Puy, 1152.
A. Gaudry. — Observations à propos de la Note présentée par M. L. Vaillant,
sur des restaurations de Reptiles fossiles de Saint-Gérand-le-Puy, 1154.
De Lesseps. — Propagation marine de la commotion du tremblement de terre
de Java, 1172.
Bouquet de la Grye. — Sur la propagation des lames produites par l’éruption
des volcans de Java (août 1883), 1228.
St. Meunier. — Contribution à la théorie volcanique, 1230.
V. Lemoine. — Sur l’Adapisorex, nouveau genre de Mammifère de la faune
cernaysienne des environs de Reims, 1325.
L. Crié. — Sur la découverte du genre Equisetum dans le Kimméridgien de
Bellême (Orne), 1327.
P. Fliche. — Sur les lignites quaternaires de Bois-l’Abbé, près d’Epinal, 1329.
C. Eg. Bertrand. — Sur le genre Vesquia, Taxinée fossile du terrain aachénien
de Tournai, 1382.
— Annales des Mines, 8° série, t. IIT, 3° Hiv., mai-juin 1883.
Haton de la Goupillière. — Formules analytiques relatives aux lois de la ri-
chesse des filons, 405.
— Journal des Savants, oct.-nov. 1883.
— La Nature, N° 545-550, 10 nov-15 déc. 1883.
CE. Rabot. — L'expédition du professeur Nordenskjold au Groenland, 375,
G. Dallet. — Les mouvements lents et périodiques du sol, 378.
G. Tissandier. — Le tremblement de terre de Smyrne, 401.
A. Tournier. — Les pétroles de Bakou, 38.
— Club Alpin français. Bulletin mensuel, nov.
— Revue des Travaux scientifiques, t. III, N° 5, 6 et 7, 1883.
— Société de Géographie. Compte rendu des séances, N°5 15 et 16,
nov. 1883.
29 DONS. == 5 NOVEMBRE-A7 DÉCEMBRE 1883.
— Société philomatique de —. Bulletin de la —, 7° série, t. VII,
No 4, 1882-83. |
Bordeaux. Journal d'histoire naturelle de — et du Sud-Ouest,
2e année, N° 11, 30 nov. 1883.
E. Maufras. — L'époque néolithique ou de la pierre polie dans-le bassin de la
Charente, 154.
— Société linnéenne de —. Actes de la —, 4° série, t, VI, 1882.
Benoist. — Sable nummulitique provenant d’un forage aux Docks, III. — Note
sur un fragment de bois fossile, de Sort (Landes), perforé par le Teredo Da-
lcani, IX. — Deux Pleurodesma fossiles nouveaux, trouvés à Saucats, IX. — Note
sur les puits artésiens des Docks de Bordeaux, IX. — Fémur humain trouvé
dans les argiles de Soulac, XIII. — Deux coquilles fossiles inédites, provenant
du falun de Mérignac, XV.— Note sur les sables coquilliers de Terre-Nègre,
XXV. — Couches coquillières et ossifères observées à Saint-Christoly-de-Blaye,
par M. Merlet, XLIII. — Note complémentaire sur les couches de terrain ren-
contrées dans le forage d’un puits à Saint-Christoly-de-Blaye, XLVIII, — Présen-
tation d’un travail, accompagné d’une carte, sur la géologie du Médoc, LVII.
L. Motelay. — Ammonite gigantesque de Cove (Charente-Inférieure), IX.
Brochon. — Melanopsis faussement attribué à Gaas, XV.
Borau-Lajanadie. — Grès fossilifère de Larnèche, XXI.
Degrange-Touzin. — Note géologique au sujet de l’excursion trimestrielle à
Sainte-Croix-du-Mont, XXX, — Le retrait glaciaire dans les Pyrénées, LIX.
Arnaud. — Présentation d’un travail intitulé : Profils géologiques de Périgueux à
Riberac et de Siorac à Sarlat, LVIII.
Épinal. Société d’émulation du département des Vosges. Annales
de la —, 1883.
La Rochelle, Société des Sciences naturelles de la Charente-Infé-
rieure. Annales de 1882.
Ed. Beltremieux. — Excursions géologiques à Bords, à Soubise et à Saint-
Agnant; rapport par M. —, 11.
G. Cotteau. — Echinides jurassiques, crétacés, éocènes du Sud-Ouest de la France,
45.
Saint-Étienne. Société de l'Industrie minérale. Comptes rendus
mensuels, sept.-oct. 1883.
Toulouse. Matériaux pour l’histoire primitive et naturelle de
l’homme, par M. Em, Cartailhac, 2 série, t. XIII, 1882, liv. 7-11.
Forel. — Essai sur les variations périodiques des glaciers, 336.
Locard, — Etudes malacologiques sur les dépôts préhistoriques de la vallée de
la Saône, 435.
Chèvremont. — Les mouventents du sol sur les côtes occidentales de la France
et particulièrement dans le golfe normand-breton, 476.
Allemagne. Berlin. Deutsche Geologische Gesellschaft. Zeit-
schrift der —,t. XXXV, n°3, juillet-septembre, 1883.
Tecklenburg. — Geognostische Beschreibung des Krähbergtunnels, 399,
DONS. — 5 NOVEMBRE-17 DÉCEMBRE 1883. 23
F. Rœmer. — Ueber eine Art der Limuliden-Gattung Bellinurus aus dem con
kohlengebirge Oberschlesiens, 429.
G. Schulze. — Die Serpeutine von Erbendorf in der bayerischen Ober-Pfalz, 433.
: F. Kollbeck. — Ueber Porphyrgesteine des südostlichen China, 461.
K. Bleibtreu: — Beiträge zur Kenntuiss der Einschlüsse in den Basalten mit
besonderer Berücksichtigung der Oliviufels-Einschlüsse, 489.
J. Lemberg. — Zur Kenntniss der Bildung und Umwandlung von Silica-
ten, 557.
E. Laufer. — Ueber Aufschlüsse im Diluvium von Schonen und der Insel-
Hven, 619. — Ueber die weitere Verbreitung von Riesenkesseln in der Lünebur-
ger Haide, 623.
Von Kænen. — Nordische Glacial-Bildungen bei Seesen und Gandersheim, 622.
— Ueber Anoplophora, 624.
Gotha. Mittheilungen aus Justus Perthes’ geographischer Anstalt,
t. XXIX, n° 11, 1835.
Halle. K. Leopoldinisch-Carolinische Deutsche Akademie der Na-
turforscher. Verhandlungen der — (Nova Acta), t, XXIV, 1883.
— — Leopoldina, t. XVII, 1882.
Stuttgart. Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paleon-
tologie ; t. II, no 2, 4883. |
L, van. Verwecke. — Eigenthümliche Zwillingsbildung an Feldspath und
Diallag, 97.
R. Brauns. — Ueber die Ürsache der anomalen Doppelbrechung einiger regu-
lar Krystallisviender Salze, 102.
O. Luedecke. — Beobachtungen an Harzer Mineralien, 112.
A. Weisbach. — Mineralogische Notizen IIT, 119.
P. Jaunasch. — Die Auflindung des Fluors in dem Vesuvian vom Vesuv, 123.
G. Ulrich. — Ueber die Goldvorkomnisse in Neuseeland, 136.
M. Schlosser. — Ueber die Extremitaten des Anoplotherium. 142; — Ueber-
sicht der bekannten Anoplotherien und Diplobunen nebst Erläuterung der Bezie-
hungen zwischen Anoplotherium und anderen Säugethier familien, 153; —
Ueber Chalicotherium-Arten, 164.
F. Sandberger. — Ueber einige neue Funde im Mittelund Oberdevon der
Lahngegend, 176. — Ueber eine Lôssfauna von Zollhaus be Hahusletten unweit
Diez, 182.
H. Reusch. — Mikroskopische Studienan norwegischen Gesteinen, 178.
A. Cathrein. — Petrographische Notizen aus den Alpen, 183.
C. Rohrbach. — Ueber die Verwendbarkeït einer Bariumquecksilberjodid-Losung
zu petrographischen Zwecken, 186.
Autriche-Hongrie. Vienne. Geologische Reichsanstalt. Ver-
handlungen der K. K. —; 1883, n° 23 et 14.
F. Sandberger. — Die kirchberger Schichten in Oesterreich, 208.
G. Stache. — Aus dem Westabschnitt der karnischen Hauptkette, 210.
V. Uhlig. — Reisebericht aus Westgalizien, 216, 235.
O. Lenz. — Beiträge zur kenntniss der Tertiärbildungen in Nord-und Westa-
frika, 225,
24 DONS. — 5 NOVEMBRE-A17 DÉCEMBRE 1883.
E. Fugger und G. Kastner. — Der Kohlenschurf in den Gosauschichten des
Aigner Thales, 231.
K. Paul. — Zur Deutung der Lagerungsverhältnisse von Wieliczka, 233.
Belgique. Bruxelles. Société royale malacologique de Belgique.
Annales de la —, t. XVII, 1882.
E. Van den Broeck. — Réponse aux observations de MM. Cogels et Van Ert-
born, faite à l’occasion de l'exposé sommaire de mes recherches dans le Limbourg,
VIII, LXV. — Diestien, Casterlien et Scaldisien, Note sur les dépôts lagunaires
pliocènes d'Heyst-op-den-Berg et de Beersel et sur leur synchronisme dans la
région d'Anvers, CII. — Note sur la position stratigraphique des sables grossiers
et des sables chocolatés tongriens de la région de Butsel, Mont-Saint-Martin, etc.,
entre Tirlemont et Louvain, CVIIL — Additions à la faune malacologique des
sables à Zsocardia cor du fort de Zwyndrecht, près Anvers, CLIITI. — Quelques
mots en réponse à la note de M. Velge, intitulée : Tongrien et Wemmelien, CLV.
— Exposé sommaire des recherches géologiques et paléontologiques entreprises
dans l’Oligocène des environs de Louvain et dans les couches pliocènes et quater-
paires de la Campine anversoise, CXC VIII.
Vandendaele. — Sur la découverte de fossiles wemmeliens dans les grès ferru-
gineux de Saint-Sauveur (planchette de Frasnes) CXV.
Cogels et Van Ertborn. — Contribution à l’étude des terrains tertiaires en Bel-
gique, XXIV, XLIII. — Réponse aux observations de M. E. Van den Broeck,
LIV. — De l’âge des couches d’argile quaternaire de la Campine, CCX.
G. Velge. — Tongrien et Wemmelien, CXVI, CLXXXVII. — Coupe de la
bruyère de Castre, CCXXXV.
E. Delvaux. — Notes sur quelques niveaux fossilifères appartenant aux systèmes
ypresien et paniselien, CXXI. — Contribution à l'étude de la paléontologie des
terrains tertiaires, CXLVII. — Note sur la découverte d’ossements appartenant à
des espèces éteintes dans le Quaternaire de Mons et de Renaix, CLXXXV.
A. Rutot. — Notes sur des observations nouvelles faites aux environs de
Bruxelles, Castre et Renaix, CLVIII. — Résultats de nouvelles recherches dans
l'Éocène supérieur de la Belgique, CXLVIIIL. — Note sur le Mont de Castre,
CCXXXV.
— Procès-verbaux des séances, 4 août, 1882. — 1° juillet 1883.
Danemark. Copenhague. Mém. de l’Académie royale de —,
6° série, vol. IT, n° 5.
