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F CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830,
© À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE -
PAR ORDONNANCE DU 5 AVRIL 1832
QUATRIÈME SERIE
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PARIS
_ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
28, rue Serpente, VI
COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX N° 173.72
1923
NOTA. — Le Compte Rendu sommaire des séances n’est pas réimprimé dans le Bulletin propre:
: ment dit, qui ne renferme que les notes dont la longueur n'a pas permis l'insertion au Compie
«Rendu des séances, La table générale, placée à la fin du volume, comprend à la fois les articles
des deux publications, qu'il y à ainsi intérêt à relier ensemble.
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4 Série, t. XXIII. — 1923.— N° 1-2
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BULLETIN
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CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, A 4e *
A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832.
| QUATRIÈME SÉRIE
TOME VINGT-TROISIÈME
Fascicue 1-2.
Lisre Des Meusres, etc.
Feuilles 1-3. — Planches I-IV.
PARIS
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
28, rue Serpente, VI
COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX PARIS; N° 173-72
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27 juin 1923.
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EXTRAITS DU RÉGLEMENT DE LA SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE
AnrT. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l’avancement de la
Géologie en général el particulièrement de faire connaître le sol de la
_ France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les Arts industriels
et l'Agriculture.
Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran-
çais et les Etrangers peuvent également en faire partie. Il n'existe aucune
distinction entre les membres.
Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dans
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation !
et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président.
Arr. 37-38.— La Société tient ses séances habituelles à Paris, de novembre
à juillet. La Société se réunit deux fois par mois (en général, le 1 et le 3e
lundi du mois à 17 heures). -
Arr. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la
Sociélé doivent être présentées chaque fois par un de ses membres.
Arr. 46. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent.
Arr. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement
déterminé.
Arr. 53.— Un Bulletin périodique des travaux de la Société est délivré
gratuitement à chaque membre.
Arr. 54, — La Société publie en outre des Mémoires de Géologie et des
Mémoires de Paléontologie, qui ne sont pas distribués gratuitement aux
membres.
Arr. 55. — Tous les travaux destinés à l'impression doivent être inédits
et avoir été présentés à une séance.
Arr. 75. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par
l'intermédiaire du Secrétariat, un tirage à part des communications insé»
rées au Bulletin.
Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bibliothèque de la Société,
peuvent être empruntés par les membres... (Service des prêts).
1. Les personnes désirant faire partie de la Société etine connaissant aucun
membre pour les présenter peuvent adresser une demande au Secrétariat, en
exposant les titres qui justifient de leur admission.
TABLEAU DES SÉANCES EN 1923
Les séances ont lieu les Lundi à 17 heures, aux dates suivantes :
JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAI JUIN NOVEMBRE DÉCEMBRE
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La séance générale aura lieu le jeudi 24 mai, à 16 heures.
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SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
MEMBRES A PERPÉTUITÉ
Sont membres à perpéluilé les personnes qui donnent ou lèguent à la Société
une somme d'au moins deux mille francs.
+ BarortTe (J.). + pe Lamorne (Colonel).
+ DE Bary (Em.). DE LAMOTHE (Général).
+ Bazize (Louis). + LevazLois (J.).
+ Biocue (Alphonse). + Linper (O.).
+ Cueux (Albert). Mansuy (H.).
Cossmanx (M.). + Mr (Mathieu).
+ Correau (Gustave). * Ÿ PARANDIER.
+ DANToN. + Presrwicr (Joseph).
+ Dausrée (A.). + Ravmowp» (Ferdinand),
+ Dorrrus-Ausser (Daniel). + pe Riaz (Auguste).
+ Fonranxes (F.). + Roserrox (Docteur).
+ Gauvry (Albert). + Tournouër (R.).
+ Gossecer (J.). + DE VereuiL (Edouard).
+ Grap (Ch.)) + VIQUESNEL.
+ Jackson (James). + ViRLer D'Aousr.
+ LacnranGE (Docteur),
BiBLioTHèQuE DE L'UNiversiITÉ DE BALE (Suisse),
COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DE PARIS À Lyon Er À LA MÉDITERRANÉE.
ComMPAGNIE DES FORGES DE CHATILLON, CoMMenTRyY Er NEUvEs-Marsonws.
CoMPAGNIE DES MiINERAIS DE FER MAGNÉTIQUE DE Dos A-EL-HaAprp.
Compacte DES MINES pe LA GRAND'COMBE.
Ixsrrrur GéoLogique De CLuy (Roumanie).
SERVICE DES MINES DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES TRAVAUX PUBLICS pu Maroc,
SOCIÉTÉ ANONYME DES HOUILLÈRES DE BESSÈèGEs Er Rograc.
SOCIÉTÉ DE PÉTROLES TEHELEKEN-DAGHESTAN, Grozxy (Caucase),
MEMBRE DONATEUR
+ Madame C. Fonranxes
LISTE DES ANCIENS PRÉSIDENTS
à MM. MM.
1830 +Amr Bové. 1838. +Corpter.
* | pe Roissy. 1839. +Coxsranr Prévosr.
1831. +Conpter. 1840. +BronGnrarrT (Alex.).
1832. +Broxcnrart (Alex.). 1841. +Passy.
1833. De Bonnarr. 1842. +Conprer,
1834. +CoxsTanT Prévost. 1843. <D’OrBreNY (Alcide\.
1835. +Amr Bové. 1844. +D'ArcHrac.
1836. +ELre De BEaumoxr, 1845. +ÉLie pe :BeAuMONT.
1837. + DurRÉNoY. 1846. +DEe VERNEUIL.
1847.
1848.
1849.
1850.
1851.
1852.
1853.
1854.
1855.
1856.
1857.
1858.
1859.
1860.
1861.
1862.
1863.
1864.
1865.
1866.
1867.
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+ DuFRÉNOY.
+MIcueELIin.
+D’ARCHIAC.
+ÉLIE DE BEAUMONT.
+Consranr PRÉvosT.
+n'Omarius D'Harroy,
+DE VERNEUIL,
-FD'ARCHIAC.
+ELre DE BEAUMONT,
+ DESHAYES,
+ Damour.
+ VIQUESNEL.
+ HéBerT.
+ LEVALLOIS,
+Ste-CLarre-DEvILLE (Ch.).
+ DELESSE,
+Gaupry (Albert).
+ DAUBRÉE.
+ GRUNER (L.).
+ Larrer (Édouard).
+DE VERNEUIL.
+ BELGRAND.
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+ Gervais (P.).
+ HéBerr.
+pe Rovs (Marquis).
+ CorrEau.
+ JANNETTAZ (Ed.).
+PELLAT (Ed,).
+ TOURNOUER..
+ Gaupry (Albert).
T DAUBRÉE.
+DpE LappARENT (Albert),
7 FISCHER.
Douvizzé (Henri).
+ Lory (Ch.).
TPARRAN.
+MALLARD.
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1889.
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1913.
1914,
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1918.
1919.
1920.
1921
1922.
LAURÉATS DU PRIX
MM.
+Munrer-CHALMAS
Barrois (Ch.).
+FaBre (G.,).
+ FonTaNNESs (F.),
+ HERMITE.
+OEuzert (D.).
+ Vasseur (G.,),
Dozrrus (G.-F.),
+ LEENHARDT (Fr.),
+ Micuez-Lévy.
+ BERGERON (J,),
1893.
1896.
1898.
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1902.
1904.
1906.
1908.
1910.
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1914.
+ CoTTEAU.
+ Gaupry (Albert).
+ SCHLUMBERGER.
+ HéserrT.
+ BERTRAND (Marcel).
+Munier-CHaLMas,
+ Micuez-Lévy.
+ ZEILLER.
+ GOSsELET.
+ LiNpEr.
Dorrrus (G.-F.),
Baurois (Ch.).
+BerGErON (Jules),
DE MarGerie (Emm.).
+ DE LappARENT (Albert).
Carez (Léon).
Hauc (ÉmiLE).
Bouze (Marcellin).
TERMER (Pierre).
+PERroN (A.).
+ BorsreL (A.).
Caveux(L.),
Douvizzé (Henri).
+Janer (Léon). &
Lacroix (A.).
+ OEuzerTt (D.).
Gen (L.).
STANISLAS MEUNIER,
+ Taevenin (A.).
Cossmanx (M.).
Dozzrus (G,-F.).
Jourpy (E.).
Berrranp (Léon).
DE Marceme (Emm.),
Termier (Pierre). .
Zurcner (Ph.).
Lacroix (A.).
VIQUESNEL
MM.
Hauc (Émile).
Cossmanx (M.).
GLANGEAuD (Ph,),
+ CHorrar (Paul).
Roussez (Joseph).
+PervinquièRE (Léon).
Bresson (A,).
+THeveniN (A.),
+Douvizzé (Robert).
Roman (F.).
+FLamanD (G,B.M.).
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19146. Joceaup (L.). 1920. RePeLiN (J.).
1918. Prrouter (M.). 1922. TEILHARD DE CHARDIN.
LAURÉATS DU PRIX FONTANNES
MM. MM.
1889. +BErrranp (Marcel). 1907. LEMoIxE (Paul).
1891. Barnois (Ch.). 1909, Jacog (Ch.).
1893. Kizran (W.). 1911. Réviz (J.).
1895. DELAronD (Fr.). 1913. +Boussac (J.).
1897. Bouze (Marcellin). 1946: Gicxoux (Maurice).
1899. Ficneur (E.). 4917. Mansuyx (H.).
4901: +Paourer (V.-L.). ” 1919. +Cuaupeau (R.).
1903. GEnriz (L,), 1921. MExçaup (1..).
4905. Cayæeux (L.). 1923. Farror (Paul).
LAURÉATS DU PRIX PRESTWICH
MM. MM.
1903. Termier (Pierre). 1915. Berrranp (Léon).
1906. Lucron (Maurice). 1918. Bicor (A.).
1909. Canrez (Léon). 1921: Lerice (M.).
1912. DE MARGERIE (Emm.). £
LAURÉATS DU PRIX ALBERT GAUDRY
MM. MM.
1911. Bouze (Marcellin). 1918. Os8orn (H. F.).
4912. Douvizzé (Henri). 1919. Lacroix (A.).
4943. +Suess (Ed.). 1920. TerMiER (P.).
4914. Hauc (Émile). 1924, Kizran (W.,).
4917. WALCOTT (G.D.).
LAURÉATS DU PRIX GOSSELET
MM. M.
A Nroxrés (R.). 1924. Pruvosr (P.).
1917. CavEux (L.)
ADMINISTRATION
DE LA
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
pour l'année 1993.
BUREAU
1923. Président : Paul LEMoInE.
1923. Vice-Présidents : F. DeLaronD,'P. TercuarDp DE CuarniN, M. LERICHE,
E. ARGAND.
1923-24. Secrétaires : J. Boureart, P. Viennor.
1923-24. Vice-Secrétaires : R. ABrarDp, J. GANDILLOT.
1923-25. Trésorier : L. Lurau».
1923-25. Archiviste : L. JorrAu»..:
CONSEIL
3 P. Termier, À. LanQuine, J. Corrreau, H. Douvirzé.
1923-24. Pn. Zurcer, L. Caveux, P. Jopor, L. GENTIL.
3-24. A. Lacroix, E. HauG, Léon BerrranD, Ch. Hupier.
COMMISSIONS
Bulletin : 1923, H. Douvizzé, A. LanouIne ; 1923-24, P. TERMIER,
L. Caveux ; 1923-25, E. Hauc, Léon BERTRAND.
Mémoires de Géologie : 1923, E. Hauc, P. Teruter ; 1923-24, L. Caveux,
L. Genriz ; 1923-1925, L. BerrranD, À. LANQUINE.
Mémoires de Paléontologie : 1923, H. Douvizcé, J. Corrreau ; 1923-24,
L. Caveux, E. Hauc ; 1923-25, J. Lamgerr, J. Morercer.
Bibliographie : E. Hauc, L. Caveux, A. LanQuINE; ORcEL à titre de délé-
gué de la Société française de Minéralogie. à
Archives et Bibliothèque : Emm. ne MARGERIE, A. LANQUINE, L. BERTRAND.
e Bureau fail partie ommissions d’impressior rchives.
Le Bureau fail partie des Commis s d'impression et des Archives
Comptabilité : P. Termier, L. Gentiz, L. Giraux.
Prix : Le président et les vice-présidents du Bureau, les anciens prési-
dents, les lauréats des divers prix et en outre : J. BLavac, Ch. DEPÉREr,
À. pe Grossouvre, F. KERFORNE, J. WELscu.
Délégués à la Fédération française des Sociétés de Sciences naturelles
H. Douvicré, L. Caveux, P. Lemoine, E. Hauc, L. Luraup.
Le RME]
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES
AU 1° Janvier 1993
Le signe [P] indique les membres à perpétuité et l'ast ‘rique * les membres à vie.
%
*
*
+
Abendanon (E.-C.), Ing., « Edmar Hoeve » Nunspeel (Pays-Bas).
Abrard (René), Assistant au Muséum nat. d'Il. N.; 2, boule-
vard de Courcelles, Paris, XVII.
Adkins (W. S.). Cie Mexicaine de Pétroles « EI Aguila », apart,
150 ; Tampico (Tamps., Mexique).
Aguilar Santillan (Raphaël), Secrétaire perpétuel de la Société
Antonio Alzate ; Mexico (Mexique).
Aguillon, Insp. gén. des Mines, 71,r. du F&-St-Ionoré, Paris, VIIT,
Allorge (Maurice), ancien Lecteur de Géogr. phys. à lUniv.
d'Oxford, 37, rue d'Alsace, Mantes (S.-et-0.).
Ami (Henri-M.), Dr ès sce.; Hillside Strathcona Park ; East
Ottawa (Canada).
Amiot (Henri), Ing. en chef hon. des Mines ; #4, r. Weber, Paris,
XVI.
Andrimont (René d’), Ing. des Mines, Professeur de Géol. à l'Inst.
agr. de Belgique ; 10, r. Joseph-Dupont, Bruxelles.
Androussof (Nicolas), Membre de l’Académie des Sciences de
Pétrograd ; Liben, &. 1081, byt 2 f. U pivovara, Praha. VIII.
Anten (Jean), Ing. des Mines, Chef des Travaux de Géol. à l'Uni-
versité, 26, rue Basse-Chaussée, Liége (Belsique).
Anthoine (Raymond), Ing. géol., 6, rue Joseph-Dupont, Bruxelles
(Belgique).
Arabu (N.), Lic. ès sc., Serv. Carte géol. d'Alsace et de Lorraine,
1, r. Blessig, Strasbourg (Bas-Rhin).
Arambourg (Camille), Ing. agronome, Les Glycines, rue Bois-la-
Reine, Alger.
Arbenz (Paul), Professeur de Géol. à l'Univ.de Berne (Suisse).
Argand Emile), Professeur de Géol. à l'Univ., 25, Trois-Portes,
Neuchâtel (Suisse).
Astier de la Vigerie (Baron d'), 74, rue du Commerce, Paris, XV.
Astre, Dr en pharmacie, Préparateur de Géol. à la Fac. des Se.,
10, r. Ozenne, Toulouse (Haute-Garonne).
Aubert (Edgard), 18, r. de Trétaigne, Paris, XVIII.
Aubert (Frédéric), 32, r. St-Louis, Montauban (T.-et-G.).
Aufrère (Léon), Professeur au Collège d’Abbeville (Somme).
Auvray (E.), Professeur à l'École primaire sup., 4, r. de la Geôle,
Dourdan (S.-et-O.).
Azam (Aimé), Dr sc., Lab. de Géogr. phys. de la Fac. des Sc.,
213 bis, bd St-Germain, Paris, VII.
Azéma (Joseph), Lic. ès se., 14, r. de la Mairie, Pamiers (Ariège).
Azéma (Colonel Léon), 1, r. de Mirbel, Paris, V.
Babet (Victor), Géologue du Serv. des P. et Ch., de Tiflis ; #4, av.
Victor-Hugo, Paris, XVI.
Ball (John), Ph. D., Insp. en chef au Geol. Surv., Le Caire(Égypte).
Barbier (Léon-Lucien-Louis), Instituteur, square des Tilleuls, .
Parc-St-Maur (Seine).
1875
1921
1901
1922
1873
1899
1906
1917
1903
1881
1901
1894
1902
1942
191%
1913
1890
1919
1912
1912
1919
1908
1891
*
*
+
*
*
#
*
AU
Bardon (Paul), 27, r. Pierre-Guérin, Paris, XVI.
Barrahé (Louis), Agr. de l’Univ., Ecole normale supérieure,
45, rue d'Ulm, Paris, V.
Barré (Commandant O.), 10, av. Henri-Martin, Paris, XVI.
Bärri (Werner), Etud. Univ. de Bâle, Birmannsgasse, 33, Bâle
(Suisse).
Barrois (Gharles), Membre de l’Institut, Professeur à la Fac. des
Sc., 41, r. Pascal, Lille (Nord).
Barthélemy (François), 2, pl. Sully, Maisons-Laffitte (S.-et-O.).
Barthoux (Jean), Chef du Serv. géol. du Maroc, Rabat (Maroc).
Beaugé (Alfred), Directeur général de l'Office chérifien des Phos-
phates, à Rabat (Maroc).
Bédé (Paul), Service des approvisionnements de la Cie des
chemins de fer de Gafsa, Sfax (Tunisie).
Beigbeder (David), anc. Ing. des Poudres et Salpêtres, 15,r. Lamen-
nais, Paris, VIII.
Bel (Jean-Marc), Ing. des Mines, 90, r. d'Amsterdam, Paris, IX.
Bernard (Augustin), Chargé de Cours à la Fac. des lettres, 10, r.
Decamps, Paris, XVI.
Bernard (Charles-Em.), Ing. civ., 14, r. Pérignon, Paris, VII.
Bernet (Edmond), Dr ès sc., 4, r. St-Victor, Genève (Suisse).
Berr (Raymond), Ing. au Corps des Mines, 60, av. de la Bourdon:
nais, Paris, VII.
Berry (Edward Wilber), Professeur de Pal. et de Géol., John
Hopkins Univ. Baltimore (Mary., E.-U.-A.).
Bertrand (Léon), Professeur à la Fac. des Sc. et à l'Éc. centrale
des Arts et Man., 87, bd de Port-Royal, Paris, XIII.
Bertrand (Paul), Professeur à la Fac. des Sc., 159, r. Brûle-
Maison, Lille (Nord).
Betim Paes Leme (Alberto), Substitut à la sect. de Min. et de Géol.
du Mus. d’H. N., Quinta de Boa Vista, Rio de Janeiro (Brésil).
Bévia (Jean), Architecte, 16, r. Michelet, Alger.
Bezagu (Louis), Capitaine, 61, cours d'Aquitaine, Bordeaux (Gir.).
Bézier (T.), Conservateur du Musée d'H. N., 9, r. Alphonse-Gué-
rin, Rennes (I.-et-V.).
Bibliothèque de la ville d'Annecy (Hte-Sav.).
1899 [P] Bibliothèque de l'Université de Bâle (Suisse).
1920
1890
1918
1890
1891
1906
Bibliothèque de l'Université de Besançon (Doubs).
Bibliothèque universitaire de Clermont-Ferrand (P.-de-D.).
Bibliothèque de l'Université de Dijon (Côte-d'Or).
Bibliothèque universitaire de Grenoble (Isère).
Bibliothèque de l’Université catholique de Louvain, 22, r. Neuve,
Louvain (Belgique).
Bibliothèque municipale de la Ville, place de la Bibliothèque,
Marseille (B.-du-R.).
Bibliothèque de l'Ecole des mines et de métallurgie, Faculté
technique du Hainaut, r. de Houdain, Mons (Belgique).
Bibliothèque universitaire, palais de l'Université, Montpellier (H.).
Bibliothèque de l'Université de Strasbourg (Bas-Rhin).
Bibliothèque universitaire de Méd. et Sc., allées St-Michel, Tou-
louse (Hte-Gar.).
*
*
*
+
*
0e, Pre:
Bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle de la ville de
Nîmes (Gard).
Bibliothèque publique, 20, Soulk El Attarine, Tunis (Tunisie),
Bigot (A.), Doyen de la Fac. des Sc., 28, r. de Geôle, Caen (Calv.).
Bizard (René), Avocat, à Epiré, par Savennières (M.-et-Loire).
Blanchet (Fernand), Préparateur de Géol. à la Fac. des Sc. de
Grenoble (Isère).
Blayac (Joseph), Professeur de Géol. à la Fac. des Sc., Montpellier
(Hérault).
Blondet (Henri), Juge suppléant, r. de la Gare, Chambéry (Savoie).
Boca (Léon), Lic. ès sc., 1, r. du Regard, Paris, VI.
Bochin (François), Dr en méd., anc. interne des Hôpitaux,
Senonches (Eure-et-Loir).
Bofill y Poch (Arthuro), Secrétaire perpétuel de l’Ac. des Sc. de
Barcelone, 256, Provenza, Barcelone (Espagne).
Bogdanowitch (Gh.), Anc. Directeur du Comité géol. de Russie,
al. Jerosalimskie, 71, Varsovie (Pologne).
Boisse de Black (Mi!e Y.), Lab. de Géogr. phys. de la Sorbonne, 7,r. de
l’Abbé-de-l'Épée, Paris, V.
Bonaparte (Prince), Membre de l'Institut, 10, av. d'Iéna, Paris, XVI.
Bonnes (F.), anc. Professeur de Géol. et de Min. à l'Éc. des Mineurs,
4, pl. du Marché, Alais (Gard).
Bonnet (Pierre), 3, r. Froidevaux, Paris, XIV.
Boubée (N.), Lic. ès sc., 3, place Saint- André- des-Arts, Paris, VI.
Bouiïllard (G.), Ing. en chef des Ch. de fer de l'État chinois, Poste
française, Pékin (Chine).
Bouillerie (Baron de la), Ch. de la Bouillerie, Crosmières (Sarthe).
Boule (Marcellin), Professeur de Pal. au Muséum nat. d'H. N., 3,
place Valhubert, Paris, V.
Bourcart (Jacques), Dr ès sc., Préparateur de Géog. phys. à la Fac.
des Sc., 54, av. de Saxe, Paris, XV.
Bourdon (P.), Ing. des Arts et Man., 72, rue du Vieux-Pont-de-
Sèvres, Billancourt (Seine).
Bourgeat (Chanoine), Doy en hon. de la Fac. libre des Sc. de Lille,
5, r. Dusillet, Dôle (Jura).
Bourgery (Henri), anc. Notaire, propriété des Capucins, Nogent-
le-Rotrou (E.-et-Loir).
Bourret (René), Dr ès se., Assistant au Serv. géol. de l’Indochine,
4114, r. Jules-Ferry, Hanoï (Tonkin.
Boursault (Henri), Ing. principal du Service des Eaux au Ch. de
fer du Nord, 59, r. des Martyrs, Paris, IX.
Bouzanquet, Ing. des Arts et Man., 29, r. des Batignolles, Paris,
XVII.
Braly (Adrien), Ing. des Mines, 21, r. Poussin, Paris, XVI.
Branner (John Casper), Professeur de Géol., Stanford Univ. (Cali-
fornie, E.-U.-A.).
Bravo (José), Ing, en chef des Mines, Professeur de Min. et de
Géol. à l'Éc. des Ing., Apartado 889, Lima (Pérou).
Bréon (René), Coll. Se Carte géol. France, Semur (Côte-d'Or).
Brepson (M! Félicienne), Agr. de l'Univ., Lab. de Géogr. Phys.,
4, r, Victor-Cousin, Paris, V.
Bresson (A.), Dr ès. sc., Préparateur de Géol, à la Fac, des Sc.,
Besançon (Doubs),
+
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+
se
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Brice (A.), Ine., 3, place Paul-Verlaine, Paris, XIII.
Brière (M! Yvonne), Dr ès sc., 2 ter, bd de l'Ouest, Le Raincy
(S.-et-0.).
Briquet (Abel), Adj. au Serv. Carte géol. d'Alsace et de Lorraine,
14, r. de l'Observatoire, Strasbourg (Bas-Rhin).
Brives (Abel), Professeur de Min. à la Fac. des Sc., Coll. Serv.
Carte géol. de l’Algérie, Mustapha-Alger.
Brochot (R.), Ing., Entrepreneur de sondages, 69, r. de Roche-
chouart, Paris, IX.
Brun (P. de), Receveur des Domaines, St-Rémy-de-Provence (B.-
du-R.).
Bruneteaux (Edouard-J.), 130, r. du Faub. Poissonnière, Paris, X.
Brunhes (Jean), Professeur de Géogr. humaine au Collège de
France, 13, quai du 4#-Septembre, Boulogne-sur-Seine (Seine).
Burckhardt (Carlos), Géologue à l’Inst. géol. nat., Avenida Michoa-
can, n° 39, Mixcoac, Mexico (Mexique).
Bureau (Louis), Professeur à l'Éc. de Méd., Directeur du Musée
d'H. N., 45, r. Gresset, Nantes (Loire-Inf.).
Bursaux, Administrateur-Directeur de la Cie des Phosphates
tunisiens, 9, r. Huysmans, Paris, VI.
Busquet (Horace), Coll. adj. Serv. Carte géol. de la France, 40,
r. Spuller, Beaune (Côte-d'Or).
Caillet (H.), Dr en méd., 8, r. Bachaumont, Paris, II. ne
Ganu (Ferdinand), 18, r. du Peintre-Lebrun, Versailles (S.-et-O.).
Caralp (Joseph), Professeur hon. de Min. à la Fac. des Sc., 44,
r. Trente-six-Ponts, Toulouse (Hte-Garonne).
Cardot (Ch.), Pharmacien, Melisey (Hte-Saône).
Carez (Léon), Dr ès sc., anc. Dir. de l'Annuaire géol., Lic. en
dr., 18, r. Hamelin, Paris, XVI.
Carnegie Museum (W. J. Holland, Dir.), Pittsburgh (Pens., E.-U.-
A
Carpentier (Abbé A.), Dr sc., Professeur suppléant à la Fac. libre
des Sc., r. de Toul, Lille (Nord).
Gayeux (Lucien), Professeur de Géol. au Collège de France et à
l'Inst. nat. aoron., 6, place Denfert-Rochereau, Paris, XIV.
Cazenave (Paul), Commandant en retraite, 4 bis, r. Mertens, Bois-
Colombes (Seine). ;
Célérier, Prof. Inst. des Htes Etudes marocaines, collège de
jeunes filles de Rabat (Maroc).
Chabanier (E.), Ing. civ. des Mines, 15, av. Pasteur, Paris, XV.
Chalas (Adolphe), 14, r. Angélique-Vérien, Neuilly-sur-Seine
(Seine).
Chapuis (Albert), anc. Prés. de section au Trib. de Commerce de
la Seine, 229, r. du Fg-St-Honoré, Paris, VIII.
Chaput, Professeur de Géol. à la Fac. des Sc., Dijon (Côte-d'Or).
Charpiat (René), 29, Grande-Rue, Nogent-sur-Marne (Seine).
‘ Charreyre (Abbé), à Alosiers, commune de la Fage-St-Julien, par
St-Chély d’Apcher (Lozère).
Chartron (C.), 1, r. Henry-Renaud, Luçon (Vendée).
Chatelet (Casimir), 32, r. Vieux-Sextier, Avignon (Vaueluse).
Chautard (Jean), Dr se., 58, v. Cardinet, Paris, XVII,
AR". f1
PE 4 RE
188% Chauvet (Gustave), Notaire honoraire, Président honoraire de la
Société archéologique et historique de la Charente, 30, r. du Jar-
din-des-Plantes, Poitiers (Vienne).
1883 Chelot (Emile), Lic. ès sc., 82, r. Monge, Paris, V.
1922 Chètelat (Enzo de), 12, r. de la Sorbonne, Paris, V.
1914 Cholley (A.), Professeuragr. d'Hist.et de Géogr.au lycée, 10, cours
de la Liberté, Lyon (Rhône).
1916 Chowdhry (W.), Dr en dr., Consulting Geol., 9, Sunny Park,
Calcutta (Indes anglaises).
1921 Cizancourt (H. de), Ing. des Mines, « Premier » Naftowa Spolka
Boryslaw (Pologne).
1919 Clerc (Camille), 145, av. Malakoff, Paris, XVI.
190* * Cléro (Maurice), 2i, r. Ledru-Rollin, Fontenay-aux-Roses (Seine).
1880 * Cloëz(Charles-Louis), Examinateur de sortie à l’Éc. polytechnique,
0, r. Guy-de-la-Brosse, Paris, V.
1907 * Colas (Ernest), Maire, Haute-Isle, par la Roche-Guyon (S.-et-0.).
1919 * Collet (Léon W.), Professeur de Géol. à l’Univ., Lab. de Géol.,
18, r. de Candolle, Genève (Suisse).
4919 * Collignon (Maurice), Cap., Élève à l'École sup. de guerre, 25, r. du
Louvre, Paris, I.
1920 Collin (Léon), Dr ès sc., Professeur d'Hist. nat. au lycée de Rennes,
8, r. Hippolyte-Lucas, Rennes (Ille-et-Vil.).
1921 Combaz (Abbé), Professeur de Sciences au Grand Séminaire de
Chambéry (Savoie).
190% Combes (Paul), 1, r. de l’Assomplion, Paris, XVI.
1882 Commission du Service géologique du Portugal, 113, rua do Arco
a Jesus, Lisbonne (Portugal).
1882 Gie des Chemins de fer de l'Est (le Prés. du Conseil d'Adm. de la),
21 et 23, r. d'Alsace, Paris, X.
1879 [P] Cie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (le
Prés. du Conseil d'Adm. de la), 88, r. St-Lazare, Paris, IX.
1882 |P] Gie des Forges de Châtillon, Commentry et Neuves-Maisons, 19,
- r. de la Rochefoucauld, Paris, IX.
1879 |P] Gie des Minerais de fer magnétique de Mokta-el-Hadid, 58, r. de
Provence, Paris, IX.
1879 [P] Gie des Mines de la Grand Combe, 26, r. Laffitte, Paris, IX.
1902 Corbin (Paul), Ing., #3, av. du Bois-de-Boulogne, Paris, XVII.
1909 Cornet (Jules), Correspondant de l'Institut, Professeur à l'Éc. des
Mines de Mons et à l’Univ. de Gand, 12, bd Elisabeth, Mons
(Belgique).
1921 Corroy (Georges-Marie), Préparateur de Géol. à la Fac, des Se.
de Nancy (M.-et-M.).
1873 Cortäzar (Daniel de), Sénateur, Insp. gén. des Mines, anc. Pré-
sident du Serv. Carte Géol. Espagne, 16, r. Veläzquez, Madrid
(Espagne).
1883 [P] Cossmann (Maurice), Directeur de la Revue critique de Paléoz.,
2, bd Sadi-Carnot, à Enghien (S.-et-O.).
1906 Cottin (René), Lic. en dr., Directeur de la Cie parisienne des
Asphaltes, 81, r. Jouffroy, Paris, XVII.
1904 Cottreau (Jean), Dr ès sc., Assistant de Paléont. au Muséum nat.
d'H. N., 252, r. de Rivoli, Paris, I.
1920 Couégnas (Jean), Préparateur de Géol, à l'Univ., 84, avenue de
Bordeaux, Poitiers (Vienne).
*#
*
ne
+
D
Couffon (Olivier), Dr en méd., Secrétaire de Paleontologia Univer-
salis, 114, r. Hoche, Angers (M.-et-L.}.
Gourty (Georges), 64, r. Vercingétorix, Paris, XIV ; et Chauffour-
lès-Etréchy (Seine-et-Oise).
Cousin (M'ie G.), Lic. ès sc., Préparateur à la Fac. des Sc.,
4, r. Victor-Cousin, Paris, V.
Couvreur, Professeur intérimaire à lEc. nationale d'Agriculture
de Grignon (S.-et-O.).
Grooks (Harold-F.), Géologue, 4, r. Herran, Paris, XVI.
Daguin (Fernand), Préparateur à la Fac. des Sc., 18, rue d’Aube-
terre, Montpellier (Hérault).
Dale (T. Nelson), Géologue (pensionné). U. S. Geol. Surv.,
Pittsfield (Massachusetts, E.-U.-A.).
Dalimier (Henri), Directeur du Musée, 7, r.du Séminaire, Avranches
(Manche).
Dalloni (Marius), Professeur à la Fac. des Sc., Coll. Serv. Carte
géol. de la France et de l'Algérie Mustapha (Alger).
Dal Piaz (Georges), Univ. de Padoue (Italie).
Dangeard (Louis), Préparateur de Géol. à la Fac. des Sc. de Rennes
(Ile-et-Vil.).
Darder i Pericas (Bartolomé), Lic. ès sc., Vallori, 18, pral. Palma,
Majorque (Espagne).
Darton (Nelson H.), Géologue, U. S. Geol. Surv., Washington,
(D. C., E.-U.-A.).
Dasse (Abbé Joseph), Curé-doyen, Pougues-les-Eaux (Nièvre).
Dautzenberg (Ph.), 209, r. de l'Université, Paris, VII.
Davies (Alfred), 18, quai Gaston-Boulet, Rouen (Seine-Inf.).
Davies (A. Morley), D. Sc., Lecturer de Pal., Impérial Collège
Science et Technolosie, South-Kensington, Londres, S. W. 7.
Debeaupuis, Professeur à l’École normale d'instituteurs de Saigon
(Indochine).
Decary (Raymond), La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne).
Deguilhem (Pierre), Pharmacien à Monbahus (Lot-et-Gar.).
Dehorne (M'': Lucienne), Préparateur de Zool. à la Fac. des Sc.,
Sorbonne, Paris, V.
Delafond (Frédéric), Insp. gén. des Mines, 108, bd du Montpar-
nasse, Paris, XIV.
* Delamarre de Monchaux (Comte), 6, r. de Bellechasse, Paris, VII.
Ci
Delebecque (André), Ing. en chef des P. et Ch., 57,r. des Vignes,
Paris, XVI.
Delépine (Abbé G.), Professeur de Géol. à la Fac. libre des Se.,
13, r. de Toul, Lille (Nord).
Delmas (Robert), Préparateur à la Fac. des Sc., Toulouse
(Hte-Gar.).
Denis (Pierre), Agr. de l'Univ., 9 bis, r. Michelet, Paris, V.
Denizot, Préparateur à la Fac. des Sc., Marseille (B.-du-R.).
Depéret (Gh.), Membre de l'Institut, Doyen de la Fac. des Se.
de Lyon(Rhône).
Dereims |A.), Maître de Conférences de Géol. à la Fac. des Sc. 1,
r, Victor-Cousin, Paris, V.
Déverin (Louis), Université de Lausanne (Suisse).
*
*
*
au TOR
Djanélidzé (A.), 4, r. Berthollet, Paris, V.
Doello-Jurado (Martin), Professeur de Pal. à l'Univ. de Buenos-
Aires (République Argentine). ù
* Dollé, Préparateur de Géol. à la Fac. des Sc., 159, r. Brüûle-
Maison, Lille (Nord).
Dollfus (Gustave-F.), Coll. principal Serv. Carte géol. de la France,
45, r. de Chabrol, Paris,X.
Dollot (Auguste), Ing., Correspondant du Muséum nat. d'H. N.,
136, bd St-Germain, Paris, VI.
Doncieux (Louis), Dr ès se., Chargé d’un cours complémentaire de
Géol. à la Fac. des Sc., 3, r. de Jarente, Lyon (Rhône).
Doornik (Jan), Ing.-céologue, 24, r. Octave-Feuillet, Paris, XVI.
Dorlodot (Chanoine H. de), Directeur de l’Inst. géol. de l'Univ.
libre, 42, r. de Bériot, Louvain (Belgique).
Doumergue, Professeur hon. au Lycée, Coll. Serv. Carte géol. de
l'Algérie, #, r. Manégat, Oran (Algérie).
Douvillé (Henri), Membre de l'Institut, Professeur hon. à l’Ec. nat.
des Mines, 207, bd St-Germain, Paris, VIT.
Dropsy (U.), 40, r. de l'Epinette, St-Mandé (Seine).
Dubalen (P.-E.), Conservateur du Musée, Mont-de-Marsan (Landes).
Dubar (G.), Lic. ès sc., 107, r. de Tourcoing, Mouvaux (Nord).
Dubois (Georges), Préparateur à la Fac. des Se., 159, r. Brûle-
Maison, Lille (Nord).
Duffour (A.), Professeur de Min. à la Fac. des Sc. de Toulouse
(Hte-Garonne).
Duparc (Louis), Professeur de Min. à l'Univ., Genève (Suisse).
Durand (J.-F.), Chargé du Cours de Chimie P. C.N. à la Fac. des
Sc. de Toulouse (Hte-Garonne).
Dussault (Léon), Commandant, Coll. Serv. géol. Indochine, 22,
r, de Colomb, Hanoï (Indochine).
Dussert (Jean-Baptiste-Désiré), Ing. en chef des Mines, 16, r. Au-
bert, Alger (Algérie).
Dutertre (A.-P.), Lic. ès sc., Préparateur à la Fac. des Se., 159,r.
Brûle-Maison, Lille (Nord).
Dutertre (Emile), Dr en méd., 12, r. Coquelin, Boulogne-sur-
Mer (P.-de-C.).
Duval (André), 1, r. Madame, Paris, VI.
Duvergier, domaine de Caillavet à Mérignac (Gironde).
Ecole nationale des Eaux et Forêts, r. Girardot, Nancy (M.-et-M.).
Ehrmann (France), Préparateur de Géol, et de Min. à la Fac. des
Sc., 31, r. Borély-la-Sapée, Alger (Algérie).
Elevage (Direction de l') du Gouvernement tunisien. La Rabta,
Tunis (Tunisie).
Elissague (Charles), Ancien pharmacien, villa Chosi-Kanta,
Urrugue, par Ciboure (B.-Pyr.).
Elvers (Charles F.), Doc., Membre de l’Ac. des Sc. du Maryland,
Arlington (Maryland, E.-U.-A.).
* Epery, Dr en méd., 6, pl. Grangier, Dijon (Côte-d'Or).
P 5 J
Euchène (Albert), 8, bd de Versailles, St-Cloud (S.-et-0O.).
. Fallot (Emmanuel), Professeur de Géol. et doyen à la Fac, des Sc.,
34, r, Castéja, Bordeaux (Gironde).
#
ce
D er
Fallot (Paul), Dr sc., maïître de conférences de Géol. à la Fac.
des Sc., pl. Notre-Dame, Grenoble (Isère).
Faura i Sans (Marian), Professeur de Géol. à la Fac. des Sc. ;
Valencia 234. Pral. 1a, Barcelone (Espagne).
Favre (Ernest), 8, r. des Granges, Genève (Suisse).
Fayol (Henri), Directeur gén. de la Soc.de Commentry-Fourcham-
bault Decazeville, 49, r. Bellechasse, Paris, VIT.
Ferré et Gomis (Doct. Robert), Soc. Sc. nat. de Barcelone,
Club Juntanyenc ; Fernando 34-2, 1°, Barcelone (Espagne).
Fèvre (Lucien-Francis), Ing. en chef des Mines, 26, r. Laffitte,
Paris, IX. -
Ficheur (Emile), Doyen de la Fac. des Sc., Directeur adj. Serv.
Carte géol. de l’Algérie, 77, r. Michelet, Mustapha-Alger.
Fleury (Ernest), Professeur à l’Inst. technique sup., Lisbonne (Por-
tugal).
Floquet, Ing. des Mines, Wittenheim (Haut-Rhin).
Fortin (Raoul), Manufacturier, 24, r. du Pré, Rouen (Seine-[nf.).
Fournier (Eugène), Professeur de Géol. et de Min., Doyen de la
Fac. des Sc., Besançon (Doubs).
Freydenberg (Henri), Lt-Col. d’inf. col., Dr se., Commandant la
région de Taza (Maroc).
Friedel (G.), Professeur de Min. à la Fac. des Sc., Univ. Strasbourg
(Bas-Rhin).
Fritel (P.-H.), Assistant de Paléobotanique au Muséum nat. d'H.
N.,35, r. de Buffon, Paris, V. ;
Fuchs (Garlos), Dr ès se., 7, r. Gustave-Flaubert, Paris, XVII.
Furon (Raymond), Mission scolaire française à Kaboul (Afghanistan).
Gagnebin (Elie), Assistant de Géologie à l’'Univ. de Lausanne
(Palais de Rumine) (Suisse).
Gandillot (Jean), Lic. ès sc., 172, r. de la Pompe, Paris, XVI.
Garde (Gilbert), Dr ès sc., Préparateur de Géol. et de Min. à la Fac.
des Sc., Clermont-Ferrand (P.-de-D.).
Gaudriot (Emile), Ing. des Arts et Man., 41, r. St-Pierre, Neuilly-
sur-S. (Seine).
Gauthier (Félix), Lic. ès sc. nat., préparateur-délégué de géol.
appliquée à la Fac. des Sc., Alger.
Gautier (Emile-F.), Professeur à l’Inst. géogr. de la Fac. des
Let., 107, r. Michelet, Alger.
Gavala i Laborde (Juan), Ing. des Mines, 66, Mendizabal, Madrid
(Espagne). |
Geikie (Sir Archibald), Dr sc., membre associé de l’Institut de
France, Sheperd’s Down, Haslemere (Surrey, Gr.-Br.).
Gentil (Louis), Membre de l’Institut Professeur de Géogr. phys.
à la Fac. des Sc., 38 bis, r. Denfert-Rochereau, Paris, V.
Gérard (Colonel), 1, r. Inkermann, Angers (M.-et-L.).
Gessen, Dren méd., 9, bd. Malesherbes, Paris, VIII.
Gignoux (Maurice), Professeur de Géol. à la Fac. des Sc., Inst.
géol., Strasbourg (Bas-Rhin).
Gillet (Mie S.), Lic. ès sc., Serv. Carte géol. d'Alsace et de Lor-
raine, 1, r. Blessig, Strasbourg (Bas-Rhin).
*
x
*
*
AD
Girard (Glaude), Ing. des Mines, 20, bd Théodore-Thurner, Mar-
seille (B.-du-Rh.). &
Girardin (Paul), Professeur à l'Univ. de Fribourg (Suisse).
Girardot, Dr en méd., 15, r. Mégevand, Besançon (Doubs).
Giraud (Jean), Professeur adj. de Min, à la Fac. des Sc., Coll.
Serv. Carte géol. France, Clermont-Ferrand (P.-de-D.).
Giraux (Louis), 8 bis, r. Eugénie, St-Mandé (Seine).
Givenchy (Paul de), 84, r. de Rennes, Paris, VI.
Glangeaud (Ph.), Correspondant de l’Institut, Professeur à la Fac.
des Sc., 46 bis, bd de Lafayette, Clermont-Ferrand.
Goblot (Henri), Ing. des Mines, Direction de la Cie de Pétroles
« Premier », 26, Batorego, Lemberg (Pologne).
Godefroy (René), Ing.-adj. au Serv. central des Mines, des Ac. de
Longwy, chalet « Les [ris », Mont-St-Martin (M.-et-M.).
Goldman (Marcus), U.S. Geol. Surv., Washington (D.C; E.-U.-A.).
Goujon (Gustave), Surveillant gén, à l'Éc. normale sup. de
St-Cloud (S.-et-0.).
Gourdon (Maurice-Marie), Vice-Président de la Soc. Ramond, T,
r. Germain-Boffrand, Nantes (Loire-Inf.).
Goux, Aor. de l’Univ., Prof. d'H. N. au Lyc. Condorcet, 35 bis, r.
Charles-Chefson (villa Lachapelle, 4), Bois-Colombes (Seine).
Gramont (Comte Antoine-Arnaud de), Membre de l'Institut, La
Bizolière, par Savennières (M.-et-Loire),.
Grandjean, Ing. des Mines, Professeur de min. à l'Éc. des mines,
8, square de lAlboni, Paris, XVI.
Grange (Pierre), Dr en méd., 18, r. Terme, Lyon (Rhône).
Grenier (René), Ing. des Mines, Pocancy, par Vertus (Marne).
Gripp-Morand (Me Madeleine), Wandsbeckerchaussée, 35 rv ;
Hambourg, 23.
Grossouvre (A. de), Ing. en chef au Corps des Mines, Correspon-
dant de l'Inslitut, Bourges (Cher).
Guébhard (Adrien), Agr, de Phys. des Fac. de Méd., Pierrefonds
(Oise).
Guyot (Henri), Inspecteur-adj. des Eaux et Forêts, 9, place de
la République, Thionville Moselle).
Harmer (F.-W.), Oakland House, Cringleford, près Norwich (Nor-
folk, Grande-Bretagne).
Harraca (Emmanuel), Bibliothécaire adj. à la Chambre des Dép.,
Paris, VII.
Harris (Gilbert-Denison), Professeur de Pal., Cornell Univ., Ithaca
(N.-Y., E.-U.-A.).
Haug (Émile), Membre de l’Institut, Professeur de Géol. à la Fac.
des Sc., 1, r. Victor-Cousin, Paris, V.
Hawxhurst (Robert), Ing.-séol. des Mines, 2106 Pacific avenue,
San Francisco (E.-U.-A.).
Hendon (Bryan), Département géol. de la « Cornell Univ. »,
Ithaca (N. Y.; E.-U.-A.).
Henny (Gerhard), Dr ès sc., Ponca City, Post Box 922, Oklahoma
(E.-U.-A.).
Henry (J.), Drès sc.,anc. Professeur à l'Éce. de Méd., 37, r. Ernest-
Renan, Besançon (Doubs),
re
1920 * Henry-Coüannier (André), Ing.-Conseil, 57, r, de la Chaussée
d’Antin, Paris, IN. ?
1896 Hermann, Éditeur, 6, +. de la Sorbonne, Paris, V.
1922 Hodson (Floyd), Département géol. de la « Cornell Univ. »
Ithaca (N. Y.; E.-U.-A.),
1920 Hollande (Paul), Dr en méd., 11.r. Brahauban, Tarbes (Htes-Pyr.).
1915 Houdart (J.), Lie. ès sc., Phanmaei, 18, av. Saint-Georges,
Auxerre (Yonne),
1902 Houel (Philippe), Ing. des Arts et Man., Condé-sur-Noireau (Cal-
vados).
1908 Hubert (Henry), Dr ès sc., Administrateur en ehef des Colonies,
Adj. à l’Insp. des Travaux publics de l'A. O.F., Dakar (Sénégal).
1920 Hubert (Octave), Ing., 44, r. Vercingétorix, Paris, IXIV.
1941 Hulster (de), Faibie et Cie, Ing.-Sondeurs, 30, DA Haussmann,
Paris, IX.
1918 Huot (Paul), Ing.-Chimiste, Établissement Desmarais frères, Le
Havre (Seine- Inf.).
1916 Hupier (Charles), Pharmacien, #7, r, Decamps, Paris) XVI.
1913 Hure (Me Augusta), 44, r. Savinien-Lapbinte, Sens (Yonne).
?
1903 * Ilovaïsky (David), Professeur de Géol. à l’'Univ. du Don, Rostoff
(Russie).
1889 Imbeaux (D' Éd.), Correspondant de l'Inst., Ing. en chef des
P. et Ch., Professeur à l'Éc. nat. des P. Ce Ch., 18, r. Émile-
Gallée, Nancy (M.-et-M.).
1881 Institut de Géologie et de Paléontologie de l'Université, Stras-
bourg (Bas-Rhin).
1921 [P] Institut géologique de l'Université de Cluj (Roumanie).
1910 Institut géologique de l'Université de Cracovie (Pologne).
1921 [P] Institut géologique de l'Université masaryk, 59, kounicova, Brno
(Tchéco-Slovaquie).
1892 Institut national Agronomique, 16, r. Claude-Bernard, Paris, W.
1904 Jacob (Charles), Professeur de géol. à la Fac. des Sc. de Toulouse.
1895 Jacquinet, Officier d'Administration de 1r° el. de la Marine, en
retraite, 16, av. Colbert, Toulon (Var).
1877 * Janet (Charles), Dr ès sc., Ing. des Arts et Man., 74, r. de Paris,
Voisinlieu-lès-Beauvais, par Allonne (Oise).
1948 Jeannet (Alphonse), Adj. à la Commission géol. Suisse, Inst. de
; Géol., Le Mail, Neuchâtel (Suisse).
1924 Jérémine (Me Elisabeth), 8 bis, r. Amyot, Paris, V.
1907 * Jodot (Paul), Chef des Travaux de Géol. générale à l'Éc. des
Mines, 12, ». du Regard, Paris, VI.
1921 Johnson (Herbert Edward), BiSen A.R.S.M. (Mr R. van SIckie),
n° 6, str. Anastasa Panu, Ploesti (Roumanie).
1907 * Joleaud (Léonce), Maître de Conférences à la Fac. des Sc., 143,
bd St-Michel, Paris, V.
1903 Joly (Henri), Chargé de cours à la Fac. des Sc., Coll. Serv. Carte
Géol. de la mes. 53, bd d’Alsace-Lorraine, Nancy (M.-et-M. ):
1918 Jondet (Gaston), Ing. des P. et Ch., Ing. en one Trav. mari-
times d'Égypte, NE (Égy pte).
1900 Jordan (Paul), Ing.au Corps des Mines, 4, r. de Luynes, Paris, VII.
*
m— 15 —
Joukowsky (Etienne), Assistantau Muséum d'H, N.,Genève (Suisse).
Jourdy (Gén.Em.), du cadre de réserve, 44, av. Charles-Floquet,
Paris, VII.
Karakasch (Nicolas Iwanowitsch}, Directeur de l'Ée. sup. d'Agr.,
Privat-doe. à l’'Univ., 19, Karpovka. Pétrograd (Russie).
Kelly (F. Sherwin), Beinn A’Kyor, Lawrence (Kansas E, U. A.).
Kerforne (Fernand), Professeur de Géol. à la Fac. des Se., r. Duboys
des Sauzais, Rennes (Ille-et-Vil.).
Kettner (Radim). Professeur de géol. à l'Éc. polytechnique Kar-
lova n’am, 19, Prague IT, 287 (Tchéco-Slov.).
Kilian (W.), Membre de l’Institut, Professeur de Géol. à la Fac.
des Sc., 38, ay. Alsace-Lorraine, Grenoble (Isère).
Kozlowsky, Anc. Directeur des Mines d'Oruro (Bolivie), 21, bd de
Port-Royal, Paris, V,
Ktenas (G. A.), Professeur de Min, et de Géol. à l’Univ., Dir. du
Serv, géol. de Grèce, 38, r, de l'Académie, Athènes (Grèce),
Kuzniar {(Wiktor), Warszawska, 5, Cracovie (Pologne).
Laboratoire de Géographie physique de la Fac. des Sc! de Paris,
à la Sorbonne, Paris, V.
Laboratoire de Géologie de la Fac. des Sc. de Caen (Calvados).
Laboratoire de Géologie de la Fac. des Sc. de Paris, à la Sor-
bonne, Paris, V.
Laboratoire de Géologie de l'Éc. nat. d'Agr. de Grignon (S.-et-O.).
Laboratoire de Géologie de l'Éc. norm, sup.,45, ve. d'Ulm, Paris, V.
Laboratoire de Paléontologie du Mus. nat. d'H. N., 3, pl. Val-
hubert, Paris, V.
Laboratoire de Géologie du Collège de Fr., r. des Écoles, Paris, V.
Laboratoire de Géologie de l'Univ., Liége (Belgique).
Laborde (Fernand), Ing. des Arts et Man., directeur de la Soc. des
Mines du Dj. Ressas, La Laverie (Tunisie).
Labrie (Abbé), Curé à Frontenac (Gironde).
Lacroix (Alfred), Secrétaire perpétuel de l’Ae. des $Se., Professeur
de Min. au Muséum nat. d'H. N., 23, r. Humboldt, Paris, XIV.
Lacroix (Eugène), Dr en méd., 47, Grande-rue des Charpennes,
Lyon (Rhône).
Lamare (Pierre), Lic. ès sc., Lic. en dr., Préparateur au Collège
de France, 62, r. Taitbout, Paris, IX.
Lambert (Jules), Président hon, du Tribunal civil de Troyes,
30, r. des Boulangers, Paris, V,
1875 !P] Lamothe (Général de), 3, r. Pasteur, Grenoble (Isère).
1880
1908
1896
1916
1821
1906
Langlassé (René), 52, quai National, Puteaux (Seine).
Lanquine (Antonin), Chef des Travaux de Géol. à la Fac. des Sc.,
Lab. de Géol., 1, r. Victor-Cousin, Paris, V.
Lantenois, Insp. gén. des Mines, 160, bd du Montparnasse, Paris,
XIV:
Lapeyrère (E.), Lic. ès se., Castets (Landes).
Lapin (Bernard), Institut agricoie, Maison-Carré, Alger.
Lapparent (Jacques de), Professeur de Pétrographie à la Fae.
des Sc., 12, quai Koch, Strasbourg (Bas-Rhin).
20 EE
1914 Larminat (P. de), Professeur au grand séminaire, 8,r. Matieny,
Soissons (Aisne).
1887 * Lataste (Fernand), Professeur hon. de l’Univ. du Chili, Cadillac-
sur-Garonne (Gironde).
1886 Launay (Louis De), Membre de l’Inst., Insp. gén. des Mines,
Professeur à l'Ec. des Mines, 55, r. de Babylone, Paris, VII.
1922 Lecaron (Emile), 50, av. de Malakoff, Paris, XVI.
1908 * Lecointre (Georges), Ing.-Ch., Lic. ès se., Chât. de Grillemont, par
la Chapelle-Blanche (I.-et-L.).
188% Le Conte (Albert), Ing. en chef des P. el Ch., Insp. gén. des
Travaux de Paris, 7, r. Picot, Paris, XVI.
* Le Conte (André), Ing., Assmannshausen-sur-le-Rhin. Allemagne.
1901 * Le Couppey de la Forest (Max), Insp. gén. du Génie rural,
86, av. de Breteuil, Paris, XV.
* Ledoux (Charles), Ing. en chef des Mines, Professeur à l’Éc. des
Mines, 250, bd St-Germain, Paris, VII.
1883 Legay (Gustave), anc. Receveur de l’Enregistrement et des
Domaines, 15, r. Henri-Dupuis, Saint-Omer (P.-de-C.).
1924 Lemoine (Eugène), Agr. de l’Univ., Lycée de Chambéry (Savoie).
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1899 * Lemoine (Paul), Professeur de Géol. au Muséum national d'H. N.,
61, r. de Buffon, Paris, V.
1913 * Lemoine (Mme Paul), Dr ès sc., 71, r. de Rennes, Paris, VIN
1922 Lenhardt, Directeur gén. adj. de l'Office des phosphates du Maroc-
Rabat (Maroc).
1903 _Leriche (Maurice), Professeur de Géol. à l'Univ., 14, r. des Sols,
Bruxelles (Belgique).
1921 Leroux (Edmond), Insp. au Serv. des Eaux de la Cie du ch. de
fer du Nord, 60, ch. latéral, Enghien-les-Bains (S.-et-0.).
1909 * Létang, Dr en méd., à l’Essart, près Poitiers (Vienne).
1912 Levainville, 3, r. Frédéric-Bastiat, Paris, VIII.
1920 Lewinski (J.), Professeur de Géol. à l’Univ. Varsovie (Pologne).
1906 Lhomme (Léon), Ing., éditeur, 3, r. Corneille, Paris, VI.
1880 * Libbey (William Jr.), Professeur de Géogr. phys., Directeur du
Museum de Géol. : New-Jerseÿ, collège Princeton (N.-J.,
E.-U.-A.).
1920 Liddle (R. A.), Géologue Associé, Bureau de Géologie économique
et de Technologie, Austin (Texas, E.-U.-A.).
1916 Lippmann (Eugène), Ing., Lic. ès sc., 47,r. de Chabrol, Paris, X.
1906 Lissôn (Carlos I.), Ing. des Mines, Professeur de Micropétrogra-
phie à l’Éc. des Ing., Lima (Pérou).
1921 Livet (Georges), Chargé du Serv. géol. de la Cie des Mines de
la Grand'Combe (Gard).
1889 Lory (Pierre-Charles), Chargé de conférence de Géol. à la Fac.
des Sc., 6, r. Fantin-Latour, Grenoble (Isère).
1916 Lotti (Armeno Charles Gust.), 7, r. de Castiglione, Paris, I.
1921 Lucat (G.), Conservateur du Musée d'Histoire naturelle, 56, r..
Origet, Tours (Indre-et-Loire).
1899 Lugeon (Maurice), Correspondant de l’Inst., Professeur à l'Univ.,
villa des Préalpes, 23, av. Charles-Secrétan, Lausanne (Suisse).
1912 Lutaud (Léon), Chef des Travaux à la Fac. des Sc. et à l'Ec. des
Mines, 86, av. Mozart, Paris, XVI.
*#
#
+R RSC
Macovei (Georges), Inst. géol. de Roumanie, 2, Chaussée Kisselef,
Bucarest (Roumanie).
Maire (V.), Professeur de Sc. au Lycée, 48, Grande-Rue, Gray
(Hte-Saône).
Maitre (J.), forges de Morvillars, près Belfort (Haut-Rhin).
Mansuy (H.), Serv. des mines*de l’Indochine, Hanoï (Indochine).
Marcelin (Paul), Secrétaire de la Soc. d'Etudes des Sc, nat., 13,
r. des Greffes, Nimes (Gard).
Margerie (Emmanuelde), Correspondantde l’Institut, directeur du
Serv. Carte géol. régionale d'Alsace et de Lorraine, 1, r. Blessig,
Strasbourg (Bas-Rhin).
Martel (Edouard-Alfred), Membre du Conseil supérieur d'Hygiène
publique, 23, r. d’Aumale, Paris, IX,
Martin (Fernand), Préparateur de Min. à la Fac. des Sc., 48, r.
de Constantine, Alger.
Martonne (Emmanuel de), Professeur de Géogr. à la Fac. des
Lettres, 248, bd Raspail, Paris, XIV.
Marty (Pierre), chât. de Caillac, par Arpajon (Cantal).
Matouchek (Otakar\, Dr ès sc., Assistant de géol. à l'Univ.
Charles "Prague (Tchéco-Slov.).
Mattirolo (Ettore), Ing. au Corps royal. des Mines, #45, via Carlo
Alberto, Turin (Italie).
Mauche (Albert), Lic. ès sc., 11, r. des Sœurs-Noires, Montpellier
(Hérault).
Maurice (Joseph), Ing. civ. des Mines, 12, r. du Havre, Paris, IX.
Maurin (Émile), Ing., Chef d'exploitation aux Mines du dj. Djerissa,
à Djerissa (Tunisie).
Maury (E.), Préparateur de Phys. au Lycée, 11,r. Rouget-de-
l'Isle, Nice (Alp.-Mar.).
Mecquenem (Roland de), Ing. des Mines, Délécué en Perse du
Min. de l’Inst. pub., 16, r. du Pré-aux-Cleres, Paris, VIT.
Mémin (Louis), Anc. élève des Fac. de Médecine, des Sciences et
de Pharm. de Paris, 25, r. de la Citadelle, Arcueil (Seine).
Mengaud (Louis), Chargé de Cours de Géol. à la Fac. des Sc.,
7, r. Lakanal, Toulouse (Hte-Gar.).
Mengel (0.), Directeur de l'Observatoire météorologique, à la
Pépinière, Perpignan (Pyr.-Or.).
Mercier (André), 29, r. de Fleury, Fontainebleau (S.-et-M.).
Merigeault (Emilien), [us. en chef des Mines, Société des Minerais
et Métaux, 154, bd Haussmann, Paris, VIII.
Merle, Ing. des Travaux publics de l'Etat, Serv. Carte géol. de la
France, 62, bd St-Michel, Paris,- VI.
Mermier (E.), Ing., Villa des Roses, 27, bd de Grancy, Lausanne
(Suisse). L
Meunier (Fernand), 229, bd du Château, Gand (Belgique).
Meunier (Stanislas), Professeur hon. de Géol. au Muséum nat.
d'H. N., 3, quai Voltaire, Paris, VII.
Meyer (Lucien), Conservateur du Musée, 25, r. Denfert-Rochereau,
Belfort (Haut-Rhin).
Michalon (Lucien), Ing. des Mines, 96,r. del'Université, Paris, VII.
Michel-Lévy (Albert), Maître de Conférences à la Fac. des Sc.,
26, r. Spontini, Paris, XW.
2,
— 18 —
Milon (Yves), Préparateur de Géol. à la Fac. des Sc., Rennes
(I.-et-V.).
Miquel (Jean), Barroubio, par Aïgues-Vives (Hérault).
Moinet (Jules), Industriel, 21, r. Laugier, Paris, XVII.
Molengraaff (Dr G. A. F.), Géol., Voorstraat, 60, Delft (Pays-Bas).
Monestier (Joseph), Not., 8, r. Alsace-Lorraine, Millau (Aveyron).
Monthiers (Maurice), Ing. des Mines, 50, r. Ampère, Paris, XVII.
Morellet (Jean), 3, bd Henri-IV, Paris, IV.
Morellet (Lucien), 7, bd St-Germain, Paris, V.
Moret (Léon), Dr en méd., Préparateur de Géol. à la Fac. des
Sc. de Strasbourg (Bas-Rhin).
Morgan (Jacques de), Ing. des Mines, Délégué gén. hon. en Perse
du Min. de l’Instr. pub., 31, Allée d’Azémar, Draguignan (Var).
Mouneyres (L.), Ing. en chef des Mines, Insp. gén. des Travaux
publics de l'A. O. F., Dakar (Sénégal).
Mouret (G.), Insp. gén. hon. des P. et Ch., Professeur à l’Ec. nat.
des P. et Ch., 29, r. Borgnis-Desbordes, Versailles (S.-et-O.).
Mourgues, Dr ès sc., Chargé d’un cours de Géol. à la Fac. des
Sc., 4, ». de la Bascule, Montpellier (Hérault).
Moutier (François), Dr en méd., Lic. ès sc., anc. interne des
Hôpitaux, 95, r. de Monceau, Paris, VIII.
Mrazec (Louis), Professeur de Min. et de Pétr. à l'Univ., Inst.
géol., chaussée Kisselef, 2, Bucarest (Roumanie).
Murgoci (Georges), Professeur de Géol. à l'Ec. polytechnique de
Bucarest (Roumanie).
Musée national géologique d’Agram (Croatie).
Nassans (René), Préparateur au Muséum nat. d'H. N., Lab. de
géol., 61, r. de Buffon, Paris, V.
Nassé (Victor P. H.), Mining Geolosist (Union Oil C° of Burma)
« Morriston » Circular road, Maymyo |[Birmanie).
Negre (Georges), 5 bis, r. Delaizement, Neuilly-s.-Seine (Seine).
Négris (Phocion), Ing., 6, rue Tricorphon, Athènes (Grèce).
Neveux (G.), Dr en méd., Torcy (S.-et-M.).
Nicolesco (Constant), Dr ès sc., Ing. géol., 37, r. Monge, Paris, V.
Nicou (Paul), Ing. au Corps des Mines, 17, bd Flandrin, Paris, XVI.
Noël (Eugène), Anc. élève de l’Éc. normale. sup., 106, Faub. des
Trois-Maisons, Nancy (M.-et-M.).
Nolan, 17, bd Rainbaldi, Nice (A.-M.).
Nugue (P.), Ing., r. Philibert-Guide, Chalon-s.-Saône (S.-et-L.).
Offret (Albert), Professeur de Min. théorique et appliquée à la
Fac. des Sc., 16, quai Claude-Bernard, Lyon (Rhône).
0'Gorman (Comte Gaétan), 37, av. de Barèges, Pau (B.-Pyr.).
Olsson (Axel. A.), anc. Assistant au Lab. de Pal. de la Cornell
Univ., Géol. de la « Sinelair Oil C° », Ithaca N. Y. (E.-U.-A.).
Oncieux de la Bathie (Joseph d'), Barby (Savoie).
Oppermann, Ing. en chef des Mines, en retraite, 2, r. Gustave-
Ricart, Marseille (B.-du-Rh.).
Orcel (Jean), Préparateur de Min. au Muséum nat. d'H. N,
10, r. de Porto-Riche, Meudon (S.-et-0.).
*
*
*
— 19 —
Pachundaki (D.-E.), de l'Inst. égyptien, P.-0., box 1138, Alexan-
drie (Egypte).
Painvin (G.-J.), Professeur de Pal. à l'Éc. des Mines, 2, r. de la
Muette, Paris, XVI.
Pallary (Paul-Maurice), Eckmühl, près Oran (Algérie).
Panthier (A.), Professeur au Lycée Lakanal, 12, r. du Lycée,
Sceaux (S.).
Patte (Etienne), Capitaine d'Art, ‘colon., Serv. géol. de l’Indo-
chine, Hanoï (Tonkin).
Pau (Abbé), 9, r. de Civry, Paris, XVI.
Pavlow (Alexandre W.), Professeur à l'Éc. sup. des Ing., 9, Sou-
chovskaja, n° 69, Moscou (Russie).
Pavlow (Alexis-Petrowitch), Professeur de Géol. à l'Univ.
Maison de l'Univ., 34, Dolgoroukovski pereoulok, Moscou
(Russie). ï
Pechelbronn, Société anonyme d'exploitation minière, 32, allée.
de la Robertsau, Strasbourg (Bas-Rhin).
Pellegrin (Charles), Ing. des Mines, Bessèges (Gard).
Pereira de Sousa (Francisco Luiz), Chef Serv. géol., Professeur
de Géol. à l’Univ., 32, r. dos Lagares, Lisbonne (Portugal).
Perret (Robert), Dr ès sce., 6, r. François Ier, Paris, VIII.
Pesson-Didion (Maurice), Ing. des Mines, 6, square de Messine
Paris, VIIT.
Pestre, Instituteur, à Châteauroux-les-Alpes (Hautes-Alpes).
Petit (Julien), Chargé de cours de Géogr. à la Fac. des Lettres,
17, place Simon-Vollant, Lille (Nord).
Petitclerc (Paul), 6, r. du Lycée, Vesoul (Hte-Saône).
Petkowitch (Wladimir R.), Dr ès sc., Assistant à l'Inst. séol, de
l’'Univ., Belgrade (Serbie).
Pfender (Mlle), Préparateur de Géol. à la Fac. des Se., 171, r. du
Fg-Poissonnière, Paris, IX.
Picquenard, Dr en méd., Chargé de Cours de Paléobot. à la Fac.
des Sc. de Rennes, 19, r. de Brest, Quimper (Finistère).
Pinard (Albert), 40, r. Philibert-Delorme, Paris, XVII.
Pinhero (Almeida), Capitaine aviateur, Adj. à la Légation mili-
taire du Portugal, 12, r. Emile-Augier, Paris, XVI.
Piroutet (Maurice), Dr ès se, Professeur au Collège, Salins
(Jura).
Pitaval (R.), Ing. des Mines, 7, r. d’Offémont, Paris, XVII.
Piveteau (Jean), 54, r. d’Assas, Paris, VI.
Plé (Ernest) propriétaire, 9, av. Niel, Paris, XVII.
Plotton (Barthélemy), Ing. des Mines, villa des Cerises, Couzon-
au-Mont-d'Or (Rhône).
Pocta (Philipp), Dr ès sc., Professeur -de Géol. et de Pal. à l’Univ.
tchèque, Albersov, 6, Prague, VI (Tchéco-Slovaquie).
Poirault (Georges), Dr ès sc., Directeur du Lab. d'Enseig. sup.
(Villa Thuret), Antibes (A.-M.).
Poirée (E.), Dr en méd., Service d’Electro-Radiologie, Hôpital
militaire, Strasbourg (Bas-Rhin).
Poisot (Paul), Directeur de l'hôpital Broussais, 96, r. Didot,
Paris, XIV.
Portet (Victor),Ing.,8, r. St-Amand, Paris, XV,
*
ca
+
*
+
+
x
so) >
Portis (Alessandro), Dr ès sc., Professeur de Géol. et de Pal. à
l'Univ., Rome (Italie).
Pourbaix (J.), Ing., 50, r. de Nimy, Mons (Belgique).
Pouyanne (Albert), Ing. en ch. des P.et Ch., 47,r. de Cour-
celles, Paris, VIII.
Pruvost (Pierre), Maître de Conférences à la Fac. des Sc., 159,
r. Brüle-Maison, Lille (Nord).
Pussenot (Charles), Capitaine d’art., 21 bis, r. Turenne, Grenoble
(Isère). à
Puzenat (Léon), 23, r. François-Bonvin, Paris, XV.
Racovitza (Émile G.). Directeur de l’Inst. de Spéologie ; câsuta
postalä, 158, Cluj (Roumanie).
Ramond (Georges), Assistant hon. de Géol. au Muséum national
d'H. N., 18, r. Louis-Philippe, Neuilly-s.-Seine (Seine).
Ramsay (Wilhelm), Professeur à l'Univ., Helsingfors (Finlande).
Randoin (A.), Agr. de l'Univ., 19, r. Gay-Lussac, Paris, V.
Raveneau (Louis), Agr. d'Hist. et de Géog., 76, r. d'Assas, Paris,
VI.
Regnard (Henry), Secrétaire gén. de l'Association des Ing., Archi-
tectes et Hygiénistes municipaux, 3, r. Palatine, Paris, VI.
Repelin (Joseph), Professeur de Géol. à la Fac. des Se., Conser-
vateur au Muséum d’H. N.; 86, r. St-Savournin, Marseille
(B.-du-Rh.).
Révil (Joseph), Anc. pharmacien à Chaloup, par Cognin (Savoie):
Riche (Attale), Dr ès sc., Chargé de cours de Géol. à la Fac. des
Sc., 26, av. de Noailles, Lyon (Rhône).
Ritter (Etienne-A.), 6, East Willamette street, Colorado Springs
(Col., E.-U.-A.). :
Robin (Auguste), Correspondant du Muséum nat. d'H. N., 105,
r. Dareau, Paris, XIV.
Roch (Edouard), Étudiant, r. Croix-d'Or, Chambéry (Savoie).
Roig (Mario Sanchez), Dr ès Sc. nat., Professeur à l'Ecole d’Agric.
de la Havane, Cerro 827, La Havane (Cuba).
Rolland (François-Alexis), Chef du Serv. géol. de l’Inst. Scient.
chérifien, 19,r. de Lorraine, Rabat (Maroc).
Rollet, Fondateur de l'Association des Nat., 62, r. Voltaire,
Levallois-Perret (Seine).
Roman (Frédéric), Chef de Travaux, Chargé d’un cours complé-
mentaire de Géol.à la Fac. des Sc., 2, quai St-Clair, Lyon
(Rhône).
Roquefort (Camille), 33, faub. Saint-Jaumes, à Montpellier (Hé-
raull).
Roussel (Joseph), anc. Professeur, villa Mary-Per, chemin de
Velours, Meaux (S.-et-M.).
Roux (Henri), Ing. des Mines, Ing. de la Société des Glaceries
et Produits chim. ; Selzaëte (Belgique).
Rouyer (Gamille), Dr en dr., Avoué, 49, r. Gloriette, Chalon-s.-
Saône (Saône-et-L.).
Rovereto (G.), Professeur à l'Univ. royale, Museo della Villetta di
Negro, Gènes (Italie).
Russo (P.), Médecin-chef à Figuig (Maroc or.).
EME
Sacco (Federico), Professeur de Géol. au Politecnico, et de Pal.
à l’Univ., Castello del Valentino, Turin (Italie).
Sadek (H.), Dr sc., F.G.S., Inspect. au Geological Survey d'Egypte,
Dawawyn, P. O., Le Caire (Egypte).
Saint-Périer (René de), Dr en méd., Morigny, par Etampes (S.-
et-O.).
Salée (Abbé A.), Professeur de Pal. à l'Univ. de Louvain (Belgique).
Salin (Édouard), Maître de Forges, Montaigu, Laneuveville-lès-
Nancy (Meurthe-et-M.).
Salles, anc. Insp. des Colonies, 23, r. Vaneau, Paris, VIL.
Salopek (Marian), Dr ès se., D eur 2 VE nal. de
Géol. et de Pal., 49, Prilaz, Agram (Croatie).
Sambucy de Sorgue (Marc de), au Grand Mas, par St-Etienne-
du-Grès (B.-du-R.).
Sangiorgi (Dominico), Dr ès sc., 70, via Cavour, Imola (prov.
de Bologne, Italie).
San Miguel de la Cämara, Professeur à l’'Univ., 462, Diputacion,
Barcelone (Espagne).
Sauvage (H.), Ing., 80, Bd Raspail, Paris, VI.
Sauvaget (Henri), conservateur des collections de Pal. du Mus.
de Niort (Deux-Sèvres), 77, r. de Fontenay, Niort.
Savornin (Justin), Chef des travaux de Géol. et de Min. à la Fac.
des Sc., villa Gyptis, r. d’Alembert, Alger.
Savoye (G.), Ing. civ., 1, r. Bruller, Paris, XIV.
Sayn (Gustave), villa des Cèdres, à Montvendre, par Chabeuil
(Drôme).
Schæeller (Henri), 140, route de St-Leu, Montmorency (S.-et-O.).
Schardt (Hans), Dr ès sc., Professeur de Géol. à l'Ec. polytech.
et à l'Univ., 18, Voltastr., Zurich, V (Suisse).
Schlumberger (Robert-Adolphe), Ing. aux Mines de la Sarre,
Inspection VI, Reden-Sarre.
Schmidt (Carl), Dr ès se., Professeur de Géol. à l'Univ., Min,
Inst.-Université, Münsterplatz, 6/8, Bàle (Suisse).
Segré (Claudio), Insp. supérieur des Ch. de fer de l’État,. 229,
corso Vittorio Emanuel, Rome (Italie).
Sena (Joachim C. da Costa), Directeur de l'Éc. des Mines, Ouro-
Preto (Minas-Geraes, Brésil). :
Sergent (Georges), Instituteur, Franconville (S.-et-Oise).
Serradell-Planella (Balthasar), Dr ès sc., calle San Pablo, 73,
Barcelone (Espagne).
.] Service des Mines de la Direction générale des Travaux publics
du Maroc à Rabat (Maroc).
Simon (Ernest), bâtonnier de l'Ordre des avocats, 26, rue de la
République, Besançon (Doubs).
Sinclair (Joseph H.), Ing. géol., 621 west, 171 street, New-York
City (New-York, E.-U.-A.).
Skouphos (Th.), Professeur de Géol. et de Pal. à l’'Univ. et au
Polytecn., 65, r. Asklepios, Athènes (Grèce).
Smith (Ernest R.), Professeur de géol., Univ. de Pauvw,
Greencastle (Indiana, E.-U.-A.).
Société « l'Aluminium français » (M. le Eecctety de la), 12,
Roquépine, Paris, VIII.
Tops
1921 Société anonyme des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-
Mousson, 5, r. Jules-Lefèvre, Paris, IX.
1879[P] Société anonyme des Houillères de Bessèges et Robiac, 17, r.
Jeanne-d'Arc, Nîmes (Gard).
1884 Société d'Emulation de Montbéliard (Doubs).
1922 Société de Géographie du Maroc, Casablanca (Maroc).
1920 Société des Grands Travaux de Marseille (M. le Directeur de la),
25,r. de Courcelles, Paris, VIII.
1921 Société pétrolifère de Recherches et d'Exploitation, 5, RAI ules-
Lefebvre, Paris, IX.
1911 |P] Société des pétroles Teheleken-Daghestan, Grozny (Caucase).
1920 Société Omnium d'Entreprises (M. Thomine, Directeur), 59, r.
de Provence, Paris, IX.
1919 Société de St-Gobain-Chauny et Girey (M. le Dir. gén. des Usines
de Produits Chim. de la), 1, place des Saussaies, Paris, VII.
1917 Solignac (Marcel), Lic. ès sc., villa Révée, r. d’Isly prolongée,
Tunis (Tunisie). :
1921 Soyer (Robert), 27, r. Denis-Papir, Pantin (Seine).
1899 Spiess, Chef de Bataillon du Génie en retr., 16 bis, av. d'Italie,
Clermont-Ferrand (P.-de-D.).
1921 Stamp (L. Dudley), Drsc., Yenansyaung; Yomah Oil Co. (PRRAEE
39 Stefanescu (Sabba), Professeur de Pal. à la Fac. des Sc., 2, bd
Coltei, Bucarest (Roumanie).
1888 Stefani (Carlo de), Inst. sup., Piazza San Marco, Florence (Italie).
1902 Stehlin (H. G.), Conservateur du Musée, Bâle (Suisse).
Stévenin (André), Ing des Mines, Société anonyme du port de
Rosario-de-Santa-Fé (Rép. Argentine).
188% Stuer (Alexandre), Comptoir français géol. et min., 4, r. de
Castellane, Paris, VIII.
1922 Syndicat de Documentation géol. et pal., 61, r. de Buffon, Paris, V.
æ
Le)
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1913 Taber (Dr Stephen), Professeur de Géol. à l’'Univ. de la Caroline
du Sud, Columbia (S. Car., E.-U.-A.).
1920° Taeye (Félix de), Industriel, q, r. des Eaux, Paris, XVI.
1912 Teilhard de Chardin (Abbé Pierre), Dr ès Sc., Professeur de Géol.
à l'Inst. catholique, 13, r. du Vieux- Colombier, Paris, VI.
1922 Termier (Henri), Médical Hôtel, 26, r. du faubourg St- acaee
Paris, XIV.
1881 Termizr (Pierre), Membre de l'Inst., Professeur de Géol. à l'Éc.
des Mines, Directeur du Serv. carte géol. de la France, 164,
r. de Vaucirard, Paris, 7.
1919 Thiéry (Paul), Ing. al , 2, r. de Scarpone, Pont-à-Mousson (M.-
et-M.).
1883 Thomas (H.), Sous-Ing. des Mines, 29, r. de Ponthieu, Paris, VIIL.
1922 Thomasset (Léon), Lic. ès sc., St-Gilles (Saône-et-Loire).
1911 Thouvenin, Architecte, 19, r. de la Chaîne, Rouen (Seine-Inf.).
1922 Timon-David (Jean), ie. ès sc. nal., Serre. carte géol., 51, r. du
Coq, Marseille (B.-du-R.).
1900 Tournouër (André, 8, square de l’Alboni, Paris, XVI.
1921 Trapier (Georges), 10, r. Saint-Polycarpe, Lyon (Rhône).
1916 Tussau, Dr en Méd. | Médecins chef de clinique chirurgicale, 2, cours
Gambetta, Lyon (Rhône).
*
*
*
*
— 23 —
Vallat (Jules de), Anc. maire du VIe arr., 1, r. Madame, Paris, VI.
Vallot (Joseph), Directeur des Observatoires du Mt-Blane, 5, r. |
François-Aune, Nice (Alp.-M.).
Van den Broeck (Ernest), Secr. gén. hon. de la Soc. belge Géol.,
Pal. Hyd., 39, sq. de l'Industrie, Qr. LA., Bruxelles (Belgique).
Vandernotte, Sous-ing. des Mines, 21, av. Reïlle, Paris, XIV.
Van Straelen (Victor), Dr ès sc., Chef des Travaux de Géol. à
l'Univ., 14, r. des Sols, Bruxelles (Belgique).
Van Winkle Palmer (Miss Katherine), Renwitch Heights ; [thaca
(N. Y., E.-U-A.).
Veillard, Doct. en méd., 127, bd Malesherbes, Paris, VII.
Vélain (Charles), Professeur hon, de Géogr. phys. à la Fac. des
Sc., 9,r. Thénard, Paris, V.
Vermorel (Alphonse), Dr en méd., anc. interne des hôpitaux, 38,
r. Pierre-Charron, Paris, VIII.
Vermorel (Victor), Sénateur, Directeur de la Station viticole, Vil-
lefranche-sur-Saône (Rhône).
Vésignié (Louis), Lt-Col. d’Artil., 35, r. St-Honoré, Fontainebleau
(S.-et-M.).
Viennot (Pierre), Agr. de l'Univ., Préparateur de Géol. à l'Ecole
normale supérieure, 45, r. d'Ulm, Paris, V.
Vischniakoff (Nicolas), 18, r. Gagarinsky, Moscou (Russie),
Vlés (Fred), Chargé de cours de Zool. à la Fac. des Sc., Strasbourg
(Bas-Rhin).
Voisin (Honoré), Ing. en chef des Mines, Directeur hon.de la Ciedes
Mines de Roche-la-Molière et Firminy, St-Genis-Laval (Rhône).
Voitesti (J.-P.), Professeur de Géol. à la Fac. des Sc., Inst. géol. de
l'Univ. de Cluj, Str. Minervei, 7 (Roumanie).
Vulpian (André de), Dr en ‘méd., Lic. ès sc. nat., 38, av. de
Wagram, Paris, VIIT.
Watelin (Jacques), 8, r. Meissonnier, Paris, XVII.
Welsch (Jules), Professeur de Géol. et Doyen de la Fac. des Sc.,
r. Scheurer-Kestner, Poitiers (Vienne).
Winton (W. M.), Professeur de Géol. et de Biolog. à la Texas
Christian University, Fort Worth (Texas, E.-U.-A.).
Wôjcik (Karimierz), Drès sc., Assistant de Géol.à l'Univ., 6, r. Ste-
Anne, Cracovie (Pologne).
Wrathall (Leonard), Bank of New-South-Wales Threadneedle-
street, Londres.
Yovanovitch (B.), Directeur de la Société des Mines de Beni Aicha.
Souk el Arba du Gharb, Maroc.
Zeil (G.), Commt de l’Inf. col., 23, allée de Gagny, le Raincy (S.-
et-O.).
Zujovic (Jovan M.), Professeur à la Fac. des Sc., 13, Resavska
Ulica, Belgrade (Serbie).
Zurcher (Ph.), Ing. en ch. des P. et Ch., 12, av. Flachat, Asnières
(Seine).
Liste des membres de la Société distribués géographiquement
France
Aisne
. Larminat (P.de)
Soc. de St-Gobain
Allier
Cie des forges deChâtillon
Alpes-Maritimes
Maury
Nolan
Poiraulé
Vallot
Ariège
Azéma (J.)
Aveyron
Monestier
Bas-Rhin
Arabu
Bibl. univ. Strasbourg
Briquet
Friedel
Gignoux
Gillet (Me).
Inst. géol. Strasbourg
Lapparent (J. de)
Margerie (Emm. de)
Moret
Pechelbronn (Soc.)
Poirée
Vlés
Basses-Pyrénées
Cossmann
Elissague
O'Gorman
Passemard
Bouches-du-Rhône
Bibl. Marseille
Brun (de)
Denizot
Girard
Oppermann
Repelin
Roux (J.-L.)
Sambucy de Sorgue
Soc. grds Travaux Mars.
Calvados
Bigot
Debeaupuis
Houel
Lab. géol. Univ. Caen
Cantal
Boisse de Black (M!)
Boule
Marty
Cher
Grossouvre (A. de)
Vésignié
Côte-d'Or
Bibl. univ. Dijon
Bréon
Busquet
Chaput
Epery
Deux-Sèvres
Sauvaget
Doubs
Bibl. univ. de Besançon
Bresson
Fournier (E.)
Girardot
Henry (J.)
Simon
Soc. d’émulation
Drôme
Sayn
Eure-et-Loire
Bochin
Bourgery
Finistère
Picquenard
Gard
Bibl. muséum. Nîmes
Bonnes
Cie min, Grd-Combe
Livet
Marcelin
Pellegrin
Soc. H. Bessèges
Gironde
Bezagu
Duvergier
Fallot (Em.)
Labrie
Hautes-Alpes
Pestre
Haute-Garonne
Astre
Bibl. univ. Toulouse
Caralp
Delmas
Duftfour
Durand
Jacob
Mengaud
Hautes-Pyrénées
Hollande
Haute-Saône
Cardot
Maire
Petitelerc
Haute-Savoie
Bibl. d'Annecy
Haut-Rhin
Floquet
Maitre
Meyer
Hérault
Bibl. univ, Montpellier
Blayac
Daguin
Leenhardt
Mauche
Miquel
Mourgues
Roquefort
Ille-et-Vilaine
Bézier ;
Collin
Dangeard
Kerforne
Milon
Indre-et-Loire
Lecointre
Lucat
Isère
Bibl. Univ. Grenoble
Blanchet
Fallot (Paul)
Kilian (W.)
Lamothe (de)
Lory
Pussenot
Jura
Bourgeot
Piroutet
Landes
Dubalen
Lapeyrère
Loir-et-Cher
* Delamarre
Loire-Inférieure
Bureau (Louis)
Gourdon
Lot-et-Garonne
Deguilhem
Lozère
Charreyre
Maine-et-Loire
Bizard
Couffon
Gérard
Grammont (de)
Manche
Dalimier
Marne
Grenier
Meurthe-et-Moselle
Corroy
Ecole des Eaux et F.
Godefroy
Imbeaux
Joly
Noël
Salin
Soc.H.F,Pont-à-Mousson
Thiéry
Moselle
Guyot
Schlumberger (R. A.)
Nièvre
Dasse
Nord
Barrois
Bertrand (Paul)
Carpentier
Delépine
Dolle
Dubar
Dubois
Dutertre (A. P.)
Petit (J.)
Pruvost
Oise
Janet (Ch.)
Guébhard
Pas-de-Calais
Dutertre (Em.)
Legay
MO ue
Puy-de-Dôme
Bibl. univ. Clermont
Garde
Giraud (J.)
Glangeaud
Spiess
Pyrénees-Orientales
Mengel
Rhône
Cholley
Depéret
Doncieux
Grange
Lacroix (E.)
Offret
Plotton
Riche
Roman
Trapier
Tussau
Vermorel (V.)
Voisin
Saône-el-Loire
Nugue
Rouyer
Thomasset
Sarthe
Bouillerie (de la)
Savoie
Blondet
Combaz
Lemoine (E.)
Oncieux de la Bathie (d')
Révil
Roch
Seine-Inferieure
Davies (Alf.) )
Fortin
Huot (Paul)
Thouvenin
Seine-et-Marne
Decary
Mercier
Neveux
Roussel
Seine-et-Oise
Allorge
Auvray
Barthélemy
Brière (Me)
Canu
Colas
Courty
Couvreur
Euchène
Goujon
Ecole Agrig. Grignon
Leroux
Mouret
Orcel
Schæller
St-Périer (de)
Zeil
Sergent
Somme
Aufrère
Tarn-et-Garonne
Aubert (Frédéric)
Var
Jacquinet
Morgan (de)
Vaucluse
Chatelet
Vendée
Chartron
Vienne
Chauvet
Couégnas
Létang
Welsch
Yonne
Houdart
Hure (M!)
Algérie
Arambourg
Bévia
Brives
Dalloni
Doumergue
Dussert
Ehrmann
Ficheur
Gautier (Em.)
Gauthier (Félix)
Lapin
Martin (F.)
Pallary
Savornin
Tunisie
Bédé
Bibl. pub. Tunis
Direct. de l'Elevage
Laborde
Crooks
Maurin
Solignac
Maroc
Barthoux (J.)
Beaugé
Célerier
Freydenberg
Lenhardt
Rolland
Russo
Serv. des Mines
Société de Géographie
Yovanovitch
Afrique occ. franc.
Hubert (H.)
Mouneyres
Madagascar
Dropsy
Indochine
Bourret
Debeaupuis
Dussault
Patte
Mansuy
Belgique
Andrimont (R. d)
Anten
Anthoine
Bibl. Louvain
École Mines Hainaut
Cornet
Dorlodot (de)
Lab. géol. univ. Liège
Leriche
Meunier (F.)
Pourbaix
Roux (H.)
Salée (A.)
Taeye (de)
Van den Broeck
Van Straelen
Suisse
Arbenz
Argand
Bärri
Bernet
Bibl. Univ. Bâle
Collet {L. W.)
Déverin
Duparc
Favre (E.)
Gagnebin
Girardin
Jeannet
Joukowski
Lugeon
Mermier
Schardt (H.)
Schmidt (C.)
Stehlin
"a Dpt
Italie
Dal Piaz
Mattirolo
Portis
Rovereto
Sacco
Sangiorgi
Segré
Stefani
| Espagne
Bofill y Poch
Cortazar (de)
Darder i Pericas
Faura i Sans
Ferré et Gomis
Gavala i Laborde
San Miguel
Serradell-Planella
Portugal
Service géol.
Fleury
Pereira de Sousa
Pinhero
Grande-Bretagne
Davies (Morley)
Geikie (sir)
Harmer
Pays-Bas
Abendanon
Docrnik
Molengraff
Allemagne
Gripp-Morand (Mi:)
Le Conte (André)
Schlumberger
Tchécoslovaquie
Androussof
inst. géol. Univ. Masayk
Ketner
Matouchek
Pocta
Woldrich
Yougoslavie
Mus. geol. Agram.
Petkowitch
Salopek
Zujovic
Grèce
Ktenas
Négris
Skouphos
Finlande
Ramsay (W.)
Ep
LES
Pologne
Bogdanowitch
Cizancourt (de)
Goblot
Inst. geol. Cracovie
Kuzniar (W.)
.Lewinski
Wôjcik.
Roumanie
Inst. géol: Cluj
Johnson (H. E.)
Makcovei
Mrazec
Murgoci
Racovitza
Stefanescu (Sabba)
Voitesti (J. P.)
. Russie
Ilovaisky
Jéremine (Me)
Karakasch
: Pavlow (A.-W..)
Pavlow (A.-P.)
Vischniakoff
Géorgie el Caucase
Babet
Soc. pétroles Daghestan
Egypte
Ball (J.)
Jondet
Pachundaki
Sadek
Canada
Ami (H.-M.)
Etats-Unis
Berry (E. W.)
Branner
Carnegie: Mus.
Dale
Darton
Elvers
Goldman
Harris (G. D.)
Hawxhurst
Hendon
Hodson
Kelly (EF. S.)
Libbey
Liddle
Ollson
Ritter
Sinclair
Smith(E. R.
-
Taber (S.)
Van Winkle (miss)
Winton (W.-M.)
Cuba
Roig
Mexique
Adkins (W.-S.)
Aguilar Santillan
Burckhart
Brésil
Betim Paes Leme
— 27 —
Branner
Sena (da Costa)
Rép. Argentine
Doello-Jurado
Stévenin
Pérou
Bravo
Lisson
Chili
Lataste
Afghanistan
Furon
Birmanie
Nassé
Chine
Bouillard
Indes Anglaises
Chowdhry
N'e Galles du Sud
Wralhall
Membres de la Société décédés en 1922.
MM.
* CAPPELINI (G.).
CrorsiErs DE LACGVIvVIERS.
FERRONNIÈRE (G.)..
GOURGUECHON.
HARLÉ (Ed.).
JoussEAUME (Dr).
* Membres à vie.
MM.
* Juzien (H.).
LANDERER (J .-J.).
Larinis (L.).
*Leennarpr (Franz).
*Lonquery (M.).
Vrazay (Alfred).
Adjoint.
Agrécé.
Ancien
Arts el hante.
Ghiidé fer mises Chemin de fer.
Coll. serv. carte se : Collaborateur au service de la car
Dr en méd..... - Docteur en médecine
Dr ès sc Docteur à ès sciences.
Ecole. 3
Faculté des es
Faculté des Sciences.
Général.
Géographie physique.
Géologie.
honoraire.
Ingénieur.
Inspecteur.
AInSUEUt. 0e
Laboratoire.
_ Licencié ès sciences.
Licencié en droit.
Minéralogie .
Paléontologie.
Ponts et chaussés.
Université.
BULLETIN
DE LA
>.
Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIII. — 1.
_ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
LE PROBLÈME DE L'ILE DE MINORQUE
rar Paul Fallot !.
PLANCHES I à IV.
Suess admettait que la chaine subbétique se termine en extrémité
libre par les îles d’Ibiza et de Majorque, alors que Minorque, bien
que siluée seulement à 46 km. à l'E de la Grande Baléare, et sur le
prolongement apparent de ses accidents, constitue un élément tecto-
nique étranger aux Alpides, non affecté par les plissements mio-
cènes.
Les récents travaux de MM. Darder et Gomez Llueca ! ainsi que les
miens? ont confirmé ces vues en ce qui concerne Ibiza et Majorque.
Mais bien des points restaient encore incertains quant à Minorque
où aucune étude d'ensemble n'avait plus été entreprise depuis les
recherches d'Hermite et de Nolan.
J'ai profité de la récente publication de la carte espagnole de
l'État-Major à 1/100 000 de cette île® pour aborder par des levers géo-
logiques précis l'examen de la structure de la dernière Baléare.
C'est le résultat de cette campagne que j'expose 101.
Avant d'en entreprendre le compte rendu, je crois utile de résumer
les grands traits de la géologie du reste de l'archipel Baléare afin
de préciser les termes du problème géologique que pose la constitu-
tion de l'ile Minorque.
Les Iles d'Ibiza et de Majorque sont constituées par des écailles
ou peut-être de véritables séries charriées poussées du SE au NW,
à une date encore indéterminée, mais en tout cas postérieure au
Burdigalien.
Ibiza comporte deux séries superposées reposant sur une troisième
peut-être autochtone. Le décollement s'est fait selon le Trias moyen
ou supérieur, et les écailles comportent outre ces terrains, trans-
gressifs, mais apparemment concordants sur eux, le Rauracien, le
1. Cette note présentée à la séance de la Société géologique de Frunce du
18 décembre 1922 a été rédigée au Laboratoire de Géologie de l'Université de
Grenoble, et je tiens à remercier très vivement M. Kilian, pour l'intérêt qu'il
a témoigné à ce travail en en discutant avec moi les conclusions.
Je suis heureux d'exprimer aussi ma gratitude à M. Moysi, Agent Consulaire
de France à Mahon et à M. Flaquer, notaire à Alayor qui par leur aimable
intervention facilitèrent grandement mes recherches dans l'Ile de Minorque.
2, Voir la liste des publications de ces géologues dans l'ouvrage P. FaLLor.
Etude géologique de la Sierra de Majorque, Paris, Béranger, 1922
3. Mapa Mililar de España a la escala del 1/100 000. Hojas nümeros 196, 197,
216 et 217.
4 PAFALEOR
Jurassique supérieur, le Crétacé du Valanginien au Gaull supérieur,
puis, en discordance, le Miocène inférieur.
Plus les écailles sont d’origine méridionale, plus le faciès du Titho-
nique et du Crétacé qui les constituent esl bathyal. Les dislocations
tectoniques principales ont eu lieu après le Miocène inférieur et
vraisemblablement avant le dépôt des couches à Pithocerithium de
Portinaitx, lesquelles sont soit helvétiennes, soit plus probablement
tortoniennes.
Majorque, dont les dimensions beaucoup plus grandes atteignent
environ 90 km. de long et 65 de large est plus complexe. Une
chaîne la borde au NW sur toute sa longueur et sur 15 à 20 km.
de large. Elle culmine à 1445 m. La région méridionale est occupée
par une succession de petites montagnes constituant la Sierra de
Levante et le Massif d'Artä, dont les altitudes moyennes dépassent
rarement 900 m.
Entre ces deux zones montagneuses s'étend une large région formée
de terrains miocènes très peu plissés, en partie recouverts d’allu-
vions quaternaires. Seuls les petits massifs isolés de Randa et de
Petra accidentent cette dépression.
La chaine septentrionale est constituée par trois séries tectoniques
qui se chevauchent de 10 à 15 km. dans la partie SW de la chaine
et qui se fragmentent en imbrications plus serrées et plus redressées
vers son extrémité NE. La Sierra de Levante, bien étudiée par
M. Darder, montre une ou plusieurs nappes charriées dont l’extré-
mité Est, comme dans la Sierra principale, se resserre en imbrica-
tions. Sauf la série inférieure de la Sierra de Majorque, peut-être
autochtone, où affleure le Werfénien, toutes les unités tectoniques
de Majorque commencent à leur base par le Trias moyen et supérieur.
Le Jurassique est composé dans la Sierra principale par le Lias, le
Bajocien-Bathonien, le Tithoniqne ; dans la Sierra de Levante la
présence du Lias est douteuse, à moins qu'avec M. Darder on n'at-
tribue au Jurassique une partie des dolomies craquelées analogues à
celles du Trias de la Sierra principale et de Minorque. Le Bajocien-
Bathonien existe vers Manacor et Artä. Le Tithonique est représenté
presque partout ainsi que le Néocomien inférieur, mais alors que le
Crétacé est complet sous son faciès bathyal, du Valanginien au
Gault, dans la Sierra septentrionale, M. Darder admet qu'il ne com-
porte dans la Sierra de Levante que le Néocomien inférieur. En
revanche le Sénonien existe uniquement vers Arlä.
Le Nummulitique moyen n’est connu que dans le Sud de l’île sous
son faciès marin. Le Sannoisien supérieur marin transgressif s'étend
au contraire jusqu'à la Sierra principale où 1l recouvre l'Oligocène
inférieur lacustre. Le Burdigalien est le dernier terrain qui soit
caractérisé par des fossiles parmi les sédiments antérieurs aux dislo-
cations tectoniques, mais, comme à Ibiza, il est encore impossible
d'affirmer l'âge exact de ces dislocations qui seraient soit anté-helvé-
tiennes, soit post-helvétiennes et anté-tortoniennes.
oc
ILE DE MINORQUE
Le fait important est qu'elles se placent en tout cas après le
Burdigalien et que, si prudemment que l'on évalue le déplacement
tangentiel des terrains disloqués, on est forcé d'admettre que ceux
qui constituent la partie la plus méridionale et la plus élevée, tecto-
niquement parlant, du dispositif ont subi un déplacement minimum
du SE au NW de 70 à 80 km. Or, en face de la tranche de ces écailles
ou de ces chevauchements, à une distance variant de 46 à 60 kilo-
mètres, Minorque étale un Burdigalien horizontal, transgressif sur
des accidents d’orientation différente, qui n'apparaissent que dans
la moitié N de l'ile.
En dépit des observations de l'excellent géologue que fut Hermite
et des constatations faites par Nolan, Tornquistet Hoernes, on était
en droit de prévoir que, soit par des dislocations ayant échappé aux
. anciens stratigraphes, soit par de nouvelles données stratigraphiques,
üun géologue attentif à cette apparente incohérence trouverait l'expli-
cation d'un pareil dispositif.
Je vais montrer que les observations d'Hermite étaient excellem-
ment faites et que l'étude de Minorque n'apporte que quelques pré-
cisions de détail qui soient nouvelles. Si je ne puis par des arguments
négatifs donner la solution du problème au moins est-il possible
dès maintenant, d’écarler les interprétations que la seule vue des
cartes suggérerait facilement et qui feraient intervenir des phéno-
mènes de charriage post-burdigaliens de yrande amplitude.
‘île de Minorque a la forme d’un grain de haricot ; allongée du
SE au NW, elle mesure 47 kilomètres du Cabo Menorca à l'extrémité
de la Mola, à l'Est de Mahon. La partie concave de la côte s'ouvre
au SW. La courbe en est peu accentuée et bordée de hautes
falaises taillée dans le Miocène. La convexité des contours est
orientée au NNE. Elle s'accidente de très nombreuses baies, de
caps allongés, et de « Calas » du type connu sur toutes les côtes à
Riaz.
Orographiquement, l’île se partage à première vue en deux régions,
à peu près selon son grand diamètre. Au SE, c'est une vaste surface
de terrains miocènes, plane, un peu surélevée, inclinée doucement
vers la mer, entamée par de profonds ravins creusés en cañon. Au
NE, c'est un pays extrêmement accidenté, formé d’une multitude de
petites collines arrondies, plus rarement escarpées, dont l'altitude
ne dépasse guère 200 mètres : topographie ancienne, adoucie,
sculptée en majeure partie dans le Dévonien et le Trias, ne présen-
tant de lignes heurtées que dans les rares endroits où les calcaires
secondaires ont été conservés. Cetle zone septentrionale se divise
à son tour en trois parties ; au SE et jusqu'au tiers de l’île, région
de collines dévoniennes et de grès werféniens, puis de dolomies
triasiques ; au centre de l'E de Mercadal à l'W de Ferrerias, région
plus accidentée où s'élèvent les plus hauts sommets, Monte Toro
de 330 m., Inclusa de 270 m, Santa Agueda, Enfin une région com-
6 P. FALLOT
portant de moindres dénivellations, mais avec quelques escarpements
de Trias termine la bande de terrains anté-tertiaires vers Cala Morel),
8 km. au NE de Ciudadela.
Vue d’un point élevé comme le Monte Toro, toute cette topo-
graphie de terrains relativement anciens se montre recouverte par
le Miocène comme par un emplâtre. Non seulement les couches
primaires ou secondaires, mais le modelé même du sol disparaissent
sous lui.
J'étudierai successivement la stratigraphie et la tectonique de la
zone septentrionale, puis les couches miocènes transgressives. Il
importe d'ailleurs de noter de suite que ni les méticuleuses recherches
de Nolan, ni mes propres investigations n'ont fait découvrir des
terrains ou des niveaux qui aient échappé à la sagacité d Hermite. La
carte sans nivellement qu'il a donnée comporte tous les détails qui
sont compatibles avec son échelle (1/200 000); et les seules observa-
tions inédites que comporte ma carte sont des détails de contours
et une ligne de contact anormal que l'on ne pouvait figurer avant
d’être en possession d’une bonne base topographique.
I. — Esquisse de la partie septentrionale
de l’île de Minorque.
I. STRATIGRAPHIE DES TERRAINS ANTÉ-TERTIAIRES.
Dévonien.
Ce terrain, le plus ancien de l'île et de tout l'archipel y fut
défini et étudié pour la première fois par Hermite. Son exis-
tence avait été pressentie par Marès et Rodriguez. Il occupe
trois zones, la première, orientée NS, au N de Mahon, la seconde
ayant grossièrement la même disposition dans la région de
Mercadal et du Montenegro au milieu de l’île, la troisième,
beaucoup plus réduite, au SE de Fontsanta.
Vers Mahon, il est surtout formé de schistes ardoisiers.
Pour le détail des descriptions, je renvoie à l'étude strati-
graphique qu'en a faite Hermite. Les nombreux replis qui
affectent ces terrains en majeure partie schisteux ou schisto-
gréseux, le fait qu'ils sont en général dépourvus de fossiles
n'ont permis à cet auteur — et ne permettent encore — que de
distinguer les grands ensembles : couches à plantes à la base,
niveau marin d'affleurements très localisés au milieu (région
de Santa Rita) caractérisé par une faune du Dévonien moyen,
puis nouvel ensemble de couches à plantes dans les replis
duquel apparaissent vers Benisuets (au N du km. 32 de la
route de Ciudadela) des calcaires à sections de Céphalopodes
ILE DE MINORQUE 1
dont l’âge dévonien supérieur ou carbonifère n'a pu être éta-
bli.
En aucun point il n'est possible de relever une coupe com-
plète du Primaire de Minorque, et ni Nolan qui s’est toujours
montré un collectionneur si attentif, ni moi, n'avons trouvé
de gisements nouveaux. Je vais montrer par contre que
l'hypothèse d’après laquelle le Dévonien inférieur et supérieur
serait formé de dépôts continentaux ou de rivage avec plantes
ne doit pas être admise sans réserves.
Les porphyrites andésitiques de Ferragut correspondent bien
à des venues dévoniennes ainsi que le montrent les blocs de
cette roche inclus dans le Dévonien de la Cala Ferragut
(v. Farcor, Sierra de Majorque, p. 481).
Trias.
Le Werfénien repose, transgressif, sur le Dévonien plissé.
Il est constitué, à sa base, de conglomérats violacés à galets
de quartz et de Dévonien, puis de grès rouges passant à des
argiles gréseuses rouge sombre, puis, enfin, par de très puissantes
assises de grès rouges en gros bancs qui à la Inclusa, à Santa
Agueda ou au Peñal de Antecristo atteignent à eux seuls
500 mètres d'épaisseur.
Ce Werfénien occupe de vastes surfaces entre l’affleurement
dévonien du N de Mahon et celui du centre de l'île, mais
faiblement plié en synclinal, il est recouvert largement au N
et de part et d'autre d’Alayor, par le Trias moven et supé-
rieur. Nous pourrons donc étudier en un seul ensemble le
Trias inférieur qui s'étend du NW de Mahon à la Cala Addaya
et celui qui, de l’autre côté du synclinal, forme une bande du
Sud de Mercadal au golfe de Fornells.
Un autre affleurement de Werfénien, simplement crevé en
son milieu par un bombement de terrains primaires, s'étend
obliquement de Ferrerias au massif du Peñal de Antecristo.
Si, sur sa bordure W il supporte bien la série du Trias
moyen et supérieur et du Lias, correspondant à un dernier syn-
chinal disparaissant sous la couverture miocène, il est chevau-
ché à son bord NE par du Dévonien de Mercadal.
De toutes parts ce Werlfénien présente les mêmes caracté-
ristiques et en beaucoup d’endroits on y trouve des débris de
plantes indéterminables. Quelques fragments de tiges avaient
été reconnus dès 1879 par Hermite pour appartenir à l’Equise-
tum arenaceum Bronx. La collection Nolan en comporte
d’autres exemplaires.
8 P, FALLOT
Le Trias moyen et supérieur avait été, comme à Majorque,
beaucoup moins bien étudié par Hermite. C’est Tornquist qui a
mentionné le premier la distinction que l’on peut faire entre le
Trias moyen à pistes, à faciès extra-alpin mais à faune de
Céphalopodes spéciaux et le Trias supérieur formé de dolomies
bréchoïdes et de marnes sombres.
Pour mon compte, J ai relevé en divers endroits des coupes
qui se ramènent facilement à un schéma commun.
Vers Casa Morell deux collines jumelles montrent le contact
du Trias moyen et du Trias inférieur (fig. 1).
3. Werfénien. — Grès rouges et marnes gréseuses.
4. Dolomies brunes à grain grossier............. 1 m. 50
5. Calcaire marneux feuilleté et plissoté........ He 1m.
6. Calcaires bleus massifs à surface ondulée avec
Fucoïdes, en bancs de Om. 30 à O0 m. 50. Rares
Daonelles à la surface de certains bancs. ...... 3-4 m.
7. Marno-calcaires brunâtres terreux à abondantes
Daconelle raneonicrANORNOË EE RENE 1 im.
8. Calcaires massifs en gros bancs.......... Los ?
Une coupe plus complète du Trias peut
être relevée perpendiculairement au ravin
que suit le chemin creux de la Cova à
Binixems. Sur les couches werféniennes
de l’arête du Puig Menor, pendant au
SW, on observe, notamment au versant
Fic.1.Coxracr ou Werré- NE du vallon de Huerta de Punta Roig,
NIEN ET DU MusCHELKALK one PS . { FAN) Iles
PRÈS DE Casa Morezr. & JHEE A jURuES € de some ?
La coupe est la suivante (fig. 2).
Grès marneux tendres, rouges, du Werfénien.
il
2/MGrès durs elairs Wwerlémiense 00) HOME EN 90-60 m.
3. Grès tendres, rouge sombre, werféniens........ 10 m.
3. Grès durs, roses, Sraloanes aux grès des oser. 30 m.
4. Dolomies Ééinee RER AE À RS RE LE DEN A NE O m. 40
9. Calcaires bleus, en dalles, rares à pistes....... 6 m.
6. Calcaires bleus en dalles à Fucoïdes fins et serrés
avec rares Daonelles time PE ARR ARS RE 5 m.
7. Calcaires marneux, brunâtres, terreux, en pla-
quettes à Daonella Franconica TorNQ........ Se DU
7. Calcaires en plaquettes à microfaune de Tercbrae
tüles 152 Ur SRNTRONer RNA RER O0 m. 10
8: 1Galcaires a pistes EN NE | PRICE) SRCREES SNS RES 9-6 m.
9:2Dolomie craquelée PAR ER RER 30-40 m,
10. Calcaires dolomitiques douteux, sans doute du
Keuper,
ILE DE MINORQUE 9
Si l’on suit vers le NW les bandes 4, 5, 6 on constate que
des masses épaisses de dolomies brunes en envahissent les
bancs.
La vallée de la Huerta de Punta Roig montre ce passage,
et, dans sa partie aval, la masse des dolomies craquelées qui
repose sur le Muschelkak.
Dans la majeure partie des coupes, on note immédiatement
au-dessus des couches à Daonelles, les calcaires en plaquettes
avec une faunule de minuscules Térébratules et bivalves.
N PMenor S
FiG. 2. Coure D'ENSEMBLE pu Trias pu Pure MExoOr.
Il est possible de relever une coupe encore plus détaillée
dans le Massif du Monte Toro, c'est-à-dire dans la partie W
du dispositif synclinal, en descendant du sommet coté 250 au
S de Sa Roca, à l'E du Monte Toro. Comme dans les coupes
précédentes, je donne aux mêmes couches les mêmes numéros.
3. Grès werféniens.
AADolonie benne he ee RER MAUR Re 0 m. 80
PC alcares masses ltés LL LR NE LL LORUX, 6 m.
7. Couche à microfaune de Térébratules......... 0 m. 20
GnCalcares aspistes.:: Un. EP ANS ANRGATE 2 m.
a. Calcaires bleus massifs à bandes jaunes....... 10 m.
b. Calcaires en plaquettes à surface ondulée..... 4 m.
c. Calcaires lités à rares Fucoïdes............. JUN
dsDolomie. brunes. Does rie ve nue fme1530
e. Calcaires lités, fausse brèche à rares Fucoïdes. Dim
ÉOaléares dités bleus tee ee NUE CUS R 2 m.
g. Calcaires lités bleus à patine jaune et à Fucoïdes
DIEUR ES Re et a nn RNA ES EN “ane 1 m. 50
h. De pois envahissant en partie Fee g. 4 m
i. Calcaires bleus en plaquettes, ondulés........ DT.
10. Calcaires dolomitiques douteux ({Trias, Lias)..
Un peu plus au S, un promontoire s'étend de la base de
cette montagne vers En Masia et Santa Eularia. C'est dans la
partie niérieure des couches de la coupe précédente, qui seule
constitue cet éperon, que J'ai trouvé une couche à Céphalo-
podes indéterminables,
La coupe en est :
40 P. FALLOT
3. Werfénien.
4: .Dolômie:cachous#et0 ere Rs RER AS 0 m. 80
5-6. Calcaires lités en bancs de 0 m. 20-0 m. 30, pas-
sant vers le haut à des bancs finement lités..... 10-15 m.
FrNCouche à micronnNne ASP NRC RSR RS 1 m.
8 Calcarres à rares Fucoides een ue at Dre
&."" Dolomie brune PRIME Rr er AN etes en 1 m.
B. Calcaire partiellement envahi par la dolomie
brune: "88 RU RREnRERRRReTs A RMAE net te SERRES 1 m. 50
7. "Galcaires | DÉSIR nUES ARE 1 m.
à. Calcaires lités à patine Jaune, à pistes bleues avec
sections de Céphalopodes eee EE RP 1 m.
e. Calcaires lités subnoduleux.......... PAR Da 10 à?
La baie de Fornells comporte sur sa côte E des formations
du Trias moyen et sans doute supérieur qui reposent sur le
Werfénien à l'E de l'Escull Cap Mari et vers Albufera.
L'île Sargantana montre la coupe suivante :
| Grès rouges.
3. Werléniens AMarmnesoutes ment ete ere : 0 m. 50
| Macnes tanest en RS 0 m. 60
4. Dolomie cachou....... A ne) EE Has 0 m. 80
| Calcarres LES en erosibanc enter Pere 2 m. 50
ni Calcares aecides PANNES 1 m. 50
* } Marno-calcaires terreux à sections de Gastro-
| DOdeS EE ES SA A PR RER 5 0 m. 50
7. Calcaires en Halte dont la surface est outente
de minuscules ABrACMOpOTes PME EEE PE CREER O0 m. 50
Cette couche à microfaune montre que nous devons être ici Juste
à la partie supérieure du niveau à Daonelles.
Enfin la côte E de la baie est formée de dolomies douteuses.
Nolan a recueilli dans les couches 5-6 :
Trachyceras sp., Terquemia spondyloides Tare, Myophoria Gold-
fussi Arserri, Natica sp.
C'est d’autre part dans les falaises voisines de Covas Veyas
qu Hermite a recueilli les Ammonites qui furent étudiées par
Mojsisovics et parmi lesquelles, outre Protrachyceras Villa-
novæ DE VEun., Protrachyceras Curioni Moss., le savant autri-
chien a reconnu plusieurs espèces nouvelles appartenant aux
genres Protrachyceras et Arpadites, actuellement conservées
die la collection du Laboratoire de géologie de la Sorbonne.
Vers Binixems, j'ai recueilll une Ammonite assez voisine
de Ceratites occidentalis Torno. du Muschelkalk de la gare
d'Olesa.
Ge CA,» +
ILE DE MINORQUE 41
Enfin la collection Nolan renferme un Trachyceras hispani-
cum Moss. provenant de Son Puig.
On retrouve une coupe du Trias, analogue, dans la falaise
calcaire qui domine à l'W la dépression de la Almudaina et
de Binicano. Mais ici, le Trias inférieur si puissant dans la
montagne de la Inclusa semble réduit à 20 ou 30 mètres de
grès marneux rouges reposant sur le Dévonien du bombement
de Binisuets.
Le Trias moyen pendant à l’W repose sur ce Werfénien et
supporte à son tour les calcaires dolomitiques du Keuper.
La route royale coupe ce Trias vers le km. 34,5 et les
calcaires lités- à pistes affleurent dans une sorte de carrière
située près du premier coude de la route, d’où l’on extrait des
cailloux pour l’empierrement. On y retrouve le niveau à
sections de Céphalopodes, mais je n'ai pu en extraire aucun.
IL est probable que de minutieuses recherches dans la bande
de Muschelkalk entre ce point et la Almudaina fourniraient
quelques Ammonites.
Les coupes mentionnées ici confirment les observations de
Tornquist. Le Trias débute par un Werfénien puissant détri-
tique, à débris d'Æquisetum. Je ne crois pas qu’il convienne
d’en attribuer une partie au Permien comme M. De Launay
semble le suggérer (Traité de Métallogénie, t. II, p. 766).
Le Trias moyen est caractérisé par une transgression
marine accompagnée du dépôt de sédiments à faciès extra-
alpin mais avec une faune spéciale où, avec Daonella Franco-
nica TorNQ. se rencontrent les Céphalopodes mentionnés depuis
longtemps dans la basse vallée de l'Ebre comme à Minorque.
Mais on observera que dans les coupes données ici, seules
les assises du Muschelkak numérotées de 4 à 9 sont caractéri-
sées par des fossiles.
Tornquist a admis en se basant uniquement sur le faciès,
que les dolomies ou calcaires dolomitiques 10 qui surmontent
ces assises étaient l'équivalent de la Æauptdolomit des Alle-
mands.
Il en donne pour preuve la coupe du Monte Toro, prise sur
le versant W de cette montagne. Je la reproduis en donnant
aux ensembles de couches les numéros correspondant à mes
autres profils.
Sur le grès werfénien (3) de la mine reposent 15 m.de marnes
rouges (3), puis :
4. Dolomies brunes non mentionnées par Tornquist. 0 m. 80
12 ° P. FALLOT
HYGaleaires ‘gris du :MuschelkKalk FPS REA |
À | Calcairest massiis Are eee ARR teE 6 m.
+ | Galcaires imarneux/en plaquettes VéFeN Rte |
Calcaires eristen gros bancs PEN EE PERS Lu 20 m.
à Cœlostylina gregarea Scuroru.
Myophoria orbicalaris Gornr.
Phænodesmia sp.
6-7. Complexe de marnes calcaires feuilletées analogues
aux Tonplatten d'Allemagne. Les bancs durs de
cet ensemble sont plus cristallins qu'en Alle-
magne. Cet horizon seul est riche en Daonella
Franconica Torwe. Ce niveau serait équivalent
aux INodosenkalke Rene Er LE RATER 20 m.
8-9. Calcaires bleu clair du Muschelkak supérieur, à
parties dolomitisées et à Fucoïdes............ 20 m.
10. Dolomies dures correspondant à la limite du Mus-
chelkak et du Keuper, et passant aux cargneules. 40 m.
11. Marnes grises et rouges du Keuper............ 40 m.
12. La limite supérieure de ces marnes d’ailleurs
étroitement localisées, est difficile à distinguer
au pied des abrupts de la partie supérieure du
Monte Toro, ces derniers sont constitués par
des \dolomies bréchoides sur tete En 90 m.
Ces dolomies plus cristallines que celles des Hauptdolomit du
Trias alpin ressemblent beaucoup à celles de Sardaigne et
leur sont équivalentes au dire de Tornquist.
Cette interprétation peut être considérée comme exacte quant
au Muschelkalk et comme probablement exacte quant au
Trias supérieur. Mais pour ce dernier on en est réduit aux
suppositions, vu l’absence de fossiles.
En tout cas, elle coïnciderait avec l'interprétation que j avais
faite des dolomies de Majorque, et en particulier de la Sierra
de Levante. Ces dernières ressemblent énormément à celles de
Minorque.
La plus grande partie de la zone dolomitique d’Alayor, le
substratum du Néocomien de Pontinat, le Cabo Caballeria et
la bande de calcaires dolomitiques entre Santa Bärbare et Cala
Morell doivent, dans ce cas, être rattachés au Trias supérieur.
Jurassique.
Dès 1879, Hermite avait signalé la présence du Lias à
Minorque et mentionné des couches grisâtres dolomitiques sté-
riles au N d’Alayor, au milieu desquelles il avait découvert
ILE DE MINORQUE 13
un niveau à Æhynchonella meridionalis et Terebralula Mariæ
vers El Coig. Nolan ne semble pas avoir reconnu d'autres
gisements fossilifères. Pour mon compte, j'ai trouvé en 1941,
au pied de la tour du Cabo Fornells, un banc marno-calcaire
pétri de Brachiopodes liasiques.
L'ile de Minorque comporte deux zones — que l'on peut à
peine nommer synclinales — constituées ainsi qu'on vient de
le voir par les dolomies bréchoïdes du Trias supérieur.
Hermite, jadis, attribuait toutes ces dolomies au Lias. Or
le Jurassique inférieur n’y existe que vers le N de la zone
dolomitique d’Alayor, autour de El Coig, et peut être sur
Monte Toro.
Quant à la zone des calcaires dolomitiques de l'occident de
Font Santa et Santa Bäârbara, 1l faut en attribuer tous les sédi-
ments présentement connus au Trias supérieur.
Le gisement de El Coig m a échappé.
Au voisinage de la maison de ce nom s'élève la petite mon-
tagne de Albaïda où les couches sont presque horizontales. On
y observe, sur les dolomies bréchoïdes, qui affleurent dans la
tranchée de la route d’Alayor à El Coig, un km. à l'Ouest de
cette dernière ferme, des bancs moins dolomitisés sur environ
30 m., puis 6 à 8 m. de bancs de calcaire massif clair sans fos-
siles dont à première vue on ferait du Jurassique, enfin des
dolomies à grain fin litées, qui constituent le sommet de l’émi-
nence.
C'est au pied E de ce sommet vers El Coig — écrit par lui,
Alcoitx — qu'Hermite a recueilli Z, Mariae et Rhynchonella
meridionalis. M. Flaquer, notaire à Alayor, m'a donné très
aimablement des exemplaires de ces Brachiopodes provenant
de cette région.
Vu la position des couches dolomitiques et calcaires du
P. Albaiïda, il est probable qu'une partie de ses assises devra
être placée dans le Laias, mais aucune limite précise ne peut
encore être fixée à ce terrain.
Au Monte Toro, on a vu que Tornquist admet que le Trias
supérieur constitue tout le couronnement de la montagne. Là
encore les fossiles font défaut, mais les niveaux bréchoïdes
que passe la route à 300 m. de distance du Monastère sont
composés d'éléments douteux, et en particulier de fragments si
clairs et si massifs que l’on est en droit de se demander si ce
n'est pas là une brèche jurassique ou même crétacée.
Quant au gisement de Fornells, je l'ai mentionné à titre de
coMparaison dans l’étude stratigraphique du Lias de la Sierra
de Majorque. Il m'a fourni les formes suivantes :
14 P,. FALLOT
Rhynchonella Deffneri Orrecet var. Terebratula punclata Sxw.
— Rosenbuchi Haas Zeilleria subnumismalis Sow. sp.
— Delmensis Haas. Terebratula sp.
— cf. tetraedra Sow. var.
En résumé, le Jurassique n’occupe à Minorque que des
espaces réduits. Il est formé par des calcaires massifs gris et
sans doute encore, partiellement, par des dolomies, contimua-
tion, puis écho, du régime sédimentaire du Trias supérieur.
Le peu de surface de ses affleurements, le fait quon ny
peut reconnaître que des niveaux du Lias moyen et supérieur
confirment les réserves que j'avais faites quant à l'extension
verticale du Jurassique de Minorque. L'ile est si exigue que
l'on ne peut guère faire état d'arguments négatifs, mais il
semble pourtant que les niveaux moyen et supérieur du Juras-
sique ne s’y sont pas déposés. Ils ne s’y sont en tout cas pas
conservés.
Crétacé.
Hermite avait découvert dans des délits marneux entre les
bancs calcaires de l'E du Cap Pontinat des Ammonites pyri-
teuses néocomiennes. Sa carte porte indication de deux affleu-
rements l'un au NW de s’Olla, l’autre dans la crique au S de
la Punta Pontinat.
Depuis lors, Nolan découvrit dans ces parages un exemplaire
de Matheronia!, puis vers l’Albufereta, au milieu du pro-
montoire, des Ammonites pyriteuses barrémiennes et aptiennes.
Sauf à son extrême pointe, où il constitue l’Atalaya de
Fornells (123 m.), tout ce promontoire est presque au ras de
l’eau. Son sol rocailleux est couvert de lande. Il faudrait de
minutieuses recherches pour tracer exactement la limite des
couches crétacées. D'après les points où je les ai reconnues,
il semble qu'elles occupent la majeure partie de cet espace
et ne laissent à découvert qu'une étroite frange de dolomies
sombres du Keuper en bordure de la baie de Fornells.
À distance, l'Atalaya de Fornells laisse deviner que sur un
socle de couches grises reposent des assises plus claires litées,
horizontales. Les falaises verticales par lesquelles se termine ce
cap montrent en effet des bancs calcaires clairs reposant sur
des dolomies sombres craquelées. Un peu à l'E S'E du sommet
et vers la Punta Pontinat, ces calcaires sont chargés de Fora-
minifères et souvent oolitiques. Leurs bancs cessent, au S de
1, CR. Ac. Sc., 1895, t. CXVII, p. 821,
ILE DE MINORQUE 15
la pointe, d’être horizontaux et pendent de 30° au S. On y
observe des couches plus marno-calcaires un peu rognonneuses,
mais je n'y ai pas trouvé de fossiles bien que ce soit là un des
points où Hermite en a signalés.
Hermite a distingué dans cette région deux niveaux. L'un à
marno-calcaires comportant une faune barrémienne, l'autre où
des marnes à fossiles pyriteux ne lui ont fourni que des Ammo-
nites nouvelles d'âge douteux.
Nolan paraît avoir retrouvé ces horizons, car sa collection
renferme avec la mention « Pontinat » des fossiles marno-
calcaires et pyriteux analogues.
Péunissant la liste d'Hermite et les échantillons de Nolan
déterminés par moi, on peut établir pour ce gisement de fossiles
calcaires la liste suivante :
Belemnites pislulliformis »'Ors. (H) Arca n.sp. (H)
Belemnites sp. ® (H) Terebratula sella Sow. (N)
Desmoceras difficile »'Or8. sp. (H) — lemanensis P. et Rx. (N)
Pulchellia compressissima »'Ors. (H) Glossothyris hippopus Roëm. sp. (N)
Ancyloceras pulcherrimus Roem. (H) Rhynchonella gr. de Rh. Malbosi
Toxoceras sp. (sic). (H) Prcr (N) et (H)
Pleurotomaria sp. (H) ÆEchinospalagus sp. (H
Astarle Sp. (H)
Quant au niveau pyriteux, Nolan l’a exploité sans doute car
on retrouve dans sa collection, mêlés à d’autres Ammonites, les
Holcodiscus spéciaux d'Hermite.
L'énumération de ces espèces, d'après les récoltes de ces
deux géologues, donne la liste suivante :
Phylloceras Guettardi Rasp, sp. (N) Holcodiscus sp. (N)
Holcodiscus Geronimæ Herm. sp. Hamulina sp. (H)
(HAN) Toroceras sp: (H)
— Cardonæ Her. sp. (H) Gastropodes indét. (H)
(N)
— diverse costatus Coe.sp.(N) Glossothyris hippopus Roem. sp.(N,
C'est peut-être à ce niveau ou même à un horizon inférieur
que se rattachent les couches crétacées et signalées par Hermite
vers S Olla, c'est-à-dire au SE du promontoire.
Je n'y ai observé que des bancs de calcaires un peu marneux
et noduleux ainsi que des marnes en minces lits entre des cal-
caires compacts.
Vers le Nord, des bancs massifs à rares sections de Polypiers
se superposent à ces couches, et représentent sans doute l'Ur-
gonien.
La collection Nolan renferme, portant la mention « S’Olla » :
Belemnites sp., Rhynchonella multiformis Roeu. sp.
16 P, FALLOT ae
Personnellement, je n'y ai pas recueilli de fossiles.
Enfin Nolan a recueilli dans un gisement qu'il dénomme Es
Sab6 :
Phylloceras cf. Gueltardi (jeune) Silesites sp.
Desmoceras streltostoma Uuz. Parahoplites Aslarte Far. et Term.
Ch. duicilen One sp:
En résumé, les faunes mentionnées ci-dessus sont nettement
barrémiennes hormis deux Rhynchonelles appartenant à des
niveaux un peu inférieurs.
Par contre, entre l'Albufereta et la mer affleurent des banes
légèrement indie séparés par de minces délits marneux où
Nolau et moi-même avons recueilli des espèces barrémiennes et
aptiennes. Certains de ces bancs sont oolithiques, d'autres d’un
calcaire plus marneux où apparaissent des traces de fossiles
pyriteux d'extraction impossible. Lorsque l'érosion éolienne ou
le ruissellement attaquent suffisamment cette roche, de mauvais
organismes sont mis en liberté; on les recueille mêlés à d'innom-
brables rognons pyriteux dans l'argile provenant de la décom-
position de la roche, ainsi que je l'ai personnellement constaté.
Ces fossiles, en majeure partie aptiens, ont une patine polie
et sombre très caractéristique. Il en est d’autres dans la collee-
tion Nolan, plus limonitisés, qui proviennent peut-être d'un
niveau de marnes affleurant dans une légère dépression à 800 m.
à l'Est de l’Albufereta et qui appartiennent surtout à des formes
déroulées communément barrémiennes. Comme les étiquettes
de Nolan ne donnent aucun renseignement de détail, je groupe
dans une seule liste tous les échantillons étiquetés « Albufe-
reta ». Ils sont très petits et les déterminations qu'on en peut
faire ne sont de ce fait qu'approchées.
Nautilus sp. Desmoceras cf. strelosttoma UÜur.
Lyloceras strangulatum »'Ors. sp. (jeunes).
— : oblique-strangulatum Ki. —— cf. difficile D'Onrs. sp.
— Sp. Uhligella Monicæ Co. sp.
Ptychoceras læve Maru. sp. — cf. Segquenzæ Coo. sp.
Phylloceras Thetys D'Ors. sp. — gr. Boussaci FALL. (jeunes)
— cf. Thetys D'Or. sp. Puzosia jeune c/.MatheroniHonx.sp.
— Rouyanum D'Ors. sp. Silesiles seranonis D'OrB. sp. var.
— picluratum v'Ors. sp. interpositus Coo.
— Paquieri SAN. Silesiles sp.
— cf. Velledæ Mricu. sp. Holcodiscus Caillaudianus »'Ors. sp.
— jeune gr. de Ph. Guettardi — Sophonishba Coo. sp.
D ORB. sp. — melamorphicus Coo. sp.
— Sp. — Henoni Coo. sp.
Desmoceras stretlostoma Unzic. Pulchellia ouachensis Co. (SAYN).
ILE DE MINORQUE ep
Pulchellia cf. ouachensis Leptoceras Cirltæ Coa.
= Sauvageaui HErM. sp. = ouachensis Coo.
— Heintsi Co. (Sayx). — parvulum Un.
— sp. (= P. Gildon Heixrz — Sp.
non Coa.). Ancyloceras cf. scalare v. KOENEN
— Sp. Hamulina Munieri Nickr.
Acanthopliles crassicoslatus D'Or. — n. Sp.
sp. — Sp.
Parahoplites gr. Weissi-consobrinus Aslarte sp.
— Astarte Farc. et Term!. Solarium papieri Coo.
— cf. Astarle Far. etTerM. Plicatula placunea Lx.
— Soulieri Mar. sp. Pygaulus depressus Dern.
Quant aux fossiles des bancs zoogènes, on ne peut mentionner
que la Matheronia signalée par Nolan et des sections de Poly-
piers. Ayant retrouvé l'exemplaire récolté jadis par mon pré-
décesseur, J'ai pu — sur les suggestions de M. Kilian à qui
l'attribution spécifique faite par Nolan a paru douteuse — l’étu-
dier à nouveau. Au lieu de la Matheronia Arnaudi MaATH., cet
échantillon me paraît plutôt appartenir à Matheronia virginiæ
A. Gras sp. C'est une forme aptienne, qui se trouve dans nos
pays à la partie supérieure de l'Urgonien.
En résumé, le Crétacé de Minorque comporte des assises dont
la base, néocomienne, ne peut être rapportée qu'avec doute à
l'Hauterivien. Le faciès devient rapidement zoogène, mais entre
les bancs calcaires s'intercalent des niveaux à Céphalopodes d'âge
barrémien, puis aptien. On ne peut savoir dans quelles couches
fut recueilli le Rudiste trouvé par Nolan ; 1l ne semble en tout
cas pas, vu le peu d'extension verticale du Crétacé de Pontinat,
que des niveaux supérieurs à l’Aptien supérieur v soient conser-
vés. Dans son ensemble, l’affleurement de Pontinat représente
une région limite, où le faciès à Ammonites est étroitement rap-
proché du faciès littoral, et peut-être intercalé dans des forma-
tions où apparaissent des Pachyodontes, mais dont la roche elle-
même est encore massive et ne contient que très peu de Forami-
nifères.
En dehors de cette région, le Crétacé n'a été reconnu nulle
part encore à Minorque. J'ai dit plus haut qu'il se pourrait que les
couches terminales du Monte Toro s’y rattachent, mais aucune
preuve paléontologique ne peut être apportée à l'appui de cette
hypothèse.
C'est le Crétacé de Pontinat qui termine la série stratigra-
. 1. Voir au sujet des espèces nouvelles : P. Fazzor et H. Termier. Ammonites
nouvelles des Baléares. Trab. Mus. nac. œiencias Nat. Madrid, 30 fig., 6 planches
(en cours d'impression).
29 juin 1993. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIII. — 2,
18 _ P. FALLOT
phique anté-miocène de Minorque, ou, tout au moins, ce qui en
est conservé. Aucun vestige de Crétacé supérieur ni de Num-
mulitique n'y est connu.
Des accidents tectoniques ont disloqué ces divers sédiments :
les premiers, hercyniens, entre le Dévonien ou le Carbo-
nifère et le Trias inférieur, les seconds sans doute après le Cré-
tacé moyen et avant le Burdigalien.
Avant d'aborder l'étude des terrains tertiaires transgressifs il
convient de faire la description régionale de la partie nord de
l’île afin de définir si possible le sens et l'importance de ces mou-
vements.
Je décrirai successivement la bordure E de l’affleurement Juras-
sique et triasique Alayor-Pontinat, cet affleurement lui-même,
puis sa bordure W jusques et y compris le Dévonien en chevau-
chement sur le Trias de Ferrerias ; enfin la région triasique et
dévonienne de Ferrerias-Font Santa et, en dernier lieu, la bordure
néotriasique de ce district.
Description régionale de la partie nord
de l’île de Minorque.
I. RÉGION sITUÉE À L'EST DE LA ZONE DOLOMITIQUE
ALAYOR-PONTINAT.
Le Riaz de Mahon pénètre de 5 km. environ dans l’intérieur des
terres, en direction ESE-WNW dans une ancienne dépression
creusée par l'érosion fluviatile selon le contact du Miocène et des
terrains sous-jacents. Seuls quelques lambeaux de Burdigalien
apparaissent soit au N de l'entrée de ce chenal, comme la mon-
tagne de La Mola, soit sous forme d'’ilots alignés à peu près dans
l'axe dudit chenal. Toutela rive N du Riaz et tout le fond de la val-
lée morte qui y aboutit, jusqu'au km. 3,5 de la route, est constitué
par des terrains dévoniens. La bande de Primaire s'étend en for-
mant la côte jusqu’à l'Est de Moncarre Nou et au Cabo Favaritx.
Hermite y avait déjà mentionné l'existence de schistes ardoi-
siers immédiatement au N de Mahon.
Plus à l'W, c'est-à-dire vers le massif de Mila (95 m.) le
Dévonien est formé de grès grossiers roux et d'arkoses à pen-
dage E ou SE. Ces terrains qui constituent une partie des som-
mets des collines reposent sur des schistes ardoisiers légèrement.
micacés sans fossiles mais à nombreuses pistes, sous lesquelles
pointent par place dés grès grossiers rougeâtres ou violacés. Ceux-
ei bien que d’une teinte analogue diffèrent complètement de ceux
ILE DE MINORQUE 19
du Trias. Les pendages du Dévonien sont peu nets et variables
dans leur détail ; l’ensemble des assises parait incliné au SE. Des
failles peut-être obliques doivent couper ces couches, mais je n'ai
pu qu’en voir l'effet sans en découvrir la trace.
Ce régime de collines basses et irrégulières se poursuit jusqu au
Cabo Favaritx. Aux abords du « Riaz » d’Albufera, puis le long
de la côte entre la Torre Rambla et le Cabo Mosena les terrains
anciens sont plaqués de Marès et, vers Capifort, de grès quater-
naires ou pliocènes plus durs dont il sera fait mention plus tard
(v. p. 38).
I n'y a pas de bonne coupe de ce Dévonien. Le ravin qui
aboutit au S de la Cala Presili (S du Cap Favaritx) montre, envi-
ron À km. au SW des dunes qui en envahissent le bas, la coupe
partielle suivante : au sommet grès grossiers roux reposant sur
des schistes ardoisiers clairs à pistes, faisant suite à leur tour à
des grès rouges sombres à intercalations de grès grossiers clairs.
Le Dévonien supportant localement une croûte de grès récents
s'étend jusqu’à la crique au NW de la Punta Sibina. Le bord de
la Cala Addaya est constitué par des grès werféniens supportant
un peu de Muschelkalk à la maison de Mongofre Nou. Hermite
avail trouvé dans le Trias moyen des débris de Céphalopodes. Je
ne crois pas que le contact du Primaire et du Secondaire se fasse
ici par une faille, ainsi qu'il l'estimait. Dans les collines qui
s'élèvent au SE de la maison, le Trias inférieur est nettement
transgressif sur le Dévonien. Au pied E de la colline de Mongofre
le contact paraît être semblable. Les couches les plus élevées du
Dévonien sont des grès fins, roux, micacés, à nombreuses plantes ;
mais il est impossible de définir ces végétaux.
Le contact du Trias inférieur sur le Dévonien se fait à peu près
selon le bord E de la vallée aboutissant à la Cala Addaya, mais
le Werfénien pénètre plus avant dans le massif primaire dans la
dépréssion que suit le chemin du Cabo Favaritx. En descendant
de la cote 85 dans le vallon qui passe au NW de la « Casa » et
de Capifort, on observe que le Trias repose sur le Dévonien par
des conglomérats violacés à galets de Quartz, et qu'il présente
des pendages très variables. D'autre part des grès fins pourprés
semblent insérés dans les couches dévoniennes. Je crois qu'ils
appartiennent plutôt au Primaire qu’au Trias, et que la question
des contacts anormaux qu'impliquerait ce dispositif dans le second
cas n'a pas à être envisagée.
Partout ailleurs, le long de la dépression que suit la route de
Mahon, et jusqu'à la hauteur de la Albufera, le Werfénien est
franchement transgressif sur lesDévonien plissé.
20 P. FALLOT
Contre le flane W du contrefort occupé par Sa Torreta en aval
d'un placage de grès récents, le Dévonien comporte des bancs :
calcaires clairs analogues à ceux de Santa Rita mais où je n’a
pu trouver de fossiles. Ils pendent au SE et leur affleurement est
limité. Je les attribue au Dévonien moyen-
Vers Son Cardona, Biniarroga et Son Palafanguer, c'est-à-dire
aux abords des km. 6 et 7 de la route royale de Mahon à Binifa-
bini, le contact de ces deux terrains souffre quelques accidents.
Le Trias inférieur qui est normalement transgressif sur les plis
du Dévonien aux abords de la route vers les km. # et 5 apparaît
séparé du Dévonien vers Son Palafanguer par une faille oblique
orientée NE-SW qui fait légèrement chevaucher le Primaire sur
les Grès bigarrés. Le massif séparant Son Palafanguer de Biniar-
roga Nou est constitué par ce Dévonien dont le contact avec le
Trias est masqué par les cultures entourant cette dernière estan-
cia. Cette disposition anormale paraît tout à fait localisée ; je ne
crois pas que des recherches détaillées puissent la faire interpré-
ter comme un vrai chevauchement d'ensemble du Trias par le
Dévonien.
La bande de Werfénien dont on vient de voir le contact avec
le Primaire présente une largeur variable qui peut atteindre envi-
ron 3 km. à la hauteur de Bañols. On a vu p. 8 et fig. 2 comment
elle supporte le Trias moyen et supérieur. Il convient de noter
de suite que le Muschelkalk et le Keuper ne sont pas identifiables
partout. Vers Santa Teresa, à l'endroit où l’ancienne route de
Mahon à Ciudadela quitte la dépression cultivée pour gravir le
coteau rocailleux dolomitique de la cote 100 (2500 m. au SE de
Biniach), le Muschelkalk est très réduit et n apparaît presque pas
entre le Werfénien et les dolomies du Keuper: Vers Casa Morell
par contre, puis vers Binixems, on a vu que le Muschelkalk était
formé de calcaires à pistes assez puissants. Ces calcaires cou-
ronnent la ligne de hauteurs qui s’étend de Binifabini Vey à
Santa Rosa et entourent la dépression formée de grès rouges où
passe la route entre les km. 12 et 14.
La coupe du flanc SW de la vallée à hauteur de Son Tema est
la suivante (fig. 3).
3. Grès rouges du Werfénien pendant de 20° au SW
4, Dolomies brunes de la base du Muschelkalk........ 0 m. 80
| Calcaires bleus massifs anpistes "RP PRE PEER re 5 m.
ù Calcaires en petits bancs à Daonelles... j m.
D-7. re à à
Marno-calcaires lités jaunâtres à rares Daonelles.... 6m.
Calcaires massifs bleus à sections d'Ammonites.
ILE DE MINORQUE 21
Le Muschelkalk n'est pas complet. Dès Son Tema on retrouve
le Werfénien.
A mi-hauteur du versant de la Cala Addaya, il convient de
noter un placage de grès quaternaires durs (voir p. 38).
Le Trias moyen qui subsiste partiellement à la partie supé-
rieure de l’arête Son Tema-Santa Rosa se trouve mieux conservé
dans les collines qui séparent Addaya de Covas Veyas. Il y est
complet et supporte des dolomies du Keuper vers Binifabini et
jusqu'aux parois qui dominent le Molinet.
La dépression même qui s'étend de Covas Novas à Son Saura
et à Albufera, creusée jusqu'au Werfénien, est bordée de part et
d'autre par le Muschelkalk couronné des dolomies douteuses du
Keuper. C'est précisément à Covas Veyas qu Hermite découvrit
la faune de Profrachyceras et Arpadites qui fut étudiée par
Mojsisovics.
Son Tema
Fi&. 3. — Couvre DU VERSANT S DE LA VALLÉE pu Rtaz n'AnpayA. — Éch. 1/10000,
Quant à la région montueuse et relativement boisée comprise
entre la bordure de Muschelkalk que je viens de définir, le Monte
Toro et le Miocène transgressif des abords d'Alayor, elle est
presque complètement formée des dolomies que Tornquist rap-
porte aux « Hauptdolomit » des Alpes et de Sardaigne. Deux
enclaves doivent toutefois y être distinguées : l'une vers S’Arti-
gueta montre, dans une zone plus érodée, la réapparition du
Muschelkalk ; l’autre est celle d’'EI Coig où on connaît depuis
Hermite l'existence du Lias. Mais les contours de cette dernière
demeurent encore incertains pour les raisons que j'ai données
plus haut.
Au N de la dépression Covas Novas-Albufera, creusée ainsi
quon vient de le voir dans le grès rouge, réapparaissent, dans
des collines très surbaissées, les dolomies qui les recouvrent par
l'intermédiaire du Muschelkalk. Le Trias supérieur forme ici
toute la côte depuis Punta Nou Cous par la Punta Codolada jus-
qu’à la crique de S'Olla où apparaît le Crétacé. La dolomie bré-
choïde du Keuper forme, de même, la zone de collines basses,
boisées de pins et de lande, qui borne au N la zone vwerfénienne
de Albufera de Mercadal et qui borde à l’W la partie du promon-
toire de Pontinat faisant face à Fornells.
19
9
P. FALLOT
Palomar paraît être encore sur le Trias. Mais je ne puis, ainsi
que je l’ai déjà dit, préciser les limites du Trias et du Néocomien.
Ce dernier terrain, tel qu'ilest défini p. 14 constitue la presque
totalité du Cap et repose, à l'Atalaya de Fornells, en gros bancs
horizontaux sur les dolomies sombres craquelées.
En somme, abstraction faite pour l’entaille de l’érosion atter-
gnant le Werfénien près de Covas Veyas, c’est une zone continue
de Keuper qui constitue les collines du N d’Alayor, celles de
Bella Vista et le substratum du Crétacé de Pontinat.
Les couches y sont gauchies. Dans leur ensemble, sur une
carte, elles dessinent un synclinal axé NS. Mais ce terme peut à
peine être employé tant cette zone est peu déprimée tectonique-
ment. La bande de terrains dévoniens par laquelle nous avons
commencé cette description, celle du Werfénien qui lui fait suite
à L'W, les formations du Trias inférieur que je vais décrire entre
Alayor et Mercadal ne montrent que l’ébauche d’un ph très
faible, à très grand rayon de courbure {voir PI. II, coupe 2).
IT. La zone pu Trias ET pu DÉVONIEN D'ALAYOR À SON ERMITA.
L’Ouest de la zone dolomitique est comme son autre versant
serti de Muschelkalk, mais ce niveau entre le km. 15,5 de la
route de Ciudadela et les abords de Son Alsina est difficile à dis-
tinguer.
Vers Sa Roca et aux flancs de la cote 250 1l présente au contraire
un assez grand développement. C’est là que J'ai pris la coupe
mentionnée p. 9.
Les hauteurs de cette cote et du Monte Toro limitent au N une
zone de 2 km. de large qui est occupée par le Werfénien, repo-
sant à l’W de Binillovet, puis vers San Carlos, sur le Dévonien.
Aus, l’affleurement de grès rouges s'étend jusque vers Santa
Pilar. Le chemin direct d’Alayor à San Cristobal le traverse,
dans une partie où l'érosion l'ayant fortement entamé, les col-
lines triasiques sont dominées par la falaise de Miocène, sciée
elle-même de place en place par les cours d’eau qui, par de pro=
fonds barrancos, s'écoulent directement vers le rivage SW, vers
la playa de Son Bou.
Le contact du Trias sur le Dévonien est partout ici un contact
normal par transgression. Mais j'ai déjà rappelé après Tornquist
que vers Son Carlos, la bande de Werfénien comprise entre le
Muschelkalk du Toro et le Dévonien sur lequel elle repose est ici
très étroite. Il est probable que la faible épaisseur apparente des
grès rouges est due à une faille.
ILE DE MINORQUE 23
Ces derniers reprennent une extension considérable dès le N du
Monte Toro. Ils supportent le Muschelkalk (fig. 4) que l'on peut
suivre jusqu'à Covas Veyas et reposent très normalement sur le
Dévonien de Mercadal. La route de ce village à Fornells coupe à
diverses reprises la ligne de contact de ces terrains. Le Primaire
constitue toute la région de collines qui s'étend sur 5 à 6 km. à
l'W de la route. Vers le km. 4,5 le Marès forme quelques pla-
cages près du contact du Werfénien et du Dévonien. Les grès
rouges, d'autre part, s'étendent assez largement vers Lluriach
Nou et constituent le substratum des dunes et de l’étang du fond
de la cala Tirant entre les caps de Fornells et Cavalleria. L’exten-
sion en surface du Werfénien diminue, enfin, aux abords du cap
même de Fornells, dont la masse principale est dévonienne et la
pointe liasique. La baie de Fornells correspond au passage de la
bande des grès werféniens, et la série d'ilots et d'écueils qui la
borde à l'E représente la zone plus résistante des calcaires du
Trias moyen. C’est là que se trouve l’île Sargantana mentionnée
dans la partie stratigraphique de cette note pour être formée du
Muschelkalk (voir PI. II, coupe 1).
Le Dévonien supportant les assises du Trias couvre une vaste
surface de la base du Cabo Fornells au pied N de la Miloca de
Binideufa et à Mercadal. AuS de ce village, son affleurement est
plus étroit. Interrompu par un petit massif de Grès rouges qui
s'étend entre les routes d'Alayor et de San Cristobal, de la
caserne à Puigmalet, il atteint le bord E de la montagne de Font
Redona, et contourne ce petit massif par le S et le SW.
Monästére €
1/4
Mercadal
F1G. 4. — Coure pu veRsaANT W pu More Toro.
Éch. 1/20 000. Les numéros correspondent aux divisions du Trias énumérées dans
l'étude stratigraphique et les n°’ supérieurs à : 13, brèche d'âge douteux ;
14, calcaire dolomitique peut-être liasique ou même crétacé, sans fossiles.
A son extrémité N, cette zone de terrains primaires s’ennoie et
le Cap Cavalleria montre ses couches fortement plissées recou-
vertes par le Trias, continuation de celui, voisin, de Fornells.
1
LC
P. FALLOT
Le Dévonien est formé ici, comme dans le reste de l’île, par
des couches schisteuses, des grès micacés roux à plantes, des
grauwackes. De plus, 3 km. à l’ W de Mercadal, à la borne 24 de
la grande route, affleurent, très redressés, les calcaires à Encrines
et les calcaires à Polypiers, Afrypa, etc. du Dévonien moyen
découverts par Hermite.
Ce niveau est très réduit, en épaisseur comme en étendue.
Nous allons voir qu'il avoisine une ligne de contact anormal ; il
semble se retrouver vers Montenegro et Binimallà.
Toute la zone dévonienne est modelée en collines et chaînons
assez arides de 100 à 230 m. d’altitude. Vers Santa Creu et Santa
Creueta, des grès rouges reposent sur les plis du Primaire. Celui-
ei se relève en un massif formé de plusieurs sommets assezaigus,
de 125 m. environ — celui de Binimallä — dont les contreforts
septentrionaux forment le rivage entre la Cala Ferragut et la Cala
Pregonda.
Entre la ferme de Ferragut Nou et le sommet, on observe des
calcaires blancs lités, que, n’était leur position parfaitement con-
cordante avec le Dévonien roux et leur ressemblance avec ceux
de Santa Rita, l'on pourrait prendre pour du Jurassique. Ge
niveau doit correspondre au Dévonien moyen.
On le retrouve juste derrière la ferme de Ferragut Nou. Un
sommet y est constitué par une roche éruptive pincée comme
une coulée entre les strates du Dévonien. Sous elle affleurent
des schistes (3), des grès schisteux calcaires (2), puis sur la por-
phyrite (4) reposent des grès quartzeux blancs (5), des schistes
et calcaires schisteux froissés (6), des calcaires clairs (7) et entin
des grès gris clairs (8) (fig. 5).
Le rivage permet de relever une coupe assez détaillée du Dévo-
nien, mais ces couches ne contenant pas de fossiles, il est peu
instructif de s’y attarder. De bas en haut, on note :
Alternance de grès oxydés et de schistes verdâtres.... S0MmE
Grès quarizeux verts mue ne ee 20-30 m.
Une faille fait apparaître un calcaire charbonneux en
lentilles... "23:00 NN SNeER Creer Te NES 0 m.
Schistes lie déVin ssh Rte SUME
Grès vacuolaires gris roux dont la base contient des
fragments de roches étranseres eh UE AN ne RUES 40 m.
Une faille fait réapparaître les couches (2), grès quartzi-
LIU D QU ACC à HE AE ERP AE AE CU PL MARS An aq ne à OM.
A leur partie supérieure apparaît la base des calcaires du niveau
marin, ici sans fossiles, mais où, en remontant vers le Binamallä, on
trouve des Polypiers,
1
ot
ILE DE MINORQUE
De nouvelles cassures font réapparaître ensuite à plusieurs
reprises les niveaux mentionnés ci-dessus. L'ensemble pend à l'E
et diverses collines sont en partie formées par les affleurements
des calcaires durs du niveau marin.
Tous ces terrains, frangés de Marès au bord de la mer, dispa-
raissent sous des dunes dans les criques de Cala Pregonda et de
Cala Ferragut. Dans cette der-
nière, la zone envahie par le sable
est réduite à 3 ou 400 m., mais
elle est beaucoup plus étendue et
dépasse 1! km. vers Son Amat
Iler, comme aussi à la Cala Tirant,
où c’est, d’ailleurs, le Werfénien F1G. 5. — RAPPORTS DE LA PORPHY-
,
À Ë RITE (4) DE FErraGur Nou Avec
de la Almudaina qui forme le NE ENST
substratum des terrains rapportés.
Le Dévonien constitue toute la partie basale du Cap Caballe-
ria, et supporte en de nombreux points des placages de Marès et
de grès durs semblables à ceux de Capifort. Ce n'est ensuite que
sur une très étroite bande, au S de Santa Teresa, que reparait
le Werfénien qui est bien loin de mesurer ici l'épaisseur qu'on
est accoutumé de lui trouver dans cette île. Tout au plus mesure-
t-il 100 m. Il supporte du Muschelkalk à Fucoïdes et enfin les
dolomies du Keuper qui forment, au dire de Tornquist, tout le cap.
Cette assertion me paraît mériter une vérification. Les calcaires
dolomitiques des abords du phare sont plus massifs, plus clairs,
que. ceux de la région d’Alayor. Ils ressemblent assez à ceux,
douteux à la vérité, mais probablement liasiques, de l'Albaïda.
DB
Si les formations werféniennes sont peu développées auprès de
Santa Teresa, elles acquièrent de nouveau une grande puissance
dans le petit massif compris entre la Cala Pregonda et la Cala
Caldéré. Partiellement plaqué de grès durs quaternaires, le Trias
inférieur est iei très épais. Il repose sur le Dévonien, continuation
de celui de Binimallä.
Ce Dévonien comporte les mêmes grès et schistes gris et roux
avec des traces de plantes dans certains bancs; mais l'intérêt de
son étude réside dans le contact anormal qui le fait chevaucher
sur le Werfénien.
Il constitue la petite montagne de Son Ermita et repose sur
les grès infra-triasiques de la Miloca de Binideufa. La ligne de
contact passe à flanc de côtcau entre Santa Isabel et Son Ermita
(voir panorama, PI. III, fig. 2). Localement, un placage de Grès
26 P. FALLOT
quaternaire la masque, mais on peut la suivre depuis l'aval de
la vallée sur plus d’un kilomètre.
La maison de Binideufa est bâtie dans une dépression dont les
eaux s’écoulent vers leNE, vers San Jordi, coupant le Dévonien.
On retrouve à l'E de Santa Isabel la ligne de contact qui s insère
dans la vallée et la traverse pour contourner ensuite à mi-flanc la
petite montagne qui domine à l'E Binideufa et fait face à Santa
Agueda. On la reconnaît à distance à la couleur des terres et on
Ja recoupe au col. La route de Binideufa à la dépression de San
Juan et à Ferrerias y longe la ligne de chevauchement sur 200 m.
Le chemin s'abaissant ensuite vers le fond de cette dépression,
elle le domine en prenant en écharpe le versant S de la mon-
tagne, 2 à 300 m. en aval de Serra (PI. IV, fig. 1).
La masse unique et continue du Werfénien qui étend ses grès
rouges depuis le Peñal de Antecristo, la Miloca de Binideufa,
Santa Agueda jusqu'à la Inclusa de Ferrerias et à Font Redona
est donc chevauchée indubitablement sur ce premier tronçon par
le Dévonien. Mais le contact anormal se poursuit toujours net,
vers le SE. Il pénètre en V élargi dans la vallée de Son Rubi.
Seulé la pointe du V est masquée par des alluvions, mais sa
branche S remonte obliquement au flanc W de l’éperon de Son
Vives, dessine un rentrant dans le ravin séparant celui-ci de San
Antonio, passe immédiatement au-dessus de cette dernière maison
et coupe transversalement l’arête qui réunit orographiquement
la chaîne de hauteurs dominant Terra Rocha et Santa Rita au
massif triasique du S de San Agueda.
Une fois traversé ce chaïînon, la ligne de chevauchement se
poursuit avec quelques ondulations de détail mais selon une
inclinaison d’ensemble vers l'E, au versant S de ce petit massif
primaire, pour venir passer dans les champs au pied de Santa
Rita et couper la grand'route au km. 24,6 environ.
Dans la partie de ce contact anormal qui avoisine San Pedro,
on peut en observer les sinuosités et les rentrants dans les
ravins avec une parfaite clarté. La route de voiture en particu-
lier qui conduit de San Patricio à San Pedro pénètre dans un val-
lon de grès werféniens dont le bassin de réception est contourné
par la ligne de chevauchement mise à nu par les travaux de
réfection cette voie. On relève dans les derniers lacets du
chemin la coupe de la fig. 6.
À partir de la région de Santa Rita, au contraire, le contact du
Dévonien et du Trias inférieur devient indistinct ou plutôt paraît
être normal. On le suit dans des champs peu inclinés et, la roche
en place n’affleurant pas, il devient difficile de prouver qu'il se
fait par chevauchement,
ILE DE MINORQUE 21
Il en est de même au S de Mercadal. Le petit massif triasique
compris entre les routes d'Alayor et de San Cristobal semble à la
vérité chevauché par le Dévonien du pied du Monte Toro, mais
ce n’est peut-être ici qu'une faille verticale. Le Trias inférieur
repose en tout cas fort normalement sur le Dévonien à l'E et au
S du km. 10 de la route de San Cristobal, ainsi qu'au N de Puig-
malet. De même, au pied SE de Font Redona, les grès et ee
niveaux de Mali du Werfénien reposent sur le Dévonien
qui supporte à peu de distance le Burdigalien transgressif. La
ligne de contact demeure dans toute cette partie de son tracé
assez incertaine.
Dès sa sortie des calcaires miocènes, la route directe de San
Cristobal à Ferrerias passe sur le Dévonien. Mais à la borne 3,6
la tranchée montre indubitablement que ce Dévonien chevauche
le Trias et le contact de ces deux terrains contournant des collines
confirme l'hypothèse de l'existence et de l'étendue du chevau-
chement, dont la ligne vient disparaître sous le Burdigalien de
la Mola au S de la route (P1. III, fig. 3). IL importe de noter à ce
sujet, dès maintenant, que le Miocène forme ici une falaise où
apparaissent ses couches horizontales sur 25 ou 30 m. de hauteur
et plusieurs kilomètres de long, et que ces dépôts scellent, sans
être affectés de la plus petite cassure, la ligne de contact anormal
selon laquelle le Dévonien chevauche le Werfénien.
Sanfédra
SE 7
fonte
niv. A à
FiG. 6. — CHEVAUCHEMENT pu DÉVONIEN SUR LE WERFÉNIEN
À L'AVAL DE SAN PEDRO.
J'ai donné une coupe de la montagne de Santa Agueda dans
l'Étude géologique de la Sierra de Majorque (p. 43, fig. 28) en
faisant observer que, vu l’orientation du een ie Dévo-
nien sur le Trias, la poussée orogénique devait s'être faite selon
une direction E-W.
L'étude plus complète de cette surface de contact anormal
montre qu'elle n’est pas simplement inclinée à l'E mais qu'elle est
complètement gauchie. Elle s'ennoie manifestement au N, puisque
le Dévonien du massif de Son Ermita atteint la mer et que, immé-
diatement en arrière, ce Dévonien supporte du Trias de sa cou-
verture normale (v. PI. II, coupes 1 et 2).
2$ P. FALLOT
Si, d'autre part, la surface de contact s'élève contre la partie E
du bombement werfénien de Santa Agueda, elle s’abaisse à peine
de 100 m. en direction W-E, entre l'aval de San Pedro et le pied
de Santa Rita, c'est-à-dire sur plus de 2500 m. {voir PI. IT,
fig. 1). |
Enfin, bien que la continuité de la ligne de chevauchement
soit encore incertaine, il est probable que l'on devra considérer
que le contact anormal du km. 3,6 de la route de San Cristobal
à Ferrerias appartient au même accident, et que, par conséquent,
la masse chevauchante a dû être affectée d’un vaste bombement
passant par-dessus le massif Font Redona-Son Tirasech.
Il devient dès lors à peu près impossible de définir en fonction
des seuls pendages observés le sens de la poussée qui produisit
ce chevauchement et l'indication d'une poussée E-W que j'avais
donnée devient très douteuse.
Mais il y a plus. Le Dévonien chevauche le Trias, mais non
pas le Trias supérieur ou moyen. Partout, sans qu'aucun écrase-
ment particulier puisse faire supposer qu'il y a eu laminage du
Crétacé, du Lias, du Keuper ef du Muschelkalk, le Dévonien
repose sur le Werfénien.
Si le chevauchement était de moindre amplitude, on pourrait
supposer que ce qui en reste représente un flanc renversé, ou en
d’autres termes que le Werfénien de la Inclusa et de Santa Agueda
appartient à un synclinal fortement couché. Malgré mes
recherches, je n'ai pu trouver dans l'étude du massif de Binisuets
aucun argument en faveur de cette interprétation. Je n'ai pas vu
d'autre part, aux abords du contact du Pévonien chevauchant,
les conglomérats de base du Trias qui devraient alors s'y trouver.
La largeur de la zone antémiocène de l'île n’est que de 10 km.
dans cette région, et sur un si petit espace on ne peut guère
espérer trouver des contacts suggestifs respectés par l'érosion qui
a si longuement attaqué ces assises.
Je ne crois donc pas que l'on puisse encore établir m1 l’ampli-
tude réelle du chevauchement — qui dépasse en tout cas 3 km.
et en atteint peut-être 6 à 7 — ni le sens exact de la poussée.
J'ajouterai tout de’ suite que l’âge de cette dislocation n'est
pas moins vague, car le seul Burdigalien en recouvre les traces,
laissant une marge considérable à l'hypothèse.
IIT. LES TERRAINS ANTÉ-MIOCÈNES COMPRIS ENTRE FERRERIAS
ÊT LA CALA MOoREzLL.
On vient de voir comment sont disposées les assises du Wer-
ILE DE MINORQUE 20
fénien, depuis le massif de Font Redona jusqu'au Peñal de Ante-
cristo.
Elles pendent à l'E, et sont très puissantes, dépassant 400 m.
d'épaisseur. Ce sont surtout des bancs épais de Grès rouges, rap-
pelant par leur allure les grès des Vosges et du Palatinat. Vers
San Felipe, au S de Falconera, puis au S de la P* Rotja, ceux-
ei portent, plaqués, des grès quaternaires clairs.
Sous le Trias du Massif de la Inclusa apparaît le Dévonien for-
mant un bombement allongé. La route royale en coupe un pre-
mier affleurement entre les km. 30 et 31. Mais iei le Dévonien
pointe à peine sous du Trias recouvert à son tour par des allu-
vions récentes déposées par l’arroyo de Santa Galdana avant que
ce ruisseau ait suffisamment scié la masse des terrains miocènes.
Dès la Casa de los Molinos commence le grand bombement
de Dévonien, que l'on reconnaît à distance à la teinte plus grise
du sol. |
Ce Dévonien présente les mêmes caractères lithologiques que
celui des autres parties de l'île. Toutefois Hermite y a découvert
vers une maison qu'il nomme Binisouess des calcaires à Cépha-
lopodes indéterminables et dont il suggérait l'attribution au
Dévonien supérieur et au Carbonifère. J'ai longuement cherché,
soit vers Binisua, soit vers Binisuet, le niveau en question. J'ai
bien trouvé des grès micacés à empreintes en tourbillons fort
curieuses, derrière la Finca de Binisua, ainsi que des bancs cal-
caires entre Binisuet et Alquerieta blanca, mais, en dépit de l’ap-
parence marine de ces sédiments, je n'y ai retonnu aucun ves-
tige de fossiles.
La question reste ouverte.
Vers Camp Gran, vers Alfurinet Dalt, la superposition nor-
male du Werfénien au Dévonien se poursuit. Au N de cette der-
nière maison, un peu au-dessus du sentier qui relie Benideufa à
San Felipe, on observe au flanc de la puissante masse werfé-
nienne de la montagne de Benideufa un lambeau de Dévonien
très réduit qui parait y affleurer par le jeu d'une faille.
Hormis cet accident, le contact des deux terrains demeure par-
faitement normal au pourtour de la cote 100 N de Almudaina
vers Binicano et Puig Vey, par où l'on rejoint le Trias inférieur
de Santa Bärbara délimitant au S le bombement du Dévonien.
‘Il convient toutefois de remarquer que le Werfénien, qui est
très puissant dans toute la partie E de la région étudiée ici, qui
constitue de même au N et au NW les massifs de Falconera et de
Punta Rotja où il mesure plusieurs centaines de mètres, se
montre très réduit vers Almudaina et Binicano. Le tracé du con-
30 P. FALLOT ï
tact du Trias inférieur et du Dévonien, sinueux dans les ravi-
neaux, semble exclure l'hypothèse d'une faille passant aux abords
de ces maisons. On en est réduit à supposer, soit que les grès
s'y sont déposés sur une moindre épaisseur, soit que le Mus-
chelkalk ne s'est déposé lui-même qu après une phase d’érosion.
Les grès rouges mesurent à peine 60 m. ; le Muschelkalk est
à peu près de la même épaisseur ; puis viennent les dolomies
anciennement placées par Hermite dans le Lias et que je consi-
dère avec Tornquist comme appartenant au Keuper.
Celles-ci forment une zone aride de 3 à 4 km. de large qui
s'étend du km. 34,5 de la grande route à la côte de Codola et de
Cala Morell. Le Miocène repose transgressif sur ce Secondaire,
et le fait que l’un et l’autre sont à peu près de même résistance
à l'érosion explique que la limite de ces terrains ne ressort pas
topographiquement. De larges couvertures de Marès et de grès
quaternaires recouvrent d'ailleurs leur contact vers Las Arenas,
la Casa del Guarda, puis, plus au N, vers Son Angel et la Caseta
de la Cuesta.
Une vallée évasée comprise entre ce massif de Keuper, celui
de Falconera et la Cala Algallarens est envahie par des dunes
plus ou moins fixées sur 1 à 2 km. de large ; elles pénètrent
jusque dans les vallons étroits de San Felipe et du torrent de Son
Planas.
Dans cette dernière gorge 1l est difficile de faire le départ entre
les dépôts de sable provenant des dunes soufflées jusqu'en ce
point el ceux qui doivent résulter de la désagrégation du Marès
couvrant en partie les hauteurs entre lesquelles elle est creusée.
Quoi qu'il en soit, ce sable accumulé au pied des escarpements
du calcaire dolomitique en masque la base, et ce n’est qu’en
quelques points que l'on peut y apercevoir le Muschelkalk. Le
versant E de la croupe cotée 100 au SW de Font Santa, le mon-
ticule de la bifurcation des chemins au SW de la maison d’'Al-
garens, enfin l’éperon rocheux séparant la cala d’Algallarens de
la cala Fontanellas sont les seuls points où affleure le Trias
moyen. Hermite en a porté d’autres sur sa carte, mais ila con-
fondu à distance avec le « Trias moyen et supérieur » les dépôts
quaternaires de la Caseta de la Punta Rotja et de la Font de Sa
Teulada.
Le Trias moyen qui forme l'éperon entre les deux calas men-
tionnées plus haut est séparé à l’W de la pointe de Fontanellas
par un couloir où des dépôts éoliens masquent la roche, mais où
on voit d'assez nombreux débris de calcaires à Fucoïdes. La pointe
méme montre sous une croûte de grès durs quaternaires des
ILE DE MINORQUE 31
roches feuilletées, redressées presque à la verticale, pendant à
l'E et qui paraissent être des schistes et calcaires du Dévonien.
Il est possible que ce soit la continuation de ces couches qui
forme le bord W de l’éperon. Un banc très dur les termine, et
des calcaires lités à pistes du Muschelkalk s’y appuient oblique-
ment.
Cette disposition est encore à vérifier. Les roches modifiées
par l’eau de mer quant à leur aspect extérieur peuvent prêter à
confusion, et l'apparente discordance peut être le fait d’une
simple faille. Si on avait ici du Trias moyen transgressif sur le
Dévonien à si peu de distance des imposantes masses werfé-
niennes de la Punta Rotja, ce serait une confirmation de la cause
stratigraphique du peu d'épaisseur du Werfénien de la Almudaina.
Dès le pédoncule de la pointe de Fontanellas et jusqu’au Peñal
de Curniola, la dolomie du Trias supérieur constitue toute la
falaise et s'étend jusqu’au Miocène.
Dans le fond de la Cala Codolà j'aurai à mentionner en énumé-
rant les formations quaternaires les traces d’un ancien cours
d’eau remblayé.
Le Miocène transgressif.
I. Érupe STRATIGRAPHIQUE.
Hermite est le premier auteur qui ait établi avec certitude
l'existence du Miocène à Minorque et son caractère éransgressif
sur tous les autres terrains.
Il en a donné de nombreuses coupes et des listes d’où il ressort
que ce qu'il dénommait alors Miocène moyen est le calcaire à
Clypeaster et à Chlamys prescabriusculus : le Burdigalien. Nolan
a confirmé ces dires. Mais Hoernes a signalé à Calas Covas
Chlamys latissimus Brocc. sp. et a placé la partie supérieure du
Miocène de l'ile dans le Vindobonien.
J'ai donné beaucoup d'attention à l’étude de cette question, car
la définition exacte de l’âge des dépôts transgressifs pouvait modi-
fier profondément les idées reçues Jusqu'ici quant aux relations
tectoniques existant entre cette île et les autres Baléares.
, Une fois de plus il faut rendre hommage à la sagacité d'Her-
mite qui avait pleinement raison.
Le Miocène de Minorque est constitué par une série débutant
en général par des lits de galets et des grès, avec récurrences
plus ou moins fréquentes des poudingues ou des brèches selon
29 P, FALLOT
les endroits, enfin par des calcaires zoogènes durs, souvent
légèrement cristallins, et par des mollasses jaunes.
Dans certaines localités — à la Mola de Mahon et vers Ciuda-
dela — apparaît un faciès de mollasses calcaires semblables à
celles de Manacor à Majorque, fournissant une excellente pierre
à bâtir, facile à tailler.
Les assises de base du complexe miocène ne s'observent que
vers le pied de la falaise tertiaire soit près de Mahon, soit vers
le centre de l'île. Mais nulle part on n'y a trouvé de fossiles en
dehors de quelques empreintes indéterminables.
C’est au contraire dans les niveaux supérieurs que l’on recueille
d’abondants restes organisés. Tous les gisements que j'ai exploi-
tés, tous les gisements d'Hermite que j'ai pu retrouver corres-
pondent à la partie supérieure du Miocène.
Dans leur ensemble les assises plongent très doucement vers
le SW. La base du Tertiaire est vers Font Redona à près de
120 m. d'altitude. Sa partie supérieure est à 5 km. de là, aux
Playas de Son Bou à 60 m. Les terrains miocènes forment ainsi
une vaste surface régulière à peine inclinée vers le SW. Mais de
nombreux ruisseaux à sec en été ont creusé ce plateau et se sont
encaissés dans de profonds barrancos à parois presque verticales,
qui, avec dessinuosités de détail, se dirigent directement vers la mer.
Ces ravins fournissent des coupes, à peu près toutes semblables,
dont le sommet seul est fertile en fossiles.
La partie comprise entre Mahon, Torret et Calas Covas ne m'a
pas fourni de gisement.
À Calas Covas, en raccordant des coupes partielles, on note
la succession pantes de bas en haut :
Mollasse calcaire blanche à concrétions et débris de test
d'OUTSIUE RME Re D D un
Calcaires zoogènes lités en bancs de 0 m. 05, à surface irré-
gulière, hors Se délitante lames Reste Er 15 m.
Calcaires Mralagnes aux précédents, mais plus durs....... 8 m.
Calcares tstenles tests SA Pr ee STONE
Calcaires zoogènes à Laithothamnium, à grands Pecten
(niveau à P'latissumus de Hoernes 74e : STE
Je n'ai recueilli aucun fossile déterminable en dehors du niveau
supérieur, où ceux-ci existent soit dans les bancs de calcaire
dur, soit dans des bancs un peu plus gréseux intercalés.
Pecten (Oopecten) gigas Scarora. Ostrea cf. Boblayi Desu.
(— P. solarium HoErxes). Clypeaster sp.
Spondylus crassicostatus Lx. Polypiers.
Les couches pendent très légèrement vers la mer.
ILE DE MINORQUE 33
On retrouve à l'extrémité de la Playa de Sou Bou une coupe
où apparaissent quelques niveaux qui peuvent servir de repères
bien que leurs fossiles n'aient pas de valeur stratigraphique.
De bas en haut la succession est ici :
MallSsestiaunes stériles... 4... .…. MR Re te, 1490
Mollasse calcaréo-sableuse blanche à Amussium......... 1m.50
Mollasse à Terebratula sinuosa Lx. var. pedemontana Lx. 10 m.
Calcaires zoogènes en gros bancs sans fossiles........ . 30 à 40 m.
C'est sur ces couches qu'est batie la maison de S. Tomäs.
Au-dessus de ce niveau, à l’'embranchement du chemin de Bini-
codrell et de Santo Tomäs, affleurent des calcaires à Échinides,
avec des Huîtres de grande taille visibles seulement en section,
Ces fossiles sont accompagnés de Pecten gigqas ScuLotu. qui se
retrouve 11 à la partie tout à fait supérieure des assises miocènes
respectées par l'érosion.
L'ensemble des couches est en-
core très légèrement incliné au re
SW. Elles s'étendent jusqu'au N ee à
de San Cristobal, où on les voit à — NS EE Congl.
Font Redona de Dalt reposer sur = —
le Dévonien. Les niveaux que tra-
verse la route de San Cristobal à F16.7.— Couvre pu coxracr pu MiocÈxe
Mercadal entre les km. 13 et 14° " ** A PE Er à
montrent des mollasses jaunâtres
à nombreux débris de Pecten et d’'Amussium. Aux abords mêmes
de San Cristobal, Hermite avait recueilli dans un gisement que je
n'ai pu retrouver:
Mol/asse
Pectlen Besseri Anbr. Echinolampas seutiformis Les.
Conoclypeus semiglobosus Lx. Echinolampas hemisphericus Lx,
Clypeaster crassicostatus AGass. Schizaster Peroni Corr.
Clypeaster lalirostris Acass. Schizastler Scillæ Les.
Clypeaster aff. marginatus Lx.
Un peu à l'E du Bech, la falaise miocène montre ce terrain
reposant en transgression sur le Werfénien. La succession est
donnée par la coupe de la figure 7.
On retrouve le niveau à Clypeaster vers Santa Ponsa de
Alayor, où Hermite signalait
4 . » .
Pectlen Besseri ANDR. Cardita crassicostala Lx,
Pecten nodosiformis Puscu. Carcharodon megalodon Lx.
Lucina leonina Basr.
et d'où provient Clypeaster altus KL. var. portentosus DEsour.
que M° Flaquer, notaire à Alayor,sa bien voulu me donner,
30 juin 1923. Bull, Soc. géol. Fr. XXIII. — 3
RAGE MP ENDES
34 P. FALLOT
Si on se dirige vers l’'W, les mêmes niveaux demeurent fertiles.
Pour gagner Santa Ponsa de Ferrerias, depuis San Cristobal,
il faut traverser un torrent affluent du Rio Trebeluger et le Rio
Trebeluger lui-même.
La coupe mise à jour par ce double canon, fait retrouver à la
base des mollasses jaunes dures à sections ie Clypeaster et de
Scutella, formant des parois verticales. À la partie supérieure
affleurent des couches à Amussium, gr. de À. corneum Sow. sur
lesquelles reparaît le niveau à ne, sinuosa Lx. var. pede-
montana LKr. de Santo Tomäs. J'ai recueilli dans les champs
P. subbenedictus Font. Hermite avait ramassé près de la ferme
de Santa Ponsa
Pecten pr'æscabriusculus Font. Schizaster Parkinsoni Acass.
Conoclypeus plagiostomus Ac. Brissopsis crescenticus WRIGuxr.
Echinolampas hemisphericus Lx.
Mes récoltes confirment donc celles d'Hermite. Nous sommes
ici en plein Burdigalien.
Le niveau des mêmes assises peut être encore plus certaine-
ment établi par l'étude de leur continuation vers Son Mestre,
dans le ravin de l'Arroyo de Santa Galdana et sur son bord W.
J'ai.recueilli là :
Chlamys præscabriusculus Font. sp. Clypeaster sp.
Peclen corsicanus Dep. et Rom. Scutella sp.
Pecten gigas ScHLorH. Xenophora Deshayesi Micur.
Amussium Sp. Terebratula sinuosa Lx. var. pede-
Venus sp. montana Lx.
Une route de voitures conduit de Son Mestre par Torrepetxina
vers Ciudadela. Un kilomètre au NW des maisons de Torre-
petxina près de Son Fabre, est un embranchement conduisant
directement à S® Maria au fond du ravin de Santa Galdana.
Entre la bifurcation et la descente vers ce cours d’eau, la route
traverse une petite dépression où les agents atmosphériques ont
attaqué la mollasse et mis en liberté une très grande quantité de
fossiles, appartenant presque tous à Chlamys præscabriusculus
Foxr., P. revolutus Micx., et à des formes voisines de C. præsca-
briusculus.
C'est ici, comme à Son Mestre, la partie supérieure des couches
tertiaires de l’île. Elle est indubitablement burdigalienne.
Enfin à l'extrémité même de Minorque, j ai tenté de retrouver
la Cala Sant Andria le gisement signalé par Hermite où cet
auteur avait recueilli entre autres :
eg PR PA ES
ILE DE MINORQUE 35
Pecten latissimus Brocc. (sans doute Peclen cf. camarelensis Fonr.
plutôt P. gigas Scurora), Janira cf. jacobea Fonr.
Pecten præscabriusculus Foxr. Clypeaster portentosus Des.
Je n'ai pu en extraire que de mauvais débris qui n’apportent
aucune forme nouvelle à la liste ci-dessus.
Il en fut de même des couches du Cabo Negro, quelques kilo-
mètres au S de ce point, qui sont d'ailleurs la continuation des
mêmes assises.
Toutes les listes que je viens de reproduire établissent l'âge
burdigalien des couches supérieures du Miocène de Minorque.
M. Depéret, le savant doyen de la Faculté des Sciences de Lyon,
a bien voulu examiner mes faunes et s’est montré très aflirmatif
même quant au Pecten (OÜopecten) gigas ScuLorH. qui étant donnée
la position des bancs qui le contiennent doit être encore attri-
bué au Burdigalien. Quelques Clypeaster de Son Mestre ont tou-
tefois l'apparence de formes helvétiennes.
La question stratigraphique suspendue au fossile présumé hel-
vétien sur une déterminaison incorrecte de Hœrnes n’a du reste
qu'un intérêt subsidiaire. L'important est que les couches de la
masse principale sont burdigaliennes.
II. Le conracr pu BURDIGALIEN ET DES TERRAINS PLUS ANCIENS.
Hermite a montré que le Miocène est transgressif sur les ter-
rains sous-Jacents plissés ; lui, Nolan et Hœrnes ont admis que
la ligne limitant les dépôts burdigaliens correspond à peu près au
rivage miocène, ou en d'autres termes que la partie septentrio-
nale de l'ile appartenait durant les temps miocènes à la terre ferme.
Or, l'étude du contact peut se faire à peu près sur toute sa
longueur, Souvent un cours d'eau a creusé son lit en le suivant :
son versant N est alors taillé dans les terrains anciens, son ver-
sant S dans le Miocène qui se présente en falaise.
Dans les régions où le substratum est formé des dolomies
dures du Keuper, ces dernières n'ont pas été plus attaquées que
le Miocène ; le contact n'apparaît pas nettement dans la topo-
graphie. Le premier dispositif s observe de Mahon aux abords de
Santa Teresa, du km. 15 de la route de Ciudadela au SW de
Santa Bärbara à hauteur du km. 34 de la route. Le second
existe dans le massif dolomitique d'Alayor et dans celui de
Santa Victoria à l’W de Santa Bârbara.
Le Riaz de Mahon correspond à l'aval d'une vallée morte,
dépression que suit sur à km. l'ancienne route de Mahon à Ciu-
30 Pb, FALLOT
dadela. Une partie des ilots qui divisent le chenal appartient
encore au Miocène; et c’est ce même terrain qui forme toute la
montagne de la Mola d'historique et glorieuse mémoire.
Les photographies, PI. IV, fig. 2, montreront mieux qu’une
description la falaise miocène dominant les bas fonds où l’on voit
le Dévonien et le Werfénien disparaître sous la mollasse.
Ce régime cesse brusquement au point où commencent les
dolomies; mais la superposition du Miocène au Secondaire n’en
estpas moins manifeste le long de la route, qui, montant et descen-
dant pour passer des vallonnements, entame dans les croupes des
Mollasses miocènes et dans les dépressions du Trias. Il y a lieu
de mentionner toutefois que, dans certains points, le Miocène
prend au contact du Trias supérieur un aspect cristallin et dolo-
mitique qui provoque facilement des erreurs de détail auxquelles
je n’ai sans doute pas échappé. Entre Alayor et le km. 15 de la
route, le Miocène se trouve légèrement en contrebas du Trias et
j'estime que l’on y est en présence du rivage de la mer miocène.
À partir de ce point, les sédiments plus meubles du Dévonien
et du Werfénien ayant offert un champ plus facile à l'érosion,
celle-ci les a largement attaqués, et de légers mouvements post-
burdigaliens aidant, les assises miocènes se trouvent dominer un
versant de Grès bigarrés ou de Dévonien qui s’abaisse sur plus ou
moins d’étendue vers le N. Les nombreux lits de torrents qui
servent de déversoirs aux bassins creusés dans les terrains anté-
tertiaires ont scié le versant et sa couverture pour se diriger vers
la mer. À chaque vallée on voit les assises rouges du Trias ou
brunes du Dévonien sous le Miocène. J'ai donné la coupe de la
falaise du N du Bech.
J'ai déja mentionné le fait que plus à l'Ouest la falaise miocène
s’observe précisément au-dessus de la ligne de contact anormal
de la route de San Cristobal à Ferrerias, PI. III, fig. 3. A l'aval
de Son Marcé de Dalt, la route de voitures qui donne accès à
cette maison perchée sur la falaise coupe de bas en haut :
Grès werléniens........ a nos AA cou,
Poudingues et inèones de bise ATNTIGCÈNRE PRE ONE
Calcaires lités en bancs de 0 m. 50, durs, zoogènes, recris-
tallisés, avecde larges vacuoles dues à la dissolution des fossiles. 30 m.
Cette falaise est particulièrement intéressante dans la partie
comprise entre Ferrerias et Santa Bärbara, car elle montre que le
Miocène s’est déposé ici sur une topographie très fouillée, com-
portant d'anciennes vallées qui ont été remplies par les banes
ILE DE MINORQUE 37
horizontaux du Burdigalien. Vers Ferrerias, l'entrée de la gorge
du Rio Trebeluger semble montrer que la nouvelle vallée s’est
creusée sur le tracé approximatif de l'ancienne.
La falaise aux abords du cañon de Santa Galdana montre des
faits analogues que Hermite avait déjà notés (fig. 1, p. 251 de sa
thèse). L'ancienne vallée qu'il cite se trouve entre Montañeta et
Biniatrun. Celle de Santa Galdana même parait bien aussi cor-
respondre au déversement des eaux d'un bassin qui ne devait
différer que par l'étendue et le modelé détaillé de celui qui ali-
mente le ruisseau actuel.
J'ai déjà fait observer que la topographie de la région N de
l’île présente un cachet relativement ancien. L'existence de ces
anciennes vallées est à mettre en corrélation avec ce caractère
sur lequel j'aurai à revenir dans mes conclusions.
La partie du contact située à l'W de Santa Bärbara reproduit
les particularités du massif dolomitique d’Alayor à cela près que
des dépôts de Marès la cachent largement vers Las Arenas et vers
Son Angel.
Les listes données par Hermite ‘permettaient déjà de conclure
à l’âge burdigalien de la majeure partie du Miocène de Minorque ;
mais Hoernes ayant émis l'idée qu'une partie de ce Tertiaire
devait être rattachée au Vindobonien inférieur, il était nécessaire
de vérifier les assertions de cet auteur et surtout de chercher si
une erreur ne se serait pas glissée dans les rares listes d'Hermite.
On a vu que le Miocène de Minorque repose en transgression sur
des ‘accidents auxquels il fixe ainsi une date limite supérieure.
Si cette date avait dû être reportée dans le Vindobonien infé-
rieur, toute l'interprétation d'ensemble de la structure de l’archi-
pel s’en serait trouvée modifiée.
D'après la vérification à laquelle je me suis livré, il faut aïir-
mer que le Miocène estici burdigalien, les fossiles qui le datent
gisant dans ses assises supérieures. Vu l'absence de bons fos-
siles dans les couches de base, on peut même se demander à
quelle époque exacte a commencé la transgression ; mais 1l est
peu probable que les premières couches en soient contemporaines
de la faune de Carry.
Quelle que soit la réponse que l'avenir donnera à cette question
de détail, il n’en est pas moins certain actuellement que les phé-
nomènes tectoniques qui ont affecté les couches sur lesquelles
repose ce Miocène sont antérieurs aux mouvements alpins.
38 P. FALLOT
Dépôts quaternaires.
Comme dans mon étude sur Majorque, je me bornerai à des
indications très brèves sur le Quaternaire, ses dépôts ne com-
portant ici aucun fossile.
Je distinguerai des grès durs relativement anciens mais que
Je n'ai pu dater : le Marès identique à celui de Majorque et
formant des dépôts soit au niveau de la mer, soit à diverses
hauteurs ; des alluvions anciennes, enfin des formations contem-
poraines, alluvions récentes et dunes.
Les grès anciens sont des dépôts relativement durs sans
restes organisés que l’on pourrait aussi bien vu leur aspect
placer duns le Pliocène que dans le Quaternaire. Je me suis
même demandé s'ils ne représentaient pas les lambeaux de
formations miocènes dont l'extension se trouverait ainsi avoir
été beaucoup plus grande que les auteurs ne l’admettaient, Je
crois toutefois que cette dernière interprétation est à repous-
ser.
Ces grès s observent uniquement sur la frange de sédiments
anté-miocènes qui avoisinent le rivage septentrional de l’île.
Ils forment des entablements blancs assez épais dans la partie
supérieure des hauteurs environnant la Albufera et la Cala
Addaya. Les sommets de Capifort (81 m.), les abords de la
côte 85- W du Cap Favaritx l'E de l'éperon dominant au NE le
chenal de la Albufera, l’W de l’île Colom en portent des lam-
beaux.
Au S du Cabo Mosena, j'ai relevé, couronnant un monticule
au bord de la mer, la coupe suivante :
Dévonien de base.
Brèché secs Lens ST NS RES EE ON EN m0
Gres dur 'eullonxnronléess RME RE 1 m. 50
Grès calcaire dur 2 00 A en en Er MR non LL à Fm At
Grès terreuxrplüstjaunêltres PURES, PARA eNSS ar MNT
Il arrive plus souvent que les formations bréchoïdes de la
base et surtout celles, terreuses, du sommet manquent.
Les grès quaternaire de la coupe, fig. 3, sont uniquement
formés par des grès calcaires durs clairs.
Outre la région dans laquelle je viens de mentionner ces
dépôts, 1l convient d’en citer à d'assez hautes altitudes (50 à
100 m.) dans le massif de Binimallé, vers Son Ermita au versant
SE de Falconera (exactement à l'amont de la Font de sa Teu-
lada) et au versant de la Punta Rotja.
ILE DE MINORQUE 39
Le cap séparant la cala Fontanellas de la cala Codolä permet
de supposer que ces grès sont franchement indépendants du
Marès qui apparaît 1e1 en placages obliques ou entrecroisés, soit
au bord de la mer, soit vers 20 à 25 m., alors que les grès
durs forment une épaisse croûte sur le haut du promontoire.
Le Marès.
Cette formation est bien connue. L'esquisse que je donne
montre ses principaux dépôts, qui peuvent s'élever comme à
Majorque assez haut, et qui forment d’épais placages en parti-
culier sur les hauteurs qui sont au S de Codolà.
Les niveaux imférieurs du Marès sont en beaucoup d’endroits
recouverts par des dunes, dont certaines montrent par place
des stades de solidification intermédiaires entre le sable meuble
et un grès calcaire analogue au vrai Marès.
Le Marès comme les grès durs, n'existe que dans la partie
septentrionale de Minorque. Ce fait peut être attribué à la pré-
dominance des vents du N et du NE déjà au Quaternaire, mais
surtout, me semble-t-1l, à la position du rivage, Il est pos-
sible en effet que le contour SW de Minorque soit d’un dessin
plus récent que la côte N.
Alluvions anciennes.
Hermite a porté sur sa carte un affleurement de Werfénien
perçant le Miocène entre Biniatrun et Binigafuli, sur la route
de Ciudadela à Font Santa, non loin de la limite des dolomies
du Keuper. Pour mon compte je n'y ai retrouvé que de très
nombreux blocs de grès rouge roulés, mais non en place.
Or l'étude de la côte entre le fond de la Cala Codolä et la
pointe de Biniatrun m'a révélé à la face SW de cette anse
l'existence d'une ancienne vallée en forme de V, entamant au
moins jusqu au niveau actuel de la mer les dolomies du Trias
“supérieur, Cette vallée est entièrement comblée par des allu-
vions formés de gros blocs roulés, presque exclusivement
Werféniens.
Bien que je n’aie pu suivre cette formation sur le plateau
de Son Codolä, je pense qu'elle a dù initialement se rattacher
à celle qui vers Biniatrun contient tant de blocs identiques.
Ce serait là un ancien cours, complètement obstrué, en tout
cas antérieur au Marès de 25 m. de la Cala Codolä. Les grès
anciens qui forment une croûte sur le promontoire de Fonta-
nellas sont indépendants de ces alluvions. Ils les dominent
topographiquement.
40 P. FALLOT
Alluvions récentes.
a
Les alluvions sont très peu répandues à Minorque. C'est à
peine si le tronçon de vallée qui précède le Riaz de Mahon en
comporte.
Vers le km. 31 de la route royale, le fond de la dépression
comprise entre le pied de la Inclusa et la falaise de Miocène
en montre une couche de peu d'épaisseur. Cette formation
correspond à la partie du torrent de Santa Galdana qui pré-
cède immédiatement la gorge que les eaux se sont creusée dans
le Tertiaire.
Des dépôts alluviaux peu importants forment, vers le bas du
cours de chaque torrent traversant le Miocène, une zone fertile
en général soigneusement cultivée.
Conclusions.
A. — RÉSULTATS STRATIGRAPHIQUES.
Les observations réunies dans les pages qui précèdent n ap-
portent que peu de détails nouveaux sur la stratigraphie de
Minorque.
Dévonien. Hermite distinguait un Dévonien inférieur et un
Dévonien supérieur à plantes, identiques, séparés par des for-
mations marines du Dévonien moyen. Le chevauchement du
Dévonien sur le Werfénien étant admis, on doit se demander
si le Primaire n'est pas replié et renversé. Dans cette hypo-
thèse, le Dévonien marin serait le terme le plus ancien connu.
Le Dévonien à plantes serait du Dévonien supérieur qui dans
certains cas paraîtrait sous le calcaire par le fait du seul
renversement.
Le manque de fossiles interdit encore toute affirmation à ce
sujet.