— Bulletin de l’Académie royale de —, n° 2, 1883.
Espagne. Madrid. Memorias de la Comision del Mapa geologica
de España. Descripcion de la provincia de Barcelona.
États-Unis. Cambridge. Memoirs of the Museum of comparative
zoology at Harvard College, vol. VIII, n° 2.
A. Agassiz. Exploration of the surface fauna of the gulfstream,
IT. The Porpitidæ and Velellidæ, by A. Agassiz, 16 p. 12 pl., 1883.
Vol, IX; n°2?
— Selections from embryological Monographs.
— Echinodermata, by A. Agassiz, 45 p. 15 pl.. 1883.
DONS. — 9 NOVEMBRE-17 DÉCEMBRE 1883. 93
Newhaven. The American Journal of Science. T. XXVI, n° 455-
156, novembre, 83.
Penfield. — Variety of Descloizite from Mexico, 361.
Dana. — Phenomena of the glacial and Champlain periodsi about the mouth of
the Connecticut valley, 341.
Wachsmuth et Springer. — Hybocrinus. Hoplocrinus and Bærocrinus, 365.
Booth. — Discovery of Utica state Graptolites on the west side of the Hudson, 340.
Walcott. Precarboniferous strata in the grand Cañon of the Coïiorado, Arizona,
437-184.
Grande-Bretagne. London. The Geological Magazine, vol. X,
n° XII, décembre, 1883.
Woodward. — Synopsis of carboniferous limestone Trilobites, 534,
Traquair. — New fish-remains from Borough Lee, 542.
J. Durham. — Pleistocene geology of the Firth of Tay, 544.
Mellard Reade. — Human skull found near Southfout, 547.
Jones Thompson. — On a fossil coral Atoll near Dumfries, 549.
— Geological Society. The quarterly journal of the —, t. XXXIX,
n° 4, novembre, 1883.
… Rev. Whidborne. — On some fossils from the inferior oolite, 487.
Sollas. — On fossil sponges from the inferior oolite, with a notice of some
from the great oolite, 541.
Tomes. — On madreporaria from the Coral rag and Portland Oolite of Wilt-
shire, Oxfordshire, Cambridgeshire, and Yorkshire, 555.
Tawney and Keeping. — On the section at Nordwell cliffs, 566.
Dawkins. — On the alleged existence of Ovibos moschatus in the forestbed, 575.
Studleston. — On fossiis and rock specimens from West Australia, 532.
Jukes-Browne. — On the relative ages of certain River-valleys in Lincoln-
shire, 596.
Sollas, — On the Estuaries of the Severn and its Tributaries, 611.
Diller. — On the geology of the Troad, 627.
Newcastle upon Tyne. Transactions of the North of England Insti-
tute of mining and mechanical Engineers. Vol. XXXI, n° 5, oc-
tobre, 82.
Kendall. The hœmatite deposits of Fumey, p. 211.
— — Id. T. XXXII, n°5 1, 2, 3, 4, 5, déc.-82-nov.-83.
Kendall. The structure of the Cumberland Coalfield, 319.
Hd D. XXXIIL n° 1, déc. 83.
Penzance. Transactions of the Royal Geological Society of Corn-
wall. Vol. X, n° 5.
Worth, — Notes on sonœæ teeth from a Stinehouse bone Cave, 165.
Italie. Pise. Atti della Societa Toscana di Scienze Naturali.
Vol. III, 1883.
Canavari. Contribuzione III alla conoscenza dei Brachiopodi degli « Sérati a
Terebratula aspasia. Mgh. » nell Apennina Centrale, 278.
26 DONS. — D NOVEMBRE-17 DÉCEMBRE 1883.
— — Alcune nuove considerazioni sugli Ammoniti del Lias inferiore della
Spezia, 279.
Russie. Saint-Pétersbourg. Mém. de l’Académie des Sciences
de —, VII série, t. XXXI, n° 5, 6, 7, 8, 1883.
Kiprijanow. — Studien uber die fossilen Reptilien Russlands.
Schmidt. — Nachirag zur monographie der Russischen Silurischen Leperditien.
— Die Crustaeenfaune der Eurvypterus Schichten von Rootzikull auf Oesel.
— Comité géologique de Russie. N°‘ 1, 2, 3, 4, 5, 6, 1883.
Moscou. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de —,
n19 1884
Suisse. Neufchâtel. Bull. de la Soc. des Sciences naturelles
de —, t. XIII, 1883.
— M. de Tribolet. — Notes géologiques et paléontologiques sur le Jura neuf-
châtelois, 268.
2 EN da HAE Te Éd LU ARMES Re da A d'EPS de TRES" be NS DAMES TE GENE CRUE A OT ARNO ERNST ERS PACE LA
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LISTE DES OUVRAGES
REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Du 1% Décembre 1883 au 18 Février 1884.
A° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES
(Les noms des donateurs sont en italiques.\
Ameghino. Sobre la necessitad de borrar el genero Schistople-
urum y sobre la clasificacion y sinonymia de los Glyptodontes en
general, in-8°, 34 p. Buenos-Ayres. 1883.
— Sobre una nueva colleccion de mammiferos fosiles recogidos
por el profesor Scalabrini en las barrancas del Parana, in-8°, 104 p.
| Buenos-Avyres.
Buenos-Ayres. Informe oficial de la Comision cientifica agregada
al estado mayor general de la expedicion al rio Negro (Geologia).
Cauderan. Visite géologique aux eaux minérales de Sentein (Ariège),
in-8°, 4 p., 1882.
Chaper. De la présence du diamant dans une pegmatite de l’In-
doustan, in-4°, 3 p. (Extrait des Comptes rendus de l’Acad. des sciences
14 janv. 1884.)
Chojfjat. Ueber die Stellung des Terrains à Chailles, in-8°, 4 p.
(Extrait du N. Jarbuch fur Mineralogie, avril 1883).
Collot. Lettte à M. Torcapel à propos des alluvions tertiaires et
quaternaires, in-8°, 4 p. (Extrait du Bull. de la Soc. d'étude des Sc.
nat. de Nimes, 11° année.)
_ Cope. The evidence for evolution lin the history of the extinct
mammalia. (Extrait des Proc. of the Am. Ass. of the advance. of
Science) in-8°, 19 p. Salem, 1883.
— On a new hasin of White River age in Dakota, on the distribu-
tion of the long fork formation in new Mexico. A second edition to
the knowlegde of the fauna of the puerco epoch. On the trituber-
culate type of molar tooth in the mammalia, in-8°, 109 p. (Paleont.
Bull., n° 37), Philadelphie.
28 DONS. =— 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884.
— The batrachia of the permian period of North-America, in-8?,
39 p., À pl. (Ext. de l’Amer. Naturalist., Janv. 1884.)
Delvaux. Sur deux fémurs humains recueillis dans la tourbe avec
des instruments de l'époque robenhausienne aux environs d’Aude-
narde, Bruxelles, in-8°, 11 p., 1883.
— Les puits artésiens de la Flandre. Liège, in-8°, 48 p., 1883.
Dépôt de la querre. Carte d'état-major à ——. Report sur pierre
(feuilles révisées) : 89, Vannes; — 90, Redon; — 92, La Flèche; —
94, Beaugency ; — 102 (1/4), Belle-Isle; — 103, Quiberon ; — 135,
Saint-Pierre ; — 146, Moulins; — 195, Figeac.
Favre (A.). Sur l’ancien lac de Soleure, in-8°, 7 p., 1 pl. (Extrait
des Arch. des Sc. phys. et nat. de Genève, t. X, 1883, décembre.)
Fischer. Manuel de conchyologie, in-8°, fase. VI, p. 513-608.
Fliche. Sur les lignites quaternaires de Bois-l'Abbé, près Épinal,
in-8°, 3 p. (Extrait des Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, 1883).
Fontannes. Description sommaire de la faune malacologique des
formations saumâtres el d'eau douce du groupe d’Aix dans le Bas
Languedoc, la Provence et le Dauphiné, in-8°, 60 p.,7 pl., 4 tableau.
Fornasini. Nota preliminare sui foraminiferi della marna pliocenica
del fronticello di Savona nel Bolognese. (Extrait du Bull. del Com.
Geol. ital.)
(ronzalez Fragoso. Apuntes para la flora de la provincia de Sevilla.
in-8°, 28 p., 1883. |
Gosselet. Note sur l’arkose d'Haybes et du Franc-Boiïis de Willerzies,
in-8°, 14 p., 1 pl. (Extrait des Ann. Soc. géol. du Nord, t, X, 1883.)
Ælipstein. Beiträge zur geolog. und topog. Kenntniss der ostlichen
Alpen. B. 11. Abth. 2 et 3.
Lapparent (de). Cours de minéralogie, in-8°, 560 p., 1 pl. 1881.
Lefort. Observations géologiques sur les failles du département de
la Nièvre, in-8°, 1883, 44 p., 26 coupes, 1 carte.
Lievre. Les fosses gallo-romaines de Jarnac et les puits funéraires,
in-8°, 11 p. 1883. (Extrait Bull. Soc. archéol. et hist. de la Charente,
1882.)
— Les huîtres nourries en eau douce dans l’ancienne Aquitaine,
in-8°, 7 p. (Extrait de la Revue archéologique, 1883), avec une note et
une coupe manuscrite.
Lundgren. Bemerkungen uber die von der swedischen expedition
nach Spitzhbergen, 1882, gesammelien Jura und Trias fossilien.
— Studier ôfver fossilfürande lôsa.
— Om forhandallandet mellan lagret med Visonnia polymorpha
(Schenk.) och det med Mytylus Hoffmann.
DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884. 29
Morgan (de). Notes sur quelques nouvelles espèces de Mégathy-
ridées, in-8°, 20 p., 4 pl. (Extrait du Bull. Soc. zool. de France), 1883.
Ministère de la Guerre. Catalogue des cartes, plans et autres ou-
vrages composant le fond du dépôt général de la Guerre, in-8°, 1884.
Ministère des Travaux publics. Carte géologique détaillée de la
France : feuille 51, Bar-le-Duc ; — 68, Vassy ; — 84, Mirecourt.
Peacock. Saturated steam, the motive power in volcanoes and earth
quakes, great importance of electricity, 1 vol., 198 p. et 1 carte,
Londres, 1882.
Peroche. La précession des équinoxes et l’excentricité terrestre au
point de vue climatologique, in-8°, 19 p., 1883.
Pirona (G. A). Nuovi fossili del terreno cretaceo del Friuli, 1884.
Venezia, in-8°, 42 p. et 3 pl. (Extrait del vol. XXII della Mém. dell’
JInstit. Veneto.
Pomel (A.) Classification méthodique et générale des Échinides
vivants et fossiles (1° thèse). Contribution à la classification métho-
dique des Crucifères (2° thèse), 1 vol. in-4°, 154 p., 9 pl., 4883.
Rutimeyer. Rathsherr Peter Merian, in-8° Basel, in-8°, 61 p., 1877.
Sachsen. Geologische Specialkarte des Konigreichs. — Section 4,
Thallwitz ; 10, Markraustädt; — 95, Zwenkau; — 136, Schneiberg ;
— 148, Kupferberg. Avec texte explicatif.
Scudder (Sam). À bibliography of fossil insects. Cambridge (U.S.A),
Sterry Hunt. The taconic question in geology, in-4°, 53 p. (Extrait
des Transactions of the royal Society of Canada), Montréal, 1883.
— The geological history of serpentines, in-4°, 50 p., Montréal,
4883. (Extrait des Transactions of the royal Society of Canada).
| Vallot (J.). Excursion au mail Henri IV et distribution géographique
| des plantes aux environs de Fontainebleau, in-8°, 15 p., 1882.
(Extrait du Bull. Soc. botanique de France.)
— Recherches physico-chimiques sur la terre végétale et ses rap-
ports avec la distribution géographique des plantes, in-8o, 344 p., 1883.
Zigno (de). Sui vertebrati fossili dei terreni mesozoici delle Alpi
- Venete.
— Annotazioni paleontologiche nuove aggiunte alla fauna eocena
del Veneto.
— Flora fossilis formationis oolithicæ, vol. Il, n° 2 et 3, in-4’,
717 p., 10 pl.
Wisconsin. Geological Survey, of —, vol. 1, 1875-1879, in-8°, 702
p. et pl. |
— Atlas accompagnant les vol. I-IV du Geological Survey of —,
in-folio, 48 cartes, 1882.
JU DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FTÉVRIER 1884.
29 OUVRAGES PÉRIODIQUES
France. — Paris. Académie des sciences. Comptes rendus de
l’— t. XOVII, N° 25-27, 17-31 décembre 1883.
B. Renault. — 3%° note pour servir à l’histoire de la formation de la houille.
Genre Arthropilus. GϾppert, 1439.
Ed Jannettaz. — Sur la reproduction de la schistosité et du longrain, 1441.
Stanislas Meunier. — Expérience relative au mode de formation de la Bauxite
et du Gypse, 1444.
Barrois — Sur les schistes nbhiholiques à glaucophane de l’île de Groix, 1446.
Grimard. — Sur une roche à Anorthite de Saint-Clément (Puy-de-Dôme), 1445.
E. Yung. — Chute de poussières cosmiques, 1449.
Dieulafait. — Relations des roches ophitiques avec les substances jee parti-
culièrement dans les Pyrénées, 1507.
Errington de la Croix. — Catastrophe du Krakatoa ; vitesse de propagation des
ondes liquides, 1575.
Daubrée. — Observations relatives à la communication précédente, 1575.
— Id, t. XCVIII, 1884. N°° 1-92, 7-21 janv. 4884.
Chapel, — Secousses de tremblement de terre manifestées le 30 décembre à Do-
rignies (Nord), 59. — Nouvelle note sur les mouvements du sol, observés à Dori-
gnies, 166,
Daubrée. — Observations relatives à la communication précédente, 59.
Chaper. — De la présence du diamant dans une Pegmatite de l’Indoustan, 113.
G. Cotteau. — Sur les échinides du terrain éocène de Saint-Palais (Charente-
Inférieure).
Stan. Meunier. — Sur le cipolin de Paclais (Loire-Inférieure), 157.
E. Renou. — Sur les oscillations produites par l’éruption du Krakatoa, 160.
— N° 4-6, 28 janvier-li février.
Stanislas Meunier. — Gisement tongrienu de Longjumeau (S.-et-O.), 310.
Ph, Thomas. — Sur quelques formations d’eau douce tertiaires d'Algérie, 311.
Stan. Meunier. — Présence de la Pegmatite dans les sables diamantifères du
Cap. Observations à propos d’une note de M. Chaper, 380.
Ph. Thomas. — Sur quelques formations quaternaires d’eau douce d’Al-
gérie, 381.
— Annales des Mines, 8»° série, t,. IV, AT nager de 1883.
Villot. = Étude sur le bassin de Fuveau et sur un grand travail à y exécuter, 5
— Journal des Savants. Déc. 1883, janvier 1884.
= La Nature, n°° 851-559, 22 décembre 1883-15 fév. 1884.
G. Tissandier. — Échantillons de fourrure du Mammouth au Muséum d'His:
toire naturelle de Paris, 67.
E. Vimont. — La grande éruption volcanique du détroit de la Sonde, désastre
du Krakatoa, 70.
G. Tissandier. — Restauration de Reptiles fossiles au Muséum d'Histoire natu-
relle de Paris, 97.
L. B. — La température des galeries dans le percement des grands tunnels, 108.
2 nca nt y) OR PRE 2 res à ASSUME, Se, ASS
DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 rÉvRisr 1884. 31
— Paléontologie française. Terrains jurassiques. Livr. 65 et 66.
Échinodermes réguliers par M. Cotteau. Texte C, feuilles 38-40,
atlas, pl. 419-4492, déc. 1883, janvier 1884. Terrains crétacés. Livr. 30,
t. VIII. Zoophytes, par M. de Fromentel, textes, feuilles 34 et 35.
Altas, pl 145-156, janvier 1884.
— Revue des travaux scientifiques, t. III, N° 8 et 9.
. — Société botanique de France.
— Bulletin de la —, t. XXX. Revue biographique D, sep.-oct. 1883.
— Société zoologique de France. Bulletin de la —, 1883. N°° 5 et
6, 1884.
_J.de Morgan. — Note sur quelques éspèces nouvelles dé Mégathyridées, 371.
G. Cotteau. — Échinides nouveaux ou peu connus, 2e partie, 450.
. — Société de géographie. Compte rendu de séances. N° 17 et 18, .
1883. N°5 1, 2 et 3. 1884, 18 janv.-1° février 1883.
— — Bulletin de la —, 4e trimestre.
— Société philomatique. Bulletin de la —, 7° série, t. VIII, n° 1,
1883-84.
Lille. Société géologique du Nord. Annales X, 1882-1883, 4e li-
yraison.
J. Gosselet. — Sur l’arkose d'Haybes et du Franc-Bois de Willerzies, 194. Note
sur les collines de Cassel, 207,
Ch. Queva. — Compte rendu de l’excursion à Solesmes, 238.
— Compte rendu dé l’excursion dans l'Aisne et les Ardennes, dirigée par
M. Gosselet, 242. — Excursion géologique dans le bassin de Paris, dirigée par
| M. Gosselet, 259,
| L. Wertheimer. — Compte rendu de l’excursion dirigée par M. Gosselet dans
le calcaire carbonifère des environs d'Avesnes, 256.
P. Frazer. — Note sur les variations de l’aiguille aimantée, 288.
À
Rouen. Bulletin de la Société des Amis des sciences naturelles de
—, 1883, 1°° semestre. |
Saint-Etienne. Société de l'Industrie minérale. Comptes rendus
mensuels. Nov.-déc. 1883, janv. 1884.
— — Bulletin de la —, 2° série. t. XII, 35° livr., 1883, avec atlas
in-f°.
Delmiche. — Note sur le creusement des puits n° 4 de la Cie de mines de Dro-
court, 539.
Vuillemin. — Découverte de la houille dans les environs de Valenciennes, 455.
B. Simonnet. — Le Laurium. Etude sur les dépôts métalliques, 641.
Toulouse. Académie des sciences. Inscription et Belles-Lettres de
—, Mémoire de l’ —, 8"° série, t. V, 1°" et 2°*° semestres.
Lartet. — Sur les gisements salifères des petites Pyrénées de la Hte-Gafonne
et de l’Ariège, 260:
32 DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884.
— Bulletin de la Société Acad. Franco-Hispano-Portugaise, t. IV,
n° 2, 1883.
Allemagne. — Stuttgart. Neues Jahrbuch fur Mineralogie, Geo-
logie und Paleontologie. B. 14, n° 3.
Francfort. Bericht über die Senckenbergische naturforschende
Gesellschaft, 1882-1883.
Kinkelin. — Mittheilungen aus dem Mainzer Tertiärbecken, 265.
Geyler. — Verzeichniss der Tertiärflora von Florsheim, 285.
Gotha. D' Petermann's Mittheilungen, 29 B, n° 12, 30 Bb, n°4;
Australie. Sidney. Annual report of the department of mines,
1882.
— — Report of the fossiliferous beds. p. 148.
Autriche-Hongrie. — Vienne. Verandlungen der K. K. geolo-
gischen Reichsanstalt, n° 15, 1883.
Laube. — Notiz uber das Vorkommen von Anthrazit an der Grenze des Erzge-
birgischen Porphyre bei Nikiasberg, 249.
Vacek. — Gliederung und Lagerung der Karpathen Sandsteine, 250.
— N°17 et 18, 1883.
Foullon. — Der Augitdiorit des Scoglio Pomo in Dalmatien, 283.
Schüster. — Serpentin aus der Pasterzen-Morane am Gross-Glockner in Kärnten,
2817.
E. von Dunikowski. — Geologische Untersuchungen in Russisch Podolien, 288.
Mojsisovics. — Ueber die geologischen Detailaüfnahmen im Salzkammergut,
290.
Vacek. — Ueber die Gegend von Glarus, 293.
Teller. — Ueber die geologischen Aufnahmen im Pusterthale, 294.
Jabrbruch der Bergakademien zu Leoben und Pribram. XXI Band.,
4 heft. 1883. |
Budapest. — Mittheïlungen aus dem Jahrbuche der K. ungarischen
geologischen Anstalt, 1833.
Moriz Staub. — Tertiäre Pflanzen von Felek bei Klausenburg.
— Harmadkori nôvenyek felek viderol, vol. VI, n°° 7,8, 9, 40.
— Fôldtani Kôzlony (Geologischen Mittheilungen) vol. XIII, n° 7,
8, 9, 10. Jahresbericht der K. U. geologischen Anstalt für, 1882.
— Mittheilungen aus dem Jahrbuch der K. N. geologischen Anstalt,
VI Bd, n° 7.
Hugo Szterémyl. — Ueber die eruptiven Gresteine des Gebietes Znischen
O. Sopot.
Canada. — Toronto. Proceedings of the Canadian institute, vol. 4,
fasc. 4 et 5, 1883. |
DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 TÉVRIER 1884. 33
Espagne. Madrid. Sociedad Española de historia natural. Anales
de la —, t. XIT, no 3.
J. Macpherson. — Sucesion estratigrafica de los terrenos arcaicos de España,
p. 341.
Calderon. — Nota sobre el reconocimiento experimental de nuevos caracteres
miniero petrograficos.
— Comision del Mapa Geologica de Espana. Memorias de la —-.
Provincia de Valencia, par Daniel Cortazar et Manoel Fato, 1882.
États-Unis. Philadelphie. Academy of natural Sciences. Pro-
ceedings of the —, 1882.
H. Williams. — New crinoids from the rocks of the Chemung, 17.
Heilprin Angelo. — On the relatives ages and classification of the post-eocene
tertiary deposits of the atlantic slope, 150. — Of the age of the resin rocks of Ca-
_lifornia and the occurrence of Ammonitic remains in tertiary deposits, 196.
Newberry. — On supposed tertiary ammonites.
Cope. — Contemporaneity of man and pliocene marmmals. — On Bathmodon
and Triisodon.
._ — American Philosophical Society. Proceedings of the —, vol. XX,
janv.-avril 1883, part. 4.
Cope. — On the bains of the eocene mammalia phenecodus and periptychus,
563. Fourth Contribution to the history of the permian formation of Texas, 628.
Claypole. — Note on a large fishplate from the upper Chemung beds of nor-
thern Pennsylvanie, 664.