Trias. Les conclusions de Tornquist sont à adopter en par-
ticulier quant au Keuper qui paraît bien être représenté par
les dolomies qu'Hermite plaçait jadis dans le Lias.
Cette attribution coïnciderait avec l'attribution au Trias des
dolomies de la Sierra de Levante de Majorque que j'avais sug-
gérée. La dolomie craquelée de Minorque est identique à la
dolomie « mylonitisée » de Felanitx. |
Lias. Ce terrain est moins étendu encore que je ne l'avais
admis dans mon mémoire. Ilne paraît pas y avoir de dépôts
supraliasiques ; le Crétacé de Pontinat repose directement sur
les dolomies, J'avais supposé que la mer du Jurassique moyen
ILE DE MINORQUE 41
et supérieur n'a pas atteint ou n'aurait qu'effleuré la région de
Minorque. C’est là sinon une confirmation tout au moins un
argument favorable à cette hypothèse.
Crétacé. Il découlait déjà des notes de Nolan que Minorque
devait être à la limite du faciès urgonien et du faciès de haute
mer. Le collationnement des listes d'Hermite, des récoltes de
Nolan et des miennes établit à défaut de coupe précise que le
Barrémien et l'Aptien sont représentés par des niveaux à
Céphalopodes et que le faciès zoogène, peut-être amorcé par
des épisodes discontinus au Barrémien, s'affirme à l'Aptien.
C’est par ce niveau que les formations crétacées de Minorque
se terminent, après avoir débuté sans doute à l'Hauterivien.
Tertiaire. La seule formation connue est la masse burdi-
galienne transgressive sur le SW de l'Ile. Il n'y a pas de
raisons absolues d'admettre la présence de l'Helvétien sur le
Burdigalien. {l n'est d'autre part pas certain que la base du
Miocène ne corresponde pas à un niveau inférieur au Burdi-
galien. Elle est peut-être contemporaine des faluns de Carry.
Depuis la fin du Trias, par ses particularités stratigraphiques
et son histoire paléogéographique, Minorque est donc complète-
ment différente des autres Baléares.
B. — DrscocarTions. SENS, IMPORTANCE ET AGE DES ACCIDENTS.
I. — Mouvements hercyniens.
Les plissements anté-triasiques affectant le Dévonien sont
vraisemblablement d'âge hercynien. Ilest difficile d'en définir
l'orientation car les assises sont plissotées et chiffonnées; toute-
fois la direction dominante semble être SSW-NNE. Une série
d’affleurements du niveau marin forme une ligne droite de Santa
Rita à Binimallä. Pour autant que ces gisements appartiennent
à un même pli, on pourrait conclure de leur alignement à une
direction axiale S-N.
Dans les deux cas, ces directions peuvent être rattachées
aux accidents hercyniens.
IL. — Mouvements anté-burdigaliens.
Je distinguerai les mouvements importants qui ont produit
le chevauchement du Dévonien sur le Werfénien et les faibles
efforts dont est résulté le plissement à peine sensible du syn-
clinal Alavor-Pontinat et de l'anticlinal du massif de Bini-
suets,
42 P. FALLOT
a) Chevauchements. Le seul terrain recouvert par le Dévo-
nien est le Werfénien. Mais, ni le Trias moyen ou supérieur,
ni le Lias, ni le Crétacé ne reposent sur la ligne de contact
anormal. On peut penser que le mouvement est post-aptien.
Un chevauchement d'âge secondaire, réplique lointaine de la
chaine cimméréenne, est au moins improbable.
L’ampleur du recouvrement dépasse ce que j'avais prévu en
1911, et le gauchissement de la surface de contact anormal
rend encore illusoire tout essai tendant à préciser le sens de la
poussée.
b) Plis à grand rayon de courbure. Ces plis qui ont déter-
miné la zone synclinale d’'Alavor, le bombement de Binisuets
et la zone synclinale de Santa Victoria sont très peu accentués.
Ils sont axés NS. Ils sont anté-burdigaliens.
Sont-ils dus à un mouvement concomitant du chevauche-
ment ? Lui sont-ils postérieurs ? Les directions de poussées
sont-elles les mêmes ? Je ne puis encore me prononcer,
Il est naturel, quei qu'il en soit, de rechercher une corréla-
tion, voire une continuité orogénique, entre ce chevauchement
et ces plis anté-burdigaliens, les plis anté-burdigaliens que
j'ai décrits à Majorque (Sierra de Majorque, p. 217, fig. 91)
et les plissements de la chaîne Celtibérique décrits par M. Joly.
Cette suggestion émise partiellement dans mon mémoire (p.457)
vient d'être reprise et amplifiée par M. Joly lui-même. Les res-
trictions que je fais ici quant à la connaissance exacte de l’âge
et de la direction réelle des accidents de Minorque montrent
ayec quelle prudence il convient encore de manier cette hypo-
thèse.
IT. — Mouvements post-burdiqaliens.
Le Miocène de Minorque est plutôt gauchi que phssé, et
sans direction dominante. Les pendages sont faibles. Des
bombements de # à 5 km. d'amplitude transversale que l'on
peut observer par les falaises correspondant à une flèche de
60 m. Les failles ne jouent pas le rôle que leur attribuait
Nolan.
Il semble par contre que l’ensemble du Burdigalien est
incliné au SW, comme si toute l’île avait basculé en bloc dans
cette direction de quelques degrés.
Ce dernier mouvement pourrait être d'ailleurs beaucoup
1. H. Jory : Note préliminaire sur l'allure générale et l'âge des plissements
de la chaîne celtibérique. CR. Ac. Sc., t. 175, 1922, p. 976.
ILE DE MINORQUE 43
plus récent que les plis. On a vu que les grès durs et le Marès
du Quaternaire n'existent que sur la côte N de Minorque, et y
sont assez élevés. On peut se demander sile mouvement de
bascule n'est pas postérieur à leur formation.
IV. — Le problème de Minorque et la terminaison
de la chaîne subhétique.
Les observations qui viennent d'être résumées n'apportent
aucune lumière sur ce problème, Elles serviront nonobstant à
éliminer des solutions.
La terminaison de la chaine subbétique par l'édifice post-
burdigalien de Majorque ne pouvait s'interpréter que de cinq
façons :
1° Terminaison réelle en rameau libre entre Majorque et
Minorque. — Même en estimant au plus juste les déplacements
tangentiels des terrains de Majorque, cette interprétation semble
inadmissible vu la petite distance qui sépare ces deux îles.
2 Les charriages de Majorque se seraient prolongés vers le
NE, Le Miocène de Minorque serait en fenêtre et les terrains
plus anciens du N de l'Ile représenteraient l'ennoiement d'une
vaste nappe, continuation latérale de celles de la grande Baléare.
— Ainsi qu'on l'a vu, toutes les observations de mes devan-
ciers et les miennes interdisent absolument cette hypothèse.
3° Toute l'ile de Minorque serait bien autochtone par rap-
port .aux plissements post-burdigaliens, mais le prolongement
des nappes de Majorque, supposées de grande amplitude,
aurait passé par-dessus Minorque puis aurait disparu par
érosion. — Cette hypothèse est aussi inadmissible que la pré-
cédente. S'il y avait eu un puissant édifice post-burdigalien
sur Minorque il en subsisterait au moins autant de vestiges
qu'a Majorque. De plus on a vu que des cours d’eau actuels
s'encaissent dans le Miocène et retrouvent en partie un tracé
que ceux qui provenaient des mêmes régions avaient avant le
Burdigalien. Ce fait suppose que, dans une certaine-mesure, une
orographie très ancienne de la partie septentrionale a commandé
l'érosion dans les assises burdigaliennes. Rien de tel ne se
serait produit si Burdigalien et terrains plus anciens avaient été
rabotés par une nappe.
4° et 5° Restent les deux hypothèses de la forsion de la
chaîne récente et de sa terminaison rapide soit vers le NE,
Minorque demeurant comme un débris de l'arrière-pays soit
vers le SE, Minorque faisant alors partie de l'avant-pays.
’
P. FALLOT
re
es
Le décalage des deux îles et l'orientation oblique des chai-
nons du Cap Formentor pousseraient à adopter la première;
mais l'extrémité NE de Majorque et surtout le promontoire
d'Artä devraient porter la trace de cette torsion.
La position absolue de Minorque étant supposée fixe depuis
le Burdigalien, il semble donc préférable de supposer que les
derniers accidents du rameau libre de la chaîne subbétique
passent au SW de cette île, ainsi que la forme incurvée du
seuil sous-marin qui la réunit à Majorque tend à le suggérer.
Peut être l'affaissement de cette extrémité de chaîne sous les
flots ne fut-il pas sans relations avec le mouvement de bascule
que trahit le Burdigalien minorcain. |
Le problème de Minorque reste done entier. Mais on sait
maintenant que sa solution ne peut plus guère être cherchée
dans la seule étude géologique de l’île, dont la portion émergée
est trop exiguë pour avoir conservé la trace des phénomènes
qui pourraient nous guider.
EXPLICATION DES PLANCHES
Planche I. — Carte géologique à 1/200000 de l’île de Minorque. Photographie
réduite de levers à 1/100000. Equidistance, 50 m.
Planche II. — Coupe d'ensemble à travers l’île de Minorque.
Echelle des hauteurs et des longueurs : 1/50 000. Coupe 1, selon le parallèle
40 G 50; Coupe 2, parallèle à la première, 5000 m. plus au Sud.
Planche III. — Frc. 1. Vue panoramique de la ligne de chevauchement du
Dévonien sur le Trias inférieur entre Santa Rita et San Pedro.
F1c. 2. Vue panoramique de la continuation du même chevauchement au N
de la dépression de Binideufa, prise de Santa Agueda.
F1G. 3. Le Burdigalien transgressif sur la ae de contact anormal, au km.
3, 6 de la route de San Cretomal à à Ferrerias.
Planche IV. — Fi. 1. La ligne de contact anormal au NE de Santa Agueda,
vue de l’arête de San Pedro.
Fi. 2. Miocène transgressif sur le Dévonien à l’'W de Mahon.
EU AE
CONTRIBUTION A LA CONNAISSANCE DES TONSTEIN
pu HOUILLER DE LA SARRE
PAR Pierre Termier !.
La Direction générale des Mines domaniales françaises de la
Sarre a soumis à mon examen quelques échantillons des roches
argileuses appelées Tonstein dans le bassin houiller, et m'a
demandé mon opinion sur la nature et l’origine de ces roches.
La question n'est pas nouvelle ; elle est difficile et complexe :
l’étude que j'en ai faite et dont on va lire les résultats n'a pas
la prétention de la résoudre; ce n'est qu'une contribution à la
connaissance de tout un vaste ensemble de phénomènes.
Je rappelle que les fonstein sont des argiles interstratifiées
dans la série des sédiments houillers. Leur couleur est souvent
claire : gris clair, gris de cendre, gris de fumée, gris blond
ou brun. Quelques-unes sont presque blanches. Elles forment
des lits très étendus et d'aspect assez constant, dont l'épais-
seur varie de quelques centimètres à 20 et même 30 centimètres.
Elles constituent d'excellents repères stratigraphiques, les
meilleurs repères que l’on possède actuellement dans le bassin
houiller de la Sarre. Leur couieur claire permet de les distin-
guer aisément des autres sédiments houillers.
Toutes ont l'odeur d'argile, plus ou moins prononcée. La
plupart ont le toucher doux de l'argile. Quelques-unes sont assez
mélangées de sable quartzeux pour avoir le toucher d'un grès
“fin:
_Ilen est de très pures. D’autres sont souillées de matières
charbonneuses ou renferment du carbonate de fer, de la calcite,
de la limonite. La plupart contiennent un peu de quartz, d'ori-
gine détritique. Les débris végétaux y sont fréquents. Je ny
ai rencontré aucun fragment reconnaissable de lave volcanique
aucun de ces quartz rongés et corrodés que l’on trouve en
abondance dans les rhyolites, les dacites et les tufs volca-
niques associés à de telles laves.
À l'œil nu, la roche est le plus souvent complètement apha-
nitique. Parfois cependant, on voit briller, dans la masse argi-
1. Note présentée à la seance du 22 janvier 1993.
46 P. TERMIER
leuse, quelques paillettes très petites, semblables au mica blanc :
c'est de la leverriérite.
EXAMEN MICROGRAPHIQUE. — Au microscope, la plupart des
échantillons de fonstein montrent : une argile d'apparence iso-
trope, probablement cryptocristalline, formant une grande
partie de la masse (jusqu'aux neuf dixièmes) ; quelques grains
de quartz détritique; de nombreux cristaux de leverriérite ;
enfin des impuretés variées qui sont surtout charbon, sidérose
et calcite.
La leverriérite! a les formes tordues, le clivage facile, et
toutes les propriétés optiques que j'ai décrits autrefois dans
les échantillons de la Loire et du Gard. Ici, comme au sein des
argiles houillères du Gard et de la Loire, elle est certainement
développée in situ. Sa biréfringence est variable ; d'autant plus
forte que la coloration du minéral est plus accusée. Les cristaux
incolores ont une biréfrimgence voisine de 0,01 ; ceux qui sont
colorés en blond ou en brun clair sont légèrement polychroïques
et ont une biréfringence supérieure à 0,025. Entre ces variétés
extrêmes, il semble qu'il y ait tous les passages, par augmen-
tation graduelle de la biréfringence.
Dans quelques échantillons, de très petits cristaux de mica
noir, plus rarement de mica blanc, très rarement d'une chlorite
à peine colorée, se joignent aux cristaux de leverriérite. Ils
paraissent être, comme la leverriérite, développés in situ. Ils
sont toujours moins nombreux que les cristaux de leverriérite,
Un seul échantillon (provenant du 5° tonstein, Inspection VIII,
fosse Kônig, 5° étage, cote — 145 par rapport à la mer) ne
m'a montré n1 leverriérite, ni mica. Cet échantillon, de couleur
presque blanche, offre, au microscope, une argile très peu trans-
parente, un peu brunâtre, d'apparence isotrope. L'aspect, aussi
bien au microscope qu'à l'œil nu, est exactement celui des gores.
blancs coupés par les sondages du bassin houiller de Lyon.
Mais un autre échantillon attribué au même fonstein et pro-
venant du sondage Gross Rosseln (Inspection XII, cote — 783)
renferme, avec un peu de quartz, de nombreux cristaux de
leverriérite, nageant dans une argile peu transparente, d'appa-
rence isotrope.
Tous les échantillons qui m'ont été communiqués sont attri-
bués à cinq lits de fonstein, numérotés 1, 2, 3, 4, 5, de haut
en bas dans la série houillère. Le 1° fonstein est au toit du
1. Annales des Mines, 8° série, t. XVI 1890 p. 372; et Bullelin de la Soc. fr.
de Mincralogie, t. XXII, 1899, p. 29,
HOUILLER DE LA SARRE #7
faisceau des Flambants inférieurs ; le 2° au mur du même fais-
ceau; les trois autres sont dans le faisceau gras (Fettkohlen).
Essais CHIMIQUES. — Après avoir pris l'avis de M. Henry
Le Châtelier, qui a lui-même fait, sur les échantillons en
question, quelques essais chimiques, j'ai renoncé à l'analyse
globale des fonstein, à cause de l’impureté évidente de la
plupart de ces roches. Les quatre analyses données en 1921
par MM. Langrogne et Bergerat (Bull. Soc. Industrie minérale
de Saint-Etienne) indiquent suffisamment ce qu'un autre
chimiste aurait pu trouver en analysant mes échantillons.
Un morceau, de couleur très blanche, provenant du 2° fonstein
(Insp. Il, Luisental, puits Richard, bowette de remblayage
hydraulique, cote — 110) a été essayé par M. Henry Le Châte-
lier, qui lui a trouvé la composition approximative suivante :
RTE RO ES Len dycse asélno notes 14
AE LL à OR CA ER AS MEET DE 6
LIIÉIO RCE PERRET PARLE CHARS LP. NE orne D fe 2
RLALÉRETR HEC UE er APRES UNE à CR QE A 23
DID DE EreNCe) MEN Un. LUN, APE 54
100
Cet échantillon ne renferme pas d’alcalis en quantité notable.
Si l’on admet que CaO et MgO sont à l’état de carbonate, ce
qui n’est pas sûr, il resterait sensiblement, pour le silicate
d'alumine :
4 Si02 AlO%H20.
CONCLUSIONS MINÉRALOGIQUES. — Les fonstlein de la Sarre sont
des argiles, mélangées d’un peu de quartz d’origine détritique
et, accessoirement, d'impuretés diverses, telles que calcite,
dolomie, sidérose, pyrite, charbon.
Le fait curieux, important et non encore signalé, est que,
dans ces argiles, il y a presque toujours de nombreux cristaux
de leverriérite développés in situ, comme dans les nerfs et les
gores du Houiller de la Loire et du Houiller du Gard, À cette
leverriérite s'associent parfois la biotite, plus rarement le mica
blanc, peut-être dans quelques cas la chlorite, tous ces miné-
raux développés in sifu comme la leverriérite.
Dans certains fonstein, la leverriérite forme les deux tiers de
la masse.
Le plus souvent, les cristaux de leverriérite nagent dans
une argile d'apparence isotrope. [Il n’est pas impossible que
cette argile de fond soit de la leverriérite cryptocristalline ;
mais l'hypothèse ne semble pas, vérifiable, en raison de l'im-
AS B, TERMILR
possibilité de séparer les cristaux de leverriérite du milieu qui
les entoure.
On sait que la leverriérite du Gard répond à la formule
2 Si0? AlO* (H?, K°) O ; c’est, si l’on veut, une muscovite
à eau, avec très peu de potasse. Elle renferme aussi un peu
de chaux et de magnésie. Si la leverriérite de la Sarre à la même
composition, ce qui est très probable, il y aurait là une raison
de penser que -l’argile cryptocristalline qui l'entoure n’est ni
de la leverriérite, ni de la kaolinite, mais plutôt une argile
formée avec l’anhydride # Si0? AlP0*, ou même avec l’anhy-
dride 6 S10? AFO; car la teneur globale en silice des fons-
tein semble être toujours très nettement supérieure à celle
qui correspondrait à l’anhydride 2 Si0? AFRO“.
Un seul de mes échantillons, ai-je dit, ne renferme pas de
leverriérite. Il ne contient pas non plus de quartz. C'est une:
argile peu transparente, d'apparence isotrope, tout à fait
analogue à celle des gores du bassin houiller de Lyon, et,
comme elle, très blanche et très homogène. Or, dans les
gores du bassin houiller de Lyon, la teneur en silice est.
toujours très élevée (environ 60°/, et même davantage). Il est
probable que cette argile blanche peu transparente correspond
à l’anhydride 6 Si 0? AP O3, comme la termuiérite ! décrite
par M. G. Friedel.
Le silicate d’alumine des fonstein de la Sarre oscillerait
ainsi, quant à l’anhydride, entre les formules 2 Si0? AlROë,
4 Si0? APOS, 6 Si0* APO®. Il prendrait le plus souvent la pre-
mière formule et se constituerait à l'état de leverriérite, ou
encore à l'état de mica. Dans des cas probablement plus rares,
il se constituerait, comme dans les gores du bassin houiller
de Lyon, à l'état bus argile ayant pour anhydride 6 SiO? AFO°
et qui ci peut-être une variété de termiérile.
CONCLUSIONS GÉOLOGIQUES. — Il n’est pas douteux que les
tonstein ne soient des sédiments. Ils sont formés par de l’argile
sédimentaire, presque toujours mêlée, en proportion très variable,
avec du sable quartzeux d’origine évidemment détritique.
Mais ce sont des sédiments d’une nature un peu particulière,
formés d’une argile très fine et, dans chaque banc, très homo-
gène ; et, dans cette argile, des cristallisations se sont effectuées
après le dépôt, aboutissant le plus souvent à de la leverriérite.
.Les {onstein sont à rapprocher des gores du Houiller de la
Loire et des nerfs du Houiller du GE même nature argileuse,
1. Bull, Soc. fr. de Mineralogié, t. XXIV, 1901. p.16,
HOUILLER DE LA SARRE s 49
même finesse extrême, même tendance à donner de la leverrié-
rite, et quelquefois du mica noir, par cristallisation intime.
Ils sont aussi à rapprocher des /ire-clays des bassins houillers
anglais, qui sont des argiles fines, cristallisées en kaolinite.
M. Barrois m'a dit que des roches entièrement semblables aux
fire-clays se rencontrent à divers niveaux du Houiller du Nord
et du Pas-de-Calais.
L'abondance de ces argiles à cristallisations intimes, dans
les bassins houillers de la Sarre, de la Loire, du Gard, d’'Angle-
terre, du Nord de la France, donne à penser que l'on cons-
tatera leur existence dans tous les autres bassins houillers le
jour où l’on voudra s'appliquer à leur recherche. Les fonstein
ne sont certainement pas un privilège du bassin de la Sarre.
Cette même abondance et, dans chaque cas, la grande exten-
sion du lit d'argile fine, écartent l'hypothèse d'une origine
hydro-thermale, et plus encore l’hypothèse d’une origine érup-
tive directe (je veux dire l’arrivée dans le bassin houiller lui-
même d’une lave feldspathique dont l’altération subséquente
aurait donné le fonstein). Encoré une fois, l’origine est certai-
nement sédimentaire ; l'argile vient, dans la plupart des cas,
de la terre ferme qui formait la rive du bassin.
M. J. de Lapparent m'écrivait récemment qu'il avait eu l'idée
d'attribuer chaque fonstein à un incendie de la forêt houillère.
Mais quelle est la forêt dont l'incendie pourrait donner assez
de cendres pour que ces cendres, agglutinées et comprimées,
formassent une couche de 20 ou 30 centimètres ?
Il n’est pas impossible qu'il y ait quelquefois, dans l’origine
de l'argile qui a donné le fonsfein, une part de volcanisme.
Cette argile pourrait provenir de l'entraînement par les eaux
des cendres volcaniques tombées en grande quantité sur la terre
ferme, ou encore de la lixiviation, par les eaux, de laves
épanchées sur cette terre ferme. Ce serait notamment le cas
de certains gores de la Loire où j'ai signalé autrefois des
quartz bipyramidés rongés, identiques aux quartz des rhyolites.
Il est possible aussi que certains fonsfein soient des cinérites,
formées par des cendres d’un volcan rhyolitique ou trachy-
tique, cendres tombant dans le bassin houiller et supprimant,
pour un temps, la forêt houillère. Mais ces cas où il y aurait,
dans l’origine du fonstein, une part de volcanisme, me paraissent
devoir être rares ; parce que, là où le volcanisme a joué un
rôle, il se trahit par d'autres symptômes, par la présence au
milieu des sédiments, de coulées, de tufs, de scories éparses ; et
que ces symptômes, bien aisément reconnaissables pour un
28 juin 1923. Bull. Soc. gcol. Fr., (4), XXII. — 4
50 P. TERMIER
géologue, semblent dans la Sarre, dans la Loire, dans le Gard,
dans les bassins anglais, dans le bassin français du Nord, ou
manquer totalement, ou être tout à fait exceptionnels.
Les tonslein dans la formation desquels il y aurait une part
de volcanisme seraient ceux dont la couleur est la plus claire:
tel le 2° fonstein au puits Richard de l'Inspection II ; tels
encore les gores blancs de la Loire (Patroa, Rive-de-Gier) et
du Rhône {sondages des environs de Lyon). Mais je crois qu'il
ne pourrait venir à l’idée d'aucun géologue de faire intervenir
le volcanisme dans la formation des /ire-clays anglais, ou des
nerfs à leverriérite qui s’intercalent dans les couches de houille
de la Loire et du Gard: il paraît évident que, là, toute l'argile
est un sédiment terrigène, provenant de l’altération et de la
lixiviation de roches feldspathiques quelconques, le plus souvent
très antérieures au Carbonifère.
La cristallisation intime qui s’est opérée au sein des fines
argiles houillères et qui a donné, suivant les cas, de la
leverriérite, de la kaolinite, du mica noir, du mica blanc,
peut-être de la chlorite, peut-être de la termiérite, ne doit
pas être considérée comme un phénomène de métamorphisme.
C'est un simple phénomène de diagenèse, qui s’est effectué dans
des conditions très ordinaires de température. Il est probable
qu'à toute époque, et pourvu qu'elles fussent suffisamment
pures et suffisamment fines, les argiles sédimentaires ont eu
cette même tendance à cristalliser après leur dépôt. C'est, Je
crois bien, dans toutes les séries sédimentaires, et non pas
seulement dans les séries houillères, que l’on découvrira des
tonstein, quand la pétrographie des sédiments aura encore
quelque peu progressé.
51
SUR LA TECTONIQUE DES PRÉALPES ENTRE MEILLERIE
ET SAINT-GINGOLPH ! HAUTE-SAVOIE)
PAR E. Peterhans !.
Les carrières de Meillerie et leurs environs immédiats ont
attiré depuis longtemps l’attention des géologues.
Au siècle dernier cette région a été successivement étudiée par
Escher, Studer, A. Favre, E. Favre, Schardt, Renevier et Lugeon,
mais le travail fondamental auquel on devra toujours avoir
recours est celui d'Alphonse Favre ?.
Les observations si précises de ce grand géologue ont gardé
leur valeur, et ses successeurs n'ont apporté que peu de faits
nouveaux. Mais les nouvelles conceptions de Schardt et de Lugeon
sur la structure des Préalpes rendaient nécessaires de nouvelles
recherches. Mes études sur le « Lias de la nappe des Préalpes
médianes en Savoie » m'ont amené à faire la revision de la tec-
tonique de ces chaînes, tectonique qui, pour le pays savoyard du
haut lac, était encore particulièrement obscure. Je donne donc
ici un aperçu succinct de mes recherches, gardant les détails
pour une publication future.
NNw SSE
X Surface de charriage
Quaternaire
FiG. 1. — CourE SCHÉMATIQUE DE LA RÉGION DE MEILLERIE.
I Écaille inférieure du Maupas. II Écaille supérieure du Maupas. III Nappe
des Préalpes médianes. IV Flanc renversé de la nappe ou reste d'une des
écailles du Maupas. V EÉcaille de Locum.
En se dirigeant de Meillerie vers le Bouveret, de l'W à l'E,
on peut aisément étudier 4 unités tectoniques :
1. Cette note a été présentée à la séance du 22 janvier 1923.
2, A. Favre. Mémoire sur les terrains liasique et keupérien de ia Savoie
Mém. soc. phys. el sc. nal. Genève, XV, 1859, p. 7-15.
(S1<
(Re
LE. PLTERHANS
1. Les écailles du « Maupas ».
2. La grande nappe dite des « Préalpes médianes », d'où sont arra-
chées du reste les écailles du « Maupas » et de « Locum ».
de la frontière franco-suisse.
stratigraphiques suivantes :
Lras supérreur
Lras mMow.
LIAS INFÉRIEUR
AALÉNIEN..
ToARGIEN.. : 0.
DoMÉRIEN . ....
PLIENSBACHIEN.
LOTHARINGIEN..
SINÉMURIEN. ...
HEZrANGIEN . .…
3. L'écaille de « Locum » visible sous un bombement de la nappe.
4. Le soubassement tertiaire, qui n'est d’ailleurs visible qu'au delà
Mes recherches m'amènent à l'établissement des subdivisions
Écailles du Maupas. Nappe et écaille de Locum..
Calcaire marneux avec
schistes, visibles sur un
petit espace (Toarcien ?)
Calcaire foncé siliceux
avec intercalations de
schistes siliceux.
Calcaire foncé siliceux
(Domérien et Pliensba-
chien seulement dans
l’écaille inférieure).
2. Calcaire finement
spathique.
1ACalcaise ren rois
bancs, grossièrement
spathique, à glauco-
nie, avec bancs rou-
ges intercalés.
Calcaire lité à pâte fon-
cée finementspathique,
avec débris dolomiti-
ques et bandes de silex
bleuàtres.
Calcaire oolithique à
pâte jaune, avec cal-
caires à pâte foncée
légèrement spathique.
2. Schistes gris marneux
avec peu de calcaire.
1. Alternance de calcaire
gris marneux et de
schistes.
Alternance de calcaire
gris noduleux marneux
et de schistes (Tunnel
de la Balme).
comme au Maupas.
Calcaire foncé siliceux,
par places légèrement
spathique, à la base
avec des lits schisteux
(Maupas, ruisseau des
Etalins).
Calcaire en gros bancs
sans silex, grossière-
ment spathique, à glau-
conie ; pate plus claire
que le Sinémurien.
[1]
Calcaire foncé finement
spathique avec bancs
de silex, à la base avec
deslitsschisteux(ruis-
seau de la Talettaz,
carrières de Locum).
1. Schistes calcaires,
compacts, grisàtres,
siliceux. 4
2. Calcaire oolithique à
pâte jaune.
1. Calcaire compact, bien
lité, à pâte foncée, à
la base avec des lits
schisteux (Les Plan-
tels, Effeuillasses;.
PRÉALPES ENTRE MEILLÉRIE ET SAINT-GINGOLPH 53
RaériIEN....... Lumachelles, schistes
. noirs, calcaires dolomi- comme au Maupas.
tiques.
Trias sup..... Calcaires dolomitiques
avec intercalations de comme au Maupas.
schistes verts.
Les écailles du Maupas. — En se dirigeant de Tourronde vers
Meillerie par la grande route qui longe le lac, les premiers rochers
qu'on atteint, à environ 1 km. à l’W de Meillerie, sont appelés
les rochers du Maupas. Deux unités les composent, l'écaille supé-
rieure du Maupas et la nappe des Préalpes médianes elle-même.
L'écaille peut se voir en suivant la voie du P.-L.-M. Elle est
constituée par la série complète du Trias au Lotharingien, en
couches verticales. Une faille transversale coupe le tout, faisant
avancer la partie S d'une vingtaine de mètres de sorte qu'on
touche deux fois l'Hettangien, lequel fut exploité en carrière avant
la construction du chemin de fer. Le Sinémurien et le Lotharin-
gien forment les parois verticales dominant la voie, qui repose
ici sur urre construction en pierre.
Il faut quitter la route pour constater la présence de l'écaille
inférieure du Maupas. Elle n'est visible en effet que sur les
pentes qui s'élèvent à l'E de Troubois ; là, sous l'Hettangien de
l’écaille supérieure, apparaissent quelques couches de Lias supé-
rieur, supportées par le Lias moyen. Le Sinémurien affleure sur
la rive gauche du ruisseau qui descend sur Troubois. A l’extré-
mité SW de ces affleurements, l'écaille supérieure disparait,
écrasée. ln elfet, en montant des Combes à l’Hucel par un des
sentiers qui passent au-dessus de Troubois, on peut toucher,
immédiatement au-dessus du Domérien de l’écaille inférieure (qui
plonge de 60° vers le Sud) le Sinémurien de la nappe prineipale.
Ici donc l'écaille supérieure du Maupas n'existe plus.
Nappe des Préalpes médianes. — Revenons à la grande route,
au pied des rochers du Maupas. En avançant vers Meillerie nous
atteignons bientôt un couloir boisé traversé sur un pont par le
chemin de fer. Environ à 14 m. à l’W de ce pont nous constatons
le contact de l'écaille supérieure du Maupas, que nous avons
longée précédemment, avec la nappe. Sur le Lotharingien fine-
ment spathique de l’écaille on remarque une autre série du Lias
inférieur très broyée. L'Hettangien directement en contact avec
le Lotharingien du Maupas n’a qu'un mètre d'épaisseur, le Siné-
murien environ à m. ; le Lotharingien ne se trouve qu'en len-
ülles dont l'une est visible le long de la route au-dessous de la
54 E. PETERHANS
maisonnette du garde-voie. Suit une grande épaisseur de Pliens-
bachien, traversé en partie par le tunnel du chemin de fer. Ce
Pliensbachien vertical au Maupas, se couche de plus en plus (à
l'W de la poste de Meillerie il plonge de 50° vers le NE), passe
par l'horizontale et remonte, avec un plongement de 10-20° vers
le SW, contre la grande paroi de la Balme qui domine la route
entre Meillerie et Locum. * ur
Cette paroi se trouve à l'E du ruisseau dit « des Étalins » qui
coule immédiatement à côté de la gare de Meillerie. Plusieurs
carrières y sont ouvertes dans le Lias moyen. Dans la plus orien-
tale (carrière de la Talettaz) coule un ruisseau, indiqué par la
carte et presque toujours à sec. Dans ce ruisseau on peut obser-
ver une série complète de l’Hettangien au Pliensbachien. Le
Rhétien y existe peut-être maïs est encore caché par un peu de
moraine, que le ruissellement diminue de plus en plus. La voie
du chemin de fer passe en tunnel sous la paroi de la Balme. A la
sortie orientale du tunnel, la pente est formée par un immense
écroulement (écroulement des Effeuillasses). Au-dessus, la série
triaso-liasique est toujours visible. L'Hettangien qui, au% rochers
du Maupas, plongeait sous le niveau du lac (375 m.) se trouve,
au haut des Effeuillasses, à 720 m. d'altitude, puis redescend à
540 m. dans le ruisseau de Locum. La base de la nappe décrit
ainsi un bombement bien accentué, sous lequel nous verrons se
placer l’écaille de Locum. À partir du ruisseau de Locum vers
VE nous suivons la paroi du Lias inférieur et moyen cachée
dans la forêt jusqu’à Saint-Gingolph.
Au-dessus de l’écroulement des Effeuillasses nous constatons,
sous le Trias de la nappe, un peu de calcaire siliceux probabie-
ment pliensbachien. Est-ce un reste d’une des écailles du Mau-
pas, ou bien serions-nous en présence d’un fragment du flanc
renversé de la nappe ? On ne peut trancher la question.
Quelques fractures disloquent la paroi entre Meillerie et Saint-
Gingolph. Ainsi on voit dans la carrière la plus oceidentale de
la Balme (carrière de la Menotte) une grande faille (plan de
faille plongeant 50-75° N 40 W) qui relève d'environ 50-100 m,
les séries du Maupas par rapport à celle de la Balme. La suite
de cette faille reparaît au haut des Effeuillasses. D’autres failles
de moindre importance peuvent être constatées entre Locum et
Saint-Gingolph. Citons celle qui passe au-dessus de Bret et une
autre, plus considérable, entre Bret et Saint-Gingolph, qui fait
disparaître dans le ruisseau dit « Crot au chien » le Sinémurien,
le Lotharingien et la plus grande partie du Lias moyen.
A UE PAU
PRÉALPES ENTRE MEILLERIE ET SAINT-GINGOLPH 55
L'écaille de Locum. — Nous avons déjà fait remarquer l’exis-
tence d’une autre unité sous la nappe des Préalpes médianes.
Dans le ruisseau des Étalins, à
l'endroit où le funiculaire de la
carrière des Étalins traverse le
cours d’eau, nous constatons sous
le Lias inférieur de la nappe, le-
uel est du reste caché par des
éboulis, l'Aalénien très broyé ; à
la sortie E du tunnel de la Balme,
on retrouve cet Aalénien avec du
Toarcien, plongeant de 80° vers le
N. Dans le ruisseau de la Talettaz
c'estencore l’Aalénien vertical qui
supporte les couches liasiques des
Préalpes médianes. Ces terrains
font partie de l’écaille de Locum.
Dans les carrières de Locum nous
touchons toute une série triaso-
hasique, formant une belle cour-
bure anticlinale. On peut voir le
Trias un peu à l’W de l’école de
Locum, les étages du Rhétien au
Domérien dans les carrières à l’W
du village. Le Lias moyen est sé-
paré du Lias supérieur du tunnel
de la Balme par l’éboulement des
Effeuillasses. Denombreuses failles
coupent l'ensemble, dues à la forte n'È..
pression exercée par la nappe che- Ë
vauchant sur l'écaille.
Toarcien
1000
Le soubassement tertiaire. —
En prenant la route de Saint-
Gingolph au Bouveret nous pou-
vons très bien étudier le soubas-
sement tertiaire, formé par la
mollasse rouge autochtone et un
Flysch charrié. Depuis Saint-
Gingolph jusqu'au Fenalet de
rares affleurements montrent le
Flysch. C'est au Fenalet que la
mollasse rouge fait sa première
EX Quaternaire
FiG. 2. — Courks GÉOLOGIQUES DANS LES PRÉALPES ENTRE MEILLERIE ET SAINT-GINGOLPH.
== Lias sup.
Fa Lias moy.
£-4 Lias inf.
QT Rhétien
Es Trias
E
Leman
56 ‘ E. PETERHANS
apparition. Le contact avec le Flysch, bien visible dans la
tranchée du P.-L.-M., se fait par une zone de broyage intense;
c'est nettement un contact tectonique. Plus loin le Flysch est
exploité en carrière. D'épais bancs de grès micacés alternent
avec des schistes. De cette carrière jusqu'au Bouveret on ne
voit plus le long de la route que la molasse rouge.
Conclusions. — L'étude géologique des environs de Meillerie
nous a donc révélé l’existence de trois écailles sous la nappe des
« Préalpes médianes » celle de Locum en arrière, les deux écailles
du Maupas en avant. Le même phénomène se rencontre d’ailleurs
un peu partout à la partie frontale de cette nappe, par exemple au
Langeneckgrat près de Thoune, au Mont Cubly sur Montreux,
etc. Les terrains mollassiques rencontrés par la nappe en marche
semblent avoir opposé une forte résistance à son avancement ;
certaines parties seraient restées comme accrochées au soubasse-
ment et auraient été arrachées de la masse de la nappe encore en
mouvement. Celle-ci, pour dépasser les obstacles que formaient
ces écailles a dû les surmonter tout en les écrasant, en les entrai-
nant même avec elle. La nappe remonte d’abord le flanc normal
de l’écaille de Locum, plonge ensuite dans l'espace libre entre
l’écaille de Locum et celles du Maupas pour remonter sur ces
dernières.
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_ MÉMOIRES-GÉOLOGIE
sh Paraissant irréguliérement depuis 1833, format in-4° raisin. Prix divers. (90 °/. pour
! les Membres de la Société.) |
Extrait du Catalogue.
Cossmanx et Lauserr. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli-
. gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., { tabl., 6 pl........................ 20 fr.
. Cossmanx. Contribution à l'étude de la faune de l'étage bathonien en France
4 ro EE) PAT DEN ARR LR RERO ER EN PS CERN € Be AA RE 30 »
“ C. Gran» Euryx. Formation des couches de houille et du terrain houiller. 196 p.,
‘à (EN sp DENTS SRE AREA EE PEACE MERE CAR SEE LL CE À VAT ARE Be ARS nu ne AE NE PS Er E e 291»
DE. NE des sur les vertébrés fossiles d’Issel (Aude)...................,.. 20 »
G. CorrEau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 pl............ 2 508S
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Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorne. Note sur la géologie
….… du Cambodge et du Bas-Laos. 80 p., 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... AS »
— Général »e Lamorne. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une
…. partie de la côte algérienne. 288 p., 8 pl., 1 carte en couleurs.................... 22 50
…. Léon CArez. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises. 132 p., 1 pl., 6 cartes
Mn oonleurs Se M ES een san die e sono dapotnse ge 22 50
—. Maurice Lucron. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhône
DT trancais à /Génissiat (près de Bellegarde, 136:p.,7 pl..." 0003... . 22 50
, à
D MÉMOIRES -PALÉONTOLOGIE
PAR SOUSERIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME
Liste des Mémoires qui se vendent isolément :
Bi
Bus. S. Sreranescu. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu-
tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 11 pl., 152 p...... 25 »
9. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras-
…siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl., 180p....................... 45 »
20. V. Porovicr-Harzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur
…. de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p.......... NS VA 12 »
“01. R. Zrrzzér. Etude sur la flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie-
RE NAN RUE PR RE ACER REMERCIER RUES 50 »
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Mneslerrains tertiaires 12 )pl-130/ pe RE CR ME Le eee éd eine tte 45 »
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. Edm. Prrrar et M. Cossmann. Barrémien “be
- Brouzel-lez-Alais (Gard). 9 fig. texte, 6 pl., 42 p.. =
38. Charles JAco&. Etude sur RES Ammonites du it 7 tr Lo
No SE D MOT) CLLn JDD MINES RCE dé eue
PONS 1. 3 30 anus ae moten sente ee mate Fo. é f
40. . = ne Etudes sur ‘les és bealée de Do Sparcien du Be k
. de Paris. 3 pl., 87 p. Nes Dre ae TS te 5
FAT, Henri DouviLLé. Etudes sur \lest M uetes Paididtes de icile,
SRG Egypte, du Liban. et de la Perse. 7 pl., 84p! ae
- 42. Léon l'exvmnquiËRE Sur quelques Ammonites du Crétacé algérien
d Robert Douvizzé. Céphalopodes argentins. 3 pl., 24p.........-...
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den géologique par À. Derets. 4 fig., 4 pl., 72 p.......... s
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52. Henri Douvirré. Le Barrémien supérieur de Brouset. 20 p., Apl.
53. J. Repeuin. Monographie du genre Lychnus. 23 p.,6 pl. ......:. Ë
54. J. Monesrier. Ammonites rares ou peu connues ef Ammonites nou
Toarcien supérieur du Sud-Est de l'Aveyron, 44 pp., 4 pl. us
55. Maurice Cossmanx. Synopsis illustré des Mollusques rl Eocène ét de lOligo-
__ cène en Aquitaine. 220 p., 15 DLL SERRE Et RE Ë
56. J. Levis. Monographie géologique eb paléontologique du ‘Bon,
Pologne. #1 pl.
57. F. Roman. Monographie de la faune des Mammifères de. Mormoiro
: cluse) Ludien SUDELTPHTE 640 Li FUD 0 RCI AERE ÉTÉ UNS
58. L. et J. Morerrer. Nouvelle contribution a HE des Da
; ÉRIAIRES. Die Dico e MAR Ut UE NEA cn Se ACRS
Pure 59. A. BoRISSIAK. ‘Sur un nouveau représentant ie Rhinocéros g gigante
l'Oligocène d'Asie, Indricotherium asialicuM LR. {., N. Sp. Fo : s
2
DES MATIÈRES
TABLE
Fe Dern n — Sur la tectonique des Préalpes De Mere . de
solph (Haute-Savoie) (2 di Ms ren NRPRPE NE Lee EP RATE :
MACON, PROTAT FRÈRES, 1MPRIMEURS. Le gérant de la Soc. Géologu
0 DE LA 14 #73 De es ne "A Ua x
DE FRANCE. on
| CETTE REA FONDÉE LE 17 MARS ui j
4 ui Ê nr iii 1 1: EAU re | ty | *
QUATRIÈME SÉRIE SN TR
Nr PS :
| Ab TOME VINGT- TROISIÈME
Fascicuce 3-4.
(Feuilles! s 19. == Planches V-VIIL.
fu Rein _30 figures et cartes nn. le texte.
DER MER UN LT Dr AE V2 ee ON Lo ru
" PARIS
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DEEE RANCE
s _28, rue Sérpente, VI
coMPrE DE CHÈQUES. POSTAUX PARIS, N° 17 3-12
ane 1928. Ad
JANVIER 1924
| Gotisation : 50 fr. par an. F
Membres à vie : 4000 fr. — Membres perpétuels 2000 fe
> $ \
Arr. 2. — L'objet de la Sociélé est de concourir à Sie e
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol d
France, tant en lui-même que dans ses rapports avec Ris Arts nd Qu
et l'Agriculture. D DRE RAR j
Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est iii té. Les
çais et les Etrangers peuvent également en faire naqne I n'existe
distinction entre 1 Feb
une de ses séances par deux membres qui auront signé da: prés entation
et avoir été in SEE la séance suivante à Re RENE
Arr. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Séceles mo une
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été pré stsres «3
déterminé. . AE
Art. 53.— Un Bulletin périodique des travaux de la Sociélé est. délivre
gratuitement à chaque membre. : pie x
ART. 54. — La Société publie en outre des Mémoires, qui ne A pas
distribués gratuitement aux membres.
ART. 55. — Tous les travaux destinés à l'impression doivent £tre inédits
et avoir été présentés à une séance. VA
ART. 15. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs pie en | passant par
l'intermédiaire du Secrétariat, un He à part des communications insé-
rées au Bulletin. LA re) ENT
Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bibliothèque de à Société,
DATENT être empruntés par les membres... (Service des prêts).
d:3
1. Les personnes désirant Ris partie de la Société et ne one nl aucun
membre pour les présenter peuvent adresser une demande. au Secrét tariat, en
exposant les titres GR tRenE de leur admission.
ce à
JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAI JUIN NOVEMBRE DÉCEMBRE à CEE
Ra oo a Re 47 A AS
21, 48. AT 28, 19) /23 7
A PROPOS DE L'AGE DU SOULÈVEMENT
DE LA (CORDILLÈRE DE BOLIVIE
par Roman Koslowski!.
PLANCHE V
une note récente, le professeur Steinmann? fait une
des données sur lesquelles se sont basés les auteurs 4%
ricains E. W. Berry et Ch. Schuchert pour admettre que la +
Ilère de Bolivie a été soulevée au Pliocène, depuis le ASE
u de la mer jusqu’à son altitude actuelle. D’après Steinmann, |
seine fossile, recueillie près de Potosi, à une altitude d'en- SCA
4400 m. que Schuchert a décrit sous le nom de Discinisca +
ewaldi, en la considérant voisine de Discinisca lamellosa
u cours d'une excursion à Potosi, vers la fin de 1919, j'ai
‘occasion d'étudier la région. Je ne puis que confirmer l’ob- LIRE
ation de Steinmann en ce qui ‘concerne la position stratigra- F ï |
Dh ique de l'horizon à Discines : il se trouve nettement au- re
ites. Les roches des deux niveaux se ressemblent : Toutes
deux sont blanchâtres et contiennent des grains de quartz
par un ciment sériciteux et argileux. Examinée en lames
ces, la roche à plantes montre un fond argileux, au milieu
quel se trouvent disséminées des paillettes de séricite, des
gments anguleux, très fins (0,05 mm.) de quartz et des
cules de matière charbonneuse. La roche à Discines se
1. Note Frcutée à la séance du 5 février 1923.
STEINMANN G. Ucber die junge Hebung der Kordillere Sûüdamerikas. Geolo-
e Rundschau, Bd. XIII, Aeft 1.
. Bérry E. W. Fossils plants from Bolivia and their bearing upon the age
iplift of the Eastern Andes. Proced. U. S. Nat. Mus., vol. 54, 1919 ;
jublié séparément le 27 octobre 1917.
#2 k
septembre 1923. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIIT. — 5.
R. KOSLOWSKI |
.B8
compose des grains de quartz, d'environ 0,5 mm. unis par
un ciment de séricite, peu abondant ; elle ne detieone aucune
trace de substance db ee
Mes échantillons de Discine appartiennent certainement à
l'espèce décrite et figurée par Schu- Ne
Ÿ . chert : leur valve dorsale a un à
crochet submarginal et un aplatisse-
Ÿ ment postérieur en forme d’aréa; son … us
bord postérieur est légèrement tron-
Fu6.1.— Orbiculoida Séngeualdi qué et sa surface est couverte de Ë
Valve dorsale vue du côté ex- fortes lamelles concentriques. J'ai M
terne etun fragmentdela valve eu la chance de trouver aussi un 3
ventrale montrant la face in- ent del l nel
terne avec le bourrelet pédon- LAS ACTEUR EN EN
culaire (b:p.), Gr. X 2/1. trant la face interne, laquelle n'a pas
été étudiée par Schuchert, n1 par
Steimmann. Or, sur cet échantillon, on distingue nettement un à
bourrelet pédonculaire, mais on constate l'absence de toute
trace de septum et de callosité interne (infernal pedicle-area)
qui entoure le foramen chez Discinisca. Il est done évident que
le fossile en question n’est pas une Discinisca, comme pensait
Schuchert, mais une Orbiculoidea, et comme tel appartient avec
toute probabilité au terrain paléozoïque, conformément à la
conclusion à laquelle est arrivée Steinmann.
La formation tertiaire à plantes aurait, d'après Steinmann, été.
plissée avec les terrains plus anciens de la Cordillère. ju pu
observer que la concordance entre la formation à plantes et les
couches paléozoïques sous-jacentes n’est qu'apparente et s'observe
là où ces dernières sont à peu près horizontales, comme cest le
cas de l'endroit où se trouve le gisement à Discines. Partout
ailleurs, vers l'Ouest et le Sud-Ouest du massif de Potosi, il y a
en général une discordance angulaire très nette entre les deux
formations, les couches tertiaires restant presque horizontales
et les schistes et grès paléozoïques plongeant de 60 à 75° vers
l'Ouest; en outre, la surface sur laquelle repose la formation
tertiaire est le plus souvent fortement ravinée. La forte inclinaiï-
son (jusqu'à 70° W) des couches tertiaires ne se voit que près
du massif éruptif et doit être attribuée au soulèvement sous
l’action du magma intrusif, car, à mesure quon s éloigne dela
ligne de contact, elle diminue et, à une distance eee
1000 m., les couches restent approximativement horizontales.
Donc, à mon avis, cette formation tertiaire est postérieure à la
phase principale de plissement de la Cordillère et s’est déposée
après que les couches plissées des terrains plus anciens (paléo-
ï
RE RE
A et P RD LLÈRE DE BOLIVIE
iques et APR sir subi une érosion prolongée, La dislo-
tion relativement faible de la formation tertiaire et l'aspect
ut à fait moderne de sa flore militent en faveur de son âge
récent.
_ Quant à l'altitude à laquelle s’est déposée cette formation,
es déductions qu'on a cru pouvoir tirer de la présence d’une
Discinisca devant être écartées, on ne peut utiliser que les
… données fournies par la flore fossile. Malheureusement, les
plantes fossiles ne donnent à ce sujet que des renseignements
… assez discutables, les mêmes espèces végétales pouvant se pré-
- senter à des altitudes très variables suivant les conditions celi-
à _matériques locales. Néanmoins, je signalerai une observation
_ assez suggestive.
…— La formation tertiaire de Corocoro, connue sous le nom de
…— « formation de las vetas », a fourni à Berry ! une flore très sem-
…— blable à celle de Potosi (19 espèces identiques sur 23 décrites).
… Ses affleurements occupent une grande étendue dans la partie
occidentale du bassin interandin, à une altitude moyenne de
- 4000 m. Dans la région de Chacarilla (environ 50 km. de Coro-
_coro); en outre de plantes fossiles représentées par des feuilles,
cette formation contient souvent des fragments de bois silicifié.
. M. le professeur Henri Lecomte a eu l’obligeance d'examiner à
- ma demande les coupes microscopiques d'un échantillon de ce
…—. bois. D'après ce savant botaniste, la structure du tissu paren-
— chymenteux autour des vaisseaux indique qu'il s'agit très pro-
… bablement d'une Césalpiniée (groupe dont Berry a trouvé, à
E Corocoro, quatre espèces à l’état des feuilles). En outre, ce bois
% ne montre presque aucune trace d’arrêts de croissance corres-
…— pondant à la saison froide et a dû croître, par conséquent, dans
… un climat chaud, sans oscillations thermiques annuelles sen-
D.
3 Il me paraît, qu'on en doit conclure, qu’à l'époque du dépôt
. de la formation de « las vetas », le re de la région où elle
- affleure était très différent de ce qu'il y est aujourd hui, ‘car
- actuellement l'hiver y est assez rigoureux et 1l gèle presque
. toutes les nuits pendant 6 à 8 mois. Mais, faut-il attribuer ce
D cn de climat à une augmentation considérable d'alti-
. tude ou serait-il plus légitime d admettre qu'à l’époque de la
_ flore de la formation dé « las vetas », la température générale
T7
… 1. Berry E. W. et SmGewazn J. T. The geology of the Corocoro Copper
“ District of Bolivia. The Johns Hopkins University Studies in Geology, Baïti-
more /n.21, 1992, :p.39-22.
+
60
de la surface de la terre était sensiblement plus élevée qu’au- Pa
jourd’hui et que, même à des grandes altitudes, l'hiver était
assez doux dans la zone intertropicale (le gisement de Chaca-
rilla se trouve à environ 17° 40’ de lat. S et à près de 4000 m.
d'altitude) pour permettre une croissance continue des plantes ?
Si l’âge de cette flore est vraiment pliocène, ce qui serait hors.
de doute d'après Berry, on pourrait presque négliger cette
dernière cause, car la température générale de la terre au
Pliocène ne devait pas se distinguer beaucoup de la tempéra-
ture actuelle. Dans ce cas, l'hypothèse d’un soulèvement très
important dans la Cordillère des Andes à la fin de l’ère tertiaire
pourrait seule expliquer le changement climatérique survenu.
Les études géomorphogéniques faites dans les Andes de la
Bolivie et du Pérou par Isaiah Bowman! ont apporté de nom-
breux faits qui plaident en faveur d’un tel soulèvement. D’après
ce géographe, à la phase de plissement a succédé dans les
Andes centrales une période d’érosion, à la fin de laquelle la
chaîne a été réduite à l'état de pénéplaine. Des restes peu dis-
séqués de pénéplaine occupent de vastes étendues dans la Cor-
dillère occidentale et, quoique plus fragmentaires, existent éga-
lement dans la Cordillère orientale. Les exemples les plus nets
que j'en ai observés existent dans la région comprise entre Oruro,.
Sacaca et Uncia, à une altitude d’environ 4500 m. Les couches
paléozoïques et crétacées plissées y sont coupées par une surface
d'érosion à peine ondulée, s'étendant sur plusieurs dizaines de
kilomètres et sur laquelle reposent des tufset des laves dacitiques,
probablement pliocènes (certainement antéglaciaires) en bancs
horizontaux. k
La dissection de la pénéplaine s’est effectuée, d'après Bow-
man, en deux cycles correspondant à deux phases de soulè-
vement postérieures à la pénéplanisation.
Comme je l'ai dit plus haut, la formation tertiaire dans. les
Andes de Bolivie est dans son ensemble discordante sur les
terrains paléozoïiques et crétacés plissés. Elle a dû se déposer
après le plissement de ces derniers terrains, dans le laps de
temps correspondant aux phases de soulèvement et d'érosion
qui lui ont succédé. Au début, le soulèvement a dû être
accompagné de mouvements tangentiels, tout au moins dans la
région centrale du bassin interandin où les couches inférieures
— celles qui m'ont fourni le bois silicifié à Chacarilla — forment
1. Bowman I. The Phisiography of the Central Andes (Amer. Journ. Science,
vol. XX VIII, 1909) et The Andes of Southern Peru, New York, 1916 (publié par
Amer. Geograph. Soc. of New York).
(à
Mais, à mesure qu'on monte dans la série, la dislocation des
— couches devient de moins en moins forte et, dans la partie supé-
_rieure on n'observe que des inclinaisons faibles accompagnées
+ de failles.
hé ,
ha à NE tel 4 dé | à
+ - t <<”
u
r
TRS TP Le De LU RER ED De TN UE Le
Les plantes que fournissent les couches inférieures de la for-
mation tertiaire (Corocoro, Chacarilla) indiquent un climat
uniformément chaud durant l’année. Par contre, les plantes
_quej ai recueillies dans les couches supérieures de cette forma-
tion, à Jancocata (près de Santiago, dép! La Paz), indiqueraient
d'après Berry! une température pas trop différente de celle
- d'aujourd'hui, mais une humidité plus grande. Ces conclusions
s'accordent avec l’idée d’un soulèvement progressif de la région
andine concomitant avec le dépôt de l'ensemble de la forma-
tion tertiaire. Ses couches inférieures se seraient déposées à une
altitude probablement inférieure à 1000 m. c'est-à-dire à un
niveau où dans la zone tropicale les variations annuelles de
température n'arrivent pas à produire des différences entre la
structure du bois d'automne et du bois de printemps. Ces
couches ont encore subi les effets du contre-coup du plissement
andin. Les couches supérieures se seraient formées à une alti-
tude beaucoup plus grande et n'ont été par suite que faiblement
disloquées.
J'ajouterai, que les terrains qui renferment dans différentes
localités du bassin interandin ({Calacoto, Ulloma, Ouest de
Chacarilla, Paria), à une altitude de près de 4000 m., des restes
de grands Mammifères fossiles, reposent en discordance très
nette sur l’ensemble de la formation tertiaire à plantes. Leurs
_ couches sont parfaitement horizontales et ont dù se déposer
après ou tout à fait vers la fin de la phase du soulèvement de la
Cordillère, à une altitude probablement peu différente de celle
qu elles occupent aujourd’hui.
1. Berry, Enwaro W. Contribution to the Palæobotany of Peru, Bolivia and
Chile. Johns Hopkins University Studies in Geology, n.4. Baltimore, 1922, p. 205.
EXPLICATION DE LA PLANCHE V
“ Fic. 1. — Bois silicifié de la formation tertiaire de « las retas » de Chacarilla.
Section transversale montrant trois anneaux d’accroissement annuel, dont
les limites (3 lignes verticales) sont à peine marquées (X 13).
Fic. 2. — Schiste tuffacé tertiaire de Cero de Potosi. Grains de quartz (blancs)
et fragments de matière charbonneuse (noirs) unis par un ciment (gris)
argileux et sériciteux. Lumière naturelle (X 50).
FiG. 3. — Grès micacé paléozoïque à Orbiculoidea Singevaldi ScaucaerrT, Grains
de quartz (blancs) unis par un ciment (gris) deséricite Lumière nat. (X 50).
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES CORALLINAGÉES FOSSILES
VI. Les MéLonésiées pu CALCAIRE PISOLITHIQUE
È DU BassiN DE Paris
par Me Paul Lemoine!
PLANCHE VI.
Les mers montiennes du Bassin de Paris paraissent avoir offert
des conditions favorables à l'existence des Mélohésiées : les
divers gisements de Calcaire pisolithique, Meulan, Vigny, Mon-
tainville, Ambleville, m'en ont fourni des échantillons intéres-
sants ; et si l'état actuel du gisement de Meudon ne permet plus
de 1e y rechercher, nous savons que Munier-Chalmas en faisait
récolter par ses élue Seules, les localités montiennes de
Laversines et du Mont-Aimé n ai pas montré jusqu'ici d'Algues
calcaires.
La formation montieune, terme de passage entre le Crétacé et
le Tertiaire, préoccupe à juste titre les géologues, qui, dans de
nombreuses discussions, ont cherché à élucider la question des
affinités crétacées ou tertiaires des fossiles montiens.
Tandis qu’au Crétacé une seule espèce a vécu dans le Bassin
de Paris, Archæolithothamnium lycoperdioides Micx. (— À. ceno-
manicum RoTtHPL.), quatre espèces au moins existaient au Mon-
tien ; ces espèces disparaîtront dans cette région à l'aurore des
temps tertiaires ? et l’on ne connaît de nouveau de Mélobésiées
qu'à l'époque des faluns de Touraine.
Il est fort curieux de constater l'absence des Mélebene et
même des Corallinacées en général dans les mers éocènes à Num-
mulites du Bassin de Paris, siriches au contraire en Dasycladacées:
il faut en chercher la cause soit dans la dessalure des eaux, soit dans
une profondeur insuffisante ; car pendant cette même période les
Mélobésiées vivent avec les Nummulites dans le Nummulitique
des Alpes, d'Italie, d'Espagne, du Nord de et même
du Midi de la France,
1. Note présentée à la séance du 19 février 1993.
2, La seule espèce du Tertiaire inférieur signalée dans le Bassin de Paris est
le Nullipora granulosa Micneuin trouvée à Ecos et Vernon (Eure). Or l'étude
d’une coupe de l'échantillon type de Michelin montre que ce fossile na aucune
structure organisée et doit être considéré comme une concrétion.
ÿ hi : |
| CORALLINACÉES FOSSILES | 63
- Lés espèces montiennes que je vais étudier sont dans un très
. bel état de conservation : plusieurs échantillons, en particulier
— l'un de ceux de Vigny, sont abondamment fructifiés. J’ai reconnu
…— dans des échantillons de Meulan l'espèce découverte par Gümbel
…— à Meudon et décrite sous le nom de Zifhothamnium parisiense;
“ainsi que je le montrerai, il s’agit en réalité d’un Archæolitho-
— fhamnium ; le genre Lithothamnium lui-même est représenté
E _par trois espèces que j'ai nommées Lithothamnium montainvil-
… lense de Montainville, Lithothamnium applanatum de Vigny,
- et Lithophyllum vignyense de Vigny. Dans une section mince
… d'une roche montienne de Ambleville (S.-et-0.) j'ai observé la
_ présence de Lithophyllum vignyense ; ceci me fait espérer que
…._ chacune des espèces sera retrouvée également dans d’autres gise-
… ments et Je souhaite qu'on les y recherche à l'avenir.
4 A titre de comparaison j'ai étudié une espèce montienne du
—. tuffeau de Ciply en Belgique, mais je n'en parlerai pas ic1, car
…. elle n’a aucune parenté avec les espèces du Bassin de Paris.
À op) 1) Archæolithothamnium parisiense (GumeeL) Le.
É Lithothamnium parisiense GümseL. Die sog. Nulliporen Erster Theil. AbA.
4 des H. bayer. Akad. d. Wiss. I, band XI, Abh. I. München 1871, p. 32,
— plu, fig. 8 a-b; Roruecerz. Zeitschr. Deutsch. geolog.Gesellsch, band XLIIT,
“. heft2, 4891, p. 304.
4
4 Gümbel a figuré de petites branches courtes provenant de « la
… Craie à pisolithes des environs de Paris » et les a nommées
… Lithothamnium parisiense. Munier-Chalmas connaissait l'espèce
de Gümbel, et sans doute est-ce celle qu'il recueillait à Meu-
. don ; mais il n’en a donné aucune description !, et aucun échan-
._ tillon d'Algue calcaire du Bassin de Paris ne figure dans la col-
… Jection de la Faculté des Sciences de Paris.
Il n’est plus possible à présent de rechercher à Meudon les
espèces qu'on pouvait encore y trouver vers 1900 ; mais, ainsi
“ qu'on le verra en con:parant les figures, Je crois avoir fretrouvé
… l'espèce de Gümbel (reproduite ici PL. VI, fig. 2) dans des échan-
tillons recueillis à Meulan. Ce sont (PI. VI, fig. { a à 1 f) de petits
…—. thalles de 6 à 8 mm. de longueur, en forme de courtes branches,
… soit simples, soit bifurquées, de 2 à 3 mm. de diamètre à la base
- et de 5 mm. au sommet ; Gümbel indiquait pour ses propres
… échantillons 3 à 4 mm. pour les branches principales.
+
‘4 1. Voici la phrase de Munier-Chalmas concernant ces Algues : « ...dansles faciès
. à Foraminifères (couches à Turritella montensis), avec des Lithothamnium rares
… efisolés désignés souvent sous le nom de pisolithes. Une espèce a été décrite par
Gümbel sous le nom de parisiense » (Muxier-CHarmas, B. S. G. F., [3], t. XXV,
p. 85, 1897). . ;
64 M®e PAUL LEMOINE
Ces branches se sont montrées stériles, de même d'ailleurs que
celles étudiées par Gümbel. Les cellules mesurent en coupe 10
_ à 30 de longueur et 8 à 20 y de largeur et sont disposées en ran-
gées ; ces dimensions ne correspondent pas à celles de Gümbel;
mais celles-ci sont en général tellement inexactes que Rothpletz
a dû les rectifier, chaque fois qu'il a eu l’occasion de réétudier
les plaques minces de Gümbel. foi
Dans le même gisement de Meulan, j'ai recueilli d’autres
échantillons de même structure qui me paraissent très vraisem-
blablement représenter les états évolutifs de cette même espèce.
2) Des échantillons de 2 cm. figurés(P1. VI, fig. { i et 1 j)ont l’as-
pect de croüûtes dont la surface est pourvue de mamelons ou sortes
de jeunes branches de 3 à 5 mm. de hauteur et 3 à 5 mm. de
diamètre ; si ces jeunes branches étaient séparées de la croûte
oo p0 ER do
FIG. 1.— SPORANGES D'UNE CROÛTE MAMELONNÉE
DE Arch. parisiense. — Echantillon figuré,
PI. VI, fig.1i.
F1G. 2. — Tissu DE LA MÊME CROÛTE
QUE FIG. 1. h, hypothalle: p, pé-
rithalle (région périphérique).
dont elles font partie, personne n’hésiterait à les rapporter à la
branche figurée par Gumbel et à leur donner le nom de pari-
siense ; aussi suis-je convaincue que ces échantillons repré-
sentent l'aspect normal de l'espèce dont les branches isolées
ne sont qu'un fragment ; il est à remarquer d’ailleurs que la
structure des branches isolées est beaucoup moins bien conser-
vée que celle des branches adhérentes aux croûtes, et quil en
est ainsi dans les espèces actuelles chaque fois que les branches
sont roulées par la mer.
Une section mince à travers un de ces mamelons de l’échan-
tilon figuré (fig. À 1), montre que les dimensions de cellules sont
très voisines de celles des cellules des branches isolées. Les cel-
lules de la région centrale mesurent 15 à 20 y de longueur, plus
rarement 20 à 32 y, et 10 à 28 y de largeur; les cellules de la
région périphérique dans laquelle se trouvent les sporanges
mesurent S à 20 y de longueur et 8 à 22 L de largeur, elles sont
figurées (fig. 2). :
Dans ces thalles j’ai eu la chance d’observer les sporanges ;
leur dimension est de 40 à 80 y >< 50 à 60 » ; leur aspect caracté-
CORALLINACÉES FOSSILES
ristique m'a conduit à ranger ces échantillons dans le genre
_ Archæolithothamnium.
_ 3) Enfin, dans le même gisement, on trouve des croûtes mame-
… Jonnées de 1 em. à 1 cm. 12 HER PI. VI, fig. {get 1 h) dont
épaisseur n'est que 2 à 4 mm. ; les mamelons ou indiqués,
mais ne sont pas encore dlérenties en Jeunes branches ; ces
-croûtes représentent un stade encore plus Jeune que le stade
précédent 2.
En coupe le tissu est composée de rangées de cellules de 15 à
30 y de longueur, atteignant 35 ÿ. dans la partie interne (fig. 3).
Au milieu du tissu sont les sporanges, du type Archæolitho-
thamnium, qui mesurent 50 à 100 y de hauteur et 30 à 50 y de
largeur ; la plupart ont 75 y (fig. #4).
À ul ci
_ (TI
Sel de da LE
*
F1G. 3. — Tissu PÉRITHALLIEN (PARTIE INTERNE) D'UNE
CROÛTE JEUNE DÉ À. parisiense. Echantillon figuré
BIEN este
DUC STE NET L'ON RES VEDT a.
Go[00 1 0R)
NN Fi1G. 4. — SPORANGES DE LA MÊME CROÛTE QUE FIG. 8.
En résumé je pense que ces divers échantillons appartiennent à
une même espèce qui, à l’état adulte, devait former une croûte
mamelonnée avec de courtes be : celles-ci, encore adhé-
rentes au thalle lorsqu'elles ont moins de 5 mm. de hauteur
(stade 2), ont au contraire été détachées de leur base lorsqu'elles
atteignaient 5 à 10 mm., et se récoltent alors à l’état isolé. La
formation des organes reproducteurs serait limitée à la croûte basi-
laire ou aux branches jeunes ; c’est pourquoi ils n'auraient pas été
jusqu'ici observés dans les branches détachées. La structure est
analogue dans les trois sortes d'échantillons, les cellules sont dis-
_ posées en rangées, et leur dimension est sensiblement la même
dans les trois cas.
L'hypothalle, peu développé, observé dans une croûte pourvue
de mamelons, est formé de files rigides dont les cellules
mesurent 17 à 30 y de longueur, de 7 à 10 y de largeur (fig. 2).
La structure de l'hypothalle, du périthalle, et celle des organes
reproducteurs concordent pour faire classer cette espèce dans le
genre Archæolithothamnium. L'analogie {d'aspect des branches
avec l'espèce de Gümbel m'a conduit à faire rentrer ces échantil-
lons dans le ZL. parisiense Güms. que je désigne par suite sous le
nom de Arch. parisiense Guus. {Le.).
Cette espèce paraît se différenciér nettement des espèces cré-
SL NS à DOS ES à à ci ds ‘hate |
re de
Vu
*
RP SN Se DER ee UE LE TU DE ee PET Le PR PE QT
GRR “M%e PAUL LEMOINE
tacées décrites par Rothpletz, et en particulier de l'Arch. ceno-
manicum du Crétacé de la Sarthe, que j'ai eu l’occasion d'étudier.
Arch. parisiense serait au contraire très voisine d’une espèce
du Crétacé supérieur de Fresville (Manche) dont je n'ai observé
que des débris dans une plaque mince d’un calcaire noduleux
que m'a communiqué M. H. Douvillé; les cellules du tissu.
mesuraient 23 à 35 » de longueur et 8 à 20 y de largeur, et les
sporanges 70 à 110 5, << 40 à 50 y. Cette espèce serait à recher-
cher dans ce faciès du Crétacé de la Manche. |
Lithothamnium applanatum n. sp.
Le Calcaire pisohthique de Vigny (S.-et-0.) m'a fourni plu-
sieurs échantillons d’une espèce qu'on trouvera figurée (PI. VI,
fig. 3); à la surface de fragments de roches, on observe des
croûtes planes ou légèrement ondulées, d’une épaisseur maximum
de 3/4 de mm.; la surface, unie,
AT] montre des sortes de stries concen-
triques. Une section de la roche
montre qu'elle est constituée par
plusieurs thalles superposés de cette
même espèce; les uns n’ont que 200 y
d'épaisseur, d'autres sont plus épais,
mais chacun d’eux a une épaisseur
constante sur toute sa longueur, aussi
allure régulière, tout en étant sou-
vent ondulée. Ceux dont l'épaisseur
n'est que de 200 à 250 y ne sont
constitués que par l’hypothalle formé
F1G. 5. — Coupe D'UNE CROÛTE
DE L. .applanatum.
rectangulaires-ovoïdes, ayant jusqu'à
65 y de longueur ; leur dimension moyenne est de 15 à 454.
x 12 à 22 ve 4
Dans les thalles de 300 à 800 y d'épaisseur, l’hypothalle
occupe la partie médiane, ses files se recourbent avec régularité
vers la partie supérieure, de même que vers la partie inférieure,
pour constituer deux périthalles identiques. Cette disposition est,
à l'époque actuelle, caractéristique de certaines espèces crustacées
qui reposent sur le substratum sans y adhérer. Les cellules du
périthalle sont semblables à celles de l’hypothalle, mais elles ne
paraissent pas dépasser #5
En résumé l'espèce est caractérisée par la grandeur de ses
leur section verticale a-t-elle une
de grandes cellules rectangulaires où
67
t du périthalle.
La seule espèce avec laquelle elle ait des caractères communs
po Lithothamnium Philippü Fosr., qui vit à l'époque actuelle
n Méditerranée el aux Canaries, et dde J'ai signalée pour la pre-
- mère fois à l’état fossile dans le Her de Calabre!, d'après
_ les matériaux de M. Gignoux.
Lithothamnium montainvillense n.sp.
La collection de géologie du Muséum d'Histoire naturelle
re un échantillon intéressant provenant de Montainville
À (S. -et-0.) ; à la surface d’un morceau de roche de 13 em. x 10 cm.
… environ, on observe un ZLithothamnium formant une croûte
eu épaisse d'environ 1/2 à 2 mm.
d'épaisseur (PI. VI, fig. 5); cette croûte
a épousé les inégalités de la surface
de la roche, et forme en certains
. points de sortes de petits mamelons
_ peu proéminents de 3 mm. de hauteur
et 2 à 5 mm. de diamètre.
_ La structure n’est pas très bien
“ conservée; on constate cependant
15 6) que la croûte est composée
d'un hypothalle PE développé formé F1G. 6.— PorTION D’UNE SECTION
de cellules de 6 à 18 0 de longueur et DE LA CROÛTE DE Lithotham-
7 à 6 y de largeur ; le périthalle qui nium montainvillense.
- le surmonte est formé de cellules de
- k à 10 y de longueur et 7 à 15 y de largeur, atteignant exception-
—… nellement 12 y de longueur; ces cellules sont souvent carrées ou
… même aplaties et plus larges que hautes. Le premier tissu péri-
… thallien ne dépasse pas 150 à 200 y d'épaisseur; la croissance
_ Subissait à à ce moment un temps d'arrêt, très visible sur la pré-
a
; seur de la croûte est atteinte par la formation superposée de plu-
. sieurs périthalles séparés par une ligne indiquant l'arrêt de crois-
. sance subi par l’Algue.
Lithophyllum vignyense n. sp.
_ Dans les parties sableuses du Calcaire pisolithique de Vigny,
F - j'ai recueilli un échantillon fructifié de cette espècenouvelle (PL VI,
4 fig. 4). Elle forme une croûte d'environ 3 cm. de diamètre, d'épais-
D OBS: G. F., [4], XIX, p.102, 1919.
_paration, et un nouveau périthalle Shi au premier ; l'épais- .
68 M PAUL LEMOINE
seur maximum de À mm., crénelée aux bords; la surface, ondu-
lée, montre quelques petites excroissances de ! mm., semblables …
à des débuts de tiges, éparses. Cette croûte est parsemée de nom-
breux conceptacles arrondis ou souvent déformés par leur jux-
taposition ; on les devine dans la partie inférieure de la figure ;
les uns ont un toit plat, faiblement bombés, d’autres sont percés
d'un petit orifice, d’autres, sans doute à un stade plus avancé
ont une partie déprimée au centre ; ils mesurent 400 à 700 y de
diamètre. |
La croûte montre une section d’une épaisseur très irrégulière ;
dans les parties les plus minces (jusqu'à 300 y d'épaisseur
_ environ), elle est constituée par l'hypothalle formé de rangées
concentriques de cellules de 20 à #5 4; comme les cloisons tan-
gentielles sont très minces, cette disposition s'efface lorsqu'on
F1G. 7. — Coupe D'UNE CROÛTE DE
L. vignyense. h, hypothalle ;
p, périthalle.
nt de toit This Soir ct ie té cd EEE usine ES
PET er
FiG. 8. — Coupe SCHÉMATIQUE D'UN
CONCEPTACLE DE L. vignyense.
Sp, Sporange; o, orifice de sortie
des spores.
he os diéess duat ét D | 4
l’observe au fort grossissement. Vers la partie supérieure de
l’'hypothalle quelques cellules plus petites indiquent le début du
périthalle ; çelui-ci est plus ou moins développé suivant l'épaisseur
de la croûte ; 1l est formé de rangées régulières séparées par des
cloisons horizontales continues et épaissies ; les cellules ont 10 à
30 p x 8 à 20 y, fréquemment 12 à 25 y x 8 à 20 p.
Dans un fragment de croûte j'ai observé une coupe verticale |
de conceptacle renfermant quatre sporanges de 160 y de lon-
gueur et 55 à 75 p de largeur ; trois de ces sporanges sont sur-
montés de canaux de sortie ; ce caractère est presque générale-
ment l'apanage des espèces du genre Lithothamnium; mais dans
L. vignyense la structure est absolument caractéristique de
celles du genre Zithophyllum. A l'époque actuelle quelques
- à celle de Z. vignyense de Vigny ; cette coupe, d’une épaisseur
de 375 y, est constituée par l'hypothalle formé de rangées,
avec un début de périthalle à la partie supérieure. L'espèce
serait à rechercher à Ambleville, si on peut l'y découvrir à l'état
isolé.
En résumé l'étude qui précède montre à l’époque montienne
. l'existence de quelques intéressantes espèces de Mélobésiées qui
Éclont dl rh
se sont trouvées admirablement conservées dans leur structure
aussi bien que dans leur aspect extérieur ; l’étude de ces quatre
espèces montre l'existence au Montien des nie principaux genres
de Mélobésiées connus à l’état fossile : M nn
Lithothamnium et Lithophyllum ; au contraire les Corallinées
n'ont pas montré de représentants.
Ces espèces ne paraissent pas avoir de parenté avec les espèces
crétacées décrites Jusqu'ici; mais Arch. parisiense Güus. paraît
très voisine d'une espèce non décrite du Crétacé supérieur de
Fresville (Manche), observée seulement en plaque mince.
D'autre part il y a lieu de noter la parenté de ZLifhothamnium
applanatum avec une espèce du Quaternaire et de la Méditerra-
née actuelle, Lifhothamnium Philippii Fose., dont on peut la con-
- sidérer comme l'ancêtre probable.
EXPLICATION DE LA PLANCHE VI
- FiG. da à 1f, — petites branches de Archæolilhothamnium parisiense, vraisem-
blablement détachées d’une crcûte basilaire telle que celle figurée
en j.
1 à 1h, — croûtes de Arch. parisiense à peine mamelonnées, fructifiées
(stade jeune).
Ai et 1j, — croûtes de Arch parisiense avec mamelons, fructifiées (stade
adulte).
Tous ces échantillons proviennent de Meulan (S.-et-O.).
— 2. — Figure-type de Lithothamnium parisiense Gümeer.
— 3. — Jithothamnium applanalum de Vigny (S.-et-O.).
— 4. — Lithophyllum vignyense de Vigny (S.-et-0.). On voit les conceptacles
dans la partie inférieure droite de la figure.
— 5. — Litholhamnium montainvillense de Montainville.
Tous ces échantillons sont photographiés grandeur naturelle; ils font partie
de la collection de Géologie du MuséumNational d'Histoire naturelle à Paris.
LA FAUNE DU TITHONIQUE INFÉRIEUR
DES RÉGIONS SUBALPINES
ET SES RAPPORTS AVEC CELLE DU JURA FRANCONIEN
par F. Blanchet !
Dans un ouvrage récent?, M. Th. Schneid décrit une faune …
nouvelle du Jura franconien quil attribue au Tithonique supérieur.
Cet auteur distingue dans le Tithonique les zones paléontolo-
giques suivantes :
TITHONIQUE SUPÉRIEUR
2. Zone à Hoplites Malbosi Picr. sp. et Hoplites occilanicus Prcr.
sp.
1. Zone à Berriasella ciliata Scunen, Perisphinctes dicratus Soun.
et Pseudouirgatites palmatus Son.
TiTHONIQUE INFÉRIEUR
3. Zone à Virgalosphincles vimineus Sc.
2. Zone à Oppelia done OpPr. sp. et Oppelia steraspis Opr.
Sp.
1. Zone à Waagenia Beckeri NEuM. sp. et Holcostephanus Grave-
sianus D'ORB. sp.
I1 décrit en particulier un certain nombre d'espèces nouvelles
parmi lesquelles Perisphinctes penicillatus, P. jubatus, P. cϾs-
posus, P. Dacquei, P. ramosus, P. acuticostatus, P. diffusus,
Simoceras Rothpletzi, Berriasella ciliata, etc., qu'il attribue à la
zone inférieure du Tithonique supérieur, [RE qu'il est défini par
lui ci-dessus.
Il y a lieu de remarquer tout d abord que la zone à Waagenia
Beckeri que cet auteur place à la base du Tithonique est, d'une
façon générale, considérée comme faisant partie du Kiméridgien
supérieur et que la zone à Hoplites Malbosi doit être rapportée à
la base du Valanginien.
D'autre part, l'assimilation faite par M. Schneïd de la faune de
Neuburg à celle de Stramberg repose seulement sur les analo-
»
1. Note présentée à la séance du 19 février 1923.
2, Ta. Scaneip. Die Ammonitenfauna der Obertithonischen Kalke von Neuburs
A. D. Iena, 1915,
TITHONIQUE INF. SUBALPIN
que présentent les groupes les plus inférieurs tels que les
Polypiers, etc. ; mais les formes qui lui ont servi de terme de
jomparaison n'ont pas eu une évolution assez rapide pour per-
iettre de donner une affirmation aussi catégorique ; seule l’étude
: de la faune des Céphalopodes peut conduire à une conclusion
$ | définitive.
| L'étude d'un certain nombre de fossiles recueillis dans les car-
Diières de la petite colline de Rochefort près de Grenoble m'a per-
mis d'établir que ce gisement est nettement du Tifhonique infé-
rieur et la présence parmi ces fossiles d'un certain nombre d'es-
É - pèces identiques à celles que décrit M. Schneid à Neuburg m'au-
_ torise à considérer ces deux gisements comme ee
Il n'y a donc dès lors aucune raison de modifier, comme le
D hoce M. Schneïd, la division en zones adoptée pour cet étage
par M. Haug dans son remarquable traité de Géologie.
Parmi les formes provenant du gisement de Rochefort, j'ai
reconnu les espèces suivantes :
Sowerbyceras Loryi Mux.-CHarm.
…. 1875. Ammonites Loryi Héserr. B.S. G. K., 1875, (3), t. III, p. 388.
À 1875. Ammonites Loryi Pizcer et ne Rouen Lémenc, pl. v, fig. 3-5.
— Silenus FONTANNES et DumorriER. Crussol, pl. xv, fig. 2.
— — GEmMELLARo, Sopra alc. foss. ao pl. xvi, ‘fig. 1-3.
— sn Favre. Zone à À. Acanthicus, pl. 1, fig. 1, fig. 14-15,
49°
4870. Phylloceras As Fonrannes. Calc. du Château, pl. 1, fig. 6.
. 1889. Rhacophylliles Loryi Kizran. Andalousie, p. 62, pl. xxvir, fig. 3 a-b.
1890. — =" Toucas. Faunes des C. Tith. de l'Ardèche. B.S.
504 G. F., (3), t. 18, p. 576.
_ Cette espèce est représentée parmi les fossiles de Rochefort
- par un fragment très net sur lequel on distingue deux sillons
… bien caractéristiques de l’espèce. On y observe d'ailleurs très net-
tement la ligne cloisonnaire.
… Cette forme, surtout répandue dans la zone à Waagenia Bec-
… heri (calcaires massifs), se rencontre également dans le Titho-
4 pague inférieur du Sud-Est de la France.
“à Lissoceras elimatum Ore. sp.
à 1868. Ammonites elimatus Zirrec. Stramberg, p. 79, pl. x, fig. 1-7.
- 1890. Æaploceras elimatum Toucas. Couches du Tithon. de l'Ardèche. B. S.
É- GnH (5), 628 :pi593.
À Forme signalée par Toucas comme très commune dans les
… couches du Tithonique inférieur du Pouzin et représentée égale-
. ment par de nombreux exemplaires à Rochefort. Les trois échan-
j
e
se
4
k
72 SAIATIRS BUANCHETA SE 0
tillons bien conservés que je possède ne laissent aucun doute …
quant à cette attribution. L'un d'eux montre très nettement les
lignes cloisonnaires.
Aspidoceras altenense n'Ors. sp.
1847. Ammonites allenensis D'OrBieny, Pal. fr. Terr. Jur., t. I, p: 537,
pl. carv. |
1873. Aspidoceras altenense Neumayr, Die Sch. mit Asp. acanthicum, p. 1499,
pl. xLix, fig. 2.
1871. — — Favre, Z. à Amm. acanthicus des À. suisses,
pl. vu, fig. 5.
1878. — — pe Lorior, Z. à Amm. tenuilobatus de Baden,
p. 116, pl. xvur, fig. 4°
1879. — — FonrTannes, Descr. des Amm. des Calc. du chà-
teau de Crussol, p. 95, pl. xnr, fig. 3.
La forme que je rapporte à cette espèce n’a pu être complète-
ment dégagée, mais elle montre avec beaucoup de netteté, sur
un demi-tour environ, de très fines stries partant en faisceaux de
petits tubercules ombilicaux et dont la disposition générale cor-
respond assez exactement à celle de la figure de d'Orbigny.
De plus, la partie siphonale de la Fons cloisonnaire et la pre-
mière selle latérale, bien observables sur notre échantillon, pré-
sentent Jusque Ac les moindres détails les caractères de la
ligne cloisonnaire de cette espèce.
Perisphinctes contigquus CAruLLo sp.
Ammoniles contiquus So Calc. rosse ammonitiche delle Alpi
Venete, p. 214, pl. ui, fig. # a-b.
Perisphinctes contiquus Tone. Aelt. Tith:, p: 140 pleut
— — Toucas, C. du Tithon. de l'Ardèche, p- 581,
pl. x1v, fig. 4.
Trois de mes échantillons peuvent être rapportés avec certitude
à cette espèce ; l’un d'eux particulièrement bien conservé per-
met d'observer les tours internes ; légèrement plus évolute que
celui figuré par Catullo, il présente avec celui-ci de légères diffé-
rene dei la disposition des côtes ; la figure donnée par cet
auteur montre en effet des côtes Scillante généralement tri-
furquées ; dans la forme de Rochefort au contraire la simple
bifurcation est plus fréquente et à ce point de vue elle présente
de plus grandes analogies avec les figures de Zittel (Aelt. Tith.,
pl. 35, fig. 1-2) et de Toucas (pl iv, fig. 4); cette dernière
montre duera an des côtes trifurquées à un stade moins avancé.
Une empreinte de tour adulte recueillie dans le même gisement
montre, comme dans la figure de Zittel, des côtes primaires sail-
| laire de cette forme, représenté seulement par un fragment de
tour externe, est très semblable à celui figuré par Catullo.
_ Cette Pine caractérise le Tithonique Rio du Tyrol des
Le D the, de l'Appennin, des Alpes et de l’Andalousie.
Ge.
Perisphinctes pseudocolubrinus KicraAn (non REINECKE)
1870. Perisphinctes colubrinus Zirrez. Aelt. Tith., p. 107, pl. 1x, fig. 6,
A: pl. x, fig. 4-6.
1890. — NT le heures des ein delArdeèche
D” PAS ACER UN StEUS 1890 p. 580)
pl. x1v, fig. 1.
— pseudocolubrinus Kirran. Note stratigr. sur les envi-
rons de Sisteron. B.S. G. F.,(3),
(129, p. 019:
— — ScHnEID. Die Ammonitenfauna der
Obertith. Kalke von Neuburg A.
D., p. 24, pl. «1, fig. 7-7 a.
. Cette espèce est représentée par un échantillon assez bien con-
_ servé à côtes espacées à direction radiale, généralement bifur-
“quées vers le milieu des flancs ; les côtes simples sont rares et
ne s observent qu’au voisinage des constrictions. Exceptionnelle-
-ment, deux côtes primaires se réunissant près de l’ombilic.
4 Perisphinctes Gevreyi Toucas
1800. Perisphinctes Gevreyi Toucas. F. Tith. de l'Ardèche, p. 583, pl. xrv,
fig. 5.
… Cette forme, signalée par Toucas dans le Tifhonique inférieur
| Ée Pouzin (Ardèche), bien caractérisée par ses tours à section
Subcirculaire et ses côtes radiales rectilignes et saillantes assez
D oct bifurquées vers le milieu des flancs, est représen-
lée ici par un fragment de tour interne en assez mauvais état de
conservation. Cette forme semble être cantonnée dans le Titho-
- nique inférieur.
Perisphinctes Richteri Opr. sp.
1846. Ammonites macilentus var. Caruzro, Mem. geogn. pal. sulle Alpi
Venete, p. 141, pl. 7, fig. 30.
— Richteri Orpez, Zeitschr. d. Deutsch. Geol. Ges., Bd. 17,
p- 556.
1868. LHRTÈRE Richteri Zirre, Stramberg, p. 108, pl. xx, fig. 9-12.
“4 — — nee Faune des c. tith. de l'Ardèche. B. S.
| G. F. (3), t:m48, 1890, p. 580, pl. xiv, fig. 2.
Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXIIT. — 6.
a Le
FE _ 25 septembre 1923.
SL RU
PNR;
IL -
4
Fr 4 2 ?
Re F. BLANCHET
1895. Perisphinctes Alamitænsis Casrizzo et AGuiLerA, Fauna foss. de la
Serra de Catorca. Bol. de la Com. geol. de Mexico,
Bd AD 00 pl 2100 een An:
1899. — Richteri Sremiranskr, Monogr. Beschr. der Ammoni-
tengattung Perisphinctes, p. 203.
Un certain nombre d'échantillons généralement bien conser-
vés, mais représentés seulement par des fragments de tours,
présentent une grande analogie avec Perisphinctes Richteri Ope.
sp. Ils en diffèrent cependant (voir Zittel, Stramb., pl. xx,
fig. 9 et 11 et Toucas, Faune des calc. tith. de l'Ardèche,
pl. xiv, fig. 2) par l'existence de cotes plus fines et plus nom-
breuses mais dont la disposition, le mode de bifurcation et la
forme sont très identiques à la forme figurée par Oppel.
Par contre, ils diffèrent sensiblement de Perisphinctes subrich-
teri Rer. par leur plus grand nombre de côtes, plus fortement
infléchies vers l’avant; leur point de bifurcation ést plus rappro-
ché de l’ombilic.
Perisphinctes Burckhadtir n.sp.
1919. Virgatites sp. ind. Burcknarpr, Fauna jurasicas de la Sierras de
Symon, p. 39, pl. x1v, fig. 1-3.
Le seul échantillon de cette forme dont je dispose est repré-
senté par un fragment de tour adulte caractérisé par des côtes
très saillantes laissant entre elles un espace assez grand et forte-
ment concave. Ces côtes primaires se bifurquent généralement
vers le milieu des flancs, la côte antérieure restant simple, la
côte postérieure présentant une bifurcation vers le tiers externe.
Les côtes externes sont beaucoup moins saillantes que les côtes
primaires, celles-ci ayant plutôt l’aspect de véritables tubercules
tranchants et allongés dans une direction radiale.
Dans la forme jeune dont l'échantillon de Rochefort présente
aussi un fragment, l’ornementation est beaucoup plus atténuée.
On y dataae nettement des côtes radiales droites et beaucoup
plus nombreuses se bifurquant assez régulièrement vers le tiers 3
externe.
Cette forme se distingue aisément des autres espèces à côtes
saillantes et notamment de Perisph. crussoliensis Fonr. sp., par
ses côtes secondaires plus fines chez l'adulte et le plus grand
nombre de côtes primaires chez le jeune individu.
On pourrait également la rapprocher de Perisphinctes Garniert
Font. sp., mais cette dernière présente chez l’adulte des côtes
beaucoup moins saillantes et des flancs plus aplatis.
Par contre, la forme de Rochefort semble se rapporter assez |
TITHONIQUE INF. SUBALPIN 75
exactement à la figure de M. Burckhardt (Faunas Jurassicas de
. Symon (Zacatecas) y Faunas Cretacicas de Zumpango del Rio
… (Guerrero), Znstituto geol. de Mexico, Bol. 33, p. 39, pl. xrv,
… fig. 1-3) et que cet auteur désigne à tort sous le nom générique
de Virgatites; je propose pour elle le nom de P. Burckhardti.
Cette espèce est signalée par Burckhardt dans le Portlandien
inférieur du Canon de Toboso (Mexique).
9 Perisphinctes (Aulacosphinctes) Dacquei Scunein
1915. Perisphinctes (Aulacosphinctes) Dacquei Scaneip, Die Ammoniten
fauna der Obertith. Kalke von Neuburg A. D., p. 57, pl. x, fig. 3-3 a-4.
Le \
Le fragment de tour adulte que je rapporte à cette espèce pré-
sente assez exactement les caractères de la figure de M. Schneid ;
…_ elle est caractérisée par des flancs aplatis et des côtes radiales
se bifurquant très régulièrement vers le tiers externe ; à partir
— du point de bifurcation, les côtes accusent une légère inflexion
vers l'avant.
Perisphinctes (Aulacosphinctes) penicillatus S :Hxein
— 1915. Perisphinctes(Aulacosphinctes)penicillatus Scnxer, Ammonitenfauna,
per plu fe-3ret 3.2; ebtpl.rir, fig. 3et 3 a.
… Je détermine sous ce nom un exemplaire de Rochefort très
—….voisin de la fig. 3 de la planche 11 de l'ouvrage de M. Schneïd.
— Les côtes sont falciformes, fortement infléchies vers l'avant,
décrivant sur la partie ventrale où elles passent sans interruption
une sorte de chevron. Ces côtes, assez larges et aplaties, sont
. bifurquées ou trifurquées et dans ce dernier cas la division se
fait en deux points différents ; la branche antérieure se détache
d'abord, assez près de l’ombilic et reste généralement simple ;
parfois cependant, elle se bifurque au voisinage de la région
…._ siphonale ; la seconde bifurcation se fait vers le milieu des flancs.
…— L'inflexion des côtes vers l'avant est surtout accentuée à partir
…— du tiers externe et la partie infléchie forme avec la direction
- générale primitive un angle voisin de 30°. Cette inflexion paraît
plus prononcée dans l’échantillon de Rochefort que dans la figure
de M. Schneid.
La ligne cloisonnaire n’a pu être observée.
Perisphinctes (Aulacosphinctes) jubatus Scanein
1915. Perisphinctes (Aulacosphinctes) jubatus Scnxein, Ammonitenfauna,
j P- 29, pl. I, fig. DHetrpia:
76 F. BLANCHET
Un de mes échantillons, représenté par la moitié d’un tour
d'âge moyen (stade de 7,5 cm. de diamètre), présente une orne-.
mentation remarquablement bien conservée et représentée par
des côtes fines, nombreuses, flexueuses et généralement bifur-
quées en deux points variables, tantôt vers le milieu des flancs,
tantôt vers le tiers intérieur ; ces côtes ne présentent pas d'inter-
ruption siphonale ; parfois deux côtes primaires se réunissent
vers l’ombilic, mais sont néanmoins bifurquées ; d’autres, assez
fréquentes, restent simples; de plus, cet échantillon présente
d’assez nombreuses constrictions ; enfin l’ornementation paraît
s'atténuer avec l’âge et la hauteur du tour augmente rapidement.
D'après les caractères précédents, je crois pouvoir rapporter
cette forme à la figure de M. Schneid (pl. 1, fig. 5-7). Celle-ci
présente cependant un moins grand nombre de côtes simples,
mais les nombreuses recherches bibliographiques auxquelles je
me suis livré ne m'ont pas permis de trouver une figure se rap-
prochant davantage de l’exemplaire de Rochefort.
La ligne cloisonnaire n'est pas observable.
Aptychus latus Vorrz
1837. Aptychus latus Vozrz, Leonh. und Bronn. Neues Jahrb., p. 436.
1863. Ammonites latus OPrez, Pal. Mittheil., (2), p. 256, pl. 72, fig. 1-2.
1868. Aptychus latus Picrer, Mél. Pal., p. 283, pl. #3, fig. 1-4.
L’exemplaire d'Aptychus ponctué provenant de Rochefort et
que Jj'attribue à cette espèce, est de plus petite taille que ceux
décrits par Pictet ; il est également légèrement plus étroit et, par
son angle apical plus ouvert, se rapproche surtout de la forme
que cet auteur décrit comme variété (pl. 45, fig. 3).
Semipecten (Hinnites) velatus Gorpr. sp.
Spondylus velatus Gorpruss, Petref. Germ., p. 94, pl. cv, fig. k.
4867. Hinnites velatus Prcrer, Mélanges paléontol. PP UDe 97.
Deux exemplaires qui, d’après leur ornementation formée de
côtes rayonnantes et de stries d’accroissement bosselées, appar- «
tiennent manifestement à cette espèce. On pourrait Saleen
les rapprocher de Hinnites occitanicus Pictr. mais elles diffèrent
de cette dernière par leur plus grand nombre de côtes radiales
intermédiaires.
Le
x *
Nous pouvons constater que cette association faunique, consi-
dérée dans son ensemble, diffère notablement des faunes du Titho-
PAT CN UE TE Te PUS ENS RE €
pe» mat pote
;
4
1
;
1
À
À
4
TITHONIQUE INF. SUBALPIN
77
à nique supérieur de la « fosse vocontienne » et des régions sub-
— alpines et en particulier de celles d’Aizy-sur-Noyarey et de Cho-
“ mérac qui sont incontestablement les plus riches gisements
… de ce sous-étage dans le Sud-Est de la France.
— [Le niveau de Chomérac, qui est l'équivalent de celui de Stram-
« berg présente bien quelques espèces communes avec celui de
— Rochefort telles que Lissoceras elimatum, Perisphinctes Richtert,
“etc.; mais ces espèces, dont la plupart atteignent leur maximum
au Tithonique supérieur, sont déjà représentées dans la partie
nférieure de cet étage [Le Pouzin (Ardèche), par exemple}. Par
contre, on ne rencontre pas dans la faune de Rochefort les
“caractères à tendances crétacées déjà si accentués dans le Titho-
“nique supérieur d'Aizy et de Chomérac (assez grand développe
- ment des Hoplitidés).
Si, au contraire, nous comparons cette faune avec celles du
… Tithonique inférieur de notre région, par exemple avec celle du
—…._Pouzin (Ardèche), on constate qué la plupart des espèces sont
communes au gisement de l’Ardèche et à celui de Rochefort à
l'exclusion des espèces de M. Schneïd.
Il résulte de cette étude que les fossiles recueillis à Rochefort
- caractérisent par leur ensemble un niveau compris entre celui de
Noyarey (base du Tithonique supérieur), c’est-à-direappartiennent
à la partie supérieure du Tithonique inférieur.
La faune de la Croix-de-Saint-Concors (Savoie) paraît appar-
tenir également à ce niveau ; M. Blondet, avocat à Chambéry,
: qui possède une remarquable collection de fossiles provenant de
4 ce gisement a bien voulu me communiquer une liste sommaire
— de quelques-unes des espèces déterminées par lui; ce sont notam-
D ment :
Perisphinctes Gevreyi Toucas.
— Richteri Zirr. sp.
— penicillatus Scanei.
Sowerbyceras Loryi Mun.-CHaLm. sp.
Hinniles Velatus Gozpr. sp.
—._ En outre, parmi les fossiles non déterminés provenant de ce”
— même gisement et que M. Blondet a eu l’amabilité de me confier,
- jai reconnu un certain nombre de formes qui ne laissent aucun
- Neuburg. Cette intéressante faune devant faire prochainement
« l'objet d’une étude plus complète de la part de M. Blondet, je
- donnerai seulement ci-après l'énumération des espèces qui ont
été mises à ma disposition par ce paléontologiste. Ce sont:
78 F. BLANCHET
Perisphinctes pseudocolubrinus Kirran
1870. Perisphinctes colubrinus Zrrrer, Aelt: Tithon,, p. 407, pl fig. 6,
pl. x, fig. 4-6.
1890. —\, — Toucas, F: des c. Tith.,de lArdp 650
pl'xiv fe."
1895. — pseudocolubrinus Kiria, Note strat. sur les env. de «
Sisteron. B.S.G.F., (3),t. 23, p.679.
OV Me == SCHNEID, Die Ammonitenfauna, p.24,
pl. 1, fig. 7-7 a.
Un seul exemplaire typique.
Perisphinctes (Aulacosphinctes) Neoburgensis Scanem
1915. Perisphinctes (Aulacosphinceles) Neoburgensis SCHNEID, Ammoniten-
fauna, p. 59, pl. xix, fig. 4.
Deux beaux échantillons assez identiques à la figure de
M. Schneid, présentant cependant des côtes moins infléchies vers
l’avant et er des faisceaux plus vigoureux.
Perisphinctes (Aulacosphinctes) caesposus Scanein
1915. Perisphinctes (Aulacosphinctes) caeposus Scanein, Ammonitenfauna,
p. 34, pl. xu, fie. 3.
Cette forme à côtes fines et ondulées et à ombuilic étroit est
bien représentée à la Croix-de-Saint-Concors. Les quatre échan-
tillons que je rapporte à cette espèce diffèrent cependant de celui
figuré par M. Schneid, par l’absence de constrictions et par des
côtes légèrement plus fines et plus serrées.
Perisphinctes senex OpPe. sp.
1863. Ammoniles senexæ OPPez, Z. d. D. G. Ges., Bd. 17, p. 554.
1868. — — Lirrez, Strambere, p. 113, pl. xx, fig. 1-3.
1889. Perisphinctes senex Kizran, Mission d’'Andalousie, p. 655.
1890. — — Toucas, F. des c. tith. de l’Ardèche, p. 599,
pl. xvi, fig. 7-8.
Deux échantillons bien caractéristiques.
Perisphinctes eudichotomus Z1rr. sp.
1868. Ammonites eudichotomus Zirrez, Stramberg, p. 112, pl. 21, fig. 6-7.
1870. Perisphincles eudichotomus Zrrrez, Aelt. Ceph., Tithonbild. p. 109.
1875. — — WAAGEN, Kutch, p. 197, pl. 55, fig. 5.
1887. Ammonites filipleæ Quensr, Amm. des Schw. Jura, pl. 126, fig. 3.
1890. Perisphinctes eudichotomus Toucas, F. des c. tithon. de l'Ardèche,
p. 583.
1899. — — SrEMIRADZKI, Monogr. Beschr.der Ammo-
nitengatt. Perisphinctes, p. 195.
Forme signalée dans le Tithonique inférieur et moyen de la
fosse vocontienne.
in m it. de à éent
de. à ef ne UE LA rh
TITHONIQUE INF. SUBALPIN 79
Perisphinctes Burckhardti n. sp.
k : 4919. Virgatites sp. ind. Burcknarpr, F. Jurassicas de Symon, p.39, pl. x1v,
É fig. 1-3.
—. Je rapporte à cette nouvelle espèce un échantillon provenant
— de la Croix-de-Saint-Concors, représenté par un fragment de
— jour adulte très identique à l’exemplaire de Rochefort qui a fait
— précédemment l'objet d’une description spéciale.
Perisphinctes contiquus CAtuLLo sp.
— Plusieurs exemplaires bien typiques.
Perisphinctes progeron v. AMMmon
1875. Perisphinctes progeron L. v. Ammox.d. Jura-ablagerungen zw. Regens-
Lee burg u. Passau, p. 171, pl. 1, fig. 2.
M 1875. — — Neumayr, Die Amm. der Kreide, etc., Zeit-
ne schrift der deutsch.geol.Gesell.,1875,p. 921.
& 1877. — — pe Lorio, C. de la z. à Am. tenuilobatus,
M. Soc. pal. suisse, 1871. vol. IV, p. 71,
pl. x, fig. 1-2.
Un seul échantillon très complet. -
Perisphinctes |[Aulacosphinctes) dicratus Scunein
191%. Perisphinctes (Aulacosphincles) dicratus Scunein, die Géol. der
frankisch. Alb gwischen Eichstätt u. Neuburg A. D. Geogn. Jah-
resheft, 1914, pl.1x, fig. 3,3 a, 3 b et 1915, p. 14. :
Un seul spécimen que je rapporte à l'espèce de M. Schnéid
dont elle se rapproche beaucoup par la disposition des côtes et la
présence de constrictions. M. Schneid figure sous le nom de Per.
callodiscus, une autre forme très voisine de celle-ci (pl. 1x,
fig. 2) et qui, tout au plus, semble être une variété sans cons-
trictions de P. dicratus.
SAHQE ,
Fe La comparaison des listes de fossiles de Rochefort et de la
Croix-de-Saint-Concors démontre suffisamment l'identité de ces
faunes et par conséquent de leur âge ; il est particulièrement
intéressant de retrouver dans ces deux localités un certain
nombre des espèces décrites par M. Schneid. Cette remarquable
similitude entre les trois faunes de Neuburg, de la Croix-de-Saint-
. Concors et de Rochefort montre très nettement que la faune
décrite par M. Schneiïd dans le Jura franconien et attribuée par
cet auteur au Tithonique supérieur doit être rattachée au Titho-
nique inférieur et se montre notablement différente de celle du
Tithonique supérieur.
Nous pouvons, dans le tableau suivant, tout en apportant les
AD ON PAR
RE.
80 F. BLANCHET
: À
rectfications nécessaires à la classification adoptée par M. Schneïd,
résumer nos conclusions et donner un aperçu général sur la posi-
tion relative des principaux gisements tithoniques.
Le
# x
V'ALANGINIEN INFÉRIEUR (BERRIASIEN).
Zone à Berriasella Boissiert.
TiTHONIQUE SUPÉRIEUR.
2. Chomérac (Stramberg).
1. Aïzy-sur-Noyarey.
TITHONIQUE INFÉRIEUR.
2. Saint-Concors, Rochefort, Neuburg (— Diphyakalk).
1. Solenhofen (Z. à Oppelia lithographica).
KIMERIDGIEN.
Zone à Waagenia Becker.
C’est donc par suite d’une erreur du paléontologiste allemand
que la classification du Tithonique du Jura franconien ne sem-
blait pas devoir s'accorder avec celle adoptée par M. Haug.
Il estintéressant de faire remarquer que les idées synthétiques,
émises par l'éminent géologue français dans son savant traité de
géologie, sont une fois de plus confirmées et que la division
qu'il donne pour l'étage tithonique se retrouve dans la région étu-
diée par M. Schneïd bien que le Tithonique supérieur n'y soit
pas représenté. Il est d'autant plus intéressant de fixer l’âge
précis des couches à Céphalopodes de Franconie qu'elles sont en
relation avec des assises de faciès variés (récifal, à Spongiaires,
etc.) dont la position exacte dans la série suprajurassique se
trouve ainsi déterminée avec précision.
81
LES BRÈCHES SÉDIMENTAIRES ET LES BRÈCHES DE FRICTION
DANS LES TERRAINS À L'EMBOUCHURE DE LA BIDASSOA
Par Jacques de Lapparent!.
Dans notre « Etude lithologique des terrains crétacés de la
région d'Hendaye », nous avons mis en évidence l'importance
des brèches d'origine sédimentaire qui se trouvent interstratifiées
dans le complexe auquel les géologues pyrénéens donnent par-
fois le nom de Flysch. Nous rappellerons rapidement ici qu’elles
sont formées le plus souvent par l’union de matériaux empruntés
aux terrains paléozoïques (schistes et quartzites) à des matériaux
| provenant du démantèlement de calcaires à Foraminifères con-
temporains de l'époque de la mise en place des brèches. Le
ciment qui lie tous ces matériaux est lui-même un calcaire à
Foraminifères dont la nature lithologique est très voisine de
celle des calcaires qui sont en morceaux dans les brèches.
Ces brèches sont d’ailleurs architecturées, et non chaotiques
dans toute leur masse, présentant au toit et au mur de la couche
… des différences essentielles. C’est ainsi que le mur est toujours
argileux, tandis que le toit est formé par un sédiment constitué
par les matériaux mêmes de la brèche, mais en menus fragments,
et dont le grain se fait de plus en plus fin; le sédiment passant
ainsi à des calcaires bréchiques à Rosalines, à des calcaires à
Lagenas, et même à des calcaires à spicules. La puissance de
ces brèches est variable : certaines d’entre elles, d’allure len-
- ticulaire, atteignent 4 m. ; mais il est aussi de minces lits bré-
chiques ne dépassant pas quelques centimètres d'épaisseur, et
qui, à la dimension près des matériaux, se comportent exacte-
ment comme les brèches les plus puissantes. Beaucoup d’entre
. elles sont situées parmi des calcaires à Rosalines finement phyl-
liteux, verts ou roses, de délit conchoïde, et qui sont lithologi-
quement identiques aux « Couches rouges » des Alpes.
Nous avons retrouvé dans le Crétacé supérieur d’Irun (Espagne)
des brèches analogues, un peu moins chargées de matériaux cal-
caires et plus riches en matériaux anciens. Elles sont, eroyons-
nous, de l’âge de ce que nous avons nommé « les couches de
Haïcebea ». Elles forment des bancs dont la puissance ne parait
_1. Note présentée à la séance du 5 mars 1923.
82 : JACQUES DE LAPPARENT
pas supérieure à 70 em., qui alternent avec des calcaires à Fora-
minifères du même type que ceux qui constituent le ciment même
de la brèche. Les bancs de calcaires sont parfois bréchiques à
leur base.
Le caractère sédimentaire de ces brèches ne peut être mis en
doute, mais elles ont été parfois violemment atteintes par des
phénomènes de friction. Un très bel exemple de ce cas est fourni
par l'horizon bréchique qu’on trouve au Parc des sports d'Hen-
daye-plage et qu'on revoit à l'îlot de Lohia, au pied du parc
d'Abbadia. Il s’agit d'une brèche à ciment argileux et calcaro-
argileux emballant des morceaux de schistes anciens, de calcaires
crétacés à affinités coralliennes et de calcaires à Foramimifères.
Elle repose sur des bancs de calcaires à Foramimifères et elle
est surmontée par un gravier fait de menus fragments à con-
tours émoussés des matériaux mêmes de la brèche, présentant
ainsi le caractère architectural normal des brèches de la région.
Les phénomènes de friction qui ont atteint cet horizon ont été
violents. Les bancs de calcaires sur lesquels repose la brèche
sont parfois brisés et des paquets entiers en ont été renversés.
Les parties argileuses de la brèche se convertissent en schistes
étirés. :
Des phénomènes de friction, qui n’ont d'ailleurs pas nécessai-
rement même origine que les précédents, ont atteint dans la
région, des roches situées les unes sous le complexe dont nous
venons de rappeler les caractères et les autres au-dessus de lui.
Le Crétacé supérieur repose sur un ensemble qui d’une manière
générale est plus schisteux, plus gréseux et moins calcaire, et
qui confine aux grès tendres, psammites et grès durs du Trias.
Entre le poudingue inférieur du Trias et les premières couches
du Crétacé supérieur, des actions dynamiques ont provoqué la
formation de véritables brèches d'aspect purement chaotique. On
ne peut en observer de plus beau type que celui qui forme la
partie terminale du flancnord du Mont Saint-Martial près d'Irun.
La brèche est principalement faite des sédiments tendres du
Trias et de grès grossiers riches en fragments de phtanites.
Mais s'il s’agit ici d'une brèche dont l’origine est très certaine-
ment due à des actions dynamiques, il y a lieu de noter que, par
suite de renversements, elle confine parfois aux brèches sédimen-
taires du Crétacé supérieur, intercalées en banes parmi des cal-
caires à Foraminifères, de sorte que l’on peut observer l’un et
l’autre type de brèches en des points très voisins. Et comme la
brèche de friction dont nous parlons est parfois chargée de maté-
rlaux paléozoïques emballés par l’action d’un traînage après ren-
1
À
|
|
;
LES BRÈCHES A L'EMBOUCHURE DE LA BIDASSOA 83
PE *
versement, et que d'autre part les brèches sédimentaires inter-
stratifiées contiennent parfois de ces grès grossiers à débris de
phtanites qui sont parmi les matériaux de la brèche de friction,
on conçoit quil ne faut interpréter des affleurements isolés
qu'avec la plus grande circonspection.
Au-dessus du Crétacé supérieur on voit encore des brèches
qu’on peut aussi dire de friction mais qui ne mettent pas en évi-
dence des phénomènes d’ordre tectonique de mème type. Les
terrains qui marquent le passage du Danien à l’Hocène et dont
on observe un bel affleurement à la pointe du Jaizquibel entre
Fontarabie et le cap du Figuier, sont faits, vers Fontarabie, soit
de l'alternance de lits gréseux, de calcaires marneux, de calcaires
à Globigérines et Radiolaires, soit de l'alternance de lits de cal-
caires à Foraminifères et de schistes argileux. En certaines zones
lés lits de ces derniers calcaires ont été fragmentés et leurs débris
se voient emballés dans une masse de schistes argileux. Il y a
brèche de friction, mais dont l’origine paraît être due au seul
mouvement relatif des divers sédiments jouant dans le sens de
leur stratification.
Nous ne pensons pas que des géologues puissent s'étonner de
la coexistence en une même région de brèches sédimentaires et
de brèches de friction, et soient tentés d'interpréter identique-
ment les unes et les autres a priori. Pour nous nous ne croyons
pas que cette coexistence soit fortuite. Concevant, ainsi
que E. Argand l'a remarquablement mis en évidence la continuité
de la production des phénomènes tectoniques, nous admettons
volontiers avec ce savant que certaines brèches sédimentaires
sont, d’une certaine manière, une conséquence des phénomènes
tectoniques eux-mêmes, et nous croyons que là où elles se sont
produites il y avait chance que des phénomènes de friction se
produisissent ultérieurement. D'ailleurs ce quon a souvent
nommé brèches de friction, ou improprement mylonites, n’est à
notre sens, en bien des cas, que brèches sédimentaires qui se trou-
vaient en quelque sorte prédestinées à jalonner de plus ou moins
près les surfaces de discontinuité tectonique, ainsi que font par
exemple dans les Alpes, les brèches incontestablement sédimen-
taires du Chablais et du Télégraphe.
84 : , dé
LES TEMPS GLACIAIRES ET LEUR INFLUENCE SUR L'HUMANITÉ
PAR J. de Morgan !.
Mes longs voyages en Orient m'ayant mis à même d'étudier
les phénomènes glaciaires et alluviaux dans un grand nombre de
régions encore inexplorées à ce point de vue, j'ai été frappé de
l’importance considérable que prennent, dans les pays déser-
tiques, les dépôts d’alluvions, et j'ai compris le rôle majeur que
forcément ont joué, par rapport à l’homme, leur contemporain,
les phénomènes à la suite desquels le sol a pris l’aspect qu'il pré-
sente aujourd’hui.
Dans les déserts orientaux de l'Égypte et de la Mésopotamie,
la surface est restée en l’état où l’ont mis les phénomènes allu-
viaux de l’époque quaternaire : aucune végétation, aucun lam-
beau de terre végétale, aucune trace de la main de l'homme ne
vient voiler à la vue les témoins de la puissance des eaux écou-
lées depuis des milliers et des milliers d'années : rien ne s'est
modifié sur cet immense champ de batiulle de la nature, c'est un
livre grand ouvert, dans lequel le géologue peut lire les pages de
la plus ancienne histoire de l'humanité.
En Europe occidentale, sous un ciel moins pur, mais plus
favorable à la vie, la terre, peu après le dépôt des alluvions,
s'est couverte de végétation, de couches épaisses d’'humus, et
partout, les traces du grand travail des eaux ont disparu de la vue;
on ne les retrouve plus aujourd'hui que dans de rares excava-
tions artificielles, et dans les berges des cours d’eau. Il faut être
géologue très avisé pour savoir lire ces annales et, pour les
géologues eux-mêmes, les vues d'ensemble n’apparaissent que
sur les cartes couvertes de pointages correspondant à leurs obser-
vations. Aussi les conséquences du formidable travail des eaux
dans nos pays ne se présentent-elles pas dans toute leur
ampleur, comme elles se montrent en Orient, dans les régions
désertiques.
C'est donc en Orient que J'ai compris l’importance des phéno-
mènes diluviens par rapport à la vie humaine, c’est là que J'ai
jugé de la valeur des vieilles légendes, que je me suis rendu
compte des raisons pour lesquelles, dans la succession des indus-
1. Note présentée à la séance du 5 mars 1928.
de à |:
V'aEs at -Acé à EE di 2 F
LES TEMPS GLACIAIRES 85
À tries humaines, il existe une énorme lacune entre le Paléolithique
et l'Archéolithique. Il y a plus de vingt ans de cela; mais avant
. de parler de mes découvertes, il me fallait étendre mes études à
l'Afrique du Nord, à l'Occident de l'Europe, que je n'avais
“ jamais étudiés à ce point de vue. Aujourd'hui que les observations
— sur le terrain me sont pour toujours interdites, je crois le
— moment venu de soumettre à mes collègues les résultats d’études
. dans lesquelles j'ai cherché à m'expliquer les causes du dépeu-
plement de la terre aux temps quaternaires, et à suivre dans leur
évolution les familles qui ont échappé au désastre grâce à des
districts de survivance.
C'est à mes confrères en géologie que je m'adresse, et non aux
archéologues, à mes collègues qui se sont spécialisés dans l’étude
des temps quaternaires, je leur serai reconnaissant s'ils veulent
“ bien m'aider dans ma tâche, soit en apportant des matériaux
…—. nouveaux, soit en formulant les objections que mon exposé leur
suggérera. Mon but est d’atteindre la vérité, en me basant sur
— d'irréfutables preuves, nombreuses et discutées par les spécia-
… listes. |
Dans les lignes qui suivent je me suis efforcé d’être clair et
concis, Je n'ai pas jugé utile de fournir la bibliographie longue
et compliquée des sources, pour des faits connus de tous les géo-
—._ logues ; j'indiquerai seulement les références dans quelques cas
SpéCIaux.
Je pense qu'il est utile, en débutant, de rappeler quelques-
— unes des lois qui régissent le dépôt des alluvions, ne serait-ce
— quà titre d'aide-mémoire. |
x Tout banc d’alluvions est le produit d’érosions ayant eu lieu
—… en amont du point occupé par ce banc : il a été déposé soit par
… le courant qui a produit ces érosions, soit par un courant posté-
rieur et, en ce dernier cas, il y a eu remaniement d’alluvions
plus anciennes primitivement déposées en amont de leur position
._ actuelle.
. Quand un flot d’eau se répand sur un terrain plat, légèrement
—. incliné, les eaux tout d’abord, si elles sont assez violentes,
"
3
re
ie Poe
dénudent la surface et laissent en désordre, par bancs plus ou
moins allongés, des alluvions composées de galets à peine rou-
lés, puis elles creusent des sillons en profitant de la composition
plus ou moins dure du sol, .des fractures préexistantes, et ces sil-
lons se transforment en vallées de drainage des eaux postérieures,
soit d'infiltration, soit de surface.
Ê Quand une vallée est creusée, les eaux, en diminuant de
force, abandonnent au fond de leur chenal une couche plus ou
%
86 J. DE MORGAN
moins régulière d'alluvions classées mécaniquement, par bancs
allongés, et si un nouveau courant vient à passer dans la vallée,
ce courant creuse son chenal dans les alluvions anciennes, puis,
parfois, continue le creusement de la vallée dans les roches sédi-
mentaires sous-jacentes. Enfin :l laisse le fond de la nouvelle
vallée rempli de nouvelles alluvions. Il s’en suit que, dans une
valléeles terrassesalluvialesles plusélevées sont les plusanciennes.
La position d’une terrasse d’alluvions dans une vallée montre
à quel niveau se trouvait le fond de cette vallée lors du dépôt de
ce banc, mais ne fournit aucune indication quant à la hauteur à
laquelle se sont élevées les eaux, qui peuvent avoir couvert tout
le pays; et les plateaux, bien qu'étant inondés, ont pu n'être ni
érodés, ni recouverts d’alluvions; car l'action énergique du cou-
rant se concentrant dans la vallée, c’est là que se trouvent tous
les matériaux lourds charriés.
La violence du courant peut être approximativement évaluée
par la taille et le poids des plus gros matériaux charriés. Cette
violence dépend de la masse d’eau mise en mouvement, et de la
pente du fond de la vallée; mais cette pente peut diminuer ou
s’accroître, par suite de relèvements ou d'affaissements du sol, soit
sur toute la longueur de la vallée, soit dans une partie seule-
ment. Ces mouvements du sol peuvent entraîner soit de nou-
velles érosions, soit des remplissages alluviaux.
La succession des phénomènes alluviaux, dans une région
déterminée, peut donc être indiquée par la succession des ter-
rasses alluviales ;: mais souvent certains termes de la série ont
disparu. Elle est également déterminée par les ossements et les
témoins de l’industrie humaine que renferment les diverses ter-
rasses. En cas de remaniement des alluvions la date relative est
fournie par les restes des animaux les plus récents qui, d’ailleurs,
sont beaucoup moins roulés que ceux de la faune remaniée.
En ce qui concerne les restes de l’industrie, bien que les super-
positions chronologiques soient le plus souvent probables, elles ne
présentent pas toujours une sécurité absolue! ; car des sites d'A âges
divers, ont pu être lavés par des courants postérieurs d’origine
et de direction différente, et leurs restes déposés dans des bancs
d’alluvions se recouvrant en désordre. Une erreur de ce genre ne
peut être commise quand les restes de l’industrie sont accompa-
gnés par les ossements de la faune contemporaine du site lavé.
Telles sont les principales règles qui permettent de classer les
couches alluviales suivant leur époque relative. Comme on Île
1. J. ne MorGan. L'Anthropologie, 1907, p. 380.
Hs “HU SE dd DE à
RE
LES TEMPS GLACIAIRES 87
voit les indications que fournissent les alluvions présentent
beaucoup moins de garanties que les superpositions qu'on relève
dans les cavernes, où rien n'est venu troubler la succession des
dépôts.
Le creusement des vallées et le dépôt des alluvions sont
l'œuvre de courants qui, dans une même région, ont certaine-
ment été d'intensité fort variable, parfois même ces courants
n'ont fait que passer comme une trombe, ne laissant derrière eux
qu'un simple ruisseau. Leur cause initiale varie suivant les pays,
rupture de barrages glaciaires, fonte des glaciers, débâcles des
lacs, précipitations atmosphériques intenses ; et ces diverses
causes qui, dans certains cas se réunissent, voient parfois leurs
effets modifiés, dans une très large mesure, par des mouvements
du sol.
De nos jours encore se produisent, dans quelques pays, des
inondations d'une intensité effrayante : c’est, entre autres, le cas
pour les glaciers de l'Alaska. La sont des lacs de barrages gla-
ciaires, en nombre, et à des niveaux divers, en sorte que le lac
le plus élevé rompant sa digue de glace, précipite en aval ses
eaux, dont la trombe brise les barrages inférieurs et il en résulte
de formidables débàcles qui en quelques heures dévastent tout
le pays.
Quoi qu'il en soit, tout travail d'érosion ou de transport de
matériaux roulés par un courant exige une dépense de force vive
qui ne peut se produire que si, par sa masse, et par la pente suivant
laquelle il s'écoule, ce courant possède la puissance nécessaire.
Souvent cette puissance est de beaucoup supérieure à l'effort
nécessité par le transport des alluvions dont nous constatons
l'existence, c'est généralement le cas en ce qui concerne les galets
de silex provenant de la destruction des couches sédimentaires
crétacées ou tertiaires ; mais il n’est pas rare de rencontrer, au
milieu des silex roulés de petites dimensions, des blocs de grès
ou des troncs d'arbres silicifiés qui, par leur volume et leur poids,
permettent de juger de la puissance des eaux.
Aujourd'hui que la plupart des cours d’eau ont atteint leur
pente d'équilibre, que, presque dans tous les pays, les variations
de débit ne sont dues qu'à des accroissements plus ou moins
réguliers des précipitations atmosphériques, les fleuves, quand
ils sortent de leur lit, étendent au loin dans les vallées plates,
leurs eaux relativement calmes, et ces eaux ne déposent que des
Himops, alors que les mouvements de matériaux plus volumineux
et plus lourds ne se produisent que dans le chenal même et sur
ses bords ; encore le charriage n'est-il que bien peu de chose,
88 J. DE MORGAN
quand on compare les bancs de galets qui en résultent aujour-
d'hui à ceux laissés jadis par les courants quaternaires.
C'est le cas de la Loire, du Rhône, du Nil, du Gange, de l’In-
dus, du Tigre et de l’Euphrate, etc., de presque tous les grands
fleuves de nos jours, qu'il m'a été donné de voir dans les diverses
phases de leur attitude. La Loire et le Rhône roulent encore des
galets lors de leurs crues, tout au moins dans leur haut cours et
leur cours moyen. Le Nil, l’Indus, le Tigre et l'Euphrate ne
charrient que des sables et des limons, dès leur sortie des mon-
tagnes, et, cependant à l’époque des hautes eaux, leur courant
est fort violent. :
Au cours de mes voyages en Orient j'ai fréquemment assisté à
de formidables ruées d’eau, causées par de simples orages, jai
vu des campements de nomades, des troupeaux, emportés par
l’irruption soudaine de torrents gonflés par les pluies, et ces cata-
clysmes, d’une violence inouïe, qui paraissaient devoir tout
dévaster, ne laissaient aucune trace de leur passage, aucun dépôt
de graviers, en dehors du lit lui-même du cours d’eau : là les
bancs de sable et de galets avaient à peine changé de place, alors
que les arbres Siaea arrachés, que les cadavres des Honrnes et
des animaux s’en allaient au Ca à la dérive.
Dans les régions boisées, sous les tropiques, l’action des eaux,
en dehors du chenal des fleuves, est encore moins marquée que
dans les pays découverts : l’inondation s'étend au loin dans les
forêts, s'infiltre, pour ainsi dire, au milieu de l’enchevêtrement
des arbustes et des plantes du sous-bois : là, c’est à peine sl se
dépose quelques limons très fins ne laissant que des traces
inappréciables, et toute la force de la crue se concentre plus
encore dans le lit du fleuve, j'en ai vu de nombreux exemples
en Malaisie, aux Indes et en Indochine.
De ces constalations il résulte que le dépôt de la moindre
couche de cailloutis n’a pu se produire que sous l’action d’un
cours d’eau violent, et qu’on n’est pas en. droit de dire que le
retrait des glaciers scandinaves, lors de leur départ définitif, s’est
produit lentement et sans à-coup, sans inondations dévastatrices,
comme beaucoup de préhistoriens le pensent et l’écrivent, parce
qu'ils ne trouvent pas de traces de violences dans les dépôts.
La succession des couches établie par M. Ladrière!, géologue
1. Ann. de la Soc. Géol. du Nord, t. XVIII, p. 93 à 150 et 210 à TT Cf.
M. Boure. Une excursion dans le Quaternaire du Nord de la France. Anthrop.,
1899, p. 496.
39
lois, après une étude approfondie des dépôts quaternaires du
ord de la France, est très concluante à cet égard.
42. Limon supérieur, brun rougeàtre (Lerre à Ruissellement.
brique) ou Lehm [pierre polie, industrie
romaine (Abbeville)]?
“ |]. Limon fin, jaune d'ocre (Ergeron), conte- Eaux stagnantes ou sim-
M nant parfois des Succinées!{Ælephas primi- plement calmes.
à 7 genius (Abbeville)}.
_ 1G. Gravier ou cailloutis supérieur, ordinaire- Courant faible n’entraînant
à ment simple lit de petits éclats de silex. que des matières locales.
Parfois instruments mousliériens.
_ 9. Limon gris cendré, parfois avec Succinées Eauxstagnantes ou calmes.
- et débris végétaux.
- $. Limon fendillé, brun rouge, divisé enpetils Eauxstagnantes ou calmes.
Re” fragments.
… 7. Limon doux, jaunâtre, avec points char- Eaux stagnantes ou calmes,
3 boneux.
… 6 Limon panaché, gris el jaune, parfois sa- Courant faible.
0 bleux.
—. 5. Gravier oucailloutis moyen, à silex éclatés Courant moyen.
D LU peu roulés.
4. Limon noirâtre tourbeux. Eaux stagnantes ou calmes.
. 3. Glaise gris-verdàtre ou bleue, avec concré- Eaux stagnantes ou calmes.
Be" tions, débris végélaux, Succinées et
a. quelques éclats de silex. *
+ 2, Sable grossier argileux. Courant moyen.
—. À. Gravier inférieur à éléments assez volumi- Courant violent.
_ neux (ancien Diluvium gris). Parfois des
instruments chelléens, avec Elephas pri-
migenius et Rhinoceros tichorhinus.
à
"
8]
A Abbeville, d'Ault du Mesnil * a relevé une coupe analogue
à celle de M. Ladrière qu'on vient de lire.
- Ainsi dans tout le Nord-Ouest de la France les traces d’inonda-
… tions sont multiples, elles se manifestent soit par des dépôts
% d'eaux lentes ou stagnantes même, soit par des cailloutis trans-
_ portés par des na d'intensité re ou moins grande.
Les alluvions de la base renferment les restes d'une faune
_ voisine de celle du Pliocène supérieur. On y rencontre les trois
D te E. antiquus, E. primigenius, E. meridionalis, avec
- Rhinoceros Mercki, Hippopotamus major, Cervus Pl dh,
; _ Bison priscus, Sus es le Cheval, l'Ours, l'Hyène, etc.
y
È
*
>”
À
7
nu,
De
: C0)
… 1. Bon nombre des intervalles entre les chiffres correspondent à des phases de
— Sécheresse : mais certainement pour la plupart les limons représentent des inon-
— dations en dehors du chenal, inondations analogues à celles de la majeure partie
… de la Chaldée ou de la vallée du Nil aux hautes eaux.
- 2. D'Aucr pu Mesxir. Note sur le terrain quaternaire des environs d'Abbeville,
…—. Rev. Ecole Anthrop., 1896, p. 281.
DS Op. cit.
M5 novembre 1923. Bull. Soc. géol. Fr. (4), X XIII. — 7
p0 j. DE MORGAN
Il est à remarquer que toutes les coupes relevées par Ladrière,
d'Ault du Mesnil, M. Boule, Gosselet, etc., dans cette région et
en Belgique certe, Done ee dérmes formes de l’in-
dustrie paléolithique (sensu stricto)[ Chelléen, Acheuléen, Moustié-
rien], mais ne renferment pas de stations de entre archéoli-
thique! [Aurignacien, Solutréen, Magdalénien], bien quelles
s'étendent jusqu'à la pierre polie et à la civilisation romaine.
Il ne faudrait pas généraliser la portée des événements dont
l'étude des terrains du Nord-Ouest et du Nord de la France permet
de retrouver les traces, là sauf en quelques cas {n° 1, 5, 6, 10)
les inondations se sont produites sans violences; mais il n’en est
pas partout de même, à Saint-Acheul, entre autres, localité où
les courants paraissent avoir Joué un rôle beaucoup plus impor-
tant qu'aux environs de Lille, Si nous étions à même de porter M
sur la carte les fleuves quaternaires de cette région, ainsi que les
limites des crues, nous nous rendrions compte des dévastations
successives causées par les eaux, de l’origine des inondations et
plus aisément de leurs causes.
D'ailleurs à l’action des eaux en régime de crues, sont venus
se joindre d’autres agents qui ont singulièrement accru la puis-
sance destructive des inondations.’ Il ne faut pas juger, d’après
l'attitude actuelle de nos glaciers et de nos cours d’eau, de ce quit
s'est passé à l’époque quaternaire. J'ai parlé des étangs à barrages
de glace de l'Alaska, les mêmes phénomènes se sont produits.
dans l'Occident de l'Europe, mais sur une échelle proportionnée
à l'ampleur de la glaciation, c’est-à-dire dans des proportions
beaucoup plus grandes.
À cette époque la température moyenne état de beaucoup
inférieure à ce qu'elle est de nos jours et les hivers, très rigou-
reux, favorisaient sur tous les pays situés en dehors de la zone
glaciaire des tombées de neige considérables et la prise en glace
de tous les grands cours d’eau; puis quand arrivait le dégel, il
se produisait de formidables débâcles d’eau charriant d'énormes
glaçons, c'est ainsi que se sont trouvés transportés des blocs
que jamais les eaux seules n'auraient eu la force de mouvoir.
« L'exploitation de la carrière Meuf, à Gentilly, dit notre col-
Hg H. Douvillé (CR: Ac. Sc., t. 151, p. 630, 10 oct. 1910) à
mis à découvert, il y a quelques années, sur la ie du fond, de
fortes halo parallèles dont larme glaciaire semble cer-
taine ; elles ont été photographiées par M. Dollot, correspondant
1. Parfois, mais trèsrarement, on rencontre dans le Norddes instruments de type
archéolithique indécis.
RL D Éd dd sd +
LES TEMPS GLACIAIRES 91
du Muséum ; en outre on a signalé à diverses reprises l'existence
de blocs erratiques et j'ai observé moi-même dans le cailloutis
—. du limon, des blocs de granite qui ne pouvaient guère avoir été
transportés que par les glaces ».
— J'ai, moi-même, constaté dans les alluvions de la Somme et
… dans celles de la vallée de la Bresle (1877-1880), la présence
dans les alluvions et à la base des Loess de blocs d’un poids con-
sidérable ; c’étaient des grès et des poudingues complètement
— étrangers à la région, et la Picardie, comme le site de Gentilly,
— sontnotoirement en dehors de la plus grande extension glaciaire,
ce sont donc des phénomènes d'ordre secondaire qui ont produit
_ ces transports.
$ Plus au Nord, en Hollande, les phénomènes ont été tout autres
— que dans nos pays. Dans un récent travail!, M, J, van Baren a
— constaté des corrélations entre les dépôts fluviatiles du Rhin
—. inférieur et de la Meuse et les phénomènes glaciaires dans les
Alpes et la Scandinavie. Ainsi, au Nord-Est de la Picardie, de
— J'Artois et des Flandres, et à peu de distance, s’est manifestée
— l'action glaciaire du Nordet celle des Alpes. Devons-nous consi-
dérer les inondations successives de nos pays comme résultant
- de la fonte des derniers glaciers, ou les attribuer à des périodes
. de précipitations atmosphériques intenses, on ne saurait encore
—. se prononcer ; peut-être les deux causes sont-elles intervenues,
Si nous sortons de la région étudiée par les géologues et les
préhistoriens belges et français, si nous passons en Angleterre,
+ nous nous trouvons en présence de phénomènes analogues, mais
—…. tenant de plus près à l'action des glaciers scandinaves, alors que
— dans la région pyrénéenne, en Auvergne, dans les districts voi-
— sins des Alpes, l'importance des données cantonales s'accentue,
non seulement dans la conduite des glaciers, mais dans les phé-
nomènes résultant de la fonte des glaces et des glaciations hiver-
nales secondaires.
Pour Penck ?, l'envahissement des Alpes par les glaces, au
—. commencement de la période quaternaire, devrait être attribué
—. non pas à une augmentation des précipitations atmosphériques,
—. mais à un accroissement de la température moyenne annuelle, il
— s'en suit que la glaciation aurait sa cause dans la surrection du
—…. massif, et que les mouvements d'avancement et de recul des gla-
… ciers seraient dès lors dus à des oscillations du sol. Cette
5 1. J. van Banrex. Les dépôts diluviens et glaciaires de la Hollande. Compterendu
— par G.-F. Dorrrus. CR. Soc. Géol. de France, 6 nov. 1922.
2. Cf. A. Pexcx et E. Brückxer. Die Alpen im Eiszeitalter. Perrt 1909,
3. On sail que la température diminue de 1° par 180 m. d'élévation et qu'il suffit
de 3° à 4 pour passer d'un climat glaciaire à un climat interglaciaire. C'est
92 : J. DE MORGAN
explication n'est pas acceptée par tous les géologues, de même
que le nombre des phases d'avancement et de recul des glaces. …
Quoi qu'il en soit, aux abords de tous les massifs montagneux, on
rencontre les traces d’inondations dont les dernières et les moins
brutales, dans nos pays, paraissent avoir été contemporaines de
l'industrie moustiérienne. En ce qui concerne l'Occident de l'Eu- «
rope la date relative de ces événements paraît être bien établie.
Sinousquittons l'Europe pour gagner le Nord de l’Afrique, nous
rencontrons, là encore, de puissantes alluvions caillouteuses con-
tenant les restes d'uneindustrieassezspéciale (d’après M. Reygasse)
mais appartenant à diverses phases du Paléolithique. Les courants
qui ont causé les érosions et les alluvions de cette région sont-
ils dus à une surélévation des massifs montagneux de l'Atlas,
ou bien à un excès de précipitations atmosphériques, nous ne
saurions nous prononcer, mais toutes mes observations me portent
à croire que cette époque (chelléo-moustiérienne) fut une ère de
grandes précipitations, sous forme de pluies dans les pays méri- à
dionaux, et plutôt de neige dans les régions septentrionales. 4
Dans les déserts qui bordent l'Egypte, le système alluvial pré-
sente un aspect grandiose. Là, le sol, d’une complète aridité, a
conservé tous les caractères qu'il a pris aux temps quaternaires.
: Tous les hauts plateaux sont recouverts d’alluvions caillouteuses,
et c'est après ce premier dépôt que se sont creusées certaines val-
lées, telle que celle du Bahr-béla-Mâ, ou fleuve sans eau !; puis
les eaux de l'Afrique centrale ayant choisi la vallée actuelle du |
Nil pour leur écoulement à la mer, tout le reste du pays devint
un désert sans la moindre goutte d’eau, sans trace de végétation:
Une mouche même n'y peut vivre. |
On considère généralement qu'en Europe occidentale, les allu-
vions qui couvrent les plateaux se sont déposées au Pliocène : 1l
peut en être de même, en Egypte; mais certaines parties du
désert, entre la Thébaïde et l'oasis de Kharghièh, ont été habitées
par les Paléolithiques ; puis viennent les terrasses alluviales de
la vallée du Nil, toutes caractérisées par une industrie acheuléo-
moustiérienne.
D'où sont venus les courants qui ont répandu leurs alluvions
donc une surrection de 6 à 700 m. au minimum qui aurait suffi pour créer les
inlandsis de la Scandinavie, des Alpes, des Pyrénées, etc. Or nous rencontrons
sur les côtes de Norvège par mille mètres environ de fond la limite d'une terrasse
qui jadis a, semble-t-il, fait partie de la péninsule.
1. On peut se faire une idée de la violence des courants alluviaux quaternaires
en Egypte par la présence dans les alluvions de blocs d’une taille importante. Au
pied du Gébel Génelé, près du canal de Suez, on a trouvé un gros galet de calcaire
nummulitique, provenant de la Haute-Egypte et pesant plus d'un kilogramme.
LES TEMPS GLACIAIRES 93
dans le désert, puis creusé les vallées, qui, enfin, par des inon-
dations successives, ont créé les terrasses alluviales ? Certai-
… nement ils sont descendus de l'Afrique centrale, de la région
“ actuelle des grands lacs, et ce n'est pas la disparition de glaciers
— qui en a été la cause, c'est plutôt un accroissement des conden-
—._ sations atmosphériques. Malheureusement la région des lacs
…— n'est pas encore assez étudiée, pour que nous puissions donner à
— nos hypothèses une base scientifique sûre.
Quand, à la fin de la période tertiaire, l'Asie occidentale et
— J'Afrique orientale ont pris les reliefs que nous leur voyons de
— nos jours, les plissements et les brisures du sol ont formé de
vastes cavités sans écoulement : là, en Afrique centrale, se
seraient accumulées les eaux dans d'immenses lacs qui, rompant
un jour leurs digues naturelles, auraient provoqué un véritable
_ déluge; puis les plus grandes masses d'eau s'étant écoulées, ne
—… seraient plus survenues que des inondations de moindre impor-
—_ tance. Ce ne sont là, certes, que des suppositions, mais elles
paraissent être plausibles.
Si l’on examine la composition des alluvions, on trouve entre
Assouan et Thèbes, parmi les galets roulés, une foule de matières
étrangères à la vallée du Nil, ce sont des cornalines, des agates,
des calcédoines, des bois silicifiés, des quartz laiteux et hyalins,
etc. Plus loin, en descendant vers le Nord, on rencontre le silex
tertiaire dominant.
En Mésopotamie s'étend une couche immense d'alluvions eail-
. louteuses, banc épais, régulier, dans lequel, à partir de leur sor-
tie des montagnes, l'Euphrate et le Tigre ont creusé leur lit. La,
dans le désert syro-arabique, comme en Egypte, se montrent les
instruments paléolithiques.
$ Aux temps glaciaires le plateau iranien était couvert de glaces
— et de neiges!, il possédait ses glaciers sur ses chaines bordières ?
et, quand la glaciation a pris fin, des torrents d'une puissance
Er; 42 CAR
inouïe se sont précipités vers l'extérieur comme vers l'intérieur
— du plateau. Il en est résulté des deux côtés, au pied des mon-
— tagnes, des masses alluviales, atteignant plusieurs centaines de
&
mètres d'épaisseur. On en voit de superbes témoins sur les bords
— de la Mésopotamie et de la Susiane, provinces alors sous les
eaux du golfe Persique.
1. J. ne MorGax. Le plateau iranien pendant l’époque pléistocène, Rev. Ecole
anthrop., 1907, t. XVII, p. 213 sq.
2. L'allitude des principaux pics de ces chaînes est souvent supérieure à
9000 m. au Nord, le Démavend, dans l'Elbourz, atteint 6080 m., au Sud le Zérd-
é-Kouh, dans les monts Bakthyaris dépasse, 5000 m.
3. J. ne MorGax. Mission en Perse, t. III, 1 partie, 1905. Géol. stratigr.
94 J. DE MORGAN
Quant au plateau iranien, lui-même, pendant bien des siècles,
il est demeuré inhabitable, d’abord couvert de lacs, après la
fonte des neiges, il est resté en grande partie composé de bassins
fermés qui, peu à peu, se sont transformés en déserts salés.
Quelques cours d’eau cependant {le Séfid roud, le Gamas-âb ou
Kerkha, l'Ab-é-Diz, le Kâroun) sont parvenus à briser leurs bar-
rières et à s’écouler à la mer. Mais ce sont là des exceptions ; car
la plus grande partie du plateau se compose de bassins sans issue.
Plus loin vers l'Orient, aux Indes, sont encore de grandes
nappes d’alluvions, descendues de l'Himalaya et, dans ces bancs
de galets roulés, on trouve aussi des instruments paléolithiques
(ASE
Nous avons vu, en parlant du Nord de la France, que le
chronomètre le plus sûr est fourni par la paléontologie, que
c’est par la liste des animaux composant la faune qu'on peut éta-
blir la succession des périodes glaciaires et interglaciaires, qu'on
est autorisé à préciser les climats : malheureusement ce précieux
guide n'existe que pour nos pays; car nous ignorons encore tout
de la fauné quaternaire des autres régions. Serions-nous mieux
renseignés, d'ailleurs, que le climat n'ayant pas été le même
partout à la fois, les faunes ont différé suivant les régions, et il
serait bien difficile d'établir des synchronismes. Il est parfois très
difficile de fixer, par la paléontologie, l’'équivalence de couches
géologiques marines, alors que nous disposons de nombreux
invertébrés fossiles, ou de rapprocher des faunes de vertébrés très
bien représentées dans des ossuaires, tels que ceux de Pikermi,
de Maragha, d'Amérique du Sud. La difficulté sera plus grande
encore quand il faudra rechercher non pas le synchronisme relatif
entre deux faunes, mais l’équivalence précise suivant les divers
climats des différentes parties du monde à une même époque ; car
les phénomènes quaternaires sont de bien courte durée, par rap-
port à ceux des autres phases géologiques de l'histoire nn
On sait qué les Éléphants, tant en Afrique que dans l'Asie
méridionale ont, comme d’ailleurs beaucoup d’autres animaux,
l'habitude d'aller terminer leurs jours dans la profondeur des
forêts, en des lieux qu on nomme « cimetière des Éléphants ». Il
est à croire que l’ossuaire des grands pachydermes aux îles Lia-
khow, jadis reliées au continent sibérien, n'est autre qu'un
« cimetière de Mammouths ». Quant aux cadavres qu’on rencontre
dans les toundras, ils ne sont dans les glaces que par suite d'ac-
On sait combien est encore indécise l'époque des couches dans lesquelles
De a découvert, à Java, les restes du Pithécanthrope.
LES TEMPS GLACIAIRES
2
ce
3! . . LR ER
k eidents. Nous ne connaissons encore aucun cimetière des Elé-
phants quaternaires de nos pays, ce n'est pas dire qu'on n'en
découvrira jamais; mais on rencontre dans les alluvions leurs
ossements en grand nombre, accompagnés de ceux des autres
animaux de leur époque, fait, qui n’a pas lieu dans les régions
où la vie de ces animaux n’est pas troublée.
Souvent ces alluvions ont élé remaniées, et alors tous les osse-
ments sont en désordre, mais souvent aussi on trouve les sque-
lettes complets, c'est donc que le cadavre a été transporté par les
eaux, puis s’est arrêté dans un banc de galets, de sable ou de limon
car le transport des corps morts n’exige presque pas de courant.
En Sibérie les cadavres d'animaux éteints, morts par accident,
sontrares, alors que dans les alluvions de nos pays les ossements
épars et les squelettes complets sont d'une abondance extrême.
Il est à remarquer qu'on ne rencontre que très rarement des sque-
lettes ou des os d'animaux de petite taille dans nos alluvions ;
cela tient, assurément, à ce que les os de ces animaux n'ont pas
résisté au charriage ou plutôt aux agents chimiques contenus
dans le sol. Il en est de même pour l'homme, dont les restes ne
se sont conservés que dans Îles cavernes, en même temps que
ceux des bêtes de petite taille, grâce à la nature basique des eaux
d'infiltration.
Au cours des temps quaternaires les hommes, qui, pour la
plupart, vivaient de chasse et de pêche, étaient obligés de s'’éta-
blir dans les vallées, auprès des cours d’eau, au milieu des bois où
se tenait le gibier dont ils faisaient leur nourriture : aussi, pour la
plupart, les stations paléolithiques tant dans l'Occident euro-
péen, qu'en Orient, sont-elles situées dans les vallées. C'est là
que les inondations contemporaines de la dernière phase glaciaire
ou quelque peu postérieures sont venues achever de les détruire,
en même temps que les vertébrés de tout genre qui peuplaient les
forêts d’alors ; car cette extermination ne s’est pas produite d’un
seul coup, les restes qu'on rencontre de l'industrie moustiérienne
bien moins abondants que ceux de l’Acheuléen, paraissent indi-
quer que le dépeuplement était déjà très avancé quand a débuté
cette époque post-glaciaire.
Le dépeuplement d’une grande partie des continents, à cette
période, ne peut faire aucun doute, tout d'abord parce que nous
trouvons les restes des campements dans les alluvions, mais sur-
tout parce que la fin du Paléolithique (s. s.) marque dans un
grand nombre de régions les débuts d’un long hiatus dans les
industries de la pierre, hiatus qui serait inexplicable sans l'in-
tervention de causes violentes.
96 J. DE MORGAN
Pendant que je me livrais à l'étude des alluvions en Orient et |
en Tunisie, notre collègue H. Douvillé tirait de ses remarques
personnelles les mêmes conclusions que moi, quant au dépeuple=
ment quaternaire : « Examinons d'un peu près ces silex taillés,
dit-il (op. cit., 1910). Peut-on y voir des pièces. de rebut ou hors
d'usage, abandonnées par l'homme? Certainement non, presque.
toutes sont en parlait.état et quelques-unes même sont de véri-
tables œuvres d'art. On trouve dans ces gisements non seulement
les grosses pièces dites coups de poing, mais aussi des couteaux
à fines retouches, des grattoirs, etc., enfin tout l'outillage de
l'industrie humaine à cette époque. J’ai déjà dit que ces pièces
sont extrêmement nombreuses, 1l est donc impossible également
d'admettre qu'elles représentent des pièces accidentellement
perdues. Comment l'homme a-t-il pu abandonner ainsi ses armes
et ses outils, c'est-à-dire tout ce qui devait à cette époque cons-
tituer sa principale richesse ? Une seule explication semble pos-
sible : c’est que l’homme a été lui-même victime de l'invasion
des glaces, de l'aggravation de la rigueur du climat. »
« Refoulés d’abord par la progression des glaeiers qui s'avan-
çaient à la fois du Nord (Scandinavie), de l'Est (Vosges), et du
Sud (Plateau Central), les populations de cette époque ont vu
peu à peu se tarir leurs moyens d'existence; on sait que les
nomades des confins du Sahara sont presque à la merci d’une sai-
son exceptionnellement sèche, et qu’elles mourraient littéralement
de faim si l'on ne venait pas à leur secours. Tout aussi précaire
devait être la situation des hommes de l'époque glaciaire, dépour-
vus d’abris sérieux et d’ approvisionnements dursile Il a suffi
d'une série d'hivers de plus en plus rigoureux pour les faire dis-
paraître ; ils sont morts de faim et de ide À la fonte des neiges,
les premières inondations ont entrainé leurs cadavres à la mer.
Seuls les silex plus lourds sont restés sur place et ont été incor-
porés dans les cailloutis ».
Ces observations amènent le savant géologue à conclure :
« Les cailloutis et les limons! sont eux-mêmes le résultat des
inondations qui se sont produites à la fin de cette période (der-
nière phase glaciaire) au moment-de la fusion des neiges et quand
les glaces remplissaient encore les vallées. »
L'hiatus dans la succession des industries vient transformer ces
hypothèses en certitudes. D
Nous avons vu que dans le Nord et le Nord- Ouest de la France
1. H. Douvillé considère les limons comme étant d'origine alluviale et non
éolienne, et je partage son opinion pour tous ceux qu'il m'a été donné d'étudier
en Asie.
DORE NS PET PE NT JE PSS De PPIRT PE TE
4
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1
LES TEMPS GLACIAIRES
- cet hiatus commence après l'industrie paléolithique {s. s.)
- (moustiérienne). Or ilen est de même en Egypte, dans certaines
régions de l'Afrique, telle que le Somal, en Mésopotamie, aux
— Indes, en Amérique du Nord, et assurément dans d'autres parties
— des continents encore inexplorées à ce point de vue. Cet hiatus
…— à été de plus ou moins longue durée et plus ou moins complet
. suivant les contrées, parce qu'il a fallu aux survivants du cata-
| À clysme, cantonnés dans des districts restés en dehors des imonda-
tions, un temps plus ou moins long pour se développer numé-
[ie Hidement, et être à même de hi les pays encore inhabi-
è tés, soit par suite du dépeuplement, soit parce qu'ils étaient jadis
| couverts de glace. \
æ Dans l Do deut de l’Europe, les districts de survivance ont été
— nombreux, ou du moins nous en connaissons un un peu plus grand
nombre que dans les autres parties du monde, encore peu étu-.
— diées. On les rencontre dans le centre, le Sud- Dies et le Sud de
è la France !, dans le Nord de l'E Fennel Leur existence est indé-
Ÿ niable; car de cavernes montrent les industries archéolithiques
æ (Aurignacien, Solutréen, Magdalénien) faisant suite au Moustié-
— rien. La zone occupée par les gens d'industrie aurignacienne est
très restreinte, par rapport à celle qu'occupaient les Paléoli-
É thiques et ne nano pas à ses contours. Dans les régions
5 dépeuplées, on voil paraître sporadiquement des témoins d'indus-
trie archéolithique, très rares d’ailleurs ; mais prouvant que les
+ survivants ou mieux, leurs descendants ont fait à diverses époques
_ des tentatives de colonisation.
Dans l'Afrique du Nord, les abris sous roches du Capsien
indiquent la position des districts de survivance.
En Egypte, l'hiatus se prolonge ] jusqu à à l'arrivée d'hommes de
l'inlustrie néolithique (?), peut-être même énéolithique. Là, pas de
district de survivance, le relief du pays ne le permettant pas.
En Syrie l'existence de l'hiatus est douteuse encore, par suite
- de l’imprécision dans laquelle sont encore les études sur les
industries postérieures au Paléolithique, peut-être a-t-1l existé
dans les contreforts du Liban des districts de survivance.
En Mésopotamie la colonisation des plaines du Sud est énéo-
lithique, et s’il existe des districts de survivance, ils sont certai-
- nement situés dans le Nord*.
4e
.
- 1. Dordogne, Corrèze, Haute-Garonne, Basses-Pyrénées, Landes, Gironde, Cha-
- rente, Vienne, Indre, Allier, Yonne, Saône-et-Loire, d'après DÉCHELETTE, 1908,
t. I, p.128.
2. J. ne MorGax. Les stations préhist. de l’Alagheuz (Arménie russe). Rev.
Ecole anthrop., 1909, XIX° année, t. VI, p. 189-203.
98 __ J. DE MORGAN
Au pays des Somâlis, elle est néolithique; et les districts de Ê
survivance, s'il en a existé, sont encore inconnus.
Aux Indes, il paraît en être de même qu'en Mésopotamie, la
colonisation serait énéolithique, tout au plus néolithique, et les
districts de survivance ne sont pas encore connus, si toutefois il
en a existé, ce qui est à croire. |
Cette survivance est affirmée, dans l'Europe occidentale, par
l'existence de l'industrie aurignacienne qui, d’après les constata
tions de H. Breuil, procède du Moustiérien. Ailleurs, comme en
Tunisie, d'autres ie de l'industrie archéolithique, le Capsien,
enplacent l’Aurignacien de nos pays !.
Dans le Nord de l’Asie antérieure, au massif de l’Ararat (Ala-
gheuz), j'ai rencontré des instruments d'obsidienne, très patinés,
qui paraissent appartenir à une industrie archéolithique, mais mes
études, trop sommaires, auraient à être complétées, avant qu'on
fut à même d'affirmer, d’une manière sûre, l'existence dans ces
parages d'un district de survivance.
Ces districts de survivance, d’ailleurs, sont certainement très
nombreux dans les diverses parties du monde qui ont été
atteintes par les inondations, on reconnaîtra peu à peu leur exis-
tence ; mais ces constatations ne modifieront en rien l'ordre géné-
ral des choses.
Quant à la nature des industries qui ont succédé au Paléoli-.
thique (s. s.) elle n’est certainement pas uniforme dans tous les
pays, et il ne faudrait pas attribuer à la morphologie une impor-
tance primant tous les autres caractères. Avec la fin des inonda=
tions quaternaires, les conditions de la vie se sont transformées
et le régionalisme s’est établi ; s'il existe des analogies de formes
dans les industries des diverses régions, c'est bien one parce .
que les nécessités naturelles les imposaient : c'est ainsi qu'en
Tunisiele Capsien de Gafsa joue le même rôle que l’Aurignacien
de nos pays ?
Le professeur H. Breuil est d'avis que l’Aurignacien procède
du Moustiérien, mais que le passage s’est produit ailleurs qu'en
France. Je me range à son opinion très volontiers ; mais je ferai
observer que, même en France, nous sommes bien loin de con-
naître toutes les cavernes capables de nous éclairer à cet égard.
Bien qu'elle soit déjà connue, la coupe du remplissage de la
1. J. ne MorGaw, L. Carrran etP. Boupyx. Etude sur les stations préhistoriques
du Sud tunisien ds. Rev. Ecole anthrop., 1910, XX° année, t. IV, p. 105-228. -
2. Malheureusement bien des préhistoriens ne voient que par la morphologie
et veulent à tout prix qu'il ait existé des relations entre les peuples quand leurs
industries de la pierre se ressemblent. Cette manière d'envisager les questions
jette un trouble profond dansles études.
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LES TEMPS GLACIAIRES : 99
L caverne du château de Laussel(commune de Marquay, Dordogne),
fournit un très bon exemple des successions de la vie dans un
« district de survivance ». Je la donne ici grâce à l’obligeance du
professeur H. Breuil (in lité. 10 janvier 1923).
|
Magdalénien sup. latéralement.
Solutréen supérieur.
Proto-solutréen.
Aurignacien final.
= moyen.
= inférieur.
Moustiérien supérieur.
— ancien.
— à coups de poings.
Caverne de Laussel.
& & QUO I D ©
m
Ces sortes de coupes sont nombreuses, presque toutes ren-
ferment des lacunes qui ne peuvent être considérées que comme
étant locales ; mais en rapprochant un certain nombre de coupes
(La Ferrassie, le Trilobite, Laugerie Haute, Gargas, Castillo,
Isturitz, ete.), on établit la succession complète des industries
dans les districts de survivance de nos pays.
Je partage l'opinion du professeur M. Boule ! quand il porte à
10000 ans environ la date de la fin du régime glaciaire, en
mappuyant sur des données hante différente des
siennes, de celles de G. de Geer, Sarauw, Kjellmarck, etc. Cette
date ne peut pas être très ie pour que des gens vivant cinq
ou six mille ans avant nous aient été à même de conserver le sou-
venir d'un cataclysme aussi important par ses conséquences au
point de vue de la vie humaine : si ce grand événement avait été
plus lointain, les faits seraient entrés dans les ténèbres de l'oubli.
Chez les Grecs, la tradition du déluge et la légende de Deuca-
lion, père dHoilen ne peut être qu'une 00, d'origine
M ment récen 1 celle de ces vieux récits asiatiques rappelant
le grand cataclysme quaternaire dans des textes cunéiformes ?
remontant à une très haute antiquité. Si cette légende appartenait
réellement aux souvenirs de la famille hellénique, elle serait l'écho
de phénomènes qui se seraient passés au loin de l'Hellade ; car,
au temps où les eaux se sont déchaînées sur le monde, les Grecs
n étaient pas encore sortis du domaine de leurs ancêtres, et 1l ne
semble pas que ce domaine, la Sibérie, eût été touché par le cata-
clysme. Il fallait donc que le souvenir de la destruction des hommes
1. Les Hommes fossiles, 1921, p. 61. — Cf. G. ne Géer. À Geochronology of
the last 12000 years (Congrès géolog. intern. de Slockholm, 1910, p.241).
2, Cf. G. Masréro. Hist. anc. peuples orient. classiques, t. I, p. 566. Bibliogra-
phie, id., note 4.
100 [ J. DE MORGAN
fût encore bien vif en Asie Antérieure, pour quil # été
accueilli par des nouveaux venus, et inscrit dans leurs propres
annales légendaires. Nous aurions fort mauvais gré à ne pas tirer
de ces traditions non seulement la nature du phénomène des-
tructeur de l'humanité, mais l'assurance que les faits remontent
à des temps qui ne sont pas extrêmement reculés.
n'entre pas dans ma pensée d'attribuer le dépeuplement qua-
ternaire à un seul cataclysme, et d'unifier les causes et les effets
au point de les considérer comme absolument contemporains
dans toutes les parties du monde. Je pense qu'il s'agit d’une
période assez longue de phénomènes analogues, et non d’un cata-
clysme général subit, que, dans les détails, les causes ont été
multiples ; mais que les éléments dominants sont d'une part les
mouvements de recul définitif des glaciers, d'autre part un
accroissement considérable des précipitations atmosphériques
sous forme de pluie ou de neige suivant les climats locaux,
alors qu'autrefois elle se produisait surtout sous forme de neige.
Telles sont les explications que je crois pouvoir proposer de ce
fait indéniable qu'après la disparition des glaciers, c'est-à-dire à
la fin des industries paléolithiques dans nos pays, comme en
Afrique du Nord, comme en Asie, la population humaine de ces
régions a été asian Li © presque anéantie!. Bien
de personnes ont accueilli les raisons que je donne avec grande
satisfaction, quelques-unes m'opposent que dans nos paysonne «
trouve pas de traces de phénomènes violents lors de la disparition
des derniers glaciers quaternaires. J'ai montré plus haut, en par-
lant des grandes inondations de nos temps, que des phénomènes
de cette nature peuvent fort bien entraîner la destruction de la
faune, sur d'immenses étendus, sans pour cela avoir bouleversé
la surface du sol; que le dépeuplement des régions qu'il m a été
permis d'étudier ne peut faire aucun doute, et que, partout en
Orient, l'étude du terrain vient à l'appui des vieilles traditions
chaldéennes. Or, sans nous être communiqué nos observations,
après avoir étudié séparément, dans des champs complétement
différents sans même jamais nous être entretenus de ce sujet,
M. H. Douvillé et moi, nous arrivons aux mêmes conclusions.
Au point de vue de l'histoire de l'humanité, le fait est d'une
importance de premier ordre; car c'est des districts de survivance
qu'est partie la distribution actuelle des familles humaines sur les
1. Quelques auteurs ont cherché à expliquer le passage du Moustiérien à l'Au-
rignacien en invoquant l'invasion de tribus étrangères. Tout d’abord cette hypo-
thèse n'explique pas l'hiatus, ensuite elle tombe devant la généralisation du phé-
nomène, généralisation que seuls les événements d'ordre naturel peuyentcauser:
Ainsi rs ‘de nos lointains ancêtres se décom-
deux parties bien distinctes, la première, partant proba-
des temps tertiaires! et s Érrétant à la fin de la dernière
+
on quaternaire, est du domaine de la Géologie et la
débutant par les foyers de survivance, par l'industrie
olithique, et s'étendant jusqu'à nous, dec Men à l'his-
t À sa préface la préhistoire.
sait que l'existence des éolithes ne peut être prouvée (Cf. M. Boue.
_ des éolithes, l'An(hropologie, 1905, p. 263) parce qu'il est impossible de
entre les silex retouchés de main one et ceux produits par les
102
SUR LA GÉOLOGIE DE LA MINE DE SAN-NARCISO
(Massir DE LA FHaya)
ET LA TECTONIQUE DES PYRÉNÉES BASQUES è
PAR E. Fournier Er P. W. Stuart-Menteath !.
MM. Dallemagne-Paulin, P. Lamare etM. P. Viennot viennent M
de publier (CR. de la séance du 6 novembre 1923, n° 14,
p. 169-170 et CR. de la séance du 6 mars 1923, n° 5, p. 48-50),
de courtes notes, de nature à attirer à nouveau l'attention des
tectoniciens sur le si curieux massif de la Haya ?, sur la frontière
du pays basque espagnol (Feuilles de Saint-Jean-Pied-de-Port,
n° 238, et de Bayonne, n° 226). Nous croyons utile de préciser
ici quelques points de la géologie de cette intéressante région.
L'un de nous a suivi en détail les travaux de la mine dé San-
Nareiso, située entre Irun et Saint-Sébastien, et a pu constater
que le filon de galène et fluorine, jusque-là en plein rapport,
était, à 320 m. de profondeur, brusquement coupé par le gra-
nite du massif de la Haya et qu'avant d’avoir même atteint cette
profondeur, le filon était, à plusieurs niveaux, traversé par des
apophyses digitées de ce granite.
Avant d'arriver au point où les travaux d'exploitation ont été
abandonnés, on peut voir le granite pénétrer transversalement
des schistes micacés plissottés, dont l’inclinaison générale est
subhorizontale dans la charnière du pli. Ces schistes forment en
effet un anticlinal sur le flanc duquel, à 80 m. au-dessus du fond
de la mine, on observe un banc de calcaire fortement métamor-
phisé, appartenant probablement au Dévonien. La partie supé-
rieure des schistes est recouverte par des grès rouges et des con-
glomérats, identiques à ceux du Trias avoisinant : ces schistes
paraissent donc paléozoïques.
Entre le petit anticlinal dans lequel ont été creusées les gale-.
ries de la mine et le massif de la Haya, qui en est distant de
4 km., existe un synclinal de Cénomanien, englobant des lam-
beaux de Flysch crétacé, à la base duquel existent des cailloux
nettement roulés, indiquant la proximité d'un littoral. À la base
1. Note présentée à la séance du 9 avril 1923.
2. La montagne de la Haya est bien connue aussi, dans la région, sous le nom
de montagne des T'rois-Couronnes.
A
MINE DE SAN-NARCISO (PYRÉNÉES) 103
du Cénomanien indiscutable de ce synclinal, on a pu recueillir
17 espèces de Céphalopodes du Vraconien. Entre ce synclinal et
le granite de la Haya, on rencontre successivement des bandes
de Trias, de Carbonifère et de Dévonien. Des sondages faits dans
cètte région, en vue d'exploiter la galène et la fluorine, dans
des gites analogues à celui de la mine de San-Narciso, ont par-
tout rencontré le granite en profondeur, et les exploitations ont
été arrêtées sur cette roche.
On peut suivre, au SW, la bande anticlinale de San-Narciso et
. l'on voit le Lias fossilifère de cette bande se dédoubler pour for-
“
mer deux anticlinaux dont le plus interne renferme même un
noyau de Marnes irisées avec gypse et ophite, dont on peut
observer de beaux affleurements autour du village d'Astigarraga.
Nous avons déjà publié! plusieurs coupes de la région de la Hava
et de la partie comprise entre la Haya et Astigarraga (coupes de
la Haya, de la douane de San-Antonio, du ravin au Sud de San-
Antonio, du col d'Ispanaguire, de Carrica, d'Oyarzun, etc.) et
nous avons montré que, nulle part, ces coupes ne peuvent être
interprétées comme décelant l'existence d'une nappe.
Tout autour d’'Astigarraga, le Lias est normalement recouvert
par le Jurassique, le Crétacé inférieur, puis le Cénomanien, et
enfin le Flysch crétacé, très développé au-dessus du Cénomanien
hgnitifère de Hernani qui borde les montagnes.
Le Flysch, après le grand coude de la route aux montagnes,
se présente presque horizontal et discordant sur le Cénomanien,
le Vraconien, le Callovien, et le Lias exfrémement fossilifères.
On observe cette même discordance dans toute la bande de
Flysch crétacé, sur une longueur d’une vingtaine de kilomètres ;
par contre, 1l y a continuité absolue et concordance entre le Flyÿsch
crétacé, le Danien et l'Eocène qui le surmontent : cet Éocène
est parfaitement caractérisé par la présence de sept espèces de
Nummulites (voir Boletin Instituto Geologico de España, t. XX,
2e série, 1919) et n'est que la continuation de l'Éocène de Biar-
xitz, ainsi que l'un de nous l'a montré, dans les Comptes Rendus
de l'Académie des Sciences?.
Contrairement à ce que semblent eroire MM. Dallemagne-
Paulin et P. Lamare, le massif de la Haya appartient à une zone
tectonique très différente de celle à laquelle se rattache le monti-
1. Sruartr-Mexrearn. B. S. G. F., (3), XIX, pl. xx1. — E. Fournier. Études sur
les Pyrénées basques. Bull. serv. carte géol., t. XVIII, n° 121, p. 541-546, fig. 26-
81 et B. S. G. F., (4), XIIL, p. 199-201, fig. 11 et 12.
2. Sruarr-Menteara. CR. Ac.Sc., 11 juin 1894; 9 mai et 11 octobre 1920; 4 déc.
1922.
104 É. FOURNIER ET STUART-MENTEATH
eule de Moiné-Mendia ‘, qui est d’ailleurs situé à plus de 5) km.
de là, etil est paradoxal de chercher, dans la mine de San-Nar-
ciso, dont les principaux travaux a le noyés depuis
trente ans, des arguments en faveur d'une interprétation nap=
piste de Moiné-Mendia. M. Léon Bertrand lui-même, place San,
Narciso dans une nappe sous-pyrénéenne et Moiné-Mendia dans
une nappe prépyrénéenne d'origine différente.
Le massif de Moiné-Mendia fait intégralement partie du mas=…
sif ancien du Labourd, tandis que la zone tectonique de la Haya M
passe bien au Sud de ce massif, dont elle est séparée par une M
bande transgressive, presque ininterrompue, de Trias gréseux. Le
Dévonien et le Carbonifère de la zone de Véra, Alzate, Ibantelli
et Urdax, prolongement vers l'Est de la zone de la Haya, sont,
comme l'a bien figuré M. Termier sur la feuille de Saint-Jean-
Pied-de-Port, recouverts partout, en discordance, par les grès
triasiques.
Les mêmes grès triasiques reposent également, en diseordance
sur le Paléozoïque du flanc sud du massif du Labourd. On ne
saurait donc rattacher la Haya et le Labourd à une même nappe M
qui aurait passé sur les dits grès triasiques et si l'on voulait,
contre toute vraisemblance, voir dans cette région un charriage
gigantesque, on en serait réduit à considérer le Flysch de Bur-
guete, Roncevaux, Orbara, comme seréunissant souterrainement,
due part au Flysch crétacé de la Nive supérieure, et d'autre
part au Flycsh crétacé de la zone sous-pyrénéenne, qui s'étend
entre Hendaye, Cambo, le Nord d'Hasparren, etc.
Dans cette hypothèse, dont le moins qu’on puisse dire est
qu'elle « manque d’objectivité » ?, tous les massifs de Trias et de
Paléozoïque de la partie sud de la feuille de Bayonne et tous ceux
de la feuille de Saint-Jean-Pied-de-Port flofteraient sur le Flysch
crétacé, et il faudrait perdre tout espoir .de trouver jamais les
racines de cette immense nappe puisqu'il n’existe‘plus de Pa-
léozoïque plus au Sud.
Cette conception paradoxale peut avoir été suggérée par quatre
coupes de la thèse de Seunes (planches 2 et 3) figurant de petits
synelinaux de Cénomanien dans le: Paléozoïque et le gneiss.
Sur la feuille de Bayonne, Seunes a cependant bien reconnu que
les cipolins de Louhossoa étaient paléozoïques et il est en effet.
1. Sommet 374 au SSE d'Hélette, angle NE de la feuille de Saint-Jean-Pied-de-
Port.
2. Suivant la très heureuse expression employée par M. Savornin au sujet de la
tre nappe Triasico-Éocène du Tselfat. B. S. G.F., CR. sommaire n° 15,
1999, p. 186.
MINE DE SAN-NARCISO (PYRÉNÉES) 105
impossible de les interpréter comme plus récents que le Dévo-
mien du Labourd, qui présente souvent, plus au Sud, à son con-
tact avec le granite, de la chiastolite et d’autres minéraux de
métamorphisme, que l'on retrouve également dans les dits cipo-
ins. Le filon intrusif de granulite décomposée en kaolin qui, à
Louhossoa, traverse le gneiss et les quartzites, est également
parfaitement en place dans le massif ancien, sur le flanc nord
duquel le Cénomanien et le Flysch sont en {ransgression. Ce
derrier renfermant à sa base un conglomérat à cailloux par/fai-
tement roulés de granulite, de granite et de gneiss arrachés au
massif ancien, comme à Moiné-Mendia. À Ureuray, à 4 km. envi-
ron à l'WSW d'Hasparren, passe, entre le Jurassique et les gneiss
du Labourd une bande de Mésocrétacé et de schistes gréseux à
Fucoides crétacés reconnus déjà comme tels par Lory (B. S. G.
R., (2), XXIII, p. 831). Cette bande a été figurée, à tort, sur la
feuille de Bayonne comme entièrement jurassique et c'est par une
interprétation encore plus erronée qne certains auteurs ont inter-
prété la bande de Flysch comme Carbonifère. Onretrouve d’ailleurs
des affleurements de pegmalite et de schistes cristallins entre
Sant-Esteben et Armendarits, exactement dans l'angle SW de
la feuille d'Orthez, où les gneiss, les micaschistes et les roches
ceristallines broyées des zones de bordure du Labourdse retrouvent
indiscutablement au-dessous du Lias et de l’ophite comme l’un
de nous l’a déjà figuré ! dès 1913.
Un peu au Nord de Moiné-Mendia, la transgression du Flysch
sur le gneiss est encore plus visible et s'accentue davantage entre
Iholdy et Hélette. Quant aux conglomérats côtiers d'Hasparren,
ils sont situés entre le Flysch crétacé et les gneiss : ils ren-
ferment des galets de schistes à staurotide, mais aussi des blocs
de Cénomanien fossilifère, comme ceux des conglomérats de
Gotein qui reposent sur l’Albien ?.
Il existe de nombreuses autres preuves directes de l’inexistence
d'une telle nappe. Une des plus concluantes est celle fournie par la
coupe à l'Est et au Nord-Est de la « Fabrica de Orbaïceta », au N
de ce village où l’on voit les schistes du Silurien et du Coblentzien
(ce dernier fossilifère) recouverts, en discordance, par un pou-
dingue quartzeux qui les sépare du Cénomanien fossilifère, sur-
monte lui-même par le Flysch crétacé de Roncevaux et de Bur-
1 Hournier. B. S. G. F., (4), XIII, p. 186, fig. 2 et p. 194, fig. 7.
2. Nous conseillons aux géologues qui pourraient être tentés de prendre de
tels conglomérats pour des myloniles, d'aller voir ceux du pic d'Érocçaté, près
Béhérobie, dans lesquels des fossiles cénomaniens sont fixés sur des blocs d’ophite
et de conglomérats permiens.
12 janvier 1924. Bull. Soc, géol. Fr. (4), XXIII.— 8.
106 E. FOURNIER ET STUART-MENTEATH
guete. Les terrains paléozoïques (Silurien et Dévonien) de la Fabrica M
Reale, figurés par erreur comme crétacés sur la Carte géologique
à 1/80 000, apparaissent là sous le Crétacé, à la faveur de l’éro-.
sion produite par la petite rivière de Legarza, affluent de l'Yrati.
Cesterrains paléozoïques, qui appartiennent à la bande du col d’Iba-
ñeta passent sous le Crétacé d'Orgambidoaco-Lepoa et passent
également sous le Crétacé du versant espagnol. Le plongement
du Flysch crétacé sous le Paléozoïque, au N de Roncevaux, est
d’ailleurs un phénomène tout à fait naturel, puisque, dans la
plus grande partie de la bordure espagnole des Pyrénées
basques, les plis sont couchés vers le Sud. On ne saurait donc y
trouver, bien au contraire, un argument en faveur d'une nappe
qui aurait été charriée du Sud au Nord. Le Cénomanien monte,
en écharpe, jusqu'aux sommets à 900 m., au-dessus de Valearlos.
L'affleurement de grès du Trias inférieur, à Misquiri, sous le
Flysch crétacé, affleurement figuré sur la Feuille de Saint-Jean-
Pied-de-Port, vient confirmer d’une façon éclatante les faitssigna-
lés à la Fabrica de Orbaïceta. À Misquiri, un bourrelet formé de
Trias, Carbonifère et Dévonien, fait affleurer le Paléozoïque, avec
filons exploités, avec les mêmes minerais et les mêmes roches
que dans le Paléozoïque de Roncevaux, Valcarlos et la Fabrica,
mais sans granite niophite. Le Cénomanien à Urbitolina concava
typique, avec lignite de Hernani à sa base, borde le Flysch de la
cuvette de Roncevaux, comme il borde les cuvettes de San-Narciso
et de Sare. Cette dernière cuvette est extérieurement bordée par
un affleurement de Trias et de Carbonifère, presque entièrement
masqué par du Lias fossilifère et de l’'Albien à Ammonuites,
comme à Astigarraga. À la base de ce bourrelet de Sare, on trouve
des pointements du granite du Labourd, enraciné en profondeur,
comme au NW d'Armendarits (ce granite intrusif étant indépen-
dant des zones tectoniques).
Ce n’est qu’en faisant abstraction de tels faits que l’on peut
arriver à imaginer des charriages multiples et à figurer les grès
siliceux à Scolicia prisca QuArreFAGEs, des environs de Santan-
der, comme charriés sur le Danien, auquel ils succèdent norma-
lement, et à affirmer d'autre part que les mêmes grès à Scolicia
de la côte font partie du Klysch au-dessous de la nappe Nord-
Pyrénéenne de San-Narciso et que le Nummulitique de Biarritz
et Hendaye tourne vers le NW, loin de la côte espagnole (selon
les cartes de M. L. Bertrand). Le Boletin espagnol de 1919 et
1920, par une nouvelle carte dela Navarre et des coupes et pho-
tographies des environs de San-Narciso, a d’ailleurs déjà, en con-
formité avee la carte des Comptes-Rendus de 1894, réfuté les
principales erreurs d'interprétation de la structure de cette région.
L
4
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4
E
MINE DE SAN-NARCISO (PYRÉNÉES) 107
En ce qui concerne San-Narciso, la profondeur de la mine n’a
pas dépassé 320 m., à la veille de son abandon et de la vente de
ses machines. Le directeur de cette mine nous confirme que,
depuis 1893, on n'y a fait aucun travail d’excavation et qu'on
s'est contenté de traiter, dans une laverie, les restes de la pile
de débris extraits ; on ne peut donc que s'étonner de voir établir
des conclusions nouvelles, sur des constatations faites sans doute
surces débris remamiés, et contraires aux observations faites sur
place par l’un de nous, dans la mine elle-même, à l’époque où il
était possible d'accéder au fond, où il a vu extraire les dernières
racines de galène et de spath fluor, au milieu de puissantes apo-
physes granitiques (granitophyriques), qui coupaient transversa-
lement les schistes très micacés, subhorizontaux de la charnière
antichinale, en les redressant localement à leur contact, parfois
jusqu à la verticale.
On se trouvait là à l'entrée du granite massif, qui a partout
été rencontré dans la région comme subs{ratam, dans les galeries
de toutes les mines entourant la Haya et dans {ous les sondages
au diamant faits entre la Haya et San-Narciso. Contrairement à
ce que semble penser M. P. Lamare (Bull. S. G. F., CR. som-
maires, n° 12, séance du 21 juin 1920, p. 133, le bourrelet anti-
chinal de San-Narciso se continue dans la direction du Santiago-
Mendi avec une allure parfaitement normale. Les schistes qui
affleurent dans l’axe anticlinal d’Astigarraga n'ont rien de com-
mun avec ceux que l’on observe dans la bande synclinale qui passe
à plus d'un kilomètre au SE, et qui sont, en effet, du Flysch
crétacé : les schistes qui entourent le village d'Astigarraga, et
qui ont pour substratum le Trias et l’ophite, forment le noyau
d'une série érès fossilifère de Lias et de Jurassique, surmontée
elle-même par une série fossilifère renfermant du Cénomanien
indiscutable. Ces schistes sont en anticlinal et replongent vers le
Nord sous une série régulière de plus de 200 m. de Jurassique et
d'Infracrétacé surmontée par un beau marbre à Caprines du
Cénomanien, sur lequel le Flysch crétacé s'appuie normalement
et monte jusqu'aux sommets, exactement comme à Moiné-Mendia
et autres points de la bordure du Labourd, quant à l’allure du
Nummulitique par rapport aux formations secondaires de cette
région, elle a été fort exactement représentée dans les Bulletins
du Service espagnol !, où l'on peut voir très nettement que ces
formations suivent très normalement la côte espagnole vers le
SW, ce qui est en contradiction absolue avec l'allure tectonique
1. Viconre Kixpezan. Nota sobre el Eoceno de Guipuzcoa. Boletin Inst. geol.
de España, t. XX, 2° série, 1919 ett. XXI, 1920.
108 E. FOURNIER ET STUART-MENTEATH
esquissée par M. Léon Bertrand dans les cartes qu'il a publiées
dans le Bull. S. G. F., (4), XI, 1911, p. 148 à 152 (Séance du
20 mars 1911) et où 1l représente la bande nummulitique comme
filant vers le Nord-Ouest, loin de la côte espagnole.
Quant au massif de Moiné-Mendia, répétons que loin de four-
nir un appui à l'hypothèse des nappes, il fournit au contraire les
arguments les plus concluants contre l'hypothèse d'un charriage
d'ensemble du Labourd sur le Flysch crétacé, qui repose sur lui.
normalement, nettement en discordance à 30° ; le contact est
bien visible et accompagné de poudinques, à éléments parfaite-
ment arrondis, empruntés aux gneiss et granulites sous-jacents.
Le massif de Moiné-Mendia fait partie du massif autochtone du
Labourd, dont il n'est en quelque sorte qu'un promontoire que
l'érosion a dépouillé, vers Hélette, de son manteau de Flysch
crétacé !. Dans le Bois de Hochalandia, plus au SE (Feuille de
Mauléon, quart NW), on retrouve, dans le Flysch, des conglo-
mérats analogues à ceux de Moiné-Mendia, mais renfermant des
blocs d’ophite et de granulites du Labourd, dont quelques-uns
ont un volume de plus de 1 m. cube?. Ces blocs sont englobés
dans le Flysch; ils n'ont donc pas été charriés sur lui. Entre
Méharin Saint-Estében (Feuille d'Orthez, SW), Armendarits et
Tholdy (Feuille de Mauléon NW), de nombreux pointements de
gneiss du Labourd, sous le Crétacé, parfois même sous le Juras-
sique, ne laissent aucun doute sur la transgressivité de ces for-
mations et sur l’origine indubitablement autochtone des gneiss,
granites, et granulites du Labourd ;.
à pe dE nt ndms ee" mi dde tan my dre ln pi art ce) ce ut Et Cite LE
1. Voir E. Fournier. B. S. G.F., (4), VII, 1907, p. 155-156 ; chid., (4), XX,
1913, p. 197.
2. E. Fournier. Études sur les Pyrénées basques. Bull. Serv. Carte géol., 4
t. XVIII, n° 121, p. 53-54 et fig. 25.
3. Pour le Flysch de Moiné-Mendia et San-Narciso, voir : SruaArr-MENTEATH:
B. S. G. F., 1881, p. 304-333 et 1886, p. 587-607 ; complétés par douze notes |
subséquentes. |
td nsc
109
SUR LA DÉCOUVERTE DU BARTONIEN
SUR LE REVERS NORD DES ALPILLES (BOUCHES-DU-RHÔNE)
Par P. de Brun et C. Chatelet !.
A l'époque où fut publiée (1888) la feuille d'Avignon n° 222,
de la Carte géologique de France, toutes les couches terrestres
et lacustres de l'Éocène figurèrent dans une même notation
compréhensive (c°) avec celles du Crétacé supérieur de même
origine.
Mais, depuis cette publication et surtout la découverte faite
par le collecteur Provençal, d'Orgon, d’un gisement très riche
de la zone à Bulimus Hopei, au moulin de Marc près d'Eyga-
lières, les divers auteurs qui ont étudié cette région s’effor-
cèrent de classer d’une façon rationnelle les couches éocènes et
de les faire rentrer dans le cadre déjà bien déterminé de celles
du bassin d'Aix.
Après la note très succincte de Collot (B.S.G.F., (3), t. XIX,
1891), celle de M. Depéret (B.S.G.F., (3), XXII, 1894) a claire-
ment élucidé tout ce qui concernait le groupe éocène supérieur
et moyen de la région. Mais les couches supérieures au Lutécien
n'étaient pas connues et tous les géologues terminaient la
coupe de l'Éocène par les calcaires à silex (pierre meulière)
surmontant les couches du moulin de Marc et s’enfonçant sous
les formations quaternaires de la plaine.
Plus récemment une petite note de E. Pellat (B.S.G.F., (3),
XX VII, 1900), signalait bien près du Plan d'Orgon la présence
de couches infra-tongriennes à Zimnea longiscata et Planorbis
Rouvillei.
Mais la partie supérieure de l'Eocène (Bartonien et Ludien)
restait inconnue èt M. Roman (B.S.G.F., (4), t. III, 1903) s'ap-
puyant sur les travaux de Collot et Vasseur (Ann. Fac Sc.
Marseille, t. VIII, 1898) pouvait dire, avec juste raison semblait-
il, que le Bartonien etle Ludien manquaient en Provence et
qu'une importante lacune mettait en contact le Lutécien supé-
- rieur avec le Ludien supérieur.
Nous sommes parvenus à combler une partie de cette lacune
en ajoutant à la série éocène déjà connue sur le revers nord
des Alpilles, un horizon contenant une faune conchyliologique
très nette du Bartonien. -
1. Note présentée à la séance du 5 mars 4923.
110 DE BRUN ET CHATELET F
C'est en étudiant le gisement du Plan d'Orgon, signalé par
Pellat, et en essayant de le raccorder au calcaire à silex du,
Lutécien, que nous avons pu découvrir un lambeau de marnes
et marno-calcaires très tendres, ayant échappé par un heureux
hasard, à la dénudation quaternaire. Il est situé sur le vieux
chemin quittant la route nationale n° 99 près de la station
de Saint-Didier et aboutissant à la route nationale n°7 près de la
Pierre Plantée.Ce chemin entame, au moment de traverser le canal
des Alpilles les couches blanches et rosées qui nous ont fourni
la faunule très intéressante du Bartonien qu'a bien voulu étudier
M. Roman.
Nous jugeons intéressant de donner ci-contre les coupes de
détail de la tranchée de la gare du Plan d’Orgon et du chemin
de la Pierre Plantée que nous raccorderons, dans une coupe
schématique générale (Fig. 3) et avec la même série de numéros,
‘aux couches déjà connues et étudiées du Moulin de Marc
(Lutécien).
JA ©
1 2 D 215 en 67 6 9 0 M
FiG. 1. — COUPE DE LA TRANCHÉE DE LA GARE DE PLAN D ORGON
Longueur approximative : 200 m.
eb) éboulis formé sur place des matériaux des couches susjacentes.
1) calcaire compact blanc sans fossiles ;
2) calcaire jaunâtre et blanc par place avec, à la base, une zone ferru-
gineuse très mince ; :
3) calcaire travertineux blanc grisâtre pétri de Limnées, Planorbes,
Bithinies et Sphærium presque toujours à l’état de moules, soit internes,
soit externes. D’après M. Roman, les Limnées appartiendraient toules au
groupe de L. longiscala commune dans l’Éocène supérieur et l'Oligocène
du Midi de la France. Le Planorbe serait le PI. Vasseuri (= PI. caslrensis
Vasseur non Noulet) ; ;
4) calcaire pseudo-lithographique blanc sans fossiles ; SR
5) calcaire compact jaunâtre (c’est le calcaire nankin signalé dans la
note de Pellat) sans fossiles ;
6) calcaire blanc compact et fin à Limnées et Hydrobies;
71), calcaire blanc avec zones siliceuses rosées sans fossiles ;
8) calcaire blanc compact avec moules de Limnées ;
9) calcaire lithographique blanc à cassure conchoïdale se délitant à la
base et devenant marneux, sans fossiles ;
10) marne blanche sans fossiles avec intercalalion de petils blancs cal=
caires et des silex roses. C’est sur cet horizon qu'est bâtie la ferme
Monnoyer, près de la tranchée.
BARTONIEN DES ALPILLES 111
Cette succession de couches d'une épaisseur assez faible
(environ 55 mètres), d'un pendage de 25° Nord-Ouest, a véritable-
ment un aspect sannoisien et l'on s'explique très facilement
comment Pellat, confondant le Planorbe qui abonde dans la
couche 3 avec PI. Rouville: FONrANxESs, en a fait de l’Infraton-
grien. [1 paraît plus probable d’après M. Roman, qu'il s'agit du
Plan. Vasseuri (— castrensis Vasseur non Noucer) forme carac-
téristique du Bartonien du Languedoc. |
Tout le haut de la butte, coupée en tranchée par la voie
» ferrée, est occupé par un cailloutis à gros éléments, partiellement
roulés, arrachés aux couches de l'Éocène moyen (calcaire, silex,
ete.) dont les escarpements dominent au Sud-Est le gisement
que nous venons de décrire. Entre les deux, on ne voit aucune
trace des bancs intermédiaires, ceux-c1, trop tendres, ayant été
enlevés par l'érosion et le vallon qu'elle a creusé ayant été rempli
postérieurement par les alluvions de la Durance quaternaire,
exploitées actuellement comme sable à bätir.
Un peu au Sud-Ouest se voit une autre butte, plus petite
encore, et recouverte en grande parlie par les cailloutis. Nous
avons pu y reconnaître la présence des couches 9 et 10 c1-
dessus.
Il faut aller encore plus au Sud-Ouest pour trouver le gisement
de Bartonien inférieur que nous avons découvert.
auxs ROSE à
An RE Le SRENY
FrG. 2. — Coupe DE LA TRANCHÉE DU CHEMIN DE LA PIERRE PLANTÉE.
10) Marnes blanches avec intercalations de petils bancs calcaires fragiles
sans fossiles et des silex roses.
Nous retrouvons ici les couches de la ferme Monnoyer qui établissent
le trait d'union entre la coupe 1 et la présente. Elles apparaissent à
Pextrémité sud-ouest et au sommet de la tranchée où elles ont été recou-
vertes par les cailloutis à gros éléments peu roulés;
11) marnes rosées et blanches ôù ont été trouvés des Helix, des Stro-
phostoma et quelques rares /schuros{oma ;
12) marnes et calcaires très marneux, versicolores (blanc, jaune, rose)
avec Ischurostoma minula fréquents en bon état de conservation, Dacty-
lomorpha Gennevauxiet Strophosloma præglobosum. Cette faune est, pour
M. Roman, tout à fait caractéristique du Bartonien ;
13) marnes blanchâtres et rosées, sans fossiles, érodées, un peu plus
haut que notre coupe, par les alluvions quaternaires (a!) à petits cailloux
verts de la Durance ;
10 1
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DE BRUN
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Tranchee de la gare du Plan d'Orgon
ce Marc
EN ET DU BARTONIEN DU REVERS NORD DES ALPILLES.
ECI
,
RALE DU LuT
’
ÉNÉ
F1G. 3. — COUPE SCHÉMATIQUE G
ET CHATELET
{
Toutes ces couches (de 10 à 13), enta-
mées par le chemin de la Pierre Plantée
ont une épaisseur totale d'environ 100
mètres, leur pendage est de 10 degrés
nord-ouest ;
14) calcaire lithographique rosé, dur,
visible dans le canal, sans fossiles ;
15) calcaire un peu jaunâtre avec lits
de silex translucides de diverses teintes,
anciennement exploité comme meu-
lière, sans fossiles;
16) calcaire jaunâtre dur, sans fossiles;
17) calcaire blanc et rosé, un peu
noduleux, sans fossiles en ce point,
mais qui contient, dnas la carrière du
moulin de Marc la faune si intéressante
décrite par M., Roman en 1899 (Ann.
Univ. Lyon [2] fase. 1) et revisée par
lui dans la note ci-après ;
18) calcaire blanc dur, contenant dans
ce dernier quartier de rares Physes de
très petite taille, à l’état de! moules
internes et indéterminables spécifi-
quement.
Du fait de notre découverte,
la lacune stratigraphique si im-
portante signalée par MM. Vasseur
et Roman pour la Provence est en
partie comblée : l'existence du
Bartonien complet est démontrée.
De plus, la faunule qu'a bien voulu
décrire M. Roman, sur des exem-
plaires en assez bon état de con-
servation, complète d’une façon
très heureuse celle du Bartonien
de Saint-Mamert (Gard), une des
premières connues pour le Midi
de la France.