—— — part. 2.
Cope. — On the fishes of the recent and pliocene jakes of the western part of
the great basin and of the idatro Pliocene lake, 184. — On some fossils of the
Puerco formation, 168.
Neehern. — Some evidences of great modern geological changes in Alasko, 187.
Heilprin. — The synchronism of geological formations, 197, — Note on à col-
lection of fossils from the Hamilton group, 223.
Rand, — Notes on the geology of Chester valley and vicinity, 240.
— — Transactions of the —, vol. XVI, part. 1, 1883.
Washington. Smithsonian Institution. Annual report of the Be
of regents of the —, 1881.
Cambridge, Museum of comparative Zoology. Bulletin of the —,
vol. XI, N° 3, 4, 5, 6, 7.
— Annual report of thé curator of the museum of comparative
z00logy, 1882-83,
J. Withney. — Report on the geological department.
Shaler. — Report on paleontology.
Columbus. Geological Survey of Ohio. Zoology and Botany =,
vol. IV, 1882.
Supplément au t, XII, (Bull, Soc. Géol.) “
34 DONS. == 47 DÉCEMBRE 1883-18 FEVRIER 1884.
Boston. Society of natural History. Proceedings of the —, vol.
XV, part. 3 et 4, 1873; — vol. XVI, part. 1 et 2, 1874; — vol. XXI,
part. 4, 1882; — vol. XXII, part. 1, 1883.
— Memoirs of the Boston Society of nat. history, vol. If, part. 9,
N° 4; part. 3, N°1 et 2; part. 3, N° 1 et 2: — vol. IIT, part. 4, N°1,
6, 7.
— American Academy of arts and sciences. Proceedings of the.
—, vol. X. 1883.
New-York. Geological Survey of New-York, Paleontology, vol. Y,
part. 1. Lamellibranchiate.
Grande-Bretagne. Londres. Geologist’Association. Procee-
dings of the —, vol. VIII, july 83, N° 3.
Woodward. — Note on the Drift deposits at Hunstanton (Norfolk), 97.
Irving. — On the Bagshot strata of the London basin and their associated
gravels, 143.
J. Alley Broom. — On probable glacial deposits or evidence of the FEAR of
ice near Ealing (Middleses), 173.
— The geological Magazine, Janv. 1884, vol. I, N° 4.
Harris Teall. A faulted slate, 1.
Traquair. — On à new fossil shark, 8, — On a new species of Elinichtys.
Martin Duncan. — On galerites atbogalerus, 10.
Young. — On the hinge of spirifer, 18
Mellard Reade. — Miniature domes in sand, 20.
Woodward. — Synonymy of Phillipsia gemmullifere, 22,
Newcastle upon Tyne. North of England Institute of mining and
mechanicai Engineers, dransactions of the —, vol. XXIII, pari.
2, déc. 1883.
Inde. Geological Survey of India. Memoirs of the —, vol. XXII.
Lydekker. — The geology of the Kashmir and Chamba Territories and the
British district of Khegan.
Italie. Rome. Academia dei Lincei. Aiti detie —, 1879. 1880, vol:
IV, fasc. 1-7.
, Id. Vol. VIIT, 1883-1884, fasc. 1-5.
— Comitato geologico d'Italia. Bollettino del R., —, vol. IX, 4878;
vol. X. 4879; vol. XI, 1880 ; vol. XII, 4881; vol, XII, 1889 ; vol. XIV,
1833, 1-10.
— Societa Toscana di scienze naturali, vol. IX, 1878.
— — Processi verbali, 1880-81.
Meneghini, == Trias in Sardegna. — Resti di Tipuro e d'itrice nella lignite di
ghirizzano, —- Studeo microscopico delle varie calcarie fossilifere delle alpi apuane,
D. 73
DONS, — 17 DÉCEMBRE 1883-18 FÉVRIER 1884, 35
Acconci. — Continuazione delle studio dei fossili rinvenuti nelle Caverne di
Cucigliana, p. 76.
Lawley. — Nuovi resti fossili di pesci, p. 79.
Stephani. — Paragone tra i molluschi viventi nell’ Africa centrale e tertiari
recents d'Europa, p. 679. — I typi delle rocce sedimentaræ. — Il calcare ammoni-
titero di Matanna. — I fossili triassici dei marini apuani, — I calcari an selce
del Caniaiorese. — Serpentine delle Alpi apuane,
Meneghini. — Ammoniti del Lias medio, p. 188.
Canavari. Alcuni nuovi Brachiopodi degli strata a Terebratula aspasia nell
ÂApennino centrale, p. 199. |
Meneghini. — Nuovi trilobiti di Sardegna, p. 201.
Stephani. — Studi microlithologici pel paleozoico e pel Trias delle Aïpi apuane.
æ Origine degli strati fossilici interno al Mediterraneo. — Sui terreni marini
del!” epoca postpliocenica. — Le pieghe dell’ infra-lias nelle Alpi apuane.
Bosniaski. — Una pianta fossile del Verrucano dei Monte Pisani, p. 219. —
L’eta geologica dei monti della Tofe, p. 227.
Forsyth Major. — Squalodon quaternarium, p. 227. — Studii sugli aranzi plioce
nici del genere Sus.
Meneghini. — Ulteriori notitie sui Trilobiti de Sardegna e sui fossili paleozoici
delle Alpi apuane, p. 233.
Fontanello. — Note di micropaleontologia e micropetrographica, p. 239.
Achiardi. — Coralli fossili di Asolo.
Meneghini. — Pasiziane relativa dei varii piani siluriani dell Iglescente in Sar-
degna, p. 258,
Acconci. = Supra alcune ossa fossili di Elefante rinvenute nel quaternario delle
zone Marimenta in Sardegna, p. 266.
Giorgi (de). — Relievo geologico delle provincie di Salerno, p. 268.
De Stefani. — Le alghe fossili nelle rocce delle alpi apuane, p. 280. — Le
pieghe dei terreni eocenici delle Alpi apuane, p. 283.
Russie. Saint-Pétersbourg, Académie impériale des sciences de.
Mémoire de l —, ©. XXXI, N°9.
Bulletin de l’Académie impériale des sciences de Saint-Péters-
bourg, T. XX VIII.
Schmalhausen, = Contributions pour la paléontologie des plantes, 426-438.
æ Comité géologique de Saint-Pétershourg. Mémoires du —,
ROLL ENS" 4.
Die fauna der jurassischen Bildüngen des Rjasanschen gouvernements, 1883.
Suède. Stockholm, Geologiska Fôrennigens i — Fôrhandlingar,
vol. I, IT, III, IV, V et table des cinq volumes.
= id. Vol. VI, N° 43.
Lundgren. — Studiet ofvet fossiliforande losa block om kritbloc from grasoryd
Stabland, 615.
— id, N° 14.
36 DONS. — 17 DÉCEMBRE 1883-18 rÉVRIER 1884.
Tornquist. — Nogra komparativt geologiska antec haingar from en resa 1 Vester
gotlands silurenrade Summaren, 660.
— Id. Vol. VII.
Suisse. Lausanne. Société Vaudoise des Sciences naturelles.
Bulletin de la —, vol. XI, N° 87, déc. 1883.
Renevier. — Etudes géologiques sur le nouveau projet de tunnel Caidé au travers
du Simplon.
LISTE DES OUVRAGES
REÇUS EN DON OÙ EN ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Du 18 Février au 21 Avril 1884,
1° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES
(Les noms des donateurs sont en italiques.)
Barrois (Ch.). Mémoire sur les schistes métamorphiques de l’île de
Groix (Morbihan), in-8°, 71 p., 1883 (Extr. des Ann. de la Soc. Géol.
du Nord).
— Mémoire sur les Dictyospongidæ des psammites du Condroz,
in-8°, 86 p., 1 pl., 1883 (Extr. des Ann. de la Soc. Géol. du Nord).
Capellini. Carta geologica dei Vintorni del golfo di Spezia e dal di
Magra inferiore, 2° éd., 1881, Rome, 1 feuille. (Comité géologique
d'Italie).
Carta geologica d'Italia. Rome, 2 feuilles, 1881. (Comité géologique
d'Italie.)
Carthaillac (E£.). Cours libre d’Anthropologie, à la Faculté des
Sciences de Toulouse, 2° année. Leçon d'ouverture, in-8°, 35 p.,
Toulouse, 1884.
Delaire (A.). Les progrès de la Géologie et la conception de l’uni-
vers, in-8°, 35 p., 1883 (Extr. du Correspondant).
Delvaux (E.). Époque quaternaire. De l’extension des dépôts gla-
claires de la Scandinavie, et de la présence des blocs erratiques du
Nord dans les plaines de la Belgique, in-8°, 45 p., Liège, 1883.
— Époque quaternaire. Sur la découverte de blocs erratiques es
dinaves dans les plaines occidentales de la Belgique, in- 8, 2nEe
1883 (Extr. du Bull. de l’Acad. Roy. de Belgique).
7 Survey of Great Britain.
— Cartes au : —— 1° Solid Geology.
E- 36Ù
« London and its environs ».
Feuilles 4 NW. NE. SW. SE. — 29 — 3 — 46 NE. SE. — 47 — 48
SW. SE. — 51 NW. NE. SW. SE. — 64 — 80 NW. SW. — 87 NW. SW.
38 DONS. — 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884,
— $8$S NE. NW. SE. — 89 NE. NW. SW. — 90 NE. SE. — 91 NW
SW. —- 92 SW. SE. = 93 NE. NW. SW. — 94 NE. — 95 NW. SW.
SE. — 96 NE. SE. — 97 SE. — 98 NE. SW. SE. — 101 SE. — 103
NW. SW. NE. SE. — 104 SW. SE, — 105 SW. SE. — 106 NE. SE,
— 109 SE.
— 20 Superficial geology (Drift, etc.).
4. — 7 48 49 NW. SW. — 50 NW. SW. — 51 NW. SW. SE. — 66
NE. SE. — 67 N. SW. — 68 E. — 80 NW. SW. -— 81 NW. — 88 SW.
— 89 SE. — 90 NE. SE. — 91 NW. SW. — 93 NE. — 94 NE. SE. —
95 NW. SW. SE. — 96 NE. SE. — 103 NW. NE. SE. — 104 SE, —
405 NE. SE. — 109 SE.
— 3° Horizontal sections : 62, 63, 69 à 74, 77, 18, 80 à 108; 110 à
123, 195, 126, 127, 130.
— 4° Vertical sections : 98 à 69.
— Index of Colours. À feuille.
— 8° Lancashire : 2 45, 47, 22, 47, 48, 49, 55, 56, 57, 61, G2,
63, 64, 63, 69, 70, 71, 72, 73, 17, 78, 19, 80, 84, 109.
— Scotland : 1° Carte au : —— = *1à7, 9, 14, 43 à 15, 22 à 926, 30,
31, 40, 57, à 97.
— 9 Edinburghshire : —=- 18.
…— 3° Haddingtonshire : » 44.
— 9° Fife et Kinross : » 30, 31, 35, 86, 37.
— 5° Horizontal Sections : 3 à 9.
— 6° Vertical Sections : 3 à x
— Ireland : 4° Cartes au : ==. 13, 19, 20,21, 26 à 29, 34 à 49, 45
à 54, 57 à 97, 103 à 107, 143.