Nous n'avons pu malheureu-
sementreconnaître le Ludien, mais
il n’est pas impossible que des
recherches très poussées sur le
revers nord des Alpilles fassent
quelque jour trouver un lambeau
fossilifère échappé à la dénuda-
tion quaternaire qui a été si intense dans cette région.
Nous nous y emploierons de notre mieux.
s dr accédé dr oitleu dr diié di
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TS.
on à.
113
REVISION DE QUELQUES ESPÈCES DE MOLLUSQUES
CONTINENTAUX DE L'ÉOCÈNE DU: Mipi DE LA FRANCE
PAR F. Roman.
PLcancne VII.
La découverte faite par MM. de Brun et Chatelet de gisements
nouveaux de Mollusques dans les calcaires lacustres et continen-
taux éocènes au pied des Alpilles et dont ils m'ont communiqué
les fossiles, m'ont conduit à une revision des principales espèces.
J'avais eu communication, en 1899, des spécimens récoltés
par Pellat, Curet et Provençal dans les mêmes localités ; ces
matériaux ont été complétés par les récentes trouvailles de
MM. de Brun et Chatelet.
M. Repelin a bien voulu me confier quelques précieux spéci-
mens de la collection Matheron du Musée de Marseille, com-
plétés par d’autres échantillons de la Faculté des Sciences,
recueillis par Vasseur. -
Grâce à tous ces envois, et aussi à l’aide de très beaux maté-
riaux de la collection Gennevaux de Montpellier, léguée il y a
. quelques années à l’Université de Lyon, il m'a été possible de
préciser plusieurs points douteux sur l'extension stratigra-
phique de diverses espèces.
Avant de terminer ces quelques mots d'introduction, j'adresse
tous mes remerciements à ceux qui m'ont aidé, à M. Repelin
et surtout à mes deux fidèles correspondants et amis de Saint-
Rémy et d'Avignon.
J'étudierai les divers gisements suivant leur ordre stratigra-
phique en commençant par les plus anciens.
1. — GISEMENT D EYGALIÈRES, PRÈS ORGON.
. Le plus anciennement connu est celui d'Eygalières (Moulin
de Marc, étudié par Nicolas d'Avignon et Pellat). On y a
recueilli les espèces suivantes :
1. Note présentée à la séance du 5 mars 1993.
114 F. ROMAN
Amphidromus Hopei! M. be SERRES
Echantillons tout à fait conformes aux types de la région de Mont-
pellier. J'ai figuré en 1899 un exemplaire deniers (La faune
lacustre déboceue moyen; p. 26, pl. 1, fig. 1-22).
Amph. Hopei est une forme qui a une te extension stratigra-
phique. D'après Vasseur elle débute ane le bassin-d’Aix immédia-
tement au-dessus des calcaires de Langesse (niveau de Palette). Elle
devient plus abondante à la base du ae du Montaiguet où elle
est associée à PI. pseudorolundatus et Limn. aquensis.
Dans l'Hérault je la connais jusque dans le Lutécien supérieur.
Rillya Matheroni n. sp., — Rillya aff. Rillyensis Roman
PIN GE
Rouax : Faune lac. Éoc. moy., p. 32, pl. nr, fig. 7.
Il me parait utile de désigner sous un nom nouveau cetle forme qui
offre de certains rapports avec celle du bassin de Paris, mais qui en diffère
par sa spire plus cylindrique, son dernier tour moins élevé et son ouver-
ture un peu plus rétrécie. L'ornementation du test paraît très ana-
logue dans les deux espèces $.
La bouche est incomplète dans les exemplaires étudiés ; j'ai néan-
moins pu reconnaître en préparant ces pièces l’existence d'un pli
columellaire, très marqué, qui paraitse maintenir jusqu'au péristome
(Fig. 1, a) et qui est visible dans les deux exemplaires.
Un autre pli moins fort et qui est plus profondément enfoncé se
voit très près de l'angle postérieur de l'ouverture.
F1G. 1. — SECTION DU DERNIER TOUR DE Rillya Fig: 2, À, Rillya Mathe-
Matheroni p'ExGaztéeress. roni, B, Rüllya Rillyensis
(grand. naturelle).
Les deux figures ci-jointes montrent l’une (Fig. 1, A) une section du
tour assez près du péristome. L'autre est faite un peu plus en arrière.
La figure comparative ci-jointe faite d’après un échantillon de
Buoux (Vaucluse) récueilli par M. Depéret, donne une idée des
différences des deux espèces. La position straligraphique est une des
1. Le nom générique Amphidromus est à supprimer. Je me propose de créer
prochainement une coupure nouvelle ayant pour type cette espèce.
2. Depuis la rédaëtion de cette note j'ai eu entre les mains d'autres rennes
3. Annales de l’'Univ. de Lyon, nouv. sér., fase. 1,
PRE TT NES SOS SEE PS
MOLLUSQUES ÉOCÈNES DU MIDI DE LA FRANCE A15
raisons qui m'engage à séparer l'espèce, qui dans tous les gisements
Ju Midi de la France où elle a été rencontrée, accompagne L. pseudo
ammonius et Limnea Michelini appartient au Lutécien tandis que
“les calcaires de Rilly sont sparnaciens.
Helix eygalierensis ROMAN
Roman : faun. lac. Eoc. moy., p. 25, pl. un, fig. 11. *
Petite espèce encore insuffisamment connue. 3 échantillons (coll. de
Brun).
Dactylomorpha! subcylindrica MATHERON
- 50 VAI) ETES MIRE ETES
Maruerox : Catal. method., p. 206, pl. xxxiv, fig. 6,7 — Amphi-
dromus Serresi ? Romax (non Marx.) Faune lac. Éoc., p. 28, pl. ni,
his. 3-5 — Dactylius subcylindricus Marn., Rowax, B.S.G.F. (4),
t3;p. 589 (pars).
Un moule interne bien reconnaissable, communiqué par M. de Brun.
Cette espèce était assez mal connue et mal figurée. Grâce à l’obli-
seance de M. Rpelin j'ai eu communication des exemplaires de la
Collection Matheron au Musée de Marseille ainsi que d’autres types
de Vasseur du bassin d'Aix (cale. de Cuques) recueillis par le profes-
seur de Marseille et par Marion.
Il m'est donc possible de figurer des pièces authentiques qui si
elles ne représentent pas le {ype même de Matheron (dont la figure
apparemment reconstituée à l'aide de plusieurs exemplaires) sont tout
au moins des topotypes recueillis par l’auteur.
Diagnose originale : T'esta sinistrorsa, elongala, lurrita longi-
tudinaliter confertim striala anfraclibus convexiusculis, numerosis,
… apertura oblonga labro simplici, spira...?
Terrain à lignites, quartier du Montaiguet près Aix.
Les pièces de la collection Matheron, consistent en quatre exemplaires
incomplets pourvus de leur test, dont un seul a conservé son ouver-
ture, et un autre l'extrémité de la spire. Il y a de plus un certain
— nombre de fragments de l'extrémité de la spire.
Elles se complètent par deux échantillons presque complets de la
“butte de Cuques (Fac. des Sciences de Marseille).
Comme on le voit d’après la planche jointe à ce travail cette espèce
est assez acuminée et non tronquée comme le pensait Matheron (PI. VIT,
fig. 1-3). Les 7 ou 8 premiers tours s’accroissent lentement ; la spire
est conique et le sommet légèrement arrondi.
Le dernier tour assez grand occupe un peu moins de la moitié
de la longueur totale. Les tours faiblement convexes sont séparés
—_ par des sutures linéaires et ornés de costules assez grossières et
… rapprochées.
L'ouverture ovalaire allongée, oblique, est entière et très anguleuse
‘w
À
1. Dactylomorpha Gune — Dactylius SANDBERGER ; voir p. 20.
116 F. ROMAN
en arrière, le bord columellaire arqué en forme d’S très allongé se M
raccorde au labre par une courbe qui dessine presque un angle droit
Le labre convexe est un peu refléchi, mais peu épais. Un pli columel- «
laire assez mince et profond est surtout visible losque le bord colu- .
nellaire a disparu.
Longueur de l'échantillon de Cuques en y comprenant deux
tours embryonnaires qui manquent sur ce spécimen), 53 mm.
Largeur du dernier tour, 17 mm. ; hauteur de la bouche, 19 mm.
On remarquera que ce spécimen (PI. VIT, fig. 3,3a) a été recons-
titué au plâtre, la forme de l'ouverture n’est donc pas exacte et
l’on doit pour cette partie se référer aux figures 1 et 2. 3
Rapports el différences. — Cette espèce diffère de Dact. Genevauri
par sa taille un peu moindre, sa forme plus régulièrement conique
etson pli columellaire plus profond et moins développé.
Dact. subcylindrica est très caractéristique des calcaires du Mon-
taiguet c'est-à dire de la base du Lutécien du bassin d'Aix. Selon
. Vasseur (Note prélim. sur la constitution du bassin tertiaire d’Aix
‘ en Provence, Ann. Fac. Sc. Marseille, t. VI, fasc. 7, 1896) elle y
est associée à Stroph. lapicida Leurr., Limnea aquensis Marx., Helix
Mariont Marx., Bul. Hopei nr Serres. Elle se retrouve dans les
calcaires de Cuques à Plan. pseudo-ammonius et Limn. Michelin.
En résumé l’espèce de Matheron me paraît être le premier terme
d'une série de mutations d'un même type, débutant dans le Lutécien
inférieur avec D). subcylindrica, représenté dans le Lutécien supérieur
par Dact. Gennevauxi, forme qui atteint à Plan d'Orgonle Bartonien
inférieur. La partie supérieure de ce même étage est caractérisée par
Dact. robiacensis.
Planorbis cf. pseudorotundatus Mara.
Trois petits exemplaires recueillis à Eygalières m'ont été commu-
niqués par M. de Brun ; ils sont très plats et paraissent plutôt se
rapporter à celte espèce qu'au Pl. pseudoammonius. Ils sont trop
jeunes pour qu'on puisse avoir une certitude.
2. —— GISEMENT DE LA BUTTE SAINT-ROCH, PRÈS ORGON.
Une seule espèce provient de ce gisement :
Rillya gibba Nicoras
Nicocas : Faune mal. du Danien, À. F. A. S., 1890 (= Amphi-
dromus gihbus Nic. ; Roman, faune lac. Éoc. p. 31, pl. nr, fig. 6, Ga).
Cette espèce, induement attribuée par Nicolas au Danien, provient
de la partie supérieure des calcaires qui dominent la butte son
au-dessus des sables bigarrés de l° Éocène inférieur. Cette espèce ayant
été retrouvée sur Dinan points associés à Amphidr. Hoper (Saint-
Chinian, Réals) (Hérault) appartient certainement au Lutécien. Par
sa forme générale elle se rapproche de Rillya tenuistriata du Spar-
nacien de Grauves.
MOLLUSQUES ÉOCÈNES DU MIDI DE LA FRANCE 417
Limnæa Michelini DEsu.
Forme assez rare au Moulin de Marc près Eygalières.
«
M."
né
k
3. — GISEMENT DU CHEMIN DE LA PIERRE PLANTÉE.
"#8,
Ce gîte nouveau, découvert par MM. de Brun et Chatelet
ne renferme que des espèces terrestres :
+
‘A
Helix sp. taille de 1. Marioni Mar.
Un seul moule interne insuffisant.
Helix alpillensis n. sp.
# PL. VIL/fig. 10, 10a, 10 b (x 2).
Un exemplaire d’une espèce de petite taille, globuleuse, imper-
… forée, assez renflée, à 5 tours arrondis Persan étagés, séparés par
… des sutures assez profondes, le Feria assez grand et globuleux en
dessous.
Ouverture imparfaitement préservée, la partie du labre conservé,
… montre qu’elle était un peu réfléchie avec un épaississement columel-
- laire bien marqué. Surface de la coquille lisse.
Diam. 12 mm., hauteur 8 mm.
Cette forme qui se rapporte aux /elix s. str., paraît différente des
“espèces connues de l'Éocène. On pourrait lui comparer H. Droueli
— Boissy, du Thanétien de Rüilly, qui est à peu près de la même gros-
seur (v. Cossmann et Pissaro, Iconogr. pl. x, fig. 267-1) mais elle
est moins élevée et ses sutures moins profondes. 771. Heberli du
calcaire de Saint-Ouen (id. fig. 267-2) a des tours plus étagés, de
plus elle est striée.
“
Dix
« FiG. 3. — Sirophostoma præglobosum Roman.
Chemin de la Pierre Plantée, Bartonien inf. (coll. Chatelet) (gr. nat.).
Strophostoma præglobosum Roman
… …Rouar : Et. des bass. lac., de l'Éoc. et de l'Olig. du Languedoc,
Bo, (4), t:3; pl. xx, fig: 1-la.
à LA Ho F. ROMAN
Deux exemplaires de cette espèce ont été recueillis par MM. de Brun
et Chatelet dans le même gisement (Fig. 3). Sa dimension est tout à
fait celle du type du Bartonien de Saint-Mamert, il est donc plus gros
que le Str. lapicida du Lutécien avec lequel il ne peut être confondu.
Ischurostoma minuta NOULET
| PL VIL fig. 8, 8a,8b, 9, °a, 9 b.
Cyclostoma formosum var. minula Nouier. Mémoire sur les coq.,
foss. des terrains d'eau douce du SW de la France (2° éd., 1868, p. 0100
non figuré).
Diagnose refaite d’après un exemplaire de Plan d'Orgon (coll. de Brun).
Coquille turriculée, légèrement pupoïde, composée de 7 à 8 tours
arrondis séparés par des sutures profondes obliques. Le dernier tour
occupe les 4/7 de la longueur totale.
Bouche entière, ovoïde anguleuse en arrière, à péristome simple
assez épais un peu réfléchi, mais ne formant pas de bourrelet.
Ornementation formée de très fines stries transverses visibles
surtout dans le voisinage de l’ouverture.
Longueur, 29 m. ; diamètre du dernier tour, 12 m.
Rapports et différences. — J'ai préféré prendre pour type de ma
description un exemplaire de Plan d’Orgon admirablement conservé,
plutôt qu'un spécimen du Sud-Ouest, ce qui aurait été plus rationnel,
parce que je n'avais de cette dernière région que des échantillons
médiocres, mais d’ailleurs tout à fait semblables. ;
Cette espèce par sa taille rappelle beaucoup Dissostoma mumia du
bassin de Paris, mais en diffère nettement : par son péristome simple
au lieu d’être double et son ornementation exclusivement formée de
stries transverses et non spirales.
Considérée par Noulet comme une simple variété de Cycl. formo-
sum Bousée, cette espèce en diffère non seulement par sa taille, qui
est près de moitié moindre, mais par la disposition de son péristome
simplement réfléchi au as de former un fort bourrelet.
Vasseur a attiré l'attention sur cette forme qui est assez fréquente M
depuis le niveau des calcaires lutéciens à PI. pseudormmonius jusque
dans les gypses du Mas Ste-Puelles!. Il la signale dans les calcaires
de Castres associée à L. Micheliniet PI. pseudoammonuus (e,.,), dans
les calcaires du Verdier (e!-?) et à la ferme Ganès près la Bruguière
où je l’ai retrouvée moi-même. Elle existe aussi dans les calcaires de
Cuq et de Vielmur, avec L. longiscata et PI. castrensis.
Dans le bas-Languedoc je l'ai rencontrée dans les calcaires de Robiac
près Saint-Mamert avec Dact. robiacensis et Sir: præglobosum,
superposés au gisement classique à Lophiodon. |
Il résulte de cette constatation que celte espèce caractérise surtout
le Bartonien et n’atteint pas le Ludien inférieur ?.
hs ne ct cr D Éd
7
UN
1. Voir à ce sujet les notes diverses de Vasseur dans le CR. des coll. de la
Carte géologique de France depuis la Campagne de 1895.
2. Suivant des renseignements oraux donnés par M. Repelin. Cette espèce se
retrouverait dans des niveaux plusélevés que le Bartonien.
FL LR nr Ar El dl
MOLLUSQUES ÉOCÈNES DU MIDI DE LA FRANCE 119
k Cette position stratigraphique assez constante ainsi que les diffé-
æ rences d’ornementation m'engagent à la distinguer à titre d'espèce,
… fout en conservant le nom des Nonlet très ancien et souvent cité.
Je figure (PI. VIT, fig. 9) un autre échantillon communiqué par
— M. Chatelet qui est plus élancé et que l’on peut considérer comme une
variation extrême du Lype: ‘ilexiste d’ailleurs tous les termes du passage.
Au point de vue générique cette espèce a été rattachée au genre
… Ischurostoma par Bourguignat dont le Lype serait Z. formosum ie
- Be, et ne peut être Hip des Megalomastoma dont la spire est
tronquée.
Le genre Dissos{oma Coss. (type D. mumia) diffère par son orne-
mentation spiralée ; il est d’ailleurs représenté dans le Lutécien supé-
rieur des Corbières par une très petite espèce D. submumia Doxcux
“de la faune lacustre de l'Eocène moyen des Corbières septentrionales
: Du lg 13-14. Bull. Soc. Sc. Aude, t. XXIII, 1912).
—… Localités : Une quinzaine d'échantillons pourvus de leur test, pro-
venant des bords du canal-des Alpilles sur la vieille route allant de
la halte de Grand Pont à la Pierre Plantée (coll. de Brun et Cha
telet).
,
Dactylomorpha Gennevauxi n. sp.
PI. VIL, fig. 4, 5,5 a,5 b, 6.
(= Amphidromus Serresi ? Roman non Marx. Faune lac. Éoc. moyen,
p.28, pl. rx, fig. 3, 4-5. — Dactylius subcylindricus Romax non Maru. Et,
bass. lac. Éoc. et Olig. du Languedoc (p. 589, B.S.G.F., t. INT).
Faute de matériaux suffisants, J'ai donné autrefois différentes
is des formes du groupe du Bulimus oo
. de Matheron.
Une espèce du même groupe, mais plus grande, est assez abon-
-dante en Languedoc. De très beaux énilenses recueillis par
Gennevaux aux environs de Montpellier !, pourvus de leur test et de
leur bouche, permettent de l'étudier en détail. Cette même forme
se retrouve, comme à Montpellier, dans les calcaires à P{. pseudo-
ammonius et Limnea Michelint à la Choisity près Aramon (Gard),
calcaires représentant la partie supérieure du ELutécien aussi bien
aux environs de Montpellier que dans le Gard. Ils sont donc un
peu plus élevés stratigraphiquement que les calcaires du Montaiguet.
Enfin M. de Brun a retrouvé un fragment parfaitement reconnais-
able de cette espèce sur la vieille route de la Pierre Plantée.
Il y a done une mutation de la forme subcylindricus au sommet
du Lutécien et à la base du Barlonien que Je propose de désigner
mous le nom de Dact. Gennevauxi.
On peut donc établir la diagnose de cette nouvelle espèce de la
_ façon suivante :
1. De Rouvizze et Decace. B.S. G. F., 3° sér., t. 24, p. 723, avaient reconnu en
2 , “ " “ . .
1596 les différences de cette espèce avec D. snbcylindricus, mais ne l’ont pas nom-
L ,
mée,
120 F. ROMAN
Coquille turriculée, à enroulement sénestre, cylindrique dans ses …
derniers tours, plus accuminée dans les premiers, non tronquée.
Ouverture à Dénistome entier, un peu réfléchi, venant recouvrir une
fente columellaire noel peu apparente, labre arrondi, un peu
réfléchi, se raccordant avec le bord columellaire par un angle aigu. Un «
pli Doltrene lie à très net, peu profond, est très visible dans l'ouverture.
L'ornementation consiste en stries transverses nombreuses et rela-
tivement assez fortes. Les sutures sont linéaires mais bien apparentes.
Position générique. — Cet ensemble de formes sénestres ont été
rapportées par Sandberger au genre Dactylius (type Bul. lævolongus).
Ce nom préemployé dès 1839 pour un genre de Vers doit tomber en
synonymie et doit être remplacé par Dactylomorpha Guns (Proced.
Malac. Soc. Londres, 1911, vol. 1x, part. VI.)
Fic. 4. — A. Daclylomorpha subcylindrica (Marx.) reconstitué d'après les
échantillons de Matheron. ù
B. == Genenvauxi n.sp., échantillon figuré PI. VIT, fig 4:
C. — robiacensis Roman, type de Saint-Mamert (Gard).
Rapports el différences. — D. Gennevauxi, mutation du Lutécien
supérieur de D. suhcylindrica, en diffère par une taille plus grande,
moins régulièrement cylindrique, sa bouche plus rétrécie. Elle est
Henoness dans le Bartonien par le Dact. robiacensis Roman (Éoc. et
Olig. Languedoc. B.S.G.F., (4), t. ur, p. 598, pl. xx, fig. 11-13),
grand plus renflé, la bouche un peu plus élargie !.
Les croquis ci-joints font ressortir ces différences |Fig. 4).
1. Contrairement à ce que j'avais avancé en décrivant cette espèce (B.S.G-P,,
sl nn de dés nb éd a ti tt dite stat Dr oi és els pe ed ss
Se Ah à dd ns ep e d S
IT, 3, p. 598) la bouche montre un pli columellaire semblable à celui du D. Gen: à
nevauxi et de D. lævolongus d'après des exemplaires de Robiac en Ja ser état
de préservation.
MOLLUSQUES ÉOCÈNES DU MIDI DE LA FRANCE 121
La présence d'un Dactylomorpha dans ce gisement des Alpilles, iden-
… tique à ceux du Lutécien supérieur, tendrait à rattacher le niveau que
“nous étudions à la partie la plus inférieure du Bartonien.
4 — GISEMENT DE LA GARE DE PLAN D'ORGON.
Découvert par Pellat, ce petit affleurement était jusqu'ici
“ittribué à l'Oligocène inférieur. Il me paraît devoir être placé
encore dans le Bartonien. Les Mollusques qu'on y rencontre
sont tous lacustres, ce qui forme un contraste assez frappant
“avec les couches sous-jacentes où le faciès est purement con-
tinental. :
Planorbis Vasseuri Roman
LE
— —PI.castrensis Vasseur non Nouer. Éoc. et Olig. Languedoc. B.S.G.F.,
(2), 6. 3, p. 596, pl. xx, fig. 5-5a. |
Une série d'exemplaires recueillis autrefois par Pellat sont à l’état
“de moules internes. Par leurs proportions, leur face supérieure plane
el les tours légèrement carénés en dessous, ils sont très voisins de
la forme du Castrais.
Planorbis mamertensis ROMAN
—. Éoc. et Olig. Languedoc, p. 596, pl. xx, fig. 2-3. ‘
Deux exemplaires à l'état de moules internes à tours très nombreux
“paraissent se rapporter à l'espèce de Saint-Mamert, mais cette déter-
“mination est douteuse étant donné l’état de conservation des fossiles.
Limnea longiscata BRONGNT.
In Enwarps et H. Eoc. Moll., part., II, pl. x, fig. 3a-4. — Saxn-
“BERGER Land u. Sussw. Conch., pl. xv, fig. 18, 18a.
Quelques exemplaires bien (ypiques.
Limnea longiscata var. ostrogallica Foxr.
— Fonranxes. Groupe d'Aix pl. v, fig. 46-51.
Quelques échantillons plus courts et plus renflés se rattachent à
cette variété [moules internes).
Sphærium castrense NOULET
— In Saxosercer. Land u. Süssw. Conch. pl. xuu, fig. 1-La.
Nombreux moules internes. :
Conclusions stratigraphiques.
Le gisement d'Eygalières correspond nettement au calcaire
du Montaiguet d'Aix. Peut être faut-il placer immédiatement
au-dessous la carrière de Rillya gibba*
14 janvier 1924. Bull. Soc. géol. Fr. (4). XXIII. — 9.
122 5 F. ROMAN
Les calcaires marneux du canal des Alpilles à faune terrestre,
renfermant Dactyl. Gennevauxi, Strophostoma præglobosum,«
Ischurostoma minula, se rapportent au Bartonien. Les deux
espèces citées se retrouvant à Saint-Mamert dans une position
stratigraphique bien nette, 1l y a beaucoup de probabilité pour
que les deux gisements soient du même âge; toutefois Iem
Dactylomorpha se rattache à l'espèce du Lutécien supérieur du
Languedoc et non au D. robiacensis qui est très commun à
Saint- Mamert. Ce serait une raison pour rattacher cette faune
à l’extrême base du Bartonien. |
Enfin je pense que le gisement de la gare de Plan d Orgon
doit aussi se rattacher au Bartonien et non à l’Infra-Tongrien
comme le pensait Pellat!. Le P{. Vasseuri, forme très cons
tante dans le Bartonien du Sud-Ouest, me paraît une preuves
décisive. C'est cette espèce qui est désignée dans le travail des
Pellat sous le nom de PI. Rouvillei Font. La présence de
Limnea longiscata, qui existe dans le Bartonien du Gard, mais |
qui monte jasque dans le Ludien et même le Sannoisien, n'est}
pes décisive et c'est surtout cette raison qui avait engagé Fes |
à raJeunir un peu ces assises.
1. B.S.G.F., (3), XXVILL, p.-1000.
EXPLICATION DE LA PLANCHE VIl
Dactylomorpha subcylindrica MATHERON
1, 1a 2, 2a, Echantillons incomplets de la coll. Matheron.
Calcaire du Montaiguet près Aix-en-Provence. Lutécien inférieur. Topo
Types (Coll. Matheron, Musée de Marseille). . 0
3, 3a, Exemplaires de Cuques près Aix (le labre a été restauré en plâtre)
Lutecien supérieur (Collection de la Faculté des Sciences de Marseille): |
Dactylomorpha Gennevauxi n. sp.
4. Tyre du Mas de Barando près Teyran (Hérault). Lutlécien supérieur (Coll.
Gennevaux, Univ. de Lyon).
5, 5a, 5b, de Valflaunès (Hérault); Lutécien supérieur.
(la partie supérieure de la spire a été déplacée par la fossilisation, ce qui donnem
un aspect trop cylindrique à cet échantillon) (Collection de Boissy, Ecole des
Mines, Paris).
6, spire normale d’un échantillon de Valflaunès (Hérault) (Coll. Fontannes,
Ecole des Mines, Paris). |
: Rillya Matheroni n. sp. |
7, Type. Moulin de Marc près Eygalières (Bouches-du-Rhône). Lutéciens
inférieur (Coll. de Brun à Saint-Rémy). s
Ischurostoma minuta Nourer
8, 8a, 8b, Echantillon du canal des Alpilles près de Plan d'Orgon (Bouches-du
Rhône), Bartonien inférieur (Coll. de Brun).
9,9a, 9b. Variété allongée de la même localité (Coll. Chatelet, Avignon).
Helix alpillensis n. sp. | ;
10, 10a, 10 b, Chemin de la Pierre Plantée près Plan d'Orgon (grossi deux fois)
Bartonien inférieur (Coll. Chatelet). 1
2
’
Re
L:
pi
L
‘4
a
de Suess, et non par des sources thermales vraies, hypogènes :
PRE di
Pa. 2 Li Q Fr CAE
LA CONSTITUTION DU MASSIF MONTAGNEUX DU TAKROUMET
ET LES SOURCES DU FIGuIG (MAROC SUD-ORIENTAL)
Par P. Russo.
L'oasis de Figuig est une palmeraie richement irriguée, située dans
une région déSertique de montagnes jurassiques à la bordure nord du
Sahara, et dont l'importance a motivé déjà des publications touchant
les eaux qui l'irriguent. Mais les données recueillies sont toutes très
divergentes et résultent d'observations faites en quelques jours, parfois
en une ou deux journées. Les divergences s'expliquent par ce caractère
hâtif des observations.
On a tantôt écrit que les eaux de Figuig sont artésiennes, tantôt
qu'elles sont thermales, qu'elles sont venues par faille ou par résur-
sence, qu'elles offrent une température de 31°5 ou de 47°. Il m'a paru
nécessaire de soumettre ces eaux à une étude prolongée et depuis Jan-
vier 1922, soit depuis un an, Je les ai, avec l'aide des savants conseils
de M. J. Savornin, méthodiquement observées.
J'ai pu arriver aux conclusions fermes que voici.
Les eaux du Figuig sont :
1° Accumulées dans un bassin synclinal elliptique orienté d'W
en E dans lequel elles forment une nappe qui, n'était l'abaisse-
ment du bord-sud du synclinal, serait captive ;
2° Dotées d'une température ne dépassant pas 3501 :
3° Conduites au dehors par des sources du type source vadeuse
4° Evacuées par sources ascendantes, dans des roches riches
en diaclases mais sans failles.
Voici Les faits sur quoi sont basées ces données.
1° Position des eaux dans un bassin synclinal elliptique où
— elles sont sub-captives. — A l'Ouest des ksour du Figuig?, se
montre une petite crête montagneuse et orientée d'Ouest en Est,
se rattachant par son extrémité occidentale au massif du djebel
… Grouz et venant se perdre à l'Est dans la plaine dite de Bagdad.
Son nom est Takroumet. Le Grouz, auquel elle se rattache, étant
orienté WSW à ENE, il résulte de cette divergence la formation
entre les deux crêtes d'une dépression occupant la bissectrice de
l'angle qu'elles dessinent. A l'extrémité orientale de cette dépres-
1. Note présentée à la séance du 19 février 1923.
2. Les ksour sont des villages groupés qui forment le Figuig.
124 P. RUSSO
sion se dresse une nouvelle crête, orientée NW à SE, et dont
les extrémités s’incurvent pour venir se relier d'une part au
Grouz, d'autre part au Takroumet ; elle se nomme Zrigat Abd
el Kader. La dépression est donc, là, fermée à l'Est, et, dans son
ensemble, elle dessine un triangle. Cette dépression n’est pas une
dépression due à l'érosion, mais
Li
On) .
ne
la constituent offrent les pen-
dages suivants, tous conver-
gents vers le centre.
quaternaire
… ra) Flanc nord :1SSS08ÈES
60°, à la lisière et 50°, 45°, 30°,
25°, plus près du centre du syn-
clinal. Pendage Sud.
b}Flanc sud 95008
12°,:89, 2°, 02. Pendage Norde
€) Flanc est : 199, 15°, 8°-Pen>
dage Ouest.
| 5
Travertins
Djorf
On voit que les pendages sont
très forts sur le flanc septen-
trional, moyens sur le flanc
oriental et très faibles sur le
flanc méridional. Il en résulte
que la cuvette est en quelque
œ
=
=
ze
RSS.
FE
x du texte). — Echelle 1/50 000 longueurs el hauteurs.
Mer, l'une jpassant par le sommet de cette montagne, l'autre 3 km.
Lo 9 sorte inclinée vers le Sud-
2 Ouest. La jonction du flanc sud
Z avec le flanc nord au niveau du
* o point où le Takroumet rejoint
Fi É le Grouz ne se fait pas par dis-
È D $ parition progressive des deux
ii “- ae & flancs et remplacement du syn-
a
clinal par une zone non plissée
ou par un anticlinal, mais bien
par la diminution progressive
des pendages du flanc sud pas-
sant à zéro pour ensuite chan-
ger de sens et se continuer sans
délimitation avec ceux du flanc
nord qui absorbe ainsi le flanc
sud. |
Si l’on examine ce flanc sud
le long du Takroumet, on voit
. — Deux coures NS pu prt DE Taxrou
plus à l'E (Les n°° des as
N
|
F1G.
date pd ds ei srl dé
un synclinal. Les couches qui:
PET
ter a D > A
1
un set LR alé te D ie Ÿ ie = Dr
SOURCES DU FIGUIG (MAROC) 125
que le synclinal est bordé tout le long de ce flanc par un anticlinal
déversé vers le Sud, de telle sorte que le flanc inverse de ce pli
offre un pendage de 80° à 85° vers le Nord, dans la région où il
est situé à égale distance entre les extrémités E et W du syncli-
nal. Le déversement s’atténue aux deux extrémités du pli et s’an-
nule même tout au bout.
Les éléments constitutifs des assises qui forment et le syncli-
nal et l’anticlinal qui le borde au Sud sont les suivants :
1. Calcaires bleus compacts, 20 m.
2. Calcaires marneux gris, 10 m.
3. Calcaires gris-bleu, 20 m.
. Marnes gris-vert esquilleuses, 15 m.
Calcaires gris à cassure conchoïde en bancs épais, 6 m.
SÉRIE MÉSO- ) #
5
6. Marnes verdâlres, | m.
7
8
JURASSIQUE.
- Calcaires jaunâtres, 18 m.
Assises marnocalcaires jaune-verdâtre, 30 m.
9. Calcaires bleu-noirâtre, compacts, 50 m.
10. Marnes vertes et calcaires gris alternés, 50 m.
11. Calcaires noirs, 10 m.
a 12: Marnes vertes el blanches, 20 m.
5 13. Calcaires gréseux gris en dalles, 10 m.
14. Marnes vertes, 10 m. é
15. Calcaires gris en gros bancs et à silex, 30 m.
16. Calcaires compacts gris, 150 m.
17. Calcaires gréseux roses, 150 m.
Vers le Nord, un autre anticlinal borde le synclinal que je viens
de décrire, mais son étude serait hors de la question traitée ici.
Il suffit d'en noter l'existence comme élément de bordure. Il
constitue le djebel Grouz, dont l'extrémité orientale prend le
nom de Haimer.
Les données paléontologiques permettant de dater les diverses
assises que Je viens d'énumérer sont les suivantes.
Dans les assises 1 à 3 inclus J'ai trouvé! Terebratula ventricosa
HaRTMANx.
Localisée à la base de l’assise I, se développe une couche à
Nérinées fort constante mais dont la détermination n'est pas
encore fuite.
Les assises 4, 5, 6, ne m'ont pas donné de fossiles. Dans les
assises 7 et 8 j'ai rencontré un assez gfand nombre de moules
internes d'Ammonoïdés, mais absolument indéterminables ainsi
que des Ostréidés à l'état de fragments.
On trouve dans ces assises de nombreux débris de coquilles
1. Espèce trouvée par Flamand dans le Bathonien du Khanguet Melah. Nom-
breux exemplaires à Figuig.
P. RUSSO
dont il est impossible de reconnaître l'origine en raison de leur …
état extrêmement fragmentaire. +3
F7
Dans les assises de 9 à 14 inclus, j'ài rencontré! Fi
Polyplectus discoides Zrrr., Phylloceras heterophyllam Sow,
Païroniceras slernale ve Bucu. (3 espèces du Toarcien de l'Aveyron.
Zone à 1. bifrons ?). Dumorteria sp., cette Dumortieria non spécif=
quement déterminable pourrait représenter un horizon plus élevé qu
les autres espèces (F. Roman). oi
L'assise 9 semble contenir seule cette dernière forme. Elle
contient aussi, mais un peu en dehors du synclinal, Pleydellia
aalensis (Aalénien). | mn.
Les assises 15, 16 et 17 ne m'ont pas donné de fossiles, mais
leur position stratigraphique est bien définie par les autres élé
ments, comme d'âge liasique inférieur. 50
SERRE j Ë > 150
_
F1&. 2. — Croquis scHÉMATISÉ pu TaAkRouMET rontrant la forme du pli et l'empla-
cement de la faille qui avait été jadis supposée (Les n°° des assises corres-
pondent à ceux dutexte).
La nappe aquifère est située sous l’assise 10 et dans les couches M
sous-jacentes. Elle est atteinte en un très grand nombre de points
par des forages subhorizontaux établis par les indigènes norma=
lement au pli couché du Takroumet et constituant ce qu'on.
nomme 101 foggara, une sorte de puits horizontal. En outre, elle M
s'échappe par des sources réalisant spontanément la même dis-
position que les foggagir (pluriel de foggara). Elle a été à une
époque indéterminée (mais assez proche pour subsister dans les M
traditions) plus élevée que maintenant, car les foggagir ont été.
forées pour parer à l’abaissement du plan d’eau.
La couche qui forme le mur de la nappe aquifère n’est visible
1. Je dois à l'amabilité de M. Roman de Lyon la détermination des Céphalo-
podes indiqués ici. Les Brachiopodes ont été déterminés d'après Flamand. |
Ÿ | SOURCES DU FIGUIG (MAROC)
ucun nt du Figuig, mais il est permis de considérer que
n toute vraisemblance elle est représentée par les argiles
ges triasiques que montre le noyau du Grouz, sous-jacentes
alcaires gréseux roses du Lias inférieur (couche 17 ci-des-
). Comme il n'existe pas d'autre assise imperméable au-des-
s du plan d’eau supérieur, 1l paraît logique de penser que le
mur se trouve à ce niveau. L’épaisseur totale de la nappe aquifère
serait alors de 430 m. environ.
… Dans la cuvette ainsi définie, l'eau n’est pas actuellement en
arge, et si en quelques points on voit des griffons bouillon-
is, ce phénomène est dû à ce que des excavations ont été pra-
iquées jusqu'à 7 m. de profondeur, créant ainsi un niveau d’ap-
mtion artificiellement bas, pour les eaux. D'autres données
ontreront qu'il semble que cette absence de mise en charge
soit récente (anciennes cascades du Djorf). :
2° Température des eaux ne dépassant pas 35°1.— La mesure
des températures de toutes les sources de nets m'a donné les
ésultats suivants :
Noms DES KsOUR. F Noms DES SOURCES. TEMPÉRATURE.
BL CABIDAT. .,..., ana es. DD
Chr blé ch," DEL 210
OnladeDiaman Es trees 21102
Galad bDaihmanmemetr ee 2001
MOT d Botbekerr us 9209
Bent:MiImouns 24: 249
SAT RTE En nn 21°2
LOIR EN SUR RE TS EE 26°2
TETE HAE ONE PANNSERRRS 2902
Beni Zekkoun........... 30°2
Addertenre near eue. 5022
Ouran Szimax.... Meghenni Ouderna....... 29°
# : JSTOR M TR ER 30°
+ à NORD EEE me th 30°
E BUDABHIR 0 Ur RABOHARERENINS Son 280
à . Hammam Khatina........ 299
D. ROLLER 2e Re ae el 28°
RE. . iczentras 217 MUR EEE 29°
F. Bou Meslont --""#"#r6 Mer
‘3 Iflimta/Mharezs #20 30°
È n: D M eee I Pt SENTE 30°
2 Panoutéis ne Re En, froide
E' Beni Doré tes x : 280
à
128 Ê P. RUSSO
Beni Krimen
SeSuIa ide MERE
GOHATE TA FN EE SES
EMMA TA ET ANS Ta de mA RER
Hammam Fouxanr Tadjemat' "ere
Pa fra outre tentes sens
Sidi Moussa..:.... AN Us froide
Nota : Les noms semblables répélés ne sont pas des erreurs mais
bien la même appellation donnée à deux points distincts.
La température maxima constatée indique, si on admet un
degré géothermique moyen de 30 m., que les eaux”remontent
d'environ 400 m. de profondeur, mais la températureminima,
201, très voisine de la moyenne annuelle du pays, indiquerait
au contraire une remontée minime ou plutôt le maintien dans la
zone à température constante. La raison de cette apparente
incompatibilité se trouve dans les conditions de disposition du
fond du synclinal.
Les synclinaux de toute la région voisine du Figuig sont des
synclinaux à fond plat, et les couches redressées, presque vertis
cales, des anticlinaux, deviennent presque dès le pied de ceux-
ci, subhorizontales sans changer d'épaisseur. Il en est de même
du synclinal des sources, comme le montrent les croquis eïi-
après. Or les assises 15, 16, 17, subverticales, offrent une épais-
seur visible de 330 m. aussi, lors de leur passage à la position,
subhorizontale, les eaux situées dans les strates les plus infé-
rieures seront à 330 m. plus profond que celles situées dans les
strates de l’assise 14 et celles-ci 100 m. plus profond que celles
situées juste sous le toit de la nappe aquifère puisqu'il y a 100 m.
de 10 à 14. Comme malgré les diaclases, 1l existe néanmoins une
grande indépendance entre les filets d'eau des diverses assises,
les filets de l'assise 10 qui, on le voit sur les croquis, affleure
vers le Takroumet, seront dotés d’une température de 4° envi-
ron plus basse que ceux de l’assise 14, et de 14° environ plus
basse que ceux de l’assise 17. Si des diaclases ou des coupures
artificielles vont chercher l’eau de 17, la source obtenue sera
plus chaude que celle provenant d’une coupure sur 14.
Comme des prises sur les divers niveaux sont réalisées de
fait, on peut suivre facilement ces rapports sur le terrain (voir
les croquis). Les sources les plus chaudes sont celles situées le
plus au Sud et le plus à l'Est, c’est-à-dire coupant les strates le
*000 0C/[ 2295 — ‘DIAOIT HA SISVO/I 44 ANÔÜLLVKAHOS HAIÔITOOIOHD HLUVOD) — € DIN
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SOURCES DU FIGUIG (MAROC)
F
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3
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ul
plus près de l'axe du ph et atteignant des couches de plus en
nf]
ï
3° Sources vadeuses et non hypogènes. — D'après ce qui vient
d’être dit, le caractère de source vadeuse est probable, mais il
nous faut éliminer l'hypothèse de source hypogène. Le principal
130 P. RUSSO
caractère, l’intermittence ou du moins la pulsatilité manque ici.
Le débit des sources est remarquablement constant et ne subit en
un an aucune variation appréciable. Il n'existe pas de dégage M
ment gazeux, l'analyse chimique sommaire ne montre aucun élé=
ment autre que ceux existant dans les roches où circulent ces
eaux et en quantités concordantes avec ce que peuvent donner
ces roches. Quant aux phénomènes de minéralisation gazeuse, il
n'y en a pas trace. Enfin aucun phénomène volcanique ancien ou M
récent, aucun effondrement ni faille ne se montre dans la région. M
Voici l’analyse de la plus importante de ces sources : celle de
Babouah (analyse très sommaire et qui demande vérification de
détail mais indique déjà l'absence des caractères d’eau minérale).
Matière organique..... traces : CRAN "0er. 1419758
Hydrogène sulfuré.... néant COCA resse 02?
RO ee re traces Chloresse ec 0 gr. 0325
Sels calciques divers 0 or 21746 COR NT Re PRE 10 cc.
Nitratés ne res néant SOÉMaL TS SR 0 gr. 0125
Nitrites? tetes néant 1000
4° Sources ascendantes, absence de faille. — Comme on le voit.
sur les croquis ci-joints, la forme même du Takroumet met en
affrontement apparent des couches à pendage SN et des couches
subverticales à pendage NS. Cette apparence cesse à peu de dis-
tance de la portion haute du Takroumet, mais il est impossible
de s’en rendre compte sans un examen minutieux.
C’est cette apparence, insuffisamment étudiée, qui a fait croire
la faille du Takroumet !, c’est cette faille supposée qni a fait
écrire les mots sources thermales, et c’est sans doute des mesures
lines qui ont fait attribuer la température de 47° à certaine
source ?. Cependant une TRE ONRE avait été donnée, se rap-.
portant en à la valeur réelle, c’est 31°5 pour une source d Ou-
daghir * qui est de reconnaissable dans le texte de
ae mais qui peut être Bou Meslout.
Quoi qæil ensoit, les donnéesactuellement recueillies pérmettent
de considérer que les eaux emprisonnées entre les strates marno-
argileuses tendent à revenir au jour vers le bord sud du syncli-
nal qui, limité par un pli couché et fracturé, laisse alors les eaux
sortir grâce à ces fractures, rare naissance à des sources
ascendantes.
1. Ficaeur. Rapport sur les conditions d'alimentation en eau du centre de Beni
Ounif ; Gouv. général de l'Algérie, 1904.
2. Cu. Rivière. L'oasis de Figuig. Bull. Soc. d'Acclim. de France, mai, juin,
juillet 1907. ,
3. E.-F. Gaurier. La source de Thaddert à Figuig. Ann. de géogr., 15 now.
1917.
|
| SOURCES DU FIGUIG (MAROC) 131 ER
trouvent du fait de son pendage obligées de tomber en cascade *;
omme elles sont, on l’a vu, riches en chaux, elles ont déposé 2, 50
S travertins et des tufs à végétaux dans lesquels on trouve :
lanopsis magnifica Bar., Rumina decollata Laxx., Melanoides :
berculata Mucrer, Albea marocana DEBEAUx !.
- Moutes espèces récentes se montrant dans une série de petits | TR
nes qui surmontent 20 m. de travertin dur sans fossiles et 08
mparable à ceux attribués par Flamand au Pliocène en Oranie. fs
. Ces cascades montrent que les eaux étaient au moment de leur
dépôt, sinon en charge, du moins capables de se déverser par- FA
dessus le bord de l'anticlinal de Takroumet. La falaise de traver-
n qu’elles ont formé se nomme le Djorf. ÿ
En résumé les sources du Figuig, si importantes pour la vie |
lune population de 16 000 personnes formant la seule ville dans _
irayon de plus de 200 km. sont des sources vadeuses ascen- "
dantes, dues à la sortie au jour par diaclases d’eaux accumulées
ntre des couches imperméables dans un synclinal bordé d'un é
i couché sur quoi sont apparues les sources dès le Pliocène ñ
mble-t-il (zones inférieures du Djorf, 20 m. sans fossiles). |
. Déterminations dues à l’amabilité de M. P. Pallary d'Oran.
- FER
FAUNE BAJOCIENNE DU DJÉBEL MAHSSEUR PRÈS D'OUDJDA
(MAROC ORIENTAL) !
PAR Paul Jodot.
J'ai reçu de M. Pierre Termier quelques fossiles provenant
d'un plateau calcaire situé immédiatement au Sud du djebel
Mahsseur, à quelque 20 ou 25 km. au Sud d'Oudjda, non loin
de la piste qui va d'Oudjda à Sidi-Aïssa. L'altitude du plateau est
d'environ 1 100 m. Le djebel Mahsseur, qui est une table caleaire
légèrement inclinée vers le Nord et qui est l'un des sommets les
plus escarpés et les mieux reconnaissables de la région, atteint
la cote 1 354.
La découverte du gisement fossilifère est due à des travaux de
mines entrepris par la Compagnie Royale Asturienne. Les cal-
caires et dolomies du Jurassique sont, çà et là, imprégnés de |
galène et de cérusite. C’est des mêmes recherches que proviennent
les admirables cristaux de vanadinite et de cérusite récemment
décrits par M. Barthoux ?.
Les fossiles ont tous été trouvés dans un banc de calcaire
jaune qui surmonte de quelques mètres le bane, calcaire et dolomi-
tique, où se tient le minerai. Les strates plongent au Nord, d'en-
viron 15 °/,. On dirait qu’elles vont passer sous la table calcaire
du Mahsseur. En réalité, il y a une faille au pied de l'escarpe-
ment sud de cette montagne, escarpement formé parles calcaires
du Lias. Le même Lias, très rocheux, apparaît en dessous du
gite fossilifère et forme un autre escarpement analogue à celui
du Mahsseur. En somme, le pays est tabulaire et présente du
Jurassique (Lias et Oolithe), faiblement incliné, coupé de failles
qui déterminent des gradins successifs, et reposant, soit sur des
schistes primaires plissés, soit sur des roches volcaniques pri-
maires très décomposées. Ainsi qu'on va le voir, le banc fossili-
fère appartient à l'Oolithe inférieur.
Ce banc, dans le puits n° 3, se trouve à 6 m. de profondeur et pos-
sède un mètre de puissance. Les fossiles sont très nombreux et d’une
bonne conservation ; le test est en limonite ou en calcite.
1. Note présentée à la séance du 19 mars 1923. Ë
2. J. Barraoux. Minéraux de la région d'Oudjda (Maroc). CR. Ac. Se., t, 159,
l août 1922.
fins LÉ van sf d'héadss
Nb Lan
td te Rd EUR er ee dé pue cé dt à
FAUNE BAJOCIENNE DU DJÉBEL MAHSSEUR (MAROC) 133
Presque toutes les espèces dont il va être question, ont été extraites
… de deux blocs envoyés à M. P. Termier, qui a bien voulu me charger
d'étudier ces matériaux. Je tiens à lui renouveler tous mes remercie-
ments.
Vu l'abondance et l'excellent état de conservation des échantillons,
il reste à souhaiter qu'un géologue fouille systématiquement ce gise-
ment, qui livrera certainement une très belle faune.
Cette faune comprend les espèces suivantes !
Rhynchonella plicatella Sow.
Davinson. Mon, of british Oolitic and Lias. Suppl., pl. xvi, fig. 7 et 8.
Deux échantillons jeunes, sont conformes aux figures de Davidson,
mais de forme générale plus allongée. La Due ie est excavée en
arrière.
Hauteur ST 15m Épaisseur A12mm 7 ‘ j'um 4
Largeur 13209 121205
Rhyn. plicalella Sow. appartient a l'Oolithe inférieur de France
(Bayeux) et d'Angleterre (Bridport). Flamand ? l'a trouvée dans le
Bathonien inférieur des montagnes des Ksour de l'Oranie, et à Khang-
el-Melah; 1l fait remarquer que les assises tout à fait inférieures sont
- vraisemblablement pajociennnes.
Terebratula sp.
Une coquille jeune, allongée, peu épaisse et à peine biplissée, dont
les caractères ne sont pas suffisamment nets pour être déterminés avec
certitude.
Terebratula maxillata Sow.
Les cinq échantillons, que j'ai entre les mains, sont plus ou moins
jeunes et de formes variables ; ils appartiennent tous vraisemblable-
ment à la même espèce. Une des coquilles, jeune et très allongée,
présente des plis peu marqués et un crochet peu proéminent; une
autre est de forme générale ovalaire et presque sans crochet, tandis
qu'une troisième Serie un côté frontal rectangulaire aminci à la
périphérie. Enfin, les deux derniers spécimens, trop jeunes, ne four-
nissent pas de caractères spécifiques nets.
Tous ces échantillons présentent un crochet peu développé et moins
1. Je n'ai pas rencontré de Posidonomya, dont M. Louis Gentil signale l'abon-
dance dans les couches du Bajocien supérieur des Beni-Snassen. Comme il indique
la présence de cette espèce dans la partie la plus élevée dugisement de Beni-Amir
(L. Gexmiz. Esquisse géol. du massif des Beni-Snassen. B.S.G.F., (4), VIII, 1908,
p- 402) et qu'il évalue à 60 m. la puissance visible de cette assise, il n’est donc pas
étonnant que je n'aie pas trouvé de Posidonomya dans l'envoi que j'ai étudié. Ce
fossile pourrait très bien exister dans la région du djebel Mahsseur ; en tout cas,
il serait intéressant de le rechercher.
2. G.-B.-M. Framaxo. Rech. géol. et géogr. sur le Haut Pays de l'Oranais et
Sur le Sahara (Algérie et territoires du Sud). Lyon, 1911, in-4°, 1-1 001,16 pl. fos-
siles, 1 carte (thèse).
434 PAUL JODOT
proéminent que les figures de T'er. globala Sow. Pour cette raison, …
l'assimilation à cette espèce restait douteuse.
M. H. Douvillé, qui a eu l’obligeance d'examiner ces fossiles, les
considère, soit comme des spécimens Jeunes, soit comme rep
une variété minor de Ter. maxillata Sow. ‘4
Davidson (Mon. British fossil Brachio., pl. 1x, fig. 2) donne D repré=
sentation d’une forme jeune de Ter. macilats Be tout à fait com-
parable à certaines de nos coquilles. Les autres figurations corres-
pondent à des coquilles adultes qui sont subquadrangulaires, élargies
transversalement et avec des plis plus accentués.
Cette tendance à s’élargir transversalement s ‘observe sur deux échan- -
tillons marocains.
Une espèce voisine, Ter. Quillyensis Bayce (loc. cit., pl. vn,fig. 9) .
du Fullers Earth (Calcaire de Caen) de Quilly (Calvados), est de forme
plus triangulaire. û
Ter. ox Sow. est une espèce bajocienne, qui ne paraît es
avoir été signalée encore dans l'Afrique du Nord.
Terebratula subventricosa »'Ors.
Les cinq échantillons peuvent se comparer aux figures de Deslong-
champs (Brach. jurass., Pal. franc., pl. 74, fig. 1 et 2), dont la figure 1
représente un jeune exemplaire de Tour-du-Pré (Ardennes), et la”
figure 2 une coquille de Pont-du-Marteau (Deux-Sèvres). Cette der
nière est plus allongée que les fossiles du djebel Mahsseur, qui
paraissent intermédiaires entre les figures 1 et 2. Le galbe général de
la coquille est le même, le lobe médian est simple et à peine biplissé.
Le test possède les fines stries longitudinales rayonnantes. qui sont un
des caractères de cette espèce. L'un des échantillons possède deux plis
plus accusés que sur tous les autres spécimens, mais comme le galbe
général de la coquille est bien le même, il n'y a pas lieu de le séparer.
On pourrait confondre cette espèce avec Ter. perovalis Sow., dont
elle possède le contour extérieur, mais chez cette dernière, la convexité
de chacune des deux valves est beaucoup plus accusée, et le foramen
moins élargi.
Je crois utile de donner les dimensions des formes extrêmes :
Hauteur SL 36m Épaisseur 162 5 192706
Largeur 25 5 EM 7)
En résumé, les spécimens marocains représentent des Térébratules
jeunes dont l’ensemble des caractères correspond à Ter. ventricosa
HaRTMANN in ZIETEN, qui est devenu Ter. subventricosa n'Ors.
Deslongchamps considère T'er.subventricosa »'Or8. comme caracté-
ristique des couches supérieures de l'Oolithe ferrugineux (Bajocien)
1. Voir les figures de Deslongchamps, Paléont. française, pl. 98 à 100.
D'autre part, il ne faut pas oublier de mentionner que, pour Sowerby, les deux
plis médians peuvent être à peine marqués, tandis que suivant l'opinion de Des-
longchamps, ces deux plis doivent être prononcés.
"ares. ROSE D
jcèpe
FAUNE BAJOCIENNE DU DJEBEL MAHSSEUR (MAROC) 135
| et des couches inférieures du Fuller’s Earth (Bathonien) pour la Bour-
gogne, la Lorraine, la Franche-Comté, etc.
Flamand en a recueilli deux échantillons dans le Bathonien des
—_ couches calcaro-marneuses noires et fétides de l'Oued-el-Mehah
(Khanguet-el Melah), et le spécimen qu'il figure (loc. cit., pl. xt, fig. 24,
p. 913) est un exemplaire adulte plus grand que mes fossiles.
Par contre MM. Gentil et Lemoine ! la signalent dans le Callovien
du Djebel Habid ; enfin M. Russo l'indique dans l'Amalat d'Oudjda ?.
Lima (Plagiostoma) cf. semicircularis Gorpr.
Longueur 23" Epaisseur d’une valve 5m 4
Largeur 2%
Un échantillon unique, sur lequel les oreillettes ne sont pas visibles,
et qui possède 35 côtes très fines, dont 28 légèrement plus prononcées.
La figure donnée par de Loriol | Et. paléont. et stratigr. des couches
à Mytilus des Alpes vaudoises, 1883, pl. 69, p. x, fig. 3 (non fig. 1, 2,
4)] et rapportée par cet auteur à Lima semicircularis Gorpr.,
est certainement celle qui se rapproche le plus des fossiles d'Oudjda,
par sa forme générale et le nombre des côtes ; toutefois le bord cardi-
nal du Plagiostoma marocain présente un angle droit plus accusé.
Les côtes sont beaucoup plus nombreuses dans la même espèce figu-
rée par Greppin (Descr. foss. env. de Bâle, 1888, p. 125, pl. 1x, fig. 12).
Comparé aux espèces voisines, on remarque que cette Lima n'est
pas très éloignée de ZL. Schimperi Braxco (Greppin, loc. cit., pl. 16,
fig. 5) qui est légèrement plus allongée. Elle paraît très proche de
L. strigillata Lausc du Jura brun (Die Bivalven des braunen
Jura von Balin. Deutschr. d. Wiener Akad., 1867, Bd. XXVII,
pl. 1, fig. 9), mais le côté antérieur est différent. L. hellula Mor. et
Lyc. (Mon. of the Mollusca of the Great Oolite. Palæont. Soc., 1850-
94, u, p.30, pl. 3, fig. 9) est beaucoup plus finement strié, la troncature
buccale plus rectiligne, la valve plus triangulaire. Comparé à L. ova-
hs Sow. figuré par M. Cossmann (CR. A.F.A.$., congrès de Reims,
1907, pl. n, fig. 11), elle en diffère par l'angle des crochets plus
ouvert, le côté antérieur droit non incurvé, le bord ventral moins cir-
culaire et les stries moins nombreuses et plus profondes.
Lima (Plagiostoma) semicircularis Gorvr. a été cité par d'Orbigny
(Prod. 10° étage, n° 396) dans le Bajocien de Bayeux.
Flamand l'a rencontré dans le Bathonien de Si-Sliman-Ben-Moussa
(Sud-Oranais).
Lima (Plagiostoma) sp.
Quatre moules internes d’un Plagiostoma, qu'il est impossible de
1. L. Gexniz et P. Lemoine. Sur le Jurassique du Maroc occid. CR. A. F. A.S.
- Cherbourg, 1905, p. 338, pl. v, fig. 6.
2. P. Russo. Rapport des terrains paléozoïques et secondaires dans l’Amalat
d'Oudjda (Maroc occid.). CR. somm. S. G. Æ., 1922, p, 115.
136 PAUL JODOT
déterminer spécifiquement, puisqu'on ne possède pas l'ornementation
extérieure.
L'un d'eux, de taille moyenne, mesure :
Hauteur372"6. Largeur, 36mm3,
Pecten (Amussium) personatus Goupr.
Morris et Lycerr. Moll. from the Great Oolite, Bivalves, II, 1853, p. 44,
pl. 1, fig. 17-17a; pl. xz, fig. 11-14a.
La figure 11* est celle qui correspond le mieux à nos échantillons.
Les valves assez allongées sont finement striées concentriquement,
obtusement Amatleness. ornées d'oreilles lisses et peu développées
s'inscrivant nement sur les bords de la coquille. La ligne cardi-
nale est Pb nent anguleuse par suite du développement dés oreilles
vers le haut.
Flamand a trouvé dans le Bathonien d'El Harchaïa (Sud-Oranais)
(loc. cit., thèse, p. 891, pl. vi, fig. 8), Amussium Doulsi FLan., qui
est plus large et plus lisse.
Pecten net) personalus Gorpr. a été signalé dans l'Oohthe
inférieur de Besançon et de Grafenburg par Goldfus, ainsi que dans
l’Inferior Oolite et la Great Oolite de bete nnion (Morris et
Lycett).
v
Thracia cf. Greppini Coss.
Je rapporte avec doute à T°. cf. Greppini Cossu. ! un échantillon
bivalve, qui diffère de cette espèce par les caractères suivants
coquille inéquilatérale ; bord antérieur déclive et rectiligne ; crochets
faiblement opistogyres non médians, désaxés vers le bord postérieur;
crochet de la valve droite plus gonflé que celui de la valve gauche ;!
bord postérieur moins déclive à hauteur des crochets. Voici ses dimen-
sions
Longueur transversale 43 mm Epaisseur de la valve droite 122m2
Hauteur 30 5 » des 2 valves 419,558)
Cette T'hracia peut être comparée à quelques espèces voisines
T. viceliacensis D'Ors. (Types du Prod. Ann. paléont., vi-2, p. 134),
d'après les caractères du type fournis par Thevenin, possède : une
taille plus réduite (long. transv. : 30 mm. ; haut. : 24 mm.) ; des
crochets petits, médians, à peine prosogyres, et de ces derniers, part
sur chaque valve une dépression faiblement marquée qui se dirige vers
le bord palléal.
Cette dépression paraît caractéristique de cette espèce ; malheureu-
sement le mauvais état de conservation de l'espèce marocaine empêche
de se rendre compte si cette dépression existe.
M. Cossmann (Pélécypodes jurassiques. CR. A. F. A.S., congrès
de \Gherboure, 1905; pl'ur, Ge 17,018; M9 none AIO En
1. À. ne Grossouvre et M. Cossmanx. Bajocien-Bathonien dans la Nievre.
B. S. G.F.. (4). XVIII, 1918, parue en 1919, p. 450.
137
représenté une espèce du Bathonien moyen de Vézelay, sous le même
- nom 7. viceliacencis »'Oss., qui possède une certaine analogie avec
—… léchantillon africain. La forme du crochet et celle du bord postérieur
sont tout à fait comparables, mais le « côté antérieur déclive et recti-
tiligne » ajouté dans le texte, n'apparaît pas nettement sur les figures.
En tous cas, notre T'hracta offre un bord antérieur plus rectiligne et
plus Mouse que dans cette espèce.
Thracia ? triangularis »'Ors., d’après la figure de M. Cossmann
(Note sur le Callovien de la RÉGIE Marne et De datarent sur un gise-
… ment situé dans la commune de Bricon {B. S. Agr. Lel. Sc. el Arts
— Haute-Saône, Vesoul 1906, paru 1907, p. 136, pl. n, fig. 3) a les cro-
- chets moins développés, le bord antérieur moins rectiligne et l'extré-
- mité buccale plus arrondie.
D'autres T'hracia possèdent des formes différentes : 7. curlansata
More. et Lyc. (Moll. Great. Oolite, 1854, II, p. 110, pl. xun, fig. 1)
est plus triangulaire ; T°. oolithica TErQ. et Jourpy (M. S. G. F., (2),
IX, 1871) est plus excavé du côté antérieur ; T°. Lovisalor Fucn
(Koss. titonici della Sardegna, p. 158, pl. vi, fig. 8\ est de forme un
peu plus transverse.
- En résumé, la coquille du djebel Mae ne possède certains carac-
— ières de 7°. Greppini Cossu. mais offre quelques affinités avec T°. vice-
liacensis Cossm. (non d'Ors.). Il faudra attendre de nouveaux maté-
… riaux pour se prononcer définitivement.
…. Thracia Greppini Cossu. n'a jamais été trouvé dans l'Afrique du
Nord. :
Il est utile de noter que Flamand (Thèse, =. 503) a signalé T, wice-
hacensis »'Ors. dans le Bathonien de Si-Sliman-ben- Moussa et de
— Djenien-Bou-Resk dans les «couches à Limes » des mamelons à l’ouest
. du col d'El Douis.
£l
#
Pseudomelania sp.
… Un moule interne.
Pleurotomaria sp.
Le moule interne engagé dans le calcaire laisse voir une petite partie
- du test orné de nombreux filets spiraux.
Hauteur #%4#mm: Larceur 48m
2 e]
Nautilus sp.
—_ Un fragment de Nautilus comprimé et engagé dans la roche, pré-
… sente les caractères suivants : il est marqué par quelques rides d'ac-
croissements à peine visibles, l’ombilic est peu large et les cloisons
simples et flexueuses sont très légèrement renflées près de l'ombilic.
Ce fossile est en trop mauvais état pour être assimilé à une espèce
… connue. Il ne paraît pas pouvoir être identifié au Nautilus cf. Babert
… Mor. et Lyc. signalé dans le Bathonien d'El Harchaïa par Flamand
(Thèse, p. 491).
15 janvier 1924 Bull. Soc. géol. Er. (4) XXIITI. — 10
138 . PAUL JODOT
Phylloceras cf. Kudernatschi von Hauer
Un fragment de test se caractérise de la manière suivante : les tours
de spire un peu renflés possèdent un accroissement rapide et recouvrent
entièrement les tours antérieurs : l’ombilic est étroit, en forme d'en
7? L
tonnoir et à bords arrondis ; les flancs offrent une ornementation de
stries d’accroissements fines et droites, moins apparentes sur le côté
ombilical, à peine infléchies en avant sur le bord siphonal ; de temps
en temps des côtes légèrement plus accentuées donnent l'aspect carac-
téristique de cette espèce ; pas de sillons visibles ; les cloisons n'appa-
raissent pas.
Cet échantillon se rapproche des figures données par Popovici-
Hatzeg (Les Céphalopodes du Jurassique moyen du Mont-Strunga
(Mém. Soc. Géol. Fr., Paléont., 1905, Mém. 35, pl. 1, fig. 1-4) et par
Neumayr (Jurastudien. Jahrb. d. k. k. Geol. Reichs., XXI, 1871,
pl, xu, fig. 5), toutefois ce fragment, trop incomplet, laisse un léger
doute sur sa détermination.
Phylloceras sp.
Ce petit échantillon brisé possède un petit ombilic, des tours aplatis
ornés de côtes fines ét flexueuses, à peine visibles vers le bord ombili-
cal. Ge Phylloceras qui ne nee pas de sillons, appartient au phyl-
lum de Ph. heterophyllum Sow.
=
Ljytoceras adeloides Kupernarscn
Je possède, un fragment de Lytoceras, de conservation défectueuse
présentant une spire à section circulaire caractéristique, ainsi que le
moulage des premiers tours du même exemplaire.
Les côtes principales sont peu saillantes et entre deux de ces der-
nières s'intercalent de fines costules un peu moins prononcées. Les
côtes et les costules passent sans interruption dans la région siphonale:
La figure de Popovici-Hatzeg (loc cit., pl. m1, fig. 8-9) est celle qui
correspond le mieux à cet échantillon.
Kudernatsch ! et Popovici-Hatzeg mentionnent cette espèce dans le
Bathonien supérieur; M. Douvillé?la cite dans le Bajocien de Moghara ;
dans l'Afrique du Nord, Flamand * l’a rencontrée dans le Bathonien
moyen d'El Harchaïa, enfin M. Gentil‘ l’a récoltée dans la vallée de
Beni-Amir dans les Beni-Snassen (zone à Cosmoceras garantianum
D'OR8.
Cadomites linguiferus » Ors.
Cette espèce est représentée par un morceau de tour de spire de
1. J. KunerNaTscn, die Ammoniten von Swinitza. Abhandl. d. k. k. géo!
Reichsanst, 1852, I-2, pl.2, fig. 14-16.
2. H. Douvizré. Les terrains secondaires dans le massif du Moghara, à l'Est de
l’isthme de Suez, d'après les explorations de M. Couyat-Barthoux. Mém. Ac. Sc:
LIX, 1916, 180 pp., 21 pl.
3. FLamanp, loc. cit., pl. vx, fig. 9 (figure très mauvaise).
4. L. Genis. Esquisse géol. du massif des Beni-Snassen. B.S.G.F., (4), VIT,
1908, p. 403.
das nt TE Br
.
È
1
FAUNE BAJOCIENNE DU DJEBEL MAHSSEUR (MAROC) 139
forme renflée, ne laissant pas voir les côtes ombilicales ; toutefois, on
peut se rendre compte distinctement que des tubercules partent en
wénéral quatre côtes externes, rarement cinq.
Cadom. linquiferus »'Ors. se rencontre dans le Bajocien de Bayeux,
dans les Calcaires dépourvus d'Oolithes ferrugineux de la partie supé-
rieure de la zone à Cosmoceras qaranlianum.
Flamand signale sa présence dans les couches à Oraniceras hamya-
nense et Lyloceras tripartilum du Bathonien moyen des steppes sud-
oranaises à El Harchaïa.
Morphoceras dimorphum »'Ors.
D'Orsiexy. Paléont. franç. Terr. jurassiques, 1842-47, pl. 141, p. #10.
Gette espèce, dont les caractères sont très nets, est représentée par
deux échantillons en bon état de conservation. L'un, comparable aux
figures 7 et 8 de d'Orbigny, montre les flancs ornés de constrictions
très marquées et de côtes peu proéminentes, qui sont très attenuées
vers le bord siphonal ; l’autre est orné de côtes plus accentuées et plus
fortes qui débutent près de l’ombilic par un renflement, mais non par
le tubercule caractéristique du M. pinque ne Grossouvre!. Les cons-
trictions apparaissent moins nettement, la coquille est plus épaisse
et l'ensemble des caractères est plus accentué sur ce deuxième échan-
tillon que sur le premier. e
Toutefois cet ensemble d'observations ne paraît pas suffisant pour
créer une espèce nouvelle. Tout au plus pourrait-on en faire une race
locale ? J'ai beaucoup plus l'impression que les détails de l’ornemen-
tation sont hypertrophiés sur le deuxième exemplaire et que le jour
où l’on réunira une série nombreuse de ce fossile provenant du même
gisement, on trouvera tous les passages entre ces deux termes.
Morphoceras dimorphum n'Ors. est caractéristique de la zone à
Cosmoceras garantianum de l'Oolithe ferrugineux (partie supérieure)
de Bayeux?°.
On n’a pas encore signalé sa présence dans l'Afrique du Nord.
Bigotites Lanquinei Nicorrsco
Nicoresco. Sur un nouveau genre de Périsphinctidés (Bigotella) de
l'Oolithe ferrugineux de Bayeux (Calvados). B.S.G.F., (4), XVI, 1916,
DM; tpl.:1v, fig. 7.
Le nom de Bigotella a été remplacé ultérieurement par celui de
Bigotites pour cause de préemploi. (CR. som. S.G.F., 1918, p. 36).
Je rapporte au genre Bigotites, un exemplaire malheureusement
incomplet qui en possède les caractères génériques, et qui correspond
aux indications spécifiques de Big. Lanquineï Nic.
C'est une coquille épaisse, formée de 7 tours, qui possède un ombilic
1. De Grossouvre. Bajocien-Bathonien de la Nièvre. B.S.G.F., (4), XVIII,
p- 391, pl. x1v, fig. 7a el 7b).
2. E. Hauc. Traité de Géologie, II, p. 998.
DE Grossouvre. Loc.cit., B.S.G.F., (4), XVIII, 1918, p. 347.
x
Le
4
6
cs
140 | PAUL JODOT Lire 50
assez profond et des constrictions peu apparentes. Les côtes vigou-
reuses, surtout vers le bord siphonal, se bifurquent, sans tubercule ;
les côtes externes passent sur le bord siphonal où elles sont inter-
rompues par un sillon peu profond. Les côtes siphonales sont arron- 4
dies, régulières et serrées comme dans la figure-type. La section de
la spire est très élargie latéralement à tee de la moitié externe
des flancs. Le dernier tour présente ure hauteur de 30 mm. et une
épaisseur de 37mm.5, et l’avant-dernier tour 23mm. 5 de hauteur et
94mm.) d épaisseur.
On peut évaluer à 38 ou 40, le nombre des côtes de l’avant- dernier
tour, et le diamètre total reconstitué devait être d'environ 106 mm.
La ligne suturale est visible en partie.
En Songe rat le dessin de cette cloison avec les figures originales
des cloisons des espèces voisines : Big. Prbercalaal Nic: et, Big
Thevenini Nic., on peut se rendre compte que la cloison de Big.
Lanquinei Nic. réside très exactement les caractères intermédiaires
entre ces deux espèces!.
Garantia sp.
Un fragment d’un jeune individu.
Pour compléter cette faunule, je, signalerai les débris de trois
Ammonites indéterminables : ce qui porte actuellement à 21 les
espèces reconnues dans ce gisement. L'exploitation systématique
de ce gîte fossilifère par un géologue, en augmenterait certaine=
ment le nombre.
L'âge de cette faune se trouve très nettement précisé. La plus
srande partie des fossiles appartient au Bajocien et la présence
de Morphoceras dimorphum »’Ors., de Bigotites Lanquinez Nic.
etc. permet de synchroniser très exactement cette faune avec la
zone à Garantia garantiana. Les mêmes couches du Bajocien
moyen ont été signalées, un peu plus au Nord d'Oudjda dans
les Beni-Snassen par M. Gentil ?
Le Bajocien est connu depuis longtemps, en de nombreux
endroits de PAfrique du Nord, où presque tous les géologues
qui ont travaillé dans cette région, en ont parlé, mais nulle part
on ne parait pas avoir signalé une faune aussi riche.
1. Cette remarque est à rapprocher de l'étude faite par M. Nicolesco sur les
différences existant entre ces trois espèces (Big. tuberculala Nic., Big. Lan-
quinei Nic., Big. Thevenini Nrc.).
Comme les caractères différenciels de ces trois Bigotites sont peu accusés, et
que les lignes suturales forment passage de l’une à l'autre, on est en droit de
se demander, si ces trois espèces ne correspondent pas plutôt à érois formes
d'une méme espèce. Je suis d'autant plus porté à faire cette observation, que.
tous ces Bigotites ont été trouvés non seulement dans le mêmegisement, mais
encore dans la même couche à Garantia garantiana.
2. L. Gex, loc. cil.
’
A
FAUNE BAJOCIENNE DU DJEBEL MAHSSEUR (MAROC : AM
Est-ce que les faunes n'ont pas été étudiées ? ‘Ou bien les
autres gisements sont-ils plus pauvres en fossiles ?
— Des données fournies par cette faunule, on peut faire quelques
1
constatations et tirer les conclusions suivantes :
1° On remarquera la présence des deux genres : Morphoceras
et Bigotella, qui n'avaient pas encore été signalés dans l’Afrique
du Nord.
— 2° Six espèces sont nouvelles pour le Bajocien marocain :
…Terchratula maxillata Sow., Pecten (Amussium) personatus
…_Goznr., Thracia cf. Greppini Cossu., Phylloceras cf. Kuder-
.
se
— faune avec celle du Bajocien de Normandie.
netschi von HauEer, Morphoceras dimorphum D'Ors., Bigo-
tellà Lanquinei Nic.
3° On ne peut mettre en doute la grande affinité de cette
4
Il faut opposer, à la faible taille des deux Phylloceras et du
Lytoceras, le développement des Morphoceras, Cadomites et
Bigotites, l'abondance des Pélécypodes (Plagiostoma, Amussium)
et la présence d'un grand Pleurotomaria ; tous ces genres se
retrouvent dans la faune. néritique de Bayeux.
—. Pour expliquer la présence des Phylloceras et Lytoceras, on
“est conduit à les considérer comme des individus flottés et
introduits dans cette faune.
4° Le gisement du djebel Mhasseur annonce, par sa faune de
—…. profondeur moyenne, les faciès très nettement néritiques (cal-
caires gréseux oolithiques et à lumachelles) et transgressifs,
bien développés, du Sud-Oranais.
—… 5° Le géosynclinal méditerranéen, qui limitait au Nord le
continent africano-brésilien, passait forcément au Nord d'Oud-
… jda.Il a été repéré au Nord de Meknès let dans les Beni-Snassen ;
il devait s'étendre au nord de Saïda (prov. d'Oran), dont le
Bajocien est dolomitique?. Vers l'Est, ses limites sont hypothé-
_ tiques.
De l'ensemble des faunes connues dans le Nord Africain ce
géosynclinal nous apparaît, pendant le Bajocien, comme étant
assez resserré et dé faible profondeur.
“ 1. R. Asranr». La structure du système prérifain au Nord de Meknès (Maroc
BS:G.F. (4), XXI, 1921, p. 87-93.
2. J. Werscu. Les terrains jurassiques dans les cavités de Tiaret Frenda
Saïda (Oran). B.S.G.F., (3), X VIII, 1890, p. 428.
G. B. M. Framaxp, thèse, 1911, loc. cit., p. 447.
NOTE SUR LES PROVINCES PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE
Par F. Lœwinson-Lessing |.
I. APERÇU GÉNÉRAL.
La notion de provinces pétrographiques établie par Judd, et
ébauchée avant lui par Vogelsang, a été confirmée et illustrée
par nombre d'exemples. Dans les limites de certaines régions
« eomagmatiques », pour employer l'expression de Washington,
cette notion a un sens réel et se trouve complètement justifiée
par l'observation. Par contre les tentatives de réduire la totalité
des roches éruptives à deux (ou trois) provinces universelles et
de les rallier à des éléments géographiques et géotectoniques,
tentatives développées surtout par Becke et Harker, doivent
être considérées — et je l'ai exprimé à plusieurs reprises —
comme non réussies et erronées, vu que ces provinces univer-
selles schématiques sont en contradiction avec les faits. Il ne
manque pas d'exemples de l’association dans une même région
de roches des types dits pacifique et atlantique ; ils sont plutôt
extrêmement nombreux. Les provinces pétrographiques de la
Russie viennent compléter ces exemples. a
Si l’on adopte mon point de ‘vue sur les roches alealines ?,
c'est-à-dire si l'on considère comme telles non seulement la
famille des syénites néphéliniques avec tout leur entourage,
mais aussi les granites et en grande partie les syénites, la
coexistence de roches alcalines et pacifiques se présente comme
un fait général sur toute l’étendue de la Russie. Mais, même
en conservant au type atlantique sa signification restreinte
usuelle, on rémarquera que la répartition de la formation
néphélinosyénitique ne confirme point les vastes générali-
sations inhérentes à la conception de deux provinces uni-
verselles : la province du Pacifique liée aux régions plissées et
la province de l'Atlantique liée aux zones d’effondrement. En
Russie les roches du groupe des syénites néphéliniques se
rencontrent dans les régions suivantes : la presqu'ile de Kola,
les monts d'Ilmen dans l'Oural, le district de Marioupol (région
1. Note présentée à la séance du 19 février 1923.
2, F. Lorwixsox-Lessixc. Note sur les roches alcalines. Bull. Soc. Belge de
Géologie, 1922, t. XXXII, p. 54.
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DÉ LA RUSSIE 143
de la mer d’Asov), la région de l’Iénisséi, le Turkestan, la région
du Baïkal (chaîne de Botogol), l’île de Sakhaline.
Considérons chacune de ces régions.
Le massif de Khibiny et les autres massifs de Kola se
trouvent en effet dans la région de l'Atlantique et doivent être
considérés comme des horsts dans une zone de cassures. Mais
cest dans le voisinage immédiat avec ces roches que l'on
trouve des granites, des gabbros et d'autres roches du type
pacifique. Dans ces cas c’est la différence d'âge qui est généra-
lement invoquée pour invalider le fait d'une telle association.
On pourrait “en appeler à la différence d'âge, de même pour la
région de Kola. Mais d'abord, il nous manque les données
nécessaires pour se prononcer sur la question d'âge d'une
manière ou d'une autre. Et ensuite, supposons même que la
différence d'âge des granites, gabbros, etc., d'un côté et des
syénites néphéliniques d’un autre soit prouvée, cela ne serait
pourtant. pas un argument contre la coexistence dans cette vaste
région de roches du type pacifique et du type atlantique. En
effet, si même ces roches avaient été mises en place à dif-
férentes époques, elles ne cesseraient point par ce fait de pro-
- venir d'un même bassin magmatique et d’avoir été mises en
mouvement à l'état magmatique par le phénomène de dislo-
cations disjonctives qui se prolongeait sans interruptions ou
se renouvelait à plusieurs reprises. Cette communauté d’ori-
gine des différentes roches ignées est encore plus manifeste
dans des régions de plissement telles que l'Oural, les Alpes,
etc. La formation de ces montagnes est due à un phénomène
de plissement qui se produisait avec des intermittences à plu-
sieurs reprises pendant plusieurs époques géologiques. Il n’en
est pas moins vrai que les différentes roches éruptives, roches
d'intrusion et roches d'épanchement, qui prennent part à la
constitution de ces montagnes se sont formées à différentes
époques, séparées peut-être par des intervalles plus où moins
grands. Néanmoins toutes ces roches proviennent d'une même
source, d'un même bassin magmatique inhomogène ou différen-
cié, qui fut pris par le phénomène de plissement et qui nour-
rissait de roches ignées cette zone de dislocations plicatives
jusqu'à ce qu'il ne fût épuisé. C'est, comme on sait, un point de
vue fixé avec éloquence par Marcel Bertrand.
On pourrait en appeler encore à un argument ; pourquoi le
massif finlandais, qui se trouve au point de vue géographique
et tectonique dans les mêmes conditions que celui de Kola,
n'appartient-il pas au même type pétrographique et en diffère-
t-il totalement ?
144 F. LŒWINSON-LESSING
Les Monts Ilmen dans l'Oural du Sud présentent un exemple .
analogue à celui de Kola, avec cette différence que nous avons
là une zone de plissement avec une série importante de roches
alcalines appelées miaskites, dans une région qui est absolument «
en dehors de l'Atlantique. Les gabbros, les granites, les dia-
bases, les miaskites, appartiennent-ils à différentes époques.
géologiques ou due t Zawaritzky a constaté que les granites
et les gabbros de l’Oural méridional étaient d'à âge différent —
c'est même peut-être une question de peu d' np es Ce qui
est important, cest que les miaskites se trouvent dans une
zone de plissement du type pacifique et qu'ils ont été influencés
au moment de leur formation par l'effort orogénique plicatif
tout comme les gabbros de l'Oural du Nord : dans les deux cas
il s’est produit une structure rubanée avec la même orientation
des bandes de composition différente vis-à-vis de la direction
du mouvement orogénique.
La région de la mer d’Azov semble fournir une confirmation
de l'hypothèse qui relie les roches alcalines aux régions ‘de cas-
sures. Mais ces cassures ne sont, à ce que prétend Meffert,
pour ainsi dire qu'un écho, une suite posthume de plissements
antérieurs dans le bassin du Donetz. Et quant aux filons des
camptonites et des monchiquites qui remplissent certaines de
ces fentes d'origine tectonique, ce ne sont pas absolument des
dérivés du magma alcalin, ce qui fait que ces roches ne viennent
pas à l'appui de la conception d'une province alcaline. Il faut
relever en même temps que dans la région pétrographique
avoisinante de la Crimée où les plissements épousent des cas-
sures, on trouve des roches du type alcalin et également du
tvpe alcalino-terreux, comme cela a été posé pour la première
fois par Meister.
Le Turkestan est une région de Shssemeri typique et n’a
eu aucun rapport avec Î' Abaone Les syénites néphéliniques
y sont associées dans différents endroits à d'autres ensembles
pétrographiques sans aucune régularité apparente.
Dans la région du Baïkal qui est caractérisée par des cas-
sures et des effondrements, les syénites néphélinitiques ne se
trouvent que dans la chaîne de Botogol, tandis que les autres
parties de cette région sont caractérisées par des roches d'un
type tout à fait différent.
Les roches alcalines du lénisséi se trouvent dans une région
où des cassures sont superposées à d'anciens plissements. Je ne
saurais me prononcer sur leur âge géologique et leurs relations
avec les plissements et les cassures. Mais ce qui est certain
LT ce Per as cat > dtetà GT: on
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE 145
… c'est qu'il n’y a là aucun rapport manifeste avee l'Atlantique.
Enfin à Sakhaline, qui se trouve déjà en plein Pacifique, les
syénites néphéliniques sont associées, d’après M'e de Dervies, à
des roches du type pacifique.
Somme toute les roches alcalines de la Russie doivent être
jointes aux nombreux exemples bien connus de la coexistence
dans une même province de roches du type présumé Atlan-
tique et de celui présumé Pacifique. Tous ces faits démontrent
clairement que la conception schématique de deux provinces
universelles se trouve être en contradiction avec les faits. Je
nüinsisterai pas sur ces exemples, auquel vient se joindre le
territoire de Madagascar. Mais ce qui est surtout intéressant et
significatif, c'est que le fond de l'Atlantique lui-même est une
preuve éclatante que la distinction géographique entre les roches
atlantiques et pacifiques est artificielle. Ce sont les calculs de
Washington! qui le démontrent. Les moyennes de 72 analyses
chimiques de roches provenant du fond de l'Atlantique et de
56 analyses de roches du Pacifique sont presque identiques.
Elles correspondent à un basalte un peu plus riche en alcalis
que le type ordinaire moyen des basaltes ou plutôt aux méla-
phyres dont elles ne se distinguent que par une plus grande
» basicité ; certaines analyses individuelles de mélaphyres se
rapprochent encore plus que la moyenne des mélaphyres aux
moyennes de l'Océan Atlantique et de l'Océan Pacifique. Or, le
fond de l'Atlantique se trouve n'avoir rien de commun avec les
roches alcalines (voir tableau Î).
Pour tous les continents le poids spécifique est en moyenne
égal à 2.72-2.79, la teneur en silice est environ 60 °/;.
La composition chimique moyenne de tous les continents est
quasi identique ; la composition chimique du fond des océans
s'en distingue essentiellement. Il serait donc plus justifié, au
lieu de parler de provinces Atlantique et Pacifique, de distin-
œuer des faciès (ou des provinces) continentales èt océaniques.
Il. SIMPLIFICATION DES SYMBOLES CHIMIQUES DES ROCHES ÉRUPTIVES.
Ce n'est pas le problème des provinces pétrographiques de
la Russie dans tout son ensemble qui fait l'objet de la présente
note, mais seulement la question de leur composition chimique.
Toutes les caractéristiques des provinces, et tous les calculs de
leur composition chimique sont fondés sur les analyses chimiques
1. M. Wasawéerox. Chemistry of the Earth's crust.
146 F. LŒWINSON-LESSING
de roches russes rassemblées sous les auspices de la Section 4
pétrographique du Comité géologique de Russie par Mie Z. Nié-
mova, qui a calculé les proportions moléculaires et les. formules ««
et coefficients d'après les procédés de Osann et Lœwinson-Lessing:
Dans l'étude qui suit jai fait usage de mes formules!. Mais,
vu qu'il suffit pour une caractéristique sommaire des PrOMAneES ?
et leur comparaison de quelques paramètres seulement, jo 4
introduit la simplification que voici.
- TABLEAU I
| I. FOND II. FOND.
DE L'OCÉAN DE L'OCÉAN
| ATLANTIQUE PACIFIQUE
SUN STATE SOC 50.06 ‘Les formules magmatiques
AS OS NN EE 15.82 15.51 et les coefficients d’acidité
Fe2O° 472" 4 4 3.88 sont :
PeOPHTASSAE 5.13 6.23 Pour l'Atlantique :
Me OBELTARE 5.79 6.62 2,33 RO2RO3 4.61 SiO?
CAD nee 7.36 7.99 CE
Na20 RAM 4.27 4.00 RO ROSE
ECO RARE 2.31 210 Pour les mélaphyres:
HO SANEr 1.47 11 110 | 2.8 RO R20% 5.6 Si0?
TiO?. 1.63 1.96 a —1.9
R2O PA NETEr 0.43 0.25 R20 RO 1-66:
MnO 0e: 0.04 0.15
Reste........ 0.07 0.08
100.05 100.00 =
Poids spécif.. 2.85 2.89 |
Dans mon système de représentation des analyses chimiques
le caractère de chaque roche est représenté par cinq nombres.
Il est aisé de réduire à trois le nombre des paramètres suffisants
à relever les particularités chimiques sommaires et à comparer
entre eux les moyennes des différentes familles ou des diffé-
rentes provinces. Ces paramètres sont : {° la celation RO : R?03;
vu que R?0% est toujours pris égal à une unité, ce paramètre
peut être désigné par Rn ou R,, où nest le coefficient de RO :
2° le coefficient d'acidité à; 3° la relation R°0 : RO ; en désignant
cette relation par r et en prenant RO pour 1, nous avons dans
Tm Pour » un nombre entier ou une fraction selon que la quan-
tité de R°0 est plus grande ou plus petite que celles des terres
1. Voir F. Loswinson-LessinG {Studien über die Eruptivgesteine. CR. Congres.
Géol. Intern. St Pétersbourg., 1897.
PNR CES VOS LR M le te Pr
er
$
%
:
k
\
4
si 4
Fm R2 a
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE 147
… alcalines. Mais comme pour des études sommaires, comme celles
4 qui suivent, il est suffisant de savoir si la roche (ou le groupe
… de roches) en question est alcaline ou alcalinoterreuse, c’'est-à- :
— dire si ce sont les alcalis ou les terres alcalines qui dominent !,
… je me sers de la notation suivante :
. + pour R20> RO —pour R?20 < RO et? + pour R?0 = RO.
Ainsi le symbole du type chimique de la roche est réduit à la
notation suivante : |
+ Rn.am, par exemple + R3c.2.5
ou + R'am, par exemple + R3a 2.5
— Enfin, on peut encore simplifier en donnant au symbole la
forme de fraction où le numérateur est le coeflicient de R et le
« Aéneminateur celui de z ; ainsi nous avons :
a 3
- + 7 Par exemple + ZE
n
— —, par exemple — —
m’ P P 2.9
Le _ par exemple + _
Un pareil symbole, consistant en trois paramètres indépen-
dants a l'avantage d'être très compact ; il se prête donc pour
remplacer le point, le cercle ou la croix dont on se sert dans
les représentations graphiques de séries d’analyses. Il est éga-
lement commode pour désigner les limites des variations de
« certains paramètres dans différentes familles. Ainsi, par exemple,
j'ai trouvé pour les granites russes :
e
1.05 0.8-1.1
le type moyen + NE et les limites des variations LENS
III. CARACTÉRISTIQUE CHIMIQUE DES GRANDES PROVINCES.
Autrefois j'avais exprimé des doutes au sujet des tentatives
de tirer d’un nombre plus ou moins grand d'analyses chimiques
— de roches, par voie statistique, des moyennes globales repré-
sentant le type moyen d’un groupe de roches ou la composition
moyenne d'une provincé ou de l'écorce terrestre. Mon scepti-
cisme vis-à-vis d’un tel procédé était fondé sur le fait que dans
1. Voir ma note sur les roches alcalines dans le Bulletin de la Soc. Belge de
Geéol., 1922.
2. On pourrait désigner un grand excès d'alcalis par ca et un grand excès de
terres alcalines par —.
148 F. LŒWINSON-LESSING
ces cas on ne tenait pas compte des quantités relatives de
différentes roches et que le nombre d'analyses de telles ou telles
roches était toujours accidentel et arbitraire dans des calculs de
ce genre. É
Néanmoins, on ne saurait nier que ces calculs statistiques
semblent donner en général une image plus ou moins vraie de
la réalité ; la loi des grands nombres semble compenser les
écarts accidentels. Voici les raisons qui conduisent à cette con=
clusion. D'abord, les calculs de différents auteurs, qui opéraient
avec des matériaux statistiques différents, aboutissent à des”
résultats à peu près identiques. Ensuite, le nouveau calcul de
Washington, basé sur un nombre d'analyses deux fois (ou même
davantage) plus grand que les calculs précédents,.a donné
en somme un résultat identique. De même la tentative de
Knopf, qui a donné dans son calcul aux différents types de
roches des coefficients basés sur l'extension relative de ces
types indiquée par Daly, a fourni une moyenne qui ne se dis
tingue que peu des moyennes antérieures et appartient en tout
cas au même type. Enfin, ilne faut pas oublier qu'en prenant …
pour base de calcul des quantités égales du type granite et du
type gabbro (basalte) et laissant de côté toutes les autres”
roches puisqu'elles jouent un rôle insignifiant comparé à celui
des granites et des gabbros (basaltes), j'ai obtenu! une moyenne
qui est pour ainsi dire identique à celle trouvée par la voie
statistique de Clarke, Washington, etc.
Tout en admettant donc une certaine relativité de pareils
calculs statistiques, j'ai appliqué cette méthode à l'étude du
caractère chimique des provinces pétrographiques de la Russie
et j'ai obtenu des résultats qui me semblent présenter un
certain intérêt.
Il n'est point nécessaire, pour faire ressortir les points
essentiels du type chimique des différentes provinces, de faire
le calcul de toute la composition chimique. Il suffit de prendre
le coefficient d'acidité, les formules magmatiques et la relation
des alcalis et des terres alcalines. Voir le tableau II ci-contre.
Toutes les grandes régions de la Russie, excepté l'Oural, la
région d'Olonetz et la péninsule de Kola, ont à peu près le même
coefficient d'acidité correspondant au magma des diorites quart-
ziques. L'Oural, l'Olonetz et Kola ont une composition beau-
coup plus basique, tandis que les laccolithes de Piatigorsk sont
plus acides. Pour la province d’Olonetz il faut tenir compte du
1. F. Loewinson-LessiNe. The fundamental problems of petrogenesis, Or the
origin of igneous rocks. Geol. Mag., VIII, 1911.
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE 149
TABLEAU II
COEFFICIENT
SYMBOLES
| PROVINCES FORMULES MAGMATIQUES D'acinire RO: RO
SIMPLIFIÉS 2
an eee ess | nmnoneeecmumemmmenne
1.69 | Russie méri- |1.69RO R203 6.6Si0? 3.09 1 : 14.66
mn 309 dionale .....
pe Finlande... 1.83RO R203 6ASiO®| 2.9 1:2.8
= _. ÉRImée UN L.4RO R?2035.9 Si0?]2.76(2.9-2.95)| 1 : 1.4
2 —— Caucase... .. 1.56RO R?203%5.12S10? 2.691! 45262
: Qurale55.2,1 4.75
1.91 | Région de l'A-[1.91RO R2036.48Si02| 2.8 1:39
RTS OU ORNE
2.09 | Région du lé-[2.09R0 R?03 ÿ.86Si0? 3.01 1: 3.4
NY 0 DISSÉS 6. 2
Duo La Daourie del2.2 RO R?20% 5.59Si10?2 2 64 1ESSADO
AA G4 la Selenga..
2 La région de|[2RO R?03 6.2Si0? 2.65 4:26
7 2 65 lasBenas
La région d’O- 1.66?
ONE ZAREEME
Toute la Sibé- 2.8
OCR
Fa 1.76 | Lapresqu’ilede|1.76RO0 R?03 4.5S102 1.92 1: 624
1 92 (G) EMEA
La Russie tout 2.385
entière (660
analyses) ...
fait que les granites de cette région n'ont pas été analysés ;
toutefois la grande basicité de la région ne saurait être expliquée
par ce seul fat, car 1l est certain que les roches basiques (dia-
bases, Prodiobaces. porphyrites augitiques, etc.) y jouent un
rôle a Dr l’Oural on pourrait aussi admettre
que sa basicité n'est qu'apparente et résultent de ce que les
- gramites ont été analysés bien moins souvent que les roches
1. Avec les laccolithes de Piatigorsk à — 2.98.
2. Avec l'île de Valamo aq — 1.9.
3. MM. Frank et Washington viennent de publier une moyenne de 98 ana-
lyses pour la Russie (sans È Sibérie et la Finlande) qui donne 4 — 1.9. Cette
… moyenne ne donne pas une idée exacte de la composition chimique de la Russie
d'Europe (sans la Finlande et la presqu'ile de Kola), probablement à cause du
… nombre insuffisant d'analyses et de la prépondérance d'analyses des roches de
POural (Voir F. Frawk et H. WasmixGrox. The average chemical composition of
igneous rocks. Paper from the Geophysical L aboratory. N° 4. Proc.ofthe Nalional
Ac. of Sc., v.8, n° 5, p. 108, 1922).
de
450 F. LŒWINSON-LESSING
basiques et ultra-basiques. Mais on ne doit pas oublier tout de
même que dans l'Oural du Nord et l'Oural central les diabases
et les différents représentants de la formation gabbro-pyroxé-
nite-péridotique prédominent réellement.
Les analyses chimiques de roches de Kola comprenant
presque exclusivement des roches de la famille des syénitesh
néphéliniques, la caractéristique du type chimique de la
presqu'île tout entière en devient forcément incomplète et on
ne peut parler que du type chimique d’une partie de la région,
il est vrai de la partie principale. Sous cette restriction il faut
constater que le type chimique de la région se distingue des
types des autres régions. Toutes les roches y sont sodiques et
riches en alumine ; dans les cas où il y a peu de monoxydes,«
les quantités de chaux et de magnésie sont à peu près iden-
tiques, mais en général la chaux prédomine un peu; quand il
y a beaucoup de RO, la chaux prédomine considérablement.
Revenons au coefficient d'acidité.
TDR NT IPS UP
PRE,
de ci ii
Il est intéressant de constater que le coefficient d’acidité pour
la Russie tout entière, tiré de 660 analyses chimiques, est
identique avec le coefficient d'acidité pour l'écorce terrestre
calculé d’après les dernières données de Clarke et avec le coef=«
ficient d'acidité pour la totalité des roches éruptives d’après“
Washington (plus de 5000 analyses) : | |
Russie : a — 2.38.
Roches éruptives (d’après Washington) : a — 2.39.
Ecorce terrestre (d’après Clarke) : a — 2.41.
Examinons maintenant chaque province séparément.
Finlande. Les 43 analyses ! chimiques dont je disposais,«
donnent :
1.83 ROR20,6/18102%; « — 2.9; ROM RO—ULPIS RD RER
Cette composition correspond au type des diorites quartziques
sauf un peu plus de RO.
Les granites de Finlande dont je possède 20 analyses pré
sentent un type très voisin de celui qui a été déduit par moi de
la moyenne de Daly (comprenant 236 analyses) et de celui des
granites de la Suède, mais il s'en distingue par une acidité un
peu supérieure.
Région d'Olonetz. Comme. je l’ai déjà indiqué plus haut,
les analyses chimiques des granites de l’Est du lac de l'Onegam
1. J'avais en tout 52 analyses, maïs j'ai pris pour le Rappakiwi de Pyterlaks\
la moyenne de 7 analyses et pour l’ijolite la moyenne de 4 analyses.
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE > 151
— faisant défaut, le type chimique de la province d'Olonetz n'est
- pas tout à fait conclusif. Il faut croire qu'avec ces granites,
ainsi que ceux qui s'étendent au Nord du lac d'Onega, on
obtiendrait le même type que pour les autres régions, c’est-à-
dire le type des diorites quartziques. Les analyses dont je dis-
pose, se rapportent à la partie occidentale et nord-ouest de
POnega, y compris les îles. La moyenne de 14 analyses donne
pour x la valeur de 1.66 ; comme toutes ces 14 roches appar-
tiennent au type alcalino-terreux (à peu près la moitié avec
prépondérance de magnésie et l'autre de chaux), c'est à un
magma basaltique (diabasique) que: nous avons à faire. En y
… joignant encore les roches diabasiques de Povenetz décrites
par Inostranzelf 1l y a bientôt 50 ans sous le nom de « diorites »,
on obtient un énorme bassin de magma basaltique (diabasique)
qui donnait (durant le Paléozoïque inférieur ou le Précambrien ?)
des intrusions ainsi que des épanchements accompagnés de
cendres volcaniques. Dans la région des quartzites, le long du
bord occidental de l'Onega, ce magma s’est enrichi de silice et
a donné naissance à des gabbrodiabases quartzifères et à des
gabbrodiabases à micropegmatite.
Russie méridionale. La formule moyenne, déduite de 65 ana-
lyses (voir le tableau IT), correspond à une diorite quartzique
acide ou, parnui les roches effusives, à la santorinite. Le type
chimique moyen de la Russie méridionale est très proche de
celui de la Finlande, mais il se distingue de ceux de l'Oural,
du Caucase et de la Crimée.
Sans les granites on obtient :
2.22 RO R2034.98i02: & — 2.09: R20 : RO — 1:45
ce qui correspond à un gabbrosyénite pauvre en RO ou au
type des mélaphyres comme je le comprends.
Crimée. Toutes les roches sont très sodiques. Il n’y a que
peu de roches avec MgO > CaO, comme la mélaphyre de Badrak,
la mésolimburgite de Soudak et le quartz porphyre de l'Ouraga,
en général celles ou la quantité de RO est petite ; dans toutes
les autres roches c’est Ca0O > MgO et il y a beaucoup de fer.
Parmi les 30 analyses que j'avais à ma disposition au début,
9 se rapportent à des roches alcalines, 20 à des roches alcalino-
terreuses et | au type intermédiaire.
La moyenne de ces analyses :
FH RO) 2025.07 5102 ; à — 2.60: R20: RO 1 : 1: 78:
correspond à mes andésitodacites (ou aux banatites) ; cette
152 F. LŒWINSON-LESSING
moyenne se rapproche sensiblement du type moyen des lave
du Kasbek, tandis que les roches des laccolithes de la Crimée
sont très semblables au point de vue de leur oups ee chi-
mique, aux roches de Piatigorsk. |
En y joignant encore 17 analyses on trouve la moyenne du
tableau Il, c'est-à-dire en somme le type des diorites quart="
ziques. |
Dans toutes les roches de la Crimée la soude prédomine sur
la potasse. Ces roches sont caractérisées par la fréquence de RO :4
R?03 < 1 ou un peu > 1, avec a < 2 et même 3 1-5, cela se.
rencontre également dans la Russie méridionale, mais pas au
Caucase.
Caucase. Le type moyen de toutes les roches du. Caucase 1
qui ont été analysées, correspond aussi à celui des diorites
quartziques.
Il est intéressant de comparer entre elles les compositions …
chimiques moyennes des laves du Kasbek, des laves de lElbrouz,
des laccolithes de Piatigorsk, des « hndoites de M. Note
kin, c'est-à-dire des intrusions granitiques récentes dans le ;
reel du Kasbek et du granite du Darial.
TABLEAUNI
FORMULES
MAGMATIQUES
ROCHES
Laves du Kasbek! ; 1.5RO R?0* 5.8Si0?
Laves de l'Elbrouz? k 1.2R0O R20%6.28.S102
Roche intrusive ({« diorite ») de].
Souatis-Don? >,.1RO R?203 6.2S102
Granite filonnaire de Souatis-Don..| 1.25ROR?20* 7510?
Granite du Darial -1.3RO R?2037S1G2
Laccolithes de Piatigorsk .23RO R207.17S10?
« Andésites de Marioupol ».......| 1.75RO R?20%6.38Si0?
Dans les détails chacun de ces types a ses particularités.
Ainsi les laves du Kasbek appartiennent au type que jai
appelé « andésitodacite », celles de l’Elbrouz sont presque
identiques aux dacites ; la « diorite » intrusive peut être
classée parmi les andésites, tandis que le granite filonnaire et
le granite du Darial sont des roches adamellitiques ; les lacco=
Moyenne de 31 analyses calculée par M. Beljankin.
Moyenne de 27 analyses donnée par M. Doubiansky.
D'après M. Beljankin.
(SN
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE 453
… lithes de Piatigorsk sont du type de la liparito-andésite de Milch ;
enfin les « andésites » du district de Marioupol appartiennent
au type des andésitodacites. Néanmoins, si l'on fait abstraction
des détails, si l’on prend en considération les variations de
composition auxquelles sont sujettes toutes les familles plus
ou moins considérables des roches éruptives, les particularités
et les différences sus indiquées disparaissent. Et alors Ja tota-
lité des roches en question se trouve appartenir au groupe des
dacites et andésitodacites. La sinulitude du Kasbek et de
PElbrous est peut-être plus grande qu'elle ne paraît l'être à
première vue. Le Kasbek, c’est le type andésitodacitique,
LElbrous est franchement dacitique. Mais pour l'Elbrous nous
avons principalement des laves de la cime et de la partie
supérieure du cône qui sont peut-être plus acides que les
éruptions postérieures. Du moins la roche du faite du Kasbek
est aussi plus acide que les éruptions plus récentes ; la lave qui
forme le soubassement de tous les épanchements du Kasbek
est plus acide que ceux-ci; la lave du Syrkh du Kasbek,
ce cône secondaire sur les épanchements du Kasbek, est
moins acide que la lave du sommet du Kasbek. Il faut sur-
tout relever que parmi les analyses individuelles des laves
du Kasbek et de l’Elbrous il y en a qui sont à peu près identi-
ques ; enfin une des laves du Kasbek(sur le Tchkhéri) est iden-
tique au type moyen de l’Elbrous.
Mais ce qui est surtout significatif et intéressant c'est la
similitude de certains types intrusifs du Caucase et de roches
d'épanchements, ainsi que des intrusions de différents âges, ce
qui a déjà été relevé par M. Beljankin.
Ainsi, le granite filonien de Souatis-Don d'âge récent et le
granite ancien du Darial sont identiques et appartiennent tous
les deux au type de l’adamellite. Le cône extrusif du Syrkh de
lAragva (plateau de Keli), qui est en grande partie vitrophy-
rique, a une composition chimique identique avec les granites
mentionnés. On ne saurait nier également la grande ressemblance
des laccolithes de Piatigorsk avec ce même Syrkh, quoique les
roches de Piatigorsk soient plus acides et plus alcalines.
Ainsi, on peut dire que dans la région du Kasbek et du
plateau de Kéli les roches intrusives et les roches d'épanchement
proviennent d'un seul bassin magmatique et c'est à l'inhomo-
généité de ce bassin et peut-être en partie à des assimilations
au cours du phénomène d'éruption qu'il faut attribuer les par-
ticularités individuelles de certaines intrusions ou de certains
épanchements. En somme l’Elbrous, qui est un peu plus acide,
16 janvier 1924. Bull. Soc. géol. Fr. (4) XXIIT. — 11
LES
154 F. LŒWINSON-LESSING
est aussi proche de ce type. Les laccolithes plus acides de
Piatigorsk ne s'en distinguent pas considérablement et les
«andésites » de Marioupol sont à peu près identiques à ceux de 4
l'Elbrous. Sur ce fond général andésitodacitique et dacitiqueM
tranchent les coulées considérables d’andésitobasaltes de Mléty
et Kadis-Khévi (versant méridional du col de la Croix) et les
épanchements considérables des liparites de Kughen- -Kaïa dans -
la vallée de Tchéguem.
Il a été signalé plus haut que la composition globale moyenne M
des roches A Caucase est celle d'une diorite, quartzique un L
peu basique. Un magma qui serait composé de deux parties
d'andésitodacite et d'une partie de dacite, aurait une compo-
sition quasi identique à celle-ci :
I. Moyenne des analyses des roches du Caucase :
LHOROMCOSSMSIO 22) COR OAE
II. Mélange de 2 p. d’andésitodacite et je p. de dacite :
1.48 ROR°20% 68102; x — 2,66), R0 ROMANS
Turkestan. Comme je n'ai que 17 analyses de roches du 1
Turkestan, il faut considérer la formule de la composition «
moyenne comme préliminaire. Quand il y aura plus d'analyses. |
le type chimique du Turkestan se rapprochera certainement de à
celui des diorites quartziques, tandis qu'à l’état actuel de nos
connaissances il correspond en somme à peu près à celui des
basites quartziques (gabbros quartziques). La valeur def =
58,7 ou 37 °/, et celle de S10? 63 °/, correspondent absolument 4
à ce qu'il faut pour le type des diorites quartziques. 1
Dans toutes les roches sauf la syénite à sodalite 1l y a plus
de magnésie que de chaux.
Les granites du Turkestan ne ue représentés que par
3 Ralyees qui donnent lesymbole +- : da et la formule
1.03 ROR?0* 7.55 Si0? avec à — 3.64 et R°0 : RO = 2.42 :
Dans les trois granites la soude prédomine sur la potasse.
Oural. La région de l'Oural est caractérisée par une grande
diversité des roches qui la composent : formation gabbro-pyroxé-
nito-péridotique de la partie septentrionale de la chaîne, mias- +
kites des Monts Ilmen dans le Sud, granites du Carbonifère, dia=
bases et porphyrites dévoniennes, différents granites, syénites,
diorites, serpentines, ete. En comparaison avec la région des
roches cristallines de la Russie méridionale les granites jouent 1
dans l'Oural un rôle plus modeste et ce sont les roches basiques
et ultrabasiques alcaliptoches qui occupent la première place:
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE 15
x
C'est pourquoi le type chimique de l’Oural se distingue de ceux
des autres régions par une basicité considérable et par sa
pauvreté en alcalis. Il paraît que nous avons affaire ici aux
racines profondes du bassin magmatique.
Nous avons à notre disposition 226 analyses. Le coefficient
d'acidité de toute la masse des roches analysées est égal à
|. 75, ce qui correspond à un basalte un peu riche en silice.
La relation de la magnésie et de la chaux est telle : dans
15 analyses MgO>, CaO, dans 157 cas Ca0O7> MgoO et dans
17, Me0O — Ca0. En laissant de côté les miaskites, les granites,
les syénites et quelques autres roches, on peut dire que c’est le
groupe magnésien qui imprime à l'Oural, surtout à l'Oural du
Nord et de la partie septentrionale de l'Oural central, son carac-
… tère particulier. Ainsi pour le Denejkin Kamen nous avons
—…Mg0 >> CaO (en moyenne MgO : CaO —1. 8: 1), pour le district
de Nijne-Taguilsk également MgO > CaO, au Katchkanar
Mg0 : CaO = 1 : 1.05.
Ov
Un examen des principales régions de la partie méridionale
de l'Oural du Nord et de la partie septentrionale de l’Oural
… central fait ressortir leur grande similitude avec le type chimique
… global de l’Oural tout entier déjà mentionné. Il suffit de jeter
un coup d'œil sur le tableau IV pour s’en rendre compte.
Un fait particulièrement intéressant est l'identité complète de
la composition chimique du Denejkin Kamen, du Katchkanar
et en partie du Sérébriansky Ouval. Cette composition est celle
- d'un gabbro ultrabasique alcaliptoche. La région de l'Iss cor-
-respond au gabbro ordinaire, celle de Nijne-Taguilsk dans son
enber à un basalte un peu plus acide que le type moyen ordi-
naire.
La région du Nicolo-Pawdinsk est également équivalente au
type basaltique.
—… Quant au massif de Koswinsky Kamen le nombre d'analyses
nest pas suffisant pour se prononcer définitivement ; 1l y a
lieu de penser qu'il devrait être plus ou moins identique avec
le Denejkin Kamen.
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156
PROV. PÉTROGRAPHIQUES DE LA RUSSIE 157
ConcLUsIONS.
La composition chimique des provinces pétrographiques de la
- Russie et en particulier la répartition des roches alcalines
basiques n appuient pas la conception de deux provinces uni-
verselles, la province Atlantique et la province Pacifique, liées
à des types différents de dislocation de l'écorce terrestre, comme
cela a déjà été relevé pour nombre d'autres régions.
L'acidité moyenne de toute la masse des roches éruptives de
la Russie (et probablement aussi les autres paramètres chi-
miques qui n'ont pas encore été calculés) est identique à l'acidité
moyenne mondiale de toutes les roches éruptives et de toute
l'écorce terrestre.
… Toutes les grandes régions de roches cristallines de la Russie
“sauf l'Oural (ainsi que Kola et Olonetz qui ne sont peut-être
que des exceptions apparentes) appartiennent au type du
magma des diorites quartziques. L'Oural a une composition
chimique basaltique correspondant à celle du fond des océans
Atlantique et Pacitique. S'il y a réellement une différence
“tranchée entre le type chimique continental et océanique, c’est
à ce dernier qu'appartient l'Oural, ancien géosynclinal et fond
océanique !.
1 1. Il y a peut-être une région basaltique analogue dans le Nord et l'Est de la
_ Sibérie.
158
OBSERVATIONS SUR LA DISTRIBUTION
DANS LES MERS ACTUELLES,
DES MOLLUSQUES DE L’ARGILE À ŸOLDIA
DES ENVIRONS DE CHRISTIANIA
par LE GénérAL de Lamothe‘.
Pour expliquer les phénomènes qui ont eu lieu dans le Nord
de l’Europe pendant le Post-Pliocène, et qui ont déterminé lan
formation jusqu’à une altitude de 240 m. environ, d’une série de“
dépôts marins avec moraines intercalées, les géologues scandi=M
naves ont eu recours à une théorie basée sur la distributions
bathymétrique, dans les mers actuelles, des Mollusques recueil
lis dans ces dépôts. Cette théorie qui a fait l’objet d'un mémoire »
magistral de Brôgger ? a pour point de départ l'observation sui-
vante. Les espèces communes et caractéristiques que l'on trouve
dans l'argile inférieure à Yoldia du fjord de Christiania, en aval
des moraines externes, vivent dans les mers de l’Extrême-Nord,
et la plupart ont été recueillies dans la Mer de Kara, à des pro
fondeurs comprises entre 10 et 30 m.; aucune espèce des grandes
profondeurs ne leur est associée. Comme l'altitude de cette
argile ne dépasse pas quelques mètres, on doit en conclure que
la mer où elle s’est déposée s'élevait à 20-30 m. au plus au-des
sus du rivage actuel. L’argile supérieure à Yoldia comprend cinq
espèces qui vivent à des profondeurs un peu plus grandes (20=
30 m.) ; leur présence indique que Le niveau de la mer s'est élevé
à 40-60 m. pendant le dépôt de cette argile. |
En partant de ces données, complétées par quelques autres
tirées également de la distribution bathymétrique des Mollusques
trouvés dans des dépôts plus récents, Brôgger a montré que les
dépôts marins et les moraines s’étaient formés pendant un mou
vement continu d’élévation de la mer, et quun mouvement
inverse avait ensuite. ramené la mer dans ses limites actuelles.
Une théorie basée sur le même point de départ à été récem-
ment émise par des géologues canadiens, pour expliquer la suc
cession des phénomènes quaternaires dans la région d'Ottawa ?.
1. Note présentée à la séance du 28 mai 1923.
2. BrôGGEr. Om de senglaciale og postglaciale nivôforandringer i RUSSES J
feltet. Kristiania, 1901. k.
3. JOHNSTON. Late Pleistocene oscillations of sea level in the Ottawa ne. “4
Canada. Geological Survey, 1916. t
"
“
Dy"
®
F
ARGILE A YOLDIA 159
Postérieurement au mémoire de Brügger, deux expéditions
arctiques entreprises par le Prince de Monaco et par le Duc d'Or-
léans, ont rapporté, la première surtout, un très grand nombre
de documents sur la faune malacologique de ces régions; ces
documents ont été étudiés par notre confrère M. Dautzenberg et
ont fait l'objet de deux importantes publications !. J'ai pensé
qu'il y aurait intérêt à en extraire les données concernant la dis-
tribution bathymétrique et géographique des espèces signalées
dans l'argile à Fofdia et qui vivent actuellement dans l’extrême
Nord, de façon à déterminer avec le maximum de précision les
conditions dans lesquelles ces espèces ont dû vivre à l’époque où
se déposait cette argile. Le tableau ci-après résume les résultats
obtenus.
Dans la première colonne figurent les noms des espèces citées
de l'argile à Yoldia ; pour quelques-unes d'entre elles, les noms
qui doivent leur être attribués conformément aux règles de la
nomenclature, ont été mis entre parenthèses. En regard, figurent
les données les plus importantes concernant la répartition géo-
graphique des espèces, et dans une dernière colonne, à la suite
des lettres D.b., les nombres indiquant les limites de leur
distribution bathymétrique. Comme ces limites ont été souvent
établies d’après les profondeurs auxquelles les espèces ont été
recueillies, sans tenir compte explicitement de leur état, J'ai
autant que possible, relevé pour chaque espèce, les données
bathymétriques fournies par les dragages ; les profondeurs
trouvées sont précédées de la lettre V, quand il est spécifié que
l'espèce a été recueillie vivante, et de guillemets quand le texte
de l’auteur autorise à l'admettre comme très probable. Ces divers
renseignements ont été extraits en majeure partie des travaux
de M. Dautzenberg, et en outre, de quelques autres dont les
principaux sont signalés ci-dessous? ; ils sont suivis des noms
ou des initiales dés auteurs.
1. Résultats des campagnes scientifiques accomplies par Albert I‘, prince de
Monaco, fase. 32 et 37. Mollusques, par PH. DauwrzexgerG et Fiscaer. Monaco,
1906 et1912. — Campagne arctique du duc d'Orléans en 1907. Mollusques et Bra-
chiopodes, par Px. DaurzexBEeRrG et FiscHer. Bruxelles, 1910.
2. BrôGGer, ouvrage cité. — G. O. Sars. Mollusca regionis arcticæ Norvegiæ.
Christiania, 1878. — Bixxex (Gouxo). Reportof the invertebrata of Massachussels.
2° éd., 1870. — De Guerxe. Le Varangerfjord. Bull. Soc. malacol, de Belgique,
XXI, Bruxelles, 1886. — Norman. The mollusca of the fjords near Berger,
J.of Conchology. Leeds, 1879. — Locarp. Expédit. scientif. du « Travailleur » et
du « Talisman », Mollusques testacés, Paris, 1897-98. — CrLaunox. Faunule mala-
cologique de Saint-Raphaël, Feuille des jeunes naturalistes, 1902. — SowerBy.
Jllustrated Index of British Shells, 1859-1887. — Mac Axvrew. List of mollusca
observed between Drontheim and the North cape. London, 1876. — MeTzGer.
Nordseefahrt der Pommerania : Mollusca. Berlin, 1875. — Ricnarp Häcce, Mol-
160 -— DE LAMOTHE
!
TABLEAU DES ESPÈCES CARACTÉRISTIQUES DE L'ARGILE
DES ENVIRONS DE CHRISTIANIA!.
A ŸOLDIA
Pecten islandicus
Circumpolaire, côtes NetNW D.b.
Müzr.
(Chlamys islandi-
dica Müzz.).
*Modiolaria nigra
GRAY.
Portlandia (Yol-
dia) arctica
Gray et varié-
LES UT
REEVE, portlan-
dica REEVE, in-
flata Lècae,nux
W.C. B. (Porl-
landia glacialis
Gray).
Circumpolaire,
de la Norvège, mers de Kara
et de Barentz, Spitzberg, Is-
lande, Groënland, côtes at-
lantiques de l'Amérique bo-
réale, détroit de Behring,
Nord du Japon, golfe de Gas-
cogne (fragments).
Circumpolaire, mers de Kara,
Norvège, Danemark, Bal-
tique (Kiel), Ecosse, Groën-
land, côtes atlantiques de
l'Amérique boréale, mer de
Behring et d’'Okhotsk, côtes
du Japon.
côte Nord
d'Asie, mer de Kara, mer
Blanche, Spitzberg, Groën-
land, mer de Behring.
2-356 m. (Hägg).
V. 20 m.Spitzberg (D).
Ve 50: medal 4
V.20-135 m. Varanger-
fjord (G). 4
V. 300 m. Porsanger-
fjord (Friele). e.
V.10-90 m. Côtes NW
de la Norvège (S).
V. 20-90 m. Groënland
(Br). 115
D.b.3-370 m. (Hägo).
V.48 m. Ile Hope (D).
V.98 m. Sud de la N''e
Zemble (D).
V.27-270 m. Côtes N et
NW de la Norvège
(Mac Andrew).
V.18-360 m. Groënland
(Br).
» 93 m. Cap Skagen
(Metzg).
D .b. 5-220 m. (Hägg)?.
V. 63-65 m. Ndel’Asie
(Br).
V.23-45m.,mer Blanche
(Br).
V.10-30 m. mer de Ka-
ra, abondant (Br).
V.108- 483 m., de î
Kara, rare (
V.9- Sam. ne
V. 12-220 m. Est du
Groënland, abon-
dant (Hägg).
V. 9-36 m. Baie de la
Découverte (Br):
lusca und Brachiopoda der Schwedischen polar expedition im J.1900 Arkiv. for
Zoologi.1904. — Friezre. Mollusca der ersten Nordmeerfahrt des Fischereï-
dampfers « Michaël Sars » im J. 1900. Christiana, 1992. Parrzary. Coquilles
marines du littoral du département d'Oran. J. de Conchyliologie,tome 48, 1900:
— Jerrreys.Croisières du Porcupine.Lesabimes de la mer par Wyville Thomson:
Paris, 1875.
1. Les 5 espèces précédées d'une astérisque n'ont encore été nunitee que dass
l'argile supérieure à Yoldia.
2. Hägg donne comme limites bathymétriques de l'espèce dans les régions
_ polaires : type : 5-220 m., var. portlandica 7-200 m., varinflata 7-130 m.
._ *Yoldia hyperbo-
rea LOVEN = Ÿ.
arclica REEVE
non GRAY.
(Y. hyperbo-
rea (LOvEN) To-
RELL).
- Leda pernula
MüLL.
. Leda pernula
MüLz., var. cos-
tigera LÈCHE.
(Leda minuta
Müzr.).
… Nucula tenuis
$ MrG.etvar.ex-
pansa REEvE!.
: &
1. La var. expansa semble spéciale aux mers froides ; d'après Hägg,
de cette variété est comprise entre 65 et 374
2190 m.
ARGILE A YOLDIA
Espèce boréale connue seule-
ment du Nord de l’Asie (Br),
de la mer de Kara et de Ba-
rentz
détroit de Behring.
Circumpolaire, côte N d’Asie
? ,
Finmark, Spitzherg, côtes
atlantiques de l'Amérique bo-
réale, mer de Behring, Da-
nemark, draguée entre Fal-
mouth et Gibraltar (Jeffreys)
par 550-1020 m.
Circumpolaire, mer de Kara,
Norvège, Groënland, baie de
Fundy, mer de Behring,
Océan Pacifique, descend
jusqu'à l'Orégon et au Ja-
pon; NetS des Iles Britan-
niques, Hébrides (Jeffreys)
Golfe de Gascogne (valves)
(de Boury).
Circumpolaire, côtes d'Europe
jusqu’au détroit de Gibraltar,
Méditerranée, côtes atlan-
tiques de l'Amérique bo-
réale, mer de Behring, Van-
couver, Japon. Descend jus-
qu'au golfe du Mexique oùelle
a été trouvée entre 315 et
810 m. (Bush).
du Spitzherg, et du
m. tandis que le type vit entre
161
D.b. 15-640 m. (D).
V. 186 m. Ile Hope (D).
V. 10-20 m. Spitzberg
(D).
V. 9-270 m. Spitzberg.
(Br).
» 180-700 m.Groënland
(Br).
D. b. 36-410 m. (D).
V. 186 m. N de l'ile
Hope. (D).
V.0-22 m.Spilzherg(D).
V.98 m. Sud de la Niie
Zemble (D).
V.12-35 m. Est du Gro-
ënland (Hägg).
V.20-134 m. Varanger-
fjord (G).
V. 36-288 m. Côtes de
Norvège (Mac A.).
". faibles profondeurs.
Hellebock!.(Dane-
mark) (Coll D).
.b. 4-366 m. (D).
.135 m. Portede Kara
(D).
V.177 m. près des îles
Lofoten (D).
V.20-79 m. Varanger-
fjord (G).
2
<« ©
.V. 100 m. E du Groën-
land (H).
V.18-270 m. Côtes de
Norvège du Fin-
mark jusqu’à
Christiana (S).
V.18 m. environ An-
gleterre (Sow.).
D. b.5-667 m. (D).
V. 20 m. Spitzberg (D).
V.177 m. près des îles
Lofoten (D type).
V.270m.Spitzhberg(Br:.
V.10-160 m. mer de
Kara (Br).
V. 36-540 m. Du Fin-
mark à Christiania
(S).
Ja D'h°
,
“Het
LE
162
Macoma calcarea
Cu. et var. ma-
œima NW. C. B.
Lyonsia
arenosa
ML.
Saxicava ‘arclica
L. et var. Udde-
wallensis Fam 2.
1. La var. maxima a été trouvée par Sell au cap Skagen (collection D:.).
DE LAMOTHE.
Circumpolaire, côte N d'Asie,
Spitzherg, Norvège, Groën-
land, mer de Behring (S),
Danemark, côte atlantique de
l'Amérique du Nord, golfe de
Gascogne (exempl. morts).
Circumpolaire, mer de Kara,
Spitzberg, côtes atlantiques
de l'Amérique boréale, dé-
troit de Behring. Christiania
(N). Espèce très rare.
Circumpolaire, Spitzherg, Nor-
vève, Angleterre, golfe de
Gascogne, Açores, Méditer-
ranée, Mauritanie, Ste-Hé-
lène,le Cap, côtes atlantiques
de l'Amérique du Nord, Ja-
pon, détroit de, Magellan.
2. La var. paraît spéciale aux mers froides.
Ve 12-35 m. E du Groëss Ë
V.72-180 m. Côtes
d’Angleterre(So:
type. ;
V.120-150 m. , Médit
ranée à StHaph
(Cl) type.
D. b. 0-1 267 m. (D). À
Vs 495 ms Spitzherg.
occidental (D). :
V.50 m. Isfjord (H).
V. 150 m. Groënland.
(collect. Dautz.)
V.3-150 m. Côte d'A ie
(Br). 75
V. 20-30 m. Varanger=.
fjord (G).
V.20-30 m. Copenhague
et Nisum Breding.
(collect. Dautzen-.
berg)!. E
D. b. 18-72 m. (S). 4
V.3-36 m. mer ES
(Br).
V.9-36 m. W du Groëasl
land (Br). 1
land (H). À
V.18-72m. Finmark(S).
V.18-36 m. Tromsô(S).
D.b. 0-1 287 (D). 4
V.22 m. Spitzhberg(D).
V.60 m. W. du Spitz-.
"berg (H). l
V.48 m. Ile Hope (D):
V.499 m. W. du Groën-
land (H). 4
V. 80-100 E du Groën-
land (H). 4
V.440 m. Norvège près.
du cercle pets
(D).
V. 60-6% m. Marseille
(Marion). N
V.30-60 m. Mers-e
Kebir (Pallary).
V:155-248 m. Golfe de
Gascogne (LL)...
V.1289 m.Pico(Acçore
(D).
V.183-274 m.Le Cap{L
ARGILE A YOLDIA
Circumpolaire, Spiltzberg,
Groënland, Islande, du Fin-
mark à Christiania, Ecosse
Açores, mers des Sargasses
et des Indes occidentales,
Alaska, mer d'Okhotsk, Ja-
pon. <
elacæcaMüLL.
major
< . —
“ Natica aflinis Gu. Circumpolaire, mer de Kara,
_ et var. clausa Spitzherg, Islande, Groën-
- Bnrop. et Sow. land, du Cap Nord à Chris-
. (Nalica clausa tiania, Canada, mer de Beh-
- Buor.et Sow.). ring, Vancouver, Japon.
2%
Par
1
Circumpolaire, mer de Kara,
Spitzberg, Islande, Norvège,
Iles Britanniques, {
land, côtes atlantiques de
l'Amérique boréale, Alaska,
Japon.
…_ Lunatiagroënlan-
- dica Becx.
_ (Natica pallida
_ Bror.et Sow.).
2
4
Mer de Kara, Groënland, du
Fimmark jusqu'aux îles Lo-
foten, côte atlantique de
l'Amérique du Nord(Binney).
4 *Bela nobilis MüL-
LER — rugulala
DL zuct,
à dè ne: CNRS Par
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Re RULES
RE EN
Groën- :
163
D. b. 9-1262 m. (D).
V. 20-150 m. Varanger-
fjord (G).
V.10-108 m., mer de
Kara (Br)
V. 36-180 m. Norvège
(Mac A.).
» 90-360 m. Bergen (N).
V. Surface de la mer
des Sargasses sur
les plantes(Bergh).
D. b. 0-2586 m. (D).
V.40-70 m. Spitzherg.
(D).
V. 48 m. Ile Hope (D).
V.°0-135 m. Varanger-
fjord (G).
V.4-126 m.,mer de Kara
(Br).
V. 90-270 m. Nord de la
Norvège (Mac
And.).
» 7-360 m. Bergen (N).
D. b. 36-1203 m. (D).
V.186m. Ile Hope. (D).
V.177 m. Norvège près
des Lofoten (D).
» 23-325 m. Varanger-
fjord (G).
V.5-00 m., mer de Kara
(Br):
V.81 m. Northumber-
land (Sow.).
D. b. 36-216 m. (Sars)
V. 36-54 m. Vadsô (S.)
V.20-65 m. Varanger-
fjord (G).
… Bela nobilis appartient, d'après M. Dautzenberg, au groupe de
» B. turricula Mrc. dont les diverses formes décrites sous les
- noms spécifiques de nobilis, assimilis, scalaris, rugulata, sont
| souvent difficiles à séparer. Le seul fait à retenir ici, c’est que les
… limites de leur D. b. dans les mers du Nord sont très grandes.
… Sars donne pour limites bathymétriques de ces diverses formes :
—…._ 72-180 m. pour B. assimilis et pour B. rugulata ; 36-216 m.
- pour B. nobilis ; 90-108 m. pour B. scalaris. — B. turricula a été
+ trouvé vivant sur les côtes de Norvège entre 18 et 234 m. (Mac
_ Andrew), et sur les côtes d'Angleterre entre 3 et 180 m. (Sow.) ;
. enfin, il existe dans la collection Dautzenberg des exemplaires
164
recueillis vivants sur le Doggerbank dont la profondeur ne
DE LAMOTHE
dépasse pas 60 m.
Admele viridula
Fagric.
Buccinum Terræ-
novæ BECxK.,var.
grandis W. C.
B. et var. «
Môürca-Lècue.
Buccinum hydro-
phanum Hanc.
et var.
Neptunea despecta
L.et var. cari-
nala PENN.
Neptunea dense-
lyrata Br.
Volutopsis Nor-
wegica Cu.
Circumpolaire, Groënland, mer
de Behring, côtes atlantiques
de l'Amérique boréale, côtes
de Norvège du Cap Nord à
Christiania (Sars), Portugal
(Jeffreys) par 1789 m.
Littoral arctique de la Sibérie,
mer de Kara, Spitzbere,
. Groënland, mer de Behring.
Circumpolaire, Nord de la Si-
bérie, mer de Kara, Spitz-
berge, Groënland, Terre-
Neuve, Finmark.
Circumpolaire, Islande, Groën-
land, côtes de Norvège, du
Finmark à Christiana, côte
atlantique de l'Amérique du
Nord.
Cette espèce, d'après M. Dautzenberg, n’est qu'une va-
riété de la précédente ; un exemplaire a été trouvé au
Nord du Spitzberg par 430 m., mort, mais très frais.
Circumpolaire, Islande, Groën-
land, Laponie russe, Nord
de la Norvège, Scarborough
et Durham {Iles Britanni-
ques), côte orientale de l’A-
mérique du Nord, Terre-
Neuve, mer d’Okhotsk.
\
D. b. 36-540 m. (Sars).
V. 186 m. Spitzhberg
(var.producta)S. (D).
V.2-58 m.,mer de Kara
(G)- 4
V. 54-270 m. Finmark
(Mac Andrew).
» 47-340 m. Varanger- M
fjord (G). 4
D. b. 7-1115 m.
V. 48 m. Ile Hope (var.
abbreviata) (D). |
V.36-108 m. Spitzberg
(Br).
» 108m.N'!eZemble(Br).
V.100 m. IleSt-Lorenz
(Br).
D. b.4-1186 m.(D).
V. 393 rm. Isfjord (en-.
trée) (D).
V. 102 m. Baie Temple
(D).
V.430m. N du Spitz-
berg (D).
V.9-180 m. mer de Kara
(Br).
D. b. 36-180 m. (Sars).
V. 134 m. Varanger-
fjord (G.).
V. 36-180 m. Côtes de
Norvège (S).
D. b. 36-1267 m. (D).
V.440 m.Côte Nord de
la Norvège (type) (D).
V. 650 m. à l'Est de
l'Islande (var. Lar-
gillierti Perir) (D).
V.430 m. Nord du Spitz-
berg (même va-
riété) (D). ,
V. 50 m. Teignmouth
(Angleterre) (coll.
Dautzenberg).
V. 50 m. environ (Dog-
gerbank (coll. D.).
ho togatus Connu seulement de la mer de
_ Mônceu. et var. Kara, du Spitsberg et du
_ Pfaffi Môürcm., Groënland.
_ sinuosaW.C.B.,
—_vallensis W.
DUC. . &
| ipho brevispira Paraît être une simple variété
Brôc.(novaspe- du précédent ; connu seule-
cies). ment de l'argile à Yoldia.
Sipho islandicus Spitzberg, Finmark, Iles Shet-
DC. landet Hébrides, Angleterre,
E Doggerbank, golfe de Gas-
40 ; cogne, Maroc occidental
| (1330 à 1635 m.), côte atlan-
. tique des Etats-Unis.
| Sipho Verkrüzeni Nord de la Norvège, parages
…. Kos. var. plici- de Terre-Neuve (espèce très
berne W.C. B. rare). |
À
s
ma fast ET
*Trophon trunca- Circumpolaire, Nord de la Si-
_ lus Srrôm. et bérie, merde Kara, Norvège,
_ var. major W. Danemark, Iles Britanniques
D CB. (mer d’Irlande), Islande,
Re: Groënland, côtes atlantiques
È de l'Amérique du Nord jus-
‘À qu'au Massachussets.
Q
TEA À
… D'après M. Dautzenberg, T. truncatus Sr. et T.
_ formes d’une même espèce.
L
165
D.b. Ÿ
V. 102 m. Isfjord (D).
V. 430 m. N du Spitz-
berg (D).
V.18-180 m., mer de
Kara (Br).
D.b. 36-3016 m. (D).
V.1267 m. Terre-Neuve.
(D).
V. 430 m. N du Spitz-
berg (D).
V.88 m. Orcades (D).
V. 54 m. Shetland
(Sow..).
V.360-510 m., large de
la Corogne (D).
. (un exemplaire).
V.90-180 m. Côtes N et
NW de la Norvège
(S).
V.50-60 m. Doggerbank
(coll. D).
D°b: %
« Exemplaire mort
mais très frais, re-
cueilli à 394 m., entre
la Norvège et l'ile
aux Ours (D).
V. 36-54 m. Finmark :
(Br).
D. b. 4-968 m. (D).
V.88 m. Est des Or-
cades (D).
» 0-340 m. Varanger-
fjord (G).
V.9-90 m. Norvège (S).
V. 9-126 m. Groënland
(Br).
» mer d'Irlande (Sow.)
(faibles profon-
deurs).
» 63-216 m. Côtes at-
lantiques de l’A-
mérique du N
(Jeffreys).
clathratus L. sont deux
ET >
RME
166 DE LAMOTHE :
D. b. 30-440 m. (D).
*Cylichna Rein- Mer de Kara, Spitzberg, Nor- 4
; NV. 23 m. Varangerfjord.
hardti MôLz. vège.
(Cylichna scalp- Espèce rare. (G). :
ta REEvE) = C. * V. 18-108 m. Finmark -
propinqua M. (S). ‘4
SArs d’après V. 135 m. Iles Behring |
Dautzenberg. Bn).E 1
| V. 324 m. Finmark
(Lèche). |
Ce tableau permet de préciser la distribution bathymétrique et
géographique actuelle des espèces de l'argile à Yoldia.
1° Distribution bathymétrique. |
Les 26 espèces citées se réduisent à 24, si l'on supprime Nep- 1
tunea denselyrata et Sipho brevispira. Sur ces 24 espèces, 17 aum
moins ont été trouvées vivantes à des profondeurs supérieures
à 200 m.
Chlamys islandica. - Natica pallida.
Modiolaria nigra. Bela nobilis.
Portlandia glacialis. Admete viridula.
Yoldia hyperborea. Buccinum hydrophanum.
Leda pernula. Volutopsis norwegica.
. Leda minuta. . Sipho togatus.
Nucula lenuis. Sipho islandicus.
Saxicava arctica. Cylichna scalpta.
Natiea clausa.
Quatre espèces ont été trouvées entre 130 et 200 mètres, mais
descendent peut-être beaucoup plus bas ; ce sont : Mae cal- 3
carea, Lepela cœca, Neptunea despecta Fe Trophon truncatus..
Une espèce, Buccinum Terrænovæ, a été trouvée à 108 m.
deux espèces n’ont encore été draguées vivantes qu'à des profon=M
deurs inférieures à 100 m. : Lyonsia arenosa à 72 m., Siphom
Verkräzeni à 54 m.: étant donnée la rareté de ces deux espèces, …
il est impossible actuellement de fixer avec certitude la limite
inférieure de leur distribution bathymétrique.
On remarquera que les 5 espèces de l'argile supérieure à Yoldia
vivent dans les mêmes limites bathymétriques que les autres.
2° Distribution géographique.
Toutes les espèces ont été trouvées dans les mers arctiquesM
et boréales ; mais un certain nombre d’entre elles vivent égale
ment sous des latitudes beaucoup plus basses. En déterminant
pour chacune d’elles la température des fonds où elles ont été"
recueillies et la position géographique des stations correspon=M
dantes, on constate que ces espèces font partie de deux groupe- +
ments très différents.
ARGILE A YOLDIA 167
— Le premier groupement comprend 13 espèces qui paraissent
ne pouvoir vivre que dans des eaux très froides, dont la Llempéra-
“ture est comprise entre 0° et 5°; elle peut même descendre un
— peu en-dessous de zéro (fonds de la mer de Kara, Groënland).
Chlamys islandica. Buccinum Terrænovæ.
_ Portlandia glacialis. Buccinum hydrophanum.
Yoldia hyperborea. Neptunea despecla.
Lyonsia arenosa. Sipho togatus.
Natica clausa. Sipho Verkrüzeni.
Bela nobilis. Cylichna scalpta.
Admete viridula.
Ces espèces, jusqu'à présent du moins, n'ont été trouvées
“vivantes que dans les mers polaires. Mais, si l’on tient compte
- de la grande étendue de la HR bathymétrique de
à D ucc-- unes de ces espèces, on peut considérer comme très pro-
bable que des dragages plus nombreux permettront de consta-
… ter leur existence à de latitudes plus basses et à des profondeurs
“d'autant plus grandes qu’elles seront recueillies dans des stations
… plus éloignées de leur habitat polaire.
En ce qui concerne Chl. islandica, il me paraît utile de rappe-
ler que cette espèce a vécu dans la Méditerranée pendant une
partie du Quaternaire (lignes de Rivage de 100 m. et peut-être
_de 148 m.), à une époque où la louper de cette mer inté-
- rieure devait être un peu plus élevée; il est donc possible que
1 en trouve un jour des spécimens à des profondeurs
… de 3-400 m. et plus, notamment dans le golfe de Gascogne, où la
D outre à 1000 m. est encore supérieure à 9 ; bre ce cas,
… on serait nécessairement amené à classer cette espece dans le
—… deuxième groupement.
— Le deurième groupement comprend onze espèces qui habitent
avec les précédentes dans les mers polaires, mais ont été en outre
trouvées dans des mers tempérées et même tropicales, à des pro-
— fondeurs variables, souvent très faibles et où la température peut
….s élever à 13° (Méditerranée), à 18° (Mauritanie), à 23° (mer des
_ Sargasses).
e
Modiolaria nigra. . Macôma calcarea.
…. Leda pernula. à Lepelacæca (mer des Sargasses).
$ Leda minuta. Nalica pallida.
Nucula tenuis (Méditerranée). Volutopsis Norwegica.
Saæicava arctica (Méditerranée, Sipho islandicus.
cosmopolite). Trophon truncatus.
Il résulte nettement de ce qui précède que l’association dans
une même mer des deux groupements d'espèces de l'argile à
Yoldia exige, comme condition essentielle, que la Lan ntte de
L QNS CAPES ÈTS HAN Ve fav 4 We a
NE > ï SCAN PORT EN TEEN 2
168 DE LAMOTHE
l'eau soit comprise à très peu près entre {° et 5°, et sensibleme
constante dans ces limites ; si cette condition est remplie,
suffira que la permanence de la température soit réalisée dans unes
zone assez étendue pour que les espèces y trouvent des fonds
appropriés au mode d’existence et aux besoins de chacune
d'elles (sable, argile, rochers, plantes marines, etc.) ; leur pro-
fondeur pourra, pour la presque totalité des espèces (21 sur 24), à
atteindre et même dépasser notablement 150 mètres. |
L’objection que l'on pourrait être tenté de tirer de la faibles |
profondeur à laquelle vivent les espèces dans la mer.de Kara,
est facile à réfuter. Cette mer se trouve, en effet, placée das 1
des condilions exceptionnelles. Les courants atlantiques venant
du Sud-Ouest n'y pénètrent pas et n’atteignent même pas la
Porte de Kara ; d'autre part la mer y sas gelée pendant une
grande partie de l’année et les nombreux icebergs qui y circulent
pendant l'été en labourent les fonds ; enfin, la température
de la surface de la mer est comprise entre 0° et 4°, et elle est
à partir de 50 m. environ, inférieure à zéro : — 0°8 à 50 m:.
et — 106 à 100 m. à l'entrée du détroit de Kara. On conçoitM
que pour ces diverses raisons les espèces n'aient pu se déve
lopper qu'au voisinage de la côte, dans la zone comprise entre
la surface gelée et celle où la température descend en-dessous
de ‘zéro. Un petit nombre d'individus seulement vit à des pro
fondeurs plus s grandes, qui ne paraissent pas toutefois dépas-
ser 200 m., et probablement sur des points où ils n’ont pas à"
redouter la formation des glaces de fond : Portlandia glacialis,
notamment, y a été draguée vivante à 153 mètres.
J'ajouterai que la plupart des espèces qui vivent réunies dans:
la mer de Kara, à une faible profondeur, sont disséminées à des
profondeurs tres variables dans les mers voisines et notamment à
l'Ouest de la Nouvelle-Zemble, sur la plateforme de la mer de
Barentz, où lestempératures des fonds varient suivant les saisons
dans des limites assez étendues, par suite de l’enchevêtrement
des courants polaires et équatoriaux. P. glacialis, en particulier,
n’a été trouvée que dans les fjords du Spitzherg où débouchent
de grands glaciers, et elle semble manquer à Jean Mayen, en
Islande et sur la côte Ouest du Groënland!. Sur la côte. Est, au
contraire, où les températures sont plus basses que fans la 4
mer de Kara, cette même espèce abonde entre 12 et 35 m., et den
nombreux individus vivants, ont été dragués à 220 m. dans le
fjord François-Joseph situé un peu au Sud ; les deux variétés M
l
1. Aucun exemplaire n'a été dragué pendant l'expédition du Prince de Monaco …
au Spitzberg, ni pendant celle du Duc d'Orléans dans la mer de Kara.
:
ARGILE A YOLDIA 169
de cette espèce ont été également trouvées vivantes entre 130
et 200 m.
On. ne peut donc déduire du fait de la réunion à une faible
profondeur, dans la mer de Kara, des espèces caractéristiques de
largile à Yoldia, aucune conclusion au sujet de leur distribution
bathymétrique normale.
Le groupement de ces espèces n'a pas été, 1l est vrai, constaté
sur les côtes occidentales de la Norvège ; mais cette absence est
due simplement à cette circonstance que la température de la
mer jusqu à 200 m. de profondeur, ne s'abaisse pas en-dessous
- de 5° aux Lofoten, et de 7° à la latitude de Bergen. Or, il a dû
en être tout autrement pendant le Post-Pliocène, où la sub-
- mersion de la Norvège a atteint, et peut-être dépassé 250 m.
À cette époque, comme je l'ai indiqué !, les communications
“entre l'Atlantique et les mers polaires étant très restreintes,
l'action des courants chauds était limitée à une zone superficielle,
et cette situation a duré jusqu'à la ligne de rivage de 18 m.; l’in-
fluence des courants polaires a donc été prépondérante, et comme,
en outre, les glaciers couvraient la Norvège, il est évident que,
- conformément aux lois de la circulation océanique, la tempéra-
-ture de la mer le long des.côtes, notamment à l’entrée du fjord de
Christiania, à dû être sensiblement plus basse qu'à l'époque
ÿ . , , . b 1
actuelle, du moins à partir d'une certaine profondeur. On con-
çoil que, dans ces conditions, la faune à Yoldia ait puse dévelop-
à d fond de 100, et même 200 GulS ’expli
per à des profondeurs de 100, et même 200 m., et l’on s'explique
en même temps, quelle soit constituée par la réunion en
… nombre presque égal d’espèces polaires, amenées par les courants
froids, et d’espèces qui vivaient dans des eaux plus chaudes,
_ mais qui ont pu s'adapter rapidement aux conditions du nouveau
milieu.
Je ferai remarquer en terminant que l’objection que l’on pour-
rait tirer de l'existence dans l'argile à Yoldia de 2 ou 3 espèces
qui n'ont encore été signalées vivantes qu’à de faibles profon-
deurs est facile à réfuter. Pendant l'expédition de 1907, on a fré-
quemment constaté la présence sur la banquise de la mer de Kara
de mollusques vivants, dont une espèce au moins, Mytilus edulis,
it dans des eaux très peu profondes; il est évident que pendant
le trajet de la banquise vers l'Ouest, ces mollusques ont pu être
précipités dans les profondeurs de la mer de Barentz et même
dans les abîmes de 3-4 000 m. qui la limitent dans cette direction.
D autre part, Binney a signalé la présence fréquente dans l’esto-
&.
1. Faune de la ligne de Rivage de 148 m.'en Algérie. B.S.G.F.,(4), XXII, p.161.
15 janvier 1924. Bull. Soc. géol. Fr. (4) XXIITI. — 12
170 DE LAMOTHE
mac des Poissons pêchés à Halifax ou sur le banc de Terre- Neuve,
de mollusques souvent en parfait état, appartenant à des genres"
très variés : Voldia, Nucula, ee Cardium, Lepeta, Bela,.
etc. Enfin le transport des mollusques marins par les bois flot=
es
À.
tants, les plantes marines, les pagures, etc., peut être observé
dans toutes les mers. Il n’est donc pas douteux que la présence
accidentelle à de grandes profondeurs de coquilles mortes appar
tenant à des espèces qui vivent à des profondeurs beaucoup plus
faibles, est un fait normal, et, on doit également en conclure que
l'hypothèse d’un soulèvement de 2600 m. du fond des mers,
polaires à l’époque du maximum d'extension des glaciers scan
dinaves n’est pas justifiée. Cettehypothèse n’est basée, en elfet,
que sur la présence, dans les grandes profondeurs au Sud et à
l'Ouest du Spitzberg, et entre l'Islande et Jean Mayen, d'un
certain nombre de représentants subfossiles de la faune de“
l'argile à Yoldia, parmi lesquels je citerai : Chlamys islandica
Portlandia glacialis, Trophon truncatus et Lyonsia arenosa.
En résumé, l'interprétation des phénomènes quaternaires de la
Scandinavie, basée essentiellement sur la faible profondeur
(10-30 m.) de la mer dans laquelle s’est déposée la faune de
l'argile à Foldia, soulève de sérieuses objections qui semblent
devoir la faire rejeter. Les dragages anciens et récents montrent
nettement que si les mollusques de cette faune habitent tous
actuellement dans les mers de l'extrême nord, près de la moitié |
d’entre eux habite écalement dans des mers bee ou même »
chaudes; en outre, presque tous ont été trouvés vivants à des
Aou dethe supérieures à 130 et même à 200 m.; la seule con
dition nécessaire pour leur association dans un même milieu,
c'est que la température de ce milieu soit comprise à très peu
près entre 0° et 5°. Leur groupement actuel dans la mer dem
Kara, entre 10 et 30 m. est dû incontestablement à des circons=…
tances locales et exceptionnelles, et la conclusion que l’on a tirée
de leur distribution bathymétrique ne peut, à priori, être étendue
à des groupements identiques, mais plus anciens, trouvés à des
latitudes beaucoup plus basses, où les eaux des courants polaires
devaient descendre à des ohnieine de plus en plus grandes, 1
à mesure qu'elles s'éloignaient du pôle.
Il y aurait dès lors ne à rechercher si une autre théorie,
basée sur les indications fournies par les explorations récentes
et sur les conclusions que l’on est en droit d’en tirer, ne pourrait \
pas expliquer d'une façon plus satisfaisante, la succession des.
‘phénomènes observés. 4
“4
ARGILE A YOLDIA
| D dut les excursions que j'ai faites dans le Nord de l’Eu-
ope, au Canada et aux États-Unis, j'ai partout été frappé de la
oncordance qui paraissait exister entre les altitudes de quelques-
nés des lignes de Rivage signalées dans ces régions, et de
elles LR dans CU Méditerranée et sur les ae océa-
iques de France. Je crois notamment avoir retrouvé une partie
esniveauxinférieurs à Tromsô, au Spitzherg, à Montréal, et sur
s côtes du Pacifique en Californie et à Vancouver ; il m'a
; CNT que la mer avait laissé en Norvège des traces de son
_ action jusqu ‘à près de 320 m. (Narwik) !.
R:: Je serais donc disposé à admettre que les oscillations de la ligne
- de Rivage se sont succédé dans le Nord de l'Europe et de
rique dans le même ordre et avec le même rythme que
- ans la Méditerranée. La vérification de cette hypothèse exigerait
4 malheureusement de longues et patientes recherches, qui ne ct
È possibles que lorsque l'on pourra disposer partout de levers topo-
| . graphiques à grande échelle ; elles présentent, d’ailleurs, des
_ difficultés rénales dans les pays où les glaciers ont séjourné
F1 ongtemps et ont pu détruire ou recouvrir les traces des anciennes
# plages et terrasses.
_ En terminant, Je tiens à exprimer tous mes remerciements à
notre confrère M. Dautzenberg, qui a bien voulu revoir les don-
_ nées d’ ordre malacologique sienne a les espèces citées, et me
communiquer les renseignements qu'il possédait sur ne distri-
4 _bution géographique et bathy métrique.
& 1. Il n'est pas inutile de rappeler ici que le Rapport de progrès de la Commis-
de” quatre terrasses marines situées à 9 m., 30 m., 55 m., 99 m. (Voir ma note de
pion. BAS GE. (4), 1, p. 307).
sion géolog. du Canada, paru en.1865, a signalé la présence dans la baie Murray
Dre. SAS
172
LES PHOSPHATES DU Maroc
Î[. STRATIGRAPHIE ET PÉTROGRAPHIE DE LA RÉGION DES OULED ABDOUN
(MAROC CENTRAL)
PAR L. Joleaud !.
Pzancne VIII
Grâce à l'amabilité de notre collègue M. À. Beaugé, directeur 1
général de l'Office chérifien des phosphates, j'ai pu visiter en M
détail, au cours de mon dernier voyage au Maroc, la région
s'étendant à l'Ouest d'Oued Zem, et notamment la mine de Bou
Djniba, où j ai reçu le meilleur accueil du directeur, M. de Sainte-
Marie. Je remercie vivement ces Messieurs, qui m'ont ainsi
assuré la possibilité de faire des observations géologiques sur les
confins de la Chaouia et du pays des Zaer.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE. — Lorsque l’on se rend de Casa- «
blanca à la gaada d'Oued Zem, on s'élève jusque vers l’altitude M
de 900 m. par une série de gradins : le premier, de 20 km. de
10
A
largeur, est marqué par la plaine quaternaire voisine du littoral,
le Sahel sablonneux (rmel) ; le second correspond, sur une pro=
fondeur de 30 km., au plateau néogène de 200 m. de hauteur
moyenne, l'Outa, aux terres noires (tir) ou rouges (hamri) ; le
troisième, beaucoup plus étendu, est formé par la vaste nappe
des calcaires crétacés et éocènes de la gaada d’Oued Zem, dont
les couches successives, presque rigoureusement horizontales et
_s’étageant de 300 à 900 m., constituent le Haut Plateau ou Alou.
L'alignement de la falaise actuelle de Settat, à la limite de l’'Outa
et de l’Alou, a joué un rôle important au cours de longues «
périodes géologiques : au Crétacé moyen et supérieur, 1] mar-
quait le rivage entre la terre émergée du Nord-Ouest (Meseta) et”
la mer du Sud-Est ou Mer des phosphates ; au Néogène, une nou
velle côte s'y établissait entre le continent marocain du Sud-Est
et l'Océan Atlantique du Nord-Ouest, sans doute par inversion M
dans l'altitude relative des deux compartiments que limite Ia
faille jalonnée par la falaise moderne.
1. Note présentée à la séance du 19 mars 1993.
B
%
4
E
2
LES PHOSPHATES DU MAROC 173
SITUATION STRATIGRAPHIQUE. — Dans l’épaisse série de calcaires
atteignant peut-être 200 m. de puissance, qui s'étagent de Bou-
cheron à Oued Zem, M. Beaugé a repéré deux horizons dont je
lui ai déterminé quelques fossiles en 1921. Le plus inférieur de
ces niveaux fossilifères est remarquable par ses calcaires jaunes,
très durs, où abondent les Mollusques, les Échinides, les
Polypiers ; j'y ai trouvé l'été dernier Acanthoceras rhotomagense,
une Ammonite qui confirme l’âge cénomanien de cette forma-
tion ; l'autre horizon également calcaire renferme de très nom-
breuses Thersitées (Hermithersitea maroccana Say.) et des Nau-
tiles de très grande taille. La zone exploitée à la mine de Bou
Djniba et dite « couche 1 » est située à 30 m. environ sous la
dalle à Thersitées et à 75 m. sur le banc à fossiles cénomaniens,.
L'ensemble des dépôts où s'intercalent les 4 assises phospha-
tées, mesure environ 20 m. L’assise supérieure ou couche 1 a
fourni de nombreuses dents de Poissons, dont j'ai vu une jolie
série à la mine : ce sont des dents d'espèces éocènes où dominent
Lamna (Otodus) obliquus AG. et Odontaspis.cuspidata AG. var.
Hopei AG., avec des restes de Dyrosaurus. Je considère donc
lassise où elles ont été trouvées comme datant du Montien.
Aux Ouled Abdoun Corax pristodontus AG. et les autres espèces
de Squales crétacés existent seulement juste au-dessous des
phosphates, dans des marnes jaunes vraisemblablement déjà
maestrichtiennes. Au cours des recherches faites immédiatement
au Sud de la gaada d'Oued Zem, à El Boroudj, on aurait trouvé
des dents de Corax pristodontus dans la couche 4, c’est-à-dire
dans l’assise de phosphate la plus inférieure, mais cette obser-
vation demande à être vérifiée. Pour rencontrer des phosphates
sûrement crétacés, daniens et maestrichtiens, 1l faut s’avancer
dans le Maroc sud-occidental, au-delà de l’'Oum er Rbia, dans la
direction de Mogador. La situation stratigraphique des phos-
phates du Sud diffère certainement d’ailleurs de celle des phos-
phates du centre du Moghreb : MM. Beaugé et Lenhardt ont
rencontré en effet dans le Maroc méridional un horizon à Ther-
sitées de grande taille et de forme différente de celles d'Oued
Zem, à 10 m. seulement au-dessus des phosphates. Les recherches
de détail que poursuivent les ingénieurs de l'Office chérifien per-
mettront sans doute dans un avenir prochain d'apporter d'inté-
ressantes et uliles précisions sur l’âge de la série des couches
productives dans les différentes régions du Protectorat.
CARACTÈRES STRATIGRAPHIQUES. — La production du phosphate
à Bou Djmiba, qui a pu atteindre 80 000 tonnes dans les huit
17% : L, JOLEAUD
premiers mois de 1922, malgré des conditions particulièrement.
difficiles, permet déjà de saisir certaines particularités très inté-
ressantes de ce riche gisement. La zone exploitée, partout rigou=
reusement horizontale, présente des variations notables d'épais=
seur et même de teneur. Pratiquement on y distingue un stérile,
qui forme en quelque sorte dans la masse des plier étroits et
très allongés, circonscrits par des contours extrêmement irrégu-
liers. Tandis que dans les piliers la teneur en phosphate est en.
moyenne seulement de 50 °/,, dans le reste de la couche elle…
atteint environ 76 °/,. Ces différences bien accusées ont retenu
l'attention des mineurs et diverses explications en ont déjà été
proposées. Voici comment cette allure très spéciale du gîte des M
Ouled Abdoun, qui contraste lout à fait avec celle des gisements
algériens et tunisiens aujourd'hui bien connus, m'a paru pouvoir «
ue interprétée. k
La zone des phosphates est comprise entre des assises calcaires. 4
À son toit notamment se trouve une barre siliceuse que surmonte 4
une assise marneuse imperméable, puis une assise calcaire,
L'épaisseur relative de ces trois strates varie quelque peu d’un
point à un autre et souvent il s’y intercale une petite couche
phosphalée dite « couche O ». Mais l'intérêt, au point de vue des «
conditions du gîte, m'a surtout paru se concentrer sur un sédi-
ment rouge, que le mineurs appellent « argile du toit ». C'est en «
réalité une assise meuble où le carbonate de chaux, coloré par «
un peu de fer, est mélangé à une très petite quantité d ’alumine et
à du phosphate de chaux; ce dernier corps constitue souvent
92 à 62 °/, de l’ensemble de la roche. La base de cette assise
dite argileuse est fort irrégulière ; elle présente des quantités de
filonnets de pénétration dans la masse sous-jacente, parfois même
affecte la forme d’inclusions, en un mot se montre comme étant
le résultat d’une altération de la partie superficielle de la zone
exploitée des phosphates. Cette partie superficielle aurait été
longtemps exposée à l'air sous un climat rappelant celui qu
règne aujourd'hui dans les régions tropicales. Dans nos pays «
tempérés, les sédiments dus à ‘dbe modifications des roches aux …
affleurements sont colorés par du fer se présentant sous l’aspect
d'hydrate jaune ou limonite; dans les contrées tropicales, au
contraire, le fer, dans la latérite par exemple, apparaît généra=
lement avec sa forme la moins hydratée, le sesquioxyde rouge ou
turgite.
Le notion que des phénomènes rappelant, par certains carac-
tères, ceux de la latéralisation, et par d'autres ceux de la décalci= «
fication, aient pu ainsi se manifester aussitôt après le dépôt des M
LES PHOSPHATES DU MAROC 175
- phosphates des Ouled Abdoun, se heurtait a priori à l'apparente
continuité de la sédimentation dans la contrée au cours de la
—. phase de transition du Crétacé au Tertiaire. Mais une observa-
tion attentive de l'allure de la couche siliceuse du toit qui sur-
— monte la couche dite argileuse m'a démontré clairement que cette
continuité dans la Le tes n'était qu'apparente.
Les assises dures du toit du phosphate dessinent de très
molles ondulations qu'on serait tenté tout d'abord d'attribuer aux
mouvements tectoniques qui ont pu affecter la région depuis
PÉocène inférieur. Il arrive parfois cependant que Porn
… ment de la couche de phosphate, par suite de l'inclinaison des
— calcaires du toit se produise assez brusquement pour éveiller l’idée
— d'un ravinement. De plus l'examen minutieux de la surface de
base de l’assise à silex fait voir qu'il ne s’agit pas d’une forima-
(ion déposée en continuité de sédimentation avec les couches à
à phosphate. Cette surface dessine une série de bosses et de creux,
comme ceux que l'on voit à la partie inférieure d'une strate
k ayant moulé un fond de lac ou de lagune. I ne fait aucun doute
. à mon avis quil y a eu émersion nie le dépôt des phosphates et
— Ja sédimentation des calcaires à silex.
…. VARIATIONS DE TENEUR. — Afin d'arriver à quelques précisions
— sur les conditions de la genèse et principalement de la diagénèse
des phosphates du Marot central, j'ai demandé à M. Beaugé de
vouloir bien faire effectuer à mon intention des prélèvements
méthodiques à la mine de Bou Djniba ; je tiens à remercier
M. de Sainte-Marie qui a eu l’amabilité de procéder lui-même à
cette opération. Chaque échantillon, obtenu suivant l'usage des
mineurs, par raclage uniforme de la paroi de la galerie, repré-
_ sente la moyenne des caractères des tranches successivement ren-
— contrées. La totalité des RÉ Co a été réalisée dans une même
— galerie sur une longueur de 4 40 m. environ, de façon à présenter
un ensemble rbvédaut des mêmes conditions de dépôt initial et
ne se différenciant que par les modifications subies secondaire-
ment par les roches.
Voici, d'après les indications que m'a transmises M. Beaugé,
= les particularités de prélèvement des différents échantillons :
È °° série. Saignée de 2 m. de haut dans une masse de phos-
“ phate offrant le maximum de constance des caractères : la zone 1
… est striée de filets rouges dus à la pénétration de la formation de.
base du toit (Fig. 1).
2 série. Saignée de 9 m. 10 de haut dans une région où s'in-
—… sinue dans la masse des phosphates. une pointe de la roche dite
Era
« argile rouge » : dans les zones 5 et 6 la séparation du ph:
phate et de l'argile n’est pas toujours nette, par suite de la pén
tration irrégulière de la roche rouge dans le phosphate ; cep
o Bo
0.50
2
dant la base de la zone 6 marque déjà une tendance à passer au
faciès dit argileux ; les zones 7, 9 et 10 forment par contre une
transition nette de part et d'autre de la formation rouge; la zone 8.
présente franchement les caractères de l’ « argile rouge » et la
zone 11 ceux des phosphates exploités (Fig. 2).
"0
= GET 00
argile ef = EN ÉPRUR CRAR EEE
Jable rouges ‘ 5 ES _7__ 0.20 "
EE 8 0.30 //10//Na/e
DBZ 9 _o20
FT __lo__o20
ins.
===
-Figure.2
3e série. Saignée de 9 m. de haut dans une région où s'insinue -
dans la masse des phosphates une pointe calcaire : aucune limite
nette ne sépare les pointes de calcaire compact du phosphate
meuble : ce dernier forme en quelque sorte des poches dans les
720
LES PHOSPHATES DU MAROC 177
roches de la paroi des galeries vers le contact des deux forma-
. tions (Fig. 3).
“. 4° série. Saignée de ? m. de haut dans une région calcaire : des
poches de phosphate meuble s'observent presque partout, même
dans les parties les plus massives du calcaire (Fig. #).
calcaire calcaire
Figure 4
M. Beaugé a bien voulu faire analyser tous les échantillons
ainsi prélevés : les teneurs reconnues sont indiquées dans le
tableau ci-après :
. Zone de Pourcentage Pourcentage | Pourcentage total
RÉGION prélèvement de en en fer et en phosphate, en
l'échantillon. phosphate. en alumine. fer et en alumine.
En
_
"
I ©
M
_
phosphatée
2222
SYT I
nt QU Le
AID x ©
do D D Gt
©O nn & ©
1
73,857
72,076
69,099
72,194
76,525
76,375
76,246
74,770
75,049
62,814
54,199
51,606
52,810
59,250
62,320
-
phosphatée
à pointe
argileuse
_
Doi # 0 Nm
uVORO oo
OX OS ©
s SUIS
O9
-
-
phosphatée
à pointe
calcaire
s
0
1
2
2
{
0
0
0
0
0
0
u
OR EO er
BAT do
-
-
calcaire
_
222© ©
C9 Hs © Qt
= ©
-
JOLEAUD
L.
La moyenne commerciale actuellement obtenue dans le to
venant de la mine, lorsque l’on a simplement retiré les petits
rognons calcaires par trommelage, est de 76,30 °/, en phosphate“
avec de 0,60 à 0,80 °/, de fer et d’alumine.
CARACTÈRES MICROGRAPHIQUES. — L'examen au microscope
lumière naturelle et en lumière polärisée de plaques minces de
série des roches des différents échantillons ainsi recueillis fait.
voir que l'ensemble présente tous les stades intermédiaires pos"
sibles entre les types extrêmes. Ceux-ci correspondent aux zones
de prélèvement numéros : # [maximum de teneur en phosphate
et minimum de teneur en calcaire), 8 (maximum de teneur en.
fer et alumine), 7 (minimum ia détere en phosphate et maxi :
mum de teneur en calcaire) et 20 (minimum de teneur en fer et ;
alumine (Planche VIII).
L'élément qui domine dans la roche est toujours le phosphate”
de chaux. Il affecte la forme de granules ovoïdes de grosseur
variable (0 mm. 2 en moyenne), les uns opaques, les autres
plus ou moins transparents, les premiers montrant assez sou
vent à l'extérieur une mince pellicule translucide. Généralement
aucune trace précise de structure rene ne peut y être déter=.
minée avec certitude. Cependant J'ai constaté l'existence tout am 1
fait accidentelle (4 ou 2 cas dans les 20 plaques que j'ai exami=s
nées) d’un test de Foraminifère formant le noyau d'un gra
nule de phosphate. Bien plus souvent j'ai observé des restes des
Poissons, surtout des productions dermiques (écailles, ete.)
offrant en partie ou en totalité une structure cristalline rappe=«
lant celle de |’ apatite.
Les plaques minces révèlent, en dehors des granules de phos- 4
phate et d’une très faible Does de silice, des quantités.
variables de caleite : indépendamment de rares dés du sque-
lette d'organismes remaniés et isolés dans la roche meuble
comme les grains de phosphate, le carbonate de chaux cris=M
tallisé forme dans les parties dites « calcaires », un ciment qui
agglomère les granules de phosphate. Ce fait est particulier en di
net dans RC n° 17 par exemple où l'on voit des gra"
nules de phosphate enchâssés dans de la calcite. Le ciment dem
carbonate de chaux est donc postenient à la formation des granulés
de phosphate et sa consolidation s’est traduite souvent par la. J
formation de cristaux de calcite. Finalement comme le montre,
l'échantillon n° 20, les phénomènes de diagénèse donnent nais
sance à un cnsen e compact de catliondte. de chaux enrobant «
des granules de phosphate. Dans les régions où la roche est ainsi
LES PHOSPHATES DU MAROC 479
s grains cr chats à l'unité de SR A parait a Denert
moindre que dans les zones meubles surtout constituées par du
osphate (comparer les échantillons 4 et 20).
“Dans les parties de la roche phosphatée se liant aux zones
ites d« argile rouge », les granules de phosphate ne sont pas
pudés les uns aux autres par un ciment compact, mais ils se
détachent au microscope sur un fond argileux, restant plus ou
oins clair dans son ensemble, mais prenant une couleur noire
ur des points où il y a eu concentration relative du fer. La cal-
ite est alors à |’ état “ tout petits cristaux brillants se détachant
ur ce fond mat, cristaux de Ü-mm.01 en moyenne (voir notam-
nent échantillon n° à).
… Diacénèse. — L'examen microscopique de la roche phosphatée
‘de Bou Djniba confirme ainsi les déductions que l’on peut tirer
lun examen des lieux, au point de vue des phénomènes de dia-
‘Sénèse qui ont donné au sédiment ses caractères actuels. Origi-
—nellement on avait à faire à un dépôt marin de granules de phos-
phate de chaux, auxquels étaient associés, en proportions
riables : des débris &dossements de Vertébrés, cristallisés sous
ne forme rappelant celle de l’apatite ; des résidus de squelettes
“d'Invertébrés, transformés en calcite, et, en très faible propor-
tion, de la silice. Des eaux chargées de carbonate de chaux ont
‘consolidé la roche en un phosphate à ciment calcaire ; ces phé-
nomènes de cimentation sont particulièrement bien accusés en
“profondeur. Vers le haut, au contraire, les granules de phos-
Phate sont toujours restés. plus ou moins isolés les uns des autres
“ou plutôt ont eu leur ciment calcaire interstitiel dissous secondai-
rement, les eaux de circulation souterraine dissolvant le carbonate
beaucoup plus facilement que le phosphate et entrainant le car-
bonate en profondeur, où sa concentration se lie à la cristallisa-
t on du ciment.
- Dans les parties supérieures on dirait qu'en même temps que
> _se décalcifiait la roche phosphatée, se produisait un tassement
des grains de phosphate les uns contre les autres. Par la suite,
“se seraient infiltrées dans les vides relativement très petits,
“de faibles quantités d'argile ferrugineuse de couleur rouge,
“présentant par place des concentrations de fer concrétionné.
— Ce sont ces divers phénomènes qui auraiènt amené la diffé-
—enciation de la masse phosphatée en zones calcaires à granules
“de phosphates relativement peu serrés, en zones hesphatées à
» granules très serrés et en zones phosphatées à granules encore
APT AS sr
es
1802. PR | L. JOLEAUD
très serrés mais avec remplissage partiel des vides par une arg
ferrugineuse résultant d’une décalcification superficielle. |
Tous ces phénomènes se sont répercutés dans la masse rocheuse
phosphatée avec une très grande irrégularité, comme le fa
s'observe habituellement dans les régions qui ont été Le théât *e
de phénomènes de dissolution dans Je roches calcaires : telle
semble être l'origine des contours de forme quelque peu décon-
certants qui limitent les pseudo- piliers de calcaires dans le gîte
de phosphate des Ouled Abdoun. |
Les conditions de la diagénèse de la roche étant ainsi fixées,
il resterait à envisager les modalités de la genèse même delà
roche : mais par suite de la complexité des modes secon-
daires, la détermination exacte de l’origine des phosphates du
Men central me semble D difficile à préciser.
Genèse. — Quelles ont été les causes initiales de la forma“
tion des granules de phosphate et ces granules eux-mêmes ne
sont-ils pas déjà des formations secondaires ? L'état actuel des.
roches de Bou Djniba ne me semble pas permettre une réponse
formelle. Si comme il est vraisemblable de l’admettre a priori
par analogie avec ce qui a été observé dans les gisements des
Tunisie, d'Algérie et du Sénégal, la formation des granules de
phosphate se lie à une tendance à la concentration de ce corps
autour de tests d'organismes siliceux, la digestion de ceux-ci pars
le phosphate a été telle dans la roche de Bou Djniba que les“
caractères de structure des squelettes ne me paraissent plus
guère discernables 1c1 dans la plupart des cas. k
On sait que L. Cayeux ! a révélé que les phosphates cohérents.
du Sud Tunisien étaient formés de granules essentiellement cons=«
titués par des carapaces entières ou fragmentées de Diatomées M
en raison du caractère minéralogique des squelettes de ces orga=
nismes, L. Cayeux considère de tels phosphates comme étant
dus à l'épigénie de véritables grameaux d’une boue à Diatoméess
déjà cimentée ; au contraire, les phosphates du Crétacé supérieur
du Nord de la France et de la Belgique ont eu pour origine une«
boue à Foraminifères, où le squelette de chaque individu a été le“
1. L. Caveux. Note préliminaire sur la constitution des phosphates de chaux
suessoniens du Sud de la Tunisie. CR. Ac. Sce., t. CXXIII, 27 juillet 1896, p. 273-276:
— Sur l'existence de calcaires phosphatés à Diatomées au Sénégal. Id., t. CELA
4 juillet 1910, p. 108-111.-— Introduction à l'étude pétrographique des roches sédi
mentaires. Texte, p. 326, 328. Atlas, pl. vii, fig. 4, pl. x, fig. 2-5. Mém. Carte Géol
France, 1916. — V. aussi J. Tempëne. Note sur les Diatomées contenues dans les
phosphates de ne suessoniens du Sud de la Tunisie. CR. Ac. Sc., t: CXXIVE À
15 février 1897, p. 381. — L. PEervINQUIERE. Étude géologique de la He cen-"
trale, Paris, “ne 1903, notamm. p. 158, 167. Ÿ
LES PHOSPHATES DU MAROC 151
| centre d'attraction de la matière phosphatée. Les phosphates de
la Punisie centrale et du département de Constantine (Tebessa,
| région de Sétif), comme ceux du Sénégal, auraient la même ori-
gine que ceux du Sud Tunisien, tandis que le processus de la
genèse des phosphates de Phi (département d'Alger) serait
comparable à celui reconnu pour les gisements de la craie à
Belemnitella mucronata de Péronne (Somme). Bien que les modifi-
“cations secondaires dues à la phosphatisation rendent en général
“méconnaissables les caractères de la structure primordiale des
| grains de phosphate du Maroc, on peut penser que ceux-ci se
musont formés à l'origine autour d'organismes siliceux microsco-
| “piques, comme le fait se produisit pour les Diatomées du Sud
Due et Constantinois.
Les plaques minces des phosphates de Bou D jniba m ont fait
voir une disposition des granules identique à celle déjà observée
par L. Cayeux dans les phosphates du Seldja (Gafsa) : les gra-
“nules phosphatés se sont déformés lorsqu'ils se sont trouvés
appliqués les uns contre les autres ou contre des particules plus
“ou moins cristalhisées provenant de squelettes d'organismes.
Par conséquent l'agrégat des particules constitutives des grains
de phosphate s'est fait in silu et 1l semble bien même que nous
“voyons fixé par la texture de la roche les différents stades du
“croupement des particules en grains de phosphate : à côté de
grains complètement développés, l’on constate la présence de
grains en quelque sorte imparfaits.
Sur les fonds des mers actuelles, il n’a pas encore été trouvé
de granules de phosphates isolés : il n’a été dragué que des
nodules, formés 1l est vrai eux-mêmes de granules cimentés les
uns avec les autres, le tout étant constitué par du phosphate de
- Chaux et le ciment apparaissant comme le résultat de la pseudomor-
phosede cristaux de calcite. Les phosphates en nodules se trouvent
surtout, d'après L. Cayeux, dans le Dinantien, le Lias, le Cré-
tacéinférieur et moyen, tandis que les phosphates en granules sont
Surtout sénoniens ou éocènes inférieurs. D'ailleurs le processus
| de formation des nodules n'est, dans bien des cas, qu une ampli-
fication partielle du mode de genèse des Drnies. Ceux-ci
montrent, dans la nature ele suivant L. W. Collet, comme
centre d'attraction du phosphate, tantôt un organisme calcaire
- (Foraminifère, etc.), dont la calcite a été épigénisée, tantôt sim--
NAT
.plement des particules d'argile, de glauconie, etc., originellement
hbres. Les granules des phosphates tunisiens, constantinois et
_ sénégalais sr eu pour origine un organisme siliceux (Diatomée,
- quelquefois Radiolaire) se trs en quelque sorte dans un
182 L. JOLEAUD
groupe intermédiaire entre les deux types actuels . ceux-ci so
déjà reconnaissables d’ailleurs dans les formations marines dt
temps secondaires, phosphates à Foraminifères du Sénonien del
Somme, phosphates ayant pour origine des particules minéral
de diverses natures dans le Crétacé moyen des régions subalpine
Il est en somme peu fréquent de voir le phosphate se présenter
dans les dépôts géologiques sous un aspect ayant conservé uné
morphologie d'organisme à squelette renfermant originellement
du phosphate (débris osseux de Poissons des phosphates du
Maroc, coprolithes de Poissons des phosphates d'Algérie et de
Tunisie). Cette rareté relative laisse planer encore bien des
incertitudes sur l'origine organique du phosphate des roches
sédimentaires. |
PALÉOGÉOGRAPHIE. — J'ai déjà insisté à plusieurs reprises sur
les conditions géographiques qui avaient dû présider à la genèse
des roches phosphatées dans l'Afrique du Nord !. Par une étude
minutieuse de l'éthologie qui détermine en partie la répartition
des Squales dans la nature actuelle, j'ai montré que les dépôts.
de phosphate où abondent les dents de diverses espèces de cel”
ordre, ont dû se former entre une ligne de lagunes littorales et lan
zone de hautes mers. J'ai comparé le milieu où s'étaient accumus
lés les débris organiques, qui jouèrent incontestahlement un rôle
important dans la formation de nos dépôts de phosphate, à celui.
de la côte occidentale d'Afrique, avec ses marigots, ses laguness
littorales, ses larges estuaires, sa barre et ses bancs sous-marins
des Gone. di Cap Blanc 4 du Cap Vert, célèbres par leurs.
richesses ichthyologiques. Là, comme au banc des Aiguilles, à
l'extrémité sud de l'Afrique, comme au voisinage de Terre-Neuve
ou du Japon, des courants chauds heurtent Le courants froids.
Or c’est précisément dans les zones marines où règnent de telles
conditions physiques que se rencontrent aujourd ne sur les fonds
océaniques des concrétions phosphatées : là se manifestent en
effet de brusques écarts de température, cause de la mort de très
nombreux organismes planctoniques. Dans les cas où, à proxI=
mité, existent de vastes lagunes ou de grands estuaires, de«
rapides changements de srlrus dntememeen aussi comme to
teurs de dont uction d'êtres vivants. Des quantités innombrables
de cadavres provenant du plancton s'accumulent en profondeur
sur ces points privilégiés, où ils servent d'attraction et de nour—
1. L. Jozraun. Étude géologique de la Chaîne Numidique et des Monts de.
Constantine. Thèse Fac. Sc. Paris, 1919, p. 210, 213-214, 219-224, fig. 3. — SurM
l'origine et sur les variations de teneur des phosphates de Chans de l'Algérie et.
dela Tunisie. Ass. Franç. Avanc. Sc., XLII, Tunis, 1912 (1913), I, [p. 94-95.
eye v Fr,
LES PHOSPHATES DU MAROC 183
ure aux Poissons eurythermes, dont l'organisme résiste à ces
#0 tons physiques spéciales. A son tour T abondance de Pois-
sons mangeurs de plancton fait de ces localités des zones d’afflux
pour les animaux carnivores, Squales actuels, Reptiles des temps
| is et tertiaires : à peu près te les dents de ces
derniers, protégées par un émail relativement épais, ont résisté
à . modifications secondaires considérables subies par les vases
déposées sur de tels fonds. L'extraordinaire abondance de Dia-
lomées dans les phosphates de Gafsa et de Tébessa pourrait indi-
uer aussi un mulieu dont certaines parties offraient des eaux
relativement froides et de salure plutôt faible : ces conditions
“physiques, en contradiction apparente avec le caractère subtropi-
“cal révélé par la faune des Squales, s'expliqueraient par l'in-
fluence plus ou moins directe dans une mer chaude d'un courant
marin froid, d’une part, de lagunes et d’estuaires très développés,
d'autre part.
DISCUSSION
M. Léon Bertrand croit devoir attirer l'attention sur le fait qu'on ne
doit interpréter qu'avec prudence l'absence de juxtaposition de grains
arrondis, tels que ceux des phosphates dont il vient d'être question,
dans les préparations en lames minces comme une preuve de l’existence
“d'un ciment originel, soit conservé, soit ultérieurement disparu ou
_ remplacé par un autre ciment ne suivant les cas. De tels
“crains arrondis, s'ils étaient primitivement libres et non cimentés,
| en que juxtaposés, ne pouvaient naturellement se toucher que sui-
| on des points de contact, qui ont beaucoup plus de chances de se
trouver en dehors du plan de la préparation que dans ce plan, en sorte
“que, même dans ce cas, ils doivent très généralement apparaître
4 à comme séparés les uns des autres par un-écartement notable et variable.
— Pour qu'on ait réellement la certitude que de tels grains n'étaient pas
—…primilivement en contact les uns avec les autres, il faut donc que cet
— écartement soit général et, de plus, assez sonate par rapport à la
“taille des grains en question, dont la forme et les dimensions respec-
tives, s'il en existe de plusieurs tailles, doivent aussi intervenir.
1. Les variations de teneur en phosphate de chaux et, notamment,
“la genèse d’amas moins riches (piliers) sont peut-être le résultat d’une
D os mécanique des éléments phosphatés.
M. Cayeux présente les observations suivantes :
À
# 2. Au point de vue bathymétrique, il;y a lieu de rappeler que les
+ phosphates de la région de Gafsa ont fourni de grosses Huîtres du groupe
‘4 de l'Ostrea Ho caractéristiques, en conséquence, de la zone des
Laminaires, soit d’une profondeur d'environ 27-28 mètres.
NT dei PART at + TROT
L. JOLEAUD.
3. Le fait que les phosphates en question, sont susceptibles de fo
nir des préparations dont tous les trains sont séparés, et non conti-
gus, implique forcément l'existence d’un ciment primordial pour main-
tenir en place les matériaux.
31
4. Comme M. Joleaud, M. Cayeux estime que la présence des dents
de Squales est un témoignage insuffisant en faveur de la formation des
phosphates de chaux aux dépens des Poissons. Mais les débris osse!
microscopiques qui font partie intégrante de chaque préparalio
prouvent à l'évidence qu'une multitude de Poissons ont été mis à co
tribution. [1 rappelle qu'un échantillon exceptionnel de phosphat
marocain, qui lui a élé remis par M. Gentil, est pétri de fragments c
tissus osseux. |? 2/} FRE RSS
EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII
Phototypies de préparations microscopiques, vues en lumière nat
relle, des phosphates des oued Abdoun (Maroc). UE
Les numéros correspondent aux échantillons de différentes zones én
mérées dans le texte aux pages 176-177 (n° 4: région très riche en phos
phate ; n° 8 : pointe argileuse dans la région riche en phosphate : n°4
et 20 : région des piliers calcaires). — X 40. il L ÉES SETPNe
NoTE DE Roman Kozlowski
Bull. Soc. géol. de France S. 4;t. XXIII; pl. V
Imp. Tortellier et Ci°
re.
LM
NoTE DE M'"° Paul Lemoine
Bull. Soc. géol. de France DRE REX TITLE pl VI
NOTE DE F. Roman |
SA NII pl VIE
NOTE DE L. Joleaud
Bull. Soc. géol. de France SE CCXTIT > pl. VETT
4 let h®; 0 W
ÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE
| iste des Mémoires qui se vendent isolément :
FANEsCU. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu-
à Vétude des faunes sarmatique, pontique et levantine. {1 pl., 152 p...... 25 »
ossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras-
(en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 18 pl., 180p....................... 45 »
Porovicr-Harzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur
oumanie ; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p............... 1200
EILLER. Etude sur la flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie-
D D RE RE M a LE à Poe ae Me 4 > mphel ele 50 »
PazrarY. Sur les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de
TT LD Le de de Piel menu el Dee AL eee a de id ere ae 15 »
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ice (en cours). 6 pl., 69 p..... RSA te ee d'Oc EBUAEr El ARE AU PEN 2 25 : »
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fic LE UOTE QUE D RS TE PE CR PRE 1 AN MINE OR ACIER HN AIDES
Robert Douvizré. Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers-sur-Mer.
: T5
RE EU D CE re SN US AE PER A PRIE TER NO An à
“o- 50. E. Be ae 1e cie
tiaire supérieur et des couches réc ntes
: —_ Sur des Poissons fossiles des terrains terti: É
de France et de Suisse. 9 pl., 30 p dE À
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urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v:mém,. n° 37). 4 fiq.,
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; Pologne 04m plie RSS RURRENRR AU e Ne ea RER
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cluse) Ludien supérieur: 8 pl., 40 p....: ERA BAS CA ra 4
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: tertiaires. 37 NDS) Ce RN MO EOES MAT PONT ISAE DE CH AT AC RER C
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l'Oligocène d'Asie, Indricotherium asiaticum n. Le n, SpEne 6p.3 pl
Le 7 en
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Vents D VO) ER RES RTE ER EAU CR TRES PNR EEE
MF Paul Lemoine. — Contnibu tion à ï étude des Corallinacées ossi
Jacques de Lapparent. Tee LÉ GHES) or ét les brèches de friction
dans les terrains à l'embouchure de la Bidassoa.:...... 7 ARE
s J. de Morgan. — Les temps glaciaires et leur influence sur Mae anitu
PRESS E. Fournier et P. W. Situart-Menteath. — Sur la géolo
San-Narciso (Massif de la Haya) et la teGronanes des je DE
des Alpilles (Bouches- -du- Rhône) (3: fig JS nie
F. Roman. — Revision de quelques espèces de eMlinsques continent ux s de Eo
cène du Midi dé la France. (10 fig., pl: VII)...
P. Russo. —La ue du massif montagneux du Takroumnel ebr
du Figuig (Maroc sud- Dean) {8 fig: Ne has
en _ Pauldodot.
UE P: Lœwinson-Lessing. — Note sur les ee D nn de Le Russi
Nue Ga de Lamothe. — Observations sûr la distribution dans les mers ctuelles,
Mollusques de l'Argile à Yoldia des environs de Christiania......:
\ L., Joleaud.—Tes phosphates du Maroc : I. Stratigraphie et pétrog ap
tie * région des Ouled Abdoun (Maroc central) (4 fig., pl. HE — - Obse: vation
ic RARE MM. Léon Bertrand a Cayeux. PEN jure
—
s a MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS. Le gérant de la Soc. Géologique *.
BULLETIN
DE LA
DE FRANCE
£ . CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE ne MARS HEnD
QUATRIÈME SÉRIE
TOME HR
a ——— ——
Fasaccuee 5-6.
Feuilles 13-20°. — Planche IX.
19 figures ‘et cartes dans le texte.
\
PARIS
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
28, rue Serpente, VI
2]
COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX PARIS, N° 173-72
1924
AVRIL 1924
Géologie en el et For oi Fe fire connaîtr le sol d
France, tant en. lui-même Ne UE ses. PARAoE avec: les s Ant :
-et l'Agriculture. RES k sn
ART. ele nombre de ere de la Société estil mité
| çais et les Etrangers peuvent également en ue pers ee
: distinction entre les membres. : 3 1
ART, 4.— Pour faire : partie de la Société, il Are s rêtré en orésent Fe
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentatio:
et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Préside
Art. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes é ran
Société doivent être présentées chaque fois par un de ses
ART. 16. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir ñ
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y: atta chen
ART. 48. — Chaque année, de juillet à à novembre, la Soci
ou plusieurs séances extraordinaires sur un Ro qui aura ét
déterminé. se Û
ns Ant. 33. — Un Bulletin périodique des travaux de la Sociét
gratuitement à chaque | membre.
.- Anr. 54. — La Société publie en outre des Mémoires, qui ne s
. distribués cou aux membres. ,
Arr. 55. — Tous les travaux destinés ? à Re doi
.+ etavoir été press à une séance. ë
à
à d'nténnediane du Secrétariat, un rage à
rées au Bulletin. MR
Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Zn e
peuvent être empruntés par les membres... (Service des préts).…
exposant les titres du she de are admission.
TABLEAU DES SÉANCES EN 19%
DU MS SAT DS 0e SAT
185
— SUR QUELQUES PARTICULARITÉS DE LA STRUCTURE
DU PAYS BASQUE ESPAGNOL ET SUR LE CARACTÈRE
4 TECTONIQUE DE LA RÉGION
par P, Lamare !.
… L'étude détaillée du Pays Basque prouve que les nappes de
Charriage pyrénéennes y présentent des caractères très particu-
Jiers, et l'individualité de cette région est assez accusée pour que
Von puisse à juste titre parler d'un style tegtonique qui lui est
“propre, comme l’a fait P. Viennot en ce qui concerne la nappe du
“Labourd®. J'ai l'intention de montrer dans cette note que la
continuité du Guipuzcoa avec le Labourd est tout à fait frap-
-pante, et que c'est bien de toute la partie occidentale des P yré-
F nées que ce style tectonique est caractéristique : le trait le plus
remarquable est l'existence, entre les grands massifs primaires et
le flysch crétacé, de vastes zones mylonitiques comprenant des
aquets énormes de roches d’âges très divers, mêlées de la façon
la plus chaotique : schistes, quartzites, grauwackes, lydiennes et
“marbres primaires; poudingues, quartzites, argiles bariolées et
ophites triasiques ; calcaires jurassiques fossilifères ; poudingues,
grès, one et schistes du Crétacé inférieur ; marbres céno-
maniens ; à cette liste, 1l faut ajouter dans Re cas le granite
et les lEnce eee
4 Ces différentes couches se présentent souvent en écailles
importantes, confondues par les observateurs qui se sont con-
tentés de relever des coupes au lieu de suivre attentivement
les contours, avec des niveaux stratigraphiques véritables ; fré-
phemment aussi, elles sont à l’état de lames très minces et de
lentilles que Via voit apparaître et disparaitre sur quelques
mètres d'épaisseur. Vues sur un très faible espace, dans une
petite tranchée, ces lentilles ont l'aspect de filons : c’est ainsi
‘que l'on a pu eme de filons d’ophite ou de granite au milieu du
( D : — granite des environs de abat et d'Ordizan près
Bagnères-de-Bigorre, considéré comme probablement crétacé sur
da feuille de Tarbes, et dont P. Viennot vient de rétablir l’iden-
1. Note présentée à la séance du 25 juin 1923.
2. P. Vrenxot. La nappe du Labourd, pays basque français. CR. Ac. Sc.,
: 176, p. 1234, séance du 30 avril 1923.
5 février 1924, Bull. Soc, géol. Fr. (4) XXII. — 13
La
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CE
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186 ‘ P. LAMARE
tité véritable !.— granite de la Haya, qui, d'après M. Stuar
Menteath se trouverait dans certains cas en filons au milieu d
schistes crétacés : mais la véritable nature de tels filons ne pe
être mise en doute, quand on considère, non seulement l'absence
de tout métamorphisme de contact, mais encore le fait que, réci
proquement, le Crétacé forme des « filons » identiques dans
granite : « Au beau milieu des terrains paléozoïques, écrits
M. Stuart-Menteath, et même du granite, il existe des lambeaur
de terrain crétacé et triasique, qu’on pourrait dans certains ca:
désigner assez justement par les expressions de filons ou de dykes
Ce phénomène se présente assez souvent, et j'ai pu dans chacun
des cas reconnaître son origine dans les rie aigus de la stratifi
cation, ou dans les failles importantes »?.
L'ophite se présente exactement dans les mêmes conditions M
« Les ophites accompagnent des failles ou des bouleversements
singuliers des couches. Non seulement j'ai trouvé nombre
d'ophites entre les parois de failles que j'avais déjà reconnues
par d’autres indices, mais j'ai pu m’assurer que d’autres failles
existaient là où j'avais trouvé des ophites. D'ailleurs les brèches«
ophitiques fournissent une confirmation curieuse de cette vérités
Ces brèches, formées de fragments de roches environnantes
plus ou moins mêlées de d'ophite, présentent tous les
passages depuis une simple brèche de friction sans ophite Jus=
qu'à une masse compacte de roche ophitique typique, en passant
par des stades intermédiaires où les fragments d’ophite deviennent.
de plus en plus abondants..... Des brèches semblables accom=
pagnent le granite... Les glissements, mis en relief par M. Lory
comme phénomène de de l inétotre des Alpes, sont très clai
rement applicables à l'explication des brèches ou magmas quise
présentent entre les roches paléozoïques et les grands lambeaux:
de terrains secondaires qui les traversent, et qui passent grañ
duellement de l’état de grandes vallées synclinales remplies de
roches crétacées ou jurassiques à l'état de véritables filons des.
roches crétacées fossilifères et même sur certains points à de“
simples failles où rien ne reste que des filons d’ophite ou bien
de marbre crétacé » ?. J'insiste à dessein sur les faitsxcités par
un observateur qui n’est certes pas suspect de trouver de parli
pris des preuves à l’appui de l'existence des nappes, parce EU
L:
4. P. Vrennor. Sur la tectonique de la eos de Bagnères- de-Bigorre et dé
Lourdes. CR. Ac. Sc., t. 175, p. 1 156, s. du 4 déc. 1922. %
DPI AVE Anne Ni lue Note préliminaire sur les ets métallifères
des Pyrénées occidentales.B.S.G.F.,(3), XIV, 1885-86, pp. 587-607. l
3. Ibid., pp. 594 et 597. \ F8
PAYS BASQUE ESPAGNOL 187
es termes même quil emploie établissent la plus parfaite certi-
tude de leur réalité.
. Passons maintenant à la description sommaire de ce que nous
m_ivons relevé nous-même dans cette région, et examinons ce que
l'on observe au contact du flysch : 1° en bordure du massif de
à Haya ; 2° entre le massif Rhune-Haya et le massif Ibantelly-
…Piandiz-Urdaburu-Adarra. c'est-à-dire dans la fenêtre de Vera;
32 en bordure du massif Urdaburu-Adarra, c'est-à-dire dans les
environs d'Hernani.
Cependant, avant d'entrer ‘dans le détail de cette étude, remar-
“quons qu'en ce qui concerne les massifs primaires, un premier
problème se présente à résoudre : la distinction entre la part qui
revient aux plissements hercyniens et celle qui appartient aux
“mouvements pyrénéens. Il existe un critérium, qui nous est
“fourni par l'étude des plis des poudingues et quartzites tria-
“siques (ou permo-triasiques) qui, comme on le sait, recouvrent
—transgressivement le Primaire dans la partie occidentale des
Pyrénées. Or, fait tout à fait notable, ces couches ne présentent
: dans l’intérieur même des massifs, que des ondulations faibles,
à grand rayon de courbure.
É Il en va tout autrement sur la Pod des massifs : les bancs
de quartzites triasiques, brusquement ployés, se cassent en plu-
js écailles, souvent renversées sur le Crétacé Ê dans ces
écailles, les schistes carbonifères et les argiles bariolées avec
Æ En: — parfois aussi le granite — se mêlent aux quartzites de
_ telle façon qu'il y a, entre la tranquillité de l’intérieur des mas-
% ‘ sifs et Le chaos de lo bordure, le contraste le plus frappant.
“
4
24
BorDuüRE DU MassiF DE LA Haya. — Entre Biriatou et Oyarzun,
“4 Ja superposition au flysch de la zone mylonitique ne
& 10 est ainsi que Je désignerai la zone my lonitique très particulière
dont j'ai décrit les caractères généraux dans ce qui précède) est
2 particulièrement nette dans 1 régions de San-Marcial et de San-
… Narciso.
£ Dans la hauteur de San-Marcial, la mylonite est essentielle-
ment formée de schistes carbonifères et d’argiles triasiques !.
Elle comprend également une lentille isolée de poudingues et
quartzites triasiques, sur laquelle a été bâti l’ermitage de San-
, Marcial.
— 1. Jacques pe Lapparexr. Les brèches sédimentaires etles brèches de friction
dans les terrains à l'embouchure de la Bidassoa. B. S. G. F., (4), XXIII, 1993.
Sur le versant de la Bidassoa, le Crétacé qui se trouve sous
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PAYS BASQUE ESPAGNOL 189
- Je Primaire n'affleure qu'en un tout petit lambeau, à Cantera t ;
mais, sur le bord sud de la colline de San-Marcial, le flysch est
exploité dans une série de vastes carrières et son identité ne fait
aucun doute.
Quant au petit massif de San-Narciso, il est un prolongement
3 vers le Nord-Ouest de la zone mylonitique polygénique de bor-
dure du massif de la Haya, mais il en est séparé par une bande
de flysch qui apparaît à la faveur d'un repli de la nappe. Il cor-
respond à un enfoncement de la zone mylonitique vers le Sud-
Ouest : alors qu'à San-Marcial la surface de charriage est à une
centaine de mètres au-dessus du niveau de la mer, elle n'est plus
qu'à 30 m. à Alchu, où affleure un tout petit lambeau isolé de
mylonite de schistes paléozoïques. A la mine de San-Narciso, on
l'a retrouvé à 400 m. dé profondeur.
L'étude de la petite bande de flysch est particulièrement
instructive : on voit l'affleurement de ce dernier s’amineir peu à
peu vers le Sud-Ouest, tandis que les calcaires etschistes dont il
est formé passent à des calcshistes de plus en plus laminés ?.
Au point extrême où j'ai pu l’observer, la bande crétacée n’a
plus que Î m. de large et se trouve cnfermée au milieu d’un
complexe de lentilles de schistes paléozoïques, poudingues tria-
siques et grès albiens.
Ce que je viens de dire de la bordure du massif de la Haya
s applique également à celle du massif de la Rhune, qui fait d’ail-
leurs partie de la même unité tectonique *. Sans vouloir antici-
per sur les travaux qui seront faits ultérieurement sur cette
région, Je puis déjà signaler que le contact du Flysch entre Saint-
. Pé-sur-Nivelle et Biriatou présente exactement les mêmes carac-
tères qu'entre Biriatou et Oyarzun.
#f
1. Ce lambeau, situé près du km. 36 de la route d'[run à Vera, et difficile à trou-
ver, m'a été obligeamment signalé par M. Dallemagne-Paulin : la roche est un cal-
caire massif probablement crétacé, mais qui pourrait toutefois être aussi juras-
sique.
2. Celaminage progressif du flysch, que j'ai retrouvé en de nombreux points
au contact des massifs primaires, est intéressant à suivre en détail : les échan-
tillons que l'on casse montrent sur la tranche de très fines arêtes coupantes.
3. Dans la vallée de la Bidassoa, la zone mylonitique polygénique est bien
développée, et le mélange des nphites et des argiles bariolées aux schistes albiens
et carbonifères est très net ; mais la superposition de cette zone mylonitique au
flysch n'est pas bien visible : par contre, à 800 m. au NE du lieu-dit Maritchu, le
contact est aisément observable. En ce point, la mylonite, formée de schistes
albiens etcarbonifères mêlés, se termine en biseau entre une écaille de grès tria-
sique d'une part et le flysch crétacé d'autre part. Ce dernier est à l’état de cal-
caires rubannés, le rubannement provenant du développement de petits lits de
caleschistes au milieu d'un calcaire primitivement compact : il s’agit donc ici
d'un calcaire à rubannement d'origine mécanique, bien différent des calcaires
rubannés ordinaires du flysch.
190 P. LAMARE
Fenèrre DE VERA. — L'affleurement crétacé qui forme une
étroite bande entre Ainhoa et Vera n’est pas un synclinal pincé*
entre les deux massifs primaires qui l'enserrent au Nord et au
Sud.
(CHR composée de calcaire cénomanien et de grès triasique,…
le premier caractérisé par Radiolites foliaceus et plusieurs Poly
piers du même terrain, le second attesté par des relations strati=
graphiques en ee ebles Elle est bordée par deux grandes
failles, remplies tantôt par des brèches de friction, tantôt par des
filons d ophite ! ». Ce n’est cependant que Honneur plus tard.
que l'assimilation de cette bande à une fenêtre fut faite par.
MM. P. Termier et L. Bertrand ?. Encore la question se posait
elle de savoir « si cette fenêtre d’ nes (Vera) montre encore la.
prolongation du Crétacé méridional, ou bien si nous avons déjà L
là, au travers des nappes nord-pyrénéennes, une apparition du
Crétacé sous-pyrénéen septentrional ». L’ Émie de la région d’Es-
pelette amena MM. Termier et Bertrand à considérer cette seconde
hypothèse comme exacte *. Mes études sur la prolongation de la
bande crétacée vers l'ouest confirment cette manière de voir, et
j'ai pu reconnaître la liaison très probable du flysch de Vera et de
celui de la région comprise entre Oyarzun et Hernani.
Cette continuité avait déjà été signalée par MM. Stuart-Men-M
teath* et E. Fournier°. Mais, tandis que le premier de ces”
auteurs considérait le Crétacé comme un lambeau non digéré par
le granite (malgré l'absence complète de métamorphisme, tant
D qu "endomorphe, le calcaire cristallin observé par
M. Stuart-Menteath n'étant qu'un petit copeau de calcaire
paléozoïque), M. Fournier tenait cette bande pour effondrée, À
entre deux failles, tout en admettant qu’elle « ait été violemment
écrasée entre les deux massifs de granite ». Cette hypothèse ne
me semble pas plus admissible que la précédente, pour la raison
que voici : la bande crétacée, continue entre Ainhoa et Vera, est
ecoainre entre Vera et Oyarzun 6: le flysch n'apparaît Su
1. Op. cit., p. 591. ‘à
2 SP Tarte et L. Berrrann. Sur la tectonique du pays basque français.
CR. Ac. Se., t. 193, 1911, pp. 919-924.
3. L. Bentrans. Sur la structurd géologique des Pyrénées occidentales et leurs
relations avec les Pyrénées orientales et centrales ; essai d'une carte structu=-«
rale des Pyrénées. B. S.G. F., (4), XI, 1911, p. 141. ‘à
4. P. W. STUART- MaNTEATH. Note sur douze coupes des Pyrénées occidentales”
B.S. G.F., (3), XIX, 189}, pp. 929-932, pl. XXI, coupes 6 et 7.
Ds 18 FOURNIER - Etudes sur les Pyrénées basques (Basses-Pyrénées, Navarre et.
- Guipuzcoa). Bull. Serv. Cart. géol. Fr., t. XVIII, 1907-1908, n° 121, pp. 54-95-
6. Il est tout à fait probable que la continuité est parfaite en profondeur,
sous le Paléozoïque et le granite.
ve Er
PAYS BASQUE ESPAGNOL 191
3: la faveur d'un repli anticlinal d’ailleurs — que dans le fond de
. quelques ravins, et on le voit nettement disparaitre sous le gra-
nite et les schistes paléozoïques, dont il n’est séparé que par une
zone mylonitique : en certains points, la mylonite ne comprend
que des blocs de marbre crétacé à Hippurites et Polypiers, noyés
au milieu de schistes noirs très broyés (ravin de la regata de
Endara, à quelques centaines de mètres à l'Est de la chapelle de
San-Antonio; ravin au SW de Zalain de Lesaca). Plus habi-
tuellement, elle est formée du même complexe d’écailles que
celui que l’on observe sur la bordure externe du massif de la Haya
Sur le versant occidental de cette dernière montagne, le flysch,
au point où 1l disparaît sous le granite (2 km. au SW du som-
met de la Haya), est à l'état de caleschistes. Il ne forme plus,
au milieu de la zone mylonitique polygénique qui l'enserre, qu'un
petit affleurement de deux mètres de large. À un km. plus à
l'Ouest, dans un ravin situé au Sud d'Ergoyen, on voit un impor-
tant lambeau de marbre à Polypiers. La roche, devenue amyg-
dalaire, présente une structure cataclastique tout à fait nette.
Vers le barrio de Carrica, la bande crétacée s’élargit à nouveau
- et forme la bordure externe du massif de l'Urdaburu et del 'Adarra.
BORDURE DU MASSIF DE L'URDABURU ET DE L'ADaRrA. — De
même que sur la bordure du massif de la Haya, un régime de
plis aigus et de fractures succède brusquement au système d’on-
dulations faibles que l’on rencontre dans l'intérieur même du
massif (comme dans ce qui précède, je ne parle que des plis
affectant les quartzites triasiques, le Paléozoïque se montrant,
sous la croûte formée par ces derniers, beaucoup plus intensé-
ment plissé). Les poudingues et quartzites triasiques couronnent
les crêtes de l'Urdaburu et de l’Adarra : nulle part le contraste
entre les deux modalités des plissements n'apparaît mieux que là.
De plus, sur toute la bordure du massif, depuis Carrica Jus-
qu au Sud d'Urnieta, le flysch plonge d'une façon constante sous
le Primaire. Cette disposition est particulièrement évidente dans
la gorge du rio Urumea, entre Fagollaga et Erenozu. Près du
contact, le flysch est foujours à l'état de caleschistes.
CoxcLusions. — Sans que cette étude soit assez générale pour
permettre d'affirmer que tout le Paléozoïque soit charrié sur le
flysch, elle démontre, je crois, l'existence d'une poussée des
grandes unités tectoniques primaires sur ce terrain, poussée qui
a déterminé la formation d'une zone mylonitique puissante et
d'un caractère très particulier.
cl P. LAMARE
Je crois D insister sur le fait que l'existence de cette zo
mylonitique, ainsi que des replis et bouleversements intense
du flysch, est absolument incompatible avec celle de ma
primaires autochtones, tant ces derniers se montrent faiblem
plissés, en dehors de le zone de bordure. On ne saurait admettr
- en effet, qu’on se trouve en présence d’anticlinaux et de syn li
naux fornies sur place, au sein de ces massifs, alors que reg
entre l'intensité des mouvements orogéniques suffisants p
produire ces faibles ondulations et celle dont les broyages d
zone de bordure nous révèle la nécessité, une si grande dispr
portion. Cet argument, joint à L'observation si souvent répété
d’une superposition du Paléozoïique au Flysch, me semble tr
probant.
193
SUR LA STRATIGRAPHIE
DU MÉSOCRÉTACÉ ET. DU [NÉOCRÉTACÉ DE LA ÆCRIMÉE
par Mies G. Weber Er V. Malychef!.
La masse puissante des marnes blanches, grès et calcaires du
Crétacé de la Crimée avait depuis longtemps attiré l'attention
- des géologues. C'est à Dubois de Montpéreux ? qu'on doit le
« tableau synoptique de ces terrains. Publié en 1837, ce tableau
était alors parfaitement conforme à l’état de la science, il servit
de base à toutes les recherches ultérieures, les niveaux litholo-
giques qui y sont indiqués étant d’une parfaite exactitude, tandis
que la définition de leur âge a donné lieu à de grandes discus-
sions”.
Dubois de Montpéreux n'attribuait au niveau de la craie
blanche que la partie supérieure du Néocrétacé de la Crimée en
y ajoutant les terrains nummulitiques.
On doit à Coquand et Hébert # la précision des limites du
Crétacé supérieur et du Tertiaire, mais ils mirent en doute la pré-
sence en Crimée de niveaux inférieurs au Sénonien. Cette opinion
fut partagée par la plupart de ceux qui étudièrent la Crimée.
On ne trouve dans la littérature que quelques indications de fos-
siles la contredisant.
Quant aux couches supérieures elles furent subdivisées en 1890
} par Karakach® et en 1909 par Langué et Mirtchingf, qui firent
7
+
aussi l'étude des terrains éonummulitiques.
En 1911, sous la direction de M. de Vogt, nous fûmes chargées
avec Mie Neuman ? de l'étude des terrains du Crétacé supérieur
de la Crimée dans le but d'en préciser les différents niveaux.
Cette étude fut continuée par Me WeberS8 qui détermina
1. Note présentée à la séance du 28 mai 1923.
DB: 10. A2, 6. VIII, 1837.
3. L'aperçu historique de l’étude des terrains du Crétacé de la Crimée est
… donné par Favre (Etude strat. sur la partie SW de la Crimée. Genève, 1878), la
- littérature récente par SLoupsxi (Bull. Soc. Géol. Moscou, 1910).
BB S GP, (3), t1V,1877:
5. Trav. Soc. Nat. Saint-Petersbourg, 1890.
6. Bull. Soc. Nat. Moscou, t. XXIII, 1909.
7. Bull. Com. Géol. Saint-Pétersbourg; 1912-1914, Trav, Soc. Nat. Saint-Péters-
… bourg, 1922.
S. Trav. Soc. Nat. Saint-Pétersbourg, 1916.
194 G. WEBER ET V. MALYCHEF
aussi la presque totalité des fossiles, M1*5 Malychef et Neuman»
n ayant étudié que les Ammonoïdés.
Nos recherches nous ont permis de distinguer outre les
niveaux déjà signalés par les auteurs précédents, le Cénomanien,
le Turonien, le Coniacien, le Santonien, de préciser leurs carac-
tères et oo extension.
Le Mésocrétacé et le Néocrétacé de la Crimée se présentent
au Nord de la chaîne principale de la péninsule sous la forme
d’une bande ne dépassant pas 5 km. de largeur et approximative
ment parallèle à cette ride montagneuse. La direction de cette
bande est SW-NE dans la partie occidentale du pays et W-EM
dans la partie orientale. Elle est limitée d’un côté par les terrains
éocrétacés et de l’autre par les terrains tertiaires. Elle s’étend dem
Sébastopol à Théodosia et n'est interrompue qu'en deux points
entre Simféropol et Zouïa par les affleurements de l'Éocrétacé ét
au Nord de Stary-Crym par ceux du Jurassique (anticlinal
d'Agermych). En dehors de cette bande 1l n’est connu qu'un petit
lambeau isolé du Mésocrétacé au flanc du mont Matchou à l'Est«
de la vallée Baïdar près du village Ourcousta. Les terrains de la
bande crétacée forment avec les terrains tertiaires qui les
recouvrent un gradin faiblement incliné vers le Nord et offrant
au Sud un escarpement abrupt, une vraie falaise appelée la
seconde chaîne de la Crimée. Elle est suivie d’un second gradin
divisé en collines de relief peu accentué. 3
La base de ce dernier gradin est généralement occupée par
l'Éocrétacé, sur la pente affleurent le Mésocrétacé et le ConiacienM
qui avec le Santonien occupe aussi la plus grande partie de lan
région des collines, le reste étant formé par le Campanien. Le“
Campanien affleure aussi à la base de la falaise qui est formée
par le Maestrichtien et le Danien, recouverts par endroits par
les terrains tertiaires. à
Le niveau supérieur du Maestrichtien forme une première cor=M
niche surmontée d'une seconde composée de calcaires danien et
montien.
La bande du Crétacé présente ces caractères entre Inkerman
et la rivière Bodrak ; plus à l'Est vers Simféropol, elle se rétré=
cit, ses différentes couches s’amincissent, se terminent en biseau
et las couches nummulitiques viennent recouvrir des niveaux de
plus en plus anciens.
Près de Zouia le Mésocrétacé affleure parmi les collines du Cré
tacé inférieur ; vers l’Est au-dessous du Nummulitique, repa=
raissent graduellement les différents termes du Crétacé supérieur
et la bande reprend les caractères qu’elle a dans la partie occE
©
(314
CRÉTACÉ DE LA CRIMÉE 19:
“ dentale de la péninsule pour s’effiler de nouveau vers Aguermych.
Dans les environs de Théodosia le Mésocrétacé et le Néocrétacé
- ne jouent plus le même rôle important dans le relief de la région.
Les différents niveaux du Mésocrétacé et du Néocrétacé pré-
sentent les caractères suivants :
ALBIEN. — À la base de la série mésocrétacée se trouve géné-
ralement un grès glauconieux à ciment calcaire et galets de quartz
ou un calcaire sableux attribué par Karakach! à l’Albien; il con-
tient d’après cet auteur les fossiles suivants :
- Ostrea arduennensis D'Ors. Pectunculus neverisensis ne Lor.
. Plicalula inflala Sow. Serpula antiquala Sow.
Vola Deshayest D'Ors. — ampullacea Sow.
Nous avons trouvé dans les mêmes couches :
Toxoceras sp. À. caucasica Boucx.
« Hiboliles minimus Lasr. A. Pompeckir Pavz.
Inoceramus concentrieus Park. Plicalula sp.
In. .anglicus Woons. Exogyra conica Sow.
Aucellina apliensis Power.
De Vogt indique la présence de nombreux Ammonites au SE
de Koutchki.
Ce terrain atteint une épaisseur de 10 m. près de Bia-Sala. Il
repose tantôt sur les marnes foncées à Hibolites semicanalicula-
tus BLa. (Aptien), tantôt sur des calcaires du Crétacé inférieur
dont l'âge n'a pas été précisé et ne fait défaut qu'aux endroits
suivants : Katyrcha-saraï, Kichlav et les environs de Théodosia.
CÉNOMANIEN. — 1° Au-dessus des grès albiens vient un niveau à
Hamites sp., Toxoceras sp., Schlænbachia varians Sow., Hibolites
ultimus »'Ors., A ucellina gryphæoides Sow.et Xrasnopolski PAvL.
… Ce niveau caractérisé par une abondance d’Aucellines est très
constant et ne varie que peu dans ses caractères lithologiques ; 1l
est glauconieux et sableux à l'Ouest de Simféropol et à Kouva-
latch, marneux dans tout le reste de la Crimée orientale. Ces
couches, dont l'épaisseur atteint de 2-3 m. à Bia-sala passent
insensiblement au niveau suivant.
2° Marnes argileuses bleues et blanches alternant avec des
bancs calcareux (épaisseur près de Bakhtchi-saraï, 20 m.environ).
Cette assise renferme la faune suivante :
1h
Trav. Soc. Nat. Saini-Pétershourg, 1907.
196 G. WEBER ET V.
Turrilites cenomanensis ScHLur.
T'. tuberculatus Bosx.
Scaphites cf. æqualis Sow.
Puzosiasubplanulata Semur.
Schlænbachia varians Sow.
Acanthoceras Mantelli Sow.
Hibolites ultimus »p'Ors.
Anomia sp.
Exogqyra conica Sow.
Ces marnes n'existent point à Katyrcha-saraï et à Kichlav et
sont remplacées par des marnes sableuses près de Kouvalatch.
Le caractère de la faune signalée dans les deux niveaux préci
tés ne laisse aucun doute sur leur âge cénomanien. 4
TURONIEN. — Il est représenté dans toute la Crimée par des .
marnes blanches, dures, résonnant sous le choc du marteau, se
divisant en plaques minces à bords tranchants; on y trouve beau
coup de rognons de silex disposés parfois en bancs. Les fossiles:
fragments d'Ammonites, Pteria tenuicostata RŒM.,
sp. et des Spongiaires sont rares et souvent déformés, seul
l'Inoceramus labiatus ScuLor.s’y rencontre par endroits en grande» ;
quantité.
Près de PoRneEEe l'épaisseur de ces marnes égale à peu .
elles font défaut à Katyrcha-saraï et à Kichlav ; à
Kourtsy alles sont peut-être remplacées ainsi que les assises” É
inférieures par des grès glauconieux à /noceramus sp. d'âge indé-
près 20 m.
terminable.
L'âge turonien des couches à Zn.
présence de ce fossile, se rencontrant le plus scuvent dans le.
Turonien inférieur de divers pays, ainsi que par | leur position
stratigraphique.
ContaAcIEN. — 1° Ce niveauest caractérisé par la faune suivante:
Dents de Poissons.
Ammonites sp.
Anomia sp.
Inoceramus Lamarcki Park.
In. Cuvieri Sow.
In. Schlænbachit Bou.
Rynchonella
SCHLOEN.
Rh: Cuvieri SO
Il présente des faciès différents : |
galets de quartz et de marne et des grès près de Tchorgoun; entres
MAT. YCHEF
Pecten squamula Lux.
Pinna sp
Aucellina gryphæoides Sow.
À. Krasnopolski Pavr.
Inoceramus Cripsi Mawr.
In. tenuis Mar.
In. anglicus Woops.
Pteria sp.
D.
Rynchonella
labiatus est indiqué par la L
Terebratula Becxsi, Ron.
T. Carter: DAv.
T'. defluxa ScuLox.
Micraster Leskei Des.
Echinocorys Gravesi Des.
Infulaster excentricusn'Ors.
Conalus albogalerus Kren.
C.subconicus »'Ors.
Salenia granulosa Fors.
ce sont des conglomérats à
ME RS A pes AE) RS LE trot en EL EE a di nt Eoereté dE
a es RE AR : A: Rs A CRE
CRÉTACÉ DE LA CRIMÉE 197
+ Schouli et Bakhtchi-saraï, Katyrcha-saraï et Kichlav et près de
_Théodosia ce sont des calcaires blancs, compacts, parfois bré-
choïdes, se débitant en fragments à faces inégales comme ron-
gées et atteignant 5 m. d'épaisseur. À Kourtsi 1l faut probable-
ment rattacher au Coniacien les marnes à galets de quartz qu on
…_ voit au-dessus dés grès glauconieux aline aux niveaux infé-
rieurs.
La faune de ces couches a beaucoup d’affinité avec celle du
Turonien supérieur d'Allemagne, c’est pourquoi nous les avons
tout d'abord attribuées au Turonien, d'autant plus que les couches
semblables de Mangyÿchlak et du Crnoise furent aussi envisagées
comme appartenant à cet âge. M. Bonnet! ayant démontré D âge
Coniacien des couches analogues en Transcaucasie, en y signa-
lant Barroisiceras Haberfellneri Hau., nous pensons done main-
tenant devoir plutôt rattacher aussi celles de la Crimée au Conia-
cien. La: présence dans ces couches des Echinides suivants :
Infulaster excentricus, Conulus albogalerus, C. subconicus quise
trouvent généralement dans le Sénonien de l'Europe occidentale
nous confirment dans cette opinion. |
2° Des marnes dures semblables à celles du Turonien recouvrent
assise précédente.
SANTONIEN. — 1° Un banc de kéfékilit (terre à foulon), ‘atteignant
1 m. d'épaisseur, se rencontre à la base des marnes blanches que
nous rapportons au Santonien par leur position stratigraphique.
2° Les marnes blanches à nodules de silex, plus tendres que
les précédentes, ont des fossiles rares et peu déterminables. Ce
sont des restes d’Inocerames (/n. cardissoides ? Gozvr.et autres),
Plicatula sp., Grania sp., Marsupites sp., des Spongiaires.
La présence de Marsupites indique l’âge santonien de ce niveau.
CAMPANIEN. — Il est représenté par des marnes, dont l’épais-
seur est de plus de 60 m. près de Bakhtchi-sarai. Ces marnes_
sont blanches, tendres, crayeuses et se débitent en plaques. Elles
contiennent une faune abondante :
Nautilus patens Kwer. Pachydiscus sp.
N. Dekai Morr. Belemnitella mucronala Scarorx.
Hanutes cylindraceus Ders. Scalpellum maximum Sow.
Baculites Knorri Des. Avellana inversestriata KNEr.
Helicoceras Schlænbachi Favre. Volula semilineata Muxsr.
Hauericeras pseudo-Gardeni Scalaria decorala Ro.
SCHLUT. Rostellaria Parkinsoni Sow.
1. CR. Ac. Sc.,1923, t. 176, p. 1 633.
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WEBER ET V.
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E: HOVLHHOOHN
200 G. WEBER ET V. MALYCHEF
Trochus sp.
Turbo Boimsdorfensis GRIEPEN.
Pleurotomaria plana Muxsr.
Neæra caudata Niss.
Pholadomya decussata Maxr.
Lima Hoperi Mar.
L. granulata Nirs.
L.semisulcata Nics.
L. pseudocardium Rsuss.
Spondylus Dutempleanus »'Ons.
Anomia Sp.
Ostrea vesicularis Lux.
Pecten Mantellianus »'Ors.
P. cretosus ? Derr.
P. ro yanus »'Ors.
Inoceramus reqularis »'Ons.
MaesrricHTIEN. — 1° Le premier niveau de cet étage est pré
senté par des marnes jaunâtres faiblement sableuses. Leur épais”
suivante :
Nautilus restrictus Griee.
N. Dekayi Morr.
N.patens Ken.
Gaudriceras Colloli pe Gross.
Hamites cylindraceus Dere.
Baculites Knorri Des.
B. vertebralis Lux.
Scaphiles constrictus Sow.
S. tenuistrialus KNER.
S. trinodosus Kwer.
S. monasteriensis ScHLUT.
Hauericeras pseudo-gardeni
SCHLUT.
Pachydiscus neubergicus Haurr.
Ancyloceras retrorsum ScxLur.
Belemnitella lanceolata Scuror.
B. americana Mort. (rare).
Scalpellum solidum Srsex.
Policipes conicus Reuss.
P. glaber Ron.
P. Darvini Bosk.
P. validus STEEn.
_ Pholadomya Esmarki Nuxs.
Nucula sp.
Leda leia Wanx. ,
Rhynchonella limbata Scuror
Terebratula carnea Sow.
Offaster pilula Laus.
Galeola Gauthieri Lans.
Cardiaster granulosus Fors.
Hemiaster Nordmant Eicu.
Echinocorys vulgaris BRey.
Ech. ovatus Leske.
Ech. pyramidatus Porr.
Ech. gibbus var. lurrita Laws.
Echinoconus Rœmeri Des.
Phymosoma corallare Kren.
Cœloptychium sp.
Ventriculites sp.
Avellana Humboldti Muzr.
Acteon sp.
Voluta semilineata Moser.
Fusus canalhfer ? Favre.
Natica sp. u
Turritella quadricincta Gorps. 4
Chenopus Schlotheumi Rosm.
Dimorphosoma stenoptera Gouvr.
Pterocera ovata Muwsr.
Rapa cancellalta Sow.
Cerithium Griepenkerli Mur.
C. Willigeri Mu.
Trochus sp. M
Turbo sp. ‘4
Pleurotomaria haculitarum Gras
Neaera caudata Nurs.
Liopista æqualis Gorvr.
Panopæa rustlica Sow.
P. mandibula Sow.
Leptosolen Petersi Reuss.
Tellina semicostata Reuss.
ondilus Dulempleanus Or.
ma Hoperi Maxr.
canalifera D'Ors.
L. pseudocardium? Reuss.
Pecten Mantellianus »'Onrs.
Pecten cretosus Derr.
P. royanus D» ’Or8.
P. membranaceus Nirs.
Meithae strialocostala Gozpr.
ulilus cf. restrictus Grip.
chydiscus neubergicus (très
are).
icyloceras retrorsum SCHLUT.
lemnitella lanceolata Scuror.
?. americana Mort.
Voluta semilineata Muxsr.
holadomya æqualis Gorvr.
nopæa mandibula Sow.
+48
quantité. On y trouve:
ts de Poissons et de Reptiles.
emnitella americana Morr.
lanceolata Scarorx. (rare).
ropleura Ciplyana Rycoxu.
rea lunatla Nirs.
. ungulala Coo.
Deschayesi Dus.
semiplana Sow.
O. Peront Co. -
m0. canaliculata Sow.
O. bicenvexa Ercu.
O. incurva Nuirs.
0. mirabilis Rouss.
_ 5 février 1994.
CRÉTACÉ DE LA CRIMÉE 201
Pinna decussata Gorpr.
Inoceramus reqgularis »'Ors.
In. umbonatus Merk.
Limopsis rhomboïdalis Arru.
Arca Geinilzi Reuss.
A. trapezoidea GE1.
Leda leia Wan. .
Nacula tenera Mur.
Terebralulina chrysalis Scuroru.
Trigonosema pulchellum Nirs. de
Hemiaster Nordmanti Ercuw. «
. Cardiaster qranulosus Forges. |
Echinoconus Rœmeri Des.
Echinocorys vulgaris BReIx.
2 Les marnes précédentes passent insensiblement à des marnes
1s sableuses du second niveau moins riche en fossiles conte-
nt des restes de Poissons et de Reptiles et la faune suivante :
P. rastica Sow.
Crassatella bohemica Scur.
Lima pseudocardium ? Reuss.
Pecten meridionalis Eicuw.
P. membranaceus Nis.
Neithea striatocostala Gorpr.
Nuacula lenera Mur. +
Spongiaires, etc.
3° Le niveau supérieur du Maestrichtien est représenté par un
rès glauconieux à ciment calcaire qui forme une corniche de
m. et contient des Ostréidés et des Pectinidés en grande
O. similis Poucu. :
O. vesicularis Lux.
Exogyra decussata Gornr.
E. Overuegi Bucx.
E. laciniata Nixs.
Lima canalifera »'Ors.
Pecten meridionalis Etcu.
P. cretosus Lux.
P. membranaceus Nirs.
Neithea substriatocostata D'Ors.
N. simbirskensis D'Ors.
Rhynchonella plicatilis Sow.
Crania ignabergensis Rerz. etc.
Bull. Soc. géol. Fr. (4) XXII. — 14
202 : _ G. WEBER ET V. MALYCHEF
La présence de P. neubergicus et Sc. constrictus affirme
maestrichtien de ces niveaux.
Arkhanguelskii a proposé la division du Sénonien de la Russ
orientale en trois zones : 1° Z. à B. -mucronata ; 26 7
lanceolata et 3° Z. à B. americana. Cette Fo fut adopi
pour la Crimée Sex His et Langué, mais ici elle ne pe
être conservée. B. americana et B. Does se trouv
ensemble dans tout le Maestrichtien et même dans le Danx
inférieur. 2
Le Maestrichtien est un des niveaux les plus constants du
Crétacé de la Crimée, il ne fait, défaut que là où il fut enlevé
une érosion ultérieure. Aussi est-il le mieux connu.
Danien. — Le Danien est représenté par un ensemble de grès,
de marnes sableuses et de calcaires. Ce n’est que la partie sup
rieure de cet ensemble qui fut autrefois attribuée à cet étage,
mais les recherches de Mie Weber! ont démontré qu'on doit au
lui attribuer les grès sous-jacents, contenant encore les B
lemnitelles associées ici au Nautilus danicus. Ce grès est séparé
du Maestrichtien par une surface de contact portant les trace
d'une érosion sous-marine. 2 20
Nous distinguons maintenant dans le Danien de la, Crimé
trois niveaux : D |
1° Grès glauconieux à phosphates, de faible épaisseur (50e a. ;
environ) € te ani tous les fossiles de la couche précédente
auxquels sont associées les formes suivantes.:
Nautilus danicus Scuor. Garumnaster Michaleti Laws.
N.bellerophon Luxo. Echinocorys’sulcatus Gorpr. :
Scalaria labrosa Wan. E. depressus Ercuw. Æ
Terebratula obesa Sow. Echinoconus (Catopyqus) avel-
T. carnea Sow. lana Dus. ;
Hemiaster inkermanensis De Lor. Zoanthaires, etc.
Micrastler n. sp.
On y trouve encore des formes dont les moules ont été trans”
formés en phosphates : 5
Avellana Humboldti Muzr. Cardita, Meretrix obliquus Des
Fusus, Voluta, Cypræa, Natica, Cyprina, Ostrea, Exogyra, Pec
Xenophora onusta Nits. ten, Lima, Cucullæa volge
Turritella, Cerithium, Turbo, * B. ne Mary, etc.
Pleurotomaria, Pholadomia,
Crassatella arcacea Ron.
1. CR. Ac. Sc., 1923, t. 176., p. 1486.
|
|
!
|
|
|
(
203
à .
_ ss danicus, Ostrea vesicu- C. iynabergensis, Hemiaster
. laris, O. similis, Exogyra de- Inkermanensis, Micraster sp.
% cussala, E. Ouen wegt, Tere- Echinocorys rites E. depres-
bralula obesa, T. carnea, Cra- sus, Bryozoaires.
mia luberculala Nirs.
. 4 TR cn
- 3° Calcaire blanc et jaunâtre à Bryozoaires de 30 m. d'épaisseur,
où on trouve :
Scalaria labrosa Wanx. bergensis (rare), Echinoconus
Se. calamis(rala WaNx. (latopyqus) Avellana Dus.
Pleurolomaria sp. Linthia Favrei Lor.
“Ostrea canaliculala, O. vesicula- Hemiaslev inkermanensis, Phy-
ris, Exogyra, Spondylus la- mosoma, Salenia Bourgeoisi
- mellalus Nis. Corr.
Ferebralula chrysalis Scuroru. Cidaris Harduini Des.
Terebratula obesa, T. carnea, Pentacrinus, Bourqueticrinus,
D Crania er De Cr. igna- : Zoanthaires, Bryozoaires.
Ces trois niveaux sont bien développés entre Inkerman et
Bakhtchi-saraï où ils sont recouverts par les terrains d’eonum-
“mulitiques et mésonummulitiques : calcaire grossier à moules
de Gastéropodes et de Lamellibranches, marnes à Cucullæa vol-
“jensis, Cardita volgensis, marnes et calcaires à Nummulites.
A l'Est de Bakhtchi-saraï les couches daniennes diminuent en
épaisseur et se terminent en biseau entre les rivières Bodrak et
Alma, où les marnes à Cardita volgensis viennent en contact
avec ‘ couches du Maestrichtien.
À l'Est de Simféropol le Danien apparaît aux environs de
4 au-dessous des calcaires nummulitiques. Il faut
Signaler ici le grand développement du niveau des marnes
sableuses Dénien 2°) très riches en Echinides, qui sont rares
dans la partie occidentale de la Crimée. Erin plus à l'Est le
Danien est probablement remplacé par un calcaire sableux à Echi-
nides indéterminables, superposé au Maestrichtien.
L'âge danien de ces couches est indiqué par la présence de
N. danicus et Echin. sulcatus.
—… Les lacunes et les variations des faciès que nous venons de mettre
en évidence dans le Mésocrétacé et le Néocrétacé de la Crimée
montrent une alternance de phases d'émersion plus ou moins
“accentuées et de phases d'approfondissement. Ces phases ne se
Sont manifestées parfois que localement. Les régions où les
Jicunes s'observent alternent avec des régions He lesquelles
204 | _ G. WEBER ET V. MALŸCHEF
la série du Mésocrétacé et Néocrétacé semble être comble
où l’on ne peut constater aucune discordance ni interruption da
la sédimentation depuis l’Albien jusqu'au Nummulitique. à
C’est le Coniacien qui présente le plus de variations de fa
c'est lui aussi qui est transgressif sur les différents termes
Mésocrétacé. a
L'époque suivante est caractérisée par un approfondissem
général de toute la région étudiée : les autres termes du Sénon
étant présentés partout par un même faciès marneux. |
A la fin du Néocrétacé on observe une tendance à l’'émersion,
générale pour toute la région, cette tendance se traduit par l'ap
parition d’un faciès sableux à Huîtres et une érosion sous-mar
très intense dans quelques endroits (Bakla, Bouroundouk-kaia)
Un léger approfondissement se produit de nouveau dans la régi
avec le Danien qui est transgressif par rapport aux niveaux
plus élevés du Maestrichtien. |
Les couches du Crétacé sont en général faiblement inclinées
NW dans la partie occidentale et au NNE dans la partie oriental
de la Crimée. Les failles sont assez fréquentes et intéressent p: r-
fois non seulement les terrains crétacés mais aussi ceux x du Ter-
rayon de urbie
Dans les régions où le Mésocrétacé est le plus fortement dislo-
qué, il Le que des contacts anormaux existent dans la séri
des terrains Jurassiques, éocrétacés et mésocrétacés. L'insuffis
sance des observations ne permet pas de définir avec plus de pré”
cision le caractère de ces dislocations. 4
205
“ HSSAI SUR L'ÉVOLUTION DES MILIEUX GÉOPHYSIQUES
ET BIOGÉOGRAPHIQUES
(4 PROPOS DE LA THÉORIE DE WEGENER SUR L'ORIGINE DES CONTINENTS)
.
PAR L. Joleaud !
“2 I. HISTORIQUE
C'est en 1912 que le géophysicien allemand Alfred Wegener
à exposé pour la première fois sa curieuse théorie synthétique de
Jorigine des continents actuels. Mais les idées directrices toutes
nouvelles émises par le Professeur de l’Université de Hambourg
semblent avoir à peu près complètement échappé à l’attention
des critiques scientifiques jusqu’après la guerre. Depuis 1920,
l'hypothèse de Wegener a fait l'objet de discussions passionnées
“qui sont, d'ailleurs, presque toujours demeurées restreintes au
milieu savant de culture germanique. C’est seulement l'an der-
nier que l'on a vu la critique de ces conceptions se manifester dans
des cercles anglo-saxons d'Europe et d'Amérique, en même temps
que paraissait, cine la Revue générale des Sciences, un article sur
la question de notre confrère Elie Gagnebin, l'assistant d’un des
grands maitres de l’école tectonique de Lier française.
Notre président, mon ami Paul Lemoine, a pensé que les
théories d'Alfred Wegener devaient être discutées en France,
“comme ellés l'ont été à l'Étranger. Et c'est pour ‘provoquer cette
discussion devant la Société Géologique de France que je viens
aujourd'hui vous apporter -un exposé critique des conceptions
largement vulgarisées par les trois éditions parues successive-
“ment en 1912, 1920 et 1922 de « Die Entstehung der Kontinente
und Ozeane ».
Lidée fondamentale de la théorie d'Alfred Wegener réside
“dans la mobilité relative, à la surface de notre globe, des conti-
ments affectés d'une dérivetangentielle plus ou moins importante,
au cours de la série des périodes géologiques. À priori cette idée
heurte nos conceptions sur les relations réciproques des deux
ordres de compartiments de l'écorce terrestre, les géosynclinaux
et les aires continentales.
…— Nous opposions tout naturellement la mobilité des géosyneli-
}
1: Conférence faite à la séance de la Société du 23 avril 1923,
206 | L. JOLEAUD
naux à la fixité des continents, mobilité et fixité d’ailleurs toute
relatives. Non pas qu'aucun d’entre nous pense que la surface «
continents soit affectée d'une rigidité absolue ; bien au contra
nous sommes habitués à envisager la surface des aires d’ancien
consolidation présentant des réseaux de fractures extrêmeme
complexes ; : mais nous avions toujours eu tendance à ne voi
dans ces “les hors que les conséquences directes de mou
ments verticaux.
Il n'y a pas encore si longtemps, tous les accidents de l'écorcé
terrestre étaient considérés comme dus à des déplacements de bas
en haut ou de haut en bas : il est inutile de rappeler i ici la théorie
des soulèvements, vieille théorie si l’on n'envisage que la rap
dité d'évolution de notre jeune science, théorie toute récentes
l’on s'adresse à la chronologie bol si l’on ne voit que le
chiffre brutal du nombre des années. L'hypothèse des cratères
de soulèvement, exposée pour la première fois en 1819 pa le
porain Constant Prévost se For ie de le conception de
affaissements et des effondrements dans la genèse des chaînes
de montagnes. | ‘4
Aujourd'hui plus personne ne songe à nier le rôle fondamenta
des refoulements latéraux, des mouvements tangentiels, qui ont
déterminé le plissement des dépôts accumulés dans le fond des
éosynclinaux et donné naissance, sur leur emplacement, aux
grandes rides de l'écorce terrestre. :
Grâce aux efforts constants des géologues de il école dé langi
cements laraer tels qui ont déterminé Momie de rl
de charriage et l'universalité de leur rôle fondamental dans.
surrection des chaînes de montagnes n'est pe guère contes
aujourd hui.
Il s’agit de savoir maintenant si le régime prédominant des
déplacements tangentiels dans l'édification structurale de la sur
face de notre globe doit être restreint aux zones plissées ous
doit être étendu aux régions d’ancienne consolidation. Autremen
dit, il faut des si les mouvements d'ensemble qui 0
incontestablement affecté les aires continentales au cours
périodes géologiques sont dus à de mpies mouvements plus ©
moins étroitement localisés ou bien s'il s’y est joint des déplace
ments tangentiels, c’est-à-dire une dérive des sie vieill
régions du globe.
II. LA COALESCENCE ET LA DÉRIVE DES CONTINENTS.
…— L'uu des points d'appui principaux de la théorie de Wegener
réside dans la correspondance des formes de côtes neles de
“part et d'autre de l'Atlantique : si l’on rapproche par la pensée
les rivages situés à l'Ouest et à l'Est de cet Océan, on constate
un emboîtement assez précis des contours littoraux de l'Afrique
“et de l'Amérique du Sud, de l'Europe et de l'Amérique du Nord ;
les dislocations d'âges variés qui accidentent le sol des contrées
situées des deux côtés de l'Atlantique viendraient assez exacte-
“ment dans le prolongement les unes des autres.
— (Ges données, qui sont exactes quand on les envisage très sché-
“matiquement, avaient depuis longtemps attiré l'attention des
“séographes et l’on sait que la crête médiane de l'Atlantique,
crête de Wyville Thomson, court parallèlement aux principales
indentations présentées par le rivage est du Nouveau Monde et
le rivage ouest du Vieux Monde.
Lorsqu on passe à l'examen détaillé de la tectonique des régions
mveraines de l'Atlantique sud, on s'aperçoit que la concordance
“de direction des plissements est loin d’être rigoureuse. Mais il
serait en tout état de cause, exagéré d'accorder une importance
fondamentale, dans l'argumentation pour ou contre une théorie
“de géophysique générale, à l’orientation plus ou moins rigoureu-
sement Le d' ete orogéniques.
Étendant cette idée d’une antique coalescence des continents
à toute la surface du globe et aux différentes périodes géologiques,
Allred Wegener arrive à des reconstitutions paléogéographiques
toutes différentes de celles que nous sommes habitués à voir
figurer dans les traités de Géologie (Fig. 1, 2).
À la fin du Carbonifère les continents n'auraient formé, pour
Wegener, qu'un bloc presque continu, si l’on fait abstraction des
“mers épicontinentales. [l faut avouer que dans la carte du géo-
“physicien allemand la part de l'hypothèse est large.
… On ne voit pas ce que devient le géosynelinal indiscutable des
“Rocheuses occidentales, qui semble réduit au rôle de mer épi-
continentale, et il en est de même des géosynclinaux pyrénéen,
alpin, ouralien et himalayen. Rien ne permet d'affirmer que la
Méditerranée orientale et la mer Noire aient eu alors un carac-
ère plus océanique que ces géosynclinaux et cependant ces deux
zones figurent seules avec des traits continus sur les cartes de
._ Wegener en Europe.
… Une petite partie de l'océan Arctique et l'Atlantique central
Sont aussi envisagés comme présentant un faciès océanique,
<
et les fleuves ne s
Le grisé indique les mers profondes ; le ponctue
ont portés que pour rendre les figures intelligibles
Carbonifère
récent
W
+ ae
—. 7 74
12 A
SC
ES
battait L HR) ©
Quaternaire
ancien.
laprès la théorie de la translation des continents pour trois époques.
ners épicontinentales (peu profondes). Les contours actuels
eau des méridiens et des parallèles est arbitraire (l'actuel pour l'Afrique).
- du géophysicien allemand. 2
210 AAYS ‘07. L:JOLEAUL
depuis la Nouvelle-Écosse et le Nord de l'Espagne jusqu
Venezuela et à la Sierra Leone: ya bien eu La, en efetes
la conception d'un océan entre Madagascar, Die orienta
et l'Inde ; dans l’état actuel de nos connaissances, l'existence de
cette manne d'eau salée est tout à fait avraisen bia 1 océan, à
entre l'Australie, l'Inde et l’Indochine, est une partie du géosyn-.
clinal once que rien ne danian des autres ons d
cette aire mobile de l'écorce terrestre.
À l'Eocèrie, l'Atlantique central s’est sensiblement : accru ;
mers océaniques se sont individualisées sur ne meme du
golfe du Mexique et de la mer des Antilles ; enfin l'Atlantique à
sud, la mer Antarctique sud-africaine et l'océan Indien, qui
n lient pas à la fin du Paléozoïque, sont devenus de vrais
océans. La surface des mers épicontinentales a par contre
considérablement diminué ; on peut dire que ces nappes d'eau
sont restreintes au géosynclinal transverse ou géosynclinal d
l'Oural, à la zone marine faisant communiquer les mers de
ocre nord-occidentale avec l'Océan Arctique, aux rivés du.
canal de Mozambique et à quelques rares golfes : Californie, Amé
rique centrale, fond du golfe de Guinée, extrémité a de
l'Afrique. %
Wegener confond donc dans un même ensemble les mers con- -
tinentales et les mers géosynclinales et oppose ce groupement aux
vrais océans, qui ne se différencient sans doute des autres mers
que parce qu'ils sont encore aujourd hui sous les eaux marines. À
Aucune objection de principe ne peut être faite à cette manière
de voir, au point de vue général, puisque nous ignorons pres
tout de la constitution Lesleeinne du fond des océans. Mais si
l'on se place au double point de vue biogéographique et tecto=
nique, on ne peut être entièrement satisfait par la conception
SEA
La séparation de l'Afrique et de l'Amérique du Sud, celle des
Madagascar et de l'Inde sont contredites par les données fourniès
par les faunes terrestres. L'on ne voit pas pourquoi les deux
Amériques ne seraient pas alors séparées par un véritable océa
puisqu'elles ne présentent plus que très temporairement d’ ti
liaisons terrestres. 4
Enfin la localisation des chaînes de montagnes tertiaires ne.
ressort pas clairement de la forme donnée par Wegener à
limite des continents et des océans : tandis que les Cordillèr
Américaines s'élèvent sur le bord ouest du bloc émergé di
!
*:
*
”
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES ! 2411
joint, bord où n'est point indiqué de mer continentale, les chaînes
sud-asiatiques se dressent en partie à la périphérie est de ce bloc
sur l'emplacement de mers continentales ; ailleurs il n'y a pas
trace de jeunes lignes de reliefs au contact des terres et des mers,
mais en Europe et dans l'Asie antérieure des chaines de mon-
. tagnes se trouvent en, plein cœur des masses continentales.
Au Quaternaire ancien, d'après Wegener, la coalescence des
continents ne se fait plus que par le pourtour de l'océan Arctique,
seule région où les mers continentales aient encore une cer-
taine extension, avec la Malaisie et la Mélanésie. L'hypothèse
wegenérienne se rapproche beaucoup alors de ce qu'admettent la
plupart des géologues. Elle se concilie aisément avec les faits de
dispersion de la faune holarctique et de large extension des gla-
. ciers pléistocènes.
Les données auxquelles il peut être fait appel pour l'examen
critique de la théorie de Wegener sont de différents ordres. Il y a
d'abord celles qui ont trait au monde vivant et à la succession
des événements géographiques (paléontologie et stratigraphie) :
de beaucoup les plus importantes, parce qu’elles sont les plus
nombreuses et les plus indiscutables, elles rentrent dans le cadre
général de la paléogéographie. Il y a ensuite les documents
témoignant de variations météorologiques que l’on peut grouper
en un chapitre spécial de paléochimatologie : ils se déduisent de
certains caractères des dépôts géologiques ‘en relation directe
avec l’action des agents atmosphériques. Il y a enfin les éléments
pétrographiques et surtout tectoniques qui traduisent les mou-
vements d'origine interne de l'écorce terrestre : les problèmes
très complexes que l’on peut envisager dans ces divers ordres
d'idées se laissent aisément grouper, malgré leur diversité, en
un chapitre de paléogéophysique.
III. La PALÉOGÉOGRAPHIE DES TERRES ATLANTIQUES
A. Les migrations des faunes terrestres
à travers les Terres Atlantiques.
#
Des relations étroites ont certainement existé, à’ maintes
reprises, entre les milieux biologiques de l'Ancien et du Nouveau
continents. Elles témoignent, en particulier dans*’le monde
animal, de migrations dont l'histoire forme aujourd'hui l’un
des chapitres les plus importants de la Géologie historique. Ces
relations entre des associations d'êtres vivants, plus ou moins
étroitement localisées à certains moments, sont aussi évidentes
212 | L. JOLEAUD
que la continuité des zones de plissements à travers les océans,
du moins en ce qui concerne l'Atlantique et l'océan Indien.
Pour expliquer ces anciens traits de jonction on imagine
habituellement que des ponts confinentaux assuraient jadis d
liaisons terrestres que de récents affaissements ont fait disp:
raître sous les océans. Or l'émersion de ces anciens ponts déte
minerait à l’heure actuelle, un déplacement de volume d'eau
tel que la surface de la ere se trouverait tout immergée.
D'autre part, les données physiques fournies par l’isostasie
s'opposent absolument à ce que soient considérées comme pré”
sentant un caractère continental ces zones d’effondrement récent
sous les mers actuelles. Sur leur emplacement, comme ailleurs
dans les océans, les caractères physiques du fond des mers appa=«
raissent tout différents de ceux des profondeurs des terres
aujourd hui émergées. ;
Bien des géographes ou des géologues soutiennent d'ailes
la thèse de la permanence des océans. Avant que fussent évo-
quées les preuves d'ordre purement physique, qui paraissent,
maintenant indiscutables, les naturalistes avaient fait valoir
comme argument en faveur d’une telle conception l'absence totale
des dépôts abyssaux dans les sédiments participant à la consti-. |
tution des zones de l'écorce terrestre accessibles à nos investi
gations. 3
D'ailleurs les caractères topographiques du fond des océans
sont tout à fait différents Ge ceux des continents et de la zone
périphérique des terres émergées correspondant au seuil conti- |
nental, zone dont l'immersion est certainement récente, pliocène
ou quaternaire même selon toute vraisemblance. Le contraste
saisissant qui existe par exemple entre le modelé de la plate-
forme bordière de l'Atlantique septentrional et les formes du
terrain dans les grandes profondeurs de cette région océanique
s'explique mal quand on songe à la Jeunesse relative de l’affais=m
ement sous les eaux salées de cette partie de la surface du
globe. La théorie de Wegener se prête mieux à une conceptions
génétique de l’ensemble one cie des terres et des mers |
nord-atlantiques. : 4
L'étude synthétique des faunes nn. qui ont habité aux
différentes périodes géologiques . DA eee septentrionale eu
l’Europe, permet de saisir sinon le sens, du moins la succession
détaillée des principaux épisodes de Mare de ces contrées. .
Les analogies fréquentes entre les organismes contemporains ii L
part et d’autre de l'Atlantique actuel nous font entrevoir le
problème dans toute sa complexité, complexité infiniment plus
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 2143
À grande que ne paraît l’imaginer Wegener. À maintes reprises au
cours des périodes Éoeque une A continentale souvent
très directe s'établit entre les contrées cisatlantiques et transa-
— (lantiques, aussi bien entre les terres du Nord qu'entre celles du
— Sud. Aux époques très anciennes, il semble même que les con-
— nexions entre terres émergées clfectene un caractère d'extrême
généralité.
1. Ere primaire.
Si l'on se place au point de vue des faunes terrestres, les
—… conceptions de Wegener offrent précisément une explication très
— heureuse de certains faits, par exemple du remarquable cosmopo-
— litisme de plusieurs importants groupes de Stégocéphales du Car-
“bonifère supérieur ou du Permien, les Rachitomes notamment,
“qui, à côté de genres de France, d'Allemagne et de Bohême,
comme Archegosaurus, Actinodon, ou de Russie, comptent des
types du Texas et du Nouveau-Mexique, Eryops, Cacops, Tre-
matops, et des formes de l'Inde (Archegosaurus ornatus, Gondwa-
nosaurus) et de l'Afrique du Sud (Æryops D ENRS ou /ihine-
_ suchus, Phrynosuchus).
+. Nul Hotte qu'il s'agisse en l'occurrence d'animaux ne se dépla-
çant que lentement au prix de grandes ditficultés, en raison
« du milieu spécial, voisinage plus ou moins immédiat du bord des
nappes d'eau douce, où 1ls devaient rester confinés presque toute
leur vie.
… De ces données l’on peut conclure à l'existence : 1° d'une
- communication terrestre s'étendant de la Nouvelle- Écosse à l'Ir-
lande ; 2° d’une liaison entre le Sud de l'Oural, le Cachemir et
l'Afrique méridionale, probablement par l'Inde et les pays Kir-
ghiz : il est possible que cette voie continentale ait passé par l'île
du Thibet et le continent sino-sibérien.
… Les faits de cosmopolitisme deviennent peut-être plus probants
si l'on s'adresse à des Vertébrés du Trias. Ce même sous-ordre
des Rachitomes a eu, au début des temps secondaires, notam-
ment parmi la famille des Labyrinthodontes, des représentants
… nombreux au Spitzberg (Aphaneramma, Lonchorhynchus, Ter-
. trema, Platystega, Peltostega, Lyrocephalus, Capitosaurus), en
D lcterre et en Allemagne (Trematosaurus, Metopias, Cyclo-
“losaurus, Capitosaurus, Mastodonsaurus, Hercynosaurus, Laby-
….rinthodon, Plagiosaurus, Plagiosternum), dans la Pennsylvanie,
le D la Das l'Arizona (Anaschisma, Dictyocepha-
- lus, Eupelor, rot dans l'Afrique du Sud (Micropholis,
D osuchus, Bothriceps, Trematosaurus, Capitosaurus,
… Rhytidosteus, Ptychosphenodon) et jusqu'en Australie (Bothri-
LL
TRS fe LT MR UE Te DS DE RE se
# AIG 3 : LOVE ;
PA SL
A HELS TES ENT
k NS
214 RL . L. JOLEAUD
ceps) ; enfin des restes de Labyrinthodontes, de détermination,
insuffisante au point de vue générique, mais paraissant corres
pondre à au moins trois lypes siens, ont été signalés de
l'Inde. :
Parmi ces genres de Stégocéphales rachitomes triasiques, trois
sont surtout remarquables par leur dispersion géographique
Bothriceps de l'Afrique du Sud et de l'Australie, Trematos
commun à l'Allemagne et à l'Afrique du Sud, Capitosauruss
répandu du = bee par l’Angleterre et An jusqu à la,
colonie du Cap. à
Des constatations tout à fait comparables à celles qui viennent.
d’être faites à propos des Stégocéphales peuvent être déduire ss 3
d’une étude critique des .divers groupements de Repiis
archaïques, notamment des Théromorphes. 4
Par exempleles Cotylosauriens comprennent à la fois des genres
permiens de la Russie du Nord (Pareiasaurus), de l'Allemes
(Stephanospondylus, Phanerosaurus), de la Pennsylvanie, du«
Texas, du Nouveau-Mexique {Seymouria, Conodectes, Limnos-«
celis, Domi. Labidosaurus, Pantylus, Diadectes, Diaspa=«
ractus, Chilonyx, Bolbodon, Diadectoides, Desmatodon, Animar«
saurus, Bolosaurus), de Paqne du Sud (Pareiasaur us, Propaiel
pus, A Eccasaurus).
La dispersion géographique du genre Pareiasaurus et même
plus spécialement du sous-genre Bradysaurus; commun au Perl
mien de la Russie du Nord et de l'Afrique dw Sud, témoigne \ !
incontestablement de l'unité faunique terrestre au Pres de.
toute l'Europe et l'Afrique du Sud : la migration de ces Reptiles
du continent éthiopien vers l'Europe septentrionale a dû suivre;
à peu près, le même itinéraire que celle des Stégocéphales, par
les confins orientaux de l'île du Thibet, vers l'Indochine.
Comme parmi les Théromorphes, le Son de des Cotylosau-
riens commun à l'Amérique et à l'Afrique, est aussi le groupe
ment le plus archaïque et qui comprend deux subdivisions, les
Paréiasauriens et les Diadectosauriens présentant à la fois des
familles américaines et des familles africaines, 1l faut en conclure.
qu'il y a eu au Permien inférieur, ou à une nadia un peu plus |
ancienne, une liaison Ponimenele entre le Texas et le Cap
peut-être par les Antilles, la Guyane et le Brésil. À
Au Trias, on retrouve. des représentants de ce sous-ordre en
Écosse Bla Telerpeton), en Allemagne (Xoiloskiosaurus), en
Suisse (Sclerosaurus), dans l'Afrique du. Sud (Procolophonss
Teleynathus) ; ces cinq derniers genres, très voisins les uns des
autres et appartenant à une même Fraile. les Procolophonidés;
1h
+
1e
r;
à
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 215
… témoignent de connexions continentales particulierement étroites
entre l Europe du Nord-Ouest et l'Afrique du Sud.
Bien d’autres groupes de Reptiles archaïques comptent encore
des types communs à la colonie du Cap et la Russie du Nord.
Au nombre des Thérocéphales, parmi une trentaine de genres
tous sud-africains, les uns permiens, les autres triasiques, se
place /nostranzewia du Permien du Nord de la Russie. De
même la série des Déinocéphales compte une demi-douzaine
de genres africains et tout autant de genres russes. Enfin parmi
les Dicynodontes ou Anomodontes, à côté d’une quinzaine de
genres permiens ou triasiques sud-africains, prennent place
un genre, Lystrosaurus, commun au Trias a Cap et de l'Inde,
et deux autres, Gordonia, Geikia, spéciaux au Trias de l'Écosse,
le premier se retrouvant ne la Russie du Nord.
Ainsi s’aflirme dans presque tout le grand groupe des Théro-
morphes l’intime liaison continentale de l'Extrême-Nord de
l'Europe et de l'Extrême-Sud de l'Afrique.
Les Rhynchocéphales, le second grand ordre de Reptiles
archaïques, témoignent aussi d’une liaison continentale, entre
es continents du Nord et du Sud, au Trias. Parmi les Rhyncho-
sauridés, à côté de Rhynchosaurus du Trias d'Angleterre et de
Stenometopon du Trias d'Écosse prennent place Hyperodapedon,
commun au Trias de l'Écosse et de l'Inde, et Howesia du Trias
de l'Afrique du Sud. De même, à En de Brachyrhinodon
… d'Écosse et de Eïifelosaurus ie se place Palacrodon
de l'Afrique du Sud, dans la famille des Sphénodontidés, qui
subsiste au Jurassique supérieur dans l'Europe centrale (Homæo-
+ En 2
Et Lors
saurus, Ardeosaurus) et vit encore en Nouvelle-Zélande, repré-
“sentée par Sphenodon ou Hatteria.
L’aire de dispersion de l'ensemble des Rhynchocéphales
“anthracolitiques et triasiques engloberait l'Europe, l'Afrique du
Sud, Madagascar et l'Inde : le seul survivant actuel de l'ordre
est étroitement confiné dans quelques îlots du rivage de la Nou-
- velle-Zélande.
Au Carbonifère supérieur nous trouvons des Reptiles archaiques
d'eau douce, les Mésosauriens ou Proganosauriens au Brésil,
“(Sio Paulo, Parana), dans le Paraguay, l'Uruguay, Moine
D onale et orientale.
Parmi les Dinosauriens Théropodes, la famille des Platéosau-
“ridés comprend des types triasiques d'Europe (Plafeosaurus,
Do etc.) et du Sud de l'Afrique (Gryponyx, Euskelosau-
De même les Orthopodes comptent des types triasiques de
dique du Nord (Nannosaurus) et de l'Afrique (Geranosau-
“rus) dans la famille des Hypsilophodontidés.
316 L. JOÉEAUD
Deux courants de migrations de Vertébrés terrestres se son |
en somme établis dès la fin du Permien, avec comme centre de
divergence l'Afrique australe et ] Med 2
L'un empruntait la voie du Brésil, de la Guyane, des Antilles
du Texas: du centre des États-Unis, de la Nouvelle- nee
de la Nouvelle Écosse et de Lande L'autre cheminait p
l'Inde, l’Indochine ou le Tlbet, la Sino-Sibérie, le Sud de l'Ou À
ral, la Russie du Nord et l'Écosse. La voie américaine serait.
peut-être la plus ancienne.
Toutes les faunes de Vertébrés primaires des Vieilles aires de .
consolidation de Gondwana, Laurentia et Angora n'en offrent.
pas moins cependant entre elles des analogies qui ne peuven
s'expliquer que par la facilité des migrations. Il est indémiabl
que des liaisons terrestres se sont alors établies, qui recoupaient…
dans toute sa largeur le grand géosynclinal transverse s'éten=
dant des Antilles à la Malaisie.
Une période géologique, surtout au Paléozoïque, correspond à.
un très long espace de temps. Or de grands changements gé0= À
graphiques ont marqué le cours de phases infiniment brèves,
toutes proportions gardées, de l'histoire de la terre, comme Pl
exemple le Quaternaire. L'on s'explique donc ler que le .
Permien, avec ses trois périodes artinskienne, saxonienne, thu=
ringienne, ait vu s’accomplir des modifications profondes du
contour des terres et des mers. D.
Ces modifications restaient d’ailleurs indépendantes du carac=M
tèré tectonique des différents compartiments de l'écorce de notre
globe : un géosynelinal continue à être un compartiment relatis
vement mobile de l'écorce terrestre, même s'il est momentané=
ment émergé en totalité ou en partie, cependant qu'un fable
déplacement du rivage a pu créer de nouvelles connexions ets
favoriser des changements considérables dans le milieu vivante
2. Ére secondaire.
_ La différenciation de provinces zoologiques continentales né
paraît guère accusée au Trias : un Théropode, Thecodontosaurus,
se rencontre, par exemple, à la fois dans l'Amérique du Nord,
l'Europe occidentale et centrale, l'Afrique du Sud, l'Inde“
l'Australie. Apparu en Europe au début du Trias moyen, ce
Reptile aurait pénétré dans l'Inde et en Australie au Trias SUPÉ
rieur, en Amérique et dans l'Afrique du Sud au Rhétien.
Meyalosaurus offre encore une très large répartilion au
Jurassique et surtout au Crétacé dans l'Europe occidentale et
centrale, Madagascar, l’Inde, l'Australie et le Brésil. D’autres
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 2
“Théropodes, Cœlurus, Dryptosaurus sont communs au Crétacé
“le l'Amérique du Nord et de l’Europe occidentale, enfin des
“restes rappelant ceux d'Ornifhomimus de l'Amérique du Nord
ont été signalés du Tchad.
Deux Sauropodes jurassiques, Pelorosaurus et Ornithopsis se
“trouvent à la fois dans l'Europe occidentale et à Madagascar.
Au Crétacé, Tilanosaurus paraît être le Sauropode le plus
“répandu : on l’a indiqué dans l'Europe occidentale, l'Afrique
“orientale, Madagascar, l'Inde et la Patagonie. Morosaurus et
“Pleurocælus sont communs à l'Europe et à l'Amérique du
“Nord ; Brachiosaurus se trouve à la fois dans l'Amérique du
“Nord et l'Afrique Orientale.
_ Enfin parmi les Ornithopodes, deux genres, Orfhomerus et
Stegosaurus du Crétacé supérieur sont prb à la fois dans
Amérique du Nord et l'Europe.
— Des familles entières de Dinosauriens sont localisées, les
unes, Aélantosauridés, Cératopsidés, dans l'Amérique du Nord,
“les autres, comme les Zquanodontidés, en Europe. De même des
“genres spéciaux ont été signalés en Patagonie, d'une part,
“dans l'Afrique orientale, d'autre part. Monte ces données
témoignent d'une séparation déjà complète, à certaines phases
du moins de l’ère secondaire, des quatre milieux biologiques,
“nord-américain, européen, patagonien et éthiopien.
3. Êre tertiaire.
- La faune de Mammifères tertiaires la plus ancienne d'Europe
est celle de Cernay, près d’Épernay, qui correspond à une phase
de transition entre les faunes nord-américaines de Torrejon et
“de Wasatch, à l’époque des Tiffany beds du Nouveau-Mexique
Mhanétien). A côté de quelques Mammifères archaïques,
Multituberculés, Créodontes lémuroïdes, Condylarthres, s’en
trouvent d’autres très spécialisés, quoique se rattachant encore
à des groupes anciens, comme le Chiromyidien Plesiadapis qui
représente, dans nos faunes du début du Tertiaire, un proche
parent de l’Aye-Aye actuel de Madagascar, un Maki devenu
“déjà, en quelque sorte, par sa forme extérieure, son habitat
étses mœurs, un Écureuil. Mais à Cernay l'élément prédomi-
nant est déjà un groupe de Mammifères à physisonomie assez
Jeune qui, avec Pleuraspidotherium et Orthaspidotherium,
marque un stade intermédiaire entre les Préongulés et les vrais
Ongulés ; ces Méniscothériidés séparés très tôt du phylum des
Bbdylarthres sont en quelque sorte des ‘Pseudo-condylarthres
me rapprochant étonnamment des Damans actuels de la région
5 février 1924. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIII. — 15
218 L. JOLEAUD
éthiopienne : Hyrax est sans doute un survivant de la série
des Ongulés qui ont peuplé la terre avant l’essor des Périsso
dactyles et des Artiodactyles. 54
Les communications terrestres entre l’Europe et l'Amérique
du Nord, interrompues par la transgression du Ludien-Priabo=
nien, éboent assurées auparavant par une large bande de terres.
émergées réunissant les noyaux anciens de l'Écosse, de l'Islande
du Cornouailles, de l’Armorique, du Plateau Gate et de la
Meseta ibérique aux régions côtières occidentales de l’Amériqueh
du Nord. 4
Dans la faune du Sparnacien de nos pays, les Multitubercu-M
lés, les Arctocyonidés, les Méniscothériidés ont complètement w
disparu ; les Rongeurs (Paramys), les Périssodactyles (Hyraco=
therium) et les Amblypodes (Coryphodon) dont la région d’ori«
gine demeure inconnue, sont déjà complètement différenciés
lorsqu'ils envahissent brusquement et simultanément de vastes «
régions tant dans l'Amérique du Nord qu'en Europe. Les Ron
geurs correspondent à un groupe fort ancien dont l'individua
lisation remonte sans doute au Crétacé. Peut-être par contre les
Périssodactyles résultent-ils d’une évolution locale de certains
Méniscothériides. Les Chiromyidiens (Plesiadapis) et les Mésony=«
chidés (Dissacus, Pachyæna), continuent à évoluer. Tous ces“
Mammifères se retrouvent dans l'étage de Wasatch en Amé=
rique. Les Condylarthres, déjà représentés dans l'étage de Tor
rejon, font seulement leur apparition en Europe au Sparnacien
avec les genres Hyopsodus et Phenacodus et reconnus.
en Amérique.
La faune du Cuisien compte les premiers représentants en
Europe des Artiodactyles (Protodichobune) et des Primates
(Protoadapis), groupes qui ont fait leur apparition en Amérique
dès le Sparnacien. La liaison continentale entre les parties sep
tentrionales du Nouveau Monde et de l’Europe s’est donc main
tenue constamment depuis le Thanétien jusqu'au Cuisien. Parmi
les Périssodactyles, les Lophiodontidés font leur apparition
est remplacé par un genre plus évolué (Propachynolophus). |
Cuisien, les Amblypodes, les Condylarthres, les Mésonychidés
ont da disparu, comme Plesiadapis du groupe des Chyxt
myidiens.
comme Mammifères, dans nos pays, que des types directement ap
parentés aux groupes actuels de cette classe. Cependant le Père
Teilhard de Chardin a reconnu la présence de trois genres
ri
avec Chasmotherium et Lophiodon, tandis que Hyracotherium,
A l'Éocène moyen et supérieur, on ne trouve à peu près plus,
&
k
8
nn
.
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 219
archaïques dans les niveaux les plus inférieurs des phosphorites
du Quercy, ces curieux remplissages des vieilles cavernes du
Causse jurassique. Paroxyclænus est un Créodonte lémuroïde,
très différencié qui représente le terme ultime de l'évolubn
d'un rameau détaché dès la base de l'Éocène de la souche com-
mune des Procréodontes, des Codylarthres et des Lémuriens.
Heterohyus, presqu'identique à Apatomys d’Amériqué, appar-
tient au groupe des Chiromyidiens, très polymorphe à l'Eocène
inférieur, beaucoup plus homogène à l’Eocène moyen et supé-
rieur. Protoadapis s'éloigne du type Lemur-Adapis de l'Ancien
Continent et confine au type américain Nofharctus.
Les Mammifères à physionomie archaïque des phosphorites du
Quercy se retrouvent dans le Lutétien supérieur et dans le Ludien
inférieur de diverses localités de l'Europe occidentale. Tandis que
les Ongulés témoignent alors de l'isolement relatif des continents
européen et américain, les Carnassiers et les Primates de la faune
ancienne des sus rappellent tout à fait des formes amé-
ricaines. Au milieu d’une faune de l’Éocène moyen et supérieur
composée de formes spéciales, surtout parmi les Ongulés, ayant
immigré indépendamment en Europe et dans l'Amérique du Nord,
aurait persisté une faune résiduelle à cachet éocène inférieur
comprenant des types communs aux deux continents, à moins
que, comme je serais plutôt tenté de le penser devant l'identité
générique de Mammifères différenciés après le Cuisien, une com-
munication temporaire n'ait été rétablie au Bartonien entre les
deux tronçons de l’ancien continent nord-atlantique.
Les Insectivores zalambdodontes, représentés au Sannoisien
aux wtats-Unis par les genres Apternodus, Micropternodus, etc.,
disparurent du territoire nord-américain dès le Miocène moyen.
Ils trouvèrent vraisemblablement alors un refuge aux Antilles,
où vit encore un seul genre, Solenodon, propre à Cuba et à
Haïti. Les autres types actuels de ce groupe d'Insectivores
habitent le Congo, le Cap et Madagascar. La répartition géogra-
phique ancienne et actuelle de ces quadrupèdes témoigne donc de
l'existence, à l'Oligocène, d'une liaison continentale entre l'Amé-
rique du Nord, les Indes occidentales, l'Afrique et Madagascar.
Cette zone de soudure continentale entre l'Europe et l’Amé-
rique, qui s'étendait vers la latitude de l'Angleterre, de la
France septentrionale, du Maryland et de la Californie au début
du Nummulitique, aurait été limitée, à La fin du Nummulitique,
à 1 Aquitaine et aux contrées riveraines de la, Méditerranée, d'une
part, à la Floride, aux Antilles et au Brésil, d’autre part : elle
comprenait les Açores, Madère et les Canaries.
220 L. JOLEAUD
Les formations marines néritiques du Néogène en Europe, en
Afrique et en Amérique semblent témoigner encore de l'existence
d’une zone continentale, au moins intermittente, à travers l’Altan-
tique ; îles et hauts fonds auraient alors fait partie d'une aire
continentale coupée de chenaux lors des grandes régressions géo
synclinales, à l’Aquitanien et au Pontien. C'est par cette voie,
correspondant peut-être à un géanticlinal secondaire de la zone
axiale du grand géosynclinal transverse, que se serait effectuée
une partie des migrations de Mammifères d'Europe et d'Afrique
en Amérique, ou inversement.
Le groupe de Mammifères américains dont l'évolution a pu
être reconstituée avec le plus de précision, celui des Hippidiens,
compte dans le Nouveau Monde, au début des temps miocènes,
plusieurs genres dont un, Kalobafippus, se rattache étroitement
à des types européens. L'une des espèces de cette série de formes,
X. præstans a été observée sur la côte du Pacifique, dans l'Orégon.
Une autre, À. agatensis, qui semble plus évoluée, a été décou-
verte dans le centre des États-Unis (Nebraska). Ce genre d'Équidé
aurait, au cours de son développement, émigré des rives du Paer
fique vers le Mississipi pendant l’Aquitanien récent. Son proche
parent, Anchitherium aurelianense, apparaît en France, dans l'as"
sise de base du Burdigalien, où il est représenté par une forme
de faibles dimensions, À. aurelianense blesense à laquelle suc-
cèdent des types de plus grande taille. C’est seulement à l'Hel= |
vétien que À. aurelianense semble s'être répandu dans l’Europe
centrale. Inconnu dans la série miocène de l'Inde, Anchithe-
rium se retrouve en Chine, mais seulement dans le Pontien.
Ainsi l’ensemble Xalobatippus-Anchitherium aurait immigré
de la côte pacifique au Mississipi à l’Aquitanien, puis en Europe,
par l'Atlantique central, au début du Burdigalien, enfin en Chine
au Pontien.
À l'aurore du Miocène se produisirent aussi des migrations de
l'Ancien vers le vers le Nouveau Monde. Un Proboscidien,
Mastodon (Trilophodon) conodon, originaire d'Afrique, arrive
en Amérique au Burdigalien. Ce Pachyderme du Nebraska est
remarquable par ses dents à émail très mince, rappelant celles
de Palæomastodon Beadnelli de l'Oligocène du Fayoum. Les Mas-=
È ÿ
“
todontes, originaires d'Egypte, seraient donc d’abord venus en
Berbérie, puis aux Etats-Unis, au Burdigalien.
La liaison continentale de l'Amérique, de l'Afrique et de
| l'Europe, rompue par la grande trangression géos ynclinale hel-
vétienne, fut rétablie par la régression sarmatienne-pontiennes
elle se maintint plus ou moins complète jusqu à l’Astien.
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 221
Des quatre sections du genre Æipparion distinguées dans le
Nouveau Monde, celles de AH. occidentale et de H. ‘gratum
seraient propres à l'Ouest de l’Amérique ; au contraire, les
groupes de À. plicatile et de H. venustum comprennent toutes
les espèces pontiennes de la Floride, de la Caroline du Sud,
de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique.
Or le plus petit Æipparion de la Floride, À. minor, est en
même temps celui qui présente la taille la plus faible de tout
le genre. Il est peut-être un descendant assez direct de l'ancêtre
des Hipparion de l'Amérique et de l’Ancien Monde. Ce groupe
d Hippidiens se serait différencié en Floride, puis aurait gagné au
Sarmatien-Pontien, d’une part, l'Ancien continent, par les terres
émergées qui s'étendaient des Antilles à la Méditerranée, d'autre
part, les Grandes Plaines et la Californie.
C'est aussi par la voie atlantique qu’a immigré dans l'Ancien
Monde le genre Hystrix. Ce Rongeur, originaire de l'Amérique
du Sud, n'a pas dû passer par l'Amérique du Nord, presque aucun
Mammifère de La Plata n'ayant pénétré dans cette contrée entre
ke Montien et l’Astien. La famille des Hystricidés était repré-
sentée au Miocène inférieur en Patagonie, par les genres Aceramys
et Séeiromys, apparentés aux types actuels de l'Argentine. La
migration des Porcs-épics de l'Amérique du Sud en Afrique,
puis en Europe, se serait effectuée vers l’époque pontienne.
Lorsqu'à l’Astien les communications devinrent faciles entre
les deux Amériques par la soudure des Antilles et de la Floride
aux Guyanes et à la Géorgie, l’on vit des Carnivores nord-amé-
ricains arriver dans la Ne : les Procyonidés, qui habitaient
les États-Unis depuis le Banane (Phalaocyon) et y vivaient
encore au Pontien (Leptarctos), gagnèrent simultanément, d'une
part, l'Argentine (Cynonasua, Amphinasua, oo),
d'autre part, l'Angleterre et l'Allemagne (Parælurus) au Plio-
cène ancien et moyen.
B. L'histoire géologique de l'Atlantique.
Toutes ces données paléontologiques témoignent! de l'intime
haison continentale de l’Europe et de l'Amérique du Nord d'une
part, de l'Afrique et de l'Amérique du Sud, d'autre part, pen-
dant de longues périodes géologiques. Cette conclusion se dégage
nettement des connaissances aujourd hui acquises en stratigra-
phie et en paléontologie. À maintes reprises, au cours des temps
primaires et secondaires, des digitations plus ou moins impor-
tantes de l'océan Arctique se sont bien avancées en Europe, en
Amérique ou dans les zones intermédiaires, mer de Norvège
222 L. JOLEAUD
entre la Scandinavie et'le Groenland, mer de Baffin entre le «
Groenland et les Terres arctiques d Nouveau Monde "mais \
elles gardèrent un caractère transitoire et ne se e fusionnérent pas
avec l'Atlantique tropical.
Toutefois la transgression du Crétacé moyen, si accusée dans
nombre de régions faisant partie des aires continentales, fut cer=
tainement l'un des facteurs de la disjonction du continent africa- M
no-brésilien : des mers néritiques dépendant de. l'Atlantique
central atteignèrent alors, d’une part, le Nord-est du. Brésil,
d'autre part, non seulement le Soudan central, mais encore le
fond du golfe de Guinée et le littoral congolais.
. Au Brésil, dans la province de Sergipe, on trouve un Cénoma-
nien, dont Li faune rappelle celle de l’Europe et de l'Inde,:puis
un Turonien dont les organismes sont apparentés à ceux du Nord
de l'Afrique, de la péninsule [bérique et même de la Touraine.
Les Ammonites du genre Vascoceras sont connues de la Tunisie
centrale, du Sud algérien, de la Vieille Castille, de l'Ouest du Por-
tugal, du Brésil et du Pérou, comme d’ailleurs aussi du Soudan
français. Tandis qn’au Cameroun, le Turonien paraît transgressif
sur le granite et supporte le Coniacien, dans l’Angola, le Crétacé
marin débute par de l’Albien et se continue par, le Cénomanien
et le Turonien. Le Crétacé moyen du Cameroun rappelle éton-
namment celui de la Tunisie, de la Touraine et aussi de l’Inde.
On a admis qu'une communication marine directe existait entre la
Tunisie et le Cameroun, au Coniacien notamment, mais bien des
formes congolaises se retrouvent dans la péninsule Ibérique et
en Touraine. On peut donc interpréter également ces faits comme.
l'indication d'une liaison par l'Atlantique entre l'Europe occiden-
dentale, le Nord de l'Afrique et le Congo. D'autre part les ana-
logies de la faune du Brésil et de la Touraine sont favorables à
cette dernière manière de voir.
En somme une large amorce de l'Atlantique du Sud s ’avançant
vers le Nord-est du Brésil, le Soudan et le Congo se dessine à
l’Albien, au Cénomanien, au Turonien et au Coniacien. Au
Maestrichtien une mer à affinités méditerranéennes existe encore
au Soudan, en Angola et nous n'avons pas de raison de croire
qu'elle ne prolonge pas dans le temps celle du Crétacé moyen:
Pendant cette même période se produisit également une invasion
marine sur le continent nord-atlantique, invasion qui gagna, du
centre des mtats-Unis, le Groenland occidental.
Les documents rapportés de la zone littorale du
Congo belge ont démontré l'existence, dans cette région, de
dépôts marins montiens, dont la faune de Mollusques offre d'inté;
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 223
ss analogies avec celles du calcaire de Mons (Ampullina
» lapina cf. Juliæ; Clinuropsis Diderrichi cf. ampla), de la glau-
conie de Copenhague (Clinuropsis Diderrichi cf. Mürehi) et
des calcaires du gisement de Maria Farinha dans la province de
Pernanbouc (Turritella mayombica cf. soaresana : Clinuropsis
Diderrichi).
Un Reptile du Montien du Congo, Congosaurus Bequsærti est
un des rares Téléosauriens postjurassiques que nous connaissions.
Il se place à ce point de vue à côté de Teleorhinus Brown du
Turonien du Montana (États-Unis) et surtout de Dyrosaurus du
Montien du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie, du Soudan et: du
Togo. L'ensemble de ces genres se réfère dent à un grand
Atlantique allant du Nord-Ouest des E États-Unis à l'Ouest africain.
L'océan, à l'époque montienne, isolait sans doute déjà en
grande partie l'Europe du Nouveau Monde. Les faunes de
Mammifères du Paléocène nord-américain (Puerco et Torrejon)
n'ont pas d'équivalents dans nos pays, où nous ne connaissons
les Euthériens qu'à partir du Thanétien-Cernaysien (étage cor-
respondant aux Tiffany beds). Par contre un certain nombre de
“types du Puerco, des Multituberculés, des Édentés, des Créo-
dontes, des Condylarthres, se Paru dans le Notostylapéen
“de Patagonie : il y avait donc une communication continentale
directe à l'aurore des temps tertiaires entre le Mexique et
. l'Argentine.
n 3
Les faunes de Reptiles terrestres nous font entrevoir des con-
nexions fort complexes. Les deux Dinosauriens subsistant au Mon-
tien en Europe (St Chinian) appartiennent à des genres Tifano-
saurus et Dryptosaurus, trop cosmopolites et d'apparition trop
—_ancienne pour pouvoir être utilisés dans une tentative de recons-
titution paléogéographique. En Patagonie on retrouve à la
même époque encore Tilanosaurus avec Genyodectes, type
spécial de Dinosaurien, Vofosuchus, représentant les Croco-
dihiens et Miolania les Chéloniens.
Genyodectes rappelle plus ou moins des genres nord-amérirains
du Danien comme T'yrannosaurus et d'illeurs aussi des types
… plus anciens du Jurassique {Ceratosaurus, Allosaurus, etc.)
Notosuchus a aussi l'aspect d'un type fort ancien : on le rap-
proche : 1° de Bernissartia du Wealdien de Belgique ; 2° de
«— Goniopholis du Wealdien de Belgique et d'Angleterre, proba-
- riasien de l'Oranie (Lamoricière)
. sique supérieur continental dans l’Amérique du Nord (Wyo-
blement aussi, d’après une découverte de Louis Gentil, du Ber-
, genre qui existait déjà au Juras-
ming).
à NS NEA (A CR ie PRE t PME MEL AETIE 77e UNN TEEURS OES SU QE Fe EE SA EN Boon ge DE te LD LA à ve
224 ; L. JOLEAUD
Miolania révèle des relations avec l'Australie sur lesquelles je
reviendrai par la suite.
Une autre Tortue trouvée au Congo, avec Congosaurus, Podoc-.
nemis congolensis est le plus ancien représentaut d’un genre de
Chéloniens pleurodires dont la répartition géographique et stra
tigraphique est très intéressante. A l’Éocène inférieur ce genre
se répand de l'Angleterre à l'Inde; à l’Éocène supérieur, à POI
gocène inférieur et au Miocène enr on le trouve en Égypte ;. h
au Burdigalien il est aussi connu de Malte. Podocnemis est con
finé aujourd'hui dans les eaux douces de la Guyane et du Brésil
septentrional (6 espèces), ainsi qu'à Madagascar (1 espèce). Le
gisement du Montien congolais raccorde très heureusement cette
aire disjointe sud-américaine-malgache actuelle à travers less
régions atlantiques tropicales, d'où Podocnemis est sans doute
originaire. De ces contrées où a dû s'effectuer son adaptation à >
la vie des eaux douces, cette Tortue a atteint l'Europe et l'Inde:
L’Atlantique, au donner, gagnait au nord sur nos côtes jus-
qu’à la latitude de la Manche, au Sud jusqu'à celle du Congo“
En France, comme en Afrique équatoriale, il ne pénétrait guère
à l'intérieur ; dans le bassin de Paris il s’avançait dans des che-
naux localisés sur l'emplacement des anciennes vallées et sans
doute en était-il de même en Belgique, Danemark, Russie ; au
Congo la mer débordait à peine alors au delà de la côte actuelle:
Mais dans les régions intermédiaires, aussi bien dans la zone
pyrénéenne que dans l’Afrique septentrionale et occidentale, la
mer paraît alors avoir eu une large extension.
La partie nord de l’Atlantique diminue sans doute d'étendue
au début de l'Éocène proprement dit (Thanétien), puisque les»
faunes de Mammifères sont alors très comparables dans l’'Amé-
rique septentrionale et en Europe.
L'histoire des mers sud-américaines commence à être assez
bien connue, grâce aux travaux d’Ameghino. Des trois étages
marins du Guaranien de Patagonie, terme de passage du Crétacé
au Tertiaire, l'inférieur ou Rocanéen équivaut au Maestrichtien,
le moyen ou Salamanquéen, au Damien, et le supérieur ou Séhué=
néen, au Montien. Le Rocanéen et le Salamanquéen sont en con-
tinuité, tandis qu'une lacune importante sépare ce dernier étage ù
du Séhuénéen. La série continentale contemporaine ou Guara=
nien comprend aussi trois niveaux : le Préhuenchéen qui cor-
respond au Rocanéen (Maestrichtien),-le Notostylopéen et l’Astra=
ponotéen, qui viennent s’intercaler entre le Salamanquéen et le
Séhuénéen. Ainsi, dans la série sud-américaine, comme dans 4
série nord-américaine, le Paléocène doit être parallélisé avec uns
Es santa
En ce Les SD he & #
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 225
important système de couches continentales et marque certaine-
… ment une longue période géologique. Le Notostylopéen est syn-
chronique du Puerco avec lequel il présente des affinités fau-
miques marquées. L’' Astraponotéen est peut-être l'équivalent du
Torrejon : dès ce moment s'était effectuée la séparation des deux
Amériques.
Le Pyrothérien est un étage continental qui comble la grande
… acune séparant dans la série marine le Guaranien du Patagonien :
il correspondrait à tout notre Éocène.
On trouve ensuite de nouveau dans l'Amérique du Sud, une
double succession d'assises, marines d’une part, continentales
de l'autre. L'ensemble marin continu du Patagonien, que l’on a
tenté de subdiviser en Camaronien, Julien, Néonien et Superpa-
tagonien, est généralement rapporté au Néogène inférieur ;
“cependant plusieurs géologues en ont fait de l'Oligocène. Je
crois que l'on pourrait y voir l'équivalent, à la fois, de notre
Tongrien et de notre Aquitanien. Ses sédiments ont eu une grande
“extension de la Patagonie et du Chili à la Terre de Feu et aux
îles Seymour. Sa faune a un caractère nettement atlantique,
témoignant cependant aussi d’affinités néozélandaises et, aux îles
Seymour surtout, de caractères antarctiques. Un continent sépa-
rait certainement alors ce milieu marin de celui de la Californie
avec lequel il ne présente aucune forme commune ; ses affinités
les moins discutables sont celles qui rappellent les faunes néo-
gènes de nos pays. Nous aurions dans ces faits l'indication de
l'existence au Tongrien et à l’Aquitanien d’un continent africano-
… brésilien, dont les deux compartiments sud-américain et éthio-
…pien étaient alors en étroite connexion continentale. Ce continent
aurait été peuplé par les faunes terrestres synchroniques du
… Patagonien, c'est-à-dire par les animaux retrouvés fossiles dans
“le Téquien, le Colpodonien, l’Astrapothériculien et le Notohip-
«pien. L'existence de deux lacunes stratigraphiques entre les trois
“derniers de ces étages témoigne de transgressions marines sur
le continent sud-atlantique.
- On sait que les Proboscidiens et les Hyracoïdes qui sont abon-
— dimment représentés dans l’Oligocène du Fayoum (Égypte) ont
été rapprochés de types CR La série Carolozitellia-
Paulogervaisia du Notostylopéen se continuant par Pauloger-
vaisia-Promæritherium-Propyrotherium de l'Astraponotéen
. aboutit au Pyrotherien à Parapyrotherium-Pyrotherium-Ricar-
«dowenia-Archæolophus offrant des affinités avec Mæritherium,
Palæomastodon et Dinotherium d'Afrique, comme d'ailleurs aussi
avec l’Amblypode taligrade Pantolambda du Torrejon (Montien
supérieur du Nouveau Mexique).
226 __ L. JOLEAUD
Les affinités sont moins nettes entre les Hyracoïdes et la séries
Acœlodus-Old/fieldthomasia-Eohyrax-Acælohyrax ete. du Notos=
tylopéen, Archæohyrax, de l'Astraponotéen et du Pyrothérien
Pour bien des auteurs ces types se rattachent aux Typothérien$,«
Ongulés spéciaux à l'Amérique du Sud. 1
Quoi qu'il en soit, on peut être tenté de voir, en s'appuyant.
surtout sur Pyrotherium, genre aujourd'hui biba connu, une
preuve de la jonction continentale par Les régions sud- set À
de l'Argentine et de l'Éthiopie, à l'Oligocène. On sait qu'il en
était précisément de même au Tongrien des régions nord-atlan…
tiques et que les faunes de Mammifères de l’Europe et de l'Amé
rique du Nord bien différentes les unes des autres depuis le
Sparnacien témoignent de nouveau d'affinités incontestables at
Sannoisien. à |
En Europe comme en Amérique, il y a continuité d° évolution
dans la faune terrestre du Sannoisien à l'Aquitanien, et c'est
seulement au Burdigalien qu'un important changement se pro-
duit, conséquence d’une liaison terrestre facile entre l'Europe, .
1 nue et l'Afrique. Je me suis efforcé de montrer que la jonction. è
terrestre se maintint encore entre l'Europe et l'Amérique dus
Nord et qu'elle est particulièrement aisée au Pontien.
Mais il ne se passe rien de comparable alors, dans le Nouveau -
Monde, à ce que nous voyons se produire entre l'E Europe et l Indo-
Afrique. La séparation reste profonde entre le milieu continen-M
tal patagonien et les États-Unis : c’est seulement à l’Astien qu 114
y aura de nouveau soudure par la chaîne des Petites et des
Grandes Antilles et par la Floride.
_ Entre l'Amérique méridionale et l'Afrique, la séparation marine,
due à l'avancée de l'Atlantique moyen vers le Sud, depuis la fai ;
des temps crétacés jusqu'au début de l'Éocène supérieur, est.
sans doute moins accusée à l'Oligocène dont on ne connait pas de
dépôts marins sur la côte d'Afrique. En Patagonie au même
moment évoluait une faune marine bien différente de celle qur Ë
peuplait alors la Mésogée. Mais à l’'Aquitanien, l'Atlantique cen=
tral revient sur la côte d'Afrique et bientôt les faunes patago-
nienne et mésogéenne arrivent à être identiques les unes aux
autres. 4
La faune marine patagonienne du Tongrien et de l'Aquitanien …
envahit ainsi brusquement les mers méditerranéennes lors de 1
rupture définitive de l’ancienne connexion continentale entre Ie
Brésil et l'Afrique à l’extrême-début de FAquitanien, par consés #
quent à l'aurore de la transgression miocène. M
S1 la formation de l'Atlantique sud, tel que cet océan se pré.
HS]
[2
—
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES
nte aujourd'hui, paraît ainsi dater seulement du commence-
p iysionomie actuelle, est un peu plus récent. Depuis le Callo-
E A il est vrai, les faunes marines de l Europe moyenne avaient,
à diverses reprises, compté des éléments arctiques parvenus
dans nos régions par deux bras de mer intermittents, dont l’un
boccupait la zone d'ennoyage des plis hercyniens entre É Grande
| et la Scandinavie, l'autre s'étendant plus ou moins lar-
gement à l'Est du nr baltique. Mais c’est seulement vers
É: fin des temps -crétacés que commencent à se dessiner des
Ë invasions marines successives qui donneront finalement naissance
à PAtlantique nord. Cet océan néanmoins n'acquérera que très
tärdivement sa physionomie actuelle. Sa formation entraînera,
Comme celle de l’Atlantique sud, une modification: profonde ire
les faunes européennes. De même que les faunes marines num-
| mulitiques de nos pays avaient été refoulées dans la mer des
Indes par les faunes néogènes venues de la zone antarctique
patagonienne, de même ces dernières devaient à leur tour, refluer
vers l'océan Indien au Pliocène et au Quaternaire, inarue s'éta-
| blit définitivement l'Atlantique nord : par cette nouvelle étendue
océanique, les faunes boréales ont, bien plus largement que par
le passé, accru leur domaine dans nos mers.
Un curieux parallélisme peut donc être établi entre l'évolution
| géographique des faunes océaniques et des faunes terrestres à
travers les régions atlantiques et circatlantiques. Les Euthériens
tertiaires Hu arrivés dans nos pays venant en dernier lieu
de l'Amérique du Sud, comme les faunes néogènes marines
Menaient de Patagonie. Les Mammifères caler res sont ori-
ginaires des contrées boréales, comme les éléments nouveaux
#
observés dans nos mers au Pliocène et au Quaternaire.
2.
æ ,
|. 49
: IV. La PaLéocéoGRApatE DES TERRES INDO-ANTARCTIQUES
| à A. Les migrations des faunes terrestres
E. à travers les Terres Indo-Antarctiques.
Au Sud-Est de l'Ancien Continent s'étendent aujourd'hui
des terres largement isolées les unes des autres, dont les princi-
pales, ! Madagascar, l'Australie, l'Antarctide, se rattachent plus
Ou moins ven à l'Inde par leur De géologique an-
‘cienne. D'autres offrent encore aujourd'hui d'étroites affinités
| physiques et biologiques avec les grandes péninsules asiatiques :
L : est le cas notamment de la Malaisie, si souvent groupée
SL Re DRE AN LEE PR er AE Ur
D MAR PES # ASTON 5 à
Se AT
228 L. JOLEAUD
avec les parties voisines du continent asiatique sous le no
d'Indomalaisie. Ces régions, situées presque entièrement au Si
de l'équateur, correspondent en grande partie à un vieux con
tinent, sur l’emplacement duquel se creuse maintenant loc
Indien ; les caractères fauniques spéciaux de ces terres émerg
témoignent tout particulièrement de l'importance en paléobio
géographie, des facteurs disjonctifs. 3
L'isolement successif a maintenu ici dans chaque île d
types affines de formes fossiles : les liens de parenté entre.
uns et les autres remontent à des époques d'autant plus
anciennes que la disjonction nous apparaît comme plus éloig
La flore et la faune de la fin de l’ère primaire nous révèlent
même une antique coalescence encore plus large des terres équatos
riales et antarctiques sous la forme d'un vaste continent, lle
continent de Gondwana englobant le Brésil, l'Afrique, Mad:
gascar, l'Inde, l'Australie et l’Antarctide. Ces données entraîne
ainsi à admettre l'existence au Paléozoïque d'une énorme 70
émergée, dont l'élévation au-dessus des eaux est difficileme
conciliable avec le volume actuel des Océans. Lei, plus nett
ment que pour les régions atlantiques, la disjonction deAl
masse continentale se présente avec une gradation remarquable:
Aussi pour expliquer l'histoire des régions indo-antarctiques,
théorie de Wegener, fortement amendée, d'ailleurs, semble-t-el
particulièrement séduisante. |
Cette coalescence des anciens continents apparaît avec les
premières faunes et flores terrestres de l'hémisphère sud acces”
sibles à nos investigations et présentant déjà une remarquab
généralisation. Les observations faites précédemment, à propo
du cosmopolitisme des Batraciens et des Reptiles archaïque
acquièrent une forme plus nette encore lorsqu'on envisage des
Végétaux, notamment les Ptéridospermées dont la large disper:
sion géographique serait aisément expliquable dans l’hypothè
du géophysicien allemand.
La flore dite à Glossopteris, dont les peuplements s ‘étendaie
sur l'Afrique australe, Madagascar, l'Inde péninsulaire, l'Aus
tralie, les îles Falkland, l'Argentine et le Sud du Brésil, si
retrouve, en effet : 1° dans la zone du géosynclinal hymalaye
au Cachemir ; 2° dans la zone du géosynelinal de l’Altaï et dans.
l'Ouest du continent sibérien, aux environs d’Irkoutsk : 3° dans
l'Est du continent nord- sentier, au Nord de la Br dan:
le bassin de la Dwina.
Ces éléments paléophytologiques confirment donc pleinemen
l’existence d’une communication entre les continents austraux
4
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 229
È boréaux à travers la Thetys, pour le moins dans l'Asie méri-
dionale, dans les régions où précisément le grand géosynclinal
{ransverse alfecte peut-être son caractère le ue accusé à la fin
“destemps primaires. Il est impossible qu'il y ait la continuité
latérale et en hauteur de la sédimentation bathyale que certains
auteurs pensent devoir exister dans le géosynclinal asiatique à
PAnthracolithique.
Tandis que s’établissaient ainsi des communications terrestres
éntre les continents de Gondwana et sino-sibérien, vers le
Cachemir, entre l’Angara et l’Europe, vers les steppes Kirghiz
où le Carbonifère supérieur est lagunaire, une flore toute ae
férente de celle à Glossopteris, la ie Fine occupait à la
fois l'Europe occidentale et l'Est de l'Amérique du Nord.
— Des aires de dispersion très analogues à celle de (lossopleris
existent cependant encore aujourd hui ; c'est le cas notamment
pour les Péripates, tantôt placés à La base de la série des Insectes,
tantôt considérés comme des Myriapodes très archaïques, mais
dont on tend plutôt à faire aujourd'hui des Vers annelés passés
de la vie marine à la vie terrestre. Leur adaptation au milieu
continental remonte évidemment à une haute antiquité géolo-
gique, à une époque où l'Australie, Madagascar, l'Afrique et
PAmérique du Sud étaient encore unies en un vaste continent :
ils furent sans doute du nombre des animaux qui émigrèrent de la
zone littorale sur la terre ferme à l'époque des grandes régres-
sions marines de la fin de l'ère primaire.
Les Cécilidés ont une répartition actuelle qui fait aussi songer
par son étendu? à l’ancien continent de Gondwana. Si ils
manquent, en Australie et à Madagascar, on les connaît par
Contre des Seychelles et des Amirantes de l'Inde méridionale
(Bombay et Madras à Ceylan) et orientale (Est de Calcutta), de
Mndochine, de Bornéo, Sumatra, Java, où l’on n’a pas signalé
de Péripates ; enfin ils existent aussi dans l'Afrique tropicale
(Konakry et Mombassa à Loanda et Mozambique) et l'Amérique
du Sud {Tehuantepec à Bahia Blanca).
- Nombreuses sont les familles d'Ophidiens et de Lacertiliens
dont l'aire de dispersion actuelle semble encore témoigner de
Pantique extension du continent de Gondwana : la distribution
géographique de la plupart d'entre elles s'étend, d’ailleurs, à
Plusieurs archipels de l'Océanie, comme s1 le socle polynésien
notamment avait aussi fait jadis ie du vieux bloc continental
du Sud.
Tel est le cas, parmi les Ophidiens : 1° des Élapidés de
PAmérique du Sud, l'Afrique, l'Inde, l'Australie (et aussi des
230 L. JOLEAUD à
Nouvelles-Hébrides, Fidji, Carolines, Japon) ; 2 des bips
morphidés de l'Amérique du Sud, l’ re MÉde l’In
l'Australie (et aussi des Etre 3° des Boidés de l’Améri
du Sud, l'Afrique, Madagascar, Maurice, l'Inde {et aussi de
Nouvelle-Guinée, Célèbes, les Nouvelles-Hébrides, Fidji, Elhe
Samoa) ; 4° des Pythonidés de l'Afrique, l'Inde, l'Australie
5° des Typhlopidés de l’Amérique du Sud, l'Afrique, Madag
car, Maurice, l'Inde, l'Australie ; — parmi les Lacerti
1° des Chaméléontidés de l'Afrique, l'Arabie, la Syrie, l'An:
lie, les Balkans, l’Andalousie, Madagascar, Maurice,
Comores, Seychelles, Ceylan, l'Inde ; 2° les Anélytropidés
Mexique, dé l’Afrique, de Madagascar ; 3° les Varanidés
l'Afrique, l'Inde, l'Australie ; 4° les Iguanidés de l'Améri
du Sud, Madagascar (et aussi des Fidji, Tonga, Galapagos)
5 les Agamidés de l'Afrique, l'Inde, l'Australie (et aussi d
Nouvelles-Hébrides, Fidji, Nouvelle- Calsdoniel 6° les Eubl
pharidés du Moore. de l'Amérique centrale, de l'Équateur
l'Afrique occidentale, la Somalie et l’Inde ; T° les Geckonidés.de
l'Amérique du Sud, Madère, Canaries, Car Vert, Ascens
Sainte-Hélène, Afrique, inner, l'Inde, l'Australie (et a
de Revilea Bed, bpenne la Nous Le Zélande, les me Â,
No dei dr tes. Marshall, Sandwich.
L'un de ces groupes, les lun dés, par exemple, remonte
Trias dans l'Afrique du Sud. C'est sans doute vers la fin
temps primaires qu'ont dû ainsi s’individualiser la plupartw
ces familles de Reptiles à aires de dispersion du type de Gonds
wana. À
À ces êtres vivants anciens ou actuels, dort la distribué
géographique se lie à l'antique coalescence du continent
Gondwana, s'opposent les organismes témoignant de la sép
tion de la terre africano-brésilienne et du bloc australo-nd
malgache, Les Droméognathes (Ratites) forment trois groupe
Les Casoars et Emeus de l'Australie et de la Nouvelle-Gui
Apteryx, Dinornis et les types intermédiaires de la Nouve
Zélande, enfin Æpiornis et Mullerornis de Madagascar présen
‘tous entre eux des affinités plus ou moins étroites : ce pre
groupe est connu à l'état fossile du Quaternaire de l’Australx
avec Genyornis se rattachant à Dromæus et Casuarius tan
que Aptornis serait en rapport avec Dinornis. Æpiornis et M
lerornis, ce dernier d’une façon plus douteuse, semblent. eu
mêmes en relations avec Hypselornis du Néogène de l'Inde;«q
vient compléter le caractère australo-imdo- malgache du groupe
Au contraire, les Autruches constituent un vieux type éthi
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 231
pien déjà représenté à l'Oligocène au Fayoum par Eremopezus et
les Nandous correspondent à un troisième groupe spécial à
“la Notogée dont Protorhea est le représentant au Néogène en
Patagonie. Les Droméognathes des terres australo-indo-mal-
“caches par leur stade d'évolution témoigneraient de l’âge post-
“mésozoïque, quoique fort ancien, de la dissociation définitive de
ce vieux continent.
Les éléments caractéristiques de la faune des Mammifères
_quaternaires et actuels de Madagascar peuvent être répartis
“eux-mêmes en un petit nombre de groupes :
—…. Les Centétidés sont des [nsectivores voisins de types actuéls
“de l'Afrique orientale (Potamogale) et des Antilles {Solenodon)
“et de genres fossiles du Thanétien du Nouveau Mexique
“(Palæoryctites) et du Sannoisien du Montana (Apéernodus,
“Micropternodus). Ils présentent des affinités plus lointaines avec
“Chrysochloris qui vit dans l'Afrique méridionale, Xenotherium
“du Sannoisien du Montana, Arctoryctites du Burdigalien du
“Dakota et Necrolestes du Néogène inférieur de Patagonie. L'un
des Centétidés de Madagascar, Geogale aurita, qui confine à Potfa-
_mogale, est le plus petit Mammifère connu. Les Centétidés, par
certains caractères, rappellent les Marsupiaux et par d'autres,
“les Carnivores ; Centetes se retrouve aux Comores, à La Réunion
…t à Maurice. $ |
— Crocidura madagascariensis est une petite Musaraigne appar-
“tenant à la section Pachyura ; ce groupe très archaïque compte
)0 °/, de formes insulaires répandues sur le pourtour de l'océan
Indien. Crocidura était déjà individualisé à l'Helvétien (Sansan).
— Cryptoprocta ferox est un Viverridé qui se rapproche des
Félidés. Il se relie très directement à Proælurus lemanensis
du Stampien du Quercy et de l’Aquitanien de Saint-Gérand-le
“Puy, lui-même un peu plus évolué que P. medius du Sannor-
sien du Quercy.
—… Fossa fossa est une Civette assez voisine de Viverricula,
“sous-genre répandu dans l’Inde, du Radjpoutana à Malacca,
à Ceylan, Java, Formose et dans la Chine méridionale : l’es-
“pèce de Ceylan et de Java se retrouve à Socotora, sur la côte
de Zanzibar, aux Comores et à Madagascar, où on la dit d'in-
troduction récente ; cependant elle y a été rencontrée à l’état
subfossile et elle y présente des caractères assez particuliers,
qui ont déterminé certains auteurs à en faire une sous-espèce
“spéciale. Le plus ancien Viverra connu est celui de l'Helvétien
de Sansan.
Quatre genres d'Herpestinés spéciaux à Madagascar sont
239 L L. JOLEAUD
voisins de la série des Mangoustes africaines. L'un deux Eupl
offre certains caractères de Marsupiaux ou d’Insectivores.
genre Herpestes lui-même a apparu dès l’Aquitanien (Sa
Gérand-le-Puy). : 7
Plesiorycteropus madagascariensis est un Pholidote subfossi
Deux types de cet ordre, Palæorycteropus Quercyi et Nec
manis Quercyi avaient déjà été signalés du Stampien du Quer
et le type le plus ancien de la famille des Oryctéropes, Archæo
rycteropus remonterait au Montien en Patagonie. Aujourd'hx
Orycteropus et Manis sont exclusivement africains, tandis qu
Pholidotus,un Pangolin voisin de Manis,est commun à l’Afriqu
et à la région hindoue. Orycteropus et Pholidotus ont en ou
été signalés l’un du Pontien de Samos, l’autre du Pontien «
l'Inde, tandis que d’autres Pholidotes, Argyromanis, Ortho
thrus ont été indiqués du Néogène ire de Patagonie.
Un véritable Edenté, Bradytherium madagascariense se
trouverait aussi à état subfossile à Madagascar. IL devrait,
prendre place à côté de Bradypus, l'Aï de l'Amérique centr
et du Sud. Les Bradypodidés débuteraient dans le Néogène in
rieur de Patagonie avec les Entélopsinés.
Les Nésomyinés forment une sous-famille de Muridés propre
à Madagascar et représentée dans nos pays au Tortonien ( E
Grive-Saint-Alban) par Anomalomys Gaudryi. Parmi les Ra
actuels, c'est avec les Cricétinés, et plus spécialement avec.
Mystromys de l'Afrique centrale et méridionale, que ces Ron
geurs présentent les plus grandes analogies. Les Hamsterss
débute avec Criceton dans le Sannoisien de Ronzon et d
Quercy.
Potamochærus Edwardsi est un Suidé vivant de Madagasce
plus voisin de P. porcus de l'Afrique occidentale que de
P. chœropotamus de l'Afrique orientale et méridionale ; cons
déré tantôt comme distinct, tantôt comme identique spécifique
ment à ces formes, il est apparenté à P. hysudricus du Pontien
France.
Hippopotamus madagascariensis, espèce subfossile moins éw
luée que H. hipponensis de l’Astien et du Villafranchien
l'Afrique du Nord, apparaît comme plus différencié que A. kb
riensis, forme aujourd'hui reléguée dans l'Afrique oceidenta
en compagnie d'un Chevrotain miocène, et surtout tortonien
sarmatien, HyϾmoschus ou D |
IH. Siomator variété d'Hippopotame amphibie, dont la man-
dibule indique une forme de médiocre ile rappelle tout à us
term Dre dé CT Ce ait cle
Che ec É RS nds
: Fr _ w
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 233
… H. Pentlandi du Pléistocène moyen des régions méditerra-
… néennes (Livournais, Sicile, Malte, Crète).
Chiromys madagascariensis est un Lémurien proche parent
de Amphichiromys, Heterohyus, Heterochiromys du Lutétien
de Suisse et d'Alsace et de Necrosorexz du Bartonien du Quercy;
des types plus éloignés, mais appartenant toujours au groupe
des Chiromyidiens, Plesiadapis et Chiromyoides, se trouvent dans
le Thanétien de Cernay et le Cuisien d’Ay.
Le groupe de beaucoup le plus nombreux des Mammifères
de Madagascar, celui des Lémuridés compte une quarantaine
d'espèces, alors que l’ensemble de tous les autres groupes en
renferme seulement une cinquantaine. La tribu des Lémuri-
formes à laquelle il se rattache est représentée dans l'hémi-
“sphère nord par les Adapidés, qui débutent au Cuisien avec
Protoadapis, en Europe, au Sparnacien avec Pelycodus, dans
l'Amérique du Nord, et s’éteignent au Ludien. Comme les
Lémuridés ne se relient pas directement aux Adapidés, il faut
nécessairement faire remonter leur commune origine aux temps
anteéocènes. C’est sans doute à Madagascar qu'a dû s'effectuer
lindividualisation des Lémuriformes et peut-être même des
Chiromyidiens, à une époque un peu antérieure à celle où ont
pris naissance les autres Prosimiens, Lorisiformes et Tarsiens,
tous aujourd'hui exclusivement indo-africains. Ceux-ci ne se sont
sans doute différenciés qu'après l'isolement de Madagascar, où
mi les uns, ni les autres ne sont représentés. Or les Tarsiens
commencent avec le Sparnacien dans l'Amérique du Nord. La
division de l'archipel indo-malgache daterait done du début |de
l'Éocène et l'individualisation des Lémuriformes et des Chiro-
myidiens daterait de la fin des temps crétacés. Les Lémuri-
formes descendraient directement de types marsupiaux et
remonteraient à une période postérieure à la séparation de
l'Australie du bloc indo-malgache.
Depuis, la faune des Mammifères de Madagascar, a reçu, à la
faveur de migrations successives, des éléments plus jeunes. Elle
peut être décomposée ainsi : 1° éléments crétacéo-éocènes
(Lémuridés, Chiromyidés) ; 2° éléments oligocènes (Centétidés,
- Cryptoproctinés, Herpestinés, Oryctéropidés, Bradypodidés,
Nésomyinés) ; 3° éléments mio-pliocènes (Crocidura, Fossa, Viver-
ricula?, Hippopotamus madagascariensis?) ; 4°éléments plio-qua-
ternaires (Æippopotamus amphibius, Potamochærus Edwardsi) ;
5° éléments jeunes généralement considérés comme introduits
par l'Homme (Bos, Felis, etc.)
La migration des éléments oligocènes se serait effectuée au
1923 Bull. Soc. géol Fr. (4) XXIII. — 16
234 | L. JOLEAUD
Stampien et celle des éléments miocènes au Poôntien, à d
époques de maximum de régression dans les géosynclinaux“
une liaison continentale aurait alors permis momentanément
Jonction de Afrique et de Madagascar. Au contraire les Lém:
riens remonteraient à l’époque de la jonction indo- -malgache
La faune subfossile de Madagascar n’a pendant longtemp
été connue que des plateaux de l'Ouest, du Sud et du cent
de l’île ; les observations toutes récentes de Monnier et C. Lam
berton . révélé l'existence d’un point fossilifère aux environs
de Mananjary, sur la côte est, qui a précisément fourni les
restes de l’Hippopotame nan. l’élément le plus jeune du
milieu animal ancien et actuel de Madagascar.
La communication entre la grande île et le continent n
semble d’ailleurs pas s'être faite au Pliocène ou au Quaternaire #
la latitude de Madagascar, mais plus au Nord, à la hauteur
des Comores. Gette toute récente liaison géographique a sou”
vent été comparée à une chaîne d'îles, qu'auraient suivies, en.
dehors de l’'Hippopotame, un Suidé, Poeme Edwards
En réalité la jonction entre M et l'Afrique à la fin
des temps pliocènes ou au Quaternaire ful purement terrestre;
comme celles qui se produisirent, à plusieurs reprises, au cours
de la dernière ère géologique, entre la Berbérie et l'Espagne
seulement de vastes marécages devaient la découper de telle
sorte qu'aucun animal complètement terrestre ne put l'emprunterm
Le rôle qu'ont joué les éléments fauniques des divers âges
géologiques dans le peuplement de Madagascar peut être repré”
senté par les nombres ci-après : éléments crétacéo-éocènes (40).
éléments oligocènes (46), éléments néogènes (6). La faune
mammalogique de Madagascar est donc essentiellement une
faune éocène-oligocène. 1
La faune des Mammifères de l'Australie est surtout cons=
tituée par les Marsupiaux. Si l'on examine l’ensemble de la
répartition géographique de ces animaux, on voit qu'elle a
ainsi varié au cours des temps géologiques. 1
Au Trias, une famille d’Allothériens, les Tritylodontidés,
était commune à l'Europe et à l'Afrique du Sud, et une autre«
spéciale à l'Europe, les Plagiaulacidés, tandis qu'un groupe “4
Polyprotodontes, les Dromathériidés, habitaient l'Amérique dus
Nord et, peut-être, l'Afrique du Sud. 4
Au Mrbssnne. les Plagiaulacidés se rencontraient en Euros
et dans l’Amérique du Nord, avec deux familles de Polyproto-
dontes, les Triconodontidés et les Pantothériidés (Bathonien=«
Portlandien). 4
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 235
PA u Crétacé, les Plagiaulacidés vivent toujours en Europe et
s l'Amérique du Nord ; dans cette dernière contrée appa-
sent au Danien de nouveaux Polyprotodontes, les Didelphy-
Au Tertiaire, les Plagiaulacidés continuent à habiter l'Europe
Amérique du Nord (Montien-Thanétien) ; ici ils sont associés
ix Polymastodontidés (Montien-Thanétien), qui sont aussi des
lothériens, comme les Polydolopidés de Patagonie (Montien-
ocène). Aux Didelphyidés de l'Europe (Ludien à Aquitanien),
à l'Amérique du Nord (depuis le Sannoisien) et de la Patago-
(dequis le Montien), se joignent deux autres familles de
olyprotodontes sud-américains, les Dasyuridés (depuis le Mon-
üen) et les Carolaméghinidés (seulement du Montien). C'est de
ette ère que l’on connaït les premiers Diprotodontes, Cénolesti-
de la Patagonie (depuis le Montien) et peut-être Phalangé-
és de l'Australie : on sait que les Cénolestidés sont, dans
certaine mesure, intermédiaires entre les Diprotodontes et
S Polyprotodontes et qu'il semble en être de même de
Zynyardia bassiana, ce Marsupial du Nummulitique de Tas-
anie que l'on a rapproché des Phalangéridés.
Au Quaternaire et à l'époque actuelle, on trouve des Polypro-
idontes en Australie (Myrmécobiidés, Péramelidés, Notoryctidés,
asyuridés) et en Amérique (Didelphyidés répandus du Sud
- Canada au Nord de la Patagonie) et des Diprotodontes
lement en Australie (Phalangéridés, Phascolomydés) et en
érique (Cénolestidés de l Équateur et de la Colombie).
Ainsi les Marsupiaux qui sont connus en Europe depuis le
rias ont abandonné nos pays immédiatement après le Thanétien
présentés au Trias par 6 genres (dont 3 sud-africains), ils
ptent dans l’Europe et l'Amérique du Nord 23 genres juras-
Siques et seulement 7 genres crétacés et 5 genres thanétiens.
Pa faune des Mammifères australiens, par son caractère essen-
ellement marsupial, se présente donc comme une faune juras-
que, à laquelle, il est vrai, sont venus s’ajouter quelques rares
léments plus récents.
En’ dehors des Marsupiaux et des Monotrèmes (Ornitho-
lynque, Échidné et Proéchidné), l'Australie et son annexe,
là Nouvelle-Guinée, comptent des représentants d’une iemrne
genres de Marides un Canis (C. dingo), qui, voisin de
| 1h liens de Sumatra et de Java, aurait été amené par l'Homme au
Quaternaire, et un Sus (S. papuensis), qui allié à la série des
ngliers Le Formose, de la Chine, du Japon, des Philippines
236 L. JOLEAUD
et des îles de la Sonde, n’a d’ailleurs pas pénétré en Australi
est resté cantonné en Nouvelle-Guinée.
Hydromys, qui compte deux espèces australiennes et d
espèces néo-guinéennes, est le type d'une sous-famille spéci
de Muridés, les Hydromyinés, dont les 5 autres genres, rep
sentés chacun par une seule espèce, habitent l’un l’Austrahe,
l’autre la Nouvelle-Guinée et les 3 derniers les Philhippim s #
les deux sous-familles voisines sont propres aux Philppines. À
Les zoologistes modernes ne comptent pas moins d’une qua-
rantaine d’espèces spéciales de Mus australiens (en dehors
des variétés particulières de Surmulots, Rats noirs et Sou
Quoi qu'il en soit de la valeur de beaucoup de ces coupu
spécifiques, il n'en demeure pas moins que la faune australienn
et néo-guinéenne, par le grand nombre de ces Rats indigènes;
se différencie coniplètement de la faune malgache, où l’on n
connaît que Mus auritus, qui est probablement une variété
de M. rattus. Le plus ancien Rat fossile est M. Donnezant du
Pliocène du Roussillon et le plus ancien Muriné, Acomys Gaw
dryi du Pontien de Pikermi. Les Muridés débaieut avec Eomis
dans les phosphorites du Quercy.
La sous-famille des Murinés comprend 4 genres spéciaux
à l'Australie (Conilurus, etc.), 3 particuliers à la Nouvelle-Gu#
née (Pagomys, etc.) et un commun à ces deux terres (Uromys):
Tous sont plus ou moins voisins de la série des genres malais
et philippins Pithecheir-Chiropodomys. L'un deux, Mastacomys
figure déjà dans la faune quaternaire sud- ienne
Il est difficile de préciser l’époque à laquelle a pu s P
l'invasion du continent australien par les Muridés, à la faveu
d’une liaison entre la Nouvelle-Guinée et les Philippines. Peu
être remonte-t-elle à l'Oligocène, à l'époque où d’autres Muridéss
les Nésomyinés, arrivaient à Madagascar. La venue du genre
Australie serait sans doute plus récente ; elle aurait eu li
vers le milieu du Pliocène, à une époque où aucune hais
continentale ne devait plus s'effectuer entre Madagascar et
l'Afrique. Cette jonction pliocène se serait faite par la Nouvelles
Guinée et les îles de la Sonde. Elle aurait été suivie d'une
rupture entre l'Australie et la Nouvelle-Guinée, qui n aurait per-
mis la pénétration d’un Suidé au Quaternaire qu'en Papouasi
À la faune australienne jurassique seraient donc venus se
Juxtaposer quelques rares éléments oligocènes (Hydromyinés
pliocènes (Murinés) ef quaternaires (Sus).
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 237
B. L'histoire de l'Océan Indien
L'histoire de l'océan Indien commence avec la première
phase de disjonction de l’ancien continent de Gondwana. Celle-ci
se produit au Trias, où une mer géosynclinale subméridienne, dé-
bordait vers l'Est sur la région septentrionale de Madagascar, sépa-
rant la masse émergée africano-brésilienne de l'ancien bloc aus-
tralo-imdo-malgache. La faune d’Ammonites spéciale du Lias mal-
gache, notamment la présence du genre Bouleiceras, éveille
Midée d'un milieu marin relativement isolé. Dès l’Oolithique infé-
rieur le géosynclinal du Mozambique augmente de largeur ; il per-
siste jusqu'à la fin du Crétacé inférieur. Il est bien possible que
là transgression des mers bajocienne et callovienne en s'étendant
de l'Ouest vers l'Est sur une grande partie de l’Australie occiden-
tale corresponde au début de la formation de l'océan Indien
ét de l'isolement de l'Australie, dont on comprendrait ainsi
que la faune ait conservé une physionnomie d'ensemble plutôt
Jurassique.
Quoi qu'il en soit on retrouve dans l’Australie occidentale et
méridionale, un Crétacé inférieur marin présentant les mêmes
caractères que celui du Queensland : au centre du continent,
dans la région du lac Eyre, un type d’'Ammonite “ananiee
“de l'Inde coexiste avec une espèce de Bélemnite de la Nouvelle-
Zélande.
Si la mer semble avoir abandonné l'Australie au Crétacé
moyen et supérieur, la présence de dépôts maestrichtiens trans-
gressifs dans les régions littorales du Sud-Est de l’Inde et de
PEst de Madagascar semble bien éveiller l’idée qu’à la fin du
O
Sénonien existait déjà un océan Indien s'étendant largement
J 8
à l'Orient de ces contrées.
… Tandis que dans l'Inde péninsulaire et à Madagascar, le Num-
mulitique marin est localisé à l'Ouest, en dehors donc de l'océan
Indien proprement dit, le même système occupe de vastes sur-
faces dans l'Australie occidentale, que l’on peut alors être tenté
de considérer comme une dépendance épicontinentale d'un océan
Indien à peu près définitivement constitué sous sa forme actuelle.
Aujourd'hui dans la faune de cet océan dominent des éléments
“apparentés aux types néogènes de nos pays, tandis que les des-
cendants de nos animaux nummulitiques ont reflué plus à l'Est
dans le Pacifique. ‘
L'isolementdesrégionsaustraliennes, au sens zoologique du mot,
n'est pas demeuré absolu depuis l’ère secondaire : tant en Nouvelle-
Guinée que dans la Nouvelle-Hollande elle-même ont pénétré à
‘238 - L. JOLEAUD
l’Oligocène et au Quaternaire des Rongeurs et des Artiodact:
soit à la faveur de ponts continentaux, suivant l’ancienne man
de voir, soit grâce à un mouvement d'accordéon entre les ma
continentales hindoue et australienne, dans la théorie de Wege
modifiée suivant ma conception.
Il faut remarquer que ces mêmes périodes géologiques oh
cènes et quaternaires ont vu également s'établir une connexit
entre Madagascar et l'Afrique, dont témoignent un cert
nombre des Mammifères subfossiles ou actuels de la grande
Mais ces migrations récentes n'ont ici comme en Australie.
peu changé l’ensemble de la faune mammalogique. À Mad:
gascar ce vieux fond est éocène, voire crétacé, et témoigne ds
étroite liaison, semble-t-il, avec l'Inde. Dans ce cas apparaît dont
une difficulté d'application de la théorie de Wegener: dans lhyp
thèse du physicien allemand, modifiée comme je l’ai dit p
demment, il devient nécessaire d'admettre une sorte de mou
ment oscillatoire de la masse de Madagascar se détachant
l'Inde pour aller se coller contre l'Afrique, puis en
On devrait imaginer de lors qu une véritable attraction 4 maSi
s'exerce entre les principales terres émergées et les îles inter
diaires.
V. LA PALÉOGÉOGRAPHIE DES TERRES PACIFIQUES
A. Les migrations des faunes terrestres
à travers les Terres Pacifiques.
Il y a des analogies indiscutables entre certains éléments di
faunes de Vertébrés actuels de part et d’ autre du Pacifique. C
par exemple le cas des Diprotodontes Marsupiaux représent
Il? Equateur et en Colombie par Cænolestes, en Australie (Pas
nie, îles Salomon, Nouvelle-Guinée, Vol ques. Célèbes, Timor)
par les Phalangéridés et les Phascolomyidés. 4
_ Dans les Cénolestidés ou Paucituberculés, prennent place
genres du Tertiaire de Patagonie dont certains très voisins
Cænolestes, comme Garzonia du Miocène. Les plus anciens repl
sentants de la famille se trouvent dans l’Oligocène (Pyrother
de Patagonie) : Palæpanorthuset DE Un genre dep
tion incertaine trouvé dans l'Eocène le plus inférieur du Mont
Picrodus a été rapproché de ces Mammifères patagoniens.
On range parmi les Phalangéridés Wynyardia le seul Marsupi
de d'Australie connu jusqu à ce GE et qui date
bablement de l’Oligocène.
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 239
— Parmi les Polyprotodontes, figure notamment la famille des
… Dasyuridés, maintenant localisée en Australie, Nouvelle-Guinée
et Tasmanie, mais représentée au Tertiaire en Patagonie, depuis
le Montien ou Notostylopéen (Procladosictis, Pseudocladosictis)
jusqu'au Miocène inférieur ou Santacruzien.
… Les Cénolestidés d'une part, Wynyardia d'autre part, sont les
“seuls types de Marsupiaux pouvant être envisagés comme
intermédiaires entre les deux grands groupes actuels de l’ordre,
les Diprotodontes et les Polyprotodontes. Leur répartition géo-
“graphique éveille l'idée d’un continent sud-pacifique centre
d'origine des Marsupiaux actuels et remontant à une période
—_antétertiaire, crétacée sans doute. Parmi les Polyproto-
“dontes figurent, en effet, les Didelphyidés (Sarigues) répandus
“aujourd'hui du Canada à la Patagonie et qui se lient inti-
“mement aux Cimolestinés du Maestrichtien (Judith River beds)
et du Danien (Lance beds) du centre des Etats-Unis (Wyoming,
Dakota) et du Canada (Alberta).
Parmi les Oiseaux gruiformes, les Rhinochétidés (Kagou),
étroitement localisés aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie, sont
apparentés de près aux Eurypygidés et aux Psophnidés du Bré-
… il et de plus loin aux Aramidés de l'Amérique centrale et méri-
dionale et aux Cariamidés du Brésil et du Nord de l'Argentine,
ainsi d’ailleurs qu'aux proches parents de ces derniers les Pho-
… rorhachitidés [Phororhacus et Pelecyornis de l'Oligocène (Pyro-
“ thérien) et du Miocène inférieur (Santacruzien) de Patagonie]
et aux Aptornithidés (Aptornis) du Pléistocène de l’île méridionale
“de la Nouvelle-Zélande. L'ensemble des Rhinochétidés forme donc
un trait de liaison entre les faunes de la Nouvelle-Calédonie, de
la Nouvelle-Zélande, de la Patagonie et du Brésil, l’origine du
ë groupe paraissant dar être cherchée dans les De 1. de
- l'Éocène inférieur (Wasatch) du Nouveau Mexique et du Wyo-
_ ming.
Parmi les Colombiformes actuels, on peut remarquer la parenté
de Phaps d'Australie et de Zenaida de la Patagonie, du Brésil
… et des Antilles.
—. Au nombre des Psittaciformes, les Nestoridés de la Nouvelle-
… Jélande, représentés autrefois aussi à l'ile Norfolk, sont voisins
-des Trichoglossidés ou Loriidés (Carolines, Célèbes, Moluques,
- Pimor, Nouvelle-Guinée, Salomon, Nouvelles-Hébrides, Nou-
- velle-Calédonie, Huon, Chesterfield, Fidji, Tonga, Samoa, Christ-
“mas, Fanning, Marquises, Tuamotou, îles de la Société, Aus-
…tralie, Tasmanie) et des Conurides (Brésil et Amérique centrale).
Parmi les Lacertiliens un groupe assez spécial de Lézards est
Ar
240 | L. JOLEAUD
be
formé de deux familles très voisines, les Lanthanotidés [une
seule espèce de Lanthanodus de Sarawals (Bornéo)] et les Hélo”
dermatidés (Heloderma : 2 espèces) du Mexique occidental, du
Nouveau Mexique, de l’Arizona et du Nevada, ces dernie
venimeux.
Les Crocodiles et les Alligators, par leurs aires géographiques
actuelles, paraissent témoigner encore d’une antique liais
entre les boucliers africano-brésilien et australo-indo-malgache
par le socle polynésien et peut-être par le plateau hawaïen. E
premiers de ces Reptiles habitent aujourd’hui le Mexique, l'Amé=«
rique centrale, la Floride, les Antilles, les Guyanes, la Colombie
les Fidji, les Éblarten, la Nouvelle-Guinée, le Nord de l’Aus=
tralie, la Malaisie, la CG hine méridionale, des Madagascar, .
l'Afrique ; les seconds se rencontrent seulement dans le Sud
des États-Unis et le bassin du Yang-tse-kiang. :3
Les uns comme les autres étaient autrefois des animaux marins
strictement localisés au voisinage des côtes. Au début de leu 4
phase de différenciation, au Sénonien, nous les voyons surtout -
nombreux dans l'Amérique du Nord, où d’ailleurs les trois types M
Crocodile, Caïiman et Alligator étaient loin d'être aussi nette :
ment distincts qu’aujourd” He les rivages des mers qui séparaient
alors l'Amérique du Nord de celle du Sud, la Chine de l'Inde.
et l'Europe de l'Afrique étaient en étroite lances de chaque .
côté du grand géosynclinal transverse : celui-ci devait recouper de
l'Est à l'Ouest le Pacifique entre le plateau hawaïen et le socle
polynésien. La présence de Crocodiles aux Fidji ne semble guère
pouvoir s'expliquer que par cette ancienne conformation géogra
phique : si Crocodilus a suivi tout au moins le bord du socle
polynésien, Alligator par contre ne semble avoir emprunté que
la côte sud du plateau hawaïen, dont le tracé raccorde précisé
ment les deux parties disjointes, Sud des États-Unis et bassin
du Yang-tsé, de son aire de dispersion actuelle. à
D'autre animaux fossiles ou vivants confirment en les préci- | :
sant les données fournies par les Crocodiliens. Ainsi un fort curieux
genre de Tortue terrestre de la famille des Chersidés compte
ent deux espèces dont l’une, Miolania argentina carac-
térise les couches de passage du Pne au Tertiaire (Montien
ou Notostylopéen) de Patagonie, tandis que l'autre, Miolanian
Oweni, a été trouvée dans le Quaternaire de Pile Howe, au large
de nes. et du Queensland. C0.
Des Chéloniens cryptodires, les Chélydridés sont représentés M.
en Amérique par Chelydra et Macroclemmys, en Nouvelle-Gui
née par Devisia. Une espèce de Chelydra habite les cours d'eau.
en
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 241
“nord-américains de l'embouchure du Saint-Laurent à Mexico et
“ce retrouve en Équateur ; une seconde espèce du même genre
“vit au, Mexique et au Guatemala. Macroclemmys ne comprend
qu'une forme répandue de la Floride à l'Ouest du Texas et au
- Nord du bassin du Missouri.
Chelydra a été rencontré à l’état fossile et décrit d'après des
“squelettes presque complets du Tortonien-Sarmatien d'eau douce
de l'Allemagne du Sud et de la Suisse (OEningen, Steinheim,
Rott, etc.)
On rapporte encore à la famille des Chélydridés Tretosternum
(Peltochelys\ du Purbeck et du Weald d'Angleterre et de Bel-
“gique, ce qui indiquerait qu'avant la fin des temps jurassiques
les Chélydridés étaient déjà adaptés à la vie des eaux douces.
Cependant les auteurs placent dans la même famille Gafsachelys
des phosphates du Sud tunisien, trouvé dans un milieu marin,
très littoral 1l est vrai, et pouvant par suite être un organisme
d'eau douce dont le cadavre aurait été entrainé dans la mer.
… La famille des Bufonidés, connue à l’état fossile de l’Oolithique
terminal (couches de Como) dans le Wyoming, où elle est repré-
sentée par Eobatrachus, pénétra au Crétacé en Australie, et y
compte aujourd'hui plusieurs genres distincts de Bufo. Ce Taies
absent de Madagascar, semble ne s'être différencié qu'après la
séparation définitive de cette île, au Miocène ou peut-être dès la
fin de l'Oligocène, siles momies de Crapauds des phosphorites du
“Quercy doivent lui être attribuées. L'Amérique n'ayant été
reliée aux autres terres émergées que du début de l'Éocène (Tha-
“nétien) au milieu du Pliocène, Bufo, répandu dans toutes les
régions tempérées et tropicales an globe, sauf à Madasgascar, en
Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Guinée et Polynésie, n’a
“donc pü pénétrer dans l'Amérique du Sud, jusqu’en Patagonie,
qu'après la rupture de la jonction terrestre américano-australienne,
au moment de la dernière liaison continentale nord-sud-américaine
_à l’Astien.
Un autre groupe d'Anoures, les Cystignathidés, se rencontre à
la fois dans l'Amérique méridionale et centrale, les Antilles, la
Floride, le Mexique, l'Australie, la Tasmanie et la Nouvelle-
Zélande.
Deux familles de Poissons d’eau douce voisines des Brochets,
les Haplochitonidéset les Galaxiidés, qui seraient les survivants
“de formes marines crétacées, les Enchodontidés, ayant colonisé
les fleuves du continent équatorial, subsistent aujourd'hui, la
première en Nouvelle-Zélande, en Tasmanie, dans l'Australie
méridionale (au Sud de Perth et Sydney), au Queensland (Nord
242 L. JOLEAUD
de Brisbane), aux Falkland, et dans l'Extrême-Sud patagoni
(à partir du Chico) ; la seconde, aux Chatham, aux Macquani
en Nouvelle-Zélande, en Australie (Sud du Sharks et Brisbane
au Cap (entre les Lies Sainte-Hélène et Saint- -Sébastien), au
Falkland et en Amérique du Sud {de Coquimbo et Valdes au G P
Horn). s
On pourrait linhion les exemples de genres d’ Oligochoi
d’Arachnides, de Lépidoptères, de Coléoptères, d'Hyménoptères”
de Crustacés d’eau douce qui comptent de nombreuses form
les unes dans les îles de l'Océanie, les autres dans l’Amériq
du Sud. Tous ces faits paraissent témoigner de migrations tran
pacifiques d'animaux terrestres. La détermination de l'âge de ces
déplacements est en général très difficile à préciser. Cependant,
pour certains Vertébrés, il semble que l’on puisse faire remonte
la liaison continentale entre l'Australie et l'Amérique du Sud à à
la fin des temps secondaires : c'est du moins la conclusion qui
se dégage du peu que nous savons de l’histoire géologique dess
Marsupiaux Diprotodontes, des Crocodiliens et de Miolania.
Ce dernier Chélonien en particulier indique clairement là
crétacé supérieur de la liaison continentale ando-polynéso-aus:
- tralienne, ce que confirme les données tectoniques acquises su
les Rocheuses et les Andes, où de Vancouver et de la Californt
au Chili et à la terre de Graham les termes inférieures du'Sénonien.
font défaut à la suite de l’émersion d'une chaîne plissée sur
l'emplacement d’une bonne partie du géosynclinal cireumpacifique«
et où le Maestrichtien s’est avancé transgressivement; peut-être
en fut-il de même de la liaison continentale Californie-Hawaï=
Chine.
B. L'histoire de l’Océan Pacifique.
ILest infiniment difficile de tenter une esquisse de l'histoire du
Pacifique. La genèse de cette partie de la surface de notre globe
est pleine de mystère, car la myriade des Océanides ne nous per”
met guère de nous faire une idée de la constitution géologique d
leur sous-sol. Nous en sommes réduits, en dehors des donné
chronologiquement fort imprécises, fournies par la biogéographi
actuelle, à raisonner d'après les conditions de dépôt des forma:
ln samedis circapacifiques. à
Au début des temps primaires, l’'homogénéité des faunes cam=.
briennes de Trilobites du géosynelinal Rene nue n'impliq :
pas nécessairement l’idée d’un continent pacifique émergé. Lo
tefois si, comme il est vraisemblable, le volume des eaux
marines est resté sensiblement le même pendant toutes les
“
Le
MILIEUX GÉOPHYSIQUES EL BIOGÉOGRAPHIQUES 243
périodes géologiques, on ne voit pas bien, à cette époque, où
se trouvaient les terres émergées.
A la fin de l’ère paléozoïque, les faunes marines ouraliennes
de l'Inde, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande présentent
entre elles des affinités assez étroites, tandis que celles de la
Bolivie et du Brésil, assez différentes, rappellent plutôt l'Amérique
du Nord et l'Eurasie : on pourrait donc croire qu'un continent
pacifique séparait alors ces deux zones marines de l’Extrème-
Orient et des Cordillères.
Le Trias a vu au contraire les mers du pourtour du Pacifique
acquérir une grande homogénéité faunique dont témoigne notam-
ment la répartition, au Norien, de Pseudomonotis (Nouvelle-
Zélande, Nouvelle-Calédonie, Malaisie, Japon, Californie, Pérou).
Dans la Californie et l’Idaho se retrouvent, nombre des Céphalo-
podes les plus caractéristiques du Trias supérieur de l'Himalaya
et du Salt Range, comme si une mer transpacifique avait uni
lors l'Inde aux États-Unis occidentaux.
+4
Au Portlandien plusieurs genres d'Ammomites quise rencontrent
à la fois dans l'Himalaya, la Malaisie et l'Argentine, ne sont
connus d'aucune autre région du globe : un grand géosynclinal
transverse continuant autour du globe celui de la mer des Indes,
de la Méditerranée et de la mer des Antilles occupait peut-être
alors le Pacifique central, tandis qu'au Nord et au Sud s’élevaient
des masses continentales, les socles hawaïen et polynésien. Il est
possible que cette dernière terre émergée ait été habitée déjà
alors par des Rhynchocéphales.
L'un des éléments les plus remarquables de la faune actuelle
de la Nouvelle-Zélande est en effet le genre Sphenodon ou Hat-
teria, qui révèle d'étroites affinités avec des formes du Jurassique
supérieur du Wyoming (Opisthias) et de l'Europe centrale
(Homaæosaurus, Ardeosaurus). Au Jurassique, comme aux périodes
antérieures, les animaux terrestres ont en tous cas dû franchir,
lors de grandes phases de régression marine, les géosynclinaux
transverses. La Nouvelle-Zélande dut se trouver isolée”très tôt
de toute terre émergée, puisqu'elle ne paraît pas avoir jamais été
habitée par des Mammifères terrestres. On pourrait penser qu'une
haison continentale ait continué à exister par le socle polynésien
entre l'Australie et l'Amérique du Sud alors que la Nouvelle-
Zélande ne communiquait déjà plus directement avec ces contrées :
cette liaison sud-transpacifique aurait persisté jusqu'à l'extrême
fin des temps crétacés, avec d’ailleurs de multiples interruptions,
notamment au Maestrichtien.
Une partie du Nummulitique estemarin en Nouvelle-Zélande,
du PE US ie ge UE FR
244 L. JOLEAUD
comme en Nouvelle-Guinée et en Malaisie. Les eaux mari
s'étendaient largement dans le Pacifique, comme l'indique
les fossiles découverts aux îles Bonin, d'une part, aux Touamoto
d'autre part. Le Pacifique se présentait sans doute à cette époqu
comme la Thetys européenne et nord-africaine au Mésozoïque
de même qu'ici des massifs hercyniens émergeaient un peu pa:
tout, massifs qui plus tard seront sertis dans les chaînes alpines
de même des horsts pacifiques, restes d’un ou de plusieurs anciens
continents, semblent avoir été emprisonnés dans ces rides de
l'écorce terrestre, auxquelles Suess a donné le nom d'Océanides.
Il est possible que plusieurs de ces horsts correspondent à cer
taines des grandes fosses pacifiques actuelles, par exemple entre
le Japon, les îles Bonin et Gangas, ou entre les Mariannes, les”
Carolines et les Marshall, ou encore entre les Marshall, les
Gilbert et Hawaï. Les roches grenues de Viti-Levu et de Tahiti.
pourraient être les derniers éléments accessibles à nos investi
gations de l’antique socle polynésien : le massif qui leur°corres-
pondrait, s'il est unique, serait encadré par les alignements :
Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, Nouvelles-Hébrides, No. |
Zélande, Tongaï, Touamotou. N
Onaen effet anche des roches grenues anciennes aux Palaos, .
à l’île Yap, à l'extrémité NW de la Nouvelle-Guinée, au Nov 5 4
Mecklembourg, aux Salomon, en Nouvelle-Zélande. jusqu'aux
îles Auckland et Campbell, vers le Sud, et aux îles Raoul et
Eua des Tonga, vers le Nord. La pénétration des zones de plis
sements tertiaires en Océanie est clairement indiquée aux îles
Bonin, d'une part, aux Nouvelles-Hébrides d’autre part. S.
Si ces données bien imprécises encore au point de vue géolo=M
gique et bien clairsemées au point de vue géographique nous per
mettent d’entrevoir un peu l’histoire du Pacifique occidental,
par contre l’histoire du Pacifique oriental reste encore tout à fait
impénétrable.
VI. La PALÉOCLIMATOLOGIE
Les récentes études de géologie synthétique permettent de s
faire une idée des grands traits structuraux de la surface terrestr
aux époques les plus anciennes dont les dépôts soient accessibles.
à nos investigations. |
Trois grandes aires continentales auxquelles on donne souvent à
les noms de Laurentia, d'Angara et de Gondwana existaient déjà
aux temps Drécimlnniene : la première était formée de l’Amériqu
du Nord, du Groenland et de l’extrême-nord des iles Britan- k
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 245
niques ; la seconde, de la Scandinavie, de la Finlande, de la
Russie, de la Sibérie: du Turkestan, du Thibet, de la rene
« et de la Chine; la troisième, de l'Afrique moins le Ge de
l'Arabie, de l'Inde, de Madagascar et de l'Australie occidentale
et centrale, peut-être aussi de l'Antarctide. Entre les masses
continentales de la Laurentia et de l’Angara, d'une part, de
Gondwana, d’autre part, s'étendait une large mer mésogéenne,
avec peut-être une zone de resserrement à la hauteur de l'Inde
et du Thibet, tandis qu'entre la Laurentia et l'Angara, vers le
pôle Nord, se creusait déjà l'océan Arctique.”
Il est EE difficile de se faire une idée concrète de la physio-
—…._nomie que devaient présenter ces vieux continents. R. Ruede-
mann à cependant tenté d'en esquisser les lignes directrices de
Vorographie. Il ne fait pas de doute que cet essai comporte un
fond bien hypothétique; souvent même très discutable. Je crois
néanmoins devoir en résumer ici les traits essentiels : des plis-
sements existaient au Protérozoïque : 1° dans la Laurentia avec
des directions NNE-SSW au Groenland oriental; NE-SW au
Groenland occidental et au Canada oriental ; E-W, au centre de
l'Amérique du Nord ; SSE-NN W dans les Rocheuses ; — 2° dans
PAngara avec des inflexions NNW-SSE en Scandinavie et Fin-
lande ; NW-SE en Ukraine, Oural, Taimir, haut léniséi, Mongolie
occidentale ; SW-NE en Chine, Mandchourie, Mongolie orientale,
. Fransbaïkalie, Amour, côte d'Okhost, Kamtchatka ; — 3° dans le
Gondwana avec des orientations toutes plus où moins NS dans le
Sahara central, Soudan français, côte nord de Guinée, Éthiopie,
Afrique sn pays au Sud du Zambèze et au Nord de l'Orange,
Est de Madagascar, Inde péninsulaire, Australie occidentale et
méridionale.
Une calotte glaciaire se trouvait déjà à l'Algonkien sur la Lau-
rentia ou continent nord-atlantique : elle s'étendait jusque dans les
régions du Minnesota, du lac Supérieur, du Michigan, de l'Ontario
et peut-être du Spitzberg : 1l semble qu'au Cambrien les glaciers
se soient même avancés en Norvège ; le continent, que les géo-
logues américains appellent la Laurentia, englobait alors, avec le
bouclier canadien et le Groenland, les Hébrides, l'extrême Nord
de l'Écosse et les îles Lofoten, c'est-à-dire toute la zone de
l'ancienne chaîne huronienne. Une autre aire de consolidation
l'Angara ou continent sino-sibérien, qui manifeste son existence
dès l'Algonkien, était, au Cambrien, largement couverte de gla-
ciers dont les träces sont visibles dans la vallée du Yang-tsé-
kiang.
Toutes les mers semblent avoir offert au Cambrien des con-
246 L. JOLEAUD
sécréteurs de calcaire, les Éponges ou ne ee foraict
genre Archæocyathus se rencontrent dans la zone néritiq
depuis l'Écosse, la Sibérie et le Labrador jusqu’à l'Afrique di
Sud, l’Australie et même l’Antarctide de l'Ouest et de l'Est.
je a en apparence contradiction entre cette donnée d'ordre zoo
gique et les observations des géologues qui ont révélé, d’ ine
part, l'existence de formations glaciaires cambriennes en Norté
et en Chine, peut-être même au Cap et en Australie, d'autre pa
l'individualisation bien marquée de provinces biologiques marines
Je ferai remarquer tout d’abord que les diverses formes d'Archæo
cyathus doivent être envisagées comme des organismes se conte
tant pour l'édification de leurs quelette d’une assez faible quant l
de calcaire. Mais je crois surtout devoir insister sur la nécessi
de faire intervenir dans l'interprétation de ces faits d’autres fa
teurs que la température ; en particulier certains équilibres chi 4
miques ont pu favoriser l’utilisation du carbonate de chaux par
les organismes, dans des conditions telles qu'aucune déduction ne
peut plus être tirée de la présence de ces êtres en ce qui CONCUS
la température du milieu. 4
Peut-être est-ce plutôt aux périodes postcambriennes, à à
l’'Ordovicien et au Gothlandien, que s’est manifestée une certaine
tendance vers une homogénéisation de la température sur le
globe : alors, en effet, s'atténuent progressivement les différences”
reconnues pour le Cambrien entre les milieux biogéographiques. ï
marins, tandis que s accuse le cosmopolitisme de nombreux types
animaux. à
D'importants changements géographiques marquent la fin des
temps siluriens et le début du Dévonien : ils correspondent notam=
ment à la formation de la chaîne Calédonienne, qui affecte e
Europe une direction générale subméridienne SSW-NNE, ets
occupe : l'Irlande, jusqu'au cours inférieur du Shannon ; le pays
. de Galles, en dure de sa bordure extrême vers le Sud ; l'Angle
terre, au Nord des Mendip hills ; l'Écosse, à les ns de s
lisière occidentale ; les Shetlands ; les Dites et tout l'Ouest d
la péninsule Scandinave. D’après les récentes explorations dé
géologues danois, la chaîne Calédonienne tournerait brusqueme
ensuite vers le NNW pour gagner la côte occidentale du Spitz
berg, puis, par le seuil sous-marin qui sépare la fosse nord-atlan=
tique de la fosse arctique, elle atteindrait le littoral nord du Groen
land : elle se terminerait enfin dans les montagnes de la « chaîn
des États-Unis » : sur le rivage est des terres de Grant, de Grin: À
nell, le long du Kennedy channel ; sur le littoral ouest de l'ile
STRATE
_ d'Ellesmere, en bordure de l'Eureka sund. Les mouvements oro-
pcniques ayant donné naissance à cette chaîne de montagnes ont
“commencé au milieu du Silurien et se sont prolongés jusqu’au
M vonien moyen. Presque en même temps, avant la fin du Silu-
rien, des plissements ont affecté à l'Ouest de l'Amérique du Nord,
“les Montagnes Rocheuses, depuis l'Alaska jusqu'au Colorado et
au Nouveau-Mexique. Des mouvements à peu près de même âge
“ont atteint, au Sud du bouclier Canadien, le Texas, l'Oklahoma et
“l'Arkansas. Enfin sur le bord atlantique du Nouveau Continent,
des poussées tout aussi anciennes ont donné naissance à de
“Chaîne Taconique, qui s'étend, de l'Alabama et la Géorgie, par
les Alleghanys, à travers la Nails Angleterre, jusque sur la
rive De du Saint- Laurent, dans l'Ouest du Nouveau-Brunswick
“et en Gaspésie.
Les plissements calédoniens paraissent ainsi avoir complète-
ment entouré l’ancien continent nord-atlantique ou Laurenlia,
“cest-à-dire la plus grande partie de l'Amérique septentrionale,
le Groenland, sauf la côte nord, les Hébrides occidentales,
Extrême Nord-Ouest de l'Écosse et les îles Lofoten. D'une façon
générale, les accidents tectoniques sont, dans cette zone plissée,
“déversés vers l'ancien bouclier, dont il me semble qu'un mouve-
“ment d'ensemble doit être envisagé comme la cause déterminante
de la formation à sa périphérie du large bourrelet montagneux
“qui a fini par donner naissance à la chaîne Calédonienne.
…. Les zones directement affectées par ces plissements, en Irlande
cet en Écosse notamment, se sont, après la phase de diastrophisme
maximum, prostessiverient Enleneeee ue façon constante et
_ pendant st longtemps sous des eaux tantôt lagunaires, tantôt
“littorales peuplées de Gigantostracés, de ibeuehes et de
Poissons Placodermes : éebe ee condition tectonique de
« géosynclinal posthume » a permis l’accumulation des masses
“énormes de sables qui forment aujourd'hui le « Vieux Grès rouge »
“d'Écosse. Cette roche , par sa coloration, semble indiquer une inso-
lation intense comme celle qui Hub le climat tropical
“acluel; son association avec des dépôts de gypse et de sel gemme
montre que l’évaporation était alors fort active et l'atmosphère
…rès sèche jusque sous des latitudes élevées. La zone calédonienne
cesse ensuite d'être un compartiment mobile de l’écorce terrestre
et se trouve ainsi définitivement incorporée au continent nord-
atlantique. Cependant un géosynclinal à profondeurs bathyales
continue à occuper les régions situées plus au Sud, où les conditions
océanographiques restent identiques à elles-mêmes au cours des
périodes dévonienne et dinantienne, dont l'ensemble correspond
ER PAR RTS D TA DT EN PO CS OP VERT
Tex 5 - UT, NET on PAL NESUE 2 >
”
248 L. JOLEAUD
à une phase de sédimentation ayant immédiatement précédé
plissement hercynien. Cette phase de lithogénèse voit de nouvet
à certains moments des eaux néritiques former des mers con
nentales d'extension variable tandis qu'un équilibre compensate
se manifeste par des régressions sur les géanticlinaux secondar
du grand géosynclinal transverse. 1
De même une autre aire de consolidation, l'Angara ou conti-
“nent sino-sibérien voit s'établir à More et au Dévonien,
des lagunes qui indiquent évidemment un climat très see.
Enfin l’Australie du Sud, l’Inde et l'Afrique australe, offrent
des traces de dépôts glaciaires, dont certaines remontent au Dévo=
nien, peut-être même au Cambrien ou à l'Algonkien. Le vaste
continent équatorial qui réunissait ces diverses contrées, englo-.
bait également alors le Brésil. ,
Vers les débuts des temps anthracolithiques, un merveilleux
épanouissement de la végétation permet, dans nos contrées,-la
sédimentation des dépôts houillers, les uns formés de débris de
plantes charriées par les cours azrs dans des lacs, les autres.
provenant de restes végétaux décomposés sur ie au milieu g.
des marécages. Lacs et marais déterminent, par leur vaste étens
due, une humidité intense de l'atmosphère qui favorise le rapide
accroissement en hauteur de l'appareil végétatif des arbres. Dans:
les eaux douces vivaient alors des miliers de Crustacés, Brachi = |
podes et Ostracodes, en compagnie des premiers Gastéropodes:
Pulmonés. Dans les airs volaient de nombreux Insectes, tandis
que les continents se peuplaient de Batraciens Stégocéphales
de Reptiles Rhynchocéphales et Théromorphes.
À partir du Carbonifère moyen, le grand géosynclinal trans
verse subit un nouveau rétrécissement par suite de la formation
de la chaîne hercynienne, dans l’Europe centrale et méridionale
l'Afrique du Nord, l'Asie antérieure, l’Altaï, l'Himalaya, l'Aus”
tralie orientale : jamais, depuis le début des temps paléozoïquess
la surface occupée par les eaux marines n’a été aussi restreinten
La genèse des plissements hercyniens ne s’est pas effectuée d'une
façon continue : elle est passée par trois phases principales di
diastrophisme, que séparent deux périodes de sédimentation co
respondant, l’une au Carbonifère moyen, l’autre, au Carbonifé
supérieur et au Permien inférieur. Tandis que la première phase
orogénique apparaît comme une période de simple plissement,
seconde est marquée par la miée en mouvement de grands char
riages sur le front des chaînes armoricano-varisques. Pendanté
période intermédiaire du Carbonifère moyen se creusent, ds
les régions qui viennent d’être plissées, des fossés à fond en
4
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 240
… voie de descente plus ou moins rapide et continue : dans les
… lacs, les lagunes et les mers sublittorales qui s’y établissent
“s'accumulent des détritus végétaux charriés par les cours d'eau
ou décomposés sur place, origine des houilles westphaliennes.
Il en est encore ainsi pendant le Carbonilère supérieur et le Per-
mien inférieur, où fossés et chenaux hercyniens voient s'effectuer
les dépôts qui donneront les houilles stéphaniennes et les schistes
bitumineux autuniens, à caractère plus lacustre ou marécageux
que les dépôts westphaliens analogues.
Au Carbonifère supérieur, la Thétys est, d'ailleurs, de nouveau
“immergée, depuis les Dinarides jusqu'à l'Iran, l'Himalaya, la
Malaisie et l'Australie, les Andes et la dépression des Amazones.
“Cette extension des géosynclinaux parait compensée par une
“diminution de profondeur, qu'indique le dépôt de sédiments néri-
tiques, comme les calcaires à Fusulines. Au Permien inférieur,
au contraire, les géosynclinaux assez peu étenlus se creusent
notablement ; des Ammonites vivent alors dans les mers situées
sur l'emplacement des Pyrénées et de la Sicile, de l'Oural, du
Turkestan et du Texas.
Le Carbonifère supérieur a été aussi marqué par une nouvelle
extension des glaciers en Australie, dans l'Inde et au Cap, c'est-
à-dire dans la plus grande partie du continent austral ou conti-
ment de Gondwana. En même temps se propageait la flore à
…Glossopteris. Nul doute que ce milieu botanique n'ait dû sa haute
Spécialisation, son aire géographique peu étendue et sa pauvreté
“en espèces à l'amplitude des phénomènes glaciaires anthracoli-
thiques : ce sont ces importantes modifications météorologiques
qu doivent avoir déterminé l'extinction de la flore houillère dans
les contrées aujourd'hui riveraines de l'océan Indien.
À son tour, l'Europe voit s'étendre progressivement cette
flore vers la fin des temps primaires sous l'influence d’un climat
désertique comparable à celui de certaines régions tropicales
actuelles. D’immenses lagunes, où s'accumulent, au Permien
supérieur, des dépôts de précipitation chimique, sel gemme,
gypse, sels déliquescents, indiquent qu'une grande sécheresse de
l'atmosphère régnait alors sur la Russie, l'Allemagne, les régions
alpines et les territoires des États-Unis. Quelquefois l'interca-
lation de sédiments détritiques grossiers témoigne d'une phase
pluvieuse succédant à une longue période de sécheresse, comme
“on en voit encore dans les déserts voisins des tropiques. Le plus
souvent ce sont des grès ou des argiles, qui viennent s’interstra-
fier dans la série des sels déliquescents, lorsque les cuvettes
continentales sont envahies par la mer : leur couleur rouge
19 mars 1924. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIIT. — 17.
250 SUTIAS MERE JOLBAUDS MATE
témoigne de l'élévation de la température et de l'intensité.
l'insolation qui régnaient alors dans nos pays. Leur dépôt, qui
commence avec le Permien moyen, marque le début deda
période où, comme on l'a vu, les océans de temps primai
semblent avoir été réduits à leur minimum d'étendue.
Wegener a eu l'ingénieuse idée de tenter, sur un globe à
surface duquel les continents étaient encore coalescents, u
reconstitution du tracé de l'équateur à l'Anthracolithique (Fig:
Il s'est basé dans cet essai sur la répartition géographique
/ Bois, avec zones
ment annuelles
Ÿ Flore à G1
Houilles tropicales
Houilles subpolaires=—=
Sel et gypses : ré- =:
gions désertiques
F1G. 3. — TÉMOINS CLIMATIQUES DE L'ANTHRACOLITHIQUE.
1, Carbonifère ancien ; 2, Carbonifère récent ; 3, Permien.
gypse, etc. L'emplacement du pôle sud correspondant à un tel
équateur se trouve être précisément un centre de soudure de
l'Afrique méridionale, Madagascar, l’Inde, l'Australie et l'Antarc-
tide, contrées où nous connaissons des traces glaciaires, des:
restes de la flore à Glossopteris, des bois fossiles avec trac
de cercles annuels, enfin des argiles subpolaires. À
Dans l'hypothèse de Wegener, le pôle nord se trouvait alors.
en plein Pacifique, ce qui explique que nous n'en CONNAISSIONS
pas d'éléments géologiques caractéristiques. Si l'on n admet pass
la dérive des continents et si, pour expliquer la glaciation anthraw
colithique, on place comme le font certains géologues, le pôle |
Sud au centre de l'Océan Indien, le pôle Nord se trouve reporté
au Mexique, alors que les formations anthracolithique, des région
centrales du Nord-Amérique témoignent indéniablement dur
climat tropical. L'hypothèse de Wegener est donc dans ce cas
plus vraisemblable que les manières de voir adoptées jusqu'à ce
jour par les géologues, :
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 251
x Wegener admet ainsi à priori la possibilité des déplacements
de l'équateur et des pôles terrestres au cours des périodes géo-
logiques. Ce sont ces déplacements qui auraient entraîné les modi-
fications graduelles de climat dont témoigne l'évolution des
flores et des faunes fossiles. IL est certain que l'existence,
aujourd'hui démontrée, de dépôts glaciaires cambriens, ne per-
met plus d'admettre l'homogénéité d'un climat tropical s'étendant
au début des temps paléozoïques à toute la surface du globe.
S1 les masses continentales ont été constamment en dérive, il
n'y a pas lieu d'être surpris que les localisations, que l’on a tenté
“d'établir, de zones climatiques, aux différentes époques, ne se
“traduisent pas sur un planisphère actuel, par des bandes paral-
lèles à l'équateur. Ce seraient précisément ces déplacements des
“aires d'ancienne consolidation qui entraineraient sur la surface
terrestre les modifications d'équilibre des compartiments de
Pécorce ayant déterminé les déplacements de l'équateur et de
l'axe des pôles.
Du fait de l'étroite localisation des régions du globe dont nous
connaissons bien la constitution du sous-sol, peut résulter une
apparente homogénéité du régime climatique de la Terre, si par
exemple toutes les contrées suffisamment explorées au point de
vue géologique se trouvent être plus ou moins voisines de l’équa-
“teur pour une période déterminée.
On pourrait admettre théoriquement qu à une période ancienne
mais assez peu éloignée chronologiquement du Cambrien,
l'équateur était le grand cercle coupant en deux parties sensible-
ment égales dans le sens de son plus grand allongement, le bloc
continental coalescent. Dans ce cas on s’expliquerait l’'homogé-
néité relative du milieu biologique marin dont les dépôts paléo-
zoïques nous sont connus. Par rapport à la forme des terres
\
actuelles ce très vieil équateur serait passé plus ou moins au
voisinage des emplacements des pôles nord et sud, en emprun-
tant à peu près la région axiale de l'Atlantique. Progressive-
ment l'équateur se serait déplacé pour arriver à être un grand
cercle situé dans un plan perpendiculaire à son ancien on En
«même temps que s’effectuait ce déplacement, les continents par-
tient à la dérive. Reportés sur la carte des terres actuelles, les
-équateurs correspondant à ces périodes successives cesseraient
“de présenter l'apparence de grands cercles et ne sembleraient
reprendre finalement cette forme qu'à l’époque actuelle.
Si tel avait été le processus du déplacement de l'axe des pôles
on pourrait concevoir que les formations géologiques marines
accessibles à nos investigations affectent initialement des faciès
259 © L. JOLEAUD
V3
témoignant d'une relativement grande homogénéité climatique;
puisque progressivement s cine une différenciation. “0
Mais même au point de vue climatique on a l’impression que Le
les faits d'observation témoignent d’un processus bien plus com®
plexe que ne le laisserait soupçonner la théorie de Wegener sou
la forme simple que lui donne le géophysicien allemand. A
Le large développement des formations glaciaires quaternaires s
a été inettere comme le caractère physique essentiel de la de
nière des grandes ères géologiques. En réalité il semble que d'une
façon constante chaque grande phase du diastrophisme terrestre
ait été suivie d’une période glaciaire : il en fut du moins ainsi
après les plissements huronien, calédonien, hercynien. Ees«
chaînes tertiaires comme les chaînes anthracolithiques sont de
deux âges, les unes sont les plus anciennes, tel est le cas des
Pyrénées, les autres plus jeunes, comme les Alpes. Il est à
présumer d’ailleurs que dans les Pyrénées les premières extens
sions glaciaires soient plus anciennes que dans les Alpes. En tous.
cas dans les temps secondaires, les glaciers durent n'occuper que.
des surfaces restreintes sur le aiabe. + 00
Les répercussions climatériques des déplacements des glaciers.
ont produit leur effet sur toute la surface du globe, où, d'une
façon générale, des périodes chaudes semblent Seconde aux ®
phases g glaciaires et des périodes froides aux phases intergla=.
claires. E
Dans les régions tropicales et subtropicales de vastes étendues“
lacustres occupaient les grandes cuvettes asiatiques, africaines
ou américaines. Leurs rivages ont subi au cours de l'ère quater=…
naire des déplacements dont l'histoire n’est encore qu’à peine.
esquissée.
Toutes ces remarquables modifications qui ont successivement.
ou simultanément affecté les milieux physiques quaternaires ont
réagi sur la flore et la faune. ‘4
Le refroidissement très marqué des terres nord- a 1
au début du Quaternaire a eu une répercussion bien marquée sui
la distribution des animaux. Les Mammifères néogènes de l'Amé=«
rique du Nord sont en bonne partie alors refoulés au Sud des régions
des États-Unis, où ils évoluaient depuis le début de l'ère tertiaire
ils y Race baton désormais la province sonorienne ou re
caine. De même, c’est en Afrique d’une part, dans l'Extrême et
le Moven- Dre d'autre part, que seront dorénavant confinés 1
descendants des êtres qui, aux temps néogènes, s'étaient répandus"
sur les larges surfaces des provinces a .. els
hindoue : Te lors isolés les uns des autres, ils s 'individualisent, |
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 253
en deux groupements qui forment la province éthiopienne et la
province orientale. Celle-ci, surtout bien caractérisée dans l'Inde,
se sépare complètement désormais de la nouvelle association bio-
logique qui s'est spécialisée dans le centre de l'Asie, avant
d'envahir le Canada et les Etats-Unis par la région de Belin
et l'Europe par les plaines situées en bordure data Dorcel :
la vaste province holarctique ainsi constituée est donc l’image
des changements considérables apportés à la répartition des orga-
nismes dans l'hémisphère nord par les phénomènes glaciaires du
début et du milieu de la période quaternaire. Ces importantes
modifications climatologiques n'ont eu qu’une répercussion très
“atténuée sur le milieu biologique de l'hémisphère sud, ou les
provinces sud-américaine, malgache et australienne, conservent
la même physionomie archaïque qu'aux temps tertiaires.
L'aire de dispersion de la faune holarctique, qui correspond
plus ou moins à la zone botanique des forêts boréales, embrasse
donc presque toutes les régions tempérées nord, et par suite une
grande partie des terres aujourd'hui émergées. On peut la com-
parer à l'aire d'extension de la flore et de la faune anthracoli-
thiques de Gondwana. Ces associations biologiques des régions
holarctiques quaternaires et du continent anthracolithique de
Gondwana semblent devoir l'origine de leur individualisation
à un appauvrissement du milieu organique en rapport avec de
grandes avancées des glaciers. De tels phénomènes, liés indirecte-
ment aux mouvements orogéniques, auraient eu ainsi pour effet
le renouvellement complet de peuplements régionaux considé-
rables, tantôt dans l’hémisphère nord, tantôt dans l’hémisphère
sud.
Je ne vois pas dans Ia théorie de Wegener, telle que
| l'expose cet auteur, une explication satisfaisante de l'extension
géographique des stone quaternaires, à moins d'admettre un
déplacement assez considérable des pôles au cours de cette
période, déplacement dont ne paraissent en aucune manière
témoigner les autres facteurs des conditions physiques à la sur-
face du globe.
VII. LA PALÉOGÉOPHYSIQUE
A. L’Isostasie.
On sait que Suess a divisé le globe terrestre en 3 zones de den-
sité décroissante, l’interne ou nife (composée de Ni et de Fe), la
moyenne ou sima (où prédominent Si et Mg), l’externe, sal ou
mieux sial (surtout formée de Si et Al) La zone interne correspond
254 ; L,. JOLEAUD ::
à la barysphère, la moyenne aux roches basiques (basalte
l’externe aux granites, gneiss et roches sédimentaires. 4
À 30 ou 40 kilomètres de profondeur le nife est en fusion. Au:
dessus la lithosphère solide se maintient en équilibre, à la sur
face donc d’un bain magmatique plus dense qu'elle-même. Mais
cet équilibre ne saurait être complètement réalisé que si les cons
tinents, surélevés au-dessus du niveau moyen de la surface du
globe, s'enfoncent d'autant plus profondément dans la masse
visqueuse. La zone relativement la moins dense de la lithosphère
est donc plus épaisse dans les parties de l'écorce situées sous les
continents que dans celles subordonnées aux océans. La condi=
tion d'équilibre ainsi réalisé a reçu le nom d’isos{asie. :
Ce serait pour Bailey Willis, la poussée constante de la zone.
plus dense située sous les océans qui, triomphant de la rigidité de
l'écorce terrestre, déterminerait l'écoulement des parties plus
denses vers les parties moins denses, par conséquent des océans,
vers les continents.
Les géologues d’outre-atlantique sont arrivés, par une série. del
mesures isostasiques, à cette notion que le Fine nord-amé-=
ricain se maintient au-dessus du niveau des mers, non én raison
de la rigidité de l'écorce terrestre, mais parce que, masse des
faible densité, il flotte sur le sima. |
Cia en en conclut que la compensation pourrait se faire .
même dans un corps ayant la rigidité du granite ou de l'acier et.
une base visqueuse ne serait nullement nécessaire à la réalisation
de l'équilibre isostasique. Une telle base, au contraire, en inter
dirait l'établissement car elle serait incapable d'intégrer toutes
les tensions latérales, puis après intégration, de les faire se tra
duire par des en emente tectoniques.
Les observations faites avec le pendule ont démontré que la.
moindre densité de l’eau de l’océan est compensée par la plus
grande densité du fond des mers. Inversement les masses con
tinentales, qui font saillie au-dessus du niveau des mers, ont leur
excédent de masse apparent compensé par un déficit. à
Pour Wegener, il n’y aurait même pas de sial sous les grands.
océans :; les masses d’eau de mer reposeraient directement surlem
sima uit, comme les socles rocheux continentaux seuls formés
de sial : ceux-ci flotteraient dans le bain de sima où leur base Fa
plongerait à la façon des icebergs (Fig. #).
B. La formation des plissements.
- Wegener rejette complètement comme cause des mouvements
tectoniques la contraction. La radioactivité ne nous fait-elle pas«
*
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET. BIOGÉOGRAPHIQUES 55
“ d'ailleuré douter du refroidissement de notre globe, tel du moins
_ “que le concevaient les anciens auteurs.
Le géophysicien allemand explique la formation des chaînes
| de montagnes par la résistance du sima aux continents de sial en
dérive As sa zone supérieure.
Les poussées tangentielles ne se produiraient donc qu en pro-
+ fondeur. D'après Féseee en effet, c’est seulement 5°/, de la
hauteur des continents qui émerge au-dessus du magma.
On peut dès l’abord objecter à la théorie de Wegener que des
plissements importants, sans doute même des nappes de char-
riage, se sont formés certainement au voisinage de la surface de
Hiarierre,
Géocoronium
Hydrogène
Acide carbonique
Fri, 4. — Coupe PAK UN GRAND CERGLE A TRAVERS L'AMÉRIQUE DU SUD
ET L'AFRIQUE en proportions exactes,
Pour Wegener, toute masse continentale finirait par être
découpée en tronçons plus ou moins étendus par de grandes
fractures, du type de celles de la Syrie et de l'Afrique orientale.
Dans les zones de disjonction ainsi produites et de largeur crois-
sante finirait par s’engouffrer le sima, tandis que sur les fronts
des continents en dérive le sial éprouverait de la part du sima
superficiel solidifié une résistance telle qu'il devrait se plisser à
sa périphérie du côté vers lequel il progresse. Mais du fait de
son mouvement en avant le continent tend à se fragmenter vers
Parrière, où des guirlandes de sial se trouvent ainsi retenues
par leur adhérence au sima. Telle serait l’origine des ares
asiatiques.
Le sima, très plastique, cèderait toujours devant la poussée du
sial M eutal, sans jamais tendre à se plisser, ce qui expliquerait
256 | né L. JOLEAUD
de ee le sit faible de Un co
E. Gagnebin l'a bien mis en évidence. |
Parmi les nombreuses objections que l’on peut faire à la syn=
thèse orogénique de l’auteur allemand, j'insisterai sur la conti
nuité des anciennes chaînes de montagnes autour des vieux bou
cliers continentaux, la chaîne calédonienne notamment, fournis
sant un bel exemple de plissement circanordatlantique. Je ferai
remarquer encore que l'explication donnée de la formation des
guirlandes asiatiques rend bien compte de l'orientation de leur
concavité vers le continent sino-sibérien, mais appliquée aux
Océanides, qui seraient alors des guirlandes « circagond-
waniennes », elle nous conduirait à admettre que le continent de
Gondwana a aütrefois occupé la plus grande partie des régions
pacifiques, où le tronçonnement de sa masse arrière se serait
effectué en nombreuses étapes, données inconciliables avec la cOa«
lescence originelle des continents, telle que la figure Wegener
sur ses esquisses paléogéographiques. |
Wegener explique la forme des arcs antillais, Grandes et à
Petites Antilles, d’une part, Sandwich, Orcades et Géorgie du Ÿ
Sud, d'autre part, par la résistance du sima à la progression
vers l'Ouest du sial des deux Amériques dont la force de pro
pension était proportionnelle aux surfaces. Ces plissements CON=\«
vexes vers le Pacifique, des Rocheuses d’une part, des Andes
d'autre part, se continuent ainsi vers le Sud dans des Cordillères
restées en arrière du fait de leur faible développement superficiel
Aïnsi pour Wegener l’une des données qui domine la tecto=
nique du globe réside dans la dérive constante des masses Con
tinentales de l'Est vers l'Ouest. Si l’on examine au contraire IE
mouvement des faunes marines, lacustres, ou terrestres on CONS
tate une tendance à un déplacement général de l'Ouest vers
l'Est. Dans l'hypothèse du géophysicien allemand on devrait donc
admettre que les continents et les mers néritiques et bathyales
qui les environnent en progressant vers l'Ouest se peuplent de
nouveaux éléments.
Mais à ce premier mouvement parallélique s’en superpose un
second, les continents dérivant très légèrement du Nord vers Ie
Sud. L'on n'a pas encore signalé de déplacements méridiens
des faunes. On observera cpendbn que pour une grande partie
des périodes géologiques nous ne connaissons pas d'éléments
démonstratifs de l'existence d'une province marine australe. Mais #
ceci peut tenir, non à l'absence de faunes caractéristiques de cette.
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 257
… province, mais à des lacunes dans nos connaissances. Par contre,
- je suis bien tenté de croire : les Rhynchocéphales originaires de la
- Nouvelle-Zélande, les Métathériens d'Australie, les Lémuriens de
Madagascar, les Édentés de Patagonie, etc., ce qui témoignerait
aussi de déplacements paralléliques des faunes toujours en sens
inverse de la dérive continentale.
ConCLUSION
La théorie de Wegener explique donc certains des grands pro-
… blèmes de paléogéographie, mais elle ne donne, telle du moins
quelle a été exposée par le savant allemand, qu’une notion
incomplète de la complexité des phénomènes de biogéographie.
Elle rend compte en partie des curieuses anomalies apparentes
que révèlent les données de la paléoclimatologie, mais elle ne
permet pas d'interpréter la cause de l’un des points essentiels
de ce domaine scientifique. Elle peut contribuer à élucider cer-
taines énigmes de la tectonique, mais elle ne constitue pas une
base d'interprétation générale de l’orogénie terrestre.
Si elle fait éclater à nos yeux les lacunes considérables de nos
conceptions théoriques des principaux phénomènes géophysiques,
-on peut cependant dire d’elle qu’elle n’est pas très supérieure à
toutes ces interprétations. Elle a fort heureusement attiré l'atten-
tion sur la part largement hypothétique de bon nombre de nos
idées directrices en géologie. Peut-être nous ramène-t-elle plus
près des réalités en nous démontrant tout ce qu'il y a de relatif
dans notre notion de la fixité des continents qui certainement
sont très mobiles. Il n'y a donc pas localisation des mouvements
tangentiels unilatéraux sur l'emplacement des géosynelinaux.
Aires continentales et géosynclinaux sont affectés à la fois par
des poussées unilatérales, vraisemblablement explicables par
lisostasie, et par des poussées bilatérales ou par des mouvements
verticaux (il est bien difficile de préciser) engendrant affaisse-
ments et soulèvements, transgressions et régressions.
DISCUSSION
Louis Germain. — La théorie de Wegener et la Zoogéo-
graphie.
Peut-être pourrait-on voir, dans cette phrase de Plutarque (De
plac. philos., IIT, 19) : «la terre est un disque flottant sur la
258 _ LOUIS GERMAIN
mer et dont le fleuve Océan occupe les bords » ! l’idée premièreh
de la théorie de la dérive des continents telle que l'expose.
A. Wegener. Cette hypothèse est-elle d'accord avec les faits
d'ordre géographique ? La question est assez complexe et, pour
la résoudre, il faut se rappeler que la distribution géographiques
actuelle des animaux n’est que la résultante des répartitions
antérieures ; qu’elle doit tenir compte à la fois des migrations
aux époques géologiques passées et de celles se poursuivant…
aujourd’hui. | À
AL Wegener s’est surtout attaché à l'étude de l'Océan Atlan-
tique et c'est cette partie du globe dont je parlerai d abord. Si.
l'Amérique du Sud a été eo accolée à l'Afrique, l'Amérique
du Nord au Groenland et à la Scandinavie, on s'explique mal
l'aspect actuel de POcéan Atlantique, tel qu’il nous est révélé par
les cartes océanographiques : une longue crête centrale, ligne
de hauts fonds s'étendant du Spitzberg à l'Antarctique avec
deux grandes cuvettes latérales profondes, presque symétriques
dans l'Atlantique Sud. C'est, en somme, un vaste géosynclinal M
et si l'Amérique avait par une sorte de mouvement de transla-
tion, dérivé vers l'Ouest en glissant sur le magma visqueux,
elle aurait dû laisser, entre elle et l'Afrique, une mer sensible
ment uniforme, ne présentant que des accidents locaux et non -
la crête centrale dont je viens de parler. A. Wegener place à l'ÉG=-
cène le contact entre l'Amérique du Sud et l'Afrique, conception
manifestement erronée puisqu'il existe, tout le long des côtes
occidentales de l’Afrique, des dépôts crétacés. C’est probablement
au Crétacé que s’est formél'Atlantique Sud, beaucoup plus ancien
que l'Atlantique Nord et cet Océan s’est creusé en deux temps-
d'abord la partie Sud vers le Crétacé puis, bien plus récemment,
la partie Nord.
Les analogies très nombreuses présentées par les faunés de ë
l'Afrique et de l'Amériqne du Sud semblent, à un premier eXa=
men,s'expliquer trèsnaturellement grâce à la un des continents.
Mais les choses ne sont pas aussi simples et ces analogies sont de
divers ordres. Il y a d’abord des animaux d'origine très ancienne
comme, par exemple, les Peripatus et les Gastéropodes de an
famille des Acavidæ qui ont habité, non seulement l'ancien pont
Africano-Brésilien, mais aussi le Sn de Gondwana. Puis.
il existe des animaux d’origine plus récente (comme les Ampul-
laires et certains Pélécypodes) dont les analogies sont peut-êtren
dues à un phénomène de convergence, car la symétrie entre les
1, La même conception se trouve dans Gauen, De philos, Hist., cap. 21,
" deux masses continentales est considérable de nos jours : le
_… bassin de l’Amazone correspond à celui du Congo comme la grande
… forêt équatoriale africaine aux forêts équinoxiales du Brésil. Or,
si Les deux continents ont été contigus dans le passé, les animaux
de même origine auraient évolué dans le même sens sur cette :
unique masse terrestre ! Ce n’est pas ce que l’on observe. Pre-
-nons, par exemple, les Acavidæ dont on ne connait pas le centre
de dispersion, mais qui constituent une famille très homogène
comprenant : les Acavidæ des îles de Madagascar, de Ceylan
et de l'archipel des Seychelles ; les Caryodinæ de l’Austra-
…lasie ; les Dorcasidæ de l'Afrique Australe et les Sfrophochelinæ
de l'Amérique du Sud. Ces derniers ont été longtemps pris pour
des Bulimes en raison de leurs caractères morphologiques. De
plus, leur évolution a été nettement divergente par rapport à
celle des trois premiers groupes bien plus voisins les uns des
autres que des Sérophochelinæ. La théorie de Wegener ne rend pas
compte de ces faits qui s'expliquent très simplement avec l'hypo-
thèse du Continent Africano-Brésilien ‘les S{rophochelinæ, vivant
… à l'extrême Ouest de l’aire de dispersion de la famille, dans des
conditions écologiques différentes, ont dû évoluer dans une direc-
tion particulière, en s’éloignant de plus en plus de leurs ancêtres.
… S'il a existé, ce qui est probable, des formes intermédiaires, elles
… ont sans doute disparu au moment de l'effondrement de la région
médiane, aujourd'hui engloutie sous les eaux de l’Atlantique
Sud.
La composition de la faune des îles de l'Atlantique Nord
(archipels des Açores, de Madère, des Canaries, des îles du Cap
Vert) est en contradiction avec la théorie de A. Wegener. Cette
faune présente quelques analogies avec celle de l'Amérique cen-
trale et des Antilles, mais elle n'offre aucun point de contact avec
celle de l'Afrique équatoriale !. Par contre, on peut réellement la
“considérer comme une faune cireaméditerranéenne occidentale
ayant pris un certain cachet de spécialisation depuis l'isolement
- des archipels. De plus, la faune malacologique vivante et subfossile
des îles atlantiques est la survivance, presque la continuation, de
… la faune Miocène de l'Europe occidentale. Tous ces faits ne con-
cordent pas avec l'hypothèse de la dérive des continents mais
s'expliquent, d'une manière en somme satisfaisante, par l’exis-
tence de ponts continentaux aujourd’hui effondrés.
Il est inutile d’insister bien longuement sur la partie nord de
1. Abstraction faite, bien entendu, des espèces africaines introduites récem-
ment dans ces îles, notamment dans celles de larchipel du Cap Vert.
LL
SE
260 LOUIS GÉRMAIN | Hé ‘0
l'Océan Atlantique. On sait que des communications terrestres.
ont existé, entre le Nord de l'Amérique, le Groenland et l'Europe,
à une époque très récente, pleistocène. Et si l’on peut concevoir
des échanges des faunes entre l’Amérique et l'Europe et réCipro=
quement grâce à des migrations sur l'emplacement du détroit des
Behring, il est des cas où cette explication est inadmissible. Je
citerai seulement un Mollusque, l’Helir (Tachea) hortensis MüLe
LER, originaire de l'Asie Antérieure. Il s’est, au Quaternaire,
répandu dans l'Europe occidentale et septentrionale d'où il a
gagné les régions orientales de l Amérique du Nord. Comme cette
espèce est absente, aussi bien en Sibérie que dans toutes Les
contrées Sanders de l'Amérique, sa migration a pu se faire
seulement par un pont septentrional unissant l’Europe à l'Amé=
rique du Nord. È
Un autre fait important à l'encontre de la théorie de A. WegenerM
est l'existence de la Mer des Sargasses. On sait que l’on donne
ce nom à une vaste Scouulations d’Algues flottantes s'étendant,
approximativement, du 20° au 35° de latitude Nord et du 35° au
15° de longitude Ouest (Grenwich). Or les espèces de Sargasses
habitant cette région de l'Océan Atlantique sont différentes dem
celles vivant sur les côtes des Antilles et de l'Amérique Centrale
Elles ne nourrissent pas une faune pélagique, comme on pourrait
le supposer a priori, mais bien une faune liftorale dont les espèces
n'ont que de lointains rapports avec les éléments correspondants
des rivages de l'Europe ou du Nouveau Monde. Ces faits ne sau=
raient concorder avec l'hypothèse de la dérive des Continents.
Des observations de même ordre peuvent être faites dans
l'Océan Pacifique. Il existe, dans la longue chaîne d'îles s’éten=\
dant de l’archipel des Hawaï à la Nouvelle Calédonie une faune
très particulière — abstraction faite, bien entendu, des espèces
introduites parl’homme— ne Smart que de mi rapports
avec celles de l'Amérique, de l'Asie et de l’Australasie. Ces îles
sont à des distances considérables des continents : l’archipel des
Sandwich est à plus de 3700 kilomètres de la côte la plus voi=
sine (l'Amérique du Nord) et à la même distance des îles Mar-
quises et des îles Samoa au Sud. Dans de telles conditions, les
introductions par les procédés ordinaires de dissémination (vente à
courants, Oiseaux, etc.) sont réduites à leur minimum. Cepen- …
dant on trouve, dans ces archipels, des Oiseaux aux ailes rudis
mentaires qui y sont manifestement endémiques. Il y vit aussi
une faune malacologique remarquable par sa haute spécialisation \
Ce sont des Gastéropodes terrestres, souvent abondants, appar-
tenant à des familles très particulières : celles des Tornatellidæ à.
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 261
des Partulidæ et, surtout, des Achatinellidæ!. Cette dernière
notamment montre une organisation éloignée de celle de toutes
les familles connues de Mollusques terrestres et fluviatiles,
sans rapports réels avec celles de l'Amérique, de l'Asie et
de l’Australasie. Son origine est probablement très ancienne,
peut-être paléozoïque ; elle est inconnue à l’état fossile en dehors
des îles polynésiennes et ne présente aucune analogie avec
les familles fossiles décrites Jusqu'à ce jour. On peut dire, de
ce point de vue, que le Pacifique est bien un monde spécial, diffé-
rant quant à sa faune et à l’origine de cette dernière. C'est, de
plus, un argument de valeur en faveur de l'existence d’un Conti-
- nent Pacifique aujourd'hui effondré sous les eaux. Et cette hypo-
thèse rend mieux compte des faits observés que la théorie d'Arrhé-
nius que l'on a voulu appliquer ici, en admettant que les animaux
spéciaux des îles Polynésiennes provenaient de germes vivants
d'origine interplanétaire tombés sur notre globe. En tous les cas,
les faits dont Je viens de résumer l'essentiel ne concordent pas
davantage, pour l'Océan Pacifique que pour l'Océan Atlantique,
‘avec la théorie de la dérive des Continents. Car si les terres ont
toutes été accolées, à un moment de leur histoire, les faunes con-
tinentales devraient présenter, dans leur ensemble, des analogies
ou mieux, des similitudes que les zoologistes sont loin de leur
reconnaître. De plus 1il ne saurait exister, perdue au milieu de
lPOcéan Pacifique, une faune tellement éloignée de toutes les
“autres qu'elle semble constituer un monde à part, une création
spéciale et autonome.
Les zoogéographes ne sauraient donc souscrire à l'hypothèse
de la dérive des continents. Si dans la conception de A. Wegener,
le contact, à une époque antérieure, d'une part de l'Afrique Équa-
toriale et de l'Amérique du Sud et, d'autre part, de l'Afrique
Australe, de Madagascar, de l'Inde et de l’Australasie semble
«d'abord expliquer facilement les incontestables analogies pré-
sentées par les éléments anciens des faunes de ces continents, un
examen attentif montre que le problème est beaucoup plus com-
plexe. Dans d’autres cas (îles de l'Océan Atlantique, mer des Sar-
gasses, archipels de l'Océan Pacifique), la théorie de A. Wegener
est en contradiction absolue avec les faits observés. Dans l’état
de nos connaissances, la distribution géographique des animaux
se comprend seulement si l’on admet l'existence de ponts con-
tinentaux aujourd'hui disparus sous les mers. Dans bien des cas
cette conception est évidemment une hypothèse et des objections
1. Les mêmes constalalions peuvent être faites au sujet de la flore, remarqua-
blement spécialisée, et dont plus des 3/5 des eSpèces sont endémiques,
262 Re GP Ne
diverses, pas toujours très solides, ont été élevées contre el
Sans être parfaite, elle est Jusqu'ici la seule permettant d’expli®
quer les migrations animales et la répartition actuelle des espèces
C’est pourquoi les zoogéographes la préfèrent à toutes les autres)
Louis Fage. — Le rôle des zoologistes en face des théories dé
Wegener me paraît devoir être très modeste. Ils pourraient sans
doute joindre leurs efforts à ceux des géologues et des géophy 1-
ciens, spécialement intéressés dans la question, en examina
dans ele mesure la distribution géographique des animaux,
constitution actuelle de la faune des continents cadrent avec la
théorie. Mais là notre tâche devient extrêmement ardue et la plus
grande prudence s'impose. Pour aboutir, dans ce domaine, à
de conclusions sérieuses, nous ne Farine nous appuyer en effet
que sur des êtres dont la systématique — au sens le plus large F1
le plus précis du mot — est parfaitement établie, dont la distri
bution est entièrement connue, dont on ait au moins quelque
lumière sur le passé séeciqns. Or il est pets np q
satisfont à ces multiples conditions. 13
Tel ne semble pas être le cas en particulier de ceux choisis 1
comme exemples par les partisans de la dérive des continents et
qu'ils ont jusqu'à présent jetés dans le débat. Qu'il s'agisse des«
Isopodes du genre Phreatoicus, des Coléoptères du genre Calo
, soma, des Péripates, ou surtout de l’Anguille invoquée avec une
imprudence rare, nous ne voyons là rien de nature à nous con
vaincre. “
On pourrait, au contraire, citer bien des faits qui s’accommoden
parfaitement de la théorie des ponts continentaux et qui so
autant d’objections à celle de Wegener. Je me bornerai à citerl
cas de certains Coléoptères Silphides qui viennent de faire l’ob
jet d’une étude extrêmement poussée du D' Jeannel!. Dans cett
étude, où toutes les espèces sont revisées, où la valeur des carac
tères taxonomiques, scrupuleusement discutée, permet à l’auteur,
d'établir, sur des bases précises, la philogénie du groupe et de
reconstituer son histoire, nous pouvons suivre, dans le détail. ;
les migrations des Hiinentee séries évolutives. 4
La série des Pfomaphagus, par exemple, a son centre de dis-
persion dans l’Amérique tropicale. A l'Éocène ils ont émigré
dans Le Sud-Ouest de l'Europe, par le pont continental transatlan
tique ayant uni le Mexique et les Antilles à l'Europe méditer
ranéenne et qui devait se morceler à l'Oligocène. Ils ont alors |
1. Arch. Zool. Exp., t. LXI, fase. 1, 1922.
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 263
… colonisé les massifs tyrrhéniens sur les restes desquels existent
- actuellement un certain nombre de formes différenciées. Ils se sont
aussi largement répandus en Europe et dans l'Asie paléarctique,
atteignant même le Japon, et ont donné des descendants (les
Synaulus) dans l'Afrique du Nord.