— 9° Horizontal Sections : 921 à 26.
— Index of Colours, 1 feuille,
— Mémoires explicatifs : — England. Memoirs ou Sheets 48 SE,
— 48 SW, — 50 SW, — 51 SW, — 64 — 66 NE, SE, — 68 E, — 80
NW, SW, — 82 NE, SE, — 87 NW, SW, — 88 SE, — 90 NE, SE,
— 92 SE, — 93 SW, — 95 SW, SE, NW, — 96 SE, — 101 SE.
— Geology of the country around London, in-8o,
— Decades, 12, 13 (in-4°). |
— Explanatory memoirs ou sheets of the one inch Geological Map
of Scotland : 1 à 4 — 7 —9 — 13 à 15 — 92 à 24 — 31 — 97.
Hébert. Observations sur la position stratigraphique des couches
à T'erebratula Janitor, Am. transitorius, etc., d’après les travaux ré-
cents, in-8°, 7 p., 1883 (Extr. du Bull. Soc. Géol.).
DONS. — 48 rÉvRIER-21 AvRIL 4884. 39
Administration du British Museum. Hinde (George Jennings). Cata-
Jogue of ihe fossil Sponges in the Geological Department of the
British Museum. With descriptions of new and little known species,
in-4°, 248 p., 88 pl., 1883.
Hofmann (Æ.). Beiträge zur Kenntniss der Fauna des Haupt-Dolo-
mites und der älteren Tertiärgebilde des Ofen-Kovacsier gebirges,
in-6°, 25 p., 6 pl., 1873 (Extr. du Jahrb. d. k. Ungar. Geol. Anstalt).
Janet (Ch.) et Bergeron (J). Excursions géologiques aux environs
de Beauvais, in-8°, 28 p., 1 pl., 1883 (Extr, des Mém., de la Soc. Acad,
de l'Oise).
Japan. Geological Survey of. — Geological and topographical maps
of the old lands Japan, 1 feuille in folio.
. Koninck (L. G. de). Note sur le Sptrifer mosquensis et sur ses affi-
nités avec quelques autres espèces du même genre, in-8°, 95 p.,
3 pl,, 1883 (Extr. du Bull. du musée Roy. d'Hist. Nat. de Belgique).
Lasaulx (A. von). Ueber die Tektonik und die Eruptivgesteine der
franzosischen Ardennen, ins besondere des Massivs von Rocroy, in-8o,
30 p., 1884 (Extr. des Verhandi. d. Nat.. Ver. de Bonn).
_ Locard (A.). De la valeur des caractères spécifiques en Malaco-
logie, in-8°, 49 p., 1883 (Extr. des Ann. de la Soc. d’Agric. de
Lyon). |
Lyman (B. S.). À geological and topographical sketch map of the
New-York and Westmoreland gas coal Company’s lands, 1 feuille,
1883.
— À geological and topographical rough Survey map of the
Hinckley Coal lands, near Warsaw (Ohio), 1 feuille, 1883.
— À geological and topographical Sketch map of ne Hinckley
Goal tracts (Ohio), 1 feuille, 1883.
Macpherson (J). Sucesion estratigraphica de los terrenos arcaicos
de España, in-8, 40 p., 1 pl., 1883 (Extr. des Ann. de Hist. Nat.).
Ministère de la Guerre. Carte d’État-Major au 1/80,000. Édition re-
visée et publiée en quarts, feuilles complètes : 4, 33, 60, 75, 80, 110,
427, 156, 165, 194, 212; feuilles incomplètes : 43 1/4, 101 1/4,
415 2/4, 139 2/4.
Ministère des Travaux publics. Statistique de l'Industrie minérale
pour l’année 1882, 1 vol. in-4°, 207 p., 4 pl., 1883.
New Jersey.Geological Survey of —. Annual Report of the state
geologist for 1883, in-8° 188 P- G. H. Cook. State SObE of New
Jersey.
Raulin (V.). Essai d’une division de l’Aquitaine en pays, in-8’,
26 p., 1 pl.
Rütimeyer (L.). Beïträge zu einer natürlichen Geschichte der
40 DONS. == 48 FÉVRIER-21 AVRIL 1884.
Hirsche, 2% Theil, in-4°, 122 p., 6 pl., 1883-84 (Extr. des Mém. de la
Soc. Paléont. Suisse).
Saporta (M de). Nouvelles observations sur la Flore fossile de
Mogi, dans le Japon méridional, in-8°, 36 p., 4 pl., 14884 (Extr. des
Ann. des Sc. Nat., Botanique).
Sella. Commemoragione funebre del deputato —, Atti Parlamen-
tari. Camera dei Deputati.
Teisseyre (L.). Ein Beïtrag zur Kenntniss der Cephalopoden fauna
der Ornathenthone im gouvernement Rjäsan (Russland), in-8°, 94 p.,
8 pl., 1883 (Extr. des Sitzb. der k. Akad. d. Wiss. de Vienne).
Thomas (Ph.). Recherches sur les Bovidés fossiles de l’Algérie,
in-8e, 47 p., 2 pl., 1882 (Extr. du Bull. de la Soc. Zool. de France).
— Note sur une Tortue fossile des terrains supérieurs du Man-
sourah (Prov. de Constantine), in-8°, 6 p. (Extr. de la Rev. des Sc.
Nat.).
Torcapel (A.). Quelques fossiles nouveaux de l’Urgonien du Lan-
guedoc, in-8°, 42 p., 9 pl., 4884 (Extr. du Bull. de la Soc. d'Ét. des
Sc. Nat. de Nîmes). |
_Tribolet (M. de). Ischia et Java en 1883, in-8°, 37 p., Neuchatel,
1884.
Van den Broeck (E.). Note sur un nouveau mode de classification
et de notation graphique des dépôts géologiques basé sur l’étude des
phénomènes de la sédimentation marine, in-8°, 29 p., 1883 (Extr. du
Bull. du Mus. Roy. d'Hist. Nat. de Belgique).
Zeiller (R.). Sur quelques genres de fougères: fossiles nouvelle-
ment créés, in-8°, 16. p., 1884 (Extr. des Ann. des Sc. Nat., Bota-
nique).
20 ‘OUVRAGES PÉRIODIQUES
France.— Paris. Académie des Sciences. Comptes rendus de
l —,t. XCVIII, n°% 7-15, 18 février-14 avril 1884.
- Dupont. — Origines et modes de formation des calcaires dévonien et carboni-
fère de la Belgique, 449.
A. Inostranzeft. Sur la variabilité de la concentration et de la composition des
sources minérales, 452.
Dieulafait. — Existence du manganèse à l’état de diffusion complète dans les
marbres bleus de Carrare, de Paros et des Pyrénées, 589. — Manganèse dans les
marbres cipolins de la formation primordiale. Conséquences géologiques, 634. —
Origine de certains phosphates de chaux, en amas dans les calcaires de la série
secondaire, et de certains minerais de fer appartenant à la division des minerais
en grain, 841.
Daubrée. — Notice sur les travaux de M. Sella, 652.
. À. Gaudry. — Présentation, au nom de Sir Richard Owen, d’une note sur la
DONS. == 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884. 2 |
découverte d’un mammifère dans le Trias, 657, — Sur un Sirénien d'espèce nou-
velle, trouvé dans le bassin de Paris, 777.
V. Lemoine, — Simædosaure, reptile de la faune cernaysienne des environs de
Reims, 697.
A. F. Noguès. — Gisement d’or à Pénañflor, en Andalousie, 760.
Ch. Brongniart. — Sur un gigantesque Neurorthoptère, provenant des terrains
houillers de Commentry (Allier), 882. |
F. Gonnard. — Sur la diffusion de la Christianite dans les laves anciennes du
Puy-de-Dôme et de la Loire, 839.
- Ad. Carnot, — Dosage de l'acide phosphorique dans les terres arables et dans
les roches, 917.
St. Meunier, — Pseudo-météorite sibérienne, 928.
— Annales des Mines, 8° série, t. IV, 5° livraison de 1883.
— Journal des Savants, février et mars 1884.
— La Nature, n° 560-568, 93 février-19 avril 1884.
A Sueur. — Puits d’eau chaude, 250.
J. Tardieu. — Pluie de poussières, 282.
— Club alpin français. Bulletin mensuel, 1833, n°°1-3, janvier-mars.
._ — Revue des travaux scientifiques, t. III, n° 10-11, 1883, t. IV,
n° 1-2, 1884.
— Société Botanique de France. Bulletin de la —, t. XXX, 1883,
Comptes rendus des séances, n° 5 et G.
— — T, XXXI, 1884, Comptes rendus des séances, no 1.
— Société de Géographie. Compte rendu des séances, n°% 4-8,
12 février-4 avril 1884.
— Société Philomathique. Bulletin de la —, 7° série, t. VIII, n° 9,
1883-84.
H. Filhol. — Description d'un nouveau genre d’Insectivore fossile, 62. — Note
sur une nouvelle espèce d’Insectivore du genre Amphisorex, 63. — Description
d'une nouvelle espèce de Rongeur fossile, 54. — Note sur un nouveau genre et une
nouvelle espèce de Pachyderme fossile, 64.
— Société d’Anthropologie. Bulletin de la —, 3° série, t. VI,
4° fascicule, juillet-décembre 1883.
— Matériaux pour l'Histoire primitive et naturelle de l’homme,
par MM. Cartailhac et Chantre, 3° série, t. I, 1884, janvier-avril.
Mis de Nadaillac. — De la période glaciaire et de l'existence de l’homme durant
cette période en Amérique, 440.
Bordeaux. Journal d'Histoire naturelle de — et du sud-ouest,
3° année, n° 2 et 3, 29 février-31 mars 1884.
Caen. Société Linnéenne de Normandie. Bulletin de la —, 3° série,
vol VII, 1882-83.
Bigot. Note sur la base du Silurien moyen dans la Hague, 31. — Compte rendu
de l’excursion géologique à May-sur-Orne, 303.
Lecornu. — Sur la composition de certains sables et de certaines alluvions, 134,
Notice sur M, Herault, 286.
492 DONS. == 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1854.
ES
Morière, — Note sur une Eryonidée nouvelle trouvée à La Caine (Calvados)
dans le Lias supérieur, 116. — Note sur une empreinte de corps organisé offerte
par le grès de May, 150.
Péroche. — La précession des équinoxes et l’excentricité terrestre, 64,
Renault. — Etude stratigraphique du Cambrien et du Silurien dans les vallées
de l'Orne et de la Laize, 16, 38, 261. — Note sur le Lias de la prairie de Caen,
130. — Nouvelle station de schistes à Calymene Tristani dans le bois de Maltot,
et découverte du genre Néréites dans les phyllades d'Étavaux, 154.
Sauvage. — Note sur le genre Pachycormus, 144.
Lille, Société géologique du Nord. Annales XI, 1883-84, 4°° livrai-
son, février 1884. |
Ch. Barrois. — Sur les Schistes métamorphiques de l’île de Groix, 18, — Sur
les Dictyospongidæ des Psammites du Condroz, 80.
Gosselet. — Fossiles des Psammites du Condroz, 78.
Renard. — Sur la revision des terrains des environs de Saint David's, par
M. Geikie,
A. Six. — Analyse des travaux de M. L. Dollo sur les Dinosauriens du Cré-
tacé supérieur de la Belgique, 1, 5.