Pendant le Miocène les Ptomaphagus d'Europe sont passés
dans l'Amérique du Nord par les continents nord-atlantiques.
Ils y ont colonisé les grottes du Kentucky (Adelops hirtus) etont
aussi fait souche de Myrmécophiles. Ce retour de la lignée des
Ptomaphagus sur le continent nord-américain est prouvé par
l'identité absolue de l'organe copulateur si particulier de l’Ade-
- lops, des Synaulus et des Pfomaphagus d'Europe.
Au Pliocène enfin, lorsque les deux Amériques se sont trou-
vées réunies, des P{omaphagus de l'Amérique du Sud sont passés
dans l'Amérique du Nord : les espèces de Californie, de Géor-
aie, du Texas appartiennent au même type que les espèces du
Vénézuéla et du Brésil.
Cet exemple montre bien à quel point est féconde l'hypothèse
des ponts continentaux qui, associée à une systématique bien
faite, permet de rendre compte de faits aussi complexes que
ceux exposés ci-dessus. L'hypothèse de Wegener, en revanche,
est incapable de nous expliquer pourquoi, si, comme le prétend
le géophysicien de Marbourg, l'Amérique du Sud et l’Afrique
tropicale étaient encore à l'Éocène en étroite connexion, les P{5-
maphaqus primitifs si abondants au Vénézuéla, en Colombie, au
Brésil, en Bolivie, n'ont laissé aucun représentant dans cette
Afrique tropicale qu'ils auraient dû forcément traverser pour
gagner l'Europe.
Les mêmes faits et les mêmes objections nous seraient fournis
par l'étude des migrations de la série des Anemadus.
Mais il convient au rôle modeste que je me suis reconnu en
commençant d'être bref sur un tel sujet. Je conclurai donc en
demandant aux géologues et aux gécphysiciens le minimum
de preuves qui rendrait la théorie de Wegener au moins pos-
sible, sinon probable. En attendant, nous continuerons, comme
par le passé, à nous accommoder de l'hypothèse des ponts conti-
nentaux, mettant au compte de notre ignorance particulière les
faits qu'elle ne suffirait pas à expliquer.
G.-F. Dollfus. — L'isolement ancien des continents.
S1 le continent américain tempéré et tropical a été uni autre-
fois au continent Européen et Africain, cette union a pris fin
depuis bien longtemps et les faits paléontologiques ne lui sont
264 AS EME MO BOLDRES:
pas favorables ; la fosse atlantique est très ancienne. Depuis le
Crétacé, tout au moins, la faune des côtes américaines a été
différente de celle de 1° Doc. Il s’est développé aux Antilleset
sur la côte des États-Unis, depuis le Crétacé jusqu'à nos jours,
une série de faunes successives présentant un très remarquablé
parallélisme avec les faunes européennes, sans atteindre l'identité
spécifique, on la suit terme à terme. À l'Éocène la faune de
l' Alabama est bien celle du Caleaire grossier de Paris, Venere
cardia densata Coxran est comme identique au Venericardia pla
nicosta Lawk. et une foule d’autres espèces comparables l’accom
pagnent. À l’Oligocène, les couches d'Ocala, de Tampa, corres”
pondent aux Sables de Fontainebleau. Nafica( Ampullina) missis=«
sipinensis Conrap diffère à peine de Nafica (Meçatylotus) crassan
ina Laux. Au Miocène l'analogie est frappante et j'avais prié
M: la comtesse Lecointre de comparer la Touraine au Maryland,«
elle l'a fait avec succès. Au Pliocène, même parallélisme ; dans*
les mers actuelles, sur les plages, des deux côtés de l'Atlantique;
on rencontre les espèces représentatives les plus intéressantes
Vers le Nord il y a communication, et la faune de la Norwège
du Nord actuelle a beaucoup d'espèces communes avec le Canada
Cetle situation de faunes parallèles à développement concomit=«
tant se présente sur une longue étendue des côtes, aux États-Unis …
presque de New-York } Jusque dans les Antilles. *
En Europe, l'É ocène d'Angleterre et de France a été reconnu
jusqu’au Sénégal et M. Lenons l’indique sur le littoral ‘du
Congo, le Miocre descend du Cotentin dans la Touraine, le Bor=
be. le Portugal jusqu’ au Rio de Oro en Mauritanie, faune
uen n'en est qu'une expansion centrale. Le rivage «
pliocène est connu de l'Angleterre au Maroc. Les dépôts côtiers
marins crétaciques de l Eire tropicale, très nets, prolongent
dans le temps et dans l'espace le tracé de la fosse atlantique et
l’immuabilité des grandes masses continentales qui l'encadrent.… 4
Ce n’est que par les terres arctiques qu'un pont continental a à
pu faire communiquer l'Amérique du Nord avec l'Europe sept Ë
trionale, jonction dont nous avons les preuves paléontologiquesi«
les coquilles, comme les Mammifères, du loess du Canada sont
les mêmes que celles du limon européen.
CocoxeL Perrier. — L'hypothèse de Wegener trouve- +-elie el
Justification dans les théories ou les observations de la Géodésie? # À
La Géodésie apporte-t-elle des faits précis, bien établis, pour
étayer ou infirmer l'hypothèse de Wegener?
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 265
Tout déplacement des continents ou mouvement des pôles doit
“être révélé par des variations des coordonnées géographiques
observées, latitudes et longitudes.
Les latitudes varient, et ce sont ces changements incontestés
qui ont mis en évidence le mouvement des pôles démontré théo-
riquement depuis Euler. Mais disons de suite que ce mouvement
est d'ordre infime.
Euler, en supposant la terre absolument rigide, a prouvé que
“si son axe de figure (axe de révolution de l'ellipsoïde terrestre) a
coincidé autrefois avec l’axe autour duquel elle tourne (axe de
rotation ou ligne des pôles), le moindre déplacement des masses
terrestres a dû détruire cette coïncidence, et depuis lors la ligne
des pôles doit décrire autour de l'axe de figure un cône en faisant
un tour complet en 305 jours.
— À la fin du xix° siècle, Newcomb démontra qu'en admettant une
certaine élasticité du corps terrestre, la période d'Euler doit être
portée à 427 jours. Chandler établit qu'en réalité le mouvement
‘du pôle est représenté par une formule à deux termes dont les
périodes sont 14 mois (celle de Newcomb) pour le premier et 12
mois pour le second.
Il est remarquable que les vbservations prolongées de certains
marégraphes (Le Helder, San-Francisco, etc.) ont mis en évi-
dence des élévations et abaissements périodiques du littoral d’une
“période de 14 mois. Faut-il les expliquer par la tendance de
toute masse qui tourne autour d'un axe à se distribuer symétri-
quement autour de cet axe, tendance plus forte pour les eaux
que pour la croûte solide ?
L'explication de la période de 12 mois doit être cherchée dans
les phénomènes annuels : augmentation ou diminution des glaces
polaires, déplacements de masses d'air, etc.
L'observation a vérifié à peu près la théorie. Un Service inter-
national des Latitudes qui dépendait de l’ancienne Association
géodésique internationale et dépend à présent à la fois de la Sec-
| tion de Géodésie de la nouvelle Union géodésique et géophysique
“internationale et de l'Union astronomique internationale, suit de
manière continue depuis 1898 les mouvements du pôle par des
_ wbservations de latitude de haute précision. On trace la polho-
die, c'est-à-dire la courbe lieu des positions du pôle de rotation
et les astronomes en tiennent compte dans la réduction de leurs
observations.
Mais cette courbe est une courbe fermée ou plutôt une courbe
qui revient sans cesse sur elle-même et reste toujours contenue
dans le même carré d’une quinzaine de mètres de côté. Donc ce
20 mars 1924. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXIIT. — 18,
266 PERRIER
mouvement périodique et d'amplitude limitée du pôle ne cons:
titue aucun argument en faveur de la théorie de Wegener.
Schiaparelli a d’ailleurs montré que dans l’état actuel de
terre, à peu près rigide, l'arasement du plateau thibétain et
précipitation de l'Himalaya dans l'Océan Indien ne pourraié
produire qu'un faible déplacement des pôles.
Quant aux longitudes, Wegener a tiré un de ses argumentsen
faveur de la dérive des continents du fait que les comparaiso
des mesures de longitude effectuées au Groenland en 1823, 1870
1907 auraient mis en évidence des déplacements vers l'Ouest de
400 m. entre 1823 et 1870, de plus d un kilomètre entre 1870 et
1907. ‘+
Des déplacements dans le sens est- ouest de 400 à 1000 m.
correspondraient sous l'équateur à des variations en longitude |
de À à 2 secondes de temps, et au Groenland, sous la latitude
70°, aux mêmes variations multipliées par 1/cos. 70°, soit environ
iris fois plus fortes, 3 et 6 secondes de temps. Desus l'emploi
de la télégraphie, avec ou sans fil, pour échanger entre deux
stations des signaux instantanés, nous pouvons avoir la prétention
de déterminer une différence de longitude entre deux points
bien définis à quelques centièmes de seconde prés, mettons po
être plus modestes à un dixième près, mais auparavant les
méthodes employées pour relier deux stations lointaines, transs À
port des montres, observations de la lune, etc., ne permettaient,
guère une précision supérieure à celle de quelques secondes de
temps et pouvaient être affectées d'erreurs approchant de ln
minute. Sans avoir eu n1 Le temps n1 les moyens de remonter aux
sources, Je crains bien que les conclusions tirées d'observations.
dont certaines remontent à 1823 ne soient très osées. Je ne con"
nais aucune variation de l’ordre de grandeur signalé qui art été
dûment constatée entre points bien connus et bien déterminésen
longitude et qu’on ne puisse attribuer à des erreurs d’ observations
Il convient d’ indiquer en passant que l'emploi de la T.S. F. en
permettant de recevoir, grâce à de puissants postes émetteurs
comme ceux de la Tour Eiffel, Bordeaux et Lyon, en n'impor
quel point de la terre, l’heure du méridien origine, va désormais.
multiplier le nombre des différences de longitudes de haut
1. Depuis que ces lignes ont été écrites, nous avons reçu la publication Eksp
ditionen til Vestgronland Sommeren, 1922, par P. J. JENSEN, qui conclut-po
la station de Godthaab, d’après la discussion d'observations faites en 1863, 1882
83 et 1922, à un déplacement actuel annuel vers l'Ouest de 20 m. 2, ce qui viens
drait à l'appui des idées de Wegener, mais les observations de 1863 et de 1882=
83 sont des culminations lrrarines et entre ces deux époques, si elles étaien
exactes, elles révéleraient un déplacement de 2 s. 6 vers l'Est.
précision, observables seulement autrefois entre stations reliées
par un fil ou un câble. Sous ce rapport, la question des longitudes
doit intéresser au plus haut point les géologues. Nul doute que
d'ici un petit nombre d'années, les géodésiens ne mettent à leur
disposition d'abondants matériaux d’une haute exactitude sur la
fixité ou la variabilité des longitudes.
L'hypothèse de Wegener trouve-t-elle enfin des arguments
dans les constatations et les théories de cette branche de la Géo-
désie qu'on peut appeler la Géodésie physique ?
On connaît la faveur dont jouit aujourd'hui chez la plupart des
géologues la théorie de l’isos{asie : Une surface concentrique au
niveau des mers et située à une certaine profondeur au-dessous
“de celui-ci,serait pour ainsi dire en équilibre hydrostatique, c’est-
ä-dire supporterait de la part des masses susjacentes des pres-
sions égales en tous ses points ; plus exactement la pression
totale serait la même sur des aires assez étendues de ladite sur-
face, d'un degré carré par exemple. Les masses renfermées dans
“des cylindres droits ayant pour bases inférieures ces aires et
leurs bases supérieures sur la surface géographique terrestre,
seraient égales, ce qui impliquerait une densité plus forte des
couches situées au-dessous des mers, une densité plus faible des
couches situées au-dessous des montagnes et plateaux élevés.
Cette thèse a été très développée par les géodésiens américains,
Hayford et Bowie. Grâce aux travaux d’une si grande enver-
gure du Coast Survey, disposant d'un nombre considérable
de matériaux, ils ont pour ainsi dire soumis l’immense terri-
toire des Etats-Unis au calcul ; se basant sur les déviations de
la verticale et les anomalies de la pesanteur observées, ils en
ont déduit la profondeur la plus probable de la surface en ques-
tion, 96 km. environ, et développé nombre de considérations du
plus haut intérêt pour les géologues.
Quand Wegener, s'inspirant de Suess, admet que le Sial rela-
tivement léger, qui constitue les continents, baigne dans le Sima
plus lourd dont est formé le fond des océans, quand il affirme
que la lifhosphère légère est plus épaisse sous les terres que
sous les mers, il admet l'isostasie : il est d'accord avec la plu-
part des géodésiens d’aujourd’hui. Il faut toutefois remarquer que
la manière dont le Coast Survey a traité le problème n’a pas été
Sans rencontrer, chez certains, une vive opposition.
Mais si, abstraction faite de toute hypothèse, nous passons
dans le domaine des faits, nous sommes bien forcés de convenir
que les anomalies de la pesanteur conduisent à admettre une
répartition des matériaux de l’écorcesterrestre analogue à celle
que la théorie isostatique admet et Wegener avec elle.
appelle anomalie de la pesanteur : La dynamique conduit àm
admettre qu'une masse fluide en rotation, composée de couches.
concentriques et homogènes, sous les influences combinées de.
l'attraction newtonienne des diverses molécules et de la forct
centrifuge, prend la forme d’un ellipsoïde de révolution et qu
l'intensité de la pesanteur à sa surface, résultante des deu
forces précédentes, obéit à une loi de distribution exprimée par.
des formules (Clairaut, Helmert, etc.) de la forme :
gr —ga (1 + 6 sin’L + déstermes le plus souvent négligeables) |
gr pesanteur à la latitude L, g, pesanteur à l'Equateur, g,
gg l
Ba *
Pour la terre, la discussion de toutes les observations permets
de déterminer les coefficients g,, @ les plus probables. Par suite
on peut calculer pour un point quelconque de latitude L, sréué au
niveau de la mer, la pesanteur théorique gr. Fes
D'autre part, l'observation de la pesanteur par le pendule ou ot .
tout autre méthode, en un point gisesnane de |la surface géogra
phique du globe, fan une valeur g’1. Par des méthodes et des.
formules sur lesquelles nous n'avons pas à insister 1C1, On COTTISE
cette valeur de manière à en déduire la pesanteur g”7 au point
correspondant situé au niveau de la mer. On constate alors que
g” diffère plus ou moins de la valeur théorique g1.
C'est donc que la distribution des masses n'est pas celle quen
LL. avait supposée, par couches concentriques et homogènes: 1
g’'L —gx est l'anomalie de la pesanteur à la station Fete
Une anomalie positive indique évidemment la présence au
dessous de la station de masses de forte densité anormale. Au À
contraire une anomalie négative révèle une faible densité 1
male des mêmes masses. fe
Or, les stations où l’on a observé g peuvent se répartir en
quatre classes :
1° Stations continentales (à l'intérieur des continents). Les ano 1
malies sont le plus souvent négatives et augmentent en valeurs
absolue à mesure qu’on s'élève. L' Himalaya, le Mont Blanc, pré
sentent de fortes anomalies négatives, donc des défauts de den=. 4
sité intérieurs.
2° Stations côtières. — Les anomalies sont plus souvent posi=
tives que négatives, tout en gardant en général le même signe
pour le même littoral. Il y a là des circonstances locales variables
3° Séations insulaires {petites îles isolées dans les océans). Less
anomalies ont généralement de fortes valeurs positives que l'on, $
pesanteur au pôle, 8 —
2
:
MILIEUX GÉOPHYSIQUES ET BIOGÉOGRAPHIQUES 269
“attribue à l'attraction du pilier rocheux de l’île (iles Sandwich,
. par exemple).
4° Stations en plein océan. — Le problème de la détermination
de la pesanteur en mer, étudié par de nombreux savants, n’est
point encore résolu de façon satisfaisante. On ne saurait trop le
regretter, les déterminations précises de g étant limitées à un
quart de la surface du globe. Toutefois M. Hecker, de l’Institut
géodésique prussien, au cours de ses croisières de 1901 dans
PAtlantique, 1903-04 dans le Pacifique, 1909 dans la Mer Noire,
a serré la question de très près par la comparaison des hypso-
mètres et des baromètres à mercure. De ses observations on est
“en droit de conclure légitimement à l’absence de toute anomalie
“sensible en pleine mer, comme si l’insuffisante densité des eaux
était compensée par une augmentation de densité du fond de la
cuvette!.
En résumé, l'astronomie géodésique n'apporte aucune preuve
à l’appui d’un mouvement sensible des pôles et des continents
dans le présent ou le passé. Mais les idées de Wegener sur la
constitution générale de l'écorce terrestre ne sont pas en contra-
diction avec les faits dûment constatés par la Géodésie phy-
Sique. Ceci ne veut pas dire, bien entendu, que les hypothèses
orogéniques du même auteur cadrent avec celles qu'inspire la
théorie isostalique suivant Hayford et Bowie. Cette question plus
spéciale mériterait de trop amples développements pour pouvoir
être traitée aujourd'hui.
Ch. Maurain. — Dans les conceptions de Wegener, on peut
distinguer celles qui se rapportent à la constitution du Globe et
celles qui concernent la dérive des continents. La sismologie
moderne fournit un puissant moyen d'investigation des proprié-
tés mécaniques du Globe aux différentes profondeurs ; l’ensemble
de ses résultats conduit en effet à considérer un noyau central et
plusieurs couches concentriques dont les frontières constituent
des régions de discontinuité pour les propriétés mécaniques ; mais
cest là une idée à laquelle on a été amené déjà par divers che-
mins, et à ce point de vue Wegener n’a guère innové qu'en sup-
posant à ces couches une déformabilité plus où moins grande
1. Tout récemment, un savant hollandais, M. Vening Meinesz, déjà connu pour
ses déterminations de l'intensité de la pesanteuraux Pays-Bas, vient d'observer
8 en pleine mer, à bord d’un sous-marin immergé se rendant des Pays-Bas à
Java, À l'aide de pendules du type courant Sterneck (voir notes de M. Muller,
dans le journal anglais Nature, n°° de septembre et décembre 1923). Sila méthode
se révèle à l'usage sûre et pratique, les résultats en auront une importance con-
Sidérable,
A De PE EI En Era M LES
270 URL TU A CH, MAURAIN
sous des efforts continus. Relativement au déplacement des
continents pendant les époques géologiques, la sismologie ne
peut fournir maintenant de renseignements, parce que ceux
qu’elle donne concernent seulement l’époque actuelle, ses
méthodes ne remontant pas à un demi-siècle.
Le magnétisme terrestre est étudié de manière assez précise.
depuis plus longtemps, mais là encore les connaissances cer
taines ne s'étendent que sur un intervalle de temps infime pan
rapport à la durée des époques géologiques ; à la vérité on p
espérer déduire de l’aimantation de certaines roches des div
âges des renseignements sur ce qu'était le magnétisme terres
au moment et au point où elles se sont solidifiées; mais
renseignements sont rares, et d’ailleurs les déplacements et
les changements d’orientation que les roches auraient pu éprous
ver dans des mouvements aussi amples que ceux supposés pan
Wegener rendraient de tels renseignements bien hypothétiques
au sujet de ces mouvements. o
En somme, on ne peut guère attendre de la sismologie ou du L
magnétisme terrestre des arguments pour ou contre les conceps
tions de Wegener, du moins d’ici longtemps. |
LU
M. G.-F, Dollfus dit quelques mots sur l'historique des déplan
cements continentaux à la surface de la Terre; on en trouver
une théorie, exposée par Lamarck, dans son Hydrogéologie, en.
1802. Ce grand observateur avait Be frappé d’une part par les
grandes érosions continentales et les vastes apports de certaines
régions maritimes. Îl pense que ces actions ont toujours été pros
gressives dans le même sens, il invoque le mouvement de rota=
tion de la terre portant continent les eaux de l'Est à
l'Ouest, l'influence de la lune, la migration du centre de cr
se déplaçant comme les ner de la surface extérieure,
Les îles des Antilles ne seraient-elles pas un exemple de l'érosion
marine qui fait reculer la côte américaine? L'étendue du sol
émergé est en modification continuelle et le déplacement respec-.
tif de mers et des continents aurait déjà fait, d’après lui, une
fois au moins le tour du globe; les dépôts marins connus sun
nos continents ont jalonné les étapes de cette progression, lag
tation marine continuelle a entretenu le déplacement progressik
toujours à l'Ouest des fonds, l’action organique des corps vivants
a beaucoup aidé l’action physique et s’est déplacée de même
271
LE GISEMENT DE PLIOCÈNE MARIN
DU LAC DE SCUTARI D ALBANIE
par Jacques Bourcart, E. Aubert de la Rüe
ET L. de Chételat!.
En 1882, Neumayr (1), puis Suess (2) en 1885, ont émis l'hypo-
“thèse de l'existence, à l’époque miocène et pliocène et Jusqu'à
des temps très récents, d’une terre ferme, qui aurait occupé la place
de l'Adriatique centrale et septentrionale, à laquelle ils avaient
donné le nom d’Adria. Leurs idées ont été reprises en Italie par
Canavari (3) (1885). D'après ces auteurs le continent adriatique
devait se prolonger au delà d’une ligne joignant le Monte Gar-
gano à la presqu'ile de Sabioncello en Dalmatie, en passant par
les îles de Tremiti, Pianosa et Pelagosa.
En 1880, Tellini (4) découvrait, en plein dans l'isthme imagi-
naire qui aurait joint le Gargano à la presqu'île de Sabioncello,
des dépôts marins plaisanciens et astiens. Ces dépôts pliocènes
de Tremiti et de Pianosa se sont formés dans une mer d'une pro-
ondeur de 30 m. environ et sont à présent à une altitude de
60 m. Il y a donc eu en ce point une surrection de 90 m.
Ces faits, et la grande extension du Pliocène marin sur la côte
ïtalienne au Nord du Monte Gargano, constituaient, d'après Tel-
ini, autant de raisons de n’admettre la théorie de Suess qu'après
une étude stratigraphique détaillée de l'archipel dalmate.
L'Adriatique méridionale, en revanche, n'avait jamais été con-
Sidérée comme de formation si récente ; ce n’est toutelois que
très récemment que l'on est venu à l'idée qu’elle ne représente
que le reste d’une mer dont l’extension aux époques miocène
et pliocène aurait été beaucoup plus considérable qu'actuellement.
Les travaux de l’un d'entre nous (5) ont montré que l’Adria-
tique miocène s’est étendue jusqu'à la Haute Thessalie et s’est
sans cesse rétrécie Jusqu'à l'époque actuelle ; des gisements de
Pliocène marin furent découverts par Coquand (6) à la source
d'Anapis près de Valona, par Ami Boué (7) dans les environs de
Mirana, mais surtout par Vetters (8) dans les collines de
Durazzo. On pouvait donc présager que l’extension du Pliocène
1, Note présentée à la séance du 19 novembre 1923,
PATENT EE NOT À
272 J. BOURCART, E. AUBERT ET L. DE CHÉTELAT
marin sur la rive balkanique de l’Adriatique méridionale, était
plus considérable qu’on ne l’avait pensé autrefois. +
En 1905 Vetters (9) découvrait au Sud de Kopliku, sur la rive
Est du lac de Scutari, une formation marine fossilifère apparte”
nant au Pliocène. De Stefani (10) émit alors l’idée que le Plio-
cène marin s étendait largement à l’intérieur de l’Albanie occi
dentale. Ë
Depuis cette découverte, les travaux de la mission italienne,
(1913) (41), ceux de l’un d’entre nous et surtout ceux de Nowack
(12) ont montré que le Pliocène marin (Astien ou Plaisancien x
était largement développé tout le long de la côte albanaise et.
que la mer pénétrait, à cette époque, dans l’intérieur par trois
golfes ; celui de la Vjusa (Voioutsa), celui de la Mysakja qui se”
prolongeait presque jusqu'à Elbasan, et enfin au Nord celui des |
Tirana. |
Il suffisait d’ailleurs de jeter un coup d’œil sur la carte del :
l'Albanie pour s'apercevoir que la côte de Valona à la Buna
(Bojana), jusqu’au coude où Cvijic (13) avait décrit une déviation «
(Scharung) des plis des Dinarides, présentait tous les caractères
morphologiques d’une côte en voie de surrection. Mais le gisement
découvert par Vetters était situé assez loin à l'intérieur des“
terres, en un point où, par contre, la côte présente déjà le type«
dalmate.
Il nous a donc paru intéressant de vérifier la découverte de cet
auteur, qui n'avait encore été revue par aucun autre observateur
Ebid! Ébnier les conditions shetSenonte et l'extension pos
sible de ce gisement. ‘
À 10 km.environ de Scutari, sur la route de Potgorica quelques.
buttes témoins d'environ 20 m. de hauteur, s’adossent aux
pentes calcaires du Maranaj (Alpes rise A quelques pas
d'un han, appelé Hani Gezmës, se trouvent les deux principaux
éeere fossilifères.
La succession des couches horizontales qui forment ces col=n
lines est la suivante :
Sol prélacustre (alluvions et cordons de galets).
marnes gréseuses ocre à Pholades, 0 m. 60.
sables glauconieux, 0 m. 60.
grès à Pecten avec cailloux roulés, 1 m. 20 à 1 m. 50.
sables gris-verts très fossilifères, 1 m.
sables argileux peu fossilifères, 2 m.
grès marneux fossilifères, O0 m. 50.
banc à Ostrea lamellosa, 0 m. 90.
sable argileux gris.
d Oo R9 + >
LAC DE SCUTARI D'ALBANIE 273
Nous devons à l’obligeance de M. G.-F. Dollfus la détermina-
tion des fossiles que nous avons pu recueillir et dont la liste est
sensiblement différente de celle donnée par Vetters.
Dans l'horizon b : Ostrea lamellosa Br.*!.
Dans l'horizon c: Trochus strigosella Br., Cerithium derlonense
May. var. cf. lauro rara Sacco, Cardium edule E., Solen marginalus
PEN.
Dans l'horizon e : Natica helicina Broc., Neverila (Nalica) jose-
phina Risso *, Turilella vermicularis Broc., Strombus coronatus
Derr.*, Aporrhais Pespelecant Broc.*, Murex trunculus Risso,
Pecten (Flexopecten) inæquicostatus Lx., Pecten (Flabellipecten)
… bosniaki Srer., Lissochlamys excisa Puscn., Anomia ephippium L.,
Ostrea edulis L., Tellina incarnata L., Psammobia (Solenotellina)
Basteroti Br., Tellina ( Veronaca) planala L., Solen marginatus PEx.,
Venus gallina L., Venus (Circumphallus) plicala ? var. pliocenica
Srer., (allisla pedemontana Lx. var. gigantea Br., Gastrana fra-
qulis L., Cardium edule L.
— Dans l'horizon f : Pecten (Flabellipecten) bosniaki Srer.
Dans l'horizon q : Turitella vermicularis Broc.
Dans l'horizon h : Barnea (Pholas) candida L., Arca diluvu L.,
Pecten et Gastéropodes indéterminables.
L'ensemble de cette faune et de celle décrite par Vetters nous
permettent d'assigner comme âge aux formations e à h de Kopliku
le Pliocène supérieur, l'horizon c représenterait d’après M. Doll-
fus le Tortonien. La présence dans ce gisement de Pholades,
coquilles très fragiles, indique une mer très calme et des forma-
tions tout à fait littorales.
Celle de quelques formes saumâtres et de lits de cailloux rou-
lés rend probable la proximité d'importantes rivières. Cependant
la plupart des espèces sont franchement marines et ont été trou-
vées dans l’Albanie du Sud par Dal Piazet De Toni, ou Nowack.
On peut en déduire que les conditions de vie dans cette mer
étaient analogues à celles existant actuellement dans les Bouches
de Cattaro. £
En effet la dépression du lac de Scutari est séparée de la mer
par la chaîne monténégrine, qui se continue par le Mali Rencit
et le Mali Karkaricit, à travers lesquels la Buna s’ouvre un étroit
passage. Elle se prolonge, par contre, au SSE, comme l'avait
décrit l’un d’entre nous (5) par la vallée de la Drinasa, la
dépression de Kalmeti, et celle même du Mati où, du reste,
s'étaient propagées, sur plus de cent kilomètres, les ondes du
_… tremblement de terre de Scutari (1851). Cette dépression, d'ori-
1. Les espèces marquées d’une astérisque avaient été signalées par Vetters.
274 J. BOURCART, E. AUBERT ET L. DE CHÉTELAT
gine tectonique, a dû être remplie par la mer, au moins pa
tiellement, jusqu'à la fin du Pliocène. Elle était comparable a
canaux qui séparent les îles dalmates ou aux Bouches de Cattaro,
#4
4
BIBLIOGRAPHIE
4 Neumayr. Zur Geschichte des ôstlichen Mittelmeerbecke. Berlin 1883.
2 Suess (Ed.). Das Antlitz der Erde. T. IT. Prague 1885 (Die Adriatische,
Senkung).
3 Canavarr (M.). Osservazioni intorno all'esistenza di una ere
nel attuale bacino adriatico. Proc. Verb. Soc. Toscana di Sc. Nat.
IV, 4e' février 1885, p. 141, Pise 1885.
4 TELLINI (A), Osservazioni geologiche sulle Isole Tremiti e sull Lol
Pianosa nell’ Adriatico. Bol. del R. Comitato geol. d'Italia, xxr, p. 1
à 12, 442 à 514 (pl. 1, 1 carte). |
5 Bourcarr (Jacques). Les Confins Albanais administrés par la France ; ‘4
in-40, Delagrave 1922, pp. 89-101 et 132-142. 1
6 Coouan» Descriptions géologiques des gisements bitumifères de Sele=
nitza dans l’Albanie et de Chieri dans l'île de Zante. B.S.G.F., (2)
: XXV, pp. 71-74.
7 Boué (Ami). Der albanesiche Drin und die Geologie Albaniens..……. LE
k. k. Ak. d. Wiss., XLIX, pp. 181-185, Vienne 1864.
8 Verrers (H.). Beiträge zur geologischen Kentniss der nôrdlichen AÏBS
niens. Dk. d.k. k. AB. d. Wiss. , LXXX, pp. 202-248 (carte). Vienne
1907.
9 Verrers (H.). Vorläufiches Bericht um die Untersuchung des im Sommer | 4
1905 stattsefundenen Erdbebens von Skutari : Akad. Aneiger n° L
Vienne 1905. À
40 DE Srerant (Carlo). Géotectonique des deux versants de d'A driatt |
Ann. Soc. Géol. Belg., XXXIII, 1905-06, pp. 193-278 (carte). Bruxelles
1908. À
41 Dax Praz(G.), De Toni (A.), Azmacrà (R.). Relazione della Commissionen
per lo studio de l’Albania. Afli d. it. per il progresso delle Scienze,«
82 p. : Rome 1945. 4
142 Nowacx (Ernst). Beiträge zur Geologie von Albanien. Vol. I et II,
in-8°, Stuttgart 1922-23. US
43 Cvisié. (Jovan). Die dinarische-albanesiche Scharung. Sb. d. k. kE
Akad, d' Wiss., CX, 1, p. 31 sgg. : Vienne 1901. 4
Pour le surplus de la bibliographie voir 5.
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES (CORALLINACÉES FOSSILES
VII. MÉLOBÉSIÉES MIOCÈNES
RECUEILLIES PAR M, BOURCART EN ALBANIE
par Me Paul Lemoine.
M. Bourcart ? a recueilli de superbes échantillons de Mélobé-
siées en Albanie où des calcaires à Lithothamnium très dévelop-
… pés surmontent les marnes burdigaliennes, en différents points
en particulier sur tout le rebord de la plaine de Korça (Koritza),
à Hoshtica, Selce Siperme, dans la Mokra, dans les Malakastra
Sud, à Tirana. Ces calcaires blancs, dont le développement est
considérable puisqu'il atteint 20 m. à Mborja, 30 m. à Korça et
45 m. à Dishnica contiennent des Mélobésiées associées à des Clv-
péastres à Korça et à Mborja, et à des Clypéastres et des Pecten
… dans la région de Dishnica jusqu'au sommet de la Morova.
Ces calcaires passent latéralement à des grès encore très char-
gés de ZLithothamnium.
Les échantillons dont M. Fr m'a confié l'étude ont été
recueillis dans deux gisements : à Korça les calcaires à Mélobé-
siées, d'âge burdigalien, renferment six espèces, deux Lifhotham-
rmium : L. corallinæforme n. sp.,et L. Bourcarti n. sp. et quatre
Lithophyllum : L. prelichenoides, L. sphæroides n. sp., L. alba-
mense n. sp., L. Koritzæ n. sp. A Tirana, les couches helvé-
tiennes n'ont montré qu’une seule espèce : Lithothamnium Bour-
- cart, commune aux couches burdigaliennes.
La seule espèce signalée jusqu'ici en Albanie est le Zifhophyl-
lum Martelli Saus.#, recueilli dans le Miocène moyen de Rako-
vica; cette espèce qui forme, d’après l’auteur, des nodules de 4
“à 6 cm. de diamètre avec des tubercules de 0 em. 5 à À em. 7
paraît rappeler par son aspect extérieur les espèces Lifhotham-
nium Bourcartiet Lithophyllum albanenserecueillies par M. Bour-
“cart, mais comme l’auteur ne paraît pas vouloir communiquer
1. Note présentée à la]séance du 25 juin 1923.
2. Jacques Bourcarr. Les confins albanais administrés par la France 1916-1920.
Contributions à la géographie et à la géologie de l'Albanie moyenne. Paris, Dela-
grave, 1922, voir p. 77, 82, 95.
3. L'auteur désigne cette espèce sous le nom de Goniolithon Martelli Sas.
4. Samsoxorr-ARUFFO (CATERINA). Supra due alghe calcaree fossile della famiglia
delle Corallinacee. Rend. d. R. Accad, dei Lincei, XXIIL, ser. 5°, 2° sem., fasc. 6,
Roma, 1914.
276 MM PAUL LEMOINE
ses échantillons, n1 ses plaques minces et que À description ne 4
contient pas de renseignements sur la dimension des cellules, il.
m'est impossible de savoir si cette espèce est semblable ou non à
celles que je décris dans cette note. |
Il y aurait lieu de rechercher en Albanie des Mélobésiées dans -
les couches éocènes; M. Bourcart (p. 62) a signalé dans le Num-
mulitique de l’ Datone la présence de brèches à Lithothamnium
contenant de nombreux fragments brisés de ces Algues, associées:
à des nummulites lutétiennes, sur une épaisseur de 150 m«
D'autre part on en trouverait peut-être (Boureart, p. 62) dans 1e
calcaires à Nummulites et à Alvéolines qui, en Istrie, représentent
sans doute le Lutétien et qui correspondraient aux calcaires du
Vicentin dans lesquels Munier-Chalmas a trouvé le Lithothan=
nium bolcense. |
1) Lithothamnium corallinæforme n. sp.
Je désigne sous ce nouveau nom un échantillon, recueilli dans
le Burdigalien de
Korça, dans le but
de rappeler sa res- ”
semblance exté-
rieure avec certaines
Corallinées ; 1l'AI-
gue, formée ‘d'une
branche ramifiée,…
s'est fossilisée dans
des conditions
excellentes sans se
briser, et on observe, «
dans un même plan
une branche princi=
pale avec ses ramuifi= 4
‘0
cations latérales ;«
Fig. 1. — Lithothamnium corallinæforme c'est le premier …
(grossi une fois et demie).
exemple d’une fossi-«
lhisation aussi parfaite d'une Algue calcaire avec ramifications
Généralement, par exemple dans le calcaire de la Leitha, Iles
Algues ont été brisées en nombreux fragments dont la roche. ‘à l
est neo pétrie.
La branche principale a au maximum 5 mm. de diamètre tan | :
dis que les branches latérales n'ont que 1 mm. 5 à 2 mm.
Autour de ce bel échantillon sont d’autres branches qui ont dû
faire partie du même e massif, et qui en ont été séparées, ce sont | 4
'
CORALLINACÉES FOSSILES 271
celles-là que j'ai étudiées pour ne pas abîmer un échantillon
d'une conservation remarquable.
La structure est celle des Lithothamnium en branches ; la
branche étudiée a 1 mm. 5 de diamètre ; elle est traversée par de
très nombreuses lignes concen-
triques délimitant des zones d’ac-
croissement; les cellules ont une
forme rectangulaire-arrondie, elles
mesurent 5 à 10 y principalement
5 à 8 y de longueur et 5 à 10 y de
largeur; elles sont donc de petite
taille et leur largeur est souvent
égale ou supérieure à leur longueur. Fic. 2. — Cervures ne Lilhotham-
Par son aspect extérieur aussi RORRenTaNnEE porn
bien que par sa structure cette espèce ne rappelle aucune autre
espèce fossile.
2) Lithothamnium Bourcarti n. sp.
Cette espèce, représentée par deux échantillons recueillis dans
le Burdigalien de Korça, est une espèce formée de mamelons et
de branches; celles-ci ne paraissent pas ramifiées autant que j'ai
pu en juger; l’un des échantillons forme dans son ensemble un
massif à peu près arrondi de 5 em. xX 3 em. 1/2 et2 cm. de hau-
teur; vu de dessus on voit des mamelons ou jeunes branches de
2 à 1 mm. de diamètre souvent englobés dans la roche grise; cet
échantillon paraît entier et semble s'être fossilisé sur place ; une
section sur l’un des côtés montre qu’en certains points les mame-
lons forment une masse coalescente, tandis qu'en d’autres ils
sont séparés les uns des autres, leur diamètre est alors de 1 à
T1 millimètres.
L'autre échantillon est une roche dans laquelle on observe des
fragments de branches qui ont la même structure que les précé-
dentes et qui ont dû être séparées de leur thalle primitif avant
la fossilisation. Ces branches, englobées dans la roche, ne peuvent
pas en être détachées ; il faut se contenter d'observer celles de la
surface qui ont 6 à 9 mm. de longueur et 2 à 4 mm. de diamètre.
L'une d’elles, étudiée en section mince, est assez tortueuse,
son diamètre varie de 3 mm. 1/2 à 5 mm. 1/2.
Des fragments de branches existent dans une roche de l'Hel-
vétien de Tirana ; la plupart ont 2 à 4 mm. de diamètre ; mais
l'une d'elles, de ! em. 1/2 de longueur, mesure 8 mm. à la base et
3 mm. au sommet et a plutôt l'apparence d’une sorte de petit
mamelon,
278 MM® PAUL LEMOINE
Étant donnée l’apparence générale d’un massif de L. Bourcartiw
telle que je l’ai décrit plus haut, les sections minces peuvent,
montrer, soit la partie basilaire, crustacée, de laquelle prennent,
naissance les mamelons, soit la région dans laquelle les mame”
lons sont plus ou moins coalescents, soit enfin des mamelons ou
des branches nettement différenciées et détachées du massif
principal. E
J'ai observé dans une section la croûte basilaire composée d’un
hypothalle de 150 à 300 y d'épaisseur et d’un périthalle de 300 ps
environ; cette croûte se prolonge par d’autres épaississements de.
structure assez confuse qui indiquent la constitution de mamelons
Les sections de branches montrent la structure caractéristique
des Lithothamnium avec la
présence de nombreuses zones
d’aceroissement ; ce tissu est
: formé par le périthalle, dont
les cellules, peu régulières,«
mesurènt 5 à 17 4 de longueur,
principalement 7 à 15 p, et
5 à 12 p de largeur; mais on
observe aussi dans certaines
parties, très localisées il est
vrai, des cellules de 18 à 22 y
et même 28 y de longueur.
Une caractéristique inté-
ressante de cette espèce est,
la réapparition fréquente de.
ic. 3. — Couvre D'UNE BRANCHE DE Litho- l'hypothalle au milieu du tissu
thamnium Bourcarti. h, hypothalle ; p, périthallien à dans les ira 80
périthalle. ments de branches étudiés j'ai
souvent observé la présence de deux hypothalles ; leur épaisseur
paraît diminuer en allant vers la partie supérieure des branches
où ils ne mesurent que 25 à 40 L : les cellules subissént éga-
lement une réduction importante : leur taille normale est de 25
à 30 y, elle n’est plus alors que de 12 à 17 y. 4
Dans les branches de Korça et dans l'une de celles de Tiran
j ai observé la section de conceptacles de 280 à 350 x de dia
mètre ; et dans une branche de Koritza des conceptaeles de 100
à 1000 y. de diamètre; sans doute sont-ce là les deux sortes de”
conceptacles : à sporanges et à cystocarpes. 4
L. Bourcarti rappelle L. undulatum Car. des couches d'Acqui
(Burdigalien) en Italie, par la longueur des cellules de PhYpo=«
thalle et du périthalle el la présence des zones d'accroissement
4 %
L 2
ET!
a + 18
DL Z
CORALLINACÉES FOSSILES 279
mais les cellules sont notablement plus étroites et le tissu a un
… aspect plus régulier dans LZ. undulatum, dans lequel je n'ai pas
observé la présence d'hypothalles secondaires ; je ne connais
d'ailleurs pas l'aspect extérieur de cette dernière espèce dont
Péchantillon-type est un fragment de calcaire à Lithothamnium.
L'aspect extérieur de L. Bourcarli rappellerait celui de L. glo-
meratum Car. de l'Helvétien de Turin, mais dans cette dernière
espèce les cellules sont plus larges par rapport à la hauteur et le
e-
tissu est séparé en deux parties d'aspect différent.
3) Lithophyllum Koritzæ n. sp.
A la base d'un massif de L. Bourcarti on observe une espèce
crustacée à laquelle je donne ce nom nouveau ; la section mince
montre la présence de plusieurs thalles de cette espèce, tous peu
épais, leur épaisseur ne dépasse pas 900 4 ; chacun d'eux est
constitué par l’hypothalle et le périthalle formés tous deux de
EE À
{ Enr,
F1G. 4. — ScHÉMA DU THALLE DE Litho- F1G. 5. — CELLULES DU PÉRI-
phyllum Koritzæ. THALLE DE Lithophyllum
Koritzæ.
rangées de cellules ; l'hypothalle a une épaisseur de 80 à 175
et est formé de rangées de cellules de 20 à 32 à de longueur et
paraissent même atteindre 40 Let 8 à 12 y. de largeur ; les cellules
…. sont souvent sectionnées obliquement de sorte que leur longueur
maximum est un peu incertaine. Le périthalle montre des lignes
concentriques délimitant des couches de tissu, caractères habi-
tuel des espèces du genre ZLithothamnium.
Les cellules du périthalle disposées en rangées régulières
mesurent 8 à 18 y. de long surtout 10 à 15 y et 5 à 10 y de large.
- Des conceptacles observés en coupe mesurent 300 à 350 y de
diamètre ; leur toit montre la présence de 4 et 5 canaux ; ce
Caractère, utilisé pour définir le genre Zithothamnium, se
retrouve cependant dans quelques rares espèces de Lithophyl-
lum actuelles du groupe de Z. lichenoides.
L. Korilzæ ne se rapproche d'aucune des espèces décrites jus-
qu'ici ; mais deux sections minces du Burdigalien de France,
faites dans des échantillons provenant l’un du Burdigalien des
280 : Me PAUL LEMOINE Fo En.
&
+4
Si
environs de l'Étang de Berre (collection Collot), l'autre recueilli.
par M. Jodot dans le Burdigalien de Fos-sur-Mer, près le Portde
Bouc (Bouches- -du-Rhône) m'ont montré des thalles semblables
à ceux qui viennent d'être décrits. - 200
Lithophyllum prelichenoides Lex.
Deux fragments de roche du Burdigalien de Korça montrent.
de nombreux thalles excessivement minces, contournés, serrésel,
disposés en tous sens ; la région de la roche occupée par ces
thalles est bien délimitée ; il semble qu’elle représente l'emplas
cement d'un petit massif de feuilles, de 2 em. 1/2 >< 1 em. 4/2!
rappelant les échantillons actuels de Lithophyllum lichenoidess
qui se seraient fossilisés sur place. La roche sectionnée montre lan
section de ces thalles qui affectent des formes très HTÉSUNENEESS 5
leur longueur atteint 2 cm., leur épaisseur très faible n’est sou
vent que de 1/2 mm. et aussi elle est beaucoup plus faible. 1
encore (100 pu).
Les thalles de moins de 350 y (100 à 300 y) ne sont sé 1
ment formés que par l’hypothalle seul ; si le périthalle existe, il
n’est représenté que par quelques series à la partie supérieure
de l’hypothalle; dans des exemplaires âgés, le périthalle est
mieux développé, mais 1l ne paraît pas dépasser 100 y d'épais-
seur, L'hypothalle est formé de rangées de cellules disposées
concentriquement ; les cellules mesurent 22 à 32 p et
quelquefois 40 W ; leur largeur est de 10 à 17 et même de 20 y
Les cellules du périthalle n’ont que 7 à 10 & de longueur, plus. ‘
rarement 15 u, et 7 à 10 y de largeur. L:
La structure de cette espèce rentre dans le type de struetoe)
de l’espèce actuelle Lithophyllum lichenoides Pu.; 1l se rap=«
proche tout à fait de celle de l'espèce fossile Lithophyllum preli
chenoides décrite en 1918 de l'Aquitanien de la Martinique!
Depuis j'ai observé cette espèce dans des roches du calcaire dela
Leitha, dont M. Jodot m'a donné de beaux échantillons.
D’ one à je me rends compte qu'il est difficile d'affirmer que :
ces échantillons, de provenances diverses, font bien réellement
partie d'une même espèce qui aurait vécu deprie l’Aquitanien Jus=«
qu'au Tortonien. Aussi est-il probable qu'ils appartiennent plutôt
au même groupe d'espèces ; mais d'autre part il m'est impossibl
de séparer par des noms différents des espèces dont les caractère
anatomiques sont semblables.
1. Lemoine (Me Paur). Contributions à l'étude des Corallinacées fossiles. LHC
Corallinacées fossiles de la Martinique. B. S. G. Fr.,(3), XVII, 1917, voir p. 2624
264, fig. 8 et 0.
mètre; d'après l'aspect :1l
CORALLINACÉES FOSSILES 281
Lithophyllum sphæroides n. sp.
L'unique échantillon du Burdigalien de Koritza auquel je
“ donne ce nom est un petit massif de Lithophyllum de 2 em. X
1 em. 7 qui s est fossilisé sur place ; il est formé d'un noyau cen-
tral qui se différencie à la périphérie en un certain nombre de
branches courtes de # à 6
mm. de longueur et 2 à
3 mm. de diamètre ; l'une
d'elles se ramifie en deux
branches de 1 mm. de dia-
semble que l'échantillon
vivant devait former une
petite boule pourvue tout
autour de petites branches FiG. 6. — Aspect De Lithophyllum
divisées à leur partie supé- sphæroides (grossi une fois et demie).
rieure.
La coupe a été faite dans une branche de 7 mm. de longueur
et 2 mm. de diamètre, déta-
chée du massif principal. Les
branches sont formées par le
périthalle dont les cellules
disposées en rangées mesurent
15 à 28 y de longueur et 7 à
15 de largeur ; les cloisons
séparant les rangées de cel-
lules sont très épaisses, carac-
tère assez rare dans les espèces
fossiles ; le périthalle est tra-
versé par des lignes concen-
triques qui coincident avec
certaines des cloisons qu’elles
renforcent.
L'espèce est stérile. L'aspect
extérieur et le tissu sont très caractéristiques de cette espèce
Fic. 7. — CerLures DE L. sphæroides.
“qui ne parait se rapprocher d'aucune autre espèce fossile.
Lithophyllum (?) albanense n. sp.
L'échantillon du Burdigalien de Koritza auquel je donne le nom
de Z. albanense a l'aspect grossier d’une concréuion de 6 em. X
k em. ; il devait former une masse mamelonnée dont les nombreux
mamelons ont été rabotés par l'usure, et les interstices rem-
19 mars 1924. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XXIII. — 19,
282 Mme PAUL LEMOINE
plis par les sédiments gréseux ; vus de la surface supérieure
ces mamelons ont des formes très irrégulières, les uns arrondis,
d’autres ovales. Une coupe faite à travers les mamelons montre
une partie du tissu coupé transversalement, à cause de la forme
irrégulière des mamelons ; lé reste du tissu montre les cellules
disposées en rangées, qui mesurent 7 à 20 p >< 8 à 20 p, elles
atteignent, mais plus rarement, la longueur de 30 4 ; les cloisons,
minces, transversales, sont soudées seulement sur de faibl es
étendues, aussi la disposition en rangées n'est-elle pas aussi fraps
pante que dans les espèces typiques de Lithophyllum. Cà etlà au
milieu du tissu on observe des hÿpothalles peu épais de 80 à 1004
d'épaisseur seulement ; les cellules hypothalliennes mesurent 8 à
F1G. 8. — HyYPOTHALLE ET PÉRITHABLE F1G. 9, — CONCEPTACLES DE
DE L. albanense. L. albanense.
30 y x 9 à 12 »: elles ne sont pas disposées en rangées; pour
cette raison L. albanense doit être placé parmi les Lithophyllum
dans lesquels la structure n’est pas typique.
De nombreux conceptacles mesurent 350 à 500 y de largeur et
100 à 150 y de hauteur en coupe ; on remarque l'orifice unique
de sortie des spores. D |
CoNGLusIONS.
Les récoltes de M. Bourcart apportent une contribution
importante à nos connaissances sur la flore algologique du Mio
cène du bassin méditerranéen ; elles montrent qu'en Albamie
de même qu'en Italie et en France, les gisements miocènes
sont très riches. Malheureusement la comparaison entre Is
espèces d'Albanie et d'Italie offre beaucoup de difficultés 5 1
f
CORALLINACÉES FOSSILES 283
ainsi que Je l’ai déjà dit à diverses reprises les descriptions
“des espèces de Mélobésiées ont été souvent trop sucainctes,
et dans la description de la plupart des espèces les carac-
tères donnés par les auteurs ne sont pas ceux qui seraient
les plus intéressants à connaître pour permettre de faire entrer
ces espèces dans la classification actuelle. Aussi serait-il très
important que ces espèces soient réétudiées à nouveau de manière
à préciser leurs caractères et à éviter la création inutile d'espèces
nouvelles. Aussi suis-je très reconnaissante à l'éminent paléon-
tologiste, M. Parona, qui m'a si aimablement communiqué la
collection de M. Capeder conservée dans le beau Musée géolo-
“gique de Turin, collection qui contient en particulier des espèces
z
burdigaliennes et helvétiennes d'Italie f.
On comprend donc, d’après ce qui précède, que les comparai-
sons utiles n’ont pu être faites qu'avec les espèces de M. Capeder
pour l'Italie et avec celles de ma collection pour le Miocène de
France. |
Il faut d'abord remarquer l'absence en Albanie du genre
Archæolithothamnium et des divers genres de Corallinées :
Corallina, Amphiroa, ete. Sur les six espèces découvertes dans
le Burdigalien et l'Helvétien d'Albanie, il y en a une qui se
retrouve en Autriche (Zithophyllum prelichenoides). De plus,
deux autres espèces (Lithothamnium Bourcarti et L. Korilzae)
paraissent avoir des analogies avec des espèces italiennes et
françaises du même âge.
Il semble par contre que ces espèces d’Albanie n’ont pas d'ana-
“logie avec les espèces du Miocène de Touraine (Faluns burdiga-
“hiens et helvétiens), il y aura lieu de préciser plus tard par l'étude
de gisements intermédiaires si cette différence doit s’expliquer par
“des considérations de faciès, de province ou de température,
l. L'étude de cette intéressante collection fera l’objet d'une note ultérieure.
termes les plus anciens se rencontrent au cœur de la chaîne ‘4 À
_Pinde et des régions voisines est difficile à séparer du Crétacé à
c'est ce qui avait fait croire un moment que les calcaires à
uniforme, qui supporte le calcaire à No lue de l'Éocène
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES TERRAINS TERTIAIRES"
DE LA THESSALIE ET DE L'ÉPIRE
PAR Marius Dalloni!.
Un voyage assez rapide en haute Thessalie,à travers la cha
du Pinde et aux environs de Janina, en Épire, m'a permis
faire, en 1920, quelques observations Alec ones: elles montr
toute lrpenenne qu'aurait une étude détaillée de ces contrées
intéressantes.
Depuis les publications anciennes de Gorceix, c’est surtout
Philippson que l’on doit la plupart des renseignements conn
sur le pays que j'ai parcouru ; le savant géographe en a donné
une description remarquable où la géologie tient une large
place ; il faut citer ensuite Hilber. Les fossiles recueillis par
ces deux explorateurs ont été décrits par Oppenheim et Penecke»
Pour ce qui concerne l’Épire, M. C. Nicolesco a publié réce 1-
ment quelques indications sur le Nummulitique des environs
de Janina. D
EocÈxE.
Il se trouve que les formations nummulitiques que j'ai. étu-
diées représentent une série à peu près continue, dont s
Pinde et sur le versant épirote, les assises plus récentes éta
bien caractérisées en Thessalie. 4
Suessonien. — On sait depuis longtemps que l’Éocène al
Rudistes y renferment des Nummulites. En réalité, la limi
entre les deux terrains doit être cherchée au milieu di une puis-
sante succession de couches calcaires, qui englobe le Crétacé
supérieur et l'Éocène, jusqu’au IL fe inclusivement.
Dans la gorge profonde où coule l’Arachtos, au sud-est de
Janina, on peut examiner aisément, en descendant le formidable
sscmnennent qui surplombe la rivière, l'horizon, d’ailleurs très
moyen. Ce sont encore des calcaires massifs, à grain fin, sub
1. Note présentée à la séance du 25 juin 1923.
Æ
TERTIAIRE DE THESSALIE ET D ÉPIRE 28
eu
thographiques, susceptibles d’un beau poli; ils sont pétris de
foraminifères, de Miliolidæ notamment, avec plusieurs espèces
d'Orthophragmina, mais je n'y ai pas vu de Nummulites.
Des calcaires en bancs minces, à gros rognons de silex et
sans fossiles, succèdent aux précédents. M. Nicolesco pense
qu'ils appartiennent toujours à l’'Eocène inférieur ; je crois qu'il
ne peut y avoir aucun doute à cet égard. Des Ce à silex
se rencontrent au même niveau dans le prolongement de la
chaîne du Pinde en Albanie, en divers points de la région
“méditerranéenne et dans l'Afrique du Nord.
Lutétien. — Autour du lac de Janina, sur le bord des syn-
clinaux, à l’intérieur de la chaîne du Pinde (près de Metsovo
et sur le versant thessalien, près de Kastanya (hauteurs d'Orea
Rahi), affleurent, sous le Flysch, des calcaires blancs, crayeux,
qui contiennent en très grande abondance des Nirulités
caractéristiques de lÉgeene moyen.
L'une des espèces les plus communes est une grosse forme
granuleuse, Nummulites uroniensis Heim, mutation de Nummu-
lites aluricus Jory et Leyu ; c'est probablement celle que M.
Nicolesco a déterminé comme Nummulites perforatus et qu'il
cite en compagnie des Nummulites complanatus et Lucasi. Les
Alvéolines sont également lutétiennes. J’ai reconnu en outre :
“Orthophragminàa Archiaci Scaiums. 0. (Asterodiscus) slella Güms.
Ces calcaires sont généralement organogènes, riches en débris
de petites coquilles, notamment de foraminifères à test très
épais et en Lithothamnium ; souvent bréchiques, ils englobent
de nombreux fragments de calcaires suessoniens. Ce faciès détri-
tique si particulier est connu dans le Lutétien de l’Adriatique,
“des Alpes-Maritimes, de l'Algérie (chaîne littorale) ; il a rappelé
également à M. Douvillé celui des calcaires d'Urcuit et de Saint-
Barthélemy, dans l’Aquitaine.
Bartonien. — Les couches puissantes et d'aspect fort mono-
“tone du Flysch recouvrent partout les calcaires à Nummulites;
ce sont, le plus fréquemment, vers la base, des grès grossiers,
durs, gris bleuâtre, micacés, piquetés de points verts, alternant
avec des lits de marnes schistoïdes.
M. Nicolesco n'a eu que rarement l'occasion de remarquer
dans le Flysch, quelques restes de Nummulites et d'Orthophrag-
mines, avec spicules d'Échinides ; aussi est-il assez réservé sur
l'âge de cette formation qui, pense-t-il, représente probablement
PÉocène supérieur ; Je puis apporter quelques précisions à ce
sujet.
286 ÉQE M. DALLONT
Les foraminifères sont parfois abondants dans ces assise
mais, dans les zones très disloquées de la chaîne, écrasés et p
déterminables ; cependant, divers gisements m'ont donné
quelques formes mieux conservées. C’est ainsi que dans la haute
vallée du Metzovitikos, on peut recueillir en assez grand nombrek
Nummulites striatus BruG. Orthophragmina aË mu
Orthophragmina Chudeaui Güms. “15
ScxLUMs. O. (Asterodiscus) stella Güms
La dernière espèce est très commune ; on observe en outre
des Bryozoaires. k
Dans le col qui sépare le Kastanyotikos du haut Slam
(rivière de Malakasi) entre Kiril Repe au Nord et Eomorfi
Rahi au Sud, les couches grumeleuses du Flysch, relevées à la
verticale, do bedron la même faunule. Il s’agit là, vraisembla=
blement, du Bartonien et peuisétre de Mimrencten
Priabonien. — J'ai ioorvent dans le Flysch des environs de.
Janina un niveau très fossilifère dont la faune, extrêmement,
curieuse, paraît plus récente, bien qu'on y Bean te encore |
quelques formes archaïques. ‘
Au Sud du lac, près du village de Frastana, des marnes grises,
rognonneuses et des grès marneux à muscovite s'étendent en.
synclinal entre les calcaires à Nummulites de Kuculjos et ceux.
de la gorge d’Arta ; ce sont des couches assez tendres, ravinées
dans lesquelles un Hit de quelques centimètres d'épaisseur ma 1
donné les espèces suivantes :
Nummulites Fabian Prever. Orthophragmina varians KAUFEM
Nummulites Garnieri, pe LA Orthophragmina aspera Güms.
Harpe, formes A et B. Orthophragmina discus Rürm.
Assilina exponens Sow. O. (Asterodiscus) stellata D'ARCH
Heterostegina reliculata Rürm. ©. (Asterodiscus) furcata RütTIN
Pellatispira Madaraszi ne Hanrx. #
#5
Ces fossiles, dont l’abondance est extraordinaire et l’état de
conservation excellent, sont associés à d'autres Foraminifères,«
des polypiers, des articles d’Astérie, Bourgueticrinus, des frag= | !
ments d'Echinides, des Brachiopodes (Liothyrina, Cistella), des
Bryozoaires etc. $
La plupart indiquent un horizon très élevé de l'Eocène. Les
Nummulites sont celles du Priabonien du Vicentin, des Alpes
de l’Afrique du Nord, de l'Égypte ; Heterostegina reticulatän
Rüriv. est partout dans le même étage. Pellatispira Madanaszi
DE Hanrk., caractérise les couches de Brendola, l’Éocène supé
|
—}
TERTIAIRE DE THESSALIE ET D'ÉPIRE 28
rieur de la Sicile, de l'Olténie et dans tous les gisemenis repa-
raissent les espèces d'Orthophragmines citées plus haut ; une
seule, cependant, Orthophragmina discus Rürim, est surtout
connue comme lutétienne et, ce qui surprend encore plus, c’est
la persistance d'une Assiline, À. exponens Sow., qui, bien
qu'elle soit la plus récente du groupe, n'a pas encore été signalée
ailleurs au-dessus de l’Auversien, Cependant, il ne peut y avoir
aucun mélange à Frastana ; tous les fossiles proviennent bien
de la même assise.
M. H. Douvillé, qui a bien voulu déterminer ces Foraminifères,
estime que cette faune rappelle tout à fait celle de la partie
inférieure des couches à (Clavulina Szabôi de la Hongrie ; elle
est également très voisine de celle citée par M. Léna aux
environs de Salonique. À ce propos, M. Douvillé, qui plaçait
cette dernière un peu plus bas, se demande aujourd'hui s'il
est vraiment possible de distinguer plusieurs faunes de fora-.
minifères dans l'Éocène supérieur, les distinctions faites jusqu’à
présent ayant été surtout fondées sur des différences de faciès.
On a fait remarquer avec raison que la nature des dépôts
du Flysch corrobore le fait que des mouvements orogéniques
se produisaient à ce moment ; ils correspondent à une sédimen-
tation troublée, Danseectie et accompagnée d’une érosion
intense des premiers Hanentes de la chaîne du Pinde, C'est un
faciès de mer très peu profonde; les grès fossilifères offrent les
empreintes, ligniteuses, de fragments végétaux.
En résumé, on peut admettre qu’en Épire, au-dessus des
calcaires lutétiens à grandes Nummulites, le Flysch débute
avec l'Auversien et englobe tout Hé supérieur ; des
recherches détaillées at lants sans aucun doute, d'y déli-
miter à peu près partout et de caractériser paléontologiquement
les divers étages du Mésonummulitique.
On ne peut donc accepter l'affirmation récente de M. Bour-
cart, que « tout le Flysch du Pinde septentrional jusqu'au col
de Zygos appartient à l'Oligocène et se continue par les dépôts
analogues de l'Épire et de Albanie méridionale ». C’est vrai-
D blonent parce que le Flysch du versant épirote est, au
moins en majeure partie, plus ancien, d'âge éocène, quil est
beaucoup plus plissé et disloqué que l’'Oligocène albanais ou
celui de Thessalie.
OLIGOCÈNE
Des grès micacés en dalles et des marnes dures gréseuses à
hiéroglyphes où s’est creusée la vallée de l’Arachtos, entre
_288 M. DALLONI
Janina et Metsovo, ont été attribués à l'Oligocène, mais sans
aucune preuve; peut-être y découvrira-t-on la -base de ce
terrain. L’axe du synclinal de Dragopsa, à l'Ouest de Janima
montre une épaisseur assez faible de Flysch, probablemen À
éocène et directement recouvert par le Miocène marin.
En revanche, dans le bassin thessalien, à l'Est du Pinde, tous”
les affleurements qui présentent plus ou moins le faciès du
Flysch et où j'ai pu observer des fossiles, relèvent de la partie
supérieure du Nummulitique.
Kalabaka. — Sur la rive gauche de la vallée du Pénéos, sou
la masse puissante de conglomérats des Météores, qui s 'étagen
en bancs à peu près horizontaux, on voit apparaître dans
quelques ravins, autour de Kalabaka, des marnes gris verdâtre
foncées, à délit conchoïde, alternant avec des grès sableux
vers le haut : ces couches sont bourrées de mica détritique \
(muscovite).
Les marnes sont riches en fossiles, généralement de petite
taille, à test blanc, très friable ; aussi ne se présentent-ils sou=
vent qu'à létat fe moules. La faune comprend surtout des”
Mollusques, avec de très nombreux Ostracodes et Foraminifères .
(Miliolidæ, Operculines, Globigérines), qui piquètent la roche des
points blancs.
A la partie supérieure du premier ra vin qu'on rencontre au
Sud de Kalabaka, j'ai recueilli dans ces marnes :
Lepidocyclina dilatata Micur.
Cœnocyathus laurinensis »'Accuiarnt. E
Terebratulina tenuistriata Lyu. (variété — T. caput serpen=«
{is var. eolata Sacco). * ‘4
Spondylus bifrons Muwsr. in Goznr.
Chama granulosa D’ArcCH. 4
Pecten (Æquipecten) deletus Micur., avec plusieurs variétés.\
Pecten (Palliolum) sp., de très Betite taille. :
Crassatella sp., Lncina sp.
Cyrena valdensis ? Bouss.
Dentalium hæringense DRreGEr.
Vermelus inscriptus D'ARCH. Sp.
Teredo Artiquer: Benoist in Cossx.
Turritella incisa BroNcx.
Cerithium sp.
Scalaria (Turriscala) cf. crassitexta Sanns.
Scalaria (Turriscala) pusilla Pairippi.
Mitra sp.
Cryptoconus sp., etc.
La signification de cette faune n’est pas douteuse. Turritella 4
TERTIAIRE DE THESSALIE ET D'ÉPIRE 289
incisa BroNGN. est une espèce oligocène du Vicentin ; Vermetus
inscriptus D'ARCH., descend dans l’Auversien, mais se retrouve
dans le Priabonien et l'Oligocène ; Spondylus bifrons Muxsr.,
n'est sous sa forme typique que dans l'Éocène supérieur et
l'Oligocène, de même que Chama granulosa D'ArcH., dont le
développement principal est dans le Priabonien ; Dentalium
hæringense Drec. est oligocène dans les Basses-Alpes et le
Pyrol et Pecten deletus Micur. caractérise tous les gisements
tongriens du Piémont, de la Vénétie, des Basses-Alpes, de
PAlgérie, etc. Quant aux grandes Lépidocyclines du groupe de
— dilalata Micur., considérées comme spécialement aquitaniennes
(Wicentin, bassin de l’Aquitaine, etc.), elles débutent ailleurs
« dans le Stampien, notamment dans le bassin du Piémont et en
Algérie. C’est la première fois qu'on signale l'existence, en
Do O ?
Grèce, des Lépidocyclines, dont j'ai recueilli une autre espèce
près de Trikkala.
Je reviendrai plus loin sur la question de l’âge des marnes de
Kalabaka.
Morgani. — Les conglomérats qui surmontent ces assises se
développent largement sur la rive gauche du Pénéos. A 8 kilo-
mètres au nord de Kalabaka, on observe sous les poudingues
quelques couches de grès grossier, à grains siliceux bien roulés,
englobés dans un ciment calcaire ; la roche est micacée, marneuse
par places, elle forme quelques petites collines escarpées
dominant la rivière et traversées par la route en construction de
Kalabaka à Janina.
Près de la vallée, au voisinage du confluent du ravin de Mor-
gani, on voit s'intercaler dans ces grès quelques lits de lignite
qui ont donné lieu, il v a quelques années, à des recherches
aujourd'hui abandonnées. C’est à proximité des galeries de mine
que j'ai pu recueillir de nombreux fossiles bien conservés :
Cerithium labyrinthum Nysr., type et variété.
Cerithium moniliferum Desu.
Cerithium stampinense Cossx.
Melanopsis obesa n. sp.
D'après M. G. Dollfus, ce n’est pas du tout M. impressa KraUSs, qui
est une petite espèce à callosité peu développée, ni celle figurée sous
ce nom par Hoernes, ni M. callosa Braux in Sans. C'est peut-être la
forme figurée par G. Stefanini(Oligocène du Frioul, p.15, pl. v, fig. 15-20).
Natica crassalina Lam.
Arca (Anadara) albanica OrPPexx.
Cyrena strangulata Rover.
Cyrena sirena BRoNGx. in SAcco.
290 M. DALLONI
. Cet horizon est certainement celui de Sinou Kerasia, où Phi
lippson a signalé « au milieu d’une formation détritique trans”
œressive dont font également partie les conglomérats des)
Météores », Cerithium margaritaceum (labyrinthum), Cerithium
plicatum a Congeria Basteroti, Cythera incras- 3
sala. #
Il est également bien connu en Albanie, où M. Bourcart en:
a récemment repris l'étude; ce sont les couches à lignites de Ja
Morova, où cet auteur et M. Cossmann citent Cerithium stam=
pinense Cossm., Cerithium margaritaceum Broc., Megatylotus
Bourcarti Cossu, (Natica crassatina Lamx), Cyrena strangulata
Rover., Arca albanica OPPENH.
Partout le faciès est le même: il s ‘agit d’une formation
marine très peu profonde, au voisinage d'un estuaire. Les pou
dingues qui la surmontent indiquent, d'ailleurs, le comblement
définitif du bassin, ou du moins d’une notable partie de l’ancien
bras de mer nunmulitique. 4
Bassin de Trikkala. — En effet, plus au Sud, on ne retrouve
pas entre l'Éocène et les terrains plus récents, la masse puis
sante de conglomérats des Météores : à une dizaine de kilo
mètres au nord-est de Trikkala, près du village d'Arzant,
l'Éocène est recouvert par des bancs de grès durs, grisätres,
assez redressés, alternant avec des marnes schistoïdes par places
On peut recueillir dans les grès :
Ficula geometra Bors.
Pecten (Æquipecten) Nor thamptoni Micur.
Lepidocyclina cf. Tournoueri P. Lemoneet R. Douv.
Les Peignes sont très abondants : on sait que P. Northamptoni«
Micur. débute dans l’Aquitanien et offre son principal dévelops
pement dans les couches inférieures du Miocène ; quant à la
Lépidocycline de Trikkala, c’est une espèce de taille plus petite 4
que celle des marnes de Male et elle indiquerait également, \
d'après M. H. Douvillé, l'Aquitanien ou tout à fait la base du
Burdigalien. Ficula geometra Bons. est fréquemment citéen
dans les mêmes niveaux.
En somme, des assises que je viens de décrire sommairement,«
les plus anciennes sont certainement les marnes de Kalabaka,
dont l’âge stampien ne peut faire de doute ; elles paraissent
correspondre exactement, comme faciès et comme faune, aux
marnes à Chama granulosa p'ArcH., des confins albanais, Où
M. Bourcart a cru même pouvoir les vieillir un peu plus. 4
_ Les couches à lignite et les grès fossilifères de Morgani se
TERTIAIRE DE THESSALIE ET D'ÉPIRE 294
laceraient encore à la partie supérieure du même étage, comme
ceux de Macédoine, d’Albanie, du Vicentin (Monte Viale), dont
la faune est identique.
Le « Tongrien » de Gassino (Piémont) à Nummulites inter-
medius »'ArCH., comprend, d’après F. Sacco, des grès et con-
glomérats, parfois lignitifères, avec la faune de Morgani, alter-
nant avec des marnes qui contiennent celle de Kalabaka ; ce
.- sont bien là deux faciès du Stampien.
- Cliché Dalloni,
F1G. 1. — ConGLomÉRATs DES MÉTÉORES À KALABAKA (THESSALIE).
Les conglomérats des Météores (fig. 1), qui recouvrent les
marnes de Kalabaka et les couches de Morgani et qui se
relient étroitement, par leur base, aux unes et aux autres, se
placent bien dans l’Aquitanien, comme l'avait pensé Hilber,
qui les assimilait avec raison aux poudingues reposant sur les
couches à lignite de la Morova, en Albanie, elles-mêmes super-
posées à des marnes à Chama granulosa n'Arcn, La série est
très analogue de part et d’autre.
La région située au nord de Kalabaka était done émergée à
l'époque aquitanienne et des masses énormes de matériaux,
arrachés par l'érosion torrentielle aux montagnes voisines en
voie de surrection, s’accumulaient sur le front de la chaîne du
Pinde. La mer se retirait dans le bassin thessalien proprement
dit et y déposait, dès l’Aquitanien, des sédiments côtiers et
néritiques, auxquels succédaient d'autres formations marines
franchement miocènes.
292 M. DALLONI
FAUNE LEVANTINE DE J'ANINA.
La euvette lacustre de Janina, en Épire, est située dans une”
zone effondrée de calcaires éocènes ; on croyait Jusqu'ici qu'elles
ne présentait sur ses bords que des alluvions quaternaires, mais
j'ai pu retrouver les premiers dépôts du lac, qua sont beaucoup.
plus anciens. Ÿ
A une dizaine de kilomètres de Janina, près du village de
Kacikat, on observe des mamelons qui dominent le lac de
memes mètres ; un sentier conduisant à la berge entame lége
rement le sol, Fran de sables argileux et qui se montre, Sur
quelques sie de longueur, coment riche en colle
fossiles, d’une parfaite conservation. Au-dessus vient un banc |
de calcaire blanc, lacustre, couronnant le coteau que longe lan
route de Janina. | à
J'ai confié l'étude de cette faune intéressante à M. G. Dollfus;.
qui en a donné ici même une description paléontologique remar-,
quable ; je rappelle qu’elle comprend les espèces suivantes : î
Vivipara (Tylotoma) clathrata Desn., sp.
Vivipara Sadleri Parrsen in Neun.
Bithinia (Neumayria) Janinensis G. Dorrr.
Melania (Melanoides) Tournoueri Fueus.
Melanopsis (Canthidomus) costatus Onv.,sp.,var.orientalis Bur:
Pyrgula Brusinai Tours.
Nerita (Neritodonta) micans Gaupr. et Fisx.
Planorbis sp.
Chara sp.
Dents de Cyprinidæ.
Toutes ces formes sont très comnunes dans le gisement et il
est vraiment singulier que ce soit la première fie qu'on les 4
signale, non sene rage en Épire, mais dans les régions voisines;
il A aller s jusqu à Mégare, sur le détroit de Consthel pour les Fe
retrouver et elles sont encore inconnues en Albanie. 4
En annonçant la découverte de cette faune, j'indiquaisM
qu'elle me paraît se rapporter au Pontien supérieur ou à la
base du Pliocène, c'est-à-dire qu'elle correspondrait au début
du faciès levantin, que revêtent si souvent, dans la majeure
partie de l'Europe orientale, les formations post-sarmatiques
mais il faut reconnaître que la détermination de son âge esi…
assez épineuse.
Les conditions stratigraphiques du gisement n'apprennent k.
malheureusement que peu de choses ; les couches dont il s'agit.
reposent directement sur les calcaires à Nummulites et sont
ps -- .— To ro PC
TERTIAIRE DE THESSALIE ET D'ÉPIRE 293
isolées des autres affleurements néogènes de la région. Les
dépôts marins miocènes les plus récents de cette région sont
les marnes helvétiennes de Dragopsa, qui forment l’axe d'un
. synclinal parallèle à celui de Janina. On peut admettre qu'après
la période vindobonienne a commencé, pour cette contrée comme
pour les pays voisins, une phase d'exhaussement qui, en raison
même de son ampleur, a trouvé une contre-partie dans une
série d'affaissements locaux, grâce auxquels la mer pliocène a
pu pénétrer dans certaines fosses peu profondes et plus ou moins
allongées, comme le bras de mer corinthien, dont M. Depéret
a retracé l’histoire, ou les golfes du littoral adriatique. En géné-
ral, cette invasion marine ne s’est pas avancée très loin et les
effondrements qui se produisaient dans une zone particulière-
ment instable, à la bordure occidentale de la chaine du Pinde,
aboutirent à la formation des cuvettes lacustres du Nord de
l'Épire et d'Albanie.
A la suite de ma communication, M. J. Bourcart a émis
l'opinion que la faune de Janina est plus récente et appartient
probablement au Pliocène supérieur ; ce serait, en effet, l’âge
des argiles bleues de l'Albanie moyenne et de la Kolonia, par
où le système des lacs Dassarètes communiquait sans doute avec le
bassin de Janina-Kalivaki. Mais ces argiles ne sont pas fossilifères,
on ignore en réalité leur âge exact et rien ne prouve, d’ailleurs,
qu'elles se placent au même niveau que les couches de Janina.
Par contre, les conclusions de M. G. Dollfus tendent à vieillir
sensiblement l’âge de cette faune et, par suite, à reculer l'époque à
laquelle s’est creusé le lac de nou d’ingénieuses considérations
conduisent l'auteur à voir dans ces couches un équivalent du Méo-
tique, c'est-à-dire de la base du Pontien de l’Europe orientale.
Il n’est pas douteux que la faune à Paludines a suivi de près
la régression de la mer vindobonienne, puisque nous savons qu'au
début du Pliocène elle vivait dans tous les lacs de l’Europe,
depuis la Bresse jusqu’en Asie Mineure ; il est vraisemblable
qu'elle a commencé à s'installer un peu plus tôt ou plus tard,
suivant les lieux et les circonstances. Il sera toujours difficile
de préciser l’âge des dépôts où on la rencontre quand il s'agira
de lambeaux isolés ou de séries discontinues; tout ce qu’on peut
affirmer, c’est que le faciès levantin doit descendre, par places,
dans le Miocène supérieur.
Du reste, A. Gaudry a longuement insisté sur le fait qu’à
Pikermi les limons à D hts pontiens reposent en discordance
sur les sédiments lacustres à Melanopsis costatus Fér. et Neri-
fina micans Gauv. et Fisa. ; à Mégare et aux environs de
294 M. DALLONI
x”,
+1
Corinthe, c’est bien sur l'horizon du Plaisancien marin de Patras
que se placent, d’après M. Depéret, les assises renfermant l
iêmes fossiles et, en outre, Melania Tournoueri Fucus et les
Vivipares de Janin, [l est évident que c’est cette faune qui î
habitait les lacs de la région au moment où la mer est vente
l’envahir, au début du Pliocène ; les rapprochements sont plus s
malaisés avec Rhodes et Kos, où cette transgression ne s’est
prononcée que vers la fin de la période. À
On peut donc admettre que les couches à faciès levantin de
Janina appartiennent vraisemblablement au Miocène supérieur,
peut-être à la base du Pliocène, mais qu’elles ne Sous certaine=
ment pas plus récentes.
Je né veux pas terminer cette note sans adresser l'expressi0n
de ma gratitude à MM. H. Douvillé et G. Dollfus, qui ont bien.
voulu étudier les fossiles recueillis dans mon voyage. 1
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donnée par l'auteur dans la Revue de géologie, 1921, p. 548.
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1922, Dozrrus (G.). ue malacologique du Miocène supérieur de Janin
Le (Épire). B:S:G-F NE) XXI A0
}
295
COMPLÉMENTS A LA LITHOLOGIE DU SAHARA CENTRAL
PAR M.-E. Denaeyer !.
Les roches dont il est question ici ont été recueillies dans
PAhnet, à In Zize, dans les Tassili du Sud et le Tanezrouft
(région comprise entre Timissao et In Ouzel), dans l’Adrar des
Iforass et enfin dans l’Ahaggar.
La lithologie de ces régions a donné lieu antérieurement à
quelques travaux importants ? et l'on trouve des indications
éparses dans les nombreuses études qui ont été publiées sur le
Sahara central à.
Dans son livre consacré au Sahara soudanais, R Chudeau # a
réservé un chapitre aux roches qu'il avait rapportées de sa mis-
sion de 1905-1906. C'est une brève revue de leurs caractères les
plus essentiels, accompagnée de considérations d'ensemble sur
les provinces pétrographiques alcalines.
Ce sont les matériaux de cet explorateur — déposés par lui au
laboratoire de Minéralogie du Muséum — que M. le professeur
A. Lacroix a eu l'extrême obligeance de mettre à ma disposition
afin de les étudier de plus près. À cette collection était jointe
celle que M. N. Villatteÿ a récoltée en 1904 pendant le raid qu'il
accomplit en compagnie du général Laperrine, alors commandant
supérieur des Oasis sahariennes.
Les itinéraires des deux explorations coïncident, ou sont paral-
1. Note présentée à la séance du 25 juin 1923.
2. Li Guirzo Loan. Un contre rezzou au Hoggar. Publ. Com. Afr. fr., Rens.
colon., n° 8, Paris, 1903, pp. 267 et 268 (Notice lithologique par G.-B.-M. Fra:
MAND), — L. Genriz. Etude des roches recueillies par la Mission saharienne, in
…F. Founeau. Documents scientifiques de la Mission saharienne. Paris, 1905,
Pp.097-749. — A. Lacroix. Résultats minéralogiques et géologiques des récentes
explorations dans l'Afrique occidentale française et dans la région du Tchad.
Conférence faite le 11 mars 1905 au Muséum d'Histoire naturelle, Paris, Challa-
mel, 1905. — À. DE Romeu. Sur les roches éruptives LADPORÉPS par le capitaine Thé-
Veniaut de l'Adrar. B, Mus, Hist. Nat., XIII, n° 2, Paris, 1907, pp. 179-182. —
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‘soudanais. Paris, A. Colin, 1909, pp. 256-270. — G.-B.-M. Framanp. Recherches
géologiques et géographiques sur le Haut pays de l’Oranie et le Sahara (Thèse).
Lyon, 1911, pp. 96-105 et 747-760.
3. Voir la revue bibliographique à la fin du présent article.
4. R. Cauneau, loc. cit.
DN. Fe Du Tidikelt vers Tombouctou (Ahenet, Adrar, Hoggar et
Difedest). Mission de la Société de Géographie, du Ministère de l'instruction
publique et du Gouvernement np de l'Algérie. La Géogr., Bull. Soc. Géogr. Es
XII, 2, Paris, 1905, pp. 209-230, pl.
296 E. DENAEYER
lèles sur la grande étendue de leur parcours, depuis PAhn
jusqu’à Tit, dans l’'Ahaggar f. #0
J'ai récemment publié les conclusions générales ? de l'examen
de ces deux collections * en insistant sur les échantillons qu
m'ont paru dignes d'intérêt. Les roches du type alcalin ont fe t
l'objet d’une étude séparée *. F
Que M. Lacroix, qui a bien voulu suivre mon travail avec:
bienveillance coutumière, me permette de lui exprimer ici mes
biens vifs remerciements. :
Les régions qui nous occupent comprennent des roches gré:
nues, profondes ou intrusives, des formes filoniennes et d
lee qui émergent d’une immense étendue de schistes crista
lins : gneiss, micaschistes, amphibolites, posté quai
et cipolins.
Le socle des centres volcaniques, comme In Zize et l' Ahaggar
sont des roches éruptives anciennes, grenues, ou des schistes
cristallins ; les laves sont des Fe In Zize, des basaltes
olivine, des trachytes et des trachytes phonolitiques dans l’Aha
gar. L'existence de volcans dans l’'Ahaggar est connue depuis
ï exploration de Duveyrier. 4
Les roches éruptives grenues de l’Ahnet, des Tassili du Sud et
surtout de l’Adrar des Iforass montrent à côté de granites avec où
sans alcalins amphiboles sodiques une série continue de roches:
calco-alcalines passant à des types très riches de minéraux
colorés, tels que les orthoamphibolites et les pyroxénolites. C
roches ont subi pour la plupart des efforts orogéniques dont,
maximum d'intensité a dû porter sur l'Adrar des [forass et
l'Ahaggar. Ce sont en effet des régions surélevées, faillées et où
l’on a pu constater la présence Manille de traces de char-
riage 5. Le quartz des granites de l’Ahnet présente des extinc=
lions ‘onduleuses. Dans les autres régions, les roches granitiques.
montrent des stades d’écrasement beaucoup plus avancés : quartz
fissuré et froissé, structure en mortier avec noyaux de résistances
1. N. Vicarre, loc. cil., pl. 1, R. Cuupeau. D'In Zize à In Azaoua. La Géogr.» 3
Bull. Soc. Géogr., XV, 1, Paris, 1907, pp. 401-420, pl. v. n:
2. M.-E. Diane ER. (Séries roches recueillies par MM. Chudeau et Villatte at
le Sahara central. CR. Ac. Sc., t. 176, 1923, pp. 1073-1075. — Les roches de l'A!
des Iforass et de l'Ahaggar. CR. Ac. Sc., t 176, 1923, pp. 1161-1164.
3. Les échantillons provenant de la seconde partie de l’exploration de R: Cau-
DEAU (Aïr, Tchad, Gouré, Zinder, Niger) n'ont encore pas été examinées,.ces.
régions étant des connues par les études de MM. Huserr Lacroix, GENTIL, FRe
PENSE et GARDE.
. M. E. Devaeyer. Les roches alcalines.-du Sahara central. C. R. Congrès d
Si sav., Paris, 1923.
5, R. CaupEau. Sah. Soud., p. 6 et pl. 1x, ph. 4.
“Pic de Foum Zeggag?. Granite alcalin*.
COMPLÉMENTS À LA LITHOLOGIE DU SAHARA CENTRAL 297
… formés par les feldspaths, et enfin, dans certains cas, myloni-
“lisation complète. Recristallisées, ces roches passent à des
orthogneiss.
Le le but de grouper les renseignements lithologiques sur
des régions encore mal connues à ce point de vue, mais que les
efforts de R. Chudeau et de N. Villatte nous permettent mainte-
nant de préciser, j'a pensé qu'il serait utile de dresser, pour
chaque point visité par ces explorateurs, une liste des roches
quils y ont prélevées !. À sa suite, on trouvera une revue des
“principaux travaux qui contiennent des données lithologiques —
à l'exclusion de ceux déjà donnés comme références. Ils permet-
“tront ainsi de compléter, à certains égards, la liste ci-dessous.
RÉGION DE L'AHNET.
Origine. Echantillons.
Entre Foum Zeggag et (Granite alcalin (V.).
Aït el Kha.
“Ait el Kha$. Microgranite alcalin à micropegmatite et
4 delessite * (V.).
Oued Taoudart *. Granite écrasé et recristallisé,à amphibole( V.).
— Adrar Ahnet. Épidotite quartzeuse*.
. Sud de l’Ahnet. Gneiss à deux micas.
|
|
|
È
Sud de Tin Senasset. Granites alcalins avec ou sans microcline*.
Diorite à faciès lamprophyrique (Spessartite).
à Gabbro quartzifère à amphibole, structure
ophitique*.
Microgranites alcalins, à pâte micropegma-
tique ou microgrenue*.
Rhyolite alcaline quartzifiée*.
Andésite labradorique passant à la diabase.
Andésite quartzifère, passant parfois à la
microdiorite, à hornblendeet biotite.
Brèche volcanique.
Micaschiste.
IN Zr1ZE.
Tihimati ®. . Granite alcalin à biotite chloritisée.
1. Les échantillons de N.ViLLarTe sont désignés par la lettre (V.) et ceux qui
ont fait l’objet d'une mention spéciale dans fine ou l’autre de mes notes anté-
rieures sont marqués d'une astérique.
2. Affleurements à Fentrée de la pénéplaine archéenne.
3. Mamelons à l’est du campement RE le repérage des échantillons de
M: N. Villatte, cf. N. Viccatre, loc. cit., pl.
4. AEurements orientés lement NS à à 600 m. à l'Est du campement au
Sud d’Aït el Kha.
5. Extrémité de la chaîne orientale d'In Zize.
29 mars 1924. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXII. — 20. *
Alguelman d'In Zize.
Oued d'In Zize.
In Zize !.
Oued Tihek (Tassili tan
Adrar).
Seeb el Mohamed ?.
Oued lallaren 8.
In Ameggui t.
Oued Ilok (Adrar El
Tebel) ÿ.
Plateau de Tin Ghaor.
Entre Timissao et In
Ouzel 6.
LA EONO TE
. Sans localisation précise.
. Affleurements orientés NS.
. Affleurements presque verticaux, à proximité de l’'Oued. EL.
. Affleurements orientés NS, en saillie verticale de 2 à 3 m. d'épaisseur, ke
5 km. au nord du campement ; même roche en affleurements verticaux orientés,
NNE-SSW, un peu à l'Est d'In Ameggui.
5. Affleurements orientés NNE-SSW.
6. Sans localisation précise.
tion”.
Microgranite alcalin à PR soc
(lanéite)*.
Rhyolites alcalines, vertes ou rouges à qu
globulaire* (Chudeau et V.).
Brèche volcanique de projection*.
Diorite quartzique à hornblende et biotite:
Rhyolites alcalines.
Scorie volcanique.
Micaschiste. |
Minerai de chalcosine et d'érubescite*.
Tassizr pu Sup ET TANEZROUFT.
(Entre Timissao et In Ouzel).
Gabbro à augite et hornblende, structure.
ophitique. É
Concrétions d'oligiste dans le grès tassilien.
Amphibolite feldspathique. À
Diorite quartzique à pyroxène,leucocrate(W.}«
Rhyolite alcaline quartzifiée ( V.).
Roches à structure mylonitique (V.). |
Micaschiste noduleux* | V.). ge
Grès rouge attribué au Dévonien (V.).
Granite alcalin.
Granite monzonitique écrasé.
Diorite quartzique leucocrate.
Diorites quartziques à biotite, amphibole et ;
pyroxène; quelques-unes sont écraséert ll
Gabbros quartzifères ou quartziques à amphis
bole et pyroxène ; structure grenue*. E
Gabbro quartzifère à amphibole et pros 1
structure ophitique.
Pyroxénolite à phlogopite*.
Pyroxénite.
Épidotites quartzeuses*. <
Roche quartzifiée (granite ?). 4
1
COMPLÉMENTS A LA LITHOLOGIE DU SAHARA CENTRAL 299
ADRAR DES ÎFORASS.
In Ouzel. Granite écrasé à biotite.
Granite monzonitique à quartz froissé.
Granite écrasé et altéré.
Diorite quartzique écrasée, à biotite.
Diorite à amphibole passant à l’ortho-amphi-
| bolite.
Diorite à amphibole fibreuse*.
Gabbro à amphibole, à faciès lamprophyrique
(Spessartite).
Pyroxénolite à pléonaste (Ariégite)’.
Amphibolite feldspathique épidotifère, à
schistosité de cristallisation.
Cipolin à chondrodite (?}**.
Adrar Oued Tessamak. Granite monzonitique à biotite et quartz
froissé*.
In Fénian *. Rhyolite alcaline quartzifiée (V.).
Adrar Igherran. Granites écrasés à microcline et biotite.
R Granites alcalins écrasés, à sphène, biotite,
amphibole ou pyroxène (limite des granites
calco-alcalins)*.
Orthogneiss à microcline et biotite.
Adrar Tidjem. Granodiorites porphyroïdes, quartzifères, à
biotite, amphibole et pyroxène, passant à
la diorite micacée ; quartz froissé*.
Confluent des Oueds Rhyolite à quartz globulaire ( V.).
Igoudem et Tin Cha-
kov.
Timiaouin. Granite monzonitique à microcline et biotite*.
Granodiorite quartzifère à pyroxène et bio-
tite*.
Granodiorite à grain fin, riche en pyroxène,
à faciès de beerbachite (enclave dans la
F2 roche précédente).
| Labradorite pyroxénique.
Oued Tougcemin (ou Granite écrasé à amphibole (limite des gra-
Goucem). nites calco-alcalins)*.
Diorite oligoclasique quartzique à amphibole
et biotite, à faciès de malchite (enclave dans
le granite* ( V.).
Microgabbro augitique à olivine ; structure
ophitique.
Brèche éruptive rhyolithique à quartz globu-
laire (V.).
1. Lentille calcaire située un peu au nord d’In Ouzel,
2. Mamelons près du puits.
300
Bou Ghessa. (ou Bour-
oussa). .
Oued Tin Zaouäten!.
Oed Tin Laoua ?.
Oued Illoukam
Es Souk.
Kidal$.
Sud de l’Adrar des
Iforass.
Ones Amanat { près
- de Silet).
Oued Silet (Silet).
_E. DENAEYER
Granite alcalin à amphibole sodique,
hudsonite, et biotite*.
Granite à biotite avec enclave de granodio
quartzique très micacée, à ne
Granite normal à quartz Fes.
Granite monzonitique à à amphibole*.
Diorite à pyroxène, amphibole et biolite.
Labradorite augitique.
Pegmatites de granite ( V.).
5
Gneiss à muscovite, à faciès de ea
(2) ;
Amphibolite feldspathique schisteuse (VW:
Granite alcalin, à amphibole sodique,
hudsonite, et biotite* ( V.)
Pegmatite (V.).
Micaschiste (V.).
Pegmatite (V.). :
Brèche volcanique rhyolitique quartzifiée,
quartz globulaire (V.). :
Microgranite alcalin ordinaire à micropegm
tite et vermiculite, avec enclave homé
gène d'andésite* (communiqué par M:
BE. in Gautter). À
Granite écrasé épidotisé (communiqué pa ar
M. EF. Gautier).
Rhyolite alcaline à quartz globulaire* 2.
muniqué par M.£. F. Gauter). 14
Rhyolite alcaline à structure perlitique* (com-
muniqué par M.E.F. Gautier).
Granite écrasé, épidotisé (communiqué par
M. Combemonel, membre de la MS L
Théveniaut). 3
Microgranite alcalin à pâte micronabil 1e
(communiqué par M. Combemonel). D.
AHAGGAR.
Granite à muscovite ( V.)
Basalte labradorique à olivine *.
Scorie basaltique.
1. Le gneiss et une des pegmatites proviennent des Le de l'Oued, et +
autres échantillons, du plateau qui le domine.
2. Tous les échantillons, sauf le granite, ont été récoltés sur une colline à l Ouest
du campement.
3. Echantillons récoltés autour du massif d’'Ilebda.
4. 3 km. avant l'arrivée dans l'Oued.
5. Cette lave forme la coulée de l’Iriri =
COMPLÉMENTS À LA LITHOLOGIE DU SAHARA CENTRAL 301
Hornblendite.
Quartzite.
Hornblendite pyroxénique à plagioclase ( V.).
Dit (flancs du plateau Granite à biotite.
| situé au nord). Labradorite?.
lit (sommet de ce Basalte labradorique à olivine**.
plateau).
* Tinisi (piton au Sud de Granite écrasé avec ou sans biotite et allanite*.
RoDit). Ortho-amphibolite feldspathique.
Oued de Tit. Granite écrasé (V.).
Confluent des Oueds Microgranite calco-alcalin à biotite ; pâte
- OUutoulet Adjennar. microgrenue passant à la structure crypto-
D eines
. Tamanr, asset :
a) Coulée de Tideri. Granite écrasé et recristallisé à microcline e
4 biotite, passage au gneiss ‘*
Se Trachyte potassique 5*.
b) Coulée d'Hadrian Trachyte vacuolaire à faciès domitique 6.
Æ Trachyte phonolitique*.
+#) Basalte labradorique à olivine*.
“c) Volcan Tin Hamor. Ankaratrite limburgitique 7°.
# ; Brèche volcanique$.
d) Tin Hamor, à l’est Gabbro augitique à structure ophitique.
_ d'Hadrian. Amphibolites feldspathiques.
% Microgranite à muscovite
e) lata-n-Teg'it(au sud Diorite quartzique écrasée à biolite*.
_ de Tamanrasset). Arkose.
f) dans l'Oued. Wehrlite *.
e Trachyte quartzifère à biotite *
Basalte labradorique à olivine*.
Granite monzonitique, peu quartzique, à
microcline et muscovite.
Trachyte phonolitique à aegyrine (Sôlvsber-
gite) *
Aplite.
Diorite quartzique à amphibole, faciès lam-
prophyrique.
Amphibolite feldspathique.
mm. L. Affleurements oriensés NS, d'environ 10 m. d'épaisseur, sur la rive droite
de l’'Oued.
. 2, Lambeau détaché.
…—. 3. Coulée large de 4 à 500 m. formant le couronnement du plateau à 30 m.
k au-dessus de la vallée.
- 4. Echantillon pris au pied de la coulée.
. 5. Echantillon recueilli sur le plateau.
E. : L 6. Dans les éboulis, sous la brèche d'Elias (cf. R. Caupeau, Sahara Soudanais.
He LP 'aris, 1909; p. 43, fig. 19).
nr. Filôns verticaux.
j De. Soubassement du volcan.
F : + é ST À
3021 \ E. DENAEYER
NW del'Ahaggar : |
a) Tifedest :. Granite à microcline, biotite et muscovite”
(WP)E 4
b) Oued Tamarnak Granite, comme le préc avec débu it
d’écrasement* (V.). 4
Ahaggar ?. Microgranite. }
Microdiorite quartzifère.
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giques relevées par M. le capitaine Besset au cours de dà
tournée du commandant Laperrine au sud du Tidikelt. Appen=
dice sommaire sur la nature lithologique des échantillons
recueillis par cet officier. Bull. Com. Afr. fr., Rens. cols
n° 3, 1905, pp. 136-139. 11
1. Montagnes aux environs d’Adenak et d'Abezzou, ‘1%
2. L'origine de ces échantillons n'est pas précisée. On les mentionne ici à titre
d'indication. D, 1
COMPLÉMENTS À LA LITHOLOGIE DU SAHARA CENTRAL 303
L: Gaurier (E. F.). À travers le Sahara Français. La Géogr., Bull. Soc.
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(Mission Foureau-Lamy). La Géogr., Bull. Soc. Géogr., XIII,
Paris, 1906, pp. 30-39.
… VéLaix (Ch.). État actuel de nos connaissances sur la géologie et la géogra-
phie du Sahara. Rev. de Géogr. Paris, 1906-1907, t. I, pp.
447-517.
Vornor (Lt) et Fcamanr (G. B. M.). Notions géologiques sommaires
sur les régions traversées par M. le lieutenant Voinot. Bull.
Com. Afr. fr., Rens. colon., n° 10, p. 217, oct. 1908.
304.
SUR UN NOUVEAU GENRE DE GONIATITE : LUSITANOGE
PAR F. L. Pereira de Sousa!.
PLANCHE IX À
Dans une note que j'ai publiée en 1920?, j'ai indiqué comme
fossile caractéristique de la couche supérieure du Viséen dé
Portugal, Goniatites subcircularis ne Mirrerÿ. Ce Céphalopodes
avait 2e déjà rencontré dans l'étage de Saint-Louis (Viséen).
même assise m'a présenté des aimes plus grandes que €
espèce américaine, formes dont J'ai pu par .. suite étudier la:
ligne de suture. Ces Ammonites m'ont paru appartenir à ur a
genre nouveau pour quel je propose le nom de Lusitanoceras, à
Q
ci
“
à
très sn Dance de section circulaire. Le moulage porte, com
dans Goniatites subcircularis, quatre étranglements faisa
entre eux des angles de 90°. Ces constrictions moins sinueus
et plus profondes que dans l'espèce américaine, se prolonge
sur la face ventrale. L'ornementation consiste en outre en côtes
longitudinales (ou spirales) plus rapprochées les unes des autr
que dans Goniatites subcircularis ; parfois 1l existe aussi d
côtes transversales qui donnent au 16 un aspect réticulé.
Il me semble que ce nouveau genre doit se placer dans Le
phylum des Géphyrocératidés. Son lobe externe très large este
divisé par une selle médiane qui présente un petit lobe et unes
petite selle secondaire de chaque côté de la ligne siphonale ;
celle-ci correspond un lobe aigu. La disposition des cloisons e
la même que dans le genre Beloceras. Elle ressemble aussi à
celle du genre Timanites; elle possède en effet: une selle”
externe. ou première selle latérale (seconde dans la notation
adoptée par M. Haug); une selle latérale ; ensuite, une petit
selle auxiliaire très peu développée; en trs deux lobes laté
raux. La selle externe présente une. terminaison : acuminée,
tandis que les lobes sont arrondis, le premier latéral étant très
profond. 21
Gisement. — Le genre Lusitanoceras a été découvert dans le
grand affleurement carbonifère du Sud du Portugal, affleure
ment considéré jusqu’à présent comme datant du Culm, mais
qui doit être rapportée au Dinantien et au Moscovien. É
EXPLICATION DE LA PLANCHE IX
Lusilanoceras algarviensis n.gq.,n.Ssp. — Grandeur naturelle.
Fic. 1, 3, 4, 5, provenant de l’Algarve oriental (Cachopo)
et r1G. 2, 6 de | Algarve occidental (Algezur). — Viséen.
. Note présentée à la séance du 7 mai 1923.
: CR. Ac.Sc., t. 170,1920, p. 116.
3010 P2 SUITE. The Carboniferous ammonoids of America, p. 81. Monographs
of the United States Geol. Survey. 4
ÿ
NOTE DE F. L. Pereira de Sousa
Si 4: t XXTEL; DL IX
Bull. Soc. géol. de France
4
> L : e
Liste des Mémoires qui se vendent isolément :
4 ion à à l'étude des faunes sarmatique, ent et levantine. 11 di 152 DS 0e
19. M. Cossman. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras-
M siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl., 180p.......................
La Porovre-Harzrc. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur
… de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p...............
91. R. Zeurer. Etude sur la Due fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie-
BRERE ET ARS net ES ARE RE SR NE AA VAS Or ARTE NES
2, P. ParLARY. Sur les Moose fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de
l'Algérie. RD CE A Ur Se US NA el ET RNA RE fe) ina
G. SAN. es Ammonites pyriteuses des marnes valanginiennes du Sud-Est de
Le France (en cours). (DOME NC UE SMART EE RO LAN CAD REV
. H.-E. Sauvage. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de
Etimel ADI CLS CA LONNE) A UE SIDE AR OR RU An
26. Ch: Derérer et F. Roman. Monographie des Pectinidés néogènes de l’ Europe
et des régions voisines (1"° partie : genre Pecten) (en cours). 23 pl., 169 p..
27. . G.Dorrrus et Ph. DAUTZENBERG. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la
Loire; Description des gisements fossilifères ; Pélécypodes. 57 pl., 500 p........
28. Marcellin Boure. Le Pachyæna de Vaugirard. LA ANUS LR MES ER ERP AR
. V. PaquiEr. Les Rudistes urgoniens. 13 PL, AO DE De SEE NN PRnE rer
. Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Hippurites. 47 pl.,
“ie Lie DER AG É CROP FRS OR LT DRE EE PC EC A A APM ANTON
ETES Gaupnx. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères.
Le er PE OLA GER CAIRN EEE EEE TER AB PU A PR OURS Let IE
Paul Lexoixs et Robert Douvizzé. Sur le genre Lepidocyclina Gümpbel. 3 pl.,
Ferdinand Canv. Les Bryozoaires du Patagonien. Echelle des Bryozoaires
DUPMESSDENTANLS Der bIANeS AD CMD ANA SLR RENE NEA N RUES
34. Charles Easruax. Les types de Poissons fossiles du Monte-Bolca au Muséum
: RObistoire. AUS MOULE ET RE ONE) ne AE CAE D ER Re Eater ETES PS EE
39 MA Porovicr-Harïzec. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont
Strunga (massif de Bucegi, Roumanie). 6pl., CAE RME ARE TRE EAN PP AV TBE
. Ar. Toucas.Etudes sur la classification et l évolution des Radiolitidés. 24pl.,132 p.
Edm. Perzar et M. Cossman. rie supérieur à faciès urgonien de
route Aldis-(Gad).:9g.texte, 6 pl 42:p.12.. 4 une de
88. Charles Jacos. Etude sur AUSIQNES NA du Crétacé moyen.#/ fig., 9 pL.,
en nn nn nn nn mn nn nm mn nn nn sm nn m mm mm
À. Den Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris.
NO MP rl Linie,
P. -H. ie Etudes sur les végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin
RATER LENS RE SORA LEE PE Re ER RER SERT
1. Henri Douvizzé. Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie,
Peybre dinbiban,eb.de la Perse? pl, 84p21.11.4... Niue,
Léon PERVINQUIÈRE. Sur quelques Ammonites du Ji algérien. 7 pL., GIE
Robert Douvizé. Céphalopodes argentins. 3 pl., 24 p........................
Gustave F. Dorzrus. Les coquilles du Quaternaire marin du Sénégal. Intro-
uction géologique par A. Dererms. 4 fig., 4 pl., 72p.........................
Robert Douvizzé. Etude sur les Cardiocér aldée de Dives, Villers-sur-Mer et
Hélques autres gisements: 84 fég., 5 pl., 77 p.00 enr duueei lee dede
. Maurice Cossmanx. on à la paléontologie française des terrains
rassiques (voir mém., n°* 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonematacea, 11 pl., 264 p.
Lucien D et Jean Morezcer, Les Dasycladacées du Tertiaire parisien.
D Rs Ne AA MES Un nn tn
obert De Etudes sur les Oppellidées de Dives et Villers-sur-Mer.
D Pin 26 pirrrderennnsiteinie encens M RE CR LUE
. J. Lauperr. Les Échinides fossiles de la province de Barcelone. 9 pl., 198 p. .
25
450
4
49-50, F. Pare Sur des Robes cles e p rti de
tiaire supérieur et des couches récentes d'A 4 gypte etr
— Sur des Poissons fossiles des terrains tertiaires d' ‘eau de ce!
de France et de Suisse. 9 pl., 30 p
51. P. nc Brun, C. CHATELET et M. Cossmann. Le Barrémien Ê ieur
urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 37)14 fig., 5 pl.;\560p,
52. Henri Douvircé. Le Barrémien supérieur de Brouzet. 90 p., 4 P
A J. Repeun. Monographie du genre Lychnus. 23 p., 6 pl. ........
. J. Moxesrier. Ammonites rares Ou peu connues et Ammonites no
‘Toarcien supérieur du sud-est de l'Aveyron. DATI ERERSE
55. Maurice Cossmann. Synopsis illustré des Mollusques de T Eocène, et de
cène en Aquitaine. 220 p., 15 pl...... LADA LES HS UN Pre ETRE
56, J. Lewinskr. Monographie géologique et paléontologique. du ‘Bonon
Pologne. 110 p., 11 pl... A AS TUE SPA ERR FENTE è
DACURE Roman. Monographie de la faune des Mammifères ie M r
\ cluse), Ludien supérieur. 8 pl., 40 p....1..:. À
SET et Morezcer. Nouvelle contribution à Tétude des Da
fertiaires 271pe 22e ere NAT RER AS EE Fa NCAA
59. A. Borissiax. Sur un nouveau nie cout des Rhinocéros gigantes
l'Oligocène d'Asie, Indricotherium astaticum n. g.;, n-sp., 16p.3p F
P.Lamare. — Su quelques te de la structure du Pay
gnol.et sur le caractère ee de la. aSeUR ! eh AE
Néocrétacé de la Crimée: (Tableau)... ARR RE EM de
L. Joleaud. — Essai sur l'évolution des milieux géophysiquest el , ogéogt
phiques (A propos de la théorie de Wegener sur l'origine des con ine el
(8 cartes el figures) [Observations de MM. Louis Germain,
G.-F. Dollfus, G°! Perrier, Ch. Maure... 4 t tt
Jacques Bourcari, E. Aubert de la Rüe et L. de Chétela
sement du FH marin du lac d: Se d'Albanie.. see Ra
fossiles. VIT. Mélobésiées miocènes ce par M. Houroant e
(Onures) EE POMEREP IR RECERE FEAR EAN sédeesenetaesete
Marius Dalloni. — GRHSLUR DA l' étude des Terrains tertiaires de la 1 ù
et de l'Épire ({ figure)...... A SA Mn PS PAS
F.-L. Pereira de Sousa.
(planche IX)... MAPS See mer eee to es esinee
MACON, PROTAT FRÈRES, LMPRIMEURS. Le gérant de la Soc: Géologi
‘&
ér e, s xx. — HUE + 7-8
BULLETIN
" DE LA
DE FRANCE
| CRTTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830,
QUATRIÈME SÉRIE |: © 16
U “is Va <—
Fascicuze 7-8. | ê
‘Feuilles 20*-29. —— Planche X-XV.
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PARIS
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eb l'Agriculture. SAR dx re
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Arr. 4. — Pour faire partie de Ja Société, à} faut s'êb
une de ses séances par deux membres qui auront sign à
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ae 48. — - Chaque année, de juillet à à ovenbre Ja Sete te
‘ou plusieurs séances extraordinaires sur un à pointqui aura préalabler
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1 Arr. 53. — Un Bulletin périodique he travaux de la >:
RS gratuitement à chaque membre.
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ñ - Anr. 75. — Les auteurs peuvent faire faire à à sors foi
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peuvent être empruntés par les membres... (Service des pe
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membre pour les présenter peuvent adresser une demande l
is éxposant les titres qui ps de leur admission. Se AE AT
Fa TR
NOUVELLE | SRE
4
l'Algérie DL, 22)/D "eee FN Lion
2, H. Douvuué. Revision des Lépidocyclines, 2 pl. 49 p. RD cu
ES CAILLOUX SAHARIENS A VERMICULATIONS RADIÉES
4 PAR P. Russo!.
Les vermiculations rayonnantes trouvées sur un très grand
“nombre de cailloux façonnés par usure éolienne dans le Sahara,
“ont été comparées par O. Abel à celles obtenues par un jet de
vapeur très oblique sur des disques de colophane en rotation.
Pour intéressant que soit ce résultat expérimental, il semble
“qu'une constatation de fait indépendante du laboratoire le soit
“davantage.
— J'ai eu la bonne fortune de trouver au NE du Djebel Taghla
(4. km. S de Figuig) trois cailloux façonnés offrant des vermicu-
“lations rayonnantes à partir d'un point central et disposés cha-
“cun suivant l'agencement ci- après.
_ Sur un iron de calcaire gris noirâtre bathonien, à grain très
a, reposent des blocs éboulés provenant de bancs Je dune de
3 même calcaire. Les blocs sont placés de telle sorte que deux
dentre eux forment avec le banc sur lequel ils reposent un
angle trièdre à faces irrégulières. Le sommet de cet angle est
PT et remplacé par une ouverture très étroite (2 mm. de
arge sur 6 mm. de long) elliptique, à grand axe vertical. D'autre
Bart des accumulations de sable s eee sur les pentes de la
montagne, soumise à un régime de vents souvent intenses (8 à
20 m.) qui, quelles que soient leurs directions, tourbillonnent
violemment dans la partie de montagne que je ee Enfin
j'ai pu constater lors des vents tourbillonnants, le passage de
sable chassé avec force par le sommet tronqué du trièdre et pro-
Jeté sur un caillou situé au contact et offrant les quillochages
radiés.
… En trois points j'ai pu voir le même fait.
… Comme toutes les fois que des blocs reposent les uns sur les
autres ils forment des trièdres plus ou moins irréguliers à som-
mets tronqués, 1l peut suffire que ces trièdres set tronqués
de façon à ne laisser qu'une fine ouverture formant en quelque
sorte tuyère pour que dans des conditions convenables de vent
» de présence de sable, le guillochage radié se produise à des
milliers d'exemplaires.
…— En tous cas, il semble bien que pour les trois cailloux obser-
tés, il y ait rapport de cause à effet entre le passage de sable
la tuyère et les vermiculations rayonnantes.
ÿ
1. Note présentée à la séance du 19 novembre 1923.
—… 31 mars 1924. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIII. — 20
306
OBSERVATION SOUS-MARINE AU LARGE DE VILLARICOS.
(ESPAGNE) 1
PAR Gabriel Cornand’.
Au cours de travaux sous-marins exécutés sur la côte sud
est de l'Espagne au large de Villaricos pendant la guerre, 1l me
fut donné d'observer un phénomène de sédimentation que je
crois intéressant de signaler. 1
Je me trouvais, à 250 m. du rivage à une profondeur de
8 m. 50 sur une plage de sable fin micacé, au point 0 du profil ci-
dessous (fig. 1). J'observai en ce point sur le sable une saillie
allongée que je pris pour un bâtonnet de bois à demi enfoui.
NIVEAU TON D INTERNE EE
SS
A : a
, VAE \\Z
Nr
TA
\\\\N
A\0 MU 07 Li
AI WA
4
Fra. 1.
Ayant dégagé l’objet sur ses deux faces je vis qu'il s 'agissait
d'un mur minuscule légèrement incliné et formé d’une fine
argile colloïdale ayant la consistance du beurre et traversant
le sable à la manière d’un filon. É
Je pus constater que les parois de ce filon se prolongeaient sur
une soixantaine de centimètres en ligne droite et se perds
plus loin sous le sable. À
Or le substratum du sable (c), est constitué à 1 m. 80, en ce et
endroit par un conglomérat actuel (b), à ciment calcaire tre dur
couvrant en discordance une série de micaschistes et de quart-
zites antéprimaires (a).
Imaginons le dépôt actuel consolidé et émergé. Un sédiment
de ce genre donnerait un grès psammitique traversé par UD
ie
1. Note présentée à la séance du 5 novembre 1923.
OBSERVATION A VILLARICOS 307
- flonnet argilo-calcaire présentant toutes les apparences” d’une
- cassure avec remplissage postérieur.
… Cependant la formation de ce véritable petit dyke d'argile pré-
cédait en quelque sorte le dépôt des sables environnants. En
effet je pus observer à ce moment un léger courant qui entrai-
nait avec une grande régularité le dépôt trouble et floconneux,
- haut d'un centimètre à peine que forme généralement le contact
- de l'eau avec le fond. Ce dépôt donne l'impression d’un mucilage
fortement dilué, riche en élé-
ments planctoniques, et en
«particules argileuses et mica-
hicées.
L'explication rationnelle du
phénomène est la suivante. Les
particules argileuses colloïdales
« passant au dessus de la crête
… sont attirées et se collent sur
le petit dyke (fig. 2) d'une
“ manière continue, alors que
«les matériaux d'autre nature, plus denses, sont entraînés, fait
“qui, à première vue, semble paradoxal. L’inclinaison du filonnet
….par rapport au courant s explique ainsi tout naturellement puisque
“les particules doivent occuper une position en rapport avec les
“forces agissant sur elles. La résultante de ses forces tendait au
“point observé à un accroissement vers la droite, en descendant
» Le courant.
—… Il reste bien entendu à expliquer l'amorce du phénomène qui
“paraît inhérent au dépôt du sable et sans liaison avec une parti-
“cularité quelconque du substratum que j'ai exploré très attenti-
-— vement.
NS nie
A" D AUS FAN
308
NOUVELLES -RECHERCHES SUR LES GRAINES
DU PLIOCÈNE INFÉRIEUR DU PONT-DE-GaIL (CANT
par M Eleanor M. Reid.
TrapucrioN DE P. Marty !.
PLancxes X Er XI.
Le présent mémoire est la suite de celui qui a paru ici em
1920 (10). Ses éléments ont été extraits de quelques kilogramm
d'argile ligniteuse que m'a envoyés, en 1920, M. P. Marty:
proviennent de la fouille initiale. Depuis lors (1922), M. Mar
a fait extraire du gisement deux tonnes de sédiment fossilifèr
L'étude de ces volumineux matériaux reste à faire. On peut.
attendre un accroissement considérable de nos connaissances»
relatives à la paléontologie du Pont-de-Gail. ‘4
C’est pourquoi 1l me paraît prudent de limiter la tâche d'au-
jourd'hui à enregistrer et à décrire les espèces du second envoi
de M. Marty que je viens de déterminer. J'ajouterai quelques
considérations à celles que renferme le premier mémoire ; me
je renverrai à plus tard la discussion générale de la flore Foe
du Pont-de-Gail. |
Il eût été préférable, m'objectera-t-on, d’ajourner cette publi
cation au moment où les nouveaux matériaux auront été mise
œuvre. Je ne suis pas de cet avis. Les fossiles imprégnés de pyri
sont exposés à se désagréger et à se détruire lorsqu'ils onté
dégagés de leur gangue et desséchés, ainsi qu on est obligé de
faire pour les étudier au microscope. J’ai donc dù les étudier d
leur extraction. Et, d'autre part, il me paraît conforme aux im
rêts de la science de publier les matériaux au fur et à mesure de
leur détermination. |
Je l’ai dit : il n'entre pas dans mes intentions de discuter
les problèmes d'ordre général que pose la flore fossile en questi
Mais il est un point de méthode que je crois devoir, dès man
tenant, aborder sommairement.
On m’a donné à entendre que les graines, ainsi que les feuille
peuvent offrir une gamme étendue de variations morphologiques
si bien que l'examen, comme termes de comparaison, de colle
tions étendues de plantes vivantes, amènerait, du fait même
1. Note présentée à la séance du 25 juin 1923.
M av 2 PRO TU LA de DUNCR, MU 8
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 309
cette prétendue variabilité, à réduire le nombre des espèces fos-
- siles dont la spécification repose sur des graines.
— Suggestion fallacieuse ! Les graines des plantes ne varient pas
dans la même mesure que leurs feuilles. Peut s’en rendre compte
—_ quiconque consulte un grand herbier ou prend la peine de réu-
… nir et d'examiner au microscope une collection importante et
à judicieusement choisie de graines et de feuilles de végétaux
actuels. Stabilité d’une part ; variabilité de l'autre. Pourquoi ?
. Je l'ignore. Mais ce que je n'ignore pas, c'est que la forme de
la graine est en fonction stricte de celle de l'embryon. De même,
la structure de l’endocarpe n’est pas seulement liée à celle du
fruit ; elle l’est aussi à celle de la graine, et, par conséquent, à
celle d2 l'embryon. Or, la structure de l'embryon se montre
extraordinairement fixe.
Loin de moi la pensée qu'il n'existe aucune variation dans la
morphologie des graines. Ces variations y existent. Néanmoins,
comparées à celles des feuilles, elles sont minimes. Leur ampli-
tude diffère d'un genre à l'autre. Mais, quand il s'agit, dans un
même groupe naturel, d'espèces étroitement affines, ces varia-
tions se réduisent à peu de choses. Tel est, en dernière analyse,
ce que je conclus des observations que j'ai faites. Rarement ces
variations excèdent quelques légères différences dans la dimen-
sion moyenne ou dans le rapport de la longueur à la largeur des
graines, dans leur distorsion, due à des compressions réciproques,
dans la glyptique de leur surface, dans leur coloration — ce der-
nier caractère échappant d'ailleurs à toute appréciation lorsqu'il
sagit de graines fossiles. Mais ces variations n’en restent pas
moins confinées dans d’étroites limites ; et l’on trouve presque
toujours, à côté d'elles, comme contre-partie, un nombre de
—… caractères fixes suffisant pour permettre à un spécialiste de recon-
« naître une espèce vivante à l'examen de sa seule graine, pourvu,
bien entendu, qu'il dispose, comme termes de comparaison,
d'une collection judicieusement faite, et abondante, de graines
de la même espèce.
Dans le présent travail, dans nos mémoires antérieurs, j'en-
- tends spécialement ceux qui ont paru depuis que notre collection
« de graines s’est grandement accrue, je crois pouvoir affirmer que
«nous n'avons jamais fractionné en espèces un groupe fossile sans
avoir basé, pour le moins, chaque disjonction sur deux caractères
distinctifs, choisis parmi ceux qui, dans les espèces vivantes, se
- sont montrés comme ayant une valeur spécifique, et non indivi-
duelle seulement ; ou sans nous être assurés que nous nous
—trouvions en présence d’une gamme de variations irréductible à
FAT En
UT CU à
”
v
SUR SM EST SA Re
£ te dnS
CO ES PET SU
310 EL. M. REID
celle que nous avons observée dans les séries d'espèces étroite=
ment alliées à l'espèce critique.
Certes, toute appréciation personnelle est sujette à erreur.
Mais ce qui vient d’être exposé représente le produit des consta=
Fr.
tations sur lesquelles nous avons basé nos déterminations et les, 4
principes qui nous ont servi de fil directeur. Il n’y a pas lieu de
formuler ici, d’une façon générale, les caractères de la spécificité: ….
Dans chaque cas particulier, les motifs-pour lesquels nous avons . 14
réuni un groupe de formes en une seule espèce — vivante ou 4
fossile — ou pour lesquels nous l’avons scindé en plusieurs Li
espèces, sont exposés, au fur et à mesure des besoins, et tels
qu'ils se sont présentés à nos investigations. E 4
Dans les lignes qui précèdent, j'ai simplement tenté d'esquis=«
ser les règles fondamentales qui dirigent la spécification des 4.
Pre
graines fossiles et profité de l’occasion qui s'offrait à moi pour
indiquer aux botanistes, non spécialisés dans l’étude des graines,
la très grande valeur spécifique de ces organes. C’est précisé
ment la fixité de leurs caractères qui confère, lorsqu'il s’agit de
paléontologie végétale, tant de certitude aux déterminations
basées sur eux. 3
Les déterminations préliminaires des graines fossiles du Pont=
de-Gail ont été faites à l’aide de ma collection personnelle. Je me
permettrai de noter incidemment que, seule, la disponibilité d'une
très importante collection de termes de comparaison tirés de la
flore vivante, constamment étudiée au microscope, permet d'abor=
der l'étude des formes fossiles. Aujourd'hui, comme dans le
passé, nous nous sommes imposé la règle absolue de ne jamais
proposer une spécification de fossile sans avoir procédé à une com
paraison étendue avec nos termes de comparaison actuels, et cela
en suivant la méthode ci-dessus énoncée.
Toutefois, et si importante soit-elle, ma collection ne permet
pas de faire une étude suffisamment poussée des genres. C'est
pourquoi, après avoir procédé dans mon laboratoire aux déter=
minations préliminaires, j'ai fait à Kew les déterminations défis
nitives.
Je tiens à remercier ici le Directeur et les Assistants du jardin
et de l'herbier de cet établissement scientifique pour l’obligeance
avec laquelle ils ont facilité ma tâche.
La détermination de la variété de Najas marina étudiée plus
loin est due au D' A. B. Rendle, qui a mis sans cesse à la dis-
position de mes recherches paléontologiques sa connaissance
approfondie du genre Najas.
Enfin, les dessins, si beaux et si exacts, qui illustrent ce
Ed
+
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 341
| mémoire, sont dus à ma préparatrice, miss M. E. J. Chandler,
_ dont j'ai pu m'’assurer l'assistance grâce à une subvention de
_ l'nstitut des Recherches industrielles et scientifiques.
ListTE DES ESPÈCES
« Celles qui ont été publiées en 1920 sont marquées d'un astérique*.
el.
D 0°.
Lg
24.
Sparganium ovale E. M.
Rein.
Potamogeton sp. 1.
— sp. 2.
— Sp. 3.
== sp. À.
= Sn 0.
. Najas marina, var. inter-
media À. Br.
. Alisma gailensis sp.
9. Stratioles luberculatus E. M.
Re.
. 10. Gramineæ (Paniceæ ?)
“11. Cyperussp.(— Carex, sp. 4,
1920).
#12. Carex SHIE
De — sp. 2.
L'14 — sp. 3.
1 — Sp.
15. Æpipremnum crassum Rem,
#16. Carpinus sp.
- 17. Betula humilis Scuranx.
18 — sp. (cf. luminifera
H. Winx).
19. Alnus sp. (cf. A. cordifolia
TEN.).
20. Pilea pumila A. Gr., var
canlalensis var. nov.
M2 Pumex sp. 1.
220 — sp. 2 (ou Polygo-
num ?)
4 Polygonum Convolvulus
Lis.
24. Fagopyrum pliocenicum
E. M. Ren.
. Ranunculus qailensis E. M.
Res.
== sp. (non Ranun-
- culus).
LA Lyé
27
ss ie
. Cléomella sp.
Menispermum cantalense
E. M. Re.
. Magnolia sp. 1 (cf. M. sali-
cifolia Maxim.).
— sp. 2.
SDv8:
(cf. C:"lon-
gipes Torr.).
2. Polanisia rugosa E. M. Rem.
. Cralæqus gailensis n. sp.
— Parvicarpa n. Sp.
— anquslicarpan.sp.
— sp. 4.
. Sorbus expansa Koenxe ?
. Rubus sp.
(cf. R. villosus
An)
— occidentalis Linx
. Prunusvenosa Koeawe.
. Martyia naviculæformis
gen. nov., n. sp.
. Phellodendron ornaltum n.
sp.
. Buchanania sp., n. sp. ?
— sp.2?
. Îlex cantalensis n. sp.
. Meliosma europæa Rein.
. Vülis lanata Roxs.
— Thunberqiu Sr, e
Zucc.
— nodulosa n. sp.
. Actinidia faveolata Re.
. Hypericum cantalense sp. n.
2, Calothamnus sp.?
. Myriophyllum cylindricum
E. M. Reno.
. Acanlhopanax Rehderianus
Harws.
.« Aralia Thomsonit S&em,
. OEnanthe sp.
os TR DE RÉ A CS
PAS
312 û EL. M. REID
57. Umbelliferæ, genus? *69. Lithospermum sp.
58. Cornus sp. 70. Amethyslea cœrulea Lu
59. Primula sp. (cf. P. veris “71. Lycopus antiquus E..
Lann.). | Ripe.
*60. Primulaceæ, genus ? sp. I. 72. Galeopsis sp. ?
“61. — — sp. 2. “13. Labiateæ (Siechioideæ)
*62. Symplocos jugata E. M. nus ? |
Rein. *74. Solanum Dulcamara L NN
"63. — urceolata E. M. (var. ?). !
Rein. 75. Hyoscyamus niger Lun.
“64. — microcarpa E. *76. Veronica sp.? 4
M. Rein. *77. Sambucus pulchella Ra
65. — Sp, n. Sp. “78. Trichosanthes fragilis E.
66. Ehrelia europæa {acaminata Re. 4
RBR30S “79. Diclidocarya gihbosa E.
67. — canlalensis n. sp. Rein. 3
68. Clerodendron sp. (C. serra- 80. — globosa n. sp:
tum SPRENG ?)
SPARGANIACÉES : SPARGANIUM OVALE E. M. Re
Il a été trouvé vingt nouveaux spécimens de cette espèce 5
Les endocarpes ones sont fréquents.
POTAMOGÉTONACÉES : POTAMOGETON sp. 1.
Un fragment de cette espèce, plus grand que le spécimen ty
déerit en 1920 (10) montre une graine obovée. Longueur
1,5 mm. Une seconde graine, parfaitement intacte, mais distor=
dre et indiquant un organe plus petit que ceux qui ont fourni
les deux fragments, montre, vis-à-vis d’eux, des caractères ec
cordants. Sa cloison est très mince. La carène, qui fait déf
dans les deux spécimens brisés, va du style à la base, est ass
large, s’élargit vers la base et présente une légère crête le long
de la ligne médiane. Elle fait saillie aux deux extrémités et form
une protubérance sur chacune des deux faces latérales de la grai
POTAMOGETON sp. 5, n. sp.
Pi. X, FIG. 1.
Graines plates (peut-être par compression), arrondies, denté
le long de la marge ventrale près de la base, à cloison mince
dépressions latérales peu profondes, à contours mal défini
style ventral, très court (brisé ?) ; carène s'étendant de la b
au sommet, occupant plus de la moitié de la circonférence
l'organe, mais n'’atteignant pas le style, formant une lég
crête ; surface terne, avec de vagues dépressions allongées n
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 313
-malement à la courbe de l'organe. — Longueur : 1,1 mm.; lar-
geur : { mm.
— Cette espèce présente une certaine ressemblance avecnotre sp. 4
de 1920, mais en diffère par sa graine à cloison plus mince, avec
“style ventral et carène plus courte, n atteignant pas le style.
Les petites graines arrondies, à cloisons minces de Potamoge-
on du Pont-de-Gail (10, sp. 1, 2, 4 et 5) sont du même ordre
“de grandeur que celles de P. fenuicarpus de l'Oligocène de
… Bovey Tracey (Devonshire) (8) et d’une petite espèce Résine
découverte par miss M. E.J. Chandler dans l’Éocène de Hordle
_ (Hampshire e) et offrent des caractères similaires. Il est probable
“qu'elles représentent un groupe archaïque du genre, aujourd'hui
à peu près éteint. Le P. cristatus REGEL et Maacr, a Japon et
de la Chine, est la seule espèce vivante dans Pole nous avons
“pu trouver la même dimension et les mêmes caractères.
Li
Ÿ INAJADACÉES : N'AJAS MARINA, var. INTERMEDIA À. BR.
* Pr XSNRIG 22:
E On trouve au Pont-de-Gail de nombreux fruits de Najas
| marina, dont voici les mensurations
&
| Longueur : 3,5 mm. Largeur : 1,2 mm
Ka _ 392 » pe es
Te 2,8 » _ 12900
—— DD 0 nr DURS
Le D’ A. B. Rendle, F.R.S., qui a examiné mes échantillons,
“ma écrit : « Ils rappellent une forme plutôt petite de la variété
—intermedia, une de celles du N. marina qui sont les plus com-
…munes et dont l'aire de dispersion est des plus étendues. »
| Les fruits en question concordent avec la forme la plus
répandue dans le Reuvérien (9), à cela près que quelques spéci-
mens de Reuver montrent un tégument dur et ligneux, fréquent
“parmi les graines actuelles, mais qui n’a pas encore été constaté
| dans les fossiles du Pont-de-Gail.
"x ÉTSS
és
M,
”
&
A
ALISMACÉES : ALISMA GAILENSIS n. Sp.
E PL. X, FIG. 3
Carpellum ovale, in sectione anguste cuneatum, dorso sulca-
“Luin ; stylus apicalis, conspicuus, reflexus.
ju. Longueur : 1,5 mm. ; largeur : 0,5 mm. — Carpelle étroite-
ument ovale, étroitement cunéiforme en coupe, sillonné au dos ;
L+ Style apical, bien visible, réfléchi ; cellules de la surface plutôt
‘grandes, carrées ou polygonales, disposées en files longitudi-
— 31 mars 1923. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIII. — 2
et
314 EL. M. REID
nales, produisant une striation longitudinale, surtout à la ba
Je n'ai pu identifier ce carpelle avec aucune espèce vivante
A. tenellum Marrt., de l'Amérique du Sud présente les mêmt
dimensions, mais, en outre, trois collines dorsales, aiguë
A. reniforme Don (Europe, Indes, Afrique tropicale, Australie};«
offre le même style recourbé, mais diffère quant au resk
À. ranunculoides Linx. (Europe « et Asie septentrionale) montre
parfois un style légèrement réfléchi. D
Nous avons trouvé dans le lot du Pont-de-Gail, mais malhe
reusement perdu ensuite, deux graines d’Alisma en forme d'U
Leur dimension conconluil avec cles du carpelle et elles appar=
tenaient probablement à la même espèce que lui. La striation dun
lesta était plus grossière que dans l'organe correspondant d'A
Plantago. 4
HYDROCHARITACÉES : STRATIOTES TUBERCULATUS E. M. REID
Nous avons trouvé de nombreuses graines de cette espèce :
GRAMINÉES : PANICÉES (?)
Grande graine ovale, convexe sur ses faces dorsale et ventrale;«
légèrement aplatie au sommet ; hile arrondi; testa rude, fine=
ment strié. Appartient à une graminée et, peut-être, à la sections
des Panicées. — Longueur : 3,4 mm. ; largeur : 2,3 mm. 3
CYPERACÉES sp. (— CAREX sp. 4, de 1920).
Trois graines en parfait état et un fragment. Mensurations des«
deux graines les plus grandes :
Longueur {style inclus), 2,6 mm. ; largeur, augmentée par compres-
sion, 0,9 millimètres. 4
Longueur {style inclus), 2,6 mm. ; largeur, augmentée par compres=
sion, 0,75 millimètres.
Ces graines sont légèrement plus grandes que celles qui on
. été décrites en 1920 (10), mais, pour le reste, concordent.
Des graines de Cyperus natalensis et de C” reflemus, reçues des
ue Se la Mortola après la publication de mon mémoire d
1920 montrent une si frappante ressemblance avec celles du Pon
de-Gail qu'il me parait nécessaire de séparer celles-ci du gen
Carex pour les rattacher au genre Cyperus.
Les graines de ces espèces ont, en moyenne, une longueur de
2,15 mm., style compris, et 0,8 mm. de large. Mais, comparative
ment à la dimension du corps de la graine; le style y est pl
court que dans la forme fossile. Leurs cellules présentent
cd VS rm Sen ects LL à | On
GRAÏÎNES DU PONT-DE-GAIL 345
_ même structure hexagonale, leur cuticule le même mamelonne-
ment, formé de petits dômes percés à leur centre d'une ouverture
minuscule correspondant aux pores du fossile. De même encore,
la cuticule se détache et forme alors une pellicule blanche et
mamelonnée, telle qu'elle a été précédemment décrite (10).
Pendant mon séjour à Kew, j'ai tenté de pousser plus loin la
détermination. J'y ai trouvé beaucoup de graines ayant une forme
allongée, similaire à celle du fossile. Mais peu d’entre elles
étaient müres. Aussi ne m'est-il pas possible de dire quelles sont
les espèces vivantes qui se rapprochent le plus de celui-ci, ni si
le fossile peut être rattaché à une espèce actuelle.
CAREX sp.
Quatre mauvaises graines, dont l'une encore adhérente à son
utricule, paraissent appartenir à trois espèces du genre non
encore signalées, mais sont trop mal conservées pour prêter à
aucune description niidentification.
CYPERACEÆ : GENUS ?
Longueur : 1,2 mm. ; largeur 0,85 millimètres.
Deux graines, qui paraissent avoir été primitivement ovoïdes,
Elles montrent les restes de trois téguments superposés, un
externe, brun clair, chiffonné, probablement l’utricule; un
médian, finement mamelonné, peut-être la cuticule de la graine;
un interne, enfin, grossièrement ponctué. Rien n'indique que les
graines étaient anguleuses ni à symétrie bi ou trilatérale. Je ne
puis rien proposer au sujet de leur place systématique.
ARACÉES : ÉPIPREMNUM CRASSUM RE, var. ?
Quatre nouveaux spécimens de cette espèce ont été trouvés,
dont un parfait et deux grands fragments, complètement déve-
loppés, ainsi qu'un petit échantillon, en excellent état, mais repré-
sentant une graine avortée.
Les trois graines müres montrent des dépressions ou fossettes
disposées d’une façon irrégulièrement concentrique, ainsi qu’on
l’observe nettement dans la graine de l'actuel Æ. pinnatum. Dans
les spécimens décrits d'abord, elles étaient à peine visibles et
furent interprétées alors comme causées par la décomposition
(10). Parmi les échantillons du Reuvérien, très nombreux, 6 ou
1 seulement montrent ces fossettes, où elles sont difticilement
observables. Ce caractère dénote-t-il une variété? Je l’ignore, car
J'ai vu peu de spécimens vivants, et} parmi ces fossiles, le Pont-
st A ne Ge ou)
de-Gail n’en a livré que huit. Somme toute, et autant quon
puisse en juger, les graines du Pont-de-Gail, paraissent avoir
moins complètement mûri et durci que celles de Reuver. 4
BÉTULACÉES : BETULA HUMILIS SCHRANK
Pr. X, FIG. 4.
Samare dépourvue de son aile, subobovée, largement tronquée=
cunéiforme à la base; plus grande largeur au-dessus du milieu
de l'organe ; 2 styles, parallèles entre eux et faisant saillie à leur. 1
base; surface grossièrement striée, les stries s'infléchissant vers
le haut des marges, d'où elles s'engageaient dans les ailes. Den
celles-ci il ne subsiste que leur base, déchiquetée. 2
Longueur : 1,8 ; largeur (aile non comprise) : 1,25 mm.
Par ses caractères généraux, cette samare se place dans le 1
genre Betula. Sa dimension, sa forme obovée, celle de son style,
les caractères de la structure de sa surface concordent avec ce
qu'on observe dans l'espèce actuelle, B. humulis, qui habite
l'Europe centrale et boréale, la Sibérie, le centre et l'Est den
l'Asie etle Nord-Ouest de l'Amérique. N’en trouvant pas d'autre
qui concorde, j'ai rattaché le fossile du Pont-de-Gail à cette
espèce vivante. 4
Un second. spécimen, plus petit (longueur : 1,3 mm. ; largeur:
0,8 mm.) ressemble au premier de tous points, sauf pour BA
taille. Il appartient probablement à la même espèce.
BETuLA sp. (cf. B. LUMINIFERA H. Winx.)
Samare subovale, élancée, tronquée à la base ; 2 styles à base
proéminente, graduellement immergée dans la nucule ; surface 4
plus finement striée que dans l’espèce précédente, la striation
s’infléchissant au contact des marges supérieures ; ailes arrachées;
laissant des bords déchiquetés. — Longueur : 1,6 mm. ; lar-«
geur : 0,8 mm. 4
B. luminifera, l'espèce la plus rapprochée du fossile que j'aie
pu trouver, n’en diffère que pour avoirla majorité de ses graines
de forme obovale, bien que quelques-unes aient un contour ovale
et que j'en aie vu un ou deux, déformées par pression mutuelle,
dont le contour était à peine incurvé. Cette différence de forme
ne me permet pas d'inscrire définitivement le fossile sous le même
nom que l'espèce vivante. s
On signale, du Miocène de la France centrale, plusieurs
espèces de Betula déterminées d’après leurs feuilles. On les à rap
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 317
prochées soit de B. alba, soit de B. cylindricostachya, soit de
B. Bhojpaltra.
ALNUS CORDIFOLIA TEN.?
Base d'une écaille de strobile, décomposée par la pourri-
ture et dilacérée, à la marge supérieure, en larges bandes plates
de fibres, ainsi qu'il en advient souvent des écailles d’aulne
fossilisées. C’est une large écaille, et il est facile de se rendre
compte que, dans son intégrité, elle était de grande taille, pou-
vant atteindre la dimension de celles d'A. cordifolia. Elle est
trop large pour avoir appartenu à un Bouleau.
J'ai noté avec intérêt, après avoir écrit ces lignes, que M. P.
Marty signale À. cordifolia (5) dans le gisement de Joursac, à
peine plus ancien que celui du Pont-de-Gail.
URTICACÉES : PILEA PUMILA A. GRAY, var. CANTALENSIS, var. nOU.
Pc. X, FIG. 6.
Endocarpia illis P. pumilæ similia, sed non subslipilata,
arcleus maculosa, maculis interdum confluentibus distinguitur.
Carpelles de petite taille, ovales-cunéiformes, plats, non
substipités ; style apical; surface finement et régulièrement
ponctuée, recouverte de très nombreuses verrues, proéminentes,
sombres, souvent confluentes.
Trois spécimens donnant les mensurations suivantes :
Longueur : 1,3 mm. ; largeur : 0,8 mm.
—— 1,2mm.; — 07m
— 1 mm. ; —- 0,7 mm.
Ces graines sont si voisines de celles du P. pumila actuel
quon peut hésiter à les en séparer comme simple variété.
Toutefois, elles concordent entre elles par deux caractères qui
paraissent les distinguer de la forme vivante. Elles ne sont pas
substipitées et les verrues qui les recouvrent sont beaucoup
plus denses. Certains spécimens de la Louisiane s'en rap-
prochent, mais sans que le dernier caractère énoncé y soit aussi
accentué.
P. pumila existe dans le Pliocène supérieur de Tegelen-sur-
Meuse et dans le Pliocène moyen Castle-Eden (Durham).
POLYGONACÉES : RUMEX sp. 1.
Un petit fruit, mal conservé, paraissant avoir porté un
périanthe étroitement adhérent, similaire à celui de À. aceto-
sella, mais plus court et plus élancé que dans la graine de cette
espèce.
Longueur : 1,3 mm.; largeur- visible : 0,8 mm, l'organe étant brisé.
318 EL. M. REID
RUMEx sp. 2. 4
Un second fruit, dépouillé de son périanthe, convexement È
triangulaire, recouvert d'un enduit gris, sous lequel on distingue |
des stries momiliformes. Appartient soit au genre Rumex, SOÏt M
au genre Polygonum.
Longueur : 2 mm. ; largeur : 1,1 mm.
POoLyYGOoNUuM CONVOLYULUS Lin.
Depuis la découverte, en 1920, de P. convolvulus au Pont-de=
Gail, j'ai trouvé la mention, par Conwentz, d’une espèce fossile,
P. convolvuloides Conw. dans les couches à ambre de la Bal=«
tique (2). |
Il est très intéressant de constater l'existence d’une forme L
étroitement alliée à celle en question sur un horizon aussi
reculé que celui de l'Oligocène inférieur. |
FAGoPyruM PLIOCENICUM E. M. Re
Fruit subovale, rétréci aux deux bouts, à section triangulaire,
déformé et brisé par compression ; surface tantôt chagrinée;,
tantôt lisse ; stries divergentes près de la marge.
Longueur : 5,5 mm ; largeur: 3,25 mm.
«
Ce fruit est difficile à interpréter : il est éclaté et déformé.
Comme dimension, il est plutôt plus petit, plus étroit et plus
pointu à la base que le F. esculentum actuel. Le tégument
externe et rude, visible par places, fait penser à un périanthem
adhérent, enveloppant tout le fruit, comme nous l'avons
indiqué pour le spécimen décrit en 1920. De plus, les striesM
divergentes, visibles près d'une partie de la marge, sont sem-
blables à celles de la graine de Fagopyrum. Pau être la pel- ”
hicule externe du périanthe est-elle ici arrachée, mais il est
malaisé de trouver les rapports entre les deux téguments. Sül
s’agit bien d'une graine de Fagopyrum pliocenicum, elle ès
“lis à srande et moins élancée que le spécimen décrit d'abord
10).
… RANuUNouLACÉESs : RANUNCULUS GAILENSIS E. M. Ré
Nous avons encore trouvé 6 akènes de cette espèce. La plus«
grande mesure 1,2 mm. de longueur sur 1 mm. de large, la
ci petite 0,9 mm. de long sur 0,8 mm. de large. Un exem=
plaire ati un tégument interne très bien conservé, et libre 4
dans la cavité de l’akène. Ce tégument est brun de. de con- =
sistance moyenne et formé de cellules quadrangulaires. Il CON
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 319
corde avec le tégument interne des akènes de DETTES espèces
de Ranunculus, en particulier de À. Ficaria.
RANUNCULUS sp.
D
Deux nouveaux spécimens ont été découverts qui concordent
par leurs caractères généraux, avec le carpelle décrit en 1920
comme Ranunculus sp. (10); mais leur état de conservation
est plutôt différent. Dans l’un d'eux, le tégument externe, rude,
existe encore, montrant à sa surface de nombreux tubercules
aplatis. L'autre, brisé, montre la face interne. Celle-ci ne
concorde pas avec la structure de la partie correspondante du
genre Ranunculus, car elle est formée de cellules allongées
transversalement et disposées en rayons longitudinaux.
Je -crois m'être trompée en attribuant d’abord ce fossile au
genre Ranunculus.
MÉNISPERMACÉES : MENISPERMUM CANTALENSE E. M. Rein
Pr x RIG. 7.
Deux endocarpes en parfait état de conservation ont été
découverts. Le meilleur des deux montre, à sa base, une cavité
plus prononcée que dans aucun des spécimens précédemment
décrits. J'ajouterai que la base s'épaissit à la manière du bour-
relet basal de la graine de M. dahuricum. Ces deux caractères
augmentent la ressemblance de cette espèce avec le fossile. Mais
celui-ci n’en diffère pas moins de son congénère vivant par sa
dimension, sa glyptique plus accentuée et sa base à concavité
moins profonde.
MAGNOLIACÉES : MAGNOLIA.
La graine typique du genre magnolia présente une symétrie
approximativement bilatérale par rapport à une ligne médiane
que suit le raphé. Les graines de certaines espèces, lorsqu'elles
ne sont pas déformées par compression réciproque, sont plus
larges que longues ; c'est le cas de la plupart des formes
asiatiques. D’autres espèces (la plupart des formes américaines
sont dans ce cas) présentent une graine plus longue que
large. Certaines sont un peu aplaties en direction dorso-ven-
trale ; d'autres, au contraire, considérablement renflées. Autant
que j'ai pu en juger, les graines de la plupart des espèces
asiatiques ont un testa lisse, alors qu'il est rugueux dans la
plupart des espèces américaines. Bien qu'a symétrie primiti-
vement bilatérale, les graines contenues dans leur réceptacle
sont souvent comprimées par pression réciproque normalement
320 EL. M. REID
dd
à leurs bords contigus, de telle sorte que la symétrie initiale
disparaît. |
Je n’ai jamais observé de cas de déformation des deux faces
de la graine et, en tenant compte de la cause qui produit ces
déformations, je ne crois pas que ce cas puisse se produire. Ce
qui revient à dire qu'on ne saurait trouver de graines à symés
trie bilatérale plus longues que ne dans une espèce à
graines plus larges tue longues.
Le Pont-de-Gail m'a lise deux graines en parfait état, plus
deux grands et deux petits fragments. Tous les Has
montrent l’épaissisement interne de la cloison autour d’un large,
micropyle, très caractéristique du genre, dans les deux échan…
tillons intacts, la ie externe du mycropyle concorde éga-.
lement avec ce qu'on observe dans les graines de Magnolia. Pam
d’abord hésité à savoir si je me trouvais en présence d’une seule
espèce, de deux ou de trois. Les grands fragments appartiennent.
au type plus large que long, les deux graines complètes au type«
plus long que large: mais une de ces dernières, vue en coupes
est presque cordiforme, et l’autre à peu près plate. J'avais alors”
eu en main trop peu a termes de comparaison actuels pour.
décider si de telles variations peuvent exister dans une même,
espèce. J’en étais là quand j'ai eu la bonne fortune de recevoir.
deux excellentes récoltes de fruits et de graines de Magnolia
permettant d'apprécier clairement le mode de déformation des»
graines, sa cause et les limites dans lesquelles elle peut se pro” Ù
duire. Je dois une de ces récoltes à l'amabilité de M. Reginald
Cory, qui avait donné comme instructions à son collecteur,
M. Forrest, alors en Chine, de m'envoyer des fruits et dei
graines de ce pays. Je dois l” sais collection à M. H. W. Grigg :.
ile représente très complètement une espèce chinoise, M. Wil=
soni REHDER, et provient d'un arbre qui mürit ses Foie dans son
parc du Dessins méridional. Grâce à ces matériaux, Je rois
pouvoir, sans crainte d'erreur, décrire les graines du Pont-de
Gail comme appartenant à trois espèces différentes de Magnolia
Mais je n'ai pas cru devoir leur imposer de noms spécifiques,
et cela pour les raisons exposées à propos de chacun d'eux.
M. Marty a signalé M. acuminata du Pliocène de Las Claus
sades (4) et M. Pureat a indiqué, avec doute, l'existence d'un
Magnolia à la Mougudo (3). J'ai comparé les fossiles du Pont.
de-Gail avec les graines de l'espèce nord-américaine indiquée.
par M. Marty, mais aucune d'elles ne peut lui être attribuée
Les graines de cette dernière espèce sont corrugées longitadi
En et ne présentent pas la surface lisse de organes du
Pont-de-Gail. 4
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 321
2
: Macnozra sp. À (cf. M. saAzicIrOLIA Maxim).
Pr. X, FIG. 8:
Deux grands fragments d'une graine plus large que longue,
cordiforme, à surface finement chagrinée. Dans son intégrité,
cette graine devait mesurer : longueur: 6 mm., largeur : 1 mm.
J'ai comparé ces fragments avec de nombreuses graines de
Magnolia chinois, japonais, indiens et amé-
ricains. L'espèce à laquelle ils ressemblent le
plus comme taille, forme, texture du testa, est
le M. salicifolia Maxim; mais je n'ai eu à ma
disposition qu'une seule graine de cette der-
nière espèce, et dépouillée de son tégument
mou, externe. Elle mesure 5,5mm. de long,
sur 6,5 mm. de large; eile n’est pas acuminée er Te MAUR
Magnolia, sp. 1. —
et présente un ensellement plus marqué que Intérieur de la
dans le fossile : mais la forme plus aplatie sraine. — %*31/2.
de ce dernier peut tenir à la compression.
Le M. salicifolia est une espèce montagnarde du Japon. Le
professeur Sargent nous apprend qu'elle est commune sur le
Mont Hatkoda, dans les endroits humides, à une altitude de
700 à 1000 m. au-dessus du niveau de la mer.
Je n’ai pas spécifié le fossile parce que je ne suis pas certaine
qu'il puisse être, ou non, rattaché à l'espèce vivante.
MAGNOLIA sp. 2.
Pr X, FIG. 9:
Graine oblongue, cordiforme, aplatie, portant un raphé médian
net : surface très finement variolée (fig. 2).
Longueur : 7mm. ; largeur : 4 mm. La surface de cette graine
ressemble à celle de la précédente, mais sa forme
D D est très différente.
3 Pour les motifs que ja exposés aux considé-
Mic. 2. — Couvre tions générales je ne crois pas pouvoir placer
Dénsvensare pe LAVIONS, n£ a J SE b : L
La Graine pe les deux fossiles dans la même espèce.
mo sp. 2 Mais il me paraît prudent d'attendre l'examen
ne d'autres spécimens avant de donner un nom
spécifique à la graine en question. On peut espérer qu'ils nous
seront fournis par les nouveaux envois qui nous seront faits
du Pont-de-Gail.
MAGNOLIA sp. 3.
PL. X, FIG. 10.
Graine oblongue, obovée, à symétrie bilatérale, cordiforme
en coupe (fig. 3). — Longueur : 5,15 mm. ; largeur : 2 5 mm. ;
Ps _ ?
322 EL. M. REID
ne se prêtent pas à une déformation bisymétrique, tp
tion indiquée plus haut ne peut tenir. |
Par sa forme, la graine en question ressemble
à celles des Mangletia, genre qui diffère du Magnolia
pas le fait que son carpelle, au lieu de ne renfermem
que deux graines, en contient 6 ou plus ; mais son
micropyle paraît bien être celui d’un Magnoliaetw
Fi. 3.- Cours non d'un Mangletia. Dans ce dernier genre, en effet,
Hana autant que j'aie pu en juger à Kew, le micropyle
RAS SAR consiste en un simple trou et non en un tampon de
Magnoliasp. structure compliquée, comme chez les Magnolia
Sr Pour procéder à la détermination de ce fossile, il
faut, comme pour le précédent, attendre la récolte de plus
amples matériaux.
_ CAPPARIDAGÉES : CLEOMELLA n. Sp. (cf. C. LONGIPES Torr.).
Ps. X, r1G. 11,12.
Graine légèrement brisée et froissée, campylotrope, ronde, un.
peu comprimée ; micropyle circulaire, en connexion avec une.
fente germinative qui atteint presque le milieu de la graine, ets
se termine à l'extrémité épaissie de la graine qui dents le LIN 4
Tégument formé de trois tuniques dont deux sont conservées
la troisième, l’externe, n'étant plus indiquée que par les impres-
sions qu'ont laissées ses cellules ; assise moyenne d'un brun,
clair, à petites cellules carrées ; superposées à celles-ci, on peut
observe surtout au milieu de la graine, au-dessus du condyle
les impressions de grandes Ce lies lesquelles repré
sentent la tunique res l'interne Dlancie luisante, formée
de petites mailles fermées. — Diamètre : 2 mm.
Cette graine est très voisine de celles de Cleomella longipes\
Torr. La dimension et la structure des cellules concordent. Ban
seule différence est l'absence, sur le fossile, du large anneau
hilaire visible chez C. longipes. Il serait désirable que de nou
veaux spécimens du Pont-de-Gail permettent de décider s’il s'agit
icl a un accident de fossilisation ou d une dise spécifiques
de l'Amérique occidentale.
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 3923
ROSACÉES : CRATÆGUS.
|
|
| Les carpelles de cratægus diffèrent de celles de Cotoneaster de
Ja façon suivante
| Chez Cotoneaster, le hile est basal ; chez Cratæqus, il est
ventral ou basi-ventral. Chez Coloneaster, l'arille rude, adhé-
rent, est confiné au dos du carpelle. Chez Cratæqgus, il se pro-
Jonge plus ou moins sur les faces latérales. Chez Cotoneaster,
le style, bien que terminant la face ventrale, est plus ou moins
…recourbé sous l’apex, généralement gibbeux, de façon à ne faire
“que rarement saillie au-dessus du see du carpelle. Chez
“Cratæqus, 1 est proéminent et apical à la marge ventrale.
De toutes façons les caractères de l'espèce un Pont-de-Gail
“concordent mieux avec ceux des Cratæqus qu'avec ceux des
“Cotoneaster. C'est pourquoi je l'ai attribué au premier de ces
“deux genres.
Trois espèces du genre ont été signalées dans le Pliocène
moyen de Castle Eden et une l’a été au Pliocène inférieur de
_Reuver.
Les endocarpes du Pont-de-Gail sont difficiles à interpréter.
“Ils sont presque toujours fortement comprimés ; aussi leurs
caractères restent-ils obscurs et exigent-ils une étude minutieuse.
Mais, parmi ces caractères, il en est quatre qui semblent nette-
_ ment Tite et auxquels j'attribue une valeur spécifique,
_bien que je n’aie pas donné de nom spécifique à l'une des formes
“distinctes qu'ils dénotent. Quelques spécimens douteux
“paraissent ne pas concorder avec les précédents, mais je ne
“saurais dire sil s'agit d'espèces réellement distinctes ou de
dhfférences provenant de leur mauvaise conservation. Je les ai
donc réservés pour plus tard, dans l'espoir que de nouvelles
récoltes permettront de trancher la question.
On a signalé à Niac Cratæqus oxyacanthoides Gœpp.,mais
aucun des fossiles du Pont-de-Gail ne ressemble à C. orya-
cantha. Cotoneaster arvernensis LAURENT (cf. C. vulgaris Lanpz.)
à été trouvé à la Mougudo. C'est de cette espèce que je rap-
proche le C. sp. 4.
CRATÆGUS GAILENSIS nn. Sp.
Prec 18; 14
Carpella 5, parva, semi-obovala, prope medium latissima,
apice leviter gibbosa, margine ventrali recta ; stylus brevis,
viæ patens.
Cinq graines dans la baie, petites, semi-obovées, plus larges
vers le milieu, parfois avec une grande dépression peu pro-
324
fonde au milieu du dos ; apex à peine renflé, ou même apl
Marge ventrale réa tliene avec une forte côte marginale te
minée par un style épais, peu distinct ; hile basi-ventral ; zoné
de contact des téguments libre et cdhérent, peu nette, attcignant
à peu près le 1/7 de l’apex sur la face deneaie nos moins,
mais parfois aussi 1/4 de sa longueur ; arille libre lisse, arille
adhérent rude, se prolongeant peu sur les faces Éaiee. 3
Un carpelle brisé montre un fragment de graine à cellules
quadrangulaires, épaissement cloisonnées, caractère qui cons
corde avec ceux des espèces vivantes du genre. — Longueur
moyenne : 2,5 mm. ; largeur moyenne : 1,3 mm. 4
Cette espèce paraît variable, la principale variation résidant
dans la zone de jonction des arilles libre et adhérent. Bi
que ce soit là un caractère légèrement variable dans les espè
vivantes, chez aucune d'entre elles je ne l'ai vu aussi étendu
que dans les fossiles du Pont-de-Gail. Mais, de par ailleurs;
les autres caractères concordant, il paraît impossible de scind
sur un seul caractère sujet à variations des espèces ou même
des variétés, parmi lesquelles il faudrait en distinguer, dans cê
cas, pneus — 13 exemplaires. |
CRATÆGUS PARVICARPA n..Sp.
PL. X, r16.-15, 16, 17.
Carpella 5, minima, basi ventricosa, superne triangularia,
margine ventrali recta vel leviter convexa ; stylus apicalis,
patens. Ë
Cinq carpelles, très petits, larges, ventrus à la base (arille
fixe), triangulaires au sommet (arille libre), surface dorsale con
vexe ; marge ventrale droite ou légèrement incurvée, terminée
par un style court, apical, bien visible, hile basi-ventral ; ; jonc
tion des deux arilles de la face danse à ‘opérant à peu près au
milieu de la longueur de la graine ; arille libre lisse, arille
adhérent rude. Le
Les graines comprimées dans ditférentes directions, ce qui
indique qu'elles étaient très renflées et pouvaient se trouver
les unes par rapport aux autres, dans plusieurs sens. — Eons
gueur : de 2mm. à 1,75 mm. race : de 1,4mm. à 1,3mm
Parmi les aériens malle, un étroit endocarpe semble,
à première vue, dénoter une tire espèce; mais comme les
espèces nes offrent des variations analogues, comme, à tous,
autres égards, il concorde avec le type, tout porte à croire
qu'il appartient à celui-ci. 4
Je n’ai pu trouver d'espèce vivante de Cratæqus à graines,
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 325
aussi petites. Celle qui s'en rapproche le plus comme taille
est le Cralægus (Pyracantha) crenulata, var. yunnanensis,
dont les carpelles ont de 2 mm. à 2,5 mm. de long. Je n'ai pas
vu non plus d'espèces vivantes du genre ayant des graines
“aussi rétrécies, aussi triangulaire au sommet, ni aussi si ven-
trues à la base. Au point de vue de ce dernier caractère, c'est
Cratægus pyracantha qui s'en rapproche le plus. Les espèces
fossiles de Castle Eden et de Reuver sont toutes considérable-
ment plus grandes.
- La Re très ventrue de la graine de l'espèce du Pont-de-
Gail et sa petite taille sont de nature à la rapprocher de C. pyra-
“Gantha. 11 convient de noter que Saporta a décrit P. palæo-
| pyracantha (feuilles) de l’Oligocène du Bois-d’Asson et de
Marseille.
4 CRATÆGUS ANGUSTICARPA n. Sp.
Pre. X,' FIG. 18.
“ Carpella 2, angusta, elongala, in medio latissima, in area
. eonspicue contracla, margine ventrali recta ; stylus
épicalis.
- Cinq carpelles dans la baie, allongés, rétrécis aux deux bouts
| à nettement contractés au-dessus de l'arille libre, aplatis au
Sommet ; jonction des deux arilles à environ 1/3 de l'apex ;
anille libre lisse, arille adhérent à peine rude et se prolongeant
“peu sur la surface ventrale ; marge ventrale droite, dépourvue
de la forte côte Observable ins la graine du C. gailensis ;
style (brisé) apical ; hile subbasal. — Longueur : 3,5 mm. :
Lrgeur : 1,5mm.
Cet échantillon est bien mieux conservé que les précédents,
métant pas écrasé.
Ÿ CRATÆGUS sp. 4, n. sp.
( Pr. X, FIG. 16.
_— Ge carpelle paraît avoir appartenu à une baie tricarpellée, I]
est très dilacéré. Il est un peu contracté
au-dessus de l’arille libre qui rejoint l’arille
adhérente à Su on 1/3 de l'apex, sur la face
dorsale (fig. 4 ). Le style est apical et court
| (ou brisé ?) ; hile basi-ventral.
Le spécimen en question n'est pas assez
bon pour être spécifié. Il a une ressemblance
_ Superficielle avec les graines de Cotoneaster
vulgaris Linpc., auquel l’espèce fossile C. RENE |
ahvernensis LAURENT est étroitement alliée ns Ée pri
(3, p. 184-186). Mais il diffère essentiel- l'endocarpe. — x 5.
|
326 EU. VNM: -REID
lement de C. vulgaris par son style apical et non profondém
déjeté et en ne montrant pas la même surface en impression
digitale. À
SORBUS EXPANSA KŒuHNE ? ;
PL. X, rIG-20.
Graine petite, obovée, finement variolée. — Longueur : 3 m
largeur : 1,5 mm.
Cette graine est plus petite et plus finement variolée qt
celles de S. aucuparia, laquelle est la seule espèce européen
qui puisse lui être comparée par la taille. S. expansa, espèces,
chinoise, a des graines qui lui ressemblent exactement par tous
leurs Caracteses. Je dois pourtant faire observer que la mêm
section renferme, en Chine, deux ou trois autres espèces
petits fruits que je n’ai pu examiner. La comparaison avec e
faisant défaut, ce n’est qu'avec un point de doute que Je rap
porte l'espèce du Pont-de-Gail à S. expansa, laquelle est un.
arbre du Houpé occidental.
S. äâria a été signalé dans le Miocène supérieur de Joursac |
Rugcs (cf. R. viLLosus Aur.).
PL. X, r1G. 21.
Graine subovale, légèrement brisée au bord ventral ; fo
settes grandes et profondes, nettement allongées vers l’'ap
avec des sillons étroits, dichotomes, qui Jaillissent brusqueme
du bord dorsal, large et plat, bord dorsal marqué par
délicate striation rayonnante et quelques aiguillons jaillissa
des côtes centrales ; hile basi-ventral. — Longueur : 2,7 mm
largeur : 1,5 mm.
La seule espèce vivante présentant les mêmes caractèr
généraux que Jai pu découvrir est À. villosus Arr., de à
partie orientale de l'Amérique du Nord. É
Les graines de À. villosus ont la même dimension, en général
la même marge étroite, en boudin, avec fines . radiantes
des fossettes du même aspect, à ceci près qu'elles sont mon
nombreuses et s'étendent moins loin vers l'apex. |
Un second exemplaire, entier, obové, un peu plus peb
(longueur : 2 mm. ; largeur : 1,5mm.), mais plus comprimé
moins bien conservé, paraît appartenir à la même espèce e
par la forme et son fin variolage concorde mieux avec À
graines typiques de À. villosus,
Le premier spécimen décrit a été, après avoir été étudié
dessiné, accidentellement brisé et en partie perdu ; seul le hile
a pu être conservé.
_
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 327
RUBUS OCCIDENTALIS LinN.
PHP MEIG.:929:
Graine presque en forme de croissant; fossettes couvrant
toute la surface, petites et à peu près Uniformes. mais allongées
transversalement au hile et radialement par nent rer
dorsal ; hile basi-ventral. — Longueur: 1,8 mm. ; largeur :
1,3 mm.
J'ai trouvé tous les caractères de ce fossile dans des échan-
“illons de À. occidentalis Linn. et un de ceux de ma collection
men diffère que par ce fait que les fossettes, au voisinage du
“hile, sont moins allongées en travers.
Quand il s'est agi de la détermination de cette espèce et de
la précédente, grâce à la riche collection de fruits de l’herbier
de Kew, j'ai pu les comparer avec à peu près tous les Rubus
connus. À, occidentalis possède une vaste aire de dispersion
dans l'Amérique du Nord, du Canada au Mexique et jusqu'à
l'Amérique centrale.
PRUNUS VENOSA KŒHNE ?
Pc. X, FIG. 23,
Endocarpe de petite taille, ovale, pointu au sommet ; orne-
mentation de la surface peu apparente, sauf dans la région du
raphé, marquée par une large bande de côtes parallèles, ayant
|
|
Ù
|
|
l'aspect d’une filoche et d’où jaillit une côte latérale, bien mar-
“quée, en forme de voûte. — Longueur : 5,5 mm. ; largeur :
4,5 millimètres.
On ne trouve pas d'endocarpe aussi petit parmi les fruits des
espèces européennes, mais 1l en existe dans les espèces chinoises
“et nord-américaines, la plus voisine, à ce point de vue, étant
P. venosa Kœuwe (sec. Padus). Cette espèce concorde avec le fos-
ile comme taille et forme, par les côtes de son raphé et sa voûte
latérale, ainsi que par rte finement granulée. Il est probable
que la graine fossile peut lui être eh mais, pour l'affirmer,
il serait à désirer d’avoir affaire à une graine non écrasée.
P. venosa habite le Houpé occidental, en Chine.
LeGumINgusEs : MARTYIA NAVICULÆFORMIS nOv., gen. n. Sp.
Semen albuminosum, semi-lenticulare testa incrassata, osseum,
hilo ligulato, micropyla prope marginis ventralis rectæ basem
posita ; radicula digitaliformis, curvala, haud inter cotyledoni-
bus posita sed eminens.
En 1920, j'ai décrit et figuré un unique spécimen d'une graine
328.
(10, p. 69, 70, pl. ir, fig. 29, a, b) que j'ai attribuée à la famille
des Lenminenes. Dee plusieurs belles graines de cette.
espèce ont été recueillies, ce qui permet de faire une étude com-
plète de leur anatomie. rs à ce supplément d'information
J'ai modifié comme suit ma description originale (fig. 5). L
Graine albuminée, semi-lenticulairés
portant un léger bec au micropyle
bord dorsal présentant une courbure
régulière et convexe : bord ventral à
peu près droit et occupé, sur toute sam
longueur, par le hile en forme de lan
Fig. 5 a. — Courrroxerrunixaze guette (h.) ; micropyle (m.) ventral«
DE LA GRAINE DE Marfyia nati- Situé près de l'extrémité du bordreet=
culæformis. — h, hile. m, .. Ê : ï
micropyle. rad, chambre radis ligne, béant (peut-être pan Suite denss
culaire. f, foramen. c, cavité décomposition de l'organe), en contact
s ris so end, aveclehile et pénétrant dans lachambren
radiculaire, courbe, tubulaire (rad)
située au sommet du bord ventral ; chambre radiculaire com
muniquant avec la cavité de la graine au ‘sommet du bord.
ventral par un large foramen arrondi (f.) formé par un étrangle
ment annulaire et bien prononcé de la cavité, dû à un épaississementM
circulaire et interne, en forme de bourrelet, du testa ; cavité
de la graine grande, simple, entièrement tapissée par l'endo=
sperme qui se moule exactement surelle ; chalaze basi-ventrale
(ch.); testa très épais et dur, très épaissi à l'intérieur le longs
du bord ventral, au-dessous du hile, finement granulé au
dehors, formé de nombreuses couches de très petites celluless«
les couches externes formant une mince écorce de structure
peu distincte mais montrant parfois de petités protubérances en
corniche peu accentuées, au bord des cassures du testa ; couches
internes formées de (ras petites cellules han, vers law
périphérie, une disposition columnaire, mais une structure !
plus confuse vers l'intérieur ; | shéiepeure mince, corlace (pro=.
bablement de consistance cornée durant la vie de l'organe)
brun clair, formé de cellules de taille moyenne, quadrilatérales… ri
ou polysonales. disposées en lignes s’irradiant autour du point
d'étranglement de l'organe ; la Roger du temps l’endosperme«
adhère au testa, mais, dans deux ou trois exemplaires, 1l est
partiellement ou niet libre. |
Embra yon. — Go Adans grands, charnus ; radicelle en forme“
sée par eux ; . des cotylédons et de la tigelle au sommeil
de la face ventrale. ÿ
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 329
Longueur : 7 à 9 mm. ; largeur : 4,25 à 5 mm.
La structure de cette graine ne laisse aucun doute sur son attri-
“bution aux Léqumineuses. Chacun des caractères du fossile peut
| “étre trouvé dans un membre ou dans un autre de cette famille.
En vue de la détermination du fossile j'ai, à l'aide de ma col-
| Jection personnelle, examiné environ un cinquième des genres
“dont elle se compose. Cela représente à peu près toutes les sec-
“tions en lesquelles elle se subdivise et toutes les formes des
zones tempérée et tempérée chaude du monde entier. J'ai pu faire
de ces matériaux une étude anatomique. Par surcroît, j'ai des-
“siné, de l'herbier de Kew, des espèces appartenant à plus de
“cent genres et provenant des mêmes régions, plus de la zone
“tropicale. Mais, sauf quelques exceptions, je n'ai pu faire de ces
Spécimens une étude anatomique. Dans l'étude de la graine et de
embryon, j'ai fait usage des travaux d'Engler et de Lubbock,
mais Je men suis surtout rapportée à mes propres observations.
Il importe, avant d'entrer dans le détail, de mettre certains
points en pleine lumière. L'un d'eux est que la radicelle forme
“saillie hors des cotylédons et n’est pas enveloppée par eux. Inva-
riablement, chez les Légumineuses, les cellules de l’endosperme
et des cotylédons ravonnent de la base de la tigelle, au point où
elle est en contact avec ceux-ci. Dans le fossile, elles rayonnent de
“l'étranglement qui sépare la chambre radiculaire de la cavité de
“la graine. C'est, par conséquent, sur ce point que les cotylédons
“se rattachent à la tigelle, le tout étant renfermé dans la chambre
radiculaire. De plus, une comparaison avec les graines actuelles
montre que le tégument interne, brun clair, parfois non adhérent
au testa, ne peut être que l’endosperme ou endoplèvre. Sa struc-
“ture concorde avec celle de l’endosperme de beaucoup de
“membres de la famille et ses rapports avec le reste de la graine
-sont exactement les mêmes.
…. La radicelle arquée, nullement enveloppée par les cotylédons
suffit pour exclure le fossile des sections Mimosoïdées et Césal-
pinioidées. Restent les Papilionacées. Les graines de cette der-
mère section montrent des caractères très variés parmi lesquels
on peut trouver tous ceux du fossile. Mais, si loin que j'aie pu
pousser mes investigations, je n’ai jamais rencontré tous les carac-
tères de ce dernier réunis dans un même genre vivant. Les graines
carénées ne sont pas un type très commun. Elles existent chez
Cladrastis, Amorpha, Robinia, Dalbergia, Calpurnia, Schotia,
à ne nommer que quelques genres. L'épaississement du testa est
encore plus rare et, quand il existe, il provient d’un ou deux pro-
cessus différents. Le testa est fondamentalement formé de deux
1° avril 1924. Bull. -Soc.-géol Er, 1(4); KXTIL.-—"22.
SRE
330 EL. M. REÏD
assises distinctes, une assise externe, très dure, de petites cel=«
lules disposées plus où moins en colonnes, et une assise interne
de parenchyme plus lâche, laquelle très D een peut.
être réduite ou faire presque défaut. Tantôt c'est l’une, tantôt,
cest l’autre de ces deux assises qui s'épaissit. SI j'interprèté
correctement le fossile, c’est l’assise externe qui s Y est épaissie,"
l’interne manquant ou presque. S il n’en est pas ainsi c'est alors.
que les deux assises sont confondues et indistinctes, cas dont jen
ne connais pas d'exemple dans les graines vivantes. Il convient
en outre, de ne pas perdre de vue que la distinction entre les\
deux assises, dans les graines vivantes, est souvent rendue pos
sible grâce à leur différence de couleur a que, ce caractère ayant
disparu par suite de la fossilisation, les deux assises peuvent se
h rm.
F1. 5 c. — Empryon 0e Barklia
F1G.5 b. — CouPE LONGITUDINALE D'UNE syringifolia.—rad,radicelle.
GRAINE DE Barklya syringifolia. Cot, cotyledon. hyp, tigelle.
Même légende. — %X 31/2. 84/2;
confondre, alors que tel n'était pas le cas durant la vie de law
graine. La zone allongée d'épaississement associée au hile en lan
guette se présente encore moins souvent : elle est particulière
ment nette chez Barklya syringifolia. On trouve un endosperme
dans les graines de cette section, mais pas communément. Il sex
montre parfois sous forme d'un tégument mince, corné, d'égalem
épaisseur, adhérent au testa ; mais, plus souvent il est localisé
autour de la radicelle. Le caractère le plus rarement réalisé dans
la nature actuelle et, à mon Sens, le plus important, est la forme
de la radicelle, arquée et saillante, ni accumbante, ni incumbante
Je n'ai trouvé ce caractère que dans le genre monotype Barklya
Il est lié d'une façon si étroite à la forme de l'embryon que, dans
la recherche des affinités du fossile, il me semble devoir faire
pencher le plateau de la balance et l° Emporio sur les différences
pouvant exister de par ailleurs. C’est pourquoi j'inclinerais à
ranger celui-ci dans la section des Sophorées, non loin du genre
Barklya. Mieux vaut, cependant, ne pas le placer dans ce genre,
car 1l présente plusieurs différences importantes, de l’ordre dem
_celles qui, parfois, mais pas toujours, ont une valeur générique
Bien qu'ayant la même forme générale, la graine de Barklyam
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 394
…estirrégulière et beaucoup plus comprimée, avec des cotylédons
“légèrement lobés, alors que ceux du fossile étaient certainement
“charnus et entiers. Chez Barklya, le testa est mince et le tégu-
_… ment interne plus développé que l’externe, alors que, d'après ma
façon d'interpréter les téguments, c'est ee qui a lieu dans
… efossile. Chez Barklya, l'endoplèvre, bien qu'enveloppant com-
“plètement l'embryon, est plus épaisse autour du hile que partout
“ailleurs, le bourrelet interne qui en résulte provenant tout entier
“de ce tégument et non d’un épaississement du testa lui-même,
comme c'est le cas dans le fossile.
—…._ Comme terme de comparaison, j'ai figuré une silhouette de la
| graine et de l'embryon de Barklya noie arbre qui habite
le Queensland.
Malgré l'impossibilité de déterminer plus complètement ce très
…beau fossile, j'ai cru devoir lui imposer un nom, celui du chercheur
qui l'a et. M. Pierre Marty, dont les ouvrages sur la
: Dtanique fossile sont bien connus.
—… Son testa dur assure à cette graine une conservation des plus
… parfaites et peut-être sera-t-elle appelée à jouer, comme espèce
* caractérisant un niveau paléontologique, le rôle d’un fossile de
- grande valeur.
RUTACÉES : PHELLODENDRON ORNATUM n. sp.
Fe Pr XST EIG 24.
—…. Semen semi-lenticulare, compressum, margine ventrali leviter
convexa, prope micropyla haud uncinatum ; foveæ quadrilate-
_ rales super ficiales ornatissimæ, crislalæ, strialæ.
# Graine semi-lenticulaire, comprimée be (ce qui est,
É en partie, dû à POP de la fossilisation) ; bord dors ;
convexe ; bord ventral légèrement convexe, non géniculé au
contact du micropyle ; hile en languette ; taille moindre que
mcelle des deux autres espèces pliocènes (3) et que celle du
—….P. sinense actuel, mais concordant avec celle des P. amurense,
PP. japonicum, P. Lavallei et P. sachalinense. La surface est
- ornée de dépressions quadrilatérales très accentuées, alignées en
rayons du micropyle à la chalaze. Ces rayons sont moins régu-
liers que ceux des deux autres espèces pliocènes, mais plus régu-
liers que dans les espèces actuelles que j'ai examinées. À ce
-point de vue, P. japonicum et P. Lavallei sont les espèces
“vivantes qui ressemblent le plus à celle du Pont-de-Gail et,
parmi les espèces fossiles, la forme P. elegans de Tegelen en est
plus voisine que celle de Reuver. La surface est, en outre, ornée
de celluies fréquemment carrées, régulièrement disposées en
és
ed CA ON 4 a LE re Le, ENV ERNST LEE" MT
4 FPT EE y PPS / *
EE A RTE, ETES A
332 EL. M. REID
dépressions quadrilatérales, par conséquent juxtaposées en files”
et à bords formant des crêtes. Le fossile ressemble aux L. sinens
et P. Japonicum par le fait qu'il n’est pas géniculé au micropyle..
— Longueur : 4,5 mm. ; largeur : 3 mm.
1 exemplaire complet et quelques petits fragments.
On connaît actuellement 9 espèces vivantes du genre. J'ai vu
les graines de 5 d'entre elles, qui appartiennent toutes à ma
collection. Le tableau ci-dessous montre leurs caractères com=
parativement avec ceux du fossile. Les espèces y sont réparties
en allant de la plus grande à la plus petite.
FoRME FossETrEs
= = ie
E
4 . TT —
5 Dimension = Ponte *
= = 75 © cs ne a
D 2 Oo sd un = (2 n JS gS| n
A T3 (eb) = 2 [co] © -— «2 “D
fe! 2 © T = Se) =) D
DS E LS D'ENRSRSEIENNE
ca = = > œ o D= ce =
APS MINE 7e) EN EN ES 60 Sel ss
Q er © .—
(= ei
[2]
= P. ornatum a “ me ne dE
a
&
g P. tesselalum| + + | en Le
Ù
È
2 P. elegans + ++ ee de 2
P. amurense ee + Si ee +
É
E |P.sinense + + PRIE pe
<
&
> ( P.japonicum + | + | |
hi
E |P. sachali
. Sacha li-
Ex LA
© nense 1 nie ne
Fa
P. Lavallei + + PEU EE 3
Je noterai en passant que la récente acquisition de graines dem
P. Levallei m'a permis de les comparer avec les espèces fossiles
I n'est pas douteux que le P. eleqans de Tegelen et de Reuver
est étroitement allié à cette espèce. Dimensions et forme con-
cordent, à ceci près que la graine du 2. elegans est légèrement \
géniculée au micropyle, avec une glyptique de surface plus fine .
et plus régulière.
P. Levallei est une espèce japonaise.
s
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 333
ANACARDIACÉES : BUCHANANIA n. sp. ?
PTE ONEIG. 20.
Endocarpe subovoïde, aplati par compression, montrant, en
coupe, des lobes arrondis, s'appuyant sur une tige ou receptacle
épaissie, d'un brun clair, ayant parfois laissé son empreinte à
leur surface (sous l'influence de la compression ?) ; autour du
sommet du pédoncule, entre celui-ci et l’endocarpe, on distingue
la base de plusieurs rangs de poils, deux de ces poils, intacts,
adhèrent encore à l'échantillon ; surface couverte de petites rides
“enchevètrées les unes dans les autres et dont les dépressions sont
remplies d'une substance blanche; cloisons assez épaisses mais
“qui n'ont probablement pas dû être indurées, à en juger par
l'écrasement des endocarpes; ceux-ci formés de cellules plutôt
grandes, à structure columnaire vers l'extérieur, mais irrégu-
lières vers l’intérieur; la structure columnaire résulte de la dis-
parition des cloisons transversales, dont on voit encore les bords ;
les cloisons des cellules sont finement ponctuées.
Deux échantillons intacts et beaucoup de grands fragments,
tous aplatis par compression, mais de telle façon qu'on peut en
déduire que la graine était primitivement renflée.
Les mensurations des deux échantillons intacts donnent :
Longueur : 4,3 mm.; largeur : 2,8 mm.
no — 4,7 mm. ; = 3,29 mm.
Le pédoncule ou réceptacle renflé, en connexion avec l’endo-
carpe est caractéristique de beaucoup de genres d’Anacardiacées.
More mes recherches, je n'ai trouvé ce caractère dans aucune
autre famille. On oheurve dans les genres Pistacia, Schinus,
Buchanania et beaucoup d'autres. On retrouve également chez
les Anacardiacées les téguments à structure columnaire et fré-
“quemment aussi la surface de la graine y est ridée ou alvéolée de
fossettes dont les creux sont remplis de résine ou d'huile. Le
genre Buchanania présente avec le fossile cette ressemblance de
plus que, le pédoncule de B. reticulata est garni d’une couronne
de poils à sa jonction avec l’endocarpe, exactement comme dans
pe;
le spécimen du Pont-de-Gail, quelques poils étant également dis-
séminés à la surface de l’endocarpe. La grosseur des endocarpes
de Buchanania reticulata concorde avec celle du fossile, mais ils
sont plus courts et plus larges.
Les Buchanania sont des arbres formant une vingtaine d'es-
pèces répandues sur l'Inde, la Birmanie, les Philippines, la
péninsule malaise et l’Australie. Un*spécimen de l'herbier de
334 s EL. M. REID
Kew, étiqueté B. latifolia Roxs. a été trouvé parle D' A. Henry.
dans les forêts du Yunnan à l'altitude de 1500 m. C’est un
arbre de 6 à 9 m. de haut.
BUCHANANIA sp. ?
Pc. X, r1G. 26, 27.
Endocarpe uniloculaire (ou biloculaire ?), subovale ou oblong,
reposant sur un réceptacle épaissi en forme de pommeau. Une
rainure médiane et longitudinale d’un côté, une côte de l’autre
marquent la suture des loges dans l'échantillon qui paraît être
biloculaire ; au microscope, surface brillante, mais rude à l'œil
nu ou sous un faible grossissement, cette apparence étant due à
de nombreuses rainures reotlheus et longitudinales, formées de
petites cellules à cloisons latérales épaisses, disposces en rangées
irrégulières ; dans les rainures remplies d’urie substance blanche
gisent de nombreux poils rudes. Les poils s'irradient autour du
IE et sont particulièrement abondants à sa périphérie
Bien que la compression subie par le fossile rende difficile l’inters
prétation des rapports entre les parties internes, 1l semble exis=
ter un mince cortex externe s’épaississant sur certains points de
la surface et composé alors de plusieurs assises à structure colum=
naire. Sous ce premier tégument paraît en exisier un second, à
grandes lacunes remplies d’une substance blanche, tandis que,
plus à l’intérieur encore, existerait un troisième tégument à
texture grossière et lâche, qui peut représenter l'enveloppe de tal
graine. — Longueur de l'échantillon uniloculaire : 3,2 mm.
largeur : 1,6 mm. Longueur de l'échantillon biloculaire (?)
4,4 mm.; largeur : 2,2 mm.
Deux échantillons.
L'épais réceptacle en forme de pommeau, semblable à celui de«
l’espèce précédemment décrite, suggère que nous sommes 1C1 en
présence d'une Anacardiacée, L’endocarpe tomenteux fait son 4
ger à Buchanania, le seul genre de la famille où j'ai vu ce carac= ;
ce Dans le ni coule la cloison de l’endocarpe est
brisée près du ae et rate ainsi la structure décrite plus.
haut. La substance blanche empâte plusieurs grands fragments
des extrémités libres des poils, comme si l° endocarpe avait germé
et s'était brisé, exposant à l'air, durant la vie de l'organe Il
matière visqueuse qui remplissait les lacunes, à à laquelle les poils …
se sont collés. Ces poils sont robustes, de ÉnIES soies, iden=
tiques à celles que montre l’endocarpe de B. reticulata. Les endo-.
carpes ont dû en être assez épaissement revêtus, surtout vers leu
base. La structure des cellules concorde avec celle de B. reticu=
..
4
LL
LL
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 335
lata, bien que les cellules du fossile soient plus grandes, don-
nant lieu à une striation plus grossière et que ses rainures
…— soient plus longues, plus régulières et plus nettes.
=
Je n'aurais pas hésité à rapporter ces échantillons au genre
Buchanania si le plus grand, au point où il est brisé, ne montrait
— mais pas très clairement — la présence de deux loges. La rai-
nure et la côte médianes, concordant apparemment avec une
cloison interne, tendent à confirmer qu'il s’agit d’une carpelle
biloculaire. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’un pliimprimé
à l'organe par la fossilisation, et suivi d’une forte compression,
peut produire l'apparence trompeuse d'une cloison interne. Et ce
sera là, aussi longtemps qu'on n'aura pas fait une coupe nette du
fruit, que je n'ai pu réaliser en l'espèce, une très sérieuse cause
de doute. Dans le cas présent, je penche à croire que la symétrie
du fruit tout entière tend à indiquer l’existence de deux loges, et
le mieux est de tabler sur cette présomption. Au début, le genre
Buchanania montre 5 carpelles ; à maturité, # avortent et ne
sont plus représentés dans le fruit que par les vestiges de leurs
styles. Dans les autres genres d’Anacardiacées qui possèdent
plus d’un carpelle, ceux-ci sont plus ou moins soudés les uns aux
autres et, sauf chez les Sponidiées, tous, excepté un, avortent et
disparaissent, bien que pourtant, mais très rarement, dans cer-
taines espèces de Pistacia, deux des loges avortées subsistent.
. [1 paraît douteux que les formes primitives de Buchanania aient
eu des carpelles biloculaires. Dans ce cas, il faudrait en conclure
que chez les Buchanania, comme chez d’autres genres, les car-
pelles, originairement nombreux, se sont soudés les uns aux
autres et que, pendant que les uns avortaient et disparaissaient,
d'autres se conservaient.
AQUIFOLIACÉES : ÎLEX CANTALENSIS n. sp.
PL UXT, FIG: 1:
Carpella parva, subovalia vel rotundato-oblonga, in sectione
rotundato-triangularia, fibrarum fascibus 9-12 longitudinalibus
» ramosis anastomosanlibus, in superficie dorsali in costibus fili-
formibus feruntur.
Carpelles petits, ovales, subovés ou oblongs, arrondis ; en
coupe, triangulaires à bords arrondis, avec 9 à 12 plages longi-
tudinales de fibres, qui se dichotomisent ets’anastomosent, celles
de la surface dorsale passant peu à peu à des côtes filiformes et
peu distinctes ; tégument externe lisse, sauf en ce qui touche les
côtes ; tégument interne (visible aux points où l’externe a été
enlevé), rugueux, à structure finement plissée en travers ; sous
336 EL. M. REID
ce tégument, un autre, peut-être le testa de la graine, également
rugueux, montre une structure finement plissée en long.
Un échantillon, admirablement conservé grâce à son épigénisa=«
tion par de la pyrite de fer, a gardé la forme renflée qu'il avait
à l’état de vie et montre la structure décrite ci-dessus. Les
autres spécimens, très nombreux, sont écrasés. — Longueur de
l'échantillon renflé : 4,5 mm. ; largeur : 1,5 mm. (prise à travers
la surface dorsale). Mensurations des graines écrasées : longueur M
de 2,7 à #,7 mm.; largeur : 1,75 mm. (en tenant compte dem
l’écrasement).
La structure de ce carpelle concorde avec celle des carpelles
d’Ilex et est particulièrement bien reconnaissable chez .'cre-
nata. J'ai retrouvé exactement les mêmes variations de taille
dans les carpelles d’Z. aquifolium, la seule espèce dont j'ai une
collection abondante, mais ceux-ci sont beaucoup plus grands que
le fossile et moins allongés. I. corallina et 1. subrugosa sont
comparables à celui-ci pour la dimension et ont des côtes présen-
tant les mêmes caractères généraux, mais moins nombreuses et
beaucoup plus fortes. 1. francheliana présente à peu près le même
nombre de côtes, mais elles ne sont pas assez effilochées, elles
sont plus massives et le carpelle est un peu plus grand. 1. fragu
lis montre des fibres effilochées, mais les crêtes de ses côtes sont
moins aiguës et l'organe est plutôt de moindre taille. J'ai exa=
miné de nombreuses espèces dans l’herbier de Kew, où ce
genreest richement représenté parses fruits, et c'estavecles quatre
espèces nommées ci-dessus que le fossile présente le plus de
rapports. Toutes quatre sont des espèces chinoises.
Le Pliocène de Castle Eden (Durham) a livré Zlex oblongum
E. M. Rein (11) : ses carpelles sont très étroitement allongés,;
ils sont plus grands et plus élancés qu'aucun des spécimens du
Pont-de-Gail._
M. P. Marty signale /Z. aquifolium dans les gisements de
Cheylade et de Capels, d’après détermination basée sur les
feuilles et M. Laurent J. Boulei Sar. (cf. I. aquifolium) des gisez
ments de Niac et de la Mougudo, dans le Cantal. Il est intéres=
sant de noter, à ce propos, qu'un des échantillons d’/. Boulet
primitivement décrits par Saporta portait sur sa feuille un cham=
pignon rangé par Patouillard dans le genre Phyllosticha.
Saporta, citant Patouillard, dit : « L'espèce de Phyllosticha à
laquelle la forme fossile doit être rapportée n'existerait plus sur
les /lex européens; mais il aurait observé au Muséum (de Paris),
Du ON die. à
Dis
RE ni dE Rates,
Fes ee
EEE NT
+
“LA
sur les Zlex de la Chine, des taches analogues. » Ce qui consti=
tue une nouvelle et intéressante preuve des rapports existant
Re NU CO ve Re SU
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 337
entre les Houx pliocènes du Cantal et les Houx actuels de la
Chine.
SABIACÉES : MELIOSMA EUROPÆA REIïD
PrXIN EIG.
"
Voici la description de cette espèce donnée dans la Flore de la
frontière prusso-hollandaise, p. 113 (9) : « Endocarpe très grand,
slobuleux, portant à la face supérieure une carène émoussée,
aplati en dessous, canaliculé et fortement plissé, portant un épe-
ron à la face interne, à la base du style. Mésocarpe (?) locale-
ment ossifié et formant un tampon induré, à tissu vacuolaire,
… enveloppé dans les plis de l’endocarpe ; tampon volumineux, lar-
— sement cunéiforme ou sagitté, atteignant l'éperon de la base du
style et parfois l’entourant. — Longueur : 6 mm.; largeur :
8 millimètres.
9 grands fragments du Pont-de-Gaik doivent être rapportés
à cette espèce. Le plus grand correspond à la taille moyenne de
M. europæa et le plus petit ne dépasse pas la gamme de variations
de cette espèce. La surface de l’endocarpe est finement granu-
lée de fossettes polygonales, peu profondes, à bords en forme
de grains de chapelet. Elles sont plus petites que chez les
espèces vivantes les plus voisines, M. beaniana et M. Veitchio-
rum. De même, la surface est moins noduleuse et concorde, par
….ce caractère, avec M. europæa. Dans les échantillons parfaite-
Fr
ment conservés de M. europæa, le tampon est sagitté ; mais il
…. est le plus souvent cunéiforme, comme dans les spécimens du
Pont-de-Gail. Un demi-endocarpe, en parfait état, montre le tam-
pon très bien conservé. Les tampons pathologiquement déformés
… qui abondent à Reuver n'ont pas été trouvés au Pont-de-Gail.
M. beaniana et M. Veitchiorum, les deux espèces actuelles qui
s'en rapprochent le plus, font, l’une et l’autre, partie de la flore
chinoise.
VITACÉES : VITIS LANATA Roxs.
—_ Trois échantillons en parfait état et plusieurs fragments sont
venus s'ajouter à la précédente récolte. Un des échantillons
intacts n'est pas aplati. Il concorde, dans tous ses détails, avec
les graines de V. lanata, à ceci près que la dépression dorsale,
au-dessous de la chalaze, est légèrement plus marquée. Dans
d'autres spécimens, cette dépression fait défaut, ce qui les rap-
“proche de la forme vivante (10). — Longueur de l'échantillon
non écrasé : 3,5 mm. ; largeur : 2,5 mm.
338 EL. M. REID
Viris TaunNBEerGn Sie. et Zucc.
PL. XI, FIG. 8, 4. :
Un échantillon intact, mais accidentellement brisé en travers”
après avoir été décrit, arrondi, pointu à la base, mais non stipité
comme chez V.lanatla, probablement la graine d’une baie qui en
renfermait trois ; extérieur de la chalaze plus largement ovale
que chez V. lanata, canal du raphé plus profond et plus large,
raphé plus épais.. Dépressions ventrales allongées, profondes
renflées vers la côte médiane ; tégument externe beaucoup plus.
rugueux que chez V. lanafa, avec de grossières rides transwer=\
sales ; tégument interne sine grossièrement ponctué. — Lon-.
3,29 mm. ; largeur : 3,1 mm. 1
orsaue à J ai comparé le rate avec des graines de V. Thun
berqi de ma collection, et provenant de Yokohama, j'ai a
y voir une variété de cette espèce ; en effet, dans les graines des
l’espèce vivante, les dépressions ventrales ne se renflent pas vers
la côte médiane et ces graines sont brièvement stipitées et un peu è
plus grandes. Mais, Le l’herbier de Kew, bien que la plupart
des échantillons qu'il renferme concordent avee ceux de Yoko
hama, j'en ai trouvé, provenant de Formose, qui montrent les
dépressions ventrales convexes et la base pointue visibles dans
_ le fossile. D'autres graines du Japon permettent de constater ques
le fossile concorde bien avec les limites de taille entre lesquelles
oscillent les graines en question. C'est pourquoi il me paraît
impossible de séparer le fossile de l'actuel V. Thunbergüi, plais c
de la Corée, du Japon et de Formose.
Dans son étude sur la flore de la Mougudo (3, p. 210- 27),
M. Laurent décrit un spécimen de V. nine Sap. et cite Les
passage suivant de Saporta : « Cette vigne est assimilable, pa
la forme et l'aspect gaufré de ses feuilles, au V. amurensis\«
ainsi qu'aux formes entières au V. Thunberqu Sie. et Zucos
et même au V. lanata RoxB. » Après un examen détaillé des
formes vivantes et fossiles, M. Laurent arrive à la même conclu
sion que Saporta, à savoir que V. subintegra se rapporte proba :
blement aux Vignes japonaises ci-dessus mentionnées plutôt qu
l'espèce européenne, V. vinifera ou à l'espèce américain
V. labrusca étroitement alliée à V. Thunbergu. V. Thunberg
qui avait d'abord été considéré comme une simple variété d
V. labrusca, a été depuis érigée au rang d'espèce distincte.
En ce qui touche cette conelusion, il est intéressant de note
que le Pont-de-Gail a fourni les graines des deux espèces japo
naises, VW. lanata et V. Thunbergü desquelles Saporta rappro
PR. Ÿ
ARR RIT LG SR c.+ Tu r T9 . ” sé 1 h
\t
GRAINES DU PONT-DÈ-GAIL 339
chait l'espèce fossile de la Mougudo. Il ne semble pas impossible
que Saporta ait inscrit sous le même nom unique de VF. subin-
tegra des feuilles se rapportant à chacune des deux espèces
vivantes.
En ce qui touche la discussion instaurée par Saporta et
M. Laurent sur les rapports de V. subintegra avec V. vinifera,
… je ferai observer que j'ai dans mon premier mémoire, noté ceci :
È par les dépressions ventrales courbées vers DR de ses
graines, V. Thunberqii ressemble à V.vinifera; mais c'est le seul
1 caractère commun. Et c'est seulement après avoir trouvé ce
| caractère surles spécimens de Formose que j'ai pu ranger le fos-
;
F:
4
sile du Pont-de-Gail dans cette dernière espèce.
VITIS NODULOSA n. sp.
Pr. XI, r1G.5, 6.
#
— Semina qualerni ; quidque auguste obovatum, circa cha-
. lazsam externam et concavos anqustos ventrales conspicue loba-
- tum vel nodulare.
Graine petite, l'une des quatre renfermées dans la baïe, étroite-
- ment obovée, se terminant en pointe à la base, ol ventral
formant un angle droit, nettement noueuse, ou lobée aux faces
dorsale et ventrale ; partie externe de la chalaze linéaire, enfon-
cée entre les lobes, se terminant au raphé et à peine plus large
_ que lui ; dépressions ventrales profondes et étroites, plus ou
“moins masquées par les lobes, arrondies vers le haut, linéaires
vers le bas ; côte ventrale plus large en haut qu’en bas, légère-
-ment dichotome ; cellules de la surface petites, irrégulièrement
polvgonales, portant l'empreinte du réseau large du tégument
“externe. — Longueur : 3,75 mm.; largeur ; 1,9 mm.
Cette très belle graine paraît plus étroitement apparentée à V.
orientalis qu'à aucune autre espèce vivante, Mais il n’en existe
pas moins des différences très marquées. La graine fossile res-
semble à l'actuelle par sa lobation, par sa fisc cunéiforme, par
la structure de ses téguments interne et externe, bien que, dans
à le fossile, les cellules de ceux-C1 soient de plus petite taille. Mais,
# malgré Fe recherches spéciales que j'ai faites dans ce but, il m'a
été impossible de trouver un seul exemplaire de V. Dodiales à
# . quatre graines, La baie paraït être toujours à 2 ou 3 graines, par
“suite de quoi, lorsqu'on la regarde par en haut à l'état sec, elle
« montre toujours 2 ou 3 lobes. La baie fossile devait être ronde et
% d’un plus petit diamètre. Les graines de V. orientalis sont beau-
coup plus larges, par rapport à leur longueur que celle du fos-
à sile: Elles 550 en moyenne #,5 mm. io leurs deux diamètres.
# Leur chalaze est ronde et Sen non enfoncée et linéaire.
10
1
F
Ë
Ê
F
F
Bb
340
Le gisement de Reuver a livré deux graines qui ressemblent M
étroitement à celles de V. orientalis ; peut-être pourrait-on les
rattacher à cette espèce, à titre de variété. Le spécimen du Pont-«
de-Gail diffère des graines de Reuver de la même façon que de
celles de V. orientalis. A part celles de Reuver. la seule graine.
fossile qui paraisse tant soit peu comparable à V. orientalis«
est le V. pliocenica KiNkELIN, mais cette graine est beaucoup plus
grande et sa forme, ainsi que celle de sa chalaze, sont différentes.
Je ne considère pas la graine du Pont-de-Gail comme très voi-
sine de V. orientalis, car, trouverait-on chez cette dernière des
baies à 4 graines, où celles-ci montreraient par conséquent un
bord ventral à angle droit, leur forme plus élancée et les carac- 4
tères de la chalaze n'en constitueraient pas moins des différences
fortement accentuées.
DILLENIACÉES : ACTINIDIA FAVEOLATA REID
PL. XI, r1G. 7, 8.
Six fragments de graines de cette espèce montrent les dépres-
sions, très accusées, en alvéoles de gâteau de miel, qui caracté-…
risent le testa des graines d’Actinidia (fig. 7). A la face interne
du testa, les bases de ces alvéoles se traduisent
par une mosaïque de proéminences carrées. Le
testa a une tendance à se rompre le long de ces
petites bosses. Deux fragments montrent le
contact du hile et du micropyle de ces graines
campylotropes.
Mic. 7. — Actinidia L'aspect variolé de la graine du Pont-de-Gail 1
faveolata. Cellules concorde avec celui de l'espèce fossile de Reuver,
de miel, 4. faveolata Rein (9) et est plus fin que dans É
| aucune des espèces vivantes que j'ai vues dans
l'herbier de Kew, où le genre est bien représenté. En prolongeant
la courbe du fragment, on constate de même que, lorsqu'elle était
entière, la graine devait concorder comme dimensions, avec À:
faveolala. Un fragment montre une forme plus arrondie et une
glyptique de surface plus fine que celles des autres, différence
également constatée dans les fossiles de Reuver, chez lesquels;
cependant, des formes de transition existent entre les deux tY pes
extrêmes. #
Eu égard à la découverte, par Miss M. E. J. Chandler, d'un
Actinidia beaucoup plus ancien, dans l'Eocène supérieur dem
Hordle (Hampshire), chez lequel la mosaïque de la face interne
du testa est peu nette, il est intéressant de noter que certains
échantillons du Pont-de-Gail montrent le même caractère :Sur
+
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 341
certains points, alors qu'il échappe sur d'autres, par suite de
adhérence de l’endoplèvre. J'ai constaté parfois la même chose
dans certaines graines de À. melanandra FRrANCH.
GUTTIFÈRES : HYPERICUM CANTALENSE nm. Sp.
Pr. XI, FIG: 9.
Semen ovoideum, leviter stipitatum, apiculalum, foveis pro-
fundis transverse multum elongalis in ordines 10 instructum.
Graine ovoïde (aplatie par pression), légèrement stipitée et api-
culée, ornée de 10 rangées de profondes dépressions, très dila-
….tées transversalement et dont la largeur, par rapport à la lon-
—gueur est dans la proportion de 2 à 1 ou de 5 à 2. Ces dépres-
CT
Air)
sions donnent à la surface une apparence scalariforme. Les débris
d'un tégument externe montrent de petites dépressions hexago-
nales et isodiamétrales. — Longueur : 1,25 mm. ; largeur
- 0,75 mm.
L'herbier de Kew renferme Æ. Drummondi Torr. et Gray,
“du centre et du Sud des tats-Unis et À. canadense, du même
pays et du Canada. Les graines de l’une et de l'autre espèce
montrent des dépressions semblables, mais plus grandes et
moins larges. Ces deux espèces appartiennent à la subdivision
…_Spachium KR. Kercer, de la section Brathys Spac. La forme
des dépressions y est très particulière; je ne l'ai retrouvée dans
aucune autre section. La subdivision en question est particuliè-
rement bien représentée, à travers l'Amérique du Nord et du
Sud, le long des Montagnes Rocheuses et des Andes et à travers
+-
Asie orientale et l'Australie, mais on la trouve aussi sporadi-
quement dans le Sud et l'Ouest de l'Afrique.
— Il est probable que c'est à cette subdivision du genre que doit
“être rapportée l'espèce du Pont-de-Gail.
Trois échantillons, dont deux intacts, l’un d'eux éclaté à
l'extrémité, plus deux grands fragments.
Un échantillon unique de Reuver (9. — ypericum, sp. 5)
appartient probablement aussi à la même espèce. Il est plus petit
Mongueur : 1 mm. ; largeur : 0,5 mm.) ainsi que les dépressions
“de sa surface qui sont, en outre, moins profondes, plus régulières
-et plus nombreuses.
MYRTACÉES : CALOTHAMNUS Sp. ?
ENTIER re AO ME
Graine linéaire, droite, légèrement arrondie au sommet et
lobée près de la base, aplatie, substipitée ; hile circulaire,
basal; testa densément et irrégulièrement tuberculé ; tubercules
Fa
sa
be
344 - EL. M. REID 10
renflés, à demi-transparents près de la marge, brillants, allongés
longitudinalement, enchevêtrés et donnant au testa une appa=
rence noueuse. et rugueuse. Longueur : 2,1 mm. ; largeur :
0,5 mm.
La taille et la forme de cette graine, la position et l'aspect du
hile et les caractères de la surface du testa concordent d'une
façon générale et très étroite avec les graines de divers genres dem
Myrtacées appartenant-à la section des Leptospermoïdées. Le
genre le plus voisin, autant que J'aie pu m'en assurer, est le
genre Calothamnus. Ma collection n’est pas riche en Myrtacées, u
-ce qui m'a rendu difficile l'étude des graines de cette section. Je 4
n'ai pas réussi à appareiller le nee avec une forme vivante,
mais les graines de Calothamnus homalophyllus n’en diffèrent
qu’à un certain degré. Elles sont en général plus larges et plus
courtes, mais j y ai trouvé le même sommet arrondi, la mêmeh
base stipitée et lobée, la même forme de hile, la même surface
noueuse et rugueuse, mais bien plus rude ; et, dans ces graines
anatropes, le raphé court le long d’un mince et étroit bourrelet
marginal, caractère visible sur le fossile, le long de son bord rec=M
tiligne.
Eu égard à cette similitude de structure, telle que je n'ai pas *
réussi à en trouver de plus concordantes dans d’autres familles,
il me paraît probable que la graine en question appartient à la
section des Leptospermoïdées, de la famille des Myrtacées, et
peut-être à Calothamnus, genre australien. |
HALORAGACÉES : MYRIOPHYLLUM CYLINDRICUM BE, M. Rew
Deux nouveaux échantillons complets, absolument semblables
à ceux qui ont été décrits en 1920.
ARALIACÉES : ACANTHOPANAX Re en Harms ?
Pc. XI, FIG. 12,
Endocarpe presque en croissant, plat, très mince, lisse
micropyle apical sur la face ventrale. Surface sculptée de fines
stries serrées, enchevêtrées, dont la direction générale est trans"
verse ; à la face externe, rad ones spécimens montrent un tégus
ment à texture lâche. .
Deux échantillons complets et plusieurs grands fragments. Les.
mensurations des échantillons complets donnent :
Longueur : 4,6 mm.; largeur : 3 mm.
— 4,9 mm.; — 2,6 mm.
Les caractères de cet endocarpe le placent, sans doute pos=.
sible, dans la famille des Araliacées. J'ai fait, dans l’herbier den
GRAÎNES DU PONT-DE-GAIL 343
. Kew, une étude aussi poussée que possible des endocarpes d’Ara-
liacées et j'ai constaté que ceux d'A. Rehderianus Harns corres-
… pondent au fossile à tous points de vue, à ceci près qu ils sont
… plus régulièrement en forme du as Je ne puis affirmer que
. cette différence se serait montrée constante entre deux séries de
graines, les unes fossiles, les autres vivantes, car je n’ai vu que
deux graines fossiles intactes et un seul fruit de la forme vivante.
“Dans ces conditions, j'ai dû tenir compte de la différence en
“question, bien qu'elle soit légère. Et c'est pourquoi je n'ai ratta-
ché l'espèce fossile à l'espèce vivante qu'avec un point de doute.
Acanthopanax Rehderianus Harns appartient à la sous-section
D hoparar Hans. M. E. H. Wilson le décrit comme une
“plante grimpante et l'a trouvé, à 1 200 m. d'altitude dans le
houan oriental, en Chine. Le D' Auguste Henry le décrit
“comme un petil Frise d'un mètre de nu poussant dans la
province chinoise d'Houpé. Ses fruits sont plus petits (3 mm. de
diamètre) que ceux d’une espèce très voisine, À. Wäilsonii Harus
- (0-7 mm. de diamètre).
ARALIA TOMSONI SEEM.
PL. XI, FIG. 13.
- Endocarpes en croissant, aplatis, rugueux, portant environ
É côtes fortes, irrégulières, longitudinales, sur l’étroite face dor-
sale ; Éptique de la rieur formée de fines stries transver-
4 Be. filiformes et disposées en lignes onduleuses, plus ou moins
parallèles.
… Longueur : de 2,75 mm. à 3 mm.; largeur : de 1,5 mm. à 1,2 mm.
Cette structure correspond à celle des graines de certaines
espèces d'Aralia. Les variations dans la taille des graines
Concordent avec ce que montrent les espèces
vivantes. Les endocarpes fossiles ne diffèrent en
mien de ceux d'A. Tomsoni Seem. C’est pourquoi
je les ai attribués à cette espèce.
- À. Tomsoniest un arbrisseau himalayen de 4 m.
… de haut.
OMBELLIFÈRES
PE EXIF 1G, 14:
BY. À Fi. 8. — MéÉri-
Plusieurs grands fragments de mésocarpe carre n'Ourer-
ppartiennent à une espèce de la famille des À ra
- LE A : connu, Face aor-
mbellifères ; mais aucun ne se montre complet MES je
en travers, ce qui empêche de se rendre entiè-
344 EL. ,M. REID
rement compte de l'aspect du fruit intact. Il vaut mieux, dans ces
conditions, ajourner la description de cette espèce, dans l'espoir que .
de nouvelles recherches livreront un spécimen complet (fig. 8).
ES
re
“5
CORNACÉES : CORNUS sp. -
PUR mot ler .
Baie biloculaire, une graine dans chaque loge, subglobuleuse, …
à symétrie bilatérale, légèrement aplatie perpendiculairement à
la cloison, qui est ligneuse, plate et circulaire et correspond, à«
l'extérieur, au bord épaissi de la baie; parois épaisses ets
ligneuses, à surface externe elfritée et formée de petites cellules
hexagonales; loges peu profondes, circulaires, tapissées par l'en=«
dosperme, noir et lustré, très effrité et composé de cellules de«
forme très irrégulière, isodiamétrales vers le centre, mais allon\
gées à la périphérie, où leurs parois sont ponctuées ; au milieu dem
l'endosperme gisent les débris de l'embryon, qui montrent une finen
striation longitudinale. — Diamètre de la baie : 4,25 mm. ; dia
mètre de la loge : 3 mm. 4
La baie était intacte lorsque je l'ai reçue. Sa symétrie bilaté=
rale et son fort épaississement marginal me firent pressentir
qu'elle était biloculaire. J’ai eu la bonne fortune de pouvoir ouvrir Ë
une des loges et de mettre ainsi à Jour l’embryon, reposant
l’intérieur des débris de l’'endosperme, conformément à la des
cription ci-dessus. En continuant à briser les restes de la baie,
J'ai découvert la seconde loge, contenant, elle aussi, une graine \
placée dos à dos avec la première et séparée d'elle par une cloi- |
son ligneuse. À
Les caractères de cette baie concordent pleinement avec celles“
du genre Cornus et laissent peu de: doute sur leur parenté. 4
Le fossile correspond évidemment aux espèces à endocarpe ;
rond et laisse peu de doute sur sa place taxonomique. Il est trop,
petit pour pouvoir être rapporté à C. sanguinea et ne pourrait,
être rattaché qu'aux plus petits spécimens des espèces ayant le
baies les plus petites, telles que C. candidissima et Ce paucine
vis. Les parois de ses graines sont plutôt minces, et, à ce pol
de vue, parmi les espèces dont j'ai pu examiner les baies en
coupes, c'est de C. amomum quil se rapproche le plus. Sans
avoir l’endocarpe libre de la baie, il est impossible de le détermiss
ner, mais, d'après ce qu'on en voit, le fossile paraît appartenir
la sous-section Amblycaryum Kœuxe, de la section Thelycrama
Enps., section surtout représentée dans l'Amérique du Nord; l
Japon, la Chine et l'Himalaya.
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 345
PRIMULACÉES : PRIMULA sp. (A VERIS Ÿ? L.)
Pr XI E1G. 16:
Graine subdiscoïde (aplatie par compression ?) ; face dorsale
légèrement convexe ; face ventrale sillonnée; montrant une
dépression, probablement le hile, au centre du sillon; surface
rude, alvéolée par ce qu'il y reste de dépressions en forme de
- cellules de gâteau de miel. — Diamètre : 1,7 millimètre.
La forme de la graine, les caractères du testa sont en harmo-
nie avec les graines de nombreuses Primulacées, et particulière-
ment du genre Primula. Comme contour et dimensions, elle
“peut être rapprochée de P. veris L.; mais sa surface a été trop
rabotée, trop abimée pour permettre une comparaison détaillée.
Les graines de P. veris, comme celles du fossile, sont de grande
taille.
P. veris est une espèce d'Europe et de Sibérie.
SYMPLOCACÉES : SYMPLOCOS JUGATA E. M. Rein?
Un grand fragment, brisé au sommet, et deux petits fragments
paraissent appartenir à cette espèce (10). Tous trois sont très
mal conservés. Après avoir été soigneusement nettoyé à son
extrémité brisée, le plus grand a montré nettement trois loges,
dont une complètement développée, une autre moins, la troisième
persque oblitérée.
SYMPLOCOS MICROCARPA E. M. Rein
Deux nouveaux exemplaires de cette espèce. L'un très beau,
intact, concorde à peu près complètement avec le type, dont il
ne diffère que par une largeur légèrement plus grande (10). Il
montre très clairement la cicatrice basale, arrondie de l'attache
et le sommet trilobé, avec le tampon apical en place. — Lon-
gueur : 3,5 mm.; largeur : 2,25 mm.
Le second spécimen est plus petit (longueur : 2,8 mm. ; lar-
geur : 1,75 mm.) et moins bien eonservé, mais, dans son
ensemble, il concorde avec le type et doit être rangé dans l’es-
pèce en question. Il est légèrement brisé au sommet et le tam-
pon du micropyle a disparu, permettant ainsi de constater très
clurement que l'échantillon était triloculaire. Une des loges est
complètement développée ; les deux autres ont avorté. Les cloi-
Sons sont épaisses et montrent des couches de deux couleurs,
une interne, épaisse, d’un brun clair, une externe, plus mince,
dun brun foncé. Les deux échantillons présentent la légère
courbure décrite dans la diagnose du type.
4e avril 1924. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIII. — 23.
346 EL. M. REÏD
SYMPLOCOS n. Sp.
PL. XI, ric. 17.
Un endocarpe globuleux (légèrement aplati par compression,
dans le sens basi-ventral) montre, à l'une de ses extrémités
l'ouverture trilobée du sommet, semblable à celle qui est visible,
dans la figure accompagnant. le texte, mais avec des lobes plus l
profondément marqués. À l’autre extrémité existe une petite cica=
trice circulaire et déprimée, qui correspond au point d’attachede
l'organe. La surface est lisse et couverte de très fines stries irré=«
ous et enchevêtrées. S. aburni a des endocarpes de la même”
taille que ceux du fossile et S. ophirensis, espèce malaise (fig
dans le texte) montre une ouverture semblable. La forme.
cette ouverture est très particulière : d’autres espèces montrent
des lobes de la même forme ; mais ce n’est que dans S. ophi=
rensis et dans le fossile en question que l’endocarpe lui-même est
lobé de telle façon que les saillies des lobes se projettent dans les«
cloisons des loges. Ces saillies sont plus marquées chez le fos=«
sile que chez S. nero, — Diamètre : 4,5 mm. É
Cette espèce est distincte de celles qui ont été précédemment,
décrites. Mais, le fossile étant déformé, je ne lui ai pas imposé
de nom échoue. J'espère pouvoir le faire un jour, à l’aide d’un
échantillon intact.
1
BORRAGINAGÉES : EHRETIA EUROPÆA sp. n.(cf. E.AGUMINATA R. BR
PL. XI, ric. 18, 19, 20.
Endocarpium parvum basi apiceque lobatum, biloculare (vel
interdum uniloculare ?) cetera endocarpiis E. acuminatæ simule
Endocarpe bi (ou, dans un spécimen, mono ?)-loculaire (fig. 9)
la place de la cloison étant marquée à l'extérieur, à la face dor=
sale, par une rainure longitudinale et médiane et par une lobation.
aux des extrémités ; face dorsale convexe, ;
nettement marquée de quelques gra6
dépressions éparses, séparées par des saillie F
arrondies ; face ventrale plate ou concave
MG. 9.— Ehrelia e- avec, près du sommet, deux ouvertures hilaire »
ropæa. — Coupe ; CRUE
-transversale d’un latérales, arquées, linéaires, en forme d
endocarpe bilocu- bouches, correspondant chacune à une loge
faire. — Trés grossi Cloisons épaisses, dures, ligneuses, formées d ,
tissu parenchymateux, lisses et brillantes à la face interne etu
ridées au sommet (je n'ai pas vu la base) de délicates stries Hil
formes, alignées transversalement à l'ouverture hilaire. à
Tégument de la graine d'un brun clair à cellules bordées. pa * 4
GRAÎNES DU PONT-DE-GAIL 347
des cloisons épaisses, contournées et proéminentes (fig. 10), —
Longueur : variant de 2,75 mm. à 1,6 mm. ; largeur : variant
de 1,8 mm. à 1,25 mm.
6 échantillons. L'un d'eux, plus long et plus étroit que les
autres, est monoloculaire ; mais comme, pour le reste il concorde
avec eux, et en conséquence des observations exposées ci-des-
sous, Je ne puis en faire une espèce à part.
La concordance de ces endocarpes avec ceux d'Æhretia est très
- frappante. Chez ces derniers, nous retrouvons la même forme, le
mème tissu ligneux, les mêmes deux loges lobées aux extrémités,
… la même surface dorsale creusée d’alvéoles profondes avec son
sillon médian, la même structure cellulaire des
parois, le même tégument finement strié de
— l'endocarpe, avec stries transversales, comme dans
- le fossile, la même ouverture hilaire, située à la
même place, enfin les mêmes caractères du testa.
«| ne peut y avoir aucun doute que le fossile
… appartient au genre Éhrelia. Sa plus grande res- LS
semblance est avec ƣ. acuminata R. Br. Par la
- forme et d'autres caractères, 1l y a identité ; mais Le, 6 _ cui
la taille moyenne des endocarpes d’Æ. acuminala suies pu récu-
est plus grande ; et je n'ai pas trouvé, dans cette MENT DE LA
… dernière espèce, la même tendance, chez les loges, re pp
à présenter un développement intégral et, par retia europæa;
suite, celle des endocarpes à devenir asymétriques ®Nras:Ehrelia
par rapport à la rainure dorsale. Ce dernier carac- A 4
“ière peut tenir au fait que le repli de la feuille
“carpellaire s'est opéré irrégulièrement; mais, étant bien obligée
“d'en tenir compte, comme d'un fait, et considérant, de par ailleurs,
la très grande différence de taille signalée ci-dessous, j'ai cru
préférable de faire du fossile une espèce distincte.
Les plus grands fruits d'Æ. acuminata que j'ai vus à Kew
provenaient de Banking (Formose). Ils mesurent 5,5 mm. Les
“baies müres de la province de Kwangtung (Chine) mesurent
4,5 mm., l’endocarpe ayant 3,5 mm. de long et 3 mm. de large.
Les baies de Formose et du Houpé occidental ont # mm. de
long et 3,5 mm. de large, les endocarpes du Houpé occidental
ayant de 3,25 mm. à 3 mm. de long, avec une largeur corres-
“pondante. Sur un bel exemplaire d'Ichang (Chine), les baies
… mesurent de 3,5 mm. à 2,75 mm. de long. Sur un second exem-
plaire de la même localité, dont les baies sont soit avortées, soit
incomplètement mûres, elles mesurent 2,5 mm. à 1,75 mm. Un
“endocarpe appartenant à une graine du même paquet et détachée
348 EL, M. REID
de la même grappe, je Le crois, a 1,15 mm. de long sur 1,5 mm.
de large. Cet endocarpe a des parois ligmifiées et 1l est à remar-
quer qu'il s'était spontanément fendu en quatre valves unilocu-
laires. de
Ehretia acuminata est un petit arbre rameux de 5 à 12 m. de
haut. On les trouve dans les montagnes de la Chine occidentale,
jusqu’à 2 300 m. d'altitude et il croît dans différentes parties de
la Chine, du Japon, de l'Himalaya, de la péninsule malaise, de
Formose, des Philippines-et de Java.
EHRETIA CANTALENSIS n. Sp. |
PL. XI, r1G. 21. |
Endocarpium biloculare, semi-ellipsoideum, haud lobatum,
foveis profundis ornatum.
Endocarpe biloculaire, semi-ellipsoide (lésèrement brisé
auprès de chacune des ouvertures hilaires) ; face dorsale convexe,
avec une rainure médiane et longitudinale, nettement ornée de
fossettes profondes, allongées longitudinalement, non lobé à
l'extrémité intacte ; face ventrale à concavité médiane, profonde,
et ouvertures hilaires arquées, linéaires, basi-latérales ; parois
très épaisses, formées de tissu parenchymateux ; surface interne
lisse et luisante, avec délicates stries filiformes alignées à angle
droit des ouvertures hilaires ; loges tubulaires. — Longueur :
3,25 mm. ; largeur : 1,7 mm.
Un exemplaire.
Bien que légèrement brisé, il est si beau, tous ses caractères
sont si nettement observables et concordent si étroitement avec
ceux du genre Éhretia que je n'ai pas hésité à lui donner un
nom spécifique. Nonobstant la cassure située au voisinage des
ouvertures hilaires (laquelle peut être due à la germination), les
extrémités progressivement atténuées de ces ouvertures sont,
clairement visibles et on peut, d'après leur courbe, reconstituer
leur forme primitive. Il est à peu près impossible de douter quil
s'agisse d'un Æhreltia. Je n'ai pas trouvé de spécimen aussi allongé;
appartenant à une espèce vivante. Mais une différence de cet
“
vale D
pe ae ANS ENS ue RUES 7:
PÉTROLE
Pr AANT
D ia x À
ordre n’est pas suffisante pour empêcher l'attribution du fossile «
à ce genre. Le caractère en question tendrait à faire croire que
la baie étaitallongée et non globuleuse. Le cas est constant dans
d’autres genres, tels que Cornus et Prunus. |
VERBÉNACÉES : CLERODENDRON sp. (cf. C. SERRATUM SPRENG.)
Br XI mie 22:
Plusieurs grands fragments appartiennent à un endoca rpe
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 349
osseux, à base obconique. Ils montrent un très curieux enrou-
lement de la cloison sur elle-même, comparable à une feuille de
papier enroulée en forme de cornet. Le recouvrement d'un bord
par l'autre paraît avoir égalé le quart de la circonférence. Le cône
étant renversé, son extrémité étroite ou base est tronquée et
montre une grande ouverture basilaire se prolongeant vers le
haut, le long de la ligne de recouvrement des deux bords du cor-
net, comme se présenterait un cône de papier dont on aurait
tronqué la pointe. Face externe lisse, finement ponctuée ; face
interne à cellules polygonales ou hexagonales ; cloisons épaisses,
montrant, sur les fractures, une structure noduleuse, formée de
deux téguments, un externe, noir, et un interne, d’un brun clair.
Le meilleur échantillon, dans lequel l’endocarpe a bäillé, mais
sans se dérouler, montre les débris du testa, strié
longitudinalement et formé de cellules quadrilaté-
rales avec des parois latérales épaissies.
Les caractères de ces endocarpes les placent
dans le genre Clerodendron. Dans les endocarpes
de ce genre, on observe le même curieux enrou-
lement de la cloison qui, chez C. inerma, s'étend
à la moitié de la circonférence de l'organe ; on
observe les mêmes cloisons ligneuses, formées
de deux couches, une externe noireet une interne
plus claire, montrant sur les cassures la même Fic. 11. — Cle-
structure noduleuse : la structure de l'intérieur de He à ee
de l’endocarpe et le testa concordent également. Endocarpe,
La plupart des espèces de Clerodendron ont des face ventrale.
— X 5.
endocarpes nettement veinés en réseau sur le
dos. Mais C. serratum SPRENG fait exception. La surface de
l'endocarpe y est lisse, comme dans le fossile (fig. 11). Aussi
Join que j'ai pu pousser mes investigations, la ressemblance du
fossile avec cette espèce est si étroite que les deux n'en font peut-
être qu'une. Mais les spécimens fossiles sont incomplets. Tous
sont brisés en travers à la moitié de leur longueur. La moitié
supérieure, en forme de dôme, manque ou est si écrasée qu'on ne
peut en reconnaître la forme. C’est pourquoi 1l serait imprudent
de pousser trop loin la détermination. Il vaut la peine de noter
que les endocarpes de C. serratum ont une tendance à se briser
en travers, exactement comme c’est le cas chez le fossile, et cela
selon la ligne où la base conique, avec son cornet, passe à
l'apex en forme de dôme.
Clerodendron serratum est un arbrisseau de 3 m. de haut
qu on rencontre dans les forêts montagneuses de la Chine (Yun-
350 ÉL. M. REID
nan) à l'altitude de 1200 m. Clerodendron serratifolium Frs. a.
été signalé par Friedrich dans l’Oligocène de la Saxe (1).
LABIÉES : AMETHYSTEA COŒRULEA LAINN.
PL. XI, riG. 23, 24.
Nucelle obové ; face dorsale convexe, face ventrale portant
une large ouverture, subovale, Ro sur les deux tiers.
de son étendue, ouverture dans laquelle se trouve un tampon cir-
culaire (ou les débris d'une graine ?) ; surface finement variolée
et fortement, nettement veinée en réseau, celui-ci allongé vers
la base de façon à former 5 côtes. — Longueur : 1,8 mm. ; lar-
geur : 1,25 mm. |
Le nucelle est légèrement brisé d’un côté, mais en prolongeant
la courbe on reconsütue clairement la forme originelle et une
comparaison soigneuse de la symétrie de la partie antérieure et
de la partie postérieure de la graine permet de constater que la
large ouverture ventrale avait une forme asymétrique. Les
caractères généraux de ce nucelle le placent dans la section des
Ajugoïdées et ceux de la réticulation superficielle dans la sous
section dès Ajugées. Dans cette sous-section, le genre dont le
nucelle montre une ouverture asymétrique est le genre Ame
thystea, genre monotype. J'ai comparé le fossile tant avec les à
graines d'Amethystea cœrulea de ma collection qu'avec celles de «
l’'herbier de Kew. La concordance est exacte.
Cette espèce habite l'Asie occidentale et orientale, mais plus k.
particulière cette dernière. En Chine et au Japon, on la signale p A
à 2 800 m. d'altitude. 4
J'ai le regret de constater que ce bel échantillon a été acciden=
tellement brisé après que j'en ai eu rédigé la description.
Lycopus (anriQuus E. M. Rein ?)
PL. XI, r1G. 25,
Nucelle obové, légèrement aplati en direction dorso-ventrale
(aplatissement augmenté par la fossilisation), finement et élé
gamment orné de fossettes allongées à parois verticales épaissies,
donnant l'impression de vagues stries discontinues ; Gicatrice
d'attache ovale, grande, à la base de la face ventrale. — Lon=
gueur : 0,8 mm. ; largeur : 0,5 mm. =
La Pre et les caractères de ce nucelle se retrouvent dans le 4
genre Lycopus, auquel il me paraît devoir être attribué malgrés ë
L disparition de toute trace de sa marge subéreuse. La plupart F4
du temps, quand il s’agit de nucelles fossiles de ce genre, la à
marge est rompue plus ou moins Gps si bien qu il Li
SET PRES er 7 * :
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 351
n'est pas rare de trouver des nucelles qui en sont dépourvus. La
dimension du fossile correspond à la taille apparente des
nucelles de Lycopus antiquus E. M. Re, etil appartient proba-
blement à cette espèce. Mais, faute de pouvoir comparer les
marges subéreuses, je ne puis rien affirmer.
Je suis arrivée à cette conclusion que je me suis trompée en
rapportant les organes décrits en 1920 (10, p. 78, pl. 1v,
fig. 15, 16) au genre Lycopus, Ce sont des valves germinatives
de Diclidocarya détachées de la graine.
GALEOPSIS sp. ?
Pr. XI, r1G. 26.
Nucelle obové, tronqué à la base, fortement anguleux à la face
ventrale jusqu'à environ 0,3 mm. du sommet; cicatrice d'attache
basale ; endocarpe dur et épais ; surface marquée de très petites
cellules polygonales, irrégulières, dont les parois latérales sont
plus épaisses que les parois terminales, de façon à produire une
surface finement rugueuse, avec striation irrégulière, sinueuse et
longitudinale ; tégument externe formé de dépressions étroites,
irrégulières et hexagonales. — Longueur : 1,7 mm. ; largeur
1,25 mm.
Le genre à nucelles qui ressemble le plus au fossile est le
genre Galeopsis. Dans aucune autre je n'ai trouvé la forme ovée
et la base tronquée. De même, la structure cellulaire du fossile
s'accorde avec ce qu'on voit dans ce genre. Il n'en existe pas
moins des différences. Dans la plupart des espèces, la base est
tronquée obliquement et l’attache est sub-basale. Toutefois,
G. Ladanum Linx. fait exception. Dans cette espèce, la base et
l’attache sont pareilles à celles du fossile. Mais, pour le reste,
les nucelles de G. Zadanum diffèrent : ils sont plus grands. Je
n'ai vu aucun nucelle d'espèce vivante aussi petit que celui du
fossile.
SOLANÉES : SOLANUM DULCAMARA Lin. (var. ?)
ROUES OMOE
Graine régulièrement ovée. plate; glyptique et attache comme
chez S. Dulcamara. — Longueur : 1,75 mm. ; largeur : 1,25 mm.
2 graines.
Les deux sont plutôt plus petites que la taille moyenne de
celles de l'espèce, mais on en trouve d’aussi petites. Klles sont
plus étroitement ovales qu'aucun des spécimens de $. Dulcamara
que j'ai vus, quoique une graine de ma collection s’en rapproche
comme forme, La glyptique ressemble à celle de S. Dulcamara
plus qu’à celle d'aucune autre espèce que je connaisse. C’est pro-
bablement une variété du type.
352 EL. M. REID
HYOSCYAMUS NIGER Lin.
PL. XI, r1G. 28.
Graine ronde (fortement aplatie par compression), surface cou-
verte de grandes dépressions, profondes, irrégulières, en alvéoles
de rayon de miel, à rebords fortement crénelés ; au-dessus du
raphé marginal, les dépressions sont beaucoup plus petites et
allongées ; hile et micropyle adjacents, marginaux. — Diamètre
1,25 mm.
1 graine.
Il est impossible de distinguer cette graine des petites graines
de A. niger Lanx.
L'espèce en question s'étend à travers l'Europe (excepté le
Nord) et l’Asie occidentale, jusqu'aux Indesetau Nord de l’Afrique.
CAPRIFOLIACÉES : SAMBUCUS PULCHELLA REID
22 nouveaux exemplaires de cette espèce ont été trouvés. Ils
concordent complètement avec ceux de Reuver (9).
CUCURBITACÉES : TRICHOSANTAES FRAGILIS E. M. Rein
Un grand fragment de graine appartient à cette espèce. Le
tégument externe, spongieux, est, jusqu'à un certain point,
décomposé et s’est, en quelques endroits, séparé du tégument
interne, plus dur, donnant ainsi à la graine une apparence trom=
peuse d'être ailée.
DICLIDOCARYA.
Une correction s'impose dans la diagnose générique : le nucelle
est, non campylotrope, mais anatrope.
DiczibozARYA G1B80SA E.M. Reno
Les nucelles de cette espèce ont été trouvés de nouveau, et en
très grande abondance.
DICLIDOCARYA GLOBOSA n. sp.
PL. XI, r1G. 29.
Parmi les très nombreux nucelles de Diclidocarya récemment
trouvés, environ un quart ou un cinquième appartient à l'espèce
qui n’était connue, jusqu'ici, que du Pliocène hollandais de
Tegelen et de Reuver et du Pliocène belge de Raevels (7). Les
premiers spécimens figurés provenaient de Tegelen (6, fig. 121)
Ne
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 353
L'espèce fut de nouveau figurée et complètement décrite d'après
- les spécimens de Reuver (9, p. 112, 113, pl. xr, fig. 18). Elle fut
alors, mais avec doute, rapportée au genre Sfocksia. Pour les rai-
sons que j'ai exposées (10, p. 81) j'ai retranché l'espèce fossile du
genre Stocksia et l’ai attribuée, ainsi que la précédente, à un genre
fossile nouveau, Diclidocarya, en attendant la découverte de leurs
vrais rapports avec une forme vivante.
Je propose le nom de D. globosa pour l'espèce hollandaise et
lui rattache les fossiles du Pont-de-Gail.
Nux subqlobosa, plana vel ventrali convexa, dorso convexa ;
superficies dorsali-laterales sæpissime convexæ ; murus dorsalis
“aero-cellulis et aero-coculis præditus.
Longueur : de 1 ram. à 1,4 mm.
Largeur : de 0,9mm.à { mm.
Voici la description originale de l'espèce (loc. cit.) :
« Graine petite, subglobuleuse ou présentant de légères
facettes, avec une grande valve de germination ayant son sommet
au micropyle ; testa épais, dur, avec faibles stries longitudinales
et granuleuses ; 3 téguments, un externe, mince, noir, dense ;.
un moyen, épais, brun, spongieux avec, parfois, de grandes cavi-
tés; un interne, très mince et noir {{egmen ?); hile garni d'un
- tampon conique. Dans les échantillons que nous avons pu exa-
“ miner, l’intérieur du testa ne montre pas nettement l'empreinte
de l'embryon. » — Longueur : 1 à 2 mm.
Les seules remarques à ajouter à ce qui précède sont qu’on
peut avoir une hésitation à considérer les fossiles soit comme des
graines, soit comme des fruits et que, grâce au grand nombre
d'échantillons recueillis au Pont-de-Gail, on peut constater que
le nucelle est assez variable, ainsi qu'on l’a déjà fait observer.
Comme forme, il va de la forme globuleuse à la forme obovoïde ;
comme longueur, il varie dans la mesure signalée ci-dessus.
354
(0)
10.
11.
Fire.
. GopPErT, ] MeNes 2 Conwenzz. Die Flora des Bernsteins, Vol. A :
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. — Flore miocène de Joursac, Paris, 1903.
6-Rerp (Cet E.,M°)Mhe nel Flora of Tegelen-sur-Meuse, Verhand
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EL. M. REID
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Geol. Sue. Lond. Vol. LXXVI. p. 104-641, 1920. À
EXPLICATION DES PLANCHES X ET XI.
PLANCHE X.
1. — Potamogeton sp. 5, endocarpe, x 20.
2, — Najas marina, var. intermedia, graine, x 10.
3. — Alisma gailensis, akène, X 15.
4. — Betula humilis, fruit, x< 15. : \
5. — — sp. fruit, x 15. “1
6. — Pilea pumila, var. cantalensis, akène, < 20.
71. — Menispermum cantalense, endocarpe, *< 6.
8. — Magnolia sp. 1, graine, X 5.
CS = sp. 1, graine, x 5.
10. — — Sp. 3, graine, X 5.
11. — Cleomella sp. graine (vue par un côté), >< 15.
12, = — sp. même échantillon (vu par l’autre côté), X 15:
13. — Cratægus gailensis, endocarpe, (face dorsale), X 10.
14. — — même échantillon (face ventrale), >X10
15. — — parvicarpa, endocarpe, X 10.
16, 17. — — — endocarpe, autre échantillon, faces dors
sale et ventrale, >< 10. ;
18. — — angusticarpa, endocarpe, X 10. ‘4
19. — — sp. endocarpe (face ventrale), X 10.
20. — Sorbus expansa ? graine, *< 10.
21. — Rubus occidentalis, endocarpe,"X 12 1/2.
22. — — sp., endocarpe, X 10.
23. — Prunus venosa, endocarpe, X 5.
&
Fic.
É.
ss Fi.
nd
+
NOTES D,
18.
19°
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
GRAINES DU PONT-DE-GAIL 30)
24. — Phellodendron ornatum, graine, x 10.
25. — Buchanania sp. endocarpe, x 10.
26. — — sp. 2 ? endocarpe (1-loc.), x 10.
27, — — sp. 2? endocarpe (2-loc. ?), x 10.
PLANCHE XI.
— Ilex cantalensis, endocarpe (face centrale), xX 10.
— Meliosma europæa, moitié d'une graine (face ventrale), X 5.
. — Vitis Thunbergii, graine (face dorsale), X 7 1/2.
— —— même échantillon (face ventrale), X 7 1/2.
— — nodulosa, graine (face dorsale), X 7 1/2.
— — — même échantillon (face ventrale), X 7 1/2.
. — Actinidia faveolata, graine (face interne, montrant le micropyle
| et le hile), x 10.
= — graine (face externe, montrant les fossettes
en gâteau de miel), x 10.
. — Hypericum cantalense, graine, X 20.
° 10.
M
12.
13.
14.
19.
16.
17.
— Calothamnus sp. ? graine, >< 20.
— — tubercules, très grossis.
— Acanthopanax Rhederianus, endocarpe, xX7 1/2.
— Aralia Thomsoni, endocarpe, X 7 1/2.
— Ombellifère ? gen. el sp. (face dorsale), x 71/2.
— Cornussp., fruit (ouvert, pour montrer la loge), 7 1/2.
— Primula sp., graine (face ventrale), X 10.
— Symplocos sp., endocarpe (écrasé obliquement, montrant l'extré-
mité du style), x 5.
— Ehretia europæa, endocarpe (face dorsale), X 15.
— = même échantillon (face ventrale), X 15.
=. — endocarpe (uniloculaire, face dorsale), >< 15.
— — cantalensis, endocarpe (face dorsale, miloculaire, comme
le montre la cassure), X10,
— Clerodendron sp., endocarpe (base de la face ventrale), X 5.
— Amethystea cœrulea, nucelle (face dorsale), x 15.
— — même échantillon (face ventrale), x 15.
— Lycopus antiquus ? nucelle sans sa marge subéreuse (face ven-
trale), x 25.
— Galeopsis sp. nucelle (face ventrale), X 15.
— Solanum dulcamara (graine), x 15.
— Hyoscyamus niger (graine), x< 15.
— Diclidocarya globosa, nucelle (face ventrale montrant la valve),
X< 159.
Dessins DE Miss M. E. J. CHanprer.
356
DÉCOUVERTE D’UNE NUMMULITE NOUVELLE
DANS LE MAESTRICHTIEN À BIRADIOLITES DU DÔME
DE CEZAN-LAVARDENS (GERS)
ET ÉTUDE STRATIGRAPHIQUE DU GISEMENT.
Par Louis Mengaud :.
Le département du Gers ne présente qu'un seul affleurement
de Crétacé supérieur d’étendue d’ailleurs fort restreinte.
Il est indiqué dans la partie sud-ouest de la feuille de Lectoure
au fond du vallon suivi par le ruisseau de Colègne (ou « Coulègne »,
ou « Couligne » }, sur les limites des communes de Cézan et
Lavardens. Jacquot ? l’a bien décrit et lui assigne environ 1 km:
de long de l'Est à l'Ouest entre la « Fontaine Chaude*° » et
la métairie de Bordères. Sa largeur, en direction nord-sud, n'ex-=
cède guère 200-250 m. et son altitude est comprise entre 110 et
140 m. Il est marqué c° sur la feuille de Lectoure.
Ce Crétacé affecte la disposition d’un petit dôme qui vient à
s'aligner sur le prolongement de l'accident de Roquefort-Créon
(Landes) 4, On sait qu'il y a là un pli anticlinal de direction
armoricaine mais d'âge pyrénéen dont les surélévations d'axe
sont marquées par un certain nombre de dômes peu étendus dans
lesquels les terrains crétacés apparaissent au milieu des dépôts
miocènes du bassin de l’Aquitaine ?. Dans les intervalles dem
1. Note présentée à la séance du 25 juin 1923.
2. Jacquor. Description gévlogique.. du département du Gers. 1e partie:
In-8° de 158 p. et 1 pl. en couleurs. Paris. Impr. Nationale, 1870. Voir pp. 25-31%
Voir également la notice explicative de la feuille de Lectoure n° 218 publiée \
en 1881 par Jacquot.
3. Cette source, qui débitait en 1870 plus de 300 mètres cubes par 2 heures,»
doit son nom plutôt au bouillonnément des gaz qu’elle dégage qu'à sa tempéraz
ture (18-19°) ainsi que le fait remarquer ne (loc. cil., p. 137).
4. Jacquor (loc. cit., p. 27) lui donne le nom de « Protubérance crétacée de
Roquefort. Saint Justin, Cézan. »
JAcquor et Rauu (Statistique géologique. du département des Landes. Monts 4
de-Marsan, 1874, pp. 329 et suiv.) l'appellent « Protubérance de Roquefort » eb
admettent que l’anticlinal peut être suivi sur 80 km. de longueur de Roquefort
au vallon de Colègne entre Cézan et Lavardens.
E. Farror (Crétacé supérieur du bassin de l’Aquitaine. B. S. G. F., [3], 1892;
pp. 350, 359, 363) parle de la « ligne de Roquefort-Créon » et GLanGEaup adopte
la même expression (Étude sur les plissements du Crétacé du bassin de l'AQui=
taine. Bull. Carte géol. Fr.; t. 11,1899-1900. pp. 40 et suiv.
5. E. ne MarGents et Emme Aperçu de la structure géologique des Pyréi
nées. Ann. Club alpin français, t. 18,1891-92, p. 38.
« La seconde [ride pyrénéenne], dirigée, E 21° S environ, coïncide avec les\
« pointements successifs compris entre Roquefort (Landes) et Lavardens (Gers):
es
Ce
—+
MAESTRICHTIEN DU GERS
ces dômes, en particulier entre Créon et Cézan, l'accident est
_jalonné par des sources thermo-minérales {Barbotan, Castéra-
Verduzan).
Le dôme de Cézan-Lavardens a son axe dirigé E 15° S à W
15° N et les couches plongent vers le SW sous un angle de 26°
(Jacquot, loc. cit., p. 26).
La composition lithologique des assises crétacées et les fos-
siles qu elles renferment font l’objet d'une description et d'une
—énumération exacte dans l'ouvrage de Jacquot qui reste fonda-
mental pour l'étude de la géologie du Gers. J'ai moi-même
“recueilli les dolomies grises cristallines, le calcaire blanc à grain
très fin et les « hydroxydes de fer siliceux ». De plus j'ai trouvé
par places un calcaire gréseux spathique ressemblant beaucoup
“au « calcaire nankin » des Petites Pyrénées et, dans quelques
“fragments de ce calcaire des débris d'Orbitoides signalés par
Jacquot.
Enfin — et c'est la découverte intéressante — j'ai eu l’heu-
reuse fortune de recueillir des blocs d’un calcaire roux, un peu
gréseux contenant à la fois des Radiolites et des Nummulites.
D'après Jacquot les Radiolites correspondent à Sphæruliles in-
gens nes Mocrunxs 1826 (Radiolites D'Ors. ; Biriadolites Toucas)
de l'horizon le plus élevé du Maestrichtien de Royan.
Dans mes échantillons, donnés au Laboratoire de Géologie de
la Faculté des Sciences de Toulouse, les Biradiolites non roulés,
sont empâtés dans un calcaire littéralement pétri de Nummu-
lites associées à d’autres Foraminifères bien moins abondants
(Miliolidés, Textularidés, rares Alvéolines). Certains fragments
de la roche sont presque exclusivement formés de Nummulites
“soudées par un ciment calcaire parfois spathique et un peu ferru-
gineux ; ces Nummulites sont de très petite taille, leur diamètre
équatorial étant compris entre 0 mm. 3 et 0 mm. 9. De l'examen
attentif auquel elles ont été soumises et de l'étude détaillée
qu'en a faite M. Astre, il résulte que l’on est en présence d'une
espèce nouvelle dont nous n'avons observé nettement que des
individus mégasphériques (forme A).
Etant donné l'intérêt de cette trouvaille il me paraît utile de
donner la succession que l’on peut relever depuis les bords de la
Colègne jusqu'au sommet des collines de Cézan et de Lavardens.
_ 1° (c° de la feuille de Lectoure). Les parties les plus basses du
vallon, (110-115 m. d'alt.) couvertes et boisées montrent dans
le lit du ruisseau et ses environs immédiats les calcaires dolomi-
tiques, les calcaires blancs à grain fin, les calcaires spathiques
roux et les hydroxydes de fer siliceux dont j'ai parlé plus haut.
tant vers le Sud (alt. 130-135 m.) dans un champ placé à la
dure méridionale de la route qui va de la Fontaine Chau
Bordères pour se diriger ensuite vers Préchae, Réjaurmor
Fleurance.
2° (e*). Au-dessus des couches précédentes on trouve des sab
siliceux, ferrugineux, de couleur ocre jaune, à stratification ir
gulière avec parties gréseuses et graviers de quartz intercalé
Rapportés à « l'étage sidérolithique » il est difficile de ler
assigner un âge précis en l’absence de tout document paléo
logique. Ils dessinent une auréole autour du Crétacé c° et 8
fouissent de tous côtés sous des formations plus récentes.
Tout ce que l’on peut dire sur leur compte c’est qu’on a rel
la présence de sables analogues à la station thermale de
botan (commune de Cazaubon, Gers). Divers sondages les.
traversés avant d'atteindre une formation sableuse de l'Éocè
inférieur à Nummulites planulatus Lauarcx et N. subplanuls
H. Douvicré 1919 !. Or Barbotan est l’un des points par lesqui
passe la ligne Roquefort-Créon-Cézan et il est situé à envire
48 km. au Nord- Ouest du vallon de Colègne. |
3° (m!). Vers l’altitude de 150 m. environ, et sur les sabl
précédents repose le Miocène d'eau douce du type de la « mo
lasse de l’Armagnac ». | 110
Il est représenté d’abord par les couches de base que jaoi
appelle « calcaire de Valence » (loc. cit. » P- 43) ?,
Dans le vallon de Colègne ce sont Le niveau moyen rutil
(marnes amaranthe de Jacquot) et le niveau supérieur (« calea
blanc maculé de jaune ») qui s’observent le mieux. Au Nord
calcaire blane se voit bien sur la route de Cézan à la Fonta
1. Bevoisr et Bicuior. Nummulites recueillies dans un sondage fait à l’éta
sement thermal de Barbotan. commune de Cazaubon (Gers). Actes soc.dlin
Bordeaux, 5% Sie, t.5, p. xxx. 3 juin 1891.
« Ce qu'il importe de signaler, c’est la présence des terrains nummulitiques
contrés dans les deux derniers sondages au-dessous des sables éruptifs (s1@
une profondeur de 45 m. Les Nummuliles planulata et biarritzensis son
grande quantité. »
DEcrance-Touzix, dans le même volume des « Actes », p. ex (17 février 1892),f
connaître qu'il a soumis les échantillons de Nummulites des sondages de Barb
tan à M. Achille Tellini, du Musée Royal de Rome, et que ce raie a recon
Num. planulata et N. elegans Sow. Enfin M. H. DOUvILLE (L'Éocène inférieu
Aquitaine... Mém. Carle géol. de Fr. 1919) a montré que Num. elegans SoW
sondage de l'Aquitaine est une espèce nouvelle, compagne mégasphériqu
N. planulatus, qu'il dénomme Num. subplanulatus.
2. Jacquor distingue dans le « calcaire de Valence » 3 termes COrFESDAISSS
des faciès pétrogr aphiques: Ces trois termes sont de bas en haut :
a, Grès de Trouillon ; b, Marnes amaranthe ; c, Calcaire blanc, à
macules jau
clair, de Valence. L
SLR 7 Re CE VE 2 2
MAËSTRICHTIEN DU GERS 3
(35
Le)
Chaude (hameau de Lasmurailles), un peu au-dessous apparaît le
faciès rutilant. Au Sud on recoupe les mêmes bancs vers les alti-
“tudes de 160-180 m. en montant à la crête qui domine le vallon.
Les couches se montrent légèrement inclinées vers le Sud et le
“Sud-Ouest, indice de mouvements posthumes postérieurs à la
formation principale du dôme. Le « calcaire de Valence » est sur-
monté par le « calcaire d'Auch-Sansan », bien visible vers 200-
210 m. d'altitude sous les villages de Cézan, Lavardens et leurs
“environs d'où on peut très bien les suivre jusqu'à Auch. Enfin on
“sait qu'au Sud de cette ville ces calcaires ont fourni à Sansan la
“célèbre faune de Mammifères découverte par Ed. Lartet. Contrai-
rement au niveau de Valence, le niveau d’ Auch ne m'a paru nulle-
ment affecté par les mouvements qui ont donné naissance au dôme
de Cézan-Lavardens et dans ces deux dernières localités je n'ai
“pas observé qu'il fût dérangé de son horizontalité.
En résumé le dôme de Cézan-Lavardens nous montre dans
«l'affleurement de ses couches maestrichtiennes la présence simul-
“lanée de Biradiolites ingens ves Mouuns ou sp. et d’une Nummu-
“lite nouvelle de très petite taille, fait encore inédit dans nos
régions.
—._ Le Maestrichtien est entouré d’une auréole sableuse d'âge
_imprécis mais probablement postérieur aux niveaux inférieurs de
l'Éocène.
La couverture miocène du dôme est formée par le « niveau de
“Valence-sur-Baïse ». En discordance sur les dépôts plus anciens
les couches de Valence se montrent légèrement inclinées périclina-
lement. En revanche les calcaires d’Auch sont restés horizontaux.
”
360
ÉTUDE PALÉONTOLOGIQUE DES NUMMULITES
DU CRÉTACÉ SUPÉRIEUR DE GÉZAN-LAVARDENS (GER
[NuumuLITEsS MENGAUDI n. sp.
Par Gaston Astre!.
PLANCHE XII.
Les Nummulites trouvées en avril 1923 par M. Mengaud dan s
le Crétacé supérieur du département du Gers ? offrent le gran
intérêt d'établir en France l'existence dès le Macstrich lé dd
genre Nummulites qui n'était encore connu à ce niveau que dans
la partie médiane du bassin méditerranéen. Elles appartienne
à la plus ancienne faune de ces Foraminifères et représentent
plus petite forme qui ait été rencontrée dans ce genre, — con
tatation qui s'accorde bien avec la notion d’un début de groupe.
Elles montrent à la fois un ensemble de dispositions considérées.
comme primitives et quelques affinités avec les Operculines; ma
ce sont déjà des Nummulites parfaitement réalisées, avec tout
les caractéristiques du type Nummulites.
DiraAGNosE DU TYPE. — Nummulites Mengaudi n. sp.
FiG. 1. — PL. XII, Fr. 1-23.
Diamètre équatorial : 0 mm. 3 à 0 mm. 9.
Diamètre axial ou épaisseur : 0 mm. 1 à 0 mm. 3.
Nombre de tours de spire : 2 1/2 à 3 1/2.
Nombre de cloisons : 3-4 par 1/4 du 1° tour.
— 4-5 = DER
— 6-7 _— RE —
De taille très petite, cette Nummulite est lenticulaire, assez
épaisse, mais comprimée, au point que sa section transversale
montre souvent ses côtés parallèles, sauf vers le bord qui, en
coupe axiale, est arrondi et très obtus ; en coupe équatoriale, @
bord brésente une inégalité par suite de % proéminence de la fr
du dernier tour. A l'extérieur se voient des filets radiés, plus ou.
moins falciformes, parfois légèrement élargis, avec des granules
situés sur ces filets. La spire est régulière et à accroisseme
1. Note présentée à la séance du 25 juin 1923.
2. Mewçaun (L.). Découverte d'une Nummulite nouvelle dans le Maëstricht
à Biradolites du petit dôme de Cézan-Lavardens (Gers) et étude stratigraphiqu
du gisement. Bull. Soc. géol. Fr., 4° sér., t. XXIIT, 1923 (Note précédente)
NUMMULITES DU CRÉTACÉ DU GERS 361
assez rapide. La lame spirale est assez épaisse, d'épaisseur sensi-
-blement constante, sauf vers le dernier tour où elle devient à
peine plus forte. Les tours sont peu nombreux. Les cloisons,
nombreuses, assez rapprochées, régulières, possèdent toutes à
peu près la même épaisseur, la possèdent sur toute leur étendue
et ont une allure un peu incurvée, ramenée vers l'arrière à leur
partie périphérique où elles se fusionnent avec la lame spirale, à
peine plus minces que cette dernière. La distance entre Les cloï-
sons croît peu d’un tour à l’autre. Les nombreuses coupes axiales
elfectuées n'ont montré que des formes à macrosphère ; deux
Er. 1. — DessiN DE LA NUCLÉOCONQUE (Schéma réduit de la figure 22 de la
planche XII). Les deux loges de:la nucléoconque, qui supportent toutes deux
la première loge de la spire, sont marquées en pointillé. — Grossissement en
diam. : 230 environ.
sections ont permis de voir une nucléoconque à deux loges dont
la plus interne est de 2 à 3 fois plus grande que l'autre. Les
loges se terminent par un angle postérieur externe aigu ; plus
larges que hautes, elles s'accroissent en général lentement et
régulièrement, jusqu’à celles du dernier tour dont la largeur
égale 3 à 4 fois la hauteur. Les piliers sont nets dans les sections
axiales.
Gisement. — Vallon de Colègne, entre « Fontaine-Chaude » et
la métairie de Bordères (cote 130-140 m.), dans le dôme de
Cézan-Lavardens, à environ 14 km.au SW de Fleurance, sur le
2 avril 1924. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XXIIT. — 24.
he
362. G. ASTRE
département du Gers!.— Affleurement de terrain maestrichtien.…
Les mêmes blocs de calcaire marneux ou gréseux sont pétris
comme fossiles principaux, à la fois de ces Nummulites et de
Biradiolites non roulés que asRer a depuis longtemps rappor=
tés à l'espèce | Biradiolites| ingens”, fossile de la Craie SUPEMEESS
de Royan.
Les échantillons et les préparations-types sont déposés dans
les collections du Laboratoire de géologie de la Faculté des
Sciences de Toulouse. ‘1
VariaTIONS. — Bien que très abondante dans le gisement étudié,
l'espèce ne présente que des variations peu importantes. 4
La taille peut aller du simple au triple, mais reste toujours |
inférieure, —- et souvent de beaucoup —, à un millimètre. Jen’ar
jamais Rencontre d'exemplaire de cette dimension ; le dia=
mètre équatorial le plus fréquent est 0 mm. 6. La Scion axiale
se présente parfois en fuseau allongé avec amincissement pro=M
gressit vers le bord. La saillie de la fin du dernier tour est plus
ou moins accusée suivant les exemplaires considérés.
Les filets cloisonnaires varient fort peu: Les granules, assez”
peu nombreux, au nombre de 3 à 5 environ par filet, sont souvent.
difficiles à voir; leur grosseur est presque identique pour tous
Leur forme seule, généralement arrondie, prend parfois l'allure
de renflements plus étirés qui correspondent à des épaississe="
ments locaux des filets, coexistant d’ailleurs toujours avec de“
véritables granules. +
Les caractères internes offrent une constance assez rare chez
des Nummulites. L'allure des chambres est bien caractéristique
Les cloisons peuvent être rectilignes sur les trois quarts de leur
parcours pour ne se courber qu’à leur extrémité distale ou bien
présenter une faible courbure régulière. Leur angle d'inclinaison
sur la lame spirale reste à peu près le même Done : ce n'est.
que très exceptionnellement qu’on en voit certaines plus penchée #
vers l’arrière que ne le comporte la règle. L'’épaisseur de la lame
spirale est susceptible de quelques variations de faible importance
Le seul point où la morphologie semble un peu moins nette=
ment fixée réside dans la première ou les deux premières loges.
après la nucléoconque. Cette amorce de la spire, au lieu d’être
constituée par des chambres dont la taille rentre dans la lo
générale de croissance des tours, est souvent le siège d'irrégularie«
1. Carte géologique détaillée de la France, à 1/80000. Feuille de Lectoure,
N° 217 (SW).
2. Jacquor (E.). Description géologique, minéralogique et agronomique du
département du Gers. 1‘° partie, 1870, p. 27.
NUMMULITES DU CRÉTACÉ DU GERS 363
tés. En particulier la première loge reposant sur la nucléoconque
peut arriver à être plus haute que large et plus grande d’un tiers
que la seconde dont la hauteur peut alors égaler la largeur. Ce
n'est qu à partir de la deuxième ou de la troisième que les loges
adoptent la croissance lente et progressivement régulière qui les
rend plus larges que hautes et qui est le propre de la spire normale.
ATTRIBUTION GÉNÉRIQUE. — Dans les formes de diamètre infé-
rieur à 2 mm., il est assez délicat de distinguer les Nummulites
—…. de quelques genres voisins, en raison des caractères peu accen-
tués qu'elles possèdent. Cependant celle de Cézan-Lavardens ne
laisse aucun doute à ce sujet.
Elle n'a rien de commun avec les Amphistégines dont l’exté-
meur est typique par sa plus ou moins grande inéquilatéralité,
son bord tranchant, son côté inférieur plus renflé que Le supérieur
— et la présence d'un bouton au centre des deux faces.
HE He
Elle n'appartient pas non plus à la série des Sidérolites
inermes (sans pointes) !, qui sont des Rotalidés et dans lesquels
on tend à rechercher actuellement la forme ancestrale des Num-
- mulites. Notre espèce nouvelle s’en distingue d'abord par ses
caractères positifs qui sont ceux des Nummuliles, ensuite par des
caractères négatifs, par l'absence de ceux des vrais Sidérolites.
À supposer en elfet que les expansions externes arrivent à dis-
paraître totalement dans les formes inermes, Siderolites a tou-
jours une lame spirale extrêmement épaisse par rapport aux
septa qui le sont déjà notablement ; les septa sont perforés
comme la muraille, particularité fondamentale qui dans les cas
douteux peut servir à distinguer les Sidérolites des Nummulites;
en outre, l'intérieur montre des épaississements endosquelet-
tiques. S'ajoutent d’autres caractères moins importants, quoique
constants : taille assez grande et plus surbaissée des loges, enrou-
lement de la spire, etc. La forme du Gers ne laisse voir, à aucun
degré, de telles dispositions.
Dans l'intérieur de la famille des Nummulitidés, elle n’est ni
une Assilina ni une Operculina, groupes qui ne diffèrent du reste
l’un de l’autre que par la spire plus ouverte et les tours moins
nombreux du second et dont les Nummulites se distinguent par
la présence des filets cloisonnaires et le recouvrement complet
des tours, caractères qui se retrouvent chez le petit Foramini-
1. Douvizré (Henri). Evolution et Enchainements des Foraminifères. Bull. Soc.
géol. Fr., 4° sér.,t. VI, 1906, pp. 598-599, pl. xvur, fig. 6-9. ;
Douviré (Henri). La Craie et le Tertiaire“des environs de Royan. Bull. Soc.
geol..Fr., 4° sér., t. X, 1910, p. 54.
364 G. ASTRE
fère du Gers. Toutefois ce dernier a en commun avec les Opercu-
lines trois détails qui doivent retenir l'attention: le petit nombre
des tours, l'enroulement de la spire, plus rapide que dans les
Nummulites ordinaires, mais beaucoup moins que dans les Oper- ««
culines proprement dites, et enfin la proéminence de la fin du
dernier tour. re
Nous avons donc bien à faire à une Nummulite vraie, à la fois 4
par l'aspect extérieur, par la coexistence d'une muraille perforéé x
et de cloisons compactes, par la forme des loges et des cloisons,
par la présence de filets cloisonnaires, par le recouvrement complet
des tours. C'est donc une Nummulite typique, alliant aux carac=
tères considérés comme primitifs dans l'intérieur du genre Num-
mulites d'autres caractères, bien moins importants, montrant
quelque analogie avec les Operculines. Rappelons pour les pre
miers de ces caractères la plus petite taille connue, la présence
de granules, les granules ne correspondant par endroits qu'à des
épaississements partiels des filets, les filets radiés, le nucléoconque
à deux loges inégales!, — et pour les seconds le très petit
nombre de tours (2 1/2-3 1/2), l'enroulement assez rapide de la
spire, la proéminence de la fin du dernier tour.
RAPPORTS ET DIFFÉRENCES SPÉCIFIQUES. — Cette Nummulite est,
de beaucoup, la plus petite qui soit connue. Sa surface présente
des filets radiés sur lesquels se trouvent des granules. Sa lame
spirale est assez épaisse, ses tours peu nombreux, ses cloisons
assez fortes et un peu inclinées vers l’arrière. Pour autant qu'on ù
puisse en juger par l’ensemble des coupes, c’est une forme méga=
sphérique. Tel est ce qui la signale à première vue entre toutes
ses voisines. |
1) Espèces certainement antérieures au Tertiaire. — De toutes
celles-c1, elle se distingue fondamentalement par la présence de
granules, alors que les autres en sont dépourvues. En outre elle
s'éloigne particulièrement de chacune d'elles à de nombreux
titres :
de N. Fraasi ne LA HARPE, par ses dimensions environ 5 fois
plus petites, son bord obtus, sa lame spirale épaisse, ses cloisons
plus fortes, plus régulièrement courhées et plus espacées, sa spire
à enronlar ant Sas rapide ;
de AN. deserti pe LA HARPE, par ses dimensions à peu près 3 fois
plus petites, ses cloisons épaisses, sa spire à enroulement un peu
plus rapide :
1. Douviiré (H.). Les Foraminifères sont-ils toujours unicellulaires ? CR. Acad:
Sc., t. 167, 1918, pp. 149 et 150.
NUMMULITES DU CRÉTACÉ DU GERS 365
de N. Bolcensis (?) Munier-CnaLmas (espèce à laquelle Bous-
sac ! a assimilé avec un point de doute N. spilecensis Mux.-
CHaLu., jamais décrite ni figurée, et interprétée antérieurement
par M. Douvillé*, d'après Oppenheim *, comme N. bolcensis B),
ar ses dimensions au moins 10 fois moindres, ses filets radiés
et non méandriformes, sa spire plus régulière.
2) Espèces les plus anciennes de l'Éocène inférieur du Bassin
de l'Aquitaine. — C'est à peine à titre documentaire qu'on peut la
comparer à celles-là, tant la confusion est impossible, Parmi les
groupes signalés en 1919 par M. H. Douvillé dans l'Eocène infé-
rieur “, ne retenons que les principales formes mégasphériques,
seules rapprochables de N. Mengaudi qui est aussi mégasphé-
‘rique. Contrairement à ce qui avait lieu pour la série des Num-
mulites du Crétacé, la présence de granules, loin d’être le grand
caractère différentiel, devient ici le caractère commun, les
espèces du Nummulitique tout à fait inférieur du Sud-Ouest étant
pour la plupart granuleuses.
N. subatacicus Docvicré (diam. : 2,5-4 mm.) a un bouton
médian très accentué, des cloisons plus larges à la base qu'à
l'extrémité distale.
N. granifer Douviré (diam. : 10 mm.) s'orne de filets tour-
billonnants.
N.subplanulatus Douvicré (diam. : # mm.) possède des filets
moins faleiformes, moins flexueux.
N. girondicus Benoist (diam. : 3-4 mm.) a des granulations
plus nombreuses au centre, des cloisons très arquées.
N. Guettardi n'ArcHiac (diam. : 2-3 mm.) se présente avec des
filets assez fortement recourbés vers l'arrière.
N. Lucasi »'Arcurac (2,5-4 mm.) a des cloisons moins épaisses,
une spire à croissance régulière, plutôt lente. ;
N. suberilis Douvizcé (diam. : 3-4 mm.) affecte un grand
nombre de tours de spire, ses loges n'arrivent pas tout à fait au
centre, montrant une disposition intermédiaire entre celles des
genres Assilina et Nummulites.
3) Espèces diverses. — N. solitaria pe LA Harrr, de l'Éocène
1. Boussac (J.). Etudes paléontologiques sur le Nummulitique alpin. Mém. Carte
géol. Fr., 1911, pp. 16 et 17.
2. Douvisré (Henri). Evolution des Nummulites dans les différents bassins de
l'Europe occidentale. Bull. Soc. géol. Fr., 4° sér., t. VI, pp. 34-35, note infrapagi-
nale.
3. OPPexHEIM (P.). Ueber die Nummuliten des venetianischen Tertiärs, 1894,
p. 12, %6, fig. 4-5.
-4. Douvirré (H.). L'Eocène inférieur en Aquitaine et dans les Pyrénées. Mém.
Carte géol. Fr., 1919, 1 vol.
366 G. ASTRE
inférieur d'Égypte, qui est après celles du Crétacé, une des plus |
grande, l'absence de granules, une forme Sr et un
enroulement plus régulier.
N. variolaria Lamarcx, de l’Auversien et du Bartonien, l'une
des plus petites qui aient été signalées, est tout de même 2 à 3
fois plus grande en diamètre ; elle possède un galbe plus renflé
et plus fusiforme, n'a pas de granules et, si sa lame spirale est M
aussi épaisse que celle de N. Mengaudi, ses cloisons sont bien «
plus minces.
I1 serait prématuré, en raison de l'isolement avec lequel nous.
la connaissons dans le temps et dans l'espace, d'établir entre la
forme du Gers et l’une quelconque des précédentes des relationss
autres que purement morphologiques. Dans la classification,
d'ailleurs artificielle, de Prever!, elle prend place dans le
sous-genre Gümbelia (non réticulées, avec granules). |
NIVEAU STRATIGRAPHIQUE DES PREMIÈRES NUMMNULITES. — La décou-
verte de la Nummulite de Cézan-Lavardens porte à 4 le nombre
de celles qui sont connues avec certitude dans des terrains anté-u
rieurs au Tertiaire, sans parler de celles qui y ont été décrites par
erreur et dont le traité de Zittel donne uneliste assez complète ?.
Le Maestrichtien, niveau le plus inférieur où ont été découvertes
ces formes, en a fourmi trois : Nummulites deserti bE LA HARPE
cité en ie au Cap Passaro par M. H. Douvillé avec Orbi=«
toides gensacica et Hippurites cornucopiæ ?, N. cf. Fraasi DE LA
Harpe signalé en Tripolitaine à Bir Cateifa par Parona “ en 1914
avec Omphalocyclus macropora, Siderolites calcitrapoides, Sid:
denticulatus etc., et enfin N. Mengaudi du Dôme de Cézan-«
Lavardens (Gers) avec Biradolites ingens. Il n'est pas sans inté-
rêt de faire remarquer que, sile Maestrichtien de ce dernier lieu
n'a fourni que Biradiolites ingens comme fossile typique, il cor- 1
respond toutefois au même niveau que les couches de Sicile et de
Tripolitaine ; car Orbitoides gensarica et Omphalocyclus macro
pora ont précisément leur type pris dans les gisements maës= L:
trichtiens du bassin d'Aquitaine, dans des affleurements des
1. Prever. Le Nummuliti della Forca di Presta, nell’ Apennino centrale e dei
dintorni di Potenza nell Apennino meridionale. Mém. Soc. pal. suisse, vol. 29, 1902
2. Zrrrec (Kanr). Traité de paléontologie (édition française). 1883, t, I, p. 102
3. Douvirré (H.). Le Tertiaire du golfe aquitanien et ses différences de faciès
CR. Acad. Sc., t. 165, 1917, p. 532. 4
Douvizué (H.). Les Nummulites, évolution et c'es ess CR. Acad, Sc.
t. 168, 1919, p. 163.
4. Parowa (C. F.). Per la Geologia della Tripolitania. Atti delà reale Accade- …
mia delle Scienze di Torino, vol. L, 1914, disp. 1a, pp. 36-87. us
NUMMULITES DU CRÉTACÉ DU GERS 367
même ordre que celui de Cézan-Lavardens et à proximité de ce
. dernier.
” Le Danien inférieur à Nautilus danicus de Pondichéry (Indes)
renferme un foraminifère que Kossmat a en 1897 attribué avec
hésitation ! au genre Amphislegina, mais qui, suivant une
remarque de Parona, pourrait, à n'en juger que par la figure
publiée par l’auteur, être une vraie Nummulite. Toutefois le
manque de précision empêche de ranger avec certitude ce Fora-
minifère au nombre des Nummulites connues à une époque
antérieure au Tertiaire. La quatrième des Nummulites qui rem -
plisse cette dernière condition appartient tout à fait au sommet
du Secondaire et peut-être même aux couches de transition du
Secondaire au Tertiaire. En effet les Pyrénées occidentales ont
offert à Seunes ?, avec Operculina Heberti, une Nummulite qu'il
a en 1890 désignée N. spilecensis Munier-CnaLuas, espèce jamais
décrite n1 figurée et que Boussac a assimilée avec doute à N. bol-
censis Munier-CaaLmas ; l'auteur avait rapporté à l'Éocène infé-
rieur les couches qui les renfermaient, M. Douvillé en a ramené
lâge au Danien“. Il est permis cependant de faire quelques
— réserves au sujet de cette assimilation statigraphique ; car dans
les Petites-Pyrénées, le niveau à Operculina Heberti est incon-
testablement montien.
Il suffira de mentionner ensuite par ordre chronologique, dès
l'extrême début du Tertiaire, à un niveau qui pourrait être encore
du Crétacé, la faune d'Él-Guss-Abu-Saïd, près de l’oasis de Fara-
frah (Egypte) où ont été pris les types de trois espèces : AN.
deserti, N. solitaria, N. Fraasi, décrites par DE LA Harre en
1883. : Enfin le Tertiaire france commence avec la riche série
+ thanétienne 5 du bassin d'Aquitaine dont M. H. Douvillé à fait
“une étude minutieuse dans son important mémoire de 1919, et
avec quelques autres ensembles, tels que celui du Vicentin.
…— 1. Kossmar (F.). The Cretaceous Deposits of Pondicherri. Rec. of {he Geological
Survey of India, XXX, part. II, 1897, p. 97, pl. x, fig. 11-12.
2. Seunes (JEAN). Recherches géologiques sur les terrains secondaires etl'Eocène
inférieur de la région sous-pyrénéenne du Sud-Ouest de la France. Thèse Sc. Paris,
1890, pp. 201, 203, 233.
3. Douvizé (H.). Limite du Crétacé et de l'Eocène dans l’Aquitaine. Bull. Soc.
géol. Fr., 4° sér., t. VI, 1906, p. 49.
4. DE La Harpe (Paire). Monographie der in Aegypten und der libyschen
Wüste vorkommenden Nummuliten. Palaeontographica, XXX Band, III Folge, 6,
1883, pp. 161-162, 176-178, Taf. XXX, fig. 1-8 et XX XI, fig. 18-19, 20-25.
5. Douvizré (H.). L'Eocène inférieur de l’Aquitaine et sa faune de Nummulites.
GR. Acad. Sc., t. 165, 1917, p. 612.
RE PROS mn Dre SANS PONS SAS AS CENT
L'aUr L ARE
F* # PR AE C je re Fe 7e di es
-368 G, ASTRE ca Sue
EXPLICATION DE LA PLANCHE XII
Nummulites Mengaudi Asrres. nov. Sp.
Les grossissements sont comptés en diamètre. Les photographies sont sans retouches:
Fc. 1. — Série d'exemplaires isolés. La proportion des diverses tailles mas
pas été respectée dans le choix des échantillons ; ceux de grande .
taille (les plus grands qui aient été rencontrés) sont relativement
bien plus nombreux sur cette figure que dans la réalité. — Gran-
deur naturelle.
Fic. 2-6. — Aspect extérieur. Les filets et les granules, nettement visibles sur.
certains exemplaires privilégiés, sont délicats à photographier.
£ faut pour cela immerger les échantillons dans le lactophénol ou
l'huile de cèdre ou les traiter par le bleu d’aniline. L'huile de cèdre”
est le liquide d'immersion le plus favorable. Le vernissage super=
ficiel et l'usure n'ont fourni que des résultats médiocres. — Les,
fig. 2 et 4 laissent deviner à la fois filets et granules, 3 montre,
plutôt des granules, 5 et 6 plutôt les filets. — X 25.
Fic. 7-12. — Sections équatoriales. Allure assez régulière des cloisons. — X 25: 1
Fic. 13-19. — Sections axiales. Enroulement typique en Nummulite, à partir de
la loge initiale. Les piliers sont RS nets dans la fig.
152000) à
Fic. 20. — Section axiale. Même exemplaire que la fig. 18. — X 55. {5
FiG. 21. — Section oblique. A la partie gauche, le test es impossible à distin=
guer de la gangue vers le dernier tour, ce qui donne à la fig. un dia-
mètre équatorial un peu plus grand en apparence que le diamètres
réel. — X 25: “à
Fi. 22. — Nucléoconque (en section équatoriale). — X 230. … 4
Fic. 23. — Les Nummulites en place dans la roche. Deux sections équatoria S
vues en lame mince. — X 25.
369
LEs ORBITOÏDES ET LEUR ÉVOLUTION EN AMÉRIQUE
PAR H. Douvillé !.
PLrancue XIII
Pseudorbitoides — Orthophragmina et Pseudophragmina. — Lepido-
cyclina, son apparition pendant l'Eocène supérieur, sa parenté avec
Helicolepidina.
Il est toujours intéressant de suivre une forme déterminée
dans toute l'étendue de son habitat et d'examiner les modifica-
tions qu'elle éprouve. Les Orbitoides se prêtent tout particuliè-
rement à cette étude, par suite de la simplicité de leur consti-
tution (ils sont généralement unicellulaires) et de la complication
de leur coquille ; ce sont en effet les plus compliqués des Fora-
minifères.
A l’époque crétacée elles sont représentées dans l’ancien conti-
nent par deux types distincts, les Orbitoïdes proprement dites et les
Omphalocyclus ; on peut les suivre le long de la Mésogée jusque
dans l'Inde, ceux-ci sans modifications sensibles, tandis que les
premiers présentent seulement des variations dans les caractères
des espèces ; 1l y a en réalité continuité. Il en est tout autrement
dans le Nouveau Monde où ces formes paraissent très rares et
présentent des caractères particuliers. J'ai signalé à la Jamaïque ?,
sous le nom de Pseudorbitoides Trechmanni (fig. 1, 2) de petits
F1G. 1,2. — Pseudorbitoides Trechmanni,
du crétacé supérieur de la Jamaïque (gr. 20 fois).
échantillons de 5 millimètres environ de diamètre présentant la
structure générale des Orbitoïdes, mais avec une couche équa-
toriale formée de plusieurs couches de logettes, comme dans
Omphalocyclus. La disposition en spirale des premières loges
est très marquée ; les logettes voisines d'un même cycle sont
1. Note présentée à la séance du 28 mai 1923.
2. CR. Soc. géol., 1922, p. 203,
370 H. DOUVILLÉ
souvent un peu écartées, il en résulte qu'elles se disposent en
files rayonnantes.
Tout dernièrement j'ai pu examiner une série d'échantillons
du Mexique recueillis il y a plusieurs années par le D' Bôse
sur la ligne du chemin de fer de Tampico à San Luis Potosi,
entre les stations Canoas et Cardenas ; ils n’ont guère que 2 à
3 millimètres de diamètre, leur épaisseur est très faible (0,3 mm..),
et leur conservation médiocre, de sorte qu'il est très difficile
d'obtenir de bonnes préparations minces. Il m'a paru cependant
que les premières loges sont disposées en spirale comme dans
les échantillons de la Jamaïque, avec seulement une première
loge un peu plus grande 50 y. au lieu de 30 ; mais la couche
équatoriale ne présente qu'une seule couche de logettes, et deux
rangées d'ouvertures ; cette couche se diviserait-elle si la taille
devenait plus grande ? La chose est possible, mais dans tous.
les cas, il semble qu'il existe pour les Orbitoïdes crétacés un
type américain spécial avec couche équatoriale d'abord simple,
puis se subdivisant. La discontinuité avec l’Europe ne paraît
pas douteuse.
A l’époque tertiaire les modifications sont plus compliquées,
et pour les interpréter il est nécessaire d’entrer dans le détail de
l’organisation de ces animaux.
On connaît le mode de reproduction des Foraminifères : quand
l'animal est arrivé au terme de son développement, il se frag-
mente d’une manière régulière, par une sorte de caryocinèse
ces fragments tous de même grandeur, coustituent de nouvelles
cellules, véritables ovules, qui se développent directement
pour donner naissance aux formes mégasphériques A : l’ovule
s’entoure d’une membrane qui se calcifie, formant ainsi la
première loge ; elle communique avec l'intérieur par une seule
ouverture, qui sera le point de départ du développement de Ia
coquille, normalement toujours spirale à l’origine.
Parmi ces nombreux ovules, on constate que certains se
comportent d'une manière différente : ils s’entourent d’une
coque continue, sans ouvertures ; on dit qu'ils s’enkystent. [ls
se divisent ensuite plusieurs fois par caryocinèse, formant de
nouvelles cellules beaucoup plus petites que l’on considère
comme des spores; mis en liberté ceux-ci se conjuguent deux à
deux, c’est en réalité une véritable fécondation d’où résultent
les individus microsphériques B,plus vigoureux et qui atteignent
ordinairement une plus grande taille que les formes A. Ge
deuxième mode de reproduction par enkystement, est fréquent
chez les Protistes et représente en réalité un moyen de défense
k
4
AA ra AG re NÉ ele RE res SE PRÉ
ÉVOLUTION DES ORBITOIDES EN AMÉRIQUE 371
de l'organisme ; aussi chez les Foraminifères les formes B seront
d'autant plus nombreuses que les conditions seront moins favo-
rables.
A l’origine des Orbitoïides on observe un mode nouveau de
renforcement, non plus par fusion, mais par association de
cellules ; ce sont les formes A mégasphériques qui vont se
modifier : l'ovule résultant probablement de la fragmentation
d'une forme spiralée telle que Siderolites? ou Arnaudiella, se
divise deux fois par caryocinèse et se développe avant de s’en-
“kyster ; les nouvelles cellules ainsi formées restent associées et
il se constitue ainsi un véritable embryon quadricellulaire. On
“ne peut qu'être frappé de l'analogie que présente ce processus
a.
Fa
avec la phase initiale du développement des animaux supérieurs;
seulement ici ce mouvement de multiplication des cellules
s'arrête et ne continue pas. Cette disposition n’a du reste qu'une
durée éphémère, car dans les périodes géologiques qui suivent
on voit 3 des 4 cellules se dégrader, se fusionner ; l'embryon
persiste, mais il devient biloculaire et l’animal retourne au type
normal unicellulaire.
Quoi qu'il en soit, on comprend qu'il résulte de cette asso-
ciation de plusieurs cellules un type plus vigoureux, destiné à
acquérir une plus grande taille et un plus grand développement.
Celui-ci va du reste prendre une forme particulière ; l'embryon
constitue une sorte de noyau entouré d'une coque plus ou
moins épaisse (nucléoconque). Mais tandis que l’ovule ordinaire
n'avait qu'une seule ouverture, ici au contraire la coque qui
“entoure l'embryon présente un grand nombre de perlorations,
par lesquelles le protoplasme va émettre ces prolongements
orme, caractéristiques des Foraminifères, qu'on a appelés
des pseudopodes. Dans la période de croissance, le protoplasme
forme au droit de chaque ouverture une gouttelette fortement
convexe ; celle-ci s’entoure d'une membrane qui se calcifie
- rapidement et va donner naissance à une logette reproduisant Ja
forme convexe de la gouttelette de protoplasme.
Le protoplasme était riche en sels de calcium et la calcification
de la surface rapide, car les gouttelettes restent distinctes,
séparées et ne se touchent pas. Ce même phénomène se repro-
duisant sur toute la périphérie la croissance ne sera plus spirale
mais annulaire (cyclostègue) ; toutefois le développement se fera
seulement dans un plan qui va devenir le plan de symétrie de
la coquille ; ce plan, comme tout plan de symétrie, devait être
vertical pendant la vie de l’animal, c’est le plan médian ou
plan équatorial. Les logettes convexes en avant sont limitées
312 H. DOUVILLÉ
par des parois poreuses parallèles à ce plan ; le protoplasmes
filtrant au travers donne naissance aux couches latérales, et la
coquille prend ainsi sa forme lenticulaire habituelle.
Les Orbitoides atteignent leur plus grand développement dans
le Maestrichtien, mais présentent déjà des indices de dégé
nérescence, de gigantisme (Simplorbites gensacicus). On sait
qu à la fin de cet étage il s’est produit des changements con
sidérables dans le milieu marin, au moins en Europe, dispari
tion des Ammonites, des Rudistes, des Trigonies, etc. J'ai sup
posé qu'il fallait les attribuer à un abaissement notable de la
température. Quoi qu'il en soit les Orbitoïides en ont subi Je
contre-coup, le protoplasme est devenu moins dense, moins
riche en sels minéraux ; au moment de la croissance les goutte
lettes de protoplasme sont aplaties, étalées et arrivent à se
rejoindre tout en restant distinctes; ainsi se forment les logettes
presque rectangulaires, à bord antérieur encore un peu convexe
qui caractérisent Les Orthophragmina. C'est bien nettement une«
dégénérescence des Orbitoïdes crétacées, due principalement
aux changements éprouvés par le milieu marin.
PTE DRE Et
Ce nouveau type prend un grand développement dans l'ancien
continent et jusque dans les îles de la Sonde ; la continuité que
j'ai signalée à l'époque crétacée a persisté pendant l'Éocène.
Il en est autrement dans la direction opposée, et c'est seulement
pendant l'Éocène supérieur que les Orthophragmina fran- |
chissent l'Atlantique pour arriver en Amérique, ils atteignent
l’île de la Trinité probablement au début de cette période.
Ïls y sont représentés à la fois par des formes discoïdes (Dis= $
cocyclina varians) et par des formes étoilées (As{erodiscus
stellaris) ; mais il semble que les premières tout au moins n'ont
pas trouvé dans ce nouvel habitat des conditions favorables;
car elles vont se modifier rapidement.
Nous avons vu plus haut que les Orfhophragmina étaient
dérivées des Orbitoïdes crétacées par une sorte de dégéné:
rescence, de dégradation résultant d’une modification du protos
plasme ; cette modification qui s’est traduite par un aplatis-
sement de la gouttelette correspond en réalité à une diminution
de la tension superficielle ; malgré cela les gouttelettes voisines
sont restées distinctes et les logettes ont conservé leur indivIE=
dualité ; elles sont toujours séparées par des cloisons droites;
complètes, imperforées, alternant régulièrement d'un anneau
au suivant. Nous allons voir ces caractères se modifier consi
dérablement sur certaines formes américaines, comme on peut
le constater sur les échantillons figurés sur la planche jointe a
ÉVOLUTION DES ORBITOIDÉS EN AMÉRIQUÉ 373
cette note et qui représente des coupes équatoriales fortement
grossies : les cloisons s'atténuent, deviennent extrêmement
minces et irrégulières, ondulées par places; elles ne rejoignent
plus le bord antérieur de l'anneau et n'alternent pas régulière-
ment d'un anneau au suivant; elles se chargent de granules
irréguliers et peuvent même être réduites à ces granulations
comme on le voit en quelques points sur la figure 2 ét plus
complètement encore sur la figure 3. On pourrait penser que
ces granulations ne représentent que les piliers des couches
latérales, mais ceux-ci ne prennent naissance que sur la limite
des anneaux, tandis que les granulations en question se déve-
loppent dans leurs intervalles.
Les gouttelettes du protoplasme se sont rejointes, ont fusionné
en partie, englobant les cloisons avortées. Il n’y a plus de
logettes, la loge a retrouvé son unité et ce qui le montre bien
c'est quelle est limitée par une surface régulière et continue ;
dans les Orfhophragmina au contraire cette limite est formée par
la juxtaposition des surfaces antérieures des logettes toujours
un peu convexes, et par suite elle est plus ou moins festonnée.
Cette dégradation d'un type cloisonné est un retour en
“arrière qui rappelle jusqu'à un certain point la disposition que
présentent les Orbitolites primitives, où on voit d'abord appa-
“raître dans les loges des granules irréguliers, puis se former des
“cloisons de plus en plus complètes et de plus en plus régulières.
Le fossile qui présente la disposition dont je viens de parler
a été décrit par Cushman comme Orfhophragmina floridana et
je l'avais moi-même considérée tout d'abord comme un véritable
Orthophragmina, c'est que les échantillons sont presque toujours
plus ou moins encroûtés par un fin dépôt de chaux carbonatée
cristallisée qui masque les détails, visibles seulement sur de
très bonnes préparations. On peut alors s'assurer que la divi-
sion régulière des loges en logettes qui caractérise ce genre
n'existe plus ; c’est une forme nouvelle que je proposerai d'ap-
peler Pseudophragmina floridana Cusax. sp.
_ Une dégénérescence aussi marquée annonce bien la fin pro-
chaine de ce type d'Orbitoides, et en effet les Orthophragmina
vont s’éteindre et disparaître peu après, à la fin de l’Eocène
“supérieur, aussi bien en Amérique qu'en Europe. On pourrait
croire que le groupe des Orbitoïdes va disparaître en même
temps; iln’en n'est rien, il va au contraire reprendre une nou-
velle vigueur, mais en se transformant.
Il est intéressant de constater que le type nouveau apparait
dans des conditions rappelant celles qui ont présidé à la nais-
314 | ft. DOUVILLÉ
sance du groupe lui-même, à l'époque crétacée. Je rappelle
qu'à ce moment c'est Mae qui en se divisant deux fois par
caryocinèse a constitué l'embryon quadricellulaire, caractéris=\
tique des premières Orbitoïdes ; nous allons retrouver ci
Amérique, au début de l'Éocène supérieur, cette même TR
par caryocinèse, mais une fois seulement et les deux cellules
quien résultent resteront également associées ; l'embryon bicel=
lulaire ainsi constitué est nettement caractérisé par sa forme
presque sphérique (L. Canellei, L. Mantelli) et par ses deux
loges égales, avec séparation plane ; son origine par division de
ho ne be pas douteuse. C'est ainsi qu apparait le genre
Lepidocyclina. î
Ce type nouveau est plus vigoureux ou mieux adapté aux
conditions extérieures ; son protoplasme va reprendre des carac=
tères analogues à ceux qu'il avait au début à l’époque crétacée
dans la période de croissance, les gouttelettes de protoplasmeh
redeviennent fortement convexes et les logettes qui en résultent
rappellent par leur forme celles des Orbitoïdes crétacés ; sui=M
vant qu'elles resteront éloignées ou qu'elles se toucheront, le
réseau équatorial sera ainsi à mailles hexagonales dilatées, à
mailles losangiques, ou à mailles hexagonales allongées. 4
A quel moment précis apparaissent les Lépidocyclines 2
J'avais pensé d'abord, d’après les observations de Casey, quew
l'espèce la plus ancienne était Lep. Mantelli « très commune
a-t-il dit, dans un calcaire surmontant immédiatement les
sÈ
Clayborne sands » ceux-ci étant considérés comme représen=m
notamment M. Cushman, attribuent à cette espèce un âge plus
récent, 1l est donc préférable de se reporter à la coupe de l'île $
de la uns où la succession des faunes paraît plus nette!.
Les premières Lépidocyclines y ont été recueillies à deux
niveaux très voisins et dont les faunes paraissent peu diffé
rentes, celui de « Stone 39 river » et le niveau supérieur den
San Fernando ; ce sont des formes de 10 mullimètres environ À
de diamètre avec piliers très développés; dans l’une Lep
pustulosa, ils deviennent de véritables pustules ; dans une autres :
ils restent polygonaux et les chambres Fee sont moins
nombreuses ; j'avais considéré cette deuxième forme commes)
la D mégasphérique de l'espèce précédente, c’est en.
in une espèce distincte que j’appellerai Lep. Trinitatis (loc
{., p. 844, fig. 3 et 4). Ces deux formes sont associées à des %
d
1. H. Douviuré. Les Orbitoiïdes de l’île de la Trinité, deuxième note. CR: Ac}
Sc., t. 164. p. 841, 29 mai 1917. “
ÉVOLUTION DES ORBITOIDES EN AMÉRIQUE 375
Orthophragrnina rayonnés, Asterodiscus georgianus, Cushman
(astericus Gupes, non Orb. astericus KAurmann 1867). Je suis
Pie
porté aujourd'hui à considérer le gisement de San Fernando,
qui succède immédiatement aux couches à Nummuliles striatus,
comme un peu plus ancien que celui de « Stone 39 river »; ce
serait donc à ce niveau que les Lépidocyclines auraient apparu. Ces
couches sont du reste largement développées sur le bord sud
de la mésogée américaine, elles se prolongent à l'Ouest dans le
Ménézuéla comme l’a fait voir récemment M. le D' Tobler, et
cest un point sur lequel je reviendrai ; il faut placer aussi au
même niveau les couches inférieures de l’isthme de Panama où
le Lep. pustulosa est associé au L. Canellei.
SA
sas A
LY
Helicolepidina spiralis Tosrer.
FiG. 3. — Coupe équatoriale montrant la spirale dominante et le réseau régulier
des logettes arrondies en avant (gr. 30 fois).
FiG. 4. — Coupe axiale montrant la minceur de la couche équatoriale et les
ouvertures des logettes disposées sur une seule rangée.
Nous venons de voir comment se sont constituées les Lépido-
cyclines et à quel moment elles ont apparu; mais d'où dérivent-
elles ? On a pensé jusqu’à présent qu’elles se rattachaient direc-
tement aux Orthophragmina; je viens toutefois de faire remar-
quer que la première phase de leur développement avec leur
embryon bicellulaire rappelait tout à fait celui des premières
Orbitoïdes crétacées ; celles-ci dérivent certainement d’une
Jorme spiralée et nous savons qu'elles sont associées à une de
376 I. DOUVILLÉ
ces formes (Arnaudiella) leur. ressemblant tellement qu'il faut
les examiner de très près pour arriver à les distinguer, de sorte
que leur parenté est très probable. Or dans le gisement que Je
viens de citer au Vénézuéla, M. le D' Tobler a précisément
signalé! une association analogue des premières Lépidocyclines
avec une forme spiralée nouvelle qu’il a appelée Helicolepidina
spiralis. Elle ressemble d’une façon frappante aux Lépidocyclines
non seulement par ses caractères extérieurs, sa taille, son orne-
mentation, mais aussi par sa constitution interne ; elle présente
comme tous les Orbitoïdes une couche médiane et des couches
latérales traversées par des piliers (fig. 4); la couche équatoriale M
(fig. 3) est formée par un réseau régulier de logettes disposées
exactement comme dans les Lépidocyclines. La ressemblance «
est telle que notre confrère en a fait un sous-genre de Lepido-
cyclina. Il est difficile d’aller jusque-là, car ce réseau n’est par
annulaire (cyclostègue) comme dans les véritables Orbitoïdes ;
il est dominé par un large enroulement spiral. rappelant celui
des Hétérostégines ; il se rapproche également de ce type par
la minceur de la couche médiane,n'ayant qu'une seule rangée
d'ouvertures (fig. 4). C’est en réalité une forme très voisine des
Spiroclypeus, mais dans lequel les logettes au lieu d'être rectan-…
gulaires comme dans les Hétérostégines, sont arrondies en avant
comme dans les Lépidocyclines. L’analogie avec ces dernières
est si marquée qu'on peut se demander si c'est seulement un
effet de convergence, d'adaptation à un même milieu, ou s'il ny
aurait pas plutôt parenté réelle.
Dans ce cas les Lépidocyclines dériveraient non plus des
Orthophragmina dégénérés, mais comme les Orbitoïdes créta-
cées d’une forme spiralée et celle-ci pourrait être plus ou moins
voisine des ÂÆelicolepidina.
Il est curieux de faire observer à ce sujet que dans les rares
Orbitoïdes crétacées américaines {fig. 1) la première phase spi-
ralée paraît plus accentuée que dans les espèces de l'ancien
continent.
1. Die Jacksonstufe (Priabonien) in Venezuela und Trinitad (Eclogae geol:
Helvetiae, vol. XVII, 1922, n° 3, p. 342-346, pl. xx). — Helicolepidina, em
neues Subgenus von Lepidocyclina (ibid., p. 380-384, fig. 1 à 3).
EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII |
Pseudophragmina floridana Casxman sp.
Coupes ÉQUATORIALES .
FiG. 1. — de Marianna, sur la Chipola river (Floride) gr. 40 fois.
FiG. 2. — de Bainbridge sur la Flint river (Floride) gr. 60 fois.
Fic. 3. — de la même localité — même grossissement.
LIRE
NOTE SUR LES DÉPÔTS ÉOCÈNES DES ENVIRONS DE ROYAN
Par René Abrard !.
Après les travaux importants de Vasseur” et de H. Douvilléi,
il ne reste à peu près rien à dire au point de vue descriptif sur
les lambeaux éocènes que l’on rencontre aux environs de Royan;
on peut cependant donner les renseignements complémentaires
suivants :
1° Les meulières à Nummulites planulatus-elegans se retrou-
vent au Chay et aussi à Vallières, un peu au NW de la grande
poche signalée par H. Douvillé. A très peu de distance (50 m.
“environ, du phare de Saint-Georges-de-Didonne, on trouve
“remaniés au sommet de la craie des fragments d'un grès verdâtre
à Nummulites planulatus et Alvéolines, très semblable à celui
dont on trouve des fragments remaniés dans le conglomérat
-de Saint-Palais.
2° Quelques blocs de grès identique à celui de Vallières, avec
débris de coquilles, se trouvent remaniés tout au commencement
de la Pointe de Suzac, à l'extrémité de la plage de Saint-
Georges-de-Didonne.
3° A la partie SE de la pointe de Suzac, une vigne est éta-
blie sur un sable grossier qui renferme d'innombrables frag-
ments de meulières avec quelques grains de quartz et des
Foraminifères parmi lesquels Orbitolites complanata et Alveo-
lina sp.
4° Le gisement de Saint-Palais nous retiendra un peu plus
longtemps ; en effet, les sables rouges grossiers considérés
Jusqu'ici comme surmontant les grès grossiers à Chlamys et
supportant les marnes à Osfrea n'occupent pas en réalité cette
place dans la série ; il y a un point au Bureau où il en est bien
ainsi, mais cela est dû à un chaos produit par l'action des
vagues et à des éboulements ; à l’extrémité occidentale du
lambeau, à l’anse de Puyraveau, on voit que ces sables ferru-
gineux surmontent les marnes et qu'ils terminent la série ; ils
1. Note présentée à la séance du 5 novembre 1923.
2. G. Vasseur, Sur le dépôt tertiaire de Saint-Palais, Ann. Sc. géol.,t. XVI,
1884.
3. H. Douvirzé. Eocène de Royan. B.S.G.F. (4), 1, 1901, p. 627-636. La
Craie et le Tertiaire des environs de Royan. Zhid. (4), X, 1910, p. 58-61, —
L'Eocène de Royan (3° notc), CR. som. S.G.F., 1914, p. 7-9.
2 avril 1924. Bull. Soc, géol. Fr. (4) XXIII. —
FREE LÉ 4 "
lens $
378 _ RENÉ ABRABD
contiennent à leur sommet des silex meuliers sans fossiles que”
l'on rencontre partout à la base du sable des dunes ; par ailleurs,
le grès calcarifère passe par places ansilennent aux marnes »
qui renferment la même faune et les mêmes grains de quartz.
La succession à Saint-Palais est donc la suivante de haut en bas :
a. Sables ferrugineux grossiers ;
b. Marnes graveleuses à Ostrea plicata, Chlamys, Cidaris…
Lorioli ;
c. Grès grossier calcarifère avec Ostrea plicala, Chlamys ;
d. Cleane à Échinides avec Orbitolites complanale, et PHARES
Robertli.
e. Conglomérat.
Faunes DE MoLLusquEes. — Na possédons actuellement de
renseignements précis sur les Foraminifères et les Échinides.
des dépôts tertiaires des environs de Royan, mais on peut
dire que nous ne savons rien ou presque sur les faunes de
Mollusques. De patientes recherches m ont permis d’en rencon-"
trer un certain nombre.
Terre Nègre. — Vasseur a cité quelques espèces de ce point
Le calcaire blanc, moins zoogène que celui de Saint-Palais et”
qui renferme Onhetalites a et les mêmes Échinides,
est assez riche en moules de Mollusques, malheureusement assez"
mal conservés ; j'ai pu reconnaître : Mytilus sp., Cardium cf
obliquum Lue., C. cf. sublima D'Or., C. ef. verrucosum Des. *
Lithocardium cf. cymbulare Lux., Natica cepacæa Lux., Rimellam
fissurella Lur., Tritonidea sp., Mitra sp., Drillia sp.
Saint-Palais. — Le calcaire proprement dit deSaint-Palais new
renferme que très exceptionnellement des Mollusques ; néan=
moins, une lentille moins zoogène, vers le sommet de ce calcaire;«
près du Pont de la Corniche m'a fourni un certain nombre des
moules associés à de grands Orbitolites complanata : Axinæa sp.
Cardium cf. porulosum Sor.., Lithacardium cf. cymbulare Lux,
Calyptræœa cf. lamellosa Desx., Hipponyx cornucopiæ Lur
14
Oliva sp.
Les grès calcarifères qui surmontent ce calcaire sont riches er
OStrea plicala Sor., et Chlamys subtripartita »'Arcn.,et les marnes.
qui leur font suite ren de nombreux individus d'Anernia rugosula,
Desx., Osfrea plicata Soc., Chlamys subtripartita D'ARCH. , ASSOCIÉS.
à Cidaris Lorioli Co et à des valves de Balanes. ir ‘à
J'ai également rencontré deux Brachiopodes dans “le calcarti
de ne Palais : Terebratulina sp., Terebratula bisinuatas
Lux.
j
ÉOCÈNE DE ROYAN 379
Vallières. — Les grès de Vallières à Vummuliles miocontorlus con-
tiennent quelques Mollusques, soit à l’état de moules bien détermi-
nables, soit même ayant conservé leur test ; ce sont :
Ostrea plicata Sor., O. dorsala Desn., Mytilus Riqaulli Desu.,
Cardita cf. planicosta Lux., Cardila sp., * Phacoides elegans Derr.,
P. cf. saxorum Lux., Phacoides sp., Chama calcarata Tes
Meretrix cf. nitidula Lur., M. elegans Lux., Corbula sp., Turri-
tella sp., Cerilhium serratum Lux., C. plicalum Bruc.
RÉSULTATS STRATIGRAPHIQUES. — L'âge du calcaire de Saint-
Palais a subi de nombreuses vicissitudes et est considéré actuel-
lement comme auversien par H. Douvillé. Ainsi que l'a fait
remarquer cet auteur, c'est avec le calcaire d’Arthon que ses
—_ analogies fauniques sont les plus grandes ; mais le calcaire
… d'Arthon est lutétien ; il renferme Æchinanthus Issyavensis
et sa faune de Mollusques est lutétienne ; G. Dollfus! ne l'avait:
—…._ pas en vue lorsqu'il a, avec juste raison, rajeuni certaines couches
Ce
de Bretagne; les Cérithidés du calcaire d'Arthon sont Cerithium
limbatum, C. semigranulosum, C. praecincltum, et l'on n’y
rencontre pas les formes de Bois-Gouët plus récentes; d'ailleurs,
les couches d'Arthon sont stratigraphiquement inférieures à
Fr
#.
celles de Bois-Gouët. Donc, aucun doute possible, le calcaire
d'Arthon est lutétien, ainsi que l'a, avec Vasseur, admis
E. Haug”. Le calcaire de Sant-Palais est donc également luté-
tien ainsi d'ailleurs que l'indique sa faune : la présence de
Echinolampas ellipsoidalis, espèce du Lutétien de la Gourèpe
est un argument de plus. Il ya bien l'identité présumée de
… Brissopsis elegans avec le Brissopsis du calcaire de Saint-
AtL
dx
Ê
Estèphe, mais une bonne comparaison des divers échantillons
ne serait pas superflue.
De plus, nous avons vu que les marnes et grès qui surmontent
le calcaire de Saint-Palais renferment Anomia rugosula, Ostrea
- plicata et Chlamys subtripartlita : les deux premières espèces
sont nettement lutétiennes ; Chlamys sublripartita D'ARrCH.,
espèce du groupe de C. biarritzensis D ArCH. est répandue
dans tout le Nummulitique ; son ornementation augmente en
vigueur à mesure que l'on s'élève ; or, les échantillons de
Saint-Palais ont une ornementation peu saillante qui indique
lPaurore du groupe ; les grès et marnes de Saint-Palais sont
encore lutétiens”.
1. Journal de Conchyliologie, t. XLVI, p, 328.
2. É. Hauc. Traité de Géologie, t. IL, p. 1456
3. Les Poissons ne sont Fran secours pour la détermination de l’âge du
calcaire de Saint-Palais ; dans le conglomérat de base on trouve ainsi que l’a
380 RENÉ ABRARD
(Quant aux positions relatives des calcaires de Saint-Palais «
et de Blaye, c'est une question que je ne veux pas traiter, ne 1
connaissant pas suffisamment ce dernier point : je mé borneraï.
seulement à faire remarquer que le seul Échinide commun aux
deux localités, Cidaris Lorioli CorTeau se trouve dans les
marnes de Saint-Palais, au-dessus du calcaire, et que dans ces.
conditions il est probable que le calcaire de Blaye est supérieur
à celui de Saint-Palais. l
Les sables ferrugineux grossiers qui terminent la série tertiaire …
à Saint-Palais sont certainement supérieurs au Lutétien ; ils”
sont peut-être l'équivalent latéral des grès de Vallières.
L'âge des grès de Vallières ne peut faire de doute : la présence
de donne miocontortus, Cerithium plicatum, Ostrea dor-.
sata, indique de l'Eocène tout à fait supérieur, aux confins de
MOgceane conformément à l'opinion de H. Douvillé. Il y a une -
lacune entre ces grès et le groupe lutétien de Saint-Palais ,
peut-être correspond-elle au calcaire de Blaye.
signalé Vasseur, d'assez nombreux restes peu déterminables de Myliobatidés ; 1
dans le calcaire à Echinides lui-même, je n'ai rencontré qu'une seule dent que”
M. Leriche a bien voulu déterminer : Odontaspis cuspidata AG. prémut. Hopel} À
AG.
pe -
381
SUR UN PROCÉDÉ DE DESSIN DES FEUILLES FOSSILES
Par Pierre Marty !.
La valeur d’un mémoire de paléontologie végétale tient en
grande partie dans l'exactitude des figures qui l’accompagnent.
Mieux que la plus minutieuse description, des figures bien faites
permettent, en effet, de se rendre compte des caractères d'un fos-
… sile, de ses ressemblances et de ses différences avec les formes
+ vivantes ou éteintes prises comme termes de comparaison. C'est
pourquoi le règlement de la Sociélé Géologique de France impose
aux auteurs qui collaborent à son bulletin de figurer toutes les
espèces nouvelles qu'ils créent.
Mais il y a figure et figure. D'Ettingshausen, qui était pour-
tant un paléontologiste consciencieux et habile, très attentif à la
morphologie des feuilles, a publié des flores fossiles difficile-
ment utilisables, du fait de la frustesse et de la gaucherie de
leurs illustrations. Au contraire, Rossmäsler, paléontologiste
cependant bien rudimentaire, a laissé une œuvre de premier
ordre, grâce à ses excellents dessins, qui permettent aisément de
reconnaître et de mettre à leur place taxonomique, malgré des
déterminations souvent erronées, les feuilles fossiles qu'il a
décrites.
Par la photographie, il est aujourd'hui relativement aisé de
figurer de façon correcte les feuilles fossilisées à plat dans un
sédiment. Mais toutes les feuilles fossiles ne se présentent pas
dans ces conditions. Celles qui sont conservées dans les traver-
tins ou dans les cinérites ont été enrobées par la roche encais-
sante dans l'état de recroquevillement où elles gisaient sur le
sol. Elles offrent, par suite, plusieurs plans, plus ou moins
obliques les uns par rapport aux autres. Or, la photographie
d'objets rapprochés ne rend nettement qu'un seul plan. Les
autres sont flous, ou même invisibles, s'ils forment un angle
droit avec le plan principal. Dès lors, pour la figuration de tels
objets, le dessin s'impose. Mais il n’en reste pas moins très dif-
ficile de raccorder de façon correcte les dessins, faits séparément,
- des divers plans de la feuille, dessins dont le raccord doit mon-
trer l’aspect de celle-ci à l’état de planéité.
L'indication d'un moyen qui permet de vaincre cette difficulté
1. Note présentée à la séance du 3 décembres1923.
382 _ PIERRE MARTY
sera, je l'espère, utile aux paléontologistes qui ont à figurer des
feuilles fossiles.
Lorsqu'il s’agit de dessiner une feuille plus ou moins gondo- $
lée, dont toutes les parties ne sont pas visibles d’un même coup.
d'œil, on peut user d'une feuille extra mince (n° 253, épaisseur
0 m. 0002) de cellophane, produit à base de cellulose, souple, 4
transparent comme le verre, fabriqué à Bezons (S.-et-0.). Après
avoir ramolli cette feuille de cellophane, en la trempant dans
de l’eau, ou l’applique, avec une forte pression des doigts, sur
la feuille fossile, de telle façon qu'elle se moule sur celle-ci et
en épouse toutes les surfaces, tous les replis. Puis on l’essuie,
F1G. 1. — Quercus furcinervis Rossmascer des cinérites plaisanciennes du Pas-de-
la-Mougudo (Cantal). — 1, feuille repliée et gondolée, telle qu'elle se montre
dans un bloc de cinérite. 2, la même feuille dessinée et ramenée à l'état de
planéité au moyen d'une feuille de cellophane. Échelle : 1/2.
sans la détacher, avec un linge fin et, alors qu’elle est encore
légèrement moite, on dessine à sa surface, avec une plume fine
et de l'encre de chine, additionnée au besoin de quelques gouttes
d’une solution claire de gomme arabique, le contour et la nerva-=
tion de la feuille fossile, ce qui peut être fait sous la loupe, ladite
feuille fossile étant aussi visible jusque dans ses plus ultimes
détails que s’il n’y avait pas, entre elle et le dessinateur, un
corps interposé. Après quoi, il ne reste qu'à séparer du fossile la
feuille de cellophane, à ramener celle-ci à l’état de planéité par à
pression dans un livre et à prendre un calque, destiné au clichage:
Je terminerai ces brèves indications par un exemple.
PL
à
ne UN 1)
PPT Es x + | À G ; Le
DESSIN DES FEUILLES FOSSILES : 383
P- *
fe)
L
u La figure ci-dessus, qui représente une feuille de Quercus fur-
| cinervis Ross. re celle-ci telle qu'elle est enrobée dans un
bloc de cinérites du Plaisancien du Pas-de-la-Mougudo (Cantal).
- Elle est pliée en forme de toit selon sa nervure médiane et ses
- bords sont enroulés sur eux-mêmes. Le principal caractère spé-
cifique des feuilles de cette espèce fossile est d'avoir des ner-
vures secondaires qui, au lieu de se rendre directement dans les
dents, comme chez les châtaigniers, se dichotomisent à l'approche
. de la marge, une des branches de la fourche ainsi formée péné-
- trant dans la dent tandis que l’autre se prolonge en aréoles
- marginales pour s’unir finalement à.la nervure secondaire sui-
- vante. Or, il est impossible de faire du fossile en question une
- photographie d'ensemble qui permette de saisir ce caractère,
. lequel est, au contraire, bien visible dans la seconde figure ci-
_ dessus, représeñtant la même feuille, et obtenue par un dessin
- à la cellophane, exécuté selon la noie très simple dont la
_ description fait l'objet de la présente note.
2
|
4
A
1
RE
À
384
CONTRIBUTIONS
A L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE DE FRANCE
Par Georges Denizot !.
I. — Remarques sur les caractères physiques
du Quaternaire.
Depuis quelques années, les observations relatives aux for
mations quaternaires se sont multipliées ; en France, notamment,
nos grands cours d’eau, la plupart de nos côtes, tous nos Mas=
sifs montagneux ont ie l'objet de recherches ele. Bien des.
publications .leur ont été consacrées : et cependant l'accord est
loin de s'être fait sur les problèmes soulevés. Ce ne sont pas“
seulement, d'ailleurs, les interprétations que l’on maintient en
discussion, mais souvent les faits eux-mêmes ; en sorte qu'il est
difficile à un lecteur désintéressé de reconnaître la vérité dansM
une controverse qui soulèvera, par exemple, une divergence des |
évaluations altimétriques.
De l’ensemble des recherches et des contradictions mêmes ik |
résulte une donnée solidement établie, et qui paraît indiscutable
au moins en ce qui concerne nos régions : c'est la continuité desM
terrasses et leur agencement en niveaux. Un niveau comprend
dans chaque grande vallée un alignement de plaines alluviales,
se raccordant vers l'aval avec des plaines côtières, vers l'amont .
avec des formations morainiques : il représente l'achèvement»
d'un cycle complet, débutant par une phase d'abaissement et se
continuant par une phase de remblaiement. Sans doute on peutM
noter, que certaines sections de vallées, que de grandes lon
gueurs de côtes en sont dépourvues, ou que la disposition en.
terrasse s y reconnaît mal; mais l’argument qu'on en tirerait
pour les contester dant pas plus de valeur que celui qui.
refuserait, par exemple, de rattacher à la même assise lacustrem
les couronnements des buttes du Parisis, du Valois et du Vexin,
pour la seule raison qu'ils sont détachés. Et dans beaucoup dem
cas un examen plus approfondi permettra de lever le doute. |
Il est manifeste qu'un niveau correspond à un état physique …
sensiblement stationnaire, interrompu par une modification qui
a reporté en contrebas la Sonate des divers facteurs littoraux, n.
1. Note présentée à la séance du 3 décembre 1923,
QUATERNAIRE DE FRANCE 385
fluviaux et glaciaires. C’est à l'observation qu'il faut demander
- si ces changements se sont effectués partout dans le même sens,
ou s'ils ont pu suivant les régions affecter des directions con-
traires. Dans le premier cas, les mêmes niveaux se suivront, du
moins pour une région plus ou moins vaste, sur toutes les côtes
et dans toutes les vallées avec leur cortège de terrasses plus ou
moins morcelées disposées en étages ; s'il s'est établi des niveaux
à une altitude relative inférieure à celle d'un niveau postérieur,
ils auront été oblitérés par celui-ci. Si l'on ajoute à cela la con-
ception de déplacements égaux parce que dus à une cause uni-
forme, ces terrasses auraient des altitudes relatives constantes :
on se placera dès lors dans le cadre de l’équidistance, dont la
théorie de l’eustatisme de Suess donne une interprétation simple
en liant l’étagement des niveaux aux seuls déplacements d’en-
semble de la surface des mers.
Beaucoup de spécialistes estiment en effet que la considéra-
tion des altitudes relatives fournit un guide nécessaire et sufli-
sant ; ils classent dès lors, non seulement les plages marines,
mais encore les terrasses fluviales, d'après la hauteur qu'elles
offrent au-dessus du niveau marin actuel ou de l'étiage des cours
d'eau. Ils admettent ainsi non seulement que le phénomène est
déterminé par des modifications eustatiques uniformes du niveau
de base, mais que les profils n’ont pas varié au cours de cette
-évolution et tendent constamment à se rétablir parallèlement à
eux-mêmes. Les mêmes hauteurs doivent dès lors se retrouver
pour le même niveau dans les régions les plus diverses.
… D'autres observateurs font appel au contraire aux mouvements
épirogéniques, qui donnent sans aucun doute la meilleure expli-
cation des vicissitudes du phénomène glaciaire. Dans cette théo-
rie on doit penser que les altitudes relatives varieront d’un point
-à l'autre et qu'elles peuvent varier en sens contraire ; en sorte
que deux niveaux d'abord étagés pourront se couper, le plus
“ancien passant sous l’autre et s’effaçant de ce fait, On a supposé
“aussi que les mouvements se localisant dans les régions monta-
gneuses, les terrasses ne se distingueront que dans celles-ci, se
rapprochant et finissant par confluer vers l’aval.
Ces diverses interprétations ont été envisagées pour les mêmes
vallées. Mais il faut noter qu'aucun fait de confluence ou d’in-
tersection nest établi. L'existence des niveaux étagés sur nos
côtes est désormais démontrée, surtout par les travaux classiques
de Ch. Depéret, de M. Gignoux et du général de Lamothe. La
discussion se bornera à une question d’altitudes et de raccorde-
ments : mais, il n'est plus possible de parler de confluences à
386 GEORGES DENIZOT
l'embouchure de toutes les terrasses fluviales, ni de considérer.
l'intersection comme une disposition générale. ;
Il va sans dire que l'opportunité de combiner l’eustatisme et
l'épirogénisme a été formulée!, et que la nécessité en paraît
imposée par certains faits. Toutefois plusieurs spécialistes tendent
aujourd'hui à considérer comme tout à fait exceptionnels sinon.
illusoires les gauchissements relevés sur quelques lignes de
rivage ; en remontant les vallées, ils expliquent les infractions.
à re par des nimes de profils.
Avec une telle méthode, il suffit de quelques mesures pour
classer automatiquement un dépôt quaternaire, ou supposé tel.
Le danger en est bien apparent : en admettant que la synthèse
du Quaternaire est fixée autour de certains nombres, on est tenté”
de les retrouver partout, et de pratiquer pour cela des correc…
tions arbitraires. L'emploi des corrections a l'avantage de simph=
fier les conclusions, par contre il risque de masquer certains
écarts, faibles mais systématiques. Si dès le début d'une étude
one pique le cadre est ainsi fixé, on ne manquera pas d'at-
tribuer aux terrasses observées avec plus ou moins de précision
la hauteur exacte qu’on leur suppose, et de donner l'illusion d’une
vérification. Enfin, fait plus grave, on sera conduit à suspecter
sans autre motif les observations discordantes. Sans diminuer,
en rien la portée des travaux récents, il est bon de mettre en.
garde contre une pareille tendance, qui en somme consiste à
admettre en préface le principe que l’on consolidera en conclusion
En résumé, l'existence des niveaux est pour nous définitive-
ment établie et nous ne mettrons pas en doute leur continuité ni
leur autonomie. Notre but principal sera de reconstituer les pro-
fils de chacun d’eux dans les diverses régions explorées.
LES TERRASSÉS MARINES.
En principe, les formations marines fournissent à notre étude.
les documents les plus directement utilisables. Si, en effet, nous
parvenons à restituer les divers niveaux anciens en raccordant
leurs éléments aujourd'hui décimés, nous aurons pour chaque
période une courbe zéro, dont nous pourrons apprécier la hauteurs
moyenne et Ja ones verticale.
1. « I1me a que chacune de ces manières de voir, considérée isolément est.
impuissante à tout expliquer et que chacune renferme pourtant une part“de
vérité. Loin de s'exclure, les deux théories peuvent, je crois, se prêter -une
mutuelle assistance.» (Bouzs. Les grottes de Grimaldi, 1906, IT, p. 153.) Voir aussi
Have, Traité de Géologie (chap. xxwim); Kizraw, La Géographie, xIv, p. 213;
Gicnoux, Ann. Un. Grenoble, xx, p. 17 et Thèse, 1913, p. 633.
QUATERNAIRE DE FRANCE 387
Cette dernière est, bien entendu, contestée par les partisans de
- J'équidistance, pour qui certaines ins numériques sont
… suffisamment établies et générales. Du fait qu’en certains points
une terrasse de 28-30 mètres, par exemple, est reconnue, on
- pensera qu'elle a existé partout à cette altitude, considérant
‘comme fortuits ou erronés les nombres trop forts ou trop
faibles. Il faudrait pour cela qu’un tel résultat fût imposé par un
“nombre considérable d'observations, effectuées sur ies côtes les
plus diverses ; si nous consultons la longue série des observa-
“tions faites sur les « plages soulevées », nous relevons au con-
…traire des altitudes assez diverses : les variations que les synchro-
nisations successives ont subies doivent nous mettre en garde
“contre toute synthèse trop simple.
…—. Que sont devenues, par exemple, ces traces de rivages à 85 m.,
“solidement établies, crovait-on, sur la côte niçoise, et qui
“deviennent trop basses dans la nouvelle classification ? Comment
- interpréter ces terrasses de « 25-60 m,. » qui paraissent plutôt
“varier de 50 à 65 m.? Comment sortir de l'impasse de la Grotte
“du Prince, où la ligne qui représentait si rigoureusement le
“rivage de 28-30 m. s’est trouvée n'être qu’à 23- dm. ? Comment
“expliquer, dans la même grotte, ces foyers que la mer aurait dû
“submerger et disperser ? Que faire enfin des rivages de 13 m.
…(Capestang), de 9 m. (Martigues), de 7 m. (Ligurie, Crète), de
5 m. (Cette), etc..., qui ne sont pas moins intéressants que les
. autres ?
…— D'ailleurs, en présence d’une variation constatée, il n’est pas
“qu'aux déformations du substratum que l’on peut faire appel ;
…| faut envisager le rôle possible des déformations de la surface
“marine, par une cause telle que l'abaissement, sous l’action de
Pérosion, d’un massif montagneux, l'établissement ou le retrait
“d'une couverture glaciaire, etc.!. Comme 1l a été produit à ce
“sujet des calculs tout à fait contradictoires, c’est ici encore à la
“seule observation qu'il faut faire appel pour chercher la bonne
“théorie, et non estimer la conséquence en partant de telle théorie
choisie.
Ceci posé, nous devons rappeler? les difficultés que présente toute
“tentative de restitution d'un niveau marin. Seules les formations stric-
“tement littorales nous donneront une évaluation suffisamment serrée.
S'il s’agit de niveaux récents ou peu anciens, les divers éléments lit-
… 1. Voir sur ces questions : DE LaPPARENT, Le niveau de la mer, B. S. G. F., (3)
XIV, p.368; Hauc, Traité de Géologie, I, p. 497.
2. Ces considérations se trouvent mises en lumière dans les publications des
savants spécialistes, en particulier de DEPÉRET et du général DE LAMOTHE.
388 GEORGES DENIZOT
toraux (plages, cordons, corniches marines, etc.) seront parfois conser-"
vés avec assez de fraîcheur pour permettre de situer très exactement …
l’ancien littoral. Mais nombreuses sont les causes d'erreurs : si certains
gisements littoraux, comme ceux de Martigues ou de Capestang
offrent un caractère tout à fait manifeste, beaucoup d’autres sont plus
douteux, tel le dépôt à Strombes de la Grotte du Prince qui serait soit
une plage (Boule) soit une couche déposée sous une profondeur de plus
de 10 mètres (Depéret). Il faut d’ailleurs éliminer les vestiges trop
exigus, et particulièrement se méfier des paquets de galets et de
Deer les que la mer peut facilement lancer par gros temps, à plus de«
3 mètres de haut sur la côte méditerranéenne ; dans le même ordre
d'idées, l'appréciation des niveaux moyens duténeus He époque”
est très difficile par l'examen des galets qu’ils ont laissés sur les bords
des mers à marée !.
S'il s’agit de niveaux anciens, moins respectés, les difficultés sont
bien en accrues ; pourtant dans divers cas l’indécision ne sera
que de quelques rnèURES, at approximation sera suffisante.
Dès qu'on s'éloigne LÉ l'ancien rivage, on est par contre réduit à
des appréciations assez grossières, basées surtout sur la répartition É.
bathymétrique des êtres dont on retrouve les restes. De telles évaluan
tions sont souvent sujettes à caution ; la même espèce a pu vivre à des
profondeurs différentes suivant les Déniodes ou suivant les régions :
telle la Nassa limata CnEemx., caractéristique des faciès profonds du
Calabrien d'Italie (Gignoux}), et au contraire élément constitutif du
falun de Saint-Ariès, « absolument côtier » (Fontannes). On peut de
plus rencontrer des coaeriles hors de leur habitat par suite de trans
ports subis après la mort de l'animal : celles mêmes qui ne sont pass
sujettes au flottage pouvant être reprises par les courants, et, soit
tomber dans des fosses, soit au contraire être rejetées dans des zOneS«
moins profondes ?. *
pad PE
RE i
Certains auteurs ont fait grand cas des « replats » signalés
par eux ou par leurs devanciers sur de nombreuses côtes. En
réalité, nous ne crovons pas qu'on puisse tirer grande lumière de
petites surfaces qui ne couvrent que quelques ares, pas plus 1
de revêtements caillouteux si minces que l'on a réduit à se
demander s'ils ont ou non été apportés par l'Homme. S'il est Vrai
qu'on ait pris quelque soin d’écarter les aplanissements d’origine
stratigraphique, il n'en reste pas moins que de tels détails ont 4
été signalés à des altitudes assez diverses ?, susceptibles de repré ï.
senter des épisodes de valeurs très inégales. 4
4. Cf. ne Lamorxs, B.S. G. F., (4), I, p. 305. 1
2. Voir l'exemple du gisement Risso, près de Nice (DEPÉRET, B. S. G. F., (4),
IL pb 383) 4
3. Voir principalement les documents résumés par Boue. Les Grottes de Gri À
maldi, p. 128. 4
: 48
à
1
QUATERNAIRE DE FRANCE 389
LES TERRASSES FLUVIALES !.
Devant l’exiguité de presque toutes les traces marines et l’in-
suffisance des documents fournis, les auteurs préfèrent recourir
aux terrasses fluviales, bien plus étendues, en leur appliquant le
principe d'équidistance. Aussi voit-on des publications limitées
au territoire de quelques communes isolées du reste du bassin,
où les terrasses sont classées. sur la confrontation avec une série
typique. Mais les difficultés ne sont pas moindres. Que dire de
-ces terrasses des environs de Valence, dont on a fait varier
d'une trentaine de mètres l'allitude relative?, et ne peut-on se
méfier d'une interprétation qui peut s'établir dans le même
cadre, en ajoutant ou non 10 mètres aux nombres relevés à ?
Peut-on admettre qu'aux environs d'Avignon, la terrasse de
80-85 m. soit une terrasse secondaire #, alors qu'elle est la plus
importante de la région ? Dans beaucoup de cas, le moins qu’on
puisse dire des raccordements effectués entre les diverses ter-
rasses d'une vallée est qu'ils sont hypothétiques ; et l’on est
en droit d'être sceptique sur la valeur des corrections effectuées
dans le but apparent de rétablir une hauteur privilégiée.
Il y a de la sorte un intérêt manifeste à rechercher les vallées
- dans lesquelles les causes d'incertitude sont réduites au mini-
mum, et celles où la question des raccordements ne prête pas à
“équivoque : ce ne saurait être le cas du Rhône, ni des vallées du
bassin de Paris, ni semble-t-il de la plupart des vallées étran-
gères.
Or, nous avons dans la vallée de la Garonne l'exemple cherché.
Dans la région toulousaine, cette vallée nous offre sur une cen-
taine de kilomètres une extension et une continuité des terrasses
“tout à fait uniques. Dans ce secteur, les terrasses se suivent
sans ambiguïté sur des longueurs considérables, avec des lar-
geurs pouvant dépasser 8 kilomètres ; leur distinction ne souffre
pas de discussion, leurs raccordements sont évidents au seul exa-
men des cartes. Aussi c’est dans cette région qu'ont été faites les
premières observations sur les terrasses, dès 18353, par Nérée
L'a.4
Boubée ; plus tard Leymerie (1855-1881) apporta à leur étude
1. La technique des formations fluviales a été traitée en détail par px Lamorne
(op. cit.).
2. La terrasse de la Léore, près Valence, est considérée comme « niveau de
90 m. » sur la Feuille 187; ne LaMoT&HE en fait un témoin de la « nappe de 59-60 m. »
PAS G.-E., (4), XV, p. 49.
3. Ibid., p. 3.
4. De Lamotue. B. S. G. F., (1), XXI, p. 106.
390 _ GEORGES DENIZOT
une précision exceptionnelle pour son époque. Beaucoup d’obser
vateurs ont donné leur contribution à ce sujet : 1l semblait qu'à
l'heure actuelle, on aurait dû faire appel à cette région lorsqu'il
s'est agi de Yéribce les récentes théories sur le Oatenanes et de
io les principes sur lesquels on basait son étude. Ce
n'est pas sans quelque surprise que nous constatons qu'il n’a pas
été procédé de la sorte.
Dès le début de mes recherches, j'ai considéré le bassin de la
Garonne comme un bassin-type pour l'étude du Quaternaire flu-
viatile : j’esquisserai dans cette contribution son allure générale,
en accompagnant ce résumé d'observations complémentaires.
Mais dès à présent je puis formuler un résultat capital : les ter
rasses de la Garonne ne sont pas parallèles à l'étiage, l'écart
atteignant près de 20 mètres pour les terrasses les moins élevées
Le principe d’équidistance, appliqué directement aux vallées,
se révèle donc inexact ; on ne saurait grouper les terrasses
parce qu’elles sont voisines de telle hauteur choisie. Il n'existe
pas d'autre méthode que la continuilé des niveaux, toute indé”
cision dans cette continuité rendant les équivalences pers
Dans mon mémoire sur la Loire !, j'ai donné quelques détails sur
l'évaluation des altitudes relatives, et montrécombien l’emploi del étiasd)
était artificiel. Ce profil d'étiage n'est pas homologue de celui des ter
rasses, dont l'édification a exigé au moins des moyennes eaux, et qu'il.
convient de comparer entre de : les faits que je viens d’esquisser en
sont la confirmation formelle. Le général de Lamothe semble l'avoir
bien reconnu dans ses derniers travaux ?, puisqu'il tend à substituer à
l’étiage le profil des « cailloutis du lit majeur ». Or, ceux-c1 appas
raissent beaucoup plus imprécis dans leur disposition et plus délicats,
dans leur utilisation que le « niveau inférieur » que je préconise € et
qui se prête fort bien aux mesures de référence ?,
Cette réserve faite, et à supposer que la nn des niveaux soit
réellement commandée par les seuls déplacements eustatiques des
mers, sans intervention de mouvements épirogéniques, doit-il sens
suivre que les niveaux soient en principe équidistants ? Je ne le pense
pas ; beaucoup de facteurs peuvent agir sur le profil d’un fleuve, etak
suffit d’une variation faible pour créer, au bout d'une certaine dis-
1. Denrzor. Les alluvions du Bassin de la Loire. B. Soc. Géol. el Min. de
Bretagne, II, pp. 430-477, 1922. Era
2. Voir: B. Do (bre JPA )E XV, p. 18 ; ; XXI p. 98. L'éminent spécialiste envisage.
en dernier lieu de Subetituer à l’ étiage vrai un profil brisé joignant les points de
confluence des vallées latérales. Nous ne pouvons concevoir la légitimité de
cette opération, supprimant dans les intervalles une fléche qui a pu tout auss
bien exister par le passé. ci
3. Dans les rares cas contraires, les terrasses anciennes sont elles-mêmes tout
à fait défigurées : l'inconvénient est donc minime.
ed
a
- QUATERNAIRE DE FRANCE 391
…_(ance, des écarts de plusieurs mètres : on aura un parallélisme
“approximalif sur une section limitée, mais la varialion apparaîtra sur
une distance plus considérable. Si l’on considère que les divers cours
d'eau ont actuellement des pentes très inégales, — variant du simple au
décuple pour les fleuves de l’Europe ! — on concevra sans peine que
des variations appréciables aient pu se produire au cours de l’évolution
d'un même cours d'eau. Parmi les facteurs susceptibles d’agir sur les
profils, nous citerons les suivants :
Varialions dans les facteurs météorologiques el les conditions de
l'alimentation en montagne. — C'est à de telles causes que nous pour-:
“rions attribuer la dissemblance des profils de terrasses et de celui du
“cours d'eau actuel, dissemblance considérable dans le bassin de la
Garonne? ; ces profils ne correspondant pas à la même phase de deux
cycles, les facteurs périodiques qui se retrouvent dans des états sem-
“blables lors de l'édification de la surface terminale des diverses ter-
“rasses ne le sont plus dans la phase actuelle.
Modifications du réseau hydrographique : déplacement laléral du
cours, déplacement des méandres. — Depéret et Chaput * expliquent
airisi, pour la Somme et la Seine, la multiplicité des terrasses indiquée
- par Briquet.
…_ Anomalies de confluence. — La confluence d’un grand tributaire
est accompagnée de perturbation du vrofil du fleuve, parfois considé-
“rable, et le déplacement des confluents peut entraîner de sérieuses
“variations d’altitudes relatives. De tels faits ont été mis en relief par
“de Lamothe pour le Rhône et l'Isère.
: Phénomènes de capture. — L'effet de ces actions est évident. Comme
“exemple je citerai le passage de la Durance par Lamanon et la Crau à
l'époque du Bas-niveau ; j'ai constaté que la capture par le Rhône s'est
“accompagnée d'un surcreusement de plus de 10 m.— On ne peut que
….s étonner en lisant qu’une terrasse de la Loire qui a 130 m. à Digoin,
“se dirigeant par Montchanin avant la capture qui l’a mise à sa place
“actuelle, se prolonge dans le bassin de la Saône en se retrouvant exac-
“tement à la même hauteur { ; ou qu'il aurait existé une « terrasse »
descendant de la Loire à la Seine en demeurant à 100 m. de l’un et
l’autre fleuve *.
Déplacements horizontaux des embouchures. — Ce processus a été
“mis lui aussi en évidence par de Lamothe ; j'en ai tenté une application
partielle à la Loire.
Conditions topographiques particulières. — J'ai imputé antérieure-
ment à la préexistence d’une pénéplaine les anomalies que m'ont offert
“les niveaux alluviaux de la Loire (op. cit.).
1. La cote 100 est atteinte aux distances suivantes de l'embouchure : Rhône :
215 km. ; Garonne : 360 ; Loire : 398 ;: Seine : 556; Volga : plus de 2 000. Pour le
“même bassin on relève des pentes très différentes (voir pour le Rhône et l'Isère,
DE LaAMOTHE, B. S. G. F., (4), XV, p. 6).
2. Voir aussi pour la Somme : ne Lamore. B.S. G. F.,(4), XVIII, p. 55.
3. CR. som. S. G. F.,1921,p. 198.
20Cnarur, CR. Ac. Sc.; CVL, p. 892 et Terr. all. Loire, p. 46
Bo Cnxpur, CR. Ac. Sc., CLXXII, p. 119.
399 GEORGES DENIZOT
Il n’est pas jusqu'à la constitution elle-même du bassin qu’on ne
puisse invoquer dans certains cas où le progrès du creusement a fait
apparaître un substratum réfractaire à l'établissement du profil
d'équilibre.
LES APPAREILS GLACIAIRES
Penck recourait surtout à l'étude des dépôts glaciaires eux-
mêmes pour séparer les divers termes du Quaternaire ; mais c'est
aux relations avec les terrasses qu'il convient surtout de faire
appel (Kilian, Depéret). Rappelons seulement que la hauteur
des terrasses n'offre une signification réelle qu’à une distance
suffisante des moraines, pour s'affranchir de leur influence (cônes
de transition). 54
On admet généralement — aussi bien les savants spécialement
glaciologistes que les partisans de l’eustatisme — que les avan=M
cées glaciaires se sont effectuées dans les vallées déjà creusées,«
et que leur maximum correspond à l'édification des terrasses.en :
aval. Les glaciers auraient donc progressé durant les phases de.
submersion marine et de remblaiement ; le creusement des val=M
lées correspondrait à la fois aux régressions marines et au
retrait des glaciers. Je ne connais pas de preuve formelle dem
cette conception; tout au contraire, il semble possible d'envisager
une autre théorie. 0
En effet, Kilian vient de montrer ! qu’à Sisteron, le glacier
würmien s’est avancé plus loin que la moraine frontale jusque
là connue, et que ses dépôts se retrouvaient sous les alluvionsM
fluviales qui, se relient à cette moraine. En sorte que, dit-il, « les À
alluvions de Sisteron ne sont pas des alluvions de progression,
mais plutôt des alluvions de régression ». Le maximum d’exten= 3
sion glaciaire est antérieur au sommet du remblaiement dans ce
cas, qui paraît assez typique. à
REMARQUES SUR QUELQUES THÉORIES.
Parmi les causes qui ont été mises en avant pour expliquer
les phénomènes du Quaternaire, nous croyons devoir éliminer,
comme inopérants, un certain nombre de facteurs.
C’est ainsi que la variation d’étendue du domaine maritime
est réellement insignifiante, en regard des vicissitudes glaciaires
1. W. Krrra. Note sur l'existence de blocs glaciaires à la base de la Basse
terrasse fluvio-glaciaire des environs de Sisteron. À. Æ. À. S., XLVI, 1923; pp.
301-308.
2. Voir: B.S. G.F.,(4), 1, p. 380.
QUATERNAIRE DE FRANCE 393
- que l'on a cherché à lui subordonner ; elle n'offre d’ailleurs rien
qui rappelle l'extension considérable des glaciers alpins vers le
milieu du Quaternaire.
De même on a invoqué l'accumulation des débris arrachés au
continent comme un facteur capital : l'exhaussement ainsi pro-
duit, provoquant le relèvement très lent de la surface marine,
serait interrompu par des effondrements des fonds marins, et par
suite, les mouvements négatifs seraient très rapides (de Lamothe).
Le commandant Zeil ! va plus loin en attribuant à cette accumu-
lation sous-marine des matériaux arrachés aux sommets la puis-
“sance de rompre un faux équilibre et de provoquer un « réajus-
tement ». L'action de tels facteurs est reconnue : c’est en somme,
aux détails près, l'application des propriétés du géosynelinal?.
Mais la modalité proposée ne peut nous satisfaire. Les accumu-
lations invoquées ne sauraient être plus importantes qu'elles
n ont été à l'ère tertiaire, où nous connaissons bien les géosyncli-
“naux alpins ; pourtant à la même époque les formations conti-
nentales, si importantes et si variées, n'offrent rien de comparable
à ce quelles seront au Quaternaire.
Si l'on cherche à prendre la question par son côté théorique,
il paraît opportun de raisonner ainsi. Il est évident que ces mou-
vements subis par les fonds marins entraineront un abaissement
“sénéral de la surface de la mer et comme celle-ci est réellement
une surface d'équilibre, cet abaissement doit être uniforme :
nous sommes là en plein eustatisme. Mais ces déformations des
fosses océaniques correspondraient à une diminution relativement
“considérable du volume terrestre, variation qu'il convient de
compenser par une surélévation des masses continentales, en
“particulier des régions montagneuses ; et réciproquement. On
“arrive à cette induction aussi bien en invoquant les effets du
déplacement de détritus solides des montagnes érodées et abais-
sées, vers les fonds marins surélevés par les sédiments, que par
“le jeu des mouvements épirogéniques régis par la loi des com-
pensations de Haug ; mais les cffets de ce second facteur
paraissent bien plus considérables.
On est alors conduit à distinguer 3 types de région :
1° Les abîmes océaniques, c'est-à-dire des régions de caractère
géosynclinal, sujets à des variations rythmées, et entraïnant dans
le même sens le niveau relatif de la surface marine.
1. G. Zur. Corrélation entre les terrasses quaternaires, les récurrences gla-
ciaires et les mouvements ascensionnels de l'écorce terrestre. B. S. G. F.,(4), XX,
1920, pp. 124-198.
2. Voir sur cette question le chapitre xu du traité de Haug.
3 avril 1924. Bull. Soc. géol. Fr. (4) XXIII. — 26
REP MN TON Es RE NT DANO PL SR UREER PRE 10
394 GEORGES DENIZOT à
2° Les massifs montagneux, affectés de mouvements compen-
sateurs de sens contraires. #
3° Les régions intermédiaires, sabmergées ou non, constituant
au sens large le socle continental, qui resteraient indéformées ou
subiraient seulement un écho très affaibli de ces mouvements
contraires, dans l’un ou l’autre sens. à
Or, dan ces conjectures, toute régression marine, effet de
l'approfondissement des fosses et provoquant directement le
creusement des vallées, correspondrait à une phase de suréléva=«
tion des montagnes et partant d'extension glaciaire. Toute trans-.
gression, conséquence d'un relèvement des mêmes fonds et cause
SE -même du remblaiement des vallées, serait simultanée d'une
phase d’abaissement des montagnes et de régression des glaciers:
En d’autres termes, l'édification du niveau marin et alluviaM
serait interglaciaire. Nous arrivons de la sorte à une conclusion
inverse de celle qui est très généralement admise ! : mais nous aVOnS
vu plus haut (voir p. 392) que cette opinion ne s'impose pass
absolument, et même qu’elle paraît contredite. On voit en
tous cas combien il est difficile et dangereux de faire appel à Jam
théorie avant de posséder un ensemble suffisant de faits et de |
données précises.
IT. — Le Pliocène supérieur et la limite du Quaternaire.
Tous ceux qui ont étudié les terrains pliocènes et quater-\
naires ont été gênés par l’indécision de la limite. C'est que dans.
ce cas, il s'agit non pas seulement de questions d’accolades
mais ‘les Re eux-mêmes, et très souvent les termes.
ont été employés sans bien se ronde compte de ce qu ‘ils étaient
susceptibles de représenter. On pourrait citer des pis
où ce qui est donné comme « Pliocène » est plus jeune que ce.
qui figure comme « Quaternaire ». LA
Ces questions ont fait de très grands progrès; mais il mien
subsiste pas moins de sérieux écarts entre les classifications
Trois principaux systèmes peuvent présider au choix de la cou
pure : ou bien la placer avec l’arrivée des genres Eleph ei
Equus, Bos (Villafranchien) coïncidant à peu près avec un chan
gement notable dans les faunes marines (Calabrien), et c'est la,
. Toutefois G. Zeir, dans son étude théorique considère l'avancée des glaciers
comme odencoos du surcreusement des talwegs et de l'abaise ee d
niveau marin, Mais il ne donne aucun fait et ne paraît pas remarquer la contrad
tion de cette hypothèse avec les conclusions du général de Lamothe, sur lesquelles.
il se base exclusivement,
QUATERNAIRE DE FRANCE 395
classification suivie par Haug dans son Traité. Ou bien on pré-
férera, pour des raisons surtout stratigraphiques, laisser dans le
Pliocène le Calabrien-Villafranchien, et faire débuter le Quater-
naire avec la formation de la première terrasse (Sicilien) corres-
pondant à la première glaciation (Günzien), ces équivalences
étant admises : cette manière de voir est suivie par Ch. Depéret
et M. Gignoux. Enfin on pourra se baser sur des modifications
paléontologiques plus récentes, au nombre desquelles figurerait
l'apparition de l'Homme : cette coupure, décidée par le Congrès
de Londres, fut adoptée par Lapparent.
Je préférerai la seconde méthode basée sur des données strati-
graphiques qui, pour ces terrains, paraissent bien plus claires que
les arguments paléontologiques. On peut d'ailleurs se deman-
der si, avec ces derniers, 1l ne serait pas préférable de réunir le
Quaternaire au Pliocène.
Je voudrais montrer que précisément le Pliocène supérieur
ainsi compris présente des caractères physiques très nets et très
généraux, qui se résument en disant que cette époque fut une
phase de pénéplanation caractérisée. Cette conclusion a été émise
pour des régions diverses ; aucune ne parait mieux caractérisée
que l'Italie 4 Sud, grâce aux belles études de M. Gignoux ! qui
en a donné une description dont nous esquisserons le résumé.
Dans l'Italie méridionale et la Sicile, ce savant a montré l’exis-
tence d'un grand cycle pliocène, comprenant d'abord le Plaisan-
cien et l’Astien, puis le Calabrien, équivalent marin approxima-
tif du Villafranchien, et se terminant par l'établissement de
plaines côtières et de surfaces d’aplanissement très étendues :
le Pliocène ainsi conçu aboutit donc à l'élaboration d'une péné-
plaine. Celle-ci est interrompue par la régression discontinue
qui a laissé en contrebas l’étagement de plusieurs niveaux —
quatre en principe — correspondant chacun à un cycle plus
bref, et tout l'ensemble appartient au Quaternaire. En d'autres
termes la limite du Pliocène et du Quaternaire se situe à la fin
de la principale phase de pénéplanation.
Nous avons donc dans ces régions un fait géographique de la
plus haute importance, et la coupure proposée correspond à un
événement des plus remarquables. L'extension marine présente
un contraste marqué entre le Pliocène et le Quaternaire ainsi
définis, de même que les dépôts et topographies se présentent
tout différemment. Gignoux a montré que dans la Calabre, le
Pliocène et la surface de remblaiement qui le termine sont incli-
1. Giexoux, Form. marines de l'Italie du Sud..…., Ann. Un. Lyon, N.S., I fase.
36, 1913.
396 GEORGES DENIZOT
nés, faillés et peuvent être portés de 300 à 1000 m.; qu en Tos-…
cane cette même surface se relève quand on approche des mon=«
tagnes. Par contre les lignes de rivage ultérieures, à partir de
celle de 80-100 m. (Sicilien), conservent dans leur altitude une
grande uniformité, exception faite de rares territoires très limi=M
tés (comme le détroit de Messine où la terrasse habituellement
située vers 35 m. se trouve portée à 100 m.). É
En se plaçant au seul point de vue stratigraphique, on est
amené à ranger dans le Quaternaire marin toutes les terrasses
alluviales situées en contrebas des grandes surfaces de remblaie
ment pliocène. Les hautes terrasses (les Deckenschotter en parti=M
culier) seront du Quaternaire ancien... » {Gignoux, Ann. Un
Grenoble, XXIIT, p. 15). -
Je vais m'efforcer de montrer que ces résultats et ces vues
s'appliquent parfaitement à la plus grande partie au moins du
territoire français.
BASSIN RHODANIEN ET RÉGIONS ALPINES.
Dans le Sud-Est de la France, celte phase d’aplanissement au
sommet du « Pliocène », si elle n'apparaît pas positivement à
première vue, découle cependant de tout un faisceau d'observa
tions. Penck et Brückner ! ont montré que la première glacia=M
tion fut précédée par une phase d'aplanissement des régions
péri-alpines, accompagnée de remblaiement de cailloutis à faune
villafranchienne : ces cailloutis ont participé au relèvement
rapide vers l'E. du Pliocène marin et doivent en constituer le«
couronnement ; ils se distinguent des cailloutis quaternaires
non seulement par leur altération, mais par leur origine et
doivent provenir d'une remise en place d'éléments préexistants
Les savants français ont multiplié ces observations en leur
conservant le même sens. 1
Sans doute bien des complications s'offrent à nous ; on a cité
des étagements paraissant déceler une succession de formations
fluviales. Il faut noter que certains cailloutis peuvent être plus
anciens, miocènes par exemple. Il paraît nécessaire aussi d’eni= 4
sager une action de certaines failles. 4
Le fait que les cailloutis qui près de Lyon s’étalent à 140 m:° L]
seulement au-dessus du Rhône et ceux qui le dominent de 2101
1. Les Alpes françaises à l’époque glaciaire, trad. Scaauvez. Tr. Lab. Géol Ÿ
Grenoble, VIII, p. 148.— Travaux de ARTS Deraronp et DEPÉRET, VILIOT,
Douxamr. Kizrax-et Giaxoux (Tr. Lab. Grenoble, ne p. 27 et CR.Ac.Sc. 1910- 11)
ete. M
QUATERNAIRE DE FRANCE 397
à Saint-Rambert ont fourni le même Mastodon arvernensis Crorz.
et Jos. montre combien il est précaire de séparer des terrasses
parallèles entre ces deux altitudes relatives; et le relèvement
tectonique de ces mêmes cailloutis entre Saint-Rambert et Cham-
barand — plus de 300 m. sur 50 km. — suffit à nous préparer
aux plus grandes variations d'altitude. Elle montre combien,
pour ces niveaux élevés, la précision est difficile : elle devient
illusoire lorsque les lambeaux sont réduits et isolés.
Si je rappelle ici ces données, c’est seulement pour montrer
d'une part qu'il est légitime d'admettre une grande phase de
pénéplation au sommet du Pliocène ; de l’autre qu'il faut admettre
après cette période un gauchissement notable, peut-être accom-
pagné de failles.
Nous allons retrouver les mêmes faits dans les régions plus
méridionales.
Basse- PROVENCE.
Quand on examine par exemple du beau belvédère de Notre-
Dame de la Garde! la ceinture de montagnes qui entoure Mar-
seille, on reconnaît qu'elles sont enveloppées à partir d’une cer-
taine hauteur par une surface très simple comparativement à
leur découpage. La montagne de l'Étoile offre les caractères
d'une pénéplanation tout à fait accentuée : en avant se voit une
large surface assez régulière à 300-350 m. (plateforme de la
Mure), que d’étroits ravins n'altèrent aucunement, et de laquelle
s'élève, très bien délimitée, la masse principale de la montagne
(110 m. au Pilon-du-Roi). Si cette plateforme ne se suit pas net-
tement à l'E et au SE, on n'en reconnaît pas moins le prolonge-
ment de la surface topographique s’élevant, par des inclinaisons
modérées, aux sommets du massif d’Allauch et de la Carpiagne,
ordonnés suivant une surface peu accidentée. Mais plus au Sud,
- le massif de Marsihavevre offre avec le plan de l’'Homme-Mort,
régulier vers 400 m., un fragment de l’aplanissement et la sur-
- face topographique se reconnaît suivant le profil de la montagne
jusqu'à son sommet (432 m.).
Vers l’W la régularité est beaucoup plus grande. La plate-
forme de la Mure se prolonge directement sur la chaîne de la
Nerte qu'elle nivelle entièrement ; et le contraste de cette topo-
graphie si adoucie, d'une part avec les fortes pentes qui la
limitent, de l’autre avec l'extrême complication tectonique de la
1. Un autre panorama très caractéristique, mais partiel, se voit du village
d'Allauch.
398 GEORGES DENIZOT
chaîne est des plus remarquables. L’aplanissement rabote d'ail-
leurs de la façon la plus nette le Sannoisien, plissé en synclinal
à la Gavotte ; il n’est affecté d'aucune faille comparable à celles
qui ont haché toute la série oligocène de Marseille, intéressant
jusqu’au Miocène moyen sur la côte de Sausset et dans le bas=
sin d'Aix! ; le caractère relativement jeune d’une telle topogra= à
phie est tout à fait manifeste. 1
En se poursuivant de l'E à l’W, l’aplanissement CONSETVE Sa M
régularité en s’abaissant Samellerens à il arrive ainsi à moins
de 200 m. au voisinage du golfe de Fos. Il se suit d'ailleurs
dans les mêmes conditions sur les collines à l'E et au N dem
l'étang de Berre : nous avons affaire à un véritable plan, incliné
vers l’W, sur lequel se détachent les parties les plus élevées
Un fait important qu'il convient de noter à partir du méridien
du Rove, est l'apparition des petits graviers « duranciens »;
sinon à la surface même du plateau, du moins très peu en contre= Li
bas : nous admettons avec Collot, qui les a signalés le premier
avec précision ?, leur transport au cours du Miocène moyen
l’aplanissement qui, en détruisant la formation, n'en a laissé que
des résidus, se trouve là encore reporté après cette date.
Ainsi l'âge post-miocène de ces plateaux est bien apparent,
car le Miocène supérieur, période de grande régression très au-
dessous du niveau marin actuel, ne saurait les avoir façonnés.
Comme ils sont antérieurs au creusement de toutes les vallées, «
leur attribution au cycle pliocène apparaît comme la seule opi-
nion possible. |
En s’abaissant ainsi au-dessous de 200 m. à l'Ouest de l'étang
de Berre, notre plateforme arrive à concorder avec un puissant
dépôt de cailloutis, souvent cimentés en poudingue, reconnus
comme les plus anciens quiavoisinent les embouchures du Rhône;
et dont le caractère, après bien des incertitudes et des canfasto nes %
a été cette fois encore élucidé par Collot : ce sont d'une part.
ceux de la Crau d'Eyguières, qui descendent d’un col coté 163,
échancrant la chaîne des Alpines?; de l’autre ceux de la Cr 4
de Saint-Gilles, à droite du delta, qui, partant de 140 ou 150 m
s'étalent en pente assez rapide vers le Sud. Tous deux offrent de
semblables caractères stratigraphiques, reposant, ainsi que l'avait
1. Les dislocations qui ont créé la cuvette d'Aix ont porté en haut de la colline
des Pauvres la molasse à Helir, tandis que les alluvions à Tragocerus du Mio=
cène supérieur les traversent sans dérangement appréciable.
2. Voir Cozcor, Pliocène et Quaternaire de la région du Bas-Rhône. B.S.GÆR
(4), LV, 1904, pp. 401- 415. ns.
3. Voir pour la question des Craus de Provence : J. Repeuin, Géographie phy=
sique des Bouches-du-Rhône, Marseille, 1914 (chap. IT).
QUATERNAIRE DE FRANCE 399
reconnu Fontannes, sur les sables et argiles de l’Astien marin
comme s'ils terminaient le cycle pliocène. De fait Collot les con-
sidère comme un cône de déjections sous-marin : « Ces dépôts
ont pu se faire dans la mer qui était à 180 m. ou qui venait seu-
lement de quitter cette cote. » Cette opinion, d'ailleurs adoptée
par le général de Lamothe, paraîtra tout à fait naturelle quand
on considère les particularités des poudingues du Var : nous y
reviendrons dans un instant. Sans doute au cours du Pliocène il
a pu se produire diverses alternatives, quelques discordances
assez générales : il ne semble pas qu’il y ait plus à envisager
ici. Dans certains cas on peut constater que la limite du Plio-
cène marin et des poudingues est tranchée, sans passage gra-
duel : ces observations n’entraînent pas la discontinuité!. Nous
attribuons donc les poudingues d’Eyguières et de Saint-Gilles
au Villafranchien, sur le même horizon que ceux dont nous avons
rappelé l'existence dans le Dauphiné et le Lyonnais, auxquels
ils se relient par une série de témoins.
Je pense donc qu'on est en droit de synchroniser le dépôt des
cailloutis culminants des abords du delta et l’aplanissement des
environs de Marseille. La morphologie de cet aplanissement doit
résulter d'une part de sa disposition originelle, avec relèvement
graduel en s'éloignant des côtes; de l’autre, sans doute, du gau-
chissement subi et qui se sera accentué vers l'E. Le rivage ancien
a pu être porté suivant les points de 150 à 180 n1. au-dessus du
delta actuel.
Discussion. La synthèse que nous adoptons ici est en désaccord
avec celle qui résulte des travaux du général de Lamothe ; un examen
spécial est donc nécessaire. Ce savant propose? de distinguer dans
la vallée du Rhône une nappe alluviale de 148 m., en raccordant les
éléments suivants :
1° Terrasses de Générac et d’Estezargues, qui ont une rie
voisine.
2° Cailloutis culminants près Bourg-Saint-Andéol, qui se montrent
en terrasse vers 130 m. (aé.), mais que cet auteur relève d’une ving-
taime de mètres, d’après l'étude de matériaux cartographiques.
3° Divers « replats » munis de maigres cailloutis aux environs de
Valence.
4 Une terrasse de 145 m. de la région lyonnaise.
Il corrobore ces conclusions par un ensemble de faits cueillis sur
1. Cozror a signalé une discordance du poudingue sur le Pliocène marin légè-
rement plissé à Broussan ; mais en ce point le poudingue n'appartient pas à la
nappe culminante et revient à une terrasse plus jeune (niveau de 60 m. environ),
2, Ds Lamorxe. Les anciennes nappes alluviales de la vallée du Rhône en aval
de Lyon. B.S.G.F., (4), XXI, 1921, pp. 97-145.
400 GEORGES DENIZOT
les côtes les plus diverses, et qui indiqueraient des rivages voisins des
150 m. Nous ne pouvons accepter ces derniers, établis sur des replats 4
de quelques décamètres, relevés à 100, 150 = 200 m.; on pourrait.
signaler bien d’autres replats, d’altitudes diverses !, et Mes topogra-.
phies aussi exiguës représenteront plutôt des épisodes qu'un niveaum
principal. None ne pouvons nous contenter que de topographies éten=
dues et caractéristiques. Ë
Ceci posé, y a-t-il nécessité de raccorder les quatre éléments que
nous venons de citer ? Je ne le crois pas. Par leurs relations, en effet
les terrasses de Générac-Estezargues me paraissent être villafran-
chiennes ? ; or, les déformations subies par cet étage dans les régions
que nous étudions sont suffisamment établies pour qu'on ane en.
suspicion toute synchronisation basée sur la seule analogie des alt=
tudes relatives. Les cailloutis de Bourg-Saint-Andéol — que nous ne
croyons pas, Jusqu'à plus ample donne, devoir relever, vu leur allure”
assez apparente de terrasse — n'ont guère plus de 125 m.sur l’étiage
et me paraissent se prolonger plus facilement aux environs d'Avignon
par des cailloutis qui existent à 105 m. que par ceux de 150; nous à
avons donc l'indication de 2 nappes, dont l'inférieure est pour moi lem
lieu des lambeaux de Valence, lesquels d’ailleurs sont réduits, et que
je prolongerai par les terrasses de 145-150 m. environ du Lyonnais.
Ainsi notre terrasse de Générac-Estezargues se trouverait isolée en
amont; mais comme on ne manque pas de cailloutis élevés, son pro
longement ne rencontre pas grand obstacle. Plus d’un cailloutis élevé;
aux environs de Valence, pourrait être utilisé, également les caillou-
Lis culminants de Vienne qui atteignent suivant les auteurs 215 à
230 m.; ces cailloutis ont été assimilés au Villafranchieu. Nous new
pouvons absolument pas admettre qu'aucune nappe alluviale, réglée
par le seul processus eustatique, soit établie à 184 m., 204 m., 242 m,
etc., dans la vallée du Rhône, pas plus qu'aucun rivage correspondant
sur les côtes voisines *.
CÔTE NIÇOISE.
On connaît très bien maintenant le Pliocène du bassin du Var,
étudié par de nombreux auteurs, Risso, Tournouër, Depontailler, 3
Depéret et Caziot, Gignoux,ete… Il offre une épaisse série, débu=m
tant par des marnes plaisanciennes, continuant par des See à
1. De même qu'il y a des replats et petites terrasses à des hauteurs très variées:
par exemple la 2° édition de la Feuille de Lyon, qui est à cet égard le document
le plus soigné que nous connaissions, figure des terrasses de 90-100 m., 110 mg
120 m. et 140 m. °
2. Sinon, elles sont immédiatement consécutives, antérieures au rivage sicilien-
3. De tels rivages seraient d’ailleurs antérieurs au Calcaire lacustre de Mar-
seille, dont j'ai reconnu l’ancien niveau à 180 m.et qui a fourni vers sa base une
dent d'Elephas meridionalis Nesri : celle-ci serait d’un type villafranchien,
archaïque (Depérer, Mayer et Roman, Les Éléphants DIRES Ann. Un. Lyon,
1993, p. 145).
à
QUATERNAIRE DE FRANCE 401
faune astienne, et se terminant par une masse de poudingues
avec lentilles marines !, celles-ci relevées jusqu'à 350 m. aux
environs de Nice, et dont le sommet atteint 430 m. près d'As-
premont*?.
Je ne rappelle ces faits que pour faire ressortir l'intérêt offert
par une surface topographique régulière, eu égard au relief tour-
menté de la région, bordant la mer entre le Var et l’Argens : on
y reconnaît une véritable plateforme 350-400 m. dont la largeur
croît de 10 à 30 kilomètres, avec dans les massifs de l'Estérel et
de Tanneron, quelle englobe, des points plus élevés ayant
l'allure de buttes-témoins (616 m. au Vinaigre). Cette surface est,
bien entendu, très burinée et s’évanouit si on veut la détailler ;
mais elle apparaît avec une très grande netteté quand on la
regarde par exemple de Grasse, qui est juste à sa limite, au pied
de pentes s’élevant à plus de 1000 m. en 3 ou 4 kilomètres. La
haison de cette plateforme avec la fin du remblaiement villafran-
chien m'a paru manifeste et je le considère comme un élément
. de la pénéplanation de cet âge.
BASSIN DE LA GARONKNE.
J'ai proposé * une interprétation semblable pour le bassin de
la Garonne. Les buttes culminantes de la Lomagne, à gauche de
la vallée, s élèvent graduellement du N au S, depuis 250 m. au
droit de Castelsarrasin, par 300 m.à Pujaudran, jusqu’à 400 m.
en bordure du massif d’Aurignac. Elles offrent sur la molasse
miocène nivelée un couronnement d’argiles et de cailloutis ; les
éléments de ceux-ci ont la composition (rareté des quartzites
« brunis) et la dimension (pas plus de 12 em.), de ceux de la
molasse sous-jacente, à l'inverse des alluvions garumniennes.
| Ces dépôts sont parfois épais (Cox, Castelnau-Picampeau).
_ Le plan jalonné par ces lambeaux passe entièrement au-dessus
de l’Armagnac en rasant les quelques points culminants qui,
autour de Castelnau-Magnoac, offrent à 380-420 m. la même
couverture.
Vers le S, il est très remarquable de constater qu'il se pro-
1. Je signalerai, dans le poudingue, un nouveau gisement avec Chlamys pusio
L., scabrellus Lk., pes-felis L., Amussium cristalum Bronx, Chenopus pes-pele-
cani L., à l’'Espérance, près Antibes, vers 45 m,
2. Deperer et Cazior évaluent à 180 m. la cote atteinte par le dépôt marin, mais
- comme à peu de distance au N ce dépôt a été porté à 350 m.(Tournouër), cette
évaluation ne saurait avoir qu'un intérêt local.
3. Voir mes CR. pour la Feuille de Toulouseÿ Camp. 1919-1920-1922,
402 GEORGES DENIZOT
longe sensiblement par la surface de base de la formation de“
Lannemezan, atteignant 600 m. vers cette bourgade ; en quelques
points (Lassalle), j'ai cru reconnaître à cette place des lambeaux
du même cailloutis. É:
Ces vestiges sont très clairsemés ; ils me paraissent cependant
suffisants pour jalonner une pénéplaine antérieure au creuse
ment des vallées, qui l’ont morcelée à l'extrême, sauf au S où.
la couverture de Lannemezan l'a recouverte d’un épais manteau
Sans chercher à multiplier ces exemples, j'en prendrai un
second dans le Castrais. Parmi les nombreux dépôts P figurés
par Vasseur sur les Feuilles 218, 219 et 231, ce savant avait,
parfaitement discerné — les ROfices en font foi — les « argiles à. 4
graviers des plateaux », provenant d'un remaniement important
des éléments tertiaires sous-jacents. Ces dépôts sont surtouls
développés à Moulayres, où je les ai constatés, et figurent très
bien les vestiges de la couverture d'une plateforme 350-370 m.,
très morcelée par l'érosion, mais jalonnée par les plus hautes
collines.
En aval, la même disposition se reproduit très fidèlement. Less
restes de la surface topographique trahissent fort bien son abais=
sement général vers le NW, descendant à 200 m. à PE
d'Agen, 160 m. au-dessus du Mas-d'Agenais, jusqu à 120-130
dans la Guyenne : on peut admettre une semblable altitude Jus
qu'au domaine maritime. Cette surface se montre en relations
avec un terrain détritique intéressant, partiellement désigné sous
les noms de « Sables et argiles à graviers du Médoc et de l'Entre=
Deux-Mers » et qui offre les mêmes caractères que celui de am
Lomagne : les galets se distinguent des alluvions garumniennes«
par le Doiseeo (rarement Das de 6 cm. dans ces régions) et«
l'abondance des quartz blancs aux dépens des quartzites plutôt, 4
rares. à
Ces dépôts se voient très bien aux environs de Damazan, pan
exemple sur la très haute colline de Beaujardin, où j'ai constatés |
des parties consolidées en poudingue ; près de Camelot, j'ai MU
le rebord de cette formation passer en discordance sous le cail=
loutis garumnien du Niveau- supérieur. Dans cette région déjà,
on dou ces cailloutis très anciens recouverts de façon inégale
par le manteau de sables des Landes qui, à sa base, renferme les
mêmes galets *?.
1. Au contraire les alluvions garumniennes m'ont offert des quartzites de plus
de 12 cm. à Marmande. .
2. Les sables des Landes ont fait l’ objet de nombreuses observations dont less
dernières sont de Brayac et de HaARLÉ ; je donnerai seulement mon impressions
QUATERNAIRE DE FRANCE 403
Vers l'W et le NW, la base de cette formation descend assez
rapidement jusqu'à passer au-dessous de 0 ; dans le Bordelais et
la Saintonge elle se présente comme un puissant remblaiement
s'élevant jusque vers 1350 m. L'âge pliocène de cette formation
est établi par la présence de Mastodontes près de Chalas et à
Coulgens !. Nous avons donc là un important remblaiement de
cet âge ? : nous le terminons par la constitution de la plateforme
120- 130 m., qui est pour nous une pénéplaine villafranchienne.
Nous proposons donc la synthèse suivante : dans le bassin
garumnien, la puissante accumulation de sédiments miocènes,
continentaux en dehors de la partie la plus occidentale, se pour-
suit sans interruption appréciable jusqu’au Miocène supérieur
(gisement d'Orignac). Comme dans tous les autres bassins, la
régression terminant le Miocène s’est fait sentir, abaissant la
- mer au-dessous de Ü, et provoquant l'établissement d'un réseau
fluvial. Les vallées de cette époque ont été remblayées par la
formation pliocène discordante, sous l'influence du relèvement
du niveau de base jusque vers 130 m. ; le- stationnement de ce
niveau à cette altitude a provoqué la pénéplanation du bassin
avec constitution d'une formation de plateaux. Ce processus a
été interrompu par le début de la régression quaternaire.
Bassin DE Paris.
J'ai indiqué dans une communication préliminaire la conti-
nuité de vastes plateaux partant de l'Atlantique, remontant le
bassin de la Loire, le joignant à celui de la Seine et se suivant
jusqu'à la Manche ; ces plateaux sont souvent à de faibles hau-
teurs au-dessus des cours d'eau. Cette question donne lieu à dis-
eussion avec les auteurs qui, par voie de généralisation, pré-
tendent à faire monter les Alluvions anciennes à des altitudes
sur ce terrain, d'âges divers, et qui paraît bien provenir du remaniement subaérien
(par le vent ou le ruissellement) des dépôts détritiques antérieurs, et surtout de
la formation du Médoc et de l’Entre-Deux-Mers.
1. Voir Wezscu, B.S. C. G.,n° 133, p. 64 et CR. somm. S.G.F., 1916, p.74. On
a indiqué comme se trouvant à la base de cette formation le gisement du Gurp
près Soulac, presque au niveau de la mer, et discuté sur cette circonstance. Mais
DePérer vient de montrer que l'Elephas de cette localité appartenait à une forme
très évoluée, postérieure au Saintprestien (voir Derérer, Mayer et Roman, op. cil.,
p. 154, pl. XI, fig. 5). Le gisement ne saurait donc être rattaché à la formation vil-
lafranchienne.
2, Mes conclusions sont jusqu'en ce point conformes à celles antérieurement
émises par Caapur (Terr. all. Loire, p. 261).
3. Dexizor. La pénéplaine inférieure du bassin de Paris. CR. Ac. Sc., crxx,
p. 600.
. 404 GEORGES DENIZOT
beaucoup plus considérables. Je la reprends dans un mémoire à
détaillé consacré à ces régions, et auquel je renvoie.
La pénéplaine ainsi constituée se présente comme le couronne 4
ment du Pliocène de la Basse-Loire qu’elle limite vers la cote
100 ; contrairement à des assertions aventurées, il n’existe pa
jusqu à ce jour d' argument pour faire monter sine haut ce ter-,
rain. Les plateaux qui s'étendent vers l'E ne se trouvent que»
vers 160 m. sur le plateau de Beauce joignant les bassins de la
Seine et de la Loire, et l’on a des altitudes semblables dans les
bassin de la Seine et le Nord de la France, où les relations avec les
Pliocène sont peut-être plus complexes, mais non dissemblables.
Nous attribuerons donc à l'aplanissement terminant le cy cle
pliocène les moins élevés des grands plateaux du bassin de
Paris. ‘3
La figure ci-dessous représente, d’après ces données, le dia=
gramme des déplacements relatifs de la surface marine à l'em-.
bouchure de la Loire. ÿ
100 —
c ® .
Hocenc he een Quaternarte
F1G. 1. — DrAGRAMME DES MOUVEMENTS RELATIFS DU NIVEAU MARIN
VERS L'EMBOUCHURE DE LA LOIRE
Enfin, l'extension de la pénéplaine jusqu'au cœur du Massif
Central paraît établie : Briquet a fait dans cette région des
observations importantes, que j’utiliserai par ailleurs. © .
LE CAS DU SAINTPRESTIEN.
Ainsi nos conclusions sont applicables à tout le territoire À
français : partout le Pliocène débute au-dessous du niveau marin
actuel et se montre constitué d’un remblaiement ; son achève
ment est en relation avec une grande phase de pénéplanation,
partagée en bassins conformes à l'hydrographie actuelle, mais de
caractères uniformes. Nous terminons le Pliocène à l'instant où
débute le creusement des vallées, creusement discontinu, dont
les divers épisodes remplissent l’époque quaternaire.
QUATERNAIRE DE FRANCE 405
Où se place, dans cette histoire, le Saintprestien!? Suivant
notre méthode nous le mettrons dans le Pliocène ou dans le
Quaternaire, suivant qu'il sera antérieur ou postérieur à la phase
de pénéplanation.
Dans mon mémoire sur la région orléanaise, je montrerai
“ combien le gisement de Saint-Prest est réfractaire à l'observation
stratigraphique. Il ne saurait aucunement définir un étage, ni
même un terme de quelque valeur que ce soit ; il n'offre pas
autre chose qu'une faunule conservée dans une poche sableuse.
privée de toute relation. Il ne saurait par lui-même nous éclairer.
L'étude des Mammifères a montré à Depéret et à ses collabora-
teurs que l'horizon paléontologique de Saint-Prest se retrouvait
en d’autres régions ; et c'est à ces régions qu'il paraît opportun
de faire appel pour éclaircir la position réelle de la station épo-
nyme. Je reprendrai cette question, indiquant seulement que
… l'hypothèse d'un remblaiement « saintprestien » autonome, dis-
—… tinct de celui du Villafranchien, comme de celui du Sicilien, n’est
pas nécessaire ; et que si notre horizon paraît réellement posté-
rieur au premier, 1l pourrait très bien être situé dans les parties
profondes du second.
En d'autres termes, le Saintprestien reviendrait au début du
Quaternaire. J’estime que la question est secondaire : elle porte
sur la position exacte de quelques gisements d'âges voisins, elle
n'atteint pas les principes mêmes de notre classification strati-
graphique.
III. — Le Niveau inférieur et le cycle récent.
La constitution du fond des vallées est comprise tout diffé-
remment suivant les auteurs. En général, les cartographes dis-
tinguent en a! (Alluvions anciennes) la presque totalité des
dépôts fluviatiles ; ils ne séparent comme a? (Alluvions modernes)
que ce que l'on peut voir se constituer sous nos yeux, et tout
au plus les dépôts de l'époque historique : ce seront donc les
alluvions du lit même et les limons de débordements. C'est ce
qui a été fait le plus souvent dans le bassin de Paris, par
exemple autour de la capitale ; c'est aussi la notation suivie pour
la plupart des régions montagneuses.
La désignation d'Alluvions récentes apparait bien dans quelques
publications, comme représentant en somme un groupement
intermédiaire. Par exemple Savornin, dans son excellent mémoire
1. Derérer, 1906. Voir : Depérer, Mayer et Roman, op. cit., p. 58 et p. 150.
406 GEORGES DENIZOT
sur l'Ariège {, discerne un groupe des « Alluvions récentes a? »
et note tous ses caractères essentiels. Dans d’autres régions on
a souvent noté des terrasses entre le Bas-Niveau et les Alluvions
modernes : en particulier Depéret en a signalé entre 5 et 8 mètres,
dans nos regions méditerranéennes : mais il paraît les considérer
comme exceptionnelles et les raccorderait à un rivage de cette
altitude. |
Dans quelques communications sommaires, j'ai indiqué l'op=
portunité de distinguer en contrebas et en totale indépendance
de la Basse-Terrasse, un niveau d’'Alluvions récentes ou Niveau
inférieur ?, homologue des niveaux d’Alluvions anciennes. J aim
indiqué que ces alluvions, constituant le fond de nos vallées, .
ne sauraient être confondues avec de simples produits modernes,
et qu’elles correspondaient à un cycle achevé, hormis les limons
des crues actuelles qui peuvent les recouvrir.
Je vais développer cette notion.
BASSIN DE LA GARONNE
C'est dans les vallées de la Garonne et de l'Ariège que nous
allons trouver nos exemples les plus typiques. En effet, le seul
examen des cartes géologiques, publiées par Vasseur et ses col=\
laborateurs, suffit pour mettre en évidence les faits essentiels. |
En examinant l’ensemble des feuilles de l'amont de Toulouse,
on reconnaît sans ambiguité la Basse-terrasse (d de Leymerie;,
des feuilles, 4° terrasse d'Obermaier). Au-dessous on suit
une plaine très régulière de 3 à 6 kilomètres, dont la notation
varie sans en masquer la continuité.
Vasseur avait dénommé cette surface « Pesse plaine, partiel-«
lement recouverte par les Alluvions modernes? ». Sur la feuille
de Toulouse, 1l la note a? en séparant, d’après la crue de 1875 M
a%, parties non recouvertes par les crues #. Sur la feuille dem
1. Savornin. Systèmes de terrasses de l'Ariège et de ses affluents. B. Servw
Carte Géol. Fr., n° 104, 1905. L'auteur sépare 3 niveaux : 4 représente nos
alluvions actuelles, désignées sur la Feuille correspondante ie HE) abc)
a?, correspond à nos ce récentes (a et a'le-a%, F, 222); mais a: dum
mémoire (at4, KE. 242) est rattaché par nous au Bas Niveau. À
2. L'évaluation de 5 m. que j'ai donnée (CR. som. S. G. F., 1921, p. 113) était
relative aux environs de Nice, et ne s'applique pas aux autres parties de la côte;
les traces d’altitudes conformes relevées en quelques points devant en réalité être
séparées du Niveau-infériear. De ce fait la suggestion que j'envisage (p. M4
lignes 14 et 15) n’a plus de raison d'être. }
3. Il désignait la terrasse a!° comme « Terrasse inférieure » mais il ne subsiste
aucun conte sur la signification de ce defnier niveau qui, à Toulouse, surmonte “
ne de 22 mètres. |
il distingue aussi un « a? a! » qui est peu compréhensible.
QUATERNAIRE DE FRANCE 407
Pamiers, cette distinction devient celle de deux formations, et
individualisé « une véritable terrasse (a*) au-dessus du fond
même de la vallée (al) » ; en même temps, dans la vallée de
l'Ariège, la notation de la première devient graduellement, sans
contour, al-a®%, puis al° {la désignation all étant prise par
une terrasse spéciale que l'on croyait indépendante de af°).
Enfin en remontant sur la feuille de Saint-Gaudens, Vasseur se
trouvait dans l'impossibilité de continuer cette méthode ; il s’ex-
prime en ces termes : « Dans la vallée de la Garonne, la Basse
plaine ali ne peut plus être notée a comme sur la feuille de
Pamiers. Il n’est pas possible en effet, de considérer comme une
Alluvion moderne une formation qui domine d'une vingtaine de
mètres les dépôts actuels de la Garonne... Cette différence de
niveau s’atténue, il est vrai, notablement en aval et particulière-
ment en amont, où la notation a?-ald a semblé parfois nécessaire.
Examinons la « Basse-plaine » en question : il est facile de la
définir. Elle forme une plaine régulière que suit constamment la
voie ferrée entre Toulouse (bifurcation d'Empalot) et Boussens :
il suffit de se déplacer sur cette ligne pour être convaincu de son
unité ; de plus on voit constamment sur sa droite le rebord
régulier de la terrasse af° (Terrasse inférieure Vasseur, notre
Basse-terrasse) et des mesures, corroborées par l'examen des cotes
des cartes, montrent que la distance de ces deux niveaux se tient
partout entre 10 et 13 mètres, ce qui confirme cette unité.
Ce qui constitue la variété locale de cette plaine, c'est ce fait,
explicitement reconnu par Vasseur, que sa hauteur sur la
Garonne varie beaucoup. Aux environs de Toulouse elle est de
7 à 9 m., et la plaine se trouve ainsi partiellement atteinte par
les crues ; en amont elle croît graduellement, devient déjà 12 m. à
Muret, et finit à Cazères par avoir environ 22 m. ; la « Basse-
plaine » n’est alors plus du tout inondable, Puis en traversant
le massif rocheux d'Aurignac la hauteur diminue, se réduit à
19 m. et conserve cette valeur de Saint-Gaudens à Montrejeau.
L'Ariège offre identiquement la même disposition ! : sa plaine
inférieure se surélève graduellement à une vingtaine de mètres
(Pamiers) puis traverse le chainon du Plantaurel et s'abaisse à
8-10 m. à Foix.
Ainsi nous voyons les deux caractères fondamentaux se des-
siner : la « Basse plaine » offre une parfaite unité, et se montre
très indépendante des phénomènes actuels. Ses alluvions com-
1. Savonnix l’a notée et même exagérée. La plaine récente ne s’abaisse pas en
aval de Pamiers jusqu’à confluer avec les alluvions modernes : à Auterive,
elle a encore 13-14 m. sur l’étiage.
408 GEORGES DENIZOT
prises entre les Alluvions anciennes et les Alluvions modernes et
se distinguant des unes et des autres, deviennent pour nous les
Alluvions récentes ; elles ont une épaisseur comparable à celle des
alluvions de la Basse-terrasse — une quinzaine de mètres, par-
fois plus peut-être — et ont donc droit de figurer un véritable
niveau homologue, couronnement d’un cycle complet de rem-
blaiement fluvial : c'est notre Niveau inférieur !.
Sans doute, une partie de cette surface est inondable ; mais
ici comme pour la Loire, je ne pense pas que les crues puissent
modifier sensiblement la disposition des alluvions, se bornant à
déposer un peu de limon de débordements, d'un caractère assez
différent, et souvent mal distinct des limons subaériens. Il y a
certes un très grand intérêt à marquer sur les cartes la limite
connue de ces inondations ; mais 1l n y en a pas à changer de ce
fait la notation de la masse elle-même des alluvions. Ce contour
est en effet à la merci d'une nouvelle inondation, qui pourrait
dépasser la plus forte crue connue ; en même temps il n’est pas
sans offrir un caractère artificiel, l'extension de toute crue étant
génée ét modifiée par les constructions diverses. Il me parait
donc préférable de ne marquer la surface inondable que par la
surcharge d'un contour. :
Si maintenant nous descendons en aval de Toulouse, la question
se simplifie parce que le Niveau inférieur est en principe entière=
ment inondable ; en effet, le creusement du fleuve diminue, il
n’est plus que de 7 m. dans l’Agenais, 5 m. à Marmande : la
plaine inférieure aboutit autour de la Gironde à la cotes.
Dans cette partie terminale, le remblaiement récent a une
grande épaisseur ; on sait qu'il part d’un fond de vallée sub=
mergée, descendant entre — 30 et — 40 mètres.
Examinons maintenant les alluvions qui sont postérieures at
Niveau récent : nous leur restreignons le terme d° « Alluvions
modernes » justifié en ce sens qu'elles ne paraissent guère
remonter au delà de l’époque protohistorique. Mais nous ne coms
prendons pas seulement sous ce titre celles des alluvions qui
peuvent être remuées sous nos yeux. Il en existe d'autres, qui
pour être fixées, du moins temporairement sont elles aussi pos=\
térieures aux alluvions récentes. De beaux exemples se volent
autour de Cazères et là encore il suffit de se référer aux tracés
1. Ces vues sont esquissées par moi dans mes comptes rendus au Service de la
Carte, camp. 1919 sqq. J'y ai indiqué que le changement de notation en amont de
Martres, où le Niveau inférieur redevient a?, ne correspond qu'au passage Su
la section d'un autre collaborateur.
PE Te. ce. PU. OT NN TE POSTS NUE
+
T4
MAO EE PE RO M RE OR EU AU DR 2 DO AS 9 CPU rt
A
QUATERNAIRE DE FRANCE 409
s1 fidèles de Vasseur sur la feuille de Saint-Gaudens : au-dessous
- de sa « Basse-plaine a! » ce savant a figuré de petites plaines
alluviales plus ou moins limitées, bordant plus ou moins direc-
tement le fleuve ; l'étendue totale de ces atterrissements n'excède
pas 1! km. Je les ai retrouvés très bien à Saint-Gaudens, où je
les ai figurés ! comme de minuscules terrasses en contrebas du
Niveau inférieur (9-10 m.), formant gradins à 6-7 m. et 2-3 m.
au-dessus de la Garonne. Ce sont les témoins d'épisodes laissés
au cours du creusement consécutif à l'établissement du Niveau
inférieur, creusement qui, de toute apparence, se manifeste
encore de nos jours*. Nous serions donc au début d’un nou-
… veau cycle, et ces atterrissements modernes méritent très bien
la qualification d'interstadiaires.
Cette disposition se retrouve également en aval, et se voit
aussi dans les sections où le Niveau inférieur est inondable : par
exemple à Grenade.
Il se peut d'ailleurs que certains de ces atterrissements, les
plus élevés, appartiennent à des profils partiels convergeant en
aval avec le Niveau inférieur : ce pourrait être le cas pour ceux
de Cazères, de même que nous reconnaïîtrons autour de Tou-
-Jouse un niveau secondaire un peu plus bas que le Bas niveau
- mais finissant par se souder à lui en aval. Cette disposition ne
ferait donc que renforcer l'analogie.
CÔTES MÉDITERRANÉENNES
J'ai montré l'existence sur les côtes de la Basse-Provence $
d'une ligne de rivage antérieure à la domination romaine, un peu
plus élevée que l’actuelle, mais bien distincte du Bas-Niveau,
…. situé à 9-10 m. sur les mêmes côtes ‘. Je vais reprendre et com-
- pléter ces observations et les étendre jusqu'a Nice.
Embouchures du Rhône. — Le sous-sol de la Camargue * est
constitué par des vases coupées de lits marins et de lits fluvia-
1. Cf. Bull. Géogr. XXXIIL, fig. 3, p. 61.
2. L'abaissement de l’étiage est reconnu dans la vallée de la Garonne (HARLÉ,
1899). Nous n’entamons pas ici la recherche des causes de ce phénomène, mais
nous notons quil n'est pas favorable à l'hypothèse d'un relèvement actuel du
niveau marin.
3. Dexizor. Les dernières variations du niveau marin sur les côtes de la Basse-
Provence. CR. Ac. Sc., CLXXV, 1922. p. 41. — Je rappelle que les altitudes
sont exprimées en mètres et rapportées au zéro N. G. F. (+ 0,33 de l'échelle du
Fort Saint-Jean).
4. Et non 18-20 m. comme on l’admet ; je m'expliquerai ultérieurement sur ce
_ point.
5. Voir : Repeuiw, 0p. cit., chap. Il. DE LamorHE, B.S.G.F., (4), XXI, p. 100, 1921.
3 avril 1924 Bull. Soc. géol. Fr. (4) XXIII. — 27
mal
y
ma mg
…
pu, profils des alluvionnements maximal et’mini
dunes ont été omises). |
MORTE
y et profil des surfaces à l'W. En trait interrom
(Le trait horizontal représente le zéro maritime. Les
FAO 7
ot om med me me me me em
tillé: faciès marins. Longueurs à 1/160000.
een FAES ç2 6
in poin
E
one.
— Cours pe LA CAMARGUE suivant le méridien du Mas de Roust
rand-Rhô
DE
Gi
_
Fr.
6 —
5 —
h, —
3—
2
3
C—
GEORGES DENIZOT
üles, œuvre d'un remblaiement.
qui a commencé avec un niveau.
bien plus bas que l'actuel : les.
sondages étudiés par le général
de Lamothe lui ont montré la
présence de tourbe par — 27 m.
à Méjanes, paraissant donner
une limite supérieure du niveau
initial.
La surface du remblaiement
offre une allure remarquable,
que j'ai indiquée sommaire-
ment.
Au lieu de partir de 0 pour.
sSélever graduellement, les
vases bleuâtres de Camargue
constituent dès le rivage une
assez large surface subhori- 1
zontale, très nette aux Saintes-…
Maries à 1,3 et se tenant entre
0,9 et 1,3 aux bords E, Net W
du Vaccarès. C'est dans l’en-w
semble une plaine alluviale, «
avec, par places, des amas de
coquilles fluviatiles ou lacus-
tres ; mais les intercalations
marines, bien connues au-"
dessous du niveau marin actuel,“
se continuent au-dessus jusqu'à 4
l’extrême sommet du remblaie- É
ment. Je les ai observées çà et
là auprès des Saintes, et surtout
au quartier de Méjanes. Au SEM
de la Tour signalée, le talus
bordant le Vaccarès offre ces
intercalations : à la faveur de ÿ
travaux d’agrandissement des
canaux de drainage, j'ai relevé
en 1922 une petite coupe pro
bante, montrant dans ce talus
la vase de Camargue avec de
petites lentilles à Paludestrina
acula Drap. et d'autres à Car
- tableau change. Les sur-
Ésacs ERP NE Le ” «
QUATERNAIRE DE FRANCE 41
dium edule L. Celles-ci ne sont pas localisées au rivage: je les ai
retrouvées à Combet près Albaron, à 5 km. de là et à 1 km. du
Petit-Rhône ; elles s'élèvent en ce point pour le moins à la cote 1.
Cette surface « récente » n’est pas régulière, mais son carac-
tère réside dans la hauteur atteinte par ces lentilles marines. Si
par la pensée on relevait de Î m. le niveau marin, elle se mon-
trerait en partie submergée, offrant tout à fait l'allure que pré-
sentent, de nos jours, au S du Vaccarès, les iles et radeaux qui
le séparent de la mer et s'élèvent à peine à quelques décimètres.
Vers le N, à partir d'une ligne d'Albaron à Montmeillan, le
faces offertes en dehors
des marais par la vase de
Camargue exclusivement
fluviatile, s'élèvent sui-
vant une pente régulière
… de la cote 1,5 à celle 4,5,
S atteinte à Trinquetaille F1G. 3. — CROQUIS D'UN FOSSÉ ENTAILLANT LA BERGE
L
É FAIRE d pu Vaccarës Au SE pe Meyanes. 1 Vase de
point emoiversence, aes Camargue. 2 Lentille à Paludestrines. 3 Inter-
branches du Rhône. calations à Cardium. 4 Amas de coquilles
Emfäjoutant les appa-. , *‘tuelles.