E. Van den Broeck. — Nouvelles observations faites dans la Campine en 1883,
comprenant la découverte d’un bloc erratique scandinave, 72.
Lyon. Société d'Agriculture. Annales de la —, 5e sér., t. V, 1882.
F. Fontannes. — Note sur les terrains traversés par quelques sondages récem-
ment exécutés dans les départements de l’Isère, de la Drôme et de la Vaucluse, 73.
Saint-Étienne. Société de l'Industrie minérale, Comptes rendus
mensuels ; février et mars 1884.
— — Bulletin de la —, 2° sér., t. XIT, 4° livraison; 1883 (avec atlas).
Toulouse. Société académique Franco-Hispano-Portugaise. Bul-
letin de la —, t. IV, N° 3 et 4; 1883.
Valenciennes. Revue agricole, industrielle, littéraire et artistique,
t. XXXVI, N°12; décembre 1883.
Allemagne. Berlin. Akademie der Wissenschaften. Sitzungsbe-
richte der —, Jahrgang 4883. 2° Halbband. N° XXX VIIT-LIIT, 48 oct.
15 déc:
Burmeister. — Beschreibung des Panzers von Eutatus Seguini, 1045,
Ewald, — Ueber die Beziehungen von Tæniodon ellipticus Dunker zu einigen
damit verwandten Fossilien, 1139.
— Deutsche geologische Gesellschaft. Zeitschrift der: —, Bd. XXXV,
Hft. 4 october-december, 1883.
W. Dames. — Ueber ancistrodon Debey, 655.
F. Nœtling. — Ueber das alter der samländischen Tertiärformation, 671.
Steenstrup et Lorenzen. — Ueber das metallische Eisen aus Gronland, 695.
F. Rœmer. — Notiz über die gattung Dictyophyton, 704.
G, Schweinfurth, — Ueber die geologische schichtengliederung des Mokattam
bei Cairo, 709.
DONS. — 18 FÉvVRIER-21 AVRIL 1884. 43
E. Koken. — Die Reptilien der norddeutschen unteren Kreiïde, 735.
O: Jung. — Analyse eines Granit porphyrs von der Kirche Wang in Schlesien, 828.
F. Wahnschaffe. — Ueber glacialerscheniungen bei Gommern unverit Magde-
burg, 831. -
: A. Wichmann. — Ueber Fulgurite, 849.
Kosmann. — Das schichtenprofil des Roth auf der Max-Grube bei Michalkowitz
(Oberschlesien), 860.
G. Berendt. — Ueber « Klingenden Sand », 864
Gotha. Mitteilungen aus Justus Perthes geographischer Anstalt,
t. XXX, N°52 et 3; 1884.
Stuttgart. Neues Jahrbuch für Mineralogie, Geologie und Paleon-
tologie. Jahrgang 1884; 1° Bd., n°° À et 2.
F. Sandherger. — Lanistes fossil in Tertiär-Schichten bei Troja. Weitere
Wirbelthiere aus dem Loss vom Zollhaus bei Halmstälten, 73. — Neue Beobach-
. tungen im Ries; geologisches alter des Sürswasserkalks und der Eruptivgesteine
desselben, Pittrieit Vorkommen am Spitzberg und Wenneberg, 76.
A. Osann. — Ueber einige basaltische gesteine der Färoer, 45,
M. Neumayr. — Die Intertrappean Beds im Dekan und die Laramiegruppe im
Westlichen Nordamerika, 74.
H. H. Reusch. — Vulkanische Asche von den letziten Ausbrüchen in der
Sundastrasse, 78.
E. von Mojsisovics. — Randglossen zum Funde des ersten deutschen Keuper
Ammoniten, 78.
Benecke. — Geologische Karte des Grigna-Gebirges, 81,
Th. Kjerulf. — Die Dislocationen im Christianiathal, 116.
J. M. Clarke. — Ueber deutsche oberdevonische Crustaceen, 178.
G. Steinmann. — Reisenotizen aus Chile, 198.
Von Kœnen. — Ueber den marbre griotte der Gegend von Montpellier, 203.
Weiss. — Ueber den Kruchtstand Pothocites Grantoni, 205,
Australie. Sydney. Linnean Society of New South Wales.
Address deliverea at the annual meeting 1884.
Autriche-Hongrie. Vienne. K. K. Geologische Reichanstalt
Verhandlungen der —, N° 16, 1883.
A. Rzehak. — Die südlichsten Ausläufer der hercvnischen Kreïdeformation in
Mähren, 265. — Grunder Schichten bei Rebeschowitz, 266.
A. Bohm. — Ueber die Hottinger Breccie, 267.
— 1d., 1884, N°° 2.6.
F. Sandberger, — Neue EHinschlüsse im Basalt von Naurod bei Wiesbaden, 17.
— Bemerkungen über tertiäre Susswasserkalke aus Galizien, 33.
F, Karrer. — Ueber das Vorkommen von Ligniten gang junger Bildung im
Untergrund von Baden, 18.
J. Blaas. — Notiz über die glacialformation im Innthal, 19.
H. Walter und E. v. Dunikowski. — Das Petroleumgebiet der Galizischen
Westkarpathen, 20.
G. Stache. — Elemente zur Gliederung der Silurbildungen der Alpen, 25.
C. von John. — Ueber altere Eruptivgesteine Persicus, 35. — Untersuchung
MONO At é TRE
44 DONS. — 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884.
Zweier ungarischer Rohpetroleumvorkommen, 53. — Ueber Melaphyr von
Hallstadt und einige analysen von Mitterberger Schiefer, 76.
V. Uhlig. — Vorlage der kartenblatter Pilzno und Ciezkowice, Grybow und
Gorlice Bartfeld und Muszyna und Abwehr gegen Walter und Dunikowski, 37.
L. Szajnocha. — Ueber das Karpathensandsteingebiet in der gegend von Say-
busch und Biala in Westgalizien, 54,
C. F. Frauschér. — Die Focanfauna von Kosavin nachst Bribir im Kroatischen
Küstenlande, 58. — Eocane KFossilien aus Mattsee, 113.
Cobalcescu. — Paludinen-Schichten in der Umgebung von Jassy, 73.
A. Rzehak. — Valvata macrostoma Sternb. im mahrischen Diluvium, 75. —
Die Kreidefossilien von Alt-Blansko, 75.
A. Bittner. — Aus den Salzburger Kalkalpen ; Gebiet der unteren Lammer, 78.
— Aus den Salzburger Kalkhochgebirgen; zur Stellung der Hallstatter kalke, 99:
E. Tietze. — Das Vorkommen der Türkise bei Nischapur in Persien, 93.
— Jahrbuch der-— — --, Bd. XXXIV, 1884, N° 4.
E. Tietze. — Geologische Uebersicht von Montenegro, 1. — Beiträge zur Geo-
logie von Galizien (2te Folge), 163.
C. von John. — Ueber ältere Eruptivgesteine Persiens, 111.
A. Bittner. — Zur Literatur der osterreichischen Tertiärablagerungen, 137.
A. Bohm. — Die Hottinger Breccie und ihre Beziehungen zu den glacial-
ablagerungen, 147.
V. Uhlig. — Geologische Beschaffenheit einer Theil der ost-und mittelgalizis-
chen Tiefebenc, 175.
Budapest. Mittheilungen aus dem Jahrbuche der K. ungarischen
geologichen Anstalt, Bd. VI, N° 9-10, 1884.
G. Primics. — Die geologischen Verhaltnisse der Fogarascher Alpen und des
benachbarten rumanischen Gebirges (n° 9).
Th. Posewitz. — Geologische Mittheilungen über Borneo (n° 40).
— Fôldtani Küzlôny (Geologische Mittheilungen), Bd. XIII, N° 41-
12, 1883.
Th. Posewitz. — Ueber die jetzige Bildung von Harzablagerungen, 409.
Béla Tobortfy. — Chemische analyse der Rudolfs-Quelle von Ploszko, 407.
— Cracovie. Académie de —, Mémoires de l’ —, t. XVII, 1883.
Belgique. Bruxelles. Musée Royal d'Histoire naturelle. Bulletin
du —, t. Il, 1883, No 3.
EL. Dollo. — Note sur les restes de Dinausauriens rencontrés dans le Crétacé
supérieur de la Belgique, 205. — Quatrième note sur les Dinosauriens de Bernis-
sart, 223
L. O. de Koninck. — Notice sur la distribution géologique des fossiles carbo-
nifères de la Belgique, 253.
Ganada. Commission géologique et d'histoire naturelle du Canada.
Rapport des opérations de 4880-81-82 (Un exemplaire en français et
un en anglais).
A. R. C. Selwyn. — Comptes rendus sommaires, 1. — Nomenclature géolo-
DONS. — 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884. 145
gique, et coloris et notation des cartes géologiques, 49. — Notes sur la géologie
de la partie sud-est de la province de Québec, (A) 1.
F. G. Adams. — Notes sur la structure microscopique de quelques roches du
groupe de Québec, (A) 9.
G. M. Dawson. — Rapport préliminaire sur la géologie de la région des
Rivières aux Arcs et du Ventre, terr. du nord-ouest, se rattachant spécialement
aux gisements de houille, (B) 1.
R. Bell. — Rapport sur la géologie du bassin de l& rivière de l’Origfnal et de la
région avoisinante, (C) 1.
— Rapport sur la géologle du lac des Bois et de la région environnante, (C) 14.
R. W. Ells. — Rapport sur la géologie du Nouveau-Brunswick et de la baie des
Chaleurs (D) 1. — Rapport sur les formations géologiques dans la péninsule de
Gaspé (DD) 1.
C. W. Willimott, — Notes sur queiques mines de la Province de Québec (GG) 1.
G. C. Hoffmann. — Contributions chimiques à la géologie du Canada (A) 1,
Danemark. Copenhague. Académie Royale de —, Mémoires,
6° sér., Classe des Sciences, vol. I, N° 6 et vol. IE, N° 3.
—_ — Bulletin, 4876, N° 2. — Id., 4877, N° 2. — Id., 4889, N° 2.
États-Unis. Cambridge, Science, vol. I, 1883, févr.-juin,
N°5 4-21.
T. C. Chamberlin. — The copper-bearing series of Lake Superior, 455.
W. M. Davis. — The Cachar Earthquake of 1869, 67. — Lakes and valleys in N.E.
Pennsylvania, 304, — The origin of Cross-valleys, 325-356. Classification of
islands, 484, — Lake Bonneville, 570.
G. M. Dawson. — Glacial deposits of the Bow and Belly River country, 477.
— Eruption of Mount Etna, 390. — Geological nomenclature and coloring, 245, 600.
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noes, 329
T. Sterry Hunt. — The geology of Lake Superior, 218. — The decay of rocks
geologically considered, 324.
J. S. Newberry. — On the physical condition under which coal was formed, 89.
S. H. Scudder. — Gigantic waiking-stick from the coal, 95.
KR, P, Stevens. — Evidences of glaciation in Kentucky, 510.
M. E. Wadsworth. — Meteoric and terrestrial rocks, 127. — St Davids Rocks
and universal law, 541. — The microscopie evidence of a lost continent, 590.
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J. M. Coutter. — Some glacial action in Indiana, 6.
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Drift, 390.
J. W. Dawson. — Some unsolved problems in geology, 190.
J. S. Diller. — Notes on the geology of the Troad, 255.
G. K. Gilbert. — Drainage system and Loess distribution in Easter Iowa, 762.
C. H. Hitchcock. — The early history of the North American continent, 298.
H. G. Lewis. — The great terminal moraine across Pensylvania, 163.
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E. Nugent. — Synchronism of geological formations, 32.
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Wm. Dall. — A new volcano island in Alaska, 89.
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G. Davidson. — Volcanie eruption of Mt Si-Augustin, oct. 6, 1883, 186.
C. D. Walcott. — Appendages of th: Trilobite, 279.
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B. F,. Koons. — Kettle Holes near Wood’s Hall, Mass., 266.
J. Croll, — Examination of Mr Wallace’s modification of the Physical Theory
of Secular Change of Climate, 265. :
T. N. Dale. — Contribution to the Geology of Rhode- island, 217, 262,
L. F. Ward. — Mesozoïc Dicotyledons, 292.
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new order of extinct Jurassic Reptiles (Macelognatha), 341.
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Oolithe, 107, 146.
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G. H. Kinahan. — A faulted slate, 128.
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C. Smith. — Moa-bones in New-Zealand, 129.
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— — Proceedings of the —, vol VII, n° 4 et 15, octobre 1883-
janvier 1884.
H, Hicks. — On the geology of the district in North Wales to be visited du-
ring the Loug Excursion, 187. — The succession in the Archean Rocks of Ame-
rica compared with that in the Pre-Cambrian Rocks of Europe, 255.
J. Morris. — The Clalk : Its Distribution and Sub-Divisions, 208.
H. M. Kiaassen. — On a Section of Lower Lonion Tertiaries at Park Hili,
Croydon, 220.
E. T. Newton. — Note ou Coryphodon Remains, 250.
‘J. W. Judd. — On the methods which have beun devised for the rapid deter«
mination of the specific gravity of minerals and rocks, 273.
J. R. Mortimer. — Description ofthe origine and distribution of the unwater-
wWorn Chalk-gravel on the Yorkshire Chalk Hills, 237.
E, Maule Cole. — On the discovery of a polished Stone in à Gravel-Pit in
East Yorkshire, 298.
Ordinary Meetings, 187, 255, 277.
Excursions : To the Medway Valley, 192: — to Bangor, Snowdon, Ho-
lÿhead, etc., 195.
Inde. Calcutta. Geological Survey of India. Records of the —,
vol. XVII, part. 4.
Annual Report for 1883, 4.
W. King. — Considerations on the Smooth-water anchorages, or mud Banks
of Narrakal and Alleppy on the Travancore coast, 14.
R. Bruce Foote. — Rough notes on Billa Surgam and other caves in the Kur-
noo!l district, 27.
C. À. Mac-Mahon. — Notes on the Geology of the Chuari and Sihunta parga-
nahs of Chamba, 34.
R. Lydekker., — Note on the occurence of the genus Lyitonia, Waag., in the
Kuling series of Kashmir, 37.
Îtalie. Pise. Societa Toscana di Scienze Naturali. Atti della —,
Processi verbali, vol. IV.
Lotti. — Un piccolo lembo di roccie antiche in mezzo al pliocène presso i
Bagni di Casciana, 45. — Sullé Serpentine dei Monti Livornesi, 45.
Simonelli. — Cenni Geologoci sull isola di Pianosa, 45.
Rome. R. Comitato Geologico d'Italia. Bollettino, 1883, n°* 11 et
12, novembre-décembre.
Lotti. — Contribuzione allo studio delle serpentine italiane et della loro ori-
gine, 281. | | _
Taramelli, — Sunto di alcune osservazioni stratigrafiche nell’ Apennino pia-
tentino, 298,
,
48 DONS. -— 18 FÉVRIER-21 AVRIL 1884.
Brugnatelli. — Nota sulla composizione di una roccia pirossenica dei dintorni
di Rieti, 314.
Id. 1884, n°“ 1 et 2, janvier-février.
L. Mazzuoli et A. Issel. — Nota sulla zona di coïncidenza delle formazioni
ofiolitiche eocenica e triassica della Liguria occidentate, 2.
A. Issel. — Della esistenza di una zona ofiolitica terziaria a Rivara Cana-
vese, 23. |
A. Negri. — Le valli di Leogra, di Posina, di Laghi et dell’ Astico nel Vicen-
tino, 33. ;
B. Lotti. — Osservazioni geologiche sulle isole dell’ arcipelago Toscano, 56.
— R. Accademia dei Lincei. Atti della —, Série 3a, Transunti,
vol. VIII, n°° 4-9, 20 janvier-23 mars 1884.
G. Capellini. — Il Chelonio veronese (Protosplaurgis veronensis, Gap ) Sco-
perto nel 1852 nel Cretaceo superiore presso S. Anna di Alfaldo il Valpoli-
cella, 111.
B. Lotti. — Osservazioni geologiche sullo isole dell’ arcipelago toscane, 13,
P. Blaserna. — Sulla temperatura corrispondente al periodo glaciale. Nota IT,
101.
Taramelli. — Della posizione stratigrafica delle rocce ofiolitiche nell’ Apenñino,
Nota I, 173, 201.
__ Roumanie. Bucharest. Annarulu Biuroulni Geologicu. Anulu
1882-83, N° 1.
Russie. Moscou. Société impériale des Naturalistes. Bulletin de
la —, année 1883, n° 3.
A. de Gregorio. — Sur les Pecten excisus Pusch et Bronn, et P. pyxidatus
Brocc. et Born., 36.
H. Trautschold. — Ueber Edestus und einige andere Fischreste des Moskauer
Bergkalks, 160.
_ Suède. Stockholm. Geologiska Fôrennigens i — Forhandlingar,
B VII, n°2 et 3, février-mars 1884.
Holst et Eichstädt. — Klotdiorit fran Slätturossa, Järeda socken, Kalmar
län, 134.
T. Thoroddsen. — Vulkanerne paa Reykjanes i Island, 148.
Suisse. Société Géologique Suisse. Rapport annuel du Comité, à
l’Assemblée générale de 1883. |
LISTE DES OUVRAGES
REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE
PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Du 21 Avril au 23 Juin 1884,
4° OUVRAGES NON PÉRIODIQUES
(Les noms des donateurs sont en italiques.)
Aibrecht (P.). Sur la fossette vermienne du crâne des mammifères,
in-8°, 24 p., 1 pl., 1884 (Ext. du Bull, de la Soc. d’Anthropologie de
Bruxelles).
Barrois (Ch.). Recherches sur les terrains anciens des Asturies et
de la Galice (Espagne), in-8°, 13 p., 4 pl., 1883 (Extr. de l’Ass. franc.
pour l’avanc. des Sc.).
— Observations sur la constitution géologique de la Bretagne, in-8o,
5 p., 1884 (Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord).
— Mémoire sur les grès métamorphiques du massif granitique du
Guéméné (Morbihan), in-8°, 36 p., 1884.
Bonaparte (Prince R.). Les premières nouvelles concernant l’érup-
tion du Krakatau en 1883, dans les journaux de l’Insulinde, in-8&,
93 p., 1 pl., 1883 (Extr. de la Æevue géogr. internat.).
Boury (£, de). Description d'espèces nouvelles de Mathilda du
bassin de Paris et révision du genre, in-8o, 44 p., 1 pl., 1883 (Extr.
du Journ. de Conchyliologie).
— Diagnoses Scalidariam novarum et Acirsæ novæ in stratis eoce-
nicis regionis « Bassin de Paris » vulgo dictæ repertis (1° article),
auctore. — In-8°, 6 p. 1883 (Extr. du Journ. de Conchyliologie).
Calderon. Organizacion y arreglo de los museos de historia natural.
Madrid, in-8°, 1884, 244 p.
Capellini (G.). Il chelonio veronese (Protosphargis veronensis Cap.),
scoperto nel 1852 nel Crelaceo superiore, presso Sant'Anna di Al-
d
50 DONS. — 21 AVRIL-23 JUIN 1884.
faedo in Valpolicella, in-4°, 36 p., 7 pl., 1884 (Extr. des Mem. della
Accad. dei Lincei).
— Il Cretaceo superiore e il gruppo di Priabona nell’ Apennino
settentrionale e in particolare nel Bolognese, e loro rapporti col
grès de Celles in parte e con gli strati a Clavulina Szabdr, in-4°,
18 p., 1 pl. 188% (Extr. des Mem. dell’ Acad. delle Scienze dell Isti-
tuto di Bologna).
Corbière (L.) et Bigot (A.). Étude géologogique de la tranchée du
chemin de fer entre Sottevast et Martinvast (Manche); découverte
d’une nouvelle station de grès de May et de schistes à Zrenucleus,
in-8°, 22 p., 1 pl., 1884 (Extr. des Mém. de la Société nationale des
Sc. de Cherbourg).
Cotteau (G.). Sur les Échinides du terrain éocène de Saint-Palais
(Charente-[nférieure), in-4°, 3 p., 1884 (Extr. des comptes rendus de
l’Acad. des Sciences).
— Note sur les Échinides jurassiques, crétacés, éocènes du Sud-
Ouest de la France, in-8°, 9 p., 1883 (Extr. du Bull. de la Soc. géol.
de France).
— Note sur les Échinides jurassiques de l'Algérie, in-8°, 3 p., 1883
(Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France).
— Échinides nouveaux ou peu connus (2° article), in-8°, 13 p.,
2 pl. (Extr. du Bull. de la Soc. zool. de France).
— La géologie au Congrès scientifique de Rouen en 1883 et Compte
rendu du Congrès, in-8°, 21 p., 4884 (Extr. du Bull. de la Soc. des Sc.
historiques et nat. de l'Yonne).
—, Peron et Gauthier. Échinides fossiles de l'Algérie, 2° fascicule.
Etages tithonique et néocomien, in-8, 99 p., 9 pl., 1884.
Couriot (H.). L'industrie des mines devant le Parlement, in-8°,
31 p., 1884 (Extr. du Compte rendu des travaux de la Soc. des Ingé-
nieurs civils).
Daniels. Un cas de Leontiasis ossea, in-4°, 6 pl., Harlem, 1883.
Delvaux (E.). Description d’une nouvelle espèce d’huître wemme-
_lienne, suivie d’un coup d’œil sur la constitution de la colline Saint-
Pierre et sur les alluvions qui forment le substratum de la ville de
Gand, in-8°, 15 p., 2 pl., 1883 (Extr. des Annales de la Soc. roy. ma-
lacologique de Belgique).
— Les Puits artésiens de la Flandre, in-8°, 8 p., 1884 (Exir. des
Ann. de la Soc. géol. de Belgique).
— Présentation à la Société géologique de Belgique d’un bloc an-
DONS. — 21 AYRIL-23 JUIN 1884. 51
guleux de syénite zirconienne trouvé dans la Flandre orientale, in-8,
4 p., 1884 (Ext. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique).
Favre (£.). Revue géologique Suisse pour l’année 1883, in-8,
94 p., 1884 (Ext. des Archives des Sc. de la Bibl. univ. de Genève).
Forest (L.). Contribuzione alla Conchiologia terziaria italiana. III,
in-4°, 18 p., 1 pl., 1883 (Ext. des Mem dell’ Accad. d. Sc. di Bo-
logna).