… reils littoraux, cordons et dunes, ainsi que les bourrelets allu-
|
1
viaux de | à 2 m. escortant les rives des deux Rhônes, nous
aurons complété cette rapide esquisse qui traduit l'avancée et
- l'abaissement combinés du delta. J'admets que le littoral initial
— était reporté sur la face N du Vaccarès, et relevé de 1 m., repro-
… duisant à l’époque l'aspect qui se présente aujourd'hui plus
au S ; le marais de la Grand-Mar offre bien comme il a été
- signalé, l'allure d'un ancien Vaccarès, avec son cortège d'anciens
cordons littoraux !. C'est de ce niveau surélevé, et non du
niveau actuel, qu'il convient de faire partir la plaine récente
- du Rhône, cotant 5 m. à Arles.
— Cet état ancien est antérieur à l'époque romaine qui a laissé
des vestiges en contrebas sur les bords du Vaccarès. La phase
moderne y est représentée par une plage de coquilles de Car-
-dium edule L. mêlées par endroits de poteries roulées, au pied
de la minuscule falaise taillée dans les dépôts récents ; quelques
paquets de même composition sont parfois projetés à une faible
hauteur. Sur la côte des Saintes, la distinction du Récent et de la
plage actuelle est tout aussi absolue.
Dans la disposition actuelle, les phénomènes estuariens sont
1 REPELIN, 0p. cil., p. 56 et.p. 72.
413 GEORGES DENIZOT
à peu près localisés à l'embouchure du Grand-Rhône, qui édifie
un delta partiel dont le sommet se situe vers le Mas-Thibert.
Golfe de Fos. — Au S de la pointe Beaumassais, la molasse
miocène est aplanie, entre { et 1,5 m. sur plusieurs hectares et»
supporte un mince dépôt à coquilles marines, bien distinct des
cordons littoraux actuels. Au N de la pointe, il passe à un sable
argileux gris, marin, descendant au-dessous de 0 et s'élevant à
1,3 m. ; un lambeau de même nature existe à l'E de la pointe
Saint-Gervais. Ces dépôts qui constituent le substratum de divers
restes gallo-romains, ne renferment pas les débris de poteries de
cet âge qui abondent sur les plages actuelles.
Par contre il faut affecter à la période « moderne » les restes #
gallo-romains de Saint-Gervais et du Pont-du-Roi, aussi intéres=
sants que mal connus. Les substructions noyées, sous 6 et 8 in
d'eau, ne sont que légendaires ; je n'ai pu retenir que la présence
de fonds de bassins creusés dans la molasse de la pointe Saint=
Gervais et descendant à la cote — 0,4 : ils pourraient indiquer
un niveau, à l’époque romaine, moins élevé qu'aujourd'hui !.
1 ?
Étang de Berre. — Au SW de Marignane, la rive de l'étang 4
de Bolmon est longée, sur près de 2 km., par un talus couronné,
à 0,8 m., d'une plage de graviers bien roulés et coquilles brisées
(Cardium edule L. prédominant), comme il s’en eonstitue des
nos Jours sous quelques décimètres d'eau. Vers Patafloux, la sur
face se relève un peu et l’on passe à une argile bleuâtre, retenant.
à 1,6 m. un petit niveau d'eau sous les éboulis, mais qui ne ma
fourni que des débris d’ailleurs rares de coquilles terrestres ?.
Au N de Marignane, une semblable plage se voit vers | mu
à la Bastide Leths et constitue la partie adjacente du Jaï {Cette
flèche offre l'allure d’une dune à partir de la Petite-Bourdigue)
À Merveille (à droite de l'Arc), Collot ? a décrit un dépot
marin dominant l’étang de 1,35 m., couronné d’une alluvion tor-
rentielle sur laquelle est fondée une muraille gallo-romaine.
Marseille. — Les observations faites en cette ville sont pro
blématiques. Je rappelle seulement que le débouché de la plaine
de l’Huveaune fixe un maximum de 2 m. au relèvement du niveau
récent. |
Hyères. — La plus grande partie de la plaine d'Hyères est
comblée de faciès continentaux qui arrivent jusqu'aux Salins.
Mais il existe au bord W de la rade, à l’Almanarre, des
. Je reprendrai ces questions dans une monographie de Fos en préparation:
. Un tel dépôt se constitue actuellement en bordure de l'étang de Bolmon:
BASES) ENIp EE
œ D =
QUATERNAIRE DE FRANCE 413
dépôts marins !. J'ai reconnu là deux cordons de graviers marins
très roulés, étagés respectivement à 2 m. et 3,5 m. ; le plus bas
est actuel, se constituant sous nos yeux, mais l'autre est fixé,
hors d'atteinte de la mer : il peut correspondre à un niveau plus
élevé que l'actuel, de 1 à 2 m.
Fréjus. — Au S et à l'E de la ville, on observe de superbes
plages récentes, dont la surface est actuellement entre 2 et 2,5 ;
l'une et l’autre m'ont fourni (400 m. SE station du Sud, et route
de Saint-Raphaël) des coquilles marines d'espèces actuelles (Car-
dium edule L., Donax trunculus L., Murex brandaris L. etc...)
et la seconde de galets marins. Vers l’W, la première plage
passe à la plaine alluviale de la vallée de iennes qui ne tarde
pas à surmonter le fleuve à l’étiage de “riens SR Entre
ces deux plages s'étend l’ancienne « lagune de Fréjus », com-
blée en son fond par un dépôt rougeâtre non marin, situé à la
cote 1,5 ; ce dépôt moderne s’abaisse vers le littoral près duquel
il devient marin en passant à la dune actuelle.
Ces deux formations sont parfaitement distinguées sur la seconde
édition de la Feuille d'Antibes, sous les notations al° et a? :
nous devons seulement étendre le dépôt marin « a!° » sur la
rive droite du ruisseau « le Cougoudier » jusqu’au pont de la
ligne du Sud. |
La plage récente de droite est le substratum d’une partie de la
citadelle romaine et de l’ensemble des murs antiques qui se suit
sur son bord jusqu’au pont de la ligne du Sud, avec le curieux
monument dit « Lanterne d'Auguste ». En considérant comme
ouvrages d'un port ces constructions, nous sommes d'accord avec
les archéologues qui situent dans la lagune le port romain, édi-
fié postérieurement aux plages récentes et comblé par les dépôts
actuels continentaux.
Côte d'Antibes au Var. — Cette côte présente sur un dévelop-
pement de 11 km. une bordure de dépôts récents et modernes ;
on suit avec une grande continuité deux cordons littoraux étagés.
. Le premier, bordant le rivage, est actuel et s'élève à 4 m. envi-
ron. Il est plaqué contre un cordon antérieur, qui atteint jus-
qu'à 9-10 mètres ?.
En arrière de ce cordon, on trouve vers 5 m. une belle plaine
littorale de quelques centaines de mètres. Cette plaine se pro-
longe à la même altitude, mais en prenant un caractère fluvial,
1. Observation faite sur les indications de M. Ramserr, professeur au Lycée de
non
. En beaucoup de points cette disposition est aujourd’hui modifiée ou détruite
Por l'Homme.
HA GEORGES DENIZOT
dans les vallées de la Brague, du Loup et de la Cagne : c’est us
superbe représentant du niveau récent, bien distingué sur la nou
velle Feuille d'Antibes (a!°).
Le caractère marin de la plaine récente est attesté par la 4
forme de ses galets et par la présence de coquilles marines. La4
première édition de la Feuille d'Antibes en signale « le long du
littoral, au N. d'Antibes ». J'ai trouvé un gisement à gauche de
l'embouchure de la Cagne, immédiatement en arrière du cordon
actuel : la berge Donne un beau talus de #4 à 5 m., formé .
de gravier r marin stratifié subhorizontalement, et qui m'a fourni 4
Fi. 4. — CORDONS LITTORAUX, RÉCENT (R) AVEC VOIE FERRÉE ET ROUTE, ET ACTUEL (A)
AU,N pu ForT-CARRÉ D'ANTIBES.
des débris de Vénéridés à 3 m. de haut : cette structure montre
qu'on a bien une plage et non un dépôt formé au-dessus du niveat
marin.
Ces cordons et plages nÉdente née peuvent s être css qu avec.
une mer relevée de 4 à 5 mètres.
Nice. — La plaine étroite, qui, vers # m., borde la mer entres :
les atterrissements du Var ët Sainte- Hélène offre l'allure d'une
plage fossile. Il est probable que la plus grande partie du substra=
tum de la ville appartient au même niveau, marin vers le littoral,
et devenant continental vers l’irtérieur.
Ainsi nous suivons depuis le Rhône jusqu’à Nice une série dem
traces marines de même signification, mais s’élevanteraduellement
de 1 m. à 4-5 m. Nous réservons l’explication de ce relèvement
De semblables traces se sont révélées à moi sur la côte lan
guedocienne : je les décrirai ultérieurement, indiquant seulement <
la probabilité du rivage à 1-2 m. sur la plus grande partie de la 4
côte. De ce rivag ect les plaines citiiles qui s'élèvent très M
vite : ainsi pour l'Aude, la hauteur est déjà de3 m. sur l’étiageen
aval de Coursan, et plus en amont se fixe vers 5 m. jusqu à Car
cassonne. Aussi comprendra-t-on que la « très basse terrasse » %
a!° indiquée sur la Feuille de Perpignan, à 4-5 m. sur l’Agly à $ ;
l'amont de Rivesaltes, n'est pas autre chose que le Niveau infé=\
rieur, dont la Haute à frappe davantage, parce qu'il surplombe 3 4
QUATERNAIRE DE FRANCE 415
le fleuve : j'ai constaté qu'il n’y a ni ressaut, ni solution de conti-
? J ,
nuité pour passer de ce « alt » au « a » porté du côté aval.
Bassin pu RHÔNE
Dans la vallée du Rhône, le Niveau inférieur est net, bien
qu'il n'ait pas été respecté. Fontannes admettait dans la section
d’aval (Feuilles 222 et 210 de la Carte géologique) une distinction
en 4° et a! qui ne correspond à aucune démarcation importante ;
le tout doit être rassemblé, abstraction faite de quelques lam-
beaux d’alluvions anciennes qu'il n'a pas individualisés. Sur les
feuilles 198 et 187, Depéret rétablit les faits en notant a? la tota-
lité de nos Alluvions récentes, plus les modernes ; mais par la
suite, de Lamothe a préféré figurer autour de Valence des ter-
rasses secondaires sans continuité. La nouvelle Feuille de Lyon
paraît adopter une interprétation semblable, Je vais prendre
quelques exemples, montrant qu'on a en réalité une large plaine
très uniforme, plus ou moins élevée au-dessus de l’étiage actuel.
Dans la région d'Avignon, cette plaine est à 5 m. sur le
Rhône : elle borde le fleuve (Villeneuve) ou bien en est séparée
par des alluvions modernes. En remontant jusqu'au défilé de
Donzère, on voit cette hauteur s'élever graduellement à 7-8 m.?.
La plaine est d'une grande régularité ; mais si on se dirige à
l’est, on rencontre le débouché de nombreux affluents plus ou
moins torrentiels, et la surface se relève en prenant un caractère
non rhodanien ÿ.
A Valence, la hauteur de 11 m. qui a surpris les observateurs
n'est qu’en faible augmentation sur les précédentes, et cette
augmentation est graduelle. Il y a simplement un beau niveau
récent, non pas localisé et secondaire, mais continu en aval
comme en amont et d'importance primordiale ; en contrebas
sont des alterrissements d'alluvions modernes.
La nouvelle feuille de Lyon distingue entre la Basse-terrasse
(all) et les Alluvions modernes (a°), une « très basse terrasse
de 10 m. au plus, a'° » excessivement localisée et rattachée à
un stade glaciaire postwürmien. Ce serait un membre de nos
1. Il convient d’interpréler de même les terrasses à ‘° de la Têt (feuilles 254 et
255).
2. Exemples : Récent à la gare de Bollène, 44,5 ; étiage de Pont-Saint-Esprit,
37,4. — Récent à Pierrelatte, 55,5 ; étiage de Bourg-Saint-Andéol, 46,4 (Pierre-
latte se projette à 1,5 km. en amont, pente du Rhône, 0,72 m.-km.).
3. Voir la Description de la Plaine du Comtat, par Jozeaur, Meém.S. Lin. Pro-
vence, 1910.
416 EORGES DENIZOT é
alluvions récentes; mais celles-ci sont beaucoup plus étendues.
Ainsi la terrasse de Sainte-Colombe en face Vienne, qui porte
la notation ali, est à 153 m., soit 8 m. aé. ; elle correspond
exactement à la plaine inférieure de Loire, notée 4°, qui est à
155-156 m. c’est-à-dire à la même hauteur!. Dans la section h…
examinée, il faut done grouper ati et la plus grande partie de
a? en une belle terrasse récente, d’ailleurs continue, et séparer
le reste de a? comme véritables Alluvions modernes. Les
terrasses al° paraissent donc se relier à ce niveau récent. 4
Si l’on remonte les vallées affluentes, on suit tout aussi bien
cette terrasse récente continue. Dans la vallée de la Durance,
elle est notée a!° sur les Feuilles 211 et 212; la « terrasse infé=
rieure » de 7-8 m., bien caractérisée à Sisteron, passe près de Gap
à une moraine « postwürmienne » et dans la vallée du Buech il
existe une terrasse équivalente à 7-10 m: (Kilian, 1922). Dans la
vallée de l'Isère les faits sont plus complexes ; il y a plusieurs
épisodes glaciaires postwürmiens, et à chacun d’eux parait cor.
respondre un niveau fluvial secondaire : mais l'important pour
nous est de constater l’existence de ces formations après le Bas=
niveau würmien, Comme il paraît hors de doute que les choses
se simplifient en aval, nous reconnaissons un cycle récent, qui,
par sa jeunesse même, se prête à une analyse plus fine que ne le 1
font les cycles antérieurs. L'existence de niveaux secondaires
partiels ne saurait nous surprendre. | "0
Bassin DE LA LOIRE.
Dans mon premier mémoire sur ce bassin ?, J'ai donné des
détails assez étendus sur la partie comprise entre l'embouchure
et le confluent de l'Allier. J’ai montré, par quelques coupes, que
les alluvions du fond de la vallée avaient une allure très régu=«
lière : leur épaisseur est du même ordre que celle des alluvions «
des terrasses anciennes.
Le point le plus important est la présénce sous l'embouchure
actuelle, ainsi qu'au débouché des fleuves côtiers voisins, de
fonds de vallées submergées, et remblayées d’alluvions récentes,
reconnues par de nombreux observateurs (Kerviler, de la Noë,
Barrois, Ferronnière, etc.). Les talwegs de ces vallées, dont La"
plus importante est conforme à l’estuaire actuel, partent au VOIE
1. Ces altitudes sont directement basées sur les repères de la voie ferrée qui.
passe sur ces Lerrasses. Cotes d’étiage : Vienne, 144,9; Givors, 149,1 (distance,
10,1 km., Loire est à 2,9 en aval de Givors). s
2. Les alluvions..., op. cit. (coupes, fig. 1 à 5 et schéma fig. 6).
QUATERNAIRE DE FRANCE 41
| sinage de la cote — 25 à — 30, et donnent une évaluation de la
régression qui a constitué la première partie d'un cycle récent.
La réalité de la phase de relèvement du niveau à l'époque récente
est attestée par tout un ensemble de faits, comme les tourbes
immergées des côtes bretonnes (Barrois, Cayeux, 1906).
Enfin le sommet du remblaiement se situe avec une grande
régularité à la cote 3, atteint seulement par les marées de grande
amplitude.
Le même niveau se retrouve sur les côtes, représenté par des
cordons de galets un peu surélevés : Barrois, Boissellier, Fer-
ronnière en ont donné plusieurs exemples. Je vais seulement
insister sur le cas très intéressant des environs de Guérande.
M. Chevalier! a décrit auprès de Mesquer des formations marines
qu'il répartit en deux niveaux, à 3,5 et 1,25 m. au-dessus des plus
hautes mers. Je proposerai l'interprétation suivante. D'abord je met-
trai de côté la plage de l'W de Quimiac qui atteint près de 7 m. et se
relie peut-être aux Alluvions anciennes s'élevant à 12m. Les autres
dépôts entourent la, baie de Kerkabellec : au lieu de deux plages vers
6,6 et 4,35 mm, je n'y ai vu qu’un seul cordon littoral en arc, à peine
échancré, atteignant 7 m. et offrant des coquilles marines à diverses
— hauteurs *. En arrière de ce cordon, la plaine est régulière à 3 m. J’at-
tribue cet ensemble au Récent, correspondant à un niveau de la mer
relevé, par rapport à l'Actuel, d'une quantité de l’ordre de 2 mètres.
Les dépôts modernes, indépendants du Récent, ont quelque
importance et j'ai été amené à compléter. quelques-unes de mes
indications antérieures”, en fixant la fin du Récent au plus tard à
…_ l'époque du bronze (trésor de Saint-Genouph près Tours, position
…— de certains dolmens en Vendômois), et en séparant un épisode
moderne. Ce dernier présente une régression vers l'époque
- gallo-romaine (constructions de cet âge au niveau de l'étiage à
Saumur et à Tours) suivie d’une petite transgression parallèle à
celle du Nord, etque j'avais d’abord admise comme le couronne-
ment du cycle récent.
En somme, depuis une époque reculée, les changements de
niveau sont sensibles, mais très faibles dans l'Ouest de la France :
Je crois pouvoir leur assigner une amplitude totale maxima de 2
1. Note sur les oscillations des rivages de la Loire-Inférieure. B. S. G. F., (4),
IX, 1909, p. 326.
2. J'y aitrouvé des valves d'Huître séparées et retournées; elles ne constituent
pas un banc en place, mais ont été rejetées par le flot.
3. Je détaillerai ces points dans la suite de ma publication sur le bassin de la
Loire. — J'ai cité sommairement le duit de la Pointe qui venait d’être découvert :
la suite des travaux a révélé qu'il datait du Moyen Age, de beaucoup postérieur
à la chaussée des Ponts-de-Cé.
418 GEORGES DENIZOT
ou 3 m. On sait d’ailleurs depuis les recherches de Welsch et dem
Passerat, que les rivages voisins ont très peu varié, contraire-«
ment aux dires de certains historiens. |
BASSIN DE LA SEINE.
Je n'ai consacré à ce bassin que des observations localisées.
En divers points j'ai reconnu que le Niveau inférieur se situait à
2 ou 3 m. sur l’étiage. On sait d’ailleurs que le chenal submergé
existe à l'embouchure comme pour les autres fleuves !.
L'établissement de la surface terminale du.niveau doit 1à
encore être quelque peu antérieur à l’âge du bronze, à en juger«
par la situation de divers vestiges de cet âge, entre Paris et Vil=«
leneuve-Saint-Georges par exemple, et pourrait se situer au cours
du Néolithique.
Dans cette région j'interprète ainsi les données très précises publiées
par Laville ?. Les alluvions fluviatiles du Niveau inférieur se terminent
par des sables limoneux atteignant à peu près 2,50 m. sur l’étiage
moyen, et dont la partie supérieure au moins est d’âgg néolithique
Elles sont recouvertes en discordance par un atterrissement de sable
et gravier flanqué contre elles au bord du fleuve, et ailleurs par 1,5 mm
me avec fonds decabanes de l’âge du Done ou de la fin du Née k.
lithique (soit vers le xx° siècle), creusés dans la formation antérieure.
Nous avons donc bien la séparation du Récent et de l’Actuel, et une 3
évaluation de leur démarcation au cours du Néolithique. Lavillem
estime d'ailleurs que les habitations, occupées seulement entre les
inondations, ou construites sur pilotis dans un terrain marécageux, à
ont été établies avec un niveau plus élevé de la Seine, dont le lib
actuel n'était pas creusé.
NorD DE LA FRANCE.
On connaît bien l’existence du remblaiement récent, débutant
vers — 30 m., et des-sillons submergés sous les estuaires 5. Les
nombreux travaux publiés, en arbre ner par Commont,.
paraissent rendre admissible un relèvement graduel jusque
vers l’époque néolithique #.
Cuapur. CR. Ac. Sc., CL, XI1, p. 77 et A.F. A.S., XLV, p. 481.
. B.S. Anthr., 1902, p. 207 : 1909, p. 243 ; 1910, p. 455 ; 1911, p. 457.
. Voir : ne LauoTHE, B.S. G. F., (4), XV, p. 12. 4
. M. l'abbé Baeviz me communique « que le creusement maximum de la vale
lée de la Somme a été atteint à l'époque du Renne, la tourbe ayant rempli d'une …
quinzaine de mètres ce lit paléolithique final et recouvrant en bordure, à Belloy,«
l'Aurignacien régional. Il y a donc eu une importante modification de l'équilibre,
etune “remontée di niveau de base qu'établit, pour une époque plus moderne, la
tourbe néolithique sous-marine de beaucoup de plages du Boulonnais et de lan
Picardie ». 4
D 19 =
TS
QUATERNAIRE DE FRANCE 419
Un remarquable épisode moderne a été caractérisé ! par une
invasion marine des côtes de la Manche entre lerv®etle vin: siècles
de notre ère. Ce phénomène, que j'avais d’abord admis comme
?
terminant la srande transgression récente, me paraît désormais
u [e) D ) ,
par raison d’analogie, constituer une petite oscillation indépen-
dante.
RÉSULTATS DE CETTÉ ÉTUDE.
Nous avons suivi, dans des régions les plus diverses, le Niveau
inférieur, avec une continuité parfaite ; nous avons noté son
homologie avec les niveaux anciens dont il ne se distingue que
par sa hauteur moindre, et partant son inondabilité partielle ;
et par sa conservation, indice de son âge « récent ». Nous avons
constaté d'une façon formelle ses variations de hauteur au-
déssus des cours d’eau actuels, en même temps que son paral-
lélisme très sensible avec les niveaux anciens, et surtout le der-
nier de ceux-ci (Bas-niveau).
Ce niveau est le couronnement d’un remblaiement et l'œuvre
d'un cycle complet : il débute à l'embouchure de tous les fleuves
examinés et en divers points de l’ensemble de nos côtes vers
-30 m., avec des faciès fluvio-marins qui prouvent la préexistence
d'une régression de cette amplitude ; il se termine par l'établis-
sement de plaines fluvio-marines et côtières à 1 ou 2 m. en géné-
ral au-dessus des actuelles, mais parfois un peu plus élevées.
Aussi bien dans les régions alpines que dans les vallées pyré-
néennes, nous avons pu mettre ce niveau en relations avec des
formations glaciaires. Pour les secondes, nous avons fait appel
à nos observations ? ; mais pour les premières, nous n'avons
qu à transposer les conclusions émises par des savants tels que
Haug et Kilian. Notre formation récente, qui constitue un cin-
quième niveau principal sur les côtes et dans les vallées, se relie
donc intimement à une cinquième glaciation, comme font les
niveaux anciens.
Penck et Bruckner ont reconnu après le Würmien un retrait consi-
dérable suivi d'une nouvelle extension (stade de Bühl) et de petites
récurrences. Cet ensemble a été dénommé « postwürmien »; il se pré-
sente comme une glaciation, peut-être complexe, mais caractérisée
essentiellement par l'avancée de Bühl : on peut donc en faire une gla-
ciation hühlienne, en comprenant ce mot dans un sens large. Des faits
conformes, dans l'ensemble, ont été reconnus dans la région de Gre-
1. Gossezer et Niçoux, Rev. Soc. sav.,(3), I, p. 292.
2. Voir infra, chap. IV.
420 GEORGES DENIZOT
noble par Kilian et P. Lory ‘ qui distinguent une glaciation postwür-M
mienne autonome. E |
Haug, dans son Traité (p. 1847, 1849) considère le stade de Bübl &
comme ayant « la valeur d’une véritable cinquième glaciation ». Fi
L'existence de pareilles vicissitudes est confirmée par les recherches
des préhistoriens. On sait maintenant que la phase froide du Mousté-m
rien est suivie d'un notable réchauffement à l’époque aurignacienne,
dont l'importance et la longue durée sont maintenant reconnues : le«
Solutréen marque un nouveau refroidissement qui devient maximum
au Magdalénien : ces deux époques constituent le véritable âge du
Renne, tandis que l’Aurignacien offre encore Rhinoceros Merck.
Aussi l'idée de synchroniser le Magdalénien avec le stade de Bühl par
exemple, a-t-elle été nettement émise (voir Haug, p. 1 847).
Nous pouvons préciser l’âge du niveau. Dès mes premières obser
vations, j'avais reconnu la nécessité de modifier cette opinion cou
rante, que les plaines du fond des vallées étaient en voie d’exhausse=
ment ; mettant à part les alluvions actuelles ainsi que les limons de
débordement, je constatai que ces plaines étaient constituées aux x° et
xi* siècles de notre ère lors du principal peuplement de la vallée de la
Loire. Toutefois ; je supposais que le remblaiement qui les a édifiées
avait pu se poursuivre jusque vers cette époque, et cette interprétation
figure dans mon mémoire sur la Loire. .
Depuis, l'étude des restes gallo-romains de la région provençale, et
surtout la situation des monuments antiques de Fréjus, d'Arles et
d'Orange, m'a imposé la nécessité de fixer bien avant cette période la
constitution du Niveau inférieur, et je reconnus que cette conclusion
devait aussi être étendue à la Loire. Enfin divers documents m'ont
paru indiquer, de la façon la plus claire, que le niveau, partiellement 1
associé à la période néolithique, était antérieur à l’âge du bronze. Ë
En résumé, la phase négative du cycle est postérieure à une
partie au moins de l’époque moustérienne ; le remblaiement
consécutif comprend le Paléolithique terminal et se trouvait
achevé au début de l’âge du bronze : je ne crois pas m éloigner
de la vérité-en situant ik maximum au cours de la période néo=«
hthique.
IV. — Bassin de la Garonne.
À plusieurs reprises, j'ai souligné l'intérêt capital du bassin de
la Garonne pour l'étude du Quaternaire ?. Je vais résumer très
4. Kivran, CR. somm. S. G.F., 9 janv. 1911; À. F. A.S., loc. cit., p. 301. —
P.Lony, Tr. Lab. Géol. Grenoble, VI, p.282; CR. Ac. Se., CLXXIV, p. 1476.
2. Pour l'amont de Toulouse : travaux de Levmerte, Nourer, Bouce, HARLÉ:
Vasseur, REPELIN, SAVORNIN, OBERMAIER, MENGaU», etc., ; voir mes CR. au Serv
Carte-géol., Camp. 1919 à 1923 et Bull. géogr., XXXIII, p. 47. — Pour l'aval : tra
vaux de Rey-Lescure, HARLÉ, REPELIN, BLayAc, etc.; voir ma communication au
Congrès de Bordeaux de l'Assoc. française (à l'impr.).
QUATERNAIRE DE FRANCE 421
_ brièvement cette question en la complétant de quelques notes ;
j'examinerai ensuite la liaison avec les phénomènes glaciaires.
TERRASSES DE LA GARONKE ET DE l'ARIÈGE.
Dès mes premières observations, j'ai adopté une nomenclature
qui s'est révélée applicable à l’ensemble du bassin!. J'ai exposé
plus haut la constitution d'une formation « pliocène » (P) liée à
une grande phase de pénéplanation. Le Quaternaire comprend
Six niveaux principaux !:
I. Niveau supérieur. —Ceniveau apparaît en amont de Tonneins,
à 100 m. au-dessus du Niveau inférieur (ar.) et à sa gauche.
… [rès décimé dans l’Agenais, il se reforme à partir de Valence ?
. vers 120 m., devient très important dans la région toulousaine
(partie haute de la Forêt de Bouconne, etc.) et jusqu’en bordure
du massif d'Aurignac, à 120-130 m., ainsi que sur la gauche de
l'Ariège. |
. Dès 1919, et d'accord avec Obermaier, j'ai rattaché à ce niveau
la formation de Lannemezan, qui se prolonge par quelques digi-
tations vers l’Armagnac et se soude aux alluvions par la terrasse
de 120 m. surmontant Saint-Gaudens. J'ai dit que ce cône de
déjection devait s'être étalé à la surface d'un avant pays péné-
plané. Par analogie J'admets la même interprétation pour une
série de gros cailloutis élevés qui se suivent jusque vers Foix.
Il. Haut-Niveau. — Il apparaît au-dessus du Mas-d'Agenais
entre 60 et 70 m.ar., se suit par lambeaux en paraissant se rele-
ver très sensiblement, atteint 90 m. à gauche de Grenade (Thil,
etc.) et se reconnaît de façon très nette par la partie moyenne
de la forêt de Bouconne, les terrasses de Sainte-Foy, Rieumes,
la Bastide-Clermont jusqu'au Fousserel (80-85 in.), de même à
gauche de l'Ariège jusqu'au-dessus de Saverdun. Par contre il
est rudimentaire.ou mal connu en amont des chainons Aurignac-
Plantaurel.
III. Moyen-Niveau. — Ce niveau constitue la plus belle unité
de la vallée. On le rencontre dès la région maritime, au NE de
1. Jel’ai employée aussi pour le bassin de la Loire ; mes observations ultérieures
m'ont paru confirmer les équivalences que j'avais admises dés l’abord.— Les alt.
rel. de ce paragraphe sont prises au-dessus du Niveau V ({ar.), sauf indication
contraire . |
2. On ne comprend pas pourquoi la feuille 217 le note a! el non al*, en le con-
fondant avec les unités de moindre hauteur.
3. Leniveau secondaire de Launac (70 m.), se suivant du Burgaud jusqu au car-
refour de Levignac dans la forêt de Bouconne, peut être une dichotomie du
Moyen-Niveau.
422 GEORGES DENIZOT
Bordeaux !, vers 40 m. ar. : on le suit, à partir de Saint-Pardon, M
sur tout le rebord du coteau de rive gauche, à la même hauteur, -
jusqu'à Caumont; puis par lambeaux (Damazan, 45 m., etc.). IL
reprend toute son importance au confluent de la Gimone et
constitue désormais ce magnifique gradin, qui avait frappé les 4
premiers observateurs, continu jusqu’en face de Carbonne avec
une largeur allant à 8 km.; sa hauteur atteint 50 m., peut-être | |
plus localement, dans sa partie aval (Bourret, Saint-Cézert), mais «
se tient entre 40 et #5 m. à partir de Toulouse.
Le jalonnement du niveau est bien établi à partir du Fousse-«
ret, où il se relève vers 50 m., par Saint-Gaudens et Montrejeaum
(42 m.) jusqu'à la région montagneuse où 1l passe aux morainesM
de la glaciation de Seilhan. Il en est de même dans la vallée de
l'Ariège, où le niveau n’est qu’à 35-40 m. et passe aux moraines
de Garrabet. L
_ Un fait nouveau doit être relevé au sujet de ce niveau : c'est «
la présence de quartzites taillés du type chelléen, qui vient d’être
constatée près de Rieumes? et dont les conditions de gisement
mise en place de cet outillage se révélant comme antérieure à
l'édification de la surface de la terrasse. Cette découverte est
capitale : en effet, les recherches de Depéret * ont établi qu'on
ne connaissait pas de trace de l'Homme dans les terrasses
siciliennes (en principe : 90-100 m. sur l’étiage) et milazzienne
(55-60), et que le Chelléen apparaissait à la base de la terrasse
tyrrhénienne (30 m.). 11 s’en suit que notre Moyenne-terrasse
qui a au point considéré une hauteur sur l'étiage très voisine de
55 à 60 m., n’est pas « milazzienne » mais « tyrrhénienne » ;
ce qui légitime l’emploi que j'ai fait du même terme de Moyenne-
terrasse pour une terrasse de la Loire qui n'a pas plus de 35 m.
aé. et qui renferme aussi les produits des premières industries
paléolithiques #.
X. Niveau intermédiaire. — Son rivage devait se situer vers
25 m.; d’abord assez imprécis, il forme une belle terrasse à 24 m.
ar. du Mas-d'Agenais à Feugarolles, puis laisse une série de lam-
beaux jusqu'en face Valence.
Par contre je n'en connais aucune trace en amont du confluent
1. Plateau entre Mérignac, Bruges et Saint-Médard signalé par Blayac. .
2. Le bourg lui-même est sur le Haut-Niveau, qui n’a rien fourni de semblable.
3. C. DePÉRET. La classification du Quaternaïre et sa corrélation avec les
niveaux préhistoriques. CR. somm. S. G. F., 1921, p. 125. — Voir les notes fon- ÿ
damentales de ce savant, CR. Ac. Sc., CLXVI, sqgq.
4. Op. cit., p. 452.
QUATERNAIRE DE FRANCE 493
du Tarn, notamment de Bourret à Martres où le talus de 30 m.
qui, sur une longueur de 100 km., sépare les niveaux IT et IV,
n'est susceptible de masquer aucune terrasse intermédiaire, non
« plus que sur la rive droite escarpée qui commence à partir de
Grisolles. Cependant ce niveau se trouve occuper à peu près la
place que des vues théoriques ont fait supposer.
IV. Bas-Niveau.— Il part vers la cote 16 dans le domaine mari-
time, se suit à gauche de la Garonne jusqu à Langon, puis à droite
avec le gisement d'Elephas primigenius de Gironde, constitue une
série de superbes terrasses entre 11 et 13 m.(Marmande, en face
- Agen, Valence, etc.). [Ilcouvrelaplaineentre Tarn et Garonneavec
une complexité que ] interprète comme anomalies de confluences,
se subdivisant en deux gradins qui se reconnaissent jusqu'à Tou-
louse : le principal, localement surélevé au débouché des vallées
du Tarn et de l'Aveyron, reste vers 13 m. en amont; l’autre, en
contrebas offre des gisements d’zlephas primigenius Brums.f.
Nous n insistons pas sur le magnifique développement du Bas-
Niveau, à gauche de la vallée sur une centaine de kilomètres
jusqu'à Martres-Tolosane, à 10-13 m., ni sur son prolongement
en-amont jusqu à la moraine de Camaroux ; et dans la vallée de
l'Ariège où localement elle fléchit à 2-4 m. (Aguanaguès), puis
se relève et plus en amont passe à la moraine d'Arignac-Bonpas.
On sait que les Basses-terrasses sont le lieu principal de l'in-
. dustrie moustérienne.
V. Niveau inférieur. — J'ai donné plus haut les détails relatifs
à ce niveau; je vais décrire ci-dessous son passage à des forma-
tions glaciaires.
Quelques remarques ressortent de ce résumé. On notera que
les distances des divers niveaux subissent de sérieux écarts,
atteignant jusqu’à 30 m. pour I et II, près de 20 m. pour IIT ;
mais on ne relève guère plus de 10 m. pour IV, et encore cette
évaluation se réduit-elle à 5 m. si on fait abstraction de l’anoma-
lie de l'Aguanaguès, où les pentes sont fortes. Ces écarts peuvent
- s'expliquer par des modifications du profil, mais ils montrent
qu on ne saurait ajouter foi aux synchronisations basées sur des
mesures localisées.
D'ailleurs ces écarts augmentent considérablement si on se
réfère, non au niveau V comme je le fais, mais à l'étiage : la
3. Voir pour plus de détail mes communications de 1922 et 1923. Le gradin le
plus élevé est la terrasse dite de 35 m., mais elle ne dépasse pas d'après mes
observations 30 m. au-dessus de la Garonne, et doit de plus être considérée comme
« fausse-terrasse ».
494 GEORGES DENIZOT
it LONE xÉban
variation, entre la Gironde et les chainons pré-pyrénéens, est
déjà de près de 20 m. pour ce niveau, elle n’est pas moindre pour
IV et atteint plus de 30 m. pour LIL. On voit e danger auquel
exposent les mesures sur l'étiage.
Ce résultat que j'ai déjà rappelé ne résulte pas seulement de:
mes observations, que l'on pourrait être tenté de rejeter : il peut
être constaté par chacun au simple examen des feuilles 230, 241
et 242 de la Carte géologique détaillée. Prenons par exemple le
niveau [IV (a!° des Feuilles), dont la continuité ne saurait êtr2 dis-
cutée, et comparons-le à l'étiage ainsi que le niveau V.
PAT Tr ANT:
ÉrraGe! NIVEAU INFÉRIEUR Bas-NiveaAu (ac)
Toulouse, 131,3 . Saint-Cyprien?, 139 1 km. amont St-Martin?, 153-154
Muret, 155,9 Muret % 168 Lamasquère $, 179-180
Cazères, 228,3 Cazères ‘, 250-251 Peyet (côté amont), 261-263
Pont de Miramont a) Route de Miramont,359- Gare St-Gaudens?, 371
360
Valentine, 358,3 Valentine, 369 »
(a) 3 km. aval du Pont de Valentine ; étiage, 349 m. env.
béni nié pr à A juste dei dE a
Ainsi la même Basse terrasse mesurée à Toulouse ou à Saint-
Gaudens se montre à 22 m. sur l’étiage, et se classe ainsi dans
les terrasses « monastiriennes ». Mais à Cazères on lui trouve …
33 m., c'est-à-dire la hauteur d'une terrasse « tyrrhénienne ».
Des mesures isolées lui feraient assigner un âge différent entre
deux points qu'elle relie avec une indiscutable continuité.
Cependant, j'ai constaté l'existence en aval, mais seulement en
aval, du Niveau intermédiaire qui se montre à la hauteur d’une
terrasse tyrrhénienne (30 m.ae.). Nous ne pouvons chercher à le
relier à la terrasse de 33 m. de Cazères, puisqu'il surmonte le
prolongement de celle-ci (18 à 22 mm. entre Toulouse et Mar-
mande). Il s'impose de plus que ce Niveau intermédiaire a un
caractère autre que les niveaux principaux qui l’encadrent, et qu'il
fait défaut Justement là où ceux-c1 offrent un développement #
réellement majestueux. 4
De même l'application du schéma elassique ferait synchroni=«
ser et considérer comme monastiriens le niveau V à Cazères, où
il a plus de 20 m. (Vasseur) et le niveau IV à Toulouse, alors que
1. Nombres communiqués par les Ponts-et-Chaussées du département de la“
PAUE Garonne. 4
. Nombres établis d’ après le nivellement de la ligne de Toulouse à Auch ou É:
la ligne de Toulouse à Montrejeau. N
3. Nombres établis d'après mes mesures barométriques, concordantes avec les
soies de la Carte à 1/80 000.
. On a 248 m. à la gare qui est légèrement en contrebas de la surface, Un.
risée un peu à gauche ; un Point 249 à 1500 m. aval, et la pente est de 2 m. “km.
soit une ebaron de 252 m. concordante à 1 m. ou 2 m. prés.
QUATERNAIRE DE FRANCE * 425
le premier s’abaisse en aval et passe incontestablement en con-
: trebas du second.
LE GLACIAIRE DE LA GARONNE ET DE L'ARIÈGE.
Les formations glaciaires pyrénéennes ont été l'objet d'excel-
lentes études, surtout de la part de Boule, Obermaier, L. Ber-
trand et Mengaud ; puis il y a quelques mois, d'une belle syn-
thèse de Ch. Depéret ! qui a généralisé la distinction de trois gla-
cations en modifiant quelques points capitaux. De mon côté j'ai
été conduit par l'ensemble de mes observations à reconnaitre
“également trois grandes extensions, mais en demeurant dans le
“cadre tracé par les recherches antérieures.
La divergence est la suivante : alors que jusque là on pensait
— et je persiste à le faire — que la moraine décrite par Boule à
Labroquère (Garonne) et celle décrite par Mengaud à Bonpas
(Ariège) étaient synchroniques, constituant une seconde exten-
sion et passant aux Basses-terrasses (a!° de Vasseur et Savornin,
all de Mengaud), au contraire certaines mesures faites par Depé-
ret conduiraient à vieillir celle-ci et à lui substituer, dans
l'équivalence aux Basses-terrasses, la glaciation plus jeune de
Tarascon. Il en résulterait que ce qu'on considérait comme de
mêmes Basses-terrasses dans la vallée de la Garonne et celle de
l'Ariège ne serait plus synchronique ; qu'il faudrait reviser les
contours publiés; qu'enfin un niveau intermédiaire devrait être
cherché dans la vallée de la Garonne pour occuper la place
créée dans celle de son affluent.
Je vais reprendre cette question, en y apportant l’appoint de
mes observations personnelles.
Vallée de l'Ariège. — Dans la vallée de l'Ariège, la disposi-
tion des formations glaciaires et leurs relations sont très claires.
Elles ont été figurées sur la feuille de Foix par L. Bertrand et
Mengaud, et ce dernier leur a consacré une monographie ?. Ces
savants ont fort bien reconnu qu'en outre des deux principales
glaciations, passant respectivement aux terrasses al* et at, il y
en avait une troisième, correspondant aux terrasses al. Depéret
a donné sur ce point les précisions nécessaires et situé une de
ces moraines en aval de Tarascon.
1. C. Derérer. Les glaciations des vallées pyrénéennes francaises et leurs rela-
tions avec les terrasses fluviales. CR. Ac. Se , CLXXVI, 1923, pp. 1 519-24.
2. L. MexGaun. Contribution à l'étude du Glaciaire et des terrasses de l’Ariège
et du Salat. B.S. H. nat. Toulouse, 1910. p. 19 etlégende Feuille 253.
4 avril 1924 Bull. Soc. géol. Fr. (4) XXIII. — 28
126 GEORGES DENIZOT US ER
Les trois glaciations, échelonnées entre Montgaillard et Taras-
con, se Rés emiet are |
A. Moraines de Garrabet, passant au Moyen Nil jalonné | F
par une suite de terrasses (an). Celles-ci, au départ de la moraine
haute de plus de 70 m., s'abaissent EE par 55 m., à la.
station Shen a Anne rec à 40-45 m. (Terrefort) et.
se tiennent en aval de Foix /Vernajoul, etc.) à 45-50 m. (al, FR,
242).
B. Moraines de Bonpas, passant au niveau noté at, et dont
le cône de transition se suit jusqu’au delà de Mercus (35-40 m.) 3
5 -
22 _
—_—
Gpcronne
— LO0
FiG. 5. — DisPosiTION DES TERRASSBS ET APPAREILS FLUVIO-GLACIAIRES
AU S DE MONTREJEAU.
(Les montagnes de Seilhan et de Gourdan ont été supprimées ainsi que le ravin
de Bazert).
les terrasses fluviales s'établissent, de Prayols à Foix, à 16-18 m«
puis se suivent par lambeaux de hauteurs croissantes Jusqu'à
plus de 25 m. vers Pamiers. |
C. Moraine de la Bernière (1.500 m. aval Tarascon), haute des
25 à 30 m., dont la liaison aux terrasses a!° ressort des obser
vations de Depéret. Ces terrasses (7-10 m.) sont, il est vrai
excessivement réduites à la traversée des gorges de St -Antoine M
mais le niveau reprend sa continuité à partir de Foix (10-12 m,
et passe sur la Feuille de Pamiers (al°) en s'élevant graduellen
ment à 20 m. : c’est notre Niveau inférieur V. 4
Vallées de la Garonne et de la Neste. On n’a reconnu jusqu'ici,
que deux glaciations, la seconde a été surtout étudiée par Boules
qui a dieu sa moraine au N de Labroquère et le passage den
celle-ci a une Basse-terrasse. Cette glaciation a été assimilée à la
_glaciation B de l'Ariège ; Je dantene re cette interprétation, car
1. Altitudes relatives au-dessus de l’étiage.
QUATERNAIRE DE FRANCE Pr 497
j'ai rencontré en contrebas un troisième appareil fluvio-glaciaire
… jusqu'ici ignoré, et qui est le représentant de la glaciation C.
Dans le court espace qui s étend entre Montréjeau et Barbazan,
- j'ai reconnu en ellet :
…—. À, En avant et à une forte altitude, les moraines de Neuvède,
Bégorre, etc. (glaciation de Seilhan), qui se relient manifestement,
et comme vient de le confirmer Depéret, à la Moyenne-terrasse
(50-52 m. à Montréjeau).
B. Un peu en arrière et en contrebas, le beau vallum de
Labroquère-Camaroux décrit par Boule, passant à la terrasse de
Polignan (22 m.)!.
C. A 1 km. en arrière de celle-ci, j'ai reconnu un autre val-
- Jum non signalé (moraine de Labroquère-village) qui porte le
chef-lieu de la commune et se suit sur la gauche de la Garonne
… à Valcabrère ; moins élevé que le précédent, il atteint cependant
30 à 40 m. C'est de cette moraine et non de la précédente, qu'est
issu le beau cône de transition qui se suit sur 3 km. jusqu'à
Luc, où il ne surmonte plus le fleuve que de 17 mètres.
La traversée d'un défilé de 2 km. nous prive de tout espoir de
continuité ; mais autour de Montrejeau nous retrouvons tous nos
éléments. La Feuille 241 figure, il est vrai, comme une seule
Basse-terrasse * les alluvions de la gare de Montrejeau et de Huos,
- et ceci a été répété depuis. Mais les choses sont tout autres. De
la gare, on jouit d'un superbe panorama : on se trouve sur une
belle terrasse, à 9-10 m. au-dessus de la Garonne. Vers le S et
- le SE, on voit, à moins de 1 km., un talus des plus réguliers cou-
rant de Gourdan à Polignan et surmonté d’une autre terrasse non
moins belle, qui domine la Garonne de 22 m. : c’est elle qui passe
- à la moraine de Camaroux et doit prendre la notation B.
Ainsi la terrasse de la gare de Montrejeau d'une part, la
… moraine de Labroquère-village et la terrasse de Luc de l’autre
offrent la même situation relative. La première remonte jusqu'au-
- dessus du confluent de la Neste, qu'elle surmonte de 13 m. Dans
ces conditions l’écart de 4 m. pour rejoindre les 17 m. de Luc
représentent un accroissement de pente conforme à ce que nous
. relevons en amont et en aval. Sans insister sur le peu de proba-
bilité que les protils des cours d’eau soient restés toujours rigou-
reusement parallèles dans des vallées montagnardes à forte pente,
1, Ilest vrai que le cône de transition est coupée par le ravin de Bazert : mais
celui-ci n'empêche nullement de constater la continuité du dépôt qui offre encore
au delà les gros blocs caractéristiques.
2, La Feuille porte même ces dépôts comme glaciaires, rattachés à la deuxième
. extension : mais il y a là une erreur matérielle, sinon un simple défaut de-colo-
riase. Depéret les donne bien comme alluviaux.
498 GEORGES DENIZOT
nous voyons dans ce relèvement une conséquence directe de la M
proximité du glacier. É
En résumé, la moraine de Labroquère-village se relie à une
terrasse de 10 m. seulement à Montrejeau. Celle-ci se suit faci-
lement en aval des deux côtés de la Garonne avec une hauteur
semblable ! ; de même dans la vallée de la Neste je l'ai remontée
par le N de Mazères, Aventignan, Saint-Laurent etc... Nous
reconnaissons sans hésitation dans cet ensemble le niveau C. :
Ainsi nous complétons les données antérieures par l’adjonction «
d'une troisième glaciation équivalente de celle de l'Ariège : l'une
et l’autre sont en relation avec notre Niveau inférieur et indépen-
dantes du Bas-Niveau.
Discussion. À lire ces indications, on ne manquera pas d’être frappé
de l’analogie entre la Garonne et l'Ariège, et ce serait une suffisante
justification. Il est cependant opportun d’entrer dans la discussion de
quelques points.
Dans toute cette affaire, il est d’abord un point incontesté : c’esl
l’équivalence réelle des divers membres de la première glaciation (A),
et leur passage au Moyen-Niveau ou première lerrasse de Leymerie. La
question de savoir si elle est rissienne (Obermaier) ou mindélienne
(Depéret) ne rentre pas dans notre sujet. À
Mais en passant aux formations moins élevées, Depéret a fait ressor-
ür quelques difficultés que je vais mefforcer dl réduire. |
En ce qui concerne la Garonne, la question est renouvelée par le
dédoublement du Glaciaire de Labroquère. Pour l'Ariège, au contraire,
il n’y a pas d'ambiguïté ni de divergence dans le raccordement, et
Depéret constate la liaison des 3 glaciations aux terrasses a!*, a!h,
al: de la Feuille 253, qu'il estime à 55, 29 et 18 m. sur l’étiage.
Sur ce point nous irons d'opinion. À
En effet les évaluations citées sont relatives à des points très rappro= pe
chés des moraines [1 à 3 km.), qui me paraissent appartenir encore
aux cônes de transition. Si on s'éloigne un peu plus pour s’affranchir
de cette influence, on trouve des hauteurs moindres : 45,20 et 10 m-.
en moyenne ; c'est-à-dire que le Bas-Niveau qui est vers 20 m. dans la
vallée de la Garonne a bien pour équivalent le niveau B de l'Ariège
(avec la moraine de Bonpas) et non le niveau C (Tarascon).
+
1. C'est elle, el non le niveau B, qui supporte la route de Montrejeau à Saint
Gaudens à partir du carrefour 410, correspondant à la terrasse de la rive droite,
contrairement aux notations discordantes de la Feuille 241 ; celle-ci ne rend auCUn«
compte du groupement des alluvions par suite sans doute de la juxtaposition des
secteurs de collaborateurs différents. Les incompatibilités sont manifestes; pOur
n’en citer qu'un exemple, basé sur le simple examen des contours et des cotes de.
la Feuille, nous voyons la terrasse de Mondavezan dite à ‘* se terminer à plus de
30 net au-dessous de la terrasse de même notation en aval. À
. Dsrérer ne cite pas le terme à !°, mais il ne saurait y avoir de doute, à cet n
. rard.
QUATERNAIRE DE FRANCE 429
On peut toutelois se demander, selon une argumentation chère aux
partisans de l’équidistance, s'il n'y aurait pas à Foix une anomalie,
l'Ariège n'ayant pas atteint en ce point son profil d'équilibre. Nous ne
saurions accepter cette argumentation. Outre que nous avons donné
des preuves de variations étendues des hauteurs à l’étiage, et que dans
une région montagneuse ces variations ne risquent que de s’accroître,
nous estimons d’abord qu'une anomalie, à supposer qu'elle se produise
à Foix, devrait infailliblement avoir sa répercussion en amont; ensuite
que le facteur invoquable — traversée par la vallée de roches très
résistantes — se trouve réalisé encore mieux dans le défilé si remar-
quable entre Montgaillard et Amplaing, où la rivière s'encaisse dans
une gorge de 40 m., interrompant entièrement les terrasses B et C et
même les Alluvions actuelles : il suffit pour s’en convaincre de con-
templer le paysage du Pont-du-Diable, au quartier de Saint-Antoine,
et de l’opposer à la vallée plus élargie, avec nombreux restes plus ou
moins étendus des trois terrasses, autour de Foix.
Nous estimons donc que des mesures limitées aux abords immédiats
des moraines ne sauraient nous renseigner et qu'il n’est pas d’autre
méthode que celle de continuité. Or, quelles que soient les diver-
gences qui puissent se présenter en aval de Foix, tout le monde sera
d'accord pour situer le prolongement du niveau C de l’amont dans la
terrasse qui est bien caractérisée à Pamiers !, à une vingtaine de mètres ;
ce serait un argument pour la synchroniser avec la terrasse qui a la
même hauteur à Montrejeau (B selon nous) en négligeant les hauteurs
relevées à Foix, considérées comme anormales. On arrive alors à un
résultat inadmissible : car la terrasse de Pamiers se suit indiscutablement
en aval en s’abaissant graduellement, ainsi que Savornin le reconnaît
formellement ; elle vient ainsi se souder au /Viveau inférieur de la
Garonne et non au Bas-Niveau auquel elle devrait se rattacher dans la
théorie que nous combattons : ce dernier niveau se voit au contraire,
au droit du confluent, en contrehaut de l'aboutissement de la terrasse
de Pamiers.
Cette hauteur de 20 m. à Pamiers, loin d’infirmer notre synchroni-
sation, en est la preuve la plus claire, puisque le même relèvement
relatif est offert par la vallée de la Garonne à Cazères, c’est-à-dire au
point de la vallée de la Garonne qui correspond à la situation de Pamiers
dans celle de l'Ariège.
Un point me paraît donc définitivement acquis : la 3°% glaciation
de l'Ariège passe à un niveau fluvial qui arrive à moins de 10 m.
dans les environs de Toulouse. Qu'il y ait une « anomalie » dans les
profils, soit : mais je la siluerai à l'entrée du bassin molassique sous-
pyrénéen, et non dans la traversée des chaïnons qui le précèdent ; elle
est décelée par l’approfondissement si curieux à Cazères et à Pamiers ?.
Plusieurs autres arguments pourraient être envisagés. Le principal
1. a2, Mémoire SAVORNIN, a — ate Feuille 242.
2. Cet approfondissement peut être évalué à 12 mètres ; il correspond à un
accroissement de la pente d’amont de 10 °/..
430 de GEORGES DENIZOT
réside dans l'existence de terrasses entre nos Moyen et Bas-Niveaux. «
Il en existe de telles en amont de Montrejeau, et Depéret en signale une |
petite au N d'Ancres : elle est à 26 m. ae. d’après mes mesures, et
j'en ai relevé d'autres à des hauteurs quelque peu variables. Il y en a 1
aussi dans la vallée de l'Ariège, et j'en ai noté une, vers 25 m., à Fer.
rières. Je ne saurais contester la possibilité d’un Niveau intermédiaire
se rattachant à une terrasse de 25 à 30 m. en aval, puisque justement
je suis l'inventeur de cette dernière (Niveau X). Il y aurait bien là un
niveau du type de celui découvert dans la vallée du Rhône par Depé-«
ret sous le nom de Néo-rissien, mais qu'il a préféré ensuite considérer M
comme vrai Rissien. Nous accepterons volontiers qu'il soit opportun
de rechercher dans les Pyrénées les moraines de ce niveau : mais ce
n'est pas à la moraine de Bonpas qu'il convient de faire appel.
Quelque intéressant que puisse être ce Niveau intermédiaire, il ne
faut pas perdre de vue son allure tout à fait différente des niveaux
principaux qui l'encadrent, différence marquée par son effacement sur
une section de 100 km. où ceux-ci ont justement leur plus beau déve-=
loppement.
J'espère que ces lignes justifieront de la synthèse que je préco=-M
nise. La seconde extension pyrénéenne s'offre bien comme le répré=«
sentant du Würmien. Quant à la troisième, que je reconnais
dans la vallée de la Garonne aussi bien que dans celle de
l'Ariège, elle correspond de tous points à la glaciation « Büh…
lienne » ou « Postwürmienne » des Alpes, c’est-à-dire à une
5eme glaciation : elle est synchronique du 5°* niveau principal
des cours d'eau (Niveau inférieur) auquel elle passe manifes-
tement.
431
Les MysipACÉS pu CALLOVIEN DE LA VOULTE-SUR-RHÔNE
(ARDÈCHE).
par Victor Van Straelen!.
PLancne XIV
La présence de Mysidacés a rarement été signalée dans les
terrains secondaires.
En 1839, G. Münster? décrivit : Elder ungulatus, Saga mysi-
formis et Saga obscura recueillis dans les calcaires lithogra-
phiques portlandiens de Solenhofen (Bavière). La synonymie de
ces formes fut établie par A. Oppel* en 1862, qui définit une
nouvelle fois Elder ungulatus.
Déjà Münster avait eu des doutes sur l'opportunité de placer
ce Crustacé parmi les Décapodes, et en avait soupçonné les
affinités avecle genre Mysis. Récemment, M. H. Balss# a reconnu
que cette forme n'est pas un Décapode, mais un Schizopodeÿ,
Je la rapporte aux Mysidacés.
En 1914, P. C. Bill6 décrivit : Schimperella Beneckei et
Schimperella Kessleri provenant du Buntsandstein (schistes
verts subordonnés aux grès à Vol{zia) de Wasselnheim et de
Sarbrück (Alsace).
Enfin en 1917, M. K. Broili? décrivit : Francocaris Grimmi
recueilli dans les calcaires lithographiques du Portlandien de
Zandt et de Eichstädt (Bavière).
1. Note présentée à la séance du 3 décembre 1923.
2. G. zu Munster, Ueber die fossilen langschwänzigen Krebse in den Kalk-
schiefern von Bayern. Beitraege zur Petrefactenkunde, Heft Il, 1839, p. 78,
DIS 03, 4 éb5: p. S0/pl. 20, fig: 6; p. 81, pl. 29, fig. 7.
3. A. OrpreL, Ueber Jurassische Crustaceen. Palaeontologische Miltheilun-
gen aus dem Museum des Koeniglichen Bayerischen Staates, 1, 1862, p. 115,
pl. 38, fig. 4et 5.
4. H. Bazss, Sludien an fossilen Decapoden. Palaeontologische Zeitschrift,
Bd. V, 1922, p. 146.
5, Schizopodes — Euphausiacés + Mysidacés.
6. Pa. GC. Bizz, Ueber Crustaceen aus dem Voltziensandstein des Elsasses
Mittheilungen der Geologischen Landesanstalt von Elsass-Lothringen, Bd. VIII,
191%/%p: 810 pl XII, pl XIV, ‘fie, 1-5, et-pl.-XVI, fig. ‘et 2..p.316, pl. XVI,
fig. 3 et 4.
1. F. Bron, Eine neue Crustaceen (Mysidaceen) Form aus dem lithogra-
phischen Schiefer des obern Jura von Franken. Centralblatt für Mineralogie,
Geologie und Palaeontologie, Jahrg. 1917, pp. 426-429, 3 fig.
432 VICTOR VAN STRAELEN
H. B. Geinitz! a décrit successivement sous le nom de
Limulus Steinlai et Mysis ? Steinlai un débris de fossile, pro
venant du Cénomanien (Unter Pläner) de Plauen (Saxe). D’après
la figure, ce fragment n'est guère déterminable. ù
En étudiant la riche faune carcinologique du Callovien à
Posidonomya alpina de la Voulte-sur-Rhône (Ardèche), J'ai
rencontré des Crustacés dont l'attribution à l’ordre des Déca-«
podes est impossible. Ces formes curieuses ont été recueillies
autrefois par feu A. Gevrey et font actuellement partie de sa
collection, léguée à l'Institut géologique de l'Université dem
Grenoble. M. le professeur W. Kilian a bien voulu me confier
l'étude de ces fossiles rarissimes.
Je considère que ces Crustacés appartiennent à l'ordre des
Mysidacés *. Ils constituent deux espèces, se répartissant entre
deux genres.
Dollocaris n. gen.
Le céphalothorax est environ deux fois plus long que haut, et
sa hauteur est à peu près égale à sa largeur. Les téguments sont
minces et très faiblement late Le bord marginal antérieur «
présente de larges échancrures antennulaires. Les bords latéraux «
se replient fortement sur la face sternale, constituant les replis
branchiostégaux. Ils se prolongent latéralement et postérieu-
rement par des processus triangulaires. La partie médiane de
la bordure marginale postérieure du céphalothorax est étirée
vers l’arrière, constituant un processus spiniforme. Sur toute
la longueur du céphalothorax s'étend une carène médiane,
s'élevant rapidement de l'arrière vers l’avant, s’incurvant légè-
rement avant de se terminer en un long rostre à section trian-
gulaire. Elle se continue vers l'arrière dans le processus spi-
niforme postérieur, ou épine dorsale. Le rostre et le processus
spiniforme postérieur sont denticulés, au moins à leur origine.
À peu près à mi-distance entre la carène tergale et les bords
marginaux latéraux et de part et d'autre de cette carène, s'étend
une carène latérale moins forte débutant à l'angle infra-
1. H. B. Geinirz, Nachtrag zur Charakteristik der Schichten und Petrefacten
des Sächsisch-bühmischen Kreidegebirges. Dresden et Leipzig, 1843, p. 6, pl. LV,
fig. 5.
H. B. Geinrrz, Das Quadersandsteingebirge oder IGReeSe ee tn Deutschland:
Freiberg, 1850, p. 96.
H. B. Gæinirz, Das Elbthalgebirge in Sachsen, Erster Theil, Der Untere
Quader. Palaeontographica, Bd. XX, vol. [,1875, p. 292, pl. LXIV, fig. 11
2. L'ordre des Mysidacés est considéré ici tel qu'il a été défini par M.J.E.V.Boas
en 1883. (J.E. V. Boas, Studien über die Verwandtschaftsbeziehungen der Mala-
kostraken. Morphologisches Jahrbuch, Bd. VIIL, pp. 485-533, pl. XXI-XXIM,
1883).
LES MYSIDACÉS DE LA VOULTE-SUR-RHÔNE 433
orbitaire et aboutissant à la base du processus latéro-postérieur.
Cette carène n'est pas rectiligne, présentant une flexion inverse
de l'élévation de la carène tergale, Le céphalothorax tout entier
Fic. 1. — Dollocaris ingens n. gen., n. sp. (Schéma). Callovien.
Grandeur naturelle. A. Côté gauche. — B. Face sternale.
à, Rostre ; b, Processus spiniforme postérieur ; ce, Processus latéro-postérieurs ;
d, Angle infra-antennulaire ; e, Replis branchiostégaux ; f, Carènes latérales ;
g, Carène tergale.
est bordé par un faible sillon marginal, précédant une carène
… marginale étroite et lisse.
Il ne reste rien du pléon et des appendices.
Je dédie ce genre à M. Louis Dollo, professeur de paléonto-
logie à l'Université de Bruxelles.
434 VICTOR VAN STRAELEN
Dollocaris ingens n. sp.
Pre XV fem 1978)
Les caractères génériques qui viennent d’être définis s’ap-
pliquent à cette espèce. Le test paraît lisse étant très faiblement
chagriné. La face sternale antérieure est de forme à peu près
banane. large vers l'avant et étroite vers l'arrière. Un
individu montre encore les traces de paires d’appendices tho-=
raciques. On remarque sur le même individu des épaississe-
ments lamelleux de la paroi latérale du
céphalothorax, comme on en retrouve
actuellement chez Mysis.
Il ne reste rien du pléon et des appen-
dicés.
plus mrntls individus atteint jusqu’à 8 cm.
À
À
À
YN
À
1X
Ÿ
\f Kilianicaris n. gen.
Je rapporte à un genre différent de
Dollocaris, des Crustacés de taille beau-
coup plus réduite et présentant un
SL
ER LL
forme générale est plus anguleuse, sub-
Fig. 2.— Kilianicaris Leri- quadratique dans la région postérieure et
chei n. gen., n. sp. (Sché- Fa t de mo ur n
ma). Callovien. Grandeur fortement rostrée vers l'avant. La carène
naturelle. Face tergale. tergale s’élève surtout dans la région ros-
a, Rostre; b, Processus {1e Les carènes latérales sont très faibles:
spiniforme postérieur ; €, ;
Processus latéro-posté- Le rostre est plus large proportionnel-
rieurs ; f, Carènes laté- ]Jement à sa longueur. Le processus spini
rales : Carène tergale. re . 5
> Ts É Ê forme postérieur est à peine marqué. Il
en est de même des processus latéro-postérieurs qui sont
faiblement étirés.
Je dédie ce genre à M. Wilfrid Kilian, professeur de géologie
à l'Université de Grenoble.
Kilianicaris Lericheiï n. sp.
Pc. XIV, FIG. 4, 5.
Le test du céphalothorax est très mince. Les carènes latérales
n’aboutissent pas à l'échancrure orbitaire. Elles sont obliques par
rapport à la carène tergale. Aux deux tiers de leur parcours à
partir du bord postérieur, elles décrivent une inflexion vers le
bas, avant de remonter obliquement vers l’avant et d'atteindre
ainsi la carène tergale.
La longueur du céphalothorax chez les 3
“- ensemble de caractères mysidacés. Lan
Lane 2
w
aa
"
BR RBE ARENA
LES MYSIDACÉS DE LA VOULTE-SUR-RHÔNE 435
La face sternale et les bords latéraux sont inconnus.
Il ne reste rien du pléon et des appendices.
_ Je dédie cette espèce à M. Maurice Leriche, professeur de géo-
logie à l’Université de Bruxelles.
Il n'y a guère que deux ordres de Crustacés qui puissent rece-
voir Dollocaris et Xilianicaris : les Décapodes et les Mysidacés.
. Parmi les Décapodes, seuls quelques Carides, appartenant à
FiG. 3. — Hoplophorus typus H. Mrrxe-Enwarps. Holocène (d’après SPENCE BATE).
Au double de la grandeur naturelle. Côté gauche.
la famille des Hoplophoridés, présentent de petits processus du
; bord marginal postérieur du céphalothorax, rappelant les proces-
sus latéro-postérieurs décrits chez les formes calloviennes. Il en
est ainsi chez : Hoplophorus typus H. Muixe-Epwarps des mers
d'Océanie, A. longirostris Sp. BarE des mers avoisinant les îles
Fidji, À. brevirostris Sp. BATE des mers avoisinant les îles Phi-
A B
FiG. 4. — Calocaris Macandreae Bezr. Holocène (d'après E.-L. Bouvier).
Grandeur naturelle. A. Côté gauche. B. Face tergale.
lippines. Seulement, ces processus occupent une autre position,
ils ne correspondent pas à la naissance de l’échancrure du pléon.
D'autre part, les Hoplophoridés ne possèdent pas de processus
spiniforme postérieur, correspondant à un étirement vers l’ar-
rière de la carène médiane. Enfin, chez Dollocaris et Kilianicaris
on ne retrouve pas les sillons et les carènes habituelles des Carides.
436 À Ë VICTOR VAN STRAELEN
Certaines familles de la tribu des Thalassiniens renferment
des types présentant quelques caractères, rappelant ceux de ces
Crustacés de la Voulte. Dans la famille des Axtüdés, les genres
Axius Leacu, Eiconarius SP. BAre, Paraxius Se. BATE, Caloca-
ris BELL possèdent un prolongement subanguleux du bord mar-
ginal postérieur à hauteur de la ligne tergale, rappelant ainsi Dol-
locaris et Kilianicaris, mais c’est là le seul caractère commun. Il
en est de même pour le genre Thalassina HEeRgBsT, constituant la
famille monotypique des Thalassinidés, qui possède également
À B
Fic. 5. — Thalassina anomala Herssr. Holocène (d'aprés J. E. V. Boas).
Grandeur naturelle. A. Côté droit. B. Face tergale.
un prolongement médian du bord marginal postérieur, mais les
autres caractères du céphalothorax sont fort divergents.
On voit donc que les deux genres dela Voulte ne se rapprochent
d'aucun type connu parmi les Décapodes. Au contraire, tout les
rapproche des Mysidacés, parmi lesquels les Lophogastridés ont
le plus de caractères communs avec les formes calloviennes. En
effet, le céphalothorax des Lophogastridés présente les caractères
suivants :
1° Téguments durs et partiellement calcifiés ;
2° Régions branchiales s'étendant vers le bas, s'incurvant et
embrassant la base des appendices thoraciques en constituant les
replis branchiostégaux ;
3° Bords marginaux postérieurs étirés et anguleux ;
4° Région tergale du céphalothorax étirée vers l’avant en un
rostre souvent xiphioïde et vers l'arrière, en un processus spini=
forme postérieur.
SNS
LES MYSIDACÉS DE LA VOULTE-SUR-RHÔNE 437
…._ Ce sont là les caractères que l'on retrouve chez Dollocaris el
…— Kilianicaris. Dans la famille des Lophogastridés, les formes
- calloviennes ont des affinités avec le genre Gnathophausia
WILLEMOES-SUHM, parce que :
1° Le céphalothorax couvre la partie antérieure du corps ;
… 2° Lerostre est allongé, xiphioïde et denticulé.
6
F1G. 6. — Gnathophausia calcarala G. O. Sars. Holocène (d'après G. O. Sans).
Grandeur naturelle. Côté droit.
a, Rostre ; b, Processus spiniforme postérieur; c, Processus laléro-postérieurs :
e, Replis branchiostégaux.
Il n'y a cependant pas identité générique, parce que Dolloca-
ris et Xilianicaris n'ont pas de sillon cervical et qu'ils diffèrent
de Gnathophausia, par la forme générale du céphalothorax et la
position des carènes. Je considère que ces différences suffisent
pour séparer des Lophogastridés les deux genres nouveaux, qui
prennent place dans une famille nouvelle : les Dollocaridés.
Parmi les Mysidacés, cette famille vient se placer au voisinage
des Lophogastridés.
On sait que les Lophogastridés sont de tous les Mysidacés le
groupe le plus évolué !. Ce qui résulte :
1° De la complication de l'appareil branchial ;
1. G. O. Sars. Report on the Schizopoda collected by H. M. S. Challenger
during the years 1873-76. Report on the Scientific Results of the voyage of H. M.
S. Challenger, Zoology, vol. XIIL, 18K5,p. 13.
438 rl VICTOR VAN STRAELEN
2° De la structure et de la calcification des téguments, qui .
montrent parfois une légère sculpture ;
3° Du développement des appendices locomoteurs :
4° De la grande taille.
On vient de voir que les Dollocaridés sont voisins des Lopho-
gastridés. Des formes extrème-
ment évoluées de Mysidacés ont
donc fait leur apparition au plus
tard durant le Dogger. Cette
constatation n'a rien de sur-
prenant, si l’on considèré la “
réparlition géographique et l’ha- M
bitat non seulement des Mysi-
dacés actuels en général, mais
des Lophogastridés en parti-
_culier. En effet, ceux-ci ont en
tant que famille une répartition
universelle, quelques espèces M
mêmes peuvent être considérées M
comme cos mopolites, s'étendant
en profondeur depuis l'Océan
Arctique (— Lophogaster typicus
M. Sars) jusqu à l'Océan Antarc-
tique (= Eucopia australis DAxA)
et de l'Océan Atlantique 2
l'Océan Pacifique (— Gnatho-
phausia zoëéa \WNiILLEMOES-SUHM).
Déjà l'universalité jointe à la vie
hathypélagique, constituaient
une présomption que le rameau
des Lophogastridés s'était déta- M
ché du tronc ancestral à une «
époque reculée, Cette pré-
somption est donc renforcée par «
la découverte dans le Callovien
le plus inférieur, de formes
Fi. 7. — Gnathophausia zoea Wirre- voisines des Lophogastridés.
MOEs-SuaM. Holocène. (d’après G. O. 5 ; 4 : 2 4
E um Mysidacés se
SARS). Grandeur naturelle. Face ter- Re Ês les ES 6
gale. a, Rostre : b, Processus spini- répartissent au Secondaire de la
forme postérieur SC, Processus la manière suivante : ; |
oo S'RÉPIS PARA Trias, Buntsandstein: Schim-
; perella Beneckei Bizz, 194,
Schimperella Kessleri Bizz, 1914. | s
Fe Rod - A LATE Aura DAS S
LES MYSIDACÉS DE LA VOULTE-SUR-RHÔNE
_ Jurassique, Callovien : Dollocaris ingens Van SrRAELEN, 1923 :
Kilianicaris Lerichei Van SrrAëLen, 1923.
Portlandien : Ælder ungulatus Müxsreér, 1839 ; Francocaris
Grimmi Brorizr, 1917.
_ D'autre part, si l’on en connaît plusieurs représentants au
. Carbonifère, ils n'ont pas encore été signalés au Tertiaire.
. IL y a donc une lacune paléontologique importante qui s'étend
_ depuis la fin du Jurassique jusqu’à l’époque actuelle.
D
EXPLICATION DE LA PLANCHE XIV
. FiG. 1,2, 3. — Dollocaris ingens n.q., n.sp., type vu du côté gauche (fig. 1), — indi-
vidu légèrement écrasé vu du côté gauche (fig. 2), — individu présenté par la
__ face sternale montrant les replis branchiostégaux et des traces d'appendices
thoraciques (fig. 3). s
Fic. 4, 5. — Kilianicaris Lerichei n. q., n. sp., lype vu par la face tergale (fig. 4),
F — empreinte de la face tergale d’un autre individu (fig. 5).
440
SUR LE CALCAIRE DE MONTABUZARD
PAR À. de Grossouvre!.
PLancxe XV.
Le gisement de fossiles de Montabuzard (Loiret) est en quelque
sorte devenu classique à la suite des travaux de Cuvier : il a
acquis un regain d'actualité en raison des polémiques qui ont eu
lieu récemment sur sa situation géographique et sa place dans
l'échelle stratigraphique.
Les carrières, qui ont fourni les ossements étudiés par Cuvier,
ayant cessé d’être exploitées vers le commencement du xix° siècle,
on avait perdu le souvenir de la position qu’elles occupaient près
du village de Montabuzard et on avait émis à ce sujet des hypo-
thèses plus ou moins erronées : en particulier on les avait iden-
tifiées à d'anciennes carrières à ciel ouvert, situées aux abords
de la route nationale n° 155 (Châäteaudun à Orléans), oubliant
que d’après les indications de Cuvier les matériaux reçus par lui
provenaient d'exploitations souterraines.
Lorsqu’en 1902 j'ai étudié cette région j'ai rencontré un ancien
du pays qui m'indiqua la place de ces carrières, déterminée
d’ailleurs par des affaissements du sol et marquée par un groupe
de petits arbres fruitiers. Ces indications furent confirmées par
la connaissance d'une lettre du D' Thion, datée de mai 1825,
faisant partie des archives du Musée d'histoire naturelle d'Orléans,
qui fut mise obligeamment à ma disposition par le Conservateur
du Musée à cette époque, M. Sainjon, Inspecteur Général des
Ponts et Chaussées en retraite.
Cette lettre est adressée à Cuvier et accompagnée de planches
de fossiles et d'un croquis de la région de Montabuzard et d'Ingré:
Une réduction photographique d'une partie de ce dernier, jointe
à ma note (PI. XV), précise la position des carrières. Quant à la
lettre, en raison des détails qu’elle renferme, il me paraît intéres=
sant de la reproduire intégralement.
Orléans le .. mai 1829
Monsieur,
Daignez, s’il vous plait, recevoir avec votre indulgence ordinaire les
pièces et les renseignements géologiques que J'ai dorer. de vous
1. Note présentée à la séance du 19 novembre 1924.
CALCAIRE DE MONTABUZARD 441
adresser ; c'est un léger tribut qu’un humble admirateur des sciences
“naturelles se plaît à payer au Pline moderne, au fondateur de l’anato-
mie comparée, au créateur de la Science des fossiles, etc.
L'étude et la pratique de la médecine m'occupant spécialement, vous
trouverez beaucoup de lacunes et d'inutilités dans mes interprétations.
Le lieu de ma naissance (Ingré près Montabuzard) est pour beaucoup
dans la passion que } ‘éprouve pour les fossiles ; situé sur un monticule
dont le côté oriental est en contiguïté avec la base de Montabuzard, j'ai
souvent dirigé mes pas vers cette Miel catacombe antédiluvienne, dans
l'espoir d'être aussi heureux que les Prozet et les de Faÿ : mais ces
excursions furent sans succès, car l'exploitation des carrières est aban-
“donnée depuis une douzaine d'années et à peine aperçoit-on trois ou
“quatre dépressions infundibuliformes qui marquent les puits bouchés.
Les carriers qui les ont creusés ont cessé d'exister ; cependant leurs héri-
tiers que je suis venu à bout de découvrir, m'ont rapporté qu'ils avaient
“discontinué leurs travaux parce qu ‘ils avaient épuisé la portion du banc
“calcaire qui correspond à l'étroite superficie de leur champ et que
si je voulais juger de la qualité de la pierre, j'en trouverais quelques
quartiers abandonnés sur le bord du chemin et recouverts en partie
par de la mousse et des ronces.
Je visitai plusieurs fois les blocs, je les retournai même dans tous
les sens, mais sans apercevoir aucune relique ostéologique ; cependant
“le 5 mai 1825, lassé de ces perquisitions extérieures, je brisai une de
ces grosses pierres en la jetant avec force sur les autres.
La cassure en est lisse, suceptible de recevoir un beau poli; sa blan-
-cheur est troublée irrégulierement par des points et des sillons noi-
“râtres qui imitent assez les effets des dendrites, mais, règle commune,
“ils sont disposés de manière à ne pas occuper la dixième partie de la
surface. Quelques hélices calcaires se présentent çà et là, mais dans
aucun je n’ai trouvé le moindre débris de la coquille de ce mollusque
ainsi que cela se rencontre communément daus le 2° banc calcaire de
Saint Vincent et de saint Marc, c'est-à-dire à une lieue de distance
-NE. ! De petits cristaux jaunâtres et très brillants hérissent certaines
“éminences et cavités, quelques-unes des premières sont en ellipse et
“paraissent avoir suivi la ligne spirale du colimaçon ; les secondes
imitent de petites géodes fort irrégulières.
En étudiant les surfaces, ma satisfaction fut extrème, lorsque j'aper-
Qus un petil fragment osseux : de plus amples recherches continuées
au marteau sur ces mêmes éclats me donnèrent la plus grande partie
d'un os que je crois être un tibia et qui aurait appartenu à un petit
quadrupède.
Je n'ai point endommagé les autres quartiers dans la crainte de
m'atlirer de justes reproches, mais je ne les perds pas de vue et je ne-
négligerai rien pour exciter le propriétaire actuel à reprendre les tra-
aux abandonnés : cependant je ne puis rien préjuger sur sa détermi-
1. Erreur : c’est SE,
4 avril 1924 Bull. Soc. géol. Fr. (4) XXIII. — 2
DER Te RE y
449 A. DE GROSSOUVRE
nation, car la pierre de cette provenance est d’une qualité inférieure «
à celle qui l'on trouve à une lieue Sud et Sud-Ouest : je veux dire à «
La Chapelle St Mesmin, à La Croix Noble, à Fourneaux et à Chaingy,
bourgs et villages situés sur le côteau nord de la Loire et par consé-
quent en regard de Montabuzard.
La petite carte jointe à l’Atlas que je vous envoie pour communica-
tion, donne une idée assez exacte de la disposition du terrain compris
entre mon village et la Loire : les plateaux et les vallées qui les
séparent sont parallèles à ce fleuve.
La vallée du Soudon commence à l’est à la limite de la routede Château-
dun, où le sol s'élève en un fer à cheval, dont les branches se continue-\
raient à l'Ouest, savoir : celle du Nord pour donner Montabuzard, celle
du Sud pour commencer le plateau du Grand Orme : cette vallée con-M
tinue à l'Ouest et après plusieurs légères inflexions elle se dirige au Sud
pour affluer dans la Loire entre la hauteur de Fourneaux et celle dum
Gardon : elle est de sable d’alluvion rougeâtre et très fin dans toutem
son étendue : sur le bord de la rue dite de la Deriotte et non loin de
la grand'route, on a creusé d'après ma demande jusqu'à trente-deux 3%
pieds dans le sable sans épuiser l'épaisseur du banc et sans rencontrer
les fossiles que je soupçonnais à la limite du calcaire et du sable. Ge
sable s'élève même sur le plateau du Grand Orme, il se montre encore
un peu sur son versant méridional, mais de là jusqu'à la Loire, la
terre est généralement légère et plus ou moins mélangée de calcaire
grossier : il y abien quelques parties de sable, mais elles ne règnent
que dans une faible proportion et cette demi-lieue de terrain qu
sépare le Grand Orme de la Loire, renferme un banc calcaréo-siliceux«
qui s’exploite avec profit pour l'entretien des routes ; ce banc com
mence aux Aydes et finit vers la Chapelle, c’est-à-dire qu'il peut avoir
deux lieues d’Est à Ouest. Il règne sous la partie Nord-Ouest de las
ville d'Orléans, ainsi que le démontrent les exfodiations pour l'ètablis=«
sement des puits et caves. 4
Cette mine de silex confine à l'Est avec les trois ou quatre bancs dem
calcaire pur qui sont superposés les uns aux autres dans les paroisses
de Saint-Vincent et Saint Marc ; ces bancs sont à quinze pieds de la
surface et occupent ensemble une épaisseur de cinq à dix pieds; ils sont
pétris, surtout le second, d'une énorme quantité de Planorbes et den
Buccins dans les spirales desquels le suc lapidifique s’est infiltré et ce
quim'’a frappé surtout, c'est d'avoir trouvé la coquille de ces mol=
lusques, réduite il est vrai à une mince épaisseur, mais servant encore
de moule à la pâte qui avait remplacé l'animal. Depuis lors, jai
trouvé au hameau de.......... près de l’ouverture d'une carrière eb
surle tas de pierres nouvellement extraites, une masse subcylindriqu
de deux pieds de hauteur sur un pied d'épaisseur à sa grosse extrés
mité, laquelle se compose d'une souche d’osier, garnie d’une grande,
quantité de branches et dans l'intervalle desquelles une multitude
d'hélices modernes (la livrée) se trouvaient engagées ; le tout forme
un bloc résultant de l'incrustation la plus complète et fort récent
ee
CALCAIRE DE MONTABUZARD 443
+ de ces substances végétales et animales. La présence d'eaux incrus-
lantes est un fait connu dans l'intérieur de la ville d'Orléans, le
. puits de M' Benoist-Deshauptchamp rue des Grands Champs,
“n° .. a forcé quelquefois le propriétaire à faire repiquer la circon-
“férence du puisard qui s'obstruait par l'accumulation de ces espèces
. de stalactites et stalagmites réunis. M' Depping cite un puits sem-
« blable dans le Portereau mais que je n'ai jamais pu découvrir.
—_ Les hélices si communes dans le banc de Montabuzard sont très
… rares dans ceux de Saint-Vincent et surtout de Saint-Marc et les Buc-
- cins et Planorbes de ces deux endroits ne se trouvent point à Monta-
. buzard.
… En ce moment on voit une 50° de toises d'un calcaire peu résistant
“et cristallisé sous la forme de galets qui ont communément de 2 à 4
. pouces en épaisseur sur une circonférence de quatre pieds : cette
pierre est alignée du Nord au Sud à 200 pas des anciennes carrières
de Montabuzard, elle est fouillée à trois pieds sous le sol, le banc qui
la donne paraît avoir de 2 à 4 pieds d'épaisseur, ce qui me ferait sup-
poser qu'il y a dans cet endroit, comme à Saint-Marc, plusieurs bancs
} superposés dont les inférieurs seraient les plus durs et d’une cristalli-
“ sation plus parfaite.
Suit la description de la sablière de Montchêne près de
- Chevilly.
La lettre du D' Thion fixe la position des carrières de Montabu-
-zard. L'ouverture des puits est à la cote d'environ 128 , la base
du calcaire exploité à celle de 120, ainsi qu'il résulte de la coupe
«donnée par Cuvier (voir plus loin).
…. Examinons maintenant la constitution géologique de la région.
- Elle appartient à l'extrémité méridionale du plateau calcaire
“de la Beauce qui, au Nord, commence près d'Étampes et, au
- Sud, disparait aux abords de la vallée de la Loire sous les
“Sables et argiles de la Sologne.
Près de Montabuzard, à Champgelin, se trouve le point cul-
“minant atteint de ce côté par le calcaire de Beauce, à l'altitude
“136 m., tandis que tout autour il s'élève au plus à 130 m.
— Cuviera donné la coupe suivante des exploitations de Monta-
. buzard :
£
LL. uote Om 70a bn,
rare ragmentaire . . . : : . , . . . . . , .« À m, à 5m.
Banc de pierre marneux exploité (sorte de marne durcie) pénétré de
“toutes parts de coquilles d’eau douce et surtout de limnées et de pla-
norbes. C’est dans ce banc qu'on a trouvé les ossements ép. 2 m.
—. Lockhart a décrit la constitution du niveau fossilifère : « la
Stratification des bancs calcaires de Montabuzard est imparfaite-
»,
44% A. DE GROSSOUVRE
ment horizontale : on voit les lits solides passer confusément aux …
lits friables et ceux-ci contiennent eux-mêmes de nombreux blocs
durcis. Les débris fossiles se sont rencontrés également dans
la marne friable et dans les masses solides. Cette formation est
lacustre et ne présente que des coquilles d’eau douce. » |
Le calcaire de Montabuzard (alt. 120) renferme des grains de
quartz dont les plus gros n’ont guère que 1 mm. de diamètre. J'ai
retrouvé des calcaires à grains de quartz près de Sisse Levrettem
(cote 125) et au Bout des Coudes à peu près à là même altitude.
Il y a donc là une zone assez bien définie de calcaires à grains
de quartz. L.
Au pied du versant S. du côteau de Montabuzard, versant
formé par des calcaires subies ou marneux, existe une petite
vallée, orientée du NE au SW, dite de la Deriotte, dans laquelle
passe la route qui d’Ingré va rejoindre la route nationale. Le
fond de cette vallée, sur quelques centaines de mètres de largeur,
est occupé par un dépôt sableux qui a été exploité en de nom=M
breux points des deux côtés de la route. Ce dépôt commence près
de la ligne d'Orléans à Chartres et s'étend au SW jusquà
Chivache, c'est-à-dire sur une longueur un peu inférieure à 3 km
De l’autre côté d’Ingré, il pénètre au N dans la De basse du
village Le Bout de Coudes.
Ces sables sont blancs, jaunes, grisâtres : 1ls sont assez fins:
Dans l'échantillon que j'ai recueilli, la majeure partie passe au.
crible de 2mm, les plus gros n'atteignent pas 5mm. : on y ren
contre de rares petits éclats de silex à patine noire. Ces sables
sont constitués par des grains de quartz hyalin ou laiteux : ils
sont teintés en jaune par un enduit ferrugineux qui disparaît par
l'attaque des acides. On y observe nas quartz bipsramiss
et quelques feldspaths.
Le dépôt offre l'apparence d’une stratification entrecroisée
formée par des lignes obliques aux lits de la stratification. Il ren=.
ferme des ones argileuses plus ou moins développées. On ya
trouvé des bois silicifiés (Lockhart, 1884) et, vers 1884, M. Du-
muÿs, Conservateur du musée histenime de l'O a%
recueilli des ossements fossiles dans une carrière ouverte un
peu au NW de Bel-Air et à 500 m. environ au S. d'Ingré. Parme
ces ossements, déposés au Musée d’histoire naturelle d'Orléans
quelques-uns appartiennent à Brachyodus onoïdeus. D'après
cela, comme d'après leur nature et leur mode de dépôt, ces"
sables doivent donc être classés dans l’assise des Sables de“
l’'Orléanais.
Lockhart a signalé (1859) qu'ils présentent à leur partie supé=,
[
CALCAIRE DE MONTABUZARD 445
rieure quelques minces lits de marne. En 1920 M. Denizot!
a donné la coupe d'un forage exécuté sur le bas du versant N. de
la vallée, non loin d'Ingré. Celui-ci a recoupé de haut en bas.
5). Marne blanche, friable, se chargeant vers le sommet de petits
bancs de calcaire marneux à grains de quartz incorporés... 1% 50
4). Marne blanche veinée d'argile verte, passant à argile
D nodules marneux. 1 eu... 0e... PAR REn O. 44
2 RMONO TRAME ARE RES Re Se te 2 RM 0. 29
2). Argile sableuse (altitude 115 ® environ)............. 0. 06
1). Sable pur jaune.
Cette coupe montre donc que dans la vallée Deriotte les sables
sont surmontés par l’assise des marnes de l’Orléanais.
J'ai observé dans la région (1902) d’autres gisements de sables
offrant les mêmes caractères de composition et de gisement que
ceux de cette vallée, notamment près de Sisse-Levrette, à
l'altitude de 125 environ.
Il y a donc une différence d'une douzaine de mètres entre
les deux dépôts et même cette différence est en réalité beaucoup
plus grande si l’on part des surfaces de base, car à Sisse-Levrette
les sables ne descendent pas profondément, tandis que dans la
vallée Deriotte ils ont une épaisseur plus considérable qui peut
être évaluée à une quinzaine de mètres.
C’est ce que montre par exemple un puits foré vers 1902
pour une maison située dans l'angle NW de la route nationale
et de la route d'Ingré. D'après les dires concordants du pro-
priétaire et du puisatier on avait rencontré :
(altitude du sol 113).
LANDES ESRI PEER ROSE ARR EE TRS PO MN le 11 00
EUR. 2 Le ee ENS ARS Er AE ae 130
Rs are mie D ce et data date OU
Craie?
M. Dumüys nous a fait connaître qu’une carrière de sable
autrefois exploitée dans le pare de Bel-Air, c'est-à-dire au-
dessus du niveau de la vallée, avait atteint le calcaire lacustre
à une profondeur de 8 m.
Il y a donc en réalité près de 25 m. de différence d'altitude
entre la base des dépôts sableux de la vallée Deriotte et celle
1. G. Dewrzor. Sur la position stratigraphique du calcaire de Montabuzard,
près Orléans, CR. Ac. des Sciences,t, 171, p. 1006,
2. C'est-à-dire marne lacustre,
1/09"
446 A. DE GROSSOUVRE
des dépôts de Sisse-Levrette ; or, en Do droite, iln'y a pas. 1
500 m. de distance entre eux.
En raison de cette différence RE il paraît impossible M
que ces dépôts de même âge aient pu être originairement formés M,
dans les mêmes eaux et dans leurs positions respectives
actuelles. È
Alors, comment expliquer cette anomalie ? évidemment par
des Doditcations qui se sont produites postérieurement à leur
formation. ‘4
Il ne me semble pas que l’on puisse recourir à l'hypothèse
d’une faille, rien ne l'indique! ; par contre l'examen des con-w
ditions actuelles de gisement conduit à regarder ces deux
+ : Es
3 Ê à y
>
à # $ EN
:S S 436" £
ÿ FE Des SI
[e\ ES E >=
5 +
à 1
>
Fic. 1. — Coupe ne VILLENEUVE À INGRÉ.
Le pointillé indique les Sables de l'Orléanais sur le GREE et les marnesh
lacustres.
dépôts comme descendus plus ou moins profondément dans la.
masse calcaire sous-jacente par suite d'une dissolution locale
de celle qui leur servait de support immédiat.
Le plateau de la Beauce fournit de nombreux exemples dem
cette disposition et montre des lambeaux de sables et de.
marnes de l'Orléanais enfouis dans des poches du calcaire
lacustre : j'en ai observé de tels à Trinay (fossilifère), puis
quelques centaines de mètres plus loin au Sud, à Bellassies
(lossilifère), d'autres aux environs de Boisseaux et d'Anger=\
ville où l’on a même exploité pour tuileries des glaises se rat- |
tachant à l’assise des Sables et argiles de la Sologne, elles aussi
logées dans des dépressions du calcaire lacustre. 4
Les sables exploités près de Sisse-Levrette ne m ont pas paru
s'étaler à la surface du plateau, mais être constitués par de
1. Dans un puits de Moulin-Choix et dans celui de l'angle de la route nationale.
et de la route d’Ingré, les bancs de silex se trouvent à peu près à la même altitude, |
aux environs de É the 400.
sL 2
cer
CALCAIRE DE MONTABUZARD 447
_ petits lambeaux isolés contenus dans des poches en forme
d’entonnoirs.
Le gisement de sables de la vallée Deriotte occupe une grande
cuvette de forme allongée creusée dans le calcaire lacustre ;
celle-ci commence près de la voie ferrée, de l’autre côté de
laquelle on aperçoit un talus de calcaire lacustre avec placage
de sables grossiers et galets de silex. Cette cuvette descend
rapidement à une profondeur de 13 à 15 m. Il me semble impos-
sible de l’attribuer à l'érosion d'un cours d’eau; à mon avis elle
résulte d’une dissolution du calcaire.
Il paraîtrait assez naturel de considérer les marnes, qui sur-
montent le dépôt sableux de la vallée Deriotte et qui appar-
tiennent à l’assise des Marnes de l'Orléanais, comme se conti-
nuant par les calcaires marneux inférieurs au niveau fossilifère
de Montabuzard. Il n’en est rien, comme le montrent les données
fournies par les forages de puits de la région, données que j'ai
recueillies en 1902.
En plein bourg d'Ingré un puits (alt. 115 à 120 m.), a, sur
26 m., traversé 7 à 8 m. de marnes et 18 m. de tuf sans recou-
per de sables. Un peu plus loin à l’W, à l’entrée du Bout de
Coudes, un puits est resté, sur une profondeur de 30 m., dans le
calcaire lacustre avec bancs de silex, tandis que 200 m. plus
loin, encore à l'W, à une altitude inférieure de plusieurs mètres,
les puits, des deux côtés de la route, ont traversé à partir du
sol 8 m. de sables pour atteindre l'eau. Plus loin encore un
puits de 28 m. est resté uniquement dans le lacustre sans
sables.
Ainsi les puits creusés au pied du versant de Montabuzard,
près du dépôt sableux et à un niveau un peu supérieur à ce
dépôt, n'ont pas rencontré de sables, bien qu'ils soient descendus
nôtablement plus bas que le dépôt sableux.
- Ceci prouve clairement que les sables de la vallée Deriotte
ne se prolongent pas au N sous la colline de Montabuzard et
qu'ils sont plaqués contre le calcaire lacustre.
J'ajouterai que tous les puits de la région, Sellières (alt. 115 m.,
profondeur 18 m. 60), Champgelin (alt. 132, prof. 40), Moulin-
Choix (alt. 120, prof. 36) ont traversé uniquement des calcaires
et marnes lacustres sans aucune intercalation sableuse.
Je suis donc conduit à cette conclusion que les couches fossi-
lhifères de Montabuzard ne sont pas supérieures à une zone
sableuse et qu'elles sont intercalées dans le massif calcaire qui,
du point culminant de Champgelin (136 m.) descend vers la
vallée de la Deriotte, sous laquelle on le retrouve à l'altitude de
100 m. environ.
448 A. DE GROSSOUVRE
Je dois reconnaître que la conclusion à laquelle j'arrive est
en désaccord avec les résultats de l'étude des faunes de Mam-*
mifères, tels qu'ils ont été formulés par M. Stehlin dans son
important travail de 19071. Le désaccord n'est pas sans me
laisser dans une certaine perplexité et cependant je ne vois
aucune autre solution stratigraphique possible eu égard aux faits
dûment constatés sur lesquels je viens d’insister.
Je rappellerai brièvement les déductions de M. Stehlin rela-
tivement aux faunes des divers niveaux fossilifères de l'Orléa-=«
NaIs.
Il fait remarquer que dans les gisements sableux, désignés
comme sables de l’'Orléanais et jugés comme exactement con-
temporains, 1l y a des faunules locales qui semblent indiquer
deux groupes d'Ââges sensiblement différents et il signale que
Chilleurs, Artenay, Neuville-au-Bois, doivent être un peu plus
anciens que Beaugency, Avaray, Chevilly, Baigneaux.
Quant aux sables de Chitenay, dans le Blésois, il envisage
leur faune comme sensiblement plus archaïque que celle même 1
de Chilleurs et de Neuville-au-Bois et il se demande si ces sables
ne seraient pas l'équivalent de la mollasse du Gâtinais et si le
calcaire qui les recouvre ne devrait pas être rapporté au Calcaire
de l'Orléanais (Calcaire de Beauce supérieur). |
Je crois avoir démontré le bien fondé de cette déduction de
M. Stehlin par les coupes que j'ai relevées au cours de mes
excursions de 1911?, coupes dont je maintiens l'exactitude.
Je veux appuyer sur ce point, qui a été discuté, en reprenant
en particulier celle que l’on peut relever en partant de la vallée
du Beuvron et se dirigeant vers le Sud.
On recoupe successivement, en s’élevant dans l'échelle stra-
tigraphique, les terrains suivants dont la superposition est
indiscutable.
1 Sables gris grossiers.
2 Calcaires solides.
3 Sables fins jaunes.
4 Marnes noduleuses.
5 Sables et argiles de la Sologne. ;
L’assise À est celle des sables de Chitenay exploités dans
une grande carrière fossilifère près de la route de Sœur à Che
venelles et dans une autre tout proche du bourg de Chitenay
4. Srenuin. Dépôts miocènes de la Loire et de l'Allier. B.S.G.F., 1907, (4)
VII, p. 5%.
2. Bull. Carte géol. de France, XXI, n° 132, mai 1912, à
CALCAIRE DE MONTABUZARD 449
Leur recouvrement par les calcaires n°2 a été établi péremp-
toirement par le puits du château de Chevenelles et peut se
constater en de nombreux points de la région. Ces calcaires
épais de plusieurs mètres (8 m. près d'Ouchamps) forment une
roche très solide qui constitue un vaste plateau s'étendant au S
jusqu'à la route de Cour-Cheverny à Fougères ; ils ne peuvent
être assimilés aux Marnes de l'Orléanais dont ils diffèrent
nettement, car ils sont assez durs et renferment des bancs de
silex, caractères qui n’ont été constatés nulle part dans cette
dernière assise.
D'ailleurs en arrivant à la route de Cour Cheverny à Fougères
on les voit disparaître sous les sables fins n° 3 complètement
différents des sables n° 1 et en outre situés à une altitude supé-
rieure à celle de ces derniers. Cette nouvelle assise sableuse à
tout à fait l'aspect des Sables de l'Orléanais et elle est recouverte
par les marnes n° # qui, elles, ressemblent aux Marnes de
l'Orléanais et doivent leur être assimilées, car elles sont sur-
montées directement par les Sables et argiles de la Sologne.
De là résulte que les calcaires 2, inférieurs aux Sables de
l'Orléanais ne peuvent que représenter le Calcaire de Beauce
supérieur.
Cette coupe confirme donc complètement l'hypothèse émise
en 1907 par M. Stehlin,
Quant à ce qui concerne le calcaire de Montabuzard, sa faune
d'après M. Stehlin, a plus d’affinités avec celles de Chevilly,
Beaugency,... quavec celles plus archaïques de Chilleurs et
d'Artenay. Ceci indiquerait que ce calcaire se placerait au niveau
du groupe supérieur des gisements de Sables de l’Orléanais et
que, dès lors, il ne pourrait être compris dans la masse du Cal-
caire de Beauce supérieur. Comment concilier cette déduction
tirée de l’étude des faunes avec les conclusions stratigraphiques
auxquelles j'ai été conduit ? Là est le point délicat du pro-
blème.
REMARQUES SUR LE RAMEAU D'AVICULA OxXYTOMA
INÆQUIVALVIS Sow. L..
par M'eS. Gillet !.
Le rameau d’Oxytoma inæquivalvis Sow., espèce callovienne,
est le plus important et presque le seul qui ne au Secondaire
dans le sous-genre Oxytoma. Il apparait dès le Trias.
Les auteurs y ont distingué une série d’ espèces du Rhétien au.
Néocomien ?. J’ai indiqué antérieurement ? que je considère ces
espèces comme de simples variétés d’une espèce unique qui
«
donne de temps à autre un rameau latéral représenté par un
Fic. 1 a. Valve inférieure, forme la plus fréquente où les côtes de 2° ordre
tendent à se confondre avec celles de 1° ordre ; b. valve supérieure
type à caractères distincts, et j’ai employé pour Oxytoma Cor-
nueliana p'Ors. la désignation O. inæquivalvis Sow. var. Cor=
nueliana D’Ors. J'adopterai une désignation analogue pour les
espèces de chaque étage considérées comme de simples variétés
Comme je le disais dans le travail précité, Lukas Waagen à
exprimé la même opinion sur la stabilité du rameau“; mais, il
attribue chacune des variétés de l’espèce à un certain nombre
\!
d’étages déterminés, comme nous le verrons plus loin. J’expli=
querai alors pourquoi je ne peux suivre sa manière de voir.
La forme la plus complète de l'espèce est celle où il existe des
côtes de trois ordres de grandeur; on la rencontre rarement,
car en général Les côtes de 3° ordre ont disparu ; on peut la con
sidérer comme l'espèce type (fig. 1).
La plupart des individus ont une coquille peu convexe, peu«
oblique, à échancrure byssale faible. L’aile postérieure est lisse
ou striée.
1. Note présentée à la séance du 17 décembre 1923.
2. Voir Router : Mém: Soc. Pal. Suisse, 1914-1915, vol. XL, p. 398.
3. Bull. Soc. Sc. Yonne, 1921, t. 75, p. 99.
A
4. Jahrb. d. k. k. geol. Reichsanst.. 1901, p. 1.
e
AVICULA INÆQUIVALVIS DU CALLOVIEN 451
Les côtes de premier ordre sont de 12 à 18. Dans le dernier
cas, les côtes de 2° ordre sont confondues avec celles de premier
ordre. Certaines coquilles ont des stries concentriques, nous ver-
rons plus loin que c’est un caractère de Jeune.
La charnière est composée d’une longue dent parallèle au
bord cardinal. Elle est stable dans toute l'existence du
groupe.
Le muscle adducteur est antérieur ; chez Avicula s. str., il est
submédian.
La coquille du jeune est visible au niveau du crochet sur un
certain nombre de coquilles bien conservées du Lias et de l'Ox-
fordien de Villers. Les stries concentriques, très prononcées,
semblent s'effacer peu à peu avec l’âge. Les côtes sont toutes
d'importance égale ; au fur et à mesure que la coquille s'accroît,
ces dernières se différencient en trois ordres
de grandeur ou en deux, suivant les variétés.
Chez les jeunes individus que j'ai examinés,
l'oreille antérieure était aiguë (fig. 2).
Les diverses variétés d’O. inæquivaquis Sow.
ont été à peu près énumérées par L. Waagen
(loc. cit.). F1. 2. Coquille d’un
SAR : co À jeune de l'Oxfor-
1° Sa variété inlermedia Emurica quil cite es ve
avec raison dans tous les étages est la forme
typique à côtes de trois grandeurs dont j'ai parlé plus hautf.
Dans sa deuxième variété, Münsteri Bronx°les côtes de second
ordre ont autant d'importance que celles de premier ordre, de
sorte que celle de troisième grandeur ont pris la place de celles
de seconde grandeur ; l’ornementation est ainsi plus serrée. Il
ne la signale que dans le Jura brun et le Lias. Or, on la trouve
dans O, Octavia D'Or8. du Portlandien, dans O. Cornueliana
»'Or8. du Néocomien.
J'ai examiné dans les collections de la Sorbonne une trentaine
d'individus de l’'Oxfordien de Villers appartenant à cette variété,
quelques-uns seulement ont le test strié concentriquement ; on
trouve sur une même coquille le passage de cette variété à la
précédente.
La troisième variété distinguée par Waagen * est la variété
interlævigata Quexsrt. ; l'ornementation très fine n’est visible
qu à la loupe (la côte médiane de 2° ordre reste toujours plus
accentuée que les côtes de troisième ordre.) Elle existerait,
MPÉdencu plie. 1:
Dedac-cit, pl. 1, fig: 4, 9)et 111;
3. Loc. -cit., pl. 1, fig. 8 et 10.
459 Me $. GILLET
d’après cet auteur, dans le Lias et le Jurassique moyen, mais on
la trouve dans tous les étages.
Dans la quatrième variété de Waagen, la variété expansa
Puis. ‘, toutes les côtes sont aussi importantes les unes que les
autres, de sorte que l’ornementation est devenue très serrée ; on
ne voit pas de fines côtes entre ces grandes côtes. L’oreille pos-
térieure est bien séparée du corps de la coquille. Il attribue cette
forme au « Corallien » ; en réalité, on trouve, dans le Néocomien,
par exemple, des variétés à ornementation semblable. La forme
de l'oreillette n'a aucun rapport avec l’ornementation du test,
comme Waagen semble le croire; nous verrons plus loin les
différentes formes que cette oreillette peut prendre.
La cinquième variété macroptera de L. Waagen ?, attribuée
au Néocomien*, est distinguée, d’après lui, par l’aile postérieure
peu séparée de la coquille ; le test porte, entre les côtes de pre-
mier ordre, une forte côte de second ordre et de fines stries entre
ces côtes. Le variété n'est pas caractéristique du Néocomien ; je
l'y ai, au contraire, rarement rencontrée. Elle existe. peu fré-
quente également, chez les formes du Lias, comme O. sinemu-
riensis CaaP. et Dew. L. |
En résumé, dans l’espèce qui s'étend du Rhétien au Néoco-
mien, et qui doit garder le nom de l'espèce callovienne : O. inæ-
quivalvis Sow., première décrite, on trouve à peu près toutes les
variétés d’ornementation du test dans chaque étage et aucune
variété ne peut être considérée comme caractéristique d'un étage
donné, comme le semblait croire L. Waagen ; quant à la forme
de l’aile postérieure, elle varie également ; elle est aiguë, tronquée
ou rectiligne suivant les individus. Elle ne représente nullement
un caractère spécifique.
Sa forme paraît liée à celle de la coquille et au développement
plus ou moins grand de l’échancrure byssale. Tous trois sont fac-
teurs du milieu ambiant, le faciès fond paraissant être le plus
important.
Dans les marnes liasiques, par exemple, on trouve des variétés
à oreille postérieure large et peu échancrée, à coquille très peu
convexe, à échancrure byssale peu profonde.
Ce sont des formes de fonds meubles sur lesquels l'animal
pouvait reposer sans faire presque usage de son byssus ‘; la
‘HLoc cit pl rer
Pocicitplmrene Ne lLMEr
. O. macroptera Roëm. — O0. Cornueliana »n'Ors.
. Roeper a suggéré que la profondeur de l’échancrure byssale devait dépendre
de l'agitation plus ou moins grande de l’eau ambiante, ce facteur doit être moins
important que la nature du fond,
D bb
rss
AVICULA INÆQUIVALVIS DU CALLOVIEN 453
coquille s’aplatit et l'aile postérieure s’élargit pour résister à
l'envasement (fig. 3).
Toutes les variétés des faciès marneux ont une ornementation
assez bien développée.
Dans les formations oolithiques du Jurassique moyen, au con-
traire, qui proviennent d’un sol rocheux et peu stable, on trouve
des variétés à coquille généralement très bombée, caractère qui
existe chez presque tous les animaux qui vivent dans le balan-
cement des marées, par exemple, les Moules !. L’aile postérieure
est souvent aiguë, à cause d’une profonde échancrure à sa partie
inférieure. Elle pouvait aider ainsi la fixation de l'animal au
rocher. L'échancrure byssale est devenue plus profonde, sans
FiG. 3. — Oxyloma inæ-
quivalvis Sow. ; variété F1G. 4. — Oxyloma inæqui-
vivant dans un milieu valvis Sow. ; variété vivant
vaseux, sur un sol rocheux.
doute à cause du plus grand développement du byssus ?. La
coquille est oblique (fig. #).
Dans ces variétés, les côtes de premier ordre seules subsistent.
On y constate parfois 3 la présence d'épines surmontant les côtes
et s'élendant jusqu’au bord de la coquille. L’aile postérieure est
profondément échancrée et terminée en pointe aiguë. Ces
variétés vivaient dans un milieu peu profond et riche en végé-
taux, donc riche en calcaire “. La production de ces épines pou-
vait aider l'animal à se fixer sur le fond rocheux où il vivait.
Derniers représentants du rameau.
Le rameau principal O. inæquivalvis Sow. semble éteint avec
le début du Crétacé, on n’en trouve pas de réprésentant à l’Albien.
1. Les variétés de Mytilus edulis L. qui découvrent à marée basse sont
beaucoup plus courtes et épaisses que celles qui ne sont jamais mises à sec par la
marée.
2. Il faudrait vérifier expérimentalement si le plus ou moins grand usage du
byssus peut amener une modification sensible dans Ja forme de l'échancrure de la
coquille. En tout cas, chez les formes libres, cette échancrure disparait presque
complètement.
3. Chez quelques individus silicifiés du Bajocien du Mont d'Or lyonnais, zone
à L. concavum (coll. Sorbonne).
4. L'abondance du CO? dégagé par les végélaux produit un excès de CO® Ca
directement assimilable que l’animal doit utiliser en épaississant son test (formes
récifales) ou en sécrétant des épines.
PRE ee D ATP NT Po A PTE CRE ENS NN EU 7 ES
454 Mie $, GILLET
L. Waagen a fait connaître une espèce cénomanienne qu'il
considère comme une simple variété: cenomanense REpbL. du
Cénomanien supérieur ou du Turonien inférieur des Alpes Véni-
tiennes (oc. cit., p. 22, fig. 2). La côte radiale de premier ordre
est dédoublée. Ceci est un nouveau caractère, dont on ne trouve
aucune trace dans les variétés précédentes, et qu’on peut consi-
dérer comme un caractère spécifique. C’est une mutation au sens
propre du mot. L’oreille postérieure est large et courte, l’échan-
crure byssale est bien marquée à l'oreillette antérieure.
Au Sénonien, on trouve dans le Delaware, O. Laripes Mort.
({enuicosta D'Ore.) qui présente des côtes de premier et de second
ordré. Il est difficile de savoir si elle appartient à un autre
rameau évoluant parallèlement au rameau européen.
Rameaux dérivés.
Au Bathonien, O. costata Sow. dérive d'O. Münsteri Gone. ;
les côtes sont plus épaisses et moins nombreuses ; l'espèce est
limitée à cet étage où elle est très abondante dans les faciès ooli-
thiques. A l’Albien, on trouve un premier rameau formé par une
espèce unique : O. Rauliniana D Ors., dont le type vient des
Ardennes, et que j'ai recueillie à Saint-Florentin (Yonne) ; les
côtes sont à peines marquées et très distantes les unes des autres ;
un deuxième rameau débute à l’Albien avec O. pectinata Sow.
qui se poursuit dans le Cénomanien ; les côtes de premier ordre
sont très serrées, il y a des côtes de deuxième et de troisième
ordre.
O. tenuicostala RoEm. du Sénonien doit appartenir au même
rameau. Les côtes sont beaucoup plus fines et serrées. Elle est
abondante dans le faciès crayeux.
Conclusions.
Le rameau d'O. inæquivalvis Sow. semble bien composé par
une seule espèce à multiples variétés se retrouvant à peu près
dans chaque étage et paraissant liées au mode de gisement. Nous
ne pouvons donc pas parler de mutation là où 1l y a stabilité.
Cette espèce s'éteint au Néocomien et donne un descendant au
Cénomanien où le rameau principal prend fin. Je garde le nom
spécifique donné à O. inæquivalvis dans chaque étage, à titre
de variété, inæquivalvis comme nom spécifique.
t8
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EXTENSION STRATIGRAPHIQUE DU RAMEAU D (). INÆQUIVALVIS SOW.{.
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CÉNOMANIEN O. cenomanense Rent.
O. pectinala Sow.
NéocomieN O. inæquivatvis Sow. var. Cornuelianan Ons.0. Rauliniana D'Ors.
. PorrLanDteN O. inæquivalvis Sow. var. Octavia D'Or.
inæquivalvis Sow. var. expansa Puis.
. inæquivalvis Sow. var. Mülleri Moesca
inæquivalvis Sow. var, peralala Grer.
. inæquivalvis Sow.
inæquivalvis Sow. var. transversa Tero. et Jour».
inæquivalvis Sow. var. Münsteri Gorpr. O. costala Sow.
. inæquivalvis Sow. var, ferruginea Rozz.
. inæquivalvis Sow. var. Dumortieri Roi.
inæquivalvis Sow. var. sinemuriensis D'Ors.
. Czethowski TELLER v. O, venetiana HauErR
SOocececsoe
1. Je ne cite que les variétés les plus caractéristiques de chaque étage.
NOTE DE Mrs. Eleanor M. Reid
Bull. Soc. géol. de France
pl. X
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NOTE DE Mrs. Eleanor M. Reid
Bull. Soc. géol. de France S. 4 ; t. XXIII ; pl. XI
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NOTE DE Gaston Astre
Bull. Soc. géol. de France Se Lt XXITIT: pl. XTTI
Bull. Soc. géol. de France
NOTE DE H. Douvilleé
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NOTE DE V. Van Straelen.
S. 4
Bull. Soc. géol. de France
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Liste des Mémoires qui se vendent isolément :
“15. S. SreranesCu. Etudes sur les (errains tertiaires de la Roumanie ; Contribu-
| tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 1 pl. 152 p......
"19. M. Cossmanx.*Contribution à la Paléontologie française des ferrains juras-
L si ues (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 18 pl.,180p.......................
> 20. . Porovicr-Haïzr6. Contribution à l'étude de la faune 02 oi étacé supérieur
de Roumanie ; Environs de Campulung et de Sinaïa. 2 pl., 22p...............
91. R. ZeirLer. ns sur la flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie-
TR D A Un ARR RP Et se Less due
“22. P. ParLary. ie Fe Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de
D lAlbérnie Zpl,, 218p...:.,.........,....:..4 uses issues nest
23 G. San. Les Ammonites pyriteuses des marnes valanginiennes du Sud-Est de
PGO rs D DÉRUOTIDE LS. PL RE OR ee EE
- 24, J. Laueerr. Les Échinides fossiles de la province de Barcelone. 9 pl., 128 p.
? é H.-E. Sauvace. Recherches sur les Vertéhrés du Kiméridgien supérieur de
RomERthoËet-Garonne) 15 pl, 26p.:....1.1 ins ren Nr etatenaieantes
6. Ch! Drerérer et F. Roman. -Monographie des Pectinidés néogènes de l’Europe
” et des régions voisines (1"° partie : genre Pecten) (en cours). 23 pl., 169 p..
: )27. G.Dorrrus et Ph. DAUTZENBERG. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la
Loire; Description des gisements fossilifères; Pélécypodes. 51 pl., 500 p........
Le. Marcellin Bourse. Le Pachyæna de Vaugirar SLA DIEM O0 FR PSE EEE RER EE
229, V-PaouiEr. Les Rüdistes urgoniens. 13 pl., 102 p:,....,............2,.....
30. Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Hippurites. 17 pl.,
A UE ee A ee
| 31. Albert Gaupry. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères.
D 0e dansilentenien UN EE eee NU PR Nr Ta Art
| 32. Paul Lemoine et Robert Douvizzé. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3pl.,
Mas. Ferdinand Canu. Les Br yozoaires du Patagonien. Échelle des D podnires
L MO SIESSReNTAIDS ee res DE :80 pie LE SR NE sa laide
EM Charles Easrman. Les types de Poissons fossiles du Monte-Bolca au Muséum
DH HSlonmenaturelle de Paris:5.pl.;39 p...12.05 NE ee neue
po V. Porovici-Harzec. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont
Strunga (MasSitae Bucest Roumanie): 6 pl, 98 p Re ARLES AS RE
ne Ar.Toucas.Etudes sur la ‘elassification et l'évolution des Radiolitidés. 24pl.,132 p.
37. Edm. Przrar et M. Cossmann. Barrémien supérieur à faciès urgonien de
Brouretilez-Alaus/(Gard)-9%iq:tlerle, 6 pl; 49,p RS ER ina:
FR _ 88. Charles Jacos. Etude sur quelques Norionites du Crétacé moyen./#4 fig., 9 pl.,
D A ae dre de A ART ee EE dr Or,
_ 39. A. D Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris.
OR en ie date cl du Le Lee
2 40. P. ji, Frrrez. Etudes sur les végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin
D ae nn ME LEP RTE Ce ee An
41. Henri DouviirÉ. TS pes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie,
PE pre du iibaniel de la Perse.7 pl. 84p.%22, 0,008 LR Sr,
> 42. Léon Penvinquiëre. Sur quelques Abo lee du Crétacé/algérien. 7 pl., 86 p.
"3. Robert Douviszé. Céphalopodes argentins. 3pl., 24p....................,...
» 44. Gustave F. Dorrus. Les coquilles du Quaternaire? marin du Sénégal. Intro-
|} duction géologique PARA DERELMS: 02 10 A D NT ADR ET MARNE Ce
LS Robert Douvizzé. Etude sur les Cardiocératidés de Dives, Villers-sur-Mer et
DRE autres aisements. 44/19, 5 DL) TTpu EE NE ST TN LU SE
| 46. Maurice Cossmanx. Contribution à la TRES française des terrains
jurassiques (voir mém., n° 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonematacea, 11 pl., 264 p.
à si: SE LS Lai et Jean MORELLET. Les Dasycladacées du Tertiaire parisien.
Le SAN DONNE PE A SEE ARTE RQ D PACE LU RG EE
Dre. Robert or Etudes sur les Oppellidées de Dives et Villers- sur-Mer.
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tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egyp
— Sur des Poissons fossiles des terrains tertiaires d’ 7e: dc
de France et de Suisse. 9 pl., 30 p....….::24.....2.:.:
51. P. 0e Brun, C. CHATELET et M. Cossmann. Le Hein supérieur.
urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 31). + fig., 5 pl., 56 1e
52. Henri Douvizeé. Le Barrémien supérieur de Brouzet. 20 p., 4 pl... (
53. J. Repez. Monographie du genre Lychnus. 23 p., 6 pl. RUE :
54. J. MoNEsTIER. Ammonites rares ou peu connues et Ammonites nou ell
Toarcien supérieur du sud-est de l'Aveyron. HD LIDIL PAS ABS Ep
Maurice Cossmanx. Synopsis illustré des Mollusques de l'Eocène et de l'Olig
ne en Aquitaine. 220 p.16 pl tee teen ee
56. J. Lewixsxr. Monographie géologique et paléontologique du Bono
Pologne #10 D. MANQUE RERE ARTE SR o dE e ie
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cluse), Ludien supérieur. 8 pl., 40 p........ RE LER
: 58. L. et J. Morezcer. Nouvelle contribution à ‘étude des D sy le
Certiaires 6 7ips) 0 ni ANREnE USSR PRE LV less Rte
59. A. BorissrAk. Sur un an représentant des Rhinocéros eig tesqu de 750%
l'Oligocène d'Asie, Indricotherium core M En) ue a Le : REA
L. Mengaud. — Découverte he Nan nubte dr dans 1e Maest ich! “
à. Biradiolites du dôme de Cézan- LACS (Gers) et étude stratig ap
G. Astre. — Etude paléontologique des Nummulites du Crétacé S É
Cézan-Lavardens (Gers Ù [Nummulites os n. Sp. J J. pr X
* Rte
Georges Denizot.— Contribution ÿ à l'étude du Quaternaire de France 6;
: V. Van Straelen. — Les Mysidacées | du Callovien de la veu
rie (7 fig, pl. AURAS DEEE à D PER De RO AE d BCE AE AT
VA: de Grossouvre. — Sur le Calcaire de Montabuzard (4 fig. ee Das
Mes. Gillet. — do sur le rameau d'Avieula Rte
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Us SE ra GETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1850,
A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMMEÆ ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
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QUATRIÈME SÉRIE
TOME VINGT-TROISIÈME
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Feuilles 30-36. — Planches XVI-XXIIL
10 figures dans le texte.
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PRO SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE. DE FRANCE
28, rue Serpente, VI #
COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX PARIS, N° 173-72
JUILLET 1924
: aadet tant en nee sue Fi ses FARONE avec les Ar ts indu
et l'Agriculture.
çais et les hatbers peuvent nn à en tite partie. nl n*
distinction entre les membr es.
ART. #.— Pour faire partie de la Sociélé, il faut s'être nu °
une de ses séances par deux membres qui auront sioné la pr
ét avoir été re dans la séance suivante par le Pré ident.
Arr. 42. — Pour assister aux séances, les personnes é rangèr ‘es
Société doivent être présentées chaque fois par un de ses
Arr. 46. — Aucune communication ou discussion ne peut av ir
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y ratte heï
Arr. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société ti
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura ét
: déterminé. k
Arr. 53.— Un Bulletin périodique des travaux de la Soc été e
gratuitement à chaque membre.
Arr. 54. — La Société publie en outre des Mémoires, qui
distribués gratuitement aux nent
et avoir ne présentés à une séance.
Arr. 15. — Les auteurs peuvent faire faire à. leurs fai en
l'intermédiaire du Secrétariat, un Hrage à part des commu icatic
_rées au Bulletin. k
Arr. 94. — Les ouvrages, conservés dans la Bilal, de Ja: oCIÉ
peuvent être empruntés par les membres... ISersies des pres Fe
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le Gard, le Vaucluse et la Drôme
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a Sociélé, n° 13, pp. 193-171. -
| SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
; PL Le compte rendu résumé a été publié dans les Comples rendus sommaires de
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près d'Avignon. CR.Ac. des Sc.. t. 168, p. 1291, 1919.
Encore quelques mots sur la Nappe de Suzette. CR. S. de las,
GR Ap 4001022
et Jorraup. Sur l'âge des Hhénoniohes de charriage dans la région
d'Avignon. CR. Ac. des Sc., t. 172, p. 24, 1921.
Sur le des phénomènes de charriage dans les montagnes de
Gigondas (Vaucluse). CR. Ac. des Sc., t. 172, p.191, 4924.
Le. lambeau de recouvrement de Propiac (Drôme), témoin d’une
vaste nappe, d’origine alpine, poussée avant le Miocène sur la val-
lée du Rhône. CR. Ac. des Sc. t. 172, p. 409, 1921.
Nouvelles observations sur la « Nappe de Suzette », nappe de
recouvrement formée de terrains triasiques, issue des Alpes et
ayant couvert, à l’époque aquitanienne, une partie de la région du
Rhône. CR. Ac. des Sc.,t. 173, p. 1033, 1921.
Résumé de nos connaissances sur la Nappe de la Suzette (âge pré-
cis, constitution, extension) ; la question de son origine. CR. Ac.
des Sc., t. 173, p. 1308, 1921.
La Nappe de Suzette. CR. Som. Soc. géol. de France, p. 12, 1922.
et Frrepez. Les débris de plaine ou klippes de la plaine d’Alais,
lambeaux de calcaire urgonien mylonitique posés sur l’Oligocène.
CR. Ac. des Sc., t. 168, p. 1034, 1919.
Sur la structure du Bassin houiller du Gard. CR. Ac. des Se.,
t. 169, p. 752, 1949.
Que les-plissements et les charriages qui ont accidenté le Bassin
houiller du Gard sont très probablement des mouvements alpins,
d'âge miocène. CR. Ac. des Sc., t. 169, p. 1374, 1919.
et Tarérv. Livret-guide sommaire des Excursions de la Réunion
extraordinaire de la Société GÉD OST de France en SRE
1923.
Nouvelles observations sur le système d'accidents géologiques
appelé « Faille des Cévennes ». CR. Ac. des Sc., t. 168, p. 902,
LOOE
Sur les écailles ou nappes de charriage de la région d'Alais. CR.
Ac. des Sc., t. 169, p. 143, 1949.
Quelques obser vations sur les débris de nappe (ippes) de la plaine
d'Alais. CR. Ac. des Sc., t. 169, p. 583, 1949.
; Y'22RE
TEA A
VA PIOTT P ON SOUS, NOION OT D ESS VU VIS D OSEO EE ES VE EE a PNEUS DU Re OS PP PO PTT CS NT 0 à VERS
NOR ST SRE ÉTAT LAN PT PEN US VE
Le Es
1883. eine de M. Carez, p. 208.
— Quelques fossiles nouveaux de l'Urgonien du ani tedoe Bull.
Soc. d’Ét. des Sc. Nat. de Nîmes, XI, n°s 9 et11, 1884.
— Sur l'Urgonien de la Montagnette. B. S. G. F., (3), XXII, p. 155,
1895.
… Venez. Observations sur le synchronisme des diisions stratigraphiques
nn. - établies pour le Bassin houiller de la Cèze. Bull. Soc. d'Ét. des Sc.
E Nat. de Nimes, XXXVII, 1909.
_ — Notesurle rôle de la faille des Cévennes dans la région de Saint-
% Ambroix. Bull. Soc. d'Ét. des Sc. Nat. de Nimes, (912-1913.
_ Vepe et pe Brun. Coupe de Pierremorte à la faille des Cévennes par
Meyrannes. Bull. Soc. d'Ét. des Sc. Nat. de Nimes, XXXVI, 1908.
- Zenrær. Note sur la flore et sur le niveau relatif des couches DonDetee de
la Grand’Combe (Gard). B.S.G.F.,(3), XHT, p. 131-149, 1884-85.
© — Le Sondage de Ricard à la Grand’Combe. B.S.G.F., (3), XIV
p. 32-37, 1885-86.
— La Géologie et la Paléontologie du Bassin houiller du Gard de
M. Granr'Eury. B.S.G.F., (3), XIX, p. 679-692, 1890-91.
CARTES À CONSULTER.
Carte géologique détaillée de la France à 1/80000 :
=. Feuilles n° 209, Alais. 222, Avignon.
— 210, Orange. 211, Le Buis.
466
SAINT-GERMAIN. L'ERMITAGE. Bots COMMUN.
PLAINE D ALAIS.
Excursion du 11 septembre. -
PAR G. Corroy.
Partis de la Place de la Gare à 8 heures, les Membres de la
Société traversent la ville d'Alais et gagnent la passerelle qui
franchit le Gardon. Du haut de cette passerelle, M. Thiéry
montre à deux kilomètres vers le Nord-Ouest une écaille d’Infra-
Crétacé, plongeant vers le Sud, qui repose à Rochebelle sur
l’Argovien. Nous prenons le sentier de l’Abattoir ; une surface
de charriage met en contact les conglomérats du Chattien à
éléments éocrétacés avec les calcaires marneux (Zone drole
anceps) du Callovien.
Gravissant ensuite le Chemin de la Fontaine des ‘Trois
Gouttes, nous nous dirigeons vers le Mas Agmniel. Successive-
ment après le Callovien, nous rencontrons le Bathonien : tous
deux sont fortement redressés et laminés, puis le Bajocien, sous
forme de dolomie sableuse. Les calcaires à Cancellophycus de
l’Aalénien ne s’observent pas sur le chemin; ils sont visibles
seulement dans les propriétés environnantes. En montant tou-
jours vers le Sud, sur les flancs de la colline, à la suite des
calcaires à Cancellophycus, le Toarcien est représenté par les
schistes à ZLeptolepis Bronni. Le Charmouthien est masqué
par les murs des propriétés ; mais à un carrefour de chemins, ce
Charmouthien déchiré laisse apparaître, dans une fenêtre, Les
marnes irisées du Trias sous-jacent. Il y a donc suppression du
Sinémurien et de l’Hettangien.
Descendant la colline par le chemin de Chaudebois, nous
coupons en sens inverse cette même série sédimentaire, tandis
que vers le Nord, un large panorama orienté sensiblement Est-
Ouest s'offre à nos veux. On embrasse ainsi le Rupélien et le
Chattien, dans lesquels le Gardon d’Alais a creusé son lit, la
butte chattienne supportant la Promenade de la Maréchale et
le Château, l’écaille Jurassique de l'Ermitage, le Houiller de
Saint-Germain et de Bois Commun, les micaschistes des Cé-
vennes.
Prenant la route de Saint-Jean-du-Pin, nous traversons un
lambeau de Kiméridgien dépendant d'une écaille qui constitue
== ND —
ENVIRONS D'ALAIS 467
+ le Roc Duret. Ce rocher très abrupt, dont les couches sont
verticales, repose anormalement sur le Rauracien qui compose
en majeure partie la Montagne de l'Ermitage. Une chapelle est
construite sur les calcaires sublithographiques du Séquanien
qui couronnent cette montagne.
Nous passons près de l'emplacement du sondage de Chau-
… Hebois. Exécuté de 1863 à 1865 sur les indications d'Emilien
— Dumas, ce sondage a traversé 65 mètres de Callovien et de
“ Bathonien, 133 mètres de Trias. Arrêté dans le Houiller à
… 220 mètres de profondeur, il a coupé deux couches de houille
» d'une puissance totale de 1 m. 27. C'est à la suite de cette
découverte qu'a été accordée la Concession de Saint-Germain-
Alais.
Nous marchons sur le Bathonien jusque près de la Maison
70° W : N.40°W
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Pic. 1. — Couvre pu MAS AGNIEL AU CHATEAU DE TRAQUETTE (d'après M. Thiéry).
Tr. Tertiaire. J.S. Jurassique supérieur. — J. M. Jurassique moyen.
—_ L. Toarcien. — Ch. Charmouthien. — T. Trias. — H. Houiller de Saint-Ger-
main. — H'. Houiller de Rochebelle. — 1, 2, 3, X... Couches de Rochebelle.—
S. C. Schistes cristallins. — S. S. Surfaces de charriage. — 1/10000.
Teyssonnière sur laquelle une plaque de marbre commémore
le souvenir de Pasteur : c’est dans cette demeure en effet que la
à célèbre biologiste étudia la pébrine des vers à soie. En ce point,
| le Bathonien repose anormalement sur le Trias. Un peu plus à
| l'Ouest, la route entame ce Trias presque vertical, et, non loin de
là, nous voyons son contact avec le Houiller de Saint-Germain.
Montant au terril du puits d'extraction, nous recueillons des
échantillons de la flore de ce Houiller ; guidés par M. Bertrand,
nous reconnaissons principalement Pecopteris lamurensis et
» Mixoneura fleruosa : c'est l’équivalent-de la série de Gagnières,
caractérisée par l'association de ces deux plantes fossiles. Nous
trouvons en outre : Lepidodendron rimosum, Sphenophyllum
emarginatum. L'écaille du Houiller de Saint-Germain forme une
lentille recouverte par le Houiller de Rochebelle, ainsi que l’a
ESA ES
268 G. CORROY.
démontré le sondage de l’Alzon, fait récemment à 2 kilomètres
au sud de Saint-Germain. À
Vers le Nord, le Houiller de Saint-Germain très redressé est
séparé du Houiller de Bois Commun par une bande de Trias
sur laquelle nous marchons dans le ravin du Mas Deleuze. Le
Houiller de Bois Commun plonge légèrement vers le Nord et il
est recouvert d’une faible épaisseur de Trias. Ici, le Stéphamien
ne renferme plus Mixoneura flexuosa : c’est la zone où abonde
Pecopteris lamurensis, zone de Rochebelle (série de Molières)
plus Jeune que celle à laquelle appartient le Houiller de Saint-
Germain. Tout le long du ruisseau du Sauvage, le Houiller de
Bois Commun repose sur le Trias qui surmonte le Houiller de
W E:
Château de Traquette
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Fic. 2. — Coupe OUEST-EST PASSANT PAR LE CHATEAU DE TRAQUETTE
(d'après MM. Termier et Friedel).
T. Trias. — H. Houïiller. — X, Y. Couches du faisceau de Rochebelle. —
M. Micaschistes. — S. Surface de charriage. —1/10000.
Rocaebelle ; et au ruisseau de Valmalette, dans une déchirure
du Houiller formant fenêtre, apparaît le Trias. Si l’on poursuit
le chemin qui conduit au Château de Traquette, on constate
l'existence de plusieurs lambeaux de Houiller, pincés dans les
micaschistes.
Tous ces faits, notamment la pénétration du Trias sous le
Houiller et sous les micaschistes, démontrée encore par les
travaux de mines, indiquent l'harmonie des mouvements ayant
aflecté le Lerrain houiller et les terrains secondaires. Ainsi que
l’a dit M. Termier : « Le Trias du vallon de Sauvage est un
synclinal couché jusqu’à l'horizontale, recouvert! par un anticlinal
complexe avec des plis multiples de Cristallin et de Houiller. »
Après le déjeuner, nous quittons Alais par la route d'Uzès
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AITE
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PLAINE D ALAIS * 469
et nous rencontrons d'abord les conglomérats du Chattien, puis
les marnes bariolées du Rupélien avec ‘poudingues à éléments
polygéniques. À 3 kilomètres environ de la ville d’Alais, on se
heurte à la plus grande des klippes ou débris de nappe éocré-
tacée sur la plaine tertiaire. Cette vaste klippe, nommée klippe
de la Bédasse, mesure près de 3 kilomètres 700 de longueur
sur À kilomètre 800 de largeur ; elle est coupée par deux grandes
voies de communication : la route d'Uzès au Sud, la ligne de
chemin de fer de l’Ardoise au Nord ; ce qui permet d'étudier
parfaitement sa constitution.
En longeant les rives de l’Avène, nous marchons à travers
des taillis sur l'Hauterivien mylonitique à Toxasler amplus et
Exogyra Couloni ; et nous gagnons la tranchée du chemin de
1
_ fer de l'Ardoise qui nous donne une coupe très démonstrative.
Pont sur l'Avène
I
|
:
Ch de fer de Ardoise
= M nus
Fra. 3. — Kuwre De La Bépasse (d'après M. Thiérÿ).
U. Urgonien mylonitique.— I. Hauterivien, le plus souvent à l’état de mylonite.
—R. Rupélien. — S. Surface de charriage et mince zone de mélange. —1/10000.
| En allant de l'Ouest à l'Est, on voit d’abord l'Urgonien mylo-
M nitique, de couleur claire, chaos de blocs de toute forme et
| . grosseur, enrobés dans un sable calcaire résultant de l’écrase-
ment de la même roche urgonienne : il constitue un véritable
rempart le long de la rive droite de l'Avène. Séparé de la
M mylonite urgonienne par une surface assez nette, plongeant
d'une dizaine de degrés vers l'Ouest, l'Hauterivien mylonitique,
de couleur grise, lui fait suite. Puis une zone de mélange- très
M peu épaisse, avec blocs d'Urgonien et d'Hauterivien, reliés par
M des argiles et sables identiques à ceux du substratum ; enfin,
M s'enfonçant sous la zone de mélange qui le ravine, le Rupélien
M inaltéré, plongeant faiblement vers l'Ouest, est constitué par
2 des lits de sable jaune, d'argile rougeûtre el de bancs de con-
glomérats à petits galets polygéniques.
On voit, éparses dans la plaine, d'autres klippes : ce sont
de petites buttes surmontées généralement par un bosquet de
pins. Leur ensemble forme les restes de la nappe d’Infra-Cré-
tacé quia été charriée sur le Tertiaire.
LR fr RES
x
4
©
ROCHEBELLE. FONTANES. NORD D'ALAIS.
=SAINT-MARTIN DE VALGALGUES.
Excursion du 12 septembre
PAR G. Corroy.
Les Membres de la Société se sont réunis à T heures, place
de la Gare à Alais, pour se rendre à Rochebelle. Au sortir de
la ville, ils purent observer le Roc Duret, écalle de Jurassique
supérieur vue la veille, adossée au mont de l'Ermitage.
Après la traversée d’un long faubourg, les Congressistes, :
sous la conduite de M. Polge, Directeur de la Société des
Houillères de Rochebelle, examinent, aux abords du puits
Sainte-Marie, le contact du Houiller et des grès triasiques. Puis
ils font une ample provision de plantes du Stéphanien inférieur
de Rochebelle, déterminées par M. Bertrand et, gracieusement
offertes par la Société des Houillères. Nous voyons notamment
de superbes échantillons de Pecopteris lamurensis, Sphenopte-
ris erosa, Sphenophyllüm majus et un très grand nombre de
Sigillaires cannelées.
Nous suivons la voie ferrée de la Mine de Rochebelle à
Tamaris pour étudier l'accident appelé « Faille des Cévennes ».
C'est la plus connue des failles plates ou surfaces de charriage
qui découpent les morts-terrains du Gard. Cette faille fait
reposer ici l'Infra-Crétacé sur le Houiller, montrant çà et là
des zones charbonneuses broyées. Il est curieux — et c’est sur
ce point que M. Termier attire l'attention des géologues — de
constater au voisinage de la surface de glissement un parallélisme
parfait entre Îles ie houillères et lee de l’Infràa-Crétacé.
Cette faille des Cévennes, dont nous suivrons ultérieurement
l'affleurement, n’est que l'une des nombreuses surfaces de
charriage analogues de la région. Souvent elles confluent et se
octo A lerrent d'où formation de lentilles plus
ou moins vastes et épaisses, plus ou moins renflées ; c'est ce
que nous observerons maintes fois au cours des excursions
suivantes.
Franchissant la vallée du Gardon sur le double pont de
Tamaris nous arrivons à la grande carrière de Fontanes où
nous examinons l'allure tourmentée des couches de houille,
allure due aux poussées subies par le Houiller.
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NORD D'ALAIS 474
Nous retrouvons les plantes fossiles vues à Rochebelle : c'est
la flore du Stéphanien inférieur.
* Nous dirigeant un peu vers le Nord-Ouest de la carrière, nous
constatons le contact anormal : Trias — Hettangien supérieur
dolomitique ; le Trias est extrêmement réduit el l'Hettangien
inférieur (Zone à Psiloceras planorbis) fait défaut.
Le retour à Alais s'effectue par la plaine d’alluvions du
Gardon, alluvions constituées surtout par des galets de schistes
cristallins.
Sous un chaud soleil, les excursionnistes se rendent après
le déjeuner à Saint-Martin de Valgalgues. A l'intersection des
WNW EE
FiG. 4. — LES PLISSEMENTS DU HOUILLER A FONTANES.
Coupe fournie par la Ci° de Rochebelle et interprétée par MM. Teruier et FRIEDEL.
C. Crétacé inférieur. — L. Lias. — T. Trias. — H. Houiller. — F. Failles
inverses. — S! S? Surfaces de charriage. — 1,2; ... Couches du faisceau de
Fontanes ; — 5, couche dite du-246 ; — 10, couche dite de 10 m,. — 1/10000.
routes de Saint-Ambroix et de Portes, la tranchée est de la
route montre le contact anormal des conglomérats du Chattien
reposant sur les calcaires marneux du Valanginien. Ces der-
niers font partie d'une écaille infrà-crétacée qui s'avance plus
ou moins sur une série jurassique et la refoule vers l'Ouest,
comme nous nous en rendrons compte dans quelques instants.
À l'Ouest du puits d'extraction de la Mine du Nord d'Alais,
le Jurassique supérieur (Kiméridgien) repose sur le Houiller.
Nous sommes là au passage de la faille des Cévennes vue le
matin même à Rochebelle ; elle se dirige en ligne sinueuse vers
le Nord-Est (Les Mages, Sne No)
452 | : G. CORROY
Des hauteurs de la colline houillère du Nord
jouit d’une vué superbe vers l'Est et l'on domine toute l'écaille
d'Infrà-crétacé, jusqu'à la crête urgonienne de Rousson. Avant
de quitter la houillère, M. Termier rappelle les dégagements |
instantanés de gaz carbonique de cette mine, principalement
l'intense dégagement de 1906 avec le nuage noir de gaz car-
bonique et de charbon en poussière vomi par le puits, coulant
comme de l’eau dans la campagne et causant mort d'hommes.
Nous traversons ensuite le village de Saint-Martin et le
hameau de Rouvègne. Aux dernières maisons de ce hameau,
on marche sur lés marnes du Charmouthien ; au-dessus d'elles,
formant colline vers l'Est, les calcaires à entroques du Bajo-
cien, puis les calcaires marneux du Bathonien ; le Toarcien et
l’Aalénien font défaut. Viennent ensuite les calcaires marneux
noirs à fossiles pyriteux du Callovien. Plusieurs fossiles sont
recueillis, notamment Reineckeia anceps et Perisphinctes Moorei.
Sur cet horizon une masse épaisse d'Oolithique moyen (Rau-
racien, Séquanien) repose anormalement, véritable « rabot »
venu de l'Est qui a « riflé » les assises sous-jacentes et fait dis-
paraître l’Argovien et une partie du Rauracien. Cet exemple de
charriage avec disparition de couches est surtout manifeste à
1500 mètres environ au Nord du col de Rouvègne.
Une carrière, voisine de la bifurcation de la vieille route de
Saint-Julien ävec la nouvelle, montre la superposition anor-
male : calcaires sublithographiques séquaniens sur calcaires à
entroques bajociens, ces derniers surmontant les marnes grises
du Toarcien.
NU TE pes
d'Alais, on
473
MoLIÈRES.
GAMMAL. SAINT-AMBROIX.
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Excursion du 13 septembre
PAR G. Corroy.
Les deux premières Journées d'excursion nous avaient permis
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G. CORROY
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d'étudier la région d’Alais : Houiller et morts-terrains : la troi-
sième nous fit aborder la région de la Cèze et de l’ Arena.
Partis d'Alais en chemin de fer, nous arrivons à la station de
Molières où nous sommes reçus par M. Lombard, Directeur de la
Compagnie houillère de Bessèges. Au bureau de la Compagnie,
M. Termier expose l'allure générale du gisement.
La région de la Cèze et de l’Auzonnet est séparée de la région
de la Grand Combe (que nous étudierons le lendemain) par le
massif des schistes cristallins du Rouvergue. Elle comprend les
Mines de Bessèges, de Lalle, de Sallefermouse, de Gagnières, de
Saint-Jean-de-Valérisele et de Trélys. Sur les micaschistes,
repose un faisceau autochtone : les couches du Feljas, et les
couches maigres de Gagnières. Ce faisceau a La flore du SE
nien moyen.
Sur ce Houiller autochtone, viennent deux paquets charriés,
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F1G. 6. — COUPE DE LA LENTILLE OU ÉCAILLÉ DE BESSÉGES.
Coupe extraite de l'Atlas de Marsaut, interprétée par MM. Terme et FrirpeL.
Pour orienter la coupe, intervertir les lettres w et #-c c, surfaces de char
riage. — Echelle, 1/50000.
séparés l’un de l’autre par une surface de charriage. Le premier
très effilé, de forme lenticulaire, est le faisceau de Bessèges. Le
second, beaucoup plus épais, dont on ne connaît pas les limites,
comprend : l'étage stérile de Gagnières, les couches grasses de
Gagnières, le faisceau anthraciteux de Molières, le faisceau de
Saint-Jean-de-Valérisele. Le paquet de Bessèges est séparé du
Feljas par une épaisse zone de mylonites ; de même l’écaille
Gagnières-Molières-Saint-Jean est séparée de Bessèges par une
épaisse zone de terrains écrasés et brouillés. Ces deux paquets
ont la flore du Stéphanien inférieur ; tout le Houiller charrié est
donc d'âge antérieur au Houiller autochtone.
QUE
3
[314
MOLIÈRES, GAMMAL, SAINT-AMBROIX
Après M. Termier, M. P. Raspal, Ingénieur divisionnaire,
expose les conditions d'ex- = =
ploitation du gîte de vi
Molières Les Congressistes
consultent les plans et coupes
de la Compagnie, examinent Ÿ
la flore de la série de n'a
Molières, analogue à celle \
de Rochebelle et admirent
de magnifiques échantillons
d'Æstheria cebennensis
(pattes et tube digestif en
parfait état de conservation).
Une coupe du sondage du
Sanguinet avec échantillons
est également mise sous nos
Yeux.
1/50 000.
M. Paul Bertrand a eu
l’'amabilité de nous commu-
niquer — et nous l'en remer-
cions beaucoup — un exposé
de son étude sur ce sondage.
Entrepris en 1921, ïl a eu
pour objet l'exploration de
la région vierge comprise
entre les deux gisements
de Molières et de Gagnières.
Foré dans l’Hettangien,
entré dans le Houiller à
361 m. de profondeur, ilétait
arrêté à 1 700 m., après avoir
traversé le faisceau anthra-
citeux de Molières (369 m.),
puis l'étage stérile de
Gagnières (970 m.). Ce
stérile est composé essen-
tiellement :
F
h
4
;
.
1
}
Echelle :
GC, surfaces de charriage.
s
L'ÉCAILLE DE BessèGes. Extraite de l'atlas de Marsaut, interprétée par MM. Termier et FRieper.
€
DE
— AUTRE COUPE
de psammites ;
de grès compacts (de plus
en plus compacts vers le bas);
de schistes fissiles, parfois
très fins, mais stériles ;
le
Fi&.
dE
476 G. CORROY
de schistes plus ou moins charbonneux à débris végétaux hachés et
flottés ;
de schistes fins, sapropéliques, parsemés d’Æsthéries.
Les schistes fissiles et les schistes à Esthéries constituent la
majeure partie de l'étage. En outre, il est curieux de constater
que le sondage du Sanguinet a traversé, de 495 à 1132 m., la
zone à Mironeura ovala qui représente l'étage des FLamBanrs
SUPÉRIEURS DE SARREBRÜCK ; d'autre part, de 1132 à 1 700 m.., la
flore, assez pauvre cependant, a accusé le même âge que les
FLAMBANTS INFÉRIEURS DE SARREBRUCK. C'est donc la partie supé-
rieure du Wetsphalien que ce sondage a coupée.
Des bureaux de la Compagnie, nous nous dirigeons vers le
Nord de la gare de Molières. M. Thiéry fait remarquer la belle
coupe du Trias : les grès bigarrés d'une faible épaisseur surmon- .
tés des calcaires magnésiens du Muschelkalk ; puis, les marnes
irisées qui atteignent une épaisseur de plus de deux cents mètres.
Nous arrivons ensuite au gisement de Rhétien et d Hettangien
de Gammal, si bien étudié et décrit par MM. de Brun et Vedel.
La coupe dt gisement est la suivante ! :
1° à la base : le Rhétien, bien représenté par des lumachelles (zone
à Avicula contorta) avec alternances de marnes reposant sur le Trias;
90 l'Hettangien inférieur (zone à Psiloceras planorbis) composé de
marnes et calcaires très délitables et très riches en fossiles;
3° l'Hettangien supérieur dolomilique, avec de rares fossiles indéter-
minables .
La zone à Avicula contorta, à part l’Avicula elle-même enchäs-
sée dans les lumachelles, fournit très peu d'échantillons. Il n’en
est pas de même de l’Hettangien inférieur où nous faisons une
abondante moisson. La faune est la suivante :
HETTANGIEN.
Céphalopodes.
Psiloceras circacostalum (Aegoceras) Psiloceras Rahana WoEnnERr.
WVoEHNER. Schlotheimia ventricosa Baener as)
— Johnstoni SowEerBy. WOoEHNER.
— planorbis Sowersy.
Gasléropodes.
Alaria aff. dubia? (Pterocera) Ter- Promathildia (Teretrina) aff. Hum-
QUEM. berli(Turrilella) Marin.
1. Coupe du gisement et liste paléontologique sont extraites du beau travail
de‘ MM. de Brun et Vedel.
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Le. fossés dt nn ie ef ins à ve à nn
Lu dE mé ait
se cons te dim à dnebets di En bien dé
|
|
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_ Pseudomelania sp.
— Clouglhtonia Rorer.
— (Microschiza) clathra-
ta (Lillorina) DEs-
* HAYES,
Bourqguetia . Deshayesea TERQUEM
(Turritella).
Caelostylina sp.
Tretopira angulata?(Ampullaria DEs-
HAYES).
Phasianella ? aff.
PIETTE.
Chartronia aff. digoniata
MANN.
Turbo ? sp.
Eucyclus sp.
Calliostoma aff. sinistrorsum Des-
HAYES.
Calliostroma? aff. Deshayesi TEer-
QUE (Trochus).
Pleurotomaria (Cryptoenia) rotellae-
formis Dux-
KER.
cerithiformis
Coss-
MOLIÈRES, GAMMAL, SAINT-AMBROIX #77
Pleurolomaria (Cryploenia) cœpa
DESLONG-
CHAMPS.
aff. planula
Terouem et
Prerre.
— aff. Melzertensis Ter-
QUEM et PIrETTE.
Promathildia (Teretrina) aff. semele
(Cerilhium) D'OrBiexy.
Trelospira carinala (Ampullaria)
TEerQuen.
Solarium ?
Ptychomphalus af]. Jamoignacus
Terqueu et Pierre.
Pleurotomaria aff. basilica Caavuis
et DEewaLour.
— aff. cognala Caapuis
et DEvaLour.
— aff. anglica (Tro-
chus) Sowergy.
Pélécypodes.
Liostrea Hisingeri (Ostrea) Nizsoxn
— Gammalensis De Brux et
VEDEL.
Liostrea anomala (Osfrea) TERQUEN.
— Chillyensis ? (Ostrea) TEr-
QUEM et PIETTE.
— irregularis (Ostrea) Muxs-
TER.
Liogryphæa Dumortieri Jory.
— primordialis ne Brun et
VEDEL.
Alectryonia aff. Rhodani (Ostrea) Du
MORTIER.
— Tinierei
VIER.
Exogyra ? sp.
Dimyopsis Emmerichi Von Bisrram.
Harpaæ spinosus (Plicatula) Sower-
BY.
(Ostrea) RexE-
- Plicatula Hetlangiensis TERQUEN.
— Oceani ? D'ORBIGNY.
Lima Vendænensis CossManx.
— (Limalula) pectinoides !Plagio-
ston a) SOWERBY.
Eryx ? D'OrBiGNy.
Plagiostoma Valoniense (Lima) Dr-
FRANCE.
— af]. trocheala Ter-
QUEM.
Plagiostoma compressum (Lima)
TEerRQUEN.
— af]. Fischeri (Lima)
TERQUEM.,
Ctenostreon tuberculatum (Lima)
TERQUEM.
Chlamys Thiollierei(Pecten) Marrix.
— dispar (Pecten) TERQUEM.
— Valoniensis (Pecten) DeE-
FRANCE.
— Cossmanni pe Bron et VEe-
DEL.
— (Syncyclonema\ Hehli(Pec-
ten) D'OrBIGNY. ‘ x
— (Liropecten), Pollux (Pec-
ten) D'OrBIGNY.
— Dumorrier (Peclen).
Crervilleiacrumenilla(Pinna) Dumor-
TIER.
Perna infraliasica ? Quexsrenr.
Pinna semistriala TERQUEM.
— _ fissa GoLpruss.
Modiola lusilanica Bora.
— Sloppantt (Mylilus) Duuor-
TIER.
— Dalmasi (Mytilus) Drwuor-
TIER.
478 s
Modiola Simoni (Myltilus) TerQuEw.
— nitidula (Mytilus) Dunker.
— producta(Mytilus) TeRQUuEM.
— Hoffmanni Nizson.
— rustica (Mytilus) TERQUEM.
— liasina (Mytilus) TERQUEM.
— hillana SowerBy.
— Mingaudi ve Brun et VEDEL.
— Romani pe Brun et Venez.
— Jolyi ne Brun et Veper.
Arca |Beushausenia) sp. ?
Parallelodon elongatum (Cucullæa)
SOWERBY.
Cardinia similis Acassiz.
== aff. Desoudini TERQUEM.
— acuminata MARTIN.
_ trapezium ? Marrix.
— sp. in DumorTiER.
Astarte Repelini De Brun et VepeL.
— consobrina Cnapuis et De-
WALQUE. :
— Heberti? Terqueuet Prerre.
— Chartoni Cossmann.
Opis sp.
Cardium (Nemocardium) Choffati
Box.
Isocardia sp. in Dumorrtier.
Isocyprina aff. Seebachi Box.
Isocyprina aff. percrassa Born.
— porrecta (Cypricardia)
DuMorTIER.
Plesiocyprina? caryota (Cypricardia)
Dumorrier.
_ Breoni (Cypricardia)
MARTIN.
Trapezium ? sp.
Lucina ? circularis ? Sroppanr.
— ? arenacea TERQUEM.
Corbyla? Terquemi Dumorrrer.
Ceromya sp.
G. CORROY
Arcomya Sp.
Goniomya Gammalensis Dumorrier.
Pleuromya striatula AGassrz.
Me Galalhea Acassrz.
— Sp.
Pholadomya glabra Acassrz.
— . Woodwardi OPrPer.
— avellana Dumortier.
Flicatula Deslongchampsi TEerouEm
et Pierre.
Terquemia
Muxsrer. j
Lima (Limatula) Heltangiensis Ter-
QUEM.
dupla (Plagiosto-
À ma QUENSTEDT.
Plagiosloma æquilaterale (Lima)
TErRQUEM el PrerTEe.
Chlamys Euthymei (Pecten) Dumor-
TIER.
— aff. Falgeri (Pecten) Mé-
RIAN.
Amussium (Pseudoamussium) securis
(Pecten) DumorTier.
Entolium Jamoignense TERQuEM et
PrETTE.
Modiola Gammalensis DE Brun et
VEDEL.
Parallelodon Heltangiense (Cucul-
læa) TERQUEM.
Cardiniàa aff. Collenoti Mann.
— Eveni TERQUEM.
Tancredina ovata (Hettangia) TEr-
QUEM.
Saxicava ? Breoni MARTIN.
Lyonsia ? socialis Dumorrier.
Pleuromya aff. Alduini (Donacites)
BRONGNIART.
Pholadomya af. foliacea Acassrz.
multicostala ? (Ostrea)
Brachiopodes.
Rhynchonella plicatissima Quex-
STEDT.
Zeilleria perforata Prerre.
Terebratula sp.
Annélides.
Serpula quinquesulcata Muxsrer. Galeolaria solilaria TERQuEMm et
— trigona CAPELLINI. PreTrTE.
À Crinoides.
Isocrinus angulatus
— 92
(Pentacrinus) OPPEt.
4
MOLIÈRES, GAMNAL, SAINT-AMBROIX 479
EÉchinides.
Miocidaris LorioliLauerrretTurérv. Diademopsis microtuberculata Cor-
Diademopsis micropora (Diadema) TEAU.
AGASSIZ. — Ucelensis LAMBERT.
— æquiluberculala Lau- Palæopedina minima (Diadema)
BERT. AGASsIZ,
— JaubertiCorreau.
— serialis (Diadema)
AGASSsIz.
Cæœlentérés.
Montlivaultia sinemuriensis b'OrgBtr- Thecosmila Martini pe FROMENTEL
GNY. in MARTIN.
— Haimei Cnaruis et Dr- — major DE FERRY IN
WALQUE. DumorTiER,
— Dewalquei ? ne Fro- Asfrocænia sinemuriensis pr FRo-
MENTEL. MENTEL.
_ ? sp. in DUMORTIER.
Végétaux,
Fucoides stricltus BRONGNIART.
RHÉTIEN.
Poissons.
Acrodus minimus AGASSIz. Semionotus sp.
Sargodon tomicus PLIENINGER. Lepidotus sp.
Saurichtys acuminalus AGAss1z.
Gasléropodes.
Pseudomelania ? sp. \ Pleurotomia sp.
Pélécypodes.
«Cardinia ? Liostrea aff. irreqularis MuxsTEr in
Tæniodon præcursor SCHLOENBACH. GoLpruss.
Anatina præcursor QUENSTEDT. Anomia pellucida TerôvEM.
Nucula sp. in Dumorrier. Alectronya Haidingeriana (Ostrea)
Modiola aff. minuta Gorpruss. EmmERIcH.
Avicula contorta Portocx. Chlamys Valoniensis DEFRANCE.
Chlamys sp. Modiola Ho/ffmanni Nirsox.
Lima sp. Isocyprina elongata(Axinus) Moore.
Dimyopsis Emmerichi Vox Bisrram.
Crinoïdes,
Isocrinus psilonoti ? Quexsrenr. Ophioderma Gaveyi Wnicur.
Échinides
Miocidaris sp.
Végétaux.
Fucoides circinatus ? BRONGNIART. Tiges indéterminables.
Equisetum Pellati? ne Saporra. s
po pee
#80 G. CORROY
Après une longue halte à ce gisement si intéressant, nous.
suivons la voie ferrée qui nous conduit à Saint-Ambroix. Nous cou-.
pons le flanc sud de l’anticlinal de Molières et nous observons
une masse énorme de Trias surmontée par les ruines du château
de Montalet. C’est ensuite l’Hettangien (Zone à Psiloceras pla-
norbis et dolomie); le Sinémurien, à l’état de calcaires eom-
pacts, durs, gris clair à l'extérieur, bleu foncé à la cassure;
enfin, les nombreux lacets de la voie ferrée nous montrent les
plissements des calcaires charmouthiens qui sont redressés par-
fois Jusque près de la verticale. |
Saint-Ambroix apparaît, coquette cité pittoresque, bâtie en
partie sur la faille des Cévennes. Au centre de la ville en effet,
nous voyons le Charmouthien, dans lequel le ruisseau de Gravei-
rolle a creusé son lit minuscule, surmonté par une butte énorme :
le Rocher Dugas. Il est constitué par l'Hauterivien et le Barré-
mien à l'état de mylonites. Un sentier tortueux nous mène sur
la plateforme du roc qui supporte la vieille tour de l'horloge et M
la chapelle de Notre-Dame de Dugas. On jouit, de ce belvédère
SSE.
Chemn
| Ruisseau
FiG. 8. — Coupe pes ESPRADEAUX, PRÈS SAINT-AMBROIX, D'APRÈS M. THiÉéRy.
U, Urgonien ; H, Hauterivien ; Bt, Bathonien ; Bj, Bajocien ; T, Toarcien ;
Ch, Charmouthien ; SS, Surface de charriage. — 1/10 000.
naturel, d'une vue splendide sur les environs; à l'Est notamment,
le Chattien entamé par la Cèze se dresse sur une hauteur de près
de 50 m. Nous descendons à Saint-Ambroix pour déjeurer
rapidement et consacrer notre après-midi à l’étude des surfaces
de charriage de la région Sud de la ville.
Quittant Saint-Ambroix par la route d’Alais, et prenant le che=
min qui conduit au Petit Barnassac, le premier accident se pré =
sente à nous : c'est la « Faille de la Nougarède ». Les calcaires au
entroques du Bajocien surplombent les marnes charmouthiennes
à Tisoa siphonalis, très attaquées par l’érosion. Cette surface dé
charriage, remarquée la veille à Saint-Martin-de-Valgalgues,
Es fo
Ë
h
|
+
|
A
Lo
MOLIÈRES, GAMMAL, SAINT-AMBROIX 481
passe par Saint-Jean-de-Valériscle, la Nougarède, et atteint
Saint-A mbroix où elle rejoint la faille des Cévennes. Ce deuxième
accident est des plus visibles sur la route même d’Alais, au lieu
dit: « Les Espradeaux ». La tranchée de la route montre, à l'Est,
les calcaires hauteriviens à Toxaster amplus et Exogyra Cou-
loni, couronnés par le Barrémien, reposant sur les marnes char-
mouthiennes à Tisoa Siphonalis et Platypleuroceras spinatum. A
l'Ouest, de l’autre côté de la route, ces marnes sont recouvertes
par l’Aalénien (calcaires à Cancellophycus scoparius) auquel sue-
cède le Bajocien (calcaires à entroques avec Sfephenoceras Blag-
deni). C'est une des plus belles coupes que l’on puisse souhaiter.
Revenant à Saint-Ambroix, les congressistes remarquent, à
l’est de la Gare, la masse imposante de. Barrémien mylonitique
dominée par la Tour Gisquet, à laquelle fait suite le rocher
Dugas. De là, ils vont examiner une fois encoreles conglomérats
du Chattien au SE de la ville. On ne voit pas en cet endroit
une coupe montrant la superposition du Chattien sur le Barré-
mien mylonitique; jusqu'ici, le sondage de Véberon seul, campé
à 2 km. 800 de Saint-Ambroix, a recoupé une zone de mélange
mécanique entre le Chattien et l'Hauterivien.
LA GRAND'COMEE.
Excursion du 14 septembre
PAR G. Corroy.
Après leur arrivée à la station de Malbosc, les Membres de
la Société se dirigent vers la Grand’Combe en suivant la voie
ferrée. Ils traversent la dolomie hettangienne, les marnes peu
épaisses de la zone à Psiloceras planorbis : puis ils pénètrent
dans le Trias, dans lequel le puits de Malbosc fut foncé en
1865. Abandonnés en 1868, les travaux furent repris en 1883 :
sous une épaisseur de 250 m. de Trias, on atteignit le Houiller ;
13 couches de houille d’une puissance totale de 144 m. 37 furent
reconnues.
Le Trias, affecté en ce point de deux failles importantes,
forme le flanc sud d'un anticlinal très prononcé ; l’anticlinal du
Mazel. Abandonnant la voie ferrée pour descendre sur les bords
du Gardon, nous sommes en présence d’un gisement fossilifère
fort curieux ; c'est une simple dalle calcaire mise à nu par
l'érosion et servant de plate-forme aux pêcheurs. Cette dalle
de Muschelkalk est pétrie de fossiles, mais ceux-ci sont très
difficiles à extraire. Nous reconnaissons cependant : Myophoria
Goldfussi, Encrinus liluformis, etc. g
Regagnant la voie ferrée, nous traversons le flanc nord de
l’anticlinal du Mazel. Le Puits des Oules, ouvert non loin de là.
a rencontré le Houiller à 15 mètres de profondeur. Ensuite, un
tunnel du chemin de fer entame l’Hettangien inférieur, très
fossilifère à l'entrée comme à la sortie du tunnel. Nous y trou-
vons une faune identique à celle de Gammal. Parmi les pièces
intéressantes recueillies, il y a lieu de signaler un échantillon de
Diademopsis serialis, garni de nombreux piquants et pourvu de
son appareil masticatoire.
De là, la Société traverse le Gardon, pour voir sur la rive
droite les failles affectant le Trias ; puis elle gagne la Grand’
Combe où le déjeuner est offert gracieusement par la Compagnie
des Mines.
L'excursion de l'après-midi a pour but l'étude du Bassin.
houiller de la Grand'Combe.
Dans ce bassin, un système autochtone, le faisceau dit de la
DEUST PREND FUIT PACS FI TENT
LA GRAND'COMRE 483
Grand Combe, repose sur le massif cristallin des Cévennes. Ce
faisceau comprend : à la base, une brèche de base, le faisceau
de Ricard, Feljas, Pradel, le stérile de Ricard, les faisceaux
Grand'Baume, Champcelauson et Salce. Tout ce système a la
flore du Stéphanien moven (Cordaites lingqulatus associé à
Pecopteris arborescens) : c'est ce qu'il y a de plus jeune dans
tout le bassin. Sur cette région autochtone, repose par charriage
le faisceau Sainte-Barbe qui a la flore du Stéphanien inférieur.
Ce charriage de terrains plus anciens sur des terrains plus
récents a été le point de départ des belles études de Marcel
Bertrand sur le Bassin howller du Gard.
EC _ Sondage
D —. de Ricard
{flore de Rive-de-Gier!
de Feljas-Aicar<
a em mm
EE Lt
7"
PS eue en eur em
mm m——————
« Fzisceau de Ricard ET
Lflore de S'Etenne)
FiG. 9. — Coupe pe RicarDn AU PRADEL PAR LE RAvix Sans Now.
(d’après MM. TermiEr eb FRiEnEL).
CC. Surface de charriage. — Echelle : 1/25 000.
Les congressistes, sous la conduite de M. .Fèvre, Adminis-
trateur délégué et de M. Bonnevay, Directeur de la Compagnie,
ont vu la surface de charriage dite « Accident du Col de Malper-
thus », à l'entrée du ravin du Ruisseau Sans Nom. Le fais-
ceau Sainte-Barbe (Stéphanien inférieur) est au contact du
faisceau Grand'Baume en superposition anormale. La poussée
du paquet charrié a amené ainsi des plissements et des rebrous-
sements de couches parfaitement visibles en surface, dans le
Houiller autochtone (Stéphanien moyen). La carrière de Ricard,
où l’on exploite le charbon à ciel ouvert, est très explicite à
cet égard.
DS
Faisceau de S -Barbe -
48%
Brouzer. LA SERRE Du BouoQuEr.
SEYNES. KLIPPE DE LA LIQUIERE.
Excursion du 15 septembre
PAR G. Corroy.
Par le chemin de fer, les excursionnistes se rendent à Brouzet-
les-Alais. Le village est construit sur le Barrémien supérieur,
non loin des célèbres carrières des Angustines, plusieurs fois
décrites. Ce Barrémien, affectant le faciès urgonien, forme une
masse uniforme de calcaires crayeux avec bancs FU durs
: d’oolithe très exploitée.
Nous gravissons les pentes raides de la Serre du Bone
dans le ravin d’un torrent desséché qui a attaqué profondément
l’Urgonien. En cours de chemin, M. Kilian nous fait remarquer
l'existence des curieux organismes Zonatella urgoniana
DEHORNE, dont il a signalé la présence dans l’Urgonien supé-
rieur à Précrmrmidse l'Isère.
Il est près de onze heures quand nous arrivons sur la crête
de l’hémicycle, près du « Castellas » en ruine. M. Termier
résume alors toutes nos connaissances sur la région. La vue est
splendide, un peu voilée cependant par les brumes quant aux
lointains. Vers l'Est, nous surplombons, en un abrupt de
300 m. environ, les parties basses représentant l'immense
pays des Garrigues, dont le sol infrà-crétacé ne laisse pousser
que de maigres taillis. Au delà, c'est la vallée du Rhône: puis
le Massif du Ventoux que l’on distingue faiblement à l’hori-
zon. Au SE, la vallée du Gardon se perd dans les oliviers
et les müriers. Au Sud et au SW, la série d'accidents, anti-
clinaux et synclinaux Est-Ouest oran l’anticlinal rompu
de Saint-Just) qui semblent prolonger les plis et écailles du
Ventoux-Luc-Diois-Baronnies. À l’W et au NW, le pays étudié
depuis cinq jours : tout au loin, les micaschistes cévenols
boisés de châtaigniers et de pins, dominant les crêtes du.
Houiller et du Trias; puis, ce sont les vagues successives
de Jurassique et de Crétacé à l'assaut du Massif (hauteurs de
Valz, Saint-Germain, Saint-Martin, Rousson) ; enfin la plaine
tertiaire s'étendant jusqu'à nous et supportant les klippes
incultes, qui ressortent admirablement sur Ie tapis des müriers,
des cfiene et des figuiers.
LAS QE
PA PI BR PENSE et NE OPEN RUN
MONT UPS Ne ENT
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SL TO EE NE OS
73
|
4
:
4
#
4
oc
BROUZET,. SEYNES 48
,
Nous descendons maintenant vers le pays des Garrigues. Le
Barrémien inférieur sous forme de calcaires marneux nie
succède à l'Urgonien. On ramasse: Toraster seynensis, Saynella
Fabrei sp., Holcodiscus Caillaudianus sp. ‘
A travers les landes, nous arrivons au petit village de Seynes
pour déjeuner.
L'après-midi, de nombreux paléontologistes vont au gisement
fossilifère à des du Mas de la Valus. M. Thiéry, qui a
étudié tout particulièrement cette région, y a recueilli :
Cidaris Barroisi CorrEau. Seynes (Mas de la Valus).
Cidaris rysacantha À. Gras. Navacelles.
_Pseudocidaris clunifera AGassiz. (Cidaris) Seynes.
Pseudocidaris prestensis Correau (Hemicidaris). Allègre entre Arlende et
Cal.
Prodiadema pseudo-hemicidaris À. Gras (Cidaris).
Pseudodiadema gemmeum ve LorioL. Seynes.
Telragramma autissiodorense Correau (Diadema). Navacelles.
Tetragramma Raulini Correau (Diadema). Seynes.
Hemidiadema Guebhardi LamBerr. id.
Hyposalenia punctala DEsonr (Peltastes). Seynes,
Orthopsis Repellini À. Gras (Diadema). id,
Psammechinus Theveneti À. Gras (Echinus). id,
Codiopsis Lorini Cotrrau. id.
. Goniopygus peltatus AGassiz (Salenia). Allègre.
Goniopygus delphinensis À. Gras. . Seynes.
Pygaster truncatus AGassrz. Seynes et Allègre.
Holectypus macropygus Acassiz (Discoides). id, id,
_ Pygopyrina incisa AGassiz (Nucleopygqus). Allègre.
Pseudopyrina pygæa AcGassrz ((Galeriles). id.
Pseudopyrina cylindrica À. Gras (Pyrina). Seynes,
Discoides decoratus Desor. id.
Pyyaulus Desmoulinsi AGassiz. Seynes el Allègre.
Pygaulus numidicus Coquaxr.. Seynes,
Pygorhynchus cylindricus Desor (Pygaulus). ide
Cliopygus Roberti À. Gras (Nucleoliles). Seynes ct Allègre.
Clilopygus Termieri (nov. sp.) Seynes.
Clypeopygus subquadratus AGassiz (Nucleoliles),. id.
Phyllobrissus neocomiensis AGassiz (Catopyus). Seynes et Allègre.
Astrolampas Romani LamBerr. Seynes.
Asterobrissus Fourtaui LamBErr. id.
Toæaster amplus Desor. Seynes et Allègre.
Toxaster gibbus AGassrz. id. id.
Toxasler seynensis LAMBERT. id. id.
Deteraster oblonqus BronGniart (Spatangus\, Allègre.
Holaster prestensis Desor (Cardiaster). Seynes et Allègre.
Palhemiaster Peroni LamBEerr. Seynes.
Outre cette richesse en Echinides, la faune comprend :
22890
486 G. CORROY
Brachiopodes.
Zeilleria lamarindus Sowerey. sp.
Rhynchonelle lala D’OnBieny sp.
Terebratula pseudojurensis LEYMERrE.
Terebratula acula Quensrepr.
Pélécypodes.
Sphæra corrugata SOWERBY.
Neilhea alava ROEMER sp.
Exogyra Couloni DEFRANCE sp.
Alectryonia diluviana LiNNÉé, var. rectangularis Roeuer.
Céphalopodes.
Nautilus plicatus Frrrox (= N. Requienianus D'OrBIGNY).
Phylloceras infundibulum D'OrB1GNy sp.
Desmoceras difficile D'OrBIGNY sp.
Desmoceras Raspaili Kirran (= D. cassida D'OrBiGNy sp. non RasPpair).
Desmocaras Falloti Kicrax (— D. Charrierianum Karaxarcn non
D'ORBIGNY, pro parte).
Aslieria elegqans VON KARSTEN sp.
Spilidiscus Seunest KiLrAN sp.
Spitidiscus Hugii Oosrer sp.
Spilidiscus Brouzelensis Kicran (— folcodiscus Seunesi Karakaron,
non Kirran).
Spilidiscus rarecostalus KARAKARGH.
Cette faune d'Ammonites ! est nettement celle du Barrémien
inférieur des Basses-Alpes (Comps, Escragnolles, ete.) caracté-
ristique du faciès glauconieux de ces régions. C'est également
la faune de Meysse (Ardèche).
Pendant que les paléontologistes font une ample provision
de fossiles, les géologues vont étudier la Klippe de la Liquière.
Celle-ci, située à l’ouest du hameau de ce nom, longue de
1500 m., est coupée par une profonde tranchée de chemin de
fer abandonnée. La mylonite urgonienne repose sur les argiles
bariolées du Rupélien ; mais elle est séparée de son substra-
tum par une zone de mélange mécanique, allant jusqu’à une
épaisseur de deux mètres, où des débris de calcaire urgonien,
de toute forme et quelques-uns de grande dimension, sont enro-
bés dans l'argile sableuse rupélienne, de couleur jaunâtre ou
‘rougeâtre. On ne peut douter ici, ni de la réalité d’un écra-
sement mécanique de l'Urgonien, ni de la superposition de ce
terrain au Tertiaire. La démonstration est complétée par la
1. Les déterminations ont été faites par M. W. Kilian que nous remercions
très respectueusement de son amabilité.
+
1
BROUZET. SEYNES 487
découverte de plusieurs débris fortement striés, dans la zone
de mélange. Les auteurs de cette découverte sont : MM. Nisse,
Raguin et Roget.
Je place ici une question intéressant la feuille « Alais »,
posée par M. Jacob à la séance du 18 septembre à Propiac et
qui ne figure pas dans le C.R.S. n° 14.
M. Ch. Jacob demande à M. Thiéry pour quelles raisons
il a souligné d’un contact anormal continu le bord oriental du
Causse Méjean vers la limite occidentale de la Feuille d’Alais.
Si la série stratigraphique des Causses offre des suppressions
locales, celles-ci ont-elles bien la même signification que les
failles plates de la région d'Alais? Le Méjean n'est qu'un
fragment d’un vaste ensemble, très homogène, où jusqu'ici ne
sont connues que des failles verticales ; dans l'Ouest notam-
ment, vers les Causses de Séverac et de Rodez, on peut étudier
de fort beaux « fossés » tectoniques, orientés Est-Ouest et
encadrés de failles en gradins. La région des Causses comporte-
t-elle une marge orientale qui aurait subi le contre-coup des
mouvements d'Alais ? Il paraît, en tout cas, bien difficile de
décoller tout l’ensemble des Causses.
M. Thiéry répond quil n’a pas prolongé ses observations
jusqu'à la région de Séverac et qu'il n’a jamais prétendu décol-
ler de leur substratum tout l'ensemble des Causses. Mais il a,
pour le bord oriental du Causse Méjean, des observations pré-
cises qui prouvent que les déplacements tangentiels du Secon-
daire d'Alais se sont étendus jusque-là, probablement avec une
amplitude graduellement diminuée et finissant un peu plus
loin à zéro. 2
SRE
488
OBSERVATIONS SUR LA NOTE DE M. ARNoOLD HEIM.
INTITULÉE
« LA PRÉTENDUE NAPPE DE RECOUVREMENT DU BASSIN
D'ALAIS (CARD) ET L'ORIGINE DES BRÈCHES URGONIENNES
DITES MYLONITIQUES. »
par Geôrges Friedel.
La constatation de l'existence de mouvements tangentiels de
grande amplitude le long de la bordure Sud-Est du Plateau
Central est le principal objet de la réunion de la Société Géo-
logique à Alais. Reconnus depuis longtemps dans le Houiller
(Marcel Bertrand), où leur allure a pu être précisée récemment
grâce aux travaux paléophytologiques de M. Paul Bertrand,
ces mouvements se retrouvent partout dans la bordure secon-
daire et tertiaire. Ils s'imposent invinciblement à qui dispose
du temps nécessaire pour suivre cette longue bande sur la
feuille d’Alais et bien au delà, comme la seule interprétation
possible des singularités qu'elle présente. Toutefois il est assez
peu de points, considérés isolément, où les faits soient de M
nature à imposer une conviction à ce sujet. À ne voir que
quelques détails, comme on y est réduit dans une brève réunion,
un esprit prévenu contre l’idée de tels glissements trouvera
presque partout, j'imagine, le moyen d'échapper à la conclu- E
sion qui nous paraît nécessaire. C’est pourquoi il me semble
ütile d’insister sur une zone, celle des clippes' urgoniennes M
d'Alais, où les faits sont spécialement évidents. S'il est vrai M
que les masses infrà-crétacées éparses dans le Tertiaire de la M
plaine d’Alais reposent sur ce Tertiaire et ne sont qüe des …
débris d'une nappe autrefois continue, tout le reste s'ensuit.
On pourra contester des détails; le style d’ensemble des
morts-terrains sera fixé, comme l’est déjà celui du Houuiller,
et en parfaite harmonie avec ce dernier.
Quelques mots au sujet des clippes d’Alais sont d’ autant plus Ë
nécessaires que M. Arnold Heim vient de nier la superposi=
tion de ces lambeaux d'Urgonien au Tertiaire ?. Cet auteur, qu
1. Je préfère franciser le mot, et écrire clippes au lieu de klippes. S
2. A. Herm. La prétendue nappe de recouvrement du Bassin d’Alais (Gard) et.
l'origine des brèches urgoniennes dites mylonitiques. Eclogae geol. Helv. XVI,
n°5, 1923: 3
= 3 —
aie te RÉ Se dé de
1) '
l,
Um mL D és dd
sit sde à
RE
. OBSERVATIONS 489
ne parait avoir vu qu'un très petit nombre de points, croit bien
à tort que la superposition n'a été observée par M. Termier
et par moi qu'en un seul endroit, dans la tranchée abandonnée
qui traverse la clippe de La Liquière. De cet affieurement,
dont nous avions donné (C.R. 168, p. 1034) une coupe inter-
prétative, 1l donne une coupe à son tour, interprétative aussi,
bien quelle ne porte que sur ce qui est visible.
Cette coupe, comme la nôtre, reproduit le fait essentiel ; au
milieu même du dessin, M. Heim figure les marnes rouges
oligocènes senfonçant, sans aucun changement de leur pen-
dage général Nord-Ouest, sous le calcaire urgonien brisé. En
revanche, au-dessus de ce point, la coupe montre une sorte
de talus qui paraît vouloir figurer une faille ou une falaise
urgonienne, le long de laquelle des « conglomérats à galets
urgoniens non laminés », qui seraient des sédiments oligo-
cènes, viendraient buter contre « l'Urgonien bréchiforme ».
En fait, cette discontinuité n'existe pas. Il n’y a aucune diffé-
rence essentielle entre ce que M. Heim appelle, à droite de
la prétendue faille ou falaise, « conglomérats à galets d'Urgo-
nien » et ce qu'il qualifie à gauche d’ « Urgonien bréchiforme ».
Le tout n'est, de toute évidence, qu'un produit de brovage,
extrêmement différent des véritables conglomérats tertiaires
à galets d'Infràa-crétacé roulés, comme ceux de Saint-Ambroix.
C'est une zone de mélange mécanique où se montrent, selon
les points, l'Urgonien ou les marnes oligocènes plus ou moins
purs, plus ou moins intimement mêlés. Je pense que l'exa-
men de cette zone sur place ne saurait laisser aucun doute
à ce sujet. Mais je n'y insiste pas, car cela est secondaire.
L'essentiel est que M. Heim lui-même est obligé de figurer le
Tertiaire, avec son pendage régulier, passant sous l'Urgonien.
M. Heim, cependant, se refuse à admettre le fait tel qu'il
est. Il s'explique peut-être, dit-1l, « par une poche ou une
« caverne remplie d’argiles telles qu'on en connaît à maints
endroits dans le calcaire urgonien. En effet, on ne voit actuel-
« lement ni une surface de glissement, ni des indices d’écrase-
« ment, ni les marnes oligocènes du côté NW dessinées sous
« l’Urgonien par MM. Termier et Friedel. » Il est exact qu’à la
Liquière le retour des marnes oligocènes sur le bord nord-ouest
de la coupe n'est pas visible. Il ne figure sur notre coupe qu'à titre
d'interprétation. Par contre, la seule constatation de la superpo-
sition de l’'Urgonien aux marnes oligocènes suffit pour qu'il existe
nécessairement, entre ces deux formations, une surface d’ac-
cident ; 1l n'importe donc pas que M. Heim ait su ou non y voir
_
#
2490 GEORGES FRIEDEL
des indices d'écrasement, qui en tout état de cause ne sauraient
manquer et qui d'ailleurs y sont très évidents.
Je ne sais pourquoi M. Heim a imaginé que la coupe de la
Liquière était le seul point où l’on constate des faits semblables,
La Société en a vu une autre, du même genre, dans la grande
clippe de l’Avène, au point où elle est traversée par la tran-
chée du chemin de fer de l’Ardoise. Si, au Pont de l’Avène,
M. Heim n’a pu voir sous l’Urgonien les marnes tertiaires, mais
du Barrémien qui lui a paru « normal et nullement laminé »,
il n'aurait eu qu'à suivre vers le Sud la même clippe pour
trouver, dans la tranchée en question, les marnes oligocènes
passant, comme à la Liquière, sous ce Barrémien. Là aussi,
il est vrai, la preuve n'est pas absolument complète, car le
bord nord-ouest du lambeau d’Infrà-crétacé charrié n'est pas
visible et l’on pourrait imaginer à la rigueur un enracimement
de lInfrà-crétacé de ce côté.
Par contre, il est une des clippes, de grandes dimensions,
pour laquelle aucune interprétation de ce genre n’est possible :
cest celle de Saint-Privat-des-Vieux. Là, l’'Urgonien forme le
couronnement à peu près horizontal d'une haute butte tertiaire
isolée, dont on peut faire le tour entier sans quitter l'Oligo-
cène. Si M. Heim avait remarqué ce point, fût-ce sur la carte,
il n'aurait assurément pas imaginé sa « poche ou caverne
remplie d'argiles » et n'aurait pu se soustraire à l'évidence.
Dans ces conditions, on peut passer rapidement sur les autres
arguments de notre contradicteur. L'Urgonien, dit-il, est
« partiellement brisé », mais ce n’est pas une « mylonite ». Il
nest pas comparable aux « mylonites classiques des Alpes.
Suisses. ». En fait, l'Urgonien des clippes d’Alais est brisé,
souvent réduit en bouillie, très souvent avec « lamination »
quoi qu'en dise M. Heim. Peu importe qu'on l’appelle ou non
mylonite. [intéressant est qu'il est broyé, plus ou moins
suivant les points, et qu'on le trouve à tous les états depuis
celui de calcaire presque intact jusqu'à celui d’une pâte fine,
laminée, que partout ailleurs que dans les Alpes Suisses on
appellerait mylonite. Aux endroits où le calcaire, quoique
cassé, est manifestement continu, M. Heim l’appelle urgonien ;
là où 1l passe à la brèche de friction et à la mylonite, M. Heim
en fait une brèche sédimentaire et le confond avec le conglo-
mérat de Saint-Ambroix. On peut en conclure simplement que
M. Heim n'a pas vu les nombreux points où les zones broyées
s'enchevètrent avec les zones plus intactes, alternent avec elles,
y passent sans limite et s’en montrent parfaitement insépa-
AR ARR
OBSERVATIONS 491
- rables, en sorte que l’on ne peut douter qu'il s'agisse de brèches
mécaniques. D'ailleurs la preuve péremptoire que ces brèches
- sont de nature mécanique, mylonitique, c’est que, partout où
… une coupe permet de voir, ces brèches s'intercalent entre les
- marnes tertiaires et l'Urgonien superposé, lequel en général
ne se montre à peu près intact qu'à une certaine distance, très
… variable, du contact. Ce n'est pas vers le haut, comme l’exi-
- gerait l'idée de M. Heim, mais vers le bas que l'Urgonien passe
de plus en plus à la mylonite.
- Un autre argument de M. Heim est bien surprenant : remar-
- quant avec raison que l'Urgonien bréchiforme existe aussi à
Saint-Ambroix, le long du bord nord-ouest du bassin tertiaire,
il ajoute : « où personne n'a jamais songé à y voir des re
- charriées. » Il est au contraire tout à En certain que l'Urgo-
- nien de Rousson et de Saint-Ambroix est charrié et fait partie
- d'une des multiples écailles de terrains secondaires qui affleurent
- entre l'Oligocène et le Houiller. Loin de n’avoir été émise par
. personne, l'idée a été énoncée par M. Termier, par M. Thiéry qui
- en a donné de nombreuses preuves, et moi-même. L'Urgonien
- de Saint-Ambroix, encore qu'il appartienne à une autre écaille,
- est broyé pour la même raison qu'est broyé celui des clippes
d'Alais.
+ En résumé, je ne vois pas qu'aucun des arguments de M. Heim
porte la moindre atteinte au fait évident qu'il nie. La superpo-
. sition des clippes infrà-crétacées d'Alais au Tertiaire est cer-
taine, et c'est à tort que M. Heim revient à l’ancienne confusion,
que nous avions cru abobr, entre les brèches de friction qui
» accompagnent cette superposition anomale et les conglomérats
- sédimentaires de Saint-Ambroix.
Il reste à dire quelques mots de Saint-Ambroix, où M. Heim
croit trouver une confirmation de ses idées sur les clippes. Là,
Fabre a inclus dans le Tertiaire (m,, teinte Jaune-de la carte) le
+ rocher de la Vierge et celui de la Tour Gisquet qui sont de
l'Urgonien bréchiforme, mylonitique. Par suite d'une erreur de
- lecture de la carte, M. Heim confond cette bande d’Urgonien
avec le Valanginien que Fabre a placé, comme il convient, au-
- dessous et à l’ouest de l'Urgonien en question. Sur ce point,
» Fabre, qui n'envisageait certainement pas la notion d'une
brèche mylonitique, a poussé l’idée de M. Heim plus loin que
… M. Heim lui-même, et compté pour brèche sédimentaire:ter-
tiaire ce qui est incontestablement un affleurement urgonien
continu, tout semblable à celui de Rousson dont il est la suite.
Il est bien caractéristique que M. Heim nose pas aller
Re —
292 GEORGES FRIEDEL
jusque là, et doive reconnaître dans les rochers de Saint-
Ambroix de l’Urgonien « plus ou moins bréchiforme ».
Fabre n’a donc pas, comme le croit M. Heim, placé la « faille
des Cévennes » entre l’Urgonien et lé conglomérat de Saint-
Ambroix, mais a figuré deux accidents voisins, l’un entre
l’Urgonien des roches de Saint-Ambroix, interprété par lu
comme conglomérat tertiaire, et le Valanginien sur lequel 11
repose ; l’autre entre ce Valanginien et son substratum liasique
ou bajocien. C’est ce faisceau d’accidents, composé d’une série
de surfaces de charriage, que l’on appelle, dans l’ensemble,
faille des Cévennes. En montrant, ou croyant montrer, qu'il ny
a pas d'accident de ce genre entre l’Urgonien et les conglo
mérats de Saint-Ambroix, M. Heim est donc loin d'être en
droit de conclure, comme il le fait péremptoirement, que lan
faille des Cévennes n'existe pas à Saint-Ambroix. Bien moins
encore est-il fondé à dire que « le nom célèbre de faille des
Cévennes ne devrait pas être conservé », ce qui impliquerait M
qu'elle n'existe nulle part. La vérité est que M. Heim, sims
plement, ne l'a cherchée qu'en un point où Fabre n'a jamais
prétendu qu’elle fût. |
Je crois volontiers, avec M. Heim, qu'il n'y a pas d'acci-
dent de charriage entre l’Urgonien de Saint-Ambroix et les
conglomérats tertiaires. Les affleurements se prêtent d'alleurs
mal, sur ce point, à l'étude du contact. Ce que l’on y voit,
cest une large zone d’Urgonien bréchiforme, reposant “pari
._ accident sur le Valanginien, et, au-dessus de lui, sans que le
contact se trouve visible, un conglomérat extrêmement diffé
rent, certainement sédimentaire, à gros galets calcaires roulés
classés, stratifiés, alternant avec des banes argileux bien lités, ”
et dans lequel, à peu près par moitié, les galets sont formés
de calcaire urgonien et de calcaires valanginiens ou d'autres
niveaux de l'Infra-crétacé. Ce dernier caractère des conglomé
rats de Saint-Ambrofx, à lui seul, suffirait pour permettré dem
les distinguer de Libre oun a mylenitique.
A Fobeson: où la coupe est la même qu'à Saint- Ambroix, 4
ou mieux encore aux Mages, où une tranchée de chemin dem
aucun accident entre l' ee crétacé et le conglomérat qui repose
sur lui. Il est bien probable qu'il en est de même à Saint=
Ambroix. : 4
Mais en quoi cette constatation est-elle contraire à l'existence:
des clippes charriées d’Alais ? En quoi autoriserait-elle à con*
op E.
È
OBSERVATIONS 193
clure, comme le fait M. Heim, que si la bordure secondaire
des Cévennes est composée d'un système d’écailles charriées, ces
chevauchements seraient antérieurs à l’'Oligocène ? C'est ce qu'il
m'est impossible de comprendre.
Non moins inacceptable est la conception que M. Heim se
fait des relations du conglomérat avec l’Urgonien. Selon lui,
il n'y aurait point de limite, mais transition graduelle entre
l'Urgonien bréchiforme et le sédiment tertiaire. La limite entre
les deux formations ne serait pas simplement difficile à préciser
(ce qui peut être vrai localement à Saint-Ambroix, nullement
ailleurs), mais « impossible à tracer ». Et 1l n'hésite pas à
parler de « continuité laférale d’un sédiment infra-crétacique à
un sédiment tertiaire ».
Jusqu'à présent, on qualifiait de latérale la continuité ou la
discontinuité qui peut exister entre deux sédiments du même
âge. S'1l y avait continuité entre l’Urgonien et l'Oligocène, elle
ne serait assurément pas latérale. Mais, latérale ou non, que
peut signifier cette expression : Continuité entre un sédiment
urgonien et les poudingues tertiaires formés de ses débris ? IL
ne peut s’agir, évidemment, d'une continuité de sédimentation.
Je crois comprendre que M. Heim voit l'Urgonien, à ses affleu-
rements de l’époque oligocène, cassé on ne sait pourquoi, puis
soumis à des actions atmosphériques qui en ont déplacé les
fragments. Et il imagine que ce déplacement, de plus en plus
accentué près de la surface, s’atténue en profondeur de telle
façon que l’on ne peut bien préciser ce qui est Urgonien resté
en place et ce qui est fragments d'Urgonien mis en mouvement
à l’époque tertiaire, c’est-à-dire formation tertiaire.
D'un tel passage continu il faudrait pouvoir, au moins, mon-
trer des exemples ailleurs. M. Heim n’en cite aucun. Ilne
trouve à comparer le phénomène qu'il imagine qu'à la forma-
tion des conglomérats superficiels d'Algérie. Mais il oublie que
ces conglomérats sont toujours parfaitement distincts de leur
substratum de roches en place et que l'on n'éprouve aucune
difficulté à en placer la limite lorsqu'elle est mise à nu. En
fait, il en est exactement de même pour le conglomérat de
Saint-Ambroix, comme pour tout poudingue formé aux dépens
d’une roche ancienne sur laquelle il repose. Mais, ici aussi,
M. Heim a cherché cette limite là où elle n'est pas, c’est-à-dire
entre l'Urgonien relativement intact et ses parties mylomitiques,
alors qu'elle est entre l’Urgonien mylonitique et le conglomérat
à cailloux roulés. Il y a une continuité, une limite impossible
à tracer, c’est celle qui existe entre, l'Urgonien compact et ses
ARR TE
49% | GEORGES FRIEDEL RES
parties mylonitiques. Mais il n'existe aucune continuité entre
l’Urgonien et le sédiment tertiaire. Les considérations auxquelles:
se livre M. Heim à ce sujet ne répondent à aucune réalité.
En résumé, contrairement aux conclusions de M. Heim :
1° Les mylonites urgoniennes se distinguent très nettement
des conglomérats oligocènes. C’est faire un pas en arrière que
de revenir à l’ancienne confusion de Fabre entre ces deux for-
mations. L'erreur était plus qu’excusable au temps de Fabre,
qui n'avait pas pu envisager l'hypothèse des charriages. Elle ne
l'est plus aujourd'hui.
2° La superposition, par charriage, de l’Infrà-crétacé à l'Oli-
gocène dans les clippes d’Alais est incontestable.
3° Il n’est pas exact que les brèches urgoniennes forment des
manteaux autour des buttes urgoniennes. Elles sont l’Urgo-
nien lui-même, mylonitique, superposé à l’Oligocène dans les
clippes d’Alais, supportant l'Oligocène à Saint-Ambroix.. Elles
ne passent pas latéralement à des conglomérats oligocènes,
mais viennent parfois en contact avec ces conglomérats qui en
sont parfaitement distincts.
4° La faille des Cévennes, ou plus exactement le faisceau dé
surfaces de charriage que lon comprend sous ce nom, exisle
aussi bien à Saint-Ambroix que tout le long de la bordure
ouest du bassin tertiaire. Mais elle n’est pas où M. Heim l'a
cherchée.
Aucune des conclusions de M. Heim ne me paraît donc devoir
être retenue.
== a —
495
LE BASSIN HOUILLER DU GARD. PROBLÈMES RÉSOLUSi
PROBLÈMES A RÉSOUDRE
PAR Pierre Termier.
Le moment semble venu de refaire la monographie détaillée
du Bassin houwller du Gard, en utilisant la récente étude des
flores, si complète et si précise, que nous devons à M. Paul Ber-
trand, les conclusions générales sur la structure auxquelles nous
sommes arrivés, mon ami Friedel et moi, et les nouveaux docu-
ments, très nombreux, qu'ont apportés déja et qu'apportent
chaque année les travaux de mines et les sondages. Mais c'est
là une œuvre de longue haleine. Elle requiert un auteur qui soit
à la fois ingénieur et géologue et à qui ne manquent pas les loi-
sirs. Je ne connais personne encore qui convoite cette belle
tâche. Elle est pourtant bien séduisante. Je crois qu'avec l’aide
des Compagnies houillères et du Service des Topographies sou-
terraines, elle ne serait ni très longue, ni très difficile; et, de
cette aide, on ne peut pas douter.
En attendant, 1l me parait intéressant de rappeler ici, en peu
de mots, les résultats acquis depuis la publication des trois
- ouvrages les plus importants, celui de Grand'Eury (1890), celui
de Marcel‘ Bertrand (1900), celui de Marsaut (1914); et d'indi-
quer ensuite les problèmes, non encore résolus, qui sont, à mes
yeux, les premiers à résoudre.
PKOBLÈMES RÉSOLUS. — Nous avons maintenant, pour le Houil-
ler du Gard, une stratigraphie très détaillée, très minutieuse, qui
permet de classer les divers faisceaux de couches de houille sui-
vant un ordre chronologique et de savoir, à peu près exactement,
sur chaque point de chaque verticale, à quel niveau du Stépha-
nien l’on a affaire. L'établissement de cette stratigraphie a été
grandement facilité par l'abondance des fossiles végétaux et
même des fossiles animaux, et par ce fait que, dans plusieurs des
Compagnies houillères, une attention toute particulière est don-
née aux documents géologiques fournis par les travaux souter-
rains.
En matière tectonique, les résultats sont les suivants.
Le Houwiller est affecté d'accidents très analogues à ceux des
morts-terrains qui le recouvrent : lui aussi est découpé, par des
ER CT EE
496 PIERRE TERMIER
failles plates, ou peu inclinées, parfois onduleuses, en des écailles
superposées, de consistance et d'âge différents ; et ces écailles
ont, comme celles des bete ten fe des De de lentilles.
e À la Grand Combe, le faisceau qui comprend les couches du
sondage de Ricard à la base, la couche Grand’Baume au milieu,
la. Snde Champclauson au Somnel est autochtone: ce faisceau
autochtone a la flore de Saint- cine Sur lui repose un paquet
charrié, à fiore de Rive-de-Gier, qui est le faisceau Sainte-Barbe,
La surface de charriage, base de cette écaille Sainte-Barbe, est
presque horizontale: elle affleure à l’est de la montagne Saænte-
Barbe, près du Pradel. Les couches du Pradel représentent les
affleurements du faisceau de Ricard et sont autochtones. L'écaille
Sainte-Barbe ne va pas loin vers le Sud; elle ne s'étend même
pas jusqu’au puits des Oules, où tous les terrains traversés ont la
flore de Saint-Étienne.
Dans la région de l'Auzonnet et de la Cèze, la structure se
complique. He n'y a d’autochtone que la brèche de base et les
couches du Feljas, de l’Arcas, de la montagne de Trélys, enfin
les couches maigres de Gagnières ; toutes ces couches sont de
l’âge des couches de Ricard et du Pradel et ont la flore de Saint-
Étienne, Tous les faisceaux qui sont au-dessus et qui, tous, ont
la flore de Rive-de-Gier, sont charriés, et 1l y a deux grandes
écailles distinctes, séparées l’une de l’autre par une surface de
charriage.
L'écaille inférieure est le faisceau de Bessèges. L’écaille supé-
rieure, beaucoup plus vaste et plus épaisse, eunanens. de bas en
haut, l'étage stérile dit de Gagnières, le faisceau gras de
Gagnières et le faisceau anthraciteux de Molières (qui sont con-
temporains), le faisceau gras de Molières, le faisceau de Saint-
Jean-de-Valériscle. Bessèges repose sur le système autochtone du
Feljas ; l’écaille Gagnières-Molières-Saint-Jean repose sur Bes-
sèges. L’écaulle de Bessèges finit, dans la profondeur, en bord de
lentille; car les travaux de Gagnières, par où l’on exploite, sous
l'étage stérile, un faisceau maigre autochtone, contemporain des
couches du Feljas, n’ont pas trouvé, entre l'étage stérile et ce
faisceau, le prolongement de la lentille de Bessèges.
Dans la région Laval-Mas-Dieu, le nombre des écailles superpo-
sées et distinctes augmente encore. Tout en haut, on a l’écaille
Sainte-Barbe ; sur de un système, caractérisé par l'abondance
de Mironeura fleruosa, qui paraît être le représentant de l'étage.
stérile de Gagnières ou du faisceau anthraciteux de Moliéres à
plus bas encore, un faisceau productif, exploité par le puits du
Mas-Dieu, qui, par ses caractères paléontologiques, semble être
ER
PCT CN, NT, Pi
LE BASSIN HOUILLER DU GARD 497
une réapparition de l’écaille Bessèges ; enfin, tout au fond, lié
aux micaschistes, un système autochtone qui est la continuation
du Pradel, mais qui, localement, peut être supprimé par le rabo-
tage consécutif au déplacement des écailles. L'écaille Sainte-Barbe
nous apparait ainsi comme le prolongement de la partie haute
de l’écalle de Molières. L'écaille de Bessèges, un instant réappa-
rue dans la mine du Mas-Dieu, se serrerait de nouveau vers le
Nord-Ouest et ne serait plus représentée, près du Pontil, que par
des lambeaux de poussée stériles et de faible épaisseur.
Enfin, au nord de Gagnières, la structure se simplifie. La len-
tille de Bessèges a définitivement disparu. On n’a plus en pré-
sence que le système autochtone, prolongement du Feljas et des
couches maigres de Gagnières, et, reposant sur ce système
autochtone par une surface de charriage, une vaste écaille qui
prolonge celle de Molières. Le système autochtone comprend les
faisceaux productifs du Souterrain, de Cros et de Combelongue,
de Garde-Girald, des Pilhes. L’écaille charriée comprend le fais-
ceau productif du Mazel, équivalent des gras de Gagnières, et,
sous ce faisceau, l'étage stérile à Æs{heria cebennensis. Sous cet
étage stérile, on connaît, près de Pigère, une couche de houille,
la couche Doulovy, qui est, de toutes Les couches du Gard actuel-
lement connues, la plus ancienne. La surface de charriage qui,
dans cette région Nord du bassin, sépare l’écaille charriée du
système autochtone, n'est autre que l'accident désigné par les
mots faille inverse sur la carte et les coupes de Marsaut. Dans la
vallée de la Gagnières, la base de l’étage stérile s'enrichit d’une
épaisse formation de poudingues, qui finit en bord de lentille au
Nord comme au Sud : au Nord avant d'arriver au contact du
‘faisceau du Souterrain, au Sud avant d'arriver aux travaux de
Lalle.
Dans chaque écaille, les reploiements des couches indiquent
que le mouvement général vient de l’Est ou du Sud-Est. La direc-
tion et la plongée des failles plates du Houiller sont identiques à
celles des failles plates que l’on connaît, dans la même région,
au sein des morts-terrains. Le s{yle lectonique est le même, ou à
peu près le même, dans les deux pays superposés : pays houiller,
pays secondaire et tertiaire. La seule différence est que le Houiller
s'est aisément plissé, en plis couchés parallèles aux failles plates ;
au lieu que les morts-terrains, probablement parce qu'ils étaient
moins plastiques, sont cassés, ou disjoints, suivant leurs strates,
sans être plissés, du moins habituellement.
Dans les travaux souterrains. de Bessèges, on constate l’exis-
tence de zones de brouillages, ou zones mylonitiques, très puis-
498 PIERRE TERMIER
santes, accompagnant les deux surfaces de charriage qui com-
prennent entre elles la lentille de Bessèges. Ces deux zones sont
connues depuis longtemps et figurées en brouillages sur les
plans et coupes de la Compagnie houillère. La zone inférieure «
(entre Bessèges et Feljas) a une épaisseur de 30 à 50 m. ; elle …
offre un mélange chaotique de schistes broyés et de blocs de
gratte à débris de micaschistes, ces derniers blocs arrachés au
système Feljas et ayant toutes dimensions et toute forme; il sy
mêle accessoirement des grès plus ou moins écrasés et des len-
tilles de charbon ; parfois des éléments intacts, ou à peu près
intacts, du système Bessèges, épais de plusieurs mètres, s'inter-
calent dans la mylonite. La zone supérieure (entre Bessèges et
le Stérile de Gagnières) a une épaisseur analogue ; elle diffère de
l’inférieure par l’absence des blocs de gratte. Il n'y a plus que
. des schistes et des grès fins, broyés, et, accessoirement, des amas «
irréguliers et dispersés de eharban: ae cru pour que l’appa-
rence de la mylonite soit beaucoup moins chaotique.
Dans la région Sud du Bassin, c’est-à-dire près d’ Alais, de
faisceaux exploités par les Scoce de Rochebelle et du Nas
d’Alais ont la flore de Rive-de-Gier et reposent sur les micaschistes.
Rien, actuellement, n ‘autorise à penser que ces faisceaux ne soient “4
pas autochtones. Le charriage ne se suppose pas: il faut le démon- M
trer. Mais il semble bien que le faisceau du puits de Saint-Ger-
main, à Mironeura flexuosa, soit charrié sur le faisceau du Bois-
6 Arr qui fait partie du système de Rochebelle. Le Stépha-
nien moyen (flore de Saint-Étienne) affleure à Olympié, où il
forme un lambeau isolé du grand bassin et entouré de tout côté
par les micaschistes. Il affleure aussi dans l’étroite bande de ter- «
rain houiller quasi-vertical qui court, le long du bord Ouest du
bassin, de Soustelle à Malataverne; mais l’on ne sait pas encore
les rapports tectoniques de ce Stéphanien moyen de bordure avec
le Stéphanien inférieur de Rochebelle. “4
En tout cas, il y a, dans le Gard, deux bassins houillers dis- M
tincts : l’un d'âge a Étienne, l'autre d'âge Rive-de-Gier. Le
plus récent étui au nord-ouest du plus ancien, et, s’il a empiété
sur le plus ancien, ç’a été seulement sur une partie de la surface
de celui-ci. Nulle part, jusqu’à ce jour, on ne voit, dans le Gard,
des couches à flore nettement Saint-Étienne superposées à des
couches à flore nettement Rive-de-Gier. C’est le contraire que l’on
observe, à cause des charriages. Si, comme je le suppose jusqu à
plus ample informé, le faisceau de Fontanes, base du système
Rochebelle, est autochtone, la limite entre les deux lacs houillers
passe quelque part entre Cendras et le puits des Oules, proba=
LE BASSIN HOUILLER DU GARD . 499
blement un peu au sud du puits de Malbosce. L'extension des deux
lacs du côté de l'Est nous est encore inconnue ; et nous ignorons
aussi quelle distance horizontale ont parcourue les écailles pro-
venant du plus ancien des deux bassins et poussées sur le plus
récent.
PROBLÈMES A RÉSOUDRE. — Parmi les problèmes à résoudre qui
sont déjà posés et dont la solution parait accessible et désirable,
je citerai les suivants :
autochtonie, ou, au contraire, charriage du faisceau de Fon-
tanes et du Nord d'Alais par rapport à son substratum de mica-
schistes ;
rapports tectoniques du Houller de Malataverne (bord occiden-
tal du bassin) et du Houiller de Rochebelle actuellement connu
par le sondage du Galézon ;
extension vers le Sud de l’écaille de Sainte-Barbe ;
détails structuraux du paquet d'écailles de la région Laval-
Mas-Dieu ;
enfin, et surtout, relation entre la tectonique du Houiller et la
tectonique des morts-terrains.
Je ne veux parler ici que de ce dernier problème.
Nous avons dit, M. Friedel et moi, que nous inclinions à le
résoudre par l’enchainement des deux tectoniques. Les grands
mouvements du Houuiller, ceux qui se traduisent à nous par les
failles plates et inverses, les plis couchés et les charriages,
seraient d'âge alpin ; ils auraient été déterminés par la transla-
tion, au-dessus du Houiller, du paquet des écailles secondaires
et tertiaires. En faveur de cette hypothèse, nous avons cité,
comme arguments : l’étonnante analogie de séyle tectonique
entre les deux pays superposés, pays houiller et pays de terrains
secondaires et tertiaires ; le parallélisme habituel, au contact,
du Secondaire et du Houiller; le fait certain que ce contact du
Secondaire et du Houiller est souvent un contact anormal, avec
déplacement relatif ; l'extraordinaire variabilité d'épaisseur du
Trias, parfois réduit à zéro et manquant tout à fait, puissant
ailleurs de 250 m. et même de 360 ; la présence fréquente, dans
les assises inférieures du Trias, d'assises écrasées, étirées, de
véritables mylonites.
Mais il y a de graves objections, et notre manière de voir n'a
pas entraîné l'adhésion générale.
On nous objecte que, très souvent, la base du Trias est formée
de grattes grossières et relativement friables qui ont tous les
caractères du premier dépôt d'une formation transgressive : que
500 PIERRE TERMIER
ces grès sont parfois difficiles à distinguer et à séparer des grès
houllers sous-jacents ;' que, dans les régions où le Houiller se
décompose en écailles distinctes, le nantean triasique et liasique
paraît transgressif sur les diverses écailles comme s'il s'était
formé longtemps après leurs déplacements relatifs ; que la con-
cordance des strates triasiques et liasiques et des strates houil-
lères, assurément fréquente, n’est pas constante, et qu’elle fait
place, çà et là, à une véritable discordance, même là où le con-
tact du Secondaire et du Primaire a les caractères d’un contact
normal, d'un contact de sédimentation.
La discussion reste ouverte, et je ne saurais trop recommander
aux ingénieurs du Bassin d’accumuler des arguments pour ou
contre l’âge alpin des grands mouvements du Houiller. Je dis
des grands mouvements, car, en toute hypothèse, 1l y a, dans le
Houiller du Gard, une tectonique hercynienne; et la question est
seulement de savoir si cette tectonique hercynienne comprend
les plis couchés, les failles inverses et les charriages, ou si elle
s'est réduite à roles plis simples et à ue failles, pour
la plupart directes.
Pour mon compte, je répugne à croire qu'à deux époques
aussi distantes, l'une anté-triasique, l’autre aquitanienne ou
chattienne, il y ait eu, dans la même région, des mouvements
d'une D cie analogie. Ce n’est pas impossible ; c’est peu vrai-
semblable. |
En tout cas, et même si les charriages du Houiller sont un phé-
nomène hercynien, le manteau des morts-terrains est, dans une
large mesure, indépendant du Houiller sous-jacent. Ce manteau
a glissé sur le Houiller, très souvént, en s'usant lui-même à sa
base et en usant le Houiller sur lequel il glissait. On ne peut pas
comprendre, sans cela, l'extrême variabilité d'épaisseur du Trias,
là où le Trias existe ; n1 surtout la suppression complète du Trias
et du Lias, au-dessus du Houiller, dans la région du Nord d’Alais.
En tout cas encore, il est certain que les mouvements alpins,
qui ont transporté par glissement les terrains secondaires et ter-
tiaires au-dessus du Hell du Gard, ont ébranlé aussi et agité,
plus ou moins, le Houiïller. La preuve en est dans le en one
du Houiller sur le Trias au ravin de Val-Malette, près du château
de Traquette. Je n'ai pas besoin de rappeler que ce reploiement
a été constaté par la Société géologique, dans la matinée du
11 septembre.
A
RL
dde. bdd ee 6 à
501
AU SUJET DES CONGLOMÉRATS CHATTIENS
DE LA RÉGION D'ALAIS
PAR Pierre Termier.
Je crois utile de résumer ici les considérations que J'ai déve-
loppées, le 13 septembre, devant ceux de mes confrères qui ont
visité avec moi les affleurements des conglomérats chattiens, à
la sortie de Saint-Ambroix sur la route d'Avignon.
Tout d'abord, ces conglomérats sont bien de vrais conglomé-
rats, de vrais sédiments. Ils forment des strates distinctes, où
les cailloux, tous roulés, parfois énormes, présentent un classe-
ment grossier comme dans les cônes de déjections torrentiels,
des lits à gros blocs alternant avec des lits de cailloux plus petits
ou même des lits de graviers. L'ensemble est très différent des
mylonites urgoniennes vues, le même jour, au Rocher Dugas et
à la Tour Gisquet.
Les cailloux des conglomérats chattiens proviennent presque
tous de l'Urgonien. On y trouve cependant aussi quelques cail-
loux de calcaire hauterivien et d'autres de calcaire valanginien.
Je ne suis pas sûr qu'ils contiennent des cailloux jurassiques ;
enfin je n y ai vu, ni cailloux de Trias, ni cailloux de quartz, ni
cailloux de micaschistes, gneiss ou granite. Tout indique, par
conséquent, que les torrents impétueux (il y a des blocs dont le
volume approche du mètre cube) qui ont formé ces conglomérats
venaient de l'Est, et non pas de l'Ouest ; ils venaient de la région
sur laquelle s'étend, aujourd'hui, le plateau des Garrigues, et
non pas du Plateau central.
Au contraire, les poudingues du Rupélien, dans ce même bas-
sin oligocène d'Alais, renferment en abondance des galets de
quartz, de micaschistes, de granite ou de gneiss. Au Rupélien,
les cours d'eau qui alluvionnaient dans cette partie du lac avaient
leur origine sur le Plateau central, à l’ouest du lac; c'étaient
d’ailleurs des cours d'eau peu rapides ; ce n'étaient pas des torrents.
Au Lattorfien (Sannoisien), les sédiments qui se formaient dans
le lac étaient tous d'une finesse extrême : vases calcaires alter-
nant avec des boues organiques. Ainsi se sont constitués les cal-
caires à zones asphaltiques, suivant le processus récemment et
clairement décrit par M. Arnold Heim. Les eaux du lacétaient un
peu saumatres.
502 PIERRE TERMIER
La géographie de la région a donc beaucoup varié pendant
l'Olhigocène. Le lac chattien neressemblait point au lac rupélien
qui l'avait précédé ; et celui-ci ne ressemblait guère à l'étang
lattorfien, qui communiquait avec une lagune et où pullulait la
vie. Les rives, aussi, se déplaçaient et changeaient d'aspect. Au
Lattorfien, elles devaient être très basses, tout autour de l'étang ;
au Rupélien, le lac était nettement dominé, à l'Ouest, par la
région cristalline ; au Chattien, il était dominé, à l'Est, par un
pays relativement montagneux, où n’affleurait guère que de l'Ur-
gonien, et il était rapidement envahi par les deltas torrentiels
venant de sa rive orientale.
Tout cela m'incite à penser que les conglomérats chattiens
proviennent du démantèlement d'une nappe de terrains infra-
crétacés qui s’avançait de l'Est à l'Ouest, ou du Sud-Est au Nord-
Ouest, sur le pays des Garrigues et sur le bassin oligocène. Elle
s’avaneçait, en refoulant les eaux de ce bassin entre elle et le bord,
très peu élevé, du Plateau central; elle s'avançait, bien entendu,
avec une extrême lenteur. Elle était formée surtout de terrains
brisés, d'une mylonite grossière où dominait le calcaire urgonien.
Sur cet immense amas de débris calcaires à peine cohérent, ou
même, çà et là, tout à fait incohérent, les eaux sauvages exer-
çaient aisément leur action destructrice ; à chaque forte pluie, des
torrents se formaient, qui emportaient au lac, en les roulant un
peu et les classant sommairement, les éléments de la mylonite.
Les klippes d'Alais, posées sur le Rupélien ou le Chattien, sont
des témoins de la nappe en question.
Il me semble que cette hypothèse explique beaucoup de Et
dont l'explication, sans elle, est bien difficile. Elle rend ue
en particulier, du caractère exceptionnel des conglomérats chat-
tiens (grosseur des blocs, nature des blocs) et des rapports de
ces conglomérats avec la mylonite des klippes. Je dirai, dans une
autre Note du même Compte rendu général, qu'elle s'associe
facilement dans ma pensée avec les phénomènes qui ont donné
les brèches d'Aramon et de la Montagnette. Car tout cela se
tient, je l'ai beaucoup dit sur le terrain et je le répéterai encore ;
et le problème des conglomérats chattiens est inséparable du
problème des klippes, lui-même inséparable du problème de
toutes les mylonites et de tous les déplacements tangentiels de
la région.
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|
SUR LE RATTACHEMENT DES RECOUVREMENTS TERTIAIRES
DE LA RÉGION D ALAIS AU SYSTÈME PYRÉNÉO-PROVENÇAL
PAR Ch. Jacob.
La Société, au cours des journées précédentes, a pu étudier,
sous la conduite de MM. P. Termier et P. Thiéry, les chevau-
chements, les failles-plates, qui accidentent les morts-lerrains,
secondaires et tertiaires, de la bordure méridionale du Massif Cen-
tral dans la région d'Alais. Au-dessus d'une couverture triasique
et liasique qui semble se trouver en repos normal sur les formas
tions antérieures de la région de la Grand Combe et de celle de
Molières, le Jurassique moyen et le Jurassique supérieur, le Cré-
tacé inférieur et enfin la série oligocène constituent respective-
ment trois paquets, trois écailles principales, qui ont glissé les
unes sur les autres. En partant à l'assaut du Massif Central, ces
écailles se sont elles-mêmes fractionnées dans leur masse, suivant
d’autres glissements qui ont amené de nouvelles suppressions
d'étages. Les terrains se sont aussi étirés en lentilles dans le sens
latéral et les moins plastiques d’entre eux ont acquis par place
une structure bréchoïde très accusée.
Aucun doute non plus ne semble pouvoir subsister, après la
visite de la klippe de la Bédasse, quant au charriage des témoins
crétacés de la plaine d’Alais sur l’Oligocène de la même région.
L'objet de cette communication sera simplement de formuler
quelques réflexions sur le rattachement au système orogénique
pyrénéo-provençal, plutôt qu'au système alpin, des accidents
dont l'importance vient d’être brillamment mise en lumière devant
la Société.
Les failles-plates qui limitent les principaux décollements de
bordure dans les morls-terrains — Faille de la Nougarède, sous
le Jurassique moyen et supérieur ; Faille des Cévennes, sous le
Crétacé inférieur ; Faille de base de l'Oligocène — affleurent
toutes suivant la direction uniforme SW-NE. L'idée la plus
simple est de rechercher l’origine de la poussée normalement à
cette direction, c’est-à-dire vers le SE. A telle enseigne que pour
trouver la zone de racines possible de la nappe des klippes
d'Alais, qui a décollé toute la bordure, M. Termier va vers le
Sud-Est : dépassant le pays très homogène des garrigues, qui
s'étend jusqu'à la ligne également dirigée SW-NE Niîmes-
504 CH. JACOB
Remoulins-Roquemaure, notre confrère s est adressé à la vallée
du Rhône vers Aramon et vers la Montagnette de Barbentane.
Pourquoi ne pas poursuivre cette idée? Le vecteur Aramon-Alais,
long de 50 km., s'oriente à peu près suivant NW ; et, amorcée
au SE, sa direction passe par Marseille, en d’autres termes, Le
pays situé.en arrière du charriage des klippes d’Alais se placerait
en plein système provençal.
La conception que nous envisageons ici n'est du reste point
nouvelle ; et, si nous tentons de la généraliser maintenant aux
environs d'Alais, on sait qu’elle s'est imposée il y a longtemps
pour toute la bordure septentrionale du Languedoc depuis la
région de Narbonne jusqu'au Sud du Vigan.
Rassemblons quelques souvenirs à ce sujet, en procédant du
Sud-Ouest au Nord-Est.
On connaît l'interprétation des contours de M. Doncieux au
S et àl'W de Narbonne, qu'a donnée en 1908 M. L. Bertrand :
le Lias des hauteurs de Jonquières et de Fontjoncouse et celui
de l'W de Narbonne appartiennent à une nappe pyrénéenne,
poussée vers l’'W après qu'elle a dépassé l'obstacle du Mou-
thoumet. La suggestion de M. L. Bertrand est confirmée par des
notes récentes de M. Barrabé. En avant de cette nappe pyré-
néenne, à en juger par la Feuille de Narbonne, un pli-couché
semble naître entre Mouthoumet et Alaric vers les Palais au N de
Saint-Laurent-de-Cabrerisse ; il serait comme l’amorce au S de
l'Aude des plis couchés si bien décrits au N dès 1599 par M: Depé-
ret, plis qui, dans la région de Saint-Chinian, se couchent contre
la Montagne Noire et ferment en pointe le Synclinal du Miner-
vois. À l'intérieur, au-dessus des plis de Saint-Chinian, Nicklès
a étudié, vers la même époque, ce qu'il appelle le faisceau du
Roucan, paquet de Lias plissé et poussé sur l'étage de Rognac.
Plus au NE, le Lias aborde directement par contact anormal la
bordure permotriasique de la Montagne Noire ; c’est au moins
l'interprétation que donne Nicklès pour son lambeau de Fouzilhon-
Gabian, où il signale dès suppressions et des amincissements qui
appellent, jusque par les termes employés dans leur analyse, une
comparaison avec le style tectonique des environs d'Alais. Puis,
c'est la région de N.-D. du Peyrou près de Clermont-l Hérault,
où, toujours d'après Nicklès, il y a lieu de signaler trois écxulles
superposées, formées surtout de Lias, mais débutant chacune
par du Keuper. Cette région de Clermont-l'Hérault paraît se
relier par-dessus la pointe orientale de la Montagne Noire avec
le petit Causse de Mourèze et peut-être par voie de continuité
à celui de Bédarrieux. Au cours d’une récente excursion d’étu-
eV
-
|
:
|
RECOUVREMENTS TERTIAIRES DE LA RÉGION D ALAIS 505
dianfs conduite en compagnie de M. F. Daguin, nous avons
constaté sur le versant méridional du Causse de Mourèze, à 1 km.
à LE de Mourèze et dans le lit de la Dourbie, la superposition
anormale très nette du Keuper sur des marnes toarciennes. Le
Lias de cette bordure nord de la Montagne Noire varie du reste
considérablement en épaisseur et s'accroit vers l'W «en bord
de lentille ». Ainsi, débordant la Montagne Noire, le Causse
de Mourèze reporterait plus au Nord le front de charriage,
Jusque contre les « rufes », c'est-à-dire contre la région située
au Sud de Lodève, où le Permien moyen et supérieur, à l'état
de grès et de marnes rouges, atteint un si grand développement
et forme le soubassement des Causses véritables de l'Escan-
dorgues et du Larzac. C'est à des considérations analogues que
s'arrête Nicklès pour la région du Roc des Vierges, située immé-
diatement au NE de Clermont-l'Hérault ; et l'on arrive à la
Montagne de la Sézanne, formée du Jurassique supérieur, contre
laquelle Nicklès décrit près de Saint-Jean-de-Buèges six écailles
de Trias et de Lias poussées du SE vers le NW.
Voilà donc pour le Languedoc un front extérieur, jalonné sur
près de 150 km. depuis le SW de Narbonne jusque vers Ganges,
front suivant lequel tous les auteurs sont d'accord pour admettre
des poussées à l’W, puis au NW, bref une attribution au sys-
tème orogénique pyrénéo-provençal ; et cela sans préjudice de la
structure tectonique du Languedoc lui-même, dont nos confrères
de Montpellier reprennent l'étude et qui semble bien être en
entier déversé vers le NW.
De Ganges à Alais, ou mieux à Anduze, car les contours de
M. Thiéry peuvent sans difficulté se prolonger jusque là, le saut
n'est pas bien grand : il n'atteint pas 30 km. De plus les affleu-
rements des failles-plates de la région d'Alais — de l'ancienne
« Zone de la Faille des Cévennes » de Fabre — se place rigou-
reusement dans le prolongement des accidents de Saint-Jean-de-
Buèges et de tout le front languedocien, tel que nous venons de le
suivre. Sur les feuilles géologiques au 1/80 000€ assemblées, la
continuité est saisissante.
Toutes les explications qui précèdent semblent emboiter,
orogéniquement parlant, la région d'Alais beaucoup mieux dans
le système pyrénéo-provençal que dans le système alpin.
Mais le raccord qui vient d'être suggéré ne tient compte que
de la direction des accidents et du sens probable de la poussée.
Ne va-t-1l point se heurter à des considérations d'âge pour ces
accidents tectoniques ? C'est là une question qu'il est plus facile
de soulever que de résoudre.
PA
506 | .. CH. JACOB
Le charriage des klippes sur la plaine d’Alais est postérieur aux
poudingues d la région de Saint-Ambroix alternant avec des
grès et des marnes à Helix Ramondi, c'est-à-dire postérieur au
Chattien. D'après tout ce que l’on sait du Miocène de la vallée
du Rhône, de tels mouvements sont vraisemblablement antémio-
cènes. Les phénomènes orogéniques de la région d’Alais s’em-
placent donc vers la fin de l'Oligocène. Cet 4 âge est bien celui que
leur attribue M. Termier. £
Or, ce n'est à proprement parler ni un âge pyrénéen, ni un âge
alpin. |
L'opinion courante quant au système pyrénéo-provençal place
sa formation vers la fin de l'Éocène. A vrai dire, sur le versant
Nord de la moitié orientale des Pyrénées, on ne peut parler que
d'âge anté-aquitanien : d’après les travaux de Vasseur et de ses
D sur le Bassin de l’Aquitaine, le Poudingue de
Palassou, redressé avec le Plantaurel et les Petites Pyrénées,
débute bien dans le Lutétien; mais, vers le large du golfe d'Aqui-
taine, les poudingues montent jusque dans le Stampien ; et ce
nest qu'avec la mollasse aquitanienne des environs de Pamiers
qu'est acquise réellement une formation discordante sur les
dépôts plissés de la bordure de la chaîne. Par contre il ne faut
pas oublier qu’en Provence, dans les Bassins d'Aix et de Mar-
seille, la série discordante commence avec le Sannoisien.
Quant aux Alpes françaises, c'est au Miocène que les auteurs
semblent encore s'accorder pour placer leur surrection principale.
Jusqu'à quel point ces notions classiques n’ont-elles point à
être révisées ou précisées ? L'âge d'une chaîne est-il le même à
ses deux extrémités ? Comment concevoir dans le temps la sue-
cession des phénomènes orogéniques depuis l’axe jusqu’à la bor-
dure ? Tous ces problèmes ne sont point particuliers au cas exa-
miné dans les lignes qui précèdent. Il n'en est parlé que pour
réclamer, à côté ir l'indication fournie par les lignes directrices,
l'appui des considérations d'âge dans l'interprétation struc-
turale d'ensemble à rechercher pour la vaste région disloquée au
Tertiaire qui avoisine la basse vallée du Rhône,
QE
=
EC
LES BRÈCHES D'ARAMON ET DE LA MONTAGNETTE
Excursion du 16 septembre
PAR Pierre Termier.
Partis d'Alais à 7 heures du matin par le chemin de fer de
l’Ardoise, les excursionnistes arrivent à Aramon à dix heures et
demie. On déjeune sommairement dans un cabaret voisin de la
gare ; puis, utilisant des cars automobiles venus d'Avignon, on
se met en route.
Premier arrêt à Saint-Pierre-du-Terme. Là, franchissant la
voie ferrée du P.L.M. parun passage sous rails, on se trouve
tout de suite en présence du phénomène à observer et à expli-
quer. Sons le Burdigalien très fossilifère, dont l’assise de base
est caractérisée par de nombreux galets à patine verte et par
une teinte brune générale, on aperçoit d’épaisses brèches, entiè-
rement formées de débris de calcaire hauterivien. Ces débris
sont de toute grosseur, Jusqu'à 40 ou 50 centimètres de plus
grande dimension; ils ne sont nullement classés ; la plupart
sont anguleux : ceux qui ne sont pas à angles vifs ont des
angles et des arêtes simplement émoussés, mais ils ne sont
pas véritablement roulés. C’est vainement que l'on cherche,
dans le ciment qui les unit, des grains de quartz, du sable
siliceux ; ce ciment n'est formé que de petits débris calcaires,
de même nature que les gros débris ; débris petits et gros sont
soudés entre eux par de la calcite secondaire.
Les brèches ont un aspect vaguement stratifié. Leurs vagues
strates plongent vers le Rhône, c'est-à-dire vers le Sud-Est, sous
un angle de quelques degrés. Le Burdigalien qui les recouvre
a lui-même une inclinaison presque égale el parallèle. Comme
le coteau sur lequel on s'élève en tournant le dos au Rhône pré-
sente une pente moins forte, on traverse peu à peu, en montant,
toute la formation des brèches et l’on atteint son substratum,
qui est l’'Hauterivien, formé de calcaires d'un blanc grisâtre, à
peine marneux, très uniformes et certainement très puissants.
Les brèches sont donc, 1e1, nettement intercalées entre Haute-
rivien et Burdigalien ; elles sont faites aux dépens du seul
Hauterivien ; elles sont antérieures au Burdigalien ; comme,
dans leur vague stratification, elles sont à peu près parallèles
aux assises burdigaliennes, cette vague stratification des brèches,
aujourd'hui faiblement inclinée vers le Rhône, était horizon-
—.ùl —
508 PIERRE TERMIER -
tale, ou à peu près, quand s’est étendue, sur elles, la mer
burdigalienne. Je demande qu'on veuille bien ne pas oublier
cette première conclusion.
L'épaisseur de la zone des brèches, grossièrement mesurée
dans le petit ravin qui aboutit devant l'entrée du vieux manoir
de Saint-Pierre-du-Terme, est d'au moins 40 m. Mais comme
la base de la zone est très imprécise, l'épaisseur réelle est
certainement plus forte. Dans le Livret-vuide, j'ai parlé de
100 m., comme d’un maximum. Cette évaluation est peut-être
exagérée.
J’insiste sur le fait qu'il n’y a pas, à la base de la zone des
brèches, de limite précise entre elles et l'Hauterivien. C'est par
là que les brèches de Saint-Pierre-du-Terme se différencient
profondément d’une formation sédimentaire qui se serait dépo-
sée sur l'Hauterivien et qui serait faite aux dépens de celui-ci.
Ici, comme dans les klippes de la plaine d’Alais et comme
dans le liseré urgonien qui borde à l'Ouest les dépôts oligo-
cènes de cette plaine, les assises de calcaire crétacé se fondent
dans la brèche qui les entoure. On croit être sorti des brèches
et fouler dorénavant le Crétacé intact; point du tout ; voici
que, de nouveau, les assises se disloquent, se brisent, deviennent
confuses et indistinctes, et passent à des brèches, identiques à
celles que l’on vient de quitter.
L'Hauterivien auquel on aboutit, et qui paraît de moins en
moins enclin à se transformer en brèches au fur et à mesure
que l’on s'éloigne du Rhône, est d’ailleurs très plissé, parfois
vertical, la direction des plis étant Nord-Est. Re
L'apparence vaguement stratifiée que présentent les brèches,
dans le ravin de Saint-Pierre-du-Terme, semble tenir à une
orientation grossière des débris, non à un classement quelconque
suivant le volume ; elle indique, non une sédimentation dans
un liquide, mais bien un arrangement entre solides sous l'in-
fluence d’un déplacement général de toute la masse brisée,
déplacement général dirigé du Sud-Est au Nord-Ouest. ne.
Les brèches de Saint-Pierre-du-Terme ont été distinguées M
et désignées, avec un contour à peu près exact et une teinte
pourpre, sur la feuille Avignon de la Carte géologique. Les
auteurs de cette feuille (F. Fontannes et L. Carez) les ont inter
prétées comme des poudingues et rattachées à l’Eocène [étage
des sables et poudingues d'Euzet). Personne, à cette époque,
1888, n'aurait pu songer à en faire autre chose qu'un terrain
sédimentaire. Telle avait été, d’ailleurs, bien des années aupara=«
vant, l'impression d'Émilien Dumas. 4
Ro
ky + 13}
Mae. soso. nid 6. à: à. 2)
BRÈCHES D ARAMON ET DE LA MONTAGNETTE 509
Mais, pour moi, les caractères que je viens d'énumérer et qui,
sur le terrain, sautent aux yeux, sont ceux de calcaires écrasés.
Les brèches en question sont, pour moi, des mylonites de
calcaire hauterivien.
La discussion commence tout de suite. Elle sera très vive,
comme il convient à un problème difficile et dont la solution
aura une grande importance ; elle durera tout le jour, prolongée
et rendue un peu confuse, malheureusement, par la difficulté de
grouper sur un vaste terrain où tout est intéressant, une soi-
xantaine de géologues. |
Tout en discutant, nous redescendons à Saint-Pierre-du-
Terme et nous gagnons la voie ferrée du P.L.M., aux abords
du km. 753. Là, de grandes tranchées coupent les brèches,
montrant, mieux encore quà Sant-Pierre, l’antériorité des
brèches à la transgression burdigalienne, leur caractère chao-
tique, l’absence totale de classement dans leurs débris, l’absence
aussi de tout ciment étranger (en dehors de la calcite secon-
daire), sauf en un point où l’on voit, mêlée aux débris, un peu
de marne rose qui fait songer aux marnes chattiennes que
nous verrons tout à l'heure s’incorporer à la mylonite. De petites
failles tranchent à la fois les brèches et le Burdigalien ; l'une
d'elles, de direction presque parallèle à la voie ferrée, pour-
rait faire croire à un placage de brèche, nettement séparé de
l'Hauterivien ; mais, vérification faite, ce n’est pas l'Haute-
rivien qui supporte ce prétendu placage ; c’est encore de la
brèche. A l’ouest de la voie ferrée, sur la hauteur assez escarpée
qui la domine, on essaye de traverser la zone des brèches ;
et l’on constate ainsi, d’abord qu'elle est fort large, ensuite
qu'il n'y a pas de limite précise entre elle et l'Hauterivien
intact. Quelques-uns de nos jeunes confrères découvrent, dans
les brèches des grandes tranchées, des débris striés par friction
mutuelle : preuve manifeste que les brèches ont été mises en
mouvement.
On reprend les voitures et l'on s’en va à la Vernède, près
‘du km. 751 de la voie ferrée. Observations analogues : sous
le Burdigalien, voici l'Hauterivien, tantôt intact, tantôt trans-
formé en brèche, c'est-à-dire mylonitique ; sans qu'il soit pos-
sible de mettre. une limite précise entre le calcaire intact et la
brèche la plus chaotique. Nous sommes ici au point le plus
septentrional de la partie visible de la zone des brèches ; plus
au Nord-Est, elle se-cache sous les alluvions du Rhône. Ce point
est parfaitement indiqué sur la Carte géologique. Nous allons
maintenant revenir vers le Sud et nous rapprocher d’Aramon.
ue
510 PIERRE TERMIER
Troisième arrêt, près du passage à niveau de l’ancienne route
d'Aramon à Avistion par Saze, tout à côté de la ruine pitto-
resque d'un mot à vent. la route entame un affleurement
d'Hauterivien ; une petite carrière est ouverte à quelques pas
de là, dans le même affleurement. On voit des bancs parfaitement
fée et intacts ; et ces bancs, soudain, se disloquent et se trans-
forment en des bréchés, boue à celles de la Vernède ets
à celles de Saint-Pierre, et dont on ne peut pas douter qu’elles
ne soient des mylonites. La grosseur des débris est ici
remarquable : jusqu'à 1 m. de plus grande dimension.
Nous remontons en voiture. Un quatrième arrêt nous ras-
semble tous, près de la gare d'Aramon, sur le point que nous
avons, M. Joleaud et moi, signalé en 1921 comme offrant la
preuve d'un mélange mécanique de la mylonite hauterivienne
avec les marnes roses du Chattien. Ce point est celui-là même
où, en 1900, E. Pellat et M. Depéret ont découvert Helix
tamondi. Il eue coul km. de la gare de voyageurs
d'Aramon du côté Nord-Est, dans le talus ‘d'an petit chemin
qui longe le bord Nord de la voie ferrée P.L.M.
À peu de distance, l'Hauterivien affleure. [l y a sur lui, au
point que je viens de définir, un lambeau de marnes roses,
très argileuses, où l’on Louve en abondance Helix Rarñofdl
dans ses ForieS globuleuses typiques. On voit nettement, dans
le talus du chemin, les marnes roses supporter : des Diéeles à
débris d' Fm en, lesquelles passent latéralement à un banc
supérieur de ces mêmes marnes, et une autre brèche, identique
à la première, se glisser sous les marnes roses. Les brèches en
question, qui sont ainsi séparées l’une de l'autre par du Chat-
tien fossilifère et qui se fondent dans ce Chattien, ne diffèrent 1
point des brèches de Saint-Pierre-du-Terme, ou n’en diffèrent
que parce qu'un peu de marne rose se mélange à leurs débris:
Je rappelle que, dans les grandes tranchées de la voie ferrée;
près du km. 753, on a vu tout à l'heure, sur un point, un
peu de cette même marne rose apparaître dans le ciment des
brèches. J'interprète ce mélange du Chattien aux brèches comme
un mélange mécanique, par écrasement simultané de l’Haute=
rivien et.du Chattien ; et j'y vois la preuve que le phénomène
de transport qui a donné naïssance aux mylonites est d'âge
chattien ou aquitanien, puisque nous savons déjà qu'il est ane
burdigalien.
On discute longtemps devant cet humble affleurement que Ie
moindre déplacement de la voie ferrée aurait si bien pu faire.
disparaître, Beaucoup de mes confrères tiennent pour la nature
— D4 —
.
BRÈCHES D'ARAMON ET DE LA MONTAGNETTE 511
sédimentaire des brèches : ce seraient des sédiments bréchi-
formes alternant, dans le Chattien, avec des marnes roses.
D’autres proposent d'y voir des brèches de pentes, d'âge chattien.
Mais la vague stratification du mélange marnes-brèches est hori-
zontale ; non loin de là, le Burdigalien est horizontal aussi; rien
n'indique donc que dans la région, à l’époque chattienne, il y
ait eu un relief capable de donner naissance à des brèches de
pentes ; et d’ailleurs les brèches de pentes, que j'ai vues bien
souvent dans la région méditerranéenne et dans l'Afrique du
Nord, ne ressemblent pas du tout à celles-ci.
Nous gagnons à pied la gare d’Aramon, sans cesser de causer
et de controverser. Je montre à mes confrères, près de la
gare, un Curieux gisement d'argile rouge et de sable ferrugineux
sidérolitique, remplissant des poches et des crevasses de l'Hau-
terivien. Non loin de là, sur un chemin qui longe le parc
du château d’Aramon et qui conduit à la tête Sud du tunnel
P.L.M., je fais observer que l’Hauterivien est plissé de façon
assez intense et que ce plissement s'accompagne d’écrasements
locaux qui transforment le calcaire en mylonite. Ici, tout le
monde se met d'accord. La discussion persiste seulement sur
le point de savoir si cette mylonite incontestée est, ou non,
identique, quant à sa nature et à son origine, aux brèches de
Sant-Pierre-du-Terme, de la Vernède, du Moulin-à-Vent et du
gisement des Helix Ramondi. Je ne doute pas, quant à moi,
de l'identité de toutes ces brèches, et je les regarde toutes
comme des mylonites.
La journée s'achève par la visite de la Montagnette. Les
automobiles nous font traverser le Rhône sur un pont suspendu, .
puis nous emportent le long du bord Nord-Ouest du petit massif
calcaire, jusqu'au village de Barbentane, d'où part une route
étroite et accidentée qui conduit à l'abbaye de Frigolet, au
centre du massif. Nos lourds véhicules s'engagent sur cette
route et nous ne les quittons qu'en vue de l'abbaye. A la
sortie de Barbentane, le contact du Burdigalien et de l’'Haute-
rivien est un instant visible ; ce dernier terrain est partielle-
ment transformé en brèches, près du contact.
La Montagnette se présente comme un îlot de calcaires cré-
tacés, aride, sauvage et presque désert, entouré de tout côté
par la plaine aux riches cultures. La mollasse miocène appa-
raît çà et là sur les bords de l’ilot ; elle forme aussi, en plein
îlot, quelques lambeaux épars, de faible épaisseur, signalés de
loin au regard par une végétation plus active. Les calcaires
crétacés appartiennent à l'Hauterivien et au Barrémien ; ils sont
*
512 PIERRE TÉRMIER
: :
peu plissés, en général, et souvent presque horizontaux. Quand
ils plongent, c’est haben caca au Sud-Est.
Un peu au sud de la ferme des Bouisses, non loin de Frigolet,
les calcaires hauteriviens que l’on voit affleurer sous la tonne
de bosses arrondies, séparées par de petits vallons, passent à des
brèches entièrement semblables à celles d'Aramon et de Saint-
Pierre-du-Terme, et se fondant insensiblement, comme celles-
ci, dans les calcaires intacts et réglés. La seule différence avec
Saint-Pierre-du-Terme est l'absence, ici, de toute apparence
stratifiée. L'aspect est identique à celui de certaines klippes de
la plaine d’Alais, sauf que l’on a affaire, dans ce gisement des
Bouisses, à l’Hauterivien, et non à l’Urgonien. La ressemblance
est frappante, aussi, avec les mylonites urgoniennes du Rocher
Dugas de Saint-Ambroix.
Ces brèches des Bouisses ont été vues par les auteurs de la
feuille Avignon et marquées par eux, sur leur carte, de la même
teinte et du même symbole éocène que les Mb de Saint-
Pierre-du-Terme. Il m'a semblé toutefois que la surface réelle-
ment occupée par les brèches est notablement plus grande que
la carte géologique ne l'indique.
Nulle part, la nature mylonitique des brèches ne m'a paru
plus évidente qu'aux Bouisses. Il ne peut être question, ici,
ni d'un placage sur l’'Hauterivien, ni d'une brèche de pentes,
ni d'une désagrégation superficielle du calcaire sous l’influence
des agents atmosphériques. L’écrasement est, pour mot, la seule
cause adéquate, la seule que l’on puisse raisonnablement invo-
quer pour rendre compte de tous les phénomènes observés
énorme épaisseur et aspect massif des brèches ; passage insen-
sible au calcaire intact : absence de stratification ; absence de
tout ciment étranger. Aussi la discussion se fait-elle, peu à
peu, moins vive, et plusieurs de mes contradicteurs du matin
paraissent-ils maintenant ébranlés dans leur incréduhté.
Nous remontons dans les voitures, et, par la même route,
nous regagnons Barbentane. Le vent a fraichi; de grands
nuages noirs donnent au ciel un aspect tragique ; le désert de la
Montagnette, que n'incendie plus le soleil, semble infiniment
triste et désolé. Chacun songe aux longs débats de la journée
et repasse dans son esprit les arguments pour ou contre les
mylonites ; et tout cela fait, sur la caravane devenue silencieuse,
comme un poids de doute et d'incertitude. Pour chasser l’ob-
session et ramener la gaîté, il ne faut pas moins que l’appari=
tion de la plaine, la traversée des joyeux villages, l'entrée, enfin,
dans la ville des Papes, bruyante et jolie, où cet après-midi de
dimanche a des airs de fête.
513
«A PROPOS DES BRÈCHES D'ARAMON ET DE BARBENTANE
PAR Ch. Jacob.
Il est incontestable que les brèches examinées offrent des
aspects très analogues au moins à l'œil nu. Mais l’étude micro-
graphique du ciment des brèches reste à faire ; peut-être per-
mettrait-elle déjà d’y distinguer des catégories. En tous cas, les
brèches ne semblent pas toutes occuper la même situation par rap-
port aux terrains avoisinants, ni être susceptibles de recevoir la
même interprétation. Cette opinion s'est assez généralement
manifestée dans les discussions poursuivies durant la journée du
16 septembre au sujet de l'origine de ces brèches.
Pour ma part, je retiendrais volontiers au moins les catégories
suivantes : ur
1° Brèches de base de la transgression miocène. Ce sont celles
que la Société a vues les premières, au-dessus du hameau de
Saint-Pierre-du-Terme. Elles reposent sur l’Hauterivien, en
discordance si l’on.en juge d’après les pendages de cet Hauteri-
vien, qui au surplus n’est pas particulièrement bréchoïde, sur
une route passant à l'Ouest et en contrebas de l’affleurement
examiné. Celui-ci comporte deux lambeaux, un de chaque côté
du petit ravin de Saint-Pierre-du-Terme. Tous deux supportent
très nettement en concordance le cordon de galets à patine verte,
qui forme la base de la mollasse burdigalienne marine à Pecten
præscabriusculus. L'interprétation reprise ici n’est autre que
celle de la légende de la feuille d'Avignon.
2° Brèches d'altération de surface, tertiaires el quaternaires.
Cette catégorie de brèches se rencontre fréquemment à la surface
des massifs calcaires, notamment dans les pays chauds, sans que
le ciment s'accompagne toujours de produits latériques. Elle n’est
pastellement différente de la précédente, qui peut avoir tiré ses
matériaux de cailloutis d’altération anté-burdigaliens. Mais à
côté de celle-ci, figurent des brèches quaternaires et des brèches
subcontemporaines, formant placage ou poche à la surface des
calcaires. On en a déjà vu de telles le long de la voie ferrée à
l'Est de Saint-Pierre-du-Terme. De plus l’après-diner, dans la
Montagnette en sortant de Barbentane, les carrières et les talus
voisins de la route montrent une sorte de croûte superficielle,
bréchoïde, d'épaisseur très variable, qui pourrait correspondre
aussi à ce mode de formation, mode qui conviendrait encore pour
574 | CH. JACOB
le beau paquet isolé, près duquel, aux Bouisses, la Société a | ter-
miné son trajet de l après-midi. :
3° Brèches sédimentaires chatltiennes. C’est là l'interprétation
la plus simple pour les deux blocs visités au milieu de l’affleure- .
ment très restreint des couches à Helix Ramondi.
° Brèches tectoniques. Sur certains points, la Société a bien
vu des brèches tectoniques, comme par exemple au-dessus de la
sortie occidentale du tunnel d’Aramon, où des cassures et des
zones tourmentées de l'Hauterivien s’accompagnent de calcaires.
broyés. Mais nulle part, tant près d'Aramon que dans la Monta-
œnette, le phénomène n’a paru revêtir l'ampleur impressionnante
des brèches, dérivées d'un rocher massif urgonien, dans la klhippe
de la Liquière, ou bien encore celle des paquets disloqués de
Néocomien essaimés le long de la faille-plate qui limite la base
occidentale de l'Oligocène & Alais. ;
Si ces distinctions, ou d’autres analogues, sont admises à tra-
vers les brèches visitées, celles-ci perdent leur signification et »
ne fournissent plus une indication pour l'origine des klippes
d’Alais. Du reste, la question des brèches étant réservée et sans.
se refuser à chercher les racines de la nappe des klippes ailleurs
dans la basse vallée du Rhône, on peut remarquer que le revers
méridional du massif d'Aramon et la Montagnette de Barbentane
paraissent offrir une structure bien homogène et bien tranquille
pour correspondre au départ d’un tel charriage.
915
LES.MYLONITES DE LA VALLÉE DU RHÔNE
ET LEUR LIAISON AVEC LES DÉPLACEMENTS TANGENTIELS
DE LA RÉGION D'ALAIS
pAr Pierre Termier.
Ainsi qu'on a pu le voir par le Compte rendu que j'ai donné
de l'exceursion du 16 septembre et par la Note ci-dessus de
M. Ch. Jacob !, la nature mylonitique des brèches de Saint-
Pierre-du-Terme, de la Vernède, d’Aramon, de la Montagnette,
-n’a pas été admise du premier coup par tous mes confrères. Il a
semblé à quelques-uns que l’on devait distinguer, dans ces
brèches, plusieurs catégories, dont une seulement serait myloni-
tique ; 1l y aurait, outre cette première catégorie, des brèches
sédimentaires, des brèches de pentes, enfin des brèches résultant
de la désagrégation d'un sol calcaire sous la simple influence des
agents atmosphériques.
Je m'attendais à cette controverse. Elle a fulli se produire, le
11 septembre, sur le chemin de la Bédasse ; et s'il n'y avait pas
eu superposition évidente des brèches au Rupélien, J'aurais
éprouvé quelque difficulté à convaincre mes amis que ces brèches
fussent vraiment des mylonites. La vérité est que les mylonites
de cette région de la France sont d'un type nouveau et décon-
certant. Elles ont trompé M. Arnold Heim, qui est cependant un
géologue expérimenté et qui a vu des pays très divers ; elles
tromperont encore d'autres observateurs.
Mais la meilleure preuve que l’on fait fausse route en voulant
distinguer plusieurs catégories parmi les brèches en question,
c'est que mes contradicteurs ne s'entendent point sur la réparti-
tion des affleurements entre les catégories. Pour les uns, les
brèches des Bouisses, dans la Montagnette, sont des mylonites
incontestables ; alors que d’autres tiennent ces mêmes brèches
pour le résultat d’un simple phénomène d'altération superficielle.
Et, d’ailleurs, quelle invraisemblance que la juxtaposition, dans
ce pays, de brèches d'origine si diverse, d'aspect ru QRer
et cependant si none entre elles !
Je suis très convaincu que la discussion aurait cessé, et que
1. Voir aussi, au C.R.S. (1923), p. 164 et165, les observations de MM.Haug
et Kilian.
516 ; PIERRE TERMIER =
l'unanimité se serait faite sur la nature mylonitique de éoutes les
brèches montrées par moi le 16 septembre, si la visite eût été
moins rapide, si l’on eût pu revoir, le lendemain ou quelques
Jours après, tous les affleurements visités, et revoir ensuite les
mylonites alaisiennes, celles des klippes et celles de Saint-
Ambroix. Ce n’est pas en un jour que l'identité m'est apparue,
de toutes ces brèches ; je les ai regardées de fort près, et à
diverses reprises, et à des intervalles de plusieurs mois ou d'une
année. Je crois ne pas me tromper en disant que foules sont des
brèches d'écrasement, que foutes sont des mylonites.
Aucune ne ressemble à un dépôt sédimentaire. Le type du
dépôt sédimentaire à gros blocs, c’est le conglomérat chattien
d'Alais. Les brèches dont je parle ne ressemblent pas à ce con-
glomérat ; l'observateur le moins exercé les en distinguerait sans
hésitation : d’abord parce qu’elles ne présentent ni classement de.
grosseur, n1 galets roulés ; en second lieu, parce qu’elles se fondent
dans les calcaires aux dépens desquels elles se sont formées :
en troisième lieu, parce que leur ciment n’est fait que des mêmes
calcaires broyés et pulvérisés, sans aueun mélange d'éléments
étrangers, sauf sur quelques points exceptionnels où deux ter-
rains différents, broyés l’un et l’autre, s'y trouvent mélés, ce
qui est le cas des gisements des Æ/elir Ramondi d'Aramon.
Aucune, non plus, ne ressemble à une brèche des pentes. En
pays calcaire, la brèche des pentes est {oujours cimentée par de
la {erra rossa ; ici, l'unique ciment est la calcite secondaire. De
plus, dans les localités où l'idée d’attribuer la brèche à un phéno-
mène de pente est venue à quelques-uns de mes amis, Je crois
pouvoir établir quil n'y avait pas de pente au moment de la
formation de la brèche : les lits grossiers de celle-ei sont horizon-
taux, et l'horizontalité persistante de la mollasse miocène voisine
montre qu'ils n'ont point été dérangés de leur position primitive
par les mouvements ultérieurs. |
L'hypothèse la plus séduisante, après l'hypothèse mylonitique,
est celle de l’altération superficielle. On se souvient que
M. Arnold Heim a cherché à expliquer de la sorte les brèches
urgoniennes des klippes d’Alais et celles de Saint-Ambroix. A
Saint-Pierre-du-Terme et aussi à Barbentane, le fait que la partie
haute des brèches apparaît immédiatement sous le conglomérat
de base du Burdigalien est évidemment favorable à cette hypo-
thèse.
Mais, contre cette même hypothèse, il y a l'épaisseur énorme
qu'ont, sur certains points, les brèches, certainement plus de
40 m. à Saint-Pierre-du-Terme, et peut-être bien davantage ; ül
Ne
LES MYLONITÉS DE LA VALLÉE DU RHÔNE o17
ya le fait que les brèches ne sont pas toutes localisées au voisinage
du Burdigalien ; il y a enfin le fait que certaines brèches sont des
mylonites évidentes et qu'il est impossible de trouver une diffé-
rence appréciable d'aspect entre celles-ci et celles pour lesquelles
on pourrait être tenté d’invoquer, comme cause, la simple alté-
ration superficielle.
Plus fortes que tout cela sont les raisons d'ordre général. Ge
n'est point par hasard que j'ai trouvé les brèches d’Aramon ; je
les ai trouvées où Je savais bien, d'avance, que je trouverais
quelque chose ; je les ai trouvées en cherchant l’affeurement de
la surface de charriage, base de la nappe des klippes d’Alais.
La nappe des klippes d'Alais ne peut pas, selon moi, provenir
du pays des Garrigues. Ce pays, tabulaire ou peu plissé, est un
pays homogène, tectoniquement parlant. La nappe des klippes
est passée sur lui. Le pays des Garrigues a cheminé, vers l'Ouest
ou le Nord-Ouest, d’un mouvement d'ensemble ; on n'y observe
que des décollements horizontaux, sans doute de faible amplitude,
parfois accompagnés de mylonitisations locales f.
Le premier accident tectonique important que l’on rencontre,
quand on va de la plaine d’Alais à la vallée du Rhône, est celui
qui détermine le bord du plateau urgonien entre Sernhac (près de
Remoulins) et Sauveterre, et qui court, avec une direction Nord-.
99° Est, de Nimes à Châteauneuf-Calcernier. Il est malheureuse-
ment he presque partout par le Pliocène ou le Quaternaire ;
mais, dans son voisinage immédiat, l'Urgonien est souvent mylo-
mitique, notamment à cie ci: No Dame-de-Rochefort.
La zone des brèches d'Aramon est à peu près exactement paral-
lèle à cet accident Nîmes-Châteauneuf ; on a vu que les brèches
y abondent, au point de constituer, entre Aramon et la Vernède,
une bande continue de 4 km. et den de longueur ; dès que lou
s écarte de la zone en question, dans le pays a qui la
domine au Nord-Ouest, les mylonites deviennent très rares et
n'ont plus qu'un caractère local ; j'ajoute que ce pays hauteri-
vien, ainsi compris entre deux g rands accidents tectoniques, est,
en dépit de l'apparence ent De qu'il a quand on le regarde de
loin, très fortement plissé, la direction de ses plis étant, presque
toujours, parallèle aux deux accidents.
Ces coïincidences si frappantes ont depuis longtemps entrainé
ma conviction, Chacun des deux accidents parallèles dont je viens
1. Un de ces décollements d'assises superposées, avec glissement des bancs et
mylonitisation partielle, s observe, dans l'Urgonige quasi-horizontal, au petit col
que franchit la route d'Uzès à Alais, à 1 200 m. environ au nord-ouest de Fontcou-
verte, près du pointé 240 de la carte d État-Major, feuille Le Vigan (observation de
M. G. Friedel et de l’auteur).
MGR
- 518 © PIERRE TERMIER GAS :
de parler est l’affleurement d’une surface de charriage. Celle dont
l’affleurement court de Nimes à Châteauneuf forme la base de la
nappe des klippes. Le pays hauterivien compris entre les deux
accidents appartient à la nappe même des klippes. Le deuxième
accident, dont l’affleurement est marqué par la large zone mylo-
nitique d’'Aramon, est la base d’une autre nappe (ou, si l’on veut,
d'une autre écaille), à laquelle appartient la Montagnette. Sur
cette écaille de la Montagnette, une troisième écaille a glissé,
dont témoigne l'existence, aux Bouisses et à Barbentane, d’ es
mylonites, eule lambeaus conservés, à la surface du plateau cal-
caire, d'un manteau mylonilique qui devait jadis le recouvrir en
cuir.
Au nord-est de la 1 Montagnette, au village de Châteaurenard,
un dôme surbaissé d'Urgonien sort de la clin mollassique. a
une vaste étendue, près du point 47 de la carte d'État-Major,
l’Urgonien de ce dôme est à l’état de mylonile, et, comme tel,
exploité en carrière pour l’empierrement. Je pense que l’'Urgo-
nien de Châteaurenard et l’Hauterivien de la Montagnette appar-
tiennent à la même écaille, et que leurs mylonites font partie du
même manteau mylonitique, déjà morcelé par l'érosion anté-bur-
digalienne, presque entièrement détruit par l’érosion subséquente.
Ainsi se rattachent les déplacements tangentiels observés dans
la région d'Âlais et ceux que l’on observe dans la vallée du …
Rhône. Ils sont du même âge ; et, quand ils ont été accompagnés
de phénomènes d’écrasement, ceux-c1, dans les calcaires infrà-
_crétacés, ont donné les mêmes mylonites, dont M. Arnold Heim
a eu bien raison de dire qu’elles ne ressemblent point à celles des
Alpes suisses. Ces mylonites par simple concassage ou broyage,
sans laminage, sont caractéristiques, à mes yeux, d’un écrase-
ment de bee dures opéré sous une très faible pression, c'est-à-
dire très près de la surface du sol. Il a dü se produire de sem-
blables mylonites dans les Alpes ; mais l'érosion les a fait dispa=
raître et nous n’y trouvons plus que des mylonites de profon:
deur, d'aspect totalement différent. 4
Je suis ainsi ramené à ma conception, exposée un peu plus
haut, du transport de la nappe des klippes : un transport en
Snrfare. comme celui d'un immense tas de débris que l’on pous=.
serait, latéralement, avec une force à peu près horizontale. Mars
ce tr ansport en surface entraînait le déplacement d'autres masses
profondes, qui cheminaient sans se briser, où en ne se brisant
que localement et accidentellement ; ces masses profondes se
découpaient, parallèlement aux strates de leurs terrains, en.
_ paquets qui glissaient les uns sur les autres et dont le cheminez
ment total était ainsi variable d’un paquet à l’autre.
Liga
LES MYLONITES DE LA VALLÉE DU RHÔNE 519
Nous avons dit en 1921, M. Joleaud et moi, que ces déplace-
ments tangentiels — dont on ne peut pas douter qu'ils ne soient
anté-burdigaliens — sont d'une époque chattienne ou aquita-
nienne, puisqu'ils ont affecté des couches à Helix Ramondi. Mon
sentiment, à ce sujet, se précise. Je crois que les conglomérats
chattiens de la plaine d’Alais se sont formés aux dépens de la
nappe brisée qui venait de l'Est ou du Sud-Est et rétrécissait
graduellement le lac oligocène. L'avancée de la nappe dont les
klippes sont des témoins est donc, pour moi, contemporaine du
Chattien d'Alais et de Saint-Ambroix. Et tel est aussi l'âge du
déplacement de toutes les écailles alaisiennes faites de terrains
secondaires ou tertiaires.
Quant à la question, soulevée par M. Ch. Jacob, de savoir si
ce vaste système de déplacements tangentiels doit être appelé
alpin ou pyrénéo-provençal, j'avoue qu'elle me laisse assez indif-
férent. La vraie définition d'une chaine de montagnes est donnée
par son âge ; mais comme le mouvement qui produit cette chaîne
se propage avec lenteur, l’âge est variable d’un point à l’autre et
l’on peut donc discuter indéfiniment sur le rattachement géogra-
phique de deux éléments distincts. Une chose est certaine, c’est
que le principal plissement de la Provence, accompagné de
grands charriages, était depuis très longtemps terminé quand les
écailles d’Alais et d'Avignon se sont mises en marche. Et quant
à l'exacte direction de la marche de ces écailles, nous ne la con-
naissons pas. L'impression que l’on a actuellement, quand on
regarde une carte géologique d'ensemble, est que les écailles
sont venues du Sud-Est ; la plupart, en effet, plongent au Sud-
Est, quand elles plongent ; mais cette plongée est due à une sur-
rection très récente du Plateau central et n’est nullement un phé-
nomène concomitant du déplacement tangentiel. Un fait, un seul,
pourrait nous indiquer la vraie direction de celui-ci : l’orienta-
tion des plis couchés du Houiller du Gard. Ils sont couchés vers
l'Ouest, non vers le Nord-Ouest ; et l’on serait alors tenté de
croire que la poussée vient de l'Est, non du Sud-Est. Mais qui
pourrait affirmer, aujourd'hui, que les plis couchés du Houiller
sont du même âge que l'avancée des éclles de morts-terrains ?
J'ai dit plus haut l'incertitude où nous sommes encore à cet égard.
a tOE—
Di
©
©
LA NAPPE DE. SUZETTE
Excursion da 17 septembre
PAR Pierre Termier.
Dès 6 heures du matin, nous sommes en route, rapidement
emportés, par des cars automobiles, vers le massif de Gigon-
das. Nous traversons successivement Entraigues, Morteux,
Carpentras, Aubignan, Beaumes-de-Venise, tout un vaste pays
de mollasse aux see horizontales, le its souvent cachée
par les dépôts quaternaires.
Mais voici qu'au nord de Beaumes, sur la Toute de Lafare, la
mollasse, brusquement, se redresse jusqu’à la verticale. Derrière
l'Helvétien, le Burdigalien apparaît, dressé comme un mur;
et, derrière ce Burdigalien vertical, voici le Sannoisien, également
vertical, composé de calcaires en plaquettes, souvent fétides
sous le choc, alternant avec des argiles vertes ou roses et de
petits bancs de gypse. Nous entrons dans le massif de Gigon-
das!
Ce massif apparaît dans une vaste déchirure du manteau de
mollasse miocène. Sur les bords de la déchirure, la mollasse
est plus ou moins redressée, parfois verticale, quelquefois ren-
versée ; dans ce brusque redressement, il arrive que le Burdi-
galien soit supprimé, çà et là, par étirement ; ailleurs 1l est
réduit dans son épaisseur et, par exemple, privé de son étage
de poudingues. Le massif de Gigondas est donc un anticlinal
du phissement post-helvétien ; cet anticlinal prolonge, à l'Ouest
d'abord, puis au Nord {après une conversion de 90 degrés),
l’anticlinal du Ventoux. Au point culminant du massif (Pyra-
mide de Saint-Amand, cote 734) un lambeau de Burdigalien,
en couches horizontales, subsiste, respecté par l'érosion. Il
indique l’amplitudé qu'a atteinte, ici, le plissement post-helvé-
tien : entre ce point 134 et le village de Beaumes, le Burdi-
galien a été dénivelé d'environ 700 m.
Le massif de Gigondas, ainsi misà jour par le plissement
post-helvétien et par l’enlèvement de la couverture molsssAE
nous offre des terrains violemment plissés qui sont : Trias;
Callovien et Oxfordien inséparables, Jurassique Saperour (du
1. Je prie le lecteur de suivre cette description sur la feuille Orange de la
Carte géologique.
ER
RL Sn ee ES dd e GT
ét La butn fu Ni
L
LA NAPPE DE SUZETTE DA
Lusitanien au Portlandien), Berriasien, Valanginien, Hauteri-
vien, Barrémien, Aptien, Eocène et Oligocène inséparables for-
mant une série extrêmement puissante à faciès lagunaire. Toute
la stratigraphie du massif, sauf celle du Trias, a été définie
de façon précise par Léenhardt. Seul le Trias a été méconnu ; il
est à l'état de cargneules, dont l'âge triasique résulte avec
certitude de leur identité pétrographique avec les cargneules de
Mérindol où nous trouverons demain une faune du Muschelkalk.
Ce Trias paraît être ici en nappe : c'est ce que nous avons
appelé, M. Joleaud et moi, la nappe de Suzette.
Nous prenons contact avec les cargneules près du Moulin de
Mitré. Le ruisseau qui descend des hauteurs de Suzette s'appelle
le Riou Saladou, nom qui témoigne de la salure de ses eaux.
Le contact des cargneules avec les autres terrains n’est pas
visible ici même. J'explique qu'en remontant le ravin qui vient
de l'Ouest, on verrait bientôt les cargneules prendre l'allure
d'un manteau jeté sur l'Oligocène, et qu'en un point du contact
on trouverait un très gros bloc, de plusieurs mètres cubes, quiest
une mylonite de cargneule triasique ‘et de calcaire jurassique.
Nous laissons nos voitures à Lafare et montons à pied, en
suivant la route, jusqu’à Suzette. Bientôt l'Oxfordien apparaît,
marnes schisteuses noires où l’on trouve quelques Ammonites,
parmi lesquelles Cardioceras cordatum. La route se tient au
voisinage du contact de cet Oxfordien et des cargneules ; et
chacun peut constater que le contact est anormal et que le
Trias flotte sur l'Oxfordien. Avant d'arriver à Suzette, on voit,
tout près de la route, un grand nombre de très gros blocs,
éboulés du haut de la Pyramide de Saint-Amand : c’est du Bur-
digalien très blanc, à faciès de calcaire à Bryozoaires, conte-
nant souvent des galets, et même d'énormes morceaux de cal-
care du Jurassique supérieur. Le village de Suzette, qui ne
comprend que quelques maisons et une petite église, est édifié,
partie sur le Burdigalien, partie sur les cargneules. Ici, le
Burdigalien est en place, et non plus éboulé ; il se relie sans
discontinuité au lambeau qui forme le sommet dit Pyramide
de Saint-Amand ; il repose sur les: cargneules, à Suzette même
et au Nord-Nord-Ouest de Suzette, tandis que, plus à l'Ouest,
il repose sur l'Oxfordien ou sur le Jurassique supérieur.
Du haut de l’éminence qui porte le village de Suzette (point
421 de la Carte), nous promenons nos regards sur un admirable
panorama!. A l'Ouest, voici les dentelles de Gigondas, qui
1. Lire, au C.R.S. (1923), p. 165, le rappel, par M. Kilian, de l'œuvre de
Léenhardt.
— 65 —
522 PIERRE TERMIER
sont trois barres de Portlandien vertical dressées comme des
murs et crénelées par l'érosion ; entre elles sont des combes
étroites, emplies de forêts ou de bois taillis, où l’on devine le
passage de synclinaux infra-crétacés ; au Sud et à l'Est, signalé
de loin aux yeux par ses terres Jaunes, le Trias couvre une aire
très vaste, où se creusent de profonds ravins ; il s'étale, indiffé-
remment, sur l'Oxfordièen aux terres noires et sur l'Oligocène
aux terres blanches, mais il est dominé, tout au Sud, par le
Portlandien de la Roque-Alric qui surgit brusquement, à la
façon d’un dôme, entre les cargneules triasiques et les marnes
néocomiennes ; en arrière de la coupole portlandienne, le Barré-
mien, très rocheux et très blane, forme une muraille discontinue,
coupée d’étroites échancrures, et, par cette muraille, le massif
de Gigondas se rattache, visiblement, à l'immense Ventoux;
une ruine imposante, le château du Barroux, posé sur l’affleu-
rement barrémien, met une note humaine dans le beau concert
des visions et des honore géologiques ; le Burdigalien forme,
autour du chaos des plis du Secondaire et de |’ Éogène, un rem-
part ébréché, par delà lequel la vue s'étend, à l infos bles t-il,
sur les plaines du Rhône ; mais voici tout près de nous, au
Nord, un lambeau de ce même Burdigalien, qui trône tout au
haut du massif de Gigondas, témoin de la voûte de mollasse
marine quia couvert jadis ce massif; au-dessus de cela, au-
dessus du Ventoux, au-dessus des plaines, le ciel s'arrondit,
voûte plus large et plus haute, inaccessible à l'érosion, le ciel
splendide où dérivent, sous le vent d'Ouest, de grands nuages
sombres, aux bords dorés.
On se remet en route, et par un chemin qu'allongent les
ravins et les de on se dirige vers l'Est, vers Malau-
cène. Tout en marchant et devisant, on observe les cargneules
et leurs rapports avec les autres terrains. J'explique que le
Trias flotte, ici, sur l'Oligocène ; que la preuve décisive en est
dans l'apparition de cet Oligocène en fenêtre, sous le Trias,
au fond de l’un des ravins, fenêtre bien ln sur la ui.
géologique ; que Me du manteau de cargneules peut
aller à 100 m. Je montre de loin le point où j'ai trouvé dans les
-cargneules, presque partout broyées et qui sont, en somme, une
gigantesque mylonite, un morceau de quartzite blane, à grain très
fin, en forme de plaquette de 5 cent. d'épaisseur, contenant de
petits lits de séricite et des cristaux microscopiques de tourma-
line ; et je rappelle que ce quartzite m'a fait songer aux quartzites
du Trias de la Vanoise ou de la Haute-Ubaye, c’est-à-dire à un
Trias briançonnais, déjà un peu métamorphique, par conséquent:
très oriental.
See an
= > Cut
bd à ant dus D, rc, à.
LA NAPPE DE SUZETTE 223
Au ravin de la Font-du-Buis, nous trouvons le Portlandien,
à peu près vertical, prolongement de la plus septentrionale des
dentelles de Gigondas. Les cargneules viennent toucher ce
Portlandien. Un peu plus loin vers l'Est, le Portlandien cesse
d'être vertical ; il plonge au Sud, sous l'Oligocène ; parfois on
rencontre un lambeau de Valanginien entre l’Oligocène et le
Jurassique supérieur. Sur le chemin même, non loin du col par
où nous allons pénétrer dans le bassin de Malaucène, un
dernier témoin de Trias se montre, qui ne mesure que quelques
mètres carrés de superficie, mais qui a une grande importance
géologique ; car ce témoin est posé sur les calcaires portlan-
diens. C’est un morceau de la nappe triasique ; et l’on voit très
bien, d'ici, que cette nappe couvre indifféremment l'Oligocène
et le Jurassique, tandis qu'elle-même, entre Suzette et la Pyra-
mide de Saint-Amand, est couverte par le Burdigalien.
Au col, près de la maison Fabre, nous touchons l’Oligocère
qui se présente en bancs très redressés, dirigés Nord-Nord-
Ouest et plongeant de 70 degrés vers Ouest-Sud-Ouest. Tout
près de là affleure le Burdigalien, bord du bassin mollassique
de Malaucène : ce Burdigalien plonge à l'Est, d'environ #0 degrés
semble-t-il. Bien qu'on ne voie pas le contact des deux terrains,
leur discordance, ici, n’est pas douteuse ; elle paraît être d’envi-
ron 60 degrés. L'Oligocène présente sur ce point une alternance
de calcaires blancs, en plaquettes assez minces, et de grès fins,
blancs et roses, micacés. Plus loin, vers le Sud-Est, on ya
exploité du gypse ; des argiles, blanches, rouges, roses, vertes,
apparaissent çà et là, séparant calcaires et grès, Nous retrouvons
sans peine, tout près du col, sur le chemin quasi-horizontal qui
qui va au Sud, le gisement fossilifère découvert en 1921 par
M. Joleaud!.
Enfin, abandonnant pour quelques heures’ les nombreuses
énigmes du massif de Gigondas, traversant le Burdigalien, puis
pénétrant dans les marnes helvétiennes graduellement raplanies,
nous descendons à Malaucène, où le déjeuner est préparé. Un
long repos, un gai repas font oublier la fatigue et ne laissent
survivre que les impressions fortes, les pensées fécondes et les
Joyeux souvenirs. |
À 3 heures de l'après-midi, nous reprenons nos cars automo-
biles, et nous partons pour faire le tour complet du massif de
1. Voir au C.R. S. (1923), p. 170, la communication de M. Depéret au sujet des
fossiles récoltés. La conclusion de M. Depéret est que ce gisement serait placé
à un niveau assez bas du Rupélien, et non dans le Chattien.
pme
524 : PIERRE TERMIER
Gigondas, en passant par Beaumes, Vacqueyras, Sablet et
Vaison. Un court arrêt, près du col par où nous sortons du
bassin miocène, nous permet de voir trois lambeaux de Trias,
séparés, par l'érosion, du grand manteau triasique de Suzette :
le premier a l'air de flotter sur la limite de l'Oxfordien et de
l'Oligocène ; le second semble posé sur un affleurement de
Berriasien ; le troisième repose sur l'Oligocène et n'est séparé
du grand témoin de la nappe que par le vallon où passe la
route. Puis, voici le défilé du Barroux, creusé dans le Néoco-
mien très plissé ; à notre droite, posée sur les calcaires barré-
miens, voici la ruine grandiose du château qui commandait le
passage et dominait magnifiquement la plaine. Nous rentrons
dans le pays de mollasse traversé le matin et nous y restons
jusqu à Vacqueyras.
Un long arrêt, près de Vacqueyras, sur le bord nord de ce
pays mollassique, c’est-à-dire sur le bord sud du massif de
Gigondas, nous permet d'étudier la série éocène-oligocène et de
voir, jetée sur elle en discordance, la nappe triasique. Près de
l'Établissement des bains de Montmirail, nous voyons le con-
tact du Burdigalien et de l’Oligocène, verticaux l’un et l’autre et
concordants, comme nous les avons vus ce matin au Moulin de
Mitré. Une eau salée purgative sort, à peu de distance de
l'Etablissement, du terrain oligocène ; c’est elle que l’on exploite
et que l’on vend, en bouteilles, sous le nom d’eau de Montmi-
rail. |
La série éocène-oligocène affleure en de nombreux points des
croupes boisées qui montent vers les dentelles, et elle est
creusée d'un ravin profond et étroit au débouché duquel est
l’ancien établissement des Petites-Eaux, et sur la rive droite
duquel s'ouvre la grotte dite de l’Eau-Verte. On observe, ainsi,
que cette série, formée de couches uniformément verticales et
dirigées à peu près Est-Ouest, n'a pas moins de 1200 m. de
puissance : c’est une alternance, bien des fois répétée, de calcaires
blancs en plaquettes contenant en abondance des silex noirs,
de marnes roses, grises ou vertes, de petits banes de gypse, de
grès micacés et friables, rouges, roses ou gris, enfin de pou
dingues. Il y aussi des calcaires cariés. La plupart des cal=
caires sont fétides sous le choc. L’analogie pétrographique est
frappante, avec la série que l'on observe à l’est de Suzette, où
Léenhardt a signalé Planorbis pseudo-ammonius, et où nous
avons, aujourd'hui même, récolté une faune rupélienne. Il est
donc bien probable que nous avons affaire à une série continue,
d'origine semi-lacustre, semi-lagunaire, allant, du Lutétien,
LA NAPPE DE SUZETTE 925
tout au moins jusqu'au Rupélien, peut-être même jusqu'au
Chattien !.
Sur cette série verticale, les cargneules du Trias forment un
manteau horizontal, discordant. Cela se voit très bien des
hauteurs boisées qui dominent, à l'Ouest, le ravin des Petites-
Eaux et de l'Eau-Verte. L'allure de nappe n'est pas contes-
table. À la source de l'Kau-Verte, les cargneules descendent
jusqu'au fond du ravin, le traversent et s'étalent sur le plateau
au-dessus de sa rive droite. La source elle-même semble sortir
d'une masse de gypse qui est située immédiatement sous les
cargneules triasiques. Le point reste douteux de savoir si ce
gypse appartient au Trias, ou s'il fait partie de la série oligo-
cène sous-jacente. Dans le ravin, quand on a traversé la bande
de cargneules, on trouve les marnes noires de l’Oxfordien,
dominées à droite par une sortede promontoire portlandien. Les
rapports du Trias avec ces terrains jurassiques ne sont pas
clairs ; mais si l’on franchit l’affleurement portlandien en mar-
chant vers l’Est, on retrouve, au delà, l'Oxfordien et, flottant sur
lui, comme entre Lafare et Suzette, la nappe des cargneules.
Sur la carte géologique, les cargneules sont marquées du
symbole el, Dans cette région de Vacqueyras, les contours de
la nappe sont à modifier ; elle ne s'avance guère au delà du
ravin de l'Eau-Verte, et c'est à la série éocène-oligocène qu'il
y a lieu d'attribuer la vaste bande de terrain, large d’un km.
et longue de près de quatre, où Léenhardt a cru voir des car-
gneules et où il n'y a, en réalité, que des calcaires blancs et des
grès versicolores. Par contre, Léenhardt a très bien vu le
1. M. P. Jonor présente l'observation suivante :
Après avoir quitté les voitures à la station d’eau minérale de Montmirail près
de Vacqueyras, la Société, pour aller examiner le contact de la nappe de
Suzette, traversa d'abord une série de formations rapportées à l'Oligocène sur
la Carte géologique.
Dans un marno-calcaire de couleur gris-clair compris dans cette série, M. Jodot
a eu la chance de récolter quelques empreintes de gastropodes très écrasés et à
peine reconnaissables. Le point fossilifère se trouve à peu de distance de l’en-
droit où, avant de quitter les vignes. le chemin pénètre dans les bois (chemin
de l'Eau-Verte). S
L'empreinte la mieux conservée, à l’état de moulage, laisse voir, sur une
dizaine de tours, les stries d'accroissement sinueuses, les cordons spiraux et les
tubercules très émoussés d'un Melanoides. Il ne serait donc pas impossible que
ce fossile appartienne à Melanoides albigensis Noucer var. Dumasi :onr., signalé
dans la légende de la feuille d'Orange.
Les autres empreintes sont tellement frustes qu'il est malaisé de préciser les
genres auxquels il convient de les rapporter : ce sont ou des Polamides à peine
ornés, u plus vraisemblablement des Fumelania.
La présence de fossiles, dans cette série oligocène, est donc certaine ; il sera
intéressant de rechercher de meilleurs échantillons en vue de préciser les
niveaux.
— (69 —
retour des cargneules près de D sous la forme d’un
affleurement très étroit, pincé dans le Jurassique ou l’Infrà.
crétacé et venant même toucher, sur un point, le Burdigalien,
lequel est d’ailleurs renversé et plonge sous le Trias.
La course s'achève par un rapide transport en automobil
Nous voyons, en passant, le bord du massif de Gigondas qui
domine le pays de la mollasse ; celle-ci, renversée ‘près «
-Gigondas, est verticale à Séguret : elle se raplanit ensuite et,
près de Vaison, le massif secondaire plonge doucement sous le
Burdigalien. Il est presque nuit quand nous traversons Vaison
tout à “En nuit quand nous arrivons à Malaucène.
dr MONTE
LE TRiAS DE MÉRINDOL ET DE PROPIAC
Excursion du 18 septembre
PAR Pierre Termier.
Entre Vaison, où le massif de terrains secondaires de Gigon-
das-s'ennoie sous le Miocène, et Mérindol, où un autre anticli-
Fi. 10, — Conracr VERTICAL Du Trias (à gauche, teinte grise)
ET DE L'HervéTiEx (à droite, teinte claire) au coz pe Prorrac.
nal du système des plis post-helvétiens fait surgir de nouveau
les terrains secondaires, s'étend un pays de mollasse quasi-
ET TE
528 PIERRE TERMIER 3
horizontale. Nous avons quitté Malaucène à sept heures du
satin. Il est maintenant neuf heures. Nous sommes un peu à
l’est du vieux village de. Mérindol, sur un col où nous allons lais-
ser nos voitures. Et voici, tout près de nous, les cargneules du
Trias, toutes semblables à celles de Suzette, qui, brusquement,
apparaissent dans la déchirure du manteau miocène.
Le contactest vertical. Dans ce contact, le Burdigalien manque,
et ce sont les marnes helvétiennes qui sont plaquées contre les
cargneules. Mais, quand on suit le contact vers l'Ouest, en mon--
tant vers Mérindol, on voit bientôt s’y intercaler une lame de
Burdigalien, une autre, très mince, de Kiméridgien, enfin une
troisième, rapidement élargie, de marnes noires, calloviennes ou
osfordie De même, nn od on suit vers l'Est, en descendant
sur l'Établissement de Propiac, le même contact Helvétien-
Trias, on ne tarde pas à voir s’y insérer le Burdigalien, et ensuite
le Callovien. Le col où nous quittons les voitures correspond
donc au maximum d’étirement sur le bord méridional de l’anticli-
nal post-helvétien.
Nous montons à Mérindol. Le vieux village, maintenant aban-
donné et tombant en ruines, est posé sur la tranche des lames
verticales de Burdigalien et de Kiméridgien. Le versant nord de
la butte est occupé par les marnes noires. Plus au Nord, s'étend
le Trias, qui forme la montagne d'Auzière. Nous suivons un
chemin, presque horizontal, qui va vers le Pas de Maneyrolle en
traversant, dans sa longueur, le lambeau de Trias. C'est sur ce
chemin que se trouve le gisement fossilifère découvert en 1920
par M. Joleaud. De nouveaux et meilleurs fossiles y sont bien-
tôt récoltés, qui précisent l’âge : les calcaires jaunâtres, en fines
plaquettes, qui les contiennent, sont du Muschelkalk certain !.
Ces calcaires en plaquettes ont une allure confuse. Autour
d'eux, il y a surtout des cargneules, souvent mylonitiques, où
toute allure a disparu. On voit aussi, avee les cargneules, affleu-
rer des calcaires très massifs et très durs, d’un gris sombre ou
même noirs dans la cassure, patinés de blanc ou de pris clair.
Mais les cargneules sont largement prépondérantes. Elles ont
habituellement, ici comme à Suzette, une couleur jaune, un
aspect on âpre etsauvage; ae sont couvertes de brous-
sailles ou de bis taillis. IL ny a, dans ce lambeau triasique
d'Auzière, ni argiles, nigypse, ni grès.
Contournant Auzière par le Sud, nous venons sur le versant
oriental, qui domine le profond vallon de Propiac. On a exploité
1. Voir au C. R.S. (1923), p. 171, la note de MM. Depéret et Haug sur ce gise-
ment fossilifere.
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castle es cn à duc:
1
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12
Le)
LE TRIAS DE MÉRINDOL ÊT DE PROPIAC
quelques centaines de tonnes de calamine dans des calcaires
séquaniens presque verticaux qui aleurent sous le Trias ; et l'on
voit encore les ouvertures de trois galeries superposées. (ie che-.
min bien tracé qui desservait autrefois la mine nous offre de très
beaux points de vue. Sur l'un de ces belvédères, groupant autour
de moi tous mes confrères, j’expose brièvement ce que je sais
aujourd'hui des rapports du Trias de Propiac et-des autres ter-
rains, et jJe-parle du problème chimique soulevé par ce même
Trias. Il y a ici deux problèmes à résoudre : l’un, d'ordre tecto-
nique ; l’autre, d'ordre chimique.
En ce qui concerne la question tectonique, voici les faits.
Le lambeau triasique d’Auzière surmonte nettement le Callo-
vien dans le cirque où se développent les lacets de la route de
Propiac ; quand on le regarde du village de Propiac, il se pré-
sente commeun lambeau de éouenent posé sur le Callovien ;
et, quand on vient de Suzette, on croit y voir un nouveau témoin
de la nappe de Suzette.
Mais ce lambeau a une forme allongée. Dans le système des
plis post-helvétiens, il correspond à un anticlinal qui, de direc-
tion Est-Ouest à Mérindol, tourne peu à peu d’une centaine de
degrés, devient Sud-Nord au-dessus de Bénivay, puis s'oriente
Nord-Nord-Est au Pas de Maneyrolle. Le bord externe de cet arc
de Trias est formé par un contact vertical, ou quasi-vertical :
celui-là même que nous avons vu à Mérindol. Le bord interne (à
l'est d'Auzière) est fait d'un contact renversé : au-dessus
de Bénivay, la mollasse s'enfonce sous le Trias ; à la mine de
zinc d'Auzière, c’est une série de lames jurassiques et infrà-créta-
cées qui vont, de même, se cacher sous les cargneules. Ces faits
peuvent s'interpréter : soit par l'hypothèse d'une nappe triasique
pincée en synclinal dans le Jurassique ou l’Infrà-crétacé, anté-
rieurement à la transgression burdigalienne ; soit par l'hypothèse
d'un jaillissement Trias, par une sorte de hernie crevant le
Jurassique, jaillissement Con teapoin du plissement post-helvé-
tien et extravasant les cargneules entre les terrains secondaires
et le manteau de mollasse qui les couvrait.
Entre Propiac et le Buis, Léenhardt a, sur la feuille Ze Buis
de la Carte géologique, marqué une douzaine de petits témoins de
sa formation de Suzette, assimilés par lui à la grande masse
de la montagne d’Auzière. J’ai vu tous ces témoins. Un seul est
du Trias incontestable : c'est celui qui affleure près de la maison
. dite la Gipière, au sud de la Serre-des-Gipières. Tous les autres
sont, dans le Callovien ou l’Oxfordien, de simples manières d’être,
RD er
530 PIERRE TERMIER
de simples accidents de faciès, résultant de ce que j'appellerai
dans un instant la maladie du Callovien et de l’Oxfordien au voi-
sinage du Trias.
A la Gipière, le Trias, fait de gypse, d’argiles grises, de calcaires
gris et de cargneules, se présente en un affleurement elliptique
long de 200 ou 500 m., large de 30 ou 40, entre les marnes grises
oxfordienues, friables et inconsistantes, et les caleschistes noirs
en plaquettes du Callovien. C'est, en somme, une lentille de
Trias, plongeant au Nord, d’abord faiblement, puis très vite.
beaucoup plus fortement, entre le Callovien qui la surmonte et
l’'Oxfordien qui la supporte. Rien ne dit si c’est un synclinal d’une
nappè, ou un anticlinal, violemment forcé, faisant jaillir le Trias
autochtone. Léenhardt a interprété comme le prolongement de
cette lentille un affleurement de calcaires bruns, jouant les car-
gneules, un peu plus loin à l'Est, sur le versant nord du Roc-
Rond ; mais je n’ai rien vu, là, qui eût un caractère triasique cer-
tain. En tout cas, si l'accident qui amène le Trias à la Gipière se
prolonge vers l'Est, ce qui est fort possible, et même vraisem-
blable, l’affleurement triasique est certainement discontinu.
Pas plus qu'Auzière, la Gipière ne résout définitivement le pro-
blème tectonique. Le Buis, Propiac, Auzière, sont sur le même
anticlinal du plissement post-helvétien; la Gipière est sur le bord
sud de cet anticlinal, tout comme Mérindol ; elle souligne donc la
liaison des affleurements triasiques avec les zones anticlinales,
liaison sur laquelle mon ami M. D a eu grandement raison
d'insister.
En ce qui concerne le nine chimique, voici les faits que
j'ai observés.
Sur beaucoup de points de la région déprimée comprise entre
Propiac et le Buis, le Callovo-oxfordien présente une manière
d'être spéciale ; ce sont les points désignés, sur la Carte géolo-
gique, comme formation de Susette ; mais il y en a, en réalité,
beaucoup plus que Léenhardt n'en a mis. On y ocons trois
choses différentes.
Ou bien des calcaires ferrugineux, à patine rouge, brune ou
jaune, simulant la cargneule, formant des blocs de forme quel-
conque, parfois vaguement. arrondis, logés au milieu des schistes
callovo-oxfordiens, enveloppés par ces schistes qui, autour d'eux,
sont violemment plissés, ou coupant leur stratification ; tels sont.
les blocs, très nombreux (certainement plus de 50), que l’on voit
près de l’'Ouvèze, de part et d’autre de l'entrée de la route de Pro-
piac ; quelques-uns sont petits (par exemple, 0 m. 50 de plus
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4
LE TRIAS DE MÉRINDOL ET DE PROPIAC 531
_ grande dimension) ; d’autres dépassent le mètre cube; l’un d'eux
mesure 8 ou 10 mètres cubes ; il y en a au sommet des deux
petites collines rondes qui dominent, de chaque côté, l’entrée de
la route de Propiac ; 1l y en a aussi tout en bas, près de cette
route ou près du ruisseau ; la traînée des blocs rouges ou bruns
va presque jusqu'à l’arrivée du chemin qui descend du Flachier:
j'ai d’abord été tenté de considérer ces blocs comme des débris
de la nappe de Suzette mécaniquement enrobés dans les schistes
Jurassiques ; mais cette impression n’a pas duré.
Ou bien des lits ou des lentilles de calcaire ferrugineux, sou-
vent en plaquettes, intercalés dans les schistes callovo-oxfordiens
et qui, parfois, passent laléralement à des calcaires ou à des
schistes gris du type ordinaire; tels sont les bancs rouges et
bruns de la Jalaye, ceux du confluent des ravins à 1 km. plus au
Nord, et ceux de la route de Beauvoisin ; leurs débris sont sou-
vent identiques à ceux des blocs du premier genre, sauf quand ils
se divisent en plaquettes ; j'y ai trouvé, plusieurs fois, des fos-
siles, en particulier des Posidonomya près de la route de Beauvoi-
sin ; cest du Callovien ou de l’Oxfordien incontestable, parfois
tellement rouge que les cailloux roulés qui en proviennent, dans
le lit des torrents, ont l'aspect extérieur d'un caillou de grès per-
mien.
Ou bien, enfin, des /ilons, discontinus et zigzagants, coupant
les schistes jurassiques ; cela se voit bien dans les tranchées de
la route, un peu au sud-est du col d’où se détache la route des
Jonchiers ; 1l y a de petits filons d'un calcaire gris foncé brunis-
sant ; et quelques-uns assez gros, jusqu'à 0 m. 30 d'ouverture,
donnant alors des blocs très semblables à ceux de la première
catégorie. Û |
Les trois catégories semblent se mêler et devenir extrêmement
abondantes, dans le Callovien schisteux, au nord du Flachier :
les talus des ravins sont alors colorés en jaune, et les cailloux
entassés dans les murs sont en majorité des blocs bruns, jaunes
ou rouges. Mais, nulle part, on ne voit de vraie cargneule. Ce
sont des calcaires chargés de sidérose, brunissants ou rougissants.
En somme, il s’agit d’une transformation locale et sporadique
du Callovien et de l'Oxfordien, d'une sorte de maladie par apport
du carbonate de fer, maladie qui donne aux pierres la ressem-
blance avec les cargneules triasiques, et qui paraît, dans la
région de Propiac et du Buis, hée d'une certaine façon avec le
Trias.
Pour Léenhardt, c'est du Callovo-oxfordien modifié par une
cause chimique ; la même cause chimique qui, agissant sur un
532 PIERRE TERMIER
immense volume de roches et agissant plus énergiquement, a fait
les grands amas de cargneules d’Auzière et de Suzette. Léenhardt
en cherche l’origine dans le Trias profond, et, pour lui, la cause
a agi per ascensum.
Pour moi, la maladie a été développée par les eaux qui ont
traversé les grands paquets de Trias étalés — quelle que soit la
cause de cet étalement — sur les schistes jurassiques ; et ces
eaux empoisonnées par le Trias ont agi sur le Jurassique per
descensum.
C'est, pour moi, à un phénomène du même ordre que sont dus
les gîtes de plomb, de zinc, de strontium et de baryum, qui
abondent dans le département de la Drôme. À Condorcet, où le
Trias se présente en lambeaux flottant sur le Callovien, on
exploite, ou l’on a exploité, dans les schistes jurassiques, des
filons de célestine et de barytine, et d’autres de blende et de
galène, qui, manifestement, viennent, per descensum, de la nappe
triasique, de laquelle sort, actuellement encore, une source
salée. À Auzière, la calamine que l’on a trouvée dans une cas-
sure du Séquanien et qui s’est arrêtée très vite en profondeur, se
rattache, non moins manifestement, à la nappe triasique qui sur-
monte ce Séquanien ; et c'est de la même nappe que semblent
venir aussi les sources salées de Propiac. Les nombreux gites
de calamine de la Drôme {dont les plus importants ont été ceux
de’ Menglon, près de Châtillon-en-Diois, et de Brette, près de
Saint-Nazaire-le-Désert) ont tous été remplis per descensum : je
les attribue tous à l’action d’eaux faiblement minéralisées, descen-
dues d’une nappe triasique unique (nappe de Suzette), ou de
lambeaux triasiques analogues entre eux, mais de racines diffé-
rentes, en tout cas descendues d’un Trias qui flottait autrefois sur
le Jurassique et dont l'érosion n'a laissé subsister aucun témoin.
Un fait bien curieux est la localisation de tous ces gites calami-
naires dans le Séquanien. Ii n'y a que les calcaires du Séquanien
qui aient eu, dans la Drôme et dans la région immédiatement.
voisine du département des Hautes-Alpes, la composition chi-
mique voulue pour la précipitation du carbonate de zine. Lorsque,
comme à Menglon, :la cassure qui contient le gîte sort du Séqua-
nien et pénètre dans le Kiméridgien ou le Portlandien, elle devient
tout aussitôt stérile.
J'ajoute, pour terminer cet exposé du problème chimique, que
la maladie du Gallovo-oxfordien, si largement développée à
Propiac et au Buis, disparaît, ou s’atténue beaucoup, ailleurs.
Je ne l’ai observée, n1 dans le massif de Gigondas, ni dans les
environs de Condorcet, ni dans ceux de Laragne.
LE TRIAS DE MÉRINDOL ET DE PROPIAC 533
Il faut s'arracher à la méditation de ces énigmes. Nous des-
cendons à l'Établissement des eaux de Propiac. C'est là que,
pour la dernière fois, nous serons réunis, à la même table.
Au dessert, M. Ch. Jacob se lève et, pour remercier les con-
ducteurs de l’excursion, prononce le toast éloquent que l'on va
_ lire. Je réponds par quelques paroles. Puis, nous tenons, dans la
grande salle de l'hôtel, la séance, résumée au Compte Rendu som-
maire, à la fin de laquelle je déclare close la Réunion, la belle
Réunion extraordinaire de 1923.
Maintenant, nous reprenons, au col où nous les avons laissés
ce matin, nos cars automobiles. En route pour Vaison, Orange,
Avignon | Le jour, orageux tout à l'heure, finit de façon AS
rieuse. Le ciel est si han le Ventoux si de les es
de Gigondas si gracieuses et si légères, la plaine, où nous rou-
lons rapidement, si riante et d'aspect si prospère, que nous nous
taisons, livrés tout entiers à l'admiration, attristés peut-être,
aussi, par la pensée des prochains adieux, après ces bonnes jour-
; nées de travail en commun et de discussion fraternelle.
534
ToAST PORTÉ AU DÉJEUNER DE PROPIAC
AVANT LA SÉANCE DE CLÔTURE LE 18 SEPTEMBRE 1923
par M. Ch. Jacob.
Mes cuers conrRÈRes. — Notre Président nous avertit que dans.
quelques minutes s'ouvrira la Séance de clôture de la Réunion extra- |
ordinaire. 11 s’y échangera sans doute des propos sérieux, des propos
qui seront au moins considérés comme tels par ceux qui les tiendront.
Peut-être la chaleur communicative de cette fin d’un déjeuner cordial
est-elle plus propice que la séance elle-même à l'expression des senli-
ments reconnaissants que plusieurs d’entre vous ont désirée.
Pour remercier, pour louer notre Président, M. Pierre Ternuer,
j'userai d’un artifice. J'évoquerai la troupe des géologues en marche,
non simplement la nôtre, mais celle de tous les géologues ; et je parle-
rai de « caravane », snremne de terme expressif At opie par le poète pour
un groupe tel qu’une nation et même pour toute l'humanité. Dans sa
progression un peu confuse, la caravane dispose de ses éclaireurs et
de ses serre-file ; elle Dosscde aussi ses Rois-Mages : ceux que con-
duisent les ee ceux que guident les étoiles. Vous êtes un peu notre
Roi-Mage, mon Cher Maître, et votre pensée s'attache de préférence
à nos plus magnifiques problèmes. Sans parler de votre rôle éminent
dans la Synthèse des Alpés, voici que depuis quelque temps les pro-
jecteurs dirigés par vos soins ont exploré la bordure antéstéphanienne
du Bassin de Saint-Étienne et que, fouillant la vallée du Rhône, ils se
sont arrêtés sur les confins du Plateau Central, de la Provence e. des
Alpes. Vous aviez convié la Réunion extraordinaire à venir contem-
pler le spectacle et vous avez accepté, provoqué même nos critiques;
car, si vous êtes un Roi-Mage, vous n'en recherchez pas moins tous
les avis possibles sur la route et vous réclamez hautement le contrôle
des théories que vous acceptez. La Société Géologique a largement
répondu à votre appel. Nombreux ont été vos auditeurs. Vivantes,
variées et convaincues furent les discussions sur le terrain. Peut-être,
au sein du groupe, avez-vous remarqué chez quelque confrère plus
jeune que vous, qui excuse son Saint comme il peut, certain ton doc-
toral et péremptoire? Vous en avez souri. Qui n’arbore plus ou moins
les qualités et les défauts, l’uniforme ou la toge, dé son métier |
Importent surtout le travail et la sincérité, et aussi 1 courtoisie, dont,
sous voire présidence, aucun débat ne ue se départir.
. Cher confrère Thiéry, géologue professionnel, que nous savions
aussi échinologiste à vos heures, mais qui vous êtes révélé un « rude
géologue », avez-vous senti le chaud courant de sympathie qui s'est
Er SAS
TT es PT PT NEO
TOAST PORTÉ AU DÉJEUNER DE PROPIAC 535
élevé progressivement suivant vos contours de la feuille d'Alais ?
Certes, nous avons discuté la mulüplicité des lignes trop noires ; nous
serons aussi appelés à défendre les Causses tabulaires contre votre
ardeur de chevauchement et d'étirement. Mais ce sont là détails où
vous a porté la région étudiée avec votre enthousiasme. Au nom de
vos Confrères réunis ici, je suis heureux de vous signifier toute notre
amicale admiration.
M. Paul Bertrand, vous avez jeté sur notre passage des ta ;
je n'ose dire des fleurs ; tout au plus faudrait-il parler de fougères.
à graines. Nous connaissons votre odyssée récente, qui à débuté à ah
Saint-Étienne, chez M. Georges Friedel, chassé que vous étiez de Lille
par l'ennemi. Puis ce fut le en du Gard. Vous revenez à Lille.
Vous pénétrez dans la Sarre. Et, à chacune de vos étapes, la stratigra-
phie de la houille s’est enrichie de données nouvelles. Pauvre houille!
Est-elle définitivement autochtone ? Et n'aurons-rous pour en dis-
joindre les végétaux, pour en expliquer la structure parfois clastique,
que la ressource de la « mylonitiser » elle-aussi ; et nous faudra-t-il
invoquer des charriages comme ceux du Gard, à propos desquels la
Paléobotanique et la Tectonique ont contracté une nouvelle et bril-
Jante association ?
Pour compléter l'appel des dirigeants ou des promoteurs de la Réu-
mien extraordinaire, je devrais citer à comparaître M. Georges Friedel,
dont nous avons regretté l'absence, et aussi notre confrère Joleaud.
Mais celui-ci a Rene de nous parler par T.S. F., après nous avoir
faussé compagnie au profit d’une mission à Madagascar. Qui oserait
l'en blâmer ? Il ne faut point être soit mênre monté sur un paquebot et
conserver la nostalgie des grands voyages, « fuyant le port qui dimi-
nue », pour ne pas comprendre que l'homme du Trias de Mérindol ait
abandonné Suzette et saisi l’occasion d’aller explorer un coin de notre
magnifique empire colonial.
Mes chers Confrères, avec MM. Pierre Termier, Thiéry, Paul Ber-
trand, G..Friedel et Joleaud, quelle diversité d'origines et de disciplines
parmi nos conducteurs d'aujourd'hui! Mais quelle diversité plus grande
encore si l’on fait le tour des tables de ce déjeuner ! Nos Maîtres de
l'Académie des Sciences ici présents, M. Depéret, M. Haug et
M. Kilian conservant leur préséance, me permeltront d'envisager le
groupe sous son aspect professionnel et géographique. Je vois des Pro-
fesseurs, représentant Lille, Dijon, Nancy, Strasbourg, — l'Alsace en
groupe compact |! — Paso Lyon, Grenoble, Montpellier et autres de
nos centres scientifiques provinciaux... Des Ingénieurs sont venus de
l'École des Mines de Paris et de celle de SÈT Étienne. L'assemblée
se panache aussi des Amateurs, les Mécènes de nos collections. Nous
y comptons des collègues étrangers : M. Serradel nous a apporté le
salut de la Catalogne. Nous n’aurions garde d’oublier M. Maurice
Lugeon, venu à notre départ nous donner l’encouragement joyeux de
sa Jeunesse, irréductible jusqu’au faîte des plus légitimes honneurs.
Quelle noble place dans la « caravane » peut briguer avec vous la
AU a ù
* : |
_ Société géologique de
parler le langage plus simple, pratiqué en d’autres temps et en d
lieux, je bois un verre de « pinard » à la santé de M. Pierre T
Président de la Réuniou extraordinaire, et aux destinées glorie
la Géologie Française. A EU
2 ET
* Wie 48
qu
037
SUR LA POSITION TECTONIQUE ET SUR L'ORIGINE
DES LAMBEAUX VISITÉS DE LA FORMATION DE SUZETTE
PAR Ch. Jacob.
La Société a visité deux lambeaux de la Formation de Suzette,
dont l’âge triasique est devenu indiscutable à la suite de la
découverte fondamentale des fossiles de Mérindol; ce sont res-
pectivement le lambeau de Suzette et celui du Nord-Ouest de
Propiac. Pour tous deux, le repos au Nord sur les termes les
plus variés du Jurassique supérieur a été constaté ou tout au
moins aperçu à distance par les participants de l’excursion ; tan-
dis qu'au Sud de chacun des lambeaux, il y a peut-être à deman-
der quelque complément d'information, dont la portée pourrait
être capitale.
Le lambeau de Suzette repose manifestement au Nord sur le
massif de Gigondas. Mais au Sud, reste en suspens l’importante
question de ses rapports avec le massif jurassique de la Roque-
Alric, auquel fait suite le Néocomien de Le Barroux. Ce Néoco-
mien, très disloqué, ainsi que la Société a pu l’entrevoir durant
la rapide traversée en automobile dans la soirée du 17 septembre,
est lui-même revêtu au S par des calcaires aptiens, dont on con-
naît la singulière fortune plus à l'Est dans l’admirable plan
incliné méridional du chaïînon Ventoux-Lure. Si bien que l'étude
des rapports avec la Roque-Alric pourrait entraîner par voie de
conséquence les relations avec Ventoux-Lure et apporter une
indication quant à l’origine alpine ou provençale de Suzette.
La Société n’a eu quant à elle l’occasion d’attacher son atten-
tion au bord méridional du lambeau de Suzette que sur deux
points. Le premier, situé entre les villages de Beaumes et de
Lafare, montre, sous la mollasse burdigalienne, de l'Oligocène
gypsifère vertical, auquel font suite vers le Nord les cargneules
de Suzette dans une position peu claire. Le second point, placé
du reste dans la prolongation du premier, correspond à la région
de Montmirail. Là, observations plus intéressantes : sous le
Burdigalien, vient encore l’Oligocène, assez disloqué, mais plon-
geant toujours dans l’ensemble à peu près verticalement au
Sud-Ouest; puis, en remontant vers le Nord, on atteint les
cargneules, qui, dans leravin situé à l'Est de la « Source Verte »,
sont verticales et supportent en concordance les mêmes couches
ee ie
538 CI. JACOB
oligocènes ; au delà, à quelques centaines de mètres au Nord,
les cargneules reposent sur le Jurassique du Massif de Gigondas.
Cette position des cargneules entre l’Cligocène de Montmirail et
le Jurassique. de Gigondas n’est pas contradictoire avec une
origine méridionale, dans une tectonique post-oligocène et anté-
Érelealionns pour le lambeau de Suzette.
Quant à Propiac, les relations sont beaucoup moins claires.
Tout ce que la Société a pu voir au Sud, c’est, au-dessus des Bains
de Propiac, l’intercalation des cargneules entre le Burdigalien
et les terres noires du Callovien, intercalation qui n'apporte aucune
lumière sur l'allure des mouvements anté-miocènes.
Relativement à l'origine méridionale possible du Trias de
Suzette peut être invoquée l’analogie avec le Trias provençal,
analogie constatée par ceux de nos confrères, MM. Haug, Depé-
ret et Kilian, dont la compétence est particulière en la matière,
alors que les affinités alpines paraissent moins évidentes.
Enfin, la juxtaposition des cartes géologiques de la région de
Suzette avec celles d’Alais fournit une dernière remarque. La
ligne Ventoux-Lure, surtout si après sa terminaison occidentale
on l'incurve vers le Sud-Ouest suivant l'indication donnée par le
Massif de Gigondas, ramène à la ligne Roquemaure-Remoulins-
Nimes... et paraît, elle aussi,s’emboîter dans le système provençal.
Il serait dangereux de pousser plus avant ces réflexions en
l’état actuel des connaissances. Néanmoins peut-être faudra-t-1l
les prendre en considération dans les travaux que ne, peut
manquer de provoquer la Réunion extraordinaire.
Pour conclure, et traduisant non seulement une opinion per-
sonnelle, mais aussi celle qui se dégage soit des communications,
soit simplement des propos de plusieurs de nos confrères, je
me demande si l’excursion tout entière, depuis Alais jusquà
Suzette, ne s’est pas développée dans le domaine tectonique pro-
vençal plutôt que dans le système alpin.
539
AU SUJET DE LA TECTONIQUE DE LA « FORMATION DE SUZETTE »
PAR M. Gignoux.
1° Tous les problèmes tectoniques posés à propos de là « for-
mation de Suzette » tiennent à la présence d’affleurements de
Trias ; si on faisait abstraction de ce Trias, on n'aurait que des
dislocations locales de type ordinaire ; ou alors il faut concevoir
une nappe qui aurait ainsi « sélectionné » le seul Trias pour venir
troubler une région par ailleurs assez tranquille. «
2° Comme l’a fait remarquer M. W. Kilian, ce Trias est tou-
jours au contact des terrains les plus anciens connus dans la
région (Bajocien-Oxfordien), et il y a eu étirement systématique
du Lias.
Ce privilège singulier du Trias se retrouve d’ailleurs dans
d'autres pays : il ne peut être attribué à la plasticité de ce terrain,
caractère commun à beaucoup de formations des mêmes régions ;
on ne peut guère invoquer que sa salinité (gypse, sel gemme,
etc.) : car précisément ce privilège se retrouve pour toutes les
formations salifères, quel que soit leur âge : — ce sont les dèmes
| triasiques de L Afrique du Nord, — ce les « mounds » de la
Louisiane — ce sont les one salifères de Roumanie, là où,
comme à Baicoi et à Moreni, on se trouve en marge des nappes
carpathiques : ici, le sel est d' âge discuté : permo- 5 lasique pour
Popescu- Vite, miocène pour l’ École roumaine classique, oli-
gocène pour À MM. Léon Bertrand et L. Joleaud — ce sont les
dômes salifères (eczèmes de Svant Arrhenius et Lachmann) de
l'Allemagne du Nord; dans ces anticlinaux de la chaîne saxo-
nienne, la formation salifère est permienne — etc.
Dans tous ces cas, 1l y a eu étirement, au voisinage de la sur-
face, des terrains immédiatement supérieurs à la formation sali-
fère, qui est dès lors recouverte, aux affleurements, d'un « cha-
peau » plus ou moins complexe de formations résiduelles (cha-
peau de gypse, chapeau d’argiles, brèches à blocs, etc.) !.
Pour les grands lee ent. comme ceux de Propiac, où le
Muschelkalk lui-même vient en surface, ce sont évidemment des
phénomènes tectoniques du type habituel (plis-failles, recouvre-
1. M. Termier nous a rappelé qu'on avait,signalé dans la région des fossiles
liasiques, bien que le Lias n'affleure nulle part à l’état de lambeaux reconnais-
sables. On pourrait admettre que ces fossiles proviennent de blocs « résiduels »
isolés, restes des « chapeaux » des dômes triasiques.
des lanree -noires, ne one -on penser à cette Lretonique
fère spéciale ?
Au départ de nos raisonnements tectoniques abitatle à > V:
_ toujours la Juppostien de la surface topographique actuelle CS
dont l'architecture est totalement indépendante de œtte surface
Au contraire, dans la tectonique des terrains salifères, cetti
surface est, au moins pour les détails visibles de l'arche
une be « singulière »; soit par elle-même, soit par l’influe
du niveau pérelons présent ou passé, elle a modifié à son
niveau cette ste en. à
©r
re
ue
LE PROBLÈME TECTONIQUE DE SUZETTE
PAR Pierre Termier.
Je voudrais dire en peu de mots ce que je pense maintenant,
après les observations que la Société a pu faire et après les
discussions que ces observations ont provoquées, ce que je
pense du problème tectonique de Suzelte. Car le problème sub-
siste, et l’on ne peut encore le considérer comme résolu.
Ce problème, comme vient de nous le dire M. Gignoux, est
posé par le seul Trias, par les lambeaux triasiques de Suzette,
d'Auzière, de Montaulieu, de Condorcet, de la Gipière, de
Montrond, d'Eyguians, de Lazer et d'Upaix. Composés de car-
gneules surtout, accessoirement de calcaires jaunes ou gris où
l'on a trouvé, sur un point, la faune du Muschelkalk, renfer-
mant aussi, mais très rarement, des argiles et du gypse, ces
lambeaux triasiques se ressemblent entre eux à tel point que
l'on ne peut pas douter de leur origine presque commune. Ils
apparaissent aussi dans des conditions tectoniques anormales,
et identiquement anormales, flof{ant très souvent sur le Callo-
vien ou l'Oxfordien, flottant aussi (à Suzette) sur l’Oligocène,
ayant l’air, d'autres fois, par exemple à Gigondas et à Montrond,
de s’enraciner dans le Jurassique, mais sans qu'aucun lambeau
de Lias les accompagne. À Suzette, le Trias forme, sans conteste
possible, une nappe étalée sur divers termes du Jurassique et
sur la série éogène, et recouverte par le manteau burdigalien ;
à Condorcet, il est en nappe encore, étalée sur le Callovien ;
enfin c'est encore en nappe qu'il se présente, dans toute la
chaine de lambeaux qui va d'Eyguians à Upaix, sur la rive
gauche du Buëch. Ailleurs, l'allure en nappe est douteuse,
même à Propiac où l'on ne saurait affirmer que le Callovien, sur
lequel le Trias s’avance, s’en aille très loin sous ce Trias.
Il faut se souvenir aussi que ce Trias énigmatique a exercé,
autour de lui, une action chimique incontestable. C’est sûre-
ment à lui qu'est due la maladie du Callovo-oxfordien dans la
région de Propiac et du Buis ; c'est de lui que viennent les
eaux salées de Propiac et de Condorcet ; de lui que viennent les
minerais de zinc et de plomb d'Auzière et de Condorcet, les
gites de célestine et de barytine de Condorcet et de Lazer ; de
lui, très probablement, que descendent les minerais de zinc et de
plomb des nombreux gites calaminaires de la Drôme et du
RQ ee
542 ; PIERRE TERMIER
bord Ouest des Hautes-Alpes. En somme, là où il n'est pas
visible, dans cette aire immense qui va de Lazer à Gigondas et
de Beaumes à Châtillon-en-Diois; il a laissé des traces mani-
festes de son ancienne présence, non pas partout, mais çà et là,
sporadiquement, comme s'il y avait eu jadis, sur cette aire,
un grand nombre de témoins triasiques analogues à ceux que
nous connaissons.
La première hypothèse qui vient à l’esprit est celle d’une
nappe unique, la nappe de Suzette, établie sur tout le pays
avant la transgression burdigalienne, à la faveur de mouve-
ments tangentiels d'âge probablement chattien. C’est l'hypo-
thèse que nous avons proposée en 1921, M. Joleaud et moi,
et qui se trouve résumée dans le Zivret-Guide de la Réunion
extraordinaire. Nous avons, en la proposant, réservé la question
d'origine, prenant simplement parti pour une origine alpine
assez lointaine, marquant même une préférence pour l'origine
briançonnaise, en raison de l’absence, dans le Trias en question,
de grès friables du° type des grès de Barles, et, au contraire,
de la découverte, dans les Poe. A près de
Suzette, d'un fragment de quartzite de type briançonnais.
L'hypothèse de la nappe unique a le grand avantage de rendre
compte de l’étonnante ressemblance de tous les lambeaux tria-
siques, de la similitude des conditions tectoniques où ils appa-
raissent, de l'identité frappante de tous les gîtes calaminaires
de la Dome et des Hautes-Alpes. Elle a cet autre avantage de
nous donner la cause des mouvements tangentiels chaftiens de
la région du Rhône (Aramon, la Montagnette, Rochefort) et de
la région d'Alais ; c’est-à-dire de nous fournir une liaison tec-
tonique entre les Alpes et la zone de bordure du Plateau central.
Ces avantages sont si grands qu'il ne faut pas se presser de
l'abandonner. Je reconnais qu'aujourd'hui l’origine briançon-
naise ne peut plus se soutenir, ni même l'origine vraiment
lointaine : et cela à caûse du faciès révélé par les fossiles. Il
faudra trouver une autre explication pour le fragment de quart-
zite à tourmaline. S'il y a une nappe unique, elle ne vient pas
de loin. Je repousse de toutes mes forces l'origine provençale,
proposée par M. Jacob, parce que les nappes provençales sont
anté-sannoisiennes, tandis que la nappe de Suzette est certaine-
ment postérieure à l'Aelix Corduensis, c’est-à-dire d'âge tout au
moins rupélien ou chattien. Malgré l'absence de grès du type
de Barles, je ne répugnerais pas trop à enraciner la nappe,
supposée unique, dans l'un des plis de la région de Sisteron
et de Digne. Ce serait à voir.
US ON ES
LË£ PROBLÈME TECTONIQUE DE SUZETTE 543
Mais il y a une hypothèse toute différente, et qui échappe aux
critiques très sérieuses qu'a soulevées la conception de la nappe
unique!. La voici :
Tous les lambeaux triasiques du type Suzette se répartissent
entre trois groupes : le groupe Suzette-Gigondas ; le groupe
Gipière-Propiac-Montaulieu-Condorcet ; le groupe Montrond-
Eyguians-Lazer-Upaix.
Chacun de ces groupes correspond à une zone anticlinale
du système des plis post-helvétiens, et résulle du jaillissement
du Trias dans un anticlinal aigu et de son épanchement, sous
forme extravaséé, entre les terrains secondaires ou éogènes et
la mollasse miocène. Je dis plis post-helvétiens : c'est peut-être
post-pontiens qu'il faudra dire. Sur ce point, je réserve encore
mon opinion.
Groupe Suzelte-Gigondas®. — Le massif de Gigondas, tout
entier, est une zone anticlinale post-helvétienne prolongeant
celle du Ventoux. La direction de cette zone est Nord-60 à 80°-
Est dans la région du Barroux et de la Roque-Alric; elle est
à peu près Est-Ouest à Montmirail ; elle devient brusquement
Nord-Ouest au delà de Montmirail ; tourne encore, devient Sud-
Nord, puis Nord — 20° Est, près de Gigondas, pour se fixer au
voisinage de Sud-Nord aux approches de Vaison. L'extrême
complication de la structure dans les dentelles et les vallons
qui les séparent tient au fait que tout un faisceau de plis tourne
ici, brusquement, d'environ cent vingt degrés. L'un de ces plis
serrés montre, dans son axe, un ruban de Trias, près de Gigon-
das. Peut-être aussi les trois lambeaux triasiques que nous
avons vus au sud-est de Malaucène et que j'ai présentés comme
trois lambeaux de nappes, sont-ils, en réalité, trois témoins d’un
pli serré semblable, à noyau triasique discontinu. Quant au
gran | lambeau Suzette-Montmirail, ce serait du Trias exfravasé,
partout à l'état de nappe séparée de la racine d'où elle aurait
Jalli, étalée indifféremment sur le Jurassique, l'Infra-crétacé,
l'Éocène et l'Oligocène, et mécaniquement introduite sous JÉ
manteau De AE s’expliquerait le fait, qui jusqu'ici
m'embarrassait beaucoup, que les poudingues burdigaliens, tout
autour du massif de Gigondas, ne renferment pas de galets des
cargneules triasiques, ou n'en renferment que très rarement et
de façon douteuse.
Groupe Propiac-Condorcet. — Sur la feuille Le Buis de la
1. Critiques formulées à diverses reprises par M. W. Kilian, et résumées dans
le C.R. S. (1993), p. 168 et 169.
2. Suivre cette description sur la feuille Orange de la Carte Moletoues
— 81 — ,
D44 PIERRE TERMIER
Carte géologique, on suit, depuis Rüibiers (vallée du Buëch) «
jusqu’à l'angle Nord-Ouest de la feuille, le tracé d'une zone
anüiclinale post-helvétienne, plus ou moins complexe. Elle passe
par Séderon, la Montagne-du-Buc, le Buis, Propiac, Auzière,
Ollon, Montaulieu, Condorcet. Elle est parallèle à la zone pré-
cédente (Lure-Ventoux-Gigondas) et tourne comme elle (un peu
moins, et moins brusquement) d'une centaine de degrés, devenant
Sud-Nord après avoir été Est-Ouest, et se fixant ensuite à la
direction Nord-Nord-Ouest. C’est dans cette zone anticlinale
que s’alignent les lambeaux triasiques de la Gipière, d'Auzière,
de Mona à et de Condorcet : les uns ayant plutôt l'air de
s’enraciner (Gipière, Mérindol), les autres étant des paquets
extravasés à allure de nappe (Auzière, Montaulieu, Condorcet).
Groupe Montrond-Upaix. — Ce dernier groupe se rattache
moins nettement que les deux autres à une zone anticlinale post-
helvétienne parce que la mollasse- n'apparaît pas dans son voi-
sinage et que l'allure des terrains secondaires est ici plus tran-
quille et plus simple. À Montrond, le Trias semble être l’affleure-
ment d’un anticlinal déversé vers l'Est et montrant, dans sa zone
axiale, non seulement du Trias, mais aussi du Bathonien. Les
autres lambeaux triasiques, qui s’échelonnent d'Eyguians à
Upaix, sont tous flottant sur le Callovien ; ils appartiennent
probablement à une même nappe. D'où sortirait cette nappe ?
C'est difficile à dire. Je serais tenté de l’enraciner dans l'anti-
clinal de Montrond et de faire tourner cet anticlinal de 90 degrés
à Saléon ; il irait de Montrond à Saléon, et, là, prendrait la
direction du Sud-Ouest, vers Sainte-Colombe.
En somme, il y aurait eu jaillissement du Trias et épanche-
ment de ce terrain, probablement très salifère et très gypsifère
autrefois, sous forme extravasée, dans les trois zones anticli-
nales que je viens de dire, aux points où ces zones subhissaient
de brusques torsions et tournaient de 90, 100 ou 190 degrés.
S1 cette hypothèse est la vraie, le phénomène de jaillissement
du Trias a dü se produire dans plusieurs autres zones anticli-
nales post-helvétiennes du Diois, de la Buëéchaine et des Baron-
nies ; et les nombreux gîtes de calamine témoignent alors de
ces Jäillissements multiples et locaux, tous semblables.
Tel est, à mes yeux, l'état actuel de ce beau problème de
géologie structurale : ou bien une nappe unique qu'il faudrait
continuer d'appeler nappe de Suzette et qui serait d'âge chattien ;
ou bien du Trias, autrefois gypsifère et salifère, qui se serait
extravasé entre la couverture de mollasse miocène et son suh-
Pre re RSS
ù re cet He et qui : se présenterait tantôt en
r' ans ‘enracinés, tantôt en lambeaux flottants, mais se ratta-
à chant toujours à une zone anticlinale du phissement post-helvé- 4 TER
É tien. al
£ _ Je ne vois pas d'autre hypothèse que les deux que je viens &
de dire. Longtemps, j'ai admis la première, comme seule pos- + F3
v: (0
_sible; aujourd'hui, j'incline un peu vers la seconde. En tout LE
Fo Cas, 1 problème de Suzette appelle encore de nouvelles obser- ce
_ vations. Je serai très heureux de les avoir suscitées, SU
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72
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DE A M Un ue DR uen. meet se)
Saint-Germain, l'Ermitage, Bois-Commun, Plaine d’Alais. Exc.
HS p par GR CORROY 2... RER SERRE 10
Rochebelle, Fontanes, Nord d’Alais, Saint-Martin-de-Valgalgues.
Encdul2sept., par G@. CorRox........ Re ON 14
Molières, Gammal, Saint-Ambroix. Exce. du 13 sept., par G. Cor-
ner re ns aan quasi le 2 eee ele este enr 17
La Grand'Combe. Exc. du 14 sept., par G. Corroy............. 26
Brouzet, La Serre du Bouquet, Seynes, Klippe de la Liquière.
adnlbiSep bar GACoRRO VEN SAN ee 28
Observations sur la note de M. Arnold Heim, intitulée « La pré-
tendue nappe de recouvrement du bassin d'Alais (Gard) et
l’origine des brèches urgoniennes dites mylonitiques », par
RS RD ER te noie noble nes à ere ee D ne sie 32
Le bassin houiller du Gard. Problèmes résolus. Problèmes à
Dr coudne parbierre DERMIER 42. .0.0 0... .4.... 2x 00
Au sujet des conglomérats chattiens de la région d’Alais, par
Patte TRS SN RE Re TERRE ER 45
Sur le rattachement des recouvrements tertiaires de la région
_ d’Alais au système pyrénéo-provençal, par Ch. J'acor........ 47
Les brèches d'Aramon et de la Montagnette. Exc. du 16 sept.,
PR ELEC DERNIER: 0 MAR. eee Lee oi
A propos des brèches d’Aramon et de Barbentane, par Ch. Jacos. 57
Les mylonites de la vallée du Rhône et leur liaison avec les dépla-
cements tangentiels de la région d’Alais, par Pierre TERMIER... 99
La nappe de Suzette. Exc. du 17 sept., par Pierre TERMIER. .... 64
Le Trias de Mérindol et de Propiac. Exec. du 18 sept., par Pierre
Aie L'éU ÆUDeR ie als alain e eve » ste eu mas Fa
Toast porté au déjeuner de Propiac avant la séance de clôture le
M nlembret 1025 par Che JAcop. em... 78
Sur la position tectonique et sur l’origine des lambeaux visités
de Ja formation de Suzette, par Ch. Jacos.................. 81
Au sujet de la tectonique de la « formation de Suzette », par
MAGrGNOUX.. 22020 er Be Rae DES Or TE RER PE TES 83
Le problème tectonique de Suzette, par Pierre TERMIER......... 89
MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.
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NOTE DE P. Termier
S. 4 ;t. XXIII ; pl. XVI
Bull. Soc. géol. de France
Imp. Tortellier et Cie, Arcueil (Seine)
Cliché J. Roget
vène.— Urgonien mylonitique ; paroi Nord de la tranchée
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e l'Ardoise, contre le bord occidental de la Klippe.
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Bull. Soc. géol. de France
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S. 4; t. XXIII ; pl. XXI
Imp. Tortellier et Cie, Arcueil, près Paris
Pécten præscabriusculus près du personnage à droite du Pin).
NOTE DE P. Termier
Bull. Soc. géol. de France æ ©
S. 4; t. XXIII ; pl. XXI
Cliché M, Gignoux
Imp. Tortellier et Cie, Arcucil, près Paris
Brèches de Saint-Pierre-du-Terme surmontées par le Miocène fossilifère (Peclen prascabriusculus près du personnage à droite du Pin).
DE, SR
NOTE DE P. Termier
Bull. Soc. géol. de France SES t XXIIE : pl, XXII
Fig. 1.— Le Mont-Ventoux vu de l'Eglise de Suzette,
Clichés M. Gignoux Imp. Tortellier et Cie, Arcueil (Seine)
Fig. 2.— Massif des Dentelles de Gigondas, vue prise du chemin de La Fare à
Suzette.— Vallée dans les terres-noires du Bathonien-Oxfordien. — Crêtes syncli-
nales de calcaires du Jurassique sup.
Soc. Géo. pe France NOTE DE P. Termier
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S. 4; r. xxnr: PL. XXIIL.
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j ne 1) Fe 7 AN Condorcet, Montrond-Eyguians-Lazer-Upaix).
ai) Bréches (mylonites) hauteriviennes ou urgoniennes (4ramon, Saint-Pierre-
Chprcuinende - CN QUES 5 As YU du-Terme, La Vernède, Barbentane, Les Bouisses, Chateaurenard, Roche-
fort, Sauveterre).
++++++ Klippes de la plaine d'Alais (Urgonien mylonitique),
Méxorng 77, i| —, Axes anticlinaux principaux du système de plis posthelétiens au voisinage
rusé NE eo tete ||
“LÉDACTS AC LT des lambeaux triasiques du tÿpe Suzette.
i Pierre TERMIER, 1923 J
Le
Service Géographique de l'Armée. Février 1924
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44
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‘
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À
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mnt DEs A D CCR RRQ ED AR eu ARR EN A AS AA RE à
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D A nECIO PE SUISSE pee 20 DR EE CRU D top
EN
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Céneiengquitaines2003p A6 pli) LUN A ÉLUS CN RER
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Pologne #10 14 DEMANDE CRETE
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cluse), Ludien superieur. 8 pl.,
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ses snen es ve)
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ed oc eee le + n0e 01e de eo 0 6100" 1e + 01e ele tt ete alle
581 L..et J. Morerrer. Ne ité contribution à l'étude des Dasycladacées ù
Rér taie Des nl LE pt ae CERTA des LE tete Ve LUN POST RIRES
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l'Oligocène d'Asie, Indricotherium asiaficum n. qg.; n. Sp., 16p:3 pl
uses une
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serre eme eue ee je pee pe ce + 2e ue eue à
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BALE 0) DORE NES A TN PRE PA EL eV RS er MO ART
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21 pl... e re teenhes ptet
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1Canbe. Len TARA TIENNE INR TRS CR NP RENE ENST ES
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Note sur la géologie du Pb et du Bas-Laos, S0 p., 1 pl, 8 cartes
en Coeur, 40 TE ER à NE UN TRE no CREER
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el d'une partie de la côte algérienne, 288 p., 3pl:, 1 carte en couleurs.
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pl \61cartes en couleurs er RE RS DS ee
1910. — Maurice Lucron. Ecude Géologique sur le projet de Barrage dù Haut-
Rhône français à Génissial (près de Bellegarde), 136 Pr 7 el RACE Se
13
19
20
MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS. Le gérant de la Soc. Géologique : L: MÉMIN.
* DE: FRANCE
CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830, ee 8 ln
ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE S To
PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832. |
QUATRIÈME SÉRIE | =
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TOME VINGT-TROISIEME | ol
A TaëLe Du BULLETIN HAUTE
Ÿ TABLE ANALYTIQUE FRATAR ES
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
28, rue Serpente, VI 4
COMPTE DE CHÈQUES POSTAUX PARIS, N° 173-72 5.
1924 Fo
OCTOBRE 1924 D Le
EXTRAITS DU RÈGLEMENT DE
Gotisahione 50fr. paran PARUS
Membres à vie : 4000 fr. — Membres perpétuels : 2000 fr. $ <
Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement Hena rt
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la 480
France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les Arts industriels
et l'Agriculture. FE
ArT. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les F De Run
çais et les Etrangers peuvent également en faire partie. Il n’existe aucune Jun PAF
distinction Éntre les membres. 4 RU AUS
Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait présenter dans
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation ?
et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président.
Arr. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à us ;
Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres.
ART. 46. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur DA
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent.
ART. 48. — Chaque année, de juillet à novembre, la Société tiendra une
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été pren FR ANA
déterminé. |
Art. 53.— Un Bulletin périodique des travaux de la Société est délivré SAPIR
gratuitement à chaque membre.
ART. 54. — La Société publie en outre des Mémoires, qui ne sont pas
distribués gratuitement aux membres. "A EL
ART. 55. — Tous les travaux destinés à l'impression doivent être inédits 2 LAN
et avoir été présentés à une séance. | PM : A
Arr. 15. — Les auteurs peuvent faire faire à leurs frais, en passant par |
«
l’intermédiaire du Secrétariat, un tirage à part des communications insé-
rées au Bulletin.
Arr, 94: — Les ouvrages, conservés dans la Bibliothèque de la SOMEE.
peuvent être empruntés par les membres... (Service des prêts).
, l
1. Les personnes désirant faire partie de la Société et ne connaissant aucun
membre pour les présenter peuvent adresser uné demande au Secrétariat, en :
exposant les titres qui justifient de leur admission. \
\ f
MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
NOUVELLE SÉRIE ie 1°
1. L. Morer. Contribution à l'étude des Spongiaires siliceux du Miocène de au
LASER IE pl SONDE EURE ER PARA e. ARE ENT SE sussereeserseesens of
2. H. Douvizzé. Revision des Lépidocyclines, D pl, 40/pe 122000 PLECE OI ESS 20 DAT
des."
Fr
- TABLE
DES NOTES ET MÉMOIRES CONTENUS
DANS LE VOLUME XXIII DU BULLETIN (1923)
Pages
Paul Fallot. — Le problème de l'Ile de Minorque (7 fig., pl. I à IV)... 3
…_ Pierre Termier. — Contribution à la connaissance des Tonstein du
1% Hoilier. de ler SERRE ER PES PES RER EEE RER 45
…_ E. Peterhans. — Sur la tectonique des Préalpes entre Meillerie et Saint-
LE Chnrolp hi AU SAVOIE) AM LE) ER RER ten en seen 51
- Roman Kozlowski. — A propos de l’âge du soulèvement de la Cordillère
K. Le Dates ET ER RE RRRERE 57
4 Mre Paul Lemoine. — Contribution à l'étude des Corallinacées fossiles,
RES VI. Les Mélobésices du Calcaire pisolithique du Bassin de Paris (9 fig.
TES M ee ee ace eh vhuigie à à ue haute 2eme 62
M7 <E. Blanches. — La faune du-Tithonique inférieur des régions subalpines
54 et ses rapports avec celle du Jura franconien........................... 70
Se Jacques de Lapparent. — Les brèches sédimentaires et les brèches de
Re friction dans les terrains à l'embouchure de la Bidassoa................. 81
pi J. de Morgan. — Les temps glaciaires et leur influence sur l'humanité... 84
._ …. E. Fournier et P. W. Stuart-Menteath. — Sur la géologie de la mine
de San Narciso (Massif de la Haya) et la tectonique des Pyrénées
PSS PT = me cn ec eceens sine ne nm 102
P. de Brun et C. Chatelet. —— Sur la découverte du Bartonien sur le
revers nord des Alpilles (Bouches-du-Rhône) {3 fig.).................... 109
F. Roman. — Revision de quelques espèces de Mollusques continèntaux
deléocene duMidide la Erance(f0/fig., pli VII)... 4... 113
P. Russo. — La constitution du massif montagneux du Takroumet et les
sources du Figuig (Maroc sud-oriental) (2 fig., { carle).................. 123
Paul Jodot. — Faune bajocienne du djebel Mahsseur, près d'Oudjda
REED LE DA) RER ER ee ele en e daleiese sue scsi ei S 132
P. Læœvinson-Lessing. — Note sur les provinces pétrographiques de la
A ne Ds de es si sta à a (y main Eole se eleele es jo sie tele 142
_G21 de Lamothe. —Observations sur la distribution dansles mers actuelles,
des Mollusques de l’Argile à Yoldia des environs de Christiania......... 158
L. Joleaud. — Les phosphates du Maroc : I. SENAENNe et pétrographie
de la région des Ouled Abdoun (Maroc central (4 fig., pl. VIII) [Observa-
tions de MM. Léon Bertrand et L. oi EN RES AE TE 172
P. Lamare. — Sur quelques particularités de la structure du Pays Basque
espagnol et sur le caractère tectonique de la région ({ carte)............ 185
Mes G. Weber el V. Malychef. — Sur la stratigraphie du Mésocrétacé
et du Néocrétacé de la Crimée ({ableau)................................ 193
L. Joleaud.— Essai sur l’évolution des milieux géophysiques et biogéo-
graphiques (A propos de la théorie de Wegener sur l'origine des conti-
nents) (8 cartes et figures) [Observations de MM. Louis Germain,
205
Louis Fage, G.-F. Dollfus, C°' Perrier, Ch. Maurain)..........
Jacques Force E A bert if La Rüe et
_ gisement de Pliocène marin du lac de Scutari d’ Albanie...
Me Paul Lemoine. — Contribution à l'étude des menus.
VII. Mélobésiées miocènes recucillies par M. Bourcart en Albanie (9 f
Marius Dalloni. — Contribution à l'étude des Terrains tertiaires de la
A Mhessalieet:.del'Éprre (/fig) Renan Re HAINE PA
Es 1 M.-E. Denaeyer. — Compléments de la lithologie du Sahara Cote
F.-L. Pereira de Sousa. — Sur un nouveau genre de Goniatite : Lusi.
tanoceras (DL. TA) RS ARTE NES EE RE RE ES PRET
P. Russo.— Les cailloux sahariens à nnennnone PATES LEE CT EACENEE é
à G. Cornand.— Observation sous-marine au large de Villaricos (Espagne)
% (OR GE) SE CRE rares LEA EEE OR ln BE DA D AO tiaio 0
pee Mme E. Reid. — Nouvelles recherches sur les graines du Pont-de-Gail (Can-
j tal) [traduction P. Marty] (12 fig., pl. X el XD)... 1, LEONE 3082 00e
L. Mengaud. — Découverte d'une Nummulite nouvelle dans le Maes-
< trichtien à Biradioliles du Aôme de Cézan-Lavardens (Gers) et étude stra-
À biepaphique du eiSements- eee orme CRC Le Met 356
G. Astre. — Étude paléontologique des Nummulites du Crétacé supérieur
de Cézan-Lavardens (Gers) [Nummulites Mengaudi n. sp.](1 fig., pl. XI). 360
H. Douvillé. — Les Orbitoïdes et leur évolution en Amérique (4 fig.
RAT IT) ee CO SU DUR MN A RER ICE 369
René Abrard. — Note sur les dépôts éocènes des environs de Royan.... 377
Pierre Marty. — Sur un procédé de dessin des feuilles fossiles (7 fig.)... 381
Georges Denizot.— Contribution à l'étude du Quaternaire de France (5 fig. ï 384 :
V. Van Sitraelen.— Les Mysidactes du Calloviende la Voulte-sur-Rhône a
; (C0 EU D OR CE ARRET SES EC RAS PAR AE ES RES A End à 431 1
( A. de Grossouvre. — Sur le Calcaire de Montabuzard (/ si “pl: XVe 410 ES
M'eS. Gillet. — Remarques sur le rameau d’Avicula Cao, Er FL
DES SONY IAE AT SLR MARS EE RES ARR AE ER RE OR RER RS EPS 450)
ù Réunion extraordinaire de septembre 1923, Gard, Vaucluse et Es
= Drôme 6 fi pl AUVTa XXII Tcarte he 1) AN CPE OCR 457 100
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
du Bulletin et du Compte Rendu sommaire
des séances de la Société géologique de France,
4° série, tome XXIII, année 1923
par Jacques Bourcarr.
Les renvois aux pages du Bulletin sont en chiffres gras, les chiffres ordinaires
maigres se rapportent aux pages du Compte rendu sommaire. R. Ex. — Réunion
Extraordinaire. Les titres in extenso figurent seulement sous les nomsd'auteurs.
A
AsrarD (René). Sur les dépôts éocènes
des environs de Royan, 177, 377. —
. Obs. sur une note de M. J. Savornix
sur le problème tectonique prérifain,
91. — Existence du Lias à Rich (Ma-
roc), 31.
Actinocrinidé. Sur un — de la coll.
Manrcou au Mus. d'H.N., par M. Cor-
LIGNON, 203.
Adriatique. Voir BourcarT, 191, 274.
Afghanistan. Notes préliminaires surla
géologie de l'Est de l'—, par Ray-
. mond Furow, 143, 193, 213.
Afrique du Nord. La question des
nappes de charriage dans l—, par
Louis GENTIL, 201. — Voir aussi Ma-
roc, Algérie, Sahara.
Albanie. Voir Bourcarr, 191, 271 ;
Lemoine (Mre P.), 143, 275.
Algérie. Voir EHRMANN, 140.
Alluviales (terrasses). Voir Denizor,
202, 384.
Alluvions. Voir BriQuer, 17; ZURCHER,
114.
Alpes-Maritimes. Voir LaxqQuine, 126 ;
DE MARTONNE, 28,64; Maury, 54, 138.
Alpilles. Sur la découverte du Barto-
nien continental sur le revers N des
—, par P. pe Brux et C. CHATELET,
50, 409 (3 fig.).
Alsace. Alluvions anciennes et mouve-
ments du sol dans la plaine d’—., par
A. BRIQUET, 17,
Amérique. Voir Douvizzé, 106, 369:
Kozzowskr, 28, 57.
Ammoniles. Voir Caizzer, 39 ; Nico-
LESCO, 99.
Andes. Voir KozLowsxt, 28, 57.
Arabie. Voir BarrHoux, 190 : LAMARE,
61, 188.
AraABu (N.). Sur la présence du Num-
mulitique supérieur aux environs de
la mer de Marmara, 123. — Remar-
ques sur un travail récent de M. O.
Gutzwiller, 111.
Ardèche. Voir VAN STRAELEN, 203, 434.
Armoricain (Massif). Voir BiGor, 117 ;
KerFrorxe, 86 ; Mion, 51, 62, 73, 178.
Arvicola. Voir Dupois, 122.
Aspe (Vallée d’ —). Nouvelle contribu-
tion à la lectonique de la —. par
P. Vrennor, 207.
Asrre (G.). Étude paléontologique des
Nummulites du Crétacé supérieur de
Cézan-Lavardens(Gers): Nummulites
Mengaudi n. sp., 131, 360 (1 fig., pl.
XLR):
AUBERT DE La Rüe (E.), J. BourcarrT —
et L. ve Caérecar. Sur le gisement du
Pliocène marin du lac de Scutari d'AI-
banie, 191,274.
Aungmentalion des colisalions, 12.
Bajocien. Faune —ne du Djebel Mahs-
seur près d'Oudja (Maroc oriental),
par P. Jovor, 61, 432.
Baléares. Voir Fazror, À; Jacos, 100.
Balkans. Voir AraBu, 123, 141
LONI, 143, 284 ; KTEÉNAS, 206. — Matu-
$Sek, 203 ; NéGris, 31. Voir aussi A/-
banie.
BARRABE (L.). Prés. d’ouvr.,12,114,187.
Barraoux (J.). Necks jumelés de sülvs-
bergite dans le désert Arabique, 190.
— Prés. d'ouvr.. 156.
Bartonien. Sur la découverte du —
continental sur le revers nord des Al-
pilles, par P. ne Brun et C. Cnare-
LET, 50, 409.
Bassrer (Rax) (F. Caxu et —).
d'ouvr., 198. |
BerTranb (Léon). Sur la teneur en ma-
gnésie des calcaires coralliens et
subcoralliens, 13. — Obs. sur la
note de M. ne Martonxe sur le glacier
quaternaire de la Vésubie, 30. — Obs.
sur la note de M.DE MarrTonxe, surle
Pliocène et le Quaternaire des Alpes-
Maritimes, 65. — Obs. sur une note
de M. Y. Mrcox sur le calcaire brio-
vérien de Saint-Thurial, 74. — Obs.
sur une note de MM. E. Fournier et
P. W. SruartT-MEenTEATH sur la tec-
tonique des Pyrénées basques, 75. —
Prés. d'ouvr., 126. — Obs. sur la
note de M. L. Joreauv sur les phos-
phates marocains, 183. — Sur qqs obs.
faites aux environs de Cette, 209.
Bicor (A.). Obs. sur l’existence d'une
série compréhensive dans le Massif
Armoricain, 117.
Bigotites. Étude monographique du
genre —, par C. Nicozesco (prés. de
mémoire), p. 55.
Biogéographie. Voir Joceau», 78, 205;
NEGRis, 31.
BLancxer (F.). La faune du ti Ti thasique
inf. des régions subalpines et ses rap-
ports avec celle du Jura franconien,
39, 70.
Brayac (J.). Remarque sur l'âge des
poudingues de Saint-Ambroix [rép.
de M. Tæiéry]. R. Ex., 171.
Bocquier (Edmond)et P.Marry.Les dé-
pôts récents de la vallée de la Cère
et de la plaine d’Arpajon (Cantal), 83
Bolivie. À propos de l’âge du soulève-
ment de la Cordillère de —, par
R. KozLowskrt, 28, 57.
Boxer (Pierre). Sur la limite siluro-
Prés.
Dar
BRIQUET (A. ) Alluvions anc. et mouve-
Caruzer (H.).
dévonienne en Trans e
dionale, 26.— Sur les relation
le Carbonilère et le due n de à
Transcaucasie mér., — Surl ge
des couches à ne s. Gosau di Se
Daralagæz (Transcaucasie mér. )[Obs.
ie 2 E. Huele S1. "Pres: d'ouvr.,
cées ce la Re mér. 134. ss
Bosphore. Sur la géologie des env. du
—, par Orakar MaTu$er, 208.
Bouches-du-Rhône. V. Brun (P.»#), 50
409.
Bougie. Découverte du Paléozoïque
aux env. de —, par F. ExRMANN, 140.
Boulonnais (Bas). Voir Durerrre, 11,
154392782100 919: DORE
BourcarrT (J.). Prés. d'ouvr., 176, 199
(mission saharienne). ace
BourcarT (J.), E. AUBERT DE LA Rür et
L. pe CHérerar. Le gis. du Plio-
cène marin du lac de Scutari d'Alba-
nie, 191,274.
ments du sol dans la plaine d'Alsace,
17. — Prés. d’ouvr., 58. |
Brun (P. ne) et C. Cnartezer. Sur la
découverte du Bartonien continental
sur le revers nord des Alpilles (B.-
du-R.), 50, 409 (3 fig.). %
Bureau (Constitution du), 3 en
C RESES
Les lignes en aigrette
chez les Ammonites jurassiques, 35.
Calcaires coralliens. Sur la teneur en
magnésie des — et subcoralliens, par
Léon BERTRAND, 13. FE
Calcisphères. Sur la présence de — dans
le calcaire frasnien de la Villedé
d’Ardin (Deux-Sèvres), par Y.Mrzow,
178. F
Callovien. Voir VAN STRAELEN, 203,
431. FRE
Cantal. Voir BOruee 83; Rein, 136, x
308. LEE
Caxnu (F.). Prés. d’ ouvr., 198. E
Carbonifère. Voir Boxxer, 40 ; Durer-
TRE, 109: KrÉnaAs, 206; MiLoN, 51, 62;
TerMIER, 14, 45. ;
Caÿeux (L.). Observations sur la note
de M. L.Jorrau», sur les phosphates
marocains, 483. — Obs. sur unecom-
munication de M'° J. PreNper. sur
les phtanites à Radiolaires de Toulon,
131.— Prés. d'ouvr., 58, 125: 0
Celles (Ariège). Sur l'existence d'une
lentille de Cénomanien au milieu du
À CES 4 À Ca Pre J 110 fs 150) Fa
| MATIÈRES ET DES AUTE tre
(ral ie Was BocqQuiER, de:
LANGEAUD, 59, 177 ; Vorresri, 137 ;
gun, 136, 308. |
Cère (Vallée de la). Voir Bocquier, 83.
Cette. Sur qqs observations faites aux
_ env. de —, par Léon Berrrann, 209.
Cézan-Lavardens (Gers). Voir ASTRE,
_ 4134, 360 : MexGaun, 133, 356.
Cuarerer (C.)P. pe Baux et —). Sur la
_ découverte du Bartonien continental
sur le revers nord des Alpilles (B.-
du-R.), 50, 409 (3 fig.).
en (Jean), Prés. d'ouvr., 186. —
_ Sur les hydrocarbures naturels de
Madagascar, 120.
_ CnéreLar (L. DE) {J. Pospiez, E. Au-
- BERTOE LA Rüe et —). Sur le gis. de
_ Pliocène marin du le de Scutari
_ d'Albanie, 191, 274.
Cimetières. Voir Le Courrex, 183.
Cozuiexox (M.). Sur un Actinocrinidé
de la collection Marcou au Muséum
: FR National d'Histoire Naturelle, 203.
_ Complabilité. Rapport de la Commis-
sion de —, 148.
_ Corallinacées. Contribution à l'étude
«À des — fossiles : VI. Les Mélobésiées
FE du Calcaire pisolithique du Bassin de
LÉ Paris, 39, 62: VII Mélobésiées
Te miocènes recueillies en Albanie par
Le M. Bourcanrr, 143, 275, par M=° Paul
_ Lexorxr.
LES Corxax (G.. Obs. sous-marine au
_ _ large de Villaricos (Espagne), 183,
306 ( fig.)
LA, RS Corroyx (Georges). Prés. d'ouvr., 12. —
e Compte rendu des excursions des 11,
ie 12, 13, 14, 15 septembre de la R.Ex..
Êr: 466, 470, 473, 482, 484.
Cossmaxx (G O’Gormax et M.). Prés
d'ouvr., 187. -
Courrox (O.). Prés d'ouvr., 78.
Crétacé. Voir Asrre, 134,360 ; Bonxer,
. 80, 134 : Docvizcé., 105 : DuBar, 119:
LarPAREXxT (DE), 47, 55. 81: Lorx, 86;
Mexcaun.,.133, 356 : Russo,1$0 ; WE-
_ Ben, 107, 493. ?
Crimée. Sur la stratigraphie du Méso-
crétacé ct du Néocrétacé en —, par
Mie: G. Weser et V. MaLycHer, 107,
- 493.
_ Crouelle {Sondage de). Voir GzLax-
-GEAUD, 177; Voiresri, 137.
PA TA Voir VAx STRAELEN, 203, 4341.
_ Culm. Voir Mio, 51.
Dacuix (F.).
D
Premiers résultats de
tournées géol. dans le R'arb (Maroc
occ. }; 131.
Dazcox: (Marius). Contribution à l'étude
des Lerrains tertiaires de la Thessa-
lie et de l'Épire, 143, 284 (1 fig.).
Danemark. Voir Dovvizsé, 105.
Danien. Voir Dovvizé, 105.
DaxGEarp (Louis). Notes de géol. sous-
marine. Découverte de Nummulites
en Manche orientale, 191.
DAUTzENSERG (Ph.). Prés. d’ouvr., 175.
Décisions administratives, 93.
Derérixe (G.). Prés. d'ouvr., 26.
Dexazyer (M.-E.). Compléments à la
lithologie du Sahara central, 143, 295.
Dexizor {G..). Contributions à l'étude du
Quaternaire de France, 202,384 5 fig.).
Derérer (Ch. Sur les Mammifères
foss. des brèches osseuses du château
de Nice, 18. — [Sur le gisement oli-
gocène du col de la route de Suzette
à Malaucène], R. Ex., 170.
Dsrérer(Ch.)et E. Hauc. [Sur les fos-
siles du Muschelkalk à faciès proven-
cal du Vieux-Mérindol], R. Ex., 171.
Deux-Sèvres. Voir MiLox. 178.
Dévonien. Voir Boxxer. 26 ;: DUTERTRE,
109 ; Micox, 178.
Dorrowozski (A.). Prés. d'ouvr. (Hist.
nat. de laglace), 205.
Dozrrus (G.-F.). Prés. d’ouvr.
. 46, 126,
175. — L'Oligocène fossilif. près
d'Evreux (Eure), 69. — Classement
stratigraphique des stations préhis-
toriques de la Vézère, [200], 209. —
L'isolement ancien des continents,
263. — [Les déplacements continen-
taux (à propos d'A. Wecexer))}, 270.
Dovvizzé (H.). (Obs. à propos de la
présentation par le secrétaire d’un
mémoire de M. Poor Harper (limites
entre sables de Lelling el calc. de
Salthorn)}, 105. — Les Orbitoïdes en
Amérique, 106, 369 (4 fig.. pl. xi11). —
Prés. d'ouvr., 174. — Revision des
Lépidocyclines, prés. de mémoire,
177. — Prés. d'ouvr., 187, 198.
Drôme. R. Ex., 153, 457.
Dusar (G.). Sur l'existence d'une len-
tille de Cénomanien au milieu du Sé-
nonien de Celles (Ariège), 119.
Dugois (Georges). Remarque sur qqs
Rats d’eau foss. du N de la France.
127
Durertre (A.-P.).
Bas-Boulonnais. 15,
Sur l'Éocrétacé du
18. — Note sur
6 TABLE ALPHABÉTIQUE DES !
l’Oolithique moyen du Bas-Boulon-
nais, 32. — L'inconnu du Huré : con-
tact entre le Famennien et le Tournaï-
sien dans le Bas-Boulonnais, 109. —
Sur deux Ammonites de l’Oolithique
du Bas-Boulonnais, 212.
DurerTre (D: Em.). [L'organisation du
musée de Boulogne], 11.
Échinides. Voir Tmiéry, 163.
Échinodermes. Voir CoLLiGNON, 203 ;
Tuaréry, 163. ;
Égéide. Époque des dernières disloca-
tions de l’—, par Ph. Nécnis, 31.
EurManx (F.). Découverte du Pa-
léozoique aux env. de Bougie, 140.
Éocène. Voir ABrarv, 177, 377: Brux
(DE), 50, 409; Lanterne (M. 14 : Mo:
RELLET, 116; Rouan, 50, 443.
Éolienne Honre) VO Se 193, 305.
Épire. Conbutior à l’'Ctude des ter-
rains tert'aires de la Thessalie et de
l—, par Marius DazLroxr, 143, 284.
Espagne. Voir Fazror, 3; Fourniee,
-75, 402 ; Jacos, 100 ; LaMarE, 48, 49,
129, 485.
‘Évreux. L'Oligocène fossilifère près
d'—, par G.-F. Dorrrus, 69.
EF
FaGe (Louis). Obs. à propos de la con-
férence de M. L. Jorraup, surla théo-
-rie de Wegener, 262.
FazLor (Paul). Le problème de l'Ile de
Minorque, 3 (pl. rà1v,carte h.t.). —
Discours de remerciements pour l'at-
tribution du prix Fontannes, 102.
Faura x Sans. Prés. d’ouvr., 161.
Fèvre. Discours à la R. Ex., 158.
Ficneur (Em.). Nécrologie, 195.
Figuig.La constitution du massif mon-
tagneux du Takroumet et les sources
du —(Marocsud-oriental), par P. Rus-
so, 39, 423.
Flandre. Obs. sur la constitution géo-
logique de la — française, par M. Le-
RICHE. 14.
Forsrra-Masor. Nécrologie, 77.
Fournier (E.) et P. W. Sruarr-Mex-
TEATH. Sur la géol. du Massif de la
Haya et sur la tectonique des Pyré-
nées basques [Obs. de Léon BERTRAND,
P. Lamare et P. Viexnor], 75, 402.
FRiebez (G.). Obs. sur la note de M. Ar-
nold Hrim intitulée « la prétendue
- nappe de recouvrement du base
d'Alais (Gard)et l’origine des brèches
urgoniennes dites FEU ». R.
, 488.
Furon (Raymond).
193, 213.
G
Gard. Voir R. Ex., 153, 457.
Gaz rares. Sur la présence des — dans
les gaz naturels et ses conséquences
au point de vue de la Physique du.
globe, par G. LEPAPE, 103.
Genève.Surles dépôts Sache desenv.
de —, par W. Kizran, 179.
Genris (L.). Prés. d'ouvr.,5
sur une communication de M. P. La-
MARE (granites alcalins d'Arabie), 190.
— La question des nappes de char-
riage dans l'Afrique du Nord, obs.
surune note de M. J. Savornin, 201.
Géndynamique. Voir Russo, 193, 305:
ZurcHERr, 114.
Géophysique. Voir Jorraunr, 78, 205 :
LAazARErr, 200 : Lepape, 108.
GErMaiN (Louis). La théorie de Wegener
et la Zoogtographie, 257.
Gers. Voir Asrre, 134, 360 ; MENGAUD,
133. 356.
Gevrey (Alfred). Nécrologie, 69.
Gicnoux (Maurice). Obs. sur une com-
munication de M. Ch. Jacog, R. Ex.,
162. — Au sujet de la tectonique de la
« formation de Suzette », R. Ex., 539.
Giruer (Mie S.). Études sur les Lamel-
libranches néocomiens (prés. de mé-
moire), 183. — Remarques sur le ra-
meau d'Avicula (Oxyloma) inæqui-
valvis Sow. L., 212, 450 (1 fig).
Glace. Voir Do 205.
Glaciers. Voir Bocquier, 83; Kixraw,
179; MARTONNE (DE), 28: Maurx, 138;
MorGan (DE), 50, 84; DoBroworski,
205.
GLAnGeauD (Ph.). Note sur l’architec-
ture du Massif volc. du Cantal, 59.
— Prés. d'ouvr., 174. — Rép. aux
obs. de M. Vorresri, 177.
Goniatile. Voir Pereira DE Souza, $6,
304.
Gour (terrain des). Voir Russo, 180.
Giamonr (Arnaud pe). Nécrologie, 189.
Granites alcalins. Voir LAMARE, 188.
Grèce. Voir Kréwas, 206 ; Nécris, 31.
Grossouvre (A. DE). Sur le Calc. de
Montabuzard, 193, 440 (1 fig., pl. xv).
Notes prél. sur la SES
géol. de l'Est de l'Afghanistan, 143. x
7. — Obs.
Ke
L
4 À Ÿ
D RE LE ES À î )
BÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
Hanruer (EF. W.). Nécrologie, 77.
HauG (Ém.). Obs. sur une note de
M. P. Bonwer, âge des couches à fa-
ciès de Gosau en Transcaucasie mé-
rid., 82. — Obs. sur une note de
M. F. Kerronne, série compréhensive
dans le Massif Armoricain. 88. — Obs.
sur une communication de Mie J.
Prenper, sur les phtanites à Radio-
laires de Toulon, 131. — Obs. sur une
comm. de M. Ch. Jacog, R. Ex., 162.
[Sur la carte au 1/10 000° des Houil-
lères du Gard], R. Ex., 163. — [Sur la
mylonile d'Aramon], R. Ex., 165.
Hauc (Ém.) (Ch. Depérer et —). [Sur
. les fossiles du Muschelkalk à faciès
provençal du Vieux Mérindol], R.Ex.,
AT <
Hozzanpe (Paul) (Louis MexGaup et —).
Lias sup. fossilif. dans l’écaille des
Bains de Capvern {Hautes-Pyr.), 133.
Houiller. Voir TERMIER, 13, 45.
Hure (M: A.). Les grès chargés de
calcaire du N de l'Yonne, 34. — Prés.
d'ouvr., 45. — N': obs. sur le Spar-
pacien dans l'Yonne [obs. de P. Le-
MOINE], 213.
Hure. L'inconnu du —. Voir DUTERTRE,
109.
Hydrogéologie. Voir Lerare, 103.
I
Ille-et-Vilaine. Voir MiLon, 62.
Indochine. Sur les travaux du Service
géologique de l’—, par Ch. JAcos, 37.
Isère. Voir Kiraw, 182 ; Lory, 86; Pus-
SENOT, 143.
J
Jacos (Charles). Sur les travaux du
Serv. géol. de l'Indochine ces der-
nières années, 37.— Rapp.sur l'attri-
bulion du Prix Fontannes à M. Paul
Fazcor, 100 — Sur le rattachement
des recouvrements tertiaires dela ré-
gion d'Alais au système pyrénéo-
provençal, R. Ex., 161, 503. — Obs.
surune communication de M. W.Kr:-
LIAN, R. Ex., 169. — A propos des
brèches d’'Aramon et de Barbentane,
R. Ex., 513. — Toast porté au déjeu-
ner de Propiac avant la séance de
clôture [dela R.Ex.]le 18 sept. 1923,
534. — Sur la position tectonique et
sur l'origine des lambeaux visités de
la formation de Suzette, R. Ex., 537.
Jonor (Paul). Faune bajocienne du dj.
Mahsseur près d'Oudjda (Maroc or.),
61, 432.
Joceaun (Léonce). Les phosphates du
Maroc. I. Siratigraphie el pétrogra-
phie de la région des Ouled Abdoun
(Maroc Central) [obs. de MM. Léon
BErrranpel L. Cayevx], 59,172 (fig.,
pl. vu). — L'origine des continents
actuels d’après Alfred WEeGexer et
l'évolution des milieux. physiques et
biologiques, 78. — (/d.) Essai sur
l'évolution des milieux géophysiques
et biogéographiques (A propos de
la théorie de Wegener sur l'ori-
gine des continents) [Obs. de
MM. Louis Germain, Louis FAGe,
G.-F. Dorzrus, C°! Perrier, Ch. Mau-
RAIN], 205 (8 cartes et fig.). — Obs.
sur une note de M. J. Savornin, sur
le problème tectonique prérifain, 91.
— Obs. sur la communication de
M. A.-P.Durerrre/[contactentre Car-
bonifère et Dévonien dans le Bas-
Boulonnais], 111. — Prés. d'ouvr., 46,
113. — Obs. sur la note de M. J. Sa-
vorniN [la question des nappes de
charriage dans l'Afrique du Nord,
202.
Jurassique. Voir BLancuer, 39, 70 ;:
Carczer. 35; Jonor, 61, 1432; Van
STRAELEX, 203, 431.
K
.Kerronxe (F.). Sur l'existence d'une sé-
rie compréhensive dans le Massif ar-
moricain[obs. de MM. E. Hauc et Y-
Mizon], 86.
Kiztan (Conrad). Sur la structure du Sa-
hara sud-constantinois, 71.
KHiax (W.) [Obs. sur l'existence de
Zonalella Urgonania], R. Ex., #60. —
[Obs. sur la limite du Berrias], R. Ex.,
160. — Obs. sur une comm. de
M. Ch. Jacos. R. Ex.. 162. — Obs:
surune comm. de M. P. Tniéry, R.Ex.,
163. — [Sur les brèches observées
au cours de la R. Ex.], 164. — [Sur la
tectonique de la région de Suzette],
R. Ex., 168. Sur les dépôts glaciaires
des env. de Genève, 179. — Réponse
à une obs. de M. Pussenor. 182.
Kizrax (W.)et O. Nicaun. Prés. d'ouvr.,
197.
Koursk. Voir LazaRerr, 200.
Kozrowski (Roman). Prés. d'ouvr., 77.
— À propos de l’âge du soulévement
de la Cordillère de Bolivie, 28, 57
(er pv)
KTENAS (Const. A.). Sur la découverte
d’un horizon à Productlus Cora à l'île
de Chio, 206.
L
Lacroix (A.). Allocutions, /
tion présid. à la séance g
Prés d'ouvr., 197.
Lacs. Voir Russo, 109.
Lacvivier (M. ne). Nécrologie, 3.
Lamare (P.). Réponse à des observa-
tions de M. Sruarr-MENTEATH au sujet
de la mine de San Narciso, 48. — Ré-
ponse à une note de M. Fournier, re-
lativement à la structure des Massifs
du Moïné-Mendia et de San-Narciso,
49. — Note préliminaire sur la Sbruee
ture de la région de l'Yemen (Arabie),
61. — DE sur une note de MM. E.
Fournier et P. W. A
15 Prés td'ouvr.e — Sur qqs
particularités de la icone du Pays
Basque espagnol et sur le caractère
tectonique de cette région, 129, 485
(1 carte).— Sur l'existence de granites
alcalins dans le Schammar (Arabie),
et sur la constitution géologique de
cetterégion [obs. de MM.J.Barraoux
et L. GEenrir], 188.
LamBerT (J.). Prés. d’ouvr., 198.
Lamoras (G4 ne). Obs. sur la distribu-
tion dans les mers actuelles des Mol-
lusques de l'argile à Yoldia des env.
de Christiania, 107, 458.
Languedoc. Voir BERTRAND, 209 :
MAN, 50, 443.
LanQuixE (A.) (Léon BErrranp et —).
Prés. d'ouvr. (tectonique des Alpes-
Marit.), 196.
Laprarenr (Jacques pE,. Obs. à une
note de M. Vrenxor [brèches sédimen-
taires de Boô] [rép. de M. P. VrEn-
Not], 47. — Les brèches sédimentaires
et les brèches de friction dans les ter-
rains à l'embouchure de la Bidassoa,
55, 81. — Prés. d'ouvr. (Lecons de
Pétrographie), 198.
LasraREv(V.). Prés. d'ouvr., 176.
Lamimis (Léon). Nécrologie, 37.
LazaREerr (P.). Sur les anomalies ma-
gnétiques et gravimétriques dans le
gouvernement de Koursk (Russie
centrale), 200.
LEcomnTtrEe (G.). Prés.
(mission au Maroc).
— Allocu-
ue 97,
d'ouv., 78, 205
Le Courrsy px LA Foresr [Lettresur les
Ro-
enquêtes géologiques sur les empl:
cements de cimetières], 183. VE
LEMOINE (Paul). Allocution, 4. — Obs.
sur la comm. de M. Lerape(gazrares |
DDR
dans gaz naturels], 104.
Ex., 158. — Obs. sur la comm. ce
M: Ch. Jacos,; R. Ex., 162 65 22
Allocution, 173. — Obs. sur une note
de M'° A. Hure [Sparnacien dans
l'Yonne], 214
Lemoixe (M° Paul. Contribution à
l'étude des Corallinacées fossiles
VI. Les Mélobésiées du Calcaire piso-
lithique du Bassin de Paris, 39, 62
(9 fig., pl. vi). — VII. Mélobésiées
miocènes recueillies en Albanie par
M. Bourcanrr, 143, 275 (9 fig.).
Lerare (A.). Sur la présence des gaz
rares dans les gaz naturels et ses
conséquences au point de vuc de la
Physique du globe [obs. de MM. P.
Lrmoins et Moureu], 103.
Lenrcne (Maurice). Prés. d'ouvr., 12.—
Obs. sur la constitution géol. des
collines de la Flandre française, 44.
Lias. Voir ABrarp, 31 ; MenGauD et
HozLANDE, 135.
Lithologie. Voir CorNanD, 183, 306.
Loetschberg (lunnel du). L’ accident du
24 juillet 1908 du tunnel du —, par
Ph. Zurcxer, 114. É
Loswinson-Lessin@G (P.). Prés. d'ouvr.,
37. — Note sur les provinces pétro-
graphiques de la Russie, 39, 442.
Lony (P.). Obs. sur une comm. de
M. W. Kiriax, sur l’origine briançon-
naise des nappes Dia vées au cours
de la R. Ex., 170.
Lonrx (P.) ct x. Rex-Jouvin. Sur ro
nien de la Grande Mouchcrotte, 86.
Lucron (M.). Obs. à la KR. Ex., 157.
Lusilanoceras. Sur un nouveau genre.
de Goniatite: —, par F. L. PEREIRA DE
SousA, 86, 304.
Lot tens Voie LEricHe, 14.
M
Madagascar. Sur les hydrocarbures na-
turels de —, par Jean CHaurarp, 120.
Maëéstrichtien. Voir MEexGaus», 133, 356 ;
AsTRE, 131, 360.
Magnésie. Voir BERTRAND, 13.
Magnéliques (Anomalies). Sur les — et
gravimétriques dans le gouvernement
ie Koursk, par P. Puis 200.
. Manucure (Mie V.)(G. Wægenr cb —). —
Sur la stratigraphie du Mésocrélacé et
EE ARE 2 x + »
Car du Néocrétacé en Crimée, 107, 493
= (tableau).
Mammifères. Sur les — fossiles des
__ brèches osseuses du Château de Nice,
par Ch. Derérer, 18.
_ Manche. Notes de géologie sous-ma-
_rine. Découverte de Nummuliles en
— orientale, par Louis DaxGEAR»,
191.
Marçcerie(Emm. pe). Prés. d’ouvr., 25.
Marines. Notes préliminaires sur le
_ Bartonien de la région de —,parL.et
» = J. Morezcer, 116.
_ Marmara (Mer de). Sur la présence du
_ Nummulilique supérieur aux env. de
2e la —, par N. AraBu, 193.
un Maroc. Voir ABr4RD, 31; DaGuin, 131 ;
Jonor, 61, 432; Joreaub, 59, 472; Le-
GoINTRE, 205 ; Russo, 53, 39, 123, 108,
180 ; Savornin, 88, 91, 200.
14 Marronxe (Em. pe). Obs. sur le gla-
cier‘quaternaire de la Vésubie [obs.
de M. Léon Berrranb], 28. — Rép. à
M. Maury sur le Pliocène et le Qua-
ternaire des Alpes-Maritimes [obs.
de M. Léon BERTRAND], 64. — Prés.
d'ouvr., 26.
és Manrx (Pierre). Sur un procédé de des-
sin des feuilles fossiles, 203, 381
(1 fig.).
Manry (Pierre) (Edmond Bocquier et
2 -—). Les dépôts récents de la vallée de
: la Cère et dela plaine d’Arpajon (Can-
:$ ES |
k _ Marusex (Otakar). Sur la géol.des env.
* du Bosphore, 203. 4
Maurain (Ch.) [Obs. à l’accasion de la
conférence de M. L. Jozeau», sur la
théorie de Wegener], 269.
Maury (E ). Sur le glacier quaternaire
ee. de la Vésubie, 138. — Sur le Pliocène
| et le Quaternaire des Alpes-Mari-
times, 54.
PA Mayenne. Voir MiLow, 51.
x Mexcaup (Louis) et Paul Horranne,
Lias supérieur fossilifère dans l'écaille
des Bains de Capvern (Hautes-Pyr.),
133.
_Mexcaup (Louis. Découverte d’une
Dr, Nummulite nouvelle dans le Maës-
RE trichtien à Biradioliles du dôme de
Cézan-Lavardens (Gers. Étude stra-
tigraphique du gisement, 133, 356.
Muizox (Y.). Prés. d'ouvr.,26. — Niveau
marin dans le Culm au S de Laval
(Mayenne), 51. — Obs. sur le Calcaire
carbonifère de Quénon (I.-et-V.), 62.
—Sur la microfaune du calc. briové-
rien de St-Thurial (I.-et-V.) [obs. de”
ACTE | > L
MATIÈRES ET DES AUTEURS
1
Léon BerrranD}, 74. — Sur la présence
de Calcisphères Waizriamsox dans le
calc. frasnien de la Villedé d'Ardin
(Deux-Sèvres), 178.
Minorque. Le problème de l'Ile de —,
par Paul Farror, 8.
Mollusques. Voir Giirer, 183, 212, 450 :
Lamorne (nE),107,1458; Roman, 50,443.
Montabuzard. Sur le calcaire de —, par
A.DE Grossouvrr, 193, 440.
Monressus bE BALLORE(F.-A.De.).Nécro-
logie, 69.
Montien. Voir Lemoine (Mr:), 39, 62.
MorEzrer (L. et J.). Notes prélimi-
naires sur le Bartonien de la région
‘de Marines (suite), 116. |
Morer {Léon). Contribution à l'étude
des Spongiaires siliceux du Miocëène
de l'Algérie (dépôt de mémoire), 145.
MorGax (J. DE). Les temps glaciaires et
leur influence sur l'humanité, 50, 84.
Moucherotle (La Grande). Voir Kirraw,
182; Lory, 86 ; Pussexor, 143.
Moureu (Ch.). Obs. sur la comm. de
M. LeraPe, gaz rares dans gaz natu-
rels, 104.
Mysidacées. Les Mysidacées du Callo-
vien de La Voulte-sur-Rhône (Ar-
dèche), par VAN STRAELEN, 203, 434.
N
Narciso (San). Voir Fournier, 79, 402 ;
LamaRE, 48, 485.
NéGris (Ph.). Époque des dernières dis-
locations de l'Égéide, 31.
Neocomien. Voir GiLLer, 183.
Nrcaup (O.) (W. Krrran et —).
d'ouvr., 197.
Nice. Voir DEPÉRET, 18.
Nrcoresco (C.). Étude morphologique
du genre Bigotites (dépôt de mé-
moire), 59.
Nummulites. Voir MexGau», 133, 356 ;
AsrTRE (N. Mengaudi n. sp.), 134, 360:
DaxGEARD, 191.
Nummulilique.
O’GorMAN, 187.
Prés.
Voir ARABU, 123
(®)
O'Gorman (G.) et M. Cossmanx.
d'ouvr. (Cuisien de Gan), 187.
Oligocène. Voir DEPrÉRET, 170 ; Dor.r-
FUS, 69.
Oolithique. Voir DurTerrrE, 32.
Oosrixcx (H.). Prés. d'ouvr., 179.
10 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
Orbiloïdes. Les — en Amérique, par
A. Douvizré, 106, 369.
Orléanais. Voir Grossouvre (be), 193,
440.
Oudjda (Maroc). Voir Jonor, 61, 432.
p
Paléogéographie. Voir Bourcarr,
274 ; JorrauD, 78, 205.
Paléontologie animale. Voir Asrre, 134,
360; Carrrer, 35; Cozrienon, 203 ;
DsPrérer, 18 ; Douvizzé, 106, 369 ;
Dugois, 122 ; DuTERTRE, 212; GILET,
183, 219, 450; Nricozesco, 55; PEREIRA
-DE SousA, 86, 304 ; Roman, 50, 443 ;
Triéry, 163; VAN STRAELEN, 203, 431.
Paléontologie végélale. Voir Lemone
(Me), 39, 62,143, 275 Y MARTY, 203,
381 ; Rern, 136, 308.
Paris (Bassin de). Voir Lemoine (M°°),
39,62 ; MoRELLET, ou ; Pinann, 211,
PergirA ps SousA (K. 1) Sur un nou-
veau genre de a Lusitanoce-
ras, 86, 304 (pl. 1x).
Penmien. Voir Bonner, 10.
Perrer (Robert). Prés. d'ouvr., 57.
Perrier (C:! G.). L'hypothèse de We-
gener trouve-t-elle sa justification
dans les théories ou les observations
de la Géodésie, 264.
PererHans (E.). Sur la tectonique des
Préalpes entre Meillerie et Saint-Gin-
golph (Hte-Savoie), 13, 51 (2 fig.).
Pélrographie. Voir Barroux, 190:
BERTRAND, 13: DENAEYER, 143, 295 :
Jozreaup, 59, 172; Lamarre, 61, 129;
LAPppaREenT, 47, 198, 55, 84 ; Lowix-
SON-LEssixG, 39, 442 : Prenxper, 130:
TerMiER, 13, 45.
Pétrole. Voir Cnaurarn, 420 ;
GEAUD, 177 ; Vorresrni, 137.
PFENDER (J.). Sur l'existence de phta-
nites à Radiolaires dans les phyllades
de la région toulonnaise [obs. de
MM. Cayeux et Ém. Hauc], 130.
191,
GLa\-
Phosphates. Les — du Maroc (I), par
L. JorkAuv, 59, 472.
Phianites. Sur l'existence de — à Ra-
diolaires dans les phyllades de la ré-
gion toulonnaise, par J. PFENDER, 130.
PE .). L'Yprésien à Verneuil-sur-
Seine, 211.
Pisolithique (Calcaire).
(NISSPPS) S 01622
Pliocène. Voir Bourcarr, 191, 271 :
MARTONNE (pr), 64; Maury, 54; Rein,
136, 308.
Voir Lemoine
Pont-de-Gail. Nouvelles recherches sur
les graines du Pliocène inférieur du
—, par Eleanor M. Rein, 136, 308.
Préalpes.Sur la tectonique des — entre.
Meillerie et Saint- Dur es Ps-
TERHANS, 13, 51.
Précambrien. Voir PFENDER, 130.
Préhistoire. Voir Bocquier, 83 ; Dour.-
FUS[200],209 ; MorGax (DE &), 50, 84.
Prerifain. Le Hoane tectonique —,
8$. — Le Trias et son rôle tectonique
dans la région —e. 91.— Sur la nappe
nummulitique —e, par J. SAvoRnNiN,
200.
Préts. Règlement sur le service des —,
205. à
Primaire. Voir Bicor, 117 ; Bonner, 26,
DuTerDRe, 109 ; ExrmaAnNN, 140 ; Ker-
FORNE, 86 ; MaTuSex, 203 ; MioN, 51;
62, 74, 178 ; PrENDER, 130 ; TERMIER,
18 45.
Pr oductns. Sur la découverte d’un hori-
zon à — Cora à l'île de Chio, par
C. A. Kréwas, 206.
Provence. Voir Brun (p£), 50, 409; Pren-
DER 130.
Pussexor (Ch.).Surla structure des mon-
tagnes entre la Vence et la Mouche-
rotte (env. de Grenoble), 143.
Pyrénées. Voir Dugar, 119 ; FourNIER,
15, 402; Lamare, 48, 49, 129, 485; Lar-
PARENT (DE), 47, 55, 81; Viennor, 207.
Q
Quaternaire. Voir Bocqurer, 83; Bri-
QUET, 17 ; DENIZOT. 202, 384; DEPÉRET,
18 ; Dozrrus [200], 209; Dugors, 122;
KizraAn, 179; Lamorxe (ne), 107, 458 ;
MARTONNE (DE), 28, 64: Maury, 54,
138 ; MorGaAN (px), 50, 84: Nous HUE
Re, 108.
R
Radiolaires. Sur l'existence de phanites
à — dans les phyllades de la région |
toulonnaise, par J. PFrENDER, 180.
R'arb. Premiers résultats d'une tournée
géologique dans le —, par EF. Dacuin,
131.
Rats d'eau. Remarques sur qqs — fos-.
siles du N de la France, par G. Du-
BOIs, 122.
Rern (Elcanor M.). Nouv. recherches
sur les graines du Pliocène inf. du
Pont-de-Gaiïl (Cantal) [fraduction
P.Manry], 136,308 (12 fig., pl. x et x1).
EL REP
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QUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
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LE ALPHABÉTI
Réunion Extraordinaire de septembre
1923 : Gard, Vaucluse et Drôme.
Compte rendu résumé, 153; détaillé,
457 ; Bibliographie, 461: Table spé-
ciale, 547 ; Constitution du Bureau,
154; Allocution de M. P. TerMiER,
154 ; Saint-Germain, l'Ermitage, Bois-
Commun, Plaine d’Alais, 159, CR par
G. Corrox, 466 ; Rochebelle, Fon-
tanes, Nord d’Alais [obs. de M. M. Lu-
GEON], 156, 15:, CR par G. Counox}
410; Molières, Gammal, Saint-Am-
_ broix [obs. de MM. P. LEMONNE e,
THiérx], 157, CR par G. Corroy, 473;
La Grand'Combe, dise. de MM. FÈvre
et Termer, 158, CR par G. Corroy,
482; Brouzet, La Serre du Bouquet,
Seynes, Klippe de la Liquière [obs. de
M. W. Kiziaw], 160, CR par G. Cnr-
ROY, 484: Séance du 15 sept., 161:
Frigver. Obs. sur la note de M. Ar-
nold Hein, sur la prétendue nappe
de recouvrement d’Alais, 488 ; Le Bas-
sin houiller du Gard ; Problèmes réso-
lus ; Problèmes à résoudre, par P.TER-
mikr, 495 ; Au sujet desconglomérats
chattiens de la région d'Alais, par
P. TermiEr, 501 ; Sur le raltache-
ment des recouvrements tertiaires
de la région d’Alais au système py-
rénéo-provencçal, par Ch. Jacos [obs.
de MM. Kirrax, Em. HauG, P. Le-
MOINE et Gicnoux], 162, 503; Sur la
faune des Échinides du Barrémien
du Gard, par P. Tniéry [obs. de
M. W. Kirrax|, 163 ; Remarques de
M. Hauc sur une, carte du bassin
houiller, 163 : Vœu présenté par
M. P. Farzorpour la carte de France,
163 : Les brèches d’Aramon et de la
Montagnette [obs. de MM. Kirtax et
Hauc], 164, CR par P. TERMIER,
507 : À propos des brèches d'Ara-
mon et de Barbentane, par Ch. Ja-
cos, 513; Les Mylonites de la vallée
du Rhône et leur liaisonavec es dé-
_ placements tangentiels de la région
d’Alais, par P.Termier, 515 ; La nappe
de Suzette, 165, CR par P. Tenmrer,
. 520 : Le Trias de Mérindol et de Pro-
piac, 166, CR par P. Termier, 527 :
Toast de M. Ch. J4c08,534: Séance de
clôture du 18 : Remarques sur la tec-
tonique des env. d’Alais, par W. Ki-
LIAN |obs. de MM. Ch. Jacor, Have,
TErmier, Lorx], 168; Sur le gise-
ment oligocène de la route de Suzette
à Malaucène, par Ch. DEPÉRET, 170. —
Obs. de MM. Derérer, HauG, BLa-
YAC, Tniéry, 171; Sur la position
tectonique et sur l’origine des lam-
beaux visités de la formation de Su- :
zette, par Ch. Jacos, 537 ; Au sujet
de la tectonique de la « formation de
Suzette », par M. Gicnoux, 539 : Le
problème tectonique de Suzette, par
P. TerMier, 541.
Rey-Jouvix (X.) (P. Lory et). Sur l'Ur-
gonien de la Grande Moucherotte, 86.
Rhétien. Voir Tnomasser, 52.
Rich. Existence du Lias à.— (Maroc),
par R. ABRaRp, 31.
Roman (F.). Prés. d'ouvr., 46, — Rev.
de qqs espèces de Mollusques conti-
nentaux de l’Éocène du Midi de la
France, 50, 443 (10 fig., pl. vu).
Roux (Joseph-Louis). Nécrologie, 25.
Royan. Sur les dépôts éocènes des env.
de —, par R. ABrarp, 177, 377.
Russie. Voir Lowinson-LessiNG, 39,
442 : Weser, 107, 193.
Russo (P.). La constitution du massif
montagneux du Takroumet et les
sources du Figuig (Maroc sud-or.),
39, 423 (2 fig., 1 carte). — Sur l’âge
des grès du Tigri, 53. — Sur les lacs
du cours ancien de la Zousfana (Ma-
roc or.).108.— Les cailloux sahariens
à vermiculations radiées, 193, 305. —
Grès rouges crétacés et « Terrain des
Gour » au Tigri (Maroc or.), 180.
S
Sahara. Voir BourcaRT, 199; DENAEYER,
143, 295 ; Kizran (C.), 71: Russo, 180,
193, 305.
Saharienne (mer). Voir Kirrax (C.), 71.
Savoie (Hte-). Voir PETERHANS, 13, 51.
Saïne-et-Loire. Voir THOMASSET, 52.
Sarre. Voir Téruier, 13, 45.
Savorwix (J.). Le problème tec!onique
prérifain (Maroc) [obs. de MM. L. Jo-
LEAUD, R. Agranp], S8.— Le Trias et
son rôle tectonique dans la région
prérifaine, 91. — Sur la nappe’ num-
mulitique prérifaine[obs. de MM. L.
Genis, L. Jozeaun], 200.
Schammar. Sur l'existence de granites
alcalins dans le — (Arabie) et sur la
constitution géologique de cette ré-
gion, par P. LamarE, 188.
Seutari d'Albanie. Voir Bourcanrr, 191,
274.
Secondaire. Voir Boxxer, 81: BLax-
cer, 39, 70 : Dugar, 119; DuTERTRrE,
15, 78, 212, 32 : Gizcer, 183, 212, 450:
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTE)
Jopor, 61, 432 ; Jorsaup, 59, 472 ; Lar-
PARENT (DE), 47, 55, 84 ; P. Lory, 86 ;
MexGauD, 133, 356 : THomasser, 52 ;
VAN STRAELEN, 203, 431 ;: Weger et
Macvcuer, 107, 493.
SERRADELL. Prés. d'ouvr., 161.
Silurien. Voir Bonner, 26.
Sôlvsbergite. Necks jumelés de — dans
le désert Arabique, par J. BarrHoux,
190.
Sous-marine (géologie). Voir Corxanp»,
183, 306 ; DaxGearp, 191.
Sparnacien. Voir Hure, 213.
Stampien. Voir Hure, 34.
STRAELEN (Van). Voir VAN STRAELEN.
Sruart-Menreara (P. W.)(E. Fournier
et —). Sur la géologie du Massif dela
Haya et sur la tectonique des Pyré-
nées basques, 75, 102.
Subalpines (chaînes). Voir. Brancuer,
39, 70; Krizran, 182; Pussexor, 143;
Loryx et Rey-Jouvin, 86.
Suisse. Voir KizraN, 179 ; ZurCHER, 114.
Suzelle (formation de). Voir R: Ex.
153, 457.
1
T'ectonique. Voir BerrrAND, 209 ; Bi-
GoT, 117 ;. BriQuer, 17 ; DAGuIN, 131 ;
Dexrzor, 202, 384: Durerrrs, 109 :
GexTiz, 201 ; Jocrau», 78, 205 : Kecr-
FORNE, 86; Kizran(W.), 182: Kirran
(G.), 71 ; Kozrowsxr, 28, 57 ; Lamare,
48, 49,129, 485 ; Lamorxe (pe), 107,158;
LANQUINE, 126; LAPPARENT (DE), 47, 55,
81 ; Lory, 86; NéGnis, 31; PETERHANS,
13, 51 ; Pussexor, 143 ; R. Ex., 153 à
172, 457 à 548 ; SAVORNIN, 88, 91, 200;
VrENNor, 207.
TEermier (Pierre). Prés. d’ouvr., 12, 25.
Contribution à la connaissance des
Tonstein du Houiller de la Sarre, 14,
45. — Disc. inaugural à la R. Ex.,
154. — Disc. À la Grand Combe, 159.
— Obs. sur une communication de
M. W. Kizran (tectonique de Suzette),
169. —. Prés. d’ouvr.,176. — Le bas-
sin houiller du Gard. Problèmes ré-
solus, problèmes à résoudre, 495. —
Au sujet des conglomérats chattiens
de larégion d’Alais, 504. — Les mylo-
nites de la vallée du Rhône et leur
liaison avec les déplacements tangen-
tiels de la région d'Alais, 515. — Le
Problème tectonique de Suzette, 541.
— CR. des excursions du 16, 17, 18
sept. R. Ex., 507, 520, 527.
PA Ed
# ; ” :
E s RUES
Tertiaire. Voir ABranp, AT ‘877.
ARaABu, 193 ; BLayAc, 171 : BouRCART,
191; Brun (ne), 50, 409; DazLoni, 143,
284: Dancrarn, 191 : Dorrus, 69 = 7
Douvirré, 105 ; Grossouvre (pr), 193,
440 ; Hure, 34, 213: Lemoine (Me),
39, 62, 113, 275 ; Lericue, 14; Morer-
LET, 116: O'GorMAN, 187 ; R9MAN, 50,
4143; Russo, 53. -
Thessalie. Contr. à l'étude des terrains
tertiaires de la — et de l'Épire, par
M. DaxLonr, 143, 284.
Taréry (P.). Obs. R. Ex., 158. — Sur la
faune des Échinides du Barrémien du
Gard, 163.
THomasser (J.-J.). L'étage rhétien dans
la vallée dela Dheune, (S.-et-L.), 52.
Thrace. Voir AraBu, 141.
Tigri. Sur l’âge desgrès du —, 53: —
Grès rouges crétacés et terrain des
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| DRAM AUITESAISPMENLS 6 2/fiT., 0" pl, 77 p.04. SL. RON
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