Girard (J.). Études de topographie comparée des côtes françaises
de l’Océan et de la Manche. 1 feuille in-f°.
Hongrie. (Commission géologique de la). Geologische Spezialkarte
der Länder der ungarischen Krone. BI. G. 6, Eisenstadt (avec texte).
— E 13, Esseg. F. 8, Stuhlweissenburg, 1/144,000.
Kilian (W.) et Deecke (W.). Description géologique des environs
N. de Maiche (notes géologique sur le Jura du Doubs, 1° partie),
in-8°, 58 p., 5 pl., 1884 (Ext. des Mém. de la Soc. d’émulation de
Montbéliard).
Kjerulf (Th.). Dislokationerne i Kristianiadalen, in-8°, I, 40 p. ; I,
26 p., 1 pl. (Ext. du Nyt. Mag, f. Naturvidenskaberne).
Mercalli (G.). L’isola d’Ischia ed il terremoto del 28 Juglio 1883,
in-4°, 55 p., 3 pl., Milan, 1884.
— Natura delle eruzioni dello Stromboli ed in generale dell’ atti-
vità sismo-vulcanica nelle Holie, in-8°, 30 p., 1881 (Extr. des Aiti
della Soc. ital. di Se. nat.).
— Sull’ eruzione etnea del 22 marzo 1883, in-8°, 11 p., 1883 (Exir.
dei Atti della Soc. ital. di Sc. nat.).
Ministère de la querre. Carte de France de l'État-Major au —— = one OZ
visée. Feuilles complètes : 4, 33, 60, 75, 80, 104, 107, 110, 127, 138,
150, 156, 165, 194, 219, 248, 249. Feuilles incomplètes :2,%: :;
4?
4, 25 43, :5 T4, ©: AO1, :; 115, : ; 139, ©; 460 ter, 2; 469 £er, =.
. Ministère des Travaux publics. Documents relatifs à la mission di-
rigée au sud de l’Algérie par le lieutenant-colonel Flatters. Journal
de route. Rapports des membres de la mission. Correspondance.
4 vol. in-4°, 440 p., 11 pl., 1884.
Ministère des Travaux publics. Service hydrométrique du bassin de la
Seine. Résumé des observations centralisées pendant l’année 1882,
par M. Goupil, ingénieur des ponts-et-chaussées, in-8°, 43 p. et 7 pl.
in-f°, 1884.
52 DONS. — 21 AvRIL-923 JUIN 1884.
— — Manuel hydrologique du bassin de la Seine, par M. A. de
Préaudeau, ingénieur des ponts-et-chaussées, 1 vol. in-4°, 120 p. et
9 pl., 1884.
— Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale.
Recherches zoologiques, 1" partie : Anthropologie du Mexique, par
M. E.-T. Hamy, 1 vol. in-4°, 40 p. 15 pl., 1884 (Ministère de l'Instruc-
tion publique).
Murray (J.) et Renard (A.-F.). Notice sur la classification, le mode
de formation et la distribution géographique des sédiments de mer
profonde, in-8°, 38 p., 1884 (Extr. du Bull. du Musée roy. d'Hist. nat.
de Belgique, t. {IT).
— — Les caractères microscopiques des cendres volcaniques et
des poussières cosmiques et leur rôle dans le sédiments de mer pro-
fonde, in-8°, 23 p., 1884 (id., id.). |
Newlands (John A.-R.). On the discovery of the periodic law and
on relations among the atomic weights, in-8°, 40 p., Londres, 1884.
Paléontologie française. Invertébrés. Terrain jurassique. Livraisons
LXVII et LXXIX, Échinodermes réguliers, par M. G. Cotteau; texte,
feuilles XLIII-XLVI, planches CCCCLXIII-CCCCLX VI, mars-mai 1884.
— Livraison LXVIII, Crinoïdes, par M. de Loriol; texte, feuilles
XXI-XXIV, planches LXXXIV-XCXV, mars 1884. — Livraison XXXIII,
Végétaux, Conifères ou Aciculariés, par M. de Saporta; texte, feuilles
XXXVII-XLII, planches XCXII-XCX VIII, mai 1884.
Pavlow (4.). Études géologiques sur le terrain jurassique du bas
Volga, I, in-8°, 70 p. 1883, — id., Il, Classification des assises et
listes des fossiles, in-8°, 25 p., 1884 (en russe).
Pohlig (Dr. H.). Geologisch-Paleontologisches von dem Nieder-
rhein, in-8°, 26 p., 1883 (Extr. der Sitzber.d. ges. f. Nat. u. Heilkunde,
de Bonn).
— Vorläufige Mittheïlungen über das Plistocaen insbesondere Thü-
ringens, in-8°, 15 p., 1884 (id.).
Renault et Zeiller. Sur un nouveau genre de fossiles végétaux.
In-4°, 4 p., 1884 (Extr. des Comptes rendus de l'Acad. des Sc.).
Sabatier-Desarnauds. Étude sur le Préhistorique et le Protohisto-
rique de l'ancienne province de Languedoc et des territoires limi-
trophes. In-8°, 24 p., Béziers, 1884.
Sauvage. Notice sur le genre Caturus et plus particulièrement sur
les espèces du Lias supérieur de l'Yonne, in-8°, 17 p., 3 pl., 1883
(Extr. du Bull. de la Société des Sc. his. et nat. de l'Yonne),
(M. Chaper.)
DONS. — 21 AvRIL-23 JUIN 1884. 59
Suède. ur géologique de la —). Série À a : Feuille
LXXXIX-XC ? avec texte in-8°. — Série À b : Feuilles VII-1X;
? 50.000
ET ——, avec texte in-8°, — Série Bb, n° 3,in-40, 24 p. ., À pl. et une carte
in-f° au ne Série C, Mémoires in-8°, n° 53, 56, 58, 60. Id. in-4°
n° 54, Limarson : De undre Paradoxideslagren vid Andrarum, 48 p.,
5 pl. — N°55, Tullberg : Skanes Graptoliter, Il, 44 p., 4 pl. — N° 57,
Tôrnquist : Ofversigt ofver Bergbyggnaden inom Siljausomradet i
Dalarne, 60 p., 1 pl. et 1 carte.
Tardy. L'homme quaternaire dans la vallée de l’Aïn, in-4°, 3 p.
(Extr. des Mém. de la Soc. des Sc. nat. de Saône-et-Loire).
— Huit jours d’excursions (dans le Dauphiné), in-4°, 40 p., (Extr.
des Mém. de la Soc. des Sc. nat. de Saône-et-Loire).
— Quelques mots sur la nappe aquifère supérieure de la Dombes,
in-8°, 15 p. (Extr. des Ann. de l’Acad. de Mâcon).
Van den Bræck. Mélanges géologiques et paléontologiques. Fasci-
cule I, in-8°, 19 p., Bruxelles, 1883.
— Note sur un nouveau mode de classification et de notation gra-
phique des dépôts géologiques, basé sur l’étude des phénomènes de
la sédimentation marine, in-8°, 32 p., 1884 (Extr. du Bul. du Musée
roy. d’'Hist. nat. de Belgique).
— Nouvelles observations faites dans la Campine en 1883, compre-
nant la découverte d’un bloc erratique scandinave, in-8°, 8 p., 1884
(Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord).
— et Autot. Explication de la feuille de Bilsen de la Carte géolo-
gique détaillée de la Belgique, in-4°, 212 p., 2 pl., 1883.
Verbeek (R. D. M). Topographische en Geologische Beschrijving
van den Sumatra’s Westkust. Batavia, in-4°, 676 p., 1883.
20 — Ouvrages périodiques,
_ France. Paris. Académie des Sciences. Comptes rendus des
Séances de l’—, t. XGVIIT, n° 16-24, 21 avril-16 juin 1884.
De Gasparin, — Sur la séparation de l’acide phosphorique dans les terres
arables, 963.
Dieulafait. — Dépôts de mer et d’eau douce au point du vue agronomique, 1007.
Gorceix. — Nouveau Mémoire sur le gisement du diamant à Graô Mogor, Prov.
de Minas Geraës (Brésil), 1010.
— Sur les minéraux qui accompagnent le diamant au Brésil, 1446.
Lemoine. — Sur le Simædosaure, reptile de la faune cernaysienne des environs
de Reims, 1011.
54 Dons. — 21 AvRIL-23 ouIN 4884.
Daubrée. — Observations extraites du rapport de M. Verbeek sur l’éruption du
Krakatoa, 1019. — Observations relatives aux ponces de Krakatoa, 1308.
Gonnard. — Addition aux associations géolithiques des dolérites de la Chaux-de-
Bergonne (Puy-de-Dôme), 1067.
Laur. — Sondage de Montrond (Loire), 1069.
Boussinesq. — Remarque relative à la vitesse Ide propagation de l’intumes-
cence produite dans l'Océan indien par l’éruption du Krakatoa, 1251.
Erington de la Croix. — Eruption du Krakatoa. Vitesse de propagation des
ondes marines, 1324.
Rolland. — Sur les terrains de transport et lacustres du bassin du Chott Melrir
(Sahara oriental) 1342. — Objections à la théorie d’une mer saharienne, 1453.
Renault et Zeiller. — Sur un nouveau genre de fossiles végétaux, 1391.
Michel-Lévy. — Sur quelques nouveaux types de roches provenant du mont
Dore, 1394.
Rouire. — La découverte de la mer intérieure africaine, 1472.
De Lesseps. — Remarques à propos de la communication précédente.
— Journal des Savants, avr.-mai 1884.
— Revue des travaux scientifiques, tome IV, N° 3, 1884.
— La Nature, n°° 569-577, 26 avril-21 juin 1884.
G. Capus. — Sables mouvants et colonnes de brèche du Turkestan, 343.
X. — Le tremblement de terre du 22 avril 1884 en Angleterre, 354.
Jaccard. — Le grand lac purbeckien du Jura, 374.
S. Meunier. — Origine de l’activité volcanique, 379.
Vila. — Nouvelle île volcanique dans, l'Alaska, 387.
— Le Grand Cañon du Colorado, 23.
— Club Alpin français. Bulletin mensuel, 1884, N°° 4-5, avril-mai.
— Société d’Anthropologie. Bulletin, tome VII, 3° série, fascicule 1,
janvier-mars 1884.
— Société botanique de France. Bulletin de la —, : NN, 1883.
Session extraordinaire à Antibes.
— — Id. Revue bibliographique E. (nov-déc. 1883.)
— — T. XXXI, Comptes rendus des séances, n° 2, 1884.
— Société de Géographie. Compte rendu des séances, 1884,
N°5 9-12.
— Société zoologique de France. Bulletin de la —, pour 1884,
N®1et 2.
— Journal de Conchyliologie, publié sous la direction de H. Crosse
et P. Fischer, t. XXII, N°° 1-4, 1882.
R. Tournouër. — Description d’un nouveau genre de Cardiidæ fossiles des
couches à Congéries de l’Europe orientale, 58. — Description d’un nouveau genre
de Melanopsidinæ fossiles des terrains tertiaires supérieurs de l'Algérie, 59.
P. Fischer. — Diagnoses generis novi Pteropodium fossilium, 59.
Cossmann. — Description d'espèces nouvelles du Bassin parisien, 414, 279. —
Citation d'espèces déjà décrites dans de nouveaux gisements du Bassin parisien, 293.
(A
